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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Garon): Je déclare la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte. Je rappelle le mandat de la commission. Le mandat
de la commission, pour cette séance, est d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé
254, Loi modifiant la charte de la ville de Québec. Je vais demander au
secrétaire, tout d'abord, s'il a des remplacements à
annoncer.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Thérien (Rousseau) est remplacé par M. Audet (Beauce-Nord).
Le Président (M. Garon): Une promotion. D'abord, je
voudrais inviter le parrain du projet de loi à présenter son
projet de loi. J'imagine que c'est le maire de Québec. Ah! C'est le
député de...
M. Leclerc: Si vous n'avez pas d'objection.
Le Président (M. Garon): O.K. Oui, le parrain d'abord.
Remarques préliminaires M. Jean Leclerc
M. Leclerc: Oui, c'est gentil, merci. Merci, M. le
Président. C'est une tâche toujours agréable de
présenter un projet de loi privé au nom de la ville de
Québec. Je voudrais d'abord souhaiter la bienvenue à M. le maire
de Québec, M. L'Allier, à Mme la vice-présidente du
comité exécutif, Mme Frohn, à M. de Belleval, qui est le
directeur général nouvellement en fonction, et à M.
Boutin, qui est le chef du contentieux avec qui on a déjà eu le
bonheur de discuter ce genre de projet de loi privé.
D'entrée de jeu, je voudrais dire que, déjà, c'est
une grande amélioration, et sans doute que le député de
Jonquière sera d'accord avec nous, que nous n'ayons pas à
discuter ce genre de projet de loi en fin de session, comme c'a
été trop souvent le cas dans le passé et comme les
parlementaires des deux formations politiques l'ont souvent
déploré. Je pense qu'il y a, dans les projets de loi
privés, des mesures toujours Importantes, et à plus forte raison
lorsqu'il s'agit de la ville de Québec, qui, compte tenu que c'est la
capitale, compte tenu que c'est une ville centre, compte tenu que c'est une
ville patrimoniale, a des problèmes particuliers et que, souvent, ces
problèmes particuliers n'ont de réponse que dans des pouvoirs
spéciaux qu'elle doit demander aux législateurs. Je pense que,
comme législateurs, nous devons procéder à ces
études-là, alors que le contexte s'y prête le mieux,
c'est-à-dire hors session, comme nous le faisons maintenant.
Je rappellerais de plus que, pour ne donner qu'un exemple, c'est avec un
projet de loi privé que nous avons réglé, dans le
passé, l'épineux problème des établissements
erotiques, où le gouvernement du Québec avait donné
à la ville de Québec le pouvoir de légiférer et de
procéder à du zonage dans le cas des établissements
erotiques. Vous vous souviendrez que ça a permis à la ville de
Québec de régler un certain nombre de problèmes qui
affectaient la qualité de vie des citoyens.
Ceci dit, ce projet de loi privé 254 nous présente un
certain nombre de mesures pour ce qui est de l'environnement, des
panneaux-réclame, du paiement de certains membres de commissions
municipales... Évidemment, je n'ai pas l'intention de passer à
l'étude article par article avant le fait. Donc, si vous permettez, M.
le Président, nous allons permettre à M. le maire de
présenter son projet de loi. Je vous remercie.
Le Président (M. Garon): Je demanderais tout d'abord au
ministre des Affaires municipales, et ensuite au porte-parole officiel de
l'Opposition ainsi qu'aux membres de la commission, de faire des remarques
préliminaires.
M. Yvon Picotte
M. Picotte: Merci, M. le Président. À mon tour, je
veux souhaiter la bienvenue à ceux qui nous visitent, M. le maire, Mme
la vice-présidente, de même qu'à ceux et celles qui les
accompagnent, pour l'étude de ce projet de loi privé qui modifie,
bien sûr, la charte de la ville de Québec. Je pense que, comme l'a
si bien dit notre collègue, Jean Leclerc, qui est parrain de ce projet
de loi, ça fait déjà un certain temps que ce projet de loi
est au ministère, en discussion avec le contentieux de mon
ministère et différentes personnes qui s'y intéressent.
Tout ça pour démontrer qu'à toutes fins utiles, quand on a
un projet de loi privé comme celui qui nous est apporté ce matin,
il y a eu évidemment beaucoup de discussions, il y a eu de larges
discussions sur les points et les items à être apportés
à l'étude en commission parlementaire ici. Il y a eu parfois
même des articles qui ont été abandonnés, par les
explications qu'on s'est données mutuellement et par les obligations
qu'on a, évidemment, autant du côté de la ville de
Québec que du côté du gouvernement du Québec,
à soit accepter, soit modifier ou changer certains points de loi ou
certains articles de ce projet de loi. Donc, il y a déjà eu
passablement de discussions alentour. Je pense aussi à une
amélioration que nous tentons de faire, avec le consentement des deux
côtés de la Chambre, c'est-à-dire de faire en sorte que
nous étudiions ces projets de loi peut-être moins souvent
qu'autrefois; au lieu d'en avoir un à toutes les fins de session et de
faire en sorte que le maire de la ville de Québec ou le maire de la
ville de Montréal se promènent durant des heures de temps dans
les corridors en attendant que d'autres projets de loi soient acceptés,
ce que je trouvais, moi, pour ma part, très inélégant de
la part des parlementaires, là, au moins, on a une situation un petit
peu plus régulière, qui fait en sorte qu'on prend la
journée, aujourd'hui, on regarde ce projet de loi, on essaie de le
bonifier ensemble, on essaie d'y apporter toute l'attention voulue. Ce qui
permettra, évidemment, à la ville de Québec d'être
plus satisfaite des décisions qui seront prises ici par les
parlementaires à la fin, à l'adoption de ce projet de loi
là, et ce qui nous permettra d'envisager pour le futur, sans
nécessairement que ce soit à l'automne parce qu'on aura
déjà fait passablement de travail, mais dans un avenir de x, y ou
z, d'ici un an, la possibilité de continuer d'améliorer cette
charte et peut-être, un jour, d'en faire le ménage, comme il se
doit d'être fait pour les grandes villes du Québec. Ce n'est pas
particulier à Québec, c'est particulier aux grandes villes du
Québec, leurs chartes méritent d'être plus approfondies et
modifiées, et qu'on y fasse ce qu'on appelle, dans un certain langage,
la toilette des textes, dans certains cas, ce qui va passablement bien
améliorer les situations.
Alors, bienvenue. Soyez assurés de notre collaboration. On aura
bien sûr, à l'occasion de cette étude, des points
particuliers à préciser et on aura des discussions
là-dessus. Je sais que l'Opposition en a; nous en avons, nous aussi; et
on espère que, dans les meilleurs délais, on pourra faire
l'étude du projet de loi à la satisfaction des parties en cause.
Encore une fois, M. le Président, vous pouvez être assuré
de notre plus entière collaboration et que nous étudierons avec
le plus de sérénité possible, et avec beaucoup
d'efficacité, ce projet de loi privé de la ville de
Québec. Merci.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: M. le Président, je veux bien joindre mes
paroles à tous les intervenants qui m'ont précédé
pour souhaiter la plus cordiale bienvenue aux représentants de la
capitale, de la ville de Québec. Il faut bien constater, au premier
abord, que c'est vraiment un nouveau visage ou de nouveaux visages qu'on a
devant nous comme intervenants. À part Me Boutin, qui est le directeur
du Service du contentieux, toutes les personnes qui défendent la ville
de Québec à cette table, au moment où on parle, sont de
nouveaux intervenants, directement. Donc, je veux leur souhaiter la bienvenue.
Même dans l'Opposition, ça a changé, donc ça va de
soi.
Je considère aussi que cet exercice, que nous allons faire
aujourd'hui pour examiner de nouveaux pouvoirs qui pourraient être
donnés ou accordés à la ville de Québec, est
excessivement important. Bien qu'il y ait aujourd'hui une activité
très importante dans notre milieu, au Saguenay, je considère que
ma présence ici était nécessaire, peut-être pas pour
bonifier, mais en signe de solidarité envers le monde municipal, et
surtout envers la capitale du Québec, qui a des chances sous peu de
devenir la capitale d'un vrai pays. Je pense que c'est important de le faire,
de s'en occuper, parce que la capitale, dans quelque pays que ce soit, c'est
l'endroit le plus important, c'est le lieu de rassemblement, le lieu où
il se passe des choses, où il se passe à peu près tout ce
qui intéresse la vie de l'ensemble des citoyens. C'est dans ce
sens-là que je trouvais que ma présence était
importante.
Je pense aussi que, dans les dernières années, on a
modernisé un certain nombre de lois concernant la ville de
Québec. Je pense aussi que ça s'est fait dans un désir de
collaboration et d'amélioration, parce que je pense que, de ce
côté-ci, lorsqu'on voit des bills privés tels que celui qui
nous est présenté, ça passe au-dessus de la partisanerie
politique. Je pense que chaque fois que des bills privés viennent devant
nous, on les regarde toujours avec des yeux... On regarde d'abord si ça
dessert bien les citoyens, si ça permet au conseil municipal de mieux
travailler et si on peut aussi dénouer certains problèmes qui
peuvent exister ou qui sont latents et qui arriveront quelque part.
C'est dans ce sens-là que j'ai toujours beaucoup de plaisir
à travailler dans les projets de loi privés. Je trouve que c'est
vraiment important, parce que c'est souvent ce qui fait la particularité
d'une ville ou d'un milieu.
Donc, je veux vous souhaiter encore une fois la plus cordiale bienvenue
et vous dire que c'est avec beaucoup d'attention qu'on écoutera les
différents intervenants. On essaiera de bonifier ce que vous voulez ou
on l'acceptera tel quel, mais on n'a pas de particularité, dans le sens
de pas d'appréhension par rapport à ce qui se passe. Je pense
qu'on est vraiment à l'écoute de vos besoins. Là-dessus,
encore une fois, bienvenue.
Le Président (M. Garon): Est-ce qu'il y a d'autres membres
de la commission qui veulent prendre la parole?
Alors, je vais d'abord inviter les requérants,
les représentants de la ville de Québec, à prendre
la parole. Ensuite, j'inviterai les intervenants, ceux qui ont indiqué
qu'ils voudraient intervenir devant la commission, à présenter
leur point de vue. D'abord, la ville de Québec et, ensuite, les
intervenants. J'ai ici Mediacom inc., ainsi que M. André Forgues, chef
de l'opposition et du Progrès civique.
M. Jean-Paul L'Allier
M. L'Allier (Jean-Paul): M. le Président, je voudrais
d'abord vous remercier, vous et les membres de la commission, de nous recevoir
ce matin, à ce moment-ci de l'année, alors que, comme le disait
le ministre des Affaires municipales, il s'était établi une
tradition par la force des choses qui faisait que les bills privés, y
compris les bills privés qui touchaient les chartes de ville,
étaient étudiés en fin de session, ce qui ne permettait
pas, je pense, à tous les intéressés, y compris les
élus municipaux, de faire valoir des points de vue, et aux élus
à l'Assemblée nationale du Québec de vraiment approfondir
le sens des modifications demandées. C'est une amélioration
notable et, dans le sens de ce qu'a dit le ministre des Affaires municipales,
je pense qu'une intervention annuelle, si nécessaire, mais pas plus
fréquente, à moins qu'il n'y ait des cas extrêmement
imprévus et urgents dont on pourrait discuter, permettrait d'ajuster au
fur et à mesure des besoins, et les ressources dont on dispose et les
moyens qu'on a pour réaliser nos fonctions. L'essentiel de nos demandes,
ce matin, vise quatre sujets, globalement.
Le premier, c'est d'améliorer notre capacité
d'intervention en matière d'habitation. Québec est une ville,
comme Montréal, où le centre, en particulier, est toujours en
difficulté. C'est un vieux centre-ville, et nous voulons pouvoir aider
certains groupes, comme les coopératives, à mieux s'associer au
développement de la restauration urbaine.
Deuxièmement, nous voulons aussi pouvoir, éventuellement,
récupérer une partie des subventions qui auraient
été versées à des propriétaires d'immeubles
pour compléter des restaurations afin, par exemple, de faire un immeuble
résidentiel et qui, par la suite, à court terme, transformeraient
la vocation de l'immeuble. Donc, ce serait une espèce de
détournement de subventions, et on voudrait pouvoir, à
l'intérieur d'un délai donné, récupérer
partiellement ces subventions, s'il y avait modification majeure de
l'utilisation de l'immeuble par rapport aux fins qui avaient donné lieu
à l'attribution de la subvention.
L'autre bloc, un petit bloc, en fait, deux ou trois amendements, touche
l'environnement. C'est la pollution et la qualité de l'air, et d'une
façon générale, c'est le point qui nous intéresse.
Il a déjà été présenté devant cette
commission. La commission l'avait refusé, on l'abordera tout à
l'heure. Nous abordons aussi l'aménagement. Nous avons, je pense, besoin
de certains pouvoirs en matière d'aménagement, pour mieux adapter
nos responsabilités à la réalité de la ville de
Québec.
Et finalement, aussi, l'évolution des choses faisant que les
élus municipaux sont appelés de plus en plus à accomplir
des fonctions à caractère régulier à
l'intérieur des structures municipales, on demande, dans certaines
conditions, notamment à la Commission de l'exposition provinciale, qui
est l'équivalent d'une paramuni-cipale, pour nous, et à la
Commission d'urbanisme et d'aménagement, qui se réunit toutes les
semaines pendant presque une journée complète, qu'il y ait
possibilité de rémunération additionnelle pour les
conseillers qui siègent sur ces commissions et qui donnent passablement
de temps.
Globalement, c'est le sens de nos demandes. Si vous les analysez dans
toutes les directions, vous verrez qu'il n'y a pas, là-dedans, de
demandes qui visent à consolider des pouvoirs réglementaires
tatillons; bien au contraire, nos demandes visent à essayer
d'améliorer, dans l'ensemble, notre capacité de gestion et la
qualité de vie des citoyens et des résidants de Québec.
Merci, M. le Président.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des questions? Alors, je vais demander
aux intervenants qui ont demandé de venir présenter leur point de
vue de venir le faire. Il y a Mediacom inc.. C'est par ordre de gens qui ont
fait savoir leur intention d'intervenir devant la commission. Il y avait
Mediacom inc. et ensuite, M. André Forgues, chef de l'opposition.
M. Leclerc: Je me demande si, dans le passé, on ne faisait
pas intervenir les intervenants lorsque c'était un article qui
les...
Le Président (M. Garon): Non, non. M. Leclerc:
Non?
Le Président (M. Garon): Non, c'est le contraire.
M. Leclerc: On l'a déjà fait.
Le Président (M. Garon): Non, au niveau des articles,
quand on effectue l'étude article par article, j'ai eu une
décision à rendre il y a quelques jours là-dessus...
M. Leclerc: O.K. Si c'est déjà rendu, c'est
déjà rendu. Ça va.
Le Président (M. Garon): ...et c'est simplement s'il y a
un consentement de la commission. Les interventions se font au
début.
M. Leclerc: Pas de problème. Auditions
Le Président (M. Garon): Alors, je demanderais à M.
Raymond Cauchon, président de la région de l'est, de Mediacom, de
nous présenter son groupe.
Mediacom inc.
M. Cauchon (Raymond): Merci, M. le Président. Merci de
nous avoir reçus ce matin. J'aimerais présenter les membres de
mon groupe. À partir de la droite, notre vice-président aux
affaires publiques, M. Robert Tremblay; Pierre Delagrave, le
vice-président média et recherches de chez Cossette marketing;
notre aviseur légal, Me Daniel Lavoie; et notre vice-président
senior aux affaires législatives, Frank Paznar. J'aimerais donner la
parole à notre procureur, M. Lavoie.
Le Président (M. Garon): M. Lavoie.
M. Lavoie (Daniel): M. le Président, M. le ministre, Mmes
et MM. les députés, M. le maire de la ville de Québec, il
y a un mémoire qui a été déposé, et
j'entends le suivre dans ses grandes lignes. J'indiquerai les pages auxquelles
je me réfère, parce qu'il y a des passages que j'omettrai dans ma
présentation.
Dans le cadre de cette commission, nous allons aborder l'épineuse
question de la réglementation de l'affichage extérieur dans le
cas spécifique de la ville de Québec. Entre parenthèses,
pour bien nous situer en partant, l'intervention de Mediacom concerne
strictement et seulement les paragraphes 1°, 2° et 3° de l'article
11 du projet de loi, qui concernent la question des
panneaux-réclame.
Nous allons vous faire part de propositions pour réglementer
notre industrie de façon efficace, afin de répondre aux
préoccupations légitimes de la ville de Québec ainsi
qu'aux besoins non moins légitimes de notre industrie et de notre
compagnie.
Page 2. Il faut également comprendre que, pour notre compagnie,
le marché de Québec revêt une importance
stratégique. Québec est l'un des cinq marchés de type A au
Canada. Les implications économiques sont majeures et très
importantes pour nos opérations nationales et même pour notre
stabilité financière.
Page 3. Mediacom opère à Québec un réseau de
147 structures de panneaux-réclame, un réseau d'abribus, de
modules d'affichage dans les centres d'achats ainsi que des aéroscopes.
Nos ateliers ainsi que le siège social de la région de l'est sont
situés dans le parc industriel Jean-Talon. La région de l'est de
Mediacom contrôle les opérations de Trois-Rivières, de
Sherbrooke, du Saguenay, ainsi que du Nouveau-Brunswick et de la
Nouvelle-Ecosse. Nous tenons à dire que
Mediacom a toujours entretenu de bonnes relations avec les
autorités civiques de la ville de Québec et qu'elle entend
continuer ainsi.
Même si le nom de Mediacom est bien connu, le fonctionnement et
les particularités de notre industrie demeurent, quant à eux,
moins bien connus. C'est pourquoi nous abordons l'affichage extérieur
ainsi que son fonctionnement.
L'affichage extérieur est un média de masse dont disposent
les organisations pour transmettre un message à une population
spécifique. L'un des avantages principaux de l'affichage
extérieur sur les autres médias est qu'il permet aux annonceurs
de choisir leurs zones de couverture avec une très grande souplesse, ce
que les autres médias ne peuvent pas offrir de par leur nature. La
couverture est déterminée de trois façons principales,
soit par zones géographiques, par couverture démographique ou par
itinéraire spécifique. L'affichage extérieur est, de plus,
un média mesuré. La valeur de chaque panneau est en relation avec
le volume de voitures et/ou de piétons auxquels il est exposé.
Des comptes de circulation sont obtenus pour chaque panneau au Canada. (10 h
30)
La vérification de ces données est la
responsabilité du Bureau canadien d'évaluation de l'affichage,
dont le rôle est similaire à celui des sondages BBM pour les
médias électroniques. Bien qu'il existe plusieurs types de
médias de publicité extérieure, tels abribus ou modules
d'affichage, le panneau-réclame est le média publicitaire le plus
demandé par nos clients, tant locaux que nationaux. En fait, plus de 60
% de nos revenus proviennent de la vente d'espaces sur
panneaux-réclame.
Après cette brève introduction sur notre industrie, nous
abordons maintenant la problématique entourant le panneau-réclame
dans la ville de Québec, ce qui est l'objet de notre intervention. Tout
d'abord, qu'est-ce qu'un panneau-réclame? Une définition
généralement acceptée serait la suivante: c'est une
structure indépendante dont le message attire l'attention sur une
entreprise, une profession, un produit, un service ou une situation qui n'est
pas nécessairement exploité, pratiqué, vendu ou existant
sur le lot où cette structure est localisée. Un
panneau-réclame n'est pas une enseigne et ce, pour six raisons
principales.
Premièrement, le panneau-réclame est un média de
communication de masse au même titre que les journaux, la
télévision et la radio.
Deuxièmement, les critères qui régissent
l'installation des panneaux-réclame, soit la circulation et la
distribution du réseau, sont différents de ceux d'une enseigne
commerciale.
Troisièmement, les dimensions des panneaux-réclame sont
uniformes à travers le pays, soit un minimum de 200 pieds carrés,
et elles sont déterminées par l'Association canadienne de
l'affichage extérieur.
Quatrièmement, les messages qui apparaissent sur la structure
sont changés sur une base régulière, soit, normalement,
toutes les quatre semaines.
Cinquièmement, les panneaux-réclame sont une source de
revenus directs pour son propriétaire, car l'espace est vendu à
des clients différents.
Sixièmement, de façon générale, les terrains
où sont installés les panneaux-réclame sont
loués.
Page 9. Les panneaux-réclame font donc partie du tissu urbain, et
ce, partout dans le monde occidental. Les améliorations que nous avons
apportées aux panneaux-réclame ont pour but d'intégrer
davantage les structures à l'environnement auquel ils appartiennent de
façon légitime, tout en tenant compte, bien sûr, des
préoccupations des administrations municipales.
Nous verrons maintenant l'évolution récente de la
réglementation régissant les panneaux-réclame à
Québec. Les panneaux-réclame étaient régis,
jusqu'au 21 août 1989, par le règlement 2011 qui autorisait les
panneaux-réclame, sauf aux endroits où ils étaient
prohibés, notamment dans l'arrondissement historique de Québec,
le long de la Grande Allée ainsi que dans les zones
résidentielles. Les panneaux-réclame étaient donc
autorisés dans les zones commerciales et industrielles à
l'intérieur des anciennes limites de la ville de Québec. Mediacom
s'en tenait alors aux interprétations données par le service de
l'urbanisme, en ce qui concerne l'implantation de tout nouveau
panneau-réclame.
Le règlement 3491 du mois d'août 1989 constitue une coupure
nette en ce qui concerne cette approche réglementaire, qui était
permissive. Le nouveau règlement interdit les panneaux-réclame
sur son territoire, sauf dans les zones où ils sont autorisés. De
plus, ce règlement introduit la notion d'un nombre maximal de permis qui
peuvent être émis par la ville. Enfin, il établit une
procédure à tour de rôle pour l'obtention de permis.
Le règlement et cette procédure constituent une
ingérence du secteur public dans les relations commerciales
privées. Comme prolongement juridique du règlement du mois
d'août 1989 de la ville de Québec et compte tenu de la philosophie
trop limitative de ce règlement, l'article 11 du projet de loi 254 ne
nous paraît, respectueusement, ni opportun ni souhaitable.
En effet, l'article 11 du projet de loi 254, modifiant l'article 12 de
la charte de la ville de Québec, donnerait les pouvoirs d'appropriation
similaires pour les panneaux-réclame que pour les enseignes, allant
même jusqu'à une espèce d'expropriation
déguisée, sans compensation. En ajoutant le mot
"panneau-réclame" après le mot "enseigne" dans l'article 12b de
la charte de la ville de Québec, cette modification fait fi du fait que
les panneaux-réclame sont différents des enseignes.
De plus, en assujettissant l'industrie du panneau-réclame
à la règle de l'enlèvement sans indemnité,
l'article 11 oublie un autre élément dont nous n'avons pas encore
discuté, soit l'amortissement d'un panneau-réclame. Cet
amortissement s'effectue sur une période de 20 ans. Mais du fait que
nous entretenons les panneaux-réclame de façon
méticuleuse, leur vie est généralement du double.
De façon générale, nos panneaux sont enlevés
ou déplacés lorsque le propriétaire du fond de terrain sur
lequel nous sommes installés décide de changer la vocation dudit
terrain. Il est à noter également que les panneaux-réclame
sont installés sur des terrains privés, à des endroits
où ils ne nuisent pas à la vocation première du terrain,
que ce soit un stationnement, un édifice industriel ou commercial, ou
même, dans certains cas, des lots vacants, parce qu'en règle
générale, nous sommes installés en bordure de la ligne des
lots.
Page 13. Nous concluons que l'impact conjugué réel de ce
règlement et du projet de loi 254 dépasse ce qui nous semble
raisonnable pour le bien commun et la sécurité du public à
l'intérieur d'une municipalité. De plus, leurs effets
négatifs attaquent des principes aussi fondamentaux que la
liberté d'expression et les règles de l'expropriation avec une
juste compensation.
Nous allons aborder ces deux points. Liberté d'expression. La
Charte canadienne des droits et libertés prévoit, à
l'article 2, les libertés fondamentales suivantes: "Liberté de
penser, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la liberté de
la presse et des autres moyens de communication."
La Charte des droits et libertés de la personne du Québec
décrit, à son article 3, les libertés fondamentales
suivantes: 'Toute personne est titulaire de libertés fondamentales,
telles la liberté de conscience, la liberté de religion, la
liberté d'opinion, la liberté d'expression, la liberté de
réunion pacifique et la liberté d'association."
Malgré un certain flottement de la jurisprudence pendant quelques
années postérieurement à l'entrée en vigueur de ces
deux documents juridiques fondamentaux, il est acquis maintenant que
l'expression commerciale est une liberté fondamentale couverte par la
liberté d'expression.
Dans le litige portant sur la langue d'affichage au Québec, la
Cour suprême du Canada s'est prononcée en ces termes:
"L'expression commerciale, comme l'expression politique, est un des modes
d'expression qui méritent une protection constitutionnelle, parce qu'ils
servent à promouvoir certaines valeurs individuelles et collectives dans
une société libre et démocratique. Au-delà de sa
valeur intrinsèque en tant que mode d'expression, l'expression
commerciale, qui protège autant celui qui s'exprime que celui
qui l'écoute, joue un rôle considérable en
permettant aux individus de faire des choix économiques
éclairés, ce qui représente un aspect important de
l'épanouissement individuel et de l'autonomie personnelle."
Plus récemment, toujours, la Cour suprême du Canada a
confirmé la décision de la Cour d'appel du Québec dans
l'affaire Irwin Toy. Voici en quels termes la Cour d'appel avait posé ce
principe: "Les choix économiques des citoyens sont aussi importants,
sinon plus, que les choix artistiques et culturels. Ces choix dépendent
des informations disponibles et ils ne peuvent être des choix
éclairés que si ces informations circulent le plus librement
possible. Ce qui permet de juger de la valeur de quoi que ce soit est
aujourd'hui la liberté d'expression; elle est devenue une espèce
d'étalon universel."
Dans un litige dont les faits et les règles juridiques en cause
impliquaient, comme ici, la ville de Québec et une entreprise de
communication, soit le propriétaire du journal The Globe & Mail,
la Cour supérieure a même confirmé qu'une
réglementation municipale est assujettie à l'application des
Chartes canadiennes et québécoises en ce qui a trait à la
liberté d'expression.
Page 17. Il est remarquable, de plus, de réaliser que la
jurisprudence inclut dans la protection de l'expression commerciale non
seulement le message ou son contenu, mais aussi le contenant ou la forme de
celui-ci.
L'industrie du panneau-réclame et tout ce qui est
nécessaire à son opération tombent donc sous la protection
de la garantie qui est rattachée à la liberté
d'expression. Cela paraît encore plus évident à l'article 2
de la Charte canadienne, qui parle distinctement de "la liberté (...)
des autres moyens de communication".
Page 19. C'est pourquoi on s'accorde à dire présentement
qu'en matière de publicité de nature commerciale, l'intervention
législative et réglementaire doit se baser non pas sur des
dispositions prohibitives, mais plutôt sur des dispositions qui visent
à encadrer les agissements publicitaires.
Dans la situation qui nous occupe ici, il faut souligner que l'objet qui
se dégage de la réglementation de la ville de Québec et
des nouveaux pouvoirs réglementaires réclamés dans le
projet de loi 254 est d'atteindre, par souci d'esthétisme et de
qualité de vie environnementale, une organisation des moyens de
communication. On nous dira sans doute que le statut de participant au
patrimoine mondial de la ville de Québec autorise et justifie ses
représentants à assurer l'atteinte et le maintien de cet
objectif. Cependant, il nous paraît que, dans la mesure où la
sécurité publique ne paraît pas être compromise par
la poursuite des activités de notre industrie et plus
particulièrement de notre entreprise sur l'ensemble du territoire de la
ville, l'importance des pouvoirs additionnels réclamés pour
réglementer l'exercice d'une liberté juridique fondamentale
dépasse en proportion ce qui pourrait être nécessaire dans
la concrétisation de cette philosophie. En effet, nous pourrions opposer
aux autorités municipales qu'il suffit d'encadrer par règlement
les standards de construction, l'emplacement, etc., des panneaux-réclame
plutôt que d'en confiner l'installation à trois endroits
seulement, comme le fait la réglementation actuelle.
L'autre élément juridique important concernant le projet
de loi 254 a trait au pouvoir d'élimination sans compensation qui serait
octroyé à la ville de Québec sur les
panneaux-réclame. L'article 407 du Code civil du Bas-Canada a toujours
posé le principe qu'il ne pouvait y avoir d'expropriation sans
indemnité. Je cite: "Nul ne peut être contraint de céder sa
propriété, si ce n'est pour cause d'utilité publique et
moyennant une juste et préalable indemnité." Il s'agit là
d'un principe sacré de notre régime juridique, qui trouve ses
assises dans les structures mêmes de notre société et de
son type d'économie. De plus, nous signalons l'existence d'une loi
générale applicable au Québec pour toute expropriation
gouvernementale ou municipale. Il s'agit de la Loi sur l'expropriation, dont
l'article 35 énonce: "Le présent titre régit toutes les
expropriations permises par les lois du Québec et prévaut sur les
dispositions inconciliables de toute loi générale ou
spéciale." C'est à l'intérieur de cette loi que sont
prévues les démarches visant à procurer à un
propriétaire ou à un locataire une indemnité
adéquate suite à une expropriation par les pouvoirs publics.
Il nous parait donc comme tout à fait exorbitant du droit commun
actuel d'accorder à une autorité municipale un pouvoir
d'éliminer sans indemnité des structures immobilières, et
ce, tant par rapport aux droits de propriété de la personne qui
possède le terrain ou l'édifice sur lequel est placé un
panneau-réclame que par rapport aux droits de la personne qui, comme
Mediacom, opère une industrie non seulement légitime, mais une
industrie qui participe à la vie démocratique de la
société québécoise.
En conclusion, nous considérons que la proposition d'amendement
législatif proposé par la ville de Québec est excessive,
dans le sens où nous considérons qu'elle n'est pas
nécessaire pour régler le problème qui est reconnu par
toutes les parties impliquées. Cette mesure législative est
excessive en ce qu'elle remet en cause la liberté d'expression
commerciale, et elle est également excessive en ce qu'elle remet en
cause le principe d'expropriation avec juste compensation. Nous devons ajouter
que, n'eût été le règlement 3491 adopté au
mois d'août 1989 et qui change radicalement l'attitude de la ville de
Québec concernant les panneaux-réclame, l'impact de l'article 11
du projet de loi 254, sans être acceptable, ne revêtirait pas
l'aspect coercitif actuel. Le but de notre démarche aujourd'hui est
de vous mettre en garde d'accorder à une municipalité des
pouvoirs qui non seulement affectent des droits fondamentaux, mais qui peuvent
également aller à l'encontre des lois de l'Assemblée
nationale.
En conséquence, nous vous demandons de retirer les paragraphes
1°, 2° et 3° de l'article 11 du projet de loi 254. Mediacom est
ouverte à des discussions avec les autorités de la ville de
Québec afin de régler certains problèmes au niveau de
l'aménagement de son territoire. Nous souhaitons que la solution vienne
à la suite d'une consultation entre les autorités de la ville de
Québec et l'industrie de l'affichage extérieur, ce qui,
malheureusement, n'a pas été le cas jusqu'à
présent. Nous sommes convaincus qu'une approche globale et
intégrée du problème peut être trouvée par
toutes les parties et que, si besoin est de modifier les pouvoirs de la ville
de Québec en matière de réglementation sur les
panneaux-réclame, ce sera après avoir pris en
considération toutes les dimensions du problème. Nous vous
remercions de nous avoir accordé l'opportunité de vous faire
valoir nos préoccupations. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, je voudrais d'abord remercier
les gens de Mediacom de cette présentation qui est intéressante
à plusieurs égards et qui nous propose, bien sûr, un
certain questionnement sur certains points de leur exposé, en tout cas,
en ce qui me concerne.
J'aimerais d'abord demander - la question ne s'adressera pas
nécessairement à ceux qui viennent de nous présenter le
mémoire - au maire de la ville de Québec une première
réaction à la suite de ce qu'on vient d'entendre au sujet des
prétentions de Mediacom face à cette situation. Ce serait une
première question que j'aurais à poser à M. le maire. J'en
aurai probablement une couple d'autres, M. le Président, par la suite.
(10 h 45)
M. L'Allier: Merci, M. le Président. Pour bien comprendre
le sens des interventions que je ferai, est-ce qu'on fait maintenant toute la
discussion sur le sujet, ou si on reviendra au niveau de l'article?
M. Picotte: On va sûrement revenir, M. le Président,
au niveau de l'article...
M. L'Allier: O.K. D'accord.
M. Picotte: ...mais je pense que j'aimerais avoir des
commentaires d'ordre général, au point de départ.
M. L'Allier: C'est bien.
Le Président (M. Garon): Pour les fins de la
procédure, on rencontre les intervenants et, ensuite, on fait
l'étude du projet de loi article par article.
M. L'Allier: O.K.
Le Président (M. Garon): pour que des intervenants autres
que les requérants du projet de loi puissent intervenir, il faut le
consentement de la commission...
M. L'Allier: D'accord.
Le Président (M. Garon): ...ou que le ministre demande
d'être éclairé par un des intervenants. Mais le
débat se fait au début; après, on procède article
par article, sauf si la commission, d'un commun accord, le souhaite ou que le
ministre le demande,,
M. L'Allier: M. le Président, je vous remercie. Pour
répondre à la question de M. le ministre des Affaires
municipales, et vous me permettrez à l'occasion de donner la parole
à l'un ou l'autre de mes collègues pour compléter
l'analyse, je dirai ceci. D'abord, Mediacom nous a présenté son
point de vue, il y a déjà quelques jours, et je l'en remercie. On
a eu l'occasion de réfléchir sur ce point de vue; ce n'est donc
pas pour nous une surprise, et je trouve que c'était délicat et
approprié de sa part de le faire, ce qui n'était pas
obligatoire.
Pour tout dire, on n'est pas d'accord avec sa proposition. En un mot, on
ne pense pas qu'il y ait ici brimade des droits et libertés. Le discours
est toujours un peu enflé quand on parle de ces choses-là, mais
si vous regardez les chartes des villes et les lois des gouvernements,
l'essentiel des législations et des réglementations consiste
à organiser, à contraindre, à limiter, etc., ce qu'on
pourrait appeler les droits et les libertés. Entre droits et
libertés et licences, il y a toute une marge que vous connaissez bien;
on n'entrera pas dans ce débat.
Nous pensons que, dans la ville de Québec comme dans bien
d'autres villes d'ailleurs, on doit pouvoir, à l'avenir, compte tenu de
l'évolution des mentalités, compte tenu de l'évolution des
villes et compte tenu des exigences beaucoup plus fortes sur le plan
esthétique, mieux réglementer l'espace aérien et les
espaces qui sont appropriés pour ce qu'il est convenu d'appeler les
panneaux-réclame. C'est vrai que la liberté de commerce existe,
que la liberté de communication existe. Mais la liberté de
l'automobiliste existe aussi, la liberté du piéton existe. On
peut toujours changer de poste. Vous allez me dire qu'on peut changer de rue,
quand on vient au centre-ville, si on n'aime pas les panneaux. C'est assez
difficile dans certains cas. On n'est pas obligé de lire un journal. Il
s'agit ici d'une communication imposée, vu d'un certain point de vue.
Qu'on l'aime ou pas, si on circule sur une
rue dont l'objectif principal est de faire circuler les gens et non pas
d'afficher, on se retrouve avec des panneaux-réclame. Avec votre
permission, M. le Président, je vous montrerai ici quelques
photographies de panneaux-réclame que l'on retrouve dans la ville de
Québec. Faites circuler, si vous êtes d'accord, M. le
Président.
Je dois dire aussi que, si on devait retenir l'argumentation de
Mediacom, on aurait l'impression de vivre, dans la région de
Québec à tout le moins, dans un pays extrêmement
négatif par rapport aux droits et libertés. Dans la ville de
Charlesbourg, les panneaux-réclame ne sont autorisés que dans
certaines zones et types publics et dans quelques zones commerciales. A
Sainte-Foy, qui n'est pas un pays de l'Est, à ma connaissance, les
panneaux-réclame sont prohibés dans l'ensemble de la ville; les
seuls panneaux-réclame qui subsistent sont situés le long de la
route de l'aéroport, et il y en a certains autres dans des zones de
développement. À court terme, les panneaux-réclame
situés dans les zones de développement sont voués à
disparaître. Une ville que vous connaissez bien, M. le Président,
Lévis, les panneaux-réclame n'y sont autorisés que dans
les zones commerciales et industrielles. À Lauzon, qui est un secteur
que vous connaissez bien, les panneaux-réclame sont prohibés sur
l'ensemble du territoire. À Montréal, les panneaux-réclame
ne sont permis que dans les secteurs industriels, classe 2 et 3. À
Drummondville, il y a un projet en réglementation pour limiter, etc.
De sorte que ce que nous souhaitons faire... Nous n'avons pas
caché ici dans cette demande une politique pour faire disparaître
les panneaux-réclame de la ville. Ce n'est pas notre objectif. Compte
tenu du fait que Québec, notamment dans ses vieux quartiers, fait partie
du patrimoine mondial et compte tenu du fait que nous allons restaurer le
centre-ville au fur et à mesure des années, on demande à
l'Assemblée nationale le pouvoir de réglementer et,
éventuellement, de faire modifier ou de faire disparaître les
panneaux-réclame. Non pas du jour au lendemain, mais dans un minimum
d'avis de 5 ans; on donnerait un avis minimum de 5 ans à l'entreprise
pour apporter des modifications ou, pour faire disparaître, un avis
maximal de 10 ans. Donc, on ne prend personne par surprise.
S'agit-il d'une expropriation? Je pense que la question est complexe
ici, parce que, comme on l'a dit tout à l'heure, comme les
représentants de Mediacom l'ont dit, c'est la plupart du temps un espace
qui est loué. S'il y avait expropriation, ce serait pour le
propriétaire de l'espace, parce que le même propriétaire
d'espace peut décider qu'il ne loue plus son terrain, son espace, son
mur, et Mediacom doit s'en aller ailleurs. Il ne s'agit pas d'une
expropriation, à ce moment-là, si on trouve ailleurs une place
où on le permet.
D'une façon générale, donc, notre demande vise
à nous donner un pouvoir qui nous permettrait, entre guillemets, et
disons-le aussi franchement que Mediacom a présenté son point de
vue, d'assainir l'aspect visuel de certains quartiers de la ville de
Québec, sans pour autant contraindre, d'une façon
illimitée et irrégulière, l'exercice du droit au commerce
et à l'information. Cet assainissement, si vous regardez les photos qui
vous sont distribuées, c'est sûr qu'on peut toujours en
négocier, mais, pour nous, le bien public, ce n'est pas quelque chose
qui se négocie. Si on a le pouvoir de passer la réglementation,
on pourrait le faire, mais d'une façon civilisée qui va dans le
sens de l'intérêt public. C'est tout ce que j'avais à dire
à ce moment ci
M. Picotte: M. le Président, je sais que ce n'est pas une
mesure exceptionnelle, puisque la ville de Montréal possède
déjà ce pouvoir-là, et dans certains... Oui, la charte de
la ville de Montréal, à l'article 541. La charte de la ville de
Montréal dit: "Les enseignes, panneaux-réclame et autres objets
semblables existant le 1er juillet 1977 et non conformes au règlement
édicté sous le numéro 5128 doivent, avant le 1er juillet
1983, être enlevés ou rendus conformes à la
réglementation alors en vigueur." En présupposant qu'il y a une
réglementation qui suivra. Donc, ça, c'est des
possibilités que la ville aura par la suite. C'est à
l'intérieur de la charte où on donne un certain pouvoir qui
nécessite après ça une réglementation. C'est comme
ça que ça existe, des lois. J'imagine que c'est de cette
façon-là aussi qu'on l'entend. Mais, nonobstant le fait qu'on dit
que ça existe ou qu'il peut y avoir des réglementations qui
existent, moi, quand je regarde... En tout cas, il y a un point du
mémoire qui attire mon attention. On dit: "Cette mesure
législative est excessive en ce qu'elle remet en cause la liberté
d'expression commerciale." Je pense que, pour cette partie-là, ça
ne remet pas en cause la liberté d'expression commerciale, dans le sens
qu'on peut y apporter des balises pour dire: Évidemment, il existe une
certaine liberté d'expression commerciale, mais je ne veux pas que
ça se fasse de n'importe quelle façon. Je suis en
désaccord avec ce point de vue, ce libellé-là, mais il y a
un autre point sur lequel j'aimerais entendre la ville aussi, de ce
côté-là, où il me semble qu'ils auraient
peut-être une réflexion à faire. Est-ce qu'elle est
également excessive en ce qu'elle remet en cause le principe
d'expropriation avec juste compensation? On n'est pas trop certains, nous, chez
nous, au point de vue droit, qu'effectivement, ça n'a pas une certaine
valeur dans notre esprit, ou qu'il ne faille pas y réfléchir et
penser pour voir s'il n'y a pas, au moins là-dessus, un regard attentif
a jeter et à discuter en ce qui concerne cette partie-là, qui
nous semble peut-être plus appropriée au point de départ,
à première vue, en tout cas.
Bien que j'aie entendu un peu votre repli-
que tantôt, M. le maire, jaimerais vous entendre élaborer
davantage sur cette partie-là, à tout le moins. Est-ce que vous
seriez disposé, en tout cas, à regarder ça de façon
un peu différente, ou...?
M. L'Allier: M. le Président, le commentaire que je vous
ferai à ce moment-ci - et on pourra en discuter plus à fond, mes
collaborateurs pourront intervenir - en matière d'expropriation, il y a
compensation parce qu'on retire de façon immédiate la
propriété à quelqu'un. Dans le cas qui nous
intéresse ici, le temps, l'avis de 5 à 10 ans, est finalement une
forme de compensation, parce qu'il s'agit, à notre avis, d'un
privilège que de pouvoir utiliser des espaces aériens.
Je vous ferai un parallèle, M. le Président, lorsqu'on
veut parler d'expropriation, avec quelque chose qui n'est peut-être pas
de même nature à tous points de vue, mais qui est similaire
à certains points de vue. Lorsqu'un gouvernement décide de
construire une autoroute, comme l'autoroute Dufferin-Montmorency... Vous avez
sur le boulevard Sainte-Anne, à Québec, des marchands qui
étaient là, qui avaient des commerces d'essence, de pneus, etc.
