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Commission permanente des affaires municipales
Autofinancement des Jeux olympiques de 1976/77
Séance du mercredi 22 janvier 1975
(Dix heures dix-huit minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Tel que convenu hier soir nous commencerons les travaux ce matin en
entendant M. Nick Auf Der Maur, conseiller, membre du Rassemblement des
citoyens de Montréal. Avant d'inviter M. Auf Der Maur à nous
faire sa présentation, j'aimerais aviser la commission des changements
suivants. Les députés suivants auront droit de parole pour la
séance d'aujourd'hui, soit M. Bourassa (Mercier), M. Boudreault
(Bourget), M. Caron (Verdun), M. Charron (Saint-Jacques), M. Bellemare
(Johnson), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Garneau (Jean-Talon), M.
Goldbloom (D'Arcy-McGee), M. Malouiri (Drummond), M. Léger (Lafontaine),
M. Ostiguy (Verchères), M. Parent (Prévost), M. Roy (Beauce-Sud)
et M. Vaillancourt (Orford), M. Auf Der Maur.
Rassemblement des citoyens de Montréal
M. Auf Der Maur: M. le Président, je vous remercie au nom
du Rassemblement des citoyens de Montréal de nous accorder le droit de
parole. Notre intervention aujourd'hui sera un peu particulière, car si
le COJO n'a pas de montants ou d'informations exacts pour expliquer le projet
de rechange, nous non plus nous ne pouvons pas baser notre intervention sur des
informations exactes car cela n'existe pas pour nous. Nous avons raison de
croire que cette commission parlementaire peut éclaircir cette
situation, cela peut ajouter quelque chose de rationnel dans le débat
olympique, un débat qui est plutôt irrationnel jusqu'à
maintenant. Nous voulons aussi apporter l'inquiétude des citoyens de
Montréal face à la situation olympique.
Hier, nous avons eu un petit guide touristique du projet actuel et enfin
un petit débat sur deux stades basé sur l'information
générale. Lorsque Montréal s'est vu octroyer à
Amsterdam, les Jeux olympiques, la ville avait promis de mettre sur pied des
jeux modestes et pour les quatre olympiades antérieures, notamment
celles de Rome, Tokyo, Mexico et Munich, les dépenses avaient atteint
des sommets délirants. Il y avait des déficits énormes et
c'étaient des projets olympiques de grandeur. La réponse de la
ville de Montréal à cela, c'étaient des jeux modestes et
des jeux qui s'autofinancent. Il va sans dire que le Rassemblement des citoyens
de Montréal estd'accord sur le principe des jeux modestes susceptibles
de s'autofinancer.
Cependant, quand la ville a dévoilé les plans du stade
Taillibert, avec cette tour qui est aussi haute que la Place Ville-Marie et un
toit amovible, de plus en plus des gens se sont mis à soupçonner
que les jeux ne seraient ni modestes, ni autofinancés.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que les gens contestent l'idéee que
cela est modeste. Quand vous voyez ce monument et on devrait le
considérer comme un monument plutôt que comme un stade ce
n'est pas modeste, même si c'est "topless" aujourd'hui, pour le moment.
C'est un monument à on ne sait pas quoi. On base cela même sur la
description que M. le maire Drapeau a faite hier. Il a décrit un projet
qui sera peut-être unique au monde, avec des éléments qui
n'existent nulle part. Alors on ne pense pas que ce soit quelque chose de
modeste ou de rationel.
C'est plutôt à la mode des olympiques antérieures,
celles de Rome, où il y a eu d'énormes déficits. C'est
à la mode de la grandeur et du prestige. Ce n'est pas dans le cadre de
la promesse originale que Montréal a faite à Amsterdam, soit de
sauver l'esprit olympique et de donner un peu de bon sens aux olympiques.
Maintenant, on dit que cela va coûter près de $400 millions
pour construire, sans tenir compte de l'inflation. On peut donc dire que cela
peut atteindre la somme d'un demi-milliard de dollars. On devrait se demander
dans quelle sorte de société nous vivons si nous nous permettons
de construire une chose pareille. Il faut se rappeler que la construction de la
Voie maritime du Saint-Laurent a coûté seulement $410 millions. Il
faut placer cela dans le contexte.
Il est évident que la priorité devrait être
donnée aux besoins réels plutôt qu'au luxe. Il faudrait
peut-être suivre l'exemple de la ville de Foxboro, au Massachusetts,
où, il y a trois ans, on a construit un stade de 70,000 places en 326
jours, sans temps supplémentaire, pour seulement $6.5 millions. Cela a
été construit pour l'équipe de football "New England
Patriots".
Alors, si on l'a fait à Foxboro, une petite ban-lieu de Boston.
S'il a été possible de construire un stade de 70,000 places
à un coût de $6.5 millions il y a trois ans, on pense que cela
devrait être possible ici, à Montréal, en 300 ou 400 jours,
même à temps double, de construire quelque chose de semblable.
Nous sommes en train d'imiter ce qui se passe à la
Nouvelle-Orléans où un stade couvert est encore en chantier,
après six ans, dont le coût originellement était
estimé à $60 millions. Ironiquement, c'est à peu
près la même estimation que celle que M. Taillibert a
donnée pour celui dont nous parlons. Après six ans, ce n'est pas
encore terminé et le coût en est maintenant de l'ordre de $200
millions et, avec le service de la dette, ça va coûter $400
millions aux citoyens de la Louisiane.
A Montréal, l'expérience démontre, hors de tout
doute, que les prévisions budgétaires, dans le domaine des
travaux publics, sont risquées. En 1964, le coût de la
construction du site de l'Expo avait été évalué
à $160 millions; en février 1965, cela avait augmenté
à $234 millions; en août de la
même année, c'était $285 millions; en mars 1966,
$330 millions; en décembre 1966, cela a encore augmenté à
$379 millions; en février 1967, c'était $404 millions et,
à la fin, c'était $430 millions, le coût final. Alors cela
a augmenté plusieurs fois et, aujourd'hui, nous n'avons que deux
prévisions budgétaires pour les deux olympiques, l'originale de
$310 millions et, maintenant, nous sommes rendus à plus de $600
millions.
L'histoire se répète ici, on n'a pas parlé du
vélodrome qui était originellement évalué à
$10 millions et qui est déjà rendu à $27 millions. Les
experts parlent de $57 millions comme coût final. Le village olympique
permanent construit par l'entreprise privée devait coûter $30
millions. On parle maintenant d'un coût doublé qui sera
assumé par le COJO lui-même, car, même si c'est l'entreprise
privée qui construit le village olympique, s'il y a un déficit,
cela revient au COJO; ce déficit n'est pas indiqué dans les
chiffres actuels du COJO.
Ce qu'on est en train de faire à Montréal, c'est de
répéter les deux erreurs que les organisateurs de Munich
reconnaissent avoir commises: un village olympique permanent devant être
converti en condominiums qui, aujourd'hui, sont à moitié vides et
ne se vendent pas. La seule partie du village olympique à Munich qui a
fonctionné, ce fut la partiequi étaitréservée
àdesHLM,deslogements à loyer modique. Les condominiums à
Munich se vendent à $200,000 et ils sont à moitié vides.
C'est l'Etat, là-bas aussi, qui couvre les pertes, les
déficits.
L'autre erreur qu'on a commise à Munich, on le dit encore
aujourd'hui à Munich, ce fut un toit sur les installations; on a
construit un toit, un peu comme le toit qu'il y avait sur le Pavillon de
l'Allemagne à l'Expo. Ce toit a augmenté les prévisions de
1000% quand on l'a construit.
Alors, ici, à Montréal, on répète ces deux
erreurs: village olympique pour condominiums par après, et un toit. En
dépit de cela, en octobre dernier, à Vienne, le maire Drapeau
confirmait laconiquement au Comité international olympique que les
coûts de construction pour les jeux s'élèveraient à
$250 millions. Cela veut dire, en octobre, le maire a dit que c'était
$250 millions comme prévu originalement. Aujourd'hui, on sait que ces
prévisions ne sont plus valables; alors, quand il a dit cela
àVienne, c'était soit à cause d'incompétence ou
d'un désirde cacher la vérité à la population. On
ne sait pas quelles seront les prévisions dans six mois. Tout ce que
nous savons, c'est que les revenus, quant à eux, ne peuvent
s'élever indéfiniment.
Toutes ces erreurs de prévisions sont dues à des raisons
qu'on ne connaît pas, car c'est basé sur des données qui
sont cachées au public. Le principe d'autofinancement est sur le point
d'être abandonné. L'acceptation, en principe, d'un déficit
et le recours aux fonds publics ouvrent la porte à une
accélération non contrôlée des dépenses.
Même si on parle de l'autofinancement en permanence ou
après les jeux, en regardant les chiffres que M. Rousseau a fournis
hier, c'est que les revenus seront de l'ordre de $335 millions à $435
millions et les dépenses seront de $644 millions. Cela, sans tenir
compte de l'inflation, sans tenir compte du déficit du village olympique
même.
Comme cela a augmenté de $310 millions en deux ans cela a
doublé en six mois ou en huit mois ou dans un an, ce ne sera pas
exagéré de dire que les dépenses totales pourront
atteindre la somme de $1 milliard. On sait que les revenus sont fixés.
Ils ne peuvent pas dépasser beaucoup $400 millions, ce qui veut dire un
déficit possible de $400 millions à $600 millions. Ceci est
à peu près ladette de la ville de Montréal actuellement.
La dette de la ville de Montréal est de l'ordre de $700 millions, et 21%
du budget de la ville vont au service de la dette. Si la ville est prise avec
un déficit de $600 millions ou de $400 millions, il faut tenir compte du
coût des emprunts. Peut-être que 40% du budget de la ville de
Montréal vont servir à la dette. Si le maire Drapeau parle
d'autofinancer le village olympique ou le stade olympique après les Jeux
olympiques, de continuer une loterie ou d'émettre des pièces de
monnaie en or ou autre chose, ceci implique le gouvernement
fédéral. On devra changer la loi fédérale. Rien de
cela n'est assuré.
On parle, en plus de cela, d'autofinancer une dette postérieure.
On parle aussi d'autofinancer le stade en permanence pour le maintenir. Si cela
coûte les sommes qu'on connaît, on se demande comment on pourra
payer. C'est censé servir la population en même temps,
après les olympiques. Si la dette est une telle somme, on se demande
quelle fédération sportive ou de loisirs sera capable de payer le
loyer pour utiliser cela. La seule chose qu'on pourra faire, c'est
peut-être du jogging sur un kilomètre. On a eu la même
expérience après l'Expo. On a eu Terre des hommes, qui
était censée s'autofinancer, se payer par elle-même.
Québec est obligé maintenant de fournir $5 millions par
année à Montréal pour maintenir Terre des hommes.
Si tout le monde accepte ce projet olympique, ce ne sera pas une
question de fournir à Montréal $5 millions par an pour continuer
à payer pour cela, ce sera beaucoup plus élevé.
Nous, du rassemblement, entendons affirmer fermement que le principe de
l'autofinancement des jeux doit être respecté et que ni les
contribuables québécois ni les contribuables montréalais
ne doivent assumer le fardeau d'un déficit.
L'aspect le plus troublant de l'organisation des jeux reste
peut-être la manière dont tout est préparé dans le
secret le plus total. Personne ne semble comprendre exactement ce qui se passe
et, pourtant, les Jeux olympiques constituent une entreprise publique. Le
public a le droit de connaître tous les détails, non seulement
lors des déclarations occasionnelles ou des réunions importantes
à Vienne, Québec ou Tunis, mais d'une façon
cohérente et continue.
On demande que toutes les études, toutes les prévisions
budgétaires ettous les rapports relatifs aux jeux soient rendus publics
et que les comptes des Olympiques puissent être contrôlés
par les représentants élus.
Le rassemblement insiste aussi sur la nécessité de
clarifier le rôle des mécanismes de contrôle
et de réalisation des jeux, et de définir les
responsabilités de chacun des organismes qui y participent, y compris
celui du comité de surveillance conjoint de la ville de Montréal
et du gouvernement du Québec.
Enfin, on souligne la nécessité de mettre les jeux au
service de la population. La planification des équipements olympiques
doit être pensée en fonction des besoins de la population une fois
que les jeux seront terminés.
Nous répétons que nous appuierons l'organisation des jeux,
mais à la condition qu'ils soient modestes et autofinancés. Si
tel est le cas, la population s'en portera mieux, l'esprit olympique sera
revivifié et les autres pays seront davantage reconnaissants. Cela
vaudra mieux que de mettre sur pied un projet flattant le prestique de
quelques-uns, au détriment des intérêts de la
majorité.
Si la ville de Foxboro, Massachusetts, a pu construire un stade
olympique, qui n'était pas hors de toute réalité et qui a
eu un coût raisonnable, on a raison de croire qu'il devrait y avoir des
moyens de le faire, ici à Montréal ou à Québec. On
aimerait qu'au commencement, car on se base en général sans avoir
tous les détails nécessaires, comme vous les avez...
Cette tour, c'est à peu près comme la Place Ville-Marie,
mais juste sur un angle. C'est la même hauteur, c'est la même
grandeur. La tour, le toit ou le mât et les estrades mobiles, on peut
enlever cela. Le village olympique devrait être un village temporaire.
Pour arriver à cela, on aimerait avoir une étude complète
au moins entre le projet de stade de M. Taillibert et le projet que M. Rousseau
a présenté hier. Peut-être que les deux reviennent au
même coût.
Il y a deux semaines, quand ils ont commencé à parler du
projet d'amener l'autostade sur le site olympique, le colonel Churchill, qui a
construit l'Expo, qui a construit l'autostade, a dit que, pour lui, ce serait
moins cher de construire un nouvel autostade sur le site olympiqueque
d'aménager le vieux. Si le gouvernement provincial songe à
four-nirdes fonds importants pour couvrir un déficit du projet actuel,
on lui demande de considérer que Montréal a bien d'autres
priorités, bien d'autres besoins qu'un projet de grandeur ou de
prestige. Montréal a besoin d'argent pour le logement, pour le transport
et pour tous les services normaux qu'une ville devrait fournir à des
citoyens.
En terminant, on appuie les Jeux olympiques, mais on espère que
cela pourra se faire dans un style modeste et dans un contexte de
réalité et non pas dans des rêves impossibles. Merci.
Le Président (M. Gratton): Merci. Dois-je comprendre que
nous procéderons maintenant à la période des questions,
questions qui pourraient être adressées soit à M. Drapeau,
soit a M. Rousseau ou à M. Auf Der Maur? Si c'est le cas, j'aimerais
expliquer un peu la façon dont nous pourrons procéder.
Je céderai d'abord la parole au ministre des Affaires
municipales, ensuite au porte-parole de l'Opposition officielle et au
député de Beauce-Sud pour revenir à tous ceux qui
demanderont la pa- role. Le droit de parole leur sera accordé dans
l'ordre où ils le demanderont.
Pour la bonne conduire de nos travaux, il serait important une fois
qu'un député, membre de la commission, a commencé une
série de questions, qu'on lui laisse terminer sa série de
questions, sans l'interrompre, si possible, de façon qu'il y ait quand
même une certaine cohérence et qu'on en arrive avec des faits et
des renseignements qui pourront satisfaire la commission.
J'invite immédiatement le ministre des Affaires municipales
à commencer cette période de questions.
M. Léger: Est-ce que je pourrais poser une question
d'information? Si un député a des questions
supplémentaires, sur un même sujet, est-ce que vous pensez qu'il
devrait attendre son tour ou les poser à la fin de la grande
série de questions d'un député sur le même
sujet?
Le Président (M. Gratton): En principe, je dirais qu'il
devrait attendre son droit de parole, mais, s'il s'agit simplement d'une courte
mise au point ou d'une précision, on pourra juger au mérite,
à ce moment. Mais, en général, on voudra sûrement
donner la chance à un député de terminer sa série
de questions, avant de céder la parole à un autre membre de la
commission.
Le ministre des Affaires municipales.
Budget
M. Goldbloom: M. le Président, je commence par une
question bien fondamentale. Dans le mémoire déposé hier,
par le COJO, il y a un tableau qui présente le budget original de
novembre 1972 et des indications, en date du 17 janvier 1975. Ces indications
donnent un écart, qui se situe de $209 millions à $309 millions,
entre les revenus présentement prévisibles et les dépenses
présentement prévisibles. J'aimerais demander bien simplement:
Est-ce que ces chiffres sont contestés?
M. Drapeau: Est-ce que la question s'adresse à moi?
M. Goldbloom: Je pense que c'est à vous, M. le maire.
M. Drapeau: Les chiffres actuels, dans le rapport, peuvent
être parfaitement exacts. Ils peuvent être exacts, au moment
où ils sont donnés. Mais, comme j'ai tenté de le
démontrer, hier, ils ne sont pas définitifs. Tout en ne
contestant pas les chiffres, je dis: Ils ne sont pas définitifs, puisque
j'ai dit précisément qu'on peut continuer la formule
d'autofinancement, tout en me réservant, après examen approfondi
des chiffres, de dire peut-être qu'ils sont contestables. Mais pour les
besoins de la réponse actuellement, prenons-les à leur face
même. S'ils ne sont pas contestés, ils ne sont tout de même
pas définitifs.
M. Goldbloom: Je comprends, M. le maire, que
ces chiffres ne peuvent être absolument définitifs et,
justement, je voudrais m'en servir comme base de discussion. Je pense que nous
n'avons pas le choix. Nous avons passé une journée hier à
discuter de considérations qui n'étaient pas souvent
chiffrées. Il faut aujourd'hui arriver à parler de chiffres.
M. Drapeau: C'était prêt hier, M. le ministre, mais,
après deux heures, j'ai cru que le président voulait donner la
parole à d'autres. Je n'ai pas refusé de donner de chiffres.
M. Goldbloom: Je n'ai pas suggéré que vous avez
refusé de les donner, mais il faut arriver aujourd'hui à en
parler et je voulais au départ établir si ceux que nous avons
devant nous peuvent être la base de notre discussion et vous me
répondez que oui.
M. Drapeau: Je suis heureux d'entendre M. le ministre dire qu'il
n'a pas contesté, qu'il n'a pas dit, qu'il n'a pas affirmé que
j'avais refusé de donner des chiffres parce que, s'il fallait encore une
fois se fier au rapport, ce n'est pas ce que le ministre aurait dit et moi je
sais bien que je n'avais pas entendu le ministre dire cela. Alors, je suis
heureux que le ministre fasse la mise au point lui-même.
M. Goldbloom: Bon! M. le Président, je pense que nous
avons donc ici un écart qu'il faut examiner et, si lesjeux sont pour
s'autofinancer, il faudra d'une manière ou d'une autre réduire
cet écart, modifier les chiffres. Il y a deux façons de le faire,
augmenter les revenus ou couper les dépenses. Alors, je voudrais
m'adresser d'abord à la question des revenus. Si nous sommes pour
réduire l'écart en augmentant les revenus, il faudra, dans la
thèse la plus optimiste, les augmenter de 48%, dans la thèse la
plus pessismiste présentée ici et pour les besoins de
cette discussion, je pense que nous avons le devoir d'être plutôt
pessimistes pour ne pas avoir de surprise désagréable il
s'agirait d'une augmentation de revenus de 92%, c'est-à-dire presque le
double de ce qui est prévu ici. Comment pouvons-nous le faire? Dans
quelle mesure pouvons-nous réduire l'écart en augmentant les
revenus et de qui relève la décision de le faire?
M. Drapeau: J'ai dit tout à l'heure que, pour les besoins
de la réponse, les chiffres n'avaient pas besoin d'être
contestés, mais que je me réservais de les contester. Alors,
quant aux dépenses, nous arrivons à un total de $600 millions.
Les estimations contenues dans le rapport de décembre de la maison
Lamarre ont fait l'objet d'une analyse en profondeur. Ce document ayant
d'ailleurs été préparé à ce moment-là
comme un document de travail qui devait de toute façon faire l'objet
d'études de révision à l'aide de la collaboration du
service municipal des travaux publics et des constructeurs. A cause d'une
assemblée du conseil d'administration du COJO, le document, pour
l'information du COJO à ce moment-là, a été remis
avant qu'il n'ait subi l'étude en profondeur qu'il devait subir. Depuis
et la maison Lamarre est ici le rapport a pu être
corrigé et réduitd'une somme de $60 millions. Donc, au lieu de
$380 millions, c'est $320 millions.
Pour une autre série de travaux, qui comporte le
vélodrome...
M. Léger: Si j'ai bien compris, M. le maire, vous avez
dit, au départ, que c'était $600 millions ou $644 millions?
M. Dapeau: Le total de tout le budget des Olympiques,
aujourd'hui, installations et organisation, les deux budgets réunis.
M. Léger: Et comparativement au chiffre du COJO, de $644
millions, qu'est-ce qui manque entre les deux chiffres?
M. Drapeau: Je n'ai pas de document. Cela doit être cela,
les deux budgets réunis. C'est cela. Très bien.
M. Léger: Et vous le baissez de $60 millions et vous allez
nous expliquer comment.
M. Drapeau: Je dis que de $380 millions, montant qui avait
été donné comme coût des estimations faites par M.
Lamarre, le même chiffre de $380 millions devient $320 millions. Vous
allez voir comment on en arrive à $600 millions.
Les déboursés relatifs au vélodrome, au centre
Maisonneuve, à l'aréna Maurice-Richard, aux aménagements
de rues, à la gazonnière de ce secteur, au viaduc de la rue
Sherbrooke et à l'excavation générale du site se chiffrent
par $96 millions.
Une autre série d'investissements: le centre Claude-Robillard, le
bassin d'aviron et de canoë, les aménagements du parc Kent, le
centre Etienne-Desmarteaux, les modifications à l'aréna
Saint-Michel et la gazonnière, $72 millions, en chiffres ronds. C'est
peut-être un peu moins, mais disons $72 millions.
Si nous additionnons ces trois sommes$320 millions, $96 millions
et $72 millions celafait$488 millionsd'investissement en capital
relevant du mandat de la ville de Montréal.
M. Léger: Pourriez-vous expliciter maintenant votre
diminution de $380 millions pour le stade olympique stade, mât,
piscine à $320 millions?
M. Drapeau: Oui. Dans le rapport que nous avons, on parle de la
modification du toit amovible, qui deviendra semi-automatique. Dans les
premières estimations, il avait été prévu un toit
dont le fonctionnement pouvait être entièrement automatique et
à ce moment-là, la maison Lamarre, La-londe, Valois n'avait pas
encore été informée du choix définitif du type
d'opération. Les administrateurs municipaux et le Service des travaux
publics, avec l'architecte-conseil et l'architecte en charge du projet, nous en
sommes venus, après avoir eu
les explications relatives à la différence entre
semi-automatique et automatique et les évaluations comparées,
à la conclusion qu'il ne serait absolument pas nécessai re
d'avoir un toit à opération complètement automatique,
étant donné que, même avec le semi-automatique, durant la
belle saison, là où il fonctionne le plus, il fonctionnerait
comme automatique et que ce ne serait que pendant l'hiver qu'on aurait besoin
de la formule qui avait été suggérée, comme une
variante, d'un toit à fonctionnement pleinement automatique. Comme en
hiver, on ne l'ouvrira pas et on ne le fermera pas, on a conclu qu'on n'avait
pas besoin d'un dispositif totalement automatique. Cela permet, de ce chef, une
réduction de $8 millions.
M. Léger: Autrement dit, cela coûtait $15 millions
avant et ça va tomber à $7 millions.
M. Drapeau: II avait été mis dans les estimations
$15 millions et là c'est $7 millions au lieu de $8 millions.
Il y a une réduction sensible des quantités prévues
pour la construction du stationnement Viau par rapport aux plans de
construction. Les plans de construction ont été corrigés,
réévalués en quantité de béton et les
nouvelles conclusions sont que cela permet des crédits de $3 millions
pour l'aménagement extérieur, de $5 millions pour le
stationnement lui-même, pour un crédit total de $8 millions.
M. Léger: Si je prends les chiffres de départ pour
les aménagements totaux, qui étaient de $13 millions comme
prévisions et qui ont augmenté à $53 millions, ce seraient
$53 millions qui baissent de $5 millions.
C'est parce qu'il y avait une estimation de départ, en octobre
1972, de $13,560,000 qui est maintenant prévue, dans le rapport Lamarre,
à $53,560,000 pour les aménagements extérieurs. Il y avait
une estimationde $16,950,000 pour les stationnements Viau et Pie IX qui est
maintenant rendue à $43,700,000. Alors, les deux ensemble, $96 millions
vous les baissez de $8 millions, c'est cela?
M. Lamarre: Attendez un peu. Le stationnement Viau que nous
avions avant à $13,800,000...
M. Léger: Viau seulement, vous ne parlez pas de Pie
IX.
M. Lamarre: Oui, Viau seulement. C'est rendu maintenant à
$8,600,000.
M. Léger: D'accord.
M. Lamarre: Et les aménagements extérieurs que vous
aviez, auparavant, à $27,960,000 sont à $24,975,000. Cela
explique les $5 millions et les $3 millions dont M. le maire...
M. Léger: Quand vous parlez d'aménagements
extérieurs, ce sont des aménagements extérieurs uniquement
pour Viau?
M. Lamarre: Non, non, pour tout l'ensemble du site.
M. Léger: Pour tout l'ensemble. Mais, dans votre rapport,
vous parlez des aménagements extérieurs, vous avez tout cela
ensemble, incluant les accès, la plaza, les jeux, etc.
M. Lamarre: On peut maintenant départager cela.
L'accès au site qui est inclus dans les aménagements
extérieurs est à $8,550,000 et les aménagements
extérieurs eux-mêmes, qui comprennent tous les aménagements
extérieurs du site, sont à $16,425,000, pour un total de
$24,975,000.
M. Léger: D'accord. C'est là que vous sauvez $3
millions.
M. Lamarre: II y a $3 millions là et il y a $5 millions
dans le stationnement Viau.
M. Léger: D'accord. Donc, cela fait $8 millions de
moins.
M. Lamarre: Quand nous avons fait nos estimations, nous n'avions
pas de plan pour le stationnement Viau; nous l'avions fait en comparaison avec
le stationnement Pie IX et, avec les quantités définitives, il y
a eu cette réduction possible. Sans, pour cela, changer les prix
unitaires, ce ne sont que les quantités qui ont varié.
M. Léger: Nous venons de sauver $15 millions
jusqu'à présent. Continuez, M. le maire.
M. Drapeau: Le poste suivant. Pour le système de
funiculaires intérieurs et extérieurs qui permet d'aller de la
base jusqu'au sommet du mât, les prévisions avaient
été confortablement établies à $4 millions.
Grâce aux estimations et études contrôlées, il est
maintenant permis de les réduire à $2 millions en nous conservant
un coussin très confortable.
M. Lamarre: Pour aller pius loin là-dedans, pourquoi
avons-nous réduit de $4 millions à $2 millions? C'est que les
soumissions sont maintenant entrées et le contrat est accordé.
Alors, c'est un chiffre qui est maintenant exact.
La soumission est en bas de $2 millions mais nous avons prévu un
montant pour divers petits imprévus pour arriver à $2
millions.
M. Léger: En même temps, pourriez-vous nous dire qui
a le contrat?
M. Lamarre: La maison Abex, de Montréal, en association
avec Mancini de France.
M. Drapeau: La réduction des honoraires en fonction du
nouveau coût du projet cardans les estimations, au chapitre des
honoraires, c'est un pourcentage: dès que le total diminue, le
pourcen-
tage va également être ajusté est de $4
millions.
M. Charron: Je comprendrais votre réduction de $4 millions
s'il y avait $40 millions... Ah bon, d'accord!
M. Drapeau: Donc, sur l'ensemble, le total étant
réduit, il y a une réduction au chapitre des honoraires de $4
millions la récupération des équipements par la ville de
Montréal, pour revente ou utilisation...
Le Président(M. Gratton): Pardon, M. le maire. M.
Drapeau: Excusez-moi.
M. Garneau: M. le maire, sur les honoraires, la coupure de $4
millions se fait sur le montant original de combien?
M. Lamarre: De $34 millions.
M. Drapeau: De $34 millions. La récupération des
équipements par la ville de Montréal, pour revente ou utilisation
pour ses propres besoins, pour une valeur de $7 millions. Ensuite...
M. Léger: La revente, pouvez-vous me dire de quoi ce sera,
la revente? Quels sont les équipements que vous allez revendre?
M. Drapeau: Oh! il y a des tours d'étaiement, il y a des
grues. M. Lamarre va donner la liste.
M. Lamarre: Là-dedans, il y a toutes les grues, les
étais, l'usine de béton en fait, tous les équipements.
L'usine de Schokbéton aussi qu'on a construite, toutes ces choses seront
revendues par la suite.
M. Léger: Pourriez-vous nous dire à quel endroit,
dans votre budget de $380 millions, ces chiffres sont situés?
M. Lamarre: Les $7 millions, en fait, on ne les avait pas
considérés à ce moment-là, la
récupération de l'équipement.
M. Léger: Cela ne baisse pas les honoraires? La
récupération du matériel ne...
M. Lamarre: Ah oui! mais pour les honoraires, il va falloir
encore attendre il y a d'autre chose qui baisse un peu plus tard.
M. Drapeau: Maintenant, cette récupération de $7
millions, estimée à $7 millions, est pour une valeur d'au moins
trois fois ce chiffre et peut-être quatre, dans certains cas.
M. Charron: Mais c'est...
M. Roy: Est-ce que cela veut dire qu'il y aura une somme
supérieure à $ 7 millions qui pourra être
récupérée?
M. Drapeau: Tout dépend de la valeur à la fin.
Actuellement, c'est estimé à $7 millions mais la valeur, le
côut de ce qui est estimé à $ 7 millions, c'est entre $20
millions et $25 millions.
M. Lamarre: La valeur de remplacement de cet équipement
serait au moins de $32 millions. Alors on a fait, mettons, la valeur à
$7 millions.
M. Charron: M. Lamarre, si ce n'est pas inclus, comme vous nous
avez dit, dans les $380 millions, on ne peut donc pas les soustraire des $380
millions et les considérer dans les réductions.
M. Drapeau: C'est un revenu.
M. Charron: Mais c'est un revenu qui n'était pas
calculé dans les $380 millions.
M. Drapeau: Je comprends.
M. Charron: Ne le mettons pas là, continuons
à...
M. Drapeau: Si ce n'est pas une dépense qu'on
enlève, il faut le mettre comme crédit. Il est mis comme
crédit.
M. Lamarre: La valeur...
M. Léger: II faudrait le mettre dans les revenus.
M. Lamarre: Pardon. Autrement, c'était inclus dans les
$380 millions, tout l'achat d'équipement. Ce qu'on n'avait pas
escompté, c'est la revente de l'équipement. Si on avait fait la
même chose, au lieu de $380 millions, cela aurait été $373
millions. Comprenez-vous?
M. Léger: C'est inclus?
M. Lamarre: Oui, il est inclus, bien sûr.
M. Drapeau: Ensuite, au chapitre de la précontrainte, la
quantité et le prix soumissionnés, maintenant connus, les
soumissions sont entrées, sont moindres que ceux prévus pour un
crédit de $2,300,000.
M. Léger: Sur ce point...
M. Roy: Quel était le montant qui avait été
prévu, le montant initial?
M. Drapeau: Pour la précontrainte? M. Lamarre:
Environ $15 millions.
M. Léger: M. le Président, sur ce point, M. le
maire nous a affirmé hierque, dans l'acier précontraint, il y
avait eu le double de quantité utilisée. Je dois quand même
faire remarquer à M. le maire que, dans l'acier précontraint,
dans l'estimation d'octobre 1972, vous aviez prévu 1,510 tonnes
alors que, dans les estimations, les dernières estimations, c'est
5,180 tonnes; c'est 240% d'augmentation. Cela, à part le prix qui
était de $1,400 à ce moment-là et qui est monté
à $3,000. C'est donc dire que les chiffres que vous nous avez
donnés rapidement hier, il faudrait les expliquer à nouveau parce
que, c'est beau de mettre une épargne, mais vous avez eu une grosse
augmentation dans une quantité d'acier précontraint que vous
aviez mal estimée au départ.
M. Lamarre: En fait, ce que vous comparez là, M.
Léger, c'est l'ensemble; vous parlez de 1,785 tonnes, ce n'était
que pour le mât, cette quantité. Tandis que ce dont on parle
maintenant, c'est l'ensemble desquantités et, àce
moment-là, les quantités étaient prévues à
5,180 tonnes; maintenant, nous prévoyons 4,750 tonnes au total.
M. Léger: D'accord! Mais votre première estimation
de 1,510 vous admettez avec moi, en 1972... Votre estimation dans votre propre
rapport...
M. Lamarre: A la fin, ah bon!
M. Léger: Oui. Votre estimation était de 1,510
tonnes prévues au départ...
M. Lamarre: Ah ça...
M. Léger: Excusez-moi. Vous avez raison. Ce n'est pas
votre faute.
M. Lamarre: Ce n'est pas mon estimation.
M. Léger: C'est dans les estimations de la ville. Vous
avez raison. On avait prévu 1,510 tonnes, et votre étude a
préconisé 5,180 tonnes. Mais, aujourd'hui, vous dites que ce sera
un peu moins que 5,180 tonnes.
M. Lamarre: C'est 4,750.
M. Léger: C'est 4,750. Il y a eu une mauvaise
évaluation, une sous-estimation au départ.
M. Charron: Mais c'est toujours à $3,000, quant au
coût? La quantité a changé, mais est-ce que le coût
est demeuré le même?
M. Lamarre: Oui, le prix unitaire a changé aussi. On peut
dire que la moitié de l'acier précontraint est restée,
dans l'ensemble, au prix unitaire qu'on avait prévu, et l'autre
moitié a baissé d'à peu près $500 la tonne. C'est
cela qui amène cette diminution moyenne du prix unitaire et la
diminution dans la quantité de précontraint qui amène une
économie de $2,300,000.
M. Charron: Est-ce qu'à ce chapitre toutes les soumissions
pour tous les contrats sont déjà données?
M. Lamarre: Oui, c'est cela.
M. Charron: D'accord!
M. Drapeau: M. le Président, pour éliminer un petit
peu de confusion, je pense que le chiffre auquel se référait le
député de Lafontaine était un chiffre qui remontait
à 1972, et non pas un chiffre pris dans le rapport de M. Lamarre de
1974. C'est bien cela?
M. Léger: C'est ce que j'ai affirmé en disant
que...
M. Drapeau: C'est cela.
M. Léger: ...on comparaît les coûts initiaux
de l'évaluation au moment où, M. le maire, vous nous expliquiez
que tout s'autofinancerait, et vous aviez prévu des dépenses et
des revenus. Là, on compare avec le rapport, le tout dernier, le plus
récent, les nouveaux coûts, et il faut nécessairement
arriver avec des chiffres. C'est la comparaison entre les deux que je
présentais.
M. Drapeau: Maintenant, il y a et on pourra donner ici les
endroitssept crédits pour des sommes moindres, mais qui totalisent
plus de 90% des réductions totales. Vous avez cela... Ici, il y a un
crédit d'environ $5 millions. Voulez-vous les expliquer, M. Lamarre,
parce que le détail n'est pas ici?
M. Lamarre: On a fait un tableau qui donne tous les
éléments où... Moi, je vous ai résumé
seulement les éléments principaux. Il y a le premier
élément sur les contingences, que M. le maire va vous
mentionnertout à l'heure, maison a repassé, élément
par élément, toutes nos quantités. Il y en a où il
y a des suppléments. Il y en a où il y a des crédits, et
il y a peut-être environ 50 éléments qui se résument
à peu près à $5 millions de crédits.
M. Léger: Un peu partout dans votre budget, dans votre
évaluation.
M. Lamarre: Dans tout l'ensemble, on a des endroits où il
y a des suppléments, des endroits où il y a des crédits.
Mais l'ensemble de ces postes donne un crédit, un solde de $5 millions
au crédit.
M. Léger: Est-ce possible, étant donné que
ce sont passablement de détails, de déposer ces chiffres pour ne
pas perdre du temps? C'est seulement $5 millions dans l'ensemble, mais quand
même, c'est important de les connaître. Pourriez-vous les
déposer?
M. Lamarre: Si, en fait, vous pouviez nous garantir que cela
restera confidentiel, parce que, pour nous, c'est essentiel, quand on veut
négocier avec les fournisseurs. En fait, on demande des soumissions
à l'heure actuelle, mais ensuite il y a des négociations; il faut
que nos prévisions restent le plus confidentielles possible. Parce que
si on c'est comme au poker montre nos cartes à
l'avance...
M. Léger: D'accord!
M. Lamarre: ... on est perdu.
M. Léger: Comme ce ne sont pas des contrats
déjà donnés, je suis d'accord avec vous.
M. Lamarre: Va-t-on lui donner cela, M. le maire?
M. Drapeau: Non, il a retiré son...
M. Léger: Ce n'est pas nécessaire, parce que je
comprends que, si les contrats ne sont pas donnés, votre argument est
très bon.
Le Président (M. Gratton): La commission ne se sent pas
habilitée à vousgarantirlaconfidentia-lité. Il n'y a rien
de plus public qu'une commission parlementaire.
M. le maire.
M. Drapeau: II y a un poste que M. Lamarre pourra expliquer, la
réduction des contingences.
M. Lamarre: Au moment où nous avons préparé
notre estimation, il manquait beaucoup de détails. En fait, cette
estimation a été préparée aux mois d'octobre,
novembre, et pour parer à toute éventualité, nous avions
mis des contingences et des imprévus à 12 1/2% de la valeur
totale. Nous réduisons maintenant ces contingences à environ 5%,
ce qui nous donne une réduction de $24 millions. On avait $38 millions
de contingences. Maintenant, on a $14 millions. Il y a $24 millions de
différence. Ce qui nous fait faire cela, c'est que, depuis le moment
où on a préparé notre première estimation, il s'est
passé deux choses.
On a reçu une quantité considérable de plans
en fait, on n'a pas encore tous les plans, mais ils sont, à toutes fins
pratiques, très avancés et aussi on a reçu des
soumissions depuis ce temps-là. La plupart du temps, les soumissions
sont sensiblement de 5% à 10% inférieures au prix que nous avions
prévu. C'est pour cela qu'on a réduit nos contingences de $38
millions qu'elles étaient à $14 millions, ce qui nous donne une
réduction, à ce poste-là, de $24 millions.
M. Charron: M. Lamarre, vous me permettrez, sur ce point, les $24
millions constituent plus du tiers de la réduction annoncée;
c'est le gros magot de la réduction annoncée. Mais les
critères que vous venez de nous donner laissent planer un doute
d'artificialité quant à cette réduction. Vous faites assez
arbitrairement, il me semble, une réduction de 12.5% de ce qui
était originellement prévu, dans ce genre de travaux, à
soudainement 5%. On connaît l'expérience pratique du chantier
olympique, c'est bien un endroit où les imprévus se sont
multipliés. Cela devrait donc augmenter le pourcentage plutôt que
de le diminuer quant aux contingences réservées. Cela ne
paraît pas justifié aux membres de la commission qui, la semaine
dernière, étaient à la commission de la construction.
M. Lamarre: En fait, quand on regarde ce qui peut se passer comme
imprévus dans des constructions analogues, il y a les fondations. Vous
vous rappelez que pour le vélodrome il y a eu, au pointde vue du roc,
des problèmes énormes. Nous avons maintenant
complété les excavations, complété nos fondations
et, avec le roc, il n'y a pas eu de problèmes. Cela vient d'être
complété, c'est un élément de risque qui est
éliminé, au point de vue des fondations.
Au moment où on a préparé notre estimation, on ne
savait pas quelles seraient les modifications au décret. On avait
prévu quelque chose d'arbitraire et le règlement du décret
confirme ce que nous avions prévu. En fait, quand je vous parle de
contingences de $14 millions, nous avons déjà prévu,
à l'intérieur des chiffres que nous avons fournis, de nos prix
unitaires, une augmentation qui correspond à peu près à
celle qui a été décrétée la semaine
dernière, au point de vue des taux horaires du personnel ouvrier.
M. Léger: Je pense que dans votre rapport vous parlez
plutôt du décret comme tel. Est-ce que vous voulez affirmer
aujourd'hui que dans votre dernière estimation vous avez inclus les
$0.85 du décret?
M. Lamarre: Nous avons inclus $0.75 d'augmentation par rapport au
décret original.
M. Léger: Bon.
M. Lamarre: Si vous calculez cela pour l'année, il y a
$0.59 jusqu'au 1er mai et $0.85 jusqu'à la fin du mois de
décembre; pour l'année, les $0.75 c'est à peu près
exact. Pour l'année prochaine, où nous avons encore quatre mois
de construction intense, les $0.75 ne suffiront pas.
M. Charron: Etes-vous en train d'expliquer que vous aviez,
auparavant, inclus dans les contingences une modification éventuelle au
décret, au coût des travaux et que, maintenant qu'elle est
prévue, vous la retirez des contingences et vous l'ajoutez aux
dépenses?
M. Lamarre: Non, en fait, on avait déjà inclus
auparavant une prévision de $0.75 dans nos estimations
préalables. Comme on ne savait pas ce qui allait se passer, si le
décret allait être modifié beaucoup plus haut ou beaucoup
plus bas, on avait prévu, à ce moment-là, dans nos
contingences, des montants au-delà de $0.75.
M. Lalonde: ...le montant de $0.75 était dans vos
estimations générales.
M. Lamarre: Ils sont dans les excédents qui étaient
dans...
M. Charron: Ils sont encore là.
M. Lamarre: Et, comme on ne savait pas ce qui allait être
donné, on avait inclus dans les contingences la partie supérieure
aux $0.75.
Prime de productivité
M. Léger: M. Lamarre, à la page 3 de votre rapport
sur les prix, vous affirmez que les coûts de la main-d'oeuvre sont ceux
indiqués au décret relatif à l'industrie de la
construction dans la province de Québec, arrêté en conseil
3984-73, modifié par l'arrêté en conseil 449-74.
M. Lamarre: A quel rapport vous référez-vous, M.
Léger?
M. Léger: A votre rapport du 10 décembre 1974, et
vous continuez: Et s'appliquent à l'agglomération
montréalaise. Les taux utilisés ont été ceux
prévus pour la période de l'année durant laquelle les
travaux doivent se réaliser, plus une prime de productivité. Le
coût du temps supplémentaire est inclus dans les prix
unitaires.
Donc, ce que vous dites là, c'est contraire à votre
rapport que nous avons ici, dans le chapitre des prévisions
budgétaires.
M. Lamarre: Bon. En fait, plus une prime de productivité
qu'on avait indiquée à la fin de cette page.
M. Léger: Oui.
M. Lamarre: C'est cette prime de productivité que nous
avions établie à environ $0.75 et qui était incluse dans
le rapport initial.
M. Léger: Je m'excuse. Donc, il n'y aura plus de prime de
productivité, maintenant, puisque dans votre rapport vous dites aussi
que parmi les causes de retard, il y a le fait qu'au lieu d'avoir quatre hivers
et trois étés et demi, vous n'aurez, maintenant, que deux hivers
et un été et demi. Vous avez inclus, ailleurs, une clause de
1.15% pour le temps supplémentaire et...
M. Lamarre: De 15%.
M. Léger:... un facteur de 1.35%, pour le fait de
travailler deux hivers et le fait d'une accélération, comme prime
de productivité.
M. Lamarre: C'est cela. Là-dessus, c'était pour
expliquer le passage des estimations initiales de 1972 à celles de 1974.
Dans nos estimations à nous, celles que nous avions
préparées, il y avait deux choses dont on avait tenu compte: la
prime de productivité, que nous avions établie à ce
moment-là c'est l'augmentation sur le décret, maintenant,
à $0.75 en moyenne et, deuxièmement, le temps
supplémentaire que nous avions évalué à peu
près à 15% de l'ensemble de l'ouvrage. Dans nos estimations
à nous, ces deux prévisions avaient été faites:
prime de productivité et temps supplémentaire.
M. Léger: Maintenant, est-ce que, du fait que vous
réduisez ces contingences et que vous dites que vous aviez prévu
ce décret de $0.75 au lieu de $0.85, il y aura encore des primes de
productivité?
M. Lamarre: Non, non, non, bien entendu. La prime de
productivité vient de changer de nom, elle s'appelle maintenant le
décret.
M. Léger: Ce n'est pas la même chose, cela. La prime
de productivité, ce sont des primes que vous devez vous donner pour que
ceux qui ont à réaliser une partiedu travail le fassent dans un
temps bien précis; c'est une augmentation de travail pour arriver dans
un temps meilleur, dans un temps relativement plus court. S'il n'y a plus de
prime de productivité, comment serez-vous capable de réaliser,
dans un temps de plus en plus court, votre contrat?
M. Lamarre: En fait, tout ce que je puis dire, c'est que la prime
de productivité, qui avait été appelée comme telle,
n'était que les $0.50 ou les $0.25 additionnels qui se donnaient sur la
plupart des chantiers de construction à Montréal.
M. Drapeau: M. le Président, sur ce chapitre, je crois
devoir dire ceci. Constatant la réduction de productivité,
étant l'objet de pressions comme d'autres constructeurs, d'autres
maîtres d'ouvrage de la part de ceux qui demandaient l'augmentation de
$0.50 l'heure, vu l'urgence des travaux, j'ai participé, personnellement
et avec mes collègues, à des rencontres avec nos constructeurs et
avec le mandataire coordonnateur.On constatait que la non-productivité
coûtait au projet beaucoup plus cher que de consentir aux $0.50, mais
nous ne pouvions pas accepter le principe de donner une augmentation de $0.50
l'heure. Nous avons alors dit: Etant donné que c'est urgent, on va
l'appeler une prime à la productivité, mais c'est pour les faire
travailler. Celui qui recevait les $0.50, lui, considérait qu'il avait
eu son augmentation de $0.50 et nous autres, on disait: Etant donné
qu'on ne le fait que parce que c'est dicté par l'urgence, pour nous,
c'est une prime à la productivité vu que ça nous fait
faire des économies de donner $0.50 de plus l'heure car il y a plus de
production, plutôt que de payer ce que ça coûte quand il n'y
a pas de production.
Nous pourrons même présenter un tableau, tout à
l'heure, très explicatif et très révélateur sur le
vélédrome, si la commission le veut, car l'étude a
été faite jour par jour. C'est donc un changement de mots. Ce
n'était pas une prime additionnelle que nous avons l'intention de
maintenir; c'était le nom temporaire des $0.50 qui sont devenus $0.59 et
puis $0.85.
M. Léger: Vous avez enlevé, maintenant, cette
motivation que vous aviez mise là, pourfaire accélérer les
travaux; vous l'avez remplacée par le décret.
M. Drapeau: On n'a pas enlevé la motivation. La motivation
reste. Les travailleurs ont obtenu une solution qu'ils ont acceptée. La
motivation, elle est là. Le mot a changé.
M. Charron: Cela ne m'explique toujours pas pourquoi cette
modification... le mot, n'étant qu'un changement, la prime de
productivité étant rendue
une augmentation reconnue dans le décret de la construction,
voilà qui est casé, cela n'explique pas la diminution radicale
que vous attendez au chapitre de la contingence.
M. Drapeau: Le mandataire coordonnateur le dit, c'était un
document de travail qui n'aurait pas dû être publié. S'il
n'y avait pas eu une date du COJO pour indiquer où était rendue
l'évaluation, ces chiffres n'auraient pas paru. Si l'assemblée du
COJO de décembre avait été fixée à un mois
plus tard, ces chiffres auraient continué de faire l'objet d'une
étude, d'une analyse et le seul document produit aurait
été le dernier. Personne n'aurait jamais su qu'il y avait eu 12
1/2, parce qu'à ce moment, les 12 1/2 étaient là en
attendant que d'autres précisions ne viennent, dont maintenant les
constructeurs et le mandataire coordonnateur et les évaluateurs se
disent satisfaits, pour permettre de fixer à 5. Quand ils avaient
fixé à 12 1/2, c'était pour bien indiquer qu'il restait
des questions à l'étude et, ne pouvant pas les apprécier,
ils ont fixé un montant. Ce n'était pas une évaluation de
contingences, c'était la fixation d'un montant arbitraire qu'il est
maintenant possible de modifier. On peut appeler cela une réduction, le
chiffre de 12 1/2 est remplacé par 5, comme il aurait toujours
été 5, si le travail qui s'est fait entre le rapport de
décembre et les dernières études avait pu être
complété, sans que le premier rapport ne soit remis.
C'était là la situation. C'est cela qu'ils nous ont
expliqué et c'est comme cela que je l'ai compris.
M. Léger: Cela n'explique pas le secret. Vous dites que si
cela n'avait pas été publié, cette chose n'aurait pas
été sue. C'est justement l'information qui nous permet de
scruter, maintenant, cette affirmation de baisser de 12 1/2% à 5%, parce
que votre 1.12 1/2%, pour les imprévus, c'est un autre facteur, en plus
du 1.35% qui était le facteur de prime de productivité, ce n'est
pas la même chose. Là, vous diminuez et comment vous
assurez-vous... justement dans la période la plus difficile qui vous
reste à réaliser, c'est celle d'ici les Jeux olympiques,
l'échéancier est très serré, et une arme
très importante qui est la productivité ou la prime, vous
l'enlevez en disant: Ils ont eu leur décret de $0.85, ils vont
être motivés pour aller jusqu'au bout. Vous enlevez une arme
très importante, pour accélérer les travaux des
travailleurs qui peuvent être fatigués, mais parce qu'ils auraient
une motivation, ils vont travailler des heures supplémentaires
immédiates pour être capables de réaliser à temps
des choses. Il faut que tout le monde soit intéressé dans
l'entreprise et non pas uniquement ceux qui ont à réaliser le
projet. Il y a les travailleurs aussi qui doivent le faire.
M. Lalonde: M. Lamarre, si vous aviez à remettre une prime
de productivité, à quel prix total arriveriez-vous
actuellement?
M. Lamarre: II n'est plus question de prime de
productivité. Cette chose était un "misnomer"; en
réalité, c'étaient les $0.50 et les $0.25 additionnels qui
devaient se donner au 1er janvier et qui s'étaient
négociés avec la plupart des entrepreneurs de la région de
Montréal. Nous l'avons appelée, nous, prime à la
productivité, parce qu'il y avait des problèmes d'appellation,
à ce moment, mais cela aurait pu s'appeler tout autrement.
