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Commission permanente des affaires municipales
Autofinancement des Jeux olympiques (3)
Séance du jeudi 23 janvier 1975
(Dix heures vingt-quatre minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! Dès le départ, j'aimerais
aviser la commission de certains changements quant aux députés
qui ont le droit de parole durant la séance d'aujourd'hui, soit M.
Charron (Saint-Jacques) remplace M. Bédard (Chicoutimi), M. Bourassa
(Mercier) remplace M. Bédard (Montmorency), M. Boudreault (Bourget)
remplace M. Boutin (Abitibi-Ouest), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) remplace
M. Chagnon (Lévis), M. Veilleux (Saint-Jean) rempalce M. Déziel
(Saint-François) et M. Malouin (Drummond) remplace M. Leduc
(Taillon).
Au moment de l'ajournement, hier soir, nous allions aborder la question
des revenus et, si c'est le désir de la commission, nous pourrons
continuer dans cette veine ce matin.
Le député de Lafontaine.
Revenus Monnaie olympique
M. Léger: M. le Président, je voudrais, dans la
partie des revenus, poser certaines questions. Au 30 septembre 1974, M.
Rousseau, puisque c'est vous qui êtes responsable des revenus, il
semblait que, si l'on touche la monnaie olympique, sur une tranche de $83
millions, il n'y en avait que 60% d'écoulés. Les derniers
rapports vous donneraient quels chiffres? Autrement dit, à ce
moment-là, il y avait $48 millions de vend us pour une proportion
peut-être de 35% qui revenait au Québec, mais vous avez
certainement un rapport plus détaillé et plus à jour que
le 30 septembre.
M. Rousseau: Au dernier rapport qu'on nous a donné, les
ventes étaient de $89 millions. Le retour vers nous, les entrées
étaient de 22.6%, ce qu'on a donné hier.
M. Léger: Pour la première émission?
M. Rousseau: C'est en partie la première et un peu la
deuxième. C'est assez difficile parce q ue vous savez qu'il y a une
partie de l'argent qui reste pour l'administration. Il y a aussi une partie qui
reste aussi contre le métal. Parce que nous avons dû quand
je dis nous, je parle maintenant du programme faire des inventaires de
métal. Nous avons, en ce moment, presque tout le métal qu'il nous
faut pour les sept frappes.
Alors, la raison pour laquelle nous avons moins d'argent qui entre en ce
moment, c'est parce que, dans l'administration, il faut le roulement de caisse
voulu et aussi, de l'autre côté, une partie du métal pour
l'intérêt surtout.
M. Léger: Ai-je bien compris quand vous avez dit qu'il y
avait $89 millions...
M. Rousseau: De vendues.
M. Léger: ... de vendues; sur une totalité de
combien d'émises?
M. Rousseau: C'est assez difficile, il faudrait que M. Page vous
réponde; ce sont des questions assez détaillées. En ce
moment, nous avons la première qui a été vendue
jusqu'à 7 millions de pièces; la deuxième qui est en vente
et la troisième qui a été lancée. Voyez-vous, il y
a des chevauchements de frappe de monnaie en ce moment. Alors, il faut
absolument avoir les chiffres, moi je ne les ai pas. C'est le programme qui a
cela.
M. Léger: J'aurais bien aimé avoir la
présence de M. Page, parce que je pense que c'est un
élément très important, puisqu'on est en train
d'évaluer quelles seront les possibilités de revenus globaux,
totaux possibles pour, par la suite, faire un éventail des
possibilités de dépenses minimales. On dit bien les
dépenses minimales, on est sûr que ces dépenses peuvent
être un peu plus fortes que cela, mais les revenus quand même, si
on ne peut pas s'assurer des revenus comme base solide des déductions,
la comparaison peut être boiteuse et même dangereuse.
Est-ce qu'il y a des difficultés, est-ce que M. Page viendra nous
expliquer en détail ces prévisions et la situation exacte? A
moins que le ministre soit au courant de ces détails.
M. Lalonde: C'est-à-dire qu'en principe, je n'ai pas
d'objection. Maintenant, je me demande si on ne devrait pas, au départ,
explorer jusqu'à la fin les possibilités d'obtenir ces
renseignements de COJO. D'ailleurs, les membres de l'Opposition les demandent
depuis deux jours, et le grand maître de ces jeux doit
nécessairement avoir ces informations. Je sais qu'il y a un
vice-président aux revenus; nous connaissons les genres de rapports
qu'ils obtiennent du comité de la monnaie; je sais aussi que les
représentants de COJO assistent aux réunions du comité de
la monnaie. Alors, j'imagine que tous ces renseignements devraient nous
être donnés par le COJO.
M. Rousseau: C'est juste, mais nous n'avons pas
lesdétails. Nous sommes un peu comme un ministre, ils nous donnent les
grandes lignes, ils ne vont pas dans les détails. S'ils les donnent, ils
les donnent com me cela et c'est très difficile pour nous d'essayer de
savoir tout.
M. Lalonde: Mais n'avez-vous pasdes représentants qui
assistent aux réunions du comité de la monnaie?
M. Rousseau: Oui, j'y assiste quand je peux et c'est très
rare que je le puisse. Nous avons constamment un représentant.
M. Lalonde: Est-ce que ce représentant pourrait
répondre aux questions? Est-il ici actuellement?
M. Rousseau: Non, ce sont M. Asselin et M. Sneider. Mais on n'est
pas si près de cela du programme de la monnaie parce qu'il est à
Ottawa et il est complètement sous l'égide d'Ottawa.
M. Léger: La question que je vous ai posée au
départ, c'était: Dans la première frappe, vous dites qu'il
y a eu pour $89 millions de vendues.
La proportion de ce qui a été écoulé, quand
on dit vend u, est-ce que vous voulez dire par là que les gens les ont
toutes achetées ou qu'elles ont été distribuées
dans les pays? Après cela, il peut y avoir des retours, si ce n'est pas
vendu.
M. Rousseau: Non.
M. Léger: Quelle est la proportion de vente réelle,
de ce qui a été frappé?
M. Rousseau: Je crois que je ne peux pas répondre à
cette question exactement. La première, on a dû arrêter
à 7 millions de pièces. On s'en allait vers des ventes de 9
millions de pièces. A cause des difficultés, ils sont
arrêtés à 7 millions de pièces. La deuxième
est en vente maintenant. C'est difficile de savoir exactement. Nous sommes en
plein marketing.
M. Lalonde: Quand vous dites arrêtés, voulez-vous
dire arrêtés de vendre ou arrêtés de frapper?
M. Rousseau: Non, arrêtés de vendre, et même
il nous rapportait qu'il demandait à son conseil de refondre les deux...
Le surplus de 7 millions de pièces. Parce que le danger de la monnaie,
c'est une question de demande et de deuxième marché, comme on en
discutait hier. S'il n'y a pas de deuxième marché, si une
pièce de monnaie reste vraiment à sa valeur légale,
à ce moment il n'y a plus d'attrait. Ce qui intéresse les gens,
c'est d'abord d'avoir la pièce et, deuxièmement, qu'elle prenne
de la valeur, s'il n'y en a pas trop. Si vous en mettez trop sur le
marché, elle perd sa valeur ou elle ne monte pas.
M. Léger: Pensez-vous que du fait qu'il y a plusieurs
séries de monnaie les collectionneurs, qui sont plus nombreux qu'on
avait prévu, n'ont pas la motivation d'avoir toutes les séries?
Beaucoup de gens disent: J'ai quelque chose de la monnaie olympique. J'ai
quelque chose des olympiques, j'ai une copie. Est-ce que du fait qu'il y a
plusieurs séries on ne devrait pas s'attendre que les dernières
séries soient moins intéressantes à acheter et que la
proportion de profit puisse diminuer? En d'autres mots, à cause de ce
facteur, est-ce que vous pouvez nous assurer aujourd'hui, que le
résultat dans les coffrets du COJO sera de $100 millions de profit?
M. Rousseau: Vous savez que, dans les programmes comme les
nôtres, on ne peut assurer absolument rien. C'est justement ce que
j'essayais de dire, que nous sommes complètement dans les mains d'un
programme d'autofinancement. C'est une espèce de volontariat. Si les
choses marchent bien, cela va bien. Si les choses marchent mal, cela va mal. En
d'autres mots, nous, quand nous avons fait les premières estimations de
$250 millions, c'était basé sur le métal à $1.80,
qui nous donnait cette marge dans le droit du seigneur, et aussi sur un
marché international. Nous savions que les Allemands avaient
reçu, le comité organisateur, $219 millions, eux, en vendant la
quasi-totalité dans leur pays.
C'est pourquoi, se basant sur l'intérêt international des
Jeux olympiques et d'un réseau de vente dans le monde, nous disions que
c'était assez facile de vendre pour $250 millions quand ils l'avaient
fait pour $219 millions chez eux.
Maintenant, on a été dépassé par le
métal. Le métal est parti, il nous a coupé
complètement...
M. Charron: M. Rousseau, vous venez de faire la comparaison avec
l'Allemagne fédérale qui avait tenu, avant le Canada, les Jeux
olympiques. Le Conseil du trésor du gouvernement fédéral
avait émis, avant la loi du 27 juillet 1973, dans une étude
à partirde laquelle le cabinetfédéral avait pris position
pour présenter son projet de loi. Il avait fait certaines remarques que
j'aimerais reprendre brièvement avec vous pour voir si les
prévisions qui avaient été, à l'époque,
jugées par le maire de Montréal et par d'autres comme
étant très pessimistes, pour voir si ces prévisions
avaient encore du sens.
Je vais vous en faire part en anglais, parce que cela vient du
gouvernement fédéral premièrement et deuxièmement,
c'est la seule langue, dans le texte que j'ai ici. On disait, quant au
marché extérieur de la monnaie: "Canada could expect to sell
approximately the same quantity of coins abroad, as did Germany, approximately
10 million coins".
Aujourd'hui, pouvez-vous dire que le Canada peut encore s'attendre
à vendre approximativement la même chose à
l'extérieur que l'Allemagne fédérale avait fait à
l'extérieur de son territoire?
M. Rousseau: Voyez-vous, la philosophie est complètement
différente. Ils n'ont fait aucun effort pour vendre à
l'extérieur. Ce qui s'est vendu, c'est entré dans le
marché normal. Nous, nous avons fait un effort, nous avons mis des
réseaux de vente, nous avons un bureau à New York, nous avons des
vendeurs partout aux Etats-Unis. Nous avons un bureau à Tokyo et nous
avons des vendeurs dans les pays asiatiques. Nous avons un bureau à
Bruxelles; ils n'ont jamais fait cela. Nous, nous y allons sur une base de
marché, de marketing.
M. Charron: Etes-vous d'accord pour dire que, si vous
déployez énormément plus d'effort que ne l'avait fait
l'Allemagne fédérale, les résultats devraient être
encore plus probants? Ce que disait le gouvernement central du Canada, à
ce moment-là, c'était simplement: Nous pouvons nous attendre
à vendre approximativement la même quantité, soit 10
millions. Est-ce qu'on a vendu 10 millionsde pièces?
M. Rousseau: Est-ce qu'on vendra, voulez-vous dire?
M. Charron: Est-ce qu'on vendra, oui? Je ne suis pas en mesure de
dire qu'on vendra...
M. Rousseau: D'après nos expériences en ce moment,
certainement.
M. Charron: Plus...
M. Lalonde: Excusez, est-ce que vous avez des chances d'en vendre
davantage?
M. Rousseau: Oui. Vous savez, dans des programmes comme cela,
c'est toujours basé sur des données assez difficiles. Ce ne sont
pas desdonnées de base, il faut les travailler, ces données, et
voir comment les marchés répondent. Par exemple, au Japon, on
pensait à 5%. Au début, les ventes étaient tellement
bonnes que c'est monté à 12% tout de suite; alors, il a fallu
retenir. Maintenant, c'est le contraire. A cause des restrictions de
crédit, c'est retombé. C'est pour cela, c'est une question de
marché. On ne peut pas dire: On va faire des prévisions
là-dedans.
Ce que nous avions fait, nous avions divisé le monde en parties
et nous avions mis en place des réseaux de vente dans chaque partie.
Là, la réponse de chaque marché dépend de la
situation économique dans chaque marché. Elle a beaucoup
changé depuis que nous avons commencé, c'est pour cela que c'est
difficile de dire avec sûreté: On doit vendre plus de dix
millions. Suivant le rapport que nous avons eu de M. Page, le 17, nous ramenons
le nombre de pièces de monnaie de 60 millions à 45millions et la
moitié de cela doit se vendre sur le marché, ce qui veut dire
à peu près 25 millions. C'est notre objectif.
M. Lalonde: M. Rousseau, à quel moment...
M. Charron: Et...
M. Lalonde: Excusez, je vous en prie.
M. Charron: J'ai juste une question. Vous enchaînerez, je
vous en prie, après. Combien ont été vendues,
actuellement? Les 25 millions, tout en étant l'objectif, sont-elles
encore aujourd'hui, réalisables? Combien, jusqu'à maintenant?
M. Rousseau: On regarde les chiffres, en ce moment. Cela vient
d'Ottawa. Il y a un téléphone qui est relié à
Ottawa pour avoir les chiffres exacts.
M. Charron: A l'étranger, notez bien, quand je vous pose
la question. Le deuxième aspect, c'est évident le marché
domestique au Canada. Selon l'avis du Conseil du trésor, en 1973
je traduis sur le marché canadien, les ventes seront probablement
substantiellement moindres, "substantially smaller than was the experience in
Germany". Les raisons que l'on donne à cela, on dit: Le Canada n'a que
30% de la population de l'Allemagne fédérale, ce qui est un
facteur à considérer, bien sûr.
Deuxièmement, l'intérêt, dans ce genre de bebelle,
si vous voulez, au Canada, est moins grand qu'en Allemagne
fédérale.
M. Rousseau: C'est juste.
Troisièmement, on disait que la tradition olympique est moins
forte au Canada qu'elle ne l'est dans les pays européens.
Quatrièmement, facteur que, je pense, avait à l'esprit,
hier, le ministre des Finances, les successives réévaluations du
deutschmark ont fait de la monnaie allemande un objet intéressant,
comparativement à d'autres monnaies internationales. Ce qui faisait dire
qu'il serait un "optimistic upper estimate would be 30 millions coins or
approximately $60 millions of net profit" sur le marché domestique.
C'était l'évaluation que s'en faisait de loin, me dira-t-on, le
Conseil du trésor du Canada. Pouvons-nous, aujourd'hui, un an et demi
après cette estimation faite par des fonctionnaires du Conseil du
trésor, leur donner raison, leur donner tort ou voir jusqu'à quel
point ils avaient raison et tort?
M. Rousseau: En partie, je crois que, quand il dit $60 millions
ici, qui serait le...
M. Lalonde: Le profit... M. Charron: Le profit fait...
M. Rousseau: Oui, mais le profit domestique minimum. Si on reste
dans les $60 millions, c'est à peu près ce qu'on vendra au
Canada. C'est le profit qu'on aura d u Canada. Si on va à $175 millions,
en ce moment, ils sont à regarder cela. A cause de la situation
économique, à cause des ventes et de tout cela, il y a cet
écart, entre $100 et $175 millions. Si nous frappons seulement $100
millions, les $60 millions viendront probablement du Canada.
M. Léger: Les $60 millions, voulez-vous dire par là
que c'est la part qui revient au COJO ou le total des ventes?
M. Rousseau: Non, on n'aura pas la part qui revient au COJO, il
faut que ce soit...
M. Léger: Ce sont vos 35%. M. Rousseau: Oui.
M. Charron: "Net profit" disait le Conseil du trésor.
M. Rousseau: "Net profit".
M. Charron: Donc, vous me dites que cette estimation, qu'il est
possible d'aller chercher $60 millions de profit net sur la monnaie olympique,
sur le territoire canadien, est réalisable.
M. Rousseau: Au Canada.
C'est réalisable et, pour nous, c'est un minimum.
M. Charron: Sera-t-elle réalisée, même si
c'est un minimum?
M. Rousseau: Oui.
M. Charron : Combien est actuellement entré su r ce "net
profit" de $60 millions?
M. Léger: La partie canadienne. M. Charron: Toujours.
M. Rousseau: Je pense qu'on est mieux d'attendre les chiffres.
Mais tout de même, ce qui est entré, en ce moment, à COJO,
c'est $22.6 millions qui ont été passés à la
ville.
M. Léger: Cela touche deux émissions. Cela touche
la première...
M. Rousseau: Oui, cela touche la première émission
qui n'est pas complètement terminée, parce qu'il y a encore les
pièces qu'on appelle les pièces numismatiques, ce sont les
"proofs" qui sont frappées deux fois et qu'on ne touche pas avec les
doigts, ils ont l'effet miroir, et il y a les pièces ordinaires. La
pièce numismatique se vend presque trois fois la valeur légale et
la pièce normale.au début, se vendait à la valeur
légale.
Mais depuis que le métal a monté, pour essayer d'aller
reprendre du profit on a monté les prix. Cela a eu un effet sur le
marché. C'est une chose aussi que le marché doit
digérer.
M. Lalonde: Autrement dit, M. Rousseau, l'inflation des prix de
l'argent a changé tout le plan original.
M. Rousseau: Elle a changé le plan du marché.
M. Lalonde: Au lieu d'un droit du seigneur, vous avez un
excédent du prix de vente sur le coût des contenants, entre
autres.
M. Rousseau: C'est cela. Et aussi une prime sur la pièce
de monnaie elle-même.
M. Lalonde: Une prime sur la pièce de monnaie, oui. Est-ce
que ces prévisions à la baisse, que vous avez annoncées
à la commission, hier, sont venues à votre connaissance
dernièrement ou si cela fait un bon...
M. Rousseau: Elles ont été présentées
au conseil d'administration, le 17, par M. Page.
M. Lalonde: Le 17 décembre ou le 17 janvier? M. Rousseau:
Janvier.
M. Lalonde: Le 17 janvier 1975. Auparavant, est-ce que vous aviez
des raisons de croire que le programme de $250 millions ne serait pas
réalisé?
M.Rousseau: Depuis quelques mois, on sentait, avec les
changementséconomiques dans le monde, que notre programme
commençait à avoir des difficultés. C'est pourquoi on a
demandé à M. Page de venir faire un rapport au conseil
d'administration. Il l'a fait et voici les prévisions qu'il a
données.
M. Lalonde: C'est un rapport de M. Page au conseil
d'administration de COJO.
M. Rousseau: De COJO.
M. Lalonde: Et non pas au Comité de la monnaie à
Ottawa.
M. Rousseau: Non, au conseil d'administration de COJO.
M. Charron: M. le Président, sur les$22 millions qu'a
déjà encaissés au chapitre de la monnaie olympique le COJO
et dont il s'est servi pour rembourser partiellement la ville de
Montréal, on l'a vu hier, combien provenaient du marché
domestique canadien et combien provenaient du marché
étranger?
M. Rousseau: 50%, nous a dit M. Page. Ce qui veut dire...
M. Charron: 50/50.
M. Rousseau: 50/50. Pour le moment, nous pensions que le Canada y
serait pour à peu près 40%, mais les ventes sont plutôt
50/50 en ce moment.
M. Charron : Quand vous laissez un écart de $100 millions
à $175 millions entre le minimum et le maximum des revenus possibles au
chapitre de la monnaie olympique, le facteur déterminant qui jouera dans
l'écart, qui nous rapprochera des $175 millions ou non, c'est beaucoup
plus le marché domestique que le marché étranger.
M. Rousseau: Non, pas tout à fait. Il est certain que plus
on se rapproche des jeux, plus les gens sont intéressés, non
seulement dans le pays hôte, mais dans tous les pays du monde parce que
les équipes se mettent en place et l'entraînement se fait partout
dans le pays.
Cela fait un intérêt nouveau. Mais c'est difficile de voir.
Voyez-vous, ce sont des impondérables. Le marché international,
c'est très difficile. J'y ai travaillé une partie de ma vie, 20
ans, et je sais très bien qu'un jour les courants partent et changent.
Vous avez un bon marché et le lendemain, pour une raison, il est parti
par en bas ou par en haut.
M. Charron: M. Rousseau, j'ai une autre question à vous
poser mais votre dernière réponse m'incite à faire un
commentaire. Vous nous dites: Plus on se rapprochera des jeux, plus
l'intérêt va grandir, non seulement au Québec, à
Montréal, au Canada mais aussi dans le monde.
Hier soir, à la télévision de Radio-Canada,
à l'émission Format 60, on avait un reportage sur
l'entraînement des athlètes canadiens. On voyait à ce
moment-là q ue les athlètes canadiens eux-mêmes et
québécois, ceux qui se préparaient ou qui envisageaient de
faire partie de l'équipe olympique canadienne étaient aux prises
au moment où nous discutions, à savoir comment combler un
déficit gigantesque, nos propres athlètes qu'on voudrait
voir évoluer et aller chercher des médailles dans ce stade
ou dans un autre ou dans quelque autre piste athlétique avec des
difficultés financières énormes. I Is sont obligés
eux-mêmes de se sacrifier, dans leur vie privée, pour atteindre
cet idéal parce que les moyens financiers mis à leur disposition
quant à leur entraînement et leur développement sont
réduits.
Je dis cela parce que je n'ai pas la conviction non plus, même si
je calcule que nous sommes, à ce chapitre, en retard comme dans bien
d'autres, que cette situation est unique à la délégation
québécoise à l'intérieur de l'équipe
canadienne ou d'une autre. Cequi veut dire que bien des pays, et en particulier
les pays du Tiers-Monde qui constituent d'imposantes délégations
dans les Jeux olympiques je pense aux délégations
africaines qui, au chapitre de l'athlétisme, je pense, sont
essentielles à une compétition de grande qualité. Ces
pays, ces équipes nationales olympiques font souvent défrayer
leurs coûts de départ du Sénégal, de Panama, du
Vénézuela, leurs frais de séjour à Montréal,
leurs frais d'entraînement à Montréal avec toute
l'équipe de techniciens et de spécialistes qui les entourent
partiellement par un appui du gouvernement local, du gouvernement national, qui
défraie une partie de la dépense de l'équipe olympique
mais aussi, partiellement, par une espèce de quête de fonds
publics dans le pays même.
Quand vous me dites que plus on vas'approcher des jeux, plus
l'intérêt va croître dans le monde, je dois dire que c'est
bien possible, mais bien plus, les équipes nationales olympiques
comptent en profiter les premières.
Il est bien évident, M. Rousseau, que demain matin, si moi
j'étais un Péruvien ou un Colombien et sachant que dans certaines
disciplines mon pays a des chances d'aller décrocher, à
Montréal, la médaille d'or ou une autre médaille
olympique, et qu'en même temps je suis sollicité par le
gouvernement canadien pour acheter des pièces de monnaie olympique
visant à défrayer les coûts des installations où
vont se produire les athlètes du monde, y compris ceux de mon pays, si
je suis sollicité, en même temps, par des gens qui parlent ma
langue, sont de ma culture, qui représenteront mon pays et qui ont
besoin de mon argent pour défrayer leur entraînement et leur
transport à Montréal, je vous jure qu'à moins que je sois
un millionnaire, je vais d'abord penser à soutenir mon équipe
nationale avant de penser, par mon argent, à défrayer les
installations d'un pays étranger qui accueillera des athlètes,
même si ce sont ceux de mon pays.
Je crois que l'intérêt croissant autour des Jeux
olympiques, s'il est réel, ne joue pas nécessairement en faveur
d'une vente plus grande de la monnaie. C'est pourquoi je vous ferai cette
remarque en vous disant qu'à toutes les autres prévisions ou
estimations du Conseil du trésor que je vous ai appelés à
commenter tout à l'heure, tout cela se terminait par une conclusion,
bien sûr, dont je vous lis les deux dernières lignes. Je vous
traduis les deux dernières lignes: "Les résultatsde notre
enquête nous permettent de suggérer que le Canada ne peut pas
s'attendre à vendre plus de 50 millions de pièces individuelles,
cequi signifie, approximativement, $100 millions en revenus nets qui peuvent en
être retirés."
Cette prévision a été faite en juillet 1973,
à un moment, si je ne m'abuse, où le prix du métal
n'était pas le même qu'aujourd'hui. Même à ce
moment-là, même au moment où le prix du métal
n'était pas aussi élevé qu'il l'est aujourd'hui, autrement
dit, même au moment où le prix des pièces était pi
us bas qu'il ne l'est aujourd'hui, les experts du Conseil du trésor du
Canada, contrairement aux visions un peu futuristes auxquelles ils
étaient conviés par certains porte-parole politiques,
s'estimaient plus justifiés d'être prudents et de ne pas
prévoir plus que $100 millions de revenus nets à ce chapitre.
Différents facteurs que j'ai énumérés
à partir de leur texte les amenaient à cette conclusion prudente,
dont, peut-être, celui que je viens de rajouter, celui que la croissance
de l'intérêt olympique ne joue pas toujours nécessairement
en faveur de la monnaie olympique du pays hôte.
M. Rousseau: Cela va prendre une longue réponse mais
disons, tout d'abord, qu'en prenant le monde comme marché, le Canada
d'abord, premier marché, et le monde comme marché, nous avons
différé complètement des Allemands. Maintenant, pour
pouvoir toucher chaque pays, vous savez que le mouvement olympique est
pyramidal, vous avez le CIO avec des représentants dans 131 pays. Alors,
avec chaque comité national, nous sommes entrés en discussion
pour avoir, avec eux, une entente pour les ventes dans leur pays. Et nous
laissons un pourcentage de nos profits au comité national, nous les
intéressons. Par exemple, vous avez, en Belgique, en France, le
comité national. Maintenant, au lieu de donner des coupes, ils donnent
des pièces de monnaie olympique canadienne. Cela fait déjà
un marché, cela crée un intérêt et ça
remplace quelque chose qui prend de la poussière. C'est comme cela que
nous avons travaillé avec eux. Nous travaillons en profondeur.
Le problème, c'est que, dans une situation économique
difficile, une pièce de monnaie est un luxe. Alors, on fait justement
l'étude de tous ces marchés; vous avez les collectionneurs, vous
avez les demi-collectionneurs, vous avez les gens qui sont
intéressés seulement aux pièces olympiques et vous avez
les gens qui vont avoir des pendentifs et des choses comme cela.
Hier, quand M. le maire disait: On a perdu du temps. C'est très
vrai. Si nous avions eu les deux ans que nous avions au début, avant les
jeux de Munich, pour nous préparer, si nous avions vraiment
décollé nos programmes... Je n'étais pas là
à ce moment-là; alors, je ne peux pas dire ce qui se serait
passé. C'est justement ce que je disais à M. Pavlov, qui est
à Montréal en ce moment et qui est en charge des jeux en Russie:
Faites vos plans maintenant, avant nos jeux, et lancez-les tout de suite, au
moment où nous aurons fini nos jeux. Cela, c'est normal. Nous n'avons
pas eu cette période, à cause de ceque vous savez.
Mais, tout de même, quand on parle de $100 millions qui
étaient à ce moment-là pour le fédéral
vraiment un maximum, nous les regardons en ce moment avec les gens du
fédéral qui font marcher le programme, comme un minimum.
Eux-mêmes les regardent comme un minimum, et le maximum serait
de $175 millions si on peut vraiment décoller le marché
américain et vraiment retourner plus forts au Japon et en Europe.
Alors, tout cela, c'est une question de marchés, vous savez.La
pièce de monnaie que nous offrons est vraiment un produit et nous avons,
à la base, des ententes avec chacun des comités nationaux. ll y a
de petites ventes; par exemple, si vous allez au Paraguay, vous allez voir de
très petites ventes, mais vous en aurez quelques-unes. Cela
intéresse le comité national, on laisse une partie du profit avec
eux. Alors, on se sert d'eux et c'est la différence complète avec
l'Allemagne. L'Allemagne, elle, dit: Nous vendons nos pièces de monnaie
en Allemagne et nous laissons le marché normal des pièces de
monnaie en vente. Alors, entre 85% et 90% ont été vend ues en
Allemagne et cela n'a pas été vendu du tout de la même
manière. On suivait le marché, on vendait plus de pièces
de monnaie. Nous, nous avons dit: Non, tant de pièces de monnaie, pas
plus, pour créer une espèce de rareté.
M. Léger: Avez-vous une expérience à ce jour
pour vérifier s'il y a une partie importante de cette monnaie qui aurait
été mise en circulation et que le gouvernement devra racheter
comme telle?
M. Rousseau: Uneseule pièce est revenuesur le
marché.
M. Léger: Combien? M. Rousseau: Une.
M. Léger: Donc, c'est une expérience
intéressante.
M. Rousseau: C'est la seule. Il est allé à une
banque et le commis l'a reprise tout de suite. En effet, malgré la prime
dont parlait le ministre des Finances, les premières pièces
étaient basées sur la valeur légale; alors, si vous l'avez
achetée à $5, elle vaut $6 ou $7 en ce moment et i I y a une
prime. Alors, pour la prime, il n'y en a pas du tout qui sont revenues au
ministre des Finances, pas une seule.
M. Léger: Est-ce que vous pourriez maintenant, avec toutes
les expériences que vous avez à ce jour et avec ce que vous venez
de nous affirmer, calculer et c'est bien important que votre
résultat final pour 1976 soit plus proche d'un total de $100 millions
que de votre maximum de $175 millions?
M. Rousseau: C'est très difficile. C'est un peu
hypothétique, mais je peux vous dire que nous avons des études
constantes sur les marchés pour voir ce qui se passe, pour essayer de
travailler avec le marché comme il se présente au moment
où nous sortons une nouvelle frappe. Il faut être constamment aux
aguets. Nous sommes en affaires, si vous voulez. Nous sommes strictement en
affaires sur une base mondiale.
M. Lalonde: Je remarque, M. Rousseau, que dans votre rapport,
budget original, au lieu de dire "prévisions", vous avez dit
"indications"...
M. Rousseau: Oui.
M. Lalonde: ... en haut de la colonne...
M. Rousseau: C'est cela.
M. Lalonde: ... des chiffres.
M. Rousseau: C'est cela.
M. Lalonde: C'est une chose qui change constamment.
M. Rousseau: Constamment. Vous savez, on peut dépasser les
$175 millions, si tout redevient normal. Par exemple, au Japon, les
restrictions de crédit font que l'importateur, en ce moment, paie
très cher pours on argent. Il n'est pas intéressé à
travailler avec une marge que nous, nous devons garder assez basse pour avoir
un certain profit. Ce sont des données qui changent constamment.
M. Lalonde: M. Rousseau, excusez...
M. Léger: Comme un homme d'affaires prudent, je pense
qu'il serait peut-être plus normal de prévoir le minimum,
étant donné que, quant aux conditions économiques
mondiales actuelles on ne prévoit pas une amélioration d'ici
1976. Ne pensez-vous pas que, comme homme d'affaires prudent, vous devriez
plutôt tenir compte du minimum, qui avait d'ailleurs été
prévu par le gouvernement fédéral? Devant les
difficultés du marché que vous avez déjà eues,
devant les difficultés de coût et d'écoulement, les
arrêts spontanés, ne devriez-vous pas, comme homme d'affaires
prudent, prévoir le minimum plutôt que d'envisager le maximum?
M. Lalonde: C'est ce qu'il a fait.
M. Rousseau: Je crois que c'est ce que nous avons fait. Nous
avons placé devant cette commission un minimum et un maximum,
espérant aller vers le maximum, mais vous avertissant du minimum. M.
Page dit que le minimum de $100 millions est réalisable assez
facilement, même en dépit de tout ce qui se passera, c'est un
minimum très réalisable. Mais il travaille pour $175
millions.
M. Lalonde: Est-ce qu'il ne travaille pas pour $250 millions?
M. Rousseau: Non, parce que, pour le moment, nous avons
baissé le nombre de pièces.
M. Lalonde: Dans un plan de sept séries... M. Rousseau:
C'est cela.
M. Lalonde:... ce plan n'est pas inscrit dans la loi.
M. Rousseau: Ah non!
M. Lalonde: Alors...
M. Rousseau: C'est un plan de marketing.
M. Lalonde:... le maximum de $250 millions qui peut être
déposé à votre nom dans le compte olympique demeure quand
même le but de la loi.
M. Rousseau: Le plafond de la loi est de $260 millions: $10
millions de timbres et $250 millions de monnaie. Enfin, ce sont des
prévisions. Par exemple, les timbres peuvent rapporter $15 millions.
Nous, ce qu'ils nous donnaient, au fédéral, c'était un
plafond.
M. Lalonde: Ce que je veux dire, c'est: Est-ceque le
comité ou l'organisation s'occupant de la monnaie va simplement s'en
tenir au plan actuel de sept series, en augmentant ou diminuant le nombre de
pièces suivant les possibilités de vente, ou si vous lui avez
demandé de penser à d'autres formules? On parlait de
pièces d'or hier. Je vais vous poser des questions un peu plus
détaillées là-dessus tantôt. Est-ce qu'il y a
quelqu'un chez vous ou à cette organisation qui pense mettre sur pied
d'autres formules, d'autres programmes à l'intérieur des $260
millions?
M. Rousseau: M. Page étudie déjà depuis un
an les autres possibilités. Après tout, la loi nous dit $260
millions nous aimerions bien aller à $260 millions. Maintenant, les
programmes que nous avons en ce moment nous indiquent les chiffres que j'ai mis
devant vous.
M. Léger: Est-ce que vous pourriez quand même
affirmer ou confirmer ce que je disais hier, que pour la monnaie olympique,
d'une part la loi C-196, je pense, dit qu'elle se termine avec les Olympiques,
en 1976?
