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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements est donc
ouverte. Je rappelle le mandat de la commission qui est de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 130, Loi modifiant la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions
législatives, et aussi de procéder à l'étude du
projet de loi 121, Loi modifiant la Loi sur la Commission municipale, ce que
nous ferons après avoir complété le projet de loi 130.
M. le secrétaire, je crois qu'il n'y a pas de remplacement ce
matin?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Projet de loi 130
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, s'il n'y a pas
de remplacement, nous allons continuer là où on a laissé
hier soir et que je sache, l'article 11 avait été adopté.
Nous appelons donc l'article 12.
Étude détaillée (suite)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être aurai-je le
consentement pour rouvrir l'article 10 que nous avions modifié à
la suite d'une suggestion de l'Opposition officielle hier soir quant au
défaut de présence à trois réunions
consécutives. L'article tel que nous l'avons libellé sur le coin
de la table hier soir faisait en sorte qu'il s'appliquait aux conseillers
municipaux, mais que son application à un maire était plus que
discutable, compte tenu du libellé d'un autre article dans la loi. Nous
aimerions apporter les correctifs nécessaires ou les précisions
nécessaires, de façon que l'article s'applique et aux conseillers
et au maire. Le nouvel article se lirait comme suit: "Le mandat d'un membre du
conseil qui a fait défaut d'assister à trois séances
régulières consécutives du conseil prend fin à la
clôture de la troisième séance." Cela demeure la même
chose.
Toutefois, le conseil peut, lors de cette séance, accorder un
délai de grâce de 60 jours au membre dont le défaut a
été causé par l'impossibilité en fait d'assister
aux séances. Le mandat de ce membre prend alors fin le soixante et
unième jour, à moins qu'il n'assiste à une séance
du conseil au cours du délai de grâce." Cela demeure identique.
"Le conseil peut aussi, en temps utile, décréter que
n'entraîne pas la fin du mandat du membre son défaut d'assister
dû à un motif sérieux et hors de son contrôle et ne
causant aucun préjudice aux citoyens de la municipalité qu'il
représente." Cela demeure identique et on en a amplement discuté.
"Les trois premiers alinéas ne s'appliquent pas dans le cas où le
membre est empêché d'assister aux séances en raison de
l'exécution provisoire d'un jugement déclarant nulle son
élection, le déclarant inhabile ou le dépossédant
de sa charge." Cela demeure la même chose. "Seule l'assistance du membre
en tant que tel est visée par le présent article."
Et là on ajoute: "Le maire dont le mandat de membre du conseil de
la municipalité régionale de comté prend fin en vertu du
présent article est réputé refuser ou être incapable
d'agir à ce titre pendant le reste de son mandat de maire alors en
cours." Donc on précise que cet article s'applique au maire
également.
M. Dufour. Donc, vous allez nous donner l'amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, il est frais.
M. Dufour: J'ai l'impression qu'il est frais et chaud.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si je comprends bien,
cela s'applique à l'article 204.16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est exact. Cela remplace le
papillon d'hier. Nous retirons le papillon d'hier et nous "repapillonnons" ce
matin de façon plus précise.
Le Président (M. Parent, Bertrand): À la suite des
excellentes suggestions du député de Jonquière, n'est-ce
pas, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En partie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): En partie. Est-ce que
cela vous agrée, M. le député?
M. Dufour: Oui, cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article
204.16 nouvellement modifié par ce nouveau papillon de ce matin fait en
sorte que nous allons maintenant approuver l'article 10 tel qu'amendé.
Cela va?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidant (M. Parent, Bertrand): Je rappelle donc
l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, bien
simplement, l'article 12 corrige un texte anglais qui ne correspond pas au
texte français, lequel reflète, bien entendu, la volonté
du législateur.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions à l'article 12?
M. Dufour Comment peut-on expliquer que ce texte doit être
amendé? Quand on l'avait écrit, comment a-t-on pu
transcrire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, je n'étais pas
là. Vous, vous étiez là. Vous seriez sans doute en mesure
de m'expliquer votre erreur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! Ce n'est pas moi qui signe les lois. Je
peux vous passer un papier. D'une façon ou de l'autre, comment
expliquez-vous ça que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des erreurs de traduction. Il y a,
je ne dirais pas, régulièrement, mais, hélas, trop
souvent, soit des erreurs sur le plan de la traduction, de bien rendre l'esprit
du législateur. Il y a même quelquefois, et on le corrige
pratiquement d'office, des erreurs techniques dans l'adoption des projets de
loi, et il faut corriger nos erreurs. On explique ça par le fait que
l'humain n'est pas encore parfait.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a eu des problèmes causés
par le libellé de cet article ou si on profite de l'occasion pour les
corriger?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y aurait pas eu de cas
pratique qui aurait porté à conséquence, à la
connaissance du ministère des Affaires municipales. Maintenant, lors de
la révision des lois, si on s'aperçoit qu'iI y a des
différences entre le texte français et le texte anglais, on tente
de s'ajuster en conséquence.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 12 est donc
adopté. À l'article 12. 1, on avait un ajout, 12. 1 et 12. 2. Je
crois qu'ils ont été déposés. Alors, est-ce qu'on
pourrait nous parler de l'article 12. 1?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, quant à l'article 12.
1 proposé par amendement, comme vous l'avez souligné, M. le
Président, il concorde avec le nouvel article 9. 1. Ce dernier a
modifié la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme pour permettre
que le maire soit remplacé au conseil de la MRC par un substitut
désigné par le conseil local. Le nouvel article 12. 1 supprime,
en conséquence, la disposition du Code municipal du Québec qui
prévoit que le maire doit forcément être remplacé
par le maire suppléant.
M. Dufour: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors l'article 12. 1
est donc adopté. Il y avait à 12. 2, également un ajout.
M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même argumentaire
qu'à l'article 12, M. le Président.
M. Dufour: C'est 12. 2, le numéro là? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 12. 2, la
version anglaise de l'article 549...
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand):... du code est
modifié.
M. Dufour: J'espère qu'il est bien écrit, parce que
je vous passe un papier que je ne me préoccupe pas trop de la version
anglaise, je vous fais confiance. C'est ce que j'ai fait la dernière
fois...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et vous n'auriez pas dû,
hein?
M. Dufour: Je me suis rendu compte qu'on a été
obligé de l'amender. Je ne partage pas cette
responsabilité-là. Je vous le dis d'avance.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, depuis le temps qu'on vous dit de ne
pas faire confiance.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
La Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 12. 2
est adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ne vous mêlez pas de cela,
M. le Président, cela allait bien hier soir.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 12, dans son
ensemble tel que modifié est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, adopté, M. le
Président.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 13.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Le
genre d'erreur dont aurait dû se mêler le député de
Jonquière, l'article 13 corrige un erreur de renvoi, en français
cette fois-ci, dans une disposition transitoire de ce qu'on a appelé la
loi 88 de 1987 qui a permis notamment la réouverture des lettres
patentes des MRC en matière de représentation et de poids
décisionnel des municipalités locales au sein des MRC.
