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Commission permanente des affaires municipales
Etude du projet de loi privé no 205 Loi
concernant la cité de Rimouski
Séance du mercredi 3 décembre 1975
(Dix-sept heures cinq minutes)
M. Brisson (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
J'aimerais informer la commission des changements suivants: M.
Saint-Hilaire (Rimouski) remplace M. Boutin (Abitibi-Ouest); M. Lafrance
(Rivière-du-Loup) remplace M. Denis (Berthier); M. Lessard (Saguenay)
remplace M. Léger (Lafontaine).
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
M. Caron: M. le Président, M. Marc-Yvan Côté
(Matane) va remplacer M. André Déom (Laporte).
Le Président (M. Brisson): J'aimerais bien qu'il remplace
M. Déom, mais je ne vois pas M. Déom comme membre de la
commission.
M. Caron: C'est-à-dire qu'il va remplacer M.
Déziel.
Le Président (M. Brisson): Alors, M. Côté
(Matane) remplace M. Déziel. Je voudrais maintenant signaler que, la
semaine passée, je n'ai pas vu dans les enregistrements le nom du
rapporteur. Je pense qu'il y aurait lieu de nommer un rapporteur et on a
suggéré de nommer M. Côté.
M. Lessard: M. le Président, je me pose la question,
est-il d'une compétence très forte pour faire ce rapport? Mais je
l'accepterai, étant donné que c'est un gars de l'Est du
Québec.
M. Côté: Ce sera sûrement la
complémentarité entre les deux rives.
M. Bédard (Chicoutimi): II faut lui permettre de faire
quelque chose.
M. Côté: On verra cela dans le temps.
Le Président (M. Brisson): M. Côté, du
comté de Matane, est rapporteur de cette commission. Nous en
étions rendus à entendre...
M. Leduc: M. le Président, avant d'entendre les
témoins, j'aurais une question à poser, s'il vous
plaît.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'avais
demandé la parole.
Le Président (M. Brisson): Est-ce sur une question de
règlement?
M. Leduc: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Une question de règlement
aussi.
Le Président (M. Brisson): Alors, la parole est à
l'honorable député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, c'est une
question de règlement dans le sens suivant. Je voudrais que la situation
soit claire en ce sens...
M. Leduc: Je m'excuse, M. le Président, mais je pense
qu'avant de commencer nos travaux, il y aurait peut-être avantage
à ce que je pose ma question de règlement. Je n'enlève
rien à la nouvelle du député de Chicoutimi, pas du tout,
loin de là.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, je vais faire confiance au
député.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Taillon.
Tournage par Radio-Québec
M. Leduc: M. le Président, nous avons de gentils visiteurs
avec nous qui sont actuellement à tourner un film et, si je comprends
bien, vous avez un micro devant vous. Je voudrais d'abord savoir si ce micro
enregistre sur bande sonore une partie sinon la totalité de nos
délibérations; je voudrais savoir, deuxièmement, qui a
autorisé le tournage de ces films au point de vue de l'audio et,
troisièmement, qui sont ces gens qui sont ici actuellement et qui nous
enregistrent au moment où nous discutons?
Le Président (M. Brisson): On m'a informé que
Radio-Québec c'est bien le nom était en train de
faire un film pour passer à la télévision. On m'a
demandé si j'avais des objections à ce qu'on filme et qu'on
enregistre, j'ai dit: Si les membres de la commission n'ont aucune objection,
personnellement, je n'en ai pas.
M. Leduc: Quant à moi, je désire tout de suite dire
que j'ai des objections très sérieuses à ce qu'on
enregistre le son à une commission parlementaire. Est-ce qu'on a jamais
permis à quelque media d'information que ce soit, Radio-Canada, TVA,
d'enregistrer? Si on donne la permission à Radio-Québec
aujourd'hui, je voudrais avoir l'approbation du président et la
confirmation du président de l'Assemblée nationale que
Radio-Canada et les autres media d'information pourront avoir le même
avantage. Autrement, je m'oppose complètement à ce qu'il y ait le
son; l'image, bienvenue, n'importe quand, ça fait des années
qu'on le fait.
Le Président (M. Brisson): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais,
pour ma part, appuyer le point de vue exprimé par le
député de Taillon. Je ne suis pas au fait de décisions
prises au niveau de la présidence de l'Assemblée, peut-être
qu'une telle décision a été prise et qu'une autorisation a
été donnée. Mais il me semble quand même qu'il
s'agit d'un précédent au sujet duquel la Chambre devrait prendre
une décision avant de l'accepter.
Le Président (M. Brisson): Alors, messieurs, devant ces
objections...