D'autre part, même s'il y avait un amendement a la loi
fédérale, ce qui est peu probable, la monnaie olympique qui
serait vendue ou frappée après les Olympiques serait contraire
à l'objectif qu'on veut atteindre qui est un autofinancement des jeux
d'une ville. Cela irait à l'encontre des intérêts de la
prochaine ville qui, elle-même, voudra avoir probablement une monnaie
olympique, et celle-ci sera celle qui captivera l'intérêt des
collectionneurs et des personnes qui se disent: L'autobus est passé, on
attend le prochain. Est-ce que vous ne pensez pas que c'est impossible qu'il y
ait une continuation de la monnaie olympique après 1976?
M. Rousseau: Je crois qu'il sera difficile de frapper des
pièces après 1976. Il y aura certainement des ventes qui vont
continuer s'il y a encore des pièces de monnaie. Il n'y a pas de loi du
CIO, parce que cette question d'autofinancement est complètement
nouvelle dans l'idée d'autofinancer les jeux complètement.
Il n'y a pas, dans les règlements du CIO, de défense aux
pays qui ont eu les jeux de vendre des pièces de monnaie après.
Comme vous le dites, comment pouvez-vous faire se concurrencer quelqu'un qui
est en plein feu et qui a les jeux et quelqu'un qui a terminé?
M. Lalonde: Est-ce qu'à Munich on n'en a pas vendu
après les jeux de 1972?
M. Rousseau: On avait un inventaire qu'on a continué
à vendre, mais il y a eu des retours aussi. Leur programme
n'était pas comme le nôtre. Nous nous sommes mis un plafond sur
chaque frappe. Pas eux. lls ont eu par exemple, 5 millions. lls sont
allés à 20 millions sur une autre frappe et ils ont suivi le
marché suivant les demandes du moment. Cela rend les pièces
beaucoup moins intéressantes. Par exemple, les premières ont
doublé et triplé de valeur, parce qu'il y en avait moins. Les
deuxièmes, parce qu'il y en en avait plus, n'ont pas suivi la même
hausse dans le marché secondaire. Voyez-vous, c'est une question d'offre
et de demande.
M. Goldbloom: Sauf que, si je comprends bien, cette augmentation
de valeur ne nous profite pas.
M. Rousseau: Non. Il faut absolument avoir cet
intérêt dans le marché secondaire pour pouvoir lancer le
premier marché.
M. Lalonde: Mais il n'y a pas d'impossibilité
théorique à ce que ce soit fait. Parce que la question du
député de Lafontaine était, si j'ai bien compris: N'est-il
pas impossible de vendre...? Je peux me référer à une
déclaration qu'il a faite hier soir, à savoir qu'il était
impensable, ou à peu près, qu'on frappe une monnaie à
l'occasion d'un événement passé au lieu d'un
événement futur.
M. Léger: En disant qu'il fallait amender la loi pour le
faire, d'une part.
M. Lalonde: Oui. Premièrement, il faudrait amender la loi,
mais...
M. Léger: La rentabilité après,
c'était la deuxième raison.
M. Lalonde: C'est parce qu'il arrive tous les jours qu'on voit
des pièces de monnaie ou des pièces commémoratives
d'événements antérieurs, d'un anniversaire, un
centième anniversaire, un centenaire d'une ville ou quelque chose comme
cela. Je pense qu'il n'y a rien d'impossible, en principe.
M. Léger: Dans 100 ans, on pourra peut-être faire
cela.
M. Rousseau: II n'y a rien d'impossible, c'est juste, mais il y a
toujours une question d'intérêt.
M. Charron: ... et il ne sera pas encore payé.
M. Goldbloom: M. Rousseau, la vente se fera à
Montréal pendant les jeux, n'est-ce pas?
M. Rousseau: Pardon? Oui.
M. Goldbloom: La vente des pièces de monnaie se fera
pendant les jeux. Quelle proportion de la vente totale devra représenter
cette vente aux visiteurs pendant les jeux? Est-ce que c'est important?
M. Rousseau: Dans le programme de M. Page, vous voyez une courbe
qui descend vers le troisième, quatrième, cinquième
million et remonte vers 7 millions pour la dernière frappe. Ces deux
millions de plus seront justement pour les visiteurs qui viendront ou, enfin,
pour l'intérêt qu'il y aura à ce moment-là.
M. Goldbloom: Le programme de vente est-il déjà
déterminé quant au nombre de kiosques, par exemple?
M. Rousseau: II est déterminé mais il est flexible.
Cela dépendra, encore... Quand vous sortez une frappe, quand vous dites
que la troisième sera de cinq millions, vous restez là parce que,
à ce moment-là, le marché secondaire commence à
travailler. Si vous sortez un autre million, vous défaites absolument
tout.
M. Goldbloom: Pouvons-nous tirer la conclusion, de ce que vous
avez exposé, que la totalité, à toutes fins pratiques, des
pièces frappées sera vendue?
M. Rousseau: C'est notre objectif.
M. Goldbloom: On comprend cela, c'est le nôtre aussi
mais...
M. Rousseau: Nous avons baissé, justement, suivant les
études, de 60 millions à 45 millions.
M. Goldbloom: Mais vous avez, avec cette baisse, la confiance que
les 45 millions se vendront effectivement.
M. Rousseau: Oui. Enfin, oui. Ce sont les prévisions et
c'est ce que l'expérience du passé nous a démontré.
Dans tout marché, vous savez, c'est une question de vente, de
réseaux de vente et aussi de situation économique.
M. Goldbloom: Vous avez, pour cette raison et à cette fin,
conservé unesouplessedans le programme de vente pendant les jeux parce
qu'il va sans dire que si l'on encourage l'achat, on devra en retirer des
résultats. Si l'on ne fait pas d'efforts, on n'aura pas de
résultats.
M.Rousseau: Les efforts sont vraiment poussés dans le
monde, en ce moment. Il y a des efforts fantastiques qui se font non seulement
par nous mais aussi par les comités nationaux, qui sont
intéressés eux-mêmes parce qu'ils ont une partie du
profit.
M. Léger: Pourriez-vous faire l'éventail
prévu de ce que vous pensez vendre au Canada, aux Etats-Unis,
àTokyo, en Europe et dans le reste du monde? Dans chacune des
régions, jusqu'à présent, avez-vous un éventail de
vos prévisions?
M. Rousseau: II y a eu des prévisions au tout début
qui ont changé, justement. Au tout début, on a pensé
à un pourcentage de 35% à 40% pour le Canada et de 25% pour les
Etats-Unis; pour toute l'Europe, encore 25%, et de 10% à 15%, ceci
dépend du Canada, pour le reste du monde. On voyait le Japon avec 5%; il
est monté à 12% et il est redescendu. Voyez-vous? C'est pour cela
que nous avons des objectifs dans chaque marché. Avec souplesse, on doit
voir comment ça fonctionne.
Par exemple, à un certain moment, le pourcen-tagedu Japon
était de 5%; on allait arrêter les ventes à 5%, maisquand
on a vu que le marché était meilleur, il a fallu faire
très attention parce que les demandes étaient très fortes,
à ce moment-là, mais la frappe n'était pas rendue à
neuf millions.On retenait un peu les ventes, on les a laissées monter
jusqu'à un point où cela s'est arrêté. Mais,
là, elles ont pris une culbute.
M. Léger: Quelle sera, maintenant, la nouvelle division
des revenus en pourcentage?
M. Rousseau: J'espère que je vais la recevoir. Ottawa nous
appelle, en ce moment.
M. Lalonde: Est-ce que la question des timbres... Avant de passer
de la monnaie à autre chose, M. Drapeau aurait-il
quelquechoseàdireàcepropos? Il a quand même
participé assez activement, depuis le tout début, à ce
programme, à cette formule.
M. Drapeau: Juste un petit commentaire. On a beaucoup
parlé des coûts d'installation qui doublaient. Je suis
obligé de dire que le coût du programme de la monnaie olympique a
quintuplé. Le coût de l'argent a monté, mais tous les
autres frais autres que l'argent métal ont q uintuplé. Il est
vrai q ue le coût de l'argent métal a réduit le montant net
à recevoir par le COJO mais tous les autres frais de production,
d'administration, de publicité, de promotion, d'empaquetage, de
distribution et d'expédition ont quintuplé et demi.
Je crois qu'il était important que ce soit dit parce qu'il ne
faudrait pas que l'on soit sous l'impression que le public se
désintéresse du programme tel que lancé au départ.
Je ne blâme personne. Le programme de la monnaie lui-même n'a pas
échappé aux conséquences de l'augmentation des
coûts.
Cela réduit la part qui revient au COJO comme cela réduit
la part qui revient au COJO, les prix ont été augmentés.
Il a fallu consentir à vendre à prime, mais il n'y a pas
seulement le coût du métal. J'ai commencé une étude
et j'ai demandé M. le commissaire le sait d'ailleurs; on
siège ensemble au comité consultatif à la
dernière assemblée, certains renseignements qu'on doit me faire
parvenir. Je veux examiner avec le commissaire et la direction de la mise en
marché de la monnaie comment également trouver là des
moyens pour qu'en chiffres ronds... Il y a des éléments qui
n'existaient pas dans le programme tel que soumisen août 1973, et le
dernier état estimatif qu'on nous a soumis... ll faut dire que, dans le
premier état d'août 1973, tout ce qui était des frais, des
dépenses, autres que le
métal lui-même, se chiffrait par $31,400,000. Dans les
estimations révisées, pour exactement le même programme,
s'il avaitété maintenu ous'il était maintenu, ces
$31,400,000 deviennent $171 millions. Je ne dis pas que c'est anormal; je dis
que cela affecte le montant net qui revient au COJO. Je souligne cela pour dire
que même le programme de la monnaie n'a pas échappé
à l'inflation. Les estimations n'étaient pas faites au printemps
1972, mais en août 1973. Les dépenses ont été
estimées. Il y a là également quelque chose à faire
et je suis confiant, comme le commissaire, que le minimum qui a
été indiqué comme revenu net non seulement sera atteint,
mais qu'on va travailler à l'augmenter. Parce qu'on a une
possibilité d'aller chercher $250 millions. On dit $250 millions, la loi
dit $260 millions incluant timbres et monnaie. Je pense que nous devons
examiner comment aller chercher cela. Il y a peut-être des
dépenses.
M. Bourassa: Avez-vous des formules, M. le maire? C'est parce
qu'il reste quand même un an et demi. Vous avez des bons arguments,
évidemment, pour faire valoir votre point de vue auprès des
autorités fédérales, mais à quelle formule
précise pensez-vous, si vous pouvez l'exprimer publiquement, pour
essayer d'obtenir ce minimum?
M. Drapeau: D'abord, examiner avec le COJO les moyens de faire
correspondre le nombre de pièces je ne dis pa scela comme s ije
découvraisl'oeuf de Colomb; je sais bien que le comité de
direction de la monnaie y travaille à la demande qui peut assurer
le marché secondaire, c'est-à-dire la plus-value, et voir comment
remplacer le nombre de pièces, qui représenteraient la
réduction du nombre de pièces pour chaque émission, par
autre chose, d'autres pièces. Ce sont des moyens qui pourront être
examinés, étudiés. Quant à vendre après les
jeux, il est évident que la vente peut continuer après
l'année de l'olympiade. Il suffit que cela soit émis avant. On
sait que la première pièce de monnaie a été
datée de 1976, mais vendue en 1974. Il n'y a donc pas, au départ,
d'objection absolument totale à ce que les pièces
s'écoulent en 1977, si elles sont frappées en 1976,
l'année des jeux.
M. Bourassa: Cela suppose-t-il un amendement à la loi?
M. Drapeau: Non.
M. Bourassa: C'est-à-dire que, tout simplement, cela
supposerait un accord entre le COJO et les autorités
fédérales pour qu'il y ait une plus grande émission de
pièces de monnaie en 1976?
M. Drapeau: C'est-à-dire que c'est le programme. Le
programme n'est pas dans la loi. Divers programmes ont été
soumis. Un programme a été adopté. Mais, en examinant les
réactions sur le marché, au point de vue physchologique, au point
de de la demande, au point de vue de la mise en marché, je pense qu'on
peut trouver des moyens de combler, d'autre façon, l'écart, le
manque à gagner, qui ne provient pas seulement de l'augmentation du
coût du métal, mais de l'augmentation des frais. Il y a là
une étude que j'ai entreprise aussi et, déjà, je pense
qu'il est important que cette communication soit faite pour bien montrer que le
programme n'est pas mauvais.
Le public ne trouve pas qu'il n'est pas intéressant, mais on
avait dit qu'on vendrait les pièces au pair, on les vend à prime.
Déjà, ceux qui veulent la collection se disent: Cela va me
coûter plus cher. Il peut ne pas avoir autant d'argent qu'il pensait. Il
pourrait dire: $30 par série, oui, je vais les acheter, mais si cela
devient $40 et $45, je vais peut-être acheter seulement les $10 ou les
$5. Cela ne veut pas dire que cela ne l'intéresse pas.
M. Lalonde: Est-ce que vous n'êtes pas en train de faire la
démonstration maintenant que la formule d'autofinancement ne
résiste pas dans une période inflationiste?
M. Drapeau: Non, je dis...
M. Lalonde: Parce que vous aviez quand même construit votre
formule tout d'abord avec $310 millions de dépense et $310 millions de
revenu, dont $250 millions en monnaie et $10 millions en timbres. Je comprends
que, pour la loterie olympique, les $32 millions ont été
dépassés largement, mais il reste que, d'un côté, on
voit que l'inflation a fait augmenter les prix, les coûts et, de l'autre
côté, elle semble réduire les programmes d'autofinancement
ou de financement volontaire.
M. Drapeau: C'est-à-dire réduit la marge de
profit.
M. Bourassa: La récession a été
également le facteur.
M. Drapeau: Pardon.
M. Bourassa: La récession aux Etats-Unis...
M. Drapeau: La récession a pu jouer aussi aux Etats-Unis,
par ailleurs non. Ensuite, il faut bien admettre que le fait qu'il y a eu de
l'inflation et que les coûts ont monté, a pu aider en partie
certaines personnes, par le fait qu'il y a une diminution de la valeur, $10 ne
représentent pas aujourd'hui ce qu'ils représentaient il y a cinq
ans. C'est peut-être plus facile de se détacher d'un $10 pour
acheter un $10 que cela l'aurait été il y a cinq ans. Toutes
cesétudes n'ont pas été faites. Comme les situations
psychologiques po-pulai res sont très souples, très sensibles, il
faut toujours savoir que ce n'est pas coulé dans le béton. Les
programmes doivent, par l'imagination, être aussi souplesque la situation
pour aller chercher ce qui est possible. Il n'y a pas de doute que, si le
programme avait pu être lancé un an avant, on aurait fait beaucoup
plus d'argent parce que cela aurait coûté beaucoup moins cher de
production, parce qu'il n'y avait pas l'inflation, tous les autres coûts
et l'argent lui-même auraient été meilleur marché.
C'est pourquoi, comme je disais l'autre jour, en Europe, dès qu'un
projet est estimé, il y a un prix fixé, un coût
fixé au moment de l'adoption du projet. Ce prix ne varie pas pour les
comparaisons.
Il y a des ajustements, des correctifs sur lesquels tout le monde
s'entend parce qu'au départ ici on n'est pas habitué
à cela les gens, sachant que cela peut varier, se disent: Est-ce
qu'aujourd'hui, si on pouvait tout faire cela pour ce prix, on l'accepterait?
Oui. A partir de ce moment-là, au lieu de monter les coûts, il y a
des indices de correction, mais le prix de base ne varie pas, excepté
si, pour exactement le même contenu, pour le même montant
prévu, on ajoute des éléments. Supposons qu'on devait
construire un volume X qui devait coûter $100 millions et qu'ensuite ce
prix de base varie à $125 millions, cela ne doit pas être dû
à l'augmentation causée par l'inflation, mais au fait qu'on doit
trouver qu'il y a des choses qui n'y étaient pas et qu'on a
ajoutées. Cela, on l'inscrit.
Alors, le programme de la monnaie n'a pas échappé au
phénomène d'inflation quant à tous les autres coûts.
Je ne dis pas que c'est anormal, c'est normal. C'est normal pour tout le reste
et c'est à nous de voir quels sont les autres moyens d'aller chercher
cela.
M. Bourassa: Mais vous croyez, M. le maire et M. Rousseau
je ne sais pas si vous êtes d'accord qu'à la suite des
discussions que vous avez ou que vous aurez avec les autorités à
Ottawa sur cette question de la monnaie, il sera possible d'avoir les $250
millions même si cela suppose des ventes de pièces émises
avant les jeux, mais des ventes après les jeux. Vous êtes encore
convaincus qu'on pourrait avoir $250 millions?
M. Drapeau: Oui.
M. Bourassa: Je ne sais pas quel est l'avis de M. Rousseau
là-dessus. Si vous êtes d'accord avec M. Drapeau ou...
M. Drapeau: J'accepte le portrait que M. Rousseau, le
commissaire, donne de la situation actuelle. Je dis: Cela ne nous indique pas
qu'on doit accepter cela comme final puisque la loi nous permet d'aller
chercher la différence. Essayons de trouver des moyens...
M. Léger: M. le Président, la loi ne permet pas
d'aller chercher la différence. Il ne faut pas aller trop loin.
M. Drapeau: La différence entre le montant actuel et les
$260 millions.
M. Léger: Oui, mais à partir de 1976, s'il reste,
comme vous le disiez tantôt, le fait qu'il y aurait une plus grande
frappe de monnaie en 1976, qui pourrait être écoulée
après 1977, il ne faut pas oublier que l'attrait, pour les
collectionneurs, c'est quelque chose qui est rare et ça dépend de
la quantité qu'on émet. Plus c'est rare, plus cela attire.
M. Drapeau: C'est cela, justement.
M. Léger: D'ailleurs, c'est une des raisons pour
lesquelles la loterie olympique fonctionne bien. Les gens ont peur de ne pas
acheter leur billet, qu'il n'y en ait pas assez. C'est la même chose pour
la monnaie.
Pour les deux facteurs que j'énonçais tantôt, si, en
1976, on n'a pas atteint l'objectif visé, il serait illusoire de
s'imaginer, on a beau être optimiste à 100%, que, par la suite, on
pourra récupérer des sommes. Il se vendra certainement quelques
pièces, mais, s'il y en a trop, la rareté ne sera pas l'attrait
et, deuxièmement, elle sera en dehors de la période
d'intérêt des gens. Je pense qu'il faut compter sur avant et non
pas après.
M. Drapeau: Je dis que, d'ici 1976, incluant 1976, nous avons, en
vertu de la loi et des règles du CIO, toute la latitude voulue pour
développer des programmes, modifier des programmes qui nous
permettraient d'atteindre les $260 millions. C'est ce que je dis. Je ne dis pas
qu'il s'agit de lancer des programmes pour après 1976.
M. Léger: Est-ce que vous voulez dire que...
Le Président (M. Gratton): Si vous permettez, je m'excuse,
mais M. Rousseau a demandé la parole depuis longtemps. Nous pourrons y
revenir après, M. Rousseau.
M. Léger: Juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Ecoutez, cela fait
déjà au moins une demi-heure que M. Rousseau attend.
M. Léger: Allez, allez.
Le Président (M. Gratton): S'il vous plaît, M.
Rousseau, allez-y.
M. Rousseau: M. le Président, tout ce que je voulais dire,
c'est que j'ai ici un rapport du 30 septembre 1974, qui se lit comme suit. Je
vais le lire en anglais, si vous me le permettez, parce que le rapport est en
anglais. "As of September 30th, 1974..." Nous l'avons en français? Bon.
Je vais le lire en français.
M. Lalonde: Merci, M. Rousseau.
M. Léger: Merci.
Une Voix: On a eu chaud!
M. Rousseau : "Au 30 septembre 1974, les recettes brutes de la
vente des pièces olympiques s'élevaient à $67,701,000. La
valeur nominale de ces pièces étant de $53,244,875, le produit
net se chiffrait par $25,733,433, obtenu comme suit: "Produit net de la vente
des pièces de monnaie: $25,500,000 "Produit net de la vente des timbres
et produits postaux: $225,000 "Balance: $25,733,433. "Sur ce montant, on a
établi une provision de $5 mi liions pour les frais engagés au
titre du programme
de la monnaie olympique du ministère des Postes qui, sous la
direction du ministre des Postes, est responsable, en vertu de la loi, de la
commercialisation des pièces olympiques. "En conséquence, un
solde de $20,733,000 était disponible au 30 septembre 1974 pour
être versé à la Société des Jeux olympiques
en attendant la conclusion d'un accord avec la société."
Depuis, nous avons reçu les $20 millions. On ferme les livres
à la fin de chaque mois. On paie 45 jours après. Nous avons
reçu le premier paiement le 15 novembre et nous l'avons remis à
la ville. Le deuxième paiement a été reçu le 15
décembreet nous devions en recevoir un au moment où nous sommes
partis. Je ne sais pas s'il est entré.
Ce rapport, M. le Président, si vous le voulez, je peux le
déposer à la commission.
M. Léger: Oui, si vous le voulez bien.
Le Président (M. Gratton): S'il vous plaît, oui.
M. Rousseau: C'est le seul que j'ai. Si vous le prenez
maintenant, je suis sans...
M. Léger: On pourrait peut-être faire faire des
photocopies.
Je voudrais revenir à l'affirmation de M. Drapeau, qui dit que la
loi lui permet de faire tout ce qui est possible pour atteindre l'objectif
initial de $250 millions. Voulez-vous dire qu'à ce jourje doute
que c'est ce que vous voulez dire on ne fait pastout son possible pour
atteindre le maximum à l'intérieur des années qui
précèdent les Jeux olympiques?
M. Drapeau: Non, ce n'est pas la conclusion qu'on doit tirer.
M. Léger: Je l'espère.
M. Drapeau: J'admets le portrait actuel. Je dis que nous avons la
latitude de partir de ces chiff res, de ces estimations en fonction des
programmes existants et de tenter d'aller chercher la différence.
M. Rousseau conviendra que, si ça dépasse le minimum qu'il
indique, il ne s'opposera pas, au contraire, il va aider à augmenter.
C'est entendu que nous travaillons ensemble, il n'y a pas le moindre doute. Il
a fait un rapport, il a donné un portrait de la situation à tel
jour. Il a dit: Voici ce qu'on nous dit de la monnaie olympique.
Le comité de la monnaie, la direction de la mise en marché
dit: Voici le rapport à jour. A partir de ce moment-là, si on
admet que les programmes tels que conçus vont rapporter cela, c'est
à nous de les modifier, de voir comment on peut, d'ici l'expiration de
la loi, modifier et ajouter certains programmes qui pourraient rapporter.
M. Léger: Croyez-vous qu'à l'intérieur de la
période qui vous est allouée, dans les temps présents,
vous pouvez avoir d'autres améliorations aux programmes actuels ou
tentez-vous le maximum et que vos résultats prévisibles sont ceux
que vous nous donnez?
M. Rousseau: Je puis vous assurer que nous tentons le maximum,
que M. Page travaille constamment pour arriver aux $260 millions. Mais je
crois, quand il fait son rapport au Parlement, c'est un rapport au Parlement,
qu'il doit donner la situation comme elle est, quelle a été
l'expérience et, pour se baser sur l'expérience, quel programme
doit être présenté pour avoir le meilleur succès.
Et, entretemps, étudier d'autres solutions qui peuvent amener plus de
bénéfices.
M. Léger: Donc, actuellement, on fait l'impossible, mais
selon les prévisions qu'on vous donne, on ne croit pas qu'avec le
maximum d'efforts on puisse dépasser les chiffres qu'il y a
là.
M. Rousseau: Avec le maximum d'efforts, en dedans du programme
proposé.
M. Léger: C'est cela.
M. Rousseau: Mais, ce n'est pas un programme qui est coulé
dans le béton, nous pouvons le changer, aller vers l'or, ou vers
d'autres produits, ils font le maximum pour essayer d'étudier toutes les
possibilités.
M. Léger: Envisagez-vous d'autres modifications au
programme?
M. Rousseau: En ce moment, il y a certainement la modification
concernant l'or mais comme je l'ai dit hier, c'est une question délicate
parce que c'est une question d'or dans le monde, c'est une question du fonds
monétaire. Comment avoir un montant assez important de pièces de
monnaie en or? C'est une question qu'il faut étudier et, qui est
vraiment au niveau international.
M. Charron: M. Rousseau, si des modifications au programme
devaient se faire, par la création d'autres programmes, entre autres, de
monnaie olympique, le maximum à atteindre, même avec ces
modifications, le maximum permis, je suis d'accord avec le maire de
Montréal, est toujours de $260 millions. Mais le maximum
prévisible aujourd'hui, c'est une autre chose. Encore une fois, je
rappelle l'invitation du ministre des Affaires municipales à examiner le
sujet en hommes d'affaires. Nous ne sommes pas ici pour nous dire ce qui est
permis et ce qui est dans les meilleures conditions du monde. Si cela avait
commencé à temps et s'il y avait un bon climat après, si
Moscou tardait à mettre sa monnaie en jeu, cela nous permettrait
d'écouler la nôtre un an après. C'est sûr que dans
toutes les meilleures conditions au monde, la preuve que nous sommes en
commission parlementaire, c'est que les meilleures conditions au monde ne se
produisent pas.
Donc, avec des modifications de programme, avec toute l'imagination
à laquelle nous a convié le maire de Montréal, est-ce que
le maximum prévisible est encore celui que vous nous avez indiqué
comme au 17 janvier 1975, $175 millions?
M. Rousseau: Ceci à l'intérieur des programmes que
nous avons en ce moment.
M. Charron: Et les autres programmes?
M. Rousseau: Les autres programmes sont en fonction des
possibilités de les mettre sur le marché et dans le temps que
nous avons.
M. Charron: Et dans le temps que nous avons.
Pouvons-nous espérer, de ces autres programmes, des
résultats qui soient plus fulgurants que les programmes originaux?
M. Rousseau: C'est très difficile à dire parce
qu'il y a un marché pour l'or qui est différent du marché
pour l'argent. A ce moment-là, vous allez dans différents
marchés. Par exemple, en Europe, vous avez les thésauriseurs qui
aiment garder la pièce d'or parce qu'elle prend de la valeur et ils la
remettent sur le marché.
M. Charron: Ce n'est pas la situation mondiale actuelle pour le
marché de l'or, en tout cas.
M. Rousseau: II l'a fait, il était à $200 et il est
descendu à $175.
M. Charron: Pour des hommes d'affaires, nous ne pouvons pas
capitaliser, si vous voulez, dans notre esprit, nous ne pouvons pas escompter
du marché de l'or plus qu'il ne produit actuellement, si on se fie
à l'information des journaux de ce matin. Mais même à cela,
je reviens à ma question originelle, au point de vue comptable, si vous
voulez: Les $175 millions qui figurent au maximum dans le rapport du COJOen
date du 17 janvier, vous nous dites que c'est avec les programmes existants.
S'il devait se joindre d'autres programmes encore une fois on est en
pleine brume parce qu'il n'y a rien d'annoncé les fruits, les
résultats de ces programmes, quels qu'ils soient, à mon avis
et je vous demande si mon opinion est raisonnable pourraient nous
aider à atteindre ces $175 millions parce qu'il n'est pas garanti que
les programmesexistants nous conduisent au maximum.au contraire. Je pense que
vos informations d'hier soir et de ce matin au ministre des Finances nous
permettent de croire qu'on peut s'assurer du minimum de $100 millions, disons,
$120 millions, $125 millions; le maximum semble assez loin.
S'il devait se joindre d'autres programmes qui rapporteraient une somme
substantielle, ce n'est pas des $250 millions que cela nous rapprocherait mais
ce serait beaucoup plus des $175 millions, il me semble. Ce qui veut dire,
à mon avis, que de l'approche raisonnable quant aux revenus à
espérer de la monnaie olympique, programmes existants et programmes
nouveaux rajoutés, que l'indication maximum de $175 millions est celle
que nous devons maintenir quant à la balance à laquelle nous
devons arriver un peu plus tard.
M. Rousseau: Je crois que les programmes qui sont à
l'étude en ce moment essaient de nous amener aux $260 millions; on veut
dépasser le maximum que nous avons indiqué. C'est tout ce que
nous pouvons dire à ce moment-ci.
M. Charron: Cela, j'en conviens, si on peut aller à $260
millions, bien sûr, cela fera un déficit moins dur à
assumer et pour les Québécois et pour les Montréalais.
Mais on est ici aujourd'hui, parce que c'est de moins en moins
prévisible, que voulez-vous, avec une série de coûts qui
nous ont été indiqués depuis. Je cherche simplement un
calcul. Regardez les revenus que vous nous avez indiqués dans le
rapport, l'endroit où il y a un plus grand écart entre le minimum
et le maximum, c'est au chapitre de la monnaie olympique. Cela va de $100
millions à $175 millions. Les indications que vous nous avez
données nous incitent à croire, aux questions du
député de Lafontaine et du ministre d'Etat au Conseil
exécutif, que si on atteint ce maximum de $175 millions avec les
programmes existants, ce sera déjà un tour de force.
M. Rousseau: Ce sera un tour de force, ce sera le maximum.
M. Charron: Bon. S'il se trouvait d'autres programmes, encore une
fois, inédits et même insoupçonnés pour le moment,
les profits de ces nouveaux programmes éventuels qui devraient
s'appliquer dans une période très limitée de 16 à
18 mois, au mieux pourraient nous rapprocher de ce maximum de $175 millions.
Car, il est évident, selon les informations que vous-même nous
avez livrées, que nous sommes plus près du minimum de $100
millions que du maximum probable de $175 millions. Donc, au mieux des mieux:
programmes existants et programmes nouveaux, imagination, déblocage du
marché mondial, relance de la situation économique mondiale qui
ferait que le Japon, les Etats-Unis se réinscriraient comme des
acheteurs éventuels de la monnaie olympique, de ce type de monnaie ou
d'une monnaie provenant d'autres programmes, d'or ou de je ne sais trop quel
autre métal qui n'est pas encore annoncé, au mieux des mieux, le
maximum prévisible est toujours $175 millions et nous devons dire,
à ce chapitre, en hommes d'affaires raisonnables, même si le
plafond théorique est de $260 millions, que nous ne l'atteindrons
pas.
Ce n'est pas faire preuve de pessimisme ou faire preuve de manque de
confiance en soi, c'est simplement, il me semble, partir des faits concrets et
faire état de cette situation ce matin. Ce n'est pas exprimer qu'on la
souhaite, c'est exprimer qu'on la voit simplement. Moi, comme contribuable
montréalais, et surtout représentant les citoyens
montréalais ici, si je pouvais sortir de cette commission avec
l'assurance d'un autofinancement, que les citoyens que je représente
à l'Assemblée nationale ne seront, ni par le gouvernement du
Québec, ni par l'autorité municipale de Montréal,
conviés à des taxes supplémentaires pour combler un
déficit, je serais le premier à me présenter devant mes
commettants, en disant que nous avons fait un travail utile.
Je suis obligé, ce matin, d'envisager les revenus les plus
réels pour faire rapport à mes concitoyens dans quelle situation
on s'en va et quels efforts supplémentaires ils seront appelés
à faire. Ce n'est pas aller contre l'esprit olympique que de ne pas
vouloir s'engager dans une vision futuriste ou absolument hypothétique,
et si on dit: L'imagination se mettant
au service de l'argent, il sera possible de le faire fructifier. Tout
cela nous a été annoncé mille fois, deux mille fois. Tout
cela nous a été promis en des termes les plus farfelus possible,
à l'occasion. Nous sommes, aujourd'hui, administrateurs à
l'Assemblée nationale, conviés à des chiffres qui sont
beaucoup plus réalistes. Je dis que tous les programmes je pars
des informations que tous les membres ont entendues comme moi
annoncés et les éventuels, programmes dont nous ne connaissons
je le dis aux membres de la commission même pas l'ombre
d'un début, sauf de dire qu'ils pourraient exister... On a fait allusion
au marché de l'or. Chacun des membres de la commission est
informé de la situation critique dans ce domaine. Avant de se mettre
à capitaliser en esprit là-dessus, il faut toujours bien
simplement lire les cotes dans les pages financières des journaux de ce
matin et de la situation du marché de l'or, par exemple, aux Etats-Unis,
pour se faire une idée du succès triomphal qu'aurait un programme
nouveau de monnaie olympique frappée en or sur les marchés
internatio-
Soyons donc plus réalistes. Regardons comment nos programmes
originaux ont fonctionné. Les difficultés sérieuses
les coûts ont quintuplé, nous dit le maire de Montréal
tout cela pourrait arriver exactement. La même chose si on avait
des programmes nouveaux. Aujourd'hui, c'est simplement être
réalistequededirequ'au maximum des programmes existants et des
programmes nouveaux, miraculeux et célestes descendus des dieux de
l'Olympe qui pourraient nous arriver sur la tête ce matin, le maximum,
indiqué au 17 janvier 1975, de $175 millions, est effectivement un
maximum que si nous l'atteignons, résultera en un succès
fantastique.
