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(Vingt heures cinq minutes)
Le Président (M. Poulin): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte. Nous allons procéder à l'étude
du projet de loi 130, Loi modifiant la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme et d'autres dispositions législatives. Les remplacements, M.
le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: II y a deux remplacements. M. Camden
(Lotbinière) est remplacé Mme Bleau (Groulx) et M. Paradis
(Matapédia) est remplacé par M. Cannon (La Peltrie).
Le Président (M. Poulin): Nous étions rendus
à l'article 10 qui introduit l'article 204.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, j'avais
fini, au moment où nous nous sommes quittés la semaine
dernière, de faire valoir mes arguments quant à cet article et le
député de Jonquière en était aux conclusions de ses
arguments.
M. Dufour: Tout le moins pour l'article 204.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, sur l'article 204.
M. Dufour: Je ne sais pas si ça dérogerait aux
règlements mais il faudrait peut-être en profiter pour
féliciter le nouvel adjoint parlementaire de M. le ministre du Travail
qui est avec nous, l'ex-vice-président de la commission.
Le Président (M. Poulin): Je trouve les
félicitations de M. le député de Jonquière
très à propos et, moi de même, comme président de
cette commission, je félicite M. le député de
Drummond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, dans vos
remarques de félicitations, je détecte un sens de
l'objectivité qui sied à la présidence de cette
commission. Mais, en ce qui concerne les remarques du député de
Jonquière, est-ce que le député de Jonquière
voudrait, par ces félicitations manifester indirectement qu'il est
content que le député de Drummond ne préside plus cette
commission qu'il a si bien présidée pendant de nombreuses
années?
M. Dufour: J'ai l'impression qu'avec les nombreuses heures qu'on
a vécues ensemble, lui, comme vice-président de la commission, et
moi, comme membre, il s'est certainement créé quelques liens
d'amitié entre nous deux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que oui. Cela va. Je
m'excuse d'avoir soulevé la question...
M. Dufour: Je n'avais pas de restriction mentale par rapport
à mes félicitations.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour les fins du Journal des
débats.
Le Président (M. Poulin): Je vous remercie de vos
remarques et je voudrais vous dire très honnêtement que, si un
jour le poste de vice-président de cette commission m'est
accordé, je voudrais être comme ce modèle qu'a
été le député de Drummond, M. Saint-Roch.
Merci.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va sans doute lui arriver
avant celui d'adjoint parlementaire.
M. Saint-Roch: M. le Président, est-ce que...
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Drummond.
M. Saint-Roch: Très brièvement, M. le
Président. Non, je pense que ça a été excessivement
facile de présider la commission de l'aménagement et des
équipements, autant avec mes collègues ministériels
qu'avec ceux de l'Opposition. Je pense qu'il y a eu un respect de la fonction
de chacun des ministériels et de l'Opposition, dans la foulée de
la réforme de 1984. Je tiens à remercier M. le ministre qui est
avec nous depuis juin 1988 et M. le député de Jonquière.
Cela a été agréable et je peux vous assurer que ça
m'a permis d'apprendre les lois municipales sur le bout des doigts en ayant la
chance de présider cette commission. Merci à tous les
collègues de m'avoir facilité la tâche. Cela a
été réellement agréable au cours des trois
dernières années. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Merci, M. le
député de Drummond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je pourrais dire un
dernier mot quant aux fonctions...
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...futures qu'accomplira
l'ex-président de cette commission? J'ai eu l'occasion d'être
ministre du Travail et d'avoir à intervenir dans des dossiers de la
circonscription électorale que représente le député
de Drummond et, à chaque occasion, ses interventions ont
été empreintes d'un souci de faire en sorte que les parties
règlent, entre
elles, le conflit. Je le remercie pour cette attitude qu'il a eue dans
chacun de ces dossiers. Je suis convaincu que mon collègue, le ministre
du Travail, vient d'acquérir un homme d'expérience qui s'y
connaît en matière de rotations du travail et qui pourra apporter
à ce ministère toute la contribution qu'il a apportée, sur
le plan parlementaire, à cette commission.
Le Président (M. Poulin): Merci, M. le ministre. Nous
sommes maintenant rendus à l'article 204, introduit par l'article 10 du
projet de loi 130. M. le député de Jonquière.
Rémunération et allocation de
dépenses aux membres du conseil de la MRC (suite)
M. Dufour: J'avais fait un certain nombre de remarques concernant
les différentes fonctions qu'un individu pouvait exercer à la
municipalité régionale de comté. C'est évident que
tous ces montants sont accordés en fonction d'une majorité des
membres de la MRC qui font partie de ce comité. La question qui me vient
à l'esprit actuellement c'est: Est-ce que dans toutes les fonctions qui
sont énumérées et qui peuvent être exercées
par des membres de la municipalité il y en a qui peuvent ne pas
être rémunérées?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que oui. Je le dis en
sachant que la pratique des fonctions est évolutive en soi et que la
rémunération est fondée sur une certaine pratique. Les
pratiques changeant avec le temps et étant même variables d'une
MRC à l'autre, c'est possible, effectivement, qu'il y ait des fonctions
qui ne soient pas énumérées dans le projet de loi.
M. Dufour: Est-ce qu'il y aura des barèmes qui vont fixer
le montant global qui pourra être accordé à ces fonctions,
qui sera lié à ces fonctions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur la globalité, ma
réponse est négative. En ce qui concerne la fonction, il y a des
maximums quant à chacune des fonctions. Mais sur la globalité, il
y a un facteur multiplicateur qui intervient.
M. Dufour: Est-ce que ce serait possible, au même titre que
ça existe dans les municipalités, qu'un membre de la MRC qui
exerce plusieurs fonctions ou qui exerce une fonction puisse avoir un montant
égal ou supérieur à la fonction de préfet?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Techniquement oui.
M. Dufour: Est ce que vous trouvez que ça serait logique
ou pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne parlerai pas de logique. Je
vous dirai que la possibilité existant, cette commission parlementaire a
le loisir d'apporter les modifications nécessaires, si c'est le souhait
des parlementaires réunis autour de cette table, afin qu'en aucun cas
quelqu'un ait une rémunération supérieure à celle
du préfet de la MRC.
M. Dufour: II y avait eu une discussion assez importante, je
pense, lorsqu'on avait fixé la rémunération des
élus où, techniquement, on avait démontré que la
rémunération d'un élu municipal aurait pu, en principe et
en pratique, dépasser le montant que le maire de la municipalité
avait. Considérant qu'il y a souvent des blocs, soit à
l'intérieur des partis politiques ou des conseils municipaux, j'avais
démontré, à ce moment-là, que cela n'avait pas
grand bon sens qu'un membre d'un conseil, qui, pour une raison ou une autre,
n'a peut-être même pas eu le courage de se présenter comme
maire, joue au maire en disant: Moi, je gagne plus que le maire. Je trouvais
que cela n'avait pas d'allure et le ministre s'était rendu à ces
arguments. Il avait accepté que cela aille jusqu'à 90 %. Je vous
dis carrément que je trouvais que c'était trop
élevé mais c'était sa responsabilité.
Je pense que le principe de base c'est qu'il doit y avoir une
hiérarchisation. Je verrais mal, par exemple, un ministre du
gouvernement gagner plus que le premier ministre, quelles que soient les
fonctions qu'il occupe à l'intérieur de l'appareil
gouvernemental.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je verrais très mal un
députe de l'Opposition gagner plus que le chef de l'Opposition.
M. Dufour: C'est ça, moi aussi. C'est une question de
hiérarchisation des tâches et de reconnaissance.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La rémunération fait
partie de la hiérarchisation des tâches.
M. Dufour: C'est ça. Le préfet, bien sûr,
c'est la première personne. Le maire, c'est le préfet
suppléant, c'est la deuxième fonction, et les autres devraient
avoir, à mon sens, une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je me rends à cette
argumentation.
M. Dufour: Je ne sais pas comment on pourrait l'expliciter au
point de vue de la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être, si vous
le permettez, demander la suspension de l'article afin que nos gens puissent
vérifier de quelle façon on pourrait tenter de le briser.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous... M. Dufour:
On va continuer.
Le Président (M. Baril): Voulez-vous continuer?
M. Dufour: On peut suspendre mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous auriez, afin
d'éviter des discussions ultérieures - je ne veux surtout pas les
éliminer complètement, mais dans le but de les baliser - un
pourcentage à nous suggérer?
M. Dufour: On a accepté, au point de vue de la
rémunération d'un conseil municipal, ce que le gouvernement avait
proposé, soit qu'en aucun cas, la rémunération d'un membre
du conseil ne devrait être supérieure à 90 % de la
rémunération globale. C'était une balise. Mais, là,
il y a aussi une différence entre le maire, le préfet et le
préfet suppléant qui a aussi droit à une
rémunération. J'aime autant que ce soit libre au point de vue
de... Je n'ai pas arrêté, dans la discussion... Dans les
suggestions ou n'importe quoi, est-ce que vous croyez, parce que je pense qu'on
s'est posé des questions...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que la règle des 90
% a posé des problèmes majeurs?
M. Dufour: Je la trouvais élevée. Peut-être
que cela n'a pas posé de problèmes comme tels, pour le moment. On
verra avec le temps, la loi est encore trop jeune. Je ne pense pas qu'elle soit
appliquée d'une façon générale et tout le monde n'a
pas profité de l'ensemble de la loi. À ce moment-là, je
trouvais que la règle des 90 % était élevée,
j'aurais peut-être pu me rendre à 66 %ou70 %. (20 h 15)
II y a toujours la question à savoir comment les conseils, par
exemple... Parce que la MRC est un peu le pendant des communautés
urbaines. Qu'est-ce qu'on dit à quelqu'un qui fait partie de
l'exécutif? Il a sa rémunération comme conseiller, il
reçoit le double s'il est membre du conseil exécutif et il a
droit à une autre rémunération pour autre chose, que je
n'ai pas à l'esprit. C'est un peu en ce sens qu'on devrait s'aligner,
d'après moi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas d'objection, suivant
le principe que le mieux rémunéré se doit d'être le
préfet, question de garder le poste attrayant à tous les points
de vue.
M. Dufour: Au point de vue des responsabilités aussi, II a
plus de comptes à rendre. Je procède toujours par des questions.
Est-ce que vous croyez que les membres de commissions... Par exemple, il y a
une commission - je vous donne un exemple immédiatement - d'urbanisme
qui siège. Vous savez que la MRC met sur pied une commission d'urbanisme
de cinq ou six membres. Normalement, M. y a un président et il pourrait
ne pas y avoir de vice-président, remarquez bien, mais il pourrait aussi
y en avoir un. D'après le projet de loi que nous avons devant nous, ils
seraient rémunérés tous les deux en surplus. Mais les
membres qui font partie de la commission, qui sont nécessaires pour le
quorum, d'après le projet de règlement, ne peuvent pas être
rémunérés pour la fonction supplémentaire qu'ils
exercent et, effectivement, Us l'exercent aussi. Encore là, pourquoi
accep-te-t-on de rémunérer le président et le
vice-président? Ce sont des principes qu'on met...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais bien saisir le sens de
votre question. Est-ce que vous souhaiteriez que tous soient
rémunérés?
M. Dufour: Je vous pose la question. Pour le président
d'une commission, le projet de règlement nous dit: On accepte - en tout
cas, d'après le libellé du projet de loi - que ces fonctions
soient rémunérées en sus, en plus de sa
rémunération régulière. Il doit y avoir une raison
qui sous-tend cette rémunération supplémentaire. Vous avez
sûrement reconnu, vous reconnaissez ou vous vous dites: Bon, ils
travaillent probablement plus, cela leur fait des assemblées
supplémentaires, des rencontres...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De la préparation.
M. Dufour: ...des démarches. Est-ce que les membres de la
commission sont aussi partie prenante de cette démarche, même
s'ils n'ont pas le titre de président ou de vice-président?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): lis le deviennent avec le temps
et, de façon pratique, j'aurais tendance à vous répondre
qu'ils sont impliqués mais à un degré moindre que le
président ou le vice-président et, s'ils s'impliquent davantage,
ils souhaiteront devenir président ou vice-président.
