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Commission permanente des affaires municipales
Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
Séance du mardi 15 avril 1975
(Dix heures quarante-cinq minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continuera ce matin
l'étude des crédits 1975/76 du ministère des Affaires
municipales. Pour la séance d'aujourd'hui, M. Faucher (Nicolet-Yamaska)
remplace M. Bédard (Montmorency). Nous revenons donc à
l'étude des programmes 6, 7, 8 et 9 du secteur Habitation. Le
député de Chicoutimi.
Habitation
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on a eu
l'occasion, au cours de ce débat, de parler de la situation
financière difficile des municipalités. A un moment de la
discussion, le ministre a réprouvé très clairement
certaines pratiques qui ont comme conséquence que des
municipalités ou des villes contribuent à même les fonds
publics à la promotion d'un candidat ou d'un parti, quel qu'il soit. A
cet effet, on m'a assuré qu'un avis paraîtrait dans la prochaine
distribution de la revue des municipalités.
Egalement, le ministre, ce qui était un pendant normal à
la première situation, réprouvait aussi le fait qu'un parti, quel
qu'il soit, puisse solliciter d'une façon systématique des
municipalités, des villes, autrement dit les mettre dans une situation
telle que celles-ci se croient obligées de faire une contribution pour
s'attirer quelque faveur que ce soit.
Sans ouvrir un débat, j'avais cité quelques cas au
ministre; sans nous acheminer dans un débat, je voudrais simplement lui
souligner d'autres cas qui illustrent une certaine pratique que le ministre a
réprouvée déjà. Entre autres, dans le
supplément du journal Le Courrier-Sud.de Nicolet, à l'occasion du
congrès régional du Parti libéral du Québec,
région des Bois-Francs, on s'aperçoit, à la lecture de ce
supplément payé par le Parti libéral, qu'il y a, d'une
façon systématique, des annonces faites par des
municipalités, des villes et même par des organismes qui
subsistent à même les subventions directes du gouvernement.
Entre autres, dans ce supplément, on voit que les
municipalités suivantes ont trouvé bon d'annoncer leur existence
au Parti libéral: la municipalité d'Annaville, de
Saint-Célestin, la municipalité de
Saint-Jean-Baptiste-de-Nicolet, la ville de Nicolet, la ville de
Bécancour, la corporation du village de Saint-Léonard-d'Aston, la
municipalité de Saint-Célestin, la Garderie d'Youville
c'est peut-être un organisme privé, c'est une autre affaire
II y a également, au chapitre des municipalités, en hommage au
premier ministre et à ses représentants, le conseil de
comté, avec la liste complète de chacun des membres et leur
numéro de téléphone, ce qui représente une
demi-page du supplément. Il y a également, la municipalité
de Nicolet-Sud. J'en oublie peut-être oui, il y a également,
toujours en hommage, au premier ministre, au parti, etc., la
municipalité de Saint-Jean-Baptiste-de-Nicolet et la corporation
municipale de la paroisse de Sainte-Brigitte-des-Saults, comté de
Nicolet.
Je ne sais pas si j'en ai oublié dans la liste de ces
municipalités mais je pourrai la lui faire parvenir, le ministre pourra
facilement vérifier, je pense qu'il était présent à
ce congrès, il pourra prendre le supplément et voir si j'en ai
oublié. A ces organismes, municipaux et de ville, ce qui est absolument
encore plus surprenant, on voit s'ajouter une annonce payée et faite par
l'hôpital du Christ-Roi, de Nicolet, ce qui veut dire un financement
directement à même les fonds de la province.
Je veux souligner ces exemples au ministre, dans le but je crois
qu'il y est sensibilisé de plus en plus de lui faire voir
jusqu'à quel point, cette situation mérite une intervention soit
de la part du ministre, soit de la part du parti concerné qui
réclame des fonds de municipalités qui sont déjà
dans une situation financière quand même difficile.
C'est dans ce but que je voulais le souligner au ministre.
Le Président (M. Picard): Le député de
Nicolet-Yamaska et, par la suite, le député de l'Assomption.
M. Faucher: Je tiens à faire remarquer que je suis
parfaitement au courant de ce qui s'est passé dans le comté de
Nicolet-Yamaska et ce qui c'est produit est ceci: Les propriétaires du
journal ont voulu faire un numéro spécial et, à ce moment,
ce sont ces derniers qui se sont occupés...
M. Bédard (Chicoutimi): ... des fonds pour les
annonces.
M. Faucher:... mais ce n'est pas le parti.
M. Bédard (Chicoutimi): Peu importe. La situation demeure.
Je pense que ce que vous nous dites démontre jusqu'à quel point
il est important d'intervenir et d'avoir une règle de conduite ou un
code d'éthique, pour employer l'expression du ministre, qui ne permette
pas aux représentants municipaux ou de villes et, encore beaucoup plus,
aux institutions subventionnées directement par le gouvernement de
prendre des fonds publics pour annoncer leur présence au parti...
M. Faucher: II ne faut pas accuser le parti. C'est le
journal.
M. Bédard (Chicoutimi):... libéral ou à
quelque parti que ce soit.
M. Faucher: II ne faut pas accuser le parti à ce
moment.
Le Président (M. Picard): Le député de
l'Assomption.
M. Perreault: J'aimerais apporter une distinction à ce que
vient de di re le député de Chicoutimi. Il confond fonds du
gouvernement et fonds municipaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand j'ai parlé de fonds
du gouvernement...
M. Perreault: Laissez-moi finir.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse. Comme correction
simplement.
M. Perreault: Vous avez parlé de fonds du
gouvernement.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour l'hôpital du
Christ-Roi.
M. Perreault: Oui et vous avez parlé de
municipalités aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Hôpital du
Christ-Roi.
M. Perreault: Elles sont subventionnées. Vous avez
parlé des municipalités qui sont subventionnées.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon. Allez-y.
M. Perreault: Alors, il ne faut pas jouer sur les mots. Il faut
distinguer les municipalités qui annoncent dans un journal quelconque,
que cela soit le Jour ou n'importe lequel, que cela soit le Courrier. Lorsque
les municipalités paient une annonce, c'est à même leurs
fonds généraux et ces fonds proviennent de la taxe
foncière et des taxes payées par les citoyens.
Ce ne sont pas des fonds de la province de Québec. Les
subventions qui sont versées par la province sont pour des projets bien
spécifiques d'aqueduc et d'égout et d'autre nature, pourdes cas
particuliers d'amélioration locale et autre chose.
Quand au fonds général, il n'est pas subventionné
par le gouvernement du Québec. Ce ne sont pas des fonds gouvernementaux.
Alors, la municipalité a l'entière responsabilité de ses
actes, à ce moment. Je ne considère pas le fait qu'elle paie une
annonce dans un journal ou dans un supplément soit un acte
dérogatoire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne reprendrai pas le
débat voulant qu'une municipalité, une ville ou une institution
subventionnée comme un hôpital, directement par le gouvernement,
sente le besoin de placer certaines annonces dans des journaux pour des fins
très précises. Personne n'est contre cela. On sait très
bien où se situe le débat, où nous avons situé le
débat. C'est le fait que ces annonces ou ces dépenses de fonds
publics se situent dans le contexte d'un parti politique spécifique.
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre.
M. Goldbloom : M. le Président, je voud rais simplement
dire que je prendrai connaissance de ce document et de tout autre renseignement
que nous avons eu ou que nous pourrons recevoir et je ferai une analyse de la
situation.
L'honorable député de Chicoutimi élargit un peu la
considération en soulignant les annonces qu'il a citées parce
que, la semaine dernière, nous parlions de contributions apparentes
à des campagnes ou à des candidats. Je pense que nous devrons
examiner, dans tout le contexte électoral, l'éthique à
suivre dans tout le contexte des activités politiques qui, elles, sont
normales. Mais quelle doit être la participation d'une
municipalité, quelle doit être la restriction que l'Etat impose
à une municipalité?
M. Bédard (Chicoutimi): Face à des partis
politiques.
M. Goldbloom: Le maire et les conseillers sont élus et
administrent l'argent des municipalités, comme l'a dit tout à
l'heure l'honorable député de l'Assomption. Alors, je pense qu'il
y a une distinction à faire entre les choses que nous devrions, par une
loi, réprimer et les conseils que nous pourrions donner à un
conseil municipal qui prend quand même ses responsabilités dans
ses actes, comme nous prenons les nôtres.
M. le Président, je dis cela simplement pour indiquer qu'il y a
un éventail d'aspects à ce problème. Quand on a
parlé, la semaine dernière, de contributions directes à
des campagnes de nature politique, j'ai dit que je ne trouvais pas que c'est
une utilisation normale des fonds publics, au niveau municipal, comme à
tout autre niveau. Cet élément additionnel m'amènera
à examiner le dossier avec soin et à proposer une ligne de
conduite que je ferai publier dans la revue mensuelle du ministère des
Affaires municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que je pense qu'il ne faut
pas se cacher la tête dans le sable sur la définition même
d'une contribution ou que la contribution à un parti se fasse par
l'intermédiaire d'une somme d'argent qu'on donne pour un
souper-bénéfice ou pour la promotion d'un candidat en particulier
ou qu'on donne pour des annonces dans un journal, ce qui se solde par une
dépense de fonds publics. Je viens de vous donner presque douze cas de
municipalités qui ont senti le besoin de signaler leur existence au
Parti libéral, par le supplément, au cours d'un congrès
auquel vous avez assisté. En plus de ça, l'Hôpital du
Christ-Roi, je pense qu'il n'y a pas tellement... Si on réprouve le
système de contributions, que les contributions s'exercent au niveau de
souper-bénéfice, encore une fois, d'annonces dans les journaux ou
de dépenses de papeterie de la municipalité pour promouvoir un
candidat, c'est toujours le principe même d'une contribution à un
parti.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai accepté de me
pencher sur le problème et je le ferai.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le rapport nous avons
ici la présence de M. Bernier, le président de la
Société d'habitation du Québec dans ce rapport
annuel des activités de la société pour 1972/73, entre
autres, à la page 18, au paragraphe traitant des perspectives à
long terme pour la société d'habitation, on peut lire l'analyse
suivante de la part de la société. Elle dit que "face aux
immenses besoins des citoyens à s'abriter convenablement et au
désir des municipalités de renouveler certains aspects de
l'aménagement de leur territoire et surtout de prévenir la
dégradation du stock existant de bons logements, la
société souhaite, de la part du gouvernement provincial,
premièrement, des amendements d'importance à la loi et souhaite
l'élaboration d'une politique cohérente de l'habitation à
l'échelon provincial".
Je voudrais demander, soit au ministre ou à M. Bernier
répondant au nom du ministre en quoi la politique de l'habitation
à l'échelon provincial est-elle incohérente?
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, nous avons,
l'été dernier, apporté certaines modifications à la
Loi de la Société d'habitation du Québec.
C'étaient des modifications, surtout de nature pratique pour
rendre l'administration plus satisfaisante et aussi, pour permettre la
conclusion de cer-tainesententes avec le gouvernement fédéral,
parce que la loi, telle qu'elle se lisait auparavant, constituait un certain
obstacle à la conclusion de ces ententes. Il a fallu apporter des
modifications à son texte.
Entre-temps, dans le respect de ce désir exprimé par la
Société d'habitation et dans l'expression du désir du
gouvernement de voir plus clair dans ce vaste domaine, nous avons
constitué deux organismes, deux groupes d'étude qui sont
présentement au travail. D'ici à peine quelques mois, nous
recevrons le premier de ces deux rapports, celui du groupe Castonguay et, l'an
prochain, nous recevrons le rapport du groupe présidé par M. Guy
Le-gault, qui se penche encore plus précisément sur l'habitation
et...
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse, M. le ministre, M.
Guy Legault?
M. Goldbloom: M. Guy Legault, oui, qui est directeur du service
pertinent pour la ville de Montréal et qui a été
affecté, par la ville de Montréal, à la présidence
de ce groupe de travail, évidemment à temps partiel; il accomplit
toujours ses fonctions à la ville. C'est là où nous
comptons obtenir des lignes de pensée qui nous permettront
d'améliorer davantage notre politique dans le domaine du logement.
Il faut souligner que ce domaine, comme tout autre, est soumis à
des contraintes d'ordre financier. Nous avons exprimé notre point de vue
lors de la dernière conférence fédérale-provinciale
des ministres responsables du logement et notre point de vue a
été, et demeure le suivant: c'est que les programmes
fédéraux mettent l'accent sur l'acquisition d'une maison, par des
familles qui peuvent se le permettre, avec un peu d'aide. Cela peut être
une très bonne chose pour beaucoup de familles québécoises
et canadiennes, mais cela présente en même temps certains
problèmes.
Les problèmes sont de deux ordres. D'abord, que l'affectation des
ressources financières consacrées par le gouvernement
fédéral à tout ce grand secteur du logement ne correspond
pas, à notre avis, aux priorités de ce domaine. Puisque notre
responsabilité est davantage celle du logement social, nous voudrions
que le gouvernement fédéral affecte une plus grande proportion de
son budget à ce secteur, croyant que, dans l'autre, si l'aide est moins
importante, ces mêmes familles, au lieu de se trouver devant une
situation absolument intenable et, parfois, catastrophique, vont devoir
attendre un peu plus longtemps, accumuler un peu plus d'argent et finir par
acheter ou faire bâtir leur maison.
Notre deuxième préoccupation est que l'utilisation de
notre territoire devient pour nous une préoccupation grandissante. Dans
ce domaine, nous cherchons à définir une politique
générale et à légiférer pour établir
cette politique. Nous ne sommes pas du tout convaincus qu'il est dans
l'intérêt, à long terme, de la collectivité, tant
canadienne que québécoise, que nous continuions
indéfiniment à bâtir des maisons unifamiliales, parce que
chaque maison unifamiliale représente une consommation d'espace, une
consommation de sol qui peut risquer de nous laisser avec un
éparpillement de la population par rapport à la
disponibilité d'espaces récréatifs et d'espaces verts en
général. Si nous ne repensons pas cette question de
l'implantation des logements heureusement qu'il y a certaines
municipalités qui commencent déjà, avec notre aide et
notre collaboration, à repenser cette approche nous risquons
d'utiliser le territoire par morcellement. Tandis que, si nous avons une
politique qui concentre davantage les maisons en laissant, autour de chaque
pâté de maisons, des espaces communautaires importants, nous
aurons une meilleure utilisation de nos ressources qui disparaissent assez
rapidement en bordure des agglomérations qui s'urbanisent de plus en
plus.
Voilà notre philosophie là-dedans et c'est cette
philosophie que nous avons portée à l'attention des deux groupes
de travail. Nous avons demandé leurs commentaires sur cette philosophie
que nous avons exprimée. Je n'ai aucune idée de leur contenu,
j'ai quand même un encouragement et des raisons me permettant de croire
que nous aurons des notions très valides qui seront publiées dans
ces deux rapports et qui confirmeront dans une bonne mesure l'approche que je
viens d'exprimer.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour bien comprendre les deux
ordres de problèmes que le ministre nous a soulignés, le premier,
ce qu'il nous dit très clairement, c'est que l'affectation des
ressources financières du fédéral à la province ne
correspond pas aux priorités de la collectivité
québécoise.
M. Goldbloom: C'est-à-dire que les fonds attribués
par le gouvernement fédéral à son ministère d'Etat
aux affaires urbaines sont utilisés selon le gré,
évidemment, du gouvernement fédéral et du ministère
concerné.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas le Québec qui
est censé s'occuper de cela?
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je vous le demande. Ce n'est
pas le Québec qui est censé être maître d'oeuvre
là-dedans, en termes d'habitation?
M. Goldbloom: M. le Président, si le député
me permet de compléter ce que j'étais en train de dire, il y aura
moins de confusion. Il est évident que le Québec a une
responsabilité importante dans ce domaine, une responsabilité
prédominante. Pour exercer une responsabilité, il faut des
ressources et notamment des ressources financières. Jusqu'à
maintenant et depuis un certain nombre d'années, nous avons une
contribution, une mise à notre disposition de montants
fédéraux. Ces montants fédéraux, jusqu'à
récemment, jusqu'à septembre 1974, ont été
accordés à un régime qui en était un d'emprunt, de
prêt, et cela à deux échelles, un prêt... L'autre
bout...
M. Bédard (Chicoutimi) : Non, cela va. Je le vois.
M. Goldbloom: II faut que je vous surveille tout le temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous faites bien. M. Goldbloom:
L'argent du fédéral...
M. Bédard (Chicoutimi): ...Je vous surveille tout le
temps.
M. Goldbloom: Ce n'est pas nécessairement un
échange de bons procédés quand même...
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin.
M. Goldbloom: ...et cela à plusieurs points de vue, parce
qu'à titre de médecin, je vous conseillerais de ne pas fumer.
M. Bédard (Chicoutimi): A titre de médecin, je vous
conseillerais de guérir les plaies des affaires municipales et aussi de
faire de la prévention.
M. Goldbloom: M. le Président, revenons au sérieux
de notre discussion...
M. Bédard (Chicoutimi): ...de la médecine
préventive.
Le Président (M. Picard): Revenons à la pertinence
du débat, s'il vous plaît!
M. Goldbloom: Oui, tout ce qui précède a
été dit avec le sourire. Alors, que le journal des Débats
l'enregistre comme tel.
Je disais que le gouvernement fédéral, depuis plusieurs
années et, jusqu'à septembre 1974, a prêté de
l'argent au gouvernement provincial, et le gouvernement provincial s'en servait
selon ses pro- grammes, selon ses priorités et selon, évidemment,
les ententes avec le gouvernement fédéral, en accordant des
prêts à des municipalités et à des organismes qui
oeuvrent dans ce domaine. Le gouvernement fédéral, l'an dernier,
a pris une attitude différente, a dit: Nous voulons transiger
directement avec l'utilisateur de l'argent en question. Puisque les
utilisateurs, chez nous, sont principalement les municipalités et leurs
offices municipaux d'habitation, nous ne pouvions accepter, en vertu d'un
principe fondamental de la politique de notre gouvernement, que le gouvernement
fédéral transige directement avec les municipalités. Cela
nous a amenés à insister sur un régime différent.
Le régime que nous avons est effectivement différent et est,
à toutes fins pratiques, à sa première année
d'application, même si nous l'avons eu deux mois et demi après
l'adoption d'un arrêté en conseil qui autorisait la
Société d'habitation à procéder. Mais
c'était une solution un peu rapide. Nous avons donc accepté cette
situation et nous en examinons la portée.
Pour agir différemment, il aurait fallu trouver, dans le budget
de la province, des sommes additionnelles, et puisque nous comptions, depuis un
certain nombre d'années, sur la disponibilité de l'argent
fédéral, le changement de maîtrise d'oeuvre ne nous
semblait pas, au premier abord, un obstacle à la poursuite de nos
programmes. Ce qui est arrivé, c'est que le gouvernement
fédéral, par la suite, nous a indiqué que ses propres
programmes, programmes d'acquisition de maisons par les familles, seraient
privilégiés. C'est dans ce contexte que nous devons maintenant
revoir la question et voir si nous devons chercher à agir autrement,
mais agir autrement voudrait dire une redistribution de nos ressources ou bien
l'acquisition de ressources additionnelles par taxation ou autrement. C'est
là où nous en sommes présentement. Nous avons eu une
programmation 1974 à réaliser. Nous sommes en train de le faire.
Nous avons pu utiliser tout l'argent qui était prévu à
cette fin, et nous allons faire de même avec la programmation 1975. Nous
ferons l'évaluation des résultats que nous aurons obtenus
après cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans sa réponse, le
ministre, je pense, pour une fois, nous donne une image passablement plus
précise qu'il ne l'avait donnée des conséquences de la
signature des nouvelles ententes sur l'habitation qui ont été
faites, tout dernièrement, entre le fédéral, la
Société centrale d'hypothèques et de logement, et le
provincial par le biais de la Société d'habitation du
Québec.
Lorsque cette entente avait été connue, je me rappelle que
le ministre, en Chambre, avait mentionné avec force que le Québec
demeurait maître d'oeuvre dans le domaine de l'habitation. Je
m'aperçois, aujourd'hui, dans sa réponse, qu'il y a quand
même une nuance de taille, parce que le ministre nous parle surtout de
responsabilité prédominante pour employer son expression
de responsabilité prédominante du Québec, et il
nous a affirmé, textuellement, que ce que nous soumettions, une fois
cette entente connue, il nous a souligné très clairement que le
gouvernement fédéral
avait changé son attitude, d'où la
nécessité, peut-être, d'un réalignement de la part
du gouvernement du Québec.
Dans ce réalignement, d'après ce que le ministre nous a
dit, il s'attend à des orientations de fond à la suite des
études qu'il a commandées, entre autres le rapport Castonguay sur
l'urbanisme et également le rapport de M. Guy Legault sur
l'habitation.
Ce changement d'attitude du fédéral ne s'est-il pas
concrétisé par l'abolition de la clause 6 de l'article 2 de
l'entente qui est intervenue entre d'une part, le fédéral, par la
Société centrale d'hypothèques et de logement et la
Société d'habitation du Québec?
M. Goldbloom : Cette clause a été soumise à
une interprétation absolument fautive par le député de
Lafontaine pendant le débat qui a eu lieu en Chambre. Je voudrais que
cela soit clair que la Société d'habitation du Québec,
jusqu'à la conclusion des ententes de septembre dernier, agissait comme
intermédiaire. Aujourd'hui, depuis le 12 septembre, la
Société d'habitation du Québec n'agit pas comme
intermédiaire. Elle agit comme maître d'oeuvre. La clause
2.6...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais vous admettrez avec moi que
c'est un intermédiaire avec des pouvoirs drôlement importants qui
étaient contenus dans la clause 6 de l'article 2.
M. Goldbloom: La clause 2.6 est devenue superflue parce que c'est
l'emprunteur qui décide lui-même du type du projet ou de programme
d'habitation et de l'endroit où il entend réaliser ce projet ou
ce programme. Alors, la clause n'était plus nécessaire parce que
c'est la Société d'habitation du Québec qui est devenue
maître d'oeuvre et qui est devenue emprunteuse: donc elle était,
par le fait, habilitée à prendre les décisions, elle
n'avait pas besoin de clause 2.6 pour prendre ses propres décisions.
M. Bédard (Chicoutimi): Le gouvernement n'est-il pas
simplement cela peut être un jeu de mots maître
d'oeuvre à la place des municipalités dans le sens qu'il a tout
simplement repris aux municipalités des pouvoirs que celles-ci avaient
en échange de certains pouvoirs que la Société
d'habitation avait comme intermédiaire et qu'elle a cédés
au fédéral?
M. Goldbloom: Mais quels pouvoirs? C'est cela que je ne suis
jamais arrivé à comprendre.
M. Bédard (Chicoutimi): Essayez de m'expliquer les
pouvoirs qui sont contenus... les pouvoirs contenus à l'article 6 sont
très clairs et expliquez-moi pourquoi on a enlevé cet article qui
a fait l'objet de beaucoup de discussions auparavant.
La clause se lit comme suit: "II est convenu entre les parties que la
déclaration d'admissibilité a pour seul but de déterminer
que le projet peut faire l'objet d'un prêt en vertu de la loi et de fixer
le montant du prêt. La Société d'habitation du
Québec est seule responsable de l'évaluation du besoin, de
l'acceptation de l'emplacement et du nombre ainsi que de la grandeur des
logements, de l'approbation de la planification, de l'architecture, des plans
et devis, des normes et conditions d'occupation et aucun certificat
d'admissibilité ne sera refusé ou retenu pour des
considérations basées sur ces sujets ou sur d'autres de
même nature." Vous admettrez que c'est un intermédiaire qui avait
pas mal de pouvoirs et qui ne semble pas avoir récupéré,
étant donné que la clause est disparue, ces pouvoirs dans
d'autres clauses de l'entente.
Je sais que le ministre nous dit: Cela n'était plus
nécessaire parce qu'il y a eu le projet de loi numéro I que le
ministre a présenté en Chambre. A ce moment, le ministre l'avait
présenté comme devant être simplement un pouvoir
d'exception que se donnait le gouvernement vis-à-vis des
municipalités, mais il reste qu'avec le temps, on s'aperçoit que
ce n'est pas un pouvoir d'exception. C'est un pouvoir permanent. Ce n'est plus
un pouvoir d'exception.
Alors, à quelle place retrouve-t-on, dans l'entente, un texte
aussi clair, aussi concis et aussi explicite sur les pouvoirs de la
Société d'habitation du Québec face au
fédéral?
M. Goldbloom: C'est simplement parce que ce n'est plus
nécessaire. Ces mêmes pouvoirs existent et, puisque la
Société d'habitation du Québec prend ses
responsabilités et devient maître d'oeuvre, elle n'a plus à
dire au gouvernement fédéral: Vous allez nous accorder telle ou
telle chose comme pouvoirs.
Les pouvoirs sont implicites dans le rôle de la
société. On n'avait pas besoin de reproduire un texte pour dire
au gouvernement fédéral: C'est maintenant la
Société d'habitation du Québec qui agit comme maître
d'oeuvre et qui prend toutes les décisions.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est votre interprétation.
Je la respecte dans le sens que vous me le dites de bonne foi. Mais est-ce que,
en vertu de la nouvelle entente, le fédéral pourrait refuser un
prêt à la Société d'habitation du Québec
parce qu'il ne serait pas d'accord sur l'emplacement ou sur le nombre de
logements ou sur une question de planification?
M. Goldbloom: C'est une chose qui ne s'est jamais produite, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne vous demande pas si cela
s'est produit. Vous affirmez quelque chose. Je vous ai dit que je respectais
une expression d'opinion. Je vous pose une question très précise
pour voir jusqu'à quel point votre opinion peut se vérifier dans
les faits. Est-ce que le gouvernement fédéral, avec la nouvelle
entente, peut refuser un prêt au gouvernement du Québec, à
la Société d'habitation du Québec, parce qu'il n'est pas
d'accord sur l'évaluation du besoin ou il n'est pas d'accord sur
l'acceptation de l'emplacement, ou sur la grandeur des logements, sur
l'approbation de la planification? Si ce n'est pas le cas, donnez-moi, dans le
texte de l'entente, un texte aussi précis que celui-là qui puisse
me laisser croire que le fédéral ne peut pas refuser de
prêts pour des considérations exprimées à la clause
6.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que la
réponse est simple. Toute l'énumération de pouvoirs dans
la clause 2.6 demeure la prérogative de la Société
d'habitation du Québec et ce n'est pas sur chacun de ces
éléments que le gouvernement fédéral peut refuser
un prêt. La seule raison pour laquelle le gouvernement
fédéral pourrait refuser un prêt, c'est s'il dit: Nous
n'avons pas l'argent disponible. Alors, si un projet, comme par le passé
rien n'est changé est conforme à la Loi nationale
sur l'habitation, le gouvernement fédéral n'a pas d'autres
raisons possibles, d'autres justifications possibles, d'autres pouvoirs
possibles pour refuser un prêt qu'une limitation des
disponibilités financières.
M. Bédard (Chicoutimi): Si le gouvernement
fédéral n'est pas d'accord sur certains des
éléments qui sont inscrits dans la clause 6, est-ce qu'il ne peut
pas se donner simplement comme raison de façade qu'il n'a pas les fonds,
mais, effectivement, que la vraie raison soit qu'il veut un droit sur les
éléments que j'ai mentionnés et qui étaient
mentionnés auparavant à la clause 6 de l'article 2 des ententes.
Les autres provinces n'ont pas cette clause. Elles ne l'avaient pas. Il y avait
seulement le Québec qui l'avait. Une chose est certaine, si le
Québec l'avait, c'était pour des raisons très
précises et c'est pour des raisons très précises aussi que
je demande au ministre... C'est sûrement pourdes raisonstrès
précises que le gouvernement l'a enlevée.
M. Goldbloom: Très bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Tout à l'heure, vous avez
semblé donner une réponse autant au projet de loi I qu'à
l'abolition de la clause en disant qu'il fallait prévoir certains
ajustements avec le fédéral qui puissent nous permettre d'aller
chercher les fonds nécessaires pour l'habitation.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord jusqu'à
l'adoption du bill I de l'an dernier, le Québec, pour des raisons que
j'ignore, était la seule province à ne pas détenir, dans
sa propre loi, le pouvoir d'être maître d'oeuvre de ses projets
d'habitation. Donc, nous avons créé ce pouvoir par la loi en
question.
Deuxièmement, M. le Président, et surtout en l'absence de
ce pouvoir, s'il n'y avait pas eu de classe 2.6 dans l'entente,
précisant ces divers éléments, il aurait été
possible pour la municipalité et le gouvernement fédéral
de transiger directement ensemble, passant par-dessus la tête du
gouvernement fédéral. Cela n'est plus possible, est-ce clair?
Cela n'est plus possible. Donc, ce n'est plus nécessaire d'expliciter
tous ces éléments parce que sans cette précision dans
l'entente, il aurait été possible pour le gouvernement
fédéral de s'asseoir avec la municipalité et de parler de
l'évaluation du besoin, de l'acceptation de l'emplacement, du nombre et
de la grandeur des logements, de l'approbation de la planification, de
l'architecture, des plans et devis, des normes et conditions d'occupation et
des certificats d'admissibilité. Il aurait été possible
pour le gouvernement fédéral de prendre n'importe lequel de ces
éléments et de dire: On refuse le prêt parce qu'on n'est
pas d'accord sur ce point.
Donc, dans l'entente, on a inscrit tous ces éléments et on
a dit: La Société d'habitation du Québec est seule
responsable de toutes ces considérations. Une fois que les
municipalités n'étaient plus dans le portrait, c'était
nécessairement le gouvernement provincial, par le truchement de la
société d'habitation, qui était responsable de tout cela.
L'article n'a plus sa pertinence parce que cette pertinence s'appliquait aux
municipalités qui étaient maîtres d'oeuvre ou bien leurs
offices municipaux d'habitation. Aujourd'hui...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce ne sont pas les
municipalités.
M. Goldbloom: ...elles sont éliminées du tableau.
Alors maintenant, on a le gouvernement qui, par le truchement de la
Société d'habitation, agit directement. Ce n'est plus
nécessaire de dire que celui qui emprunte aura la responsabilité
de déterminer toutes ces choses.
M. Bédard (Chicoutimi): Quoique le pouvoir dont vous
parlez qu'avaient les municipalités, quand on regarde la clause 6, ce ne
sont pas les municipalités qui l'avaient, c'était la
Société d'habitation du Québec qui était la seule
responsable. Je dois comprendre, vous pouvez me répondre par oui ou par
non, qu'effectivement, le fédéral, en vertu de cette entente, ne
peut s'opposer à faire un prêt parce qu'il considère qu'il
n'est pas d'accord, soit sur l'emplacement, sur les normes, sur l'architecture
ou sur les éléments qui étaient contenus auparavant
à l'article 6. C'est votre interprétation?
