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(Quinze heures vingt-deux minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements se réunit cet
après-midi afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 147, Loi modifiant la Loi sur les
élections et sur les référendums dans les
municipalités et d'autres dispositions législatives. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, Mme la Présidente, il n'y a pas
de remplacements.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
avez-vous des remarques préliminaires à faire?
Remarques préliminaires
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très brièvement, Mme
la Présidente. Si on voulait tenir compte de la qualité de
l'allocution que j'ai prononcée au moment de l'adoption du principe du
projet de loi en deuxième lecture, je souhaiterais que les propos que
j'ai prononcés alors servent mutadis mutandis aux notes
préliminaires que je devrais prononcer en cette circonstance
privilégiée.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Je n'ai pas la prétention, Mme la
Présidente, d'atteindre à la qualité des propos du
ministre et je sens le besoin de répéter ou plutôt
d'ajouter de nouveaux éléments au sujet de ce projet de loi. Je
voudrais rappeler qu'U n'y a pas tellement longtemps, tout au plus deux ans, on
a adopté la loi 100 traitant des élections et des
référendums dans le domaine municipal. C'était une refonte
qui se voulait complète de la Loi sur les cités et villes et en
même temps du Code municipal. On avait consacré beaucoup d'heures
à l'étude du projet de loi et j'avais l'impression qu'on pouvait
vivre avec ça pour quelques années.
Des principes nouveaux avaient été introduits par la loi
100. Ces principes concernaient toutes les questions touchant à
l'inéligibilité des candidats dans le domaine municipal comme
aussi aux questions de conflits d'intérêts susceptibles
d'être engendrés par la fonction municipale. À partir d'un
état de fait dans lequel l'élu municipal n'avait aucune marge de
manoeuvre, l'intention même était déjà presque
stigmatisée et comme c'était un motif de déchéance
de la fonction, et aussi à la suite de beaucoup de jurisprudence
concernant les élus municipaux qui, pour toutes sortes de raisons,
avaient été démis de leur fonction même pour des
actions très bénignes, le législateur du gouvernement du
Québec a toujours cru qu'il était surtout bon de protéger
les contribuables par rapport à leurs élus et c'est pour
ça, je pense, qu'il avait gardé cette rigidité concernant
l'honnêteté ou les transactions, quelles qu'elles soient, des
élus municipaux.
Donc, la loi 100 a ouvert un certain nombre d'avenues qui, je ne vous le
cache pas, étaient surprenantes jusqu'à un certain point. Qu'on
puisse permettre à des gens d'aller jusqu'à maintenir un certain
nombre d'actions dans des compagnies qui ont des relations, des contrats avec
les municipalités, 11 faut bien comprendre qu'avec 10 % on n'a pas la
majorité, mais, sachant comment cela fonctionne, il est certain que
l'élu quel qu'U soit a toujours ou jusqu'à un certain point un
certain pouvoir d'influence. Nonobstant les opinions qu'on avait pu exprimer
dans le temps, je pense qu'on avait accepté de part et d'autre que cela
pouvait se vivre. Depuis deux ans, effectivement, ces éléments
n'ont pas fait problème ou, du moins, je n'ai pas eu connaissance de
problèmes particuliers concernant la mise en place et le vécu de
la loi 100.
Aujourd'hui, le ministre, avec son projet de loi, revient à la
question des intérêts d'un élu dans un organisme sans but
lucratif. Je veux bien comprendre qu'encore là il y a des organismes,
auxquels siègent les élus, qui sont en demande constante
auprès des conseils municipaux concernant des entrées de fonds ou
des demandes d'argent. Je ne sais pas si on doit aller aussi loin que de dire,
nonobstant ou quelle que soit leur position, qu'ils peuvent continuer ou qu'il
n'y a pas de conflit. Je pense que peuvent se lever des conflits concernant les
intérêts des élus municipaux faisant partie de
corporations. D'abord, il y a de plus en plus de corporations privées et
le gouvernement actuel favorise très fortement la mise en place de
corporations privées qui vont à la quête de fonds, qui vont
à la recherche de fonds provenant du public ou provenant de corps
constituants ou constitués comme en sont les municipalités. Ces
gens sont toujours en quête de fonds et le fait que ce soient des gens
qui sont à la tête d'une municipalité ou des élus,
cela peut représenter un certain danger de conflits, surtout de conflits
potentiels; en tout cas, j'espère que ce seront surtout des conflits
potentiels plutôt que des conflits réels. Mais, j'ai vu à
quelques reprises déjà des élus municipaux qui
étaient en même temps les demandeurs et ceux qui octroyaient.
Combien de fois voit-on des conseillers municipaux faisant partie de
corporations qui font une demande au conseil municipal pour obtenir des
montants d'argent souventefois très importantsl Donc, ces
demandeurs sont en même temps juge et partie dans le fond. Jusqu'à
quel point peut-on accepter qu'ils puissent jouer ce rôle, sans qu'il n'y
ait de conflit quelque part qui se fasse ou qui se crée? C'était
peut-être un problème et souvent aussi la municipalité - on
en parle aussi dans le projet de loi - a des contrats avec les organismes.
Je vais vous parler d'un exemple d'organisme que je connais pour
illustrer un peu mes propos. Une corporation est mise sur pied pour administrer
un camping, pas nécessairement municipal, mais un terrain de camping. Il
y a jusqu'à trois conseillers siégeant à la corporation du
camping municipal et on sait que souvent ces corporations ne sont pas tellement
rentables. C'est un service qu'on rend à la population. La
municipalité n'est pas directement concernée, mais quand vient le
temps de fermer les livres, il y a souvent un manque de fonds, etc. Cela fait
que l'organisme se revire et va vers le plus facile et va vers la
municipalité lui demander des fonds. La municipalité, en bon
père de famille, ne peut se refuser à soi-même. Trois
conseillers faisant partie de la corporation, cela fait de bons avocats pour
aller chercher des fonds et, effectivement, on les obtient. Cela me semble, en
tout cas, un danger pour la population qui n'est pas toujours consciente de ce
qui se passe. Il y a d'autres corporations qui gèrent des organismes je
ne dirais pas à caractère municipal, mais jusqu'à un
certain point et des sommes d'argent très Importantes y sont
impliquées. Il y a des conseillers municipaux qui y siègent.
Encore là, ces gens qui viennent de la corporation font une demande et
l'obtiennent. Moi, je pense que de ce côté, I y a un certain
danger. Je sais que la Commission municipale, par le juge Beaulieu, a
déjà dénoncé cette situation, mais je ne crois pas
que cela ait fait l'objet de poursuites judiciaires. À mes yeux, c'est
un bon conseil que le juge de la Commission municipale donnait en ce sens que,
lorsqu'il y a des sommes d'argent importantes qui sont engagées et qui
ont trait aux municipalités, ce n'est peut-être pas bien que les
élus municipaux continuent à fonctionner par rapport à
ça. (15 h 30)
Le deuxième élément que je voulais discuter
était la question de l'expiration du mandat. C'est évident que
cette particularité a été amplement discutée
même lors de l'étude de lavant-projet de loi 100. Ce
problème du mandat des élus municipaux avait été
soulevé d'abord ou en grande partie parce que la loi 100
élargissait la notion de période préélectorale pour
le conseiller et le maire. Donc, le vide ou la période où le
conseil ne siégeait pas de façon officielle était
allongé. Après beaucoup de discussions et sûrement parce
que ça présentait des difficultés, le Parlement n'a pas
retenu la possibilité d'élargir ou d'allonger au cours de la
période d'élections, le mandat des élus municipaux. C'est
ce qui avait été discuté. Après maintes et maintes
recherches, maintes et maintes discussions, on n'a pas été
capable d'identifier les torts causés aux contribuables par l'absence
d'un conseil municipal qui ne siégerait pas pendant à peu
près un mois. C'est ce que cela voulait dire. Donc si, pendant un mois,
I n'y a pas de problème si on n'a pas pu identifier de problèmes,
j'aimerais bien savoir lorsqu'on étudiera le projet de loi sur quoi on
s'est basé pour amener cet élément nouveau, que les
conseillers municipaux comme le maire pourraient être en fonction
jusqu'à l'assermentation de leurs successeurs. Je prétends qu'il
y a possibilité de prendre des décisions même en
période électorale. À ce moment, on considère les
conseillers municipaux au même titre ou à peu près que les
ministres du gouvernement du Québec, puisque seuls les ministres restent
en fonction jusqu'à l'assermentation de leurs successeurs. Je comprends
que la province, c'est beaucoup plus qu'une municipalité. Il doit y
avoir quelque chose qui se passe en plus; en tout cas, U devrait. Je ne suis
pas sûr qu'il s'en passe, mais y devrait normalement se passer beaucoup
pius d'action et y avoir beaucoup plus de décisions à prendre au
cours de la période électorale qui dure même plus longtemps
qu'au municipal.
De ce côté, qu'on veuille rallonger cette période, I
faudra s'assurer que ce ne sera pas n'importe quoi qui pourra se faire. Je ne
pense pas qu'un conseil municipal qui siégerait aurait le pouvoir,
à mes yeux, d'aller même jusqu'à adopter des projets de
règlement pendant la période électorale. Donc, durant la
période qui était le vide juridique, on aurait pu aller
jusqu'à engager les deniers ou les fonds de la municipalité pour
le futur. Si on ne le fait pas, si on leur donne ces pouvoirs, je ne vois pas
de quelle façon un nouveau conseil pourrait abolir ces
règlements. Cela veut dire que, dans le fond, on permettrait à
une certaine comédie de se jouer durant cette période, mais cela
enlèverait de la crédibilité, bien sûr, aux
municipalités. À moins qu'on ne trouve des lacunes ou des vides
tellement grands que des municipalités soient en danger, ce qu'on va
donner, c'est un pouvoir à toutes les municipalités. On ne parle
pas de Québec. On ne parle pas de Laval. On ne parle pas de
Montréal. Même encore là, elles se sont accommodées
jusqu'à maintenant du système actuel. Si on n'a pas d'exemple
réel du vécu ou des problèmes causés par la
période électorale en regard du mandat des élus
municipaux, je pense qu'à ce moment-là, il y aura peut-être
un certain problème. Il y a un problème quelque part. Comment
va-t-on le déceler? Je ne le sais pas. Comment va-t-on le corriger?
Est-ce que c'est en y allant avec un changement à la loi ou en la
laissant telle quelle?
L'autre problème, bien sûr, c'est celui du projet de lof
qui donnait effet aux règlements de certaines municipalités
prévoyant des élections après deux ans. Alors, ici, on
ajoute et peut-être qu'on pourrait corriger le délai. Je pense
bien
que c'est seulement une explication des deux côtés de la
table qui nous permettra d'éclaircir ce phénomène ou ce
problème. Quant à la question de la rétroactivité
concernant certaines lois, j'ai eu à maintes reprises l'occasion de
m'opposer ou de donner mon point de vue concernant la
rétroactivité des lois. Il faudrait s'assurer que, même
s'il y a rétroactivité, il n'y ait pas de préjudice
quelconque de causé et il faut aussi s'assurer que ces caractères
ne deviennent pas une habitude à l'effet que sur tout ce qu'on fait on
puisse rétroagir donner la bénédiction à à
peu près tout le monde. En gros, c'est un peu ça. Je ne sais pas
si je couvre bien l'ensemble du sujet, mais je vous dis que ce sont mes
appréhensions et les remarques que j'avais à faire au
début de l'étude article par article de ce projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous aurons l'occasion, à
l'appel de chacun des articles, de fouiller davantage l'argumentation
avancée par le député de Jonquière. Dans les
circonstances, Mme la Présidente, je vous saurais gré de
procéder à l'appel du premier article de ce projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. J'appelle l'article 1. M. le ministre.
Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, comme
vous l'avez sans doute constaté, l'article 1 prévoit un nouveau
cas: le titulaire d'un poste au conseil municipal peut se présenter
à un autre poste au sein du même conseil sans avoir à
démissionner au préalable. Il s'agit du cas où le poste
occupé cesse d'exister lors de l'élection.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour. Est-ce seulement pour les postes de conseillers ou
cela couvre-t-il aussi le poste de maire? J'imagine s'il y avait une
élection, s'il y avait une annexion, s'il y avait une fusion...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cas où le poste
cesse d'exister, ça couvre tous les postes qui, possiblement, peuvent
cesser d'exister, mais l'exemple que vous donnez fait en sorte qu'un des deux
postes de maire va cesser d'exister ou les deux.
