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Commission permanente des affaires municipales
Autofinancement des Jeux olympiques de 1976
Séance du mardi 4 février 1975
(Quinze heures vingt-trois minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs! La commission permanente des affaires
municipales reprend, cet après-midi, l'étude du dossier des Jeux
olympiques.
Avant de céder la parole au ministre des Affaires municipales,
j'aimerais que les membres prennent connaissance de certains changements. Or,
les députés suivants ont droit de parole au cours de la
séance d'aujourd'hui, c'est-à-dire: MM. Charron, Bédard
(Montmorency), Bellemare (Johnson), La-londe, Garon, Veilleux, Malouin,
Goldbloom, Denis, Léger, Ostiguy, Parent (Prévost), Roy,
Boudreault.
L'honorable ministre des Affaires municipales.
Village olympique Remarques
générales
M. Goldbloom: M. le Président, nous nous retrouvons
ensemble pour la sixième fois, je pense, pour arriver à certaines
conclusions en ce qui concerne les Jeux olympiques et les installations dans
lesquelles ces jeux devront être présentés.
J'aimerais souligner que, même si l'Assemblée nationale a
un pouvoir très étendu, ce n'est pas son rôle d'être
maître d'oeuvre des Jeux olympiques et des divers éléments
qui doivent être mis en place pour la présentation de ces
jeux.
Cette responsabilité relève des autorités en place
et, notamment, dans les cas qui nous concernent ici, du COJO. J'aimerais donc
suggérer, même si nous avons tous entendu parler de bonnes
idées, de bonnes solutions de rechange bonnes, au moins, au
premier abord, quant à l'apparence que ces solutions de rechange,
peuvent donner avant examen minutieux que nous n'entendions pas d'autres
témoignages sur ces questions. Nous avons demandé au COJO
d'examiner certaines choses, certaines hypothèses, certaines
possibilités de renégocier un contrat et de nous faire rapport,
essentiellement. Je crois qu'il y aurait lieu pour mon collègue, le
ministre d'Etat au Conseil exécutif, de faire certains commentaires.
Possiblement que d'autres députés voudraient en faire. Par la
suite, j'aimerais suggérer que nous entendions le rapport du COJO et que
les personnes qui veulent mettre de l'avant de bonnes idées, des
idées qui n'ont pas encore été étudiées,
soient invitées à s'adresser au COJO si le COJO est toujours
disposé à les recevoir et à les écouter.
Il faut, après tout, prendre une décision, une
décision que, dans le cas du village olympique, nous faisons retarder
depuis déjà presque une quinzaine de jours. Je pense que c'est au
COJO de nous dire à quel moment il faudra absolument prendre une
décision avec les renseignements qu'on aura en main à ce moment.
Est-ce que ce moment est venu? Pour ma part et je sais que je parle pour
mes collègues de ce côté de la table de la commission
j'aimerais le savoir. J'aimerais le savoir aujourd'hui.
Donc, je voudrais suggérer, M. le Président, qu'à
toutes fins pratiques le COJO soit notre seul témoin aujourd'hui. En ce
disant, j'aimerais vous inviter, si vous n'avez pas d'objection, à
céder mon droit de parole à mon collègue le ministre
d'Etat au Conseil exécutif.
M. Léger: M. le Président, j'aimerais soulever un
point, je ne dirais pas de règlement, mais quant à l'ordre du
jour. Je voudrais simplement faire remarquer au ministre que la prémisse
sur laquelle il s'est basé pour dire que ce n'est pas le rôle de
l'Assemblée nationale ou de la commission parlementaire d'être
maître d'oeuvre, je pense que c'est diminuer la responsabilité du
gouvernement devant la tenue des Jeux. Il ne faut pas que le gouvernement
oublie qu'il aura à assumer une partie très importante du
déficit et qu'il ne doit pas, à ce stade-ci, laisser à
d'autres le soin de prendre des décisions qui vont le concerner d'une
façon ou de l'autre.
Je pense qu'au départ il est important de retenir que le
gouvernement provincial n'a pas à laisser à d'autres, uniquement,
l'unique responsabilité de décisions qui vont le concerner par la
suite.
Le deuxième point porte sur l'ordre du jour. Lorsque nous nous
sommes laissés, à la dernière réunion, il y avait
devant nous deux hypothèses possibles et à la fin de la
commission parlementaire de mercredi, il y a eu une troisième
hypothèse présentée par la Société
d'habitation du Québec par la bouche de M. Bernier. En ce qui nous
concerne, je souhaite, et je pense qu'il serait logique, non seulement d'entend
re au départ le COJO sur le résultat de ses négociations
de fin de semaine je pense que c'est logique mais il faudra
aussi, par la suite, étant donné que c'est une hypothèse
importante à considérer, une autre hypothèse, celle qui a
été mise de l'avant par la Société d'habitation du
Québec. Les intéressés ont des chiffres à nous
apporter. Ils avaient eu le mandat d'étudier, en fin de semaine, les
possibilités de cela.
Je pense que c'est le devoir de la commission parlementaire d'interroger
aussi ceux qui peuvent être impliqués dans ce choix pour un
village, soit permanent, soit temporaire.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais répondre
brièvement. Le fait, pour le gouvernement, d'avoir pris l'initiative de
convoquer cette commission parlementaire, de l'avoir fait siéger
pendant, maintenant, une quinzaine de jours, démontre certainement une
ouverture d'esprit et une prise de responsabilité. Il y a quand
même une responsabilité administrative qui ne nous incombe pas.
Nous devrons faire nos commentaires nos recommandations et si nous croyons
qu'il faut absolument intervenir, nous avons, comme Assemblée nationale,
le pouvoir de le faire. C'est clair.
Mais je pense que le COJO est constitué pour assumer une
responsabilité administrative et nous devrons, à un moment bien
choisi, dire au COJO: C'est de cette façon que nous vous recommandons de
procéder; mais c'est quand même à vous d'administrer ce
dont vous êtes responsable.
Quant à l'audition de la Société d'habitation du
Québec, je n'y ai pas d'objection. Il serait logique, s'il y a des
questions que l'on veuille poser à cet organisme, qu'elle soit à
notre disposition. Après tout, ce n'est pas un témoin comme un
autre, c'est un organisme paragouvernemental qui a une responsabilité
qui dépasse celle de fournir simplement des idées. Elle a une
responsabilité exécutoire dans bien des domaines qui pourraient
toucher celui qui nous concerne. Donc, je n'aurai pas du tout d'objection.
M. Léger: Pour terminer, je remercie le ministre de mettre
à notre disposition les représentants de la Société
d'habitation du Québec. Maintenant, comme M. Bernier, le
président est à Winnipeg, y aurait-il, à notre
disposition, dans la salle, les deux autres personnes, soit M. Boulanger ou M.
Dauphin? Ont-ils déjà été avisés?
M. Goldbloom: M. Boulanger est ici et il est prêt à
répondre à des questions, s'il y en a.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais simplement demander au
ministre si on laisse aussi la porte ouverte, pour certaines questions,
à d'autres organismes, par exemple, à l'Université de
Montréal, si on avait des questions pertinentes, ou à la
société Domulus, si on avait des questions à leur poser,
après l'exposé qui sera fait par le COJO.
Quant à la responsabilité du gouvernement, je suis
d'accord avec le député de Lafontaine, parce que, comme en 1967,
lors de l'Expo internationale, cela a donné un prestige extraordinaire
à la province et au Canada tout entier, le gouvernement provincial,
à ce moment-là, a endossé une certaine
responsabilité, tout en surveillant l'administration qui s'est
faite.
Je pense que l'honorable député de Lafontaine a
parfaitement raison en invitant le gouvernement à exercer un certain
droit de regard d'ici à la terminaison des travaux et,
particulièrement, à exercer aussi un contrôle plus efficace
parce qu'il est sûr et certain que la province en tirera un grand
avantage. Mais il faudra que la province aussi, s'il y a lieu, partage
certaines responsabilités.
M. Goldbloom: M. le Président, si nous avons
suggéré que le COJO soit, à toutes fins pratiques, notre
seul témoin, à part la Société d'habitation s'il y
a lieu, c'est justement parce que chaque promoteur d'une hypothèse va
et c'est son droit, et c'est normal prêcher pour sa
paroisse. Nous avons demandé au COJO justement d'examiner les
hypothèses qui ont été exposées devant la
commission. Ce que je voudrais suggérer, c'est que des ques- tions sur
ces divers projets soient adressées au COJO; si le COJO veut impliquer
l'organisme en question pour ajouter des réponses, libre à lui de
le faire. Mais je ne crois pas qu'il soit utile que nous passions
l'après-midi à entendre des présentations additionnelles
sur des projets; il faudra faire une certaine synthèse. Nous sommes
rendus, je pense, à ce point où il faut entendre le COJO nous
dire comment il résume et analyse la situation et quelles sont les
lignes de pensée qui l'animent présentement et qui le
mènent vers une conclusion quelconque.
M. Bellemare (Johnson): M. le ministre, simplement un
détail: Si, à un moment donné, le COJO nous faisait
rapport de certaines ententes ou de certaines entrevues, pour ne pas fermer la
porte à certaines questions qu'on pourrait poser aux individus ou aux
groupes, je voudrais bien avoir cette permission, pour que, tout à
l'heure, pendant qu'on exercera un certain droit de réplique, on ne se
fasse pas dire que la commission a prévu d'entendre seulement M. Untel.
C'est simplement pour laisser la porte ouverte à certaines questions qui
seraient d'intérêt public et qui devraient peut-être nous
inciter je ne dis pas que nous allons le faire à demander
certains détails, si le COJO ne les donne pas.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a lieu de
ne pas être trop rigide là-dessus. Mais je suggère que nous
écoutions le COJO, que nous posions des questions au COJO et, s'il y a
lieu d'en poser, que nous en posions à la Société
d'habitation. Si nous voyons que cela ne nous éclaire pas suffisamment,
nous pourrons envisager la possibilité d'aller plus loin.
Le Président (M. Gratton): Avant d'inviter le COJO
à faire rapport, j'aimerais, tel que l'a souhaité le ministre des
Affaires municipales, inviter l'honorable ministre d'Etat au Conseil
exécutif à faire rapport.
Négociation du contrat
M. Lalonde: M. le Président, dans le but de donner suite
au désir de la commission parlementaire, à savoir que je
participe aux négociations entre le COJO et Les Terrasses Zarolega, lors
de sa dernière séance, mercredi dernier, j'ai demandé
immédiatement, au COJO de commencer l'échange avec Zarolega, pour
préparer une réunion qui aurait lieu le vendredi suivant.
Je vous ferai grâce de tous les détails. Je veux seulement
vous dire qu'il y a eu plusieurs réunions, rencontres, vendredi, samedi,
dimanche, lundi et aujourd'hui, auxquelles j'ai participé dans une
grande mesure. J'ai exécuté mon mandat en m'as-surant que les
parties négocient et qu'elles le fassent dans les corridors
désignés par la commission, c'est-à-dire, tout d'abord,
qu'on puisse repousser l'échéance guillotine du 1 er
décembre 1976 dont on a parlé à la dernière
réunion; deuxièmement, qu'on mette un plafond à la perte
sèche que le COJO ris-
quait de subir dans le contrat actuel, en 1982, et, enfin, qu'on
améliore, si possible, l'assurance que Zarolega sera en mesure de livrer
les pyramides à temps pour la tenue des jeux.
Je crois que les négociations ont été positives. Je
ne veux pas dire fructueuses; il appartient à la commission de le dire,
le cas échéant. Ainsi, quand on m'a demandé hier, lors
d'une réunion, si je pouvais assurer Zarolega que la commission serait
satisfaite d'un jeu de propositions alors discutées, je m'en suis bien
gardé, n'ayant pas le pouvoir d'engager la commission à ce
sujet.
En terminant, je voudrais ajouter que j'ai invité le
député de Lafontaine à assister aux négociations,
et ce dans un désir de hâter le processus de décision, si
possible, étant donné l'urgence pour le COJO de savoir à
quoi s'en tenir quant au village olympique. Il pourra lui-même vous dire,
M. le Président, ou à cette commission, que je l'ai tenu
constamment au courant des démarches, au cours de la fin de semaine,
afin qu'il ait l'occasion de participer.
Je conclurais en suggérant qu'après les interventions que
les membres de cette commission pourraient faire le COJO, en reprenant le
désir du ministre des Affaires municipales, soit invité à
faire rapport non seulement sur les négociations avec Zarolega et
l'entente qu'on a pu conclure, mais aussi sur les autres points que la
commission lui a demandé d'examiner, c'est-à-dire le coût
approximatif de la fermeture du contrat actuel de Zarolega et les
détails plus complets quant au projet de village temporaire.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau.
M. Rousseau (Roger): Merci, M. le Président. Mercredi
dernier, vous avez demandé au COJO de renégocier le contrat de
Zarolega. Comme vous l'a dit le ministre d'Etat au Conseil exécutif, il
s'est joint au groupe de négociation, ainsi que le député
de Lafontaine, et ceci a aidé beaucoup. Je vais être très
bref, parce que je vais passer la parole à M. Saint-Pierre qui a
dirigé les négociations pendant la fin de semaine.
Je voudrais tout simplement dire qu'il est essentiel pour nous d'avoir
une décision très bientôt non seulement pour le bon
fonctionnement et la bonne marche de la construction du village, mais aussi
parce que je dois me rendre très bientôt, pas demain comme le dit
la Presse, à Lausanne pour faire rapport au CIO, tant au
président qu'à la commission exécutive qui se rencontre le
20 de ce mois. Je croisqu'il est d'une importance capitale qu'une
décision se prenne aussitôt que possible. Je vais maintenant
céder la parole à M. Saint-Pierre qui va vous donner le rapport
du COJO.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, la limite de
quelques jours qui nous était donnée et on le comprend,
parce que c'est nous qui la demandions, à cause des urgences dans
l'ensemble du projet de la préparation des jeux 1976 nous a quand
même permis de travailler conjointement sur trois plans bien
précis. Le premier était la révision, au début, si
possible, la réouverture des négociations qui s'est effectivement
faite et qui a duré toute la fin de semaine jusqu'à ce midi, sur
l'entente déjà existante entre Zarolega et le COJO, compte tenu
des demandes qui avaient été faites par la commission pour la
révision des trois points qui ont été mentionnés
plus tôt. Deuxièmement, la révision aussi avec les
intéressés des deux projets de village temporaire qui vous
avaient été présentés la semaine dernière,
soit le projet de la faculté d'aménagement de l'Université
de Montréal et le projet de la société Domulus. Enfin, une
négociation ou, du moins, des discussions préliminaires quant
à la collaboration éventuelle de la Société
d'habitation du Québec dans le contexte de la préparation du
village olympique. Etant donné que le contrat, ou l'entente entre
Zarolega et le COJO peut amener quand même des discussions de
détail, si vous le jugez à propos, j'aimerais commencer par un
examen des deux autres solutions qui ont été
étudiées durant la fin de semaine, soit celle du village
temporaire avec la Société d'aménagement et Domulus, et
aussi les pourparlers que nous avons eus avec la Société
d'habitation du Québec.
Dans le cas du village temporaire si vous permettez que je me
réfère à mes notes une réévaluation,
ou une revue, de toutes les informations qui avaient été
transmises auparavant aux sociétés intéressées a
été faite avec nos autorités du village olympique et aussi
une révision des différents devis qui leur avaient
été donnés précédemment.
On arrive à des conclusions, au point de vue du coût, qui
sont les suivantes: La faculté d'aménagement de
l'Université de Montréal présente un projet dont le
montant net serait de $34,053,698, compte tenu de $39,928,000 qui est
l'estimation déposée par le groupe, $1,800,000 que nous nous
attendons de fournir en frais de financement audit projet, et enfin,
l'écart qui avait été estimé, la semaine
dernière, sur l'excédent des mesures de sécurité
nécessaires de $325,000.
Vérification des différentes données a
été faite avec la Société centrale
d'hypothèques et de logement, le ministère des Affaires urbaines,
le ministère de l'Industrie et du Commerce et enfin, la
Société d'habitation du Québec qui nous déclarait
que, dans ce projet particulièrement, on ne serait pas opposé
à faire l'achat de 100 modules à $8,768.75 chacun, pour une
récupération possible de $876,875.
Le prix ferme que je mentionnais était de $34 millions, mais si
on soustrait cette possibilité de récupération par la SHQ,
on arrive à un montant net de $33,176,823 qui serait le prix, pour le
COJO, le prix à payer pour un village temporaire érigé
selon les projets de la faculté d'aménagement de
l'Université de Montréal.
Dans le cas du projet Domulus, il a été
déposé et 60% de la valeur du projet, ou du contenu, si l'on
veut, a été évalué selon les prix contractuels;
tandis que 40%, selon les devis budgétaires, c'est-à-dire des
installations qui n'étaient pas incluses dans la première
présentation de la semaine dernière.
Le coût initial de la société Domulus se
compare relativement à celui de la faculté
d'aménagement de l'Université de Montréal, soit
$31,800,000 par rapport aux $31,900,000 qu'on avait dans le cas de la
faculté. Enlever de cela un coût qui est déjà
établi de $3,477,000 pour le recyclage et le transfert
nécessaires aux bâtiments ou aux modules, l'estimation devient de
$28 millions auxquels il faudrait ajouter les mêmes coûts de
financement, $1,800,000, l'écart de sécurité, $325,000 et
dont il faudrait soustraire, selon leur offre de rachat et de
récupération, $4,512,000 pour un montant net de $26,014,512,
coût à être encouru, coût direct par le COJO, si on
adoptait la proposition faite par la firme Domulus, pour ériger un
village temporaire.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce un prix ferme que vous donnez?
M. Saint-Pierre (Simon): J'aimerais me référer
à M. Dubois, M. le Président.
M. Dubois (Yvan): II y a 60% qui constitue un prix contractuel et
il y a 40% qui est un devis budgétaire. Après toute
vérification faite, ce prix de $26 millions serait près de la
réalité.
M. Bellemare (Johnson): Comme prix ferme?
M. Dubois: Comme prix ferme.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Simon): S'il n'y a pas d'autres questions,
j'aimerais commenter la rencontre de samedi matin avec les autorités de
la Société d'habitation du Québec où étaient
présents MM. Jacques Bernier, Boulanger et Dauphin. Elle nous
amène aux conclusions suivantes. D'abord, la société n'est
aucunement intéressée à devenir le maître d'oeuvre
d'un projet qui serait érigé en permanence dans le parc olympique
ou dans quelque parc que ce soit semble-t-il, doit-on comprendre
qui entraînerait la construction, selon leurs normes, de quelque mille
logements.
Pour ce qui est de la collaboration de la même
société au village temporaire, nous avons déjà
mentionné que, dans le projet de Domulus, on serait prêt à
acheter une centaine de modules, au prix que j'ai mentionné auparavant.
