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Commission permanente des affaires municipales
Projet de loi no 81
Séance du jeudi 20 novembre 1975
(Dix heures dix-sept minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales commence ce matin l'étude
du projet de loi no 81, article par article, Loi constituant la Régie
des installations olympiques.
Les membres ayant droit de parole à cette commission sont les
suivants: MM. Bédard (Chicoutimi), Bédard (Montmorency),
Bellemare (Johnson), Bellemare (Rosemont), Caron, Hardy, Marchand,
Saint-Germain, Lalonde, Goldbloom, Leduc, Léger, Malouin, Houde (Fabre),
Samson.
M. Léger: M. le Président, question de
règlement au départ.
Le Président (M. Gratton): Je pense que... Remarques
préliminaires
M. Léger: Si vous voulez me permettre la question de
règlement, c'est que, comme le débat ne doit durer que cinq
heures, je voudrais qu'on ne perde aucune seconde de ces cinq heures. Mais il
manque, alors que débute la séance de cette commission, la
personne-ressource responsable du dossier olympique, qui est le ministre et
député de Marguerite-Bourgeoys. S'il n'arrive que dans cinq, dix,
quinze, vingt minutes ou une demi-heure, nous perdons un temps précieux,
puisque la Chambre nous a obligés à ne siéger que cinq
heures.
Je voudrais, sur une question de règlement, que les
personnes-ressources soient présentes au moment où la
séance commence.
M. Marchand: Le ministre des Affaires municipales est
là.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! Le
président est également là. Il va s'exprimer sur la
question. On sait que le parrain du projet de loi est l'honorable ministre des
Affaires municipales. Je pense que mon rôle est de constater que nous
avons quorum ce matin, que nous pouvons commencer les travaux. Je suis
sûr que le parrain du projet de loi, l'honorable ministre des Affaires
municipales, pourra répondre à toutes les questions, compte tenu
de la présence ou de l'absence de témoins-ressources.
J'aimerais continuer. Oui, si vous me permettez, je vais quand
même rappeler certaines choses et ensuite on pourra passer aux questions
de règlement.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règle- ment. La question que j'ai posée tantôt, je la
formulerai sous forme de motion s'il faut. La commission parlementaire
étant limitée à cinq heures, je fais motion pour qu'elle
ne débute qu'au moment où seront présentes à cette
commission les personnes-ressources qui m'ont été promises, en
plus de cela, par le premier ministre. M. Bourassa a dit que nous aurions ici
des personnes capables de nous donner les chiffres et les renseignements
voulus. Entre autres, on m'avait promis que M. Denis, le responsable du service
des finances de la ville de Montréal, serait présent. Celui qui a
les chiffres et qui est responsable du dossier olympique, c'est le
député de Marguerite-Bourgeoys, le Solliciteur
général, qui est absent.
Dans les circonstances, je fais motion pour que nous attendions que ces
personnes-ressources soient présentes. Je n'aurais pas fait cette motion
si nous n'avions pas été limités à un débat
de cinq heures. Comme nous sommes limités à un débat de
cinq heures, je pense que nous avons droit et c'est tout à fait
logique que les cinq heures soient allouées avec la
présence des personnes-ressources. Autrement, M. le Président, on
ne peut pas embarquer dans un projet de loi si on n'a pas les personnes
capables de nous donner les renseignements voulus sur le projet de loi sur
lequel nous allons nous pencher.
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Marguerite-Bourgeoys arrive; donc, le problème est réglé
quant au désir du député de Lafontaine. Je voudrais
informer, cependant, les membres de la commission que nous avons essayé
de rejoindre M. Denis, le directeur des finances de la ville de Montréal
pour qu'il soit ici aujourd'hui. Nous avons appris qu'il est à Londres
où il est chargé de conclure les arrangements techniques pour
l'emprunt contracté par la ville de Montréal. Donc, il n'est pas
en mesure d'être ici. En ce moment où je vous parle, je ne suis
pas en mesure d'affirmer qu'il y aura une autre personne qui pourra le
remplacer.
M. Léger: M. le Président, pourrais-je demander au
Solliciteur général, ministre responsable du dossier, s'il a
obtenu la garantie que nous aurions ici une autre personne de la ville de
Montréal, soit l'adjoint de M. Denis, pour répondre à nos
questions sur la situation financière de Montréal, étant
donné que la régie va prendre en main une partie des
responsabilités de la ville de Montréal et qu'elle laisse
à la ville de Montréal une autre partie des
responsabilités sans source de revenus?
Je dois, cependant, donner comme renseignement à la commission
que les postes de radio, ce matin, commençaient à discuter de la
possibilité, devant les difficultés que la ville aurait à
vivre après l'adoption du projet de loi actuel, d'une tutelle. On dit
déjà que la ville va connaître des difficultés
financières. Je pense qu'il serait normal que nous ayons ici une
personne capable de rassurer les gens concernant la situation financière
de Montréal avec le nouveau projet de loi.
M. Lalonde: M. le Président, j'ai eu l'occasion
de parler avec le député de Lafontaine, hier soir, de la
possibilité d'avoir ici quelqu'un de la ville de Montréal. Je
n'ai pas de confirmation j'en attends une à l'effet qu'un
représentant de la ville de Montréal serait disponible.
Je voudrais quand même, comme mon collègue, le ministre des
Affaires municipales l'a fait hier soir, rassurer le député de
Lafontaine, qui semble inquiet, et il y a les postes de radio qui parlent de
toutes sortes de choses sur la situation financière de la ville de
Montréal.
Le ministre des Affaires municipales rappelait que Montréal vient
de compléter un emprunt de $50 millions sur le marché
européen à 9.75%, vendu au pair, ce qui, dans les circonstances,
est un excellent emprunt et témoigne de la capacité de la ville
de Montréal de trouver les sources financières nécessaires
à ses opérations.
Si le député de Lafontaine a une suggestion à faire
quant à la possibilité d'entendre un représentant de la
ville de Montréal peut-être plus tard, au moment où je vous
parle, je n'ai personne de la ville de Montréal, étant
donné que M. Denis ne semble pas revenu de Londres ce matin.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais ajouter deux
choses; d'abord qu'il n'est pas question de la mise en tutelle de la ville de
Montréal; il n'en n'est simplement pas question. Je voudrais que cela
soit clair; la situation financière de la ville, quoiqu'il y ait des
problèmes à régler par rapport aux dépenses
olympiques, n'est pas telle qu'on puisse pour un seul instant, envisager une
telle hypothèse.
Deuxièmement, si je comprends bien l'ordre de la Chambre qui fait
siéger cette commission, nous n'avons pas été
autorisés à entendre des témoins, mais des
personnes-ressources qui pourraient venir nous fournir des renseignements
pourraient certainement les fournir par l'intermédiaire des membres de
la commission et principalement par l'intermédiaire des ministres.
M. Roy: M. le Président, je m'excuse, mais vous venez de
donner la liste des membres de la commission parlementaire des affaires
municipales.
En vertu de l'article 148, tous les députés ont
accès aux commissions, mais ceux qui ne sont pas membres et les autres
personnes qui désirent obtenir la permission doivent l'avoir avant de
s'y faire entendre. Evidemment, j'étais membre de la commission des
affaires municipales, je ne suis plus membre de la commission des affaires
municipales, j'ai rencontré le président de l'Assemblée
nationale et j'ai demandé de faire partie d'un certain nombre de
commissions parlementaires à titre de membre régulier. La
réponse doit être rendue ces jours-ci, probablement d'ici demain.
La commission des affaires municipales est une de ces commissions.
J'aimerais savoir, au tout début, M. le Président, si au
cours de ces débats, au cours de l'étude de ce dossier qui
m'intéresse, puisque j'y ai toujours participé jusqu'à
aujourd'hui, je pourrai prendre la parole.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, quant au statut de
l'honorable député de Beauce-Sud, je crois bien que la commission
parlementaire n'a pas la compétence de se prononcer. Quant à
l'opportunité pour lui de prendre la parole, je voudrais dire que je
n'ai aucune objection et, quant à moi, il sera le bienvenu comme
participant au débat. Je ne parle pas pour les autres membres de la
commission, évidemment.
M. Hardy: M. le Président, pas seulement pour le
député de Beauce-Sud...
M. Lalonde: Le député d'Outremont.
M. Hardy: .... quant à moi, j'ai toujours soutenu que tous
les députés devaient avoir le droit de parole à une
commission parlementaire. Maintenant, pour ce qui est du droit de vote, c'est
une autre chose parce qu'il faut respecter les proportions, la
représentativité par rapport à l'Assemblée
nationale. Pour moi, c'est un principe, qui est très important, d'autant
plus qu'il s'agit actuellement d'une loi qui a un caractère important.
Que ce soit le député de Beauce-Sud ou un député
libéral, tous les députés qui viendront à cette
commission et qui désireront se faire entendre, la commission devrait
accepter dès maintenant, dès le début des travaux, qu'ils
puissent exercer leur droit de parole.
M. Marchand: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Un instant, s'il vous
plaît. On y reviendra. Pour le moment, j'aimerais qu'on s'entende. La
commission consent immédiatement que...
M. Marchand: Je m'excuse, M. le Président. J'ai
demandé la parole sur le sujet et je veux parler avant que vous ne
rendiez votre décision.
Le Président (M. Gratton): Allez-y, cher ami.
M. Marchand: M. le Président, je suis d'accord, moi aussi,
pour qu'on donne le droit de parole aux députés qui ne sont pas
membres de la commission. Mais votre début a été "les
députés qui auront le droit de parole", vous avez annoncé
la commission en ces termes. En plus, je donnerai mon consentement à une
condition. Je me souviens que dans d'autres commissions on a refusé le
droit de parole au premier ministre, l'homme qui dirige les destinées de
la province de Québec. Si les députés de l'Opposition qui
sont ici sont prêts à accepter que, dans d'autres commissions,
lorsque le premier ministre n'est pas membre, il ait le droit de parole,
à ce moment seulement j'acquiescerai à la demande qui est faite
actuellement. Sinon, je refuse immédiatement que les
députés de l'Opposition qui ne sont pas membres de la commission
aient le droit de parole.
Qu'on dise immédiatement que le premier mi-
nistre aura le droit de parole dans les commissions parlementaires,
même s'il n'est pas membre. Autrement, j'ai un droit de veto et je
l'exercerai.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je demanderais,
même avant le député de Laurier, j'allais simplement dire
qu'en ce qui nous concerne, nous pensons que le député de
Beauce-Sud devrait avoir droit de parole. On n'a pas à se prononcer
aujourd'hui pour d'autres commissions, comme l'a dit si bien le ministre des
Affaires municipales tantôt; ce n'est pas à nous aujourd'hui de
juger pour toutes les autres commissions parlementaires, mais en ce qui nous
concerne, nous croyons que les députés ici présents ont le
droit de s'exprimer à cette commission parlementaire et je voudrais
terminer en vous demandant de corriger la liste des députés du
Parti québécois et de remplacer le nom de M. Bédard
(Chicoutimi) par celui de M. Charron, qui va être le membre nous
représentant à la commission parlementaire des affaires
municipales aujourd'hui.
Le Président (M. Gratton): Le député
d'Outremont.
M. Choquette: M. le Président, le passé
étant le garant de l'avenir, je tiens à dire qu'en aucune
circonstance, je ne me suis opposé à ce que le premier ministre
prenne la parole dans une commission parlementaire. Alors je pense, M. le
Président, qu'on peut s'attendre que, de ce côté-ci, il n'y
ait aucune espèce d'objection à ce que le premier ministre
participe même aux séances de cette commission.
M. Marchand: M. le Président, je comprends très
bien le député d'Outremont, ce qu'il a dit, parce qu'il pourrait
commencer seulement à avoir des objections. Il n'est jamais trop tard
pour mal faire, mais, de toute façon, M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Jamais trop tard pour bien faire.
M. Marchand: ... je pense que la commission devrait admettre que
le premier ministre a le droit de parole dans toutes les commissions.
Le Président (M. Gratton): Bon, je pense que, pour
rectifier les choses, j'ai nommé tantôt ceux qui sont membres de
la commission. Je fais immédiatement une correction, M. Charron
remplacera M. Bédard (Chicoutimi). Quant au désir du
député de Laurier, je pense bien qu'il réalise qu'il n'est
pas du domaine de cette commission de statuer sur le droit de parole du premier
ministre ou de tout député dans une autre commission que
celle-ci. Pour les fins des débats d'aujourd'hui, on a reconnu d'avance
que les députés d'Outremont et de Beauce-Sud auront droit de
parole et tous les députés qui voudront s'adresser à cette
commission pourront le faire au moment opportun.
J'invite donc la commission à me dire si elle a l'intention
d'adopter l'article 1 du projet de loi no 81.
Le député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): II y a eu une motion faite par le
député de Lafontaine pour que la commission entende au moins des
représentants de la ville de Montréal.
Le Président (M. Gratton): J'ai compris qu'il avait
retiré sa motion.
M. Léger: Je ne l'ai pas retirée, on m'a dit qu'il
y en avait un d'arrivé et le ministre nous a dit qu'il va tenter
aujourd'hui d'avoir des personnes-ressources de Montréal. Mais le
problème que cela soulève, je comprends ce que le
député de Johnson veut dire, c'est que nous n'avons que cinq
heures à passer en commission avec cette fameuse réglementation
qui est tombée et je me demande s'il va arriver avant cinq heures.
Est-ce qu'on va prolonger la période de cinq heures? C'est cela le
problème?
M. Bellemare (Johnson): Pour continuer mon intervention, quand on
a voté hier la motion de suspension des règlements, il
était bien entendu que les cinq heures débuteraient
immédiatement après que les travaux seraient
commencés.
Si une limite de cinq heures doit exister réellement, puisqu'elle
est dans la motion, elle doit être effective quand nous aurons devant
nous au moins un représentant de la ville de Montréal. En effet,
c'est très important pour eux, comme c'est très important pour
nous, d'avoir à répondre à certaines questions qui seront
posées.
Je déplore, ce matin, qu'il n'y ait personne du COJO ou de la
ville de Montréal ici. C'est un projet de loi qui les affecte d'une
manière assez extraordinaire. Je me surprends de voir qu'il n'y a
personne de la ville de Montréal. Ils ont été
prévenus. Ils ont certainement eu des avertissements, ils ont eu des
appels téléphoniques disant que le projet de loi no 81 serait
présenté cette semaine. Je me surprends de voir qu'il n'y a
personne de la ville de Montréal, personne du COJO, personne du service
des finances. C'est drôlement important avec les articles qui vont venir
dans quelques minutes. C'est fondamental!
On va discuter entre nous? On a dit, hier, ce qu'on pensait de ce
bill.
M. Leduc: Ce n'est pas une commission qui a été
convoquée pour entendre des témoins.
M. Bellemare (Johnson): Une minutel
M. Leduc: C'est une commission de l'Assemblée
nationale.
M. Bellemare (Johnson): La motion dit que la commission
parlementaire fasse rapport cinq heu-
res après le début et que les règles qui
s'appliquent au rapport soient les mêmes. La commission parlementaire a
le droit d'entendre des témoins. Cela nous a été dit,
à nous autres, qu'il y aurait des témoins qui viendraient.
M. Leduc: II a été dit qu'il pourrait
peut-être y avoir des témoins.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Un à la fois,
s'il vous plaît! La parole est à l'honorable député
de Johnson. L'honorable ministre des Affaires municipales parlera ensuite, et
le député de Lafontaine, et le député de Drummond.
Allez-y.
M. Bellemare (Johnson): Merci, M. le Président.
Il ne s'agit pas de faire une tempête dans un verre d'eau. Puisque
c'est un événement capital, celui d'organiser une régie
pour contrôler le COJO, la ville de Montréal et ses finances, je
pense qu'on aurait dû avoir ces gens devant nous ce matin, après
tous les avis qui ont été donnés. Avec la large
publicité qui a été faite dans tous les media
d'information, c'est inacceptable que ces gens-là, qui se disent
intéressés au progrès, au développement et à
la réussite des jeux, ne soient pas ici ce matin. Nous aurions
certainement des questions très importantes à leur poser. Je
pense que c'est un aveu d'impuissance que font ces gens-là ce matin, en
n'étant pas ici et je pense que ce sera considéré comme
cela dans le public.
Le gouvernement prend toutes les précautions maintenant,
même s'il est trop tard, pour établir une régie qui va les
diriger et il n'y a pas un représentant de la ville de Montréal,
pas un représentant du COJO, pas un représentant du service des
finances. On dit Londres, on dit: II n'est pas là. Imaginez-vous! Ce
peut être Lausanne, ce peut être tout cela. Ces gens ont
été prévenus et la commission va poireauter ce matin.
On entend, de la part des ministres ou des autres membres du parti,
certaines allégations; on les a entendues, on le sait, nous autres. Mais
on a, par exemple, des questions à poser à ces gens qui ont
provoqué la création de la régie. Cette régie n'a
pas été imposée au COJO, puis à la ville de
Montréal, sans raison préalable. Ceux qui devraient
répondre de la formation de cette régie ne sont pas là.
Est-ce qu'on peut appeler cela véritablement une commission
parlementaire pour entendre ces gens nous éclairer sur la situation?
Je dis que je suis d'accord sur la motion du député de
Lafontaine, et on devrait la mettre aux voix, pour bien prouver que ces gens,
par leur absence, ce matin admettent un fait que nous avons
dénoncé, hier.
Motion pour entendre un représentant de la
ville de Montréal
M. Léger: Je vais relire ma motion telle que
formulée, pour qu'on s'entende bien. La motion que j'ai proposée
est la suivante: "Que la commission suspende ses travaux jusqu'à ce
qu'un repré- sentant de la ville de Montréal habilité
à discuter des coûts des installations, de l'état des
finances de la ville et de l'échéancier comparaisse devant
celle-ci pour répondre aux questions des membres de la commission
parlementaire".
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable Solliciteur
général.
M. Lalonde: Je pense que l'une des plus sages remarques que le
député de Lafontaine a faites, ce matin, a été de
dire qu'on a seulement cinq heures et que c'est une raison de plus de ne pas
faire des détours inutiles. Il s'agit de se rendre compte du projet de
loi qu'on a à étudier, ce matin. Ce projet de loi ne
prétend pas régler l'aspect financier des Olympiques. En aucun de
ses articles voit-on des chiffres, des montants de coûts
mentionnés.
Une Voix: ...
M. Lalonde: Et c'est très important que ce soit dit, au
départ.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! A l'ordre!
M. Lalonde: Ce projet de loi tend à créer une
régie qui va tout d'abord être habilitée à terminer
le stade et les installations connexes et, ensuite, aura les pouvoirs de
prendre les dispositions financières pour ses propres opérations.
Elle aura même les pouvoirs, si on regarde l'article 14, avec
l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil, de faire des prêts
pour la réalisation des jeux; elle aura même le pouvoir de faire
des avances. Mais ce projet de loi ne prétend pas déterminer, par
exemple, qui va payer quel déficit, de quelle façon un tel
déficit serait financé à court, à moyen ou à
long terme, et par qui. Seulement, on laisse la porte ouverte dans ce projet de
loi pour, soit continuer l'autofinancement...
Par exemple, à l'article 18, on donne le pouvoir à la
Régie de tenir des loteries pour continuer l'auto-financement. On donne
à la Régie le pouvoir et même le devoir de rembourser
à la ville de Montréal l'argent qu'elle aurait
dépensé pour les installations après avoir pris soin de
ses propres opérations, de ses propres emprunts. Tout cela est inscrit
comme structures, mais non pas comme devant régler le problème
financier.
Quel que soit le montant que la ville de Montréal ait
actuellement investi, soit sous forme d'engagements, soit sous forme de
dépenses, de paiements, que ce soit $300 millions, de toute
façon, je pense que le député de Lafontaine
reconnaîtra que je lui ai remis, à sa demande d'ailleurs, hier, un
petit tableau succinct des chiffres qui donne à peu près
l'état de la question quant à l'argent dépensé
déjà par la ville de Montréal. Alors, tout ce qu'un
représentant de la ville de Montréal pourrait nous dire, c'est
qu'ils sont en retard dans les échéanciers, on le sait. Qu'ils
aient
dépensé $300 millions, $325 millions ou $340 millions,
cela n'est pas pertinent quant à l'étude que nous avons à
faire, à savoir si nous devons créer une Régie.
Le principe est accepté. Alors que devons-nous mettre dans cette
loi maintenant pour donner à la régie le pouvoir de faire ce que
le législateur lui a demandé de faire? C'est pourquoi je pense
que cette motion est seulement de nature a nous retarder dans le
véritable débat que nous devons avoir actuellement.
M. Léger: M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Avant de céder la parole
au député de Lafontaine, qui est quand même le parrain de
la motion, j'aimerais faire remarquer à la commission que, d'abord, je
la juge recevable et je pense qu'il y a des précédents à
cet effet. Je ne veux pas influencer la commission, mais je dois dire par
contre que si la motion devait être refusée, le mandat de faire
rapport dans cinq heures après son début voudrait dire
qu'effectivement le temps que nous passons à débattre cette
motion serait inclus dans les cinq heures.
Le député de Lafontaine, et j'ai reconnu également
le député d'Outremont.
M. Léger: M. le Président, si j'ai
présenté cette motion, c'est pour que nous ne perdions pas une
seconde des cinq heures qui nous sont allouées pour obtenir les
renseignements voulus afin que nous sachions dans quoi s'embarque la
Régie qui nous est présentée par la loi no 81.
De quoi hérite-t-elle et quelles sont les conséquences de
cette loi sur la ville de Montréal, sur les implications
financières et sur les implications auprès du COJO et des Jeux
olympiques comme tels? Ce qui me surprend, ce matin, c'est que j'avais eu la
promesse formelle du premier ministre que nous aurions ici un
représentant de la ville de Montréal, le directeur des Finances.
M. Bourassa m'a rencontré, par la suite, pour me dire que M. Denis est
à Londres, mais qu'on pourrait avoir une autre personne.
Le ministre actuel...
M. Lalonde: Si le député de Lafontaine me le
permet, cela ne change en rien les promesses qu'on aurait pu faire,
c'est-à-dire que si on peut avoir quelqu'un ici pour répondre
à des questions avec le consentement de toute la commission, je n'ai pas
d'objection. Ce que je souligne c'est qu'on s'en va à côté
de la...
M. Léger: Dans l'argumentation de ma motion, je pense
qu'il est essentiel que nous ne perdions pas une seconde des cinq heures
à discuter ce projet si nous n'avons pas les personnes-ressources. Il y
a des questions importantes, des questions vitales que nous devons vider avant
même qu'on adopte ce projet de loi. Nous avons cinq heures pour l'adopter
et le gouvernement n'a pas jugé bon de trouver quelqu'un pour remplacer
M. Denis qui est à Londres.
M. le Président, c'est inconcevable après la promesse du
premier ministre. Il est vrai qu'on peut se demander si on peut se fier aux
promesses maintenant, mais le Solliciteur général m'avait promis
qu'il y aurait quelqu'un d'autre, soit un adjoint qui serait
présent.
M. Lalonde: ... dans le courant de la journée parce que
c'était à onze heures hier soir.
M. Léger: Je ne parle pas de tantôt, je parle
d'hier.
M. Lalonde: Hier soir, à onze heures. M. Léger:
Oui.
M. Lalonde: A ce moment-là, je n'avais pas les moyens de
rejoindre qui que ce soit pour l'avoir à neuf heures ce matin.
M. Léger: C'est la raison M. le Président, de cette
motion, c'est pour que nous puissions parler pendant cinq heures
précises sur un projet de loi qui va affecter $1 milliard et sur les
conséquences que la ville de Montréal devra subir par la suite.
Il est impensable que nous ne sachions pas exactement la situation de la ville
de Montréal, sa réaction devant les conséquences de ce
projet de loi.
Quand on dit que cela ne touche pas l'aspect financier, M. le
Président, l'article 18 et l'article 22 touchent les moyens
précis d'avoir de l'argent justement pour éponger le
déficit et pour peut-être diminuer le déficit, et des
coupures possibles à faire dans les installations olympiques. Alors nous
avons besoin d'avoir des documents et des réponses précises.
M. le Président, si on n'a pas ces personnes présentes
avec nous à la commission parlementaire, cela va tout simplement
être une commission parlementaire où on va camoufler des choses
essentielles permettant aux gens de cette commission de discuter intelligemment
de cette régie sur laquelle nous avons à apporter notre appui
quasi inconditionnel. C'est une proposition que nous avions faite, d'ailleurs,
il y a onze mois, nous ne pensons pas que nous sommes opposés au projet.
Mais pour que nous ayons réellement un projet capable d'atteindre les
objectifs qui sont émis dans les notes explicatives et dans les
différents articles, il nous faut des documents, il nous faut des
personnes-ressources. Or, je ne pense pas que le ministre actuel puisse
répondre à toutes les questions.
Je pense qu'il y aurait eu des documents plus élaborés qui
auraient dû être déposés à ce jour. On ne les
a pas encore. Peut-être que le ministre va nous en donner d'autres
à mesure qu'on va avancer, mais, M. le Président, je pense qu'il
est inacceptable que la métropole du Canada, Montréal, la ville
qui a un budget plus gros que la plupart des provinces du Canada, n'ait pas un
représentant ici alors qu'actuellement il y a une psychose à
Montréal, sur les "hot lines". Des gens se demandent quelles vont
être les conséquences de
cela. Nous, grands législateurs, personnes qui allons poser le
geste avec des lois qui auront des conséquences, bonnes ou mauvaises ou
peut-être désastreuses auprès des citoyens de
Montréal, nous n'avons même pas des représentants de la
ville.
M. le Président, nous n'avons que cinq heures pour discuter et il
est impensable que, durant ces cinq heures, nous n'ayons pas toutes les minutes
et les secondes pour en discuter avec ceux qui sont capables de nous donner les
renseignements précis, ceux qui sont directement impliqués.
N'oublions pas, M. le Président, qu'il y aura une partie de
responsabilités que la régie prend à la ville de
Montréal mais qu'elle laisse aussi à la ville de Montréal
une autre partie des responsabilités et aussi un autre montant de
déficit que j'ai évalué hier à $365 millions pour
lequel la ville de Montréal n'a aucune autre source de revenus
extraordinaires.
M. le Président, nous aimerions savoir s'il n'y a pas des
corrections que nous pourrions apporter à cette loi devant les
réactions de ceux qui sont directement impliqués dans la finance
de Montréal. Je ne pense pas que la ville de Montréal ait
arrêté ses travaux parce que le directeur des finances est rendu
à Londres. Il y a d'autres personnes, à la ville de
Montréal qui sont capables de venir donner des renseignements ici.
Je trouve absolument scandaleux qu'on n'ait pas ici présentes des
personnes représentant justement la ville qui va subir des
conséquences directes de la loi que nous allons adopter. Je pense que
c'est impensable et inacceptable.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député d'Outremont, suivi de l'honorable...
M. Lalonde: J'aurais une information simplement. A onze heures
quinze, on va pouvoir confirmer si l'adjoint de M. Denis pourra être ici
à trois heures cet après-midi. Alors, on peut en parler encore
pendant une heure, si vous voulez, mais on saura à onze heures quinze si
on peut confirmer la présence de M. Bernard Comeau, le directeur
adjoint...
M. Léger: Peut-on suspendre jusqu'à 11 h 15, M. le
Président?
M. Lalonde: Non, non, je ne crois pas qu'on puisse suspendre; on
a un tas d'articles à étudier.
M. Léger: II nous restera quatre heures après cela,
peut-être...
M. Lalonde: Non...
M. Léger: ... avec quelqu'un qui, peut-être,
viendra.
M. Lalonde: ... il y a un tas d'articles qu'on peut
étudier.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): On va entendre le
député d'Outremont sur la motion du député de
Lafontaine.
M. Choquette: M. le Président, c'est la portée du
projet de loi qui m'intéresse à ce moment-ci. Je ne dis pas que
les arguments soulevés par le député de Lafontaine ne sont
pas valables; je crois qu'au contraire il les a bien expliqués. Du
côté de la ville de Montréal, il faudrait que nous ayons
une réaction à ce projet de loi et il faudrait que les
autorités de la ville viennent nous expliquer en quoi ils peuvent
être d'accord ou n'être pas d'accord avec le sens du projet de loi
qui nous est présenté.
Donc, je le suis parfaitement sur ce terrain, mais j'ajouterais que,
pour ma part, une lecture cursive du projet de loi m'amène à la
conclusion là, le Solliciteur général pourra
corriger mon impression si elle n'est pas exacte qu'il est dans
l'intention du gouvernement d'assumer la totalité des déficits
encourus par le projet des Olympiades de Montréal.
Je n'ai qu'à lire les articles 13, 14, 16, 18 et 22 pour me
convaincre qu'il s'agit, en l'espèce, d'une opération de
sauvetage total de la ville de Montréal au point de vue des
déficits. L'intervention du Solliciteur général, tout
à l'heure, a semblé introduire un certain doute quant à
mon interprétation du texte de loi, car il a dit: Le texte de loi ne
détermine pas avec précision quelle part des déficits
continuera d'être assumée par la ville de Montréal.
Je serais, pour ma part, extrêmement hésitant à
voter un projet de loi dans les conditions où on nous demande de
l'adopter, alors qu'on laisserait un élément aussi important que
celui-là à des discussions futures à intervenir entre la
future régie et les autorités de la ville de Montréal.
Cette espèce d'incertitude qui surgit des propos du Solliciteur
général est contraire, à mon sens, au projet de loi,
puisque l'article 22 dit que la régie prend "les revenus et les sommes
d'argent auxquels a droit la ville de Montréal", à partir de
telle date. Par ailleurs, on sait qu'elle prend les installations
immobilières et mobilières. Elle poursuivra, ainsi qu'il est dit
à l'article 13, "l'exploitation des installations"; elle est
habilitée à emprunter; donc, l'opération financière
que le gouvernement entrevoit, c'est d'émettre des obligations pour
payer ce déficit et le répartir pendant des années, mais
ce seront quand même les contribuables québécois qui
devront, en définitive, garantir ces obligations émises par la
régie et les payer également à même le fonds
consolidé.
Par conséquence, d'après ma lecture du projet de loi, on
vient, avec cette loi, portir complètement la ville de Montréal
du trou; elle n'assume plus aucune responsabilité financière.
C'est vrai que la ville de Montréal vient de perdre la face dans cette
affaire; c'est incontestable. Peut-être que la ville est prête
à perdre la face, justement pour se faire dépanner
financièrement, et ceci d'une façon absolue, par le
gouvernement.
Rien n'empêche, M. le Président, que ceci implique une
analyse très exacte de la situation financière, avant qu'on doive
être prêt à adopter un
tel projet de loi qui va ajouter au fardeau des contribuables
québécois, dans leur ensemble, le déficit total des Jeux
olympiques.
Alors, je pense que cet aspect doit nous préoccuper. Je ne peux
pas, du moins pour le moment, admettre les propos qui ont été
tenus par le Solliciteur général, du moins je n'en trouve pas la
confirmation dans le projet de loi.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, il est clair que le projet
de loi remplace la responsabilité administrative, en matière
d'installations olympiques et en matière de financement de ces
installations, de la ville de Montréal par celle de la province. Cela ne
permet pas, en ce moment, de déterminer de quelle façon, en
détail et avec des chiffres précis ce financement sera
réalisé, donc quelle partie des coûts devra être
assumée à long terme par la ville de Montréal, qui,
après la fin de l'existence de la régie, aura de nouveau comme sa
propriété les installations sportives et autres en question.
Je voudrais souligner que le but fondamental de ce projet de loi est de
créer une régie. La nécessité de sa création
a été reconnue pendant la nuit, à l'unanimité, par
l'Assemblée nationale. Il s'agit d'examiner les modalités de la
création de cette régie. Quelles que soient les
conséquences pour la ville de Montréal, le principe fondamental
de la nécessité de créer une régie a
été reconnu à l'unanimité. Il s'agit donc de
procéder à cette création parce qu'en attendant la
création de la régie il y a des décisions qui ne se
prennent pas et qui doivent se prendre si nous voulons assurer la tenue des
jeux.
Pour cette raison, je voudrais faire remarquer à la commission
parlementaire que normalement, un débat de cette nature porte sur le
texte du projet de loi et l'examen est fait article par article. Si c'est le
désir de certains membres de la commission parlementaire de poursuivre
une discussion générale, de se servir de ce temps
nécessairement limité pour chercher des renseignements
détaillés sur de nombreux sujets, je n'ai pas à me
prononcer sur cette volonté, ce désir de certains membres de la
commission parlementaire. Je voudrais simplement informer la commission qu'il
faudra quand même, quand nous ferons rapport à la Chambre, avoir
pris certaines décisions quant au texte du projet de loi. Et, dans ce
sens, je voudrais informer la commission que j'aurai à proposer deux
modifications qui, à première vue, ne me semblent pas majeures
aux articles 10 et 32.
M. Choquette: M. le Président, une observation. Le
ministre des Affaires municipales, pour qui j'ai beaucoup de sympathie et
d'amitié, je tiens à le souligner, comme d'ailleurs pour ses
collègues en général, nous tient des propos qui sont en
contradiction avec les articles 16 et 17. Encore là, je note un
flottement dans la pensée du gouvernement, une imprécision en
somme quant aux objets de ce projet de loi. Le ministre des Affaires
municipales vient de nous dire que les installations olympiques vont
éventuellement revenir à la ville de Montréal une fois que
la régie aura rempli son rôle.
Or, je ne vois absolument rien dans ce projet de loi qui indique une
telle intention de la part du gouvernement. Au contraire, la régie
devient...
M. Lalonde: L'article 24, le dernier alinéa. C'est
clair.
M. Choquette: Les articles 16 et 17 sont clairs, que la
régie...
M. Lalonde: J'aimerais répondre au député
d'Outremont...
Le Président (M. Gratton): Puis-je faire une remarque ici?
Nous devrions, à ce moment-ci, discuter de la motion du
député de Lafontaine. On est en train de se référer
à des articles et la mandat de cette commission est d'étudier ce
projet de loi article par article. Je pense que l'on devra, puisque je l'ai
déclarée recevable, disposer de la motion du député
de Lafontaine pour ensuite entreprendre l'étude article par article.
Je comprends qu'on puisse faire allusion à certains articles, en
débattant la motion du député de Lafontaine, mais
j'aimerais qu'on y revienne. En ce sens, j'invite le député de
Saint-Jacques à nous parler de la motion.
M. Charron: M. le Président, l'échange auquel nous
venons d'assister, soit les questions du député d'Outremont et
les réponses fournies par le côté ministériel peut
être un indice du bien-fondé de la motion présentée
par le député de Lafontaine. Effectivement, lorsqu'on se fie
uniquement au texte et si on devait battre la résolution du
député de Lafontaine, nous devrions travailler en nous fiant
uniquement au texte on voit d'avance le manque d'information auquel
devra se résigner la commission parlementaire.
M. le Président, ce que nous demandons, c'est, au moment
où le gouvernement du Québec prend en main un dossier qui peut
compromettre pour longtemps une bonne partie des réalisations à
venir dans le Québec, que la commission parlementaire, mandatée
par l'Assemblée pour en faire l'étude article par article, ait
droit à une information complète. Ce dossier a été
trop longtemps secret. Ce dossier a été trop longtemps
édifié et calculé dans des vestibules de ministères
ou dans des coulisses de gouvernements pour qu'aujourd'hui, au moment où
il prend une allure catastrophique, on se résigne enfin et je me
fie uniquement à l'engagement solennel que voulait prendre devant tous
les députés le député de Fabre, hier, au nom du
gouvernement à fournir aux membres de la commission l'information
dont ils ont besoin.
