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(Quinze heures quinze minutes)
Le Président (M. Parent, Bertrand): La séance de ia
commission de l'aménagement et des équipements est maintenant
ouverte. Je rappelle le mandat de la commission: il s'agit d'entendre les
intéressés afin de procéder à l'étude
détaillée de différents projets de loi privés.
Après entente entre les deux partis, cependant - ça me prendra
tout de môme un consentement, puisqu'il y a de légères
modifications que j'ai dû essayer de trancher pour satisfaire tout le
monde - étant donné que ce n'est pas facile de satisfaire du
monde, on va proposer l'horaire suivant aux membres de la commission.
Le premier projet de loi privé qui serait appelé serait le
projet de loi 243, Loi modifiant la charte de la ville de Hull. Le
deuxième serait le projet de loi 235, Loi modifiant la charte de la
ville de Saint-Hyacinthe. Le troisième serait le projet de loi 219, Loi
concernant la cité de Salaberry-de-Valleyfield. Suivront, dans l'ordre,
286 qui concerne la ville de Lac-Etchemin; 253, ville de Westmount; 268, Loi
concernant le Comité d'enfouissement sanitaire
d'Argen-teuil-Deux-Montagnes; 271, ville de Vaudreuil; et 252, ville de
LaSalle.
Voilà l'ordre de la Chambre que nous avons. Nous siégons
à partir de maintenant jusqu'à 18 heures; le ministre a
demandé une petite autorisation jusqu'à 17 h 30, ayant des
obligations très particulières, donc on siégera
Jusqu'à 17 h 30 ce soir, pour reprendre les travaux à 20 heures
jusqu'à 24 heures et, si nécessaire, demain après les
affaires courantes.
Voilà la façon dont ça va se passer, et
habituellement ça se passe en douceur.
M. Dufour: L'ordre de la Chambre n'est pas donné pour
demain?
La Président (M. Parent, Bertrand): II va être
donné demain.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vu la vaste expérience du
président, il anticipe sur les ordres de la Chambre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Étant
donné qu'on veut finir avant ia Saint-Jean-Baptiste...
Alors, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pour l'ordre
proposé, est-ce que ça va pour tous les membres de cette
commission?
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
On va d'abord proposer aux députés de s'entendre sur la
procédure à suivre pour l'audition des requérants. Je
rappelle aussi que les parrains des projets de loi sont membres de facto de la
commission. Il y a différents parrains qui auront la chance de les
présenter.
Dans l'ordre, il y aura le parrain du projet de loi qui pourra parler
dans un premier temps; il y aura ensuite le ministre puis le porte-parole de
l'Opposition. Après les entrées en matière, nous pourrons
passer à l'étude détaillée de chacun des projets de
loi.
Étant donné qu'on est dans une fin de session et qu'il y a
plusieurs projets de loi privés qui parfois amènent beaucoup de
discussions, ce sont des commissions parlementaires qui sont quand môme
drôlement importantes pour les municipalités. Ayant
été maire moi-même, je sais ce que c'est que d'être
assis au bout de la table. Je pense que tout va se passer dans l'ordre.
Je vais demander aussi la collaboration de tous les membres de la
commission afin qu'on puisse procéder avec le plus d'efficacité
possible.
On commence par le projet de loi 243. J'invite les membres qui
accompagnent M. le maire de Hull, M. Michel Légère. Cela nous
fait plaisir, et si vous voulez nous présenter le procureur qui vous
accompagne, par la suite, nous pourrons procéder. M. le maire.
Projet de loi 243
M. Kehoe: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député?
M. Kehoe: Je suis parrain de la loi et je voulais juste
mentionner que lorsque la loi fut préparée, c'était le
ministre Gilles Rocheleau qui était député de la
circonscription de Hull. Le 29 mai dernier, il y a eu des élections et
il a été remplacé par M. Robert LeSage. Par contre, il me
fait plaisir de parrainer la loi et de céder la parole au procureur de
la ville de Hull, M. Marcel Beaudry et de lui souhaiter la bienvenue, ainsi
qu'à M. le maire, M. Michel Légère.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M. le
député de Chapleau. Il y a le nouveau député - il
faut suivre toute la procédure - de Hull qui m'avait demandé la
parole, alors je la lui accorde pour quelques minutes. M. le
député.
M. LeSage: Merci, M. le Président. J'aimerais, mol aussi,
souhaiter la bienvenue à mon maire, M. Michel Légère, avec
qui j'ai travaillé
durant de nombreuses années, de même qu'à notre
conseiller juridique, Me Marcel Beaudry. j'aurais aimé parrainer ce
projet de loi, qui aurait été le premier de ma carrière
politique, mais, comme l'a mentionné mon collègue de Chapleau,
l'élection du 29 mal était trop tard pour que je puisse avoir mon
nom comme parrain de ce projet de loi. Soyez cependant assuré que pour
le prochain, M. le maire, ça me fera plaisir de vous te proposer. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup. Je
trouve que vous n'avez pas perdu de temps: entré en Chambre il y a
quelques jours, vous voulez déjà prendre la place d'un autre
parrafn.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): II y en a qui vont
vite. M. le maire.
M Légère (Michel): Merci, M. le Président.
Je suis accompagné de Me Marcel Beaudry. Je remercie notre parrain, M.
Kehoe, et je suis convaincu que ce n'est que partie remise, pour notre
député, de bien représenter notre législation. En
fait, notre projet de loi comporte trois éléments principaux. il
y en a un qui concerne, selon nous, la question de créer un fonds de
réserve à des fins d'assurances; le deuxième vise à
nous permettre d'aller sur Invitation en passant de 5000 $ à 10 000 $,
puis de 25 000 $ à 50 000 $ et, finalement, le dernier vise à
nous permettre de conclure, par bail emphytéotique, la location
d'espaces aériens au-dessus d'un édifice occupé par les
citoyens de Hull, soit la Maison du Citoyen. Alors, s'il y avait des
détails, je demanderais à Me Beaudry de faire les
représentations nécessaires.
M. Beaudry (Marcel): Merci beaucoup, M. le maire, M. le
Président. Je dois d'abord demander aux membres de la commission...
L'article 1 de la charte, je pense, ne présente pas de problème
particulier. On demande simplement une abrogation.
À l'article 2 de la charte, nous nous référons
à l'article 53 qu'on veut remplacer. Le projet de loi 141, concernant
les Cours municipales, a été adopté hier par
l'Assemblée nationale. L'article 63 de cette loi est l'équivalent
de ce que nous demandions à l'article 53 du "bill" que vous avez devant
vous. Par conséquent, ce premier article de mon "bill*, je le retire,
puisqu'on a déjà ce pouvoir par la loi
générale.
En ce qui a trait à l'article 53a, celui-là, nous l'avons
demandé pour le greffier et l'adjoint à la Cour municipale de
Mull, de même que pour le juge, dans certains cas. Nous croyons que c'est
un article qui est assez important II réfère
particulièrement aux moyens, aux appareils mécaniques pour la
signature de documents qui émanent de la Cour municipale. Un article
semblable a déjà été adopté pour la ville de
Laval, l'an dernier, par le projet de loi 249, en particulier; on retrouve cot
article à l'article 10 du projet do loi Nous croyons que, pour la ville
de Hull, et en raison du volume très considérable de
procédures qui émanent de cette Cour municipale, il est Important
que cet article nous soit accordé, particulièrement en ce qui a
trait à l'utilisation des appareils mécaniques pour fins de
signature. Donc, c'est la demande que nous formulons actuellement.
Le Présidient (M. Parent, Bertrand): C'est bien
noté Merci, Me Beaudry. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très rapidement, M. le
Président, vous me permettrez, dans un premier temps, parce que je crois
que c'est la première occasion que nous avons de le faire, de
féliciter officiellement Mme la vice-présidente pour son
élection à la vice-présidence de cette commission et de
remercier les gens qui lui ont accordé, à la fois leur support et
leur confiance Mme la députée de Mégantic-Compton est une
députée expérimentée, rompue a nos travaux, et je
suis certain que cette nomination ne fera qu'ajouter à la qualité
de la représentation de l'ensemble de cette commission.
Dans un deuxième temps, vous me permettrez de remercier le
député de la circonscription électorale voisine, qui a
accepté de parrainer le projet de loi, ayant l'impression que Hull se
trouvait en banlieue de Gatineau.
Des voix: Ha, ha, ha1
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toutefois, il a rapidement
été rappelé à l'ordre, dès l'élection
du nouveau député de Hull, M. LeSage, qui a tenu à occuper
sa place. Nous verrons d'ailleurs à procéder - je pense que ce
sera par un consentement mutuel de l'ensemble des membres de la commission - si
l'Opposition n'y a pas d'objection, à demander à la Chambre si
c'est encore possible, au moment où nous en sommes dans nos travaux, de
changer le nom du parrain du projet de loi. non parce que nous n'aimons pas le
premier parrain, mais de façon à permettre, si possible, dans les
circonstances et compte tenu de la réglementation de l'Assemblée
nationale, au député de Hull d'obtenir sa première
législation à sa toute première session à
l'Assemblée nationale du Québec. Connaissant la gentilhommerie
coutumière et habituelle du député de Jonquière, je
sais que, si c'est possible en fonction do notre règlement. l'Opposition
se fera un plaisir d'apporter son consentement
Une voix: premier consentement
Des voix: Ah1 Ah! Ah1
Une voix:... ne veut pas céder sa place.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est bien parti, M.
le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quant au consentement du
député de Chapleau, nous en aviserons au caucus de lundi soir.
J'aimerais tout simplement, premièrement, souhaiter la bienvenue au
maire de Hull, de même qu'à son conseiller juridique, et souligner
la participation constante du maire de Hull dans les organismes - si je peux
les qualifier ainsi - supramunicipaux. Il est un intervenant majeur en ce qui
concerne l'Union des municipalités du Québec. Ses conseils et ses
avis sont a la fois requis et appréciés de l'ensemble du monde
municipal et je tiens à l'en remercier.
Nous sommes ici, aujourd'hui, pour étudier brièvement,
comme vous l'avez mentionné, un projet de loi qui comporte trois aspects
principaux. Le ministre a reçu du ministère les avis requis quant
à l'à-propos de certains de ces amendements. Il me reste quelques
questions à poser et je pense que l'occasion va s'y prêter dans un
échange que je veux fructueux, de façon à ne pas retarder
indûment nos débats. Alors, aussitôt que la
présidence sera prête, que l'Opposition aura fait entendre ses
commentaires, nous sommes prêts à commencer la discussion sur
l'article 1 du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière et porte-parole officiel de
l'Opposition.
M. Dufour: Merci, M. le Président. Un premier mot pour
dire que moi aussi, je voudrais bien me joindre aux propos du ministre pour
féliciter la nouvelle vice-présidente de la commission de
l'aménagement et des équipements, parce qu'il semble qu'on a
besoin de coffres à outils pour travailler. Donc, II faudra que cette
commission continue... Je compte déjà sur sa collaboration ou sur
son bon jugement pour pouvoir travailler en étroite collaboration avec
le président et faciliter la tâche de l'Opposition. Souvent, les
actions que l'Opposition a à poser dans la législation se font en
commission parlementaire.
Je voudrais aussi souhaiter la bienvenue au maire de la ville de Hull,
de même qu'à son procureur, et l'assurer de notre collaboration.
Maintenant, est-ce qu'on peut changer de parrain en cours de route? Je ne sais
pas si ça peut rassurer, l'élection de l'un ou l'autre, mais
ça ne me pose pas vraiment de problème. J'ai commencé
à parler avec le député de Hull qui me semble être
quelqu'un de très fiable. Je connaissais bien son
prédécesseur aussi, j'ai même travaillé avec lui
à l'Union des municipalités. Il pourrait certainement être
de bon conseil à l'occasion. On verra ce que ça va donner
à l'épreuve et à l'usure.
Je voudrais aussi, en même temps, souhaiter la bienvenue au maire
de Hull et à son procu- reur. C'est évident que c'est un ancien
collègue de travail. Je voudrais tout de suite dire au ministre des
Affaires municipales que, même si c'est possiblement la dernière
session avant les élections, il faudra quand même étudier
les projets de loi avec sérieux et aussi avec une perspective plus
grande concernant les municipalités. Je ne sais pas si c'est la venue
d'élections qui a suscité une avalanche de "bills" privés
comme on a cette année - on en 25 environ - mais ça me semble
beaucoup pour des gens qui viennent de refondre la loi municipale, la loi des
référendums, des élections, la loi 7, qui a essayé
de rapprocher le monde rural et le monde urbain. Plus on va dans les chartes
privées, plus on fait des différences. À ce
moment-là, ça nous amène toujours à nous
questionner très fortement. Je pense que le ministre a commencé
ses réflexions, mais je ne peux pas trop lui demander de travailler. Il
ne peut pas faire deux réflexions en même temps. Il nous annonce
qu'il est en période de réflexion pour savoir s'il va se
représenter, alors je ne peux pas lui demander en même temps de
réfléchir sur le vécu ou le futur des
municipalités. Je vais donc juste lui demander de laisser, si ce n'est
pas lui... (15 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que là-dessus aussi
on réfléchira ensemble.
M. Dufour: Bon. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: II faudra que des gens pensent par rapport à
ça, si on va beaucoup dans les projets de loi privés, cela va
nous amener à aller plus loin dans notre démarche, parce que si
c'est bon pour un, c'est bon pour d'autres et si c'est bon pour d'autres, cela
peut vouloir dire aussi des lois générales, parce que je pense
qu'il est possible d'administrer des municipalités avec des lois
générales. Je pense que c'est le but qu'on doit viser et ce qu'on
doit rechercher. À chaque fois qu'on va dans les projets de loi
privés, cela nous oblige à faire une démarche autre et une
mécanique différente par rapport aux autres municipalités.
Ce n'est pas illégal, ce n'est pas ignominieux mais ce n'est pas la
façon correcte, en principe en tout cas, de légiférer.
Là-dessus, M. le Président, je peux dire qu'on est
prêt à passer à l'étude du projet de loi article par
article.
Le Président
(M. Parent, Bertrand): Merci,
M. le député de Jonquière. Maintenant que les
politesses d'entrée sont faites, on va passer au fond et on va
procéder article par article.
J'appelle l'article 1 du projet de loi 243. M. le ministre,
peut-être que vous pouvez nous le présenter. S'il y a des
commentaires...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou le parrain. Je pourrais
peut-être céder mon droit de
parole au parrain.
M. Kehoe: Je n'ai aucun commentaire là-dessus. C'est juste
pour abroger l'article 11 de la charte. À moins que Me Beaudry n'ait des
commentaires ou des explications.
Le Président (M. Parent, Bertrand): La parole est au
procureur.
M. Beaudry: L'article 11 est inopérant. C'est pour cela
qu'on demande qu'il soit abrogé tout simplement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions sur l'article 1? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: C'est un pouvoir qui appartient déjà
à toutes les municipalités du Québec de le faire et vous
demandez de l'abolir dans votre charte.
M. Beaudry: Dans notre charte, c'est tout simplement
ça.
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 99 est
déjà plus large dans la loi générale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre,
êtes-vous d'accord avec ça? Alors, c'est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si mon ami, M. le
député de Jonquière, est d'accord, je suis d'accord.
M. Dufour: Ah oui!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vu que c'est le
député de Jonquière qui décide, M. le
député de Jonquière, ça va? L'article 1 est donc
adopté. J'appelle l'article 2.
M. le procureur, vous allez nous expliquer ça. Vous avez
déjà donné des informations concernant une partie de
l'article 2 que vous voulez retirer. Vous pouvez peut-être nous
présenter chacun des articles afin qu'on puisse vous Interroger
là-dessus.
M. Beaudry: Concernant l'article 2, M. le Président, comme
je l'indiquais tantôt, la lof qui a été adoptée hier
par la Législature, le projet de loi 141, prévoit à
l'article 63, essentiellement, les mêmes pouvoirs que nous demandions
dans notre projet de loi privé pour ce qui est de la première
partie de l'article 2 qui demandait un remplacement de l'article 53. Ce
remplacement, je signale qu'étant donné qu'on a
déjà les pouvoirs par la loi générale, II n'y a pas
lieu de le demander dans le projet de loi privé comme amendement.
En ce qui a trait à la deuxième partie, tantôt on ne
s'entendait pas tout à fait sur la façon dont c'était pour
être présenté, mais je pense qu'on vient de soumettre un
papillon à M. ie ministre qui va changer la rédaction de
l'article dans son ensemble. Ce papillon touche, je pense, l'article 53a qui
est celui que nous demandons encore comme remplacement de l'article 53. Cela va
devenir l'article 53, à toutes fins utiles. Nous demandons cet article
à cause de la documentation...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Juste pour le bon
fonctionnement, M. le procureur Beaudry...
M. Beaudry: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): cet amendement n'a pas
été distribué.
M. Beaudry: C'est parce qu'on vient de le faire à main
levée.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'accord. On avait
déjà un papillon pour l'article 4...
M. Beaudry: C'est ça, cela va venir tantôt.
Le Président (M. Parent, Bertrand): mais celui dont vous parlez
n'est pas encore en circulation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux, peut-être, en faire
une lecture dans un premier temps...
M. Beaudry: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Une lecture à main
levée? Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... pour la compréhension de
l'ensemble des parlementaires et on va faire circuler le papillon. La
modification se lirait comme suit: "Article 2: "L'article 2 du projet de loi
243 est modifié par le remplacement de ce qui précède
l'article 53a proposé par ce qui suit: "2 cette charte est
modifiée par l'insertion. après l'article 53, du suivant. "
M. Beaudry: C'est ça.
M. Dufour: Autrement dit, ça enlève la
première partie et ça commence avec 53a. C'est ça-?
M. Beaudry: Exactement. M. Dufour: Expliquez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Concernant cet amendement,
est-ce qu'on est d'accord
pour l'adopter ou pour en discuter immédiatement?
M. Dufour: C'est pour enlever le premier article 53 et en ajouter
un autre. Il n'y a pas de problème. .
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 2 est donc adopté. M. le procureur.
M. Dufour: C'est-à-dire que l'on passe à l'article
53a. C'est ce que vous lui demandez?
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est bien
ça.
M. Dufour: Vous venez de demander si l'amendement est
adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est ça. On
continue à l'intérieur de l'article 2, où il était
rendu à 53a.
M. Beaudry: La raison de cette demande est pour permettre de la
souplesse au sein de la Cour municipale. Quand on regarde le deuxième
paragraphe, en particulier: "Après avoir ordonné la
délivrance d'une assignation, d'un ordre ou d'un bref de quelque nature
que ce soit ou après avoir ordonné qu'un avis soit donné
ou publié, le juge, le greffier ou le greffier adjoint signe le document
dont II s'agit ou bien y appose ou y fait apposer sa signature au moyen d'un
appareil mécanique." Il y a un volume considérable de
documentation à Hull. Nous croyons que cet article, pour donner de la
souplesse à la Cour municipale, devrait être accordé
à la ville de Hull. Naturellement, quant au troisième paragraphe
qui vient s'y greffer, nous sommes nécessairement d'accord pour que la
signature manuscrite du juge apparaisse sur ce genre de mandat.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur 53a,
à l'intérieur de l'article 2, M. le député de
Jonquière, avez-vous des questions?
M. Dufour: D'après les informations du procureur, Me
Beaudry, il semble que la ville de
Laval, avez-vous dit tout à l'heure, a déjà ce
pouvoir.
M. Beaudry: La ville de Laval a déjà eu ce pouvoir
aux termes du projet de loi 249 adopté en 1987 et sanctionné le
18 décembre 1987. C'est exactement la môme rédaction, le
môme pouvoir qui avait été accordé à la ville
de Laval à l'époque.
M. Dufour: Est-ce que j'ai bien compris? Vous avez dit que la
ville de Laval l'a déjà eu? Elle l'a eu ou elle l'a
déjà eu?
M. Beaudry: Elle l'a actuellement.
M. Dufour: Elle l'a. Votre formulation me faisait comprendre
qu'elle l'avait déjà eu et que c'était disparu.
M. Beaudry: Non, non.
M. Dufour: D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres
municipalités que la ville de Lavai qui ont ce pouvoir? Est-ce dans
l'intention du ministre d'apporter un amendement à la Loi sur les
cités et villes pour que ce pouvoir soit accordé à tout le
monde?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela fait partie des intentions
législatives qui prennent le temps nécessaire à se
matérialiser, mais qui ne devraient pas nous empêcher de
l'accorder là où c'est utile dans l'intervalle.
M. Dufour: Croyez-vous, M. le ministre, que l'appareil
mécanique... Il faut bien penser que ça ne semble pas un pouvoir
très onéreux ou très compliqué par rapport à
ce qu'on veut faire. Il ne faut pas oublier non plus que ça s'adresse
à des gens justifiables, jusqu'à un certain point. On dit que
c'est un avis donné par le juge, le greffier ou greffier adjoint. Il y a
déjà trois personnes et ce n'est pas suffisant. On dit que
ça peut prendre un appareil mécanique c'est-à-dire que la
signature peut se faire au moyen d'un appareil mécanique. Il y a
déjà trois personnes mandatées, mais ce n'est pas
suffisant. Il faut qu'il y ait un volume important quelque part. Ou c'est
seulement une question de mécanique, cela se fait ipso facto. Ce que je
regarde par rapport à ça, quand c'est un ordre de la cour, qu'il
y a un problème suffisamment sérieux, cela veut dire que
ça touche un règlement et cela peut amener des
conséquences.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les plus graves
conséquences sont exclues par le troisième alinéa
où on stipule que les brefs, les mandats d'expulsion, d'emprisonnement,
d'arrestation ou de perquisition portent la signature manuscrite du juge.
Essentiellement, on dit que considérant les éléments qui
peuvent porter atteinte aux droits et libertés fondamentales, les
documents ne peuvent être signés par un appareil mécanique.
Cela prend absolument la signature de la personne autorisée, autrement
dit le juge.
M. Dufour: Quand on lit: La délivrance dune assignation,
d'un ordre... Une assignation...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Assigné à
comparaître.
M. Dufour: ...c'est quelqu'un qui va se présenter. Pour le
monde ordinaire, ce n'est pas un acte qui se fait tous les jours, c'est
sérieux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est très
sérieux.
M. Dufour: Quelqu'un qui reçoit un bref d'assignation, un
instant, ça dérange. Il faut qu'il se présente. Un ordre
ou un bref de quelque nature que ce soit... Je ne sais pas si c'est votre
intention d'octroyer ça un jour. On peut bien dire oui. Vous ferez ce
que vous voudrez, à l'exception que... Je vous dis, on mécanise
un peu tout. De plus en plus, on déshumanise l'acte légal qui
fait que quelqu'un peut venir en cour ou qu'il puisse passer aux aveux, il y a
une façon de le faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit d'être pratique
aussi. Je pense que quelqu'un conserve la responsabilité de sa
signature. Je vais vous donner des exemples. Nous signons au gouvernement...
Peut-être que le meilleur exemple, c'est le ministre des Finances qui
signe des chèques de montants très importants par un bras
mécanique, si on peut utiliser l'expression, mais il demeure qu'il
conserve la responsabilité totale et entière de sa signature.
C'est pour faciliter l'administration, mais ça ne désengage
aucunement la responsabilité de la personne qui a
délégué ce pouvoir. Je pense que le législateur
fait preuve de la prudence la plus élémentaire en faisant en
sorte que pour les mandats d'expulsion, d'emprisonnement, d'arrestation, de
perquisition, l'on insiste pour que ce soit la signature du juge comme tel.
Pour le reste, je me souviens d'avoir envoyé des lettres à des
députés de l'Opposition signées pour un bras automatique
et ça a été bien reçu.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si vous me le
permettez, M. le maire de Hull a peut-être des commentaires à
apporter qui peuvent éclairer le débat.
M. Dufour: J'aurais peut-être pu lui poser une
troisième question parce que...
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre
était rendu qu'il vous envoyait sur le bras.
M. Dufour: Cela ne me dérange pas. Je pense que je vais
quand même continuer à poser mes questions, si vous me le
permettez, M. le Président. Quand on parle de trois personnes qui
peuvent signer, ça veut dire que si elles peuvent mettre leur signature
par un appareil mécanique, il y a trois signatures plausibles ou
possibles, pas sur le même document, mais l'appareil va pouvoir signer,
soit pour le juge, soit pour le greffier, soit pour le greffier adjoint.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: C'est ce que je voulais vous poser comme question,
s'il y avait seulement une personne. On dit, en règle
générale, que c'est le ministre des Finances qui signe et qu'il
peut y avoir une autre personne, mais trois personnes qui peuvent signer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne se comprend pas, je
crois.
M. Dufour. Non, je comprends. Je vous l'ai bien expliqué. Trois
personnes peuvent signer, soit un bref, soit une assignation, ou autre II y a
trois personnes différentes qui peuvent signer. Elles ne sont pas toutes
les trois en même temps. J'ai compris ça. Ça peut
être tantôt le juge, tantôt le greffier, tantôt son
adjoint.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas nécessairement
le même document non plus Chacun a l'attribution de certains
documents.
M. Dufour: Voilà! Comment va-t-on concilier ça?
Ça veut dire que l'appareil mécanique va avoir en sa possession
trois signatures différentes, celle du juge, celle du greffier ou de
l'autre. Donc, c'est l'un ou l'autre qui va donner la signature.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Ma question, et c'est le problème que j'avais,
ne trouvez-vous pas que lorsqu'on autorise trois personnes à
signer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, non. Ce n'est pas le
cas.
M. Dufour:... même à différents niveaux ou
à différentes étapes, c'est une de ces trois personnes qui
peut signer. Il serait surprenant que les trois soient absentes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Il y a des documents qui ne
peuvent être signés que par le juge. Il y a d'autres documents qui
ne peuvent être signés que par le greffier. Je pense qu'on a la
compétence autour de la table pour nous en parler et il y a des
documents qui ne peuvent être signés que par le greffier adjoint.
Non, le greffier adjoint ne peut signer plus que le greffier. C'est vrai.
Une voix: II signe seulement lorsque le greffier est absent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, on ne peut pas dire que les
trois peuvent être absents en même temps. Il y a des documents qui
demeurent de la juridiction exclusive du Juge. Si le juge n'est pas là,
il peut autoriser que le bras mécanique signe.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
maire de Hull a peut-être un commentaire ou une question.
M. Légère: Seulement à titre d'information
pour M. le député. On a parlé de volume tout à
l'heure et, par rapport à la ville de Hull, nous sommes la ville
frontière la plus importante du Québec. Récemment, en
collaboration avec la municipalité de Gatineau - évidemment si
c'était seulement une municipalité, il n'y aurait plus de
difficulté... Pour répondre à la question soulevée,
étant donné que c'est la ville de Hull, nous sommes au coeur
d'une population de près de 1 000 000 de citoyens. En outre, il y a
près de 3 600 000 visiteurs qui viennent dans notre région, dont
au-delà de 1 000 000 viendront dans la ville de Hull.
Déjà, à cause de la circulation, à cause de toutes
sortes de communications, nous avons un volume très important qui exige
beaucoup de temps par le juge, le greffier ou son adjoint à signer des
choses telles qu'on l'a mentionné comme une assignation ou un bref
quelconque. C'est la raison pour laquelle on voudrait pouvoir utiliser la
technologie moderne qui nous permet d'être plus efficace. (15 h 45)
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le procureur
Beaudry.
M. Beaudry: J'aimerais ajouter également aux remarques du
maire de Hull qu'il peut se produire assez souvent également le fait que
le juge soit absent pour des raisons de santé ou du fait qu'il soit
devant une cour quelconque, qu'il soit en vacances et que le greffier soit
également en vacances, ou que le greffier adjoint soit également
en vacances. Justement, en raison du volume, il est important que ces pouvoirs
puissent être accordés. Mais encore une fois, comme le signalait
tantôt M. le ministre, les documents qui sont importants et qui limitent
la liberté des individus, ceux-là, nécessairement, doivent
porter la signature du juge comme y étant apposée de façon
manuscrite.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Beaudry. Est-ce
qu'il y a d'autres questions concernant l'article 2?
M. Dufour: Juste comme conclusion aux questions que j'ai
posées. Si c'est aussi simple que ça, il faudra penser de
l'introduire dans une loi générale puisque tout le monde puisse
en profiter. Je vous dis carrément que ce qui est bon pour un devrait
être bon pour l'autre. C'est surtout ça. C'est une question
technique. Ce n'est pas une question de fond. Cela va.
Le Président (M.' Parent, Bertrand): Est-ce que ça
va pour l'article 2? Alors, l'article 2 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 3.
Me Beaudry.
M. Beaudry: L'article 3, M. le Président, essentiellement,
c'est pour augmenter le fonds de réserve qui est déjà
permis à la ville de Hull de 1500000$ à 5000000$. Vous êtes
tous au courant que les primes d'assurance l'an dernier et l'année
antérieure ont augmenté de façon dramatique dans plusieurs
municipalités. Le même phénomène ne s'est pas
reproduit cette année, mais il n'y a rien qui protège les
municipalités contre un tel événement dans les
années à venir. Ce que la ville veut faire et, en fait, au cours
de l'année 1988, la ville s'est auto-assurée dans la plupart des
domaines où if y avait un risque quelconque. Heureusement, aucune
réclamation substantielle n'a été faite contre la ville de
Hull. Mais, il n'y a rien qui dit que dans l'avenir, si la ville
décidait de s'auto-assurer encore en raison du fait que les primes sont
trop élevées ou que les demandes des compagnies d'assurances sont
trop élevées... La ville veut être en mesure de dire: On
aura un fonds de réserve qui fera en sorte que le budget ne sera pas
affecté par une réclamation substantielle qui pourrait être
faite. Nous demandons de ie faire en raison de tranches jusqu'à
concurrence de 500 000 $ annuellement, ce qui, une fois le fonds atteint,
permettrait à la ville de Hull de vivre en paix et d'avoir 5 000 000 $
de côté pour de tels événements. Alors, c'est
essentiellement le but de la demande.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre ou M. ie
député de Jonquière, est-ce que vous avez des questions
concernant l'article 3?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les circonstances, et pour le
moment, M. le Président, nous réservons nos commentaires, en
temps et lieu.
M. Dufour: On a une façon de légiférer ici.
C'est l'Opposition qui décide.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Le ministre s'accroche après. C'est bon. Ce
n'est pas mauvais comme tel.
Une voix: C'est une signe de confiance.
M. Dufour: II faut bien être conscient de ça. J'ai
quelques questions à poser au ministre concernant la question... Bien
oui, on se fait des illusions. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Tout ie
monde constate que le député de Jonquière est au
pouvoir.
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Aujourd'hui.
M. Dufour: Pour un petit moment. Le montant d'auto-assurance,
c'est évident que cela a commencé avec les problèmes
concernant les augmentations des primes d'assurance. Cela a amené
quelques municipalités à se prémunir contre ces
augmentations de primes en créant des fonds de réserve ou
d'auto-assurance. Depuis plusieurs années, l'Union des
municipalités du Québec fait des représentations pour que
les municipalités soient mieux protégées. En attendant
mieux, les municipalités décident de le faire elles-mêmes
et de créer leur propre réserve. Je constate que la ville de Hull
avait 500 000 $. Je suis convaincu même si... Ce sera une question, mais
je ne pense pas qu'elle ait besoin de réponse. À moins que je ne
me trompe, je suis convaincu que la ville de Hull avait des assurances qui
couvraient des montants différents que les 500 000 $ que vous aviez le
droit d'avoir en réserve. Était-ce seulement ça que vous
aviez comme auto-assurance?
M. Beaudry: On avait beaucoup plus que ça. On avait des
assurances de 5 000 000 $. À l'époque où on
s'assurait...
M. Dufour: Oui.
M. Beaudry:... on avait 5 000 000 $ pour la responsabilité
publique.
M. Dufour: Je regarde dans votre fonds de réserve,
à l'article 56. "Créer un fonds de réserve jusqu'à
concurrence de 500 000 $ pour fins d'auto-assurance...
M. Beaudry: Non, jusqu'à concurrence de... M.
Dufour:... à 200 000 $ par année.
M. Beaudry:... 5 000 000 $.
M. Dufour: Non. Excusez-moi, je regarde l'ancienne charte.
M. Beaudry: Oui, l'ancienne, d'accord.
M. Dufour: Je ne peux pas sauter les étapes comme
ça. Avant de parler de ce qu'on va avoir...
M. Beaudry: D'accord.
M. Dufour:... je veux parler de ce que vous aviez.
M. Beaudry: Cela va.
M. Dufour: Ma question sera claire. Est-ce que la ville de Hull
avait d'autres assurances que pour le montant prévu à l'article
56 de sa charte?
M. Beaudry: Bien oui. Bien sûr.
M. Dufour: Oui? Bon. C'est ce que je pensais. Avec le montant de
5 000 000 $ que vous demandez, est-ce que vous aurez l'obligation d'avoir
d'autres assurances pour vous couvrir?
M. Beaudry: Cette année, par exemple, la ville de Hull a
accepté de s'assurer, avec des compagnies d'assurances, pour la
responsabilité publique pour le bien, les dommages aux Immeubles et
tout, parce que les primes ont sensiblement réduit, en 1989. Les
soumissions qui ont été faites, en 1989, ont sensiblement
réduit par rapport à 1988. En 1988, la ville de Hull s'est
auto-assurée. En 1989, parce que les primes ont réduit de
façon très sensible, la ville s'est dit: Cela ne vaut pas la
peine de prendre le risque de se ramasser avec une grosse réclamation.
On est mieux de s'assurer et de payer 150 000 $ de prime. Ce qu'on demande,
dans notre projet de loi, c'est - comme, il n'y a rien qui nous garantit que,
l'an prochain, le phénomène de 1988 ou celui de 1987 ne se
répétera pas - d'avoir les pouvoirs nécessaires pour
s'assurer qu'un fonds de réserve sera créé. Si, au cours
de l'année 1989. on met 500 000 $ dans le fonds, ça fera
déjà 500 000 $ de placés, de côté pour cette
auto-assurance, le cas échéant. C'est le but.
M. Dufour: Est-ce que le ministre a l'intention de
répondre, un de ces jours, au voeu do l'ensemble des
municipalités du Québec concernant les assurances, à
savoir que ce soit un fonds mutuel ou quelque chose de semblable. Est-ce que
votre réflexion est avancée là-dessus ou si on est encore
à la case zéro?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur ce cas aussi, la
réflexion est fort avancée. Ce que je vous dirai, c'est que, sur
le plan de la table Québec-municipalités, il y a
déjà un comité de travail qui a avancé ses travaux.
Il est en contact avec le Surintendant des assurances qui fait maintenant
partie de ce comité de travail. Les événements
récents, connus, entre autres, dans la région de Québec,
ont ravivé et fait accélérer les travaux de ladite table.
Il semble y avoir consensus, dans le monde municipal, qui va dans le sens d'une
solution mutuelle, entre guillemets, quitte à en déterminer les
modalités. Dans l'Intervalle, iI y a certaines municipalités, au
Québec, qui souhaitent faire ce que Hull fait.
M. Dufour: Comme Longueuil.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Celle que je pourrais
peut-être citer en exemple, qui a été un des pionniers dans
le domaine, c'est Montréal-Nord qui a été une des
premières municipalités à s'impliquer dans ce domaine.
Nous voyons d'un très bon oeil le fait que le monde municipal prenne
davantage de place dans ce domaine. C'est faire preuve de prévoyance que
se mettre à l'abri de hausses brusques, soudaines, au moins en partie
jusqu'à concurrence du montant qui est inscrit dans la charte. Si
l'Opposition s'y oppose, c'est son rôle.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Il est drôle. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Dufour: Quand les municipalités ne sont pas
assurées, le gouvernement vient à leur secours. C'est
Notre-Dame-du-Bon-Secours. Par rapport à ça, mol, je suis
conscient d'un certain problème qui est soulevé, en tout cas, je
m'interroge, parce qu'il faut comprendre que ce sont des taxes. Si on prend les
surplus et qu'on les investit dans un fonds d'auto-assurance, ce sont en fait
des montants provenant des taxes qu'on prend et qui ne reviennent pas
directement aux contribuables, dans l'immédiat. S'il n'y a pas
d'événement, ça ne revient pas dans l'immédiat. Si,
par exemple, la prime d'assurance est de 150 000 $ ou 200 000 $ et que la
municipalité décide, pour l'année en cours, d'investir ou
de mettre de côté 500 000 $, il y a 300 000 $ qui. en principe,
sont pris à même les taxes des contribuables pour aller dans un
fonds spécial et qui s'accumulent. Ce fonds va rapporter des
intérêts. Donc, c'est aussi un rôle de banquier que la ville
joue. Si elle met son argent de côté, il y a un certain
intérêt qui va lui revenir, à moins que ce soit un fonds
fictif, mais les municipalités ne font pas ça. Les comptes
fictifs, en principe, ça n'existe pas dans les municipalités;
s'il y a 500 000 $, il faut que le trésorier soit capable de les
garantir.
Ce montant qui est mis de côté est donc payé par les
contribuables au cours de l'année. Il est mis de côté. Mais
supposons qu'il ne se produit rien et que la personne qui paie ces taxes, au
bout de dix ans, quitte la ville, elle ne peut pas partir avec son montant.
C'est la question que je pose, parce que ce n'est pas une mutuelle
d'assurances, ce n'est pas une prime qu'on paie, ce sont des montants d'argent
qui sont mis là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si je fais l'analogie de votre
argumentation en l'interprétant a contrario, c'est l'inverse du
règlement d'emprunt. Si la personne quitte avant d'avoir
remboursé le règlement d'emprunt avec lequel elle était
d'accord, elle quitte sans avoir tout remboursé. Donc, il n'y a pas, sur
le plan des principes de fiscalité municipale, d'accrocs majeurs, ni
dans un sens, ni dans l'autre. À moins qu'on oblige les
municipalités à tout payer comptant, sans pouvoir emprunter, tout
en s'assurant de fonctionner avec un budget annuel équilibré
chaque fois, mais sans pouvoir d'emprunt et sans pouvoir de réserve.
Mais c'est un principe qui pourrait faire l'objet d'une longue discussion dans
cette enceinte.
M. Dufour: Je pense que les questions doivent être
posées.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Parce que c'est un phénomène qui va
prendre de l'ampleur. 5 000 000 $ aujourd'hui, et on sait que dans le cas de La
Bastogne, cela s'est rendu autour de 7 000 000 $, 6 800 000 $, c'est
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avec les
intérêts?
