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Commission permanente des affaires municipales
Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
Séance du vendredi 11 avril 1975
(Douze heures trois minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire permanente des Affaires municipales continue
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
Pour la séance d'aujourd'hui, M. Gallienne (Duplessis) remplace
M. Bédard (Montmorency).
Nous en étions toujours à l'étude des quatre
programmes touchant le secteur de l'habitation et je cède la parole au
député de Taillon.
M. Leduc: M. le Président...
Habitation (suite)
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse auprès
de l'honorable député de Taillon, mais si vous me le permettez,
il y a des choses qui m'ont été demandées hier. J'ai voulu
les fournir aujourd'hui. Si vous me permettez, j'aimerais commencer par fournir
ces réponses.
D'abord, j'ai ici la programmation 1974 de la Société
d'habitation du Québec représentant 4,027 unités de
logement. J'aimerais, si c'est le désir des membres de la commission,
déposer ce document. Je n'en ai présentement qu'un seul
exemplaire. Nous ferons faire des photocopies pourtous les membres de la
commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour mardi matin.
M. Goldbloom: Si nous n'avons pas le temps, la distribution se
fera mardi matin.
Je pense que c'est l'honorable député de Chicoutimi qui a
demandé des renseignements quant à l'octroi de contrats pour des
foyers à Saint-Laurent et à Verdun.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Goldbloom: Voici les renseignements que j'ai. Pour le foyer
Saint-Laurent, il y a eu neuf soumissionnaires. Le plus bas, Raymond Matte et
fils, c'est donc cette compagnie qui aeu le contrat. Les autres
soumissionnaires, j'en donne les noms, et celui mentionné hier par
l'honorable député de Chicoutimi ne paraît pas sur cette
liste.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine qu'il n'a pas
jugé bon, étant donné les circonstances, de
soumissionner.
M. Goldbloom: A chacun ses présomptions dont il prend les
responsabilités, M. le Président; les autres sont J.-H. Dupuis,
J.-R. Côté, Duroc, Charles Duranseau, Sphère Construction,
Concrete Construction, Pisapia et Le Cavalier Construction.
Dans le cas du Manoir Verdun, il y a eu 14 soumissionnaires, le plus
bas, Sphère Construction, qui a eu le contrat. Les autres, BGL, Duroc,
Duranseau, Laurence et Frères, Alta, J.-R. Côté, J.
Cerantino, Secand, Concrete, P.-J. Labrosse, Janin, City et Prieur.
Voilà, M. le Président, les renseignements que nous avons et
c'était sur plans et devis.
M. le Président, il me reste...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a une copie?
M. Goldbloom: Oui, on préparera des copies. J'ai les
listes écrites à la main, mais nous pourrons, la semaine
prochaine, fournir une liste dactylographiée.
Maintenant, M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, j'aimerais poser une question
au ministre. Vous parlez de manoir, est-ce que vous parlez du manoir ou de
logements à prix modique? Je n'étais pas ici au moment où
la question a été posée?
M. Goldbloom: C'est du manoir.
M. Caron: Qui est construit depuis 1970, à peu
près?
M. Goldbloom: C'est ça. La question a été
posée hier, M. le Président, pour l'information du
député de Verdun. Si une compagnie, dont je ne me rappelle pas le
nom, mais c'est le député de Chicoutimi qui l'avait...
M. Bédard (Chicoutimi): LLG Construction. M. Goldbloom:
LLG Construction.
M. Bédard (Chicoutimi): Dont le président
était M. Joyal.
M. Goldbloom: Le député de Chicoutimi identifie M.
Joyal comme étant un des principaux responsables de cette compagnie et
le député de Chicoutimi a demandé si c'est cette compagnie
qui a construit le ManoirVerdun ou le Foyer Saint-Laurent; j'ai donné la
liste des soumissionnaires.
Maintenant...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous permettez, je vous avais
posé cette question parce qu'à l'intérieur de la
commission Cliche, dans le témoignage de M. Joyal, ce dernier je
me réfère à une analyse des témoignages qui ont
été faits indiquait, par ailleurs, que ses relations avec
Dion étaient fort étroites.