C'était l'augmentation qui avait été acceptée par
la plupart des corps de métiers à Montréal, à ce
moment.
M. Lalonde: Vous pouvez ne pas avoir besoin de prime à la
productivité d'ici à la fin du chantier?
M. Lamarre: Ce qu'il peut y avoir comme stimulant, sur les
chantiers, ce sont surtout les heures supplémentaires. Je parle surtout
pour la main-d'oeuvre, parce qu'on a prévu, on vous l'a dit, 60 heures
par semaine, il y a déjà là-dessus une vingtaine d'heures
supplémentaires à chaque semaine, à chaque poste, à
chaque quart. Cela est déjà compté. On a prévu,
à l'intérieur de nos estimations, cette prime pour les heures
supplémentaires.
Maintenant, un autre point que je voudrais soulever. A l'heure actuelle,
si on compte les engagements, les contrats signés et les soumissions que
nous avons reçues, au moment où l'on parle, cela dépasse
la moitié du coût total du projet. Donc, c'est une moitié
du projet et les parties les plus complexes, les excavations, les fondations,
et si on additionne les deux, cela dépasse la moitié du
coût total du projet.
Cela veut dire que les 5% qu'on prend sur l'ensemble des travaux
représentent 10% sur ce qu'il reste à accorder. Il faut bien
comprendre cela.
Le Président (M. Gratton): Oui, à condition que ce
soit sur la ventilation des crédits.
M. Boudreault: ...de la productivité aussi. Vous avez dit
hier que vous aviez une pénalité envers vos entrepreneurs si les
travaux ne se terminaient pas à la date prévue. Est-ce que vous
avez une prime de productivité?
M. Lamarre: Ce sont des primes qui sont régressives,
c'est-à-dire que s'ils terminent en retard, la prime diminue de tant par
jour ou le montant qui a été prévu comme prime diminue de
tant par jour. Ce n'est pas une pénalité, mais c'est une prime
régressive.
M. Lalonde: Alors, cela pourrait constituer une source de prime
à la productivité pour chacun de ces entrepreneurs, le cas
échéant.
M. Lamarre: En fait, c'est sûr que cela peut compter.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que ceci complète
la ventilation des diminutions dans les estimations de coûts?
M. Lalonde: J'aurais d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): A ce sujet?
Coupures
M. Lalonde: Oui. J'aimerais savoir si vous avez
considéré des coupures autres que celles-là, soit le
mât, par exemple, ou le toit. Est-ce que vous avez une évaluation
à savoir, si vous décidiez de ne pas le faire, de combien cela
réduirait le coût?
M. Lamarre: En fait, dans les coupures qu'on a faites, on n'a
considéré ni le mât, ni la voile, mais on avait des
gicleurs partout et, à la suite de rencontres avec les autorités
et les gens de la sécurité, on s'est aperçu que ce
n'était pas nécessaire. Il y a eu une coupure là-dessus.
Il y a eu des coupures sur une foule de petits articles qui sont des coupures
réelles, pas seulement des soumissions nouvelles que nous avons
reçues. Sur les lanterneaux, par exemple, on va à une double
paroi plutôt qu'a la triple paroi qui avait prévue. Les grilles
gratte-pieds, les grilles-bollards, cela a été
éliminé. Il y a une foule de petites choses comme cela. C'est ce
qui explique les $5 millions que nous épargnons dans divers articles. Ce
sont des coupures réelles.
M. Lalonde: Je parle de coupures plus considérables. Pas
seulement...
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'on pourrait se
replacer dans le contexte de la discussion? Le ministre a posé une
question avec des chiffres précis. Le maire a dit: Ce ne sont pas ces
chiffres, c'est $60 millions de moins. On est en train d'expliquer en quoi
consistent ces $60 millions de moins Si on pouvait terminer cela, on pourrait
ensuite revenir à la question principale du ministre des Affaires
municipales pour ensuite revenir à d'autres coupures.
M. Lalonde: Excusez-moi, je croyais qu'on avait terminé
sur ces $60 millions.
M. Goldbloom: Moi aussi, M. le Président, je croyais que
l'on avait terminé là-dessus, mais peut-être...
Le Président (M. Gratton): Une dernière question du
député de Saint-Jacques.
M. Charron: Dans le corridorde laquestion du ministre des
Affaires municipales, je crois que le total des réductions que M. le
maire de Montréal vient de donner fait à peu près les $60
millions que vous avez annoncés, article par article. Si je me rapporte
au document du COJO que nous avons en main depuis hier, qui a été
à l'origine de la question du ministre des Affaires municipales, les $60
millions que je dois maintenant retirer, selon vos prévisions
étaient dans les chiffres de $544 millions sous le titre: Les
constructions sous la juridiction de la ville de Montréal. Est-ce exact?
Alors, je dois donc mettre maintenant $484 millions plutôt que $544
millions. Est-ce exact?
M. Drapeau: A quelques millions près. J'arrivais à
$488 millions.
M. Charron: D'accord. On peut revenir, M. le Président,
maintenant qu'on est fixé...
Le Président (M. Gratton): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
deuxième corridor est celui que vient d'ouvrir mon collègue le
ministre d'Etat au Conseil exécutif. Nous parlons des moyens de
réduire l'écart entre les revenus prévus et les
dépenses qui doivent être prévues et nous sommes toujours
du côté des dépenses. Si l'on ne réduit pas
suffisamment l'écart et il faut trouver un moyen de rapprocher
davantage les chiffres y a-t-il des éléments que l'on
pourrait, sans mettre en danger les Jeux olympiques de 1976, enlever pour que
l'autofinancement soit effectivement réussi?
M. Drapeau: Pour répondre à cette question, je
crois qu'il serait important qu'on retrouve l'autre question des délais.
Hier soir, on a exprimé le désir d'apporter des
éléments de preuve encore plus convaincants quant aux
délais, par exemple, du mât.
J'ai suggéré que l'on fasse, sur ce document qui a
été distribué hier à tous les membres de la
commission et M. Lamarre pourrait peut-être aller à la
maquette pour indiquer, pour que tout le monde constate en même temps
mais si on voulait remettre ceci on en a deux de prêts
soit au ministre des Finances et au président, ce sont les
indications qui pourront être suivies. Il y a sur cela des indications de
hauteur par rapport au mât, et de dates. On pourra bien voir, ensuite,
s'il est possible d'enlever le mât et qu'est-ce que cela donnerait
d'enlever le mât.
M. Payette va donner une indication par rapport à
l'exécution des travaux du mât sur le cheminement. Cela nous
permettra de répondre ensuite à la question: Est-il possible
de réduire les coûts par rapport au mât? Le mât, c'est
un édifice.
M. Goldbloom: J'aimerais que M. le maire nous donne une
précision. Est-ce qu'on parle maintenant du cheminement de nouveau ou
est-ce qu'on parle...
M. Drapeau: Non, non. C'est en fonction de répondre
à la question posée sur le coût. Parce que, si on nous
demande: Est-ce qu'il a été envisagé de couper, je
comprends de supprimer des choses? C'est cela que je crois comprendre.
M. Lalonde: De les remettre à plus tard.
M. Drapeau: Justement, de les remettre à plus tard. Les
remettre à plus tard, cela ne les paie pas. Il faudra les payer plus
tard. Dès qu'on dit qu'on
remet à plus tard l'exécution, cela veut dire qu'il faudra
payer plus tard.
M. Lalonde: Si on parle de dépenses olympiques, il faut
quant même réduire le temps au...
M. Drapeau: Je comprends. Mais là, je crois qu'il est
important, pour arriver à la réponse, de voir comment cela se
traduit par rapport aux travaux et par rapport aux coûts. Il y a une
relation délais-coûts.
M. Payette (Claude): Si vous voulez...
Le Président (M. Gratton): Est-ce que vous pourriez nous
donner vos nom et prénom, pour les fins du journal des
Débats?
M. Payette: Mon nom est Claude Payette, de l'entreprise
Désourdy et Duranceau.
Si vous voulez, on peut prendre le mât de deux façons, soit
en pieds carrés ou en nombre de verges cubes. Le total de pieds
carrés de plancher dans le mât, est de 300,000 et le nombre de
verges est de 90,000.
Dans la partie inférieure du mât, ici, qui sert ni plus ni
moins de toiture à toutes les installations, les piscines et ainsi de
suite, il y a 70,000 verges cubes de béton à ce niveau-ci et
100,000 pieds carrés de plancher.
Les cédules démontrent qu'au 11 juillet ce plancher-ci
sera bétonné. Il reste donc un total de 20,000 verges de
béton, à partir du 11 juillet, pour se rendre au-dessus du
mât et un reste de 200,000 pieds carrés de plancher.
On sera rendu à ce niveau-ci vers la fin de septembre 1975, ce
qui représente 130,000 pieds carrés de plus de plancher de fait.
On sera donc rendu, à la fin de septembre, à 230,000 pieds
carrés de plancher de construits sur le mât.
Pour le reste du mât, on s'est réservé sept mois
pour construire 70,000 pieds carrés de plancher. Nous avons prévu
de prendre ce délai parce que les planchers rapetissent
énormément en pieds carrés. Je crois qu'on est rendu
à des planchers, ici, à peu près de 5,000 pieds
carrés. Donc, avec la limite d'ouvriers et le fait qu'il faut leur
allouer un espace pour travailler, nous prétendons que nous sommes
sécuritaires.
Donc, quand on parle du mât, le gros du travail est ici.
M. Lalonde: Quand vous dites ici et là, pour-riez-vous
dire, pour les fins du journal des Débats, à quel plancher vous
êtes?
M. Payette: Au niveau 30/50, qui est juste au-dessus de toutes
les installations, des piscines.
Donc, au niveau supérieur, il ne reste que 20,000 verges de
béton.
M. Lalonde: Pourriez-vous quantifier, ou dire en argent, ce que
cela implique? Autrement dit, pour couvrir la piscine et se rendre au plancher
no 1 ou no 2, que vous avez indiqué tantôt, il semble qu'il y ait
une grande quantité de matériaux.
M. Payette: Je crois que M. Lamarre pourrait le faire mieux que
moi, avec les budgets en main.
M. Lamarre: La partie supérieure du mât, celle qui
est au-dessus de l'élévation 30/50, au-dessus des coupoles
sphériques, et aussi ce que nous appelons les cages à oeufs, pour
retenir la coupole, la partie supérieure elle-même, comprenant les
funiculaires, la finition et toute l'affaire, c'est $22,835,000 que nous avons,
à l'heure actuelle, comme estimation.
M. Charron: Ce qui est au-dessus du 30/50.
M. Lamarre: C'est cela dont je parle actuellement.
M.Goldbloom: M. Lamarre, en donnant ce chiffre, ce montant
d'argent, comprenez-vous le toit là-dedans?
M. Lamarre: Le toit est de $7 millions.
M. Goldbloom: De $7 millions, y compris les câbles, les
appareils, la structure et le reste.
M. Lamarre: C'est cela, tout l'ensemble, tout le
système.
M. Goldbloom: Mais il est évident que, pour fixer le toit
au-dessus du stade, il faudra compléter le mât jusqu'à un
niveau supérieur.
M. Lamarre: En fait, comme on est parti là, si on veut
avoir un stade couvert, le mât est absolument essentiel parce que les
consoles sont calculées de cette façon-là, elles ne
peuvent pas porter un toit qui ne serait pas supporté par un
mât.
Donc, le concept est fait de telle sorte que, si on veut avoir un stade
couvert, le mât est absolument essentiel.
M. Goldbloom: D'accord. Cela veut dire que le chiffre que vous
venez de donner qui était de $22 millions...
M. Lamarre: De $22,835,000 pour la partie supérieure.
M. Goldbloom: Presque $23 millions. On parle de $30 millions en
tout.
M. Lamarre: Avec le toit. M. Goldbloom: Avec le toit.
M. Léger: Donc, le toit coûterait $30 millions. Pour
avoir un toit, ça coûterait $30 millions, pour avoir un stade
couvert.
M. Lamarre: Le mât a beaucoupd'autres fonctions que celle
de retenir la toile, il y a 200,000 pieds carrés là-dedans, dans
cette partie supérieure là.
M. Malouin: II est trop tard pour penser à un toit
fixe.
M. Lamarre: Ce n'est pas possible, c'est impensable.
Je ne sais pas combien il coûterait, mais c'est impensable.
M. Charron: C'est impensable le jour où les consoles sont
érigées.
M. Lamarre: II faudrait changer tout le système. Quand on
part avec un concept, unefoisque vos calculs sont faits et que vous avez fait
vos fondations, il faudrait refaire toutes les fondations, tout reprendre. Les
fondations sont calculées en fonction de... En fait, si vous prenez la
charge du toit par le mât, il est bien sûr que les fondations du
stade ne sont pas prévues pour cela.
M. Charron: M. Lamarre, je reviens à la discussion d'hier
soir, avec les architectes et la firme à l'emploi du COJO, au projet de
rechange dont on a parlé hier soir. On a évalué
qu'à ce moment-ci, à cette date, on nous fixait jusqu'à la
fin de février ou à peu près, les fondations de ce projet
pourraient également encore aujourd'hui servir au
déménagement de l'autostade.
M. Lamarre: Ce n'est pas possible. Ces fondations sont faites
pour le stade. Vous n'avez qu'un pilier qui tient les consoles. Il est
sûr que l'autre projet n'a pas seulement un pilier par console. A mon
sens, ces fondations ne peuvent servir d'aucune façon à un projet
alternatif, quel qu'il soit.
M. Charron: Autre que celui-là. M. Lamarre: Autre que
celui-là.
M. Léger: Votre palier 82, n'est-ce pas là le
maximum de hauteur pour les estrades? Quand on parle de 30/50, les estrades, je
pense qu'elles vont plus haut que ça. Le palier 82... Les estrades se
termineraient au 30/50?
M. Lamarre: Les coupoles.
M. Léger: Oui, d'accord, mais le palier 30/50, s'il n'y
avait pas la continuation du mât, les estrades sont possibles si le
palier 30/50 est terminé.
M. Lamarre: En fait, il n'y a pas de problème pour le
stade lui-même, mais il ne serait pas couvert.
M. Léger: Je parle des estrades. M. Lamarre: Les estrades,
non.
M. Léger: Et le plan de rechange possible, si ça se
terminait à 30/50, c'est possible d'avoir des estrades ou un plan de
rechange?
M. Lamarre: Mais pas en utilisant les fondations. Il ne serait
pas couvert.
M. Charron: II ne serait pas couvert.
M. Garneau: Si je comprends bien, quand vous serez rendus
à ce niveau-là, il y aura belle lurette que les consoles auront
commencé à être assemblées.
M. Lamarre: Bien sûr.
Le Président (M. Gratton): Alors, est-ce que...
M. Léger: Mais la réponse à la question du
ministre, ça nous donne quoi, ce renseignement-là?
M. Lamarre: II me demande: Quand nous serons rendus au niveau
30/50, où serons-nous rendus dans le montage des consoles? Nous serons
très avancés à ce moment-là.
M. Charron: Autre ,ient dit, si on reste toujours dans le sens de
couper les dépenses, le chemin qu'a ouvert le ministre des Affaires
municipales, si on abandonnait le mât, si on se contentait des
installations, le mât et le toit, au 30/50, et si on se contentait d'un
stade non couvert, on épargnerait $30 millions.
M. Lalonde: C'est ce que je comprends. M. Lamarre: Est-ce que
c'est exact?
M. Malouin:...des consoles, pour ne pas avoir la structure
métallique.
M. Lamarre: Non, en fait, les consoles resteraient les
mêmes. Il n'y aurait pas, en fait, ce serait à peu près $30
millions qu'on pourrait épargner en arrêtant à 30/50. Parce
qu'il y aurait une couverture plus grande sur le toit du mât. En fait,
là, on a une toute petite couverture en haut; là, il faudrait
prévoir une plus grande couverture. Moi, j'évalue à peu
près à $30 millions si on coupe à 30/50.
M. Goldbloom: Mais, M. Latnarre, il y a quand même des
stades qui sont construits en fer de cheval. C'est peut-être à
cela que mon collègue de Drummond arrive; est-ce qu'on est obligé
de compléterl'ovale?
M. Drapeau: II ne faut pas oublier que c'est important que ce
stade réponde aux exigences du Comité international olympique.
Avant que lestra-vaux techniques ne commencent, il a fallu que les plans
d'aménagement, la visibilité, les distances, les indices de
courbe, des quantités de points soient acceptés sur le plan
technique par le Comité international olympique et les
fédérations internationales.
C'est pour cela qu'on dit qu'à partir du moment où quelque
chose est modifié en fer à cheval, cela ne répond plus aux
données et la Fédération internationale ne l'acceptera
pas.
M. Malouin: ... la forme.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a quand même...
Prenons l'Autostade, il y a des espaces entre les secteurs de gradins et c'est
quand même le même stade avec la même visibilité et
l'on a introduit des secteurs pour fermer les ouvertures, à plusieurs
endroits. Est-ce que le fait...
M. Drapeau: Là, on parle de l'autre projet.
M. Goldbloom: Non, non. Je prends cet exemple...
M. Drapeau: Celui-là n'a pas d'ouverture.
M. Goldbloom: D'accord, mais s'il y avait une ouverture...
M. Drapeau: Ah!
M. Goldbloom:... qu'est-ce que cela ferait? Je veux savoir:
Est-ce que la structure est conçue de façon à ne plus
pouvoir se tenir si l'on a une ouverture à un certain endroit, si ce
n'est pas un ovale complet?
M. Drapeau: Là, ce sont les techniciens qui vont
répondre. La question de M. le ministre est de savoir s'il y a des
ouvertures dans les estrades.
M. Malouin: Est-ce qu'on peut couper ici...
M. Lamarre: Non, non, parce que cela prend toute cette partie
pour le contreventement des consoles. Non, non, cela prend un contreventement
latéral des consoles.
M. Malouin: ...
M. Lamarre: Non, non, la structure métallique qui est
là sert de contreventement des consoles. Alors, on ne peut pas, il faut
aller jusqu'à l'anneau technique et il faut faire tout le
contreventement.
M. Goldbloom: C'est cela que j'ai voulu faire préciser,
qu'il faut un anneau complet d'une manière ou d'une autre.
M. Lamarre: C'est absolument essentiel. M. Goldbloom: Bon,
d'accord. M. Malouin: ...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Je suis sûr
que l'honorable député de Drummond voudrait bien que ses paroles
soient enregistrées au journal des Débats et quand il va
là, il n'en est question d'aucune façon. L'honorable
député de Saint-Jacques.
Normes olympiques M. Charron: M. le Président, le maire de
Mon- tréal a fait mention des normes olympiques internationales. Je
pense qu'à ce sujet nous pouvons tourner une question vers
l'autorité responsable de l'application des normes du Comité
international olympique. M. Rousseau, est-ce que vous pouvez informer la
commission d'une façon précise, la plus précise possible,
sur les normes du Comité international olympique quant à
l'existence du stade où se dérouleront les épreuves
d'athlétisme? Est-ce qu'il est obligatoire, selon les normes du
Comité international olympique, que le stade soit un parfait ovale?
Est-ce interdit qu'un coin ou une extrémité d'un stade en
fer à cheval, par exemple, empêche ce stade d'accueillir des
épreuves olympiques internationales en athlétisme? Autrement dit,
quelles sont les obligations du Comité international olympique quant
à la structuredu stade lui-même?
M. Rousseau: J'aimerais que M. Pierre Char-bonneau, notre
vice-président des sports, qui s'occupe justement de ces questions,
s'approche pour répondre. Mais je dois dire, par exemple, que le premier
stade olympique à Athènes était en fer à
cheval.
M. Charron: Voulez-vous dire dans l'antiquité ou celui qui
a repris les jeux?
M. Rousseau: Non, non.
M. Charron: Celui qui a repris les jeux...
M. Rousseau: Celui de maintenant. C'est très difficile,
vous savez...
M. Lalonde: ... probablement dans ce temps-là.
M. Rousseau: Vous savez que ces normes changent constamment. Les
règles du CIO, c'est une chose qui change assez facilement. C'est
pourquoi je demanderais à M. Pierre Charbonneau de s'approcher.
M. Charbonneau (Pierre): M. le Président, je peux
affirmer, ce matin, que la Fédération internationale
d'athlétisme, connue sous son sigle propre, IAAF, n'accepterait pas un
anneau qui ne serait pas complètement fermé. Permettez-moi, ici,
d'ajouter que Montréal s'était déjà fait un
très mauvais nom d'après la rencontre Europe-Amérique qui
était tenue à l'autostade. Je ne voudrais pas entrer dans trop de
technicité, mais, si quelqu'un connaît l'athlétisme, si on
parle d'une partie ouverte, surtout celle qu'on discute ce matin, il faudrait
penser aux coureurs des épreuves de 200 mètres qui, justement,
recevraient des courants d'air possibles qui ne justifient pas ce stade. Il
faut se rappeler que nous nous sommes engagés à présenter
les jeux dans le meilleur aspect technique possible. Par conséquent, je
crois que, pour cette question, nous n'avons pas le choix. Il faut que l'anneau
soit fermé.
M. Charron: Merci, M. Charbonneau. C'est le renseignement que je
voulais.
M. Charbonneau: Je l'ai donné avec plaisir.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, ceci
complète-t-il la série de questions sur les coupures de
dépenses?
M. Léger: J'aurais une question encore, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Le député d e
Lafontaine.
M. Léger: Est-ce que, soit M. Lamarre, M. Drapeau ou M.
Rousseau, pourrait nous dire combien on économiserait si on construisait
les piscines recouvertes autrement que par la base et le mât? Y a-t-il
moyen de le faire autrement?
M. Lamarre: A l'heure actuelle, vous n'épargneriez pas
grand-chose. Les butées sont déjà coulées, mais
cela, c'est un élément d'à peu près $5 millions. En
fait, si vous pensez à un autre système, il faudrait toujours
inclure ce montant; et, des grandes portées, que vous les recouvriez de
n'importe quelle façon, cela coûte toujours à peu
près le même prix.
M. Léger: Cela coûterait $5 millions
déjà dépensés...
M. Lamarre: Oui.
M. Léger:... mais le coût de ce que je viens de vous
demander serait-il suffisamment inférieur pour englober non seulement
les $5 millions, mais beaucoup plus que cela?
M. Lamarre: Non. La réponse que je vous ai faite, M.
Léger, c'est que pour les grandes portées, que vous ayez
n'importe quel système, on arrive presque toujours au même prix.
Si vous voulez recouvrir de la même façon la même
superficie, que vous employiez un système de voûtes ou un
système de fermes en acier ou toutes ces choses, cela revient toujours
à peu près au même prix.
M. Léger: La base du mât est conçue en
fonction de tout ce qu'elle aura à supporter. Alors, si elle n'a pas
à supporter tout ce mât et la partie du toit indirectement ou
directement, la couverture différente... Il me semble je ne suis
pas un technicien, c'est pour cela que je pose la question que cela
coûterait beaucoup moins cher, puisque le coût global du mât
est beaucoup plus cher dans la partie inférieure que dans la partie
supérieure.
M. Lamarre: Cette partie est déjà construite. En
fait, le mât, les trois grand es membrures du mât reposent sur les
butées et ne reposent pas sur les consoles. Les butées sont
déjà là, en place.
M. Charron: Est-ce que ce qui va servir de toit aux installations
de natation peut être modifié si ce toit n'a pas à
supporter des étages supplémentaires? Est-ce que le coût
peut être réduit?
M. Lamarre: Non.
M. Charron: Pas de façon sensible?
M. Lamarre: Parce qu'en fait, les coupoles ce que je vous
expliquais qui recouvrent les piscines à l'heure actuelle, ne
supportent pas le mât. Le mât est supporté par les trois
membrures, qui descendent jusqu'aux butées.
M. Charron: D'accord!
Le Président (M. Gratton): Le député de
Drummond.
M. Malouin: M. le maire, d'après vous, si on devait ouvrir
les jeux, mais sans que le projet soit réalisé
complètement, je veux dire que si des travaux devaient être
complétés après la tenue des Jeux olympiques, qui,
pensez-vous, devrait payer pour ces travaux qui seraient faits
après?
M. Drapeau: II n'a jamais été question de diviser
le projet. Le projet en est un d'une intégrité totale, au point
de vue de l'architecture, au point de vue du génie, au point de vue
financier, à tous points de vue. Si on n'avait pas eu les jeux, c'est
bien évident qu'on ne pourrait pas faire tout cela, parce qu'on n'aurait
jamais pensé réclamer même la moitié de cette
somme-là pour donner suite au centre sportif. Cela fait 40 ans qu'il
attend d'être terminé.
Ou on fait cela et c'est payé toujours de la même
façon. C'est bien évident que si ce n'est pas terminé pour
les jeux, là, le problème du financement se pose. Mais il faut
tout faire pour que ce soit terminé pour les jeux, afin que le
financement aussi fasse partie du budget olympique.
A partir du moment où les Jeux olympiques pourraient avoir lieu
sans telle ou telle chose, on ne pourra jamais ajouter au budget olympique,
après que les Jeux olympiques auront été terminés.
Alors, cela restera la symphonie inachevée.
On a eu le trou de la rue Dorchester assez longtemps à
Montréal; je pense qu'on ne devrait pas fabriquer des ruines. Quand on
commence quelque chose, il faut le finir, bon Dieu! Il ne faudrait tout de
même pas que le parc olympique soit l'exemple, dans le monde entier,
d'installations olympiques inachevées dans 50 ans. Il ne s'agit pas de
commencer une chose qui est difficile, il s'agit de la terminer. Il ne faut pas
se mettre dans la tête qu'on va commencer et peut-être qu'on ne
terminera pas. Si on dit: Peut-être qu'on ne termine pas, j'ai une
prophétie à faire, on ne la terminera pas. On ne vivra pas assez
vieux personne, ici, pour voir la terminaison des travaux.
En 1937/38, il y a eu les travaux de chômage. Le pavillon
Hélène de Champlain, entre autres, a été
commencé avec l'aménagement de l'île. Les travaux ont
été arrêtés en 1939, à la suite des
élections et de la déclaration de la guerre. C'est simplement un
bâtiment que tout le monde voulait, un grand pavillon. Les travaux n'ont
été repris qu'en 1952 et terminés en 1954. Cela ne
représentait pas ce que la non-terminaison de ces travaux-là
représente.
Je trouve que ce sont des exercices extrêmement
intéressants et instructifs que de soulever ces hypothèses et je
les favori se. Mais quand vient le temps de conclure, il faut voir combien cela
coûte. Est-ce qu'on a les moyens financiers de viser à faire des
économies? On n'a pas le temps d'essayer d'épargner du temps et
on n'est pas assez riche pour faire des économies, parce que les
économies qu'on trouverait sur le papier coûteraient infiniment
plus cher en capital et foutraient par terre toute la preuve que j'ai faite
hier de l'autofinancement après.
M. Léger: M. le maire, on peut conclure de ce que vous
venez de nous dire depuis la dernière heure, avec M. Lamarre, que si on
ne change pas le concept du stade actuel, il n'y a pas moyen de faire d'autres
économies que les $60 millions que vous venez de mentionner? Je ne parle
pas des revenus, je parle des dépenses.
M. Drapeau: Oui.
NI. Léger: II n'y a pas moyen de couperdavan-tage, si on
suit le concept tel quel.
M. Drapeau: Je dis qu'il n'y a pas moyen de supprimer.
M. Léger: Alors, ma question est la suivante... Il y a
juste les $30 millions du toit?
M. Drapeau: Je ne dis pas qu'on ne peut pas réussir
à couper d'autres sommes d'argent par des réductions, parce que,
dans l'étude en question, peut-être qu'avec encore deux ou trois
semaines et tout en ayant encore plus de renseignements et plus de
vérifications, on pourrait en arriver à réduire encore,
peut-être. Je ne dis pas qu'il n'est pas possible de réduire les
montants, je dis qu'il n'est pas possible, dans le sens indiqué, de
supprimer des éléments du projet qui pourraient amener des
coupures importantes dans le total du budget.
Toute la conception est la conception d'un seul et unique projet sur le
plan technique. J'ai plus de facilité à être convaincu,
parce que j'ai eu le bonheur de suivre le cheminement de la conception du
projet et, curieux de nature, j'ai posé tellement de questions sur les
pourquoi, simplement en suivant la logique du projet, parce qu'en plus d'une
solution technique, d'une conception technique, c'est une conception de
l'esprit qui est logique. Dès qu'on déplace un morceau, les
autres ne font pas. C'est l'exemple classique de quelqu'un qui s'amuse
àdéfaire une machine chez lui; quand il la remonte, il y a des
morceaux de trop.
Si on commence à toucher à un élément du
complexe, tout le complexe, il faut le remplacer par un autre. C'est cela.
M. Léger: J'ai unequestion, M. le maire, et je la pose
à la commission comme réflexion à ce stade-ci. Si on ne
peut pas changer le concept du stade tel qu'il est défini actuellement,
on ne peut pas faire d'économies importantes. C'est la raison pour
laquelle, je pense, ce que nous disions hier est très important. Il faut
immédiatement savoir et c'est notre devoir, je pense
combien coûterait un stade de rechange pour être prêt
à cette éventualité.
Le voeu que j'avais émis hier revient, je pense, avec plus
d'actualité. D'abord, jusqu'à présent, est-ce qu'entre les
parties, qui sentaient qu'il y avait un voeu, autour de la table de la
commission parlementaire, que l'on s'échange des renseignements, il y a
eu un échange de renseignements? Sinon, je pense qu'il va falloir que
nous, comme responsables, n'attendions pas d'arriver au moment précis
dont M. le maire nous parlait hier. Il disait: Quand on arrivera au moment
précis où on verra qu'il y aura des difficultés, on
avisera. Au moment où M. le maire voudra dire: C'est vrai qu'il y a des
problèmes, c'est le temps d'aviser, j'aimerais qu'il ait des chiffres
déjà prêts afin de ne pas recommander des études qui
auraient pu être faites avant avec un plan de rechange d'établi,
prêt pour qu'à un tel moment on puisse l'utiliser.
D'ailleurs, je pense que la commission a le devoir de connaître
quels seraient les coûts d'un stade de rechange pourvu que ceux qui ont
les éléments en main puissent se rencontrer, s'échanger
des renseignements afin que la commission sache quelles pourraient être
les économies importantes à faire puisque le concept du stade
comme tel ne permet pas de diminuer les coûts d'une façon
substantielle.
Le Président (M. Gratton): Si vous permettez, M. le maire.
Je sais que le député de Lafontaine n'en a pas fait une motion
formelle encore; il pourra le faire, comme je l'ai indiqué hier, au
moment de la prise en considération du rapport. Nonobstant l'affirmation
de M. le maire, on peut quand même laisser l'occasion aux membres de la
commission d'explorer plus à fond les possibilités de coupure, si
possible.
Dans cette veine, l'honorable ministre d'Etat au Conseil exécutif
avait demandé la parole.
M. Lalonde: M. le maire, on a exprimé, dans le public, le
désir de savoir pourquoi ça coûte si cher. Pourquoi
l'écart entre les prévisions de 1972, qui, comme vous le disiez
hier semblaient raisonnables et même modestes comparées à
d'autres projets récents, et ces précisions budgétaires ou
cette évaluation détaillée? J'aimerais que vous expliquiez
ou que M. Lamarre explique quelles sont les raisons pour lesquelles ce qui
semblait vouloir coûter $250 m il lion s et, là, ça
inclut d'autres choses est maintenant rendu à $600 millions.
M. Drapeau: On peut commencer à répondre à
cette question par une autre question. J'en ai soulevé des exemples
hier. Pourquoi l'usine de filtration est-elle rendue à ce prix? Et,
prochainement, on sera obligé d'envisager d'autres acquisitions.
M. Lalonde: J'aimerais, pour ce projet-ci si c'est possible, que
l'on quantifie les différentes
raisons. Si c'est l'inflation, quel est le pourcentage de cette
augmentation qui estdû à l'inflation? Si ce sont d'autres raisons,
des erreurs dans lesquantités, par exemple, qu'on le dise, qu'on sache
pourquoi cet écart.
M. Drapeau: Nous avons préparé une étude,
qui se rapporte à ce parc, sur le vélodrome. Je pense que la
démonstration sur le vélodrome va être concluante.
Voudriez-vous sortir le dossier sur le vélodrome? Là, on va
prendre un bâtiment qui est assez avancé; on va le prendre depuis
la première journée d'ouverture du chantier jusqu'à
aujourd'hui et vous allez assister au cinéma de tous les travaux, de
tout ce qui s'est passé sur le chantier, jour par jour, avec un
graphique qui vous sera expliqué par ceux qui l'ont
préparé.
L'augmentation du coût du vélodrome, pour prendre cet
élément, est indiquée en détail, avec pièces
justificatives en possession de la ville et des entrepreneurs, lesquelles
pourront être à la disposition de la commission, si la commission
veut nommer un vérificateur, pour contrôler les chiffres sur
lesquels est basé ce rapport.
Voudriez-vous faire distribuer ces documents à chacun des membres
de la commission. Ensuite, les explications vous seront données. Vous y
trouverez entre autres un graphique qui vous sera expliqué. Le travail
effectif de productivité ou de production, jour par jour, et
également l'implication des difficultés techniques sur les
coûts, les répercussions du manque de productivité ou
d'arrêts de travail sur d'autres postes, tout cela va vous être
donné absolument en détail.
L'expérience faite à ce sujet, va permettre de comprendre,
par extrapolation sur les autres éléments. Mais celui-là
ne se base pas sur des estimations, il se base sur des coûts
réels.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: M. le Président, si vous me permettez, la
question du ministre d'Etat au Conseil exécutif a amené M. le
maire de Montréal à nous parler des causes qui sont à
l'origine des coûts plus élevés désormais, que
prévus à l'origine. Est-ce le résultat de causes
extérieures au chantier ou de causes à l'intérieur
même du chantier?
Je pense qu'à la lecture des explications qui nous seront
fournies tout à l'heure, par des membres qui accompagnent le maire de
Montréal, on pourra nous éclairer là-dessus. Mais avant
que nous entamions ce sujet, la commission venait d'être saisie de
quelques informations, à partir desquelles j'aimerais tirer les
conclusions vérifiées auprès de ceux que nous avons
convoqués.
Si j'ai bien compris les explications de M. le maire, en particulier,
sur le fait d'un stade je dirais non payé et qui, à
son avis, deviendrait presque impayable, s'il devait être rejeté,
après les Jeux olympiques il nous a dit: Dans 100 ans, ce ne sera
pas encore payé, cela s'étirera cela pose, encore une
fois, dans le corridor fixé par le ministre des Affaires municipales,
par sa question originale, à la commission, le véritable dilemme
qui nous a réunis ici aujourd'hui.
Parce que si je regarde l'étendue des dépenses qui sont
dans le document présenté par le Comité organisateur des
jeux olympiques, nous nous trouvons donc devant une impossibilité de
réduire encore plus le chapitre des dépenses. Je ne veux pas
entamer immédiatement le chapitre des revenus que nous aurons à
examiner quant à ses possibilités d'augmentation. Si je prends
à la lettre les affirmations et les informations que vient de donner le
maire de Montréal à la commission, je me demande, maintenant,
où nous pouvons trouver, au chapitre des dépenses, coupures
additionnelles. Il y a, bien sûr, la question des constructions sous la
juridiction du Comité organisateur des jeux olympiques,
c'est-à-dire le village. Nous y viendrons, bien sûr. Mais je
parle, encore une fois, simplement de ce qui concerne M. le maire de
Montréal, sous la juridiction de la ville dont il est le maire. Il nous
a affirmé je le répète à l'intention des
membres de la commission qui l'ont tous compris qu'il est à peu
près impossible d'aller chercher des coupures supplémentaires aux
constructions chiffrées par $488 millions, actuellement, sous la
juridiction de la ville de Montréal, sans toucher à l'ensemble du
concept architectural ou, si vous voulez, sportif, qui est à l'origine
de ce concept.
M. Lalonde: Pour le stade seulement. M. Charron: Pour le stade
seulement.
M. Lalonde: Ce n'est pas $488 millions, c'est parce qu'il y a
toutes sortes d'autres choses. On pourra y revenir.
M. Charron: Nous pourrons examiner les autres installations
olympiques qui sont là-dessus.
Je vais demander au maire de Montréal, quant au stade seul,
à quelle estimation se chiffre-t-il, actuellement? Et, au maximum,
comment peut-il envisager, dans la philosophie qu'il nous a décrite, une
réduction au coût du stade lui-même? Enfin, je ne veux pas
clôturer le débat sur le stade, mais cela nous indiquera les
autres installations que nous aurons à examiner par la suite,
l'obligation de là, d'y apposer des coupures, s'il n'y a pas de coupures
possibles au niveau du stade. Dans les $488 millions, M. le maire, quel est le
montant réservé au stade lui-même?
M. Lalonde: Est-ce que vous voulez dire le complexe stade,
mât et piscine?
M. Charron: C'est cela, le complexe stade, mât et
piscine.
M. Lalonde: C'est $320 millions.
M. Garneau: Page 57 de votre premier document.
M. Lamarre: Quelle est la question?
M. Charron: Stade, mât et piscine uniquement.
M. Lamarre: Un instant.
M. Charron: M. Lamarre, une question du ministre m'incite
à vous... Je n'inclus pas le stationnement. D'accord?
M. Lamarre: C'est ce que je suis en train de calculer. Vous
demandez le stade, le mât et la piscine. C'est cela?
M. Charron: Oui.
M. Lamarre: $320 millions moins $70 millions, à peu
près $250 millions.
M. Charron: Pourquoi moins $70 millions?
M. Lamarre: J'enlève $70 millions pour
l'aménagement extérieur, le stationnement Viau, le stationnement
Pie IX et aussi pour une partie de la centrale thermique.
M. Lalonde: Pourquoi une partie de la centrale thermique? Vous
n'auriez pas besoin de toute la centrale thermique?
M. Lamarre: La centrale thermique sert pour l'ensemble, pour les
stationnements, pour différentes...
M. Lalonde: Et dans les conditions générales
d'administration et frais de gérance, $37 millions?
M. Lamarre: En fait, ce que j'ai fait, j'ai pris en
réalité $8 millions pour le stationnement Viau, $16 millions pour
le stationnement Pie IX, $25 millions pour les aménagements
extérieurs, ce qui me donne à peu près $50 millions, si on
ajoute à cela 15% de conditions générales, cela vous fait
à peu près $7,500,000, $57,500,000, 10% d'honoraires, $6 autres
millions, cela fait $63 millions et 5% de plus pour les imprévus, cela
vous fait $66 millions à $70 millions. Alors, si on dit $320 millions
moins $70 millions, cela fait $250 millions.
M. Léger: M. Lamarre, vous venez de dire que le
stationnement Viau, c'était $8 millions et le stationnement Pie IX, $16
millions. C'est cela?
M. Lamarre: Je viens de dire $8,600,000 pour Viau, ce sont les
prix sans condition générale. Ce sont les prix secs. Le
stationnement Pie IX, $16,500,000.
M. Léger: Alors, cela fait $25 millions pour les deux
stationnements.
M. Lamarre: M. le maire me fait penser à quelque chose. Il
faudrait peutêtre convertir aussi une partie des excavations de tout le
site. Cela a coûté $11,500. Pardon?
M. Léger: Vous avez mis $8 millions pour le stade et $3
millions pour le reste.
M. Lamarre: En fait, les $70 millions, un dans l'autre, c'est
cela.
M. Léger: C'est ce que je trouve qui n'est pas tout
à fait selon vos prévisions. Vous nous avez dit, pour le
stationnement de Pie IX et Viau, que le coût total évalué
par la ville en 1972 était de $16,950,000. Vous y avez ajouté
dans votre document des causes, des facteurs que le ministre vous avait
demandé de donner, vous n'avez pas ajouté cela les facteurs de
temps supplémentaire, la productivité et le total était de
$43 millions dans votre document.
M. Lamarre: En fait...
M. Léger: Alors, si vous me dites que maintenant,
après avoir coupé $5 millions pour le stationnement Viau, vous
arrivez avec $24 millions mais que votre prévision est de $43 millions,
si vous enlevez seulement $5 millions, il reste $38 millions.
M. Lamarre: Je vous ai expliqué tantôt, M.
Léger, qu'on a fait de s coupures de $8 millions depuis ce
moment-là.
M. Léger: $5 millions de coupures.
M. Lamarre: $5 millions, plus les aménagements
extérieurs qui étaient de $3 millions, alors cela fait $8
millions.
M. Léger: L'aménagement extérieur, c'est une
autre chose.
M. Lamarre: Je viens de les enlever aussi là-dessus. Je
vous donne les chiffres que nous avons à l'heure actuelle.
M. Léger: Alors, les chiffres précis pour les
stationnements Pie IX et Viau seraient de $24 millions au lieu de $43
millions?
M. Lamarre: Si on reprend cela encore une fois, si vous voulez
avoir seulement le stationnement Viau et Pie-IX, c'est $25 millions plus 15%,
ce qui vous donne $4 millions. Cela fait $29 millions plus 10% d'honoraires, $3
millions, cela vous donne $32 millions, plus 5% d'imprévus, $1.5
million. Cela fait donc $33.5 millions.
M. Léger: $33.5 millions, $35 millions. Alors, vous avez
enlevé $8 millions en réalité. D'accord.
M. Charron: Les $250 millions auxquels on est arrivé pour
le stade, le mât et la piscine, uniquement si on enlève le
mât, on s'est entendu pour dire que cela coupait de $30 millions, mais
gardons-le avec le mât pour les fins de la discussion M. le maire
nous dit que c'est incompressible comme dépense sans toucher à
l'ensemble architectural et que cela doit être payé avant la tenue
des Jeux olympiques.
M. Drapeau: Payé avant ou, de toute façon,
budgétisé comme devant faire partie des coûts
olympiques.
M. Charron: D'accord. M. le maire, j'enchaîne avec vos
affirmations d'hier lorsque vous nous avez expliqué, à l'aide de
la maquette, le site des
Jeux olympiques. Lorsque vous avez parlé de ces installations
pour après 1976, vous avez assez rapidement, à mon avis, et sans
beaucoup d'informations très précises, esquissé une
approche d'autofinancement pour la suite également, informant les
membres de la commission de façon, j'estime, superficielle, sans
données précises quant aux sources de revenus que vous aurez par
la suite. Mais nous reviendrons à cela plus tard. Ce que je veux obtenir
comme information, à ce stade-ci, c'est que s'il y a effectivement
possibilité d'autofinancement par la suite, par les rentrées de
revenus et par les frais d'entretien qu'occasionneront ces installations
montréalaises et non plus olympiques, après 1976 et 1977, il y a
de sous-entendu qu'aucune, j'imagine c'est la question que je vous pose
partie des sommes de revenus ne sera affectée à un service
de la dette quelconque quant à ces installations mais que la
totalité des revenus c'est la condition de l'autofinancement
passera à l'entretien et au maintien de ces édifices.
M. Drapeau: C'est cela.
M. Charron: S'il y avait une dette et qu'une partie des revenus
de 1977, 1978, 1979 devait servir à éponger la dette de ces
installations, nous nous trouverions alors dans la même situation que les
autres stades de cette nature, qui existent sur le continent américain
et qui sont finalement, comme vous l'avez dit vous-mêmes, presque
impayables. C'est le cas du stade de la Nouvelle-Orléans, je pense,
c'est le cas aussi, du stade de Houston, de celui de Seattle et d'autres
à venir.
Donc, c'est une information que je veux avoir. S'il y a autofinancement
on le vérifiera par la suite quant aux sources de revenus et aux
frais d'entretien de ces installations c'est parce qu'il n'y aura plus
de dette quant à la construction des installations.
M. Drapeau: Cela a été conçu comme cela,
pour que toutes les dépenses capitales s'autofinancent, afin que les
revenus rendent le maintien et l'entretien autofinancés.
M. Charron: Autrement dit c'est ma dernière
question, M. le maire les $250 millions du stade, du mât et de la
piscine doivent être comblés par les revenus du COJO, revenus
avant 1976 ou, selon votre formule, qui peuvent être étendus
après 1976 mais, de toute façon, disons par les revenus
olympiques.
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: M. le Président, sur ce point
précis, vous savez fort bien, M. le maire, que le COJO doit fermer ses
livres un an après la tenue des Jeux olympiques. C'est donc dire qu'il
n'a pas les pouvoirs d'obtenir des revenus supplémentaires
dépassant cette date. Si, à ce moment-là, vous parlez de
la possibilité de revenus de monnaie qui continuerait, de la
possibilité de loterie qui reviendrait, il faut tenir compte du fait que
les sommes que vous allez manquer ne permettraient pas de le
réaliser.
Je ne veux pas entrer dans le domaine des revenus mais je veux
simplement faire remarquer que vous n'avez pas inclus, à ce jour,
à moins que vous ne me l'expliquiez ou que M. Lamarre me l'explique,
dans les coûts nous sommes rendus à $250 millions
comme il y aura, d'après le budget présenté par le COJO,
un déficit ou des sommes qui ne seront pas rentrées, le
coût du financement provisoire de ces sommes. Ce sont des sommes
énormes qui ne sont pas incluses dans votre estimation.
Il faut nécessairement prévoir que toute somme d'argent
qui n'est pas entrée au moment où vous devez faire les
dépenses, vous devrez l'emprunter et payer un financement temporaire. Je
ne vois à aucune place, dans tous les dossiers qui nous sont
présentés, des endroits où vous indiquez qu'il y aura une
somme précise pour le financement temporaire.
M. Drapeau: Si j'ai bien compris, il y a deux questions, la
première et la deuxième. La première, la viabilité
du COJO, se termine à la fin de 1976. La viabilité de la
corporation de l'exposition universelle se terminait aussi à une
certaine date. En prévision de la liquidation, il y a eu une formule que
le gouvernement fédéral a adoptée juridiquement et, un
jour j'étais membre du conseil d'administration de la
Société de l'exposition, avec d'autres nous avons
reçu une lettre, on nous en avait prévenus d'ailleurs, disant que
la forme actuelle de la société ou de la corporation de l'Expo
prenait fin, était transformée en une autre pour voir à la
liquidation.
Alors, la terminaison de l'existence du COJO comme corporation, il
était normal, comme dans le cas de l'exposition, qu'au point de vue des
opérations ça se termine avec les jeux ou enfin l'année
des jeux. Mais la formule de liquidation, il faudra prévoir, à ce
moment-là, quelle forme juridique elle prendra, suivant les
circonstances. Ce fut la même chose à Munich. Lorsqu'une
corporation comme celle-là est fondée, elle est fondée
avec la connaissance des éléments juridiques au moment de la
fondation. Ce ne sont pas nécessairement les mêmes
éléments juridiques après. Supposons, par exemple, qu'une
action en dommages est prise contre le COJO et que ça prend dix ans
avant que le jugement de la cour Suprême soit rendu, c'est bien sûr
que le gouvernement devra, sous une forme ou sous une autre, continuer à
maintenir en vie une personne juridique qui sera ou la même ou une autre
qui lui sera substituée par la loi.
Même lorsque les lettres patentes ont été
accordées et que le COJO devait cesser d'exister à telle date,
c'est bien évident qu'il était à prévoir que toute
forme de liquidation ou peut-être de réclamation judiciaire serait
terminée pour cette date-là. Mais, ce qui était important,
c'était de créer l'organisme, de lui accorder une
viabilité connue, étant sous-entendu, comme dans tous les cas,
que lorsqu'on sera rendu à ce terme, suivant les besoins, on pourra
créer l'organisme qu'il faut.
M. Léger: Je m'excuse de vous interrompre, je ne voudrais
pas qu'on embarque trop dans les revenus, on aura l'occasion de le faire
à une autre période tantôt. J'aimerais que vous
répondiez à ma deuxième question sur le financement
temporaire des sommes manquantes à la réalisation avant la tenue
des Jeux olympiques.
M. Drapeau: Dans ces dépenses, la ville fait les avances
et les charge au COJO qui, d'après l'entente, doit payer les frais de
financement.
M. Léger: C'est prévu pour cela.
M. Drapeau: Les frais de financement sont compensés par
les revenus de placement, en partie ou en tout. Suivant ce que ça
donnera, il est évident qu'il y aura un rajustement à ce
moment-là.
M. Léger: Avant de rajuster, qu'avez-vous prévu
à ce jour?
M. Drapeau: On ne pouvait pas prévoir de montant, parce
qu'on ne savait pas à quelle date nous pourrions recevoir les
remboursements et combien de temps courrait le crédit. Si nous sommes
payés tous les mois, il n'y a pas de frais d'intérêt, si
nous sommes payés une fois par année, il y en a. Alors, comment
faire les estimations des frais de financement?
M. Léger: Combien avez-vous reçu à ce jour
et combien prévoyez-vous recevoir avant les Olympiques?
M. Drapeau: Nous avons reçu environ $20 millions ou $22
millions du COJO.
M. Léger: Combien a coûté le financement de
ces $22 millions?
M. Drapeau: Par coeur là... M. Léger: M.
Rousseau.
M. Drapeau: $23.6 millions, c'est un petit peu plus. Il y a eu
deux versements.
M. Rousseau: C'est cela.
M. Léger: M. Rousseau, je pense que vous... Mais le reste
du financement, M. Rousseau a une réponse là-dessus.
Le Président (M. Gratton): II a demandé la parole
tantôt.
M. Léger: Est-ce qu'il peut me répondre, en
même temps, sur le reste du financement qui a manqué à ce
jour? Est-ce planifié quelque part, les sommes qui auront à
être dépensées d'ici la tenue des jeux? Aquelle somme
évaluez-vous le coût du financement temporaire?
M. Rousseau: Mon intervention n'était pas pour
répondre à cette question. C'était pour vous lire les
règles du CIO sur la question de la terminaison de la Corporation des
jeux olympiques, ou enfin du comité organisateur.
Je vais demander à Me Godbout de le faire pour vous, pour que
cette question soit clarifiée.
M. Godbout (François): Les règles olympiques ont
été amendées à Varna, en 1973. Avant Varna, les
règles en vigueur en 1972 stipulaient qu'après la fin des jeux,
les questions en suspens relevaient du Comité national olympique, de
sorte que le COJO, l'existence d'un comité organisateur prenait fin avec
les jeux.