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est plus proche de 6 800 000
$.
M. Dufour: Et je sais aussi qu'il y a un autre endroit au
Québec où les montants de réclamation pour un feu
seulement auraient pu coûter au-dessus de 20 000 000 $. Cela s'est
arrangé en dehors de la procédure de la cour, par une entente
à l'amiable, mais cela a coûté aussi 7 000 000 $à8
000 000 $.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous citer - quelquefois
cela nous aide à mieux donner notre acquiescement à un article
d'un projet de loi - un précédent à Longueuil. Je ne sais
pas dans quelle circonscription électorale cela se situait, mais depuis
1982, c'est 5 000 000 $.
M. Dufour: 5 000 000 $. Je l'avais cité tout à
l'heure. Je ne l'ai peut-être pas dit fort, mais je savais que Longueuil
avait son auto-assurance.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Chapleau. Aviez-vous terminé M. Dufour?
M. Dufour: Non, je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Excusez-moi. Je
pensais que vous aviez terminé.
M. Dufour: Je voulais demander à la ville de Hull si les 5
000 000 $ devront aller pour l'assurance quand même? Est-ce que vous
considérez que 5 000 000 $, c'est le maximum pour bien protéger
l'ensemble des contribuables? S'il y avait un cataclysme, il n'y aurait pas de
problème, le gouvernement payerait, mais parlons d'un cas normal que
vous connaissez.
M. Légère: Selon les analyses que nous avons faites
avec la firme que nous avons retenue, soft Sobeco, effectivement, on arrive
à un coût à peu près semblable. C'est-à-dire
que si on a une réserve de cette nature, cela nous permet de faire face
aux problèmes qui pourraient être soulevés dans la norme
des risques que l'on peut rencontrer. Il est évident que s'iI y a des
catastrophes majeures ou quelque chose comme ça, n'importe quelle
municipalité n'a jamais assez d'assurance. Mais compte tenu du risque
que l'on a vécu depuis les 59 dernières années - parce
qu'on a fait une analyse des 59 dernières années - on en arrive
à cette conclusion.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le député de Jonquière, pour
l'instant?
M. Dufour: II y a peut-être une autre question que je
voudrais poser. Le fait que la municipalité soit auto-assurée,
cela veut dire que quel que soit le cataclysme ou le problème, c'est
évident qu'on va faire appel au fonds. Quand c'est une assurance
privée. II y a toujours, après enquête, des
éléments qui entrent en ligne de compte et cela peut être
différent par rapport à celui qui paie et celui qui est
payé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas qu'on puisse dire
que les municipalités paient sur simple présentation d'une
réclamation parce qu'elles sont auto-assurées.
M. Dufour: C'est ça que je veux savoir. Je ne sais pas
comment cela fonctionne, alors c'est une bonne idée de poser la
question.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Beaudry.
M. Beaudry: II y a des estimateurs, il y a une enquête,
bien sûr, qui est faite dans le contexte d'une réclamation.
D'ailleurs, il y a des enquêtes qui se font dans le contexte de n'importe
quelle réclamation. Les petites passent au comité des affaires
ligitieuses et les plus grandes sont étudiées. La ville a
déjà les services d'estimateurs d'assurances à sa
disposition, par contrat, pour évaluer et analyser chacune des
réclamations et, bien sûr, si les réclamations ne sont pas
raisonnables ou ne sont pas justifiées légalement, ces
réclamations sont tout simplement mises de côté. La ville
est parfois poursuivie, mais elle se défend en cour. Parce que
même si elle a des assurances avec des compagnies privées, il
reste toujours qu'il y a des sommes que la ville est obligée d'assumer
et, dans certains cas, c'est 5000 $, dans d'autres cas, c'est 10 000 $, et
c'est sommes-là, bien sûr, elle ne les paie pas sur
présentation d'une facture. Des estimateurs analysent tout ça et
si, légale- ment pariant, elle ne se sent pas responsable, elle
conteste, tout simplement. Les franchises avec les assurances privées
également.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire et M. le
député de Chapleau, voulaient avoir la parole. On va revenir a
vous, M. le député. M. le maire. (16 heures)
M. Légère: M. le Président, lorsque la
municipalité a décidé de s'auto-assurer, ça nous a
amenés à faire une réflexion sur tout le problème
de l'assurance et des risques. Nous avons créé un comité
pour gérer les risques, auquel siégeaient des
représentants de l'assurance, des représentants de firmes
d'experts et les différents directeurs des services de la
municipalité, de sorte que nous avons fait une évaluation de
chaque équipement de même que de chaque lieu où on
intervenait afin de voir quel genre de risques la municipalité pouvait
encourir. Avec le résultat qu'on a révisé toute notre
façon d'agir et on a abaissé le risque normal qu'une
municipalité pouvait encourir. Cela nous a permis de mieux gérer,
d'être plus conscients. On ne voudrait pas se retrouver dans une
même situation où les compagnies d'assurances... On peut aller en
soumission seulement pour une période d'une année, il serait
souhaitable qu'on puisse aller, par exemple, pour cinq ans de sorte qu'ils
peuvent répartir eux-mêmes leurs risques et avoir des primes qui
seraient plus basses. Dans ce cas-ci, on ne peut pas le faire, alors on veut se
prémunir pour l'avenir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: J'ai seulement une question, M. le ministre. La
fluctuation qu'on a vécue dans les prîmes d'assurance, ces
dernières années, les "up and down" depuis deux ou trois ans,
est-ce qu'il y une indication à savoir si c'est en train de se
stabiliser? Est-ce qu'on va vivre ça pour une période
indéfinie? Qu'est-ce qui arrive avec ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas d'Indication de
stabilisation à long terme. Ce que nous pouvons vous Indiquer, c'est que
des hausses Importantes se sont stabilisées temporairement, mais
révolution jurisprudentielle des réclamations, entre autres, aux
États-Unis, ou ailleurs, nous porte à nous inquiéter pour
l'avenir. Nous avions des craintes aussi relativement à l'effet de la
décision de la Cour suprême dans l'affaire de La Bastogne. Nous
pensions que sur les primes qui étaient dues ou à renouvellement,
il y aurait des incidences immédiates. Là-dessus, je tiens
à rassurer le député de Jonquière. Même la
ville de Québec qui vient de renouveler dernièrement, à la
suite du jugement de la Cour suprême, sa police a connu une baisse, cette
année.
À moyen et à long terme, nous conservons
des inquiétudes, mais je ne pense pas qu'il soit sain que le
monde municipal ou les municipalités prises Individuellement soient
strictement à la merci de cette incertitude. Nous encourageons les
gestes qui vont en ce sens de limiter les possibilités de hausses
brusques pour l'avenir, en faisant savoir aux compagnies que ce n'est pas la
seule possibilité, qu'il y a de l'auto-assurance, etc. La voie dans
laquelle s'engage la ville de Hull nous apparaît très positive.
Nous souhaitons le faire davantage pour l'ensemble des municipalités du
Québec, en ce qui concerne l'Union des municipalités du
Québec.
M. Dufour: Le fonds de réserve que vous avez
créé déjà, c'est par règlement, j'imagine,
au conseil municipal, ce n'est pas juste par résolution?
M. Beaudry: Non, mais on l'aurait souhaité.
M. Dufour: Je vous ai posé la question, J'étais
convaincu d'avoir une bonne réponse. Supposons que votre fonds est rendu
à 5 000 000 $ et que les réclamations sont moins
élevées que les intérêts que vous retirez sur ce
fonds, moins de 500 000 $, qu'adviendrait-il du montant? Cela doit être
prévu par votre règlement, j'imagine. Qu'adviendrait-il du
montant perçu en trop? Vous ne pouvez pas faire une deuxième
réserve.
M. Beaudry: II faudrait faire un virement.
M. Dufour: Ce n'est peut-être jamais arrivé,
mais...
M. Beaudry: Ce n'est pas arrivé encore...
M. Dufour: Vous n'avez jamais eu de fonds de 5 000 000 $.
M. Beaudry: Quand le problème se posera, M. le
député, on essaiera de régler ce qu'on doit faire avec un
surplus d'argent. Mais la municipalité de Hull, comme les autres
municipalités au Québec, d'ailleurs, ne rencontrent pas de
surplus plus souvent qu'il ne faut. Si on a un surplus, dans ce domaine, on
verra à transférer l'argent.
M. Dufour: La question doit être posée au ministre.
Qu'arriverait-» dans un cas comme ça? Je ne crois pas qu'ils
viennent faire des pèlerinages, toutes les fois, pour dire que... Il
faut le prévoir. Pour 5 000 000 $, ce sont 500 000 $. Il peut ne pas y
avoir pour 500 000 $ de réclamations dans la ville de Hull, parce
qu'elle a un bon service de police et d'incendies, les gens nous l'ont dit tout
à l'heure. Il y a tellement de causes, ça doit leur rapporter
quelques cents, ces amendes qu'on est obligé d'imposer un peu partout
où il y a beaucoup de monde, et je sais que la ville de Hull est bien
administrée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux rassurer le
député de Jonquière. Le spécialiste en la
matière, soit l'Inspecteur général des institutions
financières, a analysé attentivement la proposition de la ville
de Hull. Par la voie du ministre responsable, l'honorable Pierre Fortier, ce
dernier m'avise que, après une révision complète par
l'Inspecteur général des institutions financières, il nous
confirme que l'article 3 du présent projet de loi ne crée aucune
difficulté quant aux questions que vous soulevez.
M. Dufour: Mais, s'il y avait un surplus, qu'est-ce qu'on
ferait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On dit que ça ne
crée aucune difficulté. J'imagine que le surplus serait
absorbé.
M. Dufour: Le surplus retournerait dans les revenus
généraux de la ville?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, j'imagine que, à ce
moment-là, selon...
M. Dufour: Bien, ce n'est pas écrit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais vous avez toujours des
réserves, des réclamations pendantes, vous pouvez décider
de payer par anticipation, etc. Sur le plan administratif, il y a tellement de
façons de procéder que ça ne pose pas de problème,
à moins que vous nous suggériez, étant donné que
vous avez des Informations qui font en sorte que vous anticipez un surplus qui
ferait en sorte que ce seraient 5 500 000 $, qu'on change les 5 000 000 $ au
présent projet de loi pour 5 500 000 $. Là, le problème
serait réglé.
Une voix: On va atteindre 5 500 000 $ pareil, M. le ministre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Hull, vous avez demandé la parole, oui.
M. LeSage: Je pense que si j'étais encore à la
ville de Hull, comme greffier, je conseillerais le maire et son conseil s'il
atteignait son maximum de taux d'assurance... il n'aurait pas à remettre
l'argent dans le fonds parce qu'il l'aurait atteint. On ne peut pas aller plus
haut que ce qui est permis.
M. Dufour: C'est ça.
M. LeSage: S'il y a de l'intérêt, ça va dans
le fonds général, tel que le prévoit la loi...
M. Dufour: Ce n'est pas ce qu'il m'a répondu.
M. LeSage:... puis on n'est pas obligé de reprendre
d'autre argent pour en remettre dans
le fonds.
M. Dufour: C'est ce que j'ai posé comme
question...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce serait absorbé par le
fonds général.
M. Dufour.... mais ce n'est pas ce que vous avez
répondu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai arrêté
après "absorbé" pour laisser le temps au
député...
M. Dufour: Je pense qu'on va accepter le
député de Hull comme parrain.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est ce que le député
de Hull peut nous dire... SI J'étais encore dans mes fonctions
habituelles, ]e conseillerais au maire de faire telle chose. Est-ce que vos
conseils étaient habituellement suivis?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Donc, on sait où irait le surplus.
La Président (M. Parent, Bertrand): Avec toutes les
lumières du député de Hull qui est venu prêter main
forte...
Une voix: Au ministre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): au ministre, oui,
c'est ce que j'allais dire, est-ce que ça répond à toutes
les questions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela répond à toutes
les questions que j'ai posées.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, est-ce que ça répond
à vos questions? Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 3 est donc
adopté. J'appelle l'article 4. On va commencer par l'amendement, le
papillon qui a déjà été distribué, tous les
membres de la commission l'ont. Alors, peut-être nous présenter
l'amendement à l'article 4 qu'on pourra adopter par la suite.
M. Beaudry: II s'agit là, M. le Président, d'une
nouvelle rédaction qui est soumise présentement. Nous avons
éliminé, dans l'article qui paraissait au projet de loi, les lots
qui y apparaissaient pour clarifier cette situation, étant donné
qu'on a la description exacte, en annexe, de la partie aérienne qu'on
entend éventuellement céder par bail emphytéotique, si la
ville de Hull peut s'entendre avec le promoteur qui négocie
présentement avec elle. Alors, c'est simplement pour simplifier le texte
parce que, si on lit le début de l'annexe... Pardon?
M. Dufour: Continuez.
M. Beaudry:... on voit bien qu'il s'agit d'espaces de lots qui
sous-tendent les espaces aériens, et c'est ce qui se retrouve
essentiellement dans la rédaction du projet de loi, telle que vous
l'avez devant vous. Nous avons demandé que ce papillon soit
déposé pour clarifier et simplifier cette situation.
Quant au dernier paragraphe, on dit tout simplement qu'il
faudra que la copie conforme du présent article soit faite par
dépôt. C'est également là une clarification qu'on
entend apporter à l'article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Beaudry. M.
le député...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu de l'amendement, M. le
Président...
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, vous
avez quelque chose à dire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... pour le moment, je n'ai pas de
questions.
M. Dufour: J'aurais aimé, si possible, en savoir un peu
plus long. C'est quoi, ça?
M. Beaudry: J'ai parlé tout simplement de la distinction
du papillon par rapport à l'article antérieur. La demande de la
ville de Hull...
M. Dufour: Admettez que, pour quelqu'un qui ne demeure pas dans
le coin de Hull et qui n'a jamais entendu parler de ça, c'est difficile
de savoir de quoi on parle.
M. Beaudry: C'est ça, oui.
Une voix: La Maison du citoyen.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit...
M. Dufour: Je connais la Maison du citoyen, l'y al
déjà été reçu et bien reçu.
Une voix: Ah!
M. Dufour: Mais, c'est l'espace aérien.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire.
M. Légère: Merci. M. le Président. Il s'agit
d'un espace au-dessus d'une partie de la Maison du citoyen qui recevra la
construction d'un immeuble, d'un édifice de dix étages, et c'est
la raison pour laquelle on voudrait pouvoir, par bail emphytéotique,
louer ou céder l'espace aérien.
M. Dufour: Cela veut dire que cet édifice reposerait sur
la Maison du citoyen?
M. Légère: Lorsque la Maison du citoyen a
été construite, il y a une partie où on a surgrossi
certains piliers, par exemple, pour recevoir de l'agrandissement au-dessus.
C'est sur la partie droite complètement, quand vous êtes face
à la Maison du citoyen, ayant le dos au parlement canadien. L'espace qui
n'est pas occupé présentement, si ce n'est par deux
étages, au tout début, et le reste, on voudrait pouvoir y
construire un Immeuble. Mais on utiliserait les mêmes fondations que
celles de la Maison du citoyen, à l'heure actuelle. Ce serait un projet
financé, entre autres, par La Laurentienne.
M. Dufour: C'est spécial.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est spatial.
M. Dufour: C'est spatial. C'est-à-dire que vous
prévoyez que la ville pourrait redevenir propriétaire de cet
immeuble?
M. Légère: Dans 66 ans, la ville redeviendrait
propriétaire de l'immeuble construit. L'immeuble va rapporter, en taxe
foncière, environ 100 000 $ par année.
M. Dufour: Donc, au bail il n'y a pas de coût.
M. Légère: Oui, une rente annuelle sera
versée, en plus de la taxe foncière et, peut-être, les
taxes d'affaires qui pourront aider à bien représenter le
Québec comme ville frontière.
M. Dufour: Les 5 000 000 $, s'il arrive quelque chose à la
Maison du citoyen, vont être mangés vite.
M. Légère: Pardon?
M. Dufour: S'il arrive quelque chose à la Maison du
citoyen avec tout ce que vous mettez dedans, vos 5 000 000 $ ne seront pas
gros.
M. Légère: Dans le cas de l'immeuble adjacent, ce
n'est pas la Maison du citoyen et on prévoit, dans le bail
emphytéotique, des parties où le constructeur devra
s'assurer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur l'amendement,
ça répond... Me Beaudry, oui.
M. Beaudry: Je voudrais juste ajouter que le bail
emphytéotique, actuellement, M. le Président, est en
négociation avec les autorités municipales depuis
déjà quatre ou cinq mois et que, pour la ville de Hull, il s'agit
d'un apport très important à la Maison du citoyen et au niveau
municipal. Quant à la sécurité, quant à la rente
qui va être payée, quant aux assurances qui vont être sur
cet Immeuble, on considère que, pour la ville, il s'agit d'un...
M. Dufour: Au niveau 176, est-ce que ça veut dire que les
personnes qui vont vouloir pénétrer à l'intérieur
de ce nouvel édifice vont passer par la Maison du citoyen ou est-ce que
la façade...
M. Légère: Non il y aura deux entrées, l'une
strictement pour l'immeuble qui sera construit et l'autre, les gens pourront
quand même passer à l'intérieur de la Maison du citoyen
à partir de lieux que nous aurons identifiés qui sont
déjà des lieux publics.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, allez-y Me
Beaudry.
M. Beaudry: C'est ce qui fait l'objet du deuxième
paragraphe de cet article, d'ailleurs. Ce sont les raisons pour lesquelles nous
demandons ces pouvoirs. "La ville est également autorisée
à signer toute convention de servitude nécessaire aux fins du
premier alinéa. " C'est justement pour qu'il y ait une connexion entre
la Maison du citoyen actuelle et l'édifice qui sera construit
éventuellement, en plus de l'entrée privée qui sera
réservée à cet édifice, comme t'a mentionné
le maire, il y a quelques instants.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'on a
d'autres questions sur l'amendement? Cela va? L'amendement est adopté.
L'article 4, tel qu'amendé, est-Il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc l'article 5.
M. Beaudry: Sous l'article 5, M. le Président, la ville de
Hull, comme plusieurs autres municipalités du Québec
actuellement, est prise avec un dilemme très important quant aux
soumissions. L'article 573 de la Loi sur les cités et villes
prévoit que, pour les sommes ou les dépenses faites
jusqu'à concurrence de 5000 $, il n'y a pas de soumission à
demander; pour les dépenses de 5000 $ à 25 000 $, on peut aller
par invitation et, pour ce qui est au-delà de 25 000 $, il faut aller
aux soumissions publiques. La ville considère qu'il est important pour
elle d'obtenir les pouvoirs pour faire en sorte que, en ce qui a trait aux
chiffres qui apparaissent à l'article 573 et particulièrement en
ce qui a trait à la partie qui considère les invitations,
à savoir de 5000 $ à 25 000 $, ça crée des
problèmes au point de vue administratif. On sait qu'avec les machineries
employées aujourd'hui dans les municipalités, on se retrouve
souvent avec des estimations qu'on croit être des dépenses de 15
000 $, 18 000 $ ou 20 000 $. Quand on
commence à tout fouiller dans des moteurs de pelles
mécaniques ou de gros camions, on se retrouve souvent avec des
dépenses de 30 000 $, 35 000, 40 000 $ et. nécessairement, il
faut aller aux soumissions publiques. Cela fait que l'équipement
municipal est pris en otage, si vous me permettez l'expression, en ce sens
qu'on ne peut procéder à la réparation sans aller en
soumissions publiques. (16 h 15)
En fait, on demande ce que la ville de Laval a obtenu dans le projet de
loi que je vous citais tantôt, en 1987, aux articles 6 et 7 de ce projet
de loi. À Laval, on a modifié les chiffres dans ce cas pour
parler de 15 000 $ à 50 000 $. À Hull, on dit: Ce qui est en bas
de 10 000 $, ce serait sans soumission; ce qui est entre 10 000 $ et 50 000 $,
on pourrait y aller par invitation; au-delà de 50 000 $, ce serait par
voie de soumissions publiques. C'est essentiellement le but de cette
demande.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, vos
commentaires, vos questions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous indiquerai, M. le
Président, qu'il y a déjà quatre organismes supra ou
paramunicipaux, dont la CRO, qui bénéficient d'exception. Trois
villes au Québec bénéficient également d'exception,
poursuivant les mêmes modalités. Il s'agit de Montréal,
Québec et Laval.
Dans la révision du livre III de nos lois municipales, nous nous
apprêtons à apporter des amendements qui pourraient
bénéficier non seulement à Hull, mais également, M.
le parrain du projet de loi, à Gatineau et à l'ensemble des
autres municipalités québécoises. Compte tenu des
échéances que nous anticipons dans cette révision des
lois, il nous apparaîtrait anachronique, au moment où nous nous
parlons, d'acquiescer à une demande qui nous apparaît quand
même légitime.
M. Beaudry: Peut-on savoir, M. le ministre, dans combien de temps
vous prévoyez que ces modifications seront apportées à la
loi générale?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il s'agissait de la seule
modification, je pourrais vous répondre, mais étant donné
qu'il s'agit de plusieurs modifications, actuellement, je suis à
vérifier les réactions du monde municipal à l'ensemble des
modifications proposées.
Vous pouvez tenir pour acquis que les deux premiers livres de
révision des lois ont déjà été
adoptés. Ils sont en vigueur. Présentement, le travail des
fonctionnaires sur le dossier est achevé. Il s'agit de mener à
bon terme le travail politique.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière, avez-vous des questions?
M. Dufour: Je voulais juste ajouter que ce n'est pas vraiment
l'Opposition qui a le pouvoir. J'ai compris que le ministre a dit que cet
article de loi va subir le test ou sera intégré à un
nouveau livre concernant la fiscalité municipale. Je ne sais pas comment
on l'appellera. C'est évident que les deux ont été
adoptés, ils ont même été amendés. On a
déjà les deux premières parties qui s'appellent la Loi sur
les élections et les référendums dans les
municipalités. Non pas nécessairement pour le mieux, mais ils ont
été amendés. En tout cas, on ne présumera pas. Il y
a même des amendements sous presse et que je souhaite voir retirés
avant d'être adoptés pour vrai.
Cela dit, c'est évident qu'il fut un temps où les
municipalités n'avaient pas ces pouvoirs. On ne pouvait même pas
dépenser 10 $ sans voir une résolution du conseil, sans passer
par toute la mécanique qu'on s'imposait. Il y a eu une ouverture. Cette
ouverture a tendance à être encore plus grande. Il faut être
conscient que, de plus en plus, les municipalités vont aller vers
ça. Il faut qu'il y ait une réflexion sérieuse. 50 000 $,
ce n'est pas beaucoup. Cela dépend toujours de la valeur de l'argent,
des pièces; tout augmente. Par rapport à ça, j'accepte la
position du ministre concernant cet article. On en discutera,
espérons-le, un de ces jours, pour vraiment prendre une action qui soit
bonne pour l'ensemble des municipalités. Ce qui est bon aujourd'hui
n'est pas bon demain. Il faut que ces ouvertures se fassent effectivement pour
l'ensemble des municipalités. Il a été un temps où
25 000 $, c'était beaucoup d'argent. Aujourd'hui, c'est presque
seulement un solage de maison. Un beau solage, mais ça peut être
un solage. Je ne fais qu'illustrer par mes propos que les montants d'argent
devront sûrement être révisés.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire, vous aviez
demandé la parole?
M. Légère: M. le Président, je comprends que
le ministre et le député de Jonquière disent. Oui...
M. Dufour: Ce n'est pas moi qui mène, c'est lui.
M. Légère:... on va faire en sorte que ce soit dans
un projet de loi. J'aimerais quand même faire une petite intervention
pour dire que si, tout à l'heure, le plus va se faire, II va
certainement comprendre le moins qui est ça. Je suis un peu inquiet, en
ce sens qu'on dit qu'on va consulter les municipalités et M. le
député de Jonquière dit qu'on va en discuter un de ces.
jours, ce qui veut dire que ça va peut-être prendre un peu de
temps. On sait que, quand on fait la consultation avec le monde municipal - des
fois, nous sommes deux unions des municipalités - il y a toute une
série de différents points qui sont discutés, des fois.
L'en-
semble n'est pas tout à fait adopté parce que des parties
ne sont pas tout ce que les municipalités souhaiteraient ou tout ce que
le ministre ou le gouvernement souhaiterait.
Dans ce cas-ci, on a parlé de Québec, Montréal et
Laval et en termes de gestion, par rapport à la municipalité de
Hull, on entre dans la même ligne de pensées que, plus
particulièrement, Laval, en ce sens qu'il est vrai que la
municipalité a une population plus réduite, mais en termes de
gestion, en termes de circulation, en termes d'intervention, on doit faire
face, des fois, à des problèmes qui nous demandent une
gymnastique pour contourner indirectement la législation actuelle pour
nous permettre d'agir rapidement.
On souhaiterait, vu qu'on a déjà le projet de loi devant
nous, si c'est pour venir plus tard, que cela puisse être
incorporé dans le projet de loi privé parce qu'on en a besoin
pour bien travailler. Notre budget est de près de 90 000 000 $ et on
doit intervenir rapidement et bien représenter le Québec
vis-à-vis de tous tes visiteurs et des autres. A ce moment, on a besoin
de démontrer notre efficacité.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, est-ce
que vous avez d'autres commentaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, l'argumentation du maire de
Hull est convaincante, mais je dois quand même avouer que celle du
critique de l'Opposition est encore plus convaincante. Dans les circonstances,
nous nous opposons pour nous rendre au voeu du député de
Jonquière à l'adoption de cet article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire, est-ce
que vous acceptez de retirer l'article 5?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce serait mieux.
M. Dufour: II faut qu'il le retire.
M. Légère: On va le retirer, M. le
Président, malgré le fait qu'on aimerait bien...
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'espère que
personne ne vous a tordu les bras.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'ai compris que
c'était à la suite des pressions du ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, celles du
député de Jonquière.
M. Légère: On aurait souhaité que ce soit
discuté tout de suite plutôt qu'un de ces jours.
M. Dufour: Cela aurait pu être à la demande du
député de Jonquière, mais je dois dire aux membres de
cette commission et aux gens qui viennent en commission parlementaire que,
jusqu'à maintenant, je me suis refusé à faire de la petite
politique sur le dos des projets de loi privés. Je trouve qu'il est
important que ces projets de loi soient étudiés avec
sérieux, qu'on y mette le temps qu'il faut pour aller au fond des
choses. C'est vrai que l'argument que vous avez est intéressant et
valable. Je l'accepte comme argumentation. C'est tentant de dire oui mais, vous
savez, quand on commence à passer les barrières pour une, deux,
trois, quatre, cinq, je dis: Oh arrêtons! Parce que tantôt, ce sont
toutes les villes qui vont venir ici, toutes les municipalités vont
venir nous demander la même chose. Je ne vois pas comment le ministre va
arrêter ça et comment le gouvernement va résister. Ou on
fait une loi, si c'est pour Montréal, on sait qu'il y a des
éléments à Montréal qu'on doit faire, que cette
ville peut obtenir à cause de sa taille. Laval est un exemple, mais non
dans tout. Il faut faire attention. Il peut arriver des choses à
Québec, il y a des particularités. On appelle ça des
"sociétés distinctes", dans notre langage. Mais il faut que,
quand on va globalement et quand c'est devenu une habitude qui, semble-t-il,
serait facile ou une répétition, je pense, à ce
moment-ià, que les législateurs, ici, doivent poser des
gestes.
J'admets que le gouvernement a décidé qu'il ne fera pas de
projet de loi omnibus, mais on est tellement habitués à des
petits projets de loi, des petits bus...
Des voix: Ha, ha, ha)
M. Dufour: ...que des mini minibus, à ce moment, pas de
problèmes. On en adoptera, des lois. Ce sera à notre
palmarès parce qu'on est en concours, cela en fera 100 ou 150, cela ne
me dérange pas. Une loi par article, on est habitués à
ça, nous autres, et on les amende, alors ça fait deux choses
à faire. Je suis obligé de dire là-dessus que je concours
à l'opinion du ministre pour demander et accepter que votre amendement
soit retiré. Effectivement, même si on a du plaisir à
travailler au moment où on se parle, il y a du sérieux pareil qui
se fait par rapport à ça. Je pense qu'on n'est pas obligés
de se tirer par les cheveux. J'en ai moins, ils vont tirer moins longtemps.
À ce moment-là, ça nous permet de faire une étude
correcte de votre projet de loi. Je pense qu'il y a de bons points que vous
avez gagnés aujourd'hui, en tout cas, à mes yeux.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, vos arguments sont convaincants,
alors tout le monde se rend à ça.
L'article 5 est donc retiré. L'article 6 parle par
lui-même, Je pense. J'imagine qu'il n'y a pas...
M. Paradis (Brome-Missisquol): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand):... de problème
concernant l'article 6. L'article 6 est donc adopté. Il y a l'annexe que
nous avons à adopter. J'imagine qu'elle s'adopte en bloc.
M. Dufour: J'imagine que tout est fait là-dessus, que
c'est correct.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Les
vérifications ont-elles été faites de tous les lots?
M. Dufour: On fait confiance en titi!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En cas d'erreur, on recorrigera
l'année prochaine.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si je comprends bien,
l'annexe est donc adoptée. Le préambule du projet de loi 243
est-il adopté?
M. Dufour: II veut se garder de l'ouvrage. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le titre du
projet de toi 243, Loi modifiant la charte de la ville de Hull, est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre,
peut-on avoir une motion de renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais motion dans le sens que
vous indiquez, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Voilà, c'est
fait. L'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Paradfs (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a les
commentaires de la fin? Cela va. M. le maire.
M. Légère: Sans commentaire, M. le
Président. Merci et on vous invite à l'ouverture du musée
canadien des Civilisations, à Hull. C'est un très beau
musée.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Merci beaucoup de votre
présence.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le procureur.
M. Beaudry: J'aimerais remercier, M. le Président, le
ministre ainsi que les membres du contentieux du ministère des Affaires
municipales, ainsi que Mme Bibiane Gagnon, de qui nous avons eu une excellente
collaboration, je me dois de le souligner. On s'est donné beaucoup de
peine, M. Pierre Turmel, Mme Suzanne Morin et les autres, pour s'assurer que ce
projet de loi puisse être acheminé à bonnes fins. Je tiens
à remercier tous ces gens ainsi que tous les membres de la
commission.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous remercie
beaucoup. Est-ce qu'il y a des commentaires de la fin, M. le
député de Jonqulère, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, très rapidement. Pour
la façon professionnelle dont la ville de Hull s'est
présentée et a fonctionné devant cette commission et pour
votre collaboration habituelle, au nom des membres de la commission, merci.
M. Oufour: On vous souhaite un bon voyage de retour.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup et bon
voyage de retour.
La commission va suspendre ses travaux juste quelques minutes. Ensuite,
on va immédiatement appeler les gens de la ville de Saint-Hyacinthe pour
le projet de loi 235.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
(Reprise à 16 h 29)
Projet de loi 235
Le Président (M. Parent, Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend îmmédiatement ses travaux si on ne
veut pas veiller trop tard cette nuit. Étant donné qu'il y en a
plusieurs qui attendent, on va essayer de respecter l'horaire le plus possible.
Sans plus tarder, nous appelons le projet de loi 235, Loi modifiant la charte
de la vide de Saint-Hyacinthe, et le parrain, le député de
Saint-Hyacinthe, qui pourra nous faire une brève présentation.
Nous accueillons le maire, M. Clément Rhéaume. II me fait plaisir
de saluer un ex-collègue. Il y a aussi le procureur, M. Michel Cantin,
de même que Me Gabriel Michaud et M. Jean-René Cusson,
respectivement adjoint à la direction générale et
directeur du service du génie. C'est exact?
On vous souhaite la bienvenue à cette commission parlementaire.
Sans autre préambule, je demanderais au parrain du projet de loi 235, M.
le député de Saint-Hyacinthe, de nous faire quelques remarques
préliminaires.
M. Messier: Merci, M. le Président. J'aimerais, tout
d'abord, remercier les gens de Saint-Hyacinthe de s'être
déplacés et féliciter le maire de sa décision. M.
le maire vient de prendre une grande décision dans sa vie personnelle,
celle de prendre une préretaite et d'agir à titre de maire
à temps plein de la ville de Saint-Hyacinthe, mais payé à
temps partiel. Je pense que tous les Maskoutains vont se réjouir des
deux décisions, celle d'être maire à temps plein et
d'être payé à temps partiel.
Le projet de loi privé 235 a deux volets qui demandent une
ouverture d'esprit de la part de l'Opposition. Le premier volet va donner des
pouvoirs particuliers à la ville de Saint-Hyacinthe en matière
d'assainissement semblables à ceux de la Communauté urbaine de
Montréal. Le deuxième volet du projet de loi vise à
empêcher la contestation par rapport à la tarification
imposée par la ville de Saint-Hyacinthe avant l'adoption du projet de
loi 90. On sait que le projet de loi 90 a été adopté
à l'Assemblée nationale le 22 décembre 1988. Donc, il y a
deux volets, et je pense que le procureur, Me Cantin, pourra vous expliquer
ça en détail.
Comme je l'ai mentionné - je pense en avoir parlé tout
à l'heure - ça demande une très grande ouverture d'esprit
de la part de l'Opposition, et je pense qu'on peut s'y fier. Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Saint-Hyacinthe, parrain du projet de loi, nous vous
remercions pour vos remarques préliminaires. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais remercier le
député de Saint-Hyacinthe d'avoir parrainé ce projet de
loi. J'aimerais saluer spécialement les gens de Saint-Hyacinthe et,
peut-être, celui que je connais le mieux, M. le maire Clément F)
heaume. Je vous indique que vous soulevez des points d'une importance
particulière. Relativement en matière d'environnement, entre
autres, la question que vous soulevez a intéressé le
ministère des Affaires municipales et a soulevé des commentaires
de la part du ministère de l'Environnement. Il nous fera plaisir
d'écouter attentivement les représentations que vous avez
à nous faire. Comme l'a déjà indiqué le parrain du
projet de loi, vous pouvez être assurés, de ce
côté-ci de la table, d'une ouverture d'esprit appropriée.
Quant à l'autre côté de la table, je sais que le
député de Jonquière fera des commentaires qui iront dans
le même sens.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avant de
présumer, M. le ministre, |e vais passer la parole au
député de Jonquière et porte-parole officiel de
l'Opposition. M. le député de Jonquière.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Les mots de bienvenue aux représentants de
Saint-Hyacinthe et particulièrement à son maire, que j'ai aussi
eu le plaisir de connaître et, en même temps, avec qui j'ai
travaillé sur certains dossiers à l'Union des
municipalités du Québec. Quant à son projet de loi comme
tel, je pense bien qu'il faut rassurer le parrain, il y a toujours beaucoup
d'ouverture d'esprit, sauf que ça n'empêche jamais l'Opposition
surtout de s'assurer de bien comprendre de quoi il s'agit. S'assurer aussi
qu'on comprend bien ce qu'on demande, en ce sens de rendre un meilleur service
non seulement aux municipalités, mais aussi aux citoyens. Il y a deux
points à regarder dans tout projet de loi, c'est, d'une part, un pouvoir
qu'on accorde et, en même temps, si ce pouvoir est excessif ou s'il rend
bien service aux citoyens. Je pense que c'est en ce sens qu'on entreprend
toujours l'étude de ces projets de loi qui nous sont
présentés, en règle générale, en fin de
session.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
va, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, ça va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous remercie. On
va maintenant donner l'occasion à M. le maire de nous adresser la
parole.
M. Rhéaume (Clément): M. le Président. M. le
ministre, MM. les députés, en premier lieu, on voudrait vous
remercier de nous recevoir pour exposer quelques sujets concernant ta
tarification de nos eaux usées à notre usine d'épuration.
Je voudrais remercier notre député d'avoir bien voulu parrainer
cette rencontre. Vous me permettrez, encore une fois, de vous présenter
les collègues qui m'accompagnent: Me Gabriel Michaud, adjoint au
directeur général; M. Jean-René Cusson, ingénieur
à la ville; Me Michel Cantin, notre conseiller juridique dans ce
dossier. Le temps court, vous êtes pressés comme nous, on veut
retourner chez nous dans la plus belle ville de la province de Québec,
pas trop tard ce soir pour regarder fleurir cette belle ville. Je laisse donc
Immédiatement la parole à Me Cantin qui vous fera connaître
nos attentes à ce sujet, et on y reviendra en cours de route.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le maire. Me
Cantin.
M. Cantin (Michel): M. le Président, le projet de loi 235
fait suite au programme d'assainissement des eaux usées entrepris par la
ville de Saint-Hyacinthe, au terme d'ententes
intervenues avec le gouvernement au cours des
dernières années. Le projet de loi tel qu'imprimé en 1988
avait trois objets. Le premier était d'accorder à Saint-Hyacinthe
des pouvoirs de tarifer les utilisateurs du réseau dégoût
selon leur utilisation réelle. Ce pouvoir est maintenant obtenu,
possédé par la ville de Saint-Hyacinthe comme par toutes les
autres municipalités au Québec à la suite de l'adoption,
en décembre dernier, du projet de loi 90 qui a modifié la Loi sur
la fiscalité municipale pour inclure les dispositions permettant aux
municipalités, à certaines conditions, de pouvoir tarifer les
services municipaux. Donc, depuis 1988, plusieurs modifications ont dû
être apportées au pro|et de loi tel qu'imprimé. C'est
pourquoi, aujourd'hui, on ne travaillera qu'avec des papillons.
Nous avons, avec les gens du ministère, extrait du
projet de loi tel qu'imprimé toutes les dispositions qui se retrouvaient
dans le projet de loi et qui concernaient la tarification des services
municipaux. Ce qu'il reste aujourd'hui, devant la commission parlementaire, ce
sont deux objets que vient demander la ville de Saint-Hyacinthe.
Dans un premier temps, l'obtention de pouvoirs
spécifiques pour réglementer et prohiber certains types de rejets
dans le réseau d'égout de la ville, Incluant aussi le pouvoir
d'exiger, dans certains cas, un permis de certaines catégories de
personnes qui projetteraient de faire des déversements dans le
réseau d'égout. Ce pouvoir de réglementer et de prohiber
qui est demandé se justifie sur le plan juridique, puisque le
ministère de l'Environnement du Québec, depuis quelques
années, a soumis un projet de règlement qui sera adopté
par la ville de Saint-Hyacinthe. Le ministère de l'Environnement propose
un règlement de cette nature.