La construction de l'autoroute a pour eux un effet important,
c'est-à-dire qu'elle fait dévier une partie de leur
clientèle sur l'autoroute et, donc, fait diminuer la capacité
commerciale de ces gens-là. S'agit-il d'une expropriation? Le
gouvernement a-t-il déjà indemnisé pour des dommages
indirects de cette nature? Dans le cas qui nous intéresse, si on parlait
d'expropriation, c'est le propriétaire du lieu qu'il faudrait
éventuellement considérer indemniser, dans la mesure où il
ne pourrait pas faire autre chose avec son espace. Ce sont des questions qu'il
faudrait discuter en détail, mais, pour l'instant, quand l'entreprise
nous dit: II s'agit d'expropriation, donc, si vous nous enlevez d'un endroit,
garantissez-nous un endroit ailleurs, je pense qu'on va trop loin et qu'on
reconnaît ici pour un droit fondamental ce qui n'est finalement, dans la
société, qu'un privilège: celui d'utiliser un
véhicule défendu dans certaines villes, banni de certains pays et
absent de continents complets, alors que, dans notre ville, 11 en est venu
à constituer souvent un facteur de pollution visuelle qui empêche
l'assainissement de nos quartiers.
M. Picotte: Oui, merci. M. le Président, peut-être
juste... Je sentais tantôt - et je voudrais être
éclairé là-dessus - de la part du procureur de Mediacom,
une différence d'opinion, peut-être, avec ce que j'ai cité
en ce qui concerne la loi existante au niveau de la charte de la ville de
Montréal donnant ces pouvoirs-là. Je ne sais pas. Peut-être
qu'il aurait des commentaires à me faire là-dessus. Je voudrais
les écouter attentivement, en tout cas. Peut-être que nos
contentieux se sont trompés.
M. Lavoie: Si vous permettez, M. le ministre, M. le
Président, ce n'est pas une question de savoir qui a donné
l'heure juste ou pas. On est ici, je pense, pour regarder les choses comme
elles sont...
M. Picotte: C'est important pour nous de le savoir.
M. Lavoie: ...et c'est important pour vous et pour vos
collègues qui siègent aujourd'hui.
M. Picotte: J'aimerais juste vous préciser, Me Lavoie, que
c'est important pour nous de le savoir. Parce que, si on s'est trompés
antérieurement, il ne faudrait pas se tromper éternellement.
M. Lavoie: Écoutez, je peux vous dire, M. le ministre, que
si le texte que vous avez sous les yeux correspond à celui que j'ai sous
les yeux, il n'est pas identique à la proposition que fait aujourd'hui
la ville de Québec, parce qu'on ne retrouve pas, à
l'intérieur de ce texte, la notion d'enlèvement sans
indemnité. On ne retrouve pas ça. Et cette proposition qu'on fait
aujourd'hui, c'est sans précédent au Québec, et nos
informations sont à l'effet que c'est sans précédent au
Canada, de procéder par enlèvement sans indemnité. Et
encore une fois j'insiste, parce que c'est important. Il faut être
rigoureux, et quand on regarde et qu'on compare des textes juridiques, vous
avez tout intérêt, vous comme ministre responsable des Affaires
municipales, nous parce qu'on a à vivre avec ces
règlements-là et ces lois-là... C'est important de
comparer les bonnes choses aux bons endroits. Et le pouvoir qui est
demandé, encore une fois, d'enlever sans indemnité, on ne le
retrouve pas sous l'article 541 de la ville de Montréal.
La deuxième chose que je... J'aurais plusieurs choses à
exprimer. Je ne sais pas si, M. le Président, vous me le permettez,
à ce stade-ci, là...
Le Président (M. Garon): Bien, je ne sais pas...
M. Lavoie: Parce que, là, j'ai répondu à une
question plus précise de M. le ministre.
Le Président (M. Garon): Non, vous êtes ici dans
votre intervention, alors...
M. Picotte: M. le Président, peut-être qu'avant, je
pourrais finir l'intervention, quitte à donner la possibilité,
parce que je pense qu'on veut avoir tout l'éclairage nécessaire
et qu'on ne veut pas limiter les gens dans leur intervention. C'est pour
ça que...
Le Président (M. Garon): J'aimerais simplement dire aux
intervenants que ce qu'ils ont à
dire, ils sont mieux de le dire à ce moment-ci, parce que, plus
tard, quand ça va être l'étude article par article...
M. Picotte: Vous ne pourrez pas le dire.
Le Président (M. Garon):... là, s'il n'y a pas
consentement de la commission, ou si le ministre considère qu'il est
suffisamment éclairé, vous ne pourrez plus le dire.
M. Picotte: Non, mais ce qu'on considère en
réplique, M. le Président, à ce que disait tantôt le
procureur de Mediacom, c'est qu'en fait, on dit, surtout dans la loi existante,
à l'article 541: "... doivent [... ] être enlevés ou rendus
conformes à la réglementation alors en vigueur. " On parle d'une
réglementation, donc les gens doivent s'y conformer. Il n'est pas
question d'Indemnité ou pas d'indemnité, M y a une
réglementation qui existe. Dans son essence même, les gens doivent
se plier à la réglementation. Maintenant, qu'on art donné,
comme ici à Montréal, au plus tard 10 ans, après
l'entrée en vigueur d'un règlement auquel... On dit que 10 ans,
c'est une certaine forme de compensation comme telle, puisqu'on donne 10 ans
pour se... Nous, c'est notre prétention. On pense posséder la
vérité là-dessus. Il y a une réglementation, les
gens doivent s'y conformer, sinon il faudrait changer les termes. Ça
n'existerait pas comme on le pense dans notre droit. En tout cas, c'est le
commentaire que je voulais vous apporter. Je suis prêt à vous
écouter, maintenant, sur l'autre commentaire.
M. Lavoie: Le problème, M. le ministre, si vous permettez,
c'est qu'on a devant nous, en matière de panneaux-réclame, des
structures de nature immobilière, qui sont comparables à
n'importe quelle bâtisse, n'importe quel terrain C'est une structure de
nature immobilière. Alors, quand on dit qu'en matière
d'expropriation, bien la plupart de ces panneaux-réclame sont sur des
terrains loués et, à ce moment-là, le dommage, s'il y en a
un, c'est le locateur qui le subit et non pas le locataire, Mediacom en
l'occurrence, je pense qu'on ne répond pas exactement à la
situation. (11 heures)
Parce que, encore une fois, un panneau-réclame, c'est comme une
bâtisse. On l'a dit dans nos représentations, ça a un
amortissement de 20 ans, et parfois davantage, qui peut même aller au
double, à 40 ans. Alors, je ne pense pas qu'on ait à
considérer cela comme étant strictement un bien qui s'use au bout
de 10 ans. S'il fallait prévoir un délai, tout au moins, il
faudrait prévoir un délai comparable à la vie utile d'une
telle structure immobilière; et on parle au minimum de 20 ans. Parler
d'enlèvement sans compensation, pour évaluer l'aspect
d'expropriation... Je pense qu'il est tout à fait accepté et que
ça n'a jamais été mis en doute, et ce, dans n'importe quel
forum, que ce soit un forum législatif ou un forum judiciaire, qu'on
soit propriétaire ou locataire, si on opère un commerce, si on
fait fonctionner une industrie et qu'à un moment donné, pour des
raisons de fins publiques, on est exproprié, même selon la Loi sur
l'expropriation du Québec et toutes les lois sur l'expropriation -
ça fait partie des principes d'expropriation - la personne qui
opère ce commerce ou cette industrie a droit à une compensation.
Alors, je pense qu'ici, il ne faut jamais perdre de vue... Et c'est le propre
de l'industrie du panneau-réclame. En soi, elle constitue une industrie.
Ce n'est pas strictement des enseignes. Les enseignes, ce sont des panneaux qui
identifient soit un commerce, soit la profession d'une personne à
l'endroit même où se trouve l'enseigne. Ici, on parle de
panneau-réclame, c'est-à-dire d'un véhicule
médiatique, au même titre que la télévision, la
radio. C'est une industrie, avec ses standards, avec ses objectifs, qui est
très particulière; il ne faut pas la comparer à
l'enseigne.
M. Picotte: M. le Président, moi, je ferai un seul
commentaire, je pense. Théoriquement, je pense qu'on peut écouter
un discours semblable, mais, juridiquement, aller jusque-là...
D'après les photos, en tout cas, que je viens de voir, comparer le
panneau-réclame à un immeuble comme tel et lui donner une valeur
juridique... Vous parlez de 20 ans, je le crois parce que vous me le dites,
mais quand on regarde nos égouts, nos aqueducs, on parle aussi de 20 ans
de durée, etc. En tout cas, ça m'apparaît un peu
exagéré, mais disons que, comme je connais un peu moins le
domaine, je vous crois sur parole, que ça peut avoir une durée
comme celle-là. Mais je vous dis que, théoriquement, ça
peut s'écouter, mais, juridiquement, je ne suis pas certain qu'on
puisse, avec ce que j'ai vu tantôt, faire une comparaison, surtout du
côté de ce qu'on appelle le mot "immeuble" comme tel. En tout cas,
c'est un commentaire que je fais, tout simplement, au moment où on se
parle.
M. Lavoie: Là-dessus, je vous fais part de
l'expérience des gens que je représente ici, M. le ministre.
Leurs panneaux-réclame qui sont installés ont une vie utile
d'au-delà de 20 ans. Le minimum, c'est 20 ans. Alors, ce sont des faits
et des faits pratiques.
M. Picotte: C'est pour ça que je vous dis que je vous
croyais, en principe.
Le Président (M. Garon): M le député de
Jonquière.
M. Dufour: En fait, il faut bien comprendre que... J'ai
vécu un peu dans le milieu municipal et je comprends que, chaque fois
qu'on va toucher aux enseignes, aux affiches... Enfin, à
quelque réglementation qu'on touche, au point de vue municipal,
ça cause des perturbations, ça cause des réactions. C'est
évident que, dans ce qui nous préoccupe actuellement... Vous avez
d'ailleurs admis, dans votre mémoire, qu'il y a définitivement
certains problèmes qui sont occasionnés par la pose d'enseignes
dans la ville de Québec et que vous étiez prêts à
vous asseoir avec la ville pour essayer de trouver un certain nombre de
solutions. Ce qui me frappe surtout à travers ça, et surtout
Mediacom, c'est une compagnie reconnue, de qualité, règle
générale, elle fait des choses esthétiques, pas
agressantes, mais quand on regarde certaines photos, le moins qu'on puisse
dire, c'est que vous provoquez sûrement les municipalités
lorsqu'il y a un abus quelque part. C'est pour ça que les villes,
régulièrement, viennent demander des pouvoirs pour restreindre ou
sont obligées de passer des réglementations de plus en plus
sévères. Comme il n'y a pas de contrôle, parce que
l'entreprise privée, par nature, essaie toujours d'occuper le plus de
champ possible et ne poursuit pas les mêmes buts que la
municipalité, ça amène que les législateurs sont
obligés de regarder s'il y a des changements qu'ils doivent apporter
à la législation. Je pense que, oui, il faut le faire, mais que
vous n'ayez pas, à venir jusqu'à maintenant... Parce que, dans la
conclusion de votre mémoire, vous dites: Vous devriez nous permettre de
discuter avec la ville de Québec pour essayer d'améliorer les
choses. Mais est-ce que vous pouvez me dire que vous n'avez jamais eu ces
problèmes-là? Ce qui arrive actuellement, c'est nouveau? La ville
de Québec veut faire des changements, et vous n'avez pas eu le temps de
vous asseoir et d'en discuter avec différents fonctionnaires - on ne
discute pas toujours avec le conseil municipal? Mais quand on connaît la
façon que ça procède, est-ce que vous n'avez pas eu
l'opportunité de faire valoir un certain nombre d'arguments? Les
arguments apportés ne vous ont pas convaincus, à un moment
donné, de reculer quelque part ou stratégiquement, de poser des
gestes qui empêcheraient la ville... Parce que, lorsque la ville vient
demander, c'est parce que c'est rendu au bout. On ne peut plus rien faire, donc
on veut avoir quelque chose pour arrêter. Moi, j'ai vécu
ça. Quand des compagnies à caractère national nous disent:
Nous autres, nos enseignes, c'est 50 x 20; c'est uniforme à la grandeur
du Canada, et ne nous embarquez pas là-dedans, c'est comme ça...
Pourtant, les réglementations sont données aux
municipalités. Donc, si les réglementations sont données
aux municipalités, ça veut dire que les municipalités
pourraient dire, demain matin: Bien, l'affiche est 20 x 20 ou 10 x 10.
Seulement que toutes les municipalités au Québec... C'a fait
l'objet de beaucoup de discussions, et je suis sûr que ça en fait
encore; c'est que le pouvoir de réglementation est donné aux
municipalités.
Donc, les multinationales ou les compagnies à caractère
national, qu'est-ce qu'elles font, quand elles arrivent dans les villes? Non,
vous êtes obligés d'accepter ce qu'on vous donne. C'est ça
qui se passe partout. Le hot-dog qui est bon dans le coin là-bas, il est
bon pour l'autre bout; on n'a pas le droit de faire de changements, c'est comme
ça que ça se passe. Ça amène les
municipalités, bien sûr... D'abord, ça oblige les
municipalités à devenir uniformes partout; ce n'est pas
obligatoire, je pense qu'il peut y avoir des différences d'une place
à l'autre. Moi, j'ai vécu ces expériences-là,
même avec Mediacom; on a eu de grosses discussions, dans mon coin, pour
amener des changements ou des éléments de discussion. On n'est
pas venus en bill privé, mais je sais que ça n'a pas
été facile.
Quand vous nous dites: "Donnez-nous encore le temps de discuter", est-ce
que vous pensez qu'il y a des choses que vous n'avez pas dites, que vous n'avez
pas pu faire valoir ou que vous n'avez pas vues venir? Moi, je pense que c'est
un peu ça.
M. Cauchon: M. le Président... Le Président (M.
Garon): Oui.
M. Cauchon: ...j'aimerais faire remarquer, mettre de l'emphase
sur quelques points. J'aimerais faire remarquer à la commission que,
depuis 22 ans que je suis président de la région de l'est de
Mediacom, nous n'avons reçu aucune plainte, écrite ou verbale, de
la part du public et des autorités municipales qui se sont
succédé. On fait circuler des photos; oui, ce n'est pas beau
à voir, on est d'accord. On est d'accord, et on a demandé de
faire des changements et de relocaliser. Le Service d'urbanisme a
refusé, au cours des années; ils ont refusé encore, il y a
quelques mois, sur le boulevard Champlain. Nous sommes prêts à
relocaliser, nous sommes prêts à investir pour relocaliser. On
sait qu'on ne fait plus partie du décor, mais nous, on veut, et eux, ils
refusent. Donc, est-ce que le but de la ville de Québec, c'est d'enlever
les panneaux-réclame? Ça, on aimerait le savoir. Si c'est le cas,
on va investir ailleurs. Mais on n'a eu aucun dialogue avec la ville de
Québec, aucun. La première fois qu'on a eu un bon dialogue, c'est
lundi, lorsqu'on a rencontré M. le maire. Aucun dialogue. Je tiens
à le répéter. Aucun dialogue. On a fait nos devoirs, M. le
Président.
Toutes les structures, depuis 22 ans que je suis avec Mediacom, ont
été installées avec un permis légalement
émis. Est-ce que les bâtisses qui ne cadrent plus dans le
décor aujourd'hui devraient être enlevées - le Service
d'urbanisme d'alors avait donné les permis - parce que, aujourd'hui, les
nouveaux urbanistes ne les aiment pas? Aucun dialogue. À Sainte-Foy,
oui, c'est défendu. On a travaillé avec les administrations;
encore, le Service d'urbanisme refusait
toute publicité. Heureusement pour nous, l'urbaniste a
quitté ou a été remplacé, et il y a eu une
ouverture. Depuis un an, nous avons le droit de faire de l'affichage à
Sainte-Foy avec les abribus et, cette année, on va avoir 120 panneaux,
soit 60 abribus qu'on fournit à la ville de Sainte-Foy ou au territoire
de la Communauté urbaine de Québec et dans lesquels la
publicité est acceptée. C'est un premier pas. Encore faut-il
comprendre que, demain matin, quand bien même que la ville de
Québec nous dirait: "Vous avez 500 permis", on ne peut pas construire
500 panneaux, il faut les vendre, ces panneaux-là, ils ne se vendent pas
tout le temps, je peux vous le dire. Ce qu'on demande, c'est un dialogue avec
la ville de Québec, qu'elle retire cette clause-là pour un an. On
va s'asseoir avec la ville, pour la première fois. S'il y a un bon
dialogue, on serait prêts à revenir l'an prochain pour rapporter
ce qui s'est passé. Je vous remercie.
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. L'Allier: Je dois dire aussi que des abribus, il y en a,
à Québec. Alors, le discours qui essaie de nous laisser passer
pour des antiéconomiques, il faudrait peut-être l'atténuer.
Il y en a, des abribus, à Québec. C'est tout ce que vous avez pu
obtenir à Sainte-Foy. Ne revenons pas sur ce débat-là.
La réglementation que nous proposons, je ne reviendrai pas
là-dessus. Si mes collègues ont quelques commentaires à
faire... Je ne sais pas. M. Boutin, peut-être? Non?
M. Boutin (Denis): Bien, à ce niveau-ci, je pense... Le
président en jugera, mais en ce qui concerne la ville de Québec,
je pense que les positions sont bien campées. Le litige qu'on va devoir
trancher, lorsqu'on fera l'étude article par article, c'est la demande
de la municipalité de contrôler son aménagement urbain. On
a fait un constat à l'égard de la situation des
panneaux-réclame dans la ville de Québec, et c'est une situation
nécessitant un retour en arrière. Pas une élimination des
panneaux-réclame, mais un nettoyage et un ménage de la situation
des panneaux-réclame dans la ville. L'outil que l'on demande est un
outil pour rendre efficace une réglementation qui aurait pour objet de
dépoussiérer et de faire le ménage dans le monde des
panneaux-réclame dans la ville de Québec. C'est un outil qui est
un levier, effectivement, pour le rendre efficace, notre ménage. Je
comprends le langage des gens de Mediacom, qui disent: Ne donnez pas à
la ville de Québec cet outil-là, on va se parler. Ils se disent:
S'ils n'ont pas d'outil, peut-être qu'on va être en meilleure
position pour parier.
La ville de Québec a déclaré, au printemps dernier,
lorsqu'on a adopté un premier virage quant au nombre de
panneaux-réclame - pour bloquer le nombre de panneaux-réclame
dans la ville de Québec au nombre qui existe présentement - que
c'était une mesure intérimaire et que nous allions nous repencher
de façon sérieuse sur la réglementation des
panneaux-réclame. Et, à ce moment-là, la ville a
déclaré nettement que les gens de l'industrie seraient
appelés à discuter avec nous pour l'élaboration d'une
telle réglementation. On ne le fera pas in camera et dans le but de
couper des têtes ou de couper des panneaux aveuglément à
gauche et à droite. L'objectif, c'est d'en arriver à une
situation qui ne brimera pas la liberté d'expression ou la
liberté commerciale, mais qui encadrera l'aménagement urbain. Je
pense que l'approche réglementaire qui sera prise par la ville de
Québec respectera les principes des libertés fondamentales qui
sont reconnues à tout le monde. Et si jamais ce n'est pas le cas, bien
les tribunaux sont là pour nous taper sur les doigts.
Le Président (M. Garon): M. de Belleval.
M. de Belleval (Denis): Bien, en fait, peut-être juste un
mot, M. le Président, pour dire que ce que nous demandons n'est pas
exorbitant de ce qui existe dans l'économie normale du droit en cette
matière. On ne demande pas de pouvoirs spéciaux. Ce sont des
pouvoirs qui existent à peu près partout dans le monde, largement
en Amérique et aussi au Québec. Donc, on se confine à
l'économie générale des lois, dans ce domaine-là,
et aussi à l'économie générale des lois
municipales. Une municipalité peut agir pour autant qu'elle a un
pouvoir, et il faut que l'Assemblée nationale lui donne ce pouvoir dans
l'économie de notre droit municipal.
Juste un aspect de la façon dont on indemnise, entre guillemets,
en matière d'affichage. L'économie générale aussi
de nos lois en ce domaine n'est pas d'offrir une indemnisation
monétaire, pour toutes sortes de raison d'ailleurs, dont celle que nous
avons mentionnée, à savoir que souvent l'indemnisé n'est
pas propriétaire du terrain, ou même des installations,
très souvent. Mais il y a d'autres raisons aussi. Finalement, ce qui
s'est passé, c'est que, par exemple, le ministère des Transports,
qui lui aussi a eu à faire face à ce genre de
problèmes-là, et d'autres ministères, dont le
ministère des Affaires culturelles... Ce qui a été reconnu
comme pratique générale, c'est une indemnisation sous forme de
temps pour permettre un amortissement commercial normal des installations. Et
l'amortissement commercial normal dans le domaine, comme, la plupart du temps,
c'est de la location, c'est évidemment la durée d'une location
normale qui permet une indemnisation, un recouvrement des investissements. Et
c'est pour ça que ce qu'on retrouve normalement dans toutes les lois,
soit municipales, soit provinciales, ici au Québec ou ailleurs, c'est
une période qui évolue entre 5 et 10 ans, qui permet donc
à
l'entreprise de recouvrer l'investissement qu'elle a fait. Je dois dire
d'ailleurs que les périodes normales d'amortissement dans ce
domaine-là, c'est effectivement entre 5 et 10 ans. Pour les structures
légères, dans les municipalités, c'est à peu
près 5 ans, et pour les structures lourdes, c'est à peu
près 15 ans. Donc, dans le cas des panneaux d'affichage, entre 5 et 10
ans, vous avez une forme d'indemnisation qui est correcte et qui a
été jugée correcte partout dans le monde. Là
encore, on ne demande rien de spécial. (11 h 15)
Le Président (M. Garon): Oui. M. le député.
Est-ce qu'il y a d'autres...
M. Picotte: La vraie question, M. le Président, que je
pense fondamentale, c'est mon collègue de Jonquière qui l'a
posée, en disant... Et il y a eu une partie de la réponse, quand
on a dit: On n'a jamais eu de discussion, on a tenté d'avoir des
discussions, etc. La vraie question, c'est de dire: Est-ce qu'il y aura... En
tout cas, nous, ce que nous souhaitons, c'est qu'il y ait des discussions entre
les concernés, la ville de Québec, peu importe. Ils auront la
possibilité de réglementer. On ne pourra pas éviter
ça éternellement, de toute façon. Est-ce qu'ils ont
l'intention de s'asseoir pour tâcher de cerner le problème et
tâcher d'y apporter les correctifs? C'est surtout ça que, nous,
nous souhaitons. On aimerait avoir une certitude, à ce moment-ci.
M. L'Allier: M. le Président, si vous me permettez, je
vais vous dire tout de suite que le pouvoir qui est demandé ici ne va
pas s'appliquer brutalement demain matin, sans consultation. On n'a jamais fait
de réglementation sans procéder à beaucoup de
consultations. De sorte que, lorsque nous utiliserons éventuellement le
pouvoir qui nous serait accordé, si la commission en est d'accord et si
l'Assemblée nationale en est d'accord, ce sera
précédé par des discussions et des consultations, à
la fois avec des groupes professionnels intéressés et avec des
populations des quartiers intéressés aussi. Il pourrait arriver,
dans la ville de Québec, qu'à certains endroits, dans certains
quartiers, on dise: Nous, on souhaite ça, avoir des panneaux; on aime
ça, nous autres, voir des panneaux devant chez nous quand on sort. Si
les gens le souhaitent, on travaillera davantage sur les critères
esthétiques. Ce que je veux vous dire, c'est qu'il n'y aura pas de
procédure en catimini, qu'il n'y aura pas de réglementation en
cachette. Ça se fera publiquement, parce que c'est une façon de
penser la ville pour l'avenir.
M. Lavoie: M. le Président, si vous me permettez, il n'y a
rien dans la charte de la ville de Québec actuellement qui vous
empêche de réglementer et de discuter en dépit du fait que
vous n'auriez pas les pouvoirs additionnels que vous requérez. Me
Boutin, mon confrère, vient d'indiquer qu'il avait besoin d'outils, d'un
coffre d'outils juridiques mieux garni, pour pouvoir intervenir. Mme et MM. les
membres de la commission, la charte prévoit déjà, à
l'article 12a, pour réglementer les pouvoirs, "pour réglementer
la construction, l'installation, le maintien, la modification et l'entretien de
tous panneaux-réclame et enseignes déjà
érigés"... Si la ville de Québec veut réglementer
comme elle le fait actuellement, ce contre quoi on n'a rien à dire - on
est pour la réglementation d'une façon correcte, d'une
façon civilisée et d'une façon qui n'est pas excessive -
elle a déjà actuellement, dans sa charte, des outils juridiques
qu'elle peut utiliser, qu'elle a d'ailleurs utilisés l'an passé,
il y a un an, au mois d'août, et j'y faisais référence dans
la présentation du mémoire. Qu'est-ce qu'elle a à gagner
présentement, à ce stade-ci du problème, devant vous, ce
matin, à obtenir tout de suite des pouvoirs additionnels qui, encore une
fois, sont exorbitants du droit commun, qui n'ont pas leurs comparables
ailleurs au Québec, qui n'ont pas leurs comparables ailleurs au Canada?
Posez la question. Moi, je la pose, la question. Et, sur le plan juridique,
après qu'on se sera rencontrés pour en discuter, il y aura moyen
de concert, si effectivement la ville de Québec veut obtenir de nouveaux
pouvoirs, si elle veut faire le ménage de sa charte au niveau des
pouvoirs réglementaires en matière d'affichage en
général. Parce qu'actuellement, il y a sept articles dans la
charte qui le couvrent déjà, qui comptent une multitude de
dispositions de nature habilitante pour justement lui permettre de
réglementer l'affichage extérieur. Si ça donne lieu
à un nettoyage et à une meilleure cohérence sur le plan
juridique, nous serons ensemble du même côté, à ce
moment-là, pour vous demander des pouvoirs plus cohérents et plus
précis en matière d'affichage.
On n'a rien contre la démarche. Nous serions pour la
démarche, mais nous disons qu'elle est prématurée,
à ce stade-ci.
M. L'Allier: M. le Président, si vous me permettez un bref
commentaire.
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. L'Allier: Je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit.
Nous avons le pouvoir de réglementer. Ce que nous demandons maintenant,
c'est de pouvoir réglementer ce qui n'est pas conforme et ce qui ne
serait pas conforme à ce qui est existant et, éventuellement, de
le faire enlever si ça ne devient pas conforme.
M. Lavoie: Vous demandez l'arsenal nucléaire, M. le maire
de la ville de Québec.
M. L'Allier: M. le Président, je m'excuse,
mais on n'est pas au palais de justice, je pense, là.
M. Lavoie: Mais tout de même!
Le Président (M. Garon): Chacun intervient à son
tour.
M. L'Ailier La fugue n'a pas sa place! Si vous êtes
d'accord, je voudrais passer la parole à notre conseiller juridique.
M. Boutin: II est vrai qu'à la ville de Québec, on
prétend avoir besoin de cet outil additionnel qui nous permettra de
faire disparaître, avec un laps de temps prescrit, les structures ou les
enseignes, les panneaux-réclame devenus dérogatoires. Je vais
vous donner un exempte qui va illustrer très bien la situation, un
exemple déjà vécu, un exemple qui démontre, je
pense, la bonne foi de la ville de Québec à l'égard de ce
genre de problématique, et qui illustre bien qu'en l'absence du pouvoir,
on s'est fait, entre guillemets, avoir. Nous étions en discussion avec
une compagnie qui fait de la publicité, qui a des
panneaux-réclame dans la ville, pour faire un nettoyage sur un site
particulier où il y avait un, deux ou trois panneaux-réclame d'un
aspect discutable. Discussions avec notre service d'urbanisme: Oui, on est
prêts à abandonner nos deux ou trois panneaux-réclame qui
ont un aspect discutable sur tel site, mais permettez-nous d'aller sur tel site
et on va vous faire une magnifique installation, avec aménagement
paysager, face tournante et des choses du genre. Très bien, on est bien
satisfaits de l'échange. Le nouveau produit ou le nouvel emplacement
sera plus agréable "urbanistique-ment" parlant et aura un impact sur
l'environnement moins dommageable que le site que ces gens-là veulent
quitter. Bravo! On se sert la main. Ça se passe, le nouveau site
s'aménage. Cependant, celui qui bénéficie du droit de
louer son mur, son espace et son terrain pour des affiches commerciales, ce
n'est pas la compagnie de publicité ou la compagnie d'enseignes qui
vient d'aménager le nouveau site. Alors, le propriétaire du sol
se revire de bord et loue ses espaces publicitaires à une compagnie de
publicité. Alors, on a un nouveau site, plus un ancien tout aussi
dégueulasse qui continue à opérer. L'objectif, c'est de
rendre certains sites dérogatoires. On n'a pas d'objection à
discuter avec l'entreprise, et à voir des alternatives et à avoir
des remplacements, des sites meilleurs, en meilleur état et mieux
présentés. Mais on veut avoir ce qu'il faut également
quand on décide de fermer un site parce qu'il n'est pas approprié
dans l'environnement urbain. Il faut qu'on soit capables de le fermer de
façon efficace.
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
M. Picotte: M. le Président, en tout cas, ce que je pense
comprendre de la situation, et, à ce moment-là, je suis
obligé, je le fais en fonction des lois existantes, d'autres chartes
existantes, je dis: Bien, ce n'est pas un pouvoir nécessairement abusif.
À ce moment-là, dans la charte de la ville de Montréal
toujours, à l'article 524, ils ont le pouvoir aussi, à l'article
12, de réglementer la construction. Ils ont ce pouvoir-là, comme
vous autres vous l'avez, sauf qu'à l'article 541, on leur a donné
le pouvoir d'être capables d'en enlever ou de faire ce
nettoyage-là. En ce qui me concerne, là, et je ne veux pas entrer
dans le fond de ce que je suis d'accord ou pas d'accord, mais, moi, je
prétends qu'il devrait y avoir cependant une "mautadite" bonne
explication, une bonne réunion entre les gens concernés, la ville
de Québec, parce que, moi, je suis persuadé que les gens auront
à vivre avec ça et doivent vivre avec ça, et que c'est
aussi une façon d'informer le public. Il faut bien le mentionner.
Ça existe et ça devra continuer d'exister, de mon point de vue
à moi. Mais pas n'importe comment, cependant, pas de n'importe quelle
façon et pas à n'importe quelle condition. Evidemment, j'ai
toujours compris que le pouvoir que vous nous demandiez, ce n'était pas
dans le but de réglementer. Ça, vous l'avez déjà
dans vos chartes. Si, c'était le pouvoir d'en enlever, ça, vous
ne l'auriez pas eu. Maintenant, que tout ça se fasse selon les
règles et coutumes établies, qui font en sorte que les bonnes
relations doivent exister entre les gens qui composent cette
communauté-là, eh bien, moi, évidemment, je souhaite cela
de beaucoup. Mais au moment où on se parle, je serais très
hésitant à vous accorder ça, si ça n'existe pas.
Dieu sait s'il y a des choses qu'on vous a refusées parce qu'on s'est
dit: II ne faut pas aller jusque-là, ça n'existe pas encore, on
est en réflexion sur des choses comme ça. Mais je suis bien
obligé de constater que ça existe ailleurs aussi, cette
situation-là. Je le constate, tout simplement, au moment où on se
parle. Je ne prends pas parti pris ni pour ni contre, mais je constate que
ça existe.
M. Tremblay (Robert): M. le Président, j'aurais
peut-être deux observations à faire, tout d'abord concernant
l'article 541 de la charte de Montréal. Il est à remarquer que
cet article-là, même s'il a été accordé aux
autorités de la ville de Montréal, n'a jamais été
utilisé jusqu'à présent, d'une part. Ce qui, à mon
sens, illustre le fait que ce n'est pas absolument nécessaire. D'autre
part, lorsqu'on regarde la Loi sur les cités et villes... M. Dufour a
d'ailleurs mentionné ce point là, tout à l'heure,
lorsqu'il disait: Évidemment, il faut qu'il y ait des discussions. On
peut en venir à un compromis avec des discussions, sans
nécessairement pour autant en arriver avec des mesures
législatives que nous considérons comme étant
excessives.
Nous considérons que nous n'avons pas eu l'opportunité,
jusqu'à maintenant, d'illustrer clairement quel était notre point
de vue face à la situation actuelle à la ville de Québec.
Lorsque M. le maire présente les photos qui sont là, il faut
aussi remarquer qu'on a tenté de demander aux autorités de la
ville de Québec de relocaliser ou d'arranger ces structures-là.
Si on regarde la situation actuelle, même aujourd'hui, si on voulait
relocaliser ces structures-là ou les améliorer, nous ne le
pourrions pas, parce que la réglementation est actuellement, à
toutes fins pratiques, gelée.
M. le Président, nous voulons et nous désirons discuter
avec la ville de Québec, mais nous ne voulons pas le faire dans un cadre
où, finalement, les autorités de la ville ont dans leurs mains un
outil qui leur donne un avantage peut-être excessif face à
l'industrie. Nous voulons discuter avec elle et nous voulons nous entendre avec
elle, mais pas nécessairement, excusez l'expression, avec un fusil sur
la tempe. C'est ce qui risque de se produire lorsqu'on accorde à une
municipalité des pouvoirs de cette nature.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Taschereau.
M. Leclerc: Merci, M. le Président. Sans prendre parti non
plus, parce qu'on n'est pas encore rendus à cet article, il y a une
chose, je crois, qu'on ne doit pas perdre de vue, c'est qu'il faut se demander
ici, comme Parlement, s'il est loisible ou non de donner ce pouvoir-là
à la ville de Québec.
Il ne faut pas faire le débat ici pour chercher à savoir
comment, dans l'éventualité où elle aurait ce
pouvoir-là, la ville de Québec s'en servirait. Ce débat se
tiendrait au conseil municipal, et les gens qui auront à prendre ces
décisions, ce sont des élus, comme nous. Donc, je veux qu'on
garde le débat dans sa perspective. Est-il loisible ou non que le
Parlement de Québec donne ce pouvoir à la municipalité de
Québec? Dans l'éventualité où la
municipalité de Québec, comme d'autres au Québec qui l'ont
déjà, aurait ce pouvoir, ce sera à elle et à ses
élus de décider comment ils s'en serviront, s'ils s'en serviront
ou non, et le débat se ferait et devrait se faire à la salle du
conseil municipal. Je pense que c'est important qu'on garde ça en
perspective.
M. Lavoie: Le problème, c'est que ce pouvoir-là
n'existe pas ailleurs, dans les autres chartes. Mais, encore une fois, il y a
une différence de rédaction législative entre l'article de
la charte de la ville de Montréal et l'article qu'on vous demande
aujourd'hui d'accorder à la ville de Québec. Il y en a une. On ne
parle pas d'enlèvement sans indemnité, dans la charte de la ville
de Montréal.
M. Picotte: Là-dessus, on doit dire qu'on a dos opinions
un petit peu différentes. Comme on dit qu'il n'y a pas "sans
indemnité" et "avec indemnité", ça laisse toute la
latitude voulue. C'est pour ça que ce n'est pas inclus, non plus. Si on
disait "sans indemnité", ça règle le problème; si
on disait "avec indemnité", ça règle le problème.
Mais parfois, ça va nécessiter une indemnité et, dans
d'autres cas, non. Alors, on dit qu'on laisse toute la latitude voulue; c'est
une question de bon sens et de justice, que les gens vont pouvoir ensemble
partager et discuter.
Je pense que vous venez de me faire la plus belle preuve, quand vous
avez pris la parole tantôt en disant... Écoutez, je suis en train
de faire vérifier par mes spécialistes si c'est vrai que
Montréal ne l'a jamais utilisé. Eh bien, si Montréal ne
l'a jamais utilisé, c'est la plus belle preuve que ça ne peut
mordre personne.
M. Lavoie: De la façon dont c'est
rédigé.
M. Picotte: Bien non, comme je vous le dis, le seul argument que
vous m'avez apporté, c'est de ne pas indiquer "sans indemnité" ou
"avec indemnité". Je vous explique un peu pourquoi ce n'est pas
indiqué "sans indemnité" ou "avec indemnité", ce qui
n'empêche pas évidemment la ville de Québec, d'autant plus
qu'avec tout ce qu'elle comprend, tout ce qu'elle entend et tout ce qu'on
souhaite autour de la table... Je pense bien qu'elle n'a pas l'intention
d'éliminer, du moins c'est ce que j'ai compris, toute cette
activité commerciale, entre parenthèses, à
l'intérieur d'une vie collective. C'est la raison pour laquelle je me
dis qu'il y a encore beaucoup de place non seulement à la discussion,
mais à l'entente, dans ce domaine-là.
En tout cas, moi, je vous dis ce que je pense être possible, sans
entrer dans le fond du dossier comme tel. C'est certain que, si j'étais
maire, j'aimerais en avoir à tous les coins de rue, un peu partout. En
tout cas, je ne veux pas toucher à ça, ce n'est pas le domaine
qui me préoccupe présentement. C'est le domaine d'un pouvoir
à être accordé ou non à une municipalité.
Le Président (M. Garon): À ce moment-ci, je vais
demander à la commission si elle considère qu'elle a
été suffisamment éclairée, et aux intervenants,
s'ils considèrent qu'ils ont pu exprimer leur point de vue.
M. Dufour: Pour ma part, je pense qu'il y a eu suffisamment
d'explications. Lorsque viendra le temps de l'étude article par article,
on aura, bien sûr, à regarder de plus près. Si on en a
besoin à ce moment-là, les intervenants pourront revenir pour
mieux nous éclairer. Mais, à ce stade-ci, j'ai l'impression qu'on
a suffisamment couvert le sujet. (11 h 30)
Le Président (M. Garon): M. le ministre.
NI. Picotte: Oui. M. le Président, je pense que j'aurai
l'occasion, quand je reviendrai là-dessus, peut-être de faire
préciser davantage les intentions de la municipalité et
peut-être d'avoir un peu cette garantie-là qu'il est possible
d'avoir un dialogue avec les gens concernés, pour faire en sorte de
bonifier. Mais on verra rendus là si je me réserve la
possibilité d'apporter des commentaires additionnels, à ce
moment-là, de l'étude de notre projet de loi article par
article.
Le Président (M. Garon): M. l'intervenant.
M. Lavoie: II me reste à vous remercier, à ce
stade-ci, M. le Président, M. le ministre, M. le maire de la ville de
Québec...
Le Président (M. Garon): Alors, comme les parlementaires
d'un côté et de l'autre de la Chambre ont laissé entendre
qu'il est possible qu'ils fassent appel à d'autres éclairages si
le besoin se fait sentir, c'est à vous de décider si vous voulez
rester pour la fin des délibérations et l'étude article
par article.
M. Lavoie: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Je vous remercie.
Je vais demander maintenant à M. André Forgues, qui est
chef de l'opposition et du Progrès civique, de venir s'asseoir comme
intervenant. Je veux aussi dire à M. Forgues que, s'il est au
deuxième rang, c'est parce que... J'ai demandé au
secrétaire de la commission: Comme c'est le chef de l'opposition,
comment ça se fait? Il a dit: Habituellement, on met l'ordre où
les gens ont indiqué, ont communiqué avec la commission... Enfin,
c'est l'ordre chronologique dans lequel ils ont appelé. Alors, comme
j'ai pensé que vous ne vous sentiriez pas lésé
d'être le deuxième intervenant et de clôturer les remarques
des intervenants, mais ce n'est pas... Vous comprenez, comme membre de
l'Opposition, je ne voulais pas réduire le prestige qui doit être
dévolu à l'opposition.
Progrès civique
M. Forgues (André): Si j'ai compris, M. le
Président, vous gardiez le dessert pour la fin.
Le Président (M. Garon): Comme je consomme très peu
de dessert, je n'ai pas osé employer ce terme-là.
M. Picotte: II sait ce que ça veut dire, du dessert, le
député de Lévis. J'imagine qu'il en a déjà
mangé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Forgues: M. le Président, M. le ministre, Mme et MM.
les députés, je voudrais vous remercier de nous recevoir et de
nous permettre de nous faire entendre dans le dépôt des
modifications des projets de loi de la charte de la ville de Québec.
Je peux vous dire tout de suite que nous sommes d'accord avec l'ensemble
des recommandations. Il y a quelques sujets, par contre, quelques projets
où nous ne sommes pas tout à fait d'accord, dont celui de la page
33, qui dit qu'ils voudraient que la ville puisse obliger un promoteur
immobilier, le promoteur d'un projet important, à produire des
études qui pourraient mesurer l'impact de l'implantation des projets,
notamment sur l'ensoleillement, les vents, sur la circulation et le
stationnement.
M. le Président, nous croyons que, si cette commission accepte
cette modification, ça fera en sorte que ces irritants et ces exigences,
si elles sont inscrites dans la charte de la ville, vont faire fuir les
investisseurs. Il faut se rappeler que l'article 14 du règlement qui
régit le comité d'urbanisme permet au comité d'urbanisme
d'exiger des promoteurs toutes les modifications nécessaires qui peuvent
rendre le projet acceptable, en faisant en sorte que l'impact sur
l'ensoleillement, les vents, la circulation et le stationnement soit
acceptable.
Donc, pour nous, si c'était inscrit dans la charte de la ville de
Québec, ça pourrait devenir un irritant et, aussi, ça
pourrait faire fuir les investisseurs, parce que, et je le
répète, l'article 14 du règlement qui compose le
comité d'urbanisme nous donne déjà les pouvoirs
nécessaires pour répondre et éviter ces
inquiétudes.