M. Dufour: Est-ce que le fait d'avoir une
rémunération c'est aussi pour les tenir plus attachés ou
plus près de leur travail, c'est-à-dire que c'est un travail
supplémentaire, donc la rémunération peut être un
facteur qui fasse en sorte que ces gens soient plus présents? Qu'est-ce
qui fait qu'on peut donner une rémunération à certains?
Les gens qui vont assister, eux, vont être obligés d'être
présents, parce que, s'ils ne sont pas présents, il n'y aura pas
quorum. S'ils n'y vont pas, il n'y a pas de pénalité, bien
sûr?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous répondre en
vous donnant un exemple, peut-être que ce sera plus facile.
M. Dufour: Oui, toujours avec un exemple, cela va bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce soir, par exemple, nous
siégeons. Les membres de cette commission, étant donnné
que nous sommes en session, n'ont pas de rémunération
additionnelle, sauf le président - excusez, on a changé de
président...
M. Dufour: Non. À l'année.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...qui, dans sa
rémunération, pour présider des commissions à
l'année, a une rémunération additionnelle. C'est
peut-être l'exemple le plus pratique que je puisse vous donner...
M. Dufour: Je pense que le pendant de cette loi, au point de vue
de la rémunération des élus dans les conseils
municipaux... Les membres d'une commission ne seraient pas
rémunérés non plus?
Une voix: Exact.
M. Dufour: C'est juste le président et le
vice-président...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Dufour: ...donc, c'est une copie conforme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le parallélisme.
M. Dufour: Est-ce que le fait d'occuper une fonction...
Là, c'est cela qu'on ne sait pas. Dans un conseil municipal, ils ne
peuvent pas payer. Il y a une liberté dans cette loi ou des
possibilités autres que celles d'un conseil municipal. On peut payer
encore, même avec cela, tant de l'assemblée, selon une
rémunération complète. L'élu municipal est
payé selon une rémunération globale; ce n'est pas à
l'année. C'est pour cela que l'approche est différente parce
qu'il est alors difficile de parler de barème pour les commissions. On
peut parler de barème pour ne pas qu'il y ait de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on pourrait payer
globalement au niveau de la MRC? C'est une autre question qu'il faut se
poser.
M. Dufour: J'avais posé cette question, l'autre fois. Je
l'avais laissée en suspens. J'ai dit que je vous laissais
réfléchir là-dessus, mais je ne sais pas si vous en avez
eu le temps. Je vous ai demandé, la semaine dernière, à la
fin de l'étude de l'article ou au moment où on
l'étu-diait, si le montant accordé comme
rémunération pouvait être balisé, quelque part dans
le temps, par rapport à la globalité du budget?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que votre suggestion de
s'assurer que personne n'ait une rémunération supérieure
à un pourcentage à déterminer et à discuter,
supérieure à celle du préfet, va constituer une balise
pour l'ensemble des rémunérations.
M. Dufour: Je vous en pose une autre. Est-ce que vous trouvez
normal que quelqu'un gagne plus à la MRC qu'à sa
municipalité, comme rémunération?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'oserais pas vous
répondre que c'est pratiquement le cas pour certains.
M. Dufour: Est-ce une approche correcte?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la personne représente
une très petite municipalité et parce qu'elle a un rayonnement
régional qui lui permet de se faire élire, de se faire choisir et
de se faire nommer par ses pairs d'une plus grande région, je dirais que
oui. Il ne faut pas pénaliser des gens issus de petits milieux.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204 est
adopté?
M. Dufour: Pas tout à fait encore. Je pense qu'on est en
train de rédiger un amendement. Est-ce que l'amendement que vous
êtes en train d'examiner sera Introduit dans cet article?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut peut-être
l'introduire.
M. Dufour: Peut-être là où pas là. Il
s'agira de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non Je peux vous en faire lecture,
juste pour être certain qu'on se comprenne bien, que personne ne soit
surpris À l'article 10, on stipulerait ce qui suit: "L'article 204 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme proposé par l'article 10 du
projet de loi 130 est amendé par l'insertion, après le
troisième alinéa, du suivant: 'Le total de la
rémunération de base et de toute rémunération
additionnelle d'un membre du conseil autre que le préfet ne peut
excéder 90 % du total de la rémunération de base et de
toute rémunération additionnelle du préfet."
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous le
présentez, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais entendre les
réactions.
M. Dufour: Cela me semble rencontrer la discussion qu'on a
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que c'est sain dans la
.
M. Dufour: II y a peut-être un petit point qui me...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais vous demander de le
présenter.
M. Dufour: II y a peut-être la question du préfet.
J'ai l'impression - je réfléchis tout haut - que si on la fixe
pour le préfet suppléant, on s'en vient avec une
complexité trop grande.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Il faut procéder par
le préfet, je n'ai pas...
M. Dufour: Je ne pense pas qu'on devrait aller...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les lois trop compliquées
ne sont pas comprises.
Une voix: Et encore moins appliquées.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la députée,
et encore moins appliquées.
M. Dufour: Surtout celles qui concernent les terrains
industriels.
Le Président (M. Baril): La pertinence, s'il vous
plaît!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avez-vous des problèmes
dans votre comté?
M. Dufour: J'en connais qui en ont. D'accord. Cela va.
Le Président (M. Baril): J'aimerais avoir l'article, s'il
vous plaît.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Normalement, s'il y a des
problèmes qui touchent les terrains industriels dans votre comté,
vous devriez vous adresser au ministre, à la période de questions
à l'Assemblée nationale.
M. Dufour: Je n'ai pas de problème dans mon cas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va Je voulais simplement
vérifier.
M. Dufour: il n'y a pas beaucoup de spéculation dans notre
coin, les places sont trop petites et les gens sont trop surveillés.
Une voix: C'est une évolution économique plus
rationnée.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière, est-ce que l'amendement à l'article 204 est
adopté?
M. Dufour: L'amendement, oui, cela va.
Le Président (M. Baril): Alors, l'amendement à
l'article 204 est adopté. Nous sommes rendus à l'article
204...
M. Dufour: Nous sommes encore au même article.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Je voudrais continuer un peu les questions.
Le Président (M. Baril): Allez-y.
M. Dufour: "Pour l'application du présent article et de
l'article 204.2, on entend par: "1° "organisme mandataire...: tout
organisme que la loi déclare mandataire ou agent de la
municipalité régionale de comté et tout organisme dont le
conseil d'administration est composé majoritairement de membres du
conseil de la municipalité régionale de comté..."
Est-ce qu'il pourrait y avoir d'autres membres de conseils qui ne
seraient pas des membres du conseil de la municipalité régionale
de comté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. D'après le
libellé même de la loi, la réponse est positive parce qu'on
prévoit la possibilité.
M. Dufour: Quand un organisme mandataire ou un conseil
d'administration décide de former une commission où il y a
d'autres personnes que les membres de la MRC qui y siègent... Cela peut
arriver, par exemple, que le maire d'une petite municipalité ou d'une
municipalité où il y a juste un membre ne puisse pas agir sur une
commission d'urbanisme et, à ce moment... L'enfouissement sanitaire
serait peut-être plus facile comme exemple. Une corporation ou un
organisme d'enfouissement sanitaire, où ce ne serait pas seulement des
membres de la municipalité régionale de comté, pourrait
être rémunéré à la condition seulement que ce
soient majoritairement des membres du conseil. Supposons qu'il y a juste un
membre du conseil de la municipalité régionale de comté
qui assiste ou qui agit comme membre de la corporation d'enfouissement
sanitaire, il ne pourrait pas être rémunéré.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a deux différentes
catégories: Un "organisme mandataire de la municipalité
régionale de comté": "tout organisme que la loi déclare
mandataire ou agent de la municipalité régionale de
comté", en vertu de la loi. Donc, techniquement, les organismes...
M. Dufour: L'enfouissement sanitaire est une fonction qui est
exercée assez souvent par la municipalité régionale de
comté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une des possibilités.
Pratiquement parlant, si la loi déclarait un organisme où ne
siège personne, si c'était déclaré par la loi,
c'est l'aspect déclara-toire de ta loi qui prévaut. La
deuxième possibilité est: "tout organisme dont le conseil
d'administration est composé majoritairement de membres du conseil de la
municipalité régionale de comté et dont le budget est
adopté par celui-ci.' Donc, il y a deux possibilités: la
première, majoritaire et budget MRC; l'autre possibilité est
l'action déclaratoire de la loi.
M. Dufour: Mais II faut, dans chaque cas. que ce soient
majoritairement des membres de la MRC.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Des membres majoritairement
de la MRC et le budget approuvé par la MRC, ce sont deux conditions qui
s'additionnent pour une des possibilités qui est créée par
la loi. L'autre possibilité, c'est le pouvoir déclaratoire du
législateur. Le législateur pourrait, techniquement, pour vous
donner un exemple, déclarer que l'Office municipal d'habitation est un
agent. (20 h 30)
M. Dufour: Celui-là est éliminé. L'Office
municipal d'habitation est éliminé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comment, éliminé? Il
n'est pas éliminé.
M. Dufour: Éliminé dans le sens qu'il pourrait
être rémunéré.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord Cela va. Il est exclu
par... Cela va.
M. Dufour: Est exclu du pouvoir de rémunérer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait dire...
M. Dufour: Je pense que l'enfouissement sanitaire est une
bonne...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est un bel exemple.
M. Dufour: La commission d'urbanisme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, il y a deux
possibilités. Si ce n'est pas déclaré par la loi, la
garantie que nous avons comme législateurs au moment où on est
appuies à se prononcer, c'est qu'il faut que ce soit majoritaire MRC,
budget approuvé MRC. Le reste, si le législateur s'entend pour en
inclure d'autres à l'avenir, il en inclura d'autres. À ce
moment-là, ce sera le législateur qui aura à
décider.
M. Dufour: L'enfouissement sanitaire est une fonction qui.
souvent, est faite... Par exemple, un ensemble de municipalités qui
confieraient une fonction à la MRC - cela arrive - par la loi, est-ce
que c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): A condition que le conseil
d'administration soit composé majoritairement de membres du conseil de
la MRC et que le budget soit adopté par la MRC. Ce sont toutes des
fonctions qui peuvent être accomplies par la MRC ou un de ses organismes
et la rémunération s'applique s'il y a majorité des
membres et si le budget est adopté. Donc, ça pousse dans le sens
du régionalisme. Il faut voir la dynamique en arrière de...
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): Adopté. L'article 204.1.
M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le nouvel article 204.1, M. le
Président, tel que proposé, n'a pas de modèle dans la loi
24 - je sais que je ne vous apprends rien - puisqu'il correspond à une
réalité qui n'existe qu'au niveau régional, soit le
concept des tables sectorielles. En effet, au conseil de la MRC. certains
membres peuvent avoir le droit de délibérer sur un sujet sans
avoir le droit de le faire sur un autre. Le nouvel article 204.1 reprend donc
plutôt l'esprit des articles 204.1 à 204.3 actuels. Au lieu de
fixer une rémunération uniforme qui ne tient pas compte du nombre
de sujets sur lesquels le membre a le droit de voter, la MRC peut raffiner sa
réglementation. Elle peut fixer une rémunération partielle
pour chacune de ces fonctions à l'égard de laquelle un membre a
le droit de participer aux délibérations, par exemple: fonctions
en tant que successeur du conseil de comté, fonctions urbanistiques,
fonctions d'administration générale, fonctions découlant
de la Loi sur la fiscalité municipale, fonctions découlant d'une
entente de délégation de compétence avec certaines des
municipalités locales, etc. Dans un tel cas, chaque table sectorielle
vote un règlement distinct pour fixer la partie de la
rémunération liée aux fonctions de la MRC à
l'égard desquelles les membres de la table ont le droit de participer
aux délibérations. En toute logique, seules les
municipalités représentées à cette table
sectorielle participent au paiement des dépensos découlant de
cette partie de la rémunération. Idéalement, dans un tel
système, pour des postes identiques, le titulaire qui participe aux
délibérations sur tous les sujets devrait recevoir une
rémunération totale plus élevée que le titulaire
qui ne participe aux délibérations que sur une partie des
sujets.
M. Dufour: Cela veut dire qu'un ex-membre
du conseil de comté qui participerait à des fonctions qui
sont... En fait, il y a deux paliers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'a pas besoin d'être
ex-membre, non plus.
