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Commission permanente des affaires municipales
Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
Séance du mercredi 9 avril 1975
(Dix heures dix-huit minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continue ce matin l'étude
des crédits budgétaires 1975/76. Il y aura un changement dans la
composition de la commission, M. Lachance (Mille-Iles) remplace M. Caron
(Verdun). Est-ce que le ministre avait terminé sa réplique
hier?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Nous pourrions procéder
immédiatement au programme I, élément I: Aide à la
restructuration municipale.
Aide à la planification et à la
restructuration municipale
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
après les remarques très préliminairesd'hiersoir, tant de
la part du ministre que du côté du représentant de
l'Opposition officielle, nous avons eu l'occasion d'entendre également
des remarques venant de pi u-sieurs des députés libéraux
faisant partie de cette commission. A les entendre, je me posais la q uestion
hier soir, je me demandais jusqu'à quel point il était
nécessaire de continuer l'aide des crédits puisque, selon la
plupart d'entre eux, il n'y a presque pas de problème de
fiscalité municipale, il n'y a pas de crise financière au niveau
des municipalités, de leur impossibilité de pouvoir
répondre aux besoins des ci-toyens qu'il sont à administrer ou,
tout au moins, s'il y a des problèmes de fiscalité au niveau des
municipalités, selon ces députés, une chose est certaine,
c'est que le gouvernement n'en est en aucune façon responsable.
Entre autres, il y a le député de Verdun qui a
parlé des augmentations de taxe, mais il s'est
dépêché de mettre cette situation sur le compte des
communautés urbaines. D'autre part, il y a eu le député de
Montmorency qui a traité de l'impôt foncier de la même
manière qu'on traite de l'impôt sur le revenu ou des taxes qui
sont perçues par le gouvernement, alors qu'on sait très bien que
l'impôt foncier ne peut être assimilé, en termes de contexte
social, à l'impôt sur le revenu qui se greffe à partir du
revenu réel des citoyens
L'impôt foncier attaque, d'une façon tout à fait
particulière, le logement et, à ce moment-là, touche
d'ailleurs, cela a été souligné à un moment
donné par le ministre autant le retraité que celui qui
travaille, que la grande famille. Ce mode d'imposition a des
conséquences sociales qui sont quand même assez importantes.
Une chose est certaine. Si, au niveau de certains représentants
de cette commission, il ne semble pas y avoir tellement de problèmes en
ce qui regarde le financement des municipalités, c'est que nous avons un
autre son de cloche de la part des municipalités elles-mêmes, par
la voix du président de l'Union des municipalités, le maire
Gilles Lamon-tagne, de Québec et, également, de la part de M.
Jean-Marie Moreau, président de l'Union des préfets de
comté, qui, eux, dans une conférence de presse, n'y sont pas
allés par quatre chemins, en dénonçant la situation
intenable des municipalités à l'heure actuelle, qui sont dans
l'impossibilité de s'administrer et de fournir les services essentiels,
les services nouveaux qu'ils doivent donner à leurs citoyens afin
d'améliorer la qualité de la vie.
D'ailleurs, dans cette conférence de presse qu'ils ont tenue, ils
ont parlé d'un front commun, et, d'une façon plus
particulière, de l'attention qu'ils apporteraient et des efforts qu'ils
feraient, d'une façon solidaire, afin que la prochaine conférence
provinciale-municipale n'aboutisse pas à un échec, de la
même manière que la dernière y avait abouti.
Ce que je voudrais savoir du ministre, qui a reçu les
représentations de l'Union des municipalités et des Conseils de
comté, concernant, entre autres, une réduction de $0.25 du $100
de l'impôt foncier scolaire normalisé, de façon à
l'abolir en cinq ans...
En passant, je voudrais signaler au ministreque cette réduction,
sous cette forme, telle qu'elle est demandée, est très exactement
la même que le Parti québécois avait prévue dans le
budget de l'an I.
D'une part, face aux représentations qui ont été
faites et que je viens de signaler au ministre, lors d'une rencontre qui a eu
lieu il n'y a pas tellement longtemps, il est important de savoir très
exactement quelle est la position du ministre, face à ces demandes des
conseils de comté et de l'Union des municipalités.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, le
député de Chicoutimi, dont je ne mets point en doute la
sincérité, fait une interprétation des interventions que
nous avons entend ues hier soir qui ne me semble pas conforme aux paroles
prononcées par les divers membres de la commission, surtout pas conforme
à celles prononcées par celui qui vous parle.
Je n'ai jamais dit qu'il n'y a pas de problème de
fiscalité municipale. Au contraire, il y a un problème et il est
majeur. C'est un problème cependant qui est chronique. Ce n'est pas une
situation qui s'est développée soudainement, c'est un
problème qui existe depuis de nombreuses années. Ce
problème devra être résolu d'une façon
systématique et c'est ce que nous essayons de faire. Il est facile,
surtoutquand on siègeducôtéde l'Opposition, de
réclamer des gestes dramatiques et de dire: C'est simple, on pose tel
geste et le problème est réglé.
Or, ce n'est pas si simple que cela, M. le Président. Je voudrais
cependant souligner...
M. Bédard (Chicoutimi): On n'a jamais dit que ce
n'était pas compliqué, mais cela ne veut pas dire qu'il ne doit
pas y avoir une solution.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Bellemare (Johnson): L'expérience du ministre,
lorsqu'il était dans l'Opposition, nous a appris que c'était
cela.
M. Goldbloom: Exactement.
M. Bellemare (Johnson): Quand le ministre était dans
l'Opposition, je me souviens quand il parlait des affaires municipales. Il
avait des projets extraordinaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Beaucoup de solutions.
M. Bellemare (Johnson): On va vous sortir cela. M. Goldbloom:
S'il vous plaît, s'il vous plaît. M. Bellemare (Johnson):
Certainement...
M. Goldbloom: M. le Président, il faut remarquer que le
stage que j'ai fait avec mes collègues dans l'Opposition pendant quatre
années a été un grand succès et demeure un grand
succès depuis le 29 avri I I970.
M. Bellemare (Johnson): C'est sûr, mais seulement...
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): Je peux peut-être avancer
les solutions que vous prôniez au temps où vous étiez dans
l'Opposition.
Le Président (M. Picard): La pertinence du débat,
s'il vous plaît.
M. Goldbloom: C'est très pertinent, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): C'étaientdes paroles...
M. Bellemare (Johnson):... écouter un premier
ministre.
Le Président (M. Picard): C'est parce que j'ai
proposé l'étude du programme no I. Présentement, dans les
propos du député de Chicoutimi, on a surtout discuté du
programme no 2.
M. Bellemare (Johnson): Je suis prêt.
Le Président (M. Picard): Je n'ai pas entendu d'objection.
Il faut croire que c'est correct.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on n'a pas
discuté des problèmes du programme no 2.
Programme 1: Aide à la planification, l'aide financière se
structurant d'une façon générale aussi dans la
planification...
Le Président (M. Picard): L'aide financière est au
programme 2.
M. Bellemare (Johnson): On est à l'élément
I. c'est l'élément I.
M. Bédard (Chicoutimi):...structure financière, M.
le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous permettez, je pense
qu'il a été entendu de la part de tout le monde que nous allions
consacrer un certain temps à une discussion générale. Je
pense que c'est normal que nous le fassions. Pour ma part, je n'ai aucune
objection que nous touchions à d'autres sujets, même si pour la
forme, nous avons dit: C'est maintenant le programme no I. Nous allons parler
généralement. Après cela, nous allons
nécessairement cerner les questions qui se rattachent plus
particulièrement au programme no I.
Alors, je voudrais répondre à la question précise
posée par le député de Chicoutimi. Il est clair que le
ministre des Affaires municipales, de par ses fonctions, a une
responsabilité particulière pour la santé
financière des municipalités. Quand il reçoit des
recommandations et des revendications de la part des municipalités, il
est obligé, c'est sa responsabilité primaire, d'écouter
attentivement ces propositions, ces observations. En même temps,
cependant, il est membre d'un gouvernement qui dans son ensemble, a toute la
responsabilité de la province et de ses institutions, y compris les
écoles et les commissions scolaires. Cela veut dire que celui qui
exprime au conseil des ministres le point de vue des municipalités, doit
en même temps partager avec le ministre de l'Education et avec les autres
ministres, la responsabilité de la santé financière du
système scolaire. Les autres ministres doivent partager, avec le
ministre des Affaires municipales, la responsabilité de la santé
financière des municipalités. Ainsi, on doit trouver une solution
aussi équitable que possible. Cette solution n'a pas encore
été déterminée. Certains gestes ont
été posés dans le passé. Il convient de dire assez
clairement que ces gestes, même s'ils ont été
bénéfiques dans une certaine mesure, c'est-à-dire s'ils
n'avaient pas été posés, la situation aurait
été pire, ces gestes n'ont quand même pas eu tout l'effet
voulu. Malgré les diminutions que nous avons effectuées dans le
taux normalisé de la taxe scolaire, les comptes de taxe scolaire n'ont
pas diminué dans la majorité des cas. Pour cette raison, nous
devons réétudier cette question. Cette nouvelle étude se
poursuit présentement.
Certaines conclusions seront, je crois bien, indiquées dans le
discours du budget que prononcera,la semaine prochaine, n'est-ce pas, le
ministre des Finances. Or, sans vouloir refuser de répondre à la
question du député de Chicoutimi, je suis obligé de faire
appel à sa compréhension. C'est, en fin de compte, sur des
politiques fiscales, le ministre des Finances qui doit principalement se
prononcer, il a cette occasion majeure et annuelle de le faire, et cette
occasion arrivera la semaine prochaine.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que le ministre des
Finances a son mot à dire là-dessus. Mais en tant que
représentant des Affaires municipales, je pense que ce serait important
aussi pour les
municipalités de savoir quelles sont les idées
précises du ministre des Affaires m unicipales concernant ce
problème, de savoir quelles idées précises et quelles
solutions il véhiculée l'intérieurde la discussion au
niveau du gouvernement.
M.Goldbloom: M. le Président, le chemin séduisant
que l'honorable député de Chicoutimi veut me tracer est
pavé de pelures de bananes.
M, Bellemare (Johnson): ...bananes?
M. Goldbloom: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Pas la république...
M. Goldbloom: II dit que ce serait avantageux pour les
municipalités de connaître le point de vue du ministre des
Affaires municipales. Il sait fort bien, mêmes'il n'a jamais eu cette
expérience que je ne lui souhaite pas, que quand on siège du
côté ministériel, il y a une unité de pensée
du gouvernement qui doit être respectée. Le point de vue du
ministre des Affaires municipales doit être exprimé au conseil des
ministres, et le gouvernement doit exprimer son point de vue, et ce n'est pas
le point de vue individuel d'un ministre.
Dans ce sens, je suis obligé de lui dire que c'est le conseil des
ministres et, en l'occurrence, par la voix du ministre des Finances, qui se
prononcera sur la question.
Ayantditcela, M. le Président, je voudrais ajouter que depuis le
début de 1974, j'ai des réunions régulières au
niveau d'un comité consultatif que j'ai constitué avec l'Union
des conseils de comté et l'Union des municipalités. Cela permet
des échanges très ouverts et très fructueux et c'est
à ce n iveau que l'on peut examiner les solutions possibles aux divers
problèmes.
Je tiens à assurer l'honorable député que nous
avons discuté assez longuement de cette question de taxation
foncière, d'évaluation foncière et j'ai amené mes
collègues de l'Education et des Finances à des rencontres avec
les organismes du monde municipal. Nous avons également les trois
ministères rencontré la Fédération des
commissions scolaires dont le point de vue est clairement opposé
à celui des municipalités et que nous avons essayé, donc,
de trouver l'accommodement qui permettrait au système scolaire de
toucher les sommes d'argent qui lui sont nécessaires, qui lui sont
indispensables et, en même temps, aux municipalités de jouir d'une
plus large part de l'assiette fiscale foncière.
C'est là où nous en sommes présentement.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre admettra avec moi
qu'il est quand même nécessaire d'en arriver à une solution
assez rapide. Le ministre parle, d'une part, d'amener des solutions pour
régler le problème financier des municipalités, la
situation financière dans laquelle elles sont placées et
régler également aussi la situation des commissions
scolaires.
Ce n'est qu'un début, mais on s'aperçoit que
déjà on parle d'un front commun des municipalités ou des
conseils de comté contre les commissions scolaires en vue d'exiger du
gouvernement la libération du champ d'impôt foncier scolaire. Il
me semble que ces solutions doivent arriver au plus vite avant que ne s'engage,
en fait, une lutte entre, d'une part, les municipalités et les
commissions scolaires qui sont toutes les deux placées dans une
même situation financière précaire et qu'on n'assiste pas
simplement au spectacle d'un gouvernement qui regarde la bataille entre ces
deux ordres de gouvernement, municipal et scolaire, pour ensuite prendre des
décisions.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense bien que des
rencontres qui ont été multiples avec les municipalités,
et sans doute du côté du ministère de l'Education, auront
été multiples avec les commissions scolaires, ne sont pas les
gestes d'un gouvernement qui veut simplement assister en spectateur à
une bataille entre deux secteurs importants de notre économie et de
notre responsabilité sociale. Nous avons, effectivement, essayé
de connaître dans les plus menus détails les problèmes de
chaque secteur et nous avons dû regarder également les
possibilités pour le gouvernement d'effectuer des changements fiscaux
pour améliorer la situation d'un côté comme de l'autre.
Il faut souligner les fonds qui sont en jeu; il est facile de dire: On
devrait éliminer le milieu scolaire du champ de la taxation
foncière. C'est la position prise par certains partis politiques...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez, c'est la
position que nous avons prise, concernant l'abolition progressive de
l'impôt scolaire, mais à une condition, c'est qu'à mesure
qu'on libère ce champ, ou qu'on l'enlève aux commissions
scolaires...
M. Bellemare (Johnson): Vous aviez déjà pris
position.
M. Bédard (Chicoutimi):... que le gouvernement trouve
et je voudrais bien le souligner en même temps le moyen
d'assurer un mode de financement aux commissions scolaires, à qui on
aura enlevé des sources de taxation, de manière que les
commissions scolaires puissent garder leur autonomie et même l'augmenter
et augmenter leurs pouvoirs.
M. Goldbloom:Oui, exactement, M. le Président, c'est pour
cela que je voulais indiquer que les fonds en question sont de plus de $500
millions. Une somme de cette importance ne se trouve pas facilement dans un
autre secteur, à un autre poste budgétaire, sans planification
assez soigneuse. C'est ce que nous sommes en train de faire. C'est de cela q ue
parlera le ministre des Finances quand l'occasion lui en sera offerte la
semaine prochaine.
Le Président (M.Picard): Le député
deJohnson.
M. Bellemare (Johnson): Juste une minute, c'est dans le
même sens, parceq ue je ne voudrais pas que ce soit seulement un parti
dans l'Opposition qui puisse faire valoir l'argument.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la même question que
l'an passé.
M. Bellemare (Johnson): C'est la même question. Quand
j'entends dire par mon collègue, pour lequel j'ai beaucoup d'estime,
qu'il a pris position quant à ces impôts scolaires, c'est vieux,
cette affaire de politique, parce que c'est en I966 que le gouvernement auquel
j'appartenais avait...
M. Bédard (Chicoutimi): Tous les beaux programmes sont
vieux, mais il n'y a jamais rien qui s'applique.
M. Bellemare (Johnson): Non, non. A ce moment-là, nous
avions pris une position assez draconienne, qui avait même surpris tout
le monde dans le domaine scolaire et municipal, où l'on parlait de
l'abolition de la taxe scolaire en faveur des municipalités qui avaient
besoin d'un champ d'action plus grand, mais entre la fiction et la
réalité, il y a tout un monde, c'est sûr. Entre une
promesse électorale et la réalisation d'une promesse,
l'expérience m'a prouvé qu'il y avait du chemin à
parcourir. Mais, par exemple, le ministre vient de nous dire tout àl'
heureq u'à la suite des travaux d'un comité spécial qui
groupait des membres de l'Education, des membres des Finances et de son
ministère, il y aurait, dans l'énoncé du budget parle
ministre des Finances, une déclaration qui concernerait
particulièrement ce secteur.
Je ne sais pas si le ministre a lu la déclaration qui a
été faite par plusieurs membres de l'Union des
municipalités en contradiction avec ce qui s'est fait. Le gouvernement
provincial a adopté une politique de rabais de 10% pour certaines
périodes et, cette année encore, je pense qu'il ajoute à
ça un autre pourcentage de réduction scolaire pour rentrer
graduellement dans ce champ, faire presque disparaître le champ scolaire.
Mais comme c'est une mesure qui va être annoncée très
prochainement, qui touche directement l'étude que nous sommes en train
de faire, j'aimerais bien que le ministre nous explique cette politique qui va
être annoncée parce que c'est très important pour la
commission parlementaire de savoir où on va.
Quand le budget du ministre sera adopté, si le ministre des
Finances fait son discours et qu'il nous annonce une politique, on ne pourra
peut-être pas, sauf sur motion, la discuter. Si le ministre, qui est au
courant, puisqu'il nous a dit que ce sera contenu, pour une partie, dans le
discours du budget, nous dit quels sont les membres de ce comité qui
aétudié particulièrement cette question, surtout quelle
est la politique que le ministre entend suivre cette année, puisqu'il
dit, comme ministre, solidaire de ses collègues, qu'il va y avoir une
politique annoncée, c'est très important pour l'étude du
budget.
Si le ministre est lié par un secret de solidarité
ministérielle, je respecterai cela. Mais je ne pense pas que de
l'annoncer aujourd'hui, dans l'étude que l'on fait, pourrait
déranger le ministre des Finances. Parce que c'est très
important.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, j'ai trop de
respect pour l'expérience du député de John- son pour me
permettre de croire qu'il ne comprend pas la situation; il la com prend
très clairement. Il a été ministre pendant quatre ans et,
pendant ces quatre ans, il n'a jamais fait le discours du budget à la
place du ministre des Finances qu'il n'était pas.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais seulement, quand j'étais
ministre, il y avait des projets, il y avait des choses dans le domaine du
travail qui pouvaient, sans affecter le discours lui-même, rendre
énormément service lors de la discussion du budget; j'aimerais
que le ministre nous les explicite un peu plus.
Il y a certaines réserves; avec l'expérience que j'ai, je
ne demanderai pas de dépasser la limite. Est-ce que le ministre pourrait
au moins nous donner les noms de ceux qui faisaient partie de ce comité?
Est-ce que le ministre va avoir un document particulier à nous remettre
concernant l'étude qui a été faite par ce
comité?
M. Goldbloom: M. le Président, je vous ai indiqué
que je rencontre régulièrement, à peu près une fois
par mois, les principaux dirigeants de l'Union des municipalités du
Québec et les principaux dirigeants de l'Union des conseils de
comté du Québec. Nous avons nécessairement, puisqu'il
s'agit de discussions très libres... Elles sont confidentielles,
autrement, il n'y aurait pas moyen de discuter librement de questions qui
préoccupent les municipalités et qui préoccupent le
gouvernement en même temps si ces discussions devaient avoir lieu sur la
place publique. On comprend cela.
Au cours de ces discussions, la demande a été
formulée par les municipalités, de pouvoir rencontrer, non
seulement le ministre des Affaires municipales, mais également le
ministre des Finances et le ministre de l'Education, pour parler justement du
problème du partage de l'assiette foncière, entre les
municipalités et le système scolaire.
J'ai donc invité mes deux collègues à une de ces
rencontres. Le ministre des Finances est venu lui-même; le ministre de
l'Education était empêché de venir ui-même, mais a
envoyé de ses hauts fonctionnaires. Nous avons eu une discussion de
même nature, très libre, très ouverte, mais en
présence des trois ministères, dont deux étaient
représentés par leur ministre en titre.
Par la suite, les trois ministres ont eu une rencontre de même
nature et dans le même cad re confidentiel, avec la
Fédération des commissions scolaires, qui a exprimée son
point de vue ultérieurement et cela, tout récemment, les
municipalités ont demandé de nouveau de rencontrer les deux
autres ministères et exactement la même situation s'est produite.
Nous avons eu des hauts fonctionnaires des trois ministères et deux des
trois ministre étaient présents, les deux mêmes, et nous
avons examiné de nouveau le problème, à la lumière
des discussions antérieureset à la Iumière du point de vue
que nous avions eu de la part des commissions scolaires.
Il s'est produit qu'au lendemain de cette deuxième rencontre, les
deux présidents ont pris l'initiative de convoquer les media
d'information et de faire part de leurs conclusions.
Le gouvernement, qui voulait encore examiner le problème pour
tirer des conclusions définitives, n'a pas voulu faire quelque
commentaire que ce soit sur cette déclaration, d'autant plus
qu'immédiatement il y a eu une vive réaction de la part des
commissions scolaires et une position diamétralement opposée.
On ne peut sous-estimer l'importance du système
d'éducation pour la société québécoise.
Donc, ce n'est pas à la légère que l'on va diminuer la
part du système scolaire pour augmenter celle des municipalités,
si importantes que soient les difficultés que connaissent les
municipalités.
Il faut et je pense que nous nous entendons là-dessus,
l'honorable député de Chicoutimi a dit la même chose
que ce soit un ajustement progressif et que nous trouvions moyen de satisfaire
les besoins des deux systèmes. C'est ce que nous cherchons à
faire.
Maintenant, je dois répondre à l'honorable
député de Johnson que oui, je suis lié par un secret
ministériel, par une solidarité ministérielle, et je ne
suis pas en mesure de dire aujourd'hui, ce que le ministre des Finances dira
quand il prendra la parole.
Je conviens avec lui, et je l'ai dit moi-même tout à
l'heure, que les gestes posés, même si, en leur absence, la
situation aurait été plus difficile pour les contribuables, du
côté municipal.
Les gestes posés n'ont pas eu les résultats
escomptés. Les baisses de taux normalisés de la taxe scolaire ont
été contrecarrées d'abord par des augmentations du
côté des dépenses dites inadmissibles, c'est-à-dire
des dépenses qui ne sont pas reconnues par le ministère de
l'Education pour des fins de subventions statutaires.
M. Bellemare (Johnson): Du côté municipal, par
l'augmentation de l'évaluation foncière.
M. Goldbloom: C'est cela. Deuxièmement, une mesure qui
demeure valide, qui demeure nécessaire, la normalisation,
l'uniformisation de l'évaluation foncière, à
l'échelle de la province, a eu son effet sur cette situation aussi. On
sait que l'article 373 de la Loi de l'instruction publique donne aux
commissions scolaires le pouvoir de redresser les rôles
d'évaluation pour les fins d'imposition scolaire. Ce redressement,
jusqu'à l'an dernier, se faisait à peu près de la
façon suivante: la commission scolaire régionale prenait le
rôle qui semblait le mieux fait, le plus réaliste et aj ustait,
selon son optiq ue, les autres rôles à celui qui semblait, sur son
territoire, le mieux fait. Quand je parle de rôles, je parle toujours de
rôles municipaux. Ce sont les municipalités qui confectionnent les
rôles.
Malgré le fait que, depuis très longtemps, le principe de
la confection des rôles à une valeur réelle est acquise
dans les faits. On constate, un peu partout, qu'il y a des rôles qui sont
à des fractions de la valeur réelle, donc, la
nécessité pour les commissions scolaires, dans leur propre
optique, de faire un redressement.
Mais, l'an dernier, devant la mise en application de la Loi sur
l'évaluation foncière, les commissions scolaires ont fait
davantage. Au lieu de red resser par rapport au rôle le mieux fait, quel
que soit le pourcentage de la valeur réelle représentée
par ce rôle, les commissions scolaires ont dit: Tous les rôles
devraient être à 100%. Cette augmentation de rôles, dans
bien des cas, sans diminution de taux de taxe, voilà un des
problèmes du système scolaire, par comparaison avec le
système municipal.
Sur le plan municipal, si l'on augmente le rôle en pourcentage, si
le rôle est à 60%et on le porte à 100%, on peut diminuer le
taux de la taxe municipale pour compenser ce fait et éviter une
augmentation spectaculaire du compte de taxes reçu par le
contribuable.
Du côté scolaire, cependant, il y a un taux
normalisé qui s'applique au rôle tel que redressé par le
système scolaire. Or, ce qui s'est produit l'an dernier,
particulièrement, c'est que, dans bien des régions, il y a eu des
augmentations de la valeurdu rôle, ce qui a grugé la partie de
l'assiette qu'auraient pu prendre les municipalités. Cela pour vous
indiquer, M. le Président, que je suis très au courant de la
nature du problème et que c'est dans ce contexte qu'avec mes
collègues, je cherche la solution la plus utile.
M. Bédard (Chicoutimi): Justement, concernant cette hausse
de taxes des commissions scolaires, comme l'a dit le ministre, on a
déjà eu l'occasion de la dénoncer que l'uniformisation des
rôles d'évaluation à 100% de la valeur réelle, alors
qu'on a maintenu le taux de la taxe scolaire, on a maintenu le même taux,
a donné comme résultat une augmentation de taxe fantastique au
niveau des commissions scolaires pour les contribuables qui s'est soldée
par presque $50 millions, si on prend l'ensemble de la province. En fait,
est-ce q ue cela n'a pas été une certaine forme de taxe
déguisée qui a profité au gouvernement?
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Cette taxe n'a pas
profité au gouvernement.
M. Bédard (Chicoutimi): A partir du moment où les
citoyens en paient plus, le gouvernement est dans la situation d'être
obligé d'en payer moins.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut quand même
reconnaître que l'escalade des coûts a frappé le
système scolaire autant que tout autre système. Il n'y a pas
moyen de nier un besoin accru du système scolaire pour des ressources
financières. La situation a voulu que cette augmentation de ressources
effectuée par le redressement des rôles à une valeur de
100% a évité la nécessité d'augmenter
considérablement les subventions accordées par le gouvernement
aux commissions scolaires. Les contribuables auraient dû payer ces
subventions additionnelles, si elles avaient été
nécessaires. Alors, c'est avec ces divers facteurs que nous essayons
d'établir un portrait clair et d'équilibrer les situations
respectives pour que chacun paie sa juste part: système scolaire,
système municipal et gouvernement.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, face à cette
augmentation fantastique du point de vue des taxes scolaires, le
gouvernement, par l'intermédiaire du ministre des Finances, avait
annoncé une réduction à $1.25 du taux de la taxe scolai
re, ce qui a eu comme effet non pas une baisse de taxe, tel que semblait le
laisser voir le gouvernement avec force publicité, mais, au contraire,
cela s'est soldé par une augmentation globale de taxe au niveau du
Québec, des citoyens, d'à peu près $50millions. Le
gouvernement avait la possibilité de corriger cette situation et
même avait promis de la corriger et prétendait l'avoir
corrigée en baissant à $1.25 le taux normalisé, alors que
ce n'était pas du tout la situation. Ce n'est que par après que
les commissions scolaires, en octobre, se sont rendu compte qu'effectivement
cette prétendue baisse de taxe annoncée par le gouvernement
représentait, au bout de la ligne, une hausse des taxes pour les
contribuables.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, est-ce que...
Le Président(M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, M. le
Président.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais c'est dans le même
sens... Ecoutez, je voudrais bien participer aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, c'est parce que je pensais
que M. le ministre était pour répondre en même temps...
M. Bellemare (Johnson): Le ministre va répondre...
Est-ce que ce n'est pas un moyen détourné qu'ont pris les
commissions scolaires, en faisant le rôle d'évaluation dont vous
avez parlé tout à l'heure, en présentant une augmentation
très considérable à 100%, comme vous dites, pour se
justifier vis-à-vis de leur population, pour payer, à la place du
gouvernement, les dépenses qui étaient non admissibles?
M. Goldbloom: M. le Président, je ne crois pas que l'on
puisse accuser les commissions scolaires d'avoir agi d'une façon
détournée. C'est une interprétation que les commissions
scolaires ont donnée à l'application de la Loi sur
l'évaluation foncière, et c'est un peu comme le contexte dans
lequel chacun a le droit de préparer son rapport d'impôt. On peut
l'interpréter à l'intérieur de ce que prévoit la
loi.de la façon la plus avantageuse pour soi-même. C'est normal.
Alors, que les commissions scolaires aient interprété la loi de
la façon la plus avantageuse pour elles-mêmes, on n'a pas le droit
de les critiquer de l'avoir fait. Je pense que le mot "détournée"
est un mot trop péjoratif pour être appliqué à nos
commissions scolaires.
Mais il y a une chose que j'aimerais dire en réponse à
l'honorable député de Chicoutimi. C'est que, présentement
et depuis très longtemps, le financement du système scolaire
n'est pas principalement, primordialement une chose provinciale.
C'est principalement une chose locale. Il y a des commissions scolaires
qui sont constituées et qui ont ce que peu d'organismes ont, le pouvoir
de taxer. C'est un rôle supplétif qu'a joué le gouvernement
jusqu'à maintenant. Il y a donc des implications profondes dans la
transformation que propose l'honorable député de Chicoutimi et
qu'étudie présentement le gouvernement, c'est-à-dire que
l'on propose la transformation d'un système dont les assises sont
présentement locales, un système dont les assises seraient
principalement centralisées. C'est sur ce point, plutôt que sur
les montants d'argent, que les commissions scolaires basent leurs arguments. Je
pense bien que, même si l'on peut critiquer ce qu'on peut appeler la
démocratie scolaire, dans le sens que si l'on regarde la participation
de la population à cette démocratie scolaire, cette participation
est faible. Il faut reconnaître cela. Il faut reconnaître aussi
c'est une chose qui me rend toujours malheureux que cette
participation est faible aussi au niveau municipal, mais encore plus faible au
niveau scolaire. Et pourtant, les commissions scolaires disent: La
démocratie scolaire, l'autonomie des commissions scolaires est une chose
précieuse pour la société québécoise, et
moi, malgré cette faible participation, je ne suis pas prêt, ce
matin, à dire: J'écarte la valeur sociale, pour le Québec,
de cette démocratie scolaire. Peut-être qu'il y a des ajustements
à faire sur le plan financier. Mais à l'argument que l'on doit
simplement écarter le système scolaire de l'assiette
foncière, je ne suis pas prêt, aujourd'hui, à dire oui ou
non à cela. Je pense que c'est une question de portée très
profonde qui mérite un examen très profond avant de tirer des
conclusions.
M. Bellemare (Johnson): Mais. M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Ecoutez! Je suis tout aussi
sensible que vous pouvez l'être à la question de la
démocratie scolaire, et j'espère que vous n'avez pas fait une
mauvaise interprétation des remarques que j'ai faites dans le sens que
je n'y accorderais aucune importance. Au contraire! Je pense que j'ai
été assez clair là-dessus. La position de fond des
commissions scolaires j'ai eu l'occasion d'en rencontrer quand
même plusieurs et de discuter avec les administrateurs scolaires
n'est pas tellement une opposition systématique à la
libération du champ foncier scolaire au profit des municipalités.
Le principal obstacle qu'ils y voient, c'est une perte d'autonomie. C'est clair
que c'est une de leurs préoccupations, une perte d'autonomie et une
perte de pouvoirs.
La position que nous avons explicitée est qu'il est clair que, si
on libère le champ foncier scolaire au profit des municipalités
de la même manière, progressivement, en même temps et
simultanément, eh bien! on assure à ces commissions scolaires des
modes de financement qui puissent leur permettre, non seulement de garder leur
autonomie, mais de l'augmenter en augmentant leur pouvoir. C'est le fond de
notre prise de position. Je ferai remarquer au député de Johnson
qui disait tout à l'heure que c'était une position qui remontait
à
quand même assez longtemps en faisant référence au
gouvernement auquel il a déjà appartenu, en ce qui regarde le
Parti québécois, la position que j'ai émise au nom de
l'Opposition officielle a été prise, non pas récemment,
mais elle était déjà dans le programme du Parti
québécois, dès sa fondation en I968.