Maintenant, à Varna, il y a eu un amendement à cette
règle et il se lit comme suit: "Après les jeux, le comité
organisateur doit rester en existence durant la période de liquidation
dont il est responsable; il doit régler, à la satisfaction du
CIO, toute question en suspens et/ou en litige se rapportant aux jeux." Ce qui
prolonge la vie d'un comité organisateur depuis Varna, depuis cet
amendement.
M. Léger: Si vous me permettez, votre
réponse...
M. Rousseau: II n'y a pas...
M. Léger: ...est intéressante et comme c'est le
COJO qui doit recevoir les revenus, de la façon que vous surveillez
l'administration du COJO, j'ai des félicitations à vous faire;
vous suivez de très près votre administration. Maintenant, c'est
vous qui allez recevoirles revenusdont les surplus, comparés aux
dépenses que vous aurez, pourront être affectés aux
dépenses d'immobilisation pour la ville de Montréal et
ailleurs.
Alors, ma question est la suivante: Ace jour, la ville de
Montréal n'a reçu que $23 millions. Cela a coûté une
somme de financement temporaire avant d'avoir eu ce montant. Ce qui manque,
d'ici les Jeux olympiques, il va falloir le financer; alors, plus cela prend de
temps à recevoir des sommes d'argent qu'on doit dépenser, plus
cela coûte de frais de financement. Est-ce qu'à ce jour vous avez
évalué quel sera le coût des frais de financement pour les
sommes manquantes, en sachant le rythme selon lequel vous allez recevoir les
sommes provenant des moyens que vous avez mis de l'avant pour les revenus?
M. Rousseau: C'est très difficile à évaluer
parce que, comme vous le savez, notre roulement de caisse n'est pas un
roulement de caisse d'une compagnie ou d'un gouvernement qui a une base
imposable. Tous nos revenus sont basés sur des programmes volontaires et
les entrées dépendant beaucoup du succès de chaque
programme. En ce moment, par exemple, si vous prenez le programme de la
loterie, les entrées ont été beaucoup plus fortes que
celles auxquelles nous nous attendions.
D'un autre côté, les entrées du côté de
la monnaie sont moins rapides; nous avons eu des pro-
blèmes de production, c'est tout à fait différent,
et ce que M. le maire vous a dit hier est très juste; il dit que nous
aurions dû commencer bien avant parce que nous avions seulement cette
période de quatre ans. Pendant cette période de quatre ans, il
fallait faire rouler nos programmes pour pouvoir faire face aux
dépenses. Ce que nous n'avons pas eu parce que, le 27 juillet 1973, nous
avons eu la loi et cela nous a pris près de six mois pour pouvoir lancer
nos programmes. Parce qu'à ce moment-là nous étions dans
l'illégalité si nous lancions des programmes avant ou même
juste après la préparation... Si vous vous rappelez, en Chambre,
au fédéral, on a dit que nous ne devions rien faire, même
pas parler aux postes parce que ce n'était pas légal.
Alors, vous comprenez qu'il est très difficile de répondre
à cette question; il y a une question de roulement de caisse,
basé sur des programmes volontaires. Et aussi, c'est basé sur
l'économie du monde parce que la plupart de ces programmes, enfin deux
de ces programmes sont basés sur l'économie internationale.
M. Léger: M. Rousseau, tôt ou tard, vous paierez la
facture que la ville de Montréal vous enverra concernant les frais de
financement qu'elle est obligée d'avancer. Donc, je pense que ma
question aurait dû se présenter beaucoup plus à M. le maire
qui, lui, devrait, à ce stade-ci, nous exprimer combien, à ce
jour, s'il a évalué cela maintenant; au début,
c'était difficile, mais maintenant, il sait où il s'en va,
j'espère cela va lui coûter de frais de financement pour
les sommes qu'il n'aura pas reçues à temps, en voyant venir les
différentes sommes qu'on lui soumet, mais il doit lui-même avoir
à dépenser ces sommes avant les Jeux olympiques. Je pense qu'il
n'y a aucun endroit où les frais de financement sont indiqués,
les frais que, tôt ou tard, vous facturerez au COJO pour vous faire
rembourser. Quels sont ces chiffres?
M. Drapeau: Je n'ai pas le chiffre exact, les états
financiers sont au service des finances. Il y a environ, je pense, $40 millions
dus par le COJO actuellement, et sur lesquels le COJO est appelé
à payer les frais de finance que la ville paie elle-même.
La ville ne facture pas de frais de finance, elle facture les frais de
finance qu'elle-même est obligée de payer aux banques.
M. Léger: C'est cela.
M. Charron: Quel montant est-ce?
M. Léger: Quel montant?
M. Drapeau: Le montant varie, parce que ce n'est pas $40 millions
de telle date à telle date. Les montants varient, et c'est la "prime
rate", calculée tant par jour à partir du moment où le
montant devient dû. Je n'ai pas le montant, mais la compensation de cela,
si on dit; On ne paiera pas cela, le COJO a-t-il un moyen de ne pas payer
l'intérêt? Oui, parce qu'il a plusieurs dizaines de millions de
dollars en caisse, qu'il pourrait utiliser pour ne pas payer
l'intérêt. Mais, s'il perçoit l'intérêt pour
payer l'intérêt, cela n'affecte pas le budget.
M. Léger: Oui, mais cela... Vos idées sont
merveilleuses, mais elles ne sont pas chiffrées. Actuellement, vous
avezfait toute une acrobatie pour réussir à trouver une
diminution de $60 millions...
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: ...mais jusqu'à ce jour vous êtes
en train de nous faire une acrobatie pour nous dire qu'idéalement vous
allez avoir des revenus sur des placements, mais vous aurez des dépenses
à faire sur les sommes que vous devrez effectivement payer avant la
livraison du stade. Vous venez nous dire que, jusqu'à maintenant, vous
n'avez pas une prévision précise de frais de financement pour
toutes les sommes qui ne vous sont pas arrivées, sachant comment le
dossier fonctionne actuellement.
M. Drapeau: Je crois avoir répondu d'une façon
très directe, sans acrobatie. Dans la mesure où le COJO paie la
facture sur réception, il n'y a pas d'intérêt. Dans la
mesure où cela prend du temps pour payer, il y a de
l'intérêt. Je ne pense pas qu'on va exiger que je sache par coeur
exactement, jour par jour, comment l'électronique va fonctionner pour
dire que c'est tant de millions, tant de dollars et tant de sous. Il nous
suffit, pour savoir si cela affecte le budget, de savoir que les
intérêts que nous devrons facturer, le COJO les perçoit
d'une autre source sur ses placements. Si, par exemple, il nous est dû
$40 millions et que, l'intérêt n'ayant pas couru le même
nombre de jours sur chacune des sommes constituant les $40 millions
disons que l'intérêt serait de $1 million ou $2 millions ou $3
millions si, pendant ce temps, sur les placements du COJO, il y a eu $1
million, $2 millions, $3 millions, $4 millions, $5 millions, $10 millions, cela
compense les intérêts. Le commissaire a raison de dire que le
calcul du financement est très difficile à faire. Je peux
communiquer avec le service des finances, par téléphone, et
demander si, à ce jour, il pourrait nous dire par combien se chiffrent
les intérêts sur les diverses sommes dues, étant
donné qu'elles ne sont pas dues toutes à la même date, et
nous donner les chiffres d'aujourd'hui. Ensuite, on pourra voir si, pour
compenser les intérêts que le COJO aura à payer sur ces
montants, ses propres placements peuvent être utilisés
pourcompenser.
M. Léger: Ce qui m'inquiète, M. le maire, c'est que
ce n'est pas...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Un instant...
M. Léger: Je n'ai pas terminé, parce que le maire
n'a pas répondu à ma question.
Le Président (M. Gratton): Je comprends. Si
vous permettez, l'honorable ministre des Finances m'a, depuis longtemps,
demandé le droit de parole. C'est possible que les réponses
à ces questions vous éclaireront. Sinon, on pourra revenir...
M. Léger: Permettez-m'en seulement une, parce que
c'est..
Le Président (M. Gratton): La toute dernière.
M. Léger: ...en plein milieu de la question, la plus
importante, je pense.
M. Roy: Une question additionnelle, faisant suite aux questions
posées par le député de Lafontaine.
M. Léger: Je veux seulement terminer celle-là
Le Président (M. Gratton): II y a une répon
additionnelle de M. Rousseau qui s'en vient. On a donner la dernière au
dépué de Lafontaine.
M. Léger: Puisque le maire a dit que ce qui ne sera pas
financé avant les jeux, sera financé après et qu'on
prévoit, dans les chiffres, un déficit de l'ordre de $255
millions. Selon les chiffres, même après avoir enlevé les
$60 millions du maire, il y aura déjà des sommes de $255 millions
qu'on devra financer avant, et que la ville devra payer avant. Ce qui
m'inquiète, c'est que ce n'est indiqué nulle part. Je pense qu'il
y a des dizaines et des dizaines de millions qui doivent être
indiqués comme coût des Jeux olympiques et qui ne sont
indiqués nulle part. Aujourd'hui, on est là pour faire la
clarté là-dessus, et c'est un élément très
important pour savoir la rentabilité des décisions qui sont
prises jusqu'à ce jour.
M. Drapeau: Ma réponse est que dans la mesure elle
demeure la même, ma réponse où les comptes sont
payés sur présentation, à même des sommes que le
COJO possède, il n'y a pas de frais de financement. C'est clair, cela.
Le COJO a en caisse des sommes pour payer. Si le COJO croit qu'il est
préférable de recevoir des intérêts sur ces sommes
et de payer des intérêts, cela revient à la même
chose. Il n'y en a pas à prévoir.
Cela va tant que le COJO a des fonds. A que! moment le COJO cessera-t-il
d'avoir des fonds? Ne le sachant pas, comment pouvons-nous calculer d'avance
combien vont coûter les intérêts sur des sommes que nous ne
connaissons pas, parce que nous ne savons pas à quel moment les sommes
dues cesseront d'être payées sur présentation de la
facture? Il me semble que c'est clair.
M. Léger: Ce qui est clair, c'est que la loterie ne peut
pas vous être remise pour vos dépenses d'immobilisation. Le COJO
ne peut pas vous donner ces sommes qui entrent le plus vite et vous n'avez pas
évalué les frais de financement de vos immobilisations. C'est
cela qui m'inquiète, c'est nulle part dans votre dossier.
M. Drapeau: Non. Encore une fois, parce que c'est prévu
que les comptes sont payables sur présentation. S'il n'y a pas de
paiements sur présentation, les intérêts courent. Mais on
sait que le COJO a, en caisse ou en placement, des sommes qui peuvent
être utilisées. Quant à nous, nous ne les avons pas
calculées parce que nous ne pouvions pas savoir combien de temps
courraient les intérêts. C'est cela. Quand nous construisons un
bâtiment et que nous empruntons pour 20 ans, les frais de finance sont
comptés parce que la durée de la dette est connue. Mais comment
budgétiser des intérêts si on ne connaît pas la
durée pendant laquelle la dette va courir? C'est cela la situation.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau, s'il vous
plaît.
M. Rousseau: M. le Président, si vous me permettez, j'ai
près de moi le contrôleur du COJO, M. Yves Morin, qui pourrait
clarifier un peu la situation. Alors, M. Yves Morin.
M. Morin (Yves): M. le Président, il y a quelques jours,
nous recevions une facture de la ville de Montréal pour les coûts
d'aménagement et j'ai préparé alors un rapport pour le
président et commissaire général. Et, dans le rapport, au
dernier paragraphe, je dis: "Le total des factures reçues à date,
de la ville de Montréal, est de $67 millions. De ce montant, $22.3
millions ont déjà été payés à la
ville de Montréal, laissant un solde à payer, en date du 20
janvier, de $44 millions." J'ai arrondi au million près.
A ce jour, les factures que nous avons reçues de la ville de
Montréal sur lesquelles apparaissent des frais de financement, ceux-ci
totalisent $3.4 millions.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Finances.
M. Garneau: M. le Président, je ne sais pas si on doit
poursuivre dans le domaine du financement et des coûts
d'intérêt. Moi, j'aurais aimé mieux le prendre au moment de
l'analyse des revenus et du déficit prévisible au terme des jeux,
en 1976. Je ne sais pas si je peux passer maintenant à la question que
je voulais poser, parce que le point de départ était des coupures
qui pouvaient être faites sur l'aménagement du parc Maisonneuve;
la question du député de Lafontaine est extrêmement
intéressante et mérite la plus grande attention. Je pensais qu'on
le prendrait au moment du... Disons, s'il manque $250 millions qu'il faut
financer pendant trois ans, c'est évident qu'il y a des coûts
qu'il nous faut assumer. Je pensais qu'on le prendrait de ce
côté-là.
Si c'est l'intention des membres de la commission d'aller plus avant de
ce côté, je suis prêt à attendre pour poser mes
autres questions.
Le Président (M. Gratton): Je laisserai à la
commission le soin de décider.
M. Roy: II y a deux points que nous devons considérer
là-dedans. Il y a les frais de financement pendant la construction et il
y aura les frais
de financement une fois que tout sera terminé, s'il y a une
partie du financement qui est prolongée sur une période d'une
année, de deux ou de trois ans. Je pense que ce sont deux domaines
complètement différents.
J'avais remarqué moi-même qu'il n'y avait aucuns frais de
financement de prévus dans le rapport qui nous a été
transmis par le COJO. Je vais aller plus loin un peu et je me
réfère au bas du rapport, où on dit ceci: "Le COJO s'est
engagé à financer, en deuxième hypothèque, le
projet du village olympique. Cette somme n'est pas incluse dans les chiffres
ci-haut mentionnés."
Je ne veux pas remettre en question le village olympique comme tel.
M. Lalonde: On va y revenir.
M. Roy: Mais je suis quand même un peu surpris de constater
qu'il n'y a aucune prévision, à ce moment-ci, à
présenter devant la commission parlementaire, concernant les frais de
financement, comme l'a soulevé le député de Lafontaine
tout à l'heure.
On a dit et c'est M. le maire qui l'a dit que
c'était absolument impossible, parce qu'on ne savait pas à
l'avance. Mais il doit certainement y avoir eu des études de faites, au
niveau du COJO comme au niveau de la ville de Montréal, pour être
en mesure de déterminer, selon un plan d'ensemble, quelles seront les
échéances au niveau des entrées d'argent, et au niveau des
sorties d'argent.
Il faut faire la différence entre les deux. C'est cela qu'il nous
intéresse de savoir. Il faut savoir quelle est la partie de frais de
financement et quels sont les montants qui peuvent être
additionnés et qui devraient être retenus comme frais de
financement pendant la construction jusqu'à ce que les jeux aient lieu,
quitte à revenir, comme l'a dit le ministre des Finances tout à
l'heure, sur le financement d'après les jeux, pour le solde ou le
déficit concernant l'argent qui manquera, c'est-à-dire la
différence entre les revenus totaux et les dépenses totales.
M. Goldbloom: M. le Président, si je peux ajouter à
la question de l'honorable député de Beauce-Sud avant que la
réponse ne vienne; dans d'autres secteurs, on nous a parlé de
coussins prévus. On a parlé d'un coussin prévu pour
l'augmentation du coût de la main-d'oeuvre. Maintenant que l'on
connaît, en bonne mesure, cette augmentation, on dit: On a ajusté
ce coussin à la baisse. N'y a-t-il pas de coussin pour prévoir ce
coût de financement de l'écart, si écart il y a ou il y
aura? S'il n'y a pas de coussin, est-ce que, justement selon les observations
du ministre des Finances, il y a quelques instants, on va nous dire, au
chapitre des revenus, qu'on va réduire l'écart tellement que
l'autofinancement sera réel et qu'il n'y aura pas de frais de
financement après les jeux? Est-ce cela qu'on va nous dire?
M. Drapeau: On comprendra que je suis venu ici avec la même
pensée, toujours, qui m'a inspiré depuis le début. Quand
je dis "je", c'est un "je" collectif, au nom de tous mes collègues de
l'administration municipale. On est venu ici pour faire resanctionner,
conformément à l'accord d'il y a deux ans, le principe de
l'autofinancement, sachant bien qu'une entreprise qui dure trois ou quatre ans
présente, en cours de route, ses surprises agréables, plus
agréables, moins agréables et pas agréables du tout.
Je suis venu ici dans le même esprit, toujours, que je crois
devoir trouver chez ceux qui sont nos partenaires. Il s'agit de trouver
ensemble les moyens pour faire face à la situation et permettre de
répondre à la question: Est-ce qu'on fait les jeux, oui ou non?
Comme cela a été non seulement dit, mais écrit que, tous
ensemble, on est capable, si on s'aperçoit qu'il y a des situations
changées, comme celle-là, qu'il n'a pas été
prévu de frais de finance parce qu'il était prévu que la
finance entrerait à un rythme qui permettrait de payer les comptes sur
réception, si les comptes ne se paient pas sur réception, c'est
ou bien parce qu'il n'y a pas d'argent ou bien parce que l'argent est
placé à intérêt. Si les intérêts
perçus sur les placements permettent de payer les intérêts
dus à la ville, il n'y a pas de problème.
Il faudrait peut-être voir cela, actuellement, parce que les
revenus de placements n'ont pas, non plus, été prévus. Les
revenus de placements n'ont pas été prévus, au tout
début du budget.
M. Léger: Les placements du COJO ou de
Montréal?
M. Garneau: C'est une question de revenus.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais savoirde M. le maire
ou encore de M. Rousseau je pense que cela éclairerait les
membres de la commission et tout le monde si au COJO, actuellement, il y
a effectivement de l'argent placé et si, pour cet argent placé au
COJO, il y a des revenus d'intérêts qui correspondent aux
déboursés d'argent ou aux intérêts que le COJO devra
payer à la ville de Montréal. Quel sera l'ordre de grandeur, dans
le premier temps? Il y a une distinction à faire et je la refais encore
à ce moment-ci. Il y a la question du financement jusqu'à ce que
les jeux aient lieu et il y a la deuxième partie, après, le
financement du déficit global. Cela, je n'y touche pas. C'est pendant la
construction et d'ici à ce que les jeux aient lieu.
Premièrement, est-cequ'il y a des placements au COJO,
actuellement? Quel est l'ordre de grandeur des intérêts que vous
croyez pouvoir percevoir d'ici la tenue des jeux par rapport au montant
d'intérêts que vous avez estimé être obligés
de payer à la ville de Montréal parce que les factures peuvent
être payées avec un certain retard? C'est ce qu'on veut savoir,
l'équilibre entre les deux.
M. Rousseau: Si vous me le permettez, M. le Président, je
vais répondre en partie et M. Morin répondra aux questions plus
directes.
Vous me mettez dans un dilemme assez difficile. Nous ne savions pas
exactement, le 13 décembre, quels étaient les coûts. Alors
c'est difficile pour nous de vraiment projeter ou même faire une
évaluation de ce que peut coûter l'intérêt tant que
nous ne savons pas les coûts. Nous sommes ici, je crois, pour cela, pour
voir tout cela. Le budget de $250 millions, nous avions une idée
à peu près où on s'en allait. Mais maintenant que c'est
rendu à $600 millions, c'est très difficile pour nous de
répondre directement à votre question.
M. Morin va nous dire, en fait, où nous en sommes,
maintenant.
M. Morin (Yves): M. le Président, nous avions, au 31
décembre 1974, $39.8 millions en dépôt à court
terme, principalement avec les banques à charte canadiennes et avec la
ville de Montréal. Nous avion des certificats à court terme de la
ville de Montréal pour $17.9 millions. C'était la situation au 31
décembre.
La situation du 31 décembre à ce jour, il y a augmentation
dans les certificats de dépôt à court terme de l'ordre
approximativement de $4 millions. Ceci est dû à l'entrée
graduelle des fonds de la loterie olympique pour le quatrième tirage.
Nous commençons a recevoir...
M. Léger: Pour ne pas payer la ville, que vous ne pouvez
pas donner à la ville.
M. Lalonde: Quel est le montant d'intérêt, au 31
décembre 1974, que vous aviez encaissé? Est-ce que ce ne serait
pas $2.4 millions?
M. Morin (Yves): Au 31 décembre 1974, nous avions
gagné, depuis l'existence de COJO, des intérêts de $2.4
millions?
M. Roy: Combien aviez-vous payé
d'intérêt?
M. Lalonde: Vous avez dit $3.4 millions qui ont été
exigés par la ville.
M. Morin (Yves): $3.4 millions.
M. Lalonde: Maintenant, j'aimerais avoir une précision. Si
j'ai bien compris, M. le maire aditque les seuls frais de financement qu'il
demandait, c'est à compter de la facturation. Mais je voudrais qu'on
comprenne bien. Je comprends mal qu'il y ait $3.4 millions exigés depuis
la facturation. Ce seraient les frais de financement de la ville
elle-même, à compter du moment où elle emprunte jusqu'au
moment où elle facture. Est-ce que, M. le maire, vous avez une
précision?
M. Drapeau: A partir de la facturation.
M. Lalonde: L'intérêt ou enfin les frais de
financement que vous devez assumer parce que vous payez vos travaux avant de
facturer...
M. Drapeau: On facture tous les mois. On paye tous les mois.
M. Charron: M. le Président.
M. Garneau: Sur la même question, M. Rousseau, dans le
budget de revenu dont vous nous avez parlé et dont vous avez
déposé les données, hier, dans "autres revenus", où
est indiqué le budget, j'imagine bien que, dans "autres revenus". vous
avez dû faire une estimation dans votre fourchette qui se situe entre
$335 et $435 millions, vous avez dû inclure vos revenus possibles ou
potentiels d'intérêts sur différents placements?
M. Rousseau: Oui, mais au début, nous ne croyions pas
avoir d'intérêts. Parce que, si vous vous rappelez bien, nous
devions avoir...
M. Garneau: A ce jour?
M. Rousseau: A ce jour, oui.
M. Garneau: C'est donc dire que les intérêts que
vous percevez, étant donné qu'ils sont dans vos revenus,
lorsqu'on fait la différence entre les revenus potentiels et
lesdépenses prévues, on ne peut pas les compter deux fois. Si
vous les ave;; comptés une fois dans vos revenus, je ne peux pas les
utiliser comme un coût moindre qui pourrait être applicable
à la période de construction des équipements au parc
Maisonneuve et ailleurs.
Il faut les utiliser une seule fois. Comme ils sont dans les revenus, au
point de vue des revenus globaux, il faut les ajouter et ces frais de
financement, il faut les ajouter dans les dépenses. Si je suis les
chiffres que nous a donnés M. Morin, tout à l'heure, il semble
qu'à ce jour il y ait un roulement de facturation non payée de
l'ordre de $44 million s. Si on fait un calcul rapide au niveau du taux
d'intérêt préférentiel des banques je le
prends à la baisse plutôt qu'à la hausse, à 10%
cela veut dire que, s'il y avait un roulement uniquement de cet ordre de
grandeur, jusqu'à la fin de la construction, il y aurait certainement un
minimum de $5 à $6 millions de frais d'intérêts, durant la
construction. J'imagine bien que la facturation en souffrance va être
plus grande que cela, surtout si la rentrée de la monnaie olympique se
fait un peu attendre.
M. Rousseau: C'est très juste...
M. Garneau: II y a un minimum de $5 à $6 millions, pour
autant qu'on accepte, au point de départ, qu'il n'y ait qu'un roulement
de factures non payées de l'ordre de $44 millions. Je crois que cela va
être beaucoup plus que cela dans les mois à venir.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: Ma question s'adresse à M. Rousseau.
Le grand public, qui prendra connaissance des informations qui viennent
d'être livrées quant au financement, s'étonnera
peut-être s'il administre son simple budget je pense à
n'importe quel citoyen de voirque, d'un côté on accumule
les dettes de la part du COJO à l'égard de la ville de
Montréal alors qu'on a effectivement, dit-on, l'argent en main et
qu'on pourrait l'utiliser pour payer ces dettes mais qu'on a
préféré le placer pour profiter d'un intérêt
là-dessus. Est-ce qu'il ne faut pas ajouter comme information, avant que
ce ne soit présenté de façon aussi simpliste que je viens
de le faire, qu'il y a interdiction quelque part d'utiliser à votre
gré cet argent pour liquider et que cette interdiction repose dans la
loi fédérale qui, en quelque sorte, vous empêche d'utiliser
les revenus de la loterie olympique à d'autres fins spécifiques
que celles prévues dans la loi, c'est-à-dire l'administration du
COJO, et de ne pas utiliser ces sommes qui sont les plus grandes
rentrées du COJO, comme devant assumer les frais d'installation
olympique sous la juridiction de la ville de Montréal actuellement?
Autrement dit, que le gouvernement du Canada...
M. Lalonde: C'est le protocole d'entente, ce n'est pas la
loi.
M. Charron: Est-ce que vous pouvez expliquer pourquoi on
n'utilise pas ces sommes dont vous disposez actuellement à d'autres fins
que de payer les dettes à l'égard de la ville de
Montréal?
M. Rousseau: J'ai expliqué hier, dans mon intervention,
qu'il y avait en dedans du protocole d'entente avec la ville des contraintes
quant à l'usage des fonds reçus de la loterie. Cela est dû
au fait que les fonds viennent de toutes les provinces. Certains premiers
ministres ont demandé que cet argent aille au fonctionnement et non pas
dans les installations à Montréal. Alors, vous comprenez pourquoi
maintenant nous avons des prêts à la ville plutôt que des
remboursements. Au lieu de le prêter à la banque, on le
prête à la ville. Est-ce que cela répond à votre
question?
M. Charron: D'accord. C'est le protocole d'entente avec la ville
de Montréal, mais c'est aussi la loi fédérale.
M. Rousseau: On peut vous lire exactement ce qu'il y a dans le
protocole. Il n'y a rien dans la loi fédérale.
M. Charron: Je ne parle pas de la loi fédérale sur
les Jeux olympiques, celle du 27 juillet. Je parle de la loi
fédérale sur les loteries, qui oblige le gouvernement
fédéral...
M. Rousseau: Ce n'est pas du tout dans la loi. C'est dans le
protocole d'entente basé sur...
M. Charron: Qui oblige le gouvernement fédéral,
avant d'installer une loterie, à obtenir le consentement des
provinces.
M. Rousseau: Non. Le COJO devait aller chercher des
arrêtés en conseil de chaque province et non pas le
fédéral. C'était moi, vraiment, qui étais
obligé d'aller voir les premiers ministres ou les cabinets pour aller
chercher ces arrêtés en conseil. Justement, nous avons encore
trois provinces qui ne sont pas dans la loterie en ce moment parce qu'elles
n'ont pas voulu adopter des arrêtés en conseil. Alors, le
protocole d'entente, à l'article 204, dit: Les revenus du COJO provenant
d'une loterie nationale ne devront en aucune façon être
affectés aux fins mentionnées aux paragraphes 202, 202.3 et
202.5. Ce qui veut dire les installations des différentes...
M. Léger: C'est donc dire que ce sont les conditions que
chaque province a mises et que vous avez dû respecter dans votre
protocole d'entente avec la ville de Montréal qui font que, pour obtenir
l'arrêté en conseil, vous deviez ne pas utiliser les sommes
provenant des loteries pour les fins d'immobilisation. C'est cela?
M. Rousseau: C'est cela.
M. Drapeau: II faudrait peut-être ajouter, ici, que cet
engagement, s'il devait exister d'une façon aussi rigide, ne s'applique
pas aux revenus de la loterie qui viennent du Québec, par exemple. Il y
aurait au moins là une part qui pourrait servir.
M. Léger: C'est...% seulement, quand même.
M. Drapeau: Mais il y a au moins cela. Cela ne s'applique pas
partout.
Deuxièmement, étant donné les circonstances qui ont
amené cet accord entre le COJO et la ville c'est un accord entre
le COJO et la ville il n'y a pas d'autre partie à l'accord que le COJO
et la ville il s'agissait de rassurer les provinces autres que le
Québec en disant que les revenus de la loterie ne serviraient pas
à payer d'autres dettes de la ville.
L'interprétation ne doit pas avoir le caractère strict
qu'on semble vouloir lui donner parce qu'autrement cela amène
l'interprétation absurde suivante: Le COJO pourrait terminer les jeux
avec un surplus de $200 millions et la province et la ville auraient $200
millions de déficit. Alors cela ne peut pas être cette
interprétation.
Si l'usage des revenus de la loterie ne doit jamais s'appliquer aux
constructions olympiques jamais, cela veut dire qu'on est bien mieux de
terminer la loterie olympique, parce que si on ne peut pas l'utiliser,
qu'est-ce que le COJO va en faire? à quoi cela sert-il d'aller
vendre des billets de loterie dans la province de Québec et ailleurs en
disant que c'est pour les Jeux olympiques, s'il y a déjà $44
millions de rentrés et qu'il y avait $32 millions de prévus? Je
pense bien que cela n'inclut pas les revenus à venir de la loterie dont
le tirage aura lieu le mois prochain.
M. Charron: Cela voudrait dire qu'il nous faudra obtenir le
consentement des provinces? Sinon, on peut se retrouverdans la situation
absurde que vous venez de décrire.
M. Drapeau: Je ne dis pas qu'il n'y a pas des négociations
à faire. Les provinces auraient besoin je suis tout à fait
en faveur d'être ren-
seignées sur la situation. Il faudrait leur dire: Nous avions dit
que les revenus de la loterie ne serviraient pas parce que les autres revenus
devaient compenser pour les constructions. Voici la situation. Comme elle est
indéniable, incontestable, et que l'esprit dans lequel les provinces y
ont consenti, c'est d'assurer la participation à l'autofinancement des
jeux, il ne faut tout de même pas penser que toutes les autres provinces
vont dire: Non, maintenant que le Québec et Montréal se sont
avancés, qu'ils paient. L'esprit dans lequel ils ont consenti,
c'était que les revenus n'iraient pas payer d'autres dépenses de
la ville. A partir du moment où la preuve se fait d'une façon
aussi facile que les revenus, même de la loterie, ne serviront pas
à autre chose qu'à construire ce qui a été
prévu et accepté et qu'ils serviront à l'actualisation du
dollar, je ne crois pas qu'on ait le droit de dire que les provinces sont
tellement de mauvaise foi qu'elles vont refuser de se rendre compte de
l'évidence.
Encore une fois, si on pousse le raisonnement jusqu'au bout et qu'on
continue les loteries, le COJO terminera avec $150 millions ou $200 millions de
surplus, il devra quand même $200 millions et il ne pourra pas les
utiliser. C'est bien sûr que cela ne peut pas s'interpréter comme
cela. C'est pourquoi l'accord a été réalisé et
signé entre le COJO et la ville.
M. Charron: M. le maire, il y a trois provinces qui n'ont pas
participé encore à la loterie olympique. Dans les conditions
mises par les provinces, celles qui y ont participé ont mis cette
condition.
Est-ce que, entre vous et moi, ce n'est pas pour une raison politique
qui tiendrait à cette affirmation, dans le sens qu'on n'a pas objection
à ce qu'un projet montréalais vienne retirer des fonds des
contribuables des différentes provinces, mais quand même pas pour
doter Montréal d'un équipement athlétique ou sportif qui
soit supérieur à celui de Toronto, de Régina ou de
Vancouver, à même les frais des contribuables, se disant, si les
Montréalais en veulent, ou si les Québécois en veulent des
équipements sportifs meilleurs que les nôtres, qu'ils se les
paient... Ils ont mis cette condition politique, les gens de Terre-Neuve,
j'imagine, non, je dois faire exception. Mais les gens de l'Ontario, par
exemple, ne veulent pas apprendre que c'est eux qui se sont trouvés, par
leur argent, en achetant des billets de loterie, d'accord, en tentant une
chance de faire des revenus, de doter Montréal d'un équipement
sportif que vous avez qualifié d'unique au monde alors que Toronto peut
connaître une déficience, cette raison politique, M. le maire,
au-delà de l'esprit olympique que vous décrivez comme
étant l'origine du consentement des provinces, cette condition me
paraît aussi réelle, dans les faits, que l'esprit olympique qui
les a fait consentir...
M. Drapeau: C'est, évidemment, une hypothèse, on va
répondre par l'autre hypothèse. Dans ce cas-là, s'il faut
accepter cette hypothèse comme admise, cessons de lancer des loteries
olympiques, c'est de la fausse représentation, puisqu'on ne pourra pas
l'utiliser pour les dépenses olympiques, cessons de vendre des
billets...
M. Garneau: M. le Président, les propos que M. le maire
tient sont très dangereux.
M. Drapeau: Je le sais bien.
M. Garneau: Je voudrais les rectifier le plus rapidement
possible, parce que ce qu'il dit pourrait être une raison du tarissement
de la vente des billets de loterie... Attendez un peu, je vais terminer, je
n'ai pas trop abusé ce matin.
Il faut quand même reconnaître, M. le maire, que dans cette
négociation qui s'est produite entre COJO et le gouvernement de
l'Ontario, en particulier, évidemment, la personnalité du
commissaire général, celle du directeur exécutif de la
loterie olympique, vos interventions n'ont pas été sans avoir un
certain poids. Mais, il reste, en dernière analyse, que ce fut une
discussion faite entre gouvernements.
J'ai eu personnellement l'occasion de discuter de cette question avec
les autorités ontarien-nes et je leur ai expliqué, m'appuyant,
là-dessus, sur ce qu'était la philosophie de l'autofinancement,
que la vente des billets olympiques à l'extérieur du
Québec ne servirait pas au financement des équipements, y compris
le parc olympique et les installations permanentes. Je dois vous dire que je
comprenais facilement, je comprends encore et il n'y a pas un chat qui va me
faire croire que ça pourra être autrement dans l'avenir.
Je pense que les discussions qui ont eu lieu entre les deux
gouvernements ont amené, en dernière analyse, le cabinet ontarien
à passer l'arrêté en conseil.
Mais là où je pense que nous faisons fausse route, c'est
en soumettant qu'actuellement et dans l'avenir, il se pourrait que cette
entente d'honneur soit trahie. Je ne le permettrai certainement pas, je me
dissocierai s totalement de cela parce que je me suis personnellement
engagé dans cela. Mais, à ce jour il n'y en a pas eu d'argent et
je voudrais ajouter qu'il n'y en aura pas non plus. Les estimations de la
loterie olympique sont de l'ordre de $200 millions. Suivant le cours
général de la loterie, il y a à peu près 50% des
recettes qui proviennent des ventes sur le territoire de la province de
Québec. Cela veut dire que les recettes nettes tirées de la
loterie olympique au cours de la période des tirages, au Québec,
pourraient être de l'ordre de $100 millions.
Si je prends le budget de fonctionnement du COJO et que j'y ajoute les
équipements et j'imagine qu'à ce moment-là
l'Ontario n'a pas d'objection à ce que les billets de loterie vendus en
Ontario servent à payer les équipements de Kingston; je fais
cette hypothèse, je pense qu'elle est réaliste si on tient
compte de ce fait, plus des autres frais administratifs que le COJO a envers
les coûts d'utilisation d'un village olympique, non pas des
équipements comme tels mais de leur utilisation; si également on
additionne les autres coûts administratifs que le COJO doit
défrayer non pas en termes de construction d'équipements, mais en
termes uniquement d'aménagements qui.
dans certains cas même, devront être annulés
après la fin des jeux, je soumets et je soutiens que la Loterie
olympique, dans son budget prévu à $200 millions actuellement et
son déroulement connu à ce jour, fait en sorte que les billets de
loterie vendus à l'extérieur du Québec ne serviront pas
à payer les équipements permanents qui seront utilisés
pour les jeux, soit dans le parc Maisonneuve ou dans la construction de stades
à l'extérieur.
Cela, je pense que c'est un engagement d'honneur. Tout à l'heure,
je voyais qu'on glissait vers le financement plutôt que vers la coupure
des dépenses, et on est rentré de plain-pied presque maintenant
dans le financement. Je pense qu'on pourrait, à ce moment-là,
faire des hypothèses sur les changements politiques qui pourraient se
produire dans d'autres provinces. Vous me permettrez de me poser des points
d'interrogation et de ne pas être en mesure, avec un certain
réalisme, de souscrire à cet optimisme. Dana la connaissance
actuelle du dossier, la connaissance des discussions que j'ai eues à
d'autres niveaux de gouvernement, je ne pense pas ue ce soit réaliste
pour le COJO, que ce soit réaliste pour la ville de Montréal et
réaliste pour le gouvernement du Québec de penser q ue cette
chose pourrait être modifiée dans un avenir prochain. La seule
condition qui pourrait amener ce changement, c'est que, d'autorité, le
gouvernement fédéral modifie la loi et fasse de la Loterie
olympique une loterie nationale; à ce moment-là, on n'aurait pas
besoin de l'acceptation des provinces.
Je sais également que le gouvernement fédéral ne le
fera pas parce que et comme ministre des Finances du Québec, je
suis loin d'être prêt à souscrire à une telle
idée à long terme, cela veut dire, pour les provinces, une
perte de revenus, une fois que les jeux seront terminés. Je ne pense pas
que mon successeur, qui pourra venir dans un an, deux ans, cinq ans, dix ans,
accepterait que nous ayons posé ce geste pour combler une
difficulté de financement qui se situe temporairement, sur une
périodede deux ou trois ans. Je veux réaffirmer parce que
je voudrais qu'il n'y ait aucune hésitation, et cela, c'est un
engagement moral que j'ai pris, que le premier ministre du Québec a pris
dans ses discussions qu'on ne peut pas modifier cette situation.
Je peux affirmer et, sur cela, j'ai l'assurance également
du président-commissaire général des jeux avec qui j'en ai
discuté à l'occasion, que les billets de loterie vendus dans les
autres provinces ne serviront pas à payer des équipementsdans la
situation actuelle, ne serviront pas à payer des équipements qui
pourraient être permanents dans le cadre des Jeux olympiques, et je dirai
que le budget prévu à $175 millions ou à $200 millions
respecte intégralement cet engagement qui a été pris. Je
dois vous dire que, personnellement, je vais certainement faire l'impossible
pour veiller à ce que cet engagement moral soit respecté, parce
que si on ne peut plus, dans l'avenir, avoir confiance dans ce type
d'engagement, je pense que c'est tout notre système de discussion de
bonne foi qui est mis en cause.
M. le Président, est-ce qu'on me permettrait de revenir il
est une heure ou presque aux coupures, parce que, finalement, en
dernière analyse, cela sera un projet global qu'on aura devant nous, et
tout le cheminement auquel l'Opposition nous a amenés ce matin, en bonne
partie, nous, de ce côté-ci de la table, nous l'avions fait. Si
nos questions ont été beaucoup plus rares que les vôtres,
c'est que nous connaissions, dans la très grande majorité des
cas, les réponses. Je suis bien conscient de réaliser que ceux
qui sont autour de la table en arrivent, à un certain moment, à
un problème global, puisqu'on nous dit que si le mât ne peut pas
être coupé, si le stationnement ne peut pas être
coupé, si rien ne peut être coupé, on en arrive à
une situation globale. Je voudrais revenir au coût pour poser une autre
question et, encore là, je connais la réponse. Mais j'aimerais
que cette réponse nous soit donnée par M. Lamarre pour les fins
du journal des Débats.
Toutes vos estimations, jusqu'à maintenant, sont calculées
en dollars de décembre 1974, novembre 1974. Est-ce juste?
M. Lamarre: C'est juste, sauf pour les deux point s que j'avais
soulevés tout à l'heure, en ce qui concerne les prévisions
pour l'augmentation du décret et la partie qui est octroyée.
M. Garneau: La partie qui est octroyée. Mais d'un autre
côté, pour ce qui est du décret, vous avez prévu
uniquement pour l'année 1975. Vous n'avez pas prévu...
M. Lamarre: On a prévu aussi $0.75 additionnels pour
l'année...
M. Garneau: 1976 . M. Lamarre: ...1976.
M. Garneau: Mais là, vous faites la présomption ou
l'hypothèse qu'il n'y aurait pas d'autre augmentation de salaire...
M. Lamarre: II faudra le prévoir, cela.
M. Garneau: Ce qui veut dire, M. Lamarre, que si on se base sur
l'expérience des dernières années et je ne sais pas
si on peut en utiliser d'autres si on en arrive à $320 millions
là, je prends votre chiffre, sans autres précautions
oratoires cela veut dire qu'il faudrait ajouter à peu près
$32 millions d'inflation pour 1975 et environ $35 millions pour 1976.
M. Lamarre: Non, cela serait beaucoup trop fort, en fait.
M. Garneau: Mais comment pouvez-vous dire cela?
M. Lamarre: Parce qu'au point de vue de l'inflation, si vous
calculez 1% par mois, en prenant 20 mois, cela ne sera pas 20% tout le temps.
Il faut prendre la moyenne, 10% disons.
M. Garneau: Si vous faites cela, il faudra ajouter de $30
millions à $35 millions d'inflation additionnelle.
M. Lamarre: $30 millions d'inflation additionnelle, si jamais
cela continue d'une façon... mais il faut bien dire que dans ces $30
millions additionnels qu'il faut prévoir, il y a déjà un
montant de prévu pour les augmentations de salaire qui sont
déjà là pour cette année.
M. Garneau: Mais comme elles ne le sont pas pour 1976...
M. Lamarre: II y a encore, pour 1976, un autre montant de $0.75.
Il y a la différence entre l'augmentation et les $0.75 prévus
au-dessus du décret.
M. Lalonde: Mais les contrats qui sont donnés ne sont pas
indexés?
M. Lamarre: II faut dire qu'en 1976, comme on le disait tout
à l'heure, il y a quatre mois de construction intense. Le reste,
c'est...
M. Lalonde: ... qui pourrait arriver de 1%, par hypothèse,
par mois, affecterait-elle les contrats qui sont déjà
donnés? Autrement dit, est-ce qu'il y a une indexation inscrite dans ces
contrats?
M. Lamarre: En fait, on a procédé par
pré-achat pour la plupart des matériaux. En
réalité, on a, à l'heure actuelle, en engagements fermes
et en soumissions reçues, plus de la moitié du budget. On
pourrait faire un calcul là-dessus.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, il est treize
heures, la commission suspend ses travaux jusqu'à cet après-midi,
quinze heures.
(Suspension des travaux à 13 heures).
Reprise de la séance à 15 h 12
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Avant de reprendre là où
nous nous étions laissés au moment de la suspension,
c'est-à-dire avec le ministre des Finances qui continuait la
période des questions quant au coût des dépenses,
l'honorable ministre des Affaires municipales aurait quelques mots à
dire. L'honorable ministre.
M. Goldbloom: Deux petites choses d'ordre administratif, M. le
Président. Je suis informé que certains documents, qui ont
été mis à la disposition des membres de la commission,
n'ont pas été distribués ailleurs et, notamment, aux
membres de la presse écrite et parlée; la raison invoquée
semble avoir été qu'il faut l'approbation de la commission pour
cette distribution. Si tel est le cas, M. le Président, il me fait
plaisir de proposer que la commission approuve la distribution de ces documents
aux membres de la presse.
Le Président (M. Gratton): Est-ce agréé?
M. Léger: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Agréé.
M. Goldbloom: Deuxièmement, M. le Président, je
suis informé que le COJO a un certain nombre d'exemplaires du rapport
qu'il a déposé à Vienne. Justement, j'ai réussi
à mettre la main là-dessus. Si la commission est
intéressée à l'avoir, il paraît qu'il y a assez
d'exemplaires pour distribution ici; puisque le COJO en est fier, je pense que
nous avons intérêt à en prendre connaissance.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Finances.
M. Garneau: M. le Président, j'aurais une question
à poser au commissaire général, M. Rousseau. Je ne
voudrais pas m'étendre sur les revenus parce qu'il faudra y revenir plus
à fond et c'est un peu à regret qu'on y est entré ce
matin, en tout cas pour ma part. Dans votre évaluation du revenu de la
loterie olympique, quand on considère l'aspect de l'équipement
permanent et l'aspect des frais de fonctionnement, plus les frais
d'équipements temporaires qui seront défaits après les
jeux, plus les fraisd'utilisation du village olympique ou de ce qui tiendra
lieu de village olympique, est-ce qu'on peut dire, M. Rousseau, que ceci
dépassera comme ordre de grandeur, les $120 millions?
Je parle des $73 millions que vous nous avez donnés,
l'utilisation du village olympique, qui est $22 ou $23 millions...
M. Lalonde: Installations temporaires.
M. Garneau: Oui, installations temporaires ou utilisation
c'est pour cela que vous employez cette formulation plus les autres
équipements temporaires et frais qui ne sont pas des équipements
permanents. Est-ce que l'on peut dire que c'est un montant qui est au moins de
l'ordre de $120 millions?
M. Rousseau: M. le Président, dans la lettre que nous
avons envoyée à la ville, nous avons mentionné que les
dépenses prévues du COJO seraient: $73 millions, organisation,
planification et administration des jeux; $4 millions, construction, Kingston;
$23 millions, construction catégorie B, ce qui veu dire beaucoup
d'adaptation je ne vois pas les provinces vraiment s'opposer à
des adaptations et $12 millions, prêt hypothécaire pour le
village olympique, ce qui veut dire un total de $112 millions.
M. Garneau: Est-ce que vous considérez des
équipements qui sont en Ontario, pour prendre l'exemple, ou des
équipements temporaires ou des frais d'utilisation
d'équipements?
M. Rousseau: Oui, et qui appartiennent vraiment à la
catégorie B qui est la catégorie d'installations que le COJO a
prises en charge.
M. Garneau: A ce stade-ci, si je comprends, vous avez dit $112
millions? M. Rousseau: $112 millions.
M. Garneau: M. Rousseau, si le budget maxi-
mum de la loterie olympique que vous prévoyez dans vos revenus
était de l'ordre de $200 millions et que l'expérience acquise
jusqu'à ce jour est que 50% des billets sont vendus au Québec et
50% à l'extérieur, cela veut dire que vous disposeriez de $100
millions de la loterie olympique, recettes québécoises sur le
territoire québécois, que vous pourriez appliquer au financement
d'équipements permanents?
M. le Président, si c'est possible, je voudrais au lieu de nous
aventurer davantage dans la question de revenu, revenir à la question
des coûts et
M. Rousseau: C'est juste. La première loterie était
certainement 50% au Québec, mais maintenant, avec les nouvelles
provinces et l'Ontario, qui est entrée très forte, nous attendons
40% en Ontario, 40% au Québec et 10% pour le reste du Canada et les
Territoires.
M. Garneau: Le fond de ma question, c'était de savoir s'il
y a environ $100 millions, si on prend la moyenne générale de
tous les tirages qui étaient perçus au Québec, puisque le
premier était plus de 50%, vous auriez quand même de disponible,
pour les équipements permanents, que ce soit pour le parc Maisonneuve ou
ailleurs, sur le territoire de la ville de Montréal ou les environs, un
montant d'environ $100 millions, plus la monnaie olympique, plus les autres
revenus également qui pourraient être appliqués aux
dépenses capitales. Je voulais tout simplement avoir ces
précisions pour qu'on ne tire pas de conclusions trop rapides sur ce que
j'avais dit ce matin parce qu'il reste que les autres revenus, la monnaie
olympique et toute la partie québécoise, peuvent être
appliqués aux équipements.
M. le Président, si c'est possible, je voudrais, au lieu de nous
aventurer davantage dans la question de revenu, revenir à la question
des coûts; essayer, si c'est le désir de la commission, ae
compléter l'examen des coupures possibles au parc Maisonneuve, et par la
suite j'aurais également des questions à poser avant d'en arriver
à prendre ce que cette commission décide, à exprimer
formellement le voeu qui était convenu dans la motion du
député de Lafontaine, voire...
M. Léger: J'ai posé une question ce matin, on a
parlé du financement temporaire et à ce moment-là vous
avez produit des chiffres. Est-ce que, jusqu'à maintenant vous pourriez
dire que le coût du financement temporaire, un dans l'autre, si vous avez
évalué cela, pourrait être d'environ $15 millions? Prenons
pour exemple $150 millions de moyenne plus ou moins manquants dans la
dernière année avec le taux moyen de 10%, dans une année
qui resterait avant les olympiques, cela pourrait être un financement
autour de $15 millions. Avez-vous évalué cela?
M. Garneau: En fait, ce que j'ai dit ce matin, c'est que
j'essayais de faire une projection, de fournir une explication
d'expérience courante pour essayer de tirer un ordre de grandeur. Comme
on nous disait que le roulement dans les paiements de factures était de
l'ordre de $44 millions ou $45 millions, on nous dit: Si cela se maintenait
à cet ordre de grandeur, sur un taux préfé- rentiel de
10%, à peu près $4 millions par année, comme il y a un an
et demi jusqu'à la clôture des jeux, à peu près $6
millions, et si le montant devait augmenter à $100 millions, est-ce que
l'ordre de grandeur est dans les environs de $10 millions? Cela
m'apparaîtrait certainement pas exagéré de prévoir
cela.
M. Léger: Donc $10 millions à $15 millions...
M. Garneau: Mais c'est une estimation purement comment
dit-on cela en français "off the cuff".
Si le président me le permettait, je voudrais revenir sur les
équipements du parc Maisonneuve et tenter, par la suite, de poser
quelques questions sur la solution de rechange, de telle sorte quenous
puissions, en termes de dépenses, tenter de vider la question de ce
parc.
M. Léger: Est-ce que je peux me permettre d'interrompre
encore le ministre, pour terminer les deux autres points? Sur l'escalade, vous
avez parlé ce matin d'une possibilité de $30 millions. Est-ce
qu'on peut dire que c'est encore au pif ou que c'est pas mal exact ou que cela
peut être plus?
Augmentation des coûts
M. Garneau: Ce que j'essayais de voir en posant la question
à M. Lamarre, c'était d'essayer d'utiliser son expérience
dans la construction pour voir, à sa nouvelle estimation du parc
Maisonneuve à $320 millions, quel montant il faudrait ajouter. Il faut
tenir pour acquis que les coupures dont il a parlé s'effectueraient
véritablement, pour que nous ne coupions pas d'autres choses que je
voudrais voir un peu pi us tard, tout en étant réalistes, pour
tenir compte de l'augmentation des coûts, de l'inflation de 1975 et des
deux ou trois premiers mois, tout au moins, tant que les équipements ne
seront pas complétés en 1976.
M. Léger: Donc, sur les $484 millions et non pas seulement
sur les $320 millions.