Le deuxième objet du projet de loi est
d'empêcher la contestation par les contribuables au motif d'absence de
pouvoir du conseil municipal, une taxe spéciale imposée en 1987
ainsi qu'une compensation imposée en 1988 pour le financement et
l'opération du réseau d'égout et de l'usine
d'épuration qui est entrée en fonction en 1988.
Également, par mesure de précaution, comme la
loi 90 est entrée en vigueur en décembre 1988, permettant la
tarification des services municipaux, sous réserve de l'approbation ou
de l'adoption d'un règlement par le gouvernement provincial, comme ce
règlement n'est pas encore en vigueur, nous demandons également
que le règlement qui a Imposé une compensation pour
l'année 1989, le règlement 910, soit sujet à la protection
demandée pour lea règlements de 1987 et de 1988.
Au fur et à mesure de l'étude des articles du
projet de loi, on pourra répondre aux questions, tant techniques que
juridiques.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup.
Me Cantin. On pourrait répondre aux questions, s'il y en a, à
l'étape des préliminaires, sinon, on va aller à l'article
1 où on a déjà un amendement qui reformule tout l'article
1. Peut-être, avant d'aller là, M. le député de
Jonquière ou M. le ministre...
M. Dufour: Je voulais juste demander si les
amendements qu'on a devant nous sont proposés par les procureurs de la
ville de Saint-Hyacinthe ou par le ministère.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les amendements qui sont
généralement proposés par le ministère le sont
par... Donc, c'est la ville de Saint-Hyacinthe qui, j'imagine, à la
suite de discussions avec le contentieux du ministère des Affaires
municipales...
M. Cantin: M. le ministre, comme je l'ai
expliqué tantôt, à la suite du projet de loi 90, on a
dû extraire tous les paragraphes et le principe concernant la
tarification. Donc, les deux articles du projet de loi initial ont dû
être coupés substantiellement. L'exercice a été fait
avec les gens du contentieux et le résultat que vous avez devant vous,
ce sont les modifications qui ont été remises aux membres de la
commission.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, d'autres questions?
M. Dufour: J'avais pensé que le ministre des Affaires
municipales nous ferait connaître un peu son point de vue concernant ces
demandes qui sont devant nous.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quant aux demandes relatives
à la tarification, nous en avons disposé par le projet de loi 88.
Quant aux demandes relatives a l'aspect environnemental, nous les traiterons
lorsque l'article sera appelé et, quant aux demandes relatives à
la rétroactivité d'une certaine réglementation,
également, lorsque l'article sera appelé, nous ferons part de nos
commentaires de façon à éviter de nous
répéter. Nous vous demandons, M. le Président, d'appeler
l'article 1.
M. Dufour: On est prêts à procéder, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 1.
Me Cantin.
M. Cantin: Le premier paragraphe de l'article, la ville de
Saint-Hyacinthe désire prescrire... En fait, elle est...
La Président (M. Parent, Bertrand): Je m'excuse, mais pour
que ce soit clair pour tout le monde, on discute d'abord de l'amendement qui,
à toutes fins utiles, est celui qui remplace tout l'article.
L'amendement qui a été déposé, on
parle de l'article 1 et de l'article 1. 1. Ce sont deux amendements
comme tels. On va d'abord discuter de l'article 1.
M. Cantln: L'article 1 comprend sept paragraphes. Au premier
paragraphe, M. le Président, le conseil désire prescrire la
quantité maximum des eaux usées qui peuvent être
déversées dans un ouvrage d'assainissement et réglementer
également ces déversements. Ce paragraphe est inspiré
d'une disposition analogue que l'on retrouve dans la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal, à l'article 151. 1,
paragraphe 1°.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'on a des
questions sur le premier paragraphe? Dans le fond, je pense qu'on pourrait
vider les questions au fur et à mesure et, après ça, les
adopter. Cela va, pour l'instant?
M. Dufour: On entend les explications; après ça, on
fera la discussion, s'il y a lieu.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est ça.
M. Cantin: Je peux donner l'explication quant à chacun des
paragraphes de l'article 1.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est ça.
M. Cantin: Quant au deuxième paragraphe, la ville demande
le pouvoir de prescrire des taux maximums des matières polluantes qui
peuvent être déversées dans le réseau
d'égout, interdire ou régir tel déversement dans la mesure
où les substances polluantes excéderaient un certain maximum.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être un bref
commentaire...
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... sur cet alinéa et
ça pourrait en embrasser possiblement d'autres. Nous avons obtenu du
ministère de l'Environnement, parce que nous nous posions certaines
questions au ministère des Affaires municipales quant à la marge
de manoeuvre qu'octroyait cet article, un avis qui date d'aujourd'hui,
où ma collègue, Mme Bacon, ministre de l'Environnement, nous
indique que le ministère de l'Environnement a étudié le
projet de loi 235 et, plus particulièrement, les aspects touchant
l'environnement. Donc, j'indique que ça touche tous les aspects relatifs
à l'environnement. "Selon l'analyse effectuée par le
ministère de l'Environnement, nous n'avons pas d'objection à ce
que ce projet soit adopté sans que des modifications y soient
apportées. Je vous remer- cie d'avoir porté ce projet à
mon attention et je vous prie", etc. Donc, le ministère de
l'Environnement acquiesce aux dispositions susceptibles d'affecter
l'environnement à Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires là-dessus?
M. Dufour: M. le Président, je veux bien que la ministre
de l'Environnement donne son point de vue sur un projet de loi Important, bien
sûr, parce qu'il touche l'aspect environnemental, mais vous, comme
ombudsman des municipalités, M. le ministre, en conscience, vous devez
vous rendre compte que ces pouvoirs qui sont demandés par la ville de
Saint-Hyacinthe, s'ils étaient octroyés à l'ensemble des
municipalités du Québec, il pourrait y avoir des coûts
rattachés à ça. J'ai toujours pensé que les
municipalités avaient dit: Pas de nouveaux pouvoirs sans de nouvelles
sources de taxation. Là, la nouvelle source de taxation est directement
le contribuable et ça ne vient pas du gouvernement. Je pense que tout le
monde a horreur de taxer par nature. Les gens n'aiment pas taxer. Mais ces
pouvoirs qui sont là... Je pense aussi que si on accorde - et on l'a vu
précédemment - des pouvoirs aux uns, on les accorde aux autres
aussi, à moins que vous me fassiez la preuve que c'est vraiment
différent. Si on accepte une fois, vous savez bien que l'appétit
vient en mangeant, ce n'est pas par petites bouchées. Cela finit par
tout passer dans le tordeur. Il ne faut pas avoir de problème par
rapport à ça. Je vous dis juste ça. C'est parce que c'est
surtout l'aspect municipal. L'aspect environnemental c'est important, c'est
intéressant, mais il y a l'aspect municipal. La position des
municipalités dépend de leur pouvoir de taxation, c'est
évident, mais aussi des engagements qu'elles prennent. Elles ne
demandent pas un pouvoir juste pour le plaisir, elles le demandent pour aller
un peu plus loin. (16 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que, pour répondre
très simplement, M. le Président, je dois dire que comme
ombudsman municipal - et c'est le député de Jonquière qui
l'a dit - mon rôle, lorsqu'il n'y a pas d'opposition surtout, dans ce
cas-là, d'un autre ministère du gouvernement qui est directement
affecté, c'est de tenter de convaincre l'Opposition. Je dois donc
m'acharner, à chaque article de chaque projet de loi, à
démontrer le bien-fondé des demandes du monde municipal, parce
qu'une fois que les autres ministères m'ont indiqué qu'ils
n'avaient pas d'opposition comme telle, c'est la partie la plus importante de
mon travail et j'entends m'en acquitter le plus honorablement possible et dans
le meilleur des climats possible.
M. Dufour: Je fais très attention à ce que je dis
pour ne pas mettre le feu, parce qu'il
s'est débarrassé des pompiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): SI le chapeau vous fait...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Cantln, on peut
continuer, si j'ai bien compris.
M. Cantin: M. le Président, au troisième
paragraphe, le conseil désire pouvoir prohiber le déversement
d'eaux usées dans un égout pluvial ainsi que prescrire des normes
de qualité ou de quantité pour le déversement d'eau dans
un tel égout.
Au quatrième paragraphe, le consel désire pouvoir - je
l'ai mentionné rapidement tantôt - assujettir toute personne ou
catégorie de personnes qui déverse ou projette de déverser
des eaux usées industrielles ou des eaux de refroidissement dans un
ouvrage d'assainissement à obtenir un permis de la municipalité
et, évidemment, le conseil veut pouvoir prescrire les renseignements qui
devront être fournis pour l'obtention de ce permis.
Au cinquième paragraphe, le conseil désire obtenir le
pouvoir de prescrire les conditions, les procédures et les frais
relatifs à la délivrance, au renouvellement, à la
suspension ou à la révocation de ce permis.
Le conseil désire également pouvoir prescrire les
appareils et les méthodes dont l'utilisation est reconnue aux fins d'une
analyse, d'un échantillonnage ou d'un calcul de concentration d'eaux
usées et pouvoir également fixer la durée d'un programme
d'échantillonnage, de même que déterminer les
paramètres d'analyse et exécuter un programme
d'échantillonnage ou d'analyse aux frais du titulaire d'un permis, dans
les cas où le conseil jugerait que les résultats d'analyse
fournis seraient inexacts.
Au septième paragraphe, M. le Président, le consel
désire pouvoir déléguer à un directeur de services
les pouvoirs qui lui auront été conférés par le
paragraphe 6° que je viens d'expliquer. Est-ce que je devrais passer
Immédiatement à 1. 1. M. le Président?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Non, je pense qu'on
doit d'abord vider cet article 1 avec les sept points que vous avez
mentionnés. J'aimerais savoir si M. le ministre est d'accord, s'iI a des
commentaires ou des questions, et la même chose de la part du
député.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour autant que le ministre est
concerné surtout en ce qui a trait au paragraphe 4°, l'ensemble de
l'argumentation est vidé. On a passé l'ensemble. Ça va. Je
n'ai pas d'objection.
M. Dufour: M. le Président, je voudrais demander au maire
de Saint-Hyacinthe et peut-être aussi indirectement au ministre des
Affaires municipales... Parce que, lorsqu'on regarde le libellé de
l'article, il y a beaucoup d'éléments et je doute que la vilIe de
Saint-Hyacinthe puisse les mettre en pratique immédiatement ou, si elle
les met en pratique, ça veut dire qu'elle va avoir besoin d'un
contrôle assez important. On ne peut prescrire autant de normes et fixer
autant d'obligations aux usagers sans qu'il y ait des gens affectés pour
les appliquer. À mes yeux, il me semble, en tout cas, qu'il y a
tellement d'éléments que je me demande - et je vous pose la
question - si la ville de Saint-Hyacinthe a vraiment l'intention d'appliquer
tout ce qu'elle demande au législateur, dans son projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le maire.
M. Rhéaume: M. le député, à l'heure
actuelle, la ville de Saint-Hyacinthe est en mesure de mettre en application
cette réglementation parce que, dans la réglementation du
ministère de l'Environnement, c'est déjà prévu.
Nous, à l'heure actuelle, faisons des études auprès des
industries polluantes avec une firme de consultants. Nous allons à la
source chercher les débits polluants et nous sommes en mesure de mettre
en application la tarification que nous avons établie à l'heure
actuelle. Je dois vous dire qu'en 1987-1988. nous avons imposé 0, 22 $
le 100 $ d'évaluation 'at large' à la population. On n'a pas tenu
compte des industries ni du résidentiel. En 1988-1989, nous avons
révisé nos positions, parce que le polluant n'était pas le
résidentiel, alors on n'avait pas le droit de le faire payer aussi cher
et de délaisser l'industriel qui polluait. Aujourd'hui, nous demandons
35 $ au résidentiel pour une taxe de pollution, tandis que pour
l'industrie, nous avons adopté un scénario qui était, je
pense Me Cantin. de 50 % la première année, 75 % la
deuxième année et, cette année, en 1989, ils paient 100
%.
Bien sûr, nous sommes conscients que nous faisons mal aux
industriels présentement, mais nous n'avons pas le choix. On a le choix
de les taxer selon les débits polluants et eux ils ont le choix de
recycler les rejets des eaux pour nous envoyer de la meilleure eau dans une
usine qui traite, à l'heure actuelle, à 150 % de sa
capacité. Je ne blâme personne de l'avoir conçu, mais on a
oublié de tenir compte des rejets industriels dans la ville de
Saint-Hyacinthe. On a des Industries et on a oublié de tenir compte des
rejets de notre usine de filtration. Lorsque nous faisons les lavages, l'usine
fonctionne à 150 % de sa capacité. Nous avons des
problèmes. Les sous-traitants européens ont fait faillite depuis
quelques années. Nous sommes donc obligés de refaire une partie
de la machinerie qu'il y a là à des taux exorbitants. Nous sommes
obligés de retourner devant \a Société
québécoise d'assainissement des eaux, devant le ministère
de l'Environnement pour venir à bout d'avoir des droits. La ville,
à deux reprises, a dû prendre en charge son usine et faire les
travaux
appropriés pour donner un rendement à cette usine qui
dépoiluait les eaux usées mais polluait l'air à
Saint-Hyacinthe.
M. Dufour: Je comprends, d'après vos explications, que
vous nous dites: Oui, on peut analyser, examiner et quantifier pour appliquer
des coûts en relation directe avec la taxation.
Mais vous demandez aussi, dans vos pouvoirs, celui de prescrire ou de
prohiber. Donc, là, vous aurez un contrôle beaucoup plus
grand.
M. Rhéaume: Oui
M. Dufour: Mol, je comprends, et assez facilement, qu'une
municipalité puisse fixer des normes en une fois, mais l'application du
contrôle comme tel, ça demande un peu plus de suivi. Je vous
comprends bien. Si vous avez des difficultés ou si votre usine produit
à 150 %, vous n'avez pas intérêt à la laisser
produire comme ça. Vous allez l'agrandir ou vous allez la surexploiter,
et ce n'est pas bon pour une usine, bien sûr, d'être
exploitée au-delà de ses capacités. Mais ma question
était la suivante: Est-ce que vous pensez qu'en ce qui concerne le
contrôle, vous êtes aussi... Vous m'avez répondu: On est
capable de faire une relation entre le pollueur et celui qui paie, mais est-ce
que vous avez les mêmes possibilités pour faire ces
contrôles?
M. Rhéaume: Je pourrais laisser M. Cusson,
ingénieur à la ville, répondre, puisqu'il a
travaillé énormément avec notre consultant dans ça,
mais je pense que oui, M. le député, au moment où l'on se
parle.
M. Cusson (Jean-René): M. le Président, je crois
qu'on l'a déjà fait. On a un règlement de tarification.
Alors pour l'appliquer, dans notre règlement de tarification, on a ce
qu'on appelle des industries caractérisées. Jusqu'à
maintenant, on en a dénombré huit. Pour pouvoir les
dénombrer, on a dû faire des analyses de caractérisa-tion,
comme on les appelle. C'est-à-dire qu'on a dû se rendre sur place,
prendre des échantillonnages pendant plusieurs jours pour trouver le
débit, la quantité de DBO5, de matières en suspension, de
phosphore et autres produits dangeureux. Alors, on a pris ces quantités
pour fixer notre règlement de tarification qui est basé sur la
quantité de déversement de ces charges dans notre
réseau.
Quand vous dites: Est-ce que vous le faites ou est-ce que vous avez la
capacité de le faire? Bien, on le fait déjà. On l'a fait
avec l'aide du ministère de l'Environnement pour ce qui est des analyses
de caractérisation, à même le programme d'assainissement.
Mais on l'a fait également à nos frais pour certaines industries
et on est prêts à le refaire, même si c'est coûteux et
qu'on doit le faire le moins souvent possible. On \'a fait et on est
prêts à le refaire.
M. Dufour: Si je comprends bien, votre tarification tient compte,
non seulement des coûts de production, mais aussi des coûts
d'investissement ou de remplacement. Est-ce que cela tient compte de
ça?
M. Cusson: La tarification est basée seulement sur les
coûts de fonctionnement et non pas d'immobilisation.
M. Dufour: C'est parce que la loi a aussi ouvert des portes dans
ce sens-là. Vous êtes au courant?
M. Cusson: Oui mais on ne les applique pas.
M. Dufour: C'est bien écrit dans la loi que vous pouvez
prévoir un peu plus. La tarification particulière, on a eu de
bonnes discussions par rapport à ça.
Cela va pour ce bout-là. Je ne sais pas s'il y a autre chose
à ajouter. J'étais rendu à 7°.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement à l'article 1, pour la première partie, est
adopté, tel qu'il a été présenté? On va
passer à l'article 1.1 et, par la suite, on pourra adopter l'ensemble.
Parce que, au fond, vous auriez dû présenter ça en deux
amendements, alors on le décortique de cette façon-là.
L'amendement à l'article 1, tel que présenté, cela va?
Bon, c'est adopté.
Pour l'article 1.1, Me Cantin, s'il vous plaît, veuillez nous
donner les explications d'usage.
M. Cantin: Au premier alinéa de l'article 1.1, M. le
Président, on donne une définition de ce qu'on entend par ouvrage
d'assainissement dans les différents paragraphes de l'article 1.
Dans un deuxième temps, on prévoit que la ville pourra
réclamer d'une personne qui déverserait des eaux usées
dans un ouvrage d'assainissement contrairement à la
réglementation adoptée par la ville en vertu des paragraphes
1° à 3° de l'article 1, le remboursement des frais d'entretien
ou de réparation de l'ouvrage causés par ce déversement
illégal.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, M. le ministre,
est-ce que vous avez des questions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article parle par
lui-même, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'amendement
1.1 est adopté. L'article 1, tel
qu'amendé, est donc adopté.
J'appelle l'article 2. SI j'ai bien compris, on a réécrit
la loi. On a encore un amendement. Alors, on va commencer par le papillon. Me
Cantin, pouvez-vous nous présenter l'amendement à l'article
2.
M. Cantin: Alors, l'article 2, M. le Président. J'ai
mentionné tantôt que l'usine d'épuration était
entrée en fonction en 1967. Alors, dès ce moment-là, la
ville, de bonne foi, avait imposé une taxation pour les frais de
financement et de fonctionnement du réseau de l'usine de traitement des
eaux usées. En 1987, elle avait adopté le règlement
numéro 746 qui Imposait, comme M. le maire l'a mentionné
tantôt, une taxe de 0, 22 $ les 100 $ d'évaluation.
En 1988, elle a adopté le règlement numéro 835, qui
est, finalement, à l'origine de la présentation du projet de loi,
par lequel, effectivement, la ville Imposait une taxe aux Industries
caractérisées selon les différents éléments
qui ont été expliqués par M. Cusson tantôt.
Finalement, en 1989, le même règlement qu'en 1988 a
été adopté avec certaines modifications au chapitre des
tarifs imposés aux industries caractérisées. Nous
incluons, comme je l'ai mentionné tantôt, le règlement 910
de 1989 à l'article 2, parce que nous croyons que le règlement
provincial n'étant pas en vigueur, le règlement 910 de la ville
de Saint-Hyacinthe a été adopté quelques mois trop
tôt. Dans les circonstances, on demande que la taxe spéciale et la
compensation, imposées et prélevées aux termes de ces
règlements, ne puissent être contestées à cause de
l'absence du pouvoir de la ville de les imposer et de les prélever au
moment où elles ont été adoptées.
Je souligne, pour le bénéfice de la commission, qu'au
moment où on se parle, aucune action n'a été
intentée à rencontre de ces différents règlements.
(17 heures)
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci. Me Cantin. Est-ce que
sur l'amendement à l'article 2, vous avez des questions ou des
commentaires. M. le ministre d'abord?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Peut-être à M.
le maire. Quand ces taxes spéciales ont été
imposées, est-ce que la ville prétendait avoir les pouvoirs
requis pour le faire?
M. Rhéaume: Écoutez, dans la loi du
ministère de l'Environnement on ne nous cède pas le pouvoir de le
faire. Il est bien sûr qu'à un moment donné, i a fallu
faire un choix, comme je l'ai dit tout à l'heure. Il faut que quelqu'un
paie au bout du compte. C'est bien beau de déverser, c'est bien beau de
demander à une municipalité, en 1981, de bâtir une usine
pilote dans la province de Québec, à Saint-Hyacinthe, qui a alors
coûté 22 000 000 $, mais dont le coût, en 1983, est
passé de 22 000 000 $ à 44 000 000 $ et, encore aujourd'hui,
à 42 000 000 $, alors qu'elle fonctionne à 150 % de sa
capacité, mais qu'elle ne répond pas aux attentes de la vilIe de
Saint-Hyacinthe. À un moment donné, il faut aller chercher
l'argent là où il est. Alors, on est allé te chercher dans
les poches des concitoyens et dans les poches des Industriels. Vous savez que
Saint-Hyacinthe est reconnue comme la capitale agro-alimentaire du
Québec. On devait donc donner l'exemple à l'ensemble de la
province de Québec, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas ça mon
problème, M. le maire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II reconnaît que vous
êtes la capitale agro-alimentaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends le sens de votre
plaidoyer, mais la question que je vous adressais, c'est. Est-ce que vous
plaidez aujourd'hui que vous avez posé ce geste en sachant que vous
n'aviez pas les autorisations légales nécessaires et que donc,
délibérément, la ville de Saint-Hyacinthe a
décidé de poser un geste qu'elle savait être illégal
ou est-ce que vous aviez l'impression que vous en aviez le pouvoir, que c'est
à cause d'une mauvaise interprétation, du fait que la
jurisprudence a évolué, qu'elle a changé que vous vous
retrouvez, aujourd'hui, dans cette situation mais que ce n'est pas de votre
faute?
M. Rhéaume: C'est exactement ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ça ne peut pas être
tout ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Cantin.
M. Cantin: M. le ministre, si vous me permettez, pour tenter
d'aider M. le maire, je vous rappellerai...
M. Rhéaume: Je ne suis pas mal pris du tout.
M. Cantin: Je vous rappellerai qu'en 1979, la ville avait
signé, avec le gouvernement du Québec, une entente concernant des
travaux d'assainissement. Ce qui a pu sans doute faire croire au conseil
municipal que la ville avait le pouvoir de faire ce qu'elle a fait, c'est qu'il
y avait un article, dans cette convention signée par le gouvernement,
par lequel la municipalité s'engageait à adopter, dans un
délai de douze mois du début des activités de l'usine, un
système de facturation aux usagers suivant leur pollution réelle.
Effectivement, dès 1987, au moment où l'usine d'épuration
est entrée en fonction, la ville de Saint-Hyacinthe a adopté
le
règlement auquel on a fait référence tantôt.
Sans doute que cet artide 21 de la convention a pu induire en erreur les
autorités de la ville.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous m'indiquez, vous plaidez que
vous avez été Induit en erreur par l'ancien gouvernement et vous
demandez à l'actuel gouvernement de réparer, encore une fols, les
pots cassés.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Cantin voulez-vous expliquer à nouveau un peu, le ministre a mal
compris?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président..,
Ça va pour le moment, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voulais vous demander, M. le maire, si, quand vous
avez adopté ces règlements, vous aviez contacté le
ministère des Affaires municipales pour vous Informer si ça
pouvait marcher ou pas?
M. Rhéaume: Lors de notre imposition de taxe, Je pense que
nous étions en pourparlers, nous avions rencontré M. Bourbeau, le
ministre de l'époque, qui nous avait dit, à un moment
donné, qu'il allait peut-être passer une loi
générale dans la province de Québec pour ratifier
ça un peu et mettre un peu d'appui à ce que Me Cantin vous a
énoncé dans l'article 21, en ce qui concerne les signatures des
protocoles d'entente avec le ministère de l'Environnement. Le ministre
Bourbeau a quitté son ministère et on n'a rien eu en main. C'est
tout ce qu'on avait comme élément pour nous permettre... Et comme
M. Cantin vous l'a dit tout à l'heure, c'est selon l'entente
signée avec le ministère de l'Environnement qui dit, à
l'article 21, que la ville de Saint-Hyacinthe peut imposer une taxe à
ses concitoyens, mais non comment l'imposer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Lorsque vous avez rencontré le ministre
Bourbeau pour parler de ce problème, il vous a donné l'impression
qu'il pouvait le régulariser?
M. Rhéaume: Oui.
M. Dufour: Est-ce qu'avant le dépôt du projet de loi
vous aviez tenté, auprès du ministère, d'amener votre
projet de charte avant aujourd'hui, avant cette année?
M. Rhéaume: Je vais laisser Me Michaud
répondre.
M. Michaud (Gabriel): Je pourrais peut-être me permettre de
compléter te portrait. J'étais présent en 1988-1989, donc
à partir du projet de loi, mais je peux vous dire que le
règlement de 1987, c'était au lendemain de la construction de
l'usine d'épuration. À ce moment-là, le conseil de
l'époque - selon les rapports que j'ai dans les dossiers de la direction
générale - s'en allait vers une tarification comme celle permise
maintenant dans le projet de loi 90 et qui a amené notre projet de loi
privé. Sur le coup, il a décidé d'imposer, de façon
générale, la taxation qu'on a retrouvée dans le
règlement de 1987 et de dire: Après, on viendra répartir
en fonction de la pollution, suivant les ententes signées
antérieurement avec le ministère de l'Environnement dans les
années 1979 et 1980. C'est au moment où il a étudié
le partage de la tarification, pour dire que le pollueur paiera davantage en
fonction de sa pollution, que l'étude des pouvoirs que la ville demande
maintenant dans le projet de loi privé et qui ont été
confirmés en partie dans le projet de loi 90... C'est à partir de
ce moment que vraiment, en parallèle, le projet de loi privé
s'est orienté en même temps que la tarification s'élaborait
avec la ville. C'est ce que je pourrais ajouter.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, Me
Michaud. M. le député de Jonquière, est-ce que vous avez
d'autres questions concernant l'amendement à l'article 2?
M. Dufour: Les taxes spéciales que vous avez
imposées sont dues à des emprunts? Vous dites: "La taxe
spéciale ainsi que la compensation imposées et
prélevées.* Donc, la taxe spéciale, si je comprends bien,
c'est en fonction de... ou expliquez-moi ce que c'est? Une taxe
spéciale, normalement, c'est quand vous avez un emprunt.
M. Cantin: M. le Président, c'est une taxe de 0,22 $ les
100 $ d'évaluation, imposée en 1987, sur le compte de taxes, pour
payer les dépenses de fonctionnement de l'année.
M. Dufour: C'est imposé à l'ensemble des
contribuables.
M. Cantin: Exactement.
M. Dufour: Indépendamment de l'usager.
M. Cantin: Exactement.
M. Dufour: Ce peut être une industrie, un commerce ou autre
chose.
M. Cantin: Ce n'est qu'en 1988, au moment où le projet de
loi qu'on étudie aujourd'hui a été présenté,
que la tarification sur la base de l'utilisation a été mise en
vigueur.
M. Dufour: En 1987, vous avez changé de mode de taxation
ou est-ce que cela a toujours été 0,22 $. 0,25 $ OU 0,30 $ les
100 $?
M. Cantln: En 1987, c'était la première
année. L'usine d'épuration est entrée en fonction en 1987.
Pour la première fois, le conseil a imposé une première
taxation, en 1987, de 0, 22 $ les 100 $ d'évaluation.
M. Dufour: Et en 1988?
M. Cantin: C'est le nouveau système de tarification,
suivant l'utilisation.
M. Dufour: Qui correspondrait...
M. Carrtin: Qui a été entériné par le
projet de loi 90.
M. Dufour: Lorsque vous avez emprunté, est-ce que
c'était la Société québécoise
d'assainissement des eaux qui était le maître d'oeuvre?
M. Rhéaume: C'était la Société
québécoise d'assainissement des eaux qui était le
maître d'oeuvre et qui l'est encore. L'usine ne nous appartient pas, M.
le député.
M. Dufour: Donc, vous n'avez procédé à aucun
emprunt. Ils ont été faits par la Société
québécoise d'assainissement des eaux.
M. Rhéaume: Du tout. Lorsqu'elle fonctionnera à 100
%, selon un rendement déterminé par le président de la
Société québécoise d'assainissement des eaux, le
maire de la ville de Saint-Hyacinthe et son conseil, on prendra le trousseau de
clés, mais pas avant.
M. Dufour: II y a des usines qui fonctionnent bien, j'en
connais.
M. Rhéaume: Tant mieux pour elles. Ce n'est pas le cas
chez nous. Vous passerez.
M. Dufour: Je vous inviterais à aller faire un tour
à Jonquière.
M. Rhéaume: Sortez un peu de la Transcanadienne. Venez
faire un tour un matin, vous allez voir. On a dépollué les eaux
mais on a pollué l'air, certains matins.
M. Dufour: II y a certainement des défauts de
fonctionnement. Je connais une usine qui fonctionne assez bien. Celle de
Jonquière en tout cas. Je vous invite à aller la visiter.
M. Rhéaume: C'est une usine pilote, M. le
député, chez nous. On a fait un spécial, quand on l'a
construite.
M. Dufour: II devait y avoir un bon maire, j'imagine, dans le
temps. C'est évident qu'il y a un problème ou un dilemme. Le
ministre ne s'est pas aventuré trop, trop. À quelques reprises,
on a réagi par rapport à ce phénomène
d'entériner ou d'approuver des actes qui, dans leur nature, dans leur
essence même... C'est difficile de plaider l'Ignorance ou la
légalité. Je vous dis que cela me cause des problèmes de
conscience, même si aucun contribuable n'a protesté comme tel.
M. Rhéaume: Aucun. Il n'y avait qu'une compagnie..
M. Dufour: Mais ça, j'en suis...
M. Rhéaume: II n'y avait qu'une compagnie. M. le
député, M. le ministre, M. le Président, c'était
Saputo, qui est l'un des gros pollueurs. Je l'ai rencontrée cette
semaine, mercredi. Elle m'a dit qu'elle était très heureuse
à Saint-Hyacinthe, que ça coûte cher pour y vivre, mais
qu'elle n'a pas l'intention de la quitter. Elle a plutôt l'intention de
recycler ses eaux usées pour donner satisfaction à la population
de Saint-Hyacinthe.
M. Dufour: Je comprends votre point de vue, mais je vous dis que,
comme législateurs, il va falloir que les élus municipaux
finissent par constater que la loi a des limites et est sévère
C'est évident qu'il n'y a pas eu, je ne pense pas, en tout cas, des mots
d'ordre donnés dernièrement, mais il va falloir que ça
arrête quelque part, sans ça, on ne saura plus où l'on va.
Moi, je vous le dis, je ne m'en cache pas, chaque fois qu'on entérine
des décisions... Souvent, c'est involontaire, c'est imprévisible,
des gens ont posé des gestes et on ne pouvait pas les qualifier. On dit:
C'était difficilement quantifiable, mais c'était difficilement
qualifiable aussi parce que ça s'est fait quelquefois à l'Insu
des personnes. Mais, dans le cas de Saint-Hyacinthe, c'est un cas un petit peu
plus sérieux à mon point de vue, et je pense que, de ce
côté-là, j'aimerais bien écouter les propos du
ministre, pour savoir ce qu'il pense de ça. Moi, je vous dis que j'ai un
problème de conscience au moment où je parle, même si
personne, à Saint-Hyacinthe, ne s'est plaint.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On va laisser
s'exprimer le député de Saint-Hyacinthe, qui a demandé la
parole depuis déjà un bon moment, pendant que le ministre
prépare sa réponse.
M. Messier: Oui, parfait. Juste pour dire qu'il y a une sorte de
conscientisation qui se fait à Saint-Hyacinthe et dans le grand
comté de Saint-Hyacinthe concernant la dépollution des eaux. Je
suis Maskoutain, je suis payeur de taxes à Saint-Hyacinthe et je ne me
suis pas offusqué de cette tarification. II y a trois ans. lorsque la
ville de Saint-Hyacinthe a décidé d'imposer, à l'ensemble
des contribuables, cette surtaxe, parce qu'on est conscients que la pollution
de la rivière Yamaska - c'est l'une des rivières les
plus polluées de la province de Québec - est due en grande
partie à des rejets industriels, des rejets agro-alimentaires. Mais,
lorsqu'on a décidé d'imposer cette taxe aux contribuables,
ça s'est fait sur une base uniforme. Je comprends qu'il y a une nouvelle
philosophie qui veut que celui qui pollue soit celui qui pale. Je trouve
avantageux que la ville ait décidé de réduire la taxe pour
l'ensemble des contribuables et de facturer certains frais
supplémentaires aux industries polluantes. On parle de Saputo, mais on
peut parler de Corneville et on peut parler aussi de Catelli dont les charges
de DBO5 sont relativement élevées ou dont les charges polluantes
sont relativement élevées.
À titre de député du comté de
Saint-Hyacinthe, je n'ai jamais eu de représentations de contribuables
à ce sujet. Les seules représentations, il y a peut-être
deux ans, venaient de Saputo et ça c'est éclairci rapidement,
parce que ces gens savent qu'ils ont un rôle social, qu'ils ont un
rôle économique à jouer à Saint-Hyacinthe et ils en
sont conscients. Je pense que le maire a d'ailleurs très bien
expliqué le point de vue de la compagnie Saputo. C'était la
compagnie qui, quant à la facturation, et le maire me corrigera... Elle
est salée, la facturation de Saputo...
M. Cusson: 100 000 $.
M. Messier: 100 000 $ par année.
M. Cusson: Sur 1 500 000 $, disons.
M. Messier: Et ce n'est pas eux qui vont se plaindre. Ils sont
chez nous; c'est une usine unique au Québec, sinon au Canada, et je
pense qu'ils sont bien chez nous, à Saint-Hyacinthe et qu'ils sont
là pour y rester. Il n'y a aucune contestation, et je ne pense pas que
le ministre en ait reçu des contestations de contribuables ou
d'industriels de la ville de Saint-Hyacinthe concernant cette tarification. Je
pense que le fait de ne pas adopter l'article 2 pourrait occasionner un
préjudice relativement grave à la ville de Saint-Hyacinthe. Je ne
sais pas à combien on pourrait chiffrer ce montant, si l'article 2
n'était pas adopté, mais il faudrait rembourser les citoyens,
j'imagine. Cela doit représenter une somme de plusieurs centaines de
milliers de dollars.
M. Cusson: Lorsqu'on facturait 0, 22 $ aux contribuables, en
1987, c'était l'équivalent d'à peu près 140 $ par
habitation, tandis qu'en facturant la vraie facture à chaque pollueur,
cela coûte à une industrie comme Saputo environ 100 000 $ sur un
budget de 1 500 000 $ et cela coûte aux contribuables, cette
année, en bas de 40 $, soit 35 $. Alors, ça veut dire que, si on
ne facture pas 35 $ au citoyen, c'est l'équivalent d'à peu
près 140 $ par habitation.
M. Messier: À combien évaluez-vous les recettes, ou
plutôt la facturation faite aux contribuables et aux industries? (17 h
15)
M. Michaud: C'est qu'en réalité, pour l'assiette
relative à l'assainissement des eaux, c'est simplement une
répartition différente qui a été faite entre 1987
et les années qui ont suivi, de sorte qu'on parle quand même, sous
toutes réserves, d'un montant de 1 000 000 $, à plus ou moins 100
000 $ ou 200 000 $. Cela pourrait aller jusqu'à 1 200 000 $.
Je ne pourrais pas vous donner le chiffre précis, mais c'est de
l'ordre de 1 C00 000 $. Je me permettrais peut-être d'ajouter une
précision, pour être certain que mes propos de tantôt ont
été bien interprétés. J'ai noté ça
après être arrivé à la ville, et c'est certain que
pour moi, en 1987, il n'y a rien qui a été fait sciemment comme
n'étant pas conforme à la loi. Au contraire, en tant que
directeur du service juridique à l'époque, lorsque je suis
arrivé à la ville, fin 1987, j'ai été le premier
à soulever à l'égard de la direction
générale du temps mes réticences à l'égard
de la taxation de 1987, à savoir que je n'étais pas confortable
avec ça, mais c'était fait. Je suis certain que les gens du temps
ne l'avaient pas fait de façon consciente. C'est plutôt parce
qu'ils n'étaient pas en mesure de répartir l'assiette, comme ils
l'ont fait par la suite en 1988-1989.
Lorsqu'on est arrivé avec la tarification 1988-1989, c'est bien
sûr qu'en même temps le projet de loi privé a
été présenté, non pas parce qu'on n'avait aucun
pouvoir dans la loi, mais parce qu'on n'était pas assez confortable avec
les pouvoirs qu'il y avait là pour dire: Est-ce que c'est bien
étanche? Est-ce qu'on est capable de faire face aux poursuites qui
pourraient être faites contre la ville d'une façon sûre? On
a dit: Non, on n'est peut-être pas suffisamment sûr, on va aller se
faire confirmer. On va aller demander des pouvoirs plus précis et plus
complets au ministre. C'est ce qu'on a fait.
M. Rhéaume: M. le Président...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
maire.
M. Rhéaume:... il y a des villes qui attendent
actuellement la décision que vous allez prendre aujourd'hui pour copier
sur la ville de Saint-Hyacinthe pour se faire une tarification dans la province
de Québec. On attend après nous. On en sait quelque chose.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous êtes encore
une ville pilote.
M. Rhéaume: On est encore une ville pilote.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux qu'on se comprenne bien.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'il y ait des viles qui attendent la
décision qu'on va rendre. On a adopté une loi qui permet la
tarification à l'ensemble des municipalités du Québec. Je
sais qu'iI y a beaucoup de villes qui nous observent. On a un nombre sans
précédent de projets de loi privés qui sont
présentés devant cette commission parlementaire, et si les villes
qui nous écoutent se rendent compte que le législateur
québécois ratifie et endosse des décisions qui ont
été prises par des autorités municipales sans toutes les
autorisations légales, je ne verrais pas ce qui va les inciter à
se tenir dans le cadre des lois que le législateur adopte. Elles vont
dire: Ce n'est pas compliqué, pour ce qui est correct, c'est correct;
pour ce qui n'est pas correct, on fait un petit voyage à Québec.