M. Lessard: M. le Président, je pense que le
problème qui est soulevé par le député de Taillon
est un problème d'une certaine importance, puisque moi-même, dans
le passé, j'ai eu l'occasion de communiquer avec l'Assemblée
nationale pour demander si on pouvait obtenir l'autorisation afin de permettre
à un CEGEP de ma région de venir enregistrer, prendre non
seulement des images, mais enregistrer aussi le son à une commission
parlementaire. Le président de l'Assemblée nationale m'avait
refusé cette autorisation en donnant l'argumentation qui a
été énoncée par le député de Taillon,
tout à l'heure.
Quant à moi, je pense que les commissions parlementaires comme
l'Assemblée nationale devraient être beaucoup plus ouvertes aux
media d'information, que ce soit la radio, la télévision, mais,
pour le moment, je pense qu'il appartient à l'Assemblée nationale
d'en décider. Jusqu'ici, l'Assemblée nationale ne s'est pas
prononcée, d'autant plus que nous sommes actuellement à faire un
film sur l'Assemblée nationale, qui est supervisé par les
parlementaires. Vous comprenez qu'il serait peut-être assez facile
à tout organisme qui voudrait venir enregistrer ici, à une
commission parlementaire, le son, les images, sans aucun contrôle, de
pouvoir utiliser ça, que ce soient des organismes politiques ou autres,
pour faire de la politique contre un membre d'une commission parlementaire ou
contre un ministre.
Cela pose un certain nombre de problèmes importants et il
n'appartiendrait pas ou ce serait dépasser nos responsabilités
que de prendre une telle décision au niveau de la commission
parlementaire. Je pense que c'est l'Assemblée nationale qui devrait
avoir cette responsabilité. Je pense que j'ai moi-même aussi
certaines réserves telles qu'exprimées par le
député de Taillon et le ministre des Affaires municipales.
M. Roy: M. le Président, à première vue, il
est évident que je n'aurais pas d'objection à ce que la
télévision vienne filmer les travaux, soit à
l'Assemblée nationale, soit à une commission parlementaire comme
telle, parce qu'il y a suffisamment longtemps qu'il y a des débats
publics à ce sujet-là. On réclame de plus en plus
d'information sur ce qui se passe au gouvernement comme tel et filmer et
enregistrer les travaux serait un excellent moyen d'informer le public sur ce
qui se passe, avec précision, avec exactitude.
Disons qu'il est évident que ceci doit relever de
l'Assemblée nationale et je souscris aux propos de mes collègues
à ce sujet-là. C'est normal que l'Assemblée nationale
garde une certaine supervision de ce côté-là, de
façon à éviter qu'il y ait des abus d'un côté
ou encore qu'il y ait discrimination de l'autre côté. Qu'on
permette à une chaîne de télévision de venir filmer
et qu'on le refuse à une autre, je pense que ce serait là de la
discrimination et que cela devrait faire l'objet d'une décision
globale.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je me
demande pourquoi on discuterait si longtemps ce point-là...
M. Leduc: D'accord. J'aimerais avoir un tout dernier mot, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): ... puisqu'on semble tous d'accord
pour demander au président de l'Assemblée nationale de rendre sa
décision.
M. Leduc: M. le Président, je voudrais bien qu'on
n'interprète pas mal mon geste. Au mois d'août 1972, lors de la
conférence des parlementaires du Commonwealth, le discours que j'ai fait
était pour que la télévision et la radio puissent entrer
à l'Assemblée nationale et aux commissions parlementaires. Je
n'ai rien contre cela, sauf que la décision de l'Assemblée
nationale n'a pas été prise à cet effet. En
conséquence, je crois qu'on doit continuer comme cela existait
avant.
M. Goldbloom: M. le Président, un dernier mot pour rendre
clair mon point de vue. Il y a des précédents pour le tournage
d'un film, avec l'autorisation du président. Je n'ai pas d'objection
à ce que l'enregistrement sur film se fasse, mais sans bande sonore. Il
n'y a pas de précédent pour cela, à ma connaissance.
Le Président (M. Brisson): Messieurs, d'accord pour le
film. Quant à ce qui a été pris concernant
l'enregistrement, je demanderais aux gens qui l'ont pris de ne pas s'en servir.
Il leur est interdit de s'en servir, même si ce n'est pas beaucoup; c'est
une question de principe. Il leur est interdit de s'en servir.
Nous en étions à discuter le point de règlement de
l'honorable député de Chicoutimi.
Rétroactivité du projet de loi
M. Bédard (Chicoutimi): Voici, M. le Président.
Pour que la situation soit claire, il y a quand même certaines
explications que je voudrais avoir de la part du ministre.
Nous avons présentement le projet de loi no 205 dans lequel
chacun des articles est bien précis quant à son contenu. Nous
devons également poser des questions à des personnes qui viennent
se faire entendre ici, au niveau de la commission.
M. le Président, il est évident que nous allons poser nos
questions aux personnes ou aux organismes qui viennent se faire entendre en
fonction
d'un projet de loi bien précis qui est celui que nous avons
devant nous.
