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(Dix heures vingt minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): Je déclare la
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements ouverte. Le mandat de la commission pour cette séance
est d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 268, Loi modifiant la charte de la ville de Montréal. M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente: Mme Cardinal
(Châteauguay) est remplacée par M. Gobé (LaFontaine); M.
Maciocia (Viger) par Mme Boucher Bacon (Bourget); et Mme Pelchat (Va-chon) par
M. Bordeleau (l'Acadie).
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
secrétaire. Je demanderais à M. le député de
Saint-Louis, le parrain de ce projet de loi, de bien vouloir prendre la
parole.
Remarques préliminaires M. Jacques
Chagnon
M. Chagnon: Alors, merci, Mme la Présidente. Je voudrais
brièvement vous présenter et le projet de loi et les gens qui
sont venus le défendre. Vous m'excuserez peut-être un peu, Mme la
Présidente, compte tenu du fait que j'avais demandé à nos
deux leaders, de l'Opposition et du gouvernement, de pouvoir disposer d'une
partie des projets de loi privés à peu près en même
temps, jamais je n'aurais pensé être aussi bien accommodé.
Mais j'ai le petit problème d'avoir les deux projets de loi qui sont
étudiés dans deux commissions parlementaires en même temps
et à la même heure. Je suis un parrain avec quelques
problèmes avec ses filleuls. Ce qui fait que je devrai peut-être
m'absenter pour revenir un peu plus tard pendant l'étude de ce projet de
loi.
Ce projet de loi a été déposé chez le
directeur de la législation le 19 septembre, donc à une date qui
requérait le consentement de l'Opposition, et je remercie l'Opposition
d'avoir consenti à adopter en première lecture avant de nous
permettre de pouvoir l'étudier article par article ici en commission.
Les articles 36 et 37 de notre Code de procédure ont été
correctement observés, ce qui fait que dans la Gazette officielle du
Québec, le 6 octobre 1990, on retrouvait le projet de loi que nous
allons étudier. Dans le journal Le Devoir, les 2, 9, 16, et 23
octobre 1990, on retrouvera les parutions de l'avis de ce projet de loi; dans
The Gazette, les 25 septembre, 2, 9 et 16 octobre 1990, nous
retrouverons aussi les avis concernant cette législation.
Cette législation concernant la charte de la ville de
Montréal, Mme la Présidente, n'est pas un objet nouveau, dans le
sens que la ville de Montréal revient très fréquemment
pour réaménager, moderniser et changer sa charte. Je suis content
aussi d'avoir eu des leaders la possibilité de pouvoir permettre
à la ville de Montréal d'étudier son projet de loi et que
nous puissions étudier le projet de loi de la ville de Montréal,
plutôt, de jour. Il est arrivé très souvent que, dans la
foulée des projets de loi privés, nous ayons eu à
étudier le projet de loi concernant des modifications à la charte
de Montréal jusqu'à trois, quatre heures du matin. Alors, Mme la
Présidente, ce projet de loi cherche à modifier la charte de la
ville, particulièrement au chapitre 102 des lois de 1959-1960. Il me
fait plaisir de vous présenter tout d'abord le maire de Montréal,
M. Jean Doré, son directeur de cabinet, M. Robert Choquet, l'avocate en
chef de la ville de Montréal, Mme Jalbert, et à la gauche de M.
Doré, M. Yves Saindon, qui est aussi avocat et membre du contentieux. Je
les laisserai donc nous indiquer préalablement une... Je leur laisserai
la chance de nous faire une synthèse du projet de loi que nous
étudierons article par article dès que cela sera fait. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saint-Louis. M. le ministre, est-ce que vous avez des
remarques préliminaires?
M. Claude Ryan
M. Ryan: Non, pas vraiment, Mme la Présidente, sinon pour
remercier le député de Saint-Louis de s'être fait le
parrain du projet de loi modifiant la charte de la ville de Montréal;
remercier mes collègues de l'Assemblée nationale qui sont avec
nous ce matin pour l'étude de ce projet très important, et
également pour souhaiter la bienvenue au maire de Montréal et
à la délégation qui l'accompagne, leur dire que nous
entendons procéder avec une célérité, pas
sévérité évidemment, célérité
relative, étant donné que de nombreux exercices de consultation
ont eu lieu entre les services juridiques de la ville de Montréal et les
services juridiques du ministère. Ces consultations ont permis de
disposer d'un grand nombre de difficultés.
Mais, ceci étant dit, moi, je serais disposé à
procéder sans délai à l'examen du projet de loi dès
que vous nous en donnerez la directive.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui, juste quelques mots pour souhaiter la bienvenue,
bien sûr, au maire de Montréal et à celles et ceux qui
l'accompagnent et pour lui dire aussi qu'on est bien disposés à
faire l'étude de ce projet de loi pour le meilleur et pour le pire.
C'est toujours un peu de cette façon-là qu'on procède et
peut-être pour rappeler que quand on se rencontre, bien sûr, c'est
rarement dans des temps où il n'y a pas certains problèmes qui
sont soulevés. Je veux juste prendre à témoin les
dernières dispositions proposées par le ministre des Affaires
municipales concernant les municipalités. Ça ne fera
sûrement pas l'objet du débat de ce matin. On aura peut-être
à y toucher, par exemple, à un article en particulier auquel je
pense. Mais on peut dire que, bien sûr, on n'a pas des visages
d'enterrement devant nous. Les gens sont assez bien disposés. Les gens
de Montréal, ils n'ont pas pris leur visage de déception qu'on a
vu, il n'y a pas si longtemps. Ça pourra peut-être revenir un peu
plus tard.
M. Ryan: On vous l'avait dit.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Ça reviendra peut-être un peu
plus tard. Donc, bienvenu, M. le maire et on vous assure de notre collaboration
pour passer à travers ce bill dans les meilleurs délais.
Voilà.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le député de
LaFontaine.
M. Jean-Claude Gobé
M. Gobé: Merci, Mme la Présidente. Je tiens moi
aussi à joindre ma voix à celle du ministre et aux gens de
l'Opposition afin de souhaiter à M. le maire de Montréal et
à ses collaborateurs la plus cordiale bienvenue en cette
Assemblée. J'ai déjà entendu dire que c'était un
pèlerinage qu'il faisait assez régulièrement et on
comprend bien que ce n'est pas toujours facile pour le maire de Montréal
qui est pris par de multiples occupations de venir à Québec, mais
il semble que ça soit dans la loi quelque chose de normal et d'habituel.
Et on sait, M. le maire, que la charte de la ville de Montréal est
très importante, car Montréal est quand même - je dirai, et
vous le dites vous aussi, souvent - le moteur, le poumon, le coeur
économique du Québec. Et on sait que cette charte se doit de
refléter les préoccupations et aussi les nouvelles
priorités que la société commande à une ville.
Alors, il me fait plaisir de vous voir et mes collègues aussi
certainement, comme président du caucus des députés de
l'est de Montréal, encore doublement plaisir de vous recevoir. Je peux
vous assurer que nous allons, de notre côté aussi, collaborer au
meilleur des intérêts de la ville de Montréal en ce qui
concerne son projet de loi et d'autres choses, bien entendu. M. le maire.
Alors, bienvenu à Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de LaFontaine. M. le maire. Oui, M. le
député de Jonquière?
M. Dufour: Peut-être après, mais c'est que je
voulais juste vous demander, pour notre information... M. le maire peut parler
s'il veut.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
à M. le maire de faire son exposé.
M. Jean Doré
M. Doré (Jean): Oui, Mme la Présidente. D'abord,
merci au député Jacques Chagnon pour avoir accepté de
parrainer ce projet de loi. Je voudrais aussi dire que je ne veux pas faire la
synthèse du projet. Il suppose un certain nombre de modifications qui
touchent des domaines variés et je pense que, compte tenu de
l'importance du menu, on aurait peut-être avantage à entrer de
plein jeu dans le projet.
Cela dit, je voudrais quand même - et je tiens à le faire -
remercier le personnel du ministère des Affaires municipales pour
l'exceptionnelle collaboration qui a été la leur dans toutes les
discussions qui ont eu lieu préalablement à cette séance
de la commission et ce, dans un contexte, on le sait tous, où des
difficultés, dans certains cas, dans les relations du travail au niveau
des légistes auraient pu rendre ce travail plus difficile. Et tel n'a
pas été le cas. Je pense que c'est tout à l'honneur des
personnes concernées et du personnel du ministère. Et au nom de
la délégation de Montréal, je tenais à le souligner
et à en remercier, bien sûr, le personnel d'abord et le ministre
également.
J'ai eu l'occasion de rencontrer aussi le critique de l'Opposition pour
discuter de ce projet de façon à ce que l'information soit le
plus largement partagée et je pense que, Mme la Présidente, nous
sommes disposés maintenant à l'aborder et à vous donner
les explications, si nécessaire, pour qu'on puisse procéder
à son adoption.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
maire. M. le député de Jonquière, est-ce que...
M. Dufour: Oui, je voulais juste demander si... Parce que dans la
liste qui nous a été fournie concernant l'agenda de
l'Assemblée, on parlait d'intervenants de l'Institut de
développement urbain du Québec. Est-ce que ces gens-là
sont ici et est-ce qu'ils ont demandé, insisté pour être
entendus?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ils devaient
être ici. Ils ont été convoqués pour la date, mais
ils sont absents.
M. Dufour: II n'y avait pas de mémoire, rien, qui
accompagnait leur demande?
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Dufour: On aura un document. Peut-être que la ville de
Montréal est mieux au courant du problème.
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Dufour: Ils ont peut-être eu des contacts avec le
ministre aussi.
M. Ryan: Regardez, cet organisme avait manifesté le
désir de communiquer son point de vue. Je comprends que l'Institut de
développement urbain du Québec a tenu une rencontre il y a
quelques jours avec le sous-ministre, M. Gagné. Il lui a fait part d'un
certain nombre d'opinions, mais ce n'est pas allé plus loin. Il n'a pas
exprimé le désir d'être entendu à cette commission.
Et comme je n'ai pas de rapport écrit de cette conversation, et tout, je
m'en tiens à l'ordre du jour de ce matin.
M. Dufour: est-ce qu'on peut demander de la part du
secrétaire si ces gens-là ont été avertis que le
projet de la ville était étudié aujourd'hui?
Le Secrétaire: Oui. M. Dufour: Oui.
Le Secrétaire: Ils ont été avisés par
bélino-gramme le 17 dès qu'on a su qu'ils étaient inscrits
comme intervenants.
M. Dufour: Ça va. Tout est en règle. On peut
procéder.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, tout va.
M. Dufour: Ça va.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 1. M. le ministre.
M. Ryan: L'article 1 demande qu'on fasse disparaître la
fonction de syndic, fonction dont le titulaire était chargé de
voir à toute question concernant les privilèges et l'honneur des
membres du conseil, fonction qui, de par sa nature, est très importante.
La formule, moi, je la trouvais assez intéressante. Mais on nous dit
qu'elle serait devenue désuète et qu'il y aurait une formule de
remplacement meilleure. Peut-être même qu'après
considération, vous trouveriez que des fois l'ancien a des
mérites et qu'il n'a pas lieu de s'en défaire seulement pour le
plaisir de faire du neuf. On est intéressés à vous
entendre là-dessus, M. le président.
M. Doré: Bien, M. le Président, Mme la
Présidente, je m'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Doré: D'accord. Mme la Présidente, on a
effectivement eu des discussions et on demanderait, donc, que cet article soit
retiré en quelque sorte du projet de loi. Donc, on maintiendrait la
fonction de syndic telle qu'elle apparaît à la charte.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, est-ce qu'il y a... M. le ministre,
est-ce que vous aviez terminé?
M. Ryan: Je voudrais peut-être demander à M. le
maire pourquoi vous seriez enclins à le retirer ce matin? Ça
serait intéressant de connaître le cheminement de votre
réflexion.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Doré: D'accord, Mme la Présidente.
Écoutez, il y a une commission de l'éthique qui va se
créer au conseil municipal, qui n'est pas encore en place, mais qui
devrait l'être au cours des prochains mois. D'abord, d'ici à ce
que la commission soit en place, ça prend toujours une personne pour
régler des problèmes qui peuvent se poser. Par ailleurs, vous
verrez que la commission de l'éthique serait une commission qui serait
éventuellement appelée à siéger si les besoins s'en
faisaient sentir. En vertu des dispositions actuelles, la personne qui serait
appelée à la présider aurait droit à une pleine
rémunération de présidence de commission alors que la
commission pourrait ne pas siéger de toute l'année. En permettant
le maintien de cet article, le président, qui en même temps est
syndic, peut assumer cette présidence et, donc, comporter une moins
grande rémunération que celle de la présidence d'une
commission et, en même temps, surtout combler le vide qui, actuellement,
pourrait se créer au moment où on l'abroge alors que la
commission de l'éthique n'est pas encore créée. Alors,
tout cela nous amène à dire que, dans le fond, cette proposition
devrait être retirée du projet de loi si cela agrée, bien
sûr, au ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Ryan: je suis plutôt heureux qu'on conserve cette
fonction, mme la présidente. par conséquent, j'accepte volontiers
les explications qu'on a fournies.
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1
est adopté. J'appelle...
M. Ryan: Une chose. J'ajoute juste un commentaire, si vous me
permettez. Une commission d'élus pour disposer des questions
d'éthique et d'honneur, ce n'est pas toujours la meilleure formule.
C'est la règle que nous pratiquons à Québec, et j'ai vu
peu de questions d'honneur se régler par des commissions
parlementaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 1
est retiré.
M. Dufour: Ha, ha, ha! Oui, ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
2. M. le ministre.
Nomination de secrétaires
généraux adjoints
M. Ryan: L'article 2 a pour objet de permettre au conseil de
nommer un ou plusieurs secrétaires généraux adjoints. On a
une formule actuellement qui permet de nommer des adjoints ou d'autres cadres
pour assister, d'après ce que j'ai compris, le secrétaire
général. On voudrait avoir des secrétaires
généraux adjoints qui seraient ensuite, en vertu d'un article
suivant, objet de délégation en bonne et due forme suivant des
règles définies. Je crois que, dans le cas d'une grande
organisation comme la ville de Montréal, c'est une disposition qui est
tout à fait légitime et qui ne crée aucune
difficulté du côté du gouvernement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Oui, juste pour poser, bien sûr, une question
concernant l'article. Quand on dit que le rapport qui recommande des
nominations de secrétaires généraux adjoints ne peut
être rejeté qu'à la majorité de tous les membres du
conseil, est-ce que ça veut dire que c'est la majorité... Comment
I exprimez-vous, cette majorité-là? Est-ce que c'est tous les
membres, même ceux qui sont absents? Ce qui veut dire, par exemple, vous
avez un conseil municipal de 49 personnes...
M. Doré: 50.
M. Dufour: ...ou 52.
M. Doré: 50, actuellement. M. Dufour: Bon, 50
M. Doré: On en avait 58 et on a réduit le conseil
à 50.
M. Dufour: Bon, O.K. Ça veut dire que même s'il y
avait 40 personnes présentes à l'assemblée, vous devriez
avoir 26 ou si c'est les membres présents ou pas?
M. Doré: Mme la Présidente, il s'agit, bien
sûr, des membres présents au conseil. En fait, c'est implicite, je
pense, dans la formulation, mais c'est les membres présents. Ce qui est
important, c'est quand on dit que le rapport ne peut être
amendé...
M. Dufour: Mais si c'est tous les membres...
M. Doré: ...c'est que, bien sûr, il doit être
adopté ou rejeté. C'est le choix de l'administration de
désigner ceux et celles qu'elle voudrait bien désigner comme
secrétaires généraux adjoints. C'est un peu la même
formulation, en passant, que ce qui existe pour les directeurs de service.
Lorsqu'on recommande un directeur de service au conseil le rapport, tel qu'il
est fourni, il est accepté ou rejeté, et à charge pour le
comité exécutif de revenir avec une autre proposition.
M. Dufour: Mais Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...mon problème de conscience, c'est "tous les
membres du conseil", ici. Si c'était tous les membres du conseil
présents", ça me semblerait plus réaliste, parce que,
là, si j'ai posé la question, c'est parce que j'avais un doute
dans mon esprit. Ce n'est pas pour causer des problèmes, c'est parce
que, pour moi, ça ne me semble pas si clair que ça
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Dans ce cas ci, je crois bien que, c'est ce que j'ai cru
comprendre en écoutant M. le maire, tantôt, que...
M. Dufour: C'est l'esprit et la lettre.
M. Ryan: ...la majorité des membres présents
suffirait pour les fins de cet article.
M. Doré: Ou encore en enlevant le mot "tous". En
mettant... Je vous le souligne, en disant: à la majorité des
membres du conseil, ce
qui réglerait...
M. Ryan: Mais c'est mieux d'écrire...
M. Doré: ...le problème aussi, enfin... Ça
peut être "les membres présents" ou "des membres"...
M. Ryan: Oui, j'aimerais mieux que ce soit clair.
M. Doré: ..je vous laisse le choix de...
M. Ryan: Comme dit la... Il y a une formule intermédiaire
qu'on peut trouver, "à la majorité des voix exprimées".
"Des membres", ça veut dire tous les membres.
M. Doré: Disons que pour l'économie
générale de la charte, Mme la Présidente, à tous
les endroits, on parle toujours d'un vote des membres du conseil. Alors, je
préférerais qu'on garde le vote à la majorité soit
"des membres du conseil" soit "des membres présents au conseil", mais je
pense que "des membres du conseil", ça va de soi, c'est ceux qui,
forcément, participent...
M. Ryan: À supposer qu'on ne mette rien, qu'on ait: ce
rapport ne peut être amendé, point. Est-ce qu'on enlève
quelque chose, Mme la sous-ministre adjointe? C'est entendu qu'ils ne pourront
pas être ajoutés si ce n'est pas à la majorité.
Toutes les décisions se prennent à la majorité.
Une voix: Effectivement.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme
Bédard.
Mme Bédard (Rita): Oui, c'est vrai.
M. Ryan: Ça veut dire que c'est la majorité simple.
Là, on l'avait mis parce que c'était à la majorité
de tous les membres du conseil. Comme l'a justement signalé le
député de Jonquière, si c'est la majorité
ordinaire, pas obligé de le dire.
M. Doré: On peut bien l'enlever. Il n'y a pas de
problème.
M. Ryan: Ça va?
M. Doré: Pas de problème.
M. Ryan: Même si c'est bon "que les rapports ne puissent
être amendés", je voudrais faire cette remarque-là, parce
que s'ils pouvaient être l'objet d'amendements, ça voudrait dire
que le conseil pourrait se mettre à tripoter un rapport concernant
l'organisation interne de l'Hôtel de Ville, ça pourrait être
très embarras- sant. C'est pour ça que cette clause-là est
une clause de sécurité qui me satisfait, moi, en tout cas.
M. Dufour: Donc vous proposeriez... M. Ryan: ...d'inscrire
un amendement.
M. Dufour: ...un amendement qui aurait pour effet
d'enlever...
La Présidente (Mme Bélanger): II faut en faire un
amendement.
M. Ryan: Oui, on est en train de vous l'écrire, Mme la
Présidente. Peut-être qu'on peut suspendre cet
article-là...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
suspendre l'article?
M. Ryan: ...et poursuivre en attendant.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on va
suspendre l'article en attendant l'amendement et on y reviendra.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Je suspends l'article
2 et j'appelle l'article 3. M. le ministre.
M. Dufour: C'est la même chose.
M. Ryan: Alors, l'article 3, c'est un corollaire de ce que nous
venons de discuter. On ferait tomber, dans l'article 131. e actuel, les mots
"adjoints ou autres". Ça voudrait dire qu'on écrirait "Le
secrétaire général peut nommer, avec l'approbation du
comité exécutif, des cadres pour l'assister." Il a le pouvoir de
nommer des cadres. Les adjoints, ça, on en a disposé à
l'article précédent. Je pense que c'est un corollaire qui va de
soi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ii y a peut-être juste le point... est-ce que
c'est la coutume... encore là, c'est pour information. il peut le nommer
à un poste, mais fixer son traitement, est-ce que c'est la coutume?
parce que, là, c'est le secrétaire général qui fixe
le traitement. il n'a pas besoin d'approbation.
M. Ryan: C'est dans la loi actuelle.
M. Dufour: Dans la loi actuelle. Ça marche bien,
ça.
M. Ryan: Nous autres, à Québec, on sait...
Une voix: II n'y a pas de problème.
M. Ryan: ...que c'est trop fort, mais Montréal est un cas
spécial.
M. Dufour: Oui. Non, mais s'ils me disent que ça va bien
et que c'est ça qu'ils veulent.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Moi, j'essaie toujours de trouver la partie où
l'élu se sent bien dans sa peau.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Jalbert, est-ce
que vous avez quelque chose à ajouter?
Mme Jalbert (Suzanne): Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Jalbert, est-ce
que... Non. O.K.
M. Dufour: Non, si le conseil peut vivre avec ça, il n'y a
pas de problème, je n'ai pas de...
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? Alors
l'article 3 est adopté. J'appelle l'article 4, M. le ministre?
M. Ryan: L'artice 4 précise le pouvoir de
délégation en faveur d'un secrétaire général
adjoint. C'est le secrétaire général qui
délègue à un secrétaire général
adjoint les pouvoirs, devoirs, attributions, fonctions ou
responsabilités que la charte lui confère, mais cette
délégation doit recevoir l'approbation du comité
exécutif. Il me semble que c'est comme ça que ça doit
être fait. Je pense que c'est logique et normal que cette proposition
soit insérée dans le texte de la loi à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député de Jonquière, non?
M. Dufour: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Ryan: L'article 4.1.
La Présidente (Mme Bélanger): Oh! Pardon!
Après l'article 4, il y a un amendement à 4.1.
M. Ryan: Nous avons un amendement à 4.1. Est-ce qu'il a
été distribué?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: II consisterait à ajouter les mots "ou
employé" à la fin du premier alinéa, qui se lirait ainsi:
"Les pouvoirs prévus aux articles I3if à 131 h peuvent être
délégués par le secrétaire général
à un directeur ou à un autre fonctionnaire ou employé".
"Ou employé", ça, c'est par souci de concordance avec d'autres
dispositions législatives qui emploient parfois le mot "employé",
parfois le mot "fonctionnaire"; là, ça donne une couverture plus
large, des fois les deux sont employés en même temps.
M. Dufour: Mais dans les mots "fonctionnaire" et
"employé", est-ce qu'il y a une nuance qui explique les deux termes?
Parce qu'un employé de la municipalité, est-ce que c'est un
fonctionnaire ou un employé, ou c'est les deux? Vous semblez me dire les
deux, et en principe, comment on les appelle?
M. Ryan: Oui. C'est qu'il faudrait faire une
exégèse de tous les textes législatifs où on
emploie ces deux termes-là. Ils sont généralement
employés comme synonymes. Mais quand on emploie le mot "employé",
là, on veut plus faire allusion à sa condition de
salarié.
M. Dufour: C'est ce que moi, je pense. Au point de vue de la
coutume, un fonctionnaire, c'est quelqu'un qui serait payé autrement
qu'à l'heure. Un employé, ça serait à peu
près ça, mais c'est des nuances...
M. Ryan: Non, mais aujourd'hui, "employé", là, si
vous êtes familier avec la littérature des conventions
collectives, vous savez que ça revêt beaucoup plus que
ça.
M. Dufour: O.K. "trop fort" casse pas. C'est ça. Est-ce
que cet amendement-là a été apporté par la ville de
Montréal ou si... Peut-être que M. le maire peut nous donner une
explication.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire?
M. Doré: Mme la Présidente, disons que dans la
charte, on retrouve la mention un peu partout de ces deux mots.
Généralement, "fonctionnaire" désigne une personne qui a
la permanence d'emploi, alors que l'employé, généralement,
est davantage une personne, cette notion est rattachée à dos gens
qui sont davantage des contractuels ou, dans certains cas, des auxiliaires,
mais qui, généralement, n'ont pas la permanence, donc ne sont
pas, au sens strict, des fonctionnaires. Et c'est pourquoi l'une et l'autre
utilisation dans le charte se retrouvent, et c'est ce qu'on a voulu faire ici
pour uniformiser la présentation.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors l'article 4.1
est adopté. J'appelle l'article 5. M. le ministre?
Pouvoir de conclure des ententes-cadres
M. Ryan: Dans l'article 5, la ville de Montréal voudrait
que son pouvoir déjà existant de conclure des accords relatifs au
transfert d'avantages reliés à des caisses de retraite, par
exemple, de conclure des accords avec des organismes publics ou parapublics,
soit étendu au secteur privé et à d'autres secteurs du
domaine public qui ne seraient pas compris dans l'énumé-ration
que donne le texte actuel de 172a. Le gouvernement n'a pas d'objection à
cette dispositon, qui est d'ailleurs conforme aux modifications
apportées à la législation sur les régimes de
retraite privés par le ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle au cours
des derniers mois. (10 h 45)
Nous n'avons pas d'objection par conséquent, mais il y a une
chose qui m'inquiète un petit peu, sur laquelle je voudrais interroger
le maire de Montréal. Là ici, on ouvre la porte à des
transferts avec n'importe quel employeur du secteur privé. Est-ce qu'on
n'ouvre pas la porte à des accords à rabais, des accords à
rabais qui risqueraient d'aliéner des avantages qui étaient
solidement garantis par une institution comme la ville de Montréal et
qui risqueraient de fondre comme neige au soleil s'ils étaient l'objet
d'un transfert dans une entreprise privée, qui risquerait de faire
faillite ou de cesser d'exister un an ou deux après? Est-ce que ce point
de vue là a été examiné dans toutes ses
implications?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le maire. M.
Doré: Je dirais...
M. Ryan: Deuxième question... Tant qu'à y
être.
M. Doré: Oui. D'accord.
M. Ryan: Je voudrais savoir si vous avez obtenu le point de vue
des syndicats qui regroupent les salariés de la ville de Montréal
sur ce point-ci et s'ils sont d'accord au sujet d'une telle modification
à la charte de la ville de Montréal.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le maire.
M. Doré: II ne faut jamais d'abord, je pense, perdre de
vue, Mme la Présidente, que tout cela doit se faire sous l'encadrement
général de la loi 116, à laquelle a fait
référence M. le ministre tout à l'heure et qui balise, je
pense, l'exercice de ce qui est demandé ici. Les dispositions que l'on
suggère dans ce texte disent bien que ces ententes sont
approuvées, pour les employés de la ville, par le comité
exécutif et par la commission agissant comme comité de retraite
au régime concerné. Alors, cette commission est paritaire. Les
employés de la ville et leurs unités syndicales y sont
représentés au même titre que la ville de Montréal.
Donc, aucune entente ne peut être faite sans l'accord des employés
de la ville et de leurs représentants accrédités. C'est ce
que j'aurais tendance à répondre le plus succinctement possible
aux préoccupations qui sont celles du ministre.
M. Ryan: Le deuxième aspect de ma question portait sur
l'avis des syndicats regroupant les fonctionnaires de la ville de
Montréal. Est-ce que ceux-ci ont eu l'occasion de se prononcer
là-dessus? Est-ce qu'ils sont informés de la démarche qui
est faite ce matin?
M. Doré: Je dois vous dire qu'à ma connaissance,
oui, M. le ministre. Les employés de la ville sont informés de la
disposition qu'on veut introduire et je dirais, globalement, qu'elle est un peu
à leur avantage dans un sens ou dans l'autre. Elle permet, dans certains
cas, d'enrichir la compétence de la ville en élargissant le
bassin de recrutement et en facilitant l'embauche, dans certains cas,
d'employés qui bénéficient d'un certain nombre de
régimes et avec lesquels il était difficile de faire des
transferts. Et on pense à certaines grandes entreprises du secteur
privé. Alors, globalement, cette disposition-là ne pose pas
problème et une des raisons pour lesquelles elle ne pose pas
problème, c'est que les gens savent bien que chacune de ces ententes
doit faire l'objet d'une approbation précisément par la
commission des caisses de retraite et ce comité des régimes de
retraite à la ville, il est paritaire. Donc les gens ont l'impression
que, globalement, c'est à leur avantage et qu'ils en ont le
contrôle.
M. Ryan: Mme la Présidente, là, deux remarques.
Tout d'abord, l'explication concernant les modalités qui devront
être suivies pour qu'une décision soit efficace me satisfont. Il
faut qu'il y ait le consentement du conseil d'administration de la commission
de la caisse de retraite intéressée. Même... Ce n'est pas
le conseil d'administration, c'est la commission de la caisse de retraite
intéressée. Il y a une garantie qui est forte ici.
Deuxièmement, les syndicats intéressés... Bien, le projet
de loi a été déposé la semaine dernière
officiellement. Normalement, ils sont quand même réputés
avoir eu le temps de s'en saisir.
M. Doré: Si je peux me permettre, M. le ministre-La
Présidente (Mme Bélanger): M. le maire.
M. Doré: Mme la Présidente, juste une information
pour M. le ministre et les membres
du conseil. Ce projet de loi a été adopté au
conseil municipal en septembre dernier et, conséquemment, les
représentants syndicaux généralement sont toujours
présents lors des séances du conseil. Alors, ça a
été porté à leur connaissance.
M. Ryan: Je suis satisfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Je voudrais juste demander au ministre des Affaires
municipales si ces ententes-là qui peuvent avoir lieu pour les fonds de
pension, ça n'existe pas un peu dans la Loi sur les cités et
villes? Parce que je pense que les municipalités peuvent faire des
ententes concernant les fonds de pension. Il y a des transferts. En tout cas,
j'ai vécu une expérience où on a pris un employé de
la ville de Québec qui a été transféré
à la ville de Jonquière et on a transféré le fonds
de retraite avec beaucoup de difficultés. C'est complexe - là, la
ville de Montréal, c'est vraiment à part - mais on a
réussi à le faire. Et son transfert s'est fait de son fonds de
pension de la ville de Québec à la ville de
Jonquière. On a réussi à faire ça pour le
protéger. Parce que je pense que dans le cadre...
M. Ryan: Nous allons faire des vérifications.
Peut-être qu'en attendant on peut laisser l'article en suspens et on
l'adoptera un petit peu plus tard, Mme la Présidente. Il n'y a pas de
problème, on pourrait continuer.
M. Dufour: Ou c'est la Loi sur les régimes de retraite, et
à ce moment-là, il faut que le gouvernement donne son
approbation. Peut-être que dans ce cas-ci, ce n'est pas
nécessaire. Je sais que le régime de retraite de la ville de
Montréal, c'est un gros... Ce n'est pas un petit régime.
M. Ryan: On va faire des vérifications. Peut-être
qu'on pourrait continuer en attendant, parce que c'est le seul
élément qui reste, l'ensemble est clair pour nous.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je suspends
l'article 5.
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
6.
M. Ryan: L'article 6, Mme la Présidente, je
suggérerais que nous en différions l'étude jusqu'à
ce que nous arrivions à l'article 18 parce que pour qu'on comprenne ce
qui est proposé à l'article 6, il faut voir ce qui est
proposé à l'article 18. Ça va nous sauver du temps et on
prendra les deux ensemble tantôt, il n'y aura pas de problème, je
pense.
La Présidente (Mme Bélanger): On suspend l'article
6? L'article 6 est suspendu. J'appelle l'article 7.
M. Ryan: Pardon?
Amende pour infraction à une disposition d'un
règlement
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
7. M. le ministre.
M. Ryan: Juste une petite minute. Là, nous avons un
amendement à l'article 7?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est vrai.
M. Ryan: On peut peut-être commencer par l'amendement, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: Suivant le texte du projet de loi, nous proposons un
alinéa qui aurait pour objet de remplacer l'article 462 de la charte
actuelle par un nouvel article 462 qui se lirait comme suit: "Le conseil peut,
par règlement, prescrire une peine d'amende, fixe ou variable,
n'excédant pas 1000 $ pour toute infraction à une disposition
d'un règlement de sa compétence." L'amendement se lirait comme
suit: "L'article 7 du projet de loi 268 est modifié par l'ajout,
à l'article 462 de la charte de la ville, de l'alinéa suivant:
"Le conseil peut également, sous réserve du maximum prévu
au premier alinéa, prescrire une peine d'amende plus forte en cas de
récidive"." Alors, on ajoute ici les cas de récidive.
La Présidente (Mme Bélanger): On enlève "du
montant maximum1? Vous avez dit "du maximum".
M. Ryan: Sous réserve du maximum prévu au premier
alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, dans
l'amendement, j'ai "du montant maximum".
M. Ryan: "Du montant maximum", vous avez raison. C'est une
version encore plus récente. La bonne version, m'assure-t-on, devrait
être celle qui ne contient pas le mot "montant". Ce n'est pas
nécessaire de le répéter ici, ni même de
l'employer.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est...
M. Ryan: C'est "sous réserve du maximum prévu au
premier alinéa, prescrire une peine
d'amende plus forte en cas de récidive." On verra un peu plus
loin ce que veut dire "plus forte". Est-ce qu'il y a des explications à
donner là-dessus? Moi, c'est clair pour moi. Je pense que ça va
de soi.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Je veux juste poser une question...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...pour moi, une instruction. Une peine d'amende, une
amende seulement, ça n'aurait pas été suffisant... Parce
qu'il me semble que quelqu'un qui paie une amende, il a déjà de
la peine. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: M. le maire.
M. Doré: Je voudrais juste que, pour le
bénéfice du...
La Présidente (Mme Bélanger): Une peine d'amende...
M. le maire.
M. Doré: ...député de Jonquière, Mme
la Présidente, que les mots "peine d'amende", c'est la concordance avec
la Loi du nouveau Code de procédure pénale. Dans le Code
adopté par l'Assemblée nationale, on utilise les mots "peine
d'amende". Alors, on a reproduit ici le texte de l'Assemblée.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 7 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
7, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
8.
Une voix: II faut voter la résolution aussi, là. On
a voté l'amendement, là.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça que
j'ai dit. Alors, l'article 7, tel qu'amendé, est adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Ryan: Dans l'article 8, nous proposons une modification
à la première ligne, Mme la Présidente. L'article se lit
comme suit actuellement: "Dans le cas d'un règlement concernant le
bruit, la gestion des déchets, la détérioration de
bâtiments due au défaut d'entretien, à un usage abusif ou
à des manoeuvres de dégradation ou à la modification de
bâtiments résidentiels", etc. et là, nous ajouterions
dès la première ligne: Dans le cas d'un règlement
concernant "la prévention des incendies". Avant "le bruit", nous
mettrions "concernant la prévention des incendies". Il me semble que
s'il y a quelque chose qui doit être inclus ici, c'est bien la
prévention des incendies. C'est un ajout qui se passe de justification,
me semble-t-il. On dit que le sous-ministre de la Sécurité
publique - il n'y avait pas de ministre à l'époque -
consulté à ce sujet, s'est également prononcé en
faveur de cette modification.
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que ça
va, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 8
est adopté. J'appelle l'article 9 où il y a un amendement. M. le
ministre.
M. Dufour: Oui, mais il y a eu... Est-ce qu'il a
été inséré, l'incendie? O.K. Ce n'est pas un
autre.
M. Ryan: Oui. Il y a un autre amendement également,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): À quoi,
à l'article 8?
M. Ryan: Oui, il y a un autre amendement que nous proposons.
C'est seulement une question de formulation cependant.
La Présidente (Mme Bélanger): On n'a pas
d'amendement, nous autres, ici.
M. Dufour: Bien oui, il est dans l'article. M. Ryan: Oui,
il est dans...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais on ne l'a
pas, l'amendement, le papillon. Ce n'est pas un amendement.
M. Dufour: Normalement, c'est dans l'article de la loi.
M. Ryan: C'est un amendement à la loi actuelle...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Ryan: ...qui est proposé par la loi 268. C'est la
suppression après les mots "peut près-
crire", vers la sixième ligne de l'alinéa, des mots "comme
peine".
M. Dufour J'avais raison de poser ma question tout à
l'heure.
M. Ryan: Absolument. Vous avez raison.
M. Dufour: Parce qu'il y a eu "une amende" et là, on a
ajouté "peine".
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 8
est adopté. J'appeHe l'article 9 qui a un amendement.
M. Dufour: Je m'excuse. Pour la compréhension, si vous
relisez l'article tel qu'avec le texte proposé, vous avez
suggéré que "peut prescrire comme peine". Mais il faut qu'il y
ait un apostrophe.
M. Ryan: Ça tomberait. Les mots "comme peine" tomberaient,
"peut prescrire une amende minimale". On passerait tout de suite
à...
M. Dufour On enlève tout le reste.
Le Président (M. Gobé): Ça va? Est-ce que
l'amendement est adopté?
Uns voix: O. K. ça va.
Le Président (Ml Gobé): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Dufour: S'assurer que tout est correct.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 9 est
adopté tel qu'amendé?
M. Dufour: L'article 8.
Le Président (M. Gobé): L'article 8, pardon
Là, on revient à l'article 9. Alors, l'article 9, M. le ministre,
avez-vous des... Est-ce que c'est un amendement qui est présenté
par vous, M. le ministre, ou par la ville?
M. Ryan: D'un commun accord.
Le Président (M. Gobé): D'un commun accord.
M. Ryan: Oui. On a eu des consultations là-dessus.
L'amendement se lirait comme suit: "L'article 465 de la charte de la ville, tel
que remplacé par l'article 9 du projet, est modifié par le
remplacement du troisième et dernier alinéa par le suivant:
"L'exécution du jugement contre le contrevenant ne le dispense pas de
l'obligation de payer la taxe spéciale ou, s'il y a droit, de se
procurer le permis ou la licence exigés. "
Le Président (M. Gobé): Alors, l'amendement est
recevable.
M. Ryan: On ajoute les mots, ici finalement, "et s'il y a droit"
pour éviter toute possibilité d'interprétation judiciaire
qui pourrait aller dans un sens contraire et qui découlerait plus du
virgulisme que de la substance. Alors, ici, je pense qu'on établit les
choses avec plus de précision.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député de...
M. Dufour: Là, je veux juste vous poser, encore là
pour ma gouverne... Tout à l'heure, on parlait d'une peine d'amende et
là, on parle d'une amende. Il n'y a pas de peine. C'est toute la
même chose ou... C'est un oubli ou si c'est comme ça que ça
doit se faire?
M. Ryan: Je vais vous dire franchement, s'il n'était
pas...
M. Dufour: Quand je relis l'article: "En vertu d'un
règlement, par une amende égale au montant. " Tout à
l'heure, vous m'avez dit que "peine", c'était dans le Code pénal.
Peut-être que c'est correct comme ça.
M. Ryan: C'est un problème qu'on devrait peut-être
poser aux conseillers juridiques de la ville de Montréal parce que ce
sont eux qui nous ont proposé cette formulation. Il y a peut-être
des raisons de cohérence technique qui les ont incités à
prendre cette formulation-là. Parce que moi-même, une peine
d'amende ou une amende, ça me fait ni chaud ni froid.
M. Dufour: Pour moi, ça voulait dire... Moi, non plus.
Excepté qu'on ne rajoute pas des mots pour rien.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que, Mme Jalbert,
vous pourriez...
M. Ryan: Chaque fois qu'on peut mettre le sens commun dans les
lois, il n'y a pas d'objection.
Le Président (M. Gobé): vous pourriez
répondre à l'interrogation de m. le ministre. alors, ça
peut être votre conseiller juridique comme... à votre loisir, m.
le maire.
M. Doré: Je faisais une petite consultation. Mes gens
m'indiquent, effectivement, qu'on pourrait indiquer "peine d'amende", par
cohérence, partout où on voit le mot "amende". Il s'agit du
ternie maintenant consacré par la Loi sur l'Assemblée nationale.
Alors, je n'ai pas d'objection à ce que l'on puisse utiliser
l'expression
"peine d'amende". (11 heures)
M. Ryan: Je pense qu'on est aussi bien de ne pas s'embarquer
là-dedans. Il faudrait faire un exercice très attentif de tous
les endroits où c'est employé, non seulement dans notre projet de
loi, mais dans d'autres parties de la charte de la ville de Montréal. Je
pense qu'on s'embarquerait loin pour rien. Je ne serais pas favorable à
ce qu'on fasse cet exercice-là ce matin.
M. Dufour: À l'exception qu'il faut bien s'entendre. Tout
à l'heure, moi, j'ai vu le mot. J'ai posé la question et on m'a
dit: C'est pour être cohérent avec le Code pénal, et
l'article après, c'est différent. Est-ce qu'on s'ajuste avec le
Code pénal ou pas? Ou si on fait un article général pour
dire partout où on rencontre "amende", ça veut dire qu'il y a une
"peine d'amende"? Là, vous avez toute la... C'est compliqué. Moi,
je n'en ferais pas une...
M. Ryan: Mon voisin de gauche, qui est mon conseiller juridique
pour les fins de l'exercice de ce matin, m'assure qu'il n'y a aucun impact
juridique dans une formule ou l'autre. On est peut-être aussi bien de ne
pas trop y toucher dans ces conditions-là, tout d'un coup il y en
aurait.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous
suggérez qu'on suspende l'article? Voulez-vous qu'on suspende
l'article?
M. Ryan: Je propose qu'on l'adopte. M. Dufour: Non.
Le Président (M. Gobé): Ah non! M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: O.K.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 9, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article g est maintenant
adopté. J'appelle l'article 10. Il y a un amendement à l'article
10, lui aussi. M. le ministre, voulez-vous en faire lecture?
M. Ryan: Oui, l'amendement à l'article 10... D'abord,
l'article 10 a pour objet d'habiliter la ville à imposer une amende plus
élevée s'il s'agit d'une contravention attribuable à une
corporation. Le gouvernement est d'accord sur ce principe et, par
conséquent, ça ne crée pas de difficulté. Le reste,
les amendements que nous proposons à la version originale du projet de
loi visent à préciser, à baliser l'exercice de ce
pouvoir-là par la ville pour ne pas que ça devienne abusif, non
plus. On dit: "Si l'amende prévue pour une infraction à un tel
règlement est une amende variable, le conseil peut prescrire que le
minimum et le maximum de l'amende qui peut être imposée à
une corporation sont chacun le double du minimum et du maximum de l'amende qui
peut être imposée à une personne physique." Ça veut
dire que le maximum qui pourrait être imposé, ça serait le
double. Ça pourrait être moins que le double également,
mais ça pourrait aller jusqu'au double. "Si l'amende prévue pour
une infraction à un tel règlement est une amende fixe", alors,
"le conseil peut prescrire que l'amende qui peut être imposée
à une corporation est le double de l'amende qui peut être
imposée à une personne physique."
M. Dufour: Le troisième alinéa ne me pose pas trop
de problèmes, ça me semble assez clair, à l'exception que
dans le deuxième alinéa, si l'amende prévue pour une
infraction est une amende variable, comment peut-on parler du double? J'imagine
que le juge va, dans tous les cas, avoir à se prononcer, parce qu'il y a
un minimum et un maximum. Comment pensez-vous que ça peut
s'appliquer?
M. Ryan: Moi, je comprendrais, et on me corrigera si j'erre,
disons que le minimum soit de 100 $...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...et le maximum de 1000 $.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Ça veut dire que, applicable à une
corporation, le minimum serait de 200 $ et le maximum serait de 2000 $.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: Mais on ne peut pas aller plus loin que 1000 $, je
pense.
M. Dufour: Non, pas dans le... C'est ce qui est
demandé.
M. Ryan: O.K.
M. Dufour: Oui, ça, c'est un... Mais la fourchette, elle
est de 100 $ à 1000 $.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Comment fait-on pour juger? Par exemple, le juge n'est
pas obligé de toujours donner l'amende minimum, puisque si on dit: II
peut aller de 100 $ à 1000 $, il pourrait, dans
des cas, dire: C'est 200 $, dans d'autres cas: Cest 300 $,
dépendant de son jugement C'est ça, le juge va avoir à se
prononcer. Et pourquoi va-t-il dire: Bien, là, je suis obligé de
juger mon cas comme si c'était un particulier et, après
ça, il; va faire son cheminement parce que, là, il y a du
subjectif en mosus, à mon point de vue. Là, il va suggérer
que, parce que c'est une corporation, on lui fait le double. Qui va être
capable de juger si l'amende est juste et équitable?
M. Ryan: C'est le juge. Il est payé pour ça.
M. Dufour: Mais vous admettez avec moi qu'il y a une
difficulté dans l'interprétation...
M. Ryan: Je ne veux pas que ça devienne... M.
Dufour:... comme dans l'application.
M. Ryan: Qui, mais, justement, là, vous frappez urr de mes
points faibles. Chaque fois que1 je peux empêcher qu'une chose
devienne trop mécanique par notre action mal informée, j'essaie
de faire en sorte qu'on l'évite. Là, on donne un peut plus de
latitude au juge, c'est bon.
Mi. Doré: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le maire, vous avez
demandé la parole.
M. Doré: Je pense que le ministre vient de dire exactement
le mot que j'avais en tête, c'est le mot "latitude". Dans
l'appréciation de l'amende à imposer, le juge, compte tenu des
faits dont il est saisi, va pouvoir être capable de jouir d'une certaine
latitude, mais qui est balisée, et le texte dit bien, ici, que dans le
cas d'une corporation... Eh bien, tantôt, on a adopté un article
qui dit que les. amendes peuvent aller jusqu'à un maximum de 1000 $.
Bien sûr, dans le cas d'une corporation, elles pourraient, donc,
techniquement aller jusqu'à un maximum de 2000 $. S'il y a un minimum
qui est prévu dans la loi, bien, il est doublé, et la même
latitude que le juge utilise lorsque l'amende fixe un minimum et un maximum
pour une personne physique, il l'exerce dans le cas d'une corporation, sauf que
les montants sont doublés; le minimum est doublé, le maximum est
doublé, donc la balise va s'exercer entre le minimum et le maximum
doublé.
Le. Président (M. Gobé): M. le ministre, d'autres
commentaires?
M. Dufour: II y a peut-être une bonne partie de la
liberté du juge et de jugement, dans la minute que l'amende va
dépasser ou atteindre 500 $ et plus, il ne peut plus doubler. Il y a
place, en tout cas à mon point de vue, pour de l'arbitraire; et c'est
loin d'être évident, à mes yeux, je peux bien me tromper.
La ville de Montréal a vécu avec ça, mais mai je n'ai
jamais été juge et je n'aspire pas à l'être, je ne
le serai jamais, je n'ai pas les compétences pour le devenir...
M. Ryan: Vous auriez du jugement.
M. Dufour Je vous remercie. Mais, dans ce cas-là, j'ai une
difficulté.
Le Président (M. Gobé): Merci M. le
député de Jonquière. Maintenant, M. le
député de l'Acadie, vous avez demandé la parole?
M. Bordeleau: Oui, je pense qu'il y a peut-être un
problème de clarification ici: ce n'est pas l'amende qui est
doublée, c'est le minimum et le maximum qui sont doublés. Et
comme le juge doit se prononcer à l'intérieur, disons, d'un
maximum de x à. x, pour un particulier, ça va être la
même chose pour une corporation, alors que le minimum et le maximum
seront différents. Ce ne sont pas les 500 $ qui sont doublés qui
dépassent les 1000 $de...
M. Dufour: Excuse, je pense que j'ai bien fait valoir mon point
de vue. La fourchette est de 100 $ à 1000 $. Si le juge décide
que, pour un cas, c'est 600 $, bien si c'est une corporation, il ne pourra pas
imposer 1200 $, si le maximum, c'est 1000 $.
M. Bordeleau: Mais non, mais pour la...
M. Dufour: Donc, le double n'est pas sur toute la ligne.
M. Bordeleau: Pour la corporation, ça devient 200 $
à 2000 $.
M. Dufour: Non, c'est justement ce qu'on n'a pas dit.
M. Bordeleau: C'est ce qu'il dit ici, le minimum et le maximum
sont doublés.
M. Dufour: je m'excuse, mais m. le maire a dit fort bien, et le
ministre lui a fait confirmer, que ça ne dépasse pas les 1000 $,
que ce soit une corporation ou un individu. à moins que j'aie une preuve
contraire.
Le Président (M. Gobé): Est-ce c'est là le
fond de votre pensée, M: le ministre?
M. Ryan: je crois que m. le député de
jonquière interprète bien le projet que nous sommes en train de
discuter, qu'il y a maximum de 1000 $ qui est... oui...
Le Président (M. Gobé): M. le maire, allez-
y.
M. Doré: Tout ce que je voudrais dire, M. le
Président, pour peut-être éclairer le député
de Jonquière, c'est que l'article 466 s'ajoute à l'article 462.
L'article 462 établit que le conseil peut, par règlement,
prescrire une peine d'amende n'excédant pas 1000 $ pour toute infraction
à une disposition des règlements de sa compétence, et on
dit que quand le contrevenant est une corporation, le conseil peut, par
règlement, prescrire que le montant de l'amende qui est
déposé est égal au double. Alors forcément, dans ce
cas-là, si le maximum était... si la balise variait dans un cas,
pour une personne physique, entre 200 $ et 1000 $, bien, pour la corporation,
elle variera entre 400 $ et 2000 $.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. M.
lé ministre?
M. Dufour: C'est ça ou pas ça?
M. Ryan: écoutez, là. on va vérifier ce
point-là pour être bien sûrs que nous nous entendons.
à quel article vous référez-vous, vous là?
Une voix: À l'article 462.
M. Ryan: 462? En logique, M. le maire, je serais porté
à vous donner raison. Ce qui confirmerait d'ailleurs le point de vue
exprimé par le député de l'Acadie, mais il va falloir
qu'on voie quel est le lien exact entre 462, puis ce que nous discutons
là, 465. J'espère que vous avez raison, ce serait plus
logique.
M. Dufour: Mais comme c'est écrit, c'est là que
moi, j'avais fait le lien avec ce qui était écrit.
M. Ryan: II faut être bien sûr que 462 ne vient pas
limiter comme on le supposait, la portée de 465. Pardon?
M. Bordeleau: ...de ne pas le limiter, le nouvel article 465?
M. Ryan: C'est parce que tantôt... Oui? Le
Président (M. Gobé): M. le maire.
M. Doré: II y a peut-être une façon de s'en
sortir, là. Je constate qu'à l'article 9 qu'on a adopté
tantôt, et qui portait, lui, sur la possibilité, dans certains
cas, que l'amende puisse être l'équivalent de la taxe
spéciale ou du coût du permis, dans les cas où des gens,
par exemple, entreprennent des travaux sans permis, que le coût du permis
est un coût de 2500 $, mais l'amende serait l'équivalent, mais on
a pris la précaution de dire "malgré l'article 462".
Peut-être pourrions-nous prendre la même précaution pour
l'article 10 et dire "malgré 462, lorsque le contrevenant est une
corporation" et là on aurait, je pense, une situation plus claire sur le
plan juridique.
M. Ryan: Regardez, suivant l'avis de nos conseillers, ce ne
serait même pas nécessaire, parce que c'est tellement
évident que...
M. Doré: Ha! D'accord.
M. Ryan: ...cet article-là découle de 465, ce
serait clair. Mais j'allais dans le même sens aussi. Je pense qu'avec ce
qui est à 465, on est protégé. Et le double, ça
veut dire 2000 $ si le maximum est de 1000 $...
Une voix: Parfait. Sans aucun danger d'interprétation
contraire maintenant que tout a été vérifié.
M. Dufour: Mais le 465, il faut bien parler qu'on parle d'un
permis ou d'une licence, en vertu d'un règlement. Dans l'article
462...
M. Ryan: Oui. Écoutez ça.
M. Dufour: ...est-ce que ça a juste à faire...
C'est une infraction au règlement, ce n'est pas nécessairement un
permis puis une licence, il pourrait y avoir une infraction au règlement
qui est autre qu'un permis ou une licence. M. le ministre, moi, ce n'est pas si
clair que ça dans mon esprit. Bon, peut-être bien que vous avez
raison, mais, moi, je vous dis: Ce n'est pas si clair que ça. Moi, je
pense que la formule qui est proposée par M. le maire de Montréal
me semble plus réaliste puis elle me semble plus correcte. Elle couvre
mieux, en tout cas.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Ryan: Mes conseillers m'assurent que le 465 porte sur un cas
particulier. C'est le cas, là, où il y a défaut de
détenir un permis ou une licence exigibles en vertu d'un
règlement, ce défaut pouvant être sanctionné par un
règlement du conseil municipal. Ça, ça va. Mais, ensuite,
on m'assure que 466, lui, doit être vu en prolongement de 462 et qu'il
signifie clairement, dans son libellé actuel, que le double, ce sera
1000 $ multiplié par deux, ou 100 $ multiplié par deux, sans
autres restrictions. Si c'est assez clair comme ça, mais je veux que
ça soit clair pour tout le monde; si ce n'est pas suffisamment clair
pour le député de Jonquière, j'aimerais bien qu'on essaie
d'arriver à quelque chose de clair. Parce que je n'aime pas quand il
vient nous dire en Chambre, deux ans après: Je vous l'avais dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doré: Et puis, je pense que c'est peut-être, M.
le Président, j'ai fait une suggestion tantôt et, à la
réflexion, je me rends compte que quand je disais "on pourrait le faire
à l'article 10", et vous avez dit "mais nos juristes nous disent que ce
n'est pas nécessaire", je pense qu'ils ont raison. L'article 466 est un
article de portée générale. Il vise l'article 462, il
pourrait viser l'article 465, il pourrait viser d'autres dispositions de la
charte qui disent, qui prévoient des peines d'amende. Ce qu'on dit
globalement, de façon générale, c'est que, quand il s'agit
d'un contrevenant, quand le contrevenant est une corporation, le conseil - et
c'est le sens de la proposition - peut, par règlement, prescrire des
peines plus élevées et ça, ça vaut pour non
seulement l'article 462, ça vaut pour toute disposition dans la charte
qui comporte des peines d'amende, le principe général
étant que, quand on est en présence d'une corporation, le
règlement peut prévoir que, dans ce cas-là, l'amende est
le double.
