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(Quatorze heures dix-sept minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! M. Maranda, à l'ordre, s'il vous plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements
débute ses travaux. Le mandat de la commission est de procéder
à la vérification des engagements financiers relevant du ministre
des Affaires municipales pour les mois de juin 1990 à décembre
1990. Est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Mme Cardinal
(Châteauguay) est remplacée par Mme Loiselle (Saint-Henri), M.
Charbonneau (Saint-Jean), par M. Bradet (Charlevoix).
Réponses déposées
La Présidente (Mme Bélanger): Avant de commencer
j'aimerais déposer les réponses aux questions laissées en
suspens à la séance du 28 août 1990. Ces réponses
ont été transmises aux membres le 26 novembre 1990.
M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires
avant de commencer les engagements?
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Mme la Présidente, il me fait plaisir de vous
retrouver, ainsi que les collègues de la commission. Je voudrais
peut-être, au début, vous présenter les collaborateurs qui
m'entourent. À ma droite, il y a M. Gagné, le sous-ministre des
Affaires municipales; à ma gauche, il y a Mme Hélène
Livemois qui est conseillère juridique et attachée politique a
mon cabinet. Quand on veut fa présenter sous un jour distingué,
on la présente comme conseillère juridique et, quand on veut
qu'elle fasse l'ouvrage, c'est comme attachée politique.
En arrière de moi, il y a des membres de la direction du
ministère: M. Poiré, qu'à peu près tout le monde
connaît ici. Tous les députés qui s'occupent de leur
affaire ont transigé avec lui une fois ou l'autre. Il y a ses
collaborateurs, M. Laforest, M. Aube et également M. Turmel, M. Lemoine,
M. Verrette. J'aurai l'occasion de les identifier plus clairement en cours de
route parce que, sur bien des questions qui seront soulevées,
l'humilité bien connue du ministre l'amènera à se tourner
vers ses collaborateurs pour vous fournir les renseignements qu'il voudrait
vous communiquer d'une manière plus complète.
Nous avons été convoqués à cette commission,
cet après-midi, pour rendre compte des engagements financiers du
ministère au cours des derniers mois. Nous le ferons volontiers. Je n'ai
pas de déclaration particulière à faire à ce
moment-ci. Il y a quand même un nombre d'engagements assez
élevé qui requerront des explications. Nous vous donnerons toutes
les explications voulues. Encore une fois, si vous voulez bien consentir
à ce que les collaborateurs qui m'accompagnent puissent suppléer
à mes carences lorsqu'elles se présenteront, je vous en serai
très reconnaissant.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
député de Jonquière?
M. Francis Dufour
M. Dufour: Ça va, oui, Mme la Présidente. Je n'ai
pas de remarques précises, si ce n'est qu'à certains endroits on
prendra un certain nombre d'éléments pour questionner sur des
blocs plutôt que sur des détails et, à ce moment-là,
ça va nous permettre de toucher plusieurs dossiers qui actuellement font
soit la manchette de journaux ou l'objet de préoccupations depuis
plusieurs mois, si ce n'est quelques années.
C'est évident qu'à chaque fois qu'on a des rencontres
comme ça où il y a des nouveaux ministres devant nous c'est plus
difficile pour nous de pouvoir suivre les dossiers ou d'essayer de les faire
avancer, parce que les politiques qu'on aimerait ou qu'on avance ou les
suggestions peuvent tomber, à ce moment-là, dans le vide ou
à peu près; on a cette impression-là.
Donc, on va faire au meilleur de notre connaissance pareil et on va
essayer de couvrir le plus de sujets possible, surtout que le temps mis
à notre disposition semble assez court par rapport au nombre
d'engagements que nous aurons à étudier.
Là-dessus, on est prêts à procéder, s'il n'y
a pas de réserves.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Alors, j'appelle les engagements du mois de juin 1990. L'engagement
1.
Engagements financiers Juin
M. Dufour: Oui. L'engagement 1 comprend les "compensations tenant
lieu de taxes sur les immeubles des réseaux" et, en même temps,
c'est le programme Évaluation foncière. On peut se
demander ici un certain nombre de questions; par exemple, sans aller
dans les détails, comme je l'ai dit tout à l'heure, est-ce qu'il
y a beaucoup de contestation de la part des différents intervenants
concernant les bâtisses gouvernementales, que ce soit dans le
réseau des affaires sociales ou de l'éducation?
Par exemple, je sais qu'il y a des hôpitaux qui sont en
contestation sur l'évaluation comme telle. Est-ce qu'il y aura lieu de
faire diminuer les compensations, comme "en lieu" de taxes? Il y a des
cégeps qui sont en contestation aussi, donc ça peut toucher
à ça.
M. Ryan: Regardez, Mme la Présidente, je suis en poste
depuis le 5 octobre dernier et je n'ai pas reçu une correspondance d'une
institution qui aurait mis en cause l'évaluation qui a été
instituée sur une propriété qu'elle détient dans
l'une ou l'autre des municipalités. Je n'ai été saisi
d'aucune représentation de ce genre. Par conséquent, il ne doit
pas y en avoir beaucoup parce que, dès que ça se multiplie,
ça rejoint le bureau du ministre très rapidement.
Cependant, on m'informe qu'il y a toujours un certain nombre de dossiers
qui donnent lieu à des représentations, lesquelles peuvent aller
soit directement au bureau des fonctionnaires, sous-ministre en descendant et
particulièrement la Direction de l'évaluation foncière qui
est saisie de dossiers de temps à autre. J'imagine, sans le savoir de
manière certaine parce que je n'ai pas eu le temps de rencontrer encore
le président du Bureau de révision, qu'un certain nombre de ces
dossiers doivent aboutir au Bureau de révision de l'évaluation
foncière.
Mais, c'est comme ça, moi, que la situation m'apparaît. Si
vous aimiez que l'un ou l'autre membre de la délégation qui
m'accompagne complète la réponse, Mme la Présidente,
ça me fera bien plaisir.
M. Dufour: En fait, je sais aussi comment ça fonctionne,
j'en ai vu beaucoup, de ces dossiers-là. C'est évident que le
ministre des Affaires municipales ne l'a pas en main, la contestation comme
telle, mais je sais qu'il y a certainement une directive quelque part qui
circule; je ne sais pas où ni de quelle façon elle circule. Mais
dans le ministère de l'Éducation, par exemple, au point de vue
logement, il y a eu à un certain moment une contestation globale
à peu près dans toutes les municipalités et il n'y a pas
eu de preuve sur la place publique. Il n'y a eu rien de démontré,
à l'exception qu'on a senti que la plupart des municipalités ont
eu des baisses d'évaluation assez importantes et les
municipalités en ont payé les frais. Il y a eu des ententes qui
ont été faites hors cour, mais parce qu'il n'y avait pas moyen de
passer au travers.
Au point de vue des hôpitaux, je sais actuellement qu'il y a aussi
des contestations d'évaluation. Je sais aussi qu'il y en a au point de
vue des cégeps, mais combien il y en a, de ces contestations-là,
moi, je n'en ai aucune idée. Ça ne sort pas. Ça se fait
localement. Je ne sais pas si chacun mange sa pilule, je ne sais pas de quelle
façon ça se passe, mais je sais qu'il y a des montants en cause
importants et les municipalités ont l'air de subir ça sans trop
bouger. Mais on sent bien qu'il y a une volonté quelque part de faire du
ratissage et ce but-là, c'est de payer le moins cher de taxes possible,
j'imagine. C'est un peu ça qui se produit.
M. Ryan: Je pourrai obtenir le maximum d'informations
là-dessus. Je ne veux pas m'enga-ger à faire un recensement
complet de toutes les contestations qui peuvent être en cause, je ne suis
pas capable de faire ça. Mais je vais demander qu'on recueille
l'information qui peut être raisonnablement disponible et je la
communiquerai au député volontiers.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Un instant, là. Quand dans votre réforme
- parce que ça touche aussi les "en lieu" de taxes; aussi bien commencer
un peu les débats avant qu'on fasse les vrais - vous avez
décidé ou vous avez proposé de ne plus payer les taxes
scolaires pour les réseaux primaire et secondaire, vous avez dit: On va
payer 100 % des "en lieu" de taxes pour les autres bâtisses. Votre calcul
est à l'effet que ça vous coûte plus cher, ça
augmente la facture gouvernementale. Moi, j'ai eu des conversations avec
certaines personnes; je peux même faire allusion au maire de
Montréal qui me disait que cette opération-là allait leur
coûter 10 000 000 $ de plus, c'est-à-dire qu'il retirerait 10 000
000 $ de moins de compensation du gouvernement si vous payez 100 % des "en
lieu" de taxes sur d'autres réseaux, comparativement à
l'école primaire et secondaire.
De quelle façon vous arrivez à des montants plus
élevés? Parce que Montréal a tous les genres de
réseaux: social, scolaire universitaire et aussi primaire. Donc, si
à Montréal l'opération, ça lui coûte 10 000
000 $, comment, dans des endroits où il n'y a pratiquement pas de ces
réseaux-là, où ils ont surtout du primaire et du
secondaire, vous arrivez à l'opération que ça coûte
plus cher au gouvernement? Comment vous y êtes arrivé? Est-ce que
vos simulations sont correctes?
M. Ryan: Je ne sais pas si j'ai bien compris la question,
là.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: est-ce que le député a cru comprendre de
mes propos antérieurs que le gouvernement serait amené à
débourser plus d'argent...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...en "en lieu" de taxes à la suite du changement
qui est contenu dans les propositions du 14 décembre, selon lequel l'"en
lieu" de taxes qui est actuellement de 80 % sur les hôpitaux, les
collèges et les universités passerait à 100 %, puis celui
qui est à 50 % sur les immeubles scolaires disparaîtrait en deux
tranches? Net, ça va être une économie pour le
gouvernement. Je n'ai jamais dit que ce serait une dépense additionnelle
pour le gouvernement. J'ai pu sembler dire ça, mais je n'aurais pas pu
le dire parce que M. Gagné et mes collaborateurs m'auraient contredit
immédiatement.
M. Dufour: J'ai cru comprendre ça, mais je
m'aperçois bien que... Je trouvais que ça... C'est justement le
sens de ma question, j'essayais de l'éclaircir pour savoir...
M. Ryan: C'est pour ça que nous nous entendons.
M. Dufour: ...s'il y a vraiment un plus. Là, je
m'aperçois que c'est un moins pour la peine parce qu'il y a toutes les
petites municipalités qui ont seulement du réseau scolaire local.
Elles, elles vont perdre. (14 h 30)
M. Ryan: C'est entendu. L'impact net de la mesure en
épargne pour le gouvernement sera de l'ordre de 82 000 000 $, selon nos
calculs que nous avons communiqués aux municipalités dès
le 14 décembre. Maintenant, c'est vrai qu'il y a des impacts, comme ceux
que souligne le député de Jonquière, qui ne sont pas
négligeables. Plusieurs municipalités m'ont signalé, par
exemple, que, lorsqu'elles sont des municipalités où l'on trouve
une ou deux écoles polyvalentes, elles retiraient des revenus
considérables des "en lieu" de taxes, puis elles s'en trouveront
privées avec les propositions gouvernementales si celles-ci sont
appliquées dans leur forme originelle. C'est vrai. Et nous regardons ce
point-là des écoles polyvalentes. On nous a signalé qu'il
y avait un problème particulier de ce côté-là. Nous
l'examinons avec nos services pour voir s'il y aurait des nuances ou des
modifications qui pourraient être envisagées là-dessus.
Mais dans l'ensemble, encore une fois, là où il y a des
cégeps, des hôpitaux ou des universités, il y aura un
accroissement des "en lieu" de taxes et là où il y a des
immeubles scolaires il y aura une diminution, même une disparition des
"en lieu" de taxes sur une base de deux ans, suivant les propositions du 14
décembre.
M. Dufour: Mais est-ce que ça veut dire que vous n'avez
pas pu vous rendre compte des impacts que cette réforme-là
produirait ou si, dans vos simulations, vous vous étiez rendu compte
qu'il y avait un changement? Si je prends, par exemple, une ville comme
Jonquière - je parle pour la mienne pour ne pas parler d'une autre -
où il y a 16 écoles primaires, il y en a 3 secondaires...
M. Ryan: Un cégep.
M. Dufour: ...un cégep, un hôpital et un embryon,
ça veut dire qu'il y a pas mal d'argent en cause.
M. Ryan: Mme la Présidente, en réponse à la
question du député de Jonquière, je voudrais dire que tout
ça a été prévu avec une précision assez
grande. Comme je le disais tantôt, dès le dépôt des
propositions gouvernementales, le 14 décembre dernier, nous avons
déposé également une documentation financière qui
comportait l'essentiel des choses. Tout ce que j'ai dit jusqu'à
maintenant était là-dedans.
En plus, nous avons établi des simulations précises sur
l'impact de chacune des dimensions de la réforme pour chacune des
municipalités du Québec, sans exception. La semaine
dernière, à l'occasion d'une rencontre d'information que nous
avons tenue à l'intention des deux unions regroupant les
municipalités du Québec, nous leur avons remis un cahier
considérable comprenant toutes ces simulations pour chacune des
municipalités du Québec. Ces jours prochains, nous adresserons
à chaque municipalité du Québec un cahier comprenant des
renseignements de base sur la réforme, en particulier sur l'impact de la
réforme pour toutes les municipalités de la MRC dont elle fait
partie.
Un cahier semblable sera adressé à chaque
député. Chaque député recevra un dossier dans
lequel seront contenus des renseignements précis sur l'impact des
propositions pour chaque municipalité comprise dans chaque MRC qui peut
comporter une partie du territoire de son comté.
M. Dufour: Mais le cahier qui est remis... Parce qu'on avait
demandé, à un moment donné, si on pouvait avoir
accès aux simulations qui avaient été faites concernant
les municipalités. On n'a pas obtenu de dossier.
M. Ryan: Regardez, le gros cahier qui comprend les simulations
pour chaque municipalité, on ne peut pas l'envoyer à toutes les
municipalités du Québec.
M. Dufour: Non.
M. Ryan: C'est une dépense considérable. On ne peut
pas le remettre a tous les députés non plus. Il pourra toujours
être consulté à mon bureau par n'importe quel
député. Je crois pouvoir dire qu'à l'intention du
porte-parole de l'Opposition en matière d'affaires municipales on
pourrait, M. le sous-ministre, avoir un cahier
disponible pour lui. Étant donné la fonction qu'il exerce,
je pense qu'il a le droit d'avoir ces renseignements-là. Je ne dis pas
que les autres n'ont pas le droit, ils y ont accès, c'est seulement une
question de travail matériel et de coût. N'importe qui pourra
consulter le tout. Il n'y a pas de secret.
M. Dufour: On l'apprécierait.
M. Ryan: Pour le député de Jonquière, on
fera un passe-droit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: As-tu une question? Vas-y.
M. Morin: Alors, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): II va y avoir un
passe-droit pour vous?
M. Dufour: Ah..
M. Ryan: Mon adjoint parlementaire, là, il est mieux de ne
pas parler trop parce qu'il l'a déjà eu, lui.
Là Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
juste, M. le ministre. Est-ce que la présidente va avoir aussi des
passe-droits?
M. Dufour: Vous pourrez le consulter à mon bureau.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lotbinière.
M. Camden: M. le ministre des Affaires municipales, dans le cadre
de tous ces passe-droits et considérant, j'en conviens, la masse
importante du document qui devrait être transmis à chacun des
députés, est-ce qu'on ne pourrait pas vous demander de nous le
transmettre, à chacun des députés, par bloc de MRC? Je
sais qu'ils sont constitués, je pense, de cette façon. Dans mon
cas, j'ai cinq MRC en totalité ou en partie dans mon comté, ce
qui représenterait donc autour de cinq à huit feuilles, ce qui ne
m'apparaît pas être, ma foi, considérable, et j'imagine que
mes collègues où on retrouve une MRC ou deux MRC, ça
ferait en l'occurrence pour eux une ou deux feuilles.
Ce serait, je pense, un élément fort intéressant
d'information et ça nous permettrait, vous savez, dans les rencontres
qu'on a actuellement depuis le début de janvier, d'une façon
régulière et hebdomadaire avec les conseils municipaux, d'avoir
un échange et, au lieu que les municipalités nous communiquent
les données, qu'on puisse peut-être, nous aussi, les avoir, de
part et d'autre.
M. Ryan: mme la présidente, c'est justement ce que je
viens d'annoncer, mais il va y en avoir plus que ce que vous demandez. ha, ha,
ha!
Une voix: Ayez confiance.
M. Dufour: Mais s'il en a cinq, MRC, il y en a qui n'ont pas de
MRC, dans les députés.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Si le député de Lotbinière a cinq
MRC, comme il y a 95 MRC dans tout le Québec et qu'il y a 125
députés, il y a certainement des députés qui n'ont
pas de MRC.
M. Ryan: Mais c'est ceux des régions de Montréal et
de Québec.
M. Camden: En totalité ou en partie.
M. Ryan: En dehors de Montréal et de Québec, ils en
ont tous. Nous en avons tous, en dehors de Montréal et de
Québec.
M. Dufour: C'est ça.
M. Ryan: Moi, j'en ai cinq dans mon comté.
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, j'en ai
trois.
M. Ryan: Je n'en oublierai aucune.
M. Dufour: Vous êtes gourmand. Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est le découpage que vous nous avez
laissé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Vous êtes gourmand.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: On verra ce que vous en ferez, de cet
héritage.
M. Ryan: Non, je pense que l'information qui sera transmise
à chaque député la semaine prochaine sera substantielle.
Encore une fois, si des députés veulent avoir plus d'information
encore que celle qui concerne les MRC de leur comté, en la mettra
à leur disposition. Ils pourront se présenter à mon
cabinet ou au service du ministère. Il y aura de l'empressement à
les servir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député
de Dubuc.
M. Morin: Oui. Alors, Mme la Présidente, je voudrais
revenir à la première question de mon collègue sur les
contestations qui pouvaient être en cour, surtout les contestations qui
toucheraient, là, le réseau qui évidemment est toujours
assujetti, selon votre politique, à des "en lieu" de taxes, soit les
cégeps, etc., les contestations en cour, et j'irai même un peu
plus loin - peut-être que le ministre peut nous répondre - sur des
intentions, peut-être non avouées au moment où on se parie,
du gouvernement, je ne sais pas, de donner des directives pour accentuer les
contestations de ces réseaux-là.
Vous comprendrez l'importance de la question, parce que vis-à-vis
de votre réforme, même en supposant que vos intentions se
rendraient jusque-là, de payer la totalité de
l'évaluation, de nos "en lieu" de taxes, évidemment tout
ça pourrait faire en sorte que ça pourrait être
compensé facilement par une économie majeure suite à des
contestations que vous mettriez en branle.
Si je prends la peine d'apporter ça, Mme la Présidente,
c'est que d'ailleurs notre commission s'est même donné un petit
mandat d'étude sur le BREF, parce qu'il y a quand même beaucoup de
questionnement et particulièrement sur la situation des
municipalités face au Bureau de révision, lorsque c'est le
gouvernement qui conteste. Alors, les municipalités sont un petit peu en
position de faiblesse; enfin, à tort ou à raison, mais j'ai
déjà vécu l'expérience.
Donc, ce serait peut-être important, si c'est possible, Mme la
Présidente, que le ministre nous produise une information, là,
sans aller dans les détails, des contestations en cour concernant le
réseau des hôpitaux, au niveau de la santé et au niveau de
l'éducation pour ce qui est des cégeps et des universités.