Autrement dit je termine sur cela, M. Rousseau, même si la loi
fédérale avait dit que le plafond est de $1 milliard au lieu de
$260 millions, cela ne nous mettrait pas aujourd'hui en situation de dire: Mais
avec l'imagination, en forçant un peu les programmes, c'est le milliard
qu'on va atteindre. Le plafond n'a aucun rapport avec la situation
réelle. Partons du plancher, on pensera au plafond après. Or, le
plancher n'est pas solide pour les programmes existants; le plancher se heurte
à des fonctions, à une situation mondiale critique que
vous-même avez définie, à des programmes de "quintuplage"
de coûts, etc., ce qui existe pour tous les programmes; le plancher des
vaches où nous devons demeurer, avant d'aller devant nos concitoyens
pour leur annoncer un déficit aux Jeux olympiques; le plancher nous
incite à dire, aujourd'hui, que les chiffres que le COJO nous a
donnés, du minimum au maximum, $100 millions à $175 millions,
constituent l'hypothèse la plus étirée et la plus
étirable possible, et que toute invitation démagogique à
extrapoler, dans le futur, des revenus qui viendraient se greffer là,
cela peut peut-être se greffer à l'histoire de l'art et de la
littérature au Québec, mais cela ne peut certainement pas
être inclus dans le calcul d'hommes responsables qui auront à
faire rapport à leurs concitoyens.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
Timbres olympiques
M. Lalonde: M. le Président, il y a
l'élément des timbres qui apparaît comme étant $10
millions encore des deux côtés, minimum et maximum, est-ce que
vous croyez que les résultats actuels, à ce jour, indiquent un
minimum de $10 millions, M. Rousseau?
M. Rousseau: Pour les timbres? M. Lalonde: Pour les timbres,
oui.
M. Rousseau: Les timbres, pour le moment, c'est assez difficile
à dire, parce que nous n'avons que $225,000, si on se
réfère à la date du 30 septembre.
M. Lalonde: Avez -vous des rapports réguliers du
ministère des Postes qui est responsable de la mise en
marché?
M. Rousseau: Nous les avons, à peu près en
même temps qu'il les donne au Parlement.
M. Lalonde: Ces rapports vous donnent-ils à penser que
cela peut aller à $10 millions?
M. Rousseau: Pour rester très administratifs, c'est ce
qu'on nous dit là-bas.
M. Lalonde: C'est ce qu'on vous dit là-bas.
M. Léger: Le fait que la première rentrée,
à un an et demi des jeux, ne rapporte que $225,000, ce qui est 40 fois
moins que l'objectif final... Est-ce qu'il n'y a pas danger
contrairement à la monnaie que les gens qui achètent des
timbres vont tout simplement les utiliser et ne les conserveront pas? A ce
moment-là, je pense que le gouvernement fédéral assumera
la différence, mais cela ne vous apportera pas nécessairement
beaucoup d'argent. A ce jour, est-ce qu'on peut dire que, selon le programme
annoncé, les $225,000 c'est beaucoup moindre que ce que vous aviez
prévu pour cette date-ci?
M. Rousseau: II faut se rappeler que ces deux programmes ont
été lancés seulement il y a un an et que le lancement de
la monnaie a été très difficile, parce que c'est une
question de production. C'est une question aussi de réparation de coins;
il faut changer les coins. Les coins, ce sont les matrices d'un
côté et de l'autre. Il faut les changer après un certain
nombre de frappes.
Alors, c'est un problème technique. Nous avons eu certaines
difficultés et, au moment où le programme fut lancé,
l'Hôtel de la monnaie, à Ottawa, avait déjà un
programme très avancé sur des pièces de monnaie un peu
partout dans le monde. Il frappe non seulement pour le Canada, mais pour une
trentaine de pays.
Il s'agissait d'insérer un programme très grand dans une
production déjà presque complète. C'est pourquoi ils ont
dû faire une division de la monnaie
olympique, faire venir de l'équipement, ce qui prend un certain
temps, et revoir souvent les coins, parce que vous avez vu que certaines
pièces sont sorties avec certaines erreurs. C'est quelque chose de
très délicat, tout cela, surtout quand vous travaillez dans les
pièces numismatiques.
Les débuts ont été assez pénibles, mais il y
a une division de la monnaie olympique maintenant; tout l'équipement est
là et le réseau de vente a été mis en place pendant
l'année. Nous pouvons espérer que tout cela va maintenant
vraiment travailler. La machine est en marche. Cela a pris un an ; normalement
cela peut prendre presque deux ans pour mettre en marche une machine sur un
plan mondial. Ces gens ont constamment voyagé dans le monde et,
maintenant, on peut croire que la machine va commencer à tourner
beaucoup plus vite que la première année. On ne peut pas vraiment
en juger seulement à la première année, parce que
c'étaient des ventes qui se faisaient à peu près seules.
Maintenant, ce sont des ventes qui sont poussées.
M. Léger: Votre réponse, comme vous l'avez
qualifiée tantôt, est plutôt administrative et
démontre un manque d'information sur ce point-là. Ces $10
millions, quant à ceux qui font une collection totale, il y a des
profits précis pour le COJO. Mais ceux qui les utilisent, ce n'est que
la différence entre le coût et c'est minime et la
somme payée. C'est la partie supplementaire qui revient au COJO. Est-ce
que vous évaluez qu'il pourrait y avoir plus de pertes de ce
côté-là que les revenus estimés?
M. Rousseau: Vous parlez du métal? M. Léger:
Moi, je parle des timbres.
M. Lalonde: Je pense que vous ne parlez pas de lamêmechose.
On était dans les timbres. La question du député de
Lafontaine s'adresse aux timbres!
M. Léger: Au sujet des timbres!
M. Lalonde: Elle s'adresse à M. Rousseau au sujet des
timbres!
M. Rousseau: C'est très difficile pour moi de
répondre à des questions très détaillées,
parce que je ne suis pas impliqué dans les programmes. Je suis
déjà au COJO et ces programmes, comme vous le savez, sont sous la
direction du sous-ministre des Postes, à Ottawa. C'est une division du
ministère des Postes. Vraiment, pour répondre en détail
à ces choses-là, il faudrait que M. Page ou M. Nightingale, qui
s'occupe des timbres, soient ici.
M. Léger: Est-ce qu'il y a possibilité
peut-être pour mardi prochain, que M. Page soit invité...
M. Rousseau: II faudrait que la commission le demande.
M. Léger:... à nous donnerdes renseignements sur un
sujet aussi important, autant la monnaie que les timbres? Que ceux qui sont
responsables et de la monnaie et des timbres nous donnent les renseignements
supplémentaires, puisque c'est une source de renseignements nous
permettant d'évaluer exactement les possibilités. Il y a trop de
points techniques, je pense. Je me demande si ce ne serait pas le voeu de la
commission de toute façon on se rencontre mardi prochain
que ces deux personnes responsables de ces deux postes puissent venir nous
donner des renseignements qui sont beaucoup plus techniques.
Je comprends, M. Rousseau, que vous êtes entouré de
spécialistes. C'est ce qui fait la force d'une personne, avoir autour
d'elle des spécialistes qui lui donnent les informations pour qu'elle
prenne les bonnes décisions. Je pense qu'il serait peut-être bon
d'avoir M. Page et...
M. Lalonde: Avant de passer à cela, M. le
Président, est-ce que vous n'avez pas des rapports parce que je
crains que vous n'ayez pas compris ma première question
réguliers pour les timbres et non pas la monnaie? On a laissé la
monnaie de côté.
M. Rousseau: Non.
M. Lalonde: Vous n'avez pas de rapports pour les timbres?
M. Rousseau: Non. Nous en avons demandé, mais c'est
très difficile, la question des timbres, parce que vous avez des timbres
partout.
M. Lalonde: N'avez-vous pas reçu des fonds relativement
aux timbres?
M. Rousseau: $225,000. M. Lalonde: C'est $225,000. M.
Rousseau: C'est cela.
M. Lalonde: Et vous n'avez aucune indication à savoir si
les $10 millions vont être atteints.
M. Rousseau: Pour le moment, non, mais on me dit que oui.
M. Lalonde: On vous dit oui. Qui vous dit oui?
M. Rousseau: Ottawa, M. Nightingale et les autres.
M. Lalonde: M. le Président, je n'ai aucune objection
à inviter M. Page.
M. Rousseau: M. Nightingale.
M. Lalonde: Comment s'appelle-t-il?
M. Rousseau: M. Nightingale.
M. Lalonde: M. Nightingale.
Le Président (M. Gratton): Je pense qu'il serait
de mise que la commission demande au secrétariat des commissions
de convoquer, pour mardi prochain, MM. Page et Nightingale afin qu'ils viennent
nous donner des explications.
M. Léger: C'est une motion recevable, je crois, M. le
Président.
M. Rousseau: II faudrait le faire par le ministre des Postes, M.
le Président. Ces gens relèvent du ministre des Postes; il
faudrait, probablement, faire la convocation par le ministre des Postes.
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Charron: M. le Président, sur la recevabilité de
la motion...
Le Président (M. Gratton): Si on veut être
formaliste, on pourrait peut-être remettre tout cela à demain,
mais j'ai l'impression qu'avec le consentement unanime de la commission on
pourra tout de suite exprimer ce voeu au secrétariat des
commissions.
Loterie olympique
M. Léger: Etant donné qu'on aura des renseignements
supplémentaires sur les timbres, j'aimerais demander à M.
Rousseau, justement, de parler d'un des sujets qui est pas mal plus
intéressant dans les revenus, c'est celui qui a dépassé
nos prévisions. Jusqu'à présent, je pense que vous avez eu
trois loteries olympiques qui ont rapporté, approximativement, 50% des
billets vendus.
La première a rapporté un profit de $11.9 millions, la
deuxième, $16.8 millions et la troisième, $25 millions, ce qui
équivaut à peu près à la moitié de la somme
administrative. Du côté administratif, je ne sais pas si vous avez
pu vérifiersi c'est bien la moitié que ça coûte pour
le fonctionnement, c'est uneques-tion que je pourrais vous poser. Ma question
principale est la suivante: Comme il semble y avoir d'autres loteries qui s'en
viennent d'ici 1976: celles de février, de juillet et de novembre 1975,
de février et de juin 1976, la moyenne, à ce jour, des trois
premières cela va en augmentant, c'est sûr, mais, à
un moment donné, il y a un plafond a été de $53.7
millions de revenu net au COJO. Est-ce qu'on peut se fier à cela et dire
que les cinq prochaines pourraient rapporter le maximum qu'on a eu
jusqu'à présent, c'est-à-dire $25 millions ce qui
n'est pas la moyenne mais quand même le maximum et que le chiffre
de $175 millions, que vous avez mis comme minimum, pourrait peut-être
être considéré plus comme un maximum, à moins qu'on
rajoute d'autres séries ou, je ne sais pas, qu'on fasse d'autres
millionnaires?
Je pense, comme M. Drapeau l'a dit, que personne n'a d'objection
à être millionnaire. Pensez-vous qu'il y a possibilité d'en
ajouter ou si on doit se limiter beaucoup plus à votre minimum
qu'à votre maximum?
M. Rousseau: Comme vous l'avez entendu, la première
loterie a émis deux millions et demi de billetset a rapporté
$11.9 millions; pour la deuxième, encore là, il y avait une
question de marketing. On voulait voir comment le marché
réagirait à une loterie de $10 le billet et à $1 million
pour le premier prix. Nous avons monté, de la première à
la deuxième, de deux millions et demi à trois millions et demi de
billets pour donner un profit de $16.8 millions. Pour la troisième, nous
sommes directement allés à cinq millions de billets qui ont
rapporté $25 millions. Entre-temps, nous étions et nous sommes
toujours en négociations avec les trois provinces de l'Ouest qui sont
encore en dehors du programme.
Nous avions des indications, au moment du lancement de la
quatrième, que l'Ouest entrerait; nous avons donc poussé le
nombre de billets à six millions. Pour répondre à la
question, nous envisageons le maximum à $25 millions. C'est vraiment un
maximum très réalisable basé sur huit tirages, ce qui
donnerait, approximativement, $175 millions.
Nous envisageons, en ce moment, une neuvième. Il faut revoir les
décalages pour les périodes de vente et les périodes de
paiement. Parce qu'en ce moment, nous payons 84,000 gagnants. Cela prend un
certain moment pour faire cela. Il s'agit de mettre vraiment la période
de vente et la période de paiement ensemble, pour pouvoir travailler
dans un certain temps qui nous permettra de vendre les 6 millions de
billets.
Pour le moment, les indications sont très bonnes sur la
quatrième. Le dernier rapport, démontré par M.
Côté, nous disait qu'il restait 495,000 billets sur 6 millions. Il
est assez intéressant de voir combien de billets sont demeurés
invendus ou retournés; la dernière, sur 5 millions, nous avions
176 billets retournés, à cause de chèques qui ont
sauté ou enfin, à des problèmes administratifs, ce qui est
extraordinaire; celle d'avant, c'était 400.
Pour le moment, nous croyons que la quatrième va être un
franc succès comme les autres. Les autres s'annoncent très bien.
C'est pourquoi les $175 millions sont tout à fait un minimum, et les
$200 millions sont très réalisables. A la neuvième, nous
pouvons probablement dépasser les $200 millions, mais il s'agit
évidemment, encore là, de regarder chaque loterie comme un tout
et la finir, fermer les livres sur une loterie et continuer. Les
prévisions sont basées sur $25 millions de profit, chaque
tirage.
M. Léger: C'est donc dire, si on va dans la logique de M.
Drapeau et de celle du premier ministre, qui était ici tantôt, que
si, après la période des Jeux olympiques, on garde, au moins un
an, peut-être plus, la loterie olympique, uniquement au Québec
c'est la seule place où nous avons juridiction, on doit parler
sur des faits et non pas sur des hypothèses, les autres provinces n'ont
pas les mêmes intérêts qu'on a, ou elles pourraient avoir
l'intérêt de la faire elles-mêmes de toute
façon, on s'aperçoit que les trois tirages nous montrent que le
Québec assume à peu près la moitié des
résultats.
M. Rousseau: C'est à peu près 40%, en ce
moment.
M. Léger: Ici, je vois... 40%?
M. Rousseau: Au début, c'était certainement la
moitié, maisl'Ontarioqui avait beaucoupde loteries, mais des loteries
vraiment minimes, est maintenant très intéressée. Le
réseau de vente est très important. Cela fait seulement un an que
nous exploitons la loterie. Il fallait mettre un réseau de vente en
Ontario similaire à celui que Loto-Québec a déjà,
depuis quelques années, au Québec. Il s'agissait, pour la
loterie, de mettre en place des réseaux de vente. Il faut le faire
suivant les indications de la province, parce que certaines provinces demandent
que les clubs sociaux, par exemple, soient des agents. Il y a toutes sortes de
choses qu'il faut bien étudier, avant d'entrer dans chaque province, et
suivre les indications de la province.
M. Léger: Donc sur $25 millions, c'est à peu
près $10 millions prévisibles pour le Québec seulement,
sur chaque loterie?
M. Rousseau: Entre $10 et $12 millions.
M. Léger: C'est donc dire que, si on en fait trois par
année, pour avoir le temps de les vendre, cela pourrait amener un
maximum de profit de $30 millions, pour le Québec.
M. Lalonde: C'est à peu près les chiffres qu'on
avait mentionnés, hier.
M. Léger: C'est ce que le premier ministre disait
là.
M. Rousseau: Les loteries changent tellement. Vous voyez la
différence entre le premier tirage, le deuxième tirage, le
troisième tirage. Parce que vous avez, encore là, une question
d'étude de marché. Vous lancez un nouveau produit, vous voyez
comment il est reçu, vous continuez et vous voyez, il faut faire
très attention de ne pas arriver au point de saturation où les
gens peuvent en trouver n'importe où.
Vous vous rappelez, vous disiez que les gens veulent les billets parce
qu'ils pensent qu'ils vont partir vite. C'est très important de rester
sur cela. Il faut toujours voir son marché et sentir son marché.
C'est ceque M. Côté fait avec beaucoup de
dextérité.
M. Léger: D'ailleurs, le ministre des Finances disait
justement, hier, que l'expérience démontrait, avec Loto-Perfecta,
la Super-Loto, Loto-Québec et la Mini-Loto et l'Inter-Loto, qu'il
fallait avoir des formulesde changement, un peu régulièrement,
pours'as-surer au minimum que l'intérêt demeure. La rareté
des billets aussi ou le maximum de billets crée le désir. Vous
pensez que c'est logique de s'attendre à avoir à peu près
un maximum peut-être de $30 à $35 millions de profit, pour une
loterie olympique ou Loterie du millionnaire au Québec, après les
jeux.
M. Rousseau: Pour répondre à cette question, il
faudrait absolument étudier... Si vous basez votre affirmation sur ce
que nous disons, c'est très logique.
Maintenant, est-ce que ce sera comme cela qu'elle sera lancée?
Quand nous avons lancé cette loterie, quand on m'a demandé:
Qu'est-ce que vous pensez d'une loterie de $10 du billet et $1 million de
premier prix?, ma réponse a été, au monsieur qui me le
demandait, qui est un expert en loterie: Vous êtes le médecin,
monsieur. Si vous me dites que c'est bon, qu'il faut sortir de l'ordinaire pour
ne pas rester avec les autres loteries et les déranger, j'accepte.
Basés sur cela, nous sommes partis. Alors, essayer de dire aujourd'hui
comment vous lancerez la loterie du millionnaire et comment elle sera
reçue dépendent complètement de la manière qu'elle
sera lancée et des gens qui la lanceront et de la manière qu'elle
sera reçue. C'est très difficile de répondre
hypothétiquement parce qu'on vous démontre ici, dans un an, que
nous avons changé, suivant les capacités du marché.
M. Lalonde: Si je comprends vos réponses,
Loto-Québec possède les compétences suffisantes pour
conseiller le gouvernement à l'occasion, si jamais...
M. Rousseau: Je crois que Loto-Québec est une des loteries
les mieux organisées et qui est reconnue dans le monde comme celle qui a
le plus de succès. C'est vraiment une loterie très bien
organisée et ses bases nous ont beaucoup servi à lancer la
nôtre. La nôtre est complètement séparée. Nous
achetons les services de Loto-Québec seulement. Nous ne nous en servons
pas comme base. Nous avons une corporation
complètementdifférentedans un autreédifice et menée
directement par un autre conseil d'administration qui n'a rien à faire
avec Loto-Québec. C'est tout à fait séparé. Mais
nous avons écouté Loto-Québec dans le lancement et,
après, nous avons continué, parce que c'est assez
différent. Tout de même, les directives données par
Loto-Québec étaient vraiment importantes dans nos
décisions.
M. Lalonde: Si je comprends bien, M. Rousseau, les indications
maximales de $200 millions ne sont pas irréalistes.
M. Rousseau: Du tout.
Vente de billets
M. Lalonde: Quant aux autres revenus de $50 millions, est-ce que
vous pourriez donner desdétails sur les principaux chapitres?
M. Rousseau: Le principal chapitre, sur ce que nous pouvons dire,
ce sont les billets que nous estimons à $14 millions.
M. Lalonde: $9 millions, je crois.
M. Rousseau: Nous avions, sur notre budget original, $9 millions,
qui sont maintenant réestimés à $14 millions.
M. Léger: C'est cela. Pour quelle raison avez-vous
augmenté de $5 millions?
M. Rousseau: Vous savez, quand vous estimez le nombre debillets,
il faut finalement savoir combien de places vous allez avoir, quel est le prix
que vous allezdemander. Au début, quand nous avons estimé, nous
avons estimé sur des bases de jeux du passé. Là, nous
avons les places, nous savons que nous aurons tant de places dans le stade,
tant de places au Forum. Cela coûtera tant. On a mis des prix,
finalement, qui suivent les prix du jour pour qu'on puisse au moins estimer ce
que ce sera en 1976. C'est basé sur cela, nous avons des estimations
nouvelles qui sont beaucoup plus réalistes.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y a une augmentation du prix du billet
au stade olympique comparé à celui de Munich? Vous nous avez dit
que les $9 millions de vos prévisions budgétaires de 1972
étaient basés surtout sur les revenus de Munich. Est-ce que vous
avez augmenté considérablement le prix d'un billet?
M. Rousseau: Pas tellement, mais nous avons plus de
sièges. Le prix du billet a eu une certaine augmentation.
M. Lalonde: De quel ordre à peu près?
M. Rousseau: Quand nous avons préparé les premiers
budgets, nous sommes vraiment restés au minimum de ce que nous croyions
avec les revenus, pour rester aussi prudentsque possible. On aurait pu vous
dire: On va avoir $15 millions et finalement finir avec $9 millions. On a fait
le contraire.
M. Lalonde: Quel est l'ordre d'augmentation du prix du
billet?
M. Léger: Si vous aviez l'échelle des prix des
billets.
M. Rousseau: Je crois qu'on a l'échelle des prix des
billets dans le rapport ici.
M. Léger: Dans le gros livre. Pendant que vous cherchez la
réponse, on a cela ici, mais, quand même, est-ce que vous pourriez
nous dire si on exclut la journée d'ouverture et la journée de
clôture, où on s'imagine qu'il devrait y avoir une bonne
totalité de sièges remplis? Est-ce que vous avez éval
ué le pourcentage de sièges qui seront occupés, en
moyenne, dans les treize autres journées?
M. Rousseau: Je crois que, dans le rapport, tout est
là.
M. Léger: La moyenne, oui? M. Rousseau: Oui,
70%.
M. Lalonde: Est-ce qu'on peut revenir aux billets? Est-ce q ue
les pages 560 et suivantes com prennent les prix des billets?
M. Léger: C'est donc dire que le stade ayant 70,000
sièges je ne sais pas si c'est une norme olympique obligatoire,
on parlait de 65,000 hier ne sera occupé réellement que
pour deux jours et le reste du temps, à 70%.
M. Rousseau: Non. 70%, c'est sur une base des 30 lieux de
compétition. Alors il faut penser...
M. Léger: Donc, il y aura d'autres jours où cela
pourra être rempli à capacité.
M. Rousseau: Pardon?
M. Léger: Le stade sera rempli à pleine
capacité d'autres jours que le premier et le dernier jour.
M. Rousseau: L'expérience est que, pour
l'athlétisme, les stades sont toujours pleins. C'est vendu. Au fait, la
plupart des billets pourraient être vendus complètement
maintenant.
Au retour de Munich, nous avions déjà 30,000 lettres qui
nous attendaient pour des demandes de billets. En ce moment, nous sommes
même à envisager une loterie pour donner les billets parce que la
demande est tellement forte que, si on se basait sur les demandes en ce moment,
premièrement, la plupart des Montréalais n'iraient pas parce que
les Américains auraient déjà presque tousl es billets. ll
a donc fallu dire: Tant pour le Canada, tant pour les Etats-Unis, etc. Les
billets, surtout pour l'athlétisme, sont absolument...
M. Charron: Est-ce que les billets sont en vente actuellement, M.
Rousseau?
M. Rousseau: Non.
M. Charron: Quand seront-ils en vente?
M. Lalonde: Est-ce une question d'intérêt
personnel?
M. Charron: Oui.
M. Léger: Certainement.
Le Président (M. Gratton): Certains rnembres de la
commission, M. Rousseau, se demandent s'ils auront des billets de faveur!
M. Goldbloom: M. le Président, j'avais l'impression que le
député de Saint-Jacques y allait comme athlète!
M. Léger: Avant de trouver son siège, il va falloir
qu'il coure!
M. Rousseau: Le directeur général de la
billetterie, c'est M. Saint-Pierre. Si vous me permettez, M. le
Président, je vais passer la parole à M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, il y a environ 5
millions de places qui sont disponibles dans les divers stades pour les
différentes compétitions durant les jeux et, déjà,
du nombre total de
places, on a prévu une participation aux jeux de l'ordre de 70%
à 75%.
Nos budgets sont présentés sur un nombre total de billets
imprimés pour fins de vente celle qu'on aura de 4 millionsde
billets. Cela tient compte des places réservées à la
presse, aux invités spéciaux et aux athlètes qui ont le
droit de venir regarder les différentes compétitions à
certains moments.
Le budget global de revenus nets est de l'ordre de $15 millions. On le
fixe à $14 millions, en fait. Le prix des billets varie de $2 à
$40, maximum, le prix de $40 étant pour la cérémonie
d'ouverture, pour les meilleures places. Pour les autres compétitions,
le maximum est de $32 pour pour deux compétitions d'athlétisme,
des finales, mais normalement le prix varie de $2 à $24, pour une
moyenne finale d'un peu plus de $6 par billet, dans l'ensemble.
La vente est organisée comme suit. Il y a, premièrement,
une prévente basée sur des quotas qui ont été
établis pour chacun des pays où les billets sont offerts,
c'est-à-dire les 130 pays participants. La répartition que vous
trouvez à la page 49 du rapport qu'on donnait, àVienne, laisse au
Canada, selon les prévisions faites, 65% desbillets vendus, aux
Etats-Unis, 20% et, dans les autres pays, la différence.
Après une première prévente qui commencera, on
l'espère, en avril prochain, si on peut déterminer les plans
exacts des stades utilisés, pour définir les places des billets
elle se fera sous forme de "voucher" le retour de cette
prévente devrait nous arriver à peu près six mois
après.
Dans le temps, on saura si on pourra rajuster les quotas établis
pour chacun des pays afin de compenser pour une demande de certains pays ou
pour diminuer le quota d'autres pays tout en préservant un minimum de
65% pour le Canada.
Quelques mois avant les jeux, c'est-à-dire six mois avant les
jeux, surtout dans les trois mois de période intense de vente sur place
ici, les billets "physiques" seront offerts au public. Pour ce qui est des
visiteurs de l'étranger ou des gens du Canada qui auraient encore en
leur possession le "voucher" et non le billet lui-même, il y aura des
comptoirs de change, d'identification où on échangera le
"voucher" émis deux ans ou un an et demi à l'avance pour le
billet lui-même.
M. Lalonde: M. Saint-Pierre, est-ce que ces quotas se comparent
favorablement aux olympiques passées, à savoir si...
M. Saint-Pierre (Simon): Oui, des courbes d'assistance ont
été faites sur les assistances, principalement de Mexico et de
Tokyo, et aussi une étude de répartition sur des critères
assez précis comme le sport lui-même, le stade dans lequel le
sport a lieu, le temps de la compétition et la popularité du
sport en question autant à l'étranger qu'au Canada. C'est ce qui
nous amène à penser que pour des compétitions aussi
populaires que sûrement la cérémonie d'ouverture des
jeux et celle de clôture, mais je les exclus les
compétitions d'athlétisme, de gymnastique, la finale de boxe, le
volleyball, le handball, les compétitions de cyclisme, en tout cas
certaines compétitions, l'assistance est à peu près
maximale, à 95% si on veut. Pour certaines autres où le sport est
un peu moins populaire, où, de toute façon, la compétition
a lieu dans des stades très vastes, je prends l'exemple du football dans
le grand stade ou du hockey sur gazon dans le stade Molson où il y a
déjà 19,000 sièges disponibles, bien entendu, la
proportion est beaucoup plus faible, mais la moyenne nous permet de croire que
nous vendrons au moins 70% des billets disponibles. Ces 70% sont
déjà inclus pour arriver à la prévision de $14
millions dont on parle, au point de vue financier.
M. Lalonde: Maintenant, après ces $14 millions, est-ce
qu'il y a d'autres points importants que vous voudriez mentionner comme, par
exemple, les revenus des concessions?
Concessions
M. Rousseau: Justement, j'ai ici M. Snyder qui s'occupe de cette
question parce que, comme vous l'avez vu, nos revenus sont divisés entre
la monnaie à Ottawa et la loterie, dans une corporation
différente, et les revenus qui nous reviennent sont gérés
à l'intérieur de COJO.
Maintenant, le côté des revenus des permis, revenus des
concessions et revenus des programmes, que M. Snyder va vous expliquer, se
chiffrent par $25 millions de prévisions.
M. Lalonde: Avant de commencer, M. Snyder, quel était le
montant prévu lors du budget original, c'est-à-dire en octobre
1972, pour ces sources de revenus?
M. Snyder (Gerry): Mr President, if you permit me to express
myself in English, I have enough trouble being understood in English, and I
would prefer to make it understood as clearlv as possible.
To answer the question directly, the projected revenues, at that time,
were $2.5 millions for the commercial licensing, as we refer to, plus $1
million for the programs and types of audiovisual presentations that we could
sell to the public.
So, in other words, the total in the budget for this type of revenues
were $3.5 millions at that time.
M. Léger: Pourriez-vous donner le titre de ce programme,
dans lequel, vous incluez les concessions commerciales.
M. Snyder: We refer to a marketing supply sponsorship and
licencing program. If I may just give you a short resume on it, because I think
it is very important that the members should know. You have probably read it
before, but I think it is also very important for our programs, that the mo re
this is talked about in the public, the better it will be. So if you permit me,
I will just read you a very short exposé we have here.
M. Léger: M. Snyder, si vous voulez me permettre, est-ce
que vous avez une copie précise, détaillée des
éléments que vous allez nous donner et qui pourrait être
distribuée à la commission?
M. Snyder: Oui, je l'ai ici avec moi.
M. Léger: Vous n'en avez qu'une copie?
M. Snyder: Non, non, j'en ai plusieurs que je vais distribuer
à la commission.
M. Léger: Oui, si on pouvait.
M. Snyder: Un instant. While they are distributing those around,
because that is the second phase. In December 1973, the Revenue division
formally made public its programs at a major press conference. Companies in
Canada and in the world were then contacted individually and received outlines
of the programs. Corporations have assumed the res-ponsability of actively
responding to our invitation for the participation in the games of the 21st
Olympiad and the organizing committee would evaluate all proposals from
interested companies on their individual merit.
Continuing press coverage is given to all major agreements as they
become finalized and the Revenue division personnel is constantly negociating
with interested compagnies as well as making new contacts daily. It is our
intention to provide additional information so that other companies will have
the opportunity of participating with us.
The corporate program is a policy statement, the Revenue division of the
organizing committee has developed series of international marketing programs
related to the commercial use and application of the official symbold and logos
associated with the games. The corporate participation as a source of revenue:
When the original budget was drawn up, the sales of Olympic coins, stamps and
lotery, and admission tickets, were defined as the principal sources of
revenue, along with the sale of television rights around the world.
In his original context, corporate participation was not budgeted to be
a major source of revenue. Since then, however, the preliminary response to our
programs has indicated to us that our programs are indeed meaningful and as
such will be one of the important financing vehicles for the games. Stated
simply the objectives of the corporate program are as follows: 1 )To procure
all the goods and services and some of the facilities necessary for the staging
of the games; 2) to fulfill the strong demand from corporations in the world to
present meaningful and profitable programs for their participation in the
games.
M. Léger: La copie que vous nous donnez, ce n'est pas
l'ensemble des revenus possibles qui totaliseraient les $50,000
prévisibles?
M. Snyder: Non. Excuse me, I am just talking now on the project
of $25 million that are in there, that we are projecting in our source of
revenues. Of the $50 million, there are $25 million in there that applies to
our program.
Une Voix: II y a $15 millions pour les billets. M. Snyder:
And $3 million for the TV are in there, etc. Up-to-date, the response from
the corporations, and I am speaking now strictly at this moment of the supply
and sponsorship programs; this means that we know we need so much of a certain
product, for the feeding of the athletes is an example. Then, we try to obtain
this particular product free of charge and, in many cases, an additional sum of
money to make this available product packaged for the corporations that we are
dealing with. I have a list of names, which you have on there, of corporations
that we have come to agreement with, and, since the inauguration of this
program, we have received approximately $2 million in licensing guarantees for
the commercial licensing and roughly $10 million to $11 million in the
participation of the corporate sponsors.
M. Léger: Maintenant, le document que vous nous donnez, je
pense que vous n'avez qu'une copie anglaise; vous n'avez pas de copie
française de ce document?
M. Snyder: No, I just had it sent to me yesterday; I am sorry
that I did not have time to translate it.
M. Léger: Cela a été pensé en anglais
et vous allez le traduire en français?
M. Snyder: Oui.
M. Léger: Bon, maintenant, le total des chiffres que vous
nous donnez ici, cela comprend un grand total de $11 millions, provenant soit
des revenus possibles comptants et aussi de la valeur des services ou des
fournitures que vous évaluez, le premier, à $4.9 millions et, le
deuxième, à $6.5 millions, ce qui fait un total de $11,436,000.
Cela, c'est le document que vous nous donnez.
M. Synder: These are agreements that have either been signed or
are in the process of contracts being drafted up to be signed. This is in the
bag.
Télévision
M. Léger: Bon! Je ne veux pas aller plus loin. Mais, pour
comprendre le fil de votre présentation, jusqu'à ce jour on sait
qu'il y aura, dans le budget de revenus, dans les $50 millions, $14 millions
qui proviendront des billets. Vous n'avez pas inclus, c'est dans un autre
domaine, les revenus de télévision. Je pense qu'ils sont de $3
millions...
M. Snyder: Ils sont inclus dans cela, ce sont $3 millions.
M. Léger: Ils sont inclus dans les $11 millions? M.
Snyder: Non, cela, c'est séparé. Une Voix: ...dans les
$50 millions.
M. Léger: ...dans les $50 millions. Il y a les $14
millions des billets, les $3 millions de revenus de télévision.
Ici, on en a pour $11 millions...
M. Snyder: Oui.
M. Léger: ...ce qui fait $28 millions à ce jour. Il
y aurait d'autres chiffres que vous nous donnerez par la suite, je
présume, pour arriver à vos $50 millions de...
M. Snyder: Oui.
M. Léger: ...prévisibles.
M. Snyder: With what we have now on, let us say, an eleven-mo nth
prog ram that we have devised now, we feel we are being very conservative in
stating that we will attain at least $25 million for these particular programs.
Inotherwords, Isupposeitisacademicto say that the items that we are getting on
this supply program were included in the operating budget as an expense, and as
a result we get them for nothing; then it means that the expense is not there
and it is a credit against it.