M. Ryan: Là, je fais juste... je pose juste une question
pour réassurer qu'on a exploré tous les angles.
M. Doré: D'accord.
M. Ryan: si - là, je pose la question à l'intention
de nos conseillers juridiques, là; je suis toujours heureux qu'ils me
contredisent privément ou publiquement - "ce conseil peut, par
règlement, prescrire une peine d'amende fixe ou variable
n'excédant pas 1000 $, sauf les cas prévus à l'article
466, pour toute infraction", est-ce qu'on n'aurait pas une clarté encore
plus forte?
M. Dufour: Moi je vous dis que j'ai un doute dans mon esprit et
je demeure avec le même doute. S'il n'y avait pas de doute, pourquoi
qu'à l'article 400, à l'article 9, 465, on est obligé de
le dire: "Malgré que"...
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour:... puis dans l'autre, on dit: Non, ça
s'applique, c'est mutatis mutandis, là. Et, moi, je vous dis par rapport
à ça, si "n'excédant pas", ou on ne dit rien ou on le dit.
Si on dit "Ça n'excède pas", ça ne peut pas
excéder, à mon point de vue, quels que soient les cas. Mais le
jugement, ça a du bon sens, ce qu'on... Tout ce qu'on dit, en fait,
c'est pour ne pas donner prise à des contestations. Je comprends qu'on a
l'intention de dire: On veut faire le double, mais il faut que ce soit
clair.
Le Président (M. Gobé): M. le maire.
M. Doré: Bien, dans le cas de 465, il faut dire:
"malgré l'article 462" parce que l'article 462 dit: "L'amende maximale,
c'est 1000 $. " L'article 470 dit: Quand il s'agit d'une corporation, le
conseil peut prescrire que ça peut être le double; personne
physique, ça reste, personne... Bon. Mais 465, là, c'est
important parce que dans le cas de 465, on dit: Dans les cas où c'est le
défaut d'obtenir un permis ou une licence, en vertu des
règlements, qui est en cause, l'amende pourrait être égale
au montant de la taxe, ou à celui de la taxe qui est nécessaire
pour obtenir le permis ou la licence. (11 h 15)
Évidemment, on pense en particulier - je vais donner l'exemple
clair - on pense à un permis de construction. Quelqu'un qui commencerait
à construire illégalement une propriété ou un
immeuble sans l'obtention du permis, dans ce cas-là, la valeur du permis
dépasse largement 1000 $ dans bien des cas, et dans ces cas-là,
on dit: La sanction, c'est l'équivalent du prix du permis plus, bien
sûr, le fait qu'en plus de ça, il doive régulariser sa
situation et payer le fameux permis. Là, il faut dire carrément
que... Parce que là, c'est variable. Dans certains cas, le permis peut
être 2500 $, dans d'autres cas, il peut être de 15 000 $. Ça
dépend évidemment des constructions. Généralement,
dans les grosses constructions, c'est rare que les gens procèdent sans
permis là, mais ça peut arriver. Alors là, il faut
vraiment spécifier, parce que c'est très variable et ce n'est pas
fixé par l'article général 462. D'accord?
M. Dufour: Pas pour le 465. C'est 466.
Le Président (M. Gobé): O. K. Est-ce qu'on adopte
le...
M. Doré: Mais l'article 466, c'est un principe qui
s'applique à l'ensemble des dispositions de la charte, celles qu'on n'a
plus et les autres qui n'y sont pas, mais qui comportent des peines d'amende,
et qui dit que dans le cas d'une corporation, c'est le double que le conseil
peut prescrire.
Le Président (M. Gobé): O. K. Est-ce que
l'amendement à l'article 10 est adopté?
M. Ryan: je ne veux pas l'imposer au député de
jonquière parce que je respecte son jugement aussi. le point de vue des
hommes pratiques n'est pas inutile dans la rédaction des lois.
M. Dufour: Est-ce que vous avez beaucoup d'articles qui ont cette
même portée de doubler les amendes? C'est le seul?
M. Doré: C'est la disposition habilitante, ça.
M. Dufour: Moi, je suggérerais, M. le ministre, que cet
article-là, on l'éclaircisse,
qu'on dise carrément ce qu'on veut. Et là, personne va
avoir de doute dans son esprit. Si on peut doubler, on peut doubler. On peut le
doubler en fonction de. Parce que la loi générale des
cités et villes, c'est de demander... Parce que c'est un droit
supplémentaire que la ville de Montréal demande. C'est qu'il ne
peut pas y avoir des amendes de plus de 300 $ dans une ville moyenne. Donc, 300
$ et ils ne peuvent pas doubler. Quand même que le juge dirait demain
matin: On va vous imposer une amende de 600 $, même si c'est une
corporation, c'est non, la réponse. Montréal a des
problèmes particuliers pour des situations particulières. Donc,
on devrait l'expliciter pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté par
rapport au libellé de l'article, et je ne pense pas que ça
dérange beaucoup la ville de Montréal. Mais je vous dis que si
j'étais avocat, je verrais peut-être une cause
là-dedans.
M. Ryan: II y aurait peut-être une possibilité... Je
vais vous faire une hypothèse. Je ne veux pas réécrire
tout ce texte-là évidemment. Mais là, on a le premier
paragraphe 462 où on dit: "Le conseil peut, par règlement,
prescrire une peine d'amende fixe ou variable n'excédant pas 1000 $ pour
toute infraction à une disposition d'un règlement de sa
compétence." Ça, c'est clair. Ça ne crée pas de
problèmes. Si on avait continué tout de suite dans le même
article, M. le Président: "Le conseil peut, par règlement,
prescrire des amendes plus élevées si le contrevenant au
règlement qui le spécifie est une corporation" et là, y
aller, on ne sera pas embarrassés. Ce qui nous fatigue, c'est
l'excursion qu'on va faire dans un autre problème, ceux qui n'ont pas
leur permis et tout ça, et on revient après ça avec
l'affaire. Je pense qu'il faut tenir compte de la lecture que l'homme simple
fait de nos textes également.
M. Dufour: On pourrait aussi rajouter: "Lorsqu'il s'agit d'une
corporation...
M. Ryan: Tout en même temps, là, les amendes de type
général, régler ça là, puis on ne se
poserait plus de questions.
M. Dufour: Si on ajoutait: "Lorsqu'il s'agit d'une corporation,
cette amende ou cette peine d'amende pourrait aller au double, aller jusqu'au
double de l'amende." Puis là, ça semblerait assez clair.
M. Ryan: Ça pourrait être en prolongement dans
l'article 462, deux alinéas. On peut peut-être suspendre
l'article, on ferait une brève intermission tantôt pour...
Oui...
Le Président (M. Gobé): Alors merci, M. le maire,
avant...
M. Ryan: ...pour en discuter. Je pense qu'on peut arriver
à quelque chose qui donnera satisfaction au député de
Jonquière.
Le Président (M. Gobé): M. le maire veut...
M. Dufour: Mais je pense aussi au ministre. Moi, je ne veux pas
que vous fassiez juste ce plaisir parce que vous m'en mettez trop sur les
épaules, là, je vais changer de place avec vous.
Le Président (M. Gobé): M. le maire, vous avez la
parole. M. le député de Jonquière.
M. Doré: Non, non, non, je suis-
Le Président (M. Gobé): Allez-y, M. le maire.
M. Doré: Je pense que la suggestion du ministre est tout
à fait pertinente pour peut-être continuer à
accélérer le travail, on peut peut-être faire un examen
plus minutieux là...
M. Ryan: Peut-être que nos conseillers pourraient faire un
petit travail de leur côté...
M. Doré: Je pense qu'ils sont déjà... Je
regarde derrière vous, M. le ministre, vous ne les voyez pas. Moi, je
les vois d'ici. Je pense que je les sens déjà à
l'ouvrage.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article... Oui,
Mme la députée de Bourget sur cet article 10, hein?
Mme Boucher Bacon: II faut toujours chercher l'objectif dans ce
qu'on veut se fixer. Et si, M. le maire, l'objectif est de donner le double,
pourquoi, à ce moment-là, on ne dirait pas que le "minimum serait
1000 $ et le maximum, 2000 $", puisqu'à toutes fins pratiques le maximum
des 1000 $ serait 2000 $. Et ça simplifierait: "sont chacun le double du
minimum et le double du maximum." Alors, on pourrait avoir une balise pour une
corporation de 1000 $, c'est le but recherché, je crois, de doubler.
C'est bien ça?
M. Doré: Oui. Comme d'ailleurs le texte original de
l'article 10 dans le texte proposé par la ville était
libellé de façon à indiquer très clairement que tel
était l'objectif. On disait: "Lorsque le contrevenant est une
corporation, le conseil peut, par règlement, prescrire que le montant de
l'amende qui lui est imposée sera égal au double du montant de
l'amende prévue quel que soit le règlement." Dans certains cas,
l'amende est variable. Dans d'autres cas, elle est fixe. On sait que la
règle générale, c'est qu'elle ne peut pas dépasser
1000 $, sauf dans les cas d'une corporation où, si l'amende
prévue est 1000 $, elle sera d'un maximum de 2000 $. C'est l'avantage du
texte. Ce qui a créé la confusion,
c'est peut-être un petit peu ta façon dont on a voulu le
baliser avec les gens de la justice. Je pense que c'est ce qui entraîne
la discussion. On peut peut-être laisser les juristes travailler. Mais je
pense que la suggestion est pertinente.
Le Président (M. Gobé): L'article 10 et son
amendement sont maintenant suspendus pour de plus amples vérifications.
Nous allons maintenant appeler l'article 11. M. le ministre. Il y a un
amendement bien entendu, à l'article 11 aussi.
Pouvoirs de réglementation relatifs aux salons
erotiques
M. Ryan: oui. l'amendement que nous proposons est un amendement
mineur qui vise à compléter le paragraphe où on fait
l'historique des modifications apportées à l'article 520 qui est
un article très important de la charte de la ville de montréal.
l'amendement consisterait à la deuxième ligne du bas de
l'alinéa, à ajouter après les mots "du chapitre 80 des
lois de 1989" les mots "et de l'article 1096 du chapitre 4 des lois de 1990".
c'est une modification qui avait été oubliée. on l'ajoute
ici par souci d'être complet.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière, avez-vous des commentaires?
M. Dufour: quand on parle d'établissement visé - on
n'a pas la loi ici - aux 57.1° à 57.4°, est-ce que ça
vise les... on vient de faire une loi pour l'alcool.
M. Ryan: Nous allons y venir. Mais là, c'est un amendement
qui vient au premier alinéa dont je voudrais qu'on dispose d'abord.
M. Dufour: Ah, O. K. À l'amendement, il n'y a pas de
problème.
M. Ryan: Pas de problème pour l'amendement.
M. Dufour: Non.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'amendement
à l'article 11 est adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'amendement est
adopté et l'article 11 continue. Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Sur l'article 11, je pense qu'il serait opportun, M. le
Président, que nous demandions à M. le maire de Montréal
de nous expliquer toute l'approche de la ville de Montréal à ce
problème des spectacles ou des établissements où on donne
des spectacles erotiques, qu'il nous donne toute l'approche qui a
présidé à la conception de ces projets de modifications et
ensuite, on pourra peut-être en venir à l'étude article par
article. Je ne sais pas si ça conviendrait au maire de
Montréal?
Le Président (M. Gobé): M. le maire, vous avez la
parole.
M. Doré: D'accord. Bien, le premier article, l'article 11,
l'objectif, je pense, est assez clair dans ce cas-là. Il s'agit de
pouvoir ou interdire et de réglementer l'accès aux mineurs aux
salles d'amusement, aux salons erotiques. Quand on parle de 57.1°, pour la
gouverne du député de Jonquière, on parle des commerces
à caractère erotique. Quand on fait référence
à 57.4°, on parle des salles dites d'amusement. D'accord. Donc,
salles d'amusement, salons erotiques, salles de visionnement erotique, connus
dans le jargon sous le nom de "peep show" et tous les types
d'établissement que le conseil pourrait désigner, et ça
forcément à partir d'une approche purement protection de la
jeunesse, bonnes moeurs et d'ordre public. Et ça, c'est, je dirais la
portée de l'article 11, avec la possibilité, dans certains cas,
de faire une réglementation qui puisse être différente
selon les zones ou les endroits où sont situés les
établissements tels qu'ils seraient visés par la
réglementation.
Si on passe à l'article 12, parce que, au paragraphe 2
plutôt, les modifications dans ce cas là visent à
régler un problème qui est de l'extinction de droits acquis. On
sait qu'on peut modifier un zonage, mais les commerces, normalement, continuent
à jouir de droits acquis jusqu'à ce qu'on cesse d'en faire une
exploitation pendant généralement une période de six mois.
Dans ce cas-là on dit: Les droits acquis en matière
d'exploitation d'établissement à caractère erotique se
prescrivent dans un délai de deux ans de l'adoption d'un
règlement. On permet aussi par l'article 12 d'avoir une
réglementation qui puisse permettre d'avoir une réglementation
différente par zonage ou selon les critères prévus. On
parle d'heure, de jour ou de période d'opération. C'était
l'intention visée en ce qui concerne le deuxième alinéa,
57.1°. À 57.2°, on vise spécifiquement l'affichage
à caractère erotique et l'article est clair. On vise à ce
qu'on puisse interdire d'exposer ou de maintenir, à l'extérieur
des établissements ou dans un endroit visible à
l'extérieur, une image qui représente le corps humain. Toujours
des établissements à caractère erotique, on s'entend. Les
dispositions suivantes, 57.3, visent à ce que l'on puisse interdire de
présenter un spectacle à l'extérieur ou qu'il puisse
être visible de l'extérieur. Évidemment, dans ce
cas-là, on vise particulièrement l'exploitant d'une salle de
spectacles à caractère erotique.
La quatrième, 57.4, vise à ce que l'on puisse soumettre
les employés de cet établissement à l'obtention d'un
permis de travail, dans
le cas des salles d'amusement, de façon à éviter ce
que les policiers, chez nous, ont longtemps considéré, que des
personnes douteuses du point de vue de leur moralité ou du point de vue
de leur criminalité puissent être en contact avec, notamment, des
adolescents. Et on sait qu'on a pu, dans certains cas, faire le repérage
dans les salles d'amusement de gens qui, notamment, faisaient le commerce de la
drogue. C'était l'objectif qui était visé par 57.4.
Enfin, l'article 57.5 vise à pouvoir limiter le nombre
d'établissements par certains secteurs dans la ville comme des pouvoirs
qui sont, somme toute, semblables à celui que la ville de Québec
a déjà obtenu en vertu de l'article de sa charte, l'article 42.4
Si on poursuit, parce qu'on est toujours dans le même contexte, dans la
même foulée, non, c'est fini. Voilà, excusez.
Maintenant, si on veut avoir une vision un peu plus complète...
Attendez une seconde. L'article 12, c'est les appareils d'amusement. On
reviendra sur les appareils d'amusement, c'est un peu distinct. Visons d'abord
le commerce à caractère erotique et les salles d'amusement. Somme
toute, si je résume, l'ensemble des dispositions vise à donner au
conseil municipal le pouvoir de réglementer à la fois l'affichage
pour les commerces à caractère erotique, à la fois
l'admission des mineurs, l'absence de contrôle sur l'admission des
mineurs, à la fois s'assurer qu'il n'y ait pas de représentations
ou de spectacles qui puissent se donner à l'extérieur ou
être visibles à l'extérieur sous le contrôle de
l'exploitant. Dans le cas des salles d'amusement, de s'assurer qu'on puisse
avoir un contrôle sur leur nombre de localisations, que l'on puisse, dans
le cas des commerces erotiques, mettre fin, en modifiant le zonage, à
l'existence de tels commerces et donc, éteindre les droits acquis dans
un délai de deux ans pour l'exploitant, et assujettir les
employés, dans le cas des salles d'amusement, à l'obtention d'un
permis de travail.
Si je résume, je pense que ça... Ce qu'on veut faire,
c'est d'avoir des dispositions habilitantes qui nous permettent de mettre de
l'ordre dans un secteur d'activités qu'on ne peut pas interdire, puisque
les commerces erotiques ne sont pas illégaux, ils sont permis par la
loi, mais au moins d'encadrer leurs activités de façon à
ce qu'ils ne perturbent pas les bonnes moeurs, l'ordre public et
particulièrement la jeunesse.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, je pense que nous abordons la
partie la plus importante du projet de loi qui traite de modifications à
la charte de la ville de Montréal. Il faut que nous l'abordions avec
toute l'attention nécessaire. Je voudrais dire aux autorités de
la ville de Montréal que je souscris personnellement à l'effort
d'encadrement que décrivent les amendements proposés à la
charte de la ville de Montréal. Je voudrais féliciter les
autorités municipales de Montréal de n'avoir pas craint de se
saisir de ce problème, qui est un problème très
réel. Je ne pense pas qu'on puisse contester qu'il y ait un lien certain
entre la manière dont se déroule toute cette partie de
l'activité, dans une ville comme Montréal, et l'ordre public, la
moralité publique au sens le plus élémentaire du
terme.
Alors je pense qu'il y a un effort considérable qui a
été fait et j'ai noté, en suivant les articles qui ont
paru dans La Presse à l'époque là-dessus, que les
personnes qui ont travaillé sur cette question - je pense en particulier
à la nouvelle présidente du comité exécutif de la
ville de Montréal - avaient aussi comme souci le respect de la
dignité de la femme. Je trouvais que sous cet aspect-là, on se
livre souvent à des activités commerciales d'un goût fort
douteux, et qu'une certaine réaction se manifeste après tout ce
dont on a pu être témoins, je dirais depuis un quart de
siècle, je pense que c'est un signe de santé. Il faut que ce soit
fait avec prudence en tenant compte des droits fondamentaux que garantissent
à la fois la Charte québécoise des droits et
libertés de la personne et la Charte canadienne des droits et
libertés. Je pense qu'il y a certains problèmes que nous pourrons
aborder en cours de route, mais je voudrais dire que sur le fond, le
gouvernement veut collaborer à la réalisation des objectifs
d'ordre public que la ville de Montréal veut promouvoir en
présentant ses demandes de modifications de sa charte. (11 h 30)
Parmi les problèmes qui se poseront en cours de route, j'en
mentionnerai quelques exemples. Au début, par exemple, dès les
modifications qui sont proposées aux paragraphes 57.1, 57.4, quand on
parle des salles et aussi longtemps qu'on identifie clairement les commerces
qu'on a à l'esprit, ça va assez bien. À un moment
donné, on présente une clause plus générale: 'Tout
autre établissement que le conseil juge dommageable pour les personnes
mineures ou une catégorie d'entre elles". Ça, nous aurons besoin
d'explications, "tout autre établissement", ça, ça peut
aller assez loin. Il peut arriver qu'Une majorité d'une personne
à un conseil décide qu'elle n'aime pas telle chose et que tout le
monde soit tributaire ou asservi ensuite à l'opinion qui a
été donnée dans ces conditions. Ça, il faut y
penser comme il faut. En tout cas, on posera des questions tantôt. J'ai
certaines interrogations à propos de l'expression "ou de tout autre
établissement ou catégorie d'établissements".
Une autre chose qui posera problème. En ce qui touche
l'affichage, là, on voudrait que le conseil puisse obtenir le pouvoir
d'interdire par règlement une image, une affiche qui comporte une
représentation du corps humain. On aura un échange de vues
à tenir là-dessus. C'est un sujet
extrêmement délicat qui est directement relié aux
droits garantis par nos chartes. Il va falloir qu'on regarde ça et on
vous fera part de nos interrogations. Vous nous ferez part de vos
réponses également, je pense. En tout cas, c'est un aspect qui
n'est pas facile.
Je pense qu'en soulevant certaines difficultés je ne cherche
aucunement à porter obstacle en quelque manière à la
démarche fondamentale que poursuit la ville de Montréal. Je veux
éviter que, dans un désir de bien faire, on ne prépare
pour demain des complications qui pourraient avoir pour effet d'annuler
justement l'objectif poursuivi.
Une troisième difficulté concerne l'objectif visant
l'émission de permis de travail à des personnes susceptibles
d'être employées dans des établissements visés par
les dispositions dont nous discutons. Nous comprenons très bien que les
autorités municipales veuillent que les endroits, par exemple, où
l'on présente des spectacles erotiques soient desservis par un personnel
devant répondre à certaines exigences de qualifications ou de
moralité, de comportement. Mais lorsqu'on arrive à définir
ces exigences, on entre dans un terrain extrêmement difficile.
Peut-être que vous aurez des explications à nous donner
là-dessus. A priori, je ne vois pas que ce problème puisse
trouver de solution facile dans la discussion que nous aurons. En tout cas,
nous écouterons votre point de vue avec beaucoup d'attention.
Ce sont des observations préliminaires que je jugeais devoir
faire à ce moment-ci. Si d'autres membres de la commission ont des
observations générales à formuler, je les écouterai
avec intérêt également, mais cela étant dit, moi, je
serai disposé à aborder l'étude article par article
à compter de là.
Le Président (M. Gobé): D'accord M. le
député de Jonquière et après, nous prenons
l'étude article par article.
M. Dufour: Peut-être quelques remarques. D'abord, on a eu
un débat assez large et assez précis avec la ville de
Québec voilà deux ans, si ma mémoire est exacte,
concernant ces pouvoirs-là. Si c'est exactement les mêmes
pouvoirs, je n'ai pas fait de rapprochement, on m'a dit: C'est sensiblement ce
que Québec a. C'est évident qu'il y a des questionnements qui se
font actuellement et on dit que c'est vraiment important. Si c'est important
pour Québec, si c'est important pour Montréal, il faudra
peut-être penser, dans la vision des choses ou dans la question des
pouvoirs, de voir à ce qu'on l'introduise à quelque part dans les
lois générales des municipalités. Si c'est important pour
Montréal, Québec, il ne faudra pas juste... Ça ne veut pas
dire de ne pas leur accorder. Je suis bien précis là-dessus. Mais
si c'est vrai, si le débat se fait correctement, on devra
peut-être penser à l'inclure dans des nouvelles
législations pour que tout le monde puisse intervenir au bon moment.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre.
M. Ryan: Une remarque encore. Mais je pourrai faire une remarque
ensuite. Si d'autres députés veulent parler, j'aimerais
peut-être faire des observations générales à la
suite des choses qui auront été dites, en particulier ce qu'a dit
le député de Jonquière...
Le Président (M. Gobé): Oui. D'accord.
M. Ryan: ...mais je ne veux pas vous empêcher de...
Le Président (M. Gobé): Oui, d'accord, M. le
ministre. Mme la députée de Bourget.
Mme Boucher Bacon: J'ai un questionnement, M. le maire.
Je partage l'avis du ministre à savoir que c'est louable, mais on
n'a pas abordé le problème de la prostitution. Et je
considère, pour avoir été témoin de l'arrestation
d'une jeune fille de 14 ans qui avait commencé la prostitution à
11 ans et qui venait de l'Ontario - je peux vous situer le cas - et a
été remise aux autorités de l'Ontario, elle est revenue
et, compte tenu du fléau qu'on connaît par rapport au sida...
C'est louable de statuer sur les maisons qui ont des expositions de corps, mais
est-ce que vous avez l'intention de faire quelque chose en vue de cette
réglementation-là?
Le Président (M. Gobé): M. le maire?
M.Doré: merci, m. le président. bien, pour
répondre à madame, oui, mais, bien sûr, on n'est pas tout
à fait dans le bon forum, la prostitution relevant du code pénal
canadien. nos représentations ont été, de ce point de vue
là, avec d'autres municipalités canadiennes, adressées
à travers la fédération canadienne des
municipalités à la ministre, dans le cas présent, de la
justice du gouvernement fédéral. enfin, peut-être pas
à la ministre, au ministre précédent relativement aux
dispositions relatives à la prostitution. le seul moyen par lequel la
ville puisse intervenir indirectement, c'est de considérer que la
prostitution peut être une nuisance et donc, conséquemment, d'y
aller par des dispositions ou des règlements relatifs au flânage,
si on peut dire, ou des dispositions de cette nature, mais le dossier de la
prostitution est un dossier extrêmement complexe et sur lequel la ville
peut faire des représentations, mais sur lequel elle ne peut agir
directement, pas plus d'ailleurs que l'assemblée nationale du
québec dans le contexte constitutionnel actuel. c'est vraiment une
prérogative exclusive du parlement canadien en
vertu de sa juridiction exclusive en matière de droit
criminel.
Mme Boucher Bacon: Merci.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. M. le
maire, j'aurais peut-être une question, moi, remarque en même
temps.
M. Doré: Oui, peut-être juste pour
compléter...
Le Président (M. Gobé): Oui, allez-y.
M. Doré: Puisque la préoccupation était
liée aussi à la problématique du sida... Sur le sida, la
ville a posé beaucoup de gestes, y compris maintenant une
réglementation sur l'affichage obligatoire dans les commerces, dans les
bars et, bien sûr, d'appuyer aussi toutes les campagnes relatives
à l'utilisation de moyens contraceptifs de façon à
prévenir non seulement le sida mais les maladies transmises
sexuellement. Mais il y a maintenant aussi donc une réglementation qui
est adoptée et qui sera en vigueur dans l'ensemble des
établissements, bars et établissements de débit de boisson
et qui va aussi informer la population des dangers que représente, bien
sûr, cette maladie. Ça aussi, c'est à l'intérieur de
la portée de ce qui est notre juridiction sur ce secteur-là et
nous avons agi là-dessus.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. Moi,
personnellement, je vais peut-être faire part de quelques remarques et
avoir votre opinion sur ces sujets-là. Quand on sait que la pornographie
actuellement, juvénile en particulier, parmi les jeunes, prend de plus
en plus d'ampleur, quand on sait que des jeunes de plus en plus démunis
essaient de trouver des moyens de subsistance différents de ceux que,
traditionnellement, les familles leur fournissaient, est-ce qu'une ville comme
Montréal est consciente que de maintenir des bars "topless", des salons
de danseuses sur son territoire, peut être un incitatif à cette
clientèle-là, à ces gens-là, d'aller non pas
forcément danser là, mais d'aller dans d'autres genres
d'activités parallèles qui ne sont régies,
celles-là, par personne? Et est-ce qu'une ville moderne comme
Montréal, sans vouloir tomber dans le puritanisme non plus, ne devrait
pas légiférer, par cet article-là probablement, sur la
vente des revues pornographiques dans les kiosques, les salons de "topless",
parce qu'on peut encore trouver très facilement n'importe quelle revue
où on voit toutes sortes de... revues erotiques dans les kiosques quels
qu'ils soient et, en plus, est-ce que les bars "topless" ne devraient pas,
à la limite, être bannis d'une ville comme Montréal?
M. Doré: Alors, je peux répondre aux deux aspects
de vos préoccupations. Sur la première, si vous avez dans votre
quartier de Rivière-des-Prairies, qui fait donc partie de la ville de
Montréal, des endroits où la réglementation municipale qui
est en vigueur en ce qui concerne les revues pornographiques et qui ne peut pas
les interdire mais qui peut déterminer la façon dont elles sont
exposées au public - dans le cas de Montréal, on a adopté
un règlement qui les masque, elles ne sont pas à la disposition
des jeunes, enfin, elles ne sont pas à la visibilité des jeunes,
elles sont masquées, normalement, les jeunes n'y ont pas directement
accès, et nos inspecteurs font le tour des bâtiments. Maintenant,
on a donné un délai de conformité assez long et les
contraventions se donnent et je pense que c'est un règlement qui, dans
l'ensemble, jusqu'à maintenant s'applique assez bien.
Cela dit, il y a tellement de points de vente de telles revues que
ça se peut que dans le cas de Rivière-des-Prairies les
commerçants ne l'appliquent pas ou même, dans certains cas,
n'aient même pas connaissance qu'une telle réglementation existe,
quoique, lorsqu'elle a été appliquée, à ma
connaissance, la ville a utilisé son rôle de valeur locative et a
donc envoyé à tous les commerces qui étaient des endroits
susceptibles de vendre des revues l'ensemble de la réglementation et de
la façon dont les gens devaient s'y conformer. Pour ce qui est de la
partie revue, c'est toujours le même problème, les villes n'ont
pas le pouvoir d'interdire des commerces qui sont licites, on ne dit pas
"légitimes", mais je dis bien "légaux".
Or, le commerce, pour reprendre votre expression, des bars 'topless",
les commerces à caractère erotique ne sont pas, au sens du Code
pénal canadien, des commerces illégaux. Ce sont des commerces
qu'en certains cas on peut considérer immoraux, plus ou moins
légitimes, mais ce sont des commerces. Et nous, notre seul pouvoir
d'intervention est de réglementer, on le dit bien dans ce qu'on va
discuter tantôt, leur implantation, leur nombre, le lieu, dans certains
cas d'en sortir, dans les endroits où on trouve que c'est
problématique, en refaisant nos règlements de zonage, et dans ce
cas-là on vous demande la possibilité d'éteindre les
droits acquis. Mais on ne peut pas les bannir, on ne peut pas les exclure de
notre territoire, et aucune municipalité ne peut le faire. Si elle le
faisait, son règlement serait valide ab initio. Les
municipalités, le pouvoir réglementaire des villes ne peut pas
interdire sur leur territoire des commerces qui sont considérés
légaux ou licites par les lois du Québec ou les lois du
gouvernement canadien.
Dernier élément, en ce qui concerne vos
préoccupations relatives à la jeunesse. Une partie de cela, bien
sûr, ce sont les lois de l'Assemblée nationale sur la protection
de la jeunesse, qui permettent de rejoindre certaines de ces
préoccupations-là, et ça aussi, ça échappe
au contrôle des villes. Ça devient la prérogative de
l'As-
semblée nationale et des lois habilitantes qu'elle peut adopter
ou amender.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que la juridiction
de vos inspecteurs s'applique aussi aux magasins vidéo? Quand vous
entrez dans un magasin vidéo, bien il y a un rayon complet avec des
cassettes représentant des films pornographiques et...
M. Doré: Je pense que...
Le Président (M. Gobé): ...bien souvent, pas loin
du rayon, il y a ceux des enfants, aussi.
M. Doré: On va chercher un pouvoir, dans l'amendement
qu'on vous demande, pour justement les inclure. Ça faisait partie... A
l'époque, il y a deux ans même, la prolifération des
commerces vidéo était moindre, et on parlait surtout d'abord des
revues. Maintenant il faut appliquer mutatis mutandis, comme dirait le juriste,
toutes choses étant égales, les mêmes dispositions
relativement aux commerces vidéo, soit de les mettre dans un lieu
où ils sont interdits aux mineurs, dans une salle à part, soit de
les masquer de façon qu'ils ne soient pas à la vue
générale du public, qu'ils ne soient pas offensants pour les
moins de 18 ans.
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie, M. le
maire. M. le ministre.
M. Ryan: Je crois que ces remarques introductoires étant
faites, nous pourrions passer à l'examen des articles. Je voudrais
ajouter seulement un élément de réponse à une
question que posait le député de Jonquière tantôt.
Il a demandé, par comparaison avec les mesures déjà
instituées pour la ville de Québec, quelle serait la
différence qu'on peut observer dans les propositions qui sont soumises
au nom de la ville de Montréal. La différence principale est
peut-être la suivante, c'est que dans le cas de Québec, les
mesures qui ont été instituées visaient surtout à
contrôler ou à réglementer l'implantation. Vous verrez que
nous déposons tantôt un amendement qui introduit ce concept
d'implantation. Les propositions que nous a soumises la ville de
Montréal visent plus large, c'est la réglementation des
établissements de manière plus large. Nous verrons dans quelle
mesure tout ça peut être balisé, mais c'est la
réponse que j'apporterais à la question que vous avez
soulevée. Après quoi, je serais disposé, Mme la
Présidente, à passer...
Le Président (M. Gobé): M. le Président.
M. Ryan: M. le Président, excusez-moi. Il n'y a aucune
confusion possible dans votre cas.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Ryan: ...à l'article
11.
Le Président (M. Gobé): Vous êtes d'une
grande perspicacité. Alors le paragraphe...
M. Ryan: Et l'article, dans l'article 11...
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'on appellerait le
paragraphe 1?...
M. Ryan: ...la première disposition, c'est une disposition
qui permettrait d'ajouter après le paragraphe 6°, le premier
sous-paragraphe de la loi actuelle, de l'article 520, l'article suivant, le
paragraphe suivant. On aurait 6°2... Il faudrait peut-être que je
vous donne le contexte, pour ne pas qu'on... L'article 6°1 dit ceci
actuellement... Vous avez l'article 6 qui dit, c'est dans les pouvoirs que la
ville a actuellement en matière de réglementation:
"Réglementer et prohiber la présence des enfants de 15 ans ou
moins dans les rues ou places publiques entre 9 heures du soir et 5 heures du
matin." Ensuite, 6°1: "Réglementer l'étalage
d'imprimés et d'objet erotiques, notamment aux fins de protection de la
jeunesse." Puis là on ajouterait 6C2, qui se lirait comme
suit: "Aux fins de la protection de la jeunesse, obliger le propriétaire
ou l'exploitant d'un établissement visé aux paragraphes 57 1°
et 57.4° - dont je dirai tout de suite un mot - ou tout autre
établissement ou catégorie d'établissements que le conseil
juge dommageable pour les personnes mineures ou une catégorie d'entre
elles: (11 h 45) a) à refuser l'admission à cet
établissement des personnes mineures ou d'une catégorie d'entre
elles; b) à autoriser l'admission de ces personnes, aux conditions et
dans les limites que le conseil impose eu égard, notamment, aux
endroits, heures et jours ou au fait qu'elles sont accompagnées d'un
adulte."
Alors ceci, là, ça vise à réglementer
l'accès des personnes mineures à des établissements qui
seront décrits dans le texte, là. Ça comprend les salles
de visionnement erotique, les magasins d'objets erotiques, les
établissements où se donnent des spectacles erotiques ou qui
exploitent l'érotisme. Les salles d'amusement telles que définies
par un règlement de la ville. Puis là, il y a "tout autre
établissement". Moi je n'ai pas de difficultés avec le principe
voulant que l'admission des mineurs à ces établissements soit
l'objet d'une réglementation municipale. Par conséquent sur le
principe ça va bien.
La question que je voudrais poser concerne les mots "ou tout autre
établissement ou catégorie d'établissements que le conseil
juge domma-
geable pour les personnes mineures ou une catégorie d'entre
elles". Comme nous sommes en régime d'énumération, on a
une enumeration longue, on ajoute plusieurs catégories. Je me dis, si on
ajoute une expression "all embracing" comme celle-là, peut-être
qu'on serait aussi bien de supprimer toute l'énumération et puis
de dire: Tout établissement qui ne fait pas l'affaire du conseil,
ça va passer par là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doré: Rédigé comme tel!
M. Ryan: Alors c'est la difficulté que je vois dans cette
formulation, M. le Président.
M. Doré: C'est pour ça que les juristes... M. le
Président, je peux...
Le Président (M. Gobé): Monsieur le maire, je vous
en prie.
M. Doré: Je voudrais dire, bon, c'est évident qu'au
départ, ce qu'on vise à 57.1, ce sont les commerces à
caractère erotique. Je pense que le ministre vient d'en donner une bonne
nomenclature, là. Ce n'est pas juste évidemment les "peep show",
c'est aussi les endroits où on vend des objets à caractère
erotique. 57.4 parle des salles d'amusement. Et je pense qu'une des choses dont
il faut se rendre compte, c'est que dans beaucoup de cas les salles d'amusement
comportent des aspects, des bouts pour les "peep show". Alors il y a des
appareils vidéo, mais les jeunes sont aussi en contact, dans bien des
cas il n'y a pas de porte différente, c'est dans le même endroit.
Alors c'est tout cela qu'on veut essayer, là, de réglementer.
Dans certains cas on va dire: il ne peut pas y avoir, il faut qu'il y ait un
accès différent pour les "peep show", si c'est au deuxième
étage, il faut que ce soit une porte distincte, de façon à
ce que le jeune puisse aller à la salle d'amusement et pas
nécessairement avoir accès au "peep show".
Cela dit, par rapport à la préoccupation du ministre,
"tout autre établissement ou catégorie d'établissements
que le conseil juge condamnable pour les jeunes", c'est évidemment une
disposition large, en disant: bien, s'il se développe... Je vais
être très franc avec vous, c'était plus de cette nature.
C'est un cas de bretelles et puis de ceinture, ça. S'il se
développe pour l'avenir, d'autres types de commerce qu'on ne peut pas,
pour le moment, imaginer, mais qu'on jugerait éventuellement,
plutôt que d'être obligés d'enclencher le processus de
l'année que ça prend pour aller chercher le pouvoir habilitant
pour agir, puis après ça l'autre six mois pour appeler le
règlement, on aurait déjà le pouvoir d'agir.
Cela dit, cela dit, ce n'est évidemment pas balisé, au
sens où ce n'est pas descriptif, c'est assez large. Si le ministre me
dit: Pouvez-vous me donner des exemples? En tête, je n'en aurais pas
vraiment une tonne, parce que je pense que quand on décrit assez bien
les commerces erotiques et les salles d'amusement, c'est ce qu'on veut viser
pour le moment. Alors si, dans l'esprit du ministre, cette disposition lui
apparaît un peu large, et qu'il préfère dans le fond qu'on
puisse réglementer davantage à partir d'une approche plus
ciblée ou cas par cas, bien si le problème se repose dans
d'autres types on pourrait revenir. Moi je n'ai aucune difficulté
à suggérer que l'on puisse biffer l'expression là "ou tout
autre établissement, ou catégorie d'établissements que le
conseil juge condamnable". Alors on pourrait facilement retirer cet
aspect-là, pour nous limiter à "obliger le propriétaire
d'un établissement visé aux paragraphes 57.1 et 57.4", et
là enchaîner avec le a et b.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, je pense que la réaction de M. le maire
de Montréal m'apparait acceptable. J'étais prêt à
envisager peut-être un compromis du genre suivant - et je le soumets
à titre purement exploratoire. Si on avait dit: "ou tout autre
établissement ou catégorie d'établissements à
caractère erotique", ça donne au moins une possibilité de
couvrir, parce que l'imagination est très créatrice en ces choses
de la part des exploitants. Il faudrait rester dans ce domaine-là.
Si on pouvait trouver le moyen de rester dans ce domaine-là, je
n'aurais pas d'objection à une clause comme celle-là. Mais je ne
voudrais pas que ça soit trop indéfini comme ça l'est dans
la formulation actuelle.
Il y a le problème des salles d'amusement que ne réglerait
pas...
Le Président (M. Gobé): Avec les machines à
boules et tout ça.
M. Ryan: Oui. À ce moment-là, on est
peut-être mieux de prendre la suggestion de M. le maire puis d'envisager
de laisser tomber cette partie-là, quitte à revenir. On se voit
tous les ans, puis je pense qu'on franchit déjà un gros pas cette
année. Puis la tâche du législateur, faut-il le
préciser, ne doit pas consister à viser à empêcher
toute forme de mal de se manifester, parce qu'à ce moment-là il
créerait une cité parfaite mais impossible à vivre.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que ça va
concerner les salles d'amusement aussi, M. le ministre?
M. Ryan: Pardon?
Le Président (M. Gobé): Est-ce que les salles
d'amusement vont être...
M. Ryan: Les salles d'amusement viennent plus loin.
Le Président (M. Gobé): Parce qu'il y a
interrelation entre les salles d'amusement puis le...
M. Doré: Oui. Il faut garder les deux. Mais je suis
d'accord, en fait, pour ne pas faire d'improvisation sur place, si le ministre
est d'accord, on pourrait dire: Supprimons "ou tout autre établisement
ou catégorie d'établissements que le conseil juge condamnable
pour les personnes mineures ou une catégorie d'entre elles", pour
enchaîner immédiatement après 57.4 avec deux points a et b:
à refuser ou à réglementer.
Le Président (M. Gobé): O.K. Si tout le monde est
d'accord, on pourrait suspendre 6.2, le temps de rédiger.
Le Secrétaire: M. le Président, le papillon est
déjà prêt.
Le Président (M. Gobé): Le papillon est
déjà prêt, me dit-on, alors, quelle efficacité!
M. Ryan: M. le Président, je suggérerais que nous
n'adoptions pas tout de suite 6.2, que nous le gardions là. Il y a un
consensus entre nous, et quand nous aurons vu l'économie du reste du
texte...
Le Président (M. Gobé): On pourra revenir.
M. Ryan: ...peut-être qu'on verra la
nécessité d'autres changements ici. Sinon, on procédera
à l'adoption et ça ira vite. O.K.?
Le Président (M. Gobé): alors l'article 6°2 et
son amendement ou sa modification sont suspendus jusqu'à l'étude
finale de l'article 11 et nous y reviendrons par la suite. j'appellerai
maintenant le paragraphe 2 qui modifie, par l'insertion, après le
paragraphe suivant, du paragraphe 57. m. le ministre.
M. Ryan: Oui. Là, 57 est très important. Je vais
essayer encore une fois de nous situer dans le contexte de la loi actuelle.
Toujours à l'article 520, la charte de la ville de Montréal
confère au conseil municipal des pouvoirs très étendus
dans un grand nombre de secteurs d'activité. Et au paragraphe 57 de cet
article, où on en trouve en tout, je pense, 71, on dit que le conseil a
le pouvoir d'édicter des mesures pour supprimer - ça va faire
plaisir à la députée de Bour-get - les maisons de
prostitution, de désordre, de rendez-vous et autres endroits
malfamés. Alors, s'il ne le fait pas, ce n'est pas parce qu'il n'a pas
le pouvoir.
M. Doré: Les maisons? Oui, il n'y a pas de
problème. Ce sont les prostituées, les personnes, qui sont
problématiques.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Là, il s'agirait d'ajouter cinq alinéas
qui viennent augmenter les pouvoirs du conseil en matière de
réglementation touchant plus particulièrement les
établissements à caractère erotique et aussi les salles
d'amusement. Alors, 57... On a 57, actuellement; il y aurait 57.1°,
57.2°, 57.3°, 57.4° et 57.5°. 57.1° se lit comme suit:
"Réglementer les salles de visionne-ment erotique, les magasins d'objets
erotiques, les établissements où se donnent des spectacles
erotiques ou qui exploitent l'érotisme; prévoir que
l'exploitation d'un tel établissement ou d'une telle activité
dans un établissement ne pourra être maintenue par droit acquis
au-delà d'un délai de deux ans après l'entrée en
vigueur d'un règlement auquel cet établissement ou cette
activité déroge, et ce sans indemnité pour la perte des
droits acquis; réglementer différemment ces établissements
selon les zones ou les endroits où ils sont situés, selon les
jours, heures, périodes d'opération ou toute combinaison de ces
éléments."
C'est là que nous autres introduisons tout de suite un amendement
qui viserait à dire... Avez-vous le texte de l'amendement?
Le Président (M. Gobé): Alors l'amendement, article
11, paragraphe 2, 57.1°.
M. Ryan: On ajouterait, dès la première ligne du
paragraphe, les mots suivants: "Réglementer l'implantation des salles de
visionnement erotique", etc. On mettrait "réglementer l'implantation",
ici. La deuxième partie du paragraphe, on la laisserait telle
quelle.
Le Président (M. Gobé): O.K.
M. Dufour: Quand vous nous donnez l'amendement, c'est celui qui
est écrit, là.
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Dufour: Parce qu'il y a les "le" qui sont convertis en
"des".
M. Ryan: Oui. C'est entendu.
Le Président (M. Gobé): O.K. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Ryan: Non, non. Il faut qu'on en discute avant parce que c'est
un point très important.
Le Président (M. Gobé): Pas de problème. M.
le maire.
M. Doré: Ce que je comprends de l'esprit de l'amendement,
c'est peut-être... Je sais que la charte de la ville de Québec
comporte des disposition relativement au même objet, et si on veut faire
une concordance entre ce qui est demandé ici et ce qui se retrouve dans
la charte de la ville de Québec, je pense qu'il faudrait qu'on retrouve,
outre les mots "réglementer l'implantation", il faudrait y ajouter
"réglementer l'implantation - je dirais - l'aménagement et
l'utilisation des salles de visionnement erotique". C'est là le texte,
de mémoire, de la charte de la ville de Québec. C'est
l'utilisation des locaux, je pense, qu'ils utilisent, eux.
Il me semble que si on veut faire la concordance entre ce que
l'Assemblée a déjà adopté et ce que Québec a
déjà, et ça baliserait, je comprends que c'est l'esprit un
peu dans lequel le ministre le... mais les mots sont importants. "Implantation"
seul, je pense que c'est un peu plus restrictif et nous, on serait relativement
à l'aise avec le texte qu'on retrouve dans l'article, je pense, 42a de
la charte de Québec qui parle notamment de l'implantation,
l'aménagement et l'utilisation des locaux, qui atteindrait
l'objectif.
M. Ryan: Regardez, nos conseillers peuvent peut-être se
consulter sur ce point précis et je pense qu'ils en viendront facilement
à un accord à la suite de tous les échanges qui ont
déjà eu lieu.
M. Doré: Je suis tout à fait d'accord, M. le
ministre.
M. Ryan: II faut que ce soit précisé que c'est
l'implantation, mais il faut également que ce soit plus large.
M. Doré: Oui.
M. Ryan: Nous sommes d'accord sur ces deux points-là.
M. Doré: Et le coeur de l'article étant
évidemment celui sur lequel vous dites: on n'y touche pas,
prévoir la question des droits acquis. Ça, évidemment,
c'est fondamental, mais ça, vous êtes d'accord. Mais sur le
début et la fin, il y a moyen de retravailler ça pour reformuler
ça à la satisfaction de tous. Je n'ai aucun problème.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'on reformule?
Alors on suspend...
M. Ryan: Pas maintenant. Cet article-ci serait suspendu...
Le Président (M. Gobé): Pour reformulation.
M. Ryan: ...jusqu'à ce que nos conseillers nous
présentent un texte... Pardon?
M. Dufour: Même l'amendement est suspendu. C'est
l'amendement qui est suspendu.
Le Président (M. Gobé): L'amendement est suspendu,
l'article est suspendu. Alors, j'appellerai...
M. Ryan: Et l'amendement, c'était le remplacement de tout
le paragraphe, hein?
Le Président (M. Gobé): J'appellerai maintenant
l'article 57.2.
Mme Boucher Bacon: M. le Président, juste pour les fins de
compréhension. Quand vous allez réglementer, est-ce que vous
prévoyez si un commerce n'a pas été conforme, une peine,
et si aussi vous avez prévu un laps de temps pour sa fermeture lorsque
vous jugez qu'il doit fermer? S'il rouvre sous un autre nom, est-ce que vous
avez prévu certaines formes dans vos règlements, mettons comme
deux ans, il n'aurait pas le droit de rouvrir avant deux ans sous le même
nom ou sous un nom autre?
M. Doré: Non, juste, peut-être, monsieur...
Le Président (M. Gobé): Oui, allez-y, M. le maire,
oui, oui.
M. Doré: M. le Président, ce qui est visé
par l'article 57.1, c'est dans la mesure où un règlement de
zonage vient modifier la possibilité de la tenue de telles
activités dans un secteur donné de la ville. Ce qu'on
prévoit, c'est que le commerce ne peut pas continuer à
opérer, une fois le règlement adopté par le conseil,
au-delà d'un délai de deux ans en vertu de la théorie des
droits acquis, alors que si on ne l'a pas dans la charte, bien, les droits
acquis sont perpétuels et même transmissibles pour peu que le
commerce ne cesse jamais ses activités pour une période de plus
de six mois.
Mme Boucher Bacon: Ce n'est pas ça le but de ma
question.
M. Doré: Oui?
Mme Boucher Bacon: Je veux dire, bon, mettons que vous
l'expropriez. Alors il aurait le droit de se retourner, d'aller dans une autre
zone et de rouvrir son commerce?
M. Doré: Dans une zone où la réglementation
le permettrait. Ce que nous donne cette possibilité, c'est que, bon, il
y a de l'implantation qui s'est faite... Le zonage commercial à
Montréal était, un peu comme les règles d'urbanisme,
plutôt inexistant ou assez large. Alors, dans bien des cas, il s'est
produit des implantations que l'on ne considère pas souhaitables. Trop
proche d'une école, par exemple,
dans un quartier résidentiel où tout cela perturbe.
Alors, quand on refait notre zonage à l'intérieur de
l'ensemble des arrondissements de la ville et pour les artères
commerciales, on peut décider que sur telle artère il n'y en aura
plus, de ce type de commerce là. S'il y en a deux qui sont là,
bien, eux autres, ils ont deux ans pour plier bagage. Une fois qu'ils ont
plié bagage, ils ne peuvent plus s'établir là. Ils vont
devoir se réimplanter en fonction - on va le voir plus loin - de
l'article 57. 5°, selon les dispositions que le règlement
prévoira aux endroits où on prévoira qu'ils pourront le
faire.
Mme Boucher Bacon: Et si ces gens-là font une infraction,
est-ce que vous avez le pouvoir de les fermer?
M. Doré: On a toujours le pouvoir, à la ville, de
fermer un établissement lorsqu'un établissement ne se conforme
pas à la réglementation et que l'on peut prouver, avec
récidive à l'appui, qu'il y a une volonté de ne pas s'y
conformer. C'est vrai pour ça comme pour n'importe quel autre type de
commerce. Comme conseiller municipal, j'ai déjà eu l'occasion de
faire fermer une station-service dans mon quartier. La station opérait
en dehors des heures normales, après 7 heures le soir, il y avait
beaucoup de bruit, et après un certain nombre d'infractions, une
infraction par jour, c'est ce qu'on appelle dans notre jargon une disposition
qui permet à la Cour municipale d'invoquer le cadenas. Et là,
vraiment, on peut décider de fermer l'établissement parce qu'il
ne se conforme pas à notre réglementation. C'est vrai pour
ceux-là comme c'est vrai pour tout le reste. (12 heures)
Mme Boucher Bacon: Bon. Après le cadenas, comme vous venez
d'interpréter, est-ce que vous avez une réglementation qui
prévoit que cette môme personne-là, comme elle a commis des
infractions, ne pourrait pas rouvrir avant deux ans...
M. Doré: Non.
Mme Boucher Bacon:... Vous n'avez rien qui prévoit...
M. Doré: Non.
Mme Boucher Bacon: Alors, demain matin, elle pourrait ouvrir
à un autre endroit et...
Une voix: Si elle est conforme.
Mme Boucher Bacon: Si elle est conforme, toujours dans...
M. Doré: Si elle est conforme. Voilà. C'est
ça. Mais on pense qu'une personne qui aurait vu son établissement
fermé par un cadenas, en invoquant, en cas de récidive, une
décision de la Cour municipale chez nous qui dirait: On doit fermer
l'établissement - et généralement c'est pour une
période qui peut être permanente ou, enfin, pour une
période qui va généralement de six mois à un an -
c'est assez difficile généralement de se réimplanter. Mais
techniquement elle pourrait le faire. Elle pourrait dire: Bien, moi, je
réinvestis de l'argent sur une artère où le
règlement me le permet et je redémarre un commerce qui est
légal et qui peut se faire ailleurs.
Le Président (M. Gobé): merci, m. le maire.
j'appellerai maintenant le paragraphe 57. 2° et il y a un amendement
là aussi. m. le ministre, sur l'amendement à 57. 2°.
M. Doré: Si je comprends bien, on a suspendu 57.
1°?
Le Président (M. Gobé): Oui, pour
rédaction...
M. Doré: D'accord.
Le Président (M. Gobé):... entre les deux
parties.
M. Ryan: II n'y a pas de désaccord sur 57. 1°. C'est
une question de formulation, je pense que...
Le Président (M. Gobé): De rédaction et de
formulation.
M. Ryan: Oui, ça va, ça.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le maire, euh, M.
le ministre?
M. Ryan: Je vous remercie. Vous savez que je suis résident
de Montréal, hein? Ça m'intéresse.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha! Je n'écoute pas dans ce
temps-là.
Le Président (M. Gobé): Non
M. Ryan: Ha, ha, ha! S'il fait trop de difficulté, je vais
être obligé d'aller là. 57. 2°, M. le Président,
la modification proposée aurait pour objet d'ajouter au paragraphe 57 de
l'article 520, dont nous avons parié tantôt, un paragraphe 57.
2° qui se lirait ainsi: "Interdire d'exposer ou de maintenir à
l'extérieur des établissements visés par le paragraphe 57.
1° ou dans un endroit visible de l'extérieur de tels
établissements une image qui
représente le corps humain."
On peut peut-être s'en tenir à ça pour tout de
suite, là. Là il y a une difficulté qui surgit. Je pense
qu'on la devine tous. "Une image qui représente le corps humain."