M. Dion était président de la SHQ à ce
moment-là. Il lui avait présenté ses associés dans
une compagnie de promotion immobilière, LLG, qui sollicitait des
contrats de la SHQ pour des projets de résidences pour vieillards dans
les villes de Saint-Laurent, Verdun et LaSalle. On mentionnait également
que ces projets font partie du dossier de la sûreté sur la SHQ.
Est-ce que c'est exact, cette dernière allégation...
M. Goldbloom: Je n'oserais pas me prononcer là-dessus, M.
le Président.
M. Bédard (Chicoutimi):... à savoir que les
dossiers de...
M. Caron: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde.
M. Goldbloom: Ne sachant pas de quels dossiers il s'agit, M. le
Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Dequelsdossiers?Ceà quoi je
me réfère, c'est très clair. Ce sont les dossiers des
projets de construction de résidences pour vieillards à
Saint-Laurent, à Verdun et à LaSalle. Je voudrais simplement
savoir si c'est exact que cela fait partie des dossiers de la
sûreté sur la SHQ.
M. Goldbloom: Je ne le sais pas, M. le Président. Nous
avons trois noms de municipalités. Je ne sais même pas combien de
projets il y a eu dans chacune de ces municipalités sur un laps x de
temps.
Il faudra que nous ayons plus de précisions que cela pour pouvoir
donner...
M. Bédard (Chicoutimi): Au contraire, votre réponse
amène à l'imprécision. Je ne vous parle pas de
différents projets. La précision que je demande est très
claire, elle concerne ces projets de construction de maisons pour vieillards
à Saint-Laurent et Verdun, que j'ai mentionnés tout à
l'heure. Il y a une indication que ces dossiers, non pas d'autres, font partie
des dossiers de la Sûreté du Québec sur la SHQ.
M. Goldbloom: Je n'en suis p'as informé, M. le
Président. Je ne sais pas ce q ue la Sûreté d u
Québec a en main. J'ai deux autres déclarations...
Le Président (M. Picard): Sur le même sujet, le
député de Verdun.
M. Caron: Je voudrais faire remarquer au ministre qu'à un
certain moment, les gens ont approché la ville de Verdun, mais cette
dernière n'a pas donné suite à aucun projet. Ce qui est
dans les journaux, c'est qu'aucun projet n'a été conçu
à Verdun. Il n'y a pas eu de suite là-dessus. On voulait
construire, mais on n'avait pas de terrains. On parlait de faire de la
construction, maison n'avait pas de terrains. Alors, il n'y a pas eu de suite
à ce programme pour Verdun.
Le Président (M. Picard): Merci, M. le
député. L'honorable ministre.
M. Goldbloom: J'ai deux autres choses dont je voudrais informer
la commission. D'abord, je vous ai indiqué hier deux choses:
Que j'avais étalé une série d'exigences quant aux
procédures administratives de la Société d'habitation.
J'avais formulé ces exigences dans une lettre que j'ai adressée
au président. Je vous ai aussi indiqué que j'avais demandé
que l'on retarde, pour un certain temps, un temps que je n'étais pas en
mesure de définir au moment où j'ai posé le geste, la
signature de certains contrats. Pour 24 contrats, nous avons demandé des
prolongations et nous avons reçu, de la part des entrepreneurs
intéressés, l'acceptation dans 22 cas sur 24. Les deux autres
réponses manquaient et manquent toujours.
Cependant, M. le Président, notre évaluation
administrative me permet, aujourd'hui, de vous informer que je suis maintenant
en mesure d'autoriser la signature des contrats en question. Donc, la
programmation de 1974, dont je vous ai remis la liste tout à l'heure
pour distribution aux membres de la commission, pourra être poursuivie
sans autre contrainte. Nous allons continuer, suivant les procédures
administratives que j'ai édictées, avec la programmation 1974 et
aux mises en chantier.