M. le Président, ce n'est pas uniquement, d'ailleurs, au service
administratif de la ville de Montréal que nous devrions faire appel,
mais aux autorités politiques de cette même ville, pour autant
qu'elles existent encore. A une époque où le dossier
était aux mains de la ville de Montréal, le maire de la ville de
Montréal et son adjoint, président du comité
exécutif, n'hésitaient pas à être tonitruants et
à être omniscients dans chacun des dossiers que nous touchions. A
chaque fois que les députés de l'Opposition, comme aussi les
députés ministériels, s'avançaient dans des
questions techniques sur le dossier olympique, vous vous souvenez, M. le
Président, que le maire de Montréal avait une connaissance ample
et soutenue de tout ce dossier et qu'à l'occasion il écartait du
revers de la main n'importe quel fonctionnaire qui allait lui souffler une
réponse, voulant témoigner à l'Assemblée qu'il
contrôlait le dossier.
Au moment où nous savons que ce spectacle n'était en fait
à l'époque qu'un "show" de basse qualité, mais que le
dossier était beaucoup plus sombre que cela, il serait peut-être
intéressant de faire revenir ce même tonitruant personnage et
qu'il explique aujourd'hui de quelle façon et dans quel merdier il va
laisser le dossier aux mains de la régie, que nous avons adoptée
en principe au cours de la nuit dernière.
S'il en est un qui serait capable d'informer réellement la
commission parlementaire sur l'état désastreux de la question
olympique et des finances de la ville de Montréal, c'est bien celui qui
les a conduites seul, et avec le consentement du gouvernement, dans la
situation chaotique qui nous oblige à fonctionner dans ces
règlements anormaux de l'Assemblée.
Le député de Lafontaine demande la comparution d'un
fonctionnaire du service des finances. Je comprends son intention. C'est pour
avoir des réponses franches et précises. Mais je soutiens que le
principal tonitruant des jeux de Montréal devrait être ici,
aujourd'hui, pour nous dire et nous expliquer dans quel état lamentable
il abandonne le dossier. Cela a des conséquences directes sur le travail
que nous nous apprêtons à faire, parce que nous allons être
appelés, article par article, à choisir et à proposer les
pouvoirs de cette régie, l'autorité de cette régie. J'ai
l'impression que si nous n'avons pas cette information suffisante, nous ne
pourrons pas faire le travail que nous sommes appelés à faire
dans un temps limité par une motion de l'Assemblée nationale sur
proposition du gouvernement.
M. le Président, nous avons à savoir quel est
l'état actuel de cette supercherie de l'autofinancement des Jeux
olympiques de Montréal, parce que la loi même que nous sommes
appelés à étudier article par article fait encore allusion
à cette supercherie comme une dernière concession à celui
à qui on retire la gestion des jeux. Mais si cette supercherie doit
être maintenue jusque dans un texte de loi qui arrive en catastrophe,
à la dernière minute, alors, il faut savoir dans quel état
se trouve aujourd'hui l'autofinancement.
Quand nous saurons dans quel état se trouve ce projet
d'autofinancement, alors, chacun des membres de la commission pourra
suggérer d'ajouter au besoin, des pouvoirs à la régie, si
nous considérons que l'état lamentable du dossier justifie
d'ajouter des pouvoirs. Il faut savoir comment, à quelle
échéance précise est rendue chacune des constructions sur
le terrain olympique. Quand nous saurons cela, alors, chacun des membres de la
commission sera légitimé de dire: Parce que nous sommes
maintenant informés de l'état réel du dossier, il nous
semble important d'exiger qu'à tel article ou qu'à tel autre la
régie obtienne plus de pouvoirs que le gouvernement ne lui en
concède actuellement.
Le député de Lafontaine, dans son intervention de
deuxième lecture hier, a déjà signalé qu'à
notre opinion et avec l'information dont nous disposons la
dernière que nous avons en main date de juillet dernier la
régie n'a pas actuellement l'ensemble des pouvoirs qu'il lui faudrait et
qu'il lui aurait d'ailleurs fallu en janvier dernier lorsque nous en avons
fait, en tout premier lieu, la proposition. Je suis convaincu que si nous
apprenions aujourd'hui que le gouvernement concède l'acceptation de
notre motion pour que nous ayons un tableau plus réaliste de l'ensemble
de la situation, notre opinion n'en serait que plus fondée.
Il faut savoir dans quel état est ce dossier pour être
certain que le remède apporté tard et en dernier ressort par le
gouvernement est à tout le moins efficace. A quoi nous sert de
créer une régie si nous ne savons pas exactement sur quel terrain
et dans quel dossier elle aura à oeuvrer? Quand nous saurons la
tâche immense qu'il lui reste à faire, entre autres, parce que le
gouvernement a été négligent et incompétent
à assurer l'administration de ce dossier, quand nous saurons quelle
patate chaude lui refile le gouvernement du Québec, alors, nous pourrons
peut-être discuter de façon convenable, à
l'intérieur de la limite de temps qui nous est fixée, des
pouvoirs et des outils que nous devons remettre à la Régie des
installations olympiques.
Je crois que la motion du député de Lafontaine doit
être considérée dans ce sens et adoptée dans ce sens
par la commission.
M. Roy: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Beauce-Sud.
M. Roy:... j'aurais quelques mots à ajouter sur la
proposition de l'honorable député de Lafontaine. Nous sommes en
face d'une loi présentée par le gouvernement, une loi tout
à fait exceptionnelle, qui nous est présentée dans des
circonstances également exceptionnelles. On demande ce matin aux membres
de l'Assemblée nationale d'examiner un projet de loi qui a une
portée financière, qui a des conséquences
financières sur le budget de la province et sur le fardeau des
contribuables québécois. Une somme de $600 millions, cela
représente un coût de $100 par tête, par citoyen du
Québec.
Il y a des dispositions, dans cette loi, dans lesquelles il n'y a aucune
limite. Je me réfère à l'article 19: "Le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, aux conditions qu'il fixe, garantir le
paiement capital et intérêts de tout emprunt de la
régie
ainsi que l'exécution de toute obligation de cette
dernière." On pourra y revenir. Quel que soit le montant, et si je fais
référence à cet article, je pense qu'il serait de la plus
haute importance qu'on permette aux membres de la commission, qui auront
à voter le projet de loi article par article et qui devront se prononcer
en troisième lecture à l'Assemblée nationale,
également, sur le rapport qui sera présenté, d'avoir le
maximum d'informations afin de savoir, avec le plus d'exactitude possible, ce
qu'implique l'adoption de cette loi.
Il n'y a pas de précédent au Québec pour une loi de
ce genre. Jamais un montant aussi considérable n'aura été
mis en cause dans un seul projet de loi, qui ne règle aucun
problème économique du Québec comme tel, qui règle
un problème résultant d'un événement, je dis bien
d'un événement qui doit se produire au Québec. Pourquoi le
gouvernement, ce matin, hésite-t-il, patine-t-il ou refuse-t-il encore
de faire la lumière sur ce point? Cela peut peut-être servir une
certaine stratégie voulant que, durant qu'on en discute, on ne parlera
pas d'autre chose parce que nous sommes limités à cinq
heures.
Je pense que l'honnêteté intellectuelle d'un gouvernement
devrait faire en sorte que les membres de la commission parlementaire puissent
avoir le maximum d'informations. En ce qui me concerne, je me pose une
question, à ce moment-ci. Nous savons que cette loi est une
opération sauvetage, mais on se demande si elle n'était pas
doublée, cette opération-sauvetage, d'une
opération-camouflage.
Je pense qu'on n'a pas le droit, si on veut exercer notre mandat avec le
plus de sérieux et le plus de conscience possible, d'aller à peu
près, alors que cela implique non pas notre argent à nous, mais
l'argent des contribuables, l'argent de ceux qui nous ont confié le
mandat et la responsabilité de les représenter à
l'Assemblée nationale du Québec.
Nous avons des responsabilités, comme membres de
l'Assemblée nationale. Le gouvernement en a comme administrateur des
fonds publics du Québec. C'est notre devoir, comme membres de
l'Opposition, d'exiger des comptes du gouvernement, comme c'est le devoir du
gouvernement de mettre les cartes sur la table. Si le gouvernement n'a rien
à cacher, pourquoi hésite-t-il, ce matin, à faire venir
ces gens? On aurait dû prendre les dispositions qui s'imposent pour que
ces gens soient là dès le début de la commission pour
qu'il n'ait même pas été nécessaire aux membres de
la commission parlementaire et au député de Lafontaine de
présenter une motion de ce genre.
Si le gouvernement refuse, ce matin, d'inviter les gens du COJO, les
gens de la ville de Montréal à venir ici devant la commission
parlementaire, c'est parce qu'il a quelque chose à cacher. Il ne peut
pas y avoir d'atures raisons qui peuvent justifier le gouvernement de
façon sérieuse, à moins qu'on n'ait quelque chose à
cacher.
M. le Président, qu'est-ce que le gouvernement veut cacher
à l'heure actuelle? C'est pourquoi je dis que non seulement ce projet de
loi est une opération de sauvetage, mais que c'est en plus doublé
d'une opération de camouflage.
Je n'ai pas le droit de vote sur la motion du député de
Lafontaine, mais j'invite les membres, tous les députés qui sont
ici à cette commission, à bien penser au sérieux et
à l'à-propos de la motion du député de
Lafontaine.
Si j'avais le droit de voter à cette commission parlementaire, je
vous dis que je voterais en faveur de cette motion.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je rejette carrément
les affirmations du député de Beauce-Sud. Le gouvernement ne
patine pas et ne camoufle rien. Il a fait un effort loyal pour avoir ici des
personnes qui pourraient fournir certains renseignements. A moins
d'émettre des subpoenas, la commission parlementaire n'est pas en mesure
de forcer la présence de personnes qui savent, depuis vendredi au moins,
parce que c'est vendredi dernier que le projet de loi a paru en appendice au
feuilleton de la Chambre, que le débat devait se faire.
Il me semble, M. le Président, pour être très
simplement logiques, que, si nous avons des incertitudes quant à
l'état précis du dossier, l'instrument qui nous permettra
d'avoir- la pleine lumière et la complète vérité,
c'est bien la régie que nous nous proposons de créer. C'est la
régie qui va prendre en main tous les dossiers, qui va les examiner et
qui va fournir des renseignements.
M. le Président, je pense que cela est fondamental à
l'action proposée par le gouvernement.
M. Lalonde: M. le Président, si vous me le permettez, je
voudrais répondre aux remarques du député d'Outremont, ses
remarques confirment ce que j'ai dit, je crois, à savoir qu'aucune
prétention n'existe quant au fait que ce projet de loi règle les
aspects financiers. Quand le député d'Outremont invoque les
articles 13, 14 et 22 pour prétendre que, définitivement, la
régie, si elle est créée par cette loi, assume toute la
dette, tout le déficit, je dis que c'est possible. C'est justement parce
qu'on ne le règle pas dans cette loi qu'on peut arriver à cette
conclusion, mais ce n'est pas nécessairement cela, non plus.
J'attire son attention, par exemple, sur l'article 16 où la
régie devient propriétaire du parc olympique, de ce qu'on appelle
les installations olympiques telles que définies dans la loi. "La ville
de Montréal reçoit, en compensation, les sommes que lui destine
le premier alinéa de l'article 24". Or, tout ce que dit l'article 24,
c'est que "les revenus de la régie doivent être affectés
d'abord à ses opérations, au paiement de ses frais
d'administration, au remboursement de ses emprunts et autres obligations, au
remboursement des avances à elle faites par le ministre des Finances",
au paiement à la ville des sommes requises pour l'application de
l'article 23, ce sont les contrats de services, et, enfin, aux paiements et
avances que la ville a consentis pour l'aménagement des installations
olympiques.
Alors si ces revenus sont suffisants pour rembourser toute la dette que
la ville aura encourue jusqu'à maintenant, naturellement cela sera tous
les coûts que le gouvernement ou que la régie aura assumés,
mais elle n'assume pas nécessairement cette dette. Elle va les payer
à même des revenus. S'il n'y a pas de revenus, la ville de
Montréal sera devant l'obligation de financer, à court, à
moyen ou à long terme, de la façon dont elle pourra le faire, les
engagements, les dépenses qu'elle a faits jusqu'à maintenant.
Rien n'empêche, par exemple, la ville de Montréal
d'emprunter de la régie même, tel qu'on le voit à l'article
14 c): avec l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil, la régie
peut faire des prêts pour la réalisation des jeux. Mais ce sont
justement les remarques du député d'Outremont qui illustrent bien
que ce n'est pas l'objet de cette loi que de déterminer exactement de
quelle façon le déficit, s'il y a lieu, sera assumé par
qui que ce soit, par la ville de Montréal ou par la régie ou par
le gouvernement.
M. Choquette: Connaissant les relations passées entre le
gouvernement du Québec et la ville de Montréal sur la plan
financier, sachant d'autre part qu'il y aura un déficit qui est
estimé à ce moment aux environs de $600 millions, je vois
difficilement comment l'article 24 pourrait avoir une application quelconque
dans l'avenir. Je vois difficilement comment la ville de Montréal
pourrait éventuellement être dans une telle situation
financière qu'elle pourrait rembourser au Québec le
déficit assumé par la régie et ainsi exiger un retour des
installations olympiques. Ainsi, pour moi, l'article 24 est un article qui
n'aura aucune portée pratique, aucune portée réelle.
Regardons bien la situation telle qu'elle existe, le déficit
estimé à ce moment, le fait qu'à tous les ans le
gouvernement du Québec vient subventionner directement la ville de
Montréal, le niveau de la taxation foncière à
Montréal qui est très élevé. En aucune circonstance
dans les années qui viendront, et tenant en considération les
intérêts qui seront dus sur ces emprunts pour faire face au
déficit de $600 millions, il n'est vraiment pas prévisible que la
ville de Montréal soit jamais capable de restaurer la régie dans
les montants qu'elle aura assumés. C'est la raison pour laquelle je
suis, au moins provisoirement, obligé d'assumer qu'il s'agit, en vertu
de ce projet de loi, d'une pure et simple opération de sauvetage que
fait le gouvernement du Québec d'une situation financière qui est
détériorée au possible et que les contribuables
québécois viennent d'assumer dans l'ensemble tous les
déficits de ces jeux.
Donc, si je me trompe, qu'on m'indique en quoi je me tromperais. Mais il
me semble que c'est bien la conclusion qu'il faut tirer et ceci, malgré
qu'on ait introduit ici et là dans le projet de loi, en vertu de
l'article 24, par exemple, quelques possibilités éventuelles pour
la ville de Montréal de restaurer le gouvernement du Québec dans
ces déboursés.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, je m'excuse, je
trouve l'échange très intéressant, mais je dois
répéter que nous débattons présentement la motion.
La discussion qui s'est amorcée entre le député
d'Outremont et le ministre pourra être faite au moment du débat
sur chaque article pertinent.
Je demande donc à la commission si elle est prête à
se prononcer sur la motion du député de Lafontaine.
Des Voix: Oui.
M. Goldbloom: Oui.
M. Léger: J'ai quand même un droit de
réplique.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine mettra fin à ce débat sur cette motion.
M. Léger: Je relis ma motion parce que je pense que
certaines personnes ont manqué un détail bien important. La
motion se lisait comme suit: Que la commission suspende ses travaux
jusqu'à ce qu'un représentant de la ville de Montréal
habilité à discuter des coûts des installations, de
l'état et du financement, etc.
Cela veut dire qu'il peut être aussi bien le maire; un
représentant des Finances, c'est quelqu'un habilité à
répondre aux questions et nous donner l'image de la situation.
Voici pourquoi j'ai posé cette question: Soit que le gouvernement
ait l'image exacte de la situation; s'il l'a et qu'il refuse que les
représentants viennent nous l'expliquer, c'est parce qu'il veut cacher
quelque chose. Ou bien ils n'ont pas cette image, M. le Président, et
c'est un exemple d'incompétence de ne pas nous permettre de savoir
quelle est la portion de l'image que le gouvernement a actuellement. Or, seuls
des représentants de la ville pourraient nous donner l'image exacte de
la situation.
M. le Président, je pense que l'échéancier est une
chose tellement importante que nous devons savoir de la ville de
Montréal quel est son échéancier actuel pour que le
gouvernement nous dise, à partir de l'échéancier de la
ville: Nous, nous prenons le dossier via la régie parce que cet
échéancier ne peut pas se réaliser. Il faut que la ville
de Montréal nous le dise.
De plus, le ministre des Affaires municipales disait tantôt qu'il
n'avait pas l'intention d'envoyer de subpoena. Est-ce que le ministre veut dire
par là qu'il n'a pas fait d'invitations? Parce qu'on n'est pas
obligé d'envoyer un subpoena pour que les personnes viennent; on n'a
qu'à les inviter. Est-ce que cela veut dire que M. Drapeau aurait
refusé à ses employés de venir sur une simple invitation
et que cela prendrait un subpoena pour les faire venir? Ce sont des questions
qu'on a à se poser à ce stade-ci, M. le Président.
Je voudrais savoir si, actuellement, la régie prend un dossier en
main, quels sont les pouvoirs
dont elle a besoin pour qu'elle puisse remplir son mandat. Ces pouvoirs,
il faut les connaître, pour autant que des représentants de la
ville puissent nous dire l'état de ce dossier.
M. le Président, je pense que ce qui est bien important, c'est de
réaliser que dans la façon dont le projet nous est
présenté, si on n'a pas l'éclairage des
représentants de la ville de Montréal, il y a des
conséquences graves. Dans ce projet de loi, rien n'empêche,
même si la régie peut prendre en tout ou en partie des pouvoirs
appartenant à la ville de Montréal, que la ville de
Montréal continue à exercer les mêmes pouvoirs. Il n'y a
aucun endroit où on dit qu'on lui enlève ses pouvoirs. On donne
à la régie le pouvoir de prendre des dossiers, mais cela ne veut
pas dire qu'on les enlève à d'autres. Cela veut dire...
M. Lalonde: M. le Président, une question de
règlement!
M. Léger: M. le Président, légalement, cela
veut dire cela.
Le Président (M. Gratton): Une question de
règlement, l'honorable Solliciteur général.
M. Lalonde: Excusez-moi, M. le Président. C'est la
première fois que je soulève une question de règlement en
deux ans de débats mais celle-là dépasse un peu les
bornes. On arrivera à cet article. Si le député de
Lafontaine a des considérations à apporter, on les
écoutera. Maintenant, je pense qu'il enfreint le règlement.
M. Léger: Sur la question de règlement, M. le
Président, je tiens à dire que j'affirme que le projet de loi
n'enlève pas à la ville des pouvoirs, même si la
régie les prend. Quand on prend un pouvoir à une personne, cela
ne veut pas dire que cette personne n'a pas le droit de faire aussi certaines
choses. M. le Président, sur le plan juridique...
Une Voix: La motion, s'il vous plaît!
M. Léger: Cela veut dire que la ville de Montréal
doit être présente pour nous dire si elle pense qu'elle peut
continuer à prendre des pouvoirs avec ce projet de loi.
M. Lalonde: Qu'est-ce que cela donnerait de savoir cela de la
ville de Montréal?
M. Léger: Deuxièmement, M. le Président, le
fait que la régie prendrait des pouvoirs et pourrait arrêter
certains contrats, cela n'empêche pas qu'il y ait des recours contre la
ville par ceux qui ont signé des contrats avec la ville parce que la
ville continue à être responsable de ces contrats, même si
la régie prend en main la responsabilité de voir à
payer.
M. Lalonde: M. le Président, une question de
règlement.
M. Léger: M. le Président, la ville est tellement
impliquée...
M. Lalonde: Une question de règlement encore une fois, M.
le Président.
Le Président (M. Gratton): Une question de
règlement, l'honorable Solliciteur général.
M. Lalonde: M. le Président, cela fait une heure et quart
qu'on discute des articles. La question du fait que la régie assume les
contrats, prend charge des contrats arrivera à l'étude d'un
article quelconque. On en reparlera à ce moment-là, et on pourra
examiner d'autres propositions pour que ce soit bien clair. Mais ce qui est
clair et un peu contradictoire dans l'argumentation du
député de Lafontaine c'est que d'une part, on exprime une
confiance nulle à l'égard de la ville de Montréal, mais on
espère qu'elle soit ici pour nous dire ce qu'elle a l'intention de
faire. Or, ce projet de loi, c'est exactement pour prendre la place de la ville
de Montréal.
M. Léger: Oui, mais de quelle façon?
M. Lalonde: Dans quelle mesure a-t-on besoin de la ville de
Montréal, maintenant, pour nous dire comment on va prendre sa place,
alors que c'est un vote de non-confiance?
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Sur la question de
règlement, je pense que le temps à la disposition du
député de Lafontaine, pour son droit de réplique,
s'achève très rapidement. Je l'invite donc à conclure ses
remarques.
M. Léger: M. le Président, la motion que j'ai
présentée, c'est dans le but de souligner que la personne la plus
concernée par cette loi, c'est la ville de Montréal, et les
conséquences de ce projet de loi...
M. Lalonde: C'est le gouvernement du Québec.
M. Léger: ... doivent être telles que la ville de
Montréal a le droit de s'exprimer là-dessus et d'éclairer
la régie.
M. Lalonde: II parle pour la ville de Montréal
maintenant.
M. Léger: Non, non, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! A
l'ordre!
M. Léger: Ecoutez, ce n'est pas parce qu'une personne est
à terre qu'on veut l'écraser! M. le Président, je suis un
résidant de Montréal et j'ai le droit de défendre les
intérêts des gens de Montréal.
Ce n'est pas parce que l'administration actuelle a fait des erreurs
magistrales, qu'on doit tout simplement ignorer quand même que les
représentants de la ville de Montréal ont aussi la
responsabilité envers leurs citoyens, et ce projet
de loi les concerne directement, et qu'on est prêt à voter
un projet de loi sans connaître la réaction et les
conséquences qu'eux peuvent nous dire aujourd'hui, qui pourraient
affecter la façon dont nous allons procéder pour voter chacun des
présents articles.
M. le Président, je pense que les raisons que j'ai
mentionnées sont suffisamment importantes et suffisamment graves pour
que le gouvernement et maintenant il est passé 11 h 15,
j'espère que le ministre a obtenu la réponse qu'il nous
promettait tantôt nous dise s'il y aura un représentant de
la ville.
M. Hardy: II faudrait que vous amendiez votre motion.
M. Léger: Ce que je veux, c'est que nous n'ayons pas perdu
cette heure dans la discussion du projet de loi. Nous voulions, au
départ, avoir les outils pour fonctionner normalement dans un projet
d'une importance telle qu'il peut affecter directement tous les contribuables
de la ville de Montréal.
En aucun endroit il n'est dit que la régie prendra en main toutes
les responsabilités de la ville de Montréal, toutes les dettes
que la ville de Montréal subira par le fait que la régie ne prend
qu'une partie des responsabilités. C'est grave et je pense qu'on devrait
voter pour la motion que nous avons devant nous de façon que nous
puissions discuter intelligemment.
Le Président (M. Gratton): Alors, la motion du
député de Lafontaine se lit comme suit: "Que la commission
suspende ses travaux jusqu'à ce qu'un représentant de la ville de
Montréal habilité à discuter des coûts des
installations, de l'état des finances de la ville et de
l'échéancier comparaisse devant elle pour répondre aux
questions de ses membres".
M. Lalonde: Je ne voudrais pas retenir une information que je
viens d'avoir avant que le vote soit pris. Il ne semble pas que la ville de
Montréal mette à la disposition de la commission un
représentant habilité à discuter des questions
financières.
M. Charron: Est-ce que cela veut dire que le maire Drapeau a
refusé d'envoyer un fonctionnaire?
M. Lalonde: Oui?
M. Charron: En termes clairs et nets?
M. Lalonde: Cela veut dire que M. Denis semble seul
habilité à discuter, connaissant toutes les conditions
financières, et qu'il n'est pas ici.
M. Charron: Cela veut-il dire, en termes clairs et nets aussi,
pour qu'on le sache une fois pour toutes, que les autorités politiques
de la ville de Montréal ont refusé de collaborer aux travaux de
la commission parlementaire?
M. Lalonde: Vous pourrez porter vos conclusions de cette
façon-là, si vous le voulez, mais elles ne sont pas à la
disposition de la commission actuellement.
M. Charron: Quand, tout à l'heure, vous nous disiez que la
loi est, en fin de compte, un vote de non-confiance à la ville de
Montréal vous l'avez dit vous-même en réponse au
député de Lafontaine doit-on comprendre que la ville de
Montréal vient de nous répondre également?
M. Lalonde: Elle n'a pas de réponse à donner. Je ne
veux pas recommencer le débat, nous avons pris une décision sur
un dossier, sur une situation dont nous avions connaissance. Des consultations
ont eu lieu, naturellement. Cela c'est la volonté politique du
gouvernement de prendre le dossier en charge et on n'a pas à demander la
permission à qui que ce soit sauf à l'Assemblée nationale
et à cette commission parlementaire.
M. Charron: Est-ce que le ministre des Affaires municipales
accepte encore de bonne grâce cette décision de la ville de
Montréal ce matin?
Vote sur la motion
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! Le vote
sur la motion telle que lue. M. Charron?
M. Charron: En faveur, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bédard (Montmorency)?
M. Beilemare (Johnson)?
M. Beilemare (Johnson): En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Beilemare (Rosemont)? M.
Caron?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Hardy?
M. Hardy: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Marchand?
M. Marchand: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Germain?
M. Saint-Germain: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Leduc?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger.
M. Léger: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin?
M. Malouin: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Houde (Fabre)?
M. Houde (Fabre): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Samson?
Pour: 3 contre: 9
La motion est rejetée. Article 1.
M. Léger: M. le Président, avant d'arriver à
l'article 1, j'ai une motion à présenter.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
Motion pour dépôt de documents
M. Léger: Puisque nous ne pouvons pas, comme membres de
l'Opposition, avoir l'image que la ville de Montréal pourrait nous
donner de la situation, je ferais cette motion, qui se lirait comme suit: Que
soit déposée devant la commission parlementaire des affaires
municipales copie de tous les documents présentement en possession du
ministre d'Etat responsable du dossier olympique traitant des retards dans
l'échéancier de la construction des installations olympiques.
La raison pour laquelle je fais cette motion est que le ministre d'Etat
a dit en Chambre qu'il avait en main ces détails, ces
échéanciers, et que, à la suite de la connaissance de ces
détails, de ce dossier sur l'échéancier de la
construction, c'était une des raisons majeures pour lesquelles il avait
conclu qu'il fallait qu'une régie soit constituée pour
établir une correction à la situation actuelle et à
l'échéancier, pour apporter des coûts et probablement
diminuer des dépenses.
M. le Président, je fais motion pour que soit
déposée devant la commission parlementaire des affaires
municipales copie de tous les documents présentement en possession du
ministre d'Etat responsable du dossier olympique et traitant des retards dans
l'échéancier de la construction des installations olympiques.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que les membres de la
commission sont prêts à adopter cette motion?
L'honorable Solliciteur général.
M. Lalonde: M. le Président, le gouvernement n'a jamais
retenu d'information relativement à ce dossier. J'ai eu l'occasion, dans
le passé de l'exprimer, et encore hier soir. Pour la première
fois dans les Olympiques modernes avons-nous vu un débat public devant
l'organisme le plus démocratique qui soit, c'est-à-dire une
commission parlementaire, une extension de l'Assemblée nationale,
débat qui a duré plus de 50 heures en deux occa- sions et qui a
donné l'occasion à tous ceux qui désiraient le faire, de
poser toute question pertinente relativement à l'état des
dossiers.
D'un autre côté, le gouvernement ne peut pas déposer
tous ses dossiers à la commission parlementaire. Nous avons la
responsabilité de surveiller cette situation. Nous avons pris nos
responsabilités et nous avons informé la Chambre, hier soir, que
les échéanciers n'étaient pas respectés, que les
retards s'étaient accumulés et qu'il ne semblait pas y avoir,
dans notre opinion, une organisation administrative satisfaisante
imposée par la ville de Montréal pour permettre de
compléter un stade satisfaisant pour la tenue des jeux. C'est ce qui a
amené le gouvernement à prendre charge de cette situation. Le
principe a été accepté.
Maintenant, à la commission parlementaire, il s'agit de
déterminer le langage que cette loi va adopter. Je ne vois pas comment
je pourrais tout d'abord déposer tous les dossiers qui ont pu traiter
des échéanciers dans le passé. On a eu des informations
aux commissions parlementaires...
M. Léger: Puis-je poser une question sur ce que vous venez
d'affirmer? Vous avez affirmé dans votre discours, hier, que vous aviez
en main les détails de cet échéancier. Alors, c'est cela,
je ne vous demande pas tous les dossiers que vous avez à votre
bureau.
M. Lalonde: Ils sont dans différents documents. Si j'en
déposais un et en oubliais un autre, on m'accusera d'en cacher.
M. Léger: Le ministre sait fort bien desquels nous avons
besoin pour travailler aujourd'hui.
M. Lalonde: Oui, mais les échéanciers sont en
retard. Cela, il faut le prendre, j'ai donné des exemples seulement,
hier, je n'ai pas prétendu déposer les échéanciers.
D'ailleurs ce sont des documents extrêmement techniques sur informatique
et qu'on doit se faire interpréter par des experts. Je ne vois pas
comment je pourrais actuellement, en déposant un document, satisfaire la
commission, ce sont tous les documents que nous avons. Nous avons
accumulé, par exemple au CCJO, des tonnes de documents, rapports,
échéanciers, études, rapports d'étapes. Le
résultat, nous en avons informé franchement la Chambre et, comme
gouvernement, nous avons pris nos responsabilités.
Nous avons un tableau qui est négatif, qui est défavorable
de la situation. Nous croyons que c'est une question d'intérêt
national, en somme, de tous les Québécois et nous croyons que le
gouvernement doit prendre cela en charge actuellement. Ce sera à la
régie ensuite d'établir un autre programme de construction
différent du programme original parce que nous sommes venus à la
conclusion qu'avec l'organisation actuelle dirigée par la ville de
Montréal, on ne fera pas les coupures nécessaires pour permettre
la réalisation d'un stade satisfaisant pour la tenue des Jeux
olympiques. Nous l'avons dit publiquement à plu-
sieurs reprises. Ce sera à la régie de faire le bilan de
la situation, de préparer son programme de construction
différent, nouveau, modifié, ensuite d'établir un
échéancier qui pourra être respecté, qui sera
réaliste et qui lui permettra de compléter son mandat.
Je peux répéter ce que j'ai dit hier à
l'Assemblée nationale, à savoir que des échéanciers
de différents stades des travaux sont en retard. Ils le sont, ils
l'étaient.
De toute façon; c'étaient des chiffres au 2 novembre que
j'ai donnés et nous sommes rendus au 20 novembre. Il y a eu
sûrement d'autres retards ou d'autres rattrapages à tous les
jours; cette situation évolue. Alors, je pense que la commission est
bien informée quand elle sait que les échéanciers, suivant
le programme original de construction, accusent des retards graves et qu'il
faut c'est pour cela que le gouvernement a pris cette décision
que la régie fasse en sorte que le programme de construction soit
modifié, que des coupures soient faites pour les choses qui ne sont pas
utiles ou nécessaires pour la tenue des jeux, et détermine son
propre échéancier.
Alors, c'est pour cela, M. le Président, que je ne vois pas
comment il serait même réaliste de déposer tous les
échéanciers qu'on peut avoir.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, avant de
céder la parole au député de Johnson qui l'a
demandée sur la motion du député de Lafontaine, j'aimerais
d'abord dire que je pense que la motion du député de Lafontaine
est recevable. Par contre, j'aimerais attirer l'attention de la commission sur
l'article 176 de notre règlement: "Le gouvernement n'est pas
obligé de produire des documents s'il le juge contraire à
l'intérêt public; il peut aussi refuser de produire ceux qui
peuvent être obtenus normalement par d'autres moyens ou dont la
préparation serait trop longue en regard de leur utilité. Cette
décision ne peut soulever de débat."
Je pense que la motion je le dis et je le répète
est recevable. Je pense que le député de Lafontaine a
argumenté en faveur de cette motion. Le Solliciteur
général, au nom du parti ministériel, a
répliqué en s'opposant à cette motion. Je me demande si
les dispositions de l'article 176 n'exigent pas maintenant que je mette
immédiatement cette motion aux voix sans débat.
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais simplement expliquer
l'attidude que je vais prendre sur la motion, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Si vous voulez le faire
brièvement, mais je ne veux pas que cela soit
considéré...
M. Bellemare (Johnson): Je ne suis jamais long. Si je ne suis pas
interrompu, je ne suis jamais long.
M. Hardy: Jamais long et habituellement intéressant.
M. Bellemare (Johnson): Merci de ce beau compliment venant du
ministre des Communications.
M. Hardy: Quant à la forme, pas sur le fond.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je voudrais
expliquer pourquoi je serai contre la motion. D'abord, parce qu'on confie
à une régie aujourd'hui cette administration-là, qu'elle
soit bonne ou mauvaise; elle est sûrement mauvaise. Quant à la
régie, par exemple, on pourra peut-être, dans un geste
subséquent, demander sa comparution par une convocation de la commission
des affaires municipales, pour qu'on puisse véritablement juger du point
d'où elle est partie, du point où elle en est et du point
où elle s'en va.
Le deuxième argument, c'est: quels sont les documents qui
auraient la plus grande importance pour nous présentement, s'ils
étaient déposés, et quels sont ceux qui ne le seraient
pas? On ne pourrait avoir aucun contrôle sur certains documents.
Particulièrement, troisièmement, à quoi cela nous
servirait-il d'attaquer la crédibilité de la régie qui va
prendre la relève?
On sait déjà que le gouvernement est dans une situation
intenable vis-à-vis de cette mollesse qu'il a démontrée
dès le début. Qu'est-ce que cela nous donnerait encore
d'amplifier cela et d'empêcher la régie de partir du bon pied? Je
pense que ces trois raisons qui motivent mon vote sont assez explicites. Nous
n'avons pas le droit, je pense, ce matin, de mettre en doute la
crédibilité de la régie. Si on dépose les
documents, quand seront-ils déposés? Qu'est-ce que cela va nous
donner? Aujourd'hui, on a cinq heures pour le faire; on n'a pas le temps de les
fouiller. Je pense qu'on aura l'occasion, dans des commissions
subséquentes, probablement de questionner la régie sur son oeuvre
et puis sur la continuation de ses travaux.
M. le Président, dans les circonstances, je pense qu'il faudrait
apporter un certain sérieux. Ce n'est pas nécessaire de dire
qu'on peut demander; on peut faire plusieurs motions ce matin, mais on ne
rentrera pas dans un projet de loi je ne sais pas si vous l'avez lu
qui a 34 articles dont quelques-uns sont fort contentieux et sur
lesquels il va se faire un débat assez long. Moi, je voterai contre
cette motion pour toutes les raisons que je viens de vous donner.
Le Président (M. Gratton): Alors, le vote sur la
motion.
M. Léger: Droit de réplique, M. le
Président.
M. Hardy: II n'y a pas de droit de réplique. M. le
Président, j'invoque le règlement...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Léger: Sur une motion, j'ai droit à une
réplique.
M. Hardy: J'invoque le règlement.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des
Communications.
M. Hardy: Normalement, sur une motion, c'est exact que tous les
députés pourraient intervenir.
Mais comme le président l'a dit d'une façon très
claire, suite aux propos du Solliciteur général, c'est l'article
176 qui s'applique. A partir du moment où le gouvernement ou un
représentant du gouvernement a déclaré qu'il
n'était pas d'intérêt public ou que, pour toute autre
raison...
M. Léger: II ne l'a pas déclaré, vous dites
cela. Lui ne l'a pas déclaré.
M. Hardy: ... il ne seyait pas de déposer des documents,
c'est l'article 176 qui s'applique, et il n'y a plus de débat. Donc, ce
n'est pas parce que je suis contre le fait d'entendre le député
de Lafontaine en soi, mais je vois que déjà il y a plus d'une
heure et demie d'écoulée depuis le début des
séances de la commission. Je pense que pour l'intérêt de
nos travaux, l'intérêt de ceux qui se préoccupent de cette
question on l'a rappelé tantôt, je pense que c'est un
problème d'intérêt national; ce n'est pas simplement de la
ville de Montréal ou de ceux qui s'intéressent aux Jeux
olympiques qu'il s'agit, il y aura des conséquences sur l'ensemble de la
vie collective il serait plus valable que l'on s'intéresse
à étudier le projet de loi article par article.