Je pense qu'il y a un effort d'objectivité, là, qui doit
être signalé ici. On a écrit cette idée de la
manière la plus neutre possible, de manière que, dans sa
formulation même, ça puisse prêter à de nombreuses
interprétations. Et le conseil devant répondre, selon la
réglementation qu'il adopterait, du bien-fondé de la position
qu'il aurait retenue. Si on veut commencer à définir, ce serait
tous notre inclination, je pense bien, l'image de prendre des exemples qui
exploitent abusivement le corps humain, qui exploitent de manière
dégradante le corps humain, on peut tous avoir toutes sortes de
formulations. Mais chacune, dès qu'on la soumet au test de l'opinion
d'autres personnes ou de la réalité vécue, soulève
des difficultés qui risquent d'engendrer la paralysie dans l'application
d'un article comme celui-ci. Je donne, par conséquent, le
bénéfice du doute aux auteurs de la modification proposée.
Je pense qu'ils ont cherché une formulation le plus neutre possible qui
permettrait à l'autorité politique municipale d'exercer son
jugement pratique devant des situations qu'elle voudrait réglementer.
Mais, là, nous sommes informés que des objections
sérieuses pourraient être soulevées à l'endroit
d'une telle formulation au nom de la Charte des droits et libertés, la
Charte des droits de la personne du Québec et la Charte canadienne des
droits et libertés. Et là, il y a une sorte de rivière
à traverser qui n'est pas facile, et j'aurais bien besoin d'être
éclairé par les explications du maire de Montréal et les
interventions supplémentaires de nos collègues de la
commission.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Mais, M. le maire, quand je vois "le corps humain", est-ce qu'on ne peut pas
marquer "des scènes de nudité" à la place de "corps
humain"? Ce qui irait dans l'esprit du règlement.
M. Ryan: Pas nécessairement. Il y en a qui vont te mettre
un petit morceau gros comme ça...
Le Président (M. Gobé): M. le maire? Vous avez la
parole.
M. Doré: Bon. Alors, je dois dire que M. le ministre vient
de mettre le doigt sur quelque chose qui a l'air anodin en soi, mais qui...
Derrière cette formulation, il y a deux ans de travail. Deux ans de
travail, deux ans de consultation: juristes, groupes de femmes, policiers,
colloques... On a organisé un colloque sur la question de l'affichage
erotique pour savoir - ou pornographique - parce que les gens parlaient
volontiers de l'affichage pornographique...
Justement, voilà une difficulté, quand on parlait
d'affichage pornographique, qu'est-ce qu'est la pornographie? Il y un jugement
moral, qu'est-ce qui est pornographique et qu'est-ce qui ne l'est pas?
L'ensemble, pour résumer, pour faire une histoire courte, parce
que c'est vraiment... Il y a eu beaucoup d'avis d'émis,
contradictoires... Tous les gens s'entendaient sur le fait que, comme M. le
ministre l'a si bien rappelé tantôt, il y a utilisation du corps
humain, et particulièrement du corps des femmes, mais de façon
générale du corps humain, qui est proprement dégradante
dans bien des cas et qui est affligeante, pour les passants comme pour tout le
monde. Comment s'organiser pour mettre fin à une telle chose de
façon à respecter les droits et libertés qui nous sont
reconnus aussi bien dans la Charte constitutionnelle des droits que dans la
Charte québécoise?
La conclusion, c'est de dire que dans la mesure où, d'abord, on a
une approche limitative, alors on ne veut pas interdire l'utilisation du corps
humain dans l'affichage en général, on ne veut pas interdire que
dans les établissements de lingerie fine pour dames, on utilise le corps
humain comme mode de représentation, on ne veut pas viser... On vise
spécifiquement les commerces à caractère erotique qui
utilisent comme affichage un affichage qui représente le corps humain et
qui projette de la femme en particulier une image dégradante.
Pour nous, en liant d'abord l'interdiction à l'extérieur
des commerces, pour le public en général. Les adultes de 18 ans
et plus, qui rentrent à l'intérieur des commerces, s'ils y vont
pour voir, je dirais, des personnes vivantes dans des situations
d'érotisme ou de pornographie, eh bien! je veux dire, qu'il y ait des
images à l'intérieur, ce n'est pas très offensant. Ils ont
l'âge pour y avoir accès. À l'extérieur, c'est une
autre paire de manches, en ce qui nous concerne. Donc, on dit bien: à
l'extérieur des commerces visés à 57.1°, donc des
commerces qu'on a définis généralement à
caractère erotique, ce sont les seuls qui sont visés. Dans un
endroit qu'on dit visible, dans ces cas-là, on dit: on voudrait pouvoir
interdire d'utiliser une image qui représente le corps humain. C'est la
formulation, comment dirais-je, la plus neutre, en même temps la plus
précise, la plus globale, la plus objective, la plus applicable qu'on a
pu trouver après de multiples discussions et avis.
Si je fais, je dirais, le raisonnement de tout cela, c'est que ça
nous semble, très honnêtement, une limitation raisonnable,
raisonnable, de la liberté qu'ont les commerçants de pouvoir,
à travers l'affichage, nous dit-on maintenant, s'exprimer, puisqu'elle
est balisée à des types de commerce très particuliers, qui
sont les commerces à caractère erotique, et qu'elle est
centrée sur l'utilisation ou l'interdiction de l'utilisation du corps
humain. Les gens peuvent bien annoncer
leur commerce, annoncer qu'il s'agit de commerce erotique, mettre
l'utilisation d'autres expressions qui attirent la clientèle, mais ils
ne peuvent pas utiliser le corps humain, sous quelque forme de
représentation que ce soit. Si on se met à dire: C'est le corps
humain dans sa nudité, eh bien! le truc où les seins sont nus,
mais on lui met un petit bandeau sur le sexe, est-ce que c'est de la
nudité? On va dire: Non, elle n'est pas nue, dans le fond, il y a un
petit truc de vêtement. Là, il y a un jugement moral: Est-ce que
cette image-là, c'est... C'est pour ça qu'on a dit: C'est le
corps humain, qu'il soit habillé, qu'il soit nu, c'est le corps humain
que l'on ne veut pas utiliser... Ça nous semble être une
limitation raisonnable. Et je dois dire qu'aux gens qui nous ont fait des
objections, on a dit: Trouvez-nous une formulation, suggérez-nous
quelque chose de meilleur.
Je sais qu'il y en a eu, des discussions, avec les juristes du
ministère, il y en a eu avec les gens de la justice, on en a eu avec les
gens dans d'autres villes, et au total, quand on fait la synthèse de
tout cela, personne ne trouve une formulation, je dirais, à notre point
de vue, meilleure pour subir le test qu'on pense qu'on va devoir subir. Et
là, je le dis à M. le ministre, on est prêts, nous,
à prendre le risque que ce règlement soit contesté, puis
à le défendre. On va monter, s'il le faut, jusqu'à la Cour
suprême, pour le défendre, en disant: II s'agit là d'une
limitation raisonnable au droit à la liberté d'expression, pour
des objectifs qui sont ceux que l'on poursuit, et qu'on pense que les tribunaux
seraient en mesure d'accepter, compte tenu qu'ils sont balisés et
liés uniquement à l'utilisation dans le contexte d'un commerce en
particulier. c'est, ma foi... et pour nous, c'est... je dois vous dire une
chose, peut-être, m. le président, pour terminer mon
exposé. il nous faut à montréal - et je pense
qu'éventuellement on fera le test, on est prêt à faire le
test pour le reste du québec là-dessus - il nous faut cette
disposition ou quelque chose d'équivalent, à moins qu'on nous
suggère quelque chose de meilleur. on est toujours ouvert aux
suggestions. ça fait deux ans qu'on consulte. mais il nous la faut parce
que l'opinion publique... je vais vous dire que dans beaucoup de nos
comités conseils d'arrondissements où la population s'adresse aux
élus en période de questions, des requêtes, des
pétitions, au conseil municipal comme dans tous nos cca, nos
comités conseils d'arrondissements dans les neuf arrondissements de la
ville, cette question est revenue à de multiples reprises. des
résolutions adoptées par des congrès de partis politiques,
aussi bien que de groupes de femmes nous demandant d'agir. et ça avait
l'air tellement simple. je veux dire: réglez ça ce
problème-là.
Bien ça fait deux ans qu'on tente de trouver le moyen par lequel
on le fait, la disposition qu'on vous présente aujourd'hui nous
apparaît être, après toutes les consultations qu'on a
faites, la meilleure, mais en même temps en disant: bien sûr, il y
a un doute qui peut subsister. Ce doute-là, bien ce sont les tribunaux
qui devront éventuellement l'interpréter si on se fait contester
cette disposition. Et nous, on est prêts à prendre le risque de la
défendre, après, je pense qu'on est assez bien bardés du
point de vue des opinions, et du point de vue de notre argumentation, je pense,
pour la soutenir devant les tribunaux. Voilà.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le mai re.
M. Ryan: Euh...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: J'ajoute juste un petit point. J'ai écouté
avec attention ce qui vient d'être dit. Il y aurait deux
possibilités. La ville de Montréal serait prête, dans
l'hypothèse où elle adopte un règlement, à voir ce
règlement-là contesté et à le défendre
devant les tribunaux. Mais nous, nous devons aussi envisager l'hypothèse
où ce texte législatif, dans le libellé qui nous est
proposé, serait objet de contestation, au nom de la Charte des droits,
bien sûr; c'est nous qui devrions le défendre, parce que c'est une
loi de l'Assemblée nationale. Et il faut que nous essayions de trouver
une formulation qui nous protège au maximum, qui donne au départ
une garantie raisonnable à nos légistes du ministère de la
Justice, en particulier à nos experts en virgules
constitutionnelles.
M. Doré: C'est pour ça qu'on est ouverts, M. le
ministre, à vos suggestions.
M. Ryan: Je le sais bien, mais je cherche avec vous là,
hein. Et je suis prêt à écouter d'autres opinions aussi. On
va trouver une solution. Mais, aux États-Unis, j'ai suivi des
débats qui se sont produits aux États-Unis sur ces questions
depuis de nombreuses années, et finalement, ce que la jurisprudence
américaine a retenu, c'est le concept au bout de la ligne qu'on appelle
le "prurient interest", c'est la seule chose qui a résisté
jusqu'à maintenant à la critique. Il fallait bien qu'on garde
quelque chose, parce que, autrement, on aboutit à une espèce de
dégradation totale de l'ordre moral, et puis même de l'ordre
public au bout de la ligne s'il n'y a absolument plus aucune balise qui tient.
Ce que la Cour suprême retient le plus fréquemment aux
États-Unis, c'est ce concept-là. S'il y a une publication ou un
spectacle ou une chose qui est de nature à provoquer directement ce
qu'ils appellent "a prurient reaction", à ce moment-là, ils
entérinent ou ils approuvent des règlements ou des mesures qui
ont pu être prises.
Mais ce n'est pas facile de mettre ça dans nos lois à
nous. C'est là qu'ils en sont rendus là-bas, à ma
connaissance. Moi, d'après l'examen que j'ai fait de ce qui s'est
passé de ce côté-là... Je suis la jurisprudence
américaine depuis longtemps, non seulement là-dessus, mais sur
toutes les questions reliées à la liberté d'expression. Je
trouve que c'est la plus grande du monde entier.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Mais je vois, M. le maire, peut-être quelque chose qui accroche.
Prenons un exemple: un bar "topless" ou un salon de danse, comme on appelle
ça, là, situé sur la rue Sainte-Catherine à
Montréal, on va dire, n'aurait pas le droit d'afficher quelque
publicité que ce soit représentant un corps humain. Le hasard
fait que, deux magasins plus loin, il y a un cinéma qui, lui,
présente James Bond, je ne sais pas moi, un film à sensation un
peu, mais pas à vocation pornographique. Et il se trouve que l'affiche
de ce cinéma montre la compagne de James Bond en maillot de bain, en
bikini sur un hors-bord dans les Caraïbes. Est-ce qu'il n'y a pas
là contradiction? Est-ce que... On voit, on n'a pas le droit d'afficher
sur l'autre, puis le cinéma qui est à côté, lui, a
le droit d'afficher l'affiche de son film.
Ce que je veux dire: c'est quoi la différence entre la femme en
maillot de bain sur l'affichage du cinéma, le Sainte-Catherine on va
dire, par rapport à la femme que je mettrais moi aussi en maillot de
bain sur ma vitrine. Est-ce que c'est pour de l'affichage seulement ou c'est
pour restreindre l'accès à cet
établissement-là?
M. Doré: Non, non, non, ce qui est visé, c'est
l'interdiction...
Le Président (M. Gobé): Si c'est juste pour l'image
dégradante de la femme, les deux images, qu'elles soient d'un bord ou
l'autre, ça revient au même.
M. Doré: Oui, bien disons, dans un cas...
Une voix: C'est l'association...
(12 h 15)
M. Ooré: Je pense qu'il faut voir, c'est l'association, ce
qui est visé là, ce qu'on veut éliminer, c'est
l'association du corps humain des femmes, l'exploitation de ce corps humain
là lié à l'activité elle-même, qui est le
commerce à caractère erotique, les bars "topless" et le reste.
C'est ça qu'on veut viser. On ne veut pas viser le cinéma qui va
utiliser avec... Parce que je dirais, à la limite, dans un cas, si le
film marche bien, ça va être deux mois à l'écran,
sinon deux semaines. Mais dans l'autre cas, l'affiche est permanente puis,
généralement, elle n'est pas habillée, justement. Puis
elle est liée surtout à dire: voilà. Ce qui finit par
être offensant, du point de vue de la majorité de la moitié
de notre population, y compris des hommes aussi, j'en suis convaincu, et ce qui
l'est aussi pour les jeunes, c'est d'associer de façon permanente le
corps humain des femmes avec un peu l'exploitation que l'on en fait du point de
vue du commerce sexuel, du commerce à caractère erotique qu'il
représente. C'est ça aussi qu'on veut briser comme association.
Et c'est pour ça qu'on vise spécifiquement les commerces
définis à l'article 57.1° qu'on voit juste en haut et qui
dit: Ce sont "les salles de visionnement erotique, les magasins d'objets
erotiques, les établissements où se donnent des spectacles
erotiques ou qui exploitent l'érotisme" qui seraient visés. Le
reste ne l'est pas. Et on ne veut pas viser le cinéma.
On ne veut surtout pas se mettre à dire, comme dans le temps:
"Quand ça bouge, c'est illégal", à l'époque des
années soixante, ou encore de commencer à viser l'art, les
galeries d'art, ainsi de suite. Ça n'a rien à voir. On vise
à vouloir faire une brisure entre l'utilisation du corps humain et
l'ensemble des commerces qui sont centrés autour de l'érotisme et
de l'espèce d'association dégradante que l'on fait de l'un et de
l'autre systématiquement. C'est à cela que viendrait mettre fin,
en quelque sorte, cette disposition, si elle était acceptée par
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il ne serait pas
plus simple d'annuler complètement ce genre d'établissement
la?
M. Ooré: Ah! ça, si vous êtes capable de
convaincre l'Assemblée nationale de récupérer les pouvoirs
du Code criminel canadien... Parce que, là, il faudrait faire de ce
commerce-là un commerce illégal, et ça, même
l'Assemblée nationale ne pourrait pas le faire. Il faudrait que ce soit
en vertu du Code pénal canadien.
Le Président (M. Gobé): C'est parce que si on parle
de commerces dégradants et de l'exploitation du corps humain et que
l'affiche en est le symbole extérieur, à l'intérieur,
l'action se produit.
M. Doré: Oui, mais là, au moins, à
l'intérieur, ce qu'on va être capables de faire - et je termine
là-dessus et je laisse les députés intervenir, M. le
Président - là, avec les dispositions qu'on a, c'est d'interdire
l'accès aux mineurs. Alors, là, je veux dire, les gens qui sont
adultes, qui ont le droit de vote, qui ont le droit d'ester en justice ont
aussi le droit de pouvoir avoir accès à des commerces qui sont
considérés légaux, même si on peut porter des doutes
sur leur légitimité ou leur moralité. Et ça, on ne
peut pas les interdire, mais, au moins, on peut s'organiser pour qu'à
l'extérieur ils ne soient pas offensants et dégradants quant
à l'usage qu'ils
font du corps humain et l'association très intime que l'on fait
entre l'exploitation du sexe et le corps des femmes, parce que,
généralement, c'est de ça dont on parle.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. Mme la
députée de Bourget.
Mme Boucher Bacon: Je voudrais sensibiliser M. le ministre
à l'effet de ce que M. le maire vient de dire. Pour reprendre un peu le
principe d'affichage d'un cinéma qui est temporaire, si on prend le
même principe d'une lingerie et qu'ils sont situés un à
côté de l'autre, un a pour but de vendre des articles, et pour un
enfant ou un jeune qui passe, son esprit n'est pas rattaché à ce
phénomène-là d'association. Et s'il passe dans un
établissement auquel l'article 57.1° fait référence,
là, c'est plus subjectif. Son idée est plus arrêtée
sur un point précis plutôt qu'un autre. C'est dans le domaine de
l'association, et c'est pour ça que l'article 57.1°... Et moi, je
serais portée à défendre ce point de vue là dans le
sens pour "le corps humain", je pense que c'est une formule juste et
appropriée et qui, moi, en tant que femme, me satisferait.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
députée de Bourget. M. le député de l'Acadie, vous
avez demandé la parole.
M. Bordeleau: Oui. Je pense que le problème est
posé par l'article 57.2°, quand on dit, si j'ai bien compris
l'explication de M. le maire tout à l'heure: Empêcher toute
représentation du corps humain - on a dit habillé, partiellement
ou non. Il n'y a aucune représentation - dans ce sens-là, j'ai
l'impression que c'est ça qui peut porter un peu à critique, dans
le sens qu'on ne peut même pas mettre une personne qui est
habillée, à l'extérieur. Là, il n'y a pas une
question d'abus? Je me demande s'il n'y aurait pas...
Mme Boucher Bacon: C'est ça: un chat, c'est un chat.
M. Bordeleau: En fait, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de
procéder différemment, c'est-à-dire de mettre tout
simplement au niveau de la loi qu'à l'extérieur d'un commerce
spécifié à l'article 57.1° l'affichage doit être
exclusivement réservé au nom du commerce et à
l'identification du type de commerce, et qu'il n'y ait pas d'autre
possibilité d'afficher à l'extérieur. Tout simplement en
identifiant le nom du commerce et le type de commerce; il n'y aurait aucune
représentation graphique. Ce serait limité à ce
niveau-là. Alors, il n'y aurait pas de représentation du corps
humain et d'une...
Mme Boucher Bacon: Oui. Je pense que...
M. Ryan: Là, on entre dans un débat
intéressant.
Le Président (M. Gobé): M le ministre
M. Ryan: On entre dans un débat intéressant.
D'abord, s'il s'agit de l'affichage commercial, selon la théorie
gouvernementale, ça ne doit pas être couvert par la Charte des
droits constitutionnels. On pourrait invoquer la clause "nonobstant". Mais, si
c'était simplement... Mais, je pense que l'intervention ouvre des
possibilités qui ne sont peut-être pas à négliger.
Au lieu de marquer: "Interdire d'exposer ou de maintenir", si c'était
marqué: "Réglementer la publicité extérieure",
"Réglementer la publicité extérieure des
établissements visés par", est-ce qu'on ne pourrait pas arriver,
nous autres en tout cas, dans notre formulation, là, il n'y aurait pas
de danger qu'ils attaquent notre législation. Puis, après
ça, si vous autres édictez un règlement qui va trop loin,
on peut contester le règlement, par exemple. Je ne le sais pas, je pose
la question.
M. Doré: Je me permets de dire ceci, M. le ministre, M. le
Président. La suggestion que vous faites - réglementer, par
exemple, l'affichage extérieur - le règlement ne peut pas avoir
une portée plus grande que la loi habilitante qui le crée.
Pourquoi on demande l'interdiction, c'est qu'on pourrait... on ne peut pas, par
règlement, interdire. On peut justement encadrer l'exercice d'un droit.
Ici, ça nous prend une disposition claire de l'Assemblée
nationale si l'on veut viser l'objectif qui est de dire: "Le corps humain, en
liaison avec des commerces à caractère erotique, ne peut pas
être utilisé comme mode d'expression de la liberté
commerciale." L'affichage est déjà réglementé, mais
on ne peut pas justement l'interdire. Et c'est pour ça qu'on vient
devant vous pour vous demander le pouvoir de l'interdire de façon
à ce que ça puisse se refléter.
L'autre élément que j'aurais tendance à ajouter,
suite à la remarque du député de l'Acadie qui disait:
Bien, peut-être qu'on pourrait dire que, dans le fond, la seule chose que
les commerces pourraient faire, c'est de mettre leur nom. Là, je vous
soumets bien humblement que, si on prenait cette approche-là, elle est
encore plus restrictive que celle qu'on propose ici. Parce que, dans le fond,
si on lui dit: La seule affaire que tu ne peux pas faire, c'est de mettre le
corps humain, l'image du corps humain, mais tu peux bien annoncer le nom de ton
commerce, tu peux dire que les spectacles sont continuels, que le spectacle
commence à telle heure, qu'il finit à telle heure, et ainsi de
suite, tu peux utiliser des étoiles, ou je ne sais pas quoi, là,
tu sais, mais si tu dis: Ta seule capacité, quand tu es un
commerçant dans le domaine de l'érotisme, c'est de mettre ton nom
commercial sur l'affiche, à mon point de vue, là on vient d'avoir
d'abord beaucoup plus de difficulté à défendre un tel
règlement parce qu'il est encore plus restrictif
quant à ce qu'on pourrait percevoir comme étant sa
liberté de pouvoir utiliser l'affichage commercial comme un mode
d'expression du commerce. C'est pour ça que je vous... En fait, je vous
le dis comme ça, là, pour éclairer le débat, parce
que, bien sûr, on essaie tous d'y contribuer, mais je pense que, si on
veut viser un objectif clair, qui est celui de ne pas permettre dans le cas de
l'érotisme d'associer le corps humain - généralement des
femmes, je le dis bien - à l'exploitation sexuelle ou à
l'exploitation du commerce du sexe, il faut avoir une disposition habilitante
claire qui nous permette de l'interdire par le règlement, et sinon, on
n'y arrivera pas et c'est clair que notre règlement va être
extrêmement fragile.
M. Ryan: Je n'ai pas entendu le député de
Jonquière, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière, votre expérience de région.
M. Dufour: Je ne vous cache pas que le problème demeure
entier.
Le Président (M. Gobé): Régional. M.
Ryan: Pardon?
M. Dufour: Je vous dis: Je ne vous cache pas que, pour moi,
ça représente une difficulté. Je comprends les buts
visés, on sait ce qu'on veut; c'est trouver les mots pour le dire qui
est compliqué, et surtout bien circonscrire parce que le corps humain,
ça peut être juste le visage d'une personne, c'est une partie du
corps humain, c'est un tout. De la façon que c'est
présenté, même si c'est un bras, on pourrait le mettre
erotique, comme on pourrait inciter des gens. Moi, j'essaie de trouver,
là, à travers ce qui se dit. J'avais quelque chose qui
commençait à me flotter dans la tête, en disant: Dans un
endroit visible de l'extérieur de tels établissements, une image
imitative ou qui décrit ce qu'il y a à l'intérieur...
Autrement dit, on pourrait annoncer puis dire des choses, mais excepté
qu'on ne pourrait pas, dans l'image, expliciter ce qui se passe à
l'intérieur. Comment le dire? Est-ce que ça, c'est plus valable?
Moi, j'écoute tous les intervenants, ici, puis je vous passe un papier
que je ne chemine pas vite, là. Puis, pourtant, je suis pour les bonnes
moeurs, comme tout le monde, hein? C'est bien clair.
Le Président (M. Gobé): Mais c'est un peu un cas
comme dans certains pays où la publicité sur l'alcool, où
les marques d'alcool sont interdites, où c'est marqué "Bar" ou
"Taverne", mais ce n'est pas marqué "Budweiser", "Michelob" ou
"Heinecken". On ne sait pas ce qu'on... On rentre dans un bar, et le seul mot
"Bar" est inscrit. Est-ce qu'on en arrive à limiter ça? On marque
"Salon de danse" point à ligne, puis on bannit toute autre
publicité? Ça pourrait être ça.
M. Ryan: On a réglé ça, la boisson, avec le
projet de loi 55.
M. Dufour: Bien, oui, tout à l'heure, c'était
ça que je me posais comme question.
Le Président (M. Gobé): On revient un peu... C'est
parce que j'ai l'impression que l'esprit de la ville, c'est d'éviter
l'incitation, l'image dégradante, aussi, de... C'est l'esprit qui est
intéressant, mais comment le formuler pour ne pas être
attaquable?
M. Doré: Je vous soumets, M. le Président... Encore
une fois, on est ouvert aux suggestions, mais, en même temps, je suis
obligé de tenir compte du débat qui s'est déroulé
pendant ces deux années entre beaucoup de groupes et j'ai même dit
tantôt qu'une fin de semaine, on a mis autour de la table des gens de
diverses régions, même du Canada, avec des juristes et tout
ça, pour brasser tout ça, pour voir et... Bon! Le brassage de
tout ça, c'est ça, parce que, dans le fond, les gens disent:
Toute autre approche qui est celle... Ce qu'on vise, c'est d'éliminer
l'utilisation du corps humain associé. Si on essaie d'y arriver par des
moyens directs, en disant que le seul type de langage qu'on peut utiliser,
c'est un mot, un descriptif, le nom de l'organisme, du point de vue des
juristes qui, normalement, connaissent bien les tests que la Cour suprême
a utilisés pour déterminer si cela était trop limitatif et
déraisonnable dans le contexte d'une société libre et
démocratique, les gens nous disent: Oui, vous allez avoir de la
difficulté à le passer, c'est trop restrictif.
Par contre, une approche comme celle-là serait probablement une
approche qui serait davantage acceptable. Bien sûr, on n'en a pas la
certitude, mais on a un motif raisonnable et probable de croire que oui,
ça passerait le test et ça résisterait. Associer
l'interdiction d'utiliser le corps humain au commerce à caractère
erotique, pour les objectifs pour lesquels ils sont visés. Le corps
humain, là, c'est tout le monde. Je veux dire, ce n'est pas juste des
parties. À Montréal, effectivement, on voit des affiches
où c'est des jambes de femme qu'on voit, mais dans des positions telles
que, je veux dire, c'est aussi dégradant que le corps au complet.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de l'Acadie. Mme la députée de Bourget.
M. Bordeleau: Oui. Quand vous faites référence
à ce que les juristes ont pu mentionner au niveau du caractère
restrictif de ce que je viens de mentionner, de toute façon, on en
apporte des restrictions, ici, pour un cas particulier de type de commerce et
je me demande
si, à ce moment-là, les juristes ne prendraient pas en
considération aussi qu'il y a une limitation, mais qu'on fait affaire,
ici... Ce n'est pas une limitation générale. On fait affaire,
ici, à un type très particulier de commerce, qui est très
bien identifié et, à ce moment-là, compte tenu, au fond,
de l'ensemble des valeurs de la population dans ce débat, Ces
limites-là seraient quand même raisonnables et acceptables dans ce
contexte-là, et ça éliminerait... À ce
moment-là, ça serait très simple. Ça serait
très discret, au fond, il n'y aurait pas de... De l'extérieur, je
pense qu'on pourrait difficilement aller dans une moins bonne situation au
niveau de l'affichage que d'avoir tout simplement le nom du commerce et le mot
qui décrit le type de commerce. J'ai l'impression que dans... Comme vous
dites: "On est prêts à faire le test, aller devant la cour avec
ça pour démontrer que c'est raisonnable", j'ai l'impression qu'on
pourrait aussi défendre que c'est aussi raisonnable, pour ce type de
commerce spécifique, et c'est très limité, d'apporter ces
contraintes au niveau de l'affichage.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée de Bourget, en terminant, parce que, après...
Mme Boucher Bacon: J'aurais peut-être...
Le Président (M. Gobé): Je vous en prie,
allez-y.
Mme Boucher Bacon:... une formulation... Le Président
(M. Gobé): Ah!
Mme Boucher Bacon:... à la place du mot "image qui
représente le corps humain", mais là...
Le Président (M. Gobé): Allez-y.
Mme Boucher Bacon: ... c'est sous toute réserve. une
référence aux formes du corps humain qui seraient
érotiques. ça pourrait mettre votre tête, m. le
député.
Une voix: Bien, c'est encore drôle! Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît, Mme
la députée!
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Non, mais, là, tu rentres dans
l'interprétation.
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît!
Mme Boucher Bacon: Non, qui fait référence. Alors,
on voit...
Le Président (M. Gobé): Est-ce que c'est dans votre
amendement, la tête du député?
Mme Boucher Bacon: Pardon?
Le Président (M. Gobé): Est-ce que la tête du
député est dans votre amendement?
Mme Boucher Bacon: Non, mais il dit... Il avait une restriction
sur la tête. Alors, votre tête n'est pas une forme du corps humain
érotique, à ce que je vois.
Le Président (M. Gobé): Alors...
Mme Boucher Bacon: Qu'est-ce que vous en pensez, M. le maire?
C'est trop...
M. Doré: Oui. On me demande, M. le Président, ce
que j'en pense. Je vous dis tout de suite que...
Le Président (M. Gobé): Allez-y, faites-nous part
de cette...
M. Doré:... si vous utilisez le mot "érotique", on
a là une embûche incontournable. Qu'est-ce
queTérotisme?
Mme Boucher Bacon: Alors, on enlève "érotique"?
M. Doré: L'érotisme est une notion... On peut
essayer de l'objectiver, mais elle est d'abord subjective. Elle est dans l'oeil
et dans l'esprit de celui ou de celle qui le perçoit et comme les
standards, je dirais, la perception du Canadien moyen peut évoluer,
comment peut-on être capable de le circonscrire? C'est presque
incontournable, l'expression.
Mme Boucher Bacon: alors, je pourrais enlever "érotique",
mais "qui font référence aux formes du corps humain". on garde
quand même les mots "du corps humain".
M. Doré: On peut peut-être y penser, là.
Le Président (M. Gobé): M. le maire, on dit souvent
que la nuit porte conseil, espérons que ce sera le lunch ou le
dîner qui va porter conseil.
M. Doré: Oui, il faut ajourner.
Le Président (M. Gobé): Je vais donc suspendre les
travaux jusqu'après les affaires courantes, en cette salle. Nous
reviendrons, à moins d'avis contraire de la Chambre, ce serait vers 15
heures, 15 h 15, normalement.
M. Doré: Alors, à 15 heures, on revient ici.
Le Président (M. Gobé): Disons 15 h 15 à peu
près.
M.Ryan: 15 h 30.
Le Président (M. Gobé): 15 h 30...
M. Ryan: Ça ne sera pas avant 15 h 30.
Le Président (M. Gobé): ...dans cette salle. Alors,
la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30. On vient de le
décider.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 16 h 4)
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, Mmes et MM. les membres de la commission, nous allons reprendre
les travaux de la commission de l'aménagement et des équipements.
Je voudrais excuser le Président, M. Gobé, qui doit prendre la
parole cet après-midi en Chambre sur un avis de motion, d'ailleurs, une
motion sans préavis pour féliciter de son élection le
nouveau président d'Haïti. Ceci dit, nous reprenons à
l'article 11, paragraphe 57.2° et l'amendement. Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais... Le député de LaFontaine est
un ami personnel de l'abbé Aristide, le nouveau président
d'Haïti, qu'il a reçu ici au Québec il y a peu de temps.
L'abbé était venu faire une visite. S'il est dans le même
esprit oecuménique que le député de LaFontaine, ça
ne lui aura pas nui.
M. le Président, nous nous sommes laissés, à
l'heure de l'ajournement, au moment où nous discutions encore du
paragraphe 57.2° qui viendrait s'ajouter dans le cadre de l'article 520 de
la charte de la ville de Montréal. Et nous discutions sur
l'opportunité de maintenir la formulation proposée dans ce
paragraphe, formulation suivant laquelle la ville de Montréal se verrait
accorder le pouvoir d'interdire d'exposer ou de maintenir à
l'extérieur des établissements visés par le paragraphe
57.1°, c'est-à-dire des établissements à
caractère erotique vendant des objets erotiques ou présentant des
spectacles erotiques, ou dans un endroit visible de l'extérieur de tels
établissements, et voici l'expression qui nous laissait indécis
avant l'ajournement du déjeuner: "Une image qui représente le
corps humain". Pendant... Nous avons examiné tous les aspects. J'ai
consulté pendant l'ajournement, mes collaborateurs et collaboratrices
ont fait de même aussi, j'ai causé de nouveau avec le maire de
Montréal, et j'en viendrais à la conclusion que l'attitude la
plus sage, en même temps que la plus susceptible de nous faire progresser
quelque peu dans ce dossier où tout le monde est enlisé depuis de
nombreuses années, serait de conserver la formulation qui est
proposée dans le projet de loi. Et voici pourquoi. Nous garderions "une
image qui représente le corps humain", la ville se ferait donner le
pouvoir d'interdire d'exposer ou de maintenir à l'extérieur des
établissements visés par le paragraphe 57.1° ou dans un
endroit visible de l'extérieur une image qui représente le corps
humain.
Ça ne veut pas dire, évidemment, que toute image
représentant le corps humain doit être bannie par
l'autorité municipale, qu'elle pourra agir arbitrairement. Si elle
décide d'interdire une image qui ne serait pas reprehensible outre
mesure, elle s'exposera à des poursuites pour abus de pouvoir au titre
des dispositions qui sont inscrites dans nos chartes de droits et sa
décision pourra faire l'objet d'un arbitrage judiciaire en temps utile.
Mais il faut qu'on trouve une formulation objective. Dès que l'on veut
mettre un qualificatif quelconque, on crée des embûches qui sont
pratiquement invincibles.
Et en fait de formule neutre, celle qui est inscrite dans le projet de
loi en vaut bien d'autres. Il n'y en a peut-être pas de meilleure qui
soit identifiable à l'heure actuelle. J'ai été
particulièrement frappé en écoutant les propos du maire de
Montréal. J'ai constaté que la ville de Montréal a fait
beaucoup de consultations à ce sujet, autant auprès de milieux
juridiques que de milieux intéressés au respect de la
dignité de la femme dans notre société. Elle a même
tenu un colloque à ce sujet, qui fut fréquenté par un bon
nombre de personnes intéressées, et si elle en vient à
cette conclusion après toutes ces recherches, sans que la conclusion
soit parfaite, sans qu'elle emporte nécessairement l'adhésion
aveugle, peut-être vaut-il mieux l'accepter que de ne rien faire
là-dessus.
Je me disais une chose: Peut-être qu'on pourrait laisser tomber
l'article 57.2 et retenir le reste. Mais ça voudrait dire qu'on pourrait
faire un travail considérable à l'intérieur, au point de
vue également de la localisation de ces établissements. Mais
qu'ils pourraient, à l'extérieur, présenter une image qui
donnerait l'impression toute contraire, qui déferait dans l'estime des
citoyens, des visiteurs également la bonne opinion qu'on voudrait se
créer de la ville par une meilleure discipline à
l'intérieur. Il serait parfaitement inconsistant de prétendre
agir à l'intérieur si on laisse, à l'extérieur, se
faire n'importe quoi.
Alors, peut-être que le meilleur équilibre, c'est de
retenir les solutions qui visent à la fois l'intérieur et
l'extérieur tout en restant modérées dans leurs principes
et sujettes à l'arbitrage des tribunaux en cas de divagation
inspirée par un zèle excessif ou une mauvaise perception de la
réalité. Alors pour toutes ces raisons, M. le Président,
moi, je serais porté à m'en tenir à la formulation qui
nous est proposée. Nous avons reçu des avertissements des experts
juridiques du
gouvernement nous prévenant qu'il n'est pas assuré que, si
une contestation devait être élevée devant les tribunaux
autour d'une formulation comme celle-ci, nous serions assurés de la
gagner. Il n'y a pas d'assurance mathématique qui puisse être
donnée en ces choses, sauf si on décide de ne rien faire. Si on
décide de ne rien faire, il n'y aura pas de problème devant les
tribunaux, ça va bien aller. Mais tout va continuer à fonctionner
comme ça fonctionne maintenant, puis on ne sera pas plus avancé,
personne. Puis notre responsabilité, on ne l'aura pas exercée.
moi, ce que j'apprécie de la ville de montréal, c'est qu'elle est
prête à assumer sa responsabilité. je crois que comme
législateurs, on doit lui donner "a fair break", comme on dit, une
chance honnête de s'acquitter de sa responsabilité dans ce domaine
où trop souvent les autorités publiques pèchent par
inaction, abstention et faiblesse pure et simple. moi, je ne suis pas de
l'école de l'abstention, vous me connaissez, m. le président, je
suis plutôt de l'école qui aime à prendre position
clairement. et dans ce sens, je serais porté à retenir la formule
comme la plus positivement prudente dans les circonstances, c'est-à-dire
qu'elle est balisée puis en même temps bien, ce n'est pas une
formule qui est synonyme de ne rien faire.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le critique de
l'Opposition.
M. Dufour: Je ne peux pas rajouter bien, bien des arguments. Le
ministre a probablement des sources d'information plus grandes que celles que
je possède. Il a le pouvoir de prendre des décisions même
si je donnais un avis contraire. Je pense qu'on peut le faire. J'avais quelques
indications qu'on pourrait accepter cette définition-là,
malgré que moi, je sois convaincu qu'on va sur un terrain très,
très mouvant et qu'on n'a pas cette garantie-là qu'il n'y aura
pas de poursuites. Si le ministre est prêt à leur accorder le
pouvoir, on va l'accorder.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, si je comprends bien, l'amendement serait retiré.
M. Dufour: Est-ce que vous retirez ça, M. le ministre?
M. Ryan: On va revenir à l'article 57.1°
tantôt...
M. Dufour: L'article 57.2°.
M. Ryan: L'article 57.1°, on l'a laissé en
suspens...
M. Dufour: Non, mais celui-là que vous avez en main, vous
l'enlevez...
M. Doré: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Un moment s'il vous
plaît.
M. Doré: M. le Président, juste pour souligner,
à 57.2", c'est ce qu'on discute là. Il y a eu une proposition
d'amendement ou un papillon qui a circulé qui, il me semble, n'a pas
encore été lu.
M. Dufour: On ne l'a pas traité.
M. Doré: On ne l'a pas traité, qui complète
un peu ce qu'est l'article qui est inscrit au projet de loi.
M. Ryan: II avait été convenu qu'on ne prenait pas
de vote tout de suite. 57.1°, nous l'avons laissé en suspens ce
matin pour acquérir une vue d'ensemble de toutes ces dispositions. Mais
ça n'empêche pas qu'on essaie de constater un consensus à
mesure qu'on avance. "We are groping for that", M. le Président. Alors,
ça, ça va. Ensuite... Elle est déjà finie, la
marche de M. Aristide?
Le Président (M. Gobé): Oui, terminé. J'ai
terminé mon discours en...
M. Ryan: On ne pensait pas que ça serait aussi bref. On
croyait que vous aviez beaucoup à dire.
Le Président (M. Gobé): En lui transmet tant, M. le
ministre, non seulement mes félicitations mais celles de tous les
Québécois, le maire de Montréal, vous M. le ministre et
l'ensemble de nos concitoyens. Et le mot de la fin était: Vive Harti et
vive te Père Aristide!
M. Bourdon: Et on voit là encore un exemple que les gens
religieux peuvent réussir en politique.
Le Président (M. Gobé): Oui. Alors, nous
étions à l'article 57.2°.
M. Ryan: II voulait consoler l'ancien président de la
CECM. Vous aviez dit les gens religieux, pas ceux qui se servent de la
religion.
M. Bourdon: II y a une différence entre religion et
religiosité.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ceci étant dit, pour la bonne gouverne des
travaux, M. le ministre, comment on fonctionne? Tout à l'heure, vous
avez présenté, ce matin, l'article 57.1°. Celui-là, il
est demeuré en suspens, si j'ai bien compris, il remplaçait.
L'article 57.2°, vous aviez présenté
aussi...
M. Ryan: Sur 57.1°, juste pour mémoire, nos
conseillers doivent nous arriver avec une formule...
M. Dufour: II est en suspens.
M. Ryan: ...réconciliant les deux dimensions qu'on veut
essayer d'exprimer ensemble. On va en prendre connaissance tantôt quand
on va revenir.
M. Dufour: 57.2°, on avait fait de même. Mais si j'ai
bien compris, vous reveniez avec ce qui avait été inscrit,
proposé dans le projet de loi, non? Ou bien si vous gardez...
M. Doré: Avec un papillon, M. le Président, qui n'a
pas encore été lu. (16 h 15)
M. Ryan: Oui, c'est pour la deuxième section du
paragraphe. On n'en a pas parlé jusqu'à maintenant, on y vient
justement.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous l'avez,
l'amendement? Alors l'amendement est adopté, l'article 57.2°?
M. Ryan: Essentiellement...
Le Président (M. Gobé): On l'étudié
actuellement.
M. Ryan: Là, on a discuté la première
section du paragraphe jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Ryan: Et la deuxième section, le député
de Jonquière a parfaitement raison de nous dire que nous en sommes
précisément là.
M. Dufour: Ah, c'est ça qu'on va discuter. O.K., je
pensais qu'on allait chercher d'autre chose..
M. Ryan: Non, non. Moi-même, j'ai pu indiquer l'article
57.3° et j'étais dans l'erreur. L'amendement à l'article
57.1° vise à étendre légèrement la
période accordée à un établissement qui serait en
faute pour rentrer dans l'ordre, faire disparaître une affiche, par
exemple, qui aurait été interdite par l'autorité
municipale. Là, on lui donnait, pour s'exécuter, un certain
délai, on lui donnait 60 jours et, là, on étendrait
ça à 90 jours. Et si le propriétaire ne s'est point
exécuté, la ville lui donne un avis de 30 jours au terme duquel
elle peut procéder à l'enlèvement de l'affiche. Il faut
que tout finisse par une action concrète, autrement on parlerait pour ne
rien dire. Et là, l'amendement, c'est finalement remplacer 60 par
90.
M. Dufour: Dans ce pouvoir qui est donné, ça
s'applique surtout... Non, ça peut s'appliquer pour le passé.
C'est si quelqu'un ne respectait pas le règlement, son interdiction dans
le règlement, il va être aussi conditionné aux 90
jours?
M. Ryan: C'est ça.
M. Dufour: Aussi. Qui fait, en fait, 120 jours. 90 jours
après l'avis de 30 jours.
M. Ryan: c'est comme la langue française, quand on compte
toutes les périodes qui sont accordées, c'est toujours plus long
que ce qu'on penserait à l'oeil nu.
M. Dufour: Ça fait 120 jours, d'après ce que je
vois, hein? 90 plus 30.
M. Ryan: 120 jours, ça fait 4 mois. Oui mais parfois ce
sont des affiches qui ont été assez coûteuses, il y a eu
des grosses dépenses qui ont pu être entraînées et le
remplacement ne peut pas se faire du jour au lendemain.
M. Dufour: Pour le passé, ça ne pose pas de
problème. C'est si quelqu'un s'en va à l'encontre du
règlement et qu'il s'organise... Bon, il touche à l'interdiction
là, il prend une image qui représente le corps humain, et la
ville, par ce règlement, veut le faire enlever. C'est que ça veut
dire encore que là, ça va prendre 120 jours. Donc, la personne
peut jouer avec le règlement, à moins que je ne sois pas correct,
là. Peut-être... On pourra peut-être donner la parole
à vous, M. le maire?
M. Doré: Vous me posez la question?
Le Président (M. Gobé): M. le maire, allez- y-
M. Dufour: Je veux comprendre comme il faut la
mécanique.
M. Doré: Bon. Alors si vous me dites... Si votre exemple
est de dire qu'il y a une personne ou un commerce qui contreviendrait au
règlement... Ce qu'on dit dans l'article, avec le 90 jours, c'est que,
90 après l'entrée en vigueur, la personne doit obtempérer.
La ville ne peut pas procéder elle-même, à moins d'avoir
formulé un avis additionnel de 30 jours. Je vous souligne qu'en
pratique, ce qui va se produire, c'est que nous allons d'abord faire des
plaintes pénales, on va probablement prendre une plainte par jour
d'infraction; on va s'organiser pour que, dans le fond... C'est surtout que
dans ces cas-là, on va s'organiser pour que l'amende soit suffisamment
signifiante pour dire au propriétaire: Ne nous force pas à
être obligés de l'enlever nous-mêmes.
On va essayer d'éviter, dans la mesure du possible, d'être
obligés d'envoyer les employés de la ville pour décrocher
les annonces sur les devantures de magasins.
Mais en pratique, il faut in extremis l'avoir, parce que dans certains
cas, il peut y avoir des récalcitrants où c'est le seul recours
qu'on pourrait avoir. Mais en pratique, ce que le scénario vraisemblable
dans 99,9 % des cas va être, d'une part, l'information claire, à
l'ensemble des commerces visés par l'article concerné, de
l'existence du règlement, l'information claire en ce qui concerne le
délai qu'ils ont pour s'y conformer. Au terme de ce délai, il va
s'écouler de toute façon, le temps de vérifier sur le
territoire s'il a été observé, de réenvoyer les
avis, dans le fond, ça ne sera pas 30 jours, mais ça va prendre
un autre 60 jours, on en est convaincus. Mais à un moment donné,
il va falloir commencer à prendre des plaintes pénales et
à défaut, après un certain temps, bien sûr, on va
prendre les dispositions qui sont là pour éventuellement
procéder, aux frais du propriétaire, à l'enlèvement
de l'affiche qui contreviendrait à l'interdiction. Mais on parle quand
même de délais qui, dans la pratique, vont être largement
au-delà de ceux qui sont là. C'est pour ça que 90 jours
plus 30 jours, ce n'est quand même pas aussi serré que ça
apparaît, au départ. Et ça s'applique, bien sûr, aux
commerces existants - je veux dire - sans ça, le règlement est
inopérant.
M. Dufour: Les commerces existants, ça ne fait pas de
problème, c'était pour les nouveaux. Comment allez-vous pouvoir
les "grabber" comme on dit, les accrocher?
M. Doré: On va y aller par plaintes pénales.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors l'amendement est
maintenant adopté. Est-ce que l'article 57.2°, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Ryan: Regardez. On les garde en suspens pour tout de suite. On
va revenir pour le vote tantôt. C'est ce qu'on avait convenu de
faire.
M. Doré: On va revenir...
Le Président (M. Gobé): Nous allons le garder en
suspens et nous l'adopterons dans son ensemble.
M. Ryan: II peut arriver qu'on prenne des décisions, un
peu plus tard, qui modifieraient notre façon de comprendre ces
paragraphes-ci.
Le Président (M. Gobé): D'accord, M le ministre.
J'appelle maintenant l'article 57.3°.
M. Ryan: Oui. Sur l'article 57.3°, il y a un problème,
M. le Président. Il y a le problème suivant: voici une
disposition qui est très proche d'une disposition qui est contenue dans
le Code criminel, à l'article 174. Dans le Code criminel, on
déclare coupable d'une infraction punissable, sur déclaration de
culpabilité par procédure sommaire, quiconque, sans excuse
légitime, selon le cas, est nu dans un endroit public, est nu et
exposé à la vue du public sur une propriété
privée, que la propriété soit la sienne ou non. Est nu,
pour l'application du présent article, quiconque est vêtu de
façon à offenser la décence ou l'ordre public.
À cause de cette disposition, il y a un sérieux
problème qui se pose ici. Cette disposition, qui est définie au
paragraphe 57.3°, risquerait d'être trouvée invalide à
cause de ce qui est déjà dans le Code criminel. Et je voudrais
demander à M. le maire, justement, si, à la lumière de cet
éclairage, il trouve absolument indispensable de garder le
57.3°.
M. Doré: M. le Président, je vais vous dire... La
raison pour laquelle on a... D'abord, on était bien conscient de la
disposition du Code criminel. Mais quand on dit: "Quiconque" à l'article
174, notre interprétation, c'est qu'on vise davantage la personne qui
donne le spectacle, c'est-à-dire, dans presque l'ensemble de ces
cas-là, le danseur ou la danseuse. Nous, ce qu'on veut viser ici, c'est
l'exploitant. Je comprends que des juristes vont nous dire: Oui, oui, mais dans
le Code criminel, on va retrouver plus loin, à 21 et 22, les
dispositions relativement à la complicité et, indirectement, on
va être capable d'atteindre l'exploitant, c'est-à-dire que la
personne qui contrevient à l'article 174, elle le fait l'exploitant est
indirectement complice puisqu'il le permet et via 21 et 22, on va le rejoindre.
Il nous semblait que pour les fins de la preuve, établir l'infraction,
établir la complicité, établir que cela a
été fait avec l'intention... Parce que là, on ne parle pas
d'une infraction au sens strict, là, on parle d'une infraction qui
comporte à la fois Cactus reus et la mens rea - pour reprendre
l'expression des juristes - c'est-à-dire l'intention coupable en plus du
geste lui-même. Ça fait une preuve compliquée. Ça me
semble pas mal plus difficile à expliquer que dans ce cas-ci... Nous,
notre objectif, M. le Président, c'est clair, on ne veut pas que bien
souvent des employés soient les personnes poursuivies. On veut que ce
soit l'exploitant qui soit tenu de tenir sa maison en ordre, et c'est à
lui, celui qui empoche les profits, éventuellement de prendre les
gestes. On ne veut pas viser, finalement, un employé qui exécute
un ordre. Alors, en vertu de 174. c'est davantage l'employé qui est
visé, alors qu'ici, si
on mettait: "Interdire de présenter ou interdire à
l'exploitant de présenter un spectacle erotique à
l'extérieur", là, notre objectif, c'est carrément de viser
le propriétaire de l'établissement, celui qui donne les ordres et
celui qui cache les profits, en fait, qui encaisse en l'occurrence. Et
ça nous semblait plus simple d'application, une infraction aussi stricte
que celle-là, que celle en vertu du Code criminel où il faut
prouver l'intention, il faut prouver la complicité, il faut prouver...
Enfin, il y a un certain nombre de preuves qui sont plus complexes. Et on
disait: Bien, ça n'a pas... 174 demeurera toujours pour la personne qui
commet l'acte, mais 57.3° avait l'avantage de viser d'abord et avant tout
l'exploitant de rétablissement, celui qui donne l'ordre ou qui accepte
et qui, dans le fond, profite que le spectacle se donne. C'est ce qui nous a
amenés à le formuler, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, les explications sont
intéressantes, mais je ne crois pas qu'elles suffisent à faire
fondre la difficulté. L'avis de nos conseillers est assez ferme sur ce
point-ci. Et, comme M. le maire de Montréal l'a justement
souligné, il existe, en plus de l'article 174 qui vise assez directement
ce dont nous parlons, d'autres articles du Code criminel, en particulier 21 et
22 qui prévoient explicitement qu'il y a possibilité de
sévir contre des personnes qui sont des exploitants, en l'occurrence des
propriétaires ou des gérants d'établissements qui
conseillent, incitent ou sont partie à la commission d'une action qui
serait considérée inadmissible en vertu de 174. Et
celui-là nous créé des difficultés sérieuses
et, je vous le dis en toute franchise, j'hésite énormément
et je me demande s'il n'y aurait pas lieu de commencer avec le reste. Il ne me
semble pas aussi indispensable que celui dont nous avons parlé
précédemment, là, 57.2°, ou encore que 57.1°. En
tout cas, je vous fais part de ma réaction à ce moment-ci. J'ai
un avis assez formel de mes conseillers juridiques. Je n'aime pas leur
obéir, mais j'aime bien les écouter.
M. Doré: Alors, M. le Président, si vous me
permettez... Je fais de même, M. le ministre, en ce qui concerne les avis
de nos juristes et... Écoutez, en pratique - Parce que soyons pratiques,
c'est toujours à ça qu'il faut finir par arriver - le nombre de
cas annuels de ce type d'infractions risque d'être relativement peu
élevé. Conséquemment, nous pourrions probablement utiliser
les dispositions du Code criminel si jamais des problèmes se posaient et
si jamais le problème devenait, je dirais, disons, pas endémique,
mais plus complexe, plus fréquent, et qu'on avait besoin de dispositions
plus imperatives et plus claires, on peut toujours revenir voir le
ministère et l'Assemblée pour peut-être clarifier ou nous
donner des dispositions additionnelles. Alors, je me range bien, sur ce point
de vue là, à l'opinion des juristes que le ministre vient
d'exposer. Et conséquemment, je pense qu'on pourrait, sans du tout
affaiblir l'ensemble de la structure du texte, éliminer l'article
57.3°, le retirer plutôt.
Le Président (M. Gobé): Alors, si je comprends
bien, est-ce qu'on abroge l'article 57.3°?
Une voix: Retiré.
Le Président (M. Gobé): Retiré
complètement?
M. Ryan: On envisage de le retirer. Tantôt, on va
procéder par décision.
Le Président (M. Gobé): On va en faire un
amendement pour le retirer.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Gobé): D'accord.
M. Ryan: On va préparer un amendement.
Le Président (M. Gobé): Alors, on suspend l'article
57.3° jusqu'à ce qu'on ait une proposition d'amendement et j'appelle
maintenant l'article 57.4° M. le ministre.
