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(Onze heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Parent, Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance de la commission permanente de
l'aménagement et des équipements ouverte. Je rappelle que le
mandat de la commission est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée des projets de
loi d'intérêt privé 230, Loi modifiant la Loi constituant
en corporation la compagnie du chemin de fer Roberval-Saguenay; 265, Loi
concernant la Régie intermunicipale de gestion des déchets sur
ITIe de Montréal; 290, Loi modifiant la charte de la ville de Beauport
et 248, Loi concernant l'École nationale de théâtre du
Canada.
Je rappelle Immédiatement que l'étude des projets de loi
265, 290 et 248 ne commencera qu'à 15 heures. Peu importe le projet de
loi d'intérêt privé 230, elle ne pourra pas débuter
avant, étant donné la non-disponibilité du ministre.
Nous allons donc débuter par le projet de loi
d'intérêt privé 230. Étant donné que nous
avons entendu, hier, les principaux intéressés et les
différents intervenants, nous aurons donc ce matin l'occasion d'aborder
ce projet de loi article par article. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a
des remplacements, ce matin?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, je propose
donc... Oui, M. le parrain, M. le député de Dubuc.
Projet de loi 230
M. Desbiens: M. le Président, je vous remercie. Alors,
quelques remarques, avant de passer à l'étude article par
article.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous êtes le
parrain, vous avez tous les privilèges.
Remarques générales M. Hubert
Desbiens
M. Desbiens: Merci, M. le ministre. Je me réfère
aux propos que je tenais le 3 mai, lors du début de l'étude du
projet de loi 230, où je disais que, évidemment, on est
appelés ici à étudier un projet de loi privé et que
le parrain n'est pas obligé d'être d'accord avec le fond du projet
de loi, mais que, toutefois, je me considérais heureux de déposer
et de présenter ce projet de loi, vu son importance, puisque même
s'il s'agit d'un projet de loi d'intérêt privé, il reste
qu'il a évidemment des incidences sur le public, soit sur le territoire,
sur l'environnement.
Il a aussi des conséquences économiques importantes.
Évidemment, nous sommes ici pour nous assurer que tout projet de
loi, qu'il soit présenté par le gouvernement ou qu'il soit
d'intérêt privé, réponde aux intérêts
de la population, et je pense que, dans le cas présent, le projet de loi
230 répond aux intérêts économiques de l'Alcan et de
la population du Saguenay - Lac-Saint-Jean. Il doit correspondre aussi - et
c'est une préoccupation maintenant constante - aux effets
environnementaux qu'il peut avoir.
Notre rôle étant de légiférer pour nous
assurer que les droits de la majorité ainsi que ceux de la
minorité soient respectés, je me félicite d'avoir
incité les citoyens qui sont touchés par les conséquences
de la construction du chemin de fer à venir me voir l'automne dernier,
parce que je crois que ça leur a permis de faire valoir un point
extrêmement important qui permet au ministre et au gouvernement
d'être mieux éclairés si, éventuellement, ils
étaient appelés à prendre une telle décision, sur
le comportement de la compagnie Alcan. En conséquence, ils auront
l'éclairage suffisant pour pouvoir accepter ou refuser un décret
portant sur l'expropriation possible.
Dans ce projet de loi qu'on étudie, comme le ministre l'a
souligné aussi, Alcan n'a pas actuellement et n'aura pas non plus de
droit d'expropriation. Il faudra qu'elle fasse appel au ministre responsable de
la Loi sur l'expropriation et au ministre des Transports concernant la
construction afin de recevoir l'autorisation par décret de
procéder à une expropriation, si la chose devenait
nécessaire.
Présentement, le projet de loi vise tout simplement à
permettre à Alcan de construire quelques kilomètres
supplémentaires à la ligne de chemin de fer, ce que l'actuelle
loi de Roberval-Sagnenay lui permet déjà, de même que
certains élargissements à cause des accidents du terrain. Si
notre rôle est de satisfaire les intérêts de la population
en général, il est aussi de nous assurer que les citoyens
minoritaires, très minoritaires dans le cas présent, mais quand
même impliqués, aient aussi des garanties suffisantes de pouvoir
être traités avec équité, ce qui m'apparaît
exister d'abord par le fait que le Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement doit donner son autorisation pour permettre la construction du
chemin de fer, selon le tracé actuel ou un autre. En tout cas, l'avenir
le dira.
Malheureusement, je pense que ce sont des erreurs ou des contretemps
qui, si on avait connu le tracé définitif, nous auraient permis
d'être mieux éclairés. Et la garantie aussi que c'est le
gouvernement qui aura à donner son aval par un décret à
des mesures d'expropriation si elles devenaient nécessaires. Dans ces
conditions,
je pense que les droits des citoyens se trouvent sauvegardés. Il
restera au ministre et au gouvernement, encore une fois, de juger, le temps
venu, si Alcan ou Roberval-Saguenay aura agi de bonne foi.
Peut-être une dernière remarque, il me fait plaisir de
constater, parce qu'on nous vante souvent les vertus de l'entreprise
privée, que ce n'est quand même pas infaillible non plus. Il y a
peut-être eu présentation de ce projet de loi à
contretemps, en ce sens qu'il aurait été normal et logique qu'on
puisse étudier ce projet de loi une fois que le tracé
définitif aurait été déterminé, après
être passé au Bureau dos audionces publiques sur l'environnement.
Il a également été reconnu, hier, par un procureur
d'Alcan, qu'une erreur s'est produite lorsque les arpenteurs se sont
imposés sur des terrains privés sans en avoir reçu
l'autorisation du propriétaire. L'entreprise privée, c'est bon,
mais, comme on le voit, elle peut se tromper aussi. Souvent, les gens disent
qu'il n'y a que les entreprises d'État qui se trompent. Je voulais donc
faire ces quelques remarques, M. le Président, et, par la suite, je
serais disposé à passer à l'étude du projet,
article par article.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Dubuc, je vous remercie. M. le ministre.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): Oui, M. le Président.
Je pense qu'U est bon, avant même d'entamer l'étude article par
article de ce projet de loi, de situer un peu dans quel contexte nous le
faisons, un peu de la même manière que le parrain du projet de loi
l'a situé, comme on le disait tantôt, pour bien s'assurer que le
chemin de fer soit sur les rails. Règle générale, les
rails comportent deux barres de fer parallèles. Donc, à la fois,
l'Opposition et le pouvoir qui se confondent et veulent faire du chemin. Cela
se fera à certaines conditions, puisque la balle sera dans le camp du
gouvernement, par la suite, sur le plan des autorisations, mise en vigueur de
la loi et aussi au niveau du décret.
On le verra par les amendements, II est très clair que le
tracé, s'il y a chemin de fer, sera celui que le BAPE reconnaîtra,
celui proposé par Alcan, avec ou sans modifications mineures ou
majeures. La loi nous y contraindra - c'est une bonne chose - de la même
manière qu'on le fait dans le domaine des routes. Cela m'apparaît
un élément extrêmement important, donc, sécurisant
sur le plan de l'impact environnemental, que ce soit pour la Fermerie ou pour
d'autres, éventuellement. La commission n'avait à s'Instituer
d'aucune manière en tribunal d'expropriation. Ce n'est pas la Fermerie,
mais la ferme La Terrière. Je mêlais les dossiers, j'étais
rendu à Laval. Le député de Dubuc fait bien de me le
rappeler.
Le Président (M. Parent, Bertrand): De vous remettre sur
la bonne voie.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Compte tenu de la
période de questions, ce matin, le député de Dubuc me
signifiait que le train s'en venait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Charlesbourg): À partir de cela. il
est clair que la commission, malgré le fait que nous ayons entendu les
gens qui éprouvent certaines difficultés avec le tracé,
n'avait pas à s'instituer en tribunal d'expropriation. C'est une
Instance qui est là. qui, dans le passé, a toujours bien servi la
communauté. Elle sera toujours disponible dans la mesure où il
n'y a pas entente avec Alcan, qui nous a quand même fait une certaine
démonstration qu'effectivement, dans le passé, ils ont su
régler de gré à gré avec un bon nombre de
propriétaires; dans ce cas-ci, c'est 50 %.
Il reste qu'un chemin de fer, dans un domaine, est une plaie. Qu'on le
veuille ou non, c'est une plaie. Sur le plan des compensations, dans la mesure
où il n'y a pas entente de gré à gré avec les
individus, ce sera peut-être le tribunal d'expropriation, avec tout ce
que ça comporte. Il ne faut jamais oublier que l'individu X versus
Alcan, ce n'est pas tout à fait les mêmes moyens non plus, sur le
plan de la présentation des preuves, la capacité de
présenter des preuves et que nous tiendrons compte de ce
phénomène, bien sûr, au moment où nous aurons
à enclencher le processus d'application de la loi, ou de l'autorisation
par décret, pouvant aller à l'expropriation.
Je suis, quant à moi, pleinement conscient qu'Alcan a une
histoire derrière elle et que c'est effectivement garant, pas dans
toutes les occasions, mais à l'occasion, de l'avenir. Je suis pleinement
convaincu que, dans ces deux jours d'audition, Alcan a compris qu'il y avait un
spécial à faire dans ce cas pour tenter de régler les
dossiers d'expropriation et je suis convaincu que ça se fera. À
tout le moins, nous allons le surveiller de très près avant
même de donner ces autorisations.
Au-delà de tout ça, M. le Président, vous le verrez
par certains amendements qui seront apportés au projet de loi, ce sont
des amendements de nature à sécuriser un certain nombre
d'Intervenants quant au rôle du BAPE et de la reconnaissance du
tracé que reconnaîtra le BAPE. À partir de ce moment-ci,
nous serions prêts à procéder.
Étude détaillée
Le Président (M. Parent, Bertrand): Merci, M. le ministre.
S'il n'y a pas d'autres commentaires d'ordre général, on va
immédiatement appeler l'article 1. Il y a cependant une modification
importante qu'il va falloir commencer par
discuter, puisqu'elle remet en question une bonne partie du projet de
loi. Je demanderais au proposeur de la modification de nous dire exactement en
quoi elle consiste pour que tout le monde soit sur la même longueur
d'onde. Est-ce que tout le monde a eu copie de l'amendement dont on va
discuter? Oui, ça va.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va?
Le Président (M. Parent, Bertrand): Oui, allez-y, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Le texte de l'article 2.1 de
la Loi constituant en corporation la compagnie du chemin de fer
Roberval-Saguenay, tel qu'il apparaît à l'article 1 du projet de
loi 230, est modifié: 1° par l'insertion, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, après le mot "embranchement" des mots
suivants: ", y compris les voies d'évlte-ment et autres ouvrages
connexes requis,"; 2° par le remplacement, dans la deuxième ligne du
premier alinéa, des mots "de son" par le mot "du"; 3° par le
remplacement, dans la troisième ligne du premier alinéa, des mots
", situé dans la" par les mots "qu'elle exploite à"; 4° par
le remplacement, dans la sixième ligne du premier alinéa, des
mots "qui soit avantageux pour la compagnie" par le mot "approprié";
5° par l'insertion, après le premier alinéa, de
l'alinéa suivant: "Le tracé définitif de ce chemin de fer
d'embranchement sera celui prévu au certificat d'autorisation qui sera
émis selon l'article 31.5 de la Loi sur la qualité de
l'environnement". 6° par la suppression, dans les deuxième,
troisième et quatrième lignes du deuxième alinéa,
des mots "quant à la longueur et à la largeur des terrains qui
peuvent être pris sans le consentement du propriétaire ou des
personnes autorisées à faire la cession des terrains". 7° par
le remplacement, dans les sixième, septième et huitième
lignes du deuxième alinéa, des mots "les terrains requis pour
toute la distance en longueur dont elle a besoin mais sur une largeur
n'excédant pas trente-cinq mètres, excepté aux endroits"
par les mots "sur toute la distance en longueur"; 8° par la suppression,
aux dixième et onzième lignes du deuxième alinéa,
des mots "où la compagnie peut alors prendre";
Le Président (M. Parent, Bertrand): Voilà les
différentes modifications qui regardent l'amendement à l'article
1.
M. Desbiens: C'est un amendement apporté par le
ministère des Transports.
M. Côté (Charlesbourg): Pas uniquement par le
ministère. Vous comprendrez que le cinquième, qui est celui
d'être soumis au BAPE, Aican est en parfait accord avec ça. Les
amendements proviennent de différentes sources, d'Alcan, du
ministère de la Justice, des légistes à l'Assemblée
et du ministère des Transports.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Ces différentes
corrections étant apportées au texte final, est-ce que vous avez
des questions? M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: On peut peut-être procéder en les
adoptant amendement par amendement.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On peut le prendre
paragraphe par paragraphe. D'accord. Le premier amendement: par l'insertion,
dans la deuxième ligne du premier alinéa, après le mot
"embranchement" des mots suivants: ", y compris les voies d'évitement et
autres ouvrages connexes requis,";
M. Côté (Charlesbourg): Ce que...
M. Desbiens: On pourrait avoir les explications, s'il vous
plaît?
M. Côté (Charlesbourg): L'autre possibilité
c'est qu'on lise l'article 2.1 tel qu'il serait avec tous les amendements. Cela
serait peut-être bien plus simple.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Dans son ensemble
parce que...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): ...je pense que tout
se tient.
M. Desbiens: Vous n'avez pas le texte tel qu'il se lirait?
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
ça serait le projet de loi tel qu'on pourrait le comprendre.
M. Dufour: Cela serait plus facile.
M. Côté (Charlesbourg): Ce serait plus facile.
L'article 2.1 se lirait comme suit: "La compagnie est autorisée à
construire, outiller et exploiter un chemin de fer d'embranchement, y compris
les voies d'évitement et autres ouvrages connexes requis, reliant un
point quelconque de son chemin de fer et de ses embranchements qu'elle exploite
à la ville de La Baie, à un point quelconque du territoire
décrit à l'annexe de la Loi annexant un territoire à celui
de la ville de Chicoutimi suivant un tracé approprié et conforme
aux lois et règlements en vigueur." Comme vous le voyez, on reprend les
premier, deuxième,
troisième et quatrième amendements. Dans le cas du premier
alinéa, nous reprenons les premier, deuxième, troisième et
quatrième amendements proposés dans la liste qui vous a
été soumise tantôt.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Au premier amendement surtout, "y compris les voies
d'évrtement et autres ouvrages connexes requis," pourquoi... Ah! Il y a
des commentaires.
M. Côté (Charlesbourg): Finalement, c'est pour
autoriser à le faire. Cela prend nécessairement des voies
d'évitement, en toutes circonstances.
M. Wells (Guy): Les voies d'évitement seront sur le
terrain même de l'usine.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Desbiens: "Et autres ouvrages connexes", ça peut
vouloir dire quoi?
M. Wells: Des débarcadères.
M. Côté (Charlesbourg): Tout ce qui est relié
à l'exploitation du chemin de fer.
M. Desbiens: Donc, c'est aussi sur le territoire de l'usine en
question.
M. Wells: C'est sur le terrain même de l'usine d'Alcan.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que
l'amendement à l'article 1, tel que présenté, est
adopté? Si je comprends bien, il n'y a pas d'autres questions?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Adopté
M. Côté (Charlesbourg): Le deuxième
alinéa se lirait comme suit: "Le tracé définitif de ce
chemin de fer d'embranchement sera celui prévu au certificat
d'autorisation qui sera émis selon l'article 31.5 de la Loi sur la
qualité de l'environnement." C'est clair, dans ce cas-ci, on se
réfère à l'amendement 5.
M. Desbiens: Excusez-moi. M. Côté (Charlesbourg):
Oui.
M. Desbiens: Je comprends que les quatre premiers amendements
étaient sur le premier alinéa.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
M. Desbiens: Donc, on a adopté les quatre premiers
amendements.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. C'est le
cinquième.
M. Desbiens: On est au cinquième amendement.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le cinquième,
soit de soumettre la construction du chemin de fer à l'autorisation de
la Loi sur la qualité de l'environnement, à partir de l'article
31.5. C'est le tracé que recommandera l'Environnement, exactement comme
ça se fait dans le domaine des routes où il y a un tracé
proposé, des audiences et des négociations, règle
générale, sur le plan de la décision finale.
M. Desbiens: Quelle est la nécessité, puisque la
Loi sur la qualité de l'environnement oblige déjà...
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne l'est pas
actuellement, j'ai l'impression, dans la Loi sur les chemins de fer. En
l'incluant, ça renforce et ça sécurise chacun des
individus.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ce 5°
de l'amendement à l'article 1 est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): La seule distinction qu'on
me signale, c'est que, normalement, on aurait dû définir le
tracé. Cela va l'être par le certificat. C'est
sécurisé, je pense, à ce moment-ci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Cela va pour le
5°?
M. Desbiens: Vous dites que cela va l'être par un
certificat?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. parce que c'est le
certificat délivré selon l'article 31.5 de la Loi sur la
qualité de l'environnement et, on l'a dit tantôt, prévu au
certificat d'autorisation.
M. Desbiens: Qui vient à la suite des audiences.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. M.
Desbiens: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Le 5° est
adopté, toujours à l'article 1 amendé. J'appelle le
6°. M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Il se lirait comme
suit: "Malgré les dispositions de l'article 89 de la Loi sur les chemins
de fer, la compagnie peut exproprier, pour la construction de ce chemin de fer
d'embranchement et son exploitation sur toute la distance en longueur où
le niveau des rails est ou doit se trouver à plus de cent cinquante-deux
centimètres au-dessus ou au-dessous de la surface des terrains adjacents
où la compagnie peut alors prendre un surcroît de largeur de
terrain suffisant pour le talus et les fossés latéraux. "
Je peux lire le commentaire qui est là pour une bonne
compréhension. On dit que ce paragraphe prévoit une
dérogation à l'article 89 de la Loi sur les chemins de fer,
lequel stipule la largeur maximale de l'emprise pouvant faire l'objet d'une
expropriation. La dérogation demandée définit une limite
physique à la largeur de terrain pouvant être expropriée,
à savoir une largeur suffisante pour contenir le talus des
fossés. Cela me paraît être le cas d'une seule surlargeur -
tel qu'expliqué hier, dans le cas du domaine Bisson - qui serait
nécessaire si le tracé actuel est reconnu. (12 heures)
M. Desbiens: C'est-à-dire, si j'ai bien tout compris,
qu'un seul propriétaire était touché.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Desbiens: Mais, en quatre endroits différents. Est-ce
que c'est ça? Non, ce n'est pas ça?
M. Wells: Non...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Me Wells.
M. Wells: L'application de cette modification ne concerne que le
domaine Gravel où II y a une montagne. C'est à cet endroit qu'on
devrait avoir une surlargeur plus grande que celle prévue à la
loi. Dans la loi, on prévoit que le tracé normal a 30
mètres, mais que, dans certains endroits, on peut aller jusqu'à
une largeur de 137 mètres. Effectivement, dans trois endroits, on
rencontre ces critères de la loi. Il y a seulement un endroit où
on ne rencontre pas ces critères, soit à l'égard du
domaine Gravel.
M. Côté (Charlesbourg): D'ailleurs, c'est la
distinction qui a été faite par Me Wells, hier. Le 3 mai, on
croyait qu'il y en avait quatre, alors que trois sur les quatre sont sous
l'emprise de la loi actuelle, et il n'y a pas de problème. L'amendement
ne vise qu'un seul endroit, à ce moment-ci.
Le Président (M. Parent, Bertrand): On discute des
paragraphes 6° et 7°...
M. Côté (Charlesbourg): Les paragraphes 6°,
7° et 8°.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Les paragraphes 7°
et 8° aussi.
M. Desbiens: Quand on dit qu'une compagnie peut exproprier, c'est
une tournure de phrase des légistes qui veut dire qu'il faut que
ça reçoive l'autorisation du gouvernement.
M. Côté (Charlesbourg): Dans tous les cas où,
sur le plan de l'expropriation, ça prendrait un décret.
M. Desbiens: C'est bien ça. D'accord. Adopté.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, les paragraphes
6°, 7° et 8° sont adoptés. La modification de l'article 1
est donc adoptée dans son ensemble. S'il n'y a pas d'autres questions,
l'article 1, tel...
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, si
je comprends, il y aurait quand même un alinéa qui n'a pas
été changé dans le projet de loi. Il y aurait un
alinéa se lisant comme suit, qui n'est pas changé, mais qui est
quand même dans le projet de loi qu'il faut adopter.
Le Président (M. Parent, Bertrand): D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): "Ce chemin de fer
d'embranchement devra être construit dans les cinq ans à compter
de l'entrée en vigueur de la présente loi. L'article 162 de la
Loi sur les chemins de fer ne s'applique pas à ce chemin de fer
d'embranchement ni à la compagnie. "
Le Président (M. Parent, Bertrand): C'est le
troisième alinéa.
M. Desbiens: Quel est l'article 162?
M. Côté (Charlesbourg): L'article 162 est
l'obligation d'aller en appel d'offres publics. Dans ce cas-là, la
compagnie est libre d'y aller ou non. Je pense que c'est pour les soustraire
à cela.
M. Desbiens: Très bien.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II s'agit du
troisième alinéa du projet de loi qui doit être
adopté, tel quel.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): II n'est pas
modifié. Pour la bonne compréhension de tout le monde, il y a eu
des modifications, des paragraphes 1° à 4° qui ont touché
le premier alinéa. Il y a eu les paragraphes 5°, 6°, 7° et
8°
qui ont touché le deuxième alinéa. Le
troisième alinéa du projet de loi reste tel quel. C'est clair
pour tout le monde? Est-ce que l'article 1 tel que modifié est
adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
M. Desbiens: J'aimerais souligner... Le ministre ne lit pas ses
commentaires, |e vais les lire à sa place.
M. Côté (Charlesbourg): Comme coparrain.
M. Desbiens: L'obligation actuelle est de dix ans dans la Loi sur
les chemins de fer, c'est ça? Pourquoi ramener ça à cinq
ans?
M. Côté (Charlesbourg): Je pense qu'il était
clair qu'aussitôt qu'ils l'auront, ils vont se dépêcher
à le faire. D'après ce que j'ai compris hier, ça presse.
Le délai de cinq ans est peut-être juste pour contraindre
davantage. C'est tout.
M. Dufour: C'est même trop.
M. Desbiens: Cela va. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 1 tel que
modifié est adopté. J'appelle l'article 2.
M. Côté (Charlesbourg): Oui se lit comme suit, M. le
Président... Il est Inchangé.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 2 est
inchangé et la modification qu'on a sera à l'article 2.1,
à toutes fins utiles. C'est ça?
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Parce que c'est un
ajout.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): L'article 2,
actuellement, se lit comme suit: "Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 4b, du suivant: "4c. La compagnie, en plus
des pouvoirs conférés par la présente loi, aura le pouvoir
de passer des contrats pour aliéner en totalité ou en partie ses
droits à toute personne ou corporation formée ou non en vertu de
la Loi sur les chemins de fer, notamment son droit de construire, outiller et
exploiter le chemin de fer mentionné à l'article 2.1, aux termes,
conditions et pour les considérations qu'elle jugera concevables."
Cet article 2...
M. Côté (Charlesbourg): "Convenables", non pas
"concevables".
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que j'ai dit...
"convenables", oui. C'est convenable que vous me le rappeliez.
Des voix: Ha, ha. ha!
Le Président (M. Parent, Bertrand): Alors, cette partie de
l'article 2 demeure inchangée Est-ce qu'il y a des questions? Est-ce que
l'article 2, tel quel... Oui, M. le député do Dubuc, je vous
reconnais.
M. Desbiens: Qu'est-ce que ça veut dire pour la compagnie?
Le 3 mai, je ne retrouve pas la référence mais ça avait
été soulevé par mon collègue de Lévis. Si ma
mémoire est fidèle, vous aviez alors reconnu que le texte pouvait
peut-être porter un peu à confusion.
M. Wells: Effectivement, M. le député, cet article
vise à permettre une réorganisation administrative, s'il y a
lieu, à l'intérieur du groupe Alcan. On prévoit que la
compagnie du chemin de fer Roberval-Saguenay pourra céder ses droits
à toute autre corporation, mais ce qui est visé là,
essentiellement, c'est une réorganisation administrative
éventuelle du groupe Alcan. Il est vrai que le texte, tel que
libellé, pourrait permettre à Roberval-Saguenay de vendre ses
droits à toute autre compagnie, même si elle n'était pas
liée à Alcan. Le texte, tel qu'il est, le permettrait, c'est
exact. C'est la réponse que j'avais d'ailleurs faite au
député de Lévis à ce moment.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'est la
volonté d'Alcan?
M. Wells: Non, non. Ce n'est pas la volonté d'Alcan. Le
but de l'article est simplement de permettre une réorganisation
administrative au sein de la compagnie.
M. Dufour: C'est vrai au moment où ils le disent, mais ce
n'est pas nécessairement toujours vrai.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un droit de
gérance pour le gouvernement qui paie pour le chemin de fer. Ils peuvent
bien en disposer comme ils veulent.
Le Président (M. Parent, Bertrand): Est-ce que ça
va, M. le député de Dubuc?
M. Desbiens: Quand vous parlez de "passer des contrats pour
aliéner en totalité ou en partie ses droits à toute
personne ou corporation... en vertu de la Loi sur les chemins de fer",
ça touche toutes les installations ferroviaires.
M. Wells: C'est ça
M. Desbiens: Ce n'est pas uniquement le
projet en cours.
M. Wells: Non, non. C'est le réseau au complet.
M. Desbiens: C'est le réseau au complet.
M. Côté (Charlesbourg): Ne vous inquiétez
pas, le fédéral ne l'achètera pas.
M. Desbiens: Je voulais me faire éclairer parce que je
savais que ça avait été soulevé. Je ne retrace pas
la note rapidement mais vous aviez même mentionné que ça
pourrait être modifié, sauf que vous n'avez pas l'intention de le
faire.
M. Wells: Si c'était le voeu de la commission
parlementaire, on n'aurait pas d'objection comme telle à ajouter,
après les mots "à toute personne ou corporation formée ou
non en vertu de la Loi sur les chemins de fer", les mots "avec qui elle est
liée au sens des articles 17 à 21 de la Loi sur les
impôts". On n'aurait pas d'objection à mettre ça. À
ce moment-là, ça limiterait le pouvoir de vendre uniquement
à l'intérieur du groupe Aican. Si c'était le voeu de la
commission, on n'aurait pas d'objection à ça.
Le Président (M. Parent, Bertrand): M. le
député de Jonquière, oui.
M. Wells: On n'y tient pas, mais si c'est le voeu de la
commission.
M. Côté (Charlesbourg): Compte tenu de toutes les
discussions qu'on a eues lorsque le fédéral a adopté le
projet de loi C-18, de toutes les discussions qui sont en cours devant l'Office
national des transports du Canada sur l'abandon des chemins de fer et des
lignes de fer et sur le fait qu'aux États-Unis, on a réussi
à se sortir de cette vague d'abandons par des compagnies locales et
régionales de chemin de fer, il m'ap-paraît que, peut-être
que si Alcan décidait de s'en départir, il pourrait y avoir des
hommes d'affaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui pourraient former une
corporation locale ou régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean, des hommes
d'affaires qui seraient capables de l'exploiter et qui pourraient faire de
l'argent avec. Alors, pourquoi le limiter à Alcan quand ça
pourrait être le lot d'hommes d'affaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui
pourraient l'exploiter d'une manière aussi convenable que d'autres, en
respectant les normes de sécurité et en faisant de l'argent?
Alors, le restreindre à l'intérieur c'est une question de
droit de gérance. Au-delà de tout ça, si Alcan
décidait de le vendre à des intérêts particuliers du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, pourquoi s'en priver? Pourquoi se priver de cette
possibilité, à la fois pour Alcan et pour les gens du
Saguenay-Lac-Saint-Jean?
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va?
M. Desbiens: Oui et non, Mme la Présidente. Cela ne va
pas, non. Ce que dit le ministre pourrait être une possibilité.
Maintenant, est-ce que la vente de ce réseau, en supposant que ça
se produise, serait dans l'intérêt de la population? C'est
à voir, parce que c'est privé mais l'exploitation est quand
même importante dans la région. Je préférerais
être... Non, je n'aimerais pas être le parrain d'un projet de loi
comme ça. Je crois qu'il serait peut-être sage qu'à ce
moment-là, Alcan, si c'était dans ses intentions, revienne faire
modifier sa loi puisqu'elle est consentante à y apporter un amendement.
Ce que vous dites pourrait être profitable mais pourrait peut-être
aussi ne pas l'être.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, je ne veux pas
en faire un débat, mais ça m'étonne un peu d'avoir cette
réaction du député de Dubuc, connaissant la
capacité d'entreprendre des gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean et toute la
philosophie du transport ferroviaire aux États-Unis lors de la
déréglementation. Ce qui a sauvé certains embranchements
de chemin de fer et une desserte régionale, c'a été la
volonté des gens du milieu d'entreprendre et de dire aux grosses
compagnies: Vous n'êtes plus capables de l'exploiter à un prix
raisonnable; nous, nous sommes capables de le faire. Après
différentes négociations, le chemin de fer lui-même est
demeuré la propriété de la compagnie, mais une nouvelle
compagnie en a fait l'exploitation à un coût moindre, donc une
compagnie familiale. Cela existe aussi dans le cas des compagnies de
transport.
C'est là un phénomène auquel on fait face dans le
domaine du transport au moment où l'on se parle. Quant à moi, je
n'ai aucune espèce d'objection quant à la solution que propose le
député de Dubuc. Il faudrait peut-être le permettre
dès maintenant, de façon à éviter que ça
puisse revenir éventuellement. C'est de la longueur. Combien est-ce que
ça fait de temps, en fait? Cela fait deux ans que ça taponne
après ce projet de loi. S'il fallait que ça taponne encore
autant, que le Tribunal de l'expropriation doive intervenir, s'il a des cas
d'expropriation qui n'étaient pas réglés à leur
satisfaction, qu'on revienne alors avec ce projet de loi et qu'on en profite
pour dire: Vous ne pouvez pas vendre ça à d'autres parce que tout
le débat a été fait à l'époque pour servir
la communauté... En tout cas, je me dis qu'on est aussi bien
d'être plus sages et de prévoir tout ce qu'il faut dès
maintenant pour pouvoir régler les problèmes, s'ils surviennent.
Je n'en ferai pas une bataille rangée. Comme le député de
Dubuc est le vrai parrain du projet de loi, j'aurais tendance à voter
avec lui. Alors, j'écoute votre
proposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Je comprends que ce que le ministre dit porte
évidemment sur l'exploitation d'un chemin de fer qui resterait entre les
mains de, alors que si on les autorise à vendre au complet, à
s'en débarrasser, l'exploitation, le fond et tout... En tout cas, il me
semble que ce serait peut-être...
M. Côté (Charlesbourg): C'est parce qu'une
compagnie...
M. Desbiens:... un minimum de prudence qui n'empêcherait
pas... Peut-être que ça ne se produira jamais, mais en tout
cas.
M. Côté (Charlesbourg): Les problèmes
reliés à l'immobilisation quant à la construction du
chemin de fer, ça a un coût et c'est fini. Après, ce sont
des coûts d'entretien qui vont dans l'exploitation. Les coûts les
plus difficilement contrôlables dans ce genre d'activité sont
forcément les coûts d'exploitation, pour la main-d'uvre, la
machinerie. C'est ce qu'on ne peut pas prévoir sur le plan de l'avenir
en termes de contrat. C'est pour ça que je parlais de cet
élément mais, comme je l'ai dit tantôt, ce point
étant fait, je me rends à la proposition que nous fera le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Alors, ça clôt ni plus ni moins la
discussion. Je vais faire une proposition d'amendement si Me Wells veut nous...
Il nous a lu un texte d'amendement tantôt qui m'irait fort bien, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Wells.
M. Wells: À la quatrième ligne. Mme la
Présidente, après les mots "sur les chemins de fer", il y aurait
peut-être lieu d'ajouter, si c'est le voeu de la commission: "avec qui
elle est liée au sens des articles 17 à 21 de la Loi sur les
impôts (LR. Q., chapitre I-3)".
M. Desbiens: Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît? LR. Q. ?
M. Wells: Chapitre I-3.
M. Desbiens: J'en fais une proposition d'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
secrétaire va l'écrire et on va le distribuer. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. M.
Desbiens: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 2. 1. (12 h 15)
M. Côté (Charlesbourg): Je pense que nous avions un
ajout, Mme la Présidente, à l'article 2.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est ce qui est
identifié 2. 1.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'on insère
après l'article 2, oui. Ce qu'on dit, c'est que l'article suivant est
Inséré après l'article 2 du projet de loi: "3. Les
articles 17, 17a, 18 et 19 de la version française de la Loi constituant
en corporation la compagnie du chemin de fer Roberval-Saguenay seront
renumérotés respectivement 16, 16a, 17 et 18. "
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: 16, 16a ou 17 et 17a?
M. Côté (Charlesbourg): 17 et 18.
M. Desbiens: C'était 16 et 16a.
M. Dufour: Et là c'est 17, 17a, 18 et 19.
M. Côté (Charlesbourg): 17 devient 16.
M. Desbiens: "Seront renumérotés", alors
c'était 17 et ça devient 16. Au lieu de 17, c'était une
erreur, cela devient 16.
M. Wells: En fait, c'est très simple, Mme la
Présidente. Dans la version française, il n'y a pas d'article 16.
Ce numéro a été sauté. Cola passe de 15 à
17. Le ministère de la Justice nous a donc demandé de
renuméroter pour rendre la version française conforme à la
version anglaise.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2. 1
est-il adopté?
M. Desbiens: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
3.
M. Wells: C'était l'article 3.
M. Côté (Charlesbourg): C'était l'article 3,
oui. L'article 3 du projet de loi devient l'article 4 et II est modifié
par le remplacement du mot "le" par les mots "à la date fixée par
le gouvernement".
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Oui, c'est ça. D'accord, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 3 est adopté. L'article 3, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Desbiens: Adopté.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
préambule du projet de loi est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous déposez une motion de renumérotation?
M. Côté (Charlesbourg): C'est fait, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): II y aura motion de
renumérotation. Est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Desbiens: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ayant
accompli son mandat...
M. Dufour: Avant, on pourrait peut-être faire quelques
remarques.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques finales à faire?
Remarques finales
M. Côté (Charlesbourg): Mme la Présidente, je
pense que c'est la conclusion de beaucoup d'efforts faits, en particulier, par
la compagnie Alcan, et de multiples démarches. Je pense que l'audition
des personnes concernées a quand même démontré qu'il
reste encore du travail à faire. En conclusion, nous n'avions, je pense,
pas beaucoup de choix quant à l'adoption du projet de loi, à tout
le moins sur le plan du ministère des Transports, parce que ces
matières auraient été transportées sur le
réseau routier et cela aurait pu être beaucoup plus dommageable
pour la sécurité du réseau routier et des individus qui
circulent sur le réseau.
Je pense que ça pourrait se faire de manière beaucoup plus
sécuritaire par un chemin de fer, dans la mesure où, bien
sûr, on fait en sorte, selon les témoignages entendus, que la
négociation de gré à gré avec les gens qui seront
éventuellement expropriés puisse se faire. Cela, c'est
peut-être le message le plus important qu'il faut à nouveau
passer, je pense, aux gens d'Alcan - vous l'avez entendu à plusieurs
reprises - soit de faire tout ce qu'il est humainement possible de faire pour
en arriver à une entente et en faire rapport au gouvernement, de telle
sorte qu'au moment où nous aurons à poser les gestes qui
découlent de la loi sur le plan des décrets, on puisse avoir
pleine connaissance de toute l'information quant au déroulement des
négociations, en espérant que ça puisse se conclure de
gré à gré. Je pense que ce serait bien pour tout le monde.
Je souhaite à Alcan bonne chance dans la transformation de l'aluminium,
étant déjà un leader dans ce domaine. Nous lui donnons de
plus, aujourd'hui, un outil qui lui permettra de faire du chemin, de faire bon
chemin.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: Simplement pour appuyer, dans un sens, les remarques
du ministre quant à l'espoir qu'il manifeste que ces négociations
se terminent comme ça s'est déjà maintes fois
répété pour Alcan, par l'acquisition de gré
à gré, et souligner une dernière fois - le ministre l'a
mentionné aussi à quelques reprises - qu'il restera quand
même que ce sera son rôle et celui du gouvernement de s'assurer de
la bonne foi de la compagnie - je suis d'ailleurs confiant qu'ils assumeront
cette responsabilité convenablement - avant d'accorder tout pouvoir
d'expropriation, face à ce qui a été exprimé par
les...
M. Dufour: Mme la Présidente, j'aurais voulu faire
quelques remarques.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, M. le député de Dubuc
n'a pas fini son intervention!
M. Dufour: II a dit qu'il avait fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Desbiens: J'achevais!
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez passé
proche de la finir, par exemple!
M. Dufour: Continuez, c'est correct.
M. Desbiens: Ma phrase s'est peut-être perdue dans
l'enregistrement, mais je disais tout simplement que je suis confiant que le
ministre
et le gouvernement sauront exercer leur rôle et s'assurer que, tel
que les intervenants l'ont mentionné, tout ça s'est conclu de
gré à gré, autant que possible, et, avant d'accorder tout
décret, que la compagnie a fait preuve de bonne foi lors des
négociations.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Dubuc. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je dois m'excuser auprès de mon
collègue. Quelqu'un me posait une question, à savoir si on
pouvait prendre un projet de loi supplémentaire. Ce sont toujours les
mêmes fins de session. Je voudrais seulement ajouter quelques remarques,
puisque j'ai eu l'occasion d'assister à l'étude de ce projet de
loi depuis le début des audiences et aussi à l'étude
article par article.
C'est évident qu'on a eu la preuve et on a vécu la preuve
que, chaque fois qu'on touche à des droits individuels, à des
droits de propriété, ça fait problème. Je pense
qu'on a eu une bonne démonstration ici que, même si ce sont des
personnes qui, par rapport à Alcan, ont de petites
propriétés, ces gens-là y sont attachés et il y a
beaucoup d'opposition, d'appréhension ou de discussions.
Ce qui nous a frappé au cours de toute cette audience qu'on a
vécue, c'est que personne n'a mis en cause la nécessité
qu'il y ait un chemin de fer. Donc, je pense que ça justifie amplement
la position de l'Opposition, pour notre part, d'avoir accédé
à l'acceptation de ce projet de loi, puisque si on ne met en cause... Et
je pense qu'on aurait dû la mettre en cause, s'il y avait eu lieu, au
début de l'implantation de l'usine Alcan à Laterrière. Je
pense que c'est là que ça aurait dû se faire.
Donc, il y avait un certain dilemme. Mais il ne faudrait pas, du fait de
la nécessité de cette ligne de chemin de fer, qu'Alcan abuse. Je
ne pense pas qu'elle le désire ni qu'elle le fera, mais je pense qu'on
doit faire une bonne mise en garde au ministre dos Transports qui est le
gardien de la loi, qui est le gardien de l'application de la loi. C'est
effectivement lui qui aura à porter l'odieux ou le bien-fondé de
tout ce qui se passera autour de cette implantation importante,
nécessaire pour le développement d'Alcan.
C'est effectivement dans ce sens que l'Opposition a pu concourir
à l'adoption de ce projet de loi, en souhaitant qu'il n'y ait pas plus
de dommages et que tous les intervenants y trouvent satisfaction et
également raison de signer ces ententes avec l'accord de tout le monde,
sur une base volontaire.
Il y a peut-être des points qui sont en suspens dans mon esprit,
mais ce n'est pas nécessairement relié directement au projet de
loi qu'on vient d'adopter. Il y a peut-être la question des endroits
où on va pouvoir passer pardessus la voie ferrée. En fait, il y a
des accès. L'accessibilité, ça n'a pas été
soulevé par qui que ce soit, mais j'ai bien l'impression que, sur une
distance de quatorze kilomètres, il y aura certainement des endroits
où les gens pourront accéder à des
propriétés situées ou pour le transfert d'animaux, etc. Il
y aussi la faune. Mais je pense que c'est plutôt le ministère de
l'Environnement qui devra régler ces questions.
En conclusion, on va espérer qu'Alcan puisse procéder avec
diligence à la réalisation de ce projet de loi, mais surtout aux
négociations avec les différents intervenants. Je pense que
ça, c'est important. Cela urge. Il faut que les intervenants soient
contactés le plus rapidement possible, qu'il y ait de réelles
négociations et que tout le monde puisse y trouver satisfaction.
Encore là, je veux seulement rappeler, en conclusion, que c'est
le ministre des Transports qui est le gardien de cette action qui se fera sur
le terrain. Quant à moi, je veux juste réitérer encore une
fois qu'Alcan est un intervenant important dans la région. Le
passé, c'est effectivement... Tout à l'heure, j'écoutais
avec attention le ministre des Transports qui disait: Le passé de
l'Alcan pourrait peut-être nous donner certaines garanties. Disons-nous
aussi que, non seulement le passé, mais le présent et le futur
devraient nous fournir de bonnes garanties pour notre région.
Voilà les quelques mots que j'avais à ajouter à la suite
de l'adoption de ce projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. Me Wells.
M. Wells: Mme la Présidente, si vous me permettez, au nom
d'Alcan, je peux assurer les membres de la commission qu'elle a pris bonne note
de tous les commentaires qui ont été faits au cours de ces deux
journées d'audience. Je réitère également
l'engagement qu'elle a pris de faire tous les efforts requis pour tenter d'en
arriver à une entente de gré à gré avec tous les
propriétaires concernés et de faire en sorte de ne pas faire
mentir le dicton: Le passé est garant de l'avenir. Au nom d'Alcan, Je
tiens a remercier tous les membres de la commission de leur
disponibilité et de leur patience. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Wells. La
commission de l'aménagement et des équipements, ayant accompli
son mandat, suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 26)
(Reprise 15 h 14)
La Présidente (Mme Bélanger): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements est
réunie cet après-midi afin d'entendre les
Intéressés et procéder à l'étude
détaillée des projets de loi d'ïntérêt
privé
suivants: le projet de loi 265, Loi concernant la Régie
intermunicipale de gestion des déchets sur l'île de
Montréal; le projet de loi 290, Loi modifiant la charte de la ville de
Beauport; le projet de loi 248, Loi concernant l'École nationale de
théâtre du Canada.