M. Dufour: Actuellement, est-ce que ce problème a
été vécu ou est-ce juste une question théorique? On
veut s'ajuster et on ne veut pas que ça se produise.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une question qui fait
l'objet de discussions de salon, au moment où l'on se parle. Nous
aimerions que ça reste à ce niveau de façon à ne
pas poser de problèmes réels sur le terrain. Comme gouverner
c'est prévoir, nous prévoyons ces situations. Comme le slogan du
parti est de maîtriser l'avenir, nous tentons de maîtriser cet
avenir avec le plus de fermeté et de clairvoyance possible.
Une voix: II est temps qu'on le repousse.
M. Dufour: Je n'ai pas compris. Je ne sais pas si j'ai entendu
les bons mots...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est mon adjoint parlementaire
qui me félicitait des propos que j'ai tenus.
M. Dufour: J'aurais pensé qu'il lui aurait fallu demander
la parole, s'il avait voulu intervenir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme adjoint parlementaire, U
jouit quand même de certains privilèges. C'est un peu comme le
chef de l'Opposition à l'Assemblée nationale.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Il ne faudrait pas que le ministre
s'approprie ou donne des pouvoirs qui n'existent pas.
M. Doyon: II lui arrive même de faire des répliques
à l'occasion, lors de projets de loi, avec la permission de
l'Opposition, bien sûr, qui lui était accordée fort
gentiment. Vous vous en souvenez, M. le député.
M. Dufour: Oui, bien sûr, je m'en souviens. Je comprends,
mais je pense que pour les fins du débat il faut que les gens
s'Identifient.
La Présidente (Mme Bélanger): Les gens doivent
s'identifier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que, si la
présidence s'acquittait de sa tâche convenablement, on
éviterait ce genre de situation.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Louis-Hébert, je vous demanderais de garder
l'ordre s'il vous plaît et d'attendre que je vous accorde la parole avant
de parier.
M. Doyon: Avec votre permission, Mme la Présidente, est-ce
que vous m'accordez la parole présentement?
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous accorde la
parole, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Ce que j'allais dire ne s'applique déjà
plus. Je voulais vous dire que ça enlève beaucoup de
spontanéité aux discussions, mais comme j'ai dû vous
demander la parole avant de le dire, ça n'a plus d'à-propos.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ça va, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
1 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
2. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, comme
vous l'avez sans doute constaté, outre une correction linguistique,
l'article 2 introduit une nouvelle exception à la règle selon
laquelle un élu municipal devient inhabile à occuper son poste
s'il a un Intérêt dans un contrat auquel la municipalité
est partie. Cette nouvelle exception s'applique dans le cas où
l'intérêt de l'élu dans le contrat consiste dans le simple
fait qu'il est membre, administrateur ou dirigeant d'un organisme cocontractant
faisant partie de l'une des catégories suivantes: premièrement,
un autre organisme municipal au sens de l'article 307 de la Loi sur les
élections et les référendums dans les
municipalités; deuxièmement, un autre organisme public au sens de
la loi sur l'accès aux documents; troisièmement, un organisme
à but non lucratif et quatrièmement, un organisme dont
l'élu municipal, en tant que tel, doit être membre, administrateur
ou dirigeant en vertu d'une loi quelconque. Cette nouvelle exception tient
compte de la réalité. En effet, plusieurs élus ne limitent
pas au domaine municipal leur contribution personnelle à
l'amélioration de leur collectivité. Il ne faut pas, pour
éviter de provoquer l'inhabilité d'un élu, qu'une
municipalité soit forcée de renoncer à une relation
contractuelle mutuellement profitable avec un autre organisme, ou encore que
l'élu doive renoncer à son poste au sein de la
municipalité ou de l'autre organisme.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: On parle d'un organisme pour lequel la loi
prévoit que cette personne doit être membre. Est-ce que vous
pouvez nous donner des exemples d'organismes dont une telle personne doit
être membre?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, l'exemple qui me vient
à l'esprit immédiatement, c'est l'Institut canadien de
Québec, dont le maire de Québec est membre d'office.
M. Dufour: Par exemple, quelqu'un qui serait membre d'un corps
policier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un membre d'un corps
politique?
M. Dufour: Policier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Policier.
M. Dufour Ce n'est pas sans but lucratif.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais un corps policier n'est pas
une corporation non plus; c'est un service.
M. Dufour: Mais, c'est quand même un organisme. La
protection publique n'est-elle pas un organisme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas incorporé.
M. Dufour: Non, ce n'est pas incorporé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas à ma connaissance,
à moins qu'un tel corps ne se soit incorporé comme sans but
lucratif pour la vente de billets, mais habituellement ce sont des
fondations.
M. Dufour Pourquoi enlevez-vous la notion d'officier pour celle
de dirigeant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi)*. Le premier élément
est la correction linguistique à laquelle Je faisais
référence dans mes premières remarques. C'est, à ce
qu'on me dit, un anglicisme que l'on corrige, "officers".
M. Dufour: Officers".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un officier, plutôt que
d'être de la traduction, c'est de la translation.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Pourrais-je demander au ministre si le mot "officier"
qu'on retrouve un peu partout dans le code, très souvent, a
été remplacé à chaque endroit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous le remplaçons au fur
et à mesure que nous corrigeons les lois.
M. Doyon: Et les articles, oui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, parce que le terme "officier"
a son sens propre au sens militaire du terme, mais au sens municipal, il n'a
plus la même signification. Il s'agit d'une amélioration, encore
une fois, de la qualité linguistique de notre législation,
à laquelle tient tant le ministre de l'Éducation de l'actuel
gouvernement ainsi que l'ensemble de la députatlon du Parti
libéral. On corrige les erreurs passées.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Je vous ferai remarquer qu'y s'agit là d'une
préoccupation qui vous honore, bien sûr, mais elle n'est pas
nouvelle. Dès l'année 1972 et jusqu'à 1976, j'étais
secrétaire de la Commission de refonte des lois municipales et nous
avons produit, avec l'aide d'un certain nombre de commissaires dont faisaient
partie Me Louis Rémillard, Me Gilles Hébert, Me Bernard Dorais,
M. Dugas, juge maintenant, et votre humble serviteur, qui en était le
secrétaire et la cheville ouvrière pour ne rien vous cacher, un
code des municipalités qui reprenait la totalité de la
législation municipale et qui faisait disparaître partout le mot
"officier", comme équivalent français supposé de
"officer", pour les raisons que vous venez d'expliquer. Je suis heureux de voir
que nous avons semé en bonne terre et, même s'il y a eu une
période un peu plus stérile, que maintenant on est en train de
retrouver des fruits qui sont à la hauteur des espérances que
nous avions placées dans le gouvernement qui était là
à l'époque et qui avait accepté les suggestions que nous
avions faites. Enfin, que maintenant nous en soyons à faire ce qui
aurait dû déjà être fait, je veux vous en
féliciter et me déclarer solidaire de l'action que vous menez
avec brio. (15 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous en remercie et je vous
dirais que j'avais remarqué l'importante fonction dont vous vous
êtes acquitté si dignement à l'époque, à la
lecture de votre curriculum vitae, au moment où vous avez
été nommé par le premier ministre mon adjoint
parlementaire. Connaissant bien la modestie qui vous caractérise
généralement, je n'étais pas pour souligner d'office ce
travail remarquable que vous avez effectué, mais, étant
donné le fait que vous l'avez amené comme sujet de nos
discussions à l'occasion de l'adoption de cet important projet de loi,
au nom de l'ensemble de la population du Québec, de la francophonie
internationale dont j'ai fait partie à titre de parlementaire, je vous
remercie ainsi que vos collègues de l'époque de la
précieuse collaboration que vous avez apportée à la
communauté francophone.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, les louanges
réciproques...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et je vais suggérer au
premier ministre même que vous fassiez partie du prochain voyage à
la conférence internationale de la francophonie qui aura lieu, la
prochaine...
M. Doyon: C'est au Zaïre, à Kinshasa, dans deux
ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous serez fortement
recommande.
M. Doyon: Je vous remercie.
La Présidente (Mme
Bélanger): Les louanges
réciproques de l'adjoint au ministre et du ministre à son adjoint
étant terminées, est-ce que...
M. Dufour: J'aurais d'autres questions, Mme la Présidente,
qui sont probablement plus pertinentes au projet de loi, nonobstant, comme vous
le dites, les congratulations, les félicitations qu'on peut se
faire.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Doyon: Mais, c'était pertinent.
M. Dufour: Vous êtes bien bonne ou vous êtes bien
bons. Quand on dit que l'intérêt de la personne consiste dans le
fait qu'elle est membre, administrateur ou dirigeant... " tout à l'heure
j'ai parlé assez longuement de ce sujet et, effectivement, c'est
là qu'on ouvre la porte beaucoup plus grande. Jusqu'à quel point
quelqu'un qui s'autoriserait de l'article qu'on introduit actuellement,
concernant ses intérêts par rapport à la
municipalité, cela ne le rendrait pas inéligible?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jusqu'à quel point?
M. Dufour: Jusqu'à quel point quelqu'un peut-il
dépasser ou prendre cette mesure? Si quelqu'un siège à un
conseil d'administration, fait partie d'un organisme sans but lucratif et a
besoin de faire des représentations à la municipalité, il
attire, va chercher des montants, etc., et, alors, il est juge est partie.
Comment peut-on un peu mieux baliser ces demandes ou ces situations de conflits
potentiels?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous conser-
vez dans les exclusions tous les éléments où il
pourrait y avoir profit personnel, si Je peux utiliser cette expression. C'est
un peu par une interprétation a contrario que je vous réponds.
Lorsque le profit potentiel est d'ordre public, comme pour une corporation sans
but lucratif, etc., nous n'appliquons pas ces règles, parce que la
personne, premièrement, ne décide pas seule. Elle décide
en collégialité et elle ne profite aucunement personnellement de
la décision du conseil municipal.
M. Dufour: Oui, mais la notion de profit n'Implique pas toujours
des profits pécuniaires; cela peut être des profits du point de
vue électoral. Cela aussi, c'est une forme de ristourne que quelqu'un
faisant partie du conseil d'administration d'un organisme peut obtenir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison. Si une personne
est membre de la ligue du Sacré-Coeur, etc., si elle obtient une
subvention, etc., elle va obtenir des indulgences, mais on n'a pas le
goût de légiférer dans ce domaine.
M. Dufour: Non, je ne pense pas qu'on cherche à exclure la
ligue du Sacré-Coeur, mais il y a des groupes ou des corporations sans
but lucratif en place. En fait, ceux-ci peuvent être Identifiés
facilement. Il y en a beaucoup de ces organismes qui font appel à des
levées de fonds ou qui demandent aussi des avantages pécuniaires
à la municipalité. Cela peut être des locaux ou des choses
comme cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, comme député,
vous êtes membre de combien d'associations? Non pas à titre
personnel, mais en tant que député?
M. Dufour: Pas beaucoup. Je fais attention.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le Club optimiste, les Chevaliers
de Colomb, je ne sais pas...
M. Dufour: Ah! pas tous, peut-être de trois ou quatre,
quatre ou cinq, je ne les collectionne pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça et on ne veut pas
vous limiter dans vos activités. On ne vous empêchera pas de voter
l'adoption des crédits du ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche, même si certains de ces crédits peuvent servir
dans des budgets discrétionnaires à supporter ces organisations.
Il n'y a pas de problème.
M. Dufour: Cela me semble...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas important?
M. Dufour: Cela ne me semble pas aussi relatif que ce qu'on dit
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah bon! L'argent des autres.
M. Dufour: La relativité, c'est que l'intérêt
est beaucoup plus large, si on prend un autre point de vue. Souvent, ce sont
des programmes normés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai parlé
expressément des programmes hors normes du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche.
M. Dufour Je pense que c'est la même chose pour tout le monde.
C'est bien ouvert...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va être la même
chose aux Affaires municipales.