Si, par contre, la Société d'habitation du Québec voulait
s'impliquer davantage dans le projet, voici la façon qu'elle nous a
indiquée.
D'abord, un examen des maisons préfabriquées disponibles
sur le marché et réutilisables dans des endroits et selon des
normes voulues et acceptées par la société même, une
évaluation, qui a été faite par la société
même et, selon des examens préliminaires de projets de maisons
semblables, qui répondraient aux normes de cette société
pour usage futur, on estime à 1,600,000 pieds carrés le nombre de
pieds carrés nécessaires dans ces types de maisons pour loger les
athlètes et fournir les logements nécessaires durant la tenue des
Olympiques. On évalue ce prix encore, selon les normes de la
société, à $22 le pied carré. A ce chiffre, on
ajoute 40% pour toutes les dépenses de recyclage, remise en état
du terrain et ainsi de suite et on peut donc calculer 1,600,000 pieds
carrés à $31 le pied carré pour une évaluation
globale de $50 millions.
Alors, la société est prête à envisager le
rachat de 1,000 unités qui auraient été installés
dans le parc olympique à un prix estimé, tout à fait d'une
façon préliminaire, à quelque $30 le pied carré,
c'est-à-dire le prix global d'achat ou $30,000 de l'unité, ou une
récupération optimiste maximum de $30 millions.
Cette solution nous laisserait donc un coût minimal, au COJO, de
$20 millions, ce qui serait le coût net minimal pour l'utilisation, par
le truchement de la SHQ, des maisons qui seraient choisies par elle,
installées et déménagées par la suite.
M. Charron: M. Saint-Pierre, puis-je vous demander
immédiatement une explication sur ce que vous venez de nous fournir
quant à votre rencontre avec la SHQ? Vous avez signalé, en
premier lieu, que vous aviez été mis au courant d'une position
catégorique de la SHQ, quant à son refus de devenir maître
d'oeuvre.
Pour le moment on le reverra dans la discussion plus tard
cette affirmation, quelle implication a-t-elle quant au budget? Si la SHQ,
autrement dit, acceptait de devenir maître d'oeuvre, comme la loi qui la
régit le lui autorise, cela signifierait combien de moins dans
l'évaluation financière que vous venez de nous faire?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, j'aimerais
préciser que ce refus était orienté strictement dans la
formation, dans la construction d'un village permanent, tel que conçu
à l'heure actuelle, qui est celui des pyramides ou, peut-être,
chose que nous n'avons pas explorée, d'un village semblable mais
permanent. Devant ce refus de la société de devoir ou de pouvoir
prendre la responsabilité d'être le maître d'oeuvre, pour
des raisons qu'on nous a énoncées, qu'on comprend très
bien, c'est-à-dire la mise en chantier de logements à prix
modique au nombre de 1,000 dans une superficie restreinte, nous n'avons pas
poursuivi la discussion sur l'implication financière d'une telle
intervention ou non-intervention.
M. Charron: Non, mais vous n'avez pas essayé de refus de
la part de la société quant à devenir maître
d'oeuvre d'un projet de village temporaire. Son refus est catégorique
quant à assumer la maîtrise d'oeuvre d'un projet de village
permanent: mais si on se rabattait sur un projet de village temporaire, il n'y
a peut-être pas acceptation, mais il n'y a pas de refus pour le
moment.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, j'ai
expliqué que, devant leur désir de collaboration quant à
la construction ou à l'installation d'un village temporaire, selon les
chiffres qui ont été discutés avec les gens de la SHQ,
samedi, le montant minimum que le COJO devrait payer pour l'installation et la
récupération d'un tel village serait de $20 millions. Si vous me
le permettez, M. le Président, je peux maintenant...
Le Président (M. Gratton): Allez-y.
M. Saint-Pierre (Simon): ...passer à l'analyse du contrat
ou de l'entente que nous avons eue avec Zarolega et faire part des
négociations que nous avons eues à ce sujet.
J'aimerais répéter les trois points de discussion qui nous
avaient été demandés: 1. Changer les termes quant à
la date d'échéance où la bâtisse doit être
déclarée condominium; 2. Etablir un plafond sur la perte
sèche au COJO: 3.Etabli rune méthode, un mode quelconque de
pénalité quant au risque de non-livraison du projet en temps
opportun, soit le 15 mai 1976.
J'aimerais préciser, à ce stade-ci et ce n'est pas
pour déclarer que les négociations ont été dures,
amicales ou quoi que ce soit; elles étaient purement administratives
qu'il y avait un passé au contrat en question, passé qui
s'explique comme suit.
Au début de l'été 1974, la ville de
Montréal, par une résolution de son conseil exécutif,
avait recommandé l'adoption du projet des pyramides par la firme
Zarolega et, dès lors, des travaux avaient été
assumés immédiatement par les professionnels architectes et
ingénieurs et aussi par l'administration interne du COJO quant à
l'orientation globale de l'administration et à la révision de
plans selon le projet des pyramides.
En même temps, bien sûr, on acceptait déjà, au
départ, qu'on serait dans une situation où le propriétaire
serait constructeur et que les termes de référence du contrat
à élaborer par la suite devraient refléter les avantages
et les inconvénients d'une telle situation.
Enfin on l'a expliqué l'autre jour le contrat
lui-même a été négocié durant le mois
d'octobre et le début du mois de novembre. Les termes du contrat, dont
nous avons parlé ou dont nous avons fait état à la
dernière séance de la commission parlementaire, ici, vous les
connaissez. Si je peux me le permettre, sans quand même aller à
une défense totale du contrat tel qu'il existait, puisque nous avons
accepté de négocier avec Zarolega et que Zarolega a
accepté de négocier avec nous, j'aimerais relever qu'à
côté des points du contrat qui semblaient tellement
néfastes au COJO il y avait, quand même, des mesures de
sécurité incluses dans le contrat, qui consistaient
principalement dans le contrôle des dépenses par l'approbation des
plans et devis, des appels d'offres, des soumissionnaires et des
sous-traitants, de la part du COJO, et dans le contrôle de la mise en
vente des condominiums jusqu'à une date fixe.
Enfin, bien sûr, la signature conjointe des chèques et,
finalement la possibilité de retirer Zarolega du projet si le COJO
était en mesure de prouver une mise en défaut à Zarolega
quant à des retards encourus dans la construction.
Alors, je mentionne ces points qui étaient des points positifs
dans le contrat et sur lesquels nous ne devions pas minimiser les avantages
dans les négociations.
Les négociations elles-mêmes ont eu lieu et nous
amènent au point suivant. Ici, je me permettrais que nous nous
référions tous, M. le Président, à un texte qui
vous a été distribué au début de rassemblée.
Il s'agit d'une lettre que les Terrasses Zarolega nous ont adressée, je
ne sais plus si c'est hier ou aujourd'hui, parce que c'était entre les
deux, datée du 4 février, qui résume assez bien les points
sur lesquels nous nous sommes entendus.
Vous comprendrez, sans doute, que la reprise de trois clauses aussi
importantes que celles que vous nous avez demandées de reprendre dans le
contrat nous obligeait, bien sûr, non pas nécessairement à
jouer un jeu d'échange ou de "give and take", si je peux m'exprimer
ainsi, entre les deux parties, mais aussi d'avoir énormément de
points de référence à d'autres clauses du contrat auxquels
on référait dans l'examen des trois clauses que vous nous avez
demandé de regarder.
J'aimerais faire la liste, assez brièvement, des points sur
lesquels nous nous sommes entendus et, si des questions techniques, quant au
contrat, s'avéraient nécessaires de votre part, j'aimerais
demander l'aide de notre avocat négociateur dans les derniers jours, Me
Harold Gordon de la firme Stikeman, Elliot qui a travaillé pour le COJO
et aussi, bien sûr, l'aide de l'avocat qui avait déjà
travaillé au projet, Me Michel Gagnon de la firme Ogilvy, Cope.
Au premier article du contrat, on retrouve l'acceptation d'une perte
sèche d'un montant maximal de $10 millions de la part de Zarolega.
L'excédent de l'avance de fonds faite par le COJO devant être
traité subséquemment, comme seconde hypothèque, avec des
conditions précises qu'on ne retrouve pas nécessairement dans les
conditions normales d'une seconde hypothèque, compte tenu des conditions
de rentabilité du projet, et qui équivaudrait à une
débenture de revenus à long terme, de par ses termes et
définitions.
La deuxième clause que l'on retrouve à la troisième
page du document, au paragraphe 2, couvre la pénalité qui a
été déterminée, à savoir que ce droit que
Zarolega accorde au COJO de maximiser la perte sèche à $10
millions serait perdu si, pour une raison de force majeure, ou pour une cause
autre que celle de Zarolega, les bâtiments ne devaient pas être
livrés à temps.
Bien entendu, vous comprenez, M. le Président, qu'à cette
clause il faut quand même respecter les clauses du contrat original.
D'une part, le COJO a l'autorité de vérifier, d'approuver
l'échéancier présenté par Zarolega, de le suivre
tous les jours, ou à toutes les séquences, et de mettre Zarolega
en défaut, au besoin, si des retards appréciables, ou
jugés inacceptables par nous, en découlaient.
A ce sujet, nos propres responsables du planning ont travaillé
à établir, à l'aide du cheminement fourni par Zarolega et
à l'aide aussi du travail fait par ses experts et avec certains
professionnels, à déterminer une douzaine de dates critiques qui
feront l'objet, on vous l'assure, d'un examen très précis et
d'une surveillance plus sévère de la part du COJO.
Par contre, on pourrait peut-être nous souligner que, si le
bâtiment n'est pas livré à temps, tout ce qu'on
récoltera, ce sera $10 millions; mais je crois
qu'il faut faire confiance quand même, dans une situation
semblable, autant au propriétaire entrepreneur dont la réputation
est quand même en jeu, Zarolega, parce qu'on sait que c'est un projet qui
aura une publicité monstre, et aussi aux administrateurs du COJO de
sorte que, s'il y avait des risques possibles que l'échéancier ne
soit pas respecté et j'en profite pour répéter que,
la semaine dernière, les ingénieurs, les professionnels
s'étaient entendus sur le réalisme de l'échéancier
des mesures devraient être prises bien entendu avant, la date de
livraison.
En troisième paragraphe, nous avons couvert la clause
d'échéance, c'est-à-dire la date de conversion du
condominium. Cette date peut être reportée, selon l'entente, selon
les amendements proposés à l'heure actuelle, de décembre
1976 à décembre 1977, compte tenu, bien entendu, que si des
dépenses d'exploitation des déficits de fonds de roulement
devaient être le résultat d'un tel retard dans la période
équivalente à la remise du projet à Zarolega, après
l'utilisation par le COJO, ces coûts seraient encourus par le COJO
puisque la décision de retarder cette date de mois en mois, de
période en période, au bon vouloir du COJO, aurait
été notre propre responsabilité.
D'autres clauses, dont je mentionnais l'existence dans l'amendement,
sont plutôt des conséquences de l'examen et de l'acceptation des
trois clauses principales que vous nous avez demandé d'examiner. Entre
autres, la clause quatre permettrait au COJO, si le COJO en avait le
désir, de ne pas se limiter à la formule mathématique
indiquée dans l'entente originale pour déterminer le prix des
condominiums, mais si, pour une raison ou pour une autre, pour profiter des
conditions de marché, on souhaitait que le prix des condominiums soit
plus bas que celui que la formule nous permet d'établir, le COJO aurait
le droit d'en faire part à Zarolega et Zarolega s'engage à
respecter la demande.
A l'article 5, encore une fois pour profiter au maximum des conditions
du marché et pour minimiser peut-être le danger de cette
règle de la Société centrale d'hypothèques et de
logement qui, à l'heure actuelle, prévoit la vente de 50% plus un
des condominiums pour la déclaration du condominium, Zarolega nous
accorde le droit, si ce droit n'implique pas de coûts onéreux
à Zarolega, de considérer, compte tenu bien sûr des
acceptations par la Société centrale et par la ville de
Montréal, le projet dans son ensemble comme deux projets,
c'est-à-dire deux possibilités de condominiums et, donc, de
réduire le nombre global de 50% plus un à quelque 250
unités versus 500 unités, tel qu'inscrit à l'heure
actuelle.
Enfin, l'article 6 auquel nous tenions beaucoup, compte tenu des
circonstances, donne au COJO, de la part de Zarolega, un droit de reprise du
projet immédiatement, option devant être exercée d'ici le
30 avril, c'est-à-dire d'ici à ce que nous devenions les
propriétaires du projet, à des conditions de coûts plus
10%.
Aussi, une autre option, si elle ne devait être exercée que
le 1er mai 1977, serait dans les mêmes termes, avec un pourcentage de 15%
plutôt que de 10%. Enfin, les autres clauses, jecrois que j'aimerais
mieux vous laisser le soin de les lire et de poser les questions parce qu'elles
sont mineures par rapport à l'esprit des premières clauses que
nous avons mentionnées.
M. Léger: M. le Président...
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, notre conseiller
juridique demande de préciser un point que j'ai mentionné plus
tôt sur la clause des $10 millions. Me Gordon, si vous le permettez, M.
le Président.
Le Président (M. Gratton): Oui, d'accord.
M. Gordon (Harold): M. le Président, je veux
préciser de quelle façon on arrive à ces $10 millions. Le
COJO va emprunter à Zarolega un montant qui n'est pas fixé
encore, et on dit, la première chose, qu'on peut avoir le remboursement
de cet emprunt par la vente des condominiums tel qu'entendu dans le contrat
existant ou comme dans le contrat qui existe maintenant par dix fois les
meilleurs profits durant une période déterminée ou
ceci sur la page 2 b) par le remboursement d'un profit net plus
l'intérêt, après avoir déduit le total de l'emprunt
par $10 millions.
Mais je veux clairement expliquer que ce sera une deuxième
hypothèque par le moyen de débentures à la base des
profits. Si le projet fait des profits durant la période de
viabilité, on va retrouver notre emprunt plus l'intérêt,
mais diminué par un montant de $10 millions. Je veux clarifier ce point,
c'est très important.
M. Léger: M. le Président, il y a...
M. Lalonde: Excusez-moi, je voulais simplement vous demander si
vous avez des questions à poser sur le village temporaire, j'en aurais
quelques-unes avant d'arriver à ce contrat.
M. Léger: Sur le village temporaire. M. Lalonde:
Oui, sur le rapport...
M. Léger: J'en avais, mais allez-y.
M. Lalonde: Je voulais simplement demander, soit à M.
Saint-Pierre ou aux autres représentants du COJO, comment vous
êtes arrivés aux chiffres que vous nous présentez
maintenant, concernant le village temporaire, qui sont un peu modifiés
quand on les compare à ceux que nous avions la semaine dernière.
Ainsi pour la faculté d'aménagement et Domulus, est-ce que vous
avez rencontré les personnes responsables de ces groupes, est-ce que
vous avez communiqué avec elles? Pouvez-vous nous décrire ce qui
a été fait?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, si vous voulez
je vais passer la parole à notre directeur du village, M. Dubois, dont
les hommes, les employés, ont transigé avec les deux firmes en
question.
M. Dubois: M. le Président, notre personnel au
village olympique a rencontré les deux promoteurs de projets
concernés et les chiffres qui ont été fournis tantôt
par M. Saint-Pierre doivent se comprendre de la façon suivante: Au
niveau de l'hébergement de Domulus, nous avons un montant de
$18,491,246, et la faculté d'aménagement de l'Université
de Montréal, $18,062,010. Ce sont les modules pour l'hébergement
des athlètes, des résidants du village olympique.
Les modules de service, c'est-à-dire les quartiers
généraux des délégations, les buanderies, les
modules également servant à la conciergerie, dans le cas de
Domulus, nous avons un montant de $1,093,556, et l'Université de
Montréal, $1,422,691. Dans les locaux divers servant comme
cafétérias, atel'ers, toilettes, saunas, salle de musculation,
salle de pesée, salle de réunion, l'administration du village
olympique, la poste, le téléphone, le télégraphe et
le centre médical.
Dans le cas de Domulus nous avons un chiffre de $3,722,500 et, de la
faculté, $4,720,308. Au niveau des aménagements
extérieurs, nous avons $3,699,215 dans le cas de Domulus et, de la
faculté, $4,410,390. Les honoraires, dans le cas de Domulus, $1,345,000
et, de la faculté d'aménagement, $1,500,000. Pour la remise en
état des lieux, c'est-à-dire pour le transport, le
démantèlement, le recyclage, dans le cas de Domulus, c'est un
montant qui n'a pas été considéré, compte tenu que
Domulus s'engageait à nous donner ou à nous verser des frais de
récupération de leurs modules de l'ordre de $4,512,000; alors on
n'a pas considéré ce montant pour le transport et le recyclage.
Tandis que, dans le cas de la faculté, il fallait le considérer,
compte tenu que ces modules devaient être vendus après la
période d'usage au village. Le montant prévu par la
faculté était de $1,617,963. Donc, dans le cas de Domulus, un
total de $28,351,517 et, de la faculté, $31,733,362. Nous avons
ajouté à ces chiffres un coût de financement basé
sur $20 millions à 9% pendant douze mois, soit $1,800,000. On a
également ajouté $325,000 pour les frais de
sécurité accrue.
M. Lalonde: M. Dubois, maintenant on a eu plusieurs
détails de la part de M. Saint-Pierre. Simplement, je ne veux pas que
vous répétiez cela, pour épargner le temps de la
commission, mais je voudrais simplement m'assurer que les personnes qui sont
venues ici faire des représentations la semaine dernière...
M. Dubois: Oui.
M. Lalonde:... ont eu l'occasion d'exprimer leur opinion, de vous
donner les détails, d'obtenir de vous les détails
nécessaires pour faire des chiffres et d'établir des coûts.
C'est tout ce que je voulais...
M. Dubois: Oui, il y a eu des rencontres avec les deux groupes,
M. le Président.
M. Lalonde: Je ne sais pas si vous avez d'autres questions sur le
village temporaire. J'en ai d'autres.
M. Léger: Sur le village temporaire, j'en aurai d'autres
à poser, surtout à la Société d'habitation du
Québec, pour savoir comment ils sont arrivés à ces
chiffres et connaître aussi la ventilation des 40%. J'aurais une question
à poser aux représentants du COJO: Est-ce que l'estimation, le
pied carré, pour les pyramides n'était pas fixée autour de
$24 le pied carré?
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Pierre.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, la semaine
dernière à la séance de mardi soir, on s'en souvient, les
estimations ont été un peu contradictoires. Je croyais qu'on les
avait assez bien rectifiées le lendemain. L'estimation même de
Zarolega est de l'ordre de $43 millions. L'estimation sur laquelle les
professionnels s'étaient entendus mercredi un instant, si vous
permettez était de $49,750,000, addition qui a été
inscrite au journal des Débats et aux documents que nous avions,
étant donné la confusion qu'il y avait eue à ce sujet.