L'autre déclaration que je voudrais faire se rapporte à un
editorial dont j'ai pris connaissance ce matin même, publié lundi
de cette semaine dans La Tribune de Sherbrooke. Cet éditorial dit
essentiellement: II y a deux poids, deux mesures. Le gouvernement, dans
certains cas, fait des enquêtes publiques et, dans d'autres cas, fait des
enquêtes maisons et caractérise l'enquête dont j'ai pris
l'initiative moi-même à la Société d'habitation du
Québec comme enquête de "régie interne". Mais, ces deux
mots entre guillemets, il les utilise pour suggérerque c'est une petite
enquête tranquille qui n'aura pas de suite et qui ne sera pas rendue
publique.
Je n'ai jamais caractérisé cette enquête comme
étant une de régie interne. A certains moments, en
répondant à des questions, je l'ai caractérisée
d'enquête administrative pour la distinguer d'une enquête
principalement judiciaire. N'étant pas le ministre de la Justice, je
n'ai pas l'autorité pour entreprendre une enquête vraiment
judiciaire.
Si l'enquête administrative administrative ne veut pas dire
de régie interne, M. le Président révèle des
choses qui devraient intéresser le ministre de la Justice. Il sera saisi
de ces choses. Je ne voudrais pas qu'on répande l'impression que mon
hésitation, mon refus, si vous voulez je vais jusque-là
de répondre en détail à des questions, est un
effort de garder à l'opinion publique le résultat de cette
enquête. Au contraire, il faudra faire face à ce que cette
enquête révélera. Les procédures administratives que
j'ai imposées à la société découlent de
cette enquête. L'on voit clairement qu'il s'agit d'une enquête
administrative. Si dans le cours de cette enquête, il y a des choses qui
sont décelées, qui exigent l'attention du ministre de la Justice,
le ministre de la Justice en sera saisi. A ce moment, et que ce soit clair, la
partie administrative du rapport sera rendue publique par celui qui vous parle;
la partie qui intéressera le ministre de la Justice sera mise entre ses
mains. C'est lui qui décidera quoi en faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis content de la distinction
qu'a faite, ce matin, le ministre, distinction qu'il n'avait pas faite hier,
à savoir parce que je lui ai posé la question très
clairement si ce rapport serait rendu public. Le ministre avait
répondu qu'il était tout à fait incertain en ce qui a
trait au bien-fondé de publier cette enquête. Il n'avait pas fait
la nuance, il n'avait pas affirmé que la partie administrative serait
publiée, serait rendue publique. Le ministre admettra que ce matin il
fait une nuance en affirmant très clairement que la partie
administrative, de toute façon, sera c'est comme cela que
j'interprète ses paroles publiée. Maintenant, s'il y a une
partie qui relève du ministre de la Justice, que ce soit au ministre de
la Justice de prendre ses responsabilités en la matière.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste quand même que le
refus c'est ce que j'avais souligné hier au ministre du
ministrede répondre à presque toutes les questions que nous lui
avons posées, a comme conséquence... à ce moment, le
ministre avait allégué qu'il ne voulait pas se ramasser avec des
titres de journaux, c'est pour cela qu'il ne tenait pas à
répondre de quelque manière que ce soit, mais il reste quand
même que je lui avais souligné que ce refus de répondre
pouvait justement amener, ouvrait la porte à toutes sortes
d'interprétations, que ce soient des interprétations de
camouflage ou interprétations d'enquêtes de régies internes
dont les résultats disparaîtront en douce. Je pense que cela peut
se vérifier avec les réserves que fait le ministre, ou les
remarques que fait le ministre ce matin.
M. Goldbloom: M. le Président, la prudence est de mise
dans une situation de cette nature...
M. Bédard (Chicoutimi): La vérité, parfois,
ça fait moins de mal que le soupçon.
M. Goldbloom: Oui, j'ai voulu faire cette mise au point pour que
ce que j'ai voulu exprimer hier soit absolument clair.