M. Léger: Donc, vos prévisions sont de $25
millions, mais avec les $17 millions dont je viens de discuter avant, les $14
millions des billets, $3 millions de la télévision...
M. Snyder: Oui.
M. Léger: ...on est rendu à un total de $42
millions.
M. Snyder: C'est cela.
M. Léger: II y a $8 millions additionnels dont vous allez
nous parler tantôt, vous avez d'autres documents.
M. Snyder: M. le Président...
M. Léger: C'est M. Rousseau qui a les autres?
D'accord!
M. Snyder: Oui.
M. Léger: Je ne veux pas précéder, mais je
voulais savoir si on avait tous les documents en main.
M. Rousseau: On va déposer devant la commission une liste
pour vous donner les détails sur les $50 millions.
M. Lalonde: Jusqu'à maintenant, nous avons atteint $42
millions.
M. Rousseau: C'est cela.
M. Lalonde: Est-ce qu'il y a d'autres éléments
importants? J'imagine qu'il y en a quelques-uns qui sont...
M. Rousseau: Les droits de télévision sont de $3
millions.
M. Lalonde: Ils sont tous compris dans les $42 millions.
M. Rousseau: C'est cela...
M. Lalonde: $25 millions, $14 millions et $3 millions.
M. Léger: II y a des...
M. Rousseau: C'est $15 millions pour les billets.
M. Lalonde: C'est $15 millions pour les billets? Excusez-moi.
J'avais cru comprendre $14 millions...
M. Rousseau: Vous avez emblèmes et souvenirs, $2
millions.
M. Lalonde: Est-ce que ces prévisions sont établies
sur des expectatives assez sérieuses ou...
M. Rousseau: Oui, c'est surtout basé sur les jeux du
passé.
M. Lalonde: Oui.
M. Rousseau: Les brochures, $0.8 million; le village, les
athlètes paieront un certain montant pour rester dans le village, ce qui
donne $1 million, ce que nous estimons à $1 million; les
intérêts, $3 millions; les souscriptions, $100,000. Cela a
été seulement un montant qu'on a mis, parce qu'on reçoit
des lettres; par exemple, nous avons, de la reine Juliana, de Hollande, $500.
D'autres peuvent nous arriver comme cela. Autres, $0.1 million, pour arriver
à $50 millions.
M. Lalonde: Le total de vos revenus, donc, indiqués sous
le chapitre autres, est de $50 millions, et vous croyez pouvoir les atteindre
facilement. Est-ce que c'est un plancher? Vous l'indiquez comme un plafond,
ici. C'est une prévision?
M. Rousseau: C'est une prévision normale que nous
regardons comme très réalisable.
M. Lalonde: Les revenus seraient, en prenant le plancher de la
monnaie, $100 millions; $10 millions de timbres, question qui pourra être
examinée plus avant mardi prochain; $200 millions de loterie, si je
prends le maximum, et $50 millions pour vos autres revenus. Cela totalise donc
$360 millions. Croyez-vous que...
M. Rousseau: C'est $360 millions ou $335 millions?
M. Lalonde: Non, j'ai pris le maximum...
M. Rousseau: Vous avez retourné le maximum?
M. Lalonde: J'ai pris le maximum. En vous écoutant
attentivement tout à l'heure, j'ai cru qu'on pourrait prendre le maximum
pour la loterie et le minimum
pour les autres; ce qui, en fait, est un minimum seulement pour la
monnaie, parce que c'est le même chiffre pour les timbres et les
autres.
M. Léger: ...du document de M. Snyder.
M. Lalonde: Excusez-moi, je croyais que vous aviez
terminé.
M. Léger: Je voulais simplement dire que dans la portion
"the value of goods and services", comme éventuellement, vous
prévoyez monter le total de $11 millions à $25 millions, la
portion de service de $6 millions qui pourrait peut-être être
portée à $15 millions pour arriver à votre total de $25
millions, ces $15 millions représentent quand même une
réduction des dépenses. Je me demandais pourquoi vous avez inclus
ce montant dans les revenus plutôt que de l'avoir indiqué dans la
réduction des dépenses.
Dans l'article des dépenses de $73 millions du COJO, est-ce que
cela devait être $88 millions de dépenses, puisque vous avez
inclus $15 millions de revenu qui sont des services que vous ne payez pas ou si
cela ne paraît pas dans vos $73 millions? Peut-être à M.
Rousseau. C'est une réd uction de dépense en
réalité?
M. Snyder: From my information, and the way I see it, it is
included in the $73 million.
M. Léger: Cela veut dire que ça aurait dû
être $88 millions et vous l'avez réduit à $73 millions?
M. Snyder: No, because it is in the $73 million now, because we
do not know what will happen next week, whether we will get something that is
in the budget to be spent and if we got it for nothing, then, we put it in to
the revenue side.
M. Léger: Mais si vous l'avez cet argent, vous allez
corriger vos $73 millions? Si vous mettez un revenu cornme étant une
réd uction de dépense, cette réduction doit paraître
dans vos dépenses. Vous ne l'avez pas mis comme réduction
jusqu'ici.
M. Snyder: Well. It is a question of how you handle the books,
but, for the moment and the budget as it stands now, it is in the $73 millions.
Where do you take it off the $73 million...
M. Léger: Et c'est dans les $50 millions. D'accord.
M. Snyder: I might just make a point. It did not make myself
quite clear when I talked about the $25 million, I was talking about the
corporate and supplied program itself the $2 million that the commissionary
licensing, that is in addition. So we are talking about a package now of $27
million. I did not make myself quite clear.
M. Léger: Autrement dit, on pourrait aussi bien enlever
$15 millions dans vos $50 millions et enlever $15 millions dans les $73
millions et cela s'équivaudrait?
M. Rousseau: Non. Les questions de fourniture sont au-dessus des
$73 millions. Les $73 millions, c'est vraiment l'administration. Tout ce qu'on
peut aller chercher n'est pas déduit.
M. Lalonde: Alors, est-ce que vous les indiquez dans vos revenus?
Si vous les indiquez comme dépenses, et aussi dans les revenus,
naturellement, c'est une question de tenue de livres. Mais si vous l'enlevez
à vos dépenses, il faut l'enlever à vos revenus, parce que
c'est un revenu qui va être appliqué à un service que vous
devez rendre, de toute façon.
M. Snyder: If we can do that until the end. Till we do not know
how much we have.
M. Lalonde: Mais on parle de budget, on parle de
prévisions.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre, je pense,
pourrait répondre.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, dans la
planification des jeux et je me reporte à il y a deux ans, on a
essayé, ...possible, les divers services dont on aurait besoin. La
tradition veut, avec les Jeux olympiques précédents, q ue
certains de ces services soient fournis gratuitement sous forme de commandite
à l'organisation des jeux. Par exemple, tout l'équipement
électronique, qui, dans notre cas, sera fourni par Swiss Timing et je
pourrais en identifier quelques-uns comme cela.
Ceux qui étaient définis comme tels ne sont pas, à
l'heure actuelle, inclus dans le $50 millions et ne seront pas, non plus,
inclus comme dépenses. A une date ultérieure, si vous le
voulez... je n'ai pas la liste exhaustive de ces services, mais il y en a pour
une valeur de quelque $10 millions, je crois, pour les grands points comme
ceux-là.
Tous les autres sur lesquels il y a une expectative, dans le sens qu'il
y a une possibilité plus ou moins grande, qu'elle soit donnée
gratuitement ou sous forme de commandite en échange de l'utilisation du
COJO par les firmes approchées sont, à l'heure actuelle, dans les
chiffres que M. Snyder vous donnait. Le reste serait assez facile à
faire, si vous voulez.
M. Lalonde: Elles sont aussi indiquées dans les
dépenses.
M. Saint-Pierre (Simon): Non, elles ne sont pas indiquées
dans les dépenses.
M. Lalonde: Vous n'avez prévu aucunedépense pour
celles dont vous n'êtes pas sûrs d'avoir des services
gratuitement.
M. Saint-Pierre (Simon): Excusez-moi. Celles qui sont incluses
dans les $50 millions le sont comme
dépenses et celles qui sont assurées ne le sont pas.
M. Lalonde: Les $50 millions, ce ne sont pas des dépenses,
ce sont des revenus. Bon. Parallèlement, sont-elles aussi
indiquées dans vos $73 millions de dépenses?
M. Saint-Pierre (Simon): Oui, c'est exact.
M. Lalonde: Bon, c'est ce qu'on voulait savoir.
M. Léger: Si les dépenses sont incluses, c'est
sûr que ces revenus, les $50 millions, serviront à payer des
dépenses que vous avez budgétisées.
M. Saint-Pierre (Simon): Autrement dit, la valeur de
l'organisation, si on la chiffrait aujourd'hui, ne serait pas de $73 millions,
mais pourrait être de $82 millions ou de $83 millions et une augmentation
du côté des $50 millions à $60 millions, si on veut. Etant
donné que ce sont des choses acquises, qui ne coûtent rien
à l'heure actuelle, elles sont comptabilisées à
zéro d'un côté comme de l'autre.
M. Léger: C'est comme le "Swiss Timing" qui a $2 millions;
il n'est inclus ni en haut ni en bas.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est cela.
M. Lalonde: C'est du véritable autofinancement.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que ceci complète
l'examen des revenus?
M. Léger: Non, M. le Président. Le Président
(M. Gratton): Allez-y.
M. Léger: Etant donné que nous approchons les $50
millions, à peu près, je pense qu'il est important de faire un
tableau, maintenant, des possibilités de revenu les plus
réalistes possible. Si on parle de la monnaie, si on veut être bon
prince et administrateur en même temps, le minimum serait de $100
millions et le maximum de $175 millions; si on se dit que ça peut
être entre les deux...
Excusez-moi, je vous ai coupé la parole, M. le ministre.
M. Lalonde: Je pense que vous répétez ce que
j'avais commencé à dire.
M. Léger: Allez-y, M. le ministre, allez-y.
M. Lalonde: Je peux vous laisser aller et, comme vous le dites,
être bon prince.
M. Léger: Allez-y.
M. Lalonde: Je peux être bon prince.
M. Léger: Allez-y, vous faites bien cela.
M. Lalonde: J'avais commencé à extrapoler, un peu
comme vous le faites, en prenant le plancher de la monnaie, en tenant compte de
toutes les considerations qui ont été exprimées ici,
sujet, naturellement, aux informations additionnelles qui pourront nous
être données la semaine prochaine. Je fais la même chose
avec les timbres, à $10 millions. Pour la loterie, je penche vers la
tentation de prendre $200 millions plutôt que $175 millions, d'être
plutôt optimiste. Pour les $50 millions, ils me semblent assez bien
appuyés par les informations que nous avons eues, ce qui ferait un total
de $360 millions. En comparant cela aux chiffres des dépenses...
Etes-vous rendu là?
M. Léger: Oui, on vous suit.
M. Lalonde: ...j'aimerais demander si des personnes, des
représentants de la ville qui sont ici ont des changements à
apporter à ce qui a été dit jusqu'à maintenant,
depuis deux jours. Sinon, je crois que nous totalisons, dans les
dépenses, autour de... Je n'ai pas les chiffres devant moi.
M. Léger: Dans les dépenses, $611 millions.
M. Lalonde: $610 millions.
M. Léger: On n'est pas à un million
près.
M. Lalonde: Ce qui laisse le grand écart de $250
millions.
M. Léger: M. le ministre, je pourrais quand même
vous faire remarquer ceci: à ce jour...
M. Lalonde: Jusqu'à maintenant.
M.Léger:...il restequand mêm ed'autres
dépenses que le COJO aura probablement à assumer quand on
arrivera au village olympique.
M. Lalonde: Oui. Je constate, toutefois, que le village olympique
n'est pas indiqué comme un article de dépenses, mais comme un
investissement dans le sens que c'est une deuxième hypothèque
mais, on y reviendra.
Village olympique
M. Léger: M. le ministre, vous savez comme moi, je pense
bien, que les sommes d'argent que le COJO devra mettre sur le village
olympique, comme surplus manquant, ce seront des sommes qui ne seront pas
disponibles pour payer des dépenses que nous avons déjà
chiffrées par $610 millions.
M. Lalonde: Si on parle de dépenses, il faut quand
même en rester là. Il est un peu prématuré de parler
du village, mais je sais pertinemment comme d'ailleurs plusieurs
questions qui ont été posées ici étaient à
notre connaissance, naturellement, mais pour l'information du public, c'est bon
que tout soit dit que le COJO ne considère pas son implication
dans le village comme étant une dépense.
On parle de $12 millions de deuxième hypothèque, $12
millions qui peuvent être considérablement augmentés. C'est
un peu l'inquiétude que nous avons. Nous avons appris un certain nombre
de nouvelles, notamment que l'évaluation de $32 millions pourrait
être augmentée considérablement. Cette deuxième
hypothèque est traitée par COJO comme un investissement
récupérable. Pour raccrocher à ce que le
député de Lafontaine disait, cela dépend du temps de
récupération. Si cela prend deux ans à
récupérer, cette période de temps va signifier des
intérêts, des frais de financement pour un montant correspondant,
si COJO a encore des comptes de la ville de Montréal pour les
immobilisations.
Nous sommes actuellement, devant un écart de $250 millions,
d'après les informations que nous avons. Etes-vous d'accord sur
cela?
M. Charron: Allons-nous examiner à un moment ou un autre
s'il est possible de faire des coupures, encore une fois, dans les
opérations et les immobilisations du COJO.
M. Lalonde: Nous n'avons pas encore touché aux
immobilisations de COJO. J'aimerais bien y toucher.
M. Charron: J'admets le calcul que le ministre d'Etatau conseil
exécutif afait. Evidemment, de $100 millions à $360 millions, la
différence est de $250 millions, mais peut-être pourrions-nous
nous exercer, j'espère, avec un peu plus de succès qu'avec la
ville de Montréal, avec le COJO, à envisager des coupures sur les
installations dont il a la juridiction et surtout ses opérations qui,
dans le budget original, je le vois dans le document, étaient de $60
millions et ont été portées à $73 millions.
C'est un sujet, peut-être, que nous pouvons garder pour
l'après-midi.
NI. Lalonde: On peut commencer maintenant, si vous voulez.
M. Charron: D'accord, pour ce qui regarde les opérations.
Mais je pense que la discussion quant au village olympique peut occuper notre
séance de l'après-midi, au départ.
Personnel du COJO
M. Lalonde: II y a une information que j'aimerais demander. Vous
dites, M. Rousseau, au paragraphe 2 de votre rapport, à la fin: Le
personnel du COJOest de 417 personnes, actuellement. J'avais cru comprendre,
dans un rapport que nous avions eu, il n'y a pas tellement longtemps, qu'on
dépassait 500. Etes-vous sûr que vous avez limogé tant de
personnes depuis ce temps?
M. Rousseau: Non, ce sont les chiffres qui nous ont
été donnés avant de partir. C'est 417.
M. Lalonde: Je reviendrai si je peux documenter l'impression que
j'ai.
M. Rousseau: Sur cette question, vous pouvez vous adresser
à M. Saint-Pierre.
M. Lalonde: Avec la permission de la commission, si vous voulez
que nous passions à l'article: installations temporaires de COJO.
M. Saint-Pierre (Simon): Si vous voulez, M. le Président,
je peux répondre immédiatement à la question du
personnel.
C'est en date du 31 décembre 1974. Alors, 417 personnes sont
à l'emploi de COJO, mais cela exclut une dizaine de personnes qui sont
engagées à contrat par le biais de leur compagnie. Par exemple,
ledirecteurdu graphisme, le directeur de la planification, le directeur des
communications et certaines autres personnes ne sont pas embauchés par
le biais de l'embauchage normal, mais à contrat. Ils ne sont pas inclus
dans le chiffre que je vous mentionne. Il y en a une dizaine.
M. Lalonde: Est-ce que ce sont seulement les personnes que vous
payez ou les personnes qui sont à votre emploi, c'est-à-dire qui
travaillent à COJO?
M. Saint-Pierre (Simon): Les personnes à notre emploi.
J'en compte huit, là-dessus, qui sont à contrat, qui feront
l'exception pour nous amener à 425, si vous le voulez, sur la feuille de
paie de COJO: 379 employés, fournis par d'autres organismes, dont la
ville de Montréal, la province de Québec, le gouvernement du
Canada, la compagnie Bell Canada, la compagnie Trust Royal, le gouvernement de
l'Ontario, Radio-Canada et l'université Queens; c'est la
différence entre 379 et 417.
M. Charron: En salaire hebdomadaire, les 379 personnes
employées et payées par le COJO totalisent combien?
M. Saint-Pierre (Simon): Pourriez-vous prendre une autre base que
la base hebdomadaire?
M. Charron: Oui, bien sûr. M. Lalonde: Quotidienne. M.
Charron: Quotidienne.
M. Saint-Pierre (Simon): A l'heure? $3,026,000 depuis le
début de l'année dans les huit mois des états financiers,
du 1 er mai au 31 décembre. Alors, on va vous faire le calcul
entre-temps.
M. Charron: Si le ministre me permet de continuer sur sa
question...
M. Lalonde: Oui.
M. Charron: ...le texte du COJO auquel le ministre se
référait tout à l'heure fait état du fait que,
d'ici le mois de juillet, on passera à 600. La progression
calculée amènera combien j'imagine que c'est difficile
à voir, mais aussi précis que vous pourrez être, M.
Saint-Pierre, dans votre réponse de dépenses en salaire du
début jusqu'à la fin dans les frais de fonctionnement du
COJO?
M. Saint-Pierre (Simon): Le budget total des salaires est, en
traitements réguliers, de $15,254,800 et en traitements temporaires, qui
est l'excédent dont on a besoin pour la tenue des jeux mêmes, soit
quelque 15,000 personnes, $5,889,300.
M. Charron: Le personnel qui ne sera engagé, j'imagine
hôtesses, etc., que pour la durée des jeux, c'est $5 millions et
le personnel plus régulier qui aura travaillé à la
réalisation des jeux, $15 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est cela. M. Charron: Ce qui
fait $20 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): Pour un total de quelque $20 millions,
c'est-à-dire à peu près 30% de l'organisation globale.
M. Lalonde: Le personnel temporaire, cela fait combien de
personnes?
M. Saint-Pierre (Simon): Le personnel temporaire est d'environ
15,000 personnes à l'exclusion du personnel requis par ORTO et du
personnel requis par les services de sécurité, aussi, bien
sûr, du personnel technique qui accompagne les équipes
visiteuses.
M. Lalonde: Quelle est cette période temporaire?
M. Saint-Pierre (Simon): Le début du temporaire est avril
1976, mais la masse d'embauchage sera à la mi-juin, avec ce qu'on peut
appeler une répétition générale, si on veut, ou un
essai global au point de vue logistique, plutôt qu'au point de vue des
sports, qui est prévu pour la mi-juin et le licenciement tout de suite
le 1er août, le lendemain de la cérémonie de
clôture.
M. Charron: Les $20 millions qu'on vient d'identifier, c'est une
partie des $73 millions. Cela veut di re, comme vous l'avez dit, 29%, 30% des
frais de fonctionnement des jeux. Pouvez-vous décrire le reste des $43
millions?
M. Saint-Pierre (Simon): En déplacements, $2 millions.
Maintenant, j'aimerais faire une mise au point ici sur les $73 millions,
car les chiffres auraient besoin d'être extrapolés d'une
façon diverse. L'année financière du COJO se termine
à la fin d'avril et commence le 1er mai. Le budget qui avait
été adopté et qui est celui selon lequel on fonctionne
à l'heure actuelle est celui du 1er mai dernier, 1974. Mais bien
entendu, à cause de l'évolution rapide du projet et de sa courte
durée, il faut quand même, si je peux me permettre l'expression,
réajuster notre tir plus souvent qu'à toutes les années.
Après six mois de fonctionnement du budget de l'année
financière courante, il avait été entendu qu'on ferait une
révision et qu'on donnerait une indication au conseil d'administration,
à savoir quel serait le budget global de fonctionnement. C'est cette
deuxième étude qui nous amène à un chiffre de $73
millions, qui ne sera présenté, pour fins d'approbation, qu'au
mois de mai, à moins que des exceptions bien précises ne nous
obligent à le faire avant.
Il y en a deux que je mentionne: La prise de responsabilité de
certaines des constructions et des adaptations qui n'appartiennent pas à
la ville de Montréal cause un budget supplémentaire à la
Direction générale de la construction. Dans le village olympique,
non seulement la construction même mais le personnel requis pour
superviser cette construction n'avait pas été prévu, bien
entendu, au mois de mai dernier et devrait être adopté comme
crédit additionnel.
Les chiffres que je vous donne, à l'heure actuelle, totalisent
$60 millions et non pas par poste de dépense mais par direction
générale, je pourrais vous donner une idée des
augmentations qui nous amènent de $60 millions à $73
millions.
Pour le chiffre de $60 millions: Traitements, $15 millions et $5.8
millions; déplacements, $2,094,700; biens non comestibles, $4,475,400;
services professionnels, $4,217,000; divers et autres dépenses, qui
comprennent, entre autres, tous les bénéfices marginaux et les
services de dette, s'il y en avait M. Morin pourrait vous donner une
liste de ce que cela comprend $23,292,800, pour un total de $55,224,000,
étant le budget requis du mois de mai dernier jusqu'à la fin des
jeux.
A ce chiffre, on doit additionner l'année 1972/73, $781,100; en
1973/74, une estimation, parce que je vous donne les chiffres de mai quand
l'année financière n'avait pas été compilée
ni vérifiée, de $3,500,000 mais qui s'est terminée par
$3,400,000, pour l'année 1973/74 et un excédent des revenus, dans
ce budget d'organisation, tel que prévu au 1er mai, de $494,900.
M. Léger: Je n'ai pas parlé, tantôt, pendant
les revenus, d'une certaine somme parce que je pensais la revoir dans votre
exposé sur les dépenses; c'est la partie de la
télévision. Vous avez laissé comme revenu, à la
télévision, $3 millions. Du côté des
dépenses, je pense que vous avez des sommes à fournir provenant
peut-être d'autres revenus. Avez-vous une participation de $25 millions,
je pense, à Radio Canada? Pourriez-vous faire un éventail...
M. Lalonde: Une ventilation.
M. Léger: ...une ventilation c'est cela de
tout le cheminement de la télévision pour affirmer qu'il reste $3
millions de revenu?
M. Saint-Pierre (Simon): Si vous voulez, M. le Président,
je vais commencer par un exposé plus global que pour celui de la
télévision. C'est que dans des choses connues, les revenus sont
montrés au net. Par exemple, à l'article de la monnaie, on a
toujours enregistré $250 millions et non environ $600 millions moins les
dépenses pour produire et mettre en marché la monnaie. Les
timbres, la loterie et ainsi de suite sont des articles qui sont traités
de façon semblable.
A l'article des revenus qui ont été traités par M.
Snyder, tout à l'heure, qui sont les licences et les concessions, $25
millions, il y a des points qui ne sont pas définitifs à l'heure
actuelle. Donc, on fait une comptabilité double. Mais pour tous les
autres cas, c'est une comptabilité de revenus nets versus les
dépenses absolues, si je puis dire.
Pour ce qui est de la télévision, on prévoit un
revenu brut de $38 millions, des cotisations aux commissions de l'ordre de
$35,681,000 réparties comme suit: Commission sur les ventes, $500,000;
apport au CIO, en vertu des règlements qui sont basés sur une
formule de participation et qui, avec le budget présenté à
l'heure actuelle, représentent $7,500,000; paiement à ORTO,
$27,500,000 et autres, $181,000, pour arriver à un net de $3
millions.
M. Léger: Un instant, là je ne vous suis pas. Vous
dites: Un revenu brut de $38 millions. De $38 millions, il faut soustraire les
$27 millions qui sont payés à ORTO?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est ça. M. Léger:
$7,500,000 à qui?
M. Saint-Pierre (Simon): Au Comité international
olympique.
M. Léger: Au CIO et la vente de $500,000, qu'est-ce que
c'est?
M. Saint-Pierre (Simon): C'est une commission qui est
payée à l'agent pour la vente de ses droits.
M. Léger: Cela fait $35.8 millions.
M. Saint-Pierre (Simon): II y a une différence de $181,000
qu'on établit de façon modeste dans autres, du côté
des dépenses.
M. Lalonde: C'est cet agent de New York, je crois, sur le contrat
ABC, c'est cet agent-làdont vous voulez parler?
M. Léger: C'est toujours ça, ABC? M. Lalonde:
Josephson.
M. Rousseau: Non, les $181,000 c'est une dépense.
M. Lalonde: Non, les $500,000.
M. Rousseau: Les $500,000, c'est Marven Josephson.
M. Léger: Maintenant, les revenus bruts de $38 millions
proviennent de... pouvez-vous les ventiler?
M. Rousseau: Ce sont encore des prévisions parce que le
seul contrat que nous avons signé jusqu'ici, c'est ABC. Nous avons
maintenant une commission et les $181,000 sont surtout pour des dépenses
de déplacement de la commission qui a à se déplacer dans
tout le monde parce que nous devons rencontrer les unions de
télévision de chaque partie du monde. Ce qui veut dire que notre
commission devait se rendre pour rencontrer l'union européenne cette fin
de semaine-ci mais nous avons demandé de reporter cette date parce que
nous sommes en commission ici et qu'il ne s'agit pas d'aller négocier en
faiblesse parce que, tant qu'il y aura des difficultés, ça ne
vaut pas la peine d'aller rencontrer l'union européenne qui a
été nommée chef de file par toutes les autres unions du
monde. Alors, il s'agit, pour nous, d'essayer... Je crois, si vous avez suivi
les journaux, que le blocage se trouve en Europe. En Europe, on a payé
$1.7 millions à Munich et on voudrait bien payer la même chose.
Alors, nous sommes en négociations avec cette union pour pouvoir lui
démontrer que pour 33 pays, payer $1.7 millions, ça ne tient pas
debout pour 60 heures de télévision, de pointe et
d'intérêt mondial.
Alors, ce sont strictement des projections que nous avons, ce ne sont
pas des faits. Nous espérons que, si nous arrivons à $38,681,000,
nous aurons un profit de $3 millions. Mais nous espérons dépasser
cela largement.
M. Léger: Dans vos prévisions de $38 millions, il y
a les $25 millions de ABC.
M. Rousseau: C'est cela.
M. Léger: Et quelles sont vos prévisions pour les
$13 millions additionnels?
M. Rousseau: Les autres unions.
Par exemple, sans mentionner de chiffres, essayer d'obtenir $10 millions
ou $15 millions, changerait complètement la situation, si nous l'avions
de l'union. C'est une question en négociation, c'est très
délicat et comme vous le savez, l'union européenne, en ce moment,
fait une campagne journalistique, avant que nous arrivions. Elle essaie de nous
mettre en déséquilibre parce qu'elle représente toutes les
autres unions. Après avoir rencontré l'union européenne,
il faudra aller à l'union asiatique, il faudra aller rencontrer les gens
des pays socialistes, il faudra aller en Amérique du Sud. Parce que
chaque région a une union, et c'est très fort.
Alors, il s'agit, pour nous, en ce moment, c'est une question de voir;
c'est un minimum que nous mettons là, pour avoir $3 millions. Nous
avions mis au début, dans notre budget, $3 millions.
M. Léger: C'est donc dire que vos $3 millions ne sont
quand même pas nécessairement assurés?
M. Rousseau: Non, il n'y a rien d'assuré. C'est une
question de négociation chaque fois. Si on retourne à A, B e tC,
par exemple, nous avons doublé, en dedans de trois mois, ce que les
Allemands avaient eu; en fait, presque. Ils ont eu $13,500,000 et nous avons
eu, trois ou quatre mois après les jeux de Munich, $25 millions. Nous
cherchions à établir un paramètre, mais ce
paramètre a vraiment fait peur aux autres unions qui se sont
retranchées. C'est très difficile de repartir.
M. Lalonde: Maintenant, est-ce que, pour ces $38 millions, vous
considérez sans que ce soit garanti, comme vous avez si bien
répondu au député de Lafontaine que c'est une
prévision réaliste?
M. Rousseau: Oui, très.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que le
député de Lafontaine a terminé avec cette question?
M. Léger: J'avais une petite question de plus. Dans les
$22,600,000 de dépense pour la construction, sous votre juridiction,
est-ce que vous avez inclus l'escalade possible des prix?
M. Rousseau: Dans les $22 millions... M. Léger:
$22,600,000 de votre budget. M. Rousseau: Oui.
M. Léger: Est-ce que vous avez inclus l'escalade,
l'inflation?
M. Rousseau: Oui, enfin ce sont des chiffres de 1976, mais je
vais laisser parler M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Simon): La liste détaillée est
dans le rapport. Ces prévisions sont faites à la suite
d'études pour chacun des sites, des données des sites en place et
des adaptations nécessaires, et comptabilisées en chiffres de
1976.
M. Léger: Est-ce que vous avez imaginé des coupures
possibles? Etantdonné qu'on le demande à la ville de
Montréal, c'est normal aussi que, de votre côté, vous
puissiez évaluer s'il y a des coupures possibles dans vos $22
millions.
M. Saint-Pierre (Simon): Je devrais dire que c'est assez le
minimum. Le budget original, de novembre 1972, prévoyait quelque $30
millions pour ces genres d'installations; après examen et étude
avec les professionnels, nous avons décortiqué les $30 millions
et nous en sommes arrivés à $22.6 millions.
M. Lalonde: Maintenant, ces prévisions de $22.6 millions
sont-elles faites sur des plans détaillés, une évaluation
complète, ou simplement une prévision préliminaire?
M. Saint-Pierre (Simon): La plupart avec des plans assez
détaillés. Si vous permettez, on peut laisser M. Guay commenter
la chose, puisqu'il est directement responsable du service de construction de
COJO.
M. Guay: M. le Président, les premières estimations
ou le budget que vous voyez détaillées en fonction
des installations sous la juridiction de COJO, ont été
établies au cours du mois d'août 1974. A cette époque, nous
avions des esquisses et des plans, des programmes de travail très
détaillés pour chacun des lieux envisagés. Donc, nous
avons fait une évaluation des coûts des travaux envisagés
et c'est devenu notre budget détaillé.
Nous avons continué les travaux. Nous avons maintenant atteint le
stade que l'on appelle, en termes techniques, plan préliminaire
très détaillé. On arrive aux plans et devis pour
soumission très prochainement et nous sommes à
réévaluer, c'est-à-dire à estimer de nouveau les
coûts des travaux. Les premières indications que nous avons sont
que nous sommes encore capables de confirmer que nous pourrons réaliser
les travaux prévus à l'intérieur des montants
budgétisés. Les montants budgétisés tiennent compte
du moment où les travaux seront réalisés et de l'inflation
qui pouvait être anticipée entre l'évaluation des travaux
et l'exécution de ces travaux. Plusieurs de ces travaux se feront en
1975, donc dans les prochaines semaines ou les prochains mois, et ce sont des
choses telles que des gazons artificiels sur les terrains de football de
l'université McGill et de l'Université de Montréal. Donc,
nous réalisons une portion de nos travaux en 1975. Il nous a
été assez facile de bâtir une contingence qui nous
permettait de tenir compte des changements de conception dans les
détails des travaux, tout aussi bien que de l'inflation
prévisible.
M. Lalonde: Je vois, par exemple, que vous aviez prévu, au
stade Molson, à l'université McGill on
réfère à "upper field", je ne sais pas ce que cela veut
dire un budget de $75,000, mais qui, ayant fait l'objet d'une
évaluation détaillée durant le mois, est rendu à
$300,000. Pouvez-vous me dire d'abord si une évaluation
détaillée a été faite pour tous les autres
éléments? J'en vois, par exemple, pour le stade d'hiver à
l'Université de Montréal, le stade et palais des sports à
Sherbrooke, mais il n'y en a pas beaucoup. Est-ce que les autres ont
été faites?
M. Guay: Les lieux ont été évalués,
mais là il faut faire une certaine réserve quant à
certains chiffres auxquels vous semblez vous référer.
M. Lalonde: Ces chiffres me semblent...
M. Guay: Ils sont dans quel document? Un document de travail
interne au COJO, que vous possédez et qui est exact, bien sûr. Si
les travaux décrits dans un document donné étaient
exécutés tels quels, il arriverait que les coûts seraient
de ce niveau.
M. Lalonde: Vous avez l'intention de changer des travaux?
M. Guay: Si un spécialiste a jugé bon qu'il serait
agréable de nettoyerau sable les partiesde béton des gradins du
stade Molson, il en a évalué le coût. Mais pour rester
à l'intérieur des limites budgétaires qui sont des
contraintes financières très précises, il faudra
décider si nous allons le nettoyer au sable, le stade McGill, ou si nous
allons nous en servir sans faire ce nettoyage au sable.
L'objectif est de rester à l'intérieur des budgets et le
$22.6 millions est le montant réaliste pour l'exécution des
travaux prévus.
M. Lalonde: C'est toujours l'objectif de demeurer dans
l'intérieur des budgets. Maintenant, il apparaît ici que les seuls
points qui ont fait l'objet d'une évaluation détaillée
accusent une augmentation, pas toujours considérable, de $325,000
à $422,000 pour le stade d'hiver de l'Université de
Montréal. Mais est-ce que vous croyez pouvoir construire tout ce dont
vous allez avoir besoin à l'intérieur des coûts
budgétisés, même si quelques-uns, ayant fait l'objet d'une
évaluation détaillée, on s'aperçoit qu'il y a une
augmentation?