M. Garneau: Sur les $320 millions du parc, quelle est l'inflation
moyenne qui est réellement applicable? M. Lamarre m'a dit que plusieurs
des élément s étaient déjà donné s
à contrat, que l'inflation sur le salaire, pour 1975, était
déjà incluse dans ces prévisions. Quel est le montant
d'inflation qui pourrait surgird'autreschoses? Je ne sais pas au juste quelle
serait l'estimation réaliste, optimiste, conservatrice. Je ne le sais
pas.
M. Lamarre: Vous pourriez parler avec beaucoup d'expertise
vous-même sur le taux d'inflation qu'on va avoirdans les 18 prochains
mois, disons.
M. Garneau: J'ai tenté de vous donner la petite
expérience que j'avais et vous l'avez rejetée.
M. Lamarre: En fait, si on prévoit 1%d'inflation par mois
pour la période de construction des Jeux olympiques je
considère qu'il y a seize mois de construction à partir du 1er
février mais mettons cela à 18 mois, pour nous couvrir la
moyenne serait de 9%. Disons qu'on parle de 10%.
Dans les chiffres de $320 millions, il y a au moins $60 millions sur
lesquels cela ne s'appliquera pas parce qu'il y a $30 millions pour des travaux
déjà payés ou à payer et il y a d'autres travaux
qui ne sont pas sujets aux indexations. Donc, on peut dire que cela peut
s'appliquer sur $260 millions. $260 millions, à 10%, cela fait $26
millions.
Dans ces $26 millions, j'ai calculé à midi qu'il y avait
àpeu près$12millionsqui étaient déjà inclus
avec les $0.75 dont je vous ai parlé ce matin parce que ces $0.75 font
partie du 1% par mois. Il resterait à peu près $14 millions. Je
les arrondirais peut-être à $15 millions. Vous pouvez
peut-être les arrondir à $20 millions mais moi, je l'arrondirais
à $15 millions, à peu près, pour tenir compte de
l'inflation d'ici le parachèvement des travaux.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez enlevé les contrats qui
ont déjà été donnés? Les $60 millions.
M. Lamarre: Mais en fait, j'essaie de mettre cela au pire, si
nous avons une inflation de 2% par mois, c'est un autre problème, mais
avec une inflation de 1% par mois, en disant que nous avons pour $320 millions
de prévus, que là-dessus, il y en a pour $60 millions sur
lesquels une indexation ne s'appliquera pas, il reste $260 millions, à
10%, ça fait $26 millions, moins les $12 millions que nous avions
déjà prévus, cela fait $14 millions; j'arrondirais
à $15 millions et je pense qu'à ce moment-là ce serait un
chiffre sécurisant.
M. Léger: ...sur les $160 millions, la différence
entre les $320 millions et les $484 millions, il y en a $160 millions pour les
autres installations.
M. Lamarre: Pour le parc, à tout événement,
les installations du mât, du stade, les piscines, et aussi, il faut dire
que dans le reste du parc Maisonneuve, le vélodrome est, à toutes
fins pratiques, complété; je pense que $15 millions seraient un
montant...
M. Charron: Est-ce que ça veut dire, M. Lamarre, que la
coupure de $60 millions, que nous a décrite le maire de Montréal,
ce matin, qui s'est faite depuis la publication de votre rapport, il faut,
maintenant, la réduire à $45 millions?
M. Lamarre: Cela a toujours été la même
chose, M. Charron, parce que nos prix ont toujours été ceux de
novembre 1974, même à $380 millions, c'étaient ceux de
novembre 1974. Alors, les $320 millions se comparent aux $380 millions.
M. Charron: Les $15 millions, où les ajoutons-nous? Il
faut les ajouter quelque part.
M. Lamarre: Ce furent toujours ceux de no- vembre 1974 alors; si
vous voulez les ajouter, il faut le faire aux $380 millions.
M. Garneau: Pour suivre un cheminement, pour essayer de voir quel
serait le coût logique du parc Maisonneuve, avec l'estimation la plus
près... Laissez-moi terminer ma question, ce ne sera pas long, je
vais vous laisser parler après, avant de passer à un autre sujet
si vous parlez de $15 millions qu'il faut ajouter aux $320 millions de
novembre 1974, pour une progression des coûts, et qu'on ajoute unedizaine
de millions pour le financement temporaire, ce qui voudrait dire qu'on aurait,
au parc Maisonneuve, un coût global, disons, plus ou moins juste de $345
millions qui seraient applicables...
M. Lamarre: Je ne peux pas me prononcer sur le financement
temporaire.
M. Garneau: Je comprends, il n'était pas dans vos
données. Si on prend une moyenne de $4 millions par année, je
n'exagère certainement pas, j'ajoute $8 millions, cela veut dire
à peu près $350 millions qui seraient le coût
demandé au parc Maisonneuve.
M. Lamarre: Remarquez bien que là-dessus, je suis
peut-être très modeste. Les prix de l'acier, de l'armature qui
entrent à l'heure actuelle, sont sensiblement en dessous de ce qu'on
avait prévu, peut-être de 10% à 15% de moins que nos
prévisions.
Il y a une tendance à la baisse dans l'acier d'armature et on
semble retrouver cette tendance à la baisse, maintenant que le
problème semble réglé au point de vue ouvrier, dans la
plupart des demandes de soumissions qui entrent à l'heure actuelle.
M. Garneau: Cela vous donnera un peu plus de marge pour vos 5% de
contingence.
M. Lamarre: Je dis cela pour démontrer que les $15
millions, à mon sens, sont réalistes et très
réalistes.
M. Garneau: Avant de passer à la question du stationnement
Viau, ledéputéde Beauce-Sud voulait poser une question.
M. Roy: Je voulais savoir si les $15 millions auxquels vous
faites allusion s'ajoutent aux 5% que vous avez mentionnés ce matin et
hier?
M. Lamarre: Ils sont déjà inclus dans nos
estimations.
M. Roy: Ils sont déjà inclus dans vos
estimations.
M. Lamarre: Ils sont déjà inclus dans les $300
millions.
M. Roy: Alors, ces $15 millions s'ajoutent à ce qui
était déjà inclus dans vos estimations?
M. Lamarre: Pour être très modeste, pour être
prudent, je ne dis pas qu'on va les dépenser, mais il se peut que la
tendance inflationniste baisse de 1% par mois, c'est vraiment une grosse
augmentation. En fait, non pas par rapport à l'année
dernière ou à l'autre année auparavant mais par rapport
aux années précédentes, c'est très fort comme
augmentation.
Stationnement
M. Garneau: Alors, suite à la question du
député de Beauce-Sud, je voudrais revenir au stationnement Viau
en posant la même question qui a été posée
pard'autres membres de la commission concernant le mât et d'autres
équipements, le toit. Est-ce qu'on peut concevoir de réaliser le
parc olympique, pour les fins des Jeux olympiques 76, sans réaliser
immédiatement le parc Viau? Je ne sais pas si ma question s'adresse
à M. Rousseau comme responsable de l'organisation. Quant aux
équipements nécessaires pour la tenue des jeux en 1976,
considérez-vous le stationnement du parc Viau comme étant un
élément absolument essentiel?
M. Lamarre: C'est une question très difficile. Enfin, il
fautdu stationnement autourdu complexe, certainement; nous n'avons pas fait,
à moins que les gens de la construction aient fait une étude du
besoin de stationnement, nous...
M. Garneau: Disons que, dans vos préoccupations
immédiates, s'il n'y avait pas de stationnement... les athlètes
seraient quand même capables de courir à l'intérieur du
stade?
M. Lamarre: C'est juste mais, en même temps, il va y avoir
des voitures qui vont venir autour du stade. Alors, ce n'est pas une
progression du projet olympique, c'est...
M. Garneau: Du côté de la ville de Montréal,
considérez-vous cela comme étant un élément? Ce
matin, en suivant vos propos, M. le maire, on constatait que le stade, le
mât, les piscines, même le stationnement Pie-IX, semblaient
être des équipements réellement essentiels pour ne pas
avoir une symphonie inachevée. Compte tenu du fait que les plans du
stationnement Viau ne sont pas complétés, sauf une partie de
l'excavation qui est faite, si je me rapporte au mémoire qu'on nous a
transmis, parce qu'on a estimé le coût du stationnement du parc
Viau, je crois, à partir d'une expérience ou des plans de Pie-IX,
à moins que cela ait été corrigé depuis le rapport
de décembre, est-ce que c'est un équipement qui pourrait ne pas
être installé maintenant sans affecter ni la rentabilité du
stade dans l'avenir, ni la tenue des jeux comme telle, en favorisant davantage
le transport en commun pour se rendre au stade olympique?
M. Drapeau: On parle du stationnement Viau. M. Garneau: Viau,
oui.
M. Drapeau: Le stationnement Viau, l'excavation est faite et,
comme il est prévu, en surface, des installations athlétiques
pour lancers, sauts, les aménagements prévus en surface, s'ils
doivent exister, ou il faudra combler l'excavation qu'on a faite pour les
remettre au niveau, parce qu'il ne faut pas oublierqu'il y a maintenant un mur
également, la paroi moulée, qui est installée et qui
retient le centre Maisonneuve, et qui était nécessaire
également pour la station thermique. Il y a donc une estimation à
faire quant à ce qui est là et qui ne servirait pas, il faudrait
décider, pour faire l'évaluation et trouver la différence,
ce qu'on fait. Les installations qu'on doit avoir, et qui sont prévues
en surface du terrain de stationnement, sont-elles nécessaires? Sur le
plan athlétique, oui. Pourraient-elles être faites à la
place du stationnement en souterrain? Ce ne serait plus en souterrain, ce
serait à ciel ouvert, mais à la place du stationnement. Il
faudrait vérifier cela, mais ensuite voir à combien on arrive de
différence.
M. Garneau: Je ne sais pas si la question s'adresse à M.
Rousseau ou à vous, est-ce que ce sont des installations que vous
appeliez hier des endroits de réchauffement pour les
athlètes...
M. Drapeau: Non, non.
M. Garneau: ...ou s'il s'agit d'endroits de compétition
pour la tenue des jeux?
M. Drapeau: Non, en surface, c'est pour l'entraînement,
parce que la compétition d'athlétisme a lieu dans le stade.
M. Garneau: ...peut appeler des endroits de réchauffement
ou de pratique...
M. Drapeau: En attendant, ils se tiennent en pleine forme. Si M.
Charbonneau est ici, j'apprécierais beaucoup qu'il donne, lui, le
rôle de la piste d'athlétisme de 400 mètres en surface et
des installations de sauts et d'aires de lancer. Est-ce qu'il est ici?
M. Charbonneau: M. le Président, pour ce qui est de
l'équipement extérieur, il faut connaître le
déroulement des jeux, se rappeler qu'on réunit chez nous les
meilleurs athlètes du monde, et qu'on n'a pas pensé qu'ils
puissent se réchauffer, si on peut bien communément dire, avant
la compétition, dans un site éloigné du stade. Par
conséquent, les installations extérieures, soit la piste de 400
mètres et les aires de lancer, sont toujours à côté
du stade où se tiennent les compétitions.
Avant les jeux, cela nous sert comme site d'entraînement, par
exemple, en athlétisme, vous avez 110 pays qui participent, donc
près de 900 participants et, au moment où les compétitions
commencent, c'est l'aire de réchauffement pour les athlètes avant
d'entrer, à quelques minutes près et croyez-moi, c'est
calculé avant de se présenter pour leurs
compétitions.
En parlant du bassin, je dois dire que le bassin
olympique est accompagné d'un bassin aussi de
réchauffement, ce qui n'est pas normal, quand on pense à
construire une piscine ou un bassin. Il est trop tard, je crois, maintenant,
pour même penser àfaire des plans qui pourraient être
exécutés pour arriver au temps des jeux.
M. Garneau: Mais ces bassins-là sont sous le
mât?
M. Charbonneau: Oui.
M. Garneau: Vous dites que les pistes de réchauffement ou
d'entraînement des athlètes sont absolument nécessaires, il
s'agit de savoir maintenant si le stationnement Viau, en permanence, est une
chose essentielle. Comme vous le mentionniez tout à l'heure, il est sans
doute possible de construire les pistes de réchauffement au niveau de
l'excavation au lieu de le faire sur le toit. Je regarde le stationnement Viau,
il est à $8 millions maintenant...
M. Drapeau: J'avais dit aussi qu'il faudrait voir s'il faut
combler l'excavation et M. Lamarre m'a dit justement et je vais lui
laisser dire qu'est-ce qui arriverait si on décidait d'aménager
les aires de réchauffement à la place du stationnement. M.
Lamarre va dire ce qui arrive de la paroi moulée.
M. Lamarre: La paroi moulée n'est pas faite pour se tenir
en permanence; donc, le stationnement Viau est là pour la contreventer.
S'il faut la contreventer autrement, cela coûte à peu près
$2 millions, qu'on peut estimer, avec les tirants et tout. Si on
élimine...
M. Garneau: De la paroi...
M. Lamarre: La paroi moulée est actuellement retenue avec
des tirants temporaires.
M. Léger: Le total des sommes affectées pour le
stationnement, autant Pie-IX que Viau, vous m'avez dit ce matin que cela
montait à environ $35 millions. Vous avez baissé, là. $35
millions pour 4,300 autos, cela fait un coût, par espace d'auto, de
$8,000. Est-ce que vous ne trouvez pas que c'est un peu somptuaire, $8,000 par
espace d'auto? Le total d'autos est de 4,300.
M. Lamarre: II faut penser, M. Léger, qu'il y a 200
autobus là-dedans et qu'à ce moment-là cela vous prend des
rampes beaucoup plus confortables que pour des automobiles, j'avais
calculé à ce moment-là qu'on arrivait à peu
près à $6,000 la place, si on mettait les autobus en fonction des
automobiles et c'est à peu près le coût, à l'heure
actuelle, si on prend tout, parce que là-dedans cela comprend les
honoraires et toute l'affaire du projet. C'est à peu près le
coût des stationnements intérieurs, à l'heure actuelle,
à Montréal.
Si vous vous référez à deux ans passés, vous
avez parfaitement raison, c'est beaucoup plus cher que c'était. A
l'heure actuelle, les stationne- ments intérieurs, à
Montréal, sont à peu près de cet ordre.
M. Charron: Vous indiquez, dans votre rapport, 4,300 voitures
dans les deux terrains de stationnement. Pouvez-vous faire le partage? Combien
de places au stationnement Viau et combien à Pie IX? On n'a que le
total, ici, dans le rapport.
M. Lamarre: En fait, il y a à peu près 4,000 places
à Pie IX; il y a 600 autos à Viau plus 200 autobus.
M. Charron: Alors, c'est donc 4,600 et non pas 4,300.
M. Lamarre: C'est 4,400, en fait, plus 200 autobus. Si vous
calculez que l'espace d'un autobus représente, avec les rampes et tout
cela, l'équivalent de six à huit voitures...
M. Charron: Je l'adresse au maire de Montréal, cette
question relativement à l'utilisation de ces stationnements, au
lendemain des Jeux olympiques. Je pense que tout le monde a à l'esprit
l'immense parc de stationnement d'Expo 67, le long du fleuve Saint-Laurent, qui
est, à toutes fins pratiques, un désert monumental aujourd'hui,
cahoteux, montagneux et tout ce que vous voudrez. Quand il s'agit d'un terrain
vacant, c'est moins grave, mais quand il s'agit d'espaces de stationnement qui
ont coûté prenons le chiffre de M. Lamarre $6,000 la
place-automobile et que, par exemple, une activité de sport
professionnel, j'imagine, comme le baseball ou le football, au stade, ne
réussissait pas à remplir les deux terrains de stationnement pour
le match le plus important, cela deviendrait, comme l'a dit le
député de Lafontaine, une dépense qui aurait
été très somptuaire pour les jeux uniquement. Est-ce qu'on
prévoit, dans l'utilisation future du stade, qu'on aura un plein emploi
de ces deux terrains de stationnement également?
M. Drapeau: Cette question, évidemment, fait l'objet d'une
étude très particulière avec les locataires
éventuels. Je peux dire que, même à 4,000 places de
stationnement à Pie IX, les principaux locataires sont
déçus qu'il n'y en ait pas plus. Donc, de ce
côté-là, pour les besoins de ce locataire principal, c'est
loin d'être exagéré, il aurait souhaité qu'il y en
ait plus que cela. On a répondu: Oui, mais à cause des stations
de métro... Ce à quoi ces gens répondent: Oui, mais il y
en a qui viennent toujours en auto de plus loin. Pour ce locataire principal,
il est d'avis que 4,000 places, ce n'est pas trop.
Réglons le cas du stationnement Viau. Les autobus. Le
stationnement Viau doit être étudié non seulement en
fonction de ce qu'il rapportera lui-même par la location des places
c'est bien évident que l'autobus paiera plus cher qu'une
automobile ordinaire mais cela donne de la rentabilité au stade
parce que, dans la mesure où l'oc-
cupant du stade peut vendre des billets à l'extérieur et
assurer ses clients qu'ils pourront partir de chez eux dans un autobus
nolisé, venir au stade et retourner sans ennuis, cela augmente la
rentabilité, cela augmente la vente, cela augmente la mise en
marché du stade. Le stationnement Viau ne rapporte pas seulement ce
qu'il rapporte de la location, dans les études, mais il permet d'ajouter
la vente de billets à des gens qui ne viendraient pas au stade s'ils ne
pouvaient pas venir dans un autobus nolisé.
M. Charron: Cette affirmation, M. le maire, pour logique qu'elle
soit, est difficilement quantifiable quant au nombre de spectateurs que ce
phénomène d'existence peut attirer en plus.
M. Drapeau: Non.
M. Charron: J'admets que, pour certaines personnes, ce peut
être un facteur à considérer.
M. Drapeau: II y a eu une étude faite j'ai
apporté beaucoup de documents, mais je ne pensais pas que
celui-là pourrait servir au début du fonctionnement du
club de baseball, les Expos. On voit, par cette étude, le nombre
considérable de gens qui viennent en autobus nolisés et de
différents endroits, même si les autobus stationnent sur un
terrain plus éloigné du stade, qu'il y a les risques de mauvais
temps et tout cela. C'est basé sur ces chiffres; donc, ce n'est pas fait
tout à fait au pifomètre. Les conditions seront encore meilleures
là, parce que les gens n'auront pas à aller à
l'extérieur. Deuxièmement, les gens sauront toujours, s'ils
achètent des billets un mois d'avance, que l'événement va
avoir lieu. Alors, quant au nombre, je ne le risquerais pas par coeur, mais
nous avons examiné l'achalandage du stade du parc Jarry par des gens qui
viennent en autobus nolisés, qui viennent de loin, des voyages
organisés. C'est sur cette base que nous savons que 200 places de
stationnement pour les autobus, c'est loin d'être exagéré.
Le moindrement qu'il y aura quelque chose d'intéressantdans le stade,
les200 places, même, ne suffiront pas. On envisage même, parce que
le service de circulation, de stationnement de la ville de Montréal a
examiné cela, que la rue Boyce va être élargie
complètement; ce sera un grand boulevard à voie double.
Même la voie nord, c'est-à-dire celle qui permettra la circulation
est-ouest, a été prévue pour être un peu plus large
que ouest-est, afin de pouvoir, là aussi, laisser, en cas de besoin, des
autobus en stationnement. Notre service de circulation a examiné cela
à partir des données qui existent. Ce n'est pas à peu
près.
M. Charron: D'accord. Une toute dernière
sous-question.
M. Drapeau: Si vous me le permettez...
M. Charron: Oui.
M. Drapeau: ...ensuite, comme je l'ai dit hier, cela servira de
stationnement de dissuasion pour le métro. On entend
répéter régulièrement: Pourquoi la ville n'a-t-elle
pas des grands terrains de stationnement près des stations de
métro? Les gens, par exemple, qui demeurent dans le bout de la station
Henri-Bourassa sont au désespoir, parce que des gens viennent d'un peu
partout, stationnent leur automobile près de la station de métro.
Les résidants de l'endroit n'aiment pas cela, parce qu'ils disent: On
n'a pas de place, nous, pour stationner.
Là, comme il y a deux stations de métro, des gens du nord
ou d'un peu partout pourront venir, laisser leur auto là, prendre le
métro et descendre. Donc, ce sont des stationnements,
particulièrement celui de Pie IX, de 4,000 places, qui pourront servir
régulièrement à alimenter le métro en même
temps. Le service de circulation et la commission de transport sont
parfaitement heureux de cela.
M. Charron: J'ai une toute dernière question
additionnelle, M. le Président, là-dessus, que je pourrais garder
pour le moment où nous discuterons de l'utilisation future des
équipements après avoir disposé des Jeux olympiques.
Est-ce qu'avant d'établir ces projets, ce nombre de pla-cesde
stationnement alentourdu stade, les autorités de la ville de
Montréal ont vérifié quelles disponibilités en
stationnement des stades semblables en continent nord-américain ont
assurées? Je pense à Houston ou même à des stades
non couverts comme à San Francisco.
M. Drapeau: Houston a de 10,000 à 12,000 places de
stationnement et Saint-Louis, de 7,000 à 8,000. D'autres statistiques
comme cela nous ont été fournies. C'est pourquoi les gens des
Expos disaient: II y a plus de stationnement ailleurs, et nous, nous disions:
Oui, mais là il y a deux stations de métro pour compenser.
M. Charron: Très bien, merci.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
Estimations
M. Lalonde: M. le Président, je voudrais
reve-niràunequestionquej'ai posée, ce matin, etqu'on a
laissée de côté momentanément, à savoir si
vous pouvez nous donner les raisons, et les quantifier, de l'écart
considérable entre l'évaluation de décembre 1974 et celle
d'octobre 1972 relativement au parc olympique. Nous voyons une augmentation
considérable. Le rapport mentionne la poussée des coûts.
Aussi, il est fait mention de certains retards, qui ont été
connus, à commencer les travaux. J'aimerais savoir pour le
bénéfice de la commission, d'après vos experts
peut-être
que M. Lamarre peut nous répondre si c'est possible de
donner en pourcentage ces causes des augmentations; je note aussi je
demanderai peut-être à M. Drapeau de nous expliquer ce qu'il nous
a répondu hier que l'écart des quantités entre les
deux estimations, la première étant fort préliminaire, est
assez considérable.
Je parlais tantôt de ce que M. Drapeau nous a dit hier, parce
qu'il a mentionné un écart minime de 5 1/2% dans un cas, je
crois, de 7% dans l'autre, alors que je vois des écarts beaucoup plus
considérables comme, par exemple, de 160,000 verges cubes à
270,000 verges cubes de béton et de coffrages, de 13,700 tonnes d'acier
d'armature à 23,000 tonnes entre les deux estimations. Alors, je me
demande si vous pouvez répondre à ces deux questions.
M. Lamarre: Avant de parler des quantités, je voudrais
vous parler du coût des matériaux et M. Phaneuf vous expliquera
l'écart des quantités par après, mais dans le coût
des matériaux, au mois de mai 1972, au moment où ces estimations
étaient préparées, le coût de l'acier d'armature
était de $250 à $260 la tonne. C'est rendu maintenant cela
a monté on peut dire que maintenant cela se situe aux environs de
$600 la tonne. Au point de vue des coffrages, il était à ce
moment-là très raisonnable de prévoir un coût de $1
le pied carré. Maintenant, c'est rendu à $3 et on a même
des prix maintenant qui montent jusqu'à $6 le pied carré dans le
coffrage. Au point de vue du béton, le béton acheté,
à ce moment-là, pouvait être de l'ordre de $14 et, mis en
place, cela faisait $17 en tout. Maintenant, on a des prix qui sont de $34. Ce
sont les quantités principales du stade. Ces choses ont monté
considérablement.
M. Lalonde: Tout le monde le sait.
M. Lamarre: Maintenant au point de vue des
quantités...
M. Lalonde: Tout le monde le sait et c'est vérifiable.
Parce que je me souviens, lorsque les prévisions de 1972 ont
été soumises, même un ingénieur à qui nous
avions demandé d'examiner les prévisions préliminaires
nous disait qu'au niveau des prix unitaires, très bien, il y avait
même un petit coussin mais au niveau des quantités, il n'y avait
aucun moyen de le vérifier parce que les plans définitifs
n'étaient pas prêts. Est-ce que vous pouvez évaluer la
situation en termes de pourcentage et non pas seulement en quantité, sur
l'inflation des prix, d'abord, et des quantités ensuite?
Le Président (M. Gratton): Vos nom et prénom, s'il
vous plaît.
M. Phaneuf (Claude): Claude Phaneuf, du service des travaux
publics. Ce qui arrive, c'est que nous avons fait l'étude des
quantités du projet du stade, de la piscine et du mât, qui
était identifiable sur le document que nous avions remis en 1972. Si
vous vous rappelez, ces quantités, comme vous avez dit, ont
été établies à partir des documents que nous
avions. Quant aux coûts, nous avions prévu les écarts
possibles. Par contre, nous savions que la possibilité était que
les quantités soient modifiées. C'est pourquoi, dans notre
estimation de 1972, nous avions un coût de stade qui était de
$83,528,000, pour lequel nous avions mis $95 millions, ce qui représente
un facteur de 17.87%. Par contre, lorsque le montant de ces $95 millions a
été rapporté dans le sommaire, le total du parc olympique,
nous avions aussi appliqué un facteur de sécurité de 10%.
Lorsque nous avons fait le bilan des coûts du parc olympique et des
autres installations, nous totalisions $243 millions. Nous avons arrondi
à $250 millions, ce qui veut dire qu'encore là nous avions un
facteur de sécurité de 2.88%. Alors, si, dans les
quantités du projet du stade, de la piscine et du mât, pour
lesquels vous pouvez trouver dans les documents la quantité de verges
prévues, nous appliquons à la quantité le pourcentage de
sécurité, les trois pourcen-tagesqueje viensde mentionner,
lesquantitésde 1972 doivent être majorées du facteur de
28.7%, ce qui fait que la quantité effective que nous avions
prévue au point de vue du béton était de 214,000 verges
cubes et les quantités que nous avons actuellement pour le béton
totalisent 271,000 verges cubes. Par contre, au niveau des fondations, nous
avons mentionné que l'ouverture des fouilles devait prévoir la
détermination des mesures exactes.
Nous devons, pour comparer des choses comparables, appliquer la
plus-value aux 271,000 verges cubes, nous devons déduire la
quantité de béton supplémentaire aux fondations de 1974
par rapport à celles de 1972, qui est de 46,000 verges cubes, ce qui
fait que la quantité de béton de 1972 est de 214,023 verges cubes
pour ce projet et que celle de 1974 est de 225,615 verges cubes, ce qui donne
une différence de 5.42%.
Par contre, si on ne veut pas appliquer la plus-value des fondations,
cela ne représente que 12.7% d'augmentation.
M. Lalonde: Ecoutez, moi, je ne vous ai pas suivi. J'ai un
tableau du rapport de M. Lamarre. On y dit que l'estimation d'octobre 1972
prévoyait 160,000 verges cubes à $150 et non pas 214,000 verges
cubes. Je ne sais pas si M. Lamarre peut nous expliquer où il a pris ces
160,000 verges cubes et la différence entre 160,000 verges cubes et
270,000 verges cubes qu'il trouve, lui, dans son estimation actuelle.
M. Lamarre: Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous
trouvons, à l'heure actuelle, 270,000 verges cubes et que les 160,000
verges cubes que nous avons là-dedans nous ont été
données par le service des travaux publics. Mais comme M. Phaneuf vous
l'expliquait, ces 160,000 verges cubes étaient nettes, sans
considérer les problèmes de fondation et sans considérer
aussi les facteurs de contingence qu'il pouvait y avoir.
Les 160,000 verges cubes étaient ce que nous avons pris à
l'estimation du temps, maison n'avait tenu compte ni des contingences, ni des
problè-
mes de fondation. Mais les 270,000 verges cubes tiennent compte de tous
ces éléments.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez pu donner un pourcentage sur
l'augmentation des coûts en rapport avec l'écart des
quantités, d'une part, et l'écart des prix, d'autre part? Je peux
vous donner un exemple. Est-ce que la différence dans les
quantités cause une augmentation de 10%, 20% ou 30% dans l'augmentation?
Est-ce que l'inflation des prix est la raison d'une augmentation de 25%, 30%,
50%? C'est ce que je voudrais savoir.
M. Lamarre: En fait, vous avez, dans le béton et les
coffrages, $114 millions qui sont restés, pour le mât, je pense,
à peu près identiques.
M. Lalonde: Vous avez prévu $24 millions.
M. Lamarre: Avec les rectifications qu'il faut faire, en
réalité, vous passez de $24 millions à $114 millions et
là-dessus, quant au coût du béton, comprenant les
coffrages, l'acier d'armature et le béton lui-même, les
augmentations de prix unitaire comptent pour à peu près $50
millions.
M. Lalonde: $50 millions. M. Lamarre: Oui.
M. Lalonde: Et $40 millions pour la différence dans les
quantités.
M. Lamarre: La différence dans les quantités.
M. Charron: Croyez-vous qu'on peut maintenir la même
proportion, à l'oeil, partout, qu'à chaque endroit ou on note une
augmentation entre le chiffre réel et l'estimation d'octobre 1972, ce
serait dû, dans la proportion de 50%, au fait que les prix ont
augmenté?
M. Lamarre: Cela ne serait pas une bonne... M. Charron: Non?
M. Lamarre: Parce qu'en fait, là où les
quantités...
M. Charron: Je pense que c'est la question que vous avait
posée le ministre.
M. Lalonde: Je veux savoir ce qui a augmenté cela. Est-ce
une mauvaise prévision au départ? Est-ce l'augmentation des
coûts seulement ou dans quelle mesure est-ce l'augmentation des
coûts? Aussi, est-ce que c'est le fait qu'il a fallu partir un peu plus
tard à cause du fait que les formules d'autofinancement sont
arrivées plus tard qu'on pensait?
M. Lamarre: II y a ces deux raisons. Le prix unitaire compte,
dans ce cas en particulier, surtout dans les matériaux de gros oeuvre.
Il compte pour à peu près 60%. Dans le gros oeuvre, on peut dire
que l'augmentation des prix unitaires compte pour à peu près 60%
de l'augmentation totale.
M. Lalonde: Alors l'inflation, ce serait 60% de l'augmentation du
prix.
M. Lamarre: A peu près, dans le gros oeuvre. M. Lalonde:
Oui.
M. Lamarre: Je dirais que, dans le reste, cela compte pour
100%.
M. Léger: M. le Président, il y a une question que
nous avions commencé à mettre de l'avant mais vous y avez
donné des réponses concernant l'escalade sur les$320
millions.
On est arrivé à la conclusion, tantôt, qu'il y avait
$15 millions de coût en surplus, pour cette escalade, qui
n'étaient pas inclus auparavant.
Concernant le financement temporaire, on est arrivé à un
chiffre, avec le ministre des Finances, d'environ $10 millions. Cela nous fait
maintenant un chiffre, pour qu'on se suive bien $320 millions, plus $15
millions, plus $10 millions de $345 millions.
La première question...
Une Voix: Le parc Maisonneuve.
M. Léger: Le parc Maisonneuve, on parle toujours du parc
Maisonneuve. Maintenant, pour le total des travaux, qui se chiffre par $484
millions, il reste, entre $320 millions et $484 millions, $168 millions.
Pourriez-vous nous dire comment vous évaluez l'escalade possible pour
cette portion qui n'a pas été quantifiée tantôt?
Mettez-vous le même pourcentage de 10%?
M. Lalonde: Si je comprends bien, M. Lamarre, vous n'avez pas la
responsabilité des autres travaux.
M. Lamarre: Non, c'est seulement le stade, le mât, la
piscine.
M. Lalonde: Alors, la question peut être posée
à M. Phaneuf.
M. Léger: Est-ce que M. Phaneuf peut nous répondre
là-dessus?
M. Phaneuf (Claude): Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît?
M. Léger: On disait tantôt que l'escalade sur les
$320 millions était chiffrée, qu'en enlevant ce que vous aviez
déjà prévu, soit $12 millions, il restait $15 millions.
Là, quant au reste des travaux, pour rejoindre le total de $484
millions, c'est $168 millions d'autres travaux où il faudra aussi
compter l'escalade que vous avez calculée pour les $320 millions.
Peut-on calculer encore une escalade possible de 10%?
M. Phaneuf (Claude): Non, parce que le vélodrome, entre
autres, nous avons mis ce que le projet va coûter. D'ailleurs, ce projet
va se terminer dans les mois qui viennent. Alors, il n'y a pas d'escalade de
prix, ce sont des contrats donnés, il n'y a pas de problème
là-dessus. On n'envisage pas d'escalade.
M. Charron: Par contre, le centre Claude-Robillard, lui, peut
être complètement victime d'une augmentation de 10% parce qu'il
n'est pas commencé.
M. Lalonde: Juste pour terminer, M. le Président,
j'aimerais poser une question. Si on sort du parc Maisonneuve et qu'on fait le
tourdela ville...
M. Léger: Si vous le permettez, dans les prévisions
budgétaires, selon le rapport de M. Lamarre, il est dit que les
prévisions budgétaires de décembre 1974 contenues dans ce
présent rapport, tel que c'est écrit ici, englobent les
aménagements projetés pour les Jeux olympiques de 1976 dans le
parc Maisonneuve, mais ne comprennent pas les frais de financement qu'on vient
de quantifier. On a quantifié une partie de l'escalade, je voudrais en
avoir le reste. Si M. Phaneuf me dit que, dans les $168 millions qui restent,
il y a $57 millions qui proviennent du vélodrome, que nous devons mettre
de côté, il reste $111 millions où il faut prévoir
une escalade, entre autres comme mon confrère le dit, pour la partie...
il faut quantifier cela parce que, pour les prix, M. le maire nous a
apporté une diminution de plus de $60 millions, donc il y aurait
toujours...
M. Lalonde: M. le Président, excusez-moi de vous
interrompre, on n'a pas encore abordé les points importants qui
totalisent les $160 millions dont $57 millions sont assez connus. Quant au
centre Claude-Robillard, le bassin d'aviron, lecen-tre Desmarteaux, votre
question s'adresse à un point seulement, celui des dépenses.
J'aimerais qu'on le regarde, qu'on pose des questions, à savoir si
l'évaluation a été faite suivant des plans
définitifs, qui l'a faite, si c'est commencé, etc. Ensuite, on
pourra peut-être l'attaquer comme...
M. Charron: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Si on posait la question de
façon générale pour ensuite entrer dans les
détails.
M. Garneau: II faut sortir du parc à un moment
donné.
M. Lalonde: Avant de sortir du parc, il y a un point qui est
très important; d'ailleurs le député de Lafontaine l'a
mentionné hier à plusieurs reprises. Dans une certaine mesure, je
serais porté à appuyer son voeu de voir à ce que la
question de l'alternative soit vidée.
Là, nous sommes encore dans le parc. Je ne sais pas si des
développements ont été apportés depuis onze heures
hier soir à ce propos. Je ne sais pas si les gens de la ville, y compris
M. Lamarre, y ont apporté une attention particulière dans les
quelques heures qu'ils ont eues entre l'ajournement d'hier soir et la
séance de ce matin. Auriez-vous quelque chose à dire
là-dessus, M. Lamarre?
M. Lamarre: En fait, moi je n'ai pas eu de communication de la
part des consultants du COJO et je pense que ce serait
complètement...
M. Garneau: Dois-je tirer, comme conclusion des propos qui ont
été échangés depuis ma question, que le
stationnement Viau, comme le mât, comme tous les autres, est tellement
intégré au tout qu'il n'y a pas possibilité de le faire
disparaître?
M. Drapeau: C'est bien évident.
M. Garneau: Toute votre argumentation, M. le maire, c'est tout ou
rien?
M. Drapeau: Tout le complexe a été conçu,
cela a pris au-delà d'un an pour mettre au point la programmation, et on
a éliminé tout ce qui pouvait s'éliminer. Aujourd'hui,
c'est comme embouveté, chaque élément est comme
embouveté aux autres. Quand on lève une planche de bois
embouvetée, on sait que les autres viennent avec. C'est ça.
M. Charron: La réaffirmation du maire de Montréal,
encore une fois, l'embouvetage de chacune des parties du projet, je n'ai pas
d'objection à les considérer comme embouvetées, mais si on
doit être fidèle au principe, réaffirmé hier,
d'autofinancement, il va falloir que vous fassiez des pieds et des mains tout
à l'heure lorsque nous aborderons la question du revenu. Si nous
continuons à maintenir qu'il n'y a à peu près aucun
élément qui puisse subirunecoupurededépense, soit! mais la
philosophie vaudra également tout à l'heure lorsqu'on abordera le
revenu.
M. Drapeau: Exactement. Je suis bien d'accord et c'est pourquoi
j'ai toujours dit que, quant à moi, on fait les jeux ou ne les fait pas.
On n'a pas le choix.
M. Charron: Ou alors, on a une alternative et je pense que
c'est...
M. Drapeau: C'est cela qu'on veut, on va trouver une
alternative.
M. Lamarre: C'est cela qu'on cherche.
M. Charron: C'est le chemin qui... Le ministre d'Etat.
M. Drapeau: Quant à moi, c'est là ma conviction
depuis longtemps.
M. Lalonde: Maintenant, je considère, M. Drapeau, que vous
avez répondu à la question de finance.
M. Drapeau: Oui, oui.
M. Lalonde: C'est embouveté. Donc, ma question s'adresse
à M. Lamarre: Pourriez-vous me dire si vous avez eu l'occasion de voir
comment vous pouvez contribuer à apporter des éclaircissements
sur la possibilité, si, dans votre esprit c'est faisable? C'est un peu
un témoignage d'expert que je demande. Combien de temps cela peut-il
prendre, connaissant le dossier comme vous le connaissez?
M. Lamarre: Connaissant le dossier comme on le connaît, ce
n'est pas possible de faire cela ni dans une nuit, ni dans deux jours, ni dans
trois jours; cela prendrait au moins deux mois pour étudier cette chose
à fond. Il y a toutes sortes d'éléments, à part la
structure, comme la maçonnerie, les bois et plastiques, tout ce qui
rentre dans la finition, la mécanique et l'électricité,
les communications, un tas de choses qui sont intégrées et qu'on
connaît, mais si on prend un projet différent, elles vont
être complètement différentes et je ne peux donner de prix.
Ce n'est pas possible. Cela va me prendre au moins deux mois pour regarder cela
comme il faut. Dire qu'on peut faire cela, disons, en une nuit ou en une
semaine, ou en deux semaines, ce n'est pas possible. C'est impensable!
M. Lalonde: Pour un profane, la façon dont on nous a
présenté cela hier soir, il serait peut-être possible
ce qu'on nous disait de construire les deux étages de
services. Est-ce que je me trompe? Il y a les services en bas, 800,000 pieds.
Ensuite, en quelque sorte, appuyer des gradins là-dessus et puis
éviter toute la coquille et le mât. Est-ce que, techniquement,
cela marche comme cela?
M. Lamarre: Bien, toute chose peut se faire avec le temps. Mais
déjà, avec les fondation s, on a un roc là-bas qui est
très friable, un roc difficile; on afaitdesfondations
spécialement pource stade, il est sûr qu'un autre stade ne pourra
pas s'accommoder des mêmes fondations. Il faut remplir tout cela, remplir
les vides, et recommencer à côté avec, disons, des
problèmes; on va peut-être tomber sur les anciennes fondations de
temps à autre. A un moment donné, on va tomber à
côté; ce sont des problèmes énormes, seulement
calculer reprendre les fondations.
Ensuite, si on reprend le reste, tout l'aménagement, il est
sûr que, si vous faites un édifice qui va avoir une vingtaine
d'étages, à 10,000 pieds carrés, et vous me demandez:
Demain, change donc ton programme et mets-le à 15,000 pieds
carrés par étage et, au lieu de mettre à vingt
étages, mets-le à dix. C'est un changement complet, un concept
différent. Si quelqu'un vous dit qu'il est capable de faire cela dans
une semaine, deux se- maines, ce n'est pas possible. Il va avoir des
prémonitions, il peut dire à peu près: Cela va
coûter cela; mais il peut se tromper terriblement aussi. Nous, nous ne
sommes pas prêts à prendre ce risque de vous le dire. On a
essayé jusqu'à maintenant d'être véridique avec vous
autres, de vous donner des chiffres précis, des chiffres raisonnables et
réalistes, mais vous donner des chiffres tirés en l'air comme
cela, on n'est pas capable de le faire, pas avant deux mois.
M. Léger: M. Lamarre, on est quand même devant une
situation assez baroque, si je prends les mots mêmes de M. le maire;
actuellement, avec les chiffres qu'on a, la situation qu'on a, nous aurons, si
nous allons au bout, le stade le plus modeste au monde, mais le plus
dispendieux en même temps, parce qu'on veut de sjeux modestes. Cela va
être, en même temps, le stade le plus modeste et le plus
dispendieux au monde. Cela ne vaut-il pas la peine, avant de faire des
affirmations immédiatement, rapidement comme cela, qu'on ait une
solution de rechange pour le moment où on jugera ou que les
autorités compétentes je pèse sur les mots
autorités compétentes jugeront qu'il est impossible,
à cause de l'échéancier et à cause des coûts,
de réaliser le projet initial? Ainsi on ne serait pas obligé,
à ce stade ce sera peut-être plus tard d'avoir
à recourir à d'autres études. Tout ce qu'on demande, c'est
qu'actuellement, parallèlement, il puisse y avoir échange de
renseignements entre votre firme, qui a la responsabilité actuelle de
réaliser le mandat qu'on vous a donné, et l'autre groupe, qui a
déjà une bonne source de renseignements, mais à qui il
manque certains renseignements. Vous pourriez vous unir pour vous donner les
renseignements. Ce qu'on veut, c'est que les jeux aient lieu, qu'ils aient un
caractère modeste, selon les normes des Jeux olympiques, et que les
Québécois et le monde entier en soient fiers.
Il ne faut pas, je pense, à ce stade-ci, se buter sur des
situations inacceptables, mais se donner une deuxième corde à son
arc. Je vous demande si cela ne vaut quand même pas le coup que vous vous
assoyiez avec les autres groupes aussi intéressés à la
réalisation, pour, ensemble, réaliser notre esprit olympique.
M. Lamarre: Si vous voulez nous donner deux mois, on est d'accord
pour le faire.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Drummond.
Solution de rechange
M. Malouin: Ne pourrait-on pas demander à M. Rousseau et
à ses experts de nous donner les conclusions qu'ils ont, eux, de
l'étude qui a été présentée par certains
experts, certains consultants? La solution qu'on nous a présentée
comme rechange n'est peut-être pas acceptable pour le COJO, même
si, hier, on a eu une présentation. Ne pourrait-on pas demander, tout de
suite, l'opinion
du COJO, quoique je partage beaucoup l'opinion de M. Lamarre?
Peut-être que si on veut avoir une plus grande impartialité, si on
peut l'appeler ainsi, nous pourrions demander à M. Rousseau et à
ses experts de nous commenter la solution de rechange.
M. Charron: M. le Président, puis-je ajouter à la
question du député de Drummond ? J'avais l'intention, ici,de
l'adresser à M. Rousseau. En réponse à la question du
député de Drummond, nous pourrions aussi demander aux consultants
que nous avons entendus hier soir, qui sont probablement encore avec M.
Rousseau je les vois de nous dire si, selon eux, ils ont
effectivement besoin de deux mois c'est aussi leur estimation
d'échange de renseignements avant de compléter la partie qu'ils
ne possédaient pas hier.
M. Malouin: ... aux experts du COJO, avant d'aller voir des
consultants. On a demandé une certaine impartialité, on va...
M. Charron: Aux experts du COJO, je suis... M. Malouin:
Pour commencer.
M. Charron:... bien d'accord, mais l'autre partie aussi.
M. Rousseau: M. le Président, par experts du COJO, vous
voulez dire les gens du COJO ou les gens qui ont fait l'expertise, enfin qui
ont fait l'étude préliminaire que vous avez entendue?
M. Malouin: Les gens qui vous entourent ordinairement, qui sont
experts du côté technique. Je pense à M. Guay, entre
autres.
M. Rousseau: M. Guay. Allez-y avec les questions.
M. Guay (Michel): M. le Président, à la suite de
l'écoute des dernières interventions, je pense que, pour obtenir
le genre de réponse que vous recherchez, vous avez besoin de
préciser le mandat, et aucune personne, sur le plan technique et sur le
plan professionnel, ne seracapablede répondre à la question assez
générale qui a été présentée.
Lorsqu'il faut préciser le mandat, vous devez déterminer, s'il y
a des solutions de rechange à considérer, quelles sont-elles et
à quels critères elles doivent répondre, ces solutions?
Demandez-vous: Est-ce que ce sera un bâtiment avec un toit, quel que soit
le style de toit? Est-ce que c'est un bâtiment qui doit avoir une
ventilation forcée? Est-ce que c'est un bâtiment qui doit avoir
telle et telle autre caractéristique? Sur un plan très
général, si les 750,000 pieds carrés d'espace utilisable
prévus dans le complexe actuel demeurent aussi un critère, le
coût de ces 750,000 pieds carrés ne variera pas, que les portes
aient trois pieds ou trois pieds et six pouces de large. Ces coûts ne
changeront réellement pas de façon appréciable.
Donc, pour demander aux experts de se prononcer, je pense que la
commission doit préciser ce mandat de façon que les experts
puissent étudier les éléments qui vous intéressent,
les quantifier et les traduire en dollars. On vous a mentionné itou, les
gens du domaine technique vous diront la même chose, si vous faites un
pont qui doit avoir un mille de long au-dessus d'une rivière, quelle que
soit la technique de construction du pont, la différence entre les
coûts sera très peu appréciable, selon les matériaux
ou les outils, que ce soit un pont suspendu, un pont supporté par deux
ou trois piliers, vous en arriverez essentiellement aux mêmes
coûts.
Mon commentaire est de préciser ce mandat si vous recherchez une
étude et si vous recherchez des questions précises et vous voulez
comparer les deux, trois ou quatre choix. Vous devez préciser quels sont
les éléments du programme prévu au concept original qui
doivent demeurer dans une alternative.
Donc, est-ce que les piscines sont couvertes? Est-ce que les espaces de
bureaux demeurent de mêmes dimensions? Est-ce que le stade doit
être couvert? Est-ce qu'il doit être fermé
hermétiquement ou pratiquement? Est-ce qu'on va se contenter de
ventilation forcée?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! Le
ministre des Affaires municipales. On pourra revenir plus tard.
M. Goldbloom: Je suis obligé d'avouer que la
réponse que nous venons d'avoir de M. Guay est extrêmement
inquiétante. C'est le COJO lui-même aui a lancé cette
initiative d'examiner une solution de rechange, sans attendre que la commission
parlementaire ne lui donne un mandat. Il fallait que le COJO ait une
idée dans sa tête, de la nature de cette solution de rechange et
donne un mandat aux consultants qui ont été retenus pour le
faire.
Il me semble que le seul mandat que la commission, qui est moins
éclairée sur les détails techniques et professionnels de
la question, peut donner, c'est d'abord: Epargnons de l'argent. Donnez-nous des
moyens d'économiser de l'argent. Deuxièmement, si possible,
raccourcissez le calendrier pour que nous soyons, troisièmement, plus
sûrs d'avoir les équipements en place au moment voulu.
Alors, si nous ne pouvons répondre à ces trois
éléments de mandat qui sont fondamentaux, il me semble que les
autres questions, sont, pour l'instant, secondaires.
M. Guay: Si vous le permettez, M. le Président, il
semblerait que le mandat qui a été dévolu à une
firme de spécialistes qui ont travaillé pour le COJO, à la
demande du COJO, ne consistait qu'à considérer un emplacement
où il y aurait possibilité d'asseoir 70,000 spectateurs ou
à peu près et une piste d'athlétisme, c'est-à-dire
une aire de jeux comprenant piste d'athlétisme, surface ga-zonnée
pour les épreuves de football et les aires particulières requises
pour les événements des sports équestres.
Donc, à ce moment-là, si vous voulez comparer des pommes
et des pommes, il faut réaliser les éléments que j'ai
soumis à votre attention il y a quelques minutes, à savoir que,
si on compare une aire pour asseoir 70,000 spectateurs et une surface de jeux
pour tenir trois types de compétition olympique, on ne compare pas un
bâtiment de cette nature avec le programme complexe qui est
là-bas.
M. Goldbloom: Notre comparaison, M. le Président, se fait
en dollars surtout. Est-ce que la solution de rechange est réaliste ou
non? Est-ce que l'on parle de choses sérieuses ou est-cequ'on parle de
choses hypothétiques? Je ne veux pas être
désagréable à l'endroit de qui que ce soit, mais nous
sommes dans une situation temporelle où nous n'avons pas beaucoup de
jeu.
Si nous sommes pour demander à des professionnels de s'asseoir
ensemble et de regarder la possibilité d'une solution de rechange, il
faut que nous sachions, dès le départ, avant même de
formuler cette question de façon formelle, est-ce que c'est
réaliste de le faire? Est-ce que c'est possible?
M. Lamarre nous a dit qu'il nous faudrait deux mois pour le faire. Au
moins, il faut que les autres, qui pourraient participer à cet exercice
et qui pourraient prendre deux mois pour le faire, nous disent s'il leur faut
effectivement deux mois ou s'il est possible, quel que soit le mandat qu'on
peut définir dans les technicalités, de le faire en moins de
temps.
Si j'ai bien compris le cheminement explicité par M. Lamarre,
hier et de nouveau aujourd'hui, d'ici deux mois nous n'aurons plus le choix,
nous serons trop avancés dans la construction de ce qui est là
sur la maquette.
M. Carrier: M. le Président, permettez-moi de replacer
peut-être un peu le problème. Le mandat que nous avons obtenu du
COJO était, clairement, de trouver une solution de rechange au stade.
Les architectes ont travaillé de façon à établir
des plans qui soient compatibles avec les plans existants. Il n'a
été aucunement question de faire un nouveau stade en oubliant, si
vous voulez, tous les services souterrains qui existaient.
Les architectes ont travaillé de façon à pouvoir
conserver ces espaces. Je parle des 800,000 pieds carrés souterrains.
Ces 800,000 pieds souterrains existent au même endroit où ils ont
été prévus dans les plans initiaux. Le travail des experts
a été d'ériger une charpente de façon à
pouvoir asseoir 70,000 personnes environ en tenant compte de ces services.