M. Dufour: Bien, je vais vous dire bien honnêtement qu'i y
a des conseils municipaux où il s'est voté des sommes d'argent
assez importantes. S'il n'y avait pas eu de membres du conseil à
l'intérieur, peut-être les montants auraient-ils été
moins importants. On ne leur demande même pas de déclarer leurs
intérêts. On ne leur demande même pas de ne pas voter dans
des cas comme ça Donc, à ce moment-là, ne nous cachons
pas. Il y a des montants assez gros qui se transfèrent d'un endroit
à l'autre. Je vous dis qu'il fut un temps où même le
président de la Commission municipale s'opposait assez fortement
à des choses semblables.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Juste pour rassurer le
député de Jonquière, la personne demeure obligée de
déclarer qu'elle est membre de l'organisme.
M. Dufour: Mais, ça ne se fait pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là, si ça ne se fait
pas...
M. Dufour: Est-ce qu'elle était obligée de le faire
avant?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Cela ne se faisait pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais..
M. Dufour: On va disqualifier tous les élus à
partir de maintenant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S ils ne respectent pas la loi,
portez plainte.
M. Dufour: Non, mais je pense que les gens
ne...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et on va procéder.
M. Dufour: Non, mais je peux vous dire de quelle façon
ça se passe. C'est que je suis convaincu que les élus municipaux
ne se sont pas nécessairement rendu compte que c'était ça.
Ce n'est pas de la mauvaise foi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non.
M. Dufour: C'est une omission que les gens faisaient.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qu'on peut faire...
M. Dufour: Ils n'en sentaient pas le besoin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la suite de l'adoption de
cet article, on pourra prendre les moyens de faire connaître
auprès des 1500 municipalités du Québec les nouvelles
règles du jeu. On peut prendre ce temps.
M. Dufour: Ce qui veut dire que chaque fois qu'un élu
municipal aura des intérêts, même pas des
intérêts pécuniaires...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Chaque fois qu'il sera
administrateur d'un organisme sans but lucratif, etc., il sera obligé de
faire une déclaration.
M. Dufour: De la faire une fois par année ou de la faire
chaque fois qu'il y a une décision qui se prend par rapport à
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une fois par année.
M. Dufour: Je serais curieux qu'on relève ça pour
voir s'il y en a beaucoup qui s'en tiennent à ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous nous avisez que ça
ne se fait pas pratiquement, on va au moins prendre des mesures de
publicité. Malgré l'adage que nul ne doit ignorer ta loi, on sait
qu'il y a tellement de lois et de réglementations que...
M. Dufour: Ce n'est pas une vieille loi non plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: On sait que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas dans les moeurs
encore.
M. Dufour: Dans les organismes qui... Je pense que oui, ça
pourrait être divulgué. Il faudrait que les gens le sachent bien,
mais membre seulement. Est-ce que vous allez jusqu'à seulement membre?
Supposons qu'il y ait une corporation, un camping par exemple...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: ...un camping municipal, est-ce qu'un élu
devrait... S'il n'est pas dirigeant de la compagnie ou plutôt de la
corporation, s'il n'est pas secrétaire, mais membre du conseil
d'administration, est-ce qu'il devrait déclarer son
intérêt?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il est à l'emploi d'une
société sans but lucratif, il doit le déclarer de
même que s'il est administrateur. Simple membre, il n'a pas besoin de le
déclarer. Mais s'il est à l'emploi d'une corporation sans but
lucratif, il doit le déclarer.
M. Dufour: C'est clair. Supposons que quelqu'un soit
président de Centraide.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. M. Dufour:
Bon, il est correct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou même quelqu'un qui est
conseiller municipal...
M. Dufour: Un directeur de Centraide, pas président parce
qu'il n'est peut-être pas payé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et qui est à l'emploi
d'un organisme sans but lucratif, je ne sais pas, mais pour lequel il travaille
et est rémunéré parce qu'il déneige ia patinoire,
un minimum bien simple, il est obligé de déclarer qu'il a un
revenu.
M. Dufour: C'est ça. D'accord, mais quelqu'un qui ferait
partie du conseil d'administration?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, il est obligé de le
déclarer.
M. Dufour: De le déclarer, mais il n'a pas
nécessairement de revenu qu'il retire de ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Il peut être là
bénévolement.
M. Dufour: Son intérêt peut être
pécuniaire comme...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parapoiitique. M. Dufour:
Là, c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne va pas aussi loin que les
indulgences.
M. Dufour: Quand on parlait tantôt des organismes dont
cette personne doit être membre, vous m'en avez identifié un, je
ne sais plus, pour le maire de Québec? Mais, est-ce qu'il y en a
d'autres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez... M. Dufour
C'est à première vue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La Commission de l'exposition
provinciale, encore une fois à Québec.
M. Dufour: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De mémoire. C'est une
situation à laquelle il faut mettre fin. D'ailleurs, une des
premières représentations que m'a faite mon nouvel adjoint
parlementaire était que la région de Québec allait dans ce
sens.
M. Doyon: Oui, c'est une préoccupation.
M. Dufour: Quelqu'un qui ferait partie de la Commission des
transports, est-ce considéré?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est
considéré, mais ce n'est pas une position qu'il doit tenir
d'office de par la loi. Il ne tombe pas sous le quatrième
alinéa.
M. Dufour: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II tombe sous le premier
alinéa, un organisme municipal.
M. Dufour: Donc, quand on parle d'être membre d'un
organisme que la loi prévoit, à chaque fois il faut que ce soit
nommément dans la loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Telle fonction?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
M. Dufour: Donc, il n'y a pas beaucoup d'élus
municipaux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y a pas beaucoup de cas,
mais il faut les prévoir.
M. Dufour: D'accord. Je me rappelle, j'étais
président d'un comité du pont. Il y avait une loi qui couvrait le
pont de Kénogami et trois corporations étaient impliquées:
Arvida, avec 70 %; la compagnie Price possédait 20 % des parts et la
municipalité de Kénogami en avait 10 %. D'office, comme maire
d'Arvida, j'étais président du comité du pont.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez été maire
d'Arvida, vous?
M. Dufour Oui, avant d'être maire de Jonquière.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah! d'accord, cela va.
M. Dufour Je suis monté dans l'échelon. Cela a
grossi. Donc, c'est par la loi. Il n'y avait pas de bénéfices
à retirer de cela, si ce n'est de prendre des décisions pour les
assurances ou des choses semblables.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quelqu'un peut se monter un
capital politique et se présenter député, un jour?
M. Doyon: Cela ne s'est jamais vu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, cela s'est déjà
vu.
M. Dufour: Comme quoi, en faisant quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): A partir de postes...
M. Doyon: Comité du pont.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... d'activités dans une
communauté...
M. Dufour Le comité du pont, cela avait été
Intéressant, parce qu'on était obligé...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! je vais vous conter cela, parce que cela
aurait pu faire partie de l'histoire. On avait décidé de le
barricader, de le bloquer à cause du danger qu'il représentait et
cela avait forcé le gouvernement à en bâtir un autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce ne sont pas des méthodes
que vous recommandez aujourd'hui que vous êtes devenu un élu
responsable.
M. Dufour: Oui, je l'aurais recommandé parce qu'il
était franchement dangereux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II était dangereux, ce n'était pas
tolérable. Je vous le dirais bien, dans ce temps-là,
c'était beaucoup plus une action municipale et d'intérêt
public. Ce n'était pas politique dans le sens qu'on n'était pas
en bataille avec aucun gouvernement. Donc, cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 2 est-il
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. On a un
troisième président. M. le Président, vous êtes
notre troisième président aujourd'hui. On veut le souligner.
Le Président (M. Baril): J'étais le
président numéro un, mais à cause des aéroplanes,
je suis arrivé en retard.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. Je pensais que vous
étiez le numéro 3. Cela n'a rien à voir avec la
déclaration du cinéaste, concernant le festival de Cannes ou les
prix à Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
Le Président (M. Baril): On commence tous là,
à un moment donné, et finalement, on reçoit ses premiers
prix à Rouyn-Noranda.
M. Dufour: Je veux juste m'assurer, avant d'adopter l'article, si
ta question dont on a discuté est vraiment bien couverte, concernant la
déclaration d'intérêts par rapport à un
organisme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous lire le texte de la
déclaration d'intérêts de la personne.
M. Dufour: Si vous nous donniez l'article, on pourrait
peut-être le lire ensemble.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 357 de la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités
est à ta section II, 'Divulgation des intérêts
pécuniaires des membres du conseil".
Tout membre du conseil d'une municipalité doit, dans les 60 jours
qui suivent la proclamation de son élection, déposer devant le
conseil une déclaration écrite mentionnant l'existence des
intérêts pécuniaires qu'il a dans des immeubles
situés sur le territoire de la municipalité et de la
municipalité régionale de comté ou de la communauté
urbaine ou régionale dont fait partie la municipalité et dans des
personnes morales, des sociétés et des entreprises susceptibles
d'avoir des marchés avec la municipalité ou avec tout organisme
municipal dont le membre fait partie. "La déclaration mentionne
notamment les emplois et les postes d'administrateur qu'occupe le membre du
conseil ainsi que l'existence des emprunts qu'il a contractés
auprès d'autres personnes ou organismes que des établissements
financiers et dont le solde, en principal et en intérêts,
excède 2000 $. "La déclaration ne mentionne pas la valeur des
intérêts y énumérés..." Etc. (16 heures)
Donc, à l'alinéa 2, la déclaration mentionne
notamment "les emplois et les postes d'administrateur qu'occupe le membre du
conseil".
M. Dufour: Par rapport à cela, il est évident qu'y
va falloir divulguer, je suis convaincu que cela ne se fait pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On en a pris note. Cela
paraîtra dans une des prochaines revues du ministère, entre votre
photo et la mienne.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Je ne vais pas aussi loin que cela.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 3, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Nous avons un papillon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'amendement proposé, M. le
Président, à l'article 3, fait en sorte que l'exception à
la règle de l'expiration du mandat des élus municipaux dans le
cas où un maire ou un conseiller sortant se présente à un
autre poste s'applique non seulement lors d'une élection
générale, mais aussi lors d'une élection biennale. Il est,
en effet, possible qu'un membre sortant profite d'une telle élection
biennale pour se porter candidat à un autre poste alors ouvert aux
candidatures.
Autrement dit, cela ne s'applique pas strictement à
l'élection générale où tous les postes sont en jeu,
mais également à l'élection biennale où la
moitié des postes de conseillers et, une fois sur deux, le poste de
maire sont en jeu.
M. Dufour: C'est de concordance. Qu'est-ce qui vous amène
à y aller d'une façon aussi large?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était trop étroit.
Avec notre définition, on ne couvrait qu'une des deux
possibilités. Maintenant, on pense que l'article doit s'appliquer dans
les deux cas. On ne couvrait que le cas des élections
générales.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Plusieurs municipalités se
sont prévalues de la règle des
élections biennales et on pense que cela doit
s'appliquer même dans le cas des élections biennales. Pourquoi
cela ne s'appliquerait - il pas?
M. Dufour: Mais, on élargit le temps pendant
lequel un élu municipal est en fonction. Ma question était
surtout ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela, je n'ai pas d'objection
à en discuter, mais c'était l'article 3 comme tel, ce
n'était pas le papillon. On discute du papillon, à moins que M.
le Président n'appelle les deux en même temps.
M. Dufour. Le papillon, cela ne me dérange
pas.
Le Président (M. Baril): C'est l'amendement que je
voudrais passer pour commencer.
M. Dufour: L'amendement, cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'amendement, cela va.
Le Président (M. Baril): L'amendement est
adopté?
M. Dufour: L'amendement oui, c'est de l'article dont
je parlais.
Le Président (M. Baril): Alors, nous sommes rendus
à l'article 3, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. le Président.