M. Guay: Nous sommes convaincus que nous réaliserons
l'ensemble des travaux à l'intérieur du budget
déterminé. Attention. Certains lieux, M. le Président,
demanderont 10%, 15%, 20% de dépenses additionnelles, tandis que
d'autres lieux pourront être exécutés à un
coût moindre.
Un exemple. Au Forum, nous avions budgétisé initialement
$1,600,000 pour les travaux, l'évaluation la plus récente, mais
qui n'est pas finale est de $1,097,000 et nous savons que ce chiffre sera aussi
réduit d'un autre 10%. Tandis que si on prend un autre lieu, tel que la
surface de gazon artificiel à l'Université de Montréal,
budgétisée à $500,000, elle pourrait coûter $600,000
si nous devons payer le prix de détail le plus élevé pour
ce produit. Mais comme nous pouvons, en échange, offrir l'utilisation de
certains droits, nous nous attendons effectivement à exécuter les
travaux pour un coût moindre que le coût commercial habituel.
Donc, il y a, dans certains lieux de compétition,
possibilité d'avoir à dépenser plus que le montant
budgétisé, tandis que dans d'autres lieux, de pouvoir
exécuter les travaux à moindre coût.
L'évaluation la plus récente, la dernière
évaluation sur les lieux de compétition, nous indique que des
coupures, très facilement, seront faites au niveau de travail de
façon à rester à l'intérieur du budget global
alloué.
M. Lalonde: Je me référais à un rapport qui
vous a été envoyé, le 5 décembre, par Cain, une
organisation qui a été engagée par le COJO, je crois. Je
vous le dis simplement pour que vous soyez au courant.
M. Guay: Oui.
M. Lalonde: La source de mes informations semble être la
même que la vôtre.
M.Guay: ll y a un rapport ultérieur à cela
du 20 décembre et il y a des révisions du document du 20
décembre. Le document du 20 décembre est une illustration
détaillée des travaux à exécuter. On y
détaille des éléments qui impliquent des coûts de
l'ordre de $50 ou $35 tout aussi bien que ceux de $60,000. Donc, si on prend
une installation telle que le Forum, le travail de détail implique seize
pages, à peu près, d'informations détaillées.
Chaque appartement où nous devrons passer un coup de pinceau ou modifier
la serrure de porte a été évalué et
quantifié.
M. Lalonde: M. le Président, je constate qu'il est une
heure.
M. Léger: Une courte question, pour ne pas revenir sur ce
sujet. Dans le document du COJO, concernant les lieux de compétition
sous la juridiction du COJO de $12,055,000, vous additionnez la page qui vous
donne $8,363,000, plus contingence et inflation de $3,692,000, ce qui vous
donne vos $12 millions. A quels taux avez-vous établi la contingence et
l'inflation?
M. Guay: Nous avons utilisé 1 1/2% par mois entre le
moment où le travaiI d'évaluation a été f ait et le
moment du travail exécuté.
M. Léger: Et la contingence, elle?
M. Guay: La contingence, c'est pour chacun des lieux. Cela a
été établi en pourcentage, en fonction de l'assurance, de
connaître, à tous les détails près, les travaux
à exécuter. Donc, si vous en êtes rendus au niveau de la
serrure de porte, vous savez que votre contingence peut être de 3%, mais
si vous n'avez considéré que l'appartement dans son ensemble,
vous placez peut-être une contingence de 20%. Donc, les
spécialistes du domaine de l'estimation ont fait ce travail pour chacun
des lieux et, à l'intérieur de chacun des lieux, pour chaque
section du bâtiment à être utilisé.
M. Léger: Cela vous fait une moyenne de combien l'un dans
l'autre? Est-ce possible de trouver ce chiffre?
M. Guay: La différence entre la contingence et l'inflation
de $3,692,000 est pratiquement moitié moitié, finalement.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, la commission va
suspendre ses travaux jusqu'à cet après-midi, quinze heures.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
Reprise de la séance à 15 h 26
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
A la suspension, ce matin, si je ne m'abuse, la commission avait
terminé l'examen des revenus et nous pouvons maintenant passer aux
questions concernant le village olympique.
M. Lalonde: C'est-à-dire, M. le Président, que nous
étions aux installations temporaires.
Le Président (M. Gratton): Nous n'avions pas fini cela,
encore?
M. Léger: Non, M. le Président.
M. Lalonde: Je pense que le député de Lafontaine
avait des questions et moi aussi.
Je voulais simplement poser une question, à savoir: Est-ce que
toutes les installations décrites dans votre budget de dépenses
pour les installations temporaires sont absolument essentielles pour la tenue
des Jeux olympiques?
M. Guay: La réponse, M. le Président, c'est oui.
Elles sont essentielles, ces installations, pour la tenue des Jeux olympiques.
Une installation comme le Forum est utilisée pour cinq types de
compétitions différentes et on prévoit que, pendant la
durée des Olympiques, tout près d'un demi-million de personnes
assisteront à des activités sportives à l'intérieur
de l'enceinte du Forum. On peut faire une démonstration de même
nature pour chacune des installations prévues. A ce moment-ci, ces
installations ont aussi été approuvées par les
différentes fédérations sportives internationales. S'il y
a des changements ultérieurement dans les discussions avec les
fédérations sportives, bien sûr, il faudra faire les
cornpromis nécessaires, rapatrier des événements d'un lieu
à l'autre, mais ce sont des démarches qui sont habituellement
assez longues et laborieuses.
M. Lalonde: Alors, vous êtes certain que c'est absolument
nécessaire et il n'y a absolument pas moyen d'en enlever pour tenir les
jeux pour comprimer les dépenses.
M.Guay: C'est le cas selon les ententes que nous avons avec les
fédérations sportives, il y a un sport en particulier où
il y a des discussions additionnelles qui se tiennent à l'heure
actuelle; il s'agit des sports équestres où une proposition
voudrait que toutes les activités de sport équestre, sauf le
grand prix des nations, soient rapatriées au Centre de sport
équestre de Bromont. A ce moment-là, nous pourrions laisser de
côté l'utilisation prévue de l'Autostade et l'utilisation
de l'île Sainte-Hélène pour le dressage.
A ce moment-là, nous pourrions économiser quelques
centaines de milliers de dollars. C'est à l'étude.
M. Lalonde: C'est $200,000, je pense.
M. Guay: Quelques centaines de milliers de dollars.
M. Lalonde: A l'autostade, $200,000.
M. Guay: Oui. A l'autostade, $200,000 et, sur le territoire de la
ville de Montréal, quelques centaines de milliers aussi.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre, je pense.
M. Saint-Pierre (Simon): J'aimerais peut-être ajouter,
à ce sujet, que si le projet se réalisait ainsi, cela aurait une
incidence sur les frais d'exploitation que j'ai décrits tout à
l'heure parce que cela causerait la disparition de deux sites pour fins
d'activités durant les jeux. L'économie globale, si on peut
l'appeler ainsi, pourrait être de l'ordre de $1 million, compte tenu de
l'installation et de l'exploitation.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Lafontaine.
Rapports avec le CCJO
M. Léger: M. le Président, ma question s'adresse
probablement à M. Rousseau. Dans le protocole d'entente entre la ville
de Montréal et le COJO, à l'article 3.01 et à l'article
3.02, on prévoit que le Comité conjoint de révision et de
contrôle des revenus et des dépenses, le CCJO, peut faire des
rapports au COJOet peut même donner des directives écrites
auxquelles doit se conformer le COJO.
A ce jour, nous savons que depuis un an, au moins, ce comité a
été obligé de revoir la situation financière, de
l'examiner. Est-ce que le COJO a reçu du CCJO soit des rapports, en
vertu de l'article 3.01, soit des directives en vertu de l'article 3.02?
M. Rousseau: Nous sommes en contact constant avec le CCJO. En
fait, jusqu'à il y aquelques semaines, les fonctionnaires du CCJO
étaient dans l'édifice même du COJO. Nous avons eu
certaines directives et nous avons des échanges de lettres sur certaines
questions, par exemple sur l'organigramme, sur des questions d'organisation.
Tout à fait au début, ils nous ont fait des suggestions. La
personne qui est le plus en contact avec le CCJO est M. Saint-Pierre. Je crois
que M. Saint-Pierre pourra peut-être répondre plus
directement.
M. Saint-Pierre (Simon): Les demandes formulées par le
CCJO, par l'arrêté en conseil, sont assez générales.
Cela se résume dans un paragraphe, qui dit que le CCJO a un droit de
regard sur toutes les activités administratives et financières du
COJO. En pratique, cela se résume par une communication constante, une
remise de documents et assurément des discussions, si c'est
nécessaire, sur ces documents.
Cette remise de documents comprend toutes les données de
planification administrative: liste d'embauchage, définitions d'emplois,
procédures d'embauchage, procédures de dépenses et
d'approbation de dépenses soit par les di recteurs
généraux ou par le vice-président ou le
vice-président exécutif ou le président ou par le
comité exécutif ou le conseil
d'administration, suivant le cas ou la nature de la dépense.
Aussi la soumission des contrats en négociation par nous et
enfin, bien entendu, les données financières, soit
présentation de budgets et états financiers.
M. Léger: Maintenant là, vous me dites que vous
avez donné des renseignements.
M. Saint-Pierre (Simon): Oui, excusez-moi...
M. Léger: Ma question, c'est l'inverse. Avez-vous aussi
reçu des directives, soit écrites ou verbales, provenant de
remarques que le CCJO aurait faites devant les chiffres que vous lui avez
apportés et avez-vous eu des directives directement par le CCJO?
M. Saint-Pierre (Simon): Alors, trois types de directives nous
arrivent du CCJO, des directives verbales, à l'occasion des discussions
que nous avons, qui sont souvent entérinées par des directives
que nous recevons par le biais des minutes des assemblées du CCJO ou des
extraits de ses minutes qui nous parviennent et nous indiquent le voeu du
CCJO.
Par exemple, on a vu cela dans le cas du montage de tout le
système de contrôle budgétaire que nous appliquons
maintenant, suite à leur recommandation; le choix de personnel à
l'occasion, comme le choix du contrôleur ou d'abord le besoin d'avoir un
contrôleur au plus tôt. Je parle d'une situation d'il y a un an.
Alors, c'est ce genre de directives qui nous arrivaient par le biais des
minutes de leurs assemblées et, enfin, par des lettres directes parfois
où on nous demande de fournir certains documents ou certains
renseignements et auxquelles, j'espère, on a toujours
procédé avec empressement à répondre.
M. Léger: Mais le CCJO a-t-il pu jouer le rôle de
surveillant avant que les décisions soient prises ou plutôt un
rôle d'acceptation ou de vérification après des
décisions prises?
M. Saint-Pierre (Simon): Si on parle de l'ensemble des
opérations du COJO, je dirais oui. Maintenant, par la force des
circonstances et pour accélérer le processus de communication, le
CCJO a transigé directement avec la ville pour les installations. Il a
transigé avec nous surtout pour l'organisation et, une fois une partie
des constructions transférées de la ville au COJO, pour cette
partie des installations.
Je ne sais pas jusqu'à quel point nous pouvons dire qu'une loi
nous a été dictée par le CCJO ou non. Mais, si on parle de
conseils et avis, il y en a qui ont été donnés et, encore
une fois, j'espère qu'ils ont été suivis à la
satisfaction des membres du CCJO.
M. Léger: Est-ce qu'on peut dire que le CCJO fut partie
aux décisions qui ont été prises, qu'il a
été continuellement informé avant que les décisions
soient prises?
M. Saint-Pierre (Simon): Sûrement, et le meilleur exemple
est peut-être celui que je vais vous donner, M. le député
de Lafontaine. A la présentation du budget, qui était la
présentation même pour fins d'approbation par le conseil
d'administration, au mois de mai dernier, le CCJO avait été
invité. Il a répondu à l'invitation et était
présent, par ses membres, aux discussionssur les budgets pour
l'année en cours et les années à venir, quand nous avons
approuvé le budget de l'année en cours.
M. Léger: Vous avez dit aussi que des agents du CCJO
avaient eu des contacts directs avec la ville; est-ce que le CCJO a
été continuellement informé de l'escalade des prix
concernant l'ensemble du complexe olympique sous la responsabilité de
Montréal et est-ce qu'il avait les moyens de la freiner? Est-ce que,
selon ce que vous entendez de l'esprit des articles 3.01 et 3.02, il avait la
possibilité de freiner des coûts ou des choix qui avaient
été faits?
M. Saint-Pierre (Simon): Puisqu'en prémisse à votre
question, M. le député, vous mentionnez qu'on admettait qu'il y
avait eu des contacts directs, j'aimerais mieux laisser les autorités de
la ville et celles du CCJO débattre le degré de satisfaction
qu'il y a eu dans ces négociations ou ces discussions.
M. Léger: Qui est-ce qui? Est-ce M. Lalonde? Le ministre,
peut-être?
M. Lalonde: Peut-être que cette question pourrait
s'adresser à la ville de Montréal, puisque vous vous
référez à des relations de la CCJO quant aux
installations. Peut-être que M. le maire aimerait répondre
à cette question? Je pourrai compléter, si vous voulez.
M. Léger: Autrement dit, M. le maire, est-ce que vous avez
reçu des directives précises du CCJO, concernant les coûts,
les choix, les sites, etc. tel que le veut l'article 3.02 du protocole
d'entente entre la ville et le COJO? Est-ce que la ville a reçu des
directives précises du CCJO, avant de prendre des décisions
relativement à la réalisation de certains aspects du
complexe?
M. Drapeau: II y a différentes étapes. Lorsque le
CCJO a été formé, il y avait déjà des
décisions de prises mais le CCJO a pris connaissance...
M. Léger: Pourriez-vous nous donner la date à
laquelle le CCJO a été formé?
M. Lalonde: Je pense qu'on peut dire qu'il a commencé
à fonctionner en avril 1973.
M. Drapeau: Je pense que je peux trouver la date. C'est à
peu près cela, au printemps...
M. Lalonde: Oui, parce qu'il a été formé par
arrêté en conseil. Mais les membres de la ville...
M. Drapeau: C'est cela. C'est au printemps, parce que
l'arrêté en conseil est au mois de mars. C'est au mois d'avril,
parce que le premier contrat que nous avons donné, c'était pour
l'excavation. Les travaux ont commencé le 29 avril, et, à ce
moment, le
CCJO venait d'être formé. Je me rappelle très bien
que le CCJO a dit: II est certainement trop tard pour dire que cela ne se fera
pas là, parce qu'on est rendu à examiner le contrat d'excavation.
A partir de ce moment, nous avons tenu le CCJO au courant. Il faut bien dire
que le phénomène qui nous a conduits à la tenue de cette
session, ici, de la commission parlementaire, a pris une forme précise
assez récemment. Il y a six mois, il ne semblait pas que cela
atteindrait ces chiffres. Voici pourquoi. Lorsque des estimateurs de la ville
ou des gens qui travaillaient avec nous les bureaux d'étude
faisaient les estimations, ils se basaient sur les chiffres que,
verbalement, ils obtenaient au cours de leurs études, au cours de leurs
contacts, de leurs discussions et de leurs recherches. Mais très souvent
une maison, par exemple, pour des travaux d'électricité, va
examiner des plans et va, de bonne foi, dire: Cela pourrait se chiffrer par...
Je vais donner un exemple non pas imaginé, mais réel. Dans le cas
du viaduc de la rue Sherbrooke, les estimations pour le contrat
d'électricité devaient être d'environ on me
corrigera si ma mémoire n'est pas bonne $135,000. Est-ce exact?
C'est bien cela, $135,000 selon les estimations préparées par le
bureau d'étude extérieur et en collaboration avec nos services.
D'après les catalogues et les représentants des diverses maisons
pour voir à établir des estimations, cela donnait à peu
près $135,000, et cela ne fait pas longtemps. Lorsque les soumissions
ont été demandées, la plus basse a été de
$450,000, cela en l'espace de quelques semaines. C'est un exemple dont je me
souviens très bien et qui tend à illustrer pourquoi le
phénomène n'est pas apparu il y a longtemps. Graduellement, le
CCJO participait, prenait connaissance des estimations qui se faisaient de
bonne foi et qui nous convainquaient, nous aussi, que cela allait se tenir
très près du budget. Dès qu'il a été
possible de connaître les chiffres d'une façon plus
précise, le COJO l'a eu en même temps que nous.
M. Léger: M. le Président, devant cette
réponse, je peux quand même dire qu'avec les dates que vous venez
de donner le COJO a réellement été formé par le
gouvernement provincial dans le but de garantir au gouvernement
fédéral, au moment où ce dernier avait besoin d'une
garantie, que le gouvernement provincial, devant un déficit possible, ne
lui demanderait rien et, d'un autre côté, qu'il verrait à
ce que le projet s'autofinance. Quant à cette surveillance pour
éviter les déficits, je demanderais à M. Rousseau s'il
croit que le COJO a réussi à remplir son mandat,
c'est-à-dire de conserver l'autofinancement et qu'il a réellement
eu les moyens d'empêcher d'arriver avec le déficit de $250
millions que nous voyons actuellement.
M. Rousseau: Comme je l'ai dit il y a un moment, le COJO, pour ce
qui touche au COJO, a toujours eu des relations avec lui. Il y a eu des
retards, peut-être, parce que certains documents ne se rendaient pas
à temps. Par exemple, si vous prenez les procès-verbaux de nos
conseils d'administration, avant qu'ils soient revus et acceptés au
prochain conseil, là, il y a eu certains retards dont nous avons
discuté et que nous espérons toujours arranger.
Au côté de la ville, je ne peux pas et je crois que ce
n'est pas à moi de porter un jugement.
M. Léger: Justement, c'est la question que je voudrais
poser...
M. Lalonde: II y aurait peut-être quelques
précisions que je pourrais apporter.
M. Léger: ...au ministre. Est-ce que le ministre me
permettrait de lui poser une question précise là-dessus?
M. Lalonde: Le COJO, formé en avril 1973, a tout d'abord
considéré son mandat comme un mandatde surveillance et pour la
partie du budget qui devait être administrée par le COJO et par
celui exclusivement des constructions, administré par la ville de
Montréal.
Pour le COJO, nous nous sommes aperçus, au départ, que
l'organisation était tout à fait préliminaire, qu'elle
était à un stade d'organisation, c'est-à-dire que les
procédures administratives étaient à peu près
inexistantes. Nous lui avons fait des recommandations. Il avait même
été question, à un moment donné, que nous engagions
nous-mêmes une firme de consultants pour dessiner un programme
d'organisation pour le COJO.
Après discussions, c'est le CCJO qui l'a engagé
lui-même. Nous avons contribué, je crois, assez étroitement
avec la CCJO pour qu'il se donne cette procédure d'administration sur
une base de programmes par projet, un peu comme le gouvernement depuis le
PPB.
Cela s'est fait assez rapidement. Nous avons été
consultés de façon constante et nos gens ont participé, de
façon assez constante, à l'élaboration de leur budget pour
l'année courante. En effet, lors de l'adoption de ce budget, nous avions
été consultés et nous avons même assisté
à la réunion du conseil d'administration qui l'a adopté.
Il était, heureusement, exactement dans les termes projetés de
$60 millions. Pour la ville de Montréal, cela a été
différent. Nous avons demandé le budget de construction, nous
avons eu un budget préliminaire qui ne permettait pas de contrôler
chaque contrat qui était donné. Nous avons demandé une
ventilation; la ventilation n'est pas venue aussi rapidement que nous l'aurions
voulu.
La ventilation ne pouvait se faire que sur des plans définitifs,
des plans beaucoup plus avancés que ceux qui étaient disponibles
à ce moment-là. Devant cette situation et surtout devant
l'augmentation des coûts ou l'écart négatif des coûts
du vélodrome, du premier contrat du gros oeuvre du vélodrome,
nous avons demandé et obtenu de participer à l'élaboration
de cette ventilation. Toutefois, après quelques semaines de travail avec
les gens de la ville, il nous a paru qu'il était
préférable que la ville s'adjoigne un coordonnateur responsable
de tout le projet. Nous nous disions qu'après l'exemple ou
l'épreuve du vélodrome, s'il fallait se tromper dans la
même proportion pour le stade, ce serait désastreux, sauf que nous
n'avions pas les moyens de nous assurer combien coûterait exactement le
stade, parce que nous n'avions pas la ventilation des coûts.
C'est alors, que nous avons recommandé à la ville, en
septembre ou octobre 1973, de s'adjoindre ce qu'on appelait "un Churchill",
quelqu'un qui pourrait prendre la direction de tout ce projet, quelqu'un qui
serait assez organisé, assez fort, assez compétent pour mettre
ensemble toutes les données. Il y en a qui venaient de Paris,
naturellement l'architecte travaillait surtout là-bas et
il y en avait beaucoup qui étaient ici à la ville. Après
d'assez longues transactions ou négociations, la ville a nommé
une firme qui est Lalonde, Valois, Lamarre, Valois en passant, aucun
lien de parenté le 16 juillet. La première chose que nous
avons demandée à la firme, par des contacts directs d'abord avec
elle et aussi par la ville, c'est de faire ce que nous n'avions pas obtenu de
la ville à ce moment, c'est-à-dire la ventilation des
coûts. En même temps que tout le monde, le 10 décembre, nous
avons appris... Entre-temps, naturellement, nous avions, comme M. le maire l'a
expliqué, une impression: C'est que la poussée d'inflation qu'il
y avait eue aurait un impact sur ces coûts. Mais nous n'avions pas la
connaissance, n'étant pas maître d'oeuvre, des coûts
définitifs jusqu'à ce que le rapport Lalonde, Valois, Lamarre,
Valois ait été connu. C'est alors que, devant ces nouvelles
données, mettant en doute sérieux l'autofinancement, qui
était quand même le principe sur lequel nous nous appuyions depuis
le départ, nous avons recommandé au premier ministre de convoquer
la commission parlementaire.
M. Léger: M. le Président, le ministre me dit que
c'est bon. Vous avez quand même fait votre possible, mais vous admettez
que le but principal du CCJO était de voir qu'il n'y ait pas de
déficit.
M. Lalonde: Le but l'était et l'est encore. Maintenant, le
CCJO n'avait aucun contrôle sur le maître d'oeuvre, en ce sens
qu'il n'était pas le maître d'oeuvre. Le CCJO a obtenu, je crois,
ce que... Je ne sais pas, c'est assez difficile de faire des prédictions
ou des hypothèses. Je ne suis pas sûr si le CCJO n'avait pas
constamment poussé la ville à faire les gestes qu'on lui a
demandés, qu'on connaîtrait, aujourd'hui, le coût
véritable du projet et qu'on pourrait, aujourd'hui, discuter de ce
projet.
C'était un comité de surveillance des coûts, mais
comme tout comité de surveillance, il n'avait pas la direction, comme
maître d'oeuvre, du projet. Il n'a jamais prétendu l'avoir et
toujours d'ailleurs, à des questions du député de
Lafontaine, à plusieurs reprises, je l'ai dit. Nous ne sommes pas les
maîtres d'oeuvre. C'est la ville de Montréal qui est maître
d'oeuvre pour les constructions et tout ce que nous essayons de savoir, c'est
exactement comment cela va coûter. Les prévisions
budgétairesde 1972 étaient beaucoup trop préliminaires,
étaient au niveau de quantités générales et de prix
unitaires qui nous semblaient réalistes à ce moment-là
c'est avant la poussé de l'inflation mais ne nous
permettaient pas de savoir exactement si, quand on accorde tel ou tel contrat,
on est dans les prix prévus. Pour cela, cela prend une ventilation. Pour
faire la ventilation cela prend des plans détaillés et je sais,
par exemple, que le mandataire-coordonnateur m'a informé, quelques
semaines après avoir été nommé, qu'il avait
dû tripler les équipes de dessinateurs de plans de façon
à pouvoir faire son travail.
M. Léger: C'est sûr que vous aviez un rôle de
surveillance au CCJO, mais aussi de contrôle. Est-ce que vous jugez
qu'actuellement c'est suffisant et devant le résultat que nous voyons,
avec le déficit de $250 millions jusqu'à maintenant, avec cette
expérience, ne pensez-vous pas que vous devriez nécessairement,
pour avoir un contrôle précis, être le maître d'oeuvre
puisque vous n'avez pas pu le faire avec les mesures que vous aviez
auparavant?
M. Lalonde: Je ne sais pas si la question est pertinente dans le
débat, à savoir combien cela va coûter.
M. Léger: Quelle mesure pouvez-vous prendre?
M. Lalonde: Si nous étions assurés de pouvoir faire
le même projet avec des économies de $250 millions, il n'y a pas
de doute que cela pourrait être une bonne décision, mais le projet
étant ce qu'il est actuellement, si le gouvernement prenait la place de
la ville de Montréal pour aller le faire, il pourrait le faire avec les
mêmes constructeurs, les mêmes ingénieurs, les même
fournisseurs, faire le même projet et probablement que cela
coûterait la même chose.
M. Léger: Mais vous seriez assurés que cela n'irait
pas plus loin que $250 millions et peut-être diminuer.
M. Lalonde: C'est une chose d'être assuré que cela
n'augmente pas et le faire en est une autre. Vous avez parlé de
maître d'oeuvre. Etre maître d'oeuvre, c'est réellement
prendre la place de la ville de Montréal et dire: Maintenant, c'est nous
qui le faisons. Je crois, avec l'expérience d'un an et demi et les
modifications que la ville de Montréal a apportées dans son
équipe de réalisation, que la ville de Montréal est
capable de faire avec ses adjoints, ses consultants, de réaliser... On a
entendu Lamarre, Valois nous dire que leur échéancier leur
permettrait de le faire. Je l'ai entendu en même temps, comme vous tous,
je crois que c'est une équipe valable. Alors, toutes choses étant
normales, donc, je crois qu'elle est capable de réaliser cela.
Maintenant, avec la ventilation des coûts, le contrôle à la
pièce est-il faisable?
M. Léger: M. le ministre, répondons franchement. Si
depuis le début vous aviez eu le rôle de maître d'oeuvre
plutôt que de surveillant, ne pensez-vous pas que cela aurait
été une tâche beaucoup plus facile, avec des
résultats beaucoup plus selon les objectifs que le gouvernement avait
fixés et avait garantis au gouvernement fédéral?
M. Lalonde: Je n'aimerais pas me cacher derrière le
règlement cela ressemble un peu à une période de
questions qui me permettrait de ne pas répondre à une
question hypothétique, mais vous me permettrez quand même...
M. Léger: C'est passé. Ce n'est pas pour l'ave-
M. Lalonde: Non, c'est hypothétique. Si nous avions
été à la place...
M. Léger: Auriez-vous eu des pouvoirs plus grands que ceux
que vous avez actuellement?
Le Président (M. Gratton): Je ne veux pas être
désagréable je m'excuse auprès du ministre
envers quiconque, mais on s'éloigne un peu du but.
M. Léger: M. le Président, on est sur le
budget.
M. Lalonde: Je suis très heureux que le
député de Lafontaine ait abordé cette question.
M. Charron: M. le Président, nous n'entendons pas le
ministre comme ministre, à ce moment-ci. Nous l'entendons comme membre
du CCJO.
Le Président (M. Gratton): Je préférerais le
voir assis de l'autre côté de la table. Toujours est-il que j'ai
bien l'impression qu'on peut continuer, mais il ne faudrait pas penser qu'on va
prendre une autre demi-heure pour le faire.
M. Lalonde: M. le Président, j'accueille avec beaucoup de
plaisir cette occasion que j'ai de donner une idée du travail du CCJO.
Au cours d'une cinquantaine de réunions plénières, les
cinq membres, y compris votre tout dévoué, se sont cassé
la tête pour essayer de voir à ce que les coûts restent le
plus bas possible, y compris les deux membres nommés par la ville de
Montréal.
Pour revenir à la question du député de Lafontaine,
cette hypothèse, il m'est à peu près impossible d'y
répondre. Est-ce que nous aurions pu, comme gouvernement, empêcher
que l'inflation augmente les coûts? C'est difficile à dire. Les
contrats du gouvernement, autant dans les travaux publics qu'ailleurs, à
l'éducation, etc., souffrent aussi d'une flambée des coûts
qui se voit dans le projet du parc olympique.
Je ne peux pas répondre réellement, dire non ou oui
à votre question. C'était la responsabilité de la ville.
Le gouvernement n'a pas assumé de responsabilité formelle et
directe dans ce projet. Il n'en a pas encore assumé. Il cherche
naturellement, parce que cela affecte beaucoup de Québécois, des
formules qui pourraient pallier l'autofinancement, si l'autofinancement, comme
il nous semble, ne réussit pas à payer tous les coûts, mais
il n'a même pas suggéré de s'impliquer
financièrement, directement.
Le premier ministre parlait d'un programme possible de loterie du
millionnaire provinciale, de loterie olympique provinciale. Alors, il
était juste, toutefois, à cause de l'ampleur du projet et de
l'intérêt général que le gouvernement avait comme
province qui accueille les Olympiques en 1976, qu'on s'intéresse
à faire en sorte que cela ne devienne pas un désastre.
L'inflation a changé tout cela. Mais je crois qu'à ce
moment-là la décision de nommer un comité de
contrôle et de surveillance était juste. Je n'ai pas
participé à la décision. J'ai été
nommé là au moment où j'étais sous-ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives. On m'a
demandé de faire un travail et je l'ai fait. C'est seulement
après, que j'ai continué, tout en étant membre du
gouvernement.
M. Léger: M. le Président, je suis sûr que,
sur l'inflation, le ministre ne pouvait pas faire grand-chose à ce
moment-là. Mais, si le ministre, comme représentant du
gouvernement, avait eu des pouvoirs, il aurait probablement pu prendre des
décisions, à certains moments critiques, qui auraient pu changer
l'allure du projet, en ce sens qu'on n'aurait pas eu aujourd'hui la
réponse de l'embou-vetage où il est impossible de changer la
moindre chose, sinon cela va entraîner des coûts astronomiques.
M. Lalonde: Je pense que le moment critique est maintenant.
M. Léger: A ce moment-là, vous auriez pu prendre
des décisions, peut-être, qui auraient empêché...
M. Lalonde: Je crois que le moment critique est maintenant.
M. Léger: Non.
M. Lalonde: Au moment de la connaissance, qui est la
moitié, quand même, de la solution.
M. Léger: Le maire Drapeau m'a dit hier que nous sommes
rendus à un point d'embouvetage qui fait qu'il n'y a pas grand-chose qui
peut être changé. Il y avait des périodes où des
choses auraient pu être changées et, à ce moment-là,
si le gouvernement avait été le maître d'oeuvre, il aurait
été au courant. Le gouvernement demandait une ventilation qui
n'arrivait pas assez tôt. Je me souviens de questions que j'ai
posées en Chambre et le ministre, avec toute sa bonne foi, essayait
d'avoir les renseignements pour nous les donner mais ils n'arrivaient pas vite.
Ce n'est pas parce qu'il les retenait, je le sais, c'est parce qu'il avait de
la difficulté à les obtenir.
M. Lalonde: Mais je ne suis pas sûr qu'ayant
été là nous aurions pu les avoir plus vite parce que c'est
certain que la ville de Montréal aussi essayait de les obtenir. C'est un
problèmedefaireavancerun projet d'une ampleur assez extraordinaire et
d'obtenir tous les plans de sorte qu'on puisse faire les calculs d'une
façon précise. L'inflation étant ce qu'elle a
été entretemps, nous avons le résultat actuel. Mais si le
gouvernement avait été là encore là, je
n'ose pas répondre à cette question hypothétique parce
qu'elle nous porte à toutes sortes d'interprétations
aurait-il été plus fin, deux ans avant, pour savoir qu'il y
aurait une inflation extraordinaire en 1974 et 1973 et aurait-il changé
tout le projet? Rien n'indiquait, en 1972 ou 1973, quand nous sommes
arrivés en fonction que, les prévisions budgétaires
préliminaires de $250 millions étaient grossièrement
insuffisantes. Rien ne l'indiquait et probablement qu'à ce
moment-là, si je m'en reporte au rapport de Lamarre, Valois, ce
n'était pas grossièrement insuffisant, avant l'inflation.
M. Charron: M. le Président, sur cette question du
Comité de contrôle des jeux olympiques, le ministre vient de nous
dire qu'il n'est pas certain que nous aurions été plus fins que
la ville de Montréal, à l'origine, et qu'au début, lorsque
nous sommes arrivés dans cette galère, lors de la création
de cet organisme, le budget évalué ne nous paraissait pas
exagéré.
L'important, si je fais allusion à la série de questions
du député de Lafontaine, n'était peut-être pas,
effectivement, à ce moment-là. Mais lorsque la mer est devenue
houleuse, pour maintenir les Jeux olympiques dans l'engagement de modestie qui
devait accompagner l'acceptation de la candidature de Montréal,
peut-être, le ministre en conviendra avec moi, qu'un autre pilote
à la barre aurait conduit, aujourd'hui, la commission à une
constatation différente de celle qui vient de se faire.
M. Lalonde: Si vous voulez continuer dans
l'hypothèse...
M. Charron: Non, non.
M. Lalonde: Je vais vous laisser continuer seul.
M. Charron: J'abandonnecette partie. Vous avez soulevé la
question que le gouvernement n'était pas plus finqu'un autre, le
gouvernementétait un autre et avait d'autres responsabilités.
Quant à cette allusion du gouvernement pas plus fin qu'un autre, M. le
Président, puis-je...
M. Lalonde: Naturellement, le député de
Saint-Jacques est expert à citer des phrases hors du contexte.