C'est la seule raison pour laquelle je vous demande d'appliquer
rigoureusement le règlement en ce qui a trait à la motion du
député de Lafontaine.
M. Léger: Sur le point de règlement.
Le Président (M. Gratton): Question de
règlement.
M. Léger: L'article 176 dit que le gouvernement n'est pas
obligé de produire de documents s'il le juge contraire à
l'intérêt public. Premièrement, le ministre responsable du
dossier n'a pas dit que c'était contre l'intérêt public; il
a dit qu'il y aurait trop de documents et qu'il pourrait en oublier
quelques-uns parce qu'ils sont trop nombreux.
Je pense que c'est de l'intérêt public que nous
connaissions, au moment précis où nous nous engageons dans un
projet de loi qui donne des pouvoirs à une régie, exactement quel
est l'état de cet échéancier que le ministre
possède pour que nous puissions, au nom de la population, tous les
membres de la commission, savoir de quel endroit part la régie. Pour que
nous puissions continuellement suivre les progrès qu'elle va
réaliser, parce que nous croyons que la régie va réaliser
des progrès, contrairement à la situation actuelle. Nous le
croyons. C'est la raison pour laquelle nous avons voté pour le principe,
mais il n'est pas normal que la population ne sache pas dans quel état
était le dossier pour que le gouvernement, qui veut être le
sauveur de la situation, puisse apporter les éléments correctifs
qui permettraient de hâter les ré- sultats des installations
olympiques ainsi que la diminution des coûts.
Le ministre ne devrait pas, puisqu'il connaît la situation de cet
échéancier, craindre de le dire à la population. Puisque
dans le projet de loi on ne peut pas discuter de cet échéancier
comme tel...
M. Hardy: A l'ordre!
M. Léger: ... je me dis: De quelle façon
allons-nous pouvoir lui faire confiance? Puisque, avant, on n'avait pas ces
renseignements de M. Drapeau, est-ce qu'on va avoir une autre administration
comme celle de M. Drapeau à Québec, puisqu'on n'aura pas plus de
renseignements avant de donner des pouvoirs à une régie qui va
faire le travail que M. Drapeau faisait à Montréal?
Une Voix: A l'ordre!
M. Léger: C'est la raison pour laquelle, sans prolonger le
débat, je pense que nous devrions voter pour avoir ces renseignements au
début de la commission.
Le Président (M. Gratton): Alors, le vote.
M. Goldbloom: M. le Président, sur le point de
règlement, je voudrais simplement dire que l'article, dont le
député de Lafontaine n'a pas fait lecture intégrale...
M. Hardy: Vrai.
M. Goldbloom: ... indique qu'il y a d'autres raisons pour
lesquelles le gouvernement puisse ne pas se trouver en mesure de fournir les
documents, y compris le temps nécessaire pour leur production. Il ne
nous reste que trois heures et demie de débat, cela me semble
matériellement impossible. Mais soyons logiques, le bilan qu'il nous
faut est celui que la régie produira.
M. Hardy: Exact.
M. Léger: Juste une petite question au ministre.
M. Lalonde: Peut-être pourrais-je faire la suggestion
qu'après la tenue de cette commission parlementaire, dans les jours qui
viennent, parce que je n'ai pas, physiquement, la possession des deux derniers
échéanciers avec moi, celui qui a été remis au CIO
au début d'octobre et celui qui a été déposé
à la commission parlementaire en juillet... en fait, c'est celui de la
CIO qui est le plus récent, je pourrais m'engager à les remettre
aux membres de la commission dans les jours qui viennent.
M. Léger: D'accord.
M. Lalonde: Tout en disant que ce n'est pas utile pour le
débat qu'on veut avoir. Mais si cela peut informer davantage les membres
de la commission, on a toujours été extrêmement favo-
rabies à cette approche, au fait de remettre le plus possible les
documents qui peuvent informer la population.
M. Léger: D'accord, j'ai confiance au ministre. Si on ne
peut pas avoir, à ce stade-ci, ces documents, est-ce qu'il pourrait
répondre, au cours de la commission, à certaines questions que
nous jugeons essentielles pour connaître un peu plus le dossier?
M. Lalonde: Oui, oui.
Vote sur la motion
Le Président (M. Gratton): Est-ce que cette motion du
député de Lafontaine est adoptée?
M. Goldbloom: Non.
M. Hardy: Non, il la retire.
M. Léger: Non, j'aime mieux qu'elle soit battue.
M. Lalonde: Vous êtes masochiste. M. Hardy: II est
un amour.
Le Président (M. Gratton): Nous demandons à la
commission si elle a l'intention de satisfaire le député de
Lafontaine, M. Charron?
M. Charron: En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Bédard (Montmorency)?
M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Rosemont)? M.
Caron?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Hardy?
M. Hardy: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Marchand?
M. Marchand: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Germain? M.
Lalonde?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Leduc?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger?
M. Léger: En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin.
M. Malouin: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Houde (Fabre)? M. Houde
(Fabre): Contre.
Le Président: M. Samson?
Pour: 2 Contre: 9
La motion est rejetée.
Article 1 du projet de loi no 81.
Le ministre des Affaires municipales.
Etude du projet de loi Interprétation
M. Goldbloom: C'est un article traditionnel des
définitions.
Le Président (M. Gratton): L'article 1 est-il
adopté?
M. Bellemare (Johnson): Je comprends, M. le Président, que
dans les termes qui sont employés pour définir, dans le projet de
loi, certaines expressions, quand on se réfère à un
article, ce n'est pas nécessaire que, dans la définition, les
mots compris dans l'article y soient. Je fais remarquer, par exemple, que quand
on parle d'installations olympiques, c'est: installations mobilières et
immobilières. Parce que cela est très important pour la suite qui
va être donnée à la position de l'installation
mobilière. L'article 13 le dit très explicitement, mais dans la
définition du terme, au début d'un projet de loi, on doit le
mettre le plus précis possible, sauf si on se réfère
à un article où il est défini. Je fais remarquer
dès le début que ce sont les installations mobilières et
immobilières, parce qu'il y aura, dans l'étude du projet de loi,
certains aspects dont il faudra tenir compte. Je me contente, par exemple, de
la définition qui est faite au paragraphe a) de l'article 1.
Le Président (M. Gratton): Article 1, adopté?
Etat des travaux
M. Léger: M. le Président, je voudrais simplement
poser une question. A quel moment, puisqu'il n'y a pas d'endroit précis,
dans les articles du projet de loi... On a beau dire qu'il y a 34 articles, il
y en a peut-être quatre ou cinq qui sont réellement les articles
de fond sur lesquels il faut éclairer davantage la commission et savoir
les conséquences. Tandis que d'autres articles, ce sont simplement des
articles normaux qu'on doit placer là pour que fonctionne la
régie. A quel moment pourrais-je poser certaines questions? Est-ce
que c'est au début, avant qu'on adopte l'article 1? Je pense
qu'il y a certaines questions qu'il est important que nous connaissions.
M. Lalonde: Ce serait gentil s'il me les posait maintenant, de
sorte que si j'ai besoin de consultation, lorsqu'on arrivera à l'article
en question, je pourrai obtenir la réponse précise.
M. Léger: M. le Président, une première
question. J'ai divisé cela en questions sur l'échéancier,
sur les coupures et sur les coûts.
Sur l'échéancier, le retard, sur
l'échéancier du Parc olympique, de six semaines, retard
accumulé sur la pose des voussoirs, deux semaines devaient être
rattrapées fin septembre. Est-ce que cela a été
rattrapé ou si on est encore à six semaines de retard? On disait
aussi, en même temps, que le cheminement critique dépendait du
décintrement de la coupole du mât, comme disait M. Duran-ceau.
Quand ce décintrement ou ce qu'on appelle le désétayage
va-t-il être fait?
M. Lalonde: Pour la première question, les travaux des
consoles qui devaient être complétés à 100% le 2
novembre, à cette même date accusaient un retard de plusieurs
semaines. Mais ce n'est pas en termes de semaines que je peux l'exprimer c'est
en termes de pourcentage; ils étaient complétés à
48% au lieu de 100%. C'est assez difficile de dire de combien de semaines on
est en retard. Je n'ai pas l'échéancier de juillet devant moi et
cela peut dépendre de la façon dont on s'y prend pour rattraper
le retard, à savoir combien de semaines on va prendre pour le faire.
La réponse à la deuxième question, le
désétayage de la coupole qui devait avoir lieu a
été repoussé du mois d'août au mois de septembre, au
mois de novembre.
Là, c'est entre le 20 décembre et le 15 janvier, le 15
janvier étant la date limite maximum pour compléter ce
désétayage, c'est-à-dire déblayer le dessous de la
coupole et commencer à travailler aux bassins principaux des piscines.
C'est là le point le plus critique, je pense, pour terminer les piscines
olympiques à temps.
M. Léger: II avait été dit, alors, qu'au
moment du décintrement il resterait environ sept mois de travaux
après la date où on faisait le décintrement. Alors, si
c'est au 15 janvier, les sept mois nous amènent au milieu de
juillet.
M. Lalonde: Je crois qu'il faudra faire un autre programme de
travail, quitte à faire les coupures qu'il serait possible pour
compléter les piscines dans moins de sept mois, du 15 janvier au 6
juin.
M. Léger: Maintenant, on avait dit aussi en juillet qu'au
stade, où deux consoles sont en place, on pourrait commencer
immédiatement le toît et les gradins et qu'à partir de la
pose de deux consoles il y a un cheminement critique de 70 jours pour la pose
des gradins, non des sièges, mais des gradins.
Où en est-on rendu à ce niveau?
M. Lalonde: Ce n'est pas aussi simple que cela parce qu'avant les
gradins il faut poser les corbeaux. Je vais donner le portrait de tous ces
articles; si vous voulez, je vais les lire. Le montage des
éléments préfabriqués indique pour les voussoirs
des consoles un retard d'une semaine et que l'état d'avancement des
travaux est de 88%. Pour les bas-fléaux, un retard d'une semaine et que
l'état d'avancement des travaux est de 80%, toujours au 2 novembre. Pour
les poutres radiales, un retard d'au moins deux semaines et l'état
d'avancement des travaux est de 39%. Pour les corbeaux, un retard de quatre
semaines et l'état d'avancement des travaux est de 11%. Pour les poutres
biaises, un retard de six semaines, avec un état d'avancement des
travaux de 0%. Pour l'anneau technique, un retard de trois semaines et un seul
des 38 morceaux de l'anneau technique était mis en place au 2 novembre.
Je pense que depuis ce temps il y en a eu quelques autres, au moins un
autre.
Il en est ainsi pour les pièces suivantes: les poutres
triangulaires, les goulottes, voiles minces, doubles T, garde-corps, rampes et
paliers, gradins, vomitoires et escaliers, U renversés, dalles
évi-dées, qui accusent un retard d'une à trois semaines,
avec un état d'avancement des travaux de 0%.
Les travaux de mécaniques, d'électricité, de
communications, d'architecture du stade, des piscines et du mât
n'étaient pas au 2 novembre encore programmés par le
mandataire-coordonnateur. Ce sont des travaux qui arrivent à la fin de
la construction, donc ce sont là les cas où les coupures devront
être faites si on veut en compléter, au moins, une partie.
Cela ne veut pas dire qu'il faut couper l'électricité et
les communications, mais c'est pour compléter une partie, au moins, de
ces travaux qu'il faut faire à un moment donné des coupures.
M. Léger: Maintenant...
M. Malouin: Les contrats sont-ils donnés effectivement
pour les travaux de mécanique et d'électricité?
M. Lalonde: Non. Quelques-uns ont été donnés
pour l'électricité pendant le chantier, mais les grands contrats,
à ma connaissance, sont en négociations. Il y a eu des
soumissions, mais il n'y a pas eu de contrat de donné. Mais je pourrais
avoir une réponse plus précise un peu plus tard.
M. Malouin: II ne semble pas y avoir de problèmes pour
renégocier ces contrats s'il y avait lieu?
M. Lalonde: La régie va sûrement aussi avoir
à renégocier des contrats qui ont été
donnés. Si on fait des coupures, il faut évaluer les dommages
à payer s'il faut renégocier des contrats qui ont
été donnés. Mais c'est justement le bilan dont je parlais
tantôt que la régie va devoir faire immédiatement
après son entrée en fonction.
M. Léger: Maintenant le désétayage; on avait
dit qu'il ne peut se faire que lorsqu'on sera rendu
au niveau 42-16, ce qui veut dire à peu près 130 et
quelques pieds. Est-ce là que vous allez être rendus au 15
janvier?
M. Lalonde: Oui, lorsque tout le béton aura
été coulé dans un état tel qu'il nous permettra
d'enlever les étais, ce sera au niveau 42-16 que nous serons rendus.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, quand on parle de
ces installations qui accusent certains retards, est-ce qu'il est question
aussi des sièges à être posés qui devraient
être terminés et qui, le 27 octobre, accusaient déjà
deux semaines de retard? Est-ce qu'il est question aussi des funiculaires et
des ascenseurs qui sont en retard aussi? Est-ce que cela accuse un retard assez
considérable pour remettre même en question tout
l'échéancier possible?
M. Lalonde: Oui. Les retards du début, naturellement, se
reflètent sur les travaux à faire après. C'est pour cela
que la régie devra, comme je l'ai dit tantôt, faire le bilan de ce
qui peut être fait et couper ce qui ne peut pas être fait ou qui
n'est pas nécessaire pour les jeux en fonction, comme le
député de Johnson le dit, de la réaction en chaîne
que cela apporte. Si on ne peut pas compléter, par exemple, les gradins
avant telle date, à moins de couper autre chose et qu'on a besoin de ces
gradins à cette date pour commencer la pose des sièges, on va
couper peut-être autre chose avant.
M. Bellemare (Johnson): Vous allez faire un choix.
M. Lalonde: C'est cela. C'est cela qu'on appelle programmer.
M. Bellemare (Johnson): Je pense que ces gradins sont
composés de 1,629 éléments différents impliquant 90
sortes d'opérations. Si, le 27 octobre, on accusait déjà
deux semaines de retard, là on est rendu à six semaines. Les
1,629 éléments qui exigent 90 opérations
différentes prouvent à l'évidence que ce n'est pas
seulement un retard de huit ou dix semaines, mais que, là, il y aura un
retard de peut-être trois mois. Est-ce que la régie pourra
remédier à cela même avec son meilleur contrôle et sa
meilleure disposition?
Comme le disait le député de Lafontaine, c'est sûr
et certain qu'on prend un dossier bien en retard et, à partir de
là, il y a des retards qui sont effectifs partout. Je ne vous parlerai
pas des pelouses et de ces détails qui sont imprévisibles pour le
moment, mais ce sera, dans l'ensemble, des problèmes cruciaux. Je dis
que, s'il y a déjà un retard accusé le 27 octobre d'au
moins deux semaines, il y a actuellement six semaines pour tout le reste.
Donc, pour reprendre l'argument de l'honorable député de
Lafontaine, est-ce possible ou non d'arriver à un certain consensus pour
atteindre la fin pour laquelle on établit une régie? Est-ce que
la régie va être plus effective?
M. Lalonde: Nous pensons que la régie c'est,
d'ailleurs, la raison pour laquelle nous avons fait cette démarche,
quand même, exceptionnelle est la seule réponse possible
pour un gouvernement responsable je ne veux pas rentrer dans le fond du
débat parce que nous n'avons pas trouvé, chez les
autorités municipales de Montréal, la volonté de faire
face à la situation actuelle et d'apporter les correctifs que nous
croyons nécessaires, c'est-à-dire de faire des coupures, de
revoir tout le programme de construction et de faire un
échéancier qui va permettre un déroulement normal.
Le chantier est une bousculade actuellement, depuis qu'on l'a
inondé de personnel et d'équipement. Pour tenter de rattraper le
retard, on fait appel à un autre entrepreneur et il y a 80 grues qui se
marchent sur les pieds, si vous me permettez l'expression. C'est là
qu'il faut mettre de la cohérence en refaisant un programme de
construction réaliste pour terminer un stade potable, convenable,
à temps pour les jeux. Ce n'est sûrement pas un petit doute d'un
danger possible qui nous a amenés à ce projet de loi. C'est une
certitude que, si on continue comme maintenant, on n'aura pas de stade pour les
Olympiques.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce l'intention du ministre, le 15
janvier 1976, par exemple, lorsqu'on aura fait huit ou dix semaines
d'opération, de convoquer une commission parlementaire pour nous donner
des renseignements adéquats?
M. Lalonde: Ce serait une excellente suggestion. J'en ai
déjà parlé, d'ailleurs.
M. Léger: Ou peut-être un peu plus tôt
même.
M. Lalonde: Cela va dépendre. La régie va devoir
s'installer vendredi, faire le bilan, étudier toute la situation.
Aussitôt que la régie sera prête à nous donner un
tableau, je pense qu'il y aurait lieu de convoquer la commission parlementaire
des affaires municipales et de lui...
M. Charron: M. le Président, je sais que la régie
pourrait mieux nous informer à ce moment-là. Mais est-ce
qu'aujourd'hui il y a une question qui suit celle que vient de poser le
député de Johnson on peut affirmer que, quels que soient
les efforts auxquels se soumettra la régie au cours des prochaines
semaines, l'impression générale que nous offrirons aux visiteurs
des Jeux olympiques qui auront lieu à Montréal le 17 juillet
1976, c'est que nous les tenons dans des équipements inachevés,
dans une oeuvre non terminée et qu'on aura l'impression de les recevoir
un peu à la bonne franquette, parce que nous avons dû boucler de
toute urgence les constructions qui, aux yeux de n'importe qui,
apparaîtront comme ayant été "bulldozées", si vous
me permettez l'expression?
Autrement dit, avec toutes les coupures auxquelles on devra se
soumettre, et certaines sont majeures je n'ai qu'à écouter
ce que vous avez
vous-même énoncé hier à l'Assemblée!
Egalement disparaîtra du paysage c'est le cas de le dire
tout l'aménagement extérieur qu'un échéancier plus
rigoureusement respecté aurait permis d'obtenir est-ce qu'on se
sentira, dans ce stade, dans un objet non fini?
M. Lalonde: C'est une question d'opinion. Il y a sûrement
possibilité de camoufler un certain nombre de choses
tronquées...
M. Charron: D'échafaudages!
M. Lalonde: D'échafaudages. Je ne peux pas prédire,
ce n'est pas notre rôle. Notre rôle, dans le CCJO, c'était
de donner le tableau le plus juste possible au gouvernement. Le tableau qu'on a
donné, c'est qu'il ne pouvait pas se terminer si on continuait de la
façon actuelle et qu'il fallait en prendre charge pour changer le
programme de construction.
Il y a certains aménagements extérieurs qu'il faudra
terminer, comme, par exemple, les accès au stade et au métro. Il
faudra permettre, pour la sécurité des gens et du public, des
accès normaux; cela fait partie des aménagements
extérieurs.
Si la tour est arrêtée au niveau 42-16, cela aura l'air
d'un stade...
M. Charron: Arrêté à 42-16.
M. Lalonde: C'est cela. Il y a sûrement moyen, quand
même, d'organiser cela pour que cela n'ait pas l'air d'un "stade en
chantier", et ici j'emprunte l'expression d'un journaliste.
M. Léger: Cela doit être différent de
l'altitude 42-16.
M. Lalonde: L'objectif du gouvernement, c'est de remettre au
COJO, le 6 juin, date de la livraison prévue dans les contrats, un stade
convenable, convenable même en apparence et qui contiendra tous les
équipements nécessaires pour la tenue des jeux; qui pourra
recevoir 70,000 personnes, par exemple; qui pourra donner aux milliers
d'athlètes et officiels les services prévus normalement dans un
tel stade; qui pourra aussi permettre tout le système de communications,
le système de reproduction télévisée des
événements. C'est cela, l'objectif. Sur le jugement qu'on pourra
porter, éventuellement, lorsqu'on le regardera, je ne peux pas faire de
prédiction.
M. Léger: Le ministre peut-il nous dire, étant
donné qu'il avait déjà déclaré, concernant
le désé-tayage, que si le désétayage avait lieu en
novembre et ce sera en janvier maintenant le centre du stade
devait être dégagé avant le 20 avril pour que tout soit
prêt le 6 juin, où nous en serons rendus, avec le
désétayage au mois de janvier, pour que tout soit nettoyé
dans le centre du terrain, permettant la construction de tous les gradins, les
plus nombreux mais les bas, ainsi que le terrain pour les athlètes et
les différents étages? Pensez-vous que ce pourrait être
encore le 20 avril?
M. Lalonde: II y a deux façons de faire le remplissage: on
peut le faire par l'extérieur. C'est examiné actuellement et ces
opinions seront exprimées à la régie qui choisira la
façon la plus commode de faire ce qu'on appelle le remplissage,
c'est-à-dire les niveaux 100, 200 et 300 et aussi les gradins
au-dessus.
Mais il reste que c'est exact qu'il faut libérer le chantier pour
poser le gazon, qui est déjà en préparation depuis trois
ans, je crois que c'est le 20 avril la date limite pour la pose du gazon pour
qu'il soit accepté par les fédérations
internationales.
M. Léger: Le ministre m'a dit en Chambre qu'il avait
reçu un document du COJO et qu'à partir de ce moment et des
consultations avec les entrepreneurs et le COJO, il pouvait conclure à
la possibilité de couper certains travaux et d'en remettre d'autres
à plus tard. Est-ce que le ministre peut nous dire quels sont les gros
travaux qui, dans son esprit, devront être abandonnés ou remis
à plus tard?
M. Lalonde: Je ne veux pas engager la régie, elle aura
sûrement les moyens de définir de façon plus précise
ce qui peut et ce qui doit être continué et, le cas
échéant, enlevé. Mais d'après les échanges
préliminaires que nous avons eus avec les représentants du COJO,
par exemple le grand centre de presse qui devait, d'ailleurs pour la
première fois dans les Olympiques modernes, être situé dans
le stade lui-même...
M. Bellemare (Johnson): En-dessous des gradins.
M. Lalonde: ... en-dessous des gradins, dans la partie sud du
stade, si on peut le déménager ailleurs sans inconvénient
majeur pour les journalistes, à ce moment, cela nous permettrait de ne
pas nous bousculer, de ne pas bousculer les échéanciers et le
déroulement du chantier pour finir le dessous. La finition, comme on
l'appelle en langage de construction, c'est long, c'est la mécanique,
l'électricité et tout cela.
M. Bellemare (Johnson): Ouais!
M. Lalonde: Oui. Alors, cela et aussi la climatisation. Cela nous
permettrait donc de respirer un peu et de ne pas être obligés de
terminer la finition des 700,000 pieds carrés, mais peut-être
seulement 400,000 à 500,000 pieds carrés. Toute la partie nord
devra être terminée parce que c'est là que seront
situés les services aux athlètes et aux officiels.
M. Léger: Est-ce que le ministre, sans me répondre
comme tel si c'est trop long, pourrait déposer le document,
peut-être au cours de la journée. Je parle des coûts et des
pourcentages de réalisation jusqu'à présent pour comparer
au ta-
bleau que nous avons eu en juillet 1975 concernant les coûts en
1972, en janvier 1975, en juin 1975, et concernant le stade et la piscine, le
vélodrome, le stationnement Pie IX-Viau, le paysagisme,
l'aménagement extérieur, l'aménagement de rues, le viaduc
de la rue Sherbrooke, la centrale thermique, cela, c'est la partie du Parc
olympique. Est-ce que vous pourriez déposer, si vous n'avez pas les
chiffres devant vous, au cours de la journée, un document montrant
où on en est rendu maintenant dans les estimations individuelles de ces
installations, incluant aussi la question des excavations c'est
probablement tout terminé ainsi que les autres dépenses
comme le Centre Claude-Robillard, le bassin d'aviron, sports équestres,
le Centre Etienne-Desmarteau, etc. Tous ces chiffres que nous avions eus sur un
tableau pour trois années, est-ce que l'on pourrait les avoir
jusqu'à présent et aussi à quel degré de
réalisation, en pourcentage, on est rendu aujourd'hui?
M. Lalonde: Je suis prêt à déposer les
documents que j'ai au lieu d'en faire faire un exactement comme le demande le
député de Lafontaine. C'est un tableau des coûts et
prévisions avec, sur une première colonne, les coûts
prévus lors de la première réunion de cette commission en
janvier 1975; deuxième colonne, ceux du 16 juillet 1975;
troisième colonne, selon les données précises
jusqu'à maintenant, c'était octobre; quatrième colonne,
tendances pour compléter, c'est-à-dire que ce sont des chiffres
qui sont le résultat d'une courbe qu'on a imposée sur... on a
pris la courbe d'augmentation même si les données précises
jusqu'à maintenant sont moins élevées, on continue la
courbe jusqu'en juillet pour prévoir d'autres augmentations
imprévisibles actuellement.
Je pourrais lui remettre cela et cela illustre une augmentation
considérable dans le complexe du stade et des augmentations, c'est
difficile de dire raisonnables, mais enfin moindres sur toutes les autres
installations.
Toutes les autres installations accusent une augmentation de 6% en
général. Il y en a qui n'ont pas d'augmentation, il y en a
quelques-unes qui en ont. Là je parle du Centre Maisonneuve,
Maurice-Richard, aménagement de rues, gazonnières,
Claude-Robillard, Desmarteau, etc. Et on a ajouté, à ces 6%, 4%
de frais de financement. Compte tenu de l'augmentation des coûts
actuellement et de l'absence de revenus correspondants, les frais de
financement nous semblent devoir être montés, de $23 millions
qu'on avait en juillet, à peu près à $55 millions. Alors,
je pourrais donner ce tableau.
M. Léger: Oui, d'accord.
M. Lalonde: Je vais le faire, il y a un chiffre à
changer.
M. Léger: D'accord. Maintenant, M. le Président, il
y a quelques jours, au cours de l'enquête présidée par le
juge Patrick Falardeau, coroner ad hoc, concernant la mort de
l'arpenteur-géomètre
Jean-Marie Lesage survenue le 29 août au stade olympique, il a
été révélé que la firme Sicotte Brockersby,
qui travaille à la construction du stade, n'avait pas encore
signé de contrat avec la ville de Montréal. Alors quelles sont
les responsabilités exactes de cette firme et est-ce que le COJO a
approuvé le fait que cette firme effectue des travaux sans contrat?
M. Lalonde: Je prends avis de la question, j'ai lu cela aussi
comme le député dans le rapport du déroulement de
l'enquête. J'ai demandé des renseignements là-dessus. Cela
me surprendrait beaucoup qu'une firme fasse des travaux sans contrat, parce
qu'elle n'a pas à ce moment-là de protection. Quand
même...
Contrat de l'architecte Taillibert
M. Léger: Mais l'architecte Taillibert avait de la
protection, lui?
M. Lalonde: Je n'ai pas vu de contrat dans son cas. Mais je fais
examiner la question et j'espère que j'aurai la réponse d'ici la
fin de l'après-midi.
M. Léger: Justement concernant le contrat de l'architecte
Taillibert, est-ce que le ministre peut nous dire, à ce stade-ci,
où on en est rendu concernant les coûts possibles? Le ministre des
Affaires municipales avait affirmé un chiffre à la
télévision, des journalistes avaient affirmé un autre
chiffre; où est-ce qu'on en est rendu, quelles sont les sommes qui ont
été versées à l'architecte Taillibert et est-ce
qu'il y a eu un contrat qui a été vu par le CCJO?
M. Lalonde: Pour les sommes versées exactement, je vais
m'enquérir. Je sais qu'il y a eu quelques avances qui totalisent
quelques millions, je crois, mais je vais m'enquérir pour avoir le
chiffre exact. Quant au contrat, non, le CCJO a demandé, à
plusieurs reprises, copie de ce projet de contrat. On nous a répondu
constamment, y compris encore il y a quelques jours, que seulement des projets
de contrat étaient étudiés et qu'aucun n'avait atteint le
degré de préparation suffisante pour être soumis au
comité exécutif.
Donc, le comité exécutif de la ville de Montréal,
qui est quand même l'autorité administrative ce n'est pas
le maire, comme vous le savez doit autoriser chacun de ces contrats.
Aucun n'a été autorisé, à ma connaissance et au
témoignage du président du comité exécutif.
M. Choquette: M. le Président, sur la question du contrat
de l'architecte Taillibert, en admettant qu'aucun contrat n'intervienne avec
l'architecte Taillibert, en tenant pour acquis que la régie ne
réussisse pas à négocier un contrat écrit pour un
prix déterminé pour ses services comme architecte dans ces
travaux, on serait, évidemment, dans une situation où
l'architecte en question aurait une réclamation en vertu de ce qu'on
appelle
le quantum meruit. C'est-à-dire, nonobstant l'inexistence d'un
contrat, il a quand même fait des travaux, il a préparé des
plans, il est allé surveiller la progression des ouvrages.
Présumément, il serait probablement le seul capable de poursuivre
la surveillance et l'exécution des travaux jusqu'à leur fin
ultime, étant donné qu'il s'agit d'un ouvrage dans l'ensemble qui
est assez spécial, assez spécifique.
Moi, j'aimerais demander au Solliciteur général quelle
serait à l'heure actuelle, suivant ses renseignements, la valeur des
travaux professionnels de M. Taillibert, en vertu des règles ordinaires
soit de l'Ordre des architectes, soit du Code civil, enfin soit des autres
normes qui guident habituellement les architectes lorsqu'ils font des travaux
pour des clients.
M. Lalonde: C'est presque un avis juridique. J'aimerais, quand
même, rectifier un peu la description de la tâche de M. Taillibert
que le député d'Outremont vient de faire. L'architecte Taillibert
travaille à titre d'architecte-conseil. L'architecte responsable du
stade est l'architecte de la ville, M. Daoust. D'ailleurs, c'est en vertu de
cette entente que l'Ordre des architectes a permis à M. Taillibert de
travailler ici, au Québec, ou, enfin, que le fait qu'il travaille ici ne
créait pas de problèmes vis-à-vis des règlements de
l'ordre. Cela peut sûrement avoir une influence sur les montants qu'il
pourrait réclamer.
La surveillance des travaux n'est pas faite d'une façon aussi
quotidienne qu'on pourrait le penser par l'architecte Taillibert. Il n'est pas
le seul à pouvoir conseiller les autres experts, ingénieurs,
etc., sur les travaux à faire. Je suis informé qu'il a,
naturellement, des techniciens qui travaillent à son emploi, ici
à Montréal, mais que son travail est, dans la plus grande mesure,
presque terminé. Ce qui reste à préparer, ce sont des
plans de réalisation de chantier à même les concepts qu'il
a lui-même dessinés, il y a déjà un bon bout de
temps.
M. Léger: Mais est-ce qu'on peut modifier ou
altérer...
M. Choquette: Est-ce que le député de Lafontaine
permettrait que je continue?
M. Léger: C'est parce que j'avais commencé sur
Taillibert.
M. Choquette: Vous aviez laissé et...
M. Lalonde: Je n'ai peut-être pas répondu
complètement. Je pourrais faire une espèce d'extrapolation et
dire que, quand on n'a pas de contrat, c'est 5% ou 2%, enfin, appliquer les
pourcentages sur une valeur possible des travaux, mais ce ne sera
sûrement pas cela.
M. Choquette: Non, je ne demanderai certainement pas un chiffre
au Solliciteur général. Tout ce que je veux mettre en
lumière par mes questions, c'est ceci. Si le contrat, qui devait
être signé pour une somme d'environ $40 millions, à ce
qu'on a mentionné, devait correspondre à peu près aux
normes reconnues par l'Ordre des architectes, qu'il y ait contrat ou pas, cela
pourrait hy-pothétiquement être la réclamation que M.
Taillibert pourrait faire valoir devant les tribunaux, c'est-à-dire que
vous n'êtes pas sortis du bois avec cette somme de $40 millions, à
l'heure actuelle.
M. Lalonde: C'est justement la complexité sur laquelle la
régie devra jeter de la lumière. Il s'agit de déterminer,
dans chaque tâche faite par l'architecte Taillibert, la mesure de sa
contribution. Il y a tout le service d'architecture de la ville de
Montréal qui travaille pour la confection des plans, etc. La
responsabilité architecturale n'est pas uniquement supportée par
M. Taillibert; c'est distribué parmi un groupe d'architectes. Il
s'agira, à ce moment-là, d'arriver à un chiffre
raisonnable, que ce soit par voie de négociation ou que ce soit par un
juge qui aura à déterminer la valeur raisonnable de ses
services.
M. Malouin: Un arbitrage de l'Ordre des architectes aussi.
M. Lalonde: Oui. On me dit qu'au-dessus de $10 millions les
honoraires sont négociables.
M. Malouin: C'est cela. Il n'y a pas de montant prévu.
M. Léger: Mais, étant donné qu'il n'y a pas
de contrat de signé, est-ce qu'on peut modifier ou altérer le
plan d'un architecte? Par exemple, supposons que, dans son plan, il y avait le
mât et que la régie décide que le mât ne doit pas
être complété; est-ce qu'on peut modifier le plan d'un
architecte? A ce moment-là, est-ce qu'on doit lui payer, quand
même, les honoraires qu'aurait coûté ce mât s'il avait
été construit ou si on coupe cela?
M. Lalonde: Quand on parle de modifier des plans, il faut faire
une distinction entre modifier un plan...
M. Léger: Ou altérer le plan.
M. Lalonde:... et faire un programme de construction. Le
programme de construction pour livrer un produit à une date
donnée, pourra prévoir que 80% ou 75% du volume complet des
travaux seront faits au 6 juin, par exemple. Ce qui ne veut pas dire qu'on
élimine le mât ad vitam aeternam. Il est possible
qu'éventuellement, ce sera à la régie, au gouvernement ou
au propriétaire, si c'est la ville de Montréal à ce
moment, de déterminer s'il est rentable, s'il est
préférable, convenable de terminer le mât plus tard.
Autrement dit, le fait de modifier un programme de construction pour la tenue
des jeux ne veut pas nécessairement dire changer essentiellement les
plans originaux. Toutefois, il reste que le propriétaire, j'imagine, a
le droit d'accepter en tout ou en partie le produit que lui offre son
architecte qui est quand même à son service.
M. Choquette: Est-ce que le Solliciteur général a
demandé à la ville de Montréal sur quelle base on
s'était fondé pour entrevoir un contrat s'élevant à
$40 millions d'honoraires?
M. Lalonde: La ville de Montréal n'a jamais admis que ce
soit $40 millions. Ce chiffre, d'après les informations que j'ai, me
semble grossièrement exagéré. Les chiffres qui seraient le
résultat d'un calcul quelconque seraient beaucoup plus bas. Ils seraient
fondés sur des pourcentages de catégories de travaux,
pourcentages qui pourraient varier d'une catégorie à l'autre,
parce que dans certains travaux, l'architecte Taillibert a fait moins, et dans
d'autres il a fait davantage. De sorte que les $40 millions, pour moi, sont
peut-être calculés sur un pourcentage... C'est peut-être ce
que cela aurait coûté, si la ville de Montréal avait
signé il y a deux ans, aussi.
M. Choquette: Quelle est l'origine de ce chiffre de $40 millions
qui a été lancé dans le public comme étant le
montant...
M. Lalonde: Je ne le sais pas, j'ai vu cela dans les journaux,
mais je n'ai pas...
M. Léger: J'ai ici la copie du contrat qui n'est pas
signée mais réellement bien prête à signer. Je le
résume ici comme ceci...
M. Lalonde: Ce n'est pas un contrat? Est-ce qu'il est
signé?
M. Léger: Non, j'ai dit c'est le projet de contrat
prêt à signer, il reste deux signatures à mettre.
M. Lalonde: Ce n'est pas un contrat, c'est très important
la différence entre un contrat et un pro- jet.