M. Ryan: L'article 57.4°... L'intention est excellente et
nous avons déjà résolu de favoriser l'insertion de cette
disposition dans le projet de loi. Il y a une difficulté à la fin
du paragraphe, là. On dit: "Notamment dans l'intérêt des
bonnes moeurs, de l'ordre public ou de la protection de la jeunesse,
définir les salles d'amusement, déterminer des catégories
de salles d'amusement et les réglementer différemment." Ensuite:
"Soumettre les employés de ces établissements à
l'obtention d'un permis de travail délivré aux conditions
fixées par le règlement." Nous avons déjà eu
l'occasion de discuter ça plus tôt. Je crois que, selon une
vieille formule latine, là, reddit difficultas, la difficulté
revient. Et comme nous étions déjà convenus de laisser
tomber une semblable disposition plus tôt, peut-être qu'il faudrait
le faire ici également. Et le reste du paragraphe pourrait très
bien demeurer à mon point de vue. C'est bien indiqué que c'est
dans l'intérêt des bonnes moeurs, de l'ordre public ou de la
protection de la jeunesse qu'on va définir les salles d'amusement.
Le Président (M. Gobé): M. le maire de
Montréal.
M. Doré: M. le Président, juste pour dire... Je
pense que M. le ministre vient de nous citer une locution latine... On pourrait
dire: Qui trop
embrasse, mal étreint. Dans ce cas-ci, je pense que... Pourquoi
ça a été amené? C'est que dans le groupe de
travail, autour de l'ensemble des questions relativement aussi bien aux
établissements erotiques qu'aux salles d'amusement, les policiers
notamment de la communauté urbaine nous ont fait des
représentations en disant que dans les salles d'amusement, on retrouve
souvent des personnages dont le passé peut être douteux, dont la
moralité l'est également. On sait, avec des preuves... - de la
difficulté de preuve de pouvoir être capable... - qu'il peut s'y
écouler de la drogue. Conséquemment, si on était capable
d'éliminer, disons, les indésirables, entre guillemets, de ces
salles, on ferait oeuvre utile. Bon. Une fois qu'on a exprimé cette
idée généreuse et qui, ma foi, tombe sous le sens commun,
ça nous a amenés, finalement, dans l'ensemble du groupe de
travail, à dire: "Bien oui, on va retenir la suggestion du service de
police et revenir avec cette idée que peut-être nous pourrions
assujettir, dans le cas de ces établissements, à un permis de
travail." cela dit, vous avez raison, en pratique. une fois qu'on a eu
l'idée, là, quand on se met à regarder comment nous
pourrions bâtir un règlement sur cette question-là,
beaucoup de difficultés, finalement, surgissent et, dans le fond, on se
rend compte que probablement, on n'affaiblirait pas substantiellement l'article
en retirant... et la suggestion que je ferais à m. le ministre, je
pense, ce serait de faire un point-virgule, comme il est souligné,
après "différemment" et de biffer, donc, enfin, le dernier membre
de la phrase, "...de soumettre les employés des établissements
à l'obtention d'un permis de travail délivré aux
conditions fixées par le règlement" pourrait être
retiré, compte tenu des difficultés vraisemblables d'application
d'un règlement de telle portée. (16 h 30)
Le Président (M. Gobé): Vous voulez faire un
amendement, M. le ministre?
M. Ryan: C'est là le sens d'un amendement que nous avons
déjà communiqué ce matin, ça fait partie des
amendements qui ont été...
M. Doré: Ah, ils sont déjà là?
O.K....
Le Président (M. Gobé): Nous avons l'amendement,
alors l'amendement est recevable, bien entendu. Est-ce que l'amendement est
adopté? Alors, l'amendement est adopté.
M. Dufour: Bon, c'est l'amendement que vous avez introduit, alors
vous remplacez le "différemment" par... Parce qu'il faudrait bien le
lire, là, parce que...
Le Président (M. Gobé): Par: "Soumettre les
employés de ces établissements à l'obtention d'un permis
de travail délivré aux conditions fixées par le
règlement."
M. Dufour: Cet amendement-là, est-ce que vous voulez en
parler un peu, M. le ministre, de l'amendement que vous introduisez? Parce
que... C'est sur le permis de travail, est-ce qu'il y en a beaucoup de
personnes qui sont soumises à avoir un permis de travail de la
ville?
M. Ryan: Ce n'est pas la responsabilité de
l'autorité municipale de décerner des permis de travail,
ça se passe à un autre niveau. Et dans ce cas-ci, on serait
rapidement amené, si on instituait un régime spécial,
à examiner des cas de personnes qui ont des dossiers criminels...
M. Dufour: Vous ne le mettez pas? M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: si vous l'enlevez, correct, ça va. je ne veux
pas... c'est correct, je comprends. je vous demandais de me l'expliquer si vous
le laissiez. sinon...
Le Président (M. Gobé): Non, non, mais il est
déjà dedans.
M. Ryan: Nous autres, une fois que la ligne de conduite est
fixée, on ne change plus.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: Pas de problème.
Le Président (M. Gobé): On s'est bien compris, tout
le monde? M. le député de Jonquière, c'est correct?
M. Dufour: Ça va
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors l'amendement est
adopté. On va suspendre et passer à l'article 57.5°. Alors
l'article 57.5°, M. le ministre, si vous avez des commentaires.
M. Ryan: L'article 57.5° est un article très important
également parce que c'est l'article qui donne à la ville le
pouvoir de contingenter le nombre des établissements de cette nature
susceptibles de s'établir dans l'ensemble ou dans une partie du
territoire de la ville. Il est très important pour le pouvoir de
réglementation qu'on est en train de donner à la ville qu'elle
dispose de celui-ci en particulier, qu'elle dispose du pouvoir d'établir
la distance minimale entre les établissements et la superficie maximale
de plancher qui peut être utilisée par de tels
établissements.
Alors c'est le sens de 57.5°. C'est déjà un
principe qui a été accepté, ça, lors de
modifications apportées à la charte de la ville de Québec.
Alors ça donne la panoplie...
M. Dufour: Est-ce qu'on l'adopte? M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que vous le laissez en suspens ou on
l'adopte?
M. Ryan: Je proposerais qu'on le laisse en suspens et qu'on
revienne voter à compter de l'article 57. 1. Vu que nous avons une vue
d'ensemble. le président (m. gobé): o. k. alors,
est-ce que... alors nous allons procéder au vote, à l'adoption
des articles 57. 1°. est-ce que l'article 57. 1° tel
qu'amendé...
M. Ryan: Nous devons déposer un amendement, parce qu'il y
a eu des consultations pendant l'ajournement et nous devons maintenant
déposer un amendement qui sera l'objet de discussions.
Le Président (M. Gobé): Pourriez-vous nous le
transmettre? Alors, le ministre retire son premier amendement. Pourriez-vous
annoncer votre deuxième amendement, M. le ministre?
M. Ryan: Oui, je vais expliquer le nouvel amendement. Finalement,
nous remplacerions le paragraphe actuel par un nouveau paragraphe qui se lirait
ainsi, et je commenterai peut-être là où il y a des
changements significatifs: "Réglementer l'implantation,
l'aménagement et l'utilisation des salles de visionnement
érotique, des magasins d'objets erotiques, etc. Alors dans le texte
originel, c'était: Réglementer les salles de visionnement
erotique" directement. Là, nous disons: "Réglementer
l'implantation, l'aménagement et l'utilisation. " Encore une fois, c'est
toujours un souci d'ordre public. Il ne s'agit pas de régenter chaque
activité humaine particulière qui se déroulera là,
mais d'assurer qu'il y ait un aménagement respectueux de l'ordre public.
Alors, ensuite, le reste du paragraphe se lit comme suit: "où se donnent
des spectacles érotiques ou qui exploitent l'érotisme;
prévoir que l'exploitation d'un tel établissement ou d'une telle
activité dans un établissement ne pourra être maintenue par
droit acquis au-delà d'un délai de 2 ans après
l'entrée en vigueur d'un règlement auquel cet
établissement ou cette activité déroge, et ce sans
indemnité pour la perte des droits acquis. " Et nous laisserions tomber
les quatre dernières, les trois dernières lignes de la version
originelle, là: "Réglementer différemment ces
établissements selon les zones ou les endroits où ils sont
situés, selon les heures, jours, périodes d'opération ou
toute combinaison de ces éléments", pour la raison suivante: en
ajoutant les mots "l'aménagement et l'utilisation", nous embrassons ces
aspects d'une manière plus directe et plus efficace.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'amendement présenté par M. le ministre. M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: Bien, simplement pour dire qu'au surplus, au plan du
français, je pense qu'on peut réglementer l'implantation,
l'aménagement et l'utilisation; mais, je ne crois pas qu'on puisse
réglementer une salle parce qu'une salle, c'est un objet inanimé,
et donc, qui n'a pas d'âme.
Le Président (M. Gobé): Bien, oui, c'est parce que,
là, vous... Ce n'est pas libellé comme ça.
M. Bourdon: Non, non. C'est ça.
M. Ryan: Non, non d'accord, il ne faut pas semer la confusion, M.
le Président. Quand nous sommes d'accord, le silence est d'or. C'est des
blagues que je fais, là, pas obligé de... Ça va?
Une voix: Ça va. M. Ryan: O. K.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que
l'amendement à 57. 1° est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 57. 1°, tel qu'amendé, est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 57. 1°
étant adopté, J'appelle l'article 57. 2° qui, lui, a... Oui,
M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, là, nous avons omis
d'adopter 11, 11...
M. Doré: Oui, oui, l'article 6. 2°, voilà. Il
faut revenir à l'article 11.
Le Président (M. Gobé): On peut continuer 57 et
revenir après.
M. Ryan: Oui, il faut que nous en revenions à 11, 1°,
si vous le permettez...
Le Président (M. Gobé): Oui, bon, d'accord.
M. Ryan: II faut que nous en revenions à 11, 1° et
là, il y a une modification importante
dont nous étions tacitement à tout le moins convenus ce
matin.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, si vous
voulez procéder.
M. Ryan: Premièrement, là, on disait: "L'article
520 est de nouveau modifié: 1° par l'addition, après le
paragraphe 6°1, du paragraphe suivant: "6°2 Aux fins de la protection
de la jeunesse, obliger le propriétaire ou l'exploitant d'un
établissement visé aux paragraphes 57.1° et 57.4° - on
supprimerait les trois autres lignes - ou tout autre établissement ou
catégorie d'établissements que le conseil juge dommageable pour
les personnes mineures ou une catégorie d'entre elles". Je pense que
nous étions convenus ce matin que ceci ouvrait la porte à des
élargissements possiblement trop grands, puis que ce n'était pas
vraiment nécessaire pour l'atteinte des buts visés par ces
modifications. Vous avez un texte là-dessus? Il y a un texte qui a
été soumis là-dessus.
Le Président (M. Gobé): Nous avons le texte, M. le
ministre.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'amendement au
paragraphe 1° de l'article 11 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que l'article
11, paragraphe 1°, tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Adopté. Alors, nous
revenons maintenant à l'article 57.2°. Est-ce que l'article
57.2°, tel que libellé est adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 57.2°
est adopté. Est-ce que l'article 57.3°... Il y a un amendement.
Est-ce que l'article 57.3° tel que...
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Ryan: Nous allons vous saisir d'un papillon, ici, pour que
vous soyez assuré que tout se fait dans la cohérence. Je peux
vous en donner lecture, si vous me permettez. Je pense que vous l'avez eu du
côté de l'Opposition. Ça va? Oui, c'est ça. "Le
paragraphe 2° de l'article 11 du projet est modifié:
premièrement, par la suppression du paragraphe 57.3°;
deuxièmement, par la renumérotation du "paragraphe 57.4°" en
"paragraphe 57.3e"; et troisièmement, par la
renumérotation du "paragraphe 57.5°" en "paragraphe 57 4°."
Le Président (M. Gobé): Est ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté, oui
Le Président (M. Gobé): O.K. Est-ce que
l'amendement visant à retrancher l'article 57.3° est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors l'article 57.3°
est maintenant retranché. J'appellerai l'article... M. le maire de
Montréal.
M. Doré: Bien, il y a un petit peu de concordance à
faire. Attendez une seconde...
Le Président (M. Gobé): Sur quel article?
M. Doré: L'article 6.2. On faisait référence
à... Le 57.4° à l'article 6.2 devient le 57.3°, compte
tenu de la nouvelle numérotation.
M. Ryan: Je pense bien que nous tomberons d'accord
là-dessus... M. le Président, ceci sera visé par la motion
de renumérotation que nous adopterons à la fin de l'étude
du projet de loi, mais c'est bon qu'on nous l'ait signalé parce que
ça aurait pu être oublié.
Le Président (M. Gobé): Nous referons la
numérotation à la fin, selon le règlement, avant d'adopter
le projet de loi dans son ensemble.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): J'aimerais attirer
l'attention des membres de la commission que lorsque nous avons adopté
57.2°, il y avait un amendement bien entendu et j'espère que tout le
monde avait compris que c'était l'article 57.2° tel qu'amendé
que nous avions appelé. J'avais dit "libellé", mais je voulais
dire par là "tel qu'amendé" L'article est adopté, tel
qu'amendé. J'appellerais maintenant l'article 57.4°?
M. Ryan: Oui. Parce que 57.2° Oui. Parce qu'il y a l'ajout
pour le délai. Ça va, ça? M. le Président...
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Ryan: 57.2°, il y a l'amendement qu'il faut adopter,
premièrement, dans lequel on créé un délai.
Le Président (M. Gobé): De 90 jours? M. Ryan:
C'est ça.
Le Président (M. Gobé): C'est ce qu'on vient
d'adopter. C'est ce que j'ai mentionné.
M. Ryan: Très bien. Alors, il est adopté.
Le Président (M. Gobé): II est adopté tel
qu'amendé. C'est bien ça que je disais.
M. Ryan: Très bien. Parce qu'on n'avait pas
adopté...
Le Président (M. Gobé): ...ou plus tard. Remplacez
60 jours par 90 jours.
M. Ryan: ...l'amendement, nous ne l'avions pas adopté
explicitement.
Le Président (M. Gobé): C'est exact. Je suis revenu
par la suite avec, M. le ministre. Oui.
M. Ryan: Vous êtes revenu. Très bien.
Le Président (M. Gobé): Vous avez du monde à
côté de vous qui est très attentif.
M. Ryan: On vous reconnaît. Toujours prêt à
redresser vos voix.
Le Président (M. Gobé): À votre incitation
d'ailleurs et sous vos conseils. Alors, est-ce qu'on va à 57.4°?
M. Ryan: 57.3°, il y a une motion pour le retirer.
Le Président (M. Gobé): Le retirer... Ça a
été adopté.
M. Ryan: Adopté. C'est très bien.
Le Président (M. Gobé): Et on fera une
renumérotation plus tard. Alors, que 57.4°...
M. Ryan: Là, il y a un amendement à
57.4°...
Le Président (M. Gobé): C'est ça, tel
qu'amendé
M. Ryan: ...qui a déjà été soumis aux
membres de la commission et qui consiste à modifier le paragraphe 2°
par la suppression des mots "soumettre les employés de ces
établissements à l'obtention d'un permis de travail
délivré aux conditions fixées par le règlement". Je
propose l'adoption de l'amendement.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que
l'amendement au paragraphe 57.4° est adopté?
Alors, est-ce que 57.4°... On me demande la lecture. Alors,
l'amendement à 57.4°: "Le paragraphe 2° de l'article 11 du
projet de loi 268 est modifié par la suppression, à la fin du
paragraphe 57.4°, des mots "soumettre les employés de ces
établissements à l'obtention d'un permis de travail
délivré aux conditions fixées par le règlement".
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 57.4° tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): O.K. Nous allons maintenant
passer à l'article 57.5°.
M. Dufour: II n'y a pas de changement.
Le Président (M. Gobé): II n'y a pas de changement.
Est-ce que l'article 57.5° tel que libellé est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Sinon une correction de
numérotation, mais qui viendra automatiquement.
M. Doré: Pour faire la numérotation il faut
modifier 57.4° par 57.3° une fois, puis renuméroter.
Le Président (M. Gobé): C'est ça.
Absolument. Alors le paragraphe 57.5° est maintenant adopté. Est-ce
que le deuxième paragraphe de l'article 11 tel qu'amendé est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, le deuxième
paragraphe de l'article 11 tel qu'amendé est maintenant adopté.
Alors nous allons maintenant passer au troisième paragraphe.
M. Ryan: Dans le troisième paragraphe, M. le
Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le ministre. (16 h
45)
M. Ryan: ...nous inscrirons, si ce paragraphe est accepté,
dans la charte de la ville de Montréal des dispositions qui se trouvent
déjà dans la Loi des cités et villes, concernant la
réglementation au sujet des animaux qu'une personne peut garder, etc.
Or, j'ai fait une vérification, ce sont toutes des dispositions qui sont
dans la
Loi des cités et villes. Vu que la ville de Montréal veut
se mettre à l'heure de la Loi des cités et villes, on ne peut pas
s'opposer à ça, M. le Président. Ha, ha, ha!
Une voix: Ça va être reconnu dans les
débats.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Pointe-aux-Trembles?
M. Bourdon: En espérant que la ville de Montréal ne
soit jamais réduite à baisser son niveau de vie pour atteindre
les petites villes.
Le Président (M. Gobé): Restons dans la pertinence
du débat, M. le député! Alors, M. le ministre, vous en
étiez sur 71?
M. Dufour: Non, le b: "Exiger que pour avoir le droit de
garder..." Mettons que je comprends que ça existe pour l'ensemble des
municipalités, mais exiger que pour avoir le droit de garder un animal,
le propriétaire ou le gardien soit titulaire d'une licence. Le mot
"exiger", là, ça ne veut pas dire que.. Je vais essayer
d'expliquer pour qu'on se comprenne bien: Garder un animal. Il y a toutes
sortes d'animaux, mais je comprends que par vos licences, vous ne taxez pas
tous les animaux, dans vos règlements, vous ne demandez pas une licence
pour garder n'importe quel animal, j'imagine que c'est... partout ailleurs,
c'est à peu près le chien seulement qui est visé
là-dedans. Mais est-ce que vous pourriez aller, par cet
article-là, jusqu'à pouvoir exiger des licences pour d'autres
sortes d'animaux que les chiens?
Le Président (M. Gobé): Les serins...
M.Doré: la réponse théorique est oui. en
pratique là, ce que l'on vise bien sûr, c'est d'abord et avant
tout le problème causé par les chiens et la pollution canine, on
va s'entendre, là, parce que c'est vraiment ce problème-là
aussi qui est visé. cela dit, si jamais, je ne sais pas, on se
retrouvait dans une situation où on aurait des difficultés avec
d'autres types d'animaux, bien oui, l'article est assez large pour nous
permettre, éventuellement, de le faire. mais l'intention actuellement,
c'est d'abord et avant tout d'agir relativement à la
propriété des chiens, au contrôle que devraient exercer les
propriétaires sur leur chien et à l'obligation qui leur est faite
d'en assumer les responsabilités en ce qui concerne l'environnement.
M. Dufour: Est-ce que dans la propriété ou dans la
superficie de la ville de Montréal, il y a des chevaux qui sont
gardés par des individus?
Une voix: Par la police.
M. Doré: Bien, pas juste par le... Le service de police de
la Communauté urbaine a effectivement une écurie et est
propriétaire de chevaux, mais bien sûr, les propriétaires
de calèches à Montréal sont propriétaires de
chevaux.
M. Dufour: Mais il n'y a pas de licences.
M. Doré: Bien, ils sont réglementés par un
autre règlement qui porte sur les calèches.
M. Dufour: C'est des licences, oui, pour l'action de... Mais pas
pour l'animal, comme tel.
M. Doré: Non.
M. Dufour: ...plutôt l'activité.
M. Doré: Bien, là, on n'a pas trop de
problèmes à retracer le propriétaire,
généralement, ils sortent... Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doré: Ils sont attelés ensemble Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Bien, il y a l'article 1. Est-ce que vraiment,
celui-là, M. le ministre, c'est un pouvoir nouveau ou ça existe
pour les villes?
M. Ryan: C'est dans la Loi des cités et villes. J'ai
vérifié hier soir. Il a l'air à vous croire plus que moi
Je ne lui en veux pas.
M. Dufour: Oui, bien là, c'est parce que... Ha, ha, ha!
deux assurances, c'est mieux qu'une Ha, ha, ha! Ça vous ressemble.
Le Président (M. Gobé): O.K. Est-ce que le
paragraphe est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Le paragraphe d?
M. Ryan: Tout d'un bloc! Tout le paragraphe est
adopté.
M. Dufour: Tout d'un bloc, là, j'ai posé mes
questions.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'ensemble du
troisième paragraphe est adopté?
M. Dufour: Oui, oui.
Le Président (M. Gobé): Alors l'ensemble du
troisième paragraphe est adopté. Est-ce l'article 11, paragraphes
1°, 2° et 3° est...
M. Dufour: 11, amendé.
Le Président (M. Gobé): ...tel qu'amendé,
est adopté?
M. Dufour: Adopté
Le Président (M. Gobé): Dans son ensemble, O.K.
Alors, l'article 11, paragraphes 1°, 2° et 3°, tel qu'amendé
est maintenant adopté. Et nous allons maintenant aller voir l'article
12. M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article 12?
Appareils d'amusement
M. Ryan: L'article 12 veut apporter une modification à
l'article 521 de la charte de la ville de Montréal, de manière
à permettre que soit embrassés d'un pouvoir de
réglementation de la ville les jeux de boules, les "pin-bail machines"
comme on les appelle, également les distributeurs automatiques et les
appareils d'amusement. Je pense bien que ceci fait partie de l'ensemble de
l'opération qui est envisagée. Tout ce secteur donne lieu
à des activités dont plusieurs exigent, à leur face
même, une réglementation effficace. Et il faut que la ville de
Montréal possède de manière explicite le pouvoir
d'intervenir dans ces secteurs. C'est ça qui est couvert ici.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le député de Jonquière?
M. Ryan: Ça, c'est une chose que j'omettais de souligner,
M. le Président. Dans les amendements que nous avons distribués,
il y en a un qui devra être l'objet de notre attention spéciale.
Cet amendement prévoit que: "Le paragraphe 33a de la charte de la ville,
tel qu'introduit par le paragraphe 2° de l'article 12 du projet, est
modifié par l'insertion, à la septième ligne et
après le mot "confisqué", des mots..."
M. Dufour: Excusez, M. le ministre, il n'existe pas dans ce qu'on
a, nous autres.
M. Ryan: Oui, oui. Prenez votre projet de loi, à la page
8, là.
M. Dufour: O.K.
M. Ryan: Si vous prenez votre projet de loi à la page 8,
M. le Président: 33a, à la septième ligne, là, vous
allez voir: "...prévoir qu'un appareil d'amusement exploité sans
permis ou à l'égard duquel les droits sur les divertissements
sont en souffrance peut être confisqué..." Ça, c'est donner
un pouvoir considérable à l'autorité municipale et nous
voudrions que ce pouvoir soit balisé par l'ajout des mots "sur
ordonnance du tribunal". Ils peuvent saisir certains objets, mais il ne faut
pas qu'ils disposent du pouvoir arbitraire de pouvoir les détruire
à leur convenance.
Le Président (M. Gobé): Après le mot
"autorise"?
M. Ryan: Je n'ai pas souligné là que... Certains
officiers ne sauraient... Oui, ou peut être "confisqué" là,
que nous aimerions ajouter, comme l'amendement le propose, les mots "sur
ordonnance du tribunal".
Le Président (M. Gobé): O.K. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Dufour: L'amendement? Oui.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors l'amendement est
maintenant adopté et nous revenons à l'article 12. Est-ce que
l'article 12, tel qu'amendé, est adopté dans son ensemble?
M. Dufour: Est-ce que ça copie un peu la loi du
Québec concernant la réglementation des machines distributrices,
etc.? Non?
M. Ryan: La plupart des choses qu'on mentionne ici sont permises
à la ville de Montréal, mais, là, c'est une question de
reformulation et de reclassement afin que ce soit au bon endroit.
M. Dufour: Oui mais, c'est parce que je sais, par exemple, qu'il
y a certaines machines qui sont prohibées par la loi du Québec.
Ce n'est pas des lois municipales, là? Il y a certaines machines qui
sont prohibées. Ça, ici... j'imagine qu'elles sont couvertes
expressément.
Le Président (M. Gobé): ce sont les jeux, les
machines à sous qui sont prohibées. les machines à sous ou
lorsqu'il y a des paris illégaux qui sont pris avec.
M. Dufour: Mais j'imagine que c'est couvert là-dedans?
Le Président (M. Gobé): Bien, ce n'est pas la
même loi. Il y en a une, c'est sur les jeux de hasard et l'autre, c'est
sur les distributeurs et appareils d'amusement.
M. Ryan: Essentiellement, M. le Président, pour bien nous
comprendre, là, quand nous parlons du pouvoir de réglementer ou
de prohiber les distributeurs automatiques, ça, c'est déjà
dans la charte de la ville de Montréal actuellement. C'est
formulé d'une manière légèrement différente.
Ce qu'il y a d'ajouté, ici, c'est "réglementer les appareils
d'amusement". Tantôt, on a dit qu'on allait réglementer les salles
d'amusement et les appareils qui vont là-dedans et ici, on
précise le pouvoir de réglementer les appa-
reils d'amusement.
M. Dufour: Mais j'imagine que dans cette réglementation,
ça suit un peu la loi qui permet ou qui réglemente des machines
d'amusement. Les machines d'amusement ce sont...
Le Président (M. Gobé): On pourrait les
définir. Quelles sont ces machines à amusement prévues
dans ce règlement? Est-ce que ce sont les poker, les flippers,
les...
M. Ryan: Peut-être que les porte-parole de la ville de
Montréal pourraient nous donner quelques explications. M. le maire.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Pointe-aux-Trembles s'il vous plaft... M. le maire vous avez la parole. Vous
avez compris les interrogations?
M. Doré: Oui, mais je pense que si vous regardez
l'ancienne formulation qui est un peu surannée, on va en convenir
là, les jeux de boules, les trous-madame, disons que ce n'est pas un
sport très pratiqué, maintenant en 1990, par les jeunes dans les
salles d'amusement, les trous-madame, la bagatelle aussi, alors dans le fond,
c'était l'ancienne formulation. Ce que l'on fait ici, c'est qu'on
définit qu'on veut réglementer les appareils d'amusement, au sens
large. Alors évidemment, ça vise les appareils que l'on trouve
généralement dans les salles dites d'amusement et là, le
règlement va permettre de les définir, d'exiger un permis pour
l'exploitation, d'en limiter le nombre, d'établir des règles
différentes selon les zones, dans certains cas de prohiber les appareils
d'amusement dont le fonctionnement peut léser le consommateur et,
forcément, de prévoir qu'un appareil exploité sans permis
peut faire l'objet d'une confiscation en ajouté sur l'ordonnance d'un
tribunal et, dans bien des cas, autoriser dans certains cas la destruction des
appareils confisqués après ordonnance du tribunal, selon les
dispositions du règlement et en ordonner la disposition, interdire et de
remplacer...
Bref, ce qu'on fait maintenant ici, c'est qu'on se donne un pouvoir
général relativement aux appareils d'amusement dont le
règlement va venir préciser la définition et les modes
d'utilisation. Le problème, vous le savez, c'est que les appareils,
notamment les jeux vidéo, ils ont beaucoup d'imagination, beaucoup de
créativité chez les développeurs et les constructeurs de
ce type d'appareils et il faut avoir une définition assez large pour les
couvrir, quitte à ce qu'on puisse amender de temps en temps le
règlement plutôt que la charte. Alors que
l'énumération qu'on retrouvait à l'ancien article et qui
nous parlait spécifiquement de jeux de boules, normalement, c'est ce qui
voulait dire les "pin-balls", mais les jeux de billard, les trous-madame, les
quilles, la bagatelle, elle, est un peu dépassée par la
conjoncture 1990, disons-le comme ça.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors est-ce que
l'article 12 tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors l'article 12 tel
qu'amendé est adopté. Nous allons maintenant passer à
l'article 13. M. le ministre.
Exposition et vente d'oeuvres, activités de
mimes, jongleurs, chanteurs, musiciens, etc.
M. Ryan: L'article 13 a pour objet de modifier l'article 522 de
la charte de la ville de Montréal de manière à confier
à cette dernière le pouvoir de réglementer l'exposition et
la vente d'oeuvres artistiques ou artisanales sur le domaine public. Bien
important: de réglementer l'exposition et la vente d'oeuvres artistiques
ou artisanales sur le domaine public. Par conséquent, il n'est pas
question de réglementer la production même des oeuvres d'art,
ça, c'est une tout autre affaire.
Il n'est pas question de réglementer le statut de l'artiste non
plus, sauf pour les fins directement reliées à l'exposition et
à la vente d'oeuvres artistiques ou artisanales sur le domaine public.
Cette précision étant nettement inscrite dès
l'entrée en matière du paragraphe 45, je crois que toutes les
autres spécifications qui viennent par la suite aux sous-paragraphes a,
b, c et d ainsi que e sont des explicitations logiques et tout à fait
cohérentes avec le but général de l'article. Ils
permettent à la ville de Montréal d'exercer un pouvoir de
réglementation sur toutes les activités d'exposition ou do vente
d'oeuvres artistiques sur le domaine public. Sauf que, on va prendre un
exemple, un peintre va aller s'installer sur le parc Lafontaine, c'est normal
qu'il soit sujet à une réglementation et qu'on exige de lui un
permis pour qu'il se livre à une activité comme celle-là.
Parce que, autrement, n'importe qui pourrait faire n'importe quoi et il n'y
aurait aucune espèce d'ordre qui régnerait. (17 heures)
Si j'ai bien compris le sens de l'article, c'est ce que ça veut
dire. Mais moi-même, dans une première lecture, je
m'inquiétais de la possibilité qu'on veuille assujettir les
artistes, les artisans ou les représentants à l'obtention d'un
permis ou d'une licence pour la pratique de leur art, ce n'est pas ça.
C'est seulement pour les actitivés liées à des expositions
et à la vente de leurs oeuvres sur le domaine public. Et, avec ces
restrictions, je pense que l'article est fort convenable. Je voulais juste
poser une question peut-être à M. le maire: Avez-vous eu
l'occasion
de solliciter l'avis des organismes qui représentent les artistes
à ce sujet?
M. Doré: Oh! oui. M. le Président, la
préparation de cet article a fait l'objet de discussions avec beaucoup
d'organismes représentatifs du secteur ou des artistes ou des artisans,
là. Que ce soient des artistes peintres et les gens qui travaillent dans
le domaine des métiers d'art au sens large. Et dans le fond, je pense
que vous avez bien résumé ce dont il s'agit, c'est: en aucune
façon ne voulons-nous poser un jugement de valeur sur la qualité
des oeuvres. Ce dont on veut s'assurer, c'est de protéger à la
fois le public et les artistes eux-mêmes. Les véritables artistes
se font concurrencer par des "vendeux" de camelote de production industrielle
et en série. On veut s'organiser pour que, de ce point de vue-là,
on puisse distraire, en quelque sorte, du domaine public des gens qui, dans le
fond, font concurrence à des commerces établis qui paient leurs
taxes et qui peuvent vendre de semblables matières, mais qui ne se
prétendent pas des artisans. Et, en même temps, on veut aussi
éviter, par une certaine réglementation, certains conflits, il
s'en est produit.
Il y a, évidemment, des coins de la ville qui sont plus
prisés que d'autres. Alors il y a eu certains conflits en ce qui
concerne le nombre de personnes qui voulaient s'installer à certains
endroits qui finissaient par constituer des nuisances. Alors, tout ça
mis ensemble, je pense que l'élément important, c'est quand on
parle du comité d'évaluation qui est chargé
d'évaluer si les oeuvres qu'un artiste ou un artisan entend exposer
rencontrent les exigences de la réglementation. Ce n'est pas pour porter
un jugement sur l'oeuvre, mais bien pour s'assurer qu'il s'agit d'une
production artisanale, qu'il s'agit, si ce sont des oeuvres en série,
d'oeuvres qui sont numérotées, qu'elles entrent bien dans les
catégories que l'on veut viser. Et ce comité d'évaluation,
ce n'est pas uniquement un comité de fonctionnaires, je le souligne,
c'est un comité sur lequel vont siéger des représentants
de notre commission d'initiative et de développement culturel, bien
sûr, mais aussi des représentants, je dirais, du milieu, des
pairs, des personnes qui sont visées par le règlement, pour
être capables de vérifier s'ils se conforment à notre
réglementation indépendamment de la qualité de l'oeuvre.
Ça, on va laisser le public juger de la qualité de l'oeuvre s'ils
achètent ou non cette oeuvre. On va au moins s'assurer que le public est
protégé - puis en même temps, les artistes eux-mêmes
- d'une concurrence déloyale sur laquelle on ne pouvait avoir de prise
jusqu'à tout récemment sans ces dispositions que l'on
demande.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre oui.
M. Ryan: Juste une question M. le Président, à
propos du sous-paragraphe e. Est-ce que vous êtes sur le point de
déposer un projet de règlement à cet égard? Est-ce
que vous avez déjà des projets dans vos cartons?
M. Doré: On a déjà, M. le ministre, des
projets de règlement qui ont été élaborés.
On n'attend que le pouvoir habilitant pour les déposer au conseil.
Encore une fois, comme tout projet de règlement déposé au
conseil, il sera étudié par une commission du conseil, donc le
règlement lui-même sera soumis à la consultation. Donc,
à la limite, je dirais, les organismes représentatifs les
artistes eux-mêmes pourront se faire entendre si jamais le
règlement pose problème. Mais notre intention, vous le
comprendrez, c'est d'agir très rapidement pour que, je dirais, le
conseil de janvier soit saisi d'un projet de règlement, qu'il puisse
être étudié pendant février, réadopté
et réexaminé par le conseil en mars pour que le comité
d'évaluation soit en place le plus rapidement possible, que tout cela
soit mis en place pour l'été 1991, pour éviter les
problèmes et les conflits qu'on a vécus au cours de
l'été 1990.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que, M. le maire,
à la limite, ce règlement pourrait interdire à un
courtier, on va dire, en peinture qui ferait venir 500 toiles faites à
la chaîne à Taiwan ou ailleurs qui représenteraient un lac
puis qui essaierait de les mettre en vente sur le trottoir...
M. Doré: Absolument. Ça c'est
précisément le genre de pratiques commerciales douteuses
auxquelles le règlement mettrait fin. Actuellement, on peut
difficilement le faire, mais on pourrait le faire puisqu'on dit bien, dans le
cas des oeuvres qui sont reproductibles ou à tirage limité, que
le règlement va prévoir que la mise en vente doit porter la
mention du tirage total, de même que le rang de l'oeuvre qui fait partie
de ce tirage. Alors on pense à des sérigraphies, à des
gravures, bien s'il y a 200 exemplaires de la gravure, ils doivent comporter
une numérotation de 1 à 200 et ce sont des reproductions d'une
oeuvre originale créée par l'artiste lui-même et non pas
des oeuvres en série créées en usine à toutes fins
pratiques.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que dans votre
règlement il pourrait ou il y a des gens qui ont envisagé de
mettre des normes en ce qui concerne la production locale de l'oeuvre ou par
des gens locaux.
M. Doré: Ah! bien il faut que, forcément, la
production soit faite par l'artisan ou l'artiste.
Le Président (M. Gobé): Locale, je parle locale:
Québécois, Montréalais...
M. Doré: Non, non, parce que...
Le Président (M. Gobé): Pas de restriction, un
artisan, il peut être... Non, mais on assiste à des gens qui font
des peintures à l'étranger, ils vendent ça en vrac et puis
il y a des gens qui les vendent sur le trottoir à Montréal, et on
ne verra jamais l'artiste, mais il est un représentant pareil de
l'artiste...
M. Dufour: C'est peut-être juste une...
Le Président (M. Gobé): II y a des gens qui font
ça à la chaîne, là.
M. Dufour: ces gens qui vont vendre les oeuvres, etc., est-ce
qu'actuellement ils paient une licence? est-ce qu'ils paient une licence, ces
gens-là?
M. Doré: Est-ce qu'ils paient une licence?
M. Dufour: Une licence à la ville, pour pouvoir vendre des
oeuvres comme ça, sur le trottoir, tout ça, oui?
M. Doré: Non, non, ils obtiennent, ils ne paient pas une
licence, ils paient un permis, là, qui...
M. Dufour: Ah, bien, un permis ou une licence, pour moi...
M. Doré: Oui, c'est ça. Mais, c'est un... Ce n'est
pas par le... Disons, le permis est simplement... C'est un coût minime,
là, je pense qu'il est à 56 $, hein? C'est ça, pour un
artiste.
M. Dufour: Mais vous l'aviez déjà ce permis,
là. Le fait que vous réglementiez l'exposition et la vente
d'oeuvres artistiques, est-ce que, dans ce règlement-là, vous
allez pouvoir introduire le coût de l'exercice de l'activité?
M. Doré: Oui, mais on avait déjà, on a
toujours un pouvoir général dans notre charte de pouvoir
réglementer des activités sur le domaine public, donc d'exiger un
permis. Mais ce qu'on n'avait pas comme pouvoir, c'est la possibilité,
comme on le présente maintenant, de développer une
réglementation et de s'assurer, par un comité
d'évaluation, que la réglementation, que les artistes qui veulent
utiliser la capacité de vendre leurs oeuvres sur la rue puissent
être évalués par ce comité, quant à leur
conformité aux exigences de la réglementation.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Ça va? D'accord, il n'y a pas de
président, mais on vote quand même.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques en ce qui concerne l'article 13? Peut-être à l'article
46°, "...les activités des mimes, jongleurs, acrobates, chanteurs,
musiciens et autres amuseurs publics ou bateleurs sur le domaine public",
est-ce que là, ça va prendre une qualification
particulière, être reconnu comme un artiste, ou est-ce que tout le
monde peut s'improviser jongleur, mime, joueur de guitare?
M. Doré: Oui, on va laisser le public juger. C'est un peu
comme nos artistes de tantôt: si l'artiste produit une oeuvre
inintéressante, il n'en vendra pas beaucoup; mais si le public en
achète, bien, ça, c'est son choix. Là-dessus, on ne veut
pas porter de jugement de valeur sur la qualité de l'oeuvre
elle-même; même chose ici, sur la qualité de l'artiste Bon,
si le jongleur est à ce point incapable qu'il n'arrive pas à
jongler plus de deux secondes sans échapper toutes ses boules, bien, je
veux dire, il n'aura pas un public très attentif. Mais ce qui est
important, ce qui est important, c'est de pouvoir réglementer, de
déterminer par règlement les modalités et les conditions,
et dans certains cas, d'en limiter le nombre. Il arrive, à un moment
donné, qu'on a trop, en certains endroits, de - comment dirais-je - de
personnes qui s'improvisent et qui, de ce point de vue là, finissent par
créer une nuisance plus qu'un agrément pour le public. Dans bien
des cas, des gens abusent un peu d'une certaine situation.
Je vous donne un exemple: sur une rue comme Prince-Arthur, qui est
largement fréquentée l'été, c'est sympathique
d'avoir un musicien qui fait de la musique sur le coin de la rue; mais,
à une heure du matin, quand ça devient un band jazz, avec un
saxophone, un trombone, une trompette et un "drum" qui font le même
tapage, bien là, ça devient moins agréable, surtout pour
la population résidente, parce qu'il y a quand même des
résidences de chaque côté de cette rue, de cette
artère commerciale. Alors, on pourrait très bien décider
que ce type d'activité doit cesser, lorsqu'il s'agit d'une
activité musicale, à une heure acceptable, qui peut être 11
heures ou minuit, sur le domaine public, pour protéger la
quiétude des résidents. C'est un peu cela que ça vise, pas
de les interdire, mais de mettre un peu d'ordre parce qu'on a eu quelques cas,
là, difficiles à gérer et les policiers nous disent:
Écoutez, si vous ne nous donnez pas d'instruments, on ne peut rien
faire, c'est le domaine public, alors les gens peuvent bien faire ce qu'ils
veulent. Alors, balisez un peu notre capacité dans certains cas
d'intervenir au nom de l'ordre public ou au nom de la quiétude du
voisinage. Et c'est un peu ce pouvoir qu'on vient chercher.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que ça
s'applique dans les couloirs du métro, par exemple?
M. Doré: Non, les couloirs du métro, c'est un bel
exemple, voyez-vous. Le métro a donné lieu, là aussi,
à un certain nombre de problèmes, jusqu'à ce que la STCUM
adopte un règlement sur les musiciens, qui a dit: Bon, bien, il ne peut
pas y en avoir plus que tant, et on va affecter les gens à tel endroit,
à tel endroit. Ça a évité les chicanes entre
musiciens, là, les gens qui considéraient qu'ils avaient des
droits acquis, et on a assuré une rotation surtout, pour que, comme il y
en avait plus que d'endroits où on pouvait les désigner, on s'est
assuré que ce ne soient pas toujours les mêmes qui en
bénéficient, qu'il y ait une rotation qui se fasse. Depuis que le
règlement a été adopté, ça n'a pas
empêché les gens de s'exprimer artistiquement, mais ça a
surtout mis de l'ordre dans le système et ça a
évité des conflits, et je pense que tout le monde s'en trouve
amélioré. Alors ça, c'est un règlement qui
s'applique à l'intérieur des stations et des couloirs du
métro par la Société de transport. Nous, ce qu'on vise,
c'est le domaine public, c'est-à-dire la rue et les trottoirs à
travers les diverses places publiques de Montréal.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Pointe-aux-Trembles, vous aviez une question.
M. Bourdon: Moi, M. le Président, je suis d'accord avec M.
le maire que les mimes, les jongleurs, les acrobates, les chanteurs, les
musiciens et autres amuseurs publics, la ville ne peut pas adopter de
règlement quant à leur talent. Puis, nous, en Chambre, c'est
pareil. La différence, c'est qu'en Chambre il n'y a pas d'heure,
ça va tard des fois.
M. Dufour: Ouais, mais les gens peuvent fermer l'appareil.
M. Bourdon: Mais les gens ne sont pas obligés de nous
regarder.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors l'article 13 est
adopté. Avant de passer à l'article 14, j'aimerais aviser les
membres de cette commission que l'Institut de développement urbain du
Québec qui avait fait savoir son intention de venir intervenir et,
particulièrement, à partir de l'article M... Ça fait que
la commission serait prête à vous entendre pour une quinzaine de
minutes à peu près, là, parce que le temps de la
commission est malheureusement assez serré. Alors, si vous voulez,
peut-être venir en avant vous présenter pour les besoins de... M.
le maire, peut-être pour quelques minutes, laisser la place.
M. Doré: Oui, oui, il n'y a pas de problème, pas du
tout.
Le Président (M. Gobé): Nous vous en
remercions.
Une voix: Mais, ce matin on nous avait dit qu'ils... Parce qu'ils
n'étaient pas arrivés?
Le Président (M. Gobé): Ils n'étaient pas
arrivés ce matin, ils avaient des difficultés à venir et
je pense que pour les bons travaux de cette commission, vu que nous sommes dans
un climat de collaboration et de bonification du projet-
Une voix: de bonne entente.
Le Président (M. Gobé): ...de bonne entente oui,
comme toutes les commissions où M. le ministre des Affaires municipales
est présent, il y a de la bonne entente, de la collaboration et...
M. Dufour: Moi, j'ai tout mon temps, j'ai tout mon temps, je peux
écouter, j'ai tout mon temps.
Une voix: II faut prendre le temps.
Le Président (M. Gobé): Alors, mesdames et
messieurs de l'Institut de développement urbain du Québec, si
vous voulez vous présenter pour les besoins de l'enregistrement.
M. Ryan: C'est bien entendu que c'est pour un temps
limité.
Le Président (M. Gobé): Un temps de 15 minutes.
M. Ryan: Maximum.
Le Président (M. Gobé): D'accord. Nous avons fait
une dérogation aux ordres de la commission. Il nous fait plaisir de vous
accueillir, on sait que vous venez de loin.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a un texte?
M. Ryan: Demandez donc s'il y a un texte.
Audition de l'Institut de développement urbain
du Québec
Mme Howard (Marion): Merci M. le Président, merci M. le
ministre. Mon nom est Marion Howard, je suis directrice générale
de l'Institut de développement urbain du Québec. L'IDU est une
association indépendante, sans but lucratif, qui regroupe quelque 200
membres incluant des promoteurs, des professionnels et des institutions
financières. Nos membres promoteurs sont très actifs dans le
développement commercial à Montréal. À ma droite,
M. Cameron Charlebois est vice-président de l'Institut de
développement urbain.
Le Président (M. Gobé): Mme Howard, excusez-moi,
auriez-vous un texte à déposer à cette commission avant de
commencer?
M. Chariebois (Cameron): Non, nous nous excusons de ne pas avoir
de texte. Effectivement, nous n'avons reçu la version finale du projet
de loi que vendredi dernier, puis nous n'avons pas eu le temps de
préparer un mémoire à déposer.
Le Président (M. Gobé): Alors, si vous voulez
procéder, nous allons vous écouter avec un grand
intérêt.
M. Chariebois: Merci beaucoup M. le Président. Je vais
garder mes commentaires assez brefs puis indirects. Notre intervention porte
surtout sur les articles 14 à 18 qui touchent les plans d'ensemble de la
ville de Montréal et les pouvoirs de la charte qui lui accordent ces
pouvoirs-là. En faisant cette intervention, nous... C'est plutôt
en forme d'interrogation sur la mise en vigueur de ces pouvoirs-là et,
tout en reconnaissant qu'avant de venir ici il y a eu, l'automne dernier puis
le printemps dernier, un débat exhaustif sur le plan directeur du
centre-ville où beaucoup de projets et de propositions de cadres et de
procédures ont été avancés. Alors, on
reconnaît la présence de ces projets-là et que nos
commentaires sont faits en reconnaissance puis dans ce cadre-là.
Toutefois, nous tenons à souligner qu'en ce qui concerne les
plans d'ensemble puis les articles 14 à 18, dans le projet de loi,
touchent surtout les plans d'ensemble - et l'extension de ce pouvoir-là
à d'autres sortes de projets - nous, nous tenons à deux principes
qui nous sont assez chers. D'abord, le pouvoir de réglementer doit
être exercé pour établir des normes claires qui puissent
servir de guide aux officiers municipaux chargés de les appliquer et qui
permettent à la population - et je mets l'emphase là-dessus - de
connaître l'étendue de ses droits et de ses obligations dès
le début. Notre inquiétude face à l'exercice du pouvoir
discrétionnaire, que ce soit dans le cadre de la loi sur
l'aménagement ou dans la charte de la ville de Montréal ou de la
ville de Québec, c'est que, comme investisseur ou comme bâtisseur,
comme constructeur, ça nous est très important de savoir avant de
commencer un projet, avant d'investir dans un terrain, quel est le cadre,
quelles sont nos obligations, quels sont nos droits et quels sont les
délais qu'on va devoir vivre en cours de route pour l'approbation d'un
projet. (17 h 15)
Deuxième principe, nous croyons qu'il faut limiter aux cas
exceptionnels l'utilisation des mécanismes discrétionnaires et
surtout en circonscrire l'application dans un cadre formel et précis.
Alors, dans ce sens-là, nous notons dans les propositions des articles
14 et 18 du projet de loi deux items. Premièrement, la ville de
Montréal, dans ce projet de loi, obtient le droit d'assujettir à
la nouvelle réglementation, non seulement les projets visés
à l'article 612.1 qui s'applique aux projets ou aux demandes
facultatives des promoteurs, mais aussi à tout autre projet. Et à
ça, je dis que "tout autre projet" est inquiétant dans sa
théorie. On reconnaît le dépôt d'un projet de
procédure d'adoption de projet, mais quand même dans la loi
habilitante, nous reconnaissons que "à tout autre projet", c'est un sens
très large pour un pouvoir, lui aussi très large, donné au
comité exécutif. Deuxièmement, dans le même sens, la
ville de Montréal aura dorénavant le pouvoir de déterminer
dans un règlement quels seront les critères d'aménagement,
d'architecture et de design applicables, qui serviront de points de
référence aux recommandations de la commission consultative et
aux décisions du comité exécutif.
Effectivement, ce sont des critères d'aménagement et des
critères d'architecture qui vont éventuellement apparaître
dans un règlement. Généralement parlant, nous
reconnaissons à travers la province de Québec une tendance,
même à travers le continent nord-américain, une tendance
vers le pouvoir discrétionnaire dans le contrôle des
environnements urbains, et on ne peut pas nier l'importance de ça et du
contrôle local de l'environnement urbain. Alors, ce n'est pas contre la
tendance que nous agissons, c'est plutôt de chercher dans les
procédures, telle l'adoption d'un projet de loi comme ça ou
même des modifications à la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, à ajouter une tendance à baliser, à encadrer
l'exercice du pouvoir discrétionnaire. Puis on a certainement certaines
inquiétudes quant à la pratique de ces pouvoirs, le programme ou
plan d'implantation et d'intégration architecturale qui est prévu
dans la loi sur l'aménagement et, en temps et lieu, nous allons amener
nos commentaires là-dessus, et c'est un peu dans ce sens-là que
nous intervenons ici aujourd'hui.
Dans le cas présent, je reviens à la question de pouvoir,
si je peux lire l'article 15.1, sous l'article 14, page 9, du projet de loi:
Assujettir la délivrance d'un permis de construction ou de modification
à l'égard d'un projet visé à l'article 612.1 - qui
n'est pas la question pour nous - ou de tout autre projet, à
l'approbation préalable par le comité exécutif de plans
relatifs à l'aménagement, à l'architecture et au design
des constructions ou à l'aménagement des terrains et aux travaux
qui y sont reliés."
Il s'agit de dire que dans la pratique des plans d'ensemble, comme on
les appelle, jusqu'à maintenant à Montréal, le choix de
passer par plan d'ensemble, c'est le choix du promoteur. On demande le droit de
déroger au règlement en vigueur, tandis qu'ici on introduit une
procédure, par voie de règlement évidemment qui peut
s'appliquer à tout autre projet qui nécessite une
révision des plans d'architecture et des critères
d'aménagement ou l'évaluation de l'aménagement
proposé par le comité exécutif de la ville - autrement
dit, on le reconnaît - le service d'habitation et de développement
urbain.
Alors, ceci étant dit, ça veut dire que, avant de
commencer, avant d'entamer un projet, on reconnaît que, parce qu'on ne
sait pas, sur la base de cette loi-là, la teneur encore de ce que veut
dire "tout autre projet", que peut-être la ville de Montréal, pour
l'instant, va dire que les projets de six étages et plus haut dans
l'arrondissement de Ville-Marie, mais une administration ultérieure
pourrait passer ça à n'importe quelle autre catégorie de
projet ou de type de projet. On ne sait pas dès le départ quelles
sont les obligations qui pourraient survenir dans la propriété ou
dans le développement dans le centre-ville de Montréal. Alors,
nous demanderions, en ce sens-là, plus d'encadrement de ce
pouvoir-là ou que ça paraisse quelque part,
préférablement dans le projet de loi.
D'abord on note qu'on crée l'opportunité pour le
comité exécutif de se prononcer sur les projets, utilisant les
ressources qui sont prévues aussi par la commission Jacques-Viger, et
ainsi de suite, mais il n'y a pas d'exigence dans le règlement
cité à l'article 14, d'imposer un délai de réponse,
ni l'exigence de motiver un refus. Alors, on peut très bien dire que la
ville va éventuellement adopter une procédure et un
règlement qui, eux, seront complets, et on a confiance que la
première facture de ses règlements sera satisfaisante. Mais dans
le temps et dans l'évolution de ces intruments-là, des
instruments normatifs, l'obligation d'avoir un délai de réponse,
l'obligation de motiver un refus nous paraissent essentielles. Quels seront ces
délais-là? C'est à débattre sur le plan local, mais
l'obligation de les avoir nous paraît assez importante.
Deuxièmement, la notion de critère d'évaluation des
plans, en disant "les critères d'aménagement, d'architecture et
de design applicables", je comprends que c'est dans la loi sur
l'aménagement également. Mais dans la loi sur
l'aménagement, il y a l'obligation, pour une municipalité,
d'établir un comité consultatif en urbanisme qui, lui, regarde et
évalue des projets. Tandis qu'ici, c'est légèrement moins
structuré. On dit que le conseil peut agir à travers la
commission Jacques-Viger, ainsi de suite. Et, juste comme commentaire
général qui se rapporte également à la loi sur
l'aménagement, la notion de critère d'architecture, de design et
tout ça, c'est difficile pour un promoteur de comprendre ce que
ça veut dire et de savoir quand son projet sera eligible ou pas
eligible, si on va porter un jugement sur la qualité architecturale.
Dernièrement, ce qui nous semble manquer dans la proposition
d'extensionner ces pouvoirs-là à tout autre projet, c'est le
droit de recours à l'appel. C'est sûr... Dans un règlement
récent de la ville de Montréal qui touche la démolition -
qui a été dans un premier temps le contrôle sur la
démolition du patrimoine résidentiel, qui a été
extensionné pour inclure tout le patrimoine, tout le stock bâti,
incluant des bâtiments commerciaux et industriels - face à un
refus d'un permis, il y a un droit d'appel à une commission d'arbitrage
et, en plus, même ce droit d'appel là existe pour le public qui
n'est pas en accord avec l'action du comité exécutif, que ce soit
pour approuver ou pour refuser une demande de permis.
Nous suggérons que ce droit, si on se trouve face à une
évaluation qui pourrait être subjective d'un projet et face
à un possible refus de la proposition ou de la demande d'un permis par
un comité exécutif qui est, disons-le, quand même une
instance politique - et, aujourd'hui, on a une forte majorité sur le
conseil municipal de Montréal, mais si jamais c'était
divisé 50-50 et le comité exécutif était un peu
moins autoritaire ou avait un peu moins de marge de manoeuvre politiquement -
c'est important de pouvoir avoir recours à un appel ou autre pour
vérifier la décision du comité exécutif.