Aussi, si le ministre peut s'étirer le cou et nous dire s'il avait des
intentions d'accentuer certaines contestations, parce que face à sa
politique qu'il veut mettre de l'avant, touchant à la fiscalité
municipale, ça nous apparaît d'une importance presque vitale.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Oui. À la première question, je
répondrai en reprenant ce que je disais tantôt, à savoir
qu'on va tenter au cours des prochains jours de colliger toute l'information
qui pourrait être pertinente et cueillable dans des conditions
relativement accessibles. Je pense que la question se prête à une
réponse qu'on pourra donner.
En ce qui touche la deuxième question, je n'ai donné
aucune espèce d'indication de ce point de vue là; je vais
l'examiner, je pense que c'est une question fort pertinente. On va l'examiner
et, évidemment, moi, je ne peux pas donner de directive au Bureau de
révision de l'évaluation foncière: Tu vas prendre ceci
avant ça et tout. Mais en même temps on évolue avec des
êtres humains, ce n'est pas des statues et ce n'est pas des principes
purs. Je pense bien que, s'il y a un besoin collectif de clarification en
prévision de mesures qui seraient instituées, c'est des choses
qui s'examinent, ça.
Maintenant, je demanderais peut-être à M. Gagné de
donner certaines précisions sur l'ampleur de ces contestations-là
concernant des immeubles qui sont l'objet d'"en lieu" de taxes, des immeubles
gouvernementaux publics ou parapublics. Peut-être que M. Gagné
pourrait fournir un petit peu plus de précisions que ce que j'ai
donné jusqu'à maintenant quant à l'ampleur de ces
choses-là.
M. Gagné (Florent): Mme la Présidente-La
Présidente (Mme Bélanger): M. le sous-ministre.
M. Gagné: ...sous réserve des détails qui
seront communiqués, comme vient de le dire M. le ministre, dans les
prochains jours, on a quand même quelques ordres de grandeur qui peuvent
nous situer. L'an passé, nous avions initié 125 contestations de
ce type-là. L'année précédente, c'était 200
et cette année ça va tourner autour de 175 d'ici au 31 mars, de
sorte que les ordres de grandeur sont à peu près semblables d'une
année à l'autre.
Maintenant, c'est un système de vérification plutôt
mécanique qu'on a, comme vient de le dire M. le ministre; il n'y a pas
de directive d'ordre idéologique, mais il y a certains paramètres
mathématiques qui font en sorte que, lorsque les évaluations, par
exemple, d'une année à l'autre dépassent tel pourcentage
d'augmentation, automatiquement celui-ci est regardé. Ça ne veut
pas dire qu'il est retenu nécessairement, parce que dans beaucoup de cas
il y a des explications qui sont fort valables. Mais dans d'autres cas nous
estimons qu'un de nos devoirs, c'est quand même de préserver
l'argent des contribuables et, comme nous agissons comme contribuables à
cette fin-là, nous exerçons, comme tout contribuable,
auprès du BREF nos recours lorsque nous estimons que nous avons des
chances de remporter la cause.
La Présidente (Mme Bélanger): ça va, m. le
député de dubuc? m. le député de jonquière,
d'autres questions ou si on passe à un autre engagement?
M. Dufour: Mais, comme le nombre semble, sur trois ans,
être de 500, ça veut dire à peu près 150 par
année; vous avez l'air d'avoir une politique disant que c'est un nombre
à peu près déterminé.
M. Ryan: C'est peut-être que l'avidité du
côté municipal est à peu près constante.
M. Dufour: Ah! Des voix: Ha, ha, ha! M. Dufour: J'ai
déjà... M. Morin: Ça, c'est idéologique.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: On va vous faire parvenir quelque chose
là-dessus, je pense. Il y a un autre endroit aussi - je pense que vous
vous êtes engagé à nous donner certaines informations, puis
on pourra peut-être en parler plus à une autre occasion - les "en
lieu" de taxes du gouvernement fédéral; dans votre
réforme, vous parliez de 90 000 000 $. Je ne sais pas si vous avez eu
l'occasion de lire le président du Conseil du trésor à
Ottawa, M. Loiselle, qui déclarait qu'une municipalité ou une
ville comme Québec devrait payer pour avoir le privilège d'avoir
dans ses murs un parc à caractère national entretenu par le
fédéral plutôt que lui paie des taxes. En tout cas, tordu
plus que ça, c'est difficile à faire, mais il a réussi
à faire cette gymnastique-là.
Est-ce que vous en avez pris connaissance et en avez-vous pris
connaissance aussi en même temps lorsqu'il a affirmé, je pense,
sérieusement - il est président du Conseil du trésor -
que, pour les 90 000 000 $, il n'était pas dans un état trop,
trop ouvert? (14 h 45)
M. Ryan: Je n'ai pas vu les déclarations de M. Loiselle.
On m'en a parlé. Il était plutôt apparent qu'il
n'était pas très familier avec la question dont il avait
été appelé à traiter à ce moment-là.
Ce que je sais, moi, de mon côté, c'est que toutes les choses que
nous avons établies dans nos propositions, nous les avons
étudiées sérieusement. Des vérifications ont
été faites sur le statut fiscal des immeubles
fédéraux dans d'autres provinces du Canada que le Québec;
les vérifications ont été faites avec les services
fédéraux compétents et nous sommes, comme nous disons, "on
target". La cible que nous visons est juste et les milieux informés
à Ottawa en sont conscients. À moins qu'ils ne soient
disposés à envisager un régime négativement
particulier pour le Québec dans ce domaine, il sera assez difficile de
l'éviter, cette chose-là.
M. Dufour: Le moins qu'on puisse dire, c'est que le
président du Conseil du trésor à Ottawa a
été certainement un peu imprudent dans ses propos d'aller dire:
C'est rêver en couleur, si c'est te cas. Remarquez bien que, dans
l'état actuel des choses où le fédéral, au point de
vue financier, n'a pas de contrôle tellement et n'a pas d'argent non
plus, d'un coup sec, 90 000 000 $, je ne sais pas où il va les prendre,
mais il fera peut-être comme d'habitude, faire accroire qu'il a beaucoup
d'argent quand il n'en a pas. Faites-le maintenant et payez plus tard.
Ça a été un grand slogan, ça. Mais on n'a pas
encore commencé à payer, d'après ce que j'ai vu.
M. Ryan: Slogan qui vous est familier.
M. Dufour: II a dit que c'était rêver en couleur de
penser ça. C'est ce qu'il a dit. J'espère, en tout cas, qu'avec
la fonction qu'il occupe il ne peut pas dire des choses comme ça, en
l'air, sans qu'il aille à des sources un peu plus sérieuses, en
tout cas plus plausibles.
Moi aussi, je pense que le fédéral ne peut pas nous donner
un statut particulier par rapport à ça, il faut qu'il paie;
seulement, tout concourt à dire ou à exprimer ou à nous
faire comprendre que le fédéral cherche bien plus le moyen de ne
pas en donner que d'en donner. Moi, en tout cas, depuis quelques années,
j'ai toujours vu le fédéral essayer d'en donner le moins
possible. C'est rare qu'il coure après le monde pour en donner, à
moins de circonstances particulières. Mais, règle
générale, il n'en a pas, d'argent.
En tout cas, je veux juste soulever que, s'il n'y a pas de montant de
donné à ces occasions-là, on va avoir un petit
problème, comme vous l'aviez dit lors d'une réponse à une
de mes questions à l'Assemblée nationale. Vous aviez dit que
s'ils ne payent pas on va avoir un sérieux problème. Mais on n'a
pas le moyen de les faire payer non plus parce qu'on ne peut pas poursuivre un
gouvernement. Ce sont des "en lieu" de taxes. En tout cas, on va se croiser les
doigts.
M. Ryan: Vous savez que le fédéralisme repose sur
la bonne foi.
Une voix: Ce serait de la bonne foi.
M. Dufour: Oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Ça repose sur pas grand-chose.
M. Ryan: Non, mais c'est sûr que ça ne peut pas
être une affaire uniquement de...
M. Dufour: C'est la foi ou, je ne sais pas,
l'espérance.
M. Ryan: Dans ce cas-ci, en tout cas, on verra.
M. Morin: Si on regarde la pratique de la foi...
M. Dufour: Elle est tombée. Ha, ha, ha!
M. Ryan: Mais soyez assuré que nous
n'avons pas inséré ces propositions, dans l'ensemble,
à la légère.
M. Dufour: Non, mais c'est ce qui nous laisse supposer que, s'il
y avait une impasse, même temporaire, le Québec ne pourrait pas
dire: Je ne donne rien; je ne fais rien. Ça veut dire que
déjà, dans cette réforme-là, vous devrez compenser
quelque part en attendant, quitte à vous repayer plus tard. Mais je
pense que ça causerait un impact tellement négatif dans les
municipalités que ça causerait un problème presque
incorrigible.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: O.K. Ça va pour ce point-là. On va dire
qu'il est vérifié, l'engagement 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'engagement 1
est vérifié. J'appelle l'engagement 2.
M. Dufour: AIDA, c'est ce programme-là qui a
été mis sur pied et on avait dit au départ qu'il n'y
aurait pas suffisamment d'argent; on en a ajouté l'an dernier.
Actuellement, il y a 75 000 000 $. Est-ce qu'il y a beaucoup d'argent de
disponible encore dans ce programme-là?
M. Ryan: Je vais vous donner des renseignements en gros; ensuite,
M. Alphé Poiré, qui est le directeur des services financiers au
ministère, pourra fournir des renseignements plus précis.
Ainsi que le rappelait le député de Jonquière, le
programme s'est vu attribuer des crédits d'une valeur totale de 75 000
000 $. Jusqu'à maintenant, ces crédits ont été
accordés en deux tranches, comme on s'en souvient. Dans le discours sur
le budget de 1988-1989, on avait annoncé 50 000 000 $ et, dans le
discours sur le budget de 1989-1990, on a ajouté 25 000 000 $, ce qui
donne 75 000 000 $.
Actuellement, il y a des crédits engagés en vertu
d'engagements consentis par le gouvernement en réponse à des
projets soumis par les municipalités. Il y en a pour 55 100 000 $. En
plus, il y a 5 000 000 $ qui ont été engagés
également pour des projets hors normes, mais qui ont fait l'objet d'une
dérogation spéciale de la part du Conseil du trésor, ce
qui veut dire qu'il reste net des crédits... Est-ce que ça
va?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: ...des crédits disponibles de 14 900 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a de l'espoir
pour quelques projets.
M. Dufour: Ces crédits-là, est-ce que vous avez
l'intention de les dépenser ou s'il y a des gens qui ont la même
idée de - on appelle ça, "graber", là, je ne sais pas
le... - les ratisser? "Grab", je ne sais pas comment le dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Gober.
M. Dufour: De ramasser tous ces montants-là qui
traînent un peu partout, qui ne sont pas dépensés, non pas
parce qu'il n'y a pas de besoin, au même titre que l'assainissement des
eaux, par exemple?
M. Ryan: Ici, je pense que nous savons tous, à notre titre
de député, moi le premier, qu'il existe des besoins
considérables en matière d'approvisionnement en eau et
d'écoulement des eaux. Nous avons des besoins auxquels le programme
AIDA, dans sa dimension actuelle, ne répond que d'une manière
très partielle. À preuve, le total des projets qui ont
été soumis à notre considération depuis le
début s'élève à 835. De ce nombre, il en reste au
moins 396 à traiter, que nous n'avons pas pu traiter parce que ça
n'aurait rien donné, tellement c'était loin dans la liste. Par
conséquent, j'espère bien que ces crédits seront
conservés pour le programme, parce que nous en avons grandement
besoin.
M. Dufour: Vous avez juste...
M. Ryan: Même, je crois qu'il est fort souhaitable que le
programme soit prolongé au-delà de la présente
année, parce que c'est sûr que, si on allait mettre fin au
programme à la fin de la présente année, tous les besoins
qui sont traduits dans les dossiers dont nous avons été saisis
resteraient sur les tablettes, quand ce sont des besoins en approvisionnement
en eau potable. Je pense que c'est un besoin primaire auquel aucune
société civilisée ne peut être
indifférente.
M. Dufour: Je pense bien que le programme AIDA a moins
d'envergure, bien sûr, que le programme PAIRA. D'ailleurs, on va en
traiter. Il y a des places où on en parle encore, du programme PAIRA. Il
y a beaucoup moins d'argent d'investi. Il y a des sommes qui sont beaucoup
moins importantes. On a toujours dit qu'il n'y aurait pas suffisamment
d'argent. Je pense que le temps nous donne raison de plus en plus.
Là, vous nous avez parlé de conservation; moi, je trouve
que le ministre n'est pas optimiste beaucoup, parce qu'il y a 396 cas qui ne
sont pas traités et ce n'est pas avec les 14 900 000 $ que vous pouvez
les traiter. Est-ce que vous croyez que ce programme-là va être
non seulement prolongé pour l'année, mais que de nouvelles sommes
vont être investies?
M. Ryan: Je pense bien que, si le gouver-
nement décide de le prolonger, il faudra qu'il soit prêt
à investir de nouvelles sommes, parce que autrement ce serait une
caricature de prolongement.
M. Dufour: O. K. Ça va.
M. Ryan: Ce serait un étirement douloureux.
Là Présidente (Mme Bélanger): Ça va
pour tes AIDA?
M. Dufour: On va vous souhaiter bonne chance.
M. Ryan: On compte sur votre appui, comme toujours.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
vérifié jusqu'à l'engagement 13? C'est tous des AIDA.
M. Dufour: Excepté s'il y a des dépassements, mais
on peut le prendre comme ça en général, parce que je n'ai
pas d'objection à faire la discussion un peu plus globale plutôt
que morceau par morceau ou engagement par engagement, surtout quand c'est tout
apparenté et que je n'ai pas pointé à une place plus
qu'à une autre. C'est qu'on a souvent dans les programmes AIDA une
augmentation de coûts. Ces augmentations-là, est-ce que ça
tient toujours compte des normes? On parle d'un programme norme, puis à
un moment donné on voit dans les engagements financiers qu'il y a une
augmentation de coûts. Est-ce que cette augmentation-là est
réservée, est-ce qu'elle est bien dans les normes telle
qu'acceptées au départ ou s'il y a un dépassement qu'on
est obligé de faire parce qu'on ne peut pas faire autrement?
M. Ryan: Accepteriez-vous, Mme la Présidente, que M.
Alphé Poiré réponde à cette question-là?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Poiré
M. Ryan: J'aimerais que M. Poiré vous dise un petit peu
comment sont traités les dossiers, justement, surtout s'il arrive des
cas comme celui dont parle le député de Jonquière.
M. Poiré (Alphé): Mme la Présidente, en ce
qui concerne les promesses qui sont faites dans le cadre du programme AIDA, on
sait que, pour éviter aux municipalités de faire des
dépenses substantielles lorsqu'elles déposent un projet de
demande d'aide financière, on demande aux municipalités do nous
soumettre un projet à partir d'estimés préliminaires C'est
à partir de ces estimés préliminaires là que nous
procédons à l'analyse du dossier et que nous signifions à
la municipalité le montant que nous sommes disposés à
mettre à sa disposition.
Il est bien entendu qu'il y a des étapes subséquentes qui
doivent se réaliser, notamment une résolution du conseil à
l'effet qu'il est disposé à aller de l'avant. Si oui, on leur
demande de nous préparer des plans et devis définitifs. À
partir des plans et devis définitifs, nous révisons la subvention
soit à la hausse, soit à la baisse, dépendant en fait des
résultats souvent soit des plans révisés ou encore des
soumissions.
Lorsqu'on révise la subvention et que la municipalité est
d'accord, on dépose également un protocole d'entente que l'on
signe avec la municipalité. Effectivement, ce à quoi le
député de Jonquière faisait allusion, à savoir si
on révisait à la hausse, c'est prévu dans le protocole
d'entente.
M. Dufour: Mais ça ne dépasse pas les normes qui
sont fixées, le pourcentage.
M. Poiré: En fait, lorsqu'il s'agit d'un programme norme,
on ne peut pas sortir des normes à moins d'aller au Conseil du
trésor. On ne peut absolument pas donner des subventions ou faire signer
au ministre des lettres de promesse qui ne respectent pas les normes, à
moins que, s'il y a un cas hors normes, on aille au Conseil du trésor ou
au Conseil des ministres, dépendant du montant. Si c'est un montant
supérieur à 1 000 000 $, c'est le Conseil des ministres, en fait,
qui approuve, sur recommandation du Conseil du trésor.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Dufour: Ça va. Il y aura peut-être Port-Daniel,
quand on va y arriver, où je poserai des questions
supplémentaires, mais il est beaucoup plus loin dans le questionnement.
Ça va jusqu'à l'engagement 13, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
vérifié jusqu'à l'engagement 13. J'appelle l'engagement
13.
M. Dufour: Oui. L'engagement 13, fonds de
péréquation, 66 2/3 %, il me semble que c'était pour
l'année d'avant. Cette année, il est un peu plus bas. Pour
l'année qui s'en vient, ça va être aussi changé.
M. Ryan: Regardez, ça, ce n'était pas...
M. Dufour: Vous avez parlé aussi, dans votre
réforme, qu'il y aurait un montant supplémentaire qui serait
ajouté pour les fonds de péréquation, mais vous le
prévoyez pour deux ans. On ne sait pas si ça va continuer ou pas.
Les petites municipalités, dans celles qui sont
subventionnées qui ont des fonds de péréquation,
est-ce qu'il y en a beaucoup qui ont des écoles primaires dans leurs
murs?
M. Ryan: II y en a un bon nombre. On pourrait faire le tour ici
des comtés qui sont représentés et on verrait qu'il y en a
un bon nombre. Moi, dans mon comté, j'ai 22 municipalités. Il
doit y en avoir au moins une dizaine qui ont des écoles.
M. Dufour: Ça veut dire que le manque à gagner,
vous l'avez prévu avec vos compensations du...
M. Ryan: J'ai tout prévu.
M. Dufour: Tout prévu?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Mais pour deux ans seulement.
M. Ryan: Comment?
M. Dufour: Des fonds de péréquation, ce n'est pas
éternel.
M. Ryan: II y a deux choses. Il y a un ajout qui doit être
fait à la péréquation; c'est 20 000 000 $, je pense.
M. Dufour: Oui, c'est ça.
M. Ryan: En plus, il y a un montant de 5 000 000 $ à 10
000 000 $ qui, lui, va être un montant de transition qui servira pour des
cas particuliers qui pourraient être affectés à cause de
leur situation exclusive. Ça va servir surtout pour les petites
municipalités rurales.
Je vous préviens, dans les tableaux que je vais vous faire
parvenir, nous n'avons pas inclus ces montants de péréquation ou
d'égalisation, ce qui fait que, quand les députés vont
parler avec leurs gens, il va falloir se rappeler de ça, qu'il va y
avoir des ajouts qui vont être faits du côté de la colonne
de l'actif. On aurait bien pu répartir ça arbitrairement en
disant: Sujet à changement, mais on a voulu être francs et mettre
les choses comme elles sont. Ça fait qu'il faudra tenir compte de
ça, qu'il y aura des ajustements additionnels dans les cas où
ça pourrait sembler un petit peu abrupt.
M. Dufour: Ça va. (15 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 13,
vérifié?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle
l'engagement 14.
M. Dufour: Engagement 14. Regroupement municipal. On vient de
passer une loi pour mettre sur pied la CUO et je sais qu'il y a un
référendum qui s'en vient. J'ai cru voir quelque part que le
ministre semblait avoir une propension à vouloir aider les
municipalités pour tenir le référendum; les aider d'une
façon monétaire, en tout cas, donner une subvention dans ce sens.