M. Léger: D'accord. Mais comme il n'y en a pas de
signé, celui qui était prêt à signer est pas mal
plus proche qu'un autre qu'on ne connaît pas.
Voici: 3.45%, conformément au tarif de l'Ordre des architectes du
Québec, basé sur les coûts de construction
évalués à $448 millions, soit $14.5 millions. Maintenant,
si les coûts montent à $550 millions, c'est un chiffre de $18.9
millions. Le deuxième point, c'est 1.5% à titre d'honoraires
additionnels, en vertu du caractère exceptionnel des constructions.
Donc, $6.7 millions ou $8.2 millions. Troisièmement, 10% pour les frais
de coordination et d'administration des tiers; dépenses inconnues, donc
les coûts sont inconnus. Et, finalement, remboursement des prêts de
l'architecte. Si on additionne tout cela, on arrive pas loin de $37 millions.
C'est la raison pour laquelle je demandais au ministre des Affaires
municipales, qui a affirmé à la télévision que le
chiffre du contrat s'approchait beaucoup plus, je pense, de $11 millions ou $12
millions que des $40 millions sur quoi il s'est basé pour faire la
correction.
M. Goldbloom: Sur des renseignements d'ordre
général qui semblaient situer le chiffre entre $10 millions et
$15 millions. Mais nous n'avons rien de précis là-dessus. C'est
évidemment un des dossiers que la régie devra examiner en
détail.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut me répondre
à la question suivante: Quand M. Drapeau est venu, en janvier, il nous
avait dit que M. Taillibert devait payer de l'impôt à trois
gouvernements et je lui ai posé la question suivante: Est-ce que cela
veut dire que nous devrons payer plus cher parce que le gouvernement
français prend un impôt très élevé? M.
Drapeau a répondu: S'il n'y a pas de règlement du tout, cela peut
entrer en ligne de compte. Donc, est-ce que vous avez l'intention de tenir
compte, justement, du fait qu'il a trois impôts à payer, et de
quelle façon allez-vous toucher au contrat de M. Taillibert, tenant
compte de ce que le député d'Outremont vient de dire sur le fait
qu'il a quand même droit à des revenus, mais que l'Ordre des
architectes a quelque chose à dire là-dedans?
M. Lalonde: Je ne peux qu'exprimer une opinion. Ce sera à
la régie et au gouvernement à se prononcer là-dessus. Il
n'y a aucun doute, dans mon esprit, qu'il n'est pas question de payer davantage
que la valeur des services, à cause des conditions particulières,
au niveau de la fiscalité, dans lesquelles pourrait se trouver celui qui
reçoit le paiement. Il n'en est pas question et je l'ai
répété à plusieurs reprises au CCJO et à la
ville de Montréal.
Maintenant, ce que je comprends des négociations et des demandes
d'information qu'on a faites, je parle de ce que le maire de Montréal,
M. Drapeau, a expliqué à la commission parlementaire, il m'a
semblé que je cherchais des formules qui permettraient un traitement
fiscal favorable. Il me semble que toute personne qui a fait un peu de
fiscalité sait que ce n'est pas de la fraude fiscale. Simplement,
lorsqu'on présente une réalité sous une forme plutôt
que sous une autre, au point de vue fiscal cela peut avoir un traitement
différent.
Je n'ai pas d'objection à ce que M. Taillibert cherche à
se protéger contre un traitement fiscal défavorable en
préparant son contrat d'une façon ou d'une autre, mais il n'y a
aucun doute que cela ne doit pas coûter plus cher à
Montréal ou enfin ici, au gouvernement et à la Régie,
à cause de cela, non. Il n'en est pas question.
M. Léger: Le ministre est-il au courant ou aurait-il
entendu parler d'ententes tacites avec M. Taillibert et Montréal qui
permettraient d'avoir des recours légaux par M. Taillibert pour des
procédures si on ne lui paie pas des sommes qu'il s'attend d'avoir par
une entente tacite quelconque?
M. Lalonde: Non, je n'ai pas entendu parler d'ententes tacites.
On ne m'en aurait pas parlé, s'il y en avait. Maintenant, je ne pense
pas.
M. Léger: II n'a pas travaillé pour rien, et il a
reçu des avances. Est-ce que les avances ne sont pas un aveu d'un
montant global qu'on doit payer?
M. Lalonde: Le député d'Outremont tantôt l'a
dit, il a parlé du quantum meruit. Il y a sûrement un rapport de
droit qui s'est établi entre M. Tailli-bert et la ville de
Montréal. Des services ont été rendus, des avances ont
été faites. Il y a sûrement un rapport de droit
d'établi. Qu'est-ce que cela vaut? C'est ce qu'il reste à
déterminer. J'espère que cela se fera par négociations,
sinon ce sont les tribunaux qui les détermineront.
M. Léger: Maintenant, pensez-vous, autant pour M.
Taillibert que pour d'autres professionnels, que le fait que c'est à
pourcentage sur le coût définitif d'une bâtisse qu'on doit
réellement laisser payer à des contribuables des coûts plus
élevés qui proviennent non pas de la valeur de départ
d'une bâtisse, mais d'une augmentation provenant soit de l'inflation,
soit du fait que les obligations internationales nous obligent à avoir
cette bâtisse prête à une date précise, contrairement
à une autre bâtisse qui pourrait être prête plus tard.
A cause de cela, cela double ou triple le coût des employés autant
des entrepreneurs qui peuvent faire travailler leurs employés en
augmentant les coûts puisqu'ils ont un "cost plus". Le ministre
pense-t-il qu'il y aura une possibilité de corriger cette dépense
anormale qui devrait être défrayée par les citoyens. Des
causes extérieures augmentent le coût d'une façon anormale
et n'étaient pas prévues, et l'architecte ou l'ingénieur
ou le contracteur n'a pas plus d'effort à faire, mais reçoit plus
d'argent parce que l'inflation fait son affaire.
M. Lalonde: C'est encore une question hypothétique, je ne
connais pas assez les détails. On n'a pas eu de projet de contrat soumis
comme étant celui qu'on voudrait signer actuellement, mais je sais qu'on
a évité, dans la mesure du possible, les contrats
prévoyant des honoraires fondés sur un pourcentage, fondés
sur le coût.
Je pense que l'architecte du Centre Claude-Robillard a un contrat comme
cela et il y en a peut-être quelques autres. Mais dans la mesure du
possible les entreprises, les autres experts, ingénieurs, les
sous-traitants ont généralement des contrats qui prévoient
un honoraire fixe, soit fondé sur un taux horaire, mais qui n'augmente
pas en fonction du coût du produit, soit un honoraire fixé
à un montant établi dans le contrat parce qu'autrement, il
pourrait profiter de l'inflation sans donner un service plus valable.
M. Léger: Mais le CCJO a déjà
approuvé des réouvertures de contrats.
M. Lalonde: Pour d'autres raisons, pas pour donner des
pourcentages.
M. Léger: D'accord. Mais dans le cas des entrepreneurs ou
des sous-traitants qui travaillent sous le style de "cost plus" quand...
M. Lalonde: Généralement c'est "cost plus" plus
honoraires et non pas plus un pourcentage.
M. Léger: II n'y a aucun cas où il y un pourcentage
par la suite?
M. Lalonde: Je devrai vérifier avant de dire non, parce
qu'il s'agit qu'il y en ait un...
M. Léger: Oui.
M. Lalonde: Je vais vérifier, mais,
généralement, c'est coût plus honoraires et non pas plus
pourcentage.
M. Léger: Parce que, si vous avez des cas où c'est
un "cost plus" avec pourcentage, la problème, c'est qu'un entrepreneur,
au lieu d'engager trois "shifts" de huit heures d'employés, peut engager
deux "shifts" de douze heures, et, à ce moment-là, les gens sont
payés à temps supplémentaire. Donc, moins de gens
travaillent sur le projet, mais ceux qui travaillent font plus d'argent et
l'entrepreneur, lui, comme cela va lui coûter plus cher
d'opération, se fait payer par l'Etat, plus le pourcentage.
M. Lalonde: C'est une hypothèse. Je peux simplement dire
que, sur le chantier, jusqu'à maintenant, ce n'étaient ni trois
"shifts" de huit heures, ni deux "shifts" de douze heures; c'étaient
deux "shifts" de dix heures pour des raisons strictement techniques, pour
permettre, il me semble, de préparer le changement d'un effectif
à l'autre, de préparer le chantier, d'entretenir
l'équipement, etc.
Je comprends qu'il y a ces dangers, mais, dans la très grande
partie des cas je vais m'informer pour avoir les détails; il y a
eu des centaines de contrats et je ne peux me souvenir de tous la ville
a évité, d'ailleurs, les pourcentages.
M. Choquette: M. le Président, si le député
de Lafontaine a terminé ses questions sur le contrat de l'architecte
Taillibert ou le projet de contrat, la nouvelle régie sera
appelée à faire, en somme, une nouvelle planification des travaux
jusqu'à leur fin prévue vers le 6 juin prochain, comme nous l'a
expliqué le Solliciteur général. Est-ce qu'elle
s'appuiera, pour établir cette nouvelle planification, sur un personnel
additionnel qui sera recruté ou sur le personnel de la ville de
Montréal, qui est déjà affecté à la
préparation de la planification et de l'ingénierie de l'ensemble
de ces travaux?
M. Lalonde: Oui, je pense. Maintenant, là, vous me
demandez de parler pour une régie qui n'existe pas et qui ne
relèvera pas, non plus, de moi, de toute évidence. Il semble qui
ce soit le ministre des Affaires municipales qui en sera le responsable.
M. Choquette: J'ai adressé ma question au Solliciteur
général parce que je sais qu'il est très solidaire du
ministre des Affaires municipales.
J'aurais pu tout aussi bien l'adresser au ministre des Affaires
municipales.
M. Lalonde: C'est ce qui est prévu; d'ailleurs, il y a des
dispositions dans la loi qui sont inscrites pour permettre, justement, de faire
la transition sans remplacer tout le monde. Naturellement, ce serait la
meilleure façon de ne pas réaliser le stade à temps. Donc,
la régie a le pouvoir de faire des contrats de services avec la ville de
Montréal, avec le service d'architecture, par exemple, de la ville de
Montréal et avec la division du Parc olympique. Elle prend la place de
la ville de Montréal et continue avec le personnel oui est là.
avec tout pouvoir de remplacer ceux qui selon elle, ne font pas l'affaire.
M. Choquette: Je me demande, si on est insatisfait de la
manière dont les travaux ont été planifiés, ce qui
est à l'origine de ce projet de loi, comment on va concilier l'existence
de cette nouvelle régie qui va s'appuyer sur le personnel qui n'a pas
semblé être capable de réaliser la poursuite des travaux
d'une façon efficace.
M. Lalonde: Je viens de dire que la régie pourrait
remplacer ceux qu'elle trouverait incompétents, s'il y en a. Mais ce
n'est pas tellement au niveau du personnel de bureau professionnel que se situe
le problème; c'est au niveau de la direction, de la volonté de
faire des choses qui devraient être faites et qu'on n'a pas
trouvée là, c'est-à-dire de faire des coupures, d'avoir
une vue réaliste.
M. Choquette: Est-ce que le maire Drapeau lui-même
était d'avis qu'il lui aurait été possible de poursuivre
l'exécution de ces travaux suivant ses propres prévisions? Est-ce
qu'il est en désaccord avec la position du gouvernement ou s'il est
d'accord? C'est ce que je veux savoir aussi.
M. Goldbloom: M. le Président, il faudra évidemment
lui poser cette question pour avoir son avis,. Je peux me permettre de croire,
cependant...
M. Choquette: On sait que c'est un de vos amis. C'est pour cela
que je me permets de vous le demander.
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président. Il y a lieu
de croire, cependant, que les autorités municipales ne sont pas
totalement heureuses de la présentation de ce projet de loi et
croyaient, peut-être croient encore pouvoir réaliser les
installations selon le calendrier prévu. C'est notre conclusion
objective que tel n'est pas le cas; c'est un jugement de valeur, c'est un
jugement professionnel qui nous est fait par des personnes en qui nous avons
confiance et c'est la raison fondamentale de la présentation de ce
projet de loi. C'est parce que nous devons croire que s'il n'y a pas de
modifications dans le cheminement critique et dans la façon dont le
chantier est administré, c'est parce que nous ne sommes pas convaincus
que la situation actuelle peut nous permettre de réaliser les jeux et
parce que nous sommes convaincus que des changements sont possibles qui devront
augmenter considérablement notre certitude de pouvoir compléter
les installations que nous avons dû créer la régie.
M. Choquette: Etant donné ces divergences de vues qui
existent entre le gouvernement et le ministre des Affaires municipales en
particulier et les autorités de la ville de Montréal, ceci
n'est-il pas de nature à créer, en somme, un imbroglio encore
plus considérable que celui qui existe déjà, étant
donné que la régie devra s'appuyer largement sur des travaux
techniques exécutés par du personnel de la ville de
Montréal?
M. Goldbloom: II m'est inconcevable, M. le Président, que
la ville de Montréal ne soit pas toujours intéressée
à voir les installations complétées et les jeux tenus
à l'intérieur de ces installations.
Je compte donc sur la pleine collaboration des autorités
montréalaises; qu'elles soient heureuses ou non, il faut que la
collaboration soit assurée. Cette collaboration implique d'autres
partenaires aussi: les entreprises, les travailleurs et leurs syndicats. Il
faut que chacun mette son épaule à la roue et que nous
travaillions ensemble. S'il y a un seul partenaire qui ne joue pas son
rôle convenablement et en collaboration avec les autres, l'entreprise
aura beaucoup plus de difficulté à se compléter.
M. Choquette: SI vous me permettez, juste une question. Est-ce
que les avantages financiers évidents qui se trouvent inscrits au projet
de loi ont pesé lourd dans l'acceptation, par le maire Drapeau, de la
politique gouvernementale?
M. Goldbloom: M. le Président, le gouvernement a
présenté un projet de loi, point.
M. Choquette: J'imagine qu'il y a eu des pourparlers
antérieurs et que le gouvernement, comme c'est son habitude, n'a rien
imposé au maire Drapeau.
M. Goldbloom: Je laisse l'honorable député
d'Outremont sur son imagination.
M. Charron: A la question du député d'Outremont,
tout à l'heure, la précédente à celle-ci qui est
aussi intéressante, c'est la collaboration essentielle de la ville de
Montréal, même après l'adoption de cette loi pour la
réalisation des jeux.
La Régie des installations olympiques obtiendra-t-elle du maire
de Montréal la même collaboration que cette commission
parlementaire ce matin, par exemple, quant aux informations essentielles a
recevoir pour les décisions de cette régie, qui, j'en conviens,
seront probablement plus importantes au point de vue financier que celles de
cette commission ce matin. Peu importe cette différence; vous avez
soutenu, en réponse au député d'Outremont, que le manque
de coopération de quelque partenaire que ce soit, d'un seul de ces
partenaires que vous avez énumérés, pourrait
créer à la régie de graves difficultés.
Avons-nous raison, le député d'Outremont et moi, de penser
que le collaborateur le plus en état de faire défaut à la
régie olympique est, précisément, le plus important,
c'est-à-dire la ville de Montréal, celle qui doit abandonner
à la régie des installations olympiques une bonne partie de
l'autorité qu'elle exerçait auparavant sur le chantier?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a là-dedans
deux secteurs, deux paliers de responsabilité. Il y a une
autorité politique et il y a une compétence professionnelle.
L'autorité politique devient celle du gouvernement; la
compétence professionnelle demeure et devra contribuer dans toute la
mesure de sa compétence et dans toute la mesure de la confiance que la
régie aura en ce secteur de responsabilités. Si la régie
n'en a pas, le Solliciteur général l'a dit il y a quelques
instants, ce sera à la régie de prendre ses décisions et
de faire les remplacements qu'elle jugera nécessaires.
M. Charron: M. le Président, le ministre des Affaires
municipales est mieux placé que quiconque pour admettre que dans
l'esprit du maire Drapeau, aussi aventureux que soit le terrain dont je
m'apprête à parler, il y a eu souvent confusion entre
autorité politique et compétence professionnelle, et qu'à
l'occasion l'une pouvait remplacer l'autre. Cette commission a
été tant de fois saisie de certaines des affirmations
catégoriques du maire de Montréal dans des sentiers où,
preuve est faite aujourd'hui, nous n'aurions pas dû le suivre!
Cette distinction que veut bien faire le gouvernement et que semble
faire le ministre des Affaires municipales entre autorité politique et
compétence professionnelle, la régie sera-t-elle placée,
en vertu du projet de loi que nous nous apprêtons à adopter, pour
la maintenir à l'égard de la ville de Montréal?
M. Goldbloom: Je ne crois pas avoir de commentaires à
faire sur ce que vient de dire le député de Saint-Jacques. C'est
clair que la volonté du gouvernement est très précise et
qu'il veut éliminer tous les obstacles possibles. Voyant des obstacles
dans la situation actuelle, je pense que la description détaillée
des obstacles qui sont, dans certains cas, de nature humaine, ne contribuerait
pas grand-chose à la réalisation des installations
olympiques.
M. Léger: M. le Président, sur la même
question. Etant donné que la régie ne prend qu'une partie des
responsabilités pour les installations olympiques, il en reste d'autres
qui sont sous l'autorité de la ville de Montréal, tels le Centre
Claude-Robillard, le bassin d'aviron, les sports équestres, le Centre
Etienne-Desmarteau, ainsi que d'autres éléments, qui se chiffrent
à $145 millions, environ.
La ville a déjà, elle-même, déboursé,
pour la portion sous l'autorité de la régie, des sommes de $260
millions pour lesquelles elle n'a reçu que $40 millions du COJO. Elle a
donc déboursé jusqu'à présent $220 millions dans le
Parc olympique et il lui reste encore à débourser une somme de
$145 millions. Est-ce que le CCJO continue à exister pour cette
autorité qu'il possède de voir au contrôle des
installations olympiques qui ne sont pas touchées par la régie?
Quel est le rôle maintenant du CCJO sur le reste des autres installations
et aussi vis-à-vis de la régie?
M. Lalonde: Naturellement, la régie a ses propres pouvoirs
de contrôle vis-à-vis de ce qu'elle va faire, alors cela ne
concerne que le Parc olympique. Le CCJO va conserver... Enfin, il n'est pas
question de laisser tomber quelque démarche que ce soit qui a
été faite jusqu'à maintenant pour surveiller le reste des
dépenses à faire.
L'évolution des travaux des autres installations nous semble
normale. Ces travaux devraient être terminés amplement à
temps pour la tenue des jeux. Certains le sont déjà, le bassin
d'aviron a été utilisé l'été dernier, etc.
Aussi, le CCJO devra, ou un organisme semblable devra continuer à
remplir son rôle relativement au COJO qui a aussi des
responsabilités au niveau de la construction des installations
temporaires d'environ $22 millions à $25 millions.
Quant au village olympique, on m'a informé récemment que
le CCJO a demandé et obtenu la nomination d'un mandataire coordonnateur,
et les chiffres, les prévisions tiennent telles qu'elles nous avaient
été exprimées en juillet.
M. Léger: Je posais ma question à la suite de
l'intervention du député de Saint-Jacques. C'est que pour les
autorités politiques de la ville de Montréal qui ne sont
certainement pas actuellement en plein "party" de réjouissances et qui
ont encore des responsabilités dans le reste des autres installations
qu'on pourrait dire de moindre importance, quelle va être la relation que
le CCJO va avoir avec eux?
Est-ce qu'il y a une autorité, parce que, n'oubliez pas que le
CCJO ne peut pas créer des projets, il n'a qu'un rôle de
contrôle, après que les autorités de Montréal ont
fait des projets. Alors, dans l'état d'esprit où on peut penser
que sont les responsables de Montréal, comment cela peut-il
fonctionner?
M. Lalonde: C'est justement ce que j'essaie de décrire,
c'est la différence entre la situation qui existe au stade et celle des
autres installations. Les autres installations ne présentent pas de
problèmes d'échéancier et très peu de
problèmes de budget. J'ai dit tantôt qu'on peut voir actuellement
une augmentation d'à peu près 6% au niveau des coûts,
depuis juillet, sur les prévisions qui nous ont été
remises à la commission parlementaire.
Alors, je ne prévois aucun problème, pour le CCJO, de
remplir son rôle, de jouer son rôle.
M. Léger: Quels sont les responsables du CCJO maintenant,
ce sont encore les mêmes?
M. Lalonde: Certains changements seront probablement
apportés, si le personnel de la CCJO se trouve à être
transféré à la régie pour contribuer à la
reconnaissance de l'expérience du dossier. A ce moment-là, le
CCJO devra probablement trouver d'autres personnes. C'est la même chose
au niveau des membres. Si certains membres doivent aller à la
régie, à ce moment-là on trouvera des remplaçants
pour le CCJO, ou une autre formule semblable.
Est-ce qu'il y aurait lieu, étant donné que plusieurs
membres du CCJO et de son personnel iront à la régie, est-ce
qu'il y aurait lieu de transférer cette responsabilité à
un organisme existant, au lieu d'en reformer un autre pour quelques mois, comme
le Conseil du trésor par exemple? C'est possible, mais la fonction
elle-même va demeurer. Qui va l'exercer? C'est encore à
décider.
Le Président (M. Gratton): L'article 1 est-il
adopté?
M. Léger: M. le Président, en ce qui nous concerne,
l'article 1 serait adopté.
Constitution de la régie
Le Président (M. Gratton): Article 1 adopté.
Article 2.
M. Léger: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Gratton): Article 3.
M. Léger: Est-ce qu'à ce stade-ci, le ministre peut
nous informer des personnes qui auraient accepté, à ce jour? Je
présume bien qu'on ne présente pas une régie sans avoir
contacté certaines personnes dont quelques-unes peuvent avoir
refusé, d'autres accepté. Est-ce qu'il est trop tôt pour
nommer les personnes qui seraient responsables de cette régie?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a lieu de
permettre au premier ministre d'annoncer la composition intégrale de la
régie, une fois que toutes les acceptations auront été
reçues, et cela ne devrait pas tarder.
M. Léger: Alors, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 4.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire quels sont
à ce jour, parce que le lieutenant-gouverneur attend certainement que
vous lui disiez les montants qu'il doit approuver, quels vont être les
honoraires pour le personnel de cette régie?
M. Goldbloom: $40 millions chacun, M. le Président.
M. Léger: Alors c'est sept fois M. Taillibert. Non, mais,
est-ce que c'est...
M. Goldbloom: Non, M. le Président, je n'ai pas de
précision jusqu'à maintenant...
M. Léger: Non, les...
M. Goldbloom: ... il y a des personnes, il y aura sûrement
des personnes qui travaillent jusqu'à maintenant à temps complet
et reçoivent un certain traitement. Si elles se déplacent vers la
régie pour y travailler à temps complet, le niveau de leur
traitement est essentiellement connu. Est-ce qu'il y a lieu de leur accorder
une augmentation à cause de la nature spéciale de cette
responsabilité et à cause du fait que cette responsabilité
constituera, peut-être, une interruption de leur plan de carrière,
cela reste à décider. Je pense qu'on n'a pas à craindre
une exagération à ce chapitre.
M. Léger: Plus loin, on dit que la régie devra,
à même ses revenus provenant du COJO, payer ses propres
dépenses d'administration. Est-ce que le ministre peut nous dire combien
vont coûter les dépenses de fonctionnement de la régie?
M. Goldbloom: Nous ne le savons pas encore. Il y a tout
intérêt, pour la régie, à être économe
et à s'administrer d'une façon efficace. Ce n'est pas en essayant
d'améliorer une situation qu'on peut se permettre le moindre
gaspillage.
Le Président (M. Gratton): Article 4, adopté?
M. Léger: Nous saurons ces chiffres dans combien de
temps?
M. Goldbloom: Dans quelques jours. Il faut, après tout,
accorder à chacun des conditions de travail acceptables. Je pense que
l'acceptation, par chaque membre putatif de la régie de ce poste,
impliquera une entente sur ses conditions de travail. Donc, nous pourrons
indiquer l'importance des traitements plus tard.
Quant aux dépenses administratives, je ne sais pas s'il y a moyen
de calculer à l'avance toutes les dépenses administratives, sauf
par comparaison avec d'autres organismes semblables. Il faut que cet organisme
ait des bureaux et un secrétariat, de la papeterie, les choses normales.
Je ne vois pas en quoi des dépenses extraordinaires seraient
nécessaires.
Le Président (M. Gratton): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 6?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 7?
M. Léger: Vous me permettrez, de le lire un peu, quand
même.
Des Voix: Oui.
Le Président (M. Gratton): C'est que vous répondez
très rapidement à ma question.
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 8?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté.
M. Léger: Un instant, M. le Président. C'est parce
qu'il y a une distinction entre les deux, droits et privilèges d'un
mandataire. Pourquoi y a-t-il une distinction particulière?
M. Goldbloom: Cela prend une explication juridique.
M. Lalonde: C'est une formule habituelle dans les lois.
M. Léger: Ce n'est pas habituel. M. Lalonde:
Pardon?
M. Léger: Ce n'est pas nécessairement habituel.
M. Lalonde: Non, c'est pour couvrir, par exemple, les cas de
privilèges fiscaux. Ce n'est pas nécessairement un droit, un
privilège fiscal. C'est simplement pour être sûr de couvrir
toutes les possibilités.
M. Léger: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 9?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 10?
M. Goldbloom: Je m'excuse. A l'article 10, il y a une petite
modification à la troisième ligne du troisième
alinéa où l'on peut lire "en vertu du deuxième
alinéa"; il faudrait plutôt lire "en vertu du présent
article", parce que tout l'article devrait s'appliquer.
Le Président (M. Gratton): Adopté? M.
Léger: Un instant, M. le Président. M. Lalonde: Un
instant, il y en a un autre.
M. Goldbloom: A la quatrième ligne du deuxième
alinéa, le mot "relation" devrait être au pluriel.
M. Lalonde: Les relations.
M. Léger: Qu'est-ce que c'est que vous avez apporté
comme amendement, là? Un deuxième amendement, à part
cela.
M. Lalonde: Oui.
M. Goldbloom: C'est une correction typographique. A la
quatrième ligne du deuxième alinéa, le mot "relation"
devrait être au pluriel; normalement c'est relations du travail.
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Les deux amendements sont
adoptés. Article 10, adopté tel qu'amendé.
Article 11.
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Article 12?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Article 13.
Fonctions de la régie
M. Léger: A l'article 13, je voudrais apporter un
amendement. L'article 13, pour les fins du journal des Débats, se lit
comme suit: "La régie a pour objet de réaliser la construction,
l'aménagement et l'exploitation des installations mobilières et
immobilières prévues pour les Jeux de la XXIe Olympiade et
contenues à l'intérieur du quadrilatère borné par
le sud de la rue Sherbrooke, l'ouest de la rue Viau, le nord de l'avenue
Pierre-de-Coubertin et l'est du boulevard Pie IX, dans la ville de
Montréal, à l'exception de l'aréna Maurice-Richard, du
Centre Maisonneuve et de leurs aménagements propres ainsi que des
installations du métro".
Alors, en aucun cas il n'est mention que la régie aurait comme
objectif de voir à des coupures de dépenses inutiles. Je voudrais
apporter l'amendement suivant, qui pourrait ajouter un peu plus de dents et de
responsabilités, qui se lirait comme suit: Ajouter à la fin de
l'article 13, l'alinéa suivant: Dans la poursuite de la construction des
installations olympiques, la régie a le devoir de prendre toutes les
mesures requises pour en réduire le plus possible le coût
total.
M. Goldbloom: Vérité de La Palice, M. le
Président.
M. Léger: Ce qui va sans le dire va mieux en le disant. Ce
serait mieux si c'était clairement dit là. C'est l'objectif, je
pense, du gouvernement, et le nôtre, pour lequel nous avons voté
en deuxième lecture. Si vous n'avez pas d'objection à l'adopter
aussi facilement...
M. Goldbloom: ... strictement politique, M. le Président.
Toute la thèse du gouvernement, en présentant le projet de loi,
est d'améliorer le che-
minement critique et, en ce faisant, de réduire dans toute la
mesure du possible les dépenses. Le gouvernement n'a pas besoin de
l'incitation de l'Opposition ni de l'inscription de quelques mots dans le
projet de loi pour ce faire.
M. Léger: II n'y a aucun article qui affirme cela. Ce
n'est qu'une promesse, une bonne intention pieuse. Si on veut réellement
que la population sente que le changement de direction qu'on veut donner
à la construction des Jeux olympiques est réellement
sérieuse, je pense que cet amendement ferait voir à la population
l'intention claire et nette que le gouvernement peut le faire. Je donne un
exemple: Quand nous avons discuté le projet de loi no 22, il y avait un
petit mot qui disait que le français était la seule langue
officielle. Nous avons discuté pendant des journées pour le mot
"seule". Et le gouvernement essayait de dire: Cela veut dire la même
chose, et il a toujours refusé de le mettre. Mais la population sait,
aujourd'hui, que le mot "seule" était très important, puisque
cela ne veut pas dire la même chose du tout et qu'il y a des juristes qui
contestent l'affirmation que c'est la seule langue officielle. M. le
Président, je pense que, si le ministre dit que c'est son intention,
l'intention du gouvernement, il devrait n'avoir aucune objection à
inclure cet amendement à l'article 13.
M. Hardy: M. le Président, il ne faudrait quand même
pas confondre les choses. Un texte de loi, c'est un texte de loi. Il y a des
principes élémentaires qui gouvernent la rédaction d'un
texte législatif et un de ces principes, entre autres, c'est que le
législateur ne doit jamais parler inutilement, pour ne rien dire.
Il est évident, comme l'a rappelé tantôt le ministre
des Affaires municipales, que toute l'économie générale de
cette loi, tous les articles ont comme objectif d'accélérer le
processus...
M. Léger: Cela dépend de l'article où c'est
inscrit.
M. Hardy: Ecoutez donc une minute.
M. Léger: II n'y a aucun article qui indique cela.
M. Hardy: Ecoutez donc un instant, on vous écoute,
même si on a de la difficulté à vous comprendre.
Ecoutez-nous donc!
M. Léger: Si on est bouché, ce n'est pas notre
faute.
M. Houde (Fabre): Cela réglerait son amendement.
M. Hardy: Toute l'économie de la loi a pour objectif
d'accélérer le processus dans la réalisation des travaux
et de réaliser des économies. Il n'y a aucune loi qui peut dire
au gouvernement... Si on adoptait votre amendement, cela implique- rait que,
dans toute loi où on ne dirait pas qu'on doit réaliser le tout
avec le plus d'économie, cela voudrait dire qu'on a la liberté de
dépenser le plus possible.
M. Léger: Si vous ne voulez que
l'échéancier, il se peut que vous soyiez obligés de faire
plus de dépenses pour arriver à temps. Ce ne serait pas dans les
objectifs de la loi.
M. Hardy: Aussi incohérent et illogique que cela peut
être, il est évident que tout gouvernement quel qu'il soit, un de
ses objectifs c'est de réaliser des choses à des coûts
moindres, c'est l'engagement que l'on prend.
M. le Président, je pense que ce serait introduire dans cette
loi, encore une fois, une chose inutile. Il n'y a aucune conséquence.
C'est ce que je voulais dire tantôt, en commençant mes remarques,
c'est qu'il faut faire une distinction entre une pièce
législative, et une pièce juridique et un document politique. Ce
que vous venez de dire on peut très bien le dire dans un discours qui
accompagne la présentation d'une loi, mais on ne peut pas écrire
cela dans une loi, cela va à rencontre des principes les plus
élémentaires de la technique législative.
M. Charron: L'amendement présenté par le
député de Lafontaine n'est pas inutile et ajoute une
précision que n'a pas le texte de loi actuel. Ou si je recherche la
précision du texte de loi actuel, cela n'implique pas du tout
l'amendement du député de Lafontaine.
Prenez l'article 13. La Régie a pour objet de réaliser la
construction, l'aménagement et l'exploitation des installations
mobilières et immobilières prévues pour les Jeux de la
XXIe Olympiade.
Quelles sont les installations olympiques prévues pour la XXIe
Olympiade. C'est le stade avec un mât, un parachute, un funiculaire, des
pistes de danse, des piscines de toutes les longueurs telles qu'elles ont
été expliquées ici.
C'est cette même commission qui a été saisie, en
janvier et en juillet dernier, que les installations prévues, et,
jusqu'à nouvel ordre, les installations prévues sont celles que
nous nous sommes résignés à accepter lorsque nous avons vu
qu'il était trop tard pour avoir une solution de rechange, en janvier
dernier, ce sont toujours ces installations.
Ce que nous sommes en train de dire, c'est que la régie aura pour
objet de réaliser la construction du stade tel qu'il nous a
été présenté en maquette, tel qu'il nous a
été défini, du mât, du parachute, des funiculaires,
des pistes d'athlétisme alentour du stade, de l'aménagement
extérieur alentour du stade, du vélodrome, de
l'aménagement et de l'exploitation tels qu'ils ont été
prévus. La commission parlementaire a été prévenue
de façon insatisfaisante, j'en conviens, qu'il existe déjà
des prévisions le mot "prévues" nous y ramène dans
sa racine quant à l'aménagement et l'exploitation
ultérieure de ces installations olympiques.
Autrement dit, si nous devions adopter l'arti-
cle 13 tel qu'il est actuellement, nous dirions à la
régie: Vous faites le projet que la ville de Montréal nous a
présenté, aussi fou et aussi dispendieux qu'il était; la
tâche, par l'article 13, de la régie, est de réaliser les
installations olympiques prévues. A ce moment-là, nous n'aurions
atteint rien de plus. La dépense serait faite par le gouvernement du
Québec au lieu des autorités municipales de la ville de
Montréal, mais le coût du stade, l'utilisation du stade et des
installations olympiques demeureraient les mêmes.
Ce qu'il est important de dire c'est ce qu'affirme avec plus de
précision l'amendement présenté par le
député de Lafontaine c'est que, bien sûr, il faut
réaliser ces installations mobilières pour la tenue de la XXIe
Olympiade, mais la différence, cette fois c'est ce que devrait
apporter de nouveau la création d'une régie et la loi que nous
nous apprêtons à adopter dans la poursuite de la
construction des installations olympiques sera que la régie, elle, aura
pour devoir de prendre toutes les mesures requises pour en réduire le
plus possible le coût total, ce qui autorisera par le fait même la
régie, au moment où elle le décidera, d'abandonner, si
c'est son choix elle aura à le justifier devant la commission
parlementaire ici, tôt ou tard le projet de mât,
d'abandonner le projet de parachute, d'abandonner, par définition, le
projet de funiculaire ou tout autre projet d'aménagement qui pouvait
être contenu dans les installations prévues. Les installations
prévues dont nous parlons sont celles qui ont été soumises
à cette commission mandatée par l'Assemblée nationale pour
s'informer des installations prévues.
Si, en vertu d'un amendement qui aurait été inclus
à la loi à cause du devoir que nous voulons voir incomber
à la régie d'apporter des coupures dans le coût total, elle
nous dit: En fonction du devoir que vous m'avez confié, nous avons cru
essentiel de couper ici ou couper là telle ou telle dépense qui
nous apparaissait inutile, elle rendra compte ainsi du devoir que nous lui
aurons donné lors de la présentation de ce projet de loi.
M. Goldbloom: M. le Président, le gouvernement a eu la
même préoccupation que les députés de Lafontaine et
Jacques-Cartier, je m'excuse
Saint-Jacques. Je m'excuse très humblement auprès de mon
collègue de Jacques-Cartier.
Nous nous sommes demandé, et nous avons consulté nos
conseillers juridiques à ce sujet, si la phraséologie nous
obligerait, justement, à compléter tout ce qui a
été conçu par les autoriés montréalaises.
Nous sommes venus à la conclusion que non, que l'article n'est pas
restrictif dans ce sens, dans sa rédaction actuelle.