M. Dufour: Concordance, ça va, adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 13 est donc
adopté, j'appelle l'article 14.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, une autre erreur qui
était passée inaperçue aux yeux du député de
Jonquière à l'époque, M. le Président. On corrige
une erreur de renvoi dans la loi 88 de 1987.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Une chance que vous
êtes arrivé comme ministre là, vous, pour corriger toutes
les erreurs de votre prédécesseur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Moi, je veux bien accepter une partie des erreurs qui
se passent, mais j'ai l'impression que mon rôle est d'essayer de bonifier
les lois et de les corriger autant que je peux. Je n'aurais pas de
félicitations à nous faire ou à faire au parti au pouvoir
parce que, dans beaucoup de lois, on en a corrigé beaucoup, mais qu'il
nous en échappe, c'est un peu normal. On ne profite pas d'autant de
personnes pour nous aider à faire ces mêmes études. Donc,
ce qu'on fait, on essaie de bien faire notre travail. Qu'il nous en glisse
quelques-unes, c'est bien, mais, par contre, c'est vraiment le parti au pouvoir
qui est responsable de ce qui se passe. Parce que, pour autant que je sache, je
ne signe pas les lois. Je peux vous assurer d'une chose, je demande au ministre
d'être prudent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais quand même que
le député de Jonquière soit conscient de ses
énormes responsabilités de parlementaire. Il vote soit en faveur,
soit contre la loi. Lorsqu'il y a des erreurs et qu'il les détecte, il
est habituellement...
M. Dufour: Mais trop, c'est trop.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... prompt à nous le
souligner. Sa vaste expérience fait en sorte que le gouvernement
s'appuie aussi sur ses talents dans le but d'apporter toutes les contributions
à une meilleure rédaction et à une meilleure
législation dans le monde municipal, M. le Président.
M. Dufour: Ha, ha, ha! C'est bien, on va demander une
augmentation de salaire...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sans votre
précieuse collaboration, M. le député de
Jonquière...
M. Dufour:... à partir de maintenant, j'ai compris.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous comprenez...
M. Dufour: Enfin.
Le Président (M. Parent, Bertrand):... qu'il y aurait
davantage d'erreurs...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Certainement, M. le
Président... Sans la contribution de tous les membres... D'ailleurs, les
paroles que j'ai dites à l'endroit du député de
Jonquière valent pour l'ensemble des parlementaires autour de cette
table.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si j'ai bien compris,
l'article 13 est donc...
M. Dufour: II a été adopté, on est rendus
à l'article 14, si je ne me trompe pas.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
L'article 14, est-ce que ça va, M. le député de
Jonquière?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, toujours dans la même
ligne d'idées, M. le Président.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article protège
l'existence des règlements actuellement en vigueur en matière de
rémunération dans les MRC. Cependant, les dispositions de ces
règlements continuent de s'appliquer, sous réserve des articles
21 à 23 de la loi 24 qui prévoient la primauté des
dispositions relatives au maximum des rémunérations et des
allocations sur les dispositions des règlements municipaux. On a vu un
exemple de cette primauté lors de l'étude du nouvel article 204.
9 édicté par l'article 10 du présent projet de loi.
Question de rafraîchir la mémoire des intéressés,
l'article 15 correspond à l'article 60 de la loi 24.
M. Dufour: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II n'y a pas de
question. L'article 15 est donc adopté. J'appelle l'article 16.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article assure la continuité entre les articles 204 à 204. 8
actuels et les nouveaux articles 204 à 204. 15 proposés par
l'article 10 du présent projet de loi en matière de
rémunération, d'allocation de dépenses et de remboursement
des dépenses. Par exemple, si un règlement actuel relatif au
tarif des dépenses de représentation renvoie à l'article
204. 7 comme sa source législative, on devra dorénavant
comprendre qu'il renvoie au nouvel article 204. 13 édicté par
l'article 10 du présent projet de loi. De façon à bien se
comprendre, l'article 16 correspond à l'article 61 de la loi 24. On
Inverse 16 pour 61.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 16 est donc
adopté. J'appelle l'article 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article assure la transition
entre les concepts véhiculés par les règlements actuels et
ceux Introduits par les nouveaux articles 204 et suivants de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme édictés par l'article 10 du
présent projet de loi. Ces règlements ont été
adoptés, alors que le mot "rémunération* avait un sens
large, comprenant à la fois le salaire proprement dit et un
dédommagement non imposable pour une partie des dépenses
inhérentes à la fonction de membre du conseil de la MRC.
L'article 17 a pour but de départager, dans la
rémunération au sens large, fixée par ces
règlements, ce qui constitue la rémunération au sens
strict et l'allocation de dépenses, selon les concepts nouveaux
introduits par la loi 24 et par les nouveaux articles 204 et suivants de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme. Cet article correspond mutatis
mutandis à l'article 62 de la loi 24.
M. Dufour. Dans la loi sur les fonds de retraite pour les
élus, I a été accepté que les dépenses et la
rémunération comme telle, jusqu'au 31 décembre 1988,
soient considérées à des fins de pensions dans le cas qui
nous préoccupe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous n'étiez pas là,
mais vous êtes bien renseigné.
M. Dufour. Je l'ai lu. Cela arrive que je lise de temps en temps.
Pour les cas qui nous préoccupent actuellement, comment va-t-on le
traiter par rapport à cette loi des fonds de retraite? Parce qu'l y a
une partie dépense et une partie salaire, est-ce que vous le couvrez par
un article ou si cela s'applique mutatis mutandis jusqu'au 31 décembre
1988?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, même principe. Jusqu'au
31 décembre 1988, c'est la rémunération au sens large qui
inclut les éléments des comptes de dépenses, si je peux
utiliser l'expression. Après le 31 décembre 1988, ces
éléments sont exclus.
M. Dufour. Cela c'est très clair dans cette loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour: II n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur l'article 17, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 17 est donc
adopté.
A l'article 18 on a un amendement, un papillon. Alors, d'abord
l'amendement qui a été déposé, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'amendement proposé à l'article 18 tient compte du nouvel
article 12. 1 traduit par amendement. Il ne faut pas que ce nouvel article ait
d'effet rétroactif, donc le renvoi aux articles 12 à 14 doit
être changé pour éviter l'inclusion du nouvel article 12.
1. D'autre part, cet amendement prévoit que le nouvel article 12. 2
introduit par amendement a effet depuis le 22 février 1989. Cette date
est celle de l'entrée en vigueur des dispositions contenant l'erreur de
traduction corrigée par le nouvel article 12. 2.
M. Dufour: La question de la version anglaise et de la version
française, on parle dans la version française de l'article 117 et
dans la version anglaise, c'est 549.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas ça devant moi,
mais...
M. Dufour: Dans les amendements que vous nous avez
proposés...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour:... c'est écrit: Le projet de loi 130 est
amendé par l'insertion, après l'article 12, du suivant: "12. 1
L'article 117 de ce code est modifié par la suppression du
troisième alinéa* Et l'article 12. 2 qui, en fait, est
sûrement la version anglaise du précédent, la version
anglaise de l'article 549. Il n'y a pas de problème par rapport à
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans l'article
18, on dit que les articles 12 à 14 qui constituent la correction
d'erreurs de traduction et de renvoi constatées dans les lois de 1988 et
de 1987, ont un effet rétroactif d'entrée en vigueur de cette
loi, soit le 1er janvier 1988. Et là ce qu'on propose comme amendement,
c'est qu'à l'article 18, on tient compte du nouvel article 12. 1
introduit par amendement. Il ne faut pas que ce nouvel article ait d'effet
rétroactif. Donc, le renvoi aux articles 12 à 14 doit être
changé pour éviter l'inclusion du nouvel article 12. 1.