Considérant que vous avez si aimablement appelé l'article 3, cet
article établit une nouvelle règle générale quant
à l'expiration du mandat des conseillers. Celle-ci est calquée
sur la règle actuelle applicable au mandat du maire. Le mandat expire
lors de l'assermentation du candidat élu au poste concerné lors
de l'élection régulière ou, à défaut,
à l'expiration du délai fixé pour la prestation du
serment. Cette nouvelle règle remplace l'actuelle qui fait expirer le
mandat des conseillers 23 jours avant le scrutin et prévoit ainsi un
défaut de quorum au consel pouvant durer entre un et deux mois, sauf
évidemment si une majorité de candidats a été
élue par acclamation. La nouvelle règle fera en sorte, sauf dans
des cas très exceptionnels, qu'il y aura toujours un quorum des membres
du consel en fonction pour faire face aux exigences de l'administration
municipale, et ce, même en période électorale.
M. Dufour: Qu'est-ce qui vous amène à proposer ce
changement majeur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce changement est majeur et tout
un ensemble de circonstances militaient dans cette direction, dont la
prolongation de la campagne électorale elle-même. A la suite des
derniers amendements législatifs, le problème se pose maintenant
avec beaucoup plus d'acuité. Lorsque vous pouvez penser que, pendant 60
jours, deux mois, une ville ne pourra plus prendre de décisions, parce
qu'on n'aura pas quorum au consel municipal, sauf les décisions qui
peuvent être prises par le maire ou pour l'administration quotidienne,
cela pourrait causer des problèmes très sérieux.
M. Dufour: Pourquoi parlez-vous de deux mois?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous parlez de...
M. Dufour: C'est 23 jours.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est 23 jours avant le scrutin.
Par la suite, vous avez le délai d'assermentation, les délais
possibles de recomptage, de contestation d'élection... On me dit que
c'est 35 jours après et 23 jours avant. Vous avez raison, cela ne fait
pas 60 jours, mais 58 jours. Je m'excuse.
M. Dufour: Je ne chicanais pas pour deux jours.
À mon point de vue, cela n'est pas arrivé souvent que cela ait
pris autant de temps et ces faits étaient connus lorsqu'on a
adopté le projet de loi 100. La question que je posais, c'est qu'est-ce
qui amène un virage aussi important?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne veut pas laisser les villes
sans consel municipal pour une durée possible de 58 jours.
M. Dufour: Je remarque que votre adjoint fait signe
que oui, que cela n'a pas de bons sens, mais cela a toujours été
comme ça. On est en 1989...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toujours?
M. Dufour:... le 30 mai. Cela a toujours
été comme ça avant. Je ne vois pas beaucoup de
problèmes qui aient été causés. Ce que je vois par
contre comme problèmes futurs, c'est qui pourrait se prendre des
décisions à l'intérieur de ces périodes qui
pourraient pas mal changer la face de ta municipalité. Il s'agit que
quelqu'un soit assez bien habile. Il va planifier et, à ce moment, I va
jouer la 'game*.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux vous concéder, sur
le plan gouvernemental provincial, sauf sur la possibilité de
siéger à l'Assemblée nationale où les pouvoirs sont
dits législatifs, que le gouvernement comme tel, l'exécutif,
possède beaucoup de pouvoirs par délégation de
l'Assemblée nationale, etc. L'exécutif peut toujours exercer ses
pouvoirs en période électorale, même après la
période électorale. Môme au moment où un
gouvernement a été défait, il peut continuer pour deux
semaines normalement à
exercer des fonctions executives très Importantes.
M. Dufour: C'est au vu et au su. C'est très bien
surveillé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: D'ailleurs, on se le fait reprocher. Les débats
ne se font pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des fols, il y a des nominations
qui se font, toutes sortes de...
M. Dufour: Les débats ne se font pas de la même
façon au niveau des municipalités. On parle des petites
municipalités et cela peut passer presque... Cela peut passer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est de plus en plus
surveillé, vous en conviendrez. Les oppositions, les citoyens, les
médias, il y a eu une démocratisation de la vie municipale et
l'intérêt de la population a crû au cours des
dernières années et demeure croissant.
M. Dufour: Mais vous, avez-vous eu l'occasion de voir ou de
vivre, depuis votre nomination comme ministre des Affaires municipales, des
situations en ce sens que les conseils municipaux ne siégeaient pas, que
des conseils municipaux n'ont pas siégé faute de quorum ou
autrement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jamais plus de 60 jours. On
parlait de 30 jours.
M. Dufour: Cela n'avait jamais eu l'air de vous préoccuper
tellement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): 30 jours et je devenais
très préoccupé. Je dirais que l'Opposition, elle, 30
jours, elle trouvait ça intenable et insupportable. 30 jours, le
ministre était très préoccupé. Donc, devant une
possibilité de 58 jours, c'est plus qu'une préoccupation et
là, je me rends aux arguments de l'Opposition.
M. Dufour: Est-ce que vous avez des cas, surtout en rapport avec
les élections, où il y a eu vraiment un problème?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, parce que les modifications
à la loi étant quand même assez récentes, on n'a pas
pu expérimenter ce vide juridique, mais on peut les anticiper. Je vais
vous donner un exemple et j'en profite. Je profite de la présence de mon
adjoint parlementaire...
M. Dufour: Encore! Vous êtes en train de lui faire
l'école?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour vous citer le cas de la
ville de Québec. C'est lui qui m'a parlé de cette
possibilité même...
M. Dufour: D'accord. M. Doyon: Inquiétante.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...à l'automne -
inquiétante - où pendant tout près de 58 jours une ville
de l'importance de Québec, qui est la capitale même de la province
de Québec, pourrait se trouver sans conseil municipal.
M. Doyon: C'est difficile à concevoir.
M. Dufour: Avec le projet de loi qu'on a étudié
article par article, il n'y a pas tellement longtemps, ta semaine
dernière, la Commission municipale vis-à-vis des problèmes
potentiels appréhendés peut prendre le contrôle. S'il y
avait les éléments dont vous me pariez et si ceux-ci
étaient aussi vrais, je sais déjà que le projet de loi,
qui sera adopté éventuellement en troisième lecture un de
ces jours quand vous l'appellerez à l'Assemblée nationale, qu'on
a étudié article par article, prévoyait des cas
extrêmes. S'il y a un problème, la Commission municipale... C'est
déjà un progrès très important par rapport à
ce qui existait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je donne toujours l'exemple de la
ville de Québec. Avant, la ville de Québec avait des dispositions
particulières dans sa charte qui ont été abolies par une
loi d'application générale qui crée cette nouvelle
problématique. Cette nouvelle problématique avait sans doute
échappé à la sagesse du législateur au moment de
l'adoption de la loi. Cela n'avait pas échappé? Non, ça
n'avait pas échappé à l'époque.
M. Dufour: On en a discuté fortement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, on ne s'était pas
rendu à ces arguments. Je ne pense pas que ça puisse causer de
problèmes, parce que le rôle démocratique de la vie
municipale, la surveillance des comités de citoyens, la surveillance des
médias sont constamment présents. Je prends l'exemple. Vous avez
déjà souligné, celui de la Commission municipale. Vous
avez raison, elle peut Intervenir, mais est-ce qu'y est souhaitable que la
Commission municipale, dans le cas de la ville de Québec, au moment des
élections à l'automne, intervienne pour siéger au lieu et
à la place du conseil municipal à Québec parce qu'on sera
en élection? Je pense que ça ne sera pas sur le plan du monde
municipal une initiative qui sera, dans les circonstances, normale ou
souhaitée et que le monde municipal n'applaudira pas à un te)
manque de prévoyance du législateur et se demandera qui, au
gouvernement, a fait en sorte qu'une telle possibilité puisse survenir
sans prévoir de moyens palliatifs.
M. Dufour: Le problème que vous soulevez, c'est que vous
identifiez un endroit où ça pourrait se passer. On volt le
problème avant. Je mettais cela dans un cadre beaucoup plus large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je le mets dans un cadre beaucoup
plus large. Je donne cela comme exemple à cause de la présence de
mon adjoint parlementaire.
M. Dufour: À Québec, quand ça fonctionne, on
a des problèmes comme ailleurs. Ce n'est peut-être pas là
qu'il y a le plus de problèmes. Il y en a peut-être à
d'autres endroits. Le point de vue que j'exprimais concerne toujours ce danger
potentiel qui existe par rapport à des situations qu'on connaît et
à aller jusqu'à maintenant - on est le 30 mai 1989 - je n'ai pas
vu les situations que vous décrivez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce que les amendements
législatifs n'ont pas encore... La longueur de la campagne
électorale que l'on impose, c'est la première fois qu'on va vivre
cela.
M. Dufour: Cela a déjà été
exercé. Cela a déjà été vécu et on
n'a pas vu plus de problèmes. N'oublions pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La loi date de janvier 1988.
M. Dufour: Mais la loi donne juste une semaine de plus qu'avant.
Auparavant, au lieu de 21 jours pour la mise en candidature, c'était 14
jours. Il y a juste une semaine de différence. Je ne vois pas les
paroles de l'Apocalypse ou que la situation que vous me décrivez soit
pire qu'avant. C'est seulement une semaine de plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une sur combien?
M. Dufour: C'est le même temps qu'auparavant. Il n'y a rien
de changé. La personne avait 14 jours de mise en candidature pour se
faire élire. Après l'élection, c'est exactement comme
aujourd'hui. Le seul changement qu'on a apporté, c'est qu'on a
allongé la période électorale a trois semaines au lieu de
deux. Le seul changement est là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est 33, 33 % d'augmentation.
M. Dufour: Je vous dis que le fait que vous ajoutiez que les
conseillers vont être en fonction, non seulement vous n'améliorez
pas le problème, mais vous l'empirez et je vais vous dire pourquoi.
Quand il y a une situation en période électorale où il y a
un problème, le maire - c'est dans une situation d'urgence et c'est
toujours dans ces cas-là - peut décider.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne peut pas tout
décider.
M. Dufour: Non, il va décider dans la situation
d'urgence.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Dufour J'ai bien dit urgence. Le fait que vous gardez les conseillers
en fonction, s'il arrive une situation d'urgence, il y a une obligation de les
réunir. À ce moment-là, ça prend un avis, II faut
qu'ils soient avertis. Ça prend deux jours. Votre situation urgente,
elle est beaucoup moins urgente. Elle perd son caractère. Il peut y
avoir un problème. Si le maire est en chicane avec les conseillers,
pendant les élections, ça va leur donner encore une maudite belle
place pour se prendre aux cheveux. Je ne suis pas sûr qu'on
améliore le système. C'est clair que ce n'est pas correct qu'une
personne ait le pouvoir de prendre des décisions, même s'il
s'appelle le maire, à l'exception que si vous le donnez à tout le
monde, ça ne réglera pas le problème à mon point de
vue. Vous n'améliorez pas le système. Si des conseillers
municipaux sont à couteaux tirés, qui se cognent un peu trop fort
et s'il y a une personne toute seule, elle va être deux fois plus
prudente. Je pense, qu'à ce moment-là, le maire ne courra pas de
risque. Je vous invite à considérer cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, il y a des
arguments pour et contre. Je vous dirai que c'est un souhait du monde
municipal. Maintenant, si l'Opposition s'oppose et est prête à
faire une guerre au gouvernement sur cette possibilité qu'on offre, au
monde municipal, Je vais vous dire franchement qu'on pense au gouvernement que
la balance des Inconvénients penche de l'autre côté. Si
vous avez une perception contraire, on ne s'entêtera pas, comme
gouvernement, à pousser l'adoption de cet article à rencontre de
la guérilla de l'Opposition. On assiste véritablement à un
'quasi filibuster", M. le Président.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Je vous dis carrément à
l'expérience du monde municipal qu'on voit depuis quelques
années, que toutes les lois n'ont pas été faites à
la demande des municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas parce que les
municipalités le demandent non plus que cela a été...
M. Dufour: II y a beaucoup de lois municipales qui ont
été faites à la demande gouvernementale, selon la
volonté gouvernementale. (16 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous dis qu'il y a des
avantages et des inconvénients des deux côtés.
M. Dufour: Et je vous dis que cette période, quand on
l'analyse et qu'on regarde froidement ce qui se passe dans le monde municipal,
la venue de partis politiques, on constate que c'est nouveau dans le monde
municipal, et il y a des conseils municipaux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous étiez contre
ça, vous?