M. Dufour: Les membres qui exerçaient les anciennes
fonctions continuent d'exercer les fonctions que les conseils de comté
exerçaient et exercent encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Dufour: Ces membres peuvent recevoir plus que le membre qui
exerce une partie...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas nécessairement plus. Si
ce n'est que la seule fonction additionnelle qu'il exerce, il recevra moins que
l'autre membre qui exerce une multitude d'autres nouvelles fonctions
additionnelles.
M. Dufour: Une multitude, mais prenons un exemple pratique. Le
représentant d'une ville...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... qui est à l'intérieur d'une
municipalité régionale de comté...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... qui n'est pas membre de l'exécutif, mais qui
fait partie du conseil général...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: D'accord, ça va jusque-là. Le membre
d'une municipalité rurale exerce des fonctions plus nombreuses. Il
s'occupe des cours d'eau, il va occuper certaines fonctions...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... qu'un autre n'occupe pas. Cela ne donne pas
nécessairement beaucoup de travail de plus, mais il y a des fonctions et
il a le droit de voter sur toutes les questions qui se posent, il y a aussi
l'évaluation, le représentant d'une ville n'est pas
nécessairement partie à l'évaluation dans la
municipalité régionale de comté.
M.. Paradis (Brome-Missisquoi): Généralement, il
s'implique en ce qui concerne l'évaluation.
M. Dufour: Non, non, mais il n'a pas le droit de vote et, en
principe, il n'aurait même pas le droit de discussion. Je vous donne un
exemple et je suis convaincu de ça, je l'ai vécu. Toutes les
municipalités régionales de comté qui continuent d'exercer
les fonctions du conseil de comté ont comme fonction d'être
responsables de l'évaluation de toutes les municipalités à
caractère rural.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bon!
M. Dufour: D'accord?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, cela va. Oubliez le
reste de votre exemple.
M. Dufour: Cela va. Les municipalités...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je prenais le cas d'une MRC qui
faisait l'évaluation sur l'ensemble de son territoire. Ce n'est pas la
même chose.
M. Dufour: Les cours d'eau sont aussi l'apanage des
municipalités rurales.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas nécessairement.
M. Dufour: En principe, elles ont toujours exercé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En pratique, plus, mais, en
principe, pas nécessairement.
M. Dufour: D'accord. Il y a certainement d'autres points. Il y a
aussi des fonctions. Je ne sais pas si les inspecteurs agraires et les
inspecteurs... Je ne sais pas si ce sont eux ou la municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ont vite fait le tour des
jardins dans la ville.
M. Dufour: C'est plutôt la municipalité rurale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les terres sont un peu plus
grandes à inspecter.
M. Dufour: Donc, en principe, ils ont une, deux ou trois
fonctions de plus que les représentants des villes, dans ce cas que je
viens de donner comme exemple. Le représentant d'une ville ne fait pas
l'évaluation, il le fait dans l'ensemble des municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf qu'il y a des cas où
c'est la MRC qui le fait sur l'ensemble de son territoire.
M. Dufour: Oui, mais je parle des cas pratiques.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, moi aussi.
M. Dufour: Cela existe. D'accord? Je parle de ce cas qui illustre
bien ce que je demande. La municipalité régionale de comté
pourrait, pour
cette personne qui exerce plus de fonctions, donner plus comme
rémunération...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour: ...à
ces gens... M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour:
...plutôt qu'aux autres. M. Paradis (Brome-Missisquoi):
Oui.
M. Dufour: C'est le cas. Là, je ne parle pas de quelqu'un
qui exerce la fonction, d'une commission d'urbanisme. C'est une autre
affaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le problème de base que
vous soulevez est toujours le même et je ne vous dis pas que vous avez
tort de le soulever. C'est toute la question de l'adage, "no taxation wlthout
représentation or no représentation without taxation". À
un moment donné, la contribution de ta ville devient plus importante et
la ville se trouve à payer indirectement une partie Importante du budget
de fonctionnement de la MRC qui se trouve à être
récupérée sur le plan de la gestion, si on peut utiliser
l'expression, par le monde plus rural. Je pense que vous avez raison de
soulever le débat. Il ne faut pas tomber dans le
déséquilibre.
M. Dufour: Un autre point. Vous dites que ça prend un
règlement distinct pour chaque forme de rémunération.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: C'est ça? L'objet d'un règlement
distinct. Est-ce que ce règlement doit suivre toutes les mêmes
particularités ou les mêmes exigences que le règlement
ordinaire et qu'il doit y avoir une prépublication, une publication dans
le journal, etc.?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Cela ne peut pas être contenu dans le même
règlement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Cela veut dire que chaque fois qu'il y a
rémunération différente, quelle que soit la
rémunération, il y aura un règlement distinct? C'est
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Est-ce que ces règlements peuvent être
adoptés en dehors de la période budgétaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Autrement dit, ça peut être adopté
vers la fin de l'année, il y a une rétroactivité et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, sur le plan de...
M. Dufour: Oui, c'est marqué au premier.. Pas pour les
fonctions. Oui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La rétroactivité qui
est permise se limite à l'année budgétaire.
M. Dufour: Oui, mais cela pourrait être à la fin de
l'année et on pourrait dire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela peut couvrir au maximum, dans
le cas d'exagération où on étire toutes les
possibilités, et c'est quasiment Impossible de le faire, mais on
pourrait rétroagir à douze mois.
M. Dufour: Cela s'est fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avec succès.
M. Dufour: Ces rémunérations, est-ce qu'il faut
qu'il y ait une garantie qu'il y a de l'argent disponible pour pouvoir les
voter? Cela pourrait être basé, par exemple, au mois de novembre,
où il y a des changements de budget, où on adopte les budgets
pour l'année suivante. Comment cela pourralt-il se faire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est comme tout
élément budgétaire. À partir du moment où
c'est voté, cela prend le vote des crédits appropriés et
si le vote des crédits appropriés n'a pas eu lieu dans le
passé, les gens prennent les dispositions pour qu'il ait lieu dans
l'avenir.
M. Dufour: Qu'est-ce qu'il arriverait d'un règlement comme
ça si... D'abord, il faut que les quotes-parts soient votées par
la MRC.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: II faut aussi que cela soit adopté par les
municipalités. Non, c'est la MRC qui a le droit de l'imposer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la MRC, pas la
municipalité.
M. Dufour: C'est vrai. On a eu pas mal de discussions à ce
sujet.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous ne les avez pas eues avec
mol.
M. Dufour: L'autre exigeait... Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je tiens pour acquis que vous les
avez eues.
M. Dufour: Cela aurait peut-être changé certains
aspects.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Probablement pas.
M. Dufour: En tout cas, on ne peut pas présumer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous auriez mieux compris.
M. Dufour: On ne revirera pas l'horloge. Des voix: Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.1 est
adopté?
M. Dufour: Quand il y a un vote sur un règlement comme
ça, est-ce que c'est à majorité simple, l'adoption?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur ce type de règlement,
le vote c'est à majorité simple?
Une voix: Cela dépend des lettres patentes. Avec le projet
de loi 88, ils ont décidé de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Normalement, c'est à
majorité simple, mais vous avez des cas exceptionnels compte tenu des
dispositions de la loi 88 et des lettres patentes qui en découlent qui
peuvent faire en sorte que même ces règlements soient soumis
à des règles différentes.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'article 204.1
est adopté. L'article 204.2, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. l'adjoint au ministre de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, vous venez nous
honorer de votre présence, c'est très bien.
Le Président (M. Baril): Je tiens à souligner la
présence d'un nouvel adjoint parlementaire, M. Jean Leclerc, qui est
l'adjoint au ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du
revenu. Je tiens aussi à féliciter M. Leclerc tout comme M. le
député de Drummond.
M. Dufour: Mais il n'est pas membre de la commission.
Le Président (M. Baril): II n'est pas assis à la
table, non plus.
M. Dufour: Non, mais cela fait un plus gros accroc.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu des bons conseils
qu'il m'a prodigués...
M. Dufour: On va tous les passer ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à l'époque
où j'étais ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, je suis certain qu'il continuera à
prodiguer au nouveau ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu - compte tenu de l'officialisation de son
titre maintenant, parce qu'il l'a fait de façon officieuse au moment
où j'étais là - les mêmes bons conseils qui sauront
bénéficier à l'ensemble des électeurs de sa
circonscription électorale et, par ricochet, à l'ensemble de la
population québécoise qui bénéficie des services de
ce ministère.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous auriez autre
chose à ajouter, M. le député de Drummond?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): L'article 204.2, s'il vous
plait!
M. Saint-Roch: C'était ce que j'étais en train de
suggérer de penser, M. le Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, comme
vous le mentionnez, ce nouvel article 204.2, tel que nous le proposons,
énumère les bases sur lesquelles peut être fixée la
rémunération. Il est identique, et sans doute que le
député de Jonquière l'aura remarqué, à
l'article 3 de la loi 24. (20 h 45)
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que, quelque part dans la loi, il va y avoir
une certaine pénalité qui pourrait être imposée? Par
exemple, on a remarqué que si les gens n'assistent pas, il peuvent
être rémunérés et il y a de grosses chances que la
rémunération, qui était déterminée par
jetons de présence ou par présence, devienne une
représentation ou une rémunération sur une base
hebdomadaire ou mensuelle. Il y a de grosses chances que cela devienne ainsi
à l'avenir. Mais on sait qu'il y a des gens qui vont assister moins
souvent si ce n'est pas rémunéré. Comme c'est un pouvoir
délégué, je dis que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous voudriez qu'on inclue des
pénalités comme travaux...
M. Dufour: Je dis qu'il faut être raisonnable là
comme ailleurs. Si quelqu'un n'y assiste jamais, il faudra que quelqu'un
décide qu'il doit
y assister pour être rémunéré. En plus, c'est
une fonction déléguée, II n'est pas élu
directement. Donc, il peut décider de ne pas y aller et il ramasse la
paye. Je ne suis pas d'accord là-dessus. Je veux bien qu'on les paye,
mais je ne sais pas s'il n'y aurait pas un moyen de trouver une méthode
pour que ces gens-là... C'est ça, ils ne sont pas payés
à la séance. Je sais qu'il y en a qui n'y vont pas. C'est vrai.
Ils sont deux ou trois mois sans y aller. Il faut en être conscients.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il y a absence pour trois
séances régulières, 90 jours, N y a perte du mandat.
Maintenant, il n'y a pas de pénalité additionnelle,
considérant qu'il s'agit d'élus et qu'habituellement vous avez ce
que vous appelez la pression de l'électorat "prior pressure*. On n'est
quand même pas pour prévoir des travaux communautaires ou une
peine d'emprisonnement pour celui qui...
M. Dufour: On ne l'a pas marqué dans cette loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, on n'a pas l'intention d'en
inclure.
M. Dufour: Dans la loi concernant les municipalités
régionales de comté, ce n'est pas marqué. Je pense que
dans la loi sur les référendums..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qu'est-ce qui n'est pas
marqué?
M. Dufour: Dans cette loi-ci, on ne le marque pas, au même
titre que dans la Loi générale sur les cités et villes et
concernant les municipalités locales, si quelqu'un est absent pendant
trois mois, il peut être disqualifié. On permet même quatre
mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'affirme, sur le plan du
contentieux, que l'article que vous mentionnez ou les dispositions que vous
résumez...
M. Dufour: Trois et quatre mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...sont contenues dans la Loi sur
les élections et les référendums et qu'elles s'appliquent
également à cette loi.
M. Dufour: Trop fort ne casse pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais..
M. Dufour: J'aurais aimé qu'on l'ait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne faut pas être
redondant, non plus. Il s'agit de s'assurer que la réponse qu'on vous
donne est une réponse qui vous satisfait ou qui satisfait votre
équipe de recherchistes sur le plan de l'application juridique. Vous
avez raison. Je comprends.