M. Dufour: Mais les articles 12. 1 et 12. 2, est-ce qu'ils ont
trait au même but?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Non, bon. C'est parce que, tout à l'heure,
l'argumentation semblait la même.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est que l'article 12. 1
traite de toute la question du maire suppléant.
M. Dufour: D'accord. L'article 12. 2?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 12. 2, il
s'agit, comme on l'a vu à d'autres articles, d'une simple correction
d'erreurs de traduction.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 18 est donc adopté. Est-ce que l'article 18 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II est adopté.
J'appelle donc l'article 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Cet
article, comme vous l'aurez sans doute compris, prévoit que le
présent projet de loi entre en vigueur le jour de sa sanction.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions? C'est adopté, M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'article 19
est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi, Loi modifiant la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme et d'autres dispositions
législatives, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'on peut
avoir une motion pour la renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je "remotionne", M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous "remotionnez".
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 130 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Projet de loi 121
Le Président (M. Parent, Bertrand): II est adopté.
La commission va immédiatement enclencher, étant donné le
court laps de temps que nous avons, avec l'étude du projet de loi 121
qui est la Loi modifiant la Loi sur la Commission municipale du Québec.
J'aimerais d'abord entendre les commentaires du ministre et ensuite du
porte-parole de l'Opposition, si commentaires il y a sur le projet de loi dans
son ensemble, qui ne comporte que cinq articles. M. le ministre, d'abord, le
projet de loi 121.
Remarques générales M. Pierre
Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, M.
le Président, compte tenu de la qualité des remarques que j'ai
prononcées à l'occasion de l'adoption du principe du dudit projet
de loi, compte tenu de la réplique de l'Opposition officielle et compte
tenu des derniers mots que j'ai eus à exprimer sur le sujet, je
souhaiterais que les remarques que j'ai adressées à
l'égard de ce projet de loi au salon bleu fassent partie
intégrante des présents débats.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, compte tenu de vos excellentes
remarques, avez-vous des questions?
M. Francis Dufour
M. Dufour: Sans avoir certainement des questions, j'aimerais
peut-être, au sujet du projet de loi, réaffirmer ce qui a
été dit, sûrement, mais qui mérite d'être
répété. C'est que, à la Commission municipale, on
est obligé de toucher aux pouvoirs d'enquête de cette même
Commission concernant les municipalités, puisque, effectivement, depuis
trois ans et demi, on n'a pas tellement vu de résultats,
d'enquêtes ou même pas de déclenchement d'enquêtes
réelles sur les municipalités. Alors, à toutes fins
utiles, on se rend bien compte que la loi ne s'applique plus et qu'on ne veut
pas l'appliquer. Et c'est ça, le problème. C'est un peu la
responsabilité du ministre des Affaires municipales de s'assurer que
tout va bien dans une municipalité et que les contribuables sont
représentés d'une façon digne
et correcte. Malheureusement, de plus en plus, on voit certains conseils
municipaux qui se livrent à toutes sortes de simagrées, toutes
sortes d'actions qui soulèvent des questions dans des populations. (10 h
30)
II y a aussi toutes sortes de problèmes qui sont de nature
à perturber la vie municipale, malheureusement. Et on doit constater
qu'il y a des cas où on aurait eu intérêt à aller un
peu plus loin. Je pense, par exemple, à ce qui s'est passé
à Saint-Laurent depuis deux ans. Des enquêtes ont
été déclenchées, on s'est renvoyé la balle
à maintes et maintes reprises. On n'a pas eu de réaction, on n'a
pas eu une quelconque conclusion concernant ces dossiers. On veut bien parler
de démocratie municipale, on veut bien parler d'autonomie municipale,
mais de l'autonomie où il n'y a pas d'ordre... L'autonomie, cela ne veut
pas dire le désordre, cela veut dire aussi souvent de s'assurer que
l'ordre règne. Malheureusement, ces cas-là n'ont pas
trouvé réponse publiquement.
Il y a des cas de moindre importance comme celui de La Bostonnais, par
exemple, dans la région de Saint-Maurice où il y a eu des sagas
épiques. En tout cas, cela fait partie du folklore. On peut se demander
si on ne retourne pas au temps des films westerns, mais ce sont des mauvais
westerns, à mon point de vue. Le monde municipal n'y gagne pas. Il y a
eu d'autres endroits où on a constaté qu'effectivement, I y a eu
des erreurs de parcours importantes concernant les municipalités. De
temps en temps, on est obligé de ratifier des actions qui sont faites.
Est-ce qu'on peut dire de bonne foi? Je prétends même que,
souvent, cela pourrait ne pas être de bonne foi. Il est
déjà arrivé en tout cas où cela a soulevé
des doutes dans mon esprit. Il y a certains cas où les
municipalités se sont mis les pieds dans les plats carrément. On
prétend et on dit que les administrateurs municipaux sont de mieux en
mieux formés; de plus en plus, les législateurs les reconnaissent
dans les lois qu'on adopte; on vient d'en adopter une justement qui leur donne
encore plus de latitude, plus de pouvoir. On permet d'être
rémunéré d'une meilleure façon. Et on dit souvent
que la rémunération est aussi une considération qui est
Importante dans le statut des personnes et aussi dans l'obligation que ces
gens-là ont de se perfectionner. Donc, souventefois, malheureusement, on
a à entériner des gestes complètement et carrément
iIlégaux On l'a fait. Il est évident qu'on ne peut pas chercher
toujours les coupables. Souvent, les conseils municipaux étant
changés en cours de route, on est pris avec le petit dans les bras, et
ce n'est pas celui-là nécessairement qu'on a voulu. Je pense que
le ministre pourrait concourir à dire la même chose que ce que je
dis actuellement, que ce bébé-là n'est pas
nécessairement toujours le fruit du hasard. Mais nous, on est
obligé à maintes reprises d'accepter ces conditions-là. Et
moi, je trouve cela malheureux. Pourquoi cela arrive-t-il, on dirait, de plus
en plus? Je crois que le message qui est transmis à partir de
Québec n'est pas clair, clair, en ce sens que si on ne force pas et si
on ne dit pas clairement aux municipalités qu'il y a un prix
d'attaché à la fonction qu'on occupe, ce prix qui peut être
de la gloire, de la reconnaissance, cela peut être une
rémunération additionnelle, cela peut être... Il y a toutes
sortes d'avantages qui peuvent être rattachés à cela, mais
il y a aussi une grande part de responsabilités de la part de ceux qui
l'exercent. Et on n'aura pas le droit indéfiniment de se payer des gens
qui prennent ça à la légère.
Il y a plusieurs cas, et je suis convaincu que le ministre est au
courant, qui nous viennent des fois aux oreilles. Il y a plusieurs cas qui ne
sortent pas sur la place publique où des citoyens ont demandé des
enquêtes à la Commission municipale ou de la part du ministre,
auxquelles il n'y a pas eu nécessairement de suite d'accordée. Il
y a peut-être eu des réponses, mais de façon
négative. Et ça ouvre des portes bien sûr à des
problèmes qu'on peut identifier carrément.