Ce que je voudrais quand même savoir du ministre est ceci. Il nous
dit qu'il y a un problème qui existe depuis longtemps concernant la
fiscalité municipale, qui est maintenant devenu un problème
urgent, et, pour employer ses paroles, il nous a laissé entendre que,
pour le régler, il fallait que le gouvernement agisse d'une façon
systématique.
Nous lui demandons de quelle manière il veut agir d'une
façon systématique. Il nous dit: On ne peut pas en discuter parce
que le ministre des Finances est impliqué dans ce dossier et vous
connaîtrez la politique du gouvernement lorsque le ministre des Finances
fera son discours ou l'annoncera officiellement en Chambre.
Je me demande jusqu'à quel point cette discussion de fond que
nous devons avoir sérieusement sur la fiscalité municipale, a un
sens, si à partir du moment où on veut en discuter, on nous dit
tout simplement: Excusez-moi. Je ferme la porte. On n'en discutera pas parce
qu'il y a des solutions qui seront annoncées par le ministre des
Finances.
J'espère au moins qu'une fois ces mesures annoncées, comme
la commission n'aura pas terminé ses travaux, nous aurons au moins
l'occasion de revenir pour discuter sur la politique du gouvernement qui sera
annoncée par le ministre des Finances. J'espère avoir au moins
cette certitude de la part du ministre et je voudrais au moins savoir une
chose, sans que... Je comprends que le ministre est tenu par le secret
ministériel qu'il doit respecter; mais je voudrais savoir quant à
la réduction de l'impôt foncier scolaire, sans aller dans les
détails, si on peut au moins affirmer que c'est une politique du
gouvernement. Je voudrais savoir également si le gouvernement, sans
aller dans les détails, encore une fois... que le ministre des Affaires
municipales nous dire au moins si le gouvernement a l'intention de
libérer ou d'opérer certains transferts de nouvelles sources de
taxation au profit des municipalités étant donné leur
situation financière qu'il connaît... au moins une ligne
générale.
M. Goldbloom: M. le Président, je remercie le
député de Chicoutimi de sa compréhension de la situation
parlementaire tout à fait normale dans laquelle nous nous trouvons. Quel
que soit le ministère qui aurait commencé l'examen de ses
crédits avant le discours du budget, il se serait trouvé dans
cette même situation. Sûrement que dans le discours du budget,
parce que l'on fait une revue de tous les champs d'action du gouvernement,
normalement, dans un discours du budget, il y a des choses qui touchent chacun
des ministères.
Par hasard ou par le choix des responsables des travaux parlementaires,
c'est cette commission, c'est ce ministère qui commence l'examen de ses
crédits, quelques jours avant le discours du budget.
Alors, je suis effectivement lié par cette situa- tion et
empêché d'aller dans les détails que voudrait
connaître le député de Chicoutimi. Je voudrais lui dire,
cependant...
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux seulement connaître
les lignes générales, parce que j'ai admis que vous ne pouviez
pas aller dans les détails, mais au moins les lignes
générales concernant la réduction. Est-ce une politique du
gouvernement qui sera annoncée concernant au moins la réduction
de l'impôt foncier scolaire et y aura-t-il des transferts de nouvelles
sources de taxation au projet des municipalités, face au problème
qu'on discute?
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que je dois me
limiter à dire deux choses: D'abord, que le gouvernement qui, à
partir de 1972/73, a effectué des réductions du taux
normalisé de la taxe scolaire...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut se solder par une
augmentation de taxe.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais bien pouvoir
compléter ma réponse. Constatant que cette mesure progressive n'a
pas encore eu les résultats escomptés, ce gouvernement devra agir
de façon à obtenir des résultats de la nature que l'on
voulait obtenir.
Deuxièmement, je me permets de dire ceci. C'est l'avis du
ministre des Affaires municipales, si vous voulez, mais c'est en même
temps l'avis du gouvernement: II n'est pas logique que nous ayons deux
autorités en évaluation foncière. Nous cherchons donc
à rationaliser cette situation et à choisir entre les deux
systèmes. Je pense qu'il est clair que c'est le système municipal
qui confectionne déjà les rôles qui doit avoir l'ensemble
des responsabilités dans le domaine de l'évaluation
foncière. D'ailleurs, c'est le sens fondamental de la Loi sur
l'évaluation foncière. C'est un élémentqui, avec
l'autrequi porte sur des chiffres, doit être réglé de
façon à pouvoir rationaliser toute cette situation.
C'est la limite de ce que je peux dire, en réponse aux questions,
à ce moment.
M. Bellemare (Johnson): J'ai dit hier, M. le Président,
que le ministre était d'une patience exemplai re. Il en donne encore une
preuve assez évidente ce matin. Pour la quatrième fois, il nous a
répété la même chose, ce qui m'a convaincu,
dès le début, qu'il ne pouvait rien dire, mais qu'il y aurait une
politique, cette année, qui dépasserait celle qui a
été préconisée, en vertu du projet de loi 33.
Je pense que le ministre peut nous assurer ce matin que nous aurons le
droit de la discuter pendant l'étude de ses crédits. Le ministre
des Finances va le déclarer, et je pense que le député de
Chicoutimi et moi-même serions désireux, devant le ministre,
après que l'annonce sera faite, de nous garder le privilège de la
discuter.
Je pense que c'est cela tout le problème. Si le ministre nous
dit: Oui, à ce moment, à n'importe quel article, que nous
puissions revenir pour en discuter, j'en suis satisfait.
M. Bédard (Chicoutimi): C'était le sens de ma
question.
M. Goldbloom: M. le Président, vous comprendrez que c'est
le genre de décision que je ne peux prendre seul. Il faudra que je
consulte le leader parlementaire du gouvernement pour savoir quel est le
programme qu'il prévoit pour les séances des commissions
parlementaires. Je ferai cette consultation. Je peux dire très
ouvertement et très sincèrement que je proposerai à mon
collègue que nous ayons l'occasion de revenir, sans cependant
interrompre les séances qui sont prévues cette semaine, et sans
aussi prolonger indûment la somme totale des heures consacrées
à l'examen de ces crédits, parce que, après tout, il y a
tous les ministères, il y a une période globale de 45 jours, si
ma mémoire est fidèle, pour l'examen de tous les crédits.
Je pense, par exemple, que si nous pouvions prévoir une séance de
la commission,une matinée ou un après-midi, ou quelque chose
comme cela, après le discours du budget, moi, personnellement, je
n'aurais pas d'objection. J'en discuterai d'une façon positive avec mon
collègue.
M. Bellemare (Johnson): Ce serait beaucoup plus amical et
beaucoup plus effectif qu'une motion en Chambre, pour en discuter. Nous aurions
les réponses beaucoup plus vite de la part du gouvernement plutôt
que d'attendre de poser des questions au feuilleton.
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait être logique, M.
le ministre, c'est presque impossible que cette requête que nous avons
formulée, ne soit pas acceptée, si nous voulons discuter
intelligemment d'un des problèmes majeurs qui se situe à
l'intérieur des affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je reconnais facilement
qu'il y a des précédents. Il y a des commissions qui ont
laissé en suspens un article et sont revenues par la suite pour des
raisons valables. Si je pense en ces termes, c'est aussi parce que je suis
convaincu que mes collègues du côté ministériel
aimeraient eux aussi avoir leur mot à dire sur ce qui sera
présenté comme politique gouvernementale alors, nous pourrons
peut-être obtenir l'avis du leader parlementaire cet après-midi ou
demain.
M. Bellemare (Johnson): Puisque nous sommes, M. le
Président, à l'élément I, Aide à la
restructuration municipale, on a fait une longue discussion sur les apports
particuliers de la taxation, est-ce qu'on peut entreprendre dès
maintenant, si le...
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais encore une question
à poser, M. le ministre, avant d'entreprendre...
M. Bellemare (Johnson): Je ne voudrais pas être
obligé de vous demander la permission toutes les fois que je vais
être obligé de parler.
M. Bédard (Chicoutimi): Le président est là,
on va demander au président, à co que je sache.
M. Bellemare (Johnson): Si je suis borné, mon cher
monsieur, à suivre les directives du PQ, je vais m'en aller. Parce que
vous n'êtes pas ici le maître, vous êtes un critique comme
moi. Vous avez le même droit que moi. Je ne pense pas être
obligé de passer en arrière. Quand j'ai quelque chose à
dire, M. le Président, j'ai la parole? Je pense que je n'ai pas à
me soumettre aux diktats du parti de l'Opposition. J'ai un droit
équivalent à celui des autres, comme celui des parlementaires du
côté du gouvernement. Sur ce point, je ne voudrais pas être
obligé de me plier, chaque fois, à demander la permission
à mon collègue. J'ai demandé la parole et à chaque
fois que j'ai voulu parler. Une minute, une minute! Ecoutez, il y a une limite
à ça!
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, que le
député de Johnson veuille faire un show, c'est son affaire.
M. Bellemare (Johnson): Un show? Non. monsieur. Mes droits...
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai la parole, M. le
Président, commencez par respecter les lois que vous
établissez.
M. Bellemare (Johnson): Ne dites pas que c'est un show.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Vous en faites à la
journée, des shows.
M. Bédard (Chicoutimi):... à ce que je sache, si le
député de Johnson a un show à faire, je n'ai aucune
objection à lui donner un quart d'heure ou vingt minutes pour le faire.
S'il a quelque chose à dire contre le...
M. Bellemare (Johnson): Cela fait une heure qu'on parle sur le
même sujet et on n'a pas commencé l'élément I.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs! La parole est au député de Chicoutimi.
Quel est votre problème?
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'explique très mal
l'intervention du député de Johnson. En ce qui me concerne, je
crois que, d'aucune façon, je n'ai laissé croire qu'il fallait
qu'il demande la parole au député de l'Opposition officielle pour
pouvoir parler. Je crois qu'il connaît les règles bien mieux que
moi, elles sont très clairement établies. Il s'agit de demander
la parole au président et c'est le président qui accorde la
parole au député à qui il croit devoir le faire. Je
m'explique très mal son intervention et c'est dans ce sens que je dis
que, si le député de Johnson a un "show" à faire contre le
Parti québécois, libre à lui, je peux lui donner un quart
d'heure s'il veut le faire pour discuter sérieusement après.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais j'ai encore une question, ce
n'est pas au député de Johnson... M. le Président,
j'admets.
M. Bellemare (Johnson): ... sur le sujet, j'ai un point
d'ordre.
M. Bédard (Chicoutimi): ... que le député de
Johnson a le droit de parole, c'est normal, mais ce n'est quand même pas
à lui de décider quand, nous de l'Opposition, avons fini avec nos
questions.
Le Président (M. Picard): Posez votre question
maintenant.
M. Bellemare(Johnson): Avant que la question soit posée,
je demande la parole, M. le Président, parce que le député
vient de dire que c'est un "show" et il n'a pas le droit de m'accuser de
ça. Il n'a même pas le droit, en vertu des règlements, de
me prêter des intentions.
M. Bédard (Chicoutimi): Qu'est-ce que c'est, un "show"?
C'est quelque chose qui ne mène nulle part.
M. Bellemare (Johnson): Non, monsieur, ce n'est pas un "show". Ce
sont des droits qui sont dévolus à un parlementaire et ça,
je n'ai pas à m'astreindre, à cette table, à cette
commission, à demander l'autorisation et le diktat d'un autre parti
politique, quel qu'il soit.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est faux, M. le
Président...
Le Président (M. Picard): Voulez-vous procéder avec
votre question? Je vous donne la parole. Quelle est la question que vous avez
à poser?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, le
ministre a répondu en partie à la question à deux volets
que je lui posais tout à l'heure concernant la libération des
sources de taxation et concernant un autre aspect, le transfert possible des
sources de taxation. Entre autres, je suis heureux de l'avoir entendu
l'affirmer, au sujet des rôles d'évaluation, qu'il semble
très clairque, comme politique gouvernementale, la responsabilité
en sera remise d'une façon claire et nette aux municipalités. Sur
l'autre aspect de libération des sources de taxation, je ne peux pas
savoir qu'est-ce qui sera prononcé dans le discours dans neuf jours.
Nous avons à discuter de la politique générale des
affaires municipales, avec le ministre, et je voudrais savoir, pour les
années à venir, au moins pour les deux premières
années à venir, si, au moins, le ministre envisage la
libération ou le transfert d'autres sources de taxation au profit des
municipalités, d'une façon globale?
M. Goldbloom: Je ne voudrais point être désobligeant
à l'endroit de l'honorable député de Chicoutimi, mais il
reconnaîtra sûrement que la question qu'il vient de poser est la
question clé. La ques- tion fondamentale de la politique dans le
domaine, c'est une question qui ne touche pas seulement le milieu municipal,
mais qui touche le milieu scolaire en même temps. Puisqu'un autre
ministère est impliqué et puisque c'est le ministre des Finances
qui doit déterminer cette politique, tout comme c'est lui, ce n'est pas
le ministre des Affaires municipales, qui détermine les crédits,
qui siège comme juge des programmes mis de l'avant par les divers
ministères, c'est à lui de dire, au nom du gouvernement, ce qui
va être fait.
Puisque nous nous sommes entendus pour au moins proposer aux leaders
parlementaires qu'il y ait une séance après le discours du budget
pour en discuter, je pense que je suis obligé de tenir mon honorable ami
en haleine jusqu'à ce moment.
Le Président (M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, à la
commission parlementaire de l'Assemblée nationale, lorsque nous avons
étudié la Loi électorale, on m'a fait le reproche d'avoir
assis à la table le conseiller du chef de l'Union nationale. Je remarque
que le conseiller n'a pas le droit d'être à la table, qu'il prenne
comme l'autre son rang et qu'il s'assoie, comme conseiller, à sa
place.
J'ai accepté cela à la commission parlementaire et,
après les avis qui m'ont été donnés, jamais le
conseiller n'a repris place à la table. Je demande comme ordre, qu'il
prenne sa place.
Le Président (M. Picard): C'est une directive qui a
été entérinée à une réunion des
présidents des commissions, qu'à l'avenir, seuls les
parlementaires seront à la table. Il faudrait que tous les conseillers
s'assoient un peu à l'arrière.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne discutera pas pour une
question de quelques pieds, M. le Président, ce n'est pas important.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, à l'aide
à la restructuration municipale, élément 1, j'aurais
certaines questions à poser au ministre. Je n'ai pas d'objection
à céder le pas à l'Opposition officielle si elle
désire le faire avant moi. Je suis bien respectueux de cette
priorité.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le ministre... Vous n'avez pas
d'objection?
M. Bellemare (Johnson): Non je n'ai pas d'objection. Je vous
laisse votre droit, qui est celui de l'Opposition officielle.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait
nous dire ce que comporte, ce que recèle comme politique
l'élément 1, qui concerne l'aide à la restructuration
municipale et où on s'aperçoit qu'il y a une augmentation quand
même assez appréciable au niveau des crédits?
M. Goldbloom: II y a deux composantes à ce programme. Il y
a le regroupement des municipali-
tés et l'aide financière que nous consacrons à ce
regroupement. Il y a l'aménagement du territoire et l'aide
financière que nous accordons aux municipalités pour que cet
aménagement se fasse, sur une base professionnelle et scientifique.
Tel n'a pas été le cas à l'échelle de la
province, jusqu'à maintenant, et s'il y a une augmentation à ce
poste budgétaire, à ce programme, cette année, c'est en
bonne partie parce que nous reconnaissons la nécessité de
poursuivre plus activement une politique de définition de
l'aménagement à donner à notre territoire, et nous
reconnaissons que les municipalités ont de la difficulté à
assumer, sur le plan financier, cette responsabilité additionnelle.
C'est ainsi, M. le Président, que nous voudrions, et je
déborde peut-être le cadre de ce programme en le disant, parce que
ce n'est pas avec les montants que nous avons ici que nous allons tout
réussir en une seule année, mais nous voudrions, à
même ce genre de programme et avec ce genre d'approche que, partout dans
la province, nous ayons des schémas d'aménagement, des plans
directeurs de l'utilisation du sol qui permettraient de conserver les
éléments précieux qui risquent d'être perdus s'il
n'y a pas de planification et s'il n'y a pas de mesures de protection qui sont
imposées. Ces mesures doivent être imposées en vertu de
quelque chose qui est connu, qui est présenté publiquement, qui
finit par être accepté au niveau local et dans une certaine
mesure. Parce que je ne voudrais pas que nous ayons une autorité
supérieure qui serait toujours imposée aux municipalités
et je ne voudrais pas que l'autorité centrale, à Québec,
remplace l'expression de l'avis des contribuables, localement, quant à
l'utilisation du sol autour de leurs propriétés actuelles. Mais,
quand même, il faut qu'il y ait une certaine approbation de certains
éléments de cet aménagement au nom d'une planification
générale, régionale et provinciale.
C'est dans ce sens que nous voulons poursuivre, de façon plus
vigoureuse, cette politique de confection de schémas valables
d'aménagement, amenant les municipalités à se rencontrer
et à s'entendre et en leur fournissant, à cette fin, une certaine
aide professionnelle, que ce soit par la présence de fonctionnaires si
les fonctionnaires sont nombreux et disponibles et, dans le cas contraire, par
la présence de personnes professionnelles tirées du secteur
privé. Mais il nous semble essentiel que ce travail se fasse. C'est un
début de ce qui devra être encadré par une politique
générale que nous sommes en train de définir.
Je me permets deux commentaires précis. Nous avons, depuis
décembre I972, un document de travail qui a été
publié à ce moment, qui était, dans l'esprit de mon
prédécesseur, un avant-projet de loi de l'urbanisme et de
l'aménagement du territoire. Cet avant-projet de loi a été
l'objet de nombreux commentaires et ces commentaires nous ont amenés
à le repenser. Ce travail n'est pas encore terminé. Mais,
entre-temps, voulant acq uérir une expérience pratique qui
servirait à la confection d'un texte valable que je pourrais
présenter devant l'Assemblée nationale, nous avons, à la
fin de juillet dernier, obtenu de l'Assemblée nationale l'adoption d'une
Loi modifiant la Loi de la communauté régionale de l'Outaouais;
cela, pour donner à cette communauté régionale, un pouvoir
qui n'existait pas auparavant dans sa loi constitutive, celui de mettre en
vigueur un schéma régional et définitif, en imposant, pour
cette fin, certaines contraintes aux municipalités membres de la
communauté régionale, c'est-à-dire que, si le
schéma régional est pour avoir un sens pratique, il faut que les
municipalités individuelles, en prenant leurs responsabilités
locales, respectent la conformité de leur propre projet avec le
schéma régional.
Dans ce sens, il ne faudra pas que le schéma régional soit
tellement détaillé que la marge de manoeuvre des
municipalités et de leurs contribuables, quartier par quartier,
disparaisse. C'est cet équilibre que nous cherchons à
définir, puisque c'est depuis maintenant huit mois que nous avons cette
loi en vigueur et que nous assistons à un début de son
application dans l'effet concret.
Dans la région en question, il faudra encore un peu de temps, un
peu plus d'expériences vécues pour pouvoir déterminer une
politique plus générale. Mais c'est, très clairement, le
but du gouvernement et du ministère.
Le Président (M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je ne veux pas faire perdre de temps
inutilement. Je vais vous réciter les questions que j'ai à vous
poser sur la restructuration municipale. Vous m'en donnerez les réponses
par ordre. Dans ce que vous venez de nous réciter, quant à la
restructuration, regroupement des municipalités, premièrement,
quelles sont les municipalités qui seront concernées? C'est ma
première question.
M. Goldbloom: Je m'excuse, j'étais distrait pour un
instant.
M. Bellemare (Johnson): Quelles sont les municipalités qui
seront touchées et concernées dans un regroupement particulier de
cette année? Quel en est le nombre? Si le ministre peut nous donner
quelques exemples, cela me satisferait. On prévoit, d'ailleurs, aussi
$200,000 pour des services, c'est à la catégorie 4 dans le
fonctionnement, l'opération de l'élément I. Ma question
est: Combien sera dépensé pour les achats de services
professionnels et administratifs? Combien sera dépensé pour les
honoraires et dépenses des membres de jury et de comités de
commissions? Est-ce que le ministre me suit? Troisième question, on
prévoit dans ce programme no I, à l'élément 1, un
transfert de $1,657,200, et, si je vois les notes explicatives, elles disent
que dépenses de transfert, cette catégorie regroupe les paiements
effectués à des personnes, des corporations ou institutions qui
ne constituent ni des paiements pourservices au gouvernement, ni des achats.
Alors, je voudrais avoir une explication sur ce $1,657,200 qui est au budget
à la catégorie 10, transfert.
M. Goldbloom: Ce sont les trois questions. M. Bellemare (Johnson):
Ce sont les trois.
M. Goldbloom: Oui, d'accord. Quant aux municipalités qui
sont visées par des études présentement, on constatera
qu'il y en a qui sont déjà visées par une loi qui a
été adoptée, mais dont l'application n'est pas encore
complète. C'est le cas de certaines municipalités du
Haut-Saguenay et de la Baie-des-Ha! Ha! La formation de la future ville de
Chicoutimi, la grande ville de Chicoutimi et, ultérieurement, la
formation de la ville de Saguenay qui grouperait le secteur Chicoutimi et le
secteur Jonquière, c'est un processus qui est en marche. La formation,
par le regroupement de quatre municipalités du secteur de la
Baie-des-Ha! Ha!, de la nouvelle ville pour laquelle on propose le nom
Ville-de-la-Baie, est aussi en marche et sera effectuée en vertu de la
loi déjà adoptée le 1er janvier dernier. Il y a d'autres
dossiers qui sont à l'étude et dont l'étude progresse
à un rythme qui varie selon l'intérêt des citoyens surtout,
li y a un dossier qui devient maintenant assez actif, celui de
l'agglomération de Saint-Hyacinthe. Il y a quelques autres dossiers qui
sont très actifs. Je vous en donne quelques exemples: la ville de
Mistassini et la paroisse de Saint-Michel-de-Mistassini. Il a été
question d'inclure la ville de Dolbeau dans cette considération, mais,
pour l'instant, cela ne fait pas l'objet de notre étude. Nous
travaillons seulement avec la ville et la paroisse de Mistassini. Le village et
la paroisse de Contrecoeur travaillent ensemble depuis quelques semaines
seulement vers une fusion possible.
Notre collègue, le député de Lévis, a fait
allusion, hier soir, à un travail qui se fait entre sa ville, celle de
Lauzon et celle de Saint-David-de-l'Auberivière. Je m'excuse, pour
compléter cet élément de réponse, nous avons retenu
les services d'une firme de consultants pour aider les municipalités
dans l'examen de l'opportunité de cette fusion. Nous avons fait de
même avec les sept municipalités de la côte de Beauport.
C'est une autre firme de consultants dont nous avons retenu les services pour
que ce travail se poursuive.
Nous avons également un problème un peu particulier sur la
rive sud de Montréal où une toute petite municipalité qui
s'appelle Notre-Dame-du-Sacré-Coeur connaît des difficultés
financières qui sont majeures, et nous avons en perspective ce
travail n'est pas encore engagé vraiment l 'examen de
l'opportunité d'une fusion de cette municipalité avec la ville de
Brossard.
Nous avons peut-être quelques autres projets qui impliquent des
municipalités de moindre taille. Je n'ai pas toute la liste ici avec
moi, M. le Président. Si...
M. Bellemare (Johnson): Je ne voudrais pas interrompre le
ministre. C'est simplement parce qu'il y a une question dans
rénumération de ces municipalités, vous n'y voyez ni le
Cap-de-la-Madeleine, ni Trois-Rivières, ni
Trois-Rivières-Ouest?
M. Goldbloom: Je savais que la question viendrait et la
réponse est non, M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Merci!
M. Goldbloom: ...nous n'avons aucune
vélléité de cette nature.
M. Bellemare (Johnson): Je tiens à me le faire dire
à chaque occasion.
M. Goldbloom: Je suis tenté cependant, de simplifier une
foule de problèmes en prenant toutes les municipalités du
comté de Johnson et d'en faire une seule municipalité.
M. Bellemare (Johnson): Vous allez avoir de la difficulté,
parce qu'il y en a 39. Dans certains cas, je pense que ce serait
peut-être nécessaire.
Ma deuxième question, M. le Président...
M. Goldbloom: Vous m'indiquerez lesquelles.
M. Bellemare (Johnson): Non, je ne touche pas à cela.
M. Goldbloom: Très bien!
M. Bellemare (Johnson): C'est volontaire, d'ailleurs.
Ma deuxième question: On prévoit $200,000 pour les
services. Quand je vois la définition des services, on y retrouve
là un...
M. Goldbloom: M. le Président, c'est simplement que je
viens d'indiquer...
M. Bellemare (Johnson): Non, mais quelles sont, par exemple, les
dépenses qui seront retenues pour des services professionnels ou
administratifs? Et dans ces dépenses, a-t-on compris les honoraires et
dépenses de tous les membres des jurys, des comités et des
commissions?
M. Goldbloom: Là, M. le Président, je m'excuse,
mais je ne suis pas parfaitement la question de l'honorable
député...
M. Bellemare (Johnson): Parce que c'est la
définition...
M. Goldbloom: ... quand il parle de jurys et de commissions.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est ce qu'on trouve dans les
définitions, les notes explicatives du début quand on parle de
services. Le premier volet de ma question comme dirait si bien le
député de Chicoutimi est: Y a-t-il des firmes dont l'achat
des services professionnels ou administratifs sera requis?
M. Goldbloom: Justement, M. le Président. J'en ai fait
mention tout à l'heure.
M. Bellemare (Johnson): Oui, pour une, celle de Lévis.
M. Goldbloom: Pour deux: Lévis et la côte de
Beauport.
M. Bellemare (Johnson): La côte de Beauport. M. Goldbloom:
C'est ça!
M. Bellemare (Johnson): Ce sont deux firmes distinctes.
M. Goldbloom: C'est ça! Voyez-vous, M. le
Président...
M. Bellemare (Johnson): II n'en est pas question pour les
autres.
M. Goldbloom: Non. Ce que j'ai fait, tout récemment, c'est
de convoquer les principaux fonctionnaires du service en question, avec le
sous-ministre, et nous avons regardé ensemble toute la liste, parce
qu'il y a de nombreuses petites municipalités qui discutent de
leurfusion possible, villages et paroisses, ainsi de suite. Il y a aussi des
annexions qui tombent sous la juridiction du même service. Nous avons
examiné toute la liste. Il y a un certain nombre d'unités de
regroupement qui ont été décrétées en vertu
de la loi 276, mais, depuis plus de deux années maintenant, il n'y a
plus de décret d'unités de regroupement. Il y a aussi desfusions
volontaires qui nous sont proposées par les municipalités
elles-mêmes. Devant le nombre de requêtes, il a fallu examiner la
possibilité, pour notre équipe, de faire tout le travail.
Il est évident que, sans vouloir couper les vivres à
l'entreprise privée, ou si nous avons des fonctionnaires qui sont
déjà rémunérés par les deniers publics et
qui peuvent faire un travail, il est normal, dis-je, que nous utilisions les
services professionnels de nos propres fonctionnaires. Mais il est
évident que nous ne pourrions le faire dans tous les cas si les cas sont
nombreux et surtout s'il y a certains dossiers majeurs et complexes qui
pourraient prendre tout le temps d'un certain groupe de fonctionnaires. Nous
avons fait le partage et nous sommes venus à la conclusion que,
présentement, avec les dossiers dont j'ai donné
l'énumération, il y a ces deux dossiers majeurs qui
exigeraient... Il est possible que, dans d'autres cas, nous soyons
obligés d'avoir recours à l'entreprise privée qui...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que, dans le lac Saint-Jean, le
Haut-Saguenay, il y a eu une firme qui a travaillé sur cela?
M. Goldbloom: Jusqu'à maintenant, non, M. le
Président. Nous avons fourni un chargé de dossiers qui a
travaillé avec le grand dossier de toute la région jusqu'à
l'adoption de la loi en décembre dernier. Par la suite, pour les
secteurs, nous avons nommé un chargé de dossiers pour chaque
secteur et ce chargé de dossiers est un fonctionnaire. Cependant, il y a
une municipalité, la cité de Chicoutimi, qui a pris la
décision, elle...
M. Bellemare (Johnson): ...elle-même. Ah oui!
M. Goldbloom: ... de retenir les services d'une firme de
consultants.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, je ne vous ai pas
posé la question parce que je connais la région de
Chicoutimi.
M. Goldbloom: Je tiens à souligner que c'est une
décision prise et une responsabilité financière prise par
la cité de Chicoutimi. Mais, dans les deux autres cas où nous
avons senti le besoin d'avoir de l'aide additionnelle à cause du volume
du travail, nous assumons le coût de ces études.
M. Bellemare (Johnson): Dans l'opinion du ministre, il y en a
donc dix, neuf, plus, peut-être, une autre, qui feraient le sujet cette
année des montants qui sont ici signalés au budget?
M. Goldbloom: M. le Président, pour que la réponse
soit complète, il faudra que je souligne qu'il y a un grand nombre de
petits cas où des municipalités discutent ensemble de
l'opportunité d'une fusion. Je donne un exemple qui m'est arrivé
il y a à peine un mois. Les représentants du village et de la
paroisse de Saint-Timothée dans le comté de Beauharnois, sont
venus me voir pour me demander l'aide du ministère pour l'étude
de leur fusion possible. La rencontre que j'ai eue avec les fonctionnaires a eu
lieu avant cela. Il y a deux autres municipalités de cette même
région et puisqu'elles n'ont pas indiqué publiquement leur
intérêt je ne voudrais pas mentionner le nom, ici, aujourd'hui,
mais les représentants de ces deux municipalités sont venus me
voir encore plus récemment pour demander l'aide du ministère et
déjà nous avions prévu que les fonctionnaires seraient
occupés avec la foule de petits cas et les quelques grands cas que j'ai
mentionnés. Donc, il est fort possible que nous ayons besoin de
consultants de l'extérieur pour quelques autres dossiers.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le cas de Dol-beau et de
Mistassini, que vous avez mentionné, est-ce que je dois comprendre que
ces municipalités ou ces villes ont fait appel, à l'heure
actuelle, à l'aide du ministère des Affaires municipales?
M. Goldbloom: Oui. Et nous avons un chargé de dossier
pour...
M. Bédard (Chicoutimi): Dolbeau et Mistassini?
M. Goldbloom: C'est Mistassini et la paroisse de
Saint-Michel-de-Mistassini, la ville de Dolbeau n'est pas visée...
M. Bédard (Chicoutimi): Elle n'a pas fait appel
encore?
M. Goldbloom: ... elle n'a pas formulé de demande
précise, récemment au moins; paraît-il qu'il y a eu des
discussions dans le passé, mais pas dans le passé récent.
Quand je suis allé dans la région, j'ai
rencontré les deux conseils municipaux, la ville de Dolbeau
n'était pas présente, elle n'a pas demandé d'être
présente, elle n'a pas demandé de participer à
l'étude une fois qu'il était su de tout le monde que nous allions
poursuivre l'étude pour la ville et la paroisse de Mistassini.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le cas de
l'agglomération de Chicoutimi, comme vous le mentionniez, tout à
l'heure, la ville de Chicoutimi a fait appel à une firme
indépendante, à savoir Pommainville, pour faire une analyse et
non seulement la ville de Chicoutimi, parce que je l'apprends au ministre
peut-être, mais également Chicoutimi-Nord,
Rivière-du-Moulin, et la paroisse de Chicoutimi se sont entendues pour
faire appel aux services de la même firme. A côté de cette
étude qui sera faite par cette firme indépendante, le
ministère lui-même a-t-il l'intention de poursuivre une
étude de manière à pouvoir comparer au niveau des
résultats?