Je soumets respectueusement, M. le Président, que l'argumentation
de l'honorable député de Saint-Jacques, donc la nature même
de l'amendement proposé par le député de Lafontaine,
manque de logique. Le député de Saint-Jacques fonde son
argementation sur le mot "prévues" et il dit, parce que le mot
"prévues" y paraît, la régie sera tenue de tout
réaliser; le député de Lafontaine dit: Laissons là
le mot "prévues", mais ajoutons une exhortation à être
parcimonieux dans la réalisation de tout cela. L'amendement ne change
absolument rien au mot "prévues" et donc, ne fait pas tomber l'objection
du député de Saint-Jacques.
Nous avons examiné cette objection et nous sommes venus à
la conclusion que le fait d'écrire "prévues" pour la tenue des
jeux nous permet parfaitement, permet parfaitement à la régie
d'effectuer des coupures. Justement, en coupant, elle éliminerait des
éléments qui ne seraient pas nécessaires pour la tenue des
jeux.
M. Léger: M. le Président, il est une heure. Il
faudrait peut-être prendre l'heure du dîner pour penser
sérieusement aux avantages de cet amendement.
M. Lalonde: Peut-être que les députés de
l'Opposition officielle pourraient digérer les premiers mots de
l'article 15, qui règlent le problème, à mon sens. Le mot
"prévues" c'est pour empêcher la régie de construire autre
chose que des installations olympiques.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, la commission
suspend ses travaux jusqu'à prochain ordre de l'Assemblée.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
Reprise de la séance à 16 h 20
M. Gratton (président de commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales reprend ses travaux. Les membres
de la commission pour cette séance seront MM. Charron, Bédard
(Montmorency), Bellemare (Johnson), Bellemare (Rosemont), Caron, Hardy,
Malépart, Saint-Germain, Lalonde, Goldbloom, Leduc, Léger,
Malouin, Houde (Fabre) et Samson.
Au moment de l'ajournement ce matin, nous en étions à
discuter un amendement proposé par l'honorable député de
Lafontaine à l'article 12.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: Avant de revenir à l'étude de cet
amendement proposé, je voudrais faire part aux membres de la commission
d'une situation imprévue qui se produit.
Il y a un groupe de conseillers municipaux de la ville de
Montréal qui est arrivé ici et qui demande de se faire entendre
pendant une très brève période qu'ils fixent à
à peu près une minute.
M. Bellemare (Johnson): Combien? M. Goldbloom: Une
minute.
M. Bellemare (Johnson): Une minute, cela ne se peut pas. Ce doit
être quelques minutes.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Goldbloom: M. le Président, je rapporte ce qui m'a
été demandé. La demande a été
formulée de cette façon. Je la transmets aux membres de la
commission et j'espère que je pourrai terminer, M. le
Président.
J'ai répondu que notre temps de débat est limité et
que je ne pourrais prendre sur moi-même la responsabilité de dire
que les membres de la commission, dans leur ensemble, accepteraient de se
départir d'une minute ou de quelques minutes du temps limité
à leur disposition pour entendre d'autres personnes.
Je ne voudrais donc pas tout simplement dire oui ou non, n'étant
qu'un membre de la commission, même si je suis le ministre. J'aimerais
que, dans quelques secondes, chaque membre se prononce là-dessus, s'il
préfère entendre ceux qui sont venus et je pense que, pour la
bonne intelligence de la situation de la part des membres de la commission, je
devrais identifier les personnes qui sont venues comme étant du
côté de l'opposition, à l'hôtel de ville de
Montréal. Ce n'est pas l'administration elle-même qui vient, ni
des fonctionnaires.
M. Léger: M. le Président, je pense que le groupe
qui représente l'opposition, à Montréal, s'il a
manifesté le désir et s'il a pris la peine de descendre ici,
c'est parce qu'il a intérêt à la situation de la ville de
Montréal. Moi, personnellement, je trouve que, s'il ne demande que
quelques minutes et même une minute, il serait normal qu'on lui donne
l'occasion de s'exprimer. Pour permettre de ne pas perdre trop de temps, je
n'irai pas plus loin. Je suis d'accord que les représentants du RCM
expriment leur point de vue sur le projet de loi qui concerne
Montréal.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Verdun, suivi du député de Johnson.
M. Caron: M. le Président, je donne mon consentement pour
les ententes. C'est tout à fait normal que, pour des gens qui partent de
Montréal pour venir ici, à Québec, on prenne, je ne dirais
pas une minute, mais quelques minutes pour les entendre.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): II est tellement agréable un jour
d'avoir raison publiquement que je pense qu'on devrait leur donner au moins
cette jouissance de dire ce qu'ils ont prêché dans un
désert où souvent il y avait des gens à qui on parlait
comme des sourds.
Aujourd'hui, ils sont venus, M. le Président. L'honorable
ministre a exposé des raisons, et surtout, je pense que quelques minutes
ne seraient pas de trop. Si j'ai interrompu le ministre tout à l'heure,
c'est que j'étais surpris. La longueur d'une minute, pour moi, en
Chambre, en tout cas, je pense que c'est un instant. Qu'on soit assez
généreux pour qu'au moins ces gens nous disent un peu leur
impression. Cela ne gâtera pas le projet.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Rosemont.
M. Bellemare (Rosemont): Si vous me permettez, sur une question
de privilège, M. le Président, je voudrais m'excuser de ne pas
avoir été présent, ce matin, à cette commission.
Malheureusement, j'avais des engagements antérieurs. Par contre, je
suis, avec les honorables collègues, totalement d'accord qu'on entende
et qu'on écoute les gens du RCM. Je demande à mes
collègues du parti ministériel de bien vouloir accepter cette
décision.
Le Président (M. Gratton): Je pense que la commission
donne son consentement. J'inviterais les gens du RCM à prendre place.
Ils le sont déjà. Si vous voulez bien vous identifier tous et
chacun et prendre note des remarques du ministre, suivant lesquelles nous
sommes limités dans le temps et que nous devrons nécessairement
limiter votre intervention.
Rassemblement des citoyens de Montréal
M. Cliche (Paul): M. le Président, et messieurs les
membres de la commission, mon nom est Paul Cliche, conseiller municipal de
Saint-Jacques. Je vous présente Mme Ginette Kirouac, conseiller
municipal de Notre-Dame-de-Grâce...
Mme Daviau-Bergeron: Thérèse Daviau-Bergeron,
Saint-Michel.
M. Cliche: Et Phydime Tremblay, conseiller municipal de
Saint-Luc. Nous sommes venus ici représenter le parti de l'opposition
officielle au conseil municipal de Montréal parce qu'en tant
qu'opposition représentant 44% de l'électorat montréalais
l'an dernier, nous estimons que nous n'avons pas été
informés suffisamment sur le dossier des Jeux olympiques jusqu'ici, et
surtout que nous n'avons pas participé aux consultations. Nous n'avons
pas suffisamment d'informations car nous n'avons pas participé aux
consultations qui ont amené la présentation du présent
projet de loi.
Je voudrais vous lire la teneur d'un télégramme que notre
caucus de conseillers a fait parvenir hier au premier ministre, M. Bourassa,
avec copie au ministre des Affaires municipales, M. Goldbloom, ainsi qu'au chef
de l'Opposition, M. Jacques-Yvan Morin. Cela va vous donner le contenu de notre
demande. "Nous tenons à manifester notre inquiétude à
l'égard de certains aspects de votre projet de loi créant la
Régie des installations olympiques. Ce projet de loi comporte des
conséquences extrêmement graves pour l'avenir de Montréal.
Il met en jeu le fonctionnement général de la ville et sa
capacité d'assurer des services adéquats à la population
en obligeant la ville de Montréal à assumer seule une dette
additionnelle d'approximativement, d'après les informations que nous
avons, $300 millions, qui s'ajoutera aux $650 millions de la dette
déjà existante. Les effets de ceci sur le taux de taxation
à Montréal et sur la part de son budget qui devra être
consacrée aux frais de financement sont énormes. Nous demandons
de reporter de quelques jours l'adoption en troisième lecture de votre
projet de loi afin de permettre à la population de Montréal,
à son conseil municipal ainsi qu'aux députés de la
région d'en étudier les implications réelles, d'en
discuter intelligemment et, possiblement, d'y proposer des amendements. "Nous
croyons qu'une loi d'une telle importance pour l'avenir de la situation
financière de la métropole du Québec devrait être
débattue de la manière la plus rationnelle et complète
possible et non pas être adoptée à la vapeur comme on le
fait présentement". C'était signé du nom des membres du
comité des Jeux olympiques du caucus RCM. Or, hier, nous avons
également présenté une requête des 17 conseillers du
RCM à l'administration, au comité exécutif de la ville de
Montréal lui demandant de convoquer d'urgence une assemblée
spéciale sur ce sujet.
Nous croyons, sans formuler d'aucune façon, sans dicter l'emploi
du temps ni de la commission, ni de l'administration de la ville de
Montréal, que cette assemblée pourrait avoir fort bien lieu, en
respectant les délais de la charte, lundi, durant la journée, et
que nous pourrions revenir, suffisamment informés, avec des positions
très précises mardi matin, devant votre commission, qui pourra,
par la suite, continuer ses travaux. C'est la teneur de notre demande.
M. Bellemare (Rosemont): Pourrait-on avoir une copie du
télégramme qu'on a fait parvenir?
Le Président (M. Gratton): Je suppose qu'on pourrait en
faire faire une photocopie.
M. Cliche: Oui. Je me suis informé au bureau du ministre,
qui l'a reçu ce matin, d'après sa secrétaire. J'ai
l'original ici. Je pourrai en faire faire des photocopies.
M. Goldbloom: M. le Président, effectivement, j'ai vu le
télégramme, tout à l'heure, quand j'ai fait escale
à mon bureau. Je ne l'avais pas vu avant la fin de la séance de
ce matin.
Je dois vous faire remarquer, M. le Président, et je dois faire
remarquer à ceux qui sont venus formuler cette demande que cette
commission parlementaire siège en vertu d'un ordre de l'Assemblée
nationale et ne peut modifier cet ordre. Seule, la Chambre, elle-même,
peut modifier cet ordre. Nous sommes donc obligés de compléter
notre discussion, dont la durée maximale est de cinq heures, et,
ensuite, faire rapport à la Chambre.
Je crois bien que les conseillers municipaux ici présents
s'attendent à ce que le gouvernement, ayant obtenu de l'Assemblée
nationale, l'adoption d'une motion spéciale permettant cette discussion
urgente, ne reviendra pas facilement sur cette décision.
Nous sommes convaincus qu'il y a un besoin urgent d'action, et d'une
action différente de celle qui a été poursuivie
jusqu'à maintenant, d'une volonté décisionnelle
différente de celle qui a présidé jusqu'à
maintenant à la poursuite des travaux au parc olympique. Je comprends
facilement l'inquiétude des conseillers municipaux quant à la
situation imposée à la ville de Montréal par les
dépenses considérables qui sont nécessaires pour la
réalisation des jeux. Cela n'est pas, cependant, une situation nouvelle,
et c'est plutôt le cheminement critique sur le chantier qui a
amené le gouvernement à vouloir intervenir de la façon que
l'on connaît.
Je voudrais dire ceci: Le projet de loi semble donner lieu à tout
un éventail d'interprétations quant à la
responsabilité financière. Un membre de la commission, ce matin,
a exprimé l'avis que l'interprétation à donner au projet
de loi est que le gouvernement assumera lui-même la totalité du
déficit et qu'il ne resterait rien pour Montréal.
Nous n'avons pas, à ce moment, répondu à cette
prétention, à cette interprétation donnée par le
député d'Outremont. En ce moment, nous avons une
inquiétude qui est exprimée dans l'autre sens,
que la partie de cet écart entre un revenu et une dépense
qui resterait sur les épaules des contribuables de Montréal
serait trop grande.
Je pense que nous avons devant nous l'éventail complet de
possibilités, de $0 jusqu'à $600 millions, et le gouvernement
et cela a été dit à cette table
successivement, année après année, ayant donné de
l'aide à la ville de Montréal et ayant donné de l'aide
à la Communauté urbaine de Montréal, dont la ville paie
à peu près les trois cinquièmes des coûts,
reconnaît qu'il y a des limites raisonnables quant à ce que
peuvent et doivent assumer les contribuables.
Je dois cependant rappeler à tous les intéressés
que nous faisons face a une situation qui a été
créée par une initiative et cette initiative a été
prise par l'administration municipale de la ville de Montréal et cette
administration municipale a été choisie par les électeurs
de cette ville.
Or, la situation qui est devant le gouvernement est une situation qu'il
doit prendre en main et il entend combler le vide décisionnel qui existe
présentement et qui existera tant et aussi longtemps que la loi n'aura
pas été adoptée et, ensuite, passer à l'action.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je voudrais d'abord dire
que nous sommes devant un ordre de la Chambre et que nous avons combattu cet
ordre de la Chambre pour justement empêcher qu'on suspende les
règles normales, habituelles, de l'adoption d'un projet de loi.
Nous pensons que ce ne sont pas trois ou quatre jours pour adopter un
projet de loi qui auraient été réellement
désastreux, surtout quand on a un projet qui coûtera $1 milliard,
on s'est opposé à ce que l'on discute de cela à la vitesse
et à la vapeur.
Nous avions derrière nos affirmations l'intention de prouver que
tout doit être mis en évidence et que la population doit
être au courant des dossiers dans leur entier.
Je dois d'abord féliciter le représentant du RCM d'avoir
réellement pris l'intérêt des citoyens de Montréal
et d'être venu à cette table aujourd'hui rencontrer la commission
parlementaire, puisque le projet de loi touche justement les électeurs
des représentants ici présents. Nous aurions aimé voir
aussi M. Drapeau ou les autres représentants envoyés par
l'administration en place à Montréal, mais nous ne les avons pas
vus. C'est tout à l'honneur de l'opposition à Montréal de
s'être déplacée pour être entendue.
Je comprends, M. le Président, les problèmes auxquels la
ville aura à faire face. D'après le télégramme qui
nous est donné, les sommes d'argents et les dettes devant lesquelles la
ville de Montréal se trouve placée inquiètent les
représentants du RCM, cela inquiète même les
représentants de l'Opposition officielle à l'Assemblée
nationale, cela inquiète les Québécois et les
Montréalais actuellement. On sait qu'il y a des em- prunts à
court terme que la ville devra renouveler, que ce projet de loi ne
prévoit pas. Toutes ces choses nous font regretter d'être soumis
à cet ordre de la Chambre qui nous oblige à terminer la
commission parlementaire en dedans de cinq heures. Il nous reste à peine
une heure et demie pour continuer à étudier ce projet de loi.
Alors, j'émets le voeux que nous puissions continuer ce projet de loi
jusqu'à mardi, mais je ne puis pas faire de motion comme telle, je suis
moi-même limité à cette motion que nous avons combattue en
Chambre, mais vu le nombre de députés au pouvoir, nous n'avons pu
faire voter nos vues. C'est avec regret, je pense, que nous ne pourrons pas
attendre jusqu'à mardi pour obtenir les renseignements
nécessaires dont ils ont besoin, M. le Président. On voit, par
leur présence, l'importance de cette mauvaise décision d'avoir
voulu faire étudier ce projet de loi à la vapeur, alors qu'il y a
beaucoup de renseignements que les citoyens ont besoin de connaître et
que nous n'avons pas actuellement.
Le Président (M. Gratton): L'honorable Solliciteur
général.
M. Lalonde: M. le Président, seulement quelques mots pour
remercier les conseillers de l'intérêt qu'ils portent à la
chose de Montréal et aussi, toutefois, peut-être pour les rassurer
dans le même sens que le ministre des Affaires municipales l'a fait,
à savoir que le projet de loi ne cristallise d'aucune façon les
responsabilités financières soit de la ville de Montréal,
soit du gouvernement.
La loi met en place une structure qui va permettre, soit des
négociations, des échanges de vues et toutes sortes de
dispositions qui pourront être prises de façon que la
responsabilité financière que la ville retiendra, comme le
premier ministre l'a indiqué dans une déclaration, qu'il serait
raisonnable que les Montréalais en assument une partie sans
déterminer ce qu'elle sera; ce sont des décisions qui pourront
être prises plus tard et qui ne seront pas préjugées par
l'adoption de cette loi. Je pense que cette question reste ouverte et qu'on
pourrait procéder, à la commission parlementaire, à
l'étude des autres articles.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que nous sommes
maintenant prêts à entreprendre l'article 12?
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, j'aurais quelque
chose...
Le Président (M. Gratton): J'avais indiqué que je
reconnaissais le député de Jacques-Cartier et j'inviterais les
membres de la commission à faire leurs interventions brèves s'il
s'agit d'intervention du RCM puisque...
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, c'est dans cet
ordre.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Jacques-Cartier, le député de Rosemont.
M. Saint-Germain: J'aimerais dire, M. le Président, que ce
projet de loi est amené d'une façon précipitée
à l'Assemblée nationale et est aussi étudié d'une
façon précipitée. Mais, si le gouvernement en a
décidé ainsi, ce n'est pas sur une question de principe, c'est
que cette précipitation est dictée par le peu de temps qui reste
pour terminer les constructions nécessaires à la tenue des jeux
et aussi par le fait que les prix semblent devenus absolument
incontrôlables et qu'on croit, par la régie, qu'on peut tout de
même en abaisser les coûts d'une façon sensible.
Comment connaître tous les facteurs, toute la comptabilité,
les détails comptables...
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse, si le
député de Jacques-Cartier me permet, je suis sûr qu'il ne
s'apprête pas à revenir au principe du projet de loi, nous avons
un mandat clair et c'est à la commission de discuter le projet de loi
article par article. Vous-même avez souligné dans votre
première phrase que nous devons procéder avec
célérité puisqu'il nous reste à peine une heure
trente minutes de débat selon l'ordre de l'Assemblée. Pourrais-je
inviter le député de Jacques-Cartier à se limiter à
la présence du RCM? On avait demandé que ce soit aussi bref que
possible. Nous avons déjà passé quinze minutes sur le
sujet et je voudrais bien, si cela est possible et si la commission le permet,
que nous revenions à l'étude, article par article, du projet de
loi.
M. Saint-Germain: Je veux bien être court, M. le
Président, mais vous avez tout de même suspendu l'étude du
projet article par article. Je voulais simplement émettre une opinion
sur la demande de l'Opposition au conseil de ville de Montréal,
actuellement, pour lui dire que je m'opposerais personnellement à ce que
l'étude du projet soit retardée. Je représente, comme vous
le savez, la banlieue. Malheureusement et traditionnellement, lorsque la ville
de Montréal est aux prises avec des difficultés
financières insurmontables, nous avons appris, avec les années,
que les banlieusards sont toujours appelés à soutenir
Montréal et à partager avec Montréal les problèmes
financiers que l'administration de Montréal s'est donnés.
Cette prise en main par le gouvernement est certainement une protection
pour les citoyens de banlieue déjà surtaxés et,
premièrement, c'est avec plaisir que j'accepte le projet de loi.
Deuxièmement, je ne voudrais pas que l'étude en soit
retardée, parce que chaque journée a son importance et chaque
journée compte. C'est l'opinion que je voulais vous donner, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Rosemont.
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, concernant le
télégramme que nous avons reçu, qui a été
adressé au ministre et au premier ministre, on dit ce qui suit: "Nous
demandons de reporter de quelques jours l'adoption en troisième lec-
ture de votre projet de loi afin de permettre à la population de
Montréal et à son conseil municipal, ainsi qu'aux
députés de la région, d'en étudier les implications
réelles, d'en discuter intelligemment et, possiblement, d'y proposer des
amendements." Je voudrais savoir, M. le Président, de la part du
représentant du RCM, parce que mon attitude est mitigée devant
l'étude rapide de ce projet de loi, s'il peut me dire ce qu'il entend
proposer comme amendements.
M. Cliche: M. le Président, si vous me permettez, c'est
précisément après quelques jours d'étude, et
surtout après une assemblée spéciale du conseil municipal
durant laquelle nous aurions interrogé de façon
détaillée l'administration Drapeau que nous pourrions vraiment
venir ici vous proposer possiblement des amendements concernant surtout les
implications financières du projet de loi.
Présentement, en tant que représentants du RCM, nous
n'avons que le mandat de demander à la commission de reporter
l'étude si c'est possible. Apparemment ce n'est possible. Nous n'avons
que ce mandat. Nous n'avons pas de mandat pour faire des propositions
précises parce que, de façon évidente, nous n'avons pas eu
le temps d'étudier le projet de loi suffisamment et nous n'avons pas
toutes les informations sur le dossier et sur les consultations qui ont eu lieu
avec l'administration de Montréal, pour proposer des amendements qui
pourraient se tenir.
C'est d'ailleurs pour cela que nous avons demandé à
l'administration, hier, de convoquer d'urgence une assemblée
spéciale du conseil municipal, parce que vous savez que là-bas,
à Montréal, l'administration est très avare de
renseignements qu'elle fournit à l'opposition.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Bellemare (Rosemont): Sans vouloir m'immiscer dans le caucus
du RCM, je vais reposer ma question. Je demande aux représentants du RCM
si c'est possible si ce n'est pas possible, ne nous le dites pas
quels seraient vos amendements?
M. Lalonde: II vient de le dire.
M. Bellemare (Rosemont): C'est ce que je veux savoir.
Mme Kirouac: On peut parler d'implication économique.
D'amendements, à ce moment-ci, nous ne sommes pas mandatés pour
parler implicitement d'amendements; mais ce qu'on peut dire, par exemple, c'est
qu'on dit, par des chiffres, que la dette de Montréal est de $650
millions et qu'on ajoute une autre dette de $365 millions.
On parle d'un chiffre de $1,015 milliards.
M. Bellemare (Rosemont): Etes-vous en train de me dire que vous
n'avez pas de solution de rechange?
M. Léger: M. le Président...
Mme Kirouac: Sans convocation par l'administration, sans en
parler à l'administration, non, parce que, même si nous sommes
dans l'opposition, à Montréal, nous travaillons tous
expressément pour les Montréalais. Je l'espère.
Une Voix:...
Mme Kirouac: C'est cela l'urgence de convoquer une
assemblée du conseil municipal à ce moment-ci.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Lafontaine, suivi du ministre des Affaires
municipales.
M. Léger: ... c'est simplement une question que je me
pose. Etant donné les arguments du gouvernement qui voulaient que la
régie soit en fonction le plus tôt possible, serait-il possible
que certains articles soient suspendus en tant qu'application, mais que le
reste du projet soit adopté de façon que la régie puisse
se mettre en fonction immédiatement et que certains articles
d'implication particulièrement précise au niveau financier
puissent être suspendus jusqu'à mardi ou mercredi? Est-ce
possible? Cela permettrait au RCM de revenir après une réunion du
conseil de ville avec peut-être des façons d'amender les articles
qu'on aurait suspendus. C'est une question que je pose comme cela, si c'est
possible.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que la
réponse est simple la réponse doit être "non"; tel n'est
pas dans l'esprit des instructions données à cette commission par
la Chambre et tel n'est pas dans les intentions du gouvernement.
Cependant, je voudrais souligner que je n'ai pas l'intention
d'être cachotier en ce qui concerne des renseignements et je voudrais
souligner aussi que des lois peuvent être amendées
ultérieurement s'il y a des raisons valables de le faire. Plutôt
que de prendre une décision soudaine qui pourrait chambarder
l'économie de la loi et contraindre...
M. Charron: C'est dans la loi 81, exactement.
M. Goldbloom: ... l'action de la régie, je pense que nous
devons prendre une attitude un peu différente.
M. le Président, je me rappelle que, quand nous avons
siégé ici, en janvier et, de nouveau, en juillet, nous avons, les
deux fois, prolongé considérablement les séances de la
commission. A chaque fois, nous avons dit: Quelques jours de plus ne changeront
rien. Aujourd'hui, nous nous trouvons devant un cheminement critique qui est en
danger. Devant ce danger, je pense que nous n'avons pas le pouvoir moral de
dire que nous pouvons prendre même une journée de plus. Il faudra
que la régie passe à l'action.
S'il y a des difficultés qui découlent de l'application de
cette loi, quant à la situation financière de la ville de
Montréal, je n'y suis pas indifférent, nous reviendrons et nous
en parlerons.
M. Léger: M. le Président, le ministre vient de
donner deux arguments. Quant à la deuxième, je suis obligé
de m'y soumettre, puisque vous avez la majorité. Si vous n'avez pas
l'intention de suspendre des articles, c'est une décision
gouvernementale. Quant à la première, nous avons un ordre de la
Chambre qui nous dit que le comité plénier se termine
après cinq heures, qu'on ait adopté les articles ou non. Ce n'est
pas la même chose.
S'il y avait certains articles de suspendus, ils pourraient être
repris à l'occasion du rapport en Chambre et avant la troisième
lecture.
M. Hardy: M. le Président, sur le plan de la
procédure...
Le Président (M. Gratton): Messieurs...
M. Hardy: Juste un mot. Sur le plan du règlement on ne
peut pas faire cela. Dès que la période de temps allouée
à la commission pour étudier le projet de loi sera
terminé, tout le projet de loi sera adopté par la commission. On
ne peut pas laisser en suspens un, deux ou trois articles.
M. Léger: Les amendements, à l'occasion du
rapport.
M. Hardy: C'est-à-dire oui, à l'occasion du
rapport, on peut faire des amendements à la loi telle qu'elle aurait
été adoptée par la commission.
M. Léger: Donc, c'est peut-être une réponse
pour le RCM qui... Le rapport, s'il est adopté...
M. Hardy: Cela dépend quand le rapport aura lieu mais il
est évident qu'au moment de la troisième lecture, nous pouvons
faire des amendements à la loi telle qu'elle aurait été
adoptée par la commission.
M. Charron: C'est simple de savoir quand le rapport aura lieu. Le
rapport aura lieu quand cela va faire cinq heures qu'on va être ici,
exactement. C'est ce que vous avez décidé hier. On devait
étudier toute une loi qui impliquait l'avenir financier de la ville de
Montréal, en cinq heures.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, je pense que ceci
met fin à la partie des audiences. Je permettrai à madame la
conseillère de faire une dernière intervention avant que nous ne
retournions à l'étude article par article.
Mme Daviau-Bergeron: D'accord, je vais conclure. D'abord,
j'aimerais remercier les membres de la commission qui nous ont donné
l'occasion de pouvoir exprimer nos demandes auprès du gouvernement.
Nous croyons qu'il aurait été très important,
effectivement, que M. Denis soit présent à cette
commission qui, selon nous, est très courte, cinq heures. De
là l'importance pour nous d'avoir une assemblée du conseil de
ville afin de pouvoir clarifier la responsabilité financière qui,
même selon les dires de M. Goldbloom, n'est pas claire pour les membres
de la commission actuellement. J'imagine ce que cela peut être pour les
citoyens montréalais.
Alors, nous allons effectivement continuer à tâcher
d'obtenir cette assemblée spéciale du conseil municipal afin
d'obtenir de M. Denis les incidences, l'impact de cette régie, et de
cette loi finalement, sur la condition financière de la ville de
Montréal et aussi afin de s'assurer que les pouvoirs de la ville de
Montréal ne seront pas non plus limités ou qu'on
n'enlèvera pas partiellement de pouvoirs à la ville de
Montréal, mais que, bel et bien, ces pouvoirs pourront être
conservés intacts tels qu'ils l'ont toujours été depuis
très longtemps.
Je remercie les membres de la commission encore une fois. J'ai
l'impression qu'on se reverra sûrement prochainement.
Motion de report à une semaine
M. Léger: M. le Président, avant de conclure, je
voudrais faire une motion. Je propose que la commission fasse un rapport
spécial intérimaire, recommandant que l'étude en
commission du projet de loi no 81 soit reportée à la semaine
prochaine. A l'occasion d'une commission permanente de l'Assemblée
nationale, le mercredi 10 juillet 1974, je cite, à la page B-5125,
l'argumentation suivante, et c'est le président de l'Assemblée
nationale qui disait: "J'en viens à la conclusion que la commission a ce
pouvoir incontesté de faire un rapport spécial à son
mandat qui est à l'Assemblée nationale je cite
textuellement l'article 407 de l'ancien règlement "sur toute
matière qu'elle juge à propos de porter à la connaissance
de la Chambre."
M. le Président, c'est un précédent qui a
déjà eu lieu. Aujourd'hui, cela nous permettrait de faire un
rapport intérimaire spécial au président de la Chambre qui
pourrait reporter à la semaine prochaine la continuation des heures
qu'il nous reste pour discuter du projet de loi.
M. Hardy: M. le Président, sur la question de
règlement, très brièvement. Il faudrait quand même
que le député de Lafontaine tienne compte, compare des choses qui
se comparent. Il s'agit de faits bien différents. Il s'agissait d'une
enquête, si je me souviens bien, une enquête que la commission de
l'Assemblée nationale avait eu mandat de faire. Il est évident
que le mandat, à ce moment, était beaucoup plus large et pouvait
donner lieu à un tel rapport. Mais, dans les circonstances actuelles, le
mandat est très circonscrit, très précis. Nous avons le
mandat d'étudier une loi, article par article.
M. le Président, je vous soumets très respectueusement que
je ne vois pas comment, dans le processus législatif prévu
à notre règlement, nous pourrions adopter, comment la motion du
député de
Lafontaine pourrait être déclarée recevable. Le cas
cité par le député de Lafontaine est exact, mais les
circonstances et la nature du mandat de la commission de l'Assemblée
nationale, à ce moment, et de la commission des affaires municipales
présentement sont des mandats totalement différents.
M. Léger: M. le Président, sur cette repartie ou
réponse du ministre des Communications...
M. Lalonde: Droit de réplique.
M. Léger: C'est parce qu'il a apporté un point de
règlement.
M. Hardy: II n'est pas déclaré recevable.
M. Léger: C'est un point de règlement.
Le Président (M. Gratton): Sur la recevabilité.
M. Léger: Ce sera sur le point de règlement, de la
recevabilité. Nous avons eu un mandat, un ordre de la Chambre
d'étudier le projet de Loi 81. Au bout de cinq heures de travaux, nous
devons faire un rapport à la Chambre. Les cinq heures, il n'est pas
nécessaire qu'elles soient faites consécutivement, puisque nous
arrêtons pour déjeuner. On peut suspendre ces travaux pour
n'importe quelle raison. Le reste des cinq heures pourrait avoir lieu la
semaine prochaine. Ce qu'on demande, c'est un ajournement temporaire,
spécial. C'est un pouvoir incontesté d'une commission...
M. Hardy: Absolument d'accord.
M. Léger:... parlementaire de faire un rapport
spécial de son mandat. L'Assemblée nationale nous a donné
un mandat. Nous avons le pouvoir, comme commission parlementaire...
M. Hardy: ... ajourner...
M. Léger: ... de la battre, si vous voulez, cette motion,
mais on a le pouvoir, la commission a le pouvoir incontesté de faire un
rapport spécial de son mandat à l'Assemblée nationale et,
comme président de l'Assemblée nationale disait, il citait
textuellement l'article 407 de l'ancien règlement: "Sur toute
matière qu'elle juge à propos de porter à la connaissance
de la Chambre." Cette matière, ce sont justement les implications
financières que va causer à la ville de Montréal le projet
de loi que nous étudions. Cela n'empêche pas, quand nous
reviendrons, si la motion est acceptée, de continuer le reste des cinq
heures que nous avons pour étudier ce projet de loi.
M. Hardy: A condition que nous fassions rapport
immédiatement.
M. Léger: Un rapport intérimaire,
spécial.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, je vou-
drais attirer l'attention de la commission sur le mandat, puisque la
commission doit nécessairement s'en tenir au mandat qu'elle a
reçu dans l'ordre de l'Assemblée.
Je note et je cite textuellement, en partie, la motion, qui dit ce qui
suit: "Que la commission des affaires municipales fasse rapport au plus tard
cinq heures après le début de ses travaux, et que les
règles s'appliquant au rapport soient les mêmes que celles
s'appliquant au rapport de la commission plénière". C'est donc
dire qu'avant de pouvoir faire rapport, nous devrons nous conformer aux
articles de notre règlement qui touchent du rapport d'une commission
plénière.
Je me réfère donc à l'article 157 de notre
règlement, qui dit, et je cite: "En commission plénière,
un député peut proposer de rapporter à l'Assemblée
que la commission n'a pas fini de délibérer et qu'elle demande la
permission de siéger à nouveau". C'est en partie l'article.
Je pense donc que la motion, telle que formulée par le
député de Lafontaine, a l'effet de suspendre l'étude de
certains articles, n'est pas rece-vable. Par contre, s'il devait faire une
motion pour faire un rapport intérimaire disant que la commission n'a
pas terminé et qu'elle demande de siéger à nouveau, je
devrais considérer cette motion re-cevable, et elle devrait, ensuite,
être soumise à l'alinéa 2 de l'article 157, qui dit, et je
cite: "Ces motions sont mises aux voix, sans amendement, et elles ne peuvent
être faites qu'une fois au cours d'une séance, sauf par un
ministre. Elles ne peuvent être débattues, sauf qu'un
représentant de chaque parti reconnu peut prononcer un discours de dix
minutes chacun à leur sujet."
M. Léger: M. le Président, elle se lirait comme
suit: "M. le Président, je propose que la commission parlementaire fasse
un rapport spécial et intérimaire, recommandant que
l'étude, en commission, du projet de loi no 81 soit reportée
à la semaine prochaine".
M. Bellemare (Johnson): M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Non, je pense que, sur la
recevabilité, je viens d'expliquer que la formulation devrait être
différente. La commission ne peut pas se prononcer quant au moment
où la commission devra siéger à nouveau. Le texte de la
motion ne peut dire que ce que le règlement permet, et que la commission
demande la permission de siéger à nouveau.
M. Charron: Voilà! C'est exact! M. Léger:
D'accord!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, si vous
permettez, sur un point de règlement, vous avez cité l'article
157, mais je ne sais pas, si vous lisiez, très attentivement, l'article
152 du règlement.
Il y a là aussi, je pense, M. le Président, un droit, un
privilège qui nous est accordé dans les commissions...
Le Président (M. Gratton): C'est à
l'Assemblée...
M. Bellemare (Johnson): A la suite d'une motion annoncée,
l'Assemblée peut étendre nos pouvoirs et nous permettre de
siéger. C'est bien important, M. le Président, parce que,
là, je suis d'accord avec l'idée du règlement et surtout
la motion que fait présentement le député de
Lafontaine.
A la suite d'une motion annoncée on peut l'annoncer
l'Assemblée, elle, peut, par des instructions spéciales,
étendre les pouvoirs de notre commission. A partir de là,
l'article 152, c'est le moyen que nous donne l'Assemblée nationale,
à savoir que, s'il y a des difficultés d'interprétation ou
de manque de temps à discuter, l'Assemblée nationale a
gardé, elle, dans son règlement, un proviso spécial, et ce
proviso, c'est justement cette porte qui nous permet d'appuyer
présentement la motion du député de Lafontaine. C'est
certain que cela a été prévu, parce qu'en vertu de notre
ancien règlement, que connaît bien le député de
Terrebonne, on avait le droit d'en appeler à la Chambre et
d'étendre notre pouvoir de discussion. Il y a des
précédents dans...
M. Hardy: D'accord!
M. Bellemare (Johnson):... les jugements qui ont
été rendus par les anciens Orateurs que je pourrais vous
produire, parce qu'on en a eu maintes occasions, et je dis que ceux qui ont
fait le règlement, forts de cette appui de l'article 447, je pense, au
juste...
M. Hardy: Etaient bien inspirés.
M. Bellemare (Johnson): ... étaient bien inspirés,
parce qu'ils donnaient à la commission, une échappatoire à
ce moment-là, à cause des effets imprévus, à cause
des circonstances imprévues qui peuvent se produire, ils ont dit ceci:
Nous allons mettre une échappatoire, et nous allons donner à une
commission élue le pouvoir d'étendre son temps, ses
délibérations à cause de certains critères qui
peuvent arriver. Dans le règlement, c'est le seul article, M. le
Président, où la commission élue peut obtenir un nouveau
pouvoir. A partir de ce fait, à cause des précédents
établis dans cette Chambre, puisqu'en vertu de l'article 3, et par le
règlement et par les traditions parlementaires et par les us et coutumes
qui ont été établis.