Il est évident que cette loi qu'on a devant nous fait suite
à un manque de volonté politique d'aller un peu plus loin ou
d'aller fouiller carrément dans les administrations municipales sous le
couvert que cela pourrait être de l'autonomie. Mol, je vous dis
carrément: Oui à l'autonomie, mais non à l'anarchie. Je ne
pense pas que les conseils municipaux puissent avoir la vérité
absolue et le droit de vie ou de mort sur leurs contribuables d'une
élection à l'autre. Je pense que de ce
côté-là, il y a des actions qui peuvent être
posées, et on doit forcer les gens à bien se comporter. Une des
façons, c'est justement la mise en tutelle et la décision
ministérielle d'aller fouiller dans les administrations municipales.
C'est une façon importante, c'est un geste qui n'est pas gratuit, c'est
un geste difficile à poser de la part du ministre, politiquement. C'est
un geste engageant, mais c'est un geste qui a des résultats. Mais depuis
trois ans et demi, on peut se vanter de n'avoir mis personne en tutelle, mais
je vous dis que je ne m'en vanterais pas parce que je ne trouve pas ça
correct, alors qu'il y a eu des cas aussi frappants et aussi probants que des
transactions immobilières. Et ça se passe surtout en
période de relative abondance pour certaines personnes, mais pas pour
l'ensemble de la population. Il y a beaucoup de spéculations qui peuvent
se produire sur achats, des tractations de terrains à l'intérieur
des municipalités. Et je pense que, de temps en temps, c'est bon d'aller
fouiller, d'aller voir ce qui se passe là. Parce qu'il y a quelqu'un qui
paie les frais de ça. Tantôt, c'est la municipalité,
tantôt, ce sont les citoyens. Et ça c'est aussi le rôle du
législateur de s'assurer que les règles du jeu sont bien suivies.
C'est ça l'autonomie, dans le fond, c'est de bien suivre dans les
limites de ses pouvoirs, de bien poser ses
actions et de bien protéger ses acquis.
Tout ça pour redire que cette loi qu'on a devant nous est
vraiment dure. C'est ça le problème et c'est pour ça que
l'Opposition va sûrement concourir à l'adoption de la loi, parce
que si le ministre ne veut pas faire son travail, il va bien falloir qu'un
autre le fasse. Mais encore là, il y a un autre problème qui va
se poser tantôt. Parce que si la Commission municipale le fait, est-ce
qu'elle va faire mieux son travail? Qu'est-ce qu'on fera? Si la Commission
municipale décide qu'elle aussi ne veut pas aller là-dedans,
qu'elle ne veut pas fouiller un peu plus dans les municipalités, et si
elle nous arrive toujours avec des conclusions comme: Ce n'est pas si mal,
ça pourrait être pire, il n'y a rien là... C'est ma
crainte. C'est que la Commission municipale peut faire son enquête comme
elle va pouvoir l'enclencher de sa propre volonté. Elle pouvait le faire
avant, mais il fallait qu'elle demande au ministre de poser certains gestes.
Comme elle pourra le faire avec une plus grande liberté, est-ce qu'on a
plus l'assurance qu'avec cette loi, vis-à-vis le bien commun, le droit,
on aura de meilleurs résultats?
Je pense que c'est la question qu'on doit se poser à ce
moment-ci. Quand le ministre posait un geste, il était obligé
d'en répondre publiquement. Quand c'était la Commission
municipale, c'était un peu moins public. Est-ce qu'elle aura la
volonté d'aller fouiller un peu plus longuement? Est-ce qu'elle aura la
volonté de publiciser ou de donner ses couleurs sur la place publique?
C'est toute la question que je me pose au moment où on va entreprendre
l'étude du projet de loi. Et au départ, je ne vous cache pas que
je n'ai pas cette assurance et je ne vois pas de quelle façon on
pourrait l'obtenir. Parce que n'ayant pas à rendre compte de ses actes
politiquement, elle peut le faire judiciairement, elle peut rendre des comptes,
mais elle ne le fait pas politiquement, et je pense que l'aspect politique
était important dans la décision du législateur d'aller
publiquement donner ses couleurs et de décider qu'on allait fouiller
dans une administration, parce qu'on est obligé de rendre compte de ces
enquêtes d'une façon publique. On peut lui trouver des torts,
dire: Cela n'a pas donné les résultats escomptés, on
aurait pu faire mieux, plus. Je ne pense pas qu'on puisse arriver à des
conclusions aussi claires, mais, au moins, il y avait toujours ce que j'appelle
le tribunal public qui pouvait porter un jugement négatif ou positif par
rapport aux gestes qui ont été posés.
En conclusion, c'est évident que ce projet de loi, à
première vue, peut sembler être une amélioration, mais je
ne crois pas que ce soit lors de l'adoption qu'on puisse le déterminer
clairement. Je vous dis, de ce côté-là, que je suis loin
d'être convaincu que les administrations municipales vont être
mieux surveillées, qu'elles vont avoir des comptes plus sérieux
à rendre et que les effets qu'on attend de la loi, ça remplace ce
que le ministre n'a pas voulu faire depuis trois ans et demi. Je suis loin
d'être convaincu que ce projet de loi va donner les effets
escomptés. SI je me trompe, tant mieux, j'aurai probablement posé
le bon diagnostic, les bonnes questions. Je n'ai pas les réponses
purement et simplement, c'est à l'usage, mais ce sera sûrement..
En tout cas, ce que l'on pourrait peut-être dire en conclusion, c'est que
le projet de loi qu'on a ne peut pas être pire que ce qu'on a depuis
trois ans et demi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le message est bien
entendu. Avez-vous d'autres commentaires, M. le ministre?
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
Très brièvement, compte tenu du discours qu'avait prononcé
en deuxième lecture le député de Jonquière, je
comprends qu'il a choisi ce matin de s'étirer sur le sujet et de tenter
de se reprendre un peu. Cela dit, je pense qu'il est d'accord avec le
gouvernement que certains problèmes existent et que les objectifs
visés par des amendements législatifs essaient d'apporter des
corrections aux problèmes qui existent. En procédant article par
article, je suis convaincu que dans nos discussions, nous nous entendrons pour
dire que le présent projet de loi vise à bonifier des situations
de fait. Le député de Jonquière nous met en garde, nous
avertit que nous n'atteindrons pas la perfection. Nous prenons sa mise en garde
au sérieux, mais nous continuons à viser cette perfection.
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela dit, les
commentaires préliminaires, si j'ai bien compris, sont complets.
J'appelle donc l'article 1 du projet de loi 121. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Comme
vous l'aurez compris, cet article modifie l'article 7 de la Loi sur la
Commission municipale du Québec, de façon à permettre
l'audition d'une demande formulée en vertu de l'article 236.1 de la Loi
sur la fiscalité municipale devant un seul membre de la Commission.