L'autre projet de loi concernant la possibilité d'augmenter de 10
% à 20 % le maximum en pourcentage du terrain ou de la valeur qu'on peut
exiger d'un développeur pour fins de parcs, bien je n'ai pas entendu les
raisons qui motivent cette décision. Ce serait une première au
Québec. Notre première réaction, c'est qu'on se demande si
ça n'aura pas comme conséquence d'augmenter le coût des
maisons et de rendre les projets moins compétitifs vis-à-vis des
projets des villes de banlieue. Si toutefois vous accordez à la ville ce
pouvoir, je pense qu'il faudra qu'il y ait une bonne explication de la part de
l'administration municipale, afin que les promoteurs puissent bien comprendre
cette nouvelle exigence et que ce ne soit pas plutôt une incitation
à favoriser le développement dans les villes de banlieue, qui
n'auraient pas ce pouvoir et qui n'exigeraient pas ces 20 % de compensation
pour fins de parcs.
M. le Président, on vous demande, je pense, pour la
deuxième année consécutive, que la ville, comme la
Communauté urbaine de Montréal, ait les pouvoirs
nécessaires pour intervenir au niveau de l'environnement et de la
qualité de l'air. Actuellement, il y a déjà une
collaboration qui existe entre Québec et le gouvernement, si je prend un
exemple, surtout au niveau du contrôle
de la qualité des aliments. Et je peux vous dire que les
fonctionnaires, comme le service concerné, font bien leur devoir. Et il
me semble que ce serait nécessaire que la ville obtienne les pouvoirs
nécessaires pour régir, pour intervenir auprès des
différents pollueurs afin de maintenir et d'améliorer la
qualité de l'air sur le territoire de la ville de Québec. Je
voudrais vous signaler que l'opposition est tout à fait d'accord et
voudrait renforcer cette demande de l'administration actuelle concernant le
projet d'avoir des pouvoirs additionnels pour intervenir auprès des
pollueurs, des pouvoirs que nous n'avons pas présentement.
Un bref commentaire sur les affiches. Nous sommes heureux d'entendre que
l'administration actuelle va ouvrir le dialogue avec les principaux
intervenants afin de pouvoir trouver une solution acceptable par toutes les
parties pour appliquer les nouveaux pouvoirs que vous pourriez accorder
à la ville au niveau de l'affichage et des panneaux-réclame.
M. le Président, c'est tout concernant notre intervention, et je
vous remercie tous et toutes de votre bonne attention.
Le Président (M. Garon): Je vous remercie. M. le
ministre.
M. Picotte: Oui, M. le Président, je voudrais remercier M.
Forgues de son intervention et des idées générales qu'il
nous a données sur ce projet de loi là. Dans certains cas, il se
dit en accord, aussi, et dans d'autres cas, il laisse certains points
d'interrogation. Mais je reprends, peut-être, la deuxième
inquiétude qu'il a eue au début de son intervention. Il voulait
se faire rassurer un peu par l'administration municipale. Je ne sais pas si M.
le maire aurait quelques commentaires généraux à faire,
suite à l'intervention de M. Forgues. Dans l'ensemble, ça
m'apparaît... C'est la seule question que j'aurais, à moins que
des explications suscitent une autre question. Mais c'est la seule question que
j'aurais. C'est peut-être d'avoir un commentaire d'ordre
général sur ce qu'a dit M. Forgues il y a quelques instants.
M. L'Allier: Sur les 10 % à 20 %, M. le ministre?
M. Picotte: Oui, c'est ça.
M. L'Allier: Je vais demander à M. Boutin de nous mettre
ça en perspective.
M. Boutin: Sur la question des 10 % à 20 %, on se situe
actuellement dans le cadre du pouvoir de la municipalité d'exiger, comme
compensation lors de l'approbation d'un plan de subdivision, soit une parcelle
de terrain, soit une portion d'argent de la valeur du terrain compris dans le
plan, comme condition préalable à l'approbation de ces plans de
subdivision. Présentement, à l'échelle de la province, ce
pouvoir-là sert, et il sert également, à la ville de
Québec, à constituer un fonds pour acquérir et
aménager des parcs et des terrains de jeux. On se rend compte, à
la ville de Québec, qu'il y a un retard important à combler
à l'égard de l'aménagement des parcs et des terrains de
jeux, en termes de quantité d'espaces verts dans la ville de
Québec, et que la quantité d'argent qui sera requise au cours des
années à venir, dans un avenir proche et moyen, sera
considérable. On a des chiffres à vous montrer à cet
égard-là. Il serait opportun pour la ville de Québec, non
seulement d'utiliser le fonds général de la ville et le pouvoir
de taxation général de la ville à cet
égard-là, mais également d'utiliser de façon un peu
plus serrée ou un peu plus forte le pouvoir de récupérer
des sommes d'argent comme condition préalable à l'approbation des
plans de subdivision. On a à vous faire part de chiffres assez
éloquents à cet égard.
En ce qui concerne le premier commentaire de M. Forgues d'exiger des
plans et des études d'impact sur certaines constructions, de pouvoir
exiger ces études-là, je rappelle que ça se situe dans le
contexte du pouvoir de la ville d'accepter des plans de construction de
certains grands ensembles en lieu et place du zonage, les plans de construction
devenant le zonage. Afin de fournir un meilleur éclairage au conseil,
à ce moment-là, on croit approprié qu'accompagnant les
plans de construction devraient également suivre des études
d'impact sur la circulation, l'ensoleillement, les vents au sol, etc. C'est
pour avoir un meilleur éclairage pour le conseil, avant de prendre sa
décision.
Le Président (M. Garon): M. Forgues.
M. Forgues: M. le Président, loin de moi l'idée de
partir un débat, mais je voudrais simplement répéter
à l'administration que nous demeurons inquiets concernant les 20 % de
réserve pour fins de parcs. Nous n'aurions pas d'inquiétude si
cette exigence était à la grandeur de la Communauté
urbaine de Québec. Mais comme, d'après mes informations, ce
serait une première au Québec, j'imagine que ça aurait une
incidence sur les constructions nouvelles, sur le coût des constructions
nouvelles. Et je continue à m'interroger sur l'impact qu'une telle
décision pourrait avoir sur le développement domiciliaire de la
ville.
Le Président (M. Garon): M. le ministre, aviez-vous
fini?
M. Picotte: M. le Président, je n'ai plus de commentaires.
Je voudrais remercier...
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: On ne se prononcera pas sur le fond de la question.
Moi aussi, j'aurai certaines questions, lorsqu'on verra article par article,
surtout sur la question des 10 % à 20 %. On verra. Mais je vous
demanderais, par rapport à l'article 336, paragraphe 42i: "prescrire les
plans et documents qui doivent être soumis par le requérant..."
Vous avez émis un certain nombre de commentaires à l'effet que
ça pourrait augmenter les coûts, que ça pourrait causer des
problèmes. Est-ce que vous pouvez expliciter un peu plus les sortes de
problèmes? Parce qu'il faut bien comprendre qu'il n'y a pas tellement
longtemps, vous étiez de l'autre côté. Donc, c'est quoi,
les objections que vous avez? Est-ce que vous pouvez en parler un petit peu
plus?
M. Forgues: Sur les exigences de produire des études?
M. Dufour: C'est ça, et des plans.
M. Forgues: Nous sommes d'avis que, présentement, la
Commission d'urbanisme, qui a le mandat d'accepter tout projet, qui a
l'autorité d'accepter tout projet de construction, tout projet
commercial ou résidentiel, a les pouvoirs, dans ses règlements,
de réglementer la hauteur, la superficie, le style, le genre de
construction. Le fait de bien identifier dans la charte un pouvoir
supplémentaire qui dirait que la ville peut exiger qu'un promoteur
produise des études sur les impacts que ce projet pourrait avoir sur
l'ensoleillement, les vents, la circulation et le stationnement, je me demande
si ça ne deviendra pas un irritant supplémentaire qui pourrait
inciter les promoteurs à investir ailleurs qu'à Québec.
Parce que, lorsque vous commandez des études à des bureaux de
professionnels, il y a toujours une question de coût. Et je vois
qu'à l'intérieur de ces exigences-là, on va demander
à un promoteur d'investir peut-être un montant
supplémentaire de 50 000 $, 75 000 $ dans la préparation de ces
plans, parce qu'il devra produire des études. Tandis que,
présentement, à notre avis, il nous semble que la Commission
d'urbanisme, d'après l'article 14, a en main les pouvoirs d'exiger
certaines de ces études. Si elle croit que la bâtisse a une
hauteur qui pourrait influencer les vents, elle a le pouvoir de réduire
la hauteur de la bâtisse. Tout simplement, je me dis que ce serait
peut-être inciter les promoteurs... Ça ferait peut-être un
peu peur aux promoteurs, si on incluait ça dans la charte. C'est une
question d'interprétation.
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. L'Allier: Un très bref commentaire. C'est probablement
parce qu'on a une perception différente du projet. Il s'agit ici non pas
de pouvoir exiger toutes ces études-là pour n'importe quel
projet, mais uniquement pour les projets d'envergure qui sont
présentés en dehors des règles habituelles de zonage. En
d'autres mots, lorsqu'il s'agit, par exemple, d'un projet de la nature de la
Grande Place, qui est présenté comme un projet global et qui est
soustrait, à cause d'un pouvoir que l'administration municipale avait
obtenu auparavant, de l'ensemble du zonage, on veut, pour les projets
d'envergure, pouvoir exiger que le promoteur, parce qu'il s'agit de gros
projets, fasse les études préalables, et que ce ne soit pas
à la ville de dépenser 100 000 $, 150 000 $, 200 000 $ pour faire
le travail qui va consolider un projet. C'est dans ce sens-là qu'on
demande ça; ce n'est pas pour les petits projets. Et avec tout le
respect que je dois à M. Forgues, je pense qu'on va pouvoir indiquer,
tout à l'heure, à l'étude article par article, que la
Commission d'urbanisme n'a pas ce pouvoir-là, à ce moment-ci, de
demander des rapports comme ça. Ce qu'on demande ici, c'est de dire au
promoteur: Vous avez le choix. Suivez le zonage habituel, et on ne pourra rien
exiger de vous. Mais si vous voulez un projet d'envergure qui va en dehors du
zonage, avant de le soumettre à la Commission d'urbanisme, on devrait
pouvoir vous demander de faire un certain nombre d'études qui nous
permettront d'éclairer notre prise de décision. C'est ça,
c'est juste ça. C'est pour ceux-là.
M. Dufour: Si ça peut vous rassurer un peu, M. Forgues.
(11 h 45)
M. Forgues: II s'agirait d'identifier les projets
d'envergure.
M. Picotte: Le chef de l'opposition peut toujours être
rassuré, dans ces situations-là.
M. Dufour: L'opposition, c'est la porte du pouvoir, M. le
ministre.
M. Picotte: Bien oui. Non, mais en autant... M. Dufour:
Ça va.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? Des membres de la commission, du côté du
ministre?
Une voix: Ça va.
Le Président (M. Garon): Ou du côté de
l'Opposition?
M. Dufour: Je veux remercier M. Forgues de sa collaboration.
M. Picotte: C'est ça.
Le Président (M. Garon): Alors, M. Forgues, si vous voulez
rajouter le mot de la fin, là, ce
serait la cerise sur le sundae.
M. Picotte: Ça, c'est un dessert, hein!
M. Forgues: Merci de votre bonne attention.
Le Président (M. Garon): Merci.
Alors, comme nous en sommes rendus maintenant à l'étude
détaillée du projet de loi et que je dois m'absenter pour
quelques minutes, je vais demander à la vice-présidente, Mme la
députée de Mégantic-Compton, de commencer l'étude
du projet de loi article par article.
M. Picotte: J'ai toujours dit, M. le Président, que vous
et votre compagne faisiez une excellente équipe à la
présidence de cette commission.
Le Président (M. Garon): Je suis un homme moderne, moi,
j'ai plus de facilité quand je travaille avec une femme.
M. Picotte: Vous avez raison.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
Président.
M. Picotte: Vous pouvez remarquer que j'ai toujours ma
sous-ministre à mes côtés, quand arrive le temps
d'étudier les projets de loi.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 1. M. le ministre
Travaux d'utilité publique
M. Picotte: Oui. Mme la Présidente, l'article 1: La charte
de la ville de Québec (1929, chapitre 95) est modifié par
l'addition, après l'article 4g, du suivant: "4h. La ville peut, à
l'occasion de l'exécution de travaux, conclure une entente avec une
entreprise d'utilité publique en vue d'exécuter des travaux pour
le compte de cette dernière et à ses frais."
Alors, cet article, bien sûr, Mme la Présidente, vise
à permettre à la ville de conclure des ententes avec des
entreprises d'utilité publique en vue d'exécuter pour leur compte
et à leurs frais des travaux. Ce pouvoir permettra une meilleure
coordination et une plus grande souplesse dans la réalisation de divers
travaux exécutés dans les rues. Exemple: enfouissement de fils
d'Hydro-Québec, de Bell Canda, pose de conduites de gaz, d'aqueduc et
dégoût.
Alors, en principe, nous devons vous dire que, nous, au ministère
des Affaires municipales, nous sommes favorables à l'adoption de cet
article.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'ai juste peut-être une question ou un
commentaire, je ne sais pas... Il y a une chose qui est certaine, c'est que
lorsque les entreprises d'utilité publique travaillent dans les
municipalités, ces travaux-là sont soumis à une certaine
réglementation ou à certaines exigences de la part de la
municipalité.
Nonobstant toutes ces exigences-là, il peut arriver - et
ça arrive souvent, malheureusement - qu'il se produise un affaissement
de terrain... Il peut se produire des choses, dans le temps de la garantie
prescrite. Normalement, les compagnies qui travaillent, les entrepreneurs qui
travaillent dans nos municipalités vont avoir une responsabilité
soit de cinq ans, soit d'un an ou de deux ans, dépendant des travaux. Le
seul point sur lequel je m'interroge... Et souventefois, on ne peut pas dire
que le contractant est responsable, dans le sens qu'on ne peut pas attribuer
ça à une mauvaise décision ou à de mauvais travaux.
Mais il peut arriver qu'il se produise des choses en dehors de ça, et la
municipalité a des recours. Lorsque la municipalité va effectuer
ces travaux, elle va faire comme un contractant de bonne foi; elle va faire ses
travaux pour qu'il n'y ait pas de trouble. Mais au bout d'un an, il peut y
avoir un trouble. Donc, là, c'est la municipalité, puisqu'elle
est contractante, qui devra procéder à des
réparations.
Donc, est-ce que vous voyez une difficulté par rapport à
ça? La municipalité s'entend avec le contractant ou avec la
compagnie d'utilité publique et elle fait les travaux. Au bout de six
mois, il y a un affaissement de terrain. La municipalité, est-ce qu'elle
a prévu ou est-ce qu'elle devra prévoir à travers ces
ententes qu'il pourrait se produire des cas où elle est obligée
de procéder?
M. Boutin: D'une part, ce que je peux répondre à
ça, c'est que ce sont les relations contractuelles qui vont exister
entre la compagnie d'utilité publique et nous, lorsqu'on va s'entendre
pour faire des travaux conjoints, qui vont régler ce
problème-là. C'est la première réponse, un peu
facile, cependant.
M. Dufour: Oui.
M. Boulin: Deuxième réponse, c'est que de la
façon dont on prévoit utiliser ce pouvoir-là, ce
problème-là ne se posera pas, parce qu'à la ville de
Québec, de la façon dont on effectue nos travaux d'utilité
publique ou dans nos rues ou trottoirs, etc., les travaux d'entretien, les
travaux de réparation, les travaux de petite envergure sont,
effectivement, faits en régie.
Mais ce qu'on vise avec ce pouvoir-là, c'est des travaux de plus
grande envergure. Lorsqu'on
ouvre carrément une rue pour la refaire de a à z,
lorsqu'on fait des travaux d'ouverture de rue, dans 99,99 % des cas, ces
travaux-là sont donnés à contrat à l'entreprise
privée. Alors, question de responsabilité, comme vous le dites si
bien, c'est l'entrepreneur qui la supportera, tant à l'égard de
la ville qu'a l'égard de la partie des travaux faite par une compagnie
d'utilité publique.
M. Dufour: Si je comprends bien, c'est que, lorsqu'il y a de gros
travaux, la municipalité aimerait être contractante parce que
ça fait son affaire. Elle pourrait rajouter des choses, à travers
ces contrats-là. Quand c'est de petits travaux, règle
générale, le...
M. Boutin: On ne se mêle pas de la compagnie
d'utilité publique. Le jeu n'en vaut pas la chandelle, à ce
moment-là. Ce pouvoir-là est utHe pour que les entrepreneurs ne
se pilent pas sur les pieds dans les grands chantiers, pour qu'il y ait une
meilleure coordination des travaux.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va.
L'article 1 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Traitement des élus municipaux
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 2. Il y a une modification à l'article 2. M. le
ministre.
M. Picotte: Oui, Mme la Présidente. D'abord, la
modification se lit comme suit: L'article I7d de la charte de la ville de
Québec, édicté par l'article 2 du projet de loi, est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
Toutefois, les dispositions de la Loi sur le traitement des élus
municipaux qui sont relatives au maximum du total des
rémunérations et des indemnités que peut recevoir tout
membre d'un conseil municipal priment les dispositions du règlement
adopté en vertu de l'article 2 de cette loi."
Cette modification a pour but de prévoir que les limites
maximales des rémunérations et des indemnités
établies en vertu de la Loi sur le traitement des élus municipaux
continuent de s'appliquer relativement à la rémunération
additionnelle que pourra fixer la ville de Québec en vertu du premier
alinéa. Alors, c'est évident. Ça fait
référence, Mme la Présidente, à la demande de la
ville de Québec pour la rémunération au niveau de deux
commissions, je pense que c'était la Commission de l'urbanisme et la
Commission de... On pourrait peut-être aller à l'article 2 tout de
suite, pour regarder ça dans son ensemble.
L'article 2...
La Présidente (Mme Bélanger): Avant d'adopter
l'amendement?
M. Picotte: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Picotte: Avant d'adopter l'amendement. L'article 2, Mme la
Présidente, dit ceci: Cette charte est modifiée par l'addition,
après l'article 17c, du suivant: "17d. Aux fins de l'article 2 de la Loi
sur le traitement des élus municipaux (L.R.Q., chapitre T-11.001), un
membre du conseil qui est membre de fa Commission d'urbanisme et de
conservation de Québec et de la Commission de l'exposition provinciale
de Québec est réputé exercer des fonctions
particulières pouvant donner lieu à une
rémunération additionnelle. Le conseil peut, par
règlement, fixer une rémunération additionnelle pour ces
membres même si les membres de ces organismes qui ne sont pas des membres
du conseil reçoivent déjà une
rémunération."
Alors, ça, c'est l'ensemble de l'article 2 et de la modification
à l'article 2 que nous apportons. Nous avons regardé ça
attentivement chez nous. On doit bien mentionner que, dans la Loi sur les
traitements des élus municipaux qui a été adoptée
par l'Assemblée nationale, la loi générale, l'article 2
parle évidemment des fonctions particulières pouvant donner lieu
à une rémunération supplémentaire des
élus.
J'ai manifesté, évidemment, beaucoup de réticence,
à chacune des occasions que j'ai eues de le faire, de permettre à
des élus d'accumuler des rémunérations dans l'exercice de
leurs fonctions. On voit un peu comment ça se passe, et c'est une
situation... En tout cas, c'est un point de vue sur lequel le
législateur, dans sa loi... Je n'étais pas là, à ce
moment-là. Je pense que c'est mon collègue le
député de Laporte qui avait apporté cette loi-là
sur le traitement des élus municipaux, et le député de
Jonquière était présent, je pense, à cette
étude-là. Le député de Jonquière est presque
éternel, dans le domaine municipal. Les élus ont fait valoir, je
pense, à ce moment-là... Ils ont voulu scinder davantage et bien
baliser ce domaine-là, pour ne pas qu'il y ait, à notre point de
vue, d'abus du côté de la rémunération. Et je dois
vous dire que, moi, pour un, je suis prêt à entendre les arguments
de la municipalité là-dessus. Au point de départ, je ne
veux pas parler pour d'autres membres de la commission, mais c'est toujours un
point très chatouilleux que nous avons à étudier.
J'aimerais, en tout cas, qu'on nous donne un peu plus d'explications, qu'on
explicite davantage, parce qu'on a de la réticence à accepter ces
points-là. On ne veut pas qu'il y ait d'accumulation. Par la suite, on
va dire: II y a d'autres commissions. À d'autres commissions, il y a du
travail. Il y a d'autre travail. Il y a déjà des élus qui
sont
rémunérés, à certaines commissions.
Ça fait une disparité, parce que... Pourquoi un élu qui
est sur la commission X reçoit un salaire et un autre élu qui est
sur la commission Y n'en reçoit pas? Ça fait une espèce
d'inéquité et, finalement, c'est un petit peu le principe du
gâteau et du sucre à la crème: il manque toujours un peu de
gâteau pour finir le sucre à la crème et un petit peu de
sucre à la crème pour finir le gâteau. Et ils finissent
tous diabétiques en fin de ligne.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Alors, moi, je dois vous dire que j'ai... En tout
cas, je pense que j'ai encore une fois besoin d'être convaincu davantage,
M. le Président, à ce moment-ci de nos travaux. Mais je suis
certain qu'en essayant de me convaincre, vous allez peut-être convaincre
certains autres de mes collègues de ce côté-ci, et
peut-être aussi le député de Jonquière.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: Mme la Présidente, je suis content des
questions qui ont été abordées par le ministre des
Affaires municipales, parce que ça va nous permettre de bien
préciser de quoi il s'agit. D'abord, disons que la proposition qui
voudrait que le total de la rémunération ne puisse être
excédé est tout à fait souhaitable, et je suis content que
vous l'ayez apportée en complément, car ça bonifie cette
proposition globalement.
Deuxièmement, au niveau municipal, contrairement à
d'autres niveaux politiques, à un certain moment donné, la
majorité des élus ne sont pas à temps plein. La
proposition qu'on fait ici ne s'appliquera pas en ce qui nous concerne, et la
réglementation qu'on pourrait penser - je peux vous le dire ici - ne
visera pas le maire ou les conseillers qui exercent, comme membre du
comité exécutif, des fonctions à temps complet. Donc,
cette rémunération ne serait appliquée qu'à ceux
qui n'exercent pas de fonction à temps complet. Par ailleurs, à
l'intérieur de la municipalité, il y a une multitude de
commissions qui se réunissent deux, trois, quatre, cinq ou six fois par
année, et ce n'est pas de ça qu'il s'agit non plus.
On se rend compte qu'on a, à l'intérieur de la ville de
Québec, deux institutions plus importantes: la Commission de l'expo, qui
est comme une paramunicipale, parce que la Commission de l'expo gère...
J'en suis le président, et il y a, à la Commission de l'expo, six
élus qui en sont membres. La Commission de l'expo gère le
Colisée, gère le terrain de l'exposition; c'est comme une
compagnie. La Commission de l'expo se réunit au moins une fois par mois.
Les non-élus qui sont membres de la Commission de l'expo touchent, par
séance, un jeton de présence qui, de mémoire, est de
l'ordre de 100 $ par séance. Ce qu'on voudrait faire, c'est que, lorsque
les élus, qui ne sont pas à temps complet et qui sont membres de
la Commission de l'expo, siègent, qu'ils touchent la même chose
que le non-élu, c'est-à-dire un jeton de présence par
séance, et c'est ça qu'on veut approuver.
Deuxièmement...
M. Picotte: Combien y en a-t-il? Pouvez-vous...
M. L'Allier: À la Commission de l'expo, il y a six
élus. À la Commission d'urbanisme, il y en a trois. La Commission
d'urbanisme se réunit...
M. Picotte: Et de non-élus, par rapport à la
proportion...
M. L'Allier: Moitié-moitié. Six, six. M.
Picotte: Six, six.
Mme Frohn (Winnie): mais là-dessus, il y a m. le maire et
il y a m. claude larose qui sont déjà à temps plein,
évidemment. donc, ils sont rémunérés...
M. L'Allier: On est trois, en fait. Il y a Mme Viger, aussi.
Mme Frohn: Oui, il y a Mme Viger.
M. L'Allier: II y a trois élus sur six qui sont à
temps plein et, donc, qui ne sont pas touchés par cette
rémunération. Il y en a trois autres à qui on demande de
travailler une demi-journée, une journée par mois ou à peu
près, et pour laquelle ils sont payés comme conseillers
municipaux.
À la Commission d'urbanisme, c'est la même chose. Les
membres non élus sont rémunérés, parce que c'est
une commission qui siège...
Mme Frohn: ...tous les mardis, plus de huit heures par
semaine.
M. L'Allier: ...toutes les semaines, à plus de huit heures
par semaine. Toute demande relative à des modifications à des
constructions doit passer par là. Dans un sens, c'est un peu comme le
Conseil du trésor, mais appliqué à l'urbanisme. Ils ont de
six à huit heures de séance par semaine. Les élus à
temps plein qui y siègent ne sont pas rémunérés,
mais les autres qui doivent gagner leur vie autrement doivent se priver d'une
journée de travail pour aller faire ce travail-là. Donc, on dit:
On devrait leur payer, dans ces deux cas-là, une allocation qui serait
la même que celle qu'on donne à ceux qui viennent du secteur
privé.
M. Picotte: En tout cas, il y a au moins un point qui me
sécurise un peu. Il y a des élus qui
sont payés à temps plein; évidemment, il n'est pas
question qu'on ajoute...
M. L'Allier: Pas du tout.
M. Picotte: ...au salaire de ces élus-là. Je
comprends un peu... Surtout à la Commission d'urbanisme, en tout cas,
moi, personnellement, je dis oui, c'est vrai qu'il y a effectivement beaucoup
de travail qui se fart de ce côté-là. Les permis doivent
tous passer par là, et on demande peut-être à certaines
personnes de perdre une journée de travail. C'est peut-être un peu
plus acceptable, en tout cas... À première vue. Je ne sais pas ce
qu'en pensent les autres membres de la commission, mais... Oui, Mme Frohn.
Mme Frohn: Oui, j'aimerais peut-être ajouter juste un point
de vue. Ce qu'on constate, c'est qu'il y a un assez grand écart entre
les conseillers et conseillères qui ont le privilège d'être
à temps plein, donc rémunérés, comme les membres du
comité exécutif, et les autres conseillers et
conseillères, qui font souvent beaucoup plus que juste le travail de
leur district, mais dont on n'a pas les moyens de reconnaître le travail.
Et c'est le cas particulièrement pour ces deux commissions-là. On
demande à des conseillers réguliers de faire un travail qui est
en surplus de leur job régulière de conseillers. Pour
éliminer un peu ce grand écart entre les conseillers
rémunérés à temps plein et les conseillers
ordinaires, on aimerait, dans ces cas-là où il y a vraiment un
travail supplémentaire énorme, reconnaître cela comme on le
reconnaît pour les non-élus. (12 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Mme la Présidente, la Loi sur les cités
et villes ou la Loi sur le traitement des élus municipaux permet, pour
la généralité des municipalités, de donner des
montants supplémentaires ou d'accorder des sommes supplémentaires
à des gens qui exercent des fonctions spéciales; soit qu'ils
aient un titre de président ou autre, on peut leur permettre une
certaine rémunération. Ça existe dans les MRC, il y a des
gens qui sont payés plus; il y a des corporations de transport qui,
elles aussi, réussissent à rémunérer. Dans le cas
que vous nous mentionnez, la Commission d'urbanisme, je pense qu'on peut le
démontrer facilement, oui, dans une ville comme Québec, comme
dans d'autres municipalités, il y a beaucoup de travaux à faire
concernant l'urbanisme comme tel. La Commission de l'exposition provinciale,
j'imagine que oui aussi, parce qu'ils ont des biens à administrer, ils
ont sûrement de la surveillance à effectuer; les gens qui sont
à la Commission de l'exposition provinciale sont des gens à temps
plein. Là, on parle de gens qui sont sur le conseil d'administration,
donc qui ont certaines fonctions supplémentaires. Actuellement, la
demande que vous avez, c'est à l'effet de rémunérer ces
gens-là à la séance, que ce soit pour la Commission
d'urbanisme ou que ce soit pour la Commission de l'exposition provinciale.
C'est ça que vous demandez?
M. L'Allier: Pour leur donner un traitement identique à
ceux qui viennent de l'extérieur et qui siègent sur ces
commissions-là. En fait, c'est la voie qu'on envisage pour ne pas avoir
une rémunération additionnelle générale face
à des absences et à des non-participations.
M. Dufour: Je me souviens, que lorsqu'on a adopté ces
règlements-là, on a eu de bonnes discussions. Je me souviens
d'avoir fait la démonstration qu'un conseiller municipal qui serait le
moindrement habile pourrait être payé plus cher que son maire.
C'était facile, parce que l'accumulation des montants comme tels de l'un
à l'autre, là, aurait pu faire que le conseiller municipal aurait
eu plus que le maire. Donc, le ministre du temps avait accepté, il
s'était rendu à mes arguments, et on avait fixé des
balises. Moi, je trouve que oui, il peut y avoir des
rémunérations lorsqu'il y a des élus avec des gens
à la même table. À l'exception que lorsqu'on donne des
jetons de présence... J'ai comme l'impression, en tout cas, qu'il y a
d'abord, de la part du conseiller municipal, un travail qui est
déjà rémunéré pour sa fonction. Il a une
fonction supplémentaire, et c'est là qu'est la question, pour
moi. Est-ce qu'on ne devrait pas accepter que des conseillers qui ont des
fonctions supplémentaires soient rémunérés pour te
travail qu'ils font, pour la fonction qu'ils font, plutôt que par des
jetons de présence, même si cela fait une distorsion? Autrement
dit, vous êtes à temps plein et vous acceptez, comme maire, dans
vos fonctions, d'aller dans d'autres domaines qui se rajoutent à vos
tâches mais qui ne sont pas nécessairement
rémunérées comme telles, même s'il y en a d'autres
qui sont payées, aussi.
Moi, je me souviens, quand j'étais maire, si je
représentais la ville, j'avais le droit à un barème, comme
tout le monde, et j'avais le droit à autre chose, mais il y avait des
montants que je n'acceptais pas et que je ne voulais pas avoir, même si
le règlement me le permettait, parce que je trouvais que c'était
un abus quelque part. Je ne voulais pas être payé en double. Je ne
voulais pas avoir la rémunération de 150 $ par jour, par exemple,
quand je voyageais pour la ville et que mes dépenses étaient
payées. Qu'est ce que vous voulez de plus? J'avais un salaire à
temps plein. Il y a un bout, de mettre du crémage sur le gâteau!
Ce qui fait que, moi, je n'acceptais pas ça. Ce n'était pas
marqué dans la loi ni dans le règlement, mais, moi, je me suis
toujours comporté de cette façon-là, en disant: Ça
me semblerait un abus. Donc, par rapport à
ça, puisque vous savez déjà que l'urbanisme, c'est
une fonction qui demande du temps régulièrement presque toutes
les semaines, ou sûrement toutes les semaines, est-ce que vous n'avez pas
pu prévoir que, oui, ils ont droit à une
rémunération supplémentaire?
M. L'Allier: Mme la Présidente, c'est en fait dans la
modalité. Ce qu'on demande ici, c'est le pouvoir de fixer une
rémunération additionnelle. On pensait l'ajuster sur la
même chose que ce que reçoivent les citoyens qui viennent y
siéger. La formule que vous proposez, si je comprends bien, ce serait de
dire: On fait une évaluation forfaitaire de cette fonction-là, et
parce que vous êtes membre de la Commission d'urbanisme, s'il y a 24
séances par année à 100 $, c'est 2400 $, que vous soyez
absent deux fois, trois fois, quatre fois ou cinq fois. Alors que le citoyen
qui siège à cette Commission, lui, s'il n'est pas là, il
n'est pas payé. Alors, on voulait mettre nos conseillers sur le
même pied que les citoyens, de ce côté-là, mais...
Mme Frohn, peut-être...
Une voix: Mme Frohn.
Mme Frohn: Non... Effectivement, j'ai expliqué un peu le
cas. Vous vous souvenez qu'un conseiller ordinaire, c'est peut-être
autour de 20 000 $ qu'il reçoit, et c'est quand même une
journée de son temps qu'il donne à la Commission d'urbanisme.
L'objectif, c'est vraiment de reconnaître le travail
supplémentaire et différent de ce qu'un autre conseiller fait de
manière régulière.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taschereau.
M. Leclerc: Merci, Mme la Présidente. Évidemment,
lorsqu'on parle de rémunération des élus, on en vient
souvent à des problèmes d'équité entre élus
et non-élus. On se rappellera que, lorsqu'on est arrivés au
pouvoir, il y avait des sous-ministres qui gagnaient plus cher que leur
ministre, des députés qui étaient membres de
commission...
Une voix: C'est encore vrai.
M. Leclerc: Si c'est encore vrai, ce serait dommage. Il y avait
des députés qui étaient membres de comités
d'étude; les fonctionnaires partaient en avion pour Baie-Comeau et le
député, lui, partait avec son auto, parce qu'il n'était
même pas autorisé à prendre l'avion. Vous vous en souvenez,
Mme la Présidente? Le député n'était même pas
autorisé à prendre l'avion comme les fonctionnaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Les fonctionnaires
voyageaient en avion, et nous autres, en voiture.
M. Leclerc: Bon. Alors, je pense que... M. Picotte: II y a
bien plus de danger...
M. Leclerc: ...ce n'est pas exagéré que les
élus aient le même traitement et les mêmes facilités
de travail que les non-élus. Cela dit, si l'on démontre que ce
qui est demandé aux élus est vraiment en dehors de leur
tâche ou de leur assignation normale, je ne pense pas qu'il soit
exagéré qu'ils soient rémunérés de la
même façon que les non-élus. Donc, je pense que la
question, c'est de se demander si ces deux commissions sont vraiment une charge
additionnelle et plus lourde que ce qui est normal pour un mandat de conseiller
ou de conseillère.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire? Mme
Frohn?
Mme Frohn: Effectivement, c'est très clair pour moi. Vous
devriez les voir, quand ils reviennent de cette commission. C'est une charge
supplémentaire, c'est évident.
M. Dufour: Moi, j'allais un peu plus loin.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Si c'est une charge supplémentaire et qu'on
peut démontrer hors de tout doute... Parce que la Commission
d'urbanisme, ça me semble beaucoup plus évident que la Commission
de l'expo. Ça me semble plus évident. Donc, c'est un travail
supplémentaire qu'on demande, et on devrait trouver une
rémunération supplémentaire.
Moi, je pense qu'il y a une différence entre les élus et
les gens qui viennent de l'extérieur. Les gens qui viennent de
l'extérieur, c'est vrai qu'ils consacrent du temps et qu'ils sont
payés tant de la séance. Bravo! Mais le conseiller municipal
n'est peut-être pas à plein temps comme le maire et il n'est pas
24 heures sur 24 sur la commission. Personnellement, j'aurais
préféré qu'au lieu de payer à l'acte, on paie pour
le travail. On est pris au Québec avec des gens qu'on paie à
l'acte, et ça coûte cher un petit peu. Et ça peut se faire
pour n'importe quoi; je parle en générai, je ne parle pas de
quelle façon ça se fait, mais il y a des gens qui sont
payés à l'acte, et ça coûte plus cher. Je ne vous
mets pas de barrières. Les gens valent une rémunération
supplémentaire? Fixons-la, donnons-leur et bonjour la visite.
Je ne veux pas présumer, mais je pense que ça me semble
assez évident dans mon esprit. Je ne sais pas, si vous aviez eu un
montant à fixer, comme ça, par rapport à ça... Je
pense que, règle générale, dans la loi, il y a des
barèmes qui sont
fixés et qu'on ne peut pas dépasser, des fonctions et,
à travers ça... Jusqu'à maintenant, dans la charte de la
ville de Québec aussi, c'est toujours des barèmes qui sont
fixés: c'est le tiers, la moitié... Il y a des normes très
très bien établies, et je pense que ça n'aurait pas pris
une grosse imagination pour trouver aussi le barème qui aurait pu
s'appliquer aux gens qui travaillent spécifiquement pour la Commission
d'urbanisme.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: C'est le mode de rémunération dont on
discute, ce n'est pas le principe de la rémunération.
M. Dufour: Non, non, non.
M. L'Allier: Si, sur le principe, il y a accord, on va noter ce
que vous dites; ensuite, le processus de dépense de ces fonds publics au
niveau municipal est extrêmement ouvert. Il faut qu'on publicise dans les
journaux les montants qui seront payés. Les gens peuvent réagir,
et ce sera discuté au conseil municipal. Les gens ne se paient pas en
dessous de la caisse.
Dans ce sens-là, est-ce qu'on devrait, pour la Commission
d'urbanisme, dire: II s'agit d'une fonction qui requiert... Ça peut
être fait. Il n'y a rien qui nous empêcherait de le faire, mais je
pense que ce sont des choses qu'on peut... On pourrait même faire les
deux. On pourrait dire que la Commission de l'expo, c'est 12 réunions
par année et que c'est payé à la séance et, dans
l'autre cas, que c'est une rémunération additionnelle. Mais ce
que je veux bien rappeler, c'est que c'est limité à ces deux
fonctions-là. Je ne vois pas venir à la ville de Québec
d'autres activités pour que, l'an prochain, on revienne avec deux autres
commissions, puis deux autres commissions et, sur 10 ans, on aura fait le tour
de tout ce qui se passe.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Picotte: Mme la Présidente, là-dessus, je ne
souhaite pas que le mode de paiement soit inscrit dans la loi. En tout cas, on
ne souhaite pas ça pour l'instant. Mais ce que nous souhaitons, par
exemple, c'est que, compte tenu de ce qu'on vous a mentionné et tout
ça... Et ça, la ville peut très bien le faire. À
moi aussi, ça m'apparaît plus important, en tout cas, en termes...
Quand je dis plus important, je ne voudrais pas que ce soit pris de
façon péjorative. Je pense que la personne qui est à la
Commission d'urbanisme, avec ce que ça comporte de charges, ce que
ça comporte de travail, etc. Et ça, on est en mesure
d'évaluer de part et d'autre que, quand on examine tout ce qui se passe
au point de vue urbanisme aujourd'hui, c'est un élément
essentiel. Moi, ça m'apparaîtrait, en tout cas, que le conseil
devrait faire cette distinction-là très nette et très
précise en ce qui concerne la rémunération. Il devrait
faire en sorte La personne qui est là-dessus ne doit pas, je pense,
êtro traitée de la même façon que la personne qui est
à la Commission de... Et, les balises étant faites, je pense,
moi, en tout cas, tout en laissant un peu les mêmes réticences que
j'ai depuis le début... On a une loi générale; il faudra
prévoir, à un moment donné, des mécanismes ou...
Ça, c'est une période de réflexion qu'il faudra se donner
de façon additionnelle pour le futur, pour voir comment on pourrait, en
tout cas, arriver à corriger certaines inéquités tout en
ne permettant pas des abus. On a évidemment votre parole à
l'effet qu'il n'y aura pas d'abus et que c'est bien limité à deux
commissions, mais si vous pouviez faire, par la suite, en tant que conseil,
cette nette distinction entre ces deux commissions-là qui ne
nécessitent pas du tout la même façon d'être
rémunéré, je pense que ce serait satisfaisant. Pour
l'instant, avec ce qu'on possède, et ça, je pense qu'il faut bien
se le dire, il faut bien le préciser... En tout cas, moi, en ce qui me
concerne, je serais disposé à accepter ça, avec les points
importants qu'on vous a soulignés, en souhaitant que le conseil puisse
en tenir compte.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Picotte: Adopté M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 3. M. le ministre. Il y a aussi une modification.
Séances du conseil
M. Picotte: À l'article 3, il y a une modification, Mme la
Présidente. L'article 148b de la charte de la ville de Québec,
édicté par l'article 3, est modifié par les paragraphes
suivants: 1° par l'insertion, à la deuxième ligne,
après le mot "nomination", de "pour une période
déterminée"; 2° par l'insertion, à la cinquième
ligne, après le mot "termine", des mots "au terme de la période
déterminée ou"
Cette modification Évidemment, il y a deux paragraphes... La
difficulté, Mme la Présidente, c'est qu'il y a deux paragraphes
dans cet article 148. Il faudrait peut-être accepter 148a
en premier et arriver à 148b par la suite.
Revenons à 148a pour fins d'explications. "Le conseil peut
désigner un de ses membres comme vice-président afin de remplacer
le président lorsque celui-ci est absent ou désire participer aux
délibérations. Lorsqu'il exerce la présidence du conseil,
le vice-président jouit des mêmes privilèges et assume les
mêmes obligations que le président à l'exception toutefois
du droit à la rémunération additionnelle prévue
à un règlement adopté en vertu de la Loi sur le traitement
des élus municipaux."
Ça, c'est 148a. On pourrait regarder ça en premier lieu,
et ce qui est arrivé à 148b par la suite. Mon commentaire,
évidemment, est le suivant. Cet article vise à permettre au
conseil de désigner un de ses membres comme vice-président;
celui-ci remplacera le président lorsque celui-ci sera absent ou
désire participer aux délibérations.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, mais comment procédait-on avant, s'il n'y
avait pas...?
M. L'Allier: ii fallait chaque fois faire une nomination ad hoc,
une résolution nommant quelqu'un avec l'unanimité du conseil. il
fallait procéder de cette manière chaque fois. alors, c'est pour
institutionnaliser un peu, de sorte que, lorsque la présidence veut
descendre du banc, automatiquement c'est m. ou mme untel qui a
été désigné et qui monte sur le banc.
M. Dufour: Est-ce que, par le fait qu'on officialise la
vice-présidence, ce n'est pas ouvrir la porte, dans l'immédiat
court, à une rémunération additionnelle? Parce que je
comprends que vous médites non... (12 h 15)
M. L'Allier: Non, non.
M. Dufour: Moi, j'essaie toujours de regarder ça
sans...
M. L'Allier: Mme la Présidente, je dirais ceci. Si vous
regardez à l'article 148a, la proposition qui est faite, on dit:
"...Lorsqu'il exerce la présidence du conseil, le vice-président
jouit des mêmes privilèges et assume les mêmes obligations
que le président à l'exception toutefois du droit à la
rémunération additionnelle..."
M. Dufour: O.K. Et si je comprends bien, si on institutionnalise
le poste de vice-président, ce sera possiblement un
vice-président... Il sera toujours vice-président.
M. L'Allier: bien, pour un an.
M. Dufour: II pourrait être nommé vice-
président pour tout le temps, en l'absence... M. L'Allier: Pour
un an, pour être...