Est-ce que c'est le cas?
M. Ryan: Regardez, ce qui arrive, c'est ceci. Le
député se souvient très bien que, lorsque nous avons
adopté la loi 110 créant la Communauté urbaine de
l'Outaouais, nous avons inséré à la fin une disposition
prévoyant la tenue obligatoire d'un référendum. Je pense
que c'est avant la fin du mois d'avril de la présente année.
Avant le 28 avril, hein?
Une voix: Oui.
M. Ryan: Très bien. Alors, là, les maires des trois
municipalités concernées sont venus nous rencontrer ces jours
derniers, le sous-ministre et moi-même, pour nous parler de leurs
intentions relativement au référendum et nous poser un certain
nombre de questions sur lesquelles ils éprouvaient le besoin d'obtenir
des clarifications.
Une première question était la suivante: Si nous
décidons, avec nos populations, de nous fondre en une seule ville,
est-ce que nous devrons continuer de maintenir une Communauté urbaine de
l'Outaouais? La question s'était posée lors de nos discussions de
décembre et nous leur avions dit qu'en principe nous n'avions aucune
raison impérieuse de vouloir maintenir à tout prix une
superstructure qui ne serait pas nécessaire.
Mais il faudrait prévoir à ce moment-là le
règlement du cas des deux autres municipalités qui font partie de
la CUO, c'est-à-dire Buckingham et Masson. Il faudrait prévoir le
cas de celles-là. Il peut arriver aussi qu'il y ait seulement deux
municipalités qui décident de se fusionner au lieu de trois. Nous
ne le savons pas encore, mais nous examinerons la question de la
Communauté urbaine après qu'une décision aura
été prise.
Il y aura le référendum qui sera indicatif. Il n'est pas
impératif, le référendum. Après ça, il
faudra qu'une décision politique se prenne par les élus, à
savoir s'ils proposeront la fusion en bonne et due forme, et prépareront
un projet et tout. Ils ne seront pas obligés légalement de le
faire. Ça, c'est le deuxième point.
Troisième question. Ils nous ont dit: Est-ce que vous pourriez
nous aider pour l'organisation du référendum? Nous leur avons
répondu ceci: Ça, c'est votre affaire, le
référendum. C'est vous autres qui l'avez demandé, qui
prenez l'initiative de le tenir. Nous ne pouvons pas vous donner de subvention
pour la tenue du référendum, mais
nous sommes prêts à vous fournir une information technique,
en particulier sur l'évaluation des coûts du
référendum et d'une éventuelle fusion.
Les citoyens veulent avoir autre chose que des discours politiques
là-dessus. Ils veulent une information objective. Nos services ont
déjà fait des travaux avec les villes concernées et nous
avons pris l'engagement de produire un document qui résumera les
implications financières et à la distribution duquel nos
fonctionnaires pourront contribuer par la participation à des
réunions d'information. Ça, ça a été
convenu.
En quatrième lieu, si jamais la décision est prise de
faire la fusion, là les trois villes concernées auront
accès au programme d'aide financière qui est disponible en
pareille situation. Nous avons estimé le montant approximatif de l'aide
financière qui pourrait leur être apportée en pareille
éventualité.
M. Dufour: Mais vous n'avez pas l'intention de participer
à aider pour les coûts du référendum comme tel, les
coûts matériels, physiques, d'organisation comme tels?
M. Ryan: Non. M. Dufour: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va,
l'engagement 14? Vérifié?
M. Dufour: Je pense qu'il y a peut-être une question que je
voudrais rajouter, mais on pourrait la reprendre à un autre endroit
aussi. Est-ce que vous avez continué à cogiter concernant les
fusionnements possibles de municipalités? Parce que, en Ontario, il se
passe des choses. On pourrait...
M. Ryan: Savez-vous qu'au Québec, depuis le 14
décembre dernier, jour de désastre national, suivant la
réaction qu'exprima l'Opposition les jours qui suivirent, il y a
beaucoup de cogitation qui se fait là-dessus à travers le
Québec? Je vous donne des exemples. Dans ma propre circonscription, il y
a un certain nombre de dossiers qui sont plus ou moins stagnants depuis des
années. Là, les gens ont commencé à se parler. Ils
se disent: Par exemple, au point de vue d'un service de police, si on se
mettait ensemble, deux municipalités, qu'est-ce que c'aurait l'air?
D'autres, au point de vue de la voirie: Bien, qu'est-ce que ça aurait
l'air si on se mettait ensemble, trois municipalités?
Il y a toutes sortes de questions qui se posent. Je pense que c'est
très sain, le mouvement de réflexion qui est amorcé
actuellement. Nous autres, nous n'avons pas de préjugés au
départ. Nous sommes favorables au regroupement municipal, mais nous ne
voulons pas l'imposer d'autorité. Peut-être, à la suite de
toutes les discussions qui sont commencées avec les muni-
cipalités, en viendrons-nous à améliorer le Programme
d'aide financière au regroupement des municipalités. C'est une
possibilité qui est très intéressante, mais pour le moment
il n'y a pas de décision qui a été prise encore parce
qu'on n'est pas tout à fait assez avancés dans les
échanges avec les municipalités. Alors, ça se parle
beaucoup.
M. Dufour: Je retiens que vous nous dites que, dans la
lignée de vos prédécesseurs, peut-être que vous avez
changé un peu, je pense, par rapport aux discussions qu'on a eues avant
les fêtes concernant les regroupements où vous disiez: Je n'ai
jamais dit que je n'étais pas favorable à une espèce de
directive ou à aller un peu plus loin pour inciter ou pour initier des
regroupements. Vous en donnez des indications, mais vous nous dites en
même temps que vous n'êtes pas prêt à les forcer.
Il y en a un actuellement, dans la région de Québec,
où ça a fait couler beaucoup d'encre, beaucoup de discussions,
même chez nous, Saint-Jean-Chrysostome et Saint-Romuald. Vous avez le
rapport en main, j'imagine, de cette possibilité? Ah! Vous n'avez pas
encore le projet en main.
M. Ryan: Non. Je vais l'avoir vers la fin du mois.
M. Dufour: Vers la fin du mois. Vous ferez connaître votre
point de vue en temps et lieu, j'imagine? D'ici à la fin de
février, je veux dire au mois de mars, il devrait y avoir une
décision de prise là-dessus?
M. Ryan: Bien, moi, dès que j'aurai reçu le rapport
de la Commission municipale... J'en ai justement traité avec le
président de la Commission la semaine dernière. Il m'a dit que
les auditions étaient pratiquement terminées, que la
rédaction du rapport devait se faire bientôt. J'ai cru comprendre
que le rapport devrait m'être remis d'ici la fin du mois de
février. Moi, dès que le rapport m'aura été remis -
d'habitude je ne moisis pas sur un rapport - on va prendre la décision
assez vite parce que je pense que la question...
M. Dufour: II ne moisit pas avec les rapports.
M. Ryan: ...aura été examinée sous tous les
angles.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'engagement
14, vérifié. J'appelle l'engagement 15.
M. Dufour: Oui. L'Administration régionale Kativik...
M. Ryan: Mme la Présidente, juste un élément
de réponse à une question qui a été soulevée
tantôt, et finalement on a été entraînés vers
autre chose. À propos des subventions de péréquation, les
montants qui sont inscrits dans les données que nous examinons portent
sur l'année 1989...
Une voix: Oui, c'est ça.
M. Ryan: ...année où le taux établi pour le
calcul des subventions, c'était 66 2/3 %. Les subventions étaient
disponibles à des municipalités dont le taux d'évaluation
uniformisé était inférieur par 66,2 % à la moyenne
provinciale.
Maintenant, l'année dernière, ça a
été 64 % et cette année c'est 61 %. La raison de cette
diminution est la suivante: c'est que l'évaluation a augmenté
très vite ces dernières années dans les centres urbains.
Ça a changé toute la dynamique de ceci. Évidemment, les
budgets qu'il a fallu libérer augmentaient radicalement d'année
en année. C'est passé d'à peu près 15 000 000 $
à 30 000 000 $ dans l'espace de quelques années. La seule
manière de contenir l'augmentation du budget, ça a
été de réduire le pourcentage.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
pourquoi l'augmentation du taux d'évaluation dans les villes a une
répercussion sur les petites municipalités? Est-ce que vous
faites une moyenne provinciale?
M. Ryan: Oui, oui, c'est ça. C'est la valeur de leur
évaluation par rapport à la valeur de l'évaluation dans
l'ensemble du Québec. Donc, si ça double à
Montréal, évidemment ça change tout le portrait sans que
ça change grand-chose dans un village de votre comté. Mais, pour
les colonnes de comptabilité du ministère, ça change les
choses et ça entraînait des déboursés accrus sans
qu'il y ait eu une once d'appauvrissement à cause de tout ça dans
tel ou tel endroit. C'est pour ça que c'était un système
qui finissait par être de la subvention gratuite, qui n'avait pas de lien
véritable avec le développement économique dans ce
secteur-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Ryan: On a vu que dans les villes c'est très dangereux
aussi parce qu'il y a eu un boum à Montréal pendant à peu
près quatre ans et, là, depuis un an, ça retombe.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. M.
Dufour: Vérifié.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'engagement
15, vérifié.
M. Dufour: Oui, bien, il y avait... Non, parce que là on
est encore sur 14, parce que j'ai vu qu'on était sur des
péréquations.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, on était
sur 13. On est revenus sur 13.
M. Dufour: Sur le 15, l'Administration Kativik, il semble que
c'est selon les ententes de la Baie James. C'est un engagement à vie,
d'après ce que j'ai vu. Est-ce qu'on leur a donné le pouvoir de
taxer, à ces gens-là? L'an passé on a passé une
loi, la 88... Je ne suis pas fort sur les numéros. Peut-être la
89. On leur avait donné le pouvoir d'aller chercher des taxations parce
qu'on voulait les responsabiliser. Est-ce qu'ils ont commencé à
imposer des taxes?
M. Ryan: Voulez-vous, le sous-ministre va répondre
à cette question-ci?
M. Gagné: Oui. Mme la Présidente, effectivement, M.
le député a raison de mentionner qu'on a tenté une
expérience-pilote dans la municipalité de Kuujjuaq, que nous
avons l'intention éventuellement d'étendre à d'autres
municipalités nordiques, si tant est qu'on trouve un peu de
succès à Kuujjuaq.
Pour répondre directement à votre question, effectivement
le système s'est avéré difficile d'application pour des
raisons largement sociologiques, historiques, des gens qui n'ont pas l'habitude
de la taxation comme c'est la cas dans les municipalités davantage au
sud, et il y un certain nombre de citoyens qui ont payé sans dire un mot
les nouvelles taxes dont il était question. D'autres, par contre, ont
résisté. Il y a eu aussi quelques problèmes d'ordre
syndical liés aux employés du gouvernement; les primes nordiques
ne prévoyaient pas ce genre de choses là et ça a fait
l'objet d'un grief. Alors, nous avons dû composer, donc, avec un ensemble
d'éléments neufs en cette matière, de sorte que
l'expérience se poursuit. Nous avons certainement des correctifs
à apporter au système avant qu'il soit pleinement
opérationnel et avant qu'on puisse penser à l'exporter dans
d'autres municipalités nordiques. Ce sont des habitudes à
créer. C'est toute une mentalité à changer. Alors,
ça dépasse largement la stricte question fiscale.
M. Dufour: Mais est-ce que les administrateurs municipaux
collaborent beaucoup ou est-ce qu'ils sont...?
M. Gagné: Non. La municipalité de Kuujjuaq
collabore très bien parce que la ville était en partie la
demanderesse de ce nouveau système. On voulait faire en sorte qu'une
certaine ponction locale puisse permettre, un, d'enrichir le trésor
municipal, bien sûr, mais d'autre part d'impliquer les citoyens dans
l'administration de la municipalité alors que, jusque-là, 100 %
des subventions venaient de Québec d'une façon ou
d'une autre, et c'était de l'irresponsabilité
organisée, selon beaucoup d'opinions.
M. Dufour: Mais est-ce que la Convention de la Baie James nous
oblige à payer 100 % des coûts?
M. Gagné: Non. Il n'y a aucune obligation à cet
effet dans la Convention. La Convention, simplement, a permis de mettre sur
pied les structures dont nous parlons, l'Administration régionale
Kativik et les municipalités, mais ne prévoyait pas d'obligation
particulière pour le gouvernement d'assumer en totalité ou en
partie les coûts en question. Ça s'est fait sur une base bona
fide.
M. Dufour: Mais est-ce qu'on a des études un peu plus
poussées pour savoir si on n'est pas en frais de faire de ces
gens-là des éternels dépendants? Ça, c'est une
responsabilité qu'on a, si on le fait, parce que ces gens-là, on
change toutes leurs coutumes. On les habitue à d'autres
phénomènes. Après ça, ils viennent nous dire: Nous
autres, on veut être maîtres chez nous, quelque chose comme
ça. Je me dis qu'il y a beaucoup d'argent d'investi. Est-ce qu'on
l'investit bien? Est-ce que c'est vraiment dans l'intérêt de ces
gens-là?
Parce qu'on peut penser que c'est dans leur intérêt, mais
ce n'est peut-être pas vrai. Vu avec nos yeux de Blancs, c'est dans leur
intérêt, mais vu avec leurs yeux, c'est peut-être un
embarras et on leur crée des problèmes qu'ils ne veulent pas
avoir et qu'ils ne connaissent pas. Je ne suis pas un spécialiste dans
ça, mais il me semble qu'on ne peut pas... Ça fait plusieurs
années, ça fait déjà cinq ans que je suis
là-dedans, il doit y en avoir d'autres pour qui ça fait plus
longtemps.
Dans ce qui se passe dans ça, est-ce qu'on fait une étude
à un moment donné pour dire: On va un peu plus loin, et pas juste
donner de l'argent? Parce que ouvrir la porte et donner de l'argent, on peut
faire ça avec nos enfants; ça ne fait pas nécessairement
des bons citoyens pour ça, ça ne fait pas nécessairement
des gens bien éduqués et des gens qui ont du coeur au ventre, qui
veulent aller plus loin. Est-ce qu'on fait ça avec eux?
Tu sais, c'est un peu encore l'État colonial où on est. On
va en quelque part, on veut les coloniser, pour la culture. Mais qu'est-ce
qu'on fait? Il y a beaucoup d'argent d'impliqué et ça revient
à chaque fois. On pense que c'est bon, mais je ne le sais pas. Est-ce
que vous avez des études ou s'il y a des gens qui ont déjà
été interrogés à savoir si on pouvait aller plus
loin et on pouvait voir ce qui se passe avec tout ça? (15 h 15)
M. Gagné: Écoutez, il y a un aspect technique que
je peux commenter. Maintenant, la question plus générale, je vais
laisser M. le ministre y répondre, il est beaucoup plus connaissant que
moi dans ces questions. Mais sur l'aspect strictement technique, nous avons
effectivement un suivi très serré des budgets des
municipalités. Nous travaillons de façon très
étroite avec elles. Nous sommes reliés même par modem avec
les municipalités, par ordinateur, de façon à ce que,
lorsqu'elles changent des choses dans les budgets, nos gens le sachent,
communiquent chaque jour. On fait beaucoup d'aide technique aussi, de
formation.
Je pense qu'il faut dire aussi à ces gens-là, si on veut
leur rendre justice, qu'ils ont pris en main leurs responsabilités
municipales de façon assez éclatante à nos yeux. Ça
ne veut pas dire que l'administration est toujours selon nos propres normes
là-dessus, mais je pense que sur le plan technique on peut dire qu'ils
ont fait un bon travail, et là-dessus on leur donne tout le soutien dont
on est capables. Maintenant, quant à la question plus
générale si on les entretient ou pas, je vais laisser
peut-être M. le ministre répondre là-dessus.
M. Ryan: Le député pose une question immense
à laquelle on répondra de diverses manières, suivant
l'angle d'où l'on se place. Je rencontrais justement hier
l'assemblée générale des chefs des premières
nations du Québec et du Labrador. De leur côté, la
requête essentielle qui revient sans cesse, c'est la requête en vue
de la reconnaissance nationale. Ils veulent être reconnus comme des
nations au sens plein du terme, avec le pouvoir de gouvernement souverain,
comme celui dont il est question pour un État souverain. Ça c'est
la demande de base.
Évidemment, cette demande s'apppuie sur des revendications
territoriales dont l'ensemble embrasse peut-être les deux tiers du
territoire du Québec, pour ne prendre que l'exemple du Québec.
Ça veut dire que, si vous répondez oui à la
première question, après ça il faut que vous soyez
prêt à répondre oui aux questions suivantes.
Je ne sais pas si même le parti que représente ici le
député de Jonquière a bien mesuré toutes les
implications des choix qu'il a faits quand il a invité à son
Conseil national, récemment, des gens dont les opinions et même la
conduite publique, des fois, laissaient entendre des choses allant bien
au-delà de ce qu'on peut imaginer. Ça demande que les
gouvernements examinent ces choses-là avec infiniment d'attention. Les
revendications sont pressantes et très fortes, mais en même temps
les implications sont très importantes pour l'avenir.
Tant qu'on n'aura pas trouvé des réponses à ces
questions-là, je ne pense pas qu'on puisse changer le régime
actuel en vertu duquel les Indiens qui vivent dans des réserves sont
largement financés par les gouvernements et en même temps estiment
n'avoir pas les moyens de se développer normalement au point de vue
écono-
mique, ce qui crée une situation de très grande tension et
à l'intérieur, et à l'extérieur. Eux, de
l'intérieur, se disent: Nous avons les taux de chômage, les taux
de mauvaise santé, les taux de suicide, les taux d'incidence malheureuse
les plus élevés de tout le pays par une forte marge et, en
même temps, la population blanche se dit: Bien, nous les entretenons. Et,
de la manière dont nous agissons avec eux, les situations vont empirer
sans cesse. Alors, il y a un problème. C'est comme ça qu'il
m'apparaft actuellement.
Moi, dans le secteur que je représente plus immédiatement
auprès d'eux, celui des affaires municipales, on a notre politique ici:
on veut qu'ils accèdent à des institutions municipales. Je me
suis fait dire hier, M. le sous-ministre, de ne jamais employer ce
mot-là quand je rencontre les nations indiennes, parce que c'est
considéré comme une insulte. Récemment, je suis
allé à une assemblée, je vous en avais parlé, j'ai
amené un membre de la Commission municipale pour me donner des conseils.
Il y a quelqu'un qui m'a dit hier: N'amène plus jamais quelqu'un qui a
le mot "municipal" accroché à lui; nous autres, c'est "nation",
ce n'est pas "municipal".
Alors, ça règle tout de suite un problème,
ça, dans l'immédiat. C'est une voie intéressante; nous
autres, nous la trouvons sérieuse, puis ils ne mesurent pas autant que
nous, peut-être, toutes les implications de l'institution municipale,
mais il y a actuellement un fossé d'incompréhension, de ce point
de vue là.
Je prends le secteur de la sécurité publique, la
protection policière. Nous avons une politique en vertu de laquelle
chaque communauté autochtone est invitée et incitée
à se doter d'un corps de police local à composante autochtone,
que nous sommes prêts à appuyer et dans les problèmes de
formation auxquels elle doit faire face, et dans les problèmes
d'organisation et même dans les problèmes de gestion des
opérations. Mais, là, certains nous disent: On ne veut aucune
forme de régence, on veut diriger ça nous-mêmes et le plus
loin vous serez, le mieux ça sera pour nous autres.