M. Léger: Ma question n'était pas sur le prix
total. Je parlais du prix par pied carré, puisque dans le projet de la
Société d'habitation du Québec il est question de $22 le
pied carré pour une surface de 1,600,000 pieds carrés. Je
demandais quel était le prix de Zarolega pour le pied carré
comparativement aux $22 de la Société d'habitation du
Québec.
M. Saint-Pierre (Simon): A moins qu'on ait la formule toute
trouvée, l'espace de pieds carrés dans le projet original avant
modification au mois d'octobre était 1,539,000 pieds. L'espace du
projet, une fois modifié et accepté, et qui nous permet la
non-construction de la tour et le non-paiement aussi de la tour, est de
2,172,000 pieds. Si un mathématicien peut faire un calcul rapide...
M. Léger: Non, mais il n'y a pas quelqu'un qui peut dire
à combien cela revient, au pied carré, puisqu'on veut comparer
deux choses: Le village temporaire à $22 le pied carré, pour une
surface de 1,600,000 pieds carrés et pour la surface habitable, la
surface de l'ensemble du projet Zarolega, combien est-ce, le pied carré,
afin que nous puissions comparer la même chose?
M. Saint-Pierre (Simon): $24 le pied carré.
M. Léger: Alors, les $24 du début étaient
exacts, ce que j'ai dit tantôt? $24 le pied carré. Tout cela
était pour la question du village temporaire, parce que j'aurai des
questions plus précises, sur la ventilation, puisque, dans le prix du
village temporaire, on ajoute 40%. Il y a quand même des implications,
concernant non seulement le recyclage, mais la remise en place, à
d'autres endroits dans le Québec, qui amènent des coûts qui
ne devraient pas être chargés au COJO. C'est pour cela que
tantôt, j'aurai des questions à poser là-dessus,
puisqu'à ce moment-là le prix total, devant être
chargé, facturé au COJO, devrait être beaucoup moindre que
$50 millions. C'est la question que je poserai tout à l'heure.
Sur ce que viennent de dire les représentants du
COJO, j'aurais deux remarques préliminaires. Au départ, je
dois dire que, si nous sommes ici aujourd'hui, c'est quand même dans
l'espérance qu'il y aura une comparaison avantageuse pour le choix qui
devra être fait entre le village permanent qui provient des
améliorations que vous avez tenté, en fin de semaine, d'obtenir
dans une renégociation du contrat, ce qui ramène le projet du
village de Zarolega avec une image différente, et l'image que nous
aurons du village temporaire, quand nous aurons des questions à poser
à la Société d'habitation du Québec, tout à
l'heure.
Mais il y a deux points majeurs qui ressortent de ce que vous avez
donné dans ce nouveau contrat. C'est d'abord le fait que le COJO accepte
une perte de $10 millions, au départ, comme possible, et vous la mettez
comme maximale. Mais c'est quand même une acceptation d'une perte de $10
millions. Vous avez diminué ce qui était absolument hors de
proportion, soit le montant de $30 millions et nous, nous croyons qu'il ne
devrait pas y avoir de perte de $10 millions comme telle, puisque
déjà, le financement est fait par le COJO à Zarolega,
à un taux déjà préférentiel de 10%. Vous
savez que les taux de deuxième hypothèque sont beaucoup plus
élevés que 10%, ils se situent environ à 12%, 13% et
14%.
Donc il y a déjà un avantage de financer le projet et
là, vous acceptez une perte de $10 millions. C'est une première
constatation que le COJO accepte. Une perte de $10 millions.
Le deuxième point qui est quand même un autre
désavantage dans les conséquences de cette négociation, et
nous devons en tenir compte, c'est que, pour obtenir de diminuer la perte
à $10 millions, le COJO a augmenté les revenus de Zarolega, qui
étaient maximisés au départ, par le contrat qui disait que
12% des premiers $30 millions de construction étaient la base
d'honoraires pour Zarolega, plus 8% sur les prochains $3 millions.
Donc, Zarolega avait des profits de gérance, parce que ce ne sont
pas les prix à donner aux sous-traitants, de $240,000,
c'est-à-dire 8% des prochains $3 millions. Donc $33 millions du prix
global de la construction permettaient des honoraires totaux de $3,840,000 pour
Zarolega, uniquement en frais de gérance.
Maintenant, vous avez corrigé le contrat et vous avez
augmenté les honoraires de construction pour la totalité du
projet, c'est-à-dire $8 millions sur les prochains $20 millions, ce qui
fait une augmentation de $1,360,000 d'honoraires à Zarolega. Maintenant,
Zarolega, simplement comme frais de gérance pour le projet, au lieu de
ne retirerque $3,840,000, retirera $5,200,000 d'honoraires pour les frais de
gérance.
Donc, au départ, il faut tenir compte que ce sont quand
même deux désavantages que vous avez malgré toutes
les négociations dû accepter une perte de $10 millions,
malgré l'avantage de 10% de taux d'intérêt, et en plus de
cela, augmenter, uniquement pour la période de gérance, les
honoraires de $1,360,000.
Si on regarde le portrait complet, on s'aperçoit que les frais de
gérance donneront à Zarolega $5.2 millions. Cela est sûr,
quel que soit le coût, à moins que cela dépasse les $50
millions ou que ce soit un peu moins. En plus de cela, si les ventes vont bien,
Zarolega fera ses 10%, ce qui lui donne $5 millions de profit, si tout va bien.
Si cela va mal, il y a la conversion justement par le système de
location dans les cinq années qui suivent. Parce que la commission vous
avait demandé de renégocier cette date limite, cette date
guillotine, vous avez renégocié, mais à ce moment, vous
vous êtes donné une période d'un an, c'est-à-dire un
choix de mois en mois pour reculer la date d'échéance, changeant
la vocation du village de mois en mois. Mais, vous avez dû accepter, en
contrepartie, de payer les frais de fonctionnement durant cette période
et. en plus de cela, cela diminue aussi la période de cinq ans. pour
obtenir les meilleurs profits dans une de ces cinq années.
Autrement dit, si vous prenez neuf mois avant de constater que ce n'est
pas possible un condominium, il ne resterait que quatre ans et trois mois pour
obtenir des revenus pour vous rembourser et, à ce moment, n'ayant que
quatre ans et trois mois, pour obtenir la plus haute somme possible qui serait
dix fois la plus haute somme des revenus pour vous rembourser avec le maximum
de perte de $10 millions.
A première vue, devant cette situation, on voit que vous avez
amélioré un peu le contrat, mais vous avez quand même
donné dans ce projet des avantages encore marqués à
Zarolega, même si c'est moins pire que c'était, il faut quand
même tenir compte de ces deux points majeurs.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au député de Lafontaine si ce sont des questions qu'il
pose. Il a soulevé quelques points et j'aimerais donner l'occasion au
COJO de les expliquer ou de les justifier si c'est possible.
M. Léger: Etant donné que je relève deux
points négatifs de cet...
M. Lalonde: Y compris les honoraires... M. Léger:
Les honoraires et tout cela.
Le Président (M. Gratton): II y avait un point d
interrogation à la fin de la phrase du député de
Lafontaine.
M. Léger: J'ai levé le ton.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, après
quelques jours durant trois semaines consécutives de session ici, on
reconnaît les points d'interrogation.
D abord, j'aimerais qu'on compare des choses, selon la bonne expression
des économistes; toutes choses étant égales d'ailleurs,
nous n'acceptons pas une perte de $10 millions dans le nouveau contrat, nous
acceptons un risque de perte de $10 millions. S'il fallait, non pasd ans
l'examen même du contrat, mais pour fins de comparaison avec les autres
projets, tant les projets de village temporaire que les projets de la
Société d'habitation du Québec, comparer les mêmes
choses, je crois qu'il fau-
drait se permettre, à un moment donné, sinon de faire
l'examen onéreux, tel qu'on l'a fait, la semaine dernière, de
quatre ou cinq estimations, trois ou quatre échéanciers, une
quinzaine d'ingénieurs, une dizaine d'architectes qui sont assis autour
pour chacun prouver leurs chiffres... je crois quand même qu'il faudrait
au moins se donner une limite en plus ou en moins sur les risques de ces
pertes. C'est l'examen des projets, advenant votre décision, pour
d'autres que celui de Zarolega, qui nous permettrait, j'en suis sûr
à l'avance, de voir qu'il y aurait des écarts à
déterminer là aussi. J'aimerais bien qu'on respécifie,
qu'on comprenne tous qu'on parle d'un risque de perte sèche de $10
millions et non d'une acceptation d'une perte sèche de $10 millions.
M. Lalonde: M. Saint-Pierre, est-ce que vous avez eu le loisir
je ne sais pas si c'est même possible de le faire de
calculer le coût additionnel qui serait, suivant les prétentions
de Zarolega, occasionné à ce projet, par le fait qu'il est fait
justement sur mesure pour le COJO, pour un village et qui doit être
terminé à une date bien précise?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président...
M. Lalonde: Est-ce qu'il y aurait une relation entre les $10
millions dont on parle et ce coût que vous auriez pu, le cas
échéant, établir?
M. Saint-Pierre (Simon): ... pour répondre à cette
question, j'aimerais me référer à deux points de
comparaison que nous avons faits. Tout d'abord, une évaluation
bien entendu, hypothétique de notre côté
confrontée par des énoncés du constructeur lui-même,
les gens de la firme Zarolega, une évaluation de quelque $12 millions
à $15 millions de surplus à cause des circonstances dans
lesquelles est bâti le projet, circonstances de temps, circonstances du
climat actuel, retards pardifféren-tes causes que l'on connaît et
aussi réponse à des critères très
spécifiques pour utilisation olympique.
Aussi, dans un autre ordre d'idées, nous avons fait cette
fois-là, ce n'est pas un examen de ce que le projet coûte
l'examen de ce que nous coûterait la location de chambres ou de lits dans
des édifices existants si on n'avait pas à construire de village
olympique.
Alors, l'occupation globale, dans un cas comme dans l'autre, varie d'un
minimum d'utilisation de 100 jours d'un espace donné à 135 jours
d'un même espace donné, compte tenu de la préparation du
site, des aménagements temporaires, de la préparation pour la
venue des athlètes, le recyclage après le départ des
athlètes, en fait la période globale qui dépasse
l'utilisation proprement dite de la part des athlètes.
Alors, si on prend le chiffre minimum, pour quand même rester
peut-être le plus libéral possible dans nos calculs, de 100 jours
pour 10,000 athlètes, à $10 par jour, on arrive exactement
à $10 millions. Nous avions, au cours des négociations,
réservé pour nous-mêmes la liberté ou le point de
comparaison de $10 millions à $13.5 millions, compte tenu qu'on prenait,
comme prémisse, 100 jours ou 135 jours. Ces deux points de comparaison,
celui de l'utilisation globale de chambres déjà existantes et
aussi celui de l'évaluation du projet dans son ensemble à cause
des circonstances, nous permettent de croire que la fabrication d'unités
ou l'utilisation d'unités pour recevoir nos athlètes durant les
Jeux olympiques est de l'ordre minimal de $10 millions. C'est pour cela que la
clause que nous avons suggérée, que Zarolega a acceptée et
sur laquelle nous nous sommes entendus, nous plaît parce que ce n'est
même pas un maximum, comme je le disais tout à l'heure, mais un
risque de perte maximum de $10 millions.
Maintenant, si vous me permettez...
M. Léger: Excusez-moi. Juste...
M. Saint-Pierre (Simon): ... M. le Président...
M. Léger: Excusez moi, juste sur ce point. Cette
affirmation que vous faites à la réponse du ministre et aussi
à la mienne, au départ, ce n'est peut-être pas votre faute,
le COJO, mais on a toujours affirmé que ce serait tout
autofinancé. Donc, il faut admettre aujourd'hui que même les $10
millions, pour les 100 jours, pour 10,000 athlètes, le $1 million de
jourylit, bien, à ce moment, il faut admettre que vous acceptez que cela
ne peut pas s'autofinancer et que vous acceptez la perte immédiate.
C'est cela, vous êtes pris avec cela.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, on accepte
très bien et on l'a vu, il y a quinze jours ici, à l'examen des
coûts globaux de la présentation des Olympiques et des revenus
possibles éventuels et des méthodes souhaitables de financement
comme on les a décrites. On s'est entendu qu'un risque qu'on avait dans
le temps était beaucoup plus acceptable, beaucoup plus valable parce
que, il y a quatre mois de cela, on pouvait envisager des revenus
excédant les dépenses dans le projet global de financement des
jeux. C'est bien entendu qu'on ne fait pas exception à la règle.
Le projet est passé de $32 millions à $45 millions, $48 millions
ou $50 millions, selon les divers chiffres qu'on a donnés. Je crois que
moralement et administrativement on doit accepter cette augmentation.
D'ailleurs, cette augmentation a des raisons bien précises. D'abord, la
cessation des travaux durant quelque quatre mois d'utilisation pour les jeux.
Lesdimensions du projet sont immenses dans la période de temps
donnée. Le temps supplémentaire possible à cause des
échéances et des arrêts de travaux et, enfin, il faut
l'admettre, les projets concurrents.
Entre autres, le plus grand concurrent, juste de l'autre
côté de la rue, c'est le chantier olympique, qui, lui aussi, doit
travailler au même rythme que nous. Ces raisons, sûrement,
occasionnent un coût supérieur à celui qui était
prévu.
M. Lalonde: M. Saint-Pierre, je présume que, quoique vous
ayez raison de croire que c'était entièrement financé, il
y a quelques mois, vous avez quand même pris toutes les dispositions pour
que cela coûte le moins cher possible.
M. Saint-Pierre (Simon): Nous les avons sûrement prises, M.
le Président. Je dois admettre que dans le temps et si vous
regardez le budget original, à l'article du village olympique, on
parlait d'un revenu et non d'une dépense. On parlait d'un revenu net de
$1 million sur le logement même des athlètes. Chacun des
athlètes qui viendra paiera $12 par soir pour l'occupation du village.
Le calcul qu'on avait fait, dans le temps, nous permettait de croire qu'on
aurait$1 million de profit.de revenu, d'excédent des revenus sur les
dépenses. Les conditions ont changé et, sûrement, nous
avons fait notre possible pour les minimiser.
M. Lalonde: Pourriez-vous maintenant commenter la remarque du
député de Lafontaine à propos des honoraires qui
étaient autrefois, en fait dans le contrat existant, de 12% sur les
premiers $30 millions et de 8% sur les $3 millions additionnels, parce que le
coût était prévu à $33 millions?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, je crois que ce
point aussi, doit-on dire, a fait partie de longues négociations. Mais
on doit admettre que le projet a changé et q u'il y a eu
différents retards dans les débuts de la construction, compte
tenu du fait que la première pelletée de terre n'a eu lieu qu'au
mois de décembre, compte tenu aussi des retards causés par la
grève durant la période de Noël, des retards à
l'heure actuelle, à cause du travail et de tous les efforts qu'on fait
pour minimiser les coûts. Cela nous amène à une
augmentation justifiée d'au moins $12 millions, soit en termes de
changement de spécifications, soit en termes de contingences minimales,
sans inclure toutes les contingences prévues au projet. Cela nous permet
de suivre exactement la même logique qu'on suivait au début, 12%
sur les $30 millions initiaux et 8% sur les $3 millions supplémentaires,
ce qui était, dans le temps, l'estimation globale du projet, et
maintenant 12% sur les $30 millions initiaux et 8% sur le reste.
M. Boudreault: M. le Président, j'aimerais poser une
question au COJO. J'imagine que vous avez dû avoir d'autres propositions,
avec celle de Zarolega, sur la question du village soit permanent ou
temporaire. On m'a présenté un projet qui vous avait
déjà été présenté le 14 novembre
1974, par la compagnie Steckmar Corporation. Est-ce qu'une étude assez
sérieuse a été faite dans ce domaine? On m'a
présenté des plans de maisons à l'épreuve du feu et
c'est un projet qui aurait pu être, après, au service de la
population, soit par des dividendes limités ou comme logement à
prix modique. En fin de compte, on me parle d'un projet qui aurait pu
coûter environ $8 millions ou $9 millions. Est-ce que cela a
été analysé sérieusement?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, je ne connais
pas personnellement l'analyse détaillée ou le degré de
détail de l'analyse qu'on a faite du projet en question et j'aimerais me
référer à M. Dubois.
Avant de laisser M. Dubois faire ses commentaires, j'aimerais vous dire
que tel que nous l'avons mentionné la semaine dernière, quand
nous avons pris en charge le projet du village olympique, deux seuls projets
étaient en plan pour nous. Premièrement, le projet permanent, les
pyramides, déjà accepté par le comité
exécutif de la ville de Montréal et que les professionnels
avaient mis beaucoup de temps et d'efforts à compléter, le plus
possible, compte tenu de leurs risques d'avoir ou de ne pas avoir le contrat,
les plans détaillés. Deuxièmement, nous avions aussi le
projet de la faculté d'aménagement de l'Université de
Montréal. C'étaient les deux seuls projets que nous avions quand
nous avons pris la décision de choisir le projet permanent. Voilà
toutes les raisons qui nous amenaient à opter pour le projet permanent,
raisons, bien entendu, purement administratives et financières.
Maintenant, si vous me le permettez, j'aimerais laisser M. Dubois
commenter le projet en question.
M. Dubois: J'ignore de quel projet vous voulez parler. C'est bien
sûr qu'il y a plusieurs personnes...
M. Boudreault: C'est un projet qui se situe à l'angle
Langelier et Beaubien-Nord, ce n'est pas directement sur le site que vous
envisagez actuellement, le parc Viau, mais il aurait peut-être pu
être analysé d'une façon sérieuse. Je ne sais pas.
Etes-vous au courant oui ou non? Pourtant, ce projet a été
présenté à M. Rousseau, président et commissaire
général des XXIe Olympiades. On m'a demandé si
réellement cela avait été étudié.
M. Dubois: Nous n'avons eu aucune proposition dans ce sens sauf
une lettre nous invitant à aller voir une maison qui ferait
éventuellement partie d'un projet de maisons à l'endroit que vous
avez mentionné. D'autre part, aucune proposition n'est venue, par la
suite, ni de projet qui nous a été présenté, sauf
une lettre de la part d'un monsieur dont le nom m'échappe...
M. Lalonde: Etes-vous... M. Dubois: Oui, oui.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, si je peux
commenter, il est bien entendu que la publicité que nous avons faite au
cours de la dernière semaine a amené des promoteurs de projets
à profusion. J'ai moi-même répondu à au moins cinq
fournisseurs différents pour entreprendre des projets de village
olympique. Mais j'aimerais que nous constations tous que nous sommes au
début de février, qu'il reste à peine 17 mois et, je pense
qu'administrativement et logiquement, ça ne devrait absolument pas
être notre intention de faire suite à des projets, à moins
que votre décision d'opter pour un village temporaire nous amène
à faire un examen beaucoup plus sérieux que celui qui a
été fait, à l'aide de critères, d'appels d'offres,
et ainsi de suite. Voilà un peu les commentaires que je voulais
faire.