M. Dufour: C'est ce que vous avez l'intention de faire.
M. L'Allier: C'est pour alléger la procédure au
conseil.
M. Dufour: Le vice-président, tôt ou tard... Parce
qu'on accorde une rémunération au président. Je ne connais
pas comment ça fonctionne chez vous. Le président, il ne fait pas
juste présider l'assemblée. J'imagine qu'il doit avoir d'autres
petites fonctions qui sont rattachées à ça.
M. L'Allier: Non.
M. Dufour: Non. Il doit se préparer, il doit avoir des...
Il n'a pas de rencontres, rien? Mais il a une rémunération
supplémentaire, le président?
M. L'Allier: Mme la Présidente, la fonction de
présidence au conseil municipal est limitée à la
présidence du débat, de sorte qu'à la limite, s'il y avait
partage de fonction et que le vice-président se disait: Moi j'ai
beaucoup de travail... Si la vice-présidence avait beaucoup de travail,
c'est que la présidence en aurait moins, et il faudrait, ce qu'on donne
à un, l'enlever à l'autre, au bout du compte. Il a une seule
fonction, celle de la présidence, et elle est exercée, en
principe, par une seule personne. Mais à l'occasion, comme cette
personne est aussi conseiller ou conseillère d'un quartier, elle veut
descendre du banc pour plaider les intérêts de son quartier, etc.
À ce moment-là, quelqu'un d'autre peut monter sur le banc. Et
cette personne peut être quelqu'un soit du parti au pouvoir, soit du
parti d'opposition. Comme vous faites en commission parlementaire.
M. Dufour: D'accord. Mais il y a une rémunération
additionnelle pour sa fonction de président.
M. L'Allier: La présidence actuellement? M. Dufour:
Oui. M. L'Allier: Oui, oui.
M. Dufour: Bon, supposons, et c'est possible, que le
vice-président, qui est nommé et qui agira toujours comme
vice-président en l'absence du président... L'absence, on ne
marque pas le temps. Supposons que le vice-président soit obligé
de remplir, pour cause de maladie... Le président s'absente pendant
trois mois. Légalement, il a le droit, c'est prévu dans la loi,
il n'y
a pas de problème. Mais le vice-président va agir pendant
trois mois.
M. L'Allier: Oui.
M. Dufour: du fait que ce soit toujours le même, est-ce
qu'il n'est pas justifié, à ce moment-là, de dire: bien,
écoutez un peu, c'est moi qui fait la job.
M. L'Allier: C'est une fonction qui n'est pas obligatoire. Si la
personne qui est pressentie pour être vice-président ou
vice-présidente a cette crainte-ià, il en reste quand même
une vingtaine au conseil municipal. Ce que je veux dire, c'est que, si on
voulait éventuellement rémunérer cette personne, il
faudrait revenir devant vous. Puisqu'on a mis spécifiquement qu'elle ne
pouvait pas être rémunérée, pour pouvoir le faire,
il faudrait que ce soit vous qui nous redonniez ce pouvoir-là.
M. Dufour: Mais vous admettez avec moi qu'il y a une porte
ouverte.
M. L'Allier: Mais elle est...
M. Dufour: Elle n'est pas ouverte grande, mais une porte est soit
ouverte, soit fermée.
M. L'Allier: Avec l'article 148 tel que vous l'avez, nous, on
vous a proposé un cadenas; si vous ne voulez pas le mettre...
M. Dufour: Oui, mais à venir jusqu'à maintenant,
les législateurs n'ont pas coupé trop trop les
rémunérations demandées par les chartes spéciales.
Donc, je pense qu'on a été assez ouverts là-dessus. Il
faut être conscients que, oui, ça pourrait venir, que ça
pourrait arriver.
M. L'Allier: Je vais vous dire, Mme la Présidente, c'est
pour faciliter le fonctionnement du conseil. La présidente,
actuellement, à cause de sa rémunération additionnelle, on
lui demande d'assumer d'autres fonctions électives en dehors de
présider tout simplement le fauteuil. Alors que la
vice-présidence dont il est ici question, ce n'est pas pour partager
d'autres tâches que celle de présider pendant la séance du
conseil, qui a lieu une fois tous les 15 jours.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Picotte: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, est-ce
que..
M. Picotte: Article 148a.
La Présidente (Mme Bélanger): Avec 1° de
l'amendement?
M. Picotte: Non
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! ça va avec
l'article 148b.
M. Picotte: Nous arrivons maintenant à l'article
148b...
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Picotte: ...ce que j'ai expliqué tantôt, en fait.
L'article 148b, c'est: Te maire peut soumettre à l'approbation du
conseil une motion relative à la nomination d'au plus deux con seillers
dont la responsabilité est d'assister les membres du comité
exécutif à titre de conseiller associé. Cette motion ne
peut être amendée. Le mandat d'un conseiller associé se
termine en même temps que son mandat comme membre du conseil sauf s'il
est remplacé comme conseiller associé par le conseil sur motion
présentée par le maire. Un conseiller associé ne
siège pas au comité exécutif."
Je veux faire remarquer, tout simplement, que la ville de
Montréal en possède huit au maximum, dans sa charte. Ce qu'il
faut comprendre, par l'article 3, quand on arrive avec la modification, c'est
qu'on veut que ces nominations-là soient faites pour une période
déterminée. C'est ce que souhaite l'administration municipale,
que ce soit fait pour une période déterminée au lieu
d'être pour tout le mandat. C'est pour ça que nous arrivons avec
l'amendement suivant. L'article 148b de la Charte de la ville de Québec,
édicté par l'article 3, est modifié: 1° par
l'insertion, à la deuxième ligne, après le mot
"nomination" - la deuxième ligne de l'article 148b - de ", pour une
période déterminée,"; 2° par l'insertion, à la
cinquième ligne - de l'article 148b - après le mot "termine" - on
parle de "se termine" - des mots "au terme de la période
déterminée ou".
Ça c'est pour bien répondre à ce que souhaite la
ville de Québec, c'est-à-dire que ce ne soit pas un mandat pour
la durée du terme, mais un mandat pour un temps déterminé.
Alors, voilà la modification, M. le Président, qui est
concurrente à l'article 148a que nous avons adopté et à
l'article 148b...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Picotte: ...et plus précisément à
l'article 3 du projet de loi présent.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: J'aurais peut-être une question. Est-ce que
ça veut dire que le maire peut, même si c'est pour une
période déterminée, en dedans de cette période,
démettre le conseiller associé de sa fonction? Parce qu'il a
apporté des amendements...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Dufour: Non, c'est en vertu de l'amendement qui a
été apporté. Est-ce que vous pouvez me répondre?
Parce que, entre vous autres, l'amendement, vous l'aviez.
M. Picotte: La période a été
déterminée au moment de la nomination. Donc, c'est
déterminé à l'avance.
M. L'Allier: C'est déterminé, mais si, à
l'intérieur de la période, on voulait le remplacer, il faudrait
que je présente une nouvelle motion au conseil et que le conseil
l'approuve. Ce sont les trois dernières lignes de l'article 148b.
M. Picotte: Oui, parce , qu'on dit, dans la première ligne
de l'article 148b: "Le maire peut soumettre à l'approbation du conseil
une motion relative à la nomination d'au plus deux conseillers..."
M. L'Allier: C'est ça. M. Dufour: Oui.
M. Picotte: Mais s'il revient en modifiant ou en faisant un
changement, il doit soumettre la modification au conseil, pour son
approbation.
M. Dufour: Mais pourquoi rajoutez-vous "période
déterminée"? Parce que s'il le nomme, c'est à son bon
vouloir.
M. Picotte: Non, mais c'est parce que s'il le nomme dans le
moment présent, on comprend qu'il le nomme pour toute la durée de
son mandat, et c'est ça qu'on ne souhaite pas.
M. Dufour: Non, non.
M. Picotte: Bien, c'est ce qu'on prétend, ce qu'on peut
interpréter.
M. Dufour: Jusqu'à la bonne volonté, jusqu'à
ce que le maire décide de le remplacer.
M. L'Allier: Oui, mais notre objectif, Mme la
Présidente...
M. Dufour: Je ne sais pas ce que ça change.
M. L'Allier: ...il est double. C'est de permettre à "au
plus deux conseillers" d'exercer plus de travail en appui à l'un ou
l'autre des membres du comité exécutif qui a une surcharge. Par
exemple, le conseiller qui est responsable des questions budgétaires, du
développement économique, etc., à un moment donné,
dans son domaine, s'il est aussi responsable du secteur des loisirs, il peut
avoir besoin de quelqu'un qui s'occupe de ça en particulier. C'est pour
ça, c'est pour avoir quelqu'un qui va l'aider à consacrer moins
de temps. Donc, par le fait même, il fera mieux son travail.
Deuxièmement, c'est pour pouvoir procéder à une rotation
éventuelle de ces fonctions-là à l'intérieur du
groupe de conseillers. C'est pour nous permettre... Parce que si on nomme
quelqu'un - vous savez ce que c'est, au Conseil des ministres - pour une
période indéterminée, il faut "dénommer" à
un moment donné. Alors, ça a l'air de dégommer quelqu'un
en disant: Bon, maintenant, c'est fini, on veut mettre quelqu'un d'autre.
M. Dufour: À ce que vous demandiez, je n'ai pas
d'objection.
M. L'Allier: Ce que je veux dire, c'est qu'on veut éviter
ça. Dans ce sens que, si on sait que c'est un an, c'est 18 mois, c'est 6
mois, au terme, ce n'est pas un jugement sur la qualité du travail de la
personne qui est posé, c'est de donner la chance à un autre
conseiller de faire aussi cette fonction-là.
M. Dufour: Moi, je partais du principe que vous aviez
émis... Je ne sais pas si l'amendement a été
apporté à votre demande ou à la demande du ministre, le
ministre qui propose...
M. L'Allier: À ma demande.
M. Picotte: À la demande de la ville, M. le
député.
M. Dufour: Bon! C'est le ministre qui nous soumet les
amendements, quant à moi.
M. Picotte: Oui, oui.
M. Dufour: Moi, je me demande: c'est quoi, l'idée que vous
avez en tête.
M. Picotte: C'est à la demande de la ville.
M. Dufour: Bien, là, je viens d'apprendre que c'est
à votre demande à vous.
M. Picotte: C'est ça.
M. Dufour: Parce que, pour moi, si c'est le ministre qui apporte
l'amendement, ce n'est pas la même valeur.
M. Picotte: J'avais dit...
M. Dufour: Parce que ce qu'il me dit... Je vais vous dire
pourquoi ce n'est pas la même valeur. Parce que s'il rajoute ça,
ça voulait dire...
M. Picotte: Parce qu'il est dans l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: non, non, non, ce n'est pas à cause de
ça, il n'y a pas de danger, il n'y a pas de problème de ce
côté-là. j'ai l'impression, quand on est en bill
privé, qu'on est à peu près sur un même pied. je me
fais ce plaisir-là. je pense qu'on a toujours échangé,
à venir jusqu'à maintenant, dans cet objectif-là ou dans
cette perspective.
M. Picotte: Même en bill public, on s'entend assez
bien.
M. Dufour: C'est ça. On s'entend bien, ça fait
qu'il n'y a pas de problème de ce côté-là.
M. Picotte: Quand il n'y en a pas d'autres qui viennent se
joindre et qui connaissent moins ça.
M. Dufour: Je voulais juste dire que si cet amendement venait de
la part du ministre, je ne voyais pas pourquoi il rajoutait des choses. Parce
que, dans l'article que vous nous soumettiez, vous aviez le pouvoir de le faire
ou de ne pas le faire. Donc, il n'y avait pas de problème.
M. Picotte: C'est une grande qualité
démocratique.
M. Dufour: Vous êtes beaucoup plus prudent. Vous dites:
J'aime mieux le faire pour une période déterminée; si je
veux l'enlever, je n'aurai pas l'odieux de le faire, la loi m'oblige. Je
comprends ça.
M. Picotte: Mais j'avais dit - ça peut vous avoir
échappé, on pourra vérifier le Journal des
débats - que je souhaitais... J'ai terminé comme ça:
Voilà les amendements, Mme la Présidente, que souhaitait la ville
de Québec, l'administration municipale. Et ça, ça venait
boucler la boude. Mate je comprends que ça ait pu vous
échapper.
M. Dufour: Je ne suis pas sûr.
M. Picotte: Parce que, des fois, je les dis moi-même et
ça m'échappe.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement à...
M. Dufour: avant de procéder à l'adoption, combien
avez-vous de membres de l'exécutif à québec? combien
avez-vous de membres à l'exécutif?
M. L'Allier: Au comité exécutif? M. Dufour:
Oui. Cinq, six...
M. L'Allier: Le maire, plus quatre membres du comité
exécutif et le maire suppléant.
M. Dufour: Le maire suppléant siège... M.
L'Allier: Au comité exécutif. M. Dufour: ...au
comité exécutif.
M. L'Allier: La charte avait été amendée,
parce qu'auparavant, le maire suppléant n'était nommé que
pour une période fort limitée qui pouvait être
renouvelée, si ma mémoire est bonne, de fois en fois... Une
période fixée dans la loi, alors que la charte a
été modifiée pour que ça devienne une
période indéterminée. Nous, on a choisi de faire en sorte
que le maire suppléant soit nommé pour une période
indéterminée, ce qui lui donne, à toutes fins pratiques,
le statut d'un membre du comité exécutif.
M. Dufour: Est-ce que la rémunération du conseiller
associé est fixée?
M. L'Allier: Elle n'est pas fixée. Elle est prévue
dans la loi générale sur... M. Boutin peut répondre
à ça.
M. Boutin: La Loi sur le traitement des élus municipaux
permet de rémunérer un conseiller associe. À l'heure
à laquelle on se parle, comme on n'a pas de conseiller associé
à la ville de Québec, la rémunération n'est pas
prévue. C'est une discussion qui devra se faire au conseil, à
savoir quelle rémunération devra être attribuée, si
on choisit de le faire, à un conseiller associé
M. Dufour: Pour permettre qu'il y ait un conseiller
associé? Ça "m'as-tu" échappé? La ville de
Montréal, je comprends qu'elle ait ça.
M. Picotte: On a dit, dans la loi générale, Mme la
Présidente, sur les traitements des élus municipaux: "Les
fonctions particulières pouvant donner lieu à une
rémunération additionnelle sont celle du maire suppléant,
celle du président du
conseil, celle du président, du vice-président, du
président intérimaire et d'un membre du comité
exécutif et d'un conseiller associé à celui-ci, celle du
président et du vice-président d'une commission permanente et
celle du président d'une autre commission ou d'un autre comité."
point.
M. Dufour: C'est le bout qui m'avait échappé. C'est
parce qu'il faut qu'il y ait un conseil exécutif. Il y a beaucoup de
municipalités qui fonctionnent et qui n'ont pas de conseil
exécutif.
M. Picotte: Qui n'en ont pas. Oui, c'est ça.
M. Dufour: Donc, il n'y a pas de conseiller associé. C'est
pour ça.
M. Picotte: C'est ça. J'imagine que l'article 3
modifié est adopté, Mme la Présidente, et que, par la
suite, ce sera l'article 3 qui sera adopté.
Là Présidente (Mme Bélanger): Est ce
que...
M. Dufour: Mais, est-ce que, par le fait que vous en demandez
deux, vous vous limitez, vous déterminez qu'il n'y en aura pas plus plus
tard? Montréal en a huit. Il n'y a rien dans la loi qui dit combien il
doit y en avoir.
M. Picotte: Non, c'est la modification de la charte qui fait
ça.
M. L'Allier: À partir du moment où c'est vous qui
en décidez, nous vous disons qu'à deux, compte tenu de
l'évaluation des charges et de l'évolution de ces
fonctions-là...
Une voix: Oui.
M. L'Allier: ...on peut faire passablement de temps avec
ça.
M. Picotte: Soyez certain qu'on ne vous en accordera pas d'autres
avant un an.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. L'Allier: Je peux vous garantir qu'on n'en demandera pas
d'autres avant un an non plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 3 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3, tel qu'amendé, est adopté?
M. Picotte: Adopté, Mme la Présidente. Il est 12 h
30...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 14
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 29) (Reprise à 14 h
10)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Je déclare la séance de la commission de
l'aménagement et des équipements ouverte. Le mandat de la
commission pour cette séance est de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé
254, Loi modifiant la charte de la ville de Québec. Lors de la
suspension des travaux de la commission, nous étions à l'article
4. M. le ministre.
M. Picotte: Merci, Mme la Présidente. Ça tombe
bien, l'article 4 qui touche: "L'article 149 de cette charte, remplacé
par l'article 7 du chapitre 42 des lois de 1980, est de nouveau remplacé
par le suivant: 149. "La majorité des membres du conseil constitue le
quorum sauf lorsqu'il en est autrement."
Cet article, évidemment, précise que le quorum est
constitué de la majorité des membres du conseil et cette
modification permettra de corriger une anomalie dans la charte puisque, selon
l'article 149 actuel, le quorum est établi à 9 membres, alors que
le nombre de membres du conseil est de 22. Or, suivant les règles
prévues dans la loi générale, le Code municipal et la Loi
sur les cités et villes, la règle en matière de quorum est
la majorité des membres. Et la ville de Montréal a, pour sa part,
une règle différente, mais le tiers de tous les membres constitue
le quorum. C'est un besoin particulier à ce point-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 est
adopté.
M. Picotte: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
5. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 5, Mme la Présidente, fait
référence à: L'article 157 de cette charte,
remplacé par l'article 48 du chapitre 81 des lois de 1965 (1re session),
modifié par l'article 2 du chapitre 85 des lois de 1966-1967, est de
nouveau modifié, par le remplacement, à la première ligne,
des mots "est absent" par les mots "et le vice-président sont
absents."
Cet article a pour effet d'ajouter par concordance avec la modification
prévue à l'article 2. On a étudié tantôt le
fameux article 2, 148a, et une référence à la fonction de
vice-président dans l'article qui prévoit qu'en l'absence du
président le conseil choisit un président ad hoc.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est
adopté.
M. Picotte: Adopté.
Mme La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle
l'article 6. M. le ministre.
Office du personnel
M. Picotte: L'article 6, Mme la Présidente, une petite
minute qu'on ne se mêle pas trop. L'article 6 fait
référence à: L'article 159b de cette charte,
édicté par l'article 49 du chapitre 81 des lois de 1965 (1re
session), modifié par l'article 2 du chapitre 85 des lois de 1966-1967
et par l'article 58 du chapitre 61 des lois de 1984, est remplacé par le
suivant: Voyons maintenant 159b: "Un organisme désigné sous le
nom de "Office du personnel" composé du directeur général,
du directeur du service du personnel et du directeur du service
intéressé dans le cas soumis, a pour fonction de recommander au
comité exécutif l'engagement, la promotion, la permutation, la
diminution de grade, la suspension et la destitution des employés de la
ville, y compris ceux de la Commission de l'exposition provinciale de
Québec, à l'exception toutefois du directeur
général, d'un directeur de service et de leurs adjoints. Pour les
fins de l'Office du personnel, le directeur administrateur de la Commission de
l'exposition provinciale de Québec est considéré comme un
directeur de service. "Le comité exécutif peut autoriser l'Office
du personnel à permuter tous les employés de la ville, y compris
ceux de la Commission de l'exposition provinciale de Québec, à
l'exception toutefois du directeur général, d'un directeur de
service et de leurs adjoints, ou à les suspendre pour une période
inférieure à six jours."
Cet article, d'une part, améliore le texte du premier
alinéa de l'article 159b en y remplaçant le mot "chef par le mot
"directeur", ce qui correspond manifestement plus à la
réalité qu'on vit aujourd'hui. D'autre part, par la modification
proposée quant au deuxième alinéa, la ville veut
être en mesure d'autoriser l'Office du personnel à permuter les
employés de la ville ou à les suspendre pour un maximum de cinq
jours. Cette disposition ne s'applique toutefois pas aux employés
occupant des postes de direction. La modification permettra évidemment
d'accroître l'efficacité administrative de la ville. Nous avons
examiné ça et nous avons aussi tenu compte des
représentations et nous sommes favorables à l'adoption de cet
article.
M. Dufour: J'ai remarqué, Mme la Présidente, qu'il
manque juste une fonction que le directeur du personnel ou l'Office du
personnel pourrait faire. S'il y avait des congés de demandés par
les employés, est-ce qu'ils ont ce pouvoir-là? Quelqu'un
demanderait un congé sans solde; ce n'est pas couvert dans ça. Si
on l'examine: "...la promotion, la permutation, la diminution de grade, la
suspension et la destitution des employés de la ville..." Mais si un
employé demandait un congé, un congé sans solde ou un
congé avec solde, est-ce qu'ils ont le pouvoir de le faire sans passer
par l'exécutif, par rapport à ça?
M. Boutin: Pour ce qui est de la question des congés, nos
conventions collectives de travail signées avec chacun de nos groupes
d'employés et des conditions similaires qui sont étendues au
personnel de direction régissent déjà la plupart de ces
cas-là- C'est évident que, si un congé doit être
demandé en dehors des cadres des conventions collectives ou des
garanties déjà étendues, à ce moment-là la
ville devra se prononcer et, en silence de la législation, on devra
aller au comité exécutif. Mais ces cas-là étant
à ce point exceptionnels, il serait approprié de retourner au
comité exécutif. Ce qu'on vise avec ça, c'est descendre
dans la pyramide de l'administration les décisions d'opérations
quotidiennes.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Picotte: Adopté
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
Dérogation à la Loi sur les relations
du
travail, la formation professionnelle et
la gestion de la main-d'oeuvre dans
l'industrie de la construction
M. Picotte: L'article 7: "Cette charte est modifiée par
l'addition, après l'article I62h, du suivant:" Évidemment, le
suivant, c'est 162i: "La Loi sur les relations de travail, la formation
professionnelle et la gestion du la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction (L.R.Q., chapitre R-20) ne s'applique pas aux employés
permanents ou réguliers de la ville effectuant des travaux de
rénovation ou de restauration aux immeubles de la ville."
Cet article, évidemment, prévoit que la Loi sur les
relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction ne s'applique pas
aux employés permanents de la ville effectuant des travaux de
rénovation ou de restauration aux immeubles de la ville.
Là-dessus, je pense que Mme Rita Bédard, sous-ministre adjointe
chez nous, avait écrit, en date du 27 mars 1990, une lettre au
ministère du Travail concernant ce sujet-là en particulier et, en
date du 23 avril 1990, M. Marius Dupuis, qui est le sous-ministre par
intérim, écrivait à Mme Bédard: "Chère
collègue, j'accuse réception de la vôtre du 27 mars 1990
concernant le projet de modification à la charte de la ville de
Québec. L'article I62i de ce projet de loi privé propose
d'exclure du champ d'application de la Loi sur les relations du travail, la
formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de
la construction (LR.Q. c. R-20) les travaux de rénovation ou de
restauration aux immeubles de la ville de Québec effectués par
les employés permanents ou réguliers de la ville. Le
ministère ne peut pas donner son aval à une telle proposition qui
va à rencontre des principes qui suivent. D'abord, la Loi sur les
relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction est une loi d'application
générale et d'ordre public. Tout citoyen doit, à la
lecture d'une telle loi, connaître son champ d'application. Le champ
d'application de cette loi se retrouve à l'article 19 lequel comporte
les exclusions dont celle du paragraphe 3° concernant les travaux de
canalisations d'eau, d'égouts, de pavages et de trottoirs
exécutés par les salariés des corporations municipales. On
ne peut se permettre, surtout par le biais d'une loi à caractère
privé, de modifier le champ d'application d'une loi à
caractère public. Ainsi, on en arriverait très vite à une
situation où plus personne ne s'y retrouverait. Nous sommes donc d'avis
que toute exclusion à l'application de cette loi doit se retrouver dans
la loi elle-même. Par ailleurs, comme il s'agit d'une loi du relations du
travail, le ministère a toujours tenu à ce que les parties
intéressées soient au préalable consultées avant de
procéder à toute modification de cette loi. Dans le
présent cas, puisqu'il s'agit d'une modification du champ d'application
de cette loi, le ministère, du moins à ce moment-ci, n'a aucune
intention de procéder à pareille consultation. Veuillez
agréer, chère collègue, l'expression de mes meilleurs
sentiments." C'est signé M. Marius Dupuis.
Évidemment, il y a eu aussi de la part d'autres villes telles que
Montréal de même que de la ville de Sherbrooke qui avaient
déjà tenté d'obtenir cette dérogation... Et
ça leur a été refusé à ce
moment-là.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a moyen que vous déposiez les
documents, s'il vous plaît?
M. Picotte: La lettre, bien oui, aucun problème. Vous n'y
voyez pas d'objection?
Une voix: Pas du tout.
M. Dufour: C'est un document cité. Vous l'avez dit mot
à mot.
M. Picotte: Oui, c'est ça.
M. Dufour: J'aimerais avoir une copie. Quand vous dites: La
formation...
La Présidente (Mme Bélanger): Document
déposé.
M. Dufour: Oui, je vous remercie. Les règlements ne
s'appliquent pas. Je comprends ce que la ville veut à travers ça,
c'est de ne pas payer les salaires qui sont accordés dans l'industrie de
la construction parce que c'est ça, le principe fondamental. Ça
tourne autour de ça, puisqu'ils ont des garanties d'emploi. Ils parlent
des employés réguliers ou permanents. Je sais que, lorsque la
commission parlementaire sur la loi 30, si je ne me trompe pas, sur les
relations du travail est venue devant nous, il y avait eu de larges
discussions. Les municipalités, l'Union des municipalités du
Québec, avaient donné leur point de vue. Elles avaient même
proposé que pour des travaux en bas de tel montant... Ça,
c'était pour des travaux autres. Mais de la rénovation et de la
restauration où la municipalité a des employés permanents
ou réguliers qui travaillent sur les travaux, ils ne sont pas assujettis
au décret de la construction, ces gens-là.
Je prends la gare du Palais. Ça appartient à la ville de
Québec, si je ne me trompe pas. Non, pas encore? Prenons une
bâtisse qui vous appartient, pas bien loin.
Une voix: L'hôtel de ville.
M. Dufour: L'hôtel de ville, oui, O.K. Je prendrais quelque
chose de plus...
Une voix: L'édifice Price
M. Dufour: L'édifice Price, mettons, vous appartient. Vous
décidez de prendre vos propres employés, vous avez sûrement
des menuisiers qui sont couverts par votre convention collective, vous avez des
peintres. Vous avez à peu près tous les corps de travaux, comme
toute municipalité de moindre importance, au moins de quelque importance
que ce soit, au moins ces corps de métiers-là. Quand ils
travaillent dans ces travaux-là, est-ce que vous êtes assujettis
au décret de la construction? C'est de quoi exactement que vous essayez
de vous démarquer par cet article?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Boutin.
M. Boutin: La problématique est la suivante.
Effectivement, quand nos salariés à plein temps - on a des
menuisiers, des plombiers, des électriciens, des corps de métiers
qui oeuvrent typiquement dans le domaine de la construction - font des travaux
d'entretien de bâtiments municipaux, on n'a pas de problème, on
n'est pas régis par la loi sur la construction. Sauf qu'à
l'occasion de ces travaux d'entretien-là, il est fréquent, parce
que la frontière n'est pas très large et n'est pas très
limpide, qu'on fasse de la rénovation. Et, en faisant de la
rénovation, plutôt que de changer une prise électrique, on
en ajoute une nouvelle, et là, on vient de tomber à faire des
travaux de construction qui, eux, sont régis par le décret sur
l'industrie de la construction.
Par conséquent, dès qu'on franchit cette ligne de
démarcation, il faut une rémunération additionnelle
à nos salariés permanents, il faut une cotisation à
l'Office de la construction du Québec, et, au surplus, je dois vous dire
que, dans le quotidien des opérations, les groupes syndicaux au
Québec se font souvent un malin plaisir de dénoncer la ville de
Québec parce qu'on n'a pas changé deux prises mais trois et qu'on
en a ajouté une, et ça pourrit l'atmosphère plus qu'autre
chose. Bon an, mai an, pour la ville de Québec - j'ai un petit
relevé ici de huit mois, de juillet 1989 à février 1990 -
en frais directs, en dollars payés en supplément à
l'employé et à l'Office de la construction, en plus des salaires
généraux et sans compter les frais d'administration, parce qu'on
est des gens qui travaillent quasiment à plein temps pour faire ce genre
de choses-là, ça veut dire 26 000 $, pour une période de
huit mois, qu'on paie en surplus des salaires réguliers payés
à ces employés-là. Quand on entre dans des relations du
travail relativement tendues, c'est épisodique. On a des plaintes
à l'Office de la construction de façon régulière,
des plaintes pénales contre la ville de Québec. On s'engage des
avocats pour aller se défendre à la suite de ces plaintes
pénales. Ça pourrit l'atmosphère plus qu'autre chose.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'AHier: J'ajouterais à ceci que ce n'est pas tellement
pour faire des économies d'argent que pour assainir la gestion
municipale qu'on demande ça. C'est à l'occasion, donc, de travaux
d'entretien. Je comprends très bien les arguments du ministre, je
comprends parfaitement ses arguments et c'est effectivement une question qui
devrait être abordée globalement. D'ailleurs, il y a une demande
répétée de l'Union des municipalités à ce
sujet-là actuellement, qui est pendante. Et je vous dirais, Mme la
Présidente, qu'en 1987, à l'occasion de la révision de la
charte de la ville de Montréal, dans les débats de
l'Assemblée nationale, M. Bourbeau disait précisément que
cette question-là était tout à fait réelle et qu'il
avait l'intention de la porter à la table de concertation
Québec-municipalités. M. Doré, le 17 décembre 1987,
disait: Je suis d'accord pour que l'article soit retiré, mais portez-le
à la table Québec-municipalités. Vérification
faite, la table Québec-municipalités n'a pas encore
été saisie de cette question-là. Alors, ce que je
souhaiterais, c'est, si cet article est inacceptable aujourd'hui - le
problème demeure et il est commun à toutes les
municipalités - suggérer au ministre, à un moment
donné, de proposer à la table Québec-municipalités,
maintenant que l'atmosphère est plus dégagée qu'elle l'a
déjà été à des moments donnés, de
mettre ça sur la table en disant: Vous avez fait la demande, il y a
plusieurs villes, ça retarde depuis 1987, on va essayer de l'aborder
tout le monde ensemble.
M. Picotte: Mme la Présidente, je pense que je vais,
d'ores et déjà, demander à ma sous-ministre, ici, de
prendre note qu'à la table Québec-municipalités qui doit
se réunir après demain, déjà on saisisse la table
Québec-municipalités dès demain de ce point-là, en
souhaitant - le 19 octobre il y aura une autre réunion - et qu'on
consacre un bout de temps là-dessus. Alors, moi, je suis bien ouvert
à ça. On pourra voir comment, même s'il n'était pas
de l'intention, à ce moment-là, au mois d'avril 1990, du
ministère du Travail de rouvrir cet item, probablement qu'on pourrait,
à la suite de la table Québec-municipalités et des
décisions, en tout cas des orientations qui seront prises là,
souhaiter avoir une rencontre avec le ministère du Travail pour
tâcher de corriger cette situation-là. On ne peut malheureusement
pas l'accepter aujourd'hui, mais je pense que, déjà, je saisis
l'occasion pour inscrire ça à la prochaine table
Québec-municipalités. Ce sera fait demain, dans un premier temps,
et pour fins de discussions plus élaborées vers le 19 octobre. On
va voir ce qu'on peut faire là comme arrimage avec le ministère
du Travail pour essayer de corriger cette situation-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le maire,
vous consentez à retirer cet article?
M. Dufour: Oui, mais avant qu'il le retire et qu'on puisse
continuer à en discuter, je voudrais bien que ça ne fasse pas
nécessairement partie du testament du ministre des Affaires municipales.
Vous savez, le danger qu'on a, on a changé souvent de ministre des
Affaires municipales dans les dernières années, on est rendu au
troisième.
Une voix: Le critique ne change pas. Le critique reste le
même.
M. Dufour: Troisième ministre des Affaires municipales
dans les cinq dernières années, Mme la Présidente. Je vous
prends à témoin, je peux les nommer. Le problème qu'on a,
c'est un
problème réel, ça n'a pas d'allure qu'une
municipalité...
M. Picotte: ...savoir quel a été le meilleur, pas
de les nommer.
M. Dufour: je pourrais les nommer sans les qualifier. je pourrais
peut-être nommer des meilleurs, sans les nommer. et tout ça, je
pense, que oui...
La Présidente (Mme Bélanger): ...ordre, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Je me joins, bien sûr, au voeu des
municipalités pour que ce soit inscrit à la table
Québec-municipalités et que ce ne soit pas juste un voeu pieux.
J'ai vécu, moi, ces expériences-là. Ce n'est pas vivable.
Et les gens qui ont fait ça ne connaissent pas le domaine municipal, pas
du tout. Parce que ça ne se peut pas que les employés
réguliers d'une municipalité, qui sont couverts, qui travaillent
à l'année longue, ils ne peuvent pas manger à tous les
râteliers, ni à toutes les crèches, ni à toutes les
auges, comme je le dis. Il faut qu'ils soient dans une place, quelque part ou
ailleurs. Donc, ce n'est pas des employés de la construction, c'est des
employés municipaux. Les municipalités, ce sont leurs
employés réguliers, ce n'est pas des gens qui viennent d'inventer
quelque part. Même moi, j'irais jusqu'à dire que la petite
construction ou si la municipalité, avec ses employés
réguliers, est capable de faire de la construction, qu'elle la fasse,
qu'elle paie les salaires qu'elle doit payer selon sa convention. Elles ne vont
pas aussi loin que ça, les municipalités; moi, j'irais aussi loin
que ça, parce qu'une municipalité ne peut pas avoir 150
menuisiers à son emploi; elle en a peut-être 15, peut-être
20. Elles ne peuvent pas faire de grosses, grosses bâtisses avec
ça. Mais tout ce qui peut se faire avec des employés
réguliers, sans qu'elles soient obligées d'engager de la
main-d'oeuvre supplémentaire, il faudrait qu'elles aient le droit de le
faire, à leurs conditions.
Ça n'a pas de bon sens que les gens... C'est une
épée de Damoclès, ça n'a pas de bon sens. Je
comprends, quand il y a des difficultés de relations de main-d'oeuvre,
que les gens doivent se payer la traite. Là, ce n'est pas la guerre
sainte; c'est une vraie guerre. Il n'y a plus de principe qui tienne. Non, mais
je tiens à insister parce que j'ai comme l'impression que si je n'avais
pas insisté un peu là, ça aurait passé comme
ça. Parce qu'il faut bien qu'on en fasse la discussion. Je l'ai
vécue, la commission parlementaire; les villes, les municipalités
sont venues se présenter. Il n'y a rien qui a été retenu.
Alors, profitons-en. Profitons-en dans un moment où il y a un peu
d'accalmie, au moins dans le domaine municipal, pour qu'on puisse regarder, et
ça serait peut-être une bonne chose aussi pour se rallier le monde
municipal un peu. Ce n'est pas une obligation pour le gouvernement. C'est
peut-être un bon conseil, un conseil d'ami que je leur donne. Ça
serait peut-être une bonne façon d'aller rechercher le monde
municipal en leur disant: Ce que vous avez demandé, c'est raisonnable et
on devrait procéder. Et j'espère que vous allez avoir tous les
bons mots pour convaincre. Mais là, votre ministre du Travail ne sera
plus là, non plus.
M. Picotte: Ça tombe bien, c'est M. Bour-beau qui est
là par intérim.
M. Dufour: Ah! c'est vrai.
M. Picotte: C'est peut-être le temps de lui rappeler ce
qu'il a dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Dans mon cas, ce n'est pas une assurance ce que vous
me dites là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est même un sujet d'inquiétude
supplémentaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Mme la Présidente, le député de
Jonquière n'a pas le droit de faire par en arrière ce qu'il n'a
pas le droit de faire par en avant. Tout à l'heure, il ne voulait pas
qualifier les ministres qui avaient passé aux Affaires municipales, mais
là il est en train d'en qualifier un.
M. Dufour: Vous me forcez la main.
M. Picotte: Parlez donc de l'autre. Je vais finir par être
peut-être bien le meilleur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Si vous me forcez, je vais être obligé de
le dire. Ha, ha, ha!
M. Picotte: On ne se fâche pas pantoute là, pour
ceux qui écoutent nos débats, au contraire. Moi, je vous dis, Mme
la Présidente, que ce n'est pas celui qui vous parle comme ministre des
Affaires municipales qui va mettre une embûche à ça. Au
contraire, je pense que ça sera sur la table. La difficulté qu'on
aura, je pense, ça sera de convaincre le monde du travail beaucoup plus
que le ministre du Travail, convaincre un peu les syndicats qui, je l'imagine,
ont mis beaucoup... Sans aller vérifier ce qui s'est dit et ce qui s'est
passé, dans ces cas-là, il y avait sûrement de la
réticence de la part du monde du travail. Mais je pense qu'effectivement
la table Québec-municipalités sera un endroit pour
démontrer qu'il y a là un large consensus de la part de
tout le monde pour faire en sorte que des situations que je calcule aberrantes,
bien sûr, parce que c'est aberrant qu'on ait dans nos
municipalités des menuisiers et des ouvriers qu'on paie selon une
convention collective et qu'on soit obligés d'aller en embaucher
ailleurs, ce qui fait un climat de travail quand même passablement,
excusez l'expression, mais massacré dans certains cas. (14 h 30)
M. Dufour: ...la même personne qui reçoit un salaire
supplémentaire. C'est pour ça que je dis: Vous devez vous
engager. C'est ça un peu le sens de mon intervention, que vous soyez
vraiment le vrai défenseur et passiez à l'attaque
là-dessus. Parce que ça ne se peut pas. Moi, je suis issu du
monde du travail. Je ne suis pas antisyndical. Moi, j'ai toujours payé.
Je n'ai jamais voulu être dans les cadres. Je n'étais pas
"encadrabte", parce que je n'ai pas voulu. Et j'ai même refusé
d'être encadré. Je ne voulais pas être cadre. J'aimais mieux
être technicien.
M. Picotte: Faites attention, vous serez obligé de refuser
d'être ministre un jour.
M. Dufour: Ha, ha, ha! J'étais technicien. J'ai toujours
eu ma carte et j'ai toujours payé mon syndicat. Ce n'était pas un
oriflamme comme certains ministres; comme M. Bellemare, c'était presque
un drapeau, pour lui, d'avoir une carte syndicale.
M. Picotte: II avait des téléphones par ticuliers,
M. Bellemare.
M. Dufour: Mais moi, j'ai toujours fait partie du monde syndical
et je vous dis bien honnêtement, je ne suis pas scandalisé. Il
faut bien comprendre que le monde de la construction, c'est un monde à
part, c'est un monde qui vit sur de l'incertitude, ça va selon l'emploi.
Il y a un paquet de... Ils n'ont pas de sécurité. Les gens qui
travaillent pour la ville, si ce n'est pas sécuritaire, moi, je ne
comprends pas. Les gens qui rentrent là sont bien traités
normalement, ils ont de bonnes conditions de travail. Ce ne sont pas les plus
maltraités dans les municipalités, je ne pense pas, en tout cas
pas dans les villes de la grosseur que je connais.
M. Picotte: II faut dire...
M. Dufour: Tout ça pour dire que, moi, je pense que vous
avez un bon rôle à jouer et une bonne preuve à nous donner,
que vous aimez vraiment les gens du monde municipal, une preuve que vous les
aimez, ce n'est pas de dire: Je les aime. Mais une preuve que vous les aimez en
les détendant et en vous faisant le porte-parole de ces gens-là
pour dire au ministre du Travail: Tu vas te mettre à la table et on va
organiser notre affaire.
M. Picotte: Avant de dire que je les aime, Mme la
Présidente, je vais commencer par savoir comment je peux les aimer
et...
M. Dufour: Pas pour les étouffer, par exemple.
M. Picotte: ...ce que je devrais faire pour les aimer.
M. Dufour: Le vrai amour.
M. Picotte: moi, je m'engage évidemment, bien sûr,
à apporter ça. quand ils parlent du vieux lion de la mauricie, m.
bellemare, il faut dire que lui avait des méthodes particulières.
c'est lui qui avait des téléphones branchés sur les
calorifères. alors, ça se réglait peut-être plus
facilement dans ce temps-là, les problèmes.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on passe
à l'article 8. L'article 7 est retiré.
Une voix: Retiré.
M. Picotte: Sur consentement de la ville de Québec, nous
suspendons cet article-là en espérant qu'il...
Une voix: Retiré.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, on le
retire.
M. Picotte: On le retire en espérant, évidemment,
que le problème pourrait être réglé rapidement avec
ce qu'on fera dans un bref délai avec la table
Québec-municipalités, et on acheminera ceJa à mon
collègue du ministère du Travail.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 7 est
retiré. J'appelle l'article 8.
M. Picotte: Larticle 8, Mme la Présidente-La
Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Picotte: ...c'est: L'article 186 de cette charte,
édicté par l'article 7 du chapitre 80 des lois de 1973, est
modifié par l'addition, à la fin du premier alinéa, des
mots "II peut également prescrire des règles de procédure
et de régie interne de ces comités". Cet article vise
à
i permettre au conseil de prescrire des règles de
procédure et de régie interne des comités qu'il a le
pouvoir de former, parce qu'on sait que le conseil a la possibilité de
créer des comités. Alors, à ce moment-là, on lui
donne la possibilité de prescrire des règles et de permettre des
procédures de régie interne. Nous sommes favorables, nous,
à cet article-là.
M. Dufour: Adopté. M. Picotte: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 9: Cette charte est modifiée par
l'addition, après l'article 250, du suivant, qui devient, Mme la
Présidente: "251. Malgré la Loi concernant les droits sur les
divertissements (L.R.Q., chapitre D-14), la ville peut imposer, par
règlement, relativement aux activités tenues durant la
période et sur le site de l'exposition provinciale à
l'égard desquelles le montant payé pour participer à
l'amusement n'est pas perçu sous la forme d'un prix d'admission, des
droits sur les divertissements basés sur le mètre linéaire
de façade d'occupation et de toute autre façon
décrétée par ce règlement."