M. Dufour: Vous savez, M. le ministre, il ont une loi
habilitante. La Loi sur l'aménagement et l'urbanisme est une loi
habilitante. Elle est bien cadrée. C'est une loi qui est pratiquement
complète par elle-même. Il y a des gens qui pourraient fonctionner
sans connaître tous les rouages des autres lois. Je serais curieux, si on
faisait une analyse, de voir s'il n'y aurait pas des membres des conseils de
municipalité régionale de comté qui ont été
trois mois sans y assister et qui n'ont pas été
disqualifiés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a toujours une
différence entre le libellé d'une loi et l'application d'une loi.
Je ne pourrais pas mettre ma main sur la Bible que la loi est appliquée
à 100 %.
M. Dufour: Comme c'est un pouvoir délégué...
On pourrait peut-être suspendre deux minutes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on peut suspendre deux
minutes, M. le Président?
Le Président (M. Baril): Alors, la commission va suspendre
ses travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 50)
(Reprise à 20 h 56)
Le Président (M. Baril): La commission reprend ses
travaux.
M. Dufour: Rémunéré sur une base annuelle,
est-ce que vous pensez qu'au point de vue pratique, ça se fait
beaucoup?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En pratique, si la
rémunération sur la base annuelle se fait beaucoup?
Des voix:...
Le Président (M. Baril): Un Instant, s'il vous
plaît! Mesdames et messieurs les députés, les travaux de la
commission ont repris. Pour-riez-vous baisser d'un cran, s'il vous plaît!
J'ai dit: D'un cran. M. le député de Drummond, s'il vous
plaît, à l'ordre!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La réponse à votre
question est positive, M. le député. En pratique, c'est la
façon dont on fonctionne
M. Dufour: L'amendement que vous vous apprêtez à
introduire ne sera pas à cet article?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il va être...
M. Dufour: Cela va pour l'article 204.2.
La Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.2est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. L'article 204.3,
s'il vous plaît, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ce nouvel article, tel que
proposé, permet l'indexation de la rémunération de la
même façon que c'est prévu à l'article 5 de la loi
24 que vous connaissez bien.
M. Dufour: Est-ce que l'ajustement de cette indexation se fait
automatiquement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Dufour: Si elle est
inscrite dans la loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par décret
gouvernemental.
M. Dufour: Par décret gouvernemental, mais je n'ai jamais
eu connaissance qu'elle était en bas du coût de la vie pour la
rémunération des élus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, la base de calcul, c'est
suivant le libellé de la loi, jusqu'à concurrence, par exemple,
de 6 %, etc. Il y a des maximums établis par le gouvernement sur une
base annuelle, mais la base utilisée est l'indexation au coût de
la vie.
M. Dufour: II faut que ce soit produit dans le
règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact. D'ailleurs, dans la
Gazette officielle du Québec, il y a à peu près 45
jours ou 60 jours, vous avez vu paraître celle des élus
municipaux.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.3est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le
député de Rousseau est d'accord avec l'article 204.3?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Baril): Oui? Merci L'article 204.4, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, ce nouvel article
proposé pose des exigences procédurales, M. le Président,
qui sont relatives à l'adoption du règlement de
rémunération: présentation d'un projet, publication d'un
avis préalable et adoption lors d'une séance
régulière. Il est, à toutes fins utiles, similaire
à l'article 7 de la loi 24.
M. Dufour: Si je comprends bien, ça veut dire qu'autant
l'avis du règlement que son adoption doivent se faire lors de
l'assemblée régulière.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'adoption, la publication de
l'avis et la présentation, lors de l'assemblée
régulière.
M. Dufour: Les deux?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les trois.
M. Dufour: Les trois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Présentation, publication
d'un avis et adoption.
M. Dufour: C'est pour ça que j'ai posé la question.
J'ai posé la question et je voudrais la répéter pour
être bien sûr que c'est correct. "L'adoption du règlement
doit être faite au cours d'une séance régulière du
conseil" - ça, c'est correct - "et être
précédée de la présentation d'un projet de
règlement et de la publication d'un avis public." La publication d'un
avis public, ce n'est pas une assemblée, c'est la présentation du
projet de règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va, excusez-moi, vous avez
raison.
M. Dufour: Bon, d'accord. Est-ce que la présentation du
projet de règlement doit se faire à une assemblée
régulière ou non? Cela ne me semble pas si clair que ça.
On dit l'adoption, mais la...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'adoption c'est
définitivement au cours d'une séance régulière. La
présentation doit suivre les règles des articles 204.5 et 204.6
qui ne spécifient pas que ce doit être une assemblée
régulière.
M. Dufour: Donc, ça pourrait être une
assemblée spéciale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça, mais pas
l'adoption.
Une voix: Une exception à la règle.
M. Dufour: II y a deux points là-dedans qui me chicotent.
(21 heures)
Une voix: M. Picotte.
M. Dufour: Je n'ai pas dit: Me picotent. J'ai dit: Me chicotent.
Ha, ha. ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En pariant d'un
député qui, lui aussi, a été choisi officiellement
candidat...
M. Dufour: Lequel?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. Picotte.
M. Dufour: Ah bon! Oui, c'est vrai. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En fin de semaine.
M. Poulin: Le député de Maskinongé, avec
1200 participants, six fois plus que ce que M. Parizeau a. lui.
M. Dufour: Je ne vois pas de rapprochement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. Parizeau ne fait pas le poids
à côté du député de Maskinongé.
M. Poulin: C'est ce qu'on dit.
M. Dufour: Ha, ha, ha! C'est vrai. Il a commencé à
diminuer de beaucoup son poids. J'ai trouvé qu'il avait maigri.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous pariez de M.
Parizeau ou de M. Picotte?
M. Dufour: On peut ajourner pour se conter des histoires.
Le Président (M. Baril): Non, non, allez-y.
Une voix: On vous agace un peu. Voyons donc!
M. Dufour: Quand je ne suis pas de mauvaise humeur, ça va
pas pire.
Une voix: Non, cela vous va bien.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Ce qui arrive, c'est que, lorsqu'on fait
la présentation d'un avis de motion concernant la
rémunération, si on peut le faire lors d'une assemblée
spéciale, en règle générale, cela n'a pas le
même...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Impact.
M. Dufour:... impact. Vu que ce n'est pas régulier, II y a
des chances que les gens ne soient pas nécessairement présents.
Une fois que l'adoption est déclenchée, après que l'avis
public est donné, les gens peuvent bien parier, excepté que, si
le conseil peut l'accepter, la municipalité régionale de
comté peut l'accepter, même sans être obligée
d'écouter les doléances du public.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que vous voulez nous
proposer que nous devrions modifier le libellé de façon à
s'assurer que la présentation d'un projet de règlement se fasse
à l'occasion d'une séance régulière du conseil au
même titre que l'adoption du règlement? C'est ça?
M. Dufour: C'est ce que j'avais dans l'idée.
Le Président (M. Baril): À l'article 204. 4, je
comprends qu'il y aurait un amendement. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La seule réserve que mes
gens ont, c'est la perte de concordance avec la loi 24.
M. Dufour: Vous savez que c'est vrai, et peut-être que la
loi 24 nous a échappé. On devrait peut-être penser à
la rajuster. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Dans le fond, je pense que les lois sont perfectibles.
Cela peut arriver pour certaines raisons, surtout cette question qui est
litigieuse et contestée. Je ne veux pas déranger les élus
municipaux dans leur travail, je ne veux pas qu'ils soient moins payés
ou sous-payés par rapport à leurs fonctions..
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis d'accord avec ça.
La transparence.
M. Dufour:... mais je trouve, par exemple, qu'un des reproches
que le public nous fait et qu'il fait au conseil municipal: Vous avez
profité du fait qu'on n'était pas là; vous avez
commandé une assemblée à 5 heures du soir; vous avez
adopté votre avis de motion et on ne l'a pas su. Souvent, c'est ce que
les élus municipaux se font reprocher. C'est ce qu'on entend tout le
temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai l'impression qu'ils vont
quand même se le faire reprocher, mais qu'on n'a pas avantage à ne
pas aller dans le sens d'un maximum de transparence comme législateur.
On va tenter de vous accommoder en vous disant que l'inconvénient, c'est
que l'élu qui siège à ce palier, vous devez vous mettre
dans ses souliers et lui faire comprendre que la loi n'est pas la même au
niveau local qu'elle l'est au niveau régional, etc. Je ne veux pas faire
de guerre pour faire de guerre.
M. Dufour: D'un autre côté, au niveau local
en tout cas, on se dit une chose: S'U est élu directement, il y a
plus de chances que les gens suivent cela de très près. Je
regarde la municipalité...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais on recherche quand
même...
M. Dufour: Oui, je comprends.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'espèce de
simplification, si on peut utiliser l'expression, le parallélisme qui
soit nécessaire pour que l'élu au moins se retrouve et que le
peuple se retrouve aussi. Je ne pense pas qu'on ait avantage à avoir des
règles qui soient totalement différentes aux deux paliers parce
que là, on va se le faire reprocher aussi. Je soumets cela à
votre attention. Peut-être que la loi 24 devrait faire en sorte de
s'harmoniser dans le sens que vous souhaitez, mais elle est adoptée et
on ne peut pas revenir sur une loi, adoptée aussi fraîchement.
M. Dufour: Non, mais à une prochaine occasion, cela
pourrait se faire. Cela pourrait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce sont les occasions qui font les
larrons, M. le député.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.4 est
adopté?
M. Dufour: Si on fait un amendement, on ne peut pas l'adopter
tout de suite comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est facile à amender.
À la prochaine occasion?
M. Dufour: On est devant l'amendement à celui-là.
Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud.
Le Président (M. Baril): Est-ce que nous allons suspendre
l'article 204.4 et nous reviendrons plus tard?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'est pas obligés de le
suspendre longtemps, on y reviendra.
Le Président (M. Baril): II faudrait l'écrire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On n'a pas grand-chose de
suspendu. On n'a rien de suspendu, à part ça. Celui-là, on
le dirige dans le sens que ce soit à une séance
régulière sur le plan de la présentation d'un projet.
Le Président (M. Baril): Est-ce que je continue ou si je
suspends?
M. Pandit (Brome-Missisquoi): Vous suspen- dez, M. le
Président, mais on ne voudrait pas que vous suspendiez trop longtemps.
On ne veut pas en laisser trop en suspens. Dès que l'amendement sera
prêt, on reviendra à l'adoption de cet article.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Baril): La commission suspend ses travaux
quelques minutes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous n'avez rien compris à
ce que je vous ai dit, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): On va s'entendre tous les deux.
Je vous ai demandé de suspendre l'article, vous m'avez dit non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et vous avez décidé
de suspendre les travaux à la place.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): Décidez-vous!
Une voix: C'est suspendu, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est suspendu, M. le
Président. On va prendre deux minutes et on va l'écrire.
Le Président (M. Baril): Si ça ne vous fait rien,
je vais garder le contrôle de l'assemblée. On va suspendre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'assemblée.
Le Président (M. Baril): ...l'assemblée. La
prochaine fois, vous suspendrez l'article, M. le ministre. Merci.
(Suspension de la séance à 21 h 7)
(Reprise à 21 h 10)
Le Président (M. Baril): La commission reprend ses
travaux. Votre amendement, M. le ministre, à l'article 204.4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, pour
répondre à votre demande formelle, je vous propose l'amendement
suivant, à l'article 10. L'article 204.4 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme proposé par l'article 10 du projet
de loi 130 est amendé par l'insertion dans la deuxième ligne et
après le mot "présentation", des mots "lors d'une telle
séance".
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement est
accepté?
M. Dufour: Si ça répond bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux le lire de façon
que ça soit clair... 'L'adoption du règlement doit être
faite au cours d'une séance régulière du conseil et
être précédée de la présentation lors d'une
telle séance d'un projet de règlement et de la publication d'un
avis public conformément aux articles 204. 5 et 204. 6. "
C'est ce que ça donne comme produit final.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Maintenant, vos exigences
provoquent un amendement à l'article qui va suivre, entre autres, et un
amendement également... Un nouvel article 204. 16 à la fin de
tout ça.
Le Président (M. Baril): On est d'accord pour adopter
l'amendement à l'article 204. 4?
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204. 4 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 204. 5. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je vous
préviens immédiatement que nous avons un amendement à
l'article 204. 5 provoqué par l'amendement à l'article 204. 4. Le
nouvel article 204. 5 proposé prescrit le contenu minimal du projet de
règlement. Il est analogue à l'article 8 de la loi 24.