Alors ces points-là sont effectivement l'ensemble de notre
intervention, à l'exception d'un petit point, d'une interrogation
finale. C'est que, dans la formulation de l'article 6i2.a, on introduit une
nouvelle formulation qui tient à ce que le conseil puisse rendre
l'autorisation d'un projet "conditionnelle à l'accomplissement de toute
obligation non prévue à un règlement de la ville ou
dérogatoire à un tel règlement." "Rendre l'autorisation
conditionnelle à toute obligation", on pose la question sans
nécessairement s'attendre à une réponse
immédiatement, "toute obligation", est-ce que ça peut comporter
une contribution au logement social, une contribution à un
équipement public en échange de plus de densité qui
pourrait être dérogatoire, et ainsi de suite. "Obligation", pour
nous, ça peut dire beaucoup de choses, bien au delà de juste les
questions d'aménagement, ça peut rentrer dans le domaine des
"exactions" qu'on voit aux États-Unis.
Alors voilà l'ensemble de notre interrogation et de notre
questionnement et nous avons trouvé important de venir intervenir au
niveau de la commission parce que, enfin, dans les interventions, les
débats qui se font au niveau local, ce sont les commissions du conseil
et le conseil lui-même qui agissent, évidemment selon les pouvoirs
que l'Assemblée nationale leur donne. Alors, on voulait intervenir
à ce niveau-ci pour passer nos commentaires sur ces
pouvoirs-là.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. Char-lebois. M.
le ministre, avez-vous des questions, des commentaires sur l'intervention de M.
Charlebois?
M. Ryan: Oui, évidemment. M. Charlebois a soulevé
plusieurs questions. Si je comprends bien, je vais essayer de résumer
les éléments essentiels de votre intervention. Tout d'abord,
à l'article 15.1 où la ville serait habilitée à:
"Assujettir la délivrance d'un permis de construction ou de modification
à l'égard d'un projet visé à l'article 612.1 ou de
tout autre projet, à l'approbation préalable par le comité
exécutif de plans relatifs à l'aménagement, à
l'architecture et au design des constructions ou à l'aménagement
des terrains et aux travaux qui y sont reliés." Là, vous aimeriez
que ce règlement-là prévoie l'obligation d'un délai
de réponse, puis l'obligation de préciser les motifs de refus, en
cas de refus d'un projet.
M. Charlebois: Effectivement.
M. Ryan: Si j'ai bien compris, hein? Alors je vais essayer de
noter clairement ce que vous souhaitez, ensuite on va discuter avec
l'autorité de la ville de Montréal pour avoir sa réaction.
Ça, c'est le premier point. Un deuxième point, vous vous
inquiétez à propos de 612.1, du pouvoir qui serait donné
au conseil "d'adopter un règlement relatif à l'approbation des
projets visés par les articles 612a et 612c." Et vous dites: Ce
règlement doit déterminer les critères d'évaluation
de l'opportunité des projets; prescrire la procédure relative
à l'approbation des projets ainsi que les documents requis. Là,
vous vous inquiétez, si j'ai bien compris, de la notion de
"critères". Qui sera le définisseur de la notion de
"critères"? Comment pourrait s'exercer un certain tamisage, avant qu'on
en arrive à des décisions dont l'effet serait astreignant? Puis,
là, vous vous demandez s'il y aurait possibilité de
prévoir l'obligation d'avoir l'avis d'un comité d'urbanisme, par
exemple.
M. Charlebois: Mais, d'ailleurs, le comité qui est
prévu est là, sauf, je pense que la question que nous posons,
c'est plus à l'égard de l'article 15.1, où on dit que: "Ce
règlement - c'est un autre règlement en ce cas-là, si je
comprends bien - doit déterminer les critères
d'aménagement, d'architecture et de design applicables", qui seront,
eux, le domaine de jugement du comité exécutif. On dit bien que
la commission Jacques-Viger va agir, notamment, à l'égard de
l'article 15.1, mais on essaie d'attacher tous les morceaux ensemble, puis de
savoir dès le départ, là, comment ça pourrait
fonctionner. Est-ce que le comité exécutif est obligé,
pour ces critères d'aménagement, d'architecture et de design, de
passer par la commission Jacques-Viger? Est-ce qu'il peut passer par la
commission Jacques-Viger? Ou il peut juger de son propre chef sur ces
questions-là, en utilisant le service d'urbanisme? Et ce sont des
interrogations, je n'ai pas les réponses.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Ici, là, on interrogera M.
le maire, tantôt. Parce que comme l'article 612d est formulé, le
conseil pourrait charger la commission Viger de formuler des avis sur
différentes décisions relatives à 612.1, 15.1 de 524, mais
elle ne serait pas obligée. C'est ça que vous voudriez, que
ça soit plus ferme, vous, là?
M. Charlebois: C'est effectivement la question, oui.
M. Ryan: Alors, ça, on demandera également l'avis
de M. le maire, tantôt, sur ce point-là. Je pense qu'il prend des
notes avec nous. Ensuite, là, vous dites qu'il faudrait que... Vous
regrettez l'absence d'un droit d'appel dans ces dispositions-là. Je
comprends vos préoccupations, parce que vous représentez des
constructeurs et des développeurs, je crois, hein? Évidemment,
vous voulez savoir où vous allez. L'activité de ces entrepreneurs
entraîne des investissements considérables. Vous ne voulez pas que
la baguette d'un fonctionnaire soit la norme définitive dans certaines
choses. Vous voulez avoir des protections. Je pense que ça se comprend,
puis on verra tantôt ce que la ville est prête à examiner
avec vous de ce côté-là.
Là, vous arrivez à une dernière remarque, à
l'article 612a, là: Le conseil peut, par règlement, permettre des
dérogations à des règlements de la ville, en
matière de construction, modification ou occupation d'un ou plusieurs
ouvrages, dans certaines catégories qui sont nommées, là.
Puis, on dit à la fin: Elle peut également rendre cette
autorisation conditionnelle à l'application de toute obligation non
prévue à un règlement de la ville ou dérogatoire
à un tel règlement. Ça, ça vous apparaît
comporter toutes sortes de possibilités d'interprétations
abusives. Vous voudriez que ce soit plus clairement balisé.
M. Charlebois: Je n'irai même pas si loin que ça, M.
le ministre. Je dirai qu'il s'agirait de savoir si l'Assemblée nationale
donne le pouvoir, par la voie de la charte de la ville, de négocier des
points de densité en échange de logement social et cette sorte de
liens là. (17 h 30)
M. Ryan: C'est ça. Et, en tout cas, on a bien noté
vos observations, là. On va en parler tantôt avec le maire de la
ville de Montréal. Nous allons voir ce qui peut être fait pour
clarifier certains éléments. S'il y a lieu, on pourra vous
redemander une opinion, tantôt, et je pense que vous avez dit l'essentiel
de ce que vous vouliez dire à ce moment-ci. On l'a clarifié
ensemble. Moi, j'aime mieux, avant de me prononcer, entendre l'avis de l'autre
partie et la règle: Audi alteram partem.
Le Président (M. Gobé): Merci M. le ministre. M. le
député de Jonquière, vous avez
quelques remarques.
M. Dufour: En fait, vous aimeriez, parce que vous parlez toujours
de pouvoir discrétionnaire, même s'il y a une tendance, vous
voudriez plus l'encadrer. Vous parlez de motiver le refus. Ça c'est une
exigence. Il faut regarder dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
est-ce que le conseil municipal est obligé de motiver le refus
d'accorder un permis.
M. Charlebois: Non, jusqu'à maintenant non. Je ne crois
pas. Sauf que dans ces propositions-là, ça ne passe pas par le
conseil municipal.
Une voix: Ça passe par la commission.
M. Dufour: C'est une commission. Le délai de
réponse, c'est quoi pour vous? Qu'est-ce que ça veut dire, un
délai de réponse?
M. Charlebois: Ça va dépendre de l'envergure de la
procédure qu'on va imposer aux projets. Dans une version
antérieure que nous avons vue de ces propositions de modification, nous
avons vu la proposition que, en cas de refus, l'avis de refus devait être
sorti à l'intérieur de 60 jours. Ça nous paraît, si
c'était l'ultime résultat, un refus, mais là c'est
difficile à dire sans avoir devant nous la proposition de
procédure, parce que, dépendamment du moment dans la
procédure où le refus arrive, ça peut être un
délai différent. Donc, il faudrait mettre des délais dans
la procédure, j'imagine.
M. Dufour: Est-ce que vous avez vécu des cas où la
réponse ne venait pas?
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Charlebois: Ah! oui. Effectivement, il y a les cas de demande
de plan d'ensemble. Mais là, il faut faire attention parce que, dans ce
cas-là, c'était le choix du promoteur de demander un plan
d'ensemble, tandis qu'ici, c'est un pouvoir qui peut être étendu
à tout autre projet sans que le promoteur choisisse de passer par cette
voie-là. Ce qui veut dire: Notre principe de base c'est: On propose et,
dans toutes nos interventions sur le plan local, nous cherchons
l'opportunité de passer, dans la mesure du possible, par le plein droit
et par un examen au préalable des pians et devis, avant la
délivrance de tout permis. On vient, à toutes fins pratiques,
"pré-empter" le plein droit en faveur d'un processus qui est beaucoup
plus subjectif, notamment par des critères d'aménagement et
d'architecture et tout ça.
M. Dufour: Je sais que la ville a le pouvoir de porter un
jugement sur l'intégration d'une oeuvre architecturale à
l'intérieur d'un projet.
Quand vous disiez, je l'ai noté, "jugement sur la qualité
architecturale", qu'est-ce que vous aviez dans l'idée? Parce que vous
comprenez que la ville, elle a l'obligation que ça fasse un tout, que
ça puisse s'intégrer pour que ça ait de l'allure un peu.
Quand vous pariez de "jugement sur la qualité architecturale", qu'est-ce
que vous voulez dire exactement?
M. Charlebois: On ne le propose pas, on veut voir quel serait un
tel jugement, c'est-à-dire que nous proposons que dans la...
M. Dufour: je m'excuse, pas d'ambiguïté. je ne dis
pas que vous le proposez, vous dites que vous avez crainte par rapport au
jugement, c'est ça que j'ai bien compris.
M. Charlebois: Choix des matériaux, gabarit des
fenêtres, des sélections architecturales de cette
nature-là. Certains aménagements intérieurs parce qu'on ne
voit pas que ce soit le lobby ou autre, on ne voit pas l'extension...
Architecture, évidemment, c'est un gros mot-là, c'est très
important et très large. On ne prétend pas que c'est ça,
l'intention, on dit que la possibilité est là, puis on aimerait
connaître davantage l'application de tels critères. Ce que nous
prônons plutôt, c'est, dans les cas où il y a des
préoccupations de cette nature-là dans une certaine zone, que
l'on voie l'expression de ces préoccupations-là dans le
règlement de zonage, le plus possible, pour que ça soit connu
d'avance. Alors si on veut une zone de granit, j'exagère un peu, que ce
soit prévu dans les règlements de zonage, les choix de
matériaux permis dans une certaine zone ou quelle devrait être
l'harmonie de la zone. C'est assez vague, puis, sans doute, dans le
règlement ça pourrait se corriger, mais on aimerait bien avoir
une...
M. Dufour: Est-ce que je vous interprète bien quand je dis
que toutes vos interventions sont à l'effet de mieux baliser, mieux
déterminer et que vous êtes prêts à vous plier
à des normes que vous connaissez le plus possible.
M. Charlebois: Oui, oui, c'est en plein ça.
Le Président (M. Gobé): Merci M. le
député de Jonquière, merci M. Charlebois, merci Mme
Howard.
M. Charlebois: C'est nous qui vous remercions.
Le Président (M. Gobé): La commission vous remercie
d'être venus devant nous et vous pouvez maintenant vous retirer et M. le
maire et son équipe vont prendre votre place.
M. Charlebois: D'accord.
Reprise de l'étude
détaillée
Le Président (M. Gobé): Nous allons continuer
l'étude article par article et soyez assurés que la commission a
pris bonne note de vos recommandations. Merci, M. le maire, d'être
revenu. L'article 14 est maintenant appelé et M. le ministre, vous avez
la parole.
M. Ryan: J'aimerais à ce stade-ci que le maire de
Montréal nous donne des éléments de réponse aux
questions qui ont été soulevées par les
représentants de l'Institut de développement urbain.
Peut-être certains éléments de réponse sont-ils
déjà contenus dans les dispositions qui nous sont
présentées, peut-être se trouve-t-il des
éléments de réponse dans d'autres dispositions
législatives ou réglementaires, peut-être des ajouts
sont-ils susceptibles d'être faits au texte actuel, et j'aimerais
peut-être que le maire de Montréal nous donne ses commentaires sur
les remarques que nous venons d'entendre.
Le Président (M. Gobé): M. le maire.
M. Doré: Merci, M. le Président. Peut-être un
rapide, un rappel, devrais-je dire, un peu des événements de la
dernière année pour comprendre la nature des dispositions
habilitantes que l'on recherche ici et quel devrait être le suivi
après coup de ces dispositions. La ville a entrepris d'une part
d'adopter pour son centre-ville un plan d'urbanisme, ce qu'elle n'avait pas
depuis le... À deux ans de son 350e anniversaire, il était quand
même temps que le centre-ville de Montréal soit doté d'un
pian d'urbanisme; et en même temps, elle a entrepris une démarche
parallèle pour doter l'ensemble du territoire de la ville, dans
l'ensemble des autres arrondissements, d'un plan d'urbanisme. Le plan
d'urbanisme a fait l'objet d'une première version, il a fait l'objet
d'une large consultation faite à l'époque, la plus large dont
Montréal n'avait jamais été l'objet, plus de 150
mémoires, une version définitive, enfin une deuxième
version corrigée après cette consultation a été
rendue publique. Elle a été validée dans le cadre de ce
qu'on a appelé un sommet sur le centre-ville, vaste forum où des
gens, aussi bien des représentants du milieu des développeurs que
des secteurs culturels, commerciaux, industriels, ont pu apporter leur point de
vue.
De ce forum, aux mois de mai et juin derniers, et à
l'intérieur de ce forum, on a fait l'explication de quelle serait la
procédure d'approbation des projets une fois le plan d'urbanisme mis en
place. Et ce à quoi M. Charlebois tantôt a fait
référence, ce sont des choses qui ont déjà
été portées à la connaissance du public, quant aux
intentions de la ville en ce qui concerne la façon dont on voulait
maintenant approuver les projets, une fois les plans d'urbanisme et les
règles de zonage qui en découle- raient adoptés. Ce qu'on
retrouve donc aujourd'hui ici, c'est ce qui va nous permettre de donner un
suivi. Le plan d'urbanisme a été adopté avec un certain
nombre d'amendements au mois d'octobre 1990. Donc, le centre-ville a maintenant
son plan d'urbanisme. Et l'engagement qu'on a pris, c'est que dans une
période d'une année, donc d'ici à la fin de l'automne
1991, les règles de zonage qui en découlent seraient
adoptées, de même que les règlements relatifs à
l'approbation des projets.
Je comprends parfaitement les préoccupations de M. Charlebois
relativement au fait que les dispositions habilitantes que l'on requiert
à l'intérieur de notre charte ne soient pas claires en ce qui
concerne un certain nombre de ses préoccupations: quels seront les
critères, quels seront les délais, y a-t-il ou non un droit
d'appel suite à une décision du comité exécutif, et
Dieu sait s'il ne faudrait pas les prévoir dans la loi! C'est dans le
règlement et dans la procédure qui va en découler qu'il
faut le faire. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ce projet de
règlement qui va décrire la procédure va être soumis
au conseil municipal pour discussion publique à travers la commission de
l'aménagement. Je souligne que c'est l'intention aussi de créer
la commission Jacques-Viger et de soumettre à la commission
Jacques-Viger ce projet avec la procédure et les délais pour
qu'elle fournisse également un avis. Donc, la commission sera
appelée à fournir aussi son avis de façon à ce que
le conseil puisse adopter de façon...
Conséquemment, comme tout cela se fait largement, publiquement et
en toute transparence, l'ensemble des milieux intéressés vont
pouvoir également soumettre leurs propres opinions, leur propre avis sur
les questions qui notamment préoccupent M. Charlebois. Je dois dire que,
par rapport à la situation actuelle, ce que l'on va s'imposer comme
règle, ce sont justement des règles qui vont amener, à mon
point de vue, transparence, une amélioration, qui vont, dans bien des
cas, éviter l'arbitraire. À la question du critique de
l'Opposition en matière municipale: Est-ce qu'il y a des projets qui
actuellement ont pu subir des retards? Ma réponse est clairement oui. En
l'absence de règles claires, il y a des projets qui sont encore au
service après deux ans et qui ne sont pas sortis parce que ça
fait un va-et-vient entre les développeurs, les gens ne sont pas
satisfaits. Ce qu'on veut justement mettre en place, ce sont des règles
davantage claires qui vont garantir que les critères vont être
connus d'avance, que les délais, dans certains cas, vont l'être
également et que, conséquemment, on aura un processus plus
transparent et plus, je dirais, ouvert qu'on a actuellement, plus
balisé.
Ce dont on veut aussi s'assurer, c'est que les projets qui nous sont
soumis puissent faire l'objet d'un examen public par le biais à la
fois... Lorsque les projets sont conformes à la régie-
mentation, pour tous les cas de six étages et moins, ce sont des
projets de plein droit. Dans les projets qui sont conformes a la
réglementation mais qui sont dans une zone patrimoniale ou qui sont de
six étages et plus, ils seraient soumis, à l'étape de leur
demande de permis, à la commission Jacques-Viger qui formule un avis et
au comité exécutif avant l'émission du permis.
Il faudrait avoir de sérieuses raisons pour qu'à un projet
qui est soumis à la commission Jacques-Viger, qui reçoit un avis
favorable et qui est soumis à l'exécutif, le comité
exécutif de la ville décide éventuellement de ne pas
donner suite. Cela dit, en bout de ligne, il faut quand même que
quelqu'un décide, avant, d'un projet, et on soumet que, dans ce
contexte-là, que le comité exécutif puisse avoir le droit
de regard et être capable d'autoriser l'émission,
éventuellement, du permis est une procédure tout à fait
acceptable.
S'il y a des abus, il y a à la fois les tribunaux et les
élections. On est en régime démocratique. Si vraiment les
gens abusent d'un pouvoir, on peut les contester par les tribunaux et
éventuellement, si ces mêmes gens-là se représentent
aux élections, on peut démocratiquement changer l'équipe
qui aurait un comportement abusif.
Si je reviens maintenant aux préoccupations plus
immédiates... j'ai soumis le cadre, si je reviens aux
préoccupations plus immédiates, je pense que quand on parle, dans
l'article 15 - et je reprends les arguments au fur et à mesure où
je les ai entendus - dans le cas de l'article 15... Et bien sûr, on dit:
"Assujettir la délivrance d'un permis..." Bon, peut-être une
dernière chose, peut-être, pour bien comprendre. Ce que l'on fait
comme distinction, c'est que l'on dit: II y aura deux choses, il y a d'une part
des plans, pas des plans, c'est-à-dire des... Ce qu'on dit, c'est qu'on
parle maintenant de projets d'ensemble et après coup, il y aura
préparation des plans. Qu'est-ce qu'on veut dire par là?
Jusqu'à maintenant, la seule procédure que nous avions qui
était dérogatoire à la réglementation était
des plans d'ensemble. Un plan d'ensemble, comme son nom l'indique si bien,
c'est non seulement un projet, mais c'est aussi ce qui s'y rattache, les plans
d'exécution. Donc, beaucoup d'investissements de la part du
développeur dans une procédure qui est relativement complexe,
coûteuse pour, en bout de ligne, finir par arriver devant les
élus. Ce dont on veut s'assurer maintenant, c'est qu'on fasse une
distinction entre le projet et les plans d'exécution qui vont suivre. Et
on va demander aux gens de nous soumettre un projet. Quand il sera
dérogatoire à la réglementation, le projet va faire
l'objet d'un affichage public. Le public va pouvoir, déjà
à cette étape, faire valoir ses préoccupations. Le projet
est après coup, une fois qu'il a été soumis à la
procédure d'affichage public, étudié par le service en
fonction des commentaires qui ont été soumis par le public,
soumis à la commission pour avis et soumis au comité
exécutif.
Une fois que le comité exécutif adopte le projet, que le
conseil municipal l'a adopté, là, les plans d'exécution
vont sortir, et ce qu'on dit, c'est qu'après coup, les plans
d'exécution sont approuvés par le comité exécutif
et s'il y a des modifications, ça revient au comité.
Jusqu'à maintenant, quand on approuvait un plan d'ensemble, tout
était attaché, le projet, les plans, les plans
d'exécution. Si on avait des amendements à apporter aux plans, il
fallait retourner devant le conseil en deux lectures pour les faire amender
avec une procédure fort lourde et fort coûteuse.
Si le projet, en bout de ligne, finissait par être insatisfaisant,
le développeur avait investi plusieurs centaines de milliers de dollars
pour développer des plans d'ensemble qui, dans certains cas, pouvaient
ne pas se réaliser. Alors on a fait la distinction entre eux, donc,
cette idée du projet et des plans, c'est ce qu'on retrouve dans les
articles qui sont là.
Reprenant les arguments de M. Charlebois, je dis, à l'article
15.1°: Quand on dit: "Assujettir, donc, la délivrance du permis de
construction - je le souligne, une fois qu'on a un projet - au projet
visé à l'article 612.1 - ça c'est clair - ou de tout autre
projet", il nous dit: C'est inquiétant parce que ce n'est pas clair. Ce
qui est notre intention, c'est que les autres projets sont ceux qu'on va
normalement retrouver dans les zones patrimoniales et des projets dont la
hauteur va excéder, normalement, les moyennes que l'on retrouve dans le
secteur. Et c'est ce qui va être défini par le règlement.
(17 h 45)
On ne peut pas le définir dans la loi actuellement de
façon aussi précise, mais on va pouvoir le définir dans le
règlement, et ça peut varier dépendant de l'endroit
où ça se situe. Quand on nous dit, toujours à l'article
15.1°: "Déterminer les critères d'aménagement,
d'architecture et de design applicables", je dois dire que, là, on
reprend exactement la formulation de la loi 125 qui, vous le savez sans doute,
s'applique à l'ensemble du territoire du Québec sauf deux villes,
la ville de Québec et la ville de Montréal. L'une et l'autre
ville ont décidé sans y être contraintes de s'y assujettir
progressivement en reconnaissant leur spécificité. La ville de
Québec a posé les mêmes gestes que nous et a
décidé qu'on adopterait des procédures analogues à
celles qu'on retrouve dans toutes les autres villes du Québec. On ne
voit pas pourquoi la capitale et la métropole ne seraient pas
assujetties à un certain nombre de règles en la
matière.
Alors ce paragraphe b, c'est essentiellement le texte de la loi 125.
C'est d'ailleurs à la suggestion du ministère des Affaires
municipales qu'on retrouve ce paragraphe b, à ma connaissance. Quand, M.
Charlebois donc... Bien sûr,
déterminer des critères d'aménagement en
architecture et design, ce n'est pas une chose facile, mais on peut arriver
à donner un certain nombre de balises. En c, prescrire la
procédure. Alors là, M. Chariebois dit: Bien, il y a un
problème dans tout ça, c'est combien de temps ça va
prendre? C'est clair que ce qu'on veut, c'est normer la procédure pour
éviter l'arbitraire des fonctionnaires. Le va-et-vient actuellement
entre le développeur et le service de l'habitation qui peut durer un an
et demi, deux ans, à mon point de vue est abusif dans bien des cas. Et
ce dont on veut s'assurer, c'est que par la procédure, une fois que les
gens se conforment, il y ait une balise qui soit un délai. Une fois que
le projet a passé telle étape, il faut qu'à quelque part
on puisse avoir une décision. Et ça, c'est notre
intérêt, en passant, je le souligne. On n'a pas
intérêt, nous, à créer des conditions telles que
personne n'est intéressé à développer le
centre-ville ou éventuellement d'autres quartiers.
Et on veut à la fois protéger le public, la qualité
des projets et leur conformité à la trame urbaine et
architecturale et à son amélioration. Mais, en même temps,
on ne veut pas créer des conditions qui, sur le plan économique,
rendent impossibles les investissements. D'où l'importance pour nous,
dans la procédure, d'avoir des délais. Quand M. Chariebois a fait
référence à un délai de 60 jours, effectivement
c'était à titre illus-tratif, et c'a été
mentionné qu'il y aurait un délai balisé. Est-ce que
ça sera éventuellement 40, 60 ou 90, mais ce qui est clair, c'est
que ça ne pourra pas être beaucoup plus que 90 jours dans ce
contexte-là, et ça sera intégré a la
procédure. Le règlement qui va prévoir les critères
d'aménagement, d'architecture et de design, la procédure, y
compris ses délais, ce règlement va être soumis je l'ai dit
tantôt, au conseil. L'Institut de développement urbain va pouvoir
se faire entendre. Il sera soumis également à la commission Viger
qu'on va créer rapidement, laquelle va pouvoir nous fournir des avis, et
c'est sur la base des deux que l'on fera, qu'on adoptera le projet
définitif par le conseil municipal.
Donc, sur toute cette question de l'encadrement du développement,
des délais qui y seront assagis, des critères sur lesquels on va
s'appuyer pour éviter le plus possible l'arbitraire, le débat est
à faire, dans le forum approprié qui n'est pas cette commission
parlementaire, mais plutôt la commission permanente de
l'aménagement du conseil et la commission Viger qui, elle, fournira des
avis d'experts. Sur la question... Alors, je reprends, encore là, les
derniers arguments qui ont été soulevés et, encore une
fois, que je comprends à cette étape-ci, puisque les choses ne
sont pas claires - ce n'est pas un projet de règlement qu'on regarde,
c'est une loi habilitante - quand on nous dit à l'article 612.1, que "le
règlement doit", "doit", dis-je bien, le règlement doit
là, c'est impératif - 612.1, l'article 15, c'est un des arguments
- "déterminer les critères d'évaluation de
l'opportunité des projets", encore une fois, cette modification
s'inspire des dispositions de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
relatives au plan d'aménagement d'ensemble, article 145 et suivants, et
ça aussi, c'est une... Et "prescrire la procédure relative
à l'approbation des projets ainsi que les documents requis", là
c'est clair, c'est ce que je viens de dire, c'est l'importance, pour nous,
d'avoir des balises qui éliminent l'arbitraire le plus possible et qui
garantissent qu'on va pouvoir livrer la marchandise.
Quand on parle des documents, la procédure relative à
l'approbation des projets ainsi que les documents requis, ça veut dire
que les gens vont savoir, dès le départ, que quand on soumet un
projet qui est dérogatoire à notre réglementation, le
projet doit comporter, non seulement certaines conformités par rapport
à ce qu'on dit dans les critères d'évaluation, mais aussi
un certain nombre d'études. Une étude d'impact en termes
d'ensoleillement, une étude d'impact en termes des effets de vent, une
étude d'impact éventuellement sur l'ajout de la circulation, et
ainsi de suite, de façon à ce que ça soit clair. Les gens
vont le savoir, un projet, pour qu'il puisse passer dans cette
procédure, doit, au départ, avoir un certain nombre
d'études qui vont être déjà prescrites par le
règlement. Encore là, ce règlement-là va faire
l'objet de discussions publiques et s'il est abusif, si on demande trop de
choses, il y a sûrement des gens qui vont nous rappeler au bon ordre en
nous disant: Messieurs, mesdames, vous êtes en train de nous créer
des conditions telles que personne ne va être intéressé
à développer. Sauf qu'au centre-ville de Montréal, dans
bien des cas, si on avait exigé des développeurs, à
l'époque, de nous produire des études sur l'ensoleillement, puis
des études sur, notamment, les effets de vent au sol, on aurait, dans
certains cas, un environnement urbain à l'échelle du sol et
à l'échelle des piétons plus agréable qu'on
retrouve dans certains secteurs de la ville au moment où ces
études-là ne se faisaient pas. Elles ne sont pas très
coûteuses, il y a des systèmes informatiques maintenant qui
permettent de les modaliser et ce ne sont pas des choses exorbitantes en termes
de développement.
Le dernier élément, je pense... Et ça, je comprends
la préoccupation... Il y a deux éléments qui ont
été soulevés, et je termine là-dessus Le dernier
élément, c'est quand on dit à 612.a, donc l'article 16, M.
Cameron Chariebois nous disait: Quand on dit: "Le conseil peut, par
règlement, permettre de déroger à tout règlement",
ça c'est le propre d'un projet d'ensemble, d'un plan d'ensemble mais
également de pouvoir éventuellement "rendre cette autorisation
conditionnelle à l'accomplissement de toute obligation non prévue
à un règlement de la ville ou
dérogatoire à un tel règlement". Et ça
aussi, c'est un peu... On dit: Est-ce que ça va donner... Ça
pourrait donner lieu a de l'arbitraire. Qu'est-ce que ça veut dire,
qu'est-ce qu'on a en tête? Ce qu'on a en tête, c'est clair que,
dans bien des cas, quand on procède par plans d'ensemble, par projet
d'ensemble et éventuellement par les plans qui en découlent, on
peut, dans bien des cas, exiger que tel projet soit approuvé mais avec
un délai pour sa mise en oeuvre.
Le délai de construction peut varier d'un projet à
l'autre. On peut dire: On vous soumet, on accepte un plan d'ensemble, on vous
donne le droit de le développer et on vous donne un délai de
trois ans pour démarrer le projet, au terme duquel le projet devient
caduc, c'est bien clair. Parce qu'il s'agit d'un projet qui, dans un plan
d'ensemble, est dérogatoire à la réglementation. Et en
même temps, pour s'assurer qu'il y ait, au terme de cet effort-là,
les investissements qui soient le corollaire de ce qu'on aura fait comme
étude.
Donc, ça pourrait être des obligations qui sont non
prévues à un règlement et ça, c'est du cas par cas.
Quand on dit "dérogatoire à un tel règlement", ça
peut être par exemple que le projet va comporter moins d'espace de
stationnement que ne le prévoit la réglementation municipale
applicable au centre-ville. Ou plus, dans certains cas, on peut en exiger plus,
compte tenu de l'impact, compte tenu des études sur la circulation et
tout ça, compte tenu du secteur dans lequel il s'inscrit. Dans le
Vieux-Montréal, par exemple, où généralement il y a
des problèmes sérieux, on va dire: Dans ce cas-là, votre
projet va devoir comporter des espaces additionnels pour répondre aux
besoins, tel que votre étude le démontre ou tel que nos propres
études le démontrent. Et ça, ça serait
dérogatoire à un règlement d'application
générale mais qu'on retrouverait à l'intérieur des
plans.
Dernier élément, je pense, sur le - je m'excuse
d'être un peu long, mais je pense qu'il y avait plusieurs arguments de
soulevés - c'était la question du droit d'appel. Bon. Je vous dis
et je vous soumets que dans une procédure comme celle-là, il est
évident qu'à un moment donné... Je disais tantôt:
Quelqu'un, quelque part, peut décider ou doit décider, et nous,
on me dit que c'est le comité exécutif qui doit le faire. Cela
dit, le comité exécutif a des pouvoirs de décision qui
sont sans appel. Quand le comité exécutif décide, en vertu
des pouvoirs de la charte, de 106a ou 106o, de pouvoir par exemple faire un gel
de permis, et je vais vous donner un exemple récent: sur la rue
Saint-Laurent, à Montréal, dans la partie de la rue Saint-Laurent
entre Sherbrooke et à peu près l'avenue des Pins ou l'avenue
Mont-Royal, une prolifération vraiment extraordinairement rapide de bars
de toutes sortes commençait à créer un problème,
non seulement d'engorgement mais de surconcentra- tion. Dès le moment
où on l'a vu poindre, sachant que les demandes de permis rentraient,
mais là, rentraient, et qu'il y avait de la spéculation qui se
faisait - parce qu'un bar, évidemment, est extrêmement rentable -
bien, quand on décide d'appliquer un gel des permis, on vient de dire
aux gens: Je regrette, vos droits théoriques de pouvoir obtenir un
permis pour opérer en vertu d'une réglementation existante sont
maintenant suspendus. Ils sont sans appel jusqu'à ce que, six mois plus
tard, dans un maximum de six mois, on revienne devant le conseil avec un projet
de règlement modifié.
Mais ça, c'est sans appel, c'est une décision que nous
portons d'opportunité de geler les permis pour nous permettre de
modifier le zonage en conséquence des besoins que l'on sent.
Évidemment, il y a toujours le recours au tribunal, si tout cela est
fait de façon abusive et si, dans certains cas, ça met en cause,
je dirais, les intérêts pécuniaires d'une personne. On peut
le faire aussi dans le retrait... Par exemple, lorsque la ville permet à
un propriétaire d'un terrain vacant de mettre un stationnement. En vertu
de notre réglementation, on lui donne un droit d'opérer un
stationnement pendant trois ans. On se réserve toujours la
possibilité de pouvoir révoquer ce droit-là et dans des
délais donnés.
La révocation d'un permis d'opérer un stationnement est
sans appel, c'est une décision qui peut se prendre pour diverses raisons
et qui, de ce point de vue là, ne donne pas toujours droit à un
appel. Mais bien sûr, on n'est jamais à l'abri de la sanction
possible des tribunaux. Dans le cas présent, je vous souligne que les
balises que l'on se donne, notamment l'obligation, l'obligation que chacun des
projets qui est soumis à l'attention du comité exécutif
doive recevoir un avis d'une commission de gens qui sont extérieurs aux
élus, qui sont des gens, des experts, donc la commission Viger, qui va
nous formuler des avis pour que le comité exécutif puisse prendre
une décision qui éventuellement sera contraire... D'abord, je
veux assurer les membres de cette commission que c'est évident qu'une
telle décision ne se prendrait pas à la légère et
qu'elle serait motivée. Nos décisions sont publiques, nos
procès-verbaux sont rendus publics dans les 24 heures qui suivent nos
délibérations. Et elle serait forcément motivée et
donc, attaquable, si elle était abusive, mais on pense qu'elle ne le
serait pas et il faudrait avoir de sérieuses raisons pour ne pas suivre
un avis de la commission. Mais en bout de ligne, là, c'est le genre de
cas où il faut que le comité exécutif puisse avoir ce
pouvoir-là.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire, M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, j'aurais peut-être deux
questions découlant des remarques du maire
de montréal et de celles que nous avons entendues de l'institut
de développement urbain. tout d'abord, là, le conseil serait
habilité à adopter des règlements à portée
considérable. vous avez dit que la formulation du texte proposé
suit d'assez proche des formulations qu'on trouve dans la loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, c'est vrai ça. c'est vrai
ça. je pense que c'est un point qu'on doit reconnaître.
maintenant, là, il n'est pas prévu dans le texte qu'un
règlement, avant d'être adopté, sera soumis à l'avis
de la commission viger, la commission jacques-viger. est-ce que c'est une chose
qui pourrait être envisagée ça pour qu'on ait une balise?
il pourrait arriver que s'il n'est pas soumis pour avis préalable
à la commission jacques-viger, il soit adopté rapidement. il y a
une commission d'urbanisme au conseil municipal aussi. je pose la question.
là, ce n'est pas dit clairement, ni dans un endroit ni dans l'autre,
qu'il doit être soumis à l'avis de la commission du conseil qui
s'occupe d'urbanisme ou de la commission jacques-viger. il me semble que,
étant donné les répercussions énormes d'un tel
règlement au point de vue des gestes de développement
susceptibles de survenir, il y aurait peut-être une protection à
rechercher de ce côté-là. je vous pose la question.
Et la deuxième question est un petit peu de même nature,
mais porte cette fois-ci sur les projets dont l'exécutif de la ville
sera saisi. Vous avez dit tantôt dans vos remarques qu'il serait
obligé de les soumettre à l'avis de la commission Jacques-Viger.
Dans le texte que nous avons, c'est écrit: "Le conseil peut charger la
commission de formuler des avis". Il n'y a pas d'obligation. Je ne sais pas si
on pourrait améliorer la formulation de manière à serrer
un petit peu cette disposition-là. M. le député de
Deux-Montagnes, ça nous fait plaisir de vous voir à la
présidence. Ce sont les deux questions que je voudrais soumettre
à votre considération.
Le Président (M. Bergeron): M. le maire.
M. Doré: Laissez-moi une seconde s'il vous plaît
pour faire une petite consultation. Oui.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Bergeron): M. le maire, est-ce que vous
permettriez qu'on suspende, étant donné que c'est le ministre qui
vous a posé les questions et qu'il va être de retour dans 30
secondes.
M. Doré: Oui. Il n'y a aucun problème, M. le
Président.
Le Président (M. Bergeron): Merci. (Suspension de la
séance à 17 h 59)
(Reprise à 18 heures)
Le Président (M. Gobé): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Doré: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le maire. Je
voulais remercier mon collègue, le député de
Deux-Montagnes qui, avant, était maire lui-même, qui m'a
remplacé. C'est parce que nous n'avons actuellement personne du
côté de l'Opposition et, par courtoisie, je vous demanderais
peut-être une minute de plus, le temps qu'ils reviennent.
M. Doré: Bien sûr.
Le Président (M. Gobé): Je pense que,
traditionnellement, cette commission travaille en collaboration avec M. le
ministre, avec l'Opposition et les intervenants. Je pense que c'est
peut-être mieux de les attendre un petit peu, si vous n'y voyez pas
d'inconvénient.
M. Doré: Prenez votre temps, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Et je veux saluer mon
collègue, le député de Deux-Montagnes qui a
été maire pendant 22 ans, je pense. J'ai été
là pendant sept ans et, voyez-vous, ça conduit à la
deputation. Peut-être qu'un jour, M. le maire, nous vous aurons comme
collègue sur ces banquettes.
M. Ryan: Le député de Montmagny-L'Islet est un
ancien maire également.
Le Président (M. Gobé): Ah! Je tiens à le
saluer aussi, alors. Mme la députée de Bourget, non?
Mme Boucher Bacon: Non. Je n'ai pas d'aspiration.
Le Président (M. Gobé): Pas encore.
M. Ryan: II y a le député de Rousseau, qui
était ici tantôt, qui est également un ancien maire.
Le Président (M. Gobé): Le député de
Rousseau, oui, mais à Sainte-Anne-des-Plaines.
M. Ryan: Le député de Rousseau? Oui.
M. Doré: C'est une bonne école de formation, M. le
Président.
M. Ryan: Comme vous voyez, M. le maire, nous avons tout ce qu'il
faut pour comprendre le point de vue des maires.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière a été le maire de Jonquière, bien
entendu. Alors, il y a beaucoup de maires à cette commission.
M. Ryan: Oui. Évidemment. Mais lui, il a plus de
difficulté à comprendre le point de vue du gouvernement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): C'est à cause des
nouvelles qui ne se rendent pas assez vite, M. le ministre, dans certaines
régions.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): M. le maire de
Montréal, vous avez la parole à nouveau.
M. Doré: Alors, M. le Président, pour tenter de
répondre à l'interrogation du ministre, je pense qu'en vertu des
règlements du conseil municipal de la ville de Montréal, un
règlement, particulièrement en ce qui concerne l'objet dont on
discute, un règlement-cadre de portée générale,
portant sur la procédure d'adoption des projets qui peuvent être
conformes ou dérogatoires à la réglementation ou, dans un
certain nombre de cas, éventuellement même, au plan directeur
d'urbanisme, que cette réglementation sera obligatoirement
étudiée par la commission de l'aménagement du conseil
municipal, composée d'élus du conseil, représentant
l'ensemble des formations politiques en présence. D'ailleurs, dans le
cas de la commission de l'aménagement, elle est
"vice-présidée" par un conseiller de l'opposition du parti
municipal.
La question que vous me posez, c'est: Est-ce que cette
procédure-cadre serait aussi soumise à la commission
Jacques-Viger? La réponse, après examen des textes, c'est non. La
commission Jacques-Viger est une émanation, je dirais, de la
procédure-cadre, et qu'on va mettre en place par un règlement
spécifique.
Quand on retrouve, à l'article 612d. du projet, ce que cette
commission consultative chargée de la révision des projets de
construction ou de modification d'immeubles sera appelée à faire,
on dit spécifiquement que le conseil peut "charger la commission de
formuler des avis et de faire des recommandations sur des questions
d'urbanisme, d'aménagement, d'architecture et de design - et là,
on est spécifique - notamment en regard de l'approbation des projets
visés à l'article 612.1 ainsi que par le paragraphe 15.1° de
l'article 524"; celui-ci était en discussion tantôt, au
départ; c'est celui des... C'est ça. Ce sont des projets qui sont
soumis à l'exécutif.
Ce que je vous dis, donc, c'est que ce qui est visé par la
commission, ce n'est pas l'étude du règlement-cadre. Le
règlement-cadre, c'est un peu, pour nous, l'équivalent d'une loi
pour l'Assemblée nationale. Ce sont les élus qui le discutent. Ce
dont la commission et les experts vont discuter, ce sont des projets ou des
plans qui leur sont soumis pour fournir des avis sur des questions qui
touchent, bien sûr, les règles d'urbanisme, d'aménagement,
d'architecture et de design. Et ça, c'est, je pense, la façon
dont on doit concilier les deux textes.
Ce que j'ajoute, bien sûr, c'est que la commission siège
publiquement, entend les parties et fait des recommandations au conseil,
où le débat se refait par l'étude du projet en deux
lectures. Et entre les deux lectures, dans bien des cas, il peut y avoir aussi
des périodes de modifications ou d'Interventions.
Je veux juste dire une dernière chose, je pense que c'est
important pour les membres de la commission. Quand je disais que la ville de
Montréal n'était pas assujettie à la loi 125, le conseil
municipal a quand même adopté une déclaration d'intention
importante, non seulement pour nous y assujettir mais aussi pour que la
procédure permettant aux citoyens de se faire entendre, en
matière de zonage, par voie de référendum, soit mise en
vigueur, une fois, bien sûr, qu'on aura approuvé nos plans
d'urbanisme et les nouveaux règlements de zonage qui en
découleront. Une fois qu'on aura mis de l'ordre dans la maison, à
Montréal, les citoyens de Montréal vont avoir les mêmes
droits que les autres citoyens du Québec, ce dont ils ont
été privés depuis fort longtemps. Et, ça, la
déclaration d'intention est faite par le conseil et elle aboutira
à cette décision-là.
Ce que je veux dire par là, c'est que c'est clair qu'on veut
normaliser la situation à Montréal et on veut donner aux citoyens
les mêmes droits qu'ont les autres, mais on veut aussi, par les
commissions du conseil, permettre au public de se faire entendre dans le cadre
des règlements-cadres; et la commission Jacques-Viger n'est pas
là pour entendre les règlements du conseil mais pour entendre et
étudier les projets et formuler des avis qui vont devoir être
formulés, de façon obligatoire. Ce n'est pas facultatif; on va
devoir passer par la commission Jacques-Viger pour recevoir un avis.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: J'ai un élément d'amélioration
à proposer. Je fais ça pour essayer de faciliter l'adoption du
projet. S'il était dit, à l'article 612d., quelque chose comme
ceci. Là, on a le premier alinéa qui dit: "Le conseil peut, par
règlement, créer sous le nom de commission Jacques-Viger, une
commission consultative chargée de la révision de projets de
construction ou de modifications d'immeubles." Après ça, on
pourrait dire: "Par ce règlement, le conseil..."
Le Président (M. Gobé): Oui, mais vous ne...
M. Ryan: ...le conseil... Regardez, je vais formuler comme je le
verrais idéalement puis ensuite on me réfutera...
Le Président (M. Gobé): Conseil pris par
règlement.
M. Ryan: "Le conseil: 1° détermine la composition de
la commission, ses fonctions et les qualifications de ses membres; 2°
désigne le service ou les fonctionnaires de la ville à qui la
commission fera rapport; 3° dispose de toute matière relative au
fonctionnement de la commission." Là, ça finirait là; puis
l'alinéa suivant se lirait comme suit: "Une fois créée, la
commission est chargée de formuler des avis et de faire des
recommandations sur les questions d'urbanisme, d'aménagement,
d'architecture et de design, notamment en regard de l'approbation des projets
visés par l'article 612.1 ainsi que par le paragraphe 15.1 de l'article
524;" Là, on aurait... Ça serait plus clairement établi
que la commission, une fois constituée, a pour mandat de formuler des
avis et de faire des recommandations sur des questions d'urbanisme,
d'aménagement, d'architecture et notamment en regard de l'approbation
des projets. Je pense que là, il y aurait une garantie peut-être
plus nette de ce qui nous était demandé tantôt. Puis, je ne
pense pas que ça contredise l'intention des auteurs du projet. Je pense
que ça va dans le même sens.
M. Doré: Mais, pour bien comprendre la nature de la
suggestion du ministre, M. le Président, est-ce que... Je comprends, le
ministre dit. "Par ce règlement, le conseil"; là, vous
enlèveriez "le peut" mais vous mettez juste un deux-points. Puis, vous
dites: "détermine la composition, désigne, dispose de toute
matière relative au fonctionnement de la commission." Et vous
créez un nouvel alinéa qui dit: "De plus, le conseil charge la
commission de formuler des avis."
M. Ryan: "La commission est chargée de..."
M. Doré: Et vous reprenez le libellé tel qu'il
apparaît là.
M. Ryan: C'est ça. Là, ça serait bien clair
que c'est son mandat propre qui serait garanti la. Puis ça veut dire que
si, à un moment donné, le conseil décidait de ne pas lui
soumettre un projet, là, il passe à côté de la loi.
C'est un projet; on ne parle pas de plan, on parle de projet. On va voir; si la
teneur générale convient, on déposera un amendement.
Le Président (M. Gobé): On suspendra l'article pour
faire la rédaction.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Gobé): Puis, on continuera si
on...
M. Ryan: Ça va aller assez vite, puis ça
réglerait ce problème-là de manière satisfaisante
pour moi. Je ne veux pas créer de contrainte inutile non plus mais,
étant donné les intentions qui ont été
communiquées, je pense que ça les traduirait.
M. Doré: Ce que je comprends, M. le Président,
toujours selon la suggestion du ministre, c'est que le conseil... Attendez;
peut-être que l'explication... Bon, c'est parce qu'on est là pour
en discuter, mais... "Par ce règlement, le conseil: 1°
détermine la composition de la commission, ses fonctions, les
qualifications de ses membres, désigne le service des fonctionnaires de
la ville; 3° dispose de toute matière relative au fonctionnement de
la commission." On ajoute un nouvel alinéa qui dirait: "De plus, le
conseil charge la commission de formuler des avis, de faire des recommandations
sur les questions d'urbanisme, d'aménagement, d'architecture et de
design, notamment en regard des projets visés par l'article 612.1 ainsi
que par le paragraphe 15. de l'article 524," et après coup, on
enchaîne avec le dernier alinéa: "Les membres de cette commission
sont nommés par le conseil, sur la recommandation du comité
exécutif, pour la durée et dans les fonctions prévues au
règlement". C'est un peu ça?
M. Ryan: Exactement.
M. Doré: O.K. Je vais juste vérifier mais je...
Le Président (M. Gobé): Vous êtes à
rédiger cette...
M. Ryan: Je vais même vous proposer quelque chose de plus
simple encore, M. le maire, si vous me permettez.
M. Doré: Allez-y.
M. Ryan: Si on avait tout simplement: "Par ce règlement,
le conseil: 1° détermine la composition de la commission; 2°
charge la commission de formuler des avis; 3° désigne le service".
Le point qui m'embarrasse le plus, c'est le mot "peut". À ce
moment-là, on ne serait pas obligés de tripoter le texte, on le
laisserait tel quel.
M. Bourdon: Parce que, sinon...
M. Ryan: On aurait l'idée de fond qui serait
là.
M. Bourdon: C'est enlever le "peut"; parce que, si on garde le
"peut", le conseil pourrait ne
faire qu'une partie de ça et...
M. Ryan: C'est ça justement, oui.
M. Bourdon: ...enlever un pouvoir. Alors que là, on dit:
II fait tout ça.
M. Ryan: Ça nous simplifierait la besogne beaucoup,
ça.
M. Doré: Alors, encore une fois, donc, la seule
modification, c'est: "Par ce règlement, le conseil: détermine,
charge, désigne, dispose."
M. Ryan: C'est ça, exactement. Moi, ça ferait mon
affaire.
M. Bourdon: Parce qu'il serait obligé de faire les
quatre...
M. Doré: M. le Président, à l'examen, c'est
une suggestion qui nous apparaît fort utile et on serait prêts
à y agréer.
Le Président (M. Gobé): O.K. est-ce que quelqu'un
peut en faire un amendement formel et le libeller? Alors, est-ce que nous
continuons le débat sur... Parce que nous sommes actuellement sur le
débat général; on n'a pas appelé l'article 14, on
est rendus à l'article 15, mais on est de l'article 14 à
l'article 18 général, là, globalement. On peut
continuer.
M. Ryan: Oui, à propos du débat plus
général, je crois que, si ceci est clair, je serais enclin
à souscrire à l'avis du maire quant au droit d'appel. Je pense
que c'est mieux de ne pas prévoir un droit d'appel explicite dans des
choses comme celle-là. Le comité exécutif prend ses
décisions. Il a dû prendre conseil avant puis il y a toujours
moyen d'en appeler administrativement au comité exécutif. Mais je
ne pense pas qu'on devrait introduire un droit d'appel proprement dit parce que
ça voudrait dire que l'instance qui serait saisie de l'appel serait
habilitée à décider; et puis là, ça nous
conduit, je pense, à un voyage "nowhere" au point de vue ligne de
décision. Mais je crois que si on a des bonnes balises ici, c'est
suffisant pour les fins qu'on poursuit. Et si le comité fonctionne bien,
il entendra les représentations qu'on lui fera en appel. Mais je ne
pense pas qu'on puisse lui faire l'obligation d'être courtois, par
exemple; ça ne se commande pas, ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doré: Alors, M. le ministre, si vous me permettez, on
va faire une dernière vérification pour bien saisir la
portée de ce qu'on a suggéré...
Le Président (M. Gobé): La courtoisie, c'est
quelque chose qu'on a ou qu'on n'a pas; ce n'est pas prévu dans les
textes de loi.
M. Doré: Une suggestion peut-être, M. le
Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le maire.
M. Doré: ...que je vous ferais à cette
étape-ci. C'est qu'il me semble bien que si, normalement, vous ajournez
vos travaux vers 18 h 30...
Le Président (M. Gobé): 18 h 30, oui.
M. Doré: Oui. Ce que nous suggérerions en
consultation avec les légistes du ministère, c'est que nous
puissions peut-être suspendre l'article 612d. Les gens vont se parler
pendant la période de pause - pour la période, enfin, du
dîner ou du souper, selon qu'on le sert à la française ou
à la québécoise - et peut-être arriver à une
formulation qui puisse être agréable à tout le monde.
Le Président (M. Gobé): D'accord avec vous, M. le
maire, sauf qu'on ne peut pas le suspendre parce qu'on ne l'a pas
appelé.
M. Doré: Ah! oui, d'accord. Mais alors, nous, on s'entend
pour dire...
Le Président (M. Gobé): On s'entend pour
faire...
M. Doré: ...on va le retravailler, celui-là. Le
Président (M. Gobé): C'est ça.
M. Doré: L'article 612d, on va le retravailler,
celui-là.
Le Président (M. Gobé): Lorsque nous l'appellerons,
vous pourrez l'appeler.
M. Doré: Oui, merci.
Le Président (M. Gobé): D'une façon
générale, on laisse les règles assez libérales.
M. Ryan: M. le Président, j'accepte la suggestion qui nous
a été faite, voulant que nous poussions plus loin notre
débat sur les autres articles pendant que nos conseillers travaillent
sur celui-ci.
Le Président (M. Gobé): Avec plaisir, M. le
ministre. Est-ce que... Une information sur l'article 14... Est-ce qu'on
appelle l'article 14? Alors, j'appelle l'article 14. M. le ministre, avez-vous
des commentaires, des réflexions sur l'article 14?
M. Ryan: L'article 14, je pense que ça
dépend un petit peu de ce dont on va convenir pour... Je pensais
que vous alliez passer à l'article 19. (18 h 15)
Le Président (M. Gobé): Alors, on ne peut pas...
Oui, d'accord. Alors, on va suspendre pour l'instant l'étude des
articles 14 à 18.
M. Doré: Oui, et on peut peut-être enchaîner
à l'article 19, quitte à ce qu'on se revoie après
ça pour...
Le Président (M. Gobé): Et nous reviendrons dans le
courant de la soirée sur les articles 14 à 18. Alors, j'appelle
l'article 19 du projet de loi.
M. Ryan: L'article 19 du projet de loi a pour but de
modifier...
M. Doré: Ah, M. le Président, je m'excuse... Le
Président (M. Gobé): M. le maire.
M. Doré: On avait un papillon qui était à
18.1, M. le Président, je ne sais pas si... Qui était le...
Le Président (M. Gobé): O.K. vous pouvez le dire,
nous pouvons le considérer, M. le maire.