M. Léger: Dans ma question originale, tantôt, on a
dévié; il reste aussi, en parlant des $10 millions les
possibilités de perte maximale dont il était question
tantôt, le fait que, si la vente ne se fait pas aussi
facilement qu'on le prévoyait, même si on a divisé
cela en deux pyramides différentes, en deux possibilités
différentes, tenons pour acquis que ça va coûter $50
millions, que vous allez perdre les $10 millions, tel que stipulé dans
le contrat comme possibilité, il reste une deuxième
hypothèque de $20 millions à 10% d'intérêt sur une
propriété qui devra diminuer d'un soixante-quatrième par
année, puisque c'est sur un bail que l'on dit emphytéotique de 64
ans, ce qui fait que la valeur de la bâtisse va en diminuant pour le
propriétaire chaque année puisqu'au bout de 64 ans, le
propriétaire a une propriété qui ne vaut absolument rien
puisque la ville la reprend.
Quelle serait, à quelque moment que ce soit, un, deux, trois ans
après les Jeux olympiques, ou même à un an des Jeux
olympiques, la valeur commerciale de votre deuxième hypothèque de
$20 millions qui est limitée à cause des 64 ans et du taux
préférentiel qui n 'est pas tellement intéressant pour
quelqu'un qui la rechète? Avez-vous évalué cette perte
aussi? Qui va racheter cela, $2 millions à 10%, sur une bâtisse
qui va diminuer de valeur en 64 ans?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, il faudrait
d'abord commenter le taux de dépréciation en question à
une soixante-quatrième quand la normale pour les investisseurs en
immeubles est de déprécier à 5%, alors qu'un
soixante-quatrième donne un taux d'à peu près 1.5%.
M. Léger: C'est en plus, une soixante-quatrième,
une assurance; il y a la détérioration de la
propriété, des valeurs marchandes, c'est un autre type de
considération. Il y a au moins celle-là qui est assurée,
inévitable, qui s'en va vers 64 ans. C'est en plus de l'autre
dépréciation.
M. Saint-Pierre (Simon): Non. Dans la loi fiscale, bien entendu,
Zarolega pourrait déprécier à 5%, mais les
intéressés se sont entendus, à l'intérieur du
contrat, de ne déprécier qu'à un
soixante-quatrième.
Maintenant, pour ce qui est de la valeur de l'hypothèque à
un, deux, ou trois ans, personnellement, je ne peux répondre autrement
que de dire: La dette existe et elle existera; comme je le mentionnais, elle
pourra être comparée un peu à une débenture à
long terme, répartie sur les 64 ans. M. Gordon, peut-être,
pourrait commenter ce point.
M. Léger: Quand on dit revendre, quelqu'un a une valeur ou
une série de chèques postdatés qu'il revend à une
banque, c'est une valeur commerciale pour celui qui est prêt à en
assumer le risque.
Le risque de cette bâtisse, qui diminue en valeur, qu'est-ce que
cela vaut? Si COJO, au bout d'un an, doit revendre sa créance, son
hypothèque, cette deuxième hypothèque, à quelqu'un
qui continue à jouer le rôle de créancier, quelle serait la
valeur commerciale à ce moment-là? Il y a une perte qui doit
être prévue, cela ne vaut pas nécessairement $20 millions.
Qui veut la racheter?
M. Lalonde: Est-ce que je peux poser une sous-question? Etant
donné que c'est une dében- ture dont la rentabil ité va
être fondée sur les revenus nets autrement dit, vous allez
être payés à même les revenus nets
d'après vous c'est une opinion de créancier
hypothécaire est-ce que vous avez des chances raisonnables
d'être remboursés totalement, et les intérêts et le
capital, sur une période, disons la plus longue possible qui peut
être envisagée, qui serait de 63 ans, en fait 64 moins 5 parce que
cela commence à courir à ce moment-là? Est-ce que vous
avez des chances? Comment calculez-vous les chances d'être
remboursés? J'imagine que cela se rattache à la question du
député de Lafontaine parce que la valeur commerciale
dépend nécessairement de ces chances qu'elle soit
remboursée.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, d'abord
j'aimerais qu'on essaie de qualifier cette valeur avant d'essayer de la
quantifier. La valeur dépendra certainement de la valeur du
marché des loyers dans le temps et aussi du taux d'inflation, si on veut
calculer une valeur commerciale. Maintenant, quant aux estimations que nous
avons faites, je dois dire que deux énoncés sur la
rentabilité du projet, ou deux études, ou deux précautions
que nous avons prises, l'une était d'étudier la
rentabilité avec les gens de Zarolega, et il va sans dire que
l'étude était plutôt optimiste. Aussi nous avons fait faire
une étude nous-mêmes, qui était sûrement plus
pessimiste mais qui nous permet quand même de croire qu'on est capable,
dans les premières années après 1977 et surtout
après 1982, de se faire rembourser l'intérêt ou le service
de la dette de cette deuxième hypothèque, après le calcul
des profits nets tel qu'il est stipulé au contrat.
Quant à la période même, nous nous sommes satisfaits
pour l'instant, à cause des inconnues, d'être confiants qu'il sera
sûrement remboursé dans les 64 ans.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Est-ce que le
député de Lafontaine a terminé?
M. Léger: J'en avais une autre, mais je vais laisser la
place au député de Johnson.
Le Président (M. Gratton): C'est très gentil.
L'honorable député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): On a voyagé entre du permanent et
du temporaire mais on a passé vite sur le temporaire. Je voudrais
revenir à certaines questions sur Modulus. Vous nous avez, tout à
l'heure, fait un exposé sur certaines rencontres que vous avez eues avec
les deux grands promoteurs, celui de l'université, la faculté
d'aménagement, et Modulus...
Des Voix: Domulus.
M. Bellemare (Johnson): J'avais lu Modulus mais c'est
Domulus.
M. Lalonde: Ce serait un bon nom quand même, Modulus, ce
sont des modules.
M. Bellemare (Johnson): Domulus, il va falloir que je me mette
à parler latin. Vous nous avez dit que la compagnie Domulus vous offrait
1,000 logements et que, après examen, il y aurait 1,600,000 pieds
carrés qui seraient évalués à peu près
à $22 le pied, 40% pour le recyclage, ce qui ferait environ $50
millions; mais que la compagnie s'était engagée à racheter
1,000 unités pour un prix maximum de $30 le pied carré, ce qui
ferait à peu près $30,000. Cela ferait, dans l'ensemble, $30
millions, et amènerait un déboursé possible de $20
millions de la part de COJO. Est-ce bien exact?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, j'aimerais
rectifier; la description est assez exacte mais ce n'est pas la compagnie
Domulus mais plutôt la Société d'habitation du
Québec. Voici la rectification à faire. Quand je disais à
peu près exacte, c'est que le coût minimum dans le cas, pour le
COJO, serait de $20 millions, compte tenu que les autorités
compétentes accepteraient de racheter, après utilisation, les
unités à $30,000 chacune alors qu'elles avaient été
installées et désinstallées à un coût de
$31,000, soit à peu près la valeur au prix d'achat sans aucun
dommage ni dépréciation donnés.
M. Bellemare (Johnson): Ce sont bien les prix que vous nous avez
donnés tout à l'heure, soit $31,733,362 pour l'université,
le système d'aménagement, et, pour Domulus $28,351,517; ce qui
ferait une différence...
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, si je peux
simplement répéter les trois prix nets: la faculté
d'aménagement, un prix net de $33,176,823 au COJO...
M. Bellemare (Johnson): Vous ajoutez $1,900,000 plus $325,000
pour la surveillance, la sécurité. Je parle du prix que nous a
donné votre expert, M. Dubois, tout à l'heure, quant à la
construction. Cela représenterait $31 millions pour l'université
et $28,351,000 pour Domulus; ce qui ferait une différence de $3 millions
entre les deux firmes. Maintenant, est-ce que vous pourriez nous donner le prix
du village permanent?
M. Saint-Pierre (Simon): Le coût global du village
permanent...
M. Bellemare (Johnson): $49,750,000 par les ingénieurs,
$43 millions par la compagnie Zarolega. Il y en a un de $49,750,000 par les
ingénieurs, il y en a eu un autre fait par la compagnie Zarolega de $43
millions.
M. Saint-Pierre (Simon): C'est exact, M. le Président et
pour faire un calcul...
M. Bellemare (Johnson): II y a une différence
énorme entre le temporaire et le permanent. C'est à lui que je
pose la question.
M. Saint-Pierre (Simon): Je ne crois pas qu'on puisse se
permettre de calculer le coût de construc- tion ou le prix d'achat, parce
que, dans un cas, le coût de construction est de l'ordre on
s'entendra pour le dire de $49,900,000 ou quelque $50 millions, en
étant plus conservateur; tandis que dans le cas des projets temporaires,
c'est de l'ordre de $33 millions. On ne le peut pas à cause des
spécifications des bâtisses, à cause de l'utilisation des
sous-sols, à cause de l'utilisation de tout l'aménagement
permanent du village permanent, et à cause aussi de la
nécessité d'ajouter certains coûts dans le cas des villages
temporaires, à cause aussi de la non-récupération dans les
propositions qui nous sont données. Si on réexamine les valeurs
nettes et j'en reviens à la comparaison nette, risque de pertes
dans le cas du village permanent, risque de pertes maximales, pertes
sèches de $10 millions, pertes ou coûts nets encourus directement
par le COJO dans le cas des villages temporaires, on a un coût de $26
millions ou de $33 millions selon qu'on va avec Domulus ou avec
l'Université de Montréal et, enfin, un coût minimum net au
COJO, de $20 millions dans le projet qui serait patronné, si on veut,
par la Société d'habitation du Québec.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que, après avoir entendu
les deux parties qui offraient la construction d'un village temporaire, vous
avez pris une orientation définitive, selon ce que vous dites?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, nous avons
certainement pris une orientation, à savoir que les principes
mêmes d'administration et peu importent les défauts ou les
qualités qu'on trouverait dans le contrat qui a été
signé et qui est sujet à amendement selon les ententes qu'on a
passées durant le dernier week-end entre Zarolega et le COJO nous
amènent à recommander l'option du village permanent tel que
proposé dans son optique actuelle.
M. Lalonde: Maintenant, M. Saint-Pierre, avant d'arriver à
cela, est-ce que vous avez bien examiné, la question de
l'échéancier? Si je comprends bien, le résultat de vos
négociations a été relativement positif quant au plafond
d'une perte possible et quant à reporter à plus tard la date
d'échéance guillotine du 1er décembre 1976. Mais quant
à la garantie de livraison, il ne semble pas que vous ayez
amélioré la situation de façon substantielle.
Pourriez-vous me dire, si vous avez examiné l'échéancier,
les chances que le COJO se fasse livrer un village, ou les immobilisations
suffisantes, pour y faire un village au moment des Jeux olympiques?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, nous avons
examiné l'échéancier, bien sûr, nous l'avions
examiné, comme je le mentionnais tout à l'heure, avec plus d'une
firme avant la séance de la semaine dernière. Tout nous permet
d'être très confiants. A moins de circonstances absolument
extraordinaires, telles que celles qu'on a connues avec la grève des
ferrailleurs dernièrement ou des circonstances qui seraient de cet ordre
et même là il y a des possibilités tout nous
porte à croire que nous pourrons terminer le village pour le 15 mai
1975. Les
constructeurs sont très confiants aussi. Les raisons qui nous
permettent de croire qu'un tel échéancier peut être
respecté, c'est d'abord un examen qui nous a permis, comme je le
mentionnais tout à l'heure, de spécifier à peu près
une douzaine de dates très précises sur des phases du projet,
d'une part, et, d'autre part, le fait qu'à l'heure actuelle le travail
se fait, une journée normale de travail, six jours par semaine.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Drummond.
M. Malouin: M. le Président, est-ce qu'on pourrait avoir
de M. Saint-Pierre cette liste de dates limites, dates critiques et avec,
nécessairement, la date critique finale, soit la livraison du
chantier?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, cela pourrait
sûrement être expédié à la commission
parlementaire. Nous n'avons pas cru bon au COJO, dans les circonstances, de
ramener ni tous les experts, ni la forte documentation qu'on avait
étalée devant vous la semaine dernière. Cela peut
sûrement être fourni à la commission au retour à
Montréal.
M. Malouin: Est-ce que votre principal document est celui fourni
parCAIM, soit l'échéancier que vous avez déposé la
semaine dernière?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, il est bon de
préciser que, si des dates particulières des
échéanciers, soit de Zarolega, soit de nos experts à nous
ou soit de la firme CAIM, pouvaient être différentes d'un
échéancier à l'autre, on avait quand même un
consensus qui avait été établi entre les
ingénieurs. Je ne sais pas s'il a été exprimé de
façon assez catégorique ici, mais les gens de CAIM en
particulier, qui, comparativement ou relativement, étaient les plus
pessimistes, nous ont déclaré qu'ils étaient optimistes
devant l'échéancier et les dates de livraison du village.
M. Léger: Pour qu'on...
M. Malouin: M. le Président, je m'excuse, je voudrais
continuer dans le même sens. Est-ce que vous avez d'autres experts qui se
sont prononcés sur cet échéancier? Est-ce que vous n'avez
pas eu des échéanciers qui étaient beaucoup plus longs
pour une construction semblable?
M. Saint-Pierre (Simon): Les échéanciers qui ont
été examinés ont été ceux de la firme
Zarolega même, avec M. Juszczyk qui était ici la semaine
dernière, ceux de nos experts en planification, qui sont M. Huot,
assisté d'un ingénieur en cheminement critique dont je n'ai pas
le nom malheureusement, et aussi ceux de CAIM. J'aimerais
répéter, comme je le faisais, que dans les conclusions globales,
à peu de différences près, on s'entend sur les dates de
l'échéancier.
M. Malouin: Est-ce qu'il y a dans l'échéancier une
date limite finale? A quel endroit retrouve-t-on, soit dans le premier contrat
ou dans l'autre contrat que vous aurez à signer, cette date finale?
M. Saint-Pierre (Simon): La livraison du village, le 15 mai 1976,
par Zarolega au COJO.
M. Malouin: Alors, on la retrouve seulement dans le dernier
document que vous avez...
M. Saint-Pierre (Simon): J'aimerais peut-être demander
à M. Dubois de vérifier dans quel document exactement on le
retrouve. On m'informe que c'était dans le premier contrat.
M. Dubois: Dans l'entente principale, et vous avez
également en annexe, l'échéancier qui est inclus.
M. Malouin: Ah bon! Vous avez une annexe.
M. Dubois: II y a une annexe et aussi dans le contrat
principal...
M. Malouin: Dans le contrat principal, on parle d'un
dépôt de garantie garantissant l'exécution et le paiement
desdits travaux pour $2 millions. Ce n'est pas la garantie de
l'échéancier. Si on se réfère au premier document,
à la page 14...
M. Saint-Pierre (Simon): Si vous permettez, j'aimerais laisser M.
Dubois expliquer ces dates dans les documents.
M. Dubois: Trouver l'article exactement.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine pourrait continuer sa série de questions qu'il avait
amorcées.
M. Léger: C'est que, pour l'échéancier, la
pénalité permettant de recouvrer les $10millions s'il n'est pas
livré à temps, cela ne vous donne pas le village. Vous recouvrez
$10 millions, qui est une somme importante sur une bâtisse qui aura
coûté $50 millions, mais le village n'aura pas été
livré à temps.
Est-ce que vous avez établi des points, tout le long de
l'échéancier, qui permettent de pénaliser
immédiatement? Parce que, dans le contrat, vous n'avez pas
corrigé toutes les raisons, il n'y a pas eu de corrections dans le
contrat, relativement aux causes. Quand on dit dans le contrat que ce sont les
causes permettant de dire que Zarolega est en défaut, il n'y a pas grand
jeu là-dedans. Je pense qu'on l'a admis, il n'y a pas grand jeu et c'est
très difficile de prouver que Zarolega n'est pas en cause, sauf que vous
continuez la construction vous-même pour arriver à temps, mais
à votre propre coût.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, c'est bien
entendu que les clauses de pénalité dans un contrat ne nous
donneront jamais l'objet désiré. Je ne pense pas qu'il faudrait
se leurrer. On aurait pu le mettre à $50 millions, cela ne nous
donnerait pas le village, cela nous en paierait un autre, mais cela ne nous
donnerait pas le village pour le 15 mai 1976.
J'aimerais répéter ce que j'expliquais il y a un instant,
c'est que nos ingénieurs ont établi une série de dates
critiques, un nombre minimal qui nous permet, en toute connaissance de cause,
de rattraper le temps perdu, selon l'étape en question, et le contrat
original nous permet des actions correctives à ce sujet-là, de
sorte qu'avec Zarolega nous sommes capables, soit de faire des mises en
défaut, soit d'accepter des mesures correctives nécessaires qui
nous permettront de remédier à la situation.
Si vous le permettez, M. le Président, il y a un article que je
ne croyais pas important dans l'aspect financier du contrat, mais qui a
été admis de part et d'autre et qui sera un outil extraordinaire
pour nous, c'est qu'afin de favoriser le plus possible un contrôle facile
entre le COJO et Zarolega, les deux parties se sont entend ues pour
l'utilisation de mesures d'arbitrage, avec délai très
limité pour les causes en litige qui pourraient survenir, soit dans le
domaine des coûts ou soit dans le domaine de
l'échéancier.
M. Charron: Arbitrage par qui, M. Saint-Pierre?
M. Saint-Pierre (Simon): L'arbitrage se fera probablement par un
arbitre permanent, je n'en connais pas encore les modalités, mais
l'arbitre à être accepté est nommé par chacune des
parties.
M. Charron: Question entre parenthèses. Est-ce que vous
croyez que Zarolega accepterait le COJO comme arbitre?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, c'est
sûrement une suggestion qu'on pourrait faire, si vous pensez que c'est le
rôle du CCJO de le faire. Nous, nousétions inquiets de la chose et
nous avons voulu résoudre les problèmes éventuels ou
possibles par l'acceptation, en principe, d'un arbitre.
M. Lalonde: M. le Président, si vous le permettez, il ne
faut sûrement pas soupçonner le député de
Saint-Jacques de malice, je ne le ferai sûrement jamais, mais je voudrais
simplement souligner que le rôle du CCJO est un rôle de
surveillance et de contrôle, alors que le rôle d'un arbitre auquel
on se réfère est beaucoup plus spécialisé au niveau
de la construction de grands projets comme celui-là.
Je sais que ces fonctions sont souvent dévol ues àdes
firmes très spécialisées et, pour ma part, je fais
confiance à Zarolega et au COJO sur le choix d'un arbitre capable, d'un
arbitre compétent, quitte, peut-être, à examiner d'avance,
à faire examiner par le CCJO cette compétence, cette
capacité, cette habileté de servir comme arbitre.