Ce n'est surtout pas le message que les parlementaires - c'est ce que j'ai
senti du discours du porte-parole de l'Opposition officielle - veulent livrer
au monde municipal.
J'ai écouté attentivement le vibrant plaidoyer du
député de Saint-Hyacinthe qui m'a dit: Je suis payeur de taxes
à Saint-Hyacinthe, je connais bien le pouls de ma population. Je connais
le député depuis assez longtemps pour savoir qu'il connaît
bien le pouls de sa population de Saint-Hyacinthe. Il n'y a personne qui a
contesté cette réglementation. J'ai écouté
attentivement les représentants du directeur du contentieux qui me
disent: On pense avoir des éléments, on n'est pas certains si
c'est assez solide et c'est pour ça qu'on vient vous voir, pour
resolidifier tout ça.
Dans les circonstances, je suis enclin, au moment où on se parie,
à demander à la ville de Saint-Hyacinthe de retirer sa demande
d'adoption de cet article.
M. Rhéaume: M. le ministre, vous venez d'ouvrir des
portes à des concitoyens qui vont nous attaquer, c'est sûr. On
attend après ça, j'en suis convaincu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas le son de cloche que
j'ai eu de M. le député qui me dit que tout le monde est
heureux.
M. Rhéaume: Écoutez... M. Messier: M. le
ministre...
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Saint-Hyacinthe. On peut vous offrir une petite salle
à côté pour vous parler.
M. Messier: Non. Je pense qu'on va très bien s'entendre,
même en dedans ou en dehors de la salle. Il faut prendre en
considération, M. le ministre, que l'article 21 du protocole d'entente
entre la municipalité et le gouvernement du Québec du temps... Je
ne sais pas si, dans les autres protocoles d'entente, il a été
fait mention que la municipalité devait s'engager. Là, c'est la
municipalité et le gouvernement qui s'engagent à dire: Dans les
douze mois après l'entrée en opération du système.
La ville l'a fait en disant: On va partager les coûts d'exploitation, et
c'est ce que la ville fait. Je pense que la ville le fait en bon état de
cause.
Si on refuse à la municipalité cet article 2, je pense que
le maire va réagir vivement et le comité de citoyens de
Saint-Hyacinthe fera la même chose. Peut-être que je m'engage
beaucoup en disant ça, mais j'ai l'impression qu'il y a quelque 20 000
ménages qui vont envoyer une réclamation à la ville de
Saint-Hyacinthe disant: Vous avez facturé et vous n'aviez pas le droit.
Je ne le ferai pas, comme citoyen de Saint-Hyacinthe, parce que je suis
conscient de mon rôle social, mais j'ai l'impression qu'il y en a
d'autres qui vont le faire. C'est la même chose pour les usines qui sont
déjà en fonction. Saputo a dit qu'elle était contente de
rester dans la ville de Saint-Hyacinthe, mais si on s'aperçoit que
l'article 2 du projet de loi n'est pas adopté, c'est évident
qu'elle va envoyer une facture de quelque 200 000 $, à la ville de
Saint-Hyacinthe qui va être obligée de rembourser, peut-être
même d'aller en règlement d'emprunt, demander au ministre des
Affaires municipales d'accepter un règlement d'emprunt pour rembourser -
je ne le sais pas, je m'avance peut-être - mais, II faudrait bien
être conscient du geste qu'on pose présentement à
l'égard de la ville de Saint-Hyacinthe qui, de bonne foi, a
décidé d'imposer à ses contribuables une taxe
spéciale pour l'épuration des eaux. Je comprends très bien
les propos du ministre. C'est évident qu'on ne veut pas effacer
facilement des choses Irrégulières, mais la ville l'a fait de
bonne foi. Il faut être bien conscient que, si on n'accepte pas l'article
2, ça représente une facture relativement salée pour la
ville de Saint-Hyacinthe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aurais peut-être une
suggestion...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... afin que les décisions
ne soient pas prises à l'intérieur d'une demi-heure ou d'une
heure de discussions. Nous allons recevoir, au début de la semaine
prochaine, la ville de Montréal, avec un problème que je ne dirai
pas être semblable ou identique, mais un problème à
dimensions astronomiques comparativement au problème que nous avons. Il
y a des différences entre les deux. Je me sentirais mal à l'aise
de porter un jugement final sur cet article avant d'avoir analysé, avec
tous les membres de cette commission, le cas de la ville de
Montréal.
Les signaux que nous envoyons au monde municipal sont trop importants
pour qu'ils soient
envoyés à la légère. Je ne fais aucune
allusion au maire qui a précédé celui qui est à la
table, mais je pense que le ministère des Affaires municipales et les
membres de cette commission ont besoin d'être convaincus qu'il s'agit
d'un cas d'exception, d'un cas extraordinaire, d'un cas qui n'aura aucune
incitation sur les autres municipalités du Québec quant à
la violation des dispositions des lois d'ordre général. La
meilleure offre que je peux faire dans les circonstances, comme ministre, c'est
que l'on demande à la ville de Saint-Hyacinthe de suivre attentivement
le déroulement des pourparlers avec la ville de Montréal, bien
qu'il y ait des différences entre les deux cas. Je le souligne
immédiatement, les différences sont quand même Importantes.
Il y a dans ces demandes de ratification de taxation a posteriori des
éléments et des principes de base sur lesquels le gouvernement
n'a pas l'Intention de s'embarquer à la légère.
M. Rhéaume: M. le Président, je voudrais demander
à M. le ministre comment on aurait pu faire pour tarifer la
municipalité de Sainte-Rosalie, laquelle vient déverser dans
notre usine d'épuration, et Saint-Thomas d'Aquin, si, par l'article 21
du ministère de l'Environnement, nous avions des droits de les tarifer.
Expliquez-moi comment on aurait pu faire si on est dans
l'illégalité, comme vous le croyez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le maire...
M. Rhéaume: L'article 21 nous dit très bien qu'on
peut tarifer. On a tarifé deux municipalités qui viennent
déverser chez nous. Alors on s'est dit: On va tarifer nos concitoyens
sur la même base.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... on peut partir d'un principe
très simple. Si la municipalité de Saint-Hyacinthe est dans la
légalité, elle n'a pas besoin de l'article 2; si elle est dans
l'illégalité, elle peut en avoir besoin. Maintenant, si elle
s'est placée dans l'Illégalité, le ministère des
Affaires municipales veut comprendre l'ensemble des circonstances qui ont
entouré cette décision municipale, les vérifications qui
ont été faites auprès du contentieux interne et du
contentieux externe de la ville de Salnt-Hyacinthe et ce qui a motivé le
conseil municipal, s'il a agi de façon délibérée ou
non délibérée dans les circonstances, se sentant
obligé, etc. On est capable, je pense, de faire le tour, mais on ne veut
pas, au moment où on se parle, adopter l'article sans que toute cette
compréhension soit effectuée, parce que le risque pour
l'ensemble, ou le message à l'ensemble des 1499 autres
municipalités du Québec peut être trop grave.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière...
M. Dufour: J'aurais peut-être une question
supplémentaire à poser. Est-ce qu'il y a actuellement des causes
pendantes devant le tribunal, à votre connaissance?
M. Rhéaume: Avec la ville de Saint-Hyacinthe?
M. Dufour: Oui.
M. Rhéaume: Où on est attaqué par la
tarification?
M. Dufour: Oui.
M. Rhéaume: Aucune.
M. Dufour: Par rapport à ce projet de loi.
M. Rhéaume: Aucune.
M. Dufour: Aucune?
M. Rhéaume: Aucune. Vous avez nommé Saputo,
tantôt. M. Lino Saputo m'a dit, mercredi, qu'il était heureux
à Saint-Hyacinthe, que ça coûte cher pour y vivre, mais
qu'il ferait en sorte d'améliorer ses eaux usées pour envoyer des
rejets d'eau convenables à l'usine d'épuration.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Cantin.
M. Cantin: M. le Président, si vous me le permettez.
Évidemment, pour l'avenir, il n'y a aucun problème. Le projet de
loi 90 règle tout ça. Je pense que si les dispositions qui ont
été ajoutées dans la Loi sur la fiscalité
municipale, avec le projet de loi 90 sur ia tarification des services
municipaux, ont été adoptées au mois de décembre
1988, une partie résulte de la présentation du projet de loi 235
de la ville de Saint-Hyacinthe qui a un peu forcé le gouvernement
à agir en matière de tarification des services. Je vous
rappellerai que ce projet de loi devait venir en commission parlementaire il y
a exactement un an, en juin 1988, et que le ministre de l'époque avait
demandé à ce qu'il soit reporté pour permettre que la loi
générale soit modifiée, donc, pour permettre aux
municipalités d'imposer une tarification sur les services
municipaux.
Je maintiens que ce serait pénaliser énormément la
ville de Saint-Hyacinthe que de refuser l'article 2, la ville ayant
découvert l'illégalité au cours de l'année 1988 et
ayant immédiatement - je pense que c'est le 9 janvier 1988 -
présenté l'avis d'intention de s'adresser au gouvernement pour
l'adoption du projet de loi privé. Si nous nous trouvons aujourd'hui, en
juin 1989, il y a un délai qui est dû à la demande du
gouvernement. Si le projet de loi avait été soumis en commission
parlementaire en juin 1988, on ne discuterait pas de trois ans aujourd'hui, on
discuterait uniquement de deux ans. Je
pense qu'il y a des éléments dans ça qui militent
en faveur de la ville de Saint-Hyacinthe. Vous avez plusieurs
précédents sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour accorder
l'article 2. Je me rappelle, il y a deux ans, deux projets de loi
d'intérêt privé, l'un concernant la ville de Granby et
l'autre concernant la ville de Salaberry-de-Valleyfield où,
effectivement, l'Assemblée nationale avait accepté de valider des
gestes qui avaient été posés de bonne foi. Je pense, en
fait, que nous sommes devant un cas identique à ceux de Granby et de
Valleyfieid. J'abonde, avec le ministre des Affaires municipales, dans te sens
que le dossier de la ville de Montréal est différent de celui qui
est actuellement pendant et que reporter la décision définitive
sur l'article 2 à la décision qui sera prise dans le dossier de
la ville de Montréal n'amènerait pas les mêmes
éléments.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut distinguer. Je pense que
la discussion peut amener des lumières additionnelles. Je ne dis pas
qu'ils sont voués au même résultat. Je n'ai pas lié
les résultats. J'ai lié des concepts de discussion sur le plan
des agissements, sur le plan jurisprudentiel un peu, de cette commission
parlementaire. Cette année, nous sommes aux prises avec plus d'une
trentaine de projets de loi privés. Nous vouions en disposer non pas
pendant les heures de nuit, à la suite d'une entente avec l'Opposition,
mais pendant les heures de jour, en discuter ouvertement et paisiblement et,
dans les circonstances, je ne dis pas que le gouvernement va s'opposer à
l'article 2. Ce que nous demandons, c'est davantage de temps pour peser, avec
les représentants de la ville de Saint-Hyacinthe, avec le
député de Saint-Hyacinthe et avec les procureurs, l'ensemble des
éléments qui vous placent dans cette circonstance
exceptionnelle.
Si vous réussissez à convaincre la commission
parlementaire à la suite des discussions Informelles qui auront lieu,
tant mieux, mais je pense que, au moment où on se parle, sur le plan
gouvernemental on n'est pas prêt à donner notre acquiescement. Et
je pense que c'est le même cas du côté de l'Opposition
officielle qui demande également à être convaincue de la
raison de ces agissements.
M. Dufour: J'aurais peut-être aimé qu'on prenne une
seconde ou une demi-minute pour avoir une discussion entre vous et moi. Est-ce
qu'on peut suspendre une ou deux minutes?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Juste un
instant...
M. Dufour: Avant qu'ils partent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'avais déjà requis
une suspension, M. le député.
La Présidant (M. Parent, Bertrand): C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la com- mission y consent, j'ai
une urgence. J'avais demandé qu'on ajourne à 17 h 30 ou qu'on
suspende jusqu'à 20 heures. Si vous êtes d'accord pour revenir
à 20 heures, on pourrait, pendant ce temps, essayer de...
Une voix: II n'y a pas de problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de
problème?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense que dans les
circonstances, étant donné que c'est un problème de fond,
on va tout simplement suspendre les travaux. On reprendra à 20 heures et
on essaiera de voir de quelle façon on peut traiter l'amendement
à l'article 2.
Les travaux de la commission de l'aménagement et des
équipements reprendront donc à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 30)
(Reprise à 20 h 9)
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il vous
plaît!
On reprend un peu là où on avait laissé.
Peut-être quelques notes d'information générale concernant
le déroulement de notre magnifique soirée. Nous allons d'abord
compléter ou du moins s'entendre concernant le projet de loi qui avait
déjà été appelé, soit le projet de loi 235,
Loi modifiant la charte de la ville de Saint-Hyacinthe Nous appellerons
immédiatement après celui de Westmount, le projet de loi 253,
à la suite d'une entente entre les parties. Encore là, tout le
monde essaie de s'entendre puisque le député de Westmount doit
quitter pour les États-Unis ce soir. Alors, on va essayer de passer
ça rapidement- Mais, quand vous passez en avant des autres, il faut
faire ça vite.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ensuite, suivra Valleyfieid
qui est le projet de loi 219, Lac-Etchemin et les autres dans l'ordre
Maintenant, à ceux qui me posent la question: Est-ce qu'on va passer
avant minuit ou pas, je voudrais bien tous vous passer avant minuit. On va
essayer de faire diligence mais, chose qu'on sait, on a un ordre de la Chambre
et à minuit, on arrête. C'est possible qu'on en passe deux, trois,
quatre ou cinq ce soir comme on peut en passer un. Cela va dépendre du
bon déroulement des choses. Alors, c'est très difficile de
garantir à qui que ce soit... Ne prenez pas de chance prenez-vous donc
une chambre à Québec, c'est agréable.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je ne me
présente pas, je ne me présente pas. Alors, je rappelle donc aux
membres de cette commission qu'on revient au projet de loi 235 sur la ville de
Saint-Hyacinthe; nous étions à discuter de l'amendement à
l'article 2. Nous étions en décision à savoir si on allait
de l'avant, s'il était retiré, ou ce qu'on faisait
exactement.
Alors, je laisserais peut-être la chance au ministre de nous dire
l'heure juste à cette période-ci pour que tout le monde enclenche
et de là, peut-être que M. le maire... M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, l'heure juste, il est 20 h
12, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La suggestion faite avant la
suspension de nos travaux vaut toujours, soit qu'on prenne le risque de se
rencontrer après avoir eu le bénéfice des discussions
avec, entre autres, le projet de loi privé présenté par la
ville de Montréal parce que, pour le moment, les arguments
avancés font en sorte que le gouvernement ou la commission
parlementaire aurait l'impression de créer un dangereux
précédent ou de suivre d'autres précédents qui vont
dans une direction qui n'est pas voulue par l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'heure juste
étant donnée... M. le maire.
M. Rhéaume: M. le Président, on voudrait demander
la suspension jusqu'après le projet de loi de fa ville de
Montréal, et nous serons présents pour nous faire entendre encore
une fois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait peut-être
suggérer, dans l'intervalle, que des arrangements soient pris entre la
ville de Saint-Hyacinthe et des adjoints du député de
Jonquière et du bureau du ministre pour tenter de déblayer le
plus possible d'argumentations de façon à distinguer, si
possibilité il y a, pour que ça ne puisse pas être
invoqué comme précédent. Il pourrait y avoir du travail
qui s'effectue entre quelqu'un de votre bureau, M. le maire, et quelqu'un de
nos bureaux respectifs.
M. Rhéaume: Aucune objection, M. le ministre, il n'y aura
pas grand-chose à déblayer, j'en suis convaincu.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On se comprend. Le
projet de loi 235 est suspendu. L'article 1 et ses amendements ont
été adoptés. Les articles 2 et 3 restaient à
adopter, nous y reviendrons après une convocation qui vous sera faite en
bonne et due forme, normalement d'ici ou avant le 23 Juin, si tel est le
désir de tout le monde.
Je pense que ça va pour les deux parties. M. le maire, messieurs,
on vous souhaite un bon retour et on vous revolt.
M. Rhéaume: Merci, M. le Président, M. le ministre,
MM. les députés. On vous remercie infiniment. Bonne fin de
soirée à chacun d'entre vous.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci. Toujours dans
le but d'accélérer les choses, je demanderais
Immédiatement aux intervenants de la ville de Westmount de s'approcher
pour que nous puissions discuter du projet de loi 253.
M. French: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le parrain, le
député de Westmount.
M. French: Le parrain? Présent. Malheureusement, le
conseiller municipal, le contentieux et le directeur général ne
sont pas la.
Je veux d'abord remercier le député du Parti
québécois, le député de Jonquière et le
ministre des Affaires municipales de leur compréhension, leur expliquer
que je vais sûrement être à Manhattan demain matin à
9 h 30 tel que prévu. Où sont les représentants de la
ville de Westmount, je ne le sais pas, mais je compte sur vous pour expliquer
pourquoi je ne serai, plus ici quand ils arriveront...
Projet de loi 219
Le Président_ (M. Parent, Bertrand): Vous êtes un
parrain qui faites les choses très bien, rapidement. On passe au
suivant, on vous remercie beaucoup. On rapellera le projet de loi de la ville
de Westmount quand les gens seront là et on verra à essayer
d'accomoder tout le monde.
J'appelle immédiatement le projet de loi 219 - je vous l'ai dit
que ça irait vite ce soir - Loi modifiant la Loi concernant la
cité de Salaberry-de-Valleyfield. Je demanderais aux différents
intervenants qui sont ici pour le projet de loi 219 de s'approcher
immédiatement.
Une voix: On va envoyer chercher le parrain.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On a les intervenants
mais nous n'avons pas le parrain. On me dit qu'il est ici, pas loin. On va
attendre 30 secondes, question de donner une chance à tout le monde.
En attendant le parrain, j'aimerais rappeler aux membres de cette
commission que le projet de loi 219, à ma grande surprise, a
déjà été déposé et discuté le
27 novembre 1986. Ça remonte assez loin. Des choses avaient
été adoptées. J'ai un rapport de commission devant
mol et nous devrons reprendre à partir de ça. Donc, je
laisserai le soin au parrain, soit le député de Beauharnois, de
nous faire la présentation dans les prochaines minutes. Pour gagner du
temps entre-temps, j'Inviterais M. le maire Rousse à nous
présenter les gens qui l'accompagnent. Je désire, d'abord, vous
souhaiter la bienvenue. On va filer avec ça, M. le maire.
M. Rousse (Gaétan): M. le Président, au nom du
conseil de la ville de Salaberry-de-Valleyfield, je tiens à remercier la
commission de nous avoir permis de vous soumettre le projet de loi 219, Loi
modifiant la Loi concernant la cité de Salaberry-de-Valleyfield. Je
voudrais également remercier le député du comté de
Beauhar-nois, M. Serge Marcil, qui a parrainé ledit projet. J'aimerais
vous présenter les personnes qui m'accompagnent ce soir. À ma
gauche immédiate, Me Michel Cantin, notre procureur, ainsi que le
directeur générai de la municipalité, M. Robert Cyr. Je
répète que je tiens à remercier M. Serge Marcil,
député du comté de Beauharnois, pour avoir parrainé
ledit projet.
M. le Président, en fait, vous avez raison, ce projet de loi a
été présenté le 27 novembre 1986. À
l'époque, la Société du port avait formulé
certaines craintes concernant une subvention à être versée
à la Société du port de Valleyfield pour l'agrandissement
du port et pour des travaux de terminal de vrac. Donc, ces craintes
étaient formulées à savoir que si des membres élus,
des conseillers municipaux faisaient partie du conseil d'administration de la
Société du port, il pouvait y avoir danger de perdre la
subvention, à l'époque. Je dois vous dire qu'aujourd'hui toutes
ces craintes se sont dissipées puisque la subvention du gouvernement du
Québec a été versée. Tous les travaux ont
été exécutés et le port est en pleine expansion, en
pleine opération comme jamais. Cela veut dire qu'aujourd'hui ces
craintes qui avaient été formulées à
l'époque ne tiennent plus du tout; c'est pour ça qu'à ce
moment-là, on avait suspendu l'audition devant cette commission. Sur ce,
je vais demander maintenant à notre procureur, Me Cantin, de vous
expliquer les points.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Peut-être avant,
M. le maire, pour donner la chance au parrain parce qu'on l'a fait courir un
peu avec les modifications qu'on a faites... Vous savez, M. le
député de Beauharnois, vous qui présidez aussi des
commissions, qu'il y a tellement d'imprévus ici qu'on a
décidé de devancer votre présentation. Voilà, c'est
à vous.
M. Marcil: Merci, M. le Président. D'abord, je
préside une autre commission et lorsque j'ai entendu tantôt que
vous appeliez le projet de loi de Westmount, j'ai pensé...
Une voix: Cela va vite.
M. Marcil: Cela m'étonne, remarquez bien. J'aurais
pensé que ça aurait duré plus longtemps que ça
compte tenu de la teneur du projet de loi. Cela me fait toujours plaisir de
parrainer ce projet de loi depuis 1986. Peut-être que M. le maire est un
peu mal à l'aise de le dire, mais je vais le faire pour lui. À
l'époque aussi, on était en préélection municipale,
donc, il y avait un climat aussi particulier qui existait à ce
moment-là. La seule objection qui avait été
apportée l'avait été par le président-directeur
général de la Société du port de Valleyfield qui,
depuis ce temps, travaille à l'extérieur. On a un nouveau
président-directeur général aujourd'hui et l'objection a
été retirée.
Il faut mentionner aussi que c'est un port assez particulier parce que
c'est un port municipal. Donc, l'autorité première,
l'autorité qui est garante des déficits du port de Valleyfield,
c'est toujours la municipalité de Salaberry-de-Valleyfieid. C'est la
raison pour laquelle justement le conseil municipal a décidé
d'apporter une modification quant à la composition du conseil
d'administration, étant donné qu'il doit se porter garant de
cette société qui est en pleine expansion, naturellement
grâce au dynamisme de ses dirigeants et des membres du conseil municipal,
dont M. le maire. Je ne prendrai pas plus de temps, M. le maire, si vous voulez
prendre votre avion à 22 heures.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup M. le
parrain, M. le député de Beauharnois. On était
rendu...
M. Rousse: À Me Cantin.
Le Président (M. Parent, Bertrand):... pour revenir dans
l'ordre, à la présentation du procu-reur qu'on a
déjà entendu dans une autre cause, Me Cantin. On aura ensuite la
chance d'entendre, lors des remarques préliminaires, le ministre et le
critique de l'Opposition. Me Cantin.
M. Cantin: M. le Président, rapidement, le projet de loi
219 vise essentiellement à augmenter le nombre des membres du conseil
d'administration de la Société du port qui a été
constituée en 1968 à la demande de la ville de Valleyfield par
l'ajout de deux membres du conseil municipal de la ville. Actuellement, le
conseil d'administration est formé de trois membres. La proposition, la
demande de la ville, a pour but d'augmenter ce nombre à cinq par l'ajout
de deux membres du conseil municipal qui sont actuellement de simples
observateurs au conseil d'administration, sans droit de vote et de
participation aux délibérations.
L'autre modification importante, c'est que, plutôt que
d'être nommé par le conseil municipal de la ville, le
président de la société le sera par les membres du conseil
d'administration de la société. Finalement, le projet contient
des modifications ou des ajustements en ce qui
concerne les règles de fonctionnement de la
société; il contient également des modifications pour
tenir compte des amendements législatifs apportés au cours des
dernières années par le gouvernement. Je réfère,
entre autres, à la Loi sur les fonds industriels qui a été
abrogée en 1985 et qui fait toujours l'objet d'un article dans la charte
de la Société du port. Ce sont des ajustements sur le plan
législatif. En gros, M. le Président, c'est l'objet du projet de
loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci Me Cantin. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu des
représentations qui m'avalent été faites auparavant par le
député du comté, je m'abstiendrai, pour le moment, de tout
commentaire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Les commentaires du
ministre ont été brefs. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais me faire le porte-parole de ma formation
pour souhaiter la bienvenue au maire de valleyfield et à ceux qui
l'accompagnent, et leur dire qu'à première vue le projet de loi
ne semble pas complexe. Il s'agit peut-être de poser quelques questions
pour être bien renseigné. Je pense bien qu'on ne devrait pas se
buter contre des problèmes majeurs lors de l'examen du projet de
loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M. le
député de Jonquière. On va appeler les articles un
à un et on aura l'occasion, comme on l'a fait
précédemment, de demander à Me Cantin ou à vous, M.
le maire, les explications à chacun des points. On commence par
l'amendement 0.1. Donc, avant d'arriver à l'article 1, on a une
modification et on va demander à Me Cantin de nous la
présenter.
M. Cantin: C'est l'ancien article 6 du projet de loi tel
qu'Imprimé où effectivement, on abroge le paragraphe d de
l'article 1 de la charte où on donnait la définition du mot
"administrateur". C'est une technicité, parce que par le projet de loi,
il y aurait maintenant également des membres du conseil municipal.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions ou des commentaires? Donc, l'amendement 0.1 est adopté.
Maintenant, on a un premier amendement à l'article 1 qui a
été remis aux membres de cette commission. On en aura aussi un
deuxième. On commence avec le premier papillon pour l'article 1. Me
Cantin.
M. Cantin*. Alors, quant à ta première
modification, M. le Président, comme le para- graphe 0.1 se
référait à la loi où on citait la loi qui
était amendée, la première modification vise uniquement
à retrancher le titre exact de la loi et à remplacer les termes
"Loi concernant la cité de Salaberry-de-Valleyfield" par les mots "cette
loi".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions concernant ce premier amendement? M. le député de
Jonquière? Cela va? Alors, le premier amendement est adopté. Je
vous demanderais donc, Me Cantin, de nous présenter le deuxième
amendement à l'article 1.
M. Cantin: Alors, le deuxième amendement vise à
préciser que les membres nommés par le conseil de ville pour agir
à titre d'administrateur général et d'administrateur de la
Société du port, ne peuvent être des membres du conseil
municipal. Le but de cet amendement est d'empêcher qu'à un moment
donné on se retrouve avec cinq membres du conseil municipal pour agir au
conseil d'administration de la Société. En fait, c'est pour
limiter à deux le nombre de membres du conseil municipal au conseil
d'administration de la Société.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre, est-ce
que vous avez des questions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'est clair.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Sur cet amendement, M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Ce n'était pas assez clair dans la loi
actuelle? C'était marqué: Un administrateur
général, deux administrateurs. Là, vous le
spécifiez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La ville spécifie que de
façon à éviter que les trois autres administrateurs
puissent être issus du conseil municipal de façon certaine, on
clarifie. Trop fort ne casse pas.
M. Dufour: On n'a pas posé de questions au départ.
Mais, est-ce qu'il y a eu d'autres avis de donnés? Ils ont donné
des explications mais on n'a pas procédé comme d'habitude. On n'a
pas passé à des questions préliminaires ou des remarques
préliminaires concernant la loi. Est-ce qu'il y a eu d'autres avis de
donnés? Je comprends que la loi avait été
présentée en 1986, mais pour la représenter de nouveau,
est-ce qu'il y a eu d'autes avis?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Publication d'autres avis au
secrétariat? Législation, secrétariat...
M. Dufour: II n'y en a pas eu.
M. Paradis (Brome - Missisquoi): Pas besoin.
M. Cantin: Si vous me le permettez, M. le Président. Ce
qui s'est produit lors de l'audition de 1986, c'est la même chose qui
vient de se passer dans le dossier de Saint-Hyacinthe. L'audition a
été suspendue. Alors, pour moi, si on parie du dossier de
Saint-Hyacinthe, par exemple, d'autres avis ne seront pas nécessaires
pour se représenter mercredi prochain en commission parlementaire. Le
délai dans l'espèce est un peu plus important, mais la situation
est la même.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'espère que
les gens de Saint-Hyacinthe ne nous ont pas entendus, pensant que cela va
prendre trois ans avant qu'ils reviennent.
M. le député de Beauharnois.
M. Marcil: C'est seulement pour apporter une précision
justement au porte-parole de l'Opposition. Présentement, selon la
façon dont la loi est bâtie, la municipalité pourrait
nommer deux conseillers municipaux membres du conseil d'administration. Il y
aurait donc seulement le président-directeur général qui
viendrait de l'extérieur. Â ce moment-ci, on dit. On veut ajouter
deux autres administrateurs qui seront des conseillers municipaux; par contre,
les trois autres ne seront pas des conseillers municipaux. C'est toute la
nuance qu'il faut apporter dans ça. Pourquoi des conseillers municipaux?
Cela revient à ce que j'ai dit au départ, compte tenu que c'est
un port municipal qui appartient à la ville de Salaberry-de-Valleyfield,
la ville se porte garante de l'administration. S'il y a un déficit,
c'est la municipalité qui doit l'absorber. Â ce moment-là,
on délègue deux conseillers municipaux qui feront partie du
conseil d'administration et cela va éviter... Si on présente un
budget, les membres du conseil y auront déjà
participé.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière. (20 h 30)
M. Dufour: Si je regarde la Société telle que
composée, auparavant, I y avait un administrateur général
plus deux membres du conseil.
M. Rousse: Non, deux administrateurs.
M. Dufour: Deux administrateurs. Qui étaient nommés
par le conseil?
M. Rousse: Oui.
M. Dufour: Le directeur général a le droit de
vote?
M. Rousse: Oui.
M. Dufour: II est membre? Vous avez deux personnes provenant du
conseil municipal, deux personnes de l'extérieur plus un directeur
général engagé par...
M. Rousse: Par la ville, par le conseil municipal.
M. Dufour: il semblerait, selon ce que j'ai cru comprendre de ce
qu'a dit tantôt le parrain du projet de loi, qu'il y a déjà
eu des problèmes avec le directeur général.
M. Marcil: Je n'ai absolument rien à cacher. Je suis
très à l'aise de le dire. À l'époque, il faut dire
que le conseil municipal de la ville de Salaberry-de-Valleyfield avait un
problème avec le maire existant, qui a été
destitué, il y avait également un problème avec le
président-directeur général qui, aujourd'hui, a
laissé le travail pour aller travailler à l'extérieur. Il
y a eu une élection; c'est un nouveau conseil municipal qui est en
place. Les gens veulent régulariser la situation pour ne pas que cela se
reproduise. La ville veut quand même être présente au
conseil.
M. Dufour: La seule question que j'avais, c'est le fait que le
directeur général soit un employé ayant aussi le droit de
vote, cela peut représenter un certain problème. Il est
évident que c'est un choix que la municipalité fait. Je vous dis
carrément que... Tu as deux chapeaux. Tantôt, tu es directeur;
tantôt, tu es employé. Ce n'est pas la formule que je
privilégie. C'est un choix.
M. Marcil: M. le député, la différence,
c'est que dans la loi...
M. Dufour: Je n'ai pas l'Intention de changer cela. Mais j'estime
que cela pourrait être un des problèmes.
M. Marcil: Dans la loi existante, le directeur
général est automatiquement président de la
société. La nuance qu'on apporte, c'est que le directeur
général est un membre du conseil d'administration et le
président est choisi parmi les cinq, par élection.
M. Dufour: J'aurais posé la question au ministre. À
chaque fois qu'il y a un petit quelque chose, il faut qu'il vienne en
commission parlementaire et présente un projet de loi. N'y aurait-il pas
eu des formules existantes pour qu'il se forme une corporation ayant les
mêmes privilèges, les mêmes changements? Quelle est la
nécessité de passer par une loi? Peut-être qu'ils sont
mieux placés pour répondre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a l'implication du monde
municipal.
M. Dufour: Cela arrive des fois que le monde municipal est
impliqué, mais il choisit
d'autres formules. À chaque fois qu'il y a un changement, il faut
que ces gens viennent nous voir. C'est une contrainte.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Cantin.
M. Cantin: M. le Président, à ma connaissance,
ValleyfieJd est la seule municipalité qui possède un port
municipal. Alors, pour la constitution de la Société, cela a
nécessairement pris une loi spéciale pour permettre la
création de la Société.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
va, pour ce qui est du deuxième amendement de l'article 1?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le deuxième
amendement est donc adopté. Il y a un autre amendement, le
troisième, concernant l'article 1. Je demanderais à Me Cantin de
nous le présenter.
M. Cantin: M. le Président, ce troisième amendement
est apporté à la suite de l'adoption, en juin 1987, de la loi
100, Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités, concernant plus particulièrement
l'intérêt personnel des membres du conseil. Si on regarde
l'article 11 du projet tel qu'Imprimé, les deuxième et
troisième alinéas reprenaient les dispositions qu'on retrouvait
dans l'article 330 de la Loi sur les cités et villes, qui a
été abrogée par la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités.
Le but de l'amendement est d'abroger les deuxième et
troisième alinéas de l'article 11 et d'y ajouter un article qui
se réfère aux articles 361 et 362 de la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités
concernant justement les nouvelles règles applicables en matière
d'intérêt personnel pour les membres du conseil. Il y a
également un petit ajustement apporté à l'alinéa
auquel on doit référer à cet égard.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Cantin. M.
le ministre, est-ce qu'il y a des questions ou des commentaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas de question.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, le
troisième amendement est adopté. Est-ce que l'article 1, avec ses
différents amendements...
Est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'article 1, puisqu'il y a
plusieurs points? Je vous fais part que cela fait référence
jusqu'à l'article 12.
M. Dufour: II y a peut-être la question de la durée
du mandat des membres qui est fixée par résolution du conseil. On
sait qu'une résolution peut être changée par une autre
résolution. Est-ce que ça veut dire que le conseil pourrait
changer les administrateurs au gré de son humeur? Selon ce qui est
écrit là, c'est oui.
M. Cantin: Non, M. ie Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au gré de ses
résolutions.
M. Dufour: C'est ça. Une résolution, c'est une
humeur.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Cantin.
M. Cantin: Non, M. le Président. Évidemment, dans
un tel cas, les membres destitués en cours de mandat auraient un recours
au civil contre la Société. Maintenant, je souligne à la
commission que la durée du mandat, qui est fixée par
résolution du conseil, n'est pas une nouveauté, ça se
retrouve dans la chatte, dans la loi actuelle. Cela a simplement
été réaménagé ou réécrit d'une
façon différente. La durée du mandat, la façon
d'établir ce mandat est conforme à ce qu'on retrouve dans la
charte actuelle.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela complète
les informations du député de Jonquière. L'article 1 tel
qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 2.
Me Cantin.
M. Cantin: M. le Président, l'article 2 ne fait
qu'apporter la précision suivante. Tantôt, par l'article 0. 1, on
a abrogé la mention ou la définition du mot "administrateur* dans
la loi. L'ancien article 15 de la loi sur la Société mentionnait
que le trésorier de la Société était nommé
par résolution des administrateurs. Comme on enlève la notion
d'administrateur, puisqu'il y aura, à l'avenir, deux membres du conseil
municipal, on précise que le trésorier de la
Société sera nommé par la Société,
c'est-à-dire par résolution de la Société. C'est un
ajustement technique qui est apporté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions concernant l'article 2?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 2 est donc
adopté. J'appelle l'article 3. Me Cantin.
M. Cantin: L'article 3 est également un amendement
apporté par mesure de concordance avec les lois actuelles,
c'est-à-dire que l'article 18 de la charte du port prévoit
qu'après une certaine procédure, tout surplus non affecté,
conformément au premier alinéa de l'article 18, et sur
résolution du conseil municipal, est versé au fonds Industriel de
la ville. Évidemment, c'est une loi qui date de 1968 alors qu'existait
la Loi sur les fonds Industriels. Aujourd'hui, depuis 1985, depuis l'abrogation
ou plutôt le remplacement de la Loi sur les fonds Industriels par la Loi
sur les Immeubles industriels municipaux, il n'y a plus comme tel de fonds
industriel. Il ne reste que le fonds général de la ville. On
remplace "fonds Industriel* par "fonds général", eu égard
au remplacement de la Loi sur les fonds industriels.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions sur l'article 3? M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Le conseil d'administration de la
Société du port, comment se comporte-t-il par rapport au conseil
municipal? Est-ce qu'il doit fournir des rapports? Est-ce que ces rapports sont
publics? Est-ce qu'il doit siéger? Est-ce qu'il le peut? Est-ce qu'il
siège publiquement? Comment sont les relations par rapport aux citoyens?
Il y a des montants qui sont engagés par rapport à ça. Et
comment les citoyens sont-ils informés?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui. M. le maire,
allez-y.
M. Berthiaume (Guy): M. le Président, chaque année,
la Société du port doit présenter ses prévisions
budgétaires au conseil municipal, lequel doit les adopter avant le 31
décembre, en fait, comme le budget de la municipalité. C'est
à ce moment-là que la Société du port rencontre le
conseil municipal et rend compte de son mandat de l'année
écoulée. Également, les états financiers de la
Société du port sont présentés au conseil
annuellement, au même moment où les états financiers de la
municipalité sont déposés. Les états financiers du
port sont intégrés aux états financiers de la
municipalité. C'est la ville, le conseil municipal, qui doit rendre
compte à la population de ce qui se passe à la
Société du port de Valleyfleld.
M. Dufour. Ce rapport est publié en même temps que
celui de la municipalité?
M. Berthiaume: Absolument, c'est public. M. Dufour:
Puisqu'ils sont intégrés.
M. Berthiaume: C'est public, alors c'est publié en
même temps. Cela vient justement d'être fait,, la semaine
dernière La ville publie ses états financiers, Incluant les
états financiers de la Société du port.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
répond à vos questions? M. le député de
Jonquière?
M. Dufour: Oui, ça va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je demanderais la
collaboration de tous les membres de la commission de même qu'aux
personnes présentes.
M. Dufour: C'est un vrai "party".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si vous avez des
caucus, allez les tenir à l'extérieur ou parlez très bas,
parce qu'on a de la misère à s'entendre. Je pense que c'est
important d'entendre les Intervenants. Je vous remercie. Cela complète
l'article 3. L'article 3 est donc adopté? M. le ministre, ça va?
Adopté. M. le député de Jonquière.
À l'article 4. On a un amendement, un papillon qui a
été présenté. Je demanderais à Me Cantin de
nous donner des explications, d'abord, sur l'amendement.