Donc, notre travail a été, clairement, ceci. Si on me demande:
Est-ce qu'on peut analyser? J'y vois deux points. Premièrement, avant de
dire que ça prend deux mois, j'ai l'impression qu'il faudrait que les
gens consultent ce qui a été fait de notre côté.
Nous avons des plans et je dirais qu'il faudrait peut-être une
journée ou deux pour vérifier la comptabilité des plans
qui ont été préparés par les architectes Desnoyers
et les plans qui existent.
Evidemment, si, à ce stade, la compatibilité qui
était prévue n'existe pas pour des raisons techniques
qu'actuellement nous ne sommes pas en mesure de connaître, nous sommes
assez professionnels pour revenir ici et vous dire que ce que nous avons fait,
ça ne fonctionne pas, qu'il y a des choses que nous avons
oubliées, qu'il y a des éléments que nous ne connaissions
pas. Dans le mandat qu'on nous avait fixé, on a essayé de faire
notre travail. Lorsqu'il y a, à un moment donné, un mandat
d'urgence, on essaie de trouver des solutions.
Maintenant, si la compatibilité existe...
M. Malouin: M. Carrier, vous dites des choses pour rien. Vous
savez fort bien que ce serait un miracle que ce soit compatible, les deux
ensemble. Vous allez avoir des problèmes d'excentricité, des
problèmes avec le cisaillement. Vous savez que vous ne pouvez pas
asseoir votre projet sur les assises actuelles.
M. Carrier: M. le Président, je n'ai jamais...
M. Malouin: Je m'excuse, j'aimerais revenir à M. Guay.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Malouin: Est-ce que M. Guay pourrait nous dire...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Malouin: J'ai posé une question à M. Guay, tout
à l'heure, et je n'ai pas eu de réponse encore.
Le Président (M. Gratton): Oui. Je m'excuse, d'ailleurs,
c'est probablement ma faute. Je m'en excuse. J'aimerais qu'on permette à
M. Carrier de finir sa réponse et on pourra revenir avec M. Guay. Je
vous le promets.
M. Malouin: Bon,: d'accord.
M. Carrier: M. le Président, je n'ai jamais
mentionné que nous étions pour utiliser les fondations du stade
existant. Notre solution consiste à trouver une charpente qui suporte
70,000 sièges, des gradins préfabriqués sur des poutres.
D'après les architectes qui ont étudié, enfin, ce sont eux
qui nous ont soumis les plan s...On les a regardés, on a
travaillé avec eux de façon à les établir. Donc, il
est certain que les colonnes qui ont été prévues dans le
projet initial ne sont pas au même endroit que celles qui sont
prévues dans le proje actuel. Moi, je ne sais pas ce qui existe dans ces
800,000 pieds carrés. Est-ce de l'espace ouvert? Qu'est-ce qui existe
dans cela? Moi, comme ingénieur en charpente, je ne peux pas vous le
dire.
M. Malouin: Cela devrait vous préoccuper.
M. Carrier: Pardon?
M. Malouin: Cela devrait vous préoccuper, quand
même.
M. Carrier: Cela me préoccupe dans le sens que ça
préoccupe les architectes beaucoup plus que l'ingénieur en
charpente qui fait un stade économique. Donc, le stade a
été fait de façon à supporter 70,000
sièges.
Evidemment, si on me dit qu'il n'y a rien qui existe; moi, je suis parti
d'une hypothèse où les architectes nous ont dit: C'est un stade
qui est compatible. Ace moment, notre charpente est réalisable.
Maintenant, si les services ne peuvent pas... Personnellement, je vais
être le premier à vous dire que c'était possible, mais je
n'ai pas vu les plans, je ne peux pas vous le dire.
M. Lalonde: M. Carrier, comme le ministre des Affaires
municipales expliquait, ce qui nous intéresse, c'est d'avoir un prix au
bout de cela, pour savoir si c'est une bonne solution de rechange. Pour faire
un prix, est-ce que cela vous prend tout d'abord un programme
présenté sous forme de texte? Est-ce que vous avez fait un
programme qui définit l'objectif du projet?
M. Carrier: M. le Président, notre travail a
été limité seulement à la charpente, en ce qui
concerne notre firme. Nous avons travaillé sur le coût de la
charpente.
M. Lalonde: A qui devrais-je demander cela, peut-être
à M. Gagnon?
M. Gagnon: Quand on a cherché cette solution, il
était bien évident qu'il y avait un problème de
coût, mais il y avait aussi un problème de temps. Avec les
documents que nous avions, à ce moment, qui ne nous donnaient pas en
détail l'aménagement de chaque pièce, mais qui nous
donnaient, de façon générale, les fonctions de ces deux
étages de service, on a essayé de se marier le plus possible pour
se donner la plus grande marge de sécurité. Autrement dit, bouger
le moins d'éléments possible. Il est bien évident, comme
on disait tantôt, que les colonnes ne pourront pas tomber exactement aux
mêmes endroits, mais à cause de l'élément temps,
à cause du facteur de replanification de tous ces services qui sont, en
fait, un gros facteur de temps, on a essayé de les conserver exactement
ou le plus exactement possible. Par exemple, aussi, on a gardé la
piscine et ses aménagements exactement où ils sont, ils sont
adjacents au stade, on n'y touche pas. La seule chose est que, n'ayant pas de
mât pour la couvrir, tout cequ'on a àfaire, c'est une enveloppe
pour mettre sur la piscine. Autrement dit, dans le cas de la piscine, on
réutilise à peu près tout ce qui est là.
Maintenant, dans le cas des deux étages de service,
c'était un peu plus compliqué. Mais rendu à un certain
stade d'étude, on ne pouvait plus aller plus loin, parce qu'on n'avait
pas de plan suffi- samment complet, en mécanique, en
électricité et en architecture, pour connaître ce que nous
avions à déplacer. C'est pour cela que nous demandons une
collaboration.
Maintenant, comme le soulignait M. Guay, tantôt, si on
dérange le moins possible je ne peux pas vous dire quel impact
cela a sur le coût je pense bien, par logique, on peut dire que
moins les coûts prévus vont être affectés. Quant au
temps à prendre pour réviser tout cela, essayer de marier, de
trouver des coûts, je pense qu'il est évident aussi que le plus de
temps on prendra, le plus exacte sera l'étude. Mais je pense bien qu'on
peut arriver, dans un laps de temps plus court, à quand même avoir
une bonne idée. Parce que le problème est là, dans la
partie supérieure les services sont relativement réduits, dans le
stade lui-même les services sont beaucoup plus réduits et, en
utilisant ce qui est fait, cela peut...
M. Lalonde: Mais il me semble que j'aimerais vous demander,
à titre d'expert, on me dit, à titre de profane, que pour arriver
à une évaluation sérieuse, il faut tout d'abord avoir un
programme qui définit l'objectif du projet, les besoins particuliers,
les grandes caractéristiques techniques et architecturales. A cela, la
réponse du maître d'oeuvre se fait sous forme de schémas,
d'esquisses qui sont suivis de plans préliminaires qui
représentent, de façon définitive, les solutions
architecturales et techniques du projet et suivis ensuite de plans et de devis
définitifs, qui sont ceux qui complètent les plans et les devis
préliminaires et qui montrent tous les détails de la
construction. Est-ce que vous êtes d'accord sur cela?
M. Gagnon: Oui.
M. Lalonde: Maintenant, qu'est-ce que vous avez là-dedans
de fait pour votre projet?
M. Gagnon: Pour nous, il est beaucoup plus facile, en partant de
plans déjà établis et détaillés, d'aller
vite, par exemple.
M. Lalonde: Donc, vous présumez qu'en ayant le programme
de construction, le programme qui montre les besoins, qui a sûrement
été fait pour cela, vous auriez un concept différent qui
serait votre réponse aux besoins exprimés par le programme? Parce
que ce programme de construction, j'imagine, a subi l'examen de toutes les
fédérations internationales, par exemple. Est-ce que, vous, vous
avez l'intention de refaire toute la consultation avec les
fédérations internationales?
M. Gagnon: Non. Nous nous en tenons le plus possible à ce
qui est fait actuellement, c'est plus facile pour, le plus rapidement, arriver
à un chiffre. C'est la raison pour laquelle on a essayé de
modifier le moins possible à l'intérieur de ces services.
Autrement dit, que mes colonnes, par exemple, dans la première
possibilité qu'on a envisagée, ne tombent
pas sur les autres colonnes, mais le reste des services qui sont entre
les colonnes peuvent, à toutes fins pratiques, ne pas bouger. Ils
peuvent bouger, parce que je ne les connais pas en détail, mais
normalement, si une colonne se déplace, on n'a pas à refaire
toute la planification.
M. Lalonde: Cela estfacile à comprendre pour un profane,
une colonne qui arrive sur une fondation, mais il me semble que c'est plus
complexe que cela. On me disait que seulement le système de
communications a pris huit mois de préparation. Cela doit être
quelque part décrit dans le programme. Ce que vous désirez, si je
vous comprends bien, c'est d'obtenir le programme de construction avec tous ces
besoins qui ont été définis et apporter votre
réponse architecturale à cela.
M. Gagnon: Et travailler avec eux. Parce qu'eux...
M. Lalonde: Naturellement, il est trop tard pour en faire un.
M. Gagnon: Et on peut arriver à la conclusion de M.
Lamarre que ou bien c'est très long à établir ou trop
difficile. On ne le sait pas. Je ne peux pas le garantir. C'est pour cela qu'on
a frappé un mur à un moment donné.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez des documents? Est-ce que vous
avez produit des documents jusqu'à maintenant?
M. Gagnon: Les seuls documents qu'on a faits sont les documents
que vous avez vus hier.
M. Lalonde: J'ai vu des plans, mais je n'ai pas vu
d'échéancier.
M. Gagnon: Nous avons fourni un échéancier au point
de vue du stade comme tel.
M. Lalonde: Comment pouvez-vous faire un échéancier
si vous n'avez pas de plan préliminaire?
M.Gagnon: L'échéancier a été fait
pour la partie structurale des services et non pas les services...
M. Lalonde: Seulement la charpente et les gradins.
M. Gagnon: C'est cela, parce qu'on ne les connaissait pas, encore
une fois.
M. Léger: Sur la même question précise...
M. Malouin: J'avais commencé tout à l'heure, M. le
Président. Je voudrais poser une question
Le Président (M. Gratton): Je pense que...
M. Léger: C'est sur la même. Juste une question pour
clarifier.
Le Président (M. Gratton): Vous ne m'empêcherez pas
de respecter la promesse que j'ai faite au député de
Drummond.
M. Léger: Jamais, il faut que vous respectiez vos
promesses.
Le Président (M. Gratton): Qui était mon bon ami
hier, mais qui ne l'est peut-être pas aujourd'hui. Allez-y.
M. Malouin: Toujours, M. le Président. Je pense qu'on doit
constater un certain manque, pour ne pas dire un manque certain de
collaboration entre les deux groupes importants que sont le COJO et la ville de
Montréal. Dans un projet aussi important, alors que le COJO a
donné un mandat précis à des consultants pour un projet de
rechange, qu'il n'y ait pas eu consultation entre deux groupes aussi
intéressés, je pense que tout le monde doit être
très surpris. Quand même, vous avez donné un mandat, vous
avez reçu des dossiers qui vous ont permis d'étudier, d'arriver
à certaines conclusions. J'ai cru dénoter chez le commissaire
général, hier, Son Excellence M. Rousseau, une certaine
hésitation à remettre les dossiers, parce qu'il a demandé
à quelques reprises si on voulait remettre... Est-ce que vous avez une
conclusion précise pour savoir si vous devez continuer l'étude de
ce dossier ou si vous devez l'abandonner tout de suite? Ceci pour ne pas
laisser de doute dans l'esprit des gens, à savoir si on doit travailler
seulement à un projet qui a été étudié
depuis nombre de semaines et de mois ou si on doit prendre une chance. Si
moralement vous pensez cela, je pense qu'on va vous appuyer à 100%. Si
vous pensez qu'il y a une possibilité d'aider les Jeux olympiques, je
penseque vousdevezlefaire, mais j'aimerais avoir vos conclusions.
M. Rousseau: Je crois que je dois retourner en arrière,
à ce que j'ai dit hier. Je suis arrivé à cette conclusion
après les dates que j'ai mentionnées. A cette conclusion parce
qu'il y avait une possibilité de transporter quelque chose que nous
avions sur les bases qui sont là. Vous avez dit que j'avais une certaine
réticence à passer les plans. Oh! non. La première fois
que je les ai montrés à la ville, je les ai offerts à la
ville. Depuis le début, c'est une question d'échange de plans. Je
cherche une solution, j'explore une solution, au cas où il y aurait un
danger de ne pas faire les jeux. C'est tout.
Alors, il n'y a aucune résistance de ma part de changer quoi que
ce soit. Il n'y en a jamais eu.
M. Malouin: Est-ce que quand même vous êtes
arrivé à une conclusion après avoir étudié
ce dossier.
M. Rousseau: Je suis arrivé à la conclusion que
c'était une exploration valable qui devait être
présentée et étudiée par les experts. Je ne
suis pas un expert. Je suis un profane, comme le dit souvent le ministre. Je
suis strictement pour une solution qui va amener les jeux ici à des
coûts raisonnables et à temps.
M. Malouin: Alors, vous êtes d'accord pour qu'il y ait un
échange entre vos consultants et ceux de la ville.
M. Rousseau: Complètement. Je le suis depuis le
début.
M. Malouin: Est-ce que vous en faites une demande? Je pense que
la commission parlementaire pourrait vous appuyer si vous en faites une
demande. Ce n'est pas à la commission parlementaire de demander à
vos consultants de faire une telle chose. Est-ce que vous le souhaitez, vous
aussi?
M. Rousseau: II me ferait plaisir de faire une demande
définitive, ici, devant la commission parlementaire pour que les experts
se rencontrent tout de suite, aussitôt que possible, et étudient
les plans pour voir si c'est une possibilité. Si ce n'est pas une
possibilité, qu'on la rejette.
M. Lalonde: Vous les avez déjà
présentés à la ville de Montréal.
M. Rousseau: J'ai présenté les plans lundi, il y a
maintenant une semaine.
M. Léger: M. le Président, la question que je
voulais ramenerdans son contexte est la suivante, qu'il faut envisager d'une
façon sérieuse et dans un esprit de collaboration de tous les
groupes impliqués dans la réalisation de ces jeux.
Tout d'abord, je pense que vous avez le mandat, comme COJO, de voir
à la réalisation à temps des Jeux olympiques, selon les
normes olympiques et selon des coûts acceptables. Donc, la demande que
vous venez de formuler d'une façon formelle serait pour permettre, dans
un premier temps, de vérifier avec le programme de construction de la
firme Lamarre pour voir si c'est compatible avec ce que vous avez
déjà fait comme travail.
En regardant cela, en dedans de quelques jours, vous pouvez dire: Ce
n'est pas compatible. Donc, cela tombe à l'eau. Vous pouvez
peut-être, à ce moment-là, réaliser le contraire,
à savoir que c'est compatible. Dans un deuxième temps, il
s'agirait par la suite d'évaluer quels seraient, selon ce programme de
rechange, les coûts, l'échéancier qui serait un outil au
moment où, à la date ultime, vous pourrez l'utiliser.
Il y a deux stades: vérifier la compatibilité de ce que
vous avez déjà fait comme travail et, suivant cet examen,
préparer des plans qui arriveront peut-être avec des chiffres qui
seront peut-être trop élevés ou avec un
échéancier qui ne pourrait pas être respecté. A ce
moment-là, on les rejetterait. Si, par exemple, c'était possible
financièrement et en respectant l'échéancier, à ce
moment- là, on aurait une soupape de sécurité qui
permettrait de réaliser l'objectif que tout le monde veut atteindre.
M. Rousseau: Exact. Je crois que nous aurons besoin d'une
expertise sur l'exploration qui est commencée et qui doit se continuer
ou s'arrêter, si l'expertise démontre qu'elle n'est pas une
solution valable. Ce n'est pas plus malin que cela.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Bourget.
M. Boudreault: M. Rousseau, une question m'inquiète un
peu. Vous disiez tout à l'heure: Je suis arrivé à cette
conclusion. Cette conclusion, c'est d'avoir une formule pour remplacer le stade
olympique actuellement. Mais est-ce le conseil d'administration ou vous seul
qui pensez qu'il est impossible de réaliser le stade?
M. Rousseau: Du tout. J'ai expliqué hier que, pendant mes
vacances, je pensais à ce qui se passait, à ce qui nous arrivait;
vu que la grève continuait, que les coûts avaient doublé,
il fallait penser à quelque chose. J'ai exploré. J'ai
présenté cette décision à mon conseil
d'administration le 17. Ils ont entériné la décision et le
coût et ils ont demandé que ce soit présenté. Cela
avait déjà été présenté à la
ville, au gouvernement provincial et au gouvernement fédéral.
M. Boudreault: C'est quand même une étude de
quelques jours qui vous a permis de prendre une décision.
M. Rousseau: Deux semaines.
M. Boudreault: Sur un projet d'autant d'envergure, je me demande
si les délais n'ont pas été un peu trop courts.
M. Rousseau: Ils sont très courts, mais, quand vous
êtesdevant une situation où vous vous posez des questions, vous
regardez de l'autre côté. C'est tout.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, il est évident que
nous ne pourrons prendre le risque de faire attendre les travaux qui sont en
cours pour examiner, entre-temps, une solution de rechange. Il y a donc une
question fondamentale que l'on doit poser. Il y a, comme je l'ai indiqué
il y a quelques instants, un point de non-retour.
Dans l'optique du COJO et de vos consultants, M. l'ambassadeur, nous
avons, d'ici ce point de non-retour, assez de temps pour faire, avec la
collaboration que vous souhaitez de la part des autres consultants, l'examen
suffisamment complet et suffisamment probant, quant à ses
résultats, de la solution de rechange.
M. Rousseau: C'est une question à laquelle il est
très difficile de répondre. Je crois que je vais laisser la
parole aux ingénieurs, mais nous sommes à peu près au
point de non-retour. Alors, il faut prendre une décision en ce moment.
Je crois que c'est la raison pour laquelle nous sommes ici en ce moment, parce
que nous avons un problème. Si nous n'avions pas de problème,
nous n'y serions pas.
Comme je l'ai dit hier, je ne suis pas marié à cette
solution, personne ne l'est. Je crois que c'est une exploration valable pour
pouvoir faire face aux calendriers et aux coûts.
M. Goldbloom: M. Rousseau, je me permets d'exprimer un avis qui
est absolument personnel. Je pense que l'exploration était certainement
valable et l'est peut-être encore, compte tenu du calendrier et du temps
qu'il nous reste avant le vrai point ultime de non-retour. Je pense que nous
vous devons des remerciements et des félicitations d'avoir pris une
telle initiative devant le genre de chiffres que nous avons à examiner
ici aujourd'hui.
Devant l'écart entre les revenus et les dépenses
prévus, y a-t-il d'autres moyens de réduire l'écart? Nous
ne sommes pas au bout de notre examen de cette question fondamentale. Nous ne
sommes même pas au bout de notre examen des coûts impliqués.
Il faut faire le tour des autres installations, il faut parler du village, il
faut arriver à parler des revenus et voir où tout cela nous
mène.
Alors, de ma part, et je suis convaincu que je parle pour mes
collègues, nous n'avons pas de critique à offrir devant
l'initiative prise de regarder une solution de rechange. Vous reconnaissez avec
moi les dangers d'une improvisation de dernière heure.
M. Rousseau: Absolument.
M. Goldbloom: Les professionnels qui vous entourent ne sont pas,
par leur expérience et par leur réputation, des personnes qui
vont se permettre de proposer une improvisation qui n'est pas fondée sur
des considérations professionnelles. Ils mettent leur réputation
en jeu, tout comme M. Lamarre met sa réputation professionnelle en jeu
en s'engageant quant à un calendrier et en s'en-gageant quant à
des coûts. Quand même, pour pouvoir juger, comme commission
parlementaire, et comme gouvernement, de certaines décisions à
prendre, nous devons avoir une idée très claire. Est-ce toujours
un exercice valable, cette exploration de dernière heure? Pouvons-nous
vraiment espérer que l'effort vaudra la chandelle et pourra nous donner
éventuellement, dans un court laps de temps, un choix réel? Ou
est-ce un exercice plutôt théorique parce que nous sommes
plutôt engagés vers la création de quelque chose qui
coûtera cher et qui pourra nous placer devant un autre choix, celui de
dire: Nous pouvons nous permettre ces dépenses ou nous ne pouvons
simplement pas nous permettre ces dépenses et tout tombe à
l'eau?
M. Rousseau: M. le ministre, je suis très conscient de ce
que vous avez dit. La question, justement, nous en sommes venus là
à cause des coûts, à cause du temps. Je crois que c'est une
question de décision, si on continue à étudier la solution
de rechange ou non. Mais je crois qu'il faut en savoir plus sur la solution de
rechange avant de prendre une décision. Alors, je ne puis prendre la
décision seul. Mais il faut décider maintenant si cette solution
de rechange vaut la peine d'être continuée.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Finances.
M. Garneau: M. le Président, hier j'ai exprimé,
à titre de profane, une certaine hésitation face à la
réalisation d'un stade comme celui que représente la maquette
derrière nous. Mais ayant eu l'occasion d'en discuter avec des gens qui
vous entourent, sur une base personnelle, et surtout depuis que j'ai entendu
hier M. Carrier soumettre la possibilité que les fondations
déjà existantes pour l'appui des consoles n'auraient que peu de
chances d'être utilisées c'est une réponse qu'il m'a
donnée hier soir c'est la première constatation.
La deuxième constatation, c'est qu'il y a pour plusieurs millions
de travaux d'effectués, il y a pour plusieurs millions de contrats de
donnés et qu'il faudrait briser, et, en plus, dans cette solution de
rechange, le calendrier des structuresqui nous a été fourni hier
par M. Carrier terminait le stade vers le mois de mars, fin de mars. Le
calendrier fourni par M. Lamarre, évidemment avec un stade beaucoup plue
complet, était la fin de février. Donc, en termes
d'échéancier, je ne suis pas du tout, mais pas du tout
rassuré.
Si, pour cette solution de rechange, que je trouve valable comme
exercice et je vous l'ai dit déjà dans des conversations
antérieures l'échéancier se termine un mois plus
tard et qu'il nous faut prendre, et je pense que c'est essentiel si on veut
avoir non pas des gradins qu'on va démolir au lendemain des Jeux
olympiques à ce moment-là peut-être qu'on n'aura
plus de problèmes avec la loterie, mais je ne pense pas que ce soit
là l'objectif mais si on veut avoir un stade qui demeure, et
là je rejoins l'opinion qu'émettaient les membres de l'Opposition
ce matin ou hier à savoir que si on a un stade il doit être
couvert, on ne peut pas étudier de solution de rechange sans penser au
coût de la couverture. On ne peut pas étudier de solution de
rechange sans penser à une allure générale; on ne peut
quand même pas avoir, dans le parc Maisonneuve, un autre autostade ou un
truc qui n'a pas de gueule du tout. C'est quand même un immeuble qui va
durer des années et je dirais même des
générations.
A cause, premièrement, des échéanciers qui ne sont
pas sûrs et, dans les meilleurs délais, si on doit prendre quinze
jours ou trois semaines au lieu de prendre deux mois, comme M. Lamarre le dit,
cela veut dire que, si on ne veut pas engloutir des sommes dans la solution
première, qui ne seraient
plus utilisables dans la solution seconde, si d'ici la fin du mois de
janvier ou la mi-février, on engage encore $10 millions, $15 millions,
$20 millions, $30 millions, $40 millions dans les constructions, dans les
contrats fixes, rigides, signés avec Shockbe-ton, Vibrek, Francon et
tout cela, à ce moment-là, plus on avance, plus votre solution de
rechange, même si elle était une hypothèse valable,
advenant le cas qu'on dise: Impossible de tenir des jeux avec des coûts
d'immobilisation du parc Maisonneuve à $350 millions ou $345 millions. A
ce moment-là peut-être qu'on dira: On va faire des jeux dans un
autre autostade et trouver des solutions intermédiaires pour les
équipements qui devaient être installés en bas...
Mais je pense que cela devient presque impossible, compte tenu des
échéances, de penser tenir les jeux en 1976 avec une solution de
rechange qui ne serait autre chose que la seule alternative à la tenue
des jeux. C'est-à-dire que si on décidait qu'on a l'alternative
ou qu'on ne tient pas les jeux, à ce moment-là il faudrait
peut-être courir le risque. Mais comme on n'en est pas rendu là
actuellement, je suis dans l'obligation de dire que je suis très
sceptique sur les échéanciers, parce que la fin de mars devient
fin d'avril si on ne prend qu'un mois au lieu de deux. En termes de
coûts, qu'est-ce qui va se produire? Plus on va attendre pourcommencer
à mettre en plan la solution alternative, plus il y aura des coûts
engagés qui seront peut-être en bonne partie
irrécupérables. On aura, en dernière analyse, un stade non
couvert, et si on y ajoute un toit et qu'on l'évalue dans des
coûts maintenant du moins, d'après les estimations que j'ai eues,
on en arrive à peu près à la même solution. Je me
demande si on a les moyens, en ayant comme objectif de réaliser les
jeux, peut-être pas financiers mais en termes de temps, d'étudier
la solution alternative plus avant.
M. Léger: En ce qui nous concerne, M. le Président,
je pense que nous sommes rendus à un point très important de la
discussion. En ce qui concerne l'Opposition, nous ne sommes pas prêts
à faire le procès d'un stade alternatif, sans connaître les
chiffres et sans connaître les études.
En ce qui nous concerne, je pense que nous n'avons rien à perdre
à souhaiter une prolongation de vos études, parallèlement
au travail qui se fait actuellement, de façon qu'on ait une
deuxième possibilité si la chose est essentielle. Je ne vois pas
pourquoi on irait seulement sur une route, en ne se permettant pas des sorties
possibles au moment où le problème peut nous paraître
évident.
Le ministre des Affaires municipales disait tantôt: C'est une
solution de dernière heure. Mais le geste que nous posons aujourd'hui,
c'est peut-être l'avant-dernière heure, et il y a peut-être
un peu de temps encore qui nous permettrait, par la continuation de ces
études, avec une collaboration des autres groupes impliqués,
d'avoir des chiffres sur lesquels non seulement nous, mais surtout des experts
comme ceux qui sont directement impliqués pourraient juger de la valeur
de cette solution de rechange.
Moi, en ce qui me concerne, je ne vois pas comment je pourrais faire le
procès d'une chose que je ne connais pas et je pense que c'est donner un
atout à notre objectif de la réalisation des Jeux olympiques. Je
pense qu'il ne faut pas mettre cela de côté. Si le gouvernement
décide de ne pas se donner un atout supplémentaire, c'est un
choix politique qu'il fait. Mais, en ce qui nous concerne, nous pensons que
nous devons permettre la continuation de l'examen d'une deuxième
solution, quitte à réaliser peut-être qu'elle n'est pas
bonne. Mais il ne faut pas perdre l'occasion, peut-être, d'en trouver une
qui pourrait être bonne, et peut-être pas nécessairement
celle que vous avez déjà supposée. Vous pouvez
peut-être découvrir, à la suite de la rencontre avec
l'autre groupe, qu'il y a compatibilité et que votre solution peut
être différente, à un coût différent de ce que
vous estimez actuellement, et avec un échéancierdifférent.
On ne le sait pas actuellement. On discute de choses hypothétiques et je
pense qu'on devrait, au moins, leur donner la chance de continuer ces
études.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau.
M. Rousseau: Je crois que les interventions du ministre des
Affaires municipales et du ministre des Finances vous donnent un peu une
idée des exercices mentaux que j'ai faits pendant les vacances. C'est
exactement ce qui m'a passé par la tête, comment je suis
arrivé à décider qu'il fallait regarder quelque chose;
sans cela, on pouvait être pris. Exactement. Pour le moment, je crois que
l'expertise, si tout le monde est d'accord, devrait se continuer ou devrait
s'arrêter. C'est une question de décision.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
M. Lalonde: C'est un pari très difficile à prendre
que de tuer dans l'oeuf ce qui pourrait peut-être, par miracle... Tout en
partageant le scepticisme du ministre des Finances et du ministre des Affaires
municipales, je ne peux pas rejeter, personnellement, la suggestion d'aller
plus avant, à une condition toutefois: ce serait qu'on le fasse dans les
plus brefs délai s. Je me souviens, naturellement, de la réponse
de M. Lamarre, à savoir qu'avant d'avoir une réponse valable cela
prendrait deux mois. Mais j'imagine que les deux mois commencent quand
même par une semaine et, au bout d'une semaine, on peut se rendre compte
si cela n'en vaut pas la peine ou si l'ordre de grandeur, les... Parce que j'ai
eu aussi des conversations privées avec certains de vos
représentants et, même si cela repose sur des données tout
à fait vagues, il semble qu'on arriverait peut-être au même
prix, en fin de compte, en tenant compte des $75 millions. C'était $75
millions hier; c'est $76 aujourd'hui, d'après ce que je comprends,
puisqu'on dépense à peu près $1 million par jour sur ce
chantier. S'il était possible de trouver une formule qui permettrait au
COJO et à la ville de Montréal parce que ce ne sont pas
les consul-
tants qui peu vent d'eux-mêmes décider de se rencontrer,
ils ont un mandat de leur maître d'oeuvre de nous faire rapport
d'ici une semaine. J'irais plus loin. Qu'il nous soit permis de participer,
simplement à titre d'observateurs, à ces rencontres. Ces
observateurs pourraient nous informer assez constamment du point où on
arrive, soit qu'on décide que cela n'a plus de bon sens, qu'on laisse
tomber ou bien que cela vaut la peine de continuer.
Je ne sais pas, M. le Président, dans le cadre de la commission
parlementaire, qui serait l'interlocuteur pour recevoir le rapport de cette
étude. Présume-t-on que la commission se réunirait une
autre fois dans une semaine ou quelque chose comme cela?
M. Léger: D'accord! Je pense que si on est tous
intéressés...
M. Garneau: Avant de parler de cette semaine, moi, il y a un
point qui m'inquiète aussi, c'est qu'on ne joue pas en vase clos ici. La
presse internationale couvre certainement cet événement. Pourles
Olympiques, le comité organisateur des Jeux olympiques de
Montréal a, évidemment, une fonction administrative, un mandat
d'exécution de toute l'administration en général. Mais il
reste que l'olympisme ou l'idée de cette olympiade s'asseoit sur une
participation de bénévoles et d'amateurs, dans le bon sens du
terme, à travers le monde.
On est rendu aujourd'hui, au 22 janvier. Il reste 18 mois, moins
quelques jours, avant l'ouverture des jeux. La tension qui existe,
l'inquiétude qui existe à travers le monde peut aussi avoir des
effets extrêmement néfastes sur le succès des jeux, peut
avoir des effets extrêmement néfastes sur les programmes
d'autofinancement actuellement en cours. J'aimerais qu'on me rassure de ce
côté-là.
Si on maintient ce suspense pendant encore cinq ou dix jours, j'aimerais
bien que des gens qui connaissent le milieu du sport international, de
l'olympisme international, me disent si c'est un danger qui est réel ou
si ce sont des mauvaises informations que j'ai eues, ou si c'est une mauvaise
évaluation de la situation de ma part. Mais nous sommes
réellement le dos au mur en termes de délai et si, en plus de
cela, on crée un traumatisme dans le milieu international olympique,
c'est une responsabilité très grande de la part de cette
commission parlementaire qui a comme objectif de réaliser ces jeux.
J'aimerais bien, M. Rousseau que vous puissiez nous rassurer ou nous
dire quel pourrait être, ou s'il n'y en a pas d tout, dites-le nous, ou
dans quel contexte tout cela se situe. Vous avez visité, je pense, bien
des pays, vous avez rencontré les organisations internationales, vous
êtes en contact continuel avec le président du Comité
international olympique. Je sais qu'il s'agit là de questions fort
importantes et j'aimerais bien que vous nous disiez quels sont les dangers de
ce côté-là, ou s'il n'y en a pas?
M. Rousseau: Justement au moment où nous
avonsdécidéd'autofinancer les jeux surune base internationale,
l'image projetée par Montréal et le COJO était d'une
importance capitale. Certainement que toutes les crises que nous avons eues
n'ont pas aidé. Depuis le 27 novembre, quand les ferrailleurs ont
cessé le travail, la première chose que j'ai eue, fut un appel
téléphonique de lord Killanin me demandant ce qui se passait.
Depuis, je lui ai parlé plusieurs fois. Il a même voulu
envoyer M. Daume et j'ai dit: Non, restez tranquille, parce que vraiment, il ne
s'agit pas de venir envenimer la situation. Le temps passait et il rappelait.
Je l'ai tenu et je l'ai pacifié jusqu'ici. C'est une des raisons pour
lesquelles je me suis retourné à un certain moment et j'ai
décidé qu'il fallait faire quelque chose. A Vienne, comme je l'ai
dit hier, nous avions vendu l'idée de tout ce que vous avez
trouvé dans le rapport et le stade, comme vous le voyez, mais avec des
marges très restreintes. C'est pourquoi, lors Killanin, continuellement
me rappelait ce que j'avais dit à Vienne. C'est pourquoi, à la
fin, finalement, j'ai pensé qu'il fallait au moins explorer une solution
de rechange qui descendait le volume de travail et qui aidait, par cela, le
temps. S'il y a moins de travail, c'est plus simple, certainement que les
coûts baisseront. Voilà comment j'y suis arrivé.
Le monde nous regarde certainement en ce moment, je le sais. Lord
Killanin retient les fédérations parce que les
fédérations ont peur que cela ait une influence ou une incidence
sur les jeux eux-mêmes et sur les normes internationales.
C'est pourquoi, les exercices mentaux, je ne les ai pas faits seul, je
les ai faits justement en contact constant avec M. Worrall qui
était ici hier qui est le représentant canadien au
Comité international olympique, et avec lord Killanin et avec M. Daume
et avecVan Karnebeekqui se sont réunis la semaine dernière pour
voir ce qu'ils feraient. Comme vous voyez, ce ne sera pas basé sur des
décisions comme ça.
En ce moment, je crois que les yeux du monde regardent autant cette
commission qu'ils regarderont les jeux en 1976. Parce que, en ce moment, le
sort des jeux se joue et c'est très important.
M. Garneau: Est-ce que vous pourriez compléter? Vous
définissez, vous expliquez le cheminement, l'évolution des
événements d'une façon fort juste, mais êtes-vous en
mesure d'évaluer quel serait l'impact d'une décision qui serait
retardée de cinq ou dix jours encore, parce que nous étudions une
solution possible?
M. Rousseau: Je crois que la commission sait que je dois
rencontrer lord Killanin le 28, ce qui veut dire mardi prochain, pour justement
donner le compte-rendu de ce qui s'est passé ici. Je crois que je
pourrai s reculer la date mais, plus on recule les dates, plus ils deviennent
nerveux. Vraiment, nous sommes dans cette situation.
M. Léger: Est-ce que vous ne croyez pas, contrairement
à ce que disait le ministre des Finances, qu'au lieu d'accroître
une tension, c'est l'inverse que nous obtiendrions devant la face du
monde sachant que nous avons, devant n'importe quelle
éventualité qui pourrait arriver dans n'importe quel pays du
monde où il y aurait les jeux, possiblement une solution de rechange?
Donc, les gens sauraient que les jeux auront nécessairement lieu soit
avec la solution originale soit avec une solution de rechange. C'est quand il
n'y a pas de solution de rechange que les gens peuvent être beaucoup plus
nerveux, traumatisés et tendus.
M. Rousseau: Justement.
M. Léger: Je pense que nous n'avons rien à perdre
à avoir une solution de rechange possible et ne pas perdre l'occasion
d'avoir les renseignements qui nous permettraient d'avoir une solution. Je
pense que cela enlève tout le traumatisme que craignait, je pense, le
ministre des Finances.
M. Garneau: M. le Président, je ne veux pas soumettre que
je refuse d'explorer plus avant une solution de rechange. Le cheminement que
cela suggère m'indique que le 28 janvier, lorsque le commissaire
général rencontrera M. Killanin, si la solution de rechangedoit
être explorée, cela signifie que vous devrez, comme
président du COJO, être en mesure de répondre à une
foule de détails, à une foule de questions que non seulement M.
Killanin aura à vous poser mais également toutes les
fédérations sportives.
Je me demande si, dans cet espace de temps, le programme alternatif sera
suffisamment précis pour vous permettre de donner cette assurance totale
au comité international de la possibilité de tenir les jeux en
respectant les normes internationales, ce à quoi vous vous êtes
engagé et ce à quoi la ville de Montréal s'est
engagée lors de la présentation de la candidature. Tout cet
exercice pour en arriver à dire, à un moment donné
j'aimerais mieux le faire au terme de la rencontre que maintenant, mais la
réflexion que j'ai actuellement est celle-ci qu'il y aura sans
doute une différence importante entre les revenus prévisibles et
les coûts prévisibles jusqu'à maintenant. Moi, j'appelle
cela un déficit, M. le maire appelle cela une somme qu'il faudra
financer à plus long terme. On a déjà eu bien des
discussions sur le mot "déficit" même.
Je suis à me demander si, fondamentalement, au stade où
nous en sommes et un peu, je dirais, pour l'honneur de la ville de
Montréal, l'honneur du Québec et du Canada, on a les moyens de
tenir des jeux dans une solution improvisée à la dernière
minute. C'est-à-dire qu'il y a, en plus, certainement un sentiment de
fierté que j'ai, face à cet événement
international, comme Québécois, comme Canadien. Je suis loin
d'être certain, que cet enthousiasme, même en parlant de cette
divergence qu'il y a en rouge au bout des deux colonnes, comme
Québécois, comme Canadien, je l'aurais en accueillant à
Montréal des milliers et des milliers de personnes dans des
installations qui ne seraient pas à la hauteur de la réputation
du Québec.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Si vous me le permettez, j'aimerais ajouter
à ce que mon collègue, le ministre des Finances, vient de dire et
de différer légèrement d'opinion avec le
député de Lafontaine qui a dit: Le fait d'avoir une solution de
rechange, ce serait rassurant. Cela ferait disparaître une certaine
inquiétude que peut éprouver le Comité international des
olympiques, à notre endroit.
M. le Président, je pense que l'indécision de notre part
serait une source majeure d'inquiétude de la part des autorités
internationales. Si nous arrivons et nous disons: Nous nous sommes
engagés à une solution de rechange qui, en réduisant les
coûts, assurera l'autofinancement, très bien. Tout le monde va
s'en réjouir. Mais si le 28, ou à une date ultérieure,
chaque jour additionnel augmentera sûrement l'inquiétude
internationale on dit: On aura peut-être une solution de rechange
que l'on examine encore et l'on n'est pas encore branché quant au genre
de stade qu'on va construire je pense qu'on n'aura rien résolu et
rien ajouté à la réputation de notre ville, de notre
province, de notre pays.
Il y a une pensée encore plus profonde qui m'anime, en ce moment,
et qui m'amène à poser cette question. Je la pose sur le plan
personnel. Ne sommes-nous pas toujours un peu prématurés en
cherchant à prendre une décision sur cette question? Pourquoi
aurions-nous besoin d'une solution de rechange? Il n'y a qu'une seule
réponse. Ce serait parce que l'autofinancement ne serait pas
assuré par ce que nous avons ici.
Nous n'avons pas encore résolu cette question. Si je comprends
bien et j'aimerais entendre le maire de Montréal là-dessus
il insiste que l'autofinancement est toujours assuré. Je devance
la discussion que nous devrons avoir sur les revenus, et je ne veux pas
l'aborder immédiatement, parce que nous avons suivi un cheminement de
discussion que nous devrons compléter. Mais justement pour cette raison,
je me demande si ce n'est pas prématuré de chercher à
prendre une décision sur l'examen de la solution de rechange. Parce que
si l'autofinancement est assuré, on n'a pas de problème. Si l'on
a un problème et, à cause de ce problème, on doit chercher
une solution de rechange, à ce moment, il faudra que l'on ait fait la
démonstration de l'existence du problème pour pouvoir prendre la
décision d'aller de l'avant avec l'examen de la solution de
rechange.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau avait
demandé la parole et ensuite le député de Lafontaine.
M. Rousseau: Je crois que ce qui est important pour le CIO, ce
n'est pas tellement le coût, c'est le temps. Je crois qu'il aimerait bien
que l'autofinancement soit un succès total, parce qu'il espère
que les jeux iront non seulement dans les pays ri-
ches, mais dans les pays un peu partout dans le monde. Vraiment,
l'élément qui inquiète lord Killanin et ses
collègues, ainsi que toutes les fédérations et les
comités nationaux, est l'élément de temps.
L'élément de temps, la raison pourquoi cela les inquiète,
c'est que nous avons toujours, depuis près d'un an l'an dernier
à la commission exécutive, et cette fois-ci, à Vienne,
à l'assemblée plénière dit que nous l'avions
encore, mais vraiment les marges étaient très, très
serrées.
Ce qui les inquiète en ce moment, c'est le temps.
L'autofinancement est quelque chose de nouveau poureux. lls espèrent que
nous réussirons, mais ce qu'ils veulent, évidemment, c'est venir
ici faire les jeux. Le facteur de temps est très important.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je pense que l'argument
majeur que nous devons mettre de l'avant est: Avons-nous les moyens de ne pas
tenir les jeux à temps? Je pense que c'est l'argument premier.
Avons-nous les moyens de ne pas tenir les jeux à temps?
Nous avons une demande officielle du commissaire, président du
COJO, M. Rousseau, faite à la commission et que l'Opposition a
appuyée. Je pense que nous devrions immédiatement décider
la poursuite de ces études. Pendant ce temps, nous devrions continuer
à étudier le reste du dossier qui est volumineux, qui est
important, où il y a des implications que nous n'avons pas encore pu
mettre de l'avant. Je pense qu'il est temps qu'on réponde à cette
question et qu'on puisse permettre à ceux qui ont à travailler
là-dessus de faire des études pour évaluer d'abord la
compatibilité du plan de rechange et, par la suite, de nous donner des
réponses là-dessus. Nous, nous avons un autre travail à
faire, continuer l'étude de l'ensemble du projet olympique. Maintenant
que nous avons une demande formelle de M. Rousseau et que l'Opposition l'a
parrainée, je voudrais que nous passions à une décision le
plus rapidement possible là-dessus. Nous n'avons rien à perdre.
Ce que nous voulons, c'est que les jeux aient lieu à temps. Cela ne
change rien. Je serais bien heureux d'avoir les jeux dans ce stade, pourvu
qu'ils s'autofinancent. On verra l'autofinancement plus tard, mais, pour le
moment, je pense que, parallèlement à nos travaux, il y a moyen
qu'on commence immédiatement à évaluer les
possibilités d'une solution de rechange, quitte à ne pas nous en
servir si on voit que tout va selon nos voeux. J'ai une proposition sur la
table.
Le Président (M. Gratton): Sur le plan strictement de la
procédure, je devrai m'interposer tout de suite pour
répéter ce que j'ai dit hier à savoir que le
règlement ne me permet pas d'accepter qu'on fasse une motion du genre de
celle que vient de faire le député de Lafontaine à ce
stade-ci de nos travaux. Nous devons présentement nous limiter à
poser des questions, peut-être même à exprimer des opinions,
mais toujours dans le seul but que la commission se renseigne. Ce n'est
qu'à l'étape du rapport de la commission, qui pourra
peut-être être devancée si c'est là le désir
de la commission à ce soir ou demain matin, si nous devons siéger
demain matin, que j'accepterai le dépôt d'une motion. Compte tenu
de l'impact et de l'importance que cette motion revêtira aux yeux de tous
ceux dont tout le monde a parlé, elle devra être écrite en
bonne et due forme et selon le texte de notre règlement de
l'Assemblée nationale.
M. Léger: Sur le point de règlement...
Le Président (M. Gratton): Ce n'est pas un point de
règlement; c'est une décision que je viens de rendre qui n'est
sujette à aucun débat. Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
M. Lalonde: M. le Président, peut-être qu'on
pourrait éviter cette formalité, cette procédure, si les
autorités de la ville de Montréal nous indiquaient leur intention
de mandater le représentant ou le consultant de s'asseoir avec ceux qui
ont donné naissance àce projet et de faire rapport à la
commission parlementaire la semaine prochaine, mardi disons. Est-ce qu'on
pourrait...
M. Drapeau: Ce n'est pas possible, M. le Président.
Déjà, actuellement, il y a ici des constructeurs, des
ingénieurs, tous ceux qui sont l'âme de la réalisation
professionnelle des travaux. Ils sont ici. Quand ils sont à
Montréal, ils travaillent douze, quatorze et seize heures. J'ai
été témoin qu'ils ont travaillé 24 heures
d'affilée sur le projet. J'en ai qui sont arrivés dans la nuit
d'hier matin, à cinq heures, de Montréal. Ils avaient
travaillé jusqu'à la dernière minute et ils sont venus.
S'il faut qu'en plus d'avoir à reprendre le travail qu'ils n'ont pas
fait à Montréal sur les installations actuelles, ils prennent
encore du temps pour autre chose, ils ne peuvent pas travailler 32 heures par
jour. Ce n'est pas possible. Ou bien on s'entend et on dit: C'est urgent et il
faut y aller tout de suite ou bien ce n'est pas urgent et on va faire autre
chose.
M. Lalonde: Ecoutez, M. le maire, je ne suggère pas que
toute l'équipe s'assoie avec les représentants de COJO.
Peut-être que M. Lamarre pourrait donner mandat à un de ses
associés de regarder cela. Est-ce que c'est réaliste?
M. Lamarre: Pour que ce soit valable, il faut que ce soit
déjà quelqu'un ou une équipe de trois, quatre ou cinq
hommes qui sont absolument au courant du dossier. Déjà, on
travaille d'arrache-pied pour arriver à temps. Je vous ai fait la
promesse tout à l'heure qu'on arriverait à temps, mais, pour
cela, laissez-nous travailler. S'il faut qu'on revienne ici; pendant qu'on est
ici, il n'y a rien qui se fait. Cela n'avance pas. Si vous nous donnez un
mandat de repasser complètement toutes sortes de solutions de rechange,
on n'arrivera pas, c'est sûr. Il y a toute une planification, il y a tout
un ensemble de travail à faire.
Et, il y a une autre chose. On parlait, tantôt, de reproduire, sur
un arrangement général existant, une autre charpente. C'est comme
essayer d'adapter une carrosserie de Chevrolet sur un châssis de Ford!
Dès que tu arrives à cela, il y a un paquet de choses auxquelles
il faut que tu repenses et il n'y a plus rien qui marche. C'est presque
impossible à penser.
M. Charron: M. Lamarre, c'est exactement ce genre d'affirmation
que vous nous faites et que nous avons acceptée, comme nous avons
accepté tous les genres d'affirmations, que nous voudrions voir
vérifier, quantifier. Nous ne pouvons pas courir le risque je ne
parle pas au nom du gouvernement, bien sûr, je parle au nom de la
commission parlementaire et de tous ceux qui s'intéressent aux Jeux
olympiques d'agir uniquement sur ce genre d'affirmation.
Je pense que le gouvernement du Québec et j'y invite les
trois ministres responsables qui sont en face de moi doit, dès ce
moment-ci, faire preuve d'une autorité en cette matière, comme
nous l'avons invité à le faire et comme, d'ailleurs on n'a
pas besoin d'être un grand devin très évidemment, il
aura à le faire dans la suite des 18 mois qu'il nous reste à
parcourir, d'ici les Jeux olympiques. Pour le premier geste concret et
nécessaire, je pense, comme l'a souligné le ministre d'Etat au
Conseil exécutif lui-même dans son intervention, nous ne perdons
rien à inciter, par l'autorité gouvernementale s'il le faut, les
parties responsables des Jeux olympiques à préparer une solution
de rechange, quitte ensuite à M. Rousseaudedonnerl'assurance, lorsqu'il
rencontrera lord Killanin, que le stade prévu, expliqué et
défendu à Vienne, est toujours en construction, mais de
démontrer que nous tenons aux Jeux olympiques et que nous y avons
préparé toutes les possibilités en cours. Cela saute aux
yeux de tout le monde et là, c'est le cas de le dire, de l'univers, que
nous sommes en difficulté de les réaliser.
Nous ne pouvons pas aller expliquer à l'univers que nous avons
refusé d'explorer une solution de rechange qui comportait
déjà des éléments d'information valables parce
qu'il y avait une question d'horaire dans une firme ou dans le travail sur un
chantier. Si demain, nous devions renoncer aux Jeux olympiques ou si un retard
devait être accordé à tous les athlètes, il faudrait
alors aller expliquer à l'univers, une fois de plus, que nous avions
manqué de prévoyance au dernier moment où il nous
était permis d'en avoir, que nous avions refusé d'utiliser
l'autorité gouvernementale pour faire qu'une solution de rechange soit
examinée.
Si, comme la dit le ministre des Finances, il sent l'honneur du
Québec en jeu, je le sens moi aussi en jeu là-dessus et je me
demande quel honneur nous aurions à expliquer, le jour où nous
devrions compromettre les jeux, où nous devrions expliquer aux
Québécois un déficit immense dont le gouvernement du
Québec aurait la responsabilité. Qu'au moment où nous
aurions pu faire preuve de prudence, nous avons refusé de le faire parce
qu'il nous semblait impossible d'utiliser l'autorité gouvernementale
pour obliger des parties contractantes ou des autorités responsables des
Jeux olympiques à envisager, d'une façon convenable, une solution
de rechange.
S'il y a de l'honneur à maintenir pour 1976, il y en a un
à maintenir dès maintenant: L'honneurde savoir par quel chemin on
s'en va et d'avoir au moins la prévoyance de se garder une solution de
rechange de côté.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! M. le maire.
M. Drapeau: M. le Président, il y a eu, je pense, une
question qui a été posée par un membre de la commission,
cet après-midi, qui n'a pas à moins que j'aie mal compris
la réponse reçu de réponse. Si on pouvait obtenir
une réponse à cette question, on ferait un grand pas. Est-ce que
la conception de la suggestion faite des possibilités de recevoir
l'approbation, sur le plan technique, du sport? Parce que, même si les
experts ingénieurs dans la construction finissaient pas tomber d'accord
en trois jours ou en quatre jours, si, ensuite sur le plan technique du sport,
cela n'est pas accepté, on a perdu du temps.