Ça, c'est la situation aujourd'hui comme elle se pose, sur le
terrain des vaches. On peut passer des résolutions en congrès,
ça va bien, ça. Mais ceux qui doivent régler les
problèmes le lendemain se trouvent avec ce genre de situation
là.
J'ai remarqué récemment que le gouvernement
fédérai a commencé à préciser sa position
sur la question de la revendication de la souveraineté. Le gouvernement
du Québec ne l'a pas précisée. Nous invoquons tous la
déclaration en 15 points qui avait été faite par le
gouvernement péquiste en 1983, que le gouvernement actuel a reprise
à son compte à diverses reprises. Mais, quand vous lisez cette
déclaration-là, ça ne peut pas répondre aux
problèmes d'aujourd'hui. Ce qu'on dit en toutes lettres: On vous
reconnaît comme nation, vous pouvez diriger vos affaires et tout, mais
à l'intérieur des lois du Québec et du Canada. Ils nous
disent: C'est justement ça qu'on ne veut pas. C'est la dernière
partie. Ils disent: La première partie ne veut rien dire si vous y
accolez la deuxième.
Ça, c'est le dilemme. Je pense que le député de
Deux-Montagnes qui a vécu ces problèmes-là avec moi...
J'ai justement rencontré M. Pelletier, hier, de Kanesatake. Ceux qui ont
vécu le problème de près... Peut-être que le
député de Jonquière est familier avec le problème
de Pointe-Bleue aussi, on a tous le problème dans différentes
régions du Québec. Il faut que l'opinion évolue des deux
côtés; de notre côté à nous, de leur
côté à eux aussi, et il appartiendra au gouvernement de
prendre une position en temps utile.
Le nouveau ministre des Affaires autochtones a des projets dont il fera
part lui-même au public en vue d'en venir à préciser ces
choses-là. Je pense qu'il va instituer des initiatives
intéressantes prochainement.
M. Dufour: Ma question n'était pas un jugement par rapport
à ce qui se fait et ne se fait pas; c'était surtout: De la
façon dont on investit les sommes d'argent pour leur donner des
institutions ou une organisation - je ne sais pas comment ils vont l'appeler si
ce n'est pas municipal, mais pour nous autres c'est municipal, on va se
comprendre plus facilement; ils ne sont pas ici, ils ne contesteront pas -
cette organisation-là, est-ce que ça répond vraiment
à leurs besoins? Pour les chefs, il semble que oui, si je prends ce que
le sous-ministre nous dit. Mais comme entité, est-ce que, eux, c'est
ça qu'ils recherchent? C'est un peu ça.
En fin de compte, quand même on aurait fait des réserves
pendant des années dans tout le territoire et qu'on les aurait fait
vivre, ils nous disent encore: Ce n'est pas ça qu'on veut, ce n'est pas
ça qu'on voulait. Je dis: Pour ces gens-là... Les Inuit ne
semblent pas avoir les mêmes problèmes tout à fait que les
Indiens, les autochtones, qu'on a ici. Ça fait que je dis: Par rapport
à ces gens-là, vu que ça ne fait pas tellement longtemps
qu'on s'en occupe vraiment, en tout cas pour nous autres - je n'ai pas
l'impression que ça fait 100 ans qu'on s'en occupe vraiment - est-ce que
c'est peut-être le temps de regarder avec tout ce monde-là pour
savoir si c'est ça qu'ils veulent avoir ou pas? S'ils veulent rester
dans un igloo, pas besoin de camion à feu, hein? Je ne pense pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: S'il y a d'autres affaires, bien, c'est d'autres
affaires. C'est dans ce sens-là que je me questionnais.
M. Ryan: Regardez, il y a une chose que je peux vous dire...
M. Dufour: ii faut toujours savoir si on investit correctement ou
pas. quand même vous voudriez pour quelqu'un investir pour faire un
universitaire avec, s'il dit: moi, je veux être un technicien, bien, il
va arrêter à technicien et on va avoir perdu notre temps pour le
reste. il va toujours nous reprocher d'avoir voulu faire un universitaire avec
lui, s'il voulait faire un technicien.
M. Ryan: J'ai été dans le domaine scolaire pendant
plusieurs années et du côté des Inuit et des Cris nous
avons institué des commissions scolaires propres qui fonctionnent bien,
excepté que le coût par élève est beaucoup plus
élevé qu'il l'est dans l'ensemble des commissions scolaires du
Québec; c'est au-delà de deux fois plus. Ils sont quand
même, dans l'ensemble, satisfaits. Eux autres trouvent qu'on ne leur
donne pas assez d'argent. Nous autres, nous trouvons que ça coûte
cher. Le fédéral paie une part là-dedans aussi, comme vous
le savez. C'est un régime qui est délicat.
Dans les autres communautés, il y en a dont les enfants vont dans
les écoles publiques au Québec, il y en a dont les enfants
fréquentent des écoles à l'intérieur de la
réserve, des écoles financées par le gouvernement
fédéral. Déjà, là, cette diversité de
compétences n'est pas de nature à conduire à une
responsabilisation rapide. Il va falloir harmoniser les choses davantage.
Je vous donne un exemple, Mme la Présidente, c'est un petit peu
loin de notre sujet, mais ça se relie aussi. Nous avons un
problème de sécurité publique à Kahnawake: eux
autres ont les "peace keepers", nous autres, nous trouvons que les "peace
keepers" ne répondent pas pleinement à la définition d'un
corps policier comme nous l'entendons au Québec. Les "peace keepers"
sont financés par le gouvernement fédéral. Ça fait
que c'est difficile de régler le problème, dans ces
conditions-là. Il y a des choses que, moi, je reconnais; quand il y a
des points faibles dans le régime fédéral, je les
reconnais sans discuter, mais ils ne sont pas toujours faciles à
régler, je conviens de ça.
M. Dufour: Ça va. Adopté. On pourrait aller
à l'engagement 32. On passerait à 32.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'engagement
32?
M. Dufour: Ils seraient adoptés jusqu'à 32.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors les engagements
15 à 32 sont adoptés; inclusivement, 32?
M. Dufour: L'engagement 32, c'est l'aide financière aux
sociétés d'État, la SAO. Comment vous envisagez l'avenir
de la SAO actuellement?
La SAO, il en a été question avec la CUO; elle est en
perte de vitesse, mais elle existe encore. Est-ce que vous avez des
perspectives d'avenir pour cette Société-là?
M. Ryan: Voulez-vous me dire quel engagement? Quel est le
numéro?
M. Dufour: La Société d'aménagement de
l'Outaouais, l'engagement 32.
M. Ryan: C'est juste le numéro que je cherche, là,
pour être sûr qu'on part du même point.
M. Dufour: Excusez, on avait passé vite. M. Ryan:
Oui, c'est ça.
M. Dufour: Ça a un inconvénient que vous soyez
loin.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Ça a un inconvénient, loin...
M. Ryan: Ah oui, on est mieux quand on est proches.
M. Dufour: ...parce qu'il se perd des mots des fois.
M. Ryan: Oui, oui. Des fois, c'est les mots les plus
importants.
M. Dufour: Donc, la SAO, est-ce que vous avez une perspective
d'avenir pour elle?
M. Ryan: Tout d'abord, je vais résumer de quoi il est
question ici. Le montant de 2 667 000 $, c'était la subvention pour
l'année 1989-1990. Pour l'année 1990-1991, la subvention
réservée à la Société d'aménagement
de l'Outaouais est de 1 900 000 $. De ce montant, une partie sera
réservée pour régler le problème de
l'aéroport de Gatineau. J'ai justement écrit au maire de
Gatineau, ces jours derniers, en réponse à une lettre qu'il
m'avait adressée il y a quelque temps me faisant part de
l'intérêt de la ville de Gatineau de se porter acquéreur de
l'aéroport. Il me faisait part de différentes conditions
auxquelles la transaction pourrait se faire. Je lui ai écrit
récemment ainsi qu'au président de la Société
d'aménagement de l'Outaouais pour leur signifier mon accord. Ça
veut dire que cette transaction-là se fera prochainement et qu'il y aura
une participation gouvernementale pour le coût de l'ensemble de la
transaction, pour en faciliter le règlement.
À la suite de l'adoption de la loi sur la CUO, il y a un certain
nombre d'actifs qui vont être transférés de la SAO à
la CUO ou à des municipalités individuelles. Alors, le rôle
de la
SAO s'amenuise d'année en année, c'est évident.
Là, nous sommes rendus à un carrefour sur lequel nous devrons
nous pencher très bientôt: quel sera l'avenir de cette
Société-là? Dans un mémoire que le président
me remettait il y a quelques semaines, il parlait de deux vocations possibles:
d'un côté, une vocation de promotion économique et
industrielle au sens large du terme pour toute la région;
deuxièmement, une vocation de liaison avec les autorités
fédérales pour qu'elles regardent le district de la capitale
nationale, dont une partie embrasse des propriétés
fédérales au Québec, comme vous le savez.
Alors, moi, j'ai communiqué avec mes deux collègues
immédiatement responsables, le ministre de l'Industrie et du Commerce et
le ministre d'État aux Affaires intergouvernementales, pour leur
demander leur réaction à ces propositions qui étaient
contenues dans le texte du président de la SAO. Nous devrions recevoir
les avis demandés au cours des prochaines semaines; après quoi il
y aura peut-être assez de matière pour envisager une proposition
au gouvernement concernant l'avenir de la Société.
J'ai causé, il y a quelques jours à peine, avec les maires
des trois municipalités de Gatineau, Hull et Aylmer et je sais qu'il y a
un mouvement dans l'air pour qu'on allège les structures publiques,
parce qu'on trouve que ça coûte cher. J'ai l'impression que pour
la SAO les perspectives d'avenir sont plus limitées, du moins dans
l'état actuel du dossier.
M. Dufour: Si vous faites un rapprochement avec la promotion
industrielle, c'est évident qu'ils avaient un statut spécial par
rapport à l'ensemble du Québec; c'était payé par
les subventions à la SAO, c'était dans sa vocation. Actuellement,
à la SAO, si on enlève l'aéroport, il ne reste plus
grand-chose. En tout cas, vous nous dites que vous examinez ce
potentiel-là, ce qui pourrait se faire. On va suivre ça.
Ça va. (15 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 32,
vérifié?
M. Dufour: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle
l'engagement 33.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 34.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 34,
vérifié. J'appelle l'engagement 35.
M. Dufour: O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va pour
l'engagement 35?
M. Dufour: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 36?
M. Dufour: Ça va aussi.
La Présidente (Mme Bélanger):
Vérifié. L'engagement 37.
M. Dufour: Attendez un peu. On va continuer jusqu'à
46.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, les
engagements 35 à 46 inclusivement ou exclusivement?
M. Dufour: Non, c'est exclu.
La Présidente (Mme Bélanger): Exclusivement. Alors,
les engagements 35 à 46, vérifiés. J'appelle l'engagement
46.
M. Dufour: L'engagement 46, c'est ça. "Subventions
versées aux corporations foncières inuit pour la location de
terrains". C'est quoi, ça?
M. Ryan: M. Gagné, avec votre permission, Mme la
Présidente, serait prêt à répondre à cette
question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagné.
M. Gagné: Oui, Mme la Présidente. Alors, il s'agit
de paiements que fait le gouvernement du Québec de location des terrains
sur lesquels reposent les immeubles du gouvernement du Québec. On sait
que le fonds de terrain, dans les municipalités nordiques, appartient
aux corporations nordiques foncières, de sorte que lorsqu'une
école, ou un dispensaire ou un équipement public quelconque est
bâti, le fonds de terrain est en location et non pas en achat. Ceci est
une disposition qui était dans l'entente de la Baie James, de sorte
qu'on fait simplement la location sur laquelle est assis...
M. Dufour: Ces corporations foncières là
fonctionnent comment? C'est la municipalité ou c'est complètement
à part?
M. Gagné: C'est complètement à part.
M. Dufour: C'est le conseil de bande? Je ne sais pas comment
ça fonctionne.
M. Gagné: Non. C'est géré centralement pour
l'ensemble du Nord. Je ne pourrais pas vous donner le détail de la
composition juridique de la
corporation foncière, mais je peux vous confirmer qu'ils
sont...
M. Dufour: Mais cet argent-là va à des groupes
privilégiés ou bien si ça va à l'ensemble?
M. Gagné: La distribution, ce qu'en fait la corporation
foncière, ça, je ne pourrais pas vous répondre. Nous, on
paie notre loyer au locateur. Maintenant, quant à l'utilisation qu'il
fait de cet argent-là, je ne peux pas vous répondre
là-dessus.
M. Dufour: Vous comprenez la difficulté, M. le ministre,
qu'on a concernant les corporations foncières inuit?
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: Elles reçoivent l'argent, mais je ne sais pas
si ça baisse nos subventions au point de vue du Québec. Et
à quoi sert cet argent-là?
M. Gagné: C'est-à-dire qu'il n'y a pas de lien
juridique entre la corporation foncière et la municipalité. C'est
un propriétaire de terrain comme n'importe quel et on paie notre loyer.
Maintenant, je ne peux pas vous répondre ce qu'il fait avec l'argent
qu'on lui verse.
M. Dufour: Mais cette corporation-là est composée
de qui? Est-ce que c'est des individus qui ont décidé que
c'était leur terrain, puis qui le louent au gouvernement? C'est en
fonction de quoi?
M. Gagné: C'est que les corporations foncières
découlent de dispositions de l'entente de la Baie James. Elles sont
constituées d'une façon dont je ne peux pas vous donner le
détail, parce que, nous, on est simplement dans une relation de
locateur-locataire avec elles. Mais ce n'est pas une institution municipale et
ça n'a pas de lien comme tel avec les budgets mis.
M. Dufour: Mais ils ont des buts. M. Gagné:
Pardon?
M. Dufour: Est-ce que c'est un groupe d'exploiteurs, par exemple
ça pourrait être ça, qui décide? Parce que ce n'est
pas sans but lucratif, ça. Une corporation foncière
décide: On s'incorpore, on retire des montants d'argent et on se sert de
ça entre nous. Ça sert-"u" à ce que l'ensemble des
collectivités soit bien traité ou pas? Même si c'est
à l'intérieur de la Convention, je ne le sais pas.
M. Gagné: L'organisme ne relevant pas des Affaires
municipales, je suis très mal à l'aise pour vous dire ce qu'ils
font ou ce qu'ils ne font pas. C'est un organisme avec lequel on n'a rien
à voir.
M. Dufour: Est-ce qu'on pourrait...
M. Ryan: Mme la Présidente, il y a une chose. Je ne sais
pas, mais, si le gouvernement loue des locaux d'un exploitant privé
à Sainte-Thérèse, il va prendre sa soumission, il va
l'examiner, il va regarder la qualité du service qu'il offre
comparativement aux règles du marché et aux autres offreurs de
services, il va le prendre, mais il ne fait pas une enquête sur toute sa
comptabilité pour ça, puis tout. C'est peut-être la
même chose ici, je ne le sais pas.
M. Dufour: Mais le fonds de terrain dans le Nord, c'est
vaste.
M. Ryan: O.K.
M. Dufour: II doit y avoir des méthodes pour dire: C'est
à nous autres ou pas à nous autres. Collectivement, ils peuvent
prétendre que c'est à eux autres. Je pense que c'est un peu ce
que la Convention de la Baie James reconnaît en partie en disant: C'est
le territoire où vous vivez, puis on va vous donner des compensations et
on va vous donner des montants d'argent. Mais ça, c'est toute la
collectivité qui en profite.
Si à l'intérieur de ça il y a d'autres actions
individuelles ou corporatistes qui donnent un terrain ou qu'il se passe des
choses comme ça, à qui ça profite? Parce que ce n'est pas
la même chose qui se passe dans nos sociétés ici. Ici, il y
a des terrains qui ont été alloués, il y a eu des
transactions. On sait comment ça se passe. Dans ce coin-là, je ne
sais pas comment ça se passe non plus. C'est peut-être pour
ça mon interrogation. Peut-être que si je comprenais tout
ça, je ne poserais pas de question.
Ce qui est ma préoccupation, c'est: si le ministère des
Affaires municipales paie, est-ce que le ministère de l'Énergie
et des Ressources paie? Est-ce qu'il y a d'autres ministères qui paient
pour ça?
M. Gagné: Sur le plan technique, je peux vous confirmer
que nous sommes le ministère qui paie pour l'ensemble du
gouvernement.
M. Dufour: O.K. C'est déjà une bonne question
d'élucidée.
M. Gagné: II y a un seul payeur et nous payons aux
corporations inuit, qui sont des corporations en vertu du Code civil et dont le
but, en tout cas, est de redistribuer ça au profit de l'ensemble de la
collectivité inuit. Mais comment? De quelle manière? Quelle
imputabilité ont-ils? Tout ce que je peux vous dire là-dessus,
c'est qu'ils n'ont aucun lien avec nous autres que le lien
locateur-locataire.
M. Dufour: Mais je ne vous le cache pas, c'est la première
fois que... Moi, dans cinq ans d'étude, peut-être que je dormais,
mais je ne l'ai pas vu. Là, ça me frappe aujourd'hui, puis ce
n'est pas mon recherchiste qui m'avait éveillé là-dessus,
c'est en regardant les comptes. J'ai dit: II y a quelque chose que je n'ai
jamais vu.
M. Gagné: Ça fait quand même quelques
années que le programme existe.
M. Dufour: Ça a éveillé l'attention. En tout
cas, peut-être que oui. Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir un peu plus
d'informations par rapport à ça?
M. Ryan: Maintenant, juste en gros, si vous me permettez de
compléter pour que ce soit clair...
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: ...tout cela découle de la Convention de la Baie
James et du Nord québécois. En vertu de cette Convention, des
corporations foncières inuit se sont vu attribuer la
propriété de quelque 8151 kilomètres carrés de
terres dites de catégorie 1. Dans le cadre de l'octroi par le
gouvernement, ses agents ou mandataires de services dits communautaires, la
corporation foncière inuit intéressée doit allouer des
terres au gouvernement pour une somme minimale. C'est qu'il y a un lien qui
découle de la Convention de la Baie James, puis de la loi qui a suivi.
Là, il y a des négociations qui se font pour
l'établissement du montant du bail, puis c'est très serré.
C'est pour ça que ce n'est pas des corporations foncières
ordinaires, ça découle d'actes publics impliquant le gouvernement
à l'origine.
M. Dufour: Ce serait difficile de savoir qui sont les membres de
ces corporations foncières là.
M. Ryan: non. je pense qu'on pourrait le savoir, au contraire. on
peut aller chercher ces renseignements-là. il ne devrait pas y avoir de
difficulté.
M. Gagné: On peut sûrement vous ajouter une copie de
la Loi sur le régime des terres qui découle de ça et dans
laquelle est créée la structure juridique en question, pour votre
information.
M. Dufour: O.K. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 46,
vérifié. J'appelle l'engagement 47.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 48.
M. Dufour: L'engagement 48, c'est l'enquête sur la ville de
Drummondville, domaine de Cherbourg. Je sais que ça a fait l'objet de
plusieurs de mes questionnements. Est-ce que vous pouvez nous informer quand va
devenir public le résultat de cette enquête?
M. Ryan: Avec plaisir: demain.
M. Dufour: Est-ce que vous allez vous rendre à
Drummondville vous-même pour donner le résultat...
M. Ryan: Non.
M. Dufour: ...ou si c'est la Commission municipale? De quelle
façon on va l'apprendre?