L'article 152 est formel, et je pense qu'en vertu de cet article, la
motion qu'a faite le député de Lafontaine est probablement le
moyen qui nous serait donné de demander à la Chambre
d'étendre notre... des instructions spéciales.
M. Hardy: Mais, si vous me le permettez, M. le
député de Johnson, à la condition de le faire, comme l'a
suggéré le président.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Hardy: Selon la formule de l'article 157.
M. Bellemare (Johnson): Je dis, par exemple, qu'on ne devrait pas
fermer la porte et qu'on a là l'article qui nous permet de circuler dans
un corridor très étroit; mais les législateurs ont voulu
nous le donner à cause de précédents établis en
vertu de 447, là où les jugements des Orateurs ont reconnu,
toujours, par des décisions que je pourrais vous citer que j'ai dans mes
anciens cahiers, mais qui ont donné la liberté à une
commission élue de pouvoir faire rapport d'après de nouvelles
instructions.
M. Hardy: Vous avez demandé un nouveau mandat.
M. Bellemare (Johnson): C'est pour cela qu'il est fait et c'est
justement l'idée qu'avait le député de Lafontaine, tout
à l'heure, de retourner à la Chambre et de dire: Ecoutez, il y a
des faits nouveaux.
M. Hardy: II avait une bonne idée, mais la mauvaise
formule.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): La formule n'était peut-être
pas tout à fait réglementaire. Je l'admets, mais j'admets,
cependant, que l'article 152 est le moyen de circuler dans ce corridor.
Le Président (M. Gratton): II me fait grandement plaisir
de donner complètement raison à l'argumentation du
député de Johnson. J'attends, par contre, que le
député de Lafontaine formule une motion que je pourrai accepter,
pour que nous la débattions.
M. Léger: Elle va se lire exactement comme l'article 157.
Je propose de rapporter à l'Assemblée nationale que la commission
n'a pas fini de délibérer et qu'elle demande la permission de
siéger à nouveau.
Le Président (M. Gratton): Alors qui défendra le
point de vue...
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais simplement suggérer au
député de Lafontaine de copier le règlement parce que cela
serait encore plus fort dans sa motion.
S'il copiait le règlement en disant "... que des instructions
spéciales nous soient données..." parce que c'est cela l'article
152. A partir de là, on est dans la légalité totale. Je
pense que l'expert en droit parlementaire pourrait nous donner raison.
M. Hardy: Je vous donne entièrement raison d'autant plus
que, comme expert, je pense que je m'incline devant vous.
M. Bellemare (Johnson): Oh! Oh! Oh!
Le Président (M. Gratton): Alors, en vertu de l'article
157 b), le débat sur cette motion sera limité à dix
minutes pour chaque parti.
M. Bellemare (Johnson): Vous devez admettre que j'ai fait un peu
de progrès depuis octobre 1974.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques sur la motion du député de Lafontaine.
M. Charron: M. le Président, j'admettrai bien
sincèrement que le fait de défendre cette motion et de proposer
cette motion peut constituer un véritable problème de conscience
pour un député de l'Opposition. Effectivement, si nous devions
nous rendre à un rejet de cette motion, par la majorité
ministérielle, tout ce temps que nous aurions mis à la
débattre, serait explicitement pris sur la limite de cinq heures que
nous avons, c'est-à-dire jusqu'à six heures ce soir pour
étudier ce projet de loi de cette façon.
Je pourrais donc m'inscrire en faux contre cette motion et plutôt
réclamer que nous tentions d'étudier le projet de loi, article
par article, pour le moment.
Mais j'appuie cette motion parce que la pratique de ce matin et la
pratique de cet après-midi nous a manifestement prouvé que la
Chambre s'est trompée lorsqu'elle nous a forcés d'étudier
ce projet de loi avec une implication aussi grande dans des limites comme nous
n'en avons jamais eu.
Plusieurs députés sont intervenus, hier soir ils
n'étaient pas tous Montréalais, mais les Montréalais, en
particulier pour admettre, unanimement, des deux côtés de
la Chambre, que la loi que nous discutions engageait notre ville et notre pays,
le Québec, pour beaucoup plus longtemps qu'une fin de semaine, ou qu'une
semaine, ou qu'une olympiade de deux semaines.
Chacun a convenu que le projet que nous discutions était
peut-être un des plus importants que cette Législature, depuis
octobre 1973, ait eu à étudier, et pourtant, jamais j'en
suis à ma sixième année dans cette Assemblée
nous n'avons eu à étudier un projet de loi avec une guillotine de
cinq heures pour passer à travers les implications de tous les
articles.
Je crois que la Chambre s'est trompée hier. Je crois que le
gouvernement, lorsqu'il a présenté cette motion, lorsqu'il a
voulu bousculer les travaux, n'a pas respecté, non seulement l'allure et
les travaux normaux de l'étude démocratique d'un projet de loi,
mais il s'est trouvé à impliquer, comme nous l'ont signalé
les membres du RCM qui sont venus nous rencontrer cet après-midi, pour
beaucoup plus longtemps qu'on ne le pense, l'avenir financier de
Montréal et des Montréalais.
C'est notre devoir maintenant de retourner à la Chambre, de
retourner devant nos collègues qui nous ont
délégués ici depuis ce matin et de dire
qu'honnêtement, nous ne pouvons effectuer notre travail en cinq heures
autant pour la tenue des Jeux olympiques et pour la création d'une
régie dont on soit assuré qu'elle corresponde aux objectifs que
nous voulons lui donner, autant pour cet aspect que pour simplement
étudier profondément tout ce que cette loi implique quant
à l'avenir
financier de la ville de Montréal, aux projets normaux d'une
métropole qui seront retardés. C'est un député
montréalais qui parle et il y a d'autres députés
montréalais qui peuvent parler également de cette façon.
Nous savons que la menace d'endettement de la ville de Montréal a
déjà produit des fruits négatifs quant à l'usine
d'épuration et à la prolongation du métro. Ce n'est pas
être mauvais devin que de dire que les limites et les coupures dans
d'autres projets légitimement attendus par les Montréalais seront
aussi éventuellement annoncés.
C'est notre devoir, comme députés montréalais,
comme députés membres de la commission, de retourner,
après l'adoption de cette motion, devant nos collègues de
l'Assemblée et de dire: Quelle que soit l'urgence que nous puissions
invoquer, nous ne pouvons pas honnêtement effectuer notre travail
à l'intérieur de cette limite de cinq heures. Le sujet dont nous
avons à débattre est trop important. La régie que nous
avons édifiée doit être meilleure administratrice que la
ville de Montréal ne l'a été, doit avoir une
administration plus ouverte que la ville de Montréal n'en a jamais eue.
Les Jeux olympiques doivent devenir l'affaire de tous les
Québécois, à commencer par les Montréalais. Nous ne
pouvons pas, légitimement, nous en assurer à l'intérieur
de cette limite de cinq heures. Quand on parcourt certains articles du projet
de loi auxquels nous ne sommes pas encore arrivés, M. le
Président, nous devons reconnaître, avec les conseillers
municipaux du RCM, que plusieurs des articles portent en sourdine des
engagements pour des dizaines d'années pour les contribuables
montréalais déjà surchargés au point de vue de la
taxe foncière, déjà endettés plus qu'aucune ville
canadienne ne l'est, où une bonne partie de son budget doit
déjà être consacrée à l'acquittement d'une
dette qui n'est même pas celle des Jeux olympiques actuels. Nous n'avons
pas le droit moral ici, ce soir, à l'intérieur d'une limite de
cinq heures que nous ont faussement donnée, à l'initiative du
gouvernement, nos collègues de l'Assemblée, d'engager la ville de
Montréal et le Québec dans cette aventure. Nous devons nous
pencher sur ce problème avec les représentants des
autorités montréalaises qui accepteront de collaborer, avec les
représentants des autorités montréalaises qui accepteront
de ne pas considérer avec mépris cette commission, mais
plutôt qui respecteront l'immense travail que nous avons sur les
épaules. Nous, membres de la commission parlementaire des affaires
municipales du Québec, aujourd'hui, avons à décider,
à travers ce projet de loi, de l'avenir de la métropole du
Québec. Nous le savons, nous l'avons tous dit hier. A ce moment
où nous atteignons quatre heures de débats, nous sommes
manifestement conscients que nous ne pouvons pas remplir cette tâche. Il
faut demander au gouvernement de reconsidérer, à travers
l'Assemblée nationale, la guillotine qu'il nous a imposée
à cette limite. Nous ne sommes pas honnêtes envers nos
électeurs, nous ne sommes pas honnêtes envers les
Montréalais et envers les Québécois qui auront à
payer les dettes de ces jeux, si nous bâclons l'étude de ce projet
de loi.
Jamais un projet de loi aussi important quant à l'avenir
financier de la métropole du Québec n'a été
déposé sur cette table et pourtant j'y suis depuis six ans
et il y a des députés qui sont plus des vétérans
que moi connaissez-vous un projet de cette importance qui ait
été soumis à une étude obligatoire, en dedans de
cinq heures, par des membres d'une commission? Jamais. Nous ne le pouvons pas.
Nous l'avons combattu hier, nous avons perdu lorsque cette motion nous est
tombée sur la tête. C'est pourquoi, M. le Président, nous
nous sommes soumis à la volonté de l'Assemblée et que nous
participons aux travaux de cette commission depuis le matin. Mais il faut
être honnête. Il faut reconnaître, à l'instigation des
membres du RCM qui sont venus cet après-midi, légitimement et
honnêtement nous le signaler, que le projet de loi dont nous discutons
traite de beaucoup plus que d'une régie, traite de beaucoup plus que de
la tenue d'une olympiade de deux semaines, mais traite de l'engagement
fondamental et du développement de Montréal.
Je suis député d'un comté de Montréal dont
le développement est particulièrement assuré ou non
assuré, selon ce que nous voterons dans ce projet de loi. Je ne fais que
me conformer à mon mandat de député. Je me
considérerais malhonnête de me présenter devant mes
électeurs, qui sont aussi des électeurs du RCM, en disant que
j'ai ainsi assuré l'engagement financier de Montréal en le
bâclant à l'intérieur de cinq heures.
Il ne s'agit pas, M. le Président mes propos ne sont pas
violents à l'égard du gouvernement de blâmer et
reblâmer le gouvernement pour une décision que la Chambre a
déjà prise. Il s'agit, honnêtement, je reviens à la
toute première séance de cette commission sur les Jeux
olympiques, en tant qu'administrateur responsable, modestement retourné
de l'autre côté et affirmer devant nos collègues de
l'Assemblée qu'ils avaient peut-être eu bon droit de
décider hier de nous limiter à cinq heures, mais qu'entre nous,
en étudiant le dossier, en étudiant article par article, comme
ils nous l'ont demandé, l'étude de la régie et les
implications financières de Montréal, nous constatons que nous ne
pouvons pas nous rendre plus loin que la limite actuelle de temps nous permet
honnêtement de le faire.
M. le Président, je crois que c'est le devoir de la commission
d'aller demander à l'Assemblée de faire disparaître cette
limite de temps qui nous incombe et que la commission puisse rapidement, j'en
conviens, avec diligence, parce que le projet en jeu est trop important, mais
avec honnêteté également, avec toute la clairvoyance
possible à cause de l'étendue du sujet, procéder comme
c'est notre devoir de le faire. Nos électeurs ne nous ont pas
élus pour que nous bâclions des projets d'un milliard de dollars
en cinq heures. Jamais.
C'est notre devoir de le faire, soit de retourner à
l'Assemblée, comme nous le propose le député de
Lafontaine.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, mon intervention
sera très courte. On a invoqué l'urgence, l'intérêt
public, on a dit: Tout le monde comprendra que les circonstances qui
amènent cette loi sont, d'une manière spéciale et
formelle, un "must". Je pense que c'est vrai, il y a intérêt
public de procéder avec beaucoup de diligence. L'Opposition officielle,
par la voix de son principal leader, a dit hier que nous ne voulions pas faire
un "filibuster". Cela étant dit, nous ne voulons pas que les membres du
gouvernement pensent qu'avec un délai plus long, nous voudrions
prolonger indûment cette discussion et en faire un "filibuster", ce n'est
pas vrai. Mais le ministre des Affaires municipales, à qui on doit
reconnaître une grande largeur de vue, dans de petits bills de
municipalités où il était question de permis pour des
chiens, où il était question d'une amende de quelques dollars
pour une circulation de nuit, où il était question d'imposer
certains petits amendements municipaux, a donné avec sa largeur,
beaucoup de temps aux autorités municipales, de petits centres, de
petites villes, la chance lors de séances de commissions parlementaires
qui ont siégé, M. le Président, des heures et des heures
durant sans aucune limite... pour un permis de chien ou pour une amende de $5,
pour avoir traversé illégalement une zone défendue.
Je me dis que le ministre des Affaires municipales qui est responsable
de la loi, avec sa largeur de vue devrait être au courant, adhérer
à notre projet, parce que s'il y a, dans sa responsabilité
future, une plus grande discrétion à apporter, je pense que c'est
là que le ministre des Affaires municipales pourrait montrer
véritablement que ce que l'on est en train de faire, c'est une
opération sauvetage. Sauver les meubles, le plus tôt possible, et
empêcher que le désastre aille beaucoup trop loin. Pour ce, M. le
Président, j'ai vu en Chambre, dans mon expérience parlementaire
de trente années dans cette bâtisse, des débats durer trois
semaines sur un article de la Hollinger North Shore, nous avons
siégé pendant trois semaines de temps à six jours par
semaine.
M. Hardy: II y avait une bonne Opposition dans ce
temps-là.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire qu'elle était
nombreuse, mais elle n'était pas efficace.
M. le Président, je dis que et c'est reconnu aujourd'hui
par les plus grands hommes d'Etat, M. Saint-Laurent et d'autres la loi
de Hollinger North Shore a été une loi extraordinairement bonne.
Cela a été dit par l'honorable M. Saint-Laurent lui-même.
Cela a été la planche de salut du développement du
Grand-Nord.
M. Hardy: Ce n'était pas son meilleur coup.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'était pas son meilleur coup.
M. Lapalme, lui, regardait passer, du haut de sa fenêtre du
château, les lambeaux de la patrie à $0.01 la tonne et, quand est
arrivé votre tour, vous avez renouvelé le contrat aux mêmes
conditions avec M. Lévesque. Ce sont les faits.
M. Hardy: Avec M. Lévesque.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais c'est avec le même
ministre qui était libéral. Il y avait une solidarité
ministérielle dans ce temps-là que vous avez respectée.
C'était un crime de lèse-majesté dans le temps de voir
passer les lambeaux de la patrie. Quand il est revenu dix ans plus tard, vous
étiez au pouvoir, vous l'avez sanctionnée, vous l'avez fait
adopter, sans changer une virgule; sans changer une virgule.
M. le Président, je ne m'emporte pas. Ce sont des faits du
passé. Je me dis que, quand il s'agit d'un article d'une loi ou d'un
petit bill où l'on change une licence de chien, on donne le temps, la
liberté. On a une commission parlementaire concernant les affaires
municipales qui a siégé et qui est encore appelée à
siéger, relativement à la ville de Hull.
M. le Président, pourquoi pas un mandat spécial pour nous
donner des instructions spéciales, comme le dit l'article 152, pour au
moins aérer un peu le débat?
Vous savez, cela fait des semaines, des semaines et des mois que tout le
monde nous dit que c'est rentable. Du jour au lendemain, on tombe de cet
escabeau qui a à peu près 300 pieds de hauteur. On vient se
ramasser sur la terre en disant: Ce n'est pas vrai.
Tous les gens qui ont bâti ces barreaux et qui disaient que
c'était moralement possible de financement...
M. Hardy: Vous n'avez pas cela dans la loi.
M. Bellemare (Johnson): Un instant. Ce n'est pas cela, mais
écoutez. Vous réparez...
M. Hardy: La loi n'est pas cela.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais laissez-moi finir, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! La motion, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, laissez-moi
terminer. Je ne veux pas être brusque comme hier soir, je veux...
M. Hardy: Pourtant vous étiez bon. Vous étiez bon
hier soir.
Une Voix: Oui, à son meilleur.
M. Bellemare (Johnson): Avez-vous peur de la troisième
force, vous autres?
M. Hardy: Personnellement, oui. Bien oui!
Des Voix: Où est-elle? On ne la voit pas.
M. Bellemare (Johnson): Vous m'avez déjà dit que
j'étais une nullité.
M. Hardy: Qui ça? Pas moi.
M. Bellemare (Johnson): Non. Mais d'autres, du haut de leur
grandeur, disaient: Le vieux Bellemare, c'est passé. Comme le disait
l'honorable premier ministre, c'est une vieille recrue de 1944. Du haut de sa
majesté. Imaginez-vous donc! Faire nommer mon nom par le premier
ministre comme une vieille recrue de 1944!
M. le Président, je reviens. Je dis donc qu'on vient d'apprendre,
il y a quelques jours à peine, le désastre formidable des Jeux
olympiques. Le gouvernement a étudié plusieurs fois, en
assemblée du cabinet des ministres, la solution la plus pratique et il a
trouvé une solution de rechange, celle d'une régie.
Voyez-vous dans quelle situation on serait si on n'aérait pas le
débat un peu plus longtemps?
Le Président (M. Gratton): Une minute.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Est-ce qu'elle va être aussi
longue que celle que vous avez accordée à M. Cliche?
M. Bédard (Montmorency): Non, c'est parce que vous ne
deviez pas être long, vous l'avez dit au début.
M. Bellemare (Johnson): C'est vrai. Je ne suis pas ennuyant.
M. Bédard (Montmorency): Non, mais on a hâte que
vous finissiez.
M. Hardy: II est long, mais il est bon.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je vais terminer.
Je dois dire qu'il faudrait que la commission prenne un peu plus d'heures;
quand même ce serait huit ou six heures, qu'est-ce que cela va changer,
lorsqu'il s'agit de $1 milliard?
On siège en commission parlementaire des engagements financiers
et, tous les mois, on "passe" $300 millions, $400 millions, $500 millions. Mais
on siège toujours.
Là, il est question de $1 milliard. La ville de Montréal
est endettée, la ville de Montréal va être obligée
de faire face à un déficit épouvantable. On vous supplie,
M. le ministre des Affaires municipales, d'être notre avocat, le meilleur
auprès du président de l'Assemblée nationale, pour nous
donner quelques heures pour apaiser dans la population ces sentiments de haine
qui peuvent se développer, pour le plus grand bénéfice des
jeux, parce qu'actuellement, M. le Président... Merci, M. le
Président.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales au nom du parti ministériel.
M. Goldbloom: Je trouve passablement extraordinaire la discussion
des vingt dernières minutes. Il y en a qui mettent l'accent sur le
débat; il y en a qui mettent l'accent sur l'action. M. le
Président, le député de Johnson a dit que, quand il s'agit
de modifier l'importance des amendes pour le stationnement, on accorde beaucoup
de temps à la discussion de cette question.
M. le Président, je voudrais vous faire remarquer que, si, dans
une municipalité X, Y, ou Z, nous attendons trois semaines ou trois mois
pour modifier l'importance des amendes sur le stationnement, cela ne changera
absolument rien; mais, dans le cas des Jeux olympiques, ce n'est pas quelques
heures qu'on nous demande, M. le Président. La demande a
été très précise, c'est cinq jours. Cinq jours,
pour les Jeux olympiques pourraient constituer toute la différence entre
succès et non-succès. Cela me semble inacceptable.
M. le Président, je voudrais qu'il soit clair. Ce projet de loi
ne prétend pas régler quelque problème que ce soit quant
à la situation financière de la ville de Montréal en
général, ni l'améliorer, ni l'empirer. Le gouvernement
continuera, comme il le fait depuis déjà un bon moment, de se
pencher sur ce problème et lui apporter sa meilleure attention. Je
voudrais souligner à l'attention des membres de cette commission que,
dans la mesure que le fardeau financier que nous avons devant nous, celui des
Jeux olympiques, n'est pas supporté par les contribuables de la ville de
Montréal, il devra être supporté par les autres
contribuables du Québec tout entier.
Il y a donc un juste équilibre à trouver. Puisque nous
n'avons pas la prétention de connaître ce juste équilibre,
ni même de connaître aujourd'hui les dimensions précises du
fardeau, parce qu'il y a les éléments de financement qui sont
encore à venir et qui viendront probablement encore après les
jeux. C'est pour cela que le projet de loi n'est pas précis sur ce point
et ne sera pas précis et qu'il n'y aura pas moyen, par une discussion de
quelques heures ou de quelques jours, de régler la question du fardeau
qui demeurera pour les contribuables de Montréal, d'un
côté, et pour les autres, de l'autre côté.
M. le Président, je ne peux m'empêcher de vous faire
remarquer qu'à la fin de nos cinq heures de débats, nous aurons
consacré au moins le tiers de cela à la procédure.
Vote sur la motion
Le Président (M. Gratton): Messieurs, le vote sur la
motion du député de Lafontaine qui se lit comme suit: "Que la
commission permanente des affaires municipales rapporte à
l'Assemblée qu'elle n'a pas fini de délibérer et qu'elle
demande la permission de siéger à nouveau."
M. Charron: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bédard
(Montmorency)?
M. Bédard (Montmorency): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Rosemont)? M.
Caron?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Hardy?
M. Hardy: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Malépart?
M. Malépart: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Germain?
M. Saint-Germain: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Leduc?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger?
M, Léger: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin?
M. Malouin: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Houde (Fabre)?
M. Houde (Fabre): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Samson? Pour: 3
Contre: 10. La motion est rejetée.
L'article 13, l'amendement du député de Lafontaine.
Fonction de la régie (suite)
M. Léger: M. le Président, quand nous avons
suspendu nos travaux jusqu'à 13 heures, cet après-midi,
j'étais en train d'expliquer les raisons pour lesquelles nous devions
ajouter l'amende- ment suivant à l'article 13 qui se lisait comme suit,
pour qu'on se retrouve: "Dans la poursuite de la construction des installations
olympiques, la régie a le devoir de prendre toutes les mesures requises
pour en réduire le plus possible le coût total."
Une des raisons majeures de cet amendement est qu'à aucun
endroit, dans le projet de loi, il n'est indiqué que l'intention du
gouvernement, qui est celle d'amener des coupures et de diminuer le
déficit possible, il n'est inscrit d'intention précise.
Il faut donc, M. le Président, prévoir des pouvoirs
précis dans un article, permettant à la régie de
connaître les intentions du législateur dans ses obligations de
voir à diminuer le coût des déficits, parce qu'elle aura
fait des coupures non essentielles lui permettant d'avoir les jeux à
temps et les installations à temps, et pour cela, en ayant fait des
coupures. Autrement, si on arrivait avec le même coût que nous
avons actuellement, et même un coût supérieur, parce qu'on
n'aurait pas fait les coupures ou tout simplement, parce que, pour finir
à temps, on aurait voulu ajouter des dépenses
supplémentaires, cela n'atteindrait pas l'objectif que le gouvernement
voulait avoir, qui était celui de prendre en main le dossier du Parc
olympique pour justement éviter qu'on arrive à des
déficits de cette envergure.
M. le Président, le ministre responsable du dossier olympique
disait tantôt qu'à l'article 15, on pouvait atteindre cet
objectif. Cet article 15 se lit comme suit: "Le lieutenant-gouverneur en
conseil peut faire des règlements touchant le mandat de la Régie
et les conditions des contrats obligeant la Régie; il peut aussi
déterminer en quels cas ces contrats sont soumis à l'approbation
soit du lieutenant-gouverneur en conseil, soit du Conseil du trésor.
Il peut, de la même façon, statuer sur les comptes,
honoraires ou frais de fournitures, etc." Cela, en termes légaux, c'est
pour le futur, c'est-à-dire c'est pour les contrats à venir. Cela
ne statue pas sur les choses passées. On ne peut statuer sur des droits
acquis ou des choses rétroactives que si c'est écrit
spécifiquement dans la loi. Il faut nécessairement, si on veut
faire des coupures sur des contrats déjà donnés, sur des
engagements déjà pris, que la loi le mette spécifiquement
dans les articles.
M. le Président, je pense qu'il est très important de voir
la nuance qu'il y a entre l'article 15 qui dit que le lieutenant-gouverneur
peut donner un mandat pour statuer sur des contrats qui sont dans le futur, et
parler de pouvoirs spécifiquement inclus dans l'article 13 et qui
permettraient de corriger et de faire des coupures qui diminueraient le
coût. Je pense que le solliciteur est un avocat. Il sait fort bien que,
si on veut engager et poser des gestes rétroactifs, il faut que ce soit
spécifiquement écrit dans la loi, ce qui n'est pas le cas dans
aucun article, ni l'article 15, ni aucun autre article. C'est la raison pour
laquelle je pense que, si le gouvernement veut être pris au
sérieux, quand il dit qu'il veut limiter le déficit, limiter les
dépenses astronomiques qui ont été permises par la ville
de Montréal, il doit inclure dans la loi qui la régie
doit, dans la mesure du possible, réduire le plus possible le
coût total. C'est la raison de l'amendement. Je pense que le gouvernement
aurait bonne grâce de montrer ses intentions en l'indiquant dans la loi,
puisque ce qui va sans le dire va certainement mieux en le disant. Si ce n'est
pas écrit, cela ne veut pas dire que cela va être fait.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je pense que la
motion mérite considération. Je sais que les membres du
gouvernement l'ont déjà très sérieusement
étudiée. Je voudrais simplement faire remarquer une chose, et je
pense que cela répondrait probablement à la poursuite de la
même idée que le député de Lafontaine, de
réduire le plus possible les coûts totaux, pour autant que cela ne
dérangerait pas l'exécution finale de ces travaux. La suggestion
que j'aurais à apporter serait peut-être tout simplement une
suggestion qui dirait "qu'elle estime nécessaires" au lieu de
"prévues", parce que, dans l'article 13, on dit: "Les installations
mobilières et immobilières prévues", qu'on y ajoute. Au
lieu de dire "prévues", si on disait "qu'elle estime
nécessaires", parce qu'il y a un "must" de le faire. La motion que
présente le député, c'est de réduire le plus
possible le coût total. C'est sûr que c'est cela. Par contre, il
faudrait regarder l'autre côté, ne pas priver non plus la
régie de faire des dépenses qu'elle juge nécessaires pour
la réalisation des jeux.
Alors, au lieu de mettre dans la loi le mot "prévues pour les
jeux", je pense qu'on devrait peut-être dire "qu'elle estime
nécessaires". Cela veut dire, comme dit le député de
Lafontaine, qu'il faudrait réduire le plus possible le coût
total.
Je ne voudrais pas détruire l'argumentation qu'a si bien faite
l'honorable député, mais je dis, par exemple, que pour le
gouvernement et pour la régie, on pourrait peut-être changer
simplement le mot "prévu", parce que si on met "qu'elle juge
nécessaires", là, on n'empêche pas la régie de faire
ce qui est nécessaire, mais on lui dit aussi, par contre: Vous devriez
voir à diminuer le coût total.
Le Président (M. Gratton): Avant que le Solliciteur
général réplique, il s'agit là, bel et bien, d'un
autre amendement.
M. Bellemare (Johnson): Je fais simplement une suggestion. Je ne
voudrais pas enlever l'amendement de l'honorable député. Je fais
une suggestion à la commission parlementaire, soit que si le
gouvernement voulait simplement changer le mot "prévu" par "qu'elle
estime nécessaires", je pense que nos deux... La suggestion du
député et la mienne, pour moi, compléteraient et
donneraient une meilleure loi.
M. Léger: Je serais prêt à l'inclure dans mon
amendement, M. le Président, si le solliciteur accepte.
M. Lalonde: M. le Président, la raison du langage
employé... D'ailleurs dans un avant-projet je ne sais pas si je
suis conforme au règlement en parlant des avant-projets on
parlait justement des installations requises ou nécessaires pour la
tenue des jeux. Mais la raison de l'inclusion du mot "prévu", c'est pour
bien déterminer le cadre du mandat de la régie.
Ce sont les installations mobilières et immobilières
prévues pour les jeux, donc, telles qu'elles ont été
conçues jusqu'à maintenant. On ne veut pas que la régie
commence un autre stade, par exemple.
M. Bellemare (Johnson): Non.
M. Lalonde: Quand même, c'est nécessaire. Il faut
les faire pour les jeux. Il ne faut pas qu'elle se mette à construire
toutes sortes de choses, non plus. C'est suivant le programme original.
M. Charron: ... nécessaire pour les jeux.
M. Lalonde: Maintenant, l'objection qu'on avait à "qu'elle
estime nécessaires ou requises pour les jeux", c'est la suivante: La
régie va être en fonction après les jeux. Il est possible
que pour les jeux, les stade qu'elle estime nécessaire, soit un stade
qui ne soit pas terminé. Il est possible aussi qu'après les jeux,
pour augmenter la rentabilité du stade, la régie décide,
avec le consentement du gouvernement, de terminer certains aspects qui auraient
été suspendus pour la tenue des jeux, comme l'exemple qui nous
frappe l'esprit, tout de suite: Le mât. S'il reste quelques millions de
dollars pour terminer le mât, alors que les dépenses ont
déjà été encourues pour faire la toiture, pour
faire la membrane, et qu'il ne s'agirait que de continuer. Alors, si on met
"qu'elle estime nécessaires pour la tenue des jeux", comme ce n'est pas
nécessaire pour la tenue des jeux, son mandat ne lui permettrait
pas.
Nous avons pensé d'inscrire dans la loi de donner au
gouvernement, au lieutenant-gouverneur en conseil, le pouvoir de faire des
règlements touchant justement ce mandat. Le cadre général
est de terminer les installations prévues; mais avec les coupures que le
gouvernement pourrait lui demander de faire, qui pourraient changer d'une fois
à l'autre, ou des modifications, c'est pour cela je le disais
tantôt à la commission que la solution se trouverait
probablement à l'article 15, relié à l'article 13.
En parlant sur l'amendement du député de Lafontaine,
naturellement, dans la poursuite de la construction des installations
olympiques, la régie a le devoir de prendre toutes les mesures requises
pour en réduire le plus possible le coût total. Elle a d'autres
devoirs aussi, celui d'administrer en bon père de famille, de...
M. Bellemare (Johnson): ... à l'article 14.
M. Lalonde: Non, mais elle a presque un code d'éthique,
qu'on voudrait mettre dans l'article 13.
On me dit que ce n'est pas conforme à l'économie de la
rédaction des lois, que cela va sans dire.
M. Bellemare (Johnson): Vous l'avez dans l'article 14, les
pouvoirs que la régie aura de faire des règlements avec
l'approbation du gouvernement.
M. Lalonde: Oui, mais il faut le mettre dans la loi, parce
qu'autrement elle n'aurait pas le pouvoir de le faire.
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est sûr.
M. Lalonde: Mais ces devoirs... parce que ce n'est pas un pouvoir
que l'amendement suggère. C'est un devoir. Tous ces devoirs que
l'amendement suggère. C'est un devoir. Tous ces devoirs sont inclus dans
son mandat général, de terminer, suivant les meilleurs
délais, suivant les meilleurs coûts, suivant les meilleures
exigences d'un bon administrateur. En principe, moi, je n'ai pas d'objection
à le mettre, l'amendement. Il faudra en mettre d'autres, par exemple. Si
on met celui-là et on oublie d'autres devoirs, qui sont les devoirs
normaux de toute régie d'administrer les affaires et les biens publics,
conformément aux lois, aux règlements, aux codes d'éthique
les plus sévères.
C'est pour cela que je trouve que c'est un désir très
louable et c'est un devoir qui est déjà dans toute
l'économie du droit. La seule objection que j'ai... J'essaie de trouver
une façon de l'insérer. Je ne veux pas m'opposer à ce
devoir. Il est là. Elle aura le devoir d'exercer son mandat dans les
meilleures conditions possibles.
Je ne sais pas réellement jusqu'à quel point on peut
s'opposer à l'inclusion de cet amendement. En principe, je n'ai aucune
objection, mais, en pratique, il me semble qu'il faudrait mettre tout un code
d'éthique, si on met celui-là.
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais simplement poser une question
au ministre.
M. Lalonde: Autrement dit, à mon sens, il n'est pas
utile.
M. Bellemare (Johnson): Tout simplement une question au ministre,
et elle sera très courte. Vous prévoyez que, lorsqu'on veut
mettre à la place "... de prévu pour les jeux..." que cela les
paralyserait par la suite.
M. Lalonde: Oui, c'est cela que je prévois...
M. Bellemare (Johnson): Vous retrouverez dans les articles
suivants et surtout à la fin, dans les articles où il est
question de la disposition des biens, qu'elle peut aussi, avec toute la
précaution qu'elle jugera utile et nécessaire, disposer des
biens.
M. Lalonde: Disposer, c'est vendre... M. Bellemare (Johnson):
Oui, très bien.
M. Lalonde:... mais cela ne lui donnera pas le pouvoir de
construire davantage.
M. Bellemare (Johnson): Non. Comme vous allez voir dans l'article
subséquent que la régie aura le pouvoir de continuer ce qui est
commencé. D'ailleurs, vous allez lui donner le pouvoir.
M. Hardy: A ce moment, cela serait contradictoire. Si ce que vous
dites était exact, cela serait contradictoire avec l'amendement. La loi
dirait deux choses contradictoires. Si, d'une part, on lui dit de ne pas faire
plus que ce qu'elle doit faire pour les jeux et, si, après cela, dans
des articles subséquents, on dit qu'elle peut faire autre chose, dans le
même texte de loi, vous aurez des contradictions.
M. Bellemare (Johnson): On dit "... que la régie estime
nécessaire...
M. Hardy: Pour les jeux..."
M. Bellemare (Johnson): ... pour les jeux...", même qu'elle
estime nécessaire aussi, un peu plus tard, dans les articles...
M. Hardy: Ce n'est pas ce que dit votre amendement.
M. Lalonde: Si cela peut...
M. Bellemare (Johnson): Vous mettez le mot "notamment".
M. Lalonde:... après le mot "Olympiade" à la
cinquième ligne avec "... toute modification qu'elle jugera utile",
quelque chose comme cela pour ne pas qu'elle se sente liée au programme
original.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Lalonde: Si cela peut régler le problème parce
qu'en mettant "prévu", on la relie au programme original et aussi en lui
donnant... Je pense qu'elle a le pouvoir de faire des modifications, mais, si
cela peut...
M. Hardy: Cela serait plus précis.
Le Président (M. Gratton): La suggestion du ministre
rencontrerait-elle l'approbation de tous les partis, avant de céder la
parole au député de Jacques-Cartier?
M. Saint-Germain: Sur cela, en particulier, je voudrais attirer
l'attention de la commission sur l'article 21. On dit en toutes lettres: "La
régie peut, sans autre autorisation que celle du lieutenant-gouverneur
en conseil, aux conditions et dans la mesure que ce dernier détermine,
exercer en tout ou en partie les pouvoirs appartenant à la ville de
Montréal ou à son comité exécutif, relativement
à la construction, à l'aménagement et à
l'exploitation des installations olympiques."
Tout le monde sait que la ville de Montréal ou son comité
exécutif a l'autorité voulue pour modifier tout le projet, soit
l'agrandir, soit s'exempter de faire certaines constructions ou apporter
à tout le projet les modifications qu'elle juge à propos. Et
comme cette autorité est transmise à la régie, la
régie a toute autorité pour...
M. Lalonde: II me semble cela à moi aussi, mais, si cela
peut satisfaire l'Opposition...
M. Saint-Germain: Cela alourdira simplement le texte. Cela
n'apportera absolument rien.
M. Hardy: C'est exact.
M. Saint-Germain: On discute depuis une demi-heure pour
absolument rien. La loi est très claire et très précise,
à mon avis.
M. Hardy: Vous avez parfaitement raison. Presque tous les avocats
qui ont plaidé devant les tribunaux pourront dire que, lorsqu'on en met
trop dans un texte de loi, c'est là qu'on crée des
problèmes et plus le texte de loi est compliqué, plus on donne
ouverture à des litiges juridiques.