M. Goldbloom: Dans notre esprit je ne suis pas avocat, je
ne m'aventure pas sur l'interprétation des mots sur le plan juridique
c'est clair, du début jusqu'à la fin des
négociations, avec le texte qui aété accepté, non
seulement par la Société d'habitation mais par le
ministère des Affaires intergouvernementales et par le conseil des
ministres... dans l'esprit de tout le monde, que le fédéral n'a
aucun pouvoir d'intervention et n'a pas le droit de refuser un prêt pour
un projet qui est conçu selon l'entente par la Société
d'habitation du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Légalement, je dois vous
dire que je ne suis pas d'accord avec votre interprétation parce
qu'effectivement ces pouvoirs qui étaient aux municipalités,
même si vous les avez repris, vous n'avez repris que les pouvoirs des
municipalités. Le pouvoir de décider, d'être le
véritable maître d'oeuvre en matière d'habitation,
était donné non pas aux municipalités, mais à la
Société d'habitation du Québec, dans la clause 6 qui est
maintenant disparue.
Quand vous avez présenté le projet de loi 1, si je me
rappelle bien, je pourrais vous citer textuellement, vous l'aviez
présenté comme un pouvoird'ex-ception, face aux
municipalités, dans ce sens que le gouvernement n'en userait que
lorsqu'il serait face à une situation d'inertie de la part de certaines
municipalités de procéder en matière d'habitation.
C'était bien ça? Textuellement.
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'heure actuelle, vous admettez
avec moi, ce n'est plus un pouvoir d'exception. Même si vous aviez
présenté la loi comme ça. Ce n'est plus un pouvoir
d'exception.
M. Goldbloom: Cela est exact, M. le Président, quand nous
avons rédigé ce projet de loi, nous n'avions pas, en perspective,
l'application de cette maîtrise d'oeuvre à tous les projets dans
la province.
Nous avions certains problèmes particuliers, notamment, dans de
petites municipalités, où le nombre d' unités de logements
étant restreint, il n'y avait pas de soumissionnaire.
Nous avons voulu régionaliser les petits projets, les grouper en
une seule unité de soumission et de demande de soumissions, si vous
voulez, et ainsi intéresser des soumissionnai res à faire le
travail qui est clairement nécessaire.
C'est par la suite, quand les négociations ont continué
leur progrès qui, à certains moments, était difficile, que
nous avons constaté que cette attribution de pouvoirs à la
Société d'habitation du Québec était la solution
à l'impasse, qui nous plaçait devant un désir du
gouvernement fédéral de transiger directement avec l'utilisateur
plutôt que de prêter pourque l'argent soit reprêté
à l'éventuel utilisateur. Puisqu'il s'agissait de nos
municipalités et nous ne pouvions et nous ne pouvons accepter ce contact
direct, nous avons dit: La loi nous donne la solution.
La loi donne l'autorité à la Société
d'habitation soit d'agir, soit de mandater une municipalité à
agir. Alors, nous avons dit au gouvernement fédéral: La loi est
déjà modifiée et, si vous ne voulez pas prêter de
l'argent qui serait reprêté, nous avons déjà le
pouvoir d'agir comme maître d'oeuvre et nous n'accepterons pas que vous
transigiez directement avec les municipalités; il faudra que vous
transigiez avec nous.
M. Bédard (Chicoutimi): Les municipalités, en
devenant maîtres d'oeuvre pour employer votre expression
cela veut dire que les municipalités, à l'avenir, ne vont avoir
comme fonction que de solliciter des projets et de les administrer.
Effectivement, c'est la Société d'habitation du Québec
elle-même qui va réaliser les projets de logement social, qui va
demeurer, par la suite, propriétaire de ces logements sociaux, ce qui
revenait auparavant aux municipalités, et que les municipalités
ne pourront plus en acquérir la propriété, comme elles le
faisaient auparavant, avec une contribution de 5% qu'elles versaient.
Mais il reste que les municipalités devront quand même
contribuer à 10% du projet, s'il y a des déficits. Ce n'est pas
parti.
M. Goldbloom: Aux déficits d'exploitation, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, le seul pouvoir des
municipalités, c'est de solliciter des projets, maintenant, et de les
administrer.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, tout ce que vient de
dire l'honorable député de Chicoutimi est vrai, mais il existe
toujours le loisir, pour la Société d'habitation, de mandater une
municipalité ou un office municipal d'hbitation, pour agir à sa
place. Ce pouvoir existe. Il serait également concevable qu'il y ait,
par exemple, un arrangement par bail emphytéotique qui ferait en sorte
qu'éventuellement, la propriété reviendrait à la
municipalité. Si la municipalité était, par exemple,
propriétaire du terrain, et accordait à la société
un bail emphytéotique sur le terrain. A la fin de ce bail
emphytéotique, l'immeuble reviendrait à la
municipalité.
Ce n'est pas le désir de la Société d'habitation ni
du gouvernement de bâtir un grand empire ni de diminuer plus qu'il ne le
faut l'importance des municipalités dans tout ce processus qui
représente des besoins locaux, surtout. Mais l'interprétation
donnée par l'honorable député de Chicoutimi à
l'entente est absolument précise.
C'est la société qui est maître d'oeuvre, c'est la
société qui va exécuter les travaux et c'est la
société qui sera propriétaire des immeubles.
M. Bédard (Chicoutimi): A moins de cas d'exception de
l'importance des municipalités, elle n'existe plus. Je pense qu'il faut
quand même être logique avec ce qu'on avance. Quand vous dites
qu'il pourra arriver des cas où la Société d'habitation du
Québec pourra permettre à des municipalités d'agir
à sa place, il reste quand même qu'on assiste avec l'entente
à la fin de la possibilité pour le gouvernement du Québec
de prêter directement à des municipalités les sommes qu'il
reçoit du fédéral.
M. Goldbloom: Nous n'avons pas comme politique de réaliser
des projets sans le concours de la municipalité.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que je voudrais dire, ce que je
vous demande, c'est si ce n'est pas clair, dans l'entente, que, maintenant, il
y aura impossibilité pour la Société d'habitation du
Québec de prêter l'argent qu'elle reçoit du
fédéral aux municipalités.
M. Goldbloom: C'est cela, M. le Président. Rien ne nous
empêche d'en prêter d'autre, mais l'argent qui vient du
fédéral, c'est la condition.
M. Bédard (Chicoutimi): Je parle de l'argent du
fédéral.
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Ceci a également comme
effet que les coopératives d'habitation, à l'heure actuelle,
devront s'adresser directement au fédéral.
M. Goldbloom: Les organismes à but non lucratif, en
général, oui, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): En parlant d'organismes à
but non lucratif, pourriez-vous nous donner plus d'explications sur la
définition d'un organisme sans but lucratif, parce que, à la
lecture du projet de
loi no 1, c'est une définition qui, effectivement, ne nous
mène pas tellement loin dans le sens suivant? C'est qu'on dit d'abord :
L'article 1 de ce projet précise la définition d'un organisme
sans but lucratif. Si on revient à l'article 1, il est dit: Organisme
sans but lucratif: Tout organisme ou corporation sans but lucratif et toute
association ou coopérative reconnue selon les exigences des
règlements de la société." Pour celui qui lit la loi, on
dit: La définition d'un organisme sans but lucratif est un organisme
sans but lucratif. Pourriez-vous donner plus d'explications
là-dessus?
M. Goldbloom: M. le Président, il fallait donner une
définition et cette définition découle de celle
donnée par le ministère des Insitutions financières,
Compagnies et Coopératives. Il fallait une concordance dans nos lois
avec cette définition. C'est essentiellement pour cette raison que la
définition qui paraît à l'article 1 est extrêmement
générale. C'est-à-dire que si le ministère des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives
reconnaît un organisme comme étant à but non lucratif, tel
sera le cas pour les fins de l'application de la loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Permettez-moi de donner un
exemple, pour expliquer, dans mon esprit, en tout cas, le mien personnellement,
ce que vous entendez, ce que la SHQ ou le gouvernement entend par un organisme
sans but lucratif. On se souvient, par exemple c'est un exemple qui est
déjà arrivé du chalet de repos que le grand ami de
Paul Desrochers, M. Marc Carrière, s'était fait construire aux
frais de la SHQ. D'ailleurs, cela a été un cas qui a
été dénoncé à l'époque par
Québec-Presse. Y a-t-il eu une action ou une enquête qui a
été faite dans ce cas et qui a donné des
résultats?
M. Goldbloom: Sur le cas particulier, c'est un dossier que je ne
connais pas en détail personnellement, mais c'était un immeuble
qui était conçu comme institut des sciences commerciales. Si la
Société d'habitation a envisagé l'attribution d'un
prêt à cet organisme, c'est parce que l'intention exprimée
était de convertir l'immeuble en résidence d'étudiants, et
cela avec l'approbation du ministère de l'Education. Les
résidences d'étudiants sont admissibles au programme de la
société. Puisqu'enfin de compte ce n'est pas l'utilisation qui a
été choisie à la fin, le prêt a été
retiré et remboursé intégralement.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il n'y a pas eu
remboursement, est-ce qu'il n'y a pas eu une demande du gouvernement qu'il y
aurait eu un remboursement de Marc Carrière?
M. Goldbloom: Oui, il y a eu un remboursement intégral du
prêt dans ce cas.
M. Bédard (Chicoutimi): Suite à cet exemple qui a
amené les complications dont vous nous parlez, qui a amené le
remboursement aussi, est-ce que le ministère a prévu certains
mécanismes pour que cette situation ne se retrouve pas, ne se
répète pas?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il faut dire
d'abord que, si un projet est présenté en bonne et due forme et
vise le genre de construction et le genre d'utilisation de l'immeuble qui sont
acceptables dans le cadre normal du financement par la Société
d'habitation, ce dossier sera étudié à sa juste valeur. Si
n'importe quel immeuble construit ou autorisé n'est pas utilisé
pour les fins pour lesquelles l'approbation a été donnée,
la transaction est annulée et le remboursement du prêt est
exigé.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'affirme pas que c'est le cas,
mais il restequ'on nousasignaléqu'il se pourrait qu'il y ait un cas
semblable en ce qui regarde le cas des habitations de l'Industrie
incorporée à Joliette. Est-ce que le ministre est au courant?
S'il n'est pas au courant, est-ce qu'il y a possibilité de faire une
petite enquête pour voir si on ne se retrouverait pas devant un cas comme
celui de Marc Carrière où il y avait remboursement?
M. Goldbloom: Avant de répondre sur le cas particulier, et
je m'informerai pour pouvoir le faire, j'aimerais souligner que les
municipalités, tout comme la Société d'habitation et le
gouvernement provincial, ne sont pas dans le commerce immobilier. Ils ne
doivent pas l'être. C'est-à-dire que, si c'est une fonction
sociale qui est accomplie, cette fonction est respectable et doit être
financée dans la mesure de nos moyens par l'autorité publique.
Mais si, ultérieurement, il y a un changement de destination, changement
d'utilisation de l'immeuble, alors il faut revenir sur tout le processus de
décision et rapporter l'argent au secteur public qui a été
consacré à cette fonction, si ce n'est plus justifié de
placer l'argent, de placer les deniers publics dans une telle entreprise.
Maintenant, si vous m'excusez quelques secondes, j'essaierai d'avoir des
renseignements sur le cas particulier de Joliette.
M. le Président, on m'informe que le projet en question est
effectivement la responsabilité d'un organisme à but non
lucratif, et que la Société d'habitation a accepté de
financer cet organisme pour la construction des immeubles. Par contre, puisque
l'organisme qui administre le complexe résidentiel ne loue pas les
unités de logement selon l'échelle de loyer acceptée par
la Société d'habitation... Il y a une nuance que je devrais
apporter, M. le Président, c'est que l'organisme en question ne loue pas
selon l'échelle des loyers, même si, dans les faits, les loyers
peuvent correspondre. Mais, puisque l'organisme ne loue pas selon notre
échelle de loyer, nous n'avons pas subventionné cette location.
La seule chose, c'est que certains occupants étant dans une
situation financière qui pose pour eux des difficultés, en autant
que ce soit des personnes âgées pourraient être
admissibles à une subvention au loyer, pour leur permettre de continuer
à vivre là. Mais le projet comme tel n'est pas
subventionné pour les frais d'exploitation.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour en revenir à la clause
no 6 de l'article 2 des dernières ententes entre la
Société d'habitation et la Société centrale
d'hypothèques, une chose est certaine simplement pour
résumer le débat et faire une demande au ministre c'est
qu'avant, avec la clause 6 de l'article 2, il était clair,
textuellement, que le Québec avait tous les pouvoirs concernant
l'habitation. Je dis bien: II était clair, textuellement. Là, on
est obligé, pour retrouver ce pouvoir, de s'en remettre quand même
à des interprétations juridiques que nous a faites le ministre,
avec lesquelles noue ne sommes pasd'accord. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité j'imagine que cela a peut-être
été fait étant donné que j'ai lu toutes les
ententes, et, humblement, à mon avis, on ne retrouve pas cette assurance
exprimée à la clause 6 de l'article 2, l'ancienne clause,
à l'intérieur de l'entente que j'ai eu l'occasion de lire
remarquez que c'est une opinion personnelle est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité, si ce n'est déjà fait, que le
ministère ait une opinion juridique très claire, de la part de
juristes, sur ce point précis, qui est quand même capital?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que l'on comprend,
parce que je l'ai explicitée, la raison d'être de cet article dans
les ententes précédentes. Notre interprétation est la
suivante et elle est simple: Le fait de désigner, dans notre loi, la
Société d'habitation comme maître d'oeuvre, règle
tous ces problèmes et donne à la société tous ces
pouvoirs, sans possibilité, pour le gouvernement fédéral,
d'intervenir et de choisir des projets selon son point de vue sur
quelqu'élément que ce soit. Nous avons eu l'avis du
ministère des Affaires intergouvernementales sur ce point, et nous avons
eu l'avis du comité consultatif de hauts fonctionnaires qui groupe
plusieurs ministères, et qui conseille le ministère des Affaires
intergouvernementales et qui comprend des avocats.
Or, nous avons soumis au ministère des Affaires
intergouvemementales, en toute connaissance de cette considération, les
textes successifs parce qu'il y a eu des négociations pendant un temps
considérable et un texte en a remplacé un autre et, enfin, le
texte définitif est celui que l'on connaît.Tout le long de ces
négociations, nous avons obtenu l'avis du ministère des Affaires
intergouvernementales sur l'opportunité de signer et puisque ce qui nous
préoccupait et je tiens à ce que cela soit clair
était exactement ce qui préoccupe le député de
Chicoutimi, exactement ce qui préoccupait, avant lui le
député de Lafontaine qui s'exprimait sur la question,
c'était d'assurer l'intégrité de nos programmes et
d'être certain que nos programmes seraient à l'abri de caprice
fédéral, s'il y en avait. C'était dans cette optique que
nous avons rédigé successivement les textes proposés et
c'est dans cet esprit que nous avons signé l'entente.enfin.
Alors, ce n'était pas par incurie et ce n'était pas par
négligence. C'est en toute connaissance de cause que le texte a
été rédigé de cette façon dans la conviction
que le fait de désigner, par une loi du Québec, la
Société d'habitation du Québec comme maître d'oeuvre
lui donnait tous les pouvoirs énumérés auparavant dans
l'article 2.6 et en exclusivité.
M. Bédard (Chicoutimi): Que le gouvernement ait
négocié cette entente dans un esprit très précis
que nous énonce le ministre, qu'il l'ait fait avec une
définition, dans son esprit, très précise de ce que
représente le mot "maître d'oeuvre", c'est clair, maisle ministre
comprendra que cela ne règle pasla situation parce que le
fédéral peut l'avoir rédigée dans un esprit
très précis aussi et peut l'avoir rédigée avec une
définition qui n'est pas la même que celle du gouvernement
québécois sur le mot "maître d'oeuvre". Et on sait que
toute convention s'interprète, non seulement à partir de ce que
pense une partie, mais à partir de l'esprit des deux parties qui sont
concernées dans la convention. Il y a plusieurs parties qui sont
concernées dans une convention. Alors, on n'a quand même pas
l'assurance que le fédéral a le même esprit et la
même définition que le gouvernement du Québec du mot
"maître d'oeuvre" et on n'a surtout pas l'assurance juridique que
"maître d'oeuvre" peut couvrir autant que veut le croire le ministre. Il
peut y avoir des maîtres d'oeuvre qui sont soumis à des conditions
qui diminuent grandement leur capacité d'agir.
M. Goldbloom: Je dois dire que nous vivons présentement la
mise en vigueur de la programmation I974 et qu'il n'y a eu aucune
difficulté. Nous avons continué d'agir dans ce même esprit
et selon cette même ligne de pensée et
l'arrêté-en-conseil adopté au mois d'octobre pour confirmer
l'autorisation à la Société d'habitation du Québec
à agir comme maître d'oeuvre a été
rédigé dans le même sens et a indiqué que la
Société d'habitation du Québec prenait dorénavant
la place des municipalités pour la mise à exécution des
projets.
Tout cela se tient comme esprit et comme interprétation. Le
député de Chicoutimi demande que nous ayons un avis juridique sur
l'interprétation puisque je ne suis pas seul responsable de cela et
c'est notamment le ministère des Affaires intergouvernementales qui
dirige les négociations avec d'autres gouvernements, même si, dans
les faits, il y a le ministère concerné qui poursuit les
discussions, le ministère des Affaires intergouvernementales doit
toujours être présent et doit toujours participer aux discussions
et approuver les conclusions.
Je soumettrai la question au ministère des Affaires
intergouvernementales et...
M. Bédard (Chicoutimi): Entre-temps, peut-être que
la manière de savoir jusqu'à quel point il peut y avoir conflit,
ce serait de trouver le moyen de faire poser la question au Parlement
fédéral. Non pas que vous le fassiez personnellement, mais je
serais surpris de voir l'interprétation, la réponse à une
question qui serait posée au premier ministre où au ministre
responsable concernant l'interprétation du fédéral sur le
mot maître d'oeuvre et l'esprit dans lequel il a négocié
cette entente.
M. Goldbloom: M. le Président, tout ce que je peux vous
dire, c'est que nous avons fait part au gouvernement fédéral et
à l'opinion publique de l'interprétation que nous avons
donnée.
M. Bédard (Chicoutimi): La vôtre.
M. Goldbloom: II n'y a pas eu de divergence de vues
exprimée par le gouvernement fédéral et rien dans les
relations des récentes années ne nous permet de faire le
procès d'intention du gouvernement fédéral dans ce
sens.
M. Bédard (Chicoutimi): Quoique si le gouvernement
libéral, dans son esprit, croit avoir récupéré ce
pouvoir dont on a parlé, ce n'est pas à son avantage de faire du
feu d'artifice parce que celui qui a moins de pouvoirs prétend en avoir
plus.
M. Goldbloom: Oui, évidemment...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'on ne peut pas se fier
au silence d'Ottawa face à l'interprétation du Québec pour
croire qu'Ottawa est d'accord. Parce que ces gens ont une manière
d'exprimer leur idée et leur interprétation, ce sont eux qui ont
l'argent en main.
M. Goldbloom: Evidemment, M. le Président, pour certaines
personnes, le gouvernement fédéral est toujours le gros
méchant.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas le gros
méchant, mais c'est quand même quelqu'un qu'on doit traiter de la
même manière que n'importe quel autre individu avec lequel on fait
une convention. Dans le sens que les deux parties qui font une convention l'une
avec l'autre, il est clair que dans leur esprit mutuellement c'est
honnête à part cela chacune essaie de
récupérer le plus de pouvoirs possible ou d'obtenir le plus
d'avantages possible. Ce n'est pas une question de gros méchant
d'Ottawa. Chacun joue son jeu.
M. Goldbloom: Mais quand même, M. le Président, le
Parti québécois étant le parti que l'on connaît, a
tendance...
M. Bédard (Chicoutimi): Une bonne tendance de ce
temps-ci.
M. Goldbloom:... à souligner, dans chacune de ses
interventions, que le gouvernement fédéral, dans son optique,
aurait, presque certainement, des velléités qui iraient à
l'encontre des intérêts du Québec. C'est une
interprétation que je ne partage pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas le sujet. Ce n'est
pas avoir des velléités qui vont à l'encontre des
intérêts du Québec, c'est une partie à une
convention. Il y a une chose qui est certaine, vous ne pouvez quand même
pas nier que le fédéral a des velléités de conclure
une entente qui fait son affai re, pas nécessairement contre les
intérêts du Québec, mais qui fait son affaire, le
Québec, quand il conclut une entente avec le fédéral, il
le fait lui aussi dans l'esprit de conclure une entente qui lui soit favorable.
J'imagine au moins cela comme base.
M. Goldbloom: J'espère, M. le Président, et j'en
suis convaincu, que les relations familiales de nos amis péquistes sont
meilleures que les relations fédérales-provinciales qu'ils
envisagent tout le temps. Pour nous, ce sont également des relations
familiales qui ne sont pas parfaites et il y a parfois...
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le domaine de nos familles,
à l'intérieur du PQ, je pense qu'on peut s'occuper de nos...
M. Goldbloom: J'ai dit que j'en étais convaincu.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, je ne vous ai pas
posé ces questions au nom du Parti québécois comme tel,
mais au nom de l'Opposition officielle.
M. Goldbloom: Cela, c'est une nuance qui m'échappe pour
l'instant.
M. Bédard (Chicoutimi): Elle vous échappe?
Croyez-vous que même si le Parti québécois n'était
pas l'Opposition officielle, si c'était un autre groupe qui était
l'Opposition officielle, qu'il n'aurait pas comme objectif et comme
préoccupation de vous poser exactement les questions que je vous pose
pour savoir jusqu'où et jusqu'à quel point l'intérêt
du Québec a été préservé?
M. Goldbloom: Mais la nuance ne veut pas dire que le Parti
québécois n'est pas un parti séparatiste.
M. Bédard (Chicoutimi): Non.
M. Goldbloom: D'accord. Que ce soit clair.
M. Perreault: Excepté, M. le ministre, que les questions
n'auraient pas la même orientation.
M. Bédard (Chicoutimi): On va commencer à se
demander si ce seraient les mêmes réponses.
Dans le budget ontarien déposé mardi, on y retrouve une
mesure importante pour l'accès à la propriété.
Il s'agit, entre autres, d'une subvention de $1,500 comme aide à
l'acquisition d'une première maison. Est-ce que le ministre envisage
peut-être une mesure semblable au niveau du Québec?
M. Goldbloom: Pour l'instant, M. le Président, la question
est en suspens. Nous avons eu...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous voulez me dire que
la question a été étudiée?
M. Goldbloom: Oui, mais sans que des conclusions aient
été tirées de façon positive. Je n'exclus pas la
possibilité de renouvellement d'un programme d'habitation familiale.
Mais, jusqu'à maintenant, avec la fin du programme qui existait jusqu'au
mois de juin dernier, nous n'avons pas trouvé les moyens, devant surtout
l'entrée du gouvernement fédéral dans ce champ...
M. Bédard (Chicoutimi): Le gouvernement
fédéral était dans ce champ avant?
M. Goldbloom : Pas depuis très longtemps, M. le
Président. Ce sont les dernières modifications à la Loi
nationale sur l'habitation qui...
M. Bédard (Chicoutimi): Qui ont fait qu'il est
entré dans le champ.
M. Goldbloom: ...ont constitué l'entrée du
gouvernement fédéral dans le domaine et pendant un temps
considérable avant cela. Depuis 1948, pour être plus
précis, le Québec agissait seul dans ce domaine. Si nous n'avons
pas voulu reconduire ce programme, c'est parce qu'en juin 1973 le gouvernement
fédéral est entré sur la scène. Nous avons revu
notre programme, nous avons constaté que les barèmes, les
contraintes, parce que les barèmes, dans ce cas, étaient des
contraintes, des restrictions sur la valeur de la maison et sur le revenu de la
famille qui voulait acheter cette maison, que ces barèmes étaient
effectivement trop restrictifs, mais, par contre, que pour être plus
généreux, il aurait fallu ajouter des sommes considérables
au budget de la province. Ces sommes n'étaient pas disponibles. Nous
n'étions pas convaincus que, devant le grand éventail de
problèmes sociaux que nous connaissons, c'était la
priorité que nous devions accorder à l'utilisation de cette somme
d'argent. C'est dans ce contexte que nous avons repensé le
problème, nous nous sommes dit: Le gouvernement fédéral,
depuis peu de temps, agit dans le domaine et les Québécois
pourront profiter du programme fédéral; donc, nous allons
repenser notre action et utiliser notre argent aux meilleures fins sociales que
nous pouvons définir.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que l'Ontario aurait pu
tenir le même raisonnement. En Ontario, l'an passé, il y a eu
peut-être 50% au moins de plus de construction de maisons que dans le
Québec. Est-ce que, en vue d'une telle mesure, lorsque vous parlez de
sommes disponibles de la part du gouvernement, pour donner suite à une
loi dans ce sens, le gouvernement étudie aussi l'effet
d'entraînement que pourrait avoir une telle mesure sur la construction
domiciliaire?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, et nous
étudions aussi l'effet d'entraînement qu'une telle mesure peut
avoir sur l'endettement des gens qui n'ont pas beaucoup d'argent. C'est
là une préoccupation importante. Je pense que nous devons
repenser en profondeur toute cette question d'utilisation d'argent pour amener
des gens à s'endetter. Est-ce que c'est la meilleure chose à
faire? Est-ce que c'est la meilleure chose pour ces familles en question?
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne pense pas qu'il faille voir
le problème dans ce sens. On parle d'aider des couples, par le biais
d'une subvention, c'est ce que fait l'Ontario, elle donne une subvention de
$1,500 pour les aider à l'acquisition d'une première maison, ce
n'est pas de l'endettement supplémentaire.
M. Goldbloom: Non, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Le besoin d'une maison exsitera
toujours.
M. Goldbloom: On sait que le revenu moyen, en Ontario, est plus
élevé que chez nous. Pour acheter une maison, il faut avoir
l'argent. Si l'on consacre l'argent à cette fin, on ne l'a pas pour
d'autres fins. Si le revenu moyen est plus élevé, les Ontariens
sont mieux placés pour s'adresser au marché et acheter des
maisons.
Le coût des maisons grimpant, il faut se demander quelle est la
marge entre le revenu moyen, et donc la possibilité. Il est vrai que
c'est un investissement plutôt qu'un endettement. D'accord. Il faut quand
même payer. Si on ne réussit pas à faire les paiements
réguliers, on perd la maison et on perd l'argent versé, ce qui
est grave. C'est un risque dans lequel on ne doit pas entraîner des
familles québécoises, si la marge, entre le revenu moyen et le
coût d'une maison, est trop grand, trop large.
M. Bédard (Chicoutimi): Ne pensez-vous pas que l'Ontario
n'a pas pensé à tout cela avant de le faire? Voyons donc!
M. Goldbloom: M. le Président, quand le revenu augmente,
la marge de manoeuvre augmente considérablement. Nous avons tendance
à parleren termes de pourcentage et de dire, par exemple, que l'on ne
doit pas payer plus de 25% de son revenu pour son logement.
Si l'on a, par exemple, un revenu familial de $6,000 et si l'on paie 25%
de cela pour son logement, on a $4,500 pour suffire à ses autres
besoins.
Si on a $10,000, on a $7,500 qui demeurent disponibles et si l'on a
$16,000, on a $12,000 qui demeurent disponibles pour les autres besoins.
Alors, la marge de sécurité est beaucoup plus grande et la
possibilité de se trouver dans une situation où le paiement ne
pourrait se faire, pour des raisons imprévues au moment de prendre
l'engagement et de se trouver devant une perte de la maison et de l'argent
déjà versé, ce danger est plus grand à mesure que
le revenu est plus faible. Si la marge est plus grande en Ontario et si
l'Ontario trouve que, sur le plan social, cela répond aux principaux
besoins, aux besoins prioritaires, c'est une décision du gouvernement
ontarien.
On a vu que, dans ce budget, il y a une saveur qui se retrouve dans
plusieurs gestes, n'est-ce pas? Je ne vais pas plus loin que cela, mais je
pense que, dans le rythme normal des budgets, peut-être que notre
décision, qui reste ouverte, est quand même la plus sage pour
l'instant.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est presque en train
de nous dire que, en ce qui le regarde, il trouve que les
Québécois ne gagnent tout simplement pas assez pour être
capables de profiter équitablement et raisonnablement d'une mesure comme
celle-là.
Je pense que la préoccupation du ministre.de ne pas contribuer
à l'endettement systématique de familles pour l'achat de maison,
c'est une préoccupation, mais il reste quand même qu'on peut y
pallier par des critères ou des conditions qu'on impose, conditions et
critères de revenu, critères de possibilité
financière des familles, avant que...
II faudrait que ces critères soient respectés avant qu'une
aide financière de $1,500 ou d'un autre montant soit octroyée. Je
pense que c'est quand même relativement facile d'établir, pour un
gouvernement, certains critères ou certaines conditions qui devront
être respectés pour qu'une famille ait droit à cette
aide.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai trois choses à
ajouter à ce que j'ai dit tout à l'heure. L'Ontario prend $500
millions pour faire des prêts à des gens qui voudraient s'acheter
une maison. C'est beaucoup d'argent que nous n'avons pas, présentement,
à notre disposition.
Deuxièmement, puisque, justement, le revenu moyen est plus
élevé en Ontario et ce revenu moyen constitue une contrainte
quant à la disponibilité du programme fédéral, la
proportion des familles onta-riennes qui est exclue du programme
fédéral est plus élevée.
Effectivement, le pourcentage de familles québécoises qui
ont pu profiter de ce programme fédéral est plus
élevé qu'en Ontario et que dans la plupart des autres provinces.
Je n'ai pas les chiffres précis pour les autres provinces.
Finalement, M. le Président, nous ne pouvons tout faire. Il y a
toutes sortes de besoins sociaux et nous devons choisir. Chaque choix
amène la critique que l'on aurait dû faire l'autre chose, mais on
comprend que, n'étant pas en mesure de tout faire c'est le cas de
tout gouvernement, soit que l'Ontario a une marge de manoeuvre plus importante
que la nôtre nous sommes obligés de dire oui à
certains programmes et non à d'autres. Devant l'ensemble de ces
considérations, nous avons décidé de laisser ce programme
en suspens pour encore un certain temps, cet ancien programme
québécois dont des familles continuent de
bénéficier quand même.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord sur des points
exprimés par le ministre, il faut quand même voir ces moyens, mais
je suis surpris par sa fin où il nous annonce qu'on a suspendu,
temporairement, en tout cas, les études concernant la possibilité
d'amener une mesure de cette nature. J'espère en tout cas une chose,
c'est que, comme cela a été le cas lorsqu'on a parlé de la
spéculation foncière, on n'attendra pas les retombées de
cette politique, en Ontario, avant de penser que ce serait peut-être
important, tout au moins, de continuer à étudier cette
possibilité pour le bien de l'ensemble des foyers
québécois qui veulent acquérir une première
maison.
M. Goldbloom: M. le Président, si l'on est pour agir dans
un tel domaine, il faut avoir les ressources nécessaires. Il y a deux
façons d'agir. On peut prêter de l'argent et insister sur son
remboursement, évidemment, ou on peut en donner. Pour qu'un programme
soit valable, dans notre contexte, nous sommes convaincus qu'il faudrait donner
de l'argent. Pour donner de l'argent, il faudrait identifier une somme que nous
évaluons à peut-être $40 millions. J'ai parlé de
$500 millions, en Ontario. Nous savons que c'est pour consentir des
prêts, mais si nous voulons réussir un programme qui aura un
impact, il faut évaluer l'impact en fonction des considérations
que j'ai mentionnées vers le début. Mais si nous sommes pour
consacrer $40 millions à cela, non pas pour des emprunts, mais pour des
subventions, si vous voulez, à ce moment, il faut que le gouvernement,
dans son ensemble, avec l'avis du Conseil du trésor, soit convaincu que
c'est là que les $40 millions doivent aller.