M. Cantin: L'amendement vise à remplacer les mots "de la
façon prévue à la présente loi" par
"conformément à la loi". C'est une technicité. L'objectif
de l'article 4, c'est de prévoir que l'actuel
président-administrateur général de la
Société qui est en fonction le jour de l'adoption de la loi
demeure en fonction non pas à titre de président-administrateur
générai mais à titre d'administrateur
général. On sait que le président sera nommé par le
conseil d'administration jusqu'à ce qu'il soit remplacé,
conformément à la loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions sur l'amendement? M. le ministre, ça va? M. le
député de Jonquière, ça va? L'amendement est donc
adopté. Est-ce que l'article 4 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 4 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 5 D'abord,
l'amendement. Me Michel Cantin, l'amendement à l'article 5.
M. Cantin: Oui, M. le Président. L'amendement est
identique à celui que je viens d'expliquer pour l'article 4,
c'est-à-dire qu'on remplace les mots "de la façon prévue
par la loi" par les mots "conformément à la présente loi".
L'objectif ou le but de l'article 5 est identique à
celui de l'article 4, mais concerne plutôt les deux
administrateurs qui sont en poste actuellement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas de question, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député, sur l'amendement de l'article 5.
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. L'amendement
est donc adopté. Est-ce que l'article 5 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle l'article 6. Me Cantin.
M. Cantin: L'article 6, M. le Président, n'est plus
nécessaire eu égard à l'article 0. 1 qui a
été introduit par amendement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière? L'article 6 est donc adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Cantin: Excusez-moi, M. le Président, l'article 6 n'est
plus nécessaire. Alors si je dois le retirer...
Le Président (M. Parent, Bertrand): II est retiré.
L'article 6 est retiré pour fins de renumérotation.
M. Cantin: Effectivement, puisqu'on a déjà 0. 1 au
même effet.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Excellent! L'article 6
est donc retiré. J'appelle l'article 7.
M. Cantin: L'article 7, M. le Président, est
également retiré. Cela avait été convenu avec le
ministère. C'est simplement une modification qui devait être
apportée concernant la cité versus l'appellation ville, mais tout
ça a déjà été réglé. On
demande donc le retrait de l'article 7.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 7 est donc
retiré. J'appelle l'article 8. Pas de commentaires? Est-ce qu'il y a des
questions sur l'article 8? L'article 8 est donc adopté. Est-ce que le
préambule du projet de loi 219 est adopté? M. le ministre
êtes-vous d'accord avec les modifications?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le préambule du
projet de loi 219 est donc adopté.
Est-ce que te titre du projet de loi, Loi modifiant la Loi concernant la
cité de Salaberry-de-Valleyfield est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Est-ce
que le ministre peut nous faire une motion de renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais une motion dans le sens
que vous venez d'indiquer, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On a une motion dans
ce sens. Est-ce que le projet de loi 219 est adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Je
tiens à remercier M. le maire, de même que les
représentants de la municipalité. Est-ce quil y a des
commentaires finals concernant le projet de loi 219?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aimerais brièvement
remercier les autorités municipales, le procureur. Je vous
présente des excuses au nom de la commission de vous avoir fait
patienter pendant trois longues années et vous souhaite bonne chance
à la suite de ces modifications à vos activités.
M. Rousse: M. le Président, M. le ministre, je veux vous
remercier ainsi que les députés, le député de
Beauharnois, et je vous invite, en passant, aux grandes régates de
Valleyfield qui seront tenues les 7, 8 et 9 juillet prochain. Venez assister au
plus grand spectacle sur l'eau jamais présenté en Amérique
du Nord. Vous êtes les bienvenus.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, est-ce que vous avez des commentaires
finals?
M. Dufour: Non. Je pense qu'on a respecté notre
engagement. On a dit qu'il n'y avait pas de problème, que ça ne
durerait pas trop longtemps.
Une voix: Bravo, Francis!
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous souhaite un
bon voyage de retour.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, est-il
possible d'avoir une suspension de dix minutes?
Le Président (M. Parent, Bertrand): On va suspendre pour
quelques minutes et Je vous avise Immédiatement que le projet de loi 286
concernant la ville de Lac-Etchemin sera appelé immédiatement
après. Non? Donc on va suspendre et on va s'entendre.
(Suspension de la séance à 20 h 45)
(Reprise à 21 h 8)
Projet de loi 268
Le. Président (M. Parent,. Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. S'il vous
plaît, je demanderais la collaboration de tout le monde. Merci. Nous
étudierons le projet de loi 268, Loi concernant le Comité
d'enfouissement sanitaire d'Ar-genteuil-Deux-Montagnes.
Nous avons différents intervenants et je demanderais d'abord
à Mme la députée de Deux-Montagnes qui est la marraine ou
la "parraine" du projet de loi 268 de nous adresser la parole. Mme la
députée.
Mme Legault: Merci, M. le Président. J'aimerais saluer les
gens du comté d'Argenteuil et M. Ryan. Il me fait plaisir de parrainer
ce projet de loi. Ce projet de loi va justement améliorer la
qualité de l'environnement, puisqu'il consiste à faire un
fossé, comme me l'a dit M. l'ingénieur, pour capter les eaux qui
viennent d'un autre terrain pour les envoyer dans un seul fossé. Je
pense que, dans ces conditions, tel que me l'a expliqué M. Ryan au
début, je suis contente de m'associer aux gens d'ArgenteuH pour
parrainer ce projet de loi. Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Mme la
députée de Deux-Montagnes. Avant de laisser la parole au ministre
et au critique de l'Opposition - j'aurais dû le faire au début,
à titre de président de cette commission - j'aimerais souhaiter
la bienvenue à M. le maire de Lachute et aux gens qui l'accompagnent. Il
y aura aussi, dans la procédure de ce projet de loi qui comporte
seulement deux articles, l'audition, immédiatement après la
présentation préliminaire, de trois groupes de citoyens, le
premier étant le Comité de citoyens de Saint-Hermas, le
deuxième, la ferme Filon et, le troisième, le Centre local
d'écologie de Mirabel. Je demanderais à chacun des Intervenants
de fake une brève présentation pour respecter la procédure
et pour qu'on ait l'occasion d'entendre tout le monde.
Alors, avant d'aller plus loin, je demanderais à M. le ministre
de nous faire ses commentaires préliminaires. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, très
brièvement, vous me permettrez de saluer M. le maire, son conseiller
juridique et les gens qui l'accompagnent, de remercier Mme la
députée de Deux-Montagnes d'avoir bien voulu "marrainer" ce
projet de toi, de saluer la présence en commission parlementaire du
parrain spirituel du projet de loi, puisque cela se situe dans son
comté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aimerais souhaiter la bienvenue
à tous les intervenants et vous dire que les membres de la commission
sont ici pour écouter ce que vous avez à nous dire. vos
représentations, et que nous n'aurons pas de décision finale
à annoncer tant que le président n'aura pas appelé chacun
des articles et ne nous aura pas appelés, comme parlementaires, à
nous prononcer. Tous les intervenants ont une chance égale de faire
valoir leur argumentation et nous souhaitons que les lumières que vous
saurez nous apporter nous amèneront à prendre des
décisions qui iront dans l'intérêt public, dans
l'intérêt de l'ensemble des citoyens de la région
concernée.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, M. le ministre,
je vous remercie de vos bons mots. Puisqu'on a un parrain spirituel, on se
sentira au paradis pendant cette commission.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Mais il ne faudra pas bâtir pierre sur
pierre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'inviterais
immédiatement le critique de l'Opposition, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais aussi souhaiter la bienvenue aux
représentants du Comité d'enfouissement sanitaire
d'Argenteuil-Deux-Montagnes. Ça nous permet d'avoir en notre compagnie
le ministre de l'Éducation, de. l'Enseignement supérieur et de la
Science. C'est tout un honneur, et ça nous prouve une chose: C'est que,
eux aussi, de temps en temps, sont obligés de faire du lobbying.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est intéressant pour un député
de l'Opposition de savoir que même le ministre de l'Éducation est
obligé de se plier aux règles parlementaires. Je trouve ça
intéressant et je trouve que ça replace le parlementaire dans sa
|uste perspective. La première fonction d'un ministre ou de qui que ce
soit autour de cette table, c'est d'abord d'être député de
son comté. Ça prouve son intérêt. Sans lui donner ni
plus ni moins de mérite, je pense que c'est Important de le faire, et sa
présence confirme ça.
Je voudrais dire aussi, par rapport à ce projet de loi, que c'est
la deuxième fois, je pense, qu'on a l'occasion de rencontrer ces gens.
La première fois, la loi avait satisfait leurs vues. Espérons que
pour ce projet de loi, pas tellement complexe mais comportant un article
important, on puisse trouver un consensus pour satisfaire les parties.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, je vous remercie. Avant de passer la
parole à M. le maire, un bref mot de M. le ministre. M. le ministre,
avec un chapeau spécial.
M. Ryan: M. le Président, je vous remercie de
l'hospitalité que la commission m'accorde. Je l'apprécie
vivement. Comme le disait le député de Jonquière, nous
sommes d'abord dans ces lieux à titre de député d'un
comté et nous sommes tous égaux à ce titre, nous avons
tous des obligations et des droits semblables par rapport à nos
commettants et à nos collègues de l'Assemblée nationale.
C'est pourquoi quand un ministre peut oublier durant quelques heures les
responsabilités spéciales qui lui incombent comme membre du
gouvernement pour se retrouver comme député, non seulement il
doit l'accepter, mais il en est très heureux, surtout quand il peut
trouver à la table des témoins des personnes qui lui sont
familières et des institutions qui lui sont chères.
Je salue d'une manière toute spéciale la
délégation d'Argenteuil qui est ici aujourd'hui ayant à sa
tête le maire de Lachute, M. Billinghan, accompagné du
préfet de la MRC d'Argenteuil, M. Florian Saint-Onge. Il y a
également le maire de Saint-Philippe de Chatham, M. Ouellet, le maire de
Brownsburg. À la table, il y a M. Gilles Hébert, procureur et
conseiller juridique bien connu, accompagné de M. Hubert Pilon,
Ingénieur; mon secrétaire de comté, M. François
Gratton. Il est bon que je vous rappelle qu'il est toujours à mes
côtés et toujours à votre service aussi, si jamais le
comté d'Argenteuil peut vous être utile.
Je remercie d'une manière spéciale Mme la
députée de Deux-Montagnes de sa collaboration coutumière
que nous apprécions d'une façon particulièrement vive dans
ce cas-ci.
Le projet qui est présenté est très simple. Ce
comité détient déjà un terrain sur le territoire de
la ville de Mirabel pour fins d'enfouissement. Il détient les lots 7, 8
et 9. Il s'agit d'ajouter une bande de terrain qui est le lot 10 afin de
pouvoir construire sur cette bande un fossé qui permettrait de
détourner les eaux de manière à éviter qu'elles ne
viennent baigner les déchets. Je pense que toutes les précautions
ont été prises pour que l'environnement soit bien
protégé. La ville de Mirabel, après avoir d'abord eu des
réserves au sujet du projet de loi, a adopté une
résolution au début du mois de juin qui donne son entière
approbation au projet. Je voudrais enfin, pour terminer, saluer la
présence parmi nous du président du syndicat local de l'UPA, M.
Brunet et d'une personne qui est un résident propriétaire d'un
terrain situé à proximité du site d'enfouissement, M.
Filion, qui nous donneront leur témoignage en toute liberté,
évidemment si la commission juge opportun de l'entendre. Nous avons eu
l'occasion de discuter de ces choses sur les lieux et j'espère que nous
pourrons rapidement disposer du projet de loi. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le maire de Lachute.
M. Billinghan (Kenneth): M. le Président, membres de
l'Assemblée nationale, je veux remercier Mme Legault de parrainer notre
projet. Le reste de la province appuie notre député.
Notre projet est très simple. On veut acquérir un terrain
pour faire un fossé afin d'améliorer l'environnement de notre
site et empêcher la pollution. Je vais laisser mon avocat décrire
le cas.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Hébert, on
vous souhaite la bienvenue. Vous avez la parole pour défendre la
cause.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, M. le
ministre, M. le député de Jonquière, mesdames. D'abord, je
remercie le ministre de l'Éducation d'avoir exposé mon projet de
loi pour moi. Il l'a très bien fait et je pense qu'il a très bien
résumé le but du projet de lof. Nous sommes prêts à
procéder à l'étude quand vous serez prêt à le
faire, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie.
Alors, voici la façon dont on procédera avant d'appeler l'article
1. Étant donné que, dans le cadre d'un projet de loi
privé, il y a des gens qui ont manifesté le désir de se
faire entendre, la démocratie étant ce qu'elle est et voulant
avoir toutes les lumières de la part de tous les membres de cette
commission, autant d'un côté que de l'autre, on va
Immédiatement entendre un premier groupe qui est le Comité de
citoyens de Saint-Hermas représenté par M. Jean-Paul Robert.
Une voix: M. Robert est absent.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, il est absent.
Voilà, on en a un premier d'entendu.
Auditions Des voix: Ha, ha, ha!
Comité d'enfouissement sanitaire
d'Argenteuil-Deux-Montagnes
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est très
simple, ici, ça fonctionne comme ça. Pour la
ferme Filion, il y a M. Yvon Filion, Mme Diane Filion et M. Daniel
Brunet qui est vice-président de la fédération de l'UPA.
Alors, vous avez sûrement un porte-parole qui pourrait se faire entendre.
Oui.
Une voix: Oui, brièvement, j'aimerais...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous êtes...
M. Dufour: M. le Président, avant de procéder,
est-ce que le monsieur de Saint-Hermas était ici durant la
journée? On a interverti les heures et il pourrait être absent
pour certaines raisons. Vous me dites qu'il n'y était pas. Cela va.
Le Préaident (M. Parent, Bertrand): Alors, allez-y
brièvement. Vous âtes monsieur?
M. Brunet (Daniel): M. Daniel Brunet.
Le Préaident (M. Parent, Bertrand): M.
Daniel Brunet, bienvenue. Allez-y, M. Brunet.
M. Brunet: J'aimerais d'abord remercier le président de
l'Assemblée et aussi les ministres. Mmes et MM. les
députés. Brièvement, notre cas, le point qu'on veut faire
valoir ici aujourd'hui, en tant que producteurs agricoles, je me permets de
représenter la famille Filion... Je pense que Mme Legault a bien
mentionné, a bien touché le point qui nous intéresse.
C'est l'environnement. C'est un point important pour nous, agriculteurs de la
région d'Argenteuil. On se rappelle, comme monsieur l'a bien
présenté tantôt, on est déjà venu ici se
faire entendre dans le même sens, dans la même ligne. La
façon dont le site de Lachute est situé, on doit comprendre qu'il
y a un problème avec l'eau, avec l'écoulemont d'eau qui vient de
ce site. Je pense que le projet présenté Ici aujourd'hui
représente une option intéressante. Par contre, ce qu'on demande
en tant que producteurs agricoles, c'est que ce soit étudié
profondément et complètement avant de procéder. Je
regardais l'invitation qu'on a reçue. Avec la famille Filion, il y a
aussi le garçon qui vient de prendre une part importante dans
l'entreprise, dans l'Industrie. La famille Filion représente très
bien l'agriculture dans notre secteur. Ce sont des jeunes qui sont
impliqués et on ne voudrait pas voir cette industrie attaquée ou
endommagée par des aménagements de site qui pourraient nous
occasionner des problèmes. C'est dans ce sens-là qu'on veut
Intervenir et c'est ce qu'on voudrait qui soit retenu de tout ça.
Le Préaident (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M.
Brunet. Votre point a été entendu.
M. Dufour: J'aimerais demander...
Le Préaident (M. Parent, Bertrand): On va
Immédiatement procéder, si vous le permettez, M. le
député de Jonquière, s'il y en a qui ont des questions
pour clarifier l'intervention qui vient d'être faite, avant de passer au
prochain intervenant. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je voulais justement demander à M. Brunet, si
les craintes qu'il exprime sont par rapport à... Est-ce que votre terre
est située... J'ai cru comprendre tout à l'heure de la part de M.
le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur - on ne
donnera pas tous vos titres, le député d'Argenteuil, disons, cela
va être plus facile - qu'il semble y avoir une pente. Est-ce que cette
pente est vers votre terrain ou est-elle contraire?
M. Brunet: Exactement...
M. Dufour: II y a une pente. Ce n'est pas un milieu plat. Donc,
il y a une pente.
M. Brunet: Oui. La ferme Filion est propriétaire des lots
5 et 6. Si on se rappelle tantôt ce qu'on a énuméré,
on parlait de 7, 8, 9 et on veut acquérir 10. La pente est vers les lots
5 et 6. Aussi, il faut comprendre que la ferme Filion est la première
ferme à côté du site et la pente va vers la masse des
fermes de la région.
M. Dufour: Actuellement, les problèmes sont causés
à la ferme Filion.
M. Brunet: Les problèmes sont causés à la
ferme Filion... On se rend compte des effets d'un tel site à la ferme
Filion. Il faut dire qu'il y a aussi des problèmes dans les fermes
avoisinantes On en a remarqué. On a fait des études dans ce
sens-là à la fédération et on a remarqué ces
choses là. Le fait que la ferme Filion soit impliquée, c'est que
c'est le premier voisin, les lots 5 et 6 du site.
M. Dufour: Le problème, est-ce que c'est seulement
l'écoulement de l'eau ou si ce sont des papiers, des déchets,
l'attirance des oiseaux, je ne sais pas?
M. Brunet: Exactement. Les oiseaux ont un effet sur les cultures.
Il faut dire aussi qu'en un certain temps de l'année, surtout à
ce temps-ci de l'année, II y a souvent des oiseaux, des goélands,
qui transportent des papiers pour les laisser tomber sur la
propriété de M. Filion, dans ses cultures, dans ses
pâturages où ses animaux vont tous les jours. À ce
moment-là, cela crée un problème important pour
l'industrie.
M. Dufour: Ils n'ont pas pensé à étendre de
l'eau de Javel pour éliminer la fiente des oiseaux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Votre assurance ou la garantie que vous semblez
exiger, est-ce que vous avez l'impression... En tout cas, peut-être que
le comité d'enfouissement peut me donner la réponse, est-ce que
vous vous appuyez sur des études d'ingénierie ou
d'ingénieurs? La proposition que vous nous faites, la demande que vous
avez, est-ce que ça s'appuie sur une étude d'ingénieurs
pour les eaux...
M. Hébert: Oui. M. le député. En
fait, cette étude a déjà été soumise au
ministère de l'Environnement qui, le 19 mai 1969, nous adressait une
lettre disant qu'il était d'accord avec l'étude que nous avions
faite et le programme que nous avions mis sur pied à la condition que ce
soit aux fins pour lesquelles on vient aujourd'hui, à savoir la
construction d'un fossé pour capter les eaux exclusivement. Il ne veut
pas, comme le comité d'ailleurs, prolonger l'exploitation du site sur le
lot 10. On ne veut que la construction d'un fossé pour dévier les
eaux qui, actuellement, polluent le site.
M. Dufour: II n'y a pas d'autres problèmes majeurs. Si
vous avez cette garantie, M. Brunet, qui représentez un certain nombre
de cultivateurs, est-ce que votre groupe sera satisfait? C'est une
amélioration, ce n'est pas le paradis.
M. Brunet: Justement. Ce n'est sans doute pas, comme vous dites,
le paradis ou la solution idéale mais si on peut toujours régler
le problème de pollution de l'eau, c'est «déjà un
pas dans la bonne direction. Il faut comprendre que dans notre industrie,
aussitôt que vous parlez de production animale, on est absolument
dépendant de la qualité de l'eau qu'on a pour notre production
et, à ce moment-Jà, c'est la base, je pense, du
problème.
M. Dufour: Cela va pour mes questions.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va pour vos
questions. Est-ce qu'il y a d'autres questions, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour être bien certain
où vous êtes, la ferme des Filion, c'est la ferme qui est sur les
lots 5 et 6 voisins des lots 7, 8 et 9. Ce qu'on fait aujourd'hui, on demande
l'autorisation du lot 10 qui est plus loin, finalement, pour détourner
l'eau. On risque strictement, si Je comprends bien, d'améliorer, quant
à l'aspect eau, votre environnement. On n'affecte pas les autres
éléments que vous déplorez, les oiseaux, les papiers et
ces choses-là.
M. Brunet: Exactement. À cause de l'état du sol,
l'eau qui filtre à travers le lot 10 vient se déverser dans les
lots 7, 8 et 9. Cela va améliorer la situation dans ce sens-là,
mais le reste du problème que ce soit la vermine ou tout ce que peut
comporter un site d'enfouissement, le problème est toujours là.
Mais on est quand même très satisfait de voir qu'il y a des
travaux qui se font dans le sens de régler le problème de l'eau.
Comme je le disais tantôt, l'eau c'est la base de notre industrie.
Aussitôt qu'on parle de production animale, on doit avoir une
qualité d'eau sûre. C'est d'ailleurs un point très
important. Cela établit d'ailleurs la valeur des entreprises
agricoles.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela répond
à vos questions, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Shefford est spécialiste en environnement.
Une voix: Non critique.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Critique
spécialiste, nuance.
M. Paré: M. le Président, on va se contenter de
critique ou porte-parole en matière d'environnement. D'abord, je vous
souhaite la bienvenue. Je dois vous dire que si le projet de loi est ici pour
améliorer une situation d'environnement, j'en suis. Par contre, vous
allez me permettre d'être en même temps critique au nom de tous les
groupes écologiques du Québec et de tous ceux qui se
préoccupent de plus en plus d'environnement, y compris des gens de chez
vous qui ne partagent pas la même vision que vous par rapport à ce
projet de loi. J'aurai quelques commentaires et ensuite quelques questions.
Avant de descendre - parce que je pensais qu'on passerait à 10
heures, donc, j'étais en train de préparer autre chose - je
regardais la presse de la dernière semaine de mai, début juin,
parce qu'on n'est pas très avancé: Un dépotoir de
déchets continue de polluer l'eau de Sainte-Julie. La région
immédiate de Mercier, c'est une nappe d'eau contaminée qui est en
train de corrompre toute la région de Sainte-Martine. Vous connaissez la
région de Châteauguay, de la ville de Mercier. Des phénols
découverts au sud de Sainte-Martine. Québec construira un nouvel
aqueduc au coût de 2 000 000 $ et quelque parce que dans le temps on a
justement accepté qu'il y ait des dépotoirs. On regarde
ceux-là et il y avait une rencontre cette semaine avec les gens de
Saint-Georges de Beauce. Donc, dans tous les coins du Québec où
on a laissé des lieux d'enfouissement sanitaire s'implanter, on est en
train de payer pour comme société. Donc, à la ville de
Mercier, le gouvernement a annoncé en grande pompe hier, une subvention
de 2 000 000 $ et quelque pour un système d'aqueduc qui va desservir une
usine et quelques habitations parce
que, finalement, tout est contaminé. C'est dangereux maintenant
pour l'agriculture. C'est dangereux pour la culture et l'agriculture. Quand je
parle d'agriculture, c'est parce que le bétail est en train de boire de
l'eau contaminée et on voit sortir toutes sortes de choses dans la
terre. C'est rendu, comme société, je dois vous dire... C'est une
loi qui a l'air simple, il y a juste un article, mais ce n'est pas vrai que je
vais la laisser passer sans qu'on en discute et qu'on sache dans quoi on
s'embarque. Quand on voit les réactions dues à fa
négligence des dix, quinze et vingt dernières années,
c'est inacceptable comme société. Ce n'est pas vrai qu'un bon
soir de juin, on va l'accepter sans être sûr de nous surtout quand
on sait que, dans votre coin, il y a de l'agriculture. Mais quand on sait
aussi... je ne sais pas si tous les députés et membres de la
commission sont au courant, vous allez me confirmer si c'est vrai, il
semblerait que c'est sur ou à proximité de l'aquifère
Saint-Hermas. Quand on parle de l'aquifère Saint-Hermas, je pense que
c'est bon que vous le sachiez tous, c'est là qu'on prend l'eau de
qualité. Vous savez qu'il y a entre 1 000 000 et 2 000 000 de
Québécois au moment où on se parle qui prennent de l'eau
en bouteille et c'est de plus en plus comme ça parce qu'on a corrompu le
Québec. Il faut le décontaminer. Mais en attendant, les
Québécois prennent de l'eau embouteillée et 60 % de cette
eau est prise là où on est en train d'installer ou d'agrandir un
lieu d'enfouissement sanitaire. Il faut savoir ça. Les grandes
compagnies comme Nora, Labrador, Laurentiennes, ceux qui fournissent l'eau pour
les grandes chaînes alimentaires que je ne nommerai pas, je ne ferai pas
de publicité ce soir, 60 % de l'eau embouteillée au Québec
serait prise dans la nappe phréatique qui se retrouve en dessous du
territoire qui nous concerne ou à proximité. C'est pour ça
que je trouve Important, ce soir, d'intervenir pour que ce qu'on va apporter
soit une solution et non une aggravation de la situation. Dans ce
sens-là, je pourrai être d'accord mais pas à n'importe
quelle condition et avec des garanties plus solides que ce que je retrouve
là. Je vous le dis tout de suite, j'aurai un amendement à
apporter tantôt. (21 h 30)
Mais il faut savoir et je le répète, c'est un milieu
agricole. C'est à proximité de la plus grande nappe
phréatique de qualité où on la puise et on la met en
bouteille Immédiatement tellement elle est de qualité. Elle
abreuve, au moment où on se parie, plus de 1 000 000 de
Québécois qui ne retrouvent plus la qualité dans leur
système municipal ou sur leur ferme. Quand on pense à la
région, vous autres, vous êtes au nord de Montréal, mais la
région sud de Montréal dont je viens, malheureusement - pas
malheureusement parce que je viens de là, mais malheureusement pour la
situation qu'on retrouve là... On est en train de contaminer toute la
rive sud de Montréal, la Montérégie, et ça va
coûter des millions pour essayer de réparer. Je vous dis que
j'aime mieux prévenir que guérir. Cela coûte trop cher,
c'est trop malheureux et c'est surtout trop dangereux pour la santé et
la sécurité des citoyens.
Dans le cas qui nous concerne, le 23 juin 1987, iI y a tout près
de deux ans, on s'en venait ici. certainement avec les mêmes
intervenants, pour légaliser une pratique qui était en train de
se faire. On était en train de légaliser un she d'enfouissement.
À ce moment-là, il n'y a pas eu - Je vais avoir une question
là-dessus tantôt - de dépôt d'étude comme quoi
il n'y avait pas de danger, et on nous disait: Allez-y, tout est correct, les
études nous confirment qu'on peut aller de l'avant et qu'on peut
implanter ce lieu d'enfouissement sanitaire sans danger. On est ici, deux ans
plus tard, en disant: Cela prend une nouvelle loi, parce que le terrain n'est
pas propice, parce que c'est dangereux, parce que les eaux doivent être
captées et dirigées différemment, parce que ça
reste au niveau du soi. Je dois vous dire que ça ne (ait pas deux ans,
et je ne voudrais pas que dans deux ans on se ramasse Ici pour dénoncer
une situation ou voter une nouvelle loi qui va venir corriger l'erreur qu'on
ferait ce soir. Ou pis encore, qu'on se ramasse dans six mois, un an, deux ans
ou cinq ans avec toute une région comme la ville de Mercier. Si on
faisait ça ce soir, je dois vous dire qu'on serait une gang
d'inconscients et on ne mériterait pas les sièges sur lesquels on
est assis. Cela, II faut y voir, et c'est ce soir qu'il faut y voir, pendant
qu'on est ici.
Il y a deux ans, il n'y avait pas de danger. Vous nous dites ce soir: II
y a des études et il n'y a pas de danger. Vous me dites: II y a des
études qui ont été faites. Mais il ne faut pas oublier non
plus, si je me rappelle bien, en tout cas selon les informations que j'ai. M y
a aussi eu contestation, il y a aussi eu des gens qui ont été
obligés d'aller en cour pour demander que des correctifs soient
apportés. Si mes informations sont toujours bonnes, cette cause a
été financée par les entreprises que j'ai nommées
tantôt en partie, parce qu'elles voyaient du danger. Les
représentants de celles-ci ne sont peut-être pas ici ce soir, mais
si ces entreprises ont pris la peine de financer une cause pour protéger
une entreprise... il ne faut pas oublier qu'on aide peut-être ce soir un
lieu d'enfouissement, mais il faudrait protéger des entreprises et des
entreprises qui abreuvent des millions de Québécois. La cour a
imposé, il ne faut pas l'oublier, des travaux, parce qu'il y a trop
d'eaux de surface, donc, des travaux qui sont Inefficaces.
Il y a eu des études et vous dites que vous avez eu
l'autorisation du ministère de l'Environnement. J'en suis, sauf que
même s'il y a des autorisations du ministère de l'Environnement,
j'aimerais savoir si ce que j'ai comme information est vrai, à savoir
qu'un hydrologue du
ministère de l'Environnement du Québec aurait fait une
étude qui ne semble même pas disponible. On ne peut pas la voir et
ce n'est pas nouveau, parce que je dois vous dire qu'à tous les jours on
demande des études faites par des fonctionnaires et on ne peut pas les
avoir. Dans ce cas-ci, je pense que ça serait intéressant de
l'avoir, parce que oui, ce que vous proposez ce soir peut être acceptable
car c'est une amélioration; par contre, il semblerait qu'il y ait
d'autres solutions. J'ai toujours appris que quand on a des choix à
faire, il faut connaître les alternatives qui nous sont proposées,
sinon, on n'a pas de choix et on est conduit dans un canal et on doit aller par
là.
Je ne suis pas sûr que c'est la bonne solution parce qu'il faut
envisager de ne pas se tromper et d'aller dans la bonne direction. Ce qu'on a
à protéger, ne l'oubliez pas, quand on parle de lieux
d'enfouissement, ce n'est pas juste d'aider soit une municipalité, une
MRC ou un groupe de municipalités à se débarrasser du
stock. C'est un problème majeur sur tout le territoire du Québec.
Je dois vous dire que j'ai des appels téléphoniques, des lettres,
des rapports a chaque jour, et je suis juste critique, je ne suis même
pas ministre. Dans tout le Québec, on ne sait plus où mettre les
déchets, les gens se plaignent et ils ne veulent pas les avoir dans leur
cour. Vous autres, vous acceptez de les avoir, et vous les avez
déjà. De toute façon, vous me dites que vous venez ici
pour corriger, c'est une chose, mais à condition que ce soit vraiment le
bon correctif Sachant les problèmes qui s'en viennent, dans le cas qui
nous concerne, chez vous, ce soir, il faut être bien sûr qu'on va
prendre la bonne décision sinon c'est l'agriculture et aussi les
entreprises qui vont être victimes. SI on se trompe, on cherchera
après où on va pouvoir embouteiller. Ce sont des noms qui vous
disent quelque chose, les entreprises que j'ai nommées tantôt. On
peut penser qu'il n'y a pas de danger. On n'a plus le droit de penser ça
quand on n'est pas sûr, quand on regarde ce qui se passe sur la rive sud
de Montréal, à la ville de Mercier. Je dois vous dire, quand on
Interdit aux agriculteurs de faire boire l'eau des puits aux vaches, if faut le
faire. Cela prend des usines d'épuration maintenant pour abreuver les
vaches. On est rendu dans une société qui a des problèmes
graves. Je ne voudrais pas qu'on se ramasse dans votre région... C'est
pour ça que j'aborde le problème et que j'ai l'intention de
questionner. Je ne voudrais pas qu'on se ramasse avec des problèmes dans
votre région, dis-je, parce qu'on aurait pris la mauvaise
décision ce soir. Donc, je ne suis pas convaincu.
J'aimerais savoir ceci, première question: Est-ce que,
effectivement, à votre connaissance, il y a eu une autre étude au
ministère de l'Environnement du Québec qui propose d'autres
solutions et qui n'est pas disponible? À votre connaissance, est-ce
qu'il y a d'autres solutions envisageables?
M. Hébert: Selon l'ingénieur qui a
étudié tout ce dossier depuis un an ou un an et demi au moins et,
à notre connaissance, ça n'existe pas. Je ne connais pas d'autre
étude. M. le député, pour répondre un peu à
ce que vous avez dit tantôt, si vous me le permettez, d'abord, il s'agit
d'un site d'enfouissement sanitaire et non pas de produit mais sûrement
pas de produit toxique. C'est la première chose. C'est très
différent du problème de Mercier que vous apportez où
c'est Trécil et des compagnies aux environs qui ont pollué le
territoire. Deuxièmement, vous dites qu'on est venu légaliser le
site. Non. Il y a deux ans, ce qu'on est venu faire, c'est qu'il y avait un
comité d'enfouissement qui fonctionnait depuis 1978 sur une lettre du
ministre, M. Léger, à l'époque. On s'est aperçu que
ce n'est pas comme ça qu'on doit créer des corporations
Intermunicipales de régie des déchets. Donc, on est venu ici
demander, étant donné qu'y faut faire des travaux importants et
qu'il faut emprunter, de nous créer le comité de façon
légale, ratifier les titres que tous ces comités
antérieurs avalent faits. Ce n'est pas légaliser le site, parce
que le site est légal, il est sous la surveillance du ministère
de l'Environnement qui vient régulièrement le visiter.
Évidemment, si on fait quelque chose qui n'est pas correct, il va nous
le dire. Ce n'est pas un site de déchets toxiques, c'est clair. J'ai
fait les plus grandes dépollutions à la ville de LaSalle de
produits toxiques et ça a coûté 10 000 000 $ à 12
ooo 000 $ ou 15 ooo 000 $ à la ville. Je sais ce que c'est. C'est
totalement différent du site que nous avons en main actuellement.
Quand nous sommes venus il y a deux ans, en plus, M. le
député, dans le projet de loi tel qu'il était
présenté, j'avais demandé pour le comité à
l'époque le pouvoir non pas d'avoir le site sur les lots 7, 8 et 9, mais
d'avoir un territoire beaucoup plus grand parce qu'on savait qu'on était
pour avoir ce problème éventuellement. Alors, avec l'opposition
qu'on a eue à ce moment-là, on nous a dit: Prenez ça comme
territoires, 7, 8, 9, et s'il y a d'autres problèmes, vous viendrez nous
voir. Nous sommes rendus ici et nous venons vous voir. On vous dit que,
maintenant, il y a des eaux qui entrent sur le site des déchets, qui
sont en train de polluer, qui sont au nord. Comme on vous l'a dit tantôt,
le 10 est comme ça, le 9, le 8 et, au point de vue dégradation,
c'est comme ça que ça fonctionne, on veut mettre un ruisseau qui
va amener l'eau de toute la région vers son cours normal. J'ai un plan
ici à votre disposition. Cela va grandement aider évidemment les
terres voisines, comme le 5, qui sont beaucoup plus basses. Ces eaux partent du
10, du 9, etc., et tombent jusqu'au 5 dans la ferme de monsieur qui est
présent ici.
Vous avez une autre chose. Vous parlez des compagnies qui vendent de
l'eau naturelle, excellente d'ailleurs, très bon produit. Ces compagnies
sont justement au nord de la terre
10 à trois kilomètres minimum au nord. Donc, elles se
trouvent en haut de ce site. Ce dont on parie est toujours en
dégradation. Les compagnies sont au nord à trois
kilomètres. Vous avez les lots 10, 9, 8, 7, etc., et là, vous
avez tout de suite la terre. Les études ont été faites
à l'époque. Les études sont faites en ce sens qu'il n'y
avait pas de pollution. Le problème de ces compagnies a
été soulevé lorsque nous nous sommes
présentés il y a deux ans.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me
Hébert. M. le député de Shefford.
M. Paré: Quand vous avez dit tantôt que ce
n'était pas tout à fait pour légaliser en 1987,
c'était pour vous rendre conforme à la loi, comme vous l'avez
dit, pour être capable ensuite d'emprunter et de fonctionner.
Une voix: C'est ça.
M. Paré: Donc, si c'était pour vous rendre conforme
à la loi, c'est ça, légaliser.
M. Hébert: On n'a pas légalisé le site, mais
la corporation qui exploite le site. Le site était légal, il est
administré suivant les normes du ministère de
l'Environnement.
M. Paré: Oui, mais, pour ce qui est... Moi, je pense qu'on
est jamais trop prudent...
M. Hébert: Je suis d'accord avec vous.
M. Paré:... vous dites que ce ne sont pas des produits
toxiques, mais je dois vous dire qu'à bien des places on pensait que ce
n'étaient pas des produits toxiques, et on le découvre
malheureusement après. À un tel point que, si vous avez
regardé les dernières nouvelles sur les déchets, on s'est
aperçu que, quand on demande aux gens: Comment vous
débarrassez-vous - et on le fait tous - de vos restes de peinture, de
vos restes de canettes? C'est dans le sac vert! Et on apprenait
dernièrement comment on se débarrasse même des produits
biomédicaux de nos hôpitaux, c'est dans les sacs verts.
Donc, il ne faudrait pas penser qu'il n'y a pas de danger quand on va
dans un site d'enfouissement sanitaire. Cela ne veut pas dire que c'est
autorisé les produits toxiques, mais ça veut dire que les
citoyens, à petite dose chacun, se débarrassent de ces produits
toxiques dans le sac vert. Donc, M s'agit que des centaines et des centaines de
milliers de citoyens mettent cette petite quantité chaque semaine et on
se ramasse à la fin avec des problèmes comme on en connaît
dans d'autres régions du Québec. C'est pour ça que je dis
qu'on n'a pas de chance à prendre. Il faut vraiment s'assurer que, de ce
côté là, on ne prend pas de risque, surtout qu'on ne
connaît pas non plus le sous-sol. Quand on parle de la nappe
phréatique, des fois on pense qu'elle s'en va par là et puis
là, à un moment donné, on s'aperçoit qu'elle est
complètement dans le sens opposé de ce qu'on avait pensé.
Cela, on le sait juste par les effets négatifs, on ne le sait pas par
les études et par les prévisions. On peut bien penser que t'usine
est de ce bord-là et qu'il n'y a pas de danger parce que ça
descend, mais ce n'est pas parce que le sol descend que l'eau descend. Il ne
faut jamais oublier ça, parce que ce sont des couches inférieures
et ça va totalement dans le sens opposé qu'on pense. Dans
d'autres régions, on pensait que les effets seraient à gauche et
ils étaient à droite.