Cet article, évidemment, vise à permettre à la
ville d'imposer, relativement aux activités tenues dans la
période et sur le site de l'exposition provinciale, des droits sur les
divertissements basés sur le nombre de mètres linéaires de
façade ou de toute autre façon décrétée par
règlement. Actuellement, selon la Loi concernant les droits sur les
divertissements, le calcul de ces droits est basé sur un pourcentage de
10 % du prix d'entrée. Je pense que la révision de nos lois
municipales, que nous sommes en train d'effectuer, offrira l'occasion de revoir
l'ensemble de cette question et il importe, pour cette raison, à nous,
de souhaiter que la ville retire cette demande pour l'instant, compte tenu
qu'on est en train d'examiner ça dans notre revision de lois
générale, et, qu'à ce moment-là, on pourra
plutôt accorder quelque chose dans la charte, ou il faudrait revenir par
la suite. Alors, ça aussi, je pense que c'est dans un délai
raisonnable, nous sommes à regarder tout ce domaine-là.
M. L'Allier: Mme la Présidente...
M. Picotte: Et dans le dossier global de la fiscalité, ce
sera abordé aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: Mme la Présidente, je comprends les
préoccupations du ministre, mais on l'a indiqué ici cette
année, parce que ça se trouve à être la
cinquième fois qu'on demande cette chose-là et que le
problème demeure entier. C'est un problème mécanique de
perception des droits; je pense que le ministre en est tout à fait
conscient. Et, encore une fois, ça ne s'applique pas
nécessairement uniquement chez nous. Partout où il y a des foires
à travers le Québec, ça se pose de la même
façon. M. Paradis, en 1988, nous avait même dit: Si, la prochaine
fois, on n'a pas réglé nos problèmes, on vous l'accordera.
Mais, entre-temps, il est disparu. Donc, connaissant bien le ministre des
Affaires municipales, je suis tout à fait porté à lui
faire confiance pour accélérer le règlement de cette
situation. ¦
M. Picotte: D'ailleurs, ça va être abordé
dans le dossier de la fiscalité municipale. Je pense que c'est un point
que le ministère des Finances veut mettre sur la table. Alors, ça
devrait se faire dans les prochains mois.
M. Dufour: c'est ma question que j'aurais posée: ça
fait combien de fois que vous présentez cet article-là? vous
venez de me dire que ça fait cinq ans.
M. L'Allier: C'est le cinquième anniversaire, Mme la
Présidente.
M. Dufour: Cinq ans.
M. Picotte: Ça fait cinq fois... avec quatre ministres
différents...
M. Dufour: Cinq fois, oui.
M. Picotte: ...cinq ministres différents. Je
n'espère pas six ministres différents.
M. Dufour: Bien, moi, je l'avais déjà vu. Ha, ha,
ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'on
retire l'article 9?
M. Dufour: On peut le retirer. Vous ne pouvez pas empêcher
un coeur d'aimer, madame.
M. L'Allier: Dans les circonstances, compte tenu de l'engagement
cumulatif du ministre avec son prédécesseur, je pense qu'on va
retirer l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 9
est retiré. J'appelle l'article 10.
M. Picotte: Merci, Merci. J'allais dire merci, Mme la
Présidente, mais merci, M. le maire.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10 et, à l'article 10, il y a une modification.
Pouvoirs de subvention
M. Picotte: Oui, la modification à l'article 10. Je crois
qu'on va regarder l'article 10 d'abord, parce que, pour fins de
compréhension, ça va être plus facile d'arriver à la
modification par la suite. Alors, je vais me permettre de lire d'abord
l'article 10, si vous me le permettez, Mme la Présidente, pour en
arriver, après ça, à la modification.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez, M. le
ministre.
M. Picotte: L'article 10 dit ceci: Cette charte est
modifiée par l'addition, après l'article 309a, des suivants:
"309b. Le conseil peut, par règlement, à l'égard d'une
subvention versée dans le cadre d'un règlement adopté en
vertu des article 304, 306 ou 308, ou d'une subvention versée en vertu
de l'article 305: "1° stipuler que le changement de la destination et du
mode d'occupation de cet immeuble, dans un délai qu'il fixe, d'au plus
dix ans, entraîne la remise à la ville, dans une proportion qu'il
détermine en fonction de la période écoulée, de la
subvention versée par elle à l'égard de cet immeuble, ou
que tout permis qui peut être requis en vue d'un changement de
destination ou d'occupation peut être refusé tant que cette remise
n'est pas effectuée; "2° prévoir que la remise de la
subvention est exigible de toute personne qui est propriétaire de
l'immeuble à l'époque du changement de destination ou
d'occupation; "3° prescrire les formalités nécessaires pour
garantir le respect des exigences stipulées en application des
paragraphes 1° et 2°, notamment la signature par le propriétaire
bénéficiaire de la subvention de tout document établissant
les limites ainsi stipulées au droit de propriété de cet
immeuble, qui peut être requis pour fins d'enregistrement; obliger, s'il
y a lieu, le propriétaire bénéficiaire de la subvention
à faire procéder à cet enregistrement. "L'enregistrement
de tout document mentionné au paragraphe 3° du premier alinéa
se fait par dépôt et le régistrateur est tenu de le
recevoir et d'en faire mention à l'index des immeubles."
Ça c'est l'article 309b. Évidemment, cet article vise
à permettre à la ville d'exiger, dans certaines circonstances,
soit un changement de destination ou du mode d'occupation d'un immeuble, la
remise de toute subvention, comme on l'a mentionné tantôt, soit
dans le cadre d'un programme de subvention à la rénovation,
à la restauration ou à la construction. Cette mesure
particulière permettra à la ville d'assurer que les subventions
accordées en vertu d'un programme de rénovation servent
véritablement, et je dis bien "servent véritablement", à
ces fins en obligeant le propriétaire d'un immeuble pour lequel a
été versée une telle subvention à remettre tout ou
une partie de celle-ci s'il y a changement d'occupation ou de destination de
cet immeuble. Juste pour faire une référence, la ville de
Montréal possède dans sa charte, évidemment aussi, depuis
1988, des pouvoirs de même nature. Et j'arrive à l'article
309c.
Une voix: Montréal... de Québec.
M. Picotte: Si je dis ça, ce n'est pas pour faire une
comparaison, c'est en guise de référence, pour éviter une
question future. "309c. Le conseil peut, aux fins mentionnées dans les
articles 304 a 308, fixer des taux de subvention ou de crédit de taxe
différents selon que les bénéficiaires sont des organismes
à but non lucratif, des coopératives ou des particuliers. "Il
peut également limiter l'accessibilité des particuliers aux
subventions, sur la base du revenu du ménage et, à cette fin,
définir la notion de revenu du ménage et prévoir les modes
d'évaluation et de contrôle de cette limitation."
Ce pouvoir permettra à la ville, finalement, d'avoir une plus
grande marge de manoeuvre et une plus grande souplesse d'utilisation quant
à son pouvoir de subvention. Ça, c'est à l'article 10,
309b et 309c.
Maintenant, j'arrive à l'article 10 dans la modification.
L'article 309b, que nous avons vu précédemment, de la charte de
la ville de Québec, édicté par l'article 10, est
modifié: 1° par le remplacement du paragraphe 3° du premier
alinéa par le suivant: "3° prescrire les formalités
nécessaires pour garantir le respect des exigences stipulées en
application des paragraphes 1° et 2°." C'était un point de vue
que nous avions, que nous avons discuté avec la ville de Québec
et qu'ensemble, nous avons accepté de modifier pour satisfaire aux
exigences. Donc, ça a été fait par la ville de
Québec et notre contentieux, chez nous, pour satisfaire aux exigences de
la loi. 2° par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: "Le propriétaire bénéficiant de la subvention
doit, si le règlement contient des dispositions adoptées en vertu
des paragraphes 2° et 3e du premier alinéa, faire
enregistrer un document établissant les limites ainsi stipulées
au droit de propriété de l'immeuble. L'enregistrement de ce
document se fait par dépôt et le régistrateur est tenu de
le recevoir et d'en faire mention à l'index des immeubles." Cette
modification vise à obliger le propriétaire
bénéficiant d'une subvention à la rénovation de
faire enregistrer, le cas échéant, un document établissant
l'obligation de la rembourser ou de respecter les exigences stipulées
dans le règlement de la ville.
Ce sont les modifications à être apportées à
l'article 10 et, je tiens à le répéter, les modifications
autant à l'article 10 que concernant le 1°
et le 2° ont été faites en étroite
collaboration entre les gens de la ville de Québec et notre
ministère pour satisfaire aux différentes exigences.
Voilà, dans son ensemble, Mme |a Présidente, ce que comporte
l'article 10, plus précisément aux articles 309b et 309c et avec
la modification que nous y apportons. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, madame. Un instant, là. J'ai un petit
problème.
M. Picotte: On n'est pas pressés.
M. Dufour: Ce ne sera pas long. Moi, je comprends tout le
bien-fondé, les explications de l'article et les changements qui y sont
apportés. Ça ne me cause pas nécessairement de gros
problèmes.
Il y a la question, par exemple, de quelqu'un qui n'a pas fini sa
période de 10 ans et qui voudrait changer de permis, ce qui pourrait
être une façon d'améliorer la bâtisse et qui n'aurait
pas pour effet de diminuer la valeur du prêt ni le genre d'occupation. Il
pourrait arriver dans le cas une construction pour laquelle vous avez
donné une subvention que des gens pourraient, à
l'intérieur de la période de 10 ans, vouloir changer une
vocation, mais qu'ils pourraient l'améliorer. Par exemple, une
municipalité, j'imagine, et le plan ou le règlement le
permettrait, pourrait convertir sa propriété en une
activité à caractère lucratif ou qui apporterait des
améliorations. Comment la municipalité pourrait-elle appliquer
son règlement, et qui dit: On va refuser le permis parce que vous
changez la vocation ou vous donnez des choses qui n'étaient pas
prévues lorsqu'on vous a donné la remise sur votre
propriété ou qu'on vous a permis d'améliorer votre
propriété? Comment vous pourriez... (14 h 45)
M. L'Allier: Mme la Présidente, on ne pourrait pas
rappeler le permis, mais rappeler la subvention, en partie en tout cas. Pour
nous, ces deux articles sont extrêmement importants parce qu'ils nous
donneraient une certaine souplesse en nous assurant que, lorsque les fonds
municipaux, relativement restreints, auxquels s'ajoutent, à l'occasion,
des fonds fédéraux ou provinciaux, lorsque ces fonds sont
dépensés, ils le sont toujours vers des fonctions
particulières: logement social, développement économique
dans un quartier, dans une rue, etc. Quand les subventions sont données,
c'est pour ça.
À partir de ça, on dit: Lorsque, au cours de la
période de 10 ans, il y a un changement de vocation - vous avez
donné une subvention pour du logement social, puis, à un moment
donné, on fait du logement commercial avec ça, vendu au prix du
marché - on pourrait rappeler une partie de la subvention pour la
réinvestir dans du logement social. S'il y avait bonification, pour
répondre à la question que vous posez, si la demande de permis
était pour améliorer - je pense que notre réglementation
va prévoir des cas comme ça, si c'est pour améliorer - non
seulement on pourrait ne pas retirer, mais ajouter même, si ça va
plus proche des objectifs qu'on poursuit à ce moment-là. On
recherche à la fois la souplesse, mais on veut éviter de mettre
de l'argent dans des programmes qui sont utilisés à court terme
par ceux qui en bénéficient et qui, pour toutes sortes de
raisons, sur une période de deux ou trois ans, changent de direction
avec le projet et partent avec la caisse.
Pourquoi est-ce qu'on n'a pas mis ici, Mme la Présidente, le
changement de propriétaire, parce qu'on aurait pu dire, non seulement
quand il y a changement de vocation, mais quand il y a changement de
propriétaire? Essentiellement parce qu'à ce moment-ci, nos
programmes s'adressent à des fonctions municipales: le loisir,
l'habitation, le développement des façades commerciales. Si, un
jour, nous avons à administrer des programmes importants sur la
restauration urbaine, où on met de l'argent dans la
propriété - et on va regarder, on n'a pas fini notre analyse...
Ça se pourrait que l'an prochain on vous dise: II faudrait ajouter les
propriétaires de la même façon pour que quelqu'un ne vienne
pas chercher une subvention de 1 000 000 $.
Prenons l'exemple suivant. Vous achetez un édifice, 75 000 $, il
est en "démanche". Vous recevez une subvention de 1 000 000 $ pour le
restaurer et, une fois que vous avez reçu la subvention, vous vous
revirez de bord, vous allez sur le marché et vous le vendez 1 400 000 $.
Dans le fond, celui qui a fait ça part avec la subvention.
Ce qu'on dit, c'est que, dans des cas comme ça,
éventuellement, on dira: Sur une période de temps, s'il y a
vente, en principe on retirerait notre somme, quitte à la prêter
au nouvel acquéreur pour qu'il puisse continuer à opérer,
mais on se réserverait le droit de réaffecter la subvention. Mais
la souplesse nécessaire sera prévue dans le règlement
parce que, autrement, ça équivaudrait, Mme la Présidente,
à se donner nous-mêmes des coups dans le dos si, alors qu'un
propriétaire ou qu'une entreprise ou une coopérative veut aller
plus loin ou bonifier le projet, mais que ça suppose un changement de
destination, on s'obligeait à lui refuser ou à retirer la
subvention.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je pense que la question de l'amendement qui est
apporté par le ministère des Affaires municipales concernant
l'enregistrement de ces droits, ça grève la
propriété, dans
le fond. Le fait qu'ils sont enregistrés, ça assure la
pérennité de celui qui achète...
M. L'Allier: C'est-à-dire opposable au tiers.
M. Dufour: ...dans le fond, au même titre.
Il y a peut-être l'article 309c, au deuxième paragraphe,
où vous dites... Je pense que le ministre l'a accepté, mais moi,
je voudrais avoir un petit peu plus d'explications. "...limiter
l'accessibilité des particuliers aux subventions, sur la base du revenu
du ménage et, à cette fin, définir la notion de revenu du
ménage et prévoir les modes d'évaluation et de
contrôle de cette limitation."
Les normes qu'on connaît, en tout cas jusqu'à maintenant,
ça se limite presque à l'impôt sur le revenu la plupart du
temps. Avec l'impôt sur le revenu, on peut déterminer si la
personne a non seulement des revenus directs mais indirects. C'est à peu
près la confession annuelle que chaque contribuable est obligé de
faire à Québec. De quelle façon vous autres, comme
municipalité, vous pouvez déterminer, avec une certaine
certitude, le revenu du ménage?
M. L'Allier: il ne s'agirait pas de déterminer avec
certitude. Il s'agit, il faut bien s'entendre, de situations où une
famille est en demande pour obtenir une aide particulière. La
réglementation qu'on voudrait, c'est de pouvoir aider d'une façon
particulière certains types de familles et on établirait, en
consultation avec les organismes sociaux, j'imagine, une mécanique
relativement discrète, mais le but, c'est de fixer des grilles,
finalement, d'allocations. À ce moment-ci, je ne peux pas en dire plus.
Peut-être que quelqu'un peut parler davantage. Mme Frohn.
Mme Frohn: Mme la Présidente, actuellement on
réussit à déterminer le revenu quand on accorde des HLM.
Ce n'est peut-être pas extraordinaire comme mécanisme, mais il y a
quand même des mécanismes. J'imagine qu'on va être capables
aussi de découvrir la même sorte de mécanisme ou d'autres
pour établir le revenu. Mais ça se fait déjà dans
le cas des HLM. On demande quel est leur revenu. C'est sûr que ce n'est
pas idéal, mais ça se fait.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Boutin.
M. Boutin: C'est une chose sur laquelle la ville devra se
prononcer et statuer en fonction naturellement du programme de subvention qu'on
veut mettre sur pied. Il en existe des modes de calcul du revenu du
ménage. Dans certains types d'allocations ou de crédits
d'impôt, on considère le revenu du ménage, d'une certaine
façon, en fonction des objectifs visés par ce crédit
d'impôt-là. De la même façon pour les attributions de
HLM ou de logements à caractères sociaux, le revenu du
ménage est déterminé d'une certaine façon. Il y a
des précédents qu'on devra examiner et dont on devra s'inspirer
pour déterminer le mode de calcul du revenu du ménage en fonction
de ce qu'on veut subventionner ou du programme d'aide qu'on veut mettre en
place.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que cet article existe dans d'autres
chartes?
M. Picotte: À la ville de Montréal.
M. Dufour: À la ville de Montréal. Est-ce que vous
avez consulté...
M. Picotte: Je le savais que la question viendrait.
M. Dufour: Est-ce que vous avez des consultations qui ont
été faites avec les organismes? Je ne sais pas, Montréal,
ça fait combien d'années qu'ils ont ça?
M. Picotte: 1988 pour l'autre... Une voix:...
M. Dufour: Ça devait être à 3 heures du
matin.
M. Picotte: ...partie, b, et c, c'est 1987. M. Dufour:
Quelle autre?
M. Picotte: Pour b, c'était 1988 et, pour 309c, 1987.
M. Dufour: Actuellement, c'est c.
M. Picotte: À 2 h 37 du matin, peut-être.
M. Dufour: C'est toujours la question de base de revenu du
ménage. Est-ce, qu'actuellement la ville de Montréal a
appliqué ça? Est-ce que vous avez des retours de ça? De
quelle façon l'appliquent-ils? Est-ce que ça cause des
problèmes?
M. Picotte: Pour le moment, on n'a aucune information
là-dessus, malheureusement.
M. Dufour: Aucune indication.
M. Picotte: C'est une bonne question.
M. Dufour: Est-ce que la municipalité vis-à-vis,
par exemple, de l'accès à des renseignements, la loi sur les
renseignements, etc., peut aller aussi loin que l'Office municipal
d'habita-
tion? L'Office municipal d'habitation, c'est un organisme qui est
municipal, mais, en fait, on comprend toutes les contraintes qu'il y a
là-dedans. Et ce n'est pas tout l'argent de la municipalité. Il y
a plus d'argent d'autres gouvernements qui est appliqué ou qui est
dépensé à l'intérieur de ça. Est-ce que,
pour les mêmes fins, on peut avoir les mêmes renseignements, parce
que vous ne me dites pas que vous allez avoir exactement les mêmes
renseignements que pour l'Office municipal d'habitation?
M. Boutin: Pas du tout parce que les objectifs poursuivis par les
programmes ne sont probablement pas les mêmes.
M. Dufour: Pas les mêmes? Parce que, là, on
s'adresse à des gens qui sont locataires, et là, ça va
être des gens qui sont propriétaires. J'imagine qu'il va y avoir
des contraintes aussi. Vous allez vouloir fixer des contraintes. Si vous donnez
de l'argent, ils ne pourront pas augmenter leurs loyers avec l'argent du
public, j'imagine ça.
M. Boutin: Pour ce qui est de votre préoccupation à
l'égard de la loi sur l'accès aux renseignements des organismes
publics, c'est bien évident que ces renseignements-là devront
être demandés dans le cadre de l'administration du programme,
mais, comme tous les renseignements à caractère nominatif ou
toutes les banques de renseignements que ramasse une municipalité dans
ses opérations, ils vont être sujets à cette loi-là
et il y a des choses qui seront non accessibles.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Picotte: C'est ça. C'est que j'allais dire que la loi
sur l'accès à l'information, Mme la Présidente,
prédit que tout renseignement à caractère nominatif,
évidemment, est protégé. On doit s'adresser à qui
de droit à la Commission d'accès à l'information pour
obtenir certains renseignements. Parfois, on les obtient; parfois, on ne les
obtient pas, dépendamment de la décision.
M. Dufour: là, on parle, dans la question de
l'accès - en fait, c'est dans votre politique du logement - de logement
social. ça pourrait être autre chose.
M. Boutin: Oui.
M. Dufour: Ce qui est proposé ici, est-ce que ça
pourrait aller, par exemple, jusqu'à l'invitation que beaucoup de
municipalités font au Québec d'amener des gens à venir
demeurer chez elles et qu'ils paient moins cher de taxes? Pour les trois
prochaines années, ils vont avoir des rabais de taxes. Est-ce que
ça, ça vous permet ça, cet article-là, ou si vous
l'avez déjà?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Boutin.
M. Boutin: Les programmes de crédit de taxe, les
programmes de subvention qu'on peut mettre sur pied sont des programmes qui
existent déjà. On a déjà ces pouvoirs-là en
vertu des articles 304 à 308. Ce qu'on demande avec l'article 309, c'est
de pouvoir faire une espèce - j'emploie le mot entre guillemets - de
discrimination positive dans la fabrication de ces règlements de
façon à traiter, de façon à déroger à
la règle d'uniformité, que tout le monde ait droit à la
même chose, pour avoir des règles différentes à
l'égard soit des organismes à but non lucratif, soit des
coopératives, soit des particuliers, et non pas des corporations, et,
d'autre part, de tenir compte, dans la fabrication de ces programmes-là,
du revenu du ménage - j'ai parlé de discrimation positive - de
façon à mieux cibler notre clientèle à
l'égard de rétablissement de certains programmes de
subvention.
Prenons, à titre d'exemple, un programme de subvention qu'on
pourrait mettre sur pied pour de la restauration domiciliaire, pour de la
remise en état de bâtiments comprenant des logements. On pourrait
fort bien imaginer qu'on va subventionner à un taux différent des
organismes à but non lucratif, des particuliers et des
coopératives plutôt que des corporations et qu'on pourrait
subventionner à des taux différents des personnes dont le revenu
du ménage sera inférieur à un montant
déterminé.
M. Dufour: Comme on parle de subventions - et je laisse tomber un
peu ce volet-là - je pourrais demander, peut-être, une opinion au
maire de la ville de Québec. Qu'est-ce qu'il pense des gens qui sont
invités à se construire dans des endroits avec le bonbon
alléchant, qui est temporaire, venir s'établir où
ça coûte moins cher qu'ailleurs? Comment vivez-vous ça,
comme maire de la ville de Québec? Trouvez-vous que ce qui se passe sur
le territoire, globalement, c'est correct, que ça a bien de l'allure et
que les villes s'en sortent bien? Ne trouvez-vous pas aussi, en même
temps, que ce n'est pas de nature à affaiblir la position municipale qui
dit qu'on n'a pas assez de revenus au Québec? Et on se bat par tous les
moyens pour aller en chercher d'un bord et de l'autre. Je comprends que j'ouvre
un peu le débat, mais je l'ai dit à quelques reprises. Il me
semble que le fait qu'on a une politique du logement et que vous en avez une,
c'est peut-être intéressant de vous écouter
là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire. M.
Dufour: Si vous le voulez, bien sûr.
M. L'Allier: Ça va être très bref, Mme la
Présidente. C'est une opinion que j'émets. A partir du moment
où, globalement, dans une région, la population n'augmente pas et
que les municipalités se placent, se perçoivent et se comportent
comme des concurrentes les unes par rapport aux autres pour attirer, pour qu'il
y ait, ici du logement et là des affaires, je pense que, globalement, la
région ne se rend pas service. À court terme, telle
municipalité peut faire des gains, mais ce sera au détriment
d'une autre, et, globalement, la région devra ultimement s'occuper du
problème ainsi créé.
Ceci dit, à partir de ce moment aussi, et c'est une règle
qui existe, on va essayer, nous, de faire preuve d'imagination et
peut-être, à un moment donné, aller dans ce sens-là
de la façon suivante. Vous avez, actuellement, au gouvernement
provincial, un programme qui favorise l'acquisition d'une première
maison, qui s'appelle, enfin...
M. Picotte: Le PAMF, programme d'aide à la mise de
fonds.
M. L'Allier: C'est ça, et pour lequel on donne, à
un chef de famille qui acquiert une première maison, une subvention de
réduction de taux d'intérêt qui va jusqu'à tel
montant. Donc, c'est une période de quelques années. Comme
municipalité, on pourrait choisir de convenir, par exemple, avec le
gouvernement du Québec que, lorsqu'une demande émane de notre
territoire à nous, dans certaines zones même du territoire qu'on
veut favoriser en termes d'acquisition, on paierait, nous, un ajout, une
bonification, selon exactement les mêmes règles d'attribution,
pour faire en sorte que quelqu'un qui bénéficie de cette
subvention du gouvernement provincial qui lui rapporte, disons, 15 .000 $ s'il
va n'importe où ailleurs, s'il vient dans la ville de Québec, et
dans tel secteur de la ville de Québec, au centre-ville en particulier,
ce ne sera pas 15 000 $, mais 17 000 $ ou 18 000 $ qu'il aura parce qu'il
choisit d'aller là, le tout étant administré selon les
mêmes règles. Et, après entente avec le ministère,
on recevrait des factures du ministère, ce qui bonifierait
automatiquement dans tel contexte. On pourrait aller dans ce sens-là,
mais notre but ne serait pas de faire la concurrence aux municipalités;
ça aurait ça pour effet, ça aurait pour effet de permettre
que, sur une période de sept, huit ou neuf ans, ceux qui choisissent de
vivre à Québec, dans ces secteurs-là, toute proportion
gardée, ne paient pas plus cher de taxes que s'ils étaient
n'importe où ailleurs. Notre objectif n'est pas la concurrence, c'est la
revitalisation de certaines parties de la ville qui sont en train de
s'assécher.
Pour répondre à votre question, mon idée est
très très précise là-dessus. La concurrence
intermunicipale sur ces questions-là à l'intérieur d'une
région nuit au développement non seule- ment de l'ensemble de la
région, mais, quand c'est dans toutes les régions, on est
invités à une forme de cannibalisme fiscal, et ça nuit
à tout le monde.
M. Dufour: Moi, j'apprécie ce que vous me dites parce que
ça confirme ce que, moi, je sens depuis un certain temps. C'est
évident qu'on a libéralisé - dans le bon terme du mot -
des subventions aux propriétés et qu'on a permis un certain
nombre de démarches, mais ça, c'est parti de la question de
Corvée-habitation. Je me souviens que le gouvernement avait ouvert un
peu les portes par rapport à ça. (15 heures)
Je me dis qu'en période d'abondance qu'on vient de passer, une
abondance relative parce que ça n'a pas enlevé de chômage,
mais une certaine abondance.. En tout cas, tous les critères
étaient à l'effet qu'il y avait un certain enrichissement
collectif, pour certains en tout cas; ce sont les indicateurs qui nous disaient
ça. Moi, je ne suis pas un spécialiste là-dedans. Ils
disaient: Tout le monde s'enrichit un peu. Et moi, ce que j'ai constaté
à plusieurs endroits, on est bien placé pour le voir, en tout cas
à partir d'ici, c'est qu'on voit les municipalités qui se
concurrencent, l'une et l'autre, comme si grossir, c'était important
pour une municipalité. C'est important à la condition qu'il y ait
des phénomènes, pas des phénomènes par incitation
fiscale, mais des phénomènes parce qu'il se produit des
développements normaux dans une municipalité, des constructions
d'usines, de grandes créations d'entreprises ou d'emplois. Ça,
ça amène du monde supplémentaire; c'est normal que la
municipalité reçoive ces gens-là.
Mais quand je vois des municipalités qui ont une vocation
seulement, d'attirer des contribuables, une vocation qui est relativement
stable qui grossit, et qui disent: Bien, nous autres, on va donner des
incitatifs fiscaux pour amener de nouveaux contribuables chez nous et de la
construction, bien, moi, je suis d'avis avec vous, c'est que la région,
d'abord, se diminue collectivement. Les anciens propriétaires paient
pour les nouveaux, ce qui est fou, ce n'est pas correct parce que je pense que
ces gens-là ont payé déjà une partie de leur
hôtel de ville, du fil municipal, de l'incinérateur, et mettez-en,
non seulement ils ont payé ça pour recevoir le nouvel arrivant,
mais, en plus, on vide leurs poches pour recevoir les nouveaux. Ça, moi,
ça m'a toujours passé quatre pieds par-dessus la tête; je
n'ai jamais compris comment on peut arriver à ce
phénomène-là. En même temps, souventefois, ces
mêmes gens-là viennent nous dire, à Québec: On
manque d'argent. Bien, si on manque d'argent, on commence par conserver celui
qu'on a, on ne le dépense pas avant de l'avoir. Tout ça, moi,
ça m'a toujours...
Le but de ça et ce pourquoi je vous posais la question, c'est
peut-être pour sensibiliser un
peu; je pense bien que le ministre commence à être
sensibilisé parce que ce n'est pas la première fois que je tiens
ce discours-là. Mais je pense qu'il faut en profiter de temps en temps
pour se rappeler ça, c'est des éléments de base. C'est
quoi une municipalité, c'est quoi sa fonction, pourquoi elle est en
place: donner et distribuer des services, vivre avec ses contribuables. Puis,
c'est évident que pour améliorer la propriété, de
temps en temps, il faut aller un petit peu plus loin pour forcer un peu la main
de ces gens-là qui ne voient pas tellement d'avantages parce qu'ils
disent: Ils vont nous augmenter de taxes si on s'améliore. Il y a des
gens qui pensent comme ça, mais de moins en moins. Souhaitons-nous-le,
parce que ce ne sera plus vivable dans nos municipalités si les gens ne
comprennent pas qu'ils conservent la valeur intrinsèque de leur
propriété et qu'en plus, ils améliorent la ville, leur
municipalité. C'est un minimum, je ne prêcherais pas ça
à des urbanistes ou à des gens qui croient à
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: Je compléterais ce que j'ai dit, sans entrer
dans le débat plus avant, Mme la Présidente, en disant ceci. On
est de plus en plus proche du diagnostic. Tout le monde est assez d'accord sur
ce qui se passe. C'est les solutions qui sont très complexes. Parce que
la normalisation, en disant "vous n'avez plus le droit de faire de
discrimination" viendrait amplifier le type de problèmes qu'on essaie de
régler dans les centres-villes. Il faut faire de la discrimination si on
veut ramener des gens dans des quartiers qui sont en train de mourir, on ne
peut pas les traiter comme on traite les gens dans les quartiers
périphériques. Donc, il faut faire de la discrimination sur
l'aide au stationnement, des choses comme ça.
Donc, ce n'est pas dans l'uniformisation que je trouve la réponse
non plus, c'est un problème fiscal global qui, je pense, dans l'avenir,
va être abordé sous l'angle de l'aménagement: tant de pieds
carrés de terrain, ça suppose tant de personnes. C'est les grands
débats de l'avenir avec la vie municipale, ça.
M. Dufour: Je pense qu'il y a plusieurs avenues d'ouvertes. On
avait des programmes particuliers d'urbanisme, par exemple, qui touchaient les
centres-villes, qui permettaient tout de même des actions très
concises, précises. Je pense que les gens qui ont des problèmes
peuvent les identifier très bien. Un coup que ça, c'est
identifié, moi, ça me dérange peu. Ce qui me
dérange, c'est exactement - et là, je parle peut-être en
général, mais moi, dans mon esprit, ce n'est pas
général. Ce que je considère, c'est tout ce qui se fait en
dehors, à l'effet que c'est une concurrence purement et simplement, en
disant: Venez vous installer, vous allez être bien reçus. Ils ne
disent pas, par exemple, que c'est les anciens propriétaires qui paient,
que c'est tout le reste de la ville qui paie. Ils disent: Venez vous installer;
le tapis rouge pour vous autres ou le tapis bleu, on va vous recevoir, c'est le
traitement royal. Et dans cinq ans, les municipalités seront
"pognées" bien raide, elles auront des problèmes. On sait que la
royauté, ça ne tient plus à rien, ça tient à
un fil.
C'est dans ce sens-là. Je pense que je comprends bien vos
principes. Quant à moi, considérant aussi la qualité du
logement, c'est important qu'on puisse le faire. Les gens sont habitués
à ça aussi. Ils s'attendent à ce que les
municipalités fassent quelque chose par rapport à ça. Je
ne pense pas que ça cause de grands désagréments ni de
grands problèmes. Les problèmes sont vraiment identifiés
sur des nouveaux arrivants éventuels.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Picotte: mme la présidente, je pense que, finalement,
si on faisait un petit peu le tour de la table, on s'apercevrait qu'on est pas
mal tous sur la même longueur d'onde en ce qui concerne ces
préoccupations particulières. le député de
jonquière en a parlé. j'ai eu l'occasion moi-même, en
commission parlementaire, de l'évoquer à quelques reprises. je
suis même surpris d'une fois à l'autre que des
municipalités incitent des citoyens à venir se bâtir chez
elles en faisant beaucoup de publicité et qu'elles aient, effectivement,
des citoyens qui viennent chez elles, et qu'elles se surprennent par la suite
qu'elles n'aient plus de péréquation parce que, là, elles
ont dépassé la norme. quand on parle de
péréquation, on parle de gens qui deviennent une certaine couche
de pauvreté, de municipalités qui ont une certaine couche de
pauvreté. donc, il y a là une incompréhension majeure de
la part de certains élus municipaux à tout le moins. et je pense
qu'il faut avoir cette optique-là, comme on l'a souligné, de
faire en sorte de ne pas travailler pour des municipalités au
détriment des autres. ça, je pense que c'est un fait.
Il faut même ajouter à ça, à mon point de vue
- et je ne manque pas une occasion de le faire - peut-être beaucoup plus
encore penser en fonction de regroupement municipal, associé et
collé à ça, parce qu'on est dans une province où il
y a bien plus de municipalités et moins de monde que dans d'autres
provinces où il y a pas mal plus de monde et moins de
municipalités. On en est même rendu, dans certaines provinces,
à ne plus accepter des municipalités en bas de 5000 de
population, alors qu'au Québec, on a 70 % des municipalités qui
sont en bas de 5000 de population ou à peu près. Je donne un
chiffre comme ça, jeté sur la place, sur le tas, mais c'est
ça la réalité. Et je pense qu'il va falloir, tout le
monde, se concerter en fonction de ça, sinon ça
ne sera plus viable dans le futur. Et ça, je pense que c'est une
préoccupation qu'on a tout le monde ensemble.
Tout ça pour dire, Mme la Présidente, qu'on serait
probablement disposés et prêts à adopter ces
articles-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 10 est adopté?
M. Dufour: Adopté, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 10, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Picotte: Adopté, Mme la Présidente. M.
Dufour: Adopté. C'est un gros article. M. Picotte: Là,
on arrive à l'article 11...
La Présidente (Mme Bélanger): J'arrive à
l'article 11 où il y a plusieurs modifications.
Panneaux-réclame et autres
publicités
M. Picotte:... Mme la Présidente. Je vais vous proposer
une façon de procéder parce qu'on a beaucoup d'amendements,
beaucoup de modifications, des modifications mineures qui ont été
discutées avec la municipalité, mais apportées par la
Justice, pour lesquelles ils ont eu là-dessus notre approbation et des
discussions ont eu lieu. Alors, pour fins de travail et de compréhension
du texte, si vous le permettez, Mme la Présidente, je souhaiterais qu'on
aille d'abord à l'article 11 et qu'on regarde ça paragraphe par
paragraphe pour finir par adopter l'ensemble. Je pense que ça serait
préférable.
J'espère que vous allez me dispenser, mes chers collègues,
à l'article 11, de vous lire les 20 lignes et quelques qui sont
là et qui sont des chiffres, des dates et des années...
La Présidente (Mme Bélanger): Consentement, M. le
ministre.
M. Picotte:... pour se retrouver à "1° au paragraphe
12b". Nous aurons un papillon qu'on va vous mentionner immédiatement.
L'article 11, tel que je serais supposé l'avoir lu... On voudrait, dans
les dernières lignes de cet article-là...
M. Dufour: Les deux dernières?
M. Picotte:... les deux dernières lignes, dans
l'intitulé, autrement dit, dire ceci: l'article 11 du projet de loi est
modifié: 1° par le remplacement, aux vingt-cinquième et
vingt-sixième lignes - c'est-à-dire les deux dernières
lignes...
M. Dufour: C'est ça. Après "1986", en fait.
M. Picotte: C'est ça. Une voix: Après
"1988".
M. Picotte:... après "1988", de l'article 11, des mots
"ainsi... "... Vous avez le mot "1988"?
Une voix: Oui.
M. Picotte: Ça va, tout le monde est là? ... des
mots, "ainsi que par l'article 1 du chapitre 81 des lois de 1989" par - et
voici ce que ça donne maintenant - ", par l'article 1 du chapitre 81 des
lois de 1989 ainsi que par les articles 1155 à 1168 du chapitre 4 des
lois de 1990". Ça, c'est la modification.
Cette modification dans l'intitulé de l'article 11 a pour but de
tenir compte des modifications apportées par la Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant l'application du Code de
procédure pénale à l'article 336 de la charte de la ville
de Québec. Il y a eu des modifications à l'application du Code de
procédure pénale et il faut maintenant faire en sorte que ce qui
a été fait à ce moment-là soit corrigé
à l'intérieur de l'intitulé de l'article 11. Voilà
un premier amendement, Mme la Présidente. Je souhaiterais, si on a des
questions, qu'on y aille immédiatement, quitte, par la suite, à
continuer avec les paragraphes.
M. Dufour: II y a peut-être les articles 1155 à 1168
du chapitre 4 des lois de 1990.
M. Picotte: 1155 à 1168, ça touche...
M. Dufour: Juste en gros, ça couvre quoi ou à peu
près?
M. Picotte: Oui. On va essayer de vous dire ça.
M. Dufour: Comme ce sont des articles consécutifs, il y a
des chances que ça parle de la même chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Boutin: Pour répondre à M. Dufour, ce sont des
dispositions qui ont modifié des dispositions de la charte de la ville
de Québec qui traitaient du mode des procédures à suivre
en cour municipale dans le traitement des infractions.
M. Dufour: Ah! O. K.
M. Boutin: Ces procédures-là ont été
modifiées par l'adoption du Code de procédure pénale, et
le chapitre 4 des lois de 1990 est venu y remédier.
M. Dufour: Comme on n'est pas dans la
même commission...
M. Picotte: c'est ça. c'est le renseignement qu'on vient
de me donner, mme la présidente. alors, c'est exact, ce que vient de
dire me boutin.
M. Dufour: Ça irait pour celui-là. Ça
va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la
première modification à l'article 11, premier paragraphe, est
adoptée.
M. Dufour: Oui, madame.
M. Picotte: Adopté. Probablement, il faudra, par la suite,
adopter...
La Présidente (Mme Bélanger): L'ensemble.
M. Picotte: ...l'ensemble. Bon, pariait. Maintenant, nous
arrivons au premier paragraphe, "1° au paragraphe 12b". Ça va?
M. Dufour: Oui.
M. Picotte: On est tout le monde à la même place: a)
par l'addition, à la première ligne du premier alinéa,
après le mot "enseigne"...
Une voix: Excusez-moi, M. Picotte...
M. Picotte: Non, mais je lis d'abord ce qui existe.
Une voix: Ah! O.K. Excusez.
M. Picotte: ...des mots "ou d'un panneau-réclame".
Ça, c'est ce qui existe. Moi, j'arrive en disant ceci: 2° par le
remplacement du paragraphe 1° par le suivant: 1° au paragraphe 12b: a)
par le remplacement du premier alinéa par le suivant: "12b: Pour obliger
le propriétaire d'une enseigne ou d'un panneau-réclame non
conforme ou devenu non conforme à tout règlement concernant les
enseignes ou les panneaux-réclame ou à ses modifications,
à le rendre conforme à tel règlement et à ses
modifications ou à l'enlever, sans indemnité, dans les
délais fixés par le conseil; pour fixer ces délais en
fonction des diverses catégories d'enseignes ou de
panneaux-réclame qu'il détermine ou de leur coût pourvu que
ces délais ne soient pas inférieurs à 5 ans ni
supérieurs à 10 ans à compter de l'entrée en
vigueur de tel règlement ou de ses modifications".
Alors, il s'agit de modifications au texte qui font suite aux
commentaires émis par le ministère de la Justice. Il s'agit, en
fait, d'une reformulation de texte du paragraphe 1° de manière
à mieux circonscrire les modifications apportées au paragraphe
12b. Voilà les explications pour lesquelles ça a
été reformulé au niveau de ce paragraphe-là. C'est
un papillon à ce qu'on appelle "1° au paragraphe 12b: a)" d'une
part. J'arrête là parce qu'il y en aura à b, il y en aura
à c, et j'écoute les commentaires pour l'instant, s'il y a des
commentaires.
M. Dufour: Est-ce que vous avez des commentaires, la ville de
Québec?
M. Boutin: En ce qui concerne les papillons...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Boutin: ...je peux tout de suite affirmer qu'ils ont
été bricolés en collaboration avec le contentieux du
ministère et nous, et qu'en ce qui concerne les papillons qui modifient
notre projet de loi, nous sommes d'accord...
M. Dufour: Bon. Mais est-ce que ça... M. Boutin:
...au libellé des papillons... M. Dufour: ...change des
choses selon...
M. Boutin: Ça ne change absolument rien. C'est une
représentation de la même demande pour que ce soit un peu plus
clair pour tout le monde et plus facile de compréhension.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Autrement dit, s'il y avait des changements qui
étaient apportés, de brusques changements... Ce matin, on a
entendu les autres intervenants, ceux qui sont opposés, Mediacom, qui
nous disaient: Vous nous parlez de faire ces mouvements-là ou ces
changements-là sans qu'il y ait d'indemnité. Là, ce
n'était pas si clair que l'article qu'on a devant nous, qui dit: C'est
sans indemnité à la condition qu'après l'avis ou
après qu'ils soient devenus non conformes, il y ait une période,
que ça se fasse entre 5 et 10 ans. C'est un peu ça.
Une voix: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Boutin: Si vous me permettez, on est vraiment uniquement dans
des problèmes de technique législative. Tel que nous le
proposions, nous allions chirurgicalement enlever un mot et remplacer un autre
mot, alors que l'opération qu'on a faite, en collaboration avec le
ministère, c'est de coller les bouts l'un après l'autre. Mais le
texte, avec opération chirurgicale ou remplacement du membre complet,
ça donne exactement la même chose, quant à la formulation
des textes. (15 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: Pour répondre à la question de M.
Dufour qui, en fait, va être abordée tout à l'heure, je
présume, effectivement, c'est le cas. La loi, si elle était
modifiée, nous obligerait à donner un avis minimum de 5 ans,
maximum de 10 ans. Si on voulait intervenir avant 5 ans, il faudrait alors
qu'il y ait entente contractuelle avec les parties. On ne pourrait pas
éventuellement, obliger quelqu'un sans indemnité. Donc, si on
voulait qu'un panneau disparaisse immédiatement après l'avis
qu'on en donne, il faudrait soit l'acheter, soit indemniser.