Or, nous savons que, la semaine passée, nous avons eu l'occasion
d'entendre le bâtonnier du Québec qui nous a je ne veux pas
reprendre un débat qui a été fait la semaine passée
quand même exprimé certaines réserves. Ces
réserves indiquaient que si nous voulons éviter une certaine
situation, savoir le projet de loi tel que rédigé qui
consisterait à l'intrusion du législatif dans le judiciare, eh
bien, il faudrait faire certains amendements.
Le bâtonnier du Québec, suite à nos questions et aux
questions des membres de la commission, a même indiqué, à
un moment donné, quels étaient les amendements qui devraient
être faits et auraient comme résultat que le projet de loi ne
représenterait plus, à ses yeux, au niveau du Barreau du
Québec, une intrusion du législatif dans le pouvoir
judiciaire.
Dans ce sens, je voudrais savoir s'il semble que les paroles du
bâtonnier sont tombées dans des oreilles attentives, puisqu'il m'a
semblé que le gouvernement avait exprimé si mon impression
est fausse, on la corrigera son intention de faire des corrections dans
le sens qui avait été exprimé, suite aux remarques du
bâtonnier.
Premièrement, je voudrais savoir si effectivement le gouvernement
se propose d'apporter ces amendements dont nous avions parlé. Parce que
vous comprendrez, M. le Président, que si on les apporte, à ce
moment, on discute sur un projet de loi qui est différent et les
questions que nous pourrions avoir à poser aux organismes ou aux
individus qui auront à se faire entendre au niveau de la commission
pourraient, autrement dit, changer de contenu. Cela, dans le but d'une
situation claire, je pense. Qu'on ne s'en aille pas encore dans un débat
qui n'en finira plus.
Avant de discuter du fond du sujet du projet de loi, du contenu
même du projet de loi, je demanderais au ministre d'éclaircir la
situation de ce côté.
Le Président (M. Brisson): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
député de Chicoutimi décrit bien la situation que nous
avons connue la semaine dernière. Le bâtonnier du Québec a
exprimé deux inquiétudes, une majeure et l'autre, à ses
yeux, de moindre importance, je ne dis pas mineure, mais de moindre importance
par comparaison avec la première. La première portait sur la
nature rétroactive de deux articles du projet de loi. Il était,
à mon sens, entendu, d'un consentement unanime, à cette table,
que nous ferions disparaître l'élément rétroactif du
projet de loi. Donc, je crois que même si nous n'avions pas abordé
l'examen de chaque article nous n'avons pas encore apporté les
amendements l'intention était claire et demeure claire à
mon esprit; donc, à mon sens, il nous faudra poursuivre l'étude
du projet de loi en éliminant de nos considérations l'aspect
rétroactif contenu, si ma mémoire est fidèle, dans les
articles 1 et 3.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. Alors, on peut tenir
pour acquis que ces amendements seront faits dans le sens qui était
indiqué.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, le moment venu, nous
les ferons.
Discussion générale
Le Président (M. Brisson): Alors, d'accord, messieurs?
Nous en étions, la semaine passée, lorsque nous avons
ajourné nos travaux, à questionner M. Albert Pineau, maire de la
ville de Rimouski-Est, si je me souviens. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais une question, M. le
Président.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): La semaine dernière, il a
été indiqué par certains intervenants que Rimouski-Est
n'était pas en mesure de fournir ou d'assurer le développement
d'un parc industriel qui devait s'installer dans la partie dont on parle, qui
serait annexée par le projet de loi. Autrement dit, on a laissé
entendre également que la paroisse ou Rimouski-Est n'avait pas les
moyens financiers de mettre en place la structure industrielle qui était
nécessaire pour donner suite à un projet de construction d'un
parc industriel. J'aimerais avoir l'opinion de M. le maire sur ce sujet
précis.
M. Pineau (Albert): Si on se base sur les subventions
prévues dans l'entente Canada-Québec pour le développement
d'un parc industriel, je crois que la municipalité de Rimouski-Est est
tout aussi capable de développer son parc industriel dans sa
municipalité que nos voisins de l'ouest. Avec les mêmes montants,
nous, en avons les mêmes moyens.
Le Président (M. Brisson): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux poser
une question à M. Pineau. Il vient de dire qu'à son avis,
qu'à son jugement, la municipalité de Rimouski-Est est tout aussi
compétente. Mais je voudrais lui demander: En vertu des ententes en
question, est-ce que le village de Rimouski-Est serait habilité à
recevoir de telles subventions? C'est une question qui a été
soulevée par plusieurs personnes.
M. Pineau: Je pense que oui, M. le ministre. C'est entendu que,
sans subventions, c'est impossible et je pense que la ville de Rimouski n'a pas
non plus les capacités financières de développer un parc
industriel si elle n'a pas cet argent.