M. Dufour: Oui, je le suis encore... Ça dépend,
pour une certaine grandeur de municipalité, je pense bien que c'est
nécessaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais il ne faudrait pas
traîner ces griefs que vous aviez contre cette disposition.
M. Dufour: Non, je vous donne... Mais êtes-vous d'accord
avec moi qu'il y a beaucoup de maires qui, effectivement, ont le titre de maire
mais qui, dans les faits, n'exercent pas leur rôle, parce que les
conseils trouvent moyen de paralyser leur maire, que ça se fait à
coups de chicanes sans fin, qui durent bien trop longtemps sur la place
publique? Je pense bien que fe jeu de la démocratie que l'on fait ou que
l'on vit à Québec, comme il se vit probablement à Ottawa,
se vit également dans de grandes municipalités. On peut se payer
ce genre de débat où il y a des oppositions qui sont des fois
systématiques, des fois éclairées et éclairantes,
je pense qu'on peut le faire. Mais il y a des conseils municipaux où
c'est petit...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais je vous dirai que sur le plan
des petites municipalités on a le même type de recommandation de
ne pas laisser ce trou béant de 58 jours. Maintenant, je pensais avoir
pesé l'ensemble de l'argumentation. Vous m'apportez des
éléments, je ne dirai pas nouveaux, des éléments
que nous avions pesés et qui militent en faveur de laisser le trou. On
pensait être capables de vous convaincre; si on ne vous convainc pas, on
verra à l'expérience cet automne ce que donnera la position du
statu quo.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le
député.
M. Doyon: M. le Président, le ministre fait preuve de
souplesse...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Le Président (M. Baril): Appelez-moi M. le
Président, s'il vous plaît.
M. Doyon: Alors je vous appelle M. fe Président derechef.
Le ministre fait preuve de flexibilité et de souplesse. Ça
l'honore, bien sûr, sauf que je ne suis pas sûr que le point de vue
qu'exprime le député de Jonquière en ce sens, par exemple,
qu'une situation d'urgence serait réglée plus difficilement par
un conseil de ville qui serait incapable de siéger soit un argument qui,
si on le pousse un peu plus loin, fasse que les situations d'urgence, si on
veut les régler, il faudrait qu'elles aient lieu seulement en
période électorale, parce que c'est à ce moment-là
qu'elles seraient le plus faciles à régler, parce que le conseil
de ville siège durant plusieurs années avant de tomber en
période électorale. Je ne sache pas, en tout cas, que cela ait
créé des problèmes Insurmontables. Je ne pense pas que cet
argument soit absolument renversant ou convaincant parce que des situations
d'urgence, on peut en connaître, M. le député le
reconnaîtra lui-même, à peu près n'importe quand,
à n'importe quel moment. On peut aussi, bien sûr, en
connaître en période électorale, mais on reconnaîtra
qu'on peut en connaître en période normale, où U n'y a pas
d'élection en cours. Ces situations d'urgence se règlent avec un
conseil de ville qui siège. Dans les circonstances, je ne pense pas que
cet argument milite véritablement en faveur de la solution. Il peut y
avoir d'autres raisons. Ce que je veux souligner au député de
Jonquière, je ne serais pas plus catholique que le ministre ne l'est
lui-même avec son propre projet de loi, mais je voudrais que le
député de Jonquière réalise bien que l'argument
qu'il fait valoir, disant: Je ne suis pas sûr qu'on améliore, on
empire probablement la situation, ne m'impressionne pas outre mesure, parce que
je me dis que des situations d'urgence, on en a en période normale et on
les règle avec un conseil de ville qui siège, un conseil de ville
qu'on doit convoquer, etc. Pourtant, ça se fait normalement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Surtout en campagne
électorale, ils vont le surveiller.
M. Doyon: Juste pour terminer là-dessus, M. le
député, je dirai que je trouve que c'est une situation difficile,
et je pense à des villes d'une certaine importance, où les
citoyens, par exemple, n'auront pas... Je pense aux citoyens là-dedans.
Je me dis qu'un citoyen a le droit d'avoir son échevin, a droit à
son conseiller. Pourquoi, durant 58 jours, le citoyen n'aurait-il pas un
conseiller à qui dire: L'aqueduc ne fonctionne pas, la neige n'a pas
été ramassée, il y a tel trou dans la rue? Pourquoi le
citoyen serait-il privé d'un conseiller qui l'écouterait et qui
pourrait faire valoir ses revendications, ses récriminations, son point
de vue, à un conseil de ville qui pourrait être convoqué et
qui pourrait
siéger à un certain moment? Alors, M. le ministre, je veux
tout simplement, en même temps qu'on est souple, qu'on est flexible,
qu'on soit prudent, qu'on soit conscient que de se rendre illico aux arguments
de l'Opposition n'est peut-être pas tellement souhaitable. Si
l'Opposition veut en prendre l'entière responsabilité, qu'on peut
dire que devant un quasi-blocage de l'Opposition, le gouvernement n'a eu le
choix que de remettre ça à la semaine des quatre jeudis, et que
le gouvernement n'en est blâmé d'aucune façon,
peut-être que c'est, à ce moment-là... Mais je voudrais
bien que les citoyens réalisent qu'à la ville de Québec,
qui connaîtra des élections dans quelques mois, comme vous le
savez, M. le député, ce n'est peut-être pas souhaitable que
durant des mois, parce qu'on est rendu à 58 jours, il n'y ait pas de
conseil de ville qui gouverne la ville.
Je voudrais tout simplement souligner que le premier argument n'est pas
absolument convaincant et que le deuxième argument disant que ça
empire la situation n'est pas non plus quelque chose qui m'impressionne outre
mesure. M. le ministre, soyez flexible, soyez souple, mais soyez prudent.
Le Président (M. Baril): M. le député,
est-ce que vous...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'autres interventions, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Pardon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aimerais tout simplement
demander le vote concernant l'article 3.
Le Président (M. Baril): Concernant l'article 3?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Je pense, M. le Président, que je n'ai pas
épuisé mon temps de parole. Je pense bien que...
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière, il vous reste encore du temps, j'imagine.
M. Dufour: D'abord, je pense que le député de
Louis-Hébert exagère un peu. Quand j'ai parlé de situation
d'urgence, je n'ai pas dit que c'était le feu qui était dans la
maison et qu'il y avait un tremblement de terre ou un glissement de terrain.
À mon point de vue, je pense que le député de
Louis-Hébert, qui a été secrétaire de la
Communauté urbaine, devrait faire un peu plus preuve de connaissance du
dossier municipal. Ce qui se passe quand il y a une période
électorale... En temps normal, l'affaire de l'entretien des rues, etc.,
on n'a pas besoin de conseillers pour ça. Je n'ai jamais pensé
que le conseiller devait allumer les 'poteaux de lumière" ou changer les
ampoules. J'ai toujours pensé que le conseiller municipal était
là pour faire certaines représentations et, comme il l'a dit,
ça fait longtemps qu'il est conseiller quand arrivent les
élections; alors, j'espère qu'il a réglé ses
problèmes sur le pian triennal ou durant le temps qu'il a
été en fonction; ce n'est pas dans les 58 jours potentiels...
En fait, 58 jours, c'est exagéré. En règle
générale, c'est 23 ou 25 jours. Pourquoi emmènerait-on un
certain nombre de conseillers, qu'on prolongerait leur mandat pour pouvoir
prendre des décisions qui, effectivement, ne causent pas de
problèmes? S'il y avait des situations où il y avait des
problèmes, je serais peut-être bien compréhensif par
rapport à ça, mais il n'y a pas de problèmes et il n'y a
pas de péril en la demeure par rapport à ça. On ne nous
donne pas de temps précis où ces questions ont été
soulevées, où elles ont causé un problème. Je vous
le dis: Pourquoi donner ce temps-là, cette obligation, quand II n'y a
même pas de décision normale qui pourrait être prise sans
l'accord de tout le monde? Ça devient pratiquement impossible et les
conseils municipaux, surtout ceux des municipalités un peu plus
importantes, siègent au moins deux fois par mois. Alors, ça veut
dire qu'en pleine période électorale, il va falloir qu'ils
fassent une assemblée. Ils ont le droit de le faire, ils sont en
fonction.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils ont le droit.
M. Dufour: Alors, quelle que soit la décision qui pourrait
être prise, ils pourront toujours dire: Ho, ho, holà! Quatre
conseillers peuvent convoquer des assemblées trois fois, tous les jours.
Ils pourront le faire, s'ils le veulent, mais pour moi, c'est de nature
à perturber bien plus qu'à arranger le problème. J'avais
peut-être déjà vu des problèmes, mais j'ai bien vu
qu'en réalité il n'y en avait pas. On ne peut pas se faire
d'illusions, il n'y en a pas. Alors, si les gens veulent prendre leur
décision, jusqu'à maintenant, il n'y en a pas. Aussi, si on veut
ajouter des éléments pour créer des problèmes, bien
continuons. Pour moi, ça n'arrête pas, puis c'est clair que par
rapport à ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas, vous pouvez bien me
passer sur le dos n'importe quand, vous êtes quelques-uns là, un,
deux, trois, quatre, cinq, vous êtes même six, sept, il ne faudrait
pas me charrier. Moi, je vous dis, par exemple: Si vous voulez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous connaissez l'attitude de ce
gouvernement, respectueux de l'ensemble des parlementaires.
M. Dufour: Oui, c'est vrai que le ministre actuel des Affaires
municipales a été beaucoup plus respectueux de l'Opposition que
son prédé-
cesseur, je suis obligé de lui accorder ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le temps des
péquistes, c'était épouvantable, j'étais ici,
puis...
M. Dufour: Je ne le sais pas, je ne l'ai pas vécu.
Pourtant, je suis venu souvent en commission parlementaire et je n'ai pas vu
de...
M. Doyon: Ce n'était pas beau.
M. Dufour: Peut-être que je ne suis pas arrivé dans
des temps...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'était pas
édifiant.
M. Dufour:... où les batailles avaient lieu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'était pas
édifiant.
M. Dufour: Je n'en al pas vu.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Une voix: Sur division.
M. Dufour: Je répète ce que j'ai dit tout à
l'heure, je ne pense pas que ce soit de nature à améliorer le
système. Ça n'améliore pas le système qu'on
connaît. C'est de nature à causer peut-être des
problèmes plus grands. Il arrive souvent qu'on fait des recommandations
qui ne sont pas nécessairement suivies, mais je dis, par exemple, que
quand j'ai identifié un problème, en règle
générale, ce problème se produit assez souvent. Ce ne
serait pas la première fois.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Dufour Mais je ne veux pas avoir raison envers et contre tous.
Je vous dis juste que mon expérience m'amène à cette
conclusion.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, ie
gouvernement a proposé cet article tel qu'amendé. Je pense,
encore une fois, que nous avons fait preuve de souplesse. Nous avons
écouté très attentivement les arguments mis de l'avant par
le député de Jonquière. Nous avons également
porté une attention aux propos du député de
Jean-Talon...
M. Doyon: Louis-Hébert.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... Louis-Hébert, excusez,
et entre l'argumentation présentée par les deux
députés, je dois vous dire que le poids des arguments, la
structure de l'argumentation, la force de persuasion et la rationalité
déployés par le député de Louis-Hébert font
en sorte que, comme ministre, je pense qu'il m'a convaincu que la balance - je
concède qu'il y a des inconvénients et je veux que ce soit
inscrit, M. le Président, on ne rejette pas du revers de la main les
arguments que nous a présentés le député de
Jonquière - mais la balance penche en faveur de l'argumentation que nous
a présentée le député de Louis-Hébert, qui
jouit d'une vaste expérience également dans le domaine et dont
cette commission bénéficie des lumières, de
l'éclairage nécessaire pour nous amener à prendre des
décisions encore plus sages.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté. Juste peut-être une petite
remarque qui s'adresse à la commission. Je veux bien être bon
prince dans l'étude des lois, mais si c'est pour se flatter la bedaine
pour se dire qu'on est bons, aimables et gentils, je n'embarque pas
là-dedans parce que je pense qu'on est en train de ridiculiser la
commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien voyons donc!