Alors, j'inviterais le parrain du projet de loi 265 à bien
vouloir présenter son point de vue.
Projet de loi 265
Remarques préliminaires
M. Dauphin: Merci beaucoup, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, M. le ministre des Affaires municipales que je salue
particulièrement, M. le critique de l'Opposition officielle, membres de
cette commission, c'est avec plaisir que nous revenons, cette session-ci, avec
un projet de loi relativement à la Régie intermunicipale de
gestion des déchets sur l'île de Montréal. La Régie
s'est fait entendre à la dernière session lors d'un premier
projet de loi privé. Alors que certains articles avaient
été adoptés par ladite commission, d'autres articles
avaient été retirés dudit projet de loi. Nous revenons
donc à cette session-ci avec un autre projet de loi privé,
toujours concernant ladite Régie, et ceci, pour donner à la
Régie les outils nécessaires pour mener à bien l'objet de
sa création, c'est-à-dire de régler une fois pour toutes -
c'est le but de la Régie - le problème de la gestion des
déchets sur l'île de Montréal. Au risque de me
répéter, d'ici à quelques mois, le trou situé
à Kirkland sera complet, alors que la carrière Miron sera
également complète dans deux ou trois ans.
Alors, il me fait plaisir de vous présenter l'équipe qui
représente aujourd'hui la Régie intermunicipale. D'abord, au
centre, le procureur de la Régie, Me Armand Poupart Sr; à sa
gauche et à notre droite, le vice-président de la Régie
qui est également maire d'Outremont, Me Jérôme Choquette,
qui, comme tout le monde le sait, a été ministre de la Justice et
Procureur général du Québec de 1970 à 1976. Il a
également été l'instigateur de plusieurs réformes
en matière de justice, que l'on songe, notamment, à l'aide
juridique et à la Cour des petites créances. D'ailleurs, je vois
à notre table le député de Lafontaine qui fut un
collaborateur du maire d'Outremont à l'époque où il
était ministre de la Justice du Québec.
Sans plus de préambule, j'aimerais demander aux membres de la
commission, premièrement, Mme la Présidente, peut-être
d'entendre... Excusez-moi, II y a aussi M. Guy Racine qui est le directeur
général de la Régie. Excusez-moi, M. Racine. Alors, je
vous demanderais peut-être, Mme la Présidente, de procéder
au cheminement normal des travaux que vous menez si bien à la
présidence.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mes premières
remarques sont à l'endroit du parrain. Je pense que, pour ceux et celles
qui étaient ici au mois de décembre dernier, nous reprenons un
peu là où nous avions laissé, ayant eu le temps
d'évaluer l'impact de l'adoption de certains articles. Je sais que des
travaux préparatoires ont eu lieu. Ma deuxième remarque concerne
un ancien membre de l'Assemblée nationale. C'est toujours un peu
spécial lorsqu'une commission parlementaire a l'occasion d'entendre,
à ce bout-là de la table, quelqu'un qui a déjà
occupé des fonctions comme membre de l'Assemblée nationale et,
dans le cas présent, comme membre d'un gouvernement. Nous vous saluons
particulièrement, Me Choquette. Me Poupart qui est procureur et le
directeur général sont également les bienvenus. Nous
tenterons de faire le maximum pour vous accommoder tout en tentant au maximum
de préserver les principes qui, en matière de loi, nous sont
chers. Je sais que, si jamais il y a conflit entre les accommodements que vous
demandez et les principes qui doivent nous animer, Me Choquette, qui a
présidé le comité de législation pendant plusieurs
années, saura faire pencher la balance du côté du
gouvernement. Merci.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Choquette (Jérôme): Le gouvernement a toujours
raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Juste quelques mots de bienvenue. J'ai eu l'occasion,
ce matin, de les rencontrer puisqu'on a étudié un autre projet de
loi ensemble, le projet de loi 230, concernant le réseau ferroviaire
d'Alcan. À ce moment-là, j'ai eu l'occasion de les rencontrer et
de les saluer. Je leur souhaite maintenant à nouveau la plus cordiale
bienvenue et que le "bill* que nous avons devant nous subisse l'épreuve
de la loi. C'est un peu leurs besoins et leurs demandes, alors souhaitons qu'on
puisse répondre à leurs désirs et à leurs
attentes.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. J'inviterais maintenant Me Choquette
à nous présenter son point de vue.
M. Choquette: Si vous le permettez, c'est mon procureur qui va
parler pour moi. J'ai peur de m'incriminer.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart (Armand): Merci. Mme la Présidente, M. le
ministre, mesdames, messieurs, la Régie intermunicipale de gestion des
déchets, comme vous le savez, est un organisme nouveau qui a un
défi énorme à rencontrer. Elle a un calendrier de
réalisations qui est très restreint. Ce que nous vous demandons
ici, c'est de nous accorder des pouvoirs spéciaux qui sont
dérogatoires de la loi générale parce que nous avons
à faire face à une situation qui est spéciale aussi dans
le domaine des déchets. Ce domaine est intimement lié à
l'environnement et, comme vous le savez, la loi, en ces matières, doit
avancer rapidement parce que les problèmes avancent rapidement. Nous
sommes venus Ici le 23 décembre dernier. Nous avions fait adopter une
partie du projet de loi, mais l'autre partie avait été
retirée parce que les officiers du ministère de la Justice
désiraient des explications additionnelles. À ce
moment-là, la session se terminait et il y avait urgence à ce que
nous ayons les pouvoirs demandés. Donc, pour éviter toute
confrontation, nous avons consenti à retirer des demandes que nous
représentons aujourd'hui, après avoir donné des
explications, après avoir eu le temps de donner des explications aux
cadres supérieurs du ministère des Affaires municipales et du
ministère de l'Environnement.
Pour ce qui est de l'article 1, si vous me le permettez, cet article
faisait partie...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour la forme, peut-être que
vous pourriez appeler l'article 1, Mme la Présidente?
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le ministre.
J'appelle l'article 1.
M. Poupart: J'enchaîne en vous disant ceci: Pour ce qui est
de l'article 1, nous avions retiré cette demande. À ce
moment-là, il s'agissait de changer le siège social d'endroit.
Après de nouvelles explications, on nous a convaincus que, si on nous
accordait ce pouvoir, on pourrait créer un précédent qui
ne serait pas bienvenu. Dans les circonstances, nous retirons volontiers
l'article 1.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
retiré. J'appelle l'article 2. Me Poupart.
Comité exécutif
M. Poupart: Pour ce qui est de l'article 2, Mme la
Présidente, je dois vous dire, préalablement, que la Régie
intermunicipale est composée de 26 des 28 municipalités de
l'île de Montréal. Il s'agit d'une régie qui veut s'occuper
de la gestion des déchets de façon à régler
collectivement le problème qu'ont toutes les municipalités.
Individuellement, ce problème est insoluble, mais, collectivement, II
peut être résolu. Les délais sont courts et les 26
municipalités sont représentées à la Régie
par 26 maires. C'est très difficile, pour une procédure
appropriée et pour une bonne gestion, avec flexibilité, de
réunir les 26 maires, lesquels sont grandement occupés dans
toutes sortes de fonctions.
Nous demandons la création d'un comité exécutif.
C'est l'article 2, lequel a pour effet de se baser sur l'article 70.1 de la Loi
sur les cités et villes, sur le principe du comité
exécutif. C'est un comité réduit, nommé par les
membres de la Régie, par les 26 maires.
L'article dit ceci: "Le conseil d'administration de la Régie -
c'est-à-dire les 26 maires -peut, par règlement adopté
à la majorité des deux tiers des voix, constituer un
comité exécutif de sept membres."
On voit que la démocratie est respectée. Ce sont les 26
personnes investies, en vertu de la loi générale, des pouvoirs
qui réduiront le nombre de membres du comité de gestion, ou du
comité exécutif, à sept. Dans ce cas, les pouvoirs de la
Régie sont exercés par le conseil d'administration, sauf quant
aux matières du ressort du comité exécutif. C'est le
principe de l'article 70 de la Loi sur les cités et villes. Toutes les
municipalités qui font partie de la Régie intermunicipale, font
aussi partie d'un autre organisme, soit la Communauté urbaine de
Montréal Ce sont les mêmes maires et Us sont habitués de
fonctionner au sein d'un comité exécutif. Ce que vous verrez dans
les articles suivants, c'est que nous demandons les mêmes pouvoirs qui
apparaissent dans la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal,
mutatis, mutandis, afin de ne pas créer de nouveauté. Quand on
mentionne dans la Loi sur la Communauté urbaine, "la Communauté",
on a remplacé par "la Régie". Ce sera facile pour les élus
de continuer de travailler avec cet amendement puisqu'ils sont habitués,
depuis de nombreuses années, à siéger, en se
référant à la Loi sur la Communauté urbaine et ce
sont à peu près les mêmes principes qui guideront le
comité exécutif.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Poupart. M.
le ministre, y a-t-il des commentaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas de commentaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je n'ai pas de commentaires. Est-ce qu'on va
l'étudier morceau par morceau?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 468.16.1
est-il adopté?
M. Poupart: Si vous me permettez de passer au suivant.
La Présidente (Mme Bélanger): Auparavant, je
voudrais savoir s'il est adopté.
M. Poupart: Pardon.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
adopté?
M. Dufour: Je pense que le ministre veut nous donner des
explications.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, il a dit qu'il
n'avait pas de commentaires.
M. Dufour: Vous n'avez pas de commentaires sur aucun des articles
du projet de loi?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, sur l'article
468.16.1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas de commentaires sur
l'article 468.16.1, pour le moment.
M. Dufour: Me Poupart, avez-vous des représentations
à faire là-dessus?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II vient de les faire.
M. Poupart: Moi, je trouve que...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart vient de
les faire.
M. Dufour: II vient de les faire, d'accord. Vous parlez d'un
comité exécutif de sept membres, d'un conseil d'administration de
sept personnes. Ne trouvez-vous pas que c'est un conseil nombreux, pour 21?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour 23 et, possiblement 26.
M. Dufour: 23. Comment ces membres-là seront-ils choisis?
Par délégation? Vont-ils voter entre eux?
M. Poupart: Ils vont voter entre eux, parmi eux, pour les sept
membres qui auront le plus d'intérêt à s'en occuper et le
plus de connaissances. Ce sont les membres du conseil d'administration qui vont
nommer les membres du comité exécutif. Le conseil
d'administration sera composé de 26 membres de la Régie, en vertu
de la loi. Par cette demande, ils choisiront sept personnes pour des
pouvoirs... Ils n'exerceront pas tous les pouvoirs. L'article dit bien que tous
les pouvoirs demeurent ceux du conseil d'administration, sauf ceux
ci-après. Alors, vous allez voir ci-après les pouvoirs qui seront
exclusifs au comité exécutif, tout comme c'est le cas dans la
Communauté urbaine. C'est la même chose pour la Communauté
urbaine; il y a un nombre restreint de représentants des
municipalités qui siègent au comité exécutif. Comme
pour ville de Laval, il y a trois membres du comité exécutif. Je
pense qu'il y a d'autres villes de 50 000 et plus où ils sont trois ou
quatre.
Dans notre cas, on a une population de 800 000 personnes et il y a 26
municipalités qui sont intéressées à ce projet. Je
pense que cela fait un dossier énorme et c'est beaucoup plus facile avec
un comité exécutif de régler les problèmes qui sont
éminemment et exclusivement techniques. C'est la raison pour laquelle
nous demandons de procéder de cette façon-là et d'obtenir
ce pouvoir-là, d'avoir notre comité exécutif, comme c'est
le cas pour la Communauté urbaine de Montréal. La
Communauté urbaine de Québec fonctionne comme cela aussi, depuis
des années. Je pense qu'elles ne sont jamais revenues sur le principe
d'une bonne gestion par un comité exécutif.
M. Dufour: Cette demande a-t-elie été faite
à l'unanimité par les municipalités participantes?
M. Poupart: Toutes les municipalités ont approuvé
le texte du projet de loi.
M. Dufour: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va. L'article
468.16.1 est adopté. J'appelle l'article 468.16.2. Me Poupart.
M. Poupart: L'article 468.16.2, Mme la Présidente, est
l'article 70.2 de la Loi sur les cités et villes qui prévoit que
c'est le président de la Régie qui devient d'office le
président du comité exécutif. Les autres membres du
comité sont nommés par résolution du conseil
d'administration parmi ses membres pour un mandat d'un an renouvelable. Tous
les ans, le poste s'ouvre et, s'il y a lieu de le renouveler, on le renouvelle.
Si c'est prévu dans la Loi sur les cités et villes, à
l'article 70.2 - cela a fait ses preuves - je pense qu'on ne peut pas trouver
de meilleure façon de faire élire le comité
exécutif qu'en se référant à la loi
générale. Ce sont les représentations que j'ai à
faire sur cet article.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Poupart. M.
le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Pas de commentaires.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Qui est le président de la Régie? Je
n'ai pas la...
M. Poupart: Le président de la Régie... M.
Dufour: Ah! C'est un élu.
M. Poupart: M. Sam L Elkas, maire de Kirkland.
M. Dufour: C'est un élu? M. Poupart: C'est un
élu.
M. Dufour: Le président de la Régie est-il
nommé président du comité par le groupe?
M. Poupart: C'est cela, par le conseil d'administration qui
comprend les 26 maires.
M. Dufour: Donc, cela veut dire qu'il coiffe deux chapeaux, en
fait.
M. Poupart: C'est cela.
M. Dufour: S'il est président du conseil
d'administration....
M. Poupart: Automatiquement.
M. Dufour: ...il est aussi président de
l'exécutif.
M. Poupart: C'est cela. M. Dufour: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 468.16.2
est adopté. J'appelle l'article 468.16.3. Me Poupart.
M. Poupart: Merci. Cet article indique le quorum. Vu qu'il y a
sept membres, le quorum est de quatre. C'est l'article 75.5 de la Loi sur les
cités et villes qui nous a inspirés, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez été bien
inspirés.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 468.16.3
est adopté. J'appelle l'article 468.16.4. Me Poupart.
M. Poupart: Pour cet article, Mme la Présidente, on s'est
inspirés de l'article 70.6 de la Loi sur les cités et villes qui
stipule que le secrétaire de la Régie est d'office
secrétaire du comité exécutif. Pour que les postes ne
soient pas trop étendus, c'est la même personne qui occupe les
deux fonctions.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: J'aurais peut-être une question. Le
secrétaire de la Régie, est-ce que c'est un poste cadre qui
pourrait être syndiqué?
M. Poupart: C'est un maire. (15 h 30)
M. Dufour: C'est un maire?
M. Poupart: C'est un maire, c'est un élu.
M. Dufour: C'est Important, parce que j'ai déjà vu
des organismes qui avaient des secrétaires qu'ils ne pouvaient pas
enlever. Vous avez déjà vécu ça.
M. Poupart: On a déjà vécu ça, oui.
Vous avez une bonne mémoire.
M. Dufour: Cela pourrait être un non-élu qui serait
secrétaire. Vous ne pourriez pas siéger sans lui. Donc, ça
pourrait causer quelques petits problèmes. Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une précision...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...est-ce que vous êtes
certain de la réponse à savoir que le secrétaire doit
être maire?
M. Poupart: Actuellement, le secrétaire est un maire, le
trésorier est un maire...
M. Choquette: Tous les officiers de la Régie sont des
maires, tous les membres... Nous avons constitué un comité
d'administration plutôt informel, parce qu'on n'avait pas de pouvoir
juridique; ça ne nous avait pas été donné. Mais
vous comprenez que c'est absolument Impossible de siéger
régulièrement à 26 ou 27. Alors, qu'est-ce qu'on a fait?
On a constitué un petit comité et on a nommé un
président, un vice-président...
M. Dufour: Mais, avez-vous des lettres patentes?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je tente de faire la distinction
entre la situation de facto...
M. Choquette: Oui. Oui, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et la situation juridique qui
est possible. Au ministère, on m'indique qu'il serait possible que le
secrétaire du comité soit une autre personne qu'un maire et je
tiens, strictement pour fins de clarification, à ce qu'on s'entende sur
les interprétations qu'en font le contentieux, les Affaires municipales
et votre contentieux.
M. Choquette: Bien, écoutez, sur le plan...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...pour éviter les
problèmes futurs.
M. Choquette: ...juridique, je laisse cette
question-là de côté pour le moment, mais je tiens
à vous dire que, d'après mol, dans l'intention des proposeurs de
ce projet de loi, du conseil d'administration et de l'ensemble des
municipalités que nous représentons, il n'est absolument pas
question que le secrétaire soit autre chose qu'un élu, un maire
et un membre du conseil d'administration. Alors, si vous trouvez une
manière de clarifier ce point, ce serait peut-être l'occasion
justement d'ajouter quelque chose pour rendre ça parfaitement
précis.
M. Poupart: On n'a pas d'objection. Actuellement, c'est la
mairesse de Mont-Royal qui est secrétaire.
M. Dufour: II faudrait qu'il y ait...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, je pense que si on voulait s'en sortir ou
expliquer comme il faut, il faudrait dire que le secrétaire de la
Régie est secrétaire d'office, mais qu'il est choisi parmi les
membres du conseil d'administration, II est élu. À ce
moment-là, il n'y aurait pas d'ambiguïté.
M. Choquette: Ou bien, si vous voulez revenir en
arrière...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Choquette, si vous
me le permettez...
M. Choquette: Si vous me le permettez, M. Dufour...
M. Dufour: Oui.
M. Choquette: J'aime ça m'amuser avec des textes comme
ça, parce que j'ai pratiqué ce métier-là pendant un
certain temps.
M. Dufour: Oui, oui, oui.
M. Choquette: Peut-être qu'à 460...
M. Dufour: On ne peut pas dire si c'est en bien ou en mal, mais,
vous pouvez dire que vous l'avez pratiqué. Ha, ha, ha!
M. Choquette: Ha, ha, ha! Non, je ne suis pas venu demander des
félicitations...
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Choquette: ...mais on pourrait peut-être clarifier le
point à l'article précédent, à 468.16.2, où
l'on dit: "Le président de la Régie est d'office président
du comité. Les autres membres du comité - vous pourriez mettre
"dont le secrétaire...
M. Dufour: On est d'accord, on l'a dit...
M. Choquette: ...sont nommés par résolution du
conseil d'administration, parmi ses membres, pour un mandat d'un an qui est
renouvelable." En d'autres mots, faire allusion au secrétaire dont on
parlera plus tard et dire que, nécessairement, c'est un membre du
conseil.
M. Dufour: C'est ça. Avec votre...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous savez, Me
Choquette, pour avoir pratiqué ce métier durant des
années, qu'il faut avoir un amendement écrit.
M. Choquette: Oui. D'accord. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avant de l'écrire, il faut
y penser.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Choquette: Vous voulez que je fasse...
M. Dufour: En tout cas, moi, je pense qu'on est d'accord sur le
principe. On a juste à suspendre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce qu'on pourrait faire,
compte tenu... Je pense que ça va. L'intervention à l'article
468.16.2 serait donc acceptable?
M. Dufour: Ou à 468.16.4, je ne sais pas trop, c'est l'un
ou l'autre.
La Présidente (Mme Bélanger): On parle des
secrétaires, là.
M. Dufour: Incluant les officiers de la corporation, qui sont des
élus. Les autres membres du comité, incluant les... On va le
trouver.
M. Poupart: II y a un article qui le prévoit dans la loi.
Avec votre permission, Mme la Présidente
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: ...est-ce que je pourrais dire un mot?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Me Poupart.
M. Poupart: Pour le contentieux du ministère, l'article
468.18 de la Loi sur les cités et villes prévoit la nomination du
secrétaire et du trésorier. C'est bien mentionné: "Lors de
sa première assemblée, le conseil d'administration nomme
également le secrétaire et le trésorier de la
Régie". Mais ce n'est pas exclu pour un élu
d'avoir cette fonction; il le nomme parmi ses membres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. Je pense que ce qu'on
peut faire, si vous retenez la suggestion... De toute façon, l'article
468.16.4 va nous être utile, parce qu'on souhaite que ce soit la
même personne, de façon à s'assurer que cette personne soit
choisie parmi les élus. Les gens du contentieux vont se pencher sur ce
problème et nous reviendrons avec un amendement, quitte à
rouvrir, de consentement, un des articles qui a déjà
été adopté. Donc, dans les circonstances, tout le monde
est d'accord, on adopte cet article-là, on passe la commande et on
continue.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on adopte
l'article 468.16.4?
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente.
Une voix: Tel quel, c'est la loi.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 468.16.4
est adopté. J'appelle l'article 468.16.5. Me Poupart.
Pouvoirs du comité exécutif
M. Poupart: Avec votre permission, Mme la Présidente, avec
cet article on entre dans le régime de la Loi sur la Communauté
urbaine. On tombe à l'article 28 de la Loi sur la Communauté
urbaine. On veut donner au comité exécutif de la Régie que
nous représentons les mêmes pouvoirs qu'a le comité
exécutif de la Communauté urbaine en ces matières. C'est
l'article 28 de la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal, que
j'ai ici entre les mains, et le paragraphe 1° se réfère
à l'article 28 a. J'ai fourni aux officiers en loi le texte et ia
référence du premier paragraphe de cet article. À
côté, j'ai mis la lettre a et l'article 28. C'est, mot pour mot,
le même texte que l'article 28 a. Il s'agit d'accepter, pour les fins de
la Régie, toute cession de biens meubles ou immeubles à titre
gratuit. On a remplacé le mot "Communauté" par le mot
"Régie", mais c'est exactement le même texte. C'est le paragraphe
a.
Pour le 2° c'est le paragraphe f du même article 28 qui se lit
comme suit: "annuler tout solde de crédits mis à sa disposition
quand les fins pour lesquelles ces crédits ont été
votés sont réalisées;" Ce sont des mesures administratives
courantes et c'est la même chose que le sous-paragraphe f de l'article 28
de la CUM.
Pour le 3° c'est le paragraphe g.
Pour le 4° c'est le paragraphe j de la même loi. Alors, il n'y
a rien de nouveau, on n'ajoute rien, on prend des textes qui sont
déjà existants et qui font notre affaire.
Pour le 5° il s'agit du paragraphe I du même article 28 et,
pour le 6° il s'agit du paragraphe m - comme dans Marcel - "radier des
livres de comptes de la Régie une créance irrécouvrable en
fait ou en droit, selon un rapport du trésorier;"
Le 7° maintenant, ce n'est plus l'article 28 mais c'est l'article 29
de la Loi sur la CUM.
Le 8° qui est le suivant, c'est l'article 30, mot pour mot, de la
Loi sur la CUM.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires? Pas de commentaires, M. le ministre. M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: J'ai juste une question. Les maires l'ont
accepté, mais le système des conseils exécutifs ne m'est
pas familier. Je n'ai jamais travaillé avec ça et je trouvais que
c'était plus difficile de travailler avec ça quand on... Cela
dépend à quel problème on a à faire face. La seule
question que je voulais vous poser, c'est: Que reste-t-M, à peu
près, pour le conseil d'administration?
M. Choquette: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Choquette.
M. Choquette: Voici. Je crois qu'il faut éviter ici une
ambiguïté. On n'est pas devant une situation où on constitue
un comité exécutif distinct du conseil municipal comme vous
semblez l'imaginer, M. Dufour. Ici, c'est plutôt une assemblée
générale très nombreuse de 26 ou de 27 maires. Il s'agit
de nommer un conseil d'administration. On nous a dit que les meilleurs termes
à employer étaient les mots "comité exécutif."
C'est pour ça que nous l'employons mais, en réalité, ce
que nous constituons, c'est un conseil d'administration au sein d'un organisme
qui a une personnalité un peu particulière par rapport à
une municipalité, puisqu'il ne s'agit pas d'une municipalité, il
s'agit d'une régie intermunicipale. Naturellement, dans les
régies intermunicipales habituelles, tous les maires et tous les
conseils municipaux insistent pour avoir leurs représentants
immédiatement au siège où va se prendre la
décision. Là, étant donné que c'est une
régie intermunicipale qui va prendre une expansion très
considérable à cause du mandat qui lui est confié par le
législateur de s'occuper de toute la cueillette des déchets sur
presque toute l"ile de Montréal, sauf la ville de Montréal,
d'envoyer ça dans des processus d'élimination, ça va
comporter des investissements énormes de l'ordre de... Je ne peux pas
les quantifier à ce moment-ci, on est en voie de le faire. Il faut donc
constituer, en quelque sorte, un conseil d'administration et c'est là
que la Régie innove par rapport à d'autres régies plus
traditionnelles où il s'agit, par exemple, pour des
municipalités
avolsinantes de régler des problèmes de cours d'eau ou des
problèmes communs, frontaliers ou autres. C'est pour ça qu'on a
été obligés de faire un petit effort pour inventer une
structure administrative un peu nouvelle et c'est tout simplement ce qui vous
est présenté.
M. Dufour: Mais, en dehors du pouvoir de voter des budgets, de
mettre à la disposition... J'imagine que ça procède comme
ça: Au début de l'année vous allez présenter un
budget aux municipalités, au conseil d'administration, qui lui, va
voter, va le confier au comité exécutif, et celui-ci va
travailler à l'intérieur de ce cadre. Il y a donc une latitude
assez grande. Ce qui arrive souvent et régulièrement dans ces
cas, c'est que les conseils exécutifs ont le droit de prendre un certain
nombre de décisions, mais celles-ci sont ensuite ratifiées par le
conseil d'administration. Je ne vois pas ça dans cette démarche.
Ce n'est peut-être pas nécessaire. Remarquez que je n'ai pas fait
d'analyse globale et que je ne connais pas la gestion des déchets aussi
gros. Ailleurs il y a des problèmes et on n'est pas capables de les
régler. Si vous, vous pouvez les régler, je vous souhaite bonne
chance. J'espère que vous allez pouvoir les régler.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: Avec votre permission, Mme la Présidente, les
pouvoirs qui sont demandés pour l'exécutif sont des pouvoirs
essentiellement pour l'administration courante et l'administration de
régie interne, tandis que les pouvoirs qu'a le conseil d'administration
sont toujours les mêmes, ce sont les pouvoirs prévus à
l'article 468.32 de la Loi sur les cités et villes. Cet article donne au
conseil d'administration tous les pouvoirs d'un corps public qui a une
personnalité juridique. Toute la question des immobilisations, toute la
question des emprunts, toute la question de réglementation
relèvent du conseil. Toute la question de budget, toute la question des
dépenses, ce sont des dépenses globales qui sont mises dans une
enveloppe et l'enveloppe est administrée par le comité
exécutif, mais l'enveloppe est créée et remplie par le
conseil d'administration qui va chercher cet argent au sein de chacune des
municipalités. Pour répondre le mieux possible à votre
question je vous dirai qu'il s'agit de pouvoirs administratifs très
près des objectifs de la Régie, tandis que les grands pouvoirs
généraux sont toujours les mêmes. Si on respecte la lettre
de la loi qui nous les donne, on n'entre pas là-dedans.
M. Dufour: Peut-être juste une petite question concernant
le pouvoir administratif. Quand on dit: "nommer tous les fonctionnaires ou
employés de la Régie et fixer leurs traitements et leurs
conditions de travail", c'est évident que si vous avez ce pouvoir - ce
n'est pas juste pour un an ou six mois - ça pourrait avoir des
influences très grandes sur le comportement, sur les coûts qui
sont engagés. Au moment où vous engagez des employés et
que vous fixez leurs conditions de travail, vous ne vous liez pas juste pour
l'année en cours. Dans le domaine municipal, en règle
générale, quand le conseil exécutif engage du personnel,
II demande l'approbation du conseil d'administration, qui est le conseil des
élus municipaux. Dans ce cas, il n'y a pas de recours comme tel. Je
comprends qu'on peut calquer sur la Communauté urbaine, disant: On sera
tous pareils. Mais le citoyen, là-dedans, sera toujours
éloigné de plus en plus. Ne nous le cachons pas. En mettant des
organismes parallèles, les gens ne s'y retrouvent plus. Je vous dis: II
faut essayer de marier les deux. Je comprends qu'il y a un problème
majeur dans la région de Montréal, et peut-être que dans
certains cas, il est de nature à engager, non seulement les conseils
présents, mais les conseils futurs. On sait que dans le domaine des
relations du travail, quand on fait un geste, c'est pour longtemps. C'est rare
qu'on réussisse à y échapper. Quand on le fait, ça
coûte cher du point de vue électoral et autrement. Il ne faut pas
s'exposer à ça et je pense... Je pose la question, je n'ai
peut-être pas de solution immédiate à vous proposer, mais
c'est un point que je soulève et qui mérite qu'on y
réfléchisse un peu.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
Hull.
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente. Pour
sécuriser, peut-être, le député de Jonquière,
je pose la question aux intervenants de la Régie. Ils pourront
peut-être confirmer ce que je vais avancer, mais je pense que c'est la
façon dont ça devrait fonctionner. Le député de
Jonquière s'inquiète du fait que le comité exécutif
nommera les fonctionnaires et employés de la Régie, fixera leurs
traitements et leurs conditions de travail. Je présume, en tout cas, que
vous aurez obtenu l'assentiment de l'assemblée des 28 ou 29 maires qui
vous auront donné les budgets en conséquence. C'est à la
suite de l'adoption de ce budget qui vous sera donné que vous pourrez,
et seulement après avoir obtenu ce budget, embaucher du personnel.
Est-ce bien ça? (15 h 45)
M. Poupart: Si vous me permettez de répondre, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: ...je crois qu'on peut inférer cela,
évidemment. Pour aller un petit peu plus loin dans le sens de M. Dufour,
au sujet de la crainte que vous manifestez d'avoir des fonctionnaires et
d'avoir à faire face à des problèmes de fonctionnarisme au
sein de la Régie, je pense que je peux vous dire ceci: Les maires des
municipalités ont des problèmes de cette nature et ils sont tous
arrivés à la Régie avec l'idée
d'éviter ces problèmes à la Régie.
Actuellement, l'idée maîtresse et la philosophie de la
Régie, c'est la sous-traitance. Il y a un fonctionnaire à temps
plein, M. Racine, et sa secrétaire. Je ne pense pas que les
fonctionnaires de la Régie deviennent beaucoup plus nombreux. Tout va
être sous-traité, tout va être confié à
l'entreprise privée, de a à z. C'est la philosophie de la
Régie, je pense. Ce ne sera Jamais un organisme avec duplication de
services, avec beaucoup de fonctionnaires. Cela a été
créé exactement pour éviter tous les problèmes que
cela peut causer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je regarde et j'examine ça. Il y a deux points
qui, pour mol, pourraient être litigieux. Le premier, c'est le 6°:
"radier des livres de compte de la Régie une créance
irrécouvrable en fait ou en droit... " Je pense que ce n'est pas de la
génération spontanée. Il s'est produit des faits, et en
règle générale, quand il se radie des comptes dans des
livres, il faut en rendre compte et il faut avertir quelqu'un. Donc, ce pouvoir
pourrait facilement ne pas être accordé, et ça pourrait se
faire par l'assemblée des maires, l'assemblée
générale. On ne fait ça qu'une ou deux fois par
année, et ça n'ôte pas un gros pouvoir à
l'exécutif, mais ça permet aux élus d'être au
courant de ce qui se passe. Il faut garder un lien quelque part, c'est un peu
ça. Quant à la question de nommer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela relève de la
Commission des comptes publics.
M. Dufour: C'est un peu ça. Mettons qu'il y a une
créance de 100 000 $ ou de 200 000 $, et que l'exécutif
décide de la radier. Personne n'est au courant trop trop, excepté
les membres de l'exécutif. À un moment donné, il y a
quelqu'un qui se pose des questions: Est-ce recouvrable ou non? Des fois par
exemple - je l'ai vécu - le greffier d'une municipalité va radier
un paquet de comptes et soumettre des listes. J'ai vécu une
expérience qu'on ne faisait pas souvent, mais de temps en temps: Les
gens du conseil regardaient, et disaient: Non, cette personne demeure à
telle place, elle est rendue à Gatineau, par exemple, elle est rendue
à Hull, elle est rendue à Montréal, et on finissait par
recouvrer un certain nombres de comptes. Ce n'est pas un exercice qui se fait
en nommant des noms sur la place publique, mais les élus peuvent
être contre...
Quant à la question de nommer les fonctionnaires, je n'ai pas
d'objection à ce qu'ils nomment et engagent des fonctionnaires. Je ne
veux pas politiser l'action. Je veux que, chaque fois qu'un geste est fait, il
soit ratifié par quelqu'un. Autrement dit, le conseil exécutif
peut engager du monde, peut fixer les traitements, mais il faut qu'il fasse
rapport, et que ce soit ratifié par l'ensemble des élus.
Cela me semblerait compatible. C'est un nouveau domaine et je ne pense pas
qu'ils soient à bout de ressources. Cela fait déjà deux
fois qu'on les reçoit en commission parlementaire, et on pense qu'ils
pourront revenir, parce que ça va se perfectionner. Tout à
l'heure, je pense que c'est le député de Marquette qui
disait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le député est |eune,
il va pouvoir revenir.
M. Dufour: Oui, c'est ça, lui, il peut revenir. Il faut
lui donner la chance d'être parrain plusieurs fois. Il disait: Cela va
régler le problème une fois pour toutes. Quelqu'un qui a
réglé les problèmes une fois pour toutes, je n'en ai pas
vu encore. Mais au moment où on le fait, on essaie de le faire comme il
faut. C'est à peu près les remarques que j'avais à faire,
M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans les circonstances, j'aimerais
avoir les réactions de la Régie sur la suppression du
sixième alinéa et l'addition, à la fin du septième,
des mots "sous réserve d'une ratification par le conseil
d'administration".
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: Avec votre permission, j'aimerais quand même
que notre vice-président m'approuve ou me désapprouve
officiellement. Je me mets au blanc. Ce n'est pas la première fois que
je le fais avec lui et avec d'autres. Là, il n'est pas avocat, il est
client. Alors, on va voir s'il va bien jouer son rôle de client. Je dois
vous dire...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Choquette.
M. Choquette: Le rôle d'un client, c'est souvent de faire
un chèque après.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Poupart: Alors, Mme la Présidente, là-desssus,
nécessairement, je comprends bien que c'est par mesure de prudence et,
personnellement, je n'ai absolument pas d'objection à ce que le
gouvernement, le législateur, l'Assemblée nationale nous aident
à être plus prudents, et aident nos élus à
être plus prudents. C'est simplement un article qui apparaissait dans la
Loi sur la Communauté urbaine et si on peut l'améliorer, je suis
tout à fait d'accord. J'aimerais peut-être, avec votre permission,
si M. Choquette veut donner son assentiment ou son idée
là-dessus, comme président élu, qu'il puisse
me ratifier ou me mettre de côté.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Cho-quette.
M. Choquette: Merci, Mme la Présidente. Je n'ai aucune
objection, pour ma part, à ce qu'on biffe tout simplement le 6°
relatif à la radiation des comptes. S'il était question de radier
des comptes, je pense bien que l'exécutif ferait une recommandation au
conseil et que ce serait entériné, approuvé, radié
à la fin de l'année, lors de l'adoption du budget. À ce
sujet, j'abonde dans le sens de la suggestion qui a été
faite.
Pour ce qui est de la nomination des fonctionnaires, je crois qu'en
pratique, il n'y a aucun problème à la Régie. Je crois que
c'est un problème qui peut exister à d'autres niveaux,
peut-être dans des municipalités, mais notre Régie
administre une fonction importante, celle de la collecte et de l'enfouissement,
ou de la destruction des déchets. C'est une fonction très simple
qui requiert très peu de personnel. Le principe des maires, c'est
justement qu'on n'aura pas beaucoup de personnel dans notre Régie. Au
contraire, je pense qu'on aura un seul fonctionnaire, plus sa
secrétaire, pour faire fonctionner la Régie. Vous avez
peut-être raison, M. Dufour, mais je dirais qu'en pratique, c'est
alourdir le texte de loi que d'ajouter cette nécessité de faire
ratifier des décisions qui, pour nous, seront peut-être prises une
seule fois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Automatiquement, ça retombe
au conseil d'administration. On pourrait, dans les circonstances, retirer les
paragraphes 6° et 7°. Automatiquement, ça retomberait entre les
mains du conseil d'administration, considérant la volonté de
l'organisme de ne pas engager de personnel. Lorsqu'il y aura, par accident,
engagement de personnel, le conseil d'administration en sera saisi.
M. Choquette: Si vous voulez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va?
M. Dufour: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): On retire les
paragraphes 6° et 7°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez encore gagné, M.
le député de Jonquière.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
468.16.5, est adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: Oui. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle
l'article...
M. Dufour: Est-ce qu'il y a un amendement, avant de passer...
C'est très bien, c'est le même article.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
468.16.6. Me Poupart.
M. Poupart: Mme la Présidente, cet article se
réfère au texte de l'article 31 de la Loi sur la
Communauté urbaine. Il concerne les crédits à la
disposition du comité exécutif. Celui-ci doit veiller à
leur emploi pour les fins auxquelles ils ont été votés,
sans autre approbation du conseil d'administration. C'est un article tout
à fait normal pour le comité exécutif de la
Communauté urbaine. Nous demandons le même article.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, je veux poser une question au ministre. "Les
crédits votés par. le conseil d'administration de la
Régie, soit par voie de budget - ça va - soit à même
les emprunts autorisés, soit autrement..." Quand on parle des emprunts
autorisés, ça veut dire que les fins pour lesquelles l'emprunt a
été demandé ont été remplies, mais il peut y
avoir des surplus.
M. Poupart: C'est ça.
M. Dufour: Vous demandez sans...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le député de
Jonquière, vous étiez dans mon oreille de gauche.
M. Dufour: J'aimerais bien que le ministre écoute, parce
que c'est un point oui me semble important. En tout cas, on verra. À la
deuxième ligne, après le mot "budget"
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À même les emprunts
autorisés?
M. Dufour: Soit à même les emprunts
autorisés, soit autrement. Cela veut dire qu'en règle
générale, quand on va sur emprunt, quand les règlements
sont complétés, il y a de l'argent qui demeure, il reste des
surplus. Il y a deux façons d'en disposer, soit qu'on fasse un
règlement pour les annuler, soit qu'on fasse un autre règlement
pour les récupérer. On donnerait le pouvoir à la
Régie de garder ces montants sans même que le conseil
d'administration se prononce là-dessus. C'est le conseil exécutif
qui prendrait la décision.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf que la marge de manoeuvre du
conseil exécutif, si on peut utiliser l'expression, est à
même les fonds qui sont votés par le conseil d'administration, par
voie de budget, d'emprunt, etc., pour les fins qui sont identifiées par
le conseil d'administra-
tion. Donc, il y a deux balises.
Une voix: Cela ne peut pas être utilisé pour autre
chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, cela ne peut pas être
utilisé pour autre chose.
M. Dufour: Mais, s'ils sont employés pour les fins pour
lesquelles Us ont été votés, si vous faites un
règlement d'emprunt et qu'il reste un surplus... Je suppose qu'ils font
un règlement d'emprunt pour négocier l'achat d'un site, ce serait
surprenant qu'ils demandent de l'argent de plus. Supposons qu'un conseil
exécutif est plus habile qu'un autre - il faut toujours passer par
l'exagération - ...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: ...il passe un règlement d'emprunt, il y a un
surplus...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On voit ça à toutes
les périodes de questions, de ce temps-ci.
M. Dufour: ...quand des montants d'argent supplémentaires
demeurent, vous dites que c'est pour les mêmes fins, ça voudrait
dire qu'il faudrait... Qu'est-ce qu'il ferait, cet argent, si c'est pour les
mêmes fins?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour les mômes fins, c'est
la fin d'acquisition. Les surplus retournent dans le fonds
général.
M. Dufour: Vous comprenez pourquoi Je pose la question, c'est
rare, surtout vous autres. Il paraît qu'il ne faut pas emprunter pour
payer l'épicerie. Si c'est un règlement d'emprunt qu'on pale sur
20 ans, vous mettez ça dans l'administration générale, ce
n'est pas bon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais c'est moins pire que des
choses que vous avez déjà faites.
M. Dufour: Non, moi, je pose la question. Vous devez avoir des
solutions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il y a deux balises: les
sommes d'argent appropriées par le conseil d'administration et pour les
fins décidées par le conseil d'administration. Maintenant, si
vous voulez en ajouter d'autres, on est ouverts à la discussion.
M. Dufour: C'est-à-dire que c'est le comité
exécutif. C'est à la disposition du comité exécutif
qui veille à l'emploi pour lequel elles ont été
votées...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour les fins auxquelles ils ont
été votés.
M. Dufour: Sans autre approbation du conseil
d'administration.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. Le conseil
d'administration décide d'approprier des fonds pour certaines fins,
l'executif peut les engager a ces fins.
M. Dufour: Ce ne sont pas les montants qui sont engagés
régulièrement par budget, ce sont surtout les règlements
d'emprunt.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Oui. Merci, Mme la Présidente. J'aimerais
m'excuser auprès de nos invités. Me Choquette, Me Poupart, M.