M. Dufour: II n'y a pas de grand changement par rapport au
passé, excepté qu'on ajoute l'article 236.1. Je comprends qu'au
point de vue administratif, diminuer le quorum, ça peut être plus
pratique et moins onéreux, autant en personnel qu'au point de vue des
coûts.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, vous êtes
d'accord.
M. Dufour: Mais la question que je veux
vous poser, c'est si cette tendance-là, parce que, en fait, ce
que le commissaire fait à ce moment-là, c'est qu'il agit comme
juge... Avez-vous des représentations par rapport à ces
conclusions ou à ces jugements des commissaires concernant la
non-taxation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si j'ai des...
M. Dufour: Avez-vous des représentations, par exemple, de
la part des citoyens? On sent qu'il y a des gens, quand ils protestent, qui
demandent des exemptions de taxes, des diminutions dans le cadre de cet
article. Est-ce qu'il y a des citoyens qui reviennent à la charge en
disant que le jugement aurait pu être différent, que c'est trop
généreux? Est-ce que les municipalités se plaignent?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Généralement, je
peux vous parler de la correspondance ministérielle, si je peux utiliser
l'expression. Quand le citoyen obtient raison, c'est la municipalité qui
se plaint et quand la municipalité obtient raison, c'est le citoyen qui
se plaint.
M. Dufour: Mais on ne remet pas en cause l'impartialité
d'une personne plutôt que deux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, pas au niveau de la
Commission municipale, Je n'ai pas eu d'attaque quant à la
partialité. J'en ai eu dans d'autres organismes gouvernementaux des
allégations strictement quant à la partialité. Mais il
faut comprendre que le juge de la Cour du Québec siège seul. Il
faut comprendre également que le juge de la Cour supérieure
siège seul. Il faut comprendre également que les causes en
matière de taxes foncières peuvent être beaucoup plus
importantes que les causes en matière de taxes d'affaires, et là
le commissaire de la Commission municipale du Québec siège seul
en ce qui concerne la question des taxes foncières qui, dans la
majorité des cas, sont plus importantes que la taxe d'affaires.
M. Dufour: À l'exception que, dans votre exemple, iI y a
peut-être une petite faiblesse, c'est qu'à la Cour du
Québec...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a toujours des
faiblesses.
M. Dufour: Non, mais il y a un processus de nomination
différent II y a aussi une obligation pour la personne, quand vous
nommez un juge, qu'elle ait exercé la fonction d'avocat au moins pendant
un certain nombre d'années. Il a un certain nombre de balises. Tandis
qu'un commissaire, je ne dis pas de changer ça...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais ça s'applique. Le
commissaire qui siège... Parce que mon exemple était complet. Il
faisait référence à la Cour du Québec, à la
Cour supérieure, mais également au commissaire de la Commission
municipale du Québec qui entendait seul les questions de taxes
foncières. Donc, à ce moment-la, la critique de mon exemple n'est
que parcellaire et morcelée. (10 h 45)
M. Dufour: Mais il y a droit d'appel dans les autres endroits.
Dans ce cas-là, il n'y a pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a toujours un droit d'appel
en vertu de l'article 33 et de l'article 846 du Code de procédure
civile.
M. Dufour: Même dans ce cas-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le pouvoir de surveillance de la
Cour supérieure s'applique dans toutes décisions de nature quasi
judiciaire qui sont rendues par les tribunaux dits inférieurs.
M. Dufour: On m'informe que c'est sur des points de droit, pas
nécessairement sur la décision.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il y a erreur manifeste quant
aux faits également, les raisons sont prévues au Code de
procédure civile.
M. Dufour: C'est évident que, dans le cas qui nous
préoccupe, il semblerait que quelqu'un qui voudrait réviser une
décision de la Commission municipale aurait probablement plus de
difficulté. Il n'a pas un droit d'appel automatique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah non, non! il n'aurait pas plus
de difficulté s'il y a un membre ou deux membres. Cela ne changerait pas
le niveau de difficulté. C'est un faux débat.
M. Dufour: Non, deux membres, en fait... Ce que je
prétendais, c'est que deux personnes, en principe, il y a plus
d'idées, comme il y a possibilité de meilleures discussions entre
deux personnes...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Normalement, il n'y pas
possibilité de discussion seul.
M. Dufour: C'est ça. C'est embêtant. Il y en a qui
peuvent le faire. Ha, ha, ha! Ils ne sont peut-être pas commissaires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas le goût
d'embarquer dans vos problèmes personnels.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Il y en a peut-être, c'est
embêtant.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
va, M. le député de Jonquière? L'article 1
est donc adopté. J'appelle l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le
Président. Cet article 2 abroge l'article 19 de la Loi sur la Commission
municipale qui établit les règles de rémunération
des employés surnuméraires de la Commission. À titre
d'exemple, les sténographes, les traducteurs. Ces règles
prévoient que c'est le gouvernement qui fixe, sur recommandation de la
Commission, cette condition d'emploi. Dorénavant, les règles
applicables en cette matière seront celles établies par le
Conseil du trésor à l'égard des employés
occasionnels. Pour suivre les normes de rémunération de la
fonction publique à l'égard des employés
surnuméraires, il ne sera plus nécessaire que la Commission
procède par rajustement périodique des
rémunérations établies par le gouvernement à
l'égard de ce seul organisme.
Notons enfin que les membres additionnels que le gouvernement peut
adjoindre à la Commission, lorsqu'il le juge à propos, ne sont
pas visés par cette formule d'engagement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va pour
l'article...
M. Dufour: Le problème qu'on soulève, en abolissant
cet article, cela veut dire que la Commission ne pourra plus nommer qui que ce
soit pour faire son travail. Il va toujours falloir qu'elle passe... Quand on
regarde le libellé de l'article, on dit: "... dans les limites de ses
attributions, nomme quelques personnes en dehors de ses employés
réguliers pour exécuter un service autorisé par la
présente loi..." Je pense qu'il y en a quand même. Il va en
demeurer tout le temps. Ils auront besoin des fois de personnes
supplémentaire pour faire le travail, des services spéciaux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils vont procéder
normalement.
M. Dufour: Ce qui veut dire qu'ils vont... Avec leur personnel?
Qui va décider? À qui vont-ils faire la demande de personnel
supplémentaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Normalement, ils font la demande
au niveau ministériel qui la véhicule au niveau du Conseil du
trésor pour les ajouts d'effectif, comme ça se fait normalement
pour les organismes gouvernementaux.
M. Dufour: Donc, avant, la Commission pouvait nommer des
personnes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Bien, c'était le libellé de
l'article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article, c'est: "Quand la
Commission, dans les limites de ses attributions, nomme quelque personne en
dehors de ses employés réguliers pour exécuter un service
autorisé par la présente loi, ou la charge d'exécuter ce
service, il est payé à cette personne, pour ses services et
déboursés, telle somme que le gouvernement, sur recommandation de
la Commission, peut déterminer." Donc, U fallait pour que ces personnes
soient rémunérées, qu'ils demandent avant de les engager,
la permission de rémunération au gouvernement. C'est strictement
technique.
M. Dufour: Juste la rémunération, mais pas le
pouvoir de nommer. Elle l'avait, le pouvoir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais essayez donc de nommer
quelqu'un sans le rémunérer, vous?