Le Président (M. Picard): Le député
deTaillon.
M. Leduc: M. le Président, depuis quelques années,
j'ai eu l'occasion, à plusieurs reprises, de causer avec le
personnel-cadre de la Société d'habitation et le personnel du
ministère des Affaires municipales quant à une politique de
travail de la Société d'habitation, soit celle de la proposition
de développement que l'on demande aux promoteurs.
Quant à moi, je crois que cette façon de procéder
nuit considérablement au bien public et aux fonds publics, pour la
simple et bonne raison que les professionnels qui sont engagés à
ce moment sont d'abord au service de l'entrepreneur qui fait une proposition
plutôt qu'être au service de l'office municipal d'habitation et
qui, aujourd'hui, avec les nouvelles ententes qui ont été prises,
se transmettra ou se reverra au niveau de la construction de centres
d'accueil.
Je ne veux pas entrer dans les détails, et les arguments que j'ai
employés à plusieurs reprises contre cette façon de
procéder. J'aimerais savoir, d'abord, si le ministre se propose de
continuer ou de laisser la Société d'habitation continuer
à aller sur une base de proposition de développement, puisque je
crois qu'il y a peu de garanties qui s'offrent aux offices municipaux ou aux
centres d'accueil qui auront à être construits à la suite
de la construction des éléments mentionnés.
M. Goldbloom: M. le Président, sous réserve du
rapport que je recevrai probablement vers la fin du mois et qui pourra se
prononcer sur cette considération, jedonne aussi clairement que possible
à l'honorable député de Taillon une réponse
préliminaire.
Si jedevais trancher laquestion aujourd'hui, si je devais indiquer une
décision aujourd'hui, je ne recommanderais pas la continuation de cette
procédure d'appels de propositions de développement, et
j'insisterais sur un retour à la procédure mieux connue de plans
et devis et de soumissions basées sur des plans et devis.
Je tiens à souligner, M. le Président, que la situation
est différente, depuis approximativement sept mois, de celle que nous
connaissions auparavant, parce qu'au mois de septembre dernier, avec la
signature des premières ententes nouveau style avec le gouvernement
fédéral, le rôle de la Société d'habitation
du Québec a été modifié.
La maîtrise d'oeuvre qui, auparavant, avait été
entre les mains des municipalités et des offices municipaux
d'habitation, est arrivée entre les mains de la Société d
' habitation. Cela a été la façon dont no us pouvions
conclure des ententes et cela, parce que le gouvernement fédéral
insistait sur le fait qu'il ne voulait plus prêter de l'argent à
des provinces, que ces dernières reprêteraient à d'autres
instances de responsabilités, notamment aux municipalités et aux
offices municipaux d'habitation.
Et j'ai évité de répondre en détail à
des questions posées hier sur l'enquête qui se poursuit
présentement. Plusieurs personnes, députés et
journalistes, m'ont demandé, à toutes fins pratiques: Pourquoi
avez-vous voulu entreprendre une enquête? Et on me pose des questions
assez précises: Est-ce à cause de telle ou telle situation, telle
ou telle relation, tel ou tel témoignage, et j'ai dit: Dans la plupart
de ces cas, non, ce n'est pas en relation avec cela.
Je voudrais vous donner une explication générale, mais
fondamentale, et c'est simplement que cette transformation qui découle
de la signature des ententes avec le fédéral, et donc, à
partir du 12 septembre dernier, cette transformation m'a amené à
scruter, dans une optique différente, les actions de la
société et c'est dans cette perspective que je suis devenu
vigilant sur un plan différent, parce que le plan était
différent, et c'est essentiellement de cette vigilance que
découle l'enquête que j'ai entreprise vers le début de
l'année, plutôt que par rapport à tel ou tel
événement précis. Un des éléments de notre
évaluation administrative est certainement ce système d'appel de
propositions de développement et j'ai demandé aux
autorités de la société, une comparaison
détaillée des deux systèmes, propositions de
développement, plans et devis.