M. Goldbloom: Essentiellement, oui, M. le Président,
c'est-à-dire que nous allons contrôler ce qui se fera, et, sans
manquer de respect pour la firme qui poursuivra son travail, nous allons tirer
nos propres conclusions aussi. Je pense bien que c'est une entreprise
d'envergure, la fusion de ces quatre municipalités. Si nous devions
faire tout le travail nous-mêmes, nous devrions sûrement retirer
d'autres dossiers à certains fonctionnaires, pour les affecter plus
complètement à ce dossier. Puisque la ville de Chicoutimi a pris
l'initiative de retenir les services d'une firme, nous allons suivre le
travail, mais notre chargé de dossiers sera là
régulièrement, et il fera rapport régulièrement
à la hiérarchie ministérielle.
M. Bellemare (Johnson): L'autre question est ma dernière.
On prévoit $1,650,000 de transfert, à l'article 10, aux pages 3
et 4; je vois, dans les notes explicatives: Cette catégorie regroupe les
paiements effectués à des personnes, à des corporations ou
des institutions qui ne constituent ni des paiements pour services au
gouvernement, ni des achats...
M. Goldbloom: Ce sont les subventions que nous accordons aux
municipalités regroupées, à raison d'un maximum de $15 per
capita, réparties sur une période de cinq ans,
c'est-à-dire $3 per capita par année pour les cinq
premières années de l'existence de la nouvelle
municipalité. L'augmentation...
M. Bellemare (Johnson): L'augmentation est de $500,000 cette
année.
M. Goldbloom:... est rendue nécessaire par les
regroupements que nous avons effectués en décembre et qui
touchent des populations importantes, à peu près 130,000 de
population dans le cas du Haut-Saguenay, pas tout à fait ce chiffre dans
l'Outaouais, parce que la ville de Hull n'est pas touchée par le
regroupement; mais cela veut dire qu'il y a des sommes importantes à
verser à ces municipalités, cela, en reconnaissance notamment du
fait que quand il y a regroupement, il y a presque toujours
inégalité de services entre les diverses composantes de la
nouvelle municipalité. Il y a des dépenses additionnelles, si on
veut donner une égalité raisonnable de services surtout le
territoire. Il y a d'autres dépenses inhérentes à la
fusion qu'il faut respecter. Je ne cache pas que la fusion serait moins
attrayante si nous ne donnions pas d'aide, parce que dans certaines
municipalités, il y aurait des augmentations plus importantes de taxe
pour atteindre un niveau d'égalité sur tout le territoire de la
nouvelle municipalité.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre me dit que cela va
coûter $600,000 seulement pour ces deux nouvelles agglomérations?
En même temps, tandis que j'ai la parole, durant l'exercice financier
1974/75 qui s'est terminé, le ministre peut-il nous dire combien il y a
eu de regroupements? Quel en est le nombre, pendant l'année qui vient de
se terminer?
M. Goldbloom: Pendant l'année qui vient de se terminer,
oui, nous pouvons vous donner cela.
M. Bellemare (Johnson): A part l'Outaouais et le
Haut-Saguenay.
M. Goldbloom: II y a eu onze regroupements effectués au
cours de cette année.
M. Bellemare (Johnson): Y a-t-il de grosses municipalités
parmi celles-là?
M. Goldbloom: Oui, justement, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): A part le Saguenay et l'Outaouais.
M. Goldbloom: Non, mais si l'on regarde les subventions qui sont
prévues pour l'exercice en cours.
M. Bellemare (Johnson): Vous dites qu'il y en a eu onze.
M. Goldbloom: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Onze regroupements, à part le
Haut-Saguenay et l'Outaouais, quelles sont les municipalités qui ont une
certaine importance?
M. Goldbloom: Je vous en donne la liste, M. le Président,
sans m'arrêter à l'importance. Je pense que le
député de Johnson connaît les municipalités assez
bien.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Goldbloom: La ville d'Amos, avec la municipalité
d'Amos-Ouest; la paroisse de Saint-Apollinaire avec le village de Francoeur,
dans le comté de Lotbinière; le village et la paroisse de
Saint-Clet dans le comté de Vaudreuil-Soulanges; la municipalité
de Grande-Rivière avec celle de
Grande-Rivière-Ouest et Petit-Pabos dans le comté de
Gaspé; Saint-Pierre-de-Broughton avec la partie est du canton de Leeds.
Ensuite, les importantes agglomérations, la nouvelle ville de
Jonquière qui vient d'être créée...
M. Bellemare (Johnson): Oui, ça, c'est d'accord.
M. Goldbloom:... la nouvelle ville de Gatineau, la nouvelle ville
de Buckingham, Lucerne, Val-des-Monts, Lapêche, Pontiac, et nous avons
également Saint-Sébastien, village et paroisse, dans le
comté de Frontenac.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire qu'à part les
deux grandes qui ont été faites par des lois, les autres sont
presque des annexions.
M. Goldbloom: C'est cela. Maintenant, M. le Président, je
voudrais souligner que les crédits additionnels devenus
nécessaires à cause des regroupements effectués
sont...
M. Bellemare (Johnson): Particulièrement attachées
à ces deux grands centres.
M. Goldbloom: Oui, et...
M. Bellemare (Johnson): Les autres sont très minimes.
M. Goldbloom: C'est cela. Si je donne la liste des montants, le
député verra que c'est déjà la majeure partie de
l'augmentation prévue. On a, par exemple, $190,000 pour
Jonquière; $170,000 pour Gatineau; $39,000 pour Buckingham; $53,000 pour
Lucerne; $8,000 pour Val-des-Monts; $13,000 pour Lapêche $9,000 pour
Pontiac. On voit que, déjà, on dépasse les $400,000.
M. Bellemare (Johnson): Mais l'augmentation est de
$600,000...
M. Goldbloom: Presque $500,000.
M. Bellemare (Johnson): On parle de $600,000 de transfert.
M. Goldbloom: C'est pour tenir compte des autres...
M. Bellemare (Johnson): La proportion la plus considérable
va à la ville de Saguenay.
M. Goldlboom: Une addition rapide me donne presque $500,000.
M. Bellemare (Johnson): La nouvelle ville de Jonquière
plus celle de l'Outaouais.
M. Bédard (Chicoutimi): La nouvelle ville... M.
Goldbloom: C'est ça.
Le Président (M. Picard): Est-ce que cela répond
à vos trois questions?
M. Bellemare (Johnson): Pour moi, ça répond
à mes trois questions.
M. Goldbloom: J'aimerais ajouter un détail, M. le
Président. Je ne les ai pas comptés, mais à vue d'oeil un
peu rapide, il y a une soixantaine de dossiers que nous avons dans le paquet
des regroupements et peut-être 45 dans le grand dossier des annexions.
Vous voyez que même si la population est généralement
petite dans chaque cas, chaque dossier a quand même besoin d'une
attention soignée.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans Lévis, la côte
de Beauport, Saint-Hyacinthe, si les études que vous faites
s'avèrent positives, est-ce que l'intention du gouvernement peut
être d'aller jusqu'à des fusions coercitives ou des fusions
forcées, tel que la situation s'est présentée dans le
Haut-Saguenay?
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que mon
désir serait d'encourager la conclusion d'une entente entre les
municipalités concernées. Les dossiers que j'ai mentionnés
nommément sont ceux qui me semblent les plus importants. Parmi
ceux-là, c'est seulement celui de Saint-Hyacinthe qui présente
des caractéristiques un peu semblables à celles que nous avons
constatées dans l'Outaouais et dans le Haut-Saguenay.
Si la complexité du dossier est telle qu'il n'est pas possible
d'amener tout le monde à une unanimité et s'il faut trancher une
question, peut-être que je serai amené à le faire. Mais tel
n'est pas mon désir et les instructions que nous avons données
aux fonctionnaires qui travaillent à ces dossiers je souligne,
entre parenthèses, que celui de l'agglomération de
Saint-Hyacinthe n'est actif vraiment que depuis lundi soir de cette semaine
quand j'étais dans la région, et j'ai fait part aux dirigeants
municipaux de certaines conclusions auxquelles nous en étions venus.
Fermez la parenthèse et je dirai tout simplement que les
instructions que j'ai données sont de travailler avec les
municipalités, de façon à les amener à
s'entendre.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que, dans Saint-Hyacinthe,
j'ai remarqué que vous aviez eu à peu près la même
approche que celle que vous avez eue dans le Haut-Saguenay, en parlant, entre
autres, de la nécessité de l'évaluation de l'opinion
publique. Je voudrais savoir quelles sont les intentions précises du
ministre lorsqu'il parle d'évaluation de l'opinion publique. Est-ce que,
comme cela s'est produit dans le Haut-Saguenay, cela va consister uniquement et
exclusivement dans l'utilisation d'un sondage.
M. Goldbloom: Pour l'instant, M. le Président, fort de
l'expérience du Haut-Saguenay et de l'Outaouais qui ne s'est pas
révélée malheureuse, je vais me contenter...
M. Bédard (Chicoutimi): On verra plus tard, dans cela?
M. Goldbloom: C'est cela. Notamment, au Saguenay, je suis
assuré de la bonne collaboration des députés. Donc, je
suis convaincu que la réussite sera tout à fait satisfaisante.
Alors, je vais me contenter de cette évaluation que j'ai faite.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sera une évaluation par
sondage, celle que vous entendiez à ce moment-là.
Maintenant, lorsque vous avez parlé de l'élément I,
vous avez parlé, entre autres, de regroupement...
Le Président (M. Picard): Un instant, avant de commencer.
Le député d'Abitibi-Ouest m'a demandé la parole il y a
déjà 25 minutes.
M. Bellemare (Johnson): II est patient.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais simplement des
directives. Ce sont des directives que je voudrais. Vous permettez?
Le Président (M. Picard): II m'a dit que c'était la
même chose.
M. Boutin: C'est sur la restructuration. Tantôt, on a
chevauché entre l'élément I et l'élément 2,
en ce qui concerne l'aide aux restructurations municipales ainsi que l'aide
apportée aux plans directeurs d'urbanisme.
J'aimerais savoir si vous avez des normes fixées en ce qui
concerne l'aide pour les plans directeurs d'urbanisme dans les
municipalités. Est-ce que vous croyez, sur les projets qui seront
apportés, qu'il y aura un certain pourcentage? Est-ce que cela marchera
en pourcentage, les montants qui pourront être attribués? Ou si,
d'un autre côté, on va tenir compte d'un certain nombre de gens
pour donner ces subventions?
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons voulu commencer
tranquillement et nous reconnaissons le fait qu'il n'y a pas beaucoup de
municipalités, de taille relativement petite, qui ont un plan
d'urbanisme qui est valable. Nous voyons que, par contre, les importantes
villes, même les villes moyennes, ont généralement une
notion assez bien définie de l'utilisation de leur territoire, ont des
règlements de zonage, de lotissement et de construction.
Nous croyons que, là où il y a un développement qui
se fait et qui touche une municipalité relativement petite et qui n'a
pas de tels règlements, de tels plans directeurs, cette situation nuit
beaucoup au bon développement du Québec et à la bonne
utilisation de notre territoire.
Nous constatons, par exemple, que, là où il y a une
municipalité urbanisée qui offre une gamme de services
intéressante et qui a planifié son propre développement,
et qui a imposé des contraintes à ce développement pour ne
pas avoir n'importe qui, n'importe où... Entre-temps, il y a, à
côté de cette municipalité, de cette ville, une petite
municipalité, mais peut-être en population seulement, mais grande
en territoire. C'est souvent le cas. Ce territoire commence à
s'urbaniser sur la frontière avec la ville. Mais l'urbanisation
n'étant pas faite selon des normes, n'étant pas faite selon des
règlements existants, elle ne répond pas aux mêmes
critères et aux mêmes principes que le développement de la
ville.
Les gens qui habitent cette frange qui s'urbanise s'adressent à
leur municipalité pour l'obtention de services et, souvent, ne sont pas
en mesure d'obtenir ces services, parce que les moyens financiers de cette
municipalité ne suffisent pas.
La municipalité, nous en avons discuté hier soir,
préfère ne pas ajouter un fardeau important à ses
contribuables pour la fourniture de services. Souvent, l'argument est que
l'ensemble des contribuables devrait payer des taxes additionnelles pour ces
services et seulement les gens du secteur organisé en profiteraient pour
un temps indéterminé.
Or, ces gens se tournent vers la ville et disent: Nous aimerions
être annexés à la ville ou bien il disent: Notre
municipalité, dans son ensemble, devrait être fusionnée
à la ville. L'annexion ou la fusion, selon le cas, se fait et la ville
se trouve soudainement avec un nouveau quartier qui ne répond pas du
tout aux normes raisonnables qu'elle aurait voulu imposer à son propre
développement. Cela crée des situations extrêmement
désagréables pour tout le monde. Il y a, le mot n'est pas trop
fort, des bidonvilles qui existent comme cela et qui doivent être
assimilés par des villes qui voudraient quand même avoir un
développement raisonnable et être fières de ce qui se fait
sur leur territoire.
Pour cette raison, nous avons voulu commencer par une aide aux
municipalités relativement petites et cette aide est donnée aux
municipalités qui en ont fait la demande et elles sont nombreuses. Sur
à peu près I25 demandes que nous avons eues, nous n'avons pas
été en mesure de répondre positivement à chacune de
ces demandes, mais nous en avons au moins une cinquantaine qui sont
visées parce programme. Si j'indique que nous avons établi, pour
l'instant, pour ces municipalités, en proportion de leurs demandes, un
maximum de $6,000 par dossier, il est évident que ce n'est pas avec
$6,000 que l'on peut, avec l'aide d'une personne professionnelle, confectionner
un schéma d'aménagement très détaillé pour
tout un territoire. C'est quand même toute une différence que nous
allons faire dans les petites municipalités. Nous étudierons,
entre-temps, l'opportunité de donner une aide additionnelle aux
municipalités plus grandes, surtout celles qui font partie d'une des
importantes agglomérations d'un des centres de vitalité de notre
province où il faut faire plus que nous ne faisons présentement.
Mais, cette aide, se retrouverait-elle dans le budget au poste de l'aide
à l'aménagement du territoire ou serait-ce une aide
générale par le régime général des
subventions? Cela reste à déterminer.
NI. Boutin: Ma deuxième question...
Le Président (M. Picard): Est-ce que cela répond
à votre question?
M. Boutin: Oui, à cette question. Ma deuxième
question concerne encore aussi les schémas d'aménagement.
J'aimerais avoir la confirmation du ministre, à savoir si c'est le
ministère des Affaires municipales qui va devenir responsable des
schémas d'aménagement régionaux.
M. Goldbloom: Cela dépend de la définition de
"région". C'est un mot que nous utilisons dans un certain contexte pour
désigner les dix régions administratives de la province, mais,
parce qu'elle a un sens qui peut s'appliquer autrement, on peut définir
une partie d'une grande région administrative comme étant quand
même la région d'Amos, la région de Lévis. On en
parle couramment. Il faudrait peut-être adopter un vocabulaire plus
précis, parce que nous avons les dix régions administratives.
A l'échelle de ces dix régions administratives, l'Office
de planification et de développement du Québec a entrepris la
définition de grands traits de l'utilisation possible du territoire,
mais il faut faire la distinction entre un schéma vraiment
régional et un schéma d'aménagement pour un tissu urbain
défini. Le détail n'est pas du tout le même.
Quand on parle d'un schéma régional, on parle de quelque
chose qui est assez général et qui permet de voir les tendances
et les secteurs à vocation particulière, les secteurs à
protéger sur le plan agricole et ainsi de suite.
A l'échelle de la municipalité et à
l'échelle de l'agglomération et à l'échelle d'un
certain territoire autour de l'agglomération, parce que quand on dit
agglomération, on dit généralement sans le dire
agglomération urbanisée, il faudra quand même
prévoir le développement du territoire semi-rural qui l'entoure
et la protection, notamment, des terrains agricoles qui risquent d'être
perdus et qui sont perdus à un rythme inquiétant, je l'ai souvent
dit. Alors, il faudra qu'à ce niveau il y ait une définition
très détaillée du schéma. Il faudra que les gens
s'entendent. Il faudra que les municipalités qui partagent la
responsabilité d'un territoire donné, d'une agglomération
avec sa frange semi-urbaine qui risque d'être développée,
que ce genre d'agglomérations constituent une table de discussion; il
faudra que cette table de discussion soit alimentée par des
données scientifiques fournies par une personne compétente,
fonctionnaire si les fonctionnaires sont disponibles, personne de l'entreprise
privée, sinon, tout comme dans l'autre cas que nous avons discuté
tout à l'heure, et que d'abord au niveau local, il y ait acceptation et
donc mise en vigueur de ce schéma et que tout le monde soit tenu de
respecter ce schéma sectoriel. Il faudra aussi pour les schémas
de cette envergure, je pense, que le gouvernement ait son mot à dire et
donne une certaine approbation. Après tout, s'il y a deux
agglomérations qui ne sont pas très loin l'une de l'autre et s'il
n'y a pas de coordination entre les deux, cette coordination peut se faire par
des rencontres et peut aussi se faire par l'exercice d'une autorité
gouvernementale.
Si, parexemple, deux agglomérations se proposent chacune un
très important parc industriel, cequi risque d'être le cas de
beaucoup d'agglomérations, et si, dans la planification du
ministère de l'Industrie et du Commerce, ce n'est pas logique, il faut
que quelqu'un tranche et dise: Ecoutez, vous ne pouvez pas toutes les deux
avoir la même chose.
Il y a d'autres considérations, comme le réseau routier,
parexemple. Si l'on prévoit une implantation X, Y, Z, il faut
prévoir les moyens de transport par rapport à ces implantations.
Il faut que le ministère des Transports se prononce sur cela. Donc, il
faut, quand une région ou une sous-région est impliquée,
que le gouvernement assume la responsabilité. J'exprime en dernier lieu
un avis, et ce n'est qu'un avis personnel en ce moment, mais je crois que, pour
la municipalité, il devrait suffire qu'elle dépose chez le
ministre son schéma d'aménagement. Je pense que si le ministre
devait approuver tous les schémas de toutes les municipalités de
la province, ce serait un travail qui n'en finirait jamais.
Il faudrait quand même que le ministre ait connaissance de cela,
et que le gouvernement prenne la responsabilité d'assurer
l'intégration de chaque schéma municipal à un
schéma sectoriel et régional aussi.
M. Boutin: M. le Président, je voudrais aussi poser une
question au ministre. On remarque que, dans le discours inaugural, il y aura le
dépôt d'un avant-projet de loi sur le zonage agricole. A
l'intérieur du même domaine, est-ce que le ministère de
l'Agriculture va transiger directement avec les municipalités en ce qui
concerne les délimitations agricoles ou s'il va y avoir de biais une
information ou une directive du ministère des Affaires municipales?
M. Goldbloom: M. le Président, si je saisis bien la
question de mon collègue d'Abitibi-Ouest, il demande si le
ministère de l'Agriculture va transiger directement avec les
municipalités ou si c'est par le truchement du ministère des
Affaires municipales par l'intermédiaire de notre ministère que
les communications se feront. La formule n'est pas encore
déterminée de façon définitive, mais il y a deux
éléments là-dedans qui sont essentiels. Il faut d'abord
que les municipalités soient consultées. Je pense que c'est
très important que cela soit assuré.
Deuxièmement, que les deux ministères se concertent et
siègent ensemble; cela, comme principe, est déjà acquis.
Ce que nous visons, c'est une série, pas une série, mais une
consultation double, c'est-à-dire que les deux ministères
consultent les municipalités et que les deux ministères
consultent le milieu agricole, notamment par le truchement de l'Union des
producteurs agricoles, mais pas nécessairement en exclusivité, et
que le mariage de ces deux points de vue ait pour résultat la
définition d'un zonage agricole. Il serait, à mon avis,
impensable que le milieu agricole prenne les décisions de zonage
agricole sans consultation des municipalités. Il serait également
inacceptable que les municipalités prennent la décision sans
consultation du milieu agricole. Si l'on adopte ce principe, il faudra que les
deux ministères partagent la responsabilité de la consultation et
partagent, dans une mesure qui reste à déterminer, les
décisions ultimes à prendre ou à entériner.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on a
parlé, à l'élément I, de regroupement,
d'urbanisation, de schémas d'aménagement. Je voudrais savoir...
Lors de l'étude des derniers crédits, concernant les plans
d'urbanisme, vous aviez signalé qu'il devait y avoir dépôt
d'un rapport, à savoir le rapport Castonguay, sur l'étude qu'il a
à faire concernant l'urbanisation. Je voudrais savoir où en est
rendu ce rapport et quand doit-il être déposé, parce que
normalement, il devrait l'être à l'heure actuelle. Y en a-t-il un
rapport préliminaire qui a été déposé? Y
a-t-il déjà eu des communications suffisantes avec le ministre
pour que ce dernier puisse nous donner peut-être un aperçu des
grandes lignes que pourrait être ce rapport? Egalement, le ministre,
puisqu'il s'agit de la restructuration municipale... Je pourrai revenir. C'est
parce que, M. le Président, je suis en train de me demander de quelle
manière je vous demande une directive procéder.
J'ai au moins 20 à 25 questions. Maintenant, je m'aperçois que
depuis le début de la séance, je n'ai eu l'occasion de poser
qu'une question, à savoir ce que contient l'élément I
d'une façon générale et je n'ai pas pu poserd'autres
questions. Je crois que tout le monde a un droit...
Le Président (M. Picard): Le programme n'est pas
adopté. Vous pouvez revenir n'importe où, à n'importe quel
élément du programme. Même s'il était adopté,
il y a eu consentement selon lequel nous pourrions revenir plus tard. Alors,
vous pouvez aller...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est sur la manière de
procéder, M. le Président, à savoir, puisque nous n'avons
eu, en tant qu'Opposition officielle que l'occasion de poser une question
là-dessus depuis le début, s'il est dans l'intention du
président de la commission de nous indiquer qu'au début d'un
programme on dépose la série de questions qu'on a concernant ce
programme ou encore...
Le Président (M. Picard): Si vous vous en tenez à
l'intérieur du programme, il n'y a aucune sorte d'objection.
M. Bellemare (Johnson): Je pense, M. le Président, que
chacun a sa manière de procéder.
Le Président (M. Picard): C'est ça!
M. Bellemare (Johnson): Moi, j'ai procédé comme
cela. Si un autre veut procéder autrement, c'est son affaire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je demande des directives au
président.
Le Président (M. Picard): Vous avez parlé de 25
questions? Vous ne vous attendez tout de même pas que je vais vous
laisser poser 25 questions et avoir 25 réponses sans laisser le droit de
parole à quelqu'un d'autre.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est d'accord! Je vous demande
simplement s'il faut les aligner au tout début, parce qu'à ce
moment, si je fais comme les autres, je vais aligner tout simplement mes 25
questions et je vais attend re mes 25 réponses et to ut le monde va
attendre au niveau de la commission parlementaire.
Le Président (M. Picard): Procédez!
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que chacun a sa
manière de procéder, M. le Président, mais il y a des
manières qui font que cela prive les autres de pouvoir poser les
questions qu'ils ont à poser.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, simplement un
point de vue. Demain, comme je suis seul, je serai obligé d'être
devant la commission des accidents du travail. C'est pourquoi j'ai pris un peu
d'avance. Si cela a déplu au ministre, au député, pardon!
pas au ministre, jamais! je pense que...
M. Bédard (Chicoutimi): Ne présumez pas de
l'avenir.
M. Bellemare (Johnson): Actuellement, j'ai un maudit bon...
M. Bédard (Chicoutimi): Présumez!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, j'ai
procédé de cette façon, parce que je pense que la
discussion qui va se faire sur l'élément I peut se continuer une
partie de l'après-midi. J'y serai. Mais demain, c'est sûr et
certain, je vais être devant la commission parlementaire des accidents du
travail pour la Commission des accidents du travail, un domaine auquel je veux
participer. C'est pour cela que j'y suis allé avec mes... Mais si un
honorable membre de la commission veut poser une question...
Le Président (M. Picard): La présidence ne vous
fait aucun reproche sur la façon dont vous avez
procédé.
M. Bellemare (Johnson): Merci!
Sur la question qu'a posée tout à l'heure l'honorable
député d'Abitibi-Ouest, je voudrais simplement noter...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'ai
posé une question...
Le Président (M. Picard): Un instant!
M. Bellemare (Johnson): Ah! Vous l'avez posé, votre
question?
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'avais pas fini. Le
Président (M. Picard): Un instant!
M. Bellemare (Johnson): Ah! Vous avez parlé de
directives.
M. Bédard (Chicoutimi): Après avoir posé ma
question.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi a la parole.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il y a
cette question que je voudrais savoir concernant le rapport Castonguay, parce
que c'est de toute première importance et également, puisqu'on
parle de restructuration municipale, le ministre a déjà
signalé son intention de revoir la loi 276 et d'y apporter des
amendements, alors, je demanderais qu'il explicite en quels points il a
l'intention d'apporter des amendements et quel sera le processus ou
l'échéancier de ces amendements et également concernant
les schémas d'aménagement puisqu'on en a parlé et les
plans d'urbanisme? J'aimerais savoir du ministre combien il y a de plans
terminés à l'heure actuelle, que ce soient des plans
d'aménagement, des plans d'urbanisme, et concernant quelles
municipalités?
M. Goldbloom: D'abord, sur le groupe de travail que
préside M. Claude Castonguay, si ma mémoire est fidèle, la
date limite fixée pour le dépôt du rapport est le 1er
décembre de cette année.
Je suis informé que le travail va bon train et qu'il est possible
que, pour une fois, cela n'arrive pas souvent, le rapport soit disponible
même avant la date limite qui a été fixée.
Nous sommes, à toutes fins pratiques, assurés par M.
Castonguay, qu'il n'aura pas besoin de prolongation de mandat. Il est
évident que ce document qui, selon toute évidence, et selon ce
qu'on peut conclure du passé, aura une importance majeure pour notre
politique d'urbanisation. Ce document aura un intérêt tel que,
dès que j'aurai pu en prendre connaissance moi-même parce qu'il
est évident que du moment où il sera rendu public il y aura des
questions que l'on posera au ministre, il faudra que le ministre ait au moins
pris connaissance du document pour pouvoir donner des réponses valables.
J'en prendrai connaissance, c'est normal, et je le rendrai public. Nous
verrons, à ce moment-là, dans quel cadre devra se poursuivre la
discussion.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour continuer la discussion
là-dessus, est-ce qu'on peut s'attendre à la possibilité
d'une commission parlementaire qui pourrait siéger concernant le rapport
en question?
M. Goldbloom: Je n'ai pas du tout cette possibilité. Ce
serait une façon valable d'examiner le document. Mais, je pense qu'il
faudra attendre le dépôt et la publication du document pour
prendre connaissance de ces recommandations et voir dans quelle mesure nous
devrons provoquer un débat sur ce qui est recommandé, dans quelle
mesure il y aurait des recommandations immédiates à apporter,
où, par exemple, nous voudrions examiner la concordance entre les
recommandations de ce rapport et celles du rapport de la Commission de refonte
des lois municipales parce que nous avons déjà une
première tranche, comme vous le savez, M. le Président de ce
rapport. Une deuxième tranche est à l'impression
présentement et porte sur les élections municipales. D'autres
tranches arriveront avant la fin de l'année. Il est certainement
possible que nous prenions certaines de ces recommandations qui seront
formulées par la Commission de refonte des lois municipales et les
traduisions en législation cette année si cela semble logique et
s'il y a concordance à établir entre les recommandations de
l'autre commission d'étude, probablement qu'il y aura lieu de faire
cette coordination et de légiférer. Mais, en règle
générale, c'est le genre de document qui méritera un
examen public et nous trouverons le meilleur cadre pour cet examen.
M. Bédard (Chicoutimi): Plusieurs municipalités,
plusieurs villes, et c'est normal poussent pour avoir un plan d'urbanisme, un
schéma d'aménagement le plus rapidement possible.
Y a-t-il danger que ce travail devienne en partie inutile, si on devait
s'attendre à des recommandations tout à fait particulières
concernant l'étude qui est faite par M. Castonguay sur
l'urbanisation?
M. Goldbloom: Je ne le crois pas, M. le Président. Si je
le dis avec autant de vigueur et de certitude, c'est parce que, d'abord, M.
Castonguay et son groupe se penchent sur le phénomène de
l'urbanisation. Ce n'est pas une reprise de l'étude LaHaye, par exemple,
qui portait dans un contexte purement professionnel et urbanistique, sur la
manière de déterminer l'utilisation du territoire.
Deuxièmement, parce qu'un schéma d'aménagement ne
doit pas être une chose rigide et doit être exposé à
une révision même annuelle, dans certaines municipalités,
avec des tendances qui se dessinent et avec des projets qui sont mis de
l'avant. Il arrive très souvent qu'une municipalité soit saisie
d'un projet qui ne concorde pas avec son schéma d'aménagement,
tel que ce schéma existe, mais le projet étant valable, la
municipalité, tout en respectant l'esprit du schéma et
l'intérêt de ses contribuables, réussit à faire un
ajustement de son schéma, pour pouvoir accepter le projet et
rétablir une utilisation valable de son territoire. Il ne serait pas
logique d'être empêché de le faire. M y a lieu de se
demander, dans certains cas, si la décision est bien inspirée.
C'est une considération humaine. Nous prenons des décisions et
nous nous faisons critiquer pour ces décisions. C'est normal.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, pour cette question.
Concernant la deuxième question, relativement à certains
amendements que le ministre a déjà laissé entendre
à la loi 276...
M. Goldbloom: Je m'excuse, je reviendrai là-dessus, mais
je pense que le député m'a également posé une
question quant au nombre de municipalités qui ont produit des
schémas d'aménagement.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Goldbloom: La réponse doit être en deux parties,
parce que le programme dont j'ai parlé, en
réponse à la question du député
d'Abitibi-Ouest, n'est pas encore vraiment lancé. C'est tout
récemment que j'ai écrit aux municipalités
intéressées, en réponse à leur demande, pour les
informer qu'il y avait de l'aide disponible. Déjà un nombre
considérable de ces municipalités ont répondu en acceptant
la proposition, mais le travail n'est pas encore vraiment commencé. Nous
avons eu certains dossiers importants que nous connaissons. La région
aéroportuaire de Mirabel, par exemple, Gaspé, Percé, les
nouvelles villes créées à ces deux endroits; le mont
Saint-Anne, a fait l'objet d'un schéma d'aménagement. Il y a
aussi la Mauricie, où il y a eu un travail qui a été fait,
par rapport au parc national qui a été créé.
Il y a évidemment de nombreuses municipalités, des villes
surtout, qui travaillent régulièrement sur la modernisation de
leur schéma d'aménagement Je n'ai pas de statistiques
là-dessus. Nous avons le problème particulier des trois
communautés. J'ai mentionné celle de l'Outaouais, et l'action que
nous avons prise. Il faudra envisager une action plus ou moins semblable dans
les deux autres cas, Montréal et Québec.