M. Dufour: Oui, mais là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des bénévoles?
Techniquement, elle aurait pu nommer des bénévoles comme
sténographes, traducteurs, comme personnel de soutien. Je ne pense pas
que la pratique courante...
M. Dufour: Avant, c'était la Commission qui choisissait la
personne ou ces personnes. Actuellement, elle n'a plus ce
pouvoir-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, elle n'aura plus ce
pouvoir-là. Si vous parlez techniquement sur le plan de la
réorganisation administrative, il y a techniquement perception de
diminution de pouvoirs de la part de la Commission.
M. Dufour: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
M. Dufour: Y avait-Il des problèmes causés par
cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas de problème
particulier, sauf que c'est un cas exceptionnel dans l'appareil gouvernemental
qui ne peut se justifier pour des raisons exceptionnelles ou par des motifs
exceptionnels.
M. Dufour: Oui, mais si vous enlevez le pouvoir de nomination, il
doit y avoir une raison.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est pour éviter le double
emploi parce que, imaginez-vous donc qu'il passait quand même,
pratiquement parlant, par le Conseil du trésor. Dans le but de fixer la
rémunération, le gouvernement les envoyait parader devant le
Consel du trésor. Donc, pratiquement parlant, cela enlève une
étape administrative.
M. Dufour. Mais d'autres commissions ont le pouvoir de nommer
leurs personnes. Cela existe encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas à ma connaissance.
M. Dufour: II semble que la Commission des droits de la personne
peut nommer. Le Conseil de la langue française peut nommer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas pour les employés
occasionnels, qu'on me dit. Si vous dites le contraire, moi, Je suis prêt
à entendre cela.
Non. On me dit que les organismes que vous mentionnez en ce qui concerne
leurs employés occasionnels suivraient les mêmes règles que
celles que nous vous proposons. Maintenant, c'est ce qu'on me donne comme
information, si vous en avez une contraire, je suis prêt à
l'écouter, l'entendre, la considérer et la discuter.
M. Dufour: C'est parce que si on change la façon de nommer
des personnes, cela peut être aussi une façon de politiser des
actions. Si la Commission municipale...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai l'impression que si vous
envoyez cela au Conseil du trésor, vous dépolitisez si...
M. Dufour: Oui, mais quand on choisit les personnes...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... politique il y avait.
M. Dufour... la Commission municipale est en principe un tribunal
quasi judiciaire qui choisit des gens, les nomme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle est tribunal quasi judiciaire
lorsqu'elle exerce des fonctions quasi judiciaires. Elle est tribunal
administratif...
M. Dufour: Bon. Mais un service autorisé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle est tribunal administratif
lorsqu'elle exerce des fonctions administratives. J'ai l'impression que le fait
d'embaucher des personnes occasionnelles ne fait pas partie des attributions
quasi judiciaires de l'organisme.
M. Dufour J'ai ici, M. le ministre, la Charte des droits et
libertés, le projet de loi 40, à l'article 62...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je ne l'ai pas.
M. Dufour:... la Commission nomme les membres du personnel requis
pour s'acquitter de ses fonctions. Leur nombre est déterminé par
le gouvernement. Ils peuvent être destitués par décret de
celui-ci, mais uniquement sur recommandation de la Commission. La Commission a
un gros pouvoir. La Commission peut, par écrit...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des permanents?
M. Dufour:... confier à une personne qui n'est pas membre
de son personnel, soit le mandat de faire une enquête, soit celui de
rechercher un règlement entre les parties dans les termes des
paragraphes, etc.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce n'est pas ce type de
personnel qui est visé. Le type de personnel qui est visé par
l'article 19, on parle de services spéciaux, j'ai tenté de vous
donner des exemples, je vais les répéter: sténographes,
traducteurs, personnel de soutien, etc.
On a la même formule pour les membres additionnels de la
Commission, et cette formule, je vous l'ai indiquée dans les remarques
du début, demeure. Vous les retrouvez à l'article 5. 1:
'Malgré l'article 3, le gouvernement peut, après consultation de
la Commission, lorsqu'il juge que l'expédition de ses affaires l'exige,
nommer tout membre additionnel pour le temps qu'il détermine; il fixe
alors son traitement et, s'il y a lieu, son traitement additionnel, ses
honoraires... *
On conserve pour ce type de personnel la possibilité d'avoir des
membres additionnels, sauf que pour ce type de personnel de soutien très
occasionnel, on s'en remet à la règle générale
gouvernementale.
M. Dufour: Quand vous nous dites que c'est un travail de soutien,
pour nous, à l'article 19 qu'on est en train d'abolir, ce n'est pas
marqué ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous l'interprétez de
façon isolée, vous avez possiblement raison de lui donner une
interprétation libérale...
M. Dufour: Exercer un service autorisé par la
présente loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous vous référez
à l'ensemble de la loi et que vous retournez à l'article 3. 1 de
la Loi sur la Commission municipale, vous ne pouvez raisonnablement lui donner
l'interprétation que vous lui donnez lorsque vous l'analysez
indépendamment des autres articles de la loi. Je pense que c'est de
là que vient ce petit imbroglio. Si l'article 3. 1 n'existait pas, vous
auriez sans doute un meilleur argument.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur l'article 2?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 2 est donc
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 3 modifie l'article 45
de la Loi sur la Commission municipale. Il vise à assouplir la
règle suivant laquelle une municipalité devient sous tutelle
automatique de la Commission lorsque cette dernière procède
à une enquête demandée par le gouvernement.
L'expérience démontre que ce contrôle de la Commission sur
l'administration municipale n'est pas toujours nécessaire ni même
souhaitable. La modification proposée à l'article 45 permettra au
gouvernement de décréter une tutelle par la Commission dans les
seuls cas où il jugera ce contrôle de l'administration d'une
municipalité nécessaire.
M. Dufour: Je pense que, dans mon propos du début, j'ai
expliqué en long et en large les effets auxquels on pouvait s'attendre
et pourquoi cet article a été introduit. Je pense bien que,
même si on en discutait pendant des jours, je ne changerais pas quoi que
ce soit par rapport à la nature de l'introduction de l'article qu'on
fait là. Je pense que les faits sont clairs, c'est en fonction du refus,
depuis quelques années, de faire le travail jusqu'au bout qui nous
oblige à faire ça. Je pense que ça va être un peu
mieux, mais je n'en ai pas la garantie. Je pense qu'il faut regarder les buts
pour lesquels c'est fait. Je pense que ça explicite très bien les
propos que j'ai tenus tout à l'heure.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela étant dit,
est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le
Président.
M. Dufour: Avec ça, allez-vous autoriser à faire
enquête, par exemple, à des endroits où on a des
problèmes? Est-ce que ça va améliorer quelque chose?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a un petit 3.1 qui s'en
vient.
M. Dufour: J'aurais aimé le voir avant d'adopter l'article
3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bien, on peut, ça
va.
M. Dufour: Cela doit être relié, j'imagine.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour vous donner complète
satisfaction, nous avons fait rédiger un papillon.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, on va
peut-être appeler l'article 3.1, de façon qu'on puisse d'abord
discuter de l'amendement.
M. Dufour: On pourrait prendre les deux, avec l'amendement, parce
que ça va se relier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, les deux en même temps.