Entre-temps, avec l'aide des consultants qui poursuivent
l'enquêteet avec ma propre intelligence et celle de mes principaux
conseillers, je me suis penché sur laq uestion et tout cela pour
revenir à la réponse que j'ai donnée au départ
à l'honorable député de Taillon sous réserve
du rapport des enquêteurs, si je devais prendre une décision et
trancher laquestion aujourd'hui, je ne recommanderais pas la continuation de ce
système.
M. Taillon: Un tout dernier commentaire, M. le Président.
Je ne demande pas de réponse au ministre, mais je me permets tout
simplement de faire une suggestion, c'est de demander à ces trois
messieurs qui font actuellement l'étude à la
Société d'habitation de se pencher très
sérieusement sur le système de demande de propositions de
développement, parce que je crois, en toute honnêteté, que
l'expérience au moins que nous avons vécue sur la rive sud de
Montréal nous porte à en arriver à la conclusion que cela
ne rend pas service du tout. Cela rend service au niveau de l'investissement au
départ, mais, quant à l'entretien après, cela coûte
une fortune.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais souligner la
distinction entre le rôlede la société avant le 12
septembre et son rôle après cette date. Avant, la
société était un créancier hypothécaire,
après, elle était devenue propriétaire d'immeubles,
maître d'oeuvre de la construction de ces immeubles, ce qui donnait une
allure différente à ses procédures administratives et
c'est pour cette raison que je suis venuà la conclusion que je devais
les examiner plus en détail.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur la même question. Le
ministre donne des explications assez élaborées ce matin pour
justifier son silence face aux questions que j'ai posées concernant
l'enquête qui se faisait à la Société d'habitation
du Québec. Je voudrais savoir pourquoi le ministre ne nous a pas
donné hier ces explications qu'il sent le besoin de donner ce matin.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je l'ai
indiqué de façon générale dans certaines de mes
réponses. Je voulais être extrêmement prudent et...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je tiens
quand même à souligner que, même dans les explications
générales, vous ne l'avez pas souligné. Je me le rappelle
très bien, j'ai la transcription, vous avez dit que vous teniez à
ne pas répondre.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai voulu...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez jamais parlé de
procédure d'adjudication.
M. Goldbloom: Pardon, M. le Président, je n'ai pas
saisi.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez pas parlé de la
procédure d'adjudication de contrats dans les considérations.
M. Leduc: C'était...
M. Goldbloom: M. le Président, je tiens à rappeler
à l'honorable...
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous demande simplement
pourquoi vous n'avez pas senti le besoin hier de nous donner ces amples
explications que vous sentez le besoin de donner ce matin.
M. Goldbloom: M. le Président, hier, c'était une
entrée en matière et je voulais observer une très grande
prudence. J'ai voulu, en suivant les questions posées, voir vers
où tendaient ces questions et vers où cela aurait pu me mener end
onnant des réponses.
Je me permets aussi de rappeler au député de Chicoutimi
que nous étions, ici, à la commission, déjà saisis
de l'intention du député de Taillon de poser la question qu'il a
posée aujourd'hui; j'ai attendu sa question pour répondre
à nette question. Il avait réclamé le droit de la poser,
je n'ai pas voulu lui répondre autrement que directement à sa
question; donc, je n'ai pas touché cet aspect hier.
Mais la réflexion que je me suis permise au cours des quelques
dernières heures et ma prise de connaissance d'un éditorial dans
laTribune qui donnait une interprétation qui n'était absolument
pas justifiée, mais une interprétation que je n'avais jamais vue
dans un autre journal, ni entendue par la presse parlée, m'a
inspiré le désir de tirer certaines choses au clair.
Je pense que, si nous devions recommencer les questions que nous avons
entendues hier, je répondrais à peu près de la même
façon, en fournissant, sauf la réponse assez précise au
député de Taillon, essentiellement les même réponses
générales que j'ai données ce matin. Elles sont quand
même toujours générales.
Le Président (M. Picard): Le député de
l'Assomption.