M. Dufour: Ce n'est pas comme ça que ça va se
faire. Quant à moi, quand on va avoir des arguments, on va être
pour, on va être contre, on va dire ce qu'il en est, mais il n'est pas
dit que lui est bien meilleur que l'autre, que les arguments de l'un sont bien
meilleurs, bien plus forts. Voyons! On ne tirera pas du poignet
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je
déplore un peu l'attitude du député de Jonquière.
Quand on lui donne raison devant cette commission...
M. Dufour: Je pense que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... il ne critique jamais les
paroles élogieuses qu'on utilise à son égard et quand on
donne raison à un autre membre de la commission, je ne sais pas si c'est
par jalousie, mais il a de la critique à l'endroit des paroles
élogieuses qu'on peut utiliser à l'endroit d'un autre membre de
la commission.
M. Dufour: M. le ministre, ça n'a pas de sens. M. le
Président, je voudrais vous rappeler qu'une commission parlementaire
devrait siéger dans les normes. Je ne suis pas habitué de
siéger à des commissions parlementaires dans ce sens-là.
Je veux bien qu'on soit relaxes, que ça aille bien, qu'on n'ait pas de
prises de bec, je suis d'accord là-dessus. J'aime bien quand on peut
discuter allégrement, normalement, mais il ne faudrait pas non plus
que... Je ne voudrais pas me sentir ridiculisé.
Le Président (M. Baril): C'est votre droit.
M. Dufour: Je pense que de ce côté, je souhaite...
Ça va.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): Sur division. L'article 4.
M. Doyon: M. le Président, au sujet des remarques du
député de Jonquière, très brièvement Je ne
voudrais pas que le député de Jonquière pense qu'il est
ridiculisé parce que le ministre reconnaît que J'ai une certaine
expérience dans le domaine municipal. Moi, je reconnais que le
député de Jonquière a de l'expérience dans le
domaine municipal et je ne considère pas qu'il ridiculise le ministre
pour autant. Je reconnais l'expérience du député de
Jonquière dans le domaine municipal. Le ministre est en train de
reconnaître une expérience que le hasard fait que j'ai dans le
domaine municipal. Au fil des ans, j'ai fait autre chose qu'être
député. Ce n'est pas ma faute. Ça s'est passé comme
ça, comme le député de Jonquière a fait autre chose
que d'être député. Dire ces choses, et laisser entendre
qu'il n'a pas le monopole de l'expérience municipale, ce n'est pas
ridiculiser le député de Jonquière. Il y a d'autres
expériences municipales autour de cette table et je suis un humble
boulon dans cette structure qu'est le monde municipal, mais je suis quand
même un boulon qui a sa place et qui a sa raison d'être. Et je
voudrais qu'on me traite comme un boulon utile. C'est justement pour ça
qu'on participe à des commissions parlementaires, M. le
Président. C'est de façon que, occasionnellement, quand on
étudie un projet de loi qui est du domaine qu'on connaît, on
puisse faire valoir un point de vue qui a une certaine valeur. C'est dans ce
sens que je comprends les paroles du ministre et ce n'est pas pour minimiser
l'expérience que le député de Jonquière a
lui-même accumulée. Je voulais tout simplement établir ces
faits pour que le député de Jonquière ne pense pas qu'on a
voulu lui enlever quoi que ce soit en faisant ces quelques remarques tout
à fait anodines et de bon aloi entre honnêtes citoyens et
personnes de bonne foi. (16 h 30)
Une voix: Et parlementaires qui se respectent.
M. Doyon: Et parlementaires qui se respectent.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Louis-Hébert. Nous sommes rendus à l'article 4 et nous avons
un amendement. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. L'amendement proposé
à l'article 4, M. le Président, supprime des mots Inutiles mais
n'a malheureusement pas d'application rétroactive.
M. Dufour: Cela va pour l'amendement.
Le Président (M. Baril): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous appelez l'article 4, M. le
Président?
Le Président (M. Baril): Oui, s'il vous plaît.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article établit une
exception à la règle relative au début et à
l'expiration du mandat des conseillers. Il s'agit d'une exception qui
s'applique simultanément à tous les postes de conseillers d'une
municipalité donnée, contrairement à l'exception
circonstancielle que nous venons de voir à l'article 3, laquelle ne
concerne que le poste de la personne cherchant à se faire élire
à une autre fonction. L'exception est rendue nécessaire lorsque
pour au moins un des postes de conseillers, il n'y a pas de parfaite
équivalence entre le poste existant lors de l'élection
régulière précécente et celui qui existe lors de
l'élection régulière en cours.
Les situations où l'exception s'applique sont les suivantes:
premièrement, le nombre de postes numérotés diminue;
deuxièmement, la division du territoire aux fins électorales
commence ou cesse; troisièmement, la division en quartiers devient une
division en districts; quatrièmement, au moins un des districts est
changé.
Dans l'une ou l'autre de ces situations, le début du mandat d'un
conseiller élu a lieu selon la dernière des
échéances, soit lorsqu'il prête serment ou lorsqu'une
majorité des conseillers élus a été
assermentée. Quant à l'expiration du mandat des conseillers
sortants, elle survient lorsqu'une majorité de conseillers élus a
prêté serment. L'objectif d'éviter toute période
où I n'y a pas un quorum des membres en fonction est donc
respecté.
Toutefois, dans le cas rarissime où une majorité
d'élus n'a toujours pas été assermentée 35 Jours
après le scrutin, le mandat des conseillers sortants expirera ce
trente-cinquième jour, et celui des élus assermentés
commencera simultanément. On ne peut tout de même pas laisser
Indéfiniment en fonction des conseillers qui ont été
battus par l'électorat ou qui ne se sont pas
représentés.
Nous nous rendons là, vous en conviendrez, M. le
Président, de façon sans doute un peu tardive, à l'opinion
de l'Opposition, mais quand même, à l'essence même des
critiques exprimées par elle au cours de l'adoption des articles
précédents.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: II est entendu que le projet de loi aurait pu
être écrit différemment. On part en bas et on revient. Le
haut s'applique en bas et on recommence après ça: "Les
changements relatifs à la composition du conseil qui donnent lieu
à l'application du premier ou du deuxième alinéa sont les
suivants... " et là, on donne toutes les raisons avant. On aurait pu les
faire différemment.
Ma question est: Quelqu'un qui a été élu et qui n'a
pas été assermenté, comment peut-il faire pour continuer
de conseiller? On dit que son mandat commence au moment "où la
majorité des candidats élus à un tel poste a
prêté le serment". C'est au paragraphe b.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Malgré les articles 313 et
314, lorsqu'un changement relatif à la composition du conseil et
mentionné au troisième alinéa prend effet à
l'occasion d'une élection régulière:... "
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "1° le mandat d'un candidat
élu à un poste de conseiller ouvert aux candidatures lors de
cette élection commence, selon la dernière des
échéances: "a) soit au moment où il prôte le
serment... "
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi)- "b) soit au moment où la
majorité des candidats élus à un tel poste a
prêté le serment; "
M. Dufour: II n'a pas prêté serment et il est
considéré comme un conseiller et il est autorisé à
siéger. C'est-à-dire qu'il...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends le sens de votre
question. Il faut bien lire le texte de loi en ayant à l'esprit que
c'est la dernière des éventualités qui s'applique. Dans le
cas où la majorité des candidats élus à un tel
poste a prêté serment, il va de soi que la dernière des
éventualités, c'est au cas où lui-même prête
serment. Donc, il ne peut siéger sans prêter serment parce que A
devient postérieur à B, à ce moment-là.
Alphabétiquement, ce n'est pas facile à saisir, mais,
pratiquement, cela s'explique.
M. Dufour: C'est parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce n'est pas aussi clair que
cela.
M. Dufour: De la façon dont vous me donnez l'explication,
cela veut dire que les conseillers seraient élus en deux sortes de
mandats. C'est-à-dire par rotation...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Aux deux ans...
M. Dufour: Deux ans...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact!
M. Dufour:... et quatre ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact!
M. Dufour: Mais la personne qui a été élue
pour quatre ans n'a pas besoin de... Comme vous ne lui enlevez pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Celle qui a été
élue aux deux ans, supposons qu'il y a un changement dans la composition
du conseil et qu'il n'y a plus de majorité... Il faut prévoir ces
cas-là.
M. Dufour: Oui, mais elle reste toujours en fonction quand
même.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas si elle se présente aux
élections, pas si son poste revient au bout de deux ans.
M. Dufour: Le choix pourrait être l'une des deux
éventualités. Cela veut dire qu'il faut qu'il y ait les deux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La dernière des deux.
M. Dufour: II faut que ce soit la majorité des candidats
à un tel poste à prêter le serment. Lui aussi, il faut
qu'il prête serment.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a deux possibilités,
soit au moment où il a prêté serment et au moment où
la majorité des candidats élus à un tel poste a
prêté serment. Donc, la dernière des deux, c'est la
majorité à prêter serment. Ou, a contrario, soit au moment
où la majorité des candidats élus à un tel poste a
prêté serment et que lui aussi a prêté serment. Donc,
cela prend une combinaison des deux, mais il faut que la dernière se
réalise pour qu'il puisse siéger.
M. Dufour: Vous pouvez dire que pour le profane...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour le profane, cela exige un
effort de compréhension qui ne peut que contribuer à
l'amélioration de son analyse future.
M. Dufour:... à votre alinéa: Toutefois, si la
majorité des candidats élus à un poste de conseiller
ouvert aux candidatures lors de
l'élection n'a pas prêté le serment avant le
trente-cinquième jour qui suit celui du scrutin, le mandat d'un tel
candidat qui a alors prêté le serment commence au début de
ce jour et celui des conseillers visés au paragraphe 2° du premier
alinéa expire au même moment".
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela, pour que cela ne
traîne pas indéfiniment. Au bout de 35 jours, les nouveaux
siègent s'ils ont prêté serment et les anciens ne sont plus
en fonction. C'est pour avoir une cassure telle celle que vous réclamiez
tantôt.
M. Dufour: Supposons que le conseil ne soit pas en droit de
siéger. Prenons la pire des éventualités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Supposons que...
M. Dufour: ...qu'il n'y ait pas suffisamment de conseillers,
même après cela, comment traite-riez-vous cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Comme un cas...
M. Dufour: Supposons qu'il y en ait cinq sur huit qui seraient
contestés, en cour...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au bout de 35 jours, on le traite
comme vous souhaitiez qu'il soit traité avant 35 jours. On fonctionne
comme vous le souhaiteriez, mais pas au même moment.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a une période de 35
jours sur laquelle on Insiste et vous, vous dites: On est d'accord avec vos
méthodes, mais vous ne devriez pas avoir cette période de 58
jours.
M. Dufour: Exact. Autrement dit, si mon amendement avait
été... C'est-à-dire que si la suggestion que je faisais
avait été acceptée...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce serait la méthode
d'après 35 jours qui serait appliquée pendant 58 jours, pendant
cette période de 58 jours.
M. Dufour: C'est cette méthode... Cet article ne serait
pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II serait retiré.
D'ailleurs, il ne sera pas le seul à être retiré, on
pourrait quasiment s'en aller souper.
M. Dufour: Bien, c'est ce que je pensais, ce projet de loi
n'était pas nécessaire. C'est ce que je pensais, c'était
mon point de vue. C'était à peu près le sens des critiques
que j'ai formulées lors du débat en première lecture. Sur
division.
Le Président (M. Baril): L'article 4 est adopté sur
division, tel qu'amendé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien oui.
Le Président (M. Baril): Je m'excuse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce vous qui
présidez?
Le Président (M. Baril): J'ai trop de "boss" autour de
moi! L'article 5. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
5 concorde avec les articles 3 et 4.
M. Dufour: C'est toujours une question pour qu'il n'y ait pas de
vide, l'un par rapport à l'autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): L'article 5 est adopté sur
division. L'article 6.
Loi sur les cités et villes
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article, comme vous l'avez vous-même constaté, corrige une erreur
de renvoi.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 6 est adopté.
L'article 7. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article concorde avec les
articles 3 et 4, M. le Président.
M. Dufour: Qu'est-ce qu'on ajoute par rapport à ça?
Avant, on enlève les mots "pendant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je peux
peut-être...