M. Léger: Cela serait un piquet de trop. M. Hardy:
Oui.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, je ne veux
sûrement pas formaliser la procédure, mais on se rend compte que,
lorsqu'on ne suit pas la procédure, cela peut nous mener loin. On a un
amendement proposé par le député de Lafontaine et je pense
qu'on devrait en disposer avant de considérer les suggestions du
député de Johnson, les suggestions du ministre et, si le
proposeur de l'amendement est prêt à le retirer en faveur d'un
autre texte, ce n'est pas moi qui vais m'y opposer, mais il faudrait qu'on
s'entende.
M. Léger: Je suis prêt à ajouter ce que le
ministre veut ajouter, mais l'objectif premier de mon amendement est qu'il y
ait d'inscrit dans la loi que la régie a le devoir de prendre toutes les
mesures requises pour en réduire le plus possible le coût
total.
Là, il y a une intention qui dirige la régie
continuellement. Elle a le mandat de voir à couper les coûts le
plus possible. C'est l'intention derrière l'amendement.
Si elle n'a aucunement un mandat de tenter de les réduire, elle
n'a pas la préoccupation de le faire durant tout le reste du projet de
loi.
M. Bellemare (Johnson): Je ne sais pas ce que pense le
député de Lafontaine de la modification qu'a
suggérée l'honorable ministre tout à l'heure, mais "avec
les modifications qu'elle juge nécessaires...
M. Lalonde: On vient de me dire que...
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas légal.
M. Lalonde: Cela contredirait l'article 15, cela
enlèverait le pouvoir qu'on donne au lieutenant-gouverneur en conseil de
modifier le mandat. Il y aurait deux...
M. Bellemare (Johnson): Moi qui m'apprêtais à vous
suivre.
M. Lalonde: Je dois aussi retirer la suggestion que j'ai
faite.
Le Président (M. Gratton): Sur la motion de l'honorable
député de Lafontaine, est-ce que la commission est prête
à se prononcer?
Des Voix: Vote.
Le Président (M. Gratton): Est-ce que la motion est
adoptée?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'on demande un vote
enregistré?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Gratton): Sur la motion d'amendement de
l'honorable député de Lafontaine. M. Charron?
M. Charron: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bédard
(Montmorency)?
M. Bédard (Montmorency): Contre, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Contre.
Le Président (M. Gratton): Contre. M. Bellemare
(Rosemont)?
M. Bellemare (Johnson): Non, je me suis trompé. Je ne suis
pas contre. C'est lui qui a crié trop fort.
M. Bédard (Montmorency): C'est encore ma faute!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je suis pour.
Le Président (M. Gratton): Pour. M. Bellemare
(Rosemont)?
M. Bellemare (Rosemont): Contre. Le Président (M.
Gratton): M. Caron? M. Caron: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Hardy?
M. Hardy: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Germain?
M. Saint-Germain: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Malépart?
M. Malépart: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Leduc?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger?
M. Léger: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin? M. Houde
(Fabre)?
M. Houde (Fabre): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Samson? Pour: 3
Contre: 10. La motion est rejetée. Article 13?
Des Voix: Adopté.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que vous permettez une
interruption? J'ai fait distribuer des documents. Un contient des chiffres,
c'est un tableau des coûts des prévisions daté du
début d'octobre. Il n'y a pas de date, mais ces chiffres sont du
début d'octobre 1975. L'autre est une série de documents qui sont
joints à une lettre qui m'a été adressée le 12
novembre 1975 par le président et commissaire général du
COJO et qui contient la description des exigences minimales du COJO pour la
tenue des jeux.
M. Charron: M. le Président, me permettez-vous, sur ce
seul document déposé par le ministre, de faire une seule remarque
pour attirer l'attention de la commission, à savoir comment on
s'était fait rouler à la commission parlementaire par le maire de
Montréal? Vous rappelez-vous que les frais de financement qui
étaient fixés à $10 sont passés à $23 par
décision de la commission devant les mauvaises informations du maire et
c'est rendu à $66 dans les tendances à compléter.
M. Lalonde: Je crois qu'on en a assez.
M. Hardy: En avez-vous assez pour qu'on se dépêche
à adopter la loi...
Le Président (M. Gratton): L'article 13 est-il
adopté?
M. Bellemare (Johnson): Je signale à l'attention...
M. Lalonde: On a mentionné $55, d'ailleurs, ce matin, et
cela a été révisé après.
M. Bellemare (Johnson): C'est très bon, parce que cela
prouve que le gouvernement, pour une fois, a agi sous la pression
populaire.
Le Président (M. Gratton): Article 13, adopté.
Article 14?
L'honorable ministre.
M. Goldbloom: Si vous me permettez, puisque l'heure avance,
même si nous n'y sommes pas rendus, j'aimerais faire distribuer un
article additionnel qui serait l'article 34. Je ferais distribuer le texte
immédiatement. Il concerne la loi de la Commission de contrôle des
permis d'alcool par rapport à l'application de cette loi.
Le Président (M. Gratton): Alors, article 14,
adopté?
M. Léger: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Gratton): Article 15? M. Léger:
Adopté, M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, il y a une
petite correction.
Le Président (M. Gratton): A l'article 14?
M. Goldbloom: En anglais , il y a une erreur à
l'avant-dernière ligne où l'on voit "sent to the Executive
Council"; il faut insérer les mots "sent to the clerk of the Executive
Council".
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 14, adopté tel
qu'amendé. Article 15?
M. Bellemare (Johnson): Simplement une question à
l'honorable ministre. Quand le lieutenant-gouverneur en conseil peut faire des
règlements touchant le mandat, je voudrais au moins savoir quelles sont
les premières instructions qui sont données parce que le
lieutenant-gouverneur peut faire des règlements touchant le mandat de la
régie.
Si on adopte une loi pour établir une régie, on voudrait
au moins savoir quel est le pouvoir du lieutenant-gouverneur touchant le
mandat. C'est bien nécessaire.
Cela peut aller jusqu'où?
M. Goldbloom: M. le Président, d'abord, le cadre est
donné par la loi elle-même et le lieutenant-gouverneur en conseil
ne peut donner un mandat qui excède les pouvoirs fournis par la loi
elle-même. Deuxièmement, si on parle de mandat en termes
pratiques, c'est très clair, ce qui sera le premier mandat et je
l'ai indiqué dans mon discours de deuxième lecture il
faudra d'abord identifier les choses que l'on peut croire non essentielles,
deuxièmement, voir combien d'argent on peut épargner de cette
façon, troisièmement, voir s'il y a des contrats qui ne sont pas
encore signés que l'on n'aurait pas besoin de signer, épargnant
ainsi des sommes, et enfin, voir à simplifier, dans toute la mesure du
possible, le fonctionnement du chantier pour que le rendement en soit
amélioré et les retards rattrapés.
M. Bellemare (Johnson): Ma question est très simple. Ce
que j'avais en arrière de la tête, c'est savoir si les causes
pendantes devant les tribunaux sont du mandat de la régie?
M. Lalonde: Causes pendantes.
M. Bellemare (Johnson): Les causes qui sont actuellement
intentées par certains individus contre le COJO, est-ce que ces causes
sont du mandat...
M. Lalonde: Contre la ville.
M. Bellemare (Johnson): Contre la ville de Montréal, parce
qu'il y a des causes d'intentées et qui sont devant les tribunaux.
Est-ce que cela est dans le mandat de la régie?
M. Lalonde: S'il s'agit de droits émanant d'un document
relatif à la construction...
M. Bellemare (Johnson): C'en sont tous.
M. Lalonde: Je veux dire parce qu'il peut y avoir d'autres
personnes qui poursuivent la ville pour autre chose. Si c'est relatif à
la construction du stade, à ce moment-là, la régie
hérite de la position de la ville.
M. Bellemare (Johnson): Dans le mandat, c'est compris que c'est
la régie qui défendra devant les tribunaux la position de la
ville.
M. Lalonde: Pas nécessairement pour le passé, pour
l'avenir.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a pas d'effet
rétroactif.
M. Lalonde: II n'y a pas d'effet rétroactif, mais...
M. Bellemare (Johnson): Dans son mandat, ce n'est pas clair.
M. Lalonde: La régie embarque actuellement dans le bateau
de la ville, mais, pour le passé...
M. Bellemare (Johnson): C'est simplement pour être
extrêmement prudent que je pose la question, parce que le mandat qui va
toucher l'administration de la régie peut, en certaines circonstances,
changer, parce qu'elle peut faire des règlements touchant le mandat de
la régie. Est-ce que les causes pendantes sont actuellement sans effet
rétroactif, mais dans l'exercice de leur juridiction, est-ce que c'est,
à la régie, devant les tribunaux, de continuer les actions?
M. Lalonde: Pas pour ce qui s'est passé, seulement pour
l'avenir.
M. Bellemare (Johnson): Pas pour ce qui s'est passé.
M. Lalonde: Parce que la régie se trouve à
remplacer la ville dans les contrats qui sont en marche.
M. Charron: M. le Président, je soulève un point de
règlement. Au moment où on est dans un débat
limité, le ministre des Affaires municipales distribue à la
dernière minute un amendement qui modifierait la Loi de la Commission de
contrôle des permis d'alcool dans une loi qu'on nous dit d'urgence pour
créer une régie pour sauver les jeux, ce n'est tout de même
pas important de savoir tout de suite qui va avoir les permis d'alcool au stade
olympique. C'est une loi spéciale, c'est une autre loi à part, il
y a toujours une limite. On est obligé d'adopter en dedans de cinq
heures des dispositions qui vont affecter sérieusement l'avenir
financier de Montréal.
Le gouvernement en profite, à la dernière minute, pour
mettre un attrape-nigaud à la fin du projet de loi, un amendement
à la Loi de la commission de contrôle des permis d'alcool pour
savoir qui va vendre la bière dans le stade. Il y a toujours bien une
maudite limite.
C'est une loi spéciale que vous présenterez à un
autre moment. Bon Dieu, c'est possible. Mais une loi de la Régie des
installations olympiques ne doit toujours bien pas traîner avec elle un
amendement à la Loi de la commission de contrôle des permis
d'alcool. Vous nous prenez pour des caves!
M. Bellemare (Johnson): Comme le dit le député, si
vous lisez l'article: Un citoyen canadien ou non...
M. Charron: Retirez cela et faites-en une loi. Faites-en une loi,
si vous voulez, et on la débattra.
M. Lalonde: On n'insiste pas.
M. Charron: Non, n'insistez pas, certain.
M. Bellemare (Johnson): Un citoyen canadien ou non. Ecoutez,
est-ce que ce sont des Américains qui vont avoir le permis?
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'on peut attendre dans
les...
M. Charron: Retirez cela. Retirez cela, cette
affaire-là.
M. Hardy: M. le Président, sur un point de
règlement. Il n'y a pas de motion pour...
M. Charron: S'il veut l'annoncer comme amendement, qu'il le
dépose avant que la guillotine ne tombe.
M. Hardy: Un instant, ne vous énervez pas pour rien. Ne
vous énervez pas pour rien. Le ministre des Affaires municipales a fait
distribuer cela à titre d'information, mais ce n'est pas proposé
formellement.
M. Charron: Bien, tiens! Cela commence: A insérer
après ce qui apparaît comme article 33 dans la loi 81.
M. Hardy: Regardez s'il est énervé. Vous vous
énervez pour rien!
M. Charron: Le retirez-vous? Est-ce que vous le retirez?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Hardy: II n'y a rien à retirer parce qu'il n'y a pas de
motion de faite.
M. Charron: D'accord. Ne nous arrivez pas avec cela dans la loi
à la troisième lecture.
M. Hardy: Attendez. Attendez d'être rendus à la
rivière pour traverser le pont.
Le Président (M. Gratton): Article 15.
M. Charron: Vous trafiquerez les permis d'alcool une autre fois.
On va s'occuper...
Le Président (M. Gratton): L'article 15 est-il
adopté?
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, je
m'excuse...
M. Charron:... votre patronage.
Le Président (M. Gratton): Sur l'article 15.
M. Bellemare (Rosemont): Bon!
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! De la même
façon que les amendements dont j'ai copie et qui proviennent du Parti
québécois n'ont pas encore été discutés,
celui-là ne devrait pas l'être avant qu'on en soit rendu
là.
Nous en sommes à l'article 15. Est-il adopté?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 16.
M. Bellemare (Rosemont): Utilisez votre autorité, M. le
Président, je vous félicite.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Article 16.
M. Léger: Adopté.
M. Bellemare (Johnson): Je m'excuse, M. le Président. Le
régistrateur de la division d'enregistrement de Montréal, est-ce
que cela couvre bien tous les territoires compris?
M. Léger: Oui, oui.
M. Bellemare (Johnson): Bien sûr?
M. Léger: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Au point de vue juridique?
M. Lalonde: Oui, oui.
M. Hardy: C'est toute la même division
d'enregistrement.
M. Lalonde: C'est seulement un morceau de terrain...
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Lalonde:... et il est enregistré à la division
d'enregistrement de Montréal.
M. Bellemare (Johnson): Même à Kingston?
M. Léger: Non.
M. Lalonde: Même la quoi?
M. Bellemare (Johnson): Même à Kingston?
M. Léger: Non.
M. Lalonde: Non. Les installations olympiques telles que
définies...
M. Bellemare (Johnson): Le Parc olympique.
M. Lalonde: C'est seulement le Parc olympique.
Le Président (M. Gratton): L'article 17 est
adopté?
M. Léger: Article 17 adopté.
Le Président (M. Gratton): Article 18.
M. Léger: Une simple question, M. le Président
à l'article 18. La régie peut conclure des ententes jugées
nécessaires pour la conduite de l'administration des systèmes de
loteries.
Est-ce que, dans l'intention du législateur, ce
sont d'autres loteries avant les Jeux olympiques ou la continuation
après les Jeux olympiques?
M. Lalonde: C'est très clair, M. le Président, que
c'est pour tout le temps, pour aussi longtemps que la loi sera en vigueur et
que la régie sera en fonction. Elle pourra...
M. Léger: Cela veut dire qu'immédiatement, elle
peut commercer à...
M. Lalonde: Pas nécessairement immédiatement, je
veux dire qu'elle peut, si l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil
est là, conclure des ententes pour conduire des systèmes de
loterie dans l'avenir. Ce n'est pas nécessairement avant, ni
nécessairement après, cela peut être les deux.
M. Léger: Cela veut dire aussi le pouvoir de le faire
avant.
M. Lalonde: Oui, cela pourrait dire cela.
M. Goldbloom: C'est une question de marché.
M. Léger: C'est justement, parce que je trouvais que le
marché était peut-être passablement saturé
actuellement. C'est la raison pour laquelle je disais que...
M. Bellemare (Johnson): La loi de la loterie qui dit au
gouvernement de ne pas aller en dehors de sa juridiction, elle sera tout de
même respectée.
M. Lalonde: Oui, naturellement cela ne donne pas le pouvoir
à la régie de faire des loteries en Alberta.
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Article 18, adopté.
Article 19?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 20?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 21?
M. Léger: A l'article 21, M. le Président, j'avais
un amendement à proposer ici qui se lirait comme suit: "Ajouter à
la fin du premier alinéa de l'article 21 la phrase suivante: Elle doit
procéder à une révision des contrats de services
professionnels de façon à s'assurer que les honoraires
payés ne soient augmentés indûment par l'inflation des
coûts de construction et les conditions particulières dans
lesquelles la construction et les installations olympiques ont
été réalisées."
Je m'explique, M. le Président. C'est que les professionnels qui
ont participé à la présentation du projet de
différentes installations ont vu leurs honoraires qui sont, la plupart
du temps, à pourcentage, augmenter par le fait qu'il y a eu des... je
parle des professionnels...
M. Lalonde: C'est correct, excusez-moi.
M. Léger:... par le fait de l'inflation, par le fait d'une
cédule restreinte de fonctionnement, par le fait qu'il a fallu avoir du
rattrapage à cause d'une date qui est fatidique, celle du début
de juin, et par le fait aussi de différentes autres raisons, de
réouverture de contrats, ou bien, de contrats sans soumissions, ou de
contrats négociés et tout ce que vous voulez. Il y a
différents facteurs qui ont fait que les augmentations de 300%, dans
bien des cas, ont amené des augmentations que nous jugeons inacceptables
pour des professionnels qui, normalement, dans leurs services professionnels
auraient dû être rémunérés selon le prix de
leurs services dans des conditions normales.
Ils n'ont pas donné de services supplémentaires, parce que
cela coûte plus cher pour la main-d'oeuvre; ils n'ont pas eu un travail
supplémentaire parce qu'il y a eu de l'inflation et je ne pense pas que
tous ces professionnels doivent s'enrichir au détriment de la
collectivité québécoise qui aura à défrayer
le déficit de ces jeux olympiques.
M. le Président, je pense qu'il serait normal qu'on ajoute
à l'article 21 ce paragraphe pour que la régie voie à
réviser tous ces contrats pour ne pas enrichir indûment une
catégorie de citoyens qui n'auraient pas fait cet argent dans n'importe
quel autre contrat en dehors des Jeux olympiques.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je pense que cet
article ne change rien à ce qui existe de fait. La ville de
Montréal est simplement remplacée dans ses droits et
privilèges, dans tout ce qu'elle a fait. Je pense que l'amendement qui
est apporté pour une révision des contrats de services
professionnels, ce n'est pas tout à fait l'esprit dans lequel a
été conçu l'article 21. L'article 21 a été
conçu pour qu'en place et lieu de Montréal qui a transigé,
elle puisse avoir le pouvoir d'administrer. C'est cela qu'est l'article. Si on
ajoute que la révision doit se faire, on entre dans un autre domaine. On
pourrait peut-être entrer dans celui de Taillibert au point de vue des
services professionnels. Je prétends que l'article est assez clair; pour
moi, en tout cas, il me semble assez clair. Le député de
Lafontaine est bien intentionné en voulant qu'une révision de
tous les contrats de services professionnels soit faite, mais l'état de
fait existe. La régie, actuellement, remplace, de fait. On dit dans
l'article: "La régie prendra fait et cause, prendra la
responsabilité d'administrer ce qui existe." Si on ajoute une
révision de tous les services professionnels, je ne sais pas si on
répond bien à l'esprit et à la lettre de l'article. Si je
fais erreur, je demanderais au député de me le dire.
M. Léger: Je pense qu'il y a un point majeur. La ville
comme telle est une partie contractante.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Léger: D'elle-même, elle ne peut pas
réviser ses contrats parce qu'elle est une des parties contractantes et
l'autre contractant peut refuser de réviser le contrat. La régie,
qui prend la place de la ville, peut par la loi se donner le pouvoir de
réviser les contrats sans qu'il y ait des poursuites contre la ville et
contre elle, tandis que la ville n'a pas la loi de son côté pour
réviser des contrats déjà donnés.
Alors cela prend absolument un article dans la loi pour corriger,
justement, des contrats qui auraient été donné injustement
et qui sont absolument inacceptables. La régie, jugeant qu'elle doit
couper quelque part et voyant qu'un groupe reçoit des
bénéfices exorbitants, payés par les taxes des citoyens,
peut, par cette loi, revenir et réviser les contrats, parce qu'elle a le
pouvoir légal par la loi. La ville ne pouvait pas le faire...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que l'honorable
député pourrait m'expliquer, simplement, quand on dit, par
exemple, à l'article 14, là où l'on trouve
véritablement les pouvoirs qui sont communiqués à la
régie, que la régie a le pouvoir d'aliéner certains
contrats... C'est un pouvoir qui est grand. Je pense que, s'il y a là un
pouvoir qui est donné en vertu de l'article 14, je pense qu'elle a le
droit d'acquérir, elle a le droit de posséder, elle a le droit
d'améliorer, elle a le droit d'administrer des immeubles, mais elle a le
droit aussi d'aliéner tout ce qui existe.
M. Léger: Des immeubles...
M. Bellemare (Johnson): Des immeubles, non, mais des contrats
aussi. C'est la responsabilité...
M. Léger: Où dans l'article 14?
M. Bellemare (Johnson): A l'article 14 a).
M. Léger: "Acquérir, louer, posséder,
améliorer, entretenir, administrer des immeubles et les aliéner."
Moi, je parle des contrats professionnels. Donc, entente entre la ville et des
professionnels. A ce moment, elle n'a pas, d'elle-même, le pouvoir de le
faire. Si la régie remplace la ville, elle n'a pas, elle non plus, la
possibilité d'aliéner ce contrat, sans avoir des poursuites, par
la suite...
M. Bellemare (Rosemont): Question de règlement, M. le
Président.
M. Léger:... tandis que dans la loi...
M. Bellemare (Rosemont): A quel article sommes-nous? à
l'article 14 ou à l'article 21?
M. Léger: C'est à l'article 21.
Dans la loi, si on donne à la régie le pouvoir de changer
des contrats, il ne peut plus y avoir de poursuites contre elle par la
suite.
M. Bellemare (Johnson): Si c'est prouvé qu'il y a
certainement un dépassement, la régie peut avoir le pouvoir de le
faire.
M. Léger: ... peut être de bonne foi, entre la ville
et la...
M. Hardy:... droit contractuel.
M. Bellemare (Johnson): La régie peut le faire, mais, si
vous employez tout le temps de la régie à s'occuper,
probablement, de choses extrêmement sérieuses, on fait une loi
d'urgence pour aller plus rapidement, parce que les gâchis qui sont
faits, sont faits.
M. Léger: On est là pour couper des
féficits... M. Bellemare (Johnson): C'est ça. M.
Léger:... et des dépenses inutiles.
M. Bellemare (Johnson): Je pense bien que la régie aura le
privilège et le droit de le faire.
M. Hardy: M. le Président, je pense que le
député de Johnson, avec son sens juridique inné, explique
au député de Lafontaine que son amendement est une hérisie
juridique. Vous allez contre le droit contractuel. Même si vous mettiez
cela dans votre loi, cela ne vaut rien. Vous risquez que cette loi soit
contestée devant les tribunaux.
Vous voulez absolument... je m'étonne, M. le Président,
depuis cet après-midi. Le député de Lafontaine voudrait
absolument que cette loi soit un nid de procès.
On ne peut pas, M. le Président, donner à la régie
le droit de réviser unilatéralement des contrats qui, s'ils sont
en bonne et due forme, s'ils ont toutes les qualités d'un contrat,
c'est-à-dire s'il n'y a pas eu fraude, s'il n'y a pas eu consentement,
même si vous mettiez votre amendement dans la loi, la régie ne
pourra jamais aller trouver des parties qui ont librement contracté et
leur dire: Non, votre contrat ne marche pas. On trouve que c'est trop cher, que
ce n'est pas bon. Vous ne pouvez pas faire cela.
D'ailleurs, c'est tellement vrai...
M. Léger: Voulez-vous dire par là que la
régie n'aurait pas le pouvoir de résilier des contrats de
professionnels?
M. Hardy: C'est-à-dire que...
M. Lalonde:... qu'elle doit payer.
M. Hardy: Ah bien oui! c'est cela. Comme tout bris de contrat, si
on contracte tous les deux...
M. Bellemare (Johnson): Mais, en vertu du Code civil, jamais on
ne pourrait penser...
M. Hardy: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Le principe contractuel est
consacré.
M. Hardy: Bien oui. C'est pour cela que je vous ai dit que vous
aviez raison.
M. Bellemare (Johnson): Depuis la petite école qu'on le
dit. C'est consacré.
M. Hardy: C'est exact et c'est tellement vrai que le
député de Lafontaine l'a prévu. Il a essayé d'y
remédier, mais par un cataplasme épouvantable. Il apporte un
autre amendement à l'article 21 où il dit que, si une partie se
sent lésée, elle va aller faire arbitrer cela devant la Cour
supérieure. Cela ne se rendra même pas là, à
l'arbitrage en Cour supérieure, parce qu'à partir du moment
où j'aurai contracté avec la ville de Montréal un contrat
en bonne et due forme, qui respecte tous les principes du droit contractuel, la
régie va venir me dire: Non, votre contrat ne marche pas. Vous allez
changer cela. Je vais dire: Oui, d'accord, mais si vous voulez résilier
le contrat, vous allez me rembourser, me dédommager. Mais si la
régie n'accepte pas le dédommagement, je vais aller devant la
Cour supérieure et votre arbitrage de l'article 21 ne vaudra pas cinq
cents.
M. Bellemare (Johnson): C'est un bris de contrat.
M. Hardy: C'est la Cour supérieure qui va examiner et, si
vous n'avez pas de bonnes raisons, c'est-à-dire si vous n'êtes pas
capable de prouver la fraude ou l'absence de consentement, la Cour
supérieure va dire que le contrat est valable.
M. Léger: Voulez-vous dire par là que, si le
contrat de M. Taillibert de $40 millions...
M. Hardy: II n'a pas de contrat.
M. Léger: ... avait été signé, la
régie n'aurait pas le pouvoir de résilier un contrat qui aurait
été extrêmement trop élevé?
M. Hardy: Pas automatiquement. Il aurait fallu que la
régie démontre devant la cour que ce contrat n'était pas
conforme au droit contractuel.
M. Léger: Je ne parle pas de...
M. Hardy: La régie a ce pouvoir. Vous n'avez pas besoin de
faire un amendement. La régie a tous les pouvoirs conférés
aux corporations du Code civil. Or, si la régie se rend compte qu'un
contrat intervenu entre la ville de Montréal et un professionnel ou
même un entrepreneur, que ce contrat n'est pas conforme à toutes
les prescriptions du droit, la régie pourra demander l'annulation du
contrat.
Mais votre amendement n'ajoute aucun pouvoir à la régie et
ne lui en enlève pas, pas plus qu'il ne lui en donne. Ce sont les
principes du Code civil qui s'appliquent en l'occurrence.
M. Léger: Vous voulez dire que, si le contrat de M.
Taillibert avait été signé je donne cela comme
exemple et qui est extrêmement élevé...
M. Hardy: Oui.
M. Léger: ... et s'il avait été fait selon
les termes juridiques, vous n'auriez pas pu réviser ce contrat.
M. Hardy: Malheureusement, oui.
M. Léger: Donc, vous ne pourrez pas corriger la situation
au niveau de tous les contrats qui dépassent absolument les normes
habituelles dans toute la construction.
M. Hardy: Avez-vous une formule?
M. Léger: Oui.
M. Hardy: Votre formule est illégale.
M. Léger: Procédez légalement. C'est la
même chose pour les Terrasses Zarolega, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Léger: Si on avait voté une loi
rétroactive, les Terrasses Zarolega auraient tout simplement
été payées pour la partie que le gouvernement voulait
qu'on les paie et le contrat aurait été révisé M.
le Président.
M. Hardy: Là, cela s'aggrave, M. le Président.
M. Léger: J'ai la parole. La proposition que je fais,
c'est pour être capable de réviser les termes de contrats qui
pourraient être jugés trop élevés selon les normes
habituelles. Laissez-moi terminer. Les citoyens qui vont payer les taxes
à la fin...
M. Hardy: Ne faites pas de politique, essayez d'être
sérieux.
M. Léger:... seront obligés de payer des taxes sur
des sommes qui peuvent être corrigées par la régie si elle
s'en donne le pouvoir.
M. Hardy: Quand bien même...
M. Léger: Vous ne voulez pas donner cela, pourquoi? Y
a-t-il trop d'amis du régime qui sont là-dedans?
M. Hardy: M. le Président, quand bien même on
accepterait...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Léger: M. le Président...
M. Hardy: Quand bien même on accepterait...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Un à la
fois.
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, je vous demande
une directive...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre. Je rappelle
l'honorable député de Rosemont à l'ordre.
M. Bellemare (Rosemont): Est-ce que je peux vous demander une
directive?
Le Président (M. Gratton): Pas tout de suite, non.
M. Bellemare (Rosemont): Je vous demande une directive.
Le Président (M. Gratton): Attendez.
M. Bellemare (Rosemont): II y a tout de même des "moses" de
limites de se faire insulter!
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bellemare (Rosemont): II y a des limites. Je vous demande une
directive, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, vous la demanderez
tantôt! J'ai une directive à émettre, soit celle, en tant
que chronométreur officiel de cette joute, de vous aviser qu'il est 18 h
5 et que nous devons avoir le consentement unanime pour siéger
au-delà de 18 heures. J'ai calculé le temps. Nous avons
siégé ce matin de 10 h 15 à 13 heures, ce qui fait 2 h 45.
Nous avons siégé cet après-midi de 16 h 10 à 18 h
5, ce qui fait 1 h 50. Nous pourrions donc, avec le consentement unanime,
écouler les cinq heures qui sont prévues dans la motion en
siégeant jusqu'à 18 h 25.
M. Charron: II y a un vote de l'autre côté, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): J'ai dit tout cela pour rien.
La commission suspend ses travaux jusqu'à ce soir.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas fait cela pour rien,
parce que vous avez attiré l'attention de tous les membres de cette
commission sur le fait que nous avons passé deux heures et vingt minutes
seulement sur la réglementation, sur la procédure.
Le Président (M. Gratton): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures, à moins que la Chambre, après
le vote, ne donne un ordre contraire.
(Suspension de la séance à 18 h 7)
Reprise de la séance à 20 h 9
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Au moment de la suspension, à 18 heures...
M. Léger: Article 34.
Le Président (M. Gratton): Je vous en prie. En vertu de
votre privilège de député.
M. Léger: Avant l'ouverture, pour ne pas perdre les 20
minutes qui nous restent.
M. Bellemare (Johnson): C'est justement sur cela. Je pense que
vous avez bien saisi la remarque qu'a faite l'honorable leader du gouvernement:
Jusqu'à ce que les travaux puissent se terminer.
Le Président (M. Gratton): Voyez-vous, on a entendu les
mêmes paroles, mais on n'a pas saisi le même sens.
M. Bellemare (Johnson): Mais il a dit, à six heures sept
minutes: Jusqu'à ce que tous les travaux soient terminés. Je
voudrais sur cela, en partant, non pas exagérer, ni faire un
"filibuster", mais prendre au moins le temps de voir tous les articles. Il y a
peut-être quelques remarques sur certains articles. Je ne pense pas que
cela puisse aller très tard. Mais, au moins, qu'on ait la décence
de présenter au gouvernement quelque chose qu'on aura vu.
Si vous me dites que c'est limité à vingt minutes, je vais
déchirer quelques pages.
Le Président (M. Gratton): Malheureusement, on devra
assister à un déchirement total! Le mandat de la commission est
très clair. Je cite la motion: "Que la commission des affaires
municipales fasse rapport au plus tard cinq heures après le début
de ses travaux...
M. Bellemare (Johnson): Ah non! cela, ça va.
Le Président (M. Gratton): "... et que les règles
s'appliquant..."
M. Bellemare (Johnson): Mais ce soir, le leader du
gouvernement...
Le Président (M. Gratton): Non, non.
M. Bellemare (Johnson): ... nous a donné un nouveau
délai.
Le Président (M. Gratton): Non. Malheureusement, ce n'est
pas la compréhension que j'ai eue des paroles du leader. D'ailleurs,
nous commençons immédiatement, à 20 h 10, et nous
terminerons très exactement à 20 h 30. L'Assemblée pourra,
elle, suite au rapport de la commission, si elle le juge à propos, nous
demander de revenir en commission et de continuer si nous
n'avons pas terminé. Mais la commission elle-même ne peut
pas prendre cette décision.
M. Bellemare (Johnson): A qui la faute si on perd dix
minutes?
Le Président (M. Gratton): Pardon?
M. Bellemare (Johnson): On perd dix minutes, là.
Le Président (M. Gratton): Alors, allons-y. Article
21?
M. Léger: M. le Président, nous discutions de mon
amendement. Je veux simplement, rapidement, rappeler que, s'il y a des contrats
avec des professionnels, qui ont été faits entre la ville et ces
professionnels et que la ville est remplacée dans ces contrats par la
régie, la régie comme telle, si elle n'inclut pas dans la loi
qu'elle peut réviser ces contrats, peut être poursuivie. C'est
pour cela que j'avais soumis un amendement à l'article 21 qui se
complétait par un autre amendement après, si le premier
était adopté.
L'amendement à l'article 21 était le suivant: "Elle doit
procéder à une révision des contrats de services
professionnels, de façon à s'assurer que les honoraires
payés ne soient augmentés indûment par l'inflation des
coûts de construction et les conditions particulières dans
lesquelles la construction des installations olympiques ont été
réalisées.
J'avais un deuxième amendement qui complétait
celui-là dont j'avais déjà donné copie au
Président avant la fin de la commission, qui se lisait: "Si une des
parties à un contrat révisé par la régie,
conformément aux dispositions du premier alinéa, s'estime
lésée par le résultat de cette révision, elle peut
porter le tout en arbitrage devant le juge de la Cour supérieure".
C'est pour montrer jusqu'à quel point la loi permettait à
la régie de réviser les contrats qu'elle juge exorbitants. Je
donne un exemple. Je ne sais pas qui sont l'architecte ou les ingénieurs
du vélodrome, ceux qui avaient le contrat initial, je ne connais
même pas leurs noms. Le vélodrome devait coûter $10 millions
et le contrat, supposons que c'est 3.4% pour un architecte et supposons 5%, je
donne des chiffres... supposons 10% pour l'ingénieur. Supposons que le
vélodrome, pour des raisons autres que les choses normales, au lieu de
coûter $10 millions coûte $57 millions. Les 10% du début
auraient donné à l'ingénieur $1 million d'honoraires, mais
pour des raisons autres que de sa propre dépendance, il aura vu ce
vélodrome augmenter à $57 millions, donc il aurait eu des
honoraires de $5,700,000. N'ayant rien fait de plus, mais à cause de
l'inflation, à cause d'un paquet de facteurs, on paierait $5 millions
d'honoraires à une personne qui, normalement, n'aurait
mérité que $1 million. Si on multiplie cet exemple sur l'ensemble
des personnes qui auraient eu des contrats au stade olympique au niveau des
contrats professionnels, cela peut être une somme exorbitante que les
citoyens devront payer à même les taxes.
La régie, en se donnant le pouvoir légal de réviser
le contrat, se place dans une situation privilégiée parce qu'elle
a la loi lui permettant rétroactivement de corriger une situation. Elle
pouvait le faire, chose que la ville ne peut pas faire et chose que la
régie ne peut pas faire si elle ne l'inclut pas dans la loi. J'ai
proposé ces amendements, c'est au gouvernement de les refuser et d'en
subir les conséquences.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que...
M. Bellemare (Johnson): Juste un instant. Je voudrais dire qu'en
vertu du Code civil il y a une règle générale qui
s'applique, je pense: la règle de la liberté contractuelle. Cela,
c'est de base. On a eu, l'autre jour, ici, devant nous, la plus haute
autorité, celle de l'Ombudsman, qui a plaidé pendant vingt
minutes sur la liberté contractuelle. S'il y a un bris de contrat, M. le
Président, voyez-vous les procédures impossibles et intenables
qui ne finiront jamais.
Je pense, M. le Président, que la régie va probablement
faire des rapports mensuels ou peut-être tous les mois ou tous les deux
mois, et là on pourra vérifier le bien-fondé.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que mes
collègues, le ministre des Communications et le Solliciteur
général ont démontré, à même leur
connaissance de la loi, que ce que propose le député de
Lafontaine est fautif par rapport au droit contractuel. Moi, je voudrais aller
un pas plus loin: dans les amendements successifs que propose le
député de Lafontaine, il cherche à donner des directives
à la régie, il cherche à écrire le mandat de la
régie. Il n'y a pas moyen d'écrire un mandat de cette
façon-là, nous deviendrions restrictifs quant à la marge
de manoeuvre de la régie, une fois créée.
Alors, je pense qu'en toute logique nous devons faire confiance à
la régie; elle va sûrement regarder les contrats et voir, avec
l'aide de ses conseillers juridiques, s'il y a moyen de faire quelque
chose.