M. Charron: Est-ce que l'arbitre en question, M. Saint-Pierre,
aurait des décisions à ce point finales qu'elles
écarteraient toute possibilité de recours devant les tribunaux,
comme c'est le cas dans un cas de bris de contrat, par exemple?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, j aimerais
laisser Me Gordon... En attendant, M. le Président, si vous le
permettez, à la question du député de Drummond, à
savoir où était indiquée la date dans le contrat en
question, c'est indiqué dans l'entente principale, le premier contrat,
à la page 5, à la fin de l'article 1.02 qui mentionne et je lis
textuellement: "For occupancy by COJO, by the 15th of May 1976, at the latest,
subject to the provisions of section 3.01, with respect to..."
Le Président (M. Gratton): M. Gordon, en réponse
à...
M. Malouin: J'aimerais revenir M. le Président, avec votre
permission, encore à cette question d'échéancier.
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Charron: Si vous voulez terminer là-dessus. M. Gordon
répondra, après. Allez-y.
M. Malouin: Est-ce qu'on pourrait savoir de M. Saint-Pierre si,
dans l'échéancier qu'il s'est tracé, dans ses dates
limites, il s'est quand même donné une date critique ou, le projet
des pyramides n'étant pas assez avancé, il devrait prendre une
décision d'envisager un projet d'urgence? Si oui. quelles seront les
conséquences? Quelles sont les ententes vis-à-vis des Terrasses
Zarolega, vis-à-visdes pénalités? Est-ce que les $10
millions tiennent encore vis-à-vis des Terrasses Zarolega?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, pour
répondre à cette question, j'aimerais peut-être d'abord
répondre à la deuxième partie de la question. C'est que,
si on était à ce point inquiété par une
étape quelconque, au cours de la construction du village, pour nous
permettre d'envisager des solutions de rechange ou d'urgence, on aurait raison
de croire, bien entendu, que le village ne serait pas prêt à
temps, et là alors, la pénalité globale s'exercerait au
temps voulu, soit le 15 mai 1976.
Par contre, je crois qu'on aborde ici une espèce de question de
principe qui a été discutée, il y a quinze jours, à
votre commission, M. le Président. Bien entendu, en bons
administrateurs, nous pensons à des solutions de rechange ou
d'échange, en cas de désastre. J'aimerais, si vous me le
permettez ne pas parler davantage d'hypothèses possibles de
désastre et recommencer un débat où on serait
obligé de présenter des villages de rechange, à des dates
de rechange, avec des prix de rechange et ainsi de suite.
M. Malouin: Je ne vous demande pas de description. Mais je veux
quand même que la population soit assurée qu'il y aura un
gîte convenable pour les athlètes qui viendront ici.
M. Saint-Pierre (Simon): Sûrement. M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Le députe de
Saint-Jacques. M. Gordon, vous avez sa réponse?
M. Gordon: M. le Président, dans les lois du
Québec, ce n'est pas reconnu pour avoir une interprétation
finale. L'article sur cela se trouve dans le code de procédure civile.
Les cours ont le droit de réexaminer la décision. Mais on pensait
avoir un accord qui dit: S'il y a un problème, on va entrer en arbitrage
dans un très bref délai. S'il n'y a aucune décision
après ce délai la décision de COJO est finale, sauf
si l'arbitrage rend une autre décision après quelques jours
on doit payer les dépenses qu'on a causées par l'action
faite par COJO. Cela donne à COJO une guillotine, si vous voulez.
M. Léger: Cela peut être une décision de $10
millions.
M. Gordon: Vraiment...
M. Léger: Au stade critique. Non, mais c'est cela.
M.Gordon: Vraiment, on n'a pas discuté d'arbitrage au
sujet des $10 millions.
M. Léger: Mais ce que vient d'affirmer M. Saint-Pierre,
c'est que, si, à un moment donné, au moment critique comme dit le
député de Drummond, il faut amener une solution de rechange,
parce qu'on ne l'aura pas à temps, il y a un arbitre qui peut prendre
une décision qui amène une conséquence de $10 millions.
Comme vous dites, il a peut y avoir recours en justice. Quand on regarde toutes
les chances qui sont mises du côté de Zaro-lega, en disant que:
Sauf toutes ces raisons, que j'ai lues la semaine dernière, Zarolega
n'en est pas responsable, il peut y avoir toutes sortes de raisons: "labour
disputes, strikes, lock-out", décret, fire, unusual delay by common
carrier, unavailable casualties, cas fortuits ou force majeure. Tout est inclus
là-dedans. Alors la décision d'un arbitre pour $10 millions, vous
pouvez être sûr que cela va aller devant les cours, comme vous le
dites, et les $10 millions ne sont pas une garantie...
M. Gordon: C'est sûr, mais si cela vient, le COJO va
obtenir le droit de compléter les structures et c'est devant la cour
qu'on va avoir une décision finale, un jour ou l'autre.
M. Charron: M. le Président, je pense que la commission va
avoir intérêt bientôt à entendre la
Société d'habitation du Québec.
J'aimerais terminer par une remarque qui se terminera par un point
d'interrogation.
M. Lalonde:... question, si vous terminez maintenant.
M. Charron: Oui, oui. Je ne veux pas clôturer les travaux,
de mon côté. C'est une remarque qui se terminera par un point
d'interrogation M. Saint-Pierre, vous le mettrez où vous voudrez
qui, je pense, va rejoindre notre discussion d'aujourd'hui avec celles
qui ont prévalu la semaine dernière, qui ont eu cours la semaine
dernière et qui, en fin de compte, vous ont occasionné un
week-end de travail inhabituel, en tout cas là-dessus, sur ce genre de
renégociations.
Vous avez noté sans doute que, la semaine dernière, la
commission a buté, a eu du mal à admettre ou ne s'est pas
résignée à admettre le fait qu'un principe fondamental
était en jeu, celui de l'utilisation de fonds publics à des fins
privées. Cela est aussi bien notre appartenance à
l'Assemblée nationale que notre simple appartenance comme citoyens du
Québec qui font que ce n'est pas le meilleur genre d'utilisation des
fond s publics que nous devons souhaiter.
Or, pour reprendre cette discussion, qui est encore en cours je crois,
j'ai envie de procéder un peu par un raisonnement par l'absurde. C'est
la façon habituelle de travailler du maire de Montréal. Je
l'emploie, à mon tour aujourd'hui en essayant de prouver mon point.
M. Saint-Pierre vous nous avez dit que le COJO a évalué
les coûts de location à ses fins propres, c'est-à-dire
comme village olympique, des pyramides à $10 millions, pouvant aller
à $13 millions comme fins de location.
Je vous pose la question encore une fois par l'absurde. Si le COJO se
retirait complètement du dossier, laissait construire les pyramides par
Zarolega et se contentait de les louer pour le temps et les besoins pour
lesquels il est mandaté par le CIO pour les utiliser; s'il payait le
prix de location, de $10 millions à $13 millions, et après
ça, le 1er août, bonjour la visite, louez-les à d'autres
personnes, le coût total maximum impliqué, à toutes fins
pratiques, par le COJO dans cette histoire serait de $10 mil lions, dont on a
parlé d'ailleurs dans d'autres points du contrat.
Vous allez me dire, et je l'admets, que c'est un raisonnement par
l'absurde parce que, si le COJO n'embarque pas, il n'y a pas de pyramides. On
ne pourra pas louer quelque chose qui n'existera pas. Là, la commission
se retrouve devant le même fait qu'on avait hier: II n'y aura des
pyramides, les entrepreneurs privés ne construiront des pyramides, ne
profiteront des pyramides, ne feront de l'argent avec les pyramides que parce
que le COJO y aura mis de l'argent. Autrement, ces gars ne sont pas capables,
par leurs propres reins, sans compter sur les reins publics du COJO, quant
à leurs reins privés, d'édifier une entreprise de $50
millions ou $55 millions sur leurs propres forces financières. Le
problème est là. Pour ces hommes, c'est leur métier, il
n'y en a pas de plus sot qu'un autre; des hommes, dont la vocation ou
l'intérêt est de se lancer dans des entreprises de cette
envergure, le font et peuvent réussir ce tour de force de se
ramasserdans quelques années propriétaires d'un édifice de
$50 millions parce qu'ils auront bénéficié, au
départ, d'une utilisation provisoire de fonds publics.
Cela, M. Saint-Pierre, il y a bien du monde dans le Québec qui
aimerait avoir ce genre d'affaires. Je dis même qu'il y aurait même
du monde qui aimerait qu'il y ait des fonds publics pour se bâtir une
maison à eux et Dieu sait qu'on n'est pas encore beaucoup dans ces
progrès aujourd'hu i, même si la Société
d'habitation du Québec a progressivement fait de l'évolution dans
ce sens.
Mais bien des citoyens du Québec aimeraient se lanceren affaires,
entreprendre une patente en affaires et se ramasser propriétaires d'un
édifice au bout
de cinq ans, en ayant bénéficié d'une espèce
de prêt, largement consenti comme cela à même les fonds
publics. Je le dis comme cela, malgré toutes les remarques que vous a
faites le député de Lafontaine quant aux améliorations
qu'on retrouve dans le contrat, que le problème fondamental reste encore
là. Il reste encore, même si les garanties du public sont
meilleures que la semaine dernière, le problème fondamental y est
encore. Il y a des entreprises privées ou une entreprise privée,
formée d'ailleurs à cette fin unique, si mes informations sont
exactes, qui va bénéficier de fonds publics pour augmenter son
chiffre d'affaires. Là-dessus, le principe est touché.
Deuxième verset ou, si vous voulez, revers de cette même
médaille, c'est encore une fois celui qui plane au-dessus des travaux de
la commission et que nous a rappelé, à un moment donné, la
semaine dernière, le ministre des Affaires municipales. C'est qu'on nous
avait bien promis qu'un village permanent n'engagerait aucun fonds public. On
nous l'avait bien dit pour nous le faire avaler, nous le faire entrer dans la
gorge.
Non seulement la commission voit aujourd'hui comme elle a
été charriée, à un moment donné, par des
professionnels dans des projets d'envergure mais, en plus de cela, elle doit,
encore une fois, faire face à un mépris d'un principe
fondamental. Que les risques soient moins grands qu'ils ne l'étaient
auparavant, il reste qu'il y a des fonds publics, à partir de cette
décision, qui seront utilisés à des fins
privées.
M. Lalonde: M. Saint-Pierre...
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président...
M. Lalonde: Excusez-moi. Est-ce que vous avez un commentaire
à faire là-dessus?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, j'aimerais
peut-être commenter cette utilisation des fonds publics, très
brièvement. Si on imaginait que l'hôtel Reine Elizabeth avait
10,000 lits disponibles demain et qu'on les louait pour la durée des
Jeux, on prendrait des fonds publics pour aller louer cet édifice.
J'aimerais aussi mentionner que Zarolega ne sera pas seule
propriétaire d'un édifice de, suppo-sément, $50 millions
mais sera conjointement propriétaire, avec le COJO ou le successeur du
COJO, de ce même édifice, compte tenu, bien sûr, qu'une
option d'achat existe autant d'ici le 30 avril qu'au mois de mai 1977 pour que
le COJO ou encore son succes-seur devienne le seul propriétaire.
Enfin, pour ce qui est de cette promesse d'abriter nos athlètes
sans aucun coût, je dois dire qu'à 17 mois des Jeux, nous devons
faire fi du passé, si on peut s'exprimer ainsi, et prendre la solution
la plus avantageuse économiquement à l'heure actuelle.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
M. Léger: C'est-à-dire la moins
désavantageuse. M. Lalonde: M. Saint-Pierre, vous avez
négocié.
On nous a distribué un document daté du 4 février
1975, ayant quelques pages, à l'en-tête de "Les Terrasses Zarolega
Inc.", mais c'est un document qui n'est pas signé. Je ne veux pas
être formaliste, mais je sais qu'il y a des représentants de
Zarolega qui sont présents. Je présume, de leursilence et de leur
défaut d'intervention, qu'ils acceptent vos interprétations
exprimées ici à cette commission. Ma déclaration inclut
une invitation à leur égard de corriger ce qu'ils pourraient
croire devoir être corrigé de ces interprétations.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, nous avons
tenté, jusqu'à trois heures moins deux cet après-midi,
d'améliorer encore parce qu'il y a toujours sujet à
amélioration dans un contrat la position du COJO, quoiqu'elle
nous satisfasse, à l'heure actuelle, dans les termes du contrat. Quant
à cette signature ou aux documents en question, je crois qu'il serait
peut-être approprié de consulter Zarolega si on veut le
faire tout de suite ou peut-être même aussi de consulter la
commission, si vous admettez ou si vous exigez que cette entente soit
signée immédiatement, ou si le fait qu'on en ait discuté
ici, en commission, est une acceptation de principe sur la signature dans son
cadre, à l'heure actuelle.
M. Lalonde: Non, en fait, je voulais simplement inviter les
représentants de Zarolega à corriger toute interprétation
qui aurait été dite ici, s'ils croient qu'elle n'est pas conforme
à l'entente qui n'est pas signée. C'est tout ce que je voulais
dire. Je comprends que cela sera signé plus tard.
M. Léger: Autrement dit, l'offre ferme, à trois
heures moins deux, ils ne la signaient pas avant qu'on la photocopie.
M. Saint-Pierre (Simon): Non, elle était ferme à
trois heures moins deux.
M. Léger: Oui, mais elle n'était pas signée.
Les paroles passent mais les signatures restent. Même si c'est
enregistré au journal des Débats, légalement, je me dis:
Est-ce qu'on entendait notre approbation pour signer?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, les
représentants de Les Terrasses Zarolega nous ont offert de signer ce
matin, beaucoup plus à bonne heure. Nous avons continué de
travailler sur les termes de l'entente. Tout de suite, avant d'entrer à
l'assemblée, ils nous ont offert de signer.
M. Malouin: M. le Président, quand même, on aura le
contrat, l'annexe finale au contrat, qui pourra être fournie à la
commission parlementaire.
M. Saint-Pierre (Simon): Sûrement, M. le
Président.
M. Bellemare Johnson): Est-ce que cela mettra un terme complet,
final, à toute entente possible sur d'autres études sur des
villages temporaires?
M. Saint-Pierre (Simon): II le faudrait, M. le Président,
parce que c'est le 4 février 1975 et les Jeux débutent le 16
juillet 1976, à quinze heures de l'après-midi. Il faudrait
absolument, dans les circonstances...
M. Bellemare (Johnson): Je serais bien heureux que ce soit cela
mais j'aurais bien aimé poser quelques questions à ceux qui ont
présenté deux projets.
M. Léger: M. le Président, je pense que nous
étions rendus au point qu'il fallait au moins entendre la
Société d'habitation du Québec, qui a des choses à
dire là-dessus. Nous avons des chiffres à ventiler pour
vérifier la perte nette.
Tantôt, j'ai mentionné que, dans les 40% d'augmentation il
y avait des montants qui ne seraient pas facturés au COJO et q ue, de
cette façon, la perte nette serait peut-être inférieure ou
égale à celle que vous nous présentez avec un village
permanent.
Cela ne veut pas dire, même si nous interrogeons les gens de la
Société d'habitation du Québec, qu'il n'y aura plus
d'autres questions à poser, il y en aura sûrement d'autres au
COJO.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M.Goldbloom: M. le Président, je suis bien d'accord que
nous interrogions les représentants de la Société
d'habitation du Québec. Mais, avant cela, il y a une question que
j'aimerais poser à M. Saint-Pierre. Elle est un peu délicate.
Mais nous allons, tout à l'heure, aborder, et pas pour la
première fois, la question de comparaison de coûts nets entre un
village temporaire possible et le village permanent proposé par la firme
Zarolega.
Il est évident que, si nous pouvions opter pour un village
temporaire, il faudrait encourir certains coûts, verser certaines
compensations pourdes bris de contrat et pour la remise en état des
terrains déjà creusés et ainsi de suite, payer les travaux
déjà effectués.
A combien si vous avez un chiffre, M. Saint-Pierre
évaluez-vous la perte possible, la dépense additionnelle
possible? Et, avant même que vous ne répondiez, je vous pose une
question corollaire. Si vous avez un chiffre, est-ce un chiffre sur lequel vous
vous entendez plus ou moins avec Zarolega, ou Zarolega a-t-elle un autre point
de vue quant au montant qui serait impliqué?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, la somme des
engagements, à ce jour, ces chiffres nous viennent des autorités
du COJO, compte tenu que toutes les pièces justificatives, sont toujours
transférées et sujettes à approbation par COJO
quand je dis à ce jour, c'est au 31 janvier 1975 se chiffre par
$9,809,806. De ce montant, les montants déjà
déboursés et les montants payables pour travaux ou services
exécutés mais non facturés, au total, se chiffrent par
$2,509,387.50. C'est le montant qui, objectivement, devait être
établi par nous.
Si les Terrasses Zarolega avaient d'autres montants à ajouter,
pour des raisons autres que celles qui figurent aux chiffres comptables et aux
transactions déjà encourues, à l'occasion du village
olympique, c'est bien entendu que nous n'avons pas osé leur demanderquel
montant ce serait dans la bonne foi de signer une entente plutôt que de
l'annuler.
M. Goldbloom: J'aimerais que vous rendiez un peu plus claire la
nature de ces deux montants que vous venez de citer. Le premier, de $9,810,000
approximativement; le deuxième, de $2,509,000. Si j'ai bien compris, le
deuxième représente les travaux déjà accomplis, les
facturesquel'on prévoit recevoirpour des travaux qui sont en voie
d'être complétés.. Mais que représente exactement le
premier montant de $9,810,000?
M. Saint-Pierre (Simon) : Ce sont des contrats de fournitures ou
de matériaux ou de services qui ont été signés et
dont le montant global se chiffre par $9,810,000; tandis que le deuxième
montant si vous voulez, je peux en faire la différence les
montants déboursés à ce jou r : $1,463,000, et les
montants payables pour travaux exécutés: $1,046,000.
M. Léger: Le montant que vous nous avez donné la
semaine dernière consistait en des engagements de $10 millions, en
déboursés de: $982,000 et en sommes payables de $962,000. Vous
avez eu d'autres chiffres en fin de semaine ou quoi?
M. Saint-Pierre (Simon): M. Dubois, si je peux...
M. Dubois: M. le Président, la différence ce sont
les honoraires des entrepreneurs, soit les 12% sur la somme
dépensée, des travaux exécutés, et les travaux
faits dans la période de temps qui nous sépare depuis les
derniers chiffres qu'on vous a fournis.
M. Léger: 12% sur les deux $900,000?
M. Malouin: Les honoraires sont de $3,840,000.
M. Dubois: Pardon?
M. Malouin: Vous avez des honoraires engagés pour
$3,840,000?
M. Dubois: Non. C'est le montant de $2,509,000 dont il est
question; est-ce exact, M. Léger?