M. Perreault: La même chose?
M. Chagnon: C'est sur le même sujet, M. le
Président. Je me réjouis énormément et j'abonde
dans le sens des commentaires formulés par mon ami le
député de Taillon au sujet du système qu'il propose de
changer, par ce qu'on sait, une proposition de développement.
Personnellement, à titre de maire d'une ville et d'un
comté très urbain, je considère que ce serait un avantage
énorme, une initiative extrêmement louable et je constate
également que le ministre semble vouloir entériner, à
brève échéance, ce changement et ce serait
extrêmement bénéfique non seulement pour mon milieu, mais
toute la province.
M. Goldbloom: M. le Président, vous me permettrez un autre
commentaire qui s'ajoute à ceux que j'ai faits tout à l'heure.
C'est que la signature des ententes, le 12 septembre, pour l'année 1974,
ne nous laissait que trois mois et demi pour effectuer une
programmation. Nous ne savions pas, jusqu'à ce moment, quel
montant d'argent nous aurions, il a même fallu un certain nombre de
jours, après la signature des ententes, pour que nous soyons saisis des
montants à notre disposition.
Devant l'urgence de procéder dans l'espace de trois mois et demi
à la programmation de toute une année, j'ai accepté ce qui
était déjà en place, comme mesures administratives, pour
la détermination des projets et l'attribution des contrats. Mais, en
même temps, il m'a fallu regarder ce système, je n'ai pas voulu en
juger à l'avance, mais j'ai voulu en observer l'application et je pense
que ce que j'ai dit tout à l'heure indique l'orientation de ma
pensée actuelle, après cette période d'observation qui est
maintenant presque terminée.
M. Caron: Moi aussi, jesuis bien heureux de voir l'attitude et
j'appuie les paroles de mon collègue de Taillon, parce que l'an
passé, lors de l'étude des crédits des Affaires
municipales, j'en avais parlé assez longuement. Je ne sais pas s'il y en
a qui se le rappellent, j'avais dit que le système était pourri
j'avais employé le mot "pourri" et qu'après un an
on pense à faire quelque chose.
J'ai vécu, j'ai suivi de près un projet et le ministre est
au courant, à quelques reprises, je lui en ai parlé. Je suis bien
heureux et j'espère que le rapport sera satisfaisant pour qu'on retourne
aux plans et devis.
Le Président (M. Picard): Le député de
l'Assomption.
M. Perreault: Ma question concerne un autre sujet. C'est à
propos du rabais provincial. Ma première question additionnelle est
celle-ci: Est-ce que vous avez songé à indexer, pour le salaire
de l'ouvrier, le maximum qui pouvait être admissible?
Etant donné l'inflation, il est anormal qu'on reste toujours dans
les mêmes normes. Il faudrait que ce soit indexé.
M. Goldbloom: M. le Président, entre parenthèses,
avant de répondre à la question de l'honorable
députéde l'Assomption, j'ai la précision q ue
c'était le 16 octobre que, par arrêté en conseil, la
Société d'habitation était autorisée à
procéder à la programmation 1974. Donc, il ne restait que deux
mois et demi et je n'ai pas voulu chambarder tout un système, sachant
que la préparation de plans et devis pour chaque projet aurait pris un
temps considérable.
Je réponds à la question de l'honorable
député de l'Assomption. Jusqu'à tout récemment, la
province était seule dans ce domaine et ce n'est que récemment
que le gouvernement fédéral a développé un
programme pour aider ceux qui veulent acquérir une maison.
Entre-temps, notre responsabilité est toujours grande du
côté du logement social. Nous avons regardé le programme
fédéral, nous avons constaté qu'en moyenne les avantages
sont plus considérables que ceux que nous pouvions consentir, avec la
Loi de l'habitation familiale, loi qui est maintenant caduque, quoiqu'il y ait
toujours l'application de tout ce qui a précédé. Ceux qui
bénéficient continuent de bénéficier.