Maintenant, l'amendement que nous proposerions se lirait comme suit: L'article
204. 5 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme proposé par
l'article 10 du projet de loi 130 est amendé par le remplacement, dans
la deuxième ligne du paragraphe 4° du deuxième alinéa,
du mot "quatrième" par le mot "cinquième".
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Le fait que le règlement aura un effet
rétroactif conformément au cinquième alinéa. C'est
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est ça
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amen- dement est
accepté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Baril): Voulez-vous discuter sur
l'article 204. 5?
M. Dufour: On va le regarder. Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204. 5tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 204. 6, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le
Président, nous tentons de suivre votre rythme infernal. Le nouvel
article 204. 6 proposé prescrit le contenu minimal de l'avis
préalable annonçant l'adoption du règlement de
rémunération ainsi que le moment et la forme de sa publication.
Il est, comme le député de Jonquière l'aura sans doute
remarqué, similaire à l'article 9 de la loi 24. Compte tenu de
l'appréciation que fait le député de Jonquière de
la loi 24, je vais possiblement m'abstenir, à l'avenir, de tels
commentaires.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Le secrétaire-trésorier, est-ce une
fonction qui est obligatoire dans une MRC? Cela ne pourrait pas être un
greffier, un DG.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, elle est obligatoire. On ne
peut pas s'en passer.
M. Dufour: Non, mais il pourrait porter un autre nom. Cela
pourrait juste être le greffier, par exemple. Je voulais juste savoir si
vous assimiliez tous ces titres-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. Non, non.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204. 6est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On assimile les notions une
à une.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. J'appelle
l'article 204. 7. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, pour
suivre le même rythme que vous nous avez inculqué, le nouvel
article 204. 7 proposé prévoit que les règles
procédurales
doivent être suivies sous peine de nullité du
règlement de rémunération. Il est Identique à
l'article 10 de la loi 24.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 204.7 est
adopté. J'appelle l'article 204.8. M. le ministre. (21 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce nouvel article proposé
prévoit l'allocation de dépenses qui s'ajoute automatiquement
à la rémunération. Il reprend en quelque sorte la
règle générale que vous retrouviez à l'article 19
de la loi 24.
M. Dufour: Seulement pour mon information. Si quelqu'un dans un
conseil municipal... Ah non, c'est la non taxation. Ce n'est pas ça.
C'est exact. Ce n'est pas la même chose. L'allocation de dépenses
normalement n'est pas taxable en principe jusqu'à concurrence d'un
certain montant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact. Ce sont des
règles fiscales, par exemple.
M. Dufour: L'allocation de dépenses est fixée, elle
a un barème dans la loi générale. Je veux seulement
m'assurer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, un montant égal
à la moitié du montant de la rémunération.
M. Dufour: Oui, mais qui ne dépasse pas celle d'un
député à toutes fins utiles. Ce n'est pas écrit
tout à fait comme ça mais c'est ce que ça veut dire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article suivant, vous
allez avoir des maximums.
M. Dufour: D'accord. C'est cela. Je voulais seulement savoir si
c'était bien couvert.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous dépassez le rythme
infernal du président.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous acceptez
l'article 204.8?
M. Dufour: Même si c'était basé sur un jeton
de présence de 100 $ la séance, ça voudrait dire qu'en
plus, si le règlement prévoit 100 $, un montant de 50 $ serait
considéré. Il y a un montant de 50 $ qui s'ajoute.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les balises de l'article
204.9.
M. Dufour: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les balises de l'article
204.9.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 204.8 est
adopté. L'article 204.9, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce nouvel article proposé
fait le lien entre les articles 21 à 23 de la loi 24. Ces derniers
prévoient qu'un élu municipal ne peut recevoir plus d'un montant
annuel maximal à titre de rémunération et d'allocation des
dépenses provenant de toute source municipale. Ils prévoient
également que pour éviter tout dépassement du maximum, ce
sont la rémunération et l'allocation provenant de l'organisme
intermunicipal qui doivent être recoupées plutôt que celles
provenant de la municipalité.
Ainsi, l'article 204.9 proposé prévoit que, malgré
les termes du règlement de rémunération de la MRC et
malgré l'article 204.8 proposé, tout membre du conseil ne recevra
de la MRC que la rémunération et l'allocation suffisantes pour
atteindre le maximum. Voici un exemple. Le maire d'une ville ne faisant pas
partie d'une communauté urbaine régionale reçoit de sa
ville une rémunération de 60 000 $ et une allocation de 9 583 $.
Il est membre du conseil d'une MRC dont le règlement de
rémunération en vigueur prévoit, pour le poste qu'il
occupe, une rémunération de 15 000 $, ce qui signifie normalement
l'addition automatique d'une allocation égale à la moitié
de la rémunération, soit 7500 $. En 1989, le maximum de la
rémunération est de 74 710 $, sauf dans le cas des élus
membres des conseils des communautés urbaines, tandis que le maximum
d'allocation est de 9583 $. Donc, ce maire recevra de la MRC une
rémunération de 14 710 $, soit la différence entre le
maximum de 74 710 $ et sa rémunération locale de 60 000 $ et ne
recevra d'elle aucune allocation de dépenses puisqu'il reçoit
déjà le maximum de 9583 $ au palier local.
M. Dufour: Sauf que si le maire avait 69 000 $ et était
à la MRC... Supposons que le maire ait le maximum permis par la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour: II est
délégué à la MRC.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Qu'arrive-t-il? Il n'aura rien de la MRC.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. Mais il y va
quand même.
M. Dufour: Je comprends cela, mais le fait... C'est là,
peut-être, la technicité. Pourquoi
l'Individu ou la personne à qui la municipalité paie 100 %
de sa rémunération n'aurait-il pas le droit de choisir la MRC
plutôt que la municipalité? Il n'a pas de choix? À la MRC,
globalement, le montant est payé par l'ensemble des municipalités
qui en font partie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas au même prorata, par
exemple. On s'entend.
M. Dufour: En grande partie, disons, par l'ensemble des
municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: II va à la MRC et c'est celle-ci qui ne paie
pas. Ne pourrait-il pas avoir un choix?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II pourrait toujours.
M. Dufour: Je comprends que c'est complexe. Si la
municipalité allait le rencontrer, elle pourrait lui répondre:
Écoute un peu, tu obtiens déjà toute la
rémunération, que fais-tu avec ça? Vous avez dit
tantôt que vous ne vouliez pas qu'il y ait de discrimination mais
là. il y en aurait une.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai de la difficulté
à croire, parce qu'on parle de municipalités quand même
assez importantes dans ce cas-là...
M. Dufour: D'accord. Je vais vous en parler. Je connais un cas
qui pourrait arriver.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je ne veux pas faire de
partie...
M. Dufour: Je ne mentionnerai pas de nom, mais je connais, par
exemple, un cas où c'est possible - je ne veux pas dévoiler quoi
que ce soit - que ça arrive. Par exemple, un maire d'une
municipalité reçoit 68 000 $ de sa municipalité.
Globalement, il a droit à 74 000 $. Donc, 74 000 $ plus 9000 $, il
aurait droit à 83 000 $. Est-ce que c'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il est plafonné. Le
plafond...
M. Dufour: C'est 74 000 $ avec ses 9000 $ C'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 2123 de la Loi sur le
traitement des élus municipaux...
M. Dufour: Est-ce que les 74 000 $ comprennent le montant de
dépenses en plus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est le maximum de
rémunération, soit 74 710 $. M. Dufour: II a droit
à 9000 $ de plus. M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est 9583 $
M. Dufour: En plus. Bon. M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est
ça.
M. Dufour: Un maire aurait 70 000 $ plus 9000 $...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... soit 79 000 $. Il manque donc 4000 $ pour obtenir
le maximum.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui
M. Dufour: Donc, il pourrait aller à la MRC. Cependant, la
MRC dirait: On ne peut pas te donner plus de 4000 $ parce que tu as le
maximum.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: II ne pourrait même pas... Oui, mais il ne
pourrait pas avoir 50 %...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Dufour:... de dépenses. Comment ça arriverait?
Je ne sais pas. Il ne pourrait pas avoir la dépense.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Il ne peut pas avoir plus que
le maximum.
M. Dufour: La MRC lui donne 4000 $, mais si c'était un
autre maire, N pourrait avoir une autre rémunération beaucoup
plus élevée. Il pourrait avoir 15 000 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
M. Dufour: Pourquoi ce maire de ville retirerait-il moins de la
MRC?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on suit votre opinion et qu'on
lui laisse le choix...
M. Dufour: Oui
M. Paradis (Brome-Missisquoi):.. est-ce que vous pensez qu'il va
effectuer le choix en fonction de la MRC? Oui?
M. Dufour: Oui. Il va le faire parce qu'il a les mêmes
avantages.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas d'implications pour
sa retraite?
M. Dufour: Non, je ne pense pas. Non, c'est exactement la
même chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que l'important, c'est de
donner toute l'importance nécessaire et souhaitée par l'ensemble
des intervenants sur le pian de l'autonomie municipale et de permettre à
la municipalité d'être le premier payeur.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Là, vous ne m'avez pas. C'est un
bon effort, par exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est un effort remarquable et louable. Mais, vous
savez bien que la municipalité locale qui rémunère son
premier citoyen ou son représentant de façon raisonnable et
sérieuse, par rapport à ce qu'on a, je vous dis honnêtement
qu'il y a quelque chose qui n'est peut-être pas selon les normes.
Pourquoi la municipalité locale qui sacrifie tout de même une
partie du travail de son maire qui va se dévouer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II jouit d'avantages aussi.
M. Dufour: ...au même titre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Son rayonnement régional
fait en sorte...
M. Dufour: Les municipalités n'avaient pas besoin de
ça. Cela leur en a même enlevé plutôt que d'en
donner. Oui. Il y a toutes sortes de phénomènes qui se sont
passés par rapport à la municipalité régionale de
comté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui...
M. Dufour: Je vous dis que la municipalité locale paie
tout de même le montant. Elle reconnaît les mérites de son
représentant. Si ce représentant accepte un travail à la
MRC, il le fait juste pour la gloire. C'est ce que vous venez de me dire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on changeait...
M. Dufour: Tout à l'heure, vous m'avez dit...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le libellé de cet
article, on changerait un élément sur lequel l'Assemblée
nationale vient tout juste de se prononcer dans la loi 24. Il faudrait rouvrir
le projet de loi 24 parce qu'il contient la règle que la
municipalité est le premier payeur. Donc, je suis devant une
impossibilité juris et de jure de donner mon aval, et M. le
Président est d'accord avec moi, aux propositions que vous mettez sur la
table, bien qu'on puisse leur reconnaître tout le mérite que vous
souhaiteriez.
M. Dufour: À l'exception que c'est toujours à
gratter ou à regarder les projets de loi qu'on trouve des
éléments différents et une formation nouvelle. Je pense
qu'on ne peut pas prétendre, chaque fois qu'on adopte une loi, qu'on a
adopté la loi du siècle. Il faut toujours penser qu'il y a des
éléments différents et discordants. Je vous en nomme un,
clair et net. Dans mon esprit, et c'est clair, la municipalité locale
est peut-être le premier payeur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On m'a dit que, l'an passé,
vous étiez complètement d'accord à ce que la
municipalité locale soit le premier payeur. Avez-vous changé
d'idée depuis l'année passée?
M. Dufour: Je ne sais pas à quel article j'ai pu dire
ça. J'aimerais avoir ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: À part ça, que je m'amende en
vieillissant, cela veut dire que je m'améliore. Je n'ai aucune
espèce d'objection, mais je vous dis carrément que par rapport
à ça, cela va à J'encontre. Par exemple, vous avez dit: On
ne veut pas pénaliser les petites municipalités. Je vous ai
posé la question tout à l'heure: Croyez-vous que quelqu'un qui
s'en va à la MRC peut retirer plus de la MRC que de sa
municipalité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Que ce que sa municipalité
contribue.
M. Dufour: Vous avez dit oui
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Mais dans une grosse municipalité, cela ne
pourrait jamais arriver.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pratiquement, non.