M. Charron: Non, mais je vais vous en citer...
M. Lalonde: Je vais en tenir compte.
M.Charron: Je vais vous citer, M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Si vous me permettez,
j'aimerais expliquer pourquoi, tantôt, j'ai hésité à
permettre cet échange. C'est que nous avons un bon nombre
d'invités qui se sont déplacés, qui sont ici depuis trois
jours et nous avons mandat de les questionner pour que la commission se
renseigne.
Je suis bien prêt à dire que les questions adressées
ainsi que les réponses du ministre sont de nature à renseigner la
commission. Mais je me demande si ce n'est pas à un autre moment que
nous pourrions faire cet échange, au moment où nos invités
nous auront quittés et ne seront pas là à titre simplement
de spectateurs d'un échange; et si c'est pour durer plus longtemps, je
devrai sévir et empêcher qu'on continue.
M. Charron: M. le Président, je respecte votre
intervention mais je pourrais vous lire intégralement certains aspects
du protocole d'entente qui disent que l'organisme dont nous traitons
actuellement est peut-être l'organisme dont nous aurions dû traiter
dès le début de cette commission, tellement il est le plus
important.
La ville et le COJO reconnaissent que les fonctions du CCJO comprennent
celles de revoir les modalités du budget des jeux, de participer au
contrôle des revenus, des coûts et des dépenses de la ville
et du COJO. Qu'est-ce qui nous amène ici, M. le Président, sinon
cette escalade dans les coûts et les dépensesdont les deux
parties, nosdeux invitées, M. le Président, ont reconnu
l'autorité. Plus que cela, l'article 3.02 du protocole d'entente dit que
les parties, c'est-à-dire nos invités: le COJO et la ville de
Montréal, s'engagent à respecter toute directive écrite de
cet organisme dont nous discutons actuellement, conformément aux
dispositions du paragraphe 3.01, pour faciliter l'exécution des
fonctions du COJO, tout comme si telles directives faisaient partie du
présent protocole d'entente.
M. le Président, nous parlons d'un organisme important et qui
plus est, j'utiliserai une déclaration du premier ministre de la
province qui viendra certainement confirmerce que je suis en train de vous
dire. Lorsqu'en février 1973 le premier ministre du Québec a
annoncé la création de cet organisme, que les deux parties ont
inclus dans leur protocole d'entente à la réalisationdesjeux,
voici la façon dont ill'annonçait, M. le Président: "Le
gouvernement fédéral a décidé de poser des gestes,
timbres-postes, pièces de monnaie, étude d'une loterie, à
la suite des garanties fournies par le gouvernement du Québec dans une
lettre que j'ai fait parvenir à M. Trudeau. Mais nous exercerons, par
ailleurs, un contrôle des coûts. Il y a des possibilités
d'ajustement tant au niveau des revenus qu'au niveau des dépenses,
possibilités qui nous permettent de concevoir la sécurité
financière des Jeux olympiques. Le gouvernement du Québec a
décidé de former un comité, en collaboration avec la ville
de Montréal, pour exerce run contrôle des coûts. Nous allons
nommer à ce comité des experts de compétence
indéniable. Ces experts appliqueront à la réalisation des
Jeux olympiques la même discipline financière que nous avons
nous-mêmes appliquée depuis trois ans que nous sommes au pouvoir,
discipline financière qui a donné des résultats
concrets".
M. le Président, c'est le ministre membre du CCJO qui nous disait
que le gouvernement n'était pas plus fin que la ville de
Montréal. Mais lorsque le comité a été
créé, c'est sur la finesse du gouvernement que le premier
ministre avait basé l'explication de l'exercice auquel il voulait livrer
le CCJO. M. le Président, nous sommes aujourd'hui en face d'une
série d'informations et de découvertes que les membres de la
commission parlementaire ont eu l'occasion de faire depuis le début des
travaux. On peut trépigner, M. le Président, gesticuler, crier
sur la table et sur les toits qu'il faut l'autofinancement et que
l'autofinancement arrivera. Je pense qu'aucun des membres autour de la table de
cette commission, après avoir scruté, avec les parties
concernées qui ont répondu à notre invitation, les
dépenses et les coûts, ne peuvent plus croire à cette
formule. Ou alors, si elle est étirée, comme l'a dit le premier
ministre hier, dans une olympiade financière qui durerait 20 ans, c'est
une drôle de formule pour assurer l'autofinancement.
Je pense, libre à chacun de ceux qui assistent à
cette...
M. Lalonde: Est-ce que vous êtes contre cette formule?
M. Charron: Non, je dis...
M. Lalonde: Pourquoi est-elle drôle, à ce
moment-là?
M. Charron: Je pense que chacun des membres qui assistent
à cette séance aujourd'hui est libre de partir d'ici en se
disant: L'autofinancement existe encore ou l'autofinancement est encore
possible.
Je pense qued'autres, par contre, et à moins que l'on ait
travaillé pour rien depuis trois jours, peuvent partir avec une autre
conception. C'est que, s'il y a encore autofinancement possible, c'est une
somme de $250 millions supplémentaires que l'autofinancement devra
combler. A moins d'être absolument, M. le Président, devant des
formules miracles qui ont été énoncées mais qui
n'ont pas été présentées à la commission, ce
n'est pas de l'autofinancement que nous avons, c'est un projet olympique qui
ressemble à tous les autres projets olympiques auparavant, celui de
Munich, celui de Tokyo, celui de Mexico, c'est-à-dire un projet qui se
termine avec un déficit où les autorités responsables de
la ville hôtesse, du pays hôte ou de la province qui accueille ces
jeux, ont une responsabilité indéniable à prendre. S'il y
a une chose que nous avons apprise, à cette commission, c'est que nous
sommes dans la même situation, toutes proportions gardées, que
Munich l'a été en 1972.
On peut encore une fois, je vous le dis, trépigner sur les tables
que l'autofinancement arrivera dans une vingtaine d'années, ce n'est pas
la garantie que nous devons offrir à nos concitoyens du Québec.
Nous sommes en face d'un déficit indéniable. Les questions que
posait le député de Lafontaine quant à un exercice plus
rigoureux et plus sévère des pouvoirs qui sont inclus dans le
protocole d'entente de la ville de Montréal par le CCJO peuvent
peut-être prouver à moins de nous entêter dans un
calcul qui ne tient pas, M. le Président, à moins de nous
entêter dans un calcul qui a été démenti par les
analyses que nous avons faites, pouce par pouce, de chacune des sources de
revenu et de chacune des causes de dépense que nous sommes en
face d'un déficit immense à combler. Prétendront à
des solutions miracles ceux qui sont les spécialistes de ces solutions
miracles. Mais les administrateurs responsables doivent aujourd'hui utiliser
tous les moyens qu'il y a pour que ce déficit non seulement soit
comblé, mais qu'on ait l'assurance que, dans les 18 mois qu'il nous
reste avant les jeux, il ne s'aggrave pas.
Un de ces instruments, M. le Président, c'est celui qui figure au
protocole d'entente, le Comité de contrôle des Jeux olympiques. Ma
question est donc la suivante, M. le Président: Face à ce
déficit évident qui place la ville de Montréal dans la
même situation que n'importe quelle autre ville, face à
l'échec de l'autofinancement que nous devons considérer comme
tel, puisqu'aucune solution concrète, sauf celles qui ont fait appel
à une imagination débordante, n'a été
présentée à la table de la commission, quelles sont les
directives, quelles sont les direc- tions, dans leur activité
quotidienne et dans l'exercice des pouvoirs qui leur sont reconnus dans le
protocole d'entente, que les autorités du CCJO entendent prendre pour
faire que le déficit déjà prévu et envisageable
pour tous les gens qui ont suivi attentivement les travaux de cette commission
depuis trois jours, ne s'aggrave pas, mais, plus que cela, se comble
progressivement sans que les citoyens de Montréal aient à payer
plus qu'ils ont déjà payé pour ces jeux?
M. Lalonde: M. le Président, après le long discours
du député de Saint-Jacques, je dois m'inscrire en faux contre sa
prétention que le CCJO a, à toutes fins utiles, fait un travail
inutile. Je crois que la conception du député de Saint-Jacques
d'un comité de surveillance est un peu faussée. Il mêle un
peu les cartes. Cela aide à faire de beaux discours. Il reste que nous
sommes en face d'une situation. Nous avons clairement pris nos
responsabilités.
Nous avons au moins réussi, et plus que cela, à
découvrir exactement quelles étaient les implications
financières de ce projet qui, comme tous les autres projets,
privés et publics, a subi le fléau de l'inflation. Naturellement,
l'autofinancement a subi aussi le fléau de l'inflation dans ses
coûts. M. Rousseau nous expliquait ce matin quelles étaient les
difficultés pour atteindre les objectifs qui avaient été
tracés lors du dessin des formules, des programmes d'autofinancement.
Mais de là à paniquer comme le fait le député de
Saint-Jacques... Je crois que c'est le propre des administrateurs responsables
de ne pas paniquer, de calculer de façon froide les implications et de
compléter les dossiers avant de prendre les décisions justes.
C'est ce que nous faisons actuellement, à la faveur de cette commission
parlementaire qui vase poursuivre mardi prochain pourcompléter l'aspect
important de l'autofinancement. Ce n'est qu'après coup que les
décisions pourront être prises et seront annoncées, en
l'occurrence, en temps et lieu.
C'est sûrement notre intention, quant à CCJO je peux
parler pour moi, étant un des cinq membres de continuer, à
moins que notre mandat ne soit changé, ne soit modifié, à
surveiller constamment au niveau des budgets, au niveau des procédures
administratives, des procédures de contrôle. Le COJO, par exemple,
nous annonçait il y a quelques jours une augmentation possible de son
budget de $13 millions, que nous n'avons pas encore autorisée. Nous le
remercions de nous en informer à l'avance, parce que c'est un budget qui
n'est pas encore autorisé, qui va être étudié dans
les semaines à venir, qui va nous être soumis, comme celui qui
nous a été soumis au départ.
Nous avons donc l'intention de modifier les directives s'il le faut,
à mesure que les situations se développent. Mais je crois qu'il
est apparent que. si nous connaissons actuellement les véritables
coordonnées de ce problème, c'est le résultat je ne
veux pas être présomptueux en grande partie, du travail
sérieux de tous mes collègues et des fonc-tionnairesqui ont
travaillé avec moi au CCJO. et nous allons continuer de le faire.
M. Léger: Une question simple, courte, précise, pas
un discours...
Le Président (M. Gratton): Et la dernière.
M. Léger: ...probablement la dernière. Est-ce que
le ministre, devant la situation actuelle, après l'élaboration de
tout l'ensemble du dossier, la vision de l'ensemble de tous les aspects et
facettes du projet olympique, entend continuer à fonctionner tel qu'il
fonctionne actuellement, et pense qu'il suffit de continuer pour régler
la situation, ou s'il entend demander une modification du mandat? Est-ce qu'il
a besoin d'instruments supplémentaires? Est-ce qu'il y a des mesures
additionnelles qu'il peut nous promettre de prendre pour corriger ou au moins
ne pas augmenter les problèmes dans lesquels nous sommes
actuellement?
M. Lalonde: Est-ce que vous vous adressez à un membre du
CCJO ou à un membre du gouvernement?
M. Léger: Je pense que vous êtes très bien
placé dans les deux cas.
M. Lalonde: Le problème est le suivant: Le gouvernement a
sûrement des dispositions à prendre, il a à
considérer le dossier une fois qu'il est étalé devant
nous. Le CCJO va recevoir son mandat du gouvernement. Il n'y a pas de doute que
depuis que nous avons la ventilation des coûts, nous pouvons faire un
pasen avant et appliquer des mesures de contrôle, ce que nous ne pouvions
pas faire avant d'avoir cette ventilation.
Dans ce sens-là, notre mandat, une fois que les documents sont
connus, nous permet sûrement de continuer et d'appliquer un
contrôle.
Ce n'est le devoir ni la responsabilité du CCJO de voir à
ce qu'il n'y ait pas de déficit.
M. Léger: Et si je parle au ministre maintenant.
M. Lalonde: Naturellement, nous allons nous consulter, au conseil
des ministres. Mais tout d'abord, nous devons attendre la fin de cette
commission parlementaire, mardi prochain, avant de prendre une décision.
Elle sera prise comment puis-je vous dire autre chose? dans le
meilleur intérêt des Québécois.
Le Président (M. Gratton): M. le maire Drapeau avait
demandé la parole.
M. Drapeau: Exactement sur la même question, le rôle
du CCJO. Je me permettrai de lire ce sera encore plus court que de le
raconter un extrait de fascicule de la Chambre des communes du jeudi 13
novembre 1969, comité permanent des finances, du commerce et des quest
ions économiques. On va voir qu'il n'y a rien de nouveau, l'histoire se
répète. Etait à l'étude le projet de loi sur la
liquidation de l'Expo. Dans un passage, M. Harkness, ancien ministre
conservateur qui faisait partie de la commission, dit: "Une autre question. Je
pense que nous ne pouvons pas aller beaucoup plus loin dans ce domaine. Comment
se fait-il que le coût de cette opé ration il s'agit d'Expo
67 a pu monter jusqu'à ce point, c'est-à-dire de $40
millions jusqu'à $285 millions? Comment expliquez-vous cette
escalade"?
Le président de la société, à ce
moment-là, qui remplaçait les membres du conseil d'administration
pendant l'Expo les membres avaient été changés pour
procèder àla liquidation M. Lupien dit: "Oui, M. le
Président, cette montée des coûts illustre, en dollars,
l'évolution de la conception, etc." Je vais passer à ce qui est
le plus important. En février 1964 il s'agissait, après avoir dit
qu'au tout départ... Mais, au tout départ, ça ne
signifiait pas grand-chose, $40 millions. En février 1964, trois ans
avant l'Expo, il s'agissait de $167 millions. Ce plan directeur faisait l'objet
d'une révision constante. En février 1965, un an plus tard, on
avait soumis un plan directeur qui amenait le total des dépenses
à $234 millions.
En août 1965, ce chiffre était passé à $283
millions. En mars 1966, à $333 millions. En décembre 1966,
à $379 millions et puis, le 24 février, à $404 millions
et, le 30 juin, à $431 millions. Cette augmentation correspondait
à la connaissance précise du coût des divers
éléments qui allaient constituer l'Expo dans sa forme
définitive. Une autre question et on arrive à la question
principale de M. Harkness encore: "Donc, à aucun stade au cours de cette
période, les conseils du trésor ou les cabinets respectifs n'ont
déclaré que les dépenses devenaient trop
considérables". Cela ressemble étrangement à ce qui se
passe aujourd'hui. La réponse est donnée par M. Levasseur qui
était directeur général de l'Expo; mais, lorsqu'il a
comparu, il était devenu sous-ministre adjoint au ministère du
Commerce. "Je tiens à dire, M. le Président, qu'il y a eu, en
effet, des débats très approfondis à chaque étape.
Les chiffres que vous a donnés M. Lupien représentent les
décisions prises par les trois paliers de gouvernement à la suite
de ces débats".
A ce moment-là, il y avait la Société de
l'exposition dont les membres étaient nommés directement par les
gouvernements. Ce n'est pas le maire de Montréal qui les avait choisis.
C'était directement le gouvernement fédéral et le
gouvernement provincial. Parmi eux, outre celui qui vous parle qui était
le moins compétent, on comptait des hommes d'affaires reconnus, des
hommes de finance, des hommes d'entreprise. En plus, il fallait faire accepter
tout changement par les conseils d u trésor du gouvernement
fédéral et du gouvernement provincial; à chaque
étape, chaque fois qu'il y avait des changements, tout cela était
accepté par deux gouvernements.
Je crois qu'on revit la même histoire. Le CCJO a suivi le mieux
qu'il a pu. Le gouvernement provincial aurait remplacé la ville de
Montréal. Je suis bien de l'avis du ministre d'Etat. Le gouvernement
aurait été en face exactement des mêmes situations. Le
phénomène je pense qu'il a été assez bien
étudié cela ne dépend pas de modifications
apportées. Le rôle du CCJO, tel que décrit dans
l'arrêté ministériel, est d'abord de s'assurer qu'il ne se
fera pas autre chose q ue le projet qui est accepté et qui va être
contrôlé pour rester, dans toute la mesure possible, dans les
limites.
En face de cette situation, je pense que, personnellement, je n'aurais
aucune espèce d'objection à ce qu'un autre gouvernement,
fédéral, provincial, tripartite, prenne charge des Jeux
olympiques. Il s'agit de savoir si cela peut changer quelque chose, et, en face
de l'exemple qui nous a été donné, j'en
reviens à dire que la ville de Montréal, par son service
des travaux publics, travaillait, en collaboration avec le CCJO, à
structurer, au fur et à mesure que cela s'annonçait aussi
colossal, que cela pouvait prendre forme, une formule qui a
débouché ,après des études et des discussions, sur
la formule de l'engagement de la maison Lalonde, Valois, Lamarre. Mais,
à ce moment, M. le ministre a dit: On cherchait un "Churchill". J'ai
dit: Dans ce temps-là, ils n'avaient pas un "Churchill", ils avaient le
Churchill, sans guillemets, et cela a monté quand même, comme quoi
tout le monde était de bonne foi. Le gouvernement a le contrôle
direct de certaines autres entreprises; quant à la ville, j'ai
donné des exemples le gouvernement peut donner des exemples,
où il a le contrôle direct, le gouvernement fédéral
aussi où les gouvernements contrôlent directement et paient
directement avec leur argent, et les coûts montent. Nous ne parlerons pas
de Mirabel, nous ne parlerons pas d'autres projets. C'est la situation.
Je dis cela pour qu'on sache bien que le CCJO et la ville de
Montréal, en tant que les constructions sont concernées, ont
travaillé en collaboration, ont accepté les modifications, et le
premier ministre savait depuis longtemps que j'étais favorable à
la commission parlementaire et que, dès que cela pourrait être
vraiment utile de la convoquer, nous viendrions avec tout ce que nous pouvons
avoir de renseignements.
M. Léger: M. le maire, avec ce que vous venez de dire, je
conclus que les projets du maire et j'enlève mon chapeau
sont merveilleux, mais les coûts en sont toujours imprévisibles,
et je remets mon chapeau!
M. Drapeau: II n'y a pas que les projets du maire. Ce n'est pas
tout à fait honnête, cette affirmation, et je voudrais bien que le
député de Lafontaine me donne un projet d'envergure qui est
resté dans les limites budgétaires.
M. Léger: Cela dépend de la définition des
limites.
M. Drapeau: Pour le cas de l'Expo, c'est vrai. Je m'étais
donné du mal pour aller la chercher. C'est vrai. Mais après cela,
c'est le gouvernement fédéral, d'après la loi de ce
moment, d'après l'accord du Bureau international des expositions, ce
n'était pas la ville qui la demandait, c'était le gouvernement.
C'est le gouvernement qui a formé la corporation, alors le maire n'avait
pas la responsabilité du projet. Je l'aurais eue, je n'aurais pas fait
mieux. Je dis, inversement: La ville de Montréal eût joué
un rôle important dans les Olympiques, je ne suis pas sûr qu'une
corporation présidée par le député de Lafontaine
aurait fait mieux non plus! Il faut être bien réaliste. Ou bien on
fait les jeux ou on ne les fait pas. Ou bien on fait l'Expo, ou on ne la fait
pas. Et, à moins qu'on ne prouve, encore une fois, que le CCJO a
laissé faire autre chose que ce qui avait été
accepté... Dans les conversations que nous avons eues, c'est bien
sûr que les recommandations qu'il faisait ont eu leur effet sur certains
autres élé- ments, sur certaines conceptions ou sur certains
faits qui ont réduit probablement la situation. Il n'est pas sûr
que, sans le CCJO, nous ne serions pas encore allés plus loin, parce
qu'étant trop dedans, nous ne nous serions pas aperçus de
certains dangers. C'est grâce au CCJO, grâce au seul fait que le
CCJO existait et qu'on savait que le CCJO devait regarder, c'est bien sûr
que cela nous forçait d'être encore plus prudents.
Le rôle d u CCJO a été double : activement, par sa
présence, quand on présentait des choses et, même en son
absence, simplement par son existence et l'influence que son existence
exerçait, en tout cas, quant à la ville de Montréal. Je
n'ai pas de raison de croire q ue ce n est pas la même chose au COJO. Je
ne lirai pas tout cela, mais, quand on relit ces passages, on voit qu'il n'y a
absolument rien de nouveau, sauf que, dans le cas des Jeux olympiques
maintenant, tout est tellement connu que cela ne peut pas aller dans la
proportion de $40 millions à $400 millions. Ce ne peut pas être
dix fois. Donc, le CCJO a fait du bon travail.
M. Léger: Je suis prêt à admettre, M. le
maire, qu'on peut accepter un projet merveilleux quand il peut s'autofinancer,
et quand c'est un des thèmes. Mais alors qu'on s'aperçoit qu'il
ne peut pas s'autofinancer, c'est là qu'il faut apporter des
corrections.
M. Drapeau: Tous ceux qui continueront de penser et d'affirmer
que la formule d'autofinancement n'est pas possible pourront le faire jusqu'au
jour où ce sera prouvé que cela s'est fait. Je suis obligé
d'attendre pour faire ma preuve là-dessus.
M. Léger: Est-ce qu'on sera assez vieux?
M. Drapeau: Ceux qui pensent que cela ne se fait pas ont
l'avantage qu'ils sont aujourd'hui et moi, je suis obligé d'attendre
encore peut-être deux ans. Seulement, je n'ai pas hâte parce que
j'aurai deux ans de plus et on vieillit toujours assez vite.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, est-ce que
nous sommes maintenant prêts à passer au village olympique ou s'il
y a d'autres questions sur ce sujet?
Frais de l'architecte
M. Léger: Une dernière question, simplement pour
donner suite à une promesse du maire. M. le maire, hier, nous avait
promis, dans le domaine des dépenses, de nous donner les coûts des
honoraires de M. Taillibert pour le projet. Il nous avait promis cela hier.
M. Drapeau: La précision que j'ai eue ne me permet pas de
répondre et voici pourquoi. Il n'y a pas eu de réponse encore aux
démarches entre prises et dont j'ai fait rapport hier soir. C'est
pourquoi j'ai tenu à téléphoner. Je vais donner le
problème tel qu'il existe, pour montrer la gravité et pourquoi
cela prend du temps pour en arriver à des chiffres. Actuellement, dans
le contexte fiscal tri-
ple, pour chaque $100 de comptes je ne dis pas d'honoraires
mais de factures que la ville serait appelée à payer
à M. Taillibert, il n'y aurait, en fait, que $16 qui iraient à M.
Taillibert. De $16 à $100, ce sont trois gouvernements qui prennent la
différence. C'est pour vous illustrer la difficulté de
régler un tel problème fiscal, lorsqu'il s'agit du gouvernement
de la France, du gouvernement du Canada, du gouvernement du Québec, pour
voir s'il n'y a pas une possibilité qu'en vertu de certains textes
d'ententes ou de lois... Je l'ai dit hier soir et, ce matin, on m'a dit: II n'y
a pas eu de développement à la situation telle que je vous l'ai
donnée avant que vous partiez.
M. Léger: Vous voulez dire que M. Taillibert recevait
comme paiement des sommes nettes après impôts?
M. Drapeau: Oui.
M. Léger: Ahl
M. Drapeau: Actuellement, sur ce que M. Taillibert a reçu,
il a fallu déduire à la source des montants; je l'avais
apporté, mais... Bon, je l'ai ici.
Les montants qui ont été effectivement payés
jusqu'à présent: sur $1,800,000, $270,000 ont été
payés sous forme de chèques de retenues directement du
gouvernement fédéral et $162,000 directement du gouvernement
provincial. C'est le paiement direct. En France, actuellement, le
problème est que 60% du total doit aller au gouvernement
français, ce qui lui fait 60%, 15% au fédéral et 9% au
provincial; cela fait 84%. Sur chaque $100, il resterait $16 qui iraient
à M. Taillibert. Je réitère ce que je disais hier soir,
parce que cela va avoir son importance dans la négociation. C'est pour
cela que la négociation n'est pas terminée pour fixer exactement
le tarif sur lequel on va s'entendre. On admettra que quelqu'un qui envoie une
facture de $100 et qui reçoit effectivement $16 à encaisser, pas
même comme honoraires nets... Ce sont $16 qui entreraient dans ses
revenus de bureau, à même lesquels il serait autorisé
à payer des dépenses et sur les revenus parce que cela
s'ajoute à ses autres revenus il sera également sujet
à l'impôt. Le minimum de retenue payable, c'est $84 sur $100.
C'est cette négociation qui retarde la fixation définitive du
taux.
M. Léger: Est-ce que cela veut dire que nous devrons payer
plus cher parce que le gouvernement français prend un impôt
très élevé?
M. Drapeau: S'il n'y a pas de règlement du tout, cela peut
entrer en ligne de compte.
Mais la demande qui a été faite et présentée
en vertu d'un certain article, par M. Taillibert et son conseiller fiscal et
juridique, aux nouvelles que j'ai eues ce matin, ce dernier paraît
confiant d'obtenir du gouvernement français qu'au moins le tarif de 60%
soit pris sur ce qui entre en France et non pas sur le montant total, puisqu'il
ne reçoit pas $100 mais $100 moins $24, soit $76, les $24 demeurant ici,
$15 à Ottawa et $9 à Québec.
Vous voyez que le problème n'est pas facile. Cela peut
paraître amusant qu'on ne soit pas encore en mesure de déterminer
le taux, mais je sais on me l'a dit encore ce matin toutes les
démarches et les négociations qui se font pour tenter de
régler ce point. Mais vous voyez qu'il est grave.
Encore une fois, ce n'est pas de la mauvaise volonté. Dès
que cela sera réglé, le contrat sera signé et dès
qu'il est autorisé par le comité exécutif,
immédiatement il est rendu public. M. Taillibert, pour sa part, souffre
de ce retard parce qu'il a ses propres problèmes de bureau. Il n'y a pas
eu de mauvaise volonté ni d'intention de retarder quoi que ce soit. Cela
se discute au niveau des gouvernements.
M. Léger: II y a quand même des acomptes de
versés actuellement.
M. Drapeau: Oui, il y a eu, jusqu'à présent, $1.8
million de payé en tout, dont $270,000 au gouvernement
fédéral et $162,000 au gouvernement provincial. Mais ce ne sont
pas les honoraires personnels puisque, on l'a dit, il y a des études
préliminaires qui se font à Paris, il y a des essais de
laboratoire qu'il a payés, il y a des études d'ordre technique.
C'est cela je ne m'en cache pas qui me paraît absolument
abusif, même dans la loi canadienne. C'est que sur des dépenses,
des déboursés qu'il fait, il paie de l'impôt. Alors non
seulement cela peut contribuer à coûter plus cher parce que le
gouvernement français prend un gros impôt, mais parce que le
gouvernement canadien et le gouvernement québécois appliquent
leur impôt sur le montant total sans tenir compte d'aucun des
déboursés qu'il a à faire en rapport avec ce projet.
M. Lalonde: Si je peux intervenir ici, j'aimerais dire que cette
question du contrat de M. Taillibert a fait l'objet de plusieurs demandes de la
part du CCJO.
M. Drapeau: Absolument.
M. Lalonde: Ces difficultés ont été
étudiées par la ville et nous étions au courant, mais nous
ne pouvons rien faire pour contribuer à les régler.
M. Léger: M. le maire peut-il nous dire sur quel taux
préliminaire ont été basés les acomptes
versés?
M. Drapeau: En acompte sur les montants à venir, on sait
que cela va dépasser cela. Dans le moment, le Service des finances et le
contentieux nous font les rapports en conséquence et cela ne viendra
jamais au-delà de ce que cela sera. C'est bien sûr.
M. Léger: Mais c'est parce qu'il faut savoir le taux quand
même. Pour savoir que cela ne dépassera pas ce que cela sera, il
faut savoir le taux.
M. Drapeau: Le taux va être public. Il est bien sûr
que, s'il est possible de régler, entre les trois
gouvernements la question est au ministère des
Impôts, en France, aussi s'il devient possible d'avoir à
faire réduire les charges fiscales, parce que de $100, tomber à
$16, cela vaut la peine de se débattre un peu, dans cette mesure, le
taux que nous pourrions être appelés à payer et qui serait
dans le contrat actuel pourra être réduit.
En somme, nous acceptons de négocier plus longtemps parce que
c'est dans l'intérêt de la ville que M. Taillibert puisse obtenir
de la France, du côté du gouvernement canadien et du
côté du gouvernement du Québec... Les démarches ont
été faites. Il n'y a rien à faire. Les taux de 15% et de
9% s'appliquent même aux déboursés qu'il fait. C'est
réglé, c'est définitif. On ne peut rien attendre de cela.
Mais dans les rentrées gouvernementales, on peut toujours dire
qu'actuellement les deux gouvernements ont reçu $432,000 à
même les $1.8 million. Cela sort du budget et cela entre dans les deux
gouvernements. Ce n'est pas le seul cas, évidemment. Il y a ce qu'on
paie à d'autres aussi.
Le Président (M. Gratton): La commission est-elle
maintenant prête à aborder... L'honorable député de
Verdun, je pense, aurait une dernière question.
M. Caron: J'aurais une question à poser à M.
Rousseau. J'aimerais savoir si le COJO a pris en considération le stade
qui existe actuellement à Verdun, pour les compétitions. Si on a
regardé la possibilité de faire quelque chose à Verdun,
où il existe un stade qui contient environ 10,000 à 12,000
sièges, vu que Verdun est tout près de la métropole.
M. Rousseau: M. le Président, nous avons certainement
regardé l'aréna de Verdun. Parlez-vous du stade ou de
l'aréna?
M. Caron: Je parle du stade, pas de l'aréna.
M. Rousseau: J'aimerais mieux que M. Char-bonneau s'approche
parce que c'est vraiment lui qui s'occupe des sports et des administrations
sportives. M. Charbonneau et M. Guay peuvent répondre tous les deux.
M. Charbonneau (Pierre): M. le Président, oui les deux
installations ont été visitées, examinées, soit le
stade aussi bien que l'aréna de Verdun. Pour ce qui est du stade, il y
avait une possibilité de pratique du soccer mais, croyez-moi, nous
doutons qu'à ce moment-là la pelouse soit du standard dont on
aurait besoin pour la pratique. Mais il n'est pas mis de côté, il
est fort possible qu'il s'y tienne des pratiques.
M. Caron: Mais dans quel sens doutez-vous...
M. Charbonneau: Par l'usage et l'utilité qui en est fait.
Vous savez, nous avons ici des terrains qui subissent les effets de l'hiver et
aussi, comme je le disais hier, la rareté de terrains nous amène
à avoir plusieurs équipes et plusieurs pratiques sur les
mêmes gazons et, par conséquent, il y a une usure qui se fait,
dans une courte période, qui rend ces gazons beaucoup plus difficiles
que d'autres.
M. Caron: J'espère que s'il y a des possibilités,
la ville de Verdun collaborera avec le COJO pour pouvoir rendre les jeux de
1976 un succès complet.
M. Charbonneau: Merci, cela nous fera plaisir, monsieur.
Village olympique (suite)
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, nous sommes
maintenant prêts à aborder le village olympique. S'il n'y a pas de
question, ceci mettra fin... Non.
M. Lalonde: J'aurais sûrement des questions.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat au Conseil
exécutif.
M. Lalonde: M. le Président, j'aimerais que les
autorités de COJO éclairent la commission sur la question du
village olympique. Naturellement, je ne veux pas revenir en arrière mais
seulement actualiser la question des coûts. L'implication de COJO dans le
village a été soumise au CCJO et nous avons indiqué quelle
était notre opinion à savoir que vous n'aviez pas beaucoup
d'autre choix que d'en prendre charge. Je comprends aussi que votre implication
évaluée à $12 millions à peu près a
été faite d'une façon quand même assez astucieuse
qui vous permettra, toutes choses étant favorables, de
récupérer votre investissement à la faveur d'une revente
des appartements ou des condominiums, après la tenue des jeux.
Toutefois, pourriez-vous rassurer la commission au moins sur une chose: sur le
coût du village olympique? Lorsque vous nous aviez soumis votre projet,
il était évalué à à peu près $30
millions.
Etes-vous en mesure d'éclairer la commission
là-dessus?
M. Rousseau: M. le Président, nous avons avec nous le
maire du village, M. Dubois, qui va vous éclairer. Il a toutes les
données.
Si vous le permettez, M. le Président, nous allons passer la
parole à M. Dubois.
M. Dubois (Yvan): M. le Président, avant de vous
communiquer la chronologie des événements se rapportant à
la construction du village olympique, j'aimerais vous faire part de l'esprit
qui nous a guidés pour exprimer nos besoins en matière de sports
et nos commentaires sur les projets qui nous furent soumis par la ville de
Montréal.
Jusqu'en septembre 1974, notre responsabilité, quant à la
construction, étant limitée à l'expression de besoins et
de commentaires, nous l'avons assumée en étudiant les projets
soumis. Nous avons essayé de jouer ce rôle avec le plus
d'objectivité possible. La formule retenue nous importait peu en autant
qu'elle accordait aux athlètes et accompagnateurs un minimum acceptable
en comparaison des services offerts aux jeux de Tokyo, Rome, Mexico et
Munich.
A vrai dire, nous avons toujours été partisans
d'un village simple qui entraînerait un minimum de dépenses
à COJO. Cependant, nous avons toujours cru qu'il fallait que le village
soit surtout reconnu par son très fort programme d'animation, qui le
rendrait encore plus humain que ceux qu'il nous a été permis de
visiter dans le passé.