Nous avons examiné l'opportunité et le coût d'une
reconduction de la loi et d'une augmentation de ses bénéfices.
Nous avons trouvé que les montants étaient trop
considérables pour nous permettre de dépenser dans ce secteur
où, entre-temps, le fédéral était arrivé, et
dépenser dans l'autre secteur où le fédéral n'agit
pas avec la même intensité.
Justement, si nous avons eu des critiques à l'endroit du
gouvernement fédéral, suite à la conférence
fédérale-provinciale des ministres responsables de l'habitation,
il y a quelques semaines, c'est que nous avons constaté que l'accent du
gouvernement fédéral, dans ces programmes, et donc, dans son
financement, est mis sur l'accès à la propriété et
que l'élément, les éléments de programme
fédéral qui nous intéressent, qui nous permettraient de
toucher des argents qui seraient utilisés pour le logement social, ces
éléments ne connaissent pas la même augmentation et n'ont
pas le même accent. Pour cette raison, notre responsabilité
devient encore plus grande.
Dans le grand contexte du budget provincial, il n'a pas
été trouvé possible d'agir à la fois dans le
secteur de l'habitation sociale et dans le secteur de l'accès à
la propriété.
Pour cette raison, nous ne sommes pas présentement en mesure de
reconstituer ce régime. Nous suivrons les bénéfices du
régime fédéral, mais nous continuerons notre oeuvre dans
l'autre domaine qui nous semble prioritaire.
M. Perreault: Vous voulez dire qu'il n'y a plus de nouveaux
rabais accordés, de ristournes. Depuis quand n'y en a-t-il plus?
M. Goldbloom: Depuis le mois de juin dernier. M. Perreault:
Aucune nouvelle ristourne?
M. Goldbloom: Le 30 juin 1974.
Le programme demeure ouvert pour une certaine tranche de personnes,
c'est-à-dire celles qui, depuis le 30 juin 1974, ont pris possession et
ont occupé une maison qui était construite avant la date. Les
bénéfices sont toujours disponibles.
Ils ont jusqu'au 30 juin 1975 pour...
M. Perreault: Pour l'occupation.
M. Goldbloom: Non, pourfaire une demande. Je ne voudrais pas
induire la commission en erreur. Peut-être que je l'ai fait tout à
l'heure par un manque de précision. Il faut que l'occupation ait eu lieu
avant le 30 juin 1974. La demande pourra être formulée jusqu'au 30
juin 1975.
M. Perreault: La loi est caduque.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi. Le député de Verdun.
M. Perreault: Est-ce la même chose?
M. Ostlguy: Oui, sur le même sujet. C'est concernant les
salaires. Il y avait une échelle de salaires. L'échelle a-t-elle
été augmentée ou si...
M. Perreault: C'est fini.
M. Goldbloom: Le programme est terminé. Donc, il n'est
plus question de modifier les salaires quant à la valeur de la maison.
Le programme est terminé.
M. Perreault: Ma deuxième question est celle-ci. On entend
ces jours-ci, à la radio, parler de la Place Bardy. Il y a plusieurs
cas, dans notre région de Montréal, sur l'entretien des maisons
à loyer modique. On semble blâmer la Société
d'habitation de ne pas contrôler l'entretien des offices municipaux. Les
logements deviendraient insalubres très rapidement. Quelle est l'action
que vous entendez prendre là-dessus?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire tout
simplement que cela fait partie de l'enquête que nous poursuivons. Il
faudra peut-être plus de temps que la période que j'ai
mentionnée pour avoir un rapport complet sur cet aspect de la situation.
Ce n 'est pas à la fin de ce mois que nous pourrons avoir un
relevé de cette situation, mais je me penche là-dessus. Quand
j'aurai un rapport, j'agirai en conséquence.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Siège-t-on jusqu'à
une heure, M. le Président?
Le Président (M. Picard): Quelqu'un propos?
l'ajournement.
La commission ajourne ses travaux jusqu'à mardi, dix heures
trente, même salle.
(Fin de la séance à 12 h 40)