M. Goldbloom: Ce n'est pas là ma question, M. Pineau. Il
me semble que les ententes Canada-Québec qui prévoient le
versement de certaines subventions identifient la municipalité ou le
genre de municipalité qui serait habilitée à
recevoir ces subventions.
Est-ce que cette définition inclut le genre de
municipalité qu'est Rimouski-Est oui ou non?
M. Pineau: Je pense que la municipalité de Rimouski-Est
pourrait le faire.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: J'aurais une question additionnelle. Vous venez de dire
que la ville de Rimouski-Est pourrait le faire, M. Pineau.
M. Pineau: Oui.
M. Roy: Est-ce que des subventions vous ont été
offertes?
M. Pineau: Jamais!
M. Roy: Est-ce que vous avez fait des démarches pour
obtenir des subventions?
M. Pineau: On les a déjà demandées si
ma mémoire est bonne vers le 19 janvier de l'année 1973.
On s'est adressé au ministre responsable de l'ODEQ, qui était M.
Quenneville. Il nous a répondu que ces subventions pouvaient être
remises pour le développement d'un parc industriel. Naturellement, il y
avait certains prérequis exigés pour cela. Je pense que, à
aller jusque-là, on nous a toujours dit que l'argent des ententes
Canada-Québec était strictement donné pour la cité
de Rimouski et les centres prioritaires.
Je dis, dans ce sens, que là où les parcs industriels
doivent être développés... Je pense que, dans notre
secteur, si, chez nous, on a l'avantage d'avoir un parc industriel, je ne vois
pas pourquoi on le laisserait exploiter par nos voisins. Je trouve cela bien
curieux. Si les ententes Canada-Québec sont faites de telle façon
que ce soit seulement la ville de Rimouski ou les autres centres prioritaires
qui aient le droit d'avoir les subventions, je trouve bien curieux le fait
qu'on ne peut pas en avoir.
M. Roy: Maintenant... Je m'excuse, M. le Président, mais
je n'ai pas fini sur la même question.
Le Président (M. Brisson): Un instant! M. Roy:
D'accord!
Le Président (M. Brisson): Attendez. Vous ne savez pas ce
que je veux dire.
M. Roy: D'accord!
Le Président (M. Brisson): M. Pineau. Pourriez-vous
relever votre micro un peu, parce qu'on entend mal. Merci!
Continuez, honorable député.
M. Roy: Les subventions vous ont été
refusées?
M. Pineau: Elles nous ont été refusées. Ils
nous ont toujours dit que les subventions n'étaient que pour les centres
prioritaires et qu'on n'était pas un centre prioritaire.
M. Lessard: Donc, vous n'aviez pas les prérequis...
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs. La parole
est au député de Beauce-Sud. Vous voudrez demander la parole
comme les autres.
M. Roy: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre!
M. Lessard: Vous donnez la parole à ceux que vous voyez.
Je vous demande de nous voir aussi de temps en temps.
M. Bédard (Montmorency): Je suis visible, M. le
député et j'attends mon tour.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Beauce-Sud a-t-il terminé ses questions?
M. Roy: Je ne veux pas engager de polémique, mais
j'étais en train d'interroger M. le maire Pineau.
Vous voulez dire que selon les ententes Canada-Québec, la ville
de Rimouski-Est était exclue de toute subvention qui pouvait être
accordée?
M. Pineau: Oui. Cependant, dans le dernier volume, de l'entente
Canada-Québec, il y a l'article 2.1.2 qui dit que dans des cas
spéciaux, cela pourrait être remis aux municipalités telle
que la nôtre. L'article 2.1.2.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Rimouski.
M. Saint-Hilaire: Si je comprends bien, indépendamment de
la subvention que l'on discute de $2,200,000, M. Pineau pourrait-il nous dire,
d'abord au départ, ce qu'est le montant de $2,200,000 et la provenance
des fonds? M. Pinea' pourrait-il admettre, au départ, qu'il y a $500,000
provenant des anciens fonds de l'entente et $1,700,000 provenant des nouveaux
fonds de l'entente qui ne sont pas encore ratifiés à ce
moment-ci?
Au départ, M. Pineau est-il prêt à admettre
qu'effectivement, ce sont ces montants dont on parle lorsqu'on parle du montant
de $2,200,000?
M. Pineau: C'est cela.
M. Saint-Hilaire: Alors, M. Pineau a dit tout à l'heure
que sa municipalité était prête à entreprendre les
travaux pour l'infrastructure et les structures complètes d'un parc
industriel et que sa municipalité pouvait, effectivement, effectuer les
travaux. M. Pineau, avez-vous entrepris une étude
des coûts réels d'un tel parc, des investissements à
faire?