M. Dufour: Donc, la mesure n'est pas équivalente. Ce qui
est vrai pour l'un n'est pas vrai pour l'autre. Remarquez qu'on peut vivre avec
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, vous avez raison.
M. Dufour: On peut vivre avec ça, mais un maire de ville,
qui a un bon salaire, va accepter... En fait, vous m'avez dit: Oui. J'ai dit
qu'il va être là pour la gloire, peut-être pour avoir plus
de rayonnement, mais c'est ça, la gloire. Je n'ai pas dit que la gloire
c'est négatif. Quelqu'un peut travailler pour la gloire et cela peut
être
positif, s'il fait une bonne job.
Le Président (M. Baril): Regardez les
députés, M. le député.
M. Dufour: C'est cela. On a travaillé un bout de temps
pour la gloire.
La Présidant (M. Baril): On est là pas mal pour la
gloire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cela
allait bien, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: D'accord. On va changer de président tout
à l'heure.
M. Dufour: En fait, bien honnêtement, ma perception - et
j'ai toujours cru que c'était ça - c'est que la personne qui
était dans un palier, allait à la municipalité
régionale de comté pour y chercher le maximum. C'est une question
d'équité autant pour les petites que pour les grosses
municipalités. La municipalité locale, à ce
moment-là, aurait pu payer moins parce qu'il n'y a pas de
désavantage vis-à-vis de l'élu. Il continue à
être payé pour son fonds de retraite. Il ne perd aucun
avantage.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'an passé, le ministre des
Affaires municipales vous avait dit: "L'article 23 prévoit comment
donner effet au maximum de rémunération d'allocation de
dépenses lorsque les sommes globales que l'élu serait
censé recevoir de la municipalité ou d'un organisme paramunicipal
ou supramunicipal dépassent le maximum. La façon de respecter le
maximum, c'est de couper dans la rémunération ou l'allocation
payable par l'organisme. " L'année passée, vous étiez
d'accord avec ça. Est-ce parce qu'on a changé de ministre que
vous avez changé d'opinion?
M. Dufour: II faudrait que je regarde les... Est-ce que c'est le
texte intégral?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le texte intégral de
ce que M. Bourbeau vous a dit l'an passé.
M. Dufour: Qu'est-ce que j'ai répondu par rapport à
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'année passée, vous
étiez de bonne humeur.
M. Dufour: Comment ai je voté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas le...
M. Dufour: Cela peut bien être correct ou pas, mais je ne
le sais pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela a été
adopté.
Le Président (M. Baril): Sur division.
M. Dufour: II arrive des fois que... J'avais assez
d'éléments pour être en désaccord avec l'ancien
ministre des Affaires municipales que je ne cherchais pas les occasions, j'en
avais plusieurs. J'en laissais passer une de temps en temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends votre message, mais
j'aurais de la difficulté, sur le plan du principe, à adopter le
principe que vous me soumettez. Je vous le dis bien objectivement, sans tenir
compte des notes que je vous al lues, etc. À partir du moment où
un élu local obtiendrait une rémunération qui serait
davantage en provenance d'un milieu régional ou suprarégional, je
trouve qu'on le "déconnecte".
M. Dufour: S'il retire plus que dans sa municipalité, on
ne le 'déconnecte' pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le "déconnecte".
M. Dufour: Aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On le "déconnecte".
M. Dufour: II est plus satisfait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, à partir du moment
où sa base de rémunération c'est sa municipalité,
on le conserve bien branché sur sa municipalité. C'est ce que cet
article fait.
M. Dufour: Dans un cas, tout à l'heure, je vous ai
demandé si, à la municipalité régionale de
comté, il y avait plus de rémunération que
localement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est possible.
M. Dufour: On vient de le débrancher.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais la base de la
rémunération demeure la localité. (21 h 30)
M. Dufour: Mais on vient de le débrancher aussi. C'est
aussi vrai pour l'un que pour l'autre. Je pense que c'est difficile de
maintenir le même langage si on ne prend pas le même nom. Je
comprends que c'est plus facile quand il n'y a pas d'objection de base. Si la
personne a moins et qu'elle va chercher davantage... Vous dites qu'il y a une
compensation, non seulement pour la gloire, parce que la gloire sera plus
grande
pour lui, en principe et en pratique que pour la grosse
municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, on
l'adopte pour la gloire.
M. Dufour: Je ne veux pas mettre d'embargo là-dessus, je
veux seulement vous dire que si l'article 24 peut être bonifié
à un certain moment, il faudrait peut-être y
réfléchir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous le dis, j'aurais de la
difficulté... Il y a toujours des avantages et des inconvénients,
et vous avez raison de les soulever, mais personnellement, j'aurais de la
difficulté à m'éloigner de la règle qui veut que la
rémunération de base doit provenir de la municipalité et
les rémunérations additionnelles, s'il y a lieu, des autres
ordres de gouvernement. J'aurais de la difficulté avec ça...
M. Dufour: II faudrait conseiller aux municipalités, si
votre maire est élu sur une rémunération régionale,
de se dépêcher de baisser son salaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une possibilité.
M. Dufour: Pour qu'elles s'assurent qu'il va chercher tous les
avantages.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand je vous disais que je vous
soupçonnais de vouloir retourner au monde municipal et que vous
connaîtriez tous les trucs, vous venez de m'en indiquer un autre.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Non, mais si la municipalité ne
veut pas être pénalisée...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce qu'on appelle l'autonomie
municipale.
M. Dufour: ...parce que les autres vont payer, je veux être
payé par les autres. Je ne m'opposerais pas à ça, je
trouve que cela aurait de l'allure.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.9 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais là, on baisse les
salaires de tous les échevins...
M. Pouiin: Du moment où on baisse le salaire du maire.
M. Dufour: Non.
M. Pouiin: Mais oui, cela marche au tiers, voyons donc!
M. Dufour: Non, plus dans la nouvelle loi.
Cela n'existe plus dans la nouvelle loi.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous aviez
demandé la parole, M. le député de Chau-veau?
M. Dufour: Ce n'est plus le tiers. Dans la nouvelle loi, le
règlement fixe le salaire du maire et celui des conseillers. Je parle
seulement de la municipalité, le maire a peut-être 65 000 $ ou 66
000 $ de salaire. Les conseillers ont 18 000 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À partir du moment
où le conseiller a un maximum de fixé en fonction de la
rémunération du maire, vous baissez le salaire du maire ainsi que
celui des conseillers?
M. Pouiin: Mais oui, voyons donc!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez tous les deux raison. M.
le Président vous demande d'arbitrer dans ce sens.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'on s'entend pour
adopter l'article 204.9?
M. Dufour: Je ne voudrais pas que cela se retourne contre
moi.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Pouiin: Cela ne se retournera pas contre nous.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière, dites que c'est ma faute!
M. Dufour: Je suis un peu réticent. Je ne vous le cache
pas, si le ministre a de la difficulté, j'ai aussi certaines
difficultés.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous voulez l'adopter
sur division?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): Alors, adopté sur
division. L'article 204.10, M. le ministre.
M. Dufour: Cela me sauve, hein!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, ce nouvel
article 204.10 proposé, prévoit que les modalités du
versement de la rémunération et de l'allocation sont
fixées par résolution du conseil. En vertu de l'article 124 du
Code municipal du Québec, le conseil peut déléguer cette
tâche au comité administratif, le cas échéant. Tout
cela correspond à ce que prévoit l'article 24 de la loi 24. Vous
aurez remarqué le parallélisme remarquable...
Le Président (M. Baril): L'article 204.10 est
adopté. L'article 204. 11, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, ce nouvel article 204. 11,
pose la règle générale en matière de
dépenses de représentation. Sauf dans le cas du préfet ou
de son remplaçant d'urgence, le conseil de la municipalité
régionale de comté doit autoriser d'avance un de ses membres
à accomplir un acte et à dépenser en conséquence,
jusqu'à concurrence d'un montant fixé. Cela, M. le
Président, comme vous l'avez sans doute remarqué, correspond
mutatis mutandis à l'article 25 de la loi 24.
Le Président (M. Baril): Alors, l'article 204. 11 est
adopté. L'article 204. 12, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Cet
article 204. 12 que vous avez si promptement appelé, établit la
règle générale en matière de remboursement des
dépenses. La MRC rembourse le montant réel des dépenses.
Cela, M. le Président, comme vous l'avez sans doute remarqué,
correspond à l'article 26 de la loi 24.
M. Dufour: Je me souviens, quand on avait adopté cet
article dans la loi 24, qu'il y avait eu beaucoup de discussions
là-dessus. Je voudrais peut-être en reprendre une partie. Pour le
membre du conseil qui présente son compte de dépenses, I
semblerait, selon les explications que j'avais dans le temps et cela me semble
être la même chose dans ce projet de loi, que le conseil ne peut
pas refuser les dépenses qui ont été effectuées,
même si elles étaient supplémentaires ou différentes
de ce qui pourrait être accepté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que l'article parie par
lui-même. "Le membre du conseil qui, dans l'exercice de ses fonctions, a
effectué une dépense pour le compte de la municipalité
régionale de comté peut, sur présentation d'un état
appuyé de toute pièce justificative, être rembourse par la
municipalité régionale de comté du montant réel de
la dépense* Donc, vous avez deux balises: l'exercice de ses fonctions et
une dépense pour le compte de la MRC.
M. Dufour: C'est quoi une dépense pour le compte de la
municipalité régionale de comté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une dépense qui est
effectuée à l'acquit et au bénéfice de
l'organisme.
M. Dufour: Est-ce que ça pourrait être.. Je vais
vous donner un exemple concret, c'est un exemple qui a été
vécu il y quelques années ou plusieurs années: un
conseiller ou un membre de la municipalité régionale de
comté qui représente la municipalité va à un party.
Il décide que pour la municipalité ce serait une bonne chose
d'offrir une traite à tout le monde. Non, non, c'est pour la
municipalité, je m'excuse, c'est aussi... Au point de vue de
publicité, on ne peut pas dire que c'est mauvais. Il ne peut pas dire
que c'est pour lui qu'il a fait la dépense, c'est pour la
municipalité régionale de comté. Il a fait la
dépense, il revient et il présente ça au conseil puis il
dit: Vous allez prouver que ça n'a pas été fait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut que ce soit
autorisé au préalable.
M. Dufour: Bien non! Il n'est pas obligé. Une voix: La
décision se prend par vote.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le seul qui peut y aller sans
autorisation préalable est le préfet.
M. Dufour: Oui, le préfet pourrait le faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah! C'est ça?
M. Dufour: Et celui qu'il délègue aussi. Le
préfet délègue quelqu'un...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le préfet peut faire cela.
SI c'est bien fait et que c'est vraiment dans le sens que vous dites, il n'y
aura pas de problème, mais si ce n'est pas dans le sens que vous dites,
il va avoir des problèmes.
M. Dufour: Quels sont les problèmes qu'il peut avoir? Ils
vont être obligés de payer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais il peut avoir des
problèmes à se faire élire.
M. Dufour: Oui, mais vous savez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas grave.
M. Dufour: Ce n'est pas ça, ma question. Vous savez, il y
a eu des délégations avant aujourd'hui dans des conseils
municipaux et il y en a eu des superbes de sucrées.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sous l'ancien régime.
M. Dufour: À moins qu'on ait perdu toute notion, parmi les
délégations faites. il y en a eu quelques-unes qui ont
été extravagantes, puis il y a eu de bonnes discussions sur la
place publique. Non, non, vous parlerez dans des cas... Je ne parle pas de
l'année passée - ça a l'air que tout est normal de ce
temps-ci - mais, en dehors de ça, il y a eu des conseils municipaux qui
ont fait des abus. Moi, je vous le dis carrément, ce que je vous
racontais tout à l'heure, ce n'est pas une histoire à dormir
debout, c'est une
vraie histoire. Cela avait coûté quelques 100 $ et la
municipalité avait payé, pour ne pas perdre son nom. Elle a
payé le membre, mais là, il n'y a même pas, comme balise,
possibilité de refus de la municipalité régionale de
comté. Moi, je veux bien croire qu'il faut faire confiance, mais si
c'était vrai, on n'aurait jamais besoin de lois, parce que le bon sens,
le jugement et l'intelligence, tout serait correct partout pareil, mais ce
n'est pas comme ça que ça arrive.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais si vous voulez tout
réglementer aussi, vous n'y arriverez pas.