Je pense que ce serait plus facile, pour la compréhension.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, vous
pourriez peut-être d'abord nous expliquer l'amendement à l'article
3.1 qui est apporté sur la table.
M. Dufour: C'est relié à ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet amendement à l'article
3.1 a pour objet d'introduire, par l'article 46.1 de la Loi sur la Commission
municipale, un pouvoir de mise en tutelle d'une municipalité par le
gouvernement sans qu'il y ait d'enquête menée par la Commission.
Le gouvernement pourra ainsi intervenir dans une administration municipale
incapable dans les faits de fonctionner normalement, en confiant le
contrôle de cette administration à la Commission. (11 heures)
Le deuxième alinéa de l'article 46.1 permet à la
Commission de décréter une élection pour combler des
postes vacants au conseil, si cette élection apparaît de nature
à mettre fin à l'incapacité de la municipalité de
fonctionner.
M. Dufour: Dans le libellé de l'article 3.1, je
décèle peut-être une faiblesse par rapport au but
visé ou ce qui serait acceptable, à mon point de vue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la première fois que
je le vois, moi.
M. Dufour: C'est que si le gouvernement peut assujettir une
municipalité au contrôle de la Commission, est-ce qu'on ne
pourrait pas ajouter dans cet article "pour un temps déterminé"?
Parce que le problème qu'on a si ce n'est pas marqué, c'est qu'on
pourrait établir ce contrôle à l'infini. Je pense que c'est
une action suffisamment grave pour que le gouvernement revienne à la
charge après un certain temps et dise: On continue, mais qu'il y ait une
levée de tutelle quelque part dans le temps. Cela me semble embrasser
trop grand.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Effectivement, ça embrasse
grand. C'est la situation que l'on connaît aujourd'hui. Lorsque la
Commission municipale intervient et qu'il y a mise en tutelle et enquête,
U n'y a pas de durée déterminée à la tutelle. Cela
fait partie de ce qu'on appelle la discrétion de la Commission
municipale du Québec, et, dans ce type d'intervention, j'oserais
plaider qu'il est quasi nécessaire que la durée
fasse partie de l'élément discrétionnaire de façon
à pouvoir agir. Autrement, si vous avez une durée
déterminée, vous savez ce qui va se passer en pratique. Les gens
sachant que la Commission est à 60 Jours ou 30 jours de la fin d'un
mandat, des choses vont être remises, etc. À durée
indéterminée, cela facilite le fonctionnement et ça
évite la politicaillerie.
M. Dufour: Mais on pourrait, et c'est ça un peu le sens de
mes propos, déterminer pendant un certain temps, quitte à le
prolonger. Ce n'est pas obligatoire que ce soit levé à la
fin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Par exemple, si c'est lié à une
élection, supposons que le conseil démissionne en bloc, cela me
semble évident que la tutelle sera levée au moment où le
conseil sera réélu. Donc, c'est prévisible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour Dans le cas où on décide de faire une
enquête et même si elle ne fait pas l'objet d'une enquête...
Si on assujettit la municipalité au contrôle de la Commission,
s'il n'y a pas d'enquête, il faut qu'l y ait une bonne raison. Cela peut
être parce que le conseil n'est pas en fonction, I est dans
l'impossibilité de siéger, les décisions ne se prennent
pas. Cela peut être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et qu'il n'y ait pas
d'allégation au dossier de tergiversation, etc. Donc, on peut Intervenir
par une tutelle en disant: La Commission municipale va gérer les
affaires de la municipalité. Et elle le fait normalement jusqu'à
ce que les décisions soient prises quant à...
M. Dufour Si elle ne fait pas l'objet d'une enquête, cela
veut dire qu'on est capable pratiquement hors de tout doute de prévoir
le temps de la tutelle. On peut le prévoir. Quand il y a une
enquête, c'est quand elle est terminée et concluante qu'on tire
des conclusions. Ce n'est pas tellement clair dans ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand il y a une enquête,
c'est dans les 30 jours suivant la remise du rapport
M. Dufour Donc, I y a un temps déterminé quand I y
a une enquête. Quand il n'y a pas d'enquête, I n'y a pas de temps
déterminé et c'est peut-être là qu'il est plus
facile.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut, pour tenter de vous
accommoder...
M. Dufour: Non, ce n'est pas pour m'ac- commoder.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut peut-être mettre:
"dans les 30 jours de la réception du rapport", même un article de
concordance lorsqu'il n'y a pas enquête. Ils peuvent faire rapport.
L'article 57 de la loi pourrait possiblement répondre à certaines
de vos inquiétudes, pour ne pas dire l'ensemble de vos
inquiétudes. L'article 57 se lit comme suit: "Lorsque la Commission est
d'opinion qu'il n'y a plus lieu de considérer une municipalité en
défaut, elle rend une décision à cet effet et elle en
donne avis à la municipalité. Cet avis de plus doit être
publié conformément à l'article 40. À compter de la
date indiquée par la Commission dans cet avis, la municipalité
déclarée en défaut en vertu de la présente loi
cesse d'être considérée comme telle et reprend tous ses
pouvoirs. " Elfe met fin.
M. Dufour: Après 30?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "À compter de la date
indiquée par la Commission dans cet avis, ta municipalité
déclarée en défaut en vertu de la présente loi
cesse d'être considérée comme telle et reprend tous ses
pouvoirs. " Elle a une application universelle aux tutelles. "Lorsque la
Commission est d'opinion qu'il n'y a plus lieu de considérer une
municipalité en défaut, elle rend une décision à
cet effet et en donne avis à la municipalité. Cet avis doit
être publié conformément à l'article 40. A compter
de la date indiquée par la Commission dans cet avis, la
municipalité déclarée en défaut en vertu de la
présente loi cesse d'être considérée comme telle et
reprend tous ses pouvoirs. "
M. Dufour: Mais avant c'était considéré avec
une enquête. Actuellement on ne parle plus d'enquête. Môme si
à la municipalité il n'y a pas d'enquête, elle peut
être mise en tutelle. La Commission municipale peut...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais elle est en
défaut. J'imagine que la tutelle sans enquête arrive au moment
où une municipalité est en défaut de gérer et
d'accomplir des actes d'administration. Donc elle est en défaut.
À partir du moment où la Commission en arrive à la
conclusion que la municipalité n'est plus en défaut, elle rend
une décision à cet effet et donne avis à la
municipalité. Cela couvre l'ensemble des cas avec ou sans enquête.
Le législateur, dans sa clairvoyance passée - on remonte à
1985 et on imagine que le législateur de l'époque était
clairvoyant - avait inscrit cet article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il d'autres
questions concernant l'amendement 3. 1? M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que ça serait possible qu'il y ait abus
de la Commission municipale par rapport à ça, le fait qu'on
n'exige pas que la municipalité soit sous enquête pour être
sous le contrôle de la Commission municipale? Y a-t-il des mesures qui
pourraient être prises pour contrer ou diminuer ces effets-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le gouvernement qui peut
assujettir une municipalité à l'article 3. 1 au contrôle de
la Commission. Donc, les gouvernements sont toujours exposés à la
commission d'abus qui sont sanctionnés par l'électorat. Vous en
savez quelque chose.