M. Léger: Oui, c'est cela.
M. Dubois: Alors, à ces $2,509,387, comparativement aux
chiffres qui ont été fournis la semaine dernière, on a
ajouté $263,000 qui représentent les honoraires des entrepreneurs
pour la somme de travail réalisée, plus les travaux
exécutés depuis notre dernier calcul.
M. Goldbloom: Mais, M. Dubois, je reviens à l'autre
chiffre, $9,810,000. Ce sont des contrats signés?
M. Dubois: Ce sont les montants nécessités par les
honoraires des professionnels, au niveau des plans et devis qui seront
terminés à la fin du mois de
Janvier. Cela représente également la garantie
d'exécution et une foule d'autres contrats qui ont été
signés au niveau des consultants pour les ascenseurs, l'entrée
d'eau et des égouts, l'entrée électrique temporaire,
l'organisation du site et les employés de chantier.
M. Goldbloom: Bon, mais je voudrais que ce soit bien clair. Ce
n'est pas encore parfaitement clair dans mon esprit. C'est-à-dire que
cesdeux montants devraient s'additionner si l'on devait poser le geste de
mettre fin au contrat avec Zarolega?
M. Dubois: Pas nécessairement, M. le Président,
puisqu'à l'intérieur de ces contrats déjà
signés, la partie du travail qui n'est pas terminée devrait
être négociée.
M.Goldbloom: Bon. Alors, sujetànégociation, il y
aurait unesomme moindre. Maison commence par un montant de $2.5 millions et Ion
doit y ajouter une partie de la somme de $9.8 millions et il y a le danger que
d'autres réclamations se fassent?
M. Dubois: Exactement.
M. Lalonde: De quelle nature ces autres réclamations?
M. Dubois: Pardon?
M. Lalonde: De quelle nature peuvent être ces autres
réclamations, si elles ne sont pasdéjà incluses dans les
$9,800,000?
M. Dubois: L'annulation ou le bris de contrat, par exemple.
M. Lalonde: Dommages, profits perdus, ces choses-là?
M. Dubois: Oui, l'indemnisation qui pourrait être
réclamée de la part des entrepreneurs.
M. Léger: Tout dépend du choix de la commission, de
quelle façon elle peut faire soit l'arrêt des sommes
déjà engagées, sans inclure les profits à venir, ou
en les incluant. C'est une autre question, il y a une façon
d'évaluer cela.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, c'est le montant
que nous n'avons pas voulu déterminer.
M. Léger: Est-ce qu'on peut maintenant entendre...
M. Lalonde: Oui.
M. Léger:... la Société d'habitation du
Québec?
M. Goldbloom: Certainement.
Le Président (M. Gratton): Merci, messieurs. M. Louis
Boulanger.
Société d'habitation du
Québec
M. Léger: M. le Président, je ne sais pas si M.
Boulanger veut donner des renseignements avant ou s'il est prêt à
ce qu'on lui pose des questions?
M. Boulanger (Louis): Non, je suis prêt à
répondre aux questions.
M. Léger: Alors, j'en ai trois. La première
à laquelle M. Saint-Pierre a déjà répondu:
Où avez-vous pris le chiffre de 1,600,000 pieds carrés qui
équivaut à peu près à la même superficie
nécessaire pour le village permanent? La deuxième est la
suivante: Sur quoi vous êtes-vous basés pour établir
à $22 le pied carré pour un village temporaire, alors que
Zarolega estime à $24 le pied carré, pour une bâtisse de
luxe.
Comment se fait-il que vous soyez si proches de cela alors que ce ne
serait pas nécessairement des bâtisses de luxe?
M. Boulanger: Je me réfère à l'exposé
du président de la société, M. Bernier, la semaine
dernière, où il a fait mention que des prix moyens de
construction à l'heure actuelle dans la province, selon la partie de la
province où on érige un projet, peuvent varier de $20 à
$22 le pied carré et cela, c'est pour une habitation complètement
terminée, prête pour occupation.
Il est bien évident que, dans le cas d'un village temporaire,
l'utilisation temporaire pour les athlètes, durant la période des
jeux, nécessite le démantèlement de la maison et son
transport à l'usine pour être recyclée et, par la suite
il s'agit de la position de la société ici elle
entrevoit que ça occasionne un minimum de dépenses d'à peu
près $6,000 par unité et nous avons estimé,
également, que, si on prend 40% de $22 pour fins de
sécurité, nous avons...
M. Léger: Les 40%, je voudrais qu'on y revienne
après. Les $22 le pied carré, c'est ça qui me surprend.
Cela équivaut, en réalité, en chiffres globaux, à
$35 millions.
M. Boulanger: Oui, les $22 le pied carré, c'est à
peu près le coût de construction actuel, suivant les
régions de la province. Dans certaines parties de la province, c'est un
peu moindre, mais on peut dire que la plupart des projets se situent à
l'heure actuelle, cette semaine, autour de $22 le pied carré.
M. Léger: Cela équivaut à un total de $35
millions pour l'ensemble des 1,000 unités?
M. Boulanger: C'est ça.
M. Léger: Les $15 millions de différence, est-ce
que vous pourriez nous fai re une ventilation de cette dépense
additionnelle de $15 millions qui équivaut à vos 40%
supplémentaires en chiffres?
M. Boulanger: Les $15 millions de différence, pour un
village temporaire, nécessitent l'installation de services
administratifs du village. Cela, c'est à
partir de certaines données que nous avions endossées et
cela remonte au mois de juin 1974. Il y a le centre du village.
Nécessairement, il y a une bâtisse administrative qui était
estimée et cela, ce sont des données qui ont
été fournies par des organismes extérieurs et non par la
société à $5 millions.
Il y avait aussi comme deuxième point, l'aménagement
paysager, l'infrastructure du village, parce qu'un village temporaire occupe
beaucoup plus de terrain qu'un village permanent et, l'installation des
services et l'aménagement paysagersont beaucoup plus
considérables. Cela était estimé à $3,983,000. Les
honoraires pour l'installation de ces services se chiffraient ici par plus de
$1,239,000 dans la proposition en question et je me réfère ici
à la proposition de l'Université de Montréal,
l'installation d'un parc régional estimé à $3,700,000. Ce
qui donne un total d'à peu près $15,300,000 en chiffres ronds,
$15 millions.
Remarquez bien, ce sont des chiffres qui nous ont été
fournis au mois d'avril 1974 et, si on calcule l'augmentation des coûts
de construction depuis avril 1974 à janvier 1975, début de
février 1975, il y a donc lieu de présumer que ces coûts
pourront subir une augmentation de 8% à 10% à l'heure
actuelle.
M. Léger: Donc, si on regarde dans vos $15 millions, il y
avait la partie du recyclage. Est-ce qu'elle est incluse dans vos $35 millions
ou dans vos $15 millions?
M. Boulanger: Non, la partie du recyclage revient après et
je peux vous donner la ventilation de ce détail si vous le
désirez.
M. Léger: Oui.
M. Boulanger: La réutilisation définitive des
unités sur des nouveaux sites, après eux, comporte
approximativement les coûts suivants: l'achat de terrains pour
l'implantation de l'unité elle-même, $1,000.
M. Léger: Par unité?
M. Boulanger: Par unité.
M. Léger: Vous voulez dire: Multiplié par
1,000.
M. Boulanger: C'est une moyenne, oui. Dans certaines parties de
la province, cela va coûter moins; dans certaines autres parties, cela va
coûter un peu plus cher que $1,000. Nous avons pris $1,000 comme base.
L'excavation et les fondations pour recevoir l'unité, on les estime
à peu près $2,500. Le raccordement des services et
l'aménagement des terrains, une fois l'installation de la maison faite,
on estime que cela va coûter à peu près $1,000. Le
transport de l'usine au site là aussi on a pris une moyenne,
parce que, si on transporte à partir de l'usine dans la région
métropolitaine de Montréal, ça ne coûtera pas $1,000
par unité de transport, mais si on déménage à
Rivière-du-Loup ou à Rimouski ou dans le Bas du Fleuve ou dans le
Lac-Saint-Jean, on a établi une moyenne d'à peu près
$1,000 pour le transport. Aussi, on a estimé un financement possi- ble
par unité, pour la période de recyclage et de l'installation de
la maison sur son site, d'à peu près $500 par unité, plus
ou moins.
Ce qui amène un chiffre de recyclage estimé à
$6,000 par unité.
M. Léger: Ce qui équivaut à $6 millions.
M. Boulanger: Ce qui représente $6,5 millions ou $6
millions si on le reporte à 1,000 unités.
M. Léger: C'est donc dire que ces sommes ne devraient pas
normalement être placées, en termes comptables, comme une
dépense qui devrait être assumée par le COJO comme tel,
mais plutôt dans une politique d'habitation sociale et de
dépannage par la Société d'habitation du Québec ou
différentes régions du Québec. C'est donc dire qu'au lieu
de $35 millions, le départ devrait être de $28.5 millions. Je ne
parle pas du coût que cela va coûter à la
Société d'habitation du Québec, je parle du coût qui
doit être appliqué uniquement àcette implantation sur le
parc Viau. Par la suite, ce sont des dépenses que la
Société d'habitation du Québec doit assumer pour atteindre
les objectifs de sa politique d'habitation en utilisant ces maisons pour des
fins beaucoup plus basées sur sa politique d'habitation que sur le
village olympique. On peut donc dire qu'au lieu d'un coût global de $50
millions, ce serait un coût de $43.5 millions.
M. Boulanger: M. le Président, j'aimerais préciser
ici que, que ce soit le Comité des jeux olympiques qui absorbe la
dépense ou que la dépense soit divisée entre COJO et la
Société d'habitation du Québec, si la
Société d'habitation du Québec prend à ses frais le
recyclage des unités après utilisation par le COJO,
nécessairement l'offre d'achat de la société
vis-à-vis de COJO va être moins que $6 millions. Alors, que ce
soit le COJO ou la société qui le paie, cela veut dire qu'au lieu
de racheter à $30,000 par unité une maison moyenne de 1,000 pieds
carrés, on va payer $24,000 par unité. Au point de vue des
chiffres, ils seront exactement les mêmes.
M. Léger : Je veux dire par là q ue, s'il n'y avait
pas eu de jeux olympiques ou de village olympique et que, dans une politique
d'habitation, vous aviez eu le désir ou le besoin de fabriquer des
modules ou des maisons, vous auriez eu cette dépense à faire, de
toute façon.
M. Boulanger: Elle n'aurait pasété aussi grande. On
aurait au moins $6 millions de moins.
M. Léger: C'est cela.
M. Boulanger: Parce qu'on n'aurait pas été
obligé de retravailler les maisons, leur faire un nettoyage, installer
certains équipements qui ne sont pas instal lés au début.
On ne procède jamais de cette façon, de toute façon. Le
village olympique ou le COJO représente certaines exigences et certaines
normes particulières dont nous avons à tenir compte à
cause des exigences pour le logement des athlètes et de la
sécurité.
M. Léger: D'accord. Maintenant, est-ce qu'au point de vue
de l'échéancier vous avez évalué le temps le plus
long qui pourrait vous être demandé pour réaliser ce
projet? Quelle est votre date limite?
M. Boulanger: Je regrette, nous n'avons pas évalué
le calendrier de réalisation possible si la société
était mandatée pour la réalisation du village. C'est une
étude qui n'a pas été faite.
M. Léger: M. Bernier nous avait dit, la semaine
dernière, que l'échéancier n'était pas un
problème, étant donné qu'il diversifiait ses demandes
à différentes compagnies, etc. Peut-être que vous n'avez
pas de date aujourd'hui, mais c'était quand même un des atouts du
village temporaire au point de vue de l'échéancier. Vous n'avez
quand même pas de date, mais sur cela, on peut être d'accord...
M. Boulanger: Non, on en a parlé brièvement, mais
on n'a pas fait d'études de ce côté.
M. Léger: D'accord.
M. Boulanger: Parce qu'il y avait une raison primordiale à
cela, c'est que la société cherche à avoir
différents types d'unités dans le village temporaire, de
façon à ne pas avoir mille unités de même type ou
à peu près du même type d'architecture, de façon
à ne pas les disperser dans la province et qu'ils soient
identifiés comme tels. Il va y avoir une variété de types
d'unités d'apparence extérieure, de façon à pouvoir
les intégrer pi us facilement dans les municipalités où
elles pourraient être installées après les jeux.
M. Léger: Maintenant, sur le contrôle de la
réalisation, le contrôle des coûts et des normes de la
Société d'habitation du Québec, si elle mandate le COJO
pour le contrôle des normes olympiques, et vous, étant directement
impliqués pour le contrôle des normes pour que cela puisse
être adaptable ou acceptable selon la Loi de l'habitation, vous
êtes bien placés pour ce contrôle, si vous aviez à
réaliser un village temporaire.
M. Boulanger: Comme le président l'a mentionné la
semaine dernière, nous ne sommes pas équipés à
l'heure actuelle pour accepter un mandat comme tel, mais si la décision
était prise et que la société était mandatée
officiellement de prendre cette responsabilité, je crois que nous
serions en mesure de poser des gestes adéquats.
M. Léger: Maintenant, concernant le domaine de l'industrie
des maisons préfabriquées, votre participation au village
olympique temporaire, est-ce que, selon vous, cela aiderait cette industrie de
la préfabrication, en l'embarquant dans un projet comme celui-ci,
à la lancer sur un pied beaucoup plus solide?
M. Boulanger: Je crois, M. le Président, qu'il n y a aucun
doute que si la société, par suite d'un mandat des
autorités gouvernementales, nous autorisait à lancer des appels
d'offres pour 1,000 unités, que cela aurait un effet sur l'industrie de
la construction dans les maisons préfabriquées. M n'y a aucun
doute là-dessus.
M. Léger: Si on regarde le coût net qui resterait,
étant donné qu'on enlèverait les $6 millions des $20 mi
liions nets que le COJO aurait à dépenser, il
reste-raitàpeu près $14 millions. Est-ce que vous évaluez,
comme personnes responsables à l'intérieur du ministère
des Affaires municipales et dans le domaine de l'Habitation, que ce serai tun a
tout pour améliorer votre politique de logement social? Est-ce que c'est
conforme à votre politique de logement social?
M. Boulanger: Je ne crois pas que la construction d'un village
dans ces conditions soit la meilleure façon de faire un pas en avant
dans ce domaine-là.
M. Léger: Je parle de la suite. M. Boulanger: De la
suite?
M. Léger: De la suite, que vous récupérez
ces maisons-là et que vous pouvez, à divers endroits du
Québec, dépanner des régions qui ont besoin de maisons
temporaires ou pour toutes autres fins, des raisons de cataclysme ou de
problèmes majeurs temporaires. Cela fait partie de la philosophie qui
gouverne un peu votre poli tique de logement social.
M. Boulanger: Les demandes qui nous sont formulées par un
très grand nombre de municipalités jusqu'à présent
me permettent de vous dire qu'on pourrait facilement absorber les 1,000
unités qui seraient réalisées en 1976.
M. Léger: D'accord. Une dernière question. Si vous
récupériez ces maisons par la suite, cela libérerait leparc Viau. Dans la politique d'une autre facette des responsabilités
du ministère des Affaires municipales, celui de l'environnement, ce
serait un atout pour récupérer un espace vert, alors que le
ministère a mis de l'avant et a suggéré fortement à
toutes les municipalités du Québec de voir à non seulement
conserverie peu d'espaces verts qu'elles possèdent, mais de voir
à en récupérer d'autres.
Sur cet aspect de la politique du ministère des Affaires
municipales, section de l'environnement, ceci serait encore un atout pour
montrer que le gouvernement va de l'avant et réalise justement ce qu'il
propose aux autres municipalités, non seulement, comme je le disais
tantôt, de conserver les espaces verts, mais de les augmenter. Cet aspect
correspondrait quand même à la politique de votre
ministère?
M. Boulanger: Je suis d'accord pour endosser les paroles que vous
venez de mentionner. D'ailleurs, le docteur Goldbloom, le ministre responsable
des Affaires municipales, a déjà fait un exposé à
ce sujet il y a plusieurs mois et il est sûr et certain que nous
endossons cette prise de position.
M. Léger: M. le Président, ma dernière
question
sur le sujet, car je crois qu'il y en a d'autres qui ont des choses
à dire là-dessus. Si on est devant un choix entre un village
permanent et un financement parles fonds publics d'une entreprise privée
et le choix d'un village temporaire qui amènerait justement la
réalisation desobjectifs prônés par le ministère,
soit cette politique sociale de logement, soit l'échéancier
même assuré par le fait que c'est un village temporaire qui peut
se réaliser beaucoup plus rapidement, le fait que les coûts
seraient minimisés étant donné qu'un village temporaire
coûte moins cher, selon les chiffres que vous nous avez donnés, le
fait du contrôle et des normes des deux instances, soit le COJO ou la
Société d'habitation du Québec, le fait de la
récupération du parc Viau et aussi l'aide au développement
de l'industrie des maisons préfabriquées, nous permettent de ne
pas prendre de décision aujourd'hui, uniquement sur la perte
sèche de revenus, mais du financement possible d'une politique sociale
plutôt que du financement d'une entreprise privée comme telle.
Je pense qu'il faut bien réaliser qu'il nous faut un village
olympique pour les athlètes; il nous faut aussi ne pas être devant
un choix uniquement administratif, mais un choix politique qui est celui d'une
définition d'une responsabilité sociale que nous devons avoir
avec les revenus provenant du gouvernement, donc des citoyens. Il faut tenir
compte de cet argument primordial. Je pense que les six points que je viens de
mentionner devraient être tenus en ligne de compte et non pas uniquement
en termes administratifs de dire: Cela coûte tant, une perte
sèche.
J'espère qu'il y aura plusieurs questions de la part de mes
confrères, concernant la décision qui devrait être prise
par le COJO, devant ces deux projets qui peuvent nous être
présentés, et pour servir quels sont les critères, les
schèmes de valeur qui vont nous diriger, qui vont nous guider pour que
le choix soit fait pour les citoyens du Québec et non pas uniquement
pour aider une entreprise privée.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M.Goldbloom: M. Boulanger, la Société d'habitation
a une liste de demandes qui viennent de nombreuses municipalités de la
province. La société a sa programmation et son ordre de
priorités et travaillera pour combler ces besoins dans la mesure de ses
moyens. Il serait donc vrai il y aura un point d'interrogation à
la fin de ce qui semblera une déclaration de dire que, de toute
façon, la Société d'habitation utilisera toutes les sommes
à sa disposition pour fournir le genre de logements dont on a
besoin?
M. Boulanger: Parfaitement d'accord, M. le ministre.
M. Goldbloom: Qu'on s'engage dans le problème du village
olympique ou non.
M. Boulanger: Cela n'a aucune importance sur notre
fonctionnement. D'ailleurs, nous maintenons un rythme
accéléré de production et de réalisation de
projets, indépendamment de la réalisation d'un village temporaire
ou non.