M. Picotte: La seule affaire qu'on m'explique, dans le fond,
c'est que dans l'ancienne loi, dans le texte actuel, on fait
référence aux mots "enseigne non conforme". Écoutez bien:
"Pour obliger le propriétaire d'une enseigne non conforme ou devenue non
conforme à tout règlement concernant les enseignes ou à
ses modifications, à la rendre conforme à tel règlement et
à ses modifications ou à l'enlever, sans indemnité."
Ça existait, tel quel. Quand on a ajouté le mot
"panneau-réclame", la Justice nous a dit: Enseigne, c'est féminin
et panneau-réclame, c'est masculin; donc, là, il faut que vous
modifiiez, il faut changer le texte et la façon de l'écrire. On a
repris le même texte et on est allé en tenant compte du masculin
et du féminin et je ne sais pas s'il y en a un des deux qui l'emporte,
je ne sais pas quoi, en tout cas. Ce sont des affaires d'avocats, vous
comprenez bien, je vous ai déjà dit...
Une voix: Ce n'est jamais le féminin.
M. Picotte: Bien, je ne suis plus sûr que ce n'est jamais
le féminin qui l'emporte. Mais vous comprendrez que je vous ai
déjà dit que je n'ai pas cette qualité d'être
avocat, et c'est une qualité dont je peux me dispenser pour
l'instant.
M. Dufour: Quand on parle d'indemnité, là, "sans
indemnité", j'aimerais savoir de Me Boutin c'est quoi l'indemnité
par rapport à ça? Supposons, par exemple, que vous décidez
que telle enseigne est non conforme, selon votre réglementation, mais
qu'il y a une urgence, il faut qu'elle s'en aille, au bout de trois ans. Comme
indemnité, qu'est-ce que la ville pourrait être appelée
à payer? Est-ce que c'est seulement la structure, la personne qui a
loué le terrain ou la perte de revenus possible? Pensez-vous qu'un
tribunal d'expropriation pourrait tenir compte de ces trois
éléments-là?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Boutin: Je peux vous répondre en faisant un
parallèle, non seulement un parallèle, mais je pense qu'il faut y
faire allusion directement, avec une disposition qui existe déjà
dans notre charte et qu'on a déjà utilisée à
certains égards. Si, demain matin, pour quelque raison que ce soit, la
ville ne considère plus opportun de permettre l'opération d'une
usine de fabrication de savon dans un quartier domiciliaire, qui
bénéficie de droits acquis, la ville de Québec a
déjà les pouvoirs premièrement, de zoner pour prohiber
l'usine de savon, et, j'emploie le terme, d'exproprier les droits acquis,
c'est-à-dire de la faire fermer le lendemain matin, avec une
indemnité. Et notre charte prescrit déjà que
l'indemnité est fixée par un tribunal d'arbitrage, etc. Nous
avons déjà utilisé ce pouvoir-là, et les
indemnités ont été fixées en s'appuyant sur les
principes retenus par un tribunal d'expropriation, c'est-à-dire la
valeur de l'immeuble plus la valeur commerciale attachée et le dommage
à l'exploitation commerciale. Alors, si, dans l'hypothèse
où le pouvoir nous est accordé - parlons du pouvoir qu'on demande
présentement, qu'on a déjà en ce qui concerne les
enseignes et qu'on veut étirer en ce qui concerne les
panneaux-réclame - la municipalité a le choix de
réglementer pour rendre, supposons, dérogatoires les
panneaux-réclame installés sur les toits des bâtiments, en
vertu du pouvoir qu'on vous demande, qu'on demande à la
législature, ce règlement pourrait prescrire l'enlèvement
des panneaux-réclame situés sur les toits des bâtiments,
qui sont donc devenus dérogatoires, dans un délai qui devra
être déterminé par le conseil et qui ne peut pas être
inférieur à 5 ans ni supérieur à 10 ans. Dans la
mesure où on se situera dans cette fourchette-là, on ne parie
plus d'indemnité, le temps pendant lequel l'opérateur du
panneau-réclame peut continuer à opérer son commerce
tenant lieu d'indemnité.
Si, par ailleurs, le conseil considère qu'il est d'une urgence
extrême de faire disparaître ce panneau-réclame demain
matin, pour utiliser les pouvoirs qui existent déjà dans la
charte, et, à ce moment-là, le faire disparaître, demain
matin, et qu'on va se situer dans un cadre d'expropriation du jour au
lendemain, et de payer les dommages qui vont avec, ce que l'on prétend,
et on s'appuie sur des expériences passées, c'est que le temps
donné au citoyen pour finir d'amortir, de se tourner de bord et
continuer à exploiter son commerce constitue en soi une indemnité
et, à cet égard, dans la mesure où il est jugé
d'intérêt public de faire disparaître ce genre de structure,
ce genre d'activité, le temps écoulé tient lieu
d'indemnité.
M. Dufour: En fait, il y a trois points que je considère
dans ça. Il y a la personne qui loue le terrain et qui pourrait avoir
droit à des indemnités, la personne qui vend l'annonce et la
personne qui, olle, achète l'annonce. Il y a trois parties qui
pourraient être touchées. Mais je veux aller un peu plus loin dans
mon exploration.
Si une personne avait acheté, en supposant... Par exemple, je
vais sur le marché et il y a une bâtisse - actuellement, il n'y a
pas de loi ni de règlement - avec une annonce sur le toit, et
j'achète la bâtisse, donc il y a une plus-value. J'ai
acheté la bâtisse parce que je pouvais vendre une annonce ou un
endroit pour placer un panneau-réclame. Donc, je l'ai payée plus
cher. La ville de Québec dit: Oui, mais ça n'a pas de bon sens.
Je ne vous blâme pas. C'est juste pour faire l'hypothèse qui est
réelle aussi, en plus. Je ne sais pas si quelqu'un l'a achetée
pour ça, mais supposons. Et, au bout de cinq ans, la ville de
Québec dit: Faisons disparaître ça. Ma question est: La
personne qui a acheté cette plus-value et qui, elle, la perdrait parce
qu'elle n'est pas au courant si on passe la loi ou pas - on est en frais de la
passer - com ment pourrait-elle être traitée par rapport à
ça, parce qu'elle n'a plus de pouvoir d'expropriation, il n'y a plus de
dédommagement, il n'y a plus rien? Mais elle a 5 ans pour se virer de
bord et elle dit: Bien, j'ai fait un mauvais placement. Est-ce qu'il y a
quelque chose?
M. Boutin: Elle a quelque chose, elle a un délai entre 5
et 10 ans qui lui est donné pendant lequel elle pourra continuer
à exercer son activité. Mais vous avez raison de dire qu'à
l'expiration du délai, qui sera quelque part entre 5 ou 10 ans, son
droit à cette activité commerciale est disparu. Ce que nous
prétendons, c'est que l'écoulement du temps constitue une
compensation adéquate dans cette nature d'activité.
M. Dufour: Supposons, par exemple, que quelqu'un vous ferait la
preuve, parce que, là, vous dites que c'est 5 ans; selon votre
règlement, vous avez entre 5 et 10 ans. Vous dites que c'est 5 ans.
Quelqu'un dirait: Oui, c'est beau votre affaire, mais vous passez un
règlement et j'ai payé 50 % de plus pour la bâtisse et,
là, je pars de droits anciens, pas à partir de maintenant. Je
pense que, là, c'est clair que, demain matin, on pourrait vendre toute
la ville de Québec et dire: On va s'organiser pour faire de l'argent.
Mais pour quelqu'un qui, l'an passé, par exemple, aurait acheté
avec... J'émets des hypothèses parce que je ne suis pas sûr
que c'est arrivé, mais supposons que c'est arrivé. Cette
personne-là pourrait... À partir de demain, c'est-à-dire
à partir du mois d'octobre, après qu'on aura accepté la
loi, la ville de Québec pourrait un mois plus tard, parce qu'elle
pourrait commencer à se préparer, dire: À l'avenir, c'est
telle réglementation qui s'applique dans telle affaire. Cette
personne-là vous démontrerait hors de tout doute qu'elle subit
une perte importante, que le temps n'achète pas - on parle de 5 ans -
où que ce ne serait pas évident. Comment pourriez-vous
réagir par rapport à ça?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Boutin
M. Boutin: À partir du moment où on aura
réglementé...
M. Dufour: C'est fini.
M. Boutin: ...on ne pourra pas faire deux poids, deux mesures,
c'est évident. en ce qui concerne les 5 ans ou les 10 ans, vous me
pemettrez de faire une analogie. on a le pouvoir entre 5 et 10 ans en ce qui
concerne les enseignes; je ne veux pas préjuger des décisions du
conseil lorsqu'il aura à se prononcer sur le temps devant être
inscrit dans la réglementation, mais on peut présumer que, dans
la mesure où on parle de structure légère, on pourra aller
vers quelque chose qui est 5 ans et, si on parle de structure lourde, on pourra
aller vers quelque chose qui est plus vers 10 ans. comme le même
délai s'applique autant pour les enseignes que pour les
panneaux-réclame, on peut présumer qu'on va aller plus vers les
10 ans, mais ça, c'est une décision que les élus devront
prendre.
M. Dufour: Est-ce que la ville de Québec est
obligée de consulter quand elle passe des règlements comme
ça?
M. Boutin: II n'y a pas d'obligation inscrite dans des textes de
loi de la ville de Québec.
M. Dufour: Mais la coutume, c'est quoi? Comment
fonctionnez-vous?
M. Boutin: Je peux laisser parler M. L'Allier à cet
égard.
M. Dufour: J'aimerais plutôt parler de coutume si vous
n'avez pas de loi qui vous oblige.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: La coutume, Mme la Présidente, c'est que
nous, comme parti, on s'est engagés à le faire et que nous le
faisons systématiquement. Tous les règlements qui comportent des
modifications, soit dans l'occupation substantielle, dans l'occupation du sol
ou dans le zonage, font l'objet de consultations et les rapports de
consultations sont présentés au conseil municipal.
M. Dufour: Si vous l'avez comme parti, ça ne vous tente
pas, à un moment donné, de le faire inscrire quelque part dans la
loi?
M. L'Allier: On peut le faire inscrire.
M. Dufour: Une certaine obligation. Je ne dis pas dans
l'immédiat, mais...
M. L'Allier: Non. Je peux faire comme le ministre des Affaires
municipales, regarder ça la prochaine fois.
M. Dufour: C'est parce que je regarde la ville de Laval... Moi,
je ne vous le cache pas, peut-être que la ville de Montréal est
plus compliquée. Par exemple, je regarde la ville de Laval qui, elle,
est astreinte aux mêmes droits, aux mêmes obligations que
l'ensemble des villes du Québec; elle peut s'en tirer. Une ville comme
Québec n'est pas obligée de consulter. Je ne dis pas,
peut-être, qu'il y ait des règlements qui fassent qu'on passe sur
le dos de tout le monde, mais, en consultation... Moi, je comprends, et
ça s'est fait aussi dans le passé. J'imagine qu'il y a eu des
consultations sur certains sujets. On peut être d'accord ou pas d'accord:
comment ils ont été faits et quel résultat ça a
donné.
M. L'Allier: Mme la Présidente, si vous me permettez.
Lorsqu'on reviendra la prochaine fois, probablement qu'un certain nombre de
modifications à la charte qu'on vous demandera porteront sur
l'amélioration dans la charte de la définition des
mécanismes de consultation. Comme parti politique, on s'est
engagés à réaliser, à redonner dans les quartiers
le droit au référendum de quartier, non pas sur les emprunts
généraux, mais sur les questions qui touchent l'organisation de
la vie dans un quartier, et on n'a pas fini de faire nos travaux
mécaniques pour vous les présenter aux Affaires municipales. Mais
il est probable que le ton de la prochaine visite que nous ferons sera autour,
précisément, de la consultation et des mécanismes pour
donner aux citoyens qui vivent dans des quartiers de 8000, 9000 ou 10 000
habitants des droits comparables, sur le plan démocratique, à
ceux qui vivent dans des villages ou dans de petites villes.
M. Picotte: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Picotte: J'aimerais peut-être apporter deux points.
D'abord, il y a une personne de Mediacom, cet avant-midi, qui nous a dit que la
ville de Montréal ne l'avait pas utilisé déjà, et
on a fait les vérifications. Effectivement, c'est vrai, la ville de
Montréal n'a pas utilisé, à date, ce pouvoir-là.
Donc, c'est peut-être parce qu'ils ont réussi, par discussion,
à s'entendre avec les gens. C'est évident que, dans ce
domaine-là, il n'y a personne qui a intérêt à
vouloir bousculer l'autre partie pour quelque raison que ce soit.
Je voudrais aussi vous dire, uniquement en guise d'information, ce qui
existe ailleurs en Amérique du Nord, plus précisément aux
États-Unis, un exemple de ce qui existe aux États-Unis. Nous
avons mis la main sur une revue qui s'appelle American Planning Association
C'est un guide intitulé Sign Regulations, c'est-à-dire que
c'est fait par des urbanistes, à ce qu'on me dit, qui démontrent
aux municipalités ce qui se passe en général dans certains
domaines.
Dans le domaine des panneaux-réclame ou des enseignes, ils ont
déjà défini ce qu'était un panneau-réclame
et des enseignes, ce qui ressemble étrangement à ce qu'on
connaît, à ce qu'on explique chez nous. Voici quelle est la
grille, en ce qui concerne leur évaluation, qu'ils se donnent pour des
panneaux comme ça, c'est-à-dire que tout panneau de 10 $ et moins
US, ça veut dire à peu près entre 11,50 $ et 12 $ ici, la
période pour l'enlever, quand ils veulent faire enlever un panneau de 10
$ et moins, c'est "immediately"; 10,01 $ à 100 $, un an; 100,01 $
à 500 $, deux ans; 500,01 $ à 750 $, trois ans; 750,01 $ à
1000 $, quatre ans; 1000,01 $ à 2500 $, cinq ans; 2500 $ à 5000
$, sept ans; et "over" 5000 $, dix ans. Eux autres se sont donné des
règles comme ça. C'est ce qui existe un peu ailleurs. On vous le
donne en guise d'information parce que je pense que c'est important qu'on sache
un peu ce qui se passe ailleurs. (15 h 30)
Évidemment, moi, je souhaiterai - probablement comme les
questions que le député de Jonquière a fait valoir
tantôt - aussi qu'effectivement, puisqu'on a eu l'occasion
d'écouter les gens de Mediacom tantôt et qu'il s'agit d'un
élément important, je pense, aussi dans ce domaine-là avec
lequel les citoyens vivent - ça existe, ça va continuer
d'exister, à mon point de vue - on fasse un certain nettoyage à
l'intérieur de ça suite à ce qu'on a vu. Je pense que,
oui, c'est pensable et c'est souhaitable.
C'est souhaitable pour la ville, c'est souhaitable pour le citoyen,
c'est souhaitable pour ceux qui les installent ou qui acceptent de les laisser
installer. Je me rappelle, j'en ai vu une tantôt, il y en avait quatre,
cinq d'un coup Moi, je ne mettrais pas une de mes annonces là, bien
sûr, parce que je trouverais qu'elle ne serait pas bien placée En
tout cas, je ne trouverais pas qu'elle pourrait remporter ou rapporter...
M. Dufour: II y en a qui mettent ça sur les églises
même pour se faire élire.
M. Picotte: C'est ça. M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Moi, je ne souhaiterais pas, je n'accepterais pas
qu'elle soit là. Mais, en tout cas, je pense que la ville a bien
compris, je pense - et j'aimerais avoir au moins cette garantie morale du maire
de la ville - d'ici un an, à tout le moins, qu'elle puisse avoir de
bonnes discussions avec les gens concernés pour tâcher de
s'entendre sur une façon de procéder qui soit acceptable. C'est
pour le moins ce que je souhaiterais, en tout cas, à ce moment-ci de nos
travaux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: mme la présidente, c'est l'essentiel de
notre proposition, c'est-à-dire le droit de réglementer n'est pas
le devoir de réglementer. et, dans l'esprit général du
développement d'une ville, on n'est pas ni des débiles
légers, ni des maniaques. on ne va pas frapper sur l'entreprise pour le
plaisir de frapper sur l'entreprise. on est aux prises, à québec,
avec des quartiers qui méritent de sérieux coups de barre en
matière de redressement, notamment, dans saint-roch, saint-sauveur et
saint-malo. nous avons l'intention d'agir de ce
côté-là.
Donc, si on a le pouvoir de le faire, ça ne veut pas dire
exactement, en prenant l'exemple de Montréal, qu'on va le faire demain
matin. Mais l'engagement que vous souhaitez que l'on prenne, je le prends tout
à fait volontiers: celui, d'une part, avant même de rendre public
le moindre projet de règlement, de nous asseoir avec les
intéressés, ceux qui sont le monde économique et le monde
de la publicité, de les consulter; deuxièmement, de consulter
publiquement pour ces règlements-là les groupes et les
populations concernés; et, ensuite, d'apporter les projets de
règlement, comme la loi le prévoit, au niveau du conseil
municipal. Et ça, ça prend déjà quelque temps pour
le faire parce qu'il faut faire ça dans un plan d'ensemble et non pas
cas par cas. Il n'y a pas une petite liste d'annonces que j'ai dans ma poche
que je vise à faire disparaître d'ici quelques jours. À
l'intérieur des 5 à 10 ans dont on a parlé, il n'y aura
pas de modification sur le site sauf sur une base volontaire.
Mais quand on parle de développement urbain, notamment dans les
vieilles parties de la ville de Québec, les 5 ans, c'est à la
fois très court et très long. S'il ne se passe rien d'ici 5 ans
sur le plan du développement, on aura plus de problèmes qu'on en
a aujourd'hui. Mais on pense que cette formule-là nous permettrait de
mieux nous concerter et peut-être d'en arriver à des solutions qui
permettent de ne pas utiliser le pouvoir qui nous est donné là,
mais, en même temps, si nous l'utilisions, ce serait à la
poursuite d'objectifs généraux et non pas pour régler des
cas particuliers.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le maire.
M. le ministre, est-ce qu'il y a autre chose?
M. Picotte: On pourrait maintenant aller, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): On va adopter
l'amendement?
M. Picotte: C'est ça qu'on faisait.
M. Dufour: On était à a, et le b, c'est un
autre.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on adopte
l'amendement au paragraphe 1°.
M. Dufour: Oui, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Picotte: Adopté.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 1°
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle le
paragraphe 2°.
M. Picotte: Là, on est rendu à b. Je ne comprends
plus rien là. On a fait a, là.
M. Dufour: À b, le troisième alinéa.
M. Picotte: C'est parce que b fait encore partie de 1°.
Peut-être qu'il ne faudrait pas adopter 1 ° tout de suite. O.K.?
M. Dufour: Vous arrangerez ça à votre goût
après. Vous les passerez un après l'autre.
M. Picotte: Oui. Je veux le préciser parce que, des fois,
à notre goût, ce n'est pas toujours ce qui est...
M. Dufour: La ville de Québec va vous surveiller.
Une voix: On a adopté juste a.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon!
Une voix: On est rendus à b.
M. Dufour: Tout en bloc après, oui. On peut, morceau par
morceau...
M. Picotte: Laissez-moi apporter morceau par morceau. On
apportera en bloc après. Est-ce que ça vous va? L'adoption en
bloc.
M. Dufour: Oui, ça va peut-être être plus
facile.
La Présidente (Mme Bélanger): L'adoption en bloc
après.
M. Picotte: parlons maintenant de b: "b) par le remplacement du
troisième alinéa par le suivant: "pour prescrire que les
enseignes ou les panneaux-réclame qui n'ont pas été
rendus
conformes dans les délais fixés peuvent être
enlevés par la ville, sans indemnité, après un avis
écrit de six mois donné à leur propriétaire. "
C'est encore la même affaire.
M. Dufour: Ça, ça veut bien dire qu'après,
par exemple... Supposons que le règlement de Québec dit que c'est
après 5 ans, ça veut dire qu'il faut que le délai de 5 ans
soit écoulé et, après ça, il y a un autre six mois.
C'est 5 ans et demi.
M. Picotte: C'est ça.
M. Dufour: C'est bien clair? Ça va.
M. Picotte: On a bien compris. Maintenant, Mme la
Présidente, c: "c) par la suppression du cinquième alinéa"
de l'article actuel, de l'article 12b. C'est l'équivalent de f, en fait,
"par l'abrogation du cinquième alinéa". Autrement dit, à
c, nous faisons ce qui existait dans f de 1° au paragraphe 12b. Est-ce
qu'on se comprend bien?
M. Dufour: On l'enlève, ça. M. Picotte: On
l'enlève. Ça va? M. Dufour: Ça va.
M. Picotte: Ça va. Bon. On est rendu maintenant
à...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on adopte
ça.
Une voix: L'amendement...
La Présidente (Mme Bélanger): Le 1°
M. Picotte: Oui. Alors, maintenant, il faut adopter, Mme la
Présidente, tel que modifié, 1° au paragraphe 12b.
La Présidente (Mme Bélanger): O. K. Alors,
l'amendement est adopté...
M. Picotte: Adopté. M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger):... et le paragraphe
1°...
M. Picotte: Tel qu'amendé...
La Présidente (Mme Bélanger):.. tel
qu'amendé, est adopté.
M. Picotte:... est adopté. M. Dufour: Oui, il est
adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle le
paragraphe 2°.
M. Picotte: Le paragraphe 2°, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a aussi une
modification.
Une voix: Non.
La Présidente (Mme Bélanger) Non, il n'y a pas de
modification.
M. Picotte: II n'y a pas de modification: 2° par le
remplacement du paragraphe 12c par le suivant: "12c. Pour définir ce qui
constitue une enseigne ou un panneau-réclame et établir
différentes catégories d'enseignes ou de panneaux-réclame.
"
Le deuxième paragraphe vise simplement à ajouter, comme
élément additionnel pouvant être défini par le
conseil, outre le mot "enseigne" qui existait, le mot "panneau-réclame".
Alors, c'est uniquement de la concordance; c'est pour ajouter le mot
"panneau-réclame".
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 2°
est adopté.
M. Picotte: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): On appelle le
paragraphe 3J, et il y a une modification.
M. Picotte: Là, il y a une modification au paragraphe 3".
Par le remplacement du paragraphe 3° par le suivant: 3° par l'addition,
après le paragraphe 12c, du suivant: 12d. Pour les fins des paragraphes
12a, 12b et 12c, les mots "enseigne" et "panneau-réclame" comprennent
aussi leurs structures et le mot "propriétaire" comprend le
propriétaire, possesseur ou occupant d'un immeuble où est
installé un panneau-réclame ou une enseigne. "
Il s'agit également ici d'une modification suggérée
par le ministère de la Justice visant à faire correspondre
exactement le contenu de la définition du mot "propriétaire"
à celui des paragraphes 12a, 12b et 12c.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Dufour: Attendez un peu
M. Picotte: En fait, tout ce qu'on tait, c'est, dans
l'avant-dernière ligne où c'est marqué "où est
situé une enseigne", le ministère de la Justice dit: "où
est installé un panneau-réclame
ou une enseigne" au lieu de "où est situé une enseigne, un
panneau-réclame ou une affiche". La modification a été
apportée par les puristes.
M. Dufour: L'affiche est enlevée.
M. Picotte: Ça n'a plus d'affaire là, l'affiche. On
vous affiche que l'affiche n'a plus d'affaire là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement au paragraphe 3° est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 3°, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Picotte: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 4°. Il y a une modification.
M. Picotte: Paragraphe 4°. Hein? Oui, bon, O.K. C'est parce
qu'on a bien des feuilles. On est des bouffeurs de papier.
Modification, article 11, paragraphe 4°, sous-paragraphe b: 4°
par le remplacement, à la première ligne du quatrième
alinéa du sous-paragraphe 24 du paragraphe 42a de l'article 336...
Non?
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Boutin: Si vous me permettez. Vous avez sauté le
paragraphe petit a du 4° qui était une modification: par l'addition,
après le paragraphe 42a, du suivant...
M. Picotte: Je ne l'ai pas sauté, c'est qu'ils me l'ont
mis après, eux autres.
M. Boutin: Mais vous pouvez le sauter, M. le ministre, nous le
retirons celui-là.
M. Picotte: Ah oui! Tout simplement pour vous dire ceci: 4°
par l'addition au paragraphe 42a: a) après le sous-paragraphe 14, du
suivant: "14.1 - régir ou prohiber par zone, la construction,
l'implantation ou l'opération d'héliports ou d'aérodromes
privés." Ça, c'est retiré parce que c'est de juridiction
autre que de juridiction purement de la municipalité. À ce
moment-là, la ville a accepté que cet amendement-là soit
retiré.
M. Dufour: Le petit a esl retiré
M. Picotte: Oui, c'est ça. Le petit a est retiré.
Nous passerons au gros "tas" après, pour faire un jeu de mots, mais
c'est le gros a. des voix: ha, ha, ha! La Présidente (Mme
Bélanger): au gros a.
M. Picotte: Êtes-vous bien sûr que vous m'avez
donné le bon a?
Une voix: Oui. M. Dufour: Le "bon a". M. Picotte: Le
"bon a". M. Dufour: Bona Arsenault.
M. Picotte: On est rendu à l'article 11, paragraphe
4°, sous-paragraphe... Houp!, je suis rendu à b, moi.
Une voix: C'est ça.
M. Picotte: C'est ça. On est dans les A, c'est ça,
gros A, petit a. 4e par le remplacement, à la première
ligne du quatrième alinéa du sous-paragraphe 24 du paragraphe 42a
- le petit a, là - de l'article 336 de la charte de la ville de
Québec, édicté par le sous-paragraphe b du paragraphe
4° de l'article 11 de la Loi modifiant la charte de la ville de
Québec, du mot "encourus" par le mot "engagés". Il s'agit d'une
modification suggérée par le ministère de la Justice
visant à corriger un anglicisme, soit de remplacer le mot "encourus" par
le mot "engagés. "Que c'est bien dit!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement...
M. Dufour: Attendez un peu.
M. Picotte: À force d'avoir toutes sortes d'affaires de
même, il y a la moitié de la salle qui s'est vidée depuis
ce temps-là, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement au paragraphe 4°, sous paragraphe b, est adopté?
M. Dufour: Attendez un peu, là. En fait, ce dont on parle,
c'est sur la question...
M. Picotte: Sûrement que mon collègue ne sera pas
contre le fait de "désangliciser" nos textes de loi.
M. Dufour: Ah!
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Dufour: Moi, je suis pour "francissiser".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: "Francissiser"! Vous voyez pourquoi on a beaucoup de
plaisir, nous, à travailler ensemble.
M. Dufour: En fait, le pouvoir qu'on est en frais...
M. Picotte: Ils vont l'avoir.
M. Dufour:... de donner, concernant toutes les antennes
paraboliques et qui touchent un peu ce qui se passe, Montréal l'a, mais
il y a d'autres municipalités qui ont ce pouvoir-là aussi.
M. Picotte: On me dit que les autres municipalités qui ont
ça, en fait, se servent de leur pouvoir de zonage qu'elles ont pour un
peu agir dans ce sens-là. Mais la ville de Montréal, à
notre connaissance, est la seule qui a présentement ce
pouvoir-là.
M. Dufour: Mais il y a eu une municipalité dans la
région de Montréal, je ne sais pas si c'est Outremont, Westmount,
c'est peut-être Westmount... Il y a eu une antenne, à un moment
donné, qui a été installée. Là, il y a eu un
tollé de protestations. Les gens ont dit: II faut qu'on l'enlève
de là. Je pense que ça s'est fait juste par pression publique,
par exemple.
M. Picotte: Ça peut être dans Outremont, ça,
il y a juste les anciens...
M. Dufour: Peut-être Outremont.
M. Picotte:... membres de l'Assemblée nationale qui
peuvent avoir des idées semblables à ça. M. Choquette est
un ancien membre de l'Assemblée nationale, M. L'Allier...
M. Dufour: oui, mais je sais, par exemple, qu'il y a eu quelque
chose, mais la loi générale des cités et villes ne permet
pas, à moins d'aller par...
M. Picotte: Zonage.
M. Dufour: Mais elles ne peuvent pas y aller
rétroactivement par leur loi...
M. Picotte: Non
M. Dufour:... elles peuvent aller juste.. M. Picotte: Pour
le futur.
M. Dufour: En tout cas, je pense que c'est un "pensez-y bien". Il
faudra peut-être regarder ça quand on changera les lois
générales, s'il n'y a pas quelque chose à faire
là-dedans.
M. Picotte: Bonne suggestion.
M. Dufour: Parce que ce n'est pas nécessairement des
parures pour embellir, hein!
M. Picotte: Non.
M. Dufour: En tout cas, je pense qu'il y a quelque chose...
M. Picotte: À moins qu'on n'y trouve quelque chose
d'esthétique pour le futur, mais...
M. Dufour: À part des vendeurs, c'est difficile à
trouver l'esthétique. Je ne pense pas. La nécessité fait
force de loi par rapport à ça.
M. Picotte: Oui
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
paragraphe 4°, sous-paragraphe b, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe b, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
M. Picotte: Éliminant ainsi le petit a.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on appelle le
paraqraphe 5 de l'article 11
M. Dufour: Le 8. 1, à 5°
M. Picotte: Article 11, paragraphe 5°, c'est une
modification, bien sûr. 5° par le remplacement du sous-paragraphe 8.
1 du paragraphe 42c de l'article 336 de la charte de la ville de Québec,
édicté par le paragraphe 5° de l'article 11, par le suivant.
"8. 1 - exiger, comme condition préalable à l'approbation d'un
plan relatif à une opération cadastrale effectuée en vue
de l'aliénation d'une parcelle de terrain au proprié taire d'un
immeuble adjacent, si l'opération n'attribue pas un numéro
distinct au nouveau lot ainsi formé, le dépôt
simultané d'un plan relatif à une opération cadastrale
ayant pour but d'attribuer un numéro au nouveau lot ainsi
formé"
M. Dufour: J'essaie de comprendre..
M. Picotte: Cette modification vise à harmoniser le texte
du sous-paragraphe 8. 1 avec la formulation utilisée dans la Loi sur le
cadastre. (15 h 45)
M. Dufour: En fait, j'avais compris avant que si on divisait...
Il y avait deux lots; si on en divisait un, il fallait que non seulement on
fasse un plan pour... On faisait un plan pour le nouveau lot et un plan pour le
deuxième lot. Là,
vous allez plus... cet amendement ou ce changement qu'on apporte, c'a
pour effet de donner trois lots, trois numéros. non?
Une voix: Non.
Une voix: Non, non, deux lots.
M. Dufour: Deux lots qui ont déjà leur
numéro...
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Dufour: ...leur numéro de cadastre, plus un
troisième.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Boutin: L'objectif est spécifiquement d'éviter
qu'il y ait un troisième numéro. Prenons le cas de deux voisins.
La réforme de la Loi sur le cadastre, de même que la
révision cadastrale qui est un lourd processus qui est
présentement en marche, a pour but de faire du ménage
là-dedans...
M. Dufour: Oui.
M. Boutin: ...pour qu'on ait un bâtiment par lot et que
chacun soit sur son lot pleinement identifié. Chacun des voisins est sur
son lot, le lot numéro A et le lot numéro B. Il n'y a rien qui
interdit à ces voisins-là de se vendre des parcelles de terrain.
Alors, si je vends 10 pieds de terrain à mon voisin, il y a d'abord un
premier plan relatif à une opération cadastrale pour
séparer la parcelle de terrain et identifier ce qui va me rester. Et
l'objectif de cet article-là, c'est forcer en même temps le
dépôt du deuxième plan qui réunira les deux vendus
au voisin.
M. Dufour: Ça éclaircit, mais ça ne change
pas le premier but que vous aviez. Autrement dit, la première
rédaction de l'article, moi, j'avais compris que c'était
ça que vous faisiez.
M. Boutin: C'est ça également qu'il y a dans...
M. Dufour: En quoi l'amendement... C'est votre amendement, en
fait. Il n'y a pas de problème.
M. Boutin: C'est ça également qui est dans la
proposition. Le papillon déposé, c'est que ce qu'on n'avait pas
prévu dans la première rédaction, c'est
l'éventualité où un brillant
arpenteur-géomètre, dans une seule opération cadastrale,
aura fait une opération combinée, c'est-à-dire
numéroter les deux. Alors, on a mis un "sauf pour prévoir ce
cas-là.
M. Dufour: En quoi cet amendement est-ii nécessaire et que
ça n'aurait pas pu être prévu? Est-ce que ça aurait
pu être prévu dans le plan, votre plan d'urbanisme de la ville de
Québec, par exemple, le plan de zonage, de construction.
M. Boutin: Notre plan d'urbanisme ne peut pas intervenir en cette
matière-là...
M. Dufour: Mais le zonage.
M. Boutin: ...pour forcer les gens à faire du lotissement.
C'est la Loi sur le cadastre qui le fait. Notre seul outil de contrôle,
c'est l'article 548, petit e, de la charte qui dit qu'un permis de construire
ne peut pas être émis si le bâtiment n'est pas situé
sur un lot distinct. Ce qui nous permet, chaque fois qu'il y a de nouveaux
permis de construire qui sont émis, de faire du ménage dans le
cadastre. Cependant, quand les opérations se font après
construction, les voisins qui se vendent 10 pieds de terrain pour faire une
allée pour piétons, une haie, ou quoi que ce soit...
M. Dufour: Du remembrement, ça se fait
régulièrement.
M. Boutin: ...on retombe dans l'ornière d'avoir une
multiplication de lots en dessous du même bâtiment. Alors, c'est
pour éviter ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M.
Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement au
paragraphe 5° est adopté.
M. Picotte: Adopté, Mme la Présidente. M.
Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 5°,
tel qu'amendé, est adopté. J'appelle le paragraphe 6°
où il n'y a pas de modification.
M. Picotte: Non, c'est: par l'addition, à la
troisième ligne du paragraphe 42k, après le chiffre "42i", des
mots "pour prescrire les plans et documents qui doivent être soumis par
le requérant." En tout cas, ce paragraphe vise à permettre
à la ville de prescrire les plans et documents qui devront être
transmis à la ville lorsque celle-ci est à faire l'étude
de projets de construction particuliers ou d'ensemble. Ce pouvoir permettra au
service d'urbanisme de la ville de mieux apprécier les projets de
construction soumis à la ville, et ça s'inscrit parfaitement dans
la lignée des pouvoirs de cette nature prévus dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme qui existe présentement. Nous sommes
favorables, évidemment, à cet article.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Attendez un peu. Est-ce que vous avez le droit, la
ville de Québec? Est-ce que vous avez un règlement? Parce que, de
plus en plus, je vois que les municipalités font des règlements
pour empêcher la distribution d'imprimés, de circulaires dans les
maisons. Là, on n'a pas le droit de les jeter - c'est ça qu'on
dit - pas de n'importe quelle façon.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin.
M. Dufour: Dans les parcs ou places publiques.
M. Picotte: Vous êtes rendu à 6.1°, là,
mon cher collègue. On est à 6e.
La Présidente (Mme Bélanger): On est à
6°, là.
M. Picotte: 6.1°, ça s'en vient après. M.
Dufour: Je vais trop vite.
M. Picotte: On n'a pas d'objection à les faire tous les
deux en même temps, par exemple.
La Présidente (Mme Bélanger): Votre question est
posée à 6.1°.
M. Dufour: Ça va, 6°. Là, j'étais
à 6.1°. M. Picotte: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le paragraphe 6 est
adopté. J'appelle le paragraphe 6.1° où il y a une
modification.
M. Picotte: C'est ça. Au paragraphe 6.1°, la
modification, Mme la Présidente, article 11, paragraphe 6.1°: 6°
par l'addition, après le paragraphe 6°, du suivant: 6.1°, par
l'addition, après le paragraphe 49c, du suivant: "49d pour
défendre de jeter les imprimés ou articles publicitaires dans les
parcs ou places publiques de la ville ainsi que sur les terrains privés
et prescrire les conditions auxquelles ils peuvent être
déposés sur les terrains privés; réglementer la
distribution et obliger les responsables de cette distribution à
respecter les exigences réglementaires et à exercer à
cette fin une diligence raisonnable sur leurs commis; exiger qu'une
identification spécifique des responsables de la distribution figure sur
ces imprimés ou ces articles; obliger les responsables de la
distribution à obtenir, aux fins de cette activité, un permis
pour eux ainsi qu'un permis pour chacun de leur commis "
Celto modification confère un nouveau pouvoir
réglementaire à la ville, soit celui permettant de
contrôler la distribution des circulaires sur les terrains privés
et dans les parcs et places publiques de la ville. Je tiens à souligner
uniquement que la ville de Montréal a, dans sa charte depuis 1989, un
pouvoir de cette nature et qu'évidemment, nous sommes favorables
à l'adoption de ce paragraphe, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Un instant.
M. Picotte: Là, c'est le temps de revenir à votre
question.
M. Dufour: Oui, c'est ça. Là, je m'aperçois
que c'est ça qu'ils demandent comme nouvelle responsabilité.
Quand vous dites "un permis pour eux ainsi qu'un permis pour chacun de leur
commis", comment cela va-t-il fonctionner? Avez-vous une petite idée?
Quelqu'un qui va vouloir faire de la distribution va être obligé
de le dire chaque fois? Quelle sorte de souplesse va-t-il avoir, par exemple,
pour la distribution?
M. Boutin: II va venir nous voir et il va dire: Ça me
prend un permis pour l'entreprise, d'une part; j'ai 50 camelots qui se
promènent dans la ville, semaine après semaine; j'ai besoin de 50
permis, et les camelots vont avoir leur permis accroché dans le cou ou
identifiés quant à eux. Pour contrôler si les
dépliants publicitaires sont distribués conformément
à la loi, il faut avoir une mesure de contrôle dans la rue.
M. Dufour: Autrement dit, même les camelots du Soleil
vont avoir leur permis?
M. Boutin: Non... M. Dufour: Non?
M. Boutin: ...on parle d'imprimés et d'articles
publicitaires.
M. Dufour: Des fois... M. Picotte: Dans le
Soleil
M. Dufour: ..on a des journaux qu'on pense, des fois, que ce
sont...
M. Picotte: II y a de la publicité, évidemment,
dans Le Soleil.
M. Dufour: . .des véhicules publicitaires assez
étendus
M. Boutin: Je no porterai pas ? jugement là sur Le
Soleil.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Des imprimés. Un journal, c'est un
imprimé, que je sache.
M. Boutin: Oui, mais si on lit l'article, le qualificatif
"publicitaires" s'applique à "imprimés" et à
"articles."
M. Dufour: Oui, "ou articles publicitaires", mais il y a beaucoup
de publicité dans un journal.
La Présidente (Mme Bélanger): Les gens qui
reçoivent le journal à la porte, c'est parce qu'ils l'ont
demandé.
M. Picotte: Le problème, c'est que...
M. Dufour: Oui, oui, mais ça ne pourrait pas
empêcher quelqu'un de le jeter dans le...
M. Picotte: II faut un petit peu... M. Dufour: II
pourrait...
M. Picotte: II faut un petit peu distinguer ça, je
pense.
M. Dufour: C'est vrai que si vous me dites que le journal, ils
l'ont demandé...
M. Picotte: Souventefois, le camelot va porter un journal...
M. Dufour: Pas obligatoirement.
M. Picotte: ...à celui qui l'a demandé, alors
que...
M. Dufour: Non.
M. Picotte: ...la publicité, on ne souhaite pas toujours
l'avoir chez nous.
M. Dufour: Non, je suis obligé de...
M. Picotte: Même, moi, chez nous, je souhaite ne pas en
avoir pantoute, mais...
M. Dufour: D'accord, M. le ministre. Ça peut arriver que
le journal fasse sa publicité aussi en disant: On fait la distribution
à tout le monde. Et il y a des journaux qui sont pas distribués
à toutes les portes et qui ne sont pas payés. Je vous parle des
hebdos. Personne ne paie, et c'est distribué dans toutes les maisons, et
ça pourrait être un véhicule publicitaire.
Remarquez bien, moi, je ne ferai pas de problème par rapport
à ça, mais je pense que ça couvre aussi la distribution
par camelot.
M. Picotte: J'imagine que la ville qui voudrait aller toucher
à un domaine semblable à celui-là et ôter la
publicité, ça ne serait pas drôle de lire la
première page et du Soleil et de l'hebdo ou de je ne sais pas
quoi...
M. Dufour: Non, non, mais ce n'est pas parce que quelqu'un a un
grand moyen de communication et un gros moyen pour se défendre qu'il
doit être mieux défendu que le simple individu. Moi, je ne peux
pas...
M. Boutin: Si vous me permettez, Mme la Présidente, je ne
crois pas que le texte nous permette d'avoir cette latitude. Le texte parle
d'imprimés publicitaires et d'articles publicitaires. Ce n'est pas parce
qu'un journal inclut de la publicité que ça en fait un
imprimé publicitaire pour autant. Je suis persuadé que si jamais
une municipalité ou la ville de Québec, en utilisant ce
pouvoir-là, embarquait carrément dans la distribution de journaux
ou distribution de presse, le tribunal ne serait pas long à intervenir
pour nous taper sur les doigts.
M. Dufour: Donc, ça ne touchera pas les hebdos qui sont
distribués gratuitement dans toutes les maisons. Mais c'est un
imprimé pareil. Moi, je suis obligé de lire ce qui est
marqué là.
M. Picotte: On pourrait ajouter, là, si c'est la
volonté de tout le monde, et je pense que la ville est d'accord,
à ce qu'on me dit, mes gens ont regardé ça, on s'est
inspirés un peu de ce qui existe à Montréal, on dirait:
"pour défendre de jeter des imprimés ou autres articles
publicitaires".
M. Dufour: Ah! c'est une nuance, ce n'est pas grand-chose,
mais...
M. Picotte: En tout cas, si le mot "autres" est important...
M. Dufour: Bien oui.
M. Picotte: ...on pourrait très bien. J'en fais un
sous-amendement. C'est de même qu'on dit ça?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Picotte: Non, mais c'est un amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Là, vous
voulez changer l'amendement?
M. Dufour: Un sous-amendement.
M. Picotte: II faut ajouter le mot "autres" après le mot
"ou".
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est un
sous-amendement.