Le projet d'amélioration est toujours à l'étude,
mais, devant l'obstacle financier, nous n'avons pas présentement une
solution que je peux annoncer.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Le ministre peut-il
faire le point sur l'important projet de rénovation urbaine dans le
quartier Saint-Sauveur, à Québec, pour lequel un montant
d'environ $3 millions avait été prévu par la SHQ?
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai certains
détails sur ce programme qui a été divisé en deux
parties. La première partie, qui concerne les îlots qu'on a
désignés comme 1 et 3, représente des travaux de
$3,136,000 dont on prévoit l'exécution pour une valeur de
$1,100,000 en 1975/76. Dans l'autre partie, l'îlot no 2, des travaux sont
prévus pour une valeur de $1,912,000. L'on prévoit que $650,000
seraient dépensés en 1975/76. Cela veut dire, en chiffres ronds,
un total de $5 millions de travaux, la subvention atteindra $3.75 millions en
chiffres ronds. Cela, pour l'amélioration de quartiers; il y a
aussi...
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse, vous avez
parlé de l'îlot 1 et l'îlot 2...
M. Goldbloom: 1 et 3 dans le premier paquet, l'îlot 2 dans
le deuxième paquet. Il y a aussi une subvention prévue pour la
restauration. On désigne comme restauration hors zone $1,312,500. L'on
prévoit que l'on dépensera $300,000 en 1975/76 sur ce montant.
C'est donc un investissement assez important dans le quartier
Saint-Sauveur.
M. Bédard (Chicoutimi): Quelle part est faite dans ce
projet à la hausse certaine et prévisible qui surviendra
concernant les loyers dans ce quartier, parce que je pense que c'est le dernier
réservoir de loyers à prix modique?
M. Goldbloom: M. le Président, je suis bien au courant de
l'inquiétude que l'on exprime dans ce quartier de la ville de
Québec quant au danger de hausse de loyer par rapport à la
restauration des maisons et à l'amélioration du quartier. Je dois
sou-lignerque le programme de restauration de maisons prévoit que le
gouvernement provincial accorde 12.5%, la municipalité 12.5% pour faire
25%, le gouvernement fédéral jusqu'à 50%, pour faire un
total de 75%. Ce qui veut dire qu'en toute logique, le maximum d'augmentation
de loyer pourrait être de 25%.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites 25%,
est-ce que vous voulez nous dire qu'il y a eu une étude sur
l'augmentation certaine que cela va amener au niveau des loyers, des logements
ou de la taxe foncière?
M. Goldbloom: Ce que je veux dire, M. le Président, c'est
que, si les trois paliers de gouvernement paient 75%, le propriétaire
n'aurait aucune justification pour augmenter de plus de 25%, ses loyers, parce
que c'est tout ce qu'il paiera.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais s'il le fait?
M. Goldbloom: S'il le fait, nous serons d'abord devant une...
Excusez-moi une seconde. Je voud rais que ce que je viens de dire soit clair.
Je n'ai pas voulu indiquer une augmentation du loyer comme telle, à un
degré de 25%, mais plutôt une augmentation d u loyer pour couvrir
le coût ou 25% du coût des améliorations qu'aurait
entreprises le propriétaire, et cela peut être amorti sur une
période d'années. Donc, ce n'est pas nécessaire que le
propriétaire vise la récupération de son argent dans la
première année. Telle procédure ne serait pas
justifiée, non plus.
Nous avons une échelle de loyers, et nous devons comparer avec
l'échelle les coûts de loyers qui résulteraient de cette
opération. Si nous constatons qu'effectivement nous plaçons des
personnes dans une situation où les loyers dépasseraient leurs
moyens, à ce moment-là, il faudrait trouver un moyen
d'intervention pour éviter que ces personnes soient placées dans
une situation impossible.
M. Bédard (Chicoutimi): Ne serait-il pas
préférable, pour éviter de se trouver devant une situation
comme celle-là, de propriétaires qui veulent en profiter, en
termes de hausses de loyers, parce qu'on parle de 25% et c'est le
minimum de prévoir quand même certaines règles
devant être connues des locateurs avant, plutôt que d'attendre
après, lorsque la situation sera devenue presque impossible? Parce que
je crois que c'est un des quartiers où se situent, en fait, les gens les
moins en moyen, les moins capables de payer. Devant une hausse de loyer aussi
appréciable que celle qu'on est en droit de penser, plus encore s'il y
en a qui se permettent de profiter de la situation, à ce
moment-là, on sait qu'il n'y a pas de place prévue pour ces gens
où ils peuvent déménager et, autrement dit, demeurer dans
un quartier bien précis où les prix du loyer et du logement sont
abordables.
M. Goldbloom: Le point souligné par l'honorable
député de Chicoutimi est certainement valable. Il faudra que tout
le processus se poursuive à la lumière du jour et que l'on soit
capable d'indiquer, aux intéressés, l'impact du programme sur
leur loyer, pas simplement sur une échelle, mais sur le loyer
individuel. Cela devrait être relativement facile, parce qu'il faut
accorder un permis pour chaque réparation, et pour que le permis soit
accordé, i I faudra une estimation précise des coûts
impliqués. A partir de cette estimation, on connaîtra la part du
fédéral, la part du provincial, la part du municipal et le solde
qui serait à la charge du propriétaire. On pourra indiquer le
montant additionnel que cela représenterait en augmentations...
M. Bédard (Chicoutimi): En hausses...
M. Goldbloom: ...de loyer.
M. le Président, je pense que nous sommes tous d'accord sur la
nécessité de restaurer des maisons.
Autrement, la détérioration continuant, nous serions
devant une situation où il faudrait tout simplement démolir les
maisons, rebâtir et, en reconstruisant, on risque de ne pas atteindre,
à long terme, la même clientèle qu'on aurait
déplacée fatalement parce que les maisons auraient
été condamnées entre-temps.
Pourcette raison, je pense que, même si le fait de restaurer
exerce une certaine pression sur l'économie familiale des personnes
intéressées, il faudra quand même que nous
procédions et je trouve que la contribution de 75%... Parce
qu'après tout il ne semble pas justifié que la
collectivité paie l'ensemble et fasse un cadeau complet à chaque
propriétaire.
Il faudra un équilibre entre l'effort que nous faisons sur ce
plan et les contraintes que nous imposerions quant à
l'exagération possible de la part de certains propriétaires. Il
faut que cela soit imposé.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que les
propriétaires, face au coût de la rénovation, donc la
nécessité d'augmenter les loyers, vont faire face aussi à
un autre problème qui est l'augmentation de la taxe foncière, au
point de vue de la valeur, qu'il leur faudra compenser aussi...
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi):... par une augmentation quelque
part et, comme le ministre s'est attardé là-dessus... Comme il
s'agit d'un des vieux quartiers de Québec et qu'il s'agit d'une
population qui, en fait, est beaucoup intégrée, habituée
de vivre ensemble, c'est clair qu'à l'avance il n'est pas question de
garder tout ce qui est vieux jusqu'à ce que cela tombe tout seul par
terre. C'est évident qu'il y a un besoin de rénovation, mais je
pense qu'il faut avoir la préoccupation que cette rénovation
n'ait pas pour effet systématique d'obliger cette population à
faible revenu à devoir quitter leur quartier.
M. Goldbloom: C'est clairement notre préoccupation. Un tel
résultat serait, pour moi, le contraire de ce que nous devrions viser
dans une telle situation. A court terme, nous pourrions, en laissant de
côté un programme de restauration, épargner des
augmentations de loyer. A long terme, cela serait contraire aux
intérêts des mêmes familles de ne pas toucher à ces
immeubles.
Pour cette raison, je pense que nous devrons envisager, par comparaison
avec l'échelle des loyers et le barème que nous avons, un
régime d'aide au niveau du loyer lui-même pour les familles qui
seraient placées dans u ne situation difficile, résuItat du
programme de restauration.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre comprendra que, si on
amenait ces considérations, ce n'est pas parce que nous sommes
opposés à la rénovation du quartier Saint-Sauveur. Au
contraire! Nous sommes à 100% en faveur. Je pense qu'il faut aussi tenir
compte des conséquences que cela peut avoir de manière à
pouvoir en prévenir certaines, pour autant que cela soit possible.
Je voudrais savoir du ministre quelles études d'évaluation
des besoins en habitation sociale, selon les diverses agglomérations
québécoises, ont été faites durant l'année
qui vient de s'écouler parce qu'il en avait été question
lors de l'étude des derniers créditset le projetde loi
numéro I donnaità la Société d'habitation du
Québec le pouvoir de commener des projetsd'habitation. Je pensequ'il est
normal qu'elle fasse elle-même ses propres études.
M. Goldbloom: La principale étude a été
poursuivie à Montréal par l'INRS qui a fait un travail de
simulation du marché du logement.
Nous sommes devant une situation où les besoins sont
identifiés d'abord par les municipalités. On sait la somme de ces
besoins, même si nous ne sommes pas toujours d'accord avec les
municipalités, qui dans certains cas ont des visées très
grandes. Elles voudraient, par exemple, créer des institutions à
caractère régional sans savoir si les autres municipalités
de cette même région accepteraient que le logement se crée
à un seul endroit plutôt que d'être distribué sur le
territoire. Nous avons eu des exemples de cela. Donc, ce n'est pas simplement
en totalisant les demandes des municipalités que nous pouvons identifier
le besoin, mais c'est quand même le début et c'est par l'analyse
de ce qui est avancé par les municipalités que nous pouvons
déterminer un ordre de grandeur pour les besoins, avoir une idée
de la variété de logements nécessaires et aussi
prévoir des programmes de financement pour pouvoir en réaliser
autant que possible. Nous sommes présentement, on le sait, dans une
situation où la programmation de 1974 ayant été
coincée, comprimée dans les tous derniers mois de l'année,
doit être mise en chantier au cours de cette période de 1975 et
après, nous commencerons à travailler sur la programmation 1975.
Entre-temps, nous avons prévu des sommes à
l'élément 2 du programme 9, je crois, pour pouvoir poursuivre des
recherches, mais il y a toujours les deux comités d'étude dont
nous avons parlé et dont nous attendons les rapports au cours des
prochains mois et, dans le deuxième cas, l'an prochain.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je comprends bien, comme
politique générale, vous n'attendez pas seulement que les
municipalités vous amènent des projets ou que cela vienne
d'autres sources, mais le gouvernement lui-même, la société
elle-même prend l'initiative de faire des études dans ce
domaine.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, dans une certaine
mesure, mais, quand même, quand une municipalité arrive avec son
projet, il faut l'évaluer. Si le besoin est prouvé par notre
analyse du projet en question, à ce moment-là, nous devons
inscrire cette quantité d'unités de logements parmi les besoins
de l'ensemble du Québec. C'est la municipalité qui doit en
fournir les preuves à la satisfaction de la Société
d'habitation.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Vous avez parlé,
à un moment donné je suis moins familier d'une
étude d'assimilation du marché. C'était à
Montréal, concernant...
M. Goldbloom: A Montréal, pour la communauté
urbaine.
M. Bédard (Chicoutimi): Une faite par l'INRS et l'autre
faite par SIMLOM. Est-ce que c'est cela?
M. Goldbloom: C'est le même, bon.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est un M. Hannigan
qui était président?
M. Goldbloom: Le rapport SIMLOM et le rapport Hannigan.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il a été
produit? Est-ce que les recommandations sont connues du gouvernement à
l'heure actuelle ?
M. Goldbloom: M. le Président, on se rappellera que, dans
le rapport du comité d'étude sur la Communauté urbaine de
Montréal, il y avait une recommandation pour que l'inventaire des
logements et des besoins en logements soit fait sur le territoire de la
communauté urbaine. On n'avait pas à l'époque les
mécanismes qui semblaient suffisants et valables pour procéder
à un tel inventaire. C'est pour cette raison que l'INRS a
été chargé de faire une simulation de ce qui pourrait
être fait à l'échelle de toute l'île de
Montréal.
Maintenant que cet instrument a été créé par
l'étude qu'on appelle SIMLOM nous serons, cette année, en mesure
de prendre l'instrument et l'appliquer à l'échelle de toute
l'île de Montréal. Ce sera fait et l'étape suivante sera de
faire la même chose à l'échelle de toute la province.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand le ministre s'attend-il que
le rapport va être déposé?
M. Goldbloom: Je ne sais pas combien de temps est prévu,
je vais m'informer.
Nous avons cru que c'est l'autorité locale qui serait la mieux
placée poursuivre cette étude, donc, c'est la communauté
urbaine qui se chargera du travail et nous ne sommes pas informés, en ce
moment où je vous parle, des prévisions de durée de
l'étude. Mais c'est une étude qui va commencer cette année
et qui va toucher l'ensemble du marché; je pense que les
résultats seront extrêmement valables.
M. Bédard (Chicoutimi): ...cette année, mais cela
avait été annoncé l'an passé. Vous dites que c'est
une étude qui commence cette année, cela avait été
annoncé l'an passé.
M. Goldbloom: C'est qu'il fallait commencer par une
première étape, le développement de l'instrument, c'est
ça qui a commencé l'an dernier. Maintenant qu'on a l'instrument
avec le rapport SIMLOM, parce qu'il ne s'agit pas de faire simplement un
échantillonnage, on pourrait en faire dans d'autres circonstances, il
s'agit vraiment de créer une banque de données sur le logement
sur l'île de Montréal. On ne semblait pas avoir l'instrument qui
aurait permis de tenir compte de tous les facteurs que l'on voulait
insérer. Maintenant, avec la simulation faite et mise à
l'épreuve à petite échelle, on procédera à
l'étude elle-même, la vraie.
M.Bédard(Chicoutimi): La Société
d'habitation du Québec vient de consacrer $4.8 millions pour la
création de banques de terrains à Trois-Rivières et
à Québec, à moins que je ne me trompe su r le montant.
Est-cequ'on pourrait nousdire ce que ça représente,
premièrement, concernant le nombre d'acres achetées, quelle
utilisation en est faite?
M. Goldbloom: Dans le cas de Québec, nous ne connaissons
pas encore le nombre d'acres parce que nous venons d'indiquer à la ville
et la ville vient d'indiquer son projet qui a été
dévoilé il y a une dizaine de jours je pense, et qui porte le nom
de Lebourgneuf. Nous savons que le montant que nous avons pu offrir à la
ville de Québec ne suffira pas pour toutes les acquisitions
nécessaires. Puisqu'il faudra négocier, il y a des options qui
ont été prises sur certains terrains, si je comprends bien, et il
faudra acheter aux prix qui sont indiqués. Je n'ai pas
présentement tous les chiffres quant au nombre d'acres mais c'est un
projet qui a été prévu par la ville et qui est
confirmé par lesoptions prises. Avant l'expiration des options, la ville
choisira d'acheter certains terrains.
M. Bédard (Chicoutimi): Naturellement, vous n'êtes
pas placé, à l'heure actuelle, pour nous indiquer l'utilisation
qui doit en être faite, avec détails?
M. Goldbloom : C'est que le projet qui est mis de l'avant par la
viIle de Québec est un projet très important. Un projet de ce que
l'on appelle de nos jours collectivité nouvelle, c'est une expression
qui peut traduire une certaine variété de notions de
développement.
Mais il s'agit clairement et j'ai fait allusion à cette
considération quand nous parlions de l'aide à l'acquisition de la
maison unifamiliale de planifier l'utilisation d'un espace très
grand, de façon à limiter l'occupation du sol, pour fins
résidentiel les et autres, et dégager l'ensemble du terrain en
laissant des espaces communautaires et des espaces naturels.
Le programme d'acquisition et d'aménagement de terrains est un
programme qui vise la construction résidentielle surtout, qui vise le
remembrement de terrains qui, sans ce remembrement, ne permettrait pas un
développement intégré, qui vise le déblocage de
certains projets, parce que l'on sait et cela aussi, c'est un sujet que
nous avons discuté qu'il y a des propriétaires qui ont
investi dans des quantités importantes de terrains et qui les retiennent
d u marché, ne permettent pas leur développement.
C'est un instrument qui nous permettrait de débloquer cela. C'est
dans ce sens que nous pouvons aider les municipalités à
réussir un tel développement. Mais l'argent en question,
même si c'est par le biais de cet investissement, a fini par
réussir la préservation d'espaces verts et la création
d'espaces communautaires. Nous ne pouvons utiliser cet argent directement
à ces fins. C'est clairement, selon la définition donnée,
pour les fins de développement, surtout résidentiel.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous avez dit à un moment
donné que le gouvernement a déjà octroyé certaines
sommes, mais que ce ne serait pas suffisant, qu'il faudrait
nécessairement d'autres déboursés de la part du
gouvernement. Est-ce que je dois comprendre que le gouvernement avait
donné une certaine aide, certaines subventions, sans avoir à
l'idée l'ampleur du projet?
M.Goldbloom: Non, M. le Président, pasdans les cas qui
retiennent présentement notre attention. Ce sont des prêts
seulement. Il y a eu de rares cas, nous avons cité celui de Laprairie,
par exemple, où, à cause de l'impact régional d'un tel
développement et donc, des répercussions sur plusieurs
municipalités, nous avons accepté de payer la confection d'un
schéma régional d'aménagement. Dans ce cas, c'était
une subvention. Il y aura peut-être quelques autres cas de cette nature,
par rapport à des développements vraiment majeurs.
La ville de Québec, par exemple, qui prévoit un important
développement et qui a les ressources humaines et certaines ressources
financières qui lui permettraient d'aller de l'avant avec des
éléments de ce projet, elle a quand même le droit de
profiter des programmes existants. Pour cette raison, nous avons consenti les
montants que nous avions à notre disposition pour l'acquisition de
terrains.
M. Bédard (Chicoutimi): La ville de Québec a fait
l'acquisition de certains terrains. Y a-t-il eu, à l'heure actuelle, des
reventes? Si c'est le cas, à qui? Y a-t-il une sorte de surveillance de
la part du gouvernement concernant les transactions qui pourraient être
faites par rapport aux terrains?
M. Goldbloom: D'après les renseignements que j'ai en ce
moment où nous parlons, M. le Président, il n'y a pas encore eu
d'achat. Donc, il n'ya pas encore eu de revente. Il y a eu des options qui
seront exercées par la ville en vertu des sommes que nous avons pu
mettre à sa disposition.
M. Bédard (Chicoutimi): Le gouvernement a-t-il l'intention
d'avoir un droit de regard là-dessus?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Clairement, si nous
sommes appelés à fournir de l'argent, nous avons notre mot
à dire, mais, quand même, le projet... On a vu le dossier qui a
été rendu public il y a une dizaine de jours. Le dossier est
clairement un dossier de la ville. C'est un dossier qui est intéressant.
Je ne vais pas plus loin que cela, parce que nous en avons fait une certaine
étude, mais il me semble que nous devrons être présents
avec les autorités municipales tout le long du processus.
M. Bédard (Chicoutimi): Selon ce que le ministre sait,
est-il dans l'intention de la ville de revendre les terrains?
M. Goldbloom: D'après ce que je sais, ce ne serait pas une
intention importante, ce sera plutôt une accumulation de terrains pour
fins de développement.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Au sujet du projet de
Trois-Rivières, le ministre peut-il apporter d'autres précisions,
étant donné qu'on a surtout discuté de celui de
Québec?
M. Goldbloom: Dans le cas de Trois-Rivières, il s'agit
d'une acquisition de terrains pour leur remembrement et leur subdivision. Une
fois la subdivision décidée, les terrains seront, selon mes
renseignements, mis en vente.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans quel secteur de
Trois-Rivières?
M. Goldbloom: Je ne le sais pas, M. le Président, en toute
franchise. Nous pourrions chercher le plan, parce que je crois qu'il est connu,
et l'apporter cet après-midi par exemple, M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, d'accord.
M. Goldbloom: ...quoique nous serons peut-être dans un
autre domaine, cet après-midi, mais quand même...
M. Bédard (Chicoutimi): Nous pourrons en discuter tout
à l'heure. C'est possible.
Toujours au sujet de Trois-Rivières, selon les informations que
nous avons, il y aurait la question d'un programme de restauration du secteur
Hertel et également le développement du secteur appelés
Les Forges.
Est-ce que le ministre peut nous donner des détails sur ces
secteurs? L'échéancier possible de développement?
M. Goldbloom: A ma propre connaissance, non, mais j'essaierai de
m'informer. On sait que la ville de Trois-Rivières poursuit depuis un
certain temps une rénovation urbaine de son centre ville. Le secteur des
Forges est l'extension de ce programme. Le secteur Hertel est un secteur
où il y aurait un programme d'amélioration de quartier en
préparation avec l'intention de procéder, à
l'intérieur de ce programme d'amélioration de quartier, à
un programme de restauration de maisons, parce que, normalement, cette
restauration, avec l'aide des paliers supérieurs du gouvernement, n'est
possible qu'à l'intérieur d'un projet d'amélioration de
quartier.
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas, s'il y a des
renseignements supplémentaires, est-ce que le ministre pourrait nous les
fournir en même temps qu'il nous fournira les renseignements dont il nous
a parlé tout à l'heure?
M. Goldbloom: Avec plaisir, nous apporterons tout ce que nous
avons. La demande est entrée et est à l'étude
présentement.
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait un projet dans le
comté de Lac-Saint-Jean, entre autres, auparavant c'était le
comté de Jonquière, concernant la cité des
retraités.
M. Goldbloom: De l'abbé Villeneuve.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est bien au courant de
ce dossier qui commence à être volumineux et qui avait fait
l'objet d'études très approfondies et d'un travail très
valable de la part des promoteurs de ce projet et qui même, durant un
certain temps, avaient travaillé avec acharnement presque à la
demande des autorités gouvernementales, ayant, d'une certaine
façon, une assurance presque certaine que ce projet pourrait se
concrétiser. Est-ce que le ministre peut nous dire où cela en est
rendu? Quelles sont les chances de succès que cela se réalise,
parce qu'il y a quand même pas mal de gens qui sont impliqués dans
ce dossier?
M. Goldbloom: Ce qui m'étonne un peu dans l'exposé
du député de Chicoutimi, c'est son allusion à une
quasi-certitude de la réalisation du projet.
M. Bédard (Chicoutimi): Je fais référence,
je vais vous le dire tout de suite, en fait, à une rencontre que j'ai eu
l'occasion d'avoir avec le promoteur, entre autres, l'abbé
Villeneuve...
M. Goldbloom: L'abbé Villeneuve est venu me voir à
plus d'une reprise, le maire Voisine aussi, et nous avons discuté...
M. Bédard (Chicoutimi): L'abbé Villeneuve est
même souvent envoyé dans d'autres pays pour expliciter
jusqu'à quel point ce projet peut avoir de l'allure, peut avoir de
l'envergure, en fait, à cause des idées nouvelles qui y sont
explicitées comme demeure de gens âgés. Ce qu'il ne
comprend pas, c'est que, depuis un certain temps, il n'a plus aucune
réponse.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est textuellement le message
qu'il m'a fait.
M. Goldbloom: II ne faut pas dire cela, parce que c'est un projet
qui est devant nous depuis un bon moment. C'est un projet que je connais
très bien.
Je voudrais souligner que c'est un projet qui est certainement beau, qui
est certainement attrayant, qui représente une bonne idée. Mais,
M. le Président, quand on a une bonne idée, on doit être en
mesure de la payer, et ce que l'on paie dans une municipalité, puisque
nous avons une attitude égalitaire à l'endroit de toutes les
municipalités du Québec, il faudra être en mesure de le
payer ailleurs aussi.
Je ne mets pas en doute la valeur du projet de la Cité des
retraités de Larouche. Mais je dis que la forme conçue avec des
unités individuelles, presque, des maisons unifamiliales, c'est un moyen
qui est extrêmement attrayant de construire une cité de
retraités, mais c'est un moyen qui coûte beaucoup plus cher que
les cités conventionnelles, les unités de logement que nous
pouvons fournir, avec les moyens dont nous disposons. C'est pour cette raison q
u'il n'a pas été possible de donner une réponse
affirmative et de se rendre aux désirs de l'abbé Villeneuve et du
maire Voisine. Plus que cela, c'est précisément au projet de la
Cité des retraités de Larouche que je pensais, il y a une
vingtaine de minutes, quand je parlais d'un projet conçu pour attirer
toute la clientèle de la région.
Mais il n'est pas du tout certain que, dans les autres
municipalités, les personnes qui voudraient prendre leur retraite
accepteraient d'aller prendre leur retraite à Larouche, au lieu de
rester à Aima ou à Péribonka ou n'importe où autour
du Lac-Saint-Jean. Pour cette raison, nous avons dit à l'abbé
Villeneuve: D'abord, nous regrettons sincèrement, mais nous ne pouvons,
avec l'échelle de coûts que nous connaissons et que nous devons
respecter pour l'ensemble des municipalités du Québec, accepter
votre hypothèse. Nous devrons vous dire que, pour votre projet, à
moins que la municipalité ou d'autres bienfaiteurs ne soient en mesure
de contribuer au paiement du solde, de l'écart entre le coût
réel et ce que nous pouvons reconnaître, vous serez obligés
de respecter nos barèmes et de construire à l'intérieur de
ces barèmes. Si vous n'avez pas d'argent additionnel, vous serez
obligés de vous limiter à ce que nous pouvons accepter.
Et nous lui avons dit: Puisqu'il n'est pas clair que toute la
clientèle du Lac-Saint-Jean accepterait de venir à
Larouche...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'est pas nécessaire que
toute la clientèle du Saguenay-Lac-Saint-Jean aille à Larouche
pour justifier la possibilité que ce plan puisse se concevoir.
M. Goldbloom: C'est une question...
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois qu'il faut qu'on en fasse
une étude.
M. Goldbloom: ... de nombre d'unités...
M. Bédard (Chicoutimi): A moins que vous n'ayez fait une
étude.
M. Goldbloom: ... de logements...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, d'accord.
M. Goldbloom: ... et c'est pour cela...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais avez-vous fait une
étude dans la région pour savoir combien...
M. Goldbloom: Oui...
M. Bédard (Chicoutimi): ... il y a de personnes qui...
M. Goldbloom: ... et nous savons que l'appel a été
lancé par l'abbé Villeneuve et dans la région, et c'est
avec les réponses qui indiquaient l'intérêt qu'avaient des
gens dans la région de pouvoir jouir d'une cité des
retraités qu'il a conçu une cité de I20 unités de
logements. Et nous avons dit: Peut-être qu'il sera prouvé que
toute une clientèle justifiant la construction de I20 unités
viendrait et demanderait d'occuper ces logements à Larouche, mais
n'étant pas en mesure d'être convaincus de cela et ne voulant pas
être placés dans la situation où nous serions
obligés de refuser aux autres municipalités du Lac-Saint-Jean la
construction d'unités de logements de cette nature parce que les besoins
de la région auraient déjà été prévus
et comblés à Larouche, nous avons dit: Commencez par un petit
nombre d'unités. Quinze, je pense? Pour Larouche seulement, nous aurions
prévu un besoin de huit unités de logements, mais à cause
de ce grand projet, nous avons autorisé quinze unités de
logements comme première étape et c'est là où nous
en sommes présentement.
Je suis très conscient de ne pas avoir été capable
de me rendre au désir de l'abbé Villeneuve, mais ce n'est quand
même pas parce que nous n'étions pas intéressés et
ce n'est quand même pas parce que nous ne reconnaissions pas la valeur du
projet, mais si on n'a pas l'argent pour acheter une Cadillac, on se contente
d'une Renault.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une question de
clientèle. On incite continuellement l'abbé Villeneuve à
aller expliciter cette idée fantastique, non seulement à
l'intérieur du Québec, mais même à
l'extérieur.
M. Goldbloom: Oui, mais M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que je veux dire et je
suis sérieux c'est que, devant ces demandes qui lui viennent
d'autorités, il ne peut pas faire autement qu'entretenir, pas l'illusion
mais au moins l'idée que cela pourrait se concrétiser et que ce
ne sont que des retards gouvernementaux qui font qu'à l'heure actuelle,
il est en quête d'une réponse.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais qu'il soit
clair qu'au mois de mars I974, nous avons dit non, qu'il n'était pas
possible d'approuver le projet tel quel. Nous avons dit plus que cela. Nous
avons dit que, puisqu'il s'agissait, à l'époque, d'une entreprise
privée à but non lucratif, non seulement nous ne serions pas en
mesure de fournir le montant d'argent nécessaire pour réaliser le
projet tel quel, mais que, si ce n'était pas un projet municipal, nous
ne serions pas en mesure d'obtenir du gouvernement fédéral le
paiement de 50% des déficits d'exploitation, ni payer 40%
nous-mêmes, ni exiger de la municipalité le paiement des 10% de
solde. C'est pour cette raison que nous avons dû dire au promo-
teur: II faudra que cela soit transformé en projet municipal et
à titre de projet municipal, mais, selon les barèmes de
coûts de la Société d'habitation, vous pourrez assurera vos
retraités le paiement des déficits d'exploitation, donc, une
limitation des loyers qui, autrement, auraient dû suffire pour payer le
coût du projet et son exploitation annuelle.
Alors, c'est cet ensemble de facteurs qui a donné le
résultat que l'on connaît.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre aura sûrement
l'occasion d'en entendre parler à nouveau. Ce que je voudrais savoir
c'est: A quelle étape en est rendue présentement le dossier de la
ville de Sherbrooke, concernant la rénovation du quartier Centre-Sud, et
quels sont les montants impliqués?
M. Goldbloom: Ce qui est arrivé, M. le Président,
c'est que la ville de Sherbrooke est venue, l'an dernier, avec un projet de loi
privé par lequel elle cherchait une autorisation spéciale, comme
nous en avons accordée à certaines autres importantes
municipalités pour procéder à un programme de
rénovation de son centre-ville.
Puisque c'est une ville que je connais raisonnablement bien, j'ai
même fait le tour du secteur concerné, je suis convaincu de la
nécessité de poser des gestes. Mais les pouvoirs demandés
par la ville et la documentation fournie à l'appui de la demande ne
suffisaient pas pour nous permettre de donner ce qui aurait été
presque une carte blanche a la ville de procéder, sans la soumission des
projets à l'approbation des électeurs, des contribuables et donc,
sans une définition suffisamment précise, au moment de la
présentation du projet de loi, pour nous permettre de savoir exactement
ce qui était pour se faire.
Nous avons donc demandé à la ville de refaire son dossier,
de le préciser et de revenir. Elle n'est pas encore revenue, mais
puisque je ne connais pas encore la liste entière des projets de loi
privés qui seront présentés par les municipalités
cette année, je n'exclus pas la possibilité que la ville de
Sherbrooke revienne et demande l'autorisation.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le premier projet qui vous
avait été soumis, dont il avait été question,
ça pouvait impliquer quoi en termes de montant du projet?