Racine et des membres de la commission. Actuellement, c'est moi qui pilote les
projets de loi privés, en matière de justice, à la
commission des institutions. On m'attend depuis 15 heures, en haut, il y a cent
personnes. Quelqu'un du bureau du leader vient de m'aviser que je perdrais
possiblement mon emploi si je ne monte pas tout de suite. J'aimerais m'excuser.
Je sais que mes collègues, le ministre et le critique de l'Opposition,
vont vous aider pour mener à bien votre objet, c'est-à-dire la
cueillette, la gestion des déchets, mais je tiens à m'excuser, il
faut que j'aille en haut.
M. Poupart: On vous remercie beaucoup, M. le député
pour votre part active dans notre projet de loi.
M. Dauphin: Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M le
député de Marquette.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Puisque c'est son deuxième
parrainage de l'organisme, on peut considérer que le filleul est
déjà au monde et, considérant qu'il a déjà
atteint un certain degré de maturité, il peut procéder par
lui-même.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
468.16.6 est adopté? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: C'était le but de la question, je voulais vous
rendre conscients que, sur des règlements d'emprunt, règle
générale, s'il y a des surplus, ça prend une approbation.
L'approbation demeure à l'exécutif et c'était ça,
ma question.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il y a surplus, ça
retourne dans le fonds consolidé et II faut que le conseil
d'administration désigne à quelles fins il peut être
dépensé.
M. Dufour: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 468.16.6
est adopté. J'appelle l'article 468.16.7. Me Poupart.
M. Poupart: Avec votre permission, Mme la Présidente,
c'est l'article 33 de la Loi sur la CUM, pour s'autoriser à se voter des
règlements de régie interne.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté? M.
Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 468.16.7
est adopté. J'appelle l'article 468.16.8. Me Poupart.
Adjudication de contrats
M. Poupart: L'article 468.16.8 est inspiré, est le
même texte, mutatis mutandis, que l'article 120 de la Loi sur la CUM. Il
s'agit d'adjuger des contrats pour une dépense inférieure
à 50 000 $. Le montant est changé par rapport à la Loi sur
les cités et villes, c'est 50 000 $ au lieu des 25 000 $, mais c'est la
même procédure, la même façon de procéder et
c'est exactement ce qu'il y a à la Communauté urbaine, pour des
montants d'un ordre de grandeur très important.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va, pour le moment.
Simplement pour ajouter que ces pouvoirs ont été donnés
à Laval, à Sainte-Foy, à la Communauté urbaine de
Québec et également, à la Communauté urbaine de
Montréal, comme vous l'avez mentionné.
M. Dufour: Et refusé à Hull. (16 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, ça...
M. Dufour: Cela ne fait pas longtemps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si Jonquière l'avait
demandé, nous l'aurions également refusé.
M. Dufour: Cela ne fait pas longtemps. C'est avant-hier qu'on l'a
refusé. Vous vous le rappelez? C'est Gatineau.
Une voix: Non c'est Hull.
M. Dufour: C'est Hull. Cela a été
refusé.
M. LeSage: Je ne sais si le dossier de Hull était aussi
élaboré que ça?
M. Dufour: Oui, c'était dans le même genre. En fait,
je pense que les municipalités ont décidé que 5000 $ et 25
000 $, ce n'était pas assez.
M. LeSage: On devrait revenir avec le "bill".
M. Dufour: II y a une question de fond qui est posée au
ministre à chaque commission parlementaire, à chaque fin de
session. Les gens viennent nous demander: Pourquoi ne pas nous donner plus? Je
pense que la question est posée. Il faudra que le ministre
réponde un jour. Si c'est bon pour l'un, ça doit être bon
pour l'autre. Je ne vois pas de mystère dans tout ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va répondre un jour.
M. Dufour: Vous répondez quoi à ça? C'est
oui? Vous êtes favorable?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va répondre que nous
sommes ici pour en discuter et, lorsque la discussion sera
épuisée sur le sujet, nous aurons à nous prononcer.
M. Dufour: On ne pourra avoir de grandes discussions, je vous dis
carrément, je ne fais que vous rappeler que tantôt on dit oui,
tantôt on dit non. Quand faut-Il dire oui et quand faut-il dire non? Ce
n'est pas plus grave que ça. La question est posée. Est-ce que
les 5000 $ et les 25 000 $ qui sont accordés dans la loi
générale sur les cités et villes...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est en révision.
M. Dufour: C'est en révision.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même réponse que pour
Hull.
M. Dufour: Excepté qu'on leur a demandé de retirer
leur article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Dans ce cas-là on vous dit: Qu'est-ce que vous
faites?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le cas qui nous concerne, au
moment où nous nous parlons, étant donné la nature de
l'organisme, nous faisons les distinctions appropriées pour le moment,
à moins que vous puissiez nous convaincre ou qu'un intervenant
quelconque puisse nous convaincre que notre décision n'est pas sage et
appropriée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: La seule question que je vous ai toujours
posée... Et je l'ai dit à d'autres, c'est vous qui êtes le
ministre. C'est vous qui êtes le gardien de la cohérence, de la
transparence du monde municipal. À moins qu'U n'y ait des questions de
principe en cause, comme Opposition, je ne fais pas de l'opposition pour de
l'opposition, je vous dis: Prenez vos responsabilités. Je n'ai pas
l'intention de plaider là-dessus plus que ça. Vous êtes le
ministre, vous prenez votre décision; après ça,
nous...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vous dis respectueusement
qu'autour de cette table mon droit de vote est équivalent au vôtre
et vice versa.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: Mme la Présidente, l'organisme que nous
représentons est un organisme qui va avoir des dépenses
considérables à faire. C'est un organisme très important.
C'est un organisme auquel vous avez accordé, devant cette
Assemblée nationale, le 23 décembre dernier, des pouvoirs pour un
projet clés en main. Nécessairement, le contrat qui va intervenir
sur une période de 20 ans va être un contrat pour un montant
considérable qui va représenter des millions et des centaines de
millions de dollars sur 20 ans. Je pense bien que, étant donné
l'importance de cet organisme, on peut le comparer à beaucoup de villes
qui ont obtenu ces mêmes pouvoirs. Pour fins d'administration, de
flexibilité et de bonne gestion, nous calculons que c'est un pouvoir
élémentaire pour nous d'avoir 50 000 $ au lieu de 25 000 $, ce
qui ne créerait aucune discussion.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Poupart. M.
le député de Hull.
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente. Ce n'est pas une
question d'importance ou d'organisme plus Important que d'autres ou une ville
plus importante que d'autres, parce que d'après moi toutes les villes
sont importantes, tout le monde le pense. Lorsqu'on a accepté de retirer
un article du projet de loi de la ville de Hull, par exemple, qui était
semblable à celui-ci, on a dit: Le ministère est en train
d'étudier la possibilité d'Inclure cet article dans une loi
générale. Même si cet article de la loi
générale était adopté, II faudrait quand même
modifier la charte de leur organisme parce qu'ils ne sont pas couverts par la
loi générale. Dans ce sens, je pense qu'on doit être
conséquent avec nous-mêmes. Toutes celles qui ont des chartes
spéciales - le ministre les a nommées tantôt - ont ce
pouvoir. Je pense qu'eux, qui ont également un executif avec une charte
spéciale, devraient l'avoir, mais que le ministre prenne note aussi que
dans la loi générale, toutes les villes pour- raient l'avoir.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Hull. M. le ministre, est-ce que vous avez un
commentaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que l'argumentaire du
député de Hull vient de me convaincre.
M. Dufour: On enregistre les rires, hein? Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
468.16.8 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le sage député de
Hull.
Une voix: Adopté. M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2, tel qu'amendé, est adopté ou si on revient à l'article
468.16.4 avec l'amendement avant d'adopter l'article?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous me le permettez, Mme la
Présidente, quant à la discussion que nous avons eue
antérieurement, considérant le poste de secrétaire soit du
conseil d'administration, soit du comité exécutif, le contentieux
du ministère des Affaires municipales est d'accord ou partage
l'Interprétation que vous en faites que vous pouvez choisir parmi les
élus municipaux. Maintenant, on me suggère de maintenir cette
latitude, c'est-à-dire que vous auriez également la
possibilité de choisir à l'extérieur, mais qu'on ne
devrait pas vous empêcher, si vous le souhaitez, de choisir à
l'extérieur. Maintenant, on tient compte de vos remarques disant que
vous préférez, pour l'avenir, prévisible choisir parmi les
élus municipaux. Vous avez donc les pouvoirs requis à cet effet
et nous n'introduirons pas d'amendement dans les circonstances, si ça
vous va.
M. Poupart: Merci, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): On n'Intro dult pas
l'amendement à l'article 468.16.4?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'article...
M. Dufour: Pour autant qu'on ouvre l'article, on peut
peut-être en parler quelque peu. Cela veut dire que si le
secrétaire est choisi à
l'extérieur des membres de l'exécutif, parce qu'il y a une
latitude qui est accordée, c'est clair...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est clair.
M. Dufour: ...le projet de loi le permet, s'il est membre
d'office, est-ce que ça suppose que le comité exécutif ne
peut pas siéger sans la présence du secrétaire, sans qu'il
soit convoqué? Ce sont les deux éléments que j'ajoute
là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Attendez un petit peu, Mme la
Présidente. Je retourne en arrière. "Le secrétaire de la
régie est d'office secrétaire du comité". C'est à
l'article 468.16.4.
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne vous pose pas de
difficultés?
M. Dufour: Pour le moment, non. S'il est d'office
secrétaire du comité, cela veut dire que le comité
pourrait siéger sans sa présence?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour: Sans qu'il
soit convoqué? M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. M. Dufour:
Légalement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, légalement, il n'y a
rien qui oblige...
M. Dufour: II pourrait prendre des décisions?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, le comité pourrait
prendre des décisions...
M. Dufour: Est-ce qu'il pourrait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...sauf qu'il y a toujours une
difficulté dans les formes de prouver la décision
d'enregistrement des débats, etc.
M. Dufour: C'est ça. C'était la difficulté
que j'avais soulevée tout à l'heure.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cette difficulté
existe.
M. Dufour: Bon, vous persistez à penser qu'ils doivent
vivre avec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une difficulté qui
n'est pas insurmontable.
M. Dufour: Rappelons-nous la Communauté urbaine de
Québec. Elle a eu des problèmes quelque peu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si mon adjoint parlementaire
était ici aujourd'hui, il pourrait vous en entretenir.
M. Dufour: Non, il n'est pas ici pour se défendre, mais
effectivement, je n'essaie pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est pas une question de
défense, c'est une question de...
M. Dufour: Je n'ai nommé personne, M. le ministre. Vous
avez fait des particularités. J'ai dit: Pour le secrétaire de la
Communauté urbaine, cela a déjà causé des
problèmes. Je n'ai pas dit qui c'était. Si vous voulez faire des
particularités, vous les faites, mais je ne fais pas de
particularités.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je vous ai parlé
d'apporter une expertise plus profonde que la vôtre et la mienne sur le
sujet.
M. Dufour: Qu'est-ce que ça veut dire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je vous dis que j'ai 26 ans d'expertise dans...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela veut dire d'aller
chercher...
M. Dufour: ...le domaine municipal où j'ai agi
directement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon adjoint parlementaire dans le
domaine que...
M. Dufour: ...dans les dossiers avec tout ce que ça
comporte à peu près de situations, des situations plaisantes
comme non plaisantes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon adjoint parlementaire, dans le
domaine que vous avez souligné, possède une expertise qui est
peut-être moins étendue, mais plus pointue que la vôtre.
M. Dufour: Différente.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Plus pointue.
M. Dufour: Différente, avec un point de vue
différent...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est possible. Je n'ai pas
eu...
M. Dufour: ...mais qui ne va peut-être pas produire les
mêmes résultats.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...je n'ai pas encore eu
l'occasion de vous entendre vider le sujet complètement tous les deux.
Peut-être que d'ici à la fin de la présente session, nous
pourrons avoir cette occasion.
M. Dufour: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va?
M. Dufour: En tout cas, je n'ai pas de difficulté à
me rallier à cette particularité. Je veux juste vous dire
d'être prudent par rapport à l'application.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
l'article...
M. Dufour: Quand il y a de la visite à l'intérieur
d'une maison, quand elle a été invitée et qu'on s'est
engagé, c'est plus dur de la mettre dehors que quand on ne l'invite pas.
C'est surtout ce point-là que je voulais vous faire ressortir.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
3. Me Poupart.
M. Poupart: Mme la Présidente, à l'article 3, nous
voulions simplifier et modifier la loi générale pour avoir plus
de flexibilité, mais on nous a expliqué et nous nous sommes
rendus à cette explication que c'était mieux de respecter le
règlement. Alors, nous le retirons, parce qu'on nous a dit que ça
pouvait mettre en danger l'édifice municipal général au
Québec. Nous nous rendons à cette opinion philosophique et nous
retirons l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On ne prendra pas de tels
risques.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
retiré. J'appelle l'article 4. Me Poupart.
Compensation à une municipalité
M. Poupart: L'article 4. C'est un problème d'environnement
que soulève l'article 4. C'est du droit nouveau, c'est quelque chose
d'exceptionnel, parce qu'on va avoir à remplir un devoir exceptionnel,
et c'est pour être capables de se trouver un lieu où sera
situé le site soit d'enfouissement, soit d'élimination, soit
l'usine. On ne connaît pas encore la technologie qui sera
utilisée. On voudrait compenser la municipalité qui consen-
tirait à recevoir le site par une certaine indemnité. Cette
indemnité, nécessairement, serait arbitrée par la
Commission municipale du Québec. On a gardé cet arbitre au cas
où il y aurait des exagérations ou des craintes de la part du
gouvernement à ce sujet. Maintenant, c'est nouveau. Cela existe en
Ontario, à Toronto, et aux États-Unis. Le principe existe aussi
indirectement dans notre Loi sur la qualité de l'environnement dans le
cas des usines d'épuration des eaux. Les eaux usées,
nécessairement, sont des déchets liquides, mais la
municipalité qui reçoit les déchets liquides ou les eaux
usées d'une municipalité limitrophe ou voisine peut être
compensée. Dans des ententes Intermunicipales, on le voit
fréquemment. Pour les déchets solides, nous calculons que la
même compensation pourrait être exigée. Pourquoi une
municipalité qui consent, disons, à subir un certain
préjudice par le passage de camions ou des problèmes
d'environnement, de bruit des camions qui viendront déverser dans une
usine, dans ses frontières municipales, ne recevrait-elle pas une
indemnité spéciale de la part des autres? Nous calculons qu'il
s'agit d'un problème d'équité, de justice et de coût
social. Ce coût social devrait être payé par ceux qui
bénéficient de la municipalité qui va être
appelée à faire des sacrifices, probablement, pour accueillir ce
site. Ce sont les représentations que nous vous faisons.
L'Environnement nous a déjà soumis une lettre Indiquant
qu'elle n'avait pas d'objection et qu'au contraire elle approuvait notre projet
de lof. Maintenant, est-ce qu'il y a eu des changements récents? Je ne
le sais pas, et nous sommes prêts à nous plier à la
décision du ministre dans ce domaine.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, ce n'est
pas à la décision du ministre mais à la décision de
la ministre, dans les circonstances. Mme la ministre de l'Environnement
m'indiquait, dans une lettre datée du 15 juin dernier, qu'étant
donné que l'article 4 du présent projet de loi prévoit la
possibilité d'indemniser une municipalité afin de compenser
certains inconvénients qu'elle subirait parce que le lieu
d'élimination se trouve sur son territoire, qu'elle avait des craintes,
parce que les inconvénients possibles ne sont pas identifiés et
que cela laisse trop de place à l'arbitraire. Dans les circonstances, le
ministère de l'Environnement s'oppose, de crainte de créer un
précédent, à l'inclusion d'un tel article dans le projet
de loi. Devant ce plaidoyer de Mme la ministre de l'Environnement, nous nous
verrons forcés, à moins qu'il n'y ait retrait dudit article, de
matérialiser son objection en commandant un vote qui pourrait
s'avérer négatif.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Cho-
quette.
M. Choquette: Voici, M. le ministre et Mme la Présidente,
je crois que les appréhensions qui sont manifestées par votre
collègue à l'égard de cette suggestion ne sont pas
fondées, si vous me le permettez, et je le dis le plus respectueusement
possible. Vous savez comme moi jusqu'à quel point, dans l'état
actuel de la sensibilité publique à l'égard des
déchets d'autrui, il est difficile de faire accepter par une
collectivité, quelle qu'elle soit, de recevoir les ordures et les
déchets d'une autre collectivité. Il y a presque un principe qui
est passé en Amérique du Nord, je ne sais plus comment il est
formulé en anglais.
M. Poupart: "Not in my backyard".
M. Choquette: "Not in my backyard", me dit M. Poupart. Vous avez
vu les péripéties des déchets de Long Island, de la ville
de New York, qui se sont promenés dans l'Atlantique et sont allés
jusqu'en Louisiane. Personne n'en voulait. Vous avez vu récemment qu'on
en recevait de Boston, au Québec. Je ne veux pas soulever des
problèmes. Vous voyez ce qui se passe avec les pneus de Saint-Amable,
etc. C'est se fermer les yeux, d'après moi, que de ne pas
considérer que l'on doive donner une certaine compensation à la
municipalité qui a la générosité de faire accepter
par ses citoyens de recevoir tous les déchets des autres. À mon
avis, je veux dire, et d'autant plus qu'à l'Intérieur, il y a un
contrôle que l'on introduit, c'est la Commission municipale du
Québec. Maintenant, si on veut un double contrôle, si on veut que
ça aille au ministère de l'Environnement, on n'a aucune objection
parce qu'il ne s'agit pas de trafiquer et de donner des cadeaux à
quelque municipalité que ce soit. Il s'agit simplement de permettre aux
autorités municipales de dire "on a quand même obtenu une certaine
compensation" pour qu'elles puissent vendre l'affaire à leurs
concitoyens qui vont dire: Pourquoi nous et non eux? C'est aussi simple que
ça. (16 h 15)
Pour le moment, je dirais ceci. Ce n'est pas de l'arrogance de ma part,
mais j'aime mieux perdre que céder. En d'autres mots, j'aimerais mieux
retourner à Montréal et dire qu'on a fait un essai loyal pour
obtenir ça pour la municipalité qui pourrait devenir l'hôte
de nos déchets. J'aime mieux perdre cette cause que de dire que je
cède et j'abandonne. Mais quand on y pense d'une façon
réaliste, on ne peut faire autrement que d'accepter cette
indemnité et il y a des précédents sur cette base. Je
pense que Me Poupart y a fait allusion tout à l'heure.
Une voix: Les eaux usées.
M. Choquette: Non seulement pour tes eaux usées, mais dans
d'autres provinces ou États américains, quand une
municipalité accepte de recevoir les déchets d'une autre, il y a
un système d'arbitrage par lequel on lui donne une certaine
compensation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Je ne sais pas si c'est dans
l'esprit du ministre éventuellement d'en arriver à un projet de
loi plus global mais sans être à Montréal, je viens d'une
région rurale et nous avons le même problème. Depuis 1979,
nous vivons un problème de disposition de déchets solides et la
MRC a fait de multiples tentatives. Nous avons identifié 52 sites, qui
ont été étudiés par le ministère de
l'Environnement, et il n'y a personne qui tranche. Tout le monde veut disposer
des déchets solides mais il n'y a personne qui veut les recevoir sur son
territoire, de sorte qu'on se retrouve à disposer de nos déchets
solides dans une autre MRC qui est celle de Matane et qui coûte à
la MRC de la Métis 1 000 000 $ annuellement. Je trouve ça
inconcevable qu'on dépense autant d'argent pour le transport de nos
déchets solides. Cela pourrait, éventuellement, être une
disposition qui pourrait inciter certaines municipalités, non seulement
sur l'île de Montréal mais dans d'autres coins de la province,
à recevoir les déchets solides d'une dite MRC parce que, au
ministère de l'Environnement, on ne tranche pas. On ne fait que
reconnaître si le site est propice ou pas mais on ne dit pas à la
municipalité qu'elle devrait dire oui. Aussitôt qu'on identifie un
site, la municipalité s'empresse de passer une résolution pour
dire: On ne veut pas de déchets chez nous. À ce moment-là,
on est bloqué et on recommence le processus. Il faudra trouver une
solution, un jour. Je ne sais pas si c'est l'article qu'on nous propose
aujourd'hui mais, en tout cas, il y a des éléments de solution
qu'on devra trouver pour nous permettre de disposer des déchets solides.
Je sais qu'au Saguenay, ça cause des problèmes dans certaines
MRC. C'est vrai chez nous et c'est vrai dans d'autres coins de la province.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Matapédia. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les propos du député
de Matapédia sont exacts, dans les circonstances, mais s'il devait y
avoir une loi d'intérêt public sur le sujet, j'ai l'impression
qu'elle serait issue du ministère de l'Environnement, compte tenu de la
problématique, parce qu'elle touche le monde municipal, mais elle touche
également les citoyens pris individuellement. Ce n'est pas parce qu'une
municipalité donne son aval que les citoyens donnent leur aval. Donc,
dans les circonstances, étant donné que c'est un projet de loi
qui déborde de beaucoup le cadre municipal, ce type de projet de loi
dont vous partez, M. le député de Matapédia,
devrait normalement être issu du ministère de
l'Environnement, tout comme l'objection n'est pas issue du ministère des
Affaires municipales. L'objection que J'ai traduite ici nous provient du
ministère de l'Environnement.
M. Paradis (Matapédia): Je vais vous poser une autre
question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Est-ce que le ministre des
Affaires municipales est en discussion avec le ministre de l'Environnement pour
trouver une solution?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre des Affaires
municipales et sa collègue de l'Environnement ont, au minimum, des
discussions hebdomadaires quand ce ne sont pas des discussions
quotidiennes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Ah! Vous avez décidé de vous parler un
peu plus que par le journal.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je pensais que vous vous parliez par le journal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je sais que dans l'ancien
gouvernement, ce n'était pas comme ça, mais...
M. Dufour: Ha, ha, ha! En tout cas, ça transpire. En fait,
je sais qu'il y a un problème crucial et, même si on convainc les
élus du bien-fondé - parce que je pense qu'Us sont au coeur du
débat de l'enfouissement sanitaire ou d'autres formes de traitement -
ces gens sont peut-être prêts à faire un pas, mais ça
ne convainc pas les citoyens, même si vous les payez. Je le sais; on a
vécu le problème. Un montant assez important avait
été offert à une municipalité. À mes yeux,
ça ne causait pas tellement de dommage, mais je ne suis pas un
écologiste. Probablement qu'il y a eu des problèmes de ce
côté-là. Ma perception était que ce n'était
pas si pire et je trouvais que la municipalité régionale de
comté offrait un montant substantiel et ça n'a pas marché.
Le conseil avait dit oui et ça a même coûté la
tête d'un maire. Cela n'a pas marché. Le maire s'en est
allé. Qu'est-ce que tu veux? Il y a eu un vote de désapprobation
de l'ensemble des citoyens de la municipalité. Mais ce syndrome, je ne
sais pas comment on va le régler. "Not In my backyard", pas dans ma
cour!
Je ne suis pas convaincu que si vous aviez cet article, vous pourriez
venir à bout de vos peines.
M. Choquette: Voici, M. Dufour, juste une...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Choquette.
M. Choquette: C'est parce que, naturellement, on demande des
articles qui semblent avoir une portée générale. Mais
ça ne veut pas dire qu'on n'a pas des intentions concrètes qui
sont sous-jacentes à ces articles et qui ne sont pas exprimées.
En d'autres mots, il y a un et plusieurs sites disponibles et on sent que pour
emporter le morceau et réduire nos coûts le plus possible, if va
falloir trouver une façon de convaincre la municipalité et ses
citoyens.
Maintenant, je n'insisterai pas, mais je dirai simplement qu'il y a
sûrement une réclamation légitime de la part de la
municipalité strictement au point de vue de l'usure de ses routes. Quand
on pense que nous allons disposer de 600 000 tonnes de déchets par
année, imaginez-vous le transport par camion que ça implique et
les dommages que ça peut causer à la municipalité qui va
être l'hôte, qui va les recevoir! Est-ce que ce n'est pas le simple
bon sens que de dire: Bien, on devrait quand même trouver une
façon de faire en sorte que celle-là ne perde pas au change?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente. J'ai entendu des
commentaires qui sont très positifs et je qualifie la demande de la
régie de très légitime, même plus que
légitime. Si vous vous rappelez, hier seulement, on avait un projet de
loi de Gatineau et vous avez adopté un article de ce projet de loi qui
dit que la ville de Gatineau peut réglementer et même
défendre la disposition des ordures ménagères ou des
déchets solides sur son territoire.
Alors, vous vous Imaginez un grand territoire comme Gatineau qui
s'exclut, qui dit: Nous, on n'en a même pas pour nous, des
déchets; on n'en veut plus, ni pour les autres, ni pour nous. C'est
ailleurs. Je pense qu'il manque des éléments dans l'article tel
qu'il est rédigé. Et le ministre l'a mentionné
tantôt, ce ne sont pas les municipalités qui sont les plus
touchées par la disposition des ordures ménagères. Si vous
me dites, par exemple, qu'on va aller dans cette municipalité, la
municipalité doit être assez grande pour en prendre, des
déchets. Les personnes qui sont à une extrémité de
cette municipalité ne seront peut-être pas du tout touchées
par la disposition des ordures ménagères.
Ce que je pense qu'on doit faire, c'est indemniser les personnes qui
sont, à prime abord, près de ce site. Cela peut être
à un mille, deux milles, trois milles. Qu'on détermine par des
kilomètres la proximité d'un site, quelles se-
raient, par exemple, les exemptions de taxes qu'on pourrait accorder
à ces citoyens qui sont les premiers touchés ou les
cultivateurs.
M. Choquette: Est-ce que vous posez une question, M. le
député?
M. LeSage: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Choquette.
M. Choquette: Je ne suis pas un grand spécialiste, mais M.
Racine l'est, et j'ai visité avec lui des installations, genre
Incinérateurs, très contemporaines qui existent aux
États-Unis et je peux vous dire ceci: Une usine... Je parle
d'incinération, mais dans le compostage, c'est peut-être une autre
chose, je comprends que c'est une autre technique. Dans le cas de
l'incinération dans un parc industriel, vous ne pouvez pas de prime
abord dire qu'il s'agit d'un incinérateur où on détruit
des déchets, tellement la technologie est avancée et n'est pas
destructive de l'environnement. On crée des pressions négatives
à l'intérieur des usines pour empêcher les odeurs de se
propager à l'extérieur, de telle sorte que l'environnement ne
subit presque aucune mauvaise odeur. Là, je parle d'une technologie qui
est assez coûteuse. Le compostage est un peu moins cher comme
technologie, puis il comporte quand même un peu plus de problèmes
sur le plan de l'environnement. On s'en va en Europe pour voir comment ils font
là-bas. Quant à l'enfouissement sanitaire, c'est la technique la
plus élémentaire, mais elle comporte des problèmes sur le
plan environnemental, pollution de l'eau, etc.
Actuellement, on peut, d'une certaine façon, disposer des
déchets en appliquant des méthodes très modernes. On peut
y arriver avec le minimum d'inconfort et d'inconvénients aux citoyens.
Par conséquent, je serais très sceptique quant à une
politique d'indemnisation des citoyens individuellement. Cela introduirait
d'autres indemnités à payer. Je crois que c'est plutôt la
question de la municipalité qui reçoit, qui aura des coûts
additionnels du fait de cette réception; par exemple, l'usure de routes
plus considérable, plus de circulation, un certain nombre de... Il ne
s'agit pas non plus de faire un cadeau. Ce n'est pas quelque chose qui tombe du
ciel, ce que l'on propose, c'est simplement de dire au conseil municipal qui
sera l'hôte: On va quand même compenser d'une certaine façon
les inconvénients que vous subissez et les coûts additionnels que
ça vous impose. C'était le seul but recherché.
Je suis sûr d'une chose. Si vous le refusez aujourd'hui, nous
serons obligés de revenir un jour devant vous avec cette demande, j'en
suis persuadé. On va être pris avec ce problème-là.
S'il n'est pas résolu aujourd'hui, il devra l'être l'année
prochaine.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On aime tellement vous voir, vous
et votre parrain...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne faudrait pas se priver de
cette occasion.
M. Choquette: Ce n'est pas que ça nous déplaise de
revenir, loin de là.
Des voix: Ha, ha, hal
La Présidente (Mme Bélanger): Alors j'en
déduis que vous retirez l'article, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne peux pas le retirer, il ne
s'agit pas d'un article que j'ai introduit. Je pense avoir compris des propos
des représentants de la régie qu'ils préféraient
que l'article soit refusé par la commission plutôt que de le
retirer, de telle façon qu'ils pourront plaider auprès des
municipalités où ils installeront de tels sites qu'ils auront
effectué la démarche jusqu'au bout et pourront même plaider
qu'ils sont prêts à revenir à une séance
ultérieure.
M. Choquette: Et même que vous nous invitez à
revenir.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
4 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Dufour: Vote nominal?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas demandé le vote
nominal.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
demandez le vote nominal?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Rejeté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 4
est rejeté. J'appelle l'article 5. Me Poupart.
M. Poupart: Mme la Présidente, l'article 5 a
déjà été accordé différemment avec
une exception, c'était l'article 2 du projet de loi 207 du mois de
décembre dernier qui se lisait comme suit: Tous les déchets des
municipalités de la régie appartiennent à la régie,
à l'exception des matières reconnues recyclables qui demeurent la
propriété de la municipalité. Cette année, on veut
enlever cette exception, "à l'exception des
matières recyclables qui demeurent la propriété de
la municipalité" puisque c'est la régie qui va s'occuper
maintenant de recycler. On vous demande de nous enlever quelque chose que vous
nous avez donné l'automne dernier. C'est signe que ça va vite,
les modifications, dans le domaine où on est actuellement. Alors, en
quelques mois, on est obligés de changer cet article. On vous demande
d'enlever l'exception et de nous conserver le principe que nous avons
déjà eu. (16 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
M. Dufour: Moi, j'aurais une question. Quand...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...les déchets deviennent-ils la
propriété de la municipalité? Est-ce quand lis sont dans
le sac vert, quand Ils sont dans la boîte qui est destinée
à... Je posais une question pour essayer d'approfondir un peu parce que
je ne suis pas un spécialiste. Par exemple, une municipalité
pourrait avoir des débris quelconques ou des déchets qui ne sont
pas nécessairement des éléments périssables, cela
pourrait être du bois. La municipalité voudrait les garder, mais
tel que l'article est rédigé, pourrait-il arriver quelqu'un de la
Régie et dire: Écoutez un peu, ce sont des déchets, donc
ils nous appartiennent d'après notre loi. Je comprends que cela ne se
fera pas, mais il faut prévoir des cas... Cela pourrait être autre
chose. Je parle d'un cas qui est peut-être facile à régler,
mais il y a peut-être des cas plus difficiles. Comment allez-vous
procéder pour dire que les déchets vous appartiennent? C'est
quand?
M. Poupart: Voici, M. le député.
Nécessairement, on n'a pas de jurisprudence-La Présidente (Mme
Bélanger): M. Poupart.
M. Poupart: ...encore là-dessus; c'est du droit nouveau,
comme on vous l'a dit. Cela devient un déchet, au sens des dispositions
qui concernent ces deux projets de loi, lorsque le propriétaire en
dispose, lorsqu'il renonce a son droit, en les plaçant physiquement
à un endroit pour qu'ils soient récupérés, en les
mettant à la rue ou en les plaçant pour qu'ils soient pris par
les camions ou les préposés aux camions qui enlèvent les
déchets; a ce moment-là, ils appartiennent à la
Régie. C'est notre opinion au point de vue juridique.
M. Choquette: C'est un peu comme une lettre à la poste.
Quand on l'a mise dans la boîte...
M. Dufour: Dans la boîte.
M. Choquette: ...postale, cela appartient à celui à
qui la lettre est destinée d'une certaine façon.
M. Dufour: Pas au réceptacle, mais au
récepteur.
M. Choquette: Pardon?
M. Dufour: Pas au réceptacle, mais au récepteur.
J'aurais presque envie de donner ma boîte.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Casgrain (Philippe): Mme la Présidente
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Casgrain: ...je représente une partie qui est
très Intéressée par cet article du projet de loi.
Pourrais-je m'adresser à la commission?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, si vous voulez
bien vous asseoir et vous identifier.
M. Casgrain: Mon nom est Philippe Cas-grain, avocat. Je
représente Meloche...
M. Dufour: Vous pouvez vous asseoir, monsieur, pour qu'on puisse
enregistrer le débat. Ce serait...
M. Casgrain: Je représente Meloche qui fait de
l'enfouissement sanitaire à Kirkland. L'article dont on parle concerne
les déchets. Je suis sûr que ce qu'on a à l'esprit, ce sont
les déchets domestiques. On parle des déchets qui sont mis au
chemin, ce sont des déchets domestiques. Il faut savoir que, dans
l'enfouissement sanitaire, il n'y a pas seulement les déchets
domestiques, il y a également les déchets commerciaux qui
viennent de compagnies qui, elles, font affaire directement bien souvent avec
le propriétaire du site. Alors, je peux vous dire que chez Meloche, par
exemple, nous avons une clientèle qui est celle des camionneurs qui
apportent chez nous des déchets qu'ils vont chercher dans les
municipalités, mais on a également une clientèle de
compagnies qui viennent nous porter les déchets secs qu'on peut
également prendre chez nous. À cet égard, les conventions
qu'on fait avec ces gens-là, on les fait parce qu'ils sont
propriétaires de ces déchets et qu'ils font de conventions avec
nous. Pour ces municipalités, si la Régie devient compagnie des
déchets commerciaux dans toute l'île de Montréal, cela peut
poser un problème. Je suis certain que ce n'est pas ce que vise la
Régie actuellement. Je me
demande si on devrait pas exclure les déchets commerciaux qui,
effectivement... Vous pouvez âtre sûrs qu'il y a beaucoup de gens
qui ont des déchets commerciaux et qui sont loin d'être sûrs
qu'ils veulent les donner à la Régie. Qu'est-ce qu'ils vont faire
avec? Ils vont aller les porter sur le territoire de la ville d'Outremont ou,
autrement, arrangez-vous avec. Ils veulent en disposer à leur gré
et volonté.
M. Choquette: Pas dans nos parcs en tout cas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Choquette: C'est notre spécialité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Casgrain: Je vous souligne le problème, parce que ce
que vous venez de souligner est très important. Je ne sais pas
très bien effectivement comment le droit s'établit quant à
la propriété des déchets domestiques. Il m'apparatt, je
vous le dis, que ce serait bon qu'on regarde la question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je ne pense pas qu'il y ait
incompatibilité d'interprétation entre les deux argumentations
que deux savants juristes viennent de nous présenter. Je pense que la
Régie ou la prétention de la Régie, par le biais des
propos de Me Poupart, est dans le sens que la propriété des
déchets appartient à la municipalité et, par
conséquent, à la Régie, quand l'individu ou la compagnie a
posé le geste de s'en départir. Donc, si je me fie aux propos de
Me Casgrain, si son client ne veut pas s'en départir, à ce
moment-là il en conserve la propriété et il agit dans un
commerce libre d'Intervention gouvernementale.
M. Casgrain: Sauf que ce n'est pas ce que dit la loi. La loi dit
simplement que tous les déchets des municipalités appartiennent
à la Régie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Tous les déchets
des municipalités de la Régie appartiennent à la
Régie."
M. Casgrain: Je comprends...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Donc, les déchets doivent,
premièrement, appartenir à la municipalité et,
simultanément, deviennent propriété de la Régie.
Mais si les municipalités ne sont pas propriétaires des
déchets, ils ne peuvent être propriétaires de la
Régie.
M. Casgrain: Je m'excuse, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ça va, je comprends ce
que vous voulez dire.
M. Casgrain: J'ai dit: Tous les déchets des
municipalités de la Régie appartiennent à la
Régie." Ce que vous dites, c'est: Tous les déchets appartenant
aux municipalités qui font partie... appartiennent à... C'est
peut-être une question à se poser aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut le clarifier. Non, je
comprends...
M. Casgrain: Mais, là, on dit: Tous les déchets des
municipalités de la Régie appartiennent à la
Régie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a peut-être lieu
d'apporter une clarification pour s'assurer que l'interprétation que
vous plaidez n'est pas possible. Ce que vous nous dites, finalement, c'est que
ça pourrait être interprété en ce sens que tous les
déchets qui se trouvent sur le territoire de la
municipalité...
M. Casgrain: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...sont la propriété
de la municipalité.
M. Casgrain: À première vue, c'est ce qui est
dit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne pense pas que ce soit
là un souhait de la Régie.
M. Choquette: Non, puis à part cela, je dirais simplement
ceci: II me semble que ce serait étirer les choses que de dire qu'un
déchet, quand il est encore entre les mains de son propriétaire
légitime, qu'on s'en est approprié. Cela n'aurait pas de sens,
parce que, sinon, on pourrait dire: Bien, il y a une expropriation
préalable qui a eu lieu au point de départ. Si les gens veulent
disposer eux-mêmes de leurs déchets, ça nous laisse
absolument indifférents, mais c'est quand ils sont mis à la
disposition des villes que la propriété passe...
M. Casgrain: Ah! voilà le mot!
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La parole est...
M. Casgrain: Voilà le mot! M. Choquette vient de le
donner.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Casgrain.
M. Casgrain: Lorsqu'ils sont mis à la disposition des
municipalités, moi non plus, je n'ai pas de problèmes, qu'on le
dise. M. Choquette dit: Lorsqu'ils sont mis à la disposition des
municipalités. Le payeur de taxes qui met ses
déchets à la disposition d'une municipalité en
échange d'une taxe, je n'ai pas de problèmes là-dessus. Si
on veut dire: Tous les déchets mis à la disposition de... Bravo!
Je n'ai plus de problème, moi.
M. Poupart: Mme la Présidente, avec votre permission.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: Le 23 décembre 1988, le pouvoir a
été accordé tel quel, à la Régie, tel quel,
avec une exception. Il n'y a pas eu d'objection, il n'y a personne qui a
manifesté de l'objection. Alors, la Régie a un droit acquis, est
investie d'un pouvoir législatif, d'un pouvoir légal qu'elle a
obtenu d'une façon réglementaire en venant ici. Là, on
demande d'enlever l'exception. On ne demande pas de modifier le pouvoir, on
demande d'enlever l'exception concernant les déchets recyclables. Alors,
je trouve que la représentation de Me Casgrain est tout à fait
non avenue, parce qu'il veut discuter de quelque chose qui est
déjà acquis, d'un droit acquis, et il veut donner une
interprétation qui est tout à fait hors de proportion. Je pense
qu'étant donné qu'on a des droits acquis, qu'on a notre loi
depuis le 23 décembre 1988, on ne demande pas de l'améliorer ou
de l'agrandir, on demande de la diminuer. On demande d'enlever l'exception.
C'est tout ce qu'on demande. Donc, toute discussion là-dessus serait,
selon moi, hors sujet.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si, dans le but de concilier ou
réconcilier les parties et de bien rendre l'interprétation que
chaque partie souhaite y voir, sans rien enlever à personne, on
spécifiait de la façon suivante: Tous les déchets, et on
ajoutait les mots "propriété des municipalités de la
Régie appartiennent à la Régie", est-ce que ça
irait a l'encontre des objectifs poursuivis par la Régie? Est-ce que
ça soustrairait un sac de poubelle à la Régie?
M. Casgrain: Je serais parfaitement d'accord avec ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je me souviens, Mme la Présidente, I y a quatre
ou cinq ans, il y avait eu un Sommet de l'environnement - plutôt quatre
ans que cinq ans - à Montréal et cette discussion était
venue le propos. Je me rappelle que, dans la région de Montréal,
justement, il y avait des Incinérateurs, et il y a eu une argumentation
à savoir que si on enlevait tous les matériaux qui pouvaient
être susceptibles d'alimenter - parce qu'il y avait une économie
d'énergie - les fours, donc, le papier et le carton à
brûler, ça faisait une économie d'énergie pour la
municipalité ou la région. La question que j'ai posée tout
à l'heure était un peu dans ce sens. Il faut être bien
conscients qu'il y a des sommes d'argent dans les déchets. Je disais
tout à l'heure, je ne le disais pas tout haut, mais je peux le
répéter. Quand on était jeunes, nos parents nous disaient:
Ne jouez pas dans les déchets, ce n'est pas correct. Puis aujourd'hui,
bien, il faut jouer dedans, parce que c'est payant.
Une voix: Parce qu'on est élus.
M. Dufour: Oui, c'est pour ça. Donc, il y a un
problème, bien sûr. il y a peut-être des solutions, mais je
ne les ai pas. Sur l'article qui est rédigé, Me Casgrain dit: Ce
n'est pas tout à fait... Cela ne répond pas. Moi, je suis
convaincu que son interprétation est exacte. Ce que je veux savoir de la
part de la Régie. Est-ce que vous êtes vraiment
propriétaire des déchets et que vous en disposez?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Dufour: II y a des coûts à quelque part. C'est
sûr que si on laisse... Si on dit à l'entreprise privée: Tu
prends tout ce qui n'est pas payant. Tout ce qui n'est pas payant, vous le
gardez. Il y a aussi un problème là-dedans. Dans le fond, on
pourra continuer à dire: Vous savez, l'administration publique,
ça ne vaut rien. Pourquoi? Quand ce n'est pas payant, l'administration
privée ne peut prendre l'administration quand ce n'est pas payant. C'est
la raison d'être de l'industrie privée. C'est de faire de profits
ou de rencontrer ses frais. L'administration publique, c'est de donner un
service.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La clarification dans un sens ou
dans un autre... Si l'intention de la Régie est d'obliger tous les
citoyens qui résident dans le territoire d'une municipalité
à envoyer tous leurs déchets à la Régie
exclusivement, soyons francs, soyons clairs et évaluons la
problématique dans ce sens. Si ce n'est pas là l'intention de la
Régie, soyons francs, soyons clairs et évaluons la
problématique dans un autre sens.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: Avec votre permission, Mme la Présidente, Me
Casgrain est sûrement Ici pour un bon motif. Nécessairement, il
représente la compagnie Meloche qui va fermer dans six mois. Ce
dépotoir est terminé. Il y a Miron qui reste encore en usage et
qui appartient à la ville de Montréal. Le principe de la
Régie, c'est celui-ci: Elle ne veut pas et n'immobilisera pas des
fonds
pour construire des Incinérateurs, des usines de
récupération ou des usines de compostage. La Régie va
donner un contrat clef en main à un entrepreneur qui va ie faire et elle
va payer tant la tonne. Les propositions des entrepreneurs ont
été demandées dans tout le monde, en Europe, en Asie et
aux États-Unis. On en a étudié a peu près une
dizaine actuellement. Il va falloir choisir la technologie d'ici à la
fin de l'année, que le contrat soit signé.