M. Dufour: Je pense que les propos qu'on a tenus sont très
actuels.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement 3. 1 est
donc adopté. Est-ce que l'article 3 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle l'article 4. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Pour
se rendre à vos voeux, cet article introduit l'article 100. 1 dans la
Loi sur la Commission municipale. Il a pour objet de consacrer le
caractère légal du rapport annuel que la Commission municipale
dresse de ses activités depuis déjà l'année
financière 1978-1979.
M. Dufour: Pourquoi n'exige-t-on pas de le déposer le plus
rapidement à la reprise des travaux de la session? Actuellement, on les
connaît les sessions. Je regarde ça, il y a plusieurs projets de
loi. On semble oublier que les sessions sont à des dates fixes. Je ne
sais pas si ça a toujours été comme ça. Ceux qui
sont là depuis plus longtemps que moi le savent peut-être, mais
depuis que je siège à l'Assemblée nationale, les sessions
sont pas mal à dates fixes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui, mais ça fait
longtemps.
M. Dufour: Quand on parle du 30 septembre et que la session
commence...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était comme ça
avant.
M. Dufour: Je ne pense pas que ça a toujours
été comme ça et je pense qu'on ne s'est pas mis à
jour.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De 1980 à 1984 j'ai pas mal
siégé aux mêmes dates que depuis 1984, sauf qu'à un
moment donné, le Parti québécois avait
décidé qu'on ne siégeait pas à l'automne, je ne me
souviens pas, il n'était pas prêt.
M. Dufour: II avait siégé tout l'été,
j'imagine...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Dufour:... sous la pression.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'était pas prêt.
Le député de Pontiac se souvient bien, c'était à
l'automne 1983. Il n'y avait pas de menu législatif, pas de
programmation gouvernementale. On voulait surtout éviter les
périodes de questions. À l'époque, c'était...
M. Dufour: II n'y avait pas de menu législatif. Là
on a des menus minceurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais on s'est engagé
publiquement...
M. Dufour: Là, on pourrait ne pas siéger, pas
nécessairement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... à
légiférer moins mais mieux.
M. Dufour: Mais je n'en suis pas convaincu. Le moins et le mieux,
même pas.
Peut-être que la rédaction de cet article...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela nous vient...
M. Dufour: Trente jours de la réception. Cela ressemble
à des répétitions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On avait proposé autre
chose, on est allé au comité de législation. Et pour que
l'Opposition officielle sache à quoi s'en tenir et quand exiger les
rapports dans les délais, par souci d'avoir des règles uniformes
à l'intérieur des organismes qui sont obligés de les
déposer, on m'a dit: Change ton libellé et mets-le comme
celui-là. J'ai acquiescé dans le but de ne pas prendre
l'Opposition par surprise.
M. Dufour: On ne fera pas un débat de fond
là-dessus, sauf que j'aurais pensé que 30 jours après la
réception, même si l'Assemblée nationale ne siégeait
pas, il aurait pu être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous me le demandez, je vais
vous le donner aussi.
M. Dufour: II pourrait être déposé purement
et simplement parce qu'il y a des éléments là-dedans
qui... C'est public.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, c'est très
public.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. Est-ce que
l'article 4 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, M. le
Président
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
L'article 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article a pour objet de prévoir que cet important projet de loi entrera
en vigueur la journée même de sa sanction.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté? M.
Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le titre du
projet de loi, Loi modifiant la Loi sur la Commission municipale, est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le ministre
peut nous faire une motion de renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je me rends à votre
voeu.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Nous allons donc
renuméroter. Est-ce que l'ensemble du projet de loi tel qu'amendé
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Est-ce
qu'iI y a des commentaires de la fin? M. le député de
Jonquière.
Conclusions
M. Dufour Juste un ou deux commentaires concernant ce projet de
loi que nous venons d'adopter. Je souhaite que ça produise des effets.
J'ai donné un certain nombre de restrictions, des restrictions mentales
comme des restrictions, aussi, dans les faits ou dans ce qu'on peut
prévoir comme réactions. Je souhaite que ce projet de loi
réussisse à produire les effets escomptés,
c'est-à-dire qu'on ne laisse plus pourrir des situations comme celle
qu'on vit dans Saint-Laurent depuis trop longtemps...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela n'a rien à voir.
M. Dufour:... les problèmes qu'on a vécus à
Buckingham, à La Bostonnais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de problème
à Buckingham. Après lundi, c'est tout réglé, les
problèmes.
M. Dufour:... dans la région de Québec où
certains problèmes ont été soulevés.
J'espère que ça va permettre de prendre des actions plus
précises et plus rapides, pour que le monde municipal retrouve sa place.
Je pense que ce n'est pas bon que ces situations qu'on vit depuis quelques
années perdurent, et il serait temps qu'on y mette fin. On vient de se
doter d'un outil qui nous permettrait de le faire, la minute qu'il y aura
ratification du projet de loi. On peut concourir à le sanctionner au
plus sacrant. Ce n'est pas l'Opposition qui va vous mettre des bois dans les
roues.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne faut pas brusquer les
choses.
M. Dufour: Si vous avez l'intention d'y aller rapidement, avec
célérité, je vous dis que c'est pour le bien des citoyens
et des citoyennes du Québec et pour le bien de l'ensemble des
municipalités du Québec. Je pense que si on se donne des outils,
c'est pour les utiliser. Si on se donne des lois, si c'est juste une question
de se donner bonne conscience, bonne figure, je ne peux pas marcher
là-dedans, je ne pourrais pas concourir à l'adoption d'aucune loi
quelle qu'elle soit. Je pense que le rôle qu'on a à jouer est trop
sérieux, trop important, les municipalités ont un rôle trop
important sur le plan légal comme sur le plan administratif dans
l'ensemble du Québec pour qu'on ne permette pas à ces
gens-là de vivre dans une situation correcte. Et la façon de le
faire, c'est justement de leur donner de bonnes balises, mais d'appliquer
carrément les lois qu'on adopte Ici avec sérieux. Contrairement
à ce qu'on a fait dans d'autres endroits, qu'on y donne suite et qu'on
fonctionne le plus normalement possible.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre, est-ce que vous avez
un mot de la fin?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, tout simplement pour assurer
le député de Jonquière que cette loi n'a pas
été préparée en fonction des cas d'actualité
que vous avez mentionnés spécifiquement. Cette loi a
été rédigée en fonction d'une longue
expérience acquise par la Commission municipale du Québec et la
machine gouvernementale dans ce domaine. Cette loi, sans viser de cas
particuliers, vise à donner des outils additionnels d'intervention dans
le but d'assurer
à la population un service municipal qui soit à la fois de
qualité et continu en toute circonstance.
Je crois que le gouvernement qui parraine un tel projet de loi, le
gouvernement qui reçoit l'accord de l'Opposition pour l'adoption d'un
tel projet de loi n'a que d'honnêtes intentions à l'égard
de l'application de chacun des articles dudit projet de loi. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur ces honnêtes
paroles, la commission de l'aménagement et des équipements a donc
rempli le mandat qui lui avait été confié concernant les
projets de loi 130 et 121. Là-dessus, je tiens à remercier tout
le monde de sa collaboration. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 16)