M. Picotte: O.K., on commence. 49d se lirait comme suit: "pour
défendre de jeter des imprimés ou", et là j'ajoute le mot
"autres", et ça continue, "articles publicitaires dans les parcs ou
places publiques..." Alors, qu'est-ce que c'est? Un sous-amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): Non. M. Picotte:
C'est un amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): S'il y a
consentement, on peut l'ajouter...
M. Dufour: L'intégrer.
La Présidente (Mme Bélanger): ...sans appeler
ça un sous-amendement. C'est une correction à l'amendement.
M. Picotte: Est-ce qu'il y a consentement pour ajouter le mot
"autres"?
M. Dufour: Oui, oui.
M. Picotte: Bon, consentement. Considéré comme
ajouté.
M. Dufour: Là, c'est clair. Ce n'était pas clair
tant que ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, on va
vous apprendre quelque chose, vous ne pouvez pas vous sous-amender.
M. Picotte: Non?
M. Dufour: Le ministre ne peut pas se sous-amender?
La Présidente (Mme Bélanger): L'auteur de la motion
ne peut pas se sous-amender.
M. Dufour: Mais moi, je peux peut-être le sous-amender?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous, vous pouvez le
sous-amender.
M. Dufour: Je vais le sous-amender.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là, au
lieu de le sous-amender, on va l'intégrer à l'amendement.
M. Picotte: D'ailleurs, je dois vous dire, Mme la
Présidente, que depuis une dizaine d'années, le mot "sous"
m'inquiète énormément.
M. Dufour: Ha, ha, ha! 24 heures à la fois. Mais vous
allez être proche, proche, proche de votre sous-ministre?
Une voix: Ah oui! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Bon, alors ces choses étant dites...
M. Dufour: Ça va.
M. Picotte: C'est fait, là?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, ca va.
M. Picotte: On adopte ça? On est d'accord?
La Présidente (Mme Bélanger): On adopte ça.
Ça fart partie intégrale de l'amendement.
M. Picotte: Vous êtes content? On est d'accord et on est
content, parfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
nouveau paragraphe 6.1° est adopté?
M. Picotte: Adopté.
M. Dufour: Ils sont plus contents.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article... On passe au paragraphe 7°, où il n'y a pas...
M. Picotte: Le paragraphe 6.1° est adopté. La
Présidente (Mme Bélanger): II est adopté. M.
Picotte: II est adopté. Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): On passe au
paragraphe 7°.
Parcs et terrains de jeux
M. Picotte: Le paragraphe 7°, Mme la Présidente, dit
ceci par le remplacement, au paragraphe 204, à la sixième ligne
du premier alinéa et à la troisième ligne du
deuxième alinéa, du mot "dix" par le mot "vingt". Alors, ce
paragraphe vise à augmenter de 10 % à 20 % le maximum de
superficie de terrain ou de sa valeur devant être cédé
à des fins de parcs ou terrains de jeux à l'occasion de
l'approbation d'un plan relatif à une opération cadastrale. Et
ça ne sera pas long, parce qu'on ne semble pas favorable, chez nous,
à cet article-là.
M. Dufour: Le "on" s'exclut, M. le ministre. Le "on" a tendance
à s'exclure. Il veut dire "je ne".
M. Picotte: Quand j'aurai parlé, vous allez savoir que je
suis inclus.
M. Dufour: Ah bon!
M. Picotte: Mme la Présidente, je vais demander à
M. David Belgue de nous donner les explications pour lesquelles on souhaiterait
attendre encore quelque temps à cause de...
M. Dufour: Comment ça s'écrit?
M. Picotte: Belgue.
La Présidente (Mme Bélanger): Belgue.
M. Picotte: Qui est de l'urbanisme, au MAM.
M. Dufour: II ne faut pas oublier le "I".
Une voix: Ah oui! D'accord.
M. Picotte: Vous allez vous rendre compte que ce n'est pas
"bègue", c'est Belgue, et si on peut lui donner la parole, vous saurez
que ce n'est pas "bègue".
M. Dufour: Non, je m'en doute. M. Beigue (David): Merci,
M. le ministre. M. Picotte: Ne me faites pas mentir, vous. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Belgue: Je n'oserais pas. Il s'agit d'une modification
demandée par Québec. L'ensemble des municipalités,
actuellement, a un pourcentage maximal de 10 % qu'on peut exiger comme
contribution au moment d'une demande de lotissement. (16 heures)
M. Picotte: Plus fort.
M. Belgue: Plus fort que ça?
M. Picotte: Oui, oui, plus fort, parce qu'ils entendent mal
à l'autre bout, et c'est eux autres qu'il faut qu'ils entendent.
M. Belgue: Je vais commencer à bégayer si je parle
plus fort.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Belgue: Donc, tout le monde actuellement, c'est à 10 %.
On reconnaît que ce n'est pas un pourcentage qui est peut-être
suffisant pour l'ensemble des municipalités, parce que les besoins pour
fins d'espaces verts existent à Québec et ailleurs. On se demande
si tout simplement de modifier le pourcentage de 10 % à 20 % est la
meilleure approche ou si on ne devrait peut-être pas plutôt trouver
une autre façon de calculer les contributions qui devraient être
faites pour fins de parcs. La question, c'est:
Est-ce qu'on devrait accorder un pouvoir à Québec à
ce moment-ci ou le faire dans une modification plus générale?
M. Dufour: Mais le propriétaire de terrain ou le
développeur, si j'ai bien compris, cède normalement les emprises
de rues gratuitement et il cède aussi les 10 %. Ça veut dire
quoi? À peu près 30 % actuellement où le
développeur ne touche pas de profits. S'il y a un coût aussi sur
le prix des terrains... C'est évident que ce n'est pas celui qui vend;
celui qui développe, ça ne le dérangera pas trop. Celui
qui va acheter va payer une contribution assez importante par rapport à
ça. Donc, ça a pour effet d'augmenter les terrains d'une
façon assez...
M. Belgue: Oui. Par contre, évidemment, il y a une
question de qualité du milieu, et on reconnaît de plus en plus que
c'est important d'avoir des espaces verts adéquats. Et c'est exactement
ce que la ville de Québec souhaite avoir. La question, c'est
plutôt: Comment est-ce qu'on devrait y arriver et qui devrait financer
cette...
M. Dufour: Non, j'ai compris, par exemple... Il y a des gens,
anciennement, qui étaient à 10 %; savez-vous ce qu'ils donnaient?
ils donnaient les coulées. tout ce qui n'était pas construisable,
ils donnaient ça à la municipalité. les
municipalités...
Une voix:...
M. Dufour: Madame, après 28 ans de monde municipal, j'ai
su ce qui se passait dans le domaine. Je ne veux pas vous contredire, mais je
vous dis que, pendant longtemps, il y a des municipalités qui,
carrément, oubliaient de demander les 10 %, donc, c'était 0 % et,
quand elles le demandaient-Une voix:...
M. Dufour: Ah oui! Elles ne demandaient rien. Les
municipalités? Oui, je sais ça. Elles développaient
ça.
M. Picotte: Ah! Je ne vous obstine pas.
M. Dufour: Oui, elles ne demandaient rien. 11 y a beaucoup de
municipalités, d'ailleurs j'en connais une que j'ai vu faire, elle ne
connaissait rien et elle ne demandait rien. on a fini par exiger de donner 5 %
pour faire une espèce d'équité. les gens l'ont fait bona
fide. ce n'étaient pas les plus belles parties de terrains.
Je ne sais pas, par exemple, je pense bien que Québec ne peut pas
tomber dans un panneau comme ça, je pense qu'elle a besoin de ses
revenus et je trouve que c'est tout à fait logique et raisonnable. Il y
a les 10 %, il y a la question
de savoir - quand c'est la valeur correspondante, il y a peut-être
une grande fourchette - comment les municipalités fixent les montants
aussi correspondants en argent parce que, des fois, la municipalité qui
a plein de parcs, qui a plein d'espaces, où c'est bien planifié,
elle n'est pas intéressée à avoir du terrain, surtout que,
des fois, c'est des restants de lots. En tout cas, il y a toutes sortes de
choses qui se passent par rapport à ça, dans les villes
nouvelles, pas des villes qui ont un certain âge où c'est plus
difficile d'arriver à ça. Mais combien on a de lots? Je connais
des villes qui ne s'en serviront jamais de leur vie, et ça leur a
été donné. Ces lots-là sont là. C'est des
arrière-lots, et de toutes sortes de façons. Si on faisait une
enquête là-dessus, ce serait le "fun".
M. Belgue: Cest un pouvoir habilitant. La municipalité
peut choisir ou pas d'aller chercher cette contribution et la forme.
M. Dufour: c'est ça. mais j'hésiterais, au moment
où on est, aujourd'hui, à dire que, oui, on devrait aller sur les
20 %.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Picotte: En fait, Mme la Présidente, je voudrais
surtout expliquer, je pense, et prendre un certain engagement aussi. C'est
qu'on hésite présentement à donner un pouvoir qui serait
un pouvoir privilégié à la ville de Québec, au
moment où on se parle, parce que, compte tenu des discussions qu'on a et
compte tenu, à la grandeur du Québec un peu, de ce qu'on peut
avoir comme problème face à ça, on est en train d'examiner
une possibilité de solution. Et moi, je m'engage, en tout cas, d'ici
quelques mois, à regarder de quelle façon on peut organiser
ça pour arriver avec peut-être un peu plus une ligne de fond dans
ce domaine-là. Et, si la ville acceptait de retirer cet
article-là pour l'instant, en m'engageant, moi, dans un avenir
rapproché, à regarder tout ça dans son entité,
probablement qu'on arriverait, je l'espère, dans un délai
raisonnable, à corriger une situation et on verrait ce qu'on pourrait
faire par la suite si ça vous agrée.
M. Boutin: Ce qu'on peut dire, M. le ministre, c'est que les
besoins de la ville de Québec sont relativement immédiats, et on
pense qu'ils sont particuliers à la ville de Québec. Si vous me
donnez quelques minutes, je vais vous faire état de la situation qui
existe présentement et pourquoi on demande ce pouvoir maintenant.
Je comprends que vos collègues de la direction
générale de l'urbanisme reconnaissent le besoin d'une
contribution plus lourde pour l'aménagement d'espaces verts. Ce
besoin-là est, à toutes fins pratiques, criant à la ville
de
Québec, et on a besoin d'y remédier dans un avenir
rapproché.
Dans la ville de Québec, la norme recommandée par la
Communauté urbaine pour le ratio espaces verts est de 80 mètres
carrés par hectare. La ville de Québec, dans notre planification
à nous, on se dirige dans une recommandation de 50 mètres
carrés à l'hectare, mais la réalité ville de
Québec est de 15 mètres carrés à l'hectare.
Actuellement...
M. Dufour: On n'est peut-être pas familiers, mais ça
veut dire quoi en pourcentage? Parce que 800 mètres carrés par
rapport à un hectare, ça veut dire à peu près 10
%?
M. Boutin: Un hectare, M. Belgue, combien de mètres
carrés?
Mme Frohn: Mme la Présidente, peut-être que je peux
donner des réponses,
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Mme... Mme
Frohn: Frohn.
La Présidente (Mme Bélanger): Frohn. Mme Frohn:
C'est ça. C'est bien ça.
M. Picotte: Vous êtes une spécialiste des
mètres.
Mme Frohn: Non, pas du tout, mais je m'intéresse beaucoup
à la forêt urbaine. La norme nord-américaine, ce qui est
recommandé, c'est un arbre par habitant. Nous, nous sommes en train de
renouveler notre plan quinquennal et on a regardé les statistiques.
Actuellement, pour les vieux quartiers, ça varie entre 0, 16 et 0, 33
arbre par habitant. Ça veut dire qu'on n'a même pas un arbre par
deux personnes. On est très très loin de la norme
nord-américaine. Même dans le quartier Des Rivières,
où on penserait peut-être qu'on approcherait de la norme, on est
à 0, 70. Ça veut dire qu'on n'a même pas un arbre par
personne C'est peut-être plus clair comme ça que les hectares, les
mètres et tout ça, mais on est vraiment très loin des
normes. C'est pourquoi on sent un besoin urgent, surtout parce qu'on va avoir
des développements au centre-ville, et ça exige,
évidemment, de remédier à la situation, et les
développements, c'est pour bientôt.
M. Boutin: Si vous me permettez de poursuivre...
M. Picotte: Regardez, juste pour vous préciser un point.
Peut-être que ça va vous donner une idée de ce qu'on
souhaite faire, nous. On voudrait, au printemps qui vient, apporter des
modifications à notre Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, après avoir fait une certaine concertation, dans le sens
qui pourrait être acceptable ou souhaitable. Je
préférerais, et je vous le dis comme ça, ce qui ne
m'empêchera pas d'écouter vos explications, au contraire, je
souhaiterais que d'ici ce temps-là vous travailliez en étroite
collaboration avec nous pour arriver avec une modification à la loi
générale au printemps, plutôt que d'accepter
immédiatement d'en faire un cas d'espèce et peut-être
d'être obligés de refaire autre chose par la suite. Je ne sais pas
si... En tout cas, je vous dis ça. Peut-être que nous le croyons.
C'est pour ça qu'on n'est pas favorables à votre article, non pas
qu'on ne soit pas favorables à regarder ce point-là, mais on est
défavorables au fait de vous le donner immédiatement quand on
sait qu'au printemps, au plus tard, on va corriger notre loi
générale là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Me Boutin, est-ce que
vous voulez donner des explications supplémentaires?
M. Picotte: Je suis prêt à vous écouter
pareil.
La Présidente (Mme Bélanger): Des arguments
supplémentaires.
M. Boutin: Pour vous situer, je vais brosser rapidement un
tableau. Il y a quelques années, il y a maintenant plusieurs
années, le législateur a créé une espèce de
mini-assiette fiscale pour que les municipalités puissent se payer des
espaces verts en disant: Pour cette fin-là, vous allez pouvoir aller
chercher une partie de la valeur des terrains compris dans vos plans de
subdivision, dans votre développement, plutôt que de mettre
ça à la charge de la fiscalité générale de
la ville et de la taxe générale de la ville.
Je comprends que l'outil ne vous agrée pas et que vous
n'êtes pas prêts à prendre une option sur cet
outil-là maintenant. Ce qu'on vous demande, c'est, à travers une
augmentation du pourcentage, de piger un peu plus sérieusement dans
cette assiette particulière fiscale là pour permettre de mettre
plus de sous dans l'aménagement d'espaces verts dans la
municipalité. Nos besoins, je peux vous les démontrer: à
court et à moyen terme, si l'assiette reste de la même grandeur ou
si on peut aller piger uniquement de la façon dont on le fait
présentement, on en a pour 35 an à faire le rattrapage. Cette
assiette-là nous rapporte présentement aux alentours de 500 000 $
par année, bon an, niai an. Les besoins à court terme et à
moyen terme, ville de Québec, pour faire notre rattrapage, sont de 17
000 000 $ en acquisition d'espaces verts. À 500 000 $, ça fait 35
ans. Ça prend bien du temps à faire du rattrapage.
Il n'est pas dans notre intention d'aller uniquement dans cette partie
d'assiette fiscale là parce qu'on va défoncer, ça ne
marchera pas. Mais il faut répartir un peu sur l'assiette
générale, la taxe générale, et également
aller piger un peu plus là-dedans. C'est évident, comme il a
été discuté ce matin, ce qu'on demande, c'est un pouvoir
d'aller jusqu'à 20 % de la valeur des terrains compris dans le plan.
Dans nos règlements à la ville de Québec, on a
déjà de la modulation. On ne charge pas 10 % à tout le
monde. Il y a certains types de développement qui sont chargés
à 3 %, d'autres à 5 % et d'autres à 10 %. Et, lorsque le
pouvoir sera adopté et sera confié au conseil, si on va
jusque-là, le conseil devra juger de l'opportunité de multiplier
tout ça par 2 ou d'augmenter jusqu'à 12 %, jusqu'à 15 % ou
jusqu'à 18 % en tenant compte de la conjoncture économique et de
la peur ou de la non-peur que le développeur aura à cet
égard. Ce sont des contraintes que devra examiner le conseil.
Mais je prends acte de la bonne volonté du gouvernement de
réviser la façon d'utiliser cette mini-assiette fiscale pour
envoyer plus d'argent aux municipalités pour les espaces verts. En ce
qui concerne Québec, c'est un problème immédiat. Nous
aurions souhaité une solution immédiate. Vous nous parlez du
printemps prochain. Tant mieux pour tout le monde si on arrive à cette
date-là.
M. Dufour: Quand vous me dites, Me Boutin ou M. le maire, je ne
sais pas qui peut me répondre: On a une modulation dans nos 10 %. Je
connais beaucoup de municipalités qui, elles, carrément, c'est 10
% à tout le monde; n'importe quelle condition, 10 %. Je comprends que
quand vous modulez, vous me dites: On va être plus juste. Mais qu'est-ce
qui me garantit, moi, que c'est plus juste de cette façon-là en
modulant de 2 %, 3 %, 4 %, 5 %, 6 %. Pour le contribuable, non. Ça peut
être plus juste, mais ce n'est pas objectif. Ce n'est pas une mesure
objective, ça. C'est subjectif. Vous dites: Là, si je mets 3 %
à une place, 4 % à l'autre et 6 %, ça va être
à peu près bien modulé. Je ne suis pas sûr de
ça, moi. bien sûr, quand on prend de l'âge, des fois on a
l'air de radoter et de conter des vieilles affaires, mais moi, je vous dis:
j'ai été élu, à un moment donné, maire d'une
ville fusionnée, et il y avait deux municipalités; il n'y n'avait
pas 5 % de verdure dans les deux municipalités. dans celle où
j'étais maire, il y en avait 17 %. et 10 ans après, au lieu
d'avoir 15 parcs municipaux, on était rendu à 60. mais, il y
avait une volonté quelque part. c'est évident que je ne pouvais
pas aller chercher ça à même ces montants-là d'achat
de terrains. ce n'était pas possible.
Donc, il a fallu demander la contribution d'à peu près
tout le monde. Mais, après ça, et c'est à ça que je
pensais tout à l'heure, où on n'exigeait pas le pourcentage de 10
%... Nous autres, on avait établi ces 10 % et c'a passé
assez vite: 10 % pour tout le monde. On a fait des choses correctes.
Peut-être que Québec a une position différente
complètement. Je vous dis que 3 %, 5 % ou 8 % ou tO %, ça me
semble une mesure subjective. Je peux avoir tort.
M. L'Allier: Au contraire, M. Dufour, ce n'est pas arbitraire,
parce que c'est... Dans les vieilles villes, il y a trois types de projets. Il
y a les projets, dans la partie vieille de la ville, d'insertion: construire un
immeuble entre deux vieux immeubles, par exemple, c'est une petite surface de
terrain et ça coûte plus cher que d'aller construire sur un
terrain neuf à Lebourg-neuf.
M. Dufour Oui.
M. L'Allier: Donc, l'effort déjà de convaincre des
gens d'aller s'installer entre deux immeubles, de faire des projets d'insertion
dans le centre-ville ou dans la basse-viHe, porte pour eux des charges
supplémentaires. En ce sens-là, c'est ceux à qui on
demande le moins de ce côté-là. M. Boutin pourrait vous
donner un peu le tableau. Pourquoi on le fait et comment on le fait. Je ne sais
pas, M. le ministre, ou on poursuit la discussion et on essaie de vous
convaincre, ou si la décision est prise...
M. Picotte: Moi, je souhaiterais et je demanderais à mes
gens de l'urbanisme et à vous-même de nous déléguer
quelqu'un rapidement chez nous, et je souhaiterais qu'on essaie de s'entendre
pour le printemps prochain dans la loi générale.
M. Dufour: Je comprends certains éléments, quant
à moi. On n'est pas obligés de poursuivre la discussion. J'ai
comme l'impression que le ministre a arrêté son opinion.
M. L'Allier: Je tiendrais, par exemple, à souligner le
caractère urgent parce qu'il y a d'autres mesures - on l'a vu dans le
passé; ce n'est pas une question de porter des jugements - qui
étaient urgentes et qui, à cause de la complexité... Parce
que, dans la loi générale, vous allez rencontrer des gens qui
sont à Hull, à Maniwaki, ailleurs, qui ne voient pas les choses
de la même façon, et, à Gaspé, ce n'est
peut-être pas la même chose non plus. De sorte que ça risque
d'alourdir et, donc, d'allonger le processus. Si vous me disiez, M. le
ministre: Écoutez, on va le faire notre effort, et si vous revenez
à l'automne prochain et qu'on ne l'a pas fait, on vous donnera vos 20 %
- M. Paradis nous a déjà dit ça - je prendrais
ça.
M. Dufour: II ne sera peut-être pas là.
M. Picotte: M. le maire, justement pour tenir compte de ce
caractère particulier, j'aime- rais que vous nous donniez chez nous, ce
n'est pas nécessaire que ça se fasse immédiatement, mais
quelqu'un de la ville qui va entrer en communication, qui va travailler en
étroite collaboration. J'aimerais qu'au plus tard au début de
décembre, vous me reparliez là-dessus personnellement pour savoir
où on en est rendus. Si, effec tivement, on n'est pas capables de
débloquer, je verrai comment on peut le faire pour régler votre
caractère urgent. Je m'engage à ça. Çâ
va?
M. L'Allier: Correct. On va le retirer.
M. Picotte: Ça oblige tout le monde. M. Belgue en a pris
bonne note et vous nous désignez quelqu'un pour tâcher de regarder
ce caractère plus précis. Ça va?
M. L'Allier: Très bien. On le retire, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le maire,
vous acceptez de retirer le paragraphe 7°. (16 h 15)
M. Picotte: Mais n'oubliez pas de m'appeler au début de
décembre...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: ...parce que j'ai beaucoup de mémoire, mais,
des fois, pour les appels, comme ça...
M. Dufour: Non, mais, des fois, les ministres changent. Donc,
vous prenez ce qu'il dit, mais ça, c'est une politique
ministérielle.
M. L'Allier: Le téléphone reste.
M. Picotte: J'ai cru comprendre que les unions municipales, sans
doute vous-même de même que mon collègue de
Jonquière, ne souhaitent pas de changement. Ça fait que j'imagine
que les gens en haut lieu vont s'en rendre compte. Et ceux-là,
évidemment, je ne les mentionne pas, parce qu'ils sont tous après
moi pour que je reste là.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est vrai, M. le
ministre. Alors, est-ce que l'article 11, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Picotte: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
11, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 12. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 12, Mme la Prési-
dente...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
enregistré M. le député, M. le ministre. Oui. Ha, ha,
ha!
M. Picotte: L'article 12: "L'article 449 de cette charte, tel que
modifié par l'article 2 du chapitre 85 des lois de 1966-1967, est
abrogé."
Donc, cet article prévoit l'abrogation de l'article 449 de la
charte. Il s'agit d'un article prévoyant un cas d'exemption de taxes
soit en regard de la partie des terrains réservés pour fins
publiques par homologation. C'est une disposition vétusté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 12 est
adopté.
M. Dufour: Article 13.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
13.
M. Picotte: L'article 13. On va avoir un problème. Je
n'ose pas lire l'article au complet, c'est tellement long. J'aimerais mieux
vous lire mes commentaires immédiats. Mais si on veut simplifier notre
travail pour l'article 13, c'est qu'il s'agit de mesures, plus
spécifiquement, touchant l'environnement. Or, vous comprendrez bien que,
moi, je me suis référé à mon collègue de
l'Environnement pour ces dispositions-là. Le ministère de
l'Environnement, évidemment, nous demande de ne pas accepter, au moment
où on se parle, l'adoption de cet article-là. On nous dit qu'une
législation générale s'appliquant à l'ensemble des
municipalités est actuellement sous étude pour être
présentée à l'Assemblée nationale, pas rendue
à l'Assemblée nationale, mais sous étude pour être
présentée à l'Assemblée nationale. Donc, nous
souhaiterions que cet article-là soit retiré du projet de loi au
moment où on se parle.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. L'Allier: Mme la Présidente, c'est à vous d'en
décider. Donc, on va se soumettre. Je vous rappelle que, quand ça
avait été discuté la dernière fois, le ministre des
Affaires municipales nous avait dit que c'était son collègue de
l'Environnement qui avait des réticences. Quant à lui, s'il y
avait un vote libre sur le sujet, il ne sait pas encore... Il a dit: Je
n'autoriserais pas un vote libre sur le sujet, je serais inquiet de mon propre
vote. Donc, il n'était pas très loin de penser qu'on a raison.
Bref...
M. Picotte: C'était qui, ça? M. L'Allier: M.
Paradis.
M. Picotte: Ah! Il est rendu à l'Environnement
présentement. Veuillez me faire parvenir ces notes
intéressantes.
M. L'Allier: l'argument qu'il avait invoqué,
c'était que son collègue de l'environnement était en
désaccord, mais que lui était plutôt prêt à
être d'accord.
M. Picotte: Je souhaiterais, Mme la Présidente, que ce
document-là soit déposé à la commission et soit
acheminé à mon collègue de l'Environnement en soulignant
de qui il s'agit.
M. L'Allier: Ce sont les pages CAE-2590 et suivantes du 23
décembre 1988.
M. Picotte: Très bien.
M. Dufour: ...le juste retour des choses.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour le moment, M. le
maire, vous consentez à retirer l'article 13?
M. L'Allier: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 13
est retiré. J'appelle l'article 14. Il y a une modification.
M. L'Allier: M. le ministre, on retire l'article, mais je
présume que, quand ce sera étudié, on va ramener ça
au niveau régional, comme ça s'est fait...
M. Picotte: L'article 14. Je commence par 14 parce qu'il y a une
modification à 14.1. Mais allons à 14. L'article 14, Mme la
Présidente, c'est: L'article 548... M. le Président, bonjour.
Le Président (M. Garon): Bonjour.
M. Picotte: L'article 548e de cette charte, édicté
par l'article 12 du chapitre 80 des lois de 1973, modifié par l'article
22 du chapitre 54 des lois de 1976 et par l'article 47 du chapitre 61 des lois
de 1984, est de nouveau modifié par le remplacement, à la fin du
premier alinéa, des mots "lot distinct sur le plan officiel du cadastre
ou sur un plan de subdivision fait et déposé conformément
à l'article 2175 du Code civil" par les mots "seul lot distinct sur les
plans officiels du cadastre". Cet article prévoira, avec l'amendement
proposé - parce qu'on va avoir un amendement tantôt - qu'un permis
de construction ne pourra être accordé à moins que le
terrain visé par la construction ne forme un seul lot distinct sur les
plans officiels du cadastre.
M. Dufour: C'est de concordance, en fait, avec ce qu'on a vu.
M. Picotte: Oui, c'est de la concordance avec ce qu'on a vu
tantôt
M. Dufour: Ça va.
M. Picotte: Adopté, l'article 14, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): L'article 14, adopté.
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Garon): Vous avez un amendement, je
pense...
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Garon):...à présenter
à... M. Picotte: L'article 14.1, maintenant. Le
Président (M. Garon): O.K.
M. Picotte: C'est un nouvel article, finalement.
Le Préskient (M. Garon): Alors, vous allez nous
présenter l'article 14.1 comme amendement...
M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Garon): ...pour l'ajouter après
l'article 14.
M. Picotte: O.K. Vous n'avez pas de feuille là-dessus?
M. Dufour: Non, non, on a l'amendement, mais c'est parce que,
quand vous allez lire l'amendement, l'article 1197 de la loi modifiant... Je ne
sais pas ce qu'il dit ou ce qu'il ne dit pas.
M. Picotte: O.K. On tentera de vous donner des...
M. Dufour: On nous donnera ça, O.K.
M. Picotte: Je vous donnerai des explications. L'article 14.1: Le
projet de loi est modifié par l'addition, après l'article 14, du
suivant: 14.1 L'article 1197 de la Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant l'application du Code de procédure
pénale (1990, chapitre 4) est modifié par le remplacement de la
première ligne du paragraphe 4° par la suivante: "4° le
remplacement de ces deux dernières phrases du cinquième
alinéa par la suivante."
Cet article vise à corriger une erreur qui s'est glissée
lors de l'adoption de la Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant l'application du Code de procédure
pénale. L'article 1197 modifie divers alinéas de l'article 546b
de la charte de la ville de Québec. Le quatrième paragraphe de
l'article 1197, tel qu'adopté, supprime une phrase du cinquième
alinéa de l'article 546b qu'il y a lieu de conserver. Qu'est-ce que
ça veut dire en français, ça?
Par erreur, quand on a supprimé des articles de la charte de la
ville de Québec, on avait enlevé, par erreur, une phrase du
cinquième alinéa qu'il faut maintenant réintroduire.
M. Dufour: Quand ça arrive des choses semblables, s'il
s'était produit des anomalies entre-temps, comment fait-on pour
réparer? Est-ce que c'est réparé automatiquement?
M. Picotte: Là, on est chanceux, à ce qu'on nous
dit, parce que le Code de procédure pénale n'est pas en vigueur,
donc...
M. Dufour: Ah! Mais s'il avait été en vigueur,
qu'est-ce que ça aurait fait? Ça aurait quoi pour effet?
M. Picotte: Là, il faut corriger et arriver avec un bill
privé, c'est toujours ça qu'on fait.
M. Dufour: On a un vide
M. Picotte: On a un vide et il faut corriger la loi.
M. Dufour: Ou corriger le législateur? Il faudrait
peut-être. Vous n'êtes pas avocat, vous pouvez dire oui.
M. Picotte: Nous corriger. M. Dufour: Nous corriger.
M. Picotte: À la suite de suggestions que nous ont faites
de savants juristes.
M. Dufour: Si c'est de la concordance, etc., ça va aller.
D'accord.
Le Président (M. Garon): L'article 14.1, l'amendement
proposé à l'article 14.1...
M. Dufour: II est adopté.
Le Président (M. Garon): est adopté
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. J'appelle
l'article 15.
Cotisations pour les SIDAC
M. Picotte: l'article 15. alors, on arrive avec la modification,
parce qu'on remplace l'article du projet de loi. donc, il faut aller à
la modification immédiatement.
L'article 15 du projet de loi est remplacé par le suivant: 15.
Aucune irrégularité ou illégalité ne peut
être soulevée à rencontre des cotisations
décrétées sous l'autorité des règlements
3009 "Décrétant une cotisation pour la SIDAC - Mail Centre-Ville
de Québec pour la période débutant le 11 octobre 1983 et
se terminant le 31 décembre 1984", 3010 "Décrétant une
cotisation pour la SIDAC du Vieux-Québec pour la période
débutant le 29 février 1984 et se terminant le 31 décembre
1984", 3042 "Décrétant une cotisation concernant certaines SIDAC
pour l'exercice financier 1985", 3141 "Décrétant une cotisation
concernant certaines SIDAC pour l'exercice financier 1986", du règlement
3224 "Décrétant une cotisation...
M. Dufour: ...règlement 3224, là. Une voix:
Oui, oui, au début... M. Picotte: Oui, au début de
tout.
M. Dufour: Ah! O.K., moi, je regarde les changements que vous
avez apportés.
M. Picotte: Moi, je répète "du règlement"...
Oui, c'est ça.
M. Dufour: O.K. Ça va
M. Picotte: ...règlement 3224 "Décrétant une
cotisation concernant certaines SIDAC pour l'exercice financier 1987" et 3330
"Décrétant une cotisation à l'endroit des membres de
certaines SIDAC pour l'exercice financier 1988" en raison du fait que ces
cotisations ont été décrétées à
l'égard de contribuables tenant une place d'affaires pour des
activités exercées à des fins lucratives ou non, et ce,
avant l'entrée en vigueur du paragraphe 2° de l'article 21 du
chapitre 88 des lois de 1988. Le présent article n'affecte pas une cause
pendante le 22 juin 1990." Il faut spécifier ça. Cette
modification vise à reformuler l'article 15 de manière que le
motif potentiel d'invalidité relativement au règlement
d'imposition de la cotisation pour les SIDAC soit identifié
correctement. En l'espèce, ce motif ne serait pas, comme cela est
indiqué dans le texte actuel "l'adoption prématurée de ces
règlements", ce serait plutôt le fait que le
prélèvement a été effectué sur la même
base que celle applicable pour la taxe d'affaires et non sur la base
prévue au règlement.
En fait, la ville de Québec a appliqué pour les
différents exercices financiers visés la même notion de
place d'affaires pour les fins de cotisation des SIDAC que celle qui
était prévue dans la Loi sur la fiscalité municipale
relativement à la taxe d'affaires. Lors des exercices financiers
concernés, la notion de place d'affaires était différente
pour des fins de cotisation des SIDAC. Dans ce cas, en effet, elle ne
permettrait pas de viser une activité exercée à des fins
non lucratives contrairement à la notion utilisée dans la Loi sur
la fiscalité municipale aux fins de la taxe d'affaires.
Voilà les explications, M. le Président, de l'article 15
modifié de ce présent projet de loi.
M. Dufour: En supposant que cette clause-là ne soit pas
dans le projet de loi, quels seraient les dommages qui seraient susceptibles
d'être causés à la ville de Québec? Quels seraient
les montants engagés par rapport à cet article-là?
M. Boutin: Les montants n'ont pas été
évalués de façon précise, mais l'objet de la
réclamation serait le suivant. Les gens qui ont été
imposés incorrectement - parce qu'ils ont été
imposés suivant l'assiette d'imposition de la taxe d'affaires et non pas
suivant l'assiette d'imposition de la SIDAC qui a été
modifiée rétroactivement - la ville de Québec pourrait
faire l'objet d'un certain nombre de poursuites en réclamation de
cotisations imposées pour des SIDAC. On ne parle pas de taxe. On parle
de cotisation pour les SIDAC. Dans ce dossier, je vous rappelle que, dans le
mécanisme des SIDAC, les municipalités sont des percepteurs
uniquement. Ils imposent, ils perçoivent et ils remettent
immédiatement l'argent aux SIDAC. Alors, les gens qui auraient droit
à une telle réclamation s'il en est, ce sont les gens qui ont
été imposés et qui tenaient une place d'affaires à
des buts non lucratifs, alors qu'on n'avait pas le droit de les imposer, et
vice versa. Parce que vous vous souvenez que l'assiette d'imposition de la taxe
d'affaires a varié avec le temps, entre les années 1965 et
aujourd'hui, suite à des modifications législatives
successives.
Or, l'assiette d'imposition des cotisations pour SIDAC qui, à
l'origine, était tout à fait identique à celle des taxes
d'affaires n'a pas suivi, n'a pas varié. Lorsque le législateur a
modifié dans la loi générale l'assiette d'imposition de la
taxe d'affaires, l'assiette d'imposition des SIDAC n'a pas été
modifiée. En 1988, par un bill que nous avons apporté, ville de
Québec, nous avons modifié l'assiette d'imposition des SIDAC en
concordance avec celle de la taxe d'affaires, avec un effet
déclaratoire, donc comme si ça avait toujours existé.
Cependant, les règlements, eux, n'ont pas été
modifiés. On ne peut pas les modifier rétroactivement non plus.
Alors, l'objectif, c'est de faire en sorte que les cotisations
décrétées en vertu de ces règlements-là ne
puissent être attaquées. Le législateur s'est
déjà commis ou a déjà reconnu qu'il devait y avoir
identité d'assiettes d'imposition. Le règlement, lui, n'a pas
été validé. Alors, l'objectif, c'est d'éviter des
litiges qui pourraient traîner ad vitam aeternam à ce
sujet-là.
M. Dufour: Mais par rapport à quelqu'un qui voudrait
poursuivre, est-ce qu'il n'y a pas des
temps prévus légaux? Des temps légaux? M.
Boutin: Cinq... M. Dufour: Cinq ans.
M. Boutin: Si on assimile la cotisation SIDAC à des taxes,
ce qui, je pense, est le cas, c'est cinq ans.
M. Dufour: Combien, actuellement, avez-vous de
réclamations en vertu de...
M. Boutin: Nous n'en avons pas présentement.
M. Dufour: Vous n'en avez pas une?
M. Boutin: Nous n'en avons pas présentement.
M. Dufour: Qu'est-ce qui vous laisse penser ou supposer...
M. Boutin: C'est un problème potentiel. M. Dufour:
...qu'il pourrait y en avoir?
M. Boutin: C'est peut-être de la saine administration.
C'est carrément un amendement de nature préventive qu'on veut
faire là. On aurait pu s'asseoir et se croiser les doigts, et penser que
personne ne s'en aperçoive pendant un temps de cinq ans. Je ne pense pas
que ce soit sain pour personne. (16 h 30)
M. Dufour: Mais des clauses réparatrices comme
celle-là, moi, je... On est habitués, on en voit passer
régulièrement et c'a tendance, en tout cas, pour
l'administrateur, quel qu'il soit, je ne parle pas plus municipal qu'autre...
Vous pouvez bien dire: Nous autres, on tourne la page et on recommence. Il y a
juste les gens qui viennent en bill privé ou en loi privée qui
peuvent demander ça, des clauses réparatrices ou des clauses
exécutoires qui disent: Nous autres, on n'est plus responsables ou on
n'est plus... C'est devenu un peu comme une habitude, je pense, pour nous
autres d'accepter ça en disant: Bien, oui, c'est peut-être vrai.
On va enlever des problèmes à l'un et à l'autre. Ça
pourrait permettre - et je ne dis pas que c'est votre cas - par rapport
à des gens un certain laxisme, en disant: Ce n'est pas trop grave parce
que si on a des petits problèmes, hop! on va aller à
Québec, on va se faire arranger ça. Les messages qu'on donne ou
le travail qu'on fait ici, ça se transmet vite d'une municipalité
à l'autre. Il n'y a rien de plus vite que ça; ça, ce n'est
pas Bell qui a inventé ça. C'est certain qu'il y a une
méthode que... Le message se donne assez rapidement qu'à
Québec, nous autres, des clauses réparatrices, des clauses pour
oublier, on fait ça rapidement et il n'y a pas de problème.
Là, vous me dites: C'est en fonction de ce qui pourrait se passer. Mais
vous me dites en même temps: II ne s'est rien passé. Donc, il n'y
a aucune poursuite; tout le monde est correct, ça va bien. Là, on
vient de savoir ça. Vous auriez pu ne même pas en parler un mot et
il y a 99 % des chances que ça aurait passé ad lib, comme on dit;
dans trois ans, vous auriez été complètement en dehors de
cette question-là. Personne n'en aurait parlé, ça aurait
été réglé. Vous n'avez même pas un
problème. Vous dites: C'est au cas qu'il y en ait un, on va aller
demander ça.
Moi, je ne sais pas. Là-dessus, ça me porte un peu
à réfléchir, de savoir, de dire ou d'affirmer que, par
rapport à certaines demandes, on doit avoir un peu de rigueur, parce
que, si c'est vrai pour des municipalités, ça pourrait être
vrai pour des individus. Ils pourraient avoir fait un contrat qui n'est pas
tout à fait correct et ils pourraient venir nous dire: Écoutez un
peu, moi, mon intérêt est en cause. Là, on dit: C'est
l'intérêt commun. Mais jusqu'à quel point
l'intérêt commun est-il en cause par rapport à ça?
Il n'y a pas une poursuite devant nous. Il reste trois ans à courir.
Est-ce qu'on peut prendre la chance de dire qu'il n'y aura pas de
problème? Tout ça s'est fait de bonne foi; tout ça s'est
fait publiquement. La SIDAC, règle générale, ça se
fait par accord mutuel des partis. Donc, les gens, s'il y en a un qui a
été traité injustement, tout le monde a été
traité de la même façon. Je ne peux pas prendre pour
acquis; je ne peux pas croire que ces gens-là, qu'il y en ait à
travers ça qui disent, de mauvaise foi: Aïe! On va aller se faire
payer parce qu'ils nous ont mal cotisés; il y a eu des choses qui ne
sont pas correctes ou autrement. Je vous dis, je suis un peu réticent
par rapport à ça.
M. Picotte: On sait très bien... Moi, je me suis
posé un peu les mêmes questions. On en a discuté à
quelques reprises. Je me suis posé un peu les mêmes questions avec
mes fonctionnaires, sauf que, dans le cas qui nous préoccupe, moi, j'ai
compris que, pour éviter des débats judiciaires, possiblement
pour éviter des déboursés - il n'y en a pas, mais il
pourrait y en avoir - on est peut-être mieux d'être
prévoyants. C'est dans ce sens-là que, nous, on se dit favorables
à l'adoption du projet de loi. Il reste qu'il faut tenir compte aussi
des points que vous avez soulevés. Il y a toujours un peu de
réticence dans ces affaires-là, pour les raisons que vous avez
évoquées. Dans ce cas-là, c'est plus une mesure de
prévention. C'est comme ça que je le vois. C'est pour ça
que je l'accepte avec certaines réticences qui sont les miennes et qui
sont les vôtres.
M. Dufour: Moi, ce que je pense, c'est que, par rapport à
un article comme ça, on va toujours avoir tendance à dire: trop
fort casse
pas. On va toujours remettre...
M. Picotte: II y a une petite nuance, je pense, peut-être
que Me Boutin pourrait nous l'expliquer.
M. Boutin: Si vous me permettez, je vais reprendre votre
allégorie de ce matin, il faut qu'une porte soit ouverte ou qu'elle soit
fermée.
M. Dufour: Oui, l'un ou l'autre.
M. Boutin: Dans ce dossier-là, les premières
anomalies ont été faites par le législateur il y a
plusieurs années lorsqu'on a modifié seulement l'une des deux
assiettes d'imposition. C'est là que les erreurs qui ont
entraîné la rédaction des règlements se sont
posées. La porte a commencé à se fermer - et je pense
qu'elle est presque totalement fermée - en 1988, lorsqu'on est venu avec
une disposition qui a eu un effet déclara-toire: assurer la concordance
des deux assiettes d'imposition. Alors, la porte, on a eu l'intention de la
fermer. Cependant, on n'a pas été jusqu'à bloquer les
règlements ou dire que les règlements ne pourraient pas
être attaqués à cause de ce problème-là.
Alors, à mon avis, il faut finir de fermer la porte. On pourrait
sûrement prétendre que l'effet déclaratoire de la loi de
1988 a également un effet accessoire sur les règlements. On
pourrait le prétendre, avec de raisonnables chances de succès,
mais je ne pense pas que ce soit à l'administration municipale de
prendre le fardeau de ce débat judiciaire qui est, à mon avis,
à toutes fins, stérile puisqu'on a décidé de fermer
la porte en adoptant une disposition avec effet déclaratoire. Alors,
évitons d'aller en cour sur une question, à toutes fins
pratiques, stérile et de dépenser les deniers de la part de tout
le monde.