M. Ryan: Le rapport sera rendu public à peu près
simultanément à Québec et à Drummondville. Il sera
rendu public à Québec par le truchement de la Galerie de la
presse. Nous leur remettrons le rapport demain. En même temps, il sera
disponible pour les intéressés immédiats et la presse
à Drummondville, dans la journée de demain.
M. Dufour: Mais comme l'enquête a eu lieu...
M. Ryan: On en aura une copie pour le député de
Jonquière dès demain. Même, je suis prêt...
M. Dufour: Vous êtes bien aimable. Je
l'apprécie.
M. Ryan: Je serai prêt à lui en passer une copie
même dès le début de la journée de demain.
Connaissant l'intérêt qu'il porte à ces questions et son
respect d'une heure de tombée, je n'ai aucune inquiétude.
M. Dufour: Ah oui! Vu qu'il y a eu une enquête assez
importante et qu'il y a eu un gros appareillage pour décréter et
faire cette enquête-là, à Drummondville comme telle, est-ce
que la Commission municipale va aller donner le résultat de son
enquête là ou si c'est juste à la Tribune de la presse ici
à Québec? Je comprends que ça a eu un impact sur le
milieu, sans préjuger du résultat de l'enquête. Vous dites
que le dévoilement de cette enquête-là va se faire à
peu près simultanément. Mais comme à Drummondville
ça a eu beaucoup d'impacts et qu'il y a eu beaucoup de monde qui a suivi
ça, j'imagine, parce que ça a coûté quelques 100 000
$, cette enquête-là, est-ce que les gens de Drummondville vont
l'apprendre par la presse d'ici ou s'il va y avoir quelqu'un là-bas pour
donner le résultat ou pour déposer le rapport tout
simplement?
M. Ryan: Vous posez une question intéressante. Moi, je
n'avais pas prévu qu'il y aurait quelqu'un de la Commission municipale
pour expliquer le rapport, ni à Québec ni à Drummondville
demain. Il sera remis à la presse par l'intermédiaire de mon
cabinet. Mais il a été prévu que tout journaliste ou tout
groupe qui voudrait obtenir des explications pourra s'adresser au
président de la Commission municipale, lequel fournira les
renseignements lui-même ou par l'intermédiaire de l'un des
commissaires immédiatement associés à l'enquête.
C'est les procédures dont je suis convenu avec le président.
Je dois vous dire que je n'aime pas, en principe, qu'une commission
d'enquête vienne faire une conférence de presse avec son rapport.
Il me semble que ça ne convient pas tout à fait. La commission
remet son rapport à l'autorité compétente, au
gouvernement, et le gouvernement, lui, le rend public; il ne vient pas traduire
la commission devant la presse.
Puis moi-même je pourrais bien être disponible pour le
commenter tout de suite; j'aime mieux que le rapport soit donné
factuelle-ment. Un petit peu plus tard, je commenterai. Je le fais
étudier actuellement par nos services. Demain, je voudrais que ce soit
la journée où la Commission municipale communique ses
constatations et ses conclusions à la population.
M. Dufour: Ça va. Il y a d'autres enquêtes qui sont
en cours actuellement où il y a...
M. Ryan: II n'y en a pas beaucoup. M. Dufour: Pas
beaucoup? M. Ryan: II y en avait une...
M. Dufour: Vous me dites qu'il n'y en a pas beaucoup, mais est-ce
qu'on peut savoir le nombre que vous avez actuellement?
M. Ryan: Je vais vous dire, il y en a une autre qui est en marche
depuis quelques mois sur Saint-Michel-des-Saints. Le rapport de celle-ci sera
rendu public au début de la semaine prochaine à Québec et
dans le comté là-bas en même temps. À ma
connaissance, il n'y a pas d'autre enquête en marche actuellement
à la Commission municipale.
M. Dufour: Bien, il y a certainement la Régie de l'aqueduc
du Richelieu-Centre.ll y a eu une enquête. J'appelle ça une
enquête.
M. Ryan: Regardez, vous savez comment ça se passe, Mme la
Présidente... Merci de votre attention.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez y, M. le
ministre
M. Ryan: Disons qu'il y a une plainte qui nous parvient. En
général, il y a des premières vérifications qui
sont faites par les services du ministère et, lorsque la plainte ne
porte pas sur des événements de gravité
particulière, qu'elle porte sur des choses pouvant donner lieu à
une correction assez prochaine, ça ne va pas plus loin. Lorsqu'il s'agit
de matières plus substantielles, là, la Commission municipale
peut entrer en action de sa propre motion, à la demande du ministre ou
à la demande du gouvernement.
Des enquêtes qui seraient actuellement en cours sous la
responsabilité de la Commission municipale, je n'en connais pas
d'autres. Je pense que celle à laquelle votre question faisait allusion
est une enquête de type plutôt administratif au niveau du
ministère.
M. Dufour: II y a une vérification, mais je sais qu'il y a
un rapport de déposé, tout de même. Ça a
été fait par vos services, ce n'est pas la Commission municipale,
je pense, je suis d'accord là-dessus.
M. Ryan: Oui. Là, c'était un problème de
régie intermunicipale, je pense. Il y a un arbitrage qui a
été demandé à la Commission municipale qui est en
cours là, mais ce n'est pas une enquête au sens où on
l'entend d'ordinaire.
M. Dufour: Non, non.
M. Ryan: J'ai été étonné;
moi-même, je pensais qu'il y avait un certain nombre d'enquêtes en
marche et je l'ai demandé au président, la semaine
dernière.
M. Dufour: Non. Mais il faut comprendre, par exemple, que...
M. Ryan: c'est un compliment au ministère, vous le savez
comme moi; ça veut dire que le ministère règle les
problèmes dès le premier stade, il ne les laisse pas pourrir.
M. Dufour: C'est-à-dire que oui et non.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
(15 h 45)
M. Dufour: Je peux concourir jusqu'à un certain point,
parce qu'il y a eu des enquêtes aussi qui n'ont pas été
déclenchées, qui auraient pu peut-être être faites.
Natashquan a été un problème assez important.
M. Ryan: Là, c'est réglé.
M. Dufour: II est réglé je ne sais pas comment. Il
a une patte en l'air encore.
M. Ryan: Bien, il y a eu l'élection. J'ai reçu le
résultat hier, justement.
M. Dufour: II y a eu des élections, mais on ne sait pas
où c'est rendu. Est-ce qu'ils se sont trouvé un maire ou une
mairesse, à Natashquan?
M. Ryan: J'ai reçu le résultat des élections
hier et savez-vous que je n'ai pas remarqué les noms. Je vous ai
envoyé ça, je pense, hier.
M. Dufour: Ce n'est pas l'ex, toujours? M. Ryan: Je ne
pense pas.
M. Dufour: Ha, ha, ha! O.K. On va suivre ça. On va voir
comment ça va se faire, parce qu'on a souvent des plaintes et, si le
ministre nous informe qu'il va pousser sur des choses qu'on croit que... Je
pense, par exemple, à Ponsonby - moi, j'appelle ça comme
ça, je ne sais pas si c'est le bon nom - une municipalité. Le
canton de Ponsonby, il y avait tout un rapport là-dessus. Je vous invite
à en prendre connaissance un de ces jours. Il y avait pas mal de
matière là-dedans, mais je n'ai pas vu d'enquête, par
exemple.
M. Ryan: C'est dans le comté de Papineau, ça?
M. Dufour: Oui. Moi, je ne connais pas l'endroit, je vous le dis
bien honnêtement. J'ai vu le rapport.
M. Ryan: C'était dans mon comté autrefois.
M. Dufour: C'était dans votre comté?
M. Ryan: Ça marchait bien, dans le temps.
M. Dufour: II y a quelque chose qui s'est passé
là.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! C'est pour ça que ce n'est plus
dans votre comté, j'imagine.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ha, ha, ha! Mais il n'y a pas eu d'enquête,
effectivement.
M. Ryan: Non. O.K.
M. Dufour: II y a eu toute une étude administrative qui
aurait pu déclencher une enquête, mais on n'a pas donné de
suite.
M. Ryan: Maintenant, je dois vous dire que la frontière
entre chaque intervenant n'est pas définie avec une clarté
absolument parfaite, actuellement. J'en causais avec le sous-ministre
récemment, j'en ai causé avec le président de la
Commission des affaires municipales et nous projetons de nous retrouver tous
les trois prochainement pour faire le point là-dessus et faire la
révision de procédures qui ont donné une très bonne
mesure pendant des années. Mais il y a des clarifications qui peuvent
être utiles. Moi, je trouve que le rôle de la Commission
municipale, on y gagnerait peut-être à le préciser
davantage.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'engagement
48, vérifié?
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 49.
M. Dufour: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 50.
M. Dufour: Oui. On peut passer à l'autre mois.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui? Alors, les
engagements de juin 1990 sont vérifiés. J'appelle les engagements
de juillet.
Juillet M. Dufour: L'engagement 3.
La Présidente (Mme Bélanger): L'engagement 3.
Alors, les engagements 1 et 2, vérifiés. L'engagement 3.
M. Dufour: Vous m'avez dit tout à l'heure qu'il n'y avait
pas beaucoup d'enquêtes en marche et je vois que vous avez un membre
additionnel a temps partiel de la Commission municipale qui s'appelle M.
Georges Vaillancourt. À ce moment-là, est-ce qu'il y a des
vacances à la Commission municipale? Est-ce que le nombre de membres est
complété? Est-ce qu'il y a un surplus de travail? C'est quoi qui
justifie...?
M. Ryan: Comme vous le savez, en vertu de l'article 5.1, je
pense, de la Loi sur la Commission municipale, le gouvernement est
habilité à nommer des membres à temps partiel. Je dois
faire la révision prochainement, avec le président de la
Commission des affaires municipales, des effectifs de cet organisme. Il y a un
certain nombre de membres dont le mandat échoira prochainement et sur la
reconduction desquels nous devons nous poser des questions, comme il arrive
normalement.
À cette occasion, je ferai un bilan précis, avec le
président, des travaux de la Commission, de son menu de travail, de la
charge de travail de chaque commissaire. Je serai plus en mesure, après
cet examen, de fournir des précisions
vraiment pertinentes sur une question comme celle qui m'a
été adressée.
Je sais que M. Vaillancourt, qui est l'objet de la discussion que nous
avons, s'est vu attribuer pour l'année des crédits pouvant aller
jusqu'à 30 000 $; ça implique du travail pour une période
de 104 jours. Mais je ne sais pas, au moment où nous nous parlons, dans
quelle mesure ces crédits ont été utilisés
effectivement. C'est un engagement, ici, qui a été fait. Mais
c'est entendu que, lui, c'est une personne qui a été
nommée en vue d'une rémunération sur une base de per diem,
par jour de services effectivement rendus. Ceci n'indique pas qu'il a
touché cette somme-là. C'est un montant qui a été
dégagé pour sa rémunération.
M. Dufour: Mais au lieu d'honoraires versés" ce serait
"honoraires prévus".
M. Ryan: Oui, c'est ça, ici.
M. Dufour: Le mot qui est là, c'est comme s'il l'avait.
C'est "honoraires prévus"?
M. Ryan: Honoraires attribués ou réservés
pour.
M. Dufour: Ce n'est pas tout à fait pareil.
M. Ryan: Vous avez raison. Moi-même, j'avais
accroché sur la même expression.
Le Président (M. Garon): Mais, ce sont des engagements
financiers; habituellement, ça ne veut pas dire "versés". C'est
un engagement, mais je pense que ça ne veut pas dire plus que ça.
Ça doit être une erreur d'écriture.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Le député de
Lévis, quand il veut, il comprend tout.
Le Président (M. Garon): II veut tout le temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): C'est le ministre qui a des
pressions indues.
M. Dufour: On aura l'occasion d'en parler un peu plus...
M. Ryan: Oui, aux crédits. On pourra y revenir aux
crédits. Là, on va avoir l'histoire complète.
M. Dufour: Ça va. M. le Président, ils sont
adoptés jusqu'à l'engagement 20. On prendrait l'engagement
20.
Le Président (M. Garon): Les engagements 3 à 20,
vérifiés.
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): Et vous voulez maintenant...
M. Dufour: L'engagement 20.
Le Président (M. Garon): ...l'engagement 20.
M. Dufour: Je constate qu'il y a des compensations pour les
immeubles des gouvernements étrangers, pour la ville de Montréal.
Est-ce que la ville de Québec a aussi les mêmes?
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Garon): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: ...l'engagement dont nous traitons ici et maintenant ne
vise que la ville de Montréal.
M. Dufour: Oui.
M. Ryan: C'est un engagement en vertu duquel Québec verse
des "en lieu" de taxes pour les immeubles consulaires ou diplomatiques
établis à Montréal. C'est une mesure d'incitation aux
organismes étrangers à s'établir au Québec.
Là, je ne suis pas en mesure d'affirmer qu'il existe une disposition
semblable pour la ville de Québec. On va faire faire des
vérifications. On pourra vous le communiquer ces jours prochains.
M. Dufour: O.K. Est-ce que c'est le montant total, ça, ou
si c'est une partie?
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Est-ce que c'est le montant total ou si c'est
seulement une partie?
M. Ryan: C'est une partie.
M. Dufour: Une partie. C'est combien, le total de tout
ça?
M. Ryan: Le budget total pour ce programme-ci est de 6 800 000 $.
Comme vous le voyez, l'engagement dont il est question ne porte que sur une
somme de 217 234 $. Par conséquent, une bonne partie qui vient s'ajouter
à ceci, sans doute, comprenait la ville de Québec, mais nous vous
fournirons la confirmation de ceci.
M. Dufour: Ça va. C'est adopté. L'engagement 22.
C'est adopté jusqu'à 22.
Le Président (M. Garon): Les engagements 20, 21,
vérifiés.
M. Dufour: Vérifiés.
Le Président (M. Garon): Maintenant l'engagement 22.
M. Dufour: II n'y a pas de développement sur la subvention
à la ville de Québec? Vous avez l'intention de toujours continuer
dans...
M. Ryan: Elle n'a pas été mise en cause, celle-ci,
à ma connaissance. Ça remonte à quatre ou cinq ans. C'est
trois ou quatre ans. Elle a été indexée depuis. Au
début c'était 5 000 000 $. Il y a de l'indexation qui a
été versée là-dessus.
M. Dufour: J'avais remarqué que les "en lieu" de taxes de
la ville de Québec avaient tendance à plafonner depuis une couple
d'années. D'ailleurs, le maire y a fait allusion lors de l'adoption de
son budget. Est-ce qu'il y avait des raisons? Parce que son évaluation
ou ses "en lieu" de taxes sont plafonnés à Québec. C'est
frappant. J'ai fait l'analyse de ça, pas en détail, mais on voit
que ça plafonne.
M. Ryan: II n'y a pas de changement dans la politique du
gouvernement. Le problème, c'est que peut-être à
Québec, pendant un certain temps, la valeur des immeubles
gouvernementaux est demeurée stable au rôle d'évaluation.
Deuxièmement, il y a le taux de taxation qui sert également
à guider nos actions là-dedans. Ça fait que...
M. Dufour: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Garon): L'engagement 22,
vérifié?
M. Dufour: Oui. Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 23?
M. Dufour: Jusqu'à l'engagement 28.
Le Président (M. Garon): Les engagements 23 à
28.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Vérifiés. Alors,
vous voulez regarder l'engagement 29?
M. Dufour: Les engagements 28, 29, 30 et 31, c'est les
ordinateurs et je remarque qu'il n'y a pas de demande de soumissions par
rapport a ça. Ce sont des achats de micro-ordinateurs Olivetti.
Le Président (M. Garon): C'est plus compliqué que
le mystère de la Sainte Trinité, les ordinateurs au
gouvernement.
M. Dufour: Dans quoi?
Le Président (M. Garon): Je pense que c'est plus
compliqué que le mystère de la Sainte Trinité.
M. Dufour: Quelle affaire?
Le Président (M. Garon): Les achats des ordinateurs.
M. Ryan: Autorisez-vous M. Verret à répondre
à cette question?
M. Dufour: Oui
M. Verret (Yvon): En fait, pour procéder à l'achat
de ces micros, on y va par tout simplement une commande au Service des achats
qui, lui, a négocié pour un certain nombre ou un ensemble pour le
gouvernement; c'est en procédant par commande ouverte. En fait, le
Service des achats a fait une demande de soumissions vis-à-vis de
diverses compagnies et nos besoins, nous les exprimons au Service des achats
sans aller directement à une compagnie. La soumission a
déjà été faite pour l'ensemble. Est-ce que
ça répond?
M. Ryan: C'est le Service des achats du gouvernement, du
ministère des Approvisionnements et Services, pas du
ministère.
M. Verret: le service général des achats. m. ryan:
c'est ça.
M. Dufour: Autrement dit, vous faites votre demande globalement
au début de l'année...
M. Verret: On exprime...
M. Dufour: ...et au cours de l'année, là, il y a
une banque et vous dites: Bien, on veut avoir ça, tant, tant, tant. Et,
là, ils vous facturent en conséquence.
M. Verret: Ça ressemble à ça, oui.
Même si nous devions dévier par rapport aux besoins
exprimés au début de l'année, le Service
général des achats a déjà négocié
avec les fournisseurs et, nous, on n'a tout simplement qu'à demander par
le Service des achats la livraison du bien qui doit répondre à
notre besoin.
M. Dufour: Les sommes globales qu'on a investies dans les
ordinateurs et tout ça, est-ce que c'est disponible quelque part? Est-ce
qu'on peut obtenir ça quelque part au gouvernement? Est-ce que c'est
disponible? Toute la somme, par exemple, pour les études. Parce qu'il y
a toujours un paquet d'études en marche. Tous les contrats, de un
à l'autre, les compagnies... Moi, je ne l'ai jamais vu nulle part. J'ai
assisté à beaucoup d'études d'engagements financiers et je
n'ai
jamais vu globalement ce que ça coûte.
Je sais, par exemple, qu'il y avait un programme CESAR, je ne sais pas
trop; ce n'est pas "César et ses Romains", c'était le programme
CESAR au Revenu. Ça a coûté je ne sais pas combien de
millions. Je ne sais pas où est son efficacité. Je sais aussi
qu'à la Sûreté du Québec il y a un programme qui est
très élaboré et il y a beaucoup d'argent aussi
d'impliqué. On en a un peu partout. Est-ce qu'il y a moyen à
quelque part d'avoir une vue d'ensemble? C'est quoi qui se passe dans tout
ça?
M. Ryan: II y a deux endroits où ils exercent une
surveillance sur cet aspect de l'administration publique. Il y a d'abord le
ministère des Approvisionnements et Services; lui, c'est sa tâche
de veiller à ce qu'on n'entre pas de stock dont on n'a pas besoin dans
le gouvernement et que les appareils ou équipements qu'on acquiert ou
qu'on loue répondent vraiment à des besoins et répondent
à ces besoins-là dans des conditions qui permettent d'apporter
des économies. Il y a le Conseil du trésor qui veille sur
ça aussi. Ce sont les deux points de surveillance et de
vérification et... (16 heures)
M. Dufour: Mais vous savez que dans une organisation, et dans un
gouvernement on est dans une organisation, souvent quand on fait des
rapprochements et des recoupements... Parce que les ministères sont
décentralisés par rapport à un endroit, mais, quand on
fait l'addition, des fois on a des surprises. C'est comme un central de
téléphone. Je ne sais pas, j'ai administré dans des
domaines plus petits, mais de temps en temps on faisait des recoupements, on
faisait des analyses et on s'apercevait que ça avait toujours tendance
à s'étirer, cette affaire là, à s'étendre,
ça avait des ramifications. On n'a pas besoin de nourrir ça;
c'est comme un cancer, ça se nourrit tout seul. Puis les gens se
créent des besoins. Je pense que, globalement, ce serait peut-être
impressionnant de savoir comment ça fonctionne. C'est-à-dire,
comment ça fonctionne on peut le savoir, mais il faut analyser chaque
poste.