M. Pineau: M. Saint-Hilaire, je dois vous répondre que
depuis dix ans mais reculons seulement de trois ans tous nos
efforts sont concentrés pour lutter contre vos ambitions et les
ambitions de la ville de Rimouski.
M. Saint-Hilaire: Ce n'est pas ma question.
M. Pineau: Je viens de vous répondre, M. Saint-Hilaire,
logiquement et honnêtement.
M. Saint-Hilaire: Ma question a pour but de savoir si vous
êtes au courant des coûts des études... parce qu'en fin de
compte, il y a eu des coûts d'établis, il y a eu des études
de faites suivant l'entente.
La commission conjointe d'urbanisme Rimouski-Mont-Joli a établi
clairement les coûts, les coûts d'infrastructure, les coûts
finals d'implantation d'un parc industriel dans le secteur, qui seraient de
l'ordre de $5.5 millions. Partant de ce principe, supposons qu'à
Rimouski-Est vous pouvez avoir même si je le concède
les subventions nécessaires, il reste une différence de
$3,300,000 à être investie. Pouvez-vous dire à la
commission quelle est l'évaluation de votre municipalité?
M. Pineau: L'évaluation de la municipalité à
40% est à environ $4 millions.
M. Saint-Hilaire: Alors, l'évaluation de la
municipalité, jusqu'à maintenant, est de $4 millions.
M. Pineau: C'est cela.
M. Saint-Hilaire: Votre montant d'imposition totale de taxes,
à l'heure actuelle, est de quel montant?
M. Pineau: $2 du $100.
M. Saint-Hilaire: Combien cela représente-t-il au point de
vue des revenus pour la municipalité?
M. Pineau: Au point de vue des revenus de la municipalité,
je regarde cela et cela représente $80,000.
M. Lessard: $80,000.
M. Saint-Hilaire: Alors, vous croyez très
sincèrement, M. Pineau, qu'à partir d'un revenu de $80,000, vous
pouvez vous lancer dans la construction d'un parc industriel et faire des
investissements, indépendemment des subventions que vous allez recevoir,
de $3,300,000?
M. Pineau: Ce n'est pas prouvé, les montants que vous
avancez, M. Saint-Hilaire. Ensuite, pour construire le parc industriel, je
comprends qu'il y a un début à cela. Je pense que la ville de
Paris ne s'est pas bâtie en un seul jour. N'oubliez pas cela. Ecoutez,
les ambitions... il faut être plus réaliste que cela. Je comprends
que vous avez peut-être des chiffres en tête. Vous marchez
peut-être seulement avec des chiffres, mais pensez donc un peu à
ce que vaut le présent bill que vous présentez ici, devant la
commission des affaires municipales, par rapport aux contribuables de
Rimouski-Est.
M. Saint-Hilaire: C'est ce qu'on est en train de faire, je pense,
on est en train de poser des questions pour savoir exactement la
résultante d'une telle loi en fonction de Rimouski-Est. Maintenant, une
autre question. J'ai bien compris que vous n'avez fait aucune étude
quant à l'implantation du parc, ce qui veut dire que vous ne connaissez
réellement pas les coûts des investissements, ni rien du tout
là-dedans.
M. Pineau: On ne pouvait pas faire l'étude avant,
monsieur.
M. Saint-Hilaire: C'est tout. L'étude n'a pas
été faite. Dans votre rapport, vous dites que la ville de
Rimouski vous enlève un montant de $40,000 de taxes représentant
la taxe de vente, etc. Est-ce que vous pourriez me dire, actuellement,
où sont les installations de la compagnie Ready-Mix à Rimouski,
son équipement, l'endroit où elle fabrique le béton?
Est-ce que vous pourriez me dire où sont installés ces
équipements?
M. Pineau: Oui, monsieur, sur la rue Léonidas à
Rimouski.
M. Saint-Hilaire: Dans la ville de Rimouski. M. Pineau:
C'est cela.
M. Saint-Hilaire: Pouvez-vous me dire où, avant l'an
passé, ou même il y a quelques mois, était installé
le bureau de Rimouski Ready-Mix?
M. Pineau: Les bureaux de Ready-Mix sont installés dans
les limites de Rimouski-Est.
M. Saint-Hilaire: Etes-vous au courant, M. Pineau, qu'il y a eu
un changement de propriétaire dans la dernière année,
concernant la compagnie Ready-Mix?
M. Pineau: Oui, monsieur.
M. Saint-Hilaire: Etes-vous au courant que la compagnie Ready-Mix
est à construire des bureaux, à l'heure actuelle, à
l'endroit même où est son équipement, dans la ville de
Rimouski, et que le petit bureau de dix sur dix qu'elle avait dans la ville de
Rimouski-Est va disparaître?
M. Pineau: C'est peut-être possible, mais jusqu'à
maintenant, elle a toujours été dans les limites de la
municipalité.