M. Goldbloom: Et la contrainte, nécessairement, est le
budget que vous avez à votre disposition.
M. Boulanger: C'est cela, ce sont nos disponibilités
financières.
M. Goldbloom: Vous utilisez année après
année le budget dans son entier pour faire ce qu'il semble
nécessaire de faire.
M. Boulanger: Nous utilisons tous les budgets qui sont à
notre disposition.
M. Goldbloom: Maintenant, quand on arrive à examiner le
genre de logement dont on pourrait se servir pour un village temporaire et que
l'on pourrait ensuite transporter ailleurs et implanter comme logement social,
utilisant ce terme dans son sens le plus large, est-ce que c'est normalement le
genre d'immeubles que vous achèteriez et que vous implanteriez dans les
municipalités du Québec, qui serviraient à des fins comme
celles du village?
M. Boulanger: Tout probablement, certainement pas tous les types.
Nécessairement, à cause de l'espace de terrain disponible au parc
Viau et d'après l'étude préliminaire qui avait
été faite, déjà, il y a quelques mois, par la
société pour examiner des possibilités d'implantation au
sol de mille unités, nous avions conclu, à ce moment, que cela
devrait être des unités de maisons de deux étages, des
unités familiales ou bifamiliales de deux étages.
Nécessairement, peut-être quelques-unes de type plain-pied, mais
ce serait le petit nombre. Il est évident qu'un bâtiment de deux
étages, pour le transporter, il faudrait qu'il soit
réalisé par le manufacturier en modules détachables et
démontables, d'où vient peut-être le coût un peu plus
normal que la normale de réalisation de projet. Mais on ne peut pas,
à première vue, sans avoir fait un examen détail lé
et sans avoir établi un programme et une typologie, être en mesure
de préciser si tous les types d'unités qui seraient
éventuellement réalisés dans un village temporaire
pourraient être acceptables à la société. Mais je
dois affirmer que la majorité des unités ne seront pas
acceptables comme telles.
M. Goldbloom: Nous avons discuté, tout à l'heure,
suivant les questions posées par l'honorable député de
Lafontaine, de la comptabilité des Jeux olympiques. Le
député de Lafontaine a avancé la thèse qu'on ne
devrait pas compter les $6 millions additionnels dans la comptabilité
olympique parce que cela ne s'attache pas à la question de la production
des unités nécessaires pour loger les athlètes. Mais cela
représenterait quand même et davantage, si l'on n'en tient pas
compte dans la comptabilité olympique, une charge au budget de la
Société d'habitation du Québec...
M. Boulanger: Assurément.
M. Goldbloom: ...une charge qui ne serait pas normalement
assumée par la Société d'habitation.
M. Boulanger: Non, pas normalement. Comme
je le mentionnais, M. le Président, au lieu de payer $30,000 par
unité, pour les unités qu'on achèterait du COJO, à
ce moment-là on leur offrirait $24,000 par unité, plus $6,000 par
unité pour le recyclage; on revient encore aux mêmes $30,000.
Alors, pour la société, cela ne représenterait pas des
coûts additionnels, mais le COJO ne réduirait pas sescoûts
non plus; ce serait la même dépense.
M. Goldbloom: On doit quand même conclure que l'on pourrait
utiliser le budget de la Société d'habitation du Québec
d'une façon un peu plus efficace que par l'engagement dans la mise en
place d'un village et le recyclage des unités et leur nouvelle
implantation à un autre endroit et peut-être ainsi mieux servir
les besoins de ceux qui cherchent un logement à prix modique.
Alors, je pense qu'il y a lieu de bien faire cette distinction. D'une
manière ou d'une autre, ce sont les deniers publics qui doivent servir
à défrayer ces coûts. Que l'on impute ces deniers publics
au poste COJO ou au poste Société d'habitation du Québec,
ce sont des deniers publics. Si on les impute au poste Société
d'habitation du Québec, on diminue d'autant la possibilité de
fournir des logements aux Québécois qui en ont besoin.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat au
Conseil exécutif.
M. Lalonde: ...vous avez dit tantôt, M. Boulanger, que la
Société d'habitation du Québec pourrait s'équiper
pour agir en maître d'oeuvre.
M. Boulanger: Remarquez bien que si on nous en donne le mandat,
si c'est décidé par les autorités gouvernementales, on va
accepter la décision.
M. Lalonde: Oui. Mais ce que je veux dire, c'est dans
l'hypothèse où le mandat vous était donné, combien
de temps faudrait-il à la société pour s'équiper de
façon à être en mesure d'agir comme maître d'oeuvre
dans une proposition...
M. Boulanger: Je ne peux pas vous donner une réponse qui
serait pratique et acceptable. Nous n'avons fait aucune étude ou aucune
étude de probabilités de ce côté. Nous
préférerions M. Bernier l'a mentionné la semaine
dernière que la responsabilité de maître d'oeuvre
demeure au niveau du COJO et que la société collabore d'une
façon ou d'une autre, si son assistance est nécessaire au COJO ou
aux autorités gouvernementales.
M. Lalonde: Les coûts de construction, qui ont
été mentionnés à $50 millions pour le nombre
d'unités, seraient donc des sommes payées à
différentes entreprises pour la production de ces maisons?
M. Boulanger: Bien, on n'a pas examiné la
possibilité de diversifier ou de penser queIs types d'unités ou
quels types de manufacturiers seraient disponibles.
M. Lalonde: Ce que je veux dire, c'est que ce ne serait pas le
gouvernement qui les produirait.
M. Boulanger: Non.
M. Lalonde: Donc, ce seraient des entreprises privées.
M. Boulanger: Assurément.
M. Lalonde: Donc, ce seraient des deniers publics qui, aussi,
iraient à l'entreprise privée pour faire un certain produit.
M. Boulanger: Assurément.
M. Bellemare (Johnson): N'avez-vous pas dit. tout à
l'heure, que les maisons ne devraient pas être toutes similaires,
qu'elles devraient être diversifiées?
M. Boulanger: Oui, c'est ce que je mentionnais à M.
Léger auparavant. C'est que, pour réaliser un projet de village
temporaire, d'une façon la plus économique possible, il faudra
conserver, autant que possible, le même type d'unités, pour que ce
soit répétitif et que ce soit le même manufacturier qui les
construise. Or, la société n'est pas encline à
encou-ragerou même à recommander l'acquisition de 1,000
unités de type semblable, de même type d'architecture, de
même fini extérieur, qui pourraient être réparties
dans les quatre coins de la province et où elles pourraient être
facilement identifiées comme étant du logement social.
Nous voulons avoir des unités de logement ae différents
types, de différents manufacturiers, qui pourraient s'intégrer
facilement dans un secteur résidentiel de toute municipalité, au
Québec, pour éviter qu'elles soient identifiées comme
telles. Je pense qu'à ce moment-là il faudrait penser à
utiliser différents manufacturiers, à étudier
différentes propositions qui pourraient être faites par
différents manufacturiers de maisons préusinées ou
préfabriquées et voir quelles sont les possibilités qu'ils
peuvent nous offrir, faire une répartition de types d'unité de
maison, de finis extérieurs, de façon qu'elles puissent
être acceptables et utilisables dans les buts et objectifs visés
par la société.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous pensez que la production
de 1,000 unités, par exemple, presque identiques coûterait
beaucoup moins cher que de produire une diversité de maisons?
M. Boulanger: II y aurait certainement une économie dans
le coût d'installation, au départ, mais, pour la
réutilisation, par la suite, si nous devons transformer ces
unités, pour leur enlever leur apparence
stéréotypée, il est sûr et certain que le coût
de recyclage, au lieu d'être de $6,000, sera peut-être de $1.000 ou
de $1,500 de plus. Cela serait à évaluer.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'il y a d autres
questions à l'endroit de M. Boulanger?
M. Charron: M. le Président, peut-être pas à
l'endroit de M. Boulanger lui-même, parce que je pense qu'il nous a
donné, en très grande partie, les réponses que nous
espérions aux questions, mais j'aimerais simplement rappeler aux membres
de la commission, peut-être, que les réponses de M. Boulanger, si
elles étaient des informations, n'écartent pas le choix devant
lequel les membres de la commission se trouvent.
La vocation des établissements peut devenir, surtout lorsqu'on
sait que des fonds publics sont engagés, tout aussi importante que le
coût des établissements. Si nous sommes pris devant deux
catégories d'établissements, dont une à caractère
permanent et l'autre à caractère temporaire, qui, disons, dans
toute hypothèse, reviendraient au même coût, il reste,
à ce moment-là, je pense, comme devoir, de choisir la formule
qui, à cause de son origine quant à son financement,
c'est-à-dire la source publique, reviendra le plus possible aux mains du
public.
Je pense que, là-dessus, il n'est pas besoin de faire de dessin
aux membres de la commission qui ont suivi les travaux depuis trois semaines.
Les deux catégories de projets sont, à ce point-là,
grandement différentes.
Nous sommes devant un projet de résidences luxueuses, dont
l'étape de condominiums se fera à des prix astronomiques et dont
l'étape à logements continuera à être pour un
marché très réduit et devant la possibilité, suite
aux informations de M. Boulanger, de convertird'autresétablissementsen
habitations qui servent au plus grand nombre de gens.
M. le Président, puis-je ajouter ce facteur qui est très
important également, dont lafabrication, dont la réalisation, si
la Société d'habitation du Québec ne se rend pas
maître d'oeuvre du projet, seront authentiquement
québécoises et pourront venir en aide, à mon avis,
à quelques entreprises qui ont déjà fait leur vocation
dans ce domaine. Nous en avons rencontré la semaine dernière, qui
sont parsemées sur le territoire du Québec et contribueraient
donc, de tous les coins du Québec, à la réalisation de ce
projet et, par la suite, au lendemain des jeux, chacune des régions du
Québec pourrait aussi recevoir une réponse quant à ses
besoins en habitations à loyer modique à partir d'une
espèce de banque de logements que se trouvera à faire le village
olympique, après son utilisation.
C'est ce genred'arguments, M. le Président, qui sont tout aussi
importants que ceux d'ordre économique auxquels, bien sûr, no us
avons attardé, en tout premier lieu, notre attention, qui doivent, dans
un cas de déficit annoncé, de l'envergure de celui que l'on
connaît, être notre première préoccupation mais qui
ne doivent, en aucun temps, nous faire oublier les autres également.
Le Président (M. Gratton): M. Boulanger, au nom de la
commission, merci. La commission a-t-elle maintenant d'autres questions
à adresser aux membres du COJO?
M. Malouin: J'aurais une question, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Drummond.
Etat des travaux
M. Malouin: Si je comprends bien, votre projet est formé
principalement de deux tours, de deux pyram ides princi pales. Avez-vous
regardé la possibilité de construire une seule tour, avec une
partie temporaire? Il semble qu'on se soit posé plusieurs questions sur
la rentabilité future ou la vente possible de condominiums de location,
considérant le secteur, les coûts possibles. Avez-vous fait une
évaluation, étudié la possibilité de construire
seulement une partie du projet et de compléter la différence par
un village temporaire?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, nous avions une
prémisse qui était quand même très engageante, c'est
un contrat initial pour construire quatre demi-pyramides ou deux pyramides,
comme on peut l'exprimer. Nous sommes assurément partis de cette
prémisse.
M. Malouin: II reste quand même que vous êtes partis
d'une prémisse. Mais, est-ce qu'en cours de route, considérant
peut-être le coût et l'échéancier, vous ne vous
êtes pas arrêtés à considérer la construction
d'une seule pyramide? Est-ce que la construction des deux est commencée,
premièrement?
M. Saint-Pierre (Simon): L'excavation des deux est
commencée, la pose des pieux dans les deux cas est commencée.
M. Malouin: Alors, vous êtes sur le même pied dans
les deux cas; vous êtes aussi avancés dans un cas que dans
l'autre.
M. Saint-Pierre (Simon): A l'heure actuelle, oui. Je pourrais
peut-être laisser M. Dubois commenter l'état du chantier.
M. Dubois: L'excavation est presque totalement terminée;
les pieux sont à moitié finis, c'est-à-dire que, sur 1,500
pieux, on a, aujourd'hui, environ 750 pieux de plantés. C'est bien
sûr, comme on vous l'a mentionné lors de la première partie
de la commission, nous avons créé quatre chantiers
différents pour chacune des demi-pyramides et ces deux pyramides
s'élèveront en même temps.
M. Malouin: Maintenant, du côté de
l'échéancier, je suis d'accord, vous avez quatre chantiers
différents. Mais du côté de la rentabilité, vous
savez fort bien que, si vous en avez seulement la moitié, ce serait
probablement beaucoup plus intéressant.
M. Dubois: A ce sujet, je pense que M. Saint-Pierre vous a fourni
la réponse tantôt. On est parti avec la prémisse de deux
pyramides; c'est le projet qu'on avait devant nous en octobre, lorsqu'on a pris
en main le projet avec Les Terrasses Zarolega.
M. Malouin: Et vous considérez qu'aujourd'hui c'est trop
tard pour reconsidérer ces possibilités?
M. Dubois: Oui, parce que la construction est rendue à un
tel point que les deux pyramides sont au
même niveau aujourd'hui, sur le plan de l'évolution des
travaux.
M. Lalonde: M. Dubois, s'il y avait une décision d'en
laisser une de côté, est-ce que des changements importants
devraient être apportés au niveau du service, par exemple, pour
tout ce qui doit servir les deux pyramides? Est-ce que des diminutions
devraient être faites sur les services, qui pourraient causer des retards
additionnels à l'échéancier? Je vous pose la question, je
ne suis pas un expert dans ce domaine.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, je pense q ue ce
p rojet pose les mêmes caracté rist iq ues qu'un projet
d'envergure dans le domaine, à l'heure actuelle, et c'est bien entendu
que toute la planification de l'organisation du village, qui est le personnel
affecté à l'administration du village durant l'occupation par les
athlètes, est faite à l'heure actuelle en fonction de
l'utilisation de toutes les pyramides, du projet dans son ensemble.
L'utilisation des sous-sols, qui comprennent des cliniques, certains
servi-ceset aussi lesdélégationsde chacun des 130 pays, a
été planifiée ainsi.
L'utilisation des appartements mêmes, dans les deux pyramides en
question, a été fonctionnellement et minutieusement
étudiée pour chacun des pays, a été
présentée, comme on le mentionnait l'autre fois, selon les
conseils des autorités compétentes à Ottawa, à
différents pays et 42 de ces pays ont déjà leur
localisation dans le projet.
Quant à la rentabilité elle-même, il faut se fier
aux études que nous avons fait faire de notre côté qui sont
moins probantes, bien entendu, parce qu'elles étaient faites dans le but
de nous éclairer avec un oeil plus pessimiste, mais aussi aux
études qui ont été faites par l'entrepreneur même,
Zarolega, qui appuient toute la rentabilité et les formes de financement
sur l'ensemble complet du projet.
Je crois qu'on pourrait sûrement en parler plus longuement, mais
notre conviction, à l'heure actuelle, c'est que les économies
seraient minimes par rapport au travail à effectuer dans le domaine.
M. Bellemare (Johnson): Si vous n'aviez pas, par exemple, dans
les douze phases que vous vous êtes réservées, pour savoir
ou connaître la fin des travaux, si vous aviez un échec en cours
de route, est-ce que vous auriez une solution possible, immédiate,
est-ce que vous recourriez à un village temporaire?
M. Saint-Pierre (Simon): On envisage ces solutions constamment,
M. le Président, compte tenu du risque qui est impliqué, et ce
risque est moins fort à l'heure actuelle qu'il ne le sera au cours
de...
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas pensé, M.
Saint-Pierre, que vous pourriez être en face, demain, d'un montant
considérable à payer à cause des pyramides, à cause
d'un village permanent et à cause de certains faits qui sont
notés dans le contrat, que vous auriez à envisager aussi une
dépense subrogatoire pour répondre aux besoins d'habitation, ce
qui vous ferait, tout de suite, peut- être plus que $50 millions qui
rejoindraient peut-être une estimation de $70 à $80 millions? Pour
éviter cela, est-ce que la solution de la centrale d'hypothèques,
avec des logements qui pourraient être récupérés
facilement et qui serviraient, je pense, l'intérêt public, ne
serait pas tout de suite plus acceptable?
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, l'acceptation du
projet, comme je le répète, les coûts encourus
déjà dans le projet, les travaux de planification pour
l'utilisation des bâtiments, les possibilités que COJO a de
contrôler les agissements de Zarolega, tant au point de vue financier
qu'au point de vue de l'échéancier, les avantages financiers qui
ne sont quand même pas de notre ressort, mais qui existent, et les
revenus pour la ville de Montréal, les revenus pour des compagnies de
service comme HydroQuébec, les problèmes de
sécurité qui ont été envisagés
jusqu'à maintenant, tous ces facteurs nous amènent à
croire que la solution des pyramides dans le contexte, à l'heure
actuelle, est la meilleure.
Bien entendu, pour répondre aux inquiétudes du
député de Johnson, c'est normal, excusez-moi, ce n'est pas le
député de Johnson...
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est cela.
M. Saint-Pierre (Simon): Autrefois, de Champlain. Je connais
mal... Je m'excuse...
M. Bellemare (Johnson): Vous allez bien. Cela va être
cela...
M. Saint-Pierre (Simon): Toutes les inquiétudes, nous
entendons y répondre...
M. Bellemare (Johnson): ...longtemps.
M. Saint-Pierre (Simon): ...exactement par les moyens de
contrôle que nous avons gardés dans le nouveau contrat, que nous
n'avons pas voulu effacer des amendements et que nous entendons exécuter
avec sévérité si c'est nécessaire.
M. Bellemare (Johnson): Ma curiosité est attirée
simplement par un article, que je figure comme possible et réalisable.
Supposons que le domaine de l'ascenseur, qui connaît actuellement une
perturbation assez extraordinaire, venait à ne pas fonctionner dans
votre pyramide, voyez-vous demain matin, les sportifs dans les étapes?
On sait que, pour régulariser un ascenseur dans une bâtisse
nouvelle, il faut au moins trois ou quatre mois d'exercice c'est
simplement un point que je sais, il peut y en avoir d'autres est-ce que,
vu que vous avez deux ascenseurs par demi-pyramides, ce serait drôle de
voir fonctionner cela? C'est un point, mais c'est un problème que je ne
vous souhaite pas.
M. Saint-Pierre (Simon): M. le Président, nous avons
envisagé toutes ces possibilités...
M. Bellemare (Johnson): Je vous I accorde. M. Saint-Pierre
(Simon): ...nous travaillons
constamment à leséliminer, si on veut. Il y a
peut-être une solution qu'on n'a pas utilisée jusqu'à
maintenant, ou une hypothèse qu'on n'a pas envisagée, c'est que
si cela allait bien, les olympiques, au lieu d'aller mal, si nos ascenseurs
étaient là, et c'est dans cet esprit qu'on a exercé...