Mais l'ensemble des coûts et l'ensemble des besoins qu'on a, je ne
sais pas jusqu'à quel point on fait cette analyse-là.
Peut-être qu'on la fait au Conseil du trésor, mais je ne suis pas
sûr qu'on l'ait vraiment globalement. C'est surprenant, à chaque
ministère, comment chacun a sa philosophie et son approche. Chacun veut
aller un peu plus loin là-dedans et il y a des bons vendeurs...
M. Ryan: Oui, oui. Je peux vous dire qu'une des...
M. Dufour: ...parce que plus on a de l'information, moins on est
informés.
M. Ryan: ...fonctions principales d'un ministre, aujourd'hui,
c'est de signer des réquisitions...
M. Dufour: Oui, vous avez bien raison, c'est l'une des
bonnes.
M. Ryan: ...à cet effet, et il ne comprend pas toujours
tout ce qu'il signe.
Une voix: Ah!
M. Dufour: Je n'ai pas voulu insinuer ça, moi, là.
Ha, ha, ha!
M. Ryan: Non, mais c'est un fait. Il est obligé de se
faire conseiller par des personnes qui sont au courant de toutes les
implications. S'il prétendait comprendre tout ça, il serait un
génie. Mais je crois qu'au gouvernement, quand même, on a des
personnes expertes qui sont capables de porter un jugement critique; je ne les
considère pas infaillibles pour autant. Je suis un petit peu
embêté de vous parler de ça, parce que je suis parmi ceux
qui sont un peu sceptiques vis-à-vis de l'usage qu'on fait de tous ces
appareils.
M. Dufour: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): mais une des fonctions d'un homme
ou d'une femme politique, c'est de protéger le citoyen par rapport
à l'administration.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Mais des fois il est pris dans le
tordeur, il faut que ça sorte demain. Il ne peut pas administrer
seulement avec des questions, il faut qu'il mette des signatures.
M. Dufour: Je pense bien que, même si j'insistais, ce n'est
pas disponible bien, bien, parce que...
M. Ryan: à part ça, ici en tout cas, les petites
commandes dont il est question dans les crédits que nous discutons sont
facilement vérifiables.
M. Dufour: Ah bien oui.
M. Ryan: Le bien-fondé est facile à établir,
dans ces cas-là en tout cas.
M. Dufour: C'est ça. Moi, la seule chose, c'est que, quand
on est aux engagements financiers, ce qu'ils nous ont dit, c'est que les
ministres étaient un peu responsables des questions qui sont
posées même sur les autres ministères, si ça avait
rapport. En fait, c'est évident que les montants en cause sont tellement
minimes que c'est difficile de les justifier et de dire: On veut avoir toute la
réponse là-dessus.
M. Ryan: Je vais vous donner un exemple de gros cas qui se sont
posés. Moi, quand j'ai été nommé au
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, on avait
tout un système informatique qui avait été implanté
par le gouvernement précédent pour la gestion des prêts et
bourses. C'était un mélange total. Il y a eu au moins 5 000 000 $
d'enfouis là-dedans littéralement. Il a fallu remonter ça;
il a fallu créer un autre système. Ça a pris du temps. Il
y en a sans doute eu d'autres gâchis comme ça à travers le
gouvernement. Pour moi, c'était facile que j'en parle parce que
ça avait été fait par le gouvernement
précédent. Autrement, je n'en aurais pas parlé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: J'ai bien l'impression que la mère des
problèmes n'est pas morte non plus, hein?
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Je suis convaincu qu'on peut en retrouver encore,
même aujourd'hui.
M. Ryan: Ah oui, c'est sûr.
M. Dufour: II y en aura toujours quelques-uns.
M. Ryan: C'est à vous de les trouver. M. Dufour:
C'est ça. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est à moi de les trouver. On n'est
peut-être pas à la bonne place pour les trouver. Ha, ha, ha! On va
attendre un petit peu, on n'est pas pressés, on pourra faire ça
un peu plus tard.
M. Ryan: Non, non. Vous avez beaucoup de temps en avant de
vous.
M. Dufour: Ça va pour le mois...
Le Président (M. Garon): Les engagements 28 à 31,
vérifiés?
M. Dufour: Oui, ça va.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois de
juillet sont vérifiés. On va passer au mois d'août.
Août
M. Dufour: Oui. Je parlerais de l'engagement 1, M. le
Président. Ça va, est-il appelé?
Une voix: Parfait.
M. Dufour: O.K. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 1 du mois
d'août.
M. Dufour: C'est parce que tout à l'heure on a fait un
tour de piste assez élaboré sur les subventions et un peu sur la
question des taxes, mais il y avait un dossier que j'avais complètement
escamoté. Je voudrais vous poser la question sur Châteauguay, sur
le mouvement de constestation qui est actuellement en marche concernant les
taxes. Est-ce que vous avez déjà commencé à vous
former une opinion par rapport aux mouvements de pression, la
municipalité, les citoyens, etc.?
M. Ryan: Oui. La semaine dernière ou la semaine qui avait
précédé, j'ai rencontré le maire de
Châteauguay, M. Bourcier. Le premier ministre était présent
ainsi que le ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du
revenu et de la Formation professionnelle, qui est en même temps ministre
régional pour la Rive-Sud de Montréal. Il y avait la
députée de Châteauguay qui était présente
également, Mme Cardinal. Il y avait le maire de Châteauguay et le
maire de la ville de Mercier aussi. on nous a fait part d'une demande de
subvention dont l'objet serait de permettre à la ville de
châteauguay de réduire les taxes foncières de 30 % pour
l'année 1991, ce qui aurait donné une subvention de l'ordre
d'à peu près 7 000 000 $ à 8 000 000 $, je pense. alors,
là, nous avons demandé sur quoi la ville de châteauguay se
basait pour présenter une telle demande qui est tout à fait
inusitée, inutile de vous le dire. on nous a dit qu'on se basait sur
l'exemple d'oka où la municipalité, comme vous l'aurez sans doute
vu dans les journaux, a réduit effectivement les taxes foncières
de 30 %, la municipalité sans désignation, le village, pas la
paroisse, pour l'année 1991. là, on a fait comprendre aux
autorités municipales de châteauguay que, dans le cas de la
municipalité de village d'oka, il y a eu des ventes de terrains de
près de 4 000 000 $ au cours de l'année 1990, des ventes de
terrains au gouvernement fédéral, à l'occasion de la crise
amérindienne, sur lesquelles la municipalité d'oka avait des
titres soit de propriété, soit de droit d'achat, dont elle s'est
prévalue. pour obtenir ce montant-là de 3 800 000 $, la
municipalité d'oka a dû céder 20 % de son territoire.
alors, ce n'est pas une gratuité qui lui a été faite,
c'est un montant d'argent qui lui a été versé en retour de
l'abandon d'une portion très importante de son territoire. il n'est rien
survenu de tel à châteauguay, à ma connaissance. alors, la
comparaison qu'on prétendait instituer entre les deux endroits n'a pas
sa raison d'être.
Deuxièmement, nous nous sommes demandé, avec le maire de
Châteauguay, quel pouvait être l'impact en 1991 sur les charges
foncières des événements de 1990. En
réalité, il n'y en a pas beaucoup qui soient mesurables. Dans
l'évaluation foncière, je pense qu'ils complètent cette
année un rôle triennal ou qu'ils vont en commencer un nouveau; il
n'y a pas de changement dans l'évaluation foncière cette
année. Le compte de taxes, ils ont décidé de l'augmenter,
je pense, de 2 % ou peut-être moins que ça; c'est les
dépenses qui augmentent de 2 % et le compte de taxes, je pense que c'est
0,7 %. O.K.?
Alors, dans l'immédiat, il n'y a pas de changement radical de ce
côté-là qui se présente. Le gouvernement n'agirait
pas de manière éclairée en versant une subvention qui
permettrait à la ville de réduire ses taxes de 30 %. Vous me
direz que des citoyens et des entreprises ont subi des dommages par suite des
événements de l'été 1990, c'est vrai. Mais, pour
compenser les personnes, les organismes ou les entreprises ayant subi des
dommages, le gouvernement a institué des programmes d'indemnisation. Les
personnes qui ont dû encourir des frais de transport additionnels ont
accès à des programmes d'indemnisation; les entreprises qui ont
subi des pertes nettes de revenus ont droit à des indemnisations; les
particuliers qui ont dû abandonner leur domicile, loger ailleurs ou
encourir des dépenses, ceux qui n'ont pas été capables de
partir de chez eux pour se rendre à leur travail, tout ce monde a droit
à un programme d'indemnisation.
Si on allait donner une subvention à la ville pour réduire
les taxes, c'est une indemnisation qu'on viendrait ajouter à celles qui
ont déjà été versées. Le gouvernement n'est
pas enclin à faire ça et c'est l'intention qui a
été communiquée aux maires de Châteauguay et de
Mercier lors de la visite qu'ils nous ont faite il y a une dizaine de
jours.
M. Dufour: Mais actuellement la municipalité est prise
avec... Elle n'est pas prise encore, mais il y a un mouvement de contestation
qui est entrepris versus la municipalité, le Bureau de révision,
etc. La municipalité, là-dedans, est-ce qu'elle a une...
M. Ryan: Regardez, le fondement de la contestation, si on veut
être vrai, c'est que les gens disent: Bien, avec tout ce qui est
arrivé, notre propriété a subi une perte de valeur. Vous
nous taxez, disons, à 125 000 $ et allez mettre la
propriété sur le marché, elle vaut peut-être 75 000
$ ou 80 000 $. Ils disent: Bien, nous autres, on voudrait payer les taxes
à ce niveau-là. Ce n'est pas complètement
irréaliste, ce qui est demandé. Mais ce que nous devons
répondre à ça, c'est qu'il faut laisser les choses se
replacer un petit peu. La personne n'est pas obligée de vendre sa maison
cette année. Elle garde sa maison, elle continue de fonctionner; elle
n'a pas de dépenses additionnelles pour tout ça. Mais, si les
choses se replacent, la valeur de la propriété va reprendre son
niveau normal.
C'est sûr qu'il y a eu une dépréciation au cours des
derniers mois qui, pour la personne devant procéder à une vente
immédiate de sa propriété, pour des raisons qui peuvent
être parfaitement valables, entraîne une perte, un manque à
gagner. Mais il n'y a pas une société qui peut garantir tout le
monde contre tous les risques de la vie non plus. Il y a des risques de cette
nature-là; il y en a d'une autre sorte. Celui-là, le gouvernement
n'a pas envisagé de devoir l'assumer. C'est comme ça que le
problème se pose, en toute vérité.
M. Dufour: Donc, en principe, actuellement...
M. Ryan: J'ai parlé de tous ceux qui avaient droit
à des indemnisations, mais prenez la municipalité de
Châteauguay, elle a encouru des dépenses spéciales pendant
la crise. Il a fallu que son personnel travaille le soir, par exemple,
travaille les fins de semaine. Le corps policier a travaillé des heures
plus nombreuses. Il a fallu réparer des biens qui avaient
été endommagés par des manifestants et tout. Toutes les
dépenses spéciales encourues en relation avec la crise, autant
par Châteauguay que par les deux municipalités d'Oka, sont
remboursables par le gouvernement au titre du programme d'indemnisation.
Maintenant, le gouvernement, lors de la rencontre avec M. Bourcier, dont
je signale au passage le dévouement exemplaire au service de sa
population, s'est engagé à examiner toutes les
possibilités de contribuer à stimuler la relance de
l'économie dans cette région. Je pense qu'il y a des points qui
doivent retenir notre attention et il y a plusieurs programmes dont nous allons
essayer de faciliter l'application dans ce territoire, de même que dans
les autres territoires qui ont été affectés par la crise
amérindienne.
M. Dufour: Pour le moment, à moins d'avoir des
informations ou une meilleure argumentation qui vous démontrent plus
clairement qu'il y a des gens qui sont pénalisés, vous n'avez pas
l'intention de bouger. C'est ce que je comprends là, par rapport
à ça. Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 1,
vérifié. J'appelle l'engagement 2.
M. Dufour: J'irais jusqu'à l'engagement 6. Appelez
l'engagement 6. Jusqu'à l'engagement 6, c'est adopté.
L'engagement 6 est exclu.
Le Président (M. Garon): Pardon?
Une voix: Je trouve que vous avez passé vite. Les
engagements 1 à 5, vérifiés.
Le Président (M. Garon): Pardon? Bien, ça ne
dépend pas de moi. Les engagements 2 à 6,
vérifiés?
M. Dufour: Exclu. Appelez l'engagement 6.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement 6.
M. Dufour: Oui. "Contrat pour la réalisation de
l'architecture et l'analyse fonctionnelle du système de gestion des
compensations." "C'étart-u" en fonction de votre réforme? C'est
quoi, ça, à l'engagement 6?
M. Ryan: Rien qu'à voir le langage de cet
engagement-là, vous allez comprendre que je vais vous
référer au sous-ministre.
M. Dufour: Oui.
(16 h 15)
M. Gagné: M. le Président, il s'agit de la
révision de notre système informatique, essentiellement pour
trois raisons. La première, c'est que le système dont nous
disposons présentement est très âgé; il demande
énormément de corrections et est très lourd à
administrer. C'est un système qui date d'une dizaine d'années et
qui n'est plus du tout adapté aux besoins d'aujourd'hui. Alors, la
première raison, c'est que le système est vétusté
et inadéquat.
La deuxième, c'est que le système actuel ne nous permet
pas de suivre le processus d'évolution des valeurs des immeubles. Nous
devons travailler, comme on dit dans notre langage, à la mitaine pour un
certain nombre de dossiers pour lesquels l'informatique serait d'un
précieux secours. Alors, une des révisions qu'on va faire du
système, c'est afin de nous permettre de suivre l'évolution des
valeurs de façon beaucoup plus sophistiquée.
La troisième raison, c'est l'arrivée des rôles
triennaux qui ont changé un certain nombre de choses dans le
système et qui font en sorte qu'on doit remodeler le système
informatique pour pouvoir s'adapter à cette réalité
nouvelle qui n'était pas là il y a quelques années. Alors,
ces trois raisons nous ont amenés à soumettre au Conseil du
trésor un plan global, lequel a été accepté. Ce
dont il s'agit ici a fait l'objet de soumissions publiques et c'est le plus bas
soumissionnaire qui l'a obtenu.
M. Dufour: Est-ce qu'actuellement il est en marche? C'est
complété? C'est prêt? Ça fonctionne ou si...
M. Gagné: Non. Pas du tout. Ce dont nous parlons ici, le
développement de l'architecture, est une des phases de mise en oeuvre du
système et il y en a d'autres subséquentes. Nous espérons
avoir le système dans les meilleurs délais, mais ce n'est pas
encore le cas aujourd'hui.
M. Dufour: est-ce que ça veut dire que selon le contrat il
y a d'autres phases et que vous allez être obligés de
débourser d'autres montants d'argent?
M. Gagné: Oui. Il y a des phases subséquentes. Le
montant total du système est de 1 482 000 $ autorisés par le
Conseil du trésor. Il s'agit ici d'un engagement partiel de 400 000 $,
donc. Alors, il y en a d'autres qui soit sont déjà passés
dans les engagements financiers ou passeront en temps opportun.
M. Dufour: Puis ce système-là vous permet d'aller
en soumissions par différents fournisseurs, ce n'est pas le même
nécessairement.
M. Gagné: Oui, c'est ça. On a eu ici, je pense, une
dizaine de fournisseurs et celui dont il s'agit est le plus bas. J'ai la liste
ici, oui.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Garon): L'engagement 6 est
vérifié. J'appelle l'engagement 7.
M. Dufour: Ça va pour ce mois-là.
Le Président (M. Garon): L'engagement 7,
vérifié?
Mme Bélanger: Ça va pour le mois d'août.
Le Président (M. Garon): Ah, tout le mois d'août est
vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): Les engagements 1 à...
M. Dufour: Là, c'est au 3 que je veux aller.
Le Président (M. Garon): ...16 inclusivement, pour le mois
d'août 1990, sont vérifiés.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): J'appelle les engagements du mois
de septembre.
Septembre
Une voix: On va commencer par l'engagement 1.
M. Dufour: "Aide financière pour l'Administration
régionale Kativik pour l'élaboration d'un plan directeur
d'aménagement du territoire." C'est le pendant, ça, des MRC,
à ce que je sache, pour un plan d'aménagement. C'est
ça?
Une voix: Oui.
M. Dufour: II n'y a pas de commune mesure au point de vue des
normes auxquelles on est habitués, comme la population, puis il y avait
un certain nombre de critères qui donnaient le montant. Ça a
été évalué comment, ce montant-là? Il ne
semble pas qu'il y ait de soumission. De quelle façon vous avez
déterminé que c'était 442 000 $?
M. Ryan: M. le sous-ministre.
M. Gagné: Oui. Écoutez, là-dessus on a quand
même discuté, parce que, vous l'avez signalé avec raison,
la loi de l'urbanisme, dans ses dispositions actuelles, ne s'applique pas aux
territoires nordiques, de sorte qu'il y a une certaine analogie, comme vous
l'avez mentionné, avec les MRC, avec les schémas
d'aménagement, mais ici c'est une situation très spéciale
où tout devait être innové. Alors, les montants qui sont
là ont fait l'objet d'une négociation serrée avec
l'Administration régionale Kativik. Évidemment, les demandes de
départ étaient beaucoup plus élevées que ça
et on s'est finalement entendus sur ce montant-là qui a
été estimé à la suite d'évaluations
notamment par les firmes d'urbanisme et par nos services-conseils au
ministère.
M. Dufour: D'une façon ou de l'autre, on paie pareil.
J'imagine que, si on paie par le fonctionnement, on paie par d'autres
façons. Mais le gouvernement n'intervient pas; c'est l'Administration
Kativik qui a fait... J'imagine que vous avez fait une table à trois
groupes, le gouvernement...
M. Gagné: Oui. C'est l'Administration régionale
Kativik qui est responsable de la formulation de ce plan d'aménagement
et nous sommes un ministère qui donne à la fois un soutien
technique ici et un support financier, évidemment.
M. Dufour: O.K. Pour ce contrat-là, cette
demande-là ou cette exigence-là concernant le plan
d'aménagement, est-ce qu'il y a un temps de demandé, de
donné pour qu'il soit complété?
M. Gagné: Non. Je pense que l'intention est de le faire
sur les années 1990-1991 jusqu'à 1993-1994, donc
échelonné sur quatre années. Ça, c'est l'intention;
maintenant, on sait toujours qu'il y a des ajustements possibles à ces
calendriers de prévisions.
M. Dufour: De quelle façon vous allez contrôler les
coûts? Parce qu'il pourrait y avoir des dépassements.
M. Gagné: Bien, on va sûrement essayer de taire
l'impossible pour qu'il n'y ail pas do dépassement. Vous savez qu'avec
des municipa- lités nordiques, on en parlait un peu plus tôt, nous
exerçons, comme ministère, un suivi assez serré. Alors,
nous allons peut-être dans ce dossier-là, compte tenu de son
caractère un peu singulier, exercer un suivi encore plus serré.