Le volume de déchets est important. L'entrepreneur qui va prendre
le contrat nous demande un volume fixe. Il faut donner un volume fixe sinon, il
n'est pas capable de faire un prix pour bâtir l'incinérateur et
pour prévoir la technologie. Il faut que pour tous les déchets,
la Régie devienne, disons, l'exclusive "dispo-sitrice" et dispensatrice
des déchets. Sinon, si on se met à être dans l'entreprise
privée et qu'on ait de la concurrence dans ce domaine, à ce
moment-là, la Régie n'a plus sa raison d'être.
Actuellement, il y a deux sites. Il n'y en aura plus dans six mois. La
compagnie Meloche ne sera plus là au mois de décembre. Il va
rester M iron qui va fermer son usine actuelle d'ici 1993. Il faut être
prêts en 1993 et il faut garantir d'ici à la fin de l'année
un montant minimum de déchets à l'entrepreneur. On ne veut pas
qu'une chose devienne un déchet par une fiction de la loi ou autrement.
Quand ça deviendra un déchet, on veut avoir une juridiction
absolue et exclusive là-dessus. C'est ce qu'on demande.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Poupart. M.
le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'est plus la même chose
que tantôt. Tantôt, c'était, à la suite de la
question posée par le député de Jonquière. Quand
quelque chose devient un déchet, la personne s'en dessaisit à
cette fin au profit de la municipalité. C'était la
première réponse tantôt. Maintenant, ce n'est plus ce que
vous plaidez. Vous dites: On veut davantage que ça. On veut que tout ce
dont les personnes qui habitent le territoire de la municipalité se
dessaisissent, ils le fassent obligatoirement par l'intermédiaire de la
Régie. Vous demandez une agence de vente exclusive, si je peux utiliser
l'expression, une agence de traitement exclusive. À partir de ce
moment-là, vous me permettrez de faire quelques vérifications
rapides, si c'est le cas, auprès du ministère de
l'Environnement.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Casgrain.
M. Casgrain: Me premettez-vous, M. le ministre, de souligner
que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si on change le libellé...
Moi, j'ai un accord du ministère de l'Environnement sur le
libellé actuel. J'ai l'im- pression que le ministère de
l'Environnement faisait la même interprétation que vous avez
livrée au début, que je pensais être la bonne et sur
laquelle Me Casgrain a posé certaines objections. Si les gens du
ministère de l'Environnement ont la conviction que tous les
déchets doivent exclusivement aller, ils vont peut-être dire oui,
mais je prendrais la précaution raisonnable de les consulter.
M. Dufour: Vous savez, des fois, on est plus pointus. Ha, ha, ha!
L'Opposition est plus pointue.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors... Me
Casgrain.
M. Casgrain: Puis-je souligner, respectueusement, que, dans le
cas de Meloche, je ne suis pas tout à fait sûr que ce sera
fermé dans six mois, d'abord, deuxièmement, que nous avons
possiblement un autre site qui pourra recevoir les déchets secs,
lesquels seraient probablement des déchets commerciaux. Je ne vois pas
pourquoi on déciderait, d'ores et déjà, que tous ceux qui
ont des déchets, quels qu'ils soient, que ce soit des déchets de
construction ou autrement, soient obligés d'être
dépossédés, du jour au lendemain, ou soient obligés
de les diriger vers la Régie, à un prix qu'elle voudra bien
fixer. Elle a le monopole. Cela aussi compte. Je le dis comme ça. Il y a
une définition des termes qui m'apparaH assez importante, quand
même, dans les aspects que ça peut avoir pour les individus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai l'aval du ministère de
l'Environnement pour adopter l'article tel que rédigé. J'ai
l'impression que, si on le modifiait dans le sens que j'ai indiqué
tantôt, en spécifiant "propriété", je n'aurais pas
d'objection du ministère de l'Environnement. Je n'aurais pas besoin de
retourner au ministère de l'Environnement, mais si on souhaite y donner
une interprétation monopolistique, il me faut absolument requérir
un avis du ministère de l'Environnement et, dans les circonstances, je
demanderais que cet article soit suspendu, quitte à y revenir
demain.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Poupart: M. Racine me dit, Mme la Présidente, qu'on ne
peut pas faire suspendre ça. C'est urgent, nous sommes dans une
situation d'urgence. Actuellement, il y a deux sites, deux monopoles existent,
il y a deux permis. Une personne ne peut pas envoyer ses déchets
ailleurs qu'à ces deux endroits-là, sur l'île de
Montréal. Autrement, il est obligé de l'envoyer en dehors de
l'Île et ce sont des coûts exorbitants. La Régie, qui
prendra la place de ces
deux sites... On ne les enlève pas, ils seront fermés. La
Régie, qui prendra cette place, veut avoir l'exclusivité pour
être capable de combler ses dépenses et de rendre
l'opération rentable.
M. Casgrain: Est-ce qu'on pourrait au moins attendre qu'on meure
avant de nous enterrer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai peut-être-
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... un texte qui m'est soumis par
les légistes du ministère des Affaires municipales qui,
possiblement, et sentez-vous à l'aise, pourrait rallier les parties.
L'article 2 serait remplacé par le suivant:
Tous les déchets appartenant aux municipalités de la
Régie deviennent propriété de la Régie. "
M. Casgrain: Je n'ai pas de problème là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Poupart.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela rejoint la première
interprétation qu'en faisait Me
Poupart, à partir du moment où ça devient
propriété de la municipalité, ça devient la
propriété de la Régie. Je pense que cela rejoint
l'objectif visé. Si on veut aller plus loin, on ira demain.
Une voix: Qu'est-ce que tu en penses? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Peut-être. Une voix: Tu vois plus loin que
nous autres.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine, est-ce que
vous voulez intervenir?
M. Racine (Guy): Si vous me le permettez, Mme la
Présidente, j'aimerais prendre cinq secondes pour y penser.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez la parole,
M. Racine. Pour y penser?
M. Racine: Oui. Excusez-mol.
La Présidente (Mme Bélanger): Excusez-moi. Je
pensais que vous vouliez penser tout haut.
M. Dufour: Le ministre aurait pu nous fournir une copie de son
amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): Nous allons suspendre
quelques secondes.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 17 h 1)
La Présidente (Mme Bélanger): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux. Lors de la suspension des travaux, nous avions... À
l'ordre, s'il vous plaît! Lors de la suspension des travaux, le ministre
avait soumis un amendement à la régie...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À la commission.
La Présidente (Mme Bélanger): À la
commission. Le ministre dit qu'il avait soumis l'amendement à la
commission, pour approbation de la Régie, je suppose. Alors, Me
Choquet-te.
M. Choquette: Alors, voici, vous allons accepter cet
amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Me Gasgrain, l'amendement vous va
également? Il se lirait comme suit: Tous les déchets appartenant
aux municipalités de la Régie deviennent propriété
de la Régie. "
M. Gasgrain: II n'y a aucun problème là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est-il adopté?
M. Dufour: Cela veut dire que l'individu en reste
propriétaire tant qu'il ne les a pas confiés à la
municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Non, je comprends votre
ébahissement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de pouvoir
d'expropriation pour les ordures.
M. Dufour:... pour mol c'est... Je n'ai pas l'amendement non plus
entre les mains. Ah! Je ne l'avais pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
est-il adopté, M. le député do Jonquière?
M. Dufour: Si les gens qui en ont parlé sont d'accord, on
va laisser aller.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors l'article 5,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. Donc, on peut
conclure que, quand les gens sont d'accord, M. le député de
Jonquière est
d'accord?
M. Dufour: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'étais en train de
réserver ça pour plus tard.
M. Dufour: Seulement dans ce cas-là.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
6. Me Poupart.
M. Poupart: Pour ce qui est de l'article 6, M. Racine va vous
expliquer la raison pour laquelle nous désirons changer le nombre "25"
par le nombre "29". Le nombre "25" apparaît dans l'ancienne loi, qui
prolongeait la vie de la Régie à 25 ans.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Racine.
M. Racine: Ce qui est arrivé, c'est qu'en décembre,
la commission avait fait ce changement. Par contre, nous avons fait, du
côté de la Régie, une erreur d'interprétation. Pour
nous, les 25 ans commençaient à compter de 1988, ce qui nous
donnait, effectivement, 20 ans de fonctionnement à compter de la date de
mise en activité de notre système, en 1993. L'erreur que nous
avons faite, c'est que les 25 ans commencent à compter de la date de
formation de la Régie, soit 1985. Donc, il nous manque trois ans,
finalement. Alors, la Régie va effectivement signer un contrat d'une
durée de 20 ans, en 1989, contrat qui va devenir opérationnel en
1993, donc les 20 ans doivent commencer en 1993. C'est finalement une
correction pour rattraper les trois ans qui nous manquaient, en inscrivant 29
ans, finalement. C'est une correction technique.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va? M.
Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est
adopté. L'article 7 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
adopté. Le préambule du projet de loi 265 est-il
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le titre du projet de
loi est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre
pourrait-il faire une motion de "rénumérotation"?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Renumérotation, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ce que j'ai
dit, renumérotation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce que vous venez de dire,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la motion
est-eile adoptée?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques finales?
Remarques finales
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je tiens à remercier,
in absentia, le parrain du projet de loi qui, encore une fois, a fait faire un
autre pas, je pense, dans la bonne direction à cette importante
Régie. Je tiens à remercier également les élus
municipaux qui s'impliquent dans ce domaine. Vous remercierez le
président de la Régie, M. le vice-président. Je veux
remercier le procureur de même que le directeur général
qui, sur le plan technique, apportent une collaboration qui est toujours
indéfectible. Je sais que nous vous reverrons. Ce ne seront
peut-être pas les mômes acteurs qui seront autour de la table de
cette commission, mais cette commission aura le plaisir de vous revoir de
façon à s'assurer que les dispositions législatives
facilitent le travail qui est le vôtre dans ce domaine important. Les
difficultés ne seront pas moindres au cours des mois et des
années à venir. Elles seront encore plus importantes. Vous aurez,
dans les circonstances, sans doute besoin de pouvoirs plus importants. Lorsque
l'intérêt public le justifiera, je suis certain que cette
commission se fera un plaisir de vous les accorder dans de telles
circonstances.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: En écoutant le ministre des Affaires
municipales, ]'ai l'impression qu'on va avoir une commission permanente. Avec
son sens de la réceptivité et de l'accueil, on a de l'ouvrage en
perspective. Je ne sais pas s'il prédit qu'on ne sera peut-être
pas là la prochaine fois. J'imagine qu'il est toujours dans sa
période de réflexion.
Alors, il est évident que c'est un projet de loi important pour
les gens qui sont concernés. C'est une grosse partie du territoire du
Québec, pas nécessairement sur le plan de l'espace, mais sur le
plan de la population. C'est à espérer que cette Régie,
dans laquelle vous mettez beaucoup de temps, rende des services. Il ne faut pas
seulement avoir les instruments, il faut aussi la faire fonctionner.
Je vous souhaite de trouver des solutions qui pourront aider d'autres
municipalités et d'autres régions. Il arrive, de temps en temps,
que Montréal fasse des Innovations importantes. Je ne demande pas mieux.
On peut dire que les gens ont les yeux sur vous. SI vous faites de belles
choses, ça va servir à d'autres. Je vous souhaite d'en accomplir
de belles et de bonnes. On l'a dit tout à l'heure, des deux
côtés de la commission, il y a des problèmes dans toutes
les régions au Québec. Je ne sais pas si on a trouvé des
solutions quelque part, mais mol, je n'en vois pas beaucoup. On parle beaucoup
de technologie nouvelle, on parle beaucoup de sites potentiels, mais, quand on
regarde sur le terrain, ça n'existe pas nécessairement. Il y a
des années d'avance. Vous avez des moyens qui sont plus grands que la
moyenne. On peut au moins dire ça. J'espère que vous pourrez
trouver avec vos gens des solutions extraordinaires qui pourront permettre
à Québec, sinon de se débarrasser de ses déchets,
au moins d'en disposer de façon plus convenable. Je vous souhaite bonne
chance et je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Choquette.
M. Choquette: Oui. Mme la Présidente, M. le ministre, M.
le chef de l'Opposition, si je peux m'exprimer ainsi, MM. les
députés, je vous remercie, au nom de la Régie, de
l'accueil que vous nous avez réservé. J'ai senti, pour ma part,
et j'en ferai rapport à nos collègues de Montréal,
jusqu'à quel point vous êtes Intéressés par le
travail que nous accomplissons et par les initiatives que nous avons prises
pour essayer de faire en sorte que nos municipalités règlent
leurs problèmes de déchets en causant le moins de pollution
possible pour l'environnement et dans les meilleures conditions. Nous savons
que nous sommes en terrain neuf. Nous sommes en train d'explorer, de
découvrir et cherchons à obtenir votre collaboration pour
développer de nouvelles solutions. Je pense que nous allons arriver au
succès grâce à l'appui que nous recevons du gouvernement et
des députés des deux côtés de la Chambre. Je tiens
à le dire et à vous en remercier.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Choquette.
M. Poupart...
M. Choquette: Une petite chose aussi, la place où vous
êtes et le travail que vous faites, avec beaucoup de conscience - j'ai
remarqué que vous discutez chaque article - je l'ai fait moi-même
et, avant ça, j'ai été avocat et j'ai plaidé
très souvent ici, à l'époque de M. Lesage, de M. Bertrand,
de M. Johnson. Je dois dire que j'ai toujours eu beaucoup de plaisir à
venir débattre Ici, en comité, des projets de loi privés
ou publics. Il y a du droit et de la politique en même temps, alors
ça fait un petit cocktail Intéressant.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Choquette.
Nous vous remercions de votre collaboration et vous souhaitons un bon retour.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise 17 h 13)
Projet de loi 290
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux. Nous recevons la ville de Beauport
pour l'étude du projet de loi 290, Loi modifiant la charte de la ville
de Beauport.
M. le député de Jonquière, le député
de Montmorency a demandé l'autorisation de la commission pour participer
au débat. Est-ce qu'il y a consentement?
M. Dufour: Pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Consentement. Je
demanderais au parrain du projet de loi de bien vouloir présenter le
point de vue de la ville de Beauport.
Remarques préliminaires
M. Saint-Roch: Je vous remercie, Mme la Présidente. Je
serai bref dans ces remarques préliminaires laissant à M.
Langlois, maire de Beauport, le soin d'expliquer un peu le fond du
problème. Ce projet de loi consiste simplement en un article pour
régler un problème qui est survenu il y a quelques années,
à la suite d'un jugement de la Cour suprême qui fait que la
municipalité de Beauport a des problèmes de responsabilité
civile. Ce projet de loi consiste en
l'abrogation de l'article 25, ce qui permettra à la ville de
payer la dette de La Bastogne à même ses opérations
budgétaires courantes.
Voilà mes remarques préliminaires, Mme la
Présidente. Je laisserai à M. le maire le soin d'identifier les
gens de son conseil municipal qui l'accompagnent.
La Présidente (Mme
Bélanger): Avant
l'identification des participants, je vais demander à M. le ministre
s'il a des remarques préliminaires à faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, très
brièvement, Mme la Présidente. Je voudrais saluer le parrain du
projet de loi et les autorités municipales de la ville de Beauport, de
même que M. Brière qu'on retrouve souvent en d'autres
circonstances, mais parfois aussi à cette commission. Compte tenu des
circonstances entourant la présentation de ce projet de loi, je veux
demander, si ça convient à mon collègue, le ministre du
Travail, député du comté concerné, d'utiliser
peut-être mon droit de parole à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: Très brièvement, Mme la
Présidente. Comme l'a dit mon collègue qui parraine le projet, il
s'agit simplement de corriger le projet de loi privé qui avait
été présenté en 1978, lequel amendait la charte de
la ville de Beauport qui était le fruit d'un protocole de fusion de sept
municipalités. L'article en question ici, on aura l'occasion de le voir
plus en détail, même s'il est au pluriel dans son libellé
à l'origine, ne fait allusion qu'à un seul dossier qui
était resté en instance devant les tribunaux, lequel dossier n'a
pas été accepté dans le partage de l'ensemble de
l'assiette de fusion en 1978 parce qu'il était en instance judiciaire.
Le jugement en Cour suprême a été rendu et nous connaissons
maintenant les effets de ce jugement. C'est pourquoi la ville, à la
suite de décisions qu'elle a prises, demande d'amender sa charte, telle
qu'elle a été adoptée à l'origine, en modifiant
l'article 25, ce qui permettrait à la municipalité de Beauport de
procéder au paiement, à la suite du jugement. Pour le moment,
c'était les quelques commentaires que je voulais faire, rappelant
essentiellement, un peu les événements. Éventuellement, au
cours de nos discussions, s'il y a lieu, je me permettrai de préciser
certains points.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Montmorency. M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Juste quelques mots pour souhaiter la bienvenue aux
gens de la ville de Beauport. Cela nous permet de voir que même des
ministres sont parfois obligés d'agir comme de simples
députés. J'ai eu l'occasion de le rappeler, il y a peu de temps,
au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, M. Ryan,
député d'Argenteuil, qui a agi comme député et
partenaire ou spectateur extrêmement intéressé lors de
l'adoption d'un projet de loi qui concernait non seulement sa
municipalité mais son comté au complet. Cela remet les choses
dans leur juste perspective, soit qu'avec le pouvoir, parfois, on est presque
sans pouvoir. Cela nous permet de rappeler au ministre ce qu'est la tâche
d'un député qui est obligé de faire son lobbying afin
d'obtenir certains engagements ou certains avantages en étant
obligé de faire sa propre démonstration. C'est évident que
si tous les ministres avaient la chance de venir en commission parlementaire,
ça leur permettrait peut-être d'être encore plus
prêts, non seulement de leurs électeurs, mais de leurs
collègues. C'est un peu ça qu'on a à subir tous les jours,
de répondre de nos actes face à nos citoyens, en étant
toujours dans la démarche d'obtenir ou de négocier. La commission
parlementaire nous permet de le faire. Je trouve que c'est une bonne
démarche qui permet à des ministres de dire: Oui, on est aussi
députés de notre comté.
Là-dessus, c'est évident, Mme la Présidente, que
j'aurai sûrement à poser certaines questions concernant cet
article. Même si le projet de loi ne contient pas beaucoup d'articles, il
reflète tout de même une importance considérable. Si on a
décidé à la dernière minute de venir en commission
parlementaire demander à la Législature d'intervenir, c'est parce
que ça apporte des changements majeurs dans une charte locale qui
Intéresse une municipalité. Là-dessus, je suis prêt
à procéder. Mais je vous dis d'avance qu'on va examiner et
questionner, et on verra, dans le cours des événements, ce qu'on
pourra faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le maire.
M. Langlois (Jacques): Mme la Présidente, mesdames et
messieurs les membres de cette commission, M. le ministre des Affaires
municipales, M. le ministre du Revenu et du Travail, M. le député
de Jonquière et critique de l'Opposition, ex-maire de Jonquière -
ce qui n'est pas un défaut - ex-président de l'UMQ - ce n'est pas
un défaut non plus - dans la même lignée que votre
intervention, M. Dufour, un événement comme celui d'aujourd'hui
m'a aussi permis d'amener avec mol certaines personnes, entre autres, le
président de l'Association des payeurs de taxes de fa ville de Beauport,
M. Charles Lecours; Me Jules Brière que vous connaissez certainement; M.
André Letendre, directeur général de la ville de Beauport,
et M. Rosaire Bédard, conseiller municipal. Je veux remercier le parrain
du projet, M. le député de Drummond, qui a bien voulu parrainer
cette demande de la ville de Beauport, soit une modification à sa
charte. Je suis à votre disposition.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le maire.
Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Non. J'appelle l'article 1. Me
Brière.
M. Brière (Jules): L'article 1, qui contient tout l'objet
de la présente loi, dans le fond, vise à retrancher l'article 25
de la charte de la ville de Beauport qui se lit comme suit: Toute dette qui
pourrait survenir à la suite d'une poursuite judiciaire ou d'une
transaction, pour un ou des actes posés par une municipalité
mentionnée à l'article 2 - c'est-à-dire les
municipalités qui ont été fusionnées en 1976 - est
à la charge de l'ensemble des biens-fonds Imposables de cette ancienne
municipalité. "
Le motif Juridique pour lequel nous demandons de retrancher cette
disposition de la charte de la ville de Beauport, c'est que, comme vous le
savez, un jugement est Intervenu récemment condamnant la ville de
Beauport à payer une somme d'argent Importante. Pour donner suite
à ce jugement, comme les fonds normaux de la municipalité ne sont
pas suffisants, il est nécessaire de recourir à un
règlement d'emprunt qui entre dans l'un des cas prévus à
l'article 592 de ta Loi sur les cités et villes, plus
particulièrement, qui dit que dans le cas où une
municipalité est condamnée à payer une somme d'argent,
elle peut recourir à un règlement d'emprunt et, dans ce cas, le
règlement d'emprunt "ne requiert que l'approbation du ministre des
Affaires municipales*. Or, pour assumer cette dette, les élus municipaux
de la ville de Beauport fusionnée ont pris la décision de payer
la charge de la dette à même l'ensemble des biens fonds de la
municipalité. Alors, pour réaliser cette volonté du
conseil de la ville de Beauport, il est nécessaire, techniquement, de
retrancher l'article 25 de la charte, qui était une restriction,
apportée en 1976 et maintenue en 1978, au pouvoir général
de la municipalité d'imposer des taxes par règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me
Brière. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu du fait que j'ai eu
l'occasion d'être sensibilisé, pour ne pas dire harcelé,
par le député du comté et le maire de la
municipalité, au cours des derniers mois, et des informations
détaillées et minutieuses que j'ai eu l'occasion de recueillir
à ce moment-là, pour le moment, je n'aurais pas de question
à poser.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je voudrais juste faire un peu l'historique de la
loi regroupant certaines municipalités de la région de
Québec. Effective- ment, c'est un contrat. Quand on décide de
fusionner une municipalité, à venir jusqu'à... pas dans
les dernières années, parce qu'il y a d'autres dispositions dans
la loi qui prévoient d'autres méthodes, mais dans ces
façons de faire que je connais très bien, c'est un contrat qui
est au vu et au su de l'ensemble des citoyens, qui passe par toutes les
étapes de l'approbation et de la désapprobation des intervenants.
C'est évident qu'il y avait un élément très
Important dans la ville de Beauport, qui était connu, que tout le monde
savait, que je sache, en tout cas. Moi, je suis obligé de prendre
l'article de la loi tel quel - et il me semble que ça faisait partie du
contrat qui existait pour l'ensemble des citoyens de Beauport, qui avait
été adopté par les élus, mais qui était
aussi partie prenante de la législation comme telle.
Le fait que, spécifiquement, on prévoyait dans un article
que toutes les dettes qui pourraient provenir d'une procédure
judiciaire... cette disposition n'est pas vrai partout. Il y a d'autres
municipalités qui, à la même époque, ont
fusionné où il n'y a pas cette particularité pour les
poursuites judiciaires, comme II n'y a pas de particularité concernant
certaines actions prises, par exemple, certaines contestations. Je connais des
municipalités où il y a eu des contestations judiciaires, mais
les municipalités ne se sont jamais prévalues, ni le
législateur, de cet article visant à distraire une partie des uns
par rapport aux autres.
Ce projet de loi a d'abord été ratifié en 1975 ou
1976, puis on est revenus à la charge en 1978 et, finalement, en 1989.
Il a donc subi un certain nombre d'étapes, un certain nombre
d'éléments ou de changements. L'article 25 ou l'article qu'on
veut enlever a toujours existé. On peut tenir pour acquis que, depuis
les dernières années, ces gens vivaient avec cette
possibilité de poursuite comme de condamnation qui aurait pu être
négatives aussi. Je connais un peu l'histoire car je l'ai suivie, parce
que c'était excessivement intéressant. C'est seulement en
dernière instance que la ville a été
déboîtée. C'est elle qui aurait dû gagner, mais en
tout cas, je trouve ça malheureux. Bien sûr, je ne voulais pas de
mal aux gens de Beauport. Je peux bien le dire et sans aucune restriction. Je
crois bien que, dans les municipalités, on aurait pu s'en tirer à
meilleur compte. Le jugement aurait pu être beaucoup moins
sévère, parce que cela remet en cause plusieurs autres
éléments que d'autres municipalités auront à subir
avec le temps. Il y aura d'autres contestations, même si, aujourd'hui,
ça ne paraît pas beaucoup.
Donc, pour ce contrat qui dure depuis treize ou quinze ans, qui a
été changé et modifié, on n'a jamais eu cette
demande spécifique qu'on a de l'enlever complètement. Moi, je
peux partir avec ces éléments en supposant que tout le monde
était partie prenante de cette charte. Tout le monde l'avait
acceptée. Tout le monde était prêt à vivre avec. Et
tout le monde
vivait effectivement avec. Là, il arrive un
événement et on dit: Bien, là, le contrat qu'on a n'est
plus bon, donc on l'enlève. On laisse l'article. On dit: J'espère
que tout le monde va payer. Moi, je m'interroge par rapport à ça.
On peut me narguer ou argumenter que tout le monde est d'accord. S'ils sont
d'accord, bravo! Il n'y a pas de problème. Moi, ce que je pense, c'est
qu'il n'y a pas de problème. Mais s'ils ne sont pas d'accord, il peut y
avoir des problèmes. Cela a été ainsi pendant un certain
nombre d'années; ce sont des éléments avec lesquels on a
vécu pendant un certain nombre d'années, alors comment,
décemment ou municipalement parlant, peut-on changer ces règles
du jeu? A ce moment-là, je ne me fierai plus à...
Je pense que les citoyens sont en droit de s'interroger. Cela vaut quoi,
un contrat? Cela vaut quoi, une charte si on peut la changer au moment
où ça ne fait plus notre affaire, si on peut la mettre de
côté? Je pense que c'est important. Ce sont des questions de fond
qu'on se pose. Quelqu'un signe un contrat. On dit: Quand ça ne fait plus
notre affaire, ce n'est pas grave, on ira à la Législature et on
le passera dans la machine; on vient de le délaver et ça n'existe
plus. C'est pour ça qu'il faut être prudent, lorsqu'on
étudie des projets de loi privés - c'est toujours mon attitude -
et faire attention de ne pas créer de précédents, de ne
pas amener les gens à déchirer des contrats trop vite. On dit aux
gens... Les gens sur la place n'ont pas nécessairement les mômes
pouvoirs que le conseil d'administration d'une municipalité ou le
conseil municipal. Eux, ils peuvent faire entendre leur représentation.
Ils peuvent défendre des points de vue. Le citoyen ordinaire n'est pas
toujours consulté. Il peut bien dire: Oui, c'est bon. Ils nous l'ont
dit.
Nous, on va un peu plus loin dans notre démarche. On dit: Est-ce
qu'on peut, par rapport à une action aussi importante? Si ce n'est pas
important ce qu'on fait, c'est une autre affaire. Si c'est important, on doit y
réfléchir et dire: Pourquoi faisons-nous ça? Est-ce que
c'est pour favoriser le plus grand nombre? Là-dessus, je dis: Est-ce
qu'il y a des méthodes afin que tout le monde soit consulté, pour
qu'il n'y ait pas de problème ou qu'il n'y ait pas de problème
majeur qui soit soulevé? Moi, je pense que, oui, il y a des
méthodes. Il y a des mécanismes connus par les
municipalités. C'est malheureux ce qui arrive à Beauport,
honnêtement. Je ne le souhaite à personne. Mais ce sont des
situations qui, régulièrement d'ailleurs... Je prends le
député de Drummond à témoin, même
Montréal a subi des problèmes. On lui avait prédit que
ça pouvait arriver dans sa municipalité. Il doit s'en souvenir.
En 1987, on avait presque prédit le cataclysme mot à mot à
trois semaines des événements. Dans une municipalité, il
arrive toujours des événements un peu spéciaux. La moyenne
canadienne, c'est tous les cinq ans où il arrive un
événement spécifique dans une municipalité.
C'est la moyenne canadienne. (17 h 30)
Donc, c'est un problème, bien sûr. C'est un problème
qui peut se résorber, mais, par rapport à ça, est-ce qu'on
a la garantie, actuellement, que les citoyens sont tous bien informés de
la demande qui est devant nous pour enlever cet article?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Langlois: Permettez-moi de répondre au
député de Jonquière. Je dois vous dire que, depuis le 21
avril dernier, je pense que, si on faisait le ramassis de la presse dans ce
dossier, ce serait impressionnant. La ville de Beauport, hélas, n'a
jamais autant été sur la sellette, depuis le 21 avril dernier,
sur le plan provincial et même national. Différentes avenues ont
été envisagées par la ville et ont été
soumises à la population. Dans un premier temps, nous avons eu une
assemblée publique que certains d'entre vous ont peut-être eu
l'occasion de voir, par bribes, dans les médias électroniques,
à laquelle près de 1500 personnes présentées pour
se faire expliquer, en fait, pour certains, ce qu'ils connaissaient et, pour
d'autres, ce qu'ils ne connaissaient pas du fameux dosssier de La Bastogne.
À la lumière de ça, on a élaboré, on
a dressé le portrait exact de la situation financière si on
conservait à un seul quartier de la ville la responsabilité du
paiement. Il y a des gens qui, parce que c'était la valeur marchande,
c'est-à-dire la valeur imposable, venaient répondre de ce montant
dans un quartier donné de la ville. Les gens se sont aperçus que
c'était peut-être un peu gros et un peu surprenant. On avait de
nouveaux arrivants de deux mois, de six mois. On en avait qui étaient
ici depuis cinq ans, d'autres depuis dix ans et il y en avait qui
étaient là depuis quatorze ans, depuis la fusion. Il y en avait
d'autres qui étaient là depuis 17 ans c'est-à-dire depuis
le feu. Ces gens, depuis le 21 avril, ont eu l'occasion, à plusieurs
reprises, d'entendre parier du dossier et de venir s'exprimer sur le dossier.
Chose étrange, à compter du moment où on a apporté
comme solution, et où on a pris l'engagement, comme politicien, comme
élu, de payer à l'intérieur de nos budgets de
fonctionnement les sommes nécessaires annuellement pour rencontrer le
remboursement de cette dette sans hausser le taux de la taxe foncière,
sans changer notre formule de taxation, les gens ont dit qu'on prenait le
risque et que, si on ne livrait pas ce qu'on promettait, parce qu'ils
étaient prêts à vivre avec ça, on le paierait
chèrement.
Depuis lors, on a eu deux assemblées publiques. À la
première, il n'y a eu strictement aucune opinion ou aucune question
ayant trait au dossier de La Bastogne. Cela avait lieu il y a quinze jours. La
deuxième assemblée a eu lieu hier soir, dans un quartier qui
paraissait peut-être, au départ, comme étant un peu
plus
réticent, le secteur de Giffard. On était là, hier
soir, en assemblée publique. Il y a eu deux périodes
d'interventions des citoyens, comme à toutes nos assemblées, au
début et à la fin, et il n'y a eu aucune intervention ni aucune
question en ce qui a trait au dossier de La Bastogne. Je peux vous dire, pour
avoir eu plusieurs appels téléphoniques... Avant l'annonce
définitive de la solution, on a eu jusqu'à 300 appels de gens du
Vieux-Beauport qui nous disaient: Moi, j'arrive. Je ne sais pas ce qui se
passe. Combien ça va me coûter? Est-ce que je suis dans le secteur
touché? Depuis qu'on a annoncé la formule qu'on retenait et
depuis qu'on s'est engagé comme élu, on n'a pas eu d'appels pour
nous dire que ça n'avait pas de sens. La presse, qui a suivi ce dossier
de très près, en est venue à la conclusion que,
finalement, la seule logique dans ce dossier, un dossier qui a
traîné et ce n'est pas la faute de personne et c'est
peut-être la faute de tout le monde, y compris la nôtre, ça
a traîné pendant dix-sept ans. Il y a des gens qui ont
découvert ça, il y a deux mois. Il y a des gens qui le savaient,
mais qui l'ont oublié. Il y a des résidents d'anciennes
municipalités qui ont oublié le phénomène qu'ils ne
payaient pas et qui sont venus s'installer à l'intérieur du
territoire qui doit payer. Il y a des gens qui y ont amené des gens de
leur famille, etc.
On se rend compte que, finalement, c'est un dossier qui a trop
duré. Ce qu'il faut trouver, c'est une solution qui soit acceptable pour
l'ensemble de la ville parce que, dans une ville, il ne faut pas de perdants.
SI on ne veut pas de perdants, il faut s'assurer qu'en bout de piste, le
développement économique ne deviendra pas affecté par une
situation. Dans la région de Québec, actuellement, ne nous
leurrons pas, le marché que se partagent les municipalités de
nouveaux arrivants est quand même restreint. Le fait, pour une ville, une
des composantes, une des principales composantes de la Communauté
urbaine de Québec d'avoir cette espèce d'épée sur
sa tête d'une taxe spéciale épouvantable va ralentir le
développement économique de la ville. Par voie de
conséquence, les gens qui, à l'origine, n'auraient pas dû
payer, en vertu d'une loi ou d'un article de loi, vont être perdants, de
toute façon, parce que si on n'ajoute pas de constructions et si on
n'améliore pas le développement de la ville, ce sont ceux qui
sont en place qui vont se partager la note, qu'ils le veuillent ou non.
J'ai le sentiment, M. Dufour, qu'on a vraiment communiqué avec la
population dans ce dossier et qu'on a vraiment établi sur la place
publique les paramètres de notre position, et j'ai la conviction
profonde que c'est accepté par les citoyens. J'ai avec moi, ici, le
président de l'Association des payeurs de taxes, M. Lecours. Cela fait
vingt ans qu'on est, à toutes fins utiles, des adversaires politiques.
Cela fait vingt ans qu'il essaie de se faire élire et il n'a pas
été élu, mais il représente quand même une
partie de la population qui suit de près les mouvements de dossiers de
taxes, de dossiers économiques, etc. On a l'appui de l'Association des
payeurs de taxes. On a l'appui de l'Association des citoyens de Beauport. On a
l'appui de la Chambre de commerce de Beauport. Les groupes
intermédiaires ont fait savoir que, de toute façon, le
gouvernement n'en avait pas fait assez. C'est ce qu'ils ont dit, dans un
premier temps.
Deuxièmement, ils ont dit qu'il fallait que l'ensemble de la
population le paie. Je ne vous dis pas qu'on partage leur position sur le
premier volet. Nous, on pense que ça a été bien fait Mais
c'est un peu ce qui est sorti dans les journaux, le lendemain, quand Ils ont
livré leurs réactions. Ils auraient pensé avoir plus
d'aide, peut-être, et une aide particulièrement du gouvernement
fédérai dans ce dossier.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le maire.
M. Dufour: J'ai compris que M. Lecours voulait intervenir.
Pourriez-vous nous dire, avant votre intervention, dans quelle partie de
Beauport vous demeurez?
M. Lecours (Charles): Je demeure dans la partie centrale, le
Vieux-Beauport.
M. Dufour: Le Vieux-Beauport. Correct. M. Lecours: Mais les
membres...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous êtes M.
Lecours?
M. Lecours:... de mon organisme sont du grand Beauport. Ils ont
été consultés. On a travaillé en comité sur
ça et on est venus, après une petite consultation... Si vous
pensez... On a pris ce projet de loi dans le temps, le premier projet de loi.
On l'a amendé, au bout de trois ou quatre ans, pour prendre la dette des
anciennes municipalités, non pas la nôtre. On avait un surplus,
nous, de la vieille. On a pris la dette des anciennes municipalités qui
montait à 800 000 $ ou 900 000 $. On a emprunté pendant vingt
ans. Aujourd'hui, cette dette va nous coûter 1 600 000 $ ou 1 800 000 $.
Cette dette, le Vieux-Beauport la paie autant que les... Tout le monde la pale.
Mais, dans notre première fusion, en vertue de la première loi de
la fusion, la dette, ce sont les autres qui la payaient les anciennes
villes.
Le Vleux-Beauport n'a pas dit un mot. Il a pris la dette. On a dit:
C'est pour le mieux; on l'a prise. On a essayé de faire comprendre
ça aux gens des autres paroisses, des autres places qu'on a. Tout le
monde comprend que cette dette, on la paie aujourd'hui sur des
règlements d'emprunt de 1 800 000 $. Là, on s'en vient avec une
solution que je trouve valable, parce que le développement
économique de Beauport, à la mi-
nute où le jugement de la Cour suprême a été
connu, est tombé à zéro. Cela veut dire que les gens de
Beauport ne veulent plus bâtir. Ils ne veulent plus... Notre ville s'en
va. En faisant ça, tout le monde... On a trouvé un point, M. le
maire avec ses organismes et nous. En premier de tout, M. le maire nous avait
proposé une solution qu'on n'a jamais voulue, que tous les citoyens ne
voulaient pas.
Il nous a fait une deuxième proposition et on en est enfin venus
à une entente et tous les citoyens ont été contents. La
première solution... on payait au Vieux-Beauport. Moi, ça ne me
faisait rien. Je l'ai vu, le feul Mais ceux qui venaient de bâtir,
voilà un mois, qui étaient obligés de payer ce montant, ce
n'était pas raisonnable, voilà quatre ou cinq ans. Ce
n'était pas raisonnable pour eux. C'était minime. Un gars comme
moi qui était du Vieux-Beauport, dans le temps du feu, ça ne me
faisait rien, à moi.
L'évaluation est montée et mon montant diminuait, à
la fin. Vous savez, aujourd'hui, au feu. Mais ce n'est pas ça pour les
gens qui restent là. Il faut penser à la collectivité de
tous les citoyens du grand Beauport. C'est ça qui est le principe des
contribuables. C'est pour ça qu'on s'est tous rassemblés et on a
essayé. J'ai vu le maire, on est allés aux assemblées du
conseil et on a été assez raides. J'ai été assez
raide dans les assemblées, vous avez dû en entendre parler. Mais
on en est venus à une solution que je trouve valable pour l'ensemble de
la collectivité, pour le bien de Beauport. C'est pour ça que je
veux que le projet de loi soit adopté. J'aimerais qu'il soit
adopté, ce soir, pour le bien des citoyens de la grande ville parce que
sans ça... S'il n'est pas adopté ce soir, les citoyens dans
l'ensemble du grand Beauport seront désappointés de cette
solution que le conseil a présentée. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. Lecours. Me
Brière.
M. Brière: Si vous le permettez, Mme la Présidente,
on s'est référé à la notion de contrat. C'est une
notion juridique et je me sens autorisé à intervenir à ce
sujet. M. Dufour, c'est vrai que le contrat est la loi des parties et on doit
s'inquiéter lorsqu'une des parties demande d'ouvrir un contrat, sauf
qu'il est de tradition, dans notre droit, que lorsqu'un contrat devient
inéquitable ou lorsque survient un événement
imprévisible ou difficilement prévisible, au moment où le
contrat a été conclu, ou lorsque survient une force majeure, les
règles du jeu étant changées, on accepte assez
traditionnellement qu'un tribunal vienne statuer sur une clause d'un contrat
librement consenti. Cela n'est donc pas, si vous voulez, une démarche
qui heurte des principes fondamentaux du droit que nous faisons, c'est
une démarche fondée sur un souci
d'équité purement et simplement. Appliquer à la lettre le
texte de la loi aboutirait ici à des effets tout à fait
inéquitables.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: II y a peut-être une partie de l'argument que
j'achète, mais une autre que je n'achète pas. Vous me dites que
c'est un phénomène ou un problème non prévisible.
Il était prévisible, parce que l'article 25 le dit fort bien, on
identifie le problème. Il y a peut-être le montant des
intérêts qui était non prévisible. Cela devient
important, mais le premier était prévisible.
J'aurais deux questions à poser: Combien y a-t-il d'habitants
dans le Vieux-Beauport et combien dans le reste de la municipalité?
M. Langlois: En termes de valeur imposable, on pense que le
Vieux-Beauport représente entre 40 % et 50 % de la ville. En termes de
population, on parle d'environ 8000 contribuables, ce qui donnerait environ 45
% de la population. Alors, sur 65 000 de population, 45 % sont dans le
Vieux-Beauport.
M. Dufour: II y en a 30 000 environ. M. Langlois: Entre 25
000 et 30 000.
M. Dufour: S'il y avait seulement les résidents du
Vieux-Beauport ou de l'ancien... Je ne sais quel nom vous lui donnez, je ne
veux blesser personne. Des fois, il y en a qui n'aiment pas ça si on dit
le vieux; si on dit l'ancien ce sera peut-être moins pire, ou l'ex-petit
Beauport. Nous, il y a le petit Jonquière et le grand Jonquière.