M. Saint-Hilaire: Non, mais c'est pour dire...
M. Delisle: M. le Président...
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs! Je
demanderais, autant que possible, au député de Rimouski, de poser
des questions qui regardent le bill comme tel...
M. Saint-Hilaire: Cela regarde le bill parce que...
Le Président (M. Brisson): S'il vous plaît. ... et
non entrer dans des choses personnelles.
M. Saint-Hilaire: Je n'entre pas dans...
M. Delisle: M. le Président, puis-je intervenir? M. le
Président, je voudrais intervenir, s'il vous plaît.
M. Saint-Hilaire: M. le Président, je crois...
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs!
Actuellement, le député de Rimouski...
M. Saint-Hilaire: ... a la parole.
Le Président (M. Brisson): ... questionne M. Pineau, c'est
son droit, et si vous voulez répondre à certaines questions
à la place de M. Pineau, à ce moment-là, que M. Pineau
vous donne la parole, s'il vous plaît.
M. Pineau: Je lui donne la parole. M. Saint-Hilaire: M. le
Président...
M, Delisle: M. le Président, j'aimerais, avant qu'on
réponde, parce qu'il y a eu plusieurs questions qui sont toutes
reliées à la même chose, il s'agit de préciser quel
est le projet industriel de la cité de Rimouski alors que le
député-maire de Rimouski demande au maire du village de Rimouski
quels seraient ses projets. Je dis que ces questions sont théoriques,
que, jusqu'à maintenant, ce n'est pas nous qui présentons un bill
privé, mais bien la cité de Rimouski et qu'elle a donc à
démontrer l'intérêt public qu'elle poursuit par le bill
205. Ce n'est pas au maire de Rimouski-Est à établir des
études théoriques et hypothétiques. J'aimerais bien
préciser, comme procureur de Rimouski-Est, que je réprouve
énormément cette façon de procéder depuis quelques
minutes. En fait, on assiste à un interrogatoire du maire
présentant un bill contre celui qui s'oppose au bill. A mon avis, ce
réquisitoire est totalement irrégulier, il n'est pas à
l'intérieur même de l'objet du bill.
J'aimerais bien préciser que nous n'avons pas, nous, comme
opposants au bill, le détail des projets de Rimouski, nous n'avons pas
le détail des infrastructures qui doivent être faites et nous
n'avons pas, à notre côté, des batteries
d'ingénieurs-conseils qui pourraient évaluer le montant des
infrastructures nécessaires. J'aimerais terminer en disant que si
Rimouski-Est développait le parc, elle le développerait suivant
ses capacités, ses besoins et suivant les possibilités
financières qui seraient mises à sa disposition par les
gouvernements.
Pour la plupart, vous qui êtes à la commission
parlementaire des affaires municipales, vous savez pertinemment qu'un parc
industriel ne se paie pas avec les taxes des contribuables, ça se paie
à même des subventions et à même la revente des
terrains industriels et des taxes chargées aux industries qui
désirent s'implanter dans une municipalité.
Je ne crois pas, sans avoir fait une étude extensive des finances
de la cité de Rimouski, que les contribuables soient prêts
à payer un emprunt de $3 millions ou $4 millions pour financer les
industries futures qui viendraient s'installer. Je pense que ces
investissements, par le biais de subventions spéciales, celles du
ministère des Affaires municipales, celles du ministère de
l'Industrie et du Commerce, doivent s'autofinancer. A ce point de vue, je pense
que c'est ce que le maire de Rimouski-Est essaie de vous dire, il est aussi
capable de superviser des projets d'infrastructures que la cité de
Rimouski en est capable.
M. Saint-Hilaire: M. le Président, je pense que j'avais la
parole...
Le Président (M. Brisson): J'aimerais faire remarquer au
député de Rimouski que toutes les questions qu'il doit diriger
à l'égard de M. Pineau doivent porter sur le mémoire
présenté par lui et non en dehors du mémoire.
M. Saint-Hilaire: Je pense que mes questions portaient
directement, M. le Président, sur le mémoire
présenté par l'avocat qui vient de parler et qui édicte
très clairement que la cité de Rimouski accapare $40,000 de taxes
de vente appartenant à la cité de Rimouski-Est. Or,
j'étais en train de démontrer devant la commission qu'une partie
de ces taxes, indépendamment d'une annexion ou non, ne reviendront plus
à la cité de Rimouski-Est, indépendamment de ce qu'on peut
avancer. C'est exactement ce que j'étais en train de prouver, parce que,
ceux qui connaissent la région savent que la compagnie Ready-Mix est
assurément une industrie qui rapporte des taxes et que les services
qu'elle reçoit sont tous fournis par la cité de Rimouski
elle-même et que Rimouski-Est bénéficie temporairement des
taxes, parce qu'elle détient uniquement un bureau de 10 sur 10 où
étaient faites les factures.