Financement des partis municipaux reconnus
M. Doré: Bien, M. le Président. J'en ai
discuté avec M. le ministre et c'est l'article, M. le ministre, dont on
avait discuté relativement au montant de 0,25 $ par électeur, qui
sert de balise au conseil pour le financement des partis politiques reconnus
sur le plan municipal. Et la proposition était donc de modifier la somme
de 0,25 $ qui apparaît dans notre charte depuis l'introduction de cette
disposition en 1987, par la somme de 0,35 $, pour être capable de tenir
compte de deux facteurs à la fois. C'est que, depuis 1987, il y a eu,
bien sûr, une augmentation du coût de la vie; mais l'autre
élément plus important, c'est que cela est versé aux
partis politiques municipaux, des partis reconnus, pour le soutien à
leur secrétariat et à l'action qu'ils mènent, en fonction
du nombre d'électeurs inscrits sur les listes électorales.
Or, aux dernières élections en 1986 nous avions 690 000
électeurs sur les listes; nous n'en avons plus maintenant que 610 000.
Ils ne sont pas disparus de Montréal seulement ils n'ont pas
été énumérés. J'ai l'accord de principe du
ministre Marc-Yvan Côté, responsable de la réforme
électorale, qu'il y aura éventuellement des discussions pour
doter le Québec d'une liste électorale permanente et
éviter ce cafouillage. Mais, entretemps, il est clair que ce jeu
important-là constitue bien sûr un débalancement important
des finances des partis, aussi bien du Parti civique que du Parti municipal, du
Ras- semblement des citoyens de Montréal que des autres qui s'y ajoutent
maintenant.
Alors, la disposition de changer le chiffre de 0,25 $ à 0,35 $
nous permettrait à la fois de tenir compte de l'augmentation du
coût de la vie et, bien sûr, de cette diminution importante du
nombre d'électeurs inscrits sur les listes. Je souligne, pour les
membres de la commission, que cette disposition signifierait, si elle
était acceptée, que le budget de la ville de Montréal qui
prévoyait en 1990, avec 0,25 $ par électeur, 170 000 $ - non, en
fait, c'est une disposition qu'on... - cela signifierait, à 0,35 $, avec
le nouveau nombre d'électeurs, une somme de 210 000 $ au budget de la
ville de Montréal.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous parlez des
dépenses totales, là?
M. Doré: Je parle des sommes qui sont prévues au
budget dans notre charte et qui sont versées aux partis politiques
reconnus comme le sont les sommes versées aux partis politiques reconnus
par l'Assemblée nationale, soit le Parti libéral ou le Parti
québécois. Ce sont des dispositions analogues à celles
qu'on retrouve à l'article 661.6 de la charte qui dit: "Cette allocation
vise à rembourser les partis autorisés des frais engagés
et payés, tel que défini dans la loi électorale à
la section relative au financement public des partis, à l'exclusion des
autres frais. Cette allocation se calcule en divisant entre les partis..." Bon,
en fait, c'est la proportion du nombre d'électeurs en fonction des
résultats du dernier scrutin.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, vous avez
la parole.
M. Ryan: M. le Président, est-ce que je pourrais demander
à M. le maire de Montréal quel montant représentent, pour
la présente année, les subventions de cette nature versées
aux partis politiques? Deuxièmement, combien de partis politiques ont
bénéficié, cette année, de subventions? Combien
sont destinés à bénéficier de subventions l'an
prochain? Et troisièmement, le montant que représenteraient des
subventions - dans l'hypothèse où nous accordons l'augmentation
de 0,25 $ à 0,35 $ - par rapport au montant sous le régime de
0,25 $?
M. Doré: Bon, alors, en fonction du nombre
d'électeurs inscrits en 1990, basé sur les résultats de
l'élection de 1986, le budget total affecté à l'ensemble
des partis se situait à 173 961,25 $ et, conséquemment, se
distribuait de la façon suivante: Rassemblement des citoyens et
citoyennes de Montréal, 109 769 $; Parti civique, 57 407 $; et, attendez
une seconde, oui, l'Alliance démocratique, qui est disparue maintenant
mais qui existait à l'époque, 3131 $; et les Indépendants,
3600 $...
M. Ryan: Et le cigare de M.... Comment s'appelait-il, à
l'Alliance démocratique...
M. Doré: C'était M. Rasoulis, à
l'époque. D'accord?
M. Ryan: C'est ça.
M. Doré: Et il a disparu, de même que son parti.
M. Ryan: Lui, ça lui en prenait plus que ça.
M. Doré: C'est-à-dire qu'on n'a jamais vu l'argent;
il a disparu avec le parti et l'argent.
Le Président (M. Gobé): L'autre parti
n'était pas eligible, le PMM?
M. Doré: Mais là, je parle de la situation qui
existait en 1990, au moment où le Parti municipal n'existait pas,
n'était pas un parti reconnu.
Le Président (M. Gobé): II n'était pas
reconnu aux termes de la loi.
M. Doré: Bon. Maintenant, si vous me demandez quelles
seraient les sommes que l'on verserait en fonction d'un budget 1991, d'abord
évidemment, si on prend le nouveau chiffre des électeurs
inscrits, qui est 619 550 - le calcul que j'ai ici est basé sur 0, 25 $,
alors on pourra voir la différence - ça signifierait une somme de
154 000 $ et non pas de 173 961 $ comme l'année dernière. Et
là, la répartition serait la suivante: Parti municipal de
Montréal, 21 933 $; Parti civique de Montréal, 31 844 $; Parti
éléphant blanc de Montréal, 2401 $; Parti Montréal
écologique, 2407 $; Coalition démocratique de Montréal,
7598 $; Rassemblement des citoyens et citoyennes de Montréal, 84 407 $
et Indépendants, 4299 $; 4300 $ donc, en arrondissant.
Conséquemment, M. le Président, on voit que le maintien
à 0, 25 $ au total a comme effet de réduire la somme à
distribuer entre les partis de 173 900 $ - en fait 174 000 $ - à 154 000
$; c'est une perte de 20 000 $. En reportant la somme à 0, 35 $, on se
trouve donc à mettre une somme de 210 000 $, à peu près,
à la disposition des partis politiques. Si vous faites la
différence, 0, 35 $ par rapport à 0, 25 $, c'est une augmentation
de 0, 10 $. Alors 0, 05 $ serait 20 %, donc forcément, si... pourquoi...
De 0, 25 $ à 0, 30 $, ça tient compte de 5 % d'augmentation de
l'inflation pendant les quatre années où la disposition s'est
appliquée; ça le porterait à 0, 30 $. On vous
suggère 0, 35 $ pour compenser la baisse de 80 000 électeurs sur
les listes électorales et, à ce moment-là, à 0, 35
$, on a à peu près l'équivalent de ce qu'on aurait si ce
montant-là avait été indexé et que les
électeurs avaient été à peu près
maintenus.
Et, en espérant que la prochaine liste électorale reporte
les électeurs autour de 695 000, je pense qu'on serait capables,
éventuellement, d'avoir une disposition qui durerait un certain temps
dans la charte.
M. Ryan: En portant le montant à 0, 35 $ pour 1991, quel
total ça donnerait?
M. Doré: 210 000 $ M. Ryan: 210 000 $.
Le Président (M. Gobé): 213 000 $, 216 000
$.
M. Doré: 210 000 $, ce qui donnerait... Oui, 216 000 $
à peu près.
M. Ryan: 216 000 $. Et 0, 30 $, avez-vous compté combien
ça donnerait, M. le maire?
M. Doré: À ce moment-là, écoutez, si
on dit 0, 30 $, ça fait... 31 000 $.
Le Président (M. Gobé): 30 000 $ de moins.
M. Doré: 31 000 $ par rapport à 154 000 $,
ça fait 185 000$.
M. Ryan: 185 000 $ à peu près. Il y a une chose...
Il y a deux ou trois considérations là-dessus qu'il faut inscrire
au dossier. Tout d'abord, la norme de financement des partis politiques
provinciaux, en vertu de la Loi électorale, c'est 0, 25 $ par
électeur. Nous convenons tous que ça aurait pu être
indexé, ça aurait fait du bien; ça ne l'a pas
été. Et par conséquent, la subvention versée chaque
année aux partis politiques par l'État québécois
diminue au lieu d'être ajustée au coût de la vie. Ce n'est
pas nécessairement le meilleur exemple à suivre.
Deuxièmement, il y a une chose que moi, je trouve
discutable dans le système de répartition que vous avez à
la ville de Montréal, c'est que vous donnez à tous les partis
proportionnellement au nombre de voix obtenues alors que, sous un régime
comme celui-ci, il serait préférable, à mon point de vue,
même si je n'entends pas en faire l'objet d'une proposition d'amendement,
qu'il y ait une espèce de plancher fixé, que...
M. Dufour: Un minimum.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Un minimum.
M. Ryan: Oui. Que des subventions soient accordées
à des partis qui ont obtenu au minimum, disons, 5 % ou 10 % des voix, de
manière à ne pas encourager la prolifération que
pourrait
susciter ou soutenir une politique de subvention absolument
inconsidérée. On a vu, dans les pays européens en
particulier, qu'un régime qui favorise trop un genre
d'égalité mathématique arrive à créer une
pléthore de petits partis qui finissent par devenir un obstacle au bon
fonctionnement de la démocratie. Il faut s'insérer dans des
grands ensembles pour que la démocratie marche et l'illustration la plus
éloquente de ce que je dis, je pense que c'est le cas de l'Allemagne
qui, cette fois-ci, a réussi à s'en tirer.
Moi-même, j'ai déjà fait des élections en
Allemagne, et on était sur le bord... À un moment donné,
il suffisait qu'un petit groupe marginal ait obtenu 25 000 votes et plus pour
empêcher tout le système de fonctionner; c'est pour ça
qu'on est obligés de dire: Ceux qui ont moins de 5 %, on ne les finance
pas. Mais ce n'est pas une chose urgente; la prochaine élection n'aura
lieu que dans trois ans. Selon les résultats de la dernière, ce
ne sera peut-être pas une contestation trop, trop chaude. C'est ce qu'on
vous souhaite de tout coeur, M. le maire. Alors, je n'en fais pas un casus
belli, par conséquent; ce n'est pas un cas de vie ou de mort. La
différence est tellement minime que je crois bien... Et c'est
entièrement financé par la ville, ça.
M. Doré: Ah oui?
M. Ryan: En retour de l'engagement, que vous êtes sans
doute prêt à nous donner, de nous laisser la paix sur toutes les
autres questions. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doré: Ah oui! Par rapport... L'engagement que je peux
prendre, M. le Président, c'est que je vais laisser la paix au ministre
des Affaires municipales. Je ne prends pas le même engagement par rapport
au ministre responsable de la réforme électorale parce que j'ai
d'autres propositions, éventuellement, à lui formuler. Mais
écoutez, ce que je vous dis simplement, c'est que c'est...
M. Ryan: Sollicitez un engagement beaucoup plus large que
ça.
M. Bourdon: Plus large.
Le Président (M. Gobé): Non, mais M le maire avait
compris, M. le ministre.
M. Ryan: Ça va! Ça va. Regardez. Moi, M. le
Président, pour être bref, je n'ai pas d'objection à cette
disposition.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que
l'amendement au projet de loi 268, qui modifie le projet de loi par
l'insertion, après l'article 18, du suivant: 18.1. L'article 661.6 de
cette charte, édicté par l'article 7 du chapitre 112 des lois de
1987, est modifié par le remplacement, au troisième
alinéa, du chiffre "0,25 $" par le chiffre "0,35 $". Est-ce que cet
amendement... 0,25 $. Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Bourdon: Adopté. Une voix: Ça va.
Le Président (M. Gobé): L'amendement au projet de
loi est adopté; l'article 18.1 est adopté. Nous allons maintenant
appeler l'article 19. M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article
19?
Fonds de roulement
M. Ryan: Oui. Regardez, dans la charte de la ville de
Montréal comme dans la Loi des cités et villes, les dispositions
prévoient que la municipalité ou la ville peuvent se doter du
fonds de roulement nécessaire pour acquitter leurs obligations
immédiates. Surtout quand arrivent des périodes où le
budget n'est pas encore accepté, où il y a besoin de
crédits spéciaux, il est prévu qu'en
général... Dans la charte, comme elle est formulée
actuellement, on établissait à 100 000 000 $ le montant de ce
fonds de roulement. Là, la ville de Montréal, maintenant qu'elle
a un budget qui dépasse le 1 000 000 000 $, préférerait
que ce soit 10 % des crédits prévus au budget de l'exercice
courant de la ville. Et nous au gouvernement, ça fait notre affaire
parce que, ici encore, la norme qui est proposée rejoint une norme
déjà inscrite dans la Loi des cités et villes.
Par conséquent, c'est un exercice qui permet de mieux adapter cet
instrument aux besoins actuels de la ville de Montréal et, en même
temps, d'harmoniser cette disposition particulière avec une disposition
de même nature que nous avons dans la Loi sur les cités et villes.
Par conséquent, le gouvernement est entièrement favorable
à cette disposition
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière, avez-vous des commentaires?
M. Dufour: Est-ce que les 10 %, ça comprend aussi les
prévisions du plan triennal? Est-ce que ça fait partie du budget,
les emprunts? On dit le fonds de roulement, je comprends le budget... Ça
va.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre? Le
député de Jonquière avait une question.
M. Ryan: Pardon, j'ai manqué...
M. Dufour: Les 10 %, ça s'adresse juste au
budget ou ça s'adresse aussi au budget triennal, qui
prévoit des investissements?
M. Ryan: Non, c'est le budget de fonctionnement, ceci.
M. Dufour: C'est juste par rapport au budget de
fonctionnement.
M. Ryan: Oui. C'est le budget de fonctionnement.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière, êtes-vous d'accord avec ça?
Une voix: C'est lui qui l'amène. M. Dufour: Ça
va.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 19 est
adopté.
M. Dufour: M. le Président, pour votre gouverne, M. le
ministre a parlé de se rendre jusqu'à 19 heures; mais, moi, je
n'ai aucune garantie qu'on va finir à 19 heures. Est-ce qu'on pourrait
commencer à 20 heures? Si on arrêtait et si on recommençait
à 20 heures... Parce qu'on va avoir à intervenir mais je ne pense
pas que ça nous dérange, nous deux, à moins que vous ne me
disiez que vous avez quelque chose de bien urgent.
M. Ryan: une chose qu'on peut faire, là... c'est parce que
nous devons intervenir tous les deux en chambre autour d'autres projets de
loi.
M. Dufour: Vers 21 heures peut-être, mais pas à 20
heures.
M. Ryan: Nous dépendons d'indications de nos leaders
respectifs. Peut-être que notre présence ne sera pas requise avant
une heure avancée de la soirée. À ce moment-là, on
pourrait continuer paisiblement le travail à compter de 20 heures.
M. Dufour: Je n'y vois pas d'objection.
Le Président (M. Gobé): De toute façon, on
peut toujours suspendre.
Une voix: M. le maire, est-ce que ça vous
dérange?
M. Doré: Non, non. Nous sommes à la disposition de
la commission, M. le Président.
M. Ryan: de toute façon, m. le ministre, j'aime autant
faire le travail consciencieusement. ça ne donne rien de
précipiter le choses.
M. Dufour: Quand on est trop longtemps, on fatigue.
Le Président (M. Gobé): On peut toujours suspendre,
et vous ferez vos interventions après. Alors, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures et souhaite bon appétit à tous
les membres.
(Suspension de la séance à 18 h 31)
(Reprise à 20 h 36)
Le Président (M. Gobé): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Merci, M.
le maire, de votre présence assidue à 20 heures. Malheureusement,
je me dois d'informer les membres de cette commission que M. le ministre des
Affaires municipales est retenu en Chambre, à l'intérieur du
salon bleu, pour faire un discours, une intervention, de même que M. le
député de Jonquière. On me demande de bien vouloir vous
informer que nous allons reprendre les travaux à 21 heures. Alors, vous
nous excuserez, M. le maire, de ce contretemps. On sait que vous avez beaucoup
d'activités et on est vraiment désolés de vous faire
attendre comme ça. Je suspends à nouveau les travaux
jusqu'à 21 heures et, à ce moment-là, j'espère que
nous pourrons commencer et mener rondement l'étude de votre projet de
loi. Merci, M. le maire. Alors, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 21 heures.
(Suspension de la séance à 20 h 37)
(Reprise à 21 h 15)
Le Président (M. Gobé): Alors, la commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Encore une
fois, nos excuses à nos invités pour ce retard qui est dû
aux circonstances que vous connaissez. Nous en étions... M. le maire,
voulez-vous parler tout de suite ou voulez-vous revenir?
M. Doré: Je voulais faire une suggestion, M. le
Président. Par déférence pour les deux personnes qui nous
ont précédés tantôt comme intervenants,
peut-être pourrions-nous, si la commission est d'accord, aborder... On a
laissé des articles en suspens et il y en a d'autres à suivre
mais, peut-être pourrions-nous aborder, après les discussions qui
ont eu lieu entre nos légistes, les articles 14 à 18, et
peut-être en disposer, si bien qu'eux pourraient au moins commencer leur
retour vers Montréal, sur la 20. Nous pourrions, après coup,
poursuivre nos travaux jusqu'à la fin, quitte à revenir à
l'étude des articles en suspens. Je le dis par déférence
pour ces personnes.
Le Président (M. Gobé): Oui, je pense que c'est une
excellente suggestion, M. le maire. Je crois que les membres de la commission
vont y souscrire, à moins d'une indication contraire.
M. Ryan: J'ai remarqué que nos distingués visiteurs
s'intéressent à tout le projet de loi, pas seulement aux articles
14 à 18.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II y a seulement une difficulté, M. le
Président. On peut peut-être essayer un autre article en attendant
parce que le papillon est à la polycopie et il va nous arriver dans
quelques minutes.
Le Président (M. Gobé): On a l'article 20.
M. Ryan: Peut-être qu'en attendant, on pourrait prendre
l'article 20.
Le Président (M. Gobé): Nous étions
prêts à disposer de l'article 20, d'ailleurs. Alors, est-ce que
l'article 20... M. le ministre, peut-être...
M. Ryan: Juste une seconde, M. le Président, j'arrive.
Processus mental un peu plus lent...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Le chocolat, ça
donne de l'énergie...
Crédit de taxe
M. Ryan: L'amendement que proposait la version originale de
l'article 20 consistait à autoriser la ville de Montréal à
offrir des crédits de taxe non seulement sur la taxe foncière
mais aussi sur la taxe d'affaires, en considération de travaux
admissibles effectués sur des immeubles. C'est évidemment une
clause de promotion dans le meilleur sens du terme, clause qui veut favoriser
le développement et l'amélioration des immeubles et
témoigner de l'intérêt de la ville pour cet objectif en
facilitant sa participation à la réalisation de programmes
particuliers. C'est un objectif qui est très louable en soi mais qui
pose un problème aux yeux du gouvernement, problème dont nous
avons fait part aux autorités de la ville de Montréal.
Comme vous le savez, dans les propositions que le gouvernement
déposait récemment auprès des municipalités du
Québec, l'une d'entre elles propose le remplacement de l'actuelle taxe
d'affaires par une nouvelle taxe sur la propriété foncière
non-résidentielle, taxe qui viendrait s'ajouter à la
propriété foncière de base. Évidemment, si nous
devons nous orienter vers cette modification, il nous apparaîtrait
inapproprié d'introduire maintenant, dans la charte de la ville de
Montréal, une disposition qui l'autoriserait à accorder des
crédits sur la taxe d'affaires vu que nous ne savons pas ce qui arrivera
de cette taxe d'affaires au cours des prochains mois.
Il me semblerait, en conséquence, qu'il serait mieux - sans
porter de jugement sur le fond, en attendant de voir un peu comment les choses
vont évoluer au cours des prochains mois - pour cette année, de
s'en tenir au texte actuel, sauf pour des modifications qui
n'enlèveraient pas l'objectif fondamental de ce texte. Maintenant, avant
de m'en tenir à cette proposition d'amendement, je serais
évidemment intéressé à connaître le point de
vue du maire de la ville de Montréal et également le point de vue
de l'Opposition, ensuite, nous pourrons arrêter notre opinion.
Le Président (M. Gobé): Alors, peut-être M.
le maire, pour commencer.
M. Doré: Merci, M. le Président. Pourquoi
demandions-nous cette disposition? Cela fait référence à
un projet qui a été rendu public l'automne dernier et qui a fait
l'objet d'une tournée de l'ensemble des représentants des
artères commerciales de Montréal, un vaste projet qu'on appelle
le Plan commerce. Un projet qui, au total et sur une période de cinq
ans, signifierait l'injection d'à peu près 70 000 000 $ pour
permettre d'animer, d'embellir et de rendre plus compétitive du point de
vue de leur attrait, de la vitalité et de la qualité de vie dans
chacun des quartiers, les quelques... Au total, je dirais, une trentaine
d'artères commerciales identifiées dans le projet du Plan
commerce de la ville.
Je pense que les membres de commission sont à même de
comprendre que les artères commerciales, qui sont composées pour
l'essentiel de petits commerçants, ne peuvent pas être
gérées comme on gère généralement un centre
commercial avec un propriétaire unique, bien que dans le cas d'un centre
commercial, le propriétaire puisse travailler à développer
le type de "mix" commercial qu'il désire avoir pour attirer le maximum
de clients. On veut faire un travail similaire avec l'ensemble des
artères commerciales en soutenant d'abord les associations, en injectant
des fonds du point de vue de l'amélioration du mobilier urbain et,
globalement, de l'environnement et, aussi, en soutenant, avec cette fois-ci -
à la différence du plan ReviCen-tre à l'époque -
des architectes et des designers urbains, la réfection de façades
et de devantures qui tienne compte des caractéristiques architecturales
et du design urbain propre à chacune des artères. C'est un projet
fort important, essentiel, je dirais, dans bien des cas.
Cela dit, même s'il a été annoncé, même
si nous étions disposés à démarrer ce projet
dès janvier, il va de soi que la proposition gouvernementale rendue
publique par le ministre vendredi dernier, si elle était retenue bien
sûr,
remet complètement en cause ce projet. C'est une de ses
conséquences, entre autres. On aura l'occasion de discuter d'autres
possibles en termes d'impacts. Donc, dans le contexte où on a des
discussions à avoir dans les prochains mois sur la pertinence de la
proposition gouvernementale et son applicabilité pour la
métropole, elle peut être pertinente, vue de certains points de
vue et pour des petites municipalités au Québec. Je pense que
vouloir éventuellement - et je pense que les discussions vont porter
beaucoup là-dessus - enfermer Montréal, disons dans le même
corset que l'ensemble des municipalités si la proposition était
éventuellement retenue, pourrait poser de sérieux
problèmes.
Mais ça, ça ira à des discussions sur le
mérite des propositions, sur leurs conséquences et sur les
impacts. Dans le contexte de ces discussions qui n'ont pas encore
été amorcées, je pense qu'on peut, comment dirais-je,
accepter ou supprimer... En fait, la proposition était de supprimer le
mot "affaires" pour laisser la proposition applicable à la taxe
foncière. Mais, je souligne que la raison pour laquelle ça
s'applique à la taxe d'affaires, c'est que, dans le cas des
artères commerciales qui sont composées d'un tissu qu'on appelle
semi-commercial - c'est-à-dire du commerce au rez-de-chaussée et
des résidences aux étages supérieurs - la plupart des baux
font que les améliorations locatives, y compris les devantures, sont
à la charge des occupants et une disposition des baux les prévoit
comme ça. Une disposition qui, pour nous - on va la garder mais... -
donne des crédits de taxe foncière et ne rend pas compte du
besoin qui est de rembourser la personne qui fait la dépense et non le
propriétaire qui ne la fait pas.
Alors, je veux juste que les membres de la commission sachent que, pour
le moment, ce que ça signifie pour nous, c'est de suspendre ce projet
qu'on avait annoncé et qui avait été diffusé
partout, au moins pour la période où on va devoir discuter;
quitte à ce qu'on revienne en juin prochain si nos discussions ont
abouti dans le sens que je souhaite, pour qu'on puisse relancer ce projet dont
les artères commerciales de Montréal, leur vitalité et la
vie de quartier ont beaucoup besoin. Mais, dans le contexte de la proposition
et du fait qu'on n'a pas eu l'occasion de la discuter, je pense que le papillon
qu'on a déposé pourra être, de notre point de vue,
acceptable pour les fins de la discussion d'aujourd'hui.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Ryan: je voudrais exprimer mon appréciation à la
suite des remarques que vient de faire m. le maire de montréal. je pense
que ses remarques témoignent d'une compréhension de la situation
que créent les développements des derniers jours. on sera mieux
placés pour examiner à tête reposée les implications
d'une proposition comme celle-ci à mesure que nous avancerons dans
l'étude de l'une des propositions gouvernementales au sujet de laquelle
le maire m'a signalé certaines difficultés d'application que nous
examinerons avec ouverture. Je crois que ceci donnant lieu à un accord
entre nous, il faudrait quand même que nous disposions du deuxième
alinéa de l'article 20. Dans sa formulation... Je rappelle juste pour
terminer qu'il faudra que nous disposions du deuxième alinéa de
l'article 20 qui, lui, à mon jugement, pourrait faire l'objet d'une
décision favorable.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière.
M. Dufour: Mettons que, depuis quelques années, le
gouvernement a ouvert des possibilités de crédit de taxe pour
favoriser la modernisation, l'amélioration, la construction d'immeubles.
Ces applications-là se sont trouvées un peu partout au
Québec. Moi, je pense que le cas qu'on considère, c'est un cas
particulier. C'est évident que, si on applique le même
remède pour tout ce qui se passe au Québec, on n'atteint pas
nécessairement les mêmes buts. Moi, je pense qu'il y a des
municipalités actuellement qui donnent des crédits de taxes et
c'est difficile à justifier à mes yeux. Ces mêmes
municipalités, souvent, viennent nous dire: On n'a pas d'argent.
Mais, dans le cas qui nous concerne... Parce qu'il faut bien penser
qu'à Montréal, c'est un problème de restructuration et de
"reconfection" de la municipalité, dans le fond. Quand on écoute
M. le maire, ce qu'il nous dit, c'est qu'à Montréal, on voudrait
bien avoir un visage un petit peu mieux, on voudrait bien situer les gens dans
un état beaucoup plus acceptable. On veut améliorer la condition
de vie des gens. Ce programme-là a beaucoup plus d'impact ou est
beaucoup plus justifiable dans un milieu comme Montréal que dans tout
l'ensemble du Québec, où c'est fait "at large" parce qu'il y a
des possibilités de le faire. Les programmes s'appliquent un peu
partout. Il s'agit juste de regarder ici, dans la région de
Québec. Il y a des municipalités qui donnent des subventions pour
la nouvelle construction et il n'y a aucune justification que la ville en
profite, si ce n'est que le maire veut que sa municipalité devienne
grosse. Mais il n'y a pas de justification que c'était
nécessaire.
Tandis qu'en ce qui nous concerne, dans cet article-là, ce qui
nous interroge... Je comprends qu'il peut y avoir un morceau qui soit
enlevé mais moi, je pense qu'il faut retenir que Montréal vit un
problème particulier et on est touchés par ça. Ça a
des impacts. Il y a une structure, à Montréal, pour recevoir du
monde; il y a un réseau qui est là pour recevoir du monde, il y a
de l'aménagement, il y a des efforts extraordinaires qui ont
été consentis et on ne pourra pas, à mes yeux,
développer Montréal si l'habitation n'est pas
améliorée très, très forte-
ment. C'est une métropole. Le développement de
Montréal ne passe pas juste par les routes; il passe aussi par
l'habitation. Il faut qu'on puisse la faire habiter, sans ça, ce
à quoi on s'expose, c'est que ce sera une ville où on sera
étranger tantôt parce qu'il y aura juste les gens qui ont
beaucoup, beaucoup d'argent qui pourront s'installer là; les autres
seront obligés de partir. Dans ce sens-là, je pense qu'il y a
aussi, peut-être, une petite réflexion à faire, ou à
se faire, concernant la meilleure attitude qu'on doit avoir et de quelle
façon on doit traiter Montréal et les autres. Parce que les
autres aussi, il faut les regarder.
Mais, moi, je ne pense pas que le remède qu'on applique à
Montréal... Je dis un remède, ce n'est peut-être pas, je
pense, qu'elle soit malade; c'est juste une figure de style. C'est figuratif,
ce que je dis. La contribution qu'on peut apporter, c'est de leur permettre de
s'assumer encore mieux et ça, c'est à l'avantage de tout le
monde. Ce serait désastreux de laisser en plan ce qui est
commencé et ce qui est là. Il faut essayer de
l'accélérer.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Jonquière. Ceci étant dit, est-ce que
l'amendement... M. le maire, ça va? O.K. Est-ce que l'amendement au
paragraphe 1e de l'article 20 est adopté?
M. Doré: Biffer les mots...
Le Président (M. Gobé): Oui, je vais le lire.
Alors, modification à l'article 20. Le paragraphe 1° de l'article 20
du projet de loi 268 est modifié par la suppression, à la
troisième ligne, des mots "ou d'affaires".
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gobé): L'amendement étant
adopté, j'appelle maintenant le paragraphe 2°. Est-ce que le
paragraphe 2°...
M. Ryan: On précise, dans le paragraphe 2", que le
crédit de taxe ainsi accordé ne pourrait excéder le
coût réel des travaux. Il pourrait être réparti sur
plus d'un exercice financier. La première partie va de soi; il ne
faudrait pas qu'une subvention dépasse le coût des travaux. Je
crois bien que c'est du sens commun. Deuxièmement, on permet de la
répartir sur plus d'un exercice financier. Je pense que c'est bon qu'on
ait une disposition comme celle-là aussi.
M. Dufour: Peut-être juste une question... Le
Président (M. Gobé): Oui, M. le député.
M. Dufour: "Sur plus d'un exercice financier", est-ce que
ça voudrait dire que ça pourrait aller jusqu'à plus que
trois exercices financiers?
M. Doré: De mémoire, ce qui était
prévu, c'était un crédit de taxe qui correspond à
un tiers des travaux, jusqu'à un maximum de 50 000 $, lequel se
répartissait sur, il me semble, une période de cinq ans.
Là, je parlais évidemment de la taxe d'affaires. Alors, si on
supprime la référence à la taxe d'affaires, pour la partie
qui pourrait être applicable aux taxes foncières, c'est la
même logique, pour ce qui est du propriétaire occupant.
Le Président (M. Gobé): O.K. Est-ce que vous
êtes satisfait, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gobé): alors, est-ce que le
paragraphe 2° est adopté? est-ce que l'article 20 tel
qu'amendé est adopté dans son ensemble? (21 h 30)
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Adopté. Est-ce que
les amendements de l'article 14 sont maintenant... Non, ils ne sont pas encore
arrivés.
M. Ryan: On est mieux de prendre les articles 14 à 18
ensemble.
Subventions aux acquéreurs d'immeubles
résidentiels
Le Président (M. Gobé): oui, on devrait prendre
ça ensemble, en bloc, comme m. le ministre en avait émis le
souhait au début. alors, nous allons maintenant appeler l'article 21 du
projet de loi. m. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Ryan: oui, m. le président. nous avons un amendement
à déposer. je crois qu'il a été remis entre vos
mains, je ne l'ai pas devant moi.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que le
papillon pourrait être distribué aux membres de cette
commission?
M. Ryan: On vous l'envoie tout de suite.
Le Président (M. Gobé): II faudrait peut-être
aussi donner une copie à M. le maire, là-bas.
M. Ryan: La modification se lirait comme suit, M. le
Président: "L'article 21 du projet de loi 268 est modifié par la
suppression, à la fin du premier alinéa, des mots "et qui
deviennent propriétaires pour la première fois". C'est en vue de
ne pas restreindre inutilement le pouvoir d'intervention de la ville de
Montréal en matière d'habitation; j'ai eu l'occasion d'en causer
avec
M. le maire pendant l'intermission à l'heure du lunch et je pense
que nous sommes d'accord là-dessus. Ça n'enlève rien,
ça ajoute.
Le Président (M. Gobé): Ça bonifie. Vous
avez des questions, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Gobé): Allez-y.
M. Dufour: Je lis l'article 787c. Je comprends bien que les
municipalités, sentant que le gouvernement se désengage
jusqu'à un certain point, ou s'était désengagé par
rapport à l'accession à la propriété, ont
décidé de prendre un peu la relève. Parce que c'est
ça; c'est un programme qui s'additionne. On a eu l'occasion
d'échanger quelque peu avec le maire de Montréal concernant ce
dossier-là et l'information, c'est qu'il y a une restriction, bien
sûr, parce que le programme d'accession à la
propriété gouvernementale s'adresse aux gens qui ont des enfants.
Et ça met une restriction parce que les propriétés
à Montréal sont beaucoup plus chères que dans les
régions. Donc, il y a 110 000 $, il y a une limite.
Une deuxième limite, les questions de personnes donc, des
individus. Là, on parle de particuliers; je pense qu'on enlève un
peu la barrure qu'on a. Le problème que j'ai, c'est qu'ils deviennent
propriétaires pour la première fois. Je ne sais pas de quelle
façon on peut l'appliquer. Je comprends qu'on enlève la
restriction concernant la composition du ménage parce qu'on dit que
ça va être donné aux particuliers. Qu'ils se portent
acquéreurs d'immeubles résidentiels et qu'ils deviennent
propriétaires une première fois... Mais le "qu'ils deviennent
propriétaires pour une première fois"?
M. Ryan: L'amendement a pour objet d'enlever ces
mots-là.
M. Dufour: Oui, mais vous enlevez, "qu'ils deviennent
propriétaires pour la première fois", c'est là ma
question. Quelqu'un qui a une propriété dans Montréal et
qui décide d'en acheter une deuxième, il devient
propriétaire pour une deuxième fois parce qu'il est
déjà propriétaire d'un immeuble. Il en achète un
deuxième, un troisième, il en achète un quatrième,
jusqu'à quand? Parce que ça peut favoriser... Moi, quand vous me
disiez que vous enleviez la proportion qui s'adresse à la famille,
ça va. Mais "qu'ils deviennent propriétaires pour la
première fois", si on l'enlève, bien là, il me semble
qu'on vient d'ouvrir la porte "at large". Et là, je ne sais pas si on
atteint nos buts, là, c'est peut-être... C'est ça qu'on
atteint ou pas.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre... M. le
maire.
M. Doré: Bien, si M. le Président m'autorise, je
veux simplement indiquer que l'amendement que le ministre suggère, et
qui nous agrée, fait simplement déterminer que la ville a le
pouvoir, dans le cadre d'un programme d'intervention - on dit bien: "Qui
favorise l'accession à la propriété" - de donner des
subventions dont le deuxième paragraphe nous dit qu'elles peuvent
s'accorder sous forme de crédit de taxes foncières. Il est
évident que le règlement qui va découler de cette forme de
pouvoir habilitant va bien déterminer que ce n'est pas un. "free for
ail" à la spéculation; on va s'entendre là-dessus, pour
reprendre une expression assez populaire. Ce serait, évidemment, pour
qu'une personne en fasse son lieu de résidence principal et, si jamais
la personne était déjà propriétaire d'un premier
immeuble, elle ne pourrait pas en acheter un deuxième et
bénéficier du crédit. Si elle achète un immeuble,
si, par exemple, elle décidait de devenir propriétaire... Parce
qu'il faut bien voir que cet article se veut un élément
charnière dans un programme d'accession à la
propriété, qui nous permettrait de lever de façon
contrôlée le moratoire sur la conversion des immeubles locatifs en
copropriété et donc de permettre à des locataires de
Montréal de devenir acquéreurs de leur logement.
Une des façons de le permettre, c'est de faciliter l'accès
à la propriété, toujours dans les quatre, cinq
premières années. Le coût, notamment, des services
municipaux et des taxes à Montréal étant plus
élevé qu'en périphérie, c'est une façon, de
ce point de vue-là, de faciliter cette accession. Mais le
règlement va baliser pour éviter ce que, je pense, le
député de Jonquière a en tête, et avec raison, pour
que ce pouvoir ne devienne pas l'occasion pour quelques individus, sur le dos
de l'ensemble des contribuables, de faire de la spéculation sur le stock
des logements. Ça, on va s'organiser pour le baliser de façon
à ce que cette éventualité ne se produise pas.
Cela dit, quant à la remarque relative au programme d'aide
à la mise de fonds qui est actuellement le programme gouvernemental,
j'ai déjà eu l'occasion de sensibiliser le ministre au fait que,
effectivement, si on pouvait détacher ce programme-là, en faire
un véritable programme d'accession à la propriété,
le détacher de l'exigence d'avoir un enfant de moins de 18 ans pour y
être admissible, ça ouvrirait la porte - les deux programmes
jumelés existant à Montréal - et permettrait, au lieu
d'avoir 10 000 personnes qui puissent se porter acquéreurs, de porter
à environ 50 000 le nombre de ménages qui pourraient
éventuellement se porter acquéreurs de leur logement.
Et là, on ferait oeuvre utile, et socialement utile, en
renforçant le tissu urbain à Montréal, en faisant que les
gens vivent moins en situation de dépendance comme locataires et,
éventuellement, soient capables de capitaliser sur leur
logement, ce qui est une forme, on le sait, d'accumulation de capitaux
qui pour les personnes qui atteignent la période plus âgée,
sont généralement moins dépendantes socialement que
d'autres.
Je pense que de ce point de vue là, c'est un peu les objectifs
que l'on poursuit. Sur la mesure gouvernementale, le ministre m'a dit qu'il
pourrait y réfléchir et en saisir ses collègues; mais
l'une et l'autre sont indispensables pour que ça fonctionne chez nous.
Et en ce sens-là, la suggestion du ministre d'éliminer "qui
deviennent propriétaires pour la première fois", je pense qu'elle
est tout à fait pertinente en ce qui nous concerne et nous l'accueillons
avec beaucoup d'enthousiasme.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. M. le
député de Pointe-aux-Trembles, sur le même sujet.
M. Bourdon: Moi, j'ai tendance à être assez d'accord
avec l'amendement parce que, d'une part, si on veut revitaliser
Montréal, je pense qu'il va s'agir, entre autres, d'inciter des couples
actuellement installés dans la grande banlieue et dont les enfants sont
élevés, mettons, à s'acheter une nouvelle résidence
à Montréal. Et dans ce sens-là, "et qui deviennent
propriétaires pour la première fois", je pense que c'est un
obstacle inutile.
Je suis d'accord aussi avec le maire de Montréal pour dire que
l'exigence d'avoir au moins un enfant de 18 ans et moins doit avoir pour
conséquence que le programme gouvernemental coûte moins cher parce
que ça exclut des personnes. Mais on remarque, comme comportement, que
les couples veulent acheter et rénover avant de faire des enfants parce
qu'il y a une insécurité quand on n'a pas un logement à
son goût et qu'on n'a pas acheté.
Maintenant, je pense qu'il est évident que s'il y a une aide
publique en matière d'habitation, qui favorise l'accès, il ne
s'agit pas que quelqu'un s'en ramasse sept. On parle de l'accession à la
propriété individuelle. Je ne veux pas mettre le mot
"individuelle" dans la loi parce que, en copropriété, un couple,
est-ce que ce serait individuel? Mais il s'agit de se loger soi-même dans
sa résidence principale...
M. Doré: Exactement.
M. Bourdon: ...et dans ce sens-là, je pense que
l'amendement mettrait moins d'entraves à la ville. Avec le programme
actuel, il faut le constater, il y a un pourcentage minime de personnes qui ont
acheté à Montréal en vertu du programme d'accession
à la propriété et c'est en partie aussi à cause de
la limite du montant de la valeur de la propriété qui, à
un moment donné, a été améliorée, mais pas
encore assez, j'ai l'impression. Je me rappelle encore la photo de l'immeuble
qu'on pouvait avoir avec la première limite, à Montréal;
et je pense que ça, c'est un obstacle.
Mais, en tout cas, dans le cas de Montréal, je ne dis pas que le
programme gouvernemental doive avoir la même portée, la même
logique. Le programme gouvernemental vise à favoriser l'accession
à la propriété. Point. Le programme que la ville de
Montréal pourrait se donner, ça pourrait être, en partie,
pour convaincre des couples déjà propriétaires en banlieue
de venir s'installer à Montréal. Donc, ça ne serait pas
leur première propriété.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Pointe-aux-Trembles. M. le ministre.
M. Ryan: L'amendement, c'est-à-dire le texte originel de
l'article 21 avait visiblement été conçu en fonction du
programme AMI, du programme gouvernemental d'aide à la mise de fonds en
vertu duquel, comme le savent sans doute les députés, le
gouvernement accorde l'accès à un prêt pouvant aller
jusqu'à 7500 $, dont il acquitte les intérêts pendant sept
ans sur une propriété dont la valeur maximale, je pense, est de
100 000 $ actuellement. Alors, c'est un programme qui est très
intéressant.
Évidemment, une municipalité peut aussi décider de
faire une action de son côté. Puis, il y avait évidemment
ici une intention de convergence, de manière à stimuler davantage
encore l'acquisition de logements par des personnes, des particuliers. Le
programme AMI a une limite sérieuse, comme on l'a dit tantôt. Il
faut que la demande soit faite par un ménage qui a au moins un enfant de
moins de 18 ans et, deuxièmement, il faut que ce ménage-là
fasse l'acquisition d'une maison pour la première fois. On comprend
l'intention du programme, qui est très bonne; c'est d'abord de mettre
l'accent sur l'aide à la famille en vue du logement et,
deuxièmement, de contrecarrer les idées de spéculation
dès le début en mentionnant qu'il doit s'agir de personnes qui
deviennent propriétaires pour la première fois.
Mais, surtout en milieu urbain, il peut arriver qu'un couple se soit
porté acquéreur d'un appartement dans une maison qui a plusieurs
appartements, qu'il ne soit pas à sa place dans cet
appartement-là et qu'il doive déménager. Est-ce que, parce
qu'il a fait une première erreur une fois, il devra être
empêché de prendre d'autres décisions par la suite pour
avoir accès à une aide gouvernementale? C'est fort discutable.
Moi, je considère que, dans un texte comme celui-ci, il faut
élargir plutôt que rétrécir les possibilités
d'intervention de l'autorité municipale, quitte pour celle-ci à
assortir de toutes les limites nécessaires, dans l'esprit dont nous
discutons ce soir, un programme qu'elle mettrait éventuellement sur
pied.
Mais, avec l'amendement que nous propo-
sons, je pense que nous élargissons les possibilités
d'intervention sans enlever, d'aucune manière, l'intention originelle.
Il est vrai que si le programme AMI ne comportait pas la clause que
j'appellerai "de l'enfant", il pourrait être accessible à
Montréal à un beaucoup plus grand nombre de foyers. Je pense que
c'est vrai. Le gouvernement doit justement penser aussi en fonction de ses
possibilités financières. Est-ce qu'il est capable d'aller aussi
loin que ça? J'en doute parce qu'à ce moment-là, la
demande, là... Actuellement, depuis deux ans, le programme AMI nous a
permis d'émettre à peu près 32 000 certificats de garantie
de prêt par le gouvernement, de garantie de paiement
d'intérêts aussi pendant la période dont je parlais
tantôt. C'est énorme. Ça veut dire que ce sont des
subventions qui vont chercher, ça... Bien, le maximum, je l'ai dit
tantôt, c'est 7500 $ pour le prêt. Si vous mettez ça sur une
base de sept ans, au taux d'intérêt que nous connaissons,
ça fait des subventions dont le montant moyen est entre 5000 $ et 6000
$. Ce n'est pas négligeable. Et, est-ce qu'on serait capables de
multiplier ça par quatre ou par cinq, comme permettent de l'entrevoir
les études qui ont été faites sur les conséquences
éventuelles d'une suppression de la clause que j'appelle "de
l'enfant"?
Nous sommes en train d'étudier ces choses ces temps-ci, et il se
pourrait que le gouvernement ait des choses à communiquer au
début de l'année. Parce que le ministre des Finances a
laissé entrevoir en Chambre qu'il était en train d'examiner un
programme de stimulation de l'économie. Inutile de vous dire que, parmi
les objets sur lesquels son attention était attirée par ses
collègues, il y a celui de l'habitation.
Alors, c'est pour ça que j'aime mieux que ce soit plus large que
plus étroit, ici. Je pense que ça n'enlève rien, encore
une fois, à l'intention originelle. Ça permet d'ouvrir d'autres
avenues pour une municipalité qui est intéressée à
s'engager de ce côté. C'est un petit peu nouveau, ce dont nous
sommes témoins. Je pense que la ville de Montréal, sous
l'administration de M. Doré, a donné l'exemple d'un leadership
très intéressant en matière d'habitation. J'en suis
très fier personnellement, comme Montréalais de résidence.
(21 h 45)
II y a d'autres villes qui emboîtent le pas; vous voyez que la
ville de Laval est de ce côté-là. M. L'Allier, le maire de
Québec, dans son dernier discours sur le budget de Québec, a fait
part de son intention de s'engager également dans cette direction. Nous
avons reçu des demandes de plusieurs municipalités qui voudraient
faire quelque chose. C'est évident que s'il y a une conjugaison
d'efforts, nous pourrons peut-être faire davantage pour que la population
du Québec soit mieux logée. J'ajoute, et il n'en est pas question
dans le projet de loi aujourd'hui, que c'est un point non moins important.
Un programme a été institué il y a quelques
années grâce à la collaboration
fédérale-provinciale, le programme PARCQ, programme d'aide
à la restauration Canada-Québec pour les loyers et les
habitations résidentielles. Ce programme connaissait beaucoup de
succès et le gouvernement fédéral s'est malheureusement
désengagé. Il y avait deux volets. Il y en avait un à
l'intention du propriétaire occupant et l'autre à l'intention
d'un propriétaire qui avait plusieurs unités mises en location.
La partie unités mises en location a été abandonnée
par le gouvernement fédéral; il a maintenu seulement le premier
volet et Québec, malgré le retrait du gouvernement
fédéral, a décidé de poursuivre une action de
soutien dans le domaine de la restauration de logements mis en location, par
l'intermédiaire du programme PRIL Ce programme a été mis
en opération au début de la présente année et donne
d'excellents résultats.
C'est évident que, pour Montréal en particulier, c'est un
programme de première importance dont d'ailleurs, je souhaite bien
discuter les modalités avec les représentants de la ville de
Montréal au cours des prochains jours. Mais il y aura tout un volet
qu'il faudra examiner. Je pense que pour Montréal, il y a un gros avenir
du côté des programmes de restauration. Alors ce sont les
remarques que je voulais faire sur ceci. Ça permet d'ouvrir quelques
horizons sur les préoccupations du gouvernement en matière
d'habitation. Et sur ce point précis, nonobstant la période de
restrictions budgétaires dans laquelle nous sommes, je pense qu'il y a
convergence de préoccupations de la part de Montréal et du
gouvernement. J'espère que cette convergence pourra se traduire en des
fruits concrets dans un avenir prochain. Et l'amendement que nous envisageons,
de même que l'article dans son entier, seront de nature à
faciliter la collaboration.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Alors je vais refaire les... M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Je voulais juste soulever le point qui me semblait
important. C'est bien sûr, M. le maire nous informe qu'il n'a pas
l'intention d'ouvrir; même s'il a la permission, il ne le fera pas. Mais
ça, quand la porte n'est pas à moitié fermée, elle
n'est pas à moitié ouverte. S'il a le pouvoir, il peut
aujourd'hui nous dire de très bonne foi - il va être correct dans
ce qu'il dit - que ça se pourrait qu'il respecte ça ad vitam
aeternam. Mais il n'est pas obligé de le faire. Parce que la loi le lui
permet, il permettrait à des constructeurs d'habitations de construire,
et parce qu'ils deviennent propriétaires d'immeubles, d'en bâtir
plusieurs. Peut-être que c'est le but qu'on recherche et moi, je veux
bien savoir ça.
Mais ils pourraient bâtir des maisons et les
mettre en location après. Si c'est ça qu'on ouvre, si on
est bien sûrs que c'est ça qu'on veut, allons-y. Mais moi, c'est
la restriction que j'avais. Parce que par rapport à l'accès
à la propriété, ça a toujours été la
première maison. Là, vous me dites: II vaut mieux ouvrir que pas.
Mais le gouvernement ne l'a pas fait.
M. Ryan: Regardez, M. le Président. Avez-vous
terminé?
Le Président (M. Gobé): M. le maire, vous voulez
faire une intervention? M. le maire de Montréal, s'H vous
plaît.
M. Doré: Je veux juste dire que M. le ministre dit, fort
justement, que tout cela a un coût. Le programme d'aide a l'accession est
un coût pour le gouvernement; ça représente aussi un
coût pour la viMe. Cette fois-là, c'est davantage un coût en
manque à gagner mais, nous non plus, on n'a pas beaucoup d'argent
à jeter par les fenêtres par les temps qui courent. Alors c'est
évident qu'on va s'organiser pour baliser ça assez bien dans le
règlement pour que tel ne soit pas le cas. Actuellement, notre
programme, c'est cinq ans à 1000 $ par année; donc, le coût
par unité est de 5000 $. Ça approche le 7500 $ dont le ministre
parlait pour son propre programme.
C'est clair qu'on veut baliser, cela dit, c'est évident. Et
là, je le resoumets. Quand je regarde comment les 32 000 certificats se
répartissent dans la région de Montréal, le constat qu'on
doit faire, c'est qu'il y en a à peu près 5 % qui ont
été utilisés sur le territoire de la ville de
Montréal et c'est très peu. Alors, les gens disent: Si ce n'est
pas sur le territoire de la ville, ça doit être à Laval,
sur la Rive-Sud. Erreur, ce n'est pas Laval ou sur la Rive-Sud, c'est au nord
de Laval et au sud de la Rive-Sud où, dans un cas, c'est presque 25 % au
nord de la ville de Laval. Donc, on parle de Mascouche, Terrebonne et ainsi de
suite...
M. Ryan: Mirabel, La Tuque...
M. Doré: ...et à peu près quelque chose
comme 24 % du côté de la lointaine Montérégie.
Forcément, parce que les coûts des terrains et les coûts de
construction sont moins élevés. En ce sens-là, la
combinaison des deux, éventuellement - et c'est un peu ce que j'ai
plaidé avec le ministre - pourrait nous permettre d'avoir un
programme... Je souligne qu'actuellement, si on maintient le programme avec
enfant c'est moins de 10 000 ménages qui, proportionnellement, peuvent
avoir accès à ce programme. Si on l'arrime avec celui de
Montréal et qu'on amende le projet pour permettre aux couples et aux
personnes seules de se porter acquéreurs, même dans une
hypothèse de première acquisition, on pourrait... Parce qu'on
pourrait très bien, malgré le pouvoir qui nous est donné,
limiter nous aussi à une première acquisition, dans un premier
temps. Si on le faisait, on porterait de moins de 10 000 à plus de 50
000 la capacité des ménages de Montréal de devenir
propriétaires.
Et là, on peut avoir un effet déterminant en permettant
l'accession à la propriété par une levée
contrôlée du moratoire sur la conversion des immeubles locatifs en
copropriété. Et je pense qu'on peut avoir un impact
extrêmement important pour l'avenir. Ça fait partie des
discussions mais ce que vous nous autoriseriez à faire en acceptant
l'article et l'amendement que le ministre a soumis, c'est un pas dans ce
sens-là. Et je pense que c'est un pas important, en ce qui me concerne,
pour changer à long terme la composition socio-économique de
Montréal.
Le Président (M. Gobé): M. le maire, pour ajouter
à ce que vous disiez, généralement, les gens qui vont
profiter de ces certificats-là dans le nord de Laval ou le sud sont des
Montréalais qui vont aller s'établir là-bas, bien souvent,
et non pas des gens de ces régions-là qui profitent du programme
pour accéder à la propriété.
M. Doré: Mais beaucoup sont de jeunes Lavailois dont les
parents ont acheté, il y a 20 ans, et qui ont atteint 20 ou 25
ans...
Le Président (M. Gobé): C'est ça.
M. Doré: ...qui ne peuvent pas se permettre de devenir
acquéreurs à Laval et qui s'en vont aussi. Mon collègue de
Laval peut vous parler maintenant de ce qu'il perçoit comme étant
l'étalement urbain parce que ça commence à se vivre dans
sa propre périphérie C'est ces couronnes, en quelque sorte, qui
se développent et je pense qu'avec Gilles Vaillancourt,
là-dessus, on a eu une longue discussion; et les chiffres commencent
à le démontrer. En ce sens-là, on est tous un peu
préoccupés par cette question de fournir aux jeunes
ménages la capacité, la possibilité de devenir
acquéreurs. Et une des possibilités pour le faire, c'est d'ouvrir
notamment l'accession à la propriété dans le stock de
logements existant, par la conversion.
Le Président (M. Gobé): C'est évident qu'un
terrain à 15 $ le pied carré à Rivière-des-Prairies
ou à Pointe-aux-Trembles et un à 5 $ à Mascouche, on voit
automatiquement la différence qu'il peut y avoir. C'est dans le
coût de la construction...
M. Dufour: De quoi on discute, là?
Le Président (M. Gobé): ...qu'il y a
accessibilité au programme. Je pense que c'est là, la base de
l'équation. Est-ce que je me trompe?
M. Doré: Tout à fait.
Le Président (M. Gobé): Bon
M. Dufour: Je pense que c'est le principe dont on discute. On ne
dit pas si ça coûte plus cher ou moins cher. Le principe qu'on met
en cause, c'est que Montréal a besoin d'un coup de pouce pour se
revitaliser et pour permettre l'accès à la
propriété. Si cette permission-là est donnée
à toutes les villes, même si c'est bien beau parce que là,
on favorise une politique pour l'accès à la
propriété de tout le monde, ça ne corrige rien. Le terrain
ne diminue pas de prix à Montréal parce qu'il y a un programme
d'accès à la propriété et ça ne le diminue
pas à Laval; ça ne l'augmente pas non plus. Ils vivent exactement
la même chose et l'effet de dominos va toujours être comme
ça.