Je crois qu'il devrait y avoir ici quelqu'un qui pourrait parler du COJO
sur le plan technique. Je porte deux casquettes, mais je ne peux toujours pas
faire abstraction de ce que j'apprends quand ie sièqe au COJO.
Je suis ici comme maire de Montréal, mais je ne peux pas cacher
aux membres de la commission des informations que j'ai et que j'ai raison de
posséder. Alors, je pense que ça ne prendrait pas huit jours pour
que la commission apprenne, d'une voix autorisée, quelle est l'opinion
dominante, sur le plan technique du sport, en face de la suggestion
esquissée, comme rechange. Si nous pouvons avoir une réponse
à cela, nous pourrons faire du progrès.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau.
M.Rousseau: Je crois que nous avons, dans le personnel du COJO,
l'homme qui peut répondre à cela. M. Takac a été le
directeur technique du CIO pendant des années, il fait partie de notre
personnel, il est un de mes conseillers techniques. Il pourrait être ici
dans quelques heures ou demain matin. Alors, il pourrait répondre
à cette question demain matin si cette commission siège
encore.
Le Président (M. Gratton): Dansquelques heures parlez-vous
de...
M. Rousseau: Je parle de Montréal à ici. Le trouver
et...
M. Garneau: II pourrait être ici ce soir? M. Rousseau:
II pourrait être ici ce soir.
Le Président (M. Gratton): Est-ce le désir de la
commission de voir M. Takac?
M. Rousseau: Takac.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il est
désirable que nous soyons aussi complètement renseignés
que possible. Donc, si la possibilité existe pour M. Takac de faire le
voyage et de se rendre ici pour la séance de ce soir, il me semble que
la commission doit l'inviter à faire cet effort et a venir: mais je
trouve, sans modifier ce que je viens de dire, que le maire de Montréal
et l'ingénieur-conseil de la ville de Montréal assument une
responsabilité extrêmement grave en disant: II ne nous est pas
possible d'offrir notre collaboration parce qu'on ferme là une porte, on
la ferme de façon définitive. Je voudrais être convaincu
et, évidemment, je ne prends pas parti pour l'un ou l'autre, je veux
simplement que la commission soit renseignée et convaincue que la seule
issue possible, c'est de continuer ce qu'on a déjà en main.
En même temps, je pense que. si la réponse de la ville et
de ses ingénieurs-conseils n'est pas un non irréductible et
irréversible à toute communication et à toute fourniture
de renseignements, il nous faudra aussi obtenir des consultants retenus par
COJO une définition de la collaboration dont ils ont besoin. Est-ce
simplement, comme il a paru à un certain moment, l'accès à
certains chiffres et à certains dessins? Est-ce seulement cela? Ou
faut-il impliquer les ingénieurs-conseils, les constructeurs et d'autres
personnes dans un processus de consultation qui durera, au bas mot, quelques
jours? Quelle est l'exigence, pour permettre a ceux qui voudraient nous offrir
une solution de rechange, de définir cette solution et de l'asseoir sur
des bases solides pour que nous puissions être convaincus qu'elle est
réaliste?
M. Léger: M. le Président, avant...
Le Président (M. Gratton): Est-ce que M. le maire voudrait
répondre d'abord?
M. Drapeau: Oui, parce que ce que le ministre vient de dire que
c'est une grave responsabilité pour le maire et
l'ingénieur-conseil de fermer la porte; je voudrais dire que je serais
parfaitement conscient de cette responsabilité s'il n'y en avait pas une
autre. Mais celle qui est esquissée, même pas soumise, même
pas proposée, elle n'est qu'esquissée jusqu'à
présent. Si elle était la seule, on pourrait l'accepter. Mais
j'ai dit tellement de choses hier et aujourd'hui, que ça se comprend que
des choses s'effacent dans la mémoire parce que d'autres s'inscrivent
à la place. J'ai bien dit que la meilleure solution, c'estde
procéder le plus rapidement possible et qu'au moment où ça
pourra devenir critique, il y aura une solution d'urgence pour la terminaison
d'installations prêtes à recevoir les jeux.
Pour aider à illustrer cela, ce matin, nous avons produit des
illustrations sur l'image, la photographie de la maquette, et M. Payette est
allé indiquer jusqu'à quel niveau ce serait
complété pour la fin de juillet, jusqu'à quel niveau pour
le mois de septembre; au plus tard, en janvier, toutes les consoles seront en
place; il a été dit ce matin que toutes les consoles seraient
terminées en fin de septembre, en même temps que l'autre niveau du
mât; les gradins seront tous en place en janvier.
Alors, si en janvier, alors que les consoles seront en place, alors que
les gradins seront en place, le mât est rendu aux deux tiers, à ce
moment-là, alors qu'il nous reste cinq mois, le cheminement semble trop
serré, en partant de cela, quand les gradins sont en place, que les
consoles sont en place, tout cela est fait, on peut dire: On a cinq mois
maintenant pour utiliser cela et voir quelle est la solution d'urgence qui va
permettre que les jeux y soient tenus.
Donc, ce n'est pas la responsabilité que le ministre indiquait
que de fermer la porte; la porte n'est même pas ouverte pour faire un
examen. Nous ne la fermons pas. J'ai discuté et je sais qu'hier soir on
en a discuté longuement, M. Lamarre et ses collaborateurs, sur la
possibilité; nous aurions bien voulu, nous sommes bien conscients de
l'utilisation qu'on va faire de nos attitudes: Le maire ferme encore la porte!
Le maire refuse! Le maire est mauvais coucheur! Le maire est
entêté! Mais nous sommes parfaitement conscients de nos
responsabilités, nous aussi, en face du temps et en face des
millions.
Je l'ai dit hier et je le répète, peut-être que les
circonstances dans lesquelles je le répète, cela ne s'effacera
pas. Ce matin, on a établi jusqu'à quel niveau cela se rendait
pour la fin de juillet, pour le moisde septembre, et là on ajoute: pour
le mois de janvier, tous les gradins seront en place. Il restera cinq mois
ensuite pour voir s'il y a une solution d'urgence parce que les délai s
deviendraient trop serrés pour terminer complètement.
Alors, il y a une autre solution; il y a une solution que j'appelle,
moi, une solution d'urgence, pour assurer que cela va avoir lieu là. Je
pense bien qu'on admettra que, rendu au mois de janvier, avec cinq mois, on en
trouvera une. C'est ma solution de rechange. Ce n'est pas une solution de
rechange, c'est une solution d'urgence.
M. Léger: M. le Président, je pense que...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger:... devant le refus du maire, devant le fait
qu'il dit que la porte est fermée, il y a une façon d'ouvrir la
porte. Nous avons proposé au gouvernement une solution pour sauver les
jeux. C'était que le gouvernement prenne la place de la ville pour
réaliser les jeux. Je pense, M. le Président, que la façon
dont se déroulent aujourd'hui, et se sont déroulés hier
les débats nous donne entièrement raison. Il faut
nécessairement qu'un organisme responsable, un gouvernement responsable
prenne la responsabilité de réaliser les jeux et de ne pas
être soumis à un veto ou à un entêtement d'une
personne qui veut aller au bout. Je sais que Napoléon a dit que si on a
fait une erreur mais qu'on va jusqu'au bout, on va avoir raison; mais ce n'est
pas au Québec à subir les conséquences de cela.
M. le Président, c'est la responsabilité du gouvernement
et nous avons proposé, pour sauver les jeux, parmi les solutions, que le
gouvernement prenne la place de la ville de façon qu'il n'ait pas
à se mettre à genoux devant le maire pour obtenir des choses
qu'il juge valables.
Le Président (M. Gratton): Avant de céder la
parole...
M. Drapeau: Avec votre permission, je ne peux pas laisser passer
cette affirmation. En somme, le député de Lafontaine essaie
aujourd'hui de réaliser, en partie, ce qu'il n'a pas
réalisé, ce qu'il a tenté de réaliser aux frais de
la province, au mois de novembre dernier.
M. Léger: C'est quoi?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! A l'ordre!
M. Léger: C'est quoi, cela?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Je m'excuse
auprès de tout le monde, j'ai l'impression qu'on va s'engager dans un
débat que je trouve fort intéressant mais qui nous
ramènerait aux remarques préliminaires d'hier; nous sommes
déjà rendus pas mal plus loin que cela.
M. Drapeau: Le député de Lafontaine va
peut-être penser à ce que je signifie par ma
déclaration...
M. Léger: Je cherche encore. Mais ce qu'on veut, c'est que
les jeux aient lieu.
Le Président (M. Gratton): S'il vous plaît! S'il
vous plaît, messieurs! A l'ordre! J'aimerais qu'on revienne a l'examen et
aux renseignements de la commission. L'honorable ministre des Finances.
M. Garneau: Moi, je...
M. Picard: M. le Président, je désire invoquer
l'article 148 de notre règlement, dans mon cas.
Le Président (M. Gratton): Dans votre cas?
M. Picard: Je vous pose la question. J'invoque l'article 148;
est-ce que je peux avoir la parole?
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Viau aimerait avoir le consentement de la commission
pour exercer un droit de parole.
Une Voix: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission est
unanime à le lui accorder? L'honorable député de Viau.
M. Picard: Voici, M. le Président. Au sujet de la solution
de rechange, on se réfère présentement à
l'autostade. Il est quelques questions auxquelles j'aimerais avoir une
réponse, plus particulièrement de M. Rousseau, des experts qu'il
a consultés ou de M. Carrier.
J'aimerais savoir à qui appartient l'autostade. C'est une des
premières questions.
M. Rousseau: A la Société centrale
d'hypothèques et de logement.
M. Picard: Vos experts ont-ils consulté ou sont-ils en
mesure de consulter la Société centrale pour savoir à quel
prix elle vendrait cette...
M. Rousseau: J'ai moi-même consulté le ministre
Chrétien, qui est notre ministre à Ottawa, le porte-parole du
COJO à Ottawa, et il recevrait favorablement une requête pour
l'autostade. Une lettre a été envoyée à cet effet
à Ottawa.
M. Picard: Est-ce que M. Carrier a des contacts avec la
Société centrale?
M. Rousseau: Oui, monsieur. M. Picard: Dans quelle fonction?
M. Rousseau: Je vais le laisser répondre. Voulez-vous
reposer votre question?
M. Picard: On m'informe que c'est la Société
centrale d'hypothèques et de logement qui est propriétaire de
l'autostade.
M. Carrier: Oui, je le crois. Du moins, elle l'administre, M. le
Président.
M. Picard: J'ai demandé si vous aviez des contacts avec
cette société.
M. Carrier: Absolument. Mais cela n'a pas d'affaire, du tout,
avec...
M. Picard: Dans quelle fonction avez-vous des contacts...
M. Carrier: Je suis membre du bureau de direction.
M. Picard: Membre du bureau de direction. Lorsque vous proposez
cette solution de rechange, est-ce que c'est en tant que membre du bureau de
direction de la Société centrale que vous le faites ou en tant
qu'ingénieur?
M. Carrier: M. le Président, je n'ai jamais,
personnellement, proposé le déménagement de l'autostade.
La proposition de ce projet provient des architectes Desnoyers, qui ont
conçu l'autostade. Nous avons M. Desnoyers, avec qui nous travaillons
sur plusieurs projets autres que celui-là. Il nous a demandé
d'analyser la possibilité de la charpente, et c'est à ce moment
que nous avons été engagés dans le projet. M. Desnoyers
nous a engagés comme ingénieurs-conseils.
M. Picard: Dans un autre ordre d'idées, l'au-tosta de est
actuellement utilisé par le club de football Alouettes. Avez-vous
prévu, dans les coûts additionnels, que le club pourrait demander
une certaine compensation pour le fait que vous partez avec les gradins?
Vont-ils avoir un emplacement pour les prochaines parties de football?
M. Carrier: M. le Président, nous n'avons pas
analysé le problème du coût du stade, parce que les
autorités du COJO nous ont dit de ne pas s'oc-cuperde cela, de s'occuper
seulementde la partie mécanique de l'opération.
M. Picard: Mais ne croyez-vous pas que cela devrait être
inclus dans les coûts additionnels, la compensation qu'il faudrait payer
au club Alouettes? De quel ordre va être la compensation demandée
par ce club de football?
M. Rousseau: On me dit que le contrat des Alouettes est
terminé, qu'il doit être renégocié. J'ai
parlé à M. Berger moi-même, qui est très
intéressé dans les Olympiques, et qui a dit de faire ce qu'il y
avait à faire.
M. Picard: Je vous remercie.
M. Veilleux: M. le Président, j'aurais... Je ne suis pas
ingénieur, je ne suis pas architecte. Je suis un gars de la population
et, comme bien des gens, je me pose des questions face à une
étude éventuelle qui pourrait être faite pour remplacer ce
stade par un autre.
Si je comprends bien les interventions depuis ce matin, les plans et
devis de ce stade sont terminés. Si je vous comprends bien, vous n'avez
pas encore commencé les plans et devis d'une formule de
remplacement.
Quand vous me dites que cela prend deux mois, environ, un mois et demi,
deux mois en discutant avec les gensde la ville de Montréal pour en
arriver à savoir si c'est réalisable ou non, est-ce que cela veut
dire qu'au mois de mars, si c'est réalisable le transport des gradins,
c'est là que vous commencez à faire les plans? Expliquez-moi.
Nous sommes en janvier, les plans et devis sont terminés. On nous donne
un échéancier disant qu'en janvier l'an prochain,
c'est-à-dire dans douze mois, la tour ne sera peut-être pas
terminée, mais que le reste le sera. Il s'agira d'aménager
l'intérieur pour cinq ou six mois. Si on commençait au mois de
mars les plans et devis, qu'on prenne encore deux ou trois mois à les
faire, savez-vous qu'il va vous rester six ou sept mois à
réaliser un plan d'échange? Expliquez-moi cela, parce que moi, je
ne comprends pas.
M. Gagnon (Claude): Je pense bien que pour replacer le
débat, le seul mandat qu'on a reçu, c'était dans
l'hypothèse, pour quelque raison que ce soit, que le stade ne pouvait
pas être terminé. Ce n'est pas à nous de proposer une
solution pour remplacer quoi que ce soit dans l'hypothèse où,
uniquement en partant de là, il faudra trouver une solution ou explorer
une solution de rechange qui pourrait, toujours dans l'esprit de la
première hypothèse poséee, permettre la tenue des jeux.
C'est uniquement cela.
C'est pour cela aussi que j'ai dit tantôt qu'il fallait, pour que
cette solution de rechange soit le plus près possible de la
réalité, essayer d'utiliser ce qui était
déjà là, ce qui était déjà en place,
partiellement, ou de quelque nature que ce soit...
M. Veilleux: Admettons que ce soir on vous dise: Rencontrez-vous
et il faut que vous régliez l'affaire. Les travaux demain matin
arrêtent parce que, si on continue les travaux du stade, quand vous allez
avoir terminé lesdiscussions dans deux mois, les piliers vont être
changés de place encore.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Veilleux: J'essaie d'avoir un éclairage
là-dessus. Quand M. Rousseau s'est posé la question et ma
question s'adresse à M. Rousseau d'une solution de rechange, le
motif principal, était-ce parce que ce stade pouvait ne pas se
réaliser dans le temps? Ou était-ce parce qu'on arrivait devant
un déficit qui pouvait vous paraître élevé?
M. Rousseau: M. le Président, hier, j'ai expliqué
ce qui m'a amené àfaire explorer une solution de rechange.
C'était strictement la question temps, la question de coût qui
avait été amenée par la date du 27 novembre et qui
continue, et les coûts que nous avons reçus le 13
décembre.
La question qui se posait suite aux pressions de Lord Killanin. De notre
côté, il s'agissait de voir vraiment ce qui serait possible et il
fallait rester dans le réalisable. C'est comme cela que je suis
arrivé à explorer, M. le Président, à faire
explorer et je le redis: j'ai pris la décision, mais elle a
été entérinée par le conseil d'administration de
COJO.
M. Veilleux: Ici, M. Rousseau, une dernière
question...
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse auprès du
député de Saint-Jean, mais on vient de me faire remarquerque,
tout en vous ayant accordé le droit de parole, vous n'y aviez pas le
droit.
De toute façon, je me rends compte, depuis quelques minutes, que
toute la discussion portant sur la solution de rechange est quand même
bien hypothétique, compte tenu que nous attendons l'arrivée de M.
Takac qui pourrait peut-être à un moment donné, nous dire
que techniquement, il n'en est pas question.
A tout événement, j'aimerais suggérer à la
commission...
M. Veilleux: Si les membres de la commission le voulaient,
j'aurais une dernière question.
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse. J'aimerais
suggérer que la commission suspende ses
travaux jusqu'à huit heures et le député de
Saint-Jean pourra sûrement poser sa question à ce
moment-là.
La commission suspend donc ses travaux jusqu'à ce soir, 20
heures.
(Suspension des travaux à 17 h 30)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Est-ce que je pourrais
m'enquérir auprès de M. Rousseau si M. Takac est
arrivé?
M. Rousseau: II n'est pas encore arrivé, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Je pense bien que ce serait le
souhait de la commission de commencerquand même les travaux, quitte
à les arrêter au moment où M. Takac arrivera. Vous pourrez
nous en prévenir, M. Rousseau. J'aimerais demander à un membre du
cabinet de bien vouloir m'éclairer quant à la procédure
que nous aimerions suivre, en attendant.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que nous
voulions compléter l'examen du parc Maisonneuve, et des diminutions de
coûts qui seraient possibles et des modifications aux structures qui
seraient possibles. Je pense que, s'il y a des éléments de cette
nature qui peuvent être examinés en attendant, ce serait la
façon la plus logique de procéder. D'autant plus que, si je
comprends bien, la fin de l'examen du parc Maisonneuve permettrait à la
commission de libérer les ingénieurs-conseils, notamment ceux de
la ville de Montréal, qui pourraient retourner à leurs autres
occupations.
Le Président (M. Gratton): Parfait. Le ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
M. Lalonde: La question qui avait été
laissée en suspens, à la suspension, était la
possibilité pour la ville de Montréal d'examiner la solution de
rechange. J'avais souhaité que cet examen se fasse, même sans
qu'un voeu soit exprimé formellement par la commission. Est-ce que la
commission pourrait être éclairée par les autorités
de la ville à ce sujet?
M. Drapeau: J'en ai parlé à M. Lamarre.
Après le témoignage de M. Takac, s'il y a une utilité, M.
Lamarre tentera de trouver dans son personnel quelqu'un qui pourra examiner
cela.
M. Lalonde: Je vous remercie, M. le maire. Ce serait une question
qui pourrait être réexaminée après le
témoignage de M. Takac ce soir. Il est ici ce soir, oui. Les autres
articles de dépenses au budget de la ville de Montréal
contiennent un nombre d'installations...
M. Léger: ...du parc ou de...
M. Lalonde: A moins que vous ayez des choses sur le parc. Vous
êtes encore dans le parc.
Autres aménagements M. Charron: On va rester dans le parc
encore
si vous le permettez. Ce matin, le ministre des Finances a ouvert la
discussion sur les stationnements Viau et Pie-IX. A ces installations, le maire
de Montréal a déjà fait connaître des coupures
annoncées au précédent budget pour des sommes qui font
partie des $60 millions annoncés. Certaines proviennent de ces
stationnements. Ce matin, le maire de Montréal m'a donné
certaines informations, maison n'a pas répondu à une question
soulevée par le ministre des Finances quant au projet global du parc.
Quand le ministre des Finances a fait, avec M. Lamarre, je crois, le calcul de
l'inflation probable d'ici 1976, qui totalisait autour de $27 millions, dont
$12 millions on se rappelle la discussion de ce matin seraient
déjà inclus, est-ce que cela comprenait uniquement le stade ou si
cette évaluation comprenait aussi le stationnement Viau et le
stationnement Pie-IX?
M. Lamarre: Ce matin, on a parlé, au point de vue de
l'escalade, de $15 millions et il y avait $10 millions qui étaient pour
les frais de financement.
M. Charron: Financement temporaire, oui.
M. Lamarre: Donc, $15 millions pour l'escalade, cela comprenait
le stade, le mât, lespiscines, les stationnements, la centrale thermique,
les aménagements extérieurs et les accès au stade.
C'était pour ce complexe.
M. Charron: D'accord. L'ensemble du parc Maisonneuve.
M. Lamarre: II y a le vélodrome. De toute façon, M.
Phaneuf vous a expliqué qu'il était à peu près
terminé; l'excavation générale du site, elle est faite
depuis deux ans maintenant.
M. Charron: Est-ce qu'il y a des travaux, M. Lamarre, à
l'aréna Maurice-Richard et ce qui est connu comme le centre Maisonneuve
actuellement pour les Olympiques?
M. Drapeau: Au centre Maisonneuve il y a des aménagements
pour $1,320,000 de prévus.
M. Charron: Et à l'aréna Maurice-Richard?
M. Drapeau: A l'aréna Maurice Richard, $2,440,000.
M. Charron: Tout cela est dans les $320,000,000.
M. Drapeau: Ce n'est pas dans les...
Une Voix: C'est à part.
M. Drapeau: C'est un autre groupe de dépenses dont j'ai
parlé ce matin, $96 millions. J'ai dit ce matin: $320 millions.
Ensuite, un groupe totalisant $96 millions, qui comprend le
vélodrome, le centre Maisonneuve, l'aréna Maurice-Richard,
l'aménagement des rues, la gazonnière, le viaduc et l'excavation
générale du site.
M. Charron: Les $96 millions, c'est tout ce qui est dans le parc
Maisonneuve, excepté le stade, le mât, la piscine et le
stationnement.
M. Drapeau: Sauf le stade, la piscine, le mât et le
stationnement.
M. Charron: C'est cela.
M. Drapeau: Et la centrale thermique et les aménagements
extérieurs.
M. Léger: M. le maire pourrait-il nous dire pour quelle
raison, dans les évaluations principales, premières, il n'avait
pas été inclus le besoin d'une centrale thermique, qui a
été ajoutée dans les deuxièmes
évaluations?
Une Voix: Je pense qu'on pourrait demander cela à M.
Phaneuf.
M. Phaneuf (Claude): Dans les estimations premières, un
bilan des installations déjà existantes sur le site a
été fait et ce bilan permettait de prévoir que les
chaudières actuellement disponibles, qui desservent le centre
Maisonneuve et l'aréna Maurice-Richard, pouvaient être
remplacées, l'espace étant disponible, par de plus grosses
chaudières. Par contre, le développement des études et le
fait que le stade et le vélodrome, toute la partie occupée en
pièces du stade, entre autres, devenue climatisée, la partie du
vélodrome devenue climatisée, il y a eu un besoin de tout centrer
à un endroit, l'entrée électrique et la partie des
chaudières, à un seul endroit qui était en premier
envisagé au centre Maisonneuve mais que, par suite du déroulement
et des études d'espaces et de besoins de bâtiments, c'était
préférable de l'aménager à même le
stationnement Viau.
M. Léger: N'y avait-il pas eu, déjà, un
projetqui avait été proposé, à savoir de se servir
de la chaleur provenant de l'incinérateur de la rue des
Carrières?
M. Drapeau: Pas la rue des Carrières, la rue Dixon.
M. Léger: Dixon?
M. Drapeau: Cela a été étudié. C'est
une première proposition qui a été faite. Mais la
production ne pouvait pas suffire. Cela a été
étudié par les bureaux d'étude dont les services ont
été requis et nos services, d'ailleurs, et il a été
établi que la production de chaleur de l'incinérateur de la rue
Dixon ne pourrait pas produire la quantité de chaleur et en permanence
qu'il fallait.
M. Phaneuf (Claude): Egalement, on peut aussi mentionner que des
études ont même été
faites pour se servir de l'énergie disponible à
l'incinérateur des Carrières en empruntant une voie dans Rosemont
et descendant Pie-IX, mais les études économiques de la division
et du service concerné des travaux publics et notre division qui
s'occupe de ça ont montré que cette centrale était
beaucoup plus économique que le fait d'aller chercher l'énergie
dans les deux incinérateurs mentionnés.
M. Léger: De toute façon, cela fait quand
même une augmentation dans votre nouvelle évaluation de $14
millions et vous évaluez que ça aurait coûté plus
cher autrement.
M. Phaneuf (Claude): C'est un fait.
M. Drapeau: Si vous me permettez, on me dit même qu'une
étude a été faite par nos services et
l'ingénieur-conseil pour voir si, en ajoutant la possibilité de
l'incinérateur des Carrières, ça pourrait suffire et
ça s'est quand même révélé insuffisant.
M. Lalonde: Je m'aperçois que nous sommes sortis du parc
quelque...
M. Léger: Non, la centrale thermique.
Il me reste quelques questions.
Maintenant, M. le Président, concernant le vélodrome qui
est encore dans le parc, avez-vous obtenu le permis, en vertu de la Loi de la
sécurité des édifices publics, du ministère du
Travail pour construire les lanterneaux que vous avez dans le plan, pour le
toit du vélodrome?
M. Drapeau: Pour l'utilisation des lanterneaux, le permis a
été émis par le service des permis de la ville de
Montréal parce que ça répondait aux normes de la
réglementation générale. Le service a traité ce cas
comme le cas de n'importe quel autre constructeur et comme les normes d'abord
données dans les spécifications et les cahiers des charges
devaient être conformes, étaient préparées en
conformité de la réglementation municipale et comme les
matériaux offerts répondaient aux normes, le service des permis
et inspections a accordé le permis. Par la suite, il y a eu de la
discussion, mais c'est encore en discussion. Le permis a été
émis régulièrement, suivant le règlement de la
ville de Montréal.
M. Léger: Maintenant, dans la loi même de la
sécurité dans les édifices publics, une loi provinciale,
à l'article 4 dit: "Aucun édifice public ne doit être
construit ni modifié, et aucuns travaux affectant la solidité
d'un édifice ou d'une partie d'un édifice, ou modifiant les
conditions d'un édifice ou d'une partie d'un édifice ne doivent
être faits sans un permis de l'inspecteur. Ce permis ne peut, être
émis qu'après l'examen des plans et devis de l'édifice."
Actuellement, vous n'avez pas encore eu le permis provincial
là-dessus?
M. Drapeau: Non, c'est en discussion. Mais, comme le
règlement est de portée générale et que c'est le
seul bâtiment du genre, les négociations sont en cours pour que
les tests auxquels tout cela a été soumis soient acceptés.
C'est en discussion, nous l'admettons.
M. Léger: Mais est-ce que cela ne peut pas amener une
augmentation des coûts, ce retard? Le ministère pourra exiger des
transformations à cause, peut-être, du danger de feu provenant
justement de ce type d'acrylique et de "foam" qu'il y a entre les deux couches
et qui crée justement le problème que l'on craignait et que
d'autres expériences semblables en Europe ont mis de l'avant comme
étant un danger de feu.
M. Drapeau: M. le député veut se
référer à l'histoire de la salle de danse de l'île
de Man? Le cas n'était absolument pas comparable et ne peut pas
être invoqué comme étant un précédent
indiquant le danger. Ce cas ne s'applique pas, les circonstances étaient
nettement différentes.
M. Léger: Pour quelle raison, à ce
moment-là, le ministère refuse-t-il de donner le permis
actuellement? Qu'est-ce qui le retarde?
M. Drapeau: Bien, refuse-t-il! Dans le moment, les
délibérations sont en cours, les discussions sont en cours pour
voir à faire accepter... Comme c'est entièrement nouveau, que la
disposition des lieux est nouvelle, qu'il y adesdispositifs pris avec des fils
qui peuvent protéger contre tout ce qui serait autrement une cause de
danger, nous n'avons pas de raison de croire, d'après notre service des
permis et inspections... L'administration n'est pas intervenue. Il arrive dans
ce cas-là ce qui arrive dans d'autres cas; en face d'un cas qui ne
pouvait pas être prévu par un règlement
général, eh bien! peut-être que la réglementation,
les décrets ou les spécifications pourront être
modifiés. Ce sont les experts des deux gouvernements qui sont en train
d'en discuter. Notre service de prévention des incendies, notre service
des permis et inspections est entièrement satisfait de tous les tests et
de tous les renseignements qui ont été fournis. Notre service de
prévention des incendies est certainement extrêmement
compétent en la matière et aussi désireux que n'importe
quel organisme public de voir à prévenir les causes de
sinistres.
M. Léger: Vous êtes-vous quand même
penchés sur le fait d'une possibilité d'augmentation de frais si
le ministère n'acceptait pas les plans tels quels?
M. Drapeau: Non. D'après les renseignements que nous
avons, cela ne peut pas conduire à remplacer les matériaux. Si la
question est de savoir si cela peut conduire à remplacer les
matériaux, les conséquences des divergences d'opinions ne peuvent
pas aller jusque-là. Autrement, on n'aurait certainement pas
accordé, ratifié le contrat et la pose des lanterneaux.
M. Léger: Sur le bord, avant de sortir du parc, il
y a la question du viaduc de Sherbrooke, un souterrain qui va
coûter $8.3 millions, et qui occasionne certainement des augmentations de
coût dans les aménagements des rues périphériques
qui se chiffrent par près de $15 millions. Pourriez-vous nous dire la
réelle nécessité de ce viaduc, plutôt que
peut-être une passerelle qui permettrait aux gens de passer par-dessus la
rue Sherbrooke, et pourquoi des sommes de plusieurs millions sont
affectées à cela? Le viaduc va-t-il réellement être
utilisable et utile après les Jeux olympiques?
M. Drapeau: Ah! énormément, parce que, selon les
études de fréquentation, étant donné l'attraction
que cela va causer douze mois par année, et étant donné
que ce sera un grand parc familial au nord, il a même été
prévu qu'il fallait que le viaduc ait 600 pieds de long, pour
répondre aux besoins de la foule, même après les jeux, dans
certains cas. Il est évident que ce sera comme les autoroutes. La nuit,
on n'en a pas besoin. Quand on aura besoin du viaduc, il répondra aux
besoins, il est conçu pour répondre aux besoins, et cela
coûte meilleur marché de le faire tout de suite pour
répondre aux besoins que d'être obligé d'en faire un
deuxième dans dix ans.
M. Léger: M. le maire, n'y a-t-il pas eu, au
préalable, gn autre projet, plus modeste, de la ville de
Montréal, qui aurait coûté beaucoup meilleur marché
que celui-là?
M. Drapeau: On n'a pas eu connaissance d'un autre projet. Non, il
y a eu différentes études pour la localisation, mais moi, je n'ai
pas eu connaissance d'un autre projet. Evidemment, à cause de la
différence de niveau, il a fallu que l'excavation du côté
nord de Sherbrooke aille passablement loin au nord de Sherbrooke. Autrement, la
pente aurait été beaucouptrop inclinée. Pourdescendre,
cela n'aurait pas été commode, et, pour remonter, cela aurait
été vraiment trop difficile pour les personnes d'un certain
âge. La pente a été adoptée par nos experts pour
correspondre à une pente que des gens, dans un parc, acceptent de monter
assez facilement, et c'est pourquoi il a fallu refaire l'excavation.
M. Léger: Selon vous, c'est essentiel.
M. Drapeau: Pour la population. Il ne faut pas oublier qu'au nord
de la rue Sherbrooke, le parc est immense et il y a le Jardin botanique. Le
Jardin botanique reçoit actuellement des foules considérables en
fin de semaine. En plus, comme nous pourrons, grâce au garage de
stationnement au sud de la rue Sherbrooke maintenant, bannir tout stationnement
dans le Jardin botanique, les gens viendront stationner près du stade et
traverseront de l'autre côté, par le viaduc. Cela va faire un
va-et-vient et on aurait été à blâmer.
On sait que pour l'autoroute, si on termine, il n'avait pas
été prévu de tunnel à la sortie de San-guinet et
Craig et, au fur et à mesure que les travaux s'achevaient, il devenait
évident qu'étant donné les passages, la traverse de
piétons, c'eût été extrêmement dangereux de ne
pas faire le tunnel à piétons et il a été
ajouté.
Il est évident que, même s'il y a une station de
métro là, il passera moins de monde là qu'il n'en passera
là. En prévision des besoins, le tunnel a même
été établi à 600 pied s de long au niveau de la rue
Sherbrooke.
Liens juridiques avec l'architecte
M. Léger: M. le maire, est-ce que vous pourriez
éclairer la commission et beaucoup de gens intéressés en
leur expliquant quels sont les liens juridiques qui existent entre la ville de
Montréal et l'architecte, M. Taillibert, qui est à votre
côté, quelle sorte de contrat avez-vous eu avec lui et quelles
sont les modalités de paiement pour le travail qu'il fait pour le
stade?
M. Drapeau: Je suis heureux de cette question et, avec la
permission du président, et vu que M. Takac n'est toujours pas
arrivé, je peux peut-être prendre quelques minutes de plus pour
faire l'historique de l'entrée de M. Taillibert dans ce dossier.
Lorsque la ville de Montréal a réalisé que le temps
était arrivé de songer à la construction des installations
olympiques, nous avons, nous, de l'administration, formé un
comité sous la direction du directeur du service des travaux publics, M.
Boileau. Ce comité se composait du directeur, M. Boileau, du
surintendant de la division des ponts et charpentes, l'ingénieur, M.
Bourgault.de l'architecte en chef adjoint, M. André Daoust, de M.
Boucher, ingénieur au service des parcs, c'est-à-dire au service
des travaux publics, mais spécialisé dans les installations
sportives, M. Claude Pha-neuf qui avait été mêlé de
près aux travaux de construction du stade du parc Jarry.
Pour les exigences opérationnelles et pour la mise en place de
tout cela, son expérience pouvait être utile. ll y adonc eu ce
comité qui est allé visiter les principaux stades nouveaux des
Etats-Unis, pour recueillir sur place les données pour les
différents sports, parce qu'il était entendu que nous cherchions
à réussir ce que les critiques du temps appelaient la quadrature
du cercle. On disait que ce n'était pas possible de faire un stade qui
pourrait servir à la fois pour le baseball et le football, et encore
bien moins, s'il fallait qu'il serve pour l'athlétisme. Nous avons
pensé qu'il devait y avoir des solutions à ce problème et
que cela ne devait pas nécessairement être le problème
insoluble de la quadrature du cercle.
Cette équipe est donc allée sur place visiter un certain
nombre de stades, prenant des annotations d'ordre technique des dimensions, de
la visibilité, enfin, tout ce qui pouvait constituer une étude
extrêmement sérieuse, et sur le mouvement des foules et enfin, sur
tout. Ensuite, le même groupe est allé en Europe examiner le stade
de Munich, qui était en construction, et aussi un stade, parce qu'en
Europe il ne s'est pas construit tellement de stades récemment. Il y
avait celui de
Munich à cause des jeux, et il y avait, nous avait-on dit, un
stade de 50,000 places en construction, à Paris, au parc des Princes. Ce
groupe est donc allé à Paris et aussi à Munich et les
membres ont visité les installations.
A leur retour, nous, de l'administration, les avons rencontrés,
pour avoir leur rapport. Le rapport était que tous les stades modernes
aux Etats-Unis correspondaient à peu près aux mêmes
techniques traditionnelles, classiques, que celui de Munich avait certaines
caractéristiques, mais que celui qui paraissait offrir la technique la
plus intéressante à retenir était le stade du parc des
Princes, à Paris. Nous ne connaissions pas M. Tail-libert, nous ne
connaissions même pas son nom dans le temps. Mais, les gens de notre
groupe sont allés visiter et je ne me souviens pas si c'estdès la
première visite qu'ils ont rencontré M. Taillibert, pas à
ce moment. Je n'étais pas sûr, je n'osais pas dire que
c'était à la première, et on le confirme, ce n'est pas
à la première visite. Donc, ils sont allés voir la
technique, sans même rencontrer le créateur du stade. Ils sont
revenus et ils ne nous ont pas parlé de M. Taillibert, ils ne l'avaient
pas rencontré, ils nous ont parlé des techniques comparatives et
ils ont conclu qu'ils seraient plutôt portés à nous
recommander d'explorer la possibilité d'un stade en utilisant les
techniques modernes du parc des Princes, sur le plan du génie et de
l'architecture.
On a demandé s'il y avait quelque chose de comparable, au point
de vue technique, en Amérique du Nord. Je ne rapporterai pas toutes les
conversations, mais, en résumé, ces techniques de
précontrainte portées à ce degré d'utilisation de
la matière est au moins vingt ans en avance en Europe par rapport
à l'Amérique du Nord. Nous avons établi un contact par la
suite, et là, lors d'une deuxième visite, nos
représentants ont rencontré M. Taillibert, pour discuter de la
technique.
Par la suite, au cours d'un voyage que j'avais à faire en Europe,
je suis passé par Paris. J'ai communiqué avec le ministère
des Sports, où je connaissais quelqu'un à Paris. Je lui ai
demandé des renseignements sur ce stade avant d'aller plus loin. J'ai
obtenu des renseignements qui me paraissaient extrêmement
intéressants et on m'a offert: Si vous voulez rencontrer le concepteur,
c'est M. Roger Taillibert. J'ai dit certainement. Le rendez-vous a
été pris. Nous sommes allés le visiter. J'ai obtenu des
renseignements. Je suis un profane, mais on a déjà entendu
l'expression: On n'a pas besoin d'être poule et de pondre un oeuf pour
savoir quand il sent mauvais et on n'a pas besoin de cultiver des roses pour
savoir que cela sent bon.
Alors, à l'oeil nu d'un profane, je constatais, moi aussi, qu'il
s'agissait de quelque chose que je n'avais jamais vu et j'avais beaucoup de
catalogues sur les stades américains et européens. J'en avais
visité ailleurs, à l'occasion de mes déplacements pour la
conquête des Olympiques. Je constatais bien que c'était quelque
chose qui sortait de l'ordinaire, ce qui confirmait ensuite l'impression des
experts ingénieurs qui disaient que c'était quelque chose qui
sortait de l'ordinaire et qu'il y avait intérêt pour nous
d'adopter comme principe de génie pour nos installations dans le parc
olympique principal.
C'est comme cela que nous avons eu un contact avec M. Taillibert. Par la
suite, je l'ai rencontré de nouveau et je lui ai dit que notre
problème à nous, évidemment, ce serait d'avoir un stade
avec un toit et, autant que possible, un toit qui s'ouvre et qui se ferme. J'ai
dit: Cela, c'est un gros problème et je ne sais pas si jamais on pourra
réussir. M. Taillibert me dit: Cela pourrait être regardé,
parce qu'il dit: Moi, j'ai fait des piscines avec un toit qui s'ouvre et qui se
ferme. Ah! Evidemment, il dit: C'est moins grand qu'un stade, mais il y a peut
être moyen de regardercela. Alors, à une autre visite, je suis
allé avec lui voir la piscine du boulevard Carnot qui a
été construite à l'état expérimental.
C'était la première. Cela fait bien maintenant dix ou onze ans,
puisque cela faisait huit ans dans ce temps-là. Alors, j'ai
constaté en effet que cela me paraissait intéressant.
M. Taillibert en aconstruitd'autres ailleurs en France avec des toits
qui s'ouvrent et qui se ferment. Comme c'est moins grand, ce n'est pas le
même genre de mât. C'est un mât de métal avec des
crampes qui retiennent la toile ou la membrane qui n'est pas exactement ce que
nous allons vous montrer, parce qu'il ne faut pas l'oublier, on a promis que
vous y toucheriez. Donc, on a pris connaissance de cela. Je suis revenu. On en
a parlé. Mes collègues du comité exécutif
étaient intéressés par mes rapports. C'est très
simple. On aurait pu, évidemment, dire: On va tous aller à Paris.
Mais on a pris l'autre formule, la plus économique; on a demandé
à M. Taillibert s'il pouvait venir nous rencontrer. Cela faisait
seulement un passage à payer au lieude sept. Alors, M. Taillibert est
venu. Nous l'avons rencontré. Il nous a parlé. Il a
apporté de la documentation, des photos. Il a expliqué cela
à mes collègues et à moi et, en même temps, encore
une fois, à l'équipe des travaux publics; je pense même
qu'à ce moment-là il y en avait d'autres aussi qui se
mêlaient à la conversation et aux études. Nous avons tous
été séduits par les possibilités. M. Taillibert,
qui est un créateur à la recherche de nouveaux défis,
avait continué en s'amusant et jamais il n'y a eu de réquisition
de service à ce moment-là, pas même une lettre.
C'étaient des conversations sans engagement.
Alors, M. Taillibert est venu et il a assisté à des
parties de baseball. Pourquoi? Pour voir comment la foule se conduisait pour
voir les problèmes de visibilité. Parce que j'avais dit: Le grand
défi, c'est évidemment d'avoir un stade qui serve au football, au
baseball et à l'athlétisme. Simplement le phénomène
de la foule à une partie de football n'est pas le même qu'à
une partie de baseball. A une partie de football, généralement,
en Europe et même ici, les gens ne sortent pas pendant la partie. Au
baseball, les gens sortent, vont prendre un verre, vont prendre quelque chose,
manger, reviennent. C'est un va-et-vient. Tout cela, sur le
plan opérationnel, soulevait certains problèmes
différents du simple stade de soccer ou de football européen.
Ajoutant les caractéristiques réglementaires de la
Fédération d'athlétisme et d'autres sports qui pouvaient
utiliser le stade, M. Taillibert s'est amusé à tenter de
résoudre tous ces problèmes.
Je dois dire que M. Taillibert a construit énormément
d'installations sportives en Europe. Etant d'avance intéressé au
sport, il a fini par mémoriser toutes les exigences de toutes les
fédérations sportives, ce qui lui permet, quand il conçoit
des installations sportives, de pouvoir les concevoir r immédiatement
pour qu'elles soient conformes aux exigencesdesfédérations, aux
exigences des diverses disciplines, aux exigences fondamentales des diverses
disciplines de sport. Il a continué de travailler très
spontanément sur ce problème.
Les contacts se sont établis. M. Daoust et d'autres architectes
de la ville de Montréal ont eu des conversations jusqu'au moment
où mes collègues et moi en sommes venus à dire: Cette
création est suffisamment intéressante. Elle sortait
entièrement de l'ordinaire il faut bien l'admettre. Je pense que ne pas
admettre que nous avons été séduits, même sans que
la maquette soit de ces dimensions, par ce concept non seulement audacieux
architecturalement et au point de vue génie mais aussi au point de vue
opérationnel, au point de vue rentabilité et à tout point
de vue... Donc, nous avons été séduits. Au cours des
conversations, nous avons convenu, avec notre Service des travaux publics, qui
travaillait avec M. Taillibert, par la suite, à résoudre ou
à fournir des renseignements, qu'il serait avantageux que M. Taillibert
soit engagé comme architecte-conseil au service des travaux publics.
C'est ainsi que le directeur du service, à la recommandation de
l'architecte, M. Daoust, a envoyé un rapport au comité
exécutif et nous avons retenu les services de M. Taillibert comme
architecte-conseil.
Nous avons procédé dans ce cas comme nous avons
procédé dans bien d'autres cas d'ingénieurs ou
d'architectes. D'abord, une requisition de services et ensuite, le directeur du
service est autorisé à étudier les conditions d'un contrat
pour relater les clauses d'un contrat de travail.
Le contrat de travail n'est pas encore signé. Il y a plusieurs
raisons à cela. Il est évident que M. Taillibert ne peut pas
être constamment à Montréal. Il a d'autres choses. La vraie
raison n'a pas été dite jusqu'à présent, parce
qu'il m'arrive de ne pas toujours dire toute la vérité je
ne conte pas de mensonges aux journalistes mais je ne dis pas toujours toute la
vérité c'est que M. Taillibert a un conseiller fiscal et
juridique et notre service du contentieux a étudié la situation
juridique par rapport au fisc; parce qu'à cause de la situation fiscale
entre la France et le Canada, M. Taillibert se trouve soumis à une
triple imposition.
Alors il y a eu plusieurs rencontres. Le conseiller financier et
juridique de M. Taillibert est venu à Montréal, est allé
avec quelqu'un du contentieux rencontrer les gens ou a fait venir des gens de
l'impôt fédéral et de l'impôt provincial pour bien se
familiariser avec toutes les exigences, afin que le contrat de service ne soit
pas amendé par la suite pour le rendre conforme aux lois.
Il a fallu faire de l'exploration. Diverses possibilités ont
été étudiées. Il y a même, actuellement, en
suspens, une requête faite par M. Taillibert au gouvernement
français afin que certaines possibilités prévues dans un
accord, apparemment, qui a étédécouvert, entre le Canada
et la France, afin de savoir si le cas de M. Taillibert tombe dans les cas
prévus par certains articles de cet accord. Ce sont ces
négociations qui ont retardé, jusqu'à présent, la
signature du contrat mais le projet de contrat est prêt depuis plusieurs
mois.
M. Taillibert a été reconnu par l'Ordre des architectes
qui lui a donné le permis d'agir comme conseil de M. Daoust et le
contrat prévoit qu'il sera rémunéré
conformément aux dispositionsde la loi et des règles et tarifs de
l'ordre. Le contrat prévoit je ne l'ai pas avec moi des
services d'architecte, des servicesqui sontdes servicesd'aide à la
préparation de la programmation parce que la programmation d'ordre
sportif, d'habitude, ce ne sont pas les architectes qui préparent
ça. Donc, ce n'est pas en tant qu'architecte, mais au lieu d'engager un
autre bureau d'experts pour nous conseiller sur ce que nous devions faire M.
Taillibert a accepté de rédiger la programmation avec notre
service des travaux publics et c'est exactement ça, l'ouvrage que
ça représente.
En outre, il est bien évident qu'il y a, on le voit là,
des inventions nouvelles, des techniques nouvelles, des dispositifs
protégés par les droits d'auteur et M. Taillibert a consenti,
dans le contrat, la cession de tous ses droits comme on dit des
"royalties" des droits d'auteur en faveur de la ville et du COJO pour
jusqu'après les jeux, après quoi c'est la ville qui devient
bénéficiaire des revenus à percevoir en tout ce qui touche
à l'exploitation, la commercialisation des droits d'auteur sur la
création de ses oeuvres.
M. Léger: La rémunération sera-t-elle ou
est-elle déterminée en fonction d'un pourcentage ou en fonction
d'un tarif horaire?
M. Drapeau: Dans le moment, pour la Loi des architectes, pour la
partie de l'architecture, ce sera un pourcentage. Nous attendons des
renseignements, que les avocats des deux parties, de la ville et de M.
Taillibert, aient obtenu tous les renseignements d'ordre juridique de la France
et du Canada pour déterminer ensuite cette autre partie du contrat. Les
clauses sont rédigées, il reste les chiffres sur lesquels nous
nous entendrons. La situation en est là, il n'y a pas de
mystère.
M. Léger: Est-ce que le code d'éthique de l'ordre,
à l'article 7, nedit pasqu'un architecte ne peut fournir ses services
professionnels qu'après avoir conclu avec son client un accord formel
spécifiant l'étendue des services et la compensation qu'il doit
recevoir?
M. Drapeau: La réquisition de service, la
résolution du comité exécutif a été
adoptée pour re-
quérir ses services conformément aux dispositions de la
Loi de l'ordre des architectes.
M. Léger: Mais à quel taux?
M. Drapeau: Au taux prévu, il n'a pas le droit de charger
moins que prévu dans le tarif des architectes.
M. Léger: Mais il est bien dit que, pour un contrat
excédant $10 millions, cela doit être négocié entre
le client et l'architecte concerné. C'est un contrat qui dépasse
$10 millions, les travaux.
M. Drapeau: Certainement que cela dépasse $10
millions.
M. Léger: Donc, cela doit être
négocié. M. Drapeau: Oui.
M. Léger: A quel taux allez-vous négocier? Quel est
le résultat de la rémunération?
M. Drapeau: M. Bouchard, architecte de la ville de
Montréal, qui travaille d'ailleurs sur d'autres installations olympiques
et en rapport avec la Loi des architectes, a été, s'il n'en fait
plus partie... Je ne le sais pas, faites-vous encore partie du conseil de
l'exécutif? Il est vice-président, alors il sera en mesure de
donner des explications beaucoup plus au point.
M. Bouchard (Denis): A ce sujet-là, l'article 7 est
prévu comme régie interne de l'Ordre des architectes pour
éviter une concurrence malhonnête des architectes entre eux, et
éviter qu'on surcharge le coût d'un contrat inutilement.
Cela n'empêche pas un architecte de faire une
préétude avant l'octroi d'un contrat, à condition de
prendre à sa charge, des risques; autrement dit, de ne pas être
payé. C'est pour éviter une compétition malhonnête
entre architectes, ce n'est pas une question... Si l'ordre public fait que cet
article ne s'applique pas, dans le but de protéger le public, on
l'enlèvera. Il ne s'applique pas dans les cas où il y a lieu de
faire une étude qui permet de rechercher une technique nouvelle.
M. Léger: Oui, mais le taux négocié, c'est
quoi le résultat? Cela va coûter combien? Avec les estimations du
projet.
M. Drapeau: ...dès que le contrat sera signé, il
faut l'autoriser spécifiquement par résolution et il devient
public immédiatement, quelques minutes après que
l'exécutif l'a autorisé. Alors, par coeur, je ne m'en souviens
pas.
M. Léger: Comme vous devez avoir négocié,
que vous avez déjà l'idée...
M. Drapeau: De toute façon, ses honoraires sont inclus
dans le montant total d'honoraires prévus à l'ensemble, comme les
autres.
M. Léger: C'est combien?
M. Drapeau: Je ne le sais pas. Franchement, je ne le sais pas.
Parce que c'est un taux et ce n'est pas moi, quand nous recevons... Si on me
pose la même question au sujet des autres architectes en charge d'autres
projets, que ce soit le centre Claude-Robillard, que ce soit le bassin
d'aviron, n'importe lequel, je vais faire la même réponse: Je ne
le sais pas.
M. Léger: Est-ce que...
M. Drapeau: Quand un contrat nous arrive, c'est en bonne et due
forme, du service du contentieux ou du service des travaux publics, revu par le
contentieux, et nous y donnons suite. Mais qu'on ne me demande pas quels sont
les termes du contrat des architectes Lemay-Leclerc, qui sont chargés du
bassin et des bâtiments connexes au bassin d'aviron, je ne serai pas plus
capable de répondre, parce que ce n'est pas moi qui participe à
ces négociations. Le service des travaux publics et le contentieux
négocient et, quand le dossier est prêt, il est envoyé au
comité exécutif.
M. Léger: M. le maire, est-ce que vous pourriez vous
informer et me donner la réponse demain?