M. Dufour: C'est parce qu'on joue justement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On joue dans des
comportements.
M. Dufour: Mais là, il y a des montants en jeu, et, de
temps en temps, II faut se protéger contre soi-même.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): il y a toujours des
conséquences et il y a toujours des montants en jeu. Quelquefois, le
montant est plus directement lié aux gestes posés, en d'autres
occasions, le montant est plus Indirectement lié aux gestes
posés, mais II y a toujours des montants en jeu.
M. Dufour: Mais, comme c'est un pouvoir
délégué, moi je le mettais un petit peu différent,
parce que la personne...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela dépend à qui
vous déléguez. Si vous déléguez à des
élus, si vous avez de la considération pour ces élus et
pour le principe de l'autonomie municipale, vous devez baliser en
conséquence.
M. Dufour: Mais là, II n'est pas du tout
balisé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse! M. Dufour: Le
préfet peut effectuer ça...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous voulez qu'il ne soit pas
balisé, j'ai des suggestions de modifications. Si vous voulez qu'on
aille dans le sens d'une autonomie absolue, nous allons retirer du
libellé de l'article certaines contingences qui y apparaissent. Question
de vous donner raison.
M. Dufour: Je vous dirais bien honnêtement que, quand vient
le temps de la question de la liberté par rapport au pouvoir de
dépenser, il y a des cas d'urgence où on peut dépenser -
ça, j'ai accepté ça - et je pense que c'est acceptable.
Là, c'est une délégation, c'est de la
représentation. Moi, je pense qu'en règle générale
il y a des règlements qui justifient ou qui donnent... Même les
municipalités le savent, elles le font. La plupart des
municipalités font des règlements qui leur permettent de penser
dans certaines circonstances avec des noms très clairs et fixés
dans le temps et dans les règlements. Dans ces cas-là, on ne dit
pas que ce doit être appuyé sur un règlement. On dit que
c'est pour toute dépense. Cela veut dire qu'il a effectué une
dépense - donc c'est très large -pour le compte de la
municipalité. On ne sait pas si, pour le compte de la
municipalité, cela peut dépasser le raisonnable ou non. Je ne le
sais pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Tout le monde pourrait dire, en posant à peu
près n'importe quel geste, l'avoir fait pour le compte de la
municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le législateur ne parle pas
pour ne rien dire. Si c'était n'importe quel geste et si vous souhaitez
que ce soit n'importe quel geste, nous allons retirer du projet de loi "pour le
compte de la municipalité régionale de comté" et l'article
va se lire: Le membre du conseil qui, dans l'exercice de ses fonctions, a
effectué une dépense peut, sur présentation d'un
état de compte, etc.
M. Dufour: Non, je pense que même en faisant n'importe
quoi, on arrivera toujours je pense que "pour le compte de la
municipalité", cela pourrait peut-être dire que ce n'est pas
nécessairement pour le bien de la municipalité régionale
de comté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une question
d'appréciation.
M. Dufour: C'est très large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour son compte, est-ce que son
compte a avantage à être jugé bienfaisant par la MRC?
Non.
Si on pouvait avoir l'article libellé de la façon la plus
large possible, on pourrait dire: Le membre du conseil qui a effectué
une dépense peut, sur présentation d'un état appuyé
de toute pièce justificative, être remboursé par la
municipalité régionale de comté du montant réel des
dépenses. Cela irait dans le sens que vous proposez, d'une latitude
totale.
M. Dufour: D'après moi, c'est déjà assez
large.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Quelqu'un qui représente une
municipalité pourrait ouvrir passablement. À mon avis, tel que
libellé, ça va assez loin parce que
lorsqu'on dit "pour le compte de la municipalité" c'est
très difficile pour quelqu'un de déterminer si c'est... On
pourrait poser à peu près n'Importe quel geste et
prétendre que c'était pour le compte de la
municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout est plaidable.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204. 12 est
adopté?
M. Dufour: Ha, ha, ha! C'est vrai que... Ha, ha, ha! Ce serait
bon.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Quelqu'un pourrait aller à un dîner
bénéfice ou à un souper bénéfice pour le
compte de la municipalité.
Le Président (M. Baril): La pertinence, s'il vous
plaît.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez la Loi régissant
le financement des partis politiques qui fait en sorte...
M. Dufour: Mais le conseil n'a même pas à porter de
jugement, s'il y a des pièces justificatives pour la dépense.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, le conseil doit suivre les
lois.
M. Dufour: D'accord, c'est la Loi régissant le financement
des partis politiques, mais, ou règle générale, par
rapport à cela le conseil n'a même pas la latitude de dire oui ou
non. S'il y a une pièce justificative...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je m'excuse, le conseil peut
demander au membre qui présente sa pièce justificative: Est-ce
que vous étiez, M. le conseiller, dans l'exercice de vos fonctions? Le
conseil peut également demander: Est-ce que vous prétendez que
cela a été fait pour le compte de la municipalité? La
personne doit justifier ces deux éléments pour voir son compte
acquitté et elle doit présenter les pièces
justificatives.
M. Dufour: Je vous mets au défi. Si la personne dit oui
aux deux cas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, si elle répond
à toutes les conditions.
M. Dufour: Si la personne dit oui, elle n'a pas besoin de le
prouver, elle dit: Moi, j'étais là, j'ai les pièces
justificatives, j'étais représentant de la municipalité
régionale de comté, voici que j'ai posé des gestes qui,
dans mon esprit, sont pour le compte de la municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour toutes sortes de raisons, la
municipalité régionale de comté refuse de payer.
M. Dufour: Elle ne pourrait pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle peut certainement refuser de
payer. Et alors, la personne est obligée de poursuivre et de
démontrer devant un tribunal impartial et indépendant qu'elle
était dans l'exercice de ses fonctions, que cela a été
fait pour le compte de la municipalité régionale de comté
et qu'elle a effectué une présentation d'un état de compte
appuyé par des pièces justificatives. Elle est obligée de
démontrer tout cela.
M. Dufour: Je suis complètement en désaccord avec
votre opinion. Si je lis l'article tel que libellé, je dis
carrément, et c'est vrai pour d'autres cas qu'on a acceptés, et
je me rappelle d'avoir eu à peu près la même
discussion...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Voyons donc, on peut refuser de
payer!
M. Dufour: Je suis convaincu que le conseil municipal n'a pas le
choix. Dès que le membre du conseil, qui est dans l'exercice de ses
fonctions, qui est représentant quelque part et qui a effectué
une dépense, dit que, dans son esprit, c'était pour le compte de
la municipalité, et qui présente un état
détaillé de ses dépenses en disant: J'ai payé telle
affaire et telle autre, à ce moment-là... Ce n'est pas
écrit "il peut", c'est écrit "... être remboursé par
la municipalité régionale de comté du montant réel
de la dépense".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va le libeller comme vous le
voulez. On va écrire: Le membre du conseil qui, dans l'exercice de ses
fonctions, a effectué une dépense pour le compte de la
municipalité régionale de comté peut, sur
présentation d'un état appuyé de toute pièce
justificative - c'est écrit "peut" - doit être remboursé
par la municipalité régionale de comté du montant
réel de la dépense, et ce, nonobstant toute opinion
exprimée par le conseil de la municipalité régionale de
comté.
M. Dufour: Je suis convaincu que c'est ce qui va arriver dans les
faits.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faudrait l'écrire comme
ça, si c'est ça que vous voulez.
M. Dufour: Vous avez beau l'écrire comme ça, je
vous dis que c'est ce qui arrive, même avec l'article qui est
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La MRC peut refuser. (21 h 45)
M. Dufour: Le 'peut" et le "doit", ça fait tellement de
fois qu'on a des discussions là-dessus qu'il paraît que "peut"
veut dire "doit" et que "doit" veut dire "peut".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne vous dis pas qu'en pratique
ça se produit, je vous dis que la MRC peut refuser. Si la
municipalité régionale de comté est d'avis que le
conseiller n'était pas dans l'exercice de ses fonctions, qu'il a
dépassé les approbations, que ce n'est pas appuyé de
pièces justificatives, elle peut refuser de payer. Ce n'est pas un
remboursement automatique ni une rémunération automatique.
M. Dufour: À moins qu'il ne soit dans des endroits ou dans
des circonstances qu'il ne peut avouer. A ce moment-là, U va
l'éliminer lui-même.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela peut arriver.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.12 est
adopté?
M. Dufour: C'est large. Une voix: C'est large. M.
Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): Adopté sur division.
J'appelle l'article 204.13. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Considérant que vous avez repris votre rythme, ce nouvel article
établit une exception tant à la règle de l'autorisation
préalable de la dépense qu'à celle du remboursement du
montant réel. Il s'agit du cas où la MRC adopte un tarif pour
certains actes de représentation. Dans un tel cas, l'autorisation
préalable d'accomplir l'acte n'a pas besoin de mentionner le maximum de
la dépense permise puisque le montant versé au membre du conseil
après coup est celui prévu au tarif, sans égard a la
dépense réelle. Cela correspond, M. le Président, comme
vous l'avez sans doute deviné, à l'article 27 de la loi 24.
Le Président (M. Baril): C'est ce que je me disais. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Cela va
Le Président (M. Baril): L'article 204.13 est
adopté. J'appelle l'article 204.14. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, M. le
Président, établit une seconde exception à la règle
de l'autorisation préalable de la dépense. Il s'agit du cas
où la MRC vote des crédits pour des activités de
représentation. Dans un tel cas, l'autorisation préalable
d'accomplir l'acte n'a pas besoin de préciser le montant maximal de la
dépense permise. Le maximum permis est automatiquement égal au
solde des crédits disponibles pour le genre d'activité
concernée. Vous aurez reconnu là, M. le Président, en
changeant ce qui doit être changé, les éléments de
l'article 29 de la loi 24.
La Président (M. Baril): Je suis content de vous
l'entendre dire, M. le ministre. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Autrement dit, s'il n'y a pas suffisamment d'argent,
c'est juste le montant d'argent qui reste dans le fonds qui pourrait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. Oui constitue le
maximum du seuil de la dépense.
M. Dufour: Mais il se pourrait, en votant d'autres
crédits, que la dépense soit remboursée, même
après, s'il n'y a pas suffisamment d'argent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Vous avez besoin d'une
autorisation préalable, et, si les crédits ne sont pas là,
elle est limitée au maximum des crédits disponibles lorsque
l'autorisation préalable a été accordée.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des choses à rajouter?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, la réponse que je vous
ai donnée est exacte considérant la question posée.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.14 est
adopté?
Une voix: Je ne sais pas si...
M. Dufour: Répondez donc à la question que je n'ai
pas posée.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Est-ce qu'il pourrait y avoir un transfert des
crédits?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Ce qu'on pourrait ajouter
à la question que vous n'avez pas posée, c'est
l'élément suivant: Dans le cas où ce compte deviendrait
épuisé, il pourrait y avoir affectation de crédits
additionnels pour d'autres dépenses. Supposons que le poste
budgétaire est épuisé neuf mois après le
début de l'année, la MRC pourrait voter d'autres crédits
à ce poste de crédits pour des dépenses
ultérieures, mais ça n'affecterait pas les décisions qui
ont été prises antérieurement.
M. Dufour: C'est la première réponse que vous
m'avez donnée. C'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va dans le même
sens.
Ls Président (M. Baril): C'est ce que j'avais compris, M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Vous êtes plus vite que moi parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que ça en ajoute
plutôt que d'en soustraire.
M. Dufour: Vous êtes peut-être plus près, vous
entendez plus vite.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.14est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Adopté. J'appelle
l'article 204.15. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article que vous yenez tout juste d'appeler, restaure le pouvoir du conseil de
la MRC de fixer un maximum à la dépense permise lorsqu'il
autorise l'accomplissement de l'acte même dans le cas où celui-ci
est visé par un tarif ou par des crédits réservés
aux actes de représentation. M. le Président, comme vous le savez
sans doute, cela concorde avec l'article 30 de la loi 24.