M. Bellemare (Johnson): Nous autres aussi.
M. Saint-Pierre (Simon): ...et défini nos moyens de
contrôle dans le contrat.
M. Charron: Vous ne pouvez pas nous reprocher de ne pas l'avoir
cru. On a endossé ce genre de projet, on ne sait trop comment, on a mis
du temps, autant du côté du gouvernement que de tout le monde,
soit de réagir à ce genre d'affaires pour éclaircir la
situation, M. le Président.
M. Saint-Pierre (Simon): On comprend cela.
M. Bellemare (Johnson): II y a un homme ici, à cette
table, qui comprend bien votre projet, parce que j'ai vécu l'Expo 67
comme ministre tuteur. J'ai eu, à toutes les matinées et pendant
une longue semaine les problèmes majeurs pour arriver au jour
marqué de l'exposition universelle. Pardon? Je n'ai pas compris.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président,...
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas d'ordre. Il y aura de
l'ordre... ministre du Travail...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Mot de la fin
M. Léger: M. le Président, je voudrais terminer ma
prise de position en disant que, lorsque j'ai participé, à
l'invitation du ministre responsable du CCJO, j'avais bien dit aux gens avec
qui j'ai été en contact durant la fin de semaine: Même si
j'ai participé, honnêtement je dois vous dire que ma position
c'est un village temporaire et je ne suis ici que pour aider à corriger
la situation dans laquelle le contrat a placé le COJO versus Zarolega.
Si on pouvait améliorer cette partie, je serais bien heureux. J'ai
peut-être servi d'épouvantail à moineaux, mais pendant ce
temps-là, au moins, on a quand même permis 'améliorer ce
contrat.
Malgré cela, malgré les améliorations, je dois dire
que, si on regarde ce qui s'est passé le 11 juin, il y a deux ans, en
1973, alors que M. Drapeau était venu nous parler du village olympique,
il n'avait, à ce moment-là, aucune demande de firmes qui
voulaient s'engager dans un village permanent; il avait cependant mis de
côté des propositions de village temporaire.
Nous avions, à ce moment-là, appuyé le
gouvernement; le ministre sait fort bien que nous l'avions appuyé.
Malgré cela, M. le Président, deux ans plus tard, M. Rousseau,
responsable du COJO, et même M. Dubois, responsable du village, ont eu
l'idée de repenser peut-être à un village temporaire au cas
où... parce qu'ils sentaient la soupe chaude, l'échéancier
arriver.
Je pense qu'aujourd'hui il faut être réalistes et
réaliser ceci: Nous avons devant nous deux projets; une décision
doit être prise là-dessus. Ce sera la responsabilité du
gouvernement, qui en essuiera, soit les déficits, soit le jugement de la
population selon la réussite ou pas.
Il faut dire que, si on regarde le village permanent, l'autofinancement
n'est pas réalisable. C'était logique il y a quelque temps de
penser à un autofinancement, alors que le projet était de $33
millions. Aujourd'hui, avec l'escalade, on a prévu une augmentation des
revenus de la firme, ce qui n'était pas dans le contrat à ce
moment-là; ce n'est pas tout à fait aussi logique.
La perte de $10 millions et plus doit être envisagée. Je
dis et plus, parce que simplement l'augmentation, les honoraires de $1,360,000
qui ont été gagnés en fin de semaine pour une bonne
fin de semaine de travail, par exemple $1,360,000 de revenus pour la
firme Zarolega dans le contrat, cela nous mène à une
possibilité d'environ $51 millions. Quand on sait que CAIM disait que
c'était $70 millions, il est revenu à $50 millions comme minimum,
on peut s'attendre à un dépassement du $50 millions.
M. le Président, même si la perte est limitée
à $10 millions comme telle, il y aura le fait que des sommes du
gouvernement, de la population, des sommes publiques seront affectées,
soit à un financement, par les $20 millions, soit à une perte,
par les $10 millions; ce sera donc un total de $30 millions. Le contrôle
de cela est quand même assez difficile à réaliser.
L'échéancier est quand même serré. Il y aura, ni
plus ni moins, une perte nette de $10 mill ions et plus, probablement entre $10
millions et $15 millions, d'une part, et ces sommes auront été
affectées à une entreprise privée pour des logements
luxueux. D'autre part, si on regarde le projet de la Société
d'habitation du Québec, qui est de $50 millions, et si on y soustrait
les sommes qui doivent être affectées pour l'achat de terrains
dans différentes régions du Québec et toutes les sommes
qu'on a mentionnées, tantôt, qui pourraient être
réutilisées ailleurs, de quelque $6,500,000, nous avons un
coût réel pour le village olympique de $43,500,000. Si on y
soustrait la somme de récupération de $30 millions
proposée par la Société d'habitation du Québec,
nous voilà avec une perte nette de $13,500,000.
La commission est devant cette décision : Est-ce qu'on doit
perdre $10 millions et plus, avec un financement et des coûts de
financement de $20 millions, pour un projet qui va être d'utilité
privée uniquement? Ou doit-on calculer, dans une politique sociale,
selon les points que j'ai mentionnés tantôt, avec les chances
accrues de succès, soit dans l'échéancier, soit dans le
coût, soit dans les normes, soit dans la réalisation, que le
Québec aurait eu une somme de $13 millions qui aurait été
affectée directement à un logement social pour justement mettre
en pratique ce que la loi de l'habitation mettait de l'avant,
c'est-à-dire de la recherche, de l'innovation
dans le domaine de l'habitation? Cela aurait été un
exemple pour les autres pays qui n'ont pas les res-sources financières
que peut avoir un pays comme le nôtre. Je regardais justement Moscou, qui
se prépare à faire une ville avec des chiffres exorbitants de
dépenses, parce qu'elle a les moyens; c'est une ville d'un pays de 250
millions d'habitants. Pour les autres petits pays qui veulent, eux, participer
et qui n'ont pas les moyens, cela aurait été un exemple d'une
politique sociale, d'un investissement de sommes pour le logement social. Cela
aurait été aussi la possibilité de dire à ces pays:
Vous êtes capables de faire la même chose, avec des villages
permanents, d'après l'expérience qu'on aurait eue là. Nous
sommes maintenant rendus au point où il faut le décider.
Nous, notre position, elle est claire. Nous croyons que le gouvernement
devrait prendre la somme de cette perte nette de $13 millions à $15
millions pour une politique sociale qui restera pour les
Québécois plutôt que de mettre cette somme sur l'entreprise
privée.
Je pense, M. le Président, que c'est maintenant la
décision du gouvernement et c'est lui qui fera son lit. Notre position
est claire et on verra plus tard ce qui aura été la meilleure
solution. En ce qui nous concerne, nous pensons que les risques calculés
sont du côté du village temporaire.
M. Bellemare (Johnson): Pour appuyer, M. le Président,
l'honorable député de Lafontaine, cela aurait peut-être
été bien intéressant d'entendre une des compagnies qui a
té vue durant la fin de semaine et qui pourrait peut-être nous
donner certaines explications.
Une Voix: ...
M. Bellemare (Johnson): Non, non, non. Ils ont...
M. Malouin: ...présent.
M. Bellemare (Johnson): Pardon? Bien, un instant s'il vous
plaît.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Ne prenez pas le feu pour rien, vous
êtes trop vite. Vous avez la majorité, mais vous n'avez
peut-être pas la qualité. Voyons donc!
Une Voix: Parlez au président.
M. Bellemare (Johnson): Merci monsieur. Cela vous choque?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Je ne suis pas le seul, mon cher
monsieur, qui ai pris des vacances.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! A
l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Alors,...
M. Giasson: Venant de vous, ce n'est pas choquant!
M. Bellemare (Johnson): ...je continue. Je dis que j'aurais
aimé entendre ces messieurs qui ont peut-être des explications
supplémentaires. Simplement deux minutes. Qu'ils nous disent ce qu'ils
ont dit à ces honorables messieurs et qu'ils ne nous ont pas dit. C'est
vrai que cela a été noté dans le journal des Débats
de la commission parlementaire.
Une Voix: ...
M. Bellemare (Johnson): J'ai assez de vous endurer sans...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Bellemare (Johnson): Je suis allé dans votre
comté dernièrement et...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît! On s'éloigne. A l'ordre! A l'ordre!
Alors, je ne veux pas présumer de ce que le ministre des Affaires
municipales s'apprête à nous dire, mais peut-être qu'en
partie il répondra aux interrogations que vous posez.
L'honorable ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, en ce moment assez
important de notre histoire, nous ne pouvons être heureux. Nous n'avons
pas devant nous quelque possibilité que ce soit de faire un bon choix
qui serait une bonne contribution à l'économie et aux besoins
sociaux du Québec. Nous sommes dans une situation où nous sommes
obligés de chercher, d'identifier et de choisir le moindre des maux.
Nous sommes coincés par le temps. Tout le long du débat de
cette commission parlementaire nous avons parlé
d'échéancier. Nous avons posé des questions pour essayer
de vous convaincre que les échéanciers proposés pourront
réellement être respectés.
A cause des engagements donnés par des professionnels, nous avons
accepté que les échéanciers soient respectés et que
les installations et les immeubles soient prêts au moment prévu et
nécessaire.
Il est évident, M. le Président ce n'est pas la
première fois que je le dis au cours de ce débat que si
nous avions été en mesure de poursuivre ces discussions à
un moment antérieur dans l'historique de toute cette affaire, nous
aurions pu concevoir, et facilement, des équipements plus modestes. Nous
aurions pu facilement résoudre le problème du village
différemment, avec les connaissances que nous possédons
maintenant, mais que nous ne possédions pas, à cause de certaines
affirmations insistantes.
Aujourd'hui, nous réfléchissons sur nos quinze jours de
délibération et nous essayons de nous débrouiller dans les
jeux de mots et les jeux de chiffres. Nous arrivons à la conclusion que,
quelle que soit la conviction que les installations sportives vont
s'autofinancer, il reste un écart très important entre les
revenus et les dépenses. Il faudra trouver des moyens, dont quelques-uns
ont été suggérés mais
pas confirmés ni mesurés quant à leur importance
financière; il reste cet écart et il faudra que quelqu'un le
comble soit de façon volontaire, soit en utilisant les deniers publics.
Nous avons, à tout moment de nos discussions, cherché des moyens
de réduire cet écart.
No us arrivons maintenant à parler du village et là aussi,
nous essayons d'éviter d'augmenter l'écart entre les revenus et
les dépenses pour le compte global des Jeux olympiques.
Pour ma part, je ne veux pas jouer avec des chiffres. Je veux simplement
prendre ceux que j'ai pu identifier, parmi toute l'évidence, tous les
témoignages qui ont été fournis à cette commission.
Quel que soit le poste auquel on attribue les dépenses, nous sommes
obligés de conclure que, pour réussir un village temporaire, il
faudrait accepter de dépenser, en deniers publics, entre $25 millions et
$30millions, sans possibilité de les récupérer.
Au nom de la protection des espaces verts, cela coûterait
très cher l'acre. D'autant plus que nous avons les chiffres ne
sont pas définitifs, mais pour peut-être $4 l'acre
acheté les îles de Boucherville et le sommet du mont Saint-Bruno.
Si nous avons des sommes d'argent à dépenser, il faudra les
dépenser au meilleur escient possible. A plusieurs millions l'acre, ce
n'est peut-être pas le meilleur investissement pour conserver des espaces
verts qui sont en pénurie, mais qui sont quand même disponibles
pour être acquis et conservés et nous ne pourrons les conserver
tous. Il faudra donc choisir. Il faudra les choisir quant à leur
distribution sur un territoire importantdans et autour de la région
métropolitaine, et investir de façon à donner le meilleur
rendement social, quant aux expaces verts.
Il en est de même pour une politique sociale de logements. Si nous
avons des sommes d'argent à dépenser sans espoir de les
récupérer, il faut s'assurer que vraiment plus de
Québécois soient mieux logés et que ces sommes d'argent
soient utilisées autrement.
Alors, M. le Président, je suis obligé de conclure que
c'est, en fin de compte, au COJO de décider. J'ai cru comprend re, tout
à l'heure, que la décision, dans l'esprit du COJO, est prise. Si
j'ai bien compris, si la décision du COJO est d'aller de l'avant avec le
projet des pyramides, je ne peux que regretter que telle soit la situation
mais, en ce disant, je n'adresse aucun reproche au COJO.
Je conclus que la décision du COJO est une décision
d'hommes d'affaires et que notre analyse des chiffres, quant à
l'utilisation des deniers publics, nous oblige à accepter et à
appuyer cette décision. Mais ce n'est pas sans regret, parce qu'il
aurait été, dans l'esprit de celui qui vous parle, M. le
Président, encore mieux de pouvoir conserver toute
l'intégrité du parc Viau et de fournir un village d'une autre
sorte. Dans l'esprit de celui qui vous parle, et je pense bien dans l'esprit de
chacun des députés du côté ministériel, au
moins, et sans doute de tous les députés membres de cette
commission, il aurait été heureux de pouvoirdiscuter, à un
moment antérieur, de toute cette question et avoir vraiment des choix
à faire, ne pas discuter au moment même où le point de
non-retour était, à toutes fins pratiques, arrivé.
Alors, M. le Président, c'est en ces termes que je me permets de
résumer nos discussions. Je pense que les conclusions que nous avons
tirées sont à peu près les seules possibles. Je pense bien
que nous avons servi les intérêts de la collectivité
québécoise, canadienne et internationale en faisant ce travail,
en écoutant les témoignages, en les analysant, en tirant les
conclusions.
Les conclusions sont plus celles du COJO et celles des autorités
de la ville de Montréal que celles de la commission. Nous avons dû
écouter, et cher-cherdes choix, et conclure que, dans la plupart des
cas,il ne nous était pas possible d'en trouver et, donc, d'en
recommander. Nous avons certainement la crainte de prendre des décisions
insuffisamment mûries, insuffisamment appuyées par des
données scientifiques, techniques et professionnelles. Nous sommes donc
obligés, en fin de compte, de nous en remettre aux avis des personnes
professionnelles parce que ce sont ces personnes qui auront, en cette fin de
compte, la responsabilité de la réalisation de ce que nous
devrons pouvoir présenter avec fierté, malgré toutes nos
inquiétudes et malgré toutes les émotions que nous pouvons
éprouver.
Nous devrons remplacer ces inquiétudes et ces émotions,
dorénavant, non seulement par une confiance, mais par une conviction et
un esprit de collaboration qui finiront par bien réussir et bien
présenter, au nom de Montréal, au nom du Québec et au nom
du Canada, les Jeux olympiques de 1976.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau, le mot de la fin,
peut-être.
M. Rousseau: M. le Président, je voudrais, tout d'abord,
vous remercier personnellement ainsi que tous les membres de cette commission,
pour la courtoisie avec laquelle vous nous avez reçus, avec laquelle
vous avez écouté tous les problèmes auxquels nous avons
à faire face, qui nous a permis aussi, par vous, de renseigner la
population du Québec, du Canada et du monde, en fait.
Vous savez, les travaux de cette commission nous ont aidés
beaucoup. Pour ma part, je me sens beaucoup moins seul et je suis sûr que
mes collègues ressentent la même chose. Vous savez, le COJO est un
organisme assez normal. C'est un organisme qui s'est développé
rapidement et vous avez pu voir, pendant les discussions de cette commission,
que nous travaillons en équipe, que nous laissons aux
spécialistes, le soin de répondre.
Pour nous, c'est très important. Le COJO en ce moment fait face
à 125 sous-projets en même temps. Ces sous-projets sont surtout du
domaine du fonctionnement, mais, depuis le printemps 1974, nous avons pris
d'autres responsabilités du côté des installations et du
village. Comme je le disais à cette commission, la dernière fois
que nous nous sommes réunis, mercredi dernier, si quelquefois vous
entendez le bateau craquer, c'est parce que souvent le fardeau est plus lourd
que l'organisation qui avait été montée.
Peut-être qu'il y a des craquements qui vous inquiètent,
mais je puis vous assurer que l'équipe est solide, que l'équipe,
qui a pris le mandat d'autofinancer les jeux à $310 millions, le
fait.
Parce que vous avez entendu que notre minimum en ce moment, que nous
avions figuré à $335 millions et que M. le ministre avait
changé à $360 millions, est déjà un surplus sur les
$310 millions de 1972. Ceci est très important pour la population de
savoir que l'équipe qui organise les jeux est une équipe jeune.
Vous en avez vu un peu dans les postes de direction. C'est une équipe
qui veut vraiment faire un succès des jeux. Depuis que la commission est
entrée dans les jeux, je puis vous dire qu'on les fait de manière
beaucoup plus paisible. Alors, je partirai pour Lausanne voir Lord Killanin et
la commission exécutive, me sentant beaucoup plus appuyé. Je vous
en remercie.
M. Léger: M. le Président, je voudrais, avant de
terminer, remercier M. Rousseau, ainsi que M. Saint-Pierre, M. Dubois, et ses
collaborateurs, M. Gordon, M. Godbout et ceux que je reconnais, pour la
gentillesse, la courtoisie avec laquelle vous avez travaillé jusqu'ici.
En plus de cette disponibilité que vous avez eue envers la commission,
vous avez effectué tous les travaux qu'on a exigés de vous pour
nous apporter les éclaircissements nécessaires. Je voudrais vous
assurer que, malgré la décision pour le village permanent,
malgré tout, nous sommes très heureux de savoir que le COJO a
l'idée ferme de réussir. Vous avez notre appui le plus entier.
Nous vous souhaitons la meilleure chance possible, et pour vous et pour nous
tous, les Québécois.
M. Lalonde: M. le Président, seulement un dernier mot.
Comme vous le savez, c'est la première fois dans l'histoire olympique
moderne qu'une institution parlementaire comme la commission que vous
présidez se donne le devoir de faire enquête et d'étaler en
public tout ce qui concerne la tenue des jeux. Sans apporter de conclusions
autres que celles que le ministre des Affaires municipales a apportées
tantôt, je voudrais remercier ceux qui y ont participé, et
terminer en disant aussi que ce n'est peut-être qu'un au revoir,
étant donné que la commission, par la bouche du premier ministre,
s'est déjà déclarée disponible afin de continuer
à faire un travail qui, sans doute, contribuera à motiver tous
les Québécois et tous les Canadiens à l'esprit
olympiques.
Le Président (M. Gratton): Avant l'ajournement, à
titre de celui qui a eu l'honneur et le plaisir de présider cette
commission, j'aimerais remercier tous les membres et tous ceux qui ont
participé, tous les députés, tous ceux qui ont comparu
devant elle, pour l'excellente collaboration que nous avons obtenue. Au nom de
la commission, M. Rousseau, bon voyage vers l'Europe et, sûrement, c'est
le voeu de tous, q ue les Jeux de 1976 soient un succès!
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 29)