Nous nous apprêtons cela en vertu de l'expérience
que nous vivons présentement dans l'Outaouais à poser des
gestes dans ce sens. Il y a aussi quelques cas spéciaux. Je mentionne
Laprairie où il y a une collectivité nouvelle qui se crée,
il y a le Saguenay, comme sait fort bien le député de Chicoutimi,
où nous avons constitué un conseil métropolitain, et nous
l'avons chargé justement de préparer un schéma
d'aménagement. Il y a des villes comme Longueuil,
Saint-Raphaël-de-l'lle-Bizard, Québec maintenant, qui
préparent des projets importants et qui demandent notre aide pour la
confection d'un schéma qui se rapporte à ce territoire à
développer, à l'intérieur de toute la
municipalité.
Outre cela, nous avons, en préparation de l'action que j'ai
décrite tout à l'heure, effectué un certain relevé
et nous avons examiné 443 municipalités. C'est un
échantillonnage assez important, plus du quart des municipalités,
en nombre au moins, de la province. Nous avons trouvé que seulement le
tiers de ces municipalités, 150 sur 443, ont un schéma
d'aménagement, un plan directeur d'urbanisme, il y en a 58% qui n'ont
pas de plan directeur et il y en a 8% qui n'ont pas voulu répondre
à notre questionnaire.
Voilà une situation qui nous inspire le genre de réactions
que j'ai décrites et le genre de programmes que nous avons
institués. Puisque nous avons, sur les 443 municipalités 300 en
chiffres ronds, 299 de celles-ci, pour être exact, qui comptent moins de
5,000 de population, nous avons cru bon de concentrer un certain effort chez
ces municipalités et ce sont elles que nous avons visées par
notre programme.
Quant au plan d'aménagement en préparation, en ce qui
regarde la future ville de Saguenay, dans une région où,
géographiquement, la situation est claire, parce que ce n'est pas le
même cas dans toutes les régions administratives, tel que
déterminé, est-ce qu'il n'y aurait pas avantage, lorsque vous
faites un schéma d'aménagement, à ne pas le faire dans une
région comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais seulement dans le
Saguenay, mais que ce soit un schéma d'aménagement qui couvre
également le Lac-Saint-Jean, parce que ce ne sont pas deux
régions, c'est une région. Je pense que procéder seulement
par étapes, en commençant seulement par le Saguenay, à mon
sens, ce n'est pas la manière la plus logique, la plus rationnelle,
parce que, dans ce cas, plus précisément, dans les autres
régions ce peut être différent, mais il y aurait avantage
à procéder dans un schéma d'aménagement global qui
comprenne le Lac-Saint-Jean et le Saguenay.
M. Goldbloom: II y a des distinctions à faire, M. le
Président, je suis facilement d'accord avec le député de
Chicoutimi sur la nécessité de coordonner le développement
de régions contiguës qui ont, dans le cas du Haut-Saguenay et du
Lac-Saint-Jean, des relations très précises et bien connues.
D'ailleurs, je l'ai mentionné en répondant au
député d'Abitibi-Ouest. Mais il y a une distinction à
faire entre l'application d'un schéma que nous appelons, dans le cas du
Haut-Saguenay, métropolitain et qui doit avoir une influence
contraignante sur l'action individuelle de chaque municipalité. On sait
que le contexte est un peu particulier à cause de la fusion qui est
encours, mais même s'il n'y avait pas cette situation, c'est ce que nous
avons inscrit dans la loi de l'été dernier au sujet de la CRO,
avant même d'avoir pris la décision de la fusion que nous avons
effectuée à la fin de l'année. Nous avons dit: Les
municipalités devront se conformer à ce schéma
régional. Il faut donc établir une instance de
responsabilités sur un territoire bien défini. Il faudra que
cette responsabilité soit exercée par l'organisme dûment
constitué. C'est, en l'occurrence, le conseil métropolitain du
Haut-Saguenay.
Vous avez remarqué quand même, M. le Président, que
nous avons voulu faire siéger comme membre important de ce conseil
métropolitain le préfet du comté, pour tenir compte du
territoire rural autour, sans vouloir amener chaque municipalité
à être représentée au niveau du conseil
métropolitain. D'ailleurs, cela aurait compliqué la prise des
décisions, parce qu'il y aurait eu un déséquilibre
numérique quant aux sièges autour de la table, tandis que la
représentation que nous avons présentement semble
représenter un équilibre raisonnable entre le milieu urbain et le
milieu rural.
Il faudra donc regarder ailleurs, à mon sens, pour obtenir la
coordination des schémas d'aménagement entre les deux
régions contiguës, et ce sera principalement, à mon sens, la
responsabilité du gouvernement d'assurer cela. Un geste a
été posé au Haut-Saguenay, qui n'a vraiment pas encore
été posé dans la région qu'on appelle
Lac-Saint-Jean. On n'a pas le même organisme; il faudra voir à la
constitution d'un tel organisme, pour qu'il y ait une relation entre les
deux.
Sans pouvoir donner de calendrier, je pense que c'est un effort que nous
devons poursuivre dans toutes les importantes régions de la
province.
M. Bédard (Chicoutimi): En attendant la formation d'un
organisme semblable concernant le Lac-Saint-Jean, est-ce qu'il n'y aurait pas
avantage, vu qu'on parle de schéma d'aménagement pour l'ensemble
de la région, à ce qu'il y ait au moins une représentation
à l'intérieur du conseil métropolitain, de manière
que, lorsqu'on parle de schéma d'aménagement, toutes les parties
intéressées y soient présentes? Parce que les
décisions qu'on prend dans le Saguenay, c'est évident que c'est
une même région. Cela peut avoir des conséquences tout
à fait particulières en ce qui regarde le Lac-Saint-Jean.
M. Goldbloom: L'idée, au premier abord, me semble
intéressante. Je pense que le fait que nous ayons constitué assez
récemment le conseil métropolitain et qu'il commence à
peine son travail réel devrait nous amener à le consulter
à ce sujet-là.
Il me semble que si, pour l'instant, nous proposions à ce conseil
métropolitain, qu'il y ait au moins un observateur...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Goldbloom: ...qui pourrait venir aux réunions et qui
ferait rapport dans l'autre région, ce serait une idée valable et
je pense que je devrais la proposer au conseil métropolitain afin
d'obtenir son avis là-dessus.
Je ne voudrais pas lui imposer une telle décision, mais puisque
nous parlons assez librement de cet organisme qui semble bien fonctionner, nous
pourrons en discuter en temps opportun, à brève
échéance.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme vous l'avez
mentionné, le travail de ce conseil métropolitain ne fait que
commencer, en termes de confection de schéma d'aménagement. Mais,
est-ce qu'il y a encore des mécanismes? Est-ce que l'idée du
ministre est de voir à procéder très rapidement? En termes
de schéma d'aménagement, la rapidité est synonyme presque
d'efficacité, parce que, si on n'en arrive pas au plus vite à des
décisions, à un schéma global d'aménagement,
entre-temps et très rapidement vous en savez quelque chose
on assiste à l'heure actuelle àdes initiatives, soit de la grande
ville de Jonquière ou, encore, de la grande ville en formation, pour
1976, de Chicoutimi, qui ne sont pas ordonnées, dans le sens d'une
grande ville qui sera constituée le 1er janvier 1978. Entre autres, on
s'aperçoit qu'il y a deux politiques différentes qui se
développent, concernant l'enfouissement sanitaire. D'une part, la grande
ville de Chicoutimi, la grande ville de Jonquière; la même chose
pour le transport en commun.
Je pense bien que, dans l'esprit du ministre, il est impensable qu'il y
ait deux politiques différentes de transport en commun dans des
agglomérations qui doivent fusionner dès 1978.
M. Goldbloom: D'autant plus qu'il y aura, en 1978, une seule
ville pour tout ce territoire. Ce que j'aimerais dire et je pense que le
député le sait c'est que j'ai eu des contacts avec le
conseil métropolitain. Les fonctionnaires du ministère er ont eu
encore davantage. Le conseil nous a demandé d'être guidé un
peu dans son schéma de travail. Nous avons donc formulé des
suggestions quant à la façon dont le conseil pourra
procéder Ces consultations vont sûrement continuer. Sans lancer de
fleurs à qui que ce soit, je pense que nous pouvons tous
reconnaître le sérieux du président du conseil
métropolitain, M. Hervé Tremblay. Ce sérieux se manifeste
dans les contacts que j'ai avec lui et avec le secrétaire, M. Houde, qui
est effectivement le préfet du comté.
Je pense que c'est bien engagé. Le conseil cherche un peu sa voie
et c'est normal. Nous essayons de l'aider. Nous aurons donc l'occasion de
discuter de la suggestion valable que vient de faire le député de
Chicoutimi et de surveiller le progrès du travail pour assurer sa
réalisation à bon escient.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait l'autre question
concernant les amendements à la loi 276 dont vous nous avez
parlé.
M. Goldbloom: Ah oui! Je m'excuse. Ces modifications ne sont pas
encore formulées. J'ai l'intention d'en discuter avec les organismes du
milieu municipal, parce que l'on doit reconnaître qu'il y a une
divergence de vues entre l'Union des municipalités et l'Union des
conseils de comté quant à l'opportunité de poursuivre des
regroupements.
L'Union des conseils de comté est naturellement relativement
résistante à l'idée des fusions tout en reconnaissant
je cite les paroles du président de l'union que des villes
ont, à certains moments, un besoin d'espace vital, parce qu'elles
occupent déjà tout leur territoire ou à peu près
tout. M Moreau dit régulièrement: Nous n'avons pas d'objection
à nous entendre avec les villes pour qu'elles puissent obtenir, en
milieu semi-rural, à côté de leur propre territoire, de
l'espace vital pour leur développement.
Par contre, l'Union des municipalités, qui représente les
villes, a une optique qui est naturellement un peu différente et cette
union voudrait que la politique soit plus vigoureuse. Il faudra essayer de
trouver le bon équilibre entre ces deux points de vue. Il faudra aussi
reconnaître que la loi nous er avons parlé pendant le
débat sur le bill 98 telle que rédigée, n'est pas
facile d'application. Ces procédures sont complexes. La loi est donc
exposée à une contestation devant les tribunaux sur une foule de
points. Il ne me semble pas dans l'intérêt de qui que ce soit que
la discussion de l'opportunité d'une fusion se fasse devant les
tribunaux. Pour cette raison, j'aimerais simplifier les procédures. Je
sais que le député aimerait que je me prononce davantage sur une
formule de consultation de la population intéressée. Je ne suis
pas en mesure de le faire aujourd'hui, mais je voudrais l'assurer que ce que je
cherche, c'est une loi qui soit beaucoup plus simple et qui soit plus
facilement applicable.
Je voudrais aussi lui dire que, peut-être dans
l'énumération des dossiers actifs que j'ai faite au cours de la
matinée, j'ai oublié un ou deux cas, mais
je n'en ai pas oublié beaucoup. Je pense avoir mentionné
les cas importants où le besoin se fait sentir de changer un statu
quo.
Dans certains de ces cas, je voudrais souligner que la seule
façon de conserver le statu quo serait de donner des subventions
annuelles et importantes à une municipalité pour conserver son
existence autonome. Donc, la collectivité québécoise
paierait l'existence d'une municipalité qui n'est simplement pas capable
de s'autogérer. Dans ce contexte, je reviens à une discussion que
nous avons eue hier soir et qui était inspirée par le
député de Verdun, qui a fait une mise en garde quant à
l'évaluation de la qualité de l'administration d'une
municipalité et donc quant à l'octroi d'une subvention dite
d'équilibre budgétaire.
Je pense que si une municipalité vient nous voir et nous fait
part d'un problème... Je reconnais que, dans certains cas le
député de Chicoutimi les a mentionnés hier soir
c'est le gouvernement qui est le principal responsable du problème
financier des municipalités. Je pense que c'est plutôt son
collègue de Saguenayqui a mentionné ladétaxation des
quais, par exemple, qui a affecté tous nos ports, tant à la
Baie-des-Ha! Ha! que sur la Côte Nord et la Côte Sud du
Saint-Laurent. Si nous avons exempt? les quais, c'est parce que leur fonction
économique est principalement industrielle. Nous avons exempté la
machinerie industrielle parce que nous étions la dernière
province canadienne à taxer la machinerie industrielle. Notre position
concurrentielle vis-à-vis des autres provinces était
désavantageuse à cause de cela. Il est clair que, par de tels
gestes, nous avons causé des difficultés à des
municipalités. Il faut que nous reconnaissions cela. Il faut que nous
reconnaissions aussi avec franchise que, dans certains cas, le gouvernement
c'est le ministère des Transports qui a posé les gestes
a remis sans avis à des municipalités des bouts de chemin
et, dans bien des cas, pas des bouts, mais des réseaux complets et pas
toujours en excellent état. Voilà que les municipalités se
sont retrouvées avec des fardeaux qui n'étaient pas prévus
dans leur budget. Je me dis que, prenant ces cas, le cas où une
municipalité vient nous voir pour nous faire part d'un problème
qui s'est produit la municipalité qui vient nous voir pour nous dire:
Vous nous avez fait perdre de l'argent avec la détaxation de la
machinerie ou des quais; la municipalité qui vient nous voir pour se
plaindre du fardeau additionnel occasionné par la remise des chemins,
dans ces cas, nous devons prendre le dossier et l'examiner sans faire une
enquête administrative dans la municipalité pour savoir si c'est
bien fait ou mal fait. Si la municipalité revient nous voir,
année après année, il y a quelque chose qui n'est pas
normal. Il faut que nous ayons un examen beaucoup plus approfondi de cette
situation et que nous ne continuions pas à verser des subventions
annuelles simplement pour dépanner une municipalité qui n'est pas
capable ce n'est peut-être pas sa faute, mais il faut que nous
sachions pourquoi de s'autogérer et de s'autofinancer.
Je fais cette distinction entre la demande unique qui est un
dépannage ponctuel et le problème chronique qui nous amène
dans quelques cas je ne dis pas que c'est la faute des
municipalités à envisager une fusion parce que la
municipalité ne peut raisonnablement continuer de vivre comme elle
est.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, dans l'esprit du
ministre, quel est l'échéancier approximatif? J'imagine qu'il
peut quand même nous indiquer, concernant la révision du bill
276...
M. Goldbloom: Au cours de cette année, et je pense aussi
qu'au cours de cette année, nous devrons être en mesure de tirer
des conclusions dans la dizaine de cas que j'ai mentionnés où il
y a une étude active qui se poursuit présentement ou qui se
poursuivra. A partir de cette conclusion, il y aura, dans la province, une
situation différente de celle que nous connaissons présentement,
une situation qui nous permettra, par une révision de la loi favorisant
le regroupement des municipalités, de mettre l'accent davantage sur le
volontariat, sur la volonté des municipalités de se regrouper,
parce que nous aurons réglé les cas les plus complexes et
éliminé quelques non-sens qui existent présentement dans
la province.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez qu'au rythme où
elles se regroupent, il n'y aura plus tellement de cas qui vont se
présenter où le gouvernement aura besoin d'avoir recours à
la coercition pour...
M. Goldbloom: C'est ce que je crois, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): La coercition va être
déjà passée.
Vous avez déjà mentionné que la loi 276 avait des
défectuosités telles qu'elle permettait des recours légaux
qui avaient comme effet, au bout de la ligne.de rendre la loi presque
inefficace ou d'empêcher les fusions à tel point qu'effectivement,
la loi devenait inopérante. Le ministre a souligné qu'il y aurait
des amendements de ce côté. Cela peut-il aller jusqu'à
penser, étant donné l'expérience du passé, à
enlever la possibilité ou encore à simplifier les recours
légaux qui pourraient être utilisés dans l'avenir face aux
regroupements?
M. Goldbloom: C'est la simplification des procédures qui
entraînera nécessairement une simplification des recours
légaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela peut aller
jusqu'à l'élimination de la possibilité de recours
à des procédures judiciaires?
M. Goldbloom: Je ne suis pas certain d'avoir saisi la
portée de la question du député. Est-ce qu'il veut savoir
si, dans mon esprit, on pourrait, d'une manière quelconque, inscrire
dans la loi des obstacles aux recours légaux? Je pense que non. La loi
est là pour être utilisée d'une façon normale devant
les tribunaux. Mais la simplification aurait nécessai-
rement'pour effet de réduire la possibilité de recours
légaux. Je pense que c'est simplement dans cet esprit que j'envisagerai
la modification de la loi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, en toute
honnêteté, avant de partir, le député de Johnson
voulait demander une suspension à cet après-midi, étant
donné qu'il était dans l'obligation d'aller à un service
funèbre, je crois, et il voulait nécessairement assister à
la continuation des discussions.
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous en faites une
motion de suspension?
M. Bédard (Chicoutimi): Moi, je lui ai dit que
j'étais d'accord. Alors, je laisse le tout à la
discrétion...
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas. Je n'ai pas
l'habitude d'être désobligeant à l'endroit d'un
collègue, et je ne voulais pas l'être à l'endroit du
député de Johnson. D'un autre côté, l'honorable
député de Chicoutimi nous a fait part de la liste imposante de
questions qu'il a à poser. Connaissant le député de
Johnson, il n'a pas besoin d'inspiration pour confectionner ses questions.
M. Bédard (Chicoutimi): Je dois vous dire une chose: C'est
que je fais suite, en toute honnêteté... Il m'a demandé de
le demander...
M. Goldbloom: Oui...
M. Bédard (Chicoutimi): .... au président de la
commission...
M. Goldbloom: ...et je vous avoue avec la même
honnêteté que l'honorable député de Johnson m'a
passé un petit mot dont j'ai pris connaissance il y a quelques minutes
pour demander cette suspension. Entre-temps, je n'ai pas regardé
l'horloge et je constate que le député de Johnson est parti.
J'aimerais suggérer, M. le Président, que, si le
député de Chicoutimi a d'autres questions, il nous reste quinze
minutes avant la suspension prévue, nous poursuivions ces questions,
d'autant plus que, contrairement à ce qui avait été
suggéré à un moment donné, nous avons
discuté ensemble de l'opportunité de siéger ce soir et
nous avons décidé de ne pas siéger. Je pense qu'il serait
normal que nous continuions jusqu'à une heure.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection. Le
Président (M. Picard): Question numéro 5.
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours sur les amendements
possibles à la loi 276, vous avez dit que vous étiez à la
recherche d'un certain mode de consultation des populations avant de
procéder à des fusions. Est-ce que vous pourriez expliciter cette
recherche que vous faites? Est-ce que vous essayez de trouver une nouvelle
formule de consultation des populations ou des parties
intéressées parce qu'il vous semble que le
référendum n'est pas la formule adéquate?
M. Goldbloom: D'abord, M. le Président, j'aimerais vous
faire part de ma pensée fondamentale sur cette question de regroupement.
J'ai souvent dit qu'il ne s'agit pas d'un jeu de chiffres. Ce n'est pas parce
que nous avons presque 1,600 municipalités que nous devons
nécessairement en réduire le nombre. Il faut une raison plus
valable que celle-là. Ce n'est pas parce qu'une municipalité a
une population de quelques centaines d'âmes que nous devons
nécessairement la regrouper avec une autre pour créer une
entité plus nombreuse. Il y a certains avantages à cela. Il y a
aussi certains désavantages que je reconnais fort bien. Il me semble que
nous devons avoir des données socio-économiques qui nous
indiquent une raison valable ou des raisons valables pour effectuer un
regroupement.
Il me semble que la clé est celle que nous avons discutée
il y a peut-être une demi-heure ou trois quarts d'heure,
l'aménagement du territoire, la planification impliquée dans
l'aménagement du territoire, parce que ce que nous faisons
présentement, et nous serons obligés de continuer dans ce sens
pour cette année, pour régler les cas que j'ai mentionnés,
parce que ce sont des cas qui sont connus. Depuis un bon moment, il y a une
discussion qui se poursuit et je ne crois pas qu'il soit opportun, devant
certains problèmes très clairs que nous avons pu déceler,
de mettre un cran d'arrêt au travail sur ces dossiers. Mais, je pense que
ce qui se fait présentement, se fait dans l'ordre inverse de ce que nous
devrions faire, c'est-à-dire qu'il y a des unités de
regroupements qui ont été identifiées et, par la suite, en
étudiant l'opportunité de la fusion et les effets de la fusion
possible, nous avons effleuré la notion de planification commune et
d'aménagement de territoire.
J'aimerais, pour ma part, que nous commencions par l'examen du
développement d'une agglomération, et que nous examinions les
intérêts communs, les projets communs, les mécanismes de
coordination entre les municipalités, les mécanismes existants et
les mécanismes qui pourraient être fournis ou
développés, et que nous regardions les moyens à notre
disposition pour faire progresser cette agglomération d'une façon
cohérente. Peut-être que de cet examen scientifique
découleraient des conclusions qui nous mèneraient à la
constitution d'organismes intermunicipaux, ou au regroupement de certaines
municipalités. C'est de cette façon que j'aimerais beaucoup mieux
procéder.
Cela nous aiderait à faire quelque chose que nous ne sommes pas
encore en mesure de faire suffisamment: déterminer des priorités
régionales et sectorielles. Je l'ai dit à plusieurs reprises,
puisque nous ne sommes pas en mesure de répondre positivement à
toutes les demandes qui sont formulées, malgré l'aide que nous
recevons d'autres ministères, comme l'Industrie et le Commerce, et
d'autres organismes comme l'OPDQ, nous sommes obligés quand même
de déterminer ad hoc les priorités à accorder parmi les
dossiers qui sont devant nous.
Or, si nous avions une planification régionale cohérente,
nous serions en mesure de procéder d'une façon plus rationnelle.
C'est dans ce contexte que j'aimerais examiner l'opportunité de la
fusion
des municipalités, une fois que nous aurons réglé
les quelques cas qui restent, des cas aigus, à mon avis.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, dans l'esprit du
ministre, les efforts tendraient à trouver une formule qui mettrait de
côté la question d'un référendum, d'une consultation
de la population.
M. Goldbloom: M. le Président, parlons...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, chacun
sait, jusqu'à maintenant, jusqu'à quel point on a utilisé
le référendum. Nous sommes bien placés, dans le
Haut-Saguenay, pour savoir que c'était peut-être dans l'esprit du
gouvernement, mais dans la réalité, cela a été
autre chose. Mais, d'autre part, la formule de sondage n'est pas vraiment une
formule sûre, en ce qui regarde une consultation équitable de la
population, puisque les sondages, comme nous les connaissons, peuvent
changer.
Je ne mets pas en doute qu'un sondage puisse être techniquement
très bien, maintenant, il reste que les choses évoluent aussi,
à l'intérieur des agglomérations qui sont
concernées par une fusion. Les citoyens évoluent aussi, dans leur
idée de voir la fusion. A ce moment, le sondage n'est sûrement
pas, à mon sens, une avenue qui puisse permettre de dire qu'on a
consulté la population.
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Chicoutimi me permettra sûrement de différer d'opinion avec lui.
Nous sommes ici pour cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce ne sera pas la première
fois, de toute façon.
M. Goldbloom: Vous savez, M. le Président, quand on est
député, quand on siège à l'Assemblée
nationale, on songe parfois, de façon théorique, peut-être
aux lois qu'on voudrait voir adopter, sans nécessairement examiner, dans
son for intérieur, toutes les implications pratiques de l'adoption d'une
telle loi. Il y en a une que moi, sur ce plan, sans examen sérieux, mais
simplement instinctivement dans mon esprit, j'aimerais que nous adoptions au
Québec. C'est une loi qui existe dans certains pays du monde. C'est une
loi qui crée l'obligation d'aller voter quand il y a un scrutin, avec
des amendes, si l'on n'y va pas. Si on avait une telle loi, je serais tout
à fait vendu à l'idée d'un référendum. Mais
si je regarde l'historique du référendum au Québec, la
faiblesse de la participation, la prise d'une décision au nom de toute
la population par un pourcentage ne dépasse parfois même pas 10%.
C'est-à-dire que la participation n'atteint pas 20% et puisque c'est une
majorité de ceux-là qui déterminent le cours de l'histoire
pour la municipalité en question, c'est à peu près 10% des
gens qui prennent la décision.
Il y a lieu de se demander si c'est vraiment l'expression de la
volonté populaire. On peut faire des commentaires philosophiques sur la
psychologie des gens qui ne vont pas voter. Le fait est cependant que les gens
n'ont pas tendance à y aller. Cela m'inquiète. C'est devant cette
inquiétude que nous avons cherché d'autres moyens de toucher
cette opinion publique, de la rejoindre chez elle, parce que nous nous sommes
dit: Si les gens ne se déplacent pas pour aller voter, ils ont quand
même une opinion. Est-ce que l'opinion est simplement qu'on n'a pas
d'opinion? C'est pour cette raison qu'on ne va pas voter. Ou est-ce qu'on a
quand même une opinion mais qu'on ne se sent pas, pour des raisons que je
n'arrive pas à comprendre, suffisamment motivé pour aller
voter?
On dira qu'il y a eu dans l'histoire relativement récente de
l'Amérique du Nord, certains sondages qui ont donné des
résultats qui n'étaient pas confirmés par le scrutin qui
suivait. On se rappelle particulièrement les élections
américaines de 1948.
En général et depuis ce temps-là,
évidemment, avec ce choc qu'a connu le milieu des sondages, il y a eu
des efforts remarquables pour rendre les résultats plus valables, plus
certains. Nous avons des données scientifiques qui nous permettent de
dire que, si l'on rejoint un nombre de personnes à même une
population de Y et si la participation de ces personnes rejointes atteint un
pourcentage qui est reconnu, la marge d'erreur ne peut simplement pas
dépasser une marge très faible. Donc, les résultats sont,
à toutes fins pratiques, valables.
C'est cette assurance que nous avons eue des sondages; ceux qu'on a
mentionnés et d'autres aussi. Je dis tout simplement que, s'il y a une
résistance qui se manifeste et que cette résistance est vocale
ce qui est souvent le cas et est bien organisée ce
qui est aussi souvent le cas et la majorité silencieuse ne se
sent pas motivée pour aller exprimer son avis, à ce
moment-là, est-ce qu'on a vraiment l'opinion de la population? Est-ce
qu'on l'a, d'une façon plus sûre et plus valable que celle
d'écarter le facteur du déplacement et d'aller rejoindre les gens
chez eux et leur poser, pas simplement une question: Etes-vous pour ou contre?
Mais une série de questions, pour les amener à expliciter leur
pensée et à examiner des options parmi lesquelles on peut retenir
celles qui semblent favoriser.
C'est dans cette approche que nous avons voulu examiner les cas que l'on
connaît et pour l'instant, M. le Président, compte tenu de ce que
je viens de dire, je ne suis pas prêt à me prononcer pour ou
contre un référendum dans le mécanisme de la loi.
Je voudrais que la population soit consultée. Si je ne suis pas
prêt à dire que c'est par référendum qu'elle devrait
être consultée, c'est parce que je ne suis pas présentement
convaincu que ce soit la façon la plus valable et la plus sûre
d'obtenir l'avis de l'ensemble de la population.
M. Bédard (Chicoutimi): Je conviens avec le ministre qu'il
y a des référendums qui sont plus ou moins significatifs, dans le
sens qu'ils sont faits sur un problème particulier, puisqu'on parle de
fusion, sur la fusion, par exemple, alors que la population n'est pas tellement
informée, ce qui veut dire que le résultat de ce sondage peut
avoir une importance très relative. Mais il y a des
référendums, dans des conditions spéciales, q ui peuvent
être très significatifs pour savoir l'opinion de la population.
Entre
autres, lorsque, face à un problème, par exemple, qui est
celui de la fusion, lorsqu'il y a eu une sensibilisation de l'opinion publique
par des organismes qui ont carrément fait campagne pour l'idée de
la fusion, ou encore d'autres organismes qui ont fait carrément campagne
contre l'idée de la fusion, à ce moment, je pense que la texture,
en tout cas, au niveau de l'information de la population, est vraiment
différente. Cette population étant plus informée, parce
qu'il y a eu un débat public, peut, à mon sens, amener un
résultat passablement plus significatif lorsqu'il y a un
référendum.
M. Goldbloom: M. le Président, simplement pour terminer,
parce qu'il est une heure, j'aimerais suggérer qu'il y a peut-être
une différence entre l'unité qui comprend deux
municipalités et l'unité qui en comprend quatre ou cinq ou douze,
dans certains cas. C'est beaucoup plus difficile de décider quoi faire
avec les résultats d'un référendum parmi une douzaine de
municipalités. On est pour dans une et contre dans une autre. La marge
est forte dans une et faible dans une autre. C'est une situation beaucoup plus
compliquée que si l'on a simplement deux municipalités et l'on
demande: Etes-vous pour ou contre? C'est plus simple. Mais je constate qu'il
est une heure, M. le Président, et je propose la suspension
jusqu'à quinze heures.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à quinze heures, même salle.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
Reprise de la séance à 15 h 15
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continue cet après-midi
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
M. Bellemare (Johnson): On commence un quart d'heure en
retard.
Le Président (M. Picard): D'accord. Alors, on terminera
à 18 h 15?
M. Bellemare (Johnson): Non, je n'ai pas dit cela. C'était
simplement une constatation pour que ce soit enregistré.
Visiteurs belges
Le Président (M. Picard): Je voudrais attirer l'attention
des membres de la commission sur la présence parmi nous cet
après-midi des parlementaires belges, sénateurs et
députés, je ne sais pas si c'est l'Assemblée nationale de
Bruxelles ou... C'est bien cela? C'est un groupe bienvenu.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire
écho à la salutation que vous venez de faire à nos
distingués visiteurs. J'aimerais dire à mon collègue de
Johnson que, si nous commençons un peu en retard, c'est en partie parce
que j'ai voulu saluer nos distingués visiteurs. Je m'excuse d'avoir
retardé la commission à cause de cela, mais une telle
visite...
M. Bellemare (Johnson): Je m'excuse de vous interrompre, mais
c'est parce qu'on a dit à midi qu'on ne pouvait pas suspendre la
séance à 12 h 45 parce que le temps était trop
précieux. J'avais une raison majeure, je l'ai notifiée au
ministre. C'est simplement pour faire remarquer au ministre que ce n'est pas un
"one way", cela.
M. Caron: L'important, M. le ministre, c'est qu' il faudrait
qu'il fasse élire d'autres membres.
M. Bellemare (Johnson): Non, ce n'est pas cela.
M. Caron: Ce serait plus facile. Vous pourriez peut-être
partager votre travail.
M. Bellemare (Johnson): Non, j'ai beaucoup de respect pour...
M. Leduc: On allait si bien, M. le Président, est-ce qu'on
peut continuer?
Le Président (M. Picard): Si vous voulez continuer, M. le
ministre.
M. Goldbloom: Je pense bien que nous n'avons pas voulu
être
désobligeants à l'endroit du député de
Johnson. Nous avons été informés par le
député de Chicoutimi qu'il avait à peu près 25 q
uestions à poser. Nous avons cru que ce n'était pas une atteinte
aux intérêts du député de Johnson que de permettre
au député de Chicoutimi de procéder avec quelques unes de
ses questions. Puisqu'en arrivant ici, à 15 heures et peut-être
deux ou trois minutes, j'ai été invité par mon
collègue de Prévost à rencontrer nos distingués
visiteurs, et parce que de telles visites sont exceptionnelles à tout
point de vue, j'ai voulu, en m'excusant maintenant auprès des membres de
la commission, rendre ce témoignage d'amitié à nos
visiteurs d'outre-mer. J'espère qu'ils ne trouveront pas nos
débats trop disgracieux, ni trop différents de ceux qu'ils
connaissent dans leur propre pays.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, au nom de
l'Opposition officielle, je veux simplement m'associer au ministre pour
souhaiter la plus cordiale bienvenue à nos invités, et
espérer que leur séjour avec nous, au niveau de la commission,
sera agréable et instructif.