Si on prend le montant de la taxe de vente provenant de cet
équipement et qu'on le soustrait du mémoire qui a
été fourni par Rimouski-Est, je pense qu'il faut aussi être
honnête du côté de la ville de Rimouski qui, pour sa part,
veut prouver que ce n'est pas vrai qu'on va enlever ces montants de taxes. Je
vais essayer de me tenir dans le débat, j'aurai l'occasion d'y revenir,
mais, pour compléter un peu ce que disait le Dr Goldbloom tout à
l'heure, M. Pineau doit être parfaitement au courant que les subventions
sont accordées à des centres prioritaires,
préditerminés.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Saguenay.
M. Lessard: Le député de Taillon.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Taillon.
M. Leduc: Ma question est tombée, j'ai eu la
réponse quant à la possibilité financière de
Rimouski-Est.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, toujours en partant du
mémoire qui est présenté par la municipalité de
Rimouski-Est, je voudrais d'abord interroger soit M. Pineau ou son conseiller
juridique sur certains points qui sont soulignés aux pages cinq et
suivantes.
A la page cinq, vous soulignez que le projet de loi no 205 est inutile,
car la cité de Rimouski n'a pas besoin de terrain additionnel pour le
développement de son parc industriel. Son territoire n'est
urbanisé que dans une proportion de 10% par rapport à
l'ensemble.
J'aimerais, M. le Président, que la municipalité de
Rimouski-Est nous donne certaines informations à ce sujet, à
savoir: Est-ce que la ville de Rimouski occuperait des terrains qu'elle
pourrait utiliser ailleurs? Lorsque la ville de Rimouski demande l'annexion
d'un certain nombre de terrains qui appartiennent à la ville de
Rimouski-Est, est-ce qu'elle le ferait sans aucune raison, puisque la ville de
Rimouski aurait d'autres terrains qui seraient aussi valables, tant sur le plan
économique que sur le plan du développement industriel,
ailleurs?
M. Pineau: Oui, je le crois. La ville de Rimouski a 5 millions de
pieds carrés de territoire réservé dans la
municipalité de Pointe-au-Père, en vue d'un projet
régional de parc industriel. Cela a été acheté par
J.-Roger Levesque, le 3 septembre 1966.
Dans une résolution du conseil du 6 janvier 1975, annulant l'acte
d'entente, l'achat de ces terrains, il y a eu une autre résolution de
reconnaissance de droit sur ces terrains à la
société...
M. Saint-Hilaire: M. le Président, juste un moment. On me
disait tout à l'heure que j'étais en dehors du sujet, lorsqu'on
parle de l'achat de terrains par J.-Roger Levesque, ce sont des terrains
à Pointe-au-Père et cela ne regarde pas Rimouski-Est.
M. Pineau: Cela regarde les parcs industriels.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre! Je demanderais
à l'honorable député de Rimouski de noter certains faits
et, par la suite, il aura toute la latitude possible pour les
rétablir.
M. Saint-Hilaire: Excusez-moi, M. le Président.
M. Lessard: M. le Président, je voulais justement demander
à M. Pineau, à ce sujet, de m'indiquer la distance entre la ville
même de Rimouski et la municipalité de Pointe-au-Père.
Est-ce que la municipalité de Pointe-au-Père fait partie de
Rimouski? Sinon, quelle est la distance entre Rimouski et
Pointe-au-Père?
M. Pineau: II y a environ six milles de territoire.
M. Lessard: De distance entre les deux? M. Pineau: Oui,
entre les deux.
M. Lessard: Et à l'intérieur de cette distance est
située la ville de Rimouski-Est?
M. Pineau: Oui.
M. Lessard: Vous pouvez continuer.
M. Pineau: Advenant l'adoption du projet de loi 205, elle
deviendra municipalité contiguë, par l'aéroport, à la
municipalité de Pointe-au-Père.
M. Lessard: Advenant que le projet de loi 205 soit
accepté?
M. Pineau: Oui.
M. Lessard: Ce que vous ne voulez pas?
M. Pineau: C'est à ne pas oublier. Même, au rythme
où vont les choses, je me demande si, à un moment donné,
le maire de Rimouski n'annoncerait pas qu'il y a un parc industriel à
Gaspé. Il y en a dans toutes les régions.
M. Lessard: J'aimerais, M. le Président, qu'on continue
sur la question que j'ai soulevée, puisque je me demandais s'il
était... Je vous avoue, M. Pineau, que je ne vous suis pas au sujet de
Pointeau-Père, en ce qui concerne l'établissement d'un parc
industriel pour Rimouski. Je trouve que c'est peut-être loin.
A Pointe-au-Père, aurait-on les aménagements portuaires et
aériens concernant par exemple l'aéroport municipal?
M. Pineau: Je pense qu'il n'y a pas de distance qui pourrait
compter, compte tenu qu'à Pointe-au-Père, il y a un port de mer.