Il faut faire attention.
S'il y a des remboursements pour les seuls résidents de Beauport
comme tel, du secteur concerné, combien cela pourrait-il
représenter d'argent ou de remboursement?
M. Langlois: On l'avait calculé, ça
représentait...
M. Lecours: Une maison comme la mienne, d'une évaluation
de 65 000 $, représenterait au moins 1000 $ à 1200 $.
M. Dufour: Globalement? M. Lecours: Globalement.
M. Dufour: Mais sur un emprunt de vingt ans?
M. Lecours: Ce serait plus cher, vous payez "cash".
M. Langlois: Cela représente environ 100 $ par
année pour une propriété de 65 000 $.
M. Dufour: Est-ce la valeur moyenne, 65 000 $?
M. Langlois: Cela se rapproche plus de 70 000 $.
M. Letendre (André): La moyenne est de 64 500 $
M. Langlois: On est plus haut que ça. C'était sur
le rôle de 1988.
M. Dufour: C'est une ville en expansion, les chiffres changent
tous les ans.
M. Langlois: Si on regarde l'évaluation de la maison
moyenne... Tout ce qu'on ajoute actuellement, c'est de la maison qui est
beaucoup plus élevée que la moyenne. Ce qui veut dire qu'on
récupère, on ajoute quand même 3000 unités de
logements, depuis 1984. Alors, ça peut vous donner une idée.
M. Dufour: Le phénomène que vous soulevez, que
ça a une très forte influence sur le développement
économique, pensez-vous que c'est parce qu'il y a des taxes ou s'il n'y
a pas d'autre raison? (17 h 45)
M. Langlois: C'est l'événement; d'abord, c'est la
notion de crainte. Vous savez, au moment où nous parlons d'ajouter une
taxe spéciale, certaines villes donnent des crédits de taxes pour
implanter des propriétés, dans le même secteur que nous. Je
vais vous donner des exemples. Charlesbourg, Québec et Val-Bélair
donnent des crédits de taxes pour Inciter les gens à venir se
bâtir. Je pense que ce n'est pas la meilleure... Je n'ai pas à
critiquer ça, mais je pense que ce n'est pas la meilleure gestion.
Personne ne doit recevoir des services à rabais...
M. Dufour: Je pense que le ministre devrait écouter
ça.
M. Langlois:... dans une ville. Je vous dis que des solages ont
été annulés; des promesses d'achat ont été
annulées; des gens sont en attente parce que, comme ça affecte la
valeur marchande, quand on parle d'une maison moyenne, ça va bien, si on
parle de l'entreprise qui veut s'installer, ça n'a pas le même
impact quand on parie d'investissements de 1 000 000 $, de 2 000 000 $ et de 15
000 000 $. L'impact annuel est majeur. En tout cas, on l'a vu, ça ne
nous aide pas et nos compétiteurs sur le marché utilisent ce
dossier en disant: Beauport, vous savez, ils viennent d'avoir une taxe de fou.
Bon. D'autre part, ce n'est pas évident pour les gens, quand on dit que
notre population à nous a de la difficulté à se retrouver
à savoir si elle est dans l'ex-Beauport ou si elle n'y est pas.
Imaginez-vous, les gens qui viennent de l'extérieur et qui, eux, de
toute façon, quand ils voient le mot "Beauport", volent "taxe
spéciale", votent "feu de La Bastogne". C'est certain que ça
crée des préjudices.
M. Dufour: Honnêtement, je suis surpris de l'Information
que vous me donnez concernant l'impact négatif sur le
développement de Beauport comme tel, parce que là, tout le monde
est touché, au moment où on se parie, j'en ai bien l'impression.
Je connais des municipalités qui ont un taux de taxes favorable; cela
n'attire pas nécessairement les gens. Il y a d'autres
phénomènes, ici, à Québec. Peut-être que les
gens calculent plus. Ils ont peut-être le crayon plus près de la
main et ils font les calculs. La taxe comme telle, je n'ai pas l'impression que
c'est l'élément clé du choix d'un individu d'aller dans un
endroit ou dans un autre.
Une voix: Monsieur...
M. Dufour: Si c'était d'une façon excessive, mais
je ne pense pas que... Québec paie plus de taxes que Beauport, j'en ai
bien l'impression, en tout cas.
M. Langlois: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Langlois.
M. Langlois: On a, dans la région de Québec, une
concurrence très vive. SI vous regardez... En fait, dans le fond, nous,
on se prend pour une grande région mais, si on regarde ça avec
des yeux d'en dehors, on est une petite région. La concurrence est
très vive. Si vous prenez les journaux et les médias
d'information électroniques, en début d'année... Prenez
les mois de décembre, de janvier et le mois de février et vous
allez voir que les journalistes sont très friands de comparaisons, de
taux de taxation entre une ville et l'autre dans la région de
Québec, dans la communauté urbaine. Ils dressent un classement,
un peu comme si on faisait du sport, en essayant de voir lequel paie plus,
lequel pale le moins. Cela est évident, on a ça tous les ans dans
les journaux aussi. J'ai l'impression que ça fait son bonhomme de
chemin.
M. Dufour: Peut-être pas... Je pense qu'un
élément a été soulevé et j'espère que
le ministre en a pris bonne note, c'est la concurrence que les
municipalités se font pour obtenir de nouveaux arrivants. Je pense qu'il
y a eu une réforme de la fiscalité municipale, en 1979, ce
n'étaient pas les buts visés, que je sache. Je pense que...
Une voix: Pour autant qu'elle soft saine...
M. Dufour: Non, non, ça n'a pas toujours
été... Non, non, écoutez un peu. Vous ne commencerez pas,
aujourd'hui, à dire aux municipalités de s'administrer comme
l'entreprise privée.
Ce n'est pas toujours un exemple, l'entreprise privée. J'ai
travaillé dans une entreprise privée pendant 27 ans. Je vous dis
que, là comme ailleurs, il y a de graves erreurs. Et ça se fait
souvent sur le dos des gens. N'oublions pas ça. Les municipalités
ont un rôle différent, celui de dispensateur de services... C'est
une qualité de vie. Si vous commencez à jouer sur la question de
la fiscalité, à ce moment-là, je pense que les
municipalités jouent un rôle qui ne leur est pas dévolu,
que le législateur n'a jamais voulu. La fiscalité comme telle ne
veut pas qu'il y ait de la discrimination dans la taxe. Quand on commence
à donner, à appâter et à mettre des pièges
à ours un peu partout, vous ne me ferez pas accroire, à ce
moment-là, qu'il n'y a pas de surenchère et que c'est sain pour
le monde municipal. Sans ça, effaçons toutes les
municipalités et on va en avoir une: une province, une ville. On va
régler le problème...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Dufour:... mais ce n'est pas comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le député de
Jonquière, on a commis un accroc, hier, au principe de la
neutralité...
M. Dufour: Oui, d'ailleurs...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... fiscale avec le...
M. Dufour:... vous avez vu que le maire de Québec
n'était pas si heureux que ça. Il était favorable à
ce que ça se fasse parce qu'il y avait un problème ponctuel, mais
il vous l'a dit, par exemple. Vous relirez ses paroles. Il vous a dit qu'il
n'était pas plus heureux qu'il le faut. Il n'a pas demandé un
droit indéfini, il a dit...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II l'a limité dans le
temps.
M. Dufour:... Pour vingt ans, mais sur dix ans. J'ai bien
regardé. J'ai eu l'occasion de travailler de très près
à la réforme de la fiscalité municipale, et je pense qu'il
faudrait peut-être faire une réflexion sur les principes
fondamentaux et les réexaminer. Là, j'ai l'impression qu'on est
en train de les mettre tous par-dessus bord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On s'Inspire
régulièrement des travaux effectués par M. Parlzeau...
M. Dufour: Bien, continuons à nous inspirer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... dans le domaine.
M. Dufour:... et essayons de ne pas aller plus loin ou de faire
plus. il y a d'autres éléments que j'aurais aimé soulever.
Il est évident... J'écoute ce que vous dites avec beaucoup
d'intérêt. Je lis aussi tout ce qui se passe dans la région
de Québec. Il y a peut-être des éléments qui nous
échappent, mais en ce qui concerne les gens qui se font concurrence pour
aller s'installer à un endroit plutôt qu'à un autre,
ça me surprend réellement. Ce n'est pas nécessairement ce
qui se passe partout ailleurs, bien non! Je peux vous nommer des
municipalités d'une région donnée où le taux de
taxes est très avantageux, mais les gens vont ailleurs, même si
c'est plus cher, parce qu'ils ont décidé que c'était pour
d'autres raisons.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On voit ça souvent.
M. Dufour: De temps en temps, c'est parce qu'ils sont plus
près de l'université; tantôt, c'est parce que le transport
en commun peut y être mieux organisé; ils ont des
intérêts, plus de travail, plus de changement. Toutes sortes
d'éléments entrent en ligne de compte. Il semble, si je prends
les propos du maire, que c'est plus effectif ici.
Quant au ministre, le jugement de la Cour supérieure...
C'était une loi très nouvelle, c'était la première
fois qu'un tribunal décidait que la municipalité était
engagée aussi en profondeur dans une cause.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était un
revirement...
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... jurisprudentiel majeur et
important de la Cour suprême.
M. Dufour: Est-ce que vous avez commencé à analyser
les impacts que ça pourrait avoir? Hier, vous m'avez dit que ça
n'avait pas changé du côté de
l'assurance-responsabilité, mais ça, c'est à court
terme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce que j'ai dit, c'est que nous
observons le marché de la façon la plus précise possible.
La plus grosse police d'assurance-responsabilité venue à
échéance dans la région a été celle de la
ville de Québec. Au renouvellement survenu après le jugement de
la Cour suprême, dans le cas de La Bastogne, ça n'a pas eu d'effet
sur la prime de la police d'assurance. Ce qu'on nous dit au moment où on
se parle, c'est que les compagnies d'assurances le facturent
déjà, au cas où la Cour suprême changerait
d'idée.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a d'autres causes où la
responsabilité civile d'une municipalité est
engagée...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II existe plusieurs
poursuites...
M. Dufour:... qui sont en cours?
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... où la
responsabilité civile de la municipalité peut être
engagée. Je vous dirai - je pense qu'on l'a répété
assez souvent, publiquement, à l'Assemblée nationale - que la
responsabilité du gouvernement du Québec n'était et n'est
nullement engagée dans la présente cause. Je pense que cela est
établi.
Il y a d'autres causes où les municipalités sont
poursuivies et où il y a risque d'application des mêmes
règles jurisprudentielles qui découlent du dernier jugement de la
Cour suprême du Canada.
M. Dufour: Je comprends que la responsabilité du
gouvernement comme telle n'est pas engagée, mais le gouvernement a la
responsabilité de faire des lois qui soient vivables, s'il y a des lois
possibles. Il avait toujours bien une responsabilité quelconque, puisque
vous avez accepté de venir en aide aux citoyens de Beau-port.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons que des circonstances
exceptionnelles ont été reconnues par l'actuel gouvernement et
avaient également été reconnues par le gouvernement
précédent, par mes prédécesseurs aux Affaires
municipales.
M. Dufour: S'il y avait des problèmes... Ce que vous me
dites, c'est que vous vous êtes basés sur des
éléments pour pouvoir venir en aide à la ville de
Beauport. D'autres municipalités pourraient subir des préjudices
qui ressembleraient à ce qui se passe à la ville de Beauport. Les
contestations d'éléments pour les industries, le gouvernement a
tout de même profité... Si les municipalités étaient
plus évaluées, ça leur donnait un Indice de richesse plus
grand. Quand des municipalités, par arrangement ou parce qu'elles ont
été condamnées, ont dû payer, le ministère
n'a pas couru au devant d'elles pour rembourser ce qu'elles n'avaient pas
payé. Effectivement, je pense que c'est un phénomène qui
est arrivé dans des endroits. Si la municipalité avait une
évaluation plus grande, qu'elle a pris arrangement, donc que
l'évaluation a baissé, il y a des particularités dans la
fiscalité municipale qui permettent de combler, et des montants d'argent
accordés en fonction de l'indice de richesse de la municipalité.
Un des éléments importants, c'est l'évalution. Donc, il
n'y a pas eu de remboursement, que je sache, de la part du ministère.
Remarquez bien que je ne vous reproche pas votre bon coeur, je veux juste vous
dire que, dans l'ensemble de la législation municipale, il y a eu la
réforme fiscale. C'était aussi un grand principe de base qui
était là, c'était pour régler les problèmes
de l'ensemble des municipalités autant que possible. Ce que je veux
essayer de soulever - et ce sera ma question - c'est que par rapport à
ce qui se passe actuellement dans le dossier de Beauport, qui peut se
répéter à plusieurs endroits mais de façon
différente, il pourrait y avoir des poursuites.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II pourrait y avoir des poursuites
ailleurs; II y en a, d'ailleurs. L'exemple le plus connu, le plus important, le
plus célèbre, c'est le cas de la Place Alexis Nihon.
M. Dufour: II y a des poursuites, dans ce cas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien oui. M. Dufour: Est-ce
devant la cour?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Multimillions Oui.
M. Dufour: Quelle serait votre attitude par rapport au futur, si
on ne parle pas du passé, en se basant sur l'expérience qu'on
vit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'Intervention gouvernementale
dans le présent cas, et ça a été plaidé par
celui qui vous parle et par celui qui est à ma droite, le
député du comté, ministre du Travail, à peu
près dans tous les comités de fonctionnaires, dans tous les
comités ministériels et interministériels, et sur la place
publique, le gouvernement a tenu à s'assurer que le cas sur lequel nous
sommes penchés aujourd'hui ne constitue pas un précédent,
peut se distinguer de tous les cas connus dans le passé, de tous les cas
que nous pouvons retrouver présentement devant les tribunaux et de tous
les cas que nous avons tenté d'Imaginer pour l'avenir.
M. Dufour: Vous parlez comme un curé. Tous les enfants
sont uniques, il n'y en a pas un qui ressemble à l'autre, ce sont tous
des accidents de la nature. Je dis, à ce sujet, qu'une poursuite a
été engagée, on a pensé ou le tribunal a
décidé qu'il y a eu négligence, et c'est pour ça
que la municipalité est engagée. Il y a d'autres domaines
où la municipalité n'a jamais eu de condamnation, que je sache,
ça n'a jamais été à la Cour suprême. Je
prends, comme exemple, les fonctionnaires qui délivrent des permis. Ces
permis étant délivrés - et il y a des avocats ici qui
connaissent le droit municipal plus que moi - la municipalité n'a jamais
été tenue responsable des actes posés par
l'employé, de bonne foi. Je vais vous donner l'exemple, ça peut
peut-être nous servir: un officier de la municipalité va donner un
permis de construction en tenant compte des règlements, mais, au bout
d'un mois, même s'il a été délivré de bonne
foi
sur des plans existants, quelqu'un peut arriver et dire que le permis de
construction ne respecte pas tous les règlements. Je ne pense pas qu'il
y ait eu un contribuable qui puisse revenir contre la municipalité,
disant: Le fonctionnaire m'a trompé et on doit le faire payer, à
cause de ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez des...
M. Dufour: Donc, en règle générale...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...cas de zone noire, de zone
blanche et de zone grise dans ces émissions de permis.
M. Dufour: J'espère qu'on ne sortira pas la gouache.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a eu des condamnations
lorsque vous étiez dans une certaine partie de zone, mais je ne pense
pas que ce soit là le sens du jugement de la Cour suprême. La Cour
suprême a statué sur le plan des faits, à tort ou à
raison, mais lorsque c'est la Cour suprême, généralement,
que ce soit à tort ou à raison, ce n'est plus important. La Cour
suprême a statué que la ville avait commis de la négligence
quant à l'entretien, quant au temps de réponse des pompiers, etc.
À partir du moment où la Cour suprême statue sur le plan
des faits, elle a appliqué des principes jurispru-dentiels qui
n'étaient pas inspirés des mêmes sources qu'auparavant et a
reconnu la responsabilité déllctuelle de la ville de Beaupott, ce
qui a fait en sorte que la ville a été condamnée.
M. Dufour: La loi n'oblige pas à avoir un service
d'incendie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais à partir du
moment où vous avez un service municipal, et c'est le sens du jugement
de la Cour suprême qui s'applique dans le cas de Beauport et qui
s'appliquera dans le cas des autres municipalités, à partir du
moment où vous rendez le service, vous vous devez de le rendre en bon
père de famille.
M. Dufour: Mais à partir de ces éléments de
fond, ne pensez-vous pas que la législation devrait prévoir des
moyens de contrer? Même si la cour s'est prononcée, il y a des
fois où il y a une clause nonobstant. Il peut y avoir d'autres clauses
qui permettraient... À ce moment-là, de quelle façon les
administrateurs municipaux vont-ils pouvoir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'en ai discuté avec les
membres de la table Québec-municipalités. Personne, à
cette table, et ce sont les élus qui y siègent, ne veut agir
autrement qu'en bon père de famille, pour autant qu'ils
représentent leurs citoyens.
M. Dufour: Vous admettez avec moi que le bon père ne peut
pas tout savoir et ne peut pas tout prétendre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La Cour n'exige pas qu'il sache
tout et qu'il prétende tout.
M. Dufour: Non. Au fait, le juge non plus. Est-ce qu'il a tenu
compte de tous les éléments? En tout cas, je ne suis pas
sûr que Beauport a été aussi négligente. Il ne
faudrait pas que la cour décide non plus ce que veut la
Législature et ce que veut la législation. Il y aurait
peut-être moyen de protéger... Je pense que ça
n'enlève pas la qualité des administrateurs ou leurs
préoccupations concernant des besoins ni ce qui se passe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout ce que la cour dit, c'est:
Lorsqu'une municipalité offre un service à la population, elle
doit l'offrir comme un bon père de famille. Ce n'est pas une
règle tellement compliquée. Vous pouvez partager l'analyse des
faits qu'a faite la Cour suprême ou être contre l'analyse des faits
qu'elle a faite, mais vous ne pouvez plus, depuis la fin des années
cinquante, en appeler au Conseil privé.
M. Dufour: Vous savez que le jugement va amener les conseils
municipaux à négocier...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, étant donné qu'il est
18 heures, la commission suspend ses travaux. Elles les reprendra ce soir,
immédiatement après l'adoption du principe du projet de loi 155,
Loi modifiant la Loi sur les immeubles industriels municipaux. L'adoption du
principe dudit projet de loi débutera à 20 heures, à
l'Assemblée nationale.
M. Séguin: Est-ce qu'il y aurait objection à ce
qu'on fasse l'adoption ou est-ce que d'autres interventions s'ajoutaient?
M. Dufour: J'avais d'autres questions, mais je pense que... Je
suis prêt à siéger jusqu'à minuit, mais on va
manger, c'est important.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné qu'il n'y a pas de consentement, la commission suspend ses
travaux. Quant à l'heure de la reprise des travaux... À l'ordre,
s'il vous plaît! Vous continuerez à discuter après.
Étant donné qu'il y a un débat sur le principe du projet
de loi 155, je pense qu'on n'a pas déterminé l'heure exacte. Il
faudra surveiller les débats de l'Assemblée nationale pour
connaître l'heure exacte de la reprise des travaux ici, à cette
commission. La commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 54)
La Présidente (Mme Bélanger): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. Lors de la suspension, nous
étions à l'étude du projet de loi 290, Loi modifiant la
charte de la ville de Beauport, à l'article 1. Je crois que la parole
était a M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, j'ai posé certaines questions à la
fin de mon intervention. J'en aurais peut-être quelques autres à
poser concernant, justement, la valeur d'un papier comme celui-là, qui
s'appelle une charte. Jusqu'à quel point peut-on les amender sans se
mettre le doigt dans l'oeil, en respectant tout le temps les voeux des
contribuables, en s'assurant... Dans ce cas-ci, tel qu'on le voit, Il y a
certainement une volonté qui a été exprimée
à quelques reprises, que chacun demeurait sur ses positions concernant
ses propres poursuites. N'y aurait-il pas eu moyen de baliser ou de voir par
cette action ou ce changement majeur qui est apporté, puiqu'on devra
effectivement... Comment va-t-on payer ces montants qui ne sont pas
contestés, mais que la municipalité doit payer? Comment va-t-elle
les payer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Peut-être que M. le ministre
du Travail, le député du comté, connaît tous les
détails et sous-détails de la façon dont les montants
seront payés. On reviendra un petit peu plus tard sur le plan des
principes.
M. Dufour: Cela va lui faire du bien de parler.
M. Séguin: Mme la Présidente, je pense qu'il serait
utile, à ce stade-ci, de replacer certaines choses dans leur contexte.
Le député de Jonquière a mentionné que la charte
avait été adoptée à la fin de 1975, amendée
en 1978, et dans son allocution de cet après-midi, il a mentionné
que l'article 25 que nous voulons abroger aujourd'hui n'avait pas fait l'objet
de demande d'abrogation depuis 1975. Ce n'est pas tout à fait exact.
J'aimerais rappeler au député de Jonquière que la
délégation, au niveau municipal à l'époque, avait
demandé d'abroger l'article 25. C'était inclus dans le projet de
loi privé de 1978, et cela t'avait été d'ailleurs, de
consentement unanime en 1978, au niveau municipal. C'est le
député de Montmorency de l'époque, qui s'était
opposé, en commission parlementaire, à ce que ledit article 25
soit abrogé, pour des raisons qui apparaissent au procès-verbal
de la commission qui avait procédé aux travaux à
l'époque. Le député disait textuellement que
c'était parce qu'il habitait l'une des villes voisines fusionnées
et qu'il ne voulait pas, comme citoyen de cette ville, qu'on lui impute une
dette, en l'occurrence, le dossier de La Bastogne. Je ne ferai pas de
commentaires ni ne porterai de jugement sur une telle intervention, mais je
veux simplement souligner - c'est un fait - qu'à l'époque, en
1978, le conseil municipal avait souhaité qu'on rouvre la charte pour
faire en sorte que la seule cause pendante résultant de la fusion, qui
est le dossier de La Bastogne, c'est-à-dire cet immeuble qui a
été Incendié, fasse partie des actifs et passifs de la
fusion comme cela se fait normalement dans tout processus de fusion.
Le conseil municipal, dans la transcription des commentaires de chacun
des intervenants... M. le maire Langlois l'a rappelé tantôt, la
préoccupation du conseil municipal était de plaider dans le sens
de l'unification des municipalités par le partage de l'ensemble des
actifs et des dettes et II apparaissait curieux, en 1978, qu'un seul dossier
devant les tribunaux soit écarté sans qu'on n'en dispose d'aucune
façon, à savoir ce qui arriverait éventuellement. À
cela, j'ajoute la chose suivante. Le jugement de la Cour suprême a
été rendu contre la municipalité de Beauport, en 1989.
Toute entente de fusion, toute entente de partage, même si on n'en
discutait pas devant nous, n'a aucun lien juridique vis-à-vis du
bénéficiaire d'un jugement de la Cour suprême qui, lui,
peut opposer le jugement sur l'ensemble des biens de la municipalité,
comme il l'entend. Sur le plan juridique, tout créancier d'un jugement
le sait. C'est clair. Les ententes, que ce soit confirmé dans un projet
de loi privé ou ailleurs, ne sont pas opposables à des tiers,
surtout à la suite d'un jugement de la Cour suprême. Alors,
même si on arrivait à adopter une autre approche, une autre
théorie, sur le plan juridique, le bénéficiaire du
jugement, 30 jours après le jugement, exigera d'être payé
à la ville telle qu'elle existe en 1989, et non pas telle qu'elle
existait à l'époque. SI la ville avait fait ou faisait
défaut de s'exécuter, le créancier a le droit de recourir
à toutes les procédures d'exécution de jugement contre les
biens de la ville, sans distinction du vieux ou du nouveau Beauport. Il y a
suffisamment de juristes autour de la table pour confirmer cela. Il y a un
autre passage des commentaires de mon collègue, le député
de Jonquière, que j'aimerais non pas relever - je vais être
élégant - simplement repositionner dans son contexte. Dans les
questions qu'il a posées à mon collègue le ministre des
Affaires municipales, sur l'aide qui a pu être apportée par le
gouvernement du Québec, ce n'est d'ailleurs pas un sujet pertinent
à notre débat, mais enfin, la question a été
amenée et je pense qu'on peut en parier - ce n'est pas moi qui
l'amène, vous le ferai-je remarquer, Mme la Présidente, je ne
fais que réagir à quelques propos de mon collègue, le
député de Jonquière - ce n'est pas à l'égard
d'un incendie, ce n'est pas à l'égard d'une poursuite contre une
municipalité, c'est à l'égard d'un processus de fusion. Le
ministre des Affaires municipales a considéré que l'historique de
la fusion qui a
regroupé sept municipalités, et en particulier cette
parenthèse où on a écarté le dossier de La Bastogne
du partage qui, normalement, est la règle dans les questions de fusion,
a soulevé un problème d'inéqutté en 1989, à
la suite du jugement de la Cour suprême. C'est ce qui a donné
ouverture à la possibilité d'une intervention que le gouvernement
a finalement agréée, et non pas le fait que la
municipalité ait pu être poursuivie ou que d'autres
municipalités soient poursuivabies pour dommages et
intérêts.
Tout ça pour dire que - et je reprends les propos du maire, M.
Langlois, qui sont, je pense, très pertinents - nous nous retrouvons en
1989 avec une fusion qui a été faite en 1975. Il est vrai
qu'aujourd'hui, la municipalité ne vit plus dans ces frontières;
les anciennes frontières n'existent plus. La municipalité de
Beauport est une, elle est complète, elle est totale, et a
décidé d'assumer, en totalité - c'est son choix, elle
aurait pu décider autrement - le conseil municipal. Je pense que tout le
processus de consultation qui a été fait est éloquent, et
que les échos qu'en ont donné les médias dans la
région de Québec depuis deux mois, que ce soit à la
télévision, à la radio ou dans la presse écrite,
ont suffisamment développé les arguments, ont suffisamment ouvert
l'hypothèse d'une solution pour qu'à peu près tout le
monde, aujourd'hui, se rende compte que la seule chose sur laquelle on peut
discourir, c'est la suivante: Est-ce que la ville devrait, de façon
absolue, facturer uniquement la vieille municipalité ou si la
municipalité en décide autrement? Cette décision
n'appartient à personne ici autour de la table, mais au conseil
municipal, au gouvernement municipal, et je pense qu'il faut respecter la
dynamique municipale. Personne ici n'est capable d'imposer sa volonté,
d'autant plus que c'est un conseil municipal qui nous demande, bien
démocratiquement, de rouvrir sa charte. Et à la question que vous
posiez avant mon intervention, à savoir s'il était
irrégulier, particulier d'amender une charte, je crois savoir que le
ministre des Affaires municipales procède assez
régulièrement à plusieurs amendements de chartes sous
forme de projets de loi privés, ce qui n'est absolument pas
inusité.
Je voudrais souligner à mon collègue qu'en 1978, le
ministre des Affaires municipales n'a pas eu la même rigueur que vous
semblez vouloir nous imposer aujourd'hui. C'est peut-être tout à
votre honneur, mais, effectivement, en 1978 on ne s'est pas posé la
question.
Cela dit, je souligne, Mme la Présidente, qu'il n'y a pas deux ou
trois questions devant nous. Le conseil municipal, après deux mois de
discussions et de réflexion, a choisi ce qui lui semblait la meilleure
solution. Que l'on sache, il n'y a pas eu d'opposition. Au contraire, il y a eu
des appuis. La question fondamentale à se poser à ce stade-ci,
puisqu'il est quand même 21 h 5 et que nous avons eu plus d'une heure de
discussion sur un article et que c'est le seul projet de loi, c'est si le
conseil municipal peut procéder aux modalités de paiement comme
il le suggère ce qui nécessite l'abrogation de l'article 25 ou
si, au contraire - et c'est peut-être le député de
Jonquière qui pourrait nous l'indiquer - il n'accepte pas cette
façon de procéder. À ce moment-là, il pourrait nous
le dire et je lui suggérerais fortement de nous offrir une autre
solution.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, si vous me le permettez, je
voudrais peut-être relever quelques propos du ministre du Revenu et du
Travail. Je l'aime mieux comme plaideur au Revenu qu'aux Affaires municipales.
Je pense qu'il y a des éléments qu'il souligne... Je ne connais
pas tellement sa pensée par rapport au domaine municipal, mais lorsqu'il
nous dit qu'on n'a pas affaire là-dedans, je ne marche plus. Il dit:
C'est la volonté du conseil municipal, il faudrait l'accepter.
Excusez-moi. S'il y a une commission parlementaire, ici, c'est justement parce
qu'on a quelque chose à dire et à faire. Sinon, changez les lois
de l'Assemblée nationale et dépêchez-vous de faire la
dissolution des commissions parlementaires parce que notre rôle, c'est
justement de dire oui ou non. On n'est pas au ministère du Revenu ici.
Au ministère du Revenu, il est vrai qu'on n'a pas grand-chose à
faire là-dedans. Quand on adopte des lois, on écoute et on est
pour ou on est contre, ça ne dérange pas...
M. Séguin: Cela ne nous a pas empêchés de
passer 1000 heures...
M. Dufour: ...tandis que là, c'est du droit municipal et,
effectivement, si la municipalité est obligée de venir ici, c'est
parce qu'on a des choses à dire. Je ne pense pas que vous puissiez nous
enlever ce droit. Il faut être clair. Cela veut dire qu'il faut respecter
la volonté du conseil municipal. Mais au-dessus de la volonté du
conseil municipal, il y a la volonté des contribuables. Il y a deux
volontés dans le fond. C'est un pouvoir délégué qui
est donné par l'Assemblée nationale aux municipalités.
Elles n'ont pas le droit de faire ce qu'elles veulent. Si elles avaient ce
droit, qu'est-ce qu'on ferait ici si votre argumentation est vraie?
M. Séguin: Je me le demande, ce qu'on fait ici.
M. Dufour: Effectivement, je vous réponds carrément
que les municipalités, bien sûr, pourraient avoir toute la
volonté du monde, elles pourraient s'en aller très
illégalement avec la volonté de la population et on n'aurait pas
le droit de les laisser faire sur le principe que les municipalités sont
autonomes et que personne ne
parie. Il arrive qu'il y ait des illégalités, qu'il y ait
des choses qui se passent dans une municipalité et que les citoyens ne
parient pas. Ce n'est pas plus acceptable. Comme législateurs, on doit
regarder ce qui se passe. C'était le point majeur. Quant à savoir
si on a de la rigueur ou non, si c'est pertinent ou non, à ce
moment-là, je suis prêt à accepter ce que vous dites. Je ne
relèverai pas tout ça. On a une présidente qui
préside nos travaux et qui peut nous ramener dans le droit chemin si
elle pense qu'on est en dehors du sujet. Je pense que ça appartient
à la présidence. Cela dit, je vous dis par rapport a ce
projet...
La Présidente (Mme Bélanger): Le débat est
pertinent.
M. Dufour: Merci, Mme la Présidente. Par rapport à
ce projet de loi, est-ce que le fait que l'ensemble des citoyens ou la loi...
Il faut penser qu'il n'y a pas juste un gouvernement qui a passé
là-dessus. En 1975, que je sache, c'est un gouvernement coloré de
la même façon, qui a adopté ce projet de loi. Donc,
l'article 25 était dans le projet de loi original.
M. Séguin: Si vous êtes contre, ne votez pas. C'est
quoi là...
M. Dufour: Mme la Présidente, je vous rappelle qu'on a
accepté que le ministre du Revenu assiste à nos travaux, mais si
c'est pour perturber les travaux de la commission, je pense qu'à ce
moment-là, on va lui dire de reprendre son siège ailleurs. Je ne
suis pas prêt à accepter de me faire Interrompre n'importe quand.
Ce n'est pas parce que vous êtes ministre que vous allez nous imposer ce
que vous ne pouvez pas nous imposer en commission parlementaire. Si vous voulez
que je vous dise ce que j'en pense, je vais vous le dire carrément.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, je veux
simplement...
M. Dufour: Je n'accepterai pas de...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans le but de faire avancer le
fruit ou le résultat de nos travaux, j'offrirais au député
de Jonquière, au moment où il le jugera opportun, tout de suite
s'il le veut, ou plus tard s'il le souhaite, de lui indiquer, à partir
de l'historique législatif de 1975, 1978 et 1989, quelle
continuité II y a eu et l'endossement des deux partis politiques qui ont
formé le gouvernement depuis ce temps, 1975, 1978 et 1989.
Peut-être, s'il pouvait lui-même retrouver ou acquiescer au fait
qu'il y a un endossement de sa formation politique, à l'époque,
en 1978, qu'il consentirait ou que ça faciliterait l'acquiescement - je
ne dis pas qu'il acquiescerait automatiquement, mais que ça faciliterait
l'acquiescement... Maintenant, je ne veux pas le faire au moment où II a
son droit de parole. Je veux le faire au moment où vous me l'accorderez,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'arrivais avec on point de vue que je voulais
exprimer. C'est pour ça que, de temps en temps, il faut prendre le temps
d'écouter. Il est sage parfois de le faire. Je pensais que, vu que
l'ensemble de la population avait été soumis à cette
charte depuis quinze ans... Hier, si je me rappelle bien, on a accepté
un projet de loi dans lequel un article stipulait que ce qu'on acceptait serait
soumis aux contribuables. C'est un amendement qui a été
proposé - je ne l'ai pas sous la main - hier, dans un projet de loi
où il y avait un article libellé de façon manuscrite, et
qui ressemblait un peu à ce qu'on fait là. Autrement dit, si la
municipalité veut changer des règles - il y a des positions
connues dans les municipalités, il y a la façon de consulter les
contribuables, c'est prévu - et, à ce moment-là, si c'est
vrai que ça fait l'unanimité, comme tout le monde veut bien nous
le dire, il n'y a rien qui s'opposera. Il y a un processus très
démocratique qui existe dans les municipalités et qui s'appelle
faire appel aux citoyens par référendum, il y a deux jours de
consultation populaire. Dans un cas comme Beauport, cela prendrait 500
personnes, qui s'opposeraient, qui exigeraient un référendum.
S'il n'y a pas 500 personnes, la loi est adoptée, il n'y a pas de
problème. Cela c'est une consultation réelle, qui n'est pas
étrangère au monde municipal. On ne propose pas un processus que
les gens ignorent.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aimerais indiquer au
député qu'il y a quand même des délais
d'exécution de jugement qui nous pressent d'agir. Il y a eu des
tentatives de négociation par la municipalité et par le
député du comté avec les créanciers, pour obtenir
des délais additionnels quant à l'exécution du jugement.
Malheureusement, ces tentatives de tous les intéressés n'ont pas
rapporté les dividendes voulus sur le plan des échéances,
tant et si bien que la solution qui nous est amenée ce soir se veut la
solution qui, dans les circonstances, nous apparaît la plus juste et la
plus équitable pour l'ensemble des intéressés.
J'indiquerai au député de Jonquière que, oui, il y
a eu, en 1975, une fusion et un contrat de fusion, pour utiliser une expression
que vous avez vous-même utilisée. Ce contrat de fusion a
été modifié par l'Assemblée nationale, en 1978.
À l'occasion de cette modification, le Vieux-Beau-port s'est vu imposer
- entre guillemets - les responsabilités qu'il n'avait pas
assumées ou accepté d'assumer dans le premier contrat de
fusion. C'est devenu, par la volonté du législateur de
l'époque, un contrat de fusion qui obligeait les contribuables du
Vieux-Beauport à assumer certaines dettes. Toute la question de
l'article 25 a été discutée à l'époque.
J'ai fait, Je vous l'avoue bien humblement - ce n'est pas la
première fois que je le fais, mais je l'ai refait aujourd'hui - la
lecture de la commission parlementaire du 19 décembre 1978, pour tenter
de retrouver, à travers les propos des parlementaires de
l'époque, ce qui les animait, ce qui faisait en sorte qu'ils ont pris la
décision, à l'époque, de ne pas abroger l'article 25,
comme on souhaite le faire ce soir. Je vais vous lire strictement la
conclusion. Je pourrais vous lire l'ensemble, mais ça nous
amènerait à cette conclusion. (21 h 15)
C'était Marcel Bédard qui était maire de la
municipalité à l'époque, et M. Bédard dit à
la page B-10 254, Débats de l'Assemblée nationale, 19
décembre 1978: "M. Bédard: M. le ministre, vous aimez les
compromis. Voulez-vous que je vous en fasse un? "Je suis "gambler*. Je joue
avec des millions. Je joue avec les millions des autres. C'est bien facile.
Dans tout ce projet de loi, ce qui semble vous énerver le plus c'est la
clause 25 de La Bastogne". Donc, on est dans le noeud du sujet. "Enlevez-la. On
va la garder pour l'ancienne municipalité. D'accord?" Cela, c'est
après un long débat. "Et tout ce qui est écrit, cela ne
change rien dans le budget qui sera déposé dans quelques minutes,
mais je vous dis, M. le ministre, que ce compromis, vous l'obtenez en
m'acculant au pied du mur, en me poussant au mur. J'ai à choisir entre
un référendum et La Bastogne... J'aime mieux prendre le risque de
La Bastogne, parce que 100 % des dossiers qui ont été
étudiés - la jurisprudence qu'on appelle - sont de mon
côté. C'est là que je "gamble", mais je ne trouve pas cela
correct de pousser un maire et de l'obliger à se compromettre. Je dirais
peut-être un autre mot, mais... "
Et là, le ministre de l'époque d'intervenir: "M. Tardif:
Si le jugement est rendu dans dix ans - nous étions en 1978 - il sera
toujours temps de revenir dans dix ans devant la commission".
C'est exactement ce qui se produit.
M. Dufour: Je trouve intéressant que vous rappeliez...
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous me le
permettez, M. le député de Jonquière, la présidence
a été très tolérante à l'étude de
l'article 1. Vous aviez droit à 20 minutes de
délibérations sur l'article 1, et cela fait actuellement 22
minutes 15 secondes.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, dans le
but de nous assurer que... je donnerais mon consentement pour cinq minutes
additionnelles.
La Présidente (Mme Bélanger): II faudrait le
consentement des membres de cette commission...
M. Gauvin: S'il faut débattre du fond, il vaut mieux le
faire.
La Présidente (Mme Bélanger):... pour continuer le
débat puisque le temps alloué est écoulé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que depuis le
début de la commission, nous avons procédé en allant au
fond des choses. Allons-y.
M. Dufour: Je trouve ça intéressant de relire les
débats de commissions parlementaires. Je l'ai soulevé à
quelques reprises dans certains débats et il semble que le
côté ministériel n'écoutait même pas.
La Présidente (Mme Bélanger): J'aimerais savoir
s'il y a consentement des membres de la commission pour continuer le
débat.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: On avait soulevé ça dans le cas de
Schefferville, et il me semble que c'est comme si on avait parlé dans le
vide. Il y en a qui prennent la peine de les relire. Cela dépend de quel
bord on est et à quoi ça peut nous servir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, je l'aurais lu en toutes
circonstances.,.
M. Dufour: Ah, ah, ah!
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... ou, si j'avais oublié de
le lire, vous me l'auriez lu. Ce qui est important c'est ce que ça
traduit comme volonté. Je pense que ce que ça traduit, comme fond
de la pensée, c'est que les gens se sont accrochés sur la clause
25, qu'elle a été retirée à la suite de pressions
ministérielles, sans doute opportunes à l'époque, mais
pressantes et obligeantes, et que le ministre de l'époque a fait une
ouverture, ne voulant pas régler le problème dans
l'immédiat, pour dans une dizaine d'années... Je pense qu'il a
visé à peu près juste, 1978-1989. Aujourd'hui, nous nous
trouvons devant un revirement jurisprudentiel qui était
imprévisible. À la suite de cette invitation du ministre de
l'époque, la municipalité se retrouve ici pour faire l'amendement
requis qui aurait dû être fait à l'époque.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'ai posé une question tout à l'heure.
Le ministre du Revenu m'a répondu, mais II n'a pas répondu
à ma question. J'avais demandé ce qui forçait ou ce qui
obligeait la municipa-
lité à être aussi pressée d'obtenir le projet
de loi. Vous allez me dire que c'est une fin de session, mais comment va
procéder le paiement?
La Présidents (Mme Bélanger): M. le
député de Montmorency.
M. Séguin: C'est le jugement. Le jugement de la Cour
suprême est exécutoire. Il a fallu négocier. C'est le maire
qui pourra en témoigner, ce n'est pas moi. Le conseil municipal, face au
jugement, a été obligé de négocier des
délais, et délai sur délai, puisque le dernier
délai, si je comprends bien, c'est le 1er juillet. De là
l'urgence de procéder rapidement. Le coût additionnel, en termes
d'intérêts vis à vis des créanciers, s'il fallait
négocier d'autres délais plus tardifs que celui du 1er
juillet...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'était le nom du ministre
de l'époque, d'ailleurs.
Une voix: Tardif?
M. Séguin: Moi-même, je dois le dire, en compagnie
du maire, nous avons contacté les créanciers pour leur proposer
de les rencontrer et de négocier, soit des modalités de paiement,
soit des délais additionnels. Le procureur de la plupart des parties
bénéficiaires du jugement - je dis "la plupart des parties" parce
qu'il y en avait plusieurs - m'ont Indiqué très clairement qu'il
n'était nullement question d'accorder un délai additionnel aux 30
premiers jours qui avaient été accordés la première
fois. Déjà, au 1er juillet, nous sommes un petit peu en retard
par rapport aux premiers 30 Jours. Évidemment, un jugement est
exécutoire et les délais sont là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Actuellement, la terminaison de ce délai est le
1er juillet? De quelle façon la municipalité va-t-elle
rembourser? Par emprunt sur obligation sur 20 ans? Est-ce que c'est un billet
à...