Le Président (M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je m'associe à tous les autres
membres de cette commission qui ont bien voulu présenter leurs hommages
et leur plus cordiale bienvenue à cette merveilleuse
délégation.
J'ai eu l'occasion, en I949, d'assister à une des séances
du Parlement belge où l'on défendait l'intégrité du
droit d'enseigner le français avec les Wallons et les Flamands. Je vous
dis que j'ai eu une drôle d'expérience de voir le comportement de
certains parlementaires. Mais je l'ai comparé un peu à ce climat
qui existe chez nous, et je me suis reconnu dans un pays latin.
Cordiales félicitations d'être parmi nous, et
j'espère que... Vous êtes un pays dont le nom est cité
souvent devant une commission parlementaire à cause d'un de ses membres
qui est allé faire un voyage chez vous dernièrement et qui a valu
au gouvernement l'occasion de faire une cause célèbre.
Messieurs, soyez les bienvenus.
Le Président (M. Picard): Messieurs, nous allons continuer
avec l'étude du programme I, élément I: Aide à la
restructuration municipale.
Le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, c'est un
cas particulier sur lequel je veux poser une question au ministre.
Le ministre a sûrement reçu, comme nous, plusieurs
représentations de citoyens du canton de Granby qui contestent.avec
quelques droits, l'annexion avec Granby en octobre I974. J'ai ici, en fait, un
dossier faisant état de certaines des revendications de ces citoyens et
faisant état de la situation. La contestation elle-même, j'en
conviens, est assez complexe. La composition des requêtes il y en
a eu au moins quatre en tout demande qu'un réfé- rendum
soit décrété parmi les citoyens du secteur qui est
visé.
Ce que je voudrais savoir tout simplement c'est: Quelle est la position
du ministre sur ce sujet? Qu'a-t-il l'intention de faire?
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai reçu une
volumineuse correspondance à ce sujet, notamment de la part si ma
mémoire est fidèle de M. Bertrand Corriveau,
président de comités de citoyens, et la documentation qu'il m'a
envoyée a été soumise, à la commission municipale,
pour avis.
La commission avait poursuivi une certaine enquête dans ce cas et
l'opinion émise par la Commission municipale est que la loi a
été suivie d'une façon rigoureuse, assez rigoureuse pour
ne pas laisser, soit à la commission elle-même, soit au ministre,
une liberté d'action pour aller à rencontre des procédures
entamées et poursuivies par la ville de Granby.
Pour cette raison, j'ai dû aviser M. Corriveau que, s'il croit
qu'il y a eu des irrégularités dans les procédures, ces
irrégularités ne sont pas apparentes à notre niveau, et
qu'il faudrait qu'il en fasse la preuve devant un tribunal avec l'aide d'un
avocat pour obtenir un changement dans cette situation.
C'est la conclusion à laquelle en est venue la Commission
municipale après analyse du dossier. C'est là où nous en
sommes présentement, c'est-à-dire qu'il y a eu une requête,
et cette dernière a été signée par un nombre
suffisant de citoyens. Maintenant, on conteste la validité de certaines
signatures, si je comprends bien, on conteste aussi le genre de pression
publicitaire qui aurait été, me dit-on, utilisée par les
tenants de la thèse "annexionniste", mais ce ne sont pas des choses sur
lesquelles la Commission municipale peut se prononcer, simplement sur les
procédures elles-mêmes selon la loi, et la commission a dit: Notre
analyse indique que la loi a été suivie, et le ministre n'adonc
pas de pouvoir d'intervention présentement.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le point principal de la
validité des signatures, si le pétionnaire et vous aviez
raison, il s'agit d'un M. Corriveau, président du comité de
citoyens si, dis-je, ce dernier ou le comité dont il a la
présidence pouvait présenter au ministère des Affaires
sociales une preuve très claire concernant la validité des
signatures, ce qui, à ce moment, pourrait amener quand même un
élément sérieux dans le dossier, qui pourrait être
visible même au niveau de la Commission municipale, à ce moment,
le ministre pourrait-il penser à réétudier le dossier de
manière que cela ne soit pas laissé à l'initiative et
à la charge d'un simple citoyen de pouvoir contester ou de faire valoir
ses droits?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que ce que je
ferai dans un tel cas et ce que le député de Chicoutimi
trouverait sûrement normal, c'est que je consulterai un avocat pour
savoir comment procéder.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous en avez plusieurs au
ministère.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre pourrait noter
l'endroit exact où l'on pourrait... Est-ce que c'est justement à
cet élément de restructuration municipale dans la
supercatégorie de communications et de services que je devrais lui poser
une question quant à une municipalité en particulier qui a fait
le sujet d'une enquête? Est-ce que c'est dans un article particulier ou
si c'est dans cet éventail de programmes, l'aide à la
planification et la restructuration municipale que je dois poser une
question?
M.Goldbloom:Si l'enquête a porté sur un projet de
fusion ou d'annexion, c'est le bon endroit.
M. Bellemare (Johnson): Même sur l'administration en
général de la municipalité?
Le Président (M. Picard): A ce moment-là, ce serait
l'élément 2 du programme 2.
M. Bellemare (Johnson): Elément 2: Surveillance et gestion
municipale. Très bien.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
Enquête sur la corruption municipale
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours sur ce programme, M. le
Président, le premier programme, j'aurais quelques questions à
poser au ministre concernant l'enquête sur la corruption municipale, qui
traîne en longueur d'une façon générale, depuis au
moins six mois, avec le huis-clos en plus. Je voudrais savoir du ministre... Je
sais que ce problème est sub judice et qu'il faut le considérer
comme tel, ce qui veut nécessairement dire qu'il y a certaines questions
auxquelles le ministre peut difficilement répondre. Nous allons essayer
de ne pas poser des questions qui seraient sans réponse étant
donné le sub judice. Ce que je voudrais savoir, suite à cette
enquête, qui s'est terminée tout dernièrement, c'est
quelles mesures le ministre a prises pour que des tentatives de manipulation et
de pression comme on en a vues dans cette affaire des accusations ont
été portées ne se répètent plus.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que cette question
a deux volets et que je devrais répondre selon les volets.
Il y a un aspect provincial. Le gouvernement est soumis, comme tout
gouvernement, àdes pressions de toutes sortes et il est évident
que l'on doit être vigilant dans l'administration de son propre
ministère. Nous avons examiné la portée des gestes qui ont
apparemment été posés par certaines personnes quant
à l'action du ministère. Je suis en mesure d'affirmer que nous
n'avons, jusqu'à maintenant, rien trouvé, c'est-à-dire que
ce qui a été demandé de notre ministère et aussi de
la Société d'habitation du Québec dans le cas qui nous
préoccupe était des renseignements disponibles à n'importe
qui et des documents disponibles à toute personne qui en fait la
demande. Il est normal que des personnes intéressées, qu'elles
soient dirigeants municipaux ou simples citoyens puissent écrire ou
appeler et demander: Pouvez-vous me dire quel est l'état d'avancement de
tel ou tel projet et se faire répondre: Un contrat a été
signé ou quelque chose comme ça. Tout cela est normal et c'est
tout ce que nous avons pu déceler.
Il va sans dire que, dans le maintien de cette vigilance à
laquelle j'ai fait allusion, nous allons continuer de surveiller nos propres
actions. Mais dans le cas que le député a cité, dont
l'enquête a eu pour résultat que certaines accusations ont
été portées, qui seront jugées par les tribunaux,
ce qui me frappe, c'est que je choisis bien mes mots parce que,
justement, c'est une question qui est sub judice des prétendues
pressions et des prétendus avantages qui auraient pu être obtenus
par ou pour certaines personnes n'ont pas leur reflet dans le
ministère.
Je ne trouve pas là quelque chose qui a été fait
par le ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont des employés.
M. Goldbloom: ...En relation avec de prétendues pressions
ou de prétendus avantages particuliers. Alors, nous continuerons, de
toute évidence, notre vigilance et cette vigilance est alertée
par une expérience comme celle que nous avons vécue.
Le deuxième volet concerne les municipalités. Vous
comprendrez, M. le Président, que les municipalités sont
gérées par des élus qui assument, de par leur
élection, la responsabilité de toutes les affaires de leurs
municipalités, sauf les quelques responsabilités qui
appartiennent au gouvernement provincial et qui sont exercées par le
gouvernement auprès des municipalités ou pour les
municipalités.
Il est beaucoup plus difficile pour nous d'être partout et
d'exercer notre vigilance à l'endroit des municipalités. Il faut
normalement que les élus municipaux assument leurs
responsabilités en cette matière, que les citoyens soient
vigilants eux-mêmes, que les citoyens saisissent le ministre de
prétendues irrégularités ou gestes contraires au bien
commun et que le ministre en juge l'importance et, s'il croit cette importance
suffisante, qu'il procède à une enquête.
Alors, il y a cette différence entre ce que nous faisons chez
nous, au sein du ministère, et ce que nous pouvons faire auprès
des municipalités, si nous ne sommes pas informés, d'une
manière ou d'une autre, d'une irrégularité quelconque.
Nous avons un contact avec l'administration municipale à
plusieurs paliers. Il est évident que des budgets nous sont soumis, des
demandes de toutes sortes nous parviennent et nous amènent à
examiner l'administration des municipalités. Il n'est quand même
pas possible, avec le nombre de municipalités que nous avons, de faire
une évaluation en profondeur de la qualité de l'administration et
de l'intégrité de chaque administrateur et de chaque
fonctionnaire dans toutes les municipalités du Québec.
Nous tenons pour acquis que, si la population a
fait confiance à certaines personnes pour être ses
élus, ces personnes sont dignes de leur poste et de leur tâche,
jusqu'à preuve du contraire.
Nous étudions quand même des règles d'éthique
qui pourraient être édictées par l'Assemblée
nationale, par exemple, à l'endroit des administrations municipales pour
qu'il y ait au moins une définition plus claire que dans le moment de ce
qui est permissible et de ce qui n'est pas permissible. On devrait pouvoir
compter sur le bon sens et l'intégrité de chaque personne, mais
la nature humaine connaît certaines faiblesses et peut-être qu'il
faut des règles et des lois pour nous entourer de protection contre
nous-mêmes dans certains cas.
M* Bédard (Chicoutimi): C'est très beau de la part
du ministre de nous dire qu'il pense à l'élaboration des
règles d'éthique pour les dirigeants municipaux des
municipalités. Il y a aussi des règles d'éthique
nécessaires pour le ministère. Il est bien beau de dire...
M. Goldbloom: II y en a également, M. le Président.
Il y en a, la Fonction publique en a.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez, il reste
que, pour les municipalités, quand des situations comme celles-là
se présentent, je comprends le ministre lorsqu'il demande aux
municipalités d'être plus vigilantes, d'être plus prudentes,
mais il reste que des actes comme cela, des pressions comme cela n'aboutissent
que pour autant qu'elles trouvent des oreilles attentives à
l'intérieur du ministère.
L'enquête dont on parle, à l'heure actuelle, a non
seulement eu comme conséquence que des accusations ont été
portées, mais elle a également révélé un
système qui était établi et qui trouvait des oreilles
attentives là où nous le savons. Ce que je voudrais...
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse d'interrompre
le député de Chicoutimi, mais ce qu'il dit devient relativement
grave. Il dit qu'il y a eu un système, que ce système a
trouvé une oreille ou des oreilles attentives au sein du
ministère. Est-ce bien ce qu'il veut dire?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je vous le demande c'est ce
que je vous demande, parce que le système vaut quelque chose pour autant
que... Les municipalités ou les représentants municipaux ont beau
forger toutes les idées qu'ils voudront en termes de pressions, qu'elles
soient permises ou non permises, elles n'ont d'effet que si effectivement elles
trouvent une ou des oreilles attentives là où nous le savons.
C'est ce que je demande au ministre. Y a-t-il des mesures très
précises qui ont été prises de manière à ce
que cette situation ne se reproduise pas?
M. Goldbloom: Si c'est une question plutôt qu'une
affirmation, je lui ai déjà répondu, M. le
Président et c'était le premier volet de ma réponse. J'ai
dit qu'il n'y a aucune évidence que j'ai vu déceler d'un
résultat quelconque à l'intérieur du ministère.
Maintenant, si le député de Johnson me permet...
M. Bellernare (Johnson): C'est d'accord, je pensais que vous
aviez terminé.
M. Goldbloom: II y a maintenant cinq ans ou à peu
près que je suis ministre, à un titre ou à un autre.
Pendant cette période de temps, j'ai eu connaissance de trois ou quatre
situations dans lesquelles des personnes se sont promenées dans la
province en affirmant telle ou telle chose et en affirmant auprès des
municipalités qu'elles avaient une certaine entrée et une
certaine influence à l'intérieur du ministère. Je voudrais
dire que le fait, pour une personne, de se promener dans la province en
affirmant une telle chose, ne veut pas dire que cette affirmation est vraie. Je
ne suis pas en mesure de suivre toutes les personnes qui se présentent
aux hôtels de ville en disant: Je peux obtenir pour vous telle ou telle
chose au ministère des Affaires municipales ou au Service de protection
de l'environnement moyennant une considération X, Y ou Z. Je n'ai aucun
contrôle là-dessus. Je tiens à vous dire que, par rapport
à l'enquête à laquelle le député de
Chicoutimi a fait allusion, je n'ai rien trouvé comme résultat
des prétentions et des actions possibles qui seront ou ne seront pas
confirmées par les tribunaux.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ce qui est
très grave quand on parle de système, c'est qu'à
l'intérieur tant de l'enquête que de ce qui a été
connu concernant la mise au point d'un système de pression auprès
du gouvernement pour obtenir des subventions, ce qui est grave, c'est que cela
a démontré quand même qu'il y avait un grand nombre de
municipalités, sans parlerdu chiffre, peut-être 75 ou plus, je ne
le sais pas d'une façon précise, qui ont cru en la
nécessité d'interventions de certaines personnes pour obtenir des
subventions auprès du ministère. Alors, il est clair que cette
conviction que pouvaient avoir certaines municipalités, c'est en soi
déplorable. C'est dans ce sens que je demandais au ministre quels
agissements le ministère a-t-il pu avoir qui ont pu faire croire
à des municipalités beaucoup plus nombreuses qu'on le croit qu'il
était nécessaire d'avoir un certain jeu de coulisse pour
obtenirdes subventions. Elles y ont cru àun point tel que certaines ont
même accepté de verser à des personnes précises des
sommes pour que ces personnes puissent intervenir.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, avant que le
ministre ne réponde, parce que je suis informé par certaines
coupures que j'ai dans les journaux, la préenquête avait
été ordonnée en août 1974 par le ministre des
Affaires municipales, l'honorable Goldbloom lui-même, sur les
activités d'un certain Roger Gagnon, ex-urbaniste de la ville de
Montréal, auprès de plusieurs municipalités du
Québec.
Je lis au texte, M. le Président, ce qui est paru dans les
journaux.
Est-ce vrai que c'est l'honorable ministre qui a demandé la
préenquête? Si c'est vrai que c'est l'honorable ministre qui a
demandé la préenquête, il
devait y avoir là un sujet réellement très
sérieux de le faire. Autre question: Quelles sont les
municipalités qui étaient intéressées, à ce
moment, à la connaissance du ministre, à ce qu'il y ait eu
préenquête et qui avaient dérogé aux lois ordinaires
de communication entre un urbanisme et une municipalité?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est dans ce sens que nous disons
qu'il y a eu un certain système d'établi et établi
à un point tel qu'à un moment donné, le ministère a
été mis au courant non pas d'un cas, mais de plusieurs cas
où des pressions avaient été faites ou encore des sommes
versées à des personnes pour faire des pressions auprès du
ministère. Ces cas devaient être suffisamment nombreux, et la
situation devait être suffisamment grave pourque le ministre en vienne
à la conclusion qu'il y avait matière à faire une
enquête sur ce sujet.
M. Goldbloom: Bon! M. le Président, je pense d'abord que
le fait que c'est celui qui vous parle qui a demandé l'enquête
témoigne d'un souci d'intégrité au sein du
ministère et partout dans la province. La question du
député de Johnson est directe. Oui, c'est celui qui vous parle
qui a demandé l'enquête. Mais ce n'est pas celui qui vous parle
qui l'a dirigée. C'est le ministre de la Justice.
M. Bellemare (Johnson): Non. D'ailleurs, le ministre de la
Justice... Je vais avoir une autre question tout à l'heure...
M. Goldbloom: C'est cela!
M. Bellemare (Johnson): ...quant à l'enquête
elle-même. Là, je commence par la préenquête.
M. Goldbloom: Maintenant, l'honorable député de
Johnson m'a demandé combien de municipalités étaient
impliquées, à ma connaissance, au moment où j'ai
décidé de demander l'enquête. La réponse est trois,
dont...
M. Bellemare (Johnson): Lesquelles?
M. Goldbloom: Je pense qu'elles sont... Deux sont connues, parce
qu'on en a beaucoup parlé. Ce sont East Angus et Pointe-Gatineau. Il y a
une troisième municipalité dont je ne mentionnerai pas le nom, et
qui n'est pas impliquée de la même façon. Au contraire, le
maire de cette municipalité a été approché par une
certaine personne selon ce que le maire m'a dit, et si ma mémoire est
fidèle, c'était par une personne interposée que j'ai eu ce
renseignement, et cette personne interposée était digne de foi.
Cette personne serait donc allée voir le maire de cette troisième
municipalité et lui aurait dit: Si vous me donnez un montant d'argent,
je pourrai obtenir pour vous l'approbation d'un certain projet. Le maire,
trouvant que ce n'était pas normal de passer par qui que ce soit pour
obtenir l'étude de son projet par le ministère des Affaires
municipales, a voulu vérifier. En vérifiant, il s'est fait
répondre par celui qui vous parle qu'il n'y avait besoin d'aucun
intermédiaire pour faire étudier un projet municipal par le
ministère des Affaires municipales. Mais c'est un facteur qui s'ajoute
à des plaintes qui m'étaient transmises par deux
collègues, députés ministériels, trois
collègues même. Tout cela ensemble m'a mené à la
conclusion qu'il fallait poursuivre une enquête pour mettre de la
lumière sur tout cela.
M. le Président, si l'honorable député de
Chicoutimi me permet, et j'aimerais que l'honorable député de
Johnson m'écoute aussi...
M. Bédard (Chicoutimi): Puis-je simplement intercaler une
petite question? Vous parlez de certains collègues ministériels
qui vous ont posé des questions. Est-ce que...
M. Goldbloom: Bon, très bien! Nous y reviendrons.
Mais je voudrais vous rappeler, M. le Président, que lors du
congrès de l'Union des municipalitésdu Québec de I974, je
crois, j'ai pris le soin de dire publiquement, devant cette assemblée,
que je voulais qu'il soit clair qu'on n'avait besoin d'aucun
intermédiaire pour faire étudier quoi que ce soit, en projet
municipal, par le ministère des Affaires municipales et même si
j'ai énormément de respect pour le rôle du
député, je suis allé jusqu'à dire: Même pas
de député. Si on a un projet et si on le soumet au
ministère, le ministère est là pour cela et surtout, on
n'a pas besoin de payer qui que ce soit pour les procédures normales qui
doivent être poursuivies par le ministère devant chaque
requête.
Alors, cela était ce que je voulais dire parce que
déjà j'avais des plaintes et je ne me rappelle pas la relation
temporelle entre le déclenchement de l'enquête et ce discours que
j'ai fait, c'était dans la même période de l'année,
ou à peu près. J'ai voulu que ma déclaration soit comprise
sur un autre plan aussi parce que, sans invoquer quelque geste
répréhensible que ce soit, j'ai constaté qu'il y a quand
même certains professionnels qui donnent l'impression aux
municipalités que, sans les services d'un professionnel, le dossier ne
sera pas étudié à sa juste valeur par le ministère.
Cela peut être vrai quand il s'agitd'un grand projet complexe, mais il y
a beaucoup de projets bien ordinaires qui sont mis de l'avant par des
municipalités. Nous avons un contentieux au ministère. Nous avons
des professionnels qui peuvent apprécier un projet. Si ces
professionnels, soit des avocats, soit des ingénieurs ou n'importe
quelle autre profession jugent qu'il faut que la municipalité retienne
les services d'un professionnel pour l'examen du projet parce que le projet est
insuffisamment développé, insuffisamment mûri, nous le
disons et nous le disons sans hésitation; mais je ne voudrais pas que
les municipalités soient soumises à quelque pression que ce soit
pour que les relations s'établissent entre elles et le
ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Quel était le genre
d'avantages qu'on réclamait dans les cas précis dont vous avez
parlé? Etaient-ce des subventions pour des sujets tels que... pour des
travaux précis?
M. Goldbloom: Non. C'était davantage l'approbation de
certains programmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Par exemple?
M. Goldbloom : Des programmes de rénovation urbaine, par
exemple.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites qu'il y a
certains de vos collègues ministériels qui vous ont fait des
plaintes similaires, étaient-ce des plaintes concernant les trois
municipalités dont vous nous avez parlé ou étaient-ce
d'autres municipalités qui étaient concernées?
M. Goldbloom: Non. Cela concernait ces municipalités
puisque je l'ai dit publiquement e répète ce que
j'ai indiqué à ce sujet. Le premier à me saisir d'un
problème et de plaintes formulées par des citoyens d'une
municipalité était le député de
Mégantic-Compton qui m'a fait part de nombreuses plaintes dans la
municipalité d'East-Angus. Ensuite l'honorable député de
Papineau et l'honorable député de Hull, ministre de la Fonction
publique, m'ont fait part de certaines plaintes et de certains faits dans la
municipalité de Pointe-Gatineau. Je tiens à dire que si pendant
un certain temps j'avais des plaintes mais je n'ai pas
déclenché une enquête c'est parce qu'il n'y avait
pas assez de substances ou de preuves apparentes et un avocat comprendra cela
facilement.
Quand j'ai eu des données qui suffisaient pour justifier une
enquête, j'ai porté ces données immédiatement
à l'attention du ministre de la Justice et il a pris, en dedans de 48
heures, la décision de procéder à l'enquête.
Le Président (M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): On va parler chacun son tour et cela va
être mieux que ce matin.
M. le Président, l'honorable ministre vient de nous dire
qu'après avoir pris connaissance des faits, il ne trouvait rien de
répréhensible...
M. Goldbloom: A l'intérieur du ministère.
M. Bellemare (Johnson): A l'intérieur du ministère,
mais il n'a pas dit, par exemple, qu'il avait lu le rapport Chaloux. Ma
première question: S'il l'a lu, est-ce que, les accusations qui ont
été portées par voie de sommation, les quatre accusations
formel les qui ont été signifiées à M. Gagnon, les
quatre chefs d'accusation, l'honorable ministre en a pris connaissance comme
nous tous? M. Gagnon a été cité pour être
jugé. A ce moment, le ministre avait vu le rapport Chaloux?
M. Goldbloom: Non, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): II ne l'avait pas vu.
M. Goldbloom: Ce rapport appartient au ministre de la Justice et
c'est lui qui s'en occupe et qui s'en sert.
M. Bellemare (Johnson): D'accord. Maisvuque c'était
l'honorable ministre des Affaires municipales qui avait demandé la
préenquête, il devait être intéressé à
connaître le déroulement, dans les municipalités qui sont
concernées, des actes qui ont été posés
illégalement, en concubinage. J'emploie le mot "concubinage" pour faire
bien portrait.
M. Goldbloom: Chacun prend la responsabilité des mots
qu'il choisit.
M. Bellemare (Johnson): Oui, et ils sont bien d'adon quand on
regarde celui qui a été accusé. D'ailleurs, tant qu'il ne
sera pas formellement condamné, il est sûrement, d'après
notre procédure, innocent. Le ministre qui avait demandé la
préenquête a eu avec son collègue des discussions puisque
son ministère était directement impliqué.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. C'est-à-dire
que j'ai reçu certains rapports verbaux, mais je n'ai pas reçu le
rapport rédigé par le juge Chaloux.
M. Bellemare (Johnson): II nous a dit qu'il n'y avait, dans
l'administration de son ministère, rien qui fautait, rien qui mettait en
cause son ministère.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre peut nous dire
aujourd'hui s'il y avait d'autres individus à part M. André
Gagnon qui étaient impliqués?
M. Goldbloom: Roger Gagnon.
M. Bellemare (Johnson): D'autres que Roger Gagnon qui
étaient impliqués?
M. Goldbloom : M. le Président, je ne suis pas en mesure
de faire quelque déclaration que ce soit quant aux actions d'autres
personnes.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, mais est-ce que le ministre
peut nous dire s'il y avait un ou deux députés ou pas de
député du tout, fédéral ou provincial?
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai aucune
déclaration à faire à ce sujet. C'est au ministre de la
Justice, qui a entre ses mains le rapport, qui est un rapport qui...
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais une minute. On est ministre
d'un ministère comme celui des Affaires municipales. On prend la peine,
comme ministre, de signaler à l'attention du ministre de la Justice
qu'on demande une préenquête parce qu'on sent qu'il y a des choses
qui ne sont pas normales, qui ne semblent pas normales et la
préenquête s'est faite, le rapport Chaloux a été
déposé, quatre sommations ont été adressées
à M. Roger Gagnon. A la suite de cela, le ministre dit: Mon
ministère n'est pas impliqué. Mais le ministre qui a la
responsabilité de voir à la bonne direction des Affaires
municipales vient de détecter, dans son propre ministère, sous sa
juridiction, des choses qui sont anormales, dans trois municipalités. Il
vient de nous le raconter. A partir de là...
M.Goldbloom: M. le Président, je m'excuse d'interrompre le
député.
M. Bellemare (Johnson): Oui, pour...
M.Goldbloom: II vient de dire: Dans mon ministère. Je
m'excuse, ce n'est pas dans mon ministère que...
M. Bellemare (Johnson): Sous la responsabilité du
ministre. Trois municipalités ont été mises en cause.
M. Goldbloom: M. le Président, ces municipalités
sont administrées chacune par un conseil municipal et ce n'est pas le
ministre qui administre.
M. Bellemare (Johnson): Mais pourquoi le ministre a-t-il pris la
responsabilité de demander une préenquête?
M. Goldbloom: Parce que j'avais des données qui me
portaient à croire qu'il y avait des choses qui étaient
inacceptables, qu'il y avait matière à enquête.
M. Bellemare (Johnson): Bon ! Parce que c'était votre
juridiction.
M. Goldbloom: A ce niveau, à cette étape, oui, M.
le Président, mais 48 heures après ma décision, c'est
devenu la juridiction du ministre de la Justice.
M. Bellemare (Johnson): Ace moment-là, est-ce que le
ministre, quand il a demandé une préenquête, était
assuré qu'il y avait seulement un nom qui était en cause?
M. Goldbloom: Je ne crois pas être en mesure de
répondre à cela, M. le Président. Quand on demande une
enquête, c'est à cause de certaines données q ue l'on
reçoit, c'est aux enquêteurs de déterminer s'il y a
vraiment matière à procès et donc, si d'autres personnes
sont impliquées. Par la suite, c'est au ministre de la Justice de
déterminer quelle action prendre. Ce n'est pas la responsabilité
de celui qui vous en parle de déterminer la conduite, le
déroulement d'une enquête par le ministre de la Justice.
Rapport Chaloux
M. Bellemare (Johnson): Le 25 mars, M. le Président, dans
le journal des Débats, M. Léger, le député de
Lafontaine, demandait le dépôt pour la millième fois, du
rapport Chaloux et il disait ceci: "C'est à I37 jours du
dépôt du rapport Chaloux qu'on vous demande encore la publication
du rapport. Mais pourquoi le gouvernement hésite-t-il tant à
rendre public le rapport Chaloux? C'est un document public, qui a
été recommandé par le ministre des Affaires municipales,
exécuté par le ministre de la Justice et nous sommes en
quête de savoir pourquoi le gouvernement se retranche derrière
tant d'objections à produire un rapport qui peut-être le
justifierait. Mais si le contraire se produit, on va commencer à avoir
des doutes.
M. Goldbloom: M. le Président, le fait que le
député de Johnson affirme que c'est un document public n'en fait
pas un document public. Le ministre de la Justice dit que ce n'est pas un
document public. Ce n'est pas à celui qui vous parle de juger qui a
raison là-dedans. Je ne suis pas avocat.
M. Bellemare (Johnson): Allez, je vais...
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites que votre
enquête a permis de décelerqu'il n'y avait rien de
répréhensible à l'intérieur de votre
ministère vous l'avez répété à
plusieurs occasions est-ce qu'on doit déduire qu'après
enquête, aucun des fonctionnaires du ministère n'est
impliqué, concernant l'enquête dont nous parlons, ou ne sera
impliqué?
M. Goldbloom: J'ai dit, à plusieurs reprises maintenant,
M. le Président, et même si je n'ai pas vu le rapport du juge
Chaloux, le ministre de la Justice m'a indiqué qu'il n'y avait rien
là-dedans qui impliquât des fonctionnaires de mon
ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Au moment où vous
étiez dans l'enquête, le ministre de la Justice vous a dit qu'il
n'y avait personne de votre ministère qui était
impliqué.
M. Goldbloom: C'est cela. Maintenant, M. le
Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Au moment où nous en sommes
maintenant, avec les nouvelles informations que vous pouvez avoir, est-ce qu'on
peut dire, est-ce que vous pouvez affirmer, après enquête, qu'il
n'y a aucun autre fonctionnaire de votre gouvernement impliqué, suite
à votre enquête?
M. Goldbloom: C'est l'information que j'ai du ministre de la
Justice, M. le Président, et je voudrais souligner qu'il y a un
élément de confusion dans notre discussion parce qu'il y a deux
éléments d'enquête qui se retrouvent dans ce cas. Il y a eu
une enquête demandée par le ministre des Affaires municipales,
entreprise par le ministre de la Justice avec l'aide de la Sûreté
du Québec. Le rapport de cette enquête, ayant été
reçu par le ministre de la Justice, pas par celui qui vous parle, le
ministre de la Justice a demandé au système judiciaire
c'est le juge Chaloux qui en assumé la responsabilité une
préenquête dans le cas particulièr de celui dont le nom a
été mentionné. C'est un deuxième
élément, mais les deux éléments appartiennent au
ministre de la Justice.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre de la Justice, quand
il a reçu le résultat de la première enquête,
j'imagine qu'il en a communiqué le contenu au ministre des Affaires
municipales, quand même?
M. Goldbloom: Je vous ai déjà dit, M. le
Président, que j'ai eu certains rapports verbaux et je vous ai
déjà dit que le ministre de la Justice m'a indiqué qu'il
n'y avait rien qui n'avait été décelé dans le
ministère lui-même.
Si une ou des personnes ont peut-être et c'est ce que les
tribunaux détermineront laissé entendre à des
municipalités qu'il y avait des avantages à obtenir auprès
du ministère, ces avantages n'ont pas été obtenus. Et
cela, des deux côtés. Du ministre de la Justice, en vertu de ses
enquêtes, et de ma propre connaissance du fonctionnement de mon
ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre
qu'après la première enquête faite par le ministre de la
Justice, après que le ministre des Affaires municipales lui eut
signalé certaines anomalies, le ministre de la Justice ayant reçu
un premier rapport, on doive conclure que le ministre des Affaires municipales
qui était intéressé d'une façon tout
à fait particulière par les résultats de cette
enquête n'a pas eu l'occasion de lire le rapport de cette
première enquêtedu ministère de la Justice et que,
jusqu'à maintenant, il s'en est tenu simplement à des rapports
verbaux avec le ministre de la Justice, pour le ministère qui le
concerne?