M. Goldbloom: De mémoire, j'hésiterais à
avancer un chiffre, peut-être que mon collègue de
Saint-François peut se rappeler la valeur globale du projet?
M. Déziel: Je pense, M. le ministre, qu'il n'y a aucun
montant qui ait été défini jusqu'ici, aucun montant n'a
été défini.
M. Goldbloom: Je pense que le député de
Saint-François a raison et que c'était un des facteurs qui nous
amenés à ne pas vouloir accepter le projet de loi tel que
proposé. Il y avait des autorisations qui étaient
demandées, pour des sommes emportantes. Mais...
M. Déziel: C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): De quel ordre étaient les
autorisations?
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, il faudra que
je retourne au dossier et que je sorte le projet de loi privé pour
savoir quel était le montant qui était demandé. Mais c'est
justement pare que nous n'avions pas, comme pendant de cette demande,
l'autorisation, un projet très précis avec des coûts qui
étaient indiqués. Il s'agissait d'autoriser la ville à
acquérir des terrains, sans savoir exactement sur quelle étendue
et pour quel montant. Nous avons préféré ne pas accepter
ce qui était présenté et nous avons retourné le
dossier à la ville pour qu'elle le mûrisse.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pourrez nous fournir le
détail?
M. Goldbloom: J'espère que nous l'aurons cet
après-midi.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la continuation de la
commission, ce soir, je voudrais soumettre au ministre, s'il trouve que cela
peut être un arrangement valable je comprends que tout cela est
sujet à approbation par les leaders parlementaires mais
concernant les travaux de cet après-midi, si nous devions continuer
à siéger...
Le Président (M. Picard): L'ordre de la Chambre
prévoyait les travaux de ce matin et nous devons ajourner. Au moment
où je vous parle...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends, mais il reste que le
ministre aura peut-être des représentations à faire aux
leaders parlementaires...
Le Président (M. Picard): II pourra les faire aux leaders
parlementaires.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela, comme moi j'aurai
à en faire à celui de l'Oposition.
Le Président (M. Picard): Je vous ferai remarquer qu'au
moment où je vous parle, nous avons siégé à cette
commission 16 heures 58 minutes.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le Président.
Alors, il y aurait la possibilité que cet après-midi il
reste toute la tranche de l'environnement étant donné que
M. Léger est critique de l'éducation, la commission de
l'éducation devant commencer à siéger ce soir,
peut-être, parce qu'il reste seulement quelques questions concernant les
Affaires municipales... Il nous reste exactement cinq ou six questions.
Alors, à ce moment-là, il y aurait possibilité que
cet après-midi ce soit la question de l'environnement, quitte à
ce que ce soir on puisse finir complètement les affaires municipales. Il
ne resterait qu'une séance, où serait traitée, tel que la
commission s'est entendue, la question de la fiscalité muni-
cipale et peut-être ce qui restera concernant l'environnement.
Le Président (M. Picard): J'aimerais faire remarquer, M.
le ministre, que les quelques questions, auxquelles se réfère le
député de Chicoutimi, pourraient être très bien
posées à l'occasion de la dernière séance,
où vous discuterez des programmes 1 et 2, à la lumière du
discours du budget qui sera prononcé jeudi soir.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont des questions qui sont en
dehors du contexte du discours du budget.
Le Président (M. Picard): De toute façon, vous
n'avez que 4 programmes d'adoptés jusqu'à maintenant.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, si vous
vouliez nous écouter, c'est que ceci étant fait, il reste 5 ou 6
questions dans l'autre programme concernant les affaires municipales. Il
restera l'environnement, c'est normal, après cela, c'est fini. Tous vos
programmes, vous les considérerez comme acceptés, parce qu'on les
aura couverts de la façon dont nous voulons les couvrir.
Le Président (M. Picard): Cela revient à ce que
j'ai dit tantôt. Il faut une autre séance après le discours
du budget, pour les programmes 1 et 2. Alors, à l'occasion de cette
séance, vous pourriez vous le dites vous-même, vous n'avez
que quelques questions... De toute façon, le maître d'oeuvre est
le leader parlementaire. C'est lui qui a d'autres ministères, les
crédits d'autres ministères.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous pouviez nous laisser nous
expliquer deux secondes, M. le ministre et moi, on pourrait au moins savoir
s'il y a possibilité d'une entente entre les deux, d'une convention
entre les deux, quel message on pourrait apporter à nos leaders
parlementaires, à moins que vous ne vouliez décider
vous-même.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me le permettez, il
était entendu je crois que cette entente est toujours valide
que nous siégions aujourd'hui, jusqu'à ce soir, et que
nous ayons par la suite une séance de peut-être deux heures
après le discours du budget et que c'était au choix de
l'Opposition officielle de décider comment les séances de cet
après-midi et de ce soir seraient utilisées.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf qu'il y a, M. le ministre, un
petit problème. C'est que M. Léger, le député de
Lafontaine, qui s'occupe de l'environnement, devait normalement être
libre ce soir. Il arrive qu'on veut faire siéger la commission de
l'éducation, et en conséquence, il pourrait difficilement
être libre ce soir pour continuer l'environnement, parce que,
effectivement, sur les affaires municipales, il reste à peu près
je l'ai dit tout à l'heure cinq ou six questions.
M. Goldbloom: Si je comprends bien, mais je ne suis pas certain
de bien comprendre, si le député de Lafontaine n'est pas
disponible ce soir, le député de Chicoutimi voudrait que nous
commencions cet après-midi, après les travaux de la Chambre,
l'examen des crédits de l'environnement et que ce soir il revienne, lui,
pour terminer ces questions sur le secteur des affaires municipales comme
tel...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas de question sur les
affaires municipales par le député de Lafontaine. C'est...
M. Goldbloom: Oui, mais vous...
M. Bédard Chicoutimi): Oui, d'accord.
M. Goldbloom: ...que le député de Chicoutimi
revienne lui-même ce soir terminer ses questions et qu'ensuite nous ayons
un autre arrangement quelconque qui, présentement, m'est inconnu.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, d'accord. Oui. Ce pourrait
être, par exemple, que la prochaine séance qui doit avoir lieu,
à la suite du discours du budget, afin qu'on puisse s'accommoder d'une
continuation de ce qui restera sur l'environnement. Cela pourrait être
une possibilité.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que ce seront les
leaders parlementaires qui vont déterminer cela. Quant à celui
qui vous parle, je n'ai pas d'objection à siéger cet
après-midi et ce soir. Si cela facilite le travail de l'Opposition
officielle, je n'ai pas du tout d'objection, mais quant à ce qui est
prévu pour plus tard...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le ministre, cela va
probablement être moins compliqué. On m'informe que la commission
de l'éducation ne siégera pas ce soir, ce qui veut dire que, cet
après-midi et ce soir, on pourrait faire...
Le Président (M. Picard): Deux séances pour deux
questions?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, il y aurait deux
séances. On ferait l'environnement cet après-midi et, ce soir,
comme le député de Lafontaine n'est pas occupé à
l'Education, dès ce soir on va essayer de finir l'environnement et les
affaires municipales.
M. Goldbloom: Bon.
M. Perreault: M. le Président, je vous ferais remarquer
que le temps est écoulé. A 18 heures, nous aurons accompli au
moins 20 heures de travail, ce soir, vers 18 heures.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux demander
au député de Chicoutimi si c'est dans le domaine de l'habitation
qu'il lui reste des questions ou si les représentants de la
Société d'habitation peuvent être libérés
maintenant?
M. Bédard (Chicoutimi): Disonsqu'ilyenaurait
encore deux dans le domaine de l'habitation, mais je pourrai vous les
soumettre même avant, de manière que vous puissiez y
répondre et qu'il ne soit pas nécessaire de retenir en fait tous
les responsables de la Société d'habitation ici à la
commission. D'accord?
M. Goldbloom: Très bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Cet après-midi et ce soir,
comme le député de Lafontaine va être libre, on pourra
finir les affaires municipales et l'environnement.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 11)
Reprise de la séance à 17 h 10
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des affaires municipales continue
l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, tel
qu'entendu, on va procéder sur l'environnement. Peut-être qu'il y
a quelques réponses, préalablement, que le ministre veut donner
ou ce sera ce soir.
M. Goldbloom: Pardon?
Le Président (M. Picard): Avez-vous des réponses
à certaines questions qui ont été posées ce
matin?
M. Bédard (Chicoutimi): Ou vous aimez peut-être
mieux qu'on procède tout de suite sur l'environnement, quitte à
ce que vous les donniez ce soir?
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que c'est au
goût des députés. Ce matin, nous avons parlé d'un
projet à Trois-Rivières. J'ai obtenu un document que je ne
pourrais que difficilement faire photocopier. C'est le seul exemplaire que nous
avons, mais il me permet d'indiquer un terrain de 105 acres dont la majeure
partie appartient à Hydro-Québec et qui sera
aménagé. C'est dans le quartier nord-ouest de la ville de
Trois-Rivières, indiqué en partie en rouge et en partie en bleu,
la partie en bleu, étant la plus importante des deux, appartient
à Hydro-Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): A Hydro-Québec.
M. Goldbloom: C'est le projet d'aménagement dont nous
avons parlé ce matin.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Environnement
Le Président (M. Picard): Si nous voulons discuter
maintenant de l'environnement, je céderais la parole au
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, contrairement
peut-être aux années passées, le ministre va s'apercevoir
que les questions que nous avons à lui poser, cette année, sont
beaucoup plus précises, locales que sur de grandes politiques
générales, puisque le ministre a eu amplement le temps
d'établir des politiques générales et qu'il a, maintenant,
l'occasion de nous donner les résultats en pratique des installations,
des inspections, des corrections, des poursuites à tenir, dans toutes
les régions du Québec où il a la garde de la
qualité de l'environnement.
M. le Président, cette année, nous allons avoir des
questions assez pertinentes, qui touchent toutes sortes de régions du
Québec. J'aimerais que le ministre ait autour de lui les fonctionnaires
qui
pourraient nous donner soit les réponses immédiatement ou
nous les apporter dans les séances qui suivent.
M. le Président, au départ, est-ce que le ministre peut
nous dire combien il y a eu de poursuites devant les tribunaux en application
de la loi 34? Est-ce qu'il y aurait une liste des poursuites que le ministre a
tenues en vertu de la loi 34?
M. Goldbloom: Je n'ai pas la compilation dans mon propre dossier,
M. le Président, mais nous pouvons sûrement fournir ce
chiffre.
M. Léger: Non seulement les chiffres, mais les compagnies
ou les groupes qui ont été poursuivis par la loi 34?
M. Goldbloom: II y a eu, en chiffres ronds, une cinquantaine
d'actions intentées en vertu de la loi. Comme je viens de le dire, M. le
Président, je n'ai pas la liste ici, mais nous essaierons de la
compiler.
M. Léger: D'accord. Avec les noms de ceux qui ont
été poursuivis.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Léger: Parfait, merci. Maintenant, est-ce que le
ministre peut nous expliquer le processus? Comment se font les poursuites?
Est-ce que ce sont les avocats de pratique privée ou les avocats
gouvernementaux qui entendent les poursuites?
M. Goldbloom: Généralement, M. le Président,
nous avons recours à des études d'avocats pour la
présentation de la cause devant le tribunal. Notre équipe
n'étant pas nombreuse, nous ne sommes pas généralement en
mesure de libérer un de nos avocats pour la durée d'une cause
devant les tribunaux. Il est donc normal que nous ayons recours à des
professionnels de l'entreprise privée.
M. Léger: Donc, ce n'est pas celui qui monte le dossier
qui le plaide?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, quoique cela soit loin
d'être rare dans l'activité juridique.
M. Léger: Maintenant, est-ce que le ministre peut nous
dire s'il considère qu'il serait préférable ou pas de
créer, à l'intérieurdu Service de la protection de
l'environnement, des équipes d'avocats spécialisés dans
l'application des lois concernant la qualité de l'environnement?
M. Goldbloom: Franchement, M. le Président, c'est une
question que je n'ai pas posée jusqu'à maintenant à nos
fonctionnaires et à nos conseillers juridiques plus
particulièrement. Il est évident que, pour bien plaider une telle
cause, il faut bien posséder le dossier.
Le fait d'être dans la pratique privée du droit et de
traiter d'autres sujets aussi n'exclut pas du tout la possibilité, pour
un avocat, d'être versé dans ce domaine. Je pense que la
réponse la plus logique que je peux donner, c'est que je ne voud rais
pas que nos causes soient plaidées par des personnes qui n'avaient pas
du tout de spécialisation dans le domaine. Je ne vois pas la
nécessité absolue d'avoir une équipe très nombreuse
pour s'occuper d'une cinquantaine de causes au cours d'une année,
d'autant plus, M. le Président, que le député de
Lafontaine sait sûrement que les conseillers juridiques d'un
ministère ne sont pas attachés à ce ministère sur
le plan administratif mais sont attachés, sur le plan administratif, au
ministère de la Justice et sont affectés au travail de l'un ou
l'autre des ministères. Donc, la décision quant au nombre de
postes et quant à l'identité des conseillers juridiques
appartient au ministère de la Justice.
Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas consultés, au
contraire, et cela ne veut pas dire que si nous formulons une requête,
cette requête est systématiquement refusée. Mais c'est
quand même le ministère de la Justice qui a la
responsabilité de tous les conseillers juridiques, dans tous les
ministères, et qui décide, moyennant l'approbation du Conseil du
trésor, du nombre de postes de conseillers juridiques à attribuer
à chaque ministère.
M. Léger: Donc, c'est le ministère de la Justice
qui désigne les avocats qui doivent poursuivre des causes dans le
domaine de l'environnement.
M. Goldbloom: Oui, nécessairement, M. le Président,
mais cela ne veut pas dire que le ministère de la Justice désigne
n'importe qui et omet de consulter les services de protection de
l'environnement. Bien au contraire, nous n'avons pas eu à nous plaindre
des avocats qui ont été affectés à la
présentation de nos causes.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait nous dire
combien il a de conseillers juridiques pour son ministère?
M. Goldbloom: Nous en avons deux présentement, M. le
Président.
M. Léger: En plus de Me Billette.
M. Goldbloom: Me Billette et Me Brosseau. Nous avions
jusqu'à récemment un troisième avocat, qui portait le
titre de conseiller et qui est suspendu présentement, on le sait.
M. Léger: Oui, nous le savons.
Est-ce que vous avez l'intention d'en engager d'autres? Et combien? Vous
n'en avez pas beaucoup pour faire un travail aussi important que cela.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, nous avons l'espoir de
pouvoir en engager d'autres et nous avons formulé cette demande, qui
fait son chemin vers le ministère de la Justice et vers le Conseil du
trésor.
Je voudrais souligner, M. le Président, que j'ai eu un lapsus
tout à l'heure. J'ai omis un troisième nom, Me Roland Mathieu,
qui est à Montréal et qui s'occupe de certains dossiers et de
certaines responsabilités administratives en même temps.
M. Léger: Est-ce que ce ne serait pas une
préoccupation du ministère d'avoir des avocats qui se
perfectionneraient justement dans le domaine de la poursuite pour la
qualité de l'environnement?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, et nous sommes
je n'ai aucune hésitation à le dire, choyés en ce qui
concerne les personnes qui sont affectées à notre
ministère. Il va sans dire que nous aimerions en avoir davantage et que
notre productivité en bénéficierait.
M. Léger: Mais combien prévoyez-vous en avoir ou
quels sont les besoins actuels de votre ministère en nombre
d'avocats?
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que si nous en
avions deux de plus, présentement, nous serions en mesure, tout en ayant
recours aux études d'avocats pour la présentation des causes
devant les tribunaux, de faire un travail tout à fait satisfaisant.
M. Léger: Les cinq que vous auriez, avec les deux que vous
projetez d'avoir, est-ce que ce serait comme conseillers uniquement ou pour
plaider aussi?
M. Goldbloom: Je viens d'indiquer, M. le Président, que
c'est surtout pour faire le travail de préparation des dossiers, de
rédaction des règlements, d'analyse des problèmes qui nous
sont présentés, donc c'est le travail de décision quant
à l'action à prendre. C'est peut-être un peu comme certains
problèmes qui se présentent dans le domaine médical.
L'aspect du jugement dans l'analyse du problème et dans la prise de
décision, quant à ce qu'il y a à faire, revêt une
importance plus grande que la technique du chirurgien, par exemple, qui
procède à l'intervention.
On peut tenir pour acquis que la grande majorité de nos
chirurgiens ont cette compétence, et une fois le jugement posé
quant à ce qu'il y a à faire, on peut procéder en toute
confiance. Mais, c'est au niveau de cette décision que le
problème est le plus important, le plus délicat.
J'aimerais, cependant, suggérer que nos avocats ont une
responsabilité qui est un peu particulière et que nous leur
réservons la responsabilité de plaider les causes qui sont
portées en appel devant la Commission municipale. Là, ce sont nos
propres avocats qui plaident pour les services de protection de
l'environnement.
M. Léger: Si on regarde la procédure, le processus,
vous avez des avocats qui montent des dossiers et qui, à un moment
donné, déterminent qu'il y a matière à poursuite.
Le dossier est prêt et, à ce moment-là, habituellement,
vous avez recours au ministère de la Justice qui fait plaider ces
causes-là par des avocats de l'entreprise privée,
suggérés par le ministère de la Justice.
Est-ce que le ministre peut dire qu'il est satisfait d'avoir des avocats
extérieurs à son ministère, moins
spécialisés, moins préoccupés du domaine que des
spécialistes de son gouvernement pour poursuivre les causes?
M. Goldbloom: Je fais une distinction entre les deux
considérations que le député de Lafontaine vient
d'avancer. Moins spécialisés, peut-être, parce que nos
avocats ne font que cela tandis que celui qui a son bureau reçoit des
clients qui présentent une certaine gamme de problèmes.
Moins intéressés, je ne dirai pas cela. Je pense que ce
serait désobligeant à l'endroit de la profession du
député de Chicoutimi et d'autres membres...
M. Léger: Le mot "intéressé" voulait
seulement dire le centre d'intérêt comme tel. Un avocat est
toujours intéressé par une cause, bien sûr, je parle du
centre d'intérêt dans lequel il se spécialise. C'est dans
ce sens-là que je posais ma question.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous continuez à
être condescendant, je vais demander une place...
Une Voix: Une place vacante.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que si une
personne, de par ses fonctions professionnelles, accepte une
responsabilité, c'est justement pour faire le meilleur travail
professionnel possible, et je n'ai pas eu à critiquer, de mémoire
au moins, le travail des avocats. Là aussi, j'aimerais corriger
légèrement ce que vient de dire le député de
Lafontaine parce qu'il a dit: Suggérés par le ministère de
la Justice.
Les avocats sont autant suggérés par nous et
acceptés par le ministère de la Justice que
suggérés par la Justice et acceptés par nous. Cela joue
dans les deux sens et ne pose pas de problème.
M. Léger: Mais, est-ce que le ministre n'admettrait pas
que des avocats du ministère auraient plus de motivation de gagner leur
cause comme telle puisque c'est dans leur centre d'intérêt, dans
leur centre de préoccupation, qu'un avocat d'une firme privée
qui, lui va être payé, de toute façon, quand même
parce qu'il a rempli son rôle d'avocat. Mais la motivation n'est pas la
même que dans le cas de celui qui défend le domaine de la
qualité de l'environnement.
M. Goldbloom: En un mot, non M. le Président. Je crois que
tout avocat, comme tout médecin, comme tout architecte, oui, peut
toucher des honoraires, même si son travail n'est pas poursuivi avec
autant d'enthousiasme et de dévouement, mais je pense que sa conscience
professionnelle l'amène à agir de la meilleure façon
possible et dans les meilleurs intérêts de son client. C'est le
principe fondamental du rôle de l'avocat. Pour ma part, je n'accepterai
pas cette thèse et non seulement je ne l'accepterai pas en principe,
mais je ne l'accepterai pas à cause de l'expérience que j'ai eue
avec les avocats qui ont plaidé nos causes.
M. Léger: Maintenant, dans vos choix des avocats
privés, est-ce que ce sont toujours les mêmes, à peu
près, qui sont utilisés et quels sont les critères?
M. Goldbloom: Les critères sont surtout
l'intérêt, justement, et la preuve d'une certaine connaissance
dans le domaine. J'avoue, et je m'excuse de mon ignorance, que je ne connais
pas la formation du député de Lafontaine. Je ne connais pas par
quel chemin il est arrivé à l'Assemblée nationale comme
député, mais je me permets de croire...
M. Léger: Par les votes.
M. Goldbloom: Oui, mais je parle de sa formation professionnelle
et je me permets de croire qu'il n'était pas formé de
façon hautement spécialisé dans le domaine de
l'environnement. Quand même, il a acquis des connaissances et il
défend avec acharnement la cause de l'environnement.
Alors, il me semble que, si cela peut-être vrai pour lui, cela
peut-être vrai pour un avocat aussi qui défend une cause. Si un
avocat, parce qu'après tout il est incapable d'avoir tout vu et tout
appris, n'est pas capable de faire les recherches nécessaires pour bien
défendre une cause, il ne mérite pas la confiance du public, ni
donc, la confiance du gouvernement. Mais, ayant dit cela, si le
député me permet deux secondes de consultation, je demanderai
quelques précisions sur les causes et sur ceux qui les ont
plaidées pour vous.
M. le Président, je suis certain que le député de
Lafontaine admettra avec moi que les procédures qui se poursuivent
normalement devant les tribunaux ne vont pas toujours au fond de la question.
Ce sont les procédures d'ordre technique qui permettent la bonne
administration de la justice et qui respectent les droits et, dans la mesure du
possible, les intérêts et dési rs des parties en cause, des
parties en présence.
Cela veut dire que si, par exemple, un de nos avocats avait la
responsabilité d'un dossier et que la cour devant laquelle il devait
présenter notre cause était à Mont-Laurier dans un cas,
à Gaspé dans un autre, et ainsi de suite, il ne serait pas
possible pour cette personne d'être en même temps là
où se présente la cause et au bureau où il y a toujours
des dossiers qui requièrent son attention.
C'est une des raisons pratiques pour lesquelles nous avons
préféré chercher dans les diverses régions de la
province des personnes en nombre restreint, qui font preuve d'un
intérêt, qui font preuve d'une compétence et qui acceptent
d'assumer la responsabilité de nos causes. Cela nous évite de
nombreux déplacements, parce que, souvent, une cause est remise pour des
raisons qui semblent valables au tribunal. C'est pour cette raison qu'il y a un
nombre relativement restreint d'avocats qui exercent dans les diverses
régions. C'est à ces personnes que nous faisons appel pour la
défense de nos causes.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait déposer
la liste des avocats qui ont plaidé des causes pour le ministère,
en même temps qu'il déposera la liste des poursuites que le
ministère a faites, avec les résultats?
M. Goldbloom: Je crois que cela serait possible,
M. le Président. Je vais vérifier, évidemment, avec
l'équipe qui m'accompagne pour savoir si ces renseignements sont
facilement disponibles ou s'il faudrait revoir un nombre considérable de
dossiers pour obtenir le nom dans chaque cas.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de...
M. Léger: Une dernière... Allez-y.
M. Bédard (Chicoutimi): Si le député de
Lafontaine me permet, étant donné qu'on parle de liste, je
voudrais que le ministre n'oublie pas la liste des secrétaires du
ministère.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, effectivement, je
l'ai.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah bon!
M. Goldbloom: Quand nous y reviendrons...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Léger: Est-ce qu'on peut conclure que ce n'est pas.
l'intention du ministère de former, dans sa politique
générale, des avocats pour s'occuper, d'une façon
générale, de faire les poursuites? Ce n'est pas dans la politique
du ministère?
M. Goldbloom: Nous avons l'intention d'augmenter nos effectifs
avec des personnes spécialisées. Mais, il ne paraît pas
réaliste, en ce moment où nous parlons, d'envisager la
constitution d'une équipe suffisante pour s'occuper d'une cinquantaine
de causes, et peut-être davantage, dans une année donnée,
et cela dans tous les coins de la province. Donc, devant ces
considérations que j'ai exposées, notre intention est d'augmenter
notre propre équipe et de continuer le genre de travail que nous
poursuivons présentement. Il est possible, et c'est un peu
hypothétique ce que je suis sur le point de dire, que d'ici un certain
nombre de mois, d'ici une année ou deux, quand nous aurons
terminé la rédaction des divers règlements qui
découlent de la Loi de la qualité de l'environnement, cette
tâche étant terminée, nos propres avocats aient plus de
liberté pour s'occuper d'autres aspects. Mais on sait que nos effectifs
restreints nous ont imposé certains retards involontaires dans ce
domaine, et je voudrais que nous poursuivions cette tâche tout en donnant
des réponses à de nombreuses personnes qui nous écrivent,
par exemple, et qui demandent un avis qui ne peut être donné que
par un avocat expérimenté. Je me garde bien d'exprimer un avis
sur une question juridique. Je demande cet avis aux conseillers juridiques qui
doivent être disponibles de le faire. Presque tous les jours, je dirais
qu'il y a une lettre quelconque qui exige l'attention d'un avocat.
M. Léger: Je comprends que pour les régions
éloignées le ministre doit prendre un avocat de la région,
pour une cause particulière. Mais les honoraires payés à
chaque fois à des avocats qui ne sont
pas membres de son ministère, cela amène des coûts
pas mal supérieurs au ministère, qui doit défrayer ces
coûts. Est-ce que le ministre n'a pas l'intention, au moins pour les
régions de Montréal et de Québec, d'avoir des avocats de
son ministère qui travailleraient à temps plein et qui seraient
beaucoup meilleur marché? Si le ministère a l'intention d'aller
au bout de sa politique de surveillance de la qualité de
l'environnement, il devrait avoir des avocats à Québec et
à Montréal qui seraient sur la liste des salaires du
ministère.
M. Goldbloom: II ne faut pas, cependant, parler des avocats
fonctionnaires comme de la main-d'oeuvre à bon marché.
M. Léger: Non, je parle de la sécurité
d'emploi. M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): On va le voir dans les comptes
d'honoraires que vous allez produire.
M. Goldbloom: ...je pense que l'on touche là la politique
de recrutement du ministère de la Justice. Je n'ai pas la
compétence pour en parler. On touche aussi la politique du Conseil du
trésor, quant à l'approbation des postes dans les divers
ministères. Je pourrais faire une grande déclaration aujourd'hui
que je voudrais avoir quinze avocats. Mais si le ministère de la Justice
n'est pas d'accord et si le Conseil du trésor n'autorise pas les postes,
je ne serais pas plus avancé. Donc, je dois me contenter d'une
progression raisonnable, et, présentement, ce que nous visons c'est de
doubler nos effectifs. Si nous pouvons arriver à ce niveau
d'augmentation de notre capacité de travail, j'en serai fort heureux et
nous envisagerons, par la suite, une autre étape, en consultation avec
les autres autorités responsables.
M. Léger: Maintenant, est-ce que le ministère peut
nous dire, parmi tous les projets de réglementation publiés dans
la Gazette, depuis quelques mois, quels sont ceux qui sont en vigueur,
actuellement?
M. Goldbloom: Jusqu'à maintenant, M. le Président,
il n'y en a que deux qui ont franchi toutes les étapes et qui sont
absolument en vigueur.
Ce sont les règlements sur les eaux embouteillées et celui
sur les usines de béton bitumineux mais il y en a d'autres qui ne sont
pas loin d'atteindre ce cap. Nous avons eu, dans plusieurs cas, des
commentaires fort détaillés et fort constructifs qui nous ont
amenés à raffiner le texte et cela a occasionné une
période d'attente plus longue que les 60 jours réglementaires qui
sont prévus dans la loi. Mais nous avons cru qu'il était
nécessaire d'accorder ce temps additionnel. Quand un interlocuteur
sérieux a communiqué avec nous, au cours de la période de
60 jours, pour nous indiquer son désir de présenter un
mémoire étoffé et à cause de la complexité
de certains des textes, cet interlocuteur nous a indiqué que le temps,
ne suffisait pas, nous avons volontiers accordé un peu plus de temps
jus- tement pour avoir un mémoire valable sur le projet de
règlement et nous avons été heureux de l'avoir fait.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait, pour le
bénéfice du journal des Débats, pour ne pas prendre des
notes sur tout cela, nous déterminer quels sont les règlements,
du moins la nature des règlements, qui doivent passer très
bientôt le dernier cap et la date approximative de la mise en
vigueur?
M. Goldbloom: J'ai mentionné les deux premiers, qui sont
en vigueur, et je continue la liste, M. le Président. Le
règlement relatif aux entreprises d'aqueduc et aux entreprises
d'égout, publié dans la Gazette officielle le 27 mars I974. Il y
a eu de nombreux changements dans ce texte et nous prévoyons, avant la
fin du mois, présenter la version définitive pour adoption par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Léger: Là-dessus, pour que je vous suive bien,
vous avez présenté, dans la Gazette officielle, en date du 27
mars I974, un règlement sur les entreprises d'aqueduc et d'égout,
qui a été publié dans la Gazette officielle. Par la suite,
vous avez eu soit des plaintes ou des recommandations ou, je dirais, des
pressions quelconques qui vous ont amenés à corriger un peu ces
règlements. Par la suite, pour l'adoption définitive, vous ne les
publierez pas dans la Gazette officielle mais vous allez les adopter au conseil
des ministres et, par la suite, il y aura une publication définitive
dans la Gazette officielle.
M. Goldbloom: Oui, c'est cela, M. le Président. Il s'agit,
pour le gouvernement, qui exprime sa décision par une décision du
conseil des ministres, de compléter le texte.
Dans le cas particulier, c'est que le règlement vise surtout les
entreprises privées. Nous avons de nombreux aqueducs privés, dans
la province, qui posent des problèmes un peu particuliers. La
rédaction originale a été un peu trop
générale et nous avons eu des réactions de la part
d'entreprises que nous ne visions pas mais qui disaient: Vous allez nous
créer des complications. Puisque, dans le cas général des
entreprises publiques municipales, il y a une réglementation qui devra
régir ces activités, nous avons dû repenser et
effectivement réduire la portée de ce règlement.
Je continue, M. le Président: Le règlement
général relatif à l'administration de la loi,
publié le 25 septembre dernier. Là aussi, nous avons eu de
nombreux commentaires mais notre texte est presque prêt et, avant la fin
du mois, devra être soumis à la décision du
lieutenant-gouverneur en conseil, c'est-à-dire du conseil des
ministres.
Le règlement relatif au rejet dans les réseaux
d'égout, publié le II septembre. Nous prévoyons qu'au
début de mai, après, là aussi, un nouvel examen à
la lumière de commentaires qui ont été faits
j'ouvre une parenthèse, M. le Président, pour indiquer qu'il
était, je pense, normal, que nous cherchions à être aussi
larges que possible, aussi
complets que possible par ces efforts, nous avons touché
des activités qui n'étaient pas vraiment visées par ce
genre de règlement.
Donc, il a fallu une adaptation. Ce règlement, nous
prévoyons qu'il sera complété vers la première
semaine de mai, et nous procéderons.
Règlement relatif aux émissions des
véhicules-automobiles, publié le 25 septembre; nous
prévoyons que, vers la mi-mai, nous pourrons terminer ce texte.