M. Séguin: Je proposerais que...
M. Langlois: Mme la Présidente, si vous me le
permettez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Langlois: ...pour répondre à la question du
député de Jonquière, le conseil de ville est devant une
situation un peu particulière. Il se dort de procéder - bien
sûr, on n'a pas l'argent en banque - par emprunt. Maintenant, pour
être capable d'emprunter, actuellement, au moment où on se parie,
il faut avoir un règlement municipal. Pour avoir le règlement
municipal pour affecter les biens de l'ensemble de la municipalité,
ça prend une modification à la loi; sinon, il faut
procéder par une taxe spéciale et affecter une partie du
territoire à cette taxe. Alors là, on revient deux mois en
arrière et on recommence à brasser le dossier. Je pense que le
dossier a été placé comme... Finalement, il apparaît
convenable aux citoyens que le dossier soit traité.
Ce qu'il nous reste à faire, c'est adopter un règlement
d'emprunt sur dix ans et ça peut être fait dès la semaine
prochaine. Par la suite, on procède à l'emprunt, on demande le
pouvoir - on l'a déjà demandé et on va le redemander -
d'emprunter 100 % du montant en vertu des 10 % qui nous sont permis par
permission du ministre des Affaires municipales. On procède au paiement
et on rembourse ce règlement de façon annuelle par notre budget
d'opération qui est adopté d'année en année par le
conseil municipal. Je ne sais pas si ça...
M. Dufour: Si on adopte l'article 1 tel que libellé,
est-ce que la municipalité est obligée de soumettre son
règlement d'emprunt à l'ensemble des contribuables de
Beauport?
M. Langlois: On ne doit pas le soumettre aux contribuables, M. le
député. Je vous réponds d'après les Informations
que j'ai obtenues et on pourra me démentir. Ce qu'on a, c'est un
jugement de la Cour suprême et toute condamnation ou tout ordre de
paiement d'une cour de justice ne doit pas être soumis aux contribuables
afin de savoir s'ils désirent ou pas qu'on procède.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le maire et M. le
député de l'Opposition, si l'aspect du problème qui
soulève votre Inquiétude et peut-être possiblement une
inquiétude légitime est toute la question de la publicité
qui a entouré cette affaire et des gens qui seront appelés
à payer pour cette affaire, je pense que je peux honnêtement vous
dire que j'ai rarement vu un dossier où on peut prétendre, comme
membres de cette commission, que la population qui sera appelée à
défrayer fa facture est sérieusement au courant de ce qui va lui
arriver dans une proportion qui est quasiment sans précédent.
Une voix: II y a eu des pages de journaux de... Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous le permettez, je
pense que M. Brlère a demandé la parole et, en tant que
présidente de cette commission, je dois, à un moment
donné, trancher la question. Le temps dévolu à
l'étude de l'article 1 est largement dépassé. Je vais
accepter encore une intervention de Me Brière et, par la suite, je pense
qu'il faudra passer à l'adoption de l'article 1.
M. Brière: C'est simplement pour répondre à
la question du député...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Brière.
M. Brière: La Loi sur les cités et villes
prévoit, à l'article 592, comme je l'ai dit rapidement dans mon
exposé de départ, que lorsque la municipalité doit
emprunter pour satisfaire un jugement, elle peut le faire avec la seule
approbation du ministre des Affaires municipales. C'est un cas d'urgence qui
justifie la chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Comme je l'ai dit
tout à l'heure, je pense que le temps qui a été
alloué à la discussion de l'article 1 est largement
dépassé. Je dois poser la question: Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Dufour: Juste pour ma gouverne, Mme la Présidente, vous
savez bien que si on voulait avoir du temps, on pourrait... Il y a des moyens
d'en trouver.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait faire un article
2.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Oui, il y aurait juste à faire autre chose et
vous savez bien. Je pense qu'on est à la veille de trouver un
règlement ou, en tout cas, on est en train de prendre une
décision. Parfois, on n'est pas si loin du but que ça,
d'après moi. On n'est pas loin d'accepter le projet de loi. J'avais
juste un élément à ajouter. Si, contrairement à des
prétentions qu'il y a des gens qui se plaignent quelque part et qu'il y
a des réactions, en tout cas, comme critique ou porte-parole de ma
formation, j'en prendrai mauditement bonne note. Si ce n'est pas moi, ce sera
l'autre qui suivra. Mais, je pense bien qu'on n'a pas le droit, sous le
prétexte de la rapidité, qu'on est en hors normes et qu'on est
pressés, de céder ou d'accepter, même si c'est un peu en
dehors des principes. C'est évident que toute la discussion... Si on
avait eu le pouvoir d'y aller par un règlement d'emprunt normal,
même s'il y a un ordre de la cour... Il y a moyen de prendre d'autres
mesures après. Je connais le monde municipal. Quand un règlement
est battu, on peut prendre d'autres mesures et on fait la preuve de... quand un
conseil veut agir dans la légalité en prenant toutes les mesures.
Si on avait eu cette garantie - c'était ce que je proposais tout
à l'heure - l'étude du projet de loi n'aurait pas duré une
heure ici en commission parlementaire. J'avais l'impression d'avoir bien
compris l'exposé, à savoir que c'était avec l'approbation
du ministre et que ce n'était pas soumis aux contribuables. Si cela
avait été soumis aux contribuables, il n'y aurait pas eu de
problème. Dans deux mois, on aurait pu prendre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que c'est une
question...
La Présidente (Mme Bélanger): Une dernière
intervention, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...importante. Vous avez devant
vous les représentants élus de la municipalité, les gens
qui ont été les contestataires les plus virulents dans ce
dossier. Vous avez devant vous l'ensemble d'une communauté qui a
recherché une solution équilibrée à un
problème ponctuel. Je vous dirai que, comme ministre des Affaires
municipales, je n'ai pas la prétention de prétendre que tout le
monde, unanimement, dans la municipalité est d'accord. Je ne
prétendrai pas ça. Mais je vous dirai que, sur le plan de la
publicité, rarement une intervention municipale aura reçu autant
de publicité.
M. Séguin: Plus que la fusion de Jonquière, que
j'ai vécue d'ailleurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et, dans les circonstances, je me
sens à l'aise, face aux représentants de la municipalité,
face aux représentants des citoyens qui, généralement,
contestent le plus fort, de dire à ceux et à celles qui
conservent certaines objections que nous avons ou que j'ai - je ne veux pas me
prononcer pour mes collègues - l'impression d'agir dans
l'intérêt public et pour le bénéfice de l'ensemble
de la collectivité de Beauport en donnant mon aval à l'article 1
du projet de loi qui est sollicité par le conseil municipal de Beauport
et sans aucune réserve. Je le dis, j'ai déjà eu des
réserves sur d'autres articles de projets de loi devant cette
commission, mais je n'en ai pas dans le cas qui nous occupa
La Présidente (Mme Bélanger): En tant que
présidente responsable de l'application des règlements de cette
commission...
M. Dufour: Non, procédez normalement...
La Présidente (Mme Bélanger): ...et ayant largement
dépassé...
M. Dufour: ...sans autorité.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le temps
alloué au débat de l'article 1, je dois demander à cette
commission si l'article 1 est adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
M. Dufour: Adopté.
M. Séguin: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Unanime-
ment.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière? Oui.
Une voix: À l'unanimité.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1 est
adopté à l'unanimité. Je passe à l'article 2.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Là. Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...je pense que vous avez une
adoption qui est également unanime.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté. Est-ce que le préambule du projet de loi 290 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi 290, Loi modifiant la charte de la ville de Beauport, est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
titre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous n'avez pas de motion?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, il n'y a pas de
renumérotation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Très bien. Vous l'avez bien
dit. Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques finales?
Remarques finales
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Je voudrais remercier le
parrain du projet de loi qui a accepté, dans les circonstances, de
parrainer un projet de loi d'une nature plus spéciale que les autres. Je
le dis parce que c'est le cas. Je voudrais remercier le maire, son conseil
municipal, la direction générale de la municipalité, les
citoyens impliqués, l'avocat au dossier. Il s'agit d'une circonstance
tout à fait exceptionnelle. Je voudrais remercier également le
député du comté, le ministre du Travail et du Revenu qui,
malgré ses nombreuses occupations, a consacre tellement de temps et
tellement d'énergie à ce dossier que le seul souhait que je
puisse exprimer, c'est que sa majorité aux prochaines élections
reflète le temps et l'énergie qu'il a consacrés à
résoudre ce dossier dans l'intérêt de l'ensemble de ses
contribuables. Également, mes remerciements... (21 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Cela ne fait pas
partie du titre du projet de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, Mme la Présidente. Mes
remerciements également à l'Opposition officielle qui a permis la
présentation d'un tel projet de loi en dehors des normes prévues
à notre règlement et qui s'est acquittée de sa fonction
sans prendre aucune chance sur le plan démocratique en s'assurant que
l'ensemble des citoyens étaient bien avertis et bien conscients du
contenu du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Cela ne me ferait rien de céder ma place au
parrain. Il a eu l'air d'avoir à subir les souffrances de celui qui
enfante, pas seulement la douleur du parrain. Quand on est parrain, on prend le
bon côté des choses. J'ai l'impression que le parrain a subi les
affres de l'enfantement. J'ai comme l'impression que ça a
été sa réaction. Je regardais un peu son visage qui avait
l'air d'exprimer toutes sortes de sentiments. Je pense qu'il est habitué
et a sa façon de travailler. J'ai entendu tout à l'heure le
ministre qui a dit: J'espère que le ministre du Revenu va avoir une
majorité accrue. Je n'ai pas travaillé pour la majorité ni
pour la minorité, j'ai travaillé pour le monde municipal. Je le
mets au défit de nier qu'à chaque projet de loi, quel qu'il soit,
j'ai toujours essayé de garder la neutralité la plus grande
possible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout à l'heure, en haut, en
Chambre...
M. Dufour: Je ne sais pas. C'est une neutralité dans le
sens d'étudier les articles de la loi l'un après l'autre. C'est
évident que lorsqu'on est à l'Assemblée nationale, si j'ai
un coup de mouchoir à donner, je le donne. Si par hasard le bras suit,
je le donne aussi. Je serais bien bête de me priver de ce plaisir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous n'allez pas jouer à
l'angélisme ici maintenant.
M. Dufour: En commission parlementaire, je
pense qu'il faut que les gens qui passent Ici, apprennent, comprennent
qu'on a un rôle et un devoir, un travail et une obligation qui nous sont
faits de légiférer dans le meilleur intérêt de
l'ensemble des contribuables du Québec, comme dans l'ensemble des
municipalités. Dans ce sens, on essaie de s'en acquitter le mieux
possible. Cela peut tantôt déranger du monde. Moi, je vous dis
qu'il n'y a pas d'arrière-pensée, pas d'animosité contre
Beauport ni contre quelque contribuable que ce soit. D'ailleurs, la
troisième femme de mon père venait de ce coin. Elle venait de
Montmorency.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ce n'était pas ma mère mais
c'était une très bonne personne, une excellente personne. Il y a
encore des parents qui demeurent dans ce coin, des parents par alliance. Ce ne
sont pas des parents directs. J'ai des bons amis qui sont venus au monde dans
ce coin. Je ne faisais pas de bataille contre la municipalité de
Beauport comme telle. C'était plutôt en fonction des principes qui
sous-tendent les projets de loi. Quand j'ai la chance de le rappeler, le
message qu'on doit transmettre de plus en plus, c'est que lorsqu'on touche
à un projet de loi privé, on doit être de plus en plus
prudents et plus exigeants pour ne pas qu'on serve seulement de courroie de
transmission, aller et retour. Donc, on va y aller en profondeur, quels que
soient les projets de loi qu'on a à étudier, quelles que soient
les personnes en cause. Je pense que c'est la seule façon que j'ai
d'aborder ce dossier. Je n'en connais pas d'autre. C'est ma façon de
travailler.
Là-dessus, je voudrais vous dire, M. le maire, que c'est
évident que c'est avec certaines réticences qu'on a donné
notre approbation. Ce n'est pas une cachette. J'aurais aimé que les
choses se soient passées différemment. On aurait pu avoir des
mesures dilatoires. Je pense que le ministre y a fait allusion. On sait que la
Législature nous permet de retirer, d'empêcher et même plus
que ça les projets de loi présentés hors délai. Il
semble qu'on peut même aller jusqu'à bloquer un projet de loi dans
la session en cours. On va aussi loin que ça. Il y en a
déjà un qui est en suspens. Cela étant dit, c'est clair
qu'il n'était pas dans notre intention, ça n'a jamais
été dans l'intention de l'Opposition d'aller aussi loin que
ça. Je pense qu'il y a un problème. On a essayé de trouver
le plus de réponses possible.
Peut-être un conseil au ministre. Quand II y a des projets de loi
qui sont complexes, s'il se préparait un petit peu plus pour ne pas nous
amener dans un goulot, dans un cul-de-sac où on est presque
obligés, c'est crois ou meurs. C'est ce que j'ai le plus en horreur.
J'accepte difficilement d'agir sous pression, sina qua non. Si vous ne faites
pas ça, cela va être ça. On va s'en aller, claquer les
portes. Cela ne m'a jamais impressionné et je continue de
prétendre que ce n'est pas la bonne façon de
légiférer. Il faut le faire selon les règles connues. Il y
a des façons de procéder. Le problème était connu.
De plus en plus, je ferai la même suggestion, j'inviterai toujours le
ministre des Affaires municipales à donner des réponses plus
rapides, les meilleures possible, avec le moins d'actions particulières,
pour les uns ou pour les autres.
Je veux bien qu'on traite le Québec à la carte, mais il ne
faudrait pas non plus que ce soit un "melting pot" où personne ne se
reconnaît et ne peut vivre. Cela conclut. Je veux vous souhaiter la
meilleure des chances dans l'application de ce projet de loi qui sera
adopté sûrement demain, j'imagine.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Demain ou après-demain.
M. Dufour: Mes amitiés à vos contribuables.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le maire Jacques Lan-glois, maire
de la ville de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le parrain avant.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah, c'est le parrain
d'abord. Alors, M. le parrain, le député de Drummond.
M. Saint-Roch: Seulement pour réagir aux propos de mon
collègue, le député de Jonquière qui s'est plu,
à l'entendre dire, à examiner l'expression de ma figure. Je me
suis remémoré les 40 mois de présidence de cette
commission la vaste majorité du temps, M. le député...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avec beaucoup de brio.
M. Saint-Roch: ...et votre souci d'aller au fond des
détails. Je me suis demandé, à un moment donné,
où le député de Jonquière pouvait aller avec sa
forme inquisitoire. Je l'ai reconnu dans ce souci d'apporter un
éclairage toujours nouveau sur le monde municipal. Par sa
dernière remarque, en conclusion, disant qu'il n'aimait pas se voir pris
dans un goulot, j'ai réalisé que c'était peut-être
le message que le député de Jonquière voulait nous passer,
encore une fois.
Cela étant dit, Mme la Présidente, j'ai accepté de
parrainer ce projet de loi. J'ai fait un peu de recherche. Quand on regarde un
projet de loi de cette nature, qui est unique, où on corrige des choses,
une chose m'a surpris, c'est de retrouver au cours des six dernières
semaines 31 articles dans le journal Le Soleil, à part des
médias électroniques. Il est difficile pour moi, comme simple
député, de faire la recherche. Mais quand on voit un projet de
loi qui a attiré une presse plus que locale, régionale, avec un
tirage
comme La Soleil, il n'y a eu aucun doute dans mon esprit que la
communauté de Beauport avait été pleinement
informée. Mes recherches m'ont . démontré aussi que la
très vaste majorité des citoyens, pour ne pas dire à
l'unanimité, était en accord avec le projet de loi qu'on
étudie ce soir.
Ce qui me plaît, après avoir présidé cette
commission et avoir été impliqué dans le monde municipal,
M. le député de Jonquière, c'est aussi d'avoir
donné au conseil municipal, à M. le maire, une autonomie pour
régler un vieux problème et leur permettre de se concentrer
à faire face aux défis que Beauport aura à relever dans
cette nouvelle décennie, à l'orée du XXIe siècle,
en compétition avec la grande Communauté urbaine de
Québec. On vient de libérer le conseil municipal de Beauport d'un
poids. On lui donne le champ libre. Cela m'a fait plaisir de parrainer ce
projet et de faire en sorte que la municipalité de Beauport puisse
prospérer. J'ai l'intention, M. le maire et M. le député
de Jonquière, de passer de nombreuses années à
l'Assemblée nationale. Cela me fait plaisir de voir croître
Beauport. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Drummond, parrain du projet de loi modifiant la charte
de la ville de Beauport. Maintenant, j'aimerais entendre M. Jacques Langlois,
maire de la ville de Beauport, en conclusion.
M. Langlois: Merci, Mme la Présidente. Vous me rappelez un
peu des assemblées du conseil municipal. Je veux remercier
l'Assemblée nationale, particulièrement cette commission, de nous
avoir donné l'opportunité de vivre un petit bout de commission
parlementaire. C'était une première expérience. Il est
vrai qu'on est des créatures de l'Assemblée nationale. Sauf
qu'aujourd'hui, je sors d'Ici content d'avoir pu régler un vieux dossier
et d'avoir obtenu satisfaction pour la ville de Beauport et l'ensemble des
citoyens. Dix ans plus tôt, II y avait eu une polémique autour de
ce dossier, peut-être de mauvaises interventions.
Aujourd'hui, on a cherché à régler le dossier quant
au fond, avec plusieurs appréciations sur la recherche de la meilleure
solution pour les contribuables de la ville de Beauport. J'ai extrêmement
apprécié, et je l'en remercie, le ministre des Affaires
municipales pour sa collaboration au dossier, notre député de
comté, Yves Séguin, notre parrain, le député de
Drummond - très belle région, en passant, je vous en
félicite, soyez-en très fier - et le député de
Jonquière, également, qui, lui aussi, a une très belle
région. Je dois vous dire que je n'ai pas mis dans la balance certains
petits arguments, mais on a énormément de nouveaux arrivants qui
nous proviennent de la région de Jonquière et de Chicoutimi; je
ne sais pas pourquoi ils choisissent Beauport, mais il y en a beaucoup qui
s'installent chez nous.
Je dois vous dire que j'ai apprécié également votre
souci de retrouver l'assistance de la population dans ce dossier. Le
référendum, quant à moi, on l'a fait. On l'a fait lors
d'une première assemblée où il y a 1500 personnes qui
n'ont pas signé mais qui ont crié qu'elles ne voulaient pas le
règlement qu'on proposait qui était celui de laisser le dossier
à l'ancienne ville. A la suite de ça, on a eu deux
assemblées publiques où personne n'est venu nous crier qu'il
n'acceptait pas notre solution. Je me suis dit: Ce n'est pas un livre ouvert,
un registre avec des noms et des signatures, mais, en bout de piste, avec 31
coupures de journaux, avec un paquet d'entrevues radiophoniques et
télévisées, avec plusieurs assemblées, plusieurs
démarches, ce qu'on fait ici ce soir, on ne l'a pas fait à la
cachette. Cela a été dit dans les postes de radio qui ont les
plus fortes cotes d'écoute de la région de Québec qu'on
s'en venait ici pour demander une modification à la charte, il y a eu
des parutions dans les journaux. Je me dis, dans le fond, que si la population
ne l'avait pas acceptée, elle aurait pu faire ce que la première
vague de citoyens a fait quand le dossier est sorti. Ceux-là auraient pu
nous dire, eux aussi, que le moyen ne convenait pas et on aurait pu essayer de
trouver autre chose. Si on avait eu du temps, si on avait eu d'autres
possibilités...
On cherche, nous aussi, la meilleure des démocraties, et ce n'est
pas toujours facile, ni pour vous ni pour nous, d'aller chercher 100 % en
démocratie, mais l'important, c'est de faire notre possible. J'ai
apprécié au plus haut point la démarche de M. Lecours dans
ce dossier. On ne s'entend à peu près jamais et là, on
s'entend sur ce dossier. Cela m'inquiète un peu, mais je pense que,
finalement, c'était la solution au dossier et Je vous en remercie
énormément. Je veux remercie également Me Brière
pour son aide dans le dossier, ainsi que les autres personnes qui nous ont
accompagnés. Un grand merci à tout le monde et Je vous souhaite
de bonnes vacances.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire, on vous
remercie. En tant que membre de la commission, vous avez fait un travail
extraordinaire. J'ai eu l'occasion de vous entendre à quelques reprises
à l'émission de M. Arthur...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): ...et ce n'était pas
facile pour vous, je crois.
M. Séguin: Vous écoutez la radio, vous, madame?
La Présidente (Mme Bélanger): De temps en temps, quand je
reviens de mon comté, j'ai l'occasion de prendre le poste de M.
André Arthur, et ce n'est pas toujours facile pour les élus de
faire face a M. Arthur. Je pense, M.
Langlols, que vous avez...
M. Séguin: J'y serai à 8 h 10 demain matin.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous êtes un
peu privilégié, M. le député de Montmorency. Je
pense que vous êtes un ami. Je me demande s'il n'y a pas un peu de...
M. Séguin: Cela prend un bon dossier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Prenez des leçons pour le
mont Malamut.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, je ne voudrais
pas que le dossier du mont Malamut arrive à la tribune de M. Arthur,
soyez-en sûr.
M. Langlols, je vous félicite. Dans ce dossier, vous avez fait un
très bon travail et je vous remercie de votre collaboration. Je remercie
les membres de cette commission. Je vous souhaite un bon retour, même si
ce n'est pas très loin de la colline parlementaire à Beauport. La
commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 44)
(Reprise à 21 h 55)
Projet de loi 155
La Présidente, (Mme Bélanger): La commission
reprend ses travaux., et ['appellerais le projet de loi 155 Loi___modifiant la
Loi sur les immeubles industriels municipaux. J'aimerais faire remarquer aux
membres de cette commision qu'aussitôt que les intervenants de la ville
de Montréal, sur le projet de loi 248, seront là, nous
suspendrons les travaux du projet de loi 155 pour adopter le projet de loi 248.
Est-ce qu'il y a des remarques préliminaires concernant le projet de loi
155? M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Compte tenu des propos que j'ai eu
l'occasion de prononcer lors de l'adoption de principe, Mme la
Présidente, je m'en tiendrai à ces remarques pour éviter
de m'égarer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, avez-vous des remarques
préliminaires à faire?
M. Dufour: Je veux juste insister sur le fait qu'il y a trois
points que j'ai soulevés. Je pense qu'au cours de l'étude article
par article, j'aurai à intervenir directement sur les points que j'ai
soulevés à l'Assemblée nationale. Il n'y a pas tellement
longtemps qu'on l'a fait, cela ne fait pas plus d'une heure et demie. Les
propos étant tout frais à la mémoire de tous les parlemen-
taires, II ne devrait pas y avoir de problème au moins pour qu'on soit
écoutés et cela doit être retenu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y avait foule, d'ailleurs, au
moment où ce discours a été prononcé.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné qu'il n'y a pas de remarques préliminaires, j'appelle
l'article 1. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, le
paragrape 1° de cet article remplace le premier alinéa de l'article
1 de la Loi sur les immeubles industriels municipaux par une nouvelle
formulation qui assure la conformité de cette disposition avec les
modifications apportées par le projet de loi. C'est ce que j'ai dit, Mme
la Présidente. Le nouveau libellé de l'article 1 reconduit au
premier alinéa la règle suivant laquelle une municipalité
ne peut engager de dépenses en matière d'aide au
développement Industriel que si elle a prévu un montant à
cette fin par règlement. Le deuxième alinéa de l'article
1, qui introduit le paragraphe 1 de l'article 1 et du projet de loi,
prévoit que le règlement peut répartir le montant
adopté entre différentes catégories. Par exemple, un
règlement pourrait prévoir que la municipalité peut
engager, jusqu'à concurrence d'une limite de X dollars, le montant
approuvé pour construire un bâtiment industriel locatif et un
montant de Y dollars pour l'achat de terrains, et un autre montant pour
accorder des subventions. La modification à l'article 1 de la Loi sur
les immeubles industriels municipaux ne change cependant en rien la
règle suivant laquelle le montant dont la municipalité peut
disposer aux fins de ce programme d'aide au développement industriel
doit être soumis à l'approbation des personnes habiles à
voter. Le paragraphe 2° de l'article 1 du projet de loi ne fait que
remplacer l'ancienne désignation de "corporation municipale" par le mot
"municipalité". Cette modification de concordance découle de
l'entrée en vigueur, le 1er janvier 1989, de la Loi sur l'organisation
territoriale municipale. Cette loi utilise maintenant le mot
"municipalité" à la place de "corporation municipale", tant au
niveau local qu'au niveau régional.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour. Ce n'est pas là-dessus que j'avais des
remarques à faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce qui veut dire que
l'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1
étant adopté, j'appelle l'article 2. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente.
Cet article, qui remplace le premier alinéa de l'article 2 de la
Loi sur les immeubles industriels municipaux, ajoute de nouveaux pouvoirs
à ceux que les municipalités peuvent exercer en matière
d'aide à l'industrie sur leur territoire. Dorénavant, une
municipalité pourra, en plus d'acquérir des terrains à des
fins Industrielles, acquérir ou construire un bâtiment industriel
locatif communément appelé motel industriel. La
municipalité pourra également transformer un bâtiment
qu'elle possède déjà et en faire un bâtiment
industriel locatif. L'exploitation d'un tel bâtiment industriel locatif
pourra âtre faite par la municipalité directement ou, encore, par
un organisme sans but lucratif. L'exercice de ces nouveaux pouvoirs devra
être décrété par règlement. Ce
règlement, comme c'est d'ailleurs la règle actuellement,
nécessitera l'approbation du ministre de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie, et celle du ministre des Affaires municipales. Aucune autre
approbation ne sera requise par la loi pour que se complète l'exercice
d'un pouvoir mentionné au premier alinéa de l'article 2 de la Loi
sur les immeubles industriels municipaux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: En fait, la municipalité peut
décréter l'acquisition à l'amiable ou par expropriation.
L'expropriation ne va pas trop mal, mais pour l'acquisition à l'amiable,
est-ce qu'il y a une exigence selon laquelle... Est-ce que ça existe
dans la Loi sur les cités et villes, dans la loi générale,
que, quand elle acquiert un immeuble, il faut qu'elle se base sur des
estimations ou des évaluations? On peut bien négocier à
l'amiable, mais il faut une limite quelque part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un barème.
M. Dufour: C'est ça. De quelle façon ce
barème sera-t-il fixé dans ces cas? Il faut comprendre que c'est
vraiment un pouvoir plus grand.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le même principe que
dans la loi d'application générale. Il n'y a pas d'ouverture
additionnelle à ce que l'on connaît dans la pratique
générale actuelle.
M. Dufour: On parle aussi, dans cet article, que le
bâtiment est comme bâtiment industriel locatif. Avez-vous autre
chose à ajouter?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, on pariait d'autre chose.
M. Dufour: On parie de bâtiment industriel locatif. Il y a
un endroit où on parle de louer. On avait, auparavant, le loisir de
pouvoir louer ou mettre en location, et de passer un bail pour une
période de trois ans. Actuellement, il semble qu'on va avoir le droit de
faire de la location, mais on enlève la limite de trois ans, dans un
autre article. SI je ne me trompe pas, il y a un article où on
prévoyait, dans l'ancienne loi, qu'on ne pouvait pas louer plus de trois
ans à la même corporation. Dans cet article, on donne le pouvoir
de louer.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Dufour: Parce que l'article 9 va être aboli
tantôt, quand on va arriver à ce dossier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Ici, on parle du pouvoir de louer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: ...de mettre en location. Je veux attirer votre
attention sur le fait que si, à l'avenir, les motels industriels peuvent
être loués n'importe comment à n'importe qui, même si
on a un règlement, on peut ouvrir le règlement. J'ai fait mon
exposé en tenant compte de certains éléments, mais je ne
vous cache pas que j'ai eu des commentaires ensuite d'un autre organisme,
à savoir qu'il faut que ce soit un peu balisé. Si on dit qu'on
peut louer un motel ou un incubateur, à l'avenir, puisqu'on fait sauter
l'article - on a l'intention de faire sauter l'article 9 - si on loue plus de
trois ans, si on augmente à cinq ans, il faut bien comprendre que le
principe de base qui régit les incubateurs industriels est pour donner
une chance à l'entreprise.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un motel.
M. Dufour: Un motel, un incubateur, ou... il y a toutes sortes de
noms, entendons-nous que ce qu'on est en train de faire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au cas où le
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie relirait les
galées de la présente commission parlementaire, je souhaiterais
qu'on utilise...
M. Dufour: Comment voulez-vous qu'on appelle ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...motel.
M. Dufour: Un motel. En tout cas, ce n'est pas unanime comme
description mais, pour les besoins de la cause, chaque fois que
j'emploierai
le mot "incubateur"...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprendrai "motel".
M. Dufour:... cela voudra dire motel. Je ne veux pas que
ça serve contre moi. Cela dit, vous comprendrez, M. le ministre ou Mme
la Présidente, que chaque fois qu'on met à la disposition d'une
entreprise une bâtisse ou un lieu où elle peut accomplir ses
activités, on lui donne la chance de progresser, de prospérer,
d'être en meilleur état. Il faut que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Faire la
démobilisation.
M. Dufour:... après un certain temps, elle puisse voler de
ses propres ailes. À ce moment-là, II faut que ce soit
évacué. Je ne sais pas si les municipalités, si on n'a pas
de balises, vont être capables de le faire, si ça ne serait pas
considéré comme une espèce de discrimination. Je vous dis,
au départ, qu'il ne faut pas que ce soient des HLM industriels. Oui. Si
ce sont seulement des entreprises qui ne sont pas rentables et qui ont de la
difficulté qui sont là... Si elles vont dans le motel, c'est
parce qu'elles veulent profiter de certains avantages. Les avantages sont
lesquels? Ils sont sûrement des frais de location moindres, des chances
d'avoir un meilleur support technique, de pouvoir mettre plus de ressources en
commun. C'est un peu ça, c'est leur permettre de se mettre en fonction.
Mais, en même temps, il faut qu'un jour elles décident de s'en
aller. Si elles ne veulent pas s'en aller d'elles-mêmes, il va falloir
que quelqu'un décide qu'elles s'en vont.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le règlement peut le
prévoir.
M. Dufour: II faudrait être précis. Il faudrait que
les occupants... Cela pourrait être des OSBL, ça pourrait
être à peu près n'importe quoi. On ouvre la porte... Je
vous l'ai dit, au départ: Je suis favorable au principe de la loi. Je
veux que la loi soit adoptée. Pourquoi les législateurs, depuis
tant d'années, hésitent-ils? Parce que ça ouvre des portes
un peu partout. Je pense qu'on devrait en profiter pour resserrer quelque peu,
quitte à ouvrir plus tard. Je n'ai pas d'objection à avoir une
loi plus restrictive, au départ, quitte à l'ouvrir après.
Si les gens l'exploitent bien et s'ils sont heureux de cette façon,
qu'on regarde progresser ça, il est plus facile d'ouvrir des portes que
de les fermer. Une fois qu'elles sont ouvertes, on ne peut plus les reprendre.
C'est en ce sens que je dis oui, on peut leur permettre de louer, mais il
faudrait qu'il y ait une balise pour leur permettre ce genre de retrait
préventif, quelque part.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que la balise va
découler du règlement, règlement qui doit être
adopté par la municipalité et qui doit également recevoir
l'approbation et du ministre de l'Industrie du Commerce et de la Technologie et
du ministre des Affaires municipales.
M. Dufour: Mais, disons-nous qu'il n'y a pas beaucoup de
sanctions par rapport à ça. Je ne vois pas beaucoup
d'obligation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avant qu'il soit en force, il faut
qu'il soit adopté par la municipalité.
M. Dufour: Non, mais il y a des lois. La Loi sur les immeubles
industriels municipaux, ça existe. Ce n'est pas d'hier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais disons qu'elle n'a pas
été suivie à 100 % dans chacune...
M. Dufour: Ce qui n'a pas été suivi, vous nous
ouvrez encore la porte pour que ça ne le soit pas. Donnez-vous donc un
outil où il n'y a pas d'ambiguïté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On a enlevé une
ambiguïté.
M. Dufour: Laquelle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Trois ans.
M. Dufour: Ce n'était pas ambigu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce n'était pas
nécessairement suivi non plus.
M. Dufour: Non, mais si vous avez l'idée, je ne le sais
pas... Est-ce que votre idée est d'adopter une loi et de ne plus vous en
occuper?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jamais. M. Dufour: Si ce
n'est pas votre intention...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Au ministère des Affaires
municipales, nous avons même, en matière de fiscalité
municipale, pour la première fois de l'histoire législative dans
ce domaine, prévu des sanctions, donné des dents qui vont nous
assurer que la persuasion va l'emporter sur d'autres éléments,
sur la délinquance.
M. Dufour: Mais, dans cette loi, vous avez eu certainement des
représentations qui vous ont été faites, qui doivent vous
ouvrir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le chien de garde de la balise
dans ce projet de loi, et je le dis aussi spontanément que l'idée
me vient, a été le ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie qui, jaloux de ses juridictions,
s'assure que le monde municipal, lorsqu'il obtient des pouvoirs dans ce
domaine, ce soient des pouvoirs balisés. Disons que nous n'avons pas
obtenu, comme ministère des Affaires municipales, autant que nous
aurions souhaité, mais nous avons obtenu suffisamment pour pouvoir
prétendre honnêtement, devant le monde municipal, qu'y s'agit d'un
pas dans la bonne direction, un pas qui contient suffisamment de balises quant
à l'article 2. En tout cas, balises qui satisfont le ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie et, sans doute, également
le critique de l'Opposition officielle en matière d'affaires
municipales.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): ...est-ce que
l'article 2 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2 est
adopté, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui, sous réserve qu'on pourra revenir ailleurs
pour...
La Présidente (Mme Bélanger): Sous réserve
ou sur division?
M. Dufour: Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sous réserve.
M. Dufour: Sous réserve.
La Présidente (Mme Bélanger): Sous
réserve.
M. Dufour: Cela dit bien ce que ça veut dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. L'article 2 est
adopté sous réserve.
M. Dufour: Cela veut dire que je vais revenir quelque part, dans
le projet de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté sous
réserve. J'appelle l'article 3. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Le paragraphe 1° de
l'article 3, qui remplace le début de l'article 3 de la Loi sur les
Immeubles industriels municipaux, ne vise qu'à établir la
concordance de textes nécessaire. Quant au paragraphe 2° de cet
article, il a pour objet de remplacer l'ancienne appellation de "corporation
municipale' par la nouvelle désignation de 'municipalité".
Adopté.
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: II est de concordance avec le projet que vous
présentez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah oui!
M. Dufour: Ah bon! Vous concordez avec vous-même, c'est pas
mal.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Au lieu de dire que ce qui est écrit correspond
à ce que vous avez proposé.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la
concordance avec le ministre des Affaires municipales est adoptée?
M. Dufour: On va l'examiner un peu. Disons-nous, par exemple, que
ça ne fait pas des mois qu'on a le projet de loi en main.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est votre droit de
parlementaire, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Dans les principes de concordance, auparavant, quand
la municipalité achetait un bâtiment, elle s'engageait à
éliminer le bâtiment avant d'aliéner ou de louer; à
l'avenir, "la municipalité s'engage à éliminer le
bâtiment avant d'aliéner ou de louer le terrain sur lequel il se
trouve ou à transformer ce bâtiment en bâtiment industriel".
Donc, il y a un pouvoir pas mal plus grand qu'auparavant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour effectuer...
M. Dufour: Donc, la concordance...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...la concordance avec l'article
2.
M. Dufour: C'est plutôt un ajout important. C'est juste
ça que je voulais souligner. Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que Je peux vous poser une question en tant que présidente?
M. Dufour: Bien oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente, si
ça affecte votre comté.
M. Dufour: Si cela affecte votre conscience.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, pas
nécessairement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ou votre conscience.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
veut dire que les municipalités auront le droit de participer
à...
M. Dufour: Oui, c'est une bonne question.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
donne le droit à la municipalité de subventionner un
bâtiment industriel, par exemple, un motel industriel?
M. Dufour: Môme une industrie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Un pouvoir...
M. Dufour: Même une corporation.
La Présidente (Mme Bélanger): ...que la
municipalité n'avait pas auparavant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. Auparavant...
M. Dufour: Je savais, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...la municipalité ne
pouvait intervenir qu'au niveau du terrain.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour avoir une
subvention de l'OPDQ, M. le ministre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Même, elle peut intervenir
au niveau...
La Présidente (Mme Bélanger): ...je pense que je
peux vous dire que les municipalités n'avaient le droit de participer
d'aucune façon à l'instauration d'un motel industriel, par
exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, là,
elle peut intervenir?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, et l'OPDQ est d'accord...
La Présidente (Mme Bélanger): L'OPDQ est d'accord
avec l'intervention d'une municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et le député de
Jonquière. Étant donné qu'on a l'accord et du
député de Jonquière et de l'OPDQ, Mme la
Présidente, il ne nous manque que le vôtre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que, M. le
ministre des Affaires municipales, vous allez intervenir auprès de
l'OPDQ pour changer la politique qui veut que l'OPDQ subventionne un motel
industriel par MRC?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qu'un seul par MRC?
La Présidente (Mme Bélanger): Un seul par MRC.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, je suis
bien prêt, modestement, à faire les démarches
nécessaires auprès de mon collègue, le ministre de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie mais, conscient que le poids de
mes représentations vaut ce qu'il vaut, je souhaiterais, dans le but
d'assurer le succès nécessaire à cette démarche,
que vous joigniez votre poids au mien.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est le développement
régional. C'est M. Marc-Yvan Côté. Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas le
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie qui subventionne les
motels industriels, mais bien l'OPDQ.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministère de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie est contre, il ne peut pas les
subventionner.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 est adopté?
M. Dufour: Vous n'avez pas épuisé votre temps, Mme
la Présidente, continuez.
La Présidente (Mme Bélanger): C'était une
simple information.
M. Dufour: C'est bon, c'est bon, je suis sérieux. Nous en
étions à l'article 3?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Est-ce que
l'article 3 est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est un problème de
comté, votre affaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3 est adopté?
M. Dufour: Adopté. Une voix: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, comme
vous l'avez constaté, cet article remplace le premier alinéa de
l'article 4 de la Loi sur les immeubles industriels municipaux, par mesure de
concordance technique avec les modifications précédemment
adoptées à l'article 2 de la loi. Adopté. (22 h 15)
M. Dufour: La taxe spéciale, vous dites, "doit être
prélevée durant l'année qui suit la date de
l'entrée en vigueur du règlement". C'est par rapport au
règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: En fait, c'est toujours une taxe spéciale, mais
c'est mis à même le fonds général, la règle
générale.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 5.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un amendement
à l'article 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une minute, ce n'est pas
clair.
La Présidente (Mme Bélanger): Voudriez-vous le
déposer, s'il vous plaît?
Il y a un amendement à l'article 5.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, nous
distribuons l'amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Voici
l'amendement à l'article 5: l'article 6 de la Loi sur les immeubles
industriels municipaux, qu'édicte l'article 5 du projet de loi, est
remplacé par le suivant: "Une municipalité peut, avec
l'autorisation préalable du ministre de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie et du ministre des Affaires municipales et, le cas
échéant, aux conditions qu'ils déterminent,
aliéner, par emphytéose, cession ou autrement, à des fins
industrielles, para-Industrielles ou de recherche un Immeuble qu'elle a acquis,
construit ou transformé en vertu de la présente loi. "
M. Dufour: Ce que vous changez, c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par emphytéose.
M. Dufour: "... par emphytéose, cession ou autrement... "
Cette question existait dans... Jusqu'à un certain point,
peut-être qu'il y a des éléments qu'on ajoute par rapport
à ce qui existait auparavant, mais une approbation était requise
avant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Bon. Pouvez-vous nous donner une certaine garantie que
ce n'est pas juste une approbation fictive? Dans le fond, il faut bien penser
que ce n'est pas automatique. Ou le ministre a un pouvoir, ou les ministres ont
des pouvoirs ou ils n'en ont pas. Si c'est écrit dans la loi, qu'ils ne
les exercent pas, et ils ne nous disent pas comment, |e vois très mal de
quelle façon la loi sera appliquée. Ce n'est pas clair.
Si quelqu'un achète un terrain ou une bâtisse et que la
municipalité, pour une raison ou pour une autre, ne donne pas les vraies
raisons, ou qu'il se passe des affaires qui ne sont pas correctes, comment
va-t-on... ? J'ai vu, depuis les trois dernières années, je ne
vous le cache pas, depuis trois ans et demi, un certain nombre
d'éléments troublants ou dérangeants, où il y a des
demandes continues de la part des citoyens pour dire que ça ne marche
pas, qu'il y a quelque chose qui n'est pas correct, que ce n'est pas clair, et
il n'y a pas de suite à ça.
On vient de se donner une commission municipale qui, en principe,
pourrait mettre des enquêtes, mais elle n'ira pas dans des domaines
où elle n'est pas Invitée, elle ne le fera pas par rapport
à ça. Quelles seraient les garanties que vous pourriez nous
donner que ce n'est pas juste une approbation fictive, juste pour la frime ou
pour dire que le ministre l'a vu, mais il n'est plus engagé? Si le
ministre l'a vu et que s'est engagé, je m'excuse, mais il faut que le
ministre sort redevable à quelqu'un. Il se donne un pouvoir
d'approbation et un pouvoir de surveillance. Pour le ministre, une fois qu'il
dit que c'est dans la loi, après ça, il s'en lave les mains,
ça ne le regarde plus. Il dit: C'est correct, ça a bien
été, tout le monde était de bonne humeur, bon.