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est pas moi qui
administre la justice.
M. Bellemare (Johnson): II y a une chose certaine, c'est que le
ministre a fait faire une préenquête. Devant la
gravitéducas, l'honorable ministre de la Justice a décidé,
lui, d'envoyer des sommations. Donc, il y avait matière grave. Le
ministre a dit tout à l'heure qu'une ou des personnes sont
peut-être impliquées. Il a dit une ou des personnes. Alors, il n'y
a pas seulement Roger Gagnon. Ma question, tout à l'heure...
M. Goldbloom: M. le Président, je ne voudrais pas que
l'honorable député de Johnson donne cette interprétation.
C'est une façon usuelle de faire une allusion générale
à la possibilité que des personnes auraient posé des
gestes. Je n'ai connaissance d'aucun geste posé par aucune autre
personne.
M. Bédard (Chicoutimi): Que Roger Gagnon.
M. Goldbloom: C'est le ministre de la Justice qui, avec le
rapport du juge... Si ce rapport contient des choses à d'autres sujets,
c'est au ministre de la Justice de s'en occuper. Je n'en suis pas au
courant.
M. Bellemare (Johnson): Mais dans le rapport qui vous a
été fait par l'honorable député de Compton, est-ce
qu'il vous avait cité d'autres noms que celui de Gagnon?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous ne sommes
pas ici devant un tribunal. Il y a cependant des procédures qui se
déroulent présentement devant un tribunal. Je trouve qu'il est
dangereux que j'essaie de fournir des éléments de réponse
qui pourraient ne pas suffire pour donner un portrait complet de la
situation.
Suffit-il de dire que c'est l'honorable député de
Mégantic-Compton qui m'a saisi de l'existence possible d'un
problème? Je dis "possible" parce qu'il n'y avait pas de preuve dans ce
qu'il m'a donné. Il m'a fallu obtenir des données un peu plus
précises qui m'ont été fournies par d'autres
députés que j'ai mentionnés. C'est notamment le ministre
de la Fonction publique qui m'a fourni un élément de preuve
possible, que j'ai mis entre les mains du ministre de la Justice.
Je ne suis pas en mesure de donner une réponse plus
précise que cela à la question de l'honorable
député de Johnson.
M. Bédard (Chicoutimi): Durant l'enquête qu'a faite
le ministère des Affaires municipales et qui a abouti à la
demande, au ministre de la Justice, de faire sa propre enquête, est-ce
que le ministre des Affaires municipales est en mesure de nous dire de quelle
manière les trois députés qu'il nous a mentionnés,
qui avaient informé le ministre des Affaires municipales de certaines
anomalies, de quelle manière ces députés ont
été informés des actes répréhensibles qui
pouvaient se poser et qui ont fait l'objet d'une plainte auprès du
ministre des Affaires municipales?
M. Goldbloom: ...par des citoyens des municipalités en
question.
M. Bellemare (Johnson): Y a-t-il d'autres corruptions municipales
de ce genre dans la province, depuis un an, dont le ministre a
été informé?
M. Goldbloom: Je ne me rappelle pas d'autres situations où
nous avons eu des raisons de poursuivre une enquête semblable. Il y a eu
des enquêtes administratives dans quelques municipalités. De
mémoire, à brûle-pourpoint, je ne me rappelle pas d'autres
cas:
M. Bellemare (Johnson): Je vais seulement terminer. Le ministre
peut-il nous assurer que dans les trois dont il a été fait
mention tout à l'heure, il y a eu des suites, c'est-à-dire des
subventions qui ont été accordées quand même
à ces municipalités?
M. Goldbloom: Règle générale, M. le
Président, quand il y a une enquête, je trouve qu'il est essentiel
que nous ayons un certain éclaircissement avant de verser des
subventions. Par contre, il y a des situations qui représentent
clairement un besoin social et humain. Ce besoin existe au niveau de la
population plutôt qu'au niveau du conseil municipal ou de toute autre
personne qui peut avoir une décision à prendre dans cette
municipalité. Pour cette raison, je n'ai pas voulu que, par exemple, un
projet d'habitation soit bloqué, parce qu'il y a des gens qui ont besoin
de se loger, mais, en général, j'ai refusé subventions et
projets dans les municipalités qui ont fait l'objet d'une enquête
de cette nature.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre croit-il que, si les
subventions étaient moins discrétionnaires, à ce moment,
ce serait une manière de diminuer ce danger de pressions indues
auprès du ministère des Affaires municipales pour obtenir des
subventions?
M. Goldbloom: M. le Président, je ne crois pas que...
M. Bédard (Chicoutimi): Malgré les trois cas, vous
n'y croyez pas?
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, cela fait maintenant
peut-être une demi-heure que nous discutons de ce sujet. J'ai
essayé de rendre très clair...
M. Bellemare (Johnson): Vous... M. Goldbloom: Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Vous trouvez cela long une demi-heure,
vous venez de commencer.
M. Goldbloom: Non.
M. Bellemare (Johnson): Cela fait à peu près cinq
minutes.
M. Goldbloom: Non. M. le Président, continuons
d'être sérieux. J'ai voulu dire que depuis le temps, quelle que
soit sa durée, cela m'importe peu, que nous discutions de ce sujet. J'ai
indiqué à plusieurs reprises qu'il n'y a pas eu de subvention
versée.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, cela on...
M. Goldbloom: Le député me demande si la situation
aurait été différente si les subventions n'avaient pas
été aussi discrétionnaires d'abord. Les subventions ne
sont pas si discrétionnaires que cela. Deuxièmement, puisqu'il
n'y en a pas eu, il n'y a pas eu d'effets.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pouvez déformer ma
question, c'est votre droit, mais j'ai droit à ma question. Telle que je
la pose...
M. Goldbloom: Ce n'est pas ce que je cherche à faire.
M. Bédard (Chicoutimi): ... je ne vous le demande pas
seulement dans le cas de ces trois, c'est simplement par
référence à l'expérience que vous avez eue dans le
passé de certaines pressions qui se sont faites auprès du
ministère par des intermédiaires. Ne croyez-vous pas que, si les
subventions étaient moins discrétionnaires, à ce moment,
on limiterait nécessairement le danger d'intervention de ce genre par
des intermédiaires?
M. Goldbloom: J'aimerais que le député de
Chicoutimi précise ce qu'il veut dire par subventions
discrétionnaires.
M. Bédard (Chicoutimi) : Si les subventions sont
statutaires, les municipalités savent qu'elles y ont droit d'un
façon très claire, très précise, elles sont
statutaires. Ace moment, il est clair, dans le tableau, que les
municipalités réalisent très vite que, pour les
subventions statutaires, elles n'ont pas besoin de se faire aider pour les
avoir, elles sont statutaires. La situation se présente lorsqu'il s'agit
de subventions ou encore d'approuver certains programmes, comme vous l'avez dit
tout à l'heure, qui eux, sont discrétionnaires dans le sens qu'il
faut absolument unedécision de la part du ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est maintenant depuis
deux années, la troisième commence, qu'il y a des subventions
statutaires sans condition pour les municipalités de plus de 25,000
âmes.
J'ai indiqué dans mes toutes premières remarques, je
pense, ou bien vers le début de notre discussion, que, pour les petites
municipalités, c'est absolument impossible de leur permettre d'accomplir
justement les projets qui sont soumis au gouvernement en leur accordant des
subventions statutaires per capita, ce n'est pas possible. C'est que si on a
une population de 2,000, et que l'on donne $6 per capita, on a $12,000 et on ne
bâtira pas un réseau d'égout ou d'aqueduc ou les deux
ensemble, com me c'est généralement le cas, avec un montant de
cet ordre. Pour cette raison, il n'y a absolument aucun moyen d'éviter
que les projets soient soumis et soient évalués à leur
juste valeur. C'est le ministre lui-même qui surveille cela et qui essaie
d'éviter qu'il y ait quelque injustice que ce soit.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, le ministre croit
qu'on est pas mal à la limite, que le ministère est pas mal
à la limite de ce qu'on appelle la possibilité de subventions
statutaires. Dans les autres situations, il est obligé de composer avec
la situation naturellement.
M. Goldbloom: II est clairqu'il faut une ligne de
démarcation. Elle a été fixée à 25,000
âmes, il y a deux ans. Depuislors, nousexaminonsl'impactéconomique
de ces subventions parce que nous n'avions pas assez de données pour
être sûrs d'avoir choisi la bonne ligne de démarcation. Ces
études se poursuivent et continueront de se faire parce que, même
si nous avons apporté une modification l'an dernier, et peut-être
que le ministre des Finances apportera une modification additionnelle cette
année, il y aura lieu de juger à plus long terme quelle est la
valeur de ces subventions en termes d'autosuffisance et d'autogestion des
municipalités. Si notre objectif est celui que propose de façon
générale le député de Chicoutimi,
c'est-à-dire de rendre autant de municipalités que possible
autosuffisantes et ne pas les obliger à demander des subventions au
gouvernement provincial, à ce moment, il faut toujours
réétudier l'impact des subventions, et cela aussi en relation
avec les disponibilités du gouvernement, parce qu'il y a des sommes qui
sont consacrées, qui sont relativement importantes. Je voudrai s
souligner que, si l'on tient compte des montants consacrés à ces
diverses sortes de subventions, la proportion en subventions statutaires est
quand même relativement élevée. Il faut quand même,
et je l'ai déjà dit, et à d'autres occasions, garder des
fonds importants pour pouvoir en donner en quantité considérable
à de petites municipalités. Il n'y a pas moyen d'en sortir.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre a parlé,
à un moment donné, lorsqu'on discutait de la corruption
municipale d'une façon globale, surtout concernant les trois cas dont il
aété question, de certains professionnels qui pouvaient faire des
représentations au niveau de certaines municipalités sur leur
nécessité de servir comme intermédiaires pour obtenir des
subventions. Est-ce que, à part les cas que nous a mentionnés le
ministre tout à l'heure, il y a d'autres cas qui ont été
apportés à l'attention du ministre à savoir que des
professionnels, que ce soient des firmes d'ingénieurs ou que ce soient
d'autres corporations ou d'autres individus en particulier, d'autres
professionnels, aient fait des représentations dans ce sens pour se
faire du crédit auprès des municipalités?
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Mais en
étudiant les dossiers qui viennent successivement devant mes yeux, j'ai
pris, il y a quelques semaines, la décision de limiter quand même,
sans production de pièces justificatives, ce que l'on appelle les frais
incidents qui s'ajoutent au coût du projet lui-même. Je voudrais
que cela soit su dans l'opinion publique, que je ne serais pas disposé
à accepter n'importe quoi en frais incidents par rapport à un
contrat; nous avons consulté le ministère des Travaux publics et
nous avons décidé de fixer une limite à 15%. S'il y a un
dépassement de ces 15%, il faut qu'il y ait des pièces
justificatives que nous allons examiner pour savoir si vraiment il faut des
frais incidents de cette importance par rapport au projet en question.
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question
là-dessus. A part l'enquête qu'a faite le ministère des
Affaires municipales, la pré-enquête, celle qu'il a
demandée au ministre de la Justice et l'enquête
préliminaire qui vient de se terminer, est-ce que, au niveau du
ministère des Affaires municipales, le ministre lui-même a fait
faire d'autres enquêtes ou a jugé bon de faire faire d'autres
enquêtes concernant l'ensemble du personnel de son ministère?
M. Goldbloom: Oui...
M. Bédard (Chicoutimi): ... conscience...
M. Goldbloom: ...M. le Président, et l'honorable
député en est au courant. J'ai fait entreprendre une
enquête à la Société d'habitation du Québec,
qui n'est pas directement un élément du ministère, mais
qui est un organisme qui, par sa relation avec le ministère, est sous la
responsabilité du ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): A part la Société
d'habitation du Québec nous y reviendrons quand le programme se
présentera d'une façon particulière est-ce qu'il y
a eu d'autres secteurs sur lesquels l'enquête personnelle qu'afaitfaire
le ministre a porté, que ce soit au niveau de secteurs
d'activités du ministère ou que ce soit...
M. Goldbloom: A l'intérieur du ministère?
M. Bédard (Chicoutimi): ... à l'intérieur du
ministère?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, il n'y en a pas eu.
S'il y a eu, à n'importe quel moment, une plainte qui a
été portée par un citoyen, évidemment j'ai fait
examiner la plainte par des personnes responsables pour savoir si cette plainte
individuelle, sur peut-être la réponse reçue, le ton
utilisé par un fonctionnaire ou quelque chose comme cela, j'ai poursuivi
ce genre de choses... C'est tout à fait normal. Enquêtes d'ordre
général, de nature systématique concernant un groupe de
fonctionnaires, non. Il n'y en a pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que si vous l'avez
fait faire dans le secteur particulier de l'habitation, c'était à
la suite de plaintes précises. Nous en discuterons plus tard au
programme.
M. Goldbloom: Là, M. le Président, je serais avare
de réponses, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): ... trouver un autre
programme.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'habitation.
Plans d'urbanisme et d'aménagement
M. Bellemare (Johnson): M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): ...dans la préparation des plans
d'urbanisme et d'aménagement, telle que nous l'étudions ici, au
deuxième élément, est-ce que l'honorable ministre pourrait
me donner la différence au budget de cet élément,
$716,000, comparativement à l'an passé, quant aux traitements?
Deuxième question: Quelles sont les municipalités... Le nombre de
municipalités qui ont été touchées pendant
l'exercice financier 1974/75?
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, j'ai perdu la
dernière partie.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre pourrait nous
donner le nombre de municipalités qui ont bénéficié
au cours du dernier exercice financier, de ces subventions pour la
préparation de plans d'urbanisme et d'aménagement? Quelles sont
les grandes municipalités qui ont bénéficié de ces
traitements? Deuxième question: C'est à l'élément
Services. Je vois $313,900. Quelle explication peut me donner le ministre quant
à ces services?
Je vois aussi à l'article 10, en bas, le transfert de $1,007,000.
Ce sont mes trois questions.
M. Goldbloom: M. le Président, l'augmentation au niveau
des traitements est attribuable à l'augmentation du nombre de postes,
nous avons trois postes additionnels, et à l'inflation qui fait
augmenter les traitements en général.
M. Bellemare (Johnson): A ce chapitre, le ministre a-t-il
prévu la nouvelle convention collective?
M. Goldbloom: M. le Président, peut-être que ce
n'est pas l'intention du député de Johnson de me tendre un
piège, mais...
M. Bellemare (Johnson): Non, pas du tout. Ma question est
très simple. Il a pris cela pour un piège. Jamais dans cent ans!
Je n'ai pas pensé à cela. Je ne suis pas un homme comme cela!
M. Goldbloom: C'est cela. Je le savais, mais il comprend que je
ne suis pas du tout en mesure de répondre à cette question. C'est
toute la politique de la négociation du gouvernement qui est en jeu. Je
n'ai pas de réponse à donner.
M. Bellemare (Johnson): Mais ce n'est pas dans cette
prévision, à cause de l'augmentation de $716,000, comparativement
à l'exercice 1974/75, que le montant est augmenté de
$716,000?
M. Goldbloom: L'augmentation est due à l'augmentation du
nombre de postes et à l'augmentation des traitements individuels,
à cause de l'inflation.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas en regard de la convention
collective.
M. Goldbloom: Quant à la baisse des crédits
affectés aux services contractuels, c'est justement parce que nous avons
augmenté les postes à l'intérieur. Nous n'avons pas besoin
d'avoir recours, au même degré, aux services contractuels à
l'extérieur.
M. Bellemare (Johnson): Aux bureaux de consultants, à tous
ces bureaux.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Maintenant, une des premières
questions, c'était pour savoir combien de municipalités, en
1974/75, ont bénéficié de subventions pour la
préparation des plans d'urbanisme ou des plans directeurs, des plans
d'aménagement. Quelles sont les municipalités les plus en
vedette? Quelles sont les municipalités de grande importance que nous
connaissons et qui ont reçu des montants? Y en a-t-il qui
dépassent le cadre ordinaire des prévisions qui ont
été données comme barème, qui ont été
fixés par le ministère et qui les ont dépassés?
M. Goldbloom: II y a une trentaine de municipalités qui
ont bénéficié de ce programme au cours de l'année
et on y retrouve un ou deux cas spéciaux, comme, par exemple, Laprairie,
où il y a une collectivité nouvelle de 30,000 âmes qui se
crée et qui aura un impact nécessairement sur toutes les
municipalités environnantes.
M. Bellemare (Johnson): A ce moment-là, le barème
établi par le ministère a été
dépassé?
M. Goldbloom: Pour ce genre de cas, je ne dirais pas qu'il y a un
barème. Quand on a un développement exceptionnel qui aura un
impact sur un grand nombre de municipalités, j'ai tendance à
croire que c'est la responsabilité du gouvernement de voir à la
confection d'un schéma d'aménagement. S'il s'était agi de
faire un schéma d'aménagement seulement pour une partie d u
territoire de la ville de Laprairie, puisque nous en parlons, pour
déterminer comment les 30,000 personnes seraient logées sur ce
territoire, je pense que nous n'aurions pas pris une responsabilité
directe là-dedans. Mais, ne voulant pas que cette implantation
déclenche toute une activité de développement dans la
région, sans que ce développement ne soit planifié, nous
avons réuni les neuf municipalités et nous avons dit: Vous allez
constituer ensemble une commission d'aménagement pour tout le territoire
et vous allez discuter ensemble de l'impact de ce développement
concentré sur toute votre région, et nous allons, pour toute la
région, assumer le coût de la confection du schéma
d'aménagement. C'est un cas absolument exceptionnel.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a eu unanimité
à ce moment-là?
M. Goldbloom: Ce n'est pas encore complété, ce
travail, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): II y a une opposition assez formelle sur
ce plan à Laprairie.
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Je dirais qu'il y a
des inquiétudes de la part de certaines municipalités qui
voudraient connaître l'impact sur leur...
M. Bellemare (Johnson): Participation.
M. Goldbloom: ...urbanisation et ainsi de suite, mais je pense
que déjà nous avons pu fournir des renseignements et des
réponses à certaines de ces municipalités qui ont...
Pardon?
M. Bellemare (Johnson): Six sur neuf. Il y en a six qui sont
d'accord et il y en a trois qui sont inquiètes.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
député de Johnson saute à des conclusions. Le travail
n'est pas encore terminé. Quoique dans les entreprises humaines
l'unanimité n'est pas toujours réussie, quand même, dans
une chose de cette nature, je pense que nous pourrons poursuivre la discussion
pour arriver à un consensus encore plus général que cela.
Ce serait réduire une situation qui n'est pas encore terminée
à une expression excessivement simple de dire: II y a six pour et trois
contre et on doit trancher...
M. Bellemare (Johnson): Non, j'ai dit inquiètes.
M. le Président, est-ce que l'honorable ministre pourrait nous
nommer d'autres municipalités qui ont bénéficié de
cette subvention pour la préparation des plans d'urbanisme et
d'aménagement?
M. Goldbloom: Nous n'avons pas de liste ici, en ce moment, M. le
Président. Nous essaierons de la fournir. J'ai déjà
indiqué notre communication relativement récente avec une
quarantaine de municipalités de taille relativement petite, mais qui ont
toutes demandé de l'aide et exprimé le désir de
procéder à la confection d'un plan directeur d'urbanisme et notre
réponse a été de leur indiquer notre volonté de
donner de l'aide jusqu'à un maximum de $6,000 et cela, si ma
mémoire est fidèle,jusqu'à60% du coût.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que la ville de Windsor
était parmi cela paraît un peu chauvin les
requérantes?
M. Goldbloom: On m'informe que oui. De mémoire, je ne
retenais pas tous les noms.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre pourrait nous
fournir cette liste?
M. Goldbloom: Je pense que oui, M. le Président, cela ne
devrait pas être difficile. Pour compléter un peu la
réponse sur les cas d'exception, si vous voulez, j'ai mentionné
Laprairie. Nous avons donné aussi une subvention à la Commission
d'aménagement de la Communauté urbaine de Québec qui
termine un travail important et nous avons donné une subvention dans la
haute Mauricie où il y a un secteur qui n'a pas les moyens de poursuivre
un travail de cette nature et nous avons peut-être donné une
subvention hors norme dans ce cas particulier.
M. Leduc: Si le député de Johnson le permet, sur le
même sujet, M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Taillon.
M. Leduc: ... dans ces subventions, face aux collectivités
nouvelles, est-ce que le ministre prévoit, quant au projet de la ville
de Longueuil, qu'il pourra y avoir, dans les crédits que nous
étudions actuellement, une concrétisation de l'aide que le
gouvernement provincial pourrait donner à la municipalité?
M. Goldbloom: J'ai eu plusieurs rencontres avec le conseil
municipal de Longueuil, la plus récente il y a à peine quatre
jours et je n'ai pas encore de réponse chiffrée que je peux
donner. Les demandes sont de deux natures. Il y a le programme d'acquisition de
terrains qui nous a été fourni par entente avec le gouvernement
fédéral et il y a le schéma d'aménagement.
C'est sur le premier sujet que la discussion a porté
principalement et nous sommes présentement à regarder les
disponibilités parce que d'autres municipalités cherchent
évidemment à se faire aider de cette même façon.
Donc, la réponse générale est oui, nous regardons d'un
oeil favorable la demande de la ville de Longueuil, mais je n'ai pas encore la
réponse précise à donner. Je suis informé
cependant, je m'excuse, qu'il y a aujourd'hui même un urbaniste de notre
ministère qui est à Longueuil et qui travaille avec les
dirigeants municipaux pour faire progresser le dossier.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les enquêtes
municipales en cours, je voudrais...
M. Bellemare (Johnson): J'aurais une dernière question que
je vous ai posée et vous n'avez pas donné de réponse.
Seulement la dernière sur le transfert.
M. Goldbloom: Ah oui!
M. Bellemare (Johnson): $1,007,000. En vertu de la
définition que nous retrouvons dans les notes explicatives, quand on
parle de transfert, on dit que c'est une catégorie qui regroupe les
paiements effectués à des personnes, corporations ou institutions
et qui ne constituent ni des paiements pour services au gouvernement, ni des
achats.
M. Goldbloom: M. le Président, la rédaction de cela
ne relève pas de moi. La réponse simple, c'est que nous allons
aider plus de municipalités cette année que l'an dernier et nous
avons une augmentation du budget à cette fin.
M. Bellemare (Johnson): C'est La Palice qui avait dit ça.
Il était député de quel comté,
déjà?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): C'était la réponse de M.
Duplessis quand il demandait un pont. Allez, M. le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): L'histoire se
répète. M. Bellemare (Johnson): Oui, elle se
répète.
M. Bédard (Chicoutimi): Au niveau des enquêtes que
le ministère des Affaires municipales surveille, je voudrais poser une
question concernant l'enquête sur l'administration de la ville de
Farnham. Il y a, entre autres...
M. Bellemare (Johnson): II m'a dit que c'était dans
l'autre.
M. Bédard (Chicoutimi): Non.
M. Bellemare (Johnson): II a dit: Surveillance de la gestion
municipale.
M. Bédard (Chicoutimi): On vient de permettre au
député de Taillon de poser une question dans le deuxième
programme, je n'ai pas fait d'objection.
M. Bellemare (Johnson): II m'a coupé l'herbe. M.
Bédard (Chicoutimi): Ma question sera...
M. Goldbloom: Seulement l'herbe?
M. Bédard (Chicoutimi): ... très brève,
ça va permettre au député de Johnson d'enchaîner.
Entre autres, il y avait un éditorial concernant cette enquête
à Farnham où on disait très spécifiquement:
"L'enquête menée à Farnham devrait donc, logiquement, en
tout cas, si ce n'est pas dans les faits, avoir plusieurs répercussions
positives, quelle que soit l'issue de cette dernière. Elle devrait
permettre à chaque citoyen de faire son propre examen de conscience sur
la part de responsabilité dans l'administration de l'argent qu'il verse
lui-même aux fonds publics et de désirer que cet argent serve
à l'intérêt public et non particulier."
Je ne veux pas entrer dans les détails de tout le problème
qu'il y avait à Farnham et je voudrais demander au ministre si cette
enquête est enfin terminée et, si oui, quels en sont les
résultats.
M. Goldbloom: Elle n'est pas encore tout à fait
terminée et le rapport n'est pas encore rédigé. Elle est
près de la fin, cette enquête, et c'est la Commission municipale
qui la poursuit. J'attends donc d'avoir le rapport pour tirer des
conclusions.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela ne fait pas
presque deux ans que cette enquête est commencée et on en est
encore...
M. Goldbloom: De mémoire, je ne dirais pas que ça
fait aussi longtemps que cela, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela fait sûrement un
an.
M. Goldbloom: On me souffle à l'oreille une réponse
méchante, c'est qu'il y a beaucoup d'avocats des deux côtés
et c'est pour ça que ça prend du temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ne pensez quand même
pas qu'on va se contenter de cette explication seulement pour...
J'espère que...
M. Goldbloom: Ecoutez, M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous me permettez de finir ma
question?
M. Goldbloom: Oui, certainement.
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère que le ministre
n'apportera pas seulement cet argument pour justifier le retard qu'il y a ou la
longueurqu'on met à finir cette enquête.
M. Goldbloom: M. le Président, si on est devant un
tribunal et qu'il y a des témoignages à être entendus et
qu'on prend le temps qu'il faut pour entendre les témoignages, une
enquête par la Commission municipale s'apparente à une cause qui
est entendue devant un tribunal. Tant et aussi longtemps qu'il y a des
témoignages à recevoir, tant et aussi longtemps qu'il y a des
questions que les commis- saires veulent poser ce n'est pas le ministre
qui est là cela va continuer jusqu'à ce que les
commissaires-enquêteurs soient satisfaits de l'ensemble...
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais simplement une autre
question.
M. Bellemare (Johnson): Donnez-moi donc une petite chance, parce
que vous m'avez saisi ma question. Elle est finie, l'enquête. Je vais
dire au ministre que l'enquête est finie. Nous sommes à
rédiger le rapport. On a même informé certaines personnes
qu'on voulait inculper, qu'elles étaient absolument
dégagées de toute responsabilité.
L'honorable ministre est mal venu de nous dire que l'enquête n'est
pas finie et qu'il faut qu'il entende les témoins et que les avocats
sont nombreux. Non. L'enquête est terminée, on rédige le
rapport, J'ai l'information très précise que les personnes qui
ont été mises en cause sont disculpées, et on nous a
affirmé qu'il n'y avait absolument rien de notoire contre les personnes
qu'on visait.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je vous ai volé votre
question, vous avez volé ma finition. Justement, j'avais l'information
et je me demandais jusqu'à quel point le ministre était au
courant, pour nous répondre avec autant d'aplomb sur cette question,
alors que nous étions informés de la fin de l'enquête.
M. Goldbloom: M. le Président, vous comprendrez qu'en
venant ici, je n'ai pas pris le soin de poser toutes les questions imaginables
pour obtenir toutes les réponses imaginables. La dernière fois
que j'ai eu un rapport-progrès, l'enquête n'était pas
terminée. Maintenant, on vient de confirmer, mes fonctionnaires me
disent la même chose, qu'on vient de terminer l'enquête et qu'on
est en train de rédiger le rapport. Quand j'aurai le rapport...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut s'attendre
à ce qu'il soit déposé?
M. Goldbloom: Cela dépend du contenu. Le
député de Johnson affirme que des personnes ont été
disculpées...
M. Bellemare (Johnson): C'est ce qu'ils ont dit Je
répète textuellement ce qu'on m'a
répété.
M. Goldbloom: Si, par hasard, tel n'était pas le cas,
ilfaudraitdemanderau ministre de la Justice de se prononcer sur l'utilisation
que l'on devra faire de ce rapport.
M. Bellemare (Johnson): Mais c'est un document qui appartient
d'abord au ministère des Affaires municipales?
M. Goldbloom: Dans ce cas, oui, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Alors, je ne crois pas. sauf s'il y a une
action punitive à prendre, mais s'il
n'y en a pas, je ne vois pas pourquoi le rapport au complet, ainsi que
ceux qui l'ont demandé et non de ceux qui l'ont demandé, ne
serait pas publié.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Bellemare (Johnson): Parce que c'est dans
l'intérêt public. Quelqu'un qui est mis en accusation, d'une
manière formelle et on a discrédité toute une partie d'une
oeuvre qui avait été accomplie, on a mis certaines personnes en
cause et cela a causé un préjudice, au point de vue personnel.
Cela est très important.
L'enquête est faite, et je suis bien content d'apprendre que les
résultats semblent négatifs. Je pense que l'honorable ministre
devrait, à mon sens, déposer le rapport, ainsi que tous ceux qui
ont demandé cette enquête.
M. Goldbloom: La réserve est quand même normale, de
vouloir prendre connaissance du rapport avant de s'en...
M. Bellemare (Johnson): Si c'est incriminant, le ministre de la
Justice doit prendre la décision.
M. Goldbloom: C'est exactement cela, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Je vois, dans cet article avant de
passer à autre chose qu'il y a une subvention spéciale
à la ville de Laval. Je comprends, M. le Président, que cette
subvention de $200,000 se termine l'année prochaine, en I976. C'est en
vertu d'une loi autorisant la subvention spéciale à la ville de
Laval, le 29 juin I967, que vous avez accordé $5,500,000 qui
était payables par versements de $1 million au départ et
$900,000, $800,000, $700,000, $600,000, $200,000, jusqu'à $100,000, l'an
prochain. C'est cela?
M. Goldbloom: C'est exact, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Alors, ces $200,000 font partiede la loi,
chapitre 12, qui s'éteindradéfini-tivement en I976?
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Qui ne sera pas renouvelé?
M. Goldbloom: Non, il n'y a pas lieu de renouveler cette
subvention, parce que, entre-temps, nous avons donné une importante
subvention, cette année, à la ville de Laval et nous avons
étudié, avec cette ville, le problème de certaines dettes
et certains déficits qui demeurent après la fusion très
complexe de...
M. Bellemare (Johnson): II y a des journaux qui sont donc
méchants pour le ministre. Ils disent que le ministre a
étudié très sérieusement la proposition soumise par
la ville de Laval et qu'une nouvelle subvention serait décidée
d'ici quelque temps pour faciliter l'administration municipale.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, le
député m'a demandé si la subvention...
M. Bellemare (Johnson): C'était la loi spéciale.
M. Goldbloom: C'est cela. M. Bellemare (Johnson): Cela va
s'éteindre. M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): L'autre question, la sous-question, la
question supplémentaire, c'est à savoir si la municipalité
de Laval, dans les mêmes circonstances, va bénéficier d'une
autre subvention d'administration scolaire.
M. Goldbloom: Mais, quand le député dit "dans les
mêmes circonstances", je ne le suis pas.
M. Bellemare (Johnson): La subvention, à ce moment,
c'était pour la construction d'un aqueduc, je pense.
M. Goldbloom: La ville de Laval est prise avec certains
problèmes...
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Goldbloom:... comme la persistance de certains déficits
des ex-municipalités qui ont été fondues en une seule. En
même temps, elles doivent entreprendre de très importants travaux,
notamment la construction d'un réseau presque complet d'égout
collecteur et en faire l'épuration...
M. Bellemare (Johnson): Toute la partie nord.
M. Goldbloom: De toute l'île.... des eaux usées.
Nous avons donné une subvention importante pour la première
étape de ces travaux. La deuxième étape suit presque
immédiatement. Donc, nous allons continuer d'aider la ville de Laval et
selon des barèmes que nous utilisons pour toutes les
municipalités.