M. Drapeau: Je vais communiquer avec le service du contentieux et
je vais voir dans quel état est rendu le contrat.
M. Léger: Parfait.
Le Président (M. Gratton): Messieurs...
M. Drapeau: Nous ne pouvons rien cacher, les honoraires sont
prévus dans l'ensemble du pourcentage total d'honoraires pour tous les
professionnels, et dès que le contrat sera signé, il deviendra
automatiquement public, quelques minutes après.
M. Léger: De toute façon, en vous informant, vous
pouvez avoir la réponse précise demain?
M. Drapeau: Dans toute la mesure du possible. Le Président
(M. Gratton): Alors, messieurs... M. Léger: C'est une
réponse...
M. Drapeau: Si le contentieux me dit que ce n'est pas
terminé, je donnerai la réponse que le contentieux va me
donner.
M. Léger: M. le maire...
M. Drapeau: Je ne l'inventerai pas.
M. Léger: M. le maire, on dit: Un pourcentage de
l'excédent de $10 millions devant être négocié entre
le client et l'architecte concerné... Cette négociation a
été faite?
M. Drapeau: Je promets...
M. Léger: Et vous avez déjà donné des
acomptes?
M. Drapeau: Je promets de communiquer avec le contentieux et de
transmettre la réponse qu'on me donnera. Je n'inventerai rien.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, on m'avise
que M. Takac, que nous attendions tous avec grande impatience, est
arrivé. Est-ce que la commission désirerait procéder tout
de suite?
M. Charron: Est-ce qu'on doit laisser en plan cette question
d'architecte ou la terminer...
Le Président (M. Gratton): Non, on pourra y revenir. En
fait, c'est à la commission d'en décider.
M. Bourassa: Si c'est cinq minutes, on peut continuer.
M. Charron: Cinq minutes, ce sont deux questions.
M. Bourassa: D'accord.
Le Président (M. Gratton): D'accord, vidons la question
de...
M. Charron: M. le Président, le maire de Montréal a
lui-même signalé que M. Taillibert n'est pas toujours
présent à Montréal, durant le temps de la construction. En
son absence, qui est l'architecte en chef de toutes les constructions dont M.
Taillibert est le responsable?
M. Drapeau: En son absence ou en sa présence, l'architecte
chargé du projet est M. André Daoust, architecte au service des
travaux publics, architecte en chef adjoint. Pas adjoint pour le projet,
architecte en chef adjoint au service des travaux publics et il est
chargé du projet du parc olympique.
M. Charron: Est-ce que je me trompe si je dis que M. Daoust peut
informer la commission du nombre d'architectes qui travaillent avec lui
actuellement?
M. Drapeau: Nous avons même des chiffres. On a pensé
que cela pourrait être une question.
M. Charron: Gouverner, c'est prévoir. Est-ce que c'est
parce que vous nous connaissez bien ou parce que nous vous connaissons bien?
Est-ce que vous vous attendiez qu'on vous demanderait le salaire de M.
Taillibert également?
M. Drapeau: Non, parce qu'il y a des choses comme
celles-là où il y a une certaine décence...
M. Charron: Certainement pas.
M. Léger: M. le Président, je pense que c'est
normal que des fonds publics...
M. Drapeau: C'est une question d'opinion.
M. Léger: ...qui vont payer des architectes, qui vont
faire un bon travail, probablement, que cela entre dans des réponses
qu'on doit recevoir à une commission...
M. Drapeau: II y a toutes sortes de façons de le
demander.
M. Léger: Et de répondre.
M. Charron: On a vu qu'il y avait toutes sortes de façons
d'y répondre aussi.
M. Drapeau: C'est au moins un point sur lequel on est
d'accord.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! A l'ordre!
M. Charron: Je pense que vous pouvez difficilement en trouver
d'autres.
M. Drapeau: C'est encore curieux.
M. Charron: Continuez!
M. Drapeau: II ne faudrait pas en ajouter.
M. Charron: Vous êtes en train d'en embaucher.
M. Drapeau: Nous avons le nombre d'architectes, le nombre
d'ingénieurs, le nombre de techno-logues. Nous avons tout cela.
M. Phaneuf (Claude): On peut déjà vous dire qu'il y
a six architectes seulement dans l'atelier chez nous, à la division, et
nous sommes en train, justement, de faire le compte des technologues qui
complètent cette équipe. Actuellement, dans l'atelier, on a
à peu près une trentaine de personnes dirigées par M.
Daoust qui travaillent et architectes et technologues sur les
plans d'architecture.
M. Charron: Ma deuxième question sera directe. Je pourrais
la faire sous une forme interrogative plus poussée, mais est-ce qu'il
est exact, selon l'affirmation de certains architectes québécois,
qu'une bonne partiedes plans qui pourraient être faits à
Montréal, sont actuellement faits à Paris?
M. Drapeau: M. Daoust, qui est l'architecte en chef, pourra
répondre à cela. M. Daoust?
M. Daoust (André): Oui.
M. Drapeau: La question est la suivante: Est-il vrai, comme on a
répété parfois, qu'une bonne
partie des plans qui pourraient être faits à
Montréal sont faits à Paris?
M. Daoust: C'est-à-dire que les études
préliminaires sont faites à Paris.
M. Drapeau: Sous la direction de M. Taillibert,
naturellement.
M. Daoust: Voilà!
M. Drapeau: Et ensuite?
M. Daoust: Ensuite, tous les documents de contrats sont
préparés par notre division. Les cahiers des charges sont tous
rédigés par notre division, en cequi concerne la partiede
l'architecture.
M. Drapeau: J'aurais pu donner la réponse, mais j'aimai s
mieux qu'elle vienne de la bouche de l'architecte chargé du projet.
M. Charron: Autrement dit, vous aviez fait l'étude
préliminaire de la réponse, si j'ai bien compris.
M. Drapeau: Pardon?
M. Charron: Si j'ai bien compris, vous aviez fait l'étude
préliminaire de la réponse.
M. Drapeau: On suit celadepuis le début, et on est tout
aussi intéressé dans ce cas, comme lors de la construction du
métro, à ce que le génie étranger puisse venir en
contact avec le génie de chez nous, et que la création
architecturale étrangère puisse venir en contact avec la
création architecturale de chez nous. Ce principe, nous l'avons
appliqué lors de la construction du métro, en concluant un accord
d'assistance technique avec la RATP, pour lequel nous nous sommes fait
critiquer. Mais grâce à cela, à notre service des travaux
publics, des ingénieurs ont appris, au contact d'autres
ingénieurs qui avaient une expérience plus grande dans un domaine
qui manquait aux nôtres, et maintenant, à l'occasion du
deuxième réseau de métro, ce sont
précisément ceux-là qui ont appris, lors du premier, qui
exécutent et préparent les plans du deuxième métro.
Je ne dis pas que nous allons construire un autre stade comme celui-là,
pas de mon vivant.
M. Léger: Vous nous aviez entendus!
M. Drapeau: Mais les motifs qui ont servi, au départ,
à séduire, et notre équipe, dont M. Daoust, architecte,
faisait partie, et nous, ces techniques vont continuer de servir non seulement
au personnel de la ville de Montréal, mais à tous les bureaux
d'étude de génie et à tous les autres architectes qui
travaillent en collaboration à la réalisation de ces plans, et je
pense qu'on admettra que, dans peu de temps, toutes ces restrictions, que je
comprends, disparaîtront.
Je suis assez surpris de cette réaction que je n'hésite
pas à décrire comme étant de petites attaques de
xénophobie. Ce n'est pas sain, parce que, s'il fallait l'appliquer
partout, je pense bien qu'au Grand Théâtre de Québec,
à la Place des Arts de Montréal ou ailleurs, on n'aurait jamais
de chefs d'orchestre qui viennent de l'étranger pour diriger nos
orchestres. Qu'ils restent chez eux, on en a des chefs d'orchestre. On n'aurait
pas de musiciens qui viendraient donner des concerts chez nous ou de grands
chanteurs qui viendraient chanter chez nous.
Plus que cela, nos orchestres, formés de nos seuls musiciens,
dirigés par nos seuls directeurs, n'interpréteraient que de la
musique canadienne. On n'entendrait pas de Bach, pas de Beethoven, rien de
cela. Si on appliquait le principe qu'il ne faut pas que des architectes ou des
ingénieurs étrangers qui, par les circonstances, ont acquis une
certaine compétence à cause des circonstances, viennent ici, si
on n'admettait pas qu'ils puissent venir en contact avec des ingénieurs
et des architectes de chez nous, on se fermerait une source d'inspiration et de
formation. Nous avons pris nos responsabilités jusqu'à
présent, nous ne le regrettons pas et si c'était à
refaire, nous recommencerions.
M. Charron: M. le Président, je veux terminer en disant
que je ne peux pas laisser le maire de Montréal terminer ses propos sur
cette interprétation comme si elle était l'interprétation
la plus répandue ou celle que j'estimais. Pour reprendre sa comparaison,
bien entendu, la présence d'un musicien étranger ou d'un chef
d'orchestre étranger, par exemple, est facilement compréhensible,
quand seule cette personne peut offrir le rendement, la qualité ou
l'interprétation qu'aucun national, je dirais, ne pourrait donner.
Personne ne s'en remettra à cela. Je ne mets même pas en cause le
cas de M. Taillibert. Il est bien possible je ne dis pas probable
il est possible qu'une construction de ce genre, d'une telle audace, aucun
architecte québécois ou canadien ne se serait senti en force ou
en état, avec son expérience, de la présenter à la
ville de Montréal.
Mais ma question, M. le maire, portait sur un ensemble
d'opérations des architectes qui, elles, ces opérations,
pourraient tout aussi bien être faites à Montréal, par des
architectes québécois tout aussi qualifiés pour faire ce
genre spécifique d'opérations ou, si vous voulez, pour reprendre
votre image, ce genre spécifique d'interprétation architecturale.
En ce sens, le Québec n'a rien à se reprocher par rapport aux
autres. Il n'a pas à interdire aux autres de venir le faire, mais il n'a
pas non plus à toujours remettre aux autres ce qu'il est capable de
faire lui-même. C'est dans ce sens-là. C'est le courant d'opinions
qui a circulé dans l'ordre des architectes et dont je me suis fait
l'écho ici, à la table de la commission. Ce n'est pas
nécessairement un mouvement de xénophobie, mais peut-être
un mouvement d'intérêt à bon escient, étant
donné pue ce sont ces mêmes architectes qui, comme tous les
autres contribuables québécois sont appelés
à défrayer les coûts de ces jeux par un moyen ou par un
autre. C'était le sens de ma remarque.
Maintenant, M. le Président, j'ai terminé mes questions
sur ce sujet.
Le Président (M. Gratton): Je pense que nous sommes
maintenant prêts à passer aux questions qui seront
adressées à M. Artur Takac. La commission vous remercie de vous
être déplacé avec autant de célérité
et j'inviterais l'honorable ministre des Finances, qui avait posé la
question qui a suscité la venue de M. Takac, à bien vouloir
situer notre invité dans le contexte de la question qu'il finira par lui
poser.
Solution de rechange (suite)
M. Garneau: M. le Président, je pense bien que je viens de
me faire un ennemi pour le reste de mes jours, en faisant déplacer une
personne de Montréal à Québec à la toute
dernière minute. La question qui se posait, M. Takac, était la
suivante. Dans le cadre de l'alternative qui avait été
préparée, en cas d'impossibilité de construire le projet
original, cette solution de rechange ou cette solution de dernière
minute remplissait-elle, d'après vous, les normes exigées par le
Comité international olympique et les différentes
fédérations sportives?
M. Takac: M. le Président, messieurs, permettez-moi de
répondre à cette question d'une façon purement technique.
Naturellement, j'ai suivi les discussions et je dois dire que je suis
informé sur les difficultés qui sont en cours. Mais, comme
conseiller technique du comité organisateur, ancien directeur technique
du Comité olympique international et membre de la
Fédération internationale d'athlétisme, je voudrais vous
donner une image claire, brève, des exigences requises pour un stade
olympique dans lequel la plus importante part des jeux doit se
dérouler.
Je pense que, dans les conditions actuelles, le stade pour les Jeux de
la XXIe olympiade doit disposer à peu près de 65,000 à
70,000 places pour les spectateurs. Je ne peux entrer, en jugeant les
solutions, dans l'aspect que doit avoir l'architecture de l'édifice
où cet espace doit être inclus.
Au-dessous de ces gradins, les espaces nécessaires requis par la
technologie moderne, le service des média de communications et les
autres services, disons médicaux pour les athlètes, doivent
être assurés.
Dans ce stade, la cérémonie d'ouverture et la
cérémonie de clôture des jeux doivent avoir lieu,
c'est-à-dire que l'accès à ce stade doit être
acceptable pour placer à la cérémonie d'ouverture, dans
l'espace intérieur du stade, à peu près 7,500
athlètes et dirigeants des 130 pays à peu prèsqui
participeront aux jeux.
Après, il y a des conditions des trois fédérations
internationales, à savoir la Fédération internationale
d'athlétisme, la Fédération internationale de football et
la Fédération internationale équestre qui ont des
compétitions très importantes dans le stade. C'est-à-dire
qu'il faut une piste impeccable d'une longueur de 400 mètres; huit
couloirs, chacun d'une largeur d'un mètre et 22 centimètres; tous
les espaces requis pour placer les installations pour les sauts et les lancers
dans les conditions modernes, c'est-à-dire le javelot, un espace pour
lancer à peu près 95 mètres, avec une piste d'élan
de 40 mètres, et d'autres conditions pour les lancers et pour les sauts;
un espace pour le football d'à peu près de 105 mètres de
longueur et 168 mètres de largeur et, dans cet espace, naturellement,
les possibilités pour organiser les compétitions de grand prix de
sauts à obstacles, finales individuelles et par équipe.
A côté de ce stade, un stade auxiliaire de
réchauffement est requis à peu près avec les mêmes
conditionstechniques, sion parlede lapisteetdes installations pour les
épreuves dont dispose le stade principal. Naturellement, pas de gradins,
pas d'installations pour la presse, etc., mais des installations
techniques.
Encore une chose, je considère que l'anneau architectonique,
autour de cette piste, autour de cette installation que j'ai mentionnée,
doit être fermé en vue de la création de conditions
égales pourtous les athlètes qui participent aux diverses
compétitions dans ce stade.
Voilà, messieurs, à peu près, et je pense assez
précises, les conditions requises pour organiser les compétitions
olympiques dans ces trois sports et réaliser une ouverture et une
clôture des jeux. Je pense qu'avec les conditions mentionnées le
Comité olympique international et les fédérations
internationales devront être satisfaits.
M. Garneau: M. Takac, quand vous mentionnez que le stade doit
être fermé, vous ne parlez pas du toit, vous parlez de la
partie...
M. Takac: L'anneau architechtonique avec les gradins. Cet anneau,
d'une façon symétrique, doit être fermé pour, comme
j'ai déjà dit, assurer que les conditions atmosphériques,
le vent, l'influence des éléments soient les mêmes pour
tous les compétiteurs et pour les spectateurs.
M. Garneau: Jusqu'àquelle hauteur doit-il être
fermé à partir du niveau de la pelouse?
M. Takac: Pour assurer techniquement les conditions requises.
C'est difficile de mon côté d'exprimer une hauteur exacte, mais je
pense que, si nous avons des gradins pour 75,000 spectateurs, ces gradins
doivent assurer cette condition.
M. Garneau: Dans le stade actuel, il y a des gradins qui arrivent
sur le bord de la pelouse et qui ont une certaine hauteur. Je crois que la
partie inférieure du stade actuel se trouve à être
fermée par ces gradins. D'abord, est-ce que vous aviez eu l'occasion de
regarderla solution de rechangedes architectes et des ingénieurs qui
avaient travaillé depuis le début de janvier à un nouveau
projet au cas où celui-là ne pourrait pas fonctionner? Est-ce que
vous avez eu l'occasion de voir les plans?
M. Takac: J'ai eu l'occasion de voir ces plans, monsieur, mais
permettez-moi de dire que je ne voudrais pas faire la comparaison entre les
deux projets. Je voudrais seulement souligner les conditions requises pour
pouvoir réaliser les jeux.
M. Garneau: Votre voyage de Montréal à
Québec avait un objectif bien précis. Je ne sais pas si vous
pouvez y répondre, mais de ce que vous avez vu des plans, est-ce
qu'à votre point de vue, comme spécialiste des
compétitions d'athlétisme en particulier, les plans
préliminaires que vous avez vus pourraient respecter les conditions
minimales qui peuvent être exigées par les athlètes et les
fédérations sportives?
M. Takac: Je devrais, dans ce cas-là, faire une
étude plus approfondie parce que si le stade actuel, l'autostade peut,
dans son anneau intérieur, rallier toutes ces conditions et être
fermé, cela en serait une à considérer.
M. Garneau: Dans le cadre de cette analyse plus approfondie dont
vous auriez besoin pour vous prononcer, est-ce qu'il faudrait procéder,
simultanément avec une solution de rechange, à la consultation
des fédérations et du comité international avant de le
faire accepter définitivement?
M. Takac: Monsieur, c'est mon opinion. Je me suis exprimé
sur les conditions exactes qui sont requises. Si ces conditions sont
respectées, je répète, pour 65,000 à 70,000
spectateurs au minimum, avec un anneau architectonique fermé d'une
façon symétrique sur tous les côtés et les
conditions techniques que j'ai mentionnées, les trois
fédérations internationales accepteront les conditions
proposées.
M. Charron: Ma question s'adresse peut-être à M.
Rousseau aussi bien qu'à M. Takac. Dans le rapport qu'ont fait à
M. Rousseau les consultants qu'il avait chargés d'étudier la
possibilité de transformation de l'autostade, est-ce qu'on vous a fait
mention, à un moment ou à un autre, que cela affecterait l'aire
de jeux, que cela diminuerait de façon considérable l'aire de
jeux déjà prévue dans ce stade?
M. Rousseau: L'aire des jeux reste exactement la même.
M. Charron: Voilà donc la question. Si on a l'assurance
depuis hier on l'avait en fait dès hier que l'aire de jeux
donc les terrains est suffisamment vaste pour accueillir les
différentes compétitions qui doivent s'y faire, est
réglementaire, selon le Comité international olympique.
Les aires sont toujours maintenues dans ce projetde rechange, parce que
M. Charbonneau, je crois, nous avait informé, dès hier soir,
qu'il faut que le stade soit fermé pour mettre les athlètes sur
un pied d'égalité, indépendants des conditions
atmosphériques, et, qu'il peut contenir, à la suite de gradins
ajoutés à l'actuel autostade et sur l'ensemble du terrain, le
nombre de spectateurs usuels, je ne sais pas si c'est réglementaire,
mais disons usuels des compétitions olympiques. Donc, sur le plan de
réponses aux critères du Comité international olympique,
indépendamment des autres facteurs, puisqu'on discute de cela, un projet
d'autostade dont on a parlé qui est aussi receva-ble que
celui-là. Est-ce que j'ai raison, puisque toutes les conditions me
semblent...
M. Takac: Est-ce que la question...
M. Charron: A M. Rousseau, peut-être, oui.
M. Rousseau: S'il répond aux normes olympiques, comme l'a
expliqué M. Takac, cela paraîtrait que oui.
M. Charron: Je crois que la commission vient de recevoir
l'information qu'elle attendait de vous, M. Takac, à moins que...
M. Lalonde: J'aurais simplement une question, M. Rousseau. Est-ce
que vous vous croyez suffisamment autorisé pour décider si un
projet alternatif remplit les conditions, les exigences des
fédérations internationales ou si vous croyez qu'il y aurait lieu
de consulter les fédérations internationales pour savoir si le
projet alternatif est conforme à leurs exigences? Je vous pose la
question comme président du COJO responsable de la tenue des Jeux
olympiques, qui pouvez consulter vos conseillers avant de répondre. Mais
c'est vous qui devez, à un moment donné, prendre la
responsabilité.
M. Rousseau: Voulez-vous que je réponde?
M. Lalonde: C'est à vous que je pose la question.
M. Rousseau: Je crois que c'est une des premières
conditions. Quand un stade est préparé, il doit répondre
aux normes olympiques. Je crois que ce n'est pas une question d'architecture,
c'est une question d'exigences, comme l'a expliqué M. Takac.
M. Lalonde: Ma question était la suivante: Croyez-vous que
vous êtes suffisamment autorisé? Avez-vous l'autorité
nécessaire, sans recommencer les consultations qui ont été
faites pour le projet initial, de façon à autoriser, par exemple,
la tenue des Jeux olympiques dans un autre stade?
M. Rousseau: J'aimerais que M. Charbonneau vienne ici parce que
c'est lui qui a fait toutes les consultations avec les
fédérations.
M. Lalonde: Très bien.
M. Malouin: M. le Président, en attendant M. Charbonneau,
pourrais-je demander à M. Takac
combien cela lui prendrait de temps pour faire l'analyse du projet de
rechange et nous donner son opinion?
M. Takac: Excusez-moi, je vous prie, encore une fois.
M. Malouin: Combien prendriez-vous de temps pour faire l'analyse
du projet de rechange et nous communiquer votre avis sur la recevabilité
du projet?
M. Takac: J'ai visité les architectes qui ont
travaillé sur le projet de stade de rechange. Personnellement, je me
suis rendu sur les lieux de l'autostade. Je suis arrivé à la
conclusion que la structure du stade doit être, dans le cadre d'une
discussion ou d'une acceptation, de l'intérieur, d'une certaine
façon, révisée pour permettre toutes ces exigences. D'une
certaine façon.
Je n'ai pas eu la possibilité de voir les mesures exactes de
l'anneau intérieur du stade actuel et voir si toutes ces mesures que je
mentionnais, tous ces lieux nécessaires pour les compétitions de
marteau, de disque et tout cela peuvent être placés dans cet
espace. Pour cela, il faudra faire une étude très exacte.
M. Malouin: Cela prendrait combien de temps? Avez-vous un plan?
Vous l'aviez hier. Cela vous prendrait combien de temps?
M. Takac: Cette étude est possible. Avec les experts, on
peut faire très vite. Cela prend seulement les mesures exactes.
Il faut les longueurs et largeurs requises pour tous ces lancers parce
qu'il faut prendre en considération le fait que, dans
l'athlétisme moderne, par exemple, au javelot, on lance 92 mètres
avec une piste de 40 mètres. Il faut prévoir que, par exemple, le
lancement du marteau, c'est 75 mètres dans un angle de 60 degrés.
Il faut voir jusqu'à quelle limite... il faut voir toutes ces choses,
c'est une question technique.
M. Malouin: Je vous demande un ordre de grandeur seulement,
est-ce unequestiond'heures ou de mois?
M. Takac: Ecoutez, deux ou trois jours. Avec des experts
sérieux et expérimentés.
M. Malouin: Je vous remercie. Le Président: M.
Charbonneau.
M. Charbonneau: En 1971, nous avions déjà
commencé à discuter avec la Fédération
internationale d'athlétisme du terrain que nous avions à leur
offrir et des dimension s que nous leur présentions. Inutile de dire que
de jeux en jeux, sans être trop exigeantes, les fédérations
tentent toujours d'améliorer, pour une meilleure présentation de
leurs épreuves. Nous avons terminé, au début de 1973,
cette discussion et croyez-moi, il faut comprendre qu'à ce
moment-là, elle pressait moins qu'aujourd'hui. Mais je crois, pour
répondre à la question qui a été originalement
posée, oui, nous devrions et nous devons revoir la
fédération internationale pourdiscuterde nouveau avec elle de ce
que nous avons à présenter dans le nouveau stade. Mais, avec le
terrain qu'on nous présente actuellement, qui est le même que
l'autre, je ne vois pas de difficulté.
M. Lalonde: Combien de temps peut prendre cette consultation?
M. Charbonneau: II s'agit de communiquer avec ces gens, que nous
allions chez eux ou qu'ils viennent chez nous, c'est avec des plans qu'on peut
le faire, avec une exactitude assez précise, comme M. Takac vient de le
dire.
M. Lalonde: Cela prendrait les plans définitifs. M.
Charbonneau: Oui.
M. Lalonde: Et après cela, quelques semaines ou quelques
jours?
M. Charbonneau: II est question de...
M. Lalonde: Excusez-moi de vous presser là-dessus, mais
nous en sommes à une question de jours.
M. Charbonneau: Les fédérations travaillent
après avoir désigné deux conseillers techniques pour
chacune des fédérations, les 21 fédérations
internationales sont comme ça et on peut facilement communiquer, dans
l'espace d'une semaine après que nous aurons les plans, avec ces gens,
mais eux, devront-ils revenir à leur comité technique pour faire
approuver les changements? Je me pose la question.
M. Lalonde: Votre opinion d'expert, puisque vous vous posez la
question, quelles sont les chances que toute cette question d'approbation par
les fédérations internationales soit réglée dans
une période de temps, disons, d'un mois.
M. Charbonneau: On a mentionné trois sports ici. Jedirais
que la superficie nous laisse l'espace nécessaire pour le soccer ou le
football. Il n'est pas question de sports équestres, c'est simplement la
fédération d'athlétisme. Je peux dire un mois comme je
peux dire deux mois, cela dépend de l'emploi du temps du marquis
d'Exeter et pour rencontrer ses collègues pour dire: Oui, nous
l'approuvons, ou nous refusons.
Maintenant, M. Takac étant du comité d'Europe et aussi de
l'IAAF, serait peut-être mieux en mesure de dire le temps que ça
pourrait prendre pour avoir l'approbation de l'IAAF.
M. Lalonde: Si l'autostade était transporté,
où auriez-vous l'intention de tenir les épreuves équestres
et le pentathlon qui devait être...
M. Charbonneau: Le pentathlon moderne se tient à
l'extérieur, à Bromont, et c'est déjà
approuvé par la FEI, hais c'est simplement le grand prix des nations qui
se présente toujours à la cérémonie ou avant la
cérémonie de clôture.
M. Lalonde: J'ai cru comprendre, dans votre rapport à
Vienne, que le pentathlon moderne se tenait à l'autostade.
M. Charbonneau: Oui, excusez-moi, il y a la question de...
l'épreuve de sauts se tiendra à l'autostade.
M. Lalonde: Alors, ce sera...
M. Charbonneau: Nous sommes sur la question du grand stade, le
stade olympique.
M. Lalonde: Alors, ce serait tenu au grand stade si l'autostade
était démoli.
M. Charbonneau: Non. Impossible. M. Lalonde: Alors, ce serait
où?
M. Charbonneau: Parce que vous avez du football avant et vous
savez fort bien que les chevaux pourraient gâter un peu le terrain de
football.
C'est pourquoi le grand prix des nations est présenté
juste à la fin, à la clôture des jeux.
M. Lalonde: Alors, avez-vous projeté de le
présenter ailleurs qu'à l'autostade s'il est transporté...
s'il n'est pas conforme.
M. Charbonneau: L'option est Bromont. M. Lalonde: C'est
Bromont.
M. Charbonneau: Oui, il faudrait que tout le sport
équestre soit présenté à Bromont.
M. Lalonde: Merci.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que ceci complète
les questions qu'on voulait poser à M. Takac et les questions d'ordre
général quant à la solution de rechange? Si oui,
j'inviterais l'honorable ministre d'Etat au Conseil exécutif à
nous ramener... Je pense qu'on avait terminé l'étude du parc. On
pourrait maintenant...
M. Charron: Non, j'avais une autre question.
M. Lalonde: On était sorti du stade, mât et piscine
et on a parlé un peu du vélodrome.
Autres aménagements (suite)
M. Charron: J'ai une toute dernière question sur le parc.
M. le maire de Montréal, vous nous avez expliqué c'est,
d'ailleurs, dans le rapport de la firme des ingénieurs qui vous entou-
rent que les autres constructions du parc Maisonneuve, à
l'exception du stade, mât, piscine, stationnement, totalisaient $96
millions ou à peu près. Je repose la question du ministre des
Finances, ce matin: Est-ce qu'il faut ajouter à ces $96 millions une
inflation calculée d'un ordre de 10%, ce que nous avons fait pour les
installations principales, ce qui ajouterait $8 millions à $9 millions
additionnels? Est-ce qu'il faut calculer également, pour ces
installations du parc Maisonneuve, des frais de financement temporaire, ce que
nous avons convenu de faire parce que cela nous paraissait plus réaliste
dans le cas des installations principales?
M. Drapeau: L'excavation générale du site, c'est
déjà fait, c'est payé; alors, si cela doit s'appliquer,
cela ne peut pas s'appliquer à cela.
M. Charron: Le vélodrome aussi.
M. Drapeau: Le vélodrome, une bonne partie est
déjà faite et il y a des comptes à payer pour des travaux
déjà exécutés ou des engagements à prix
fixe; cela ne s'appliquera pas. Dansquelle proportion cela peut-il s'appliquer?
Je ne pourrais pas le dire. Le centre Maisonneuve, ce sont des travaux qui vont
se faire à quel moment? A l'automne; alors, ce ne sont pas de
très gros travaux, quelques mois à l'automne; alors l'inflation
ne pourra pas être l'inflation de 18 mois. L'aréna
Maurice-Richard, c'est la même chose; ce sont des adaptations. Les
aménagements de rues, il y a des travaux aussi. Dans quelle proportion
les travaux sont-ils faits? Il y en a de faits, il y a une bonne partie des
travaux souterrains qui sont exécutés. On essaie de
déterminer quelle est la proportion des aménagements de rues
déjà faits par rapport à ce qu'il y a à
exécuter. Ce qu'il y a à exécuter doit commencer au
printemps et se terminer à l'automne ou, dans certains cas, au printemps
prochain. Alors, il y aurait...
M. Lalonde: Est-ce que cela comprend le viaduc Sherbrooke, ce qui
doit être exécuté au printemps?
M. Drapeau: Cela inclut Sherbrooke, mais tous les travaux
souterrains sont faits à Sherbrooke. L'aménagement à
l'ouest de Pie IX, par exemple, tout cela est complété.
L'éclairage est complété. Alors, M. Boileau essaie
d'établir une proportion. Apparemment, d'après l'opinion de M.
Phaneuf, cela va être exécuté prochainement et l'inflation
jouerait très peu.
M. Phaneuf (Claude): La plupart des travaux souterrainsde
canalisation d'eau et d'égouts sont réalisés; dans la
prévision qui est là, on ne peut pas tenir compte d'un taux
d'inflation parce que cela tient compte du moment où ils seront
réalisés. C'est inclus dans les estimations.
M. Lalonde: Est-ce que les estimations ont été
faites suivant des plans détaillés?
M. Phaneuf (Claude): Disons que quand on fait un pavage, par
exemple, si on prend la rue Boyce, actuellement, nous savons que la rue Boyce
va être aménagée en boulevard. Donc, nous connaissons
actuellement, parce que la section transversale est acceptée, la largeur
du trottoir côté sud, nous savons que la voie de circulation a 36
pieds, nous savons que le mail central va avoir une largeur de six pieds, nous
savons que la partie nord a 36 pieds de largeur sauf entre la rue Letourneux et
la rue Aird.
M. Lalonde: Je ne veux pas vous interrompre, mais je ne voudrais
pas que vous me donniez toutes les mesures de toutes les rues aux alentours
là. Je veux simplement savoir si on peut s'attendre à de
mauvaises surprises dans ces estimations comme on en a eu pour le stade.
M. Phaneuf (Claude): Non, pas du tout. Les quantités sont
connues.
M. Charron: On s'en tiendrait donc au chiffre de $96 millions,
additionnés aux $345 millions des installations principales.
M. Léger: M. le Président...
M. Phaneuf (Claude): C'est cela.
M. Léger: ...une question...
M. Charron: Vous voulez sortir du parc et puis...
M. Lalonde: ...$60 millions...
M. Léger: Malheureusement, on a passé rapidement
sur le vélodrome. Les facteurs d'augmentation de coût
présentés dans le rapport de MM. Lamarre, Valois, etc., nous
montraient que le temps supplémentaire, les problèmes de l'hiver,
les primes de productivité, les indices du coût, l'inflation,
etc., quand on multipliait ces facteurs de 1.15, 1.35, 1.30 et 1.125, cela
faisait un facteur d'augmentation totale de 2.07, ce qui veut dire à peu
près le double des estimations prévues. Au départ, les
estimations du vélodrome étaient de $15 millions. On est
maintenant rendu à $57 millions. Le double de $15 millions, c'est $30
millions. Qu'est-ce qui a fait que le vélodrome coûte, au lieu de
$30 millions, soit le double, comme le reste des autres augmentations, $26
millions de plus?
M. Drapeau: A la question posée par le
député de Lafontaine, je crois qu'il y a lieu de répondre
d'abord qu'il est recommandable que les membres de l'assemblée jettent
au moins un coup d'oeil sur le texte explicatif qui a été
donné, qu'il est difficile de résumer, parce qu'il est
déjà résumé là. M est peut-être
fastidieux de l'entendre lire, beaucoup plus que de le regarder, mais si on
veut qu'on en fasse la lecture, tout est... Il y a cependant une
démonstration qui serait intéressante. En résumé,
on y trouve qu'il y a le facteur des difficultés tech- niques qui a
contribué à l'augmentation du coût, le facteur de
grève et de réduction de travail, le facteur d'impact, parce que
si vous avez jeté un coup d'oeil sur le dossier, vous retrouvez ces
éléments. Ce qui serait peut-être intéressant, ce
serait une explication du graphique joint au dossier qui a été
remis aux membres de la commission.
Cela s'applique aux travaux du gros oeuvre du vélodrome et c'est,
en somme, le livre de bord du vélodrome depuis la première
journée de travail jusqu'à la dernière journée
indiquée. Là aussi, si messieurs les membres de la commission
veulent en prendre connaissance, il y a des explications, et, ensuite, M.
Charles-Arthur Duranceau, qui est l'entrepreneur chargé du
vélodrome, pourra répondre aux questions ou vous en faire une
explication.
Si les explications sont complètes et que les membres de la
commission sont satisfaits de la présentation...
M. Léger: M. le maire, je ne voudrais pas retarder plus
que cela. Il y a beaucoup de détails là-dedans. Les pourcentages
provenaient, dites-vous, de problèmes techniques, en plus des facteurs
normaux que vous avez découverts à d'autres endroits, comme le
temps supplémentaire, etc. Il y a donc des facteurs d'ordre technique,
je pense, qui font qu'au lieu de passer de $15 millions à $30 millions,
cela irait jusqu'à $57 millions. Ce sont des facteurs techniques?
D'accord. De toute façon, ça va. Nous avons la documentation.
M. Charron: Vous pouvez sortir du parc, si cela vous tente
maintenant.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
M. Drapeau: II y a la section intitulée: Projets de
construction, analyse des variations financières.
C'est là qu'on retrouve les difficultés d'ordre technique,
les explications, les conséquences de certaines situations; dans les
difficultés d'ordre technique, l'analyse de ce poste est très
importante, elle comporte les phases suivantes: Perforation du rocher à
grande profondeur et forage complémentaire, injection du rocher par
coulées de ciment, mise en place, etc., les différentes
opérations.
Il est peut-être intéressant ici, cependant, d'ajouter
ceci, parce que, lorsque les difficultés se sont
révélées, ou l'ampleur des difficultés, dans
certains milieux on a été porté à croire que ce
n'était pas prévu. L'ampleur n'était peut-être pas
prévue, mais le rapport du 22 juin 1973 des sondages par le laboratoire
des travaux publics de la ville de Montréal donnaient, en dernier
paragraphe, ceci: "II faut, en conclusion, dès à présent,
prévoir le recours à des techniques de consolidation du roc. Pour
cela, on devra procéder à un examen du roc aux emplacements des
appuis et éventuellement, réaliser des essais de chargement du
roc in situ."
Donc, on prévoyait déjà à ce
moment-là, au laboratoire, qu'une fois l'excavation
générale complétée, il faudrait, lorsque
l'emplacement exact des appuis serait connu, procéder à des
essais de chargement du roc. Les études concluaient à l'existence
de problèmes à prévoir et qu'il ne pouvait pas être
examiné à ce stade des travaux, parce qu'il fallait d'abord
procéder à l'excavation et ensuite situer très exactement
les points d'appui pour pouvoir faire les sondages à cet endroit
précis. Il était prouvé qu'il y avait des variantes
considérables à de très faibles distances. Il y avait des
caractéristiques presque inexplicables à quelques pieds de
distance et c'est pourquoi l'ingénieur surintendant et celui qui avait
fait l'étude ont terminé leur rapport sur les sondages par cette
conclusion: "II faut donc, dès à présent, prévoir
le recours à des techniques de consolidation du roc", dont l'ampleur ne
pouvait pas être indiquée lors du rapport, parce qu'il fallait
ensuite procéder à des essais de chargement du roc in situ.
Donc, ce n'était pas une surprise qu'il y aurait des
découvertes à faire. L'ampleur des découvertes, cela a
été la surprise.
M. Lalonde: M. le maire, $57 millions pour un vélodrome
qui devait en coûter au début, je crois, une dizaine de millions,
quinze, douze...
M. Drapeau: En tout, c'était $15 millions, avec les
extras, cela pouvait aller à $18 millions.
M. Lalonde: A part les difficultés que vous avez
rencontréesdans le sol, àquoi attribuez-vous l'inflation
extraordinaire des coûts?
M. Drapeau: Ces indications sont évaluées et, dans
le cas des difficultés d'ordre technique, cela a entraîné
des déboursés supplémentaires, il est indiqué
à la page 4 de cette section, de $7,171,876.
Il y a eu également, en rapport avec les étalements, ceci:
La nature même du sol, rencontrée aux butées sur l'ensemble
général de l'excavation du vélodrome, a
nécessité un traitement spécial aux droits de chaque tour
supportant la structure définitive dans la phase provisoire
d'exécution pour $720,000, toujours à cause des conditions du
sol.
Il y a cependant, une valeur de reprise en compte qui est
indiquée et expliquée au paragraphe suivant, 4.3, sur le
matériel réutilisable. Il y a un crédit quand aux
butées communes, piscine, vélodrome, qui est indiqué
là pour une valeur de $898,000. Le paragraphe suivant, 4.5, se rapporte
aux études sismiques, relations avec le sol.
L'analyse sismique de tout le projet, bien que correspondant à
une forme stable de structure, échantillon sphérique, a
exigé un renforcement dû à la révélation d'un
arc hyperstatique artificiel dans la zone reliant les culées Y et W.
Là encore, par des phénomènes qu'il s'agit de constater,
sans trop pouvoir l'expliquer, il y a eu un arc hyperstatique découvert
dans un rayon où il a fallu faire des travaux spéciaux. Cet
ouvrage supplé- mentaire consiste en un épaississement des dalles
pleines de la couverture, adjonction d'acier passif et d'acier de
précontrainte ainsi qu'au volume de béton influant sur la
résistance des tours supports de coffrage, pour $3,712,000. Cela
n'était pas à prévoir.
L'arc a été découvert au cours des travaux, par les
études spéciales qui ont été faites. On ne tiendra
pas compte de l'étaiement déjà prévu, seule une
prise en compte du renforcement des tours est à retenir, $600,000.
Création de berceaux d'appui pour répartir les forces,
$400,000. On arrive donc en rapport avec les études sismiques à
une addition de $4,712,000.
Les difficultés de productivité. L'étude porte sur
trois facteurs: l'allongement du temps de repos pendant les repas et les
pauses-café, par suite des déplacements sur le chantier
très étendu. Il est évident que les pauses-café
sont autorisées, ainsi que les temps de repos, mais que le
déplacement, à cause de l'étendue considérable du
chantier, a entraîné un allongement du temps de repos, pour ne pas
priver les travailleurs du temps effectif auquel ils avaient droit et cela a
été étudié. Le mauvais rendement de production,
matières, main-d'oeuvre, s'expliquant par des temps considérables
passés sur les ouvrages et enfin les grèves et leurs
incidences.
Vous avez dans ce dossier le nombre d'heures, le montant de
main-d'oeuvre, la perte dans les différentes catégories qui
correspondent au graphique que vous avez. Ce serait bien fastidieux de rire,
mais, de toute façon, cela représente une perte totale de
$4,524,000, soit un pourcentage d'improductivité sur la main-d'oeuvre de
45.98%. Les périodes sont indiquées de septembre à
décembre 1973, etc.
Le travail supplémentaire. Une des conséquences directes,
de l'improductivité, c'est pourquoi c'est à ce chapitre il
ne s'agit pas là d'un travail supplémentaire pour
accélérer les travaux, mais pour reprendre le temps perdu par le
manque de productivité fut l'exigence d'imposer à
l'entreprise le travail supplémentaire pour le dimanche et la
période des fêtes et, par intermittence, trois postes de huit
heures ou deux postes de douze heures.
On relève dans les factures de main-d'oeuvre de l'entreprise les
montants suivants: Les pièces justificatives, je l'ai dit ce matin, sont
à la disposition de la commission. Il y en a pour plus-value pour le
travail le dimanche, $770,000; plus-value pour le travail à trois
postes, $313,000; plus-value pour le travail des fêtes, $48,000;
plus-value pour travail de deux postes de douze heures, $317,000, pour un
montant total de $1,449,000. Les plus-value ci-dessus comprennent les
incidences assumées par les sous-traitants de l'entreprise Du-ranceau
à l'exception de Formex.
Ensuite, est étudiée la répercussion de
l'allongement du délai sur divers postes. Répercussions. Une des
conséquences importantes de l'allongement des délais a
exigé des locations complémentaires sur différents postes
d'équipement, pour un montant total de $1,679,000. La perte
de productivité sur les grues de location est pour un montant de
$919,000, parce qu'il y a des grues qui quand même elles ne travaillent
pas, sont louées tant par jour; tant qu'elles sont sur le terrain, il
faut payer.
Préjudice financier assumé par le propriétaire
c'est la ville de Montréal: répercussion sur les
sous-traitants et divers de Charles Duranceau Limitée. Les
conséquences indirectes de ce ralentissement se manifestent aussi sur
l'ensemble des sous-traitants, pour un montant de $2,072,000.
Répercussion également de l'allongement desdélais sur le
poste des conditions générales. Les conditions
générales étaient calculées pour une certaine
durée de travaux, il y a une répercussion pour $1,087,000.
La récapitulation des incidences de non-productivité se
trouve là, pour $11,700,000. Alors, tout est indiqué et je
réitère qu'il y a, au soutien de chacun de ces postes, des
pièces justificatives vérifiées. On les retrouve à
la ville de Montréal et chez l'entrepreneur. Toute l'étude est
là, détaillée pour chacune des opérations. En
temps, si on veut savoir en combien de temps cela se traduit, sur une
période de 14 mois, il y a eu une perte de 7.61 mois; donc, plus de sept
mois et demi de perte de temps sur une période de 14 mois et quelques
jours.
M. Lalonde: C'est ce qui vous fait conclure que le coût
réel est de $24 millions?
M. Drapeau: Le coût réel serait de $24
millions...
M. Lalonde: De $24 millions s'il n'y avait pas eu ces...
M. Drapeau: ...au lieu de ce que l'on croyait être $18
millions.
M. Lalonde: Je vous remercie. Maintenant, si on veut passer aux
autres dépenses, les installations, le centre Claude-Robillard est
indiqué, d'après les informations que j'ai, à $30
millions.
M. Drapeau: Non, il faut corriger, c'est $42 millions maintenant.
Il n'y a pas que le parc Maisonneuve où les matériaux sont plus
chers.
M. Lalonde: Maintenant, c'est ce qui apparaissait à$15
millions, il y adeux ans à peu près?
M. Drapeau: En fait, c'est vrai, c'était $42 millions,
mais on a trouvé récemment des coupures possibles et c'est rendu
à $40 millions.
M. Lalonde: Est-ce que cela s'établit sur des plans
définitifs pour qu'on puisse s'y fier?
M. Drapeau: M. Boudreau, chargé du projet, va être
en mesure de donner tous les détails.
M. Lalonde: Avant d'entendre M. Boudreau là-dessus, est-ce
que toutes ces installations je le présume, mais j'aimerais vous
l'entendre dire sont absolument essentielles pour latenue des Jeux
olympiques?
M. Drapeau: Encore la semaine dernière, nous avons requis
au comité exécutif la présence du vice-président
aux sports et là il y avait tous les techniciens professionnels
chargés du contrat, les membres du comité exécutif. Nous
avons passé plusieurs heures devant la maquette qui est là et je
pense que la meilleure réponse pourrait venir de M. Charbonneau qui
donnerait les explications.
M. Lalonde: Ou M. Rousseau, si vous êtes en mesure de
répondre.
M. Rousseau: J'aime autant que M. Charbonneau réponde.
M. Lalonde: Pendant qu'on trouve M. Charbonneau, est-ce que vous
permettez, M. le Président, que je fasse la remarque suivante qui m'a
été suggérée par le président du
comité exécutif de la ville de Montréal? Etant
donné que nous sommes sortis du parc, sauf quant à l'alternative,
il va rester à savoir si nous sommes satisfaits des réponses, si
les réponses qui nous ont été données, ce soir,
éliminent l'alternative. Pour ma part, je ne le crois pas. Mais sauf
quant à l'alternative, nous n'avons plus besoin, je crois je vous
le soumets de la présence des ingénieurs et des
constructeurs intéressés au parc olympique lui-même. J'ai
déjà parlé au député de Lafontaine à
ce sujet. Ils aimeraient bien être libérés si nous
continuons demain matin, parce qu'ils ont quand même du boulot à
faire sur le chantier.
M. Léger: D'accord, M. le Président, et j'ai
hâte qu'on prenne la décision sur la possibilité de
l'alternative aussi. Sur la question que vous posez, je suis d'accord.
M. Lalonde: J'aimerais peut-être entendre les autres
membres de la commission là-dessus. Je pense que les réponses que
nous avons eues ce soir à propos de l'alternative ne facilitent
peut-être pas la possibilité de cette alternative, mais ne
l'éliminent pas entièrement. Alors, j'aimerais m'en rapporter
à la: déclaration de M. Drapeau au début de la
séance ce soir, à savoir qu'il serait prêt à mettre
à la disposition des représentants de COJO les services de ses
ingénieurs pour l'examiner plus avant. Est-ce que vous auriez des
remarques à faire à ce propos-là?
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que c'est ce
qui est désiré par les membres de la commission. En hommes
sérieux, il faut que nous regardions, autant en détail que
possible, mais sur un calendrier extrêmement restreint, les
possibilités réelles II faudra arriver rapidement à une
décision. Il faudra être réaliste continuellement.
Entre-temps, il est clair nous l'avons dit à maintes
reprises que les travaux doivent se continuer. On n'a pas le choix quant
à cela. Alors je
pense que cette bonne volonté et ce respect mutuels que j'ai
invoqués hier sont toujours là. Je prends acte du consentement
donné tout à l'heure par le maire de Montréal et donc,
pour les ingénieurs-conseils auxquels il a donné mandat pour la
ville, qu'il y aura une disponibilité de renseignements pendant une
période de quelques jours seulement c'est ce que nous avons
compris mais ces quelques jours devraient permettre aux consultants du
COJO de prendre connaissance des éléments qui leur manquent et de
se prononcer d'une façon plus satisfaisante pour nous
éclairer.
M. Lalonde: Maintenant, est-ce qu'on peut consulter la commission
pour savoir quel jour, la semaine prochaine, elle pourrait se réunir?
Mardi?
M. Léger: La semaine prochaine, mardi, nous serions
très heureux d'avoir les premières réactions des
possibilités.
M. Lalonde: Cela donne ce temps-là et quel que soit
l'état des consultations, à ce moment-là, on pourra avoir
au moins un rapport.
Le Président (M. Parent, Prévost): Mardi, quinze
heures.
M. Lalonde: Mardi, quinze heures. Après ces deux
questions...
M. Léger: Est-ce que vous me permettriez, quand
même, de féliciter le maire de son geste d'acquiescer au voeu que
nous formulions? Je pense que cela va nous permettre d'avancer et d'atteindre
l'objectif commun qui est la réalisation des jeux.
M. Bourassa: Le maire a accepté les félicitations
du député de Lafontaine.
M. Drapeau: Je l'ai dit. On est bien plus souvent d'accord qu'en
désaccord. Il s'agit de savoir sur quel point.
Est-ce que je pourrais savoir à quelle date?
M. Lalonde: Le mardi 28.
M. Drapeau: Ah! Mardi prochain. Très bien.
M. Charron: Le mardi 28.
M. Lalonde: A trois heures.
M. Charbonneau, je présume mais j'aimerais vous l'entendre
dire que toutes les installations, parce qu'il y en a plusieurs et on
sait qu'on a besoin de piscines, du stade et du vélodrome, probablement,
pour la tenue des Jeux olympiques, on parle du centre Claude-Robillard et cette
commission n'a pas tellement de détails sur les services que cela offre:
bassin d'aviron, naturellement, parc Kent, le centre Desmarteaux,
l'aréna Saint-Michel, l'aréna Père-Marquette et d'autres
points moins importants. Est-ce que vous êtes en mesure de dire si toutes
ces installations que vous connaissez probablement sont absolument essentielles
à la tenue des Jeux olympiques, en 1976?
M. Charbonneau: Elles sont requises, oui, plus
particulièrement dans le cas du centre Robillard. Cela nous offre une
piscine de 50 mètres, dont nous avons besoin pour l'entraînement
des athlètes et aussi pour le déroulement du water-polo,
compétition.
M. Lalonde: Tenue des jeux.
M. Charbonneau: Compétition. Aussi, un bassin de plongeon
qui nous permettra des périodes d'entraînement pour les
plongeurs.
A côté, nous avons une salle omnisports qui sert à
la présentation du handball. A l'extérieur, nous avons une piste
d'athlétisme qui compte dans les quatre dont nous avons besoin. Dois-je
répéter ce que j'ai mentionné ce matin? Nous attendons
près de 900 athlètes en athlétisme. Par conséquent,
il y a des cédules d'entraînement qui doivent se préparer.
C'est un besoin qui est exigé.
En plus, il y a trois terrains de soccer qui seront là. Est-il
nécessaire de mentionner la pénurie de terrains de soccer dans le
Québec ou plus particulièrement à Montréal? Quand
nous recevons les seize meilleures équipes au monde, en soccer
international, il faut réaliser que nous avons besoin, pour eux aussi,
de créer des cédules d'entraînement. Ces services à
l'extérieur du centre Claude-Robillard nous facilitent la
préparation. A nos yeux, ils sont essentiels.