Bref, nous avons préconisé un type d'exploitation d'un
village olympique, c'était notre première fonction, capable
d'atteindre le but fondamental des jeux, c'est-à-dire de promouvoir,
à travers ce rassemblement important de la jeunesse sportive de quelque
130 nations, un climat favorisant des échanges chaleureux entre les
athlètes et contribuer à une meilleure compréhension entre
ces jeunes de différents pays.
Le projet des pyramides avec le promoteur, les Terrasses Zarolega,
annoncé par la ville de Montréal le 28 juin 1974, avait, comme
les autres concepts étudiés, des qualités et des
inconvénients. Il nous obligeait, entre autres, à placer
jusqu'à seize athlètes dans un appartement, à loger
jusqu'à cinq athlètes dans une même pièce et
à situer les quartiers-généraux des
délégations dans des garages à une distance
éloignée du lieu d'hébergement. En résumé,
ces bâtiments représentaient, aux yeux des comités
nationaux olympiques, des inconvénients importants en comparaison du
village précédent. Pour compenser, nous leur avons fait
connaître les éléments positifs, la valeur des programmes
envisagés, et les 43 délégations à qui nous avons
présenté le village depuis juillet 1974 se sont montrées
satisfaites.
Si vous le permettez, passons maintenant à la chronologie des
événements se rapportant à la construction du village
olympique. La décision du conseil d'administration du COJO de poursuivre
le projet des pyramides, le 4 octobre 1974, lorsque nous avons
été mandatés pour poursuivre la construction, était
basée sur les faits suivants: le projet était
évalué à $30.2 millions et est devenu $35 millions
après avoir accepté les modifications; le projet des pyramides
était le seul projet permanent qui offrait des garanties de
succès au point de vue de temps, l'autre projet proposé en
était à des esquisses très préliminaires seulement
et n'avait pas encore été soumis à la
Société centrale d'hypothèques et de logement.
Comparativement au projet temporaire, le seul connu à ce moment,
le 4 octobre 1974, par le COJO, était celui présenté par
la faculté d'aménagement de l'Université de
Montréal et il s'élevait à $30,876,883 sans compter les
routes, estimations de juin 1974, avec aucune récupération
identifiée. Le projet des pyramides comportait un risque financier de
$13 millions dont une partie ou la totalité pouvait être
récupérée, advenant le cas où la vente de
condominiums connaîtrait un succès extraordinaire. Plusieurs
firmes et experts se sont prononcés sur l'estimation du coût de
construction. Leroux, Leroux, Nantel et Papin, ingénieurs, en
collaboration avec la firme Les Estimateurs Professionnels, Leroux, Beaudry,
Picard et Associés; CAIM; Les Terrasses Zarolega; la firme Lalonde,
Valois, Lamarre, Valois et Associés; Dupras, Ledoux, Primeau et
Associés et le coordonnateur de la construction du village
olympique.
Devant ces estimations contradictoires réalisées à
partir de documents très préliminaires, il fallait attendre que
les plans et devis soient suffisamment avancés pour être capables
de demander des soumissions, afin de connaître l'affectation
financière réelle des premières phases importantes de la
construction qui serait une indication sérieuse du coût
véritable du projet.
Dans le but d'être prêts à changerd'orientation dans
le cas où l'ouverture des soumissions, en nombre suffisant, indiquerait
que le coût global est inacceptable, nous avons sollicité la
préparation d'un projet temporaire. Entre-temps, nous avons
sollicité une étude sur la rentabilité du projet pour
connaître nos chances de récupérer partiellement ou
compléter le montant de notre deuxième hypothèque,
laquelle expertise, réalisée par la firme Georges Vézina
et Associés, affirme que la possibilité de
récupérer $33 millions existe, à la condition que la vente
de condominiums connaisse du succès.
En regard de la formule de location, le COJO aurait peu de chances
d'être remboursé. L'ouverture des soumissions concernant le
coffrage, plus les contrats alloués à ce jour, nous fournissent
une idée du coût réel de la charpente qui constitue, selon
Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et Associés, pour ce type de projet,
40% du coût global de la construction. Or, le coût de la charpente
s'élève actuellement à $13,581,900.
Notre position vis-à-vis de la tour est de recommander au COJO de
la louer à condition que le coût du loyer ne dépasse pas le
coût d'aménagement d'installations temporaires dans le sous-sol
des pyramides. Nous avons été informés officieusement, le
lundi 13 janvier 1975, que l'intention des promoteurs était de nous
offrir le bâtiment moyennant $200,000.
Si l'on compare cette somme avec celle prévue pour situer le
centre administratif, la clinique médicale et les PTT au sous-sol des
pyramides, soit une somme de $640,000, il serait grandement avantageux de louer
la tour prévue pour les personnes retraitées.
M. Lalonde: Excusez-moi de vous interrompre. Avez-vous des
copies? Parce que je vois que vous lisez un texte.
M. Dubois: Oui, j'ai des copies.
M. Lalonde: Cela pourrait aider les membres de la commission.
Pouvez-vous en distribuer aux membres?
M. Dubois: Pour obtenir une opinion plus certaine sur le
coût global réel, une demande a été faite
auprès de Les Terrasses Zarolega pour que des prix soient
demandés dans le plus bref délai pour la mécanique et
l'électricité, avec des spécifications de performance, si
les plans et devis ne sont pas suffisamment avancés dans ce secteur.
Avec un devis sommaire des travaux, la firme Dupras, Ledoux, Primeau et
associés a déposé un document, le 20 janvier 1975, dans
lequel elle consi-
dère que la mécanique et l'électricité
s'élèveront à $9,750,000. Les plans seront
réalisés à 90% au début de février 1975.
Si l'on compare le projet initial avec le projet modifié, on en
arrive maintenant à 980 logements au lieu de 932 et à une
superficie de logement de 827,184 pieds carrés, comparativement à
720,600 pieds carrés. Les autres surfaces, soit les garages et les
demi-sous-sols, totalisent maintenant 523,008 pieds carrés,
comparativement à 339,600 pieds carrés. Notre capacité
maintenant est de 9,700 lits, comparativement à 9,252 lits avec le
projet original. L'estimation des coûts avec les documents
préliminaires était, pour le projet initial, $30,200,000, et le
projet modifié, $35,200,000. Le coût des adaptations, soit la
fermeture des balcons, l'addition des douches et les conversions de cuisines,
dans le projet initial, était de $2 millions; il demeure
évidemment $2 millions, en vertu du contrat, ce qui totalise, au niveau
du projet initial, $32,200,000 et, au niveau du projet modifié,
$37,200,000.
Les raisons qui nous ont amenés à accepter le projet
modifié, c'est d'abord l'augmentation du nombre de lits, la
réduction des coûts d'aménagements spécifiques, la
couverture du coût additionnel en très grande partie par la
Société centrale d'hypothèques et de logement, et aussi
l'influence qu'aurait cette augmentation de superficie sur la vente des
condominiums.
La clientèle prévue initialement au village olympique
était de 9,019 résidants. Nous en sommes maintenant, après
avoir rencontré un grand nombre de délégations, à
9,700 résidants. Cette augmentation est due en partie à l'URSS
dont le nombre a passé de 468 à 650; la Norvège, 109
à 190; le Japon, 241 à 322; l'Italie, 273 à 330; la Grande
Bretagne, 322 à 390 et j'en passe.
Les aménagements spécifiques. Dans le projet initial,
c'est d'abord la cafétéria, les terrasses au niveau de chaque
étage, les quartiers des délégations et les services
communs offerts aux délégations, les services à
l'étage et les excédents de délégations.
Dans le projet initial, ces aménagements nous coûtaient
$4,170,400 et, dans le projet modifié, accepté au 12
décembre 1974, nous arrivions à $2,305,800. La garantie de la
Société centrale d'hypothèques, dans le projet initial,
était de $14,963,000 et, dans le projet modifié, la
société acceptait d'aller à $18,435,000...
Le financement, comme vous le savez, se fait comme suit: première
hypothèque garantie par la Société centrale
d'hypothèques et accordée par la BCN, $18,435,000; investissement
des promoteurs, $4 millions et, pour le COJO, la différence entre cette
somme de $22,435,000 et le coût réel du projet.
L'autorité du COJO, à l'intérieur de l'entente avec
les Terrasses Zarolega, c'est l'approbation, particulièrement, des plans
et devis, des soumissionnaires, des appels d'offres, des entrepreneurs et,
évidemment, des factures. Le contrat nous donne aussi l'autorité
de signer, conjointement avec Zarolega, le paiement des factures.
L'estimation des coûts du projet, à partir des documents
préliminaires qui étaient disponibles de la part des Terrasses
Zarolega, la firme Music, la firme Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et
Associés de même que Dupras, Ledoux et Associés, pour le
projet initial, était de $30,200,000, le projet modifié, $3
millions, et les adaptations, $2 millions, pour un total de $35,200,000.
La firme Leroux, Leroux, Nantel, Papin et Associés, qui sont les
estimateurs professionnels, ont évalué le projet à $48
millions, toujours à partir des documents préliminaires. La firme
CAIM a également évalué le projet à partir des
mêmes pièces et en est venue à la conclusion que le projet
coûterait $70 millions.
Au niveau des plans et devis, actuellement, la charpente est
terminée et au niveau de la mécanique et de
l'électricité, les plans et devis détaillés seront
terminés au mois de février.
La position du COJO à partir de ces différentes
estimations était de demander aux Terrasses Zarolega de préparer
des plans et devis conformes à ces estimations. Aussi notre intention,
au COJO, était d'approuver des contrats qui présenteraient des
coûts acceptables, compte tenu des augmentations pouvant survenir entre
la période de mai 1974, période où on a
préparé ces estimations, basées sur des documents
préliminaires, et le mois de décembre, le mois où on a
demandé à la firme CAIM et aux autres individus d'évaluer
les estimations.
Aujourd'hui, nous sommes en mesure de vous dire que le coût de la
charpente représente 40% du coût de construction, selon l'avis des
ingénieurs et de la firme Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et
Associés. Au niveau de l'excavation, les quantités sont
maintenant connues et sont de 151,000 verges cubes, le prix unitaire obtenu
étant de $3.61. Au niveau des pieux, on en a calculé 1,500. Le
prix unitaire est de $668. Des trois soumissionnaires, Benta, Franki et
Petrifond, qui ont été invités à soumissionner,
c'est la firme Benta qui a obtenu le contrat.
Au niveau du béton, on a calculé qu'il y en aurait 84,000
verges cubes. Le prix unitaire, le prix contractuel est de $36.11 la verge cube
et c'est Mi-ron qui, en vertu de l'entente préliminaire avec les
Terrasses Zarolega, a obtenu le contrat.
Pour l'acier, on a prévu 5,500 tonnes d'acier, et le prix
unitaire que nous avons présentement de six soumissionnaires
différents soit: la firme Mitsubishi Canada, Ro Reinforcing Steel, G
& H Steel, Harris Steel, Québec Reinforcing & Structural Inc. Le
contrat n'est pas encore accordé mais nous avons un prix unitaire de
$577.43 la tonne. Au niveau des coffrages, on a estimé une
quantité de 3,850,000 pieds carrés et cinq soumissionnaires soit:
Dominic Support & Forms Ltd., Wallcrete. Formco Inc., Industrial Formwork
et Zanetti. Le contrat n'est pas accordé mais nous avons, actuellement,
un prix contractuel de $1.55 le pied carré.
Lorsqu'on additionne le montant de l'excavation, qui est de $545,000,
des pieux, $1,002.525. le béton, $3,033,600, l'acier, $3,175,875 et les
coffrages, $5,982,900, on en arrive à un total de $13.581,900. Si on se
base sur l'idée de grandeur
qui nous a été communiquée, que le coût de
cette charpente est de 40%, la construction globale coûtera
$33,952,500.
M. Lalonde: Est-ce que cela comprend la main-d'oeuvre?
M. Dubois: Oui. L'échéancier. Au niveau de
l'échéancier, la fin de l'excavation avait été
prévue en mars 1975. Actuellement, il y a 86% de l'excavation qui est
terminée. Au niveau des pieux, il avait été prévu,
également, que les pieux seraient plantés pour mars et,
actuellement, nous avons 13% des pieux qui ont été
plantés. Présentement, nous travaillons avec un horaire de six
jours-semaine, évidemment, à huit heures par jour. Si
l'accélération était nécessaire, il y a six
chantiers qui pourraient être constitués à cause des deux
demi-pyramides et, également, des deux tours d'ascenseurs; on pourrait
également travailler le dimanche et doubler ou tripler les groupes de
travail.
Le coût de la construction. Si l'on prend une autre base de
calcul, si l'on convient que la charpente, de même que toute la
mécanique et l'électricité qui ont été
évaluées à $9.7 millions, si on considère que cela
constitue 70% du coût global et, de l'avis des ingénieurs
travaillant sur le projet, c'est le cas, on en viendrait à la conclusion
que le coût de construction serait de $33 millions également. Il
faut assurément ajouter à ces $33 millions $10 millions
additionnels pour les coûts d'accélération, s'ils sont
nécessaires, les honoraires des entrepreneurs et, aussi,
l'intérêt du financement. Si l'on prend l'estimation de CAIM,
basée au niveau du béton, de l'acier et du coffrage à
$16.4 millions, ils avaient additionné 10% pour les contingences de
"design" et aussi 18% pour l'inflation; on en arrive donc à un montant
global de $21 millions alors qu'on est en présence actuellement, pour
ces trois éléments le béton, l'acier et les
coffrages de $12 millions.
M. Lalonde: Ce n'est pas la même quantité, ils ont
80,000 verges cubes.
M. Dubois: Lorsque nous avons reçu l'estimation de CAIM,
que nous avions commandée, notre première réaction a
été d'indiquer aux Terrasses Zarolega de modifier le projet de
façon à rentrer dans des estimations et dans des coûts
surtout acceptables.
A partir de cela, les architectes, les ingénieurs du projet se
sont penchés sur la question et en sont arrivés au chiffre que je
vous ai mentionné tantôt. C'est à partir de ces prix
contractuels que je vous ai communiqués qu'on en vient à cette
conclusion.
M. Lalonde: Oui. Est-ce qu'ils ont modifié les
quantités, parce que CAIM se base sur 80,000 verges cubes, pour le
béton? N'avez-vous pas dit que c'était 84,000?
M. Dubois: On arrive à 84,000 verges cubes de béton
dans le projet.
M. Lalonde: Si CAIM avait raison, ce serait encore plus...
M. Dubois: Mais CAIM, comme je vous l'ai dit tantôt, je
pense qu'il ne faudrait certainement pas blâmer cette firme qui a
estimé le projet à $70 millions, parce que, je le
répète, c'était uniquement à partir de documents
très préliminaires.
Maintenant, si vous permettez...
M. Léger: ...80,000 à 84,000.
M. Dubois: Les quantités, au niveau du béton, sont
les mêmes.
M. Léger: Où est la différence, dans ce
cas?
M. Dubois: Sur le plan technique, si vous permettez, M. le
Président, j'aimerais inviter lorsque j'aurai fini de vous
fournir d'autres informations les ingénieurs du projet qui
pourraient répondre certainement à ces questions d'ordre
technique, que je ne possède pas.
Au niveau des engagements, à ce jour, il y a, au niveau de la
construction, $4,230,000 qui ont été engagés et qui
concernent la firme Benta pour les pieux, $993,000, Miron pour l'excavation,
$360,000, et aussi les bâtiments du chantier qui représentent
$77,000 et un coût également pour le béton qui
représente $2,800,000.
Ce sont les engagements pris à ce jour. Au point de vue des
déboursés, nous avons déboursé $786,916.33. Les
autres engagements que nous avons avec les architectes sont de l'ordre de
$800,000, et les ingénieurs actuellement en structure, en
mécanique et en électricité sont de l'ordre de $300,000.
Il faut évidemment ajouter à ces engagements les honoraires qui
sont dus aux entrepreneurs.
Notre but, avec le rôle que nous devons assumer en regard de la
construction, est de faire en sorte que les Terrasses Zarolega
démontrent leur capacité, tout en apportant, s'il y a lieu, les
modifications requises au design et en respectant l'échéancier,
à maintenir le coût de construction à un montant qui
n'entraîne pas un risque financier plus considérable que celui qui
serait exigé par d'autres alternatives.
Maintenant, si vous voulez, j'aimerais, pour répondre à la
question du ministre, inviter les ingénieurs en charpente, en structure,
de s'avancer et de vous communiquer peut-être...
M. Lalonde: Avant que vous partiez, il y a peut-être
d'autres questions, qui ne concernent pas la technique, qu'on pourrait vous
poser. Par exemple, la récupération de votre investissement qui
est évalué à $12 millions, à peu près, cela
va dépendre du prix final du village. Comment évaluez-vous les
chances de récupération, à quel pourcentage, puisque dans
votre mémoire, vous dites...
M. Dubois: Nous n'avons pas...
M. Lalonde: ...qu'une partie ou la totalité pouvait
être récupérée, advenant le cas où la vente
des condominiums connaîtrait un succès extraordi-
naire? Ma première question: Est-ce que la décision de
convertir en condominiums et de les vendre dépend de vous ou d'une autre
partie?
M. Dubois: M. le Président, aucune étude n'a
été entreprise, jusqu'à ce jour, sur la mise en
marché de ces condominiums.
M. Lalonde: Je veux dire: Est-ce que vous vous êtes
réservé le droit de décider de les vendre ou de participer
à la décision.
M. Dubois: Au niveau de notre contrat, de l'entente que nous
avons avec Zarolega, nous avons cette autorité.
M. Lalonde: Advenant la vente, est-ce que vous avez pu
évaluer la proportion de récupération des $12 millions?
Parce que vous considérez que, si ce n'est pas
récupéré, cela devient une dépense olympique qui
devra être ajoutée au coût total des immobilisations. Sinon,
ce n'est plus une dépense.
M. Dubois: Je vous ai indiqué, dans mon exposé du
début, que la firme Georges Vézina et associés avait tenu
compte de la rentabilité possible du projet si c'était vendu en
condominium et, avec le marché actuel, après avoir fait une
évaluation des ventes qui se font présentement à partir,
approximativement, des mêmes superficies de logement, cette firme nous
indique qu'il serait possible de récupérer $33 millions. Cette
firme n'a pas fait l'étude, à savoir: Avons-nous de bonnes ou
d'excellentes chances, de moins bonnes chances, de récupérer
totalement ces $33 millions?
M. Lalonde: Est-ce que j'interpréterais bien votre
idée ou celle du COJO si je disais que cet investissement en
deuxième hypothèque n'est pas un investissement d'homme
d'affaires normal que vous auriez recherché si vous aviez eu de l'argent
à prêter, mais que vous avez été amenés
à le faire, en vous donnant la chance de récupérer le plus
possible?
M. Dubois: II est évident que cette partie de notre
déboursé, si vous voulez l'appeler ainsi, constitue un risque
financier considérable. Mettre sur le marché 985 appartements au
même moment, il est évident que nous aurons besoin d'une mise en
marché assez extraordinaire pour en arriver à des succès
totaux.
M. Goldbloom: Mais, M. Dubois...
M. Dubois: Si vous permettez, M. le ministre.
M. Goldbloom: Certainement.
M. Dubois: Mais, d'autre part, il est évident qu'aucun
projet d'appartements ou de condominium réalisé dans le
Québec ne recevra la publicité qui entourera l'usage de ces
bâtiments pendant la période de la tenue des Jeux olympiques.
C'est sûr que peu de firmes en mise en marché pourraient, à
ce stade-ci, faire une évaluation sérieuse de ce que cela
pourrait être.
M. Goldbloom: Espérons que la publicité sera
bonne.
M. Dubois, quelle est la limite de temps pour la
récupération de l'investissement du COJO? Y en a-t-il une?
M. Dubois: J'ai indiqué, dans mon exposé du
début, que, si le projet n'était pas vendu en condominium, nos
chances de récupérer notre investissement ou notre
déboursé étaient douteuses, pour ne pas dire que, si cela
devient un projet de location, je doute fort, selon l'avis des experts, qu'on
puisse récupérer un cent sur un projet de location. Il faut
absolument que ces appartements soient vendus en condominium.
M. Goldbloom: Quelle sera la participation du COJO à la
mise en marché des unités de logement?
M. Dubois: Nous avons, de par notre entente, l'autorité de
puiser, à même les fonds du projet, l'argent qui nous est
nécessaire pour faire la mise en marché de ce projet.
M. Goldbloom: Parce que, si je vous ai demandé quelle est
la limite de temps, c'est parce que, si l'on ne fait pas l'effort vigoureux
pendant un temps raisonnable, mais par la suite COJO étant disparu du
portrait, d'autres font cet effort...
M. Dubois: Pour répondre correctement à cette
question, M. le ministre, j'aimerais peut-être que notre conseiller
juridique, celui qui a travaillé à la préparation du
contrat, vous lise le texte qui nous donne l'autorité nécessaire
et aussi le temps qui nous est alloué pour la vente de ces
appartements.
M. Gagnon (Michel): M. le Président, il y a une
période de temps de prévue seulement dans une alternative. Si le
projet devient un projet de condominium, il n'y a pas de limite de temps. C'est
la vente du dernier condominium qui est la limite de temps. Il faut que les
unités soient toutes vendues.
Dans l'hypothèse où le projet ne sera pas
transformé en projet de condominium, il y a une période de cinq
ans qui couvre du 1er mai 1977 au 1er mai 1982, durant laquelle le COJO aura
les profits nets du projet mais, advenant le 1er mai 1982, le solde de la dette
s'éteint automatiquement. Dans ce cas, le COJO n'a que la
possibilité de récupérer un profit éventuel. C'est
ce qui a amené M. Dubois à faire le commentaire qu'il a fait
tantôt.
M. Lalonde: Est-ce le COJO qui décide de convertir cela en
condominium?
M. Gagnon: Le test qui amène la décision est
prévu au contrat. C'est qu'il faut avoir des offres d'achat pour 50% des
unités plus une avant le 1er mai 1977. S'il y a des offres d'achat
fermes pour 50% des unités plus une, le projet devient un projet
de condominium, quitte à ce que la partie qui ne sera pas vendue
soit louée de façon temporaire.
M. Lalonde: Est-ce que vous participez à la mise en
marché de ces condominiums?
M. Gagnon: Le COJO a le contrôle de la mise en
marché.
M. Lalonde: Le contrôle. M. Gagnon: Oui.
M. Lalonde: Parce que cela pourrait être tentant pour les
propriétaires, j'imagine, d'attendre à 1982 pour effacer $12
millions de dettes ou l'excédent, $12 millions et au-dessus, plus les
intérêts.
M. Ostiguy: Est-ce que vous avez des modifications à
apporter aux logements pour les vendre en condominiums ou s'ils sont
prêts à vendre?
M. Dubois: Tous les plans et devis ont été
élaborés pour que cela devienne directement des condominiums.
C'est sûr que, pour la période des jeux, il est possible qu'on
exige de la part de Zaro-lega d'arrêter les travaux à un certain
niveau, par exemple ne pas faire la deuxième couche de peinture, ne pas,
à l'intérieur des cuisines, placer les armoires ou d'autres
travaux qui pourraient entraîner, suite à l'usage par les
résidants du village olympique, des réparations importantes. A ce
moment-là, il est évident que le temps requis pour
réaliser ces travaux sera calculé après la période
des jeux.
M. Malouin: Qu'est-ce que cela veut dire comme coûts de
réaménagement?
M. Léger: Si, après les jeux, vous êtes
obligés d'ajouter des choses qui n'ont pas été faites
avant, n'y aura-t-il pas des coûts additionnels?
M. Dubois: M. Léger, je pense qu'il serait
extrêmement important de ne pas terminer les travaux pour la
période des jeux, si l'on considère les réparations qui
ont été nécessaires après les jeux de Munich. Je
pense que ce sont des travaux mineurs mais qui pourraient quand même
entraîner des déboursés importants si on les faisait avant
la période des jeux.
M. Léger: Est-ce que cela a été
calculé dans vos coûts?
M. Dubois: Si on évalue l'avantage et
l'inconvénient de réaliser ces travaux avant ou après les
jeux, sur le plan financier, je pense vraiment qu'il serait opportun que cela
soit fait après la période des jeux.
M. Léger: Mais est-ce que cela a été
calculé dans les coûts?
M. Dubois: Oui.
M. Léger: Cela est déjà calculé dans
vos coûts?
M. Dubois: Pardon? Oui.
M. Léger: C'est déjà calculé dans vos
coûts, le fait qu'il y a des choses qui devront être faites
après à des coûts différents?
M. Dubois: Certainement.
M. Léger: Quand les condominiums vont-ils devenir
disponibles? Est-ce que vous avez un échéancier?
M. Dubois: Le 1er mai 1977. M. Léger: Disponibles?
M. Dubois: Pardon?
M. Léger: Les condominiums seront disponibles le 1er mai
1977?
M. Dubois: D'après le contrat...
M. Gagnon: M. le Président, je dois corriger ce que j'ai
dit tantôt. La date que j'avais donnée était le 1er mai
1977. Il s'agit plutôt du 1er décembre 1976, pour ce qui est du
test à savoir si cela va devenir un condominium ou pas. Par la suite, le
projet peut encore devenir un condominium mais le propriétaire du
projet, à ce moment-là, a l'option de décider de ne pas
aller en condominium. Le projet est planifié en fonction d'une
occupation pour le 1er mai 1977. Il est possible que ce soit devancé
mais les dates qui sont prévues au contrat visent le 1er mai 1977.
M. Léger: Donc, il faut que vous ayez des offres d'achat
le 1er décembre pour qu'ils soient capables d'être au moins
disponibles à la date que vous venez de mentionner.
M. Gagnon: C'est cela.
M. Goldbloom: En termes de calendrier de construction et de mise
en disponibilité, est-ce un calendrier qu'on pourrait juger normal pour
un immeuble de cette nature ou est-ce un calendrier plus long que la
moyenne?
M. Dubois: Là-dessus, j'aimerais que les ingénieurs
qui ont préparé le calendrier de travail se prononcent. Si vous
le permettez, j'inviterais M. Paul Roberge, de la firme Lalonde, Valois,
Lamarre, Valois et associés, à vous répondre.
Parlez-vous de la mise en marché ou de la réalisation de
la construction?
M. Lalonde: La réalisation de la construction.
M. Goldbloom: Voici le fond de ma pensée. Celui qui
construit un complexe résidentiel et qui offre en vente ou pour location
des unités de loge-
ment veut commencer à recevoir un retour de son argent
aussitôt que possible. Ce que je veux déterminer, c'est s'il y a
des coûts additionnels impliqués dans ce projet par comparaison
avec un projet normal, à cause du fait qu'il y a d'abord une
interruption de plusieurs semaines dans le processus normal de construction et
de mise en marché, deuxièmement, à cause du fait qu'il
faudra des travaux additionnels après cet hiatus.
M. Dubois: D'après l'entente que nous avons avec les
Terrasses Zarolega, ils doivent assumer, à partir du 15 mai 1976, si ma
mémoire est fidèle, les frais de financement qui séparent
cette date du début de l'occupation. Il y a une somme de $2 millions,
leur dernier versement à Zarolega, qui est affecté
précisément à ces frais de financement et de
fonctionnement durant cette période.
M. Goldbloom: Et vous considérez cela comme une protection
pour les intérêts du COJO.
M. Dubois: Oui, car nous n'avons aucune obligation après
le 15 mai 1976, sur ce plan-là.
M. Goldbloom: Très bien.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Verchères.
M. Ostiguy: Si vous n'allez pas en vente pour condominium,
j'imagine que vous louerez les appartements. Avez-vous prévu le prix de
location, si vous allez en location en 1977 ou, si vous allez en condominium,
le prix de vente de ces logements?
Est-ce que cela a été planifié à ce
jour?
M. Dubois: Si on veut être plus pessimiste, advenant le cas
où la vente de condominiums ne s'avérerait pas un succès,
il serait possible de considérer l'opportunité de convertir une
des deux pyramides en projet de condominium, soit la moitié des 985
logements et, à ce moment-là, c'est bien sûr que la formule
utilisée demeurerait...
M. Léger: Est-ce légalement possible ?
M. Dubois: II y a plusieurs projets: il y en a un, entre autres,
que je connais personnellement, où il y en aura une partie en location
et une autre en condominium.
M. Léger: Mais, d'après votre contrat, est-ce
légalement possible, d'après l'entente?
M. Dubois: D'après notre contrat avec Zarolega, ce serait
une entente à négocier.
M. Léger: Maintenant, ce n'est pas encore possible
actuellement.
M. Dubois: Mais ils ont l'option.
M. Léger: L'option est dans le contrat. Mais c'est
l'option de Zarolega.
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse auprès du
député de Lafontaine, mais on n'a pas encore donné de
réponse à la question du député de
Verchères. On pourra y revenir ensuite.
M. Dubois: Je n'ai pas saisi la dernière partie de votre
question.
M. Ostiguy: Si vous décidez de faire des condominiums,
avez-vous établi un prix de vente de ces condominiums? Est-ce que les
estimations, les planifications ont été faites?
M. Dubois: Oui, je vais vous donner cela
immédiatement.
M. Ostiguy: C'était $70 millions ou $37 millions?
M. Dubois: Les 76 grandes unités d'appartements, selon le
marché actuel et l'étude que nous avons devant nous, la vente se
ferait à $60,960; les 500...
M. Ostiguy: Combien de pièces, cela?
M. Dubois: C'est 1,524 pieds carrés. Les 544 unités
qui sont des appartements moyens, de 912 pieds carrés, le prix
s'évalerait à $36,480; c'est-à-dire que la vente se ferait
à $36,480. Les 224 petites unités, 684 pieds carrés, se
vendraient $27,360 et les 136 studios ou alcôves, 456 pieds
carrés, se vendraient $18,240.
M. Ostiguy: $18,240? M. Dubois: $18,240. M. Ostiguy:
Merci.
M. Dubois: La base de calcul pour l'évaluation de ces
coûts de vente a été de $40 le pied carré.
M. Goldbloom: M. le Président, jusqu'à maintenant,
nous discutons en fonction d'une conclusion que c'est le village que l'on doit
avoir. Je m'excuse, j'ai dû quitter la salle pendant peut-être une
minute et demie, au moment même où l'on a commencé cette
partie de notre discussion. J'aurais voulu commencer par l'autre bout et tracer
un corridor de questions qui nous auraient amenés peut-être enfin
à ce genre de discussions. Mais il y a une préoccupation que nous
avons, que je dois exprimer. Je voudrais savoir d'abord quelle est l'occupation
du sol représentée parce complexe immobilier. Quelle est la
superficie qui sera consommée?
M. Dubois: Pour des chiffres exacts, je vais demander à
l'ingénieur de vous donner l'implantation au sol, le terrain. Ou,
encore, à M. Zappia, qui est représentant des Terrasses Zarolega
et qui est ici. C'est M. Joseph Zappia qui est représentant des
Terrasses Zarolega.
M. Zappia (Joseph): La superficie du sol occu-
pée par les bâtisses se chiffre à peu près
par deux acres.
M. Goldbloom: Deux acres seulement? M. Zappia: C'est cela.
M. Goldbloom: A peu près 85,000 pieds carrés
alors.
M. Zappia: C'est exact.
M. Goldbloom: Et si j'ai bien compris ce qui a été
proposé, il y aurait des espaces verts qui seraient
réservés autour des immeubles, à l'usage des
propriétaires ou des locataires, selon le cas.
M. Zappia: Pour ces fins, tout le stationnement est sous terre,
ce qui donne tous les espaces verts en surplus. Ce qui veut dire qu'on ne voit
que les bâtisses; l'immense stationnement est sous terre.
M. Goldbloom: Est-ce que le chiffre que vous venez de donner, M.
Zappia, de deux acres, est le total de ce qui...
M. Zappia: Le total, c'est cela.
M. Goldbloom: ... serait consommé...
M. Zappia: C'est exact.
M. Goldbloom: ... parce que nous avons entendu parler de trois
à quatre acres, à un certain moment.
M. Zappia: Peut-être avec la tierce bâtisse, oui.
M. Goldbloom: Maintenant, je reviens à M. Dubois. Est-ce
que ce qui est représenté ici par le projet de semi-pyramides est
entier quant au coût qui devrait être imputé au COJO, aux
dépenses olympiques? Est-ce qu'il y a d'autres coûts qui
pourraient entrer en ligne de compte en cours de route?
M. Dubois: C'est-à-dire qu'avec les pyramides nous n'avons
pas de bâtiments temporaires à construire. C'est ce que vous
voulez savoir?
M. Goldbloom: Non, je veux savoir s'il y a d'autres coûts
dont on n'a pas encore parlé?
M. Dubois: Certainement. Il y a tout l'équipement de ce
bâtiment durant la période des jeux. Si nous utilisons des garages
comme cuisines, c'est sûr qu'il y a de l'aménagement à
réaliser, et je vous l'ai indiqué tantôt lorsque j'ai
établi la comparaison entre le projet initial et le projet
modifié. Je vous ai dit qu'au niveau des aménagements à
considérer à l'intérieur de notre budget de
fonctionnement, nous devions considérer $2,305,800 pour la
cafétéria, les terrasses, parce qu'avec l'usage des pyramides,
nous n'avons pas de salles de séjour considérables pour permettre
des échanges entre les athlètes. Nous utilisons, aux
extrémités des étages, les terrasses que nous recouvrons,
en partie, avec de la toile. Il y a ce montant à considérer, de
plus, les quartiers des délégations qui seront placés dans
les sous-sols, les services à l'étage qui seront placés
près des ascenseurs et les excédents de délégations
qu'on placera au rez-de-chaussée, à l'étage
commercial.