Mais, s'il y a des plaintes, souvent elles sont fondées, ce ne
sont pas toujours des plaintes non fondées, de ce
côté-là, il faut qu'un message se donne quelque part, mais
il faut s'assurer que les ministres, quels qu'ils soient, soient liés
quelque part et qu'ils le fassent avec un certain nombre de restrictions. Ce
n'est pas automatique. SI la loi est adoptée, il ne faut pas que ce soit
automatique. Il faut être sûrs que les ministres ont une
responsabilité et qu'ils l'accomplissent. S'ils ne l'accomplissent pas,
eux aussi pourront être blâmés.
Pour ce qui est des élus municipaux, vous leur donnez de la
corde, la bride sur le dos. Il
n'y a plus de problème, allez-y, faites ce que vous voudrez. Je
veux bien faire confiance aux élus municipaux, mais II y en a
quelques-uns dans le Québec, même dans une famille, des fois, on a
des petits moutons noirs. Dans le monde municipal, il peut y avoir quelques
petits moutons noirs. Saint-Jean-Baptiste.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dites-moi où?
M. Dufour: Même si on vous le dit, vous ne voulez pas les
voir, vous pourriez peut-être ne pas vouloir les voir. Comment
pourriez-vous nous donner une certaine assurance par rapport à
ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La terminologie utilisée
à l'alinéa 6, tel que modifié, fait
référence à des fins industrielles, para-industrielles ou
de recherche et ne fait pas référence à des fins
commerciales - je pense que c'est ce que vous craignez - ou
récréatives, pour pousser plus loin et parler de cas
théoriques.
M. Dufour: Qu'entendez-vous par paraindustriel?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par exemple, le commerce en gros,
les distributeurs.
M. Dufour: Y a-t-il une définition technique de
para-industriel ou si on peut l'extensionner?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de définition
légale et technique, mais il y a une définition d'usage.
M. Dufour: C'est aussi fort.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est aussi fort sur le plan de
l'usage, moins fort sur le plan légal.
M. Dufour: Un salon de quilles, ça joue aux quilles. Mais
quelqu'un qui voudrait par extension dire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut prendre n'importe quel
exemple.
M. Dufour:... on perce des trous... Je donne un exemple fictif.
Toute ressemblance, quelle qu'elle soit, est l'effet du hasard.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends que vous n'aimez pas
les quilleurs. Vous en avez contre eux.
M. Dufour: SI je parle d'un salon de quilles, il y a une
fabrication quelque part. Percer des trous dans les boules, c'est une
activité qui pourrait s'apparenter à l'industrie. Il y a une
fabrication. Donc, on change. On transforme la boule. On perce des trous. On
regarde la grosseur du pouce, du doigt...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour être sûr de ne
pas la perdre.
M. Dufour: II ne faut pas perdre la boule. C'est bien ça.
C'est une certaine transformation. Quelqu'un qui veut exagérer ou aller
loin pourrait dire: Non seulement on perce des trous pour notre salon de
quilles, mais on perce des trous dans les boules de quilles pour toute la
région. Cela peut s'apparenter...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si l'activité de
perçage de trous est l'activité principale de
rétablissement, ça pourrait être considéré
dans le para-industriel. Mais s'il s'agit de l'activité accessoire,
ça ne le pourrait pas, suivant l'usage et non suivant le droit.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Rappelons-nous certains faits qui ont
été soulevés toujours concernant le même exemple, le
salon de quilles où le ministre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous répondre
concernant les activités permises à cet endroit. Je me sens
très à l'aise de vous répondre, je pourrais même
vous communiquer la dernière page de l'avis juridique que j'ai à
ce sujet. Dans le cas que vous mentionnez, non seulement les salons de quilles
étaient permis dans le parc industriel, mais vous aviez également
de permis dans le parc industriel à peu près tous les exemples
d'activités commerciales possibles et Imaginables que je n'oserais vous
lister, mais qu'il me fera plaisir de lister à la période de
questions, si vous me posez la question demain, et permis en vertu de la
réglementation.
M. Dufour: Si vous voulez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce qu'on vise à
baliser de façon à ne plus permettre dans les parcs industriels
ce type d'activité. Mais, en vertu de l'ancienne loi, des avis
juridiques de la Communauté régionale de l'Outaouais, dans le cas
qui nous concerne, et d'un bureau d'avocats de pratique privée
concordaient dans le sens qu'on pouvait autoriser à peu près
toute activité commerciale dans le parc industriel.
M. Dufour: Supposons qu'il y a des bureaux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est inclus, salons de massage,
saunas, clubs de tennis, racquetball. C'était autorisé à
l'époque.
M. Dufour: Mais avec le para-industriel?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le para-industriel, non.
M. Dufour: D'après vous, c'est clair.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Suivant l'usage, je ne peux
pas voir comment vous pouvez autoriser, en vertu du para-industrie), un club de
conditionnement physique.
M. Dufour: Un traiteur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela dépend de ce qu'il
traite.
M. Dufour: Quelqu'un qui prépare des repas pour
d'autres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: II y a de la transformation, de la fabrication.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Activité commerciale.
M. Dufour: En tout cas, moi, c'est évident...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Avec l'usage, je suis certain que
le monde municipal, selon les circonstances et les régions, va
étirer la terminologie dans certaines circonstances et dans certaines
régions et la restreindre dans d'autres circonstances et dans d'autres
régions, ce qui fait en sorte que le Québec n'est pas pareil
d'une région à l'autre.
M. Dufour: Oui, mais, règle générale, la loi
ne parle pas pour ne rien dire. C'est un peu ça. Si le para-industriel a
une consonance...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a que la loi qui me
parle.
M. Dufour:... telle que tout le monde peut l'étirer, le
rapetisser...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que le ministère
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie qui possède une bonne
expertise dans le domaine, lorsqu'il a donné son acquiescement à
l'utilisation de cette terminologie, était conscient que les
activités commerciales n'étaient pas incluses.
M. Dufour: Supposons qu'il y a des contestations par rapport a la
prétention du ministère de donner son accord ou son aval à
un projet et que les citoyens décident que ça n'entre pas en
ligne de compte, quels seraient les recours qu'ils pourraient avoir, à
part d'avoir des voeux pieux et dire: Tout est correct, on voudrait
étudier ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le plus rapide, le plus efficace,
le moins coûteux serait un recours en requête pour jugement
déclaratoire de façon à demander au tribunal, dans le cas
où une loi n'est pas claire, de statuer sur l'interprétation
judiciaire à donner à la loi. Pour ce faire, on procède
par requête devant les tribunaux. C'est une procédure très
rapide. Maintenant, s'il s'agissait de bloquer un projet autorisé, vous
pouvez également procéder par injonction Interlocutoire, ou
même provisoire dans le cas où vous répondez aux
critères qui sont requis.
M. Dufour: Est-ce que ça exclut, à votre point de
vue, un organisme sans but lucratif qui est autre? Je ne parie pas d'un
organisme qui est une corporation de développement. C'est autre chose
à mon point de vue, au point de vue de subvention, au point de vue
d'organisation. Un organisme sans but lucratif qui opérerait, je ne sais
pas... Par exemple, un centre de tri, c'est une activité
para-industrielle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Qu'est-ce qu'ils trient?
M. Dufour: Un centre de tri de déchets ou des choses comme
celles-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Cela ne les exclut pas. Un organisme sans but lucratif
pourrait?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de différence
si l'activité est effectuée par un organisme sans but lucratif ou
par une corporation à but lucratif. Il peut y avoir une
différence, à savoir: Est-ce que c'est du para-industriel ou du
commercial?
M. Dufour: Je vous rappelle seulement que si cette approbation
est seulement une courroie de transmission, je serais vraiment
déçu. Je pense que, de ce côté, dans les premiers
temps... C'est une ouverture importante que le gouvernement permet aux
municipalités. Ce sont des intervenants nouveaux ou des additions
d'intervenants pour du développement économique. Si on le permet,
je pose des questions dans le sens suivant: Y a-t-il moyen de baliser plus
fortement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour que cela ne
s'éparpille pas.
M. Dufour: Vous me dites: S'il est contenu et que cela semble
donner satisfaction, cela semble répondre à un certain nombre de
critères. Vous m'affirmez que les garanties sont suffisantes par rapport
à ça. Moi, je suis bien prêt à accepter votre parole
par rapport à ça. Je vous dis que j'ai peut-être un certain
doute que j'émets par rapport à ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ma parole, je pense que vous
n'avez pas le choix de la prendre. Je vous dirai cependant que je la qualifie
en vous disant que je vous la donne sur la foi des avis qui me sont parvenus du
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, du
ministère des Affaires municipales et du comité de
législation.
M. Dufour: Tenons pour acquis que vous vous considérez
toujours comme I'ombudsman des municipalités. Un ombudsman, ça
peut défendre, mais ça peut être aussi celui qui les
surveille en même temps. Vous ne pouvez pas défendre ce qui est
indéfendable. Je suis convaincu de ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous ne le connaissez pas,
vous.
M. Dufour: Vous ne devez pas les mettre dans des conditions
anormales.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 5 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5 tel qu'amendé est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 tel
qu'amendé est adopté. Je crois que les intervenants de la ville
de Montréal sont arrivés et qu'il avait été
question de suspendre l'étude du projet de loi 155.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous reprendrons à
l'article 6, Mme la Présidente.
M. Dufour: À la reprise.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous reprendrons
à l'article 6. Nous suspendons l'étude du projet de loi 155 pour
revenir au projet de loi privé 248, Loi concernant l'École
nationale de théâtre du Canada.
M. Dufour: Là, c'est mon monde qui est parti.
La Présidente (Mme Bélanger): Voulez-vous
suspendre, M. le député? Nous allons suspendre quelques instants
afin que les recherchistes du député de Jonquière
reviennent à la tâche.
(Suspension de la séance à 22 h 31)
(Reprise à 22 h 36)
Projet de loi 248
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Nous sommes
à l'étude du projet de loi 248, Loi concernant l'École
nationale de théâtre du Canada. M. le ministre, est-ce que vous
avez des remarques préliminaires à faire?
Remarques préliminaires
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je voudrais, dans un premier
temps, souhaiter la bienvenue à Me Casgrain, ainsi qu'aux gens qui
l'accompagnent, et indiquer que le rôle de la commission a fait en sorte
que, malgré qu'il se soit levé à six heures ce matin, ce
n'est qu'à 22 h 35 qu'il aura le droit de faire ses
représentations devant cette commission. Mais je veux indiquer que,
malgré l'heure, cette commission sera aussi attentive que s'il
s'agissait du premier projet de loi qui nous est présenté
aujourd'hui et vous souligner que le parrain du projet de loi, le
député d'Iberville, que vous connaissez bien, m'a fait les
représentations d'usage dans le dossier. Je sais que c'est avec plus
d'empressement qu'à l'accoutumée, ou que se doit de faire un
procureur, que vous avez pressé le ministère des Affaires
municipales, les membres du cabinet, les membres du cabinet du ministre de
l'Éducation et le ministère de l'Éducation, de
façon à vous assurer que l'Assemblée nationale se penche
sur ce projet de loi au cours de la présente session. Je vous dirai que
tout n'est pas, au moment où on se parle, agréé, que vous
avez encore un travail de plaideur à accomplir et je sais que vous
l'accomplirez avec le talent que l'on vous connaît. Sur ce, nous sommes
prêts à vous entendre.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Casgrain: Je suis accompagné de... Je vous remercie,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, Me
Casgrain. Avant votre intervention, j'aimerais entendre le député
de l'Opposition, le député de Jonquière.
M. Dufour: Merci, Mme la Présidente. À l'heure
qu'il est, c'est évident qu'on ne fera pas de grands discours. On a eu
l'occasion d'écouter Me Casgrain cet après-midi. C'est bien vous,
je vous ai bien reconnu, qui avez plaidé sur un autre projet de loi.
C'est avec toute l'ouverture d'esprit possible qu'on va vous entendre. Je n'ai
pas d'idée préconçue, si ce n'est d'avoir le goût de
vous écouter, d'écouter les intervenants qui sont d'accord ou non
avec vous, et on verra à
l'usage ce qu'on pourra en faire. Je vous assure d'essayer d'avoir le
plus d'impartialité possible dans l'étude de votre dossier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait peut-être
inviter, Mme la Présidente, avant que les présentations d'usage
s'effectuent, quelques-uns des représentants de la ville de
Montréal, qui sont des intervenants, à s'approcher à la
table, de façon à faciliter le processus de nos
délibérations.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, mais
j'aimerais que Me Casgrain fasse les présentations d'usage pendant une
dizaine de minutes et, après, on pourra entendre les Intervenants de la
ville de Montréal, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je veux seulement les inviter
à prendre place.
La Présidente (Mme Bélanger): On les invite
à prendre place à la table.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'en profite pour souligner la
présence dans la salle, Mme la Présidente, comme vous l'avez
vous-même remarqué, de M. le maire de Montréal, qui est
ici, dès ce soir, sans doute pour s'assurer que nous n'oublierons pas
son intervention, ni dans le cadre de ce projet de loi, ni dans le cadre du
projet de loi concernant la charte de la ville de Montréal qui nous sera
présenté demain.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel qu'entendu, Me
Casgrain, je vous demanderais de faire les présentations d'usage
concernant votre projet de loi.
M. Casgrain: Mme la Présidente, je suis accompagné
de M. Tullio Cedrasckl, qui est le président de l'École nationale
de théâtre du Canada, et de M. Simon Brault, qui en est le
trésorier.
Je dois vous dire, si vous me permettez de parler un peu de
l'École rapidement, que l'École nationale a été
fondée au début des années soixante sous l'égide du
ministère de la Culture, à l'époque, dont M. Lapalme
était titulaire, avec l'aide de Jean Gascon, Jean-Louis Roux, Powes
Thomas et d'autres membres de la communauté artistique canadienne, pour
donner au Canada ce qu'on croyait nécessaire à l'époque,
à savoir une école nationale de théâtre. Les gens
qui nous ont aidés à la former et dont nous avons adopté
les disciplines étaient Michel Saint-Denis et Sonia Saint-Denis, des
personnages extrêmement importants dans le domaine du
théâtre, qui, malheureusement, sont décédés,
mais qui ont eu comme élèves à peu près tous les
meilleurs acteurs anglais, français également, et qui avaient une
école en Belgique. Effectivement, la méthode de Sonia Saint-Denis
est utilisée aujour- d'hui au Juilliard School of Drama, à New
York, et nous avons même aidé nous-mêmes l'École
à y implanter cette méthode.
L'École nationale de théâtre du Canada compte parmi
ses anciens élèves des gens comme Gilles Renault, qui est le
directeur de la section française aujourd'hui, Louisette Dussault,
Robert Charlebois, Louise Forestier, Michel Forget, Michel Lemieux, pour n'en
nommer que quelques-uns. Nous avons, à l'École, des metteurs en
scène et des professeurs tels que André Brassard, Jean-Pierre
Ronfard, Denise Filiatrault, Jean-Louis Millette, Michelle Rossignol et,
évidemment, Jean-Louis Roux qui, jusqu'à l'an dernier, avait
été le président de l'École pendant à peu
près deux ou trois ans. L'École se vante d'avoir les meilleurs
spécialistes de la voix, du mouvement, de l'escrime, du trapèze,
de la diction, diction assurée ainsi, par exemple, par Andrée
Lachapelle et Charlotte Boisjoli.
L'École a une position tout à fait particulière et,
si on se pose la question, il existe évidemment le Conservatoire, au
Québec, qui, lui, est une institution universitaire, les
élèves devant posséder un diplôme du cégep
avant d'y accéder. L'École, pour sa part, n'a pas cette exigence
et dirige d'une façon tout à fait autonome; et surtout, elle est
en mesure de faire appel régulièrement à des metteurs en
scène les plus connus dans le monde pour, avec nos élèves,
faire des productions qui, d'ailleurs, se sont révélées
des succès remarqués dans le passé.
L'École, comme Je le disais, a toujours été une
institution d'enseignement, vouée essentiellement à
l'enseignement, et, depuis toujours, a oeuvré dans ce domaine.
Effectivement, dès le début de l'existence de l'École, ses
élèves bénéficiaient de prêts-bourses
à telle enseigne qu'on pouvait dire que le ministère de
l'Éducation, de fait, reconnaissait l'École comme une maison
d'enseignement. Cependant, il est arrivé ceci. C'est que, lorsque nous
avons pensé à nous faire reconnaître par le
ministère de l'Enseignement il y a quelques années, on voulait
nous Imposer un curriculum qui aurait été celui qu'on impose
normalement aux cégeps et aux universités, ce que l'École
ne pouvait et ne voulait pas faire, de par sa nature et en raison de sa
particularité d'être l'École qui est la plus
indépendante et qui, justement, évolue continuellement et veut
faire appel de temps à autre à d'autres méthodes que
celles qu'on enseigne de façon pratique dans les universités ou
dans les cégeps.
Jusqu'à 1982, l'École réussissait chaque
année, en s'adressant à la Commission municipale, à se
faire exempter des taxes. La loi ayant été changée en
1982, il est arrivé que, lors de la demande de l'exemption, celle-ci fut
refusée pour les motifs qu'une partie seulement de l'École
pouvait être considérée comme un Institut charitable. On
nous a dit, par exemple, que les corridors, la bibliothèque et d'autres
parties de
l'École pouvaient être considérées non
taxables, parce qu'elles étalent utilisées à des fins
charitables, mais que le reste, puisque nous avions des élèves
qui payaient pour y assister, n'était pas acceptable. Nous sommes alors
allés en appel en Cour supérieure et nous avons malheureusement
perdu. Nous sommes allés en Cour d'appel pour tenter de faire renverser
la décision en nous basant sur une vieille décision du Conseil
privé qui, lui, définissait la charité comme étant
autre chose que ce qu'on a voulu définir, et nous avons malheureusement
perdu.
Entre-temps, l'École s'est vue chargée d'un fardeau de
taxes municipales de l'ordre de près de 500 000 $, montant auquel il
faut ajouter les intérêts, de sorte qu'au moment où je vous
parie, le montant serait substantiel à telle enseigne que
l'École, si elle devait acquitter ce fardeau, se verrait obligée,
à toutes fins utiles, de déclarer faillite. Effectivement,
l'École est actuellement en déficit et tente constamment d'aller
chercher des fonds dans le public et ailleurs pour arriver. S'il fallait
ajouter ce fardeau additionnel, ce serait, à toutes fins utiles, la fin
de l'École. (22 h 45)
Je ne viens pas Ici pour vous plaider le fait que si vous n'adoptez pas
la loi, on va démissionner demain matin, c'est faux. Je vous donne
simplement les faits et ce à quoi nous devons faire face depuis quelques
années. Cela fait à peu près deux ans que je tente de
trouver une solution et j'ai mis de l'avant, pour le bénéfice de
l'École, ce projet de loi. Il faut que je vous dise que j'ai une
amitié tout à fait particulière avec l'École, parce
que j'en ai été président, dans les premières
années, pendant au-delà de trois ans, ayant été
secrétaire au départ, et j'y oeuvre encore aujourd'hui. On doit
me trouver ou bien nécessaire ou Impossible à déloger,
parce que je suis maintenant un membre à vie. C'est peut-être
parce que mes honoraires arrivent en même temps avec, Ils ont
peut-être considéré que ça valait le coup de me
garder comme membre à vie, mais je partage quand même cet honneur
avec Jean Gascon et Jean-Louis Roux.
Je vous dis que l'École est dans une position tout à fait
particulière, mais ce qui justifie le projet de loi, à mon sens,
c'est ceci. De tout temps, l'École a fonctionné comme maison
d'enseignement, dans les faits. C'est par une technique administrative, si je
peux m'ex-primer ainsi, que nous n'avons pas été reconnus comme
école d'enseignement. Effectivement, dès 1987, nous nous sommes
adressés au ministère de l'Éducation, nous avons fait
valoir les problèmes que nous avions, et on a alors décidé
de nous accorder le statut de maison d'enseignement, ce qui nous évitait
immédiatement de payer les taxes pour l'avenir en nous donnant un statut
spécial, analogue à celui, par exemple, au collège Marie
de France et au collège Stanislas, à savoir que le ministre nous
reconnaît comme maison d'enseignement, mais ne nous impose pas les
curriculum et ne vérifie pas les curriculum comme il le ferait
normalement pour une maison d'enseignement. Pour cette raison, nous avons pu
entrer au ministère comme maison d'enseignement. Depuis ce temps,
évidemment, on n'a pas de taxes à payer.
Je dois vous dire, dans un premier temps, que quand j'ai
préparé le projet de loi, j'avais mis comme attendu dans le
projet de loi que l'École était un institut de charité.
À la suite de discussions avec le ministère et avec la ville de
Montréal, nous en sommes venus à la conclusion qu'il était
préférable de s'en tenir à la maison d'enseignement, de
sorte que les attendus du projet de loi que vous avez devant vous ne sont pas
tout à fait exacts. Je présume qu'ils seront amendés en
temps utile.
Je ne sais pas s'il m'appartient de le faire, M. le ministre, mais j'ai
devant moi des modifications qu'on m'a proposées pour les articles 1
à 3. Je ne sais pas s) c'est le temps d'en parler, puisqu'elles sont
tout à fait différentes du projet de loi original que vous avez
devant vous. Je ne sais pas si les autres membres de la commission l'ont.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Strictement une question
réglementaire. Les modifications ne peuvent être apportées
que par le parrain ou le ministre. Maintenant, on m'indique également
qu'il y aurait, à la suite de l'intervention anticipée de la
ville de Montréal, des possibilités d'amendements additionnels
qui apporteraient satisfaction à peu près à tout le monde
et écourteraient nos débats. Je ne sais pas s'il serait
souhaitable, dans leurs remarques préliminaires, d'écouter les
représentants de la ville de Montréal ou au moment où
l'article sera appelé. On me dit que présentement il n'y aura pas
de problème latent à la suite des discussions qu'il y a eu entre
le maire de Montréal, son personnel et le personnel du ministère
des Affaires municipales. La question du terrain vacant qui poserait
problème serait réglée à la suite d'un geste
positif du maire de Montréal.
M. Casgrain: Si je comprends bien, cette question ne se poserait
plus, à toutes fins utiles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ce qu'on m'a indiqué
de façon informelle. Maintenant, pour faire les choses de façon
plus formelle...
M. Casgrain: J'ai devant moi le projet. Il y avait seulement une
section qui me fatiguait, justement sur les terrains vacants, que je retrouvais
à la page 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On me dit que...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Casgrain, je
demanderais au maire de Montréal de donner son point de vue.
M. Casgrain: Vous voulez que je l'identifie?
De* voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Non, je crois que ce
n'est pas nécessaire.
M. Casgrain: J'ai te grand plaisir de vous présenter mon
maire.
La Présidente (Mme Bélanger): Je crois que ce n'est
pas nécessaire, Me Casgrain.
M. Casgrain: Non? Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous pouvons
Identifier nous-mêmes le maire de Montréal. Je demanderais au
maire de Montréal de bien vouloir exprimer son point de vue sur le
projet de loi.
M. Doré (Jean): Mme la Présidente, je voulais
simplement dire que ce qui semblait rester comme litige, c'était
justement cette question des terrains vacants qu'on ne pouvait pas
déclarer à des fins d'éducation. On a proposé,
justement à cet article 3 auquel vous faites référence, Me
Casgrain, un amendement qui, je pense, aurait l'avantage de régler ce
litige. La formulation, évidemment, est manuscrite. Je peux me permettre
de la lire juste pour que Me Casgrain puisse bien la-Sur le papillon qui est
devant moi: "Est inopérante toute demande de paiement d'une taxe dont
l'École ou ses immeubles sont exemptés par l'application de
l'article 1 - et là, on ouvrirait, en quelque sorte, une
parenthèse - et toute demande de paiement d'une taxe faisant l'objet
d'une imposition relative à la période visée à
l'article 1, en vertu des comptes de taxes." On ne prend pas de chance, on va
les identifier par numéro...
M. Casgrain: Là, j'abandonne.
M. Doré: Je peux vous les passer, vous pouvez les
retranscrire. Ce sont les trois numéros des comptes de taxes: le
56194950 et ainsi de suite.
M. Casgrain: Ainsi de suite?
M. Doré: Oui, les trois comptes. Il y a trois comptes qui
sont litigieux, qui portent sur trois terrains.
M. Casgrain: Oui.
M. Doré: Donc, on Inclut les trois numéros des
comptes. Je peux vous les donner, si vous les voulez.
M. Casgrain: Non, ça va. M. le trésorier va les
prendre ici.
M. Doré: Parfait. Mme la Présidente, ce que fait ce
texte, c'est qu'il a, en quelque sorte, pour effet de dispenser les comptes
portant sur ces terrains.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M. le
maire, je pense que vous parlez d'un amendement à l'article 3 et on
n'est pas encore rendus à l'étude article par article. M. le
ministre.
M. Casgrain: Sauf que ça règle tout le
problème.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous me permettrez, Mme la
Présidente, de plaider en faveur de l'intervention du maire de la
façon suivante. Cela fait partie des notes introductives de la ville de
Montréal qui sont sujettes à nous éviter un débat
de fond sur le reste du projet de loi et à limiter, je vous prie de
croire que c'est drôlement important, le long plaidoyer que
s'apprêtait à nous servir Me Casgrain.
La Présidente (Mme Bélanger): Je maintiens, M. le
ministre, que nous devons...
M. Casgrain: Voulez-vous dire que vous allez être
privés du flot de mon éloquence?
La Présidente (Mme
Bélanger): M. le
ministre, je maintiens que nous ne pouvons discuter d'un amendement à
l'article 3 tant et aussi longtemps que nous ne sommes pas rendus à
l'étude article par article.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est de l'esprit de l'amendement
pour fins de distribution, Mme la Présidente. Cela va, Mme la
Présidente, dans le cadre de l'esprit pour fins de distribution.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans le cadre de
l'esprit, je veux bien, mais nous discuterons de l'amendement quand nous serons
rendus à l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, pas de problème, comme
vous le dites.
M. Doré: Pas de problème, Mme la Présidente,
je voulais simplement indiquer l'intention de façon que ça puisse
raccourcir le débat, pour l'ensemble des membres de la commission.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Casgrain.
M. Casgrain: Peut-être qu'il y aurait moyen de faire le
tour de tout ça. Si on parie de l'article 1, je peux peut-être en
parler et on pourra faire le tour des autres articles.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que les
remarques préliminaires sont faites?
M. Casgrain: Oui, elles sont terminées. M. Paradis:
Terminées.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Nous arrivons
à l'étude article par article et j'appelle l'article 1. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que la parole devrait
être cédée, dans un premier temps, au proposeur du projet
de loi privé.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Casgrain, à
titre de proposeur de l'article 1?
M. Casgrain: J'ai devant moi l'article 1 tel que
rédigé actuellement, que m'ont fait parvenir les Affaires
municipales, et j'y lis: "Pendant cette période, tout immeuble
situé sur le territoire de la ville de Montréal qui a appartenu
à l'École et qui a servi à des fins relatives à
l'enseignement". Le problème qui se posait, c'est que l'École
avait deux terrains qui n'étaient pas contigus à son école
elle-même. L'un de ces deux terrains était pavé et servait
de terrain de stationnement, donc servait véritablement aux fins de
l'École. L'autre terrain avait été acheté en
même temps que le premier par l'École pour y construire un
théâtre. Nous n'avons pu trouver les fonds nécessaires pour
ce faire, nous avons donc vendu le terrain aussitôt que possible, parce
que, justement, nous ne voulions plus l'utiliser, et nous croyions que ces
terrains avaient vraiment été acquis pour des fins
éducatives. Il y avait également un autre terrain, le terrain
voisin de l'école, qui est sur le même terrain, qui fait le coin,
qui sert l'été à mettre des décors, parce que nous
donnons des pièces de théâtre dans le stationnement
attenant à l'école, et ce terrain nous sert à ces
fins.
Je comprends maintenant qu'il est possible qu'on s'entende avec la
ville. Ce qui m'inquiétait beaucoup, c'est que ça ouvrait la
porte à des contestations éventuelles, à savoir si, oui ou
non, le terrain avait bien servi à ou si, oui ou non... Je trouvais
qu'on avait encore des procès en ligne de compte. Je comprends
maintenant que la ville nous propose, de façon beaucoup plus simple, de
dire que toute demande de paiement des taxes pour les comptes x, y et z, qu'on
a mentionnés tout à l'heure, ne pourra être faite,
point.
M. Doré: Voilà.
M. Casgrain: Ce qui évite de créer un
précédent, ce qui règle notre problème financier,
d'autant plus que, pour l'avenir, on n'a pas de problème puisque la
nouvelle loi - votre adjointe me corrigera, je pense qu'elle connaît
beaucoup mieux la loi que moi à cet égard - je crois, dans ce
cas, prévoit justement que les terrains qui appartiennent à une
maison d'institution ne sont pas taxables, contrairement à l'ancienne
loi qui prévoyait qu'il fallait qu'ils servent à l'enseignement.
Si je ne m'abuse.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Casgrain, pour ma
compréhension, je pense qu'il y a une modification à l'article 1.
Il y a un amendement proposé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je fais miens les propos de la
présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai appelé
l'article 1 et on n'a pas parlé de l'amendement, alors qu'il y a une
modification à l'article 1 qui dit que les articles 1 à 5 du
projet de loi sont remplacés par les suivants.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
discutez des amendements dans le moment?
M. Casgrain: Excusez-moi. On est aux antipodes tous les deux.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est pour ma
compréhension, Me Casgrain.
M. Casgrain: Ce texte que j'avais préparé...
La Présidente (Mme Bélanger): Est amendé.
M. Casgrain: Et comment.
La Présidente (Mme Bélanger): Et de beaucoup, je
crois.
M. Casgrain: II y a deux avantages: il est nouveau et je
l'accepte.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 1
à 5 du projet de loi sont remplacés par les suivants.
M. Casgrain: C'est ça et c'est de ceux-ci que je venais de
parler. Je ne recommencerai pas, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Continuez.
M. Casgrain: Je peux bien, si vous voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Continuez.
M. Dufour: Mme la Présidente, je voudrais juste
soulever...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je ne veux pas être désagréable.
Il est déjà 22 h 55. SI vous avez les amendements, on va vous
poser la question, et je pense qu'on avancera plus vite. Si le ministre des
Affaires municipales accepte et consent à Introduire les amendements, on
acceptera, d'abord, de les introduire. Deuxièmement, on vous demandera
si vous êtes d'accord. On ne vous demandera pas de plaider. On le
demandera aux deux parties. Si vous dites que vous êtes d'accord,
ça ne prendra pas de temps. Mais si vous décidez de plaider, je
ne veux pas être convaincu. Je vous al dit que j'étais très
ouvert. Si tout le monde est de bonne humeur, on va bénir votre mariage
et ce ne sera pas long. Mais allons-y correctement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, il y a des amendements qui sont
apportés à l'article 1: Les articles 1 à 5 du projet de
loi sont remplacés par les suivants. Mais je pense que la ville de
Montréal avait un amendement à apporter à l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact, Mme la Présidente,
et possiblement un amendement également à l'article 1 quant
à la terminologie.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article 1,
de l'amendement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De l'amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Un sous-amendement,
à l'amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):
Oui.
M. Dufour: Une demande de directive. Est-ce qu'on les prend un
par un: 1, 2, 3 ou si...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: Appelez l'article 1 qui est amendé et on va
le...
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle Me Casgrain,
l'article 1 de l'amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les articles 1 à 5 du
projet de loi sont remplacés par les suivants: * '1. Pour l'application
de la Loi sur la fiscalité municipale (L. R. Q., chapitre F-2. 1),
l'École nationale de théâtre du Canada est
réputée avoir détenu, du 1er janvier 1982 au 30 juin 1987,
un permis d'enseignement collégial délivré en vertu de la
Loi sur l'enseignement privé (L. R. Q., chapitre E-9). 'Pendant cette
période, tout immeuble situé sur le territoire de la ville de
Montréal qui a appartenu à l'École et qui a servi à
des fins relatives à l'enseignement est réputé avoir
été exempt de toute taxe foncière, municipale ou scolaire,
en vertu du paragraphe 15° de l'article 204 de la Loi sur la
fiscalité municipale. Tout immeuble appartenant à la couronne du
chef du Québec ou à la Société immobilière
du Québec et que l'École a utilisé est
réputé avoir alors été exempt de toute taxe
foncière, municipale ou scolaire, en vertu du paragraphe 1° de cet
article 204, en raison de son utilisation par une autre personne visée
à cet article. "
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: On a entendu tout à l'heure le principe de la
loi. Je pense que ça me semble assez clair. Est-ce que la ville de
Montréal a quelques réticences par rapport à
ça?
M. Doré: Aucune, Mme la Présidente. M. Dufour: Vous
êtes d'accord avec...
M. Doré: Oui, avec l'amendement que j'apportais
tantôt, qu'on verra à l'article 3 lorsqu'on y sera rendus, je
pense que c'est un projet de loi qui ne pose aucun problème.
M. Dufour: Donc, c'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 1 est-il adopté?
M. Dufour: Adopté. Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 1. tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre.
Une voix: Professionnel collégial.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les deux?
Une voix: Oui. (23 heures)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'aimerais immédiatement,
Mme la Présidente, avant qu'on le termine, rouvrir l'article 1 pour
stipuler que la terminologie utilisée devrait être corrigée
de façon à être précisée de la façon
suivante au premier alinéa de l'article 1. Cela ne porte pas à
conséquence, c'est strictement face à la terminologie du
ministère de l'Éducation, je vous le
dis immédiatement. Tour l'application de la Loi sur la
fiscalité municipale (L.R.Q., chapitre F-2.1), l'École nationale
de théâtre du Canada est réputée avoir
détenu, du 1er janvier 1982 au 30 juin 1987, un permis d'enseignement
professionnel collégial délivré en vertu de la Loi sur
l'enseignement privé (LR.Q., chapitre E-9)." SI on apporte la correction
appropriée et si elle agrée à tout le monde, c'est pour
répondre à une exigence du ministère de
l'Éducation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Ce qui m'amène à vous poser juste une
petite question. Pourquoi est-ce cette commission-ci, le ministre des Affaires
municipales qui traite de ce projet de loi plutôt que celui de
l'Éducation? Il aurait pu être traité à deux paliers
différents.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous sommes complètement
d'accord avec votre proposition, M. le critique, sauf que le principal concerne
la qualification de l'École. Nous avons obtenu un avis du ministre de
l'Éducation en ce sens que le projet de loi ne crée pas de
difficultés particulières et que le ministre de
l'Éducation lui-même est d'accord avec la présomption qui y
est contenue, à savoir que l'École nationale de
théâtre est réputée avoir détenu, pendant la
période du 1er janvier 1982 au 30 juin 1987, un permis d'enseignement
professionnel en vertu de la Loi sur l'enseignement privé et ce pour les
fins d'application de la Loi sur la fiscalité municipale. Maintenant,
ayant obtenu l'avis du ministère de l'Éducation, il fallait
procéder pour les fins de la Loi sur la fiscalité municipale et
je sais que le maire de Montréal aurait été aussi à
l'aise devant le ministre de l'Éducation qu'il l'est devant le ministre
des Affaires municipales. C'est parce que cette loi est venue en
deuxième lieu que nous nous trouvons, en fin de course, devant cette
commission.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que ce que vous avez proposé tout
à l'heure est un amendement à cet article qui est
déjà amendé? Non, une définition.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, c'était une correction
à l'article 1 de façon à préciser la nature du
permis qui est délivré. Il s'agit d'un permis d'enseignement
professionnel collégial. C'est un ajout.
M. Dufour: Mais on n'a pas l'ajout que vous proposez.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire
que le ministre l'a ajouté...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je l'ai inclus à même
le même amendement dans la lecture que j'en ai faite, sachant que
c'était un détail qui ne vous échapperait pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Au lieu d'en faire un
sous-amendement, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: D'accord, sous réserve que vous allez nous en
remettre une copie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je peux vous remettre ma
propre copie.
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le deuxième alinéa,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'article 2, M.
le ministre. Alors, est-ce que l'amendement à l'article 2 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 2, tel
qu'amendé, étant adopté, j'appelle l'amendement a
l'article 3.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'amendement à l'article 3:
"Est Inopérante toute demande de paiement d'une taxe dont l'École
ou ses immeubles sont exemptés par l'application de l'article 1."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire de
Montréal, est-ce que vous avez un amendement à cet amendement, un
sous-amendement, c'est-à-dire?
M. Doré: Je suggère aux membres de la commission
d'adopter le texte. N'est-on pas à l'article 3?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais le faire mien parce qu'il
n'a pas le droit de le faire.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné que vous n'avez pas le droit d'apporter un amendement à cet
article, c'est le ministre qui fera sien l'amendement que vous allez
apporter.
M. Doré: C'est pour ça que je ne propose pas
d'amendement, je fais une suggestion à
l'Intention des membres de la commission, Mme la
Présidente. Donc, j'ajoutais tantôt que cette suggestion pourrait
se libeller de la façon suivante: Ajouter, après les mots
l'article 1", "et toute demande de paiement d'une taxe faisant l'objet d'une
imposition relative à la période visée à l'article
1, - puisqu'on est à faire une dictée, virgule - en vertu des
comptes de taxes numéros - et je puis vous les dicter; enfin, il y a
trois numéros - 56194950. 56195050 et 52102520. " Voilà.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire, est-ce
que vous voulez déposer l'amendement que vous avez proposé,
c'est-à-dire suggéré?
M. Doré: C'est vraiment un amendement sur un coin de
table, comme on dit.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Doré: Voilà, c'est pour le ministre, si vous
voulez le faire vôtre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, sans
reprendre...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, est-ce que vous proposez l'amendement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... Je propose l'amendement dans les
mômes mots que ceux qui ont été utilisés par le
maire de Montréal.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, pour le
bénéfice de la commission, je vais tenter de le lire: "Est
inopérante toute demande de paiement d'une taxe dont l'École ou
ses immeubles sont exemptés par l'application de l'article 1, et toute
demande de paiement d'une taxe faisant l'objet d'une imposition relative
à la période visée à l'article 1, en vertu des
comptes...
M. Doré: Des comptes de taxes numéros...
La Présidente (Mme Bélanger):... de taxes
numéros 56194950, 56195050 et 52102520"
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que l'amendement, pour fins
de vérification, convient à tout le monde?
M. Casgrain: Je suis très satisfait, oui. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 3 est adopté.
M. Dufour: Un Instant.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Pas trop vite. Je vous demande juste le temps de
l'examiner.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le député de
Jonquière a une question, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... qui lui est Inspirée
présentement.
M. Dufour: Cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II la retire.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 3 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 3,
tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 4.
Une voix: 6.
M. Dufour: Les articles 1 à 5 sont remplacés.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Les trois
articles remplaçaient les articles 1 à 5. Alors, j'appelle
l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est
adopté. Est-ce que le préambule du projet de loi 248 est
adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le projet
de loi...
Une voix: II y a un papillon au préambule.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a un papillon au
préambule.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un papillon au
préambule?
M. Casgrain: Est-ce que je peux faire une remarque?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Me Casgrain.
M. Casgrain: Le préambule du projet de loi actuel parle
d'un organisme sans but lucratif alors que, effectivement, tout l'esprit de la
loi se rapporte au fait qu'il a été un organisme d'enseignement
et, à cet égard...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le préambule sera
remplacé par le suivant, Mme la Présidente: "Attendu qu'il est
opportun que l'École nationale de théâtre du Canada soit
réputée avoir détenu durant une certaine période un
permis délivré en vertu de la Loi sur l'enseignement privé
et avoir utilisé pour l'enseignement les immeubles qui lui ont appartenu
ou qu'elle a occupés,"
M. Casgrain: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement au préambule est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
préambule, tel qu'amendé, est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le titre
du projet de loi est adopté?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous pouvez faire une motion de renumérotation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Effectivement, Mme la
Présidente, je fais une motion pour renuméroter le projet de
loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la motion
étant acceptée, est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel
qu'amendé, est adopte?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté. Alors,
M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques finales?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente,
très brièvement, compte tenu de l'heure, je voudrais...
Des voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...remercier l'École
nationale de théâtre du Canada pour sa patience dans le processus
législatif, la ville de Montréal et son maire pour la
collaboration qu'ils ont apportée à l'adoption de ce projet de
loi et les membres de cette commission pour l'attention qu'ils ont
accordée à l'adoption du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Casgrain: Est-ce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, Me
Casgrain. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je suppose que ça n'entre pas dans le 1
%...
Des voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Dufour: ...comme reconnaissance aux Affaires culturelles.
Même si c'est culturel, je comprends que ça relève du
ministère de l'Éducation. Je pense qu'il y a eu un effort,
effectivement, pour régler un problème qui dure depuis plusieurs
années. J'avais dit qu'on était prêts à les
écouter, dans une ouverture d'esprit, et on se rend compte...
Des voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): M.le
député de Sainte-Anne, s'il vous plaît! À l'ordre,
s'il vous plaît! Nous n'entendons pas les remarques de M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: C'est Mme la Présidente qui exerce l'ordre; ce
n'est pas moi qui l'ai demandé. D'une façon ou de l'autre, je
n'avais pas l'impression que vous écoutiez. Je voulais juste dire ce que
j'avais dit au départ, qu'on était très ouverts à
tout ce que vous pourriez nous faire comme représentations. On constate
qu'il y a eu un effort de part et d'autre. Il n'y a pas de perdant. Il y avait
des problèmes depuis de
nombreuses années, ils sont réglés. Espérons
que l'École progresse et qu'elle rende de plus en plus de services
à ses membres ou à ses étudiants, à ceux qui la
fréquentent.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Casgrain.