M. Léger: C'est ma proposition, et je conclus en disant
que, si la semaine dernière M. Taillibert avait signé le contrat
de $40 millions, le gouvernement, avec l'absence de l'amendement que je
propose, ne pouvait plus rien faire, ne pouvait plus réviser le contrat
de $40 millions de M. Taillibert.
M. Hardy: A peu près...
M. Goldbloom: II ne peut rien faire avec votre amendement non
plus.
M. Lalonde: M. le Président, c'est...
M. Léger: Passons au vote et subissez la
conséquence de votre...
Le Président (M. Gratton): L'amendement est
rejeté?
M. Goldbloom: Rejeté. M. Léger: Le vote.
Le Président (M. Gratton): Sur l'amendement du
député de Lafontaine. M. Charron?
M. Léger: M. Charron, au début de la commission, a
été remplacé par le député de Saguenay.
M. Harvey (Charlesbourg): Depuis quand?
M. Léger: La commission commence.
Le Président (M. Gratton): Cela prendrait le consentement
unanime avec l'entendement que certains autres députés, du
côté ministériel, pourraient être
remplacés.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est cela.
M. Lessard: M. le Président, le député de
Lafontaine vous soumet que le député de Saint-Jacques ne sera pas
ici et que nous avons droit à deux députés; je pense qu'il
n'y a pas de consentement unanime. Vous allez nous battre quand même.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, cette
règle s'applique également pour le député de
Charlesbourg.
M. Lessard: D'accord.
M. Léger: Vous avez droit de parole.
M. Harvey (Charlesbourg): J'ai droit de voter
également.
Le Président (M. Gratton): Sur l'amendement.
L'honorable... Non, M. Lessard?
M. Lessard: En faveur, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bédard (Montmorency)?
M. Bellemare (Johnson)? M. Bellemare (Rosemont)?
M. Bellemare (Rosemont): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Caron?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Hardy?
M. Hardy: Contre, pour des raisons juridiques.
Le Président (M. Gratton): M. Malépart?
M. Malépart: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Harvey (Charlesbourg)?
M. Harvey (Charlesbourg): Contre, pour des raisons
juridiques.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde? M. Lalonde:
Contre.
M. Lessard: On va payer pour des raisons juridiques.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Germain? M.
Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Leduc?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger?
M. Lessard: On va payer pour l'incompétence.
M. Léger: En faveur pour des raisons de santé.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin? M. Houde
(Fabre)?
M. Houde (Fabre): Contre, pour les mêmes raisons que le
député de Johnson.
Le Président (M. Gratton): M. Houde (Limoilou) ?
M. Houde (Limoilou): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Samson?
M. Lessard: Au nom de l'intérêt public.
Le Président (M. Gratton): Pour: 2 Contre: 10. La
motion d'amendement du député de Lafontaine est rejetée.
Article 21?
M. Léger: M. le Président, à l'article 21,
je pense qu'il y a une correction rapide que je voudrais soumettre à nos
spécialistes, nos légistes devant moi...
M. Lessard: Soyez gênés un peu, au moins.
M. Léger:... comme le député de Terrebonne.
A l'article 21, on dit: "La régie peut, sans autre autorisation que
celle du lieutenant-gouverneur en conseil, aux conditions et dans la mesure que
ce dernier détermine, exercer en tout ou en partie les pouvoirs
appartenant à la ville de Montréal ou à son comité
exécutif". Nous croyons qu'il y aurait une correction à apporter,
qui serait de préciser
que, si la régie peut s'approprier les pouvoirs appartenant
à la ville de Montréal, cela enlève à la ville de
Montréal ces pouvoirs-là. On peut exercer le pouvoir d'une autre
personne, sans nécessairement le lui enlever.
Une Voix: II parle dans le vide encore.
M. Léger: Alors, l'amendement que je voulais proposer,
c'est que, dans la mesure où ces pouvoirs sont exercés par la
régie, ils cessent de pouvoir être exercés par la ville ou
son comité exécutif.
M. Lalonde: M. le Président, juridiquement, le
député de Lafontaine a encore tort. Seulement une personne peut
exercer ces pouvoirs-là.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Lalonde: S'ils pouvaient être exercés
conjointement, la loi devrait le dire.
M. Bellemare (Johnson): On dit qu'elle peut se substituer
à eux".
M. Lalonde: Bien, une fois que c'est substitué.
M. Bellemare (Johnson): Qu'est-ce que vous voulez, c'est
clair!
M. Léger: M. le Président, vous le rejetez?
Le Président (M. Gratton): Amendement rejeté.
L'article 21 est-il adopté?
M. Léger: Article 21, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Article 22?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 23?
M. Léger: M. le Président, à l'article 23,
j'ai un amendement qui vise à ajouter, à la suite du premier
alinéa de l'article 23, un deuxième alinéa dont le texte
est le suivant. C'est là qu'on verra l'intention du gouvernement
derrière l'acceptation de refus de ma proposition.
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Léger: Non, non, on verra l'intention derrière
cela, que vous l'acceptiez ou non.
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Léger: "Sans restreindre la portée
générale de ce qui précède, la régie peut,
avec l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil, conclure une entente
avec le gouvernement fédéral concernant la participation
financière de celui-ci dans les dépenses occasionnées par
la tenue des Jeux olympiques...
M. Hardy: Vous êtes drôle!
M. Léger: M. le Président, est-ce que j'ai la
parole?
Le Président (M. Gratton): Oui.
M. Léger: Je suis interrompu par le député
de Terrebonne qui devrait agir comme un ministre, avec un peu plus de respect
pour la commission parlementaire.
M. Hardy: M. le Président, j'invoque mon privilège
et le règlement.
M. Léger: M. le Président, j'ai la parole.
M. Hardy: J'agis d'abord comme député parce que mon
principal titre d'honneur, c'est d'être député de
Terrebonne, bien avant d'être ministre.
M. Léger: Bien, vous agissez comme un "back-bencher".
M. Hardy: Un "back-bencher", c'est un représentant du
peuple et c'est un titre très honorable.
M. Léger: Certainement, mais il faut agir...
M. Hardy: Cela démontre votre mépris de la
démocratie, quand vous parlez ainsi des "backbenchers".
M. Léger: Je n'ai pas de temps à perdre en
m'engageant dans une bataille de "pool room".
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Léger: Je répète l'amendement; Sans
restreindre la portée générale de ce qui
précède, la régie peut, avec l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil, conclure une entente avec le gouvernement
fédéral concernant la participation financière de celui-ci
dans les dépenses occasionnées par la tenue des Jeux olympiques
suite à une demande officielle faite en ce sens par le gouvernement du
Québec.
En quelques mots, ceci n'oblige pas le gouvernement du Québec
à faire la demande officielle comme telle, par mon amendement, mais elle
facilite la réalisation de cet objectif, si le gouvernement du
Québec fait la demande officielle, puisque la régie est
autorisée à recevoir des sommes provenant de différentes
sources et, spécialement, elles peuvent venir aussi du gouvernement
d'Ottawa. Si le gouvernement est d'accord, cet amendement permettrait
d'inclure, à l'intérieur du projet de loi, une possibilité
de recevoir des sommes du fédéral.
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Saguenay.
M. Lessard: ... très brièvement, je trouve quand
même curieux que tant le ministre des Communications que le ministre des
Affaires municipales vont jusqu'à rire d'une telle motion.
M. Bellemare (Rosemont): Sur la motion.
M. Lessard: Oui, c'est sur la motion, mon cher ami. Il me semble
qu'une des choses...
M. Harvey (Charlesbourg): Là, vous parlez sur
l'émotion.
M. Lessard: ... que le gouvernement du Québec devrait au
moins avoir le minimum de décence de faire, c'est de demander au
gouvernement fédéral de participer au déficit de ces jeux.
On s'aperçoit que ce gouvernement a tellement peur d'affronter le
gouvernement Trudeau, que ce gouvernement a tellement peur de recevoir un refus
qu'il n'a même pas le courage de se tenir debout et de demander au moins
la participation minimum du gouvernement fédéral. Je trouve que
c'est scandaleux, je trouve que c'est ridicule et cela démontre
l'effondrement, encore une fois...
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président...
M. Lessard: ... du ministre des Affaires municipales comme de
tout le gouvernement devant le gouvernement de Trudeau.
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président...
M. Lessard: On pourrait en discuter longuement, mais je
m'arrête là. Prenez vos responsabilités.
M. Bellemare (Rosemont): ... question de privilège, parce
que je fais partie de ce gouvernement.
M. Léger: Question de règlement, M. le
Président. Il n'y a pas de question de privilège en commission
parlementaire.
M. Bellemare (Rosemont): Non, je parle sur une question de
privilège.
Le Président (M. Gratton): Je pense que vous voulez parler
sur une question de règlement.
M. Bellemare (Rosemont): Je pose une question de
privilège.
M. Léger: II n'y a pas de question de
privilège.
M. Bellemare (Rosemont): Une directive ou une question de
règlement, c'est à vous à me le dire. Je vous le
demande.
Le Président (M. Gratton): Ce n'est pas une question de
privilège.
M. Léger: M. le Président, les minutes sont
précieuses et il n'y a pas de question de privilège.
M. Bellemare (Rosemont): Pour moi aussi. Les minutes sont bien
plus précieuses pour nous autres que le temps que vous nous faites
perdre.
M. Léger: Revenons au projet de loi.
Le Président (M. Gratton): Question de
règlement.
M. Léger: II nous reste cinq minutes pour discuter du
projet de loi.
M. Bellemare (Rosemont): Je parle au président, je ne vous
parle pas, en partant.
M. Léger: M. le Président, il n'y a pas de question
de privilège.
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, je vous demande
une directive.
Le Président (M. Gratton): Question de règlement,
le député de Rosemont.
M. Bellemare (Rosemont): Question de règlement, de
privilège ou une directive , vous jugerez à propos. Se faire
insulter par le député de Saguenay, qui vient nous dire qu'on est
des irresponsables, etc., etc., je ne l'accepte pas.
M. Lessard: A l'ordre, M. le Président! Le
Président (M. Gratton): D'accord.
M. Bellemare (Rosemont): Oui, d'accord, je suis convaincu que
vous êtes d'accord...
Le Président (M. Gratton): Ce n'est pas une question de
règlement ni une question de privilège.
M. Bellemare (Rosemont): Mais je m'excuse, M. le
Président, et je ne lâcherai pas. Tant et aussi longtemps que le
député de Saguenay va me dire...
M. Lessard: M. le Président, je soulève une
question de règlement.
M. Bellemare (Rosemont): Soyez calme, le député de
Saguenay.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Lessard: Je n'ai accusé personne, comme individu, comme
député.
M. Bellemare (Rosemont): II a accusé le
gouvernement...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Rosemont): Quand il accuse le gouvernement, il
m'accuse, moi.
Le Président (M. Gratton): S'il vous plaît, votre
collaboration, s'il vous plaît.
M. Bellemare (Rosemont): II y a des "moses" de limites de se
faire insulter...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! A l'ordre!
M. Bellemare (Rosemont): ... par des pires que nous autres.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Bellemare (Rosemont): C'est aussi facile que cela.
A l'ordre, M. le Président, donnez-nous les mêmes
privilèges que vous leur donnez.
Le Président (M. Gratton): Est-il fini votre "show"?
M. Bellemare (Rosemont): Ce n'est pas un "show", M. le
Président, je suis sincère...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Alors, sur la motion
de l'amendement du député de Lafontaine, à l'article
23.
M. Bellemare (Rosemont): Les folies qu'ils font, c'est fini quant
à moi.
Le Président (M. Gratton): Sur l'amendement, le
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je voudrais savoir des responsables de ce
projet de loi...
M. Bellemare (Rosemont): Des gars qui ne savent pas où
sont situés les comtés.
Le Président (M. Gratton): Je rappelle le
député de Rosemont à l'ordre.
M. Bellemare (Rosemont): Cela ne me fait rien, rappelez-moi
à l'ordre encore une fois, cela ne me fait rien.
M. Lessard: M. le Président, je vous rappelle l'article du
règlement qui vous demande, à un moment donné...
Après trois fois, le droit de parole disparaît.
M. Bellemare (Rosemont): Cela fait longtemps que vous auriez
dû disparaître.
M. Lessard: Cela s'applique autant pour les députés
de l'Opposition que pour les députés au pouvoir.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je voudrais
demander aux ministres qui sont responsables de la présentation du
projet de loi et de l'administration ensuite de cette régie... C'est un
désir. "La régie peut, conformément à la loi,
conclure avec la ville de Montréal..." Ma question est de vous demander
si, toute personne et organisme, international ou autre, ainsi qu'avec tout
gouvernement... "Est-ce que cela veut dire le gouvernement
fédéral?
M. Lalonde: Cela peut comprendre n'importe quel gouvernement.
M. Bellemare (Johnson): Avec quel autre gouvernement
pourriez-vous conclure des ententes, si ce n'est pas le gouvernement
fédéral?
M. Lalonde: Cela pourrait être un gouvernement provincial
s'il s'agissait, par exemple, d'une loterie où des ententes seraient
nécessaires entre les gouvernements provinciaux pour...
M. Bellemare (Johnson): Je vais terminer par là. Je pense
que dans la loi, pour tout le peuple québécois qui a à
souffrir de ces inconvénients que nous apportent la régie, ce
serait peut-être bon que le gouvernement fédéral, le mot
"fédéral" y soit. Cela ne change rien, mais cela donne une
maudite consolation à ceux qui attendent, mon cher monsieur, que le
gouvernement fédéral, surtout pour ceux qui prêchent le
fédéralisme rentable, puisse dire: Enfin, on a quelque chose dans
la loi qui nous dit que la régie peut conclure avec le gouvernement
fédéral.
Il n'y a rien dans cela de plus consolant pour ceux qui ont à...
parce qu'il y a une inquiétude formelle, parce que le gouvernement se
récuse à cause d'une certaine discrimination qu'il a peur
d'établir dans le Canada, c'est visible.
Je pense que le mot fédéral devrait y apparaître
puisqu'on dit que c'est cela.
M. Goldbloom: M. le Président, il est évident que
le gouvernement du Québec peut, à l'intérieur des limites
de ses pouvoirs, conclure des ententes avec d'autres gouvernements, y compris
le gouvernement fédéral.
Je soumets respectueusement cependant que, selon les lois du
Québec, ce n'est pas une régie qui peut conclure une entente avec
le gouvernement fédéral, c'est le ministre des Affaires
intergouvernementales.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais la régie le peut,
conformément à la loi, et vous lui donnez la
responsabilité d'en faire là, avec tout individu, avec la ville
de Montréal, avec tout gouvernement. Vous le dites dans votre article
24.
M. Lessard: Comment voulez-vous qu'il affronte Trudeau, il n'a
même pas affronté Drapeau?
M. Bellemare (Johnson): Non, mais, M. le Président, mettez
donc le mot.
M. Bellemare (Rosemont): Soyez donc poli! Le minimum de
décence, soyez poli.
M. Bellemare (Johnson): Pour la satisfaction
de tous ceux qui auront demain les nouvelles ou qui liront la loi, on
verra que le gouvernement a posé un geste pour inviter d'une
manière catégorique le gouvernement fédéral
à y participer et le pouvoir qu'on va donner à la régie
deviendra un exemple de leadership. Je pense que cela ne serait pas mauvais que
le mot "fédéral" soit ajouté.
Je suis prêt à voter pour la motion, mais j'aimerais mieux
que, tout simplement, on mette le gouvernement fédéral, puisqu'on
donne à la régie le pouvoir de transiger avec lui. On lui donne
un pouvoir, contrairement à ce que dit l'honorable ministre que ce sont
seulement la province et le ministre qui doivent transiger. Là on dit
à la régie qu'elle peut.
M. Hardy: M. le Président, je connais l'intention pure du
député de Johnson...
M. Bellemare (Johnson): C'est sûr parce que je voudrais que
le fédéral, mon pays, participe à cela.
M. Hardy: ... mais il faudrait éviter que, dans des
amendements, on en arrive à un objectif ou à un point
diamétralement opposé à ce qu'on veut obtenir.
Quand vous mettez le gouvernement fédéral, comme vous
voulez le mettre, vous restreignez la portée de la loi. Le gouvernement
fédéral est largement inclus: "ainsi qu'avec tout gouvernement ou
organisme". Le gouvernement fédéral est inclus. La régie
peut conclure des ententes avec tout gouvernement. Cela veut dire tous les
gouvernements provinciaux, cela veut dire le gouvernement
fédéral. Cela peut vouloir dire, éventuellement, l'autre
gouvernement...
M. Bellemare (Johnson): Nous ne sommes pas tous des
légistes comme l'honorable ministre, qui est un homme pratique dans les
causes qu'il prépare avec autant de lucidité, mais les gens du
peuple vont dire: Bon, c'est écrit dans le projet de loi. Chose sur la
rue Saint-Luc, chez nous, veut dire: As-tu vu là?
M. Hardy: Oui, mais il...
M. Bellemare (Johnson): C'est écrit dans le projet de loi:
La régie a le droit de faire...
M. Hardy: Je reviens à ce que je disais ce matin, M. le
Président. Il faut éviter de faire des lois, des textes
politiques. Ne soyez pas inquiets, je pense bien que tous les
députés vigilants vont le faire. Quand je vais aller dans mon
comté, je vais dire que "tout gouvernement", cela veut dire le
gouvernement fédéral. Mais ce n'est pas nécessaire de
mettre cela dans les statuts. C'est à nous à expliquer que "tout
gouvernement", cela veut dire le gouvernement fédéral. Mais,
encore une fois, il faut être prudent...
M. Bellemare (Johnson): Les minutes s'envolent. Puisqu'on est
sous pression...
M. Harvey (Charlesbourg): Qu'on prenne le vote.
M. Léger: Je propose le vote, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Vote enregistré?
M. Lalonde: Avant, M. le Président, si vous me permettez
j'ai refusé des droits de parole, j'ai passé une couple de
fois cet article, c'est pour permettre à la régie de
passer des contrats de services avec la ville de Montréal comme,
d'ailleurs, le député de Johnson nous l'avait demandé cet
après-midi: Est-ce qu'ils vont travailler avec vous autres et tout
cela?
M. Bellemare (Johnson): Avec la Gendarmerie Royale aussi.
M. Lalonde: Avec la ville de Montréal.
M. Bellemare (Johnson): Avec la Gendarmerie Royale.
M. Lalonde: La Gendarmerie Royale pour la sécurité,
vous voulez dire?
M. Bellemare (Johnson): Oui. M. Lalonde: Oui.
M. Bellemare (Johnson): II y a un budget.
M. Lalonde: Je pense que quand on dit un organisme d'un
gouvernement, cela comprend tous les gouvernements. J'endosse
entièrement les propos de mon collègue des Communications
à l'effet qu'en ajoutant le mot "fédéral" ou en l'incluant
nommément, on ne ferait qu'apporter un message politique, alors que ce
n'est pas par cette loi que cela va se faire si cela se fait.
M. Bellemare (Johnson): C'est simplement pour avertir M. Trudeau
qu'il y a un "must".
M. Hardy: C'est bien mauvais que les gouvernements
négocient par voie de lois.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'on demande le vote
enregistré sur cette motion d'amendement?
M. Léger: Vote enregistré, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Alors...
M. Bellemare (Johnson): Chose certaine, M. Lesage l'a fait,
en...
Le Président (M. Gratton): Sur la motion de l'honorable
député de Lafontaine, M. Lessard.
M. Lessard: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): M. Bédard
(Montmorency).
M. Lessard: Cela a changé depuis ce temps!
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Johnson).
M. Bellemare (Johnson): Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Rosemont).
M. Bellemare (Rosemont): Contre. Le Président (M.
Gratton): M. Caron.
M. Caron: M. le Président, je suis contre parce qu'il y
aura des moyens de procéder pour aller chercher de l'argent d'une autre
façon.
M. Lessard: Pour ou...
M. Caron: Je suis contre.
Le Président (M. Gratton): M. Hardy.
M. Lessard: Est-ce que vous allez négocier?
Une Voix: J'irai négocier.
M. Hardy: Contre pour les mêmes raisons que le
député de Verdun.
Le Président (M. Gratton): M. Malépart.
M. Malépart: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Germain.
M. Saint-Germain: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde.
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Harvey (Charlesbourg).
M. Harvey (Charlesbourg): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom.
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Leduc.
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger.
M. Léger: En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin... M. Houde
(Fabre).
M. Houde (Fabre): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Houde (Limoilou).
M. Houde (Limoilou): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Samson.
Une Voix: II voterait contre!
M. Lessard: En tout cas, vous aurez coûté cher aux
Québécois! Le ministre des Affaires municipales nous aura
coûté cher!
Le Président (M. Gratton): Pour, 3; contre, 11. La motion
est rejetée.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Messieurs, je note qu'il est
déjà passé...
M. Léger: II reste encore trois minutes, M. le
Président. Je voudrais simplement, pour accélérer les
travaux, proposer, à moins que le ministre ait des amendements,
l'adoption en bloc des articles 23 à 30, à moins que vous n'ayez
des amendements à l'intérieur de cela. Adopté?
Le Président (M. Gratton): Articles 23 à 30,
adopté.
M. Léger: M. le Président, à l'article 30
a), je voudrais ajouter...
M. Bellemare (Johnson): Avant de prendre l'article 30 a), je suis
bien d'accord sur les trois minutes qui nous restent.
On pourrait peut-être adopter les autres aussi, je n'y ai pas
d'objection, mais je ne voudrais pas, par exemple, qu'on arrive avec ce
papillon de la commission des liqueurs, c'est épouvantable.
M. Lalonde: Cela a été distribué...
M. Lessard: C'est une erreur du ministre.
M. Lalonde: On n'a pas eu le temps de le regarder.
M. Lessard: Une erreur du ministre. Vous avez manqué votre
coup. Vous vouliez passez cela en-dessous de la table et cela n'a pas fait.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, s'il vous
plaît! Est-ce que je peux demander à la commission si 31, 32, 33,
34...
M. Léger: L'article 30, j'ai demandé un
amendement...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Léger:... ajouter à la suite de l'article 30 un
nouvel article, 30 a), dont le texte serait le suivant: "La régie devra,
avant la tenue des jeux, faire un rapport mensuel au ministre, concernant
l'échéancier et le coût de la construction des
installations olympiques. Ce rapport devra être déposé par
le ministre devant la commission parlementaire des affaires municipales,
convoquée mensuellement dans le but de l'étudier et d'entendre
les responsables de la régie".
M. le Président, la raison de cette proposition est la suivante.
Les citoyens du Québec, de Montréal et du monde entier ont
été témoins, durant les dernières années, de
changements, de hausses, de surprises malheureuses qui se sont soldés
par un manque de confiance total dans la réalisation des jeux olympiques
à temps, à un coût abordable. Le fait que le gouvernement
ait pris en main le Parc olympique par le biais d'une régie, nous
croyons qu'il serait important que ce geste-là soit accompagné
d'une position démontrant l'intérêt du gouvernement du
Québec de mobiliser tous les Québécois derrière le
projet des Jeux olympiques. Pour cela, il faut restaurer la confiance des
Québécois dans la régie, qui remplira un rôle de
réalisateur d'un projet qui est cher à tous les
Québécois et dont la confiance, dans ce projet, a
été sapée par les organisateurs qui ont
précédé la régie qui prendra la relève.
Voici, M. le Président, si le Parlement entier,
c'est-à-dire tous les députés démocratiquement
élus par tous les citoyens du Québec qui auront, à ce
stade-ci, à défrayer l'ensemble du déficit olympique qui
se soldera par une facture qui peut varier entre $100 par personne et
peut-être $300 par travailleur, il est normal que ces citoyens soient
assurés que, régulièrement, leurs élus vont
régulièrement recevoir un rapport de la régie responsable
et du ministre responsable.
Ceci donnera du sérieux au travail qui sera fait par la
régie. Ceci assurera au monde entier que les Québécois
sont sérieux, sont déterminés, que le culte de la cachette
est terminé et que le gouvernement du Québec a l'intention
d'ouvrir ses livres d'une façon régulière. Ceci
amènera la régie à être obligée,
régulièrement, non pas de perdre du temps cela prend une
commission parlementaire de peut-être deux heures par mois mais de
venir faire le rapport de la situation, tant de l'échéancier que
des coûts à ce jour.
Ceci permettra, s'il y avait des nouvelles heureuses à donner, de
les donner devant les élus du peuple. Ceci permettra, devant des
problèmes possibles, devant des réactions négatives de
certains adversaires des jeux, devant des fausses rumeurs qui peuvent
être lancées ici et là, de rectifier ces fausses rumeurs
à l'occasion d'une commission parlementaire où l'Opposition et le
gouvernement pourraient étudier, donner les conseils voulus, suivre de
très près un dossier et renseigner la population pour mobiliser
tous les Québécois derrière ce projet. La seule
façon de donner confiance aux Québécois dans ce chan-
gement d'administration du Parc olympique, c'est d'inclure dans la loi que,
dorénavant, ce ne sera plus le culte de la cachette; ce sera le culte de
la vérité et de la propagation des renseignements dont nous avons
besoin sur la tenue des Jeux olympiques.
M. le Président, j'espère que chaque membre de la
commission est intéressé à mobiliser tous les
Québécois derrière les Jeux olympiques et qu'il appuiera
cette motion qui permettra à tous les Québécois
d'être au courant et d'arriver aux olympiques dans un "climax" qui sera
celui de l'olympisme où tout le monde sera heureux d'y avoir
participé.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Je voudrais simplement dire que nous avons
l'intention de fournir une information aussi complète que possible. J'ai
déjà dit que je n'ai pas l'intention de prendre une attitude
cachottière à l'endroit de la population, ni à l'endroit
de l'Assemblée nationale. Si l'on doit en juger par l'expérience
que nous avons vécue aujourd'hui, ce n'est pas exactement un
encouragement à la tenue de séances de cette nature à
répétition. Nous avons eu, si je peux me permettre l'expression,
un léger problème de procédure.
Il me semble, M. le Président, que l'Assemblée nationale
peut convoquer ses commissions parlementaires quand elle veut le faire. Ce
n'est pas une fois par mois qu'il faut donner des renseignements; c'est
beaucoup plus souvent que cela, surtout avec l'approche des jeux. Alors, je
pense que l'amendement proposé par l'honorable député,
inspiré d'une idée valable, n'est vraiment pas utile dans le
contexte de ce que nous avons à faire.
Nous pourrons toujours faire siéger la commission parlementaire,
si cela semble nécessaire et utile de le faire. Mais entre ces
séances, qu'elles soient mensuelles ou les deux ou trois mois, il y aura
beaucoup d'information à donner et elle sera donnée.
Le Président (M. Gratton): Une courte intervention de ce
côté, peut-être une dernière de ce côté,
et le vote sur l'amendement, puisqu'on a déjà
expiré...
M. Charron: M. le Président, je pense que nous devons
appuyer la motion du député de Lafontaine, parce que depuis le
début de ce dossier olympique au Québec nous l'avons dit
hier et que nous soyons à étudier le projet de loi ce soir encore
en est une preuve le gouvernement a fait preuve d'incompétence et
de négligence dans ce dossier, depuis le début.
Ce n'est pas parce qu'une régie va retirer à la ville de
Montréal le contrôle de ce dossier et que cela devient donc la
propriété du gouvernement du Québec que notre confiance
sera restaurée dans la capacité de ce gouvernement à
conduire
de façon compétente et économique pour les
Québécois ce dossier après tout l'accumulus de
négligences qu'il a démontré dans les années qui
ont précédé.
Je pense, M. le Président, qu'il faut permettre à
l'opinion publique de suivre de façon encore plus attentive qu'à
l'habitude la façon dont ce gouvernement administre les affaires
québécoises. La proposition du député de Lafontaine
en nous donnant l'occasion de soumettre mensuellement la gestion de ce
très important dossier économique dans la vie collective des
Québécois à l'opinion publique, par le moyen de cette
commission parlementaire, m'apparaît le minimum que ce gouvernement
puisse concéder aujourd'hui à l'opinion publique, après
qu'elle l'eut pris en flagrant délit d'incompétence et de
négligence dans ce dossier depuis le début.
Si nous sommes appelés aujourd'hui à réclamer de la
ville de Montréal la cession totale de ce dossier, c'est d'abord et
avant tout parce que le gouvernement de cette province a voulu,
intentionnellement, dans le but de ne pas s'attirer les foudres du maire de
Montréal, de façon inappropriée, le laisser aller dans ce
dossier de la façon dont nous l'avons abondamment décrit hier
soir. Si nous sommes ici, ce soir, à créer cette régie,
c'est d'abord et avant tout un aveu d'incompétance de ce gouvernement
dans la gestion du dossier.
Ce n'est pas parce qu'il le prend, ce n'est pas parce qu'il
réclame ce dossier, ce soir, que nous allons lui donner la
bénédiction de compétence et de saine administration.
Il y a trop de paniers percés dans ce domaine du
côté gouvernement pour que nous nous réjouissions de
l'adoption de l'obligation dans laquelle nous sommes de remettre les Jeux
olympiques du Québec aux mains d'une régie de ce
gouvernement.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Verdun, dernière intervention.
M. Caron: M. le Président, après le vote.
Le Président (M. Gratton): Dernière intervention,
l'honorable député de Fabre.
M. Houde (Fabre): Ce que je voulais ajouter, c'est
peut-être une suite à ce qui a été dit par
l'Opposition. Quant à moi, je partage le fond de la motion. J'ai
moi-même, hier soir, au nom du gouvernement, parce que j'avais le mandat
de le faire, pris l'engagement de faire tout mon possible pour que
l'information se fasse d'une façon plus régulière. Je
pense que, depuis deux jours, en tout cas, tout le monde a été
à 100% fidèle à cette attitude de vouloir cesser toute
cachette, si cachette il y avait, et je sais qu'il y en avait.
Nous avons distribué aujourd'hui de nombreux documents que
plusieurs journalistes, soit dit en passant, réclamaient depuis
plusieurs jours. Nous avons la parole du Solliciteur et du ministre des
Affaires municipales que non seulement il y aura des commissions parlementaires
mais qu'à peu près quotidiennement la régie trouvera le
moyen de renseigner, d'informer la population et les media d'information.
D'après les légistes, il ne semble pas nécessaire
ce serait peut-être un précédent d'indiquer
à ce moment-ci, dans un texte de loi, qu'il y aura commission
parlementaire tous les mois. Je suis personnellement convaincu et je le dis
publiquement, je serais le premier plus que déçu, s'il n'y avait
pas cette promesse formelle ou la réalisation de cette promesse formelle
quant à l'information et cela le plus régulièrement
possible. Pour montrer la bonne foi de celui qui vous parle, je m'abstiendrai
tout simplement de voter sur cette question.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Johnson, brièvement.
M. Bellemare (Johnson): On voudrait voir dans la loi non pas un
ordre de la Chambre, mais qu'on ait, en vertu de la loi, une assurance que cela
va se faire régulièrement et le plus rapidement possible, tout
les mois.
Autrement, on va être obligé de partir par l'article 140,
revenir par l'article 150, passer par l'article 157 et revenir par l'article
152.
Une Voix: Et l'article 34.
M. Bellemare (Johnson): Et puis l'article 34, à part cela.
C'est cela, l'inconvénient. Tandis que si c'est dans la loi, en vertu de
l'article 140, on est débarrassé, en vertu de l'article 150, on
n'y va plus et, en vertu de l'article 152, on n'a pas besoin de demander des
pouvoirs additionnels, et de l'article 34 pour... Cela, c'est la plus belle
invention, ce Code de procédure Lavoie...
M. Hardy: Combien de fois avez-vous mis cela dans des lois, dans
votre temps, que les commissions parlementaires...
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, si on a mal fait, ne faites pas
pareil.
Une Voix: Un aveu!
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, ce n'est pas un aveu; c'est lui
qui me dit qu'on a mal fait. Moi, je ne vous dis pas qu'on a mal fait.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Parlez-moi.
M. Bellemare (Johnson): Oui, j'aime cela, M. le
Président.
M. Lessard: Vous comprenez beaucoup mieux.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, l'argument que je
veux faire c'est que, si c'est dans la loi, on n'aura pas besoin de passer par
toutes les tracasseries de l'Assemblée nationale, toute la bu-
reaucratie, puis tout ce qu'il faut faire de "red tape"; c'est
simplement cela. Le Solliciteur général, je l'ai trouvé
merveilleux aujourd'hui, dans ses approches avec nous; c'est merveilleux. Ne
changez pas, et puis je vous assure que vous allez avoir la collaboration de
bien du monde. Mais si vous mettez vos caractéristiques et essayez de
nous truquer, on n'aimera pas cela.
M. le Président, si c'est dans la loi... le ministre des Affaires
municipales a fait cela avec sa patte gauche, je sais que...
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je...
M. Bellemare (Johnson): Je vous parle, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je vous interrompre
pour vous dire que je viens de recevoir une affirmation formelle que nous
devons immédiatement faire rapport à la Chambre? Pourriez-vous
conclure en dix secondes?
M. Bellemare (Johnson): Merci de nous avoir donné des
minutes pour un projet de milliard, d'avoir pu parler quelques petites minutes,
parce que nous avons eu deux heures et vingt minutes de procédure sur
cinq heures de travail.
Le Président (M. Gratton): D'accord.
M. Bellemare (Johnson): Puis c'était bien
nécessaire. Je termine, pourquoi ne pas le mettre dans la loi?
Le Président (M. Gratton): Le vote...
M. Léger: M. le Président, avant le vote, j'ai un
droit de réplique.
M. Bellemare (Johnson): Simplement qu'à périodes
régulières, après convocation, on aura...
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Ecoutez, on a un ordre de la
Chambre, on peut soit voter l'amendement...
M. Léger: J'ai droit à une courte
réplique.
Le Président (M. Gratton):... ou ajourner.
Non, je vous dis que vous n'aurez pas droit de réplique. Si vous
ne voulez pas qu'on prenne le vote sur l'amendement, on va aller faire rapport
à l'Assemblée.
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux.
M. Léger: Non, on vote, on vote.
Le Président (M. Gratton): Ah? bon! vote
enregistré?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Gratton): Alors, M. Lessard?
M. Lessard: Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Bédard (Montmorency).
M. Bellemare (Johnson)?
M. Bellemare (Johnson): Pour.
Le Président (M. Gratton): M. Bellemare (Rosemont)?
M. Bellemare (Rosemont): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Caron?
M. Caron: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Hardy?
M. Hardy: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Malépart?
M. Malépart: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Saint-Germain?
M. Saint-Germain: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Lalonde?
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Harvey (Charlesbourg)?
M. Harvey (Charlesbourg): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Leduc?
M. Leduc: Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Léger?
M. Léger: En faveur.
Le Président (M. Gratton): M. Malouin? M. Houde
(Fabre)?
M. Houde (Fabre): Je m'abstiens.
Le Président (M. Gratton): Là, ça complique
les choses. M. Houde (Limoilou)?
M. Houde (Limoilou): Contre.
Le Président (M. Gratton): M. Samson? Pour: 3, contre: 10,
abstention: 1. La motion d'amendement est rejetée.
Est-ce que les articles 30, 31, 32, 33, 34 sont adoptés, ou
non?
M. Léger: Non, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Ils ne sont pas
adoptés.
Le député de Verdun, brièvement.
M. Caron: J'aimerais manifester le désir, à
nouveau, que les membres de la commission aient la chance d'aller visiter le
site olympique. Cela devait être fait sous l'administration du maire de
Montréal, mais cela a été remis. J'espère,
maintenant, que les membres de la régie...
M. Bellemare (Johnson): II sait pourquoi cela n'a pas
été fait.
Une Voix: Laissez-le parler.
M. Bellemare (Johnson): II sait pourquoi cela n'a pas
été fait, justement parce qu'il y avait danger public et la
poutre qui devait tomber est tombée la semaine suivante. Ils avaient
peur de tuer quelques libéraux.
M. Caron: On aurait fait des élections partielles.
Le Président (M. Gratton): Alors le désir du
député de Verdun est noté par la commission. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 51)