Mais je ne peux pas vous dire qu'il n'y aura pas de dépassement. On ne
sait jamais. Il peut arriver des événements qui sont absolument
imprévisibles aujourd'hui et qui nous amèneront à
corriger, mais disons que l'intention est sûrement de s'en tenir à
l'intérieur de l'enveloppe.
M. Dufour: Est-ce que le ministère a un
représentant permanent sur le territoire ou s'il est à
Québec? Comment ça fonctionne?
M. Gagné: Non. On n'a pas de représentant permanent
sur le territoire. C'est l'Administration régionale qui est l'organisme
décentralisé là-bas. Maintenant, on a, au
ministère, un Service des affaires nordiques et amérindiennes,
qui s'occupe incidemment principalement des questions nordiques plus
qu'amérindiennes, et ces gens-là sont en contact étroit
avec les municipalités nordiques soit au téléphone, soit
par communication informatique, comme je le disais tantôt, soit encore
par des déplacements. Nos gens visitent les municipalités
même les plus éloignées pour aller leur donner le support
auquel elles ont droit.
M. Morin: S'il vous plaît...
Le Président (M. Garon): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Alors, si j'ai bien compris, ce montant-là
couvre finalement toutes les phases qui entourent, évidemment,
l'élaboration d'un schéma d'aménagement, que ce soit au
niveau des frais de consultation, au niveau des frais professionnels, etc., et
ça, là, de la première phase d'élaboration
jusqu'à l'adoption du schéma d'aménagement. Ça
couvre l'ensemble.
M. Gagné: C'est ça.
M. Morin: J'imagine que vous avez estimé des coûts
potentiels de frais professionnels et que vous êtes arrivé
à ça.
M. Gagné: C'est exact. Il s'agit de l'évaluation
globale, ici, dont nous parlons.
M. Morin: Bon. Qu'est-ce qui pourrait justifier de la part de
l'Administration régionale un dépassement? Est-ce que ce serait
en démontrant, par exemple, des frais professionnels qui,
évidemment avec preuve à l'appui, dépasseraient les
coûts qui étaient prévus au départ? Comment est-ce
qu'on pourrait vous faire la démonstration quo lo montant qui est
accordé là n'est pas suffisant?
M. Gagné: Évidemment, c'est une question un peu
piégée que vous posez, M. le député, parce que, si
l'Administration régionale nous arrivait avec: Quels sont les
critères que vous accepteriez pour tout dépassement? ma
réponse, comme sous-ministre, quitte à être renversé
par mon ministre, serait de dire: II n'y en a pas, de raison qui justifie un
dépassement, au moins au point de départ. Par après, bien,
on n'est quand même pas des mules, il nous arrive de changer
d'idée en cours de route lorsque la démonstration est patente;
mais il n'y a sûrement pas de critères au départ, pour
répondre directement à votre question, qui font en sorte qu'on
accepterait d'avance des dépassements, sous forme de critères
établis de dépassement. C'est une chose que nous n'aimerions pas
du tout voir s'implanter.
M. Morin: C'est parce que vous avez sans doute eu de bonnes
raisons d'avoir une entente globale. Je présume qu'il y a eu des bonnes
raisons. Mais vous ne croyez pas qu'il aurait été plus sage,
finalement, de vous entendre sur un montant, ce qu'on appelle les coûts
de base de la gestion, tu sais, là, quitte à considérer,
évidemment au fur et à mesure, les coûts réels des
expertises ou des études professionnelles?
M. Gagné: Je pense que l'un inclut l'autre,
c'est-à-dire que pour fins de planification nous avons
arrêté un montant de 650 000 $, mais le paiement est toujours
sujet à des facturations démontrées.
M. Morin: Ah bon!
M. Gagné: Alors, c'est évident qu'on va recouper,
je pense, la préoccupation fort légitime que vous venez
d'évoquer que, s'il y a moyen d'arriver en bas de cette enveloppe parce
que les ~ factures auront été plus basses, tant mieux. Alors, je
pense qu'on va pouvoir en cours de route quand même faire le
contrôle microscopique de l'opération alors qu'ici, pour fins de
planification, on a un montant global de prévu.
M. Morin: Correct. Merci, M. le Président. M. Dufour:
C'est adopté, M. le Président. Le Président (M.
Garon): Vérifié?
M. Dufour: Vérifié. Pas adopté, on est
après.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2, M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Garon): L'engagement 2,
vérifié?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Garon): L'engagement 3.
M. Dufour: À l'engagement 3, j'ai comme un
problème. Je voudrais peut-être le prendre globalement parce qu'il
y a la première partie AIDA. Ah non, on va le faire selon l'ordre. Vous
avez 3 260 000 $. C'est un gros montant, ça, qui a été
accordé dans ce programme-là. Y "avait-u" des choses
spéciales? Parce que c'est l'un des gros, je pense, hein? Est-ce qu'il y
a d'autres intervenants que le ministère? C'est de quelle façon
qu'on accorde 3 200 000 $? Pour les normes, est-ce qu'il y a du monde?
Ça prend de l'argent, c'est 75 %.
M. Ryan: Là, Port-Daniel vous voulez vous assurer...
M. Dufour: Oui, Port-Daniel, le montant global qui est
prévu, c'était quoi pour les travaux, y compris votre
subvention?
M. Ryan: Regardez, je vais demander à M. Poiré de
vous expliquer ceci. C'est un dossier qui a été traité
avant mon arrivée au ministère.
M. Dufour: Oui. Ça va.
M. Ryan: je pense que vous aurez toutes les explications de la
part de m. poiré. c'est un dossier qui a été traité
en conformité avec les normes, entre parenthèses.
M. Poiré: M. le Président, il s'agit, en ce qui
concerne Port-Daniel, de deux dossiers qui ont été traités
avant la fusion et qui, après la fusion aussi, ont fait l'objet de
révision. Au tout début, en ce qui concerne Port-Daniel-Est, le
coût estimé des travaux était de 2 071 000 $ et la
subvention qui a été promise, c'était 1 553 250 $. Pour la
partie qui concerne Port-Daniel-Ouest, le coût estimé des travaux
admissibles à une subvention était de 2 173 500 $, pour une
subvention de 1 542 732 $, soit un pourcentage d'aide financière de
70,97 %. Les deux combinés ensemble, M. le Président, on avait
des coûts estimés de travaux admissibles pour 4 244 500 $, une
subvention totale pour les deux municipalités de 3 095 982 $.
Par la suite, il y a eu la préparation des plans et devis et il y
a eu la fusion également. Alors, suite à la préparation
des plans et devis - comme je vous l'avais expliqué tout à
l'heure, M. le député de Jonquière, la promesse originale
est faite sur des plans préliminaires - lorsque les plans et devis
définitifs sont arrivés, les coûts estimés
révisés admissibles ont été de 4 347 210 $, pour
une subvention totale de 3 260 408 $, ce qui fait une subvention de 75 % des
coûts admissibles.
Par la suite, la municipalité est revenue au
ministère; elle a demandé l'ajout d'une conduite de
refoulement. Alors, avec l'ajout de la conduite de refoulement, ça a eu
pour effet de porter les coûts estimés admissibles à une
aide financière à 4 886 730 $, une subvention totale de 3 665 408
$, qui est toujours à ce moment-là le maximum de l'aide
financière en ce qui concerne ce programme-là. Maintenant, je
dois vous dire que la subvention au montant de 3 600 000 $ est en tout point
conforme aux règles du programme AIDA.
M. Dufour: Mais ça touche combien de personnes,
ça?
M. Poiré: Je vais vous dire ça, M. le
Président.
M. Dufour: C'est presque le prix du village!
M. Poiré: En ce qui concerne le secteur est, vous avez...
Ne grouillez pas. Si vous me permettez je vais... Je regrette, M. le
Président, je n'ai pas en main le calcul détaillé de
l'aide financière, puis le nombre d'usagers desservis. On a
définitivement dans nos dossiers au ministère, à ce
moment-ci, l'information que vous demandez. On pourrait, à votre
demande, vous faire parvenir ce genre de renseignements là. Je ne les ai
pas au dossier, M. le Président, je regrette.
M. Dufour: C'est certainement la plus grosse subvention qui ait
été accordée dans le cadre du programme AIDA. Est-ce qu'il
y a seulement le ministère qui a donné ou s'il y a d'autres
sommes d'argent qui viennent d'ailleurs?
M. Poiré: En fait, ces travaux-là, M. le
Président, ont été jumelés avec des travaux de
voirie que le ministère des Transports a réalisés, et
également le ministère de l'Environnement a fait des travaux
d'assainissement en même temps. Maintenant, je n'ai pas au dossier les
subventions qui ont pu être versées par le ministère des
Transports et par le ministère de l'Environnement dans le cadre du
programme d'assainissement. (16 h 30)
M. Dufour: Le ministre n'est pas à sa place, ça
fait que j'ai de la misère. M. le Président, est-ce que je
pourrais demander au ministre s'il pourrait nous fournir une liste
détaillée de tous les travaux qui ont été faits
à Port-Daniel-Est, Port-Daniel-Ouest, avec tous les détails
concernant les participations des différents ministères? Il
semble que le ministère de l'Environnement a donné par la SQAE,
la Société québécoise d'assainissement des eaux,
qu'il y a eu des montants par le ministère des Transports. C'est quoi,
les montants, les populations aussi qui sont concernés, et est-ce qu'il
y a eu des subventions de l'OPDQ? Je ne le sais pas. J'aimerais avoir un
tableau complet.
M. Ryan: Regardez, M. Poiré va pouvoir vous donner des
explications complémentaires s'il y a lieu.
M. Dufour: II ne peut pas.
M. Ryan: Je vais vous dire une chose, je pense que vous ne serez
pas étonné qu'il y ait eu l'intervention, dans la
réalisation d'un projet comme celui-ci, de plusieurs ministères.
C'est des choses qui arrivent assez couramment.
M. Dufour: Je ne connais pas le projet.
M. Ryan: Même, c'est une politique du ministère de
favoriser des projets qui peuvent permettre en même temps la
réalisation de l'amélioration du système
d'approvisionnement ou d'écoulement des eaux et l'assainissement des
eaux aussi. J'en ai eu un dans ma circonscription au cours des dernières
années. Il y a eu le ministère des Affaires municipales qui est
intervenu, il y a eu le ministère de l'Environnement. Là,
évidemment, il faut que vous refassiez votre rue principale, par
exemple, pour refaire vos conduites d'eau; bien, le ministère des
Transports va refaire la rue, ce n'est pas étonnant qu'il intervienne
aussi, hein? Alors, on pourrait vous donner, dans ce cas-ci, tous les
éléments de l'intervention de chaque ministère, avec les
montants concernés. Il n'y a pas de problème
là-dessus.
M. Poiré: On pourrait se référer, M. le
ministre, aux règlements qui ont été
décrétés.
M. Ryan: Ils sont empressés. Ils sont prêts à
se casser le cou pour vous servir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous avez fait la même chose avec moi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Poiré: On pourrait, M. le Président,
déposer les règlements d'emprunt qui ont été
adoptés par la municipalité de Port-Daniel. Dans les
règlements qui sont adoptés, souvent on fait
référence aux travaux qui sont subventionnés par d'autres
organismes. Souvent il y a une clause dans le règlement qui dit que la
municipalité, dans le cadre de la réalisation de ses travaux,
s'approprie toute subvention comme source de financement au projet. En fait,
moi, je vous dis: Si ça peut faire votre affaire, le règlement
d'emprunt, pour vous donner la description des travaux qui est
décrétée, c'est assez facile pour nous de vous...
M. Dufour: En fait, comme c'est des travaux d'envergure... Moi,
je ne connais pas ça, mais il
semble que ça ne doit pas être une grosse place,
Port-Daniel. En tous cas, à Bonaventure, je ne pense pas qu'il y ait de
municipalité en haut de 12 000 habitants. Je n'ai pas
exagéré, c'est encore plus petit que ça, je suis certain
de ça. Donc, est-ce qu'il y a un phénomène qui explique
comment on peut investir autant d'argent dans un endroit? Il doit y avoir des
raisons. Ils ont certainement des bonnes raisons. J'aimerais savoir ce qui
s'est passé, c'est quoi la nature du projet. Je ne mets pas en doute ce
qui a été fait, mais j'aimerais savoir.
Le Président (M. Garon): II y a un député
qui pousse fort.
Une voix: Je pourrais vous en mentionner une couple de bonnes
raisons.
Mme Bélanger: M. le ministre des Finances!
M. Morin: II doit y en avoir des moins bonnes.
Le Président (M. Garon): M. le député de
Montmagny, apparemment vous vous voulez fournir des explications.
M. Gauvin: Je ne me suis pas adressé, non. Je m'excuse, M.
le Président, vous avez mal compris.
Le Président (M. Garon): Ah!
M. Dufour: Donc, c'est vérifié, sous réserve
que vous nous fassiez parvenir tous les détails qu'on a demandés.
Ça va?
M. Ryan: Oui, j'ai compris.
M. Dufour: Merci. On pourrait aller où? À
l'engagement 10.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements 4, 5, 6,
7, 8, 9 sont vérifiés?
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): J'appelle l'engagement 10.
M. Dufour: Lors des dernières vérifications des
engagements financiers, on avait eu une discussion concernant les compensations
sur les terres agricoles. J'avais posé certaines questions concernant
ces compensations, à savoir s'il y aurait un ajustement. J'ai comme
l'impression que, depuis que ça existe, ça a toujours
été tant de l'arpent ou tant de l'acre et c'est encore la
même chose. Ma question était à l'effet de savoir s'il y
aurait des changements d'apportés. Si je me rappelle bien, votre
prédécesseur nous avait informés que, oui, il pouvait y
avoir une étude dans ce sens-là et que, à un moment
donné, il y aurait possiblement des augmentations. Donc, j'aimerais
savoir de votre part si vous êtes au courant de ça ou si vous
êtes dans la même ligne de pensée.
M. Ryan: Comme vous le savez, en vertu de la législation
actuelle, les agriculteurs bénéficient, pour la partie de leur
bien qui est orientée vers la production agricole, d'un régime
fiscal particulier. La valeur taxable de leur terrain est plafonnée
à un niveau de 375 $ l'hectare, tant aux fins de taxes foncières
municipales qu'aux fins de taxes foncières scolaires.
Lorsqu'elles sont en zone agricole, le total des taxes foncières
municipales prélevées à leur égard est
plafonné à 2 % de leur valeur imposable et, qu'elles soient en
zone agricole ou pas, elles sont exemptées de certaines taxes
municipales dont la taxe d'affaires, la taxe sur les terrains vagues, droits de
mutation immobilière, etc. Leur machinerie n'est pas inscrite au
rôle d'évaluation.
Pour compenser le manque à gagner des municipalités
dû à ces restrictions, le ministère leur verse chaque
année une subvention équivalente. Pour aider les producteurs
agricoles, le ministère leur rembourse 70 % du montant qu'ils ont
payé à l'égard de leur ferme située en zone
agricole.
Nous avions envisagé de faire certains ajustements à ce
régime, comme le signalait la question du député de
Jonquière, et j'ai travaillé avec mon collègue, le
ministre de l'Agriculture, à la préparation d'un document que
nous destinons à nos collègues du cabinet. Le document est encore
l'objet de vérifications et nous n'en sommes pas encore arrivés
à présenter nos propositions au cabinet. Alors, pour le moment,
c'est le statu quo.
M. Dufour: ii y a une suite? ça va. vérifié.
m. ryan: l'engagement 10, vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 10,
vérifié. J'appelle l'engagement 11.
M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 11,
vérifié. J'appelle l'engagement 12.
M. Dufour: Dans l'engagement 12, on parle de l'"activité:
projets spéciaux d'aqueduc et d'égout". Est-ce que c'est dans le
cadre d'un programme? On ne le nomme pas. J'imagine que c'est le programme
AIDA.
M. Ryan: On va vérifier, j'avais la même question
que vous.
M. Dufour: Oui? Bon.
M. Ryan: M. Poiré, l'engagement 12, est-ce que c'est AIDA,
ça, ou bien donc si c'est votre caisse spéciale?
M. Poiré: En ce qui concerne L'Epiphanie, M. le
Président, vous savez que les subventions qui étaient
données anciennement avant l'arrivée du programme AIDA
étaient payées sur une période de 10 ans. Alors, lorsqu'on
établissait la valeur présente de la subvention, au moment de la
promesse, on prévoyait un taux d'intérêt, à ce
moment-là, qui était un petit peu en bas du marché pour
tenir compte de l'évolution des taux d'intérêt et, lorsque
la municipalité procédait à son financement permanent, il
s'agissait d'ajuster la subvention en fonction du taux nominal moyen de
l'émission d'obligations. Alors, souvent il y avait des écarts
entre le taux d'intérêt qu'on avait utilisé pour calculer
l'aide financière et celui qu'ils ont réellement payé
après soumission pour la mise en marché des obligations.
Alors, dans le cas de L'Epiphanie, c'est un ajustement pour tenir compte
du taux nominal après la mise en marché des obligations.
M. Dufour: Par contre, il n'y a pas beaucoup de
municipalités qui vont emprunter sur 15 ans. Actuellement, quand on va
sur le marché obligataire, c'est sur trois ans, cinq ans,
dépendant. Elles ne s'engagent pas à des taux fixes. Quand la
municipalité retourne sur le marché des obligations, ce n'est pas
nécessairement le même intérêt. Est-ce que ça
veut dire que vous ajustez les intérêts à chaque fois?
M. Poiré: Habituellement, M. le Président, quand on
fait une émission d'obligations, souvent on vise quand même...
D'abord, les subventions étaient payables sur une période de 10
ans et on tentait dans la mesure du possible de faire une émission
à 10 ans. Vous pouvez avoir un ballon 3 ans, un ballon 5 ans, un ballon
10 ans. Alors, à ce moment-là, on tentait quand même la
plupart du temps d'accrocher nos subventions au ballon 10 ans, de sorte que le
taux d'intérêt qui était utilisé pour payer la
subvention était conforme à l'émission d'obligations.
M. Dufour: S'il y a des changements, c'est qu'il y a vraiment des
variations assez importantes.
M. Poiré: c'est ça. en fait, habituellement, quand
même, comme on dit entre guillemets, le taux d'intérêt est
matché avec l'émission d'obligations.
M. Dufour: Ça va, M. le Président. Le
Président (M. Garon): Vérifié.
M. Dufour: Ça va. Vous pourriez appeler l'engagement
15.
Le Président (M. Garon): Les engagements 12, 13 et 14
étant vérifiés, j'appelle l'engagement 15.
M. Dufour: Numéro 15, "contrat par soumission sur
invitation. Contrat de services professionnels pour effectuer divers travaux de
développement et d'entretien relatifs aux systèmes de
subventions". Quelle est la raison pour laquelle on a demandé 10
soumissions et on en a seulement une? Est-ce qu'il y a une raison
spéciale?
M. Gagné: M. le Président, il s'agit de ce qu'on
appelle familièrement l'entretien du système, c'est-à-dire
les correctifs qu'il faut apporter en cours de route au système
informatique que nous donnons à contrat à l'extérieur.
Pourquoi il y a eu une seule firme qui a soumissionné? C'est une
très bonne question; nous aurions souhaité en avoir plusieurs,
mais il se trouve qu'il y en a eu juste une qui s'est présentée
à cet appel d'offres et elle rencontrait les normes du devis ou du
cahier de charges.
M. Dufour: Je comprends pour l'entretien, mais vous avez aussi le
développement.
M. Gagné: Oui, c'est parce que, évidemment, il y a
des parties qui doivent être développées à
l'intérieur du système. Parfois, c'est simplement des ajustements
de routine, mais il y a aussi des parties qui doivent être
développées.