M. Dufour: ...ou après laquelle survient cette expiration,
selon qu'il s'agit d'un conseiller ou d'un maire..." Avant, c'était le
conseiller...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un simple remplacement de
concordance.
M. Dufour: Comme c'est toujours dans la même ligne de
pensée...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toujours dans la même ligne
de pensée.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): Adopté, sur division.
L'article 8. M. le ministre.
Code municipal du Québec
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
8 a exactement la même portée que l'article 7.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): L'article 8 est adopté sur
division. L'article 9. M. le ministre.
Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est dans la continuité,
M. le Président, la même portée que les deux articles
précédents.
M. Dufour: Là, vous corrigez l'article relatif à
l'Outaouais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: J'imagine... La Communauté urbaine, vous ne
l'avez pas mis ensemble, c'est séparé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, tout ça
différemment, on verra ça tantôt. On commence avec
l'Outaouais parce que c'est une région qui a fait l'actualité au
cours des dernières heures et dans laquelle le Parti
libéral...
M. Dufour: Bien voyons!
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... a réussi, encore une
fois, à faire élire des députés dans des
élections partielles, laissant aux adversaires d'en face strictement des
victoires morales. Le parlementarisme québécois pourra s'enrichir
de la présence, à l'Assemblée nationale, de deux candidats
qui possèdent une vaste expérience dans le domaine municipal, un
ayant été directeur général de la ville de Hull
pendant de nombreuses années et l'autre ayant été
conseiller municipal. Donc, c'est une autre contribution remarquée du
monde municipal au parlementarisme québécois.
M. Dufour: Je suis peut-être prêt à accepter
une partie, à savoir qu'il y a des gens qui avaient une vaste
expérience municipale. Est-ce que ça a aidé à
passer à travers les lois d'une façon différente? Est-ce
parce qu'on avait une vaste expérience que le ministre n'a pas voulu
déclencher d'enquête? Je pense que le candidat du Parti
québécois dans Papineau avait aussi une très grande
expérience du monde municipal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils avaient tous les deux une
vaste expérience municipale.
M. Dufour: De ce côté-là, il n'était
pas démuni.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Dufour: II y en a qui n'ont pas été l'objet
d'autant de critiques.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même si on n'est pas
satisfait des résultats, I faut s'en remettre à cet adage qui a
passé à travers l'épreuve du temps: "Vox populi, vox Dei*.
(16 h 45)
M. Dufour: Excepté quand on est de l'autre bord de la
barrière... J'en connais qui se sont battus contre cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut pratiquer la bonne
religion.
M. Dufour: En tout cas, ceci étant dit, cela va, sur
division.
Le Président (M. Baril): Est-ce que c'est adopté?
J'appelle l'article 10, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la même portée
que les précédents, M. le Président.
M. Dufour: Cela va enrichir nos débats.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 10 est
adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): Sur division. J'appelle l'article
11. M. le ministre.
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la même portée
que les précédents. Il est relatif à la Communauté
urbaine de Montréal.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): L'article 11 est adopté
sur division. J'appelle l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la même portée.
Il est encore relatif à la Communauté urbaine de
Montréal.
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Baril): L'article 12 est adopté
sur division. J'appelle l'article 13.
Loi sur la Communauté urbaine de
Québec
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la même portée
que les précédents. Cette fois-ci, comme le soulignait mon
adjoint parlementaire, il est relatif à la Communauté urbaine de
Québec.
M. Dufour: Adopté, sur division.
Le Président (M. Baril): Adopté, sur division.
J'appelle l'article 14, M. le ministre.
Loi sur les corporations municipales et
Intermunicipale de transport
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article a la même
portée que les précédents. il est toutefois relatif aux
corporations Intermunicipales de transport.
M. Dufour: Dans le cas des corporations de transport qui sont en
fonction, est-ce que l'application de la loi était retirée
automatiquement de la Commission des transports?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, exactement Vous comprenez
maintenant la conséquence de ne pas pouvoir siéger pendant une
période de 58 jours. Ce n'est pas strictement au niveau municipal mais
c'est également au niveau supra-municipal.
M. Dufour Mais là je vous enlève tout de suite vos
illusions, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah non, je n'en ai pasl
M. Dufour: Dans les commissions de transport iI n'y a pas juste
des municipalités. C'est rare que toutes les municipalités soient
annexées en même temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais le fait qu'une...
M. Dufour: En règle générale, iI y a d'autre
monde aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... municipalité
importante...
M. Dufour: Quand la Communauté urbaine de Montréal
est en élection, Montréal est en élection et Anjou n'est
pas en élection en même temps, ni ville de Saint-Laurent, ni
d'autres municipalités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais Montréal souhaite
généralement être là lorsque des décisions
importantes se prennent.
M. Dufour: Je pense que l'argumentation n'est pas
nécessairement vraie. A venir jusqu'à aujourd'hui, on aurait pu
vivre même sans cela. C'est la raison...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais peut-être
demander...
M. Dufour... pour laquelle je voterai sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... à mon adjoint
parlementaire qui a une expérience particulière dans ce
domaine-là...
M. Doyon: Je signalerai tout simplement que pour ce qui est de la
Communauté urbaine de Québec, M. le Président, la facture
dans le cas du transport est payée à quelque 40 % par la ville de
Québec qui Insiste pour être présente. C'est absolument
normal, ce n'est pas pour venir en contradiction avec ce que dit le
député de Jonquière. C'est tout simplement que lorsque
quelqu'un contribue dans une proportion aussi élevée, par la voie
de sa quote-part des dépenses, II désire normalement avoir voix
au chapitre...
M. Dufour Dans le contexte actuel, le maire est encore en fonction.
M. Doyon: Le maire ne siège pas à la Commission de
transport. Le maire de Québec ne siège pas.
M. Dufour Je suis obligé de dire au député de
Louis-Hébert que cela fait déjà quelques années que
je vois ce qui se passe à la Communauté urbaine de Québec.
Je ne suis pas impressionné par certaines décisions qui ont
été prises - laissez-moi vous dire cela - même avec la
présence du maire de Québec.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Doyon: M. le Président, le message sera rendu à
bon port...
M. Dufour. Et surtout pas Impressionné par l'attitude du
député de Louis-Hébert qui, maintes fois se fait un
plaisir de planter la ville de Québec.
M. Doyon: Pardon? M. le Président, à ce sujet, je
me vois dans l'obligation de relever les paroles et demander illico sans
délai au député de Jonquière de me donner un seul
exemple où j'ai planté la ville de Québec. Un seul
exemple!
M. Dufour Vous regardez, M. le député de
Louis-Hébert...
M. Doyon: Un Instant, M. le Président. Je demande au
député de...
Le Président (M. Baril): Si vous avez une question de
règlement ou...
M. Doyon: Une question de règlement.
Le Président (M. Baril): ...je vais l'accepter mais sans
cela nous allons revenir à la pertinence du dossier.
M. Doyon: M. le Président, c'est important. J'ai toujours
tenu à le faire et cela a été un point d'honneur pour mol,
d'éviter de quelque façon d'associer les expériences
antérieures qu'on pourrait qualifier de difficiles avec la
Communauté urbaine de Québec, avec ses dirigeants, aux
interventions que j'ai faites à l'Assemblée nationale. Je mets
sérieusement au défi le député de Jonquière
de trouver un seul exemple où j'aurais, comme II le dit, planté
la ville de Québec. Je le mets au défi de trouver un seul
exemple. S'il n'est pas capable d'en trouver un, je sais qu'il est assez
"gentleman" pour dire que ses paroles ont dépassé sa
pensée. J'aimerais qu'il se rétracte là-dessus parce qu'il
n'y a pas d'exemple. S'il en a, je le mets au défi d'en apporter un seul
exemple.
M. Dufour: On est probablement loin du projet de loi, M. le
Président. Je fais juste dire et je vais juste rappeler au
député de Louis-Hébert qu'il relise ses Interventions
où il y a des problèmes soulevés dans la Communauté
urbaine de Québec, où il y a eu des "bills" de la ville de
Québec. Sa façon d'intervenir ou de questionner, à mon
point de vue, ne me donne pas la certitude ou la garantie que le
député de Louis-Hébert est en parfaite harmonie avec la
capitale, la ville de Québec, de ce côté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président...
M. Dufour: Quand je dis "planter*, je sais bien que vous ne
l'avez pas fait tout seul. Ce n'est pas le député de
Louis-Hébert qui prend les décisions tout seul. Il a droit
à son opinion et je respecte ça. Ma perception des faits, c'est
que souvent et régulièrement, depuis quelques années, on
sent bien qu'il y a une espèce de coalition qui se forme contre la
position de la ville de Québec en tout cas, différente de
celle-ci.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, je peux
vous dire que lorsque la communauté, le monde municipal de l'ensemble du
Québec métropolitain a appris la nomination du
député de Louis-Hébert aux fonctions d'adjoint
parlementaire au ministre des Affaires municipales, c'est partout dans cette
grande communauté, y inclus à la ville de Québec, qu'on
s'en est réjoui, parce que l'on connaissait son sens du
dévouement envers l'ensemble du territoire. Ces applaudissements nous
sont venus bien sûr des élus municipaux, mais également de
l'ensemble de la députation, je pourrais dire libérale de la
région de Québec. Je n'en connais pas d'autre. C'est strictement
si on traverse la rivière qu'on pourrait en trouver, mais même
là, je n'ai même pas eu de plainte de ce côté.
Donc, cela a été une nomination qui a été
très favorablement accueillie. Maintenant, si l'Opposition a des
réserves, si l'Opposition pense que le député de
Louis-Hébert pourrait avoir tendance à ne pas défendre la
ville de Québec, comme il défendrait les autres villes, qu'il
s'agisse de Vanier, de Salnte-Foy, de n'importe quelle autre ville, je pense
que comme témoin des actes et des actions quotidiennes du
député de Louis-Hébert, l'Opposition se joindra aussi
à ce vaste mouvement d'approbation et de reconnaissance des talents de
défenseur de l'ensemble des municipalités de la grande
région de Québec, talents qui sont mis à la disposition de
l'ensemble de ces intervenants par le personnage qu'est devenu ce grand
parlementaire, le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le ministre, je n'en demandais pas tant. M. le
Président, je voudrais tout de même simplement souligner que je
n'ai pas, de la part du député de Jonquière, obtenu la
preuve que je demandais, à savoir que j'aurais été de
quelque façon que ce soit injuste ou inéquitable ou
prévenu à l'égard de la ville de Québec ou à
l'égard de la Communauté urbaine de Québec. Dans les
circonstances, M. le Président, n'ayant pas eu ces explications, n'ayant
pas eu ces précisions, je considère que le député
de Jonquière n'est pas capable d'étayer ses accusations, et je me
demande comment le député de Jonquière réagirait si
je lui reprochais de mai servir la ville de Jonquière ou de mal servir
les villes environnantes. Je me demande, si je disais que, dans ses
interventions à l'Assemblée nationale ou en commission
parlementaire, B a planté Jonquière, il a planté
Chicoutimi, l'ancienne ville d'Arvida, et je me demande si le
député de Jonquière ne me demanderait pas des preuves de
ce que je dirais et ce, avec raison.
Je lui sers exactement ce qu'il exigerait de ma part. Je lui dis
qu'avant d'avancer des choses pareilles, il faut avoir des preuves. Il faut
savoir de quoi il s'agit. Je regrette que ces paroles se disent en commission
parlementaire parce que je ne suis pas un personnage rancunier. Je n'en veux
à personne. J'essaie de faire mon travail de parlementaire de la
façon la plus honnête, la plus correcte possible, avec les
lacunes, bien sûr, qui sont inévitables; mais que le
député de Jonquière m'accuse d'une telle façon,
ça me blesse profondément parce que c'est tout simplement faux.
Ce n'est pas vrai et ça me fait mal au coeur. Cela me blesse des paroles
semblables parce que ce n'est pas vrai.
Le Président (M. Baril): Je vous remercie. L'article 14
est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. le
Président.