Le programme d'accès à la propriété,
d'abord, ce n'est pas compliqué. Quand on veut s'adresser aux gens et
qu'on dit, l'accès à la propriété... Normalement,
ce sont des jeunes qui veulent avoir accès à la
propriété. Ces jeunes-là n'ont pas beaucoup de foin, pas
beaucoup de fric. Ils ne gagnent pas de gros salaires. Si vous voulez, je vous
invite à regarder le coût des maisons, le montant qu'ils ont
besoin d'investir et la participation du gouvernement; ils n'ont pas les moyens
de construire. Ce n'est pas compliqué. J'en ai eu chez nous qui n'ont
pas eu accès à la propriété parce qu'à 20
000 $ par année, j'ai dit au jeune homme: Change d'idée. Tu
n'auras pas à construire une maison. Tu en auras peut-être une
à 40 ans, mais pas à 20 ans. Ça va te prendre 20 ans avant
que tu gagnes un salaire pour le faire.
Le Président (M. Gobé): c'est tout l'avantage de la
conjoncture des deux programmes, celui de la ville de montréal et celui
du gouvernement.
M. Dufour: Oui, mais avec ce programme-là, il y a
accès à tous. Toutes les municipalités pigent la
même chose et ça fait qu'il n'y a pas d'avantage certain à
travers ça. Ce que j'ai dit tout à l'heure, concernant le
contraire... Ce que j'ai dit tout à l'heure; II faut avoir un coup de
pouce spécial à Montréal. Si on le fait à tous...
Il y a des villes qui grossissent et on ne sait même pas pourquoi. Pas
une industrie, pas d'institutions. Elles sont parties de 3000 et elles sont
rendues à 10 000 ou 12 000. Pour quelle raison? À cause des
avantages fiscaux qu'on donne. Mais c'est au détriment de qui? Des
villes centres. Et ça, je pense qu'elles le vivent durement.
Le seul point, et je reste là-dessus, je vais vous le donner et
vous en ferez ce que vous voudrez, mais moi, je vous dis: L'accès
à la propriété, c'est effectivement le programme qui a
été pensé, réfléchi, et c'était en
fonction de la personne qui voulait devenir propriétaire de sa
première maison. Vous l'ouvrez. Il faut être conscients que ces
demandes-là, il faut que ça aille partout. Vous penserez que,
vous aussi, vous devrez ouvrir. Si vous ne le faites pas, vous donnez une
permission plus grande que vous ne vous permettez pas. Et je pense que le
gouvernement...
Le Président (M. Gobé): ...M. le
député.
M. Dufour: ...peut avoir la...
Le Président (M. Gobé): ...très
montréalaise.
M. Ryan: Je pense qu'on a discuté assez longuement de ce
point-là. Là, c'est dit bien clairement ici... Là, on ne
fait pas une politique d'habitation ce soir. On donne à la ville de
Montréal une faculté qu'elle a demandée et même, on
la lui donne sous une forme élargie par rapport à la demande
initiale. On ne l'oblige pas à agir dans le sens de
l'élargissement qui est inscrit là; on lui donne la
faculté de le faire si elle juge pouvoir et devoir le faire. Pour le
reste, il y aura des politiques gouvernementales, des programmes
gouvernementaux qui viendront en temps utile et sur lesquels on pourra
émettre des jugements du genre de ceux que je viens d'entendre et qui
prêteront à discussion, évidemment.
Je crois que les balises qu'on a ici... Il y en a deux principales qu'on
ne doit pas oublier: ça doit être fait dans le cadre d'un
programme d'intervention favorisant l'accession à la
propriété et, deuxièmement, c'est un programme de
subventions qui seront destinées à des particuliers et non pas
à des entreprises en construction ou à des entreprises d'achat en
chaîne, et tout. Il y a ces deux balises-là qui sont inscrites
dans le texte. Je pense que, pour les fins que nous poursuivons et comme nous
connaissons également l'ingéniosité, la prudence et
l'esprit concret des dirigeants de Montréal, ils vont se charger du
reste par voie de règlement lorsqu'ils feront leur programme. Je pense
bien qu'il n'y a pas à leur dicter jusque dans les détails;
l'autre partie, ils vont s'en charger. Et s'ils font des écarts, leurs
contribuables le leur diront. Je pense que c'est la règle de base de
notre régime.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Comme député de Montréal, moi, je dois dire que, à
Montréal, on est peut-être dans une situation un peu plus
particulière que le reste de la province et je crois que la ville de
Montréal, qui nous fait cette demande, est certainement consciente de
cette situation particulière. Et j'ai , l'impression que nous, comme
législateurs à Québec, on serait mal... peut-être
pas dans la meilleure des positions pour leur dire: "Votre idée, votre
position n'est pas forcément la solution à ce que vous croyez
être vos problèmes." Je crois qu'on doit faire confiance aux gens
de la ville de Montréal. Ce sont des élus
comme nous et ils auront à répondre de leurs actes par la
suite devant leurs électeurs.
M. Dufour: M. le Président, je veux placer un point
d'ordre parce que vous présidez et vous nous donnez plus que des
directives, là. Si vous voulez participer, je voudrais vous inviter
à aller vous asseoir et demander à quelqu'un de vos
collègues.
Le Précèdent (ML Gobé): M. le
député de Jonquière, je suis membre de cette commission
et, à ce titre-là, j'ai droit à mon droit de parole comme
tout le monde; et je suis député de Montréal, en plus.
M. Dufour: Oui, mais, M. le Président, c'est parce que
vous vous donnez tous les droits. Dans le fond, quand vous présidez et
que vous parlez quand vous vouiez, et que vous nous interrompez ou que vous
prenez la parole... Encore avant souper, je n'ai pas parlé. M. le
ministre a parlé et vous avez pris la parole. L'alternance, vous l'avez
mise de côté? Je pense que votre neutralité n'est pas
là. Et si vous êtes vraiment intéressé dans le
projet, vous êtes mal placé pour présider. Si vous voulez
prendre parti...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière, si vous voulez, on va faire un point d'ordre avec
ça et je vais vous répondre.
M. Dufour: Bien oui, mais regardez les lois.
Le Président (M. Gobé): En ce qui concerne la
règle de l'alternance, vous avez eu la moitié du temps et plus.
M. le ministre intervient régulièrement et vous aussi. Les gens
de l'autre parti n'interviennent pas ou peu. À titre de
député ministériel membre de cette commission et
président, député de Montréal en plus, je juge
opportun...
M. Dufour: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): ...d'intervenir Et soyez
assuré que je le fais dans le respect de la plus parfaite
neutralité et j'entends continuer à le faire. Ceci étant
dit, nous avons à disposer de l'article 21 et de l'amendement à
l'article 21 et j'aimerais que nous le fassions.
M. Dufour M. le Président, je n'accepte pas votre
décision. D'abord, mon droit de parole... je peux parler 20 minutes sur
les articles. Ce n'est pas ça que je vais chercher, là.
Le Président (M. Gobé): Bon! Allons-y, alors, si
vous êtes prêts.
M. Dufour: Je veux juste vous dire que si vous voulez
présider, présidez avec ordre. Un président ne peut pas se
permettre d'intervenir à tort et à travers sur n'importe quoi. Je
vous invite, si vous voulez prendre parti... parce que vous êtes de
Montréal... Je ne vous le refuse pas mais les gens en-dehors de
Montréal ont le droit de penser aussi. Je vous invite à aller
vous asseoir et à prendre quelqu'un de vos collègues pour
présider, et qui va être capable... Un président,
normalement, dirige les débats. Ce n'est pas... La première
raison d'un président, c'est de diriger les débats. Si c'est pour
participer, dites-le moi, je vais aller me chercher de l'aide, là.
Ça ne marche plus.
Et je vous dis honnêtement... Je ne suis pas ici pour causer des
problèmes à la ville de Montréal. Ne m'en causez pas parce
que je vais être forcé de vous en causer, des problèmes.
Vous allez voir que je suis tannant quand je m'embarque là-dedans. Ce
n'est pas une job à faire, ça. Il faut respecter les gens qui
viennent ici. Ils nous demandent des choses... Moi, je veux être
assuré que, quand on fait quelque chose... Vous, vous la regardez dans
une perspective montréalaise, et moi, je la regarde dans une perspective
québécoise. Et ça aussi, je suis intéressé
là-dedans. Et je regarde, par expérience, ce qui se passe un peu
partout sur le territoire et mon point de vue, je le donne de cette
façon-là, que vous l'appréciiez ou pas.
Moi, je vous dis... J'essaie d'apporter ma contribution avec mes humbles
moyens, mon humble compétence et mon humble expérience mais en
fonction de ce que je connais. Et ces programmes-là, comme par hasard,
ça fait 28 ans que je touche à ça. Et je veux bien que
vous nous disiez: "C'est fini, c'est réglé" et que vous appeliez
les articles mais je vous dis qu'on a un droit de parole, ici, dans cette
commission, et si vous voulez que j'en abuse et que je l'utilise, je vais le
faire. Ce n'est pas ma préoccupation et ce n'est pas ça que je
voulais. Mais si vous me forcez, je vais jouer la "game", si c'est ça.
Je ne veux pas chercher ça.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Jonquière...
M. Dufour: Je fais juste m assurer que tout est correct.
Le Président (M. Gobé): ...il n'est pas dans
l'intention de la présidence de vous priver de votre droit de parole et
je crois que ça n'a pas été le cas jusqu'à
maintenant, bien au contraire. En ce qui me concerne, je croyais faire valoir
un certain point au bénéfice des travaux de cette commission et
l'intention n'était pas de vous offusquer mais de bonifier le
débat, de faire valoir le point de vue d'un député
montréalais et de supporter cet amendement qui était
proposé à la demande du maire de Montréal. Et si je vous
ai offusqué, je vous présente mes excuses les plus humbles, M. le
député. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Ryan: Juste une question sur le point qui vient d'être
soulevé. Je ne pense pas qu'il y ait, dans nos règlements, un
article qui interdise au président de la commission d'émettre une
opinion. Il faut qu'il dirige les débats dans le respect des
règles de la Chambre. Mais on ne peut pas lui imposer un carcan aussi
rigide; je pense qu'il y a une question de discernement. Je comprends ça
très bien et je puis m'expliquer la réaction. Je ne voudrais pas
qu'on ait l'impression qu'en ce qui me touche, je serais offusqué par
l'émission d'une opinion par le président sur un sujet dont on
discute. Il faut qu'il le fasse avec une certaine réserve, je pense
bien, étant donné ses autres devoirs. Je pense que c'est
ça qu'a voulu dire le député de Jonquière, hein?
(22 heures)
M. Dufour: Oui, oui. C'est ça.
M. Ryan: Je pense qu'on vous entend très bien.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Est-ce que l'amendement à l'article 21 est adopté?
M. Ryan: Adopté, en ce qui nous touche. M. Dufour:
Sur division.
Le Président (M. Gobé): L'amendement à
l'article 21 est adopté sur division. Est-ce que l'article 21, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté. Sur division.
Le Président (M. Gobé): L'article 21 est maintenant
adopté. Est-ce que...
M. Dufour: C'est division sur l'amendement. Le
Président (M. Gobé): Sur division, oui.
M. Dufour: Puis, l'article, sur division. Il faut bien que je
marche avec.
Le Président (M. Gobé): oui, en effet. l'article 21
est adopté sur division. maintenant, j'appelle l'article 22. m. le
ministre, sur l'article 22, s'il vous plaît.
Taxe sur distributeurs automatiques
M. Ryan: L'article 22, ça fait partie de dispositions dont
nous avons déjà convenu plus tôt. Il s'agirait d'ajouter
à l'article 801 de la charte de la ville de Montréal, l'article
qui permet au conseil de ville d'imposer aux personnes et aux
établissements, occupations et moyens de profit ou d'existence existant
sur le territoire de la ville, en plus de la taxe d'affaires, une taxe
spéciale annuelle au montant que le conseil détermine pour chaque
catégorie, à savoir - là, on énumère 48
catégories différentes d'établissements - et par l'article
22, nous ajouterions une 49e classe, les distributeurs automatiques, que
détermine le conseil.
Je pense que c'est consistant avec ce que nous avons établi plus
tôt, que nous voulions lui donner un pouvoir de réglementation sur
les lieux d'amusement, et sur les distributeurs automatiques, entre autres, je
pense que c'est une disposition qui est parfaitement logique à la
lumière de ce qui a été fait jusqu'à
maintenant.
M. Dufour: Ça ne pose pas de problème.
Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 22 est maintenant
adopté. Est-ce que l'article 23 est adopté? Pardon, excusez-moi,
on va un peu vite, là. M. le ministre, avez-vous des commentaires sur
l'article 23?
Corrections au rôle d'évaluation et
diverses dispositions
M. Ryan: À l'article 23, j'aurai un petit commentaire, M.
le Président. C'est un article qui n'est pas anodin. Le texte actuel de
l'article 846 se lit ainsi: "Le directeur des finances de la ville peut faire,
en marge du rôle d'évaluation, du rôle de perception des
taxes foncières et du rôle de perception des taxes personnelles,
d'affaires et de la taxe d'eau, des entrées de paiement et inscrire tout
chiffre nécessaire aux fins d'établir le solde des taxes à
la fin de l'exercice, pourvu que ces rôles ne soient pas autrement
altérés ou changés."
Alors, les derniers mots de l'alinéa, "pourvu que ces rôles
ne soient pas autrement altérés ou changés" seraient
modifiés selon la proposition inscrite dans l'article 23 par les mots
suivants: "II peut - ça c'est le directeur des finances -
également corriger les erreurs de calcul et les erreurs
matérielles dans le rôle de perception et y faire les inscriptions
nécessaires à cette fin." En plus, on ajouterait un
alinéa: "Lorsque le directeur des finances a corrigé un
rôle aux fins prévues au premier alinéa, il doit en
informer les contribuables concernés, au moyen d'un avis adressé
par courrier recommandé ou certifié."
Il me semble que c'est une disposition de prudence administrative qui
s'impose aujourd'hui. Il peut arriver, surtout que nous recourons de plus en
plus à des machines, que des erreurs se glissent ici ou là.
Qu'une disposition comme celle-ci soit inscrite dans la charte de la ville de
Montréal, ça me paraît compréhensible. Je n'ai pas
d'autres commentaires à faire là-dessus sinon peut-être
pour poser une question au maire de la ville de Montréal. Je ne sais pas
si vous pourriez nous donner des exemples de situations qui vous ont
amenés à suggérer cette modification à l'article
846 de votre charte.
Le Président (M. Gobé): M. le maire, vous avez la
parole.
M. Doré: Je pense que... Si on décrit rapidement la
situation, à la ville, on parle évidemment ici des rôles de
perception. Une bonne partie de l'appareillage informatique de la ville
était un appareillage assez vieillot et où une bonne partie des
calculs, dans bien des cas, pour les rôles de perception, était
faite par des personnes humaines, généralement des personnes
affectées au service des finances, des commis, grade II. Or, dans la
foulée de toute une série de lois fiscales récentes: on
pense notamment à la question de l'étalement - bon, en fait - des
rôles triennaux même, à l'époque, du plafonnement
dont la dernière mesure se termine cette année, sans parler, dans
bien des cas, des subdivisions pour des fins de copropriété
divise, qui sont venues sur le tard et qu'il fallait corriger
rétroactivement. Il s'est glissé, dans la manipulation de
l'ensemble de ces données et à cause de la complexité des
lois, des erreurs qui sont purement humaines et matérielles et qu'on
peut corriger, à ce moment-là, sans affecter les droits des
individus.
Ce qu'on veut baliser ici, c'est que, bien sûr, quand on doit
faire une telle correction, les contribuables doivent en être
informés par des moyens appropriés qu'on indique, soit le
courrier recommandé ou la poste certifiée. Je souligne, juste
pour les fins de la commission et pour les fins du ministre, que la ville
travaille depuis maintenant un an à informatiser l'ensemble du service,
en fait, de la section revenu, perception et finances - on complète le
contrat en phases III et IV l'an prochain - et que normalement, avec le nouvel
appareillage et les nouveaux logiciels qu'on a mis en place, on va probablement
limiter au minimum de telles erreurs. Cela dit, lorsqu'elles se produisent, il
faut pouvoir les corriger et je pense que les dispositions sont là pour
ce faire.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire Y a-t-il
d'autres interventions? M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Juste une. Je comprends bien aussi la nature de la
demande. Est-ce qu'il y a beaucoup de ces erreurs-là qui se sont
produites? Parce que, d'une façon ou de l'autre, même
informatisé, j'imagine que ça n'en sera pas exempt non plus.
M. Doré: Mais c'est déjà plus simple. Quand
on a des bons programmes et des bons logiciels, généralement, on
a moins de problèmes si les entrées sont bonnes. Plus que cela,
c'est que dans bien des cas, les logiciels vont être maintenant
branchés directement sur les rôles d'évaluation de la
communauté urbaine et donc, la transmission des données,
là aussi... Parce que très souvent, la communauté urbaine
émettait des certificats d'évaluation, ils étaient
réinsérés chez nous, et tout cela, tout ce va-et-vient
finissait par causer des erreurs. Je souligne que lorsque de telles erreurs se
produisent, elles sont généralement portées à la
connaissance des élus par le biais des citoyens, soit parce qu'ils s'en
informent auprès des bureaux d'Accès-Montréal pour les cas
dans notre comptabilité mensuelle, soit parce qu'ils s'adressent aux
Comités conseil d'arrondissement, et que, donc, on a... Les élus
ne sont pas complètement tenus dans l'ignorance de tels
procédés. Cela dit, je pense qu'on voulait s'organiser pour que
les dispositions soient claires pour qu'on puisse faire les correctifs et en
informer valablement les contribuables.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. M. le
ministre.
M. Ryan: Moi, je n'ai pas d'autres commentaires, M. le
Président, sinon pour souhaiter qu'on puisse adopter cet article.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que l'article
23 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 23
étant adopté, j'appelle l'article 24. M. le ministre, vous avez
la parole.
M. Ryan: L'article 964ff, que veut modifier l'article 24 du
projet de loi 268, habilite le comité exécutif à faire
différentes choses, notamment à verser à une
société constituée à la requête de la ville
les sommes prévues à titre de fonds de roulement ou les lettres
patentes constituant cette société. On dit ensuite que le conseil
peut autoriser le versement de contributions afin de combler le déficit
ou de financer les activités de cette société, garantir la
dette contractée par cette société et emprunter des sommes
qui peuvent être versées au fonds de roulement nécessaire
aux fins du paragraphe 1a. Puis, là, on ajouterait un alinéa, il
y a quelque chose qui manque ici. L'alinéa se lirait ainsi: "Le
comité exécutif peut exiger la remise à la ville de tout
ou partie des fonds d'une société para-municipale qu'il juge
excédentaires." Alors, il est normal, si une société
paramunicipale a des excédents de caisse ou de revenus, que le
comité exécutif puisse en exiger la remise à la ville. Or,
ça, c'est une disposition qui fait défaut actuellement à
l'article 964ff et l'ajout que propose l'article 24 du projet de loi
remédierait à cette carence.
Le Président (M. Bergeron): M. le maire.
M. Doré: M. le Président, je pense que
l'article parle de lui-même et s'il n'y a pas de questions, je
n'ai pas de commentaires à ajouter à ceux du ministre.
Le Président (M. Bergeron): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Ça va
Le Président (M. Bergeron): L'article 24 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Bergeron): J'appelle l'article 25. M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 25, M. le Président, a fait l'objet
d'un échange entre le maire de Montréal et le ministre pendant
l'ajournement à l'heure du lunch à midi. J'ai fait part à
M. le maire qu'il était difficile pour le gouvernement de souscrire
à cette proposition que véhicule l'article 25, qui
entraînerait la possibilité de renouvellement pour une
période maximale de sept ans du mandat du juge en chef.
La raison qui motive cette réserve de la part du gouvernement est
la suivante. Il y a deux ans, nous avons refait la structure des tribunaux du
Québec. Nous avons adopté une Loi sur la magistrature du
Québec qui a créé la Cour du Québec, qui a
unifié nos tribunaux et, évidemment, au sommet de l'appareil, il
y a le juge en chef du Québec. À ce moment-là, un
problème s'est posé. Le juge en chef de l'époque
approchait de la fin de son mandat. Il n'y était pas arrivé tout
à fait et un nombre assez imposant de magistrats avaient fait des
représentations au gouvernement, demandant que son mandat puisse
être reconduit. À ce moment-là, le gouvernement avait dit
qu'il n'était pas favorable au principe de la reconduction d'un mandat
aussi long, d'une durée de sept ans.
Donner une telle faculté à la ville de Montréal
à ce moment-ci, aussi peu de temps après l'adoption des mesures
qui ont entouré la modification des structures des tribunaux du
Québec, serait embarrassant, d'autant plus que nous avons reçu
des représentations du ministère de la Justice à ce sujet.
Le ministère de la Justice nous dit qu'il a beaucoup, beaucoup de
réserves à l'endroit de cette disposition. D'autre part, M. le
maire m'informe que le magistrat en chef actuel, le juge Saint-Germain, si mes
souvenirs sont bons, a donné un rendement excellent. Je pense que son
mandat a déjà fait cinq ans maintenant. Il a vraiment pris le
leadership d'une réorganisation de la Cour municipale de
Montréal...
M. Doré: Le mandat du juge Saint-Germain se termine en
décembre 1993, vérification faite, M. le ministre. Donc, il lui
reste trois ans.
M. Ryan: Peut-être aurons-nous le temps de
réexaminer cette question. J'aimerais mieux ne pas dire un non
catégorique et peut-être revenir l'an prochain. Peut-être
même, au ministère de la Justice, les opinions auront-elles
évolué sur cette question. Nous ne sommes pas en terrain de
doctrine mais de pratique et si vraiment la performance du juge en chef se
maintient au niveau très élevé dont je vous ai
parlé, je pense que c'est une question qu'il y aura peut-être
possibilité de réexaminer. Mais dans l'immédiat, je vous
fais part des réserves dont j'ai été la cible.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le maire,
allez-y.
M. Doré: Alors, M. le Président, à la suite
des remarques du ministre, l'objectif visé ici était,
évidemment, de permettre au juge Saint-Germain, nonobstant la
terminaison normale de son mandat en décembre 1993, de poursuivre pour
un deuxième mandat, compte tenu qu'il est au coeur non seulement de la
réorganisation de la Cour mais aussi de son expansion et de sa
relocalisation dans des nouveaux locaux; et tout ce processus ne serait
normalement terminé qu'en décembre 1995.
Mais, cela dit, je comprends pertinemment la nature des problèmes
que pose au ministre une telle demande, eu égard à des
décisions antérieures du gouvernement. Alors, si vous le
permettez, on pourrait peut-être convenir de retirer l'article du projet
de loi et peut-être d'en rediscuter l'an prochain. Comme vous dites,
peut-être que les esprits auront évolué et on verra s'il
est toujours pertinent de le maintenir.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous avez
terminé M. le maire?
M. Doré: Ça va pour moi. Je soumets qu'on est
d'accord pour retirer cet article du projet de loi.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, M. le
député de Jonquière, des commentaires? Alors, à la
demande de M. le maire de la ville de Montréal, et avec l'acquiescement
des membres de cette commission, l'article 25 est retiré du projet de
loi. (22 h 15)
Donc, j'appelle maintenant l'article 26 du projet de loi et nous ferons
une motion de renumérotation à la fin de l'étude, comme le
règlement nous l'autorise et nous le permet, afin de régulariser
tous ces numéros que nous avons abrogés ou changés depuis
le début de l'étude du projet de loi. Alors, M. le ministre, sur
l'article 26.
M. Ryan: L'article 26 est essentiellement une disposition
transitoire, laquelle vise à
préserver les pouvoirs actuels du conseil de ville en attendant
l'exercice, par le conseil, du pouvoir d'adopter un règlement-cadre en
matière d'urbanisme, en vertu du nouvel article 612.1 qui sera
ajouté par l'article 15 du projet de loi. En toute logique, il faudrait
presque attendre que nous ayons disposé des articles 14 à 18 pour
adopter celui-ci. Ça va?
Le Président (M. Gobé): oui. est-ce qu'il y a
consentement pour que nous suspendions l'article 26 pour en faire
l'étude après les articles 14 à 18?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Vu qu'il y a consentement,
nous allons passer maintenant a l'article 27. Nous reviendrons plus tard aux
articles 14 à 18 en fin d'étude du projet de loi. M. le ministre,
sur l'article 27. Vous avez la parole.
M. Ryan: Cet article a pour but d'assurer que les corrections au
rôle de perception qui ont pu être faites dans le passé ne
seront pas éventuellement tenues pour invalides, compte tenu de
l'adoption de l'article 23 du projet
M. Dufour: II n'y a pas de poursuite par rapport à
ça?
M. Doré: Non. M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Donc, l'article 27, M. le
ministre?
M. Ryan: L'article 27, j'en propose l'adoption.
Le Président (M. Gobé): L'article 27 est maintenant
adopté. Nous allons passer à l'article 28.
M. Ryan: Nous avons l'avantage d'avoir la visite du ministre du
Tourisme, qui était plus particulièrement responsable du dossier
du baseball au Conseil exécutif. Je lui avais demandé de se
garder disponible. On pourra peut-être disposer de l'affaire du baseball
maintenant
Le Président (M. Gobé): Nous y sommes, M. le
ministre, à l'article 28.
M. Ryan: Oui, vous l'aviez appelé, mais c'est parce que le
député de Jonquière m'avait fait signe.
M. Dufour: Non, moi, je vous suggérais... C'est parce que
je revenais avec l'idée qu'il y avait des gens qui auraient
peut-être le goût de se sauver. On les tient plus longtemps.
M. Ryan: Ces personnes sont intéressées à
tout ce qui se passe à Montréal.
Contribution au maintien des Expos à
Montréal
Le Président (M. Gobé): Alors, en appelant
l'article 28, j'aimerais informer les membres de cette commission qu'il y avait
eu projet d'amendement qui avait été distribué. Je vous
demanderais de le retirer. Un nouveau projet d'amendement va... L'article 28 va
être distribué, c'est ça. Moi aussi, je salue M. le
ministre du Tourisme. Bienvenue à cette commission.
M. Vallerand: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Le ministre du Tourisme est
député montréalais lui aussi, d'ailleurs.
M. Vallerand: J'ai ce grand privilège. M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): M le ministre des Affaires
municipales, vous avez la parole
M. Ryan: M. le Président, je voudrais tout d'abord
introduire un amendement que nous proposons à l'article 28. Comme il
était libellé dans le projet de loi déposé à
l'Assemblée nationale, l'amendement se lirait comme ceci; nous
remplacerions complètement l'article 28 par le suivant, dont vous avez
tous le texte, je pense
M. Doré: Oui
M. Ryan: "Malgré la loi sur l'interdiction de subventions
municipales, - c'est une loi spéciale, une loi d'une page ou deux qui
interdit à une municipalité de faire des dons à gauche et
à droite, en particulier de prendre des actions et des choses comme
celles-là - la ville peut fournir un apport, qui consiste en une somme
d'argent, au fonds commun d'une société en commandite dont
l'objet est l'exploitation, dans les limites de la ville, d'une franchise de la
Ligue nationale de baseball Le cas échéant, la ville peut
plutôt acquérir du capital actions dans une compagnie
constituée aux fins prévues par le premier alinéa."
Ceci étant dit, vu que nous avons le privilège
d'être visités par mon collègue, le ministre du Tourisme,
j'aimerais peut-être que vous l'invitiez, M. le Président.
à résumer brièvement le dossier de l'implication, à
la fois du gouvernement et de la ville dans cette affaire des Expos de
Montréal. Je pense que ça s'impose qu'on ait une certaine
explication. Si les questions peuvent être posées ensuite, je
pense qu'on
a les deux témoins qui permettront... Peut-être que le
maire voudra ajouter quelque chose avant.
M. Doré: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le maire.
M. Doré: Juste pour faire une remarque au ministre. Je
constate que l'article qui nous est proposé... qui était dans
notre proposition est un article qui s'ajoutait à la charte; mais en
réalité, ici, on parle de l'article 28 du projet de loi. C'est
correct, là?
Le Président (M. Gobé): Oui, un projet de
règlement de fait.
M. Doré: Alors, la remarque est impertinente. Je m'excuse,
on va écouter le ministre.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le maire.
M. le ministre, à la demande de M. le ministre des Affaires municipales,
il nous fait plaisir de vous entendre. Vous pouvez prendre quelques minutes
afin de nous expliquer l'étonnant aboutissement de tout ce projet que
nous avons devant nous à discuter.
M. Vallerand: Merci, M. le Président. Je sais que
votre...
Le Président (M. Gobé): Afin que nous finissions
par en comprendre tous les dessous et les implications très nombreuses,
et que la population en soit le mieux informée possible.
M. Vallerand: c'est me prêter beaucoup de
privilèges. je vous remercie de me permettre de faire ce point. je sais
que votre temps est précieux, alors permettez-moi de saluer ma
collègue de l'opposition, son collègue aussi, m. dufour, m. le
maire, les gens de la ville de montréal. très, très
rapidement, je pense que...
M. Ryan: Et les députés ministériels.
M. Vallerand: Et nos députés ministériels,
évidemment, oui.
Mme Dupuis: On les oublie souvent.
M. Vallerand: C'est vrai et avec raison, je m'en excuse. On les
prend trop pour acquis. Quand on est de la même famille, plus souvent
qu'autrement, on oublie les gens qu'on aime bien. Et le Président me
rappelle également qu'il est présent. Pourtant, j'avais dit que
je remerciais le président de me permettre de faire brièvement ce
rappel . historique de l'implication du gouvernement du Québec dans la
franchise des Expos. Je pense qu'il est inutile de refaire tout l'historique,
vous le connaissez aussi bien que moi. À un certain moment donné,
on nous a sensibilisés au fait que la franchise était en vente
pour les raisons que vous connaissez aussi et on voulait que les
intérêts de cette franchise demeurent la propriété
de gens de la localité de Montréal, de la région de
Montréal ou du Québec en particulier.
On avait certaines difficultés, M. le maire se le rappellera,
à amasser les fonds suffisants pour le prix qui était
demandé pour la franchise, si bien que ceux qui avaient le mandat de
trouver cet argent-là ont sensibilisé le gouvernement au fait que
s'il y avait un apport gouvernemental sous une forme ou sous une autre,
ça faciliterait la transaction et les chances seraient que la franchise
demeure à Montréal. Je passe rapidement par-dessus les avantages,
évidemment, de garder cette franchise, non seulement au titre des
retombées économiques mais au titre de toute la symbolique de
l'importance de cette franchise pour situer Montréal à travers le
réseau des grandes villes nord-américaines, que ce drapeau
constitue une franchise dans la Ligue nationale de baseball.
Les négociations ont été celles que vous avez
connues et que j'ai annoncées par la suite. Le gouvernement du
Québec a dit: On est prêts, dans les circonstances, compte tenu de
l'importance, à faire un effort mais sous forme de prêt
participatif, c'est-à-dire un prêt portant intérêt
jusqu'à un maximum de 12 % par année; pour autant qu'on pouvait
participer au profit de la franchise pendant la période du prêt,
que vous connaissez, qui est de 10 ans; pour autant également qu'on ait
le droit de participer au profit de la plus-value de la franchise dans le
temps; et pour autant, après avoir parlé avec les
autorités de la ville, que la ville s'implique pour un montant de 15 000
000 $ sous forme d'équité ou d'achat de capital-actions. Ce qui
amène, M. le Président et mon collègue M. Ryan,
l'amendement à la charte de la ville pour leur permettre de prendre une
participation en capital-actions pour un montant de 15 000 000 $. Ça
résume à peu près là l'essentiel de l'historique de
l'implication du gouvernement du Québec et de la ville de
Montréal dans la franchise des Expos. S'il y avait des questions,
ça me fera plaisir d'y répondre.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que M. le maire...
Avez-vous des commentaires à faire sur cette opération
bénéfique, j'ose dire?
M. Doré: Peut-être, juste pour le
bénéfice des membres de la commission, l'apport de la ville au
capital-actions de l'entreprise a été qualifié par - j'ai
toujours utilisé les deux termes - les termes "transitoire" et
"temporaire". Transitoire dans la mesure où, la conjoncture
économique étant ce qu'elle est, on permet en quelque sorte
qu'éventuellement d'autres acquéreurs qui se sont montrés
intéressés dans
le cours des discussions, du "démarchage"... Le ministre y a
été associé, j'y ai été associé
auprès d'un certain nombre de décideurs économiques et
d'entreprises, et beaucoup nous ont dit: Dans le contexte actuel, je ne peux
pas mais si les choses reprennent, oui, peut-être que oui, moi, je serais
intéressé. Alors, moi, j'ai toujours dit "transitoire" pour
permettre de faire ce passage un peu difficile sur le plan économique.
Temporaire" dans la mesure où, ce qu'on négocie maintenant, c'est
que ce nouvel apport de capital dans l'entreprise ira en remboursement de la
part de la ville, de façon à ce qu'on puisse se sortir de cet
investissement le plus rapidement possible. Disons que le principe n'est pas
que la ville veuille devenir actionnaire des équipes de sport majeur,
pas plus les Canadiens que les Expos, et l'importance de conserver la
concession était un élément qui nous a amenés
à le faire.
Je dois cependant ajouter... Pour le bénéfice des membres
de la commission, je tiens à rappeler que, dans les discussions que j'ai
pu avoir avec des représentants du gouvernement, dont le ministre
responsable de la Régie des installations olympiques, un des arguments
que j'utilisais était que l'apport de la ville et l'apport du
gouvernement devaient être fondés un peu sur les
bénéfices reçus. Que, dans le cas du gouvernement, selon
les scénarios et les études, mais en prenant la fourchette, les
bénéfices reçus pouvaient varier entre 10 000 000 $ et 15
000 000 $ en termes d'effets économiques fiscaux directs et
indirects.
Dans le cas de la ville, ces bénéfices-là se
traduisaient par un chiffre, c'est 1 800 000 $ de droits sur les
divertissements, mieux connus sous le nom de taxe d'amusement sur les billets.
Je souligne que si la proposition gouvernementale mise de l'avant était
retenue et maintenue, dans les 19 000 000 $ qu'elle fait disparaître des
revenus de la ville, il y a 1 800 000 $ que la ville mettait dans les Expos.
C'est un argument qui est important parce que, devant le conseil municipal,
puisque le rendement de l'entreprise risque d'être inférieur au
rendement moyen que nous obtiendrions si nous faisions ces placements dans ce
que, normalement, nous pourrions faire en vertu d'un fonds d'amortissement,
l'argument pour être capables d'accepter la différence
était que, de toute façon, la ville retrouverait en partie le
manque à gagner par le biais des droits sur les divertissements.
Leur éventuelle élimination si la proposition était
retenue m'enlève cet argument, je veux le rappeler. Ce sont des sommes
importantes. Quand on parle de 19 000 000 $ au total pour l'ensemble des droits
sur les divertissements, dont à peu près 2 000 000 $ sur les
Expos, ce sont bien sûr des sommes importantes dont on parle. Cela dit,
nonobstant cette proposition gouvernementale - je dis bien proposition à
cette étape-ci, et j'ose croire qu'elle ne deviendra pas une
décision, du moins en ce qui concerne le sport professionnel - j'ose
croire que nonobstant cette proposition, la ville maintienne bien sûr la
décision qu'elle a déjà prise d'annoncer une participation
financière aux Expos.
Mais je souligne qu'un certain nombre de mes collègues ont
trouvé un peu amère la pilule de la proposition gouvernementale
qui venait, à toutes fins pratiques, effacer le seul argument... un des
arguments, bien sûr, l'argument de l'importance de la concession, pour
Montréal comme pour le Québec. Et tout ça, tout le monde
en convenait. Mais en termes réels, il fallait quand même avoir
une poignée quelque part et c'était ça, notre
poignée. J'ose croire qu'elle pourrait demeurer pour l'avenir,
nonobstant la proposition qui est sur la table
Mais pour ce qui est des fins de ce soir, ce que l'article nous permet
de faire, c'est offec tivement de participer. Et je souligne qu'à 15 000
000 $, la ville est actuellement l'actionnaire principal de cette nouvelle
concession, sur une base temporaire; parce que, généralement, la
part de capital des autres est à 5 000 000 $ chacun. Je rappelle, et je
termine là-dessus, que la structure mise en place, même si le
maire et son conseil sont des actionnaires principaux, je n'ai aucune intention
de me mêler de l'adminis tration des Expos et donc, c'est vraiment la
concession. Est-ce que je vais céder le contrat de Tim Raines? Ce n'est
pas à moi de répondre à cette question-là, ce sera
à M. Brochu et à M. Dombrowski.
Le Président (M. Gobé): M. le maire, je vous
remercie beaucoup. M. le député de Jonquière, vous m'avez
fait part de votre intention de parler.
M. Dufour: Je vais dire bien honnêtement...
M. Ryan: Moi, quand une chose est claire, je n'essaie jamais de
la rendre plus claire
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: J'aurais peur de la rendre confuse.
M. Dufour: J'ai bien sûr écouté les propos..
Le ministre a parlé un peu comme un sphinx. Si on n'est pas au courant,
il n'a pas ajouté d'autres éléments. Il m'a dit: Vous avez
vu., bon, le gouvernement. Vous avez vu, moi, je l'ai réglé. Vous
l'avez suivi. M. le maire, je l'ai écouté aussi, et très
attentivement. Et je pense qu'il a un langage... Il a dit que c'était...
Il y avait eu des décisions amères et je le comprends;
c'était amer, deux fois amer. Une décision qui était
amère parce que les décisions, elles ont été
transmises au maire. Voilà pour la première partie.
Mais ce que je considère, c'est qu'il y a eu une décision
qui a été prise avec des règles du jeu, des règles
du jeu connues. Les règles du
jeu, lorsque la ville de Montréal a pris sa décision,
étaient connues. En cours de route, les règles ont changé.
Parce que prendre... Le gouvernement, je le trouve "smart". Je vous trouve
corrects, vous êtes bien "smart" parce que vous avez tout pris et vous
laissez le problème aux autres. Parce que, dans le fond, les Expos,
ça fait quoi pour le gouvernement du Québec? Ce sont 1000
à 1200 emplois, ça remplit le stade, qui serait probablement
à demi-vide ou à demi-plein ou encore, vide. (22 h 30)
Donc, les Expos sont un apport économique excessivement
important; et le gouvernement prend tous les avantages pour lui parce qu'il y a
l'impôt sur le revenu des gens qui travaillent là. Oui, oui, il y
a des droits qui vont être pris tout à l'heure. Vous ajoutez...
Votre quote-part, elle va être payée tantôt parce que la
taxe d'amusement, vous allez la remplacer et c'est le gouvernement du
Québec qui va ramasser la cagnotte là-dedans, même si vous
dites que c'est déficitaire. Mais il faut parler en gens d'affaires par
rapport à ça. Et la ville de Montréal dit: Je prends la
décision d'investir 15 000 000 $. Elle n'a pas tellement le choix. J'ai
comme l'impression que si les Expos ne sont plus là, la ville de
Montréal perd aussi un apport économique important.
Mais toute la question se situe par rapport à la décision
de la ville de Montréal d'investir 15 000 000 $ dans les Expos. En
l'investissant, elle savait qu'à ce moment-là, il n'était
pas question de perdre la taxe d'amusement. Donc, c'est 10 %. C'est un apport
de pratiquement 2 000 000 $. Et ces décisions-là, le conseil
municipal dit: On est prêts à respecter notre parole. On va
continuer. Notre engagement, on va le respecter. Mais entre temps, le
gouvernement du Québec, qui a pris un engagement... Et il connaissait
les règles du jeu lui aussi, je n'en doute pas... Je pense que le
gouvernement du Québec savait aussi que 1 000 000 $, c'est 0,08... C'est
4/5 de 1 000 000 $... C'est 1 800 000 $ que vous allez ramasser quelque part en
taxe d'amusement parce que c'est 0,08, c'est un peu plus que 8 %, la taxe
d'amusement en 1991. Le fédéral va aller chercher 7 et 8 fois 7,
ça veut dire 8,56. De 8,56... 10 % du montant de 1 800 000 $, ce n'est
pas si mal. Vous avez fait un bon coup. Je trouve que c'est intéressant.
18 000 000 $ à 10 %, ça fait 1 800 000 $. Ça ne vous
coûte pas un cent. Savez-vous que vous vous en tirez
allègrement?
Et les perdants dans tout ça, c'est la ville de Montréal,
au point de vue argent. Elle ne perdra pas parce que les Expos vont être
là, mais c'est 1 800 000 $ de moins qui vont aller dans ses poches. Et
je trouve que, de ce côté-là, le gouvernement n'est pas...
C'est vrai que c'est une pilule amère et c'est une pilule qui est
difficile à accepter. Je ne sais pas si c'est... Moi, je pense que ce
n'est pas correct, ce qui s'est passé.
Je me demande ce que le ministre du Tourisme, qui a voulu se montrer un
bon négociateur, a fait pour protéger la ville de
Montréal? Le ministre des Affaires municipales, qu'est-ce qu'il a fait
dans ce dossier-là? Il dit: C'est correct. Nous autres, on prend tout ce
qui nous concerne et on protège tous nos arrières; et les autres,
on vous laisse aller. Je trouve que ça dépasse un peu les
règles de bienséance. Je pense que M. le ministre des Affaires
municipales nous a habitués à plus d'élégance. Je
pense que, en principe, qu'on change les règles en cours de discussion
ce n'est pas coutume. Ce n'est pas une action qui se fait comme ça. Moi,
je pensais et j'aurais cru penser et je l'ai même dit à M. le
maire ce matin: Vous n'avez pas pensé, cette année, à nous
amener le Village olympique, qui n'est pas taxé? Ce serait
peut-être le temps de proposer ça au gouvernement. Ce n'est pas
juste: Nous autres, les coûts et les autres, les honneurs. Parce que
là, le gouvernement du Québec semble être bien
généreux mais il ne l'est pas du tout. Ça ne lui
coûte pas un sou, son apport serait réduit à ça. Et
lui, il a tout sauvé. La ville de Montréal, 1 800 000 $.
Ça fait que, de ce côté-là, je trouve que
c'est un coup très dur pour la ville de Montréal. Je trouve que
c'est inacceptable. Dans les règles, je pense qu'il faut être plus
élégant que ça et au moins jusqu'à ce que la ville
de Montréal reprenne sa mise. Lorsque la ville de Montréal pourra
se retirer, à ce moment-là, on pourrait peut-être penser
à régler le problème différemment.
Mais entre temps, pendant qu'on décide et que la décision
se prend, il faudrait peut-être être à la hauteur, au moins
des engagements qui ont été pris, autant de la part du
gouvernement que de la municipalité. Je ne suis pas sûr que si ces
règles-là avaient été connues, on aurait eu les
mêmes discussions. Connaissant l'esprit batailleur du maire de
Montréal - pas batailleur de rue mais de cohérence et de
défenseur de sa municipalité - je pense qu'il aurait pu avoir des
arguments pour convaincre le gouvernement d'agir en personne responsable et,
surtout, qui veut partager les troubles et les problèmes. On partage
ça ensemble. Quand ça va bien, ça va ensemble et ça
fait de bons partenaires. Mais quand c'est: À nous la cagnotte et
à vous autres, les problèmes ou les difficultés,
là, je trouve que c'est difficile. Surtout, en plus, qu'il y a d'autres
règles qui viennent de s'ajouter et qui vont se traduire par des pertes
pour la ville de Montréal. Ce sont des décisions très
dures parce que je pense qu'il y a des éléments et des impacts
dans les propositions qui ont été mises sur la table, qui ne sont
pas appliqués, bien sûr, mais qui sont prévisibles; et
Montréal va encore écoper. On ne peut pas parler des deux
côtés de la bouche en même temps et dire: "On veut aider
Montréal" et en même temps, on lui redonne le
petit coup pour la tenir en bas.
Moi, je vous dis qu'il y a des éléments de
réflexion. Je ne dis pas qu'on va être contre l'article mais je
pense que ça ouvre la porte au moins à ce qu'on exprime notre
surprise un peu le mécontentement que moi, je subis, au même
titre. Le maire est peut-être moins politique que nous autres mais moi,
je vous dis que je suis un peu déçu. Et si mon gouvernement
faisait ça à un de mes contribuables, qui s'appelle la ville de
Montréal, il me semble que j'élèverais la voix un peu si
j'avais le rôle de défendre la ville de Montréal. C'est
vraiment une décision qui est onéreuse et qui va faire mal
à la ville de Montréal.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de Jonquière?
M. Dufour: Pour le moment.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Jonquière. M. le ministre des Affaires
municipales, vous avez maintenant la parole.
M. Ryan: M. le Président, je constate qu'il y a un accord
sur la teneur de l'article 28, là. Il y a des remarques qui ont
entouré la discussion, qui ne sont pas impertinentes, loin de là.
Mais je pense que sur l'article 28, dans la teneur modifiée que propose
l'amendement, il y a un accord réel entre nous et je m'en
réjouis. Je pense que tout le monde a été pris avec le
problème des Expos. Je me souviens des discussions que nous avons eues
entre nous, au gouvernement. Il y avait tous les points de vue qu'on pourrait
imaginer sur la table. Et il a fallu regarder le problème de
manière concrète, d'abord sous l'angle de l'impact
économique que représente cette entreprise dans la vie de la
région métropolitaine.
Comme l'a souligné le député tantôt, ce sont
plusieurs centaines d'emplois qui sont impliqués; c'est une série
de répercussions économiques considérables. Je ne sais pas
combien on a dit mais pour 1 $ de chiffre d'affaires directement relié
à l'entreprise de baseball, il y en a au moins deux ou trois qui
gravitent autour sous toutes sortes de formes. C'est une attraction touristique
très importante avec tout ce qui en découle,
évidemment.
À part ça, il y avait un autre facteur que nous avons
dû considérer. Je pense que le Stade olympique, M. le maire
conviendra que c'est un cadeau de Grec de la ville de Montréal à
Québec et on a des responsabilités conjointes là-dedans.
Je sais qu'il n'était pas toujours d'accord avec son
prédécesseur mais il est néanmoins son héritier
administratif. Et ce n'est pas le gouvernement qui a conçu cet objet de
luxe. C'est un projet qui a été mis sur pied par la ville de
Montréal et le gouvernement est venu à la rescousse dans des
circonstances extrêmement difficiles. Moi, j'ai toujours
considéré que le Stade olympique était une installation
dont le coût avait dépassé les moyens de la
société québécoise par bien des mesures
Mais il y a un fait: II est là et le gouvernement a
décidé, à un moment difficile, d'en prendre la
responsabilité sous la forme d'une régie distincte à qui
il a donné des pouvoirs, des moyens de financement. Et si ce
n'était des Expos qui sont le locataire principal du stade, vous l'avez
dit tantôt, je pense, M. le député de Jonquière, ce
n'est pas avec des congrès de Témoins de Jéhovah qu'on
financerait le Stade olympique. Ça a lieu une fois par année,
ça, les Témoins de Jéhovah, et ça dure deux jours.
À part ça, il y a quelques chanteurs américains qui vont
venir ici une fois de temps en temps mais il n'y a pas beaucoup de promotions
québécoises qui peuvent entrer 60 000 personnes dans le Stade
olympique à plusieurs reprises dans une année. Il faut bien
garder les pieds à terre.
Alors, il fallait prendre une décision au sujet du stade et les
Expos étant le principal client, il fallait bien voir... On leur donne
un bail, aux Expos, qui n'est peut-être pas le plein prix qu'on pourrait
charger, là, si c'était à New York ou à Chicago.
Mais c'est le prix qu'ils sont capables de payer, à Montréal,
pour demeurer une entreprise capable d'occuper sa place sur le marché de
la concurrence dans le domaine des activités sportives.
Et il y a une chose qu'il ne faudrait pas oublier. Vous avez
parlé du bon marché qu'aurait fait le gouvernement. Vous ne devez
pas oublier qu'il y a d'autres choses qui ont été assumées
par le gouvernement, là. Il va y avoir des transformations d'une valeur
de 13 000 000 $ qui ont été annoncées récemment par
M. Bibeau. Ça, ça ne sera pas financé par la ville de
Montréal; on ne l'a pas demandé non plus. Et il y a d'autres
transformations, qui devront venir ensuite, d'une valeur d'au moins une
quinzaine de millions de dollars. Alors, il y a tout ça Je pense que
c'est un effort de collaboration pour maintenir cette entreprise. Je veux
féliciter le ministre du Tourisme d'avoir piloté ce dossier avec
beaucoup de doigté et d'avoir su convaincre non seulement la ville de
Montréal mais aussi une bonne douzaine d'investisseurs privés de
s'engager dans cette nouvelle phase de l'histoire des Expos.
Il y a au moins une chose qu'on sait. À moins d'une catastrophe
économique ou financière, l'argent que la ville de
Montréal investira pour l'acquisition de capital-actions dans les Expos,
sur la base de l'expérience des 20 dernières
années...Ça fait une vingtaine d'années que les Expos sont
à Montréal, ça fait déjà ça? On
vieillit vite. J'étais là pour les toutes premières
parties. Il y en a plusieurs parmi vous qui étiez trop jeunes pour
ça. Le parc Jarry, évidemment, c'était le vrai stade de
baseball dans le temps, pour les amateurs de baseball; on pouvait au
moins voir la balle.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Les aménagements sont faits, on va ramasser la
balle.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Et, M. Bronfman, malgré tous ses
mérites civiques, ne sort pas appauvri de son expérience; il va
s'en tirer assez bien. Je lève mon chapeau, mais je n'en fais pas un
héros. La ville de Montréal, si les choses continuent, ne sortira
pas appauvrie non plus. Ça va demander un peu de patience, mais je pense
qu'il y a une bonne chance que la mise de fonds s'apprécie avec les
années, et je le souhaite vivement. Et nous autres, du gouvernement,
allons tout faire pour contribuer à cette appréciation de la mise
de fonds que la ville de Montréal consent. Ça étant dit,
ça étant dit...
M. Vallerand: Si on a réussi à ie faire aussi, il
faut le mentionner et vous l'avez dit, il y a eu une excellente collaboration
de la ville, tout le temps des négociations.
M. Ryan: J'en venais justement à ce point-là, cher
collègue.
Le Président (M. Gobé): La parole est au ministre
des Affaires municipales. S'il vous plaît!
M. Ryan: Je vous remercie, et je vous ai appelé justement
pour que vous soyez mon soutien et mon guide.
Une voix: C'est vrai, c'est un excellent travail.
M. Ryan: Alors, ceci étant dit, je remercie la ville de
Montréal de la collaboration qui s'est instituée entre elle et le
gouvernement dans le dossier du Parc olympique, et en particulier de
l'équipe de baseball, des Expos de Montréal. Je pense que, sans
la collaboration de M. le maire... Et là, "he is going out of his way"
comme on dit: II sort du chemin habituel de la ville pour entrer dans un
domaine comme celui-là. Et je suis sûr qu'il ne l'a pas fait
"without reluctance" - sans réticence - il l'a fait avec une
réticence certaine. Je connais de ses collègues qui en avaient,
des réticences, aussi. Moi, j'ai un frère, le maire de
Montréal-Nord, il n'a jamais mis les pieds au Stade olympique parce
qu'il a trouvé que ça coûtait trop cher, dès le
début. Il a dû vous le dire, M. le maire; c'était un des
principes de sa vie. Il ne mettrait pas les pieds là à cause de
ce que ça a coûté aux Québécois. Mais c'est
un maire original...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Ça fait longtemps
qu'il est là, par exemple.
M. Ryan: ...et avec qui je m'entends très bien. Ça
étant dit, je pense qu'il y a lieu de se réjouir de la
collaboration qui s'institue, de l'accueillir avec optimisme, et surtout de
dire à la ville de Montréal qu'en retour de cet effort qu'elle
consent, le gouvernement ne la laissera pas seule dans cette aventure. Il l'a
montré jusqu'à maintenant; je pense qu'on va continuer. Ceci
étant dit, je pense qu'à moins que mon collègue, le
ministre du Tourisme ne veuille compléter, c'est l'histoire
véritable de ce qui s'est discuté entre nous.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Maintenant, Mme la députée de Ver-chères.
Mme Dupuis: M. le ministre, j'aurais une question à poser,
peut-être une à un des deux ministres.
Le Président (M. Gobé): C'est le ministre des
Affaires municipales qui est le ministre responsable devant cette
commission.
Mme Dupuis: Vous êtes sans doute au courant que la RIO fait
faire une étude au sujet du stade, à savoir un étage...
Est-ce qu'on installe des... à vocation sportive, est-ce qu'on met des
équipements sportifs? Et d'autre part, la ville de Montréal, je
pense, fait une étude aussi... Ou plutôt l'inverse. La RIO, c'est
plutôt pour des hôtels et la ville de Montréal veut faire
une étude présentement; j'aimerais savoir si c'est exact,
à savoir les équipements sportifs? Il y a deux études qui
semblent se faire en parallèle; advenant que ce soient des
équipements sportifs que l'étude démontre, est-ce que
ça devrait être rentable, et qui devrait en assumer les
coûts à ce moment-là? Est-ce que c'est la ville de
Montréal - la RIO parle bien du ministère - ou si ça va
aussi concerner les Affaires municipales?