Règlement relatif à la gestion des déchets
liquides.
M. Léger: Liquides?
M. Goldbloom: Oui. Publié le 13 novembre. La
révision technique et juridique est en cours et, là aussi, vers
la mi-mai, nous prévoyons pouvoir terminer le texte.
Règlement relatif aux piscines publiques, publié le 27
novembre. La révision a été complétée le 5
avril et c'est maintenant à l'étape de la rédaction
juridique définitive pour présentation au lieutenant-gouverneur
en conseil, vers la fin du mois.
Règlement relatif à la qualité du milieu du
travail, publié le 12 février. C'est clairement un des plus
importants que nous avons à présenter. Nous avons
déjà reçu non seulement certains commentaires, mais, comme
je l'ai indiqué tout à l'heure, des demandes de délais
additionnels. Devant le sérieux des représentations, nous avons
accepté d'accorder un peu de délais additionnels et ne pas nous
en tenir strictement aux 60 jours qui, d'ailleurs, sont maintenant
écoulés. Nous avons donc accordé jusqu'à la fin de
mai pour la remise des mémoires.
M. Léger: Cela, c'est, entre autres, le cas précis,
comme pour les teneurs en matières polluantes, de la Canadian
Copper?
Vous avez eu beaucoup de demandes venant des compagnies de voir à
réviser exactement vos mesures ou votre taux permissible, c'est
ça?
M. Goldbloom: Je ne suis pas saisi de représentations
précises, M. le Président. Il va sans dire que je n'ai pas vu
toutes les lettres qui ont pu être adressées aux conseillers
juridiques et aux hauts fonctionnaires, mais les demandes que j'ai
reçues moi-même sont d'ordre général, par exemple,
celle d'une entreprise importante comme Hydro-Québec. Le
président d'Hydro-Québec a communiqué avec moi pour me
demander précisément d'avoir jusqu'à la fin de mai pour
soumettre un mémoire sur ce règlement. Devant l'importance de
l'entreprise et le sérieux de la demande, je n'ai pas cru bon de refuser
de recevoir un mémoire bien préparé de la part de
l'Hydro-Québec.
M. Léger: Oui.
M. Goldbloom: Il y en a d'autres de cette nature.
M. Léger: Ce sont des délais pour présenter
les mémoires. Mais vous n'avez pas encore établi, parce que vous
attendez les mémoires, de date de délai pour la publication de la
réglementation.
M. Goldbloom: II serait impossible de déterminer une date
sans recevoir les mémoires et les examiner en détail. Le
député de Lafontaine se rappellera, du débat de l'an
dernier, que nous avons une équipe juridique et technique pour chacun
des règlements. Cette équipe est toujours constituée,
toujours prête à recevoir les représentations des
intéressés, et j'en souhaite de tous les côtés, de
la part de tous les intéressés pour les évaluer et ensuite
passer à une rédaction définitive.
Je me permets de rappeler aussi, M. le Président, que la
rédaction, sur le plan juridique, revêt une importance absolument
capitale, parce que cette rédaction est la base de la plaidoirie que
l'on présente devant le tribunal. C'est la base du verdict rendu par le
tribunal, et si nous sommes fautifs dans cette rédaction, nous
risquonsde perdre des causes que nous devrions gagner.
M. Léger: Maintenant, M. le Président, est-ce que
le ministre est d'accord pour affirmer que de tous les règlements qu'il
a à présenter, il y a quand même une différence
d'urgence dans chacun de ces cas et que la priorité de
réglementation devrait être justement sur la qualité du
milieu de travail?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, je n'ai aucune
hésitation à dire que c'est le plus important et donc le plus
urgent de nos règlements, et j'ai l'intention de le traiter de cette
façon-là.
Mais je ne voyais pas comment je pouvais refuser à des
entreprises sérieuses la possibilité de présenter un
mémoire. Si, sur une question aussi importante, pour une
différence de six semaines, j'avais dit: II est trop tard, il est
impossible pour vous de présenter votre point de vue, je pense que je
n'aurais pas bien servi la cause de l'environnement ni même celle de la
santé des travailleurs.
Donc, ce n'est certainement pas par incurie que j'ai
décidé d'accorder ces quelques semaines additionnelles.
M. Léger: Maintenant, est-ce que le ministre peut nous
dire si, en plus d'Hydro-Québec, d'autres compagnies ont
manifesté le désir de présenter des mémoires?
M. Goldbloom: De mémoire, M. le Président, je ne
repêche pas le nom d'une compagnie. Je me rappel le qu'il y a quelques
organismes qui ont voulu s'exprimer. Je m'excuse, je vais consulter pour avoir
un peu plus de renseignements.
Il y a des associations industrielles et des syndicats en nombre
important...
M. Léger: L'Association industrielle Laval? Est-ce que
l'Association industrielle Laval a l'intention de présenter un
mémoire?
M. Goldbloom: Je n'ai pas vu de lettre de la part de cet
organisme. Je me rappelle une lettre du...
M. Léger: Ni de la Canadian Copper? La Canadian Copper n'a
pas manifesté le désir de présenter un mémoire?
M. Goldbloom: Pas à ma connaissance, M. le
Président, mais plusieurs syndicats nous ont demandé des
délais additionnels pour formuler leurs commentaires. Je pense que,
puisque les demandes viennent des deux côtés de la relation
patronale-syndicale, nous sommes pleinement justifiés de permettre
à tout ce monde de s'exprimer d'une façon convenable.
M. Léger: C'est à la fin de mai que vous attendez
d'avoir tous les mémoires permettant de faire une réglementation
précise?
M. Goldbloom: II y a aussi, parmi les importants organismes, le
Conseil consultatif du travail qui a indiqué son intention de
présenter un mémoire. Si je comprends bien, je n'ai pas la
précision ici, je crois qu'il a demandé un délai
additionnel pour le faire.
Je continue mon énumération, M. le Président. Le
règlement relatif aux piscines publiques, publié le 27 novembre,
révision technique complétée le 5 avril, est en
rédaction juridique définitive présentement pour
présentation vers le 1er mai.
M. Léger: II serait peut-être bon qu'il soit
publié avant l'été puisqu'on va s'en servir beaucoup cette
année.
M. Goldbloom: Oui, en effet. Règlement relatif aux
carrières. Nous attendons sa publication. Je viens de signer son
approbation du premier texte; nous attendons sa publication dans la Gazette
officielle vers le 7 mai. Les autres sont à diverses étapes de
progrès. Je les énumère un peu plus rapidement:
règlement relatif aux études d'impact sur l'environnement. C'est
encore à la préparation et c'est au début de l'automne que
nous aurons un texte sur ce sujet.
M. Léger: L'impact sur l'environnement, cela porte sur
quoi en particulier, l'air, l'eau, le bruit?
M. Goldbloom: Sur les études d'impact. C'est le cadre dans
lequel on va situer l'exigence de présenter une étude d'impact
avant de procéder à des ouvrages importants.
M. Léger: Est-ce que vous incluriez là-dedans
l'impact de deux polluants qui se retrouvent dans l'air? Entre autres, c'est un
des problèmes dont l'Association industrielle Laval nous parlait. Une
usine peut exhaler dans l'atmosphère une matière polluante,
qu'elle peut plus ou moins contrôler, l'usine voisine exhale dans l'air
un autre polluant et la relation, l'interrelation entre les deux polluants
amène des conséquences imprévisibles. Est-ce que, quand
vous parlez d'impact sur l'environnement, vous touchez à ce domaine
aussi?
M. Goldbloom: Ce n'est pas tout à fait le but de ce
règlement, M. le Président. Son but est d'entou- rer d'une
précaution importante, c'est-à-dire la remise d'une étude
sur les répercussions possibles, toute implantation majeure, que ce soit
une nouvelle industrie ou une expansion importante d'une industrie
existante.
Ce sont les autres règlements qui nous permettraient de faire
poursuivre des études sur des interactions de polluants et ainsi de
suite, mais je n'exclus pas la possibilité que, dans le protocole de
l'étude, nous exigions, dans un cas donné, l'analyse de
l'interaction de certains polluants avec certains autres qui sont connus
déjà dans l'atmosphère, dans la région
donnée. Donc, ce n'est pas du tout exclus de l'application de cela.
Règlements relatifs à l'assainissement de
l'atmosphère, c'est un dossier qui est presque terminé. C'est
peut-être la préparation la plus longue que nous avons eu à
poursuivre, surtout parce que nous n'avons pas voulu faire le travail de
façon parcellaire. Nous avons décelé trop d'interrelations
entre les activités industrielles, même si nous aurions pu
établir un classement des industries et établir une
réglementation pour chaque secteur. Sans doute qu'à
l'intérieur du texte final, il y aura un certain classement, parce que
l'on ne peut appliquer exactement les mêmes règles à chaque
activité industrielle, parce qu'il s'agit de savoir quelle est la nature
du polluant et quels sont ses effets. Mais nous avons quand même voulu
appliquer à l'ensemble de notre activité industrielle un
règlement général assez détaillé quand
même sur la pollution atmosphérique.
Nous prévoyons que, vers le 7 mai, nous aurons un texte qui me
sera soumis pour approbation et qui pourrait, par la suite, avoir sa
première publication, un règlement relatif au lieu de
l'élimination des déchets sur l'île de Montréal, un
règlement limité géographiquement et, nous
prévoyons que, vers le 1er juillet, ce texte devrait être
prêt.
M. Léger: C'est un règlement qui sera
complémentaire au règlement de la communauté urbaine?
M. Goldbloom: Oui, plus que complémentaire, M. le
Président, parce que l'on sait que la loi prévoit que ce sont les
règlements provinciaux qui ont préséance et que, si une
municipalité ou, en l'occurrence, une communauté urbaine veut
aller plus loin qu'elle peut le faire avec l'approbation du ministre, le
principe est que le règlement provincial, une fois adopté, a une
portée générale.
M. Léger: Si le règlement provincial est plus
sévère que celui de la communauté urbaine, est-ce le
Service de la protection de l'environnement du Québec qui aurait la
responsabilité de poursuivre ou la communauté urbaine qui aurait
un règlement moins sévère?
M. Goldbloom: II ne s'agirait même pas de poursuites,
à mon sens, M. le Président. Je ne suis pas avocat.
M. Léger: Je voulais faire respecter la norme.
M. Goldbloom: Une poursuite pourrait être tentée,
soit par un citoyen, soit par un organisme...
M. Léger: Mais, ce que je voulais di re, c'est: Qui aurait
la préoccupation de voir à la faire respecter? Serait-ce la
communauté urbaine, étant donné que le Service de
protection de l'environnement du Québec, c'est-à-dire que le
Québec aurait un règlement plus sévère sur un
territoire de la communauté urbaine? Qui aurait la préoccupation
de la faire respecter, d'envoyer un inspecteur et de voir que sa norme ou celle
du gouvernement du Québec qui a priorité doit être
respectée?
M.Goldbloom: M. le Président, il y a deux questions
là-dedans: Quelle norme et qui doit voir à son application? La
réponse, c'est la norme provinciale, de toute façon.
M. Léger: Oui.
M. Goldbloom: Si, par hypothèse, l'inverse était
vrai cela est certainement possible à cause de la très
forte concentration de population et d'industries sur l'île de
Montréal il est nettement possible que la communauté
urbaine ait des exigences plus sévères que la norme provinciale
d'application générale surtout notre territoire. Mais cela
devrait être confirmé par l'approbation du ministre, face à
une demande de la part de la communauté urbaine.
Or, en principe, c'est la norme provinciale, à moins que la
communauté urbaine ne fasse approuver, par le ministre, une norme plus
sévère. Quant à l'application de cette norme, quant
à l'application des mesures, ce serait la communauté urbaine avec
son équipe qui continuerait de voir aux inspections et aux
avertissements sur son territoire.
Je continue, M. le Président: Règlement relatif à
la qualité des eaux de baignade. Nous en sommes à la
rédaction juridique et nous prévoyons, vers le 15 mai, la
présentation au ministre d'un texte.
M. Léger: Cela ne sera pas en vigueur cet
été?
M. Goldbloom: Ce serait difficile, oui, au moins pour le
début de l'été, peut-être avant la fin de
l'été.
Règlement relatif à la qualité de l'eau de
consommation. Nous prévoyons que le dossier technique sera
complété vers la mi-juin.
Règlement concernant les installations septi-ques. Nous
prévoyons que, la semaine prochaine, le dossier technique sera
complété.
Règlement général relatif à la gestion des
déchets solides. Le dossier technique a été
complété le lOavril et, maintenant, on procéderaà
la rédaction juridique.
Règlement général sur le bruit. Nous
prévoyons que le dossier technique sera complété vers le
1er septembre.
Règlement relatif à la salubrité publique. Le 1er
novembre est la date prévue pour le parachèvement du dossier
technique.
Règlement relatif aux campements industriels: Le 1er octobre.
Règlement relatif aux terrains de camping et de roulottes:
Egalement, le 1er octobre.
Règlement relatif aux exploitations animales: Le 1er
septembre.
M. Léger: Aux exploitations animales?
M. Goldbloom: Oui, l'élevage intensif, surtout. Nous
poursuivons des consultations avec le ministère de l'Agriculture et
aussi avec le milieu agricole.
M. Goldbloom: Règlement général sur les
rayonnements et les radioactivités. Le ler décembre est la date
prévue.
Règlement relatif aux contenants uniservices. Nous
prévoyons pouvoir compléter un texte en novembre.
Règlement relatif à l'exploitation des usines de
traitement des eaux: Le 1er septembre.
Règlement relatif à l'utilisation des embarcations
à moteur. La rédaction juridique devrait être
complétée vers le 15 mai.
Règlement relatif à l'évacuation des déchets
des bateaux de plaisance.
M. Léger: Cela ne sera pas encore prêt pour cet
été non plus, les moteurs hors-bord.
M. Goldbloom: Non, au mois d'octobre, avant que nous ne puissions
terminer cela.
Règlement relatif à l'aménagement du littoral des
lacs et des rivières. C'est présentement à l'étape
de la rédaction juridique.
Règlement...
M. Léger: Vous avez certainement besoin de plusieurs
avocats pour vous aider dans tout cela. Vous êtes rendus à une
étape où les avocats sont pris à plein.
M. Goldbloom: Oui, en effet, M. le Président.
Règlement relatif aux effluents des usines de pâtes et
papiers. Le dossier technique est prévu pour le 25 avril.
Règlement relatif aux effluents des raffineries de pétrole
brut. A la rédaction juridique présentement, nous
prévoyons avoir un texte pour le 15 juin.
Règlement relatif aux effluents des industries laitières,
règlement relatif aux effluents des usines de sciage et du travail du
bois, règlement relatif aux effluents des usines de textile,
règlement relatif aux effluents des usines de produits de la viande,
règlement relatif à la prévention de la pollution des eaux
par l'exploitation des mines, règlement relatif à la
prévention de la pollution des eaux par les usines de préparation
du poisson, règlement relatif à la prévention de la
pollution des eaux par l'industrie chimique et règlement relatif
à la prévention de la pollution des eaux par les usines de la
préparation et de la mise en conserve des fruits et légumes. Tous
ces règlements, dont la rédaction commencera prochainement,
remplaceront les directives émises par l'ancienne Régie des eaux
du Québec à l'endroit des industries concernées, qui ont
déjà établi des calendriers en vertu de l'ancienne loi
pour l'application des mesures.
M. Léger: Je remercie le ministre. Le ministre pourrait-il
maintenant nous dire combien il y a d'inspecteurs locaux du Service de la
protection de l'environnement, actuellement?
M. Goldbloom: Nous avons MO inspecteurs, mais c'est la
définition que j'aimerais que le député de Lafontaine
précise. Si je dis 110, ce sont les inspecteurs locaux, dans le sens de
ceux qui sont affectés aux divers comtés et qui s'occupent des
problèmes d'ordre général.
Ce ne sont pas les inspecteurs spécialisés dans le domaine
industriel dont on parle en donnant cette réponse.
M. Léger: Combien y a-t-il d'inspecteurs
spécialisés dans le domaine industriel?
M. Goldbloom: En chiffres ronds, 25 présentement.
M. Léger: Ils sont en poste actuellement?
M. Goldbloom: Ce chiffre de 25 est le nombre de techniciens. Il y
a en outre des ingénieurs qui, clairement, assument une
responsabilité supérieure dans ce domaine.
M. Léger: Comment se fait-il que vous ayez uniquement 110
inspecteurs locaux alors que, l'année dernière, à
l'occasion de l'étude des crédits, vous aviez affirmé
votre désir d'en avoir le double. A ce moment-là, vous en aviez
I06. Il y en a eu quatre de plus cette année. Qu'est-il arrivé?
Est-ce un manque de crédits? Quelles sont les raisons pour lesquelles
vous ne les avez augmentés que de quatre alors que vous vouliez vous
rendre à 200?
M. Goldbloom: L'approbation du Conseil du trésor n'a pas
atteint le chiffre que j'aurais espéré. Il y a eu
également certaines difficultés de recrutement.
M. Léger: Quelles sont vos prévisions pour cette
année? Visez-vous encore le chiffre de 200?
M. Goldbloom: Pas en une seule année, c'est clair. Je
pense que je ne suis pas présentement en mesure de donner une
perspective. Nous allons préparer de nouveaux mémoires de
programmes pour les présenter au Conseil du trésor.
M. Léger: Avez-vous eu une augmentation de crédits
à ce poste cette année?
M. Goldbloom: Nous avons eu une augmentation de crédits de
$214,000 et nous avons, pour le moment, trois postes additionnels qui ont
été autorisés.
M. Léger: Combien aviez-vous, l'année
dernière, à ce poste, à comparer à $214,000 de pi
us cette année?
M. Goldbloom: Nous avons 110 postes et nous serons...
M. Léger: Je parle d'une augmentation en dollars. Vous
avez dit que vous avez une augmentation, en dollars, de $214,000 à ce
poste. Quel était le montant l'année dernière?
M. Goldbloom: Le total de ce poste qu'on appelle: Assainissement
du milieu est porté de $1,355,000 à $1,670,000.
M. Léger: C'est donc une augmentation qui comprend le
salaire, les honoraires... Est-ce uniquement cela, le montant de $1,355,000 et
qui fait $1,570,000?
M. Goldbloom: L'augmentation est notamment au chapitre des
traitements, mais il y a d'autres montants pour les communications, par
exemple. Il faudra que j'obtienne les détails pour pouvoir
répondre.
M. Léger: On pourra peut-être revenir après
le souper, vers vingt heures ou vingt heures quinze.
M. le Président, il estdix-huit heuresdeux minutes, est-ce qu'on
peut suspendre nos travaux jusqu'à vingt heures ou vingt heures
quinze?
Une Voix: Vingt heures quinze.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à vingt heures quinze ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 4 )
Reprise de la séance à 20 h 25
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des affaires municipales continue
l'étude des crédits du ministère des Affaires municipales.
Nous étions à étudier...
M. Caron: M. le Président, avant de commencer, c'est une
remarque en passant, cela fait environ 17 heures que l'on siège...
Une Voix: 18 heures.
M. Caron: Enfin, 17 ou 18 heures, et il n'y a personne du
Ralliement créditiste qui soit venu. Je ne sais pas si on doit continuer
quand même. Je pose la question. Je ne le sais pas. Il ne faudrait pas
qu'on nous fasse des reproches ensuite.
Une Voix: Fabien va t'aimer, toi! M. Caron: Pas de
commentaires.
Le Président (M. Picard): Alors,nous étions
à l'étude des crédits de l'environnement et je cède
la parole au député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, quand on s'est
laissé, on parlait justement de la quantité d'inspecteurs locaux
et des services de la protection de l'environnement. Le ministre m'avait dit
qu'il y avait 110 inspecteurs locaux, qu'en ne comptant pas les techniciens, il
y en avait 25. Maintenant, pour les 110, je vois dans le budget qu'on est rendu
à une somme de $1,569,800 et dans la ventilation des crédits,
est-ce que le ministre pourrait m'expliquer où il voit les 110, parce
que je ne vois le chiffre de 110 nulle part là-dedans, comment sont-ils
distribués? On en voit 53 dans l'élément 1, 24, 2, 41,
118, 117, où sont-ils répartis? Est-ce qu'ils sont divisés
dans différents services?
M. Goldbloom: M. le Président, à la page 3-24,
quatrième colonne, en bas, on trouve 113, plus quatre à temps
partiel, qui sont des étudiants ou des inspecteurs occasionnels pour
faire 117 au total.
M. Léger: Le chiffre que vous m'avez donné, c'est
110.
M. Goldbloom: 110, c'est le chiffre de l'an dernier.
M. Léger: Non. L'an dernier, c'était 106.
M. Goldbloom: Nous sommes rendus à 110 en cours
d'année avec les autorisations additionnelles. Et maintenant, le chiffre
autorisé pour l975/76 est de 113, et nous avons quatre employés
occasionnels, à temps partiel.
M. Léger: D'accord.
Maintenant, est-ce qu'il y a eu un rajustement de leur salaire,
puisqu'on sait communément que le salaire dans ce domaine est de 20%
moins élevé que celui de leurs homologues du
fédéral? Est-ce qu'on a relevé cela?
M. Goldbloom: II y a eu un ajustement que tous les fonctionnaires
ont obtenu. Il n'y a pas eu de modification relative à la situation
d'autres membres de l'équipe de fonctionnaires.
M. Léger: C'est donc dire que les inspecteurs locaux du
gouvernement provincial pour le service de l'environnement sont payés
à 20% de moins que les personnes qui ont un travail similaire ou du
moins presque semblable, dans le ministère fédéral?
M. Goldbloom: M. le Président, il est évident qu'il
y a des écarts entre diverses instances de responsabilité. On
sait, par exemple, que des employés à la ville de Montréal
ou à la Communauté urbaine de Montréal qui accomplissent
à peu près le même travail que des fonctionnaires sont
rémunérés à des taux plus élevés. Il
en est de même du gouvernement fédéral. Ce n'est pas par
manque d'appréciation de la valeur de ces personnes et de leur travail
je parle maintenant des inspecteurs mais il y a des
échelles qui ont été établies, en bonne partie par
négociation, et j'ai même eu une rencontre avec le
président du syndicat pour en discuter avec lui.
M. Léger: M. le Président, étant
donné que le ministre nous avait dit, en I972, quand nous avons
adopté la Loi sur la qualité de l'environnement, le bill 34,
qu'il avait l'intention de doubler son personnel d'inspecteurs, et que l'an
dernier il n'était rendu qu'à I06 il est maintenant rendu
à MO, plus les trois qu'on a mentionnés tantôt cette
année qu'il n'y a pratiquement pas eu d'augmentation, pourtant il
est à dire qu'il y a eu une augmentation de $214,000, mais que cela n'a
pas permis d'augmenter le nombre, et que le ministre nous parle de
difficulté de recrutement. Comment le ministre peut-il concevoir la
réalisation des objectifs essentiels et nécessaires qu'il nous
avait mentionnés, il y a deux ans, avec la difficulté de
recrutement comme argument, cette année, et alors que les salaires ne
sont pas à la hauteur de ceux de leurs homologues
fédéraux?
M. Goldbloom: C'est un problème que j'ai porté
à l'attention de la Fonction publique québécoise, M. le
Président. C'est à ce niveau que le problème devra se
régler. Ce qui est impliqué est non seulement une échelle
de traitements, c'est également la reconnaissance d'un statut
professionnel qui n'est pas encore consacré dans notre système
administratif.
Puisque j'en ai discuté, à plusieurs reprises, avec les
inspecteurs eux-mêmes, j'ai pris publiquement l'engagement de me faire le
porte-parole de cette revendication de leur part et je l'ai fait. Mais la
situation n'est pas encore différente de celle que nous avons
connue.
M. Léger: En écoutant les paroles du ministre,
je pourrais lui relire le journal des Débats de l'année
dernière. Ce sont les mêmes affirmations que le ministre me fait,
cette année.
Est-ce que le ministre est encore convaincu que, pour remplir le
rôle que son ministère lui réclame, il a encore besoin au
moins du double d'inspecteurs? La même chose au niveau des
techniciens?
M. Goldbloom: Ce serait certainement désirable quant aux
inspecteurs. Quant aux techniciens, là aussi, il serait certainement
utile d'en avoir davantage. Mais chaque ministère a de bonnes raisons de
vouloir augmenter son personnel et des responsabilités importantes
à accomplir ne peuvent être aussi facilement accomplies, si le
personnel est moins nombreux.
Je pense, M. le Président, que je dois dire, en toute candeur,
qu'avec l'expérience, on s'aventure moins dans ses déclarations,
lors du débat sur les crédits.
M. Léger: De toute façon, ce qui nous surprend,
c'est qu'on est quand même rendu à peu près au même
nombre, à quelques corrections près, de ce qu'on avait avant, et
pour nous, on trouve cela malheureux que le ministre ne puisse pas trouver les
moyens, soit financiers ou autres, de pallier cela, parce qu'il n'y a pas eu de
correction depuis le bill 34 ou à peu près pas.
Moi, personnellement, il y a eu une augmentation de revenus de
crédits, et puis on n'a pas été capable d'augmenter le
nombre. Cela est important pour remplir le rôle que le ministère a
à remplir dans toute la province.
M. Goldbloom: Oui. M. le Président, j'aimerais quand
même donner certains chiffres pour que le portrait soit clair. Nous avons
accompli, en 1974/75, 65,185 inspections, en réponse à des
plaintes. Nous prévoyons que ce chiffre atteindra autour de 70,000 pour
l'année qui commence. Les inspections régulières ont
été au nombre de 35,280 et nous prévoyons à peu
près 42,500, cette année. Nous avons prélevé 39,316
échantillons et nous prévoyons en prélever 49,175, cette
année. Aussi, nos équipes ont prononcé 530
conférences, au cours de l'année, et nous prévoyons qu'il
y en aura 900, cette année. Donc, ce n'est pas le manque de
productivité que l'on peut reprocher à l'équipe. Cela
représente une somme très considérable de travail
accompli, et bien accompli.
M. Léger: Mais à cause de la loi 34, si le ministre
veut aller au bout des objectifs que le bill 34 préconise, cela va
peut-être quadrupler les efforts qui devraient être faits de ce
côté.
S'il n'augmente pas son nombre d'inspecteurs, comment va-t-il être
capable de réaliser ce que la loi 34 lui donne comme objectifs? Parce
que cela va demander peut-être quatre ou cinq fois plus de travail de
surveillance, plus il y aura d'ordonnances, plus il y aura de
règlements, plus il y aura d'objectifs à atteindre, parce que la
lo 34 amène une série de règlements. Qu'arrivera-t-il s'il
n'augmente pas son personnel? Moi, je vous dis cela, parce que c'est depuis
1972 que le ministre laisse faire. Il se donne de plus en plus de
responsabilités et il n'a pas le personnel nécessaire pour
réaliser toute ces choses.
M. Goldbloom: M. le Président, l'entrée en vigueur
d'un règlement n'a pas toujours et nécessairement pour effet
d'augmenter le travail des inspecteurs. Dans bien des cas, l'inverse serait le
résultat, parce que, le règlement étant publié et
connu, il est à présumer qu'une importante proportion du public
respectera le règlement, parce qu'il sera là. Peut-être
même que l'effet serait de réduire le travail des inspecteurs.
Je pense, M. le Président, que, même si je désirais
avoir une équipe plus nombreuse, il y a au moins un fait que je me plais
à souligner avec une certaine fierté. C'est que j'ai donné
le chiffre de 65,000 inspections sur plaintes et 35,000 inspections
régulières. Il n'y a presque pas de plaintes qui demeurent sans
réponse. Dans certains cas, oui, cela peut prendre un certain temps
raisonnable et il n'y a que très peu de plaintes qui restent en
souffrance.
M. Léger: L'année dernière, j'avais
demandé au ministre, étant donné qu'il vient de me donner
les chiffres de 65,000 inspections, etc., le ministre nous avait dit,
l'année dernière, qu'il avait l'intention, à la suite de
ma question, de publier les tableaux statistiques des activités de son
ministère. Est-ce qu'il a l'intention de le faire, cette année?
Il nous l'avait promis, l'année dernière, pour l'information du
public; ou un rapport annuel, dans le même style.
M. Goldbloom: Oui, normalement cela paraîtrait dans un
rapport annuel, mais...
M. Léger: Cela pourrait raccourcir l'étude des
crédits, il y aurait la moitié des questions qu'on n'aurait pas
à poser.
M. Goldbloom: J'en doute fort, M. le Président.
M. Léger: De toute façon, M. le Président,
je voudrais conclure là-dessus, parce que je vois que le ministre est
acculé au mur; il voudrait bien, mais il n'a pas tous les moyens. C'est
sûr que, quand vous allez réglementer le bruit dans les
discothèques, comme vous en aviez parlé, la dernière fois,
réglementer la densité du bruit pour les moteurs hors-bord, etc.,
cela va nécessairement demander plus de personnel. Si vous donnez des
règlements à une population, qui doivent être suivis, cela
prend nécessairement le personnel pour le faire; autrement, cela ne fait
que demeurer lettre morte.
De toute façon, je termine là-dessus, pour avancer
davantage dans quelques autres questions d'ordre général. Est-ce
que le ministre pourrait déposer, comme l'an dernier, la liste
précise des ordonnances ou des avis de cessation d'activités
polluantes, en vertu des articles 25 à 27 de la loi 34? L'année
dernière, vous les aviez déposés, est-ce que vous pourriez
les déposer pour cette année?
M. Goldbloom: Oui, d'accord, M. le Président.
M. Léger: Je remercie le ministre. C'est une des choses
qui auraient pu être dans le rapport annuel. Je n'aurais pas eu à
poser la question.
Maintenant, est-ce que le ministre peut nous dire, durant la
dernière année, combien de demandes d'autorisation ou de
certificats d'aurorisation ont été reçues et émises
par la direction, dans le cadre de l'article 22 de la loi 34?
M. Goldbloom: Je ne suis pas certain, M. le Président, de
pouvoir donner les statistiques dans la forme précise demandée
par le député de Lafontaine.
M. Léger: Est-ce que vous me permettez de vous lire
l'article? Vous le savez peut-être par coeur mais c'est pour les fins du
journal des Débats. L'article 22 dit: Nul ne peut ériger ou
modifier une construction, entreprendre l'exploitation d'une industrie
quelconque, l'exercice d'une activité, l'utilisation d'un
procédé industriel, ni augmenter la production d'un bien ou d'un
service s'il est susceptible d'en résulter une émission, un
dépôt, un dégagement ou un rejet de contaminant dans
l'environnement ou une modification de la qualité de l'environnement,
etc.
C'est donc dire qu'il y a eu des autorisations et des certificats
d'autorisation. Il y a eu aussi, probablement, des contraventions. C'est dans
ce style que le ministre pourrait peut-être me donner des renseignements
à savoir combien il y a eu de demandes d'autorisation pour cela.
M. Goldbloom: Voici le portrait que je peux donner, M. le
Président. Dans le cadre de la lutte contre la pollution de l'air, nous
avons approuvé I50 projets industriels. Nous avons approuvé les
plans et devis dans I50 cas. En outre ceci ne fait pas directement
partie de l'information demandée par le député de
Lafontaine mais il serait peut-être bon que je le mentionne nous
avons, sur demande, fait des examens de contrôle de I25 sources de
pollution atmosphérique et nous avons inventorié cinq
agglomérations urbaines. Nous avons également produit, sur
demande, dix rapports sur les effets de la pollution, des études qui
nous ont été demandées.