M. Dufour: Mais là, si je comprends bien, la soumission
est complète, il n'y a pas d'autres parties comme tout à
l'heure.
M. Gagné: Non. C'est complet, ça. M. Dufour:
Ça va. Vérifié.
Le Président (M. Garon): L'engagement 15 est
vérifié. J'appelle l'engagement 16.
M. Dufour: Le numéro 16, j'aimerais juste savoir le
détail, si c'est possible, des subventions: UMRCQ, UMQ et les
autres.
M. Ryan: Pardon?
M. Dufour: Est-ce qu'il serait possible d'avoir les montants des
subventions accordées aux quatre intervenants, mais
séparés?
M. Ryan: L'Union des municipalités: 115 000 $; l'UMRCQ:
115 000 $; Corporation des officiers municipaux agréés du
Québec: 11 000 $; et Corporation des secrétaires municipaux du
Québec: 24 000 $
M. Dufour: Je vous remercie. Il n'y a pas de changement...
M. Ryan: Non.
M. Dufour: ...dans les montants qui sont accordés depuis
plusieurs années, si je ne me trompe pas, hein?
M. Ryan: Ce qui veut dire qu'il y a une diminution
réelle.
M. Dufour: C'est ça. C'est ce que je pense. S'ils ne se
plaignent pas, je ne pourrai pas me plaindre pour eux autres.
Vérifié.
M. Ryan: II y a des années où c'est un petit peu
plus clair que ça.
M. Dufour: Non. Je sais, par exemple, que les quatre corporations
qui sont là font beaucoup de travail pour le ministère. Dans le
fond, elles le font pour elles, mais elles le font aussi pour le
ministère.
M. Ryan: D'accord. C'est pour ça que la contribution qui
leur est versée n'est pas un cadeau gratuit; c'est une contribution
partielle...
M. Dufour: Non, mais je connais...
M. Ryan: ...pour le travail qu'elles accomplissent au service de
l'amélioration de nos institutions municipales.
M. Dufour: Oui. Je connais des administrateurs municipaux qui
pensaient toujours qu'en acceptant une subvention ils pouvaient s'attacher avec
le gouvernement, mais, moi, je le vois d'un autre oeil en disant qu'il y a
beaucoup de travaux qui sont exigés à cause peut-être du
fonctionnement du ministère, mais il y a des travaux qui sont vraiment
des commandes. Mais si le ministère n'avait pas cette
expertise-là, il faudrait qu'il la paie ailleurs.
M. Ryan: Oui.
M. Dufour: II faudrait le faire. Ça va. C'est
vérifié pour ce mois-là.
Le Président (M. Garon): Alors, les engagements du mois de
septembre 1990 étant vérifiés, j'appelle les engagements
du mois d'octobre 1990, en commençant par l'engagement 1.
Octobre
M. Dufour: Attendez un peu. Si vous voulez nous donner une petite
chance, on va vous dire où on veut aller.
Le Président (M. Garon): Je vous donne toute la chance que
vous voulez, M. le député de Jonquière.
M. Dufour: On va prendre l'engagement... Jusqu'à 15,
vérifié.
Le Président (M. Garon): Inclusivement?
M. Dufour: Oui. Appelez l'engagement 16. (16 h 45)
Le Président (M. Garon): Les engagements 1 à 15
étant vérifiés sans autre forme de procès,
j'appelle l'engagement 16.
M. Dufour: Fermeture de la ville de Schef-ferville. Là, on
est rendus à une ouverture. J'aimerais bien qu'on ait un tableau un peu
plus global de ce qui se passe sur le territoire.
M. Ryan: M. le Président, est-ce que le
député veut surtout qu'on fasse le point de manière
générale, pour commencer?
M. Dufour: Oui. J'aimerais qu'on tire la ligne à peu
près sur tout.
M. Ryan: Si vous n'avez pas d'objection, on pourrait
peut-être demander à M. le sous-ministre de faire le point.
M. Gagné: Alors, M. le Président, le
député connaissant bien l'historique du dossier, on peut le
passer, mais les événements importants, disons, de la
dernière année, c'est que le processus d'acquisition des
immeubles - je pense qu'il en avait été question à cette
commission la dernière fois - est à toutes fins utiles
complété, c'est-à-dire qu'il reste peut-être
certains gestes d'ordre légal ou administratif à poser, mais pour
nous le processus d'acquisition des immeubles est à toutes fins utiles
terminé à Schefferville, premièrement.
Deuxièmement, nous en sommes venus à une entente de
principe sur le transfert des 124 acres de terrain pour l'agrandissement de la
réserve de Matimekosh. Cet exercice-là s'est fait
évidemment avec la communauté autochtone impliquée,
concernée et, bien sûr, avec la municipalité de
Schefferville. Il reste un certain nombre de gestes à être
posés pour le transfert effectif, et le ministère de
l'Énergie et des Ressources est déjà à l'oeuvre
pour mettre de l'avant ces dispositions-là.
Troisièmement, il y a eu un décret du gouvernement
approuvant officiellement une entente que nous avons conclue avec la compagnie
IOC, une entente qui réglait toute une série de questions qui
traînaient dans le décor et que nous avons pu finalement
régler. Je nomme les principaux: la dette municipale qui, en vertu de
cette entente, était assumée par la compagnie IOC; les
contestations relatives à l'évaluation foncière aussi des
propriétés d'IOC ont été
réglées à l'amiable à l'intérieur de
cette entente-là; le financement de la démolition des immeubles
excédentaires, c'est-à-dire ceux dont ni le gouvernement ni la
communauté autochtone ne voulaient. Cette disposition-là
était prévue à l'entente que nous avons conclue avec IOC
et les manières de financer étaient également
prévues à l'entente. Et la démolition effective des
immeubles s'est effectuée à l'automne 1989 et ça s'est
terminé à l'été 1990 et l'automne 1990, de sorte
que cette entente-là nous a permis de régler a peu près
tous les dossiers qui traînaient.
Un administrateur a été nommé le 1er janvier 1991
pour prendre la relève de la Commission municipale du Québec qui
administrait la ville jusque-là. Alors, la loi à laquelle vous
avez travaillé, je pense bien, cet automne permettait de nommer un
administrateur, ce qui fut fait. C'est M. Belleau, Jacques est son
prénom...
M. Dufour: Comment?
M. Gagné: M. Jacques Belleau, qui est un fonctionnaire du
ministère des Affaires municipales et qui connaît très bien
le dossier et très bien le territoire, a été
nommé.
Alors, voilà pour les principales étapes franchies au
cours des derniers mois dans le dossier de Schefferville.
M. Dufour: II a été nommé le 1er janvier
1991. Est-ce qu'il y a une date de fin ou s'il a été nommé
au bon vouloir de...
M. Gagné: C'est-à-dire que les élections
municipales, dans la meilleure hypothèse, je pense bien, ne pourraient
pas être prévues avant l'automne 1991, c'est-à-dire dans 12
mois, 11 mois. Maintenant, ce sera à évaluer,
dépendam-ment de l'évolution des dossiers, s'il y aura lieu de
les tenir. La loi prévoit que le ministre a discrétion de...
M. Dufour: Est-ce qu'il demeure à Schefferville ou s'il
demeure...
M. Gagné: On peut dire qu'il est à peu près
à mi-temps. Il passe plusieurs jours par semaine sur place, mais il ne
demeure pas, comme tel, à Schefferville.
M. Dufour: Toutes les activités pour la fermeture de la
ville de Schefferville, parce qu'elle est rouverte, est-ce que ça, c'est
complété? Vous m'avez dit: On a fait une entente avec IOC, il y a
eu des évaluations. Est-ce que tout ça, c'est
complété, la partie fermeture? Parce que, quand on a passé
la loi, il restait encore des éléments.
M. Gagné: Oui. Je pense qu'on peut dire que c'est
terminé en ce qui concerne ce volet-là.
Il y a encore un certain nombre d'étapes à faire avant de
livrer la ville clé en main, si je peux utiliser l'expression, et qu'on
puisse faire des élections. Je peux vous donner peut-être les
principales étapes qu'il reste à franchir. Disons
qu'essentiellement je vous disais tantôt qu'on s'était entendus
sur le terrain à être transféré dans la
réserve de Matimekosh. Alors, il reste à régler avec le
gouvernement fédéral le transfert effectif, c'est-à-dire
le transfert légal de ce terrain-là. Ça, c'est une chose
qu'il reste à faire.
Deuxièmement, nous devons finaliser avec le gouvernement
fédéral une entente sur l'exploitation et la rénovation
des services d'aqueduc et d'égout. On est déjà
arrivés presque à des conclusions avec lui là-dessus. Il
reste à terminer ça de façon à ce qu'on sache
exactement quelle sera la contribution financière du gouvernement
fédéral dans la rénovation et dans le fonctionnement des
services publics.
Il y a la vente des maisons. Nous sommes encore propriétaire,
comme ministère des Affaires municipales, d'un certain nombre de maisons
qui ont été acquises. Alors, le processus de vente doit aussi
être déclenché. Finalement, il y a quelques points de
détail, mais je pense que ce sont les étapes essentielles: alors,
transfert de la réserve, entente de services, liquidation des biens que
nous avons toujours.
M. Dufour: J'avais soulevé, lors de l'étude du
projet de loi, un certain nombre d'éléments, par exemple,
à savoir si le gouvernement du Québec s'assurait, en cas de
litige entre les parties concernant l'utilisation des équipements
municipaux, qu'il y aurait un intervenant quelque part qui pourrait
décider. Parce que ça va bien, là, il n'y a pas de
problème entre les Blancs et les autochtones, mais s'il y a un
problème... L'aréna qu'on cède, si demain matin ils
disent: On ne la donne pas, ce n'est pas un service essentiel, est-ce que,
à travers cette négociation-là, c'est soulevé?
M. Gagné: Alors, il y aura une entente intermunicipale qui
va prévoir le rôle du fédéral, de la ville et de la
communauté autochtone, ainsi que la contribution financière de
chacun. Maintenant, c'est comme n'importe quelle entente intermunicipale; en
cas de litige, ce sont les recours qui sont prévus dans la Loi sur les
cités et villes.
M. Dufour: Oui mais une entente, elle a un temps
déterminé. Ce n'est pas ad vitam aeternam.
M. Gagné: C'est exact.
M. Dufour: Moi, ce que je soulevais et j'en suis encore
convaincu, c'est qu'il faut prévoir quelque chose dans ce
sens-là. La nouvelle municipalité de Schefferville, le seul
contrôle
qu'elle a avec les autochtones, c'est l'aqueduc et les égouts, et
ça, c'est considéré comme des services essentiels. Donc,
aucun moyen de pression ne peut être fait par les Blancs, tandis que les
autochtones pourraient empêcher des choses, parce que ce n'est pas
nécessairement des services essentiels.
S'il y avait un litige, à ce moment-là il n'y a pas de
contrepartie. Autrement dit, vis-à-vis d'une force on doit imposer une
force, comme vis-à-vis d'une entente. C'est ça, hein. Je ne sais
pas comment vous pouvez le prévoir. Moi, je veux soulever le
problème et je ne souhaite pas qu'il arrive des problèmes. Ils
sont assez loin, ils devraient s'entendre; mais ce n'est pas vrai que c'est
comme ça que ça se passe tout le temps.
M. Gagné: Évidemment, on n'est pas à
l'épreuve de gestes qui seraient...
M. Dufour: C'est ça.
M. Gagné: ...en dehors de la légalité;
auquel cas je pense bien qu'on verra ce qu'il y a à faire à ce
moment-là. Mais, actuellement, on travaille à une entente dans le
cadre des lois actuelles et on a de bonnes raisons de croire qu'on va arriver
à des formules qui seront défendables.
M. Dufour: En tout cas, moi, je vous dis: II y a peut-être
moyen de prévoir. Je pense que vous avez assez d'imagination pour
prévoir ce qui est prévisible; parce que c'est prévisible,
mais ça ne veut pas dire que ça va arriver. C'est potentiellement
prévisible ou possible et, à ce moment-là, je dis: Vous
devriez ou on devrait avoir une méthode pour dénouer ces
impasses-là, si ça existait, par des mécanismes. Ça
peut être des mécanismes monétaires, ça peut
être des mécanismes judiciaires. Moi, j'aime mieux des ententes,
des choses qui peuvent se faire. Monétaire-ment, quand la champlure se
ferme, ça fait mal. Donc, ça peut être ça.
Je vous le donne à titre de suggestion. Vous n'êtes pas
obligés de la suivre. Je veux dire, si vous avez une méthode pour
protéger quelqu'un, faites-le, c'est encore le temps.
Ça va pour ces engagements-là, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois d'octobre
1990 étant vérifiés, j'appelle les engagements du mois de
novembre.
Novembre M. Dufour: Vérifié.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois de
novembre 1990 étant déclarés vérifiés,
j'appelle les engagements du mois de décembre 1990.
Décembre
M. Dufour: Juste l'engagement 4, M. le Président.
Le Président (M. Garon): Les engagements 1, 2 et 3
étant vérifiés, nous passons à l'engagement 4.
M. Ryan: Ça va aller avec la réponse que nous
allons vous envoyer ces temps prochains.
M. Dufour: C'est ça. Le supplément, je voulais
juste m'assurer parce que je n'ai pas fait les additions...
M. Ryan: II sera inclus dans les éléments au sujet
desquels vous recevrez des informations.
M. Dufour: O.K. Et le montant de 400 000 $, vous l'aviez
ajouté quand vous m'avez donné l'information?
M. Ryan: C'est ça. M. Dufour: Ça va.
Ça serait vérifié. Le Président (M. Garon):
Pardon? M. Dufour: C'est vérifié.
Le Président (M. Garon): Les engagements du mois de
décembre 1990 étant vérifiés...
Une voix: L'année.
Le Président (M. Garon): L'année. Les engagements
de l'année 1990, de janvier à décembre, sont
déclarés vérifiés.
M. Dufour: C'est ça. J'aurais peut-être une
remarque.
Le Président (M. Garon): Je passe la parole au
député de Jonquière qui semble avoir quelque chose a
dire.
M. Dufour: Oui. J'avais juste une remarque. Dans les papiers que
vous nous donnez, surtout ceux qui sont informatisés, la lecture est
très difficile. C'est pâle et il faut deviner ce qui est
marqué dessus. Je ne voudrais pas aller en cour avec des papiers
semblables. Je ne sais pas s'il n'y aurait pas moyen d'améliorer un peu
ça, pour notre compréhension à nous.
M. Ryan: Je peux vous assurer que, selon ma connaissance, ce
n'était pas délibéré.
M. Dufour: Ah, j'en suis convaincu! Mais je me demande si on ne
pourrait pas améliorer ça parce que, nous autres, quand on vient
pour regarder ça, on ne sait pas.
M. Ryan: Avez-vous quelque chose à dire là-dessus,
M. le sous-ministre?
Il y a juste une chose, M. le Président. Pour que votre fonction
ait toute sa riche signification, il y a une partie de ces copies-là qui
sont faites par le Secrétariat des commissions. Il y a peut-être
des choses qui pourraient être travaillées de ce
côté-là aussi. Je ne le sais pas, là, je ne porte
pas d'accusation.
Le Président (M. Garon): C'est le Conseil du trésor
qui nous les envoie.
M. Ryan: Le Conseil du trésor, mais ça fait
partie...
Le Président (M. Garon): Nous autres, on n'en fait pas, de
photocopie.
M. Ryan: Correct. Je ne veux pas l'épargner de mon
jugement implicite.
Une voix: Ha, ha, ha! Surtout pas. M. Ryan: Non.
Le Président (M. Garon): Mais il ne faudrait pas qu'il
ménage sur l'encre.
M. Dufour: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Garon): On a l'impression, des fois,
qu'il ménage sur l'encre. C'est tellement pâle qu'on...
M. Ryan: La commission est libre de faire ses
représentations au Conseil du trésor. Je ne voudrais pas
être complice de pareille démarche.
Le Président (M. Garon): Autrement, il va falloir qu'il
nous fournisse des lunettes spéciales.
M. Dufour: Et même là... Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Dufour: Même là, ce n'est pas sûr. C'est
une remarque que je fais. C'est très difficile et c'est
désagréable quand on vient pour lire quelque chose et qu'on ne le
voit pas.
M. Ryan: Très bien. Non, mais regardez, faites une chose:
signalez-le-nous dès que vous recevez les documents si ça arrive
encore et nous essaierons de corriger avant de nous retrouver à ce
forum.
M. Dufour: Ça va.
M. Ryan: Ça va? Merci.
M. Dufour: Pas d'autres remarques.
M. Ryan: Je remercie, M. le Président, les
députés de leur obligeante collaboration et les assure de la
mienne.
Le Président (M. Garon): Maintenant, j'aimerais vous
demander, comme vous avez le chapeau aussi de ministre de l'habitation, si on
pourrait prendre une entente sur le nombre d'heures. Ça fait un an que
ça n'a pas été vérifié. Vous n'êtes
pas en cause, je veux dire, mais ça fait un an. Je vous ai appelé
cette semaine pour justement vous en saisir un peu.
M. Ryan: II ne m'appartient pas de statuer sur le partage du
temps dans les travaux des commissions, comme vous le savez. Ce sont des choses
qui donnent lieu à des arrangements entre les leaders des formations
politiques et je ferai...
Le Président (M. Garon): Pas nécessairement.
M. Ryan: Mais, moi, j'ai comme pratique, en tout cas...
Le Président (M. Garon): Le règlement ne fait pas
appel aux leaders.
M. Ryan: Pardon?
Le Président (M. Garon): Le ministre et...
M. Ryan: En tout cas, moi, je passe par le bureau du...
Le Président (M. Garon): ...le porte-parole de la
commission...
M. Ryan: Comme vous le savez...
Le Président (M. Garon): ...sont libres de l'arrangement
de leurs travaux. Si vous vous entendez sur un nombre d'heures, nous, on va
fixer l'heure et ça va marcher. C'est parce qu'on est obligés de
faire faire les engagements; ce sont les règlements.
M. Ryan: Vous voulez régler ça maintenant?
Le Président (M. Garon): Pas nécessairement
maintenant.
M. Ryan: Non.
Le Président (M. Garon): Non, je n'essaie pas de faire un
hold-up.
M. Ryan: Moi, je suis toujours prêt pour des
règlements rapides quand ils sont à bon marché.
Le Président (M. Garon): Ah bien, je sais. Je sais que le
critique a demandé trois heures et
ça fait un an qu'il n'y a pas eu d'engagements.
M. Ryan: II y avait eu une heure qui avait été
proposée de l'autre côté. Si vous pensez qu'on peut
régler pour deux heures, on va régler ça tout de suite,
sujet à confirmation par le bureau du leader de notre
côté.
Le Président (M. Garon): Alors, je vais communiquer avec
lui pour lui dire que vous avez proposé deux heures.
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Garon): Si ça peut marcher, moi,
je...
M. Ryan: Ça serait réglé et, moi, je ferais
la démarche pour obtenir l'aval du bureau du leader, contre lequel je ne
veux jamais rien faire, par esprit de discipline. C'est important dans un parti
politique, dans un gouvernement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): II y en a trop. C'est pour
ça que, moi, je suis pour un changement de régime politique,
justement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Garon): Le parlementarisme britannique,
ça n'aide pas à l'initiative. Je vous remercie, M. le
ministre.
M. Ryan: Vous, vous avez des affinités
américaines.
Le Président (M. Garon): Nous ajournons les travaux sine
die.
(Fin de la séance à 17 heures)