L'aéroport est à Rimouski-Est. Si on voulait l'avoir à
l'autre bout, l'aéroport pourrait toucher le territoire de
Pointe-au-Père et de Rimouski-Est en même temps. Il s'agirait de
mettre les aérogares à l'autre bout. Elles sont dans la
même municipalité.
M. Lessard: Je ne comprends pas. Cela, c'est si le projet de loi
no 205 était adopté? Oui, mais s'il n'est pas adopté,
c'est différent. On discute actuellement en commission parlementaire
pour s'informer, en fait, pour avoir les informations nécessaires de
façon à être au courant, pour décider
lors du vote en deuxième lecture, si on votera pour ou contre ce
projet. C'est là. Nous en sommes à ce stade.
M. Pineau: Vous m'avez demandé les disponibilités
de terrains et de parcs industriels.
M. Lessard: Oui, c'est cela.
M. Pineau: Cela, c'en est un fait. Ensuite, je dois dire ici,
devant cette commission, que la municipalité, il y a environ une
vingtaine d'années, 20 ou 25 ans dispensez-moi de la
précision de Rimouski-Est a cédé au
bénéfice de la ville de Rimouski une de ses plus grandes et plus
importantes parties à savoir à partir de 337 Moreau pour
les gens du gouvernement, cela doit vous dire quelque chose. Le 337 Moreau,
c'est là où est situé l'édifice du gouvernement
provincial à aller jusqu'aux limites des lots 184. Je pense qu'on
a déjà cédé environ 10 arpents x 30 de profondeur
à la ville de Rimouski; sans cela, aujourd'hui, Rimouski-Est n'aurait
pas une population de 2,200 mais aurait 10,000 à 15,000 de population.
C'est dans le secteur industriel où, présentement, Rimouski a
développé une plaza industrielle, il y reste amplement de
terrain. Il y a même des gens ici, comme M. Jean-Marie Moreau,
président de l'Union des conseils de comté, qui ont visité
les lieux, l'an passé. Je pense qu'il pourrait donner des explications
très précises lui aussi là-dessus. Il reste suffisamment
de terrain dans le territoire de la ville de Rimouski pour bâtir quatre
fois la dimension qu'on veut nous enlever ici.
M. Lessard: Je pense que, sur ce point, on va se rencontrer.
C'est qu'on n'est pas des experts. Est-ce que les infrastructures actuelles sur
les terrains qui sont la propriété de la ville de Rimouski
correspondent justement à ce qui devrait être nécessaire
pour un parc industriel, par exemple, le chemin de fer?
M. Pineau: C'est à proximité du chemin de fer.
M. Lessard: A proximité, mais, en fait, c'est...
M. Pineau: Le chemin de fer passe dedans automatiquement.
M. Lessard: Vous dites des territoires de...
M. Pineau: Des territoires de la plaza industrielle de la ville
de Rimouski, à savoir la rue Léo-nidas et la rue de
l'Evêché. Vous avec la deuxième rue encore qui est à
proximité.
D'ailleurs, M. Bonnaud a vanté ici la semaine dernière
toutes les accessibilités et les possibilités du fait
d'être le long de la ligne de chemin de fer, c'est justement ce terrain.
Cela se trouve chez lui, M. Saint-Hilaire, dans sa ville, où il y a des
terrains disponibles. Je me demande pourquoi, par le bill 205, on viendrait
diviser une municipalité qui s'administre et qui est capable de
fonctionner et de voir à son développement économique. Je
me demande pourquoi un tel projet de loi est, ici à l'étude,
devant l'Assemblée.
M. Lessard: Voici, M. le Président... M. Roy: Le
bill n'est pas accepté... M. Pineau: Accepté de
principe.
M. Roy: Non, même pas de principe, accepté pour
étude seulement.
M. Pineau: Pour moi, il a été accepté.
Ecoutez, je ne connais pas toutes les coutumes parlementaires, je m'en excuse,
mais de toute façon, c'est cela, il est rendu pour discussion devant la
commission municipale.
M. Lessard: Maintenant, vous soulignez à la page 8 de
votre mémoire, que le projet de loi no 205, s'il était
adopté par l'Assemblée nationale, constituerait un cas
déguisé, mais clair, de regroupement forcé.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce ne serait pas le premier.
M. Lessard: En effet, la cité de Rimouski a tenté
jusqu'à maintenant, sans succès, de regrouper le territoire du
village de Rimouski-Est.
M. Pineau, vous avez dit tout à l'heure que vous aviez
cédé une partie de votre territoire dans le passé à
la ville de Rimouski pour le développement d'une construction
gouvernementale. J'aimerais savoir si, dans le cas, étant donné
que l'unité de regroupement a déjà été
constituée, et qu'on n'a jamais concrétisé la
décision positive, en fait, qui