En outre, dans le cadre du programme de l'assainissement du milieu du
travail, nous avons approuvé I20 projets et nous avons
étudié 520 usines. Nous nous proposons de visiter encore plus de
500 usines cette année. Nous avons étudié, l'an dernier,
100 cas de bruit communautaire. Nous prévoyons en examiner I25 cette
année. Nous avons étudié 30 cas de surexposition à
des substances radioactives. Cela, en plus de notre participation à la
surveillance de la centrale de Gentilly.
Donc, cela donne un certain portrait de l'activité. Je pense que
les chiffres essentiels, en réponse à la question du
député, sont I50 projets industriels approuvés dans le
cadre du programme de l'air et I20 dans le cadre du programme de
l'assainissement du milieu du travail.
M. Léger: Combien le ministre peut-il déceler, dans
son rapport, de contraventions qu'il a dû émettre? Autrement dit,
ceux qui n'auraient pas demandé de permis et à qui le
ministère a été obligé d'émettre une
contravention.
M. Goldbloom: Voilà une catégorie un peu
particulière de contraventions, les activités industrielles
entreprises sans permis. Ce chiffre se reflétera dans le nombre des
causes intentées devant les tribunaux aussi, parce que c'est justement
dans un tel cas que nous poursuivons la compagnie.
De mémoire, nous retraçons cinq ou six cas où nous
avons poursuivi des compagnies qui avaient entrepris des activités
industrielles, dans le contexte prévu par la loi, c'est-à-dire
des activités majeures, sans obtenir au préalable l'autorisation
qui est prévue.
M. Léger: Maintenant, il n'est pas nécessaire qu'il
y ait nécessairement une poursuite parce qu'il peut y avoir seulement un
avis de contravention, disant: Vous avez agi illégalement. Vous devrez
maintenant demander un permis. S'ils le font, à l'intérieur d'un
délai, il n'est pas nécessaire de poursuivre.
M. Goldbloom: Nous croyons que nous avons envoyé
peut-être une vingtaine de mises en demeure, outre les cas que nous avons
traduits devant les tribunaux.
M. Léger: Concernant les activités je
continue les questions générales du Conseil consultatif de
l'environnement, combien de réunions ce conseil a-t-il tenues depuis sa
formation?
M. Goldbloom: c'est à peu près mensuel, M. le
Président. Il y a eu 17 réunions effectivement.
Le Président (M. Picard): Est-ce que je dois comprendre
que l'élément I du programme 13 est adopté?
M. Léger: Non, j'ai quelques questions d'ordre
général sur le conseil, j'achève d'ailleurs l'ordre
général...
Le Président (M. Picard): Cela, c'est... M.
Léger: ... sur l'application de la loi 34.
Le Président (M. Picard): ... l'élément 2,
le conseil.
M. Léger: C'est-à-dire, ce sont des questions
d'ordre général sur l'application de la loi 34. Vous allez voir
tantôt, ce seront des questions beaucoup plus... il n'y a pas de
questions d'ailleurs sur la gestion interne.
Le Conseil consultatif de l'environnement déplorait un manque
grave de crédits l'année dernière pour poursuivre ses
recherches. Est-ce qu'on peut dire s'il y a eu des changements
là-dessus? Est-ce que le ministre peut nous donner des détails
sur ce problème?
M. Goldbloom: II n'y a pas encore eu de changement, M. le
Président. J'ai rencontré le conseil consultatif hier même
pour discuter de cette question et du programme de recherche proposé par
le conseil. Nous n'avons pas, au budget des services, et cela pour plusieurs
raisons, un budget important pour la poursuite de recherches. C'est en partie
parce que le gouvernement essaie depuis un certain temps de coordonner les
activités de recherches commanditées par le gouvernement et de
centraliser cet effort.
Nous aurions bien voulu obtenir un peu plus d'argent pour le conseil. Il
est clair que les personnes qui sont nommées là sont des
personnes d'une expérience professionnelle qui est considérable
et variée et que leur avis est très valable. Nous encourageons le
conseil à exprimer son avis, l'avis de ses membres. Le conseil
lui-même souligne quand même, malgré l'expérience de
chaque membre, qu'il y a des problèmes qui sont plus complexes et que
les consultations qui peuvent se poursuivre avec des collègues
universitaires et autres, sur une base gratuite, ont une certaine limitation.
Il n'y a pas moyen d'abuser. On se sent gêné si on abuse de la
bonne volonté des collègues.
C'est un peu dans cet esprit que le conseil a demandé des sommes
additionnelles et nous en discuterons avec le Conseil du trésor. J'ai
fait cette promesse au conseil. Mais les telles sommes ne paraissent pas au
budget qui est devant nous.
M. Léger: Mais les sommes qu'ils vous ont demandées
ne paraissent pas au budget ou les sommes qu'ils ont actuellement?
M. Goldbloom: Les sommes qu'ils ont, qu'a le conseil, se trouvent
au budget, mais les sommes additionnelles qui permettraient la poursuite de
travaux de recherches ne paraissent pas encore.
M. Léger: Maintenant, la plupart du temps le ministre dit
au conseil sur quel sujet il voudrait avoir des conseils, entre autres, mais
parfois l'initiative peut être prise par le conseil. Quels sont les
projets sur lesquels le ministre, pour cette année, a demandé au
conseil de faire une étude ou un travail particulier?
M. Goldbloom: L'an dernier, j'ai demandé au conseil deux
importants avis sur des sujets assez vastes: la façon de choisir et
d'entretenir les droits de passage pour lignes d'électricité,
pour oléoducs, ainsi de suite, et les principes de l'aménagement
de la protection des berges de nos cours d'eaux. Je sais que le conseil se
penche sur ces deux sujets qui sont d'envergure. Il me promet une
réponse à relativement brève échéance, mais
les deux réponses ne sont pas encore prêtes.
Pour l'instant donc, je n'ai pas voulu ajouter d'autres sujets au
fardeau du conseil.
Entre-temps, nous avons eu certaines discussions pour éclaircir
certaines petites divergences d'interprétations entre le conseil et le
ministre et cela a eu pour résultat de nous amener à rencontrer
le conseil plus régulièrement et de discuter avec lui de sujets
précis qui nous intéressent dans nos activités
administratives. C'est cet éclaircissement des rôles respectifs
qui a créé, je n'ai pasd'hésitation à le di re, une
meilleure relation entre le ministre et le conseil et j'en suis maintenant
très heureux.
M. Léger: Maintenant, M. le Président, sur la
question d'ordre général, nous avons terminé, je
demanderais au ministres'il aurait objection à ce que l'on passe
immédiatement à un programme sur lequel nous n'avions pas pu nous
pencher l'année dernière, faute de temps, quitte à
revenir, si on a du temps, sur l'autre programme; c'est le programme 12
concernant la gestion de l'eau et la question d'épuration des eaux.
M. Goldbloom: Certainement, M. le Président.
M. Léger: Parce que, l'année dernière,
étant donné le manque de temps, nous n'avions pas pu y
toucher.
Si le ministre est d'accord, alors, concernant le domaine de
l'épuration des eaux, l'année dernière, j'avais des
questions à lui poser et je n'ai pas pu le faire. Je voudrais mettre
ensemble les questions de l'année dernière et celles de cette
année concernant certaines rivières où il y avait eu des
travaux qui devaient être effectués, qui étaient
prévus pour l'année 1973/74.
J'aimerais avoir une réponse rivière par rivière,
j'ai six rivières. Quels ont été les résultats des
travaux effectués sur la rivière L'Assomption en 1973/74?
M. Goldbloom: La rivière L'Assomption a été
étudiée en partie. La basse partie, contrairement à notre
habitude, a été étudiée en premier lieu et c'est en
1974/75 q ue nous avons complété l'étude de cette
rivière. Le rapport qui, dans presque tous les cas, prend plusieurs mois
pour être complété et rédigé, sera, je crois
bien, disponible au cours de 1975 ou au début de 1976. En 1975, je suis
assuré que nous aurons le rapport sur cette rivière.
M. Léger: Mais, vous avez commencé par la basse
partie?
M. Goldbloom: C'est la partie où, à part
l'agglomération de Joliette, il y a la plus forte concentration de
population et le développement le plus rapide, et c'était une
partie où le problème semblait, a l'époque, plus aigu. Il
fallait quand même compléter le portrait de toute la
rivière. Nous avons lancé, dans les plus grandes
agglomérations pour commencer, le programme de l'épuration,
c'est-à-dire la construction d'usines d'épuration. Nous en avons
envisagé déjà dans la région générale
par une importante subvention; une usine traitera les eaux usées de
Lachenaie, de Terrebonne, de Saint-Louis-de-Terrebonne et de Mascouche. C'est
un coin où nous commençons nos interventions de façon
prioritaire. Quand nous aurons le portrait complet de la rivière avant
la fin de l'année, je le rendrai public et nous verrons comment
procéder par la suite.
M. Léger: Quand vous parlez de l'épuration
d'une rivière, c'est beaucoup plus une usine d'épuration
des eaux rejetées dans telle rivière. C'est préventif.
Mais, la rivière elle-même qui est polluée, quelles sont
les mesures que vous prenez pour régler le problème de la
rivière, en plus, comme de raison, de prévenir en ayant une usine
d'épuration des eaux qui vont être rejetées dans la
rivière?
M. Goldbloom : M. le Président, le simple fait de faire
arrêter le déversement semble suffisant pour...
M. Léger: C'est une autoregénération, par la
suite.
M. Goldbloom: ...dans presque tous les cas. Si nous
procédons de façon systématique et si nous faisons traiter
les effluents industriels en même temps que les eaux usées des
municipalités, il n'y a pas de raison de croire que la rivière ne
reviendrait pas à un état satisfaisant.
M. Léger: Merci. Maintenant, pour la rivière
Chaudière?
M. Goldbloom: Voilà, aussi, une rivière dont
l'étude devait être complétée pendant l'année
qui vient de se terminer.
Alors, je suis informé, M. le Président, que les rapports
sur ces deux rivières, la rivière L'Assomption et la
rivière Chaudière, sont même à l'impression,
présentement.
M. Léger: Est-ce que vous pourrez nous en donner une copie
quand cela va être imprimé?
M. Goldbloom: Quand cela sera rendu public, oui.
M. Léger: Quand c'est rendu public, on n'en a plus besoin.
Mais au moment où c'est imprimé, est-ce qu'on peut en avoir une
copie? Si c'est public, je n'ai pas besoin de copie.
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est pas par manque de
respect pour mon col lègue que je dis que normalement ce sont les
citoyens du bassin qui ont un intérêt direct et qui
préfèrent que le ministre leur présente en primeur le
rapport; c'est l'habitude que j'ai prise, quand j'ai eu, par exemple, la
première partie du rapport sur la rivière L'Assomption. Je suis
allé à la ville de L'Assomption, j'ai invité les
municipalités et les corps intermédiaires et le public, puis j'ai
déposé le rapport comme document de travail.
M. Léger: Je voulais dire que, ce n'est pas
nécessaire de l'avoir avant la municipalité; mais au moment
où c'est un rapport que vous remettez aux municipalités, ce n'est
pas nécessairement un rapport quasi public, est-ce qu'on peut l'avoir en
même temps, au moins?
M. Goldbloom: En même temps, certainement.
M. Léger: D'accord. Maintenant, pour la rivière
Etchemin?
M. Goldbloom: Là, M. le Président, nous avons fait
certaines études dans le passé, mais je n'ai pas de rapport
progrès devant moi sur cette rivière. Vous m'excuserez quelques
secondes, s'il vous plaît, M. le Président.
L'étude qui a été poursuivie, surtout pendant
l'année 1973/74, devrait normalement être terminée, mais
nous n'avons pas encore reçu le texte pour l'envoyer à
l'impression. Je pense qu'il ne tardera pas. Le travail a certainement
été fait. Je regrette ne pas avoir de détails plus
précis sur cette rivière en particulier.
M. Léger: Mais ce sont les travaux qui devaient être
faits en 1973/74 et vous dites qu'ils viennent d'être terminés.
Donc, les rapports vont être publiés bientôt.
M. Goldbloom: Oui, en principe, M. le Président, je ne
sais pas pourquoi je n'ai pas sur ma liste le nom de cette rivière,
parce qu'effectivement nous avons poursuivi des études sur elle. Il
faudra que je vérifie exactement où est rendu le dossier.
M. Léger: Mais nous, comme parti de l'Opposition, quand
pouvons-nous avoir le rapport? Immédiatement, quand il va être
publié? Est-ce que vous prévoyez cela dans les quelques mois
à venir ou quoi?
M. Goldbloom: Je le crois, M. le Président, parce qu'il me
semble que nous n'aurions pas besoin de beaucoup de temps pour compléter
cela, il faudra que je vérifie à l'intérieur de nos
services où est rendu ce rapport.
Je n'ai pas l'habitude de refuser des documents à l'Opposition.
Je répète ce que j'ai dit tout à l'heure; normalement, je
rends le rapport public dans les régions qui sont concernées et
en même temps on peut certainement déposer le rapport à
l'Assemblée nationale, ou au moins, en remettre un exemplaire à
l'Opposition.
M. Léger: Une chose qui n'est pas claire pour moi, c'est
que quand on parle de rédaction, je suis d'accord, mais les questions
que je pose étaient les questions que j'étais censé lui
poser l'année dernière. C'est donc dire que vous devez avoir des
dates d'analyse qui sont de l'année 1973/74 et le rapport devrait
être fait dans le rapport de 1974/75. On est rendu maintenant à
1975/76, alors est-ce qu'on peut avoir ce... Je ne sais pas, mais je pense
qu'on est presque deux ans en retard pour des choses comme ça.
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président, la
rivière Etchemin figureà notre liste de 1973/74 et il y a une
omission sur la liste 1974/75, parce que le travail n'était clairement
pas terminé à la fin de l'année 1973/74 et la
rivière aurait dû figurer à ma liste pour l'année
suivante, comme parmi celles qui devaient être
complétées.
M. Léger: C'est donc dire que l'analyse a
été faite en 1973/74 et que vous allez travailler maintenant sur
des données qui ont été faites il y a deux ans.
M. Goldbloom: Je pense que c'est parmi les rivières pour
lesquelles le travail était poursuivi, en 1974/75, et que nous aurons
donc desdonnées pour toute la période de l'étude. Cela est
clair. Mais quand nous compilons un volume important de données et nous
en faisons l'analyse, il faut plus que quelques semaines pour le faire, avant
de pouvoir produire un rapport en bonne et due forme et, surtout, tirer des
conclusions. Si tout ce que nous étions pour faire était de
publier la liste des données et permettre à chaque lecteur de
faire sa propre interprétation, nous pourrions le faire beaucoup plus
rapidement mais il me semble qu'on attend plus que cela de nos services.
M. Léger: Oui. Mais, pour une analyse, cela ne prend pas
tellement de temps de faire les prélèvements, et par la suite,
s'il y a une action à faire, il faut nécessairement que les
prélèvements et que le rapport soit faits dans la même
année.
Ce sont des questions que je vous pose en parlant de la rivière
Etchemin mais c'est probablement la même chose pour la rivière
Chaudière et la rivière L'Assomption. Est-ce qu'au moment
où on se parle il y a des données officielles et est-ce que le
gouvernement travaille à corriger, si le cas se présente, les
situations dans ces rivières?
M. Goldbloom: M. le Président, pour assainir une
rivière, il faut amener les municipalités à traiter leurs
eaux usées. Les municipalités n'ont pas l'argent pour le faire.
Donc, il faut qu'elles attendent que le gouvernement ait l'argent. Nous avons
décidé, cette année, sur un programme qui se chiffre par
$1.2 milliard, de commencer l'investissement des trois quarts de cette somme.
Maintenant, cela est concentré dans les grandes agglomérations,
parce que c'est là où le problème est le plus fort, le
plus aigu. Comme sait fort bien le député de Lafontaine,
l'île de Montréal représente plus de la moitié de la
somme investie à partir de cette année, $500 millions sur $900
millions. Si l'on ajoute le travail du Bureau d'assainissement des eaux du
Québec métropolitain, le travail de la CRO, la ville de Laval,
où nous avons commencé un programme qui est assez coûteux
aussi, et le projet pilote du bassin de la Yamaska, nous avons pour $900
millions en chiffres ronds. Les $300 millions de solde, nous n'avons pas encore
pu les inscrire au budget mais un effort de $900 millions d'un coup sec, c'est
quand même un effort considérable. Cette somme ne paraît pas
au budget parce que c'est une somme à être empruntée au fur
et à mesure que nous en aurons besoin et remboursée sur une
période de 50 ans. Donc, ce n'est que le service de la dette, qui
paraîtra au budget année après année, mais quand
même c'est un engagement que nous prenons. Les $300 millions de solde se
trouvent éparpillés partout dans la province, y compris dans la
vallée de la Chaudière et dans la vallée de L'Assomption,
dans toutes les autres rivières que nous allons mentionner.
Donc, il faut commencer au commencement par l'étude diagnostique.
Une telle étude prend normalement deux années.
M. Léger: Mais là le ministre mélange, dans
ma question, le coût des analyses, qui est quand même très
minime, et le coût d'installation d'usines d'épuration. C'est
sûr que cela coûte très cher, l'installa-tion'd'une usine
mais moi je parle des analyses et des rapports, là-dessus, vous
permettant de déterminer les actions que vous avez à prendre, par
la suite.
Alors, je dis que ce n'est pas une question d'argent, la question des
analyses et des rapports là-dessus. Je trouve que, pour les trois
premières rivières que je viens de mentionner, il n'y a pas de
rapport, à ce jour, malgré qu'il y ait des analyses de faites.
C'est d'une première étape que je parle.
M. Goldbloom: M. le Président, ce que j'ai voulu dire au
député de Lafontaine, c'est en réponse à ce que
j'ai compris de sa part. C'est une affirmation que, s'il y a des
données, il faut que ces données aient une relation temporelle
assez étroite avec les actions qui doivent suivre. Cela n'est pas
toujours possible.
Dans certains cas, cela est très inportant, mais quand il s'agit
d'une agglomération urbaine, cette agglomération n'est pas pour
disparaître, n'est pas pour déverser beaucoup moins ou beaucoup
plus d'égouts. S'il a une augmentation de la population, il y aura une
augmentation de la production d'eaux usées. S'il y a de nouvelles
industries qui viennent, elles compliqueront le problème. Par contre,
nous exigeons des nouvelles industries la protection de l'environnement
dès le départ. Donc, quand il s'agit, normalement, d'une
période de deux années pour l'étude d'une rivière,
c'est plusieurs mois après, généralement dans la
troisième année, que le rapport peut être disponible. Le
fait que certains chiffres sont, à ce moment-là, vieux de deux
ans ne les rend pas non valides quant à la programmation que l'on doit
faire. D'autant plus que l'étude d'une rivière n'équivaut
pas à l'étude précise que doivent poursuivre
lesingénieurs-conseils quand il s'agit de prendre la décision de
bâtir une usine d'épuration pour une agglomération. A ce
moment-là, il y a des études très précises qui sont
faites par des ingénieurs et pas simplement par une équipe qui
prend des échantillons, identifie les sources, en mesure l'importance et
trace une carte de la pollution de la rivière. Cela ne suffit pas pour
déterminer dans le détail les interventions
nécessaires.
M. Léger: Le ministre admettra avec moi la lenteur
à trouver des solutions sur des données qu'on connaît, par
exemple, à Montréal, cela fait 40 ans qu'on en parle et on est
rendus à l'étape de trouver des solutions avec une usine
d'épuration. Quand on sait la lenteur pour corriger une situation, ce
qui me surprend, c'est la lenteur à obtenir les renseignements sur les
données dans les milieux où on n'est même pas rendu
à l'étape de trouver des solutions. C'est ma préoccupation
actuelle.
M. Goldbloom: C'est pour cela que j'ai donné au
départ...
M. Léger: Est-ce parce que vous n'avez pas les moyens
financiers de trouver des solutions à des problèmes dont vous
n'avez pas encore les données
que vous ne poursuivez pas rapidement l'étude des
données?
M. Goldbloom: Mais c'est exactement ce que j'ai essayé de
dire dans ma toute première réponse au député de
Lafontaine. Ce n'est pas le problème de poser le diagnostic; ce n'est
pas le problème d'identifier les solutions, c'est le problème de
payer ces sol utions, de payer la construction des usines d'épuration.
Nous avons choisi de commencer par les principales agglomérations. Cela
semble logique, d'autant plus que la région métropolitaine et la
région de l'Outaouais québécois sont en amont de tout le
réseau du fleuve Saint-Laurent. Il semblait logique de commencer en
amont.
Pour cette raison, nous avons investi la plus importante tranche de
l'argentdisponible là. Si nous avions voulu envisager une action
comment dirais-je, je ne veux pas donner à un mot que j'utiliserai un
sens extraordinaire sur le plan politique, si notre désir avait
été d'utiliser cet argent pour corriger autant de
problèmes que possible en nombre, dans autant de régions que
possible, nous aurions pu le faire. Mais nous aurions laissé
Montréal pour encore un certain nombre d'années sans
épuration de ses eaux usées et cela aurait constitué un
obstacle grandissant avec l'escalade des coûts. Déjà,
pendant la période de notretravail, commençant par
rémission d'une ordonnance en juillet 1971 jusqu'à cet hiver, le
3 février quand nous avons levé la première
pelletée de terre, le coût prévu a passé de $300
millions à $500 millions, seulement dans cette période de
temps-là.
M. Léger: Ce n'est pas terminé. Ce sera
peut-être plus.
M. Goldbloom: Non, ce n'est pas terminé; il y a plusieurs
facteurs qui ne sont pas encore réglés et le coût sera
influencé par les décisions que l'on prendra.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait nous dire
combien coûte une analyse comme celle de la rivière Etchemin?
M. Goldbloom: En moyenne, pour une rivière moyenne,
$50,000.
M. Léger: $50,000? M. Goldbloom: Oui.
M. Léger: Maintenant, si on regarde les autres
rivières, on pourra voir un peu jusqu'à quel point le
ministère est avancé. Pour la rivière Gatineau, où
est-on rendu?
M. Goldbloom: A l'impression.
M. Léger: A l'impression. Donc, ça veut dire qu'on
pourra avoir des résultats de ça dans quoi, en dedans d'un
mois?
M. Goldbloom: A peu près deux mois, je dirais. M.
Léger: La rivière Montmorency?
M. Goldbloom: La même chose, à l'impression. M.
Léger: Châteauguay?
M. Goldbloom: C'est à notre programme pour cette
année.
M. Léger: Châteauguay, je n'ai pas saisi?
M. Goldbloom: C'est à notre programme pour cette
année, pour l'année qui commence.
M. Léger: C'était dans le programme de
l'année dernière, mais vous l'avez reporté à cette
année?
M. Goldbloom:Oui. C'est la deuxième année que nous
entreprenons cette année. Le travail a été commencé
l'an dernieret, normalement, il faut deux années pour compléter
l'analyse.
M. Léger: Maintenant, la rivière Gatineau, c'est
quand même en amont. Comment se fait-il que ce n'est pas plus tôt,
puisque c'était la politique de faire les rivières en amont?
M. Goldbloom: On ne peut pas tout faire et il faut trouver le
juste équilibre entre le principe de vouloir commencer en amont et le
principe de vouloir commencer là où le problème est le
plus concentré et le plus important.
M. Léger: C'est parce que non seulement c'est en amont,
mais c'est une très grosse agglomération, la région de
Hull.
M. Goldbloom: Oui, mais la rivière Gatineau a son
embouchure dans la villede Hull, entre la ville de Hull et la ville de
Gatineau. La pollution que nous avons étudiée est en amont de
cela et représente les petites municipalités de Maniwaki en
descendant.
M. Léger: Maintenant, le ministère devait
entreprendre, l'année dernière, des études sur le
Richelieu. Où en est-on rendu?
M. Goldbloom: Le Richelieu aussi a été
commencé en 1974/75; la deuxième année se poursuit
maintenant. Cela veut dire que l'an prochain, au printemps prochain, nous
devrons avoir un rapport sur cette rivière.
M. Léger: Cette étude-là porte sur quel
tronçon? Est-ce un tronçon différent ou si c'est au
complet?
M. Goldbloom: La rivière n'a pas été
divisée en tronçons. Voyez-vous, M. le Président, il y a,
au cours d'une année, certaines variations de débit et de
conditions climatiques, ce qui fait que nous trouvons qu'il est dangereux de se
fier à une seule année d'analyse. Il n'y a que le fleuve
Saint-Laurent que nous avons effectivement divisé en tronçons,
mais à part cela...
M. Léger: Deux tronçons dans deux années
différentes?
M. Goldbloom: Sur le fleuve Saint-Laurent, oui. M. Léger:
Non, le Richelieu.
M. Goldbloom: Mais les autres rivières, non.
C'est une répétition des analyses, avec certaines
variantes, deux années d'affilée, pour avoir un portrait plus
précis, plus certain.
M. Léger: Dans quel mois ont été faites les
deux analyses du Richelieu?
M. Goldbloom: C'est généralement en
été. Normalement, nous visitons une rivière trois fois au
cours de l'année et c'est normalement en juin, en juillet et en
septembre.
M. Léger: Quand prévoyez-vous que le rapport sera
terminé pour le Richelieu?
M. Goldbloom: Le travail d'analyse devra être
terminé cet automne et la compilation se fera au cours de l'hiver. Je
pense que, l'an prochain, nous serons dans la même situation,
c'est-à-dire que, vers la fin du printemps ou au début de
l'été, nous devrons recevoir de l'imprimeur les rapports sur les
rivières dont l'étude aura été
complétée à l'été I975.
M. Léger: Et pour la rivière Saint-Maurice?
M. Goldbloom: C'est la même chose, nous avons fait la
première année, l'an dernier. La deuxième année
commence.
M. Léger: La rivière Nicolet, la même
chose?
M. Goldbloom: Non, la rivière Nicolet, nous
commençons cette année. Il serait peut-être utile que je
donne la liste sans attendre chaque question individuelle. Nous
commençons cette année la rivière Nicolet, la
rivière Bécancour, la rivière Cap-Rouge et la
rivière Beauport.
M. Léger: Pour ces rivières quand sera fait le
rapport? Est-que ce sera au printemps de l'année prochaine?
M. Goldbloom: Pour ces quatres rivières-là, ce
serait l'an suivant.
M. Léger: En I976.
M.. Goldbloom: En I977, pour ces quatre rivières, parce
que c'est la première année qui commence, il faudra deux
années d'échantillonnage. En outre, nous allons retourner, cette
année, sur deux importantes rivières qui ont été
étudiées, il y a un certain nombre d'années. Certaines
données ont été publiées. Dans le premier cas,
celui de la rivière du Nord, il y a même eu un rapport assez
complet qui a été publié. Mais là, à cause d
'un certain décalage, nous avons décidé de retourner et
revérifier le portrait de la rivière. Nous ferons de même
avec une rivière encore plus importante, quant à son
débit, la rivière Saint-François, où l'étude
remonte aux années soixante, il n'y a sûrement pas moyen de se
fier à ces données pour avoir un portrait complet de la
rivière.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le ministre, issu du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et parlant d'épuration des eaux, le ministre
doit se douter un peu de quel problème je vais lui parler. Il s'agit,
naturellement, du problème du lac Saint-Jean comme tel, des eaux
uséesdu lac Saint-Jean. Entre autres, je ne sais pas si le ministre est
au courant de cela, il y a quelque temps, M. Robert Bergeron, qui est
inspecteur du service de protection de l'environnement pour le secteur de
Roberval, a exprimé l'opinion que, selon lui, en cinq ans seulement, le
taux de pollution du lac Saint-Jean a fait un bond de 25%. Il exprimait
l'opinion qu'à ce rythme, notre grande richesse touristique, en parlant
du lac Saint-Jean, prendra l'aspect, d'ici quatre ans, d'une immense mare
infecte où il ne sera même plus possible de se baigner.
D'autre part, il y a eu des études qui ont été
faites par des hommes de science en collaboration avec des représentants
de l'Université du Québec qui en sont venus à la
conclusion que, dans cinq ans, le pourrissement d'un des plus beaux lacs de la
province sera si avancé qu'il sera impossible de s'y baigner. Les
biologistes en question indiquaient que la pollution pourrait même
atteind re un point de non retour quand même assez rapidement.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez...
M. Goldbloom: Certainement.
M. Bédard (Chicoutimi):... de tout concentrer... Cette
étude, entre autres, signalant le danger de pollution qui existe pour le
lac Saint-Jean, avait été faite par une équipe de
l'Institut national de la recherche scientifique, sous la direction de M.
Marcel Ouellet, et a été poursuivie en collaboration avec des
chercheurs de l'Université du Québec à Chicoutimi. Je
voudrais savoir jusqu'à quel point le ministre est au courant du
problème, ce qui a été fait dans le passé, puis
qu'est-ce qu'on entend faire très prochainement, dans l'avenir?
M. Goldbloom: Quand est-ce que cette étude aurait
été poursuivie, M. le Président? Est-ce que le
député le sait?
M. Bédard (Chicoutimi): Les indications que j'ai sont que
ces déclarations ont été faites au mois d'août, ce
qui présuppose que, certainement, les études ont dû
être terminées à peu près à cette date.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis obligé de
vous dire que nous avons été saisis d'une proposition
d'étude, avecquelquesdonnéesqui se réflètent
peut-être dans les affirmations un peu dramatiques que le
député a citées...
M. Bédard (Chicoutimi): Dramatique, on ne l'est jamais
trop, si cela peut amener une action concrète du gouvernement.
M. Goldbloom: Oui, sauf que nous n'avons pas trouvé
possible d'accepter le projet de recherche.
Cela veut dire qu'il n'y a pas, jusqu'à maintenant, un portrait
systématique du lac Saint-Jean.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais quand vous m'accusez, le
terme est peut-être...
M. Goldbloom: Très fort.
M. Bédard (Chicoutimi):... un peu fort, de dramatiser la
situation en évoquant quand même simplement des témoignages
de gens qui ont fait certaines recherches, même si ces recherches ne sont
peut-être pas rendues à point, en termes d'étude, sur quoi
se base le ministre pour me dire que je dramatise? Est-ce que je dois conclure
que le gouvernement a fait des études qui lui permettent, par
comparaison avec les recherches qui ont déjà été
faites de nous dire que la situation est dramatisée?
M. Goldbloom : Non, M. le Président, ce n'est pas ce que
j'ai dit. Je n'ai pas accusé le député de dramatiser. J'ai
simplement dit que les citations avaient une allure dramatique. Je n'ai pas dit
qu'il dramatisait et surtout pas dans le sens péjoratif du mot,
c'est-à-dire qu'il exagérait. Ce n'est pas ce que j'ai voulu
dire. J'ai dit tout simplement que, d'un côté, il y a des
affirmations qui sont reproduites dans l'article que le député a
cité qui ont une allure dramatique et, par contre, à notre
connaissance, il n'existe pas un portrait vraiment complet et précis de
l'état du lac. Nous avons...