M. Ryan: Alors, M. le Président, avec votre bienveillante
permission...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: ...est-ce que nous pourrions demander au ministre du
Tourisme de répondre à cette question?
Le Président (M. Gobé): Oui, parce que ce n'est pas
tout à fait pertinent à ce projet de loi-ci mais par contre, si
la commission le permet avec consentement général, M. le ministre
du Tourisme, vous pouvez, à la demande de M. le ministre des Affaires
municipales, faire une petite réponse à Mme la
députée; parce que ça serait intéressant comme
question, même si c'est en dehors de la discussion du projet de loi.
Mme Dupuis: Peut-être un peu, mais je trouve ça un
petit peu lié puisqu'ils n'ont pas suivi leur engagement. Puisqu'il faut
leur engagement face à la ville et en enlevant une taxe... (22 h 45)
Le Président (M. Gobé): Non, il y a consentement,
madame, il y a consentement de toute façon. M. le ministre du Tourisme,
si vous voulez prendre la parole.
M. Vallerand: Je pense que c'est davantage, et Mme la
députée de Vercheres en conviendra, une question d'information
pour les membres de la commission, à savoir ce que les dirigeants de la
RIO tentent de faire pour occuper le plus possible les espaces à
l'intérieur des installations olympiques, notamment la tour. Le projet
de l'hôtel, c'est un projet parmi d'autres. Il sollicite
évidemment des investissements pour, comme je le disais, combler les
espaces qui sont disponibles. Mais dans l'esprit des dirigeants de la RIO comme
dans l'esprit du ministre responsable des installations, il n'est pas question
non plus de mettre en marge la vocation sportive des installations. On essaie
de faire une conjugaison d'objectifs qui peuvent à la fois servir les
intérêts de la communauté et être d'attraction
touristique, en retenant également que ce sont des installations qui
doivent servir les buts premiers, c'est-à-dire les buts à
caractère sportif.
Mme Dupuis: Les coûts, est-ce qu'ils devront être
assumés par la ville de Montréal ou par le gouvernement?
M. Vallerand: Ce que la Régie des installations olympiques
tente de faire pour occuper ces espaces qui sont libres, c'est des coûts
qui seront assumés par les investisseurs qui décide ront de s'y
installer. Il n'est absolument pas question de prendre la ville à partie
là-dedans, en aucune façon.
Mme Dupuis: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. Ceci
étant dit...
M. Dufour: Je pourrais peut-être poser une question.
Le Président (M. Gobé): Oui, M le
député de Jonquière.
M. Dufour: On parle de fournir un apport qui consiste en une
somme d'argent. La somme d'argent, elle n'est pas déterminée. Je
comprends qu'il y a une entente entre la ville de Montréal et les
bailleurs de fonds mais ça pourrait - et ça aussi, je veux bien
le savoir, là, de quoi on parle - être plus élevé,
sans qu'il y ait besoin d'amendement à la loi M. Ryan: Oui
M. Dufour: Ça pourrait être plus élevé
que les 15 000 000 $ dont on parle. Par la loi, moi, je parle de la loi qu'on a
devant nous. Il n'y a pas de somme limitée, ce n'est pas limitatif. Il
est dit "en une somme d'argent".
M. Vallerand: Je pense que l'amendement vise à permettre
à la ville de prendre une participation en équité. On ne
précise pas le montant dans l'amendement mais le montant que le maire a
engagé, il a dit publiquement que c'est 15 000 000 $, comme la
participation gouvernementale est de 18 000 000 $ en termes de prêt
participatif. Je présume - et M. le ministre des Affaires municipales
pourra peut-être compléter ma réponse - que, dans
l'amendement, on ne précise pas de montant mais il est bien entendu que
la participation de la ville, c'est le montant pour lequel la ville s'est
engagée, c'est 15 000 000 $. À mon avis, ça va de soi.
Le Président (M. Gobé): Merci, M le ministre
M. Dufour: II pourrait dire plus Je pense que pour être
bien clair, ça pourrait dire plus parce que... Sans qu'elle passe ici,
si c'est ça. Parce que moi, je sais que la ville de Montréal a
pris une obligation qui est très forte pour elle par rapport à
ça. Quand c'est les autres, on peut toujours dire non; mais quand c'est
celui-là qui le prend, moi, je sais que... Je voudrais bien corroborer
les dires du ministre des Affaires municipales qui dit: II y a certainement eu
des réticences. C'est évident qu'il doit y avoir eu des
réticences II n'y a pas un conseil municipal... Ça n'était
pas sa vocation et je ne pense pas que c'était ça qu'il
cherchait. Il aimerait bien mieux que ça marche sans que, lui y
participe. Ça, c'est clair comme de l'eau de roche, de mon point de vue
Mais de la façon dont on a écrit l'article, ça pourrait
être plus élevé. Je pense que c'est juste une question de
confirmer si ce qui est marqué là dit bien ce que ça veut
dire parce qu'il n'y a pas de limitation dans la somme II peut y avoir une
entente à part, mais ça, l'entente à part, ce n'est pas le
gouvernement qui décide ça: elle est réglée, cette
affaire-là. Ce qui est écrit dans la loi dit fort bien que
ça pourrait être plus que 15 000 000 $. M. le ministre dit: Oui,
ça va. Moi, c'est la question que je posais.
La deuxième, bien sûr, je dis.. Le ministre a
répondu, concernant l'exposé que j'ai fait, concernant l'apport,
I investissement que la ville de Montréal va faire dans une
société à commandite. Mais ce que je persiste à
dire... C'est vrai que le ministre dit: Oui, mais ils n'ont pas
perdu, c'est comme ci, c'est comme ça. Il est successeur de son
prédécesseur. Je comprends tout ça. À l'exception
que les municipalités n'ont pas des sources de taxation... La fourchette
de sources de taxation n'est pas grande. C'est quoi les revenus possibles?
C'est la taxe foncière, la taxe d'affaires, les taxes de permis, les
taxes d'amendes. Ils n'ont pas une fourchette infinie. Donc, quand on
enlève 1 800 000 $ ou la taxe d'amusement, dans un cas très
précis qu'on est en train de toucher, je pense qu'on vient d'ouvrir la
"canne" quelque part concernant la décision. Et la décision a
été prise avec des perspectives, en disant: Oui, on retire
ça puis, oui, on peut le faire.
Et là, il y a eu une analyse de faite en cours de route. On a
changé les règles du jeu et le maire l'a dit: On ne veut pas
reprendre notre parole. Je fais juste insister pour dire au ministre: Est-ce
que vous n'auriez pas, à un moment donné, un élan du coeur
pour dire que la ville de Montréal devrait... Dans ce cas précis,
que le gouvernement du Québec a le goût de respecter les
règles qui ont été établies lors de ces
différents engagements et de ces différentes négociations.
Sans ça, bien, ça veut dire qu'à chaque fois que quelqu'un
va négocier, il va vous demander. Est-ce que le gouvernement est
prêt à changer quelque chose en cours de route?
C'est comme quelqu'un qui veut s'acheter une maison, on lui
établit toutes les règles et quand il arrive pour signer, le gars
dit: Non! C'est 10 000 $ de plus. Bon. Ce qui arrive, c'est que ça casse
le marché. Là, dans un cas comme ça, ils ne peuvent pas
revirer. Vous savez bien que Montréal est poigne. Elle ne peut pas dire
non. Elle serait regardée comment si elle disait non? Et pourquoi on
n'en profiterait pas? Parce que moi, j'ai eu connaissance... On pourrait le
donner sous une autre forme. Vous ne voulez pas changer les règles du
jeu; vous dites: On va tout organiser ça. Il y a les taxes olympiques,
le Village olympique et il y avait de beaux articles.
Et je suis certain qu'on irait regarder dans les programmes, là,
et on irait chercher, en tout cas, au moins une partie de ce qu'on leur doit.
Parce que les habitations qui sont là pourraient payer de l'impôt
comme tout le monde et ça me semblerait correct, ça; et vous ne
briseriez pas ce que vous avez mis avant. Comme moi... Je n'apprécie pas
plus qu'il faut mais, au moins, on dirait: La ville de Montréal
reçoit des taxes des bâtiments qui sont sur son territoire. Je ne
parle pas de la RIO, je parle du Village olympique. Ce sont des logements, il y
a des gens qui demeurent là. Il n'y a qu'eux qui ont un statut
particulier comme ça. Je ne suis pas sûr que Montréal veut
être considérée comme ayant un statut particulier.
Ça pourrait être une façon de remettre en partie ce qu'on
lui a enlevé. Moi, je vous invite là-dessus, de ce
côté là... Je ne plaiderai pas plus longtemps mais
ça me semble un élément qui serait à
considérer.
Mme Dupuis: II y aurait juste un autre petit point...
Le Président (M. Gobé): Oui, Mme la
députée de Verchères, je vous en prie, vous avez la
parole. Je pense que M. le ministre...
M. Ryan: Je voudrais répondre brièvement à
ce point-là. J'ai noté des observations qui ont été
faites au sujet de l'entente conclue à propos du club de baseball et de
la modification qu'apportent dans le paysage des propositions
déposées par le gouvernement, l'autre jour, en ce qui touche la
taxe d'amusement. J'ai pris bonne note de ces observations et nous en causerons
avec nos collègues du gouvernement. Ce n'est pas une chose sur laquelle
nous mettons le couvercle. Nous enregistrons des observations qui nous ont
été faites de bonne foi, avec "fundamentum in re". Un certain
fondement dans la chose.
Le Président (M. Gobé): Mme la
députée de Verchères.
M. Dufour: Je pense qu'on pourra vous aider.
Mme Dupuis: On sait que pour garder la Ligue nationale de
baseball, on doit apporter des modifications au stade. Est-ce que c'est la
ville qui en assume les coûts? Est-ce que c'est le ministère du
Tourisme qui en assume les coûts ou le ministère des Affaires
municipales? S'ils le font...
Le Président (M. Gobé): C'est la RIO.
M. Ryan: C'est la Régie des installations olympiques.
M. Vallerand: À même le fonds spécial
olympique.
Une voix: À même le fonds du gouvernement...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le maire.
M. Doré: Peut-être pour clarifier, parce que c'est
souvent mentionné. Je veux quand même le dire, le gouvernement du
Québec est intervenu en catastrophe en 1975 pour assurer que les
installations puissent être suffisamment complétées pour la
tenue des jeux olympiques, de façon à ce que ce ne soit pas pour
le présent et pour l'avenir une honte nationale. Après les jeux,
il fallait quand même savoir comment on allait distribuer la facture, non
seulement du stade et de ses installations connexes et du vélodrome,
mais du centre Claude-Robillard, du centre Étienne-Desmarteau, du bassin
olympique, bref de l'ensemble des investissements qui se chiffraient, il faut
le dire, à l'époque, à 1 500 000 000 $.
La décision, à l'époque, a été de
dire: On va distribuer la dette de deux façons. On va d'une part
demander aux Montréalais qui ont quand même à assumer une
part de responsabilités puisque c'est eux qui ont élu
l'administration qui a causé le dépassement important des
coûts, d'absorber 25 % de la dette à payer, à financer. La
dette à payer était de l'ordre... Une fois qu'on a eu payé
toutes les factures, il nous a fallu emprunter une somme de 800 000 000 $ et
quelques, 875 000 000 $, pour rembourser ce qu'il nous restait à
rembourser. Les Montréalais ont eu à assumer le quart de cette
dette. On a emprunté 215 000 000 $, remboursables sur 20 ans, lesquels
sont financés par une taxe dite olympique spéciale qui est une
taxe foncière qui rapporte, bon an, mal an, 40 000 000 $ par
année. Elle varie mais le montant doit... Elle doit rapporter 40 000 000
$ pour rembourser notre part, capital et intérêts. Je souligne
qu'à 25 % de cette somme de 216 000 000 $, en 1994, nous aurons, comme
Montréalais - je parle uniquement des payeurs de taxes de
Montréal - remboursé, au terme du processus, à peu
près 650 000 000 $, capital et intérêts, sur nos taxes
foncières.
Le gouvernement du Québec, qui a décidé d'assumer
l'autre trois-quarts, a dit: Non, ce n'est pas vrai qu'on va nous limiter et
limiter la disponibilité des fonds pour des besoins légitimes des
Québécois dans les diverses régions; il a donc
décidé de créer, pour financer ce fonds olympique
spécial, la surtaxe sur les cigarettes. Ce sont les fumeurs du
Québec, y inclus ceux de Montréal, qui financent l'autre
trois-quarts. J'ai entendu souventes fois des gens qui disent que le
Québec a payé des installations de luxe à Montréal
au détriment des priorités des régions. Ce n'est pas une
chose exacte lorsqu'on l'examine, au fond, puisque ce sont les fumeurs qui la
paient, ceux du moins qui continuent à fumer et qui vont le faire
jusqu'en 1994-1995.
Cela dit, ce qu'il faut comprendre, c'est que dans l'arrangement, le
gouvernement dit: Nous, on crée la Régie et on gère le
stade. La ville, dans ses 216 000 000 $, elle va davantage assumer la dette par
rapport aux installations qu'elle opère au profit de l'ensemble des
Montréalais et de la région: le centre Claude-Robillard, le
centre Étienne-Desmarteau et le bassin olympique. Les installations du
stade sont donc la responsabilité de la RIO et sont financées par
le fonds olympique spécial et la taxe sur les cigarettes.
Alors, la RIO prend la décision d'investir au total une trentaine
de millions pour réaménager le stade de façon à
faire un stade plus... Enfin, pour reprendre l'expression du ministre, que je
trouvais savoureuse, "où on va peut-être davantage pouvoir voir la
balle", donc être plus près du jeu, dans l'atmosphère; on
va changer éventuellement le panneau électronique parce qu'il est
vraiment désuet. Ces investissements peuvent d'ailleurs se payer en
partie - en passant - parce que la publicité vendue sur le panneau va
finir par aider un peu à payer. Ça, c'est financé, pas par
les Montréalais, c'est financé, en d'autres termes, par une
extension dans le temps et dans l'espace de la taxe dite olympique
spéciale.
Il y a eu deux moments importants où le gouvernement a dû
le faire: Le premier, c'était pour compléter la tour; 120 000 000
$ à ajouter au rythme parce que la taxe olympique, globalement, le fonds
rapporte 160 000 000 $ par année. Il y a 40 000 000 $ qui viennent de la
taxe de Montréal, de la taxe foncière, et 120 000 000 $ qui
viennent des fumeurs. Alors, la tour va coûter un an de plus de
remboursement aux fumeurs; et maintenant, les nouvelles installations vont
avoir trois mois de plus de fumage. Et j'ajoute qu'une partie du financement de
la conversion du vélodrome en biodôme, projet que la ville de
Montréal a soumis au gouvernement du Québec, est aussi
financée à partir de la même source. Donc, ce sont les
fumeurs qui paient.
Évidemment, tout ça finit par avoir un prix parce que le
gouvernement ne pourra pas toucher... Je suis convaincu qu'en 1995, quand le
stade sera payé, le fonds olympique aura réglé toutes ses
dettes. C'est évident que... Je ne pense pas que la surtaxe sur les
cigarettes va disparaître et que les cigarettes vont retomber à
2,50 $. Je suppose que le gouvernement va garder ces produits-là pour
les affecter à d'autres priorités. En ce sens-là,
indirectement, le gouvernement paie puisqu'il se prive de revenus qu'autrement
il aurait pu commencer à gagner au 1er janvier 1994, peut-être; et
maintenant, ça ira peut-être juste à la mi 1995 avant de
pouvoir les toucher.
Donc, ce n'est pas indifférent. Je ne veux pas dire que tout
ça est gratuit mais je tenais à repréciser ça pour
que les choses soient claires, de ce point de vue là Les
Montréalais ont assumé le quart de la dette et ils continuent a
la payer. Je souligne que 40 000 000 $ par année dans le budget
municipal, à toutes les fois que je vois partir ce montant-là
pour s'en aller au remboursement de notre vieille dette, qu'on doit et qu'il
faut rembourser, je trouve que c'est beaucoup d'argent avec lequel on ferait
beaucoup d'investissements dans nos infrastructures qui en ont
sérieusement besoin. Mais, ça, c'est le prix à payer. Et
n'eût été du fiasco du stade, si les installations avaient
été livrées au prix prévu, à 150 000 000 $,
les Jeux olympiques de Montréal auraient été les premiers
jeux olympiques de l'histoire qui auraient fait des surplus. Le COJO a fini
avec un solde positif de 186 000 000 $. C'est le stade qui a fait la
différence entre l'échec et la réussite totale des jeux du
point de vue financier.
Je m'excuse d'avoir fait la présentation, mais je sentais que les
préoccupations de la
députée permettaient peut-être de comprendre un peu
mieux ces enjeux-là; c'est comme ça que le travail s'est un peu
distribué entre le gouvernement du Québec et les
Montréalais.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire. Ces
explications sont certainement très utiles aux membres de la commission
et je pense qu'elles ont éclairé un peu plus la situation. M. le
ministre, vous avez une remarque à faire?
M. Ryan: M. le Président, j'allais demander le vote parce
qu'il nous reste encore certains articles à examiner. Je ne voudrais pas
que nous soyons obligés de les expédier.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, M. le
député de Pointe-aux-Trembles, vous avez la parole.
M. Bourdon: M. le Président, le stade, les Expos, c'est
des choses importantes pour les Montréalais, en particulier dans l'est
de Montréal où il s'agit d'une entreprise qui, bon an mal an, si
on met les Expos plus le personnel de la Régie des installations
olympiques, procure près de 1500 emplois. À cet égard, on
ne peut pas dire que le déficit très considérable du stade
dénotait une bonne administration dans le gouvernement libéral,
phase I. Je parle de 1970 à 1976. Ce n'était pas la province qui
était directement responsable mais elle a un peu laissé le maire
de Montréal de l'époque partir avec la carte. Il y a un
chansonnier, un imitateur qui disait qu'il nous avait mis sur la carte mais que
la facture était passablement salée. Et le ministre doit se le
rappeler parce que, à l'époque, il était journaliste; et
lui-même avait dénoncé certains excès, des
excès patents dans la construction du stade. On se rappelle tous
qu'à l'époque, aux États-Unis, il s'en faisait d'aussi
grands pour cinq fois moins cher, et tout ça. (23 heures)
Par ailleurs, M. le Président, je peux comprendre la ville de
Montréal de se sentir un peu flouée parce qu'un des arguments
pour qu'elle vienne à la rescousse des Expos avec le gouvernement du
Québec, c'est que c'était de commune renommée de dire;
Comme Montréal est un très important centre de loisirs et de
divertissement, la ville va se refaire d'une certaine manière avec la
taxe d'amusement. Et bien là, la taxe d'amusement, apparemment, elle n'y
est plus. Alors, je pense que c'est des choses à regarder et je pense
que le maire a bien expliqué le contexte.
D'une certaine manière, il s'agit d'un bien qui est national
à certains égards puisque c'est un attrait touristique
maintenant, le stade. Ce n'est pas uniquement un lieu de divertissement et
ça a des retombées. Mais comme d'habitude, Montréal a
payé plus que sa part. Je regarde juste l'agglomération
métropolitaine. Il n'y a que la ville de Montréal qui y est
allée, et le stade est bien plus près des municipalités de
la rive sud qu'il peut l'être de Cartierville, à l'extrême
ouest de Montréal. Et il y a des retombées positives, mais ne
chipotons pas, on est habitués, à Montréal, à se
faire un peu tasser. Mais disons que la taxe d'amusement va certainement
manquer, d'une part.
D'autre part, la ville a assumé 25 % du déficit du stade.
C'était sans doute l'extrême limite de ce que les contribuables
montréalais pouvaient assumer. Ils auraient mauvaise grâce de se
plaindre parce qu'au même moment, aux États-Unis, il y a des
maires qui ont été battus aux élections pour pas mal moins
que le stade. Et le nôtre fut réélu triomphalement
malgré la mésaventure olympique. Il y a le biodôme qui va
être un atout touristique et un atout pour le loisir et
l'éducation. Dans le fond, c'est une espèce de musée des
sciences naturelles, à certains égards. Donc, il faut faire le
meilleur avec ce qu'on a là.
En terminant, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député de Pointe-aux-Trembles.
M. Bourdon: ...je dirais ce que la députée de
Hochelaga-Maisonneuve a dit du stade à un moment donné, à
une conférence de presse. Elle disait que la Tour Eiffel, au
début du siècle à Paris, a fait l'objet de manipulations
invraisemblables. Les Parisiens détestaient Eiffel, la tour et le reste
et aujourd'hui, ils en sont très fiers. C'est un peu la même chose
pour les Montréalais. On aimerait autant que notre fierté ait un
prix un peu moins considérable mais on en est fiers pareil parce que
c'est plutôt beau, ce ciment-là projeté dans les airs.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Pointe-aux-Trembles. Est-ce que l'amendement à
l'article 28 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que l'article
28, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bourdon: Oui, un déficit. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Gobé): J'appellerai maintenant
l'article 29. L'article 29 qui est: "La présente loi entre en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)". Est-ce que
l'article 29 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 29 est
adopté.
Articles en suspens
Nous allons maintenant passer aux articles différés de ce
projet de loi, comme le règlement nous y oblige, et nous allons
commencer par l'article 2. Alors, il y a des amendements à l'article 2
et je demanderais qu'on les distribue aux membres de cette commission; je vais
en faire lecture.
Alors... L'article 2 du projet de loi 268 est modifié par la
suppression, au premier alinéa de l'article 131 bb de la charte de la
ville de Montréal, de "; il ne peut être rejeté qu'à
la majorité de tous les membres du conseil".
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement à l'article 2
dont je viens de faire lecture pour le bénéfice des membres de
cette commission, M. le ministre?
M. Ryan: Je pense que tout le monde se souvient de la discussion
que nous avons eue là-dessus ce matin.
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Ryan: Une proposition ou une recommandation du
secrétaire général ne peut être rejetée
qu'à la majorité. On supprimerait le dernier bout de phrase qui
dit que le rapport du secrétaire général ne peut
être rejeté qu'à la majorité de tous les membres du
conseil. Nous faisons tomber cette phrase de manière à ce que ce
soit la règle de la majorité ordinaire qui s'applique ici, sans
qu'on soit obligé de le dire.
M. Dufour: II est très frais à la
mémoire.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: II est très frais à la
mémoire.
Le Président (M. Gobé): L'amendement est
adopté?
M. Ryan: Et l'article aussi.
Le Président (M. Gobé): est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté? l'article 2, tel qu'amendé, est
adopté. j'appelle l'article 5 du projet de loi. est-ce que l'article 5
est adopté?
M. Ryan: Oui, adopté. M. Dufour: Oui, oui,
ça va
Le Président (M. Gobé): l'article 5 est maintenant
adopté. j'appelle maintenant l'article 6 du projet de loi. est-ce que
l'article 6 est adopté?
M. Ryan: Oui. Maintenant que nous avons disposé de
l'article 18, je pense que nous pouvons adopter l'article 6 sans danger.
Adopté
Le Président (M. Gobé): Absolument Alors, l'article
6 est maintenant adopté. J'appellerai maintenant l'article 10 et il y a
un amendement à l'article 10.
M. Ryan: Excusez, M. le Président. M. Dufour: Un
instant.
M.Doré: m. le président, je voulais juste souligner
que l'article 6 est lié à l'adoption éventuelle de
l'article 18 qu'on n'a pas encore adopté; mais je présume que ce
sera le cas.
Le Président (M. Gobé): Mais nous arrivons
par...
M. Doré: Bon, d'accord.
M. Ryan: On peut l'adopter ici, on va arriver à l'autre.
Il n'y a pas de problème là.
Le Président (M. Gobé): C'est parce que. M.
Dufour: Sous réserve de l'adoption de...
Le Président (M. Gobé): C'est ça Sous
réserve de l'adoption de l'article 18. Alors, j'appellerai maintenant
l'article 10.
M. Ryan: On ne vote jamais sous réserve. C'est ce que vous
devez apprendre à l'Assemblée, vous autres.
Le Président (M. Gobé): M le ministre, si vous
voulez que nous ne manquions pas de temps d'ici minuit, nous allons devoir
procéder avec plus de célérité. Alors, l'article
10...
M. Bourdon: Et pourtant, il y a des Parlements canadiens qui ont
adopté le lac Meech
Le Président (M. Gobé): M le député
de Pointe-aux-Trembles, s'il vous plaît. À l'article 10, il y a un
amendement et je dois en faire lecture.
L'article 466 de la charte de la ville, tel que remplacé par
l'article 10 du projet de loi, est remplacé par le suivant: "466. Le
conseil peut, par règlement, prescrire des amendes plus
élevées si le contrevenant à un règlement qu'il
spécifie est une corporation. Si l'amende prévue pour une
infraction à un tel règlement est une amende variable, le conseil
peut prescrire que le minimum et le maximum de l'amende qui peut être
imposée à une corporation sont chacun le double du minimum et du
maximum de l'amende qui peut être imposée à une personne
physique. Si l'amende prévue pour une infraction à un tel
règlement est une amende fixe, le conseil peut prescrire que lamende qui
peut être imposée à une corporation est le double de
l'amende qui
peut être imposée à une personne physique."
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement?
M. Ryan: Désappointé, mais je n'ai pas d'autres
commentaires.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Est-ce que ça répond à la
question que je posais?
M. Ryan: On reste au point où on était ce matin.
Ils ont essayé de faire le genre d'arrangement que j'avais
proposé. Ils n'ont pas été à la hauteur de la
mission.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'amendement...
M. Ryan: Je pense que si les conseillers, des deux
côtés, nous disent: la formulation, comme elle est, est la
meilleure, je suis prêt à me ranger à leur jugement,
même si ma conviction n'est pas entière. le président
(m. gobé): merci, m le ministre. alors, je crois comprendre,
m. le député de jonquière... alors, l'amendement à
l'article 10 est adopté. est-ce que l'article 10, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Bourdon: Avec réserve, dans le fond.
Le Président (M. Gobé): Merci. Alors, l'article 10
étant adopté tel qu'amendé, j'appellerai maintenant
l'article 14. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 14 ou si nous
pouvons l'adopter? Alors, l'article 14, M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a des... Il n'y avait rien de
nouveau.
Le Président (M. Gobé): Non.
M. Ryan: Nous l'avions retenu, celui-là, pour nous
réserver de voir les autres.
Le Président (M. Gobé): C'est toujours conditionnel
à l'amendement à l'article 18.
M. Dufour: Ça fait qu'on aurait dû commencer par
l'article 18.
Le Président (M. Gobé): Oui, mais il faut suivre la
numérotation. Alors, l'article 14 est-il adopté?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 15. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 15 de
part et d'autre?
M. Ryan: Nous autres, il n'y en a pas.
Le Président (M. Gobé): Non. Merci, M. le ministre.
M. le député de Jonquière.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Gobé): alors, l'article 15 est
maintenant adopté. j'appelle l'article 16. y a- t-il des commentaires
sur l'article 16? m. le ministre. non. merci, m. le ministre.
M. Dufour: On n'en a pas discuté du tout. L'article 16,
qui donnait le pouvoir... C'est là qu'on avait vu...
Le Président (M. Gobé): Oui. L'article 16.
M. Dufour: On avait..; Le 22 décembre 1988, j'avais
posé une question et à cette question, M. le maire avait
répondu. Je vais juste prendre la fin.
Le Président (M. Gobé): Prenez votre temps.
M. Dufour: La version définitive du plan... Ah oui, je
n'ai pas le goût d'être bousculé parce qu'on a pris...
Le Président (M. Gobé): Vous faites bien. On
achève, d'ailleurs...
M. Dufour: ...le temps qu'il fallait toute la journée.
Le Président (M. Gobé): Ça va bien.
M. Dufour: "La version définitive du plan d'urbanisme sera
adoptée à l'automne 1989 et les règles conséquentes
seront adoptées dans le cours de l'année 1990 pour en arriver,
vers la fin de l'année 1990, à supprimer cet article pour revenir
à des règles plus normales." Là, on le fait d'une
façon permanente. Est-ce qu'il y a des possibilités qu'un jour,
cet article-là disparaisse ou si c'est une version
différente?
M. Ryan: Pardon? C'est un amendement que vous proposez?
M. Dufour: Non, ce n'est pas un amendement; c'est parce que j'ai
lu la réponse que j'avais eue à une de mes questions en 1988.
Le Président (M. Gobé): Voulez-vous qu'on en fasse
lecture?
M. Dufour: Ma question est: Est-ce que ça devient un
amendement permanent? Est-ce qu'il y
a des possibilités, un jour, que cet article-là
disparaisse ou ça répond réellement à un besoin et
vous prévoyez ne plus pouvoir l'enlever?
M. Doré: Non. La réponse à cela, c'est non.
En 1988, ce que nous avons fait, c'est que pendant la période
intérimaire de nos discussions du plan d'urbanisme, on a "down
zoné", comme on le dit dans le jargon à quatre étages, et
conséquemment, tout projet quel qu'il soit devait automatiquement faire
partie de l'ensemble dans le périmètre qui était
identifié.
Ce que nous faisons maintenant - le plan d'urbanisme a été
adopté non pas en 1989, mais en 1990 - c'est que nous y incluons une
procédure d'adoption des projets qui sera spécifiée par
règlement. Elle comporte une période d'affichage public et
l'obligation, après coup, de consulter la commission de révision
pour présenter éventuellement des projets au conseil et
après coup, développer des plans qui, eux-mêmes, seront
resoumis à la commission de révision pour être
approuvés par le comité exécutif.
Ce qu'on souhaite, c'est que dans le périmètre qui est
inclus dans le centre-ville... Je l'ai expliqué à deux, trois
reprises, cette disposition fait que, pour ce qui est de ce
périmètre, qui est celui décrit pour la partie du
centre-ville, compte tenu des règles d'adoption que l'on va se donner
pour l'ensemble des projets, l'on tient à ce que le secteur visé
puisse faire l'objet d'adoption par ce qu'on appelle maintenant des projets
d'ensemble, en vertu des règles d'adoption des projets.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le maire
M. Doré: Et aussi, peu importe la superficie parce que,
dans le fond, les plans d'ensemble tels qu'ils étaient prévus
à la charte dépendaient d'une certaine superficie de terrain.
Dorénavant, ce n'est pas la superficie, c'est s'ils font partie du
périmètre du centre-ville. Et c'est vraiment pour s'assurer que
les projets soient des projets de qualité qui s'insèrent bien
dans la trame urbaine du bâti existant.
Le Président (M. Gobé): Merci, M le maire. M. le
député de Jonquière, d'autres commentaires?
M. Dufour: Les seuls commentaires, c'est que la version que vous
nous aviez donnée en 1988, même si vous adoptez le
règlement d'urbanisme, ça veut dire que vous ne pourrez pas
l'adopter. Autrement dit, vous aviez présumé. C'est comme si - je
vais parodierle minis- tre - c'était au-dessus de vos forces, comme il
l'a dit tout à l'heure, d'arriver à l'enlever tel que promis.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Jonquière. Est-ce qu'on peut considérer
l'article 16 comme adopté?
M. Dufour: Adopté
Le Président (M. Gobé): l'article 16 étant
maintenant adopté, j'appelle l'article 17. y a-t-il des commentaires ou
réflexions sur l'article 17? m. le ministre.
M. Ryan: Sur les notes dans mon livre du maître, c'est
marqué: "Nous sommes favorables à l'adoption de cet article.
"
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. M.
le député de Jonquière, êtes-vous, vous aussi,
favorable à l'adoption de l'article 17, dans vos notes?
(23 h 15)
M. Dufour: En fait, ça répond à la question
ou aux réponses que vous nous avez données durant toute la
journée concernant... Il y a des gens qui ont dit tout à l'heure
que c'était le plan d'ensemble que vous vouliez voir approuvé
plutôt qu'un plan. Et la prétention ou ce que vous nous dites,
c'est que ça va coûter moins cher si tout est fait dans un plan
d'ensemble. Je ne crois pas, si... C'est sûrement un avantage parce que,
dans le contexte qu'on connaît, un jour viendra où on pourra
probablement discuter autrement. Ça va.
Le Président (M. Gobé): Très bien, M. le
député de Jonquière, nous vous remercions. L'article 17
est maintenant adopté J'appellerai l'article 18 Je dois aviser les
membres de cette commission qu'il y a un amendement qui est assez long et je
vais vous en faire lecture, pour le plus grand bénéfice de chacun
d'entre nous Alors, l'article 18, modification. L'article 600..
M. Dufour: M. le Président, je voudrais vous demander..
Vous semblez mettre... Je ne sais pas, c'est peut être moi qui suis
fatigué, mais vous semblez mettre de la pression pour que ça
aille plus vite. Moi, je veux qu'on y aille; il est 23 h 15, on va le passer
avant minuit, c'est certain, d'après ce que je vois. Il n'y a pas
d'urgence nationale, en tout cas. Je pense qu'il n'y a pas d'avion à
minuit On est poignés d'une façon ou d'une autre; si ce n'est pas
aujourd'hui, ce sera la nuit Moi, ça ne me dérange pas J'ai juste
pensé qu'on pourrait peut être regarder le 612c. le 612d
après avec les amendements et là, quand on l'aura fait, il sera
fait. Parce que.. Pour avoir la suite.
Le Président (M. Gobé): Oui, O. K. D'accord.
M. Ryan: La seule règle, c'est que nous
fassions notre travail consciencieusement.
Le Président (M. Gobé): Allons-y pour le 612c, M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Qu'est-ce que qu'il y a de changé? Vous changez
les superficies minimales qui sont imposées par l'article 612a. C'est le
même périmètre qui avait été proposé
auparavant. Il n'y a pas de changement par rapport à ça.
M. Doré: Ce qu'on dit là, c'est que de façon
générale, selon la charte, on peut, pour des terrains d'une
superficie d'au moins 8000 mètres carrés pour un projet
industriel; 4000 mètres carrés pour un projet commercial
d'habi-lation ou 2000 mètres carrés pour un projet d'habitation
ou de commerce ou d'habitation seule. On peut procéder par ce que l'on
appelle des plans d'ensemble ou des projets d'ensemble. Ce qu'on dit, c'est que
dans le périmètre déterminé par l'article 612c, les
exigences de superficie n'existent pas donc, nonobstant les exigences de
superficie à l'article 612a, on peut décider de procéder
par projet d'ensemble pour des projets de développement qui ne
rencontreraient pas les exigences de superficie de 612a, mais qui vont se
trouver dans le périmètre tel que décrit à 612c qui
correspond au périmètre de l'arrondissement dit Ville-Marie,
c'est-à-dire le centre-ville de Montréal.
M. Dufour: Ça va pour 612c
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Jonquière. Alors, je vais faire, comme je l'ai
dit précédemment, lecture de l'amendement 612d. Ce fut votre
assurance de terminer le projet de loi ce soir; je craignais qu'à
minuit, nous devions arrêter, mais je crois comprendre que si nous
voulions dépasser de quelques minutes, il y aurait consentement.
C'était ma crainte de ne pas terminer... Vous venez de rassurer, je
pense, la commission.
M. Dufour: II est bien calme. Quand il y a des gens qui viennent,
je suis très respectueux des gens qui viennent nous rencontrer et on va
passer à travers...
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...même si on passe la nuit sur la corde
à linge.
Le Président (M. Gobé): Ça permet d'aller un
peu plus lentement dans la poursuite des travaux car je craignais de ne pouvoir
terminer à minuit; je voyais l'heure qui avançait. Alors
l'article 612d de la charte de la ville de Montréal,
édicté par l'article 18 du projet de loi 268, est modifié:
"1° par la suppression, aux deuxième et troisième lignes du
premier alinéa, des mots "chargée de la révision de
projets de construction ou de modification d'immeubles"; 2° par le
remplacement... vous me suivez, m. le député de
jonquière?
M. Dufour: Oui, oui. J'essaie de le trouver.
Le Président (M. Gobé): O.K. ...par le remplacement
du deuxième alinéa par les suivants: "Ce règlement,
notamment: 1° détermine la composition de la commission, ses
fonctions et les qualifications de ses membres; 2° désigne le
service ou les fonctionnaires de la ville à qui la commission fera
rapport; et 3" dispose de toute matière relative au fonctionnement de la
commission. Le conseil ou, le cas échéant, le comité
exécutif, doit consulter la commission sur tout projet visé par
l'article 612.1 ou par le paragraphe 15.1° de l'article 524. Le conseil ou
le comité exécutif peut également la consulter sur toute
autre question d'urbanisme, d'aménagement, d'architecture ou de design".
Voilà la teneur de cet amendement. Y a-t-il des commentaires de la part
de quelque membre de la commission? M. le ministre. M. le député
de Jonquière...
M. Ryan: M. le Président, je crois que...
Le Président (M. Gobé): ...quand vous le jugerez
utile.
M. Ryan: ...l'amendement mis au point dans la suite de
consultations entre nos conseillers respectifs apporte des améliorations
notables au texte devant lequel nous étions placés cet
après-midi et clarifie des choses. D'abord, il définit clairement
les responsabilités de la ville de Montréal, les choses qu'elle
doit faire. Elle doit déterminer la composition de la commission, ses
fonctions et les qualifications de ses membres, désigner le service ou
les fonctionnaires à qui la commission fera rapport, disposer de toute
matière relative à son fonctionnement; ensuite, on écrit
clairement "le conseil ou, le cas échéant, le comité
exécutif, doit consulter la commission sur tout projet visé par
l'article 612.1 ou par le paragraphe 15.1° de l'article 524." C'est un des
points sur lesquels nous avions fortement insisté au cours de la
séance de cet après-midi; et on termine en disant que "le conseil
ou le comité exécutif peut également la consulter sur
toute autre question d'urbanisme, d'aménagement, d'architecture ou de
design". Puis, là, on récupère une idée qui
était déjà contenue dans le texte original. Et on la
récupère sous la forme d'une expression qui est facultative,
cette fois-ci.
Je pense que c'est très bien qu'il en soit ainsi. On ne veut pas
créer un deuxième exécutif parallèle à celui
de la ville de Montréal. Et dans la formulation, on garderait
évidemment le dernier alinéa qui était déjà
là: "Les membres de
cette commission sont nommés par le conseil, sur la
recommandation du comité exécutif, pour la durée et dans
les fonctions prévues au règlement." Je pense que là, on
aurait un article qui est peut-être plus clair, mieux ordonné et
plus de nature à donner satisfaction à ceux qui nous avaient fait
part d'inquiétudes que nous avons considérées dignes de
considération cet après-midi.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. M.
le député de Jonquière.
M. Dufour: Je pense que ça répond en grande partie
à nos préoccupations. En plus, il y a eu des
représentations externes qui ont pu nous permettre de cheminer.
M. Ryan: Nos visiteurs de cet après-midi sont encore ici.
Ils pourront se rendre compte qu'on ne vient pas à l'Assemblée
nationale seulement pour pérorer sans être entendus...
M. Bourdon: Ça dépend des jours.
M. Ryan: Je pense qu'on doit... Quand on veut travailler
sérieusement, je pense qu'on a des résultats sérieux de
part et d'autre. Alors, je félicite la ville de Montréal de
l'esprit d'accueil dont elle a fait montre dans l'examen de ces
représentations qui nous avaient été faites et j'assure
nos visiteurs de notre respect.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
Alors, si je comprends bien, l'amendement à l'article 612d est
adopté; et maintenant, l'article 612d, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Et l'article 18, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): j'appellerai maintenant
l'article 26 du projet de loi... est-ce qu'on doit comprendre que l'article 26
est adopté? j'appellerai maintenant du titre du projet de loi qui est:
loi modifiant la charte de la ville de montréal." est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): adopté. alors, le
titre du projet de loi est adopté. je demanderais à m. le
ministre de déposer une motion de rénumérotation.
Une voix: Avant, la motion de préambule.
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que le
préambule du projet de loi est aussi adopté? M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, le préambule
du projet de loi est adopté. Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
M. Dufour: O.K.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que le projet de
loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Le projet de loi 268, Loi
modifiant la charte de la ville de Montréal est adopté, tel
qu'amendé. Je demanderai maintenant à chacun des participants,
dans l'ordre, de bien vouloir peut-être dire le mot de la fin; et je
commencerai par M. le ministre.
Remarques finales M. Claude Ryan
M. Ryan: Alors, M le Président, vous me faites beaucoup
d'honneur. Je voudrais tout d'abord vous remercier d'avoir donné, vers
la fin, une illustration de la manière plus rapide dont
l'Assemblée nationale est capable de procéder à
l'exécution de son travail lorsque les échéances se
dessinent et qu'on sent qu'on approche de la fin, malgré qu'on veuille
travailler sérieusement jusqu'au bout. Je vous remercie de la
manière détendue dont vous nous avez modérés dans
nos interventions. Je voudrais remercier particulièrement M. le maire de
Montréal de sa participation éminemment substantielle et
constructive au travail d'étude que nous avons fait ensemble. Je
remercie également les conseillers qui l'accompagnaient. Je pense que
nous avons eu une journée de travail qui n'a été obscurcie
par aucun événement désagréable. C'était un
effort de collaboration réciproque, je pense, qui se traduit par des
résultats intéressants.
Je remercie mes collègues de la deputation ministérielle
qui ont été présents en bon nombre pendant toute la
journée, manifestant leur intérêt pour les affaires de
Montréal. Je remercie aussi nos collègues de l'Opposition, en
particulier le député de Jonquière, dont la longue
expérience et la connaissance étendue des affaires municipales
lui permettent d'apporter une contribution éminemment utile à nos
travaux; parce que. encore à plusieurs reprises au cours de la
journée, certaines questions qui venaient de lui et qui nous
étonnaient au premier abord se révélaient plus pertinentes
quand nous nous donnions la peine de l'écouter attentivement et
d'essayer de profiter de son expérience. Et c'est en mettant ensemble la
part des uns et des autres que nous réussissons à faire un
travail un
petit peu amélioré.
Je voudrais aussi, vous le comprendrez, remercier mes collaboratrices et
collaborateurs du ministère des Affaires municipales, qui ont
été d'un précieux secours. À ma droite, il y a Mme
Bédard, qui est sous-ministre adjointe, plus particulièrement aux
affaires juridiques, à ma gauche, c'est M. Hardy qui est
particulièrement attaché à ce dossier-ci; en
arrière, il y a M. Gagnon, qui est le directeur des affaires juridiques
au ministère, M. Gagnon est ici; et M. Belgue, c'est un urbaniste, je
pense, qui est plus particulièrement conseiller en aménagement de
territoires. Vous voyez, ça ne laisse aucune marge d'initiative au
ministre; il est entouré de tous côtés, de manière
à faire le moins d'erreurs possible. Il réussit à
s'échapper parfois, mais toujours en rentrant vite dans le giron.
Alors, je remercie tous ces collaborateurs et collaboratrices et
également l'attachée de mon cabinet, Mme Livernois, qui est
avocate et qui apporte une contribution, très utile à notre
travail commun. Ceci étant dit, je voudrais dire à M. le maire
que l'expérience d'aujourd'hui est une entrée en matière.
Nous aurons l'occasion de travailler ensemble à perfectionner la
législation dans ses implications pour Montréal, non seulement la
charte de la ville de Montréal mais l'ensemble de la législation
également et des politiques gouvernementales. Je veux assurer M. le
maire que nous écouterons toujours avec attention ses
représentations, même quand elles ne seront pas
nécessairement l'expression d'un accord. Je suis sûr qu'en gardant
le dialogue ouvert, et l'esprit ouvert surtout, nous pourrons arriver ensemble
à cheminer d'une manière qui soit utile au bien
général et plus particulièrement, vu que nous
étions concernés par cet objet aujourd'hui, au bien de
Montréal.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. M.
le député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: M. le Président, effectivement, l'étude
de ce projet de loi nous permet de voir qu'on a beaucoup cheminé depuis
les cinq dernières années. Je pense qu'on a eu des projets de loi
étudiés en pleine nuit, on a eu des projets de loi très
discutés, qui amenaient des prises de position assez fortes. On peut
dire que ce projet de loi avait son importance mais n'a pas apporté des
discussions comme on en a déjà vécues. Donc, je pense
qu'il y a amélioration de ce côté-là. Il y a des
ouvertures aussi qui, je crois, dans ce projet de loi, vont plus loin que ce
qu'on a jamais accordé à des municipalités. Ce sont des
éléments importants. De là la prudence et les
interrogations que je me permets de poser. Ça peut sembler impertinent
mais pour moi, je serais insatisfait si je n'essayais pas d'avoir toute
l'information possible au moment où on étudie ces projets de
loi.
J'espère aussi que les interventions concernant les Expos, ou la
participation de la ville de Montréal à la survie des Expos pour
permettre de garder ce club de baseball à Montréal,
j'espère, dis-je, que les interventions que j'ai faites, le ministre
pourra en faire son profit et ses réflexions, et que ça lui
permettra, comme il l'a si bien dit - parce que tout est inscrit, ce qu'on dit
ici - de continuer son cheminement. Parce que moi, je serais bien heureux,
effectivement, - même si je ne suis pas de Montréal - je vous dis
bien honnêtement que si vous trouvez une formule pour rendre un peu plus
d'équité par rapport aux décisions qui ont
été prises dans un contexte et qui ne sont plus les mêmes
à la fin du contexte, bien, en considération que Montréal
continue à respecter sa parole, dans ce coin-là, il y a
peut-être des ouvertures. En tout cas, il y a des suggestions que je vous
ai faites; vous pouvez peut-être en trouver des meilleures, bravo!
Et à chaque fois qu'on étudie des projets de loi, je suis
toujours surpris de ce qui se passe parce qu'on réécrit
pratiquement - souvent, en tout cas - les projets de loi. C'est toujours
surprenant, l'effort qu'on demande, de la part du ministre, bien sûr,
parce que lui aussi, il faut qu'il patine vite; de la part des fonctionnaires
parce que, eux aussi, ils fonctionnent à la planche; puis, on finit par
trouver des terrains d'entente. Et moi, en tout cas, je veux juste redire que
ma philosophie n'a pas changé à venir jusqu'à maintenant;
lorsqu'on accepte d'amener des gens à la barre pour des bills
privés, je pense que c'est pour essayer de leur rendre service, puis
d'être dans un esprit d'ouverture; c'est dans ce sens-là que je le
fais.
Mais en terminant, je veux vous dire, M. le maire, ainsi qu'à
ceux qui vous accompagnent... Je voudrais peut-être, avant, remercier mon
recherchiste; je pense qu'il a fait un travail intéressant. Même
si on est une petite équipe, on veut le garder, par exemple. Je voudrais
enfin vous dire, M. le maire, que j'espère que vous serez satisfait de
ce qui a été apporté dans ce projet de loi et en profiter
pour vous souhaiter mes meilleurs voeux pour les fêtes, de joyeux
Noël et de bonne année!
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Jonquière. Alors, avant de donner la parole
à M. le maire, nous avons le projet du... le parrain du projet de loi -
et non le projet du parrain - qui est M. le député de
Saint-Louis.
M. Bourdon: Ah, ce n'est pas pareil, ce n'est pas pareil.
Le Président (M. Gobé): Non, non. Mais c'est son
projet un peu aussi, parce qu'on sait très bien que le
député de Saint-Louis est très préoccupé par
tout ce qui concerne la ville de
Montréal; il ne manque jamais de faire des recommandations
auprès des différents ministres, à ma connaissance, afin
de faire valoir les projets de Montréal. Alors, M. le parrain du projet
de loi, vous avez la parole pour 2 ou 3 minutes, là, quelques brefs
commentaires.
M. Jacques Chagnon
M. Chagnon: Ce sera le parrain du projet de loi plutôt que
le projet de loi du parrain. M. le Président, je vous remercie et je
remercie tous les membres de cette commission d'avoir accueilli favorablement
les demandes de la ville de Montréal contenues dans la loi modifiant la
charte de la ville. C'est peut-être avec prémonition, ce matin,
que je disais que j'étais aussi heureux d'avoir pu voir pour une
première fois, comme le constatait le député de
Jonquière, qu'on a pu commencer l'étude du projet de loi à
10 heures ce matin. Ça fait 13 heures 30 de ça. Heureusement
qu'on a commencé à 10 heures ce matin, parce que la
qualité de la discussion que vous avez eue nous aurait amenés, si
on avait commencé à. 23 heures, à au-delà de midi
et demi, demain après-midi!
Et j'en profite pour remercier encore une fois, non seulement tous les
membres d'avoir participé aussi substantiellement à l'adoption de
ce projet de loi, mais aussi la direction des projets de loi privés, et
particulièrement Mme Bibiane Reny qui vient de nous quitter, qui
était avec nous depuis ce matin, 10 heures. Les gens de la direction des
projets de loi privés savent pertinemment... Et je sais pertinemment
comment ils travaillent très fort sur le lot de projets de loi
privés que j'ai personnellement eu, entre autres, l'occasion de leur
apporter. C'était mon vingt-septième ou vingt-huitième
projet de loi privé depuis cinq ans. On se connaît très
bien, on travaille très bien en équipe, et je tenais à ce
qu'ils soient remerciés aussi parce qu'ils ont fait un travail important
pour la préparation de ce projet de loi, mais aussi de tous ceux qu'on a
vus... qu'on ne verra pas passer dans cette commission-ci mais qui sont
passés aussi dans d'autres commissions aujourd'hui. Merci.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Saint-Louis. M. le maire, c'est à vous.
M. Jean Doré
M. Doré: Merci. Alors, M. le Président, bien
sûr, je réitère mes remerciements au député
de Saint-Louis, Jacques Chagnon, pour avoir accepté de parrainer ce
projet de loi; à l'ensemble des membres de la commission - ceux de la
majorité comme ceux de l'Opposition - pour non seulement leur ouverture
d'esprit mais aussi la pertinence, dans bien des cas, de leurs suggestions qui
nous ont permis, je pense, de bonifier finalement ce projet de loi; à
l'extraordinaire collaboration des fonctionnaires qui entourent M. le ministre
et qui nous ont aussi permis de tenir compte des remarques, y compris des
préoccupations, qu'avaient les intervenants pour, peut-être,
tenter de les traduire et de les baliser un peu, notamment autour du
réaménagement de l'article 18.
Je pense que le député de l'Opposition a souligné
qu'il nous est arrivé par le passé de siéger à des
heures qui, ma foi, ont été davantage des heures de nuit que des
heures de jour. Ça a été une assez longue journée
mais je pense qu'on peut tous estimer que nous avons fait du bon travail, sans
trop de précipitation, et en s'assurant que les intérêts
des Montréalais et des Montréalaises seront bien servis, je
pense, par les dispositions qui apparaissent, notamment certaines qui ont un
caractère novateur et qui pourront peut-être éventuellement
servir également à d'autres. Je veux peut-être ajouter
qu'on avait pris l'habitude, jusqu'à maintenant.. Parce que, disons, les
changements importants intervenus à Montréal depuis quatre ans
avec notre nouvelle administration avaient nécessité, dans bien
des cas, que nous revenions presque aux six mois, aux sessions de juin et de
décembre, pour des amendements. Je veux juste annoncer pour,
peut-être, permettre aux gens de souffler, qu'on va sauter notre tour en
juin et que, cette fois-ci, je pense qu'on peut se débrouiller pour se
rendre jusqu'au mois de décembre l'an prochain. Cela dit, je veux quand
même..
M. Chagnon: Merci
M. Doré:... dire au ministre et aux membres de la
commission que le prochain tour va être substantiel. Si nous sautons
juin, c'est parce que nous préparons des réaménagements
assez substantiels à notre loi constituante qui a besoin, dans certains
cas, d'être revue, "revampée", modernisée et surtout de
refléter les nouvelles réalités qui se vivent à
Montréal dans les structures, notamment politiques, depuis quelques
années, et entin qu'on expérimente et qu'on va vouloir inclure
dans la charte. Donc, il y aura probablement des dispositions à
caractère novateur, disons-le comme ça, qui vont y
apparaître. Alors, je pense qu'on va se donner le temps de se
préparer. On va vouloir, évidemment, les acheminer pour que
l'ensemble de l'appareil législatif du ministère puisse en
être saisi, non seulement dans les délais mais avant les
délais normalement prescrits parce qu'il y aura un travail substantiel.
Je pense qu'on aura peut-être l'occasion de se donner un peu de temps
pour y arriver. Le temps qu'on sauvera en juin, je le souligne tout de suite,
on va peut-être devoir le reconcentrer sur le mois de décembre
l'an prochain.
Pour le reste, M. le Président, vraiment, de grands mercis
à l'ensemble des participants de cette commission. C'a été
pour moi une journée
fort intéressante et, je trouve, fort fructueuse.
Le Président (M. Gobé): Merci beaucoup, M. le
maire. Comme président de la commission, je tiens moi aussi à
remercier tous les participants de cette commission qui ont rendu le travail
facile pour l'accomplissement de notre mandat; le personnel du
secrétariat qui nous a aussi supporté; mes collègues, fort
nombreux, qui ont assisté à toute cette journée; et vous
aussi, M. le maire, ainsi que les gens qui vous accompagnent, de même que
les gens de l'Institut d'urbanisme, qui se sont déplacés, d'avoir
participé à cet exercice très démocratique et qui
est bénéfique pour l'ensemble de notre société.
À tous, joyeux Noël, bonne année! Sur ces mots, la
commission ayant accompli son mandat, j'ajourne les travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 38)