M. Goldbloom: Alors, si, par malheur, le COJO ne
récupère pas, du tout, son investissement, quel serait le montant
total des dépenses qu'il encourra?
M. Dubois: Ce serait la différence entre $43 millions et
$22.4 millions.
M. Léger: C'est $21 millions.
M. Goldbloom: A peu près $21 millions, oui.
M. Dubois, je voudrais vous amener à parler d'un sujet un peu
délicat, et je vous avise, à l'avance, que je respecterai, en
bonne mesure, votre réticence possible à en discuter les grands
détails. Mais nous sommes obligés de penser à la question
de la sécurité, et j'aimerais que vous nous donniez une certaine
notion de l'aspect sécuritaire de ce village et des coûts des
services de sécurité, et nous indiquer si ces coûts sont
calculés dans les chiffres que vous venez de nous donner ou s'il faut
les ajouter.
M. Dubois: D'abord, je vous dirai qu'il n'est certainement pas
question, et je ne suis certainement pas autorisé à
dévoiler ce que pourrait constituer la sécurité du village
olympique. Je pense que...
M. Goldbloom: J'ai tenu cela pour acquis.
M. Dubois: Deuxièmement, je ne voudrais certainement pas
non plus vous indiquer le nombre d'hommes qui sont prévus pour exercer
ce travail, d'autant plus que cette responsabilité que représente
la sécurité n'est absolument pas de mon ressort. Cela
relève directement du président et du commissaire
général.
M. Léger: Ce n'est pas le maire de la ville qui nomme le
chef de police?
M. Dubois: C'est le comité de sécurité qui
regroupe toutes les forces impliquées qui désignera le chef de
police et qui, dans une certaine mesure, l'imposera au maire du village.
M. Goldbloom: Avant d'inviter Son Excellence l'ambassadeur ou
d'autres à commenter cet aspect, dans la mesure du possible, j'aimerais
ajouter un élément à ma question. Nous avons, comme tout
le monde le sait, discuté longuement de la possibilité d'avoir un
village temporaire. Un des obstacles majeurs a été la
sécurité à assurer autour d'installations de cette nature.
Les services de sécurité ont fait des critiques assez
précises de la notion avancée, d'abord, par celui qui vous
parle
et, ensuite, par d'autres, dinstaller au parc Viau, sur les 80 acres
environ de ce terrain, un village temporaire.
Il semblerait donc que si nous devions, avec le genre de maisons que
nous pourrions faire construire dans le temps qui nous reste et c'est
une solution qui demeure valable, qui demeure possible dans le temps l
oger les athlètes dans des maisons préfabriquées, il
faudrait utiliser, à toutes fins pratiques, l'entière superficie
du golf municipal, des deux côtés de la rue Viau.
Je voudrais donc qu'on puisse examiner la comparaison du coût et
du problème de la sécurité dans les deux cas et je
voudrais que l'on me dise si cet aspect a effectivement été
discuté avec les responsables de la sécurité du complexe
olympique?
M. Dubois: La seule réponse que je pourrais vous fournir
à ce stade-ci est que je suis convaincu que les dispositifs et les
effectifs requis pour un village qui serait aussi étendu que celui que
vous venez de mentionner, seraient certainement beaucoup plus
considérables, mais jusqu'à quel point? Je ne pourrai pas
répondre à cette question ce soir, parce que l'étude a
certainement été entreprise, mais je n'en connais pas les
résultats. Il est essentiel de la faire si elle n'a pas
été faite ou de la compléter si elle est amorcée.
Je suis disposé, avec la permission du responsable de la
sécurité, le président et le commissaire
général, à vous faire parvenir l'information à ce
sujet.
M. Léger: Un instant, j'avais demandé la
parole.
M. Goldbloom: Je ne sais pas si M. Rousseau peut ajouter à
ce que M. Dubois a dit.
M. Rousseau: M. Saint-Pierre fait partie du comité de
sécurité; j'aimerais qu'il dise quelques mots.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, il faut d'abord
comprendre, dans l'ensemble des coûts de sécurité, qu'aucun
coût n'est imputé au COJO, si ce n'est une partie de
l'équipement qui sera utilisé directement avec le centre de
contrôle des activités durant la tenue des jeux.
Aucun contrôle budgétaire, ni trop de questions n'ont
été posées par le personnel du COJO dans les
réunions de sécurité. Cependant, en principe, nous pouvons
affirmer que le plan de sécurité prévu pour un village
plus étendu que celui des pyramides comporte assurément un
coût additionnel. Si la commission désirait une réponse
définitive à ce sujet-là, je lui demanderais, si c'est
possible, un huis-clos pour la réponse à une telle question, et
deuxièmement, que la réponse soit donnée directement par
le directeur coordonnateur des services de sécurité du projet
olympique.
M. Léger: De toute façon, si on se rappelle Munich,
le système de sécurité était installé selon
le même principe que vous proposez actuellement au point de vue du
village permanent.
M. Dubois: Quel système à Munich?
M. Léger: C'est-à-dire, justement, avec les
résultats qu'on connaît.
M. Dubois: II y a eu trois systèmes à Munich. Il y
a eu celui avant les jeux...
M. Léger: C'est le même genre de village.
M. Dubois: Ce n'est pas le même genre de village. A Munich,
le village était plus étendu, c'est bien évident.
Maintenant, à Montréal, je ne serais certainement pas capable de
vous dire, à ce stade-ci parce que je suis convaincu, aussi, que
les études ne sont pas terminées quel système sera
utilisé.
M. Léger: Mais, il n'y a pas...
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre, allez-y.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, sans juger
opportun de commenter les événements de Munich et encore moins le
résultat de ces événements, les corps policiers à
la fois municipal, provincial et fédéral ont visité Munich
avant et pendant les jeux. Plusieurs discussions et consultations ont eu lieu
avec les autorités policières d'Allemagne et de Munich proprement
dites. Nous sommes en mesure d'assurer que, selon l'avis des corps policiers
eux-mêmes, des mesures ont été prises afin de ne pas tomber
dans un risque semblable à celui qui avait eu lieu.
M. Léger: Depuis tantôt, on discute, avec force,
comme si la solution définitive et finale devait être celle du
village permanent. Il y a une question que je voulais poser au début,
c'était la suivante: Pour permettre au COJO de récupérer
les sommes qu'il va investir, il faut nécessairement que le condominium
soit réalisé et disponible dès le 1er décembre
1976, de façon qu'il y ait, à ce moment-là, des offres
fermes d'achat pour au moins la moitié des logements à vendre.
C'est une chose qui nous paraît à moins que vous n'ayez des
chiffres contraires pour le prouver pratiquement impossible, surtout
parce qu'ils ne seront disponibles que quatre mois plus tard. Les offres
doivent venir le 1er décembre, d'abord, et ces maisons ne seront
disponibles que quatre mois après. Est-ce qu'il y a réellement
une clientèle suffisamment assurée, selon le marché
actuel, pour qu'on soit sûr qu'au moins la moitié pourra
être vendue, avec des offres fermes? Sinon, le COJO perd la
totalité de ses investissements.
M. Dubois: Je pense qu'il y a deux réponses à vous
fournir, M. le député de Lafontaine. La première, c'est
qu'il n'est pas assuré que les appartements ne pourront pas être
occupés avant mai 1977. On a dit que c'était la date limite pour
les occuper. C'est bien sûr qu'il serait dans l'intérêt
de
toutes les parties concernées que les appartements soient
occupés avant cette date.
Deuxièmement, je vous ai avoué que l'étude sur la
mise en marché des condominiums n'existait pas présentement, mais
il est bien de notre avis de commander cette étude dans le plus bref
délai, de façon que nous ayons un programme de vente bien
adapté à toute la publicité qui va entourer les Jeux
olympiques et, indirectement, le village.
M. Léger: Sait-on combien il y en a en vente actuellement,
des condominiums, et combien il s'en vend actuellement?
M. Dubois: J'aimerais, à ce propos, demander à M.
Zappia, des Terrasses Zarolega, de vous confier un peu l'expérience que
ces quatre personnes ont dans la vente des condominiums. Le choix des Terrasses
Zarolega n'est pas étranger au fait que ces gens-là ont une
expérience considérable dans la vente de ce type
d'appartements.
M. Zappia: Je suis, personnellement, impliqué dans un
condominium qui s'est construit à Lon-gueuil. La vente de ces
condominiums, en grande partie, fut faite sur une maquette, avec des plans, et
les gens ont acheté strictement sur papier.
Une maquette bien préparée, avec des plans très
explicites, c'est ainsi que la vente s'est effectuée pour le condominium
en question. Il y a 151 unités, on a vendu 120 de ces 150 sur papier.
Les gens n'ont jamais pu voir sur place leur appartement.
M. Lalonde: Par votre expérience, M. Zappia, est-ce que ce
n'est pas la procédure normale des nouveaux condominiums de vendre sur
des prospectus, pour livraison lorsque la construction sera
terminée?
M. Zappia: Exactement.
M. Léger: Combien se vendent ces 151 condominiums?
M. Zappia: Ces 151 unités se vendent entre $32,000 et
$70,000. Chose un peu curieuse, c'est que les appartements de $45,000, $55,000
et $60,000 et $70,000 se sont vendus en premier.
M. Léger: Maintenant, vous arrivez avec des chiffres du
coût de la charpente à $13.5 millions et à cela, on peut
quand même ajouter, je pense, selon votre terme, 10% d'honoraires, qui
serait $1.3 million, et l'intérêt et l'accélération,
$4 millions, selon les 40% dont vous parlez, ce qui fait un total de $18.8
millions pour le coût de la charpente. L'expertise de CAIM part à
$21 millions des résultats comparatifs. Donc, il n'y a quand même
que, au niveau de la charpente, $2.2 millions de différence. Le
résultat de CAIM dit que le coût définitif est de $70
millions. Comment se fait-il que si on part, au niveau de la charpente, avec
des chiffres qui se rapprochent, vous arriviez avec des conclusions
différentes, à ce stade-ci, et qu'il y a un écart si
grand?
M. Zappia: CAIM a fait ses calculs d'après des plans
préliminaires. Les chiffres qu'on vous soumet, ce sont des chiffres
déjà contractés avec les sous-traitants. Nos chiffres sont
réels, tandis que les chiffres de CAIM...
M. Léger: II y a pas mal de différence quand
même dans le prix de la charpente.
M. Zappia: Peut-être que leurs quantités
n'étaient pas exactement les mêmes que les nôtres, je ne
sais pas exactement la façon dont CAIM s'y est pris pour en arriver
à ces chiffres. Je ne peux pas faire la comparaison.
M. Léger: Est-ce qu'il y aurait des gens de CAIM ici
présents, aujourd'hui?
M. Dubois: Non, M. le Président, il n'y a personne de
CAIM, actuellement. D'autre part, je reviendrai, si vous permettez, à ma
suggestion de tantôt d'inviter l'ingénieur responsable de la
structure du projet à venir peut-être commenter ces chiffres que
je vous ai communiqués, au début de mon exposé.
M. Léger: D'accord. Pendant qu'il s'avance, est-ce que
vous pourriez me dire parce que cela m'a peut-être
échappé tantôt la date limite dans le contrat pour
la livraison?
M. Dubois: Le 15 mai 1976.
M. Malouin: Quelle garantie avez-vous qu'au 15 mai 1976 vous
aurez les locaux habitables?
M. Dubois: On a la garantie...
M. Malouin: Si on parle de garages convertis en cuisines, je
pense que cela va prendre le minimum pour assurer aux athlètes
d'être bien logés. Est-ce que vous avez une garantie disant que le
15 mai ces locaux seront habitables?
M. Dubois: Certainement. A l'intérieur du contrat, nous
avons l'autorité nécessaire pour intervenir et prendre en main le
chantier et le terminer à temps.
S'il s'avérait que les Terrasses Zarolega soient en
défaut, elles perdront les deux premiers millions qu'elles ont investis
à l'intérieur du projet.
M. Malouin: Ce n'est pas seulement une question de millions,
c'est aussi une question d'assurer...
M. Dubois: Si, par exemple, au mois de janvier 1976, nous en
étions au dixième étage et qu'on constatait qu'il est
absolument impossible de terminer le projet dans les délais
prévus, c'est bien sûr qu'il faudrait se tourner vers une solution
de rechange pour compenser la différence et utiliser l'idée qui a
déjà été mise de l'avant de faire usage de maisons
préfabriquées.
M. Malouin: Ne croyez-vous pas que...
M. Dubois: J'ai vérifié auprès de fabricants
de maisons préfabriquées qui m'ont clairement indiqué
qu'il est possible d'en fabriquer au rythme de 35 par jour. A ce rythme, c'est
bien sûr qu'on pourrait compléter le projet si une catastrophe
nous arrivait. Maintenant, c'est hypothétique, c'est bien
évident. Ce seraient, à ce moment-là, c'est bien
sûr, des pyramides inachevées, mais tout me laisse croire, avec le
calendrier de travail qui nous a été présenté, la
souplesse que l'on retrouve à cet échéancier, que le
projet a d'excellentes chances d'être terminé à temps.
M. Malouin: Mais, avec la même logique qui vous a
amenés à étudier un projet de rechange pour le stade
olympique, est-ce que vous avez fait une étude aussi d'un projet de
rechange?
M. Dubois: Nous avions M. le Président, je
m'excuse, à chacune de mes interventions de ne pas revenir avec...
Le Président (M. Gratton): Je ne suis pas susceptible.
M. Dubois: De ne pas respecter cette règle. Le
Président (M. Gratton): C'est très bien.
M. Dubois: Nous avons, effectivement, deux projets temporaires.
Nous avons le projet qui a été soumis par la faculté
d'aménagement de l'Université de Montréal, qui nous
indiquait qu'il en coûterait, pour la construction de tous les modules
nécessaires pour un village, $24,651,313. A cela, il fallait ajouter des
modules d'entreposage pour l'entretien, parce que c'est un peu un service
d'auberge-hôtellerie, que nous devons maintenir par tradition à
l'intérieur de ce village olympique. Alors, il fallait prévoir
des modules d'entreposage pour $27,570. Pour les excédents de
délégation, parce que le nombre de modules prévus à
l'époque ne tenait pas compte des excédents de
délégation qui pouvaient survenir, le nombre additionnel de
modules s'élevait à $1,539,000. Pour les
quartiers-généraux des délégations, parce que,
là encore, par obligation, nous devons fournir à chacune des 131
délégations des quartiers-généraux, cela nous
coûtait $1,482,000 pour aménager tous ces centres ou ces services
administratifs pour les délégations.
Les services alimentaires, pour les placer dans des bâtiments
temporaires, c'est 140,000 pieds carrés avec toute la mécanique
et l'électricité nécessaires pour un projet semblable; les
coûts sont évalués à $2.5 millions; l'administration
du village olympique, 35,000 pieds carrés à $8 le pied
carré, $280,000; le centre médical, $252,000; le PTT, $120,000;
la piscine, $25,000. Cela faisait un total de $30,876,883.
Avec un projet semblable, on ne nous a jamais, même si nous
l'avons sollicité, fait une proposition ferme sur la
récupération à faire sur ces modules.
M. Léger: M. le Président, vous êtes quand
même au courant, je pense, que la nouvelle Loi de la
Société d'habitation du Québec permet mainte- nant, avec
l'article qui prévoit une possibilité de subvention pour des
projets de recherche nous en avons parlé avec le ministre
déjà et que. si c'était une possibilité de
récupération par le gouvernement provincial de ces modules
temporaires pour des fins humanitaires, utilitaires, d'urgence soit pour le
gouvernement, soit pour des cataclysmes quelconques, soit pour d'autres pays
qui voudraient avoir les Olympiques, à ce moment-là, ces modules,
que vous avez évalués à $24.6 millions, sont
récupérables au point de vue financier.
La faculté d'aménagement avait dit qu'il était
possible, avec des réparations, nécessairement, quand on
récupère, d'aller chercher $15 millions. C'est donc dire que le
principe de base qui plaisait à beaucoup de gens, au Québec,
c'était qu'investir dans un équipement qui va servir, par la
suite, à la collectivité et qui permettrait de garder intact le
parc Viau, par la suite, avec le réaménagement qui avait
été proposé par la faculté daménagement de
l'Université de Montréal, permettait, d'une façon beaucoup
plus utile pour la collectivité, d'avoir ce qu'il faut, parce que vous
avez rajouté des chiffres comme le niveau alimentaire, les quartiers,
etc., que vous devez quand même rajouter dans l'autre projet permanent.
Alors cette somme, je pense, pourrait être beaucoup plus utile pour
revenir à la collectivité qu'uniquement courir le risque de
l'engloutir, avec les risques que vous venez de mentionner.
Finalement, un autre point, c'est que je voudrais citer les paroles du
maire, le 11 juin 1973. Les paroles passent, mais les écrits restent. M.
le maire nous avait affirmé: "Nous calculons que le village sera requis
par le COJO pour une période d'environ trois mois et un minimum de deux
mois et demi avant les jeux, parce que les athlètes doivent venir ". Je
le cite à la page B-2905. C'est donc dire que le calendrier, pour le
village olympique permanent, est très restreint.
CAIM a dit dans son rapport que, s'il arrivait même à un
chiffre de $70 millions, c'était d'ailleurs en tenant compte du fait que
cela se faisait en dedans de 24 mois et qu'il fallait faire une compression
pour le réaliser en 18 mois. Nous sommes rendus avec un calendrier de
quinze mois. C'est donc dire qu'il y a des sommes à ajouter qui sont des
primes supplémentaires d'efficacité, etc.
A première vue, je ne voudrais pas qu'on se lance directement
dans la discussion, et dire: Idéalement, on va voir tout ce qu'on peut
faire, maintenant que le village permanent est adopté.
Je pense qu'il faut évaluer non seulement le fait que vous avez
une solution de rechange que vous avez étudiée et dont je vous
félicite, parce que je pense qu'il est très important d'avoir
toujours une deuxième flèche à notre arc. Mais je pense
qu'avant de déterminer d'une façon définitive que c'est la
meilleure solution, il faut évaluer ce qui est le mieux pour la
collectivité tenant compte des aspects écologique, financier et
aussi échéancier du problème.
M. Dubois: Je pense que vous m'avez posé une question et
vous en avez également posé une au maire de Montréal. Je
dois vous dire, au départ.
qu'au niveau de la subvention dont vous parlez, qui s'applique à
l'intérieur de projets pilotes ou d'expériences du genre de celle
qui nous a été proposée par la faculté
d'aménagement de l'Université de Montréal, je vous avoue
honnêtement que je n'étais pas au courant de cette subvention.
D'autre part, je pense qu'il y a une quantité de personnes, dans
la province de Québec, qui étaient certainement au courant qu'il
était question de la construction d'un village olympique, à
Montréal et j'aurais certainement apprécié qu'on me
communique cette information et surtout qu'on la communique aux personnes qui
ont présenté le projet.
Dernièrement, j'avais une rencontre avec la firme AVCO qui devait
construire les modules qui devaient servir à la réalisation du
projet de la faculté d'aménagement de l'Université de
Montréal et je demandais à ses représentants, encore,
s'ils voulaient, s'ils étaient capables de présenter une
proposition ferme sur la récupération de ces modules.
Je n'ai absolument rien reçu de la firme AVCO qui devait faire
cette partie-là du travail.
M. Léger: La firme AVCO était là pour
produire des modules, c'est sûr. Maintenant, la question de
récupération peut venir de beaucoup d'autres sources, entre
autres du gouvernement.
M. Dubois: Oui, mais je vous avoue honnêtement que nous
n'avons eu aucune proposition officielle ni de la faculté
d'aménagement de l'Université de Montréal ni de la firme
AVCO sur une possibilité de récupération ou sur une
possibilité de démarches permettant la récupération
de ces bâtiments.
Peut-être que ces personnes, qui constituaient les promoteurs du
projet, ont fait des démarches, mais je n'en connais vraiment pas les
résultats.
M. Malouin: Mais, considérant un échéancier
aussi serré, seriez-vous prêt à accepter des propositions
venant d'autres personnes que du groupe de l'université.
M. Dubois: Vous dites que nous sommes en présence d'un
échéancier serré...
M. Malouin: C'est cela.
M. Dubois:... pour réaliser ce projet. J'aimerais que
l'ingénieur qui a été entendu tantôt soit
invité à se prononcer sur l'échéancier et
également sur les coûts. J'apprécierais beaucoup qu'on
l'entende.
M. Lalonde: M. le Président, je constate qu'il est six
heures. Il y a d'autres questions, j'imagine, que les membres de la commission
voudraient poser concernant le village. Nous avons convenu d'ajourner à
mardi prochain, quinze heures. Personnellement, après avoir entendu les
représentants du COJO sur l'évaluation de CAIM, j'aimerais
entendre ce que CAIM a à dire sur ces considérations. Tout en
accordant toute la crédibilité que je peux aux
représentants du COJO, il reste que CAIM est une organisation
très respectable et j'aimerais savoir ce qu'ils pensent, s'ils sont
prêts à réviser ou à expliquer l'écart. Je
proposerais que cette commission invite les représentants de CAIM ou que
le COJO fasse en sorte qu'ils soient disponibles mardi prochain, à
quinze heures, pour continuer avec les représentants du COJO les
explications que cette commission aimerait entendre à propos du village
et de ce qui reste à examiner concernant le COJO.
M. Léger: Est-ce que je pourrais suggérer aussi
d'inviter en même temps les gens de la faculté
d'aménagement qui, eux, ont présenté un projet très
intéressant à l'époque. Nous verrions jusqu'où ils
peuvent aller dans des solutions de rechange, de façon que la commission
soit pleinement éclairée sur toutes les possibilités.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre, vous
alliez...
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, je ne connais
pas l'ampleur des détails qu'on veut discuter à ce débat
mais je trouverais normal que, si on invite les représentants de la
firme CAIM, qui est une parmi les cinq qui ont fait l'évaluation, on
entende aussi les autres parties, étant donné qu'on fait face
à une contradiction qui se défend de part et d'autre.
M. Léger: La firme Leroux, entre autres, je pense? La
firme Leroux qui proposait $48 millions?
M. Goldbloom: M. le Président, si le tableau doit
être complet, il serait bon que nous envisagions aussi la
possibilité d'inviter le président de la Société
d'habitation du Québec qui, pour le gouvernement, a entrepris un
examen de toute la question à non seulement offrir certaines
informations mais aussi certains commentaires sur ce qui a été
discuté ici cet après-midi.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la commission
s'entend pour convoquer les cinq firmes qui ont fait des évaluations sur
le village olympique, le président de la Société
d'habitation du Québec, en plus de ceux qu'on avait déjà
nommés avant? Est-ce que c'est là le voeu de la commission?
M. Léger: D'accord!
Le Président (M. Gratton): Parfait! Est-ce que...
M. Malouin: M. le Président, est-ce que COJO aurait le
temps, avant la reprise...
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse...
M. Malouin: ... de préparer un tableau comparatif avec les
autres firmes pour que cela aille plus vite, pour la reprise?
M. Léger: Pour mardi prochain?
M. Malouin: Si c'est mardi.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'on a compris la
question du député de Drummond?
M. Malouin: Est-ce qu'on peut préparer un genre de tableau
comparatif, et des coûts et de l'échéancier, comparant avec
les différentes solutions possibles et peut-être d'autres
solutions qui pourraient venir d'ici ce temps?
M. Léger: ... la ventilation.
M. Malouin: Exactement, surtout la ventilation.
M. Dubois: II serait possible de présenter cela à
la commission mardi prochain. Etant donné que nous avons des travaux
à exécuter, que les travaux ont été amorcés,
que la construction est passablement ou, du moins, les travaux importants de la
charpente ont été avancés, est-ce que je dois comprendre,
M. le Président, que nous devons cesser temporairement ces
travaux...
Une Voix: C'est ce que j'avais moi-même demandé
à la commission...
M. Dubois: ... qui sont urgents ou si on poursuit ce qui a
été amorcé?
M. Lalonde: Combien dépensez-vous par jour sur un
chantier?
M. Dubois: Je vous ai mentionné tantôt que
l'excavation était rendue... Je vous ai fait part des engagements. Les
coffrages devraient normalement commencer et avancer au fur et à mesure
que les pieux sont plantés. Je ne pourrais certainement pas, M. le
ministre...
M. Lalonde: C'est difficile de faire arrêter.
M. Dubois: ... répondre à cette question, à
savoir combien par jour nous dépensons à ce stade-ci.
M. Lalonde: En tenant compte de l'échéancier et des
coûts additionnels qu'un arrêt du chantier pourraient
entraîner, je me demande si on peut leur demander d'arrêter le
chantier. Ce serait très risqué.
M. Léger: Pas nécessairement, mais d'abord qu'il
n'y aurait pas de nouveaux contrats d'ici ce temps.
M. Lalonde: Est-ce que vous aviez l'intention de signer de
nouveaux contrats d'ici mercredi?
M. Dubois: La question des coffrages. Il faut absolument les
commencer. C'est-à-dire que nous avons les prix contractuels. Nous avons
fait l'étude des soumissions et nous sommes prêts à signer
le contrat avec les firmes que je vous mentionnais tantôt.
M. Malouin: Avez-vous des gestes administratifs importants
à faire avant mercredi prochain, choisir peut-être...
M. Dubois: Les gestes administratifs ont été
posés par I étude des soumissions.
M. Malouin: Est-ce que l'étude des dossiers est
complétée?
M. Dubois: Oui, au niveau des coffrages.
M. Léger: Ce qui compte, je pense, c'est de continuer ce
que vous avez fait, mais ne pas signer de nouveaux contrats, d'ici mardi
prochain.
M. Dubois: J'aimerais, à ce sujet-là, si vous
permettez, M. le Président, entendre peut-être l'ingénieur
sur les inconvénients que pourrait constituer le fait de ne pas accorder
les coffrages, tel que c'était prévu.
M. Bourassa: Mais cela fait deux jours, seulement vendredi et
lundi. Ce n'est pas énorme. Trois jours, mardi également.
M. Boudreault: J'aurais juste une petite question à poser
à M. Dubois, à savoir, sur la solution de rechange. Moi, j'aime
mieux une solution d'urgence. Est-ce que vous avez nolisé les sites
actuellement, les édifices existants, alentour du site, je pense par
exemple à l'école secondaire de la Jemmerais, qui pourrait
être utilisée comme solution d'urgence?
M. Dubois: L'école secondaire de la Jemmerais, nous nous
sommes déjà entendus avec la Commission des écoles
catholiques de Montréal à ce sujet-là. Cela va être
utilisé pendant la période des jeux, comme place d'accueil, pour
tous nos services d'information, pour les salles d'entrevues avec les journaux,
comme restaurant international pour l'accueil des invités et aussi, pour
les loisirs, la récréation des résidants du village
olympique.
Maintenant, M. le Président, si vous le permettez, j'aimerais
quand même poser la question au sujet des coffrages, pour être bien
sûr que cela n'affecte pas du tout la progression des travaux. J'aimerais
m'informer auprès de l'ingénieur des conséquences que cela
pourrait entraîner. C'est un fait que c'est seulement deux jours, mais
j'ignore totalement ce que cela représente. M. Paul Ro-berge de la firme
Lamarre, Valois, Lalonde, Valois et associés.
M. Roberge (Paul): Actuellement, les plans de fondation ont
été émis pour construction. On peut commencer à
couler immédiatement les têtes des pieux et les tirants reliant
les têtes de pieux, pour une pyramide. Pour l'autre pyramide, on serait
prêt, probablement au début de la semaine prochaine, à
finir l'excavation des empattements pour une pyramide, mettre les coffrages,
mettre les assises d'armature et couler les empattements. Ce qui veut dire que
c'est la fourniture d'acier d'armature, la pose du béton et la pose du
coffrage; il faudrait que ce contrat soit signé.
Le Président (M. Gratton): Quelle serait la
conséquence d'attendre à mardi prochain pour signer ces
contrats?
M. Roberge: C'est trois jours perdus. Il y a la fin de semaine,
on pourrait, au moins, faire en sorte que les entrepreneurs s'organisent en fin
de semaine; mais cela peut retarder encore de quatre ou cinq jours.
M. Léger: Je pense bien que la commission parlementaire
est une chose assez sérieuse. Je pense qu'on a une décision
à prendre.
Ce n'est pas pour deux jours qu'il faut aller de l'avant dans des
projets où peut-être, à la suite des
éclaircissements que nous aurions, il faudrait prendre une direction
opposée. Peut-être que ce serait la même, mais ce n'est pas
pour deux jours de plus... M. le Président, je pense que c'est
suffisamment sérieux. Il y a eu des travaux, depuis trois jours ici, qui
ont montré l'importance de peser les gestes que nous devons poser. Je
pense que tout le monde est intéressé à la réussite
du village olympique comme du reste. Je ne pense pas qu'on doive aller plus
loin, puisqu'il faut, mardi, rencontrer à nouveau les experts, pour
qu'une décision soit prise.
Le Président (M. Gratton): C'est donc le désir de
la commission qu'on ne signe pas ces contrats, si possible, avant la semaine
prochaine. M. Dubois, vous avez la réponse à votre question.
M. Rousseau avait demandé la parole, je pense.
M. Rousseau: Si vous désirez ajourner ce soir, M. le
Président, serait-il possible de nous aviser, de nous indiquer quels
seront les sujets abordés mardi, afin que nous ramenions les gens
concernés à Québec?
M. Lalonde: J'ai mentionné tantôt, d'abord, la
continuation de l'examen du village avec les représentants de COJO et
les estimateurs ou les firmes qui ont fait des évaluations. Cela
compléterait le secteur des dépenses du COJO. Qu'est-ce
qui...
M. Léger: On avait parlé, dans les revenus, de la
possibilité d'avoir des explications de M. Page.
M. Lalonde: M. Page, oui.
M. Léger: II y a aussi les timbres où nous n'avons
pas eu beaucoup d'explications techniques.
M. Rousseau: Le ministre des Postes a-t-il accepté?
M. Léger: M. Nightingale. Est-ce qu'il faut qu'une
instance provinciale demande à l'instance fédérale la
permission d'un de ses employés qui a une responsabilité
où on est directement impliqué?
Le Président (M. Gratton): On m'informe que les
convocations n'ont pas encore été faites, mais qu'elles seront
faites à temps pour mardi prochain.
M. Bourassa: On commencera par le village, je crois, étant
donné le caractère urgent.
Le Président (M. Gratton): On pourrait commencer par le
village et continuer, possiblement, avec la solution de rechange quant au
stade, pour finir avec le témoignage des gens du fédéral
au sujet des timbres et de la monnaie.
M. Bourassa: M. le Président, si on me le per-met, je
voudrais que ce soit bien clair pour les représentants qui sont venus
ici, de même que pour l'opinion publique je pense parler au nom de
toute la commission que ces discussions n'ont pas pour effet de remettre
en cause la tenue des jeux en juillet 1976. Je pense que la décision est
prise, elle sera respectée. Il s'agit simplement de discuter des
modalités dans la réalisation des jeux. Pour l'opinion publique
internationale, il doit être clairement exprimé que les Jeux
olympiques auront lieu en juillet 1976, à Montréal.
M. Léger: Je pense que c'est un voeu unanime et que c'est
tout simplement pour permettre cette réalisation que la commission
parlementaire étudie toutes les facettes et les possibilités de
corriger les déficiences qui pourraient survenir en cours de route, en
les prévoyant cette fois-ci.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre: M. le Président, je me
réfère aux propos, au début de la séance, du
ministre des Affaires municipales et j'en profite pour remercier le premier
ministre, qui devance les voeux que j'allais exprimer. Si nous y croyons tous,
j'aimerais savoir s'il est possible que la commission parlementaire ou des
autorités gouvernementales régissant cette commission
s'expriment, d'une façon claire, afin d'encourager tous nos dirigeants,
tous les organismes des sports, tous les athlètes, tous les gens des
programmes de revenus, toute la population canadienne et aussi la population
mondiale à faire un énoncé dans le sens que le premier
ministre a exprimé. Si vous le permettez, je suggérerais quatre
points précis: que les jeux auront lieu à Montréal le 17
juillet 1976; que les jeux auront lieu dans des installations adéquates
et qui répondent aux exigences du CIO et des fédérations
internationales; que nous avons pleine confiance que le tout sera prêt
à temps et que des mesures de financement seront définies, d'ici
peu, afin d'éclaircir la situation financière du projet.
M. Bourassa: M. le Président, je suis d'accord sur ces
quatre points.
M. Léger: II a l'esprit olympique.
M. Saint-Pierre (Simon): Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Décision unanime de la
commission. Sur ce, M. le maire.
M. Drapeau: Est-ce que l'ajournement se fait à la semaine
prochaine?
Le Président (M. Gratton): Oui, à mardi.
M. Drapeau: Avant l'ajournement, je voudrais exprimer mes
remerciements à tous les membres de la commission, au président,
au premier ministre, à ses collègues du cabinet. Je
n'hésite pas à dire que je suis absolument enchanté des
bons travaux qui ont été exécutés. C'est avec
plaisir que je reviendrai, lorsque, dans d'autres circonstances, il m'arrivera
d'être invité, quoique je serai présent aussi, mardi
prochain.
Le Président (M. Gratton): Sur ce, M. le maire, M. le
président, Excellence et tous ceux qui vous accompagnent, au nom de la
commission, merci infiniment pour votre collaboration et à mardi, quinze
heures. La commission ajourne ses travaux.
(Fin de la séance à 18 h 10).