M. Bédard (Chicoutimi): Si je comprends bien, cela veut
dire que, peut-être, la situation est aussi dramatique qu'on le laisse
entendre. Maintenant, vous ne pouvez pas le confirmer ou l'infirmersuite
à des analyses ou des études que le ministère aurait pu
faire?
M. Goldbloom: M. le Président, nous n'avons pas de
données très précises, mais nous connaissons après
tout, la plupart des lacs de la province et le lac Saint-Jean est le plus
important, au moins de la partie habitée de la province. Notre
impression est que si l'on prend des échantillons à
côté des agglomérations urbanisées, notamment
à Roberval où nous connaissons un problème qui est
réel et qui est majeur, le seul obstacle au règlement de ce
problème est toujours l'obstacle financier. La ville n'a pas l'argent
nécessaire. Nous avons aidé la ville et la paroisse à
poursuivre la construction du réseau collecteur qui est indispensable
à la construction d'une usine d'épuration pour tout ramasser et
tout traiter. Alors, si l'on prend...
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous dites cela, vous parlez
du déblocage de $4 millions pour régler le problème de
Roberval? C'est de cela que vous voulez parler?
M. Goldbloom: Je ne me rappelle pas le chiffre, M. le
Président, mais je sais que dans la ville et dans la paroisse, nous
avons donné des subventions pour des égouts collecteurs qui sont
conçus en fonction de la construction d'une usine d'épuration.
Mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez, si je vous
dis $4 millions, c'est qu'on a parlé à un moment donné
d'un programme qui était mis de l'avant par le gouvernement, puis qui
aurait comme conséquence naturellement, cela n'a pas
été fait, cela n'a pas été versé
jusqu'à maintenant le versement progressif, sur une
période indéterminée, d'un montant qui pourrait se
chiffrer par à peu près ce que j'ai dit.
M. Goldbloom: J'ai indiqué, M. le Président, qu'en
engageant $900 millions pour l'épuration des eaux usées dans la
province, nous avions, à toutes fins pratiques, en une seule
année, donné un coup de barre aux grands programmes de
l'assainissement des eaux du Québec.
Il reste un solde où nous n'avons pas présentement
l'argent au budget et il faudra attendre que nous puissions identifier, isoler,
mobiliser l'argent nécessaire. Dès que nous le pourrons, nous
passerons aux autres agglomérations importantes. J'ai dit et je redis
que, quand nous serons capables de faire cela, Roberval devra être parmi
nos premières préoccupations.
Entre-temps, par les programmes ordinaires, les programmes annuels qui
se retrouvent dans le budget, chaque année, nous avons aidé la
ville et la paroisse.
Notamment dans la paroisse, il y a des réseaux qui sont
très vieux, qui doivent être remplacés ou bien qui sont
inexistants dans certains quartiers et, sans les construire, il n'y aura pas
moyen d'avoir une épuration des eaux de cette agglomération.
Ce que j'étais en train de dire, c'est que, pour avoir un
portrait du lac, si on prend deséchantillons à côté
des agglomérations, il est certain qu'on va trouver un nombre important
de microbes, mais si on s'éloigne un peu, je suis convaincu que l'eau
sera d'une qualité meilleure, et cela est normal.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre parle d'un grand coup
de barre en parlant des $900 millions qui ont été
consacrés à cela, d'un grand coup de barre au niveau de
l'ensemble de la province, mais le ministre comprendra que mes questions, c'est
pour savoir si au moins il y a un petit coup de barre qui a été
donné concernant le lac Saint-Jean, au moins au niveau des
études. Puis ce que je veux savoir très précisément
du ministre, c'est s'il a fait faire par le ministère une étude
de la condition des eaux du lac Saint-Jean?
M. Goldbloom: Pasencore, M. le Président. C'est à
notre programmation, nous ne sommes pas encore rendus là.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est à votre programmation
pour quand?
M. Goldbloom: Je dirais pour l'an prochain, d'après les
espoirs que nous avons présentement.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ne trouvez pas qu'avec les
cris d'alarme qui ont été portés à votre attention,
il y aurait lieu de peut-être avancer au moins l'étude des eaux du
lac Saint-Jean? Je ne vous
dis pas, au départ, que ceux qui ont fait ces analyses arrivent
à des conclusions scientifiquement vérifia-bles, prouvables du
jour au lendemain, mais une chose qui est certaine, c'est que ce ne sont quand
même pas des enfants d'école, ce ne sont quand même pas des
gens non sérieux qui ont fait ces analyses et qui lancent ces cris
d'alarme. Est-ce que vous ne croyez pas, devant cette situation, qu'il y aurait
lieu d'essayerd'avancer au moins l'étudede la condition des eaux du lac
Saint-Jean? C'est toute une population, vous le savez, M. le ministre, qui est
concernée par ce problème, puis c'est vrai, c'est un des attraits
touristiques de toute une région. Maintenant...
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, il faut
comprendre...
M. Bédard (Chicoutimi):... indépendamment de
cela?
M. Goldbloom: ... que la province est vaste et compte plusieurs
importantes rivières. Chacune traverse un important bassin de population
et chacune est importante à cette population. Nous ne pouvons les faire
toutes à la fois et nous faisons de notre mieux pour en prendre soin. Je
me permets de dire que l'impression que me fait la lecture des citations
là je n'accuse pas le député de Chicoutimi de dramatiser
mon impression première est une impression d'une certaine
dramatisation de la situation.
Et si je dis cela, c'est parce que j'ai entendu des hommes de science,
des universitaires dire: Le fleuve Saint-Laurent est mort, il a passé le
point de non-retour, il n'y a pas moyen de récupérer l'eau du
fleuve. Pourtant, ces mêmes personnes demandaient au gouvernement de
faire quelque chose. Or, quand nous avons commencé à faire
quelque chose, quand nous avons poursuivi les analyses systématiques,
nous avons trouvé que l'activité biologique sur le lit du fleuve,
dans la région métropolitaine, était beaucoup plus
importante qu'on ne l'aurait pensé. Si nous avions écouté
les prophètes du malheur, nous aurions probablement dû laisser
tomber le fleuve Saint-Laurent dans la région métropolitaine et
employer l'argent ailleurs.
Nous n'avons pas voulu faire cela...
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf une chose, c'est que devant
ces cris d'alarme, qui étaient plus ou moins justifiés,
concernant le Saint-Laurent, vous avez quand même procédé
à des études, à des analyses pour en arriver à la
conclusion qu'on dramatisait le problème.
Je serais très heureux si le ministère, après une
analyse de la condition des eaux du lac Saint-Jean, en arrivait à la
conclusion scientifique que la situation est moins grave qu'on ne l'a
laissé voir. Mais il reste une chose, c'est qu'en attendant qu'il n'y
ait pas d'autre analyse des eaux, vous comprendrez qu'on est quand même
obligé de s'en remettre à des études déjà
faites par rapport à des études qui devraient se faire.
C'est dans ce sens que j'insiste auprès du ministre pour
savoirs'il n'y aurait pas possibilité, au moins, de faire une
étude, d'avancer l'étude des eaux du lac Saint-Jean, pour savoir
ce qui en est.
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord dans le cas du
fleuve Saint-Laurent, quand nous avons eu ces expressions d'opinion, nous
avions déjà décidé et négocié avec le
gouvernement fédéral un programme de travail sur le fleuve. Nous
avons commencé l'étude même avant de recevoir la plupart de
ces expressions d'opinion.
Deuxièmement, il est vrai que c'est utile et important de faire
une analyse de la qualité deseaux de n'importe quelle rivière ou
lac. Cela, à bien des points de vue, est simplement un moyen de
compléter le dossier, parce qu'on n'a pas besoin de quelque étude
que ce soit pour savoir qu'il faut traiter les égouts de Roberval, et on
n'a pas besoin de quelque étude que ce soit pour savoir que, si on peut
trouver l'argent pour épurer lés égouts de Roberval, le
lac, dans ce coin, se portera immédiatement énormément
mieux. Ce n'est pas là l'obstacle, ce n'est pas la question de faire ou
de ne pas faire l'étude, de la faire cette année ou l'an
prochain.
L'obstacle est toujours l'obstacle financier et, quand nous pourrons
trouver l'argent pour traiter ces égouts, c'est ça qui va faire
la différence, avec ou sans étude.
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère qu'on est sur la
même longueur d'ondes. Je sais qu'il y a quand même des
implications financières qui font que le gouvernement ne peut pas
traiter tous les lacs en même temps. C'est normal, mais ce que je vous
demande, au niveau d'une étude, ça peut coûter quoi? Par
exemple, prenez le lac Saint-Jean, faire une étude très sommaire
mais pouvant arriver à des résultats scientifiques assez
satisfaisants pour savoir la condition des eaux usées, ça peut
coûter quoi? Cela peut se faire dans combien de temps?
M. Goldbloom: Pour faire le lac Saint-Jean et la rivière
Saguenay, ce serait la chose logique à fai re, je crois que nous devons
calculer au moins $150,000 et peut-être jusqu'à $200,000.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut prendre combien de
temps?
M. Goldbloom: Deux années au moins et peut-être
trois années pour un lac aussi important.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour faire l'étude?
M. Goldbloom: Qu'il soit clair, M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): S'il fallait qu'ils aient raison,
si ça prend deux ou trois ans pour faire l'étude, ceux qui ont
fait les études et qui voient le rythme de pollution du lac Saint-Jean,
on en arriverait à la conclusion que les résultats de
l'étude risqueraient d'arriver trop tard.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne crois pas que ce
danger soit réel et réaliste. Je pense que l'essentiel est de
pouvoir financer l'épuration des eaux aux principaux end roits où
la contamination se fait. Cela est plus important, dans mon esprit, que de
faire une étude. Ce n'est pas que je résiste à
l'idée de faire une étude, c'est clair qu'il faudra le faire,
c'est
clair que, si nous devions commencer cette étude, nous devrions
laisser tomber deux ou peut-être trois des autres projets que nous avons
pour cette année. C'est toujours terrible de devoir choisir entre des
régions; chaque région est importante, chaque région a ses
particularités et aucune région n'aime voir le travail se faire
ailleurs quand il y a des problèmes chez soi.
C'est normal, c'est humain. Ce n'est pas une critique que je fais.
M. Bédard (Chicoutimi): Là-dessus, je ne ferais pas
une objection majeure. On est très heureux quand il se fait un travail
urgent qui s'impose dans une autre région que la nôtre, mais
à condition que ce qui est urgent dans la nôtre se fasse aussi.
Quand on en est à discuter sur une question comme le lac Saint-Jean et
la rivière Saguenay, et que le ministre nous dit que cela peut
coûter à peu près $150,000 pour faire une étude et
que cela peut prendre de deux à trois ans, il me semble que cela montre
peut-être l'urgence d'y consacrer, le plus vite possible, l'argent
nécessaire pour savoir si les cris d'alarme étaient faux.
M. Goldbloom: Je voudrais bien, M. le Président, et ce
serait malhonnête de ma part d'essayer de faire naître un espoir
que nous pourrions, cette année, modifier le programme et prendre le lac
Saint-Jean à la place d'autres projets, mais dès l'an
prochain.
M. Bédard (Chicoutimi): Dès l'an prochain, il va
être sur votre liste prioritaire.
M. Goldbloom: Si je peux rassurer un peu l'honorable
député, il y a un lac, au Québec, qui n'est pas tout
à fait aussi grand que le lac Saint-Jean, mais pas loin en dimension,
qui est le lac le pi us étudié de tout le Québec. C'est le
lac Memphrémagog, dans les Cantons de l'Est. Il y a cinq ans, quand nous
avons commencé à porter un intérêt à ce lac,
on disait exactement la même chose: La pollution est tellement grave
qu'il faut se dépêcher, ainsi de suite. On trouve, par l'analyse
scientifique, que c'est un lac qui, vraiment, se porte mieux que beaucoup
d'autres, et que, sauf certains problèmes où il y a des
agglomérations, comme n'importe où, et aussi dans certaines baies
où il y a stagnation de l'eau ou un petit tributaire qui apporte une
pollution additionnelle, l'état du lac, surtout si on s'éloigne
le moindrement des berges, n'est pas inquiétant du tout. Cela ne veut
pas di re qu'on ne doit rien faire. Cela ne veut pas di re qu'on peut tout
simplement transposer ces données à un autre lac. Ce n'est pas
cela que je veux dire.
Je pense qu'on peut affirmer que, dès l'an prochain, on va s'en
occuper et, entre-temps, mon espoir principal est de pouvoir mobiliser l'argent
nécessaire pour commencer effectivement l'épuration des
égouts autour du lac. C'est cela qui va vraiment changer le
portrait.
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement une autre question
concernant une rivière, sur laquelle des études ont vraiment
été faites et qui serait complètement polluée,
à savoir la rivière à l'Ours. Est-ce que cela dit quelque
chose au ministre?
M. Goldbloom: Rivière à l'Ours?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, c'est près de
Saint-Ambroise, dans le comté de Dubuc.
M. Goldbloom: Ce n'est pas un ours que nous connaissons.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas un ours que vous
connaissez.
M. Goldbloom: Mais, puisque le député mentionne le
nom de cette rivière, nous allons...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour informer le ministre, il y a
même des procédures judiciaires qui ont été prises
par lesquelles la municipalité doit prendre certaines dispositions pour
enlever des agents polluants qui, à ce moment, se trouvaient près
de la rivière.
M. Goldbloom: La municipalité de Saint-Ambroise?
M. Bédard (Chicoutimi): La rivière, c'est la
rivière à l'Ours...
M. Goldbloom: Et la municipalité est Saint-Ambroise?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Goldbloom: Est-ce que la rivière à l'Ours est un
tributaire du Saguenay, sur la rive nord?
M. Bédard (Chicoutimi): La rivière à l'Ours
est sortie du lac à l'Ours. Je ne sais pas si cela vous dit quelque
chose. Enfin, je vois que le ministre n'est pas au courant. Je le signale,
quand même, à l'attention du ministre. Peut-être qu'il y
aurait lieu, dans un temps de loisir, à l'intérieur de son
ministère peut-être, de voir s'il n'y aurait pas avantage...
M. Pilote:... Bégin et elle se jette dans le Saguenay.
M. Goldbloom: M. le Président, tout ce que je peux vous
dire, c'est que, sur la rive nord du Saguenay, nous avons un problème de
dépotoir, et nous essayons de trouver une solution régionale, et
les municipalités, y compris Saint-Ambroise, collaborent d'une
façon excellente. Nous sommes au courant de problèmes
causés par des dépotoirs qui contaminent des cours d'eau. Il est
possible que le problème de la rivière à l'Ours soit un
problème de contamination par un des dépotoirs. Si tel est le
cas, nous travaillons présentement pour trouver moyen de fermer les
dépotoirs existants et les remplacer par un enfouissement sanitaire
régional.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela rejoindrait un peu le
problème qui se produit quand on parle de la rivière à
l'Ours. Il s'agit de carcasses d'automobiles rouil-lées, de bidons
d'essence percés et d'un tas d'immondices et de ferraille qui se
trouvent à l'intérieur d'une toute petite rivière. Cet
amoncellement fait que, lorsque le printemps est arrivé, avec le
dégel et l'écoulement des eaux, la rivière est
polluée par ces agents polluants, et des poursuites ont
été prises par la suite, contre la municipalité.
M. Goldbloom: Quant aux poursuites...
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être qu'il y aurait
lieu, puisqu'une petite action énergique, de la part, soit du
gouvernement ou autre, pourrait régler la situation... Je signale le
problème au ministre, de manière qu'il évalue
jusqu'à quel point il pourra agir dans les circonstances.
M. Goldbloom: Quant aux poursuites, je n'étais pas
personnellement au courant et le nom de la rivière ne me disait rien,
mais la municipalité m'est bien connue et le problème
desdépotoirs également. Donc, nous allons essayer de voir
à cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour la situer une dernière
fois, il s'agit de la rivière à l'Ours, sortie du lac à
l'Ours, dans la paroisse de Saint-Ambroise.
M. Goldbloom: C'est l'ours préféré du
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est undes ours
préférés, peut-être.
M. Goldbloom: Un ours apprivoisé.
M. Léger: Si on parlait aussi d'un autre tronçon,
près du Saguenay...
M. Bédard (Chicoutimi): Si je pouvais apprivoiser le
ministre pour qu'il réponde positivement à nos demandes.
M. Léger: Si on revenait à la région du
Saguenay, entre Montmagny et le Saguenay, c'était un tronçon qui
avait été prévu dans vos études l'année
dernière. Où le ministre en est-il rendu?
M. Goldbloom: Les études ont été
complétées. Cette année, nous poursuivrons l'étude
du quatrième tronçon. Nous avons une augmentation du montant qui
sera affecté à ce travail cette année, qui sera
porté de $800,000 à $1,200,000 pour que nous puissions
compléter ce travail et, l'an prochain, la compilation du rapport se
fera.
Nous avons eu, M. le Président, un colloque des hommes de science
et des professionnels intéressés avec les deux paliers de
gouvernement, à l'étude du fleuve Saint-Laurent et cela a
été un franc succès. Nous avons permis à des
équipes qui, nécessairement, travaillaient indépendamment
l'une des autres, de se connaître et de mettre en commun les
connaissances préliminaires qui avaient été
accumulées au cours de ces premières années
d'étude.
Donc, c'est un travail qui va bon train pour le moins dire.
M. Léger: Maintenant, est-ce que le ministre peut nous
dire s'il y a eu inspection des eaux de la rivière Jourdain par les
experts de ces services, au cours des derniers mois? Est-ce que vous pourriez
nous donner le résultat de ces inspections?
M. Goldbloom: La rivière Jourdain, si ma mémoire
est fidèle, se trouve dans les Laurentides et il y a des exploitations
agricoles, c'est-à-dire de l'élevage concentré qui se fait
le long de cette rivière.
Nous avons eu des plaintes et nous avons fait certaines inspections.
Sans aller trop loin dans les détails, M. le Président, les
analyses nous ont permis de poser un certain diagnostic et comme
résultat de ce diagnostic, nous allons émettre deux ordonnances,
l'une à l'endroit d'un abattoir et l'autre à l'endroit d'une
porcherie. Nous irons plus loin, c'est-à-dire que nous porterons le
problème devant les tribunaux si les résultats ne sont pas
obtenus, suite à l'émission des ordonnances.
M. Léger: Le ministre semble, d'après ses
réponses, être au courant que c'est non seulement la pollution de
l'eau par elle-même, mais ce sont les déversements de
déchets d'animaux qui font que, même si c'est interdit depuis
déjà deux ans lorsque le ministre dit qu'il va
émettre des ordonnances, cela fait déjà deux ans que cela
existe... Est-ce que le ministre peut nous dire si, actuellement, la
Lauren-tian Poultry déverse encore des déchets d'animaux et de
sang dans la rivière Jourdain?
M. Goldbloom: Nous avons pris des mesures qui doivent avoir pour
effet de faire retenir les grosses particules et le sang. D'ailleurs, cela fait
partie des directives déjà émises par la Régie des
eaux et est observé par la plupart des entreprises de cette nature.
M. Léger: Quelle sorte de système d'inspection la
Régie des eaux avait-elle pour qu'on n'ait pas respecté ces
ordonnances de la Régie des eaux à ce moment? Des inspections
ont-elles été faites?
M. Goldbloom: II y a eu, avant la publication des directives, des
inspections dans chacune des usines. Nous avons fait le tour, je pense, dans le
cas des abattoirs, par exemple, de presque toutes les installations du
Québec. Par la suite, il y a eu évidemment des inspections
périodiques, mais il y a eu en même temps un effort pour atteindre
d'autres secteurs industriels. Cela a pris le temps des équipes et
diminué le temps qui restait disponible pour un retour aux usines
déjà visitées, déjà visées par des
directives, d'autant plus qu'il y avait un calendrier, calendrier qui est
toujours valable pour le respect de chaque mesure.
Il est évident que, dans les activités h umaines.il y a
des personnes qui réagissent sans autre pression et il y en a qui ne
réagissent que quand la pression est augmentée.
M. Léger: Mais, comment se fait-il que, de 1970
à
1974, malgré des directives, malgré les ordonnances
précédentes, le Service de la protection de l'environnement n'ait
pas pu vérifier? Il ne s'agissait pas de faire les analyses, il
s'agissait de voir... J'ai même ici des photographies de produits
animaux, des plumes, du poulet, du sang dans l'eau. Cela ne demande pas pour
les inspecteurs, en quatre ans, de faire des analyses d'échantillonnage
d'eau. C'était visible à l'oeil nu. Comment se fait-il qu'en
quatre ans il n'y ait rien eu, ni poursuite pour ce non-respect des ordonnances
ni poursuite contre la compagnie qui déversait cela dans la
rivière Jourdain?
Le Président (M. Picard): Le député de
Maskinongé, est-ce au sujet de la même rivière?
M. Léger: J'attendais la réponse du ministre, M. le
Président. C'est quand même un exemple concret où cela ne
prend pas des analyses et des échantillonnages d'eau. C'est visible
à l'oeil nu. J'ai des photographies, même en couleur, que je
pourrais remettre au ministre pour vérifier la couleur du sang qu'il y a
dans l'eau et des amas, des agglomérations de plumes et de volailles
dans l'eau qui étaient là. Cela se fait au moins depuis quatre
à cinq ans. Comment se fait-il qu'on n'ait pas arrêté cela
et qu'on n'ait pas poursuivi la Laurentian Poultry?
M. Goldbloom : M. le Président, nous avons tenté
par divers moyens d'amener les dirigeants de chaque usine, de chaque
exploitation, à respecter les principes de la protection de
l'environnement. Dans bien des cas, nous avons eu des promesses et des
débuts d'amélioration. Entre-temps, évidemment, nous
constatons maintenant que l'amélioration n'a pas été
maintenue.
Pour ma part, je ne sais pas, je n'ai pas regardé le dossier pour
vérifier le calendrier de la correspondance, mais, quant à ma
mémoire, ce n'est que relativement récemment que le
problème de cette rivière, plutôt que le problème de
l'une ou l'autre des exploitations dont j'avais entendu parler en certaines
occasions, est venu à ma connaissance personnelle.
Nous avons voulu prendre une approche intégrée. Il y aura
des mesures qui seront prises, d'abord par des ordonnances et, ensuite devant
les tribunaux.
M. Léger: Mais, y a-t-il eu des inspecteurs qui ont fait
des rapports sur ce déversement à Sainte-Sophie, en quatre
ans?
M. Goldbloom: Je n'ai pas le calendrier de ces rapports, mais, il
y en a, oui, certainement. Dans chaque cas, on a communiqué et on a
reçu, dans la plupart des cas, la promesse d'une
amélioration.
M. Léger: Quand des ordonnances prochaines,
sérieuses, sévères, énergiques,
décidées vont-elles être émises sur la situation
actuelle?
M. Goldbloom: Le temps de les rédiger, M. le
Président, à peu près une semaine.
M. Léger: Une semaine. Sur quoi vont porter ces
ordonnances?
M. Goldbloom: Sur l'installation de dispositifs de retention et
de traitement des éléments qui contaminent la rivière.
M. Léger: Combien de temps aprèsy aura-t-il des
poursuites s'il n'y a pas obéissance?
M. Goldbloom: II faudra suivre de près la construction des
installations nécessaires et si, véritablement, il y a
construction d'installations antipollution, nous allons patienter le temps
normal qu'il faudra pourque ces installations soient complétées
et fonctionnent parfaitement. Si, entre-temps, la bonne volonté ne se
manifeste pas et s'il y a des retards ou des refus de collaborer, à ce
moment, nous n'hésiterons pas à aller devant les tribunaux.
M. Léger: De toute façon, si le passé est le
garant de l'avenir, la mauvaise volonté de ce propriétaire dans
les quatre années précédentes, malgré les
ordonnances, devrait servir d'argument de base au ministre pour procéder
et ne pas donner de temps supplémentaire. Je ne voudrais pas me voir
retourner là-bas prendre des photos pour apporter cela au ministre
encore durant l'été.
Le Président (M. Picard): Le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Dans les cas où de telles causes sont devant
les tribunaux, il est évident que le ministère ne peut
s'ingérer pour hâter les procédures ou quoi que ce soit. On
sait que ces propriétaires ont droit d'appel à quelques reprises
et ont droit de se prévaloir de droits d'ailleurs qui leursont bien
légitimes, mais n'y a-t-il pas quelque chose dans la loi qui permet au
ministère de l'Environnement de faire cesser l'exploitation de ces
abattoirs, du moins jusqu'à ce qu'il y ait une décision de
rendue, parce que cela a pour effet qu'il y a des causes qui traînent
depuis deux ou trois ans? Ace moment, les propriétaires qui sont en
friction avec leur entourage font à peu près tout ce qu'il est
possible de faire pour multiplier les déchets et rendre la vie encore
plus insupportable à leur entourage et les gens se plaignent. Cela dure
depuis deux, trois ou quatre ans. Je me demande s'il n'y a pas de
mécanismes dans la loi qui permettraient quand même de faire
cesser les opérations jusqu'à ce qu'une décision soit
rendue. Si la décision est favorable à celui qui en aura
appelé, à ce moment, il recommencera ses opérations. Si
c'est le contraire, cela cessera, mais au moins tout l'entourage ne sera pas
pénalisédurant quelques années et en double en plus,
à cause de ces frictions.
M. Goldbloom: Présentement, par respect de nos traditions
juridiques, il n'y a essentiellement pas de tels pouvoirs dans la loi. Le
principe que si un jugement est rendu et que l'appel est interjeté par
la personne condamnée, il faut attendre le verdict sur cet appel avant
de rendre le jugement exécutoire, c'est un principe qui remonte
très loin dans nos traditions.
Je ne pourrai aller dans les détails de ce que nous songeons
à présenter comme modification à la loi, mais je voudrais
assurer le député de Maskinongé
que nous sommes conscients de ce genre de problèmes et que nous
discutons avec les conseillers juridiques de l'opportunité d'introduire
dans la loi des mesures qui permettraient, dans des cas flagrants, de faire
arrêter certaines activités en attendant que la décision
des tribunaux soit rendue, mais c'est relativement compliqué de le
faire.
Dans le cas des ordonnances, je fais une distinction entre les
ordonnances que nous émettons et les causes qui sont devant
lestribunaux. Les ordonnances sont sujettes à un appel, mais devant la
Commission municipale du Québec, et là, il n'y a
généralement pas d'énormes délais et nous pouvons
généralement obtenir une décision sur l'appel en dedans
d'une période de quelques semaines.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Concernant la rivière York, le ministre a
déjà reçu, je pense, vers le 7 mars dernier, un dossier du
Syndicat des métallos de Murdochville concernant le déversement
de résidus d'acide de nettoyage des électrodes.
Cet acide est responsable des émanations d'ar-sine à la
Canadian Copper. C'est une rivière à saumon. D'abord, les
déversements sont d'ailleurs affectés par une filiale de cette
Canadian Copper. Est-ce que le ministre peut nous dire où il en est
rendu? Est-ce qu'il y a eu des permis de déversement? Est-ce qu'il y a
eu des inspections dans ce domaine? Quelles sont les qualités des eaux
de la rivière York actuellement?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a eu des
déversements qui ont eu lieu le 26 février, Ies 5, 6,10, 15 et 18
mars. Nous avons ordonné, par télég ramme, en date du 24
mars, lorsque nous étions saisis de la poursuite de ces
activités, qu'elle cesse. A notre connaissance, il n'y en a pas eu
depuis. Il n'y a pas eu d'autorisation d'accordée pour la reprise de
cette activité. C'est un problème qui est majeur. Nous avons
obtenu de la compagnie qu'elle constitue un réservoir de
rétention et qu'elle poursuive aussi des études sur les effets
des déversements sur les poissons dans la rivière. Nous n'avons
pas accordé une autorisation pour la continuation de ces
activités. A notre connaissance, il n'y en a pas depuis le 18 mars.
M. Léger: La qualité des eaux, actuellement, de la
rivière York est-elle encore mauvaise? Avez-vous des résultats
plus intéressants?
M. Goldbloom: Ce qui est arrivé, c'est qu'il n'y a pas eu
effectivement de déversement dans la rivière. Il y a eu un
étang de rétention qui a été établi, qui
aété bâti avec un procédé de neutralisation,
avec de la chaux. Notre analyse de ce procédé nous a menés
à laconclusion que laquantitédechaux utilisée
n'était pas sûre de suffire à la neutralisation de l'acide
parce qu'il y avait des tonnes d 'acide sulfurique qui avaient
été expédiées à cet endroit et
déversées dans l'étang. Puisque nous ne pouvions
être certains de la neutralisation de cet acide, nous n'avons pas permis
la continuation du procédé de neutralisation dans l'étang.
Nous n'avons certainement pas permis le déversement de quoi que ce soit
dans la rivière. Donc, la rivière n'a pas été
atteinte, mais nous étions inquiets. A cause de notre inquiétude,
nous avons fait arrêter tout le processus de déversement dans
l'étang et de neutralisation.
M. Léger: D'autre part, la mine Gaspé Copper
rejette dans la rivière des résidus de séparation du
cuivre lors de la flottaison du minerai. Est-ce que c'est exact encore?
M. Goldbloom: II y a le même étang qui sert à
la rétention de ces déversements et avec des
procédés de traitement pour empêcher que des substances
toxiques ne se déversent dans la rivière. Nous avons
été satisfaits du fonctionnement de cet étang et des
procédés utilisés en ce qui concerne les
déversements de la mine. Quand on a ajouté à ces
déversements les 143 tonnes d'acide sulfurique, là, nous
n'étions pas certains de l'efficacité du procédé.
Nous avons fait arrêter cette partie du déversement. Quant aux
résidus qui proviennent de la mine, nous n'avons pas eu à nous
inquiéter quant à l'efficacité de l'étang.
M. Léger: Actuellement, le ministre peut me dire qu'ils
ont un permis et que l'état de la situation est corrigé, parce
qu'il y a trois semaines, le syndicat affirmait le contraire.
M. Goldbloom: Pour l'exploitation de la mine, oui. Pour le
déversement d'acide sulfurique, non.
M. Léger: D'accord. Maintenant, concernant la
vallée de Yamaska, on sait que la rivière Yamaska sert un peu
d'égout à ciel ouvert pour la plupart des riverains.
Il y a à peine 3% de la population qui sont desservis par des
postes d'épuration. Il y en a même 156 émissaires
d'égouts municipaux qui sont déversés directement dans les
nappes d'eau. On estime même que les activités industrielles,
agricoles et domestiques produisent des déchets solides de l'ordre de
110,000 tonnes par jour qui sont déversés sur le territoire. Le
ministre peut-il nous dire quelle est la situation actuelle de la pollution,
dans Yamaska? Quelles sont les données les plus récentes que vous
avez?
M. Goldbloom: Les données les plus récentes sont
celles qui ont été publiées dans le rapport sur la
rivière, mais, quant à notre programmation, nous...
M. Léger: A quelle date, cela fait au moins un an?
M. Goldbloom:Oui, un peu plus d'un an, je dirais, II n'y a pas de
raison de croire que la situation est très différente de celle
que nous avons décelée à ce moment.