M. Dufour: Moi, le problème que je me pose, ou le
questionnement que j'ai, c'est quand on décide de fermer la porte? On
peut bien dire: À partir de maintenant, on va accepter ça. Mais
si l'an prochain, même malgré vos réticences, M. le
ministre, on arrive avec quelque chose qui pourrait être une autre sorte
de règlement, vous allez être tenté de dire: Moi, j'ai des
réticences, mais aussi je dis oui. Et il y a quelque part, dans le
temps, où il va falloir qu'il y ait une mesure de prise pour dire: Bien,
on ne pourra pas faire ça indéfiniment. Moi, je suis prêt
à accepter que des législateurs aient pu faire des erreurs. C'est
possible. Mais dire: À part ça, je n'étais pas là,
ce n'est pas plus grave que ça, je pense qu'on est toujours responsable,
en partie, de ce qui s'est fait avant nous autres. On est juste la suite
d'autres, et nos erreurs, il y en a d'autres qui les corrigeront aussi,
après.
Mais par rapport à ça... Et même le règlement
88, qui est déclaratoire... Et je peux dire que Québec ce n'est
pas Saint-Glinglin, là, il y a des gens qui, certainement, ont les yeux
ouverts et doivent surveiller ce qui se passe au conseil municipal, surtout
qu'il y a un parti d'opposition, il y a un parti au pouvoir. Tout ça
fait que c'est brassé, et s'il y avait eu quelque chose, il me semble
que ça aurait rebondi quelque part. À partir de 1988, quand vous
me parlez de votre règlement déclaratoire à l'effet que
ça couvre tout le reste et que ça n'a pas rebondi nulle part,
ça veut dire que, tacitement, il y a de grandes chances qu'il ne se
produise rien. Il y a eu une entente tacite quelque part. Je ne sais pas si
vous avez négocié avec du monde et tout ça, mais ça
me semble, en tout cas, assez évident. Parce que, si on accepte
ça quand il n'y a pas de cause, imaginez-vous quand il y a une cause
comment on est "pognés." Et tout le monde qui vient nous voir ici a
tendance a nous amener une clause semblable, en disant: Bien, tout ce qui s'est
passé, là, c'est réglé et on n'en parle plus. C'est
la manière facile. Il y a beaucoup d'individus qui, s'ils avaient cette
chance-là, passeraient nous voir régulièrement pour nous
dire: Oublions tout ça. C'est dans ce sens-là que, moi, j'exprime
ma réticence par rapport à cet article.
M. Picotte: Alors, M. le Président, ce n'est pas une
dissidence, c'est une réticence.
M. Dufour: Ça peut être une dissidence à la
fin, mais, là, actuellement, c'est ça.
M. Picotte: En tout cas, moi, je vous dis: J'y vais par
prévention. Je suis prêt à adopter l'article.
M. Dufour: À moins que Me Boutin ait quelque chose
à ajouter. Non?
M. Boutin: Non, un simple commentaire pour dire que le meilleur
moyen d'attirer les poursuites, c'est peut-être la discussion qu'on a
présentement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ah bien oui! mais ce n'est pas moi qui vous ai dit
d'apporter cet article-là. C'est ça que je vous ai dit. Avec tout
ce que vous aviez, vous n'en aviez pas. C'est clair que, quand on ouvre un
débat...
M. Picotte: Et comme c'est possible maintenant, avec notre
discussion, d'en avoir, on est aussi bien de fermer la porte.
M. Dufour: En tout cas, le gouvernement a cette
responsabilité de...
M. Picotte: Ce sera de ma faute.
M. Dufour: Non, non, ce n'est pas la faute ni de l'un ni de
l'autre, la loi a été passée sur
division.
M. Picotte: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Garon): L'article 15 étant
adopté...
M. Dufour: Sur division, M. le Président. Le
Président (M. Garon): Sur division
M. Dufour: Oui, je pense que j'ai donné suffisamment de
raisons.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'article 16.
M. Picotte: L'article 16, qui est une modification.
Le Président (M. Garon): Alors, vous allez
présenter l'article et ensuite la modification.
M. Picotte: Oui
Le Président (M. Garon): Ça marche
M. Picotte: Non, je vous présente la modification.
Le Président (M. Garon): O. K.
M. Picotte: Ça va.
Le Président (M. Garon): O. K.
M. Picotte: L'article 16 du projet de loi est modifié:
1° par l'insertion, à la fin du deuxième alinéa, de la
description de ce qui suit "du même cadastre"; 2° par l'addition,
après la description, de l'alinéa suivant: "L'enregistrement
d'une copie conforme du présent article se fait par dépôt.
"
Alors, évidemment, c'est le ministère de la Justice qui
suggère ces modifications au texte de l'article 16, afin de clarifier le
texte et de prévoir l'enregistrement d'une copie conforme de l'article
16 par dépôt, ceci à des fins de publicité.
M. Dufour: Moi, je veux que vous élaboriez un peu sur le
sens de cet article-là. C'est amené de quelle façon?
M. Boutin: Dans le cas d'une vente au shérif, pour fins de
taxes, la description technique de l'immeuble mentionnait qu'on vendait une
partie du lot 231-B-85, alors qu'il fallait vendre le lot 231-B-85. La vente a
eu lieu. Tout ça s'est poursuivi. Il y a eu une acquisition, et lorsque
vient le temps d'enregistrer le titre, le régistra-teur dit: Non, je ne
peux pas vous enregistrer ça. on a fait des recherches à gauche
et à droite sur la façon de remédier à la
situation, et la seule façon, c'est une remédiation par voie de
législation. c'est juste pour clarifier le titre de l'individu qui est
allé acheter cet immeuble de bien bonne foi dans une vente au
shérif.
M. Dufour: L'immeuble dont il est question, c'était la
ville qui en était propriétaire ou...
M. Boutin: Non, pas du tout, c'était dans le cas d'une
vente pour taxes
M. Dufour: Ah! vous légalisez
M. Boutin: On légalise le titre de la personne qui s'est
portée acquéreur dans l'adjudication.
M. Dufour: Ça va.
M. Picotte: Adopté, M. le Président, cette
modification à l'article 16, tel que modifié.
Le Président (M. Garon): L'amendement à l'article
16 est adopté. Est-ce que l'article 16 est adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Dufour: Adopté
Le Président (M. Garon): L'article 16. toi
qu'amendé, est adopté.
M. Dufour: II y en a un autre là
Le Président (M. Garon): Vous avez une proposition
de...
M. Picotte: 16. 1
Le Président (M. Garon): 16. 1
M. Dufour: À 16. 1, il y a un amendement.
M. Picotte: 16. 1, m. le président, oui.
M. Dufour: Un gros.
Crédits de taxes à trois
entreprises
M. Picotte: Alors je vais le lire évidemment et je vais
apporter quelques commentaires par la suite. Le projet de loi est
modifié par l'addition, après l'article 16, du suivant: 16. 1 Les
travaux effectués par les Entreprises Distral Itée sur le lot
4021 du cadastre officiel de la paroisse de Saint-Sauveur, division
d'enregistrement de Québec, entre le 13 juin 1988 et le 26 janvier 1989,
ceux effectués par 2325-4600 Québec inc. sur le lot 1091-P du
cadastre officiel de la paroisse de l'Ancienne-
Lorette, division d'enregistrement de Québec entre le 1er avril
1988 et le 14 avril 1989, ainsi que ceux effectués par Multi-Marques
inc. sur le lot 2524 du cadastre officiel de la paroisse de Saint-Sauveur,
division d'enregistrement de Québec, entre le 1er novembre 1988 et le 13
septembre 1989, sont des travaux d'intervention admissibles au sens du
règlement de la ville de Québec numéro 3454 qui ost
intitulé "Sur Ip programme de crédit aux débiteurs do
luxes loncièros municipales imposées à l'égard de
bâtiments dans les parcs et les zones industrielles de la ville de
Québec".
Cet article a pour but de permettre à la ville de verser à
trois entreprises qui ont effectué des travaux de construction dans des
parcs industriels de la ville de bénéficier de crédits de
taxes, alors qu'il y a sans doute eu... J'hésite à le dire, je ne
sais pas, erreur ou négligence ou peu importe parce qu'il y avait un
règlement.
Je dois vous dire immédiatement, M. le maire, que vous avez
besoin d'être un excellent plaideur pour me convaincre du
bien-fondé d'un article semblable à celui-là. Mais, compte
tenu du fait qu'à date, je n'ai pas pu porter un jugement et que je ne
veux pas en porter un avant d'avoir écouté vos explications, je
me permets de vous écouter et je vous dirai après ce que j'en
pense. Peut-être que vous allez me convaincre. Je ne le sais pas.
M. L'Allier: M. le Président, je vais vous relater les
faits et je vais essayer de les expliquer avec le plus de détails
possible tout en étant concis. Il existait en 1988 à la ville de
Québec un programme qui prévoyait des crédits de taxes,
pour les nouvelles implantations dans les zones industrielles de façon
à établir une parité avec le taux de taxation applicable
dans les zones industrielles des municipalités voisines. C'est un peu ce
qu'on discutait ce matin. Donc, pour essayer de se mettre sur le même
pied, il fallait donner des crédits de taxes, notamment par rapport
à Sainte-Foy, pour être clair.
Ce programme se terminait le 31 décembre 1988. Au cours du
printemps et de l'été 1988, donc avant la fin du programme,
pendant que le programme était en cours, l'Office municipal de
développement économique de Québec a entrepris des
démarches auprès de trois entreprises pour tenter de les
convaincre de venir s'installer à l'intérieur des parcs
industriels de la ville de Québec. L'Office municipal de
développement économique, l'OMDEQ, réussit à les
convaincre de s'implanter à Québec en faisant état, entre
autres choses et entre autres avantages, de sérieuses discussions au
sein de l'administration et en disant: II y a des discussions au sein de
l'administration municipale pour bonifier et prolonger le programme de
crédit de taxes et en promettant que des crédits importants leur
seraient ainsi accordés sur une période de trois ans. En d'autres
mots, ils ont dit: Le programme vient à terme le 31 décembre,
mais il y a toutes les chances qu'il soit prolongé et vous pouvez
compter là-dessus virtuellement même si, etc.
Sur la foi de telles représentations de la part de l'OMDEQ, les
trois entreprises visées par l'article 16.1 du projet de loi seraient
venues s'implanter dans les zones industrielles de la ville de Québec.
Est-ce que ça a été un facteur déterminant?
Ça joue toujours quand vous savez que vous allez avoir environ 100 000 $
de déductions. Bon. Bref, ça s'est passé comme ça.
Il y a eu implantation des entreprises et l'adoption par le conseil municipal
dudit programme de crédit de taxes n'a pas suivi
l'échéancier prévu. En effet, des discussions relatives
à l'opportunité de prolonger un tel programme de crédit
ainsi que sur le taux du crédit devant être accordés ont
retardé l'adoption finale de ce projet au 24 juillet 1989. Donc, il y a
eu un trou de six mois pendant lequel le programme n'existait plus. Le
programme ainsi adopté rendait cependant éligi-bles au
crédit de taxes les travaux effectués avant le 23 décembre
1988... (16 h 45)
Une voix: C'est après.
M. L'Allier: Après le 23 décembre 1988. Le
programme qui a été adopté en juillet rendait
éligibles au crédit de taxes les travaux effectués
après le 23 décembre 1988. Or, les travaux ont été
faits avant. La grande majorité des travaux réalisés par
les trois entreprises concernées ont été
réalisés avant cette date du 23 décembre 1988, ce qui les
rend inéligibles au crédit de taxes.
On est devant la situation suivante: Des entreprises s'installent dans
les parcs industriels. Elles sont en contact avec les fonctionnaires de
l'OMDEQ. Les fonctionnaires de l'OMDEQ leur disent: Écoutez, il y a,
à Québec, un programme d'aide aux entreprises pour aplanir la
différence fiscale avec les autres villes, ça vous donne un
crédit de taxes sur trois ans, prenez ça en considération.
Les entreprises savaient que le programme, se terminait, mais, en même
temps, les fonctionnaires leur disaient: Le programme va être
prolongé, il a toutes les chances de l'être et d'être
bonifié.
Le programme a effectivement été prolongé, mais six
mois plus tard, de sorte que les travaux des trois entreprises ont
été faits dans le vide du programme, et, par la suite, bien, les
entreprises disent: Écoutez, vous nous l'aviez dit, sans ça, on
ne serait pas venues, etc. On se trouve devant cette situation-là. Vu
sous un angle strictement rigoureux, on pourrait dire: Vous le saviez, la loi,
c'est la loi, les règlements, c'est les règlements, vous avez
pris un risque, etc. Vu sous un autre angle, on peut dire: II y a
l'équité à tenir compte en faveur des entreprises et,
puisque le programme, de toute façon, a été adopté,
mais six mois plus tard, vous devez
reconnaître à ces entreprises les avantages fiscaux, et,
donc, on propose ici que, si vous êtes d'accord, on leur accorde ces
avantages comme si le programme avait été en vigueur. C'est la
situation et moi, je ne peux pas en dire plus parce que notre administration
n'était pas là à ce moment-là et je vous le
présente parce que c'est une analyse aussi objective que possible que
j'ai faite du dossier.
M. Picotte: D'abord, ça représente combien,
ça? On parte de combien de...
M. L'Allier: Ça représente, par année,
quelque chose, au total des trois entreprises, comme 84 000 $. Donc, sur trois
ans, avec l'intérêt, ça fait 250 000 $ à peu
près, un peu plus, que la ville aurait soit à...
M. Picotte: Je ne sais pas ce qu'en pensent mes collègues
autour de la table, mais c'est un dangereux précédent et
ça peut arriver à de multiples occasions qu'on dise: Oui, mais il
y avait un vide, H y avait une certaine garantie, il y a des gens qui nous ont
dit que ça allait être reconduit, ça ne l'a pas
été tout à fait à cause des... En tout cas.
Ça pourrait même aller jusqu'à dire: On a commencé
un petit peu avant et on n'a pas eu le temps de finir à temps.
Ça, quand on parie de portes ouvertes, j'ai beaucoup moins de danger
à fermer les portes, comme on l'a fait tantôt, que d'en ouvrir,
des portes, comme ça, c'est-à-dire qu'on va nous dire, et c'est
un petit peu ce que le député de Jonquière mentionnait
tantôt, ça se répand vite, ces nouvelles-là,
beaucoup plus vite que les bonnes nouvelles ou... Appelons-ça une bonne
ou une mauvaise ou une nouvelle ordinaire. Moi, je trouve qu'on créerait
un dangereux précédent en acceptant ça.
M. Dufour: Les entreprises ont fait certaines
représentations, je suis bien convaincu de ça. Mais, est-ce
qu'elles ont parlé de "judiciari-ser", par exemple, leur action?
M. Boutin: Même si elles le souhaitaient, judiciairement,
elles n'ont aucun droit à ces crédits-là. Les paroles des
fonctionnaires ne constituent en aucun cas un engagement du conseil et elles se
riveraient le nez de façon certaine devant les tribunaux. La seule
façon, et on a examiné ça sous tous les angles et sous
toutes les coutures, de régulariser ou de légaliser un
crédit de taxes versé à ces entreprises-là dans ce
cadre-là, c'est une intervention législative.
M. Picotte: C'est quoi, le fait que ça a pris six mois de
délai... Le délai en question est dû à quoi?
M. L'Allier: Entre le 24 juillet et le mois de
décembre?
M. Boutin: Le délai en question, ça résulte
de l'élaboration du programme à l'interne. Les premières
propositions faites par l'administration par les fonctionnaires n'ont pas
agréé au comité exécutif et au conseil. Ces
gens-là sont retournés faire leur devoir. On est revenus avec de
nouvelles propositions présentées d'une autre façon.
Toujours est-il que le programme définitif n'a été
adopté en première lecture qu'au mois de juin et, en
deuxième lecture finale, en juillet 1989.
M. Dufour: Mais est-ce que ce programme-là fonctionne
toujours?
M. Boutin: Ce programme-là fonctionne toujours. C'est un
programme de trois ans qui est entré en vigueur en 1989. Alors, il est
pour l'exercice financier 1989, 1990 et 1991.
M. Dufour: Est-ce que ces entreprises-là avaient des
racines quelque part dans ce parc-là?
M. Boutin: Ce sont, à ma connaissance, des entreprises
nouvelles, dans certains cas des entreprises totalement nouvelles, qui sont
venues au monde, et j'hésiterais à affirmer qu'il y a un
déménagement là-dessus.
ML Dufour: Mais, en gros, vous avez parlé de 84 000 $.
Ça me semble... Ça doit être de grosses entreprises. Les
crédits pour une année étaient quoi, la première
année? 75 %?
M. Boutin: Le programme auquel l'amendement vise à les
rendre admissibles est un programme qui donne un crédit de taxes de 30 %
pendant une période de trois ans.
M. Dufour: Trois fois.
M. Boutin: Trois fois 30 %.
M. Dufour: Ça, c'était une construction neuve.
M. Boutin: C'est une nouvelle implantation dans une zone
industrielle. Ce qui les rend éligibles, c'est la valeur des travaux
faits.
M. Dufour: J'essaie de savoir si ce sont des bâtisses
existantes rénovées ou complètement neuves?
M. Boutin: Dans les trois cas, ce sont des constructions
neuves.
M. Dufour: C'est évident que, quand il n'y a pas de
programme, il n'y en a pas. C'est un risque que quelqu'un prend. Je ne vois pas
beaucoup de précédents où l'administration publique aurait
agi rétroactivement, même de bonne foi. La parole du maire, c'est
la parole du
maire. Ce n'est pas un règlement de conseil municipal. Le conseil
municipal, ça parle par règlement ou par résolution. Le
règlement, c'est plus fort. Ça, c'est un règlement et
c'est la résolution. Je ne pense pas qu'on en discuterait. Mais un
règlement, il faut que ce soit amendé par un règlement ou
que ce soit de cette façon-là que c'est habitué à
procéder. Et en l'absence de volonté écrite,
réglementaire, du conseil municipal, il n'existerait rien. Je ne vois
pas, à moins que quelqu'un me donne des indications autres que celles
que j'ai actuellement, de quelle façon je pourrais, selon ma conscience,
dire oui à ça. Est-ce qu'il y a des éléments que,
moi, je ne connais pas? Je suis obligé de regarder.
Un conseil municipal, ça parle par règlement. C'est clair
comme de l'eau de roche. Si ça, c'est là, il n'y a pas de
règlement. Donc, on ne peut pas se baser sur rien. Pour moi, il y a
absence de règlement, donc, il n'y a pas de réglementation qui
justifie.
M. Picotte: Et on a trop de cas.
M. Dufour: À moins qu'on ait quelque chose à
vouloir favoriser.
M. Picotte: Moi aussi, en conscience, je vais vous dire
franchement que j'ai bien de la misère à approuver ça
parce qu'on a trop de cas comme députés. On en voit
régulièrement des cas. Prenons l'exemple du ministre des Finances
qui annonce une politique nouvelle. À compter de minuit ce soir, lors
d'un discours sur le budget, que ce soit pour aider dans le programme de
construction de maisons ou quoi que ce soit, et il y a des gens qui ont
commencé à construire leur maison la semaine passée, ils
viennent nous voir et on leur dit: Écoutez, c'est bien plate, c'est bien
de valeur... C'est encore plus difficile parce que c'est un individu, on leur
dit: Écoute, c'est de valeur, tu as commencé à construire
ta maison une semaine trop tôt. Évidemment, on comprend que ce
n'est pas ta faute, et ce n'est la faute de personne. Tu ne le savais pas, et
le discours sur le budget, évidemment, c'est secret. Donc, il n'y a
personne qui pouvait te le mentionner. Ça ne pouvait pas se faire.
Et là, on refuse des particuliers parce qu'on leur dit: Ce serait
un précédent. Dommage! Et là, on arrive à ce
niveau-là, et, moi, je vais vous dire bien franchement qu'en conscience,
je ne suis pas capable...
M. Dufour: Ça pourrait même aller aussi loin qu'un
conseil municipal qui pourrait discuter d'une future politique en disant aux
gens: Vous savez, la politique qu'on va adopter va avoir trait à telle
affaire. Ça prend six mois pour en discuter. Les gens se font
construire. Tous les gens pourraient arriver demain matin et dire:
Écoutez un peu, il y avait une politique en discussion et nous autres,
de bonne foi, on s'est établi avec la prévision qu'on serait
couverts par rapport à ça. Ça ouvre des portes tellement
grandes que je ne sais pas jusqu'à quel point on pourrait
résister à ça, à cette demande-là. Il y
aurait affluence de demandes, définitivement.
M. Picotte: M. le maire.
M. L'Allier: M. le Président, c'était notre devoir
de vous le présenter parce que tout le monde était de bonne foi
dans ce dossier-là. Quand on a fait l'analyse du dossier, on n'a
trouvé aucune espèce de trace de mauvaise foi, sauf que c'est
pour ça qu'on vous l'a présenté. Maintenant, vous
êtes les maîtres de la décision.
M. Picotte: Alors, moi, M. le maire, je n'ai pas d'objection
à voter là-dessus, mais je dois vous dire que, personnellement,
je vais voter contre; si chacun veut voter selon sa liberté de
conscience. Moi, en conscience, je pense que je ne suis pas capable de voter en
faveur d'un article semblable à celui-là. Peut-être qu'on
pourrait appeler le vote, M. le Président.
Le Président (M. Garon): J'appelle le vote sur la
modification proposée à l'article 16.1. Êtes-vous
prêts à voter?
M. Picotte: Oui, on est prêts à voter. Une voix:
C'est un appel nominal? M. Picotte: Oui.
Le Président (M. Garon): Non, pas
nécessairement.
M. Picotte: Personnellement, je suis contre, M. le
Président.
Le Président (M. Garon): Est-ce que c'est adopté?
L'article 16.1 est-il adopté?
M. Picotte: Non.
Le Président (M. Garon): Rejeté.
M. Picotte: Rejeté.
Le Président (M. Garon): L'article 16.1 est rejeté.
J'appelle l'article 17.
M. Picotte: M. le Président, l'article 17 du projet de loi
est remplacé par le suivant: "La présente loi entre en vigueur le
jour de sa sanction, sauf l'article 14.1 qui entrera en vigueur à la
même date que l'article 1197 de la Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant l'application du Code procédure
pénale (1990, chapitre 4)." Cette modification a pour but,
évidemment, de faire coïncider l'entrée en vigueur de
l'article 14.1 du projet de loi qui
corrige l'article 1197 de la loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant l'application du code de procédure
pénale avec l'entrée en vigueur de cet article, plus
précisément. alors, m. le président, voilà les
explications à cet article. je ne sais pas si...
Le Président (M. Garon): Est-ce que la modification
proposée à l'article 17 est adoptée?
M. Picotte: Adopté
Le Président (M. Garon): La modification est
adoptée. Est-ce que l'article 17, tel que modifié, est
adopté?
M. Picotte: Adopté. M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'article 17, tel que
modifié, est adopté. Alors...
M. Dufour: Numéroter et des affaires de même.
M. Picotte: Oui. Alors, il faut maintenant, M. le
Président, que je...
Le Président (M. Garon): Alors, j'appelle... M.
Picotte: Renumérotation?
Le Président (M. Garon): Un instant! J'appelle
l'étude du préambule du projet de loi.
M. Picotte: Attendez une minute, M. le Président, que je
regarde le préambule.
M. Dufour: II n'est pas long.
M. Picotte: Non. Alors, M. le Président,
évidemment, le préambule...
M. Dufour: II n'y a pas d'amendement, jamais je ne le
croirais.
M. Picotte: Non. "Attendu que la ville de Québec a
intérêt à ce que sa charte, le chapitre 95 des lois de 1929
et les lois qui la modifient, soit de nouveau modifiée; "Le Parlement du
Québec décrète ce qui suit." Alors, voilà le
préambule.
Le Président (M. Garon): Le préambule est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le préambule est
adopté. J'appelle l'étude du titre du projet de loi.
M. Picotte: Le titre du projet de loi, c'est:
Le projet de loi privé 254, Loi modifiant la charte de la ville
de Québec.
Le Président (M. Garon): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Le titre du projet de loi est
adopté. Je demande si vous allez nous présenter une proposition
de renumérotation.
M. Picotte: Oui M. le Président, je voudrais vous faire
une proposition de renumérotation du projet de loi.
Le Président (M. Garon): Alors, est-ce que la motion de
renumérotation du projet de loi présentée par le ministre
est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Adopté. Je demande si le
projet de loi, dans son ensemble, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Garon): Alors, l'ensemble du projet de
loi, tel qu'amendé, étant adopté, M. le ministre.
Remarques finales
M. Picotte: M. le Président, je voudrais, bien sûr,
remercier le parrain du projet de loi et remercier la ville de Québec
pour sa collaboration, et sa patience aussi parce que ça fait
déjà un certain temps que nous discutons chez nous avec eux du
projet de loi. Nous avons eu l'occasion de modifier certaines choses, de
l'améliorer. Je pense que la ville de Québec souhaitait
évidemment aussi que ce projet de loi là, le plus vite possible,
soit étudié par l'Assemblée nationale. Donc, je voudrais
les remercier de leur excellente collaboration et leur dire, bien sûr,
que - le moins souvent possible, c'est évident - nous sommes toujours
intéressés à regarder les points qui peuvent
améliorer la charte de la ville. On peut peut-être même dire
qu'éventuellement, dans le futur, on pourra regarder pour voir s'il n'y
a pas un grand ménage à faire dans la charte de la ville de
Québec. Au fil des ans, il s'est accumulé une foule de choses.
Alors, on est prêts à regarder ça, chez nous. Se dire aussi
que nous souhaitons que cette bonne habitude que nous avons prise depuis
au-delà d'un an maintenant de regarder uniquement, une fois par
année, l'ensemble de cette législation-là pour la corriger
et que ce n'est que lorsqu'il arrive des points vraiment litigieux ou subits
qu'on est prêts à regarder les amendements possibles, mais le
moins possible en ce qui nous
concerne. Alors, je pense que vous avez cette ouverture-là.
Alors, je voudrais vous remercier de votre collaboration.
Je voudrais remercier aussi les membres de cette commission, des deux
côtés de l'Assemblée, qui ont tenté de bonifier le
projet de loi, qui ont apporté des explications, remercier, bien
sûr, le président et son équipe qui ont bien dirigé
nos délibérations, nos fonctionnaires respectifs, nos
recherchistes, je pense qu'ils sont là aussi pour nous aider à
faire un travail beaucoup plus efficace. Et sans aucun doute, M. le
Président, nous aurons l'occasion encore dans le futur de continuer
à travailler de la façon la plus positive possible à
l'amélioration de nos lois. Alors, merci infiniment. (17 heures) nous
vous offrons encore une fois notre collaboration, vous disant qu'il y a deux
points en particulier, pour ne pas l'oublier, que nous avons mis de
côté, que vous avez accepté gentiment de retirer de notre
étude, un premier faisant l'objet, évidemment, de discussions
intenses qui devront avoir lieu dans les prochaines semaines, entre quelqu'un
de chez vous et quelqu'un de chez nous, sur l'aménagement et
l'urbanisme, pour corriger une situation qui vous est urgente - je pense que
nous l'avons compris - de même que de travailler avec la collaboration du
ministre de l'environnement, du ministre du travail et de la table
québec-municipalités pour les autres points nous permettant, en
tout cas, d'améliorer la situation. alors, je voudrais le
préciser, être bien sûr qu'on ne l'oublie pas et, ensemble,
essayer d'être le plus efficace possible. alors, merci, m. le
président.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Oui. Je voudrais juste faire un retour à mes
paroles de ce matin où je souhaitais la bienvenue aux
représentants de la ville de Québec en leur disant que
l'étude des projets de loi privés est à l'effet de
bonifier les lois qui régissent les municipalités, mais aussi en
même temps qu'on essaie, autant que possible, d'enlever toute
partisanerie. J'espère que l'exercice qu'on a fait depuis ce matin n'a
pas été trop éprouvant.
Je pense que j'ai toujours pensé que ces lois-là sont
importantes et, en même temps, comme législateur, autant j'ai dit,
ce matin, qu'on ne peut pas laisser une porte à moitié ouverte ou
à moitié fermée, autant, quand on donne, on doit donner,
on ne doit pas donner à moitié pour retirer après. Donc,
c'est ce qui fait que cet exercice ou cette philosophie nous oblige, ou
m'oblige en tout cas personnellement, à aller toujours un peu plus au
fond des choses. Moi, j'ai toujours été conscient et j'ai
tellement de respect pour l'institution municipale que je pense que chaque
geste qu'on pose est important, il a beaucoup d'influence sur des
collectivités.
Lorsque le législateur accorde des pouvoirs, bien il doit les
accorder avec les yeux bien ouverts et non pas en disant: On l'accorde plus ou
moins, et on va le retirer. Je pense qu'il y a un cheminement
intéressant qui se fait de ce côté-là. Je pense
qu'on atteint, avec les moyens qu'on a, bien sûr, et c'est toujours
perfectible, on essaie... En tout cas, je vise cet idéal-là, de
faire des choses qui sont correctes et qui demanderont peut-être à
continuer. Et on sent bien que les villes, c'est des institutions qui durent,
ça dure plus longtemps que les politiciens. Parce que ça change,
mais ça continue, et les demandes se continuent aussi. C'est bien
important de le dire parce qu'on sait... Ça, je voulais juste faire le
rappel ou le parallèle, à l'effet que, bien sûr...
M. Picotte: Ça fait tellement d'années que vous
êtes là, à la ville et ici, qu'on se demande si vous...
M. Dufour: Je suis le mauvais exemple. M. Picotte: ...vous
durez.
M. Dufour: Je suis le mauvais exemple. Mais juste pour dire que
le ministre s'est engagé à un certain nombre d'actions ou
à un certain nombre de démarches concernant les demandes de la
ville de Québec. Je souhaite, en tout cas, quoi qu'il advienne, que ces
démarches-là se poursuivent. C'est ça que j'appelle le
sens de la continuité.
Il y a un débat intéressant, je pense, qu'on a fait
concernant la question des travaux à caractère municipal qui sont
touchés par la loi du ministère du Travail, donc la loi de la
construction. Ça me semble primordial que ça soit
accepté.
Quant à la question de l'environnement, bien sûr, on fera
les discussions en temps et lieu. Moi, je pense que la ville de Québec
est de bonne foi par rapport à ses demandes, mais il faudra, dans le
temps, qu'on les examine bien comme il faut, avec un oeil de responsable
vis-à-vis des municipalités. Parce que je comprends la
difficulté que les municipalités ont d'appliquer certaines lois.
Moi, j'ai connu des chartes municipales qui donnaient des pouvoirs aux
municipalités, mais lorsque ça concerne des industries ou autres,
des fois, ce n'est pas tout à fait la même chose. Selon que tu es
gros ou petit, il y a des attitudes qui se prennent. Et il y a aussi la
question de la compétitivité, de plus en plus, qui s'exerce entre
les municipalités. Il faudrait être aveugle, sourd et muet pour ne
pas savoir ce qui se passe alentour de Québec. Moi, en tout cas, depuis
cinq ans, je suis un observateur très attentif à ce qui se passe
autour. Je vous réfère juste au débat qu'on a fait pour
reconnaître la ville de Québec comme capitale, qu'elle ait un
statut un peu particulier, concernant le traitement que le Québec se
devait
envers sa capitale, pour comprendre qu'il faudra, si on accorde des
pouvoirs qui vont changer des règles quelque part, que ces
pouvoirs-là n'enlèvent pas le caractère compétitif
d'une municipalité et ne forcent pas les administrateurs municipaux
à entrer dans des carcans où ce n'est pas possible de se tirer.
Il y a certains éléments que le gouvernement ne peut pas
s'enlever. Et je pense que dans la question environnementale, il y a des
éléments que le Québec ne peut pas refuser ou refiler
à d'autres. Il faudra qu'il garde cette responsabilité. Et
ça, je pense que c'est une question complètement au-dessus de la
politique. Moi, je pense que ce n'est pas de la politique partisane ce que je
dis là. Il y a des éléments qui doivent être
gardés, je ne dirais pas jalousement, mais qui ne pourront être
appliqués qu'à la condition qu'il y ait un gouvernement, que ce
soit le gouvernement qui le fasse, et le gouvernement municipal aura de la
difficulté à le faire. Il faudra bien être conscient de
ça, et je pense que c'est juste une avenue que j'entrouvre pour dire
qu'il y aura certainement des discussions intéressantes par rapport
à ça.
Là-dessus, je voudrais dire que j'ai toujours plaisir, bien
sûr, à rencontrer des ex-collègues. Je me sens tellement
près d'eux. Il y en a d'ailleurs qui m'accusent d'être encore un
de ceux-là. Je pense qu'on ne doit pas s'accuser de son passé.
Moi, j'étais fier de ça. Je le suis encore d'ailleurs. Je dois
vous dire que j'ai apprécié cette journée. En fait, quand
on travaille dans ce domaine-là, on a l'impression qu'on travaille
vraiment pour le monde. Merci.
M. Picotte: Je voudrais faire une remarque amicale à mon
collègue de Jonquière. Je le voyais me pointer tantôt du
bout du doigt. Il ne faut jamais faire ça. Vous savez pourquoi, hein?
Quand on pointe un doigt vers un autre, on a trois doigts pointés vers
soi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est moins pire qu'un fusil. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Vous savez, quand le
député de Jonquière dit qu'il y en a qui le lui reproche,
je peux vous dire que la semaine dernière... Je lui dirais, dans le
fond: Ce que vous avez aimé, ce n'est pas seulement être maire; ce
que vous aimeriez être, c'est la "mère" des maires, tellement il a
le respect de la démocratie municipale. Le maire de Jonquière est
tellement fier d'avoir été maire, je ne suis pas convaincu qu'il
pourra jamais être aussi fier d'être député.
M. Dufour: C'est ça qu'il faut se dire.
Le Président (M. Garon): Mais, en tout cas, on n'a pas
encore trouvé ça.
M. Dufour: Mais ça existe dans la tradition. Moi, j'ai
posé des questions à plusieurs. C'est vrai que ce n'est pas les
mêmes institutions, mais les Européens, les maires en France et en
Belgique, j'ai rencontré de ces maires-là qui sont devenus
députés et même ministres; vous leur demandez quel est le
titre qu'ils ont préféré et qu'il préfère et
il n'y en a pas un de ceux-là qui ne m'a pas dit: Maire d'abord.
M. Picotte: m. le maire de québec a fait le contraire,
lui. il a été député et, là, il est maire.
il pourrait peut-être nous dire s'il préfère être
maire que député.
M. Dufour: À tout péché miséricorde.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Mais si vous discutez un peu plus
avec le député de Jonquière, il vous dira aussi ceci qu'il
ne dit pas: II dit qu'un maire a beaucoup plus d'autorité qu'un
député.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. L'Allier: M. le Président, je ne sais pas si on a plus
d'autorité ou plus de pouvoirs, mais disons qu'il y a une chose qui est
sûre, c'est que le travail qu'on fait, à la dimension où on
le fait, nous oblige à travailler vraiment près des citoyens. Et,
comme je dis à l'occasion: Quand on lance un caillou, on l'entend
tomber, alors que, quand on est au provincial, ce n'est pas toujours le cas. Le
son peut venir à un moment donné où c'est très
loin.
Je voudrais vous remercier, M. le Président, votre équipe,
et remercier les membres de la commission, M. le ministre, M. le chef de
l'Opposition, de la collaboration que vous nous avez accordée. Vous nous
avez reçus aujourd'hui, alors que vous auriez pu nous dire que ça
va aller un peu plus tard. Vous nous avez donné des outils dont on a
besoin d'une façon particulière, d'une façon assez
précise, pour attaquer des problèmes lancinants dans une ville
centre comme Québec. Je ne ferai pas de débat long et de discours
très long là-dessus. Mais la pauvreté, entre guillemets,
des centres-villes est un problème qui ne peut pas se résoudre
rapidement avec un bloc de subventions. Il faut toute une gamme
d'interventions. Et, parmi les pouvoirs qu'on vous a demandés
aujourd'hui, ceux de moduler et de préciser notre aide au
développement via, par exemple, la propriété
coopérative ou la propriété d'organismes sans but
lucratif, notamment dans le développement urbain, sont des pouvoirs
majeurs II y on a d'autres aussi ol je vous remercie de nous avoir
ontendus.
Faire de Québec une capitale, c'est un défi
constant. Pendant des années on a pu s'imaginer que le
gouvernement du Québec était le seul responsable de faire de
Québec une capitale. Mais moi, je peux vous dire que, depuis que je suis
à la mairie, les milliers de personnes, qu'on rencontre de partout au
Québec et qui nous parlent, parlent toujours comme des gens qui sont
propriétaires de cette ville. Même s'ils habitent au bout de la
province, c'est leur ville, c'est leur capitale, et ils nous demandent: Prenez
soin de notre ville, de notre capitale. Et ça, c'est un message qu'on
n'a pas nécessairement quand on n'est pas collé sur
l'administration de la ville. Donc, ça nous encourage à faire de
Québec, sans prétention, une ville qui soit, une ville exemplaire
dans quelques domaines stratégiques, que ce soit en environnement, la
liaison qu'on doit faire entre l'habitation, l'école et la culture, pour
que cet exemple qui naît de la proximité, qu'on a comme ville, du
Parlement et des fonctionnaires se reflète par la suite dans d'autres
villes.
Je peux vous dire que, par exemple, la charte de Québec est une
vieille charte, comme celle de la ville de Montréal. Ça nous
préoccupe, et on a commencé à évaluer, à
travailler dans le sens que vous avez dit, de faire presque une refonte,
finalement, de la charte, il faudra faire ça et parallèlement aux
réformes que vous faites aussi chez vous. Nos fonctionnaires et les
vôtres devront collaborer, et on aura probablement besoin, à un
moment donné, d'éclairage plus particulier pour
accélérer ou nous aider en ce sens-là.
Donc, je vous remercie au nom de mes collègues et au nom de
l'opposition à l'Hôtel de ville. Je peux vous dire
qu'idéalement, on ne reviendrait pas ici, mais si on revient, ça
ne sera certainement pas avant une année, je l'espère, et on
prendra les contacts convenus au mois de décembre, et tout
ça.
M. Picotte: J'ai le goût, M. le maire, de vous souffler un
commentaire humoristique que m'a fait un de mes bons fonctionnaires, quand on
faisait la relation entre maire et député ou
député-maire, dépendamment de la situation. Ce -~ serait
de vous demander: Est-ce que vous êtes "amer"?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): M. le maire.
M. L'Allier: Non, mais comme vous jugez tout ici, entre "pairs",
alors...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): MM. les représentants et
Mme la représentante de la ville de Québec, j'aimerais vous dire,
comme citoyen, en comparant une autre capitale de la rive gauche, i que nous
souhaitons pouvoir être les plus fiers possible de notre capitale. C'est
pour ça que tout ce qui est bon pour Québec, nous, on dit: C'est
bon pour nous aussi.
J'aimerais dire aussi qu'en même temps, on veut multiplier les
liens un peu, qu'il y ait autant de liens entre Québec et sa rive gauche
qu'il y en a sur la Seine, à Paris.
Enfin, j'aimerais terminer par une remarque. On a dit au début
qu'on fait l'étude en commission parlementaire plus tôt que
l'avant-veille de l'ajournement, avant Noël ou avant le mois de juin. Moi,
j'ai été l'un de ceux qui a poussé très fort comme
président de commission, à tel point même de refuser de
présider après minuit; je trouve ça irrespectueux des
élus ou des citoyens qu'on fasse des fins de session avec des projets de
loi qui ont besoin d'être étudiés au lieu d'être
bousculés, avec les intervenants qui veulent avoir le temps de donner
leur point de vue. Si vous trouvez que c'est plus agréable de travailler
comme ça que le 23 décembre, souvent dans la neige, où le
gouverneur général a quasiment la tuque sur la tête et nous
attend pour signer la mise en vigueur pendant qu'on étudie le projet de
loi et où, dans le parlement, il y a quelqu'un qui garde les
lumières allumées...
Alors, je pense que ce serait bon de le faire savoir au leader du
gouvernement de même qu'au leader de l'Opposition. Je trouve que c'est
beaucoup plus respecteux qu'on prenne le temps qu'il faut pour adopter des
projets de loi qui vont influencer tout le monde. En dehors des sessions, les
députés, pour la plupart, sont à plein temps, presque
tous, je pense qu'on peut étudier beaucoup mieux et prendre le temps
qu'il faut pour faire les lois d'une façon, je pense, qui est beaucoup
plus digne d'un Parlement que comme ça se passe le jeudi soir,
l'avant-veille, comme si on était des "mafiosos" qui se "hold-up" des
amendements ou des projets de loi, et je pense que ce n'est pas bon pour un
Parlement.
M. Picotte: C'est un engagement que j'avais pris, M. le
Président, on se le rappellera, il y a un an passé.
M. Dufour: J'ai eu de la difficulté à l'accepter
parce que... Je l'ai vécu.
M. Picotte: Vous aviez de la misère à me croire que
je le tiendrais.
M. Dufour: Oui, c'est ça.
M. Picotte: Mais je pense que ça va pas pire à
l'avenant.
M. Dufour: J'ai vu travailler toute la nuit.
M. Picotte: Ah oui! Et je n'ai jamais aimé
ça...
Le Président (M. Garon): Ça n'a pas de bon
sens.
M. Dufour: Je me souviens, la première fois que le maire
Doré est venu ici, à 6 heures du matin... En tout cas.
M. Picotte: Quand je travaille la nuit...
M. Dufour: S'il me manque des cheveux, ce n'est pas pour
rien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Picotte: Quand je travaille la nuit, c'est pour mes
loisirs.
M. Dufour: ...avec mon collègue... Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Garon): Ceci étant dit, j'ajourne
les travaux de la commission au mardi 18 septembre, à 10 heures, pour
l'étude des projets de loi 53 de la ville de Gagnon et 54 de la ville de
Schefferville.
(Fin de la séance à 17 h 14)