M. Dufour: Cela va.
La Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204.15est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Nous avons un article additionnel
qui s'appellera 204.16. Est-ce que c'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'on pourrait en avoir
une copie?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tantôt, M. le
Président. Pour le moment, je vais vous en faire lecture. L'article 10
du projet de loi 130 est amendé par l'addition après l'article
204.15 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme proposé, du
suivant: "204.16 Le mandat d'un membre du conseil qui a fait défaut
d'assister aux séances du conseil pendant trois séances
consécutives prend fin à la clôture de la troisième
séance.
Toutefois, le conseil peut, lors de cette séance, accorder un
délai de grâce de 60 jours aux membres dont le défaut a
été causé par l'impossibilité, en fait, d'assister
aux séances. Le mandat de ce membre prend alors fin le 61e jour à
moins qu'il n'assiste à une séance du conseil au cours du
délai de grâce. Le conseil peut aussi, en tout temps utile,
décréter que n'entraîne pas la fin du mandat du membre son
défaut d'assister dû à un motif sérieux et hors de
son contrôle et ne causant aucun préjudice aux citoyens de la
municipalité qu'il représente. Les trois premiers alinéas
ne s'appliquent pas dans le cas où le membre est empêché
d'assister aux séances en raison de l'exécution provisoire d'un
jugement déclarant nulle son élection le déclarant
inhabile ou le dépossédant de sa charge. Seule l'assistance du
membre en tant que telle est visée par le présent article.' Nous
croyons qu'il s'agit là textuellement de l'amendement proposé par
le député de Jonquière.
M. Dufour: On n'a pas l'amendement entre les mains. Vous parlez
de trois séances.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je vous le
remets officiellement pour qu'il soit dans les mains de tout le monde en
même temps.
M. Dufour: Mais, en attendant, je pourrais peut-être vous
poser cette question. Vous parlez de trois séances.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai plus ma copie.
M. Dufour: Après cela, vous parlez de 60 jours. Les trois
séances, est-ce parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a la question des trois
séances, des 90 jours et, par la suite, si c'est dû à des
circonstances de fait, par exemple à cause de routes bloquées,
une inondation, la maladie, la personne ne peut assister. Donc, vous avez un
délai additionnel dit délai de grâce de 60 jours. Les
délais de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités ont été
adaptés à la présente loi de façon à ce que
l'on retrouve la concordance nécessaire et tellement souhaitée
par l'ensemble des membres de cette commission sur le pian des deux lois.
Le Président (M. Baril): Nous allons suspendre
temporairement l'article 204.16 et nous allons passer à l'article 11. M.
le ministre.
Nouveau délai accordé à la Commission municipale de
Québec sur la conformité d'un règlement d'urbanisme
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le ministre vous lit
immédiatement l'article 11, M.
le Président et je vous en donne les explications suivantes. Cet
article permet, M. le Président, comme vous le savez sans doute, au
ministre des Affaires municipales, sur demande, d'accorder à la
Commission municipale du Québec un nouveau délai pour se
prononcer sur la conformité d'un règlement d'urbanisme avec les
objectifs du schéma d'aménagement, avec le document
complémentaire à ce schéma ou avec le plan d'urbanisme de
la municipalité lorsque la commission n'a pas été en
mesure de donner son avis dans le délai prescrit par la loi. Un tel
privilège d'obtenir un nouveau délai à la suite de
l'expiration de durée légale existe déjà en faveur
d'une municipalité régionale de comté ou d'une
municipalité locale. Normalement, tout le monde devrait être
d'accord avec ce libellé.
Le Président (M. Baril): Moi, j'ai compris, mais... M. le
ministre.
M. Dufour: II y a une question que je voudrais poser. Le ministre
peut accorder un nouveau délai ou fixer un nouveau terme à la
demande de la municipalité régionale de comté ou de la
municipalité. Pourquoi ajoutez-vous "ou de la commission"?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que la commission n'a pas
cette possibilité d'obtenir du ministre un délai additionnel.
M. Dufour: Mais, les raisons pour lesquelles la
municipalité ou la commission pourrait demander un délai,
à quoi est-ce rattaché?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elles sont multiples. Dans le cas
où elle se retrouve dans l'impossibilité à l'expiration du
délai prévu de prendre les décisions qu'elle a à
prendre, on se retrouve devant des situations impossibles. C'est pour ajouter
plus de souplesse.
M. Dufour: Est-ce que c'est arrivé dans la passé
que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Est-ce que c'était dû à un manque
de personnel en fonction de... Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'était dû
strictement à des circonstances rendant la situation plus complexe que
prévu. Il n'y a pas d'abus généralement. C'est à la
demande de la Commission municipale que le ministre accorde un nouveau
délai. Cette possibilité existe déjà pour une
municipalité locale ou une municipalité régionale de
comté. La Commission municipale n'a pas cette possibilité. Je me
suis également posé la question lorsque la Commission municlpalo
m'a approché quant à cette modification. Est-ce que cela va
favoriser une certaine lenteur indue dans le traitement des dossiers?
Maintenant, selon l'expérience, je vous dirai que la Commission
municipale s'acquitte généralement dans les délais
prévus sauf s'il y a impossibilité de le faire. S'il y a
impossibilité, cet article prévoit que le ministre et la
commission auront la marge de manoeuvre nécessaire pour bien s'acquitter
des lourdes fonctions qui découlent de l'application de cette
législation.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Rémunération et allocation de
dépenses aux membres du conseil de la MRC (suite)
Le Président (M. Baril): Alors, nous devrons revenir
à l'article 10, soit l'article 204.16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, M. le
Président.
M. Dufour: L'article 204.16: "Le mandat d'un membre de conseil
qui fait défaut d'assister aux séances du conseil pendant trois
séances consécutives"..., est-ce que ce sont des
assemblées régulières?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il s'agit de séances
consécutives.
M. Dufour: Est-ce que ce serait possible qu'un conseil
décide que, pour une raison ou une autre, il pourrait faire trois
séances dans la même semaine?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais le conseiller qui se
verrait destituer de ses fonctions aurait toujours la possibilité de
plaider la mauvaise foi. Le local conserve toujours la possibilité de
payer local et le gouvernement conserve toujours la possibilité de le
renommer. Il serait renommé sans problème...
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article...
M. Dufour: Non, j'ai lu un petit bout. Il va falloir...
Le Président (M. Baril): Continuez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...d'autant plus qu'il serait
considéré comme un martyr.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): Comme le Père de
Brébeuf.
M. Dufour: II faut faire attention pour ne pas faire de
martyr.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II y avait le Père Lalemant aussi, je pense.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cela va.
Le Président (M. Baril): C'était le
beau-frère de Harry Bellafonte.
M. Dufour: Si le conseil, à la troisième
séance, oubliait d'accorder un délai de grâce de 60 jours,
qu'est-ce qu'il arriverait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II arrive que c'est
terminé. Il n'y a pas de délai de grâce parce que le
libellé stipule que "le conseil peut, lors de cette séance*,
c'est-à-dire pas à n'importe quelle séance, à
l'occasion de cette séance.
M. Dufour: S'il ne l'accorde pas, cela voudrait dire qu'il serait
destitué.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela veut dire qu'il n'y en a
pas.
M. Dufour: II n'y aurait pas de délai de grâce, cela
veut dire à ce moment qu'il est destitué de son...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela veut dire que l'alinéa
1 s'applique.
M. Dufour: Je pense, M. le ministre, que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On fait ça à votre
demande.
M. Dufour: Oui, un instant! Je vous ai dit ce que j'en pensais
mais je n'ai pas parlé de trois séances consécutives. Si
cela avait été des séances régulières, cela
m'aurait semblé plus logique. Avec le libellé, on pourrait bien
s'amuser. Je veux bien qu'on ferme les portes mais je ne veux pas non plus
qu'on passe pour des gens qui ne sont pas sérieux. Si on accepte
ça, trois séances consécutives, ce sont trois
séances régulières... en règle
générale, où le conseil des municipalités
régionales de comté ne siège pas à tous les jours.
Il peut siéger une fois par mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne serait pas fermé
à ce que votre recherchiste vous rédige un amendement à
l'alinéa 1 qui ferait en sorte que votre idée se retrouverait
traduite dans le texte législatif.
M. Dufour: Vous voulez dire qu'on le proposerait à la
prochaine séance.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, on n'est pas fermé. Si
ce que vous souhaitez c'est d'assouplir vos restrictions...
M. Dufour: C'est cela. Je pense qu'il faut tenir compte de ce qui
se passe en réalité. Dans mon idée, aussi, ce n'est
pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait peut-être
régler pour un sous-amendement verbal, ajouter... (22 heures)
Une voix: Trois séances régulières*.
M. Dufour: C'est ça, "régulières".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Trois séances
régulières*.
Mme Bleau: Trois séances régulières*.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Trois séances
régulières consécutives".
Mme Bleau: Ce serait bien mieux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous l'avez ajouté, M. le
Président?
Le Président (M. Baril): Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous en avez pris note?
Le Président (M. Baril): Répétez-moi donc
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "'D'assister aux séances du
conseil pendant trois séances régulières
consécutives. ' Vous ajoutez le mot "régulières" à
la demande du député de Jonquière que nous tentons
d'accommoder en toutes circonstances.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le sous-amendement
à l'amendement est adopté?
M. Dufour: Cela irait. Le deuxième paragraphe ne cause pas
de problème. Le troisième, j'ai un mot que... "Le conseil peut
aussi, en temps utile...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Temps utile, c'est pour
éviter les temps inutiles.
M. Dufour: Décréter...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Décréter.
M. Dufour: Que... Pouvez-vous me le lire tranquillement? Ce n'est
pas que ce soit mal écrit, c'est moi qui lis mai. Pouvoir aussi, en
temps utile, décréter que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un simple processus
rédactionnel qui fait appel à la pratique de l'inversion du
verbe. C'est une porte de sortie, dans les circonstances, qui n'affecte
pas l'intérêt public.
M. Dufour: Est-ce que toutes les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela prend un motif
sérieux, hors de son contrôle, qui ne cause pas de
préjudice aux citoyens de la municipalité qu'il
représente. Cela fait beaucoup de conditions à remplir.
M. Dufour: S'il y en a une qui n'est pas remplie, cela veut dire
que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela veut dire que cela ne
s'applique pas. Il faut qu'elles le soient toutes.
Le Président (M. Baril): Alors, est-ce que
l'amendement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-on aider à
régler le différend entre le député et son
recherchiste?
M. Dufour: Non, la seule question que je voulais poser c'est
qu'après 90 jours ou à peu près, parce que c'est ça
que cela veut dire, je me demandais si on n'exigeait pas trop de conditions. Si
dans le fond, on a été capable de s'absenter pendant 90 jours, il
me semble qu'avec le contrôle, on aurait pu... Je trouve que cela fait
plusieurs conditions à remplir. Cela veut dire que l'on ne pourra
jamais... À toutes fins utiles, on ne pourra pratiquement jamais
expulser quelqu'un.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien oui, au contraire.
M. Dufour: C'est ça que je veux savoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le contraire.
Le Président (M. Baril): Un instant, s'il vous
plaît! Un instant, s'il vous plaît! En ce qui me concerne, j'ai
besoin d'un consentement. J'aimerais qu'on termine cet article mais j'aurais
besoin d'un consentement, sans quoi je ne serai pas payé. Alors, est-ce
qu'on a le consentement pour terminer l'article 204. 16?
M. Dufour: Ce ne sera pas long.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le libellé de l'article,
l'article dit: que le conseil peut aussi, en temps utile,
décréter que n'entraîne pas la fin du mandat du membre son
défaut d'assister en raison d'un motif sérieux et hors de son
contrôle et ne causant aucun préjudice aux citoyens de la
municipalité qu'il représente. Donc, il faut...
M. Dufour: Cela veut dire que si une des causes
évoquées, il peut... Ah! d'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. M. Dufour:
C'est le contraire que je...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le contraire. C'est pour
ça qu'il a été rédigé a contrario.
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. M. le
Président.
M. Dufour: Est-ce que l'amendement présenté par le
ministre...
Le Président (M. Baril): Est adopté? M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 204. 16, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 10, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Baril): Alors, la commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux à
demain matin, à 10 heures, dans cette même salle.
(Fin de la séance à 22 h 6)