M. Dufour. Sur division.
La Président (M. Baril): Adopté sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais souligner la
présence, qui se veut un geste d'appui envers l'adjoint parlementaire,
responsable de la région, entre autres, du président du caucus
des députés de la région de Québec, le
député de Chauveau, qui vient de se joindre à cette
commission parlementaire, M. le Président. Je considère qu'il
s'agit là d'un autre geste d'appui à l'endroit du
député de Louis-Hébert.
La Président (M. Baril): L'article 15. M. le ministre.
Loi sur le traitement des élus
municipaux
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. le Président. Cet
article a la même portée que les précédents.
M. Dufour Je pense que j'ai été sur division sur
toutes les listes mais I n'était pas question d'enlever du salaire aux
élus. Ce n'était pas du tout mon point de vue. Pour
celui-là, je vais dire que c'est correct.
Le Président (M. Baril): Adopté. Article 16?
M. Dufour Je n'ai rien contre le salaire. Ce n'est
pas ça du tout.
Loi sur le régime de retraite des élus
municipaux
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 16 a la même
portée que les précédents.
M. Dufour: Adopté.
La Président (M. Baril): L'article 16 est adopté.
Article 17?
Dispositions diverses, transitoires et finales
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Quant à cet article,
M. le Président, comme vous le savez, il permet au ministre des Affaires
municipales de remédier à certains défauts
procéduraux qui ont empêché certaines municipalités
de donner effet à leur désir d'être assujetties au
régime exceptionnel des élections biennales.
M. Dufour: Mais, dans cet article, on n'accorde pas de nouveaux
délais, on ne prolonge pas les délais.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, de façon pratique,
lorsqu'on dit que "te ministre des Affaires municipales peut, avant le 1er
janvier 1991, publier à la Gazette officielle du Québec une liste
des municipalités dont le conseil a adopté avant le 1er janvier
1988 le règlement prévu à l'article 867 de la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités
sans que ce règlement ne soit mis en vigueur avant cette date'. On
permet au ministre des Affaires municipales de le mettre en vigueur, nonobstant
le fait qu'on n'ait pas suivi toutes les procédures dans les
délais prescrits.
M. Dufour. Quel est le problème qui est survenu par rapport
à ça? Les informations ne se sont pas rendues?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Dans certains cas, soit que
les informations ne se soient pas rendues ou qu'elles aient été
mal perçues. J'ai même eu sur mon bureau deux ou trois cas dont je
me souviens. Je ne me souviens plus du comté, le député me
les avait apportés. Cela avait été expédié,
on avait les reçus de la poste certifiée, mais ce n'était
pas entré au ministère. Ce sont des cas qui posent
problème au plan administratif. Considérant que ça ne pose
problème que sur le pian administratif et qu'on peut quand même
donner suite au voeu légitimement exprimé par des
municipalités, de petite taille soit dit en passant...
M. Dufour Oui, oui. Je sais que ce sont des petites.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... encore une fois, on fait preuve
de la souplesse requise et on requiert le consentement de l'Opposition pour que
ce soit unanime; on demande de faire preuve de compréhension.
M. Dufour: Je savais que c'étaient des petites
municipalités, mais Je savais aussi que, lorsqu'on a adopté la
loi 100, l'intention du législateur était d'essayer d'amener les
municipalités à un principe de base, soit tous les quatre ans, de
préférence. Je pense que cela a été assez bien
exprimé dans le projet de loi 100 des deux côtés de la
table. Vous me dites: On ne répond pas aux vues des élus
municipaux si on ne remplit pas les obligations parce que, faute d'adopter ces
règlements, ça veut dire qu'ils tomberaient sous la loi
générale, donc, tous les quatre ans.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Dufour: Mais auriez-vous des exemples de municipalités
où il y a des problèmes semblables?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Je peux même vous
donner des noms.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Montmagny-L'Islet, est-ce que vous auriez des exemples? Oui?
M. Gauvin: Oui. J'ai même deux exemples dans le
comté de Montmagny-L'Islet. Il y a une municipalité où la
résolution a été adoptée avant la date et selon la
compréhension du secrétaire municipal elle devait être
adoptée avant la date. Les gens de la municipalité ont
envoyé ça par Purolator et ont des reçus de Purolator
avant la date. Les Affaires municipales disent que c'est entré au
ministère après la date prévue. La population de cette
municipalité et les élus souhaiteraient justement procéder
avec la formule qu'on privilégie, soit tous les deux ans. J'ai deux
situations comme ça dans le comté.
M. Dufour: Peut-être que le ministre pourrait ajouter une
couple d'autres situations. Peut-être pas toute la liste.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous donner ça par
ordre alphabétique si vous voulez à part ça. Annaville:
adoption le 19 août 1987, oblitération le 6 octobre 1987,
reçu à la gestion des documents le 13 octobre 1987, refus le 9
décembre 1987, et appel téléphonique et lettre du 16
février 1988. Ce sont des échanges où il manquait un
élément dans le dossier. Les gens ont bougé dans la
quasi-totalité des cas sur le plan de l'adoption dans les délais
prescrits, sauf que le reste de la procédure est entaché
d'irrégularités.
M. Dufour: Est-ce que vous me donnez l'assurance que les seules
qui seront touchées par le projet de loi seront celles que vous avez
bien identifiées, qui ont eu des entretiens avec le ministère, ou
s'il pourrait y en avoir plus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pense qu'on peut vous donner
une assurance mitigée. Nous en avons 78 présentement, et la
publicité qu'entraînera cette adoption peut faire en sorte qu'il y
en ait moins de dix autres qui surgissent quelque part parce qu'on les aurait
oubliées dans le dédale administratif.
M. Dufour: Oui, mais qui n'auraient pas donné... En tout
cas, elles étaient prêtes à se soumettre à la loi
générale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai vu, à cause de
certains déménagements de bureaux, etc., des dossiers perdus au
plan administratif. A ce moment-là, est-ce que j'en ai d'autres? Je
pense que j'ai eu deux dossiers perdus. Un? À ce moment-là,
est-ce que j'en al d'autres de perdus? Je souhaite que non. Mais une garantie
formelle...
M.
Dufour Oui, mais quand on arrive à la question
de la légalité, cela veut dire que les conseils municipaux qui
voulaient garder le statu quo étaient obligés d'adopter un
règlement confirmant leur volonté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exactement.
M. Dufour: S'il n'y a pas eu cette volonté exprimée
quelque part dans le temps ou quelque part légalement, vous êtes
en train de me dire que, même si, pour cette municipalité, vous
pourriez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Il faut qu'elles aient
démontré leur volonté avant le 1er janvier 1988.
M. Dufour: D'accord. Il faut qu'il y ait au moins un document
légal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un geste de posé. "Le
conseil a adopté, avant le 1er janvier 1988, le règlement
prévu à l'article 867 de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités sans que ce
règlement ne soit mis en vigueur avant cette date. " Donc, un geste a
déjà été posé.
M. Dufour: II faut qu'il y ait un geste. C'est ce que je vous
demandais comme assurance parce qu'à ce moment-là, cela vous
donnerait toute la latitude. Là, elles pourraient se réveiller et
dire: Là, on va le refaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, on rouvrirait toute la loi et
ce n'est pas là l'intention.
M. Dufour: Oui, c'était là ma question. Cela me
satisfait.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, cet
article prévoit l'effet rétroactif de deux dispositions. D'une
part, la nouvelle exception à la règle de l'inhabilité due
à l'intérêt dans un contrat que l'article 2 introduit en
faveur des élus municipaux qui occupent un poste au sein d'un organisme
public ou sans but lucratif a effet depuis le 1er janvier 1988, soit la date
d'entrée en vigueur de la Loi modifiant la Loi sur les élections
et les référendums dans les municipalités. Ainsi, les
élus qui étalent en situation précaire, sans le savoir,
seront protégés par la Loi modifiant la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités
tant pour le passé que pour l'avenir, le tout sous réserve
d'une cause pendante au 15 mai dernier. À notre connaissance, I
n'y a pas de telle cause.
D'autre part, la correction d'une erreur de renvoi dans l'article 1 de
la Loi sur les cités et villes est rétroactive à la date
d'entrée en vigueur de la Loi sur l'organisation territoriale
municipale, soit le 1er janvier 1989, puisque c'est cette loi qui a Introduit
l'erreur.
Une voix: Le fédéral.
M. Dufour: II y en a sûrement qui étalent dans
Illégalité...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sans le savoir.
M. Dufour.... sans le savoir. Mais est-ce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On vise à couvrir ces
cas.
M. Dufour:... vous avez fait une enquête? Est-ce que vous
avez des cas? Dans le fond, il y en a qui le savent et qui ne bougent pas. Une
personne n'est pas déclarée coupable tant que quelqu'un ne l'a
pas poignée quelque part. Est-ce qu'il y aurait des cas que vous
connaissez où cela aurait pu être des fautes graves?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, pas à ma connaissance
comme ministre. Je n'ai pas de cas de faute grave que l'on tenterait, si vous
me permettrez l'expression, d'absoudre.
M. Dufour: Je sais bien qu'avant de proposer ça, vous avez
sûrement fait un survol à la fin des situations potentielles et
existentielles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai celles que je vous ai
données où on est à peu près certain que quelqu'un
a siégé dans le cas de la Commission de l'exposition et de
l'Institut canadien. Mais à savoir si des fautes graves ont
été commises, je ne le pense pas. Dans les autres cas, je suis
certain qu'il y en a et vous partagez cette conviction. Maintenant, je ne les
connais pas. Je n'ai pas l'impression honnêtement que des fautes graves
aient pu être commises. Si cela a été fait, cela l'a
été dans le sens de l'esprit de la loi que nous adoptons
présentement et elles auraient donc été dans la
légalité si cela avait été fait après
l'adoption de la loi. On se dit que toutes ces choses, normalement, ont
été faites de bonne foi et quant aux causes pendantes devant les
tribunaux, a notre connaissance il n'y en a pas.
M. Dufour: II y en avait une. Vous avez dit tout à l'heure
qu'il y avait une cause pendante.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y en a pas, à
notre connaissance. On dit: Le tout, sous réserve d'une cause pendante
au 15 mai dernier. À notre connaissance, I n'y a pas de telle cause. Le
15 mai représente la date du dépôt du projet de loi
à l'Assemblée nationale pour qui n'y ait pas de poursuite prise
par la suite pour tenter de mettre un...
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Baril): Adopté. J'appelle
l'article 19, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article,
M. le Président, que vous connaissez bien, prévoit
l'entrée en vigueur du projet de loi le jour de sa sanction.
Le Président (M. Baril): Merci. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que le titre du projet de
loi, Loi modifiant la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités et d'autres
dispositions législatives, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi 147, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Sur division.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Surdivision.
M. Dufour. Sur division, et les seules remarques que j'ai à
apporter, c'est que j'avais dit, lors de la première lecture, que
j'avais des questions à poser concernant certains projets de loi et que
je donnais mon accord toujours un peu sous réserve des changements qui
pourraient être apportés lors de l'étude du projet de loi.
Il semble bien que, malgré la souplesse du ministre et peut-être
la rigidité de son adjoint, I n'y ait pas eu de changements majeurs
d'apportés au projet de loi. C'est pour ça que je me vois, avec
beaucoup de peine, voter contre ce projet de loi qui, à mes yeux, a
manqué d'études supplémentaires. J'ai l'Impression que ce
projet de loi était prématuré et on aurait eu
intérêt à le garder un peu plus longtemps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pourrais répondre
Immédiatement à cette remarque du député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): N'eût été le
fait que certaines municipalités vont se retrouver en période
électorale dès le mois de novembre prochain et compte tenu des
échéances qui peuvent être les nôtres sur le plan
provincial, II nous est apparu que, par prudence, nous nous devions de
légiférer à l'occasion de cette session. Je tiens pour
acquis qu'il est toujours préférable de prendre encore un peu
plus de temps pour pousser plus à fond les analyses, etc. Mais dans le
cas qui nous concerne, ces échéances électorales de
novembre prochain faisaient en sorte qu'encore une fois, la balance des
inconvénients pesait en fonction de l'adoption immédiate par
l'Assemblée nationale, si c'est là le voeu de l'Assemblée
nationale, d'un tel projet de loi.
Le Président (M. Baril): Merci. La commission ayant
terminé ses travaux, nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 17 h 8)