M. Casgrain: Mme la Présidente, je veux simplement vous
remercier. Au nom de tous les élèves et de tous les
diplômés actuels de l'École qui se préoccupent
beaucoup de l'École, je tiens à vous remercier sincèrement
de l'effort qui a été fait. Croyez-moi, les élèves
en seront très reconnaissants, les gouverneurs également, mais
nous, on n'est là que pour les servir. Je vous remercie de l'attention
que vous nous avez accordée. Merci beaucoup de m'avoir entendu à
une heure aussi tardive. Quand je pense qu'on s'en va se coucher et que vous
restez debout à travailler pour nous, je vous admire beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Me Casgrain.
Nous vous remercions de votre collaboration et nous vous souhaitons un bon
retour. La commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 12)
(Reprise à 23 h 18)
Projet de loi 155 (suite)
La Présidente (Mme Bélanger); À l'ordre,
s'il vous plaît! M. le ministre, est-ce que vous êtes prêt
à recommencer les travaux de la commission de l'aménagement et
des équipements? M. le ministre. Nous revenons à l'étude
du projet de loi 155, Lot modifiant la Loi sur les immeubles industriels
municipaux. Lors de la suspension de l'étude de ce projet de loi, nous
étions à l'article 6. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente, comme
vous venez d'appeler l'article 6 et que j'anticipais cet appel depuis plusieurs
minutes déjà, je suis en mesure de vous dire que cet article
abroge l'article 9 de la Loi sur les immeubles industriels municipaux qui
constituait une formule particulière non reprise en matière de
location d'un immeuble industriel visé par la présente loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, avez-vous des commentaires?
M. Dufour: Tout à l'heure, j'avais parlé de
para-industriel. On a discuté quelque peu et je ne suis pas convaincu
que l'usage détermine hors de tout doute ce que veut dire
'para-industriel". Il peut arriver que ça nous amène à des
définitions de cour. Je parle bien de cour de justice: ça
pourrait être des fonds de cour, mais ce n'est pas de ça que je
veux parler, c'est surtout des cours de justice.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tant que ce n'est pas des
basses-cours.
M. Dufour: Ni des basses-cours, même si, des fois, on a
l'impression qu'on est dans une basse-cour. C'est un problème, en fait,
qu'on a soulevé, qui pourrait se régler devant les tribunaux ou
qui va permettre une extension qu'on n'a pas voulue et qui est difficilement
acceptable. Je pensais qu'on aurait eu plus de rigueur, surtout que
c'était le premier projet de loi dans ce sens. Je pensais qu'on aurait
pu mieux circonscrire les fins pour lesquelles on veut faire des incubateurs,
parce que l'incubateur, en fait, n'est pas pour permettre aux
municipalités de remplacer le marché potentiel de location ou de
fabrication de bâtiments industriels. C'est un apport différent
que les municipalités pourraient ou peuvent mettre à la
disposition d'industriels qui...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est Mme la députée
qui vient de se joindre à cette commission qui s'enquérait des
Informations sur des articles déjà adoptés, M. le
député de Jonquière.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Cela prenait des aspirines pour faire passer
ça. J'essayais de démontrer que le fait qu'on ne définit
pas suffisamment clairement les buts pour lesquels on permet l'installation de
motels industriels dans les municipalités, cela peut amener certaines
difficultés. Parce que, dans le fond, on a parlé des motels
industriels, on a un projet de loi, mais on n'a pas tellement expliqué
ce qu'on recherchait. J'aurais aimé savoir, au début, ce qu'on
voulait faire avec. Cela aurait peut-être pu expliquer l'ensemble de la
loi. Si on dit qu'un motel industriel, c'est pour permettre à des
industries qui, au départ...
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... du capital
M. Dufour: C'est ça. Si cela permet à de jeunes
industries de mieux se tirer d'affaire, si ça permet de leur donner un
support plus Important, que ce soit d'ordre technique, monétaire ou
autre... Comme ce n'est pas défini, on pourrait avoir des industries de
dix ans d'existence qui Iraient dans les motels industriels. À ce
moment-là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a quand même une
responsabilité, M. le critique.
M. Dufour: Mais, ce n'est pas clair. Si la
bâtisse...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À trop clarifier, on
s'enfarge.
M. Dufour: On peut peut-être dire, par exemple, que si, au
départ... Comme il y a des chances que ça se fasse et que c'est
nouveau, les municipalités vont penser qu'il y a une grande vocation
industrielle. C'est un peu ce qui arrive. Qu'on prenne l'exemple des parcs
Industriels, on a le meilleur exemple. Si on ouvre la porte pour quelque chose,
on va se ramasser avec quelque chose là, disons-le-nous bien clairement.
Il y a des municipalités qui n'auront pas nécessairement
analysé vraiment le besoin complètement. Elles vont soit
acquérir, soit construire. Une fois que c'est construit, il va bien
falloir que quelqu'un demeure à l'intérieur. Pour demeurer a
l'intérieur, s'il n'y a pas de jeunes entreprises, elles vont dire: On
va en prendre d'autres. Voilà!
Vous avez un problème. Il faut faire attention que les
municipalités ne remplacent pas le marché immobilier. Dans le
fond, je ne pense pas que ce soit l'intention du ministre que les
municipalités jouent le locateur. Ce n'est pas une
opération...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a un coût à
cette opération-là, pour la municipalité.
M. Dufour: C'est ça, il y a un coût, mais on sait
que même s'il y a un coût, ça n'empêche pas... Je
prends à témoin tous les membres de la commission, lorsque des
gens nous parlent de leur municipalité, elle est appelée à
un grand avenir, elle a beaucoup de potentiel, elle se développe de
façon extraordinaire. Quand je regarde le taux de chômage,
c'était 9, 6 % ou 9, 8 % dans tout le Québec...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais le taux
d'activités a quand même augmenté.
M. Dufour: II y en a qui étaient à 15 %. Tout
ça pour dire que, de temps en temps, il faut prendre un certain recul
par rapport à ça. Je regrette un peu que le mot "para-industriel"
soit introduit, sans qu'on ait de balises pour mieux l'expliquer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Disons qu'il aurait pu être
élargi aux activités commerciales, ou restreint aux
activités strictement industrielles. Le gouvernement a choisi, à
la suite de consultations interministérielles, de baliser au
para-industriel, ce qui ne va pas aussi loin que certains le souhaitaient, mais
plus loin que certains le craignaient.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière. Est-ce que vous pouvez faire vos
commentaires sur "souhaitaient" et "craignaient"?
M. Dufour: "Activités de recherche", est-ce que c'est
aussi industriel?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Activités de recherche"
est encore beaucoup plus restreint que para-industriel, parce que cela implique
un degré de recherche et développement dans le domaine Industriel
qui est élevé, mais si votre question précise est: Est-ce
que la recherche doit s'appliquer au secteur industriel? La réponse est
oui.
M. Dufour: Le fait qu'on ne l'écrit pas, vous dites que
c'est clair que c'est de la recherche industrielle. Par exemple, une maison de
couture qui fait certaines recherches sur la mode, etc., est-ce que ça
serait acceptable dans votre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la recherche touche le secteur
manufacturier du domaine, oui, parce que ça devient de l'industriel.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
6 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article, Mme la
Présidente, modifie l'article 10 de la Loi sur les immeubles industriels
municipaux pour fins de concordance...
M. Dufour: L'article 6. 1 n'a pas été
appelé, que je sache. On a appelé l'article 6, mais l'article 6.
1...
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai appelé
l'article 6, je n'ai pas d'amendement.
M. Dufour: II y a l'article 6. 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Je n'ai pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne l'ai pas.
M. Dufour: II est là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est l'article 5, l'article 6. 1.
C'est tout adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 remplace
les articles 5 à...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous aviez l'article 5 qui a
été adopté avant que l'on procède à
l'École nationale de théâtre. On vient
d'adopter l'article 6 et on est rendus à l'article 7.
La Présidente (Mme Bélanger): Exactement. Cela
va?
M. Dufour: Le fait qu'on arrête et qu'on recommence...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez failli me mêler,
vous.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6
étant adopté, nous sommes rendus à l'article 7. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article modifie l'article 10
de la Loi sur les Immeubles industriels municipaux pour fins de concordance
avec les modifications précédemment introduites dans cette loi
par le projet de loi. Il change également, comme d'habitude,
l'appellation "corporation municipale" par "municipalité".
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je pense qu'avant d'étudier l'article 7, il
y aurait peut-être lieu de... L'article 6. 1 nous a
échappé un peu. On n'a posé aucune question sur l'article
6. 1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut le rouvrir, je n'ai pas
d'objection.
M. Dufour: On pourra reprendre l'étude de l'article 7.
Cela ne prendra pas bien des heures, ça a l'air à avancer
normalement, pour le moment.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On retourne et on rouvre.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'article 6.
1?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 6. 1 de l'article 5, Mme
la Présidente. On rouvre l'article 5 pour évaluer 6. 1 qui est
contenu à l'article 5.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! L'article 6. 1,
à l'article 5. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux peut-être fournir
les explications.
M. Dufour: C'est ça. J'aimerais vous entendre.
Pouvoir de subventionner
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le nouvel article 6. 1 de la Loi
sur les immeubles industriels municipaux attribue à une
municipalité le pouvoir d'accorder par règlement une subvention
à un organisme sans but lucratif qui exploite un bâtiment
industriel locatif. Il est évident, compte tenu de l'article 1 de la
loi, que les municipalités ne disposeront de ce pouvoir que dans les
limites du montant prévu à l'article 1. Le règlement qui
décrète une subvention nécessitera l'approbation du
ministre de l'industrie, du Commerce et de la Technologie. L'organisme qui est
désigné comme bénéficiaire de la subvention doit de
plus être agréé par le ministre des Affaires
municipales.
Le deuxième alinéa de l'article 6. 1 permet au
gouvernement de fixer une limite à une subvention municipale.
Enfin, le troisième alinéa de l'article 6. 1
prévoit que les modes de financement prévus à l'article 4
de la Loi sur les immeubles industriels municipaux s'appliquent pour pourvoir
aux dépenses découlant d'un règlement accordant une
subvention. Fin de l'explication.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Si je comprends bien, un organisme sans but
lucratif...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Agréé par le
ministre des Affaires municipales.
M. Dufour:... agréé par le ministre des Affaires
municipales... Est-ce que vous avez des exemples qui pourraient nous
éclairer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La loi n'a pas encore
été appliquée. Pour vous citer un exemple qui n'impliquera
aucunement la neutralité de la présidente, Place de l'industrie
de Lac-Mégantic.
M. Dufour: Est-ce que cet organisme fait du développement
en général... Si cet organisme n'est pas à
l'intérieur de la bâtisse sans but lucratif, est-ce que la
municipalité peut quand même subventionner? Par exemple, une
corporation de développement. (23 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): C'est-à-dire
que Place de l'industrie de Mégantic n'appartient pas à la
municipalité de Mégantic, c'est un organisme complètement
en dehors de la municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut qu'elle fasse la
gérance ou l'exploitation du motel.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Dufour: II faut qu'elle fasse la gérance. Donc, c'est
l'organisme qui a pour fonction de gérer.
La Présidente (Mme Bélanger): De gérer la
bâtisse.
M. Dufour: Mais, est-ce qu'elle pourrait gérer sans
être à l'intérieur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Agent de l'extérieur,
à ce moment-là.
M. Dufour: Est-ce qu'elle serait admissible? Si je comprends
bien, elle peut exploiter le bâtiment sans être là. J'ai cru
comprendre dans vos explications qu'elle était à
l'intérieur de la bâtisse.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a actuellement des critères
déterminés ou s'il peut y en avoir plusieurs ou un seul? Est-ce
qu'il y a des critères?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le critère c'est
d'être agréé par le ministre des Affaires municipales dans
un premier temps et la subvention comme telle doit être approuvée
par le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie dans un
deuxième temps ou vice versa.
M. Dufour: Cela me semble un peu discrétionnaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais l'organisme doit quand
même répondre à des critères. "Organisme sans but
lucratif, il faut que ce soit sans but lucratif. Il faut que l'organisme soit
en activité dans ce domaine, il faut que l'organisme gère un
motel industriel. Il faut beaucoup de choses.
M. Dufour: Comme dans la région chez nous, il y a eu un
organisme qui s'appelait SOCCRANT qui s'occupait de toute la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Vous en avez entendu parler, il y a un conseil
d'administration, mais il n'est pas dans la municipalité
directement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Supramunicipal. C'est au niveau de
la MRC?
M. Dufour: C'est-à-dire que ce n'était même
pas à la demande des municipalités. C'est un organisme qui a
été mis sur pied par les demandes du milieu. C'est un peu
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): C'est-à-dire qu'il y a une
distinction, à mon humble avis, entre ce qu'on semble vouloir adopter
comme loi sur les édifices Industriels et ce qu'est SOCCRANT qui est, en
fait, une compagnie de placements...
M. Dufour: Non, je le donnais à titre d'exemple.
M. Paradis (Matapédia):... où il peut avoir, en
complicité avec l'Université du Québec à
Chicoutimi, un style d'incubateur d'entreprises avec du capital de risque pour
mettre les entreprises au monde. Mais la loi, je pense, qui est
revendiquée par l'Union des municipalités du Québec, entre
autres, c'est pour permettre aux municipalités, soit via les
municipalités elles-mêmes ou les sociétés sans but
lucratif, de créer de toutes pièces des motels industriels, ce
que la loi ne permet pas présentement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exactement, et ce qui, en
pratique, se retrouve quand même...
M. Paradis (Matapédia): Mais on le fait via l'OPDQ. On
aurait un certain nombre d'exemples à donner. Par l'OPDQ, le Fonds de
développement régional, mais là on permet aux
municipalités, par la loi, de se doter de tels équipements pour
permettre le développement industriel et on vient les baliser via le
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact. Vous avez une
compréhension...
M. Paradis (Matapédia): Qui m'honore?
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... de la loi qui va au-delà
de celle du critique de l'Opposition officielle.
M. Paradis (Matapédia): C'est parce que mon maire est
vice-président de l'UMQ et il revendique depuis longtemps cette loi.
C'est pour ça que je suis au fait de cette loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'ailleurs, c'est à la
suite de vos pressions...
M. Paradis (Matapédia): Et à d'autres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... et d'autres, parmi tant
d'autres.
M. Dufour: En dehors de ça, il faut faire avancer le
dossier. Je vous ai posé une question: Y a-t-il des critères
autres que "sans but lucratif et le choix discrétionnaire des deux
ministres?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Dufour: II n'y en a pas
d'autre que ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y en a pas d'autre.
M. Dufour: Est-ce que vous trouvez que c'est suffisant pour
donner une garantie?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Connaissant les ministres,
oui.
M. Dufour: C'est justement pour ça que je suis inquiet.
C'est ça la discrétion qu'on s'accorde et c'est là que je
voulais poser mes questions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je ne pense pas que cette
discrétion puisse être utilisée, comme on dit, à
partir de critères arbitraires. Je pense que, chaque fois que les
ministères et les ministres concernés seront confrontés
à des demandes qui sont méritoires à l'intérieur
des budgets octroyés, ils donneront...
M. Dufour: Est-ce qu'il pourrait y avoir plus d'un organisme
subventionné dans une municipalité?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il y a plus d'un organisme
agréé par le ministre des Affaires municipales et si le ministre
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie accorde plus d'une
subvention.
M. Dufour: Oui, mais ce n'est ni le ministre des Affaires
municipales, ni le ministre de l'industrie, du Commerce et de la Technologie,
qui accorde la subvention, c'est la municipalité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Dufour: N'oubliez pas ça. Je dis que si on veut que ce
ne soit pas un mélange...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison.
M. Dufour:... et un "free for all", il ne faut pas qu'il y ait
trois ou quatre organismes qui fassent la même chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça.
M. Dufour: Si c'est ça, ils vont se piler sur les
pieds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la municipalité
décide, nous, de ce côté-ci de la table, on se fie au bon
jugement de la municipalité.
M. Dufour: C'est ça. C'est trop facile de "shooter" dans
les buts des autres, de lancer dans les buts du voisin. Il ne faut pas pelleter
les problèmes en avant, on voit le problème. Est-ce que,
décemment, une municipalité pourrait avoir plus d'un organisme
qui s'occupe de promotion économique? Je pense que, si vous me dites
qu'il peut y en avoir deux ou trois, je vais dire: Ce n'est pas ça que
je cherche.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La réponse à votre
question, pour être précis...
M. Dufour: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... à savoir si, dans une
municipalité, II y a deux organismes sans but lucratif qui remplissent
toutes les conditions, qui reçoivent tous les agréments et que la
municipalité veut donner des subventions à plus d'un organisme,
la réponse est positive, à moins que vous ne vouliez créer
des monopoles.
M. Dufour: Bien oui, c'est un organisme sans but lucratif, il va
falloir que la municipalité mette ses culottes. Ce n'est pas un
monopole. Justement, ce n'est pas ouvrir le jeu de cartes, ce n'est pas tout le
monde qui joue dans les cartes. On dit à la municipalité: Tu peux
créer un organisme, il y en a un qu'on va accepter. N'ouvrons pas la
porte pour en avoir trois ou quatre; avec ça, on pourrait se
retrouver...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une municipalité...
M. Dufour:... avec cinq ou six motels industriels.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... qui a deux parcs industriels,
et j'en connais plusieurs...
M. Dufour: Cela pourrait être la même
corporation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi):... peut décider que, dans
chacun des parcs industriels, il y a un motel industriel géré par
un organisme sans but lucratif.
M. Dufour: Oui, mais M ne faut pas tomber dans le laxisme. Dans
une municipalité, règle générale, il ne peut pas y
avoir trois ou quatre Instruments de promotion...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non.
M. Dufour:... qui oeuvrent sur le même territoire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut se fier au bon jugement
des élus municipaux.
M. Dufour: Bon! Il faudrait dire qu'il y en a un... Moi, je vous
ai dit, au départ, que dans un projet de loi comme celui-là, on
peut le commencer, mais c'est plus facile d'ouvrir des portes que de les
refermer. Au moment où vous dites qu'on peut permettre à la
municipalité de le faire à deux ou trois organismes... Il
pourrait y avoir des municipalités où il y aurait trois parcs
industriels. J'en avais une municipalité qui avait trois parcs
industriels et il y en a même quatre. Ce n'est pas un problème, ce
n'est pas là qu'est
le problème. Le problème, je vous le dis - là, Je
le soulève - c'est qu'il ne faut pas s'organiser pour qu'il y ait trois
ou quatre sortes de promotions dans un endroit. Je pense qu'il faut regarder
s'il y a une unité.
M. Paradis (Matapédia): Un canal... M. Dufour: Du
développement...
M. Paradis (Matapédia): ...le conseil municipal.
M. Dufour: ...ça ne se fait pas en éparpillant ni
avec une salière, ça se fait avec une volonté très
précise et avec des objectifs. Si vous me dites qu'il y a un organisme
qui est mandaté, je trouve ça correct.
M. Paradis (Matapédia): C'est la municipalité qui
décide.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais au cas où le conseil
municipal pourrait soudainement, et de façon inattendue, être
saisi d'égarement et tenté par la multiplication des pains, c'est
là que le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie aura
un rôle à jouer.
M. Dufour: En tout cas, vous en prenez beaucoup sur vos
épaules. Je vous dis personnellement, que ça m'inquiète de
savoir qu'on laisse planer ça à peu près un peu partout.
Les ministres vont être bons, vont être fins, comme si
c'était une assurance, lorsque les ministres sont responsables de
quelque chose, que tout est correct. SI on sait qu'il y a une place où
vous n'avez pas le temps de tout faire...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Deux ministres et un maire.
M. Dufour: En tout cas, il s'en passe des petites vîtes,
des fois, quand même. Il s'en passe des petites vîtes, de temps en
temps. Je pourrais bien dire qu'on vous surveille et qu'on voit tout, mais . ce
n'est pas vrai. Vous pouvez peut-être avoir cette prétention, mais
moi, je n'y crois pas.
M. Paradis (Matapédia): Peut-être un commentaire,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): M. le député de
Jonquière, vous avez peut-être certaines appréhensions,
mais ma courte expérience politique, par le biais de l'OPDQ ou le Fonds
de développement régional, m'amène à penser que, si
l'article 6.1 dit qu'une municipalité peut, par règlement
approuvé par le MIC," c'est déjà là une
étape de tamisage importante, si vous voulez mon humble
expérience. Parce qu'il faudra, dans un premier temps, que le MIC dise
oui et, dans un deuxième temps, que l'organisme sans but lucratif soit
agréé par le ministère des Affaires municipales. C'est ce
que l'article dit.
M. Dufour: Je comprends bien ça, mais quand c'est fait,
ça n'empêche pas un autre organisme de faire des pressions et de
dire: On recommence le processus.
M. Paradis (Matapédia): Je veux bien, sauf qu'il y aura
une responsabilité locale très importante et, que je sache, au
cours des discussions que nous avons eues ici à la commission
parlementaire puisque nous siégeons ensemble depuis déjà
bientôt quatre ans, vous avez toujours défendu avec...
M. Doyon: Conviction.
M. Paradis (Matapédia): ...conviction - merci, M. le
député de Louis-Hébert - l'intégrité et
l'autonomie des municipalités locales. Et, dans cette optique-là,
on donne effectivement à la municipalité locale
l'opportunité de choisir, s'il y a lieu, un, deux ou trois organismes
dans une même municipalité. Mais enfin, on fait confiance aux
édiles municipaux et à cet égard, je pense, M. le
député de Jonquière, que ça correspond tout
à fait à vos vues sur ce qu'est une municipalité et ses
responsabilités. Adopté.
M. Dufour: Par rapport à ça, je veux faire une
remarque. En tout cas, il me semble que c'est un projet de loi nouveau, donc
des pouvoirs nouveaux qu'on accorde. Et je dis, par expérience,
peut-être à tort...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une expérience des parcs
industriels.
M. Dufour: ...que quand on fait une loi, il faut essayer de
baliser le plus possible au départ, quitte à donner des
ouvertures plus grandes avec le temps. Le danger...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II ne faut pas revenir à
toutes les semaines.
M. Dufour: ...c'est qu'on pourrait avoir des pressions continues,
soit sur les conseils municipaux, soit sur les ministres, parce que,
effectivement, le conseil municipal pourrait dire oui et les ministres ne sont
pas à l'abri des pressions. Donc, il y a un jeu d'offre et de demande.
Et je ne suis pas convaincu qu'on dessert bien les fins pour lesquelles on veut
le faire. Mais il y a un problème majeur au départ. Je n'ai pas
vu de livre blanc ni de livre vert qui me dirait quelle est la notion de motels
industriels et ce qu'on cherche exactement, le vrai but précis. Si c'est
de faire de la location de bâtisse et donner des subventions, ça
va bien. J'allais beaucoup
plus loin que ça dans ma démarche parce que j'ai eu
l'occasion justement de réfléchir plusieurs années sur les
problèmes si je peux dire, et il me semble que ça peut donner une
certaine satisfaction à du monde, mais ça ne sera pas suffisant
pour aller plus loin.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela donne des Indications qui
nous apparaissent suffisantes de ce côté-ci de la table, et qui
soulèvent des questions de l'autre côté de la table. Je
pense qu'il s'agit là d'un équilibre dans notre processus
parlementaire.
M. Dufour: Mais ça ne donne pas de réponse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Là-dessus, vous êtes bien bon, M. le
ministre. On va le laisser aller, mais je dois dire que j'ai assez fait valoir
le point de vue. Il y a un danger. Il faut que vous en soyez conscient. On ne
sera pas là éternellement. Il y a peut-être des jeunes qui
sont là pour longtemps, mais on ne sera pas là
éternellement. Je vous rappelle que les problèmes qu'on
soulève sont là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, est-ce que ça veut dire que
l'article 6 tel qu'amendé reste toujours adopté?
M. Dufour: Avec des remarques supplémentaires qui, je
pense, étaient pertinentes.
La Présidente (Mme Bélanger): Avec des remarques
supplémentaires. Alors l'article 6 est adopté...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Réadopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger):
Réadopté. J'appelle l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mme la Présidente,
l'article 7 est strictement de concordance et change le mot "corporation
municipale" par le mot "municipalité". M. le député.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II s'agit strictement de
modifications de concordance nécessaires pour donner suite aux
modifications de fond précédemment apportées par l'actuel
projet de loi.
M. Dufour: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mon adjoint parlementaire...
M. Doyon: Proposition à M. le député de
Jonquière d'adopter ça.
M. Dufour: Un Instant!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
Une voix: Collé hier, collé aujourd'hui.
M. Dufour: D'accord. On est bien rendus à l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8.
M. Dufour:... 8? Bon. C'est ça.
L'article 8 dit: "L'article 9 de cette loi est abrogé. " (23 h
45)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. L'article 8 stipule que
l'article 11 de cette loi est modifié par le remplacement de la
première phrase du premier alinéa et je pourrais continuer. C'est
cela, M. mon adjoint?
M. Doyon: Très bien. Passez à la tête.
M. Dufour: Juste une remarque. Quand je regarde la façon
dont le projet de loi est écrit, les numéros sont tous pareils.
Je regarde les articles 6 et 8, ils ont ious le même numéro. Donc,
on est rendus à 9; moi, je suis encore à 8. Le 7, le 8 rencontre
le 6, ce n'est pas 8. Le 8, ce n'est pas le 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quand vous aviez votre autre
recherchiste, cela allait mieux.
M. Dufour: Non, non, mais il faut toujours bien dire une chose.
J'avais fait valoir à l'Assemblée nationale que la question de
l'allocation de trois ans était inacceptable. Je l'ai dit
suffisamment.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Quelle question? Excusez-moi.
M. Dufour: L'article où on dit qu'on peut louer la
bâtisse pendant trois ans. C'était cela avant. L'article 9 de la
loi...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, on peut revenir, moi je
n'ai pas d'objection. Je ne veux pas escamoter. Je pense que la critique quant
à la numérotation, tant qu'on n'a pas adopté de motion de
renumérotation, ne peut affecter...
M. Dufour: II me semble que d'habitude, on le voit un peu plus
que cela. Là, ce n'est pas visible comme tel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Des fois, c'est le travail de la
présidence.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, pourquoi voulez-vous aller à
l'article 9 alors que nous sommes à l'article 8?
M. Dufour: C'est parce qu'il y a l'article... Regardez comment
cela est numéroté. Les articles 6, 6. 1, 7, 8, 6... À la
façon dont c'est écrit, le 7... Mol, je ne sais pas si j'ai
listé comme il faut, mais je devais être hors du sujet
quelquefois, j'imagine. Moi, je ne discutais pas des articles qui
étaient adoptés et personne ne m'a remis à ma place. Ce
n'est pas parce que j'ai pris un verre; je n'ai pas pris un verre de la
journée, si ce n'est qu'un verre de Seven-Up.
Une voix: Moi non plus.
M. Dufour: Moi non plus. Non, je ne parle pas des autres. C'est
moi qui parle de cela, c'est moi qui discute de la loi. Ce n'est toujours pas
compliqué. Je me rends compte qu'il y a quelque chose qui n'est pas
correct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Alors, si vous voulez revenir,
vous connaissez ma souplesse sur le plan de la procédure.
M. Dufour: Vous avez dit que l'article 9 de la loi actuelle
serait abrogé...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II est abrogé, c'est cela.
On a cela à l'article 6 du présent projet de loi.
M. Dufour: Bon, c'est cela, revenons à l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On peut revenir à l'article
6.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 a
été adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va le réadopter, Mme la
Présidente. Trop fort ne casse pas.
M. Dufour: On le réadoptera après discussion. Ce
n'est pas...
M. Doyon: M. le député de Jonquière, c'est
simple à distinguer. Il y a des guillemets avant les 5 et les 6 qui se
réfèrent à un article principal du projet de loi.
M. Dufour: Vous avez un formation ju- ridique mais moi, ce n'est
pas ma formation.
M. Doyon: Là, c'est remarquable, moi, Je vois cela du
premier coup d'oeil. C'est une suggestion que je vous fais. Dites-le à
votre recherchiste et il le saura pour la prochaine fois. C'est juste un petit
truc que je vous suggère. Quand il y a des guillemets avant, c'est parce
que l'article principal précède et cela fait partie d'un article.
Si vous prenez l'article 5, par exemple, vous allez voir que l'article 5 qui
est dans le milieu de la page, qui comprend les articles 5 à 8, n'a pas
de guillemets et après vous avez des guillemets.
Vous m'avez inquiété, M. le député de
Jonquière - je ne dis pas cela pour me moquer - parce que j'ai eu peur
que vous ayez raison. Je me suis dit: Si tel est le cas, on est peut-être
mieux de mettre de l'ordre là-dedans tout de suite. Je me suis
empressé, j'ai même couru pour aller chercher le projet de loi en
m'inquiétant vivement de la situation. Là, je regarde cela...
M. Dufour: Vous me convainquez que vous avez mis beaucoup de
temps là-dessus. Vous suivez les discussions. Vous me convainquez
très fortement.
M. Doyon: Je suis rassuré, parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Louis-Hébert, je pense que l'article 5, avec
chacun des paragraphes, a été adopté.
M. Doyon: Guillemets ou sans guillemets, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Avec guillemets et
sans guillemets.
M. Doyon: En l'occurrence...
La Présidente (Mme Bélanger): II a
été adopté.
M. Doyon: Est-ce que vous parlez de l'article 5 avec des
guillemets ou sans guillemets qui a été adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5, avec
guillemets, a été adopté.
M. Doyon: Parfait! Une voix: Et deux.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est
adopté.
M. Doyon: Ah! Mais il n'y a pas de guillemets à l'article
5, si vous parlez de l'article 5 du projet de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui! Il y en a
ici.
Une voix: L'article 5 ou la modification à l'article
5?
La Présidente (Mme Bélanger): La modification
à l'article 5.
M. Doyon: Ah bon!
M. Dufour: Je pourrais peut-être expliquer ce qui est
arrivé. Habituellement, quand on adopte un article qui contient
plusieurs alinéas, on les appelle l'un après l'autre. Mais, ici,
ce qui est trompeur, c'est qu'on parle de l'article 5 qui amende l'article 6,
l'article 6. 1. Là, vous tombez à 7...
Une voix: À 8.
M. Dufour:... qui pourrait être la numérotation
normale après 6. 1. On tombe à 8...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et là, on revient à
6.
M. Dufour: Oui. mais là, je me dis qu'il y a quelque chose
qui ne marche pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À l'article 6, on abroge
l'article 9.
M. Dufour: Ou J'ai parlé pour ne rien dire quand j'ai
parlé de location à long terme concernant les incubateurs. Je
pense que, de ce côté-là, les points que j'ai
soulevés sont ceux où je considérais devoir
intervenir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais là, est-ce qu'on
en est... Pour vous accommoder, je suis prêt à faire de la
gymnastique.
M. Dufour: Je demanderais de rouvrir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 6 qui abroge l'article
9.
M. Dufour: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
L'article 6 du projet de loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. Cela va.
M. Dufour: Ce ne sera pas long.
Immeubles industriels locatifs
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cet article abroge l'article 9 de
la Loi sur les immeubles industriels municipaux qui constituait une formule
particulière non reprise en matière de location d'un immeuble
industriel visé par la présente loi.
M. Dufour: À ce sujet, M. le ministre, j'ai fait valoir
à l'Assemblée nationale, comme je voudrais le faire ici, que si
on ne met pas de balises plus grandes, le danger c'est que tout le monde va se
lancer dans l'ouverture qui leur est offerte de faire des incubateurs ou des
motels Industriels en disant: Ce n'est pas tellement grave parce que, si on ne
peut pas les louer, on va les louer à n'importe qui. Là, cela
n'ouvrira pas ce qu'on cherchait. Je pense bien que cela a été le
sens des discussions qui ont été faites jusqu'à
maintenant, d'essayer de remettre sur pied ou de semer l'idée qu'on peut
lancer des entreprises en ayant des chances de réussir. On essaie
d'établir des conditions propices pour que les entreprises puissent
prendre leur essor et s'implanter.
Le motel industriel, que je sache, à moins que vous n'ayez une
autre approche, pour quelle raison le permet-on aux municipalités et
quel était le principal argument? Les municipalités disent...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Elles ont des pressions aussi.
M. Dufour:... on a besoin d'un climat et de conditions favorables
pour que l'industrie progresse ou puisse s'implanter. Donc on voudrait - et
c'est ça l'argument de fond - mettre à la disposition de nos
industriels, des endroits à des prix abordables, où on
créerait un climat et des conditions spécifiques leur permettant
de se créer et de progresser. À ces conditions, c'est oui, dans
la mesure où la loi le permet jusqu'à maintenant. Par contre, si
on ne met pas de balises concernant la location, on pourrait se retrouver avec
d'éternels locataires de ces motels, de sorte que son motel étant
complètement occupé, la municipalité va se retourner et
dire: Cela en prendrait bien un autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le ministre de l'Industrie et du
Commerce...
M. Dufour: Non. mais est-ce qu'il y en a une... Il n'y en a
plus?
M. Paradis (Matapédia): C'est-à-dire que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Mme la Présidente, si vous
me le permettez, depuis les trois dernières années, du moins lors
des conférences socio-économiques, on a vu l'apparition de ces
motels Industriels financés par l'OPDQ entre autres, par le biais du
Fonds de développement régional, le FDR. On acceptait la
construction de ces motels industriels par des corporations à but
non lucratif avec l'exigence formelle que la moitié de la surface
de ces motels industriels soit déjà louée, dans un premier
temps, et, dans un deuxième temps, qu'au bout de cinq ans, les
entreprises qui naissaient à l'intérieur de ces motels
industriels ou de ces incubateurs - entre guillemets - parce qu'il n'y a pas
vraiment d'incubateurs au Québec, devaient voler de leurs propres ailes
et s'installer carrément dans un parc industriel de façon
autonome.
M. Dufour: Oui, mais c'est ce qu'on abolit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais peut-être
que...
M. Dufour: On abolit l'article 9.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais pour vous rassurer
peut-être, parce que ce que vous semblez craindre, c'est que la location
s'effectue dans à peu près n'importe quelles conditions.
Une voix: C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous retournez à
l'article 7 de 5, vous verrez que le gouvernement peut, par règlement,
exiger que la location d'un immeuble conformément au premier
alinéa soit, dans les cas qu'il détermine, soumise à
l'approbation du ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie ou
à l'approbation de ce ministre et du ministre des Affaires municipales.
Donc, encore une fois, double balise, double approbation, règlement issu
de la municipalité. C'est le cas de la ceinture, des bretelles et d'un
troisième moyen pour tenir les culottes en place.
M. Dufour: Bien non. Vous en prenez trop. Vous n'en preniez pas
assez et depuis tantôt vous en prenez trop. C'est là que je dis
que vous allez d'un côté comme de l'autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous ne pouvez pas, en même
temps, nous accuser de ne pas en prendre assez et d'en prendre trop.
M. Dufour: M. le ministre, vous nous dites: Le gouvernement peut,
par règlement. Mais il n'est pas là. Ce n'est pas une assurance
qu'il va y être, le règlement. Vous ne dites pas: Le gouvernement,
par règlement, exigera que la location d'un immeuble,
conformément au premier alinéa, etc., peut...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II faut prendre une police
d'assurance sur des éventualités, il faut faire confiance au
monde municipal et il faut prévoir que si cette confiance peut
être abusée, M y a une possibilité d'intervenir par le
gouvernement. Il ne s'agit quand même pas de placer le monde municipal
dans un carcan tel qu'il ne puisse bouger.
M. Dufour: Non. Je ne pense pas que ce que je propose soit
très onéreux, je ne pense pas que ce soit si mal que ça et
que ça ne permettrait pas aux municipalités de fonctionner. Je
pense que ce n'est pas une ouverture comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On pourrait peut-être
bénéficier à cette heure tardive, des lumières, de
l'éclairage, si Mme la Présidente y consent, du
député de Rouyn-Noranda-Témisca-mingue.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamlngue.
M. Baril: Peut-être que je suis hors sujet, mais il reste
un fait, j'ai vécu ça à Rouyn-Noranda. Je ne sais pas si
vous vous souvenez en 1985, lorsque vous étiez venu à
Rouyn-Noranda, M. le député...
M. Dufour: J'y suis allé comme maire.
M. Baril: ...et vous aussi, M. le ministre, pour faire la
promotion de fusions. Finalement, à la suite de vos bonnes idées,
la fusion que vous aviez réussie chez vous... Nous avons finalement fait
notre fusion chez nous aussi à Rouyn-Noranda.
Au dernier sommet socio-économique, on avait justement
présenté ce dossier qui a été accepté mais,
dans le fameux projet de loi dans le temps, lorsqu'on parlait de motels
industriels, on avait un problème parce qu'on a réalisé
que ça avait été accepté, même au sommet, que
la municipalité ne pouvait pas financer. Alors, on s'est
réveillés vis-à-vis une perte totale... En tout cas,
disons que la ville de Rouyn-Noranda Investissait 200 000 $ ou 300 000 $ et le
public 200 000 $ ou 300 000 $. Finalement, la municipalité ne pouvait
pas le financer. On n'avait pas le projet de loi qu'il fallait. On n'a pas de
motels industriels à Rouyn-Noranda aujourd'hui parce qu'on n'avait pas
de projet de loi qui permettait à la ville d'investir, que ce soit en
terrains ou en gravier ou peu importe. On ne l'avait pas. Je suis
peut-être hors sujet mais j'ai vécu cela chez nous, lors du
sommet.
M. Dufour: Non, non. Ce que vous dites, c'est effectivement ce
qu'on cherche à régler comme projet de loi. C'est compris
là-dedans. Le seul phénomène, c'est pourquoi la ville de
Rouyn-Noranda voulait avoir des motels industriels.
M. Baril: On n'avait pas de parc industriel chez nous.
M. Dufour: Bon. C'était pour permettre... Il peut y avoir
des locaux loués par d'autres entreprises que les
municipalités.
M. Baril: Cela n'existait pas.
M. Dufour: Non, non. Mais je connais d'autres endroits
où les caisses d'économie ou les caisses d'entraide
économique ont bâti des immeubles qui permettaient de faire de la
location et, après un certain temps, ils en ont disposé. J'ai vu
ça aussi. J'en ai vu quelques-unes. Cela fait une vingtaine
d'années, au minimum, que je regarde comment ça se passe dans ce
domaine. Effectivement, je pense que si on permet aux municipalités...
L'argent des contribuables, ce n'était pas le but...
M. Baril: Je comprends que c'est Important, M. le
député.
M. Dufour: C'est très important. Je ne veux pas qu'il se
perde.
M. Baril: Je comprends ce que vous dites. C'est très
important.
M. Dufour: Je veux que cet argent soit le plus profitable
possible et je voudrais forcer autant que possible pour que les Industries qui
profitent de ces avantages puissent en profiter mais qu'elles puissent en faire
profiter d'autres, sinon les municipalités pourraient se ramasser avec
plusieurs bâtisses industrielles et je ne pense pas que ce soit ce qu'on
recherche.
M. Baril: C'est qu'il y a quelques années,
l'économie était peut-être plus difficile. On s'est
réveillés à la suite de la fusion de Rouyn-Noranda
où, sans motel industriel, on a empli les trois parcs industriels. Je
veux dire qu'il y a d'autres places dans la province de Québec qui
auraient besoin de cette aide. On a été chanceux, finalement. Par
contre, on a perdu au sommet socio-économique tout l'argent qui pouvait
venir du...
M. Dufour: Mais ça, ça va régler ça.
Le problème que vous avez là va être réglé
par ça.
M. Baril: Merci.
M. Dufour: C'est un problème qui va être
réglé.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, MM. de la
commission, étant donné qu'il est minuit, la commission ajourne
ses travaux sine die.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On va reprendre à quel
article, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Si ma
compréhension est bonne, nous avons rouvert l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense que dans les
circonstances on a fait une bonne journée de travail. Vous nous avez
inculqué une discipline, celle qu'à compter de minuit on peut
quand même faire du travail, mais ça prend plus de temps pour
faire du travail d'égale qualité. Demain, la journée nous
portant conseil...
Une voix: La nuit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...il reste quelques articles
à cette loi, moi, je pense que si on...
M. Dufour: D'accord. Moi, en tout cas, j'espère aussi
que...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais avant
d'ajourner, est-ce qu'on pourrait réadopter l'article 6?
M. Dufour: Après Montréal, après
Saint-Hyacinthe.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, domain, mol, je
recommanderais qu'on procède au projet de loi d'Intérêt
public immédiatement après la période des affaires
courantes.
Une voix: C'est l'ordre de la Chambre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'ordre de la Chambre
prévoit qu'on ait Montréal et Saint-Hyacinthe par la suite. On
finirait avec ce projet de loi en débutant. On va être
dans....
La Présidente (Mme Bélanger): C'est l'ordre de la
Chambre qui va décider.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...la continuité. On
m'assure que les ordres vont être donnés en
conséquence.
La Présidente (Mme Bélanger): Les ordres vont
être donnés en conséquence.
M. Dufour: Mais, il y a peut-être juste le
phénomène... Je ne le sais pas, ce n'est pas moi qui conduis les
travaux de la Chambre...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai l'impression que
Montréal va être complexe et compliqué.
M. Dufour: Oui, mais demain, il y a peut-être des gens
aussi de l'autre bord qui vont vouloir finir avant minuit. Mais ça, on
ne peut pas le présumer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a des gens qui vont
définitivement nous attendre demain, M. le député.
M. Dufour: Ah bon! D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, connaissant votre sens du
devoir, conjugué au mien, les travaux seront bien effectués avant
l'ajournement.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela dit, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 4)