M. Lalonde: Le seul autre point important, à part le
bassin d'aviron, et je présume qu'il est nécessaire aussi, c'est
le centre Desmarteaux. Que trouvez-vous la?
M. Charbonneau: Le centre Desmarteaux est planifié pour
présenter le basketball, sport très populaire et, plus
particulièrement, si vous vous rappelez les jeux de Munich, il y a eu
une finale Russie Etats-Unis. Nos voisins sont bien désireux de voir ce
qui se répétera peut-être en 1976 et nous n'avons pas
d'autre installation pour présenter le basketball qui, à mes
yeux, à mon opinion, pourrait être acceptée par la
fédération internationale. Je doisdire aujourd'hui que la seule
autre alternative possible est peut-être l'aréna de Verdun, mais,
encore là, on manque d'espace peut-être pas pour la
présentation des épreuves mais pour les services connexes et
aussi d'une salle de réchauffement que nous devrons construire à
l'extérieur de l'aréna de Verdun. Elle a déjà
été refusée par une fédération pour des
raisons que je n'aimerais pas mentionner ici mais disons qu'elle ne ralliait
pas les goûts de la fédération internationale.
M. Charron: II n'y a aucune salle pour le basketball dans les
équipements universitaires, par exemple, disponible à
Montréal ou ailleurs?
M. Charbonneau: II y aurait la possibilité d'aller
à l'Université de Montréal, dans la salle omnisports,
parce qu'on est à créer un nouveau complexe sportif, comme vous
le savez, à l'Université de Montréal. Déjà,
à l'Université de Montréal, nous avons le tournoi
d'escrime qui sera présenté dans le sport "divers" où,
avec plus de 20 pistes de réchauffement, nous anticipons les placer dans
la salle omnisports.
C'est aussi le lieu de rendez-vous, si l'on peut dire, et d'organisation
du cyclisme sur route. Alors, l'Université de Montréal et son
complexe seront très achalandés à ce moment-là.
M. Charron: Au centre Claude-Robillard, où en sont les
travaux actuellement, si travaux il y a?
M. Charbonneau: II y a des travaux d'excavation que je connais.
Il serait peut-être mieux de le demander à la division de la
construction qu'à la division des sports.
M. Boudreau (André): André Boudreau,
représentant de Asselin, Benoit, Boucher, Ducharme, Lapointe,
mandataires-coordonnateurs. Les travaux d'excavation ont débuté
en octobre, tel que prévu, et la majorité de l'excavation est
complétée pour le bâtiment principal. Les travaux de
béton-nage, de fondations étaient prévus pour commencer au
début de janvier; nous avons été retardés mais ces
travaux vont commencer cette semaine.
M. Charron: Je vais préfacer ma question d'une information
qu'il me semble avoir retrouvée quelque part dans la documentation en
annexe aux Jeux olympiques et selon laquelle ces installations de
Claude-Robillard constituent peut-être l'acquis le plus facile
d'accès au lendemain des jeux pour la population montréalaise.
Quel est le caractèrede permanence, au lendemain des jeux, de tout ce
que comprend le centre Claude-Robillard, y compris ce qui se trouve à
l'extérieur? Est-ce que ce qui se trouve à l'extérieur
sera complètement protégé et maintenu après, par la
ville de Montréal?
M. Drapeau: Depuis longtemps, il était prévu un
centre d'athlétisme pour la partie nord de Montréal. C'est ce
grand centre, mais agrandi, qui se réalise; il est conçu, lui
aussi, comme le parc Maisonneuve, en fonction des besoins de cette
région de Montréal et avec le concours actif du service des
sports et loisirs.
La description en a été faite par M. Charbonneau. Divers
sports y seront pratiqués, par la suite, d'une façon permanente
et il est à prévoir que ce sera tellement occupé qu'il y
a, je pense, si ma mémoire est bonne, deux gymnases plutôt qu'un.
C'est bien cela, M. Charbonneau?
M. Charbonneau: Oui.
M. Drapeau: Deux gymnases plutôt qu'un, à cause de
la demande qu'il y aura pour les gymnases.
M. Charron: Je pense que les membres de la commission peuvent
prendre une bonne connaissance du problème par le document
déposé par le COJO à Vienne. Est-ce que, M. Drapeau,
l'installation de cedeuxième gymnase constitue l'augmentation que vous
avez annoncée?
M. Drapeau: Non, c'était prévu dans les volumes.
Cela n'a pas été, je pense, indiqué comme deux gymnases,
mais c'est deux gymnases, c'était prévu.
M. Charron: Peut-être avez-vous déjà
répondu à cette question, mais qu'est-ce qui a fait passer le
montant prévu de $30 millions à $40 millions?
M. Drapeau: M. Boudreau va vous donner quelques renseignements
sur cela.
M. Boudreau (André): Le coût de $40 millions, c'est
le coût final prévu; c'est-à-dire que les augmentations du
coût, la cédule serrée qui prévoit une équipe
de six jours par semaine, dix heures par jour, c'est ce qui fait l'augmentation
du coût, en majorité, de $31 millions à $40 millions.
M. Charron: La main-d'oeuvre, l'augmentation du coût de la
main-d'oeuvre.
M. Boudreau (André): L'augmentation du coût de la
main-d'oeuvre. Maintenant, la pénurie aussi de certaines soumissions de
compétiteurs; c'est-à-dire, il y a certaines
spécialités où il y a moins de compétiteurs, vous
en obtenez deux ou trois à peine. Alors, ceci crée une
augmentation des coûts.
M. Charron: Mais les $40 millions calculés comprennent-ils
toute l'augmentation éventuelle des coûts, d'ici 1976?
M. Boudreau (André): II y a une forte marge
d'imprévus.
M. Lalonde: Quel est le pourcentage? M. Boudreau
(André): De 10%. M. Charron: De 10%.
M. Boudreau (André): Et on a prévu aussi
l'augmentation des coûts à 20% par année.
M. Lalonde: L'augmentation... ah bon!
M. Boudreau (André): Pour l'augmentation des coûts,
l'inflation, 20% par année.
M. Lalonde: Quand la fin des travaux est-elle prévue?
M. Boudreau (André): Mars 1976.
M. Charron: Selon le calendrier actuel, est-il prévisible
que le calendrier soit respecté?
M. Boudreau (André): Oui, nous sommes convaincus qu'on va
finir en mars 1976.
M. Charron: La totalité donc, M. le maire, des
installations olympiques à l'extérieur du parc Maisonneuve mais
sous la juridiction de la ville de Montréal, se chiffre à $72
millions?
M. Drapeau: $72 millions.
M. Charron: C'est le chiffre que vous nous
présentez...
M. Drapeau: C'est rendu à $70 millions parce qu'on a
enlevé $2 millions.
M. Charron: Ah oui! D'accord. C'est le chiffre que vous nous
présentez, j'imagine, dans le même esprit que les
précédents, c'est-à-dire après que les services de
la firme d'ingénieurs-conseils à votre service eut examiné
toutes les possibilités futures?
M. Drapeau: Toutes les possibilités.
M. Charron: Et que, pour reprendre votre expression, tout cela
est embouveté dans le nécessaire pour la tenue des jeux et que
rien de cela ne vous paraît retirable avant la tenue des jeux?
M. Drapeau: Nous avons insisté auprès de M.
Charbonneau, encore une fois, je l'ai dit tout à l'heure; tout a
été revu, il nous adonné les explications sur place de la
nécessité de chaque chose mais, en plus, c'est que tout ce qu'il
y a là et qui va servir pour les Jeux olympiques a été
conçu en vue de l'utilisation permanente pour les besoins de toute la
région. Cela répond à un besoin et ce sera... D'ailleurs,
le besoin est tellement grand qu'à côté de ce centre il y a
un autre centre, très actif, qui est le centre sportif du CEGEP
d'Ahunt-sic...
Une Voix: C'est cela.
M. Drapeau: ...et qui s'agrandit encore actuellement. Alors, les
besoins sont grands et il n'y a rien de ce qui est là qui n'a pas
été prévu en fonction de cela.
Le Président (M. Gratton): Alors, est-ce que...
M. Lalonde: II reste peut-être les frais de financement
à ajouter à cela, dans à peu près la même
proportion qu'ils sont là.
M. Charron: Je crois qu'ils sont inclus déjà ici,
$2 millions.
M. Lalonde: Est-ce que cela comprend les frais de financement au
CEGEP? Ces $2 millions?
M. Drapeau: Ah non! Ces $2 millions ne se rapportent pas
nécessairement à la liste qu'on vient de voir. Le service des
finances a donné ce renseignement au directeur du service des travaux
publics mais cela se rapporte à d'autres factures également
adressées au COJO. Cela ne se rapporte pas nécessairement et
exclusivement à la courte liste qu'on vient de revoir à partir du
centre Claude-Robillard, mais le directeur me dit que c'est un renseignement
que le service des finances lui a donné. On voit: frais de finance
temporaire pour les articles ci-haut mentionnés, y inclus le viaduc
qui est dans le parc et les améliorations locales en
bordure du parc olympique.
M. Lalonde: Alors, cela comprend les éléments
ci-haut mentionnés mais avec, en plus, les autres.
M. Drapeau: En plus, les autres.
M. Lalonde: De quelle façon ces $2 millions ont-ils
été calculés, sur une base de combien?
M. Drapeau: C'est le directeur des finances qui a remis le
document et le calcul à M. Boileau et je n'ai pas eu d'explication. On
avait demandé des renseignements qui ont été remis
à la dernière minute.
M. Lalonde: Parce que $2 millions sur $68 millions, ce n'est pas
beaucoup; cela dépend de la période de temps, mais le taux
d'intérêt étant ce qu'il est...
M. Charron: C'est un peu plus que 1%. M. Drapeau: Ce
serait peut-être... M. Lalonde: D'accord! On en prend note. M.
Drapeau: Très bien.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez d'autres questions sur
les...
M. Charron: Je voulais vérifier une chose avec le maire de
Montréal. Ces installations complétant la liste d'installations
sous la juridiction de la ville de Montréal, est-ce que nous pouvons
maintenant conclure, quant au total, $345 millions pour piscines, siade,
mât, stationnement du parc Maisonneuve?
M. Drapeau: Pardon? Stade, piscine, mât, stationnement et
puis?
M. Léger: Aménagements extérieurs. M.
Charron: Aménagements extérieurs. M. Drapeau: Non,
cela c'est $320 millions. M. Charron: Oui, mais...
M. Léger: Plus les $15 millions et les $10 millions
provenantdes fraisdefinancement et provenant de l'escalade.
M. Charron: C'est cela. $95 millions pour les autres
installations que celles que je viens de nommer...
M. Léger: A l'intérieur du parc.
M. Charron: ...sises dans le parc Maisonneuve, et$70 millions
pour les installations horsdu parc Maisonneuve, ce qui totalise $510 millions,
somme des installations, des constructions sous la juridiction de la ville de
Montréal. Est-ce aussi votre chiffre, M. le maire?
M. Drapeau: Oui, cela correspond à nos chiffres; si on
admet les $10 millions et les $15 millions, cela correspond.
M. Charron: Très bien.
Le Président (M. Gratton): Je pense que ceci
complète l'étude des dépenses et des coûts. C'est
exact?
M. Léger: II reste à les payer.
M. Charron: Mais il y a les dépenses du CO JO.
Le Président (M. Gratton): Je pense que nous pourrions
indiquer tout de suite que les conseillers, consultants et autres techniciens
qui accompagnent le maire et également le président du COJO
peuvent être libérés.
M. Lalonde: Excusez-moi, M. le Président. Quant au COJO,
il y a quand même pour $22 millions d'installations temporaires, il y a
le village olympique, et cela n'a pas encore été abordé
par la commission. Si on a le temps ce soir, naturellement on le fera. Sinon,
ce sera peut-être ajourné à demain. La libération ne
s'appliquerait qu'à ceux qui sont...
M. Charron: Conditionnelle.
M. Lalonde: ...intéressés aux travaux de la ville
de Montréal.
Le Président (M. Gratton): A ceux-là, nous disons,
au nom de la commission, merci pour votre bonne collaboration, et bonne chance
jusqu'à mardi prochain. J'invite...
M. Léger: Une seule question. Il y a un chiffre,
peut-être qui nous a échappé. C'est à la suggestion
du ministre des Finances qui, cet après-midi, je pense, avait dit aux
membres du COJO que les frais de financement de $2 millions qui apparaissaient
comme revenu, et qui étaient facturés à Montréal,
devaient réapparaître dans les dépenses. On ne l'a pas
calculé.
M. Garneau: Ce qu'on avait mentionné ce matin, si ma
mémoire est fidèle, c'est que, dans l'estimation de ces revenus,
le COJO incluait les reve- nus d'intérêts, le placement d'argent
sur base temporaire. Comme ces intérêts étaient
déjà compris dans les revenus, on ne pouvait pas les appliquer en
diminution de la dépense une deuxième fois. Je pense que cela
avait été clarifié.
M. Léger: D'accord!
Le Président (M. Gratton): Les revenus. L'honorable
ministre d'Etat au Conseil exécutif.
M. Lalonde: Non.
Le Président (M. Gratton): L'honorable premier
ministre.
Revenus
M. Bourassa: Si, M. le maire, vous permettez qu'on revienne au
robinet pour ce qui a trait aux revenus, nous avons actuellement un
déficit prévu d'environ $200 millions. Ce que vous soutenez,
c'est qu'après les jeux il sera possible de récupérer ces
fonds avec la loterie olympique. Nous soutenons, de notre côté,
qu'il pourrait être très difficile, du moins durant plusieurs
années, de pouvoir le faire à l'extérieur du
Québec. Nous sommes prêts à envisager, de notre
côté, que cela puisse se faire à l'intérieur
même du Québec, avec des revenus, par année, je dirais,
peut-être de $35 millions, $30 millions à $35 millions.
Quand vous parlez de l'autofinancement des jeux et de l'application du
principe de l'autofinancement des jeux, est-ce que vous soutenez que cet
autofinancement doit nécessairement s'appliquer à des
installations qui vont durer 25, 30, 40 ans et qui vont profiter à
d'autres fins qu'aux jeux?
M. Drapeau: II ne fait pas le moindre doute que toutes ces
installations comprises dans le budget dont il s'agit, parc Maisonneuve, bassin
d'aviron, centre Etienne-Desmarteaux, centre Claude-Robillard, sont des
installations prévues pour des générations. Il ne s'agit
pas de savoir si la génération suivante va s'en servir, mais
c'est pour des générations, sans le moindre doute.
M. Bourassa: Quand vous parlez d'autofinancement des jeux, si je
vous interprète bien, forcément, vous excluez des installations
qui vont servir bien après les jeux?
M. Drapeau: Je n'exclus rien. L'autofinancement tel que je le
conçois et tel que j'ai encore la foi qu'il va se réaliser, cela
comprend absolument tout ce qui va servir pour des génération s
et ce qui mourra avec la fin des jeux. Je ne fais pas de distinction.
M. Bourassa: Et vous croyez que les changements qui pourraient
être apportés à la loterie olympique pourraient suffire
à faire face à ce déficit-là? Nous, c'est une
question que nous pourrons débattre quelque peu. Nous croyons
qu'il devra être nécessaire, pour le gouvernement du
Québec, dans l'état actuel des choses, de permettre la loterie
olympique après les jeux. Nous pourrons discuter du nombre
d'années si nous voulons équilibrer le budget.
Est-ce que la ville pour vous poser une question bien directe,
étant donné que ces installations vont profiter directement
à Montréal, vont apporter des revenus à Montréal
à divers titres pourrait se sentir justifiée de financer
une partie de ces immobilisations par emprunt, comme elle finance toute une
série d'immobilisations, si les autres revenus étaient
insuffisants ou si on devait prolonger la loterie olympique durant un temps
trop long?
M. Drapeau: Etant donné la conception de la formule
d'autofinancement, je ne verrais pas pourquoi la ville laisserait entendre
qu'elle va débourser des crédits venant des taxes, parce que
je le dis sou vent et je continuerai de le répéter
nous avions une source de revenus qu'un autre gouvernement nous a
enlevée. Nous avons obtenu une autre loterie, légale, sans
discussion, et qui est bonne pour très longtemps.
J'ai été extrêmement heureux d'entendre, il y a peu
de semaines, que le ministre des Finances avait eu la bonne idée de ne
pas laisser tomber la loterie olympique avec les jeux. Cela me
réjouissait, je me disais: Quand toutes les dépenses seront
payées, il y aura donc encore possibilité de s'adresser à
Québec pour autre chose, puisque c'est une autre source de revenu
municipal qui continuera d'aider le ministre des Finances à
résoudre ses problèmes fiscaux ou financiers.
Tout ce que je souhaite, c'est que le robinet de la loterie olympique
coule dans la baignoire olympique tant que la baignoire n'est pas remplie.
C'est pour cela que je dis: Pourquoi accepterions-nous le principe de
contribuer financièrement, d'autant plus que je n'admets pas les
chiffres qui ont été donnés et que je suis absolument
convaincu et je vais tenter de trouver des formules pour exprimer, en
tableaux et en chiffres, cette conviction que le robinet de la loterie
olympique, pour ne m'en tenir qu'à cette formule, n'aura pas à
couler pendant plusieurs générations. Il pourra continuer de
couler dans les fonds du ministre des Finances par la suite.
M. Bourassa: Je pensais que vous disiez... mais là, vous
dites plusieurs générations.
M. Drapeau: Oui, parce que j'ai dit que cela continuerait pendant
plusieurs générations au bénéfice de la province,
parce que je ne me fais pas d'illusions, cela ne deviendra jamais une source de
financement municipal.
M. Garneau: M. le maire, de la façon que
j'interprète la question du premier ministre, il s'agit de savoir si la
ville de Montréal n'accepterait pas de mettre le bouchon dans la
baignoire, un peu plus tôt.
M. Drapeau: Le bouchon est là, il s'agit de remplir la
baignoire.
M. Garneau: En prenant une partie des coûts de financement
de ces équipements qui serviront à...
M. Drapeau: Pour permettre d'avancer la date à laquelle le
robinet commencerait à couler pour d'autres fins que des fins
olympiques, ce ne serait pas juste. Je ne crois pas que le gouvernement puisse
demander cela.
M. Bourassa: Mais sur quelle base morale ou juridique, M. le
maire, vous vous placez pour dire qu'après les jeux, la loterie, qui a
été décrite par le ministre des Finances, comme la loterie
du millionnaire, je pense, pour dire que le produit de cette loterie devrait
définitivement et totalement aller jusqu'à la fin du financement
à la ville de Montréal, à toutes fins pratiques, ou au
financement des jeux?
M. Drapeau: C est une question de justice. La loterie olympique
est née des Jeux olympiques. Pourquoi ne nourrirait-elle pas les Jeux
olympiques?
M. Léger: Les Jeux olympiques se terminent en 1976.
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: Si on part avec le principe que les Jeux
olympiques devraient être, pour le Québec et pour Montréal
en particulier, un départ d'un esprit olympique qui va continuer,
c'est-à-dire, la possibilité de l'utilisation maximale des
installations que vous avez là, pour le sport amateur, pour le sport de
masse, comme vous l'avez si bien dit, hier...
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: Si les revenus de la loterie olympique ne
servent qu'à rembourser des déficits ou je m'excuse
du manque à l'autofinancement...
M. Drapeau: A l'écart.
M. Léger: ...à l'écart de l'autofinancement,
cela ne pourra pas servir à permettre de continuer l'élan
olympique au Québec, c'est-à-dire, les autres athlètes,
les autres personnes qui veulent faire du sport amateur. C'est donc dire que,
si vous accaparez ces revenus qui auraient pu être utilisés pour
le sport amateur, mais que cela sert à boucher le déficit ou les
paiements du solde des immobilisations et aussi des intérêts des
frais de financement, on n'atteint pas l'objectif qu'on veut. Les Jeux
olympiques seront terminés en 1976. Il faut maintenant que, par la
suite, on garde cet élan qui aura été donné chez
les Québécois d'être de plus en plus participants, leur
donner les moyens. Autrement dit, toutes les installations qui sont là
vont coûter beaucoup plus cher d'administration que les quelques
installations que nous avions avant. Donc, il ne faut pas que les revenus de
ces
installations soient tellement limités qu'on ne puisse pas
organiser davantage le sport amateur chez nous. Je dis, pour moi, que les Jeux
olympiques seront terminés en 1976; par la suite, il ne faut pas
compromettre les générations futures de possibilités de
revenus de cette loterie olympique. Moi, je ne la vois pas comme une
continuation de l'autofinancement.
M. Drapeau: C'est encore un point sur lequel on est d'accord. Il
ne faut pas compromettre, il est à prévoir que l'élan du
sport amateur va continuer. Mais encore fallait-il avoir des installations!
C'est vrai que nous avons vu grand pour qu'il y ait beaucoup de gens. Nous
avons conçu cela pour le sport de masse. Encore faut-il, d'abord, que
les installations soient payées. Ou bien on prend les revenus de la
loterie qui continue pour les donner en subventions à des associations
sportives et on taxe les contribuables pour payer les installations, ou bien on
garde les revenus de la loterie olympique pour payer les installations et on
taxe les contribuables pour donner des subventions. Mais je pense que c'est
encore beaucoup plus logique de dire: Nous allons décaler la
période de revenus. J'étais assez réaliste, dès le
début, pour savoir que cela prend un minimum de temps à
recueillir un maximum de fonds. Mais la rentrée des revenus n'a pas
commencé aussi tôt qu'elle aurait pu et dû, pour toutes
sortes de circonstances, dont, j'espère, on ne tiendra pas le maire de
Montréal responsable. Cela aurait dû commencer plus tôt.
Mais à cause de circonstances politiques on avait un
gouvernement minoritaire à Ottawa qui avait d'autres lois plus
pressantes à adopter et il y avait, admettons-le, le climat
psychologique du temps. Il s'est amélioré, mais, dans ce
temps-là, il y avait bien des articles et des déclarations qui se
faisaient contre les Jeux olympiques et c'était compréhensible
que le gouvernement minoritaire dise: Est-ce que je vais risquer mon
gouvernement sur cette loi? Alors, il a donné du temps à
l'opinion publique d'accepter mieux. Il nous a donné le temps de faire
les visites qu'il fallait, de convaincre les divers partis d'opposition et le
commissaire général et moi nous avons vu séparément
tous les chefs d'opposition dans certains cas, il y avait des
comités à l'intérieur de ces partis politiques afin
de leur faire bien comprendre l'importance de tout cela.
Nous avons fait notre part pour faire accepter par les membres du
Parlement, les divers partis du Parlement, que la loi soit adoptée. Je
pensequeje l'ai dit hier, elle a été acceptée le jour ou
la veille de la clôture de la session.
Cela a pris plus de temps et ensuite la mise en marche, une fois les
autorisations données, parce qu'à la monnaie royale, il est bien
évident que tant que la loi n'était pas adoptée, tout
mécanisme de production, les commandes et cela, cela ne pouvait pas se
donner. Alors, on a pu mettre en marche le mécanisme qu'après
l'adoption de la loi. Tout cela a entraîné des retards quant
à la date du commencement de la rentrée des revenus.
Quand je dis: Prolongeons, je ne dis pas que c'est un synonyme
d'allongeons. Je dis: Si on respectait le décalage, commençons
donc par respecter le décalage. Soyons donc justes, donnons donc aux
Jeux olympiques les revenus qui étaient prévus à la
période où ils étaient prévus. Mais on n'a pas
commencé, le robinet n'a pas commencé à couler au moment
du premier signal. Le plombier était occupé ailleurs. Quand le
plombier s'est mis en frais de faire fonctionner le robinet, cela a
commencé à couler et ce décalage, psychologiquement, nous
a coûté cher. S'il y a plus de frais de financement, c'est parce
qu'il n'y a pas assez d'argent d'entré. Cela augmente les frais, mais ce
n'est pas la faute du maire de Montréal.
M. Bourassa: Mais le retard à agirdu plombier, est-ce
qu'il y a moyen de le chiffrer?
M. Drapeau: Pardon?
M. Bourassa: Le retard du gouvernement fédéral
à adopter des lois, est-ce qu'il y a moyen de chiffrer le coût
pour les Jeux olympiques de ce retard?
M. Drapeau: Oui, il y a moyen. Il faudrait, par exemple, se
rappeler, dans le cas de la monnaie, si ma mémoire est bonne, que
lorsque les premières commandes d'argent ont pu être
données, c'était rendu, je pense, à $2.80, M. le
commissaire? L'argent.
M. Rousseau: Vous parlez...
M. Drapeau: Lors de la première commande d'argent.
M. Rousseau: Elle était plutôt près de $3
à ce moment-là.
M. Drapeau: A $3. Un an avant c'était $1.60... M.
Rousseau: $1.80.
M. Drapeau: $1.80. Alors, déjà là, on
pourrait tout de suite savoir le décalage, sur ce point-là. Mais
il est bien évident que, si on veut faire une étude pour savoir
quels étaient les salaires à ce moment-là, enfin tous les
frais qui sont chargés, production, publicité, empaquetage,
administration, on pourrait faire une étude. Il n'y a pas de doute.
M. Lalonde: Ce à quoi le premier ministre se
réfère, je crois, c'est à ce retard qui vous a
empêché aussi de commencer à vous engager à
construire.
M. Drapeau: C'est bien sûr.
M. Lalonde: Parce que vous n'avez pas, comme administrateurs
responsables, pris des engagements avant de vous assurer ces revenus. Cela
rétrécit d'ailleurs M. Lamarre s'y
réfère
dans son rapport la période de production des
installations et augmente les coûts. Est-ce que vous pouvez chiffrer
cela?
M. Drapeau: Oui, on peut certainement chiffrer cela. Il s'agit de
calculer, on pourra le faire d'ici quelques jours et vous lefaire parvenir. Si
tous les salaires avaient été calculés, les
matériaux au prix d'un an avant, calculez.
M. Bourassa: Quand vous dites que vous allez refuser toute
subvention spéciale du gouvernement du Québec et du gouvernement
fédéral, si le gouvernement fédéral, pour compenser
ce retard, par pure hypothèse, évidemment, était
prêt à offrir une subvention, étant donné les
coûts additionnels que cela a causés, est-ce que vous
maintiendriez votre point de vue de refuser cette subvention?
M. Drapeau: Nous inscririons cela dans les revenus comme des
revenus perçus pour compenser l'année où nous n'avons pas
eu de revenus.
M. Bourassa: Mais vous l'accepteriez quand même?
M. Drapeau: Les inscriptions seront faites en conséquence
dans nos livres et les autres gouvernements peuvent inscrire ce qu'ils
veulent.
Il est bien évident on a beau rire que la mise en
marche de la formule d'autofinancement a été retardée.
Cela nous a coûté plus cher et cela nous a apporté moins de
revenus. Cela ne peut pas être nié.
M. Goldbloom: M. le maire, heureusement que vous n'êtes pas
une fille parce que vos refus ne sont pas très convaincants!
M. Drapeau: Mais cela restera la formule d'autofinancement!
M. Léger: M. le maire, si vous continuez à
l'affirmer, je pense que vous allez commencer à le croire.
M. Drapeau: Pardon?
M. Léger: Si vous continuez à l'affirmer, vous
allez commencer à le croire.
M. Drapeau: J'y croirai toujours parce que cela sera cela. Il
n'était pas possible que je sois idiot à ce point de croire qu'on
pourrait recueillir tous les fonds en une si courte période de temps.
C'est bien beau, rire. Je suis bien prêt à rire aussi. Mais,
à un moment donné, il faut être sérieux. La
période d'autofinancement commandait une certaine durée. C'est
cela qui est dans ma lettre au premier ministre, M. Trudeau. Je l'ai lue. Si
vous le voulez, je vais la relire encore: "La mise en application de ces
formules et programmes d'autofinancement s'échelonnera sur une
durée qui permettra de payer les dépenses autorisées". Je
l'ai écrit à ce moment-là. Ce n'est pas une excuse que je
trouve après le crime. J'avais l'intention, àce moment-là,
et j'avais la connaissance suffisante.
M. Bourassa: C'est son interprétation à lui qui est
également importante, l'interprétation que le premier ministre du
Canada va donner à cette lettre. Parce que là, vous vous trouvez
implicitement à demander au gouvernement fédéral, si je
vous comprends bien, je ne sais pas si juridiquement c'est absolument
nécessaire, mais peut-être que cela voudrait dire un amendement
à la loi pour permettre la loterie olympique après 1976 et pour
permettre la vente de la monnaie olympique après 1976.
M. Drapeau: Je veux répéter ce que j'ai dit hier
et, autant que possible, dans les mêmes mots. Il nous faut d'abord nous
assurer qu'on va aller chercher tous les revenus possibles en vertu de la loi
actuelle sans demander autre chose. Quand on sera rendu à la fin de
toutes les possibilités de la loi actuelle, mais qu'on se sera vraiment
donné la peine d'aller cherchertout ce qu'elle nous permet d'aller
chercher, à ce moment-là, on verra s'il en manque, on verra
combien il en manque et on verra s'il faut aller chercher un amendement
à la loi.
Je soumettrai la formule. J'ai appris d'autres chiffres au cours des
débats. Il y a des aspects du financement qui n'avaient peut-être
pas été examinés à fond. On va les faire
réexaminer par nos services des finances. Je soumettrai
également, à ce moment-là, des chiffres corrigés.
Mais ce qu'il reste d'extrêmement important et de très
sérieux, c'est qu'il y a des données dans l'appréciation
des revenus dont il ne faudra pas discuter parce que cela pourrait nuire aux
formules.
M. Léger: On vient d'affirmer la possibilité de la
continuation de la monnaie olympique après les olympiques de 1976. Il
faut quand même réaliser qu'une monnaie olympique est faite dans
le but d'intéresser les collectionneurs pour un événement
qui s'en vient.
Après 1976, il y aura probablement très tôt, une
monnaie olympique de Moscou qui va être sur le marché. Quel serait
l'intérêt des collectionneurs d'avoir des monnaies olympiques
après que l'événement a eu lieu? Ce qui est d'ailleurs
contre la loi actuelle, et apporter un amendement à cela, je pense, est
un peu exagéré. Je ne pense pas que ce soit une chose pensable.
Jusqu'à maintenant, on parle, dans le domaine de la juridiction
provinciale, d'une continuation de la loterie olympique sur le territoire du
Québec. Sur le territoire des autres provinces, c'est encore un tout
autre problème. Il faut tenir compte aussi d'une autre
difficulté: c'est que dans l'actuel protocole d'entente, les revenus de
la loterie olympique ne doivent pas aller pour des immobilisations.
Je pense qu'il ne faut pas mêler toutes les autres sources de
revenus possibles. Le premier ministre nous parle de la possibilité de
la continua-
tion sur le territoire du Québec de la loterie olympique. Je
pense qu'il faut se limiter à cela parce que je pense qu'on ne peut pas
contrôler les autres éléments que vous avez
mentionnés, spécialement la continuation de la monnaie olympique
après 1976 et la continuation de la loterie olympique sur les
territoires des autres provinces qui elles-mêmes, jusqu'à
présent, ont été quand même un peu
réticentes. Elles étaient prêtes à apporter une
certaine participation à l'événement olympique mais non
pas pour, comme le disait le député de Saint-Jacques aujourd'hui,
financer les immobilisations qui vont servir à Montréal.
Il faudrait quand même demeurer dans le* domaine de la juridiction
où nous pouvons peut-être aujourd'hui commencer à
évaluer des commencements de solutions.
M. Drapeau: Le député de Lafontaine vient justement
de soulever un des aspects de la question que je trouve très dangereux
de discuter en public. Je peux certainement dire en passant que s'il y a une
loterie je vais donner juste une opinion, je ne voudrais pas être
accusé de quoi que ce soit, je vais juste donner une opinion s'il
existe une loterie du millionnaire au Québec, à partir du moment
où les jeux olympiques seront terminés, je ne pense pas qu'en
dehors du Québec personne ne désirera plus devenir millionnaire.
C'est une opinion, je peux me tromper, c'est bien évident, je ne veux
pas...
M. Léger: Mais pour vendre les billets, il faudra avoir un
système qui va être quand même de la juridiction d'autres
provinces. Je suis d'accord quant au principe.
M. Drapeau: Je ne sais pas si le député de
Lafontaine va souvent à Ottawa, parce que c'est dans une autre province,
mais il m'arrive d'aller à Ottawa et très souvent des citoyens
d'Ottawa m'offrent en vente des billets de Loto-Québec. Je ne sais pas
si Loto-Québec a le droit de vendre des billets de Loto-Québec en
Ontario?
M. Garneau: M. le Président, je dirai qu'il y a des agents
de Loto-Québec situés sur le territoire québécois
à Hull qui sont très entreprenants mais qui n'ont pas la
juridiction ou l'autorité normale de le faire.
M. Drapeau: Je ne le reproche à personne, je l'ai
constaté, mais pas seulement à Hull. Il y en a qui demeurent
à Ottawa et qui en vendent dans les limites de l'Ontario, et pas
seulement à Ottawa, c'est bien évident.
Ce que je dis, c'est que ça ne peut pas se discuter publiquement
parce qu'il y a une situation de fait qui est plus forte que tout ce qu'on peut
imaginer. J'ai déjà eu l'occasion d'ailleurs de m'entretenir
privément avec le premier ministre, avec le ministre des Finances, avec
le ministre d'Etat au Conseil exécutif et avec d'autres sur l'avenir de
la loterie olympique ou la loterie du millionnaire.
J'entrevois des possibilités qui vont se réaliser
d'elles-mêmes. Je pourrais écrire comment je vois, après
les jeux, que cela va se passer. Je pourrais l'écrire.
M. Bourassa: M. le maire...
M. Drapeau: Je ne vois pas pourquoi...
M. Bourassa: ... on a plusieurs hypothèses quand
même. Je veux dire qu'on est ici pour informer l'opinion publique...
M. Drapeau: Exactement.
M. Bourassa:... et l'informer de la façon la plus
complète possible. Sauf la loterie olympique proprement
québécoise, tout le reste n'est qu'hypothétique, ou mieux
ou au pire, selon le point de vue. Pour la loterie proprement
québécoise, on ne peut pas cacher que cela va nuire, cela nuit ou
cela peut nuire à la Superloto qui, actuellement, donne un revenu au
gouvernement du Québec. Comme nous représentons toutes les
régions du Québec, nous recherchons un équilibre entre une
contribution normale du gouvernement du Québec à des
installations qui vont durer des générations, qui vont profiter
à des Québécois, des Montréalais, et une
contribution également normale de la ville de Montréal à
des installations qui vont lui rapporter des revenus. C'est pour cela que si
nous prenons votre présentation, si nous acceptons vos arguments que la
loterie olympique devra fonctionner tant que le déficit total n'aura pas
été complètement effacé, cela veut dire que nous
nous trouvons à diminuer les revenus du gouvernement du Québec,
parce que cela affecte la Superloto.
C'est pourquoi, évidemment, tout cela reste à discuter
parce que nous n'avons aucune précision sur le déficit, nous
prévoyons $150 millions, $200 millions, mais il reste certainement
à trouver une formule qui se trouve à réaliser
l'équilibre entre la responsabilité du gouvernement du
Québec vis-à-vis de l'ensemble des Québécois et des
besoins de l'ensemble des Québécois et sa responsabilité
vis-à-vis des Montréalais, de même que celle de la ville de
Montréal vis-à-vis des actifs qui vont profiter en premier lieu
à des Montréalais.
M. Drapeau: II ne fait aucun doute que, tant que la population
veut volontairement acheter des billets de la loterie du millionnaire, cela
constitue un revenu que l'acheteur paie joyeusement, beaucoup plus joyeusement
qu'il ne paierait une fraction de cela en augmentation d'impôts. Alors,
plutôt que de taxer le contribuable pour payer les Olympiques, pourquoi
ne pas continuer la loterie olympique? Je ne crois pas que cela se prolongerait
pendant plusieurs années, je ne le crois pas.
M. Bourassa: Au pire, si on a un déficit de $200 millions,
à des taux d'intérêt de 10%; et qu'on a un revenu de la
loterie olympique de $25 millions à $30 millions, disons $30 millions,
cela veut dire, si on inclut les taux d'intérêt de 10% sur $200
mil-
lions, que c'est pour plusieurs années, c'est douze à
quinze ans.
M. Drapeau: Oui, mais il faudrait quand même réviser
ces chiffres. Je n'admets pas qu'il y aura un déficit de $200 millions.
J'ai bien dit "déficit" entre guillemets, parce que ce n'est pas mon
mot, cela.
M. Bourassa: C'est l'écart.
M. Drapeau: C'est un écart. Alors, je n'admets pas tout
cela et je...
M. Léger: Le grand écart!
M. Drapeau: Alors, tout cela, encore une fois, cela peut
s'aborder de différentes façons. Si un gouvernement
préfère dire: On va payer; il dira: On va payer. Mais s'il
continue de recevoir, par exemple, la loterie olympique; je dirai: II se
rembourse avec la loterie olympique.
M. Bourassa: Si on fait le calcul, M. le maire, si on compte $20
millions de taux de frais de finance sur $200 millions de déficit
disons que vous n'acceptez pas $200 millions, mais ce sont les chiffres qui
nous sont soumis actuellement cela fait $20 millions. La loterie
rapporte $30 millions; cela veut dire je comprends que ce doit
être réduit d'année en année, le montant des frais
de finance, mais il reste quand même que c'est $10 millions dans les
premières années. Alors, cela nous remet pour plus que plusieurs
années, cela; cela nous remet jusqu'au début des années
1990. Et nous avons notre responsabilité vis-à-vis de l'ensemble
des Québécois en plus de l'effet d'une telle loterie sur les
autres loteries du gouvernement du Québec.
M. Drapeau: Prenant l'exposé tel qu'il est, di-sonsque
cela prendrait 20 ansou 25 ans. Maques-tion de tout à l'heure demeure la
même: Est-ce qu'il y aurait une loterie olympique s'il n'y avait pas eu
de Jeux olympiques?
M. Bourassa: II y en a une de $500,000.
M. Drapeau: Est-ce que ces revenus-là entreraient s'il n'y
avait pas eu de loterie olympique?
M. Bourassa: Là, c'est $500,000 le prix maximal?
M. Garneau: Sur la question telle que la formule M. le maire, je
ne dis pas qu'il y aurait eu une loterie olympique ou une loterie du
millionnaire en 1974, mais il y aurait certainement eu d'autres loteries, comme
nous nous apprêtons, à brève échéance,
à suggérer des modifications très importantes à la
formule actuelle de Loto-Perfecta, comme nous étudions d'autres formules
de loteries. Comme j'ai eu l'occasion de le mentionner, la Loterie, d'une
façon générale, évolue un peu comme un spectacle,
c'est-à-dire qu'il faut chan- ger, à un certain moment, les
visages, il faut changer les appellations, modifier des choses pour maintenir
un intérêt constant auprès de la population. Certaines
loteries peuvent durer dix ans, quinze ans et fonctionner très bien,
puis, à un certain moment, il y a des goûts qui changent et il
faut changer les formules. On ne l'aurait certainement pas appelée la
loterie olympique, mais, de là à dire qu'il n'y aurait pas eu
d'autres loteries gérées dans le cadre de l'organisation de
Loto-Québec actuelle, je pense que ce ne serait pas exact.
Revenant à la formule d'autofinancement, M. le maire, je
comprends les préoccupations que vous aviez lorsque vous avez
écrit la lettre que vous aviez envoyée, expédiée au
premier ministre du Canada. Mais je dois vous avouer que, malgré que
j'ai suivi d'assez près l'évolution de ces échanges de
documents, je dois reconnaître que, personnellement, la formule
d'autofinancement, dans ma façon de voir les choses ce
n'était pas la première fois que vous nous expliquiez la
théorie du robinet c'était l'autofinancement avec la fin
des jeux, de ne pas penser qu'un autofinancement, c'est à
perpétuité. C'est certainement une question qui se situait dans
le temps. On ne peut certainement pas blâmer la loterie, puisqu'elle
donne des rendements qui dépassent à peu près tout ce qui
pouvait être prévu, même par les plus optimistes. Mais de
là à dire qu'il n'y aurait pas eu d'autres loteries, je ne pense
pas.
Moi, j'aurais peut-être une question à poser à M.
Rousseau, sur le budget des revenus tel qu'il nous a été
présenté.
M. Charron: C'est, d'ailleurs, si vous me permettez une seule
remarque, à M. Rousseau que nous devons adresser ces questions quant aux
revenus, parce que la loi, l'autorité responsable en cette
matière.
Je veux bien croire que les visions du maire de Montréal peuvent
être importantes lorsque nous discutons ici. Si je me fie à
l'appel du ministre des Affairesmunicipalesqui nousinvitait autoutdébut
des travaux de la commission à aborder ce problème comme des
hommes d'affaires, la moindre chose que nous pourrions faire, c'estde respecter
le partage des responsabilités. Or, que ce soit je le
répète selon les statuts olympiques, la décision du
gouvernement fédéral, l'entente entre la ville de Montréal
et le COJO, le premier responsable quant aux revenus et quant aux façons
d'augmenter le revenu s'il ne rejoint pas ou si l'écart est encore trop
vaste avec les dépenses pour reprendre l'expression c'est
toujours le COJO.
M. le maire, membre du COJO, peut certainement faire part à ses
collègues de ses visions pour après 1976, mais il reste que
l'autorité devant prendre la décision sur la façon
d'augmenter les revenus et l'obligation pour lui d'augmenter les revenus parce
que la loi l'oblige, dans ses statuts, à présenter la
clôture des jeux sans déficit, c'est le commissaire
général.
M. le Président, il est onze heures. Le ministre des Finances
peut peut-être conserver ses ques-
tions pour demain. Je suis heureux de le voir se diriger vers le...
M. Garneau: Je serai malheureusement absent demain, j'ai des
engagements que je ne peux absolument pas remettre, ils sont pris depuis
longtemps. Si on avait la permission de continuer, j'aurais peut-être
quelques questions à poser à M. Rousseau, concernant la monnaie
olympique.
M. Charron: Quelques minutes.
M. Garneau: La différence entre le budget original qui
était estimé, à ce moment-là dans la loi, mettez un
maximum de $250 millions... Je tiens à souligner en passant que
l'article 3 de cette loi dit que les pièces de monnaie, suivant la loi,
doivent être datées respectivement de 1973, 1974, 1975 et 1976,
donc, une prolongation nécessiterait d'abord un changement à la
loi.
Est-ce que la baisse des revenus dont bénéficie le COJO,
au titre de la monnaie olympique, a été affectée et de
combien, à cause de l'augmentation du coût du métal et
l'augmentation du coût de fabrication des pièces, des
présentations dans des étuis? Quelle est la différence
entre le coût de l'impression de ces pièces et sa valeur nominale,
de combien a-t-elle évolué? Est-ce que c'est un
élément important dans la baisse du produit net laissé au
COJO?
M. Rousseau: Je crois que, pour répondre
complètement, il faut retourner au début, quand nous avons, M. le
maire et moi, présenté l'idée de la monnaie, une monnaie
qui était basée un peu sur ce qui s'était passé
à Munich où la monnaie avait rapporté $219 millions,
pendant les jeux et avant les jeux.
A ce moment, le métal valait $1.80. On s'attendait, comme
à Munich, à un revenu par le droit du seigneur, ce qu'on appelle
"seigniorage", de 50% à 60%.
M. Garneau: 50% à 60% de la valeur nominale.
M. Rousseau: De la valeur nominale. Depuis, le métal est
parti et, justement au moment où les pièces de monnaie ont
été lancées, en décembre 1973, à peu
près en même temps que les billets de loterie, déjà
le métal était monté autour de $4.50, $5. Il est
monté jusqu'à$6 et, à un certain moment, il n'y avait plus
du tout de droit du seigneur dans la monnaie que nous avions.
C'est pourquoi, à ce moment, le président directeur
général du programme des monnaies, M. Page, a fait le tour de ses
agents dans le monde pour voir ce que nous ferions. Devions-nous baisser le
contenu du métal dans les pièces de monnaie ou devions-nous
demander une surprime? Suivant les rapports qu'il a eus dans le monde, il
valait mieux rester avec une pièce sterling, ce qui veut dire 92.5% de
contenu d'argent, et monter le prix. Aussi de vendre dans des écrins
pour pouvoir justement faire un certain profit sur les écrins. C'est ce
qui s'est passé.
Depuis ce temps, il y avait aussi une question assez difficile, pour
nous, à COJO, à résoudre, c'était justement
d'acheter le métal en assez grand volume, le financer et ne pas non plus
faire un impact sur le marché qui ferait remonter le métal.
Toutes ces choses, maintenant, sont dans les mains de M. Page. Je ne fais que
partie du jury qui revoit le marketing avec M. le maire et d'autresdes finances
et des postes. Et pour vraiment répondre à toutes les questions
que vous pouvez demander, ça prendrait M. Page.
M. Garneau: II reste que, fondamentalement, le droit du seigneur
qui était la partie qui demeurait entre les mains de COJO...
M. Rousseau: Est devenu minime.
M. Garneau: Pardon?
M. Rousseau: Est devenu minime.
M. Garneau:... est devenu beaucoup plus faible. On peut
interpréter la révision du budget, non pas comme une baissedans
lafaveurdu public en général et des collectionneurs face à
la monnaie olympique des jeux de 1976, mais plutôt par une diminution du
droit du seigneur qui reste au COJO.
M. Rousseau: En partie, mais je crois aussi que nous avions, pour
le premier tirage, pour la première frappe, pensé à neuf
millions de pièces. Il s'en est vendu sept millions et vu la
mévente, vu que nous avons commencé au moment où la
situation économique du monde commençait à baisser, la
vente a été beaucoup moins bonne que nous avions
prévu.
M. Garneau: Est-ce qu'actuellement les pièces de monnaie
se vendent au pair ou si elles se vendent à prime?
M. Rousseau: A prime.
M. Garneau: Ces pièces de monnaie se vendent à
cause de la rareté ou à.cause d'une décision?
M. Rousseau: Vous voulez dire la première vente.
M. Garneau: Non, actuellement.
M. Rousseau: Vous avez deux marchés.
M. Garneau: Si elles se vendent à prime sur le
marché secondaire, si on peut l'appeler ainsi, c'est signe que les
pièces disponibles sur le marché primaire ont toutes
été vendues.
M. Rousseau: Mais pour la plupart la prime est encore minime. Il
y avait ce surplus de deux millions de pièces qui justement jouait
derrière et qui empêchait ce changement sur le marché
secondaire.
M. Garneau: A l'exception du premier tirage ou de la
première frappe, compte tenu que pour la deuxième, si je
comprends vos explications, la vente aurait été de beaucoup
meilleure, est-ce qu'on peut escompter que les autres frappes qui seront
offertes au public atteindront ou maintiendront à peu près le
même niveau?
M. Rousseau: En fait, la raison pour laquelle les montants ont
été baissés, c'est que le montant des pièces de
monnaie a été baissé de $9 millions à $5
millions.
M. Garneau: Pour les pièces d'or, est-ce que le COJO a
discuté de cette possibilité avec les responsables du marketing?
Est-ce que c'est une voie que vous avez analysée?
M. Rousseau: Oui, c'est une question qui a été
soulevée, mais c'est une question qui demanderait un changement dans la
loi et c'est aussi une question qui devrait être débattue avec le
fonds monétaire.
M. Garneau: A ce moment-ci, vous n'êtes pas en mesure de
formuler des hypothèses de travail. C'est encore trop tôt. Il faut
donc s'en tenir, dans l'estimation des revenus de la monnaie olympique,
à cette fourchette de $100 millions à $175 millions que vous nous
avez donnée...
M. Rousseau: C'est le rapport que nous a fait M. Page au conseil
d'administration le 17.
M. Bourassa: Pour les pièces d'or, vous n'avez aucune
idée...
M. Rousseau: Pas encore.
M. Bourassa: ... si cela pourrait permettre de s'en tenir
à $175 millions plutôt qu'à $100 millions?
M. Rousseau: Non, justement, il s'agit plutôt de savoir
comment va réagir le marché, parce que nous avons encore 18 mois,
nous avons encore quatre frappes. Il s'agit de voir c'est pourquoi il y
a cette différence comment va réagir le marché sur
les $5 millions maintenant. Elles deviennent plus rares.
Nous avons des problèmes assez épineux aux Etats-Unis et
surtout au Japon où nos ventes ont débuté d'une
manière fantastique et ont soudainement tombé.
M. Bourassa: Les Etats-Unis constituent quelle proportion du
marché global?
M. Rousseau: Nous escomptions 25% à ce moment-là et
maintenant...
M. Bourassa: En Europe?
M. Rousseau: En Europe, 15%.
M. Bourassa: Est-ce que la vente va bien en Europe?
M. Rousseau: En Europe, cela va assez bien, oui.
M. Garneau: Est-ce que le COJO a étudié d'autres
possibilités de financement que celles indiquées dans l'espace de
vos revenus, sous une forme à laquelle je ne pense pas, mais à
laquelle aurait pu penser l'administration du COJO dan s un programme
d'autofinancement? Est-ce qu'il y a d'autres programmes, d'autres gadgets, si
vous me permettez l'expression, d'autres idées qui ont été
étudiés pour trouver des formules additionnelles?
M. Léger: M. le Président, je ne voudrais pas
être désagréable auprès du ministre, mais il y a
tout un débat à faire, demain, là-dessus. Il nous a
demandé la permission de poser quelques questions
supplémentaires, mais nous étions censés terminer à
onze heures. Nous siégeons depuis dix heures ce matin. Nous avons aussi
beaucoup de questions là-dessus. Je regrette que le ministre ne puisse
pas être avec nous demain, mais il nous avait dit quelques questions, et
il est déjà presque onze heures dix.
M. Garneau: J'aurais été prêt à
continuer jusqu'à minuit, moi.
M. Léger: Je sais, mais nous ne sommes pas dans la
période où il y a...
M. Garneau: C'est intéressant.
M. Charron: Mais nous, nous siégeons demain.
M. Léger: Nous siégeons demain.
M. Garneau: Je vais siéger plus tôt que dix heures,
malheureusement, moi-même.
Le Président (M. Gratton): Je dois comprendre que le
consentement unanime requis pour siéger après onze heures
n'existe plus.
M. Charron: II est retiré.
Le Président (M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux à demain, dix heures.
(Fin de la séance à 23 h 6)