M. le Président, l'essentiel c'est la même
réponse que je donnais au député de Chicoutimi
c'est de procéder au traitement des eaux usées. Nous
lançons les projets dans la plupart des municipalités.
Déjà, à Saint-Hyacinthe, on construit un important
égout collecteur. Nous avons prévu l'emplacement de l'usine
d'épuration et nous avons assuré la ville du financement de la
majeure partie de ces coûts.
Aux autres endroits tels Cowansville, Farnham, Granby, Waterloo et
Saint-Hyacinthe; je pense que cela complète la liste. Nous avons mis de
côté, dans le budget de cette année... c'est le seul
élément additionnel aux principales agglomérations que
j'ai mentionnées... C'est dans le bassin de la Yamaska que nos
premières interventions, en dehors de ces grandes agglomérations,
se poursuivront et, dès cette année, dans les six principales
municipalités du bassin de la Yamaska.
M. Léger: II semble que, dans cette région, il y
aurait 35 dépotoirs à ciel ouvert qui ont été
relevés dans le bassin de Yamaska. Il y en avait 37 et il y en avait
seulement deux qui se servaient des techniques de l'enfouissement sanitaire,
soit ceux de Sainte-Cécile-de-Milton et Saint-Pierre-de-Sorel. Pour les
35 autres, qu'est-ce que le ministère fait pour corriger la
situation?
M. Goldbloom: II s'agit, M. le Président, de...
M. Léger: Cela se déverse tôt ou tard dans la
rivière?
M. Goldbloom: Oui, certainement. Il s'agit de trouver une
solution de rechange dans chaque cas.
M. Léger: Elle n'est pas encore trouvée?
M. Goldbloom: L'étude est presque terminée,
parceque nous avons poursuivi une étude régionale. Entre-temps,
nous encourageons les municipalités à s'adresser à l'un ou
l'autre des deux centres approuvés. Nous avons poursuivi des
études un peu particulières à
Sainte-Cécile-de-Milton pour pouvoir assurer la protection de
l'environnement autour de cette exploitation, notamment les eaux de surface.
Nous avons prévu la canalisation des eaux de ruissellement de
façon à éviter une contamination autour de cet
emplacement.
Effectivement, nos inspections nous indiquent que c'est bien entretenu.
Il faudra décider, dans chaque autre cas, si l'on peut convertir le
dépotoir actuel en enfouissement sanitaire. Il faudra de toute
évidence réduire considérablement le nombre de
dépotoirs et nous limiter à un nombre restreint de centres
régionaux. C'est ce que nous espérons voir démontrer par
l'étude qui est presque terminée.
M. Léger: De toute façon, de ce que le ministre me
dit, on peut dire qu'en l'espace d'un an, il ne s'est pas passé
grand-chose au point de vue collectif, sur une rivière dont la
densité de population est très élevée et dont la
longueur de la rivière nous la classe peut-être parmi les deux ou
trois rivières les plus polluées du Québec qui est en
concurrence même avec la rivière du Nord.
M. Goldbloom: M. le Président, on n'assainit pas une
rivière avec des désirs sincères.
M. Léger: Cela commence par ça.
M. Goldbloom: On l'assainit avec de l'argent.
M. Léger: Cela commence par le désir
sincère.
M. Goldbloom: Oui.
M. Léger: Et vous l'aviez l'année
dernière.
M. Goldbloom: Ensuite, il faut donner de l'argent et alors, c'est
la première année que nous avons pu dénicher de l'argent
et nous passons à l'action. Ce qui nous embête dans le cas des
dépotoirs, c'est que chaque solution de rechange exige une
vérification détaillée. Cette vérification n'a pas
été pratiquée dans le passé. Ce n'est que depuis
peu de temps, depuis que nous avons des services de protection de
l'environnement, que nous vérifions chaque terrain proposé par
des forages hydrogéologiques et par d'autres examens auxquels on ne
pensait jamais il y a à peine trois ou quatre ans, et comme nous
poursuivons ces études, nous sommes obligés de rejeter la
majorité des terrains proposés. Cela complique notre
problème parce qu'il y a, en outre, une question de distance. Il y a des
taux auxquels les contribuables sont habitués pour l'enlèvement
et l'élimination des ordures et il va sans dire que, si nous obligeons,
par la fermeture d'un dépotoir, la municipalité à faire
transporter ses déchets beaucoup plus loin, nous augmentons le
coût du transport et nous augmentons le coût aux contribuables.
Il y a, nécessairement, une résistance contre cela et nous
n'avons pas l'intention de subventionner cette activité quotidienne et
universelle parce que tout le monde produit des déchets et toute
municipalité doit régler son problème et c'est de se faire
des illusions... Si l'on donne une subvention pour l'exploitation quotidienne,
pour des investissements au niveau de l'équipement, pour les coûts
nécessaires une seule fois pour la fermeture d'un dépotoir, cela
est raisonnable et nous aidons, dans ce domaine, mais quand il s'agit des frais
quotidiens d'exploitation, il n'est certainement pas logique de donner des
subventions. Pour cette raison, il y a une résistance, parfois farouche,
de la part des contribuables devant une proposition d'augmentation du
coût de l'enlèvement et de l'élimination des ordures.
Il y a un autre phénomène qui se produit. Il ne se produit
pas encore dans le bassin de la Yamaska au même degré que dans
certaines autres régions, mais il suffit pour nous de publier un rapport
recommandant un enfouissement sanitaire régional pour que chaque
municipalité de la région adopte immédiatement une
résolution au conseil municipal disant: On accepte l'hypothèse
d'un centre régional, mais pas chez nous. On finit par n'avoir aucune
municipalité qui accepte d'avoir l'enfouissement sanitaire chez elle et
cela complique drôlement la détermination de solution
régionale.
M. Léger: A ce moment, qu'est-ce que le ministre, qui a la
responsabilité de trouver des solutions devant le problème du
blocage des municipalités qui désirent avoir un enfouissement
sanitaire, mais pas chez elles, peut faire?
M. Goldbloom: Ce que nous avons fait dans un
certain nombre de cas, des cas qui nous semblaient les plus aigus, c'est
d'aller vérifier des terrains nous-mêmes et le ministre a un
pouvoir d'ordonnance qu'il peut utiliser.
Il y a aussi, dans certains cas, une solution de rechange qui est
proposée par les municipalités, c'est-à-dire
l'incinération. Jusqu'à maintenant, l'incinération nous a
paru en dehors de nos moyens, là aussi parce que, si nous devons payer
des millions de dollars pour chaque incinérateur, nous n'irons pas loin
avec l'argent qui est disponible.
Cependant, depuis peu de temps, il y a des sol u-tions un peu
différentes quant à leur nature qui semblent offrir la
possibilité d'une incinération moins coûteuse.
Pour cette raison c'est l'autre volet de notre approche,
présentement il s'agit d'examiner l'opportunité et la
rentabilité de certains nouveaux types d'incinérateurs qui
permettraient de créer des centres régionaux qui seraient,
paraît-il, plus facilement acceptés par les contribuables
locaux.
M. Léger: M. le Président, si on allait dans une
autre région, dans celle de la rivière Outaouais, près du
barrage de Carillon, il semble qu'il y ait des déversements de
déchets, huile, varsol faits par Hydro-Québec. Est-ce que le
ministre est au courant?
M. Goldbloom: Je n'en suis pas informé, M.le
Président.
M. Léger: II semble qu'une lettre a été
envoyée au directeur de l'environnement et d'écologie à
Hydro-Québec où on dit: A Carillon, tous les déchets
seraient pompés et rejetés di rectement à la
rivière, à 30 pieds sous le niveau de l'eau. Ces déchets
sont composés d'huile usée, de varsol, des agents caustiques, des
produits chimiques, du goudron dilué, du savon, des détergents,
des nettoyeurs à plancher; environ 10,000 à 15,000 gallons par an
d'agents polluants sont ainsi déversés directement dans l'eau,
sans parler des déchets chassés à la rivière par la
quarantaine de cabinets d'aisance installés au barrage. Le
deuxième point que je viens d'ajouter aussi, celui des cabinets
d'aisance installés au barrage, qui déversent directement dans la
rivière.
M. Goldbloom: J'en prends connaissance et nous ferons
l'enquête qui s'impose pour savoir si, effectivement, cela est vrai.
M. Léger: Espérons que l'année prochaine,
à l'étude des crédits, il y aura eu des solutions
d'apportées quand je rapporterai le sujet au ministre.
M. Goldbloom: Certainement.
M. Léger: L'année dernière, M. le
Président, quel fut le total réel et engagé des
subventions du ministère aux municipalités à des fins
d'épuration des eaux usées?
M. Goldbloom: Notre investissement se chiffrait par $9.5
millions, en chiffres ronds, et en outre, les municipalités, pour ces
fins, surtout pour la construction d'égouts permettant ensuite la
construction d'usines d'épuration ont emprunté à la
société centrale presque $60 millions.
M. Léger: C'est $60 millions d'emprunts? M. Goldbloom:
Oui.
M. Léger: Cela représente combien de projets, toute
cette somme?
M. Goldbloom: Je n'ai pas le nombre de projets devant moi, M. le
Président.
M. Léger: Est-ce que vous pourriez nous donner la liste,
peut-être un peu plus tard, demain, ainsi que les municipalités
qui sont incluses dans ces projets?
M. Goldbloom: Nous pourrons essayer de compiler la liste. Nous
avons l'impression, à brûle-pourpoint, qu'il y avait autour de 25
municipalités. Mais je donne ce chiffre sous réserve. Je ne suis
pas du tout convaincu que c'est un chiffre précis.
M. Léger: Cela pourrait faire partie d'un rapport annuel,
entre autres...
M. Goldbloom: Oui.
M. Léger: ... des chiffres comme ceux-ci. Je pense bien
que le ministre aura l'occasion, avec un rapport annuel, d'apporter beaucoup de
renseignements et d'éclairer toute la population sur le travail qui se
fait.
M. Goldbloom: Est-ce que j'ai donc la promesse du
député que, l'an prochain, nous consacrerons moins de 20 heures
à l'étude des crédits du ministère?
M. Léger: Si vous avez des statistiques, M. le
Président, nous allons lire cela avec plaisir, et nous aurons des
questions de moins à poser ou des félicitations de plus à
apporter.
M. Goldbloom: D'accord!
M. Léger: M. le Président, est-ce que le ministre a
pris connaissance d'une résolution qui lui a été
adressée par le conseil municipal de la paroisse Saint-Lin des
Laurentides, dans le comté de L'Assomption, concernant la pollution des
eaux de la rivière de l'Achigan, sur toute l'étendue de
celle-ci?
M. Goldbloom: De mémoire, M. le Président, je n'ai
pas... Mais il faudra que je vérifie, M. le Président. Est-ce que
ce serait tout récemment que cette lettre aurait été
adressée?
M. Léger: Cela fait quelques mois, je pense.
M. Goldbloom: Dans ce cas, j'ai un blanc de mémoire, M. le
Président. Il faudra que j'aille au dossier.
M. Léger: D'accord! Est-ce que le ministre peut...
M. Goldbloom : Le lac Achigan a été
étudié, mais la rivière, je ne le crois pas.
M. Léger: II faut corriger la situation, parce que cela
affecte d'autres localités entre autres. C'est la paroisse Saint-Lin qui
vous a demandé ça, mais ça affecte d'autres
localités, les municipalités de Sainte-Sophie-de-la-Licorne,
Saint-Roch-Ouest, la paroisse de l'Epiphanie, la paroisse de L'Assomption, New
Glasgow, Saint-Calixte, le village de Saint-Roch, Saint-Hippolyte et la
paroisse de Saint-Lin donc, il y en a une qui vous l'a demandé, mais
ça correspondait à des besoins pour toutes ces
municipalités. Je sens que le ministre...
M. Goldbloom: II faudra que j'aille aux dossiers pour
vérifier où nous en sommes avec cela, M. le Président.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a
fait enquête, ou si ses services ont fait enquête dans le cas de
l'usine de la CIL de Valleyfield qui fabrique des explosifs. Il y a eu des
plaintes des syndicats là-dessus, c'est-à-dire le
déversement des produits chimiques de cette usine dans l'eau.
M. Goldbloom: Nous avons poursuivi une certaine étude,
mais est-ce que le député indique que les plaintes sont
récentes?
M. Léger: Les plaintes sont venus du syndicat tout
récemment.
M. Goldbloom: Tout récemment. Nous n'avons pas repris les
études, nous avons fait une étude régionale des industries
il y a un peu de temps, il y a deux ou trois ans, mais, à ma
connaissance, nous n'avons pas repris une étude précise par
rapport à la CIL.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait vérifier
et, en même temps, en nous faisant le compte rend u des renseignements
qu'il a, nous dire aussi s'il afait enquête à l'usine de la CIL
à McMasterville, près de Saint-Hilaire.
M. Goldbloom: Oui, là, nous avons eu de temps en temps
certaines plaintes au sujet de tels déversements. Je dois dire que c'est
une compagnie qui nous offre, en règle générale, une
excellente collaboration, une compagnie qui a même pris des initiatives
dans le domaine de la lutte contre la pollution sur le plan de la recherche et
sur le plan des correctifs à apporter. Cela n'exclut pas la
possibilité de problèmes à certaines de ces usines et il
faudra que je vérifie le dossier.
M. Léger: M. le Président, je voudrais poser des
questions au ministre, concernant la forme de traitement des eaux usées
pour la Communauté urbaine de Montréal. L'année
dernière, à l'occasion des débats, le ministre m'avait dit
qu'au départ il avait l'intention de ne faire qu'un traitement primaire
des eaux usées. Par la suite, le ministre avait dit que les
études se poursuivaient dans le but de vérifiers'il était
possible d'aller plus loin que le traitement primaire des eaux. Est-ce que les
études ont été continuées et quelles sont les
conclusions?
M. Goldbloom: II est clairement possible d'aller plus loin, M. le
Président, là aussi la question est le coût. On pourrait
ajouter 50% ou 60% au coût des installations très facilement pour
augmenter le degré de traitement. Pour cette raison, ce n'est pas que la
technologie nous soit inconnue, elle nous est bien connue. Son coût nous
inquiète considérablement.
Je reconnais d'abord qu'il faut aller plus loin que le traitement
primaire. Il faut cependant établir un équilibre raisonnable
entre les investissements à faire dans les divers endroits de la
province. Nous avons touché un nombre important d'endroits importants
où nous n'avons pas présentement l'argent pour intervenir et
où il y a un besoin criant d'intervention. Nous avons quand même
un fleuve qui a un débit énorme et qui peut donc, pour un certain
temps, un temps intérimaire, recevoir des eaux usées qui sont
partiellement traitées et ne pas en souffrir au même degré
que présentement en souffrent des rivières comme la Yamaska, la
rivière du Nord et d'autres qu'on a mentionnées.
Donc, c'est une question de trouver le juste milieu. Cela est une de nos
préoccupations, l'autre est que des recherches se poursuivent. Vous
comprendrez que nous n'avons pas de laboratoire de recherche qui nous
appartient; si nous en avions un, il serait relativement petit. Il faut une
étude à assez grande échelle pour savoir si l'on peut
vraiment traiter d'une façon innovatrice les eaux rési-duaires
après le traitement primaire.
C'est ce que nous cherchons, avec l'aide de certains laboratoires de
recherche, et en surveillant la documentation scientifique qui nous est
disponible, comme à tout le monde.
Puisque nous avons encore un certain décalage entre la
décision fondamentale de procéder et la décision finale
quant à la forme du traitement qui sera introduit dans l'usine, nous
espérons toujours que, pendant cette période, cet intervalle, il
y aura, soit des découvertes, soit des preuves de la valeur de certains
procédés qui ne sont pas encore acceptés, n'ayant pas fait
leurs preuves, pour nous permettre d'économiser tout en
améliorant la qualité des effluents de cette usine.
M. le Président, par coïncidence, ce que coûterait un
traitement plus avancé à Montréal, la somme additionnelle,
c'est à peu près la somme nécessaire pour traiter les eaux
usées de toutes les autres agglomérations de la province,
après les $900 millions que nous avons engagés aux endroits que
j'ai mentionnés.
Alors, si nous n'avons que cela, c'est un choix qui est difficile.
Est-ce qu'on consacre les $300 millions à améliorer le traitement
à Montréal, ou est-ce qu'on consacre les $300 millions à
traiter les eaux usées des autres agglomérations? Si je devais
choisir aujourd'hui, c'est la deuxième option que je choisirais. Je
ferais traiter les eaux usées partout ailleurs dans la province et
j'attendrais pour revenir
à Montréal et, éventuellement, investir dans une
usine plus efficace.
Maintenant, M. le Président, je voudrais dire clairement que ce
n'est pas pour la forme que je dis qu'il y a des recherches qui se poursuivent.
D'ailleurs le député de Lafontaine qui s'intéresse
tellement au domaine est sûrement au courant d'au moins les grandes
lignes de certains types de recherche qui se poursuivent, non seulement pour
améliorer l'efficacité du traitement en en réduisant le
coût, mais aussi pour trouver une utilisation pour les boues
d'égout qui nous permettrait de les récupérer et de s'en
servir pour quelque chose: engrais en agriculture, production d'aliments pour
les animaux. Il y a des hypothèses de cette nature qui sont
présentement à l'essai, dans des laboratoires de recherche.
Le député sait aussi, j'en suis certain, que des projets
de recherche à petite échelle, en laboratoire, donnent
quelquefois des résultats encourageants. S'il n'y avait pas de
résultats encourageants, on n'irait pas plus loin. On ne monterait pas
l'échelle de grandeur de projets. Mais il arrive assez souvent que,
transporter un projet, une idée, du laboratoire de recherchée une
usine pilote veut dire la faillite de l'essai parce qu'à cette
échelle, ou bien à l'échelle réelle de l'usine
d'épuration qui reçoit les eaux usées d'une
agglomération, on peut trouver que ce qui a été un
succès à petite échelle, pour des facteurs que l'on ne
connaissait pas et dont on n'avait pas tenu compte, ne réussit pas
à plus grande échelle.
Donc, c'est avec beaucoup de prudence que l'on doit poursuivre ces
recherches, en les traduisant de l'échelle du laboratoire à
l'échelle de la vie quotidienne.
M. Léger: Etant donné que le ministre nous dit que
la décision finale sur le mode de traitement des eaux usées,
à Montréal, est encore susceptible d'être changée,
est-ce que le ministre peut nousdire si les études sont terminées
sur les coûts du traitement primaire, du traitement secondaire et du
traitement tertiaire, et combien cela coûterait-il de plus? Est-ce qu'il
y a des chiffres, dans ces études, nous permettant d'évaluer, du
moins approximativement, les coûts, pour les trois sortes de traitement,
à l'usine de traitement des eaux à Montréal, celle qui va
être à Rivière-des-Prairies?
M. Goldbloom: Si on laisse de côté le réseau
collecteur et si on parle seulement de l'usine à l'intérieur des
$500 millions qui sont prévus, l'usine elle-même, avec un
traitement primaire, devrait coûter $150 millions. Si nous devions porter
cela à un traitement secondaire, il faudrait ajouter au moins $100
millions et, s'il fallait aller au tertiaire, il faudrait ajouter en plus au
moins $200 millions. J'ai mentionné un chiffre approximatif de $300
millions de plus pour porter le traitement du primaire au tertiaire. Cela veut
dire, M. le Président, que même le traitement secondaire ne
règle pas tous les problèmes et, en particulier, n'élimine
pas les éléments nutritifs qui ont certains effets
néfastes que l'on connaît et notamment la consommation de l'oxy-
gène dans l'eau. Si nous devons investir davantage, il faudra que nous
ayons le meilleur rendement pos-sibfe de notre investissement. C'est ce que
nous cherchons.
M. Léger: C'est donc dire que les égouts
collecteurs coûteraient environ $350 millions.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Léger: A cela, il faut ajouter le choix d'un des trois
traitements. Donc, l'ensemble des traitements primaire, secondaire et tertiaire
des eaux usées pourrait coûter environ $800 millions.
M. Goldbloom: En novembre 1974, c'est ce que nous avons
calculé.
M. Léger: Cela veut dire qu'avec
l'accélération des coûts, dans quelques années, cela
pourrait être encore plus élevé que $800 millions. Est-ce
qu'il n'y a pas aussi une technique de traitement des eaux selon les modes
primaire et tertiaire en passant par dessus le traitement secondaire et est-ce
qu'on n'ajouterait que $200 millions ou s'il y a des coûts
différents à ce moment-là?
M. Goldbloom: Nous n'avons pas vérifié tous les
coûts impliqués pour chacun des procédés possibles.
Il est vrai que l'on peut sauter le traitement secondaire et passer directement
au tertiaire. Il y a aussi d'autres systèmes qui nous ont
été proposés d'une façon absolument
préliminaire. J'allais dire superficielle, mais ce mot aurait
été péjoratif à l'endroit de ceux qui nous les ont
proposés, mais quand même, ce ne sont pas des études
approfondies qui nous permettent de comparer, de connaître les
coûts et de choisir aujourd'hui. Heureusement que nous calculons que nous
pourrons attendre encore trois années, peut-être trois
années et demie avant de prendre la décision finale quant
à la forme du traitement. Mais en 1978, il faudra prendre cette
décision.
M. Léger: Qui a fait ces études pour nous apporter
ces chiffres? Est-ce que c'est le ministère lui-même ou si vous
avez fait appel à des services spéciaux?
M. Goldbloom: C'est la communauté urbaine, ce sont les
ingénieurs de la communauté urbaine avec qui nous travaillons en
étroite collaboration qui ont fait les calculs.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait maintenant faire
le point sur l'état de la pollution des eaux usées provenant des
compagnies de pâtes et papiers ici et là au Québec,
spécialement pour les usines de pâtes et papiers?
M. Goldbloom: II y a, en général, une
amélioration, M. le Président...
M. Léger: A la suite des ordonnances de la Régie
des eaux, entre autres.
M. Goldbloom: Oui. Je pense ne pas avoir besoin de faire tout
l'historique de cette situation d'une première ordonnance qui a eu un
succès partiel et qui n'a pas été respectée par un
certain nombre d'usines.
M. Léger: En quelle année?
M. Goldbloom: C'est en I970 que la première ordonnance a
été émise et il y a eu je donne...
M. Léger: II y a eu, je pense, poursuite de plusieurs
compagnies, avec des petites amendes.
M. Goldbloom: II y a eu une quinzaine de poursuites et
c'était une situation qui était loin d'être satisfaisante
à tout point de vue. D'abord, je donne à tout le monde le
bénéfice de la présomption de bonne foi, il y a eu un
malentendu des deux côtés. Les compagnies, y compris certaines qui
ont depuis manifesté une collaboration vraiment excellente, ont
indiqué qu'elles n'avaient pas compris la nature de l'ordonnance et la
date de son entrée en vigueur de la façon que nous l'avions
voulue. On sait aussi qu'à cette époque, c'était une loi
qui ne prévoyait que quelques centaines de dollars d'amende qui, donc,
n'avait pas du tout d'influence sur la situation.
Entre temps, nous avons pris l'initiative de convoquer les compagnies de
pâtes et papiers. Je les ai convoquées deux fois. D'abord au tout
début de mon mandat pour leur parler du recyclage des résidus
ligneux, ensuite pour leur parler de l'étape suivante quant aux
ordonnances. A cette deuxième rencontre, nous avons invité le
gouvernement fédéral et nous avons depuis lors une bonne
collaboration avec le gouvernement fédéral et cela rend plus
cohérent le programme d'intervention auprès des compagnies.
Alors, nous avons maintenant un programme pour chacune des 54 usines de
pâtes et papiers dans la province et il y a un certain problème
qui demeure pour quelques unes d'entre elles où il y a le
procédé de sulfite qui est utilisé. Ces compagnies
essaient de transformer les usines en question à la production de la
pâte thermomécanique qui n'occasionne pas la même pollution
chimique que nous avons avec le procédé à sulfite. Ce sont
essentiellement les problèmes résiduai res. Il y a des
améliorations considérables. Il ya non seulement l'institut de
recherche en pâtes et papiers, mais aussi certaines compagnies qui
poursuivent des recherches pour développer des filtres plus efficaces et
d'autres moyens de récupérer, réutiliser les solides en
suspension.
M. Léger: Dans les étapes actuelles, où en
sont rendus les pâtes et papiers? Quel type de déversement
sont-elles autorisées à faire dans les rivières
actuellement?
M. Goldbloom: Pardon?
M. Léger: Quel type de déversement les compagnies
de pâtes et papiers sont-elles autorisées à déverser
dans les rivières actuellement?
M. Goldbloom: Nous avons dix usines qui ont déjà
construit leur décanteur ou filtre, selon le cas, et qui obtiennent des
résultats tout à fait satisfaisants. Dans les autres, il y a,
comme je viens de le mentionner, un programme pour chacune et il y a quelques
exemples de problèmes majeurs, notamment certaines usines qui sont
relativement vieilles et qui ne peuvent être corrigées aussi
facilement que celles qui sont plus modernes. Nous avons quand même
l'assurance de la correction de presque tous les problèmes que nous
connaissons présentement. On comprendra et il est important qu'on
regarde toutes les facettes du problème que certaines des usines
sont le seul gagne-pain d'une municipalité de plusieurs milliers
d'âmes et cela est un facteur qui n'est pas négligeable dans la
programmation que l'on doit appliquer. Il y a aussi le fait que certaines
compagnies possèdent plusieurs usines dans la province et les
investissements étant très importants et le programme d'aide qui
a été conçu il y a deux ou trois ans, étant
maintenant expiré à toutes fins pratiques, nous devons au moins
accorder à chaque compagnie une programmation raisonnable pour chacune
des usines à son tour. C'est ce que nous essayons de faire, mais il y a
nettement une amélioration, non seulement dans les résuItats,
mais aussi dans l'esprit qui préside à ce travail.
M. Léger: M. le Président, en ce qui nous concerne,
il est déjà 22 h 35, nous serions prêts à adopter
les programmes 12 et 13 et, si vous êtes d'accord, parce que cela fait
depuis ce matin 10 heures que nous travaillons, en étant venus de loin,
nous serions d'accord pour ajourner à la prochaine occasion, sine die,
si le ministre est d'accord.
Le Président (M. Picard): Vous ne me tiendrez pas rancune,
vous êtes seulement une heure en retard. Programme 12, adopté.
M. Léger: Programme 12, adopté.
Le Président (M. Picard): Programme 13, adopté.
M. Léger: Adopté. Il resterait les programmes 10 et
11 à adopter par la suite.
Le Président (M. Picard): Programme 10 adopté.
Programme II...
M. Léger: Non. Il resterait les programmes 10 et 11,
où nous avons des questions importantes.
Le Président (M. Picard): II y en a plusieurs autres. Il y
a I, 2...
M. Léger: La pollution de l'air n'a pas été
touchée du tout.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
M. Goldbloom: Avant l'ajournement que vous voulez prononcer, M.
le Président, j'aimerais souligner que, tout en ayant beaucoup
d'admiration pour
l'imagination fertile des députés de Lafontaine et de
Chicoutimi, une imagination qui leur permet de trouver toutes sortes de
questions importantes et intéressantes j'emploie leurs propres
qualificatifs nous avons quand même un travail parlementaire
à accomplir et un calendrier à respecter pour ce travail. Le
ministère dont je suis responsable n'est pas le seul
àdevoirdéfendre ses crédits et cela, à
l'intérieur des 45 jours qui sont prévus à cette fin.
Nous avons maintenant sûrement dépassé les 20
heures. Je vous rappelle qu'il était entendu avec le
député de Chicoutimi que nous reviendrions pour une brève
séance d'une durée de deux ou trois heures, mais pas une
journée entière. Ce serait une matinée ou un
après-midi ou un soir, mais ce serait une seule séance. C'est ce
qui est prévu, c'est ce qui est entendu avec le leader parlementaire du
gouvernement. Or, le but de cette réunion était de pouvoir
discuter de certains éléments, notamment en ce qui concerne la
taxation foncière, qui seront traités dans le discours du
budget.
M. le Président, tout ce que je voulais dire, c'est que je
maintiens, pour ma part, cet engagement que nous aurons une séance.
Cette séance durera deux ou trois heures. Je serai à la
disposition des honorables amis d'en face pour répondre à leurs
questions. Il faudra qu'ils planifient leurs questions pour les insérer
toutes dans cette période limitée.
M. Léger: M. le Président, je pense bien que le
ministre ne pourrait pas me soulever ou me rappeler une seule des questions que
j'ai pu lui poser, ainsi que mon collègue de Chicoutimi, qui
n'était pas une question réellement importante pour le
ministère qui le touche. Je dois lui faire remarquer que...
M. Goldbloom: Je n'ai pas suggéré le contraire.
M. Léger: Non. Je dois lui faire remarquer qu'il reste
encore, dans le programme de l'environnement, des questions très
importantes, entre autres, concernant la salubrité industrielle,
concernant la pollution de l'air et aussi toute la série de questions
que nous avons sur la Canadian Copper. Tôt ou tard, il va falloir qu'on
clarifie un peu la situation dans ce milieu. Il faut faire remarquer, je pense,
qu'auparavant, au ministère des Affaires municipales, il y avait deux
ministres responsables. On pourrait dire que deux ministères
différents sont cumulés par le même ministre, ce qui lui
permet de donner ses 100 heures de travail par semaine, comme il nous le disait
la semaine dernière. Le travail du ministère des Affaires
municipales est une chose et le ministère dont le ministre actuel a la
responsabilité, qui était uniquement celui de l'environnement
auparavant. Ce sont deux responsabilités pas mal différentes et
qui exigent des qualités pas mal différentes aussi, ce qui fait
qu'on a un ministre assez polyvalent pour s'occuper de deux choses en
même temps, alors qu'auparavant c'était M. Tessier qui s'occupait
des Affaires municipales et le ministre actuel qui s'occupait de
l'environnement.
Donc, puisqu'on avait jugé que c'était important d'avoir
deux ministres pour ces deux responsabilités, il faut tenir compte que,
dans l'étude des crédits de l'environnement, nous n'avons fait
qu'à peine trois heures.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il n'y a pas eu
de mesquinerie de quelque côté de la table que ce soit. Le bon
ordre des travaux de l'Assemblée nationale exige certaines
décisions et certaines contraintes. Pour ma part, je n'ai pas
d'objection à répondre à de très nombreuses
questions. Je l'ai fait avec autant...
M. Léger: Le ministre ne peut pas hésiter à
venir répondre à toutes les questions qu'on peut avoir sur la
sécurité industrielle et sur la pollution de l'air. Il serait
impensable de clore le débat sur le domaine de l'environnement en
n'ayant pas touché ces deux domaines.
M. Goldbloom: M. le Président, nous sommes sur le point
d'ajourner nos travaux sine die. Cela veut dire que ce sera à la Chambre
de déterminer le moment de notre retour en commission et la durée
de ces travaux, à ce moment.
Je voulais tout simplement rappeler la nature de l'entente qui
était déjà exceptionnelle et le fait que l'honorable
député de Lafontaine a suggéré que c'est
l'équivalent de deux ministères. Effectivement, nous avons
consacré plus de vingt heures à la discussion
déjà.
M. Léger: L'environnement, trois heures seulement.
Le Président (M. Picard): Messieurs, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 41)