M. Bellemare (Johnson): Cela revient à dire q ue cette loi
spéciale se continue par des subventions spéciales. Elle continue
dans le même sens. C'est pour cela que j'ai demandé si
c'était pour être renouvelé. Mon mot n'est peut-être
pas juste, mais les subventions se continueront pour que le système
d'égout collecteur soit continué dans la ville de Laval.
M. Goldbloom: D'abord, la loi spéciale a prévu une
subvention décroissante sur une période de dix ans. Il n'est pas
question de renouveler cette loi spéciale. Il n'est pas question non
plus de renouveler, au programme I de notre budget, une subvention
exceptionnelle à la ville de Laval.
M. Bellemare (Johnson): Non, il...
M. Goldbloom: La ville se trouve dans le même
panier que toutes les autres et, devant ses responsabilités et sa
situation financière, comme nous le faisons pour Montréal,
Québec et n'importe quelle municipalité qui nous soumettent leur
problème, nous essayons de regarder ce problème aussi
objectivement que possible.
M. Bellemare (Johnson): C'est peut-être sur les mêmes
barèmes que ceux de Bromont.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
voudrais demander au ministre quelle suite il a l'intention de donner à
la demande du RCM de Montréal qui exigeait une enquête du
ministère des Affaires municipales sur un possible cas de conflit
d'intérêts impliquant les relations entre M. Gérard Niding
et Construction Desourdy et à la ville de Bromont ' concernant
également certaines activités olympiques des Jeux olympiques.
M. Goldbloom: Chaque enquête est décidée
selon l'appréciation du motif qui est fourni avec la demande. Je n'ai
pas encore reçu de document pour formuler cette demande. Quand je
recevrai un document, je l'étudierai avec mes conseillers juridiques et
selon le contenu...
M. Bédard (Chicoutimi): Voulez-vous dire que vous vous
attendez de recevoir un document ou une demande officielle en bonne et due
forme de la part du RCM?
M. Goldbloom: Oui, c'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): N'avez-vous pas l'intention de
prendre l'initiative, je ne parle pas d'une enquête, dans un
premiertemps, approfondie, mais, au moins, d'une certaine enquête de la
part de votre ministère concernant ces faits.
M. Goldbloom: II me semble, M. le Président, que si une
accusation de cette nature est portée, elle sera assez grave. J'aimerais
connaître la nature de la plainte et la faire analyser par des
conseillers juridiques avant de m'engager à quoi que ce soit comme
action.
D'ailleurs, c'est ce que nous avons fait dans tous les autres cas que
nous avons discutés. Il y a eu des plaintes et il a fallu que les
conseillers juridiques examinent et évaluent les plaintes pour me
conseiller sur l'opportunité de déclencher une enquête.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il y avait une demande à
cet effet, vous y donneriez suite par une enquête...
M. Goldbloom: Je l'examinerai et je la ferai examiner de la
façon la plus soigneuse et la plus objective possible.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi, dans un cas comme cela
je vous le demande bien sincèrement le ministère
n'en prend-il pas l'initiative plu- tôt que de la remettre entre les
mains de personnes; qui n'en ont pas les moyens financiers ou autrement:
que...
M. Goldbloom: La réponse est bien simple et elle ne vise
personne. Je ne veux pas qu'elle soit: interprétée comme
désobligeante, mais la réponse est simplement que je suis saisi
par les media d'information de quelque chose. Je n'ai ni verbalement, n i par
écrit, de la part des accusateurs, des données sur lesquelles je
pourrai baser une décision. Cela, malgré des contacts que j'ai
eus avec des personnes intéressées qui auraient pu me dire:
Voici, M. le ministre, nous avons telle ou telle chose à porter à
votre connaissance. Alors, quand quelqu'un portera quelque chose de solide
à ma connaissance, ce n'est pas pour être désobligeant
à l'endroit des media d'information, mais je ne suis pas en mesure de
prendre tout simplement des articles de journaux et d'entreprendre des
enquêtes sur la foi d'articles de journaux.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, c'est relaté dans
les journaux, mais est-ce que le ministre ne croit pas que les faits
sans me prononcer moi non plus sur la véracité ou la
non-véracité des accusations qui peuvent être
portées rapportés par le RCM pourraient justifier que le
ministère prenne l'initiative d'aller quérir les données
nécessaires pour voir s'il y a quelque chose d'effectivement
répréhensible dans ce qui a été avancé
M. Goldbloom: M. le Président, tout à l'heure, le
député de Johnson a dit quelque chose qui me semble
extrêmement important. Il a dit que, dans un autre cas, il y a eu une
enquête. Cette enquête découle de certaines plaintes qui ont
été formulées par écrit. Il nous fait part, selon
les informations qu'il possède et que je ne juge pas parce que je n'ai
pas encore le rapport, mais il nous fait part d'une information qu'il a que
certaines personnes auraient été disculpées. Si tel est le
cas il a poursuivi son analyse de cette situation ceux qui ont
porté des accusations auront des réponses à donner.
M. Bellemare (Johnson): Ou des responsabilités à
porter.
M. Goldbloom: Oui, je pense que c'est le jeu normal de la
responsabilité publique. S'il y a des gens qui ont des choses à
dire en accusations, que ces gens prennent le courage et la
responsabilité de dire formellement ce qu'ils veulent et les
données sur lesquelles la demande est appuyée. Après cela,
on va juger. Je pense que c'est normal.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, si le RCM vous
faisait parvenir... Le RCM, cela pourrait être des individus en
particulier ou d'autres mouvements, peu importe, autrement dit...
M. Goldbloom: Ce sont ceux que vous connaissez le mieux.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez, ce n'est pas ce qui
m'amène à poser la question. Je ne veux
pas que le RCM soit partie à l'affaire, en aucune
façon.
En ce qui me regarde, personnellement... Il y a une règle qui dit
qu'on doit prendre la parole d'un député.
M. Bellemare (Johnson): Oui, je la prends, mais je vous ai
cité Saint-Pierre.
M.Goldbloom: D'accord. Je crois que le député de
Chicoutimi sourit de nouveau.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, si le RCM vousf
aisait parvenir officiellement les papiers qui l'ont amené à
mettre sur la table, sur la place publique ces faits, à ce moment, vous
ne trouveriez pas cela suffisant pour instituer une enquête. Si je vous
faisais parvenir les articles de journaux disant qu'on a de quoi
l'appuyer...
M. Goldbloom: Non, je m'excuse. Si quelqu'un m'envoie des
articles de journaux, c'est à peu près la même chose que de
m'adresser une lettre anonyme.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, disant...
M. Goldbloom: Si quelqu'un a des accusations à porter,
qu'il signe une lettre dans laquelle il portera ces accusations, et je
demanderai à mes conseillers juridiques d'évaluer le contenu de
cette lettre, documents à l'appui d'accord, mais je pense que, dans
l'économie de notre pratique parlementaire, nous n'avons jamais assimi
lé des coupures de journaux à des documents officiels de
l'Assemblée nationale.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, d'accord! Vous avez
très bien compris ma question. Je vous comprends de...
M. Goldbloom: Je pense qu'on...
M. Bédard (Chicoutimi): ... saisir l'occasion pour essayer
d'éluder la...
M. Goldbloom: ... se comprend d'autant plus que je m'adresse
à un avocat, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Ah! ce n'est pas sûr... M.
Bédard (Chicoutimi): Ce que je vous ai dit...
M. Bellemare (Johnson): ... ils peuvent entendre, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement pour terminer
là-dessus, avec votre permission, M. le Président, ce que je veux
vous dire, c'est qu'il y a des faits très clairs allégués
dans les journaux. La seule chose que vous demandez, la seule condition, si je
vous ai bien compris, que vous posez pour entreprendre une enquête, c'est
que le RCM vous fasse parvenir, par lettre, mette à votre connaissance
par lettre ces mêmes faits pour qu'ensuite vous preniez les dispositions
nécessaires pour faire enquête.
M. Goldbloon: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela équivaut à vous
faire parvenir un article de journal.
Le Président (M. Picard): Le député...
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, ma
dernière...
M. Caron: Vu qu'on parle d'enquêtes... Allez, je parlerai
après.
M. Bellemare (Johnson): C'est parce que je voulais revenir sur
l'article. Je vais vous laisser terminer et je vais demander la permission
cette fois-ci.
M. Caron: M. le Président, vu qu'on parle d'enquête,
M. le ministre, ne vous est-il jamais venu à l'idée de faire de
la prévention, d'avoir une équipe qui pourrait faire la
surveillance de toutes les municipalités comme un genre d'équipe
volante, dans un but de prévention, je veux dire au sens que les
municipalités du Québec, ici, présentent un rapport
à la fin de l'année, mais les comptables, les
vérificateurs qui font les rapports pour les municipalités se
basent sur les chiffres qui sont donnés? S'il y avait une équipe
qui pourrait surveiller, cela éviterait de porter des accusations. Je
pense que les municipalités, se sentant surveillées, seraient un
peu plus prudentes. N'oubliez pas que vous avez à peu près, en
maires et conseillers, dans la province de Québec, 11,000 personnes.
J'imagine que ces 11,000 personnes ne doivent pas être toutes des saint
Joseph.
M. Bellemare (Johnson): II y a des libéraux
là-dedans?
M. Caron: Je pense que ce serait une bonne façon de faire
de la prévention. Quand on s'en va sur un chemin et qu'on voit "radar,
30 milles à l'heure", cela invite à la prudence. Si les
municipalités se sentaient plus surveillées, je pense qu'on
pourrait empêcher certains glissements qui peuvent se faire.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que la majorité des
conseillers, des 11,000, sont des libéraux?
M. Caron: Les maires et conseillers, à peu près
11,000...
M. Bellemare (Johnson): Ils sont des libéraux, non? Pas la
majorité.
M. Caron: II doit y avoir un peu de tout.
M. Bellemare (Johnson): Sa remarque serait
désobligeante.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends facilement la
pensée de l'honorable député de Verdun. Je pense qu'il y a
lieu de faire un travail préventif, oui, mais quelle sorte de travail,
c'est un peu plus difficile de le définir. Je voudrais d'abord rappeler
notre désir d'établir ce qui n'existe pas encore, un
code d'éthique pour les mai res et conseillers et pour les
fonctionnaires municipaux. Je pense que cela s'impose. Mais avec le nombre de
municipalitésque nous avons, il serait difficile d'être
présent avec la moindre régularité dans une
municipalité donnée.
Je suis très franc en répondant à mon
collègue de Verdun, et en lui disant que, si le ministère des
Affaires municipales devait assumer une responsabilité de cette nature
et devait l'exprimer par des visites occasionnelles dans les
municipalités, il assumerait une part de responsabilité pour les
actions des conseils municipaux qui serait pour lui une responsabilité
très dangereuse parce qu'on ne serait pas du tout certain d'avoir tout
décelé pendant ces visites occasionnelles et voilà que
l'on dirait qu'on a trouvé quelque chose quelques semaines à
peine après la visite du ministère dans la municipalité.
Je pense que plus que cela l'autorité morale du ministère doit
exister. C'est certainement au ministère de déterminer certaines
règles de conduite. Mais l'autonomie des municipalités est la
responsabilité directe de l'élu municipal devant ses
électeurs, ses contribuables. Ce sont des éléments
fondamentaux de la société québécoise dans laquelle
nous vivons. J'hésiterai beaucoup à substituer une
autorité provinciale même partielle, même occasionnelle,
à cette responsabilité locale. Quand on est élu, c'est
pour prendre des responsabilités et c'est pour répondre de ces
responsabilités devant l'opinion publique.
Je pense que dans mon optique personnelle et ministérielle, je
voudrais travailler avec les municipalités pour assurer une
moralité aussi parfaite que possible en reconnaissant que nous ne sommes
pas tous, l'honorable député de Verdun a dit des saint Joseph,
moi je dirai, peut-être, des Moïse nous ne sommes ni l'un ni
l'autre. Nous sommes peut-être exposés à des tentations et
nous commettons peut-être de bonne foi des erreurs, parfois. Il ne faut
pas toujours voir une mauvaise intention dans chaque action qui se trouve par
la suite à ne pas avoir été la bonne action. Mais il faut
évidemment protéger les êtres humains contre
eux-mêmes. Il faudra que nous cherchions ensemble. Là, je rejoins
la préoccupation de l'honorable député de Verdun et je le
remercie de cette suggestion. Je pense que nous devons mener une action
auprès des municipalités pour assurer l'intérêt du
bien commun vis-à-vis de la tentation possible à laquelle des
élus et fonctionnaires peuvent être exposés dans les
municipalités.
Le Président (M. Picard): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le ministre serait en
position, aujourd'hui, de nous dire combien il y a de municipalités dans
la province qui seraient en tutelle actuellement?
M. Goldbloom: On devrait pouvoir vous dire cela rapidement, M. le
Président. Il n'y en a que trois présentement.
M. Bellemare: Trois.
M. Goldbloom: Anjou, Pincourt et Sainte-Anne-des-Monts.
M. Bellemare: Un instant! Pincourt et... M. Goidbloom:
Sainte-Anne-des-Monts.
M. Bellemare:... Sainte-Anne-des-Monts. Dans les
municipalités c'est ma deuxième question qui vont
bénéficier de ce plan directeur de l'aménagement,
d'octrois de subventions pour cette année, est-ce que le ministre a
déjà une liste de municipalités qui ont demandé ou
qui obtiendront ces subventions?
M. Goldbloom: Nous avons une liste des demandes, nous n'avons pas
encore formulé une liste de réponses favorables. Nous essaierons
de faire ou de faire faire autant de travail valable que possible, c'est clair.
Alors, le choix devra être fait assez rapidement pour...
M. Bellemare: Est-ce dix, vingt, trente, quarante? Le ministre,
tout à l'heure, nous a donné un chiffre pour l'année
financière terminée? Est-ce, comparativement, dans le même
ordre d'idées? Son budget étant augmenté pour cet article,
je comprends qu'il y en aura peut-être plus?
M. Goldbloom: Nous avons en dossiers, approximativement I25
demandes. Il est possible que j'aie donné un chiffre un peu trop
élevé tout à l'heure quand j'ai dit une quarantaine qui
ont été acceptées, c'est plutôt une trentaine que
nous avons pu accepter.
M. Bellemare (Johnson): Le dernier exercice.
M. Goldbloom: 1974/75. Avec un budget accru cette année,
nous allons sûrement en prendre un nombre plus important, mais je ne suis
pas encore en mesure de donner ce nombre.
J'aimerais souligner qu'il y a des cas, comme, par exemple, j'ai
mentionné la Communauté urbaine de Québec. Cela
représente 21 municipalités. C'est une seule subvention, mais il
y a quand même 21 municipalités qui sont impliquées et
intéressées. Donc, il faut tenir compte de cela si, par exemple,
nous donnons une subvention à une agglomération qui comprend
plusieurs municipalités. Nous avons mentionné le Conseil
métropolitain du Haut-Saguenay que nous aiderons à confectionner
un schéma d'aménagement. Cela a représenté,
jusqu'à maintenant, quatorze municipalités. On en a maintenant
onze à cause du regroupement fait du côté de
Jonquière. Le nombre de municipalités sera réduit, mais le
territoire sera évidemment...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le barème sera le
même que celui qui a servi au ministère durant l'année
financière 1974/75?
M. Goldbloom: Essentiellement, M. le Président, mais il y
a deux catégories. Il y a les grands projets et il y a les
municipalités de population rela-
tivement faible où nous avons dit: 60% des dépenses
jusqu'à un maximum de $6,000. Je pense que nous continuerons de suivre
ce barème, mais en examinant les résultats. Si nous trouvons
qu'il faut apporter une modification, nous serons disposés à le
faire. Il est possible que, si nous devons investir des sommes importantes dans
de grandes agglomérations, le nombre de petites municipalités ne
soit pas plus élevé que celui de cette année, mais nous
allons poursuivre ce travail de la meilleure façon possible.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, toujours
à l'élément I, pour la bonne gestion des fonds municipaux,
je voudrais soulever devant le ministre le cas, non seulement de la ville de
Malartic, mais aussi de bien d'autres municipalités dont le conseil
municipal appuie ouvertement, avec les fonds publics ou autrement, un candidat
ou un parti aux élections fédérales ou provinciales.
Déjà, le ministre le sait, nous avions cité, devant cette
commission parlementaire, les cas de certaines municipalités des
Laurentides q ui avaient souscrit à la caisse électorale du Parti
libéral provincial. A Malartic, il s'agit du conseil municipal qui, sur
papier officiel dont j'ai une copie ici, a employé les fonds de la
municipalité pour se permettre d'envoyer une lettre demandant aux
électeurs de voter pour le candidat libéral fédéral
dans les termes suivants: Le 30 octobre prochain, à Maiartic, ne votons
pas pour ou contre un parti politique, mais votons pour nous, votons pour
Malartic et le seul candidat dans la présente élection qui peut
réellement nous aider est Gaston Charest qui se trouvait le candidat
libéral fédéral. Tout cela sur papier officiel de la
ville, ce qui suppose l'emploi de fonds municipaux. Pour être plus
précis, cela a représenté presque la somme de $600.
M. le Président, je voudrais demander au ministre ce qu'il entend
faire, tout d'abord dans le cas précis de Malartic, et d'une
façon générale. Est-ce que le ministre a l'intention de
donner des directives précises aux municipalités concernant cette
situation?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Ce n'est pas une
utilisation normale des deniers publics et il ne me semble pas acceptable que
l'argent des municipalités serve à des fins de politique
partisane. Ce n'est pas pour cela que les taxes sont perçues.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela s'est produit le 25 octobre
I972. Quelle action précise le ministre... Je comprends ses bonnes
intentions, je comprends son exposé de principe.
Mais quelle action précise le ministre ou le ministère des
Affaires municipales, a-t-il posée, quel geste précis a-t-il
posé pour que cette position soit bien connue, non seulement de la ville
de Malartic, mais également des autres municipalités ou villes du
Québec parce que ça se reproduit, même si nous l'avions
soulevé aux derniers crédits de la commission parlementaire?
M. Bellemare (Johnson): Parce que pour compléter la
situation de Malartic, il y a, en vertu de la loi municipale, de la loi qui
administre les municipalités, un article spécifique où il
est dit qu'un maire ou un conseiller qui déroge à la loi
municipale est sujet à remboursement personnellement et c'est un cas
particulier où le maire et le conseil ont unanimement accepté et
en vertu de la loi municipale, le maire devrait être poursuivi et
appelé à rembourser, lui et ses conseillers.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est peut-être pas
illégal mais c'est sûrement immoral. D'une façon
très précise, quelle action le ministère a-t-il
posée pour que nous croyons le ministre des Affaires municipales, quand
il nous fait son exposé de principe?
M. Goldbloom: M. le Président, le cas particulière
que cite le député de Chicoutimi s'est produit en I972. Je
n'avais pas eu connaissance de cela, je n'étais pas ministre des
Affaires municipales à ce moment. Depuis lors et surtout, après
les dernières élections provinciales, j'ai remarqué, par
exemple, des allusions à ce sujet, si ma mémoire est
fidèle et il y a eu une allusion à ce problème, quelque
part, au feuilleton de la Chambre mais je n'ai pas eu de cas concret. La
réponse doit être double, c'est-à-dire que s'il y a un cas
où on m'indique qu'une municipalité a agi d'une façon
contraire à la loi, très bien.
M. Bédard (Chicoutimi): II y en a plusieurs.
M. Goldbloom: J'aimerais être saisi des cas et nous les
prendrons un par un et quant à l'attitude générale
à adopter, je l'ai indiquée très clairement il y a
quelques instants. Ce n'est pas une pratique acceptable et j'ai l'intention
d'indiquer clairement aux municipalités que cela n'est pas acceptable et
ne doit pas être fait.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela fait déjà
au-delà d'un an et plus que cette situation se produit et, si je
comprends bien, le ministre des Affaires municipales n'a pas jugé bon au
moins d'envoyer une lettre à toutes les municipalités pour leur
faire part de ces opinions que vous émettez devant la commission. Est-ce
que ça demeure seulement une expression d'opinion, des voeux pieux
à l'occasion de chacune des commissions parlementaires, ou des
études des crédits, et ensuite, ça reste simplement dans
le domaine des intentions?
M. Goldbloom: Le blanc de mémoire étant humain, je
ne me rappelle pas avoir eu à discuter de cette question auparavant.
J'ai eu connaissance de certaines allusions à cela mais je n'ai pas eu
de cas précis et maintenant, on m'en cite un, je vais prendre ce dossier
pour le regarder. Je n'ai pas eu moyen de savoir s'il s'agissait de deux
municipalités ou de vingt ou de deux cent. J'aimerais avoir un peu plus
de précisions là-dessus mais, entre-temps, je m'engage à
faire publier dans la revue mensuelle du ministère un avertissement
à ce sujet et à répéter cet avertissement avec le
déclenchement de futures élections pour que ce soit un
aide-mémoire pendant les campagnes électorales.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cet avertissement
pourrait s'accompagner de sanctions, sinon pour le passé, au moins pour
l'avenir?
M. Goldbloom: C'est une question de loi et il faut que les
conseillers juridiques m'indiquent quelles sont les sanctions qui existent et
que le conseil des ministres se prononce sur des sanctions à
établir ou à modifier, si tel est le cas.
M. Bellemare (Johnson): Cela va prendre deux minutes, le ministre
a dit: A l'occasion d'élections futures. Il faudrait peut-être
qu'il ajoute aussi à l'occasion des futurs
dîners-bénéfices.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est dès maintenant.
M. Bellemare (Johnson): Quand c'est rendu aux
dîners-bénéfices, c'est fort.
Une Voix: Cela n'existait pas pendant le temps de l'Union
nationale?
M. Bellemare (Johnson): Non, jamais. Je ne l'ai pas connu de
mémoire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense également,
à la suite de ce qu'a dit le député de Johnson, que la
directive devrait être aussi à l'effet de défendre aux
partis, à quelque parti que ce soit, de solliciter des fonds de
municipalités ou de corps publics. Vous le savez, à
l'étude des derniers crédits, il y avait des cas très
précis qui avaient été soulevés à ce
moment-là par le député de Lafontaine, concernant
certaines contributions faites par des municipalités à la caisse
du Parti libéral, que ce soit à l'occasion de
soupers-bénéfices ou autrement. Entre autres, on avait
cité les cas à ce moment-là. Cela remonte à un an,
tout cela. On avait cité les cas de Sainte-Agathe-des-Monts, Val-David,
Sainte-Lucie et, à la lecture des crédits, le ministre avait fait
un exposé de principe qui ressemble à celui qu'il m'a fait
aujourd'hui et avait parlé d'intervenir, parce qu'il ne trouvait pas
cela une pratique tellement saine. Pourtant, il n'y a eu rien de fait, en tout
cas, à ce qu'il me semble.
Si vous permettez, je vais enchaîner avec une question. Cela
videra l'affaire. Depuis ce temps, il y a eu des demandes spécifiques de
la part de partis politiques entre autres le Parti libéral
provincial à des municipalités, de contribuer à des
versements, soit pour les soupers-bénéfices ou autrement.
Entre autres, au mois de mars dernier, il y a eu une lettre cela
se fait ouvertement de la part du trésorier du parti, M. Jean
Morrissette, à l'ancienne municipalité d'Eardley, qui est
maintenant regroupée, où il disait très
spécifiquement qu'il faisait et je le cite de nouveau
appel, en s'adressant aux municipalités, à votre participation,
en vous invitant à un déjeuner-bénéfice qui sera
présidé par le chef du parti, M. Robert Bourassa.
Et il ajoutait: "S'il vous est impossible d'y assister, nous
apprécierions recevoir quand même votre contribution, qui nous
permettrait d'inviter un jeune libéral à cette importante
manifestation".
Je voudrais savoir du ministre si, d'une part, il y aura l'avertissement
tel que cela a été promis par le ministre aux
municipalités, l'avertissemant formel de ne pas contribuer, de ne pas
être d'accord sur cette pratique, tel qu'il l'a dit tout à l'heure
Est-ce qu'il y aurait possibilité, également, qu'il y ait une
interdiction de la part des partis, quels qu'ils soient? Dans le cas
présent, c'est le Parti libéral. Dans les deux cas, et
d'ailleurs, dans tous les cas qu'on a cités présentement, qu'il y
ait une interdiction de solliciter les municipalités dans ce sens, parce
qu'il s'agit des fonds publics.
M. Goldbloom: Je l'ai déjà dit, M. le
Président. J'aimerais savoir cependant si la lettre attribuée
à M. Jean Morrissette est adressée au conseil municipal de la
municipalité en question ou adressée à une personne qui
est à la fois et ce n'est pas interdit membre de ce
conseil municipal et membre d'un organisme politique?
M. Bédard (Chicoutimi): Cela devait être
adressé, je me réfère à l'article...
M. Goldbloom: Cela devait être... mais le
député n'a pas de détails.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est que la lecture de cette
lettre a été faite au cours d'une assemblée du
comité provisoire de la nouvelle municipalité de Pontiac et a
suscité des réactions variées de la part des membres. Sur
le fait, est-ce que cela a été adressé directement
à la municipalité? Je conviens que j'essaierai de trouver le
renseignement clair, mais on sait qu'en réalité cela a
été lu devant le conseil municipal lui-même, par le
secrétaire attitré.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'en occupe.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais savoir si vous trouvez
cela normal. Vous m'avez dit que vous ne trouviez pas normal que les
municipalités utilisent des fonds publics pour participer à la
caisse électorale de quelque parti que ce soit, ou pour promouvoir la
candidature de quelque candidat que ce soit. Est-ce que, également, vous
trouvez anormale c'est le pendant normal, je pense cette pratique
d'un parti, quel qu'il soit, de solliciter des fonds de municipalités,
ou de gens qui ont l'administration de comtés?
M. Goldbloom: Une chose est le pendant de l'autre, c'est clair.
Je n'ai pas la preuve que la lettre citée était adressée
à la municipalité comme telle, mais je vais m'informer et ce
n'est pas une pratique que je trouve acceptable, je l'ai déjà
dit.
M. Bellemare (Johnson): II serait peut-être très
intéressant, M. le Président, que le ministre nous en envoie une
copie.
M. Goldbloom: Une copie de quoi?
M. Bellemare (Johnson): De ce document qu'il doit faire
publier.
M. Goldbloom: Avec plaisir, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que le gouvernement n'a pas
agi tellement vite. Si on trouve cette pratique immorale, il n'a pas tellement
agi vite, parce que, dans les cas que je vous ai mentionnés, à
savoir Sainte-Agathe-des-Monts, Val-David, Sainte-Lucie, les lettres
étaient adressées aux conseils municipaux. Le
député Roger Lapointe de l'endroit a même remercié
officiellement ces municipalités de leur contribution
électorale.
M. Bellemare (Johnson): II est très poli.
M. Bédard (Chicoutimi): La situation était
claire.
M. Bellemare (Johnson): C'est donc dommage I
M. Goldbloom: Je l'ai dit, M. le Président, je m'en
occupe.
Le Président (M. Picard): Programme 2, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Toujours au programme 2, M. le
Président, il y a quand même déjà passablement
longtemps, je l'ai vérifié à la lecture des
crédits, parce que c'était le député de Lafontaine
qui y participait à ce moment, le ministre avait promis la tenue d'une
série de commissions parlementaires sur le statut des deux
communautés urbaines, celle de Québec et celle de
Montréal.
Je voudrais savoir les causes du retard, puisque cela ne s'est pas fait
et savoir pourquoi cette inaction de la part du gouvernement pour amener la
discussion publique des ces deux ordres de gouvernements. Quand cela va-t-il se
faire?
M. Goldbloom: II n'y a pas d'inaction, M. le Président. Il
y a une action qui se poursuit sur un autre plan. J'ai commencé, il y a
plusieurs mois maintenant, un travail avec les municipalités
elles-mêmes, parce que, après tout, il faut trouver des solutions
aux problèmes et ce sont les élus municipaux qui ont à la
fois la responsabilité de leur propre municipalité et celle de la
communauté urbaine ou régionale selon le cas, parce qu'ils y
siègent.
S'il n'y a pas eu de commission parlementaire la promesse
était faite dans le cas de Montréal de façon
particulière c'est précisément parce que les
municipalités ont continué de m'indi-quer qu'elles
n'étaient pas prêtes à présenter leur point de vue
devant la commission parlementaire, et elles ont demandé des
délais additionnels pour la préparation de mémoires.
Entre-temps, ne voulant pas formaliser la situation à ce point,
j'ai décidé, cela à la suite de certaines rencontres qui
ont eu lieu avec le premier ministre et le ministre de la Justice, cela
à la demande des municipalités de l'île de Montréal,
et le ministre de la Justice a fait la même chose, de constituer, avec
les maires, un comité pour regarder ensemble les préoccupations
et les solutions possibles au problème.
Je dois dire, M. le Président, que cela semble accuser
progrès et que nous serons, je pense, en mesure de cerner non seulement
des problèmes, cela est assez facile, mais des solutions, et de fournir
des explications devant des affirmations, qui sont peut-être parfois un
peu exagérées quant au coût que représente une
communauté urbaine et ainsi de suite.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse.
M. Goldbloom: II faut examiner avec plus de précision que
cela la nature des problèmes.
Je pense que, au cours de cette année, constatant que les
communautés n'ont pas été un succès complet, pouren
dire le moins possible nous allons arriver avec des notions de solutions que
nous pourrons discuter publiquement et donc tirer des conclusions.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez, je trouve cela
plutôt laborieux, mais est-ce que le but de ces commissions
n'était pas justement de discuter de ces questions que vous semblez
vouloir maintenant, au niveau du ministère des Affaires municipales,
régler seul? Est-ce que ce n'était pas cela le but des
commissions parlementaires? Sinon, pourquoi une commission parlementaire?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, sauf que le contexte
est un peu différent. Même si nous poursuivons ici un travail qui
est relativement calme et relativement constructif, tel n'est pas toujours le
cas des commissions parlementaires, il y a un genre de débat qui se fait
pour que chacun fasse valoir un point de vue qui lui appartient. Pour que des
solutions pratiques soient trouvées, il est peut-être plus utile
dans certains cas d'avoir un petit groupe de travail et de travailler,
plutôt que d'entendre des présentations et de faire un
débat, de prendre les problèmes et de travail 1er pour leur
trouver des solutions. Puisque c'est la demande formulée par les
municipalités de l'île de Montréal, qui, au mois de
novembre, ont réclamé une rencontre avec le premier ministre, le
ministre de la Justice et le ministre des Affaires municipales, cette rencontre
a eu lieu. Au cours de cette rencontre, les municipalités ont
réclamé la constitution de ces comités de travail. Nous
avons eu à peu près quinze jours après une deuxième
rencontre où le ministre de la Justice et celui qui vous parle ont
rencontré de nouveau les municipalités, sauf que la
première rencontre a été demandée par les
municipalités dites de banlieue. La ville de Montréal n'avait pas
été présente, ni la communauté urbaine, ni les
organismes connexes. Tandis qu'à la deuxième rencontre, la ville
de Montréal était présente, la communauté urbaine
était représentée par son président, de même
que le Conseil de sécurité, qui joue un rôle important dans
le tableau sur l'île de Montréal. C'est lors de cette
deuxième rencontre que les municipalités, recevant l'offre du
ministre de la Justice de constituer avec lui un comité de travail, ont
demandé au ministre des Affaires municipales de faire la même
chose. J'ai fait la même chose. Le travail se poursuit depuis ce
temps. Vu cette demande de la part des municipalités à
Montréal, j'ai convoqué tous les conseils municipaux de la
Communauté urbaine de Québec et je leur ai proposé la
constitution d'un tel comité. La réponse a été
extrêmement favorable. Le comité a été
constitué et poursuit son travail depuis ce temps. Ce n'est pas pour
manquer de respect à l'endroit de l'opinion publique, mais si l'on
regarde par exemple le genre de résolutions adoptées par
certaines municipalités, ce sont des résolutions qui semblent
recueillir un appui dans l'opinion publique, mais qui sont tout simplement
négatives. On dit: On ne paiera pas. On dit: On devrait abolir les
organismes en question.