Donc, Je ne voudrais pas qu'il y ait... Ce qu'on touche là. on
sera peut-être coupable, si on se trompe - et j'espère que non, je
vous le dis tout de suite - de ne plus avoir ces entreprises qui vont
fonctionner et qui seront obligées de se trouver de l'eau de moins bonne
qualité ailleurs. Il s'agit aussi de votre développement
économique; je pense que vous devez en tenir compte. SI les entreprises
ont subventionné la cause en cour, c'est parce qu'il y avait
certainement des craintes. Je ne pense pas me tromper en disant ça,
sinon on ne subventionnerait pas une étude ou une cause si c'est juste
pour le plaisir d'amener des troubles. Je serais bien surpris de ça.
Alors, j'aurai un amendement à apporter tantôt, lorsqu'on arrivera
à l'article 1.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres questions à poser au groupe qui s'est présenté
tantôt par M. Brunet. M. le ministre, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, peut-être pour bien
comprendre, à la suite de l'intervention de... C'est sur un aspect
essentiel, je l'admets, moi, à la considération qu'on doit
apporter au projet de loi. J'avais compris, selon les premières
explications - et je veux être certain que c'est encore ça qui
prévaut - que l'objectif du projet de loi est de permettre
d'acquérir le lot 10 de façon à faire dévier l'eau
pour ne pas que l'eau continue à passer à travers les vidanges,
à polluer davantage la terre de M. Filion et à risquer de polluer
la nappe phréatique. J'ai compris ça. Donc, si on a tendance
à s'opposer au projet de loi, bien, on dit: Laissons l'eau continuer de
polluer la terre de M. Filion et la nappe phréatique sur le plan des
risques, pour bien...
M. Hébert: Vous avez raison, M. le ministre, d'autant plus
que c'est à la demande du ministère de l'Environnement qu'on
vient ici, parce qu'on nous a dit: Si vous ne faites pas les travaux, on va
vous poursuivre. Bon! Alors, nous autres, on vient et on fait notre job. Alors,
on s'est dit: Très bien, allons-y au plus tôt, acquérir
notre lot...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Hébert: ...et y construire au plus tôt.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avant que tout le
monde ne soit poursuivi, on va essayer de clarifier la situation. M. Brunet,
vous vouliez avoir un éclaircissement? (21 h 45)
M. Brunet: Juste un point que j'aimerais clarifier. Quand on
parle de cette nappe d'eau située en réalité sous le
comté d'Argenteuil, pour préciser, je pense que nos producteurs
et tous nos membres qui travaillent directement dans notre industrie sont bien
conscients de ce que ça représente, de la richesse que ça
représente pour notre industrie et aussi pour d'autres secteurs, que ce
soit l'industrie de l'embouteillage ou autre. Il y a un projet qui a
été mis de l'avant cette année par le ministère de
l'Environnement, qui nous demande de contrôler nos utilisations de
pesticides, que ce soit herbicide ou insecticide. Je dois mentionner que dans
le comté d'Argenteuil, tous les producteurs avec lesquels j'ai affaire
à tous les jours sont bien conscients de cette situation, et ils font
tout leur possible, avec une grande conscience, pour restreindre l'utilisation
excessive de ces produits, justement pour protéger cette nappe d'eau,
cette richesse qu'on a. On sait que c'est important pour notre industrie,
aujourd'hui, et que c'est important aussi pour les jeunes qui nous suivent,
pour la relève. Comme je le disais tantôt, c'est la valeur de nos
entreprises qui est directement reliée à la qualité de
l'eau. On en est conscient, on est très fier d'Argenteuil. On
connaît d'autres régions dans les Laurentides qui n'ont pas cette
facilité et ça représente un problème très
sérieux pour leur industrie.
C'est le point qu'on veut soulever. On est fier de voir qu'il y a des
travaux qui se font pour aménager, mais il reste qu'il nous semble,
à nous toujours, que c'est quand même dans la bonne voie, mais ce
n'est possiblement pas la solution finale dans ce projet. C'est ce qu'on veut
qui soit retenu ici aujourd'hui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. Brunet.
M. Brunet: On vous remercie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Shefford.
M. Paré: Juste un petit commentaire, ensuite, une
question. Le petit commentaire s'adresse au ministre des Affaires municipales
pour lui dire que je suis pas contre le fait qu'on trouve des solutions.
Une voix:...
M. Paré: Non, je veux juste être bien clair, je l'ai
dit tantôt. Si c'est pour améliorer, d'accord, mais à la
condition qu'on soit bien sûr parce que je ne voudrais pas qu'on aggrave.
Selon les informations que j'ai, il y aurait une autre étude qui
amènerait des meilleures solutions; peut-être plus
coûteuses, mais je pense qu'il faut investir dans l'environnement si on
ne veut pas payer plus cher éventuellement. Je me demande si
l'Implantation et l'entretien d'un fossé pour le captage et la
déviation est vraiment la meilleure solution. On ne les a pas les
études, nous autres, ici, ce soir, pour voir si c'est la meilleure
solution. Peut-être que d'autres ont d'autres informations, quand je
regarde la liste des intervenants, c'est marqué aussi le Comité
local d'écologie de Mirabel. Est-ce qu'U y a des gens ici qu'on pourrait
entendre et qui représentent ce comité?
Le Président (M. Parent, Bertrand): On va finir avec le
premier groupe et on va vérifier après.
M. Paré: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que vous avez
d'autres commentaires, d'autres questions à M. Brunet et à son
groupe?
Oui?
M. Dufour: On dit qu'on achète complètement le lot
10 pour en faire un fossé. Un lot, normalement, c'est allez large.
M. Hébert: Oui.
M. Dufour: Mais ce n'est pas aussi large qu'une terre.
M. Hébert: Le lot a un arpent de large.
M. Dufour: Cela ne pourrait pas être une partie
seulement?
M. Hébert: C'est 180 pieds.
M. Dufour: Le fossé, est-ce qu'il va être
immédiatement autour du site ou s'il va représenter le...
M. Hébert: J'aimerais vous montrer un plan qui vous
l'indiquerait exactement. Aimeriez-vous le voir?
M. Dufour: Oui. On n'est pas proches, je vais aller voir
ça.
M. Hébert: Je ne sais pas si vous voyez d'ici.
M. Dufour: Oui, on voit, mais...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Allez-y avec les
explications, pour que tout le monde puisse les avoir. Ceux qui ont une vue
plus courte vont s'approcher. M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Hébert: Le site ici en bleu foncé, M. le
Président, est le lot actuel de la propriété, et c'est ici
que se fait l'enfouissement, actuellement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Voulez-vous parler un
petit peu plus fort, pour qu'on puisse enregistrer votre voix pour le
Journal des débats?
M. Hébert: Le site qui apparaît en bleu foncé
sur le plan, c'est l'endroit où nous sommes propriétaires
actuellement, et 7, 8, 9. Le développement du site d'enfouissement se
fait ici. Ce que nous voulons acquérir, c'est cette bande, ici, en bleu
pâle, pour y construire ce que vous voyez en rose qui va capter l'eau ici
et qui va l'amener dans un ruisseau naturel qui est Ici. Toute l'eau qui
descend va être captée par le fossé et dirigée vers
ce ruisseau naturel.
M. Dufour: Je comprends, mais la pente du site, est-ce qu'elle
s'en va par là?
M. Hébert: Comme ça.
M. Dufour: Comme ça. Donc ce que vous voulez capter, c'est
l'eau de surface.
Une voix: L'eau qui descend. Actuellement elle tombe
là-dedans. Elle tombe dans le site et elle s'en va sur la terre
aperçue ici.
M. Hébert: II y a 20 pieds de sable ici. En dessous du
sable vous avez 60 à 100 pieds d'argile. Alors, l'eau coule dans le
sable sur l'argile et, actuellement, ça vient passer à travers
les déchets et on est obligé de la capter ici pour la traiter.
Alors, si on la capte avant, on fait un fossé qui va avoir environ 80
pieds de large dans la partie haute - parce que 20 pieds de sable, ça
coule - alors on est sûr que... On la capte et on la dévie. Alors
au lieu de la traiter ici - on traite, je ne sais pas, disons 100 gallons par
minute - on va baisser ça à 100 gallons ou peut-être... Ce
sera strictement l'eau de pluie qui va tomber sur le site.
M. Dufour Mais le fait que vous achetiez une partie, que vous
achetiez tout le lot et que votre fossé soit à la limite la plus
éloignée, est-ce que cela ne vous tenterait pas d'agrandir votre
site quelque peu?
M. Hébert: On n'a pas le droit. Si on vient trop
près, on risque d'avoir encore des problèmes. D'abord, on n'a pas
le droit, notre certificat ne nous permet pas de sortir des terres 7 et 8. Il
faut revenir à l'Environnement si on voulait aller... Si on va, avec les
déchets, trop près de ce fossé-là, les risques sont
que sa culture devienne polluée.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On vous remercie. Je
pense que ça illustre bien la problématique et la solution.
Merci, Me Hébert. Est-ce qu'on a répondu aux questions avec le
groupe de M. Brunet, avant de procéder avec l'autre groupe? Oui, M. le
député de Shefford.
M. Paré: Non, vous pouvez faire venir l'autre groupe. De
toute façon, j'aurai des questions et on complétera.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le Centre
local d'écologie de Mirabel, représenté par M. Allard, est
ici? Est-ce qu'il y a un autre groupe?
Une voix: M. Allard est absent ce soir.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M.
Allard est absent?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Donc, il n'y aura pas d'autre
intervenant. M. le député de Shefford, posez vos questions
à ceux qui sont là.
M. Paré: J'aurais une question, entre autres. Selon les
informations que J'ai, il semblerait qu'on accepte de recevoir des
déchets Industriels. Est-ce vrai?
M. Pilon (Hubert): Des déchets industriels comme des
résidus de papier, des choses comme ça, oui, qui sont permis dans
la réglementation du ministère de l'Environnement.
M. Paré: II y a quand même des déchets qui
viennent des entreprises.
M. Pilon: Qui viennent d'entreprises de papier, des
résidus de papier, des pâtes de papier qui sont mal
formées, ça vient de l'industrie Rolland. On en reçoit
très peu, mais on en reçoit.
M. Paré: Vous ne me rassurez pas quand on sait, selon une
étude fédérale qui vient de sortir, que les industries les
plus polluantes au Canada sont les usines de pâtes et papiers et celles
qui...
M. Filion (Yvon): Oui, mais le papier est fini, ce sont des
rouleaux de papier, des factures, pour une raison ou pour une autre.
M. Paré: Quand ce sont des restants, ça veut dire
que c'est du papier manqué, des restants de colle, des restants de ce
qui est utilisé à l'entreprise.
M. Filion (Yvon): Ce sont des rouleaux de papier qui sont
défectueux.
Une voix: Est-ce qu'il y a de la colle?
M. Filion (Yvon): Que l'on sache, non. C'est du papier, ce sont
des rouleaux de papier ou de la pâte de papier qui est mal
formée.
M. Paré: Le terrain, au moment où on se parie, est
la propriété de qui?
M. Hébert: Le terrain a été acheté
par M. Pilon. Le comité d'enfouissement a une option jusqu'au 1er
septembre pour l'acquérir au même prix qu'il a été
payé par M. Pilon. C'est pour ça qu'on s'est gardé une
option, si on n'a pas notre pouvoir, à ce moment-là, on va
laisser tomber l'option et M. Pilon restera avec son terrain. On lui a
demandé de l'acquérir du cultivateur pour nous et on a une option
pour le même prix qu'il a été payé.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II n'y a pas de
spéculation là-dessus?
M. Hébert: Absolument pas. On lui a dit: Va le chercher,
ensuite offre-le-nous au même prix. C'est facile à voir que c'est
le même prix.
M. Dufour: M. Pilon a juste une option, il n'a pas acheté,
en fait. Il a fait une offre d'achat?
M. Pilon: Non, il est acheté.
M. Dufour: Demain matin, en admettant que la commission ne vous
accorde pas les pouvoirs, qu'est-ce que vous allez faire?
M. Pilon: Je vais rester avec. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est un bon garçon. Vous avez du monde un peu
spécial. C'est vrai que c'est un père spirituel. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pilon: Je vais aller couper du bois.
M. Ryan: II y a un esprit d'entraide remarquable.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): II y aurait toujours une
possibilité de faire un projet de pisciculture sur un arpent de
long.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): N'est-ce pas? Parce
que les eaux vont être là.
Une voix: Oui, les eaux vont être là.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II manquera juste les
poissons. Est-ce qu'on a d'autres questions, M. le député de
Shefford?
M. Paré: Est-ce qu'on ne trouverait pas plus normal, parce
qu'on doit aussi servir d'exemple, les élus à tous les niveaux,
est-ce qu'y ne serait pas plus normal, dis-je, que ce soit l'organisme qui
achète avec option, qui réserve ou qui fasse une offre d'achat,
que de passer par...
M. Hébert: Je vais répondre à votre
question. N'ayant pas les pouvoirs d'acquérir comme je le demande, je ne
peux pas l'acquérir; donc, j'ai demandé à quelqu'un de
l'acquérir pour moi, mais j'ai une option qu'il va me le vendre. Je ne
pouvais pas l'acquérir, je n'ai pas le droit. Alors, je ne voulais pas
recommencer ce qu'on a fait de 1978 à 1987, aller acheter des terrains
un peu partout sans en avoir le droit. Alors, j'aurais bien voulu
l'acquérir directement, mais je leur ai dit moi-même, comme
avocat: Messieurs, vous n'avez pas le droit d'aller chercher le 10. Alors,
demandez à votre ingénieur ou à quelqu'un que vous
connaissez d'aller l'acheter et prenez-vous une option dessus; quand vous aurez
le droit de l'acheter, vous l'achèterez. C'est aussi simple que
ça. Sans ça, s'il y avait eu le pouvoir, on l'aurait
acheté en direct. Mais on ne veut pas, un montant intéressant
avait été offert et on l'a pris.
M. Dufour: On est en commission parlementaire, vous avez le droit
de répondre ou de ne pas répondre. Je pense que, en règle
générale, les gens répondent à nos questions.
Jusqu'à maintenant, on n'a pas confondu qui que ce soit. Il semble qu'on
a reçu les bonnes informations, y faut poser les bonnes questions.
La question qu'on se pose: Comment une personne... Je veux bien croire
que les gens sont bien disposés. Les gens ont peut-être l'esprit
de civisme beaucoup plus développe que n'importe où ailleurs,
mais comment quelqu'un travaillant pour une corporation peut-il prendre le
risque d'acheter un terrain sans espoir de profit ou même avec un espoir
qu'il pourrait perdre de l'argent? Cela nous semble un peu en dehors d'une
problématique qu'on connaît.
Une voix: M. le député, moi aussi.
M. Dufour: Comment vous appelez-vous, c'est monsieur...
Une voix: M. Pilon.
M. Dufour: Ah, c'est bien québécois,
peut-être que c'est différent.
M. Hébert: M. Pilon, qui demeure dans la
région... Moi aussi, je me suis posé la question. Il veut
le faire, tant mieux.
M. Dufour: C'est du bon monde.
M. Hébert:... c'est la première fois que ça
m'arrive dans ma pratique, mais ça m'arrive. J'ai trouvé
ça merveilleux, magnanime; Je trouve ça excellent. Maintenant, 1
sait qu'il va rester pris avec sa terre, nous, on ne l'achètera pas si
jamais vous ne nous donnez pas le pouvoir.
M. Dufour: Mais les conditions d'emploi de M. Pilon par rapport
au comité d'enfouissement, est-ce qu'il est ingénieur de la
ville...
M. Pilon: Je suis consultant pour le comité
d'enfouissement.
M. Dufour: Vous êtes à temps plein pour le
comité. Non?
M. Pilon: Non.
M. Dufour: Vous êtes consultant.
M. Hébert: Consultant, oui.
M. Dufour: Comprenez-vous quelque chose?
Le Président (M. Parent, Bertrand): M.
Pilon, vous laisserez vos coordonnées à M. le
député de Jonquière...
M. Dufour: Bien oui, parce que...
Le Président (M. Parent, Bertrand):... il est
intéressé...
M. Dufour: Bien oui, on va peut-être avoir besoin de
vous.
M. Pilon: II faut peut-être connaître le contexte un
peu, c'est un peu...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela fait longtemps
que le ministre nous dit qu'il y a du monde spécial dans son
comté.
M. Dufour: Disons que ce qu'on peut tenir pour acquis, c'est
qu'il n'y a aucun profit dans cette opération.
M. Pilon: Cela, je peux vous le garantir. Le seul risque, c'est
un risque de perte.
M. Paré: Mol, ce n'est pas l'individu que je mets en doute
là-dedans, c'est le principe. Est-ce que ce n'est pas quand même
Inhabituel, spécial et même répréhensible, d'une
certaine façon? En tout cas, est-ce qu'on pourrait accepter que
ça se fasse... Si on dit bravo, tout le monde trouve ça beau et
on applaudit ce soir, est-ce qu'on ne pourrait par finir par dire qu'on accepte
que ce soit une coutume qui se répande? Ce pourrait être un
secrétaire-trésorier d'une municipalité, à un
moment donné, pour un autre morceau de terrain. Je trouve que c'est un
procédé... Voyant la bonne foi, |e ne mets pas en doute les
individus, mais bien le principe. Je dis qu'il faudrait faire attention et
être très prudent sur ce genre de fonctionnement. Oui, poser les
bonnes questions, mais il ne faudrait pas... Là. on l'a sur une petite
échelle, par des gens qui se connaissent bien et qui interviennent, sauf
que c'est un procédé très bizarre.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Hébert,
oui.
M. Hébert: Le comité d'enfouissement connaissant
très bien M. Pilon lui a dit: Si tu peux l'acquérir, tant mieux;
on aime mieux que ce soit toi, sachant que tout ça s'en venait,
plutôt que l'immeuble soit vendu à une autre personne et qu'on
soit pris à la gorge et qu'on paie deux ou trois fois plus cher. Va le
chercher pour ce prix-là si tu es capable de l'avoir.
M. Pilon: De fait, on avait été pris; il y a
quelques années, on avait pris des options d'achat sur plusieurs terres
et celle-ci était la seule qui barrait. Vous avez vu comment elle est
disposée. Vous avez simplement une lisière un terrain, un arpent
de large...
Une voix: Pour cultiver des carottes.
M. Pilon:... toute la longueur de la terre.
Eux empêchaient tout développement. Si cela tombe...
Écoutez, c'est peut-être illusoire de vous dire que
réellement c'est par esprit de bon citoyen, mais, dans le fond, c'est
ça.
M. Paré: Le ministre dit que cela aurait pu amener de la
spéculation si vous ne l'aviez pas acheté. L'Individu qui vous
l'a vendu, il n'y a pas très longtemps, devait savoir à quoi cela
allait servir.
M. Pilon: Cela fait sept ans.
M. Paré: Est-ce qu'il l'a vendu à un prix
démesuré ou à un prix raisonnable? (22 heures)
M. Pilon: C'est parce que cet individu, il y a quelques
années, on lui a offert jusqu'à 25 000 $, 30 000 $ pour le
terrain. Il n'a pas accepté, il voulait toujours plus. Finalement le
projet est tombé à l'eau. Et il revenait me voir constamment.
Cela ne marche plus. Le projet ne marche pas. À un moment donné,
il m'a offert un prix en bas de ça. J'ai dit: C'est correct, je vais
l'acheter. C'est un montant... Quand même ce n'est pas une fortune. C'est
20 000 $. Et je le revends au même prix, au comité..
M. Dufour: Au moins avec les intérêts.
M. Pilon:... plus les intérêts.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
répond à... Je pense que c'était important de clarifier
une situation qui n'est pas habituelle.
Des voix: Non..
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense que, pour
l'Opposition ou pour tous les membres de la commission, l'éclairage...
et aussi pour le groupe de M. Brunet. Étant donné qu'on a, je
pense, le portrait global et qu'il n'y a pas d'autre intervenant, j'appellerais
Immédiatement l'article 1. On a un amendement. Je demanderais à
Me Hébert de nous présenter l'amendement à l'article 1.
M. Hébert: Le projet de loi avait été
réimprimé. Je ne sais pas quelle version vous avez devant vous.
Est-ce qu'on parle à ce moment-là de... Je vais lire le texte:
"Le comité ou la régie intermunicipale peut aussi
acquérir, posséder et exploiter à l'extérieur du
territoire des municipalités en faisant partie, le lot 10... "
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Hébert, je
vous arrête. C'est l'article qu'on a dans le projet de loi sauf qu'on
nous a déposé un amendement qui apporte des technicités et
des petits changements au niveau des mots.
M. Hébert: Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors il faudrait que
vous puissiez l'avoir.
M. Hébert: Oui, j'aimerais ça. Il y a
peut-être un mot de changé, je pense.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'on peut
savoir, d'abord, qui a déposé l'amendement? Est-ce que c'est la
marraine? Est-ce que c'est le ministre? Est-ce que c'est le ministre
spirituel?
M. Ryan: Vous êtes à la recherche de leadership
spirituel.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Non, j'ai
déjà trouvé. Cela va, Me Hébert? Donc, on s'entend,
l'amendement est déposé par le ministre pour la
compréhension de tout le monde. Alors Me Hébert, vous pourriez
peut-être d'abord nous expliquer l'amendement qu'on doit adopter et par
la suite l'article.
M. Hébert: Pardon, M. le Président. L'amendement a
pour but d'indiquer que le Comité d'enfouissement aura le droit de faire
- et non pas d'implanter - et d'entretenir un fossé pour le captage et
la déviation des eaux naturelles.
C'est ça l'amendement qui est apporté. Alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Étant donné que
ça provient du ministère, quitte à revenir sur le fond de
l'article, le premier élément de l'amendement...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que vous
êtes avocat vous aussi, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais je ne voudrais pas
entrer en conflit.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Prenez votre chapeau
d'avocat.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le premier
alinéa de l'amendement, la première modification effectue une
correction afin de rendre le texte conforme aux usages respectés dans
les lois du Québec. Finalement, tout ce qu'on fait, on remplace à
la troisième ligne le mot "insertion" par le mot "addition".
La deuxième modification, celle expliquée par Me
Hébert, a pour objet de reformuler une partie du texte de l'article 1
afin d'améliorer strictement sa rédaction sans en changer la
signification ou le fond.
Maintenant, quant à l'article comme tel...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Quant à
l'article comme tel, l'article 1, est-ce que vous avez d'autres commentaires
additionnels, Me Hébert?
M. Hébert: Je n'ai pas d'autres commentaires, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. Est-ce qu'on
a des questions, M. le député de Shefford?
M. Paré: Oui. Quel est le délai que vous a
donné le ministère de l'Environnement pour exécuter ces
travaux?
M. Hébert: Pardon?
M. Paré: Quel est le délai que vous a donné
le ministère de l'Environnement pour exécuter ces travaux?
M. Hébert: C'était à l'automne 1988.
M. Paré: À l'automne 1988.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Hébert: Alors, à ce moment-là, on leur a
dit: Très bien, on va présenter un projet de loi parce qu'on ne
peut pas le faire.
M. Paré: Donc, vous allez être prêts
à
procéder. Maintenant vous avez tous les...
M. Pilon: II s'agit d'aller en appel d'offres et faire les
travaux.
M. Paré: Donc, vos plans, tout est fait. Tout est
prêt. Vous êtes prêts à aller en appel d'offres.
Est-ce vrai que le site va être saturé, qu'il va être plein
dans trois ans, selon les estimations?
Une voix: M. l'ingénieur.
M. Pilon: Suivant le certificat actuel, on en a pour trois ans,
quatre ans, cinq ans, un ordre de grandeur suivant les quantités que
nous recevons. Par contre, toute la terre est zonée comme enfouissement
sanitaire. Et si nous voulons procéder d'une autre façon, nous
devons retourner au ministère de l'Environnement et faire modifier le
certificat. Le certificat actuel nous donne de l'espace pour environ trois,
quatre, cinq ans.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député.
M. Dufour: Quand vous dites que vous allez à
l'Environnement qui va modifier le certificat...
M. Pilon: Dans un certificat, on dit exactement la façon
dont nous allons procéder. On nous donne le certificat, ensuite, il y a
le permis d'exploiter qui est différent. C'est une technicité.
Mais avant d'exploiter, nous devons avoir le certificat. Le certificat nous
donne la permission d'exploiter une partie du territoire où on a, en
1976 et 1977, fourni exactement les plans, avec la procédure, la
façon qu'on... Dans quelques années, trois, quatre ou cinq ans,
ce territoire va être rempli.
Alors, si nous voulons continuer à procéder, parce qu'il
reste de l'espace sur cette terre qui est zonée au complet, les terres
7, 8 et 9 qui sont zonées enfouissement sanitaire... mais si nous
voulons prolonger cet espace, nous devrons revenir devant le ministère
de l'Environnement et demander une modification au certificat pour rester
toujours sur 7, 8 et 9, évidemment.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Shefford.
M. Paré: Cela voudrait dire, si on vous accorde le texte
tel qu'il est là... parce que, à mon avis, il y a quelque chose
de clair et il y a quelque chose de contradictoire dans le paragraphe qu'on
lit. Je vais vous lire en vous expliquant la contradiction que je vois et la
ceinture et tes bretelles que je veux mettre. On dit: "Le comité ou la
régie intermunicipale peut aussi acquérir, posséder et
exploiter à l'extérieur du territoire des municipalités en
faisant partie, le lot 10 du cadastre officiel de la paroisse de
Saint-Jésuralem, division d'enregistrement d'Argenteuil, ville de
Mirabel, aux fins de faire et d'entretenir un fossé pour le captage et
la déviation des eaux naturelles. *
On voit là-dedans, dans la première partie: "Le
comité ou la régie intermunicipale peut aussi acquérir,
posséder et exploiter... le lot 10. Donc, exploiter, quand on parle de
lieux d'enfouissement, veut dire l'utilisation comme un site d'enfouissement.
Même si, après la virgule, on dit "aux fins de procéder",
à mon avis, il y a là une clarification qui doit être
apportée. Est-ce qu'il est de votre intention d'exploiter une partie du
lot 10 en site d'enfouissement?
M. Pilon: Non, absolument pas, on ne peut pas.
M. Hébert: M. le député, on veut exploiter
le lot 10 pour en faire un fossé pour capter et dévier les eaux,
point.
M. Paré: D'accord, mais si dans...
M. Hébert: Vous voyez que c'est un deuxième
paragraphe. Le premier paragraphe de l'article de 1987 nous donne le pouvoir
d'exploiter un site d'enfouissement sur les lots 7, 8 et 9. Là, on dit:
Sur le lot 10, c'est pour un fossé seulement. Quand on lit les deux
articles ensemble, on voit très bien la...
M. Paré: Mais, d'abord, le mot "exploiter" est Inutile. Le
mot "exploiter" n'a même pas le droit d'être là, parce que
si voulez avoir le terrain juste pour faire et entretenir un fossé, le
mot "exploiter" doit être absolument enlevé parce que, autrement,
ça vous donnera le droit d'exploiter. Si vous me dites non maintenant,
quand votre terrain sera prêt dans trois ans, vous n'aurez plus besoin de
revenir nous voir, vous irez voir le ministère de l'Environnement. Le
ministère de l'Environnement décidera de vous le donner ou
pas.
Je vous dis qu'il faut absolument... C'est ce que vous dites et je vous
crois, il n'est pas question de l'exploiter, "exploiter* n'a pas d'affaire
là. Il faut être clair là-dessus. Donc, j'avais un
amendement qui était d'enlever "exploiter", à moins que vous
décidiez de l'enlever ou vous le prépariez. Mais "exploiter" ne
peut pas être là.
M. Hébert: Aucune objection. Cela ne change rien, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. Me
Hébert?
M. Hébert: Cela nous permet donc d'acquérir et de
posséder, à l'extérieur de notre territoire, le lot 10
pour y faire... exploiter le lot 10 pour y faire un terrain ou enlever
l'exploitation. On va le posséder quand même et on
va faire les travaux de fossé dessus.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Hull, vous avez une question?
M. LeSage: M. le Président, si vous le permettez,
lorsqu'on dit qu'on va acquérir, posséder et exploiter, II faut
lire l'article jusqu'au bout et regarder pour quelles fins on va l'exploiter.
On dit, à la fin de l'article: Aux fins de faire et entretenir un
fossé pour le captage et la déviation des eaux naturelles. On ne
parle pas de faire de l'enfouissement sur le lot.
M. Paré: Le mot "exploiter", si on dit qu'il ne peut pas
l'exploiter parce qu'il va l'acquérir et le posséder aux seules
fins de faire un fossé, il ne peut pas l'exploiter. Le mot "exploiter"
n'a pas à être là.
M. LeSage: II va exploiter pour des fins de fossé pour le
captage et la déviation des eaux naturelles.
M. Paré: Non, je ne veux pas discuter, sauf que, quand on
parle d'un site d'enfouissement, l'exploiter veut dire en faire un site. Donc,
si on permet à une régie intermunicipale qui s'occupe d'un site
d'enfouissement de l'exploiter, on sait ce que ça veut dire. À
mon avis, et si vous dites que vous n'avez pas d'objection, je ne vois pas
pourquoi on s'étendrait là-dessus. Je pense que le mot
"exploiter" ne doit pas être là.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que M. le
député de Hull a raison dans son interprétation, mais vu
l'insistance de M. le député de Shefford et pour plus de garantie
quant à l'objectif poursuivi par la régie, on pourrait
suggérer la modification suivante, au sein de la même modification
que j'ai déposée tantôt. On avait 1° et on mettrait:
2°, par le remplacement, à la cinquième ligne, des mots
"posséder et exploiter* par les mots "et posséder". Le 2°
deviendrait le 3°.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On s'entend pour dire
qu'au papillon que nous avions, vient s'ajouter... Pour la compréhension
de tout le monde, je vais relire l'amendement auquel on vient d'insérer
un nouvel amendement. Alors, l'amendement se lirait comme suit: 1°, par le
remplacement, à la troisième ligne, du mot "insertion" par le mot
"addition". On l'avait déjà. 2° par le remplacement, à
la cinquième ligne, des mots "posséder et exploiter" par les mots
"et posséder"; 3° par le remplacement, à la huitième
ligne, des mots "procéder à l'implantation et à
l'entretien de" par les mots "faire et entretenir". Est-ce que cet amendement
convient à tout le monde? On a ajouté une virgule. Est-ce que cet
amendement est adopté? Adopté. Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle l'article 2.
Il n'y a pas de commentaire pour Me Hébert. C'est simple. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Est-ce
que le préambule du projet de loi 268 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le titre du
projet de loi 268, Loi concernant le Comité d'enfouissement sanitaire
d'Argenteuil-Oeux-Montagnes est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le projet
de loi 268 tel que modifié est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi)' Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Tout est
adopté. M. le maire et ses conseillers, MM. les représentants des
différents comités, je vous remercie d'être venus. Est-ce
qu'il y a des mots de la fin de part et d'autre?
M. Hébert: Un petit mot, M. le Président, seulement
pour remercier Mme la... Est-ce que vous dites parraine ou marraine?
Mme Legault: Parrain.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ce soir, elle va
être marraine.
M. Hébert:... les gens du ministère des Affaires
municipales et ceux du ministère de l'Environnement qui nous ont
beaucoup aidés dans ce projet. Mme Bibiane Rény qui nous a
apporté sa collaboration également et vous tous,
évidemment, qui, à cette heure tardive, nous avez entendus, je
vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci et bon retour
à tout le monde. On va suspendre pour quelques brefs instants, puis on
va aborder le projet de loi 286, Loi concernant la ville de Lac-Etchemin.
Merci.
(Suspension de la séance à 22 h 14)
(Reprise à 22 h 16)
Projet de loi 286
Le Président (M. Parent Bertrand): La commission va
reprendre immédiatement ses travaux parce que l'heure avance et les
intervenants qui ne sont pas passés aimeraient aussi passer. J'invite
immédiatement les représentants de la ville de Lac-Etchemin pour
l'étude du projet de loi 286 à s'avancer à la barre.
On procède immédiatement à l'étude du projet
de loi 286, comme je l'ai mentionné précédemment, Loi
concernant ta ville de Lac-Etchemin. On a une marraine. C'est la soirée
des marraines, la soirée des dames. Mme la députée de
Bellechasse, vous qui êtes habituée en Chambre, ici c'est moins
protocolaire, c'est très détendu dans cette assemblée. Mme
la députée de Bellechasse qui êtes marraine de ce projet de
loi, vous allez nous présenter ça.
Mme Bégin: Je vous remercie, M. le Président. Tout
d'abord, j'aimerais souhaiter la bienvenue aux représentants de ta ville
de Lac-Etchemin, à savoir M. Lachance qui en est le directeur
général. M. Bernatchez, le procureur de la ville, qui est presque
rendu à la permanence, et M. Dion qui est maintenant notre
administrateur désigné par la Commission municipale du
Québec. Je tiens à les remercier pour leur présence et
leur patience ainsi que pour l'excellent travail qu'ils ont
réalisé dans ce dossier.
Si vous me le permettez, M. le Président, j'aimerais vous dire un
peu en quoi consiste le projet de loi. Tout simplement, ce projet de loi
consiste à permettre à la ville de Lac-Etchemin de reconstituer
les procès-verbaux des réunions sur une période
s'échelonnant du 24 octobre 1977 au 26 juin 1988. Cette reconstitution
est devenue nécessaire à la suite d'un vol ou de la destruction
desdits documents. Naturellement, ce qu'on désire par ce projet de loi,
c'est donner force d'original à ces procès-verbaux qui devront
être constitués. C'est, grosso modo, le but de ce projet de loi,
M. le Président. Je vous remercie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie
beaucoup, Mme la députée de Bellechasse. Je dois dire que Me
Bernatchez a fait une présentation des circonstances et des objets qui
est très détaillée et même plus longue que le projet
de loi. Je pense qu'on va pouvoir lire ça et être très bien
renseigné. M. le ministre, ensuite, M. le député de
Jonquière.
M. Psradis (Brome-Missisquoi): Je veux souhaiter la bienvenue au
directeur général, au procureur, ainsi qu'à
l'administrateur délégué, illustre membre de la Commission
municipale du Québec et remercier Mme la députée de
Bellechasse de son parrainage dudit projet de loi.
Mes remarques introductives seront très brèves. J'ai
l'occasion de discuter quotidiennement avec Mme la députée qui
est ma voisine de pupitre à l'Assemblée nationale. J'étais
donc au fait de l'historique que vous nous présentez. Le contentieux du
ministère m'a fait des remarques quant à chacun des articles.
Lorsque nous procéderons à l'adoption, j'interviendrai s'il y a
lieu.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre,
de votre collaboration. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, seulement quelques mots pour souhaiter la
bienvenue aux représentants de Lac-Etchemin. Je comprends aussi
qu'actuelle ment, il n'y a plus de conseil municipal; il est
complètement parti, évaporé.
M. Bernatchez (Roger): Les conseillers ont
démissionné en bloc.
M. Dufour: Je constate aussi que, dans votre présentation,
on parle de... Non, il ne semble pas... C'est avant. Je ne sais pas si c'est
relié au fait qu'il n'y ait plus de conseil municipal; mol, je n'ai pas
d'idée Je pense que c'est spécial, mais en tout cas, je ne vois
pas de similitude avec quelque situation que ce soit par rapport à ce
qu'on voit actuellement. C'est surprenant, il devait y avoir des choses bien
spécifiques dans ces procès-verbaux pour attirer tellement
l'attention de voleurs C'est ce qui est arrivé; ils l'ont volé et
ils ne l'ont pas remis. En tout cas, c'est la première fois. Bien
sûr qu'on aura à vous poser des questions, on ne cherche pas les
coupables. Il est certain qu'on n'en trouvera pas parmi vous, j'en suis
convaincu. On aimerait peut-être poser quelques questions lors de
l'étude du projet de loi et, normalement, cela devrait bien se
dérouler.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M. le
député de Jonquière. J'inviterais Me Bernatchez de
même que le directeur général, M. Lachance et M. Dion,
administrateur, à dire un mot d'ouverture.
M. Bernatchez: Oui. M. le Président, M. le ministre, Mmes
et MM. les députés. Comme cela a déjà
été souligné par le député de
Jonquière, c'est une situation un peu particulière. C'est une
circonstance... Je pense bien que le vol n'avait pas pour objet le livre des
procès-verbaux, c'est le hasard qui a voulu que le livre des
procès-verbaux soit dans le coffre-fort. Effectivement, en mai dernier
ou au cours du mois de mai, le ou vers le 15 mai, j'ai été
informé par M. le directeur général et
secrétaire-trésorier de la ville que la Sûreté du
Québec avait retracé une partie du matériel qui avait
été détruit, soit les procès-verbaux, si mes
informations sont bonnes, pour la période de 1977 à 1985
approximativement. Presque tous les documents qui sont
réutilisables ou récupérables seront quand
même soumis à l'homologation. En ce qui concerne les
procès-verbaux de 1985 à 1988, la récupération est
impossible. Le projet de loi est quand même nécessaire pour
permettre la reconstitution. Le travail de reconstitution qui a
déjà été entamé par le directeur
général et secrétaire-trésorier de la ville est un
travail d'archives, un travail de moine, qui représente environ... J'ai
ici un projet ou un brouillon de cette reconstitution; cela représente
des centaines de pages de texte et je pense que cette Assemblée a
d'autres travaux plus urgents à exécuter que l'examen de ces
documents. C'est pourquoi le processus proposé suggérait que cet
examen soit fait par un juge de la Cour supérioure de façon qu'il
y ait un procédé de vérification qui s'apparente aux
dispositions de l'article 870 du Code de procédure civile, qui ne peut
trouver son application, dans le cas présent, parce que, pour utiliser
l'article 870 du Code de procédure civile dans une homologation, II faut
qu'il existe un exemplaire authentique d'un document. Or, ce qui existe dans le
moment, c'est une reconstitution de photocopies ou de projets de
résolution ou de photocopies de résolutions, mais il n'existe pas
de résolution authentique. C'est pourquoi ce processus était
nécessaire.
Nous avons pensé, et c'est là la recommandation- des
fonctionnaires du ministère de la Justice comme de ceux du
ministère des Affaires municipales, d'utiliser le mécanisme
proposé. C'est, en fait, l'essentiel, je pense, de la
présentation que je pouvais faire du projet de loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Bernatchez.
Je proposerais, à ce moment-ci, que nous appelions immédiatement
l'article 1 pour que nous puissions discuter du projet de loi article par
article. Un amendement est apporté à l'article 1. Dans un premier
temps, Me Bernatchez, je vous inviterais à nous présenter cet
amendement, et ensuite l'article 1.
M. Bernatchez: L'amendement est apporté à la suite
d'une recommandation du ministère de la Justice, que nous avons
acceptée. Le secrétaire-trésorier de la ville est le
gardien des archives municipales, alors que le projet initialement
déposé en vitesse prévoyait que la ville pouvait le faire.
Il était plus approprié, je pense, et plus conforme à
l'esprit général de la Loi sur les cités et villes et du
Code municipal que la responsabilité de la reconstitution soit
assumée par le gardien habituel des archives municipales.
L'article 1 vise à permettre que le
secrétaire-trésorier, au moyen d'écrits existants ou de
photocopies existantes et, lorsque certains écrits ou résolutions
ne sont pas existants, mais peuvent être retracés par des
déclarations écrites d'ex-membres du conseil ou d'autres
personnes, puisse reconstituer te plus fidèlement possible les archives
telles qu'elles existaient.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions concernant l'amendement à l'article 1? M. le
député de Jonquière, ça va? M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas de question.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pas de question.
L'amendement à l'article 1 est donc adopté. Est-ce que, sur
l'article 1 comme tel, il y a d'autres questions, d'autres commentaires? Est-ce
que l'article 1 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc l'article 2. On a un amendement là aussi. Je demanderais
à Me Bernatchez de nous présenter l'amendement à l'article
2.
M. Bernatchez: L'article 2 vise à établir le
processus de vérification devant un juge de la Cour supérieure
pour fins d'homologation, et de faire l'examen de la reconstitution qui aura
ainsi été faite par le secrétaire-trésorier et
adoptée par le conseil. Il permet, évidemment, l'intervention de
toute personne intéressée qui aurait des objections ou des
oppositions à l'égard de ladite reconstitution.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Bernatchez.
Est-ce qu'il y a des questions? M. le député de Jonquière,
ça va? M. le ministre? Cela va? L'amendement à l'article 2 est
adopté. L'article 2.1 est un ajout qu'on doit nous présenter.
Vous avez un ajout à faire, l'article 2.1, si vous voulez nous le
présenter.
M. Bernatchez: Oui. Cet amendement est une suggestion des
fonctionnaires du ministère de la Justice qui vise à permettre
que le livre tel que reconstitué porte une inscription et un certificat
d'homologation avec la date du jugement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement est donc
adopté. Est-ce que l'article 2 tel qu'amendé est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle donc l'article 3. Il n'y a pas de grande discussion à
l'article 3. Est-ce que l'article 3 est adopté? Il y a un amendement au
préambule. Il s'agit d'un projet de loi refondu. L'amendement au
préambule, Me Bernatchez.
M. Bernatchez: L'amendement vise, évidemment, à
rendre le préambule conforme au texte tel qu'amendé.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'il y a des
questions sur l'amendement au
préambule? Est-ce que l'amendement au préambule est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Est-ce
que le préambule est adopté tel qu'amendé? Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi, Loi concernant la ville de Lac-Etchemln,
est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre,
voulez-vous faire une motion de renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais une motion dans le sens
que vous indiquez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors c'est
adopté dans le sens que vous m'avez indiqué. Est-ce que le projet
de loi 286 tel qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. Me
Bernatchez, M. le directeur général, M. Lachance, M. Dion, est-ce
que vous avez des commentaires pour terminer?
M. Bernatchez: En terminant, je voudrais, au nom des gens de la
municipalité de Lac-Etchemin, remercier Mme la députée de
Bellechasse de son concours précieux, de la disponibilité et la
célérité avec lesquelles elle a traité l'affaire,
parce qu'il faut le dire, nous étions à la dernière
minute. J'ai reçu une grande assistance également à cet
égard de Mme Bibiane Reny et des conseillers juridiques du
ministère des Affaires municipales et du ministère de la Justice
qui ont permis, avec la célérité et l'amabilité
qu'ils ont manifestées, de permettre à la ville de Lac-Etchemin,
malgré les circonstances que vous connaissez, d'avoir la
possibilité de remédier à cette lacune dans les meilleurs
délais. Merci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vous remercie
beaucoup et je vous souhaite bon chemin de retour. J'aimerais suspendre nos
travaux quelques instants et nous allons, par la suite, entendre les gens de la
ville de Westmount pour le projet de loi 253.
(Suspension de la séance à 22 h 31 )
(Reprise à 22 h 33)
Projet de loi 253
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il
vous plaît!
J'aimerais qu'on puisse procéder dans les meilleurs
délais. Je demanderais aux représentants de la ville de Westmount
de s'avancer à la barre et de nous présenter le projet de loi
253. Je vous souhaite, au nom des membres de cette commission, la bienvenue.
Excusez-nous du retard mais, malgré tout, ça va quand même
relativement bien. On a vu des soirées plus difficiles. On va
espérer de continuer avec célérité avec la
collaboration de tout le monde. Le projet de loi 253, Loi concernant la ville
de Westmount.. Étant donné que le parrain a dû nous quitter
en début de soirée... On l'avait appelé un peu plus
tôt. Malheureusement, les gens n'étaient pas disponibles parce
qu'on leur avait dit qu'on passait plus tard. Je pense que tout le monde a
très bien compris. On a un parrain occasionnel qui s'est porté
volontaire. Je demanderais à M. le député de
Montmagny-L'Islet de nous faire une présentation de parrain, à
pied levé.
M. Gauvin: À la demande du député de
Westmount - comme le président vient de le mentionner, le projet de loi
a été appelé vers 20 heures, au début de cette
séance - j'ai accepté de présenter le projet de loi
concernant la ville de Westmount. J'ai cru comprendre que c'est un projet de
loi qui a pour but de modifier la charte de la ville de Westmount. J'inviterais
le maire ou les représentants de la ville de Westmount d'expliquer plus
à fond le projet de loi. Je vous remercie.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup. Avant
de nous faire la présentation, je demanderais à M. le ministre et
au critique de l'Opposition de nous faire de brefs commentaires. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais saluer M. le directeur
général, M. le conseiller ainsi que M. le procureur, leur
demander de transmettre mes salutations à Mme le maire de la
municipalité de Westmount. J'aimerais vous indiquer que votre
député a quand même pris le temps, avant de nous quitter
pour d'autres obligations de sensibiliser le ministre à chacune des
demandes de la ville de Westmount et a insisté pour que nous recevions
ces demandes avec l'esprit ouvert. C'est dans cet esprit que nous sommes
prêts à commencer l'étude de ce projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Juste quelques mots pour souhaiter la bienvenue aux
représentants de la ville de Westmount. Cela fait un bout de temps
qu'ils ne sont pas venus. Je n'ai pas eu connaissance, ces dernières
années, de les avoir vus en commission parlementaire. Le projet de loi
semble plus grand ou plus gros; il a plus de contenu que
la moyenne des projets qu'on a étudiés aujourd'hui.
J'imagine qu'il y aura sûrement des modifications; j'en vois
déjà apparaître, il y aura certainement au cours de la
discussion, des questions à poser. Déjà, après ces
mots de bienvenue, je vous assure de ma collaboration pour qu'on puisse passer
au travers dans les plus courts délais.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. Me John Donovan.
M. Donovan (John): Merci, Mme la Présidente, M. le
ministre, MM. et Mmes les députés. Avant de commencer, je vais
passer la parole à Me Paul Fortin, notre échevin, pour un bref
commentaire d'introduction de notre projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Fortin.
M. Fortin: (Paul): Merci, Mme la Présidente. J'aimerais
remercier ceux qui nous ont donné un coup de main en cours de route.
D'abord, notre député, M. Richard French et M. Harold Thurin-ger,
député de Notre-Dame-de-Grâce. Il y a votre personnel
également, M. le ministre. Il s'agit d'un projet de loi qui a
été étudié par les avocats. Alors, même si le
projet de loi est assez long, je pense qu'il y a eu des ententes sur plusieurs
articles et on devrait procéder assez rapidement.
M. le député de Jonquière a raison. Je pense qu'il
y a 25 ans que la ville de Westmount n'est pas venue présenter un projet
de loi privé en commission parlementaire.
Sans plus de préambule, j'aimerais céder la parole
à notre avocat qui va vous présenter le détail du projet.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Donovan?
M. Donovan: Tout d'abord, je peux dire qu'on est prêt
à commencer l'étude article par article, mais, bonne nouvelle,
après discussion et après l'avis qu'on a reçu du ministre
à savoir que quelques éléments seront l'objet de loi
générale bientôt, on est prêt à retirer
certains articles. On commence par l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant de le retirer,
il faudrait peut-être l'appeler. J'appelle l'article 1. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'il appartient à
la ville de demander le retrait de l'article. Cela vient d'être fait.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Donovan?
M. Donovan: C'est exact, je demande le retrait de cet
article.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
retiré. J'appelle l'article 2.
M. Donovan: Quant à l'article 2, la ville va en demander
le retrait, mais, on a demandé ce pouvoir pour régler des
problèmes spécifiques. La ville de Westmount est enclavée
complètement par la ville de Montréal. Montréal, pour ses
règlements a un maximum d'amende de 1000 $ pour des infractions, mais la
ville de Westmount est limitée à 300 $. On reconnaît que
c'est une modification qui, on le souhaite, peut être faite pour toutes
les municipalités. On reconnaît aussi que ce n'est pas une
nécessité urgente pour la ville de Westmount, en ce moment.
Après ces commentaires, là aussi on veut vous demander la
permission de retirer cet article 2.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
retiré. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas de commentaire.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
3.
M. Donovan: Là aussi, après discussion avec les
gens du ministère, et après avoir étudié le nouveau
Code pénal, qui a été projeté après la
rédaction de ce projet de loi privé, la ville a accepté
d'attendre la loi générale concernant rémission des
billets pour des infractions à des réglemements municipaux. Dans
ces circonstances, la ville vous demande la permission de retirer cet
article.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Retiré sans
commentaire.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
retiré. J'appelle l'article 4. Il y a un amendement à l'article
4, qui se lit comme suit:
L'article 4 du projet de loi 253 est modifié par le
remplacemement du paragraphe 20.2° proposé par le suivant: "Pour
établir un tarif des frais de remorquage des véhicules
stationnés contrairemement à un règlement, les frais
prévus à ce tarif pouvant être ajoutés au montant de
l'amende imposée en vertu de ce règlement et recouvre de la
même façon que celle-ci."
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Simplement un commentaire, Mme la
Présidente. On m'indique que l'amendement ne change rien au fond. Il
s'agit d'une formulation qui est proposée par le
ministère de la Justice et, sur la pian de l'harmonisation, d'une
concordance avec une disposition semblable qui a déjà
été adoptée pour la ville de Laval.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour Pour fins d'information, est-ce que toutes les
municipalités de la région de Montréal, de la
communauté urbaine, vont demander ces mêmes pouvoirs? Parce que
les bornes des municipalités ne sont pas tellement visibles pour
quelqu'un qui est à Montréal. C'est visible pour les gens qui y
demeurent, mais ceux qui sont à l'extérieur peuvent passer d'une
municipalité à l'autre, dans l'île de Montréal, sans
trop s'en rendre compte.
Il y a des endroits où ils le paient, d'autres endroits où
ils ne paieront pas, alors quelle est (a politique globale du ministère
par rapport à ça? Quelle est sa vision par rapport à
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsqu'une demande nous est
adressée par une municipalité et que cette demande semble
s'harmoniser avec ce qui se produit dans le voisinage, nous sommes enclin
à acquiescer à la demande.
M. Dufour: Vous ne trouvez pas qu'il y a une espèce de
discrimination ou une obligation, parce qu'il y a des coûts, quand les
municipalités viennent ici, en commission parlementaire. Il y a des
coûts d'action, d'avocats, etc. Cela n'aurait pas pu se faire
autrement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'il faut être
conscient que, dans le cas de la ville de Westmount, si je me fie aux
représentations qui m'ont été faites par le
député de Westmount, il s'agit d'une circonstance
particulière à cause de sa proximité du Forum de
Montréal. Je sais que, vous-même, étant un partisan des
Nordiques...
M. Dufour: Des Canadiens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des Canadiens? C'est excellent, je
viens de le découvrir. Alors, vous avez déjà dû
aller au Forum de Montréal et vous avez sans doute stationné
votre véhicule, soit à Montréal, soit à Westmount,
sans connaître la différence. Mais si vous avez stationné
en Infraction, en ce qui concerne te montant de l'infraction, si vous avez eu
un billet, une contravention à Montréal ou à Westmount, la
différence est énorme. De mémoire, je pense que M. French
m'avait dit que c'était à peu près 30 $ à
Montréal et 10 $ à Westmount.
M. Donovan: C'est exact.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, c'est dans le but
d'harmoniser, vu ce problème particulier dans ce secteur.
M. Dufour: C'est ça. Mais là ce sont des frais de
remorquage dont on parle. S'il s'agissait d'une autre municipalité,
qu'est-ce qu'elle pourrait être en lieu de demander? Parce que les autres
municipalités vont avoir tendance à venir nous le demander aussi;
si c'est bon pour un, c'est bon pour l'autre. Ce n'est probablemement pas un
pouvoir excessif qu'on accorde aux municipalités. Elles ne font pas
d'argent avec ça, j'ai l'impression. (22 h 45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas que la ville de
Westmount, qui n'a pas l'habitude de venir ici à tous les ans, comme
ça a été mentionné, serait venue nous demander
spécifiquement un pouvoir de remorquage, si elle n'avait pas eu, en
même temps, à nous demander des pouvoirs sur le plan des tarifs
des billets, etc. Je pense que lorsqu'une municipalité a un ensemble de
besoins, elle se présente devant cette commission. Il n'y a pas d'abus
de la part de Westmount.
M. Dufour: Non, mais la ville de LaSalle le demande aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah. LaSalle va demander...
M. Dufour: Voyez-vous, ce que je veux dire par rapport à
ça, c'est que l'on aurait peut-être pu penser de faire un
amendement à la Loi sur les cités et villes et au Code municipal
pour pouvoir le permettre. La question est là. Il semble que, là,
on va...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que vous avez raison de
souligner que LaSalle demande le même type de pouvoir, maintenant, on n'a
pas beaucoup de ce type de demande; à part Laval, ce sera Westmount et
LaSalle. On en a deux aujourd'hui, mais on n'en a pas d'autres.
M. Dufour: Vous voyez bien que c'est parti. Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans la révision des
lois...
M. Dufour: Quand la porte est ouverte, c'est rare qu'elle a
tendance à se fermer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je n'ai pas d'objection
à considérer ça dans la révision des lois.
Maintenant, pendant que la ville de Westmount est ici, je ne verrais pas
pourquoi on lui refuserait ce pouvoir que nous avons déjà
accordé à Laval et que nous nous apprêtons sûrement
à accorder à LaSalle.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement à l'article 4 est adopté?
M. Dufour: Je fais juste soulever que, dans l'esprit des
amendements ou de la refonte des lois, on avait tendance à uniformiser
le pius possible. Cela dit, il est évident que je ne m'opposerai pas
à cet article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 4 est donc adopté. Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense qu'on a, vu qu'il y a eu
retrait des trois premiers articles, une modification d'ordre technique
à apporter, M. le Président. Cette deuxième modification
à l'article 4 se lirait comme suit: L'article 4 du projet de loi est
modifié par le remplacement, dans la première ligne, des mots
"cette loi" par les mots "la Loi sur les cités et villes (L.R.Q.,
chapitre C-19)".
Le Président (M. Parent, Bertrand): II s'agit là
d'un deuxième amendement. M. le ministre.
M. Dufour: L'amendement introduit par le ministre est correct.
Cela va. Mais il y a le...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, le
deuxième amendement à l'article 4 est adopté. Est-ce qu'il
y a d'autres questions sur l'article 4?
M. Dufour: Je voulais avoir un peu plus d'explication sur le
paragraphe 1°, qui dit: "La personne en possession d'un billet
d'assignation peut éviter qu'une plainte soit portée contre
elle". Quel en est le but?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le premier alinéa. Le
présent article a pour objet d'augmenter de 10 $ à 30 $ l'amende
qui peut être exigée dans les cas de contravention à un
règlement relatif au stationnement et de 25 $ à 60 $ dans le cas
de contravention à un autre règlement visé par le
paragraphe 20° de l'article 412 de la Loi sur les cités et villes.
Il s'agit donc d'augmenter des amendes. C'est un peu...
M. Dufour: Ces amendes qui sont fixées, c'est un pouvoir
spécifique qu'on accorde à la ville de Westmount?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Dufour: Est-ce que ça aura comme conséquence de
pouvoir être adapté à la ville de Montréal ou
à une autre municipalité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La ville de Montréal n'a
pas de plafond à ses amendes depuis 1967, pouvoir qui lui a
été accordé par l'Union Nationale, à
l'époque.
M. Dufour: En 1964. Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En 1967.
M. Dufour: Mais il a dit que ça fait 25 ans que la ville
n'était pas venue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais pour Montréal, je
partais du pouvoir accordé à Montréal.
M. Dufour: Ah Montréal! Ce serait difficile de dire quand
elle est venue et quand elle n'est pas venue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elle vient à tous les
ans.
M. Dufour: C'est plus facile de trouver quand elle n'est pas
venue.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que vous avez
d'autres questions sur l'article 4?
M. Dufour: Est-ce que vous avez l'intention de hausser ces droits
d'amendes? Le but de ça, de vous accorder cette possibilité, ce
pouvoir nouveau de dépasser les amendes, est-ce que c'est une tendance
que vous manifestez ou que votre ministère a?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La tendance est de laisser plus de
flexibilité aux municipalités. C'est l'objet de l'examen que nous
effectuons dans la révision globale des lois.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article
4, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle l'article 5. On a un amendement. Alors, je demanderais au procureur,
Me Donovan, de nous présenter cet amendement à l'article 5.
M. Donovan: L'article 5 suit un peu notre logique de demander la
permission d'augmenter les amendes. C'est-à-dire que le problème,
à Westmount, est dû à la proximité du Forum de
Montréal. Je peux vous dire qu'il y a une moyenne de 100
événements, chaque année, au Forum de Montréal et,
chaque fois qu'il y en a un, la ville émet entre 300 et 500 billets de
contravention aux véhicules illégalement stationnés dans
les zones résidentielles de la ville de Westmount. Ça s'explique
de deux façons: les frais pour stationnement commercial sont d'environ 7
$ à 8 $, tandis que l'ancienne amende était de 10 $ pour un
billet de stationnement, et les frais pour un billet de stationnement à
Montréal sont d'au moins 25 $ et plus.
Alors, ça arrive pour presque tout le monde
qui est stationné dans la ville de Westmount. Le but de la
modification de cet article, c'est de répondre à ce
problème particulier et urgent qui est créé. Dans ces
circonstances, on veut avoir le pouvoir de remorquer les véhicules qui
sont stationnés Illégalement et, ensuite, d'ajouter le coût
de remorquage aux frais des amendes de stationnement, si nécessaire.
Alors, c'est là le but de cet article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Donovan.
M. Donovan: Pardon, monsieur. C'est l'article 5. 1°. Je
présume que vous allez arrêter là. Mais, quant aux autres,
l'article 5. 2, 30 2° et 30. 3°, ce sont les mômes raisons qui
s'appliquent là. Ce sont des tentatives visant à répondre
à une situation particulière et urgente dans la ville de
Westmount qui est créée par le Forum, et non seulement par le
Forum, mais par la proximité de la Place Alexis-Nihon, ainsi que du
Dawson College qui est dans la ville de Westmount et qui a créé
un énorme problème de stationnement dans à peu près
le tiers, voir la moitié de la ville.
M. Dufour: Comment allez-vous appliquer le règlement
concernant le droit de stationnement exclusif sur la chaussée de
certaines rues? À qui cela va-t-il s'adresser? Cela semble une question
inutile, parce que vous allez me dire que c'est probablement pour les gens qui
sont là. Mais, dans votre règlement, est-ce que vous allez
prévoir une vignette ou la vérification du numéro de
plaque d'Immatriculation? Est-ce que des étrangers vont pouvoir
stationner, des visiteurs, etc. ? Comment allez-vous le prévoir? Est-ce
qu'il y aura des heures précises? En fait, est-ce que vous avez
l'intention de réglementer tout ça?
M. Donovan: Je passe la parole à M. Fortin.
M. Fortin (Paul): Est-ce que je peux répondre à M.
le député de Jonquière? Oui, effectivement, c'est pour
réserver le stationnement sur certaines rues, à proximité
du Forum, aux résidents de ces rues. Alors, il va y avoir une indication
selon laquelle le stationnement est réservé aux résidents
à certaines heures. Lorsque ces résidents auront des visiteurs,
ils mettront une carte dans le pare-brise de la voiture du visiteur pour qu'il
puisse stationner.
La ville de Montréal utilise déjà ce système
dans certains quartiers et nous sommes obligés d'arriver là,
parce que la pression est trop forte. II y a des gens qui habitent sur des rues
et qui ne peuvent plus stationner sur leur rue. Il y a des voitures qui sont
garées là du soir au matin. Alors, c'est pour ça qu'on
amène un amendemont à notre charte.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est ce que ça
répond à votre question, M. le député de
Jonquière? Il faut dire que ce sont des problèmes
particuliers à la grande ville.
M. Dufour: Ah! Je comprends que ça peut en arriver
là. Il y a d'autres places où il y a d'autres sortes de
problèmes. Je pense que ce sont des moyens et que les
municipalités sont obligées d'avoir beaucoup d'imagination pour
pouvoir répondre à ces problèmes. Ce ne sont pas des
problèmes faciles.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, l'amendement à
l'article 5 est adopté. Est-ce que l'article 5, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté. J'appelle
l'article 6. Me Donovan, on a un papillon, une modification. Alors,
présentez-nous la modification d'abord.
M. Donovan: Dans la ville de Westmount, des résidences
privées font l'objet de demandes de diverses personnes pour le tournage
de films. Il y a aussi des résidents qui se plaignent parce que la ville
permet que le tournage de films dans une zone résidentielle, puisque
c'est une Industrie ou un commerce. Il y a un certain nombre de demandes chaque
année. Les compagnies qui font ces demandes créent souvent des
problèmes de circulation ainsi que des problèmes reliés
à l'exercice de leur métier dans une zone résidentielle.
Le but de cet article, c'est que la ville obtienne le pouvoir de
réglementer et de délivrer des permis à certaines
conditions aux compagnies commerciales qui veulent tourner des films dans la
ville de Westmount. Je pense qu'il y a eu environ 30 demandes, l'année
dernière, pour tourner des films dans la ville de Westmount.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Donovan. Y a-t-il
des questions sur l'amendement?
M. Dufour: J'aimerais seulement m'assurer que tout l'article est
retiré, en fait, l'article 6, les prêteurs sur gages, cela est
tout enlevé? Et le seul élément qui demeure...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... c'est la modification.
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est la modification.
M. Dufour:... c'est la modification, c'est l'amendement...
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est exact.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact.
M. Dufour: ...qu'on apporte. Je voulais être bien
sûr.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Vous avez très
bien compris, M. le député. Avez-vous la même
compréhension, M. le ministre?
M. Dufour: Je pense qu'il voulait poser une question. Est-ce
lucratif pour vous de prêter un terrain pour un tournage de film ou si
vous faites cela seulement en bon voisinage?
M. Fortin (Paul): Oui, plutôt en bon voisinage, M. le
député.
M. Dufour: ...publicité...
M. Fortin (Paul): Cela crée une certaine congestion dans
le secteur et, en général, les résidents s'opposent plus
qu'ils ne sont favorables aux tournages de films.
Je sais qu'on a convenu de ne pas soulever la question du
bric-à-brac et de la réglementation des marchands d'effets
d'occasion, etc.
M. Dufour: Est-ce le ministère de la Justice qui a dit
non?
M. Fortin (Paul): C'est dommage qu'on ne puisse pas soulever
cette question parce que cela nous est demandé par la police de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. Dufour: II y a juste Montréal qui a ce
pouvoir-là.
M. Fortin (Paul): Dans Westmount, il y a un centre qui s'appelle
Place Alexis-Ninon et, comme il y a beaucoup d'événements, de
concerts au Forum de Montréal, la police a des problèmes à
contrôler la drogue dans ces circonstances. Souvent, les gens qui
achètent le bric-à-brac... Les gens vont vendre leur montre pour
acheter de la drogue, etc. Alors nous voudrions permettre qu'il y ait un
contrôle sur ces activités en donnant des permis aux gens qui
exercent ce commerce. On a une lettre au dossier de la police de la
Communauté urbaine de Montréal. Il y a eu un avis
différent du ministère de la Justice. On est prêt à
se plier à l'avis du ministère de la Justice, mais pour nous,
cela aurait été une façon d'appuyer le travail des
policiers dans notre municipalité.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M.
Fortin.
M. Dufour: Je sais que, depuis nombre d'années, l'Union
des municipalités du Québec a demandé que ce pouvoir soit
inclus dans la loi générale des cités et villes. Cela n'a
jamais été accordé. Il doit y avoir des
éléments qui empêchent cela. La ville de Jonquière a
présenté annuellement un certain nombre de résolutions
pour demander ce pouvoir qui, effectivement, est accordé à la
ville de Montréal. La ville de Montréal a ce pouvoir, elle
l'applique, mais partout ailleurs, c'est non.
Il y a peut-être une question que je voudrais poser au ministre
avant d'accepter l'amendement. Pour les fins du présent paragraphe, tout
marchand, incluant un bijoutier qui achète des métaux
précieux, des pierres précieuses ou des bijoux de quelque sorte,
doit tenir un registre. Il semble que c'est une loi, mais elle n'est pas
appliquée. Il semble que cela existe dans une loi du ministère de
la Justice, mais que, pour une raison ou pour une autre, elle ne soit pas
appliquée. Mon recherchiste me...
Une voix: C'est une loi générale? M. Dufour:
II semble que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Votre recherchiste qui a
été au comité de législation pendant de nombreuses
années?
M. Dufour: II semble qu'une loi existe pour couvrir cette
partie-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui donne une raison
supplémentaire à l'argument pour le retrait.
M. Dufour: Non, mais si c'est vrai... M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: ...il faudrait la mettre à jour et l'expliquer
à ceux qui achètent des bijoux. C'est cela que la ville de
Westmount veut contrer, dans le fond. Quand les bijoux sont refondus, on ne
connaît pas leur provenance. Ils peuvent avoir été voies.
Il y a toutes sortes... Un trafic illégal peut se faire. C'est pourquoi
les municipalités ont un problème. Il y a des policiers qui
savent qui va acheter les bijoux, mais quand vient le temps, à qui
appartiennent les bijoux? Il y a des bijoutiers, malheureusement, qui jouent le
jeu de ces gens, ils ne les recèlent pas, ils les fondent au plus
sacrant. Donc, les municipalités font travailler les policiers pour
rien. C'est un problème.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement à l'article 6 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article
6, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): J'appelle donc
l'article 7. À l'article 7, Me Donovan, avez-vous des commentaires
à apporter?
M. Donovan: Je pense, après discussion, qu'on va demander
le retrait des articles 7, 8, 9 et 10. Cela laisse l'article 11.
Une voix:...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Les articles 7
à 10 inclusivement sont donc retirés. Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 11 est
adopté.
M. Dufour: Avant de passer... Une voix:... revenir tous
les 25 ans,
M. Dutour: étant donné que vous venez tous les 25
ans et qu'on a un conseiller municipal, l'aimerais lui poser une question.
Où est rendu le nom du boulevard René-Lévesque dans
Westmount? Est-ce qu'il est disparu ou s'il est encore dans le paysage?
M. Fortin (Paul): M. le député, disons que les
conseillers ont été un peu surpris par la rapidité du
changement. Ils ont créé un comité et c'est toujours
à l'étude.
M. Dufour: C'est la meilleure façon d'enterrer un
projet.
M. Fortin (Paul): (I faut dire qu'un conseil municipal fonctionne
avec un consensus et que le projet est toujours à l'étude.
M. Dufour: En tout cas, j'espère que le conseil municipal
de Westmount est bien conscient que le boulevard René-Lévesque
est un grand boulevard qui couvre la plus grande partie de la ville de
Montréal, et qu'il y aurait tout intérêt que votre
comité ne sort pas un comité d'enterrement, mais un comité
d'action, de décision et de suggestion, ce qui ferait, en (ait, un
mariage heureux. Je pense qu'en dehors de la politique, il y a peut-être
des voeux de la population qui... Il serait bon que la ville de Westmount se
penche là-dessus et puisse accepter. Je pense que ce serait un bon geste
d'amitié envers la majorité, et ce n'est pas déshonorant,
je pense que la ville de Westmount se grandirait en le faisant.
M. Fortin (Paul): J'apprécie...
M. Dufour: Ces mots, je les dis en toute amitié. Je n'ai
pas d'animosité envers qui que ce soit. Je vous ai dit, depuis le
début, que les (ois municipales, à mes yeux, sont des lois qui
s'adressent à des électeurs municipaux, et c'est au-dessus de la
ligne de parti.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le député de
Jonquière, on pourrait quasiment proposer un jumelage des villes de
Jonquière et de Westmount.
M. Dufour: II y a la ville de Rimouski... M. Fortin
(Paul):... à Rimouski, oui
M. Dufour: J'ai assisté à des réceptions
très sympathiques avec les gens de Westmount.
M. Fortin (Paul): Très bien. Merci. M. le
député, merci M. le ministre, merci M. le Président et
merci à notre parrain, M. le député de Montmagny-L'Islet
On essaiera de revenir vous voir avant 25 ans, ça a été
fort agréable.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On risque d'être absents
dans 25 ans.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avant de suspendre, il nous
reste encore des morceaux à adopter, à moins que la proposition
du député de Jonquière, on la mette à l'article 11.
Non?
M. Dufour: Je ne vous dirai pas que je n'y ai pas
pensé.
Le Président (M. Parent, Bertrand ): Est-ce que le
préambule du projet de loi 253 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le titre du projet
de loi, Loi concernant la ville de Westmount, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'on peut avoir une
motion, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous pouvez avoir une motion de
renumérotation, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Comme vous l'avez dit,
M. le ministre, on aura donc une motion. Est-ce que le projet de loi 253 est
adopté, tel qu'amendé?
Alors on vous remercie et on vous souhaite un bon retour. Sans plus
tarder, nous allons suspendre quelques brefs instants, puis nous allons appeler
la ville de Vaudreuil pour le projet de loi 271 et, ensuite, la ville de
LaSalle.
(Suspension de la séance à 23 h 5)
(Reprise à 23 h 7)
Projet de loi 271
Le Président (M. Parent, Bertrand): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Nous reprenons l'étude du projet de loi 271, Loi concernant la
ville de Vaudreuil. Le parrain, pour une deuxième fois ce soir, le
député de Beauharnois, va nous présenter le projet de loi
271. Par la suite, on essaiera de procéder avec le plus de diligence
possible dans le but de donner à tout le monde la chance de se faire
entendre. M. le député de Beauharnois.
M. Marcil: Merci, M. le Président. J'ai l'honneur de
représenter la ville de Vaudreuil, du moins de parrainer ce projet de
loi. Ceia me fait d'autant plus plaisir que j'ai travaillé dans cette
ville pendant 17 ans. Au point de vue prospérité
économique, c'est une ville exemplaire au Québec; son
développement est tout à fait inespéré. Elle est
située géographiquement au sud-ouest du Québec,
près des frontières de l'Ontario, dans le comté voisin du
mien. Ce soir, dans un sens, je remplace le ministre Daniel Johnson,
député de ce comté. Il ne pouvait malheureusement pas
parrainer ce projet de loi, non pas qu'il soit contre, au contraire, il y est
tout à fait favorable, mais il m'a demandé de le parrainer.
Si cette ville vit aujourd'hui une situation économique tout
à fait exceptionnelle, il faut en donner le crédit au maire, M.
Réjean Boyer, qui, depuis qu'il est maire de cette ville, ne fait que
multiplier le nombre d'industries dans son parc industriel. La ville de
Vaudreuil présente ce projet de loi dans le but de se doter d'un outil
supplémentaire afin de développer davantage le parc industriel
dans la région de Vaudreuil. Je n'élaborerai pas
nécessairement sur le projet de loi; je laisserai M. Boyer le faire. M.
Boyer est maire à temps partiel, étant éducateur de
formation. On a travaillé ensemble durant de nombreuses années.
Sans plus tarder, M. le Président, je cède la parole au maire de
la ville de Vaudreuil.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II me fait plaisir, M.
le maire Boyer, de vous accueillir, de même que Me Comeau et M Jean-Yves
Truchon.
M. Marcil: Je voudrais ajouter une chose, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui
M. Marcil: Quand il y a eu découpage de la carte
électorale, j'aurais aimé que Vaudreuil fasse partie de mon
nouveau comté- Mais, malheureusement..
Le Président (M. Parent, Bertrand): À vous
entendre, je me demandais si vous étiez en train de convoiter quelque
chose.
M. Marcil: Ha, ha. ha! Une voix: Comploter.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avant de vous
céder la parole, M. le maire, nous aurons un mot d'Introduction par M.
le ministre et par M. le député de Jonquière. M. le
ministre, brièvement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aimerais souhaiter la bienvenue
à M. le maire, au procureur, au directeur général et vous
indiquer que le président du Conseil du trésor et actuel
député m'a déjà sensibilisé au projet de
loi. Vous avez, dans les circonstances et compte tenu du règlement,
choisi un parrain qui a déjà, ce soir, parrainé un autre
projet de loi avec teliemement de succès que c'est avec confiance que
nous pouvons entreprendre l'étude article par article de votre projet de
loi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière?
M. Dufour: J'aimerais leur souhaiter la bienvenue. Mon
recherchiste m'avait mélangé un peu parce que j'avais le projet
de loi de la ville de LaSalle, et j'entendais: Bonjour, M. le maire. Je ne
reconnaissais plus le maire. J'ai dit: Ce doit être la maladie
d'Alzheimer. J'étais tout mélangé.
Je voudrais vous souhaiter la bienvenue, on s'est remis à jour
assez facilement, je ne pouvais pas me tromper tant que ça, mais j'ai
dit: II y a peut-être eu des élections et je n'en ai pas eu
connaissance.
Ceia dit, je vous souhaite la plus cordiale bienvenue. Votre projet de
loi a sensiblement des ressemblances ou des similitudes avec d'autres projets
de loi qu'on a acceptés durant les dernières années.
À moins qu'il n'y ait des explications qui nous confondent ou qui soient
tout autres que ce à quoi on s'attend, votre projet de loi devrait
passer l'étape de l'étude article par article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, M. le
député de Jonquière. J'inviterais M le maire à nous
adresser quelques mots.
M. Boyer (Réjean): Merci, M. le Président, M. le
ministre et M. le représentant de l'Opposition. Avec tant d'ouverture
d'esprit, je pense que je ne retarderai pas le débat où vous nous
recevez si tard. On vous en remercie. Je vais céder la parole à
Me Comeau qui connaît bien le dossier, je pense qu'il a eu des contacts
avec le ministère des Affaires municipales. Me Comeau?
M. Comeau (André): Le projet a deux
objets. Initialemement, on n'en avait qu'un, à savoir permettre
la construction d'un embranchement ferroviaire dans le parc industriel. On a un
projet d'implantation industrielle, le chemin de fer est Indispensable à
l'industrie, et il y aura d'autres Industries, trois ou quatre, qui pourront se
greffer à côté de l'embranchement ferroviaire, d'où
la décision de la municipalité de procéder elle-même
avec, évidemment, le consentement, le pouvoir législatif de le
faire. C'est un pouvoir qui a déjà été
accordé à d'autres municipalités au cours des
années, et il s'avère maintenant utile de le faire à
Vaudreuil.
Le deuxième objet est venu en cours de route. Il s'agit de mettre
en vigueur le règlement 383 de la ville adopté en 1987. C'est un
règlement qui avait pour objet de changer les bornes des quartiers. En
1987, le conseil jugeait à propos de modifier les quartiers pour les
équilibrer, pour arriver à un nombre le plus égal possible
d'électeurs. Il a adopté, conformément à un pouvoir
de sa charte, le règlement permettant de diviser les quartiers
différemment et, subséquemment, on a vu le pouvoir spécial
de la ville abrogé par la Loi sur les éloctions. On avait un
problème d'approbation à ce que le gouvernement, par
décret, pouvait mettre en vigueur le règlement municipal. Pour
éviter tout doute quant à la validité juridique de ce
geste, on a suggéré que le règlement soit mis en vigueur
par un article du projet de loi. C'est l'amendement qu'on verra en 5. 1.
Si ces explications sont suffisantes, nous serions prêts à
commencer l'étude article par article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci beaucoup, Me
Comeau. À moins qu'il n'y ait d'autres questions d'ordre
général, de part et d'autre, je vous inviterais
immédiatement à nous présenter l'article 1. On va y aller
article par article. S'il y a des questions...
Me Comeau. allez-y avec les explications. J'appelle l'article 1.
M. Comeau: L'article 1, c'est le pouvoir conféré
à la municipalité de construire l'embranchement ferroviaire dans
le territoire de la municipalité dans le but de favoriser le
développement industriel.
M. Dufour: À l'article 1, "la construction
d'embranchements ferroviaires", c'est au pluriel.
Donc, les embranchements, ce qu'on retrouve à l'article 3, si je
comprends bien, ce sont les petits bras de la ligne principale qui vont entrer
à l'intérieur du parc. Est-ce que je me trompe en disant
ça?
M. Comeau: L'embranchement est, en fait, la partie de chemin de
fer qui va se prendre sur la voie principale. C'est une section de chemin de
fer qui se dirigera à l'intérieur du parc industriel.
M. Dufour: Oui, mais je vais poser la question
différemment. Vous avez la ligne, je ne sais pas, ce doit être le
CN...
M. Comeau: Canadien Pacifique.
M. Dufour: Le Canadien Pacifique, CP, qui passe non loin. Vous
faites un embranchement, donc, vous ne prévoyez pas que vous en ferez
plusieurs qui partiront de cette ligne principale.
M. Comeau: Voilà. Justement, lorsqu'on a
rédigé le projet de loi, on avait un projet spécifique, au
départ. Effectivement, on a insisté pour obtenir le texte que
vous avez, parce que la ligne de chemin de fer passe des deux
côtés de la route transcanadienne et il serait possible de faire
un embranchement de chaque côté de la route transcanadienne. On a
également une autre ligne de chemin de fer du CN dans un autre secteur
de la municipalité, où il y a un secteur industriel potentiel.
Plutôt que de revenir une prochaine année et vous dire qu'on
aimerait le faire de l'autre côté ou dans d'autres secteurs, nous
avons jugé opportun de vous proposer cette rédaction pour nous
permettre de le faire éventuellement dans un autre secteur de la
municipalité, au besoin.
M. Dufour: II y a peut-être ce problème Les autres
municipalités qui nous l'ont demandé, ce n'était pas au
pluriel, c'était "un" embranchement. Je comprends que vous pourriez
peut-être en avoir deux, encore là, mais pas trop, non plus,
ouvrir les portes si grandes que ça. Il faut bien penser que du
développement industriel... Je peux bien prendre les propos du
député de Beauharnois, qui me dit que cela est amené
à porter à de grandes envolées. Dans les parcs
industriels, tels qu'on les connaît au Québec, il n'y a pas
d'industries lourdes à la centaine. Je serais surpris,
honnêtement, qu'on doive accorder plusieurs embranchements pour aller
dans les parcs industriels, où il y a plusieurs parcs Industriels dans
la même municipalité. À venir jusqu'à maintenant, on
a accordé une ligne, un embranchement et, à ce moment-là,
on choisit. Il y a des parcs légers, d'autres plus lourds, selon la
façon dont ça se passe. Je ne sais pas si votre intention est que
les municipalités puissent avoir des embranchements et se créer
un paquet de chemins de fer. À moins que vous ne me disiez que c'est une
bonne décoration. Je veux bien penser que c'est important, mais vous
savez qu'il y a des contraintes avec des voies de chemin de fer. C'est
appelé à disparaître, d'après ce qu'on voit, parce
que le fédéral est en train de tout sacrer ça en l'air. Il
en reste de moins en moins. Il faut bien constater les faits. Il y a des
régions très mal desservies à ce point de vue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): représen-
tant politique de la région du Lac-Saint-Jean.
M. Dufour: Mais, plusieurs embranchements... Je vous dis, en tout
cas, que c'est un pouvoir, on sera obligé de le donner et de l'accorder
par législation, mais est-ce qu'on doit ouvrir aussi grand que
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le député de
Beauharnois, peut-être...
Une voix: M. le Président, je vais donner la parole, je
suis capable de faire ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre,
oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pensais que vous jasiez avec
votre. vice-présidente. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Marcil: II faut bien comprendre, M. le député de
Jonquière - vous avez une expérience énorme dans le
domaine municipal puisque vous avez été maire de Jonquière
- qu'au niveau de Vaudreuil-Soulanges, une MRC a déposé un
schéma d'aménagement où on a déjà
identifié tous les parcs industriels. À l'intérieur de
ça, il ne faut quand même pas limiter, comme je pourrais dire, le
pouvoir à une municipalité de développer ses parcs
industriels. La question que je me pose, à savoir sur le "s", que ce
soit au pluriel ou au singulier, je comprends que, quand vous avez un parc
Industriel, ou vous avez un potentiel industriel accepté à
l'intérieur d'un schéma où il y a deux lignes de chemin de
fer, on ne peut pas demander au CP de développer des lignes de chemin de
fer avec des branches avec le CN. Il faut absolument travailler avec les deux
compagnies ferroviaires.
Je suis entièrement d'accord avec vous lorsqu'on pense que le
gouvernement fédéral veut se retirer des chemins de fer, mais, au
moins pour une fois, on a une ville qui veut peut-être prendre le
contrôle de son développement du parc industriel et se donner un
élément de plus. La question que j'aurais à vous poser,
c'est que, comme ancien maire d'une ville, et si vous avez un parc industriel
aussi grand peut-il être, parce que Vaudreuil est une ville d'environ
9000 à 10 000 de population mais qui a un territoire, je pense que ce
sont 69 000 kilomètres carrés... Une très grande partie de
son territoire est prévue en parc industriel, lequel se situe entre
l'autoroute 540 et l'autoroute 20. À ce moment-là,
développer le parc industriel est un outil. Il n'y a aucun chemin de fer
qui vient à l'intérieur de la ville. Je pense que les
municipalités, aujourd'hui, ne veulent plus avoir de chemin de fer qui
traverse leur ville. Dans le cas du parc Industriel de Vaudreuil. c'est
seulement un outil, un moyen de plus pour le développer.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors...
M. Dufour: J'aimerais juste dire au député de
Beauharnois que, à mon point de vue, il y a de la hiérarchisation
dans les parcs industriels. Je pense que la municipalité a
intérêt à choisir, autant que possible le parc qu'elle doit
développer avec la ligne de chemin de fer. il y a des affinités
entre les industries qui ont besoin d'un service à caractère
ferroviaire. Elles ont intérêt à être
regroupées de la même façon. Il y a des diminutions de
coût importantes. C'est important. Il faut en tenir compte au point de
vue du développement. Il y a aussi toutes les affinités et les
échanges des services qui peuvent se faire à cause des transports
lourds, etc. Je verrais mal, en tout cas, qu'une municipalité ait deux
ou trois parcs industriels desservis avec les mêmes
caractéristiques. Cela n'augmente pas la qualité de vie des
citoyens. Il y a de l'industrie. J'ai vécu à des places où
il y avait des industries. Je connais les industries qui ont besoin de chemins
de fer. Je sais comment ça fonctionne. Il y a des inconvénients
aussi avec des chemins de fer. On dit: On veut servir les industries. Je pense
que les municipalités doivent faire des choix. Pour moi, c'est
important. Il est évident que c'est un pouvoir supplémentaire
qu'on accorde. Bien sûr, on peut toujours l'accorder. Je fais seulement
soulever le point que là, on a parlé de deux, mais ça
pourrait aller jusqu'à trois.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me
Comeau
M. Comeau: Je voudrais seulement ajouter que...
Le Président (M. Parent, Bertrand): S'il vous
plaît.
M. Comeau:... la question nous a déjà
été posée par le ministère qui a vu cette
difficulté. Nous avons eu l'occasion de soumettre des documents
additionnels. Nous avons déjà identifié, pour les fins du
ministère, où cela pourrait être possible. Ce n'est quand
même pas dans toute la ville. C'est dans des secteurs très bien
identifiés sur un plan qui a déjà été
produit aux Affaires municipales. Je dirais que le conseil municipal exerce son
pouvoir de réglementation et il faut peut-être aussi faire
confiance aux élus dans la façon dont Ils vont exercer le pouvoir
qu'on leur accorde. Tous les pouvoirs municipaux, de façon
générale, sont accordés pour l'ensemble du territoire.
C'est au conseil, justement, à exercer cette discrétion. C'est
sûr qu'on n'ira pas implanter de façon inconsidérée
des embranchements qui seraient inutiles. Maintenant, si on avait le pouvoir
tel qu'on le demande, on pourrait, si une occasion se présente,
réagir rapide-
ment et ne pas devoir refaire une autre fois une description technique,
une nouvelle demande et dire: Bien là, ce serait de ce
côté. On voudrait avoir uniquement des outils pour réagir
si effectivement une occasion se présente dans un autre secteur ou s'il
y a une tendance dans un autre secteur.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci.
M. Dufour: Je voudrais ajouter, sans faire de débat, que
c'est vrai qu'il faut respecter l'autonomie d'une municipalité, mais
c'est lorsque la législation accorde le pouvoir qu'on a ce pouvoir de
décider. Lorsque vous l'aurez, vous en ferez ce que vous voudrez. Cela
ne me concerne plus. Notre problème, c'est d'en discuter au moment
où ça passe. Après ça, je vais vous laisser
aller.
Une voix: On va prendre le train.
M. Dufour: Ah oui. Vous prendrez le train. Si vous êtes mal
en train, vous vous tirerez en bas.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est ce que l'article 1
est adopté?
M. Dufour: On aurait peut-être un autre point qu'on aurait
aimé discuter. Pourquoi parle-ton d'embranchements et de branchements?
On ne les a pas mis ensemble, à l'article 1. On parle d'embranchements
et, un peu plus loin, on parle des deux, embranchements et de branchements.
M. Comeau: Pour moi, l'embranchement inclut nécessairement
le branchement qui est l'aiguillage. C'est comme l'accessoire. Comme on a un
petit problème de soumission, on a défini "branchement" comme
étant l'aiguillage. Pour moi, "embranchement" inclut le branchement. Si
vous voulez, le branchement est le début de l'embranchement.
M. Dufour: II semble que ce n'est pas si vrai que ça, si
on est obligé de le souligner ou de le remettre à l'article 3.
À l'article 3, c'est séparé. S'il est vrai que
l'entité comprend les parties, je ne vois pas pourquoi on l'ajoute.
M. Comeau: À l'article 3, c'est divisé. Si on lit
l'article 3, on constate qu'il n'y aura pas de soumission, "... ne s'appliquent
pas à un contrat accordé par la ville pour l'entretien et la
réparation d'un embranchement ferroviaire... " Donc, pour entretenir
tout l'embranchement ou toute la section de chemin de fer, on demande qu'il n'y
ait pas de soumission. Pour la construction de l'embranchement, il y aura des
soumissions. Cependant, pour la construction du bran- chement qui est
l'appareil d'aiguillage, le Canadien Pacifique veut lui-même
exécuter des travaux. C'est pour ça qu'à l'article 3, on
parle de branchement. C'est l'unique raison. L'aiguillage sera fait par le
Canadien Pacifique tandis que l'embranchement sera fait par un entrepreneur,
à la suite d'un appel d'offres. Il me semble que le mot "embranchement"
inclut l'ensemble du système, dont les appareils d'aiguillage.
M. Dufour: D'après lui, il y a une
ambiguïté...
Le Président (M. Parent, Bertrand): On est mieux branché
depuis que vous avez donné ces explications.
Des voix: Ha. ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière, ça va? L'article 1 est donc adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Comeau: L'article 2 vise uniquement la question de
l'acquisition des terrains requis à ces fins. Dans le présent
cas, on ne prévoit pas d'expropriation parce que les terrains devraient
être cédés à la municipalité.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a eu des oppositions et est-ce qu'elles
persistent?
M. Comeau: À notre connaissance, deux citoyens ont produit
des documents. L'un d'eux aurait retiré son opposition en
téléphonant ou en parlant à quelqu'un à la
commission. Quant à l'autre, il n'est pas présent aujourd'hui et
je ne sais pas si on a pu...
M. Dufour: Vous dites qu'ils ont fourni des documents, mais la
commission ne nous a pas remis ces documents d'opposition. Que je sache, on n'a
pas eu..
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je vais demander à mon
secrétaire M. le secrétaire, avez-vous eu des oppositions?
M. Dufour: II est difficile pour l'Opposition de faire son
travail si on n'a pas tous les documents officiels. J'imagine que vous voulez
la lire.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pour l'information des
membres de la commission, il y aurait eu deux oppositions, soit celle de M.
Gabriel Dion, de la 44e avenue à Pincourt, et celle de M. Sylvain Blais,
de la rue Raymond à Vaudreuil. Dans les deux cas, ils se seraient
désistés par téléphone.
M. Dufour: Cela va.
M. Comeau: Voulez-vous que j'explique la situation?
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, est-ce que ça va pour
l'article 2?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le ministre,
oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 2 est donc
adopté. J'appelle donc...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour une question d'information,
les désistements par téléphone... En tout cas, j'ai juste
un message au secrétariat de la commission. J'incite à la
prudence, quant aux désistements par téléphone.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ce sont les
gens de votre cabinet, M. le ministre? Blague à part, je pense que c'est
un bon point parce qu'on ne sait jamais qui peut le faire. Mais normalement, si
les gens sont au courant, on devrait les retrouver dans la salle, l'article 2
est donc adopté à partir des explications qui ont
été données. J'appelle l'article 3 qui a
déjà eu ses explications, un peu tantôt, concernant
l'embranchement et le branchement. Est-ce que vous avez autre chose à
ajouter, Me Comeau?
M. Comeau: Pas pour l'instant.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: En fait, de la façon que c'est libellé,
à moins que ma compréhension ne commence à se
mélanger, je regarde: "...pour l'entretien et la réparation d'un
embranchement ferroviaire ni a un contrat pour la construction, - il y a une
virgule - l'entretien et la réparation d'un branchement." La virgule
sépare les deux points, si je comprends bien La virgule, on faiit, ce
pourrait être un autre.
Une voix: Embranchement.
M. Dufour: On ne parle pas de la... On dit, dans un cas, dans
l'embranchement, que ça ne s'applique pas à un contrat
accordé par la ville, ça veut dire qu'il n'y a pas de soumission,
à ce moment-là. On n'est pas obligé d'avoir de
soumissions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va le lire en faisant la
ponctuation nécessaire.
M. Dufour: Oui, ça va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Les articles 573... ne
s'appliquent pas à un contrat accordé par la ville pour
l'entretien et la réparation d'un embranchement ferroviaire ni à
un contrat pour la construction, l'entretien et ia réparation d'un
branchement."
M. Dufour: Pourquoi la virgule?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour s'insérer entre les
mots "construction" et "l'entretien".
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est pour ça qu'il faut respirer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous manquez de souffle, M...
Une voix: C'est correct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le mot "ni" crée le
début de l'autre élément.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je pense qu'on se
comprend. (23 h 30)
M. Comeau: C'est un des éléments... En fait, la
virgule sert à diviser les éléments
d'énuméra-tion "construction" et "entretien", le troisième
étant relié par le "et". C'est sûr que l'objectif est que
pour le branchement, il n'y aura pas de soumission pour la construction, mais
pour l'embranchement, il y aura des soumissions publiques, selon le principe
général.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ces
explications vous satisfont?
M. Dufour: Cela veut dire que ce soit pour un embranchement ou un
branchement, vous n'êtes pas obligés d'aller en soumissions.
M. Comeau: Non, la construction principale de l'embranchement
sera soumise à la règle générale des soumissions
publiques. L'aiguillage est fait par le Canadien Pacifique et on ne voudrait
pas déroger à la règle des soumissions on donnant le
contrat au Canadien Pacifique pour l'aiguillage, dont le terme technique est
"branchement".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, Me Comeau.
L'article 3 ost donc adopté. J'appelle l'article 4. D'abord,
l'amendement. Me Comeau, il y a un amendement sur la table, si vous voulez bien
nous l'expliquer.
M. Comeau: L'amendement vise uniquement
à tenir compte du fait qu'il y a maintenant un pouvoir de
tarification. On voulait être sûr que le pouvoir de taxation de
l'article 4 existe toujours ou sera toujours appliqué, en outre des
pouvoirs de tarification. Donc, uniquement préciser que malgré le
fait qu'on a également un pouvoir de tarification, on aura le pouvoir de
taxer, en vertu de l'article 4 du projet, d'où l'ajout des mots "En
outre des pouvoirs de tarification conférés à la ville par
la Loi sur la fiscalité municipale", qui est le papillon que vous
avez.
Le Président (M. Parent, Bertrand): En ce qui concerne
l'amendement, est-ce qu'on a des questions?
M. Dufour: En fait, cela ouvre la porte à une taxation qui
couvre à peu près toutes les façons.
M. Comeau: Exactement. C'est la reproduction, si vous voulez, de
l'article 487 de la Loi sur les cités et villes, l'article
général qui permet de taxer les travaux municipaux selon
différents moyens. Dans le présent cas, le conseil se
réserve le même pouvoir de taxer que celui qu'on retrouve dans la
Loi sur les cités et villes, qui est le pouvoir général.
Le texte s'en inspire fortement.
M. Dufour: Les règlements d'emprunt auront la même
procédure que les emprunts habituels?
M. Comeau: Exactement.
M. Dufour: Même si vous avez le pouvoir, vous êtes
obligés de vous plier à toute la réglementation
municipale.
M. Comeau: Oui.
M. Dufour: II n'y a pas l'air d'avoir de la discrimination. Cela
va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement de l'article 4 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 4, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle l'article 5. Me Comeau, on a un amendement aussi à l'article
5, si vous voulez...
M. Comeau: II est au même effet.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II est au même
effet, même explication que l'article 4.
M. Comeau: Exactement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'insertion des mots
"En outre des pouvoirs de tarification conférés à la ville
par la Loi sur la fiscalité municipale, ". Est-ce qu'il y a des
questions, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Attendez un peu. Est-ce que les légistes se
sont rendu compte que cette loi employait beaucoup le pluriel? Je ne suis pas
un légiste, mais il me semble que ce ne soit pas l'usage. L'emploi du
pluriel est. en fait, de faire du droit nouveau qui pourrait causer des
problèmes à l'avenir. Je ne sais pas, je ne connais pas
ça, je ne suis pas un avocat. Il semble que le singulier comprend le
pluriel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux assurer le
député de Jonquière que bien que le singulier puisse, sur
le plan de l'interprétation législative, apporter le pluriel, le
texte tel que libellé a été analysé par les
juristes qui n'y voient pas d'inquiétude majeure. On prend note de la
remarque du député de Jonquière. Nous l'assurons que nous
vérifierons constamment en fonction de la remarque émise.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement à l'article 5 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que l'article
5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M.
Parent, Bertrand): Un nouvel
article, qui serait 5. 1. a été apporté. Me
Comeau, si vous voulez nous présenter le nouvel article.
M. Comeau: Le nouvel article, c'est l'objet qui a
été ajouté au projet de loi. Il vise à mettre en
vigueur le règlement 383, adopté en 1987. C'est un
règlement divisant ou, en fait, modifiant les divisions des quartiers.
Je vous signale que le règlement a été adopté en
vertu d'un pouvoir spécial de Vaudreuil qui existait en 1987, qui a
été abrogé à compter du premier janvier 1988. Le
pouvoir de Vaudreuil requérait l'approbation par le gouvernement, donc
par un décret. Il y a un doute juridique sur la capacité de
mettre le règlement en vigueur par un décret alors que l'article
habilitant est abrogé. Pour éviter ce doute et cette
difficulté, on a suggéré d'inclure cette disposition qui
mettra en vigueur le règlement 383. Je signale l'importance et
l'urgence, si vous voulez, de la disposition II y aura des élections en
novembre 1989. à Vaudreuil, et tout le monde est anxieux d'avoir des
quartiers avec des nombres d'électeurs le plus près possible. Si
on vivait avec l'ancien règle-
ment, on aurait des disparités, par exemple, de 400
électeurs à 1700 électeurs, tandis que là, on verra
1000 électeurs à peu près partout, avec un
différentiel d'environ 20 % ou 23 %, ce qui est d'ailleurs conforme aux
dispositions de la Loi sur les élections.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce qu'on a des
questions concernant l'article 5. 1? L'article 5. 1 est donc adopté.
J'appelle l'article 6. Est-ce que l'article 6 est adopté? L'article 6
est adopté. Est-ce que le préambule du projet de loi 271... Il y
a une modification au préambule. Me Comeau.
M. Comeau: Oui. C'est uniquement pour tenir compte de l'article
ajouté concernant le règlement. Il se lit comme suit: "Attendu
qu'il est également dans l'intérêt de la ville que la
division de son territoire aux fins électorales soit modifiée
avant la tenue de la prochaine élection générale". Il
Introduit l'article 5. 1.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que la
modification au préambule est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le
préambule, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que...
M. Dufour:...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: A l'article 5, on disait: "La ville pout, par
règlement, Imposer une compensation pour l'usage des embranchements... "
Le mot "compensation" au point de vue légal, pourriez-vous me dire si
c'est effectivement un mot familier dans les lois? Normalement, on pourrait
dire un tarif; là, on parle de compensation. Je n'ai pas en
mémoire si... Peut-être dans la loi générale qu'on a
adoptée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous retrouvez la terminologie
dans la Loi sur la fiscalité municipale.
M. Dufour: D'accord. On ne fait que se rafraîchir la
mémoire. Il était temps qu'on se rafraîchisse.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le
député de Jonquière. Est-ce que le titre du projet de loi
271, Loi concernant la ville de Vaudreuil, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que le ministre
peut nous faire une motion de renumérotation?
M. Dufour: Tel que proposé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais motion dans le sens
indiqué, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Motion sera faite.
Est-ce que le projet de loi 271, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Je tiens à
remercier M. le maire Boyer, de même que Me Comeau et M. Truchon. Si vous
avez des derniers mots, des derniers commentaires de la fin...
M. Boyer: Merci de votre dévouement et de votre patience.
Merci au parrain.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Bon chemin de retour!
On va suspendre quelques instants, puis on va appeler le projet de loi 252, Loi
concernant la ville de LaSalle.
(Suspension de la séance à 23 h 40) (Reprise à 23 h
42)
Projet de loi 252
Le Président (M. Patent, Bertrand): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend donc ses travaux.
J'appelle le projet de loi 252, Loi concernant la ville de LaSalle. Je
demanderais aux intervenants de bien vouloir s'avancer à la barre, soit
Me Gilles Hébert, procureur, de même que le directeur
général, M. Robert Barbeau, à qui on souhaite la
bienvenue.
Sans autre préambule, je demanderais au parrain du projet de loi,
le député de Mar-guerite-Bourgeoys, de nous présenter le
projet de loi 252. M. le député.
M. Fortin (Marguerite-Bourgeoys): Merci, M. le Président.
D'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue aux représentants de la
ville de LaSalle, M. Robert Barbeau, directeur général, et Me
Gilles Hébert, conseiller Juridique qui viennent nous présenter
le projet de loi 252 qui ajouterait certains pouvoirs à la cité
pour corriger certaines anomalies créées à l'égard
de certains citoyens.
Étant donné l'heure tardive, M. le Président, je
vous demanderais d'appeler le projet de loi 252 au plus tôt, pour qu'on
puisse terminer avant la fin de cette séance.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci,
M. le parrain, député de Marguerite-Bourgeoys. À
titre d'information, avant de laisser la parole d'introduction au ministre et
au député de Jonquière, je précise deux choses: il
y avait d'abord un intervenant qui s'était manifesté, M. Arthur
Langlois; on m'a dit qu'il a été convoqué par
télégramme, |e vois qu'il n'est pas ici. Il y a aussi une
pétition qui a été livrée, dont vous avez copie. Je
voudrais que les membres de la commission soient conscients de ces
différents intervenants qui ne sont pas présents, mais qui se
sont manifestés d'une façon ou d'une autre.
Sans autre préambule, M. le ministre, comme mot d'ouverture?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, dans un
premier temps, vous me permettrez de souhaiter la bienvenue à nos
invités, de remercier le député de Marguerite-Bourgeoys
d'avoir bien voulu parrainer ce projet, d'indiquer que, de ce
côté-ci de la table, nous sommes prêts à
procéder immédiatement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
M: le député de Jonquière.
M. Dufour: Bienvenue aux gens de la ville de LaSalle. Je pense
qu'on ne fera pas beaucoup de palabres à cette heure du soir.
D'ailleurs, on a déjà eu l'occasion de se souhaiter la
bienvenue;
Ces gens sont familiers avec ma façon de procéder.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci. M. le
député de Jonquière. Voyez-vous, tout le monde collabore
pour vous permettre de passer une meilleure nuit.
M. le directeur général, M. Barbeau, de même que Me
Gilles Hébert, à vous la parole.
M. Hébert: M. le Président, nous sommes prêts
à procéder quand vous le voudrez bien. Merci de nous recevoir
à cette heure tardive.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ici, on est en service
presque 24 heures sur 24.
Sans autre préambule, dans le but d'accommoder un peu tout le
monde, j'appelle l'article 1. Me Hébert, si vous voulez nous le
présenter.
M. Hébert: Cet article avait pour but, en fait, de... Je
crois que c'est un article qui devrait être donné, dans les plus
brefs délais, à l'ensemble des villes du Québec. Je suis
prêt à le retirer mais, vous savez, cela fait 25 ans que je viens
ici, j'en retire souvent et je vois que beaucoup... J'ai même fait une
refonte pendant six ans; elle a été mise en application sept ans
après sa terminaison. Je suis bien d'accord pour retirer certains
articles, mais je pense qu'on devrait... Si les municipalités se
présentent ici, c'est parce qu'elles ont des problèmes
spéci- fiques. Elles ne viennent pas ici pour copier une autre ville,
c'est parce qu'elles ont des problèmes. Si je retire le premier article,
je suis bien d'accord, mais je voudrais attirer votre attention sur le fait que
toutes les villes ont ce problème que vous retrouvez ici, de faire
utiliser leurs écussons et leurs étendards par toutes sortes
d'organisations qui se disent municipales. Actuellement, on ne peut pas les
arrêter parce qu'on n'a pas de pouvoir. On leurre les gens pendant un
certain temps et on ne peut pas prendre d'injonction devant la cour. Souvent,
on prend des injonctions en vertu d'une réglementation qu'on a
déjà, mais le juge vous dit: Adressez-vous à la Cour
municipale C'est très beau d'aller se chercher une amende de 10 $ mais,
pendant ce temps, le bonhomme ou l'organisation fonctionne pendant des semaines
en utilisant notre nom, et on n'a rien à faire.
Je pense que c'est le problème de plusieurs villes au
Québec. Toutes sortes d'associations se disent supportées par la
ville et utilisent le papier de la ville. Il y en a même qui imitent le
papier de la ville. Je pense que toutes les villes devraient avoir ce pouvoir,
et dans les plus brefs délais.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, vous n'avez pas donné
d'explication particulière concernant cet article qui est retiré.
On l'a retiré à l'un, j'imagine qu'on va le retirer à
l'autre. Je sais, par exemple, qu'on l'a accordé à
Montréal, l'an passé, pour la question des fêtes du
350e.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous fournir les
explications d'usage, M. le député.
M. Dufour: Est-ce que ça peut se patenter aussi? Il y a
peut-être ces deux questions que je voulais poser. Pourquoi l'a-t-on
retiré? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres façons pour la ville
d'obtenir les mêmes fins?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce n'est pas ça, M. le
député.
M. Dufour: Non, d'accord. Allez-y.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 1 vise, comme l'a
indiqué Me Hébert, à interdire l'utilisation, sans
l'autorisation de la ville, du nom de celle-ci ou de l'un de ses services, de
ses armoiries, de son écusson, de son symbole graphique, de son blason
ou d'un nom susceptible de créer la confusion quant à
l'implication de la ville dans une affaire. Or, une disposition semblable a
déjà été adoptée au bénéfice
de la ville de LaSalle, en 1974, et elle n'a pas été
abrogée. Il s'agit de l'article 3 du chapitre XCIV des lois de 1974. Il
est inopportun qu'une deuxième disposition semblable à une
existante
soit adoptée pour régler le même problème. Le
ministère de la Justice a été consulté sur cet
article et il estime également inopportun qu'une deuxième
disposition semblable à l'une existante soit adoptée pour
régler le môme problème.
M. Hébert: Le ministère de la Justice n'a
probablement pas compris qu'on a un pouvoir de réglementation. On peut
adopter un règlement pour dire: Personne ne peut utiliser le blason,
etc. Vous vous présentez devant la Cour supérieure avec une
injonction, le juge vous dit: Messieurs, vous avez un règlement, allez
donc le faire appliquer et vous reviendrez. Cela veut dire: Allez
déposer une plainte devant la Cour municipale. Vous pouvez en
déposer dix, douze, si vous le voulez, mais le bonhomme continue quand
même...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Après ça, tu vas en
injonction.
M. Hébert: parce que le juge do la Cour municipale n'a pas
les pouvoirs d'injonction. C'est ce qui arrive, en pratique. Le
ministère de la Justice qui connaît aussi bien la loi que nous
tous...
M. Dufour: Peut errer.
M. Hébert: Vous voyez les conséquences. On sait
qu'on a le pouvoir de 1974, mais il ne règle pas les problèmes.
Mettez directement dans la loi que personne ne peut utiliser les blasons des
villes, et ça va régler tous vos problèmes dans tout le
Québec. On n'a pas besoin d'adopter un règlement, d'aller devant
la Cour municipale, d'aller se chercher une petite amende de 25 $, 30 $, 100 $.
Cela donne quoi, l'amende? C'est leurrer les citoyens pendant des mois et des
semaines. Tandis qu'avec un pouvoir semblable, on s'adresse en injonction qui
vient trois jours après, et c'est réglé.
M. Dufour: On l'engage comme futur ministre de...
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est là qu'on
voit que vos 25 années d'expérience peuvent nous apporter un peu
de lumière.
M. Hébert: Quand on fait du seul droit municipal tous les
matins, tous mes associés ont les mêmes problèmes. Quand on
vient ici, c'est parce qu'on a vécu des situations que, peut-être,
le ministère de la Justice n'a pas vécues.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Considérant qu'il ne s'agit
quand même pas d'un problème particulier, ce serait une
disposition qui s'apparenterait davantage ou s'incorporerait facilement dans
une loi d'application générale plutôt que dans une
charte.
M. Hébert: Dans une courte période. J'en prends
note.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Si j'ai bien compris,
l'article 1 est retiré mais le ministre a pris l'engagement, à
très brève échéance, de l'inclure à
l'intérieur...
M. Dufour: Ils peuvent changer de ministre
entre-temps.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On a bien compris.
L'article 1 est retiré, mais je pense, en tout cas, Me Hébert,
pour avoir vécu des choses semblables à la municipalité de
Boucherville et vous avoir eu comme conseiller juridique, que vous étiez
dans votre droit de réclamer ces choses. Mais, effectivement, ça
comporte des problèmes. Je pense que les municipalités doivent
avoir des outils, d'ailleurs, mon collègue de Jonquière a
vécu sûrement les mêmes expériences. M. le ministre,
vous en avez pris bonne note...
M. Dufour: J'avais l'impression qu'on pouvait faire patenter son
nom ou ses armoiries. Peut-on le faire? Est-ce possible - j'ai posé la
question tantôt - de le faire patenter?
M. Hébert: Oui, c'est possible aussi.
M. Dufour: Et vous avez la même protection à ce
moment-là?
M. Hébert: Oui, on peut avoir la même
protection.
M. Dufour: II me semble qu'on a fait ça à
Jonquière, on a fait patenter le sigle de la ville.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous étiez pas mal
patenteux, vous, dans le temps que vous étiez maire.
M. Dufour: ..."patented"... Ha, ha, ha!
M. Hébert: ..."patent pending".
M. Dufour: Non, mais, en fait, plutôt de venir... Moi, je
ne sentais pas le besoin d'avoir une loi spéciale. Je m'arrangeais
autrement. On me dit que cela peut se faire.
M. Hébert: C'est une procédure qu'on peut faire au
gouvernement fédéral, qui est longue également, parce que
c'est fédéral, toute la question des marques de commerce.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais le député de
Jonquière a toujours été un fédéraliste qui
s'ignorait.
M. Dufour: Mais renouvelé.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Avant qu'il y ait des
glissements de terrain, Je vais appeler l'article 2.
M. Dufour: Renouvelé, de...
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Hébert,
l'article 2.
M. Hébert: L'article 2 est semblable...
Le Président (M. Parent, Bertrand): On a un amendement,
alors vous allez d'abord nous présenter l'amendement.
M. Dufour: Je pense qu'on n'a pas besoin de... Il s'agit de le
présenter.
M. Hébert: Je sais qu'on doit... Je n'ai pas l'amendement
devant moi.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pourrait-on apporter
à Me Hébert, l'amendement à l'article 2 que nous avons?
Nous l'avons eu il y a quelques instants. Par qui l'amendement est-il
présenté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par le ministre qui pourrait
l'expliquer, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela aiderait la
cause, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le pouvoir demandé par la
ville de LaSalle à l'article 2 étant analogue à celui
déjà accordé à la ville de Laval en 1987,
l'amendement proposé vise à harmoniser et à uniformiser
les deux dispositions entre elles, mais je devrais peut-être dire les
trois au moment où nous nous parlons. Ainsi, lorsque les frais de
remorquage et de remisage d'un véhicule stationné contrairement
à un règlement municipal auront été ajoutés
au montant de l'amende, ils pourront être recouvrés de la
même façon que celle-ci. Toutefois, en plus d'accorder un pouvoir
d'établir un tarif de frais de remorquage, tel qu'accordé
à la ville de Laval, l'article accorde également à la
ville de LaSalle le pouvoir d'établir un tarif pour les frais de
remisage. Par ailleurs, l'article 1 ayant été supprimé, le
début de l'article 2 se doit d'être modifié pour tenir
compte de cette suppression.
M. Hébert: C'est l'amendement qu'on propose, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Y a-t-il des questions
sur l'amendement?
M. Dufour: Seul le ministre peut proposer des amendements.
M- Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est ce que cela va, M.
le député de Jonquière?
M. Dufour: Cela va.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'amendement à
l'article 2 est adopté. L'article 2, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté.
J'appelle l'article 3. Me Hébert.
M. Hébert: L'article 3, M. le Président, a pour...
Évidemment, nous avons tous... Comme vous le savez, la ville de LaSalle
est la ville où on fait le plus de recyclage sélectif. C'est
là que les premières expériences de recyclage ont
été faites. Évidemment, on pousse un peu plus loin le
travail et nous avons des problèmes avec le dépôt, la
garde, l'entreposage et la réfrigération des déchets. Nous
avons chez nous des restaurants, des centres commerciaux, toutes sortes de
commerces en somme qui ont des déchets ménagers et aussi des
déchets de table, mais en quantité industrielle ou presque,
surtout dans les grands restaurants. On voudrait avoir le pouvoir de faire en
sorte que tous ces déchets ne soient pas déposés dans ce
qu'on pourrait appeler des "containers", en français, et laissés
là pendant des semaines. On voudrait obliger les gens par
règlement à bâtir, à l'intérieur de leurs
immeubles, des endroits pour réfrigérer les déchets, pour
faire la réfrigération des déchets, avant de les sortir,
de sorte qu'on ne les laisse pas pendant des semaines et des jours à
l'extérieur et ce, chaque semaine.
La réfrigération se fait actuellement à
Montréal sur une haute échelle, dans les hôtels, dans les
restaurants. Mais nous avons, nous aussi, des problèmes. On me dira
peut-être que, pour l'environnement, ce sera une autre forme de pollution
par réfrigération; peut-être un problème d'ozone,
mais entre celle-ci et la pollution par les déchets dehors. Enfin,
quelquefois, il faut prendre des options.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Me Hébert, on
nous dépose à l'instant même une modification à
l'article 3. Pour la bonne compréhension, peut-être pouvez-vous,
M. le ministre, nous présenter cette modification.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour fins de discussion, avant
d'introduire formellement la modification, M. le Président, je dois dire
que j'ai reçu un avis, aujourd'hui même, de ma collègue, la
ministre do l'Environnement, qui m'Indique qu'il y aurait lieu de faire
évaluer, par le ministère de l'Environnement, la
possibilité de limiter cette pratique à l'usage de gaz
réfrigé-
rants non dommageables pour la couche d'ozone. Est-ce que vous avez fait
tout ça?
M. Hébert: On n'a pas d'objection à mettre dans
notre règlement que, si le ministère fait un décret
à cet effet, on doit suivre le décret du ministère et que
la réfrigération se fera dans ce sens. Mais, moi, je ne peux rien
faire. SI la ministre de l'Environnement veut passer un décret,
après étude, disant: Vous devez réfrigérer de telle
façon, dans toute l'île de Montréal ou dans tout le
Québec, je n'ai aucune objection et je vais m'y conformer. Mais,
entre-temps, je devrai laisser mes déchets non
réfrigérés. Je dois vous dire, actuellement, pour
être bien franc avec vous, que, quand on ne leur accorde pas ce pouvoir,
les villes passent le règlement illégalement, jusqu'à ce
que ça s'écrase. Elles mettent ça en application parce que
la législation est trop lente. Vous le savez, M. le greffier. C'est ce
que font les villes, il ne faut pas se leurrer, quand elles voient que
ça ne fonctionne pas. Pardon?
M. Dufour: Avez-vous une objection à revenir demain? On ne
finira pas ça ce soir. On en aurait jusqu'à 2 heures.
M. Hébert: Non, quinze minutes. M. Dufour: Je ne
suis pas sûr.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que je peux
savoir, d'abord, si l'amendement est déposé ou pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas tel qu'initialement
prévu.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, il n'y a pas
d'amendement. Cela règle le problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y en a un autre. J'aurais un
autre amendement, M. le Président, qui se lirait comme suit: L'article 3
du projet de loi 252 est remplacé par le suivant: "3. L'article 413 de
cette loi est modifié pour la ville par l'insertion, après le
sous-paragraphe a) du paragraphe 10°, du suivant: "a.1) Pour imposer, selon
la catégorie d'immeubles, d'usages ou de matières visées
au sous-paragraphe a), des normes concernant la garde, l'entreposage et le
maintien de ces matières à une température maximale, y
compris, si nécessaire, par réfrigération".
M. Hébert: Excellent, M. le ministre, je suis parfaitement
d'accord avec ça.
Le Président
(M.
Parent, Bertrand): Je
pensais que vous alliez dire que c'était votre amendement. Est-ce qu'il
y a des questions sur cet amendement?
M. Dufour: Je vais vous dire qu'il est presque minuit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On reviendra demain?
M. Dufour: Je trouve que, pour faire un bon travail, il faut
être un petit peu plus reposé. J'ai un recherchlste, ça
fait peut-être sa troisième ou quatrième semaine qu'il
finit à minuit à tous les soirs. Alors, je pense que pour faire
un travail potable, acceptable...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est vrai qu'il a l'air
fatigué.
M. Dufour: II l'est. Alors, je pense aussi que, pour nous... Ce
qui veut dire que l'on va accepter le dépôt de l'amendement, mais
qu'on posera les questions, demain.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Pour la bonne
compréhension de tous les membres de cette commission, de même que
pour les gens de la municipalité de la ville de LaSalle et son
procureur, puisqu'on a une entente ou un ordre de la Chambre jusqu'à
minuit, ça prend un consentement de part et d'autre pour pouvoir
continuer. Vous comprendrez qu'à la vitesse où les choses se
déroulent présentement, je pense que la demande qui est faite,
surtout qu'il reste encore un petit peu de matière... On va pouvoir
continuer, j'imagine, dès demain, après les affaires courantes.
Il y aura un ordre de la Chambre.
Je remercie, entre-temps, tout le monde de sa bonne collaboration. La
commission de l'aménagement et des équipements va donc ajourner
ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 23 h 59)