Ce n'est simplement pas possible de prendre les organismes et de les
jeter à terre et de ne rien avoir comme structure intermunicipale dans
une région aussi R/92 C importante que celle de Montréal ou celle
de Québec. Pour cette raison, puisque non seulement l'enthousiasme, mais
le travail cons-tructif des maires qui siègent avec moi semblent
justifier cette façon de procéder, je n'ai pas voulu faire un
dédoublement d'efforts. J'ai voulu que nous terminions cette phase et
que nous procédions par la suite à des consultations, mais autour
de solutions qu'on pourrait mettre de l'avant.
Autrement, on va tout simplement entendre des doléances et
échanger des propos sur l'opportunité de garder ou de ne pas
garder des organismes de nature métropolitaine.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, s'il y a une
commission parlementaire, vous voulez qu'elle porte sur des amorces de sol
utions qui seraient déjà avancées par le ministère,
suite à l'analyse des problèmes tels qu'ils se
présentent.
M. Goldbloom: Autrement, je pense que nous allons simplement
discuter sans être en mesure de changer quoi que ce soit. C'est mon
désir, si le travail continue au train que l'on connaît
présentement, qu'avant la fin de l'année, nous ayons des amorces
de solutions et que nous puissions même apporter certaines modifications
aux organismes existants, de façon à donner pi us de satisfaction
aux contribuables.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que je vous pose la
question dans un but très constructif, parce que le ministre sait que le
Parti québécois s'est toujours fait un défenseur des
communautés urbaines et ne voudrait surtout pas que cela se solde par un
échec à cause de l'inaction du gouvernement. Maintenant, le
ministre nous donne certains renseignements. Entre autres, il nous a
parlé de la Communauté urbaine de Montréal. Concernant la
Communauté urbaine de Québec, le ministre avait
déclaré, le 16 mai I974 je vous cite textuellement
qu'il voulait pouvoir, avant la fin de l'année I974, arriver à
des conclusions en ce qui concerne l'avenir de la Communauté urbaine de
Québec. Est-ce qu'il y a des conclusions auxquelles vous en êtes
venu?
M. Goldbloom: Ce qui est arrivé, M. le Président,
c'est qu'approximativement à cette époque, nous commencions
à recevoir des mémoires des municipalités. Nous en avons
reçu une douzaine de la Communauté urbaine de Québec. Nous
avons attendu un certain temps, parce que d'autres municipalités
indiquaient la possibilité qu'elles remettraient des mémoires.
Mais, en fin de compte, nous en avons eu douze et nous les avons
analysés.
M. Bédard (Chicoutimi): Douze sur... M. Goldbloom:
Douze sur vingt et un.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur vingt et un.
M. Goldbloom: Les principales municipalités ont
évidemment déposé des mémoires. Nous les avons
analysés, et nous les avons trouvés assez disparates, quoique des
recommandations se reproduisaient dans plusieurs. Mais la compilation que nous
avons faite nous a indiqué que, sur un sujet X, il y avait quatre
municipalités qui pensaient une chose et quatre autres qui pensaient une
autre chose et ainsi de suite.
Ce que je voulais faire, ce dont j'avais l'espoir, c'était de
pouvoir tirer de ces mémoires des conclusions suffisamment
appuyées par la majorité des municipalités pour pouvoir en
faire les recommandations. Tel n'a pas été le cas, et avec
l'approche de la fin de l'année et avec les événements
à Montréal que j'ai décrits tout à l'heure, j'ai
convoqué les intéressés, je leur ai dit: II n'est pas
possible, à même les mémoires, de tirer les conclusions
nécessaires. Il faudra aller plus loin, et il faudra aller plus loin pas
simplement en analysant davantage les mémoires, mais en traçant
un schéma de travail. Je l'ai défini moi-même, et nous le
suivons depuis. Il y a un délai additionnel, mais je pense que nous
sommes enfin sur la voie qui nous mène vers des conclusions valables, et
qu'elles n'auraient pas été possibles, sauf si le gouvernement
avait décidé, dans les derniers mois de I974, de prendre position
et de décider lui-même quoi faire. Je n'ai pas voulu
procéder de cette façon. Je n'avais pas la certitude de
comprendre suffisamment les problèmes tels qu'ils sont vécus par
les municipalités et les contribuables, et, pour cette raison,
l'expérience que je vis présentement est instructive et je pense
que le fruit en vaudra la peine.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce délai additionnel dont
parle le ministre, qui a été rendu nécessaire à
cause de la disparité des rapports présentés, est-ce qu'il
peut être très long? Est-ce que le ministre pourrait nous fixer
quand même...
M. Goldbloom: II est entendu entre les membres de ces groupes de
travail et à Montréal et à Québec nous
n'avons pas encore commencé le même processus dans l'Outaouais,
mais je le commencerai très prochainement que nous chercherons
à terminer notre travail au début de l'été, pour
nous permettre de poser des gestes législatifs, s'il y a lieu, à
la reprise de la session, à l'automne.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, c'est simplement
une question non pas sur la Commu-
nauté urbaine, mais sur un chiffre qui ne me semble pas exact,
à la page 3-9, c'est simplement pour vérifier avec le ministre
s'il n'y a pas eu une erreur. On voit ici le total des six
éléments de $132,014,000. Est-ce bien cela? A la page 28, aux
notes explicatives, on retrouve dans la gestion municipale de ces six articles
un autre montant de $125,514,000 qui ne correspond pas à ce
montant-là. Le ministre peut-il me dire d'où vient la
différence? Quand on se réfère à ces six
éléments qui forment l'aide et la surveillance administratives
financières, on arrive à $132,014,000 et quand on reprend, dans
les secteurs et les programmes, à la gestion municipale, on arrive
à Aide et surveillance administratives et financières:
$125,514,000. Je comprends que quelques petits millions ne sont pas très
importants...
M. Goldbloom: M. le Président, je ne suis pas en mesure de
faire la concordance entre les deux, à brûle-pourpoint. Nous
analyserons la question pour fournir la réponse.
Aide et surveillance administratives et
financières
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, dans ce programme
d'aide et surveillance administratives et financières, à la
catégorie 4, on voit: $85,900 pour services. Quel montant sera
affecté à des achats de services professionnels et
administratifs?
M. Goldbloom: Nous sommes à la page 3-6, M. le
Président, est-cela?
M. Bellemare (Johnson): Au numéro I : Aide à la
gestion municipale, dans les éléments I, on voit ici, services:
$85.9 millions. D'après l'expression qu'on retrouve dans les notes
explicatives, c'est affecté à des achats de services
professionnels ou administratifs? Si oui, dans quels cas particuliers cela
doit-il s'appliquer?
M. Goldbloom: Ces crédits sont utilisés pour
engager des contractuels pour assurer la coordination de projets dans l'Est du
Québec. Alors, c'est par rapport à l'ODEC que nous retenons les
services de contractuels, et puisqu'il y a une certaine diminution des
activités de l'ODEC présentement, le montant prévu cette
année est moindre que celui que nous avions l'an dernier.
M. Bellemare (Johnson): De beaucoup.
M. Goldbloom: Ce sont des programmes qui se terminent qu iand
même.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais il y en a d'autres aussi,
même si ceux-là se terminent, il y en a d'autres aussi qui sont
actuellement sur le métier.
Maintenant, dans la surveillance de la gestion municipale, à
l'élément 2, je retrouve un montant de loyer de $55,000 à
la page 3-6.
M. Goldbloom: M. le Président, il s'agit d'un montant de
$55,000 par comparaison avec $37,700 l'an dernier.
L'augmentation est due au fait que nous avons loué un appareil
qu'on appelle multisigneuse pour signer les certifications des obligations des
municipalités. Cela va nous épargner beaucoup de travail
physique.
M. Bellemare (Johnson): Cela fait à peu près
$20,000.
M. Goldbloom: $17,300.
M. Bellemare (Johnson): C'est de là que vient
l'augmentation.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Dans les autres loyers, qu'est-ce que
c'est? Ce sont les locations de...
M. Goldbloom: Nous avions un certain nombre d'appareils de cette
nature, c'est le loyer de l'an dernier. Nous en avons ajouté et nous
devons payer plus cher les timbres; donc... On les appelle "robo-type".
M. Bellemare (Johnson): C'est par location et le loyer mensuel
est monté. Plus cette machine "pres-tidigieuse" que vous avez...
M. Goldbloom: C'est une prestidigitation.
M. Bédard Chicoutimi):... les chèques, les
subventions.
M. Bellemare (Johnson): A l'élément 3: Evaluation
foncière, je retrouve un montant de $137,800 affecté aux
services. Pour combien d'achat de services professionnels et administratifs?
Cela comprend quoi? A la troisième colonne, $137,800. Avec
l'élément 3.
M. Goldbloom: Oui. C'est une diminution importante par rapport au
montant de l'an dernier, M. le Président, et cela, parce qu'il y a eu un
transfert de crédits à la gestion interne. C'étaient des
crédits qui étaient affectés à l'informatique.
Donc, nous n'avons pas... L'informatique constitue maintenant un nouveau
service au ministère. Donc, il y a baisse de crédits ici par
rapport à la constitution d'un service d'informatique pour les fins de
l'évaluation foncière.
M. Bellemare (Johnson): Dans cette évaluation
foncière que le ministère des Affaires municipales a entreprise
dans son programme de rénovation, est-ce qu'il y a des progrès au
niveau de la province, actuellement?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Nous avons aidé
un certain nombre de conseils de comtés, notamment à
améliorer l'évaluation foncière, mais le travail le plus
important est en train d'être complété, c'est-à-dire
la publication du manuel de l'évaluation. C'est un instrument
indispensable pour l'application de la loi. Et puisque...
M. Bellemare (Johnson): Quand sera-t-il publié ce
manuel?
M. Goldbloom: La première partie est déjà
publiée. Nous en avons ici, s'il y en a qui voulaient en prendre
connaissance, et les autres volumes viendront au cours des prochains mois. Je
n'ai pas le calendrier précis ici, mais le travail va bon train.
M. Bellemare (Johnson):C'est le programme 2. M. Bédard
(Chicoutimi): C'est le programme I.
M. Bellemare (Johnson): C'est le programme 2, on a passé
le programme I. On est à l'élément 3 ou 4.
M. Bédard (Chicoutimi): On est au programme 1.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on est dans la même
page?
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse, mais quand je suis
arrivé tantôt, le président m'a indiqué...
M. Bellemare (Johnson): Je vous ai entendu dire que le programme
I a été accepté. Eléments du programme 2,
élément 3. Il va falloir se faire un peu à ce langage.
Programme 2, élément 3. On s'entend. On doit être
là. J'ai suivi cela comme cela.
Le Président (M. Gratton): Le député de
l'Assomption avait une question.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai une question, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse, mais on m'a dit
tantôt, le président qui m'a précédé nous
disait qu'on était au programme 2.
M. Bellemare (Johnson): Je ne veux être contre-indicateur
à personne, surtout pas...
M. Goldbloom: M. le Président, nous n'avons pas
adopté le programme I et nous avons envisagé, plus tôt dans
la journée, la possibilité d'une discussion après le
discours du budget pour compléter notre examen de la taxation
foncière. Mais j'ai cru comprendre que nous avions effectivement
abordé la discussion du programme 2, entre-temps.
M. Bellemare (Johnson): C'est parce que le député
de Chicoutimi a commencé avec l'élément 6: Aide
financière aux communautés urbaines. Il a développé
toute une...
M. Bédard (Chicoutimi): On est en discussion
générale.
M. Goldbloom: C'est vrai.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est de la discussion
générale.
Le Président (M. Gratton): Puis-je demander au
député de Johnson s'il a terminé sa série de
questions au programme 2?
M. Bellemare (Johnson): Ils sont venus me déranger. Je
peux bien me reprendre. Je peux bien reprendre mon aplomb.
Le Président (M. Gratton): On peut peut-être laisser
le député de Johnson terminer sa série de questions pour
revenir ensuite à la question du député de Chicoutimi qui,
lui, voudrait revenir au programme 1.
M. Bédard (Chicoutimi): Des questions
générales.
Le Président (M. Gratton): II y a également le
député de l'Assomption qui aura des questions ensuite.
Le député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je suis prêt à céder
mon droit, non pas mon droit mais la préséance au
député de Chicoutimi qui représente officiellement
l'Opposition. Mais je reviendrai, je vais mettre un petit point.
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait une question
générale, histoire de faire reposer M. le ministre. Mais je
voudrais lui demander s'il pourrait faire le point sur la fameuse question
Prévost-Shawbridge au sujet du changement de nom. Je sais que le
ministre a déjà consenti à reprendre le
référendum où on en était rendu.
M. Goldbloom: Je suis sans nouvelles depuis la lettre que j'ai
adressée au maire, lui indiquant que la décision du gouvernement
était de laisser la situation telle qu'elle, tant et aussi longtemps
qu'il n'y aurait pas eu un référendum sur le choix du nom, un
deuxième, d'accord, je ne me prononce pas sur le premier. Je dis qu'il y
en a eu un et que, devant des événements qui ont suivi et devant
des protestations que j'ai reçues, je n'ai pas voulu considérer
ce référendum comme concluant. J'ai recommandé qu'il y en
ait un deuxième avec une information bien répandue pour que tout
le monde sache que ce référendum était pour avoir lieu. Je
respecterai le résultat de ce référendum.
M. Bédard (Chicoutimi): Au niveau des communautés
urbaines, comme nous parlions tout à l'heure, nous avions en main le
double d'un échange de correspondance entre le maire de Québec,
Gilles Lamontagne, président de la Commission des transports du
Québec, le juge Adolphe Prévost et la Commission de transports de
la Communauté urbaine de Québec, concernant la possibilité
pour la CTCUQ d'exploiter en exclusivité un service de transport entre
l'aéroport de Sainte-Foy et les principaux hôtels de ville de
Québec et, également, pour demander que la responsabilité
du transport en commun, touristique et aéroportuaire dans la
zone métropolitaine de Québec soit confiée à
une seule autorité, soit celle de la CTCUQ.
J'aimerais savoir ce que pense le ministre de cette demande du maire
Lamontagne qui a été reprise par la Commission des
transports.
M. Goldbloom: La détermination des circuits et des
responsabilités relève de la Commission des transports et ce
n'est pas le ministre des Affaires municipales qui est appelé à
se prononcer sur ce genre de demandes. Cela ne veut pas dire que je m'en
désintéresse, nous travaillons évidemment au
comitéd'étudessurle transport en commun comme
élément du tableau général de la région. Je
n'ai pas de réponse plus précise que cela que je peux donner sur
la requête...
M. Bédard (Chicoutimi): Si je posais la question, c'est
que, je sais que le ministre s'y intéresse parce que tout ça
était proposé comme étant une solution pour essayer de
diminuer le déficit de la CTCUQ, la Communauté urbaine de
Québec. Est-ce que le ministre lui-même peut nous dire, à
l'heure actuelle, s'il est en faveur ou non?
M. Goldbloom: Voici le problème, M. le Président.
Je n'ai pas besoin de faire l'historique du transport en commun. Je le
résume très rapidement. L'entreprise privée poursuit son
activité tant et aussi longtemps qu'elle peut faire ses frais et un
certain profit et, ensuite, quand les profits diminuent, il y a une tendance
à ne pas poursuivre l'entretien de l'équipement. Enfin, il y a un
déficit, et le pouvoir public est appelé à assumer la
responsabilité et à essuyer les déficits, de même
qu'à remplacer l'équipement négligé pendant un
certain temps, ce qui ajoute au coût pendant un certain nombre
d'années après l'entrée en scène des
autorités publiques.
Il y a des éléments de transport qui sont toujours
rentables et il est évident que, si l'on pouvait intégrer les
éléments rentables avec les éléments
déficitaires, on changerait le tableau, le bilan de l'entreprise en
général.
Cependant, si ces circuits profitables sont entre les mains de
l'entreprise privée, il faut les payer. On ne peut, même au nom du
bien commun, spolier l'entreprise privée.
Alors, ajouter cette acquisition à ce qu'on est
déjà obligé de payer, c'est un problème financier
qui devient donc plus compliqué que de réclamer tout simplement
qu'il y ait une seule autorité pour tous ces éléments de
transport. C'est avec ce genre de problème que nous luttons, non
seulement ici, mais ailleurs dans la province.
Je pense que nous devrons continuer nos efforts pour trouver une formule
valable d'aide au transport en commun, pour ensuite voir ce qu'il y a lieu de
faire. Le député n'est sûrement pas sans savoir qu'à
chaque fois qu'un personnage public dit: Le système public devrait avoir
la responsabilité ou la préséance, quant à des
éléments profitables de transport, il y a une réaction
très vive de la part de ceux qui sont déjà dans ce domaine
et qui sont souvent groupés en association et qui défendent,
à juste titre, leurs intérêts.
Il faut poser un jugement raisonnable dans ce genre de situation et
trouver ce qui représente les meilleurs intérêts de la
collectivité, tout en respectant ceux de l'entreprise privée qui
a investi et qui a travaillé et qui a rendu service.
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que ce n'est pas facile de
concilier les deux. D'une part, le respect de l'entreprise privée;
d'autre part, également, le respect des droits des citoyens. Mais il y a
quand même une constante qui s'établit, autant dans notre
région qu'ailleurs, c'est que, lorsqu'on parle de transport en commun,
les lignes payantes, d'une façon systématique, appartiennent
à l'entreprise privée, alors que les lignes non payantes, elles,
appartiennent aux municipalités qui sont obligées d'en
défrayer les déficits en demandant de nouvelles taxes aux
citoyens. Je pense bien que, si on pense, d'une part, à l'entreprise
privée et, d'autre part, si on pense aussi prioritairement au bien de
l'ensemble des citoyens, il y a sûrement une action énergique
à prendre de ce côté, parce qu'il n'est pas normal que les
lignes payantes soient seulement d'un côté et les lignes non
payantes de l'autre côté.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, cela exprime en
d'autres mots ce que je viens de dire moi-même. Il faut cependant tenir
compte...
M. Bédard (Chicoutimi): L'action énergique, c'est
au gouvernement de la prendre, non pas à nous autres de
l'Opposition.
M. Goldbloom: Mais il faut quand même tenir compte de
l'importance de la bouchée qu'on fait avaler aux commissions de
transport ou aux organismes intermunicipaux en les amenant à acheter les
lignes qui sont menacées de faillite, parce qu'elles ne sont pas
profitables. Déjà, nous avons un problème majeur de
financer cela. Même si nous pouvons dire que l'acquisition d'autres
lignes plus profitables donnerait à la longue un meilleur bilan, nous
n'avons pas, présentement, assez d'argent pour payer les déficits
qui existent. Les contribuables se plaignent. Le gouvernement est obligé
de venir en aide. Ce n'est pas du jour au lendemain que l'on peut rationnaliser
tout cela.
Le Président (M. Gratton): Le député de
l'Assomption, si le député de Johnson le permet.
M. Perreault : C'est sur le programme 2, on va le laisser finir
sur le programme I.
Le Président (M. Gratton): On peut revenir au programme
2.
Une Voix: Allons-y.
Une Voix: Laissez-le finir le programme 1. Il se promène
dans tous les programmes, qu'il finisse le programme 1.
Le Président (M. Gratton): C'est fini le programme I, je
pense. On est au programme 2.
M. Perreault:: C'est parce que, tout à l'heure,
vous aviez terminé. Vousétiez rendu à
l'élément 6 du programme 2 et vous n'aviez pas terminé le
programme I.
Le Président (M. Gratton): Le député de
L'Assomption a-t-il des questions sur le programme 2?
M. Perreault: Tout à l'heure.
Le Président (M. Gratton): On va donner la parole au
député de Johnson, on pourra y revenir ensuite.
M. Bellemare (Johnson): J'étais donc, M. le
Président, dans le programme 2, l'évaluation foncière,
l'élément 3, où je demandais au ministre où
était rendu la préparation du programme de rénovation
à l'évaluation foncière au niveau de la province, si les
documents nous seraient remis avant longtemps. Le ministre nous a
répondu "oui", qu'il y avait une partie du travail
exécutée.
Cette rénovation qui est apportée dans l'étude de
l'évaluation foncière, qui est contenue dans les
éléments qui forment un peu la base de discussions et de
généralisation de l'évaluation foncière dans toute
la province... Je termine en disant: Est-ce que cela a comme résultante
d'amener un rôle scientifique partout?
M. Goldbloom: C'est ce qui va se produire, M. le
Président, mais c'est un programme qui va prendre un certain temps et
qui devra être mis en marche par la publication non seulement du manuel,
mais aussi d'ordonnance de la part du ministre. C'est cela que prévoit
la loi.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a rien d'obligatoire
actuellement.
M. Goldbloom: Non, tout ce qui est obligatoire, c'est
l'amélioration des rôles, les redressements que nous poursuivons.
Ce que nous avons ici je pense que ces tomes ont été
envoyés à chacun des députés c'est une
édition de rodage et, l'ayant publiée, nous les avons
invités à faire des commentaires là-dessus. Nous avons
identifié un nombre restreint de projets pilotes où nous suivons
de très près l'application des mesures modernes que nous avons
prévues.
Avec le rodage de cette édition, nous publierons l'édition
définitive, qui est effectivement une primeur en Amérique du Nord
et probablement dans le monde entier, c'est-à-dire qu'il y a des textes
qui existent et qui sont bien faits, mais qui d'abord n'existent pas en langue
française, et deuxièmement ne répondent pas à
l'économie et à la sociologie du Québec. Nous avons cru
bon, sans chauvinisme, de publier notre propre document. De plus en plus, nous
sommes convaincus de la justesse de cette décision. Les réactions
sont extrêmement favorables dans les milieux professionnels. Or, je
prévois que la publication sera complétée au cours de
l'été etque, cet automne, nous pourrons émettre les
premières ordonnances.
M. Bellemare (Johnson): Le ministre est sûrement, lui plus
que tout autre, au courant de la dis- proportion qui existe actuellement dans
la province entre les ruraux, les paroisses, les villages et les
évaluations municipales de nos villes. Si, comme a dit le ministre tout
à l'heure, l'acheminement était en direction d'une
évaluation scientifique pour tout le monde, je crois qu'il faudrait
prendre le temps pour que les gens puissent s'ajuster, parce qu'il y a une
transformation assez draconienne qui s'opère. Par exemple, dans une
petite municipalité comme Saint-Jean-des-Piles, on a
décidé de faire un rôle scientifique. Je n'ai pas besoin de
vous dire que la proportion de notre évaluation est passée de ce
qu'elle était, de 20%, 25% ou 30%, peut-être du tiers, à
85%. Je n'ai pas besoin de vous dire la réaction qui s'est faite au sein
même d'une population qui n'est pas préparée à ce
genre d'évaluation. Vous allez me dire: Oui, il ya une baisse
énorme dans la fixation du taux. Quand je regarde, par exemple, des
comptes qui m'ont été soumis et que je vois que, dans une
municipalité particulière, on payait $35 pour une
propriété ordinaire et que, du jour au lendemain, même en
baissant le taux, on arrive à $125, le gars qui reçoitson compte
de taxe, M. le ministre... parce qu'on a appliqué le rôle
scientifique... Je pense que des délais raisonnables devraient
être adoptés pour que ce ne soit pas demain matin, à
exécution immédiate.
M. Goldbloom: M. le Président, telle est notre intention,
et les municipalités qui ont pris leur initiative, l'ont fait de leur
propre chef. Nous n'avons pas donné de directive à ces
municipalités.
M. Bellemare (Johnson): Non, je n'avais pas dit cela, non plus.
J'ai dit que là où l'on a appliqué le rôle
scientifique d'après les données...
M. Goldbloom: Mais un seul but est concevable. C'est d'avoir une
évaluation scientifique à l'échelle de toute la
province.
M. Bellemare (Johnson): Avec le temps.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Mais pas...
M. Goldbloom: Nous prévoyons qu'il faudra à peu
près huit ans, M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Bon! Cela s'est...
M. Goldbloom: ... pour établir les rôles
quinquennaux scientifiques dans toutes les municipalités et tous les
conseils...
M. Bellemare (Johnson): Parce que, quand on parle
d'évaluation municipale, de taux de taxe, surtout de la
responsabilité des hausses généralisées, on touche
à un problème qui est crucial dans un domaine rural ou dans un
domaine de paroisse ou de village. Même si on l'applique dans un petit
centre, on en a des effets extraordinaires. On prend la taxe, à un
moment donné, de 26% ou 30% et on la monte à 80% ou 85%. Je n'ai
pas besoin de vous dire que cela fait un compte de taxe joliment
différent.
M. le Président, est-ce que l'honorable...
Le Président (M. Gratton): L'honorable...
M. Bellemare (Johnson): J'ai encore une question seulement...
Deux petites questions et ce sera fini après.
Pourquoi un transfert de $4 mi lions? Vous allez me répondre que
c'est parce qu'on a plus d'obligations... Regardez en bas, $4 millions, colonne
3, de l'élément 3. Vous avez un transfert de $4 millions...
M. Goldbloom: C'est simple, M. le Président. C'est pour
aider les municipalités à préparer leur...
M. Bellemare (Johnson): C'est la même que tout à
l'heure. C'est parce qu'il y en a de plus, il va falloir en donner plus.
M. le Président, ma dernière question c'est que l'aide aux
municipalités, en vertu de cet élément, pourquoi
$33,238,100, à la catégorie 10, en vertu de la loi,
accordés aux municipalités de 25,000 habitants? Aujourd'hui c'est
$28 millions, c'est bien cela?
Prenez, par exemple, les $28 millions, 1975/76, qu'on donne aux
municipalités de 25,000 habitants. Il apparaît dans la colonne 5,
de l'autre côté, dans le transfert, $33,238,100. Est-ce que c'est
la différence qui va exister entre celles qui n'ont pas 25,000 de
population à qui le ministère va accorder certaines
subventions?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, sauf qu'il y a un
autre programme, celui intitulé: Aide pour aqueducs et égouts,
qui s'adresse aux municipalités de moins de 25,000 âmes.
Là, il y a une importante augmentation. L'aide demandée par les
municipalités de moins de 25,000 âmes est dans une très
large mesure pour des réseaux d'aqueduc et d'égout.
M. Perreault: M. le ministre, vous parlez de subventions à
la construction de réseaux d'aqueduc et d égout, comment se
fait-il, est-ce q ue ce n est pas au programme 1, ces subventions?
M. Goldbloom: Celles que je viens de mentionner, oui, c'est au
programme 11.
M. Perreault: Mais les transferts, ici, ce n'est pas au programme
11.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs...
M. Perreault: Afin de terminer, j'aurais une question. A propos
de votre rôle d'évaluation, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu que
les conseils municipaux profitent d'un changement de rôle à la
mitaine au rôle scientifique pour garder le même total de taxes
à percevoir de façon à fixer le taux en
conséquence. Beaucoup de conseils municipaux profitent du changement de
rôle pour remplir leurs coffres et ils mettent la faute sur le
système d'évaluation. Je pense que, lorsqu'on change de
rôle, du rôle à la mitaine au rôle scientifique, on
devrait mettre un taux qui équivaut à celui de la taxe
perçue, comme auparavant.
M. Goldbloom: II est évident que la municipalité
est autonome quant à la fixation de ce taux de taxe. D'abord, nous
n'avons pas donné de directives quant à la confection du nouveau
rôle. Nous avons demandé aux municipalités de redresser le
rôle, d'éliminer les injustices autant que possible, les
inégalités, mais nous n'avons pas donné de directives
quant à la détermination d'un nouveau rôle. Je suis
conscient qu'il y a des municipalités qui augmentent le rôle, ne
diminuent pas sensiblement leur taux et disent: Le gouvernement nous a
ordonné de faire cela. M. le Président, c'est faux. On ne l'a pas
ordonné. Depuis un certain temps, je passe un peu de temps à
corriger cette impression. C'est très facile de mettre cela sur le dos
du ministère. Il y a des gens qui m'écrivent pour me dire: Vous
avez ordonné à notre municipalité d'augmenter ie
rôle de 20%. C'est faux.
M. Perreault: Voici, M. le ministre, il nefaudrait pas profiter
du changement de rôle pour augmenter les taxes. Il faudrait que cela soit
fait en deux étapes: Un changement de rôle d'abord avec un taux
réduit pour avoir le même total de taxes et après on
pourait les augmenter.
M. Goldbloom: Tout ce que je peux dire, c'est que si...
M. Perreault: De la manière qu'on procède,
là, on va essayer de détruire votre système
d'évaluation.
M. Goldbloom: Je sais, M. le Président, qu'il yen a qui
s'en servent à toutes sauces et il est facile de rejeter la
responsabilité sur les épaules du gouvernement. Mais qu'il soit
compris clairement que ce sont les municipalités qui agissent et qui
doivent répond re devant leurs contribuables des augmentations du compte
de taxes. Ce n'est pas le gouvernement qui en est responsable. Il n'a pas
émis une ordonnance jusqu'à maintenant.
M. Perreault: La dernière question. Vous avez dit que cela
prendrait à peu près huit ans pour implanter, à
l'échelle de la province, tout le nouveau système. Est-ce que
vous avez assez d'évaluateurs dans le moment pour faire tout ce
travail?
M. Goldbloom: Si nous avions plus d'évaluateurs et si nous
avions plus d'argent disponible à court terme, nous pourrions faire le
travail en moins de temps que la période de huit ans, que j'ai
indiquée. C'est exactement parce qu'il y a une certaine pénurie
d'évaluateurs compétents que nous devrons envisager une
implantation sur une telle période. Par contre, ce n'est pas
nécessairement une mauvaise chose et les dernières questions ont
indiqué cela. Qu'il y ait une période d'ajustement plutôt
que de tout fai re rapidement, c'est peut-être un meilleur gage du
succès de cette réforme absolument indispensable que si nous
essayons de tout faire en un court laps de temps.
M. Perreault: II faudrait, selon votre programme de huit ans, M.
le ministre, que dans une même région, par exemple, pour la
taxation scolaire, on procède à peu près tous en
même temps dans la même région. Parce qu'il y a certaines
municipalités qui seront pénalisées, à cause de la
taxe scolaire.
M. Goldbloom: Cela est vrai et c'est une des raisons pour
lesquelles nous avons demandé aux conseils de comté de faire le
travail à l'échelle du comté pour les municipalités
rurales. Pour les villes, il faudra trouver un moyen de coordonner leur action
et la coordonner avec celle du conseil de comté. Justement, nous
essayons d'obtenir un effort régio- nal et mettre tout le monde sur un
pied d'égalité autant que possible.
M. Perreault: Merci.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs...
M. Bédard (Chicoutimi): On va aborder probablement la
spéculation foncière.
Le Président (M. Gratton): Nous en serons, demain matin
à la reprise, toujours au programme 2.
La commission ajourne ses travaux à demain dix heures en cette
salle.
(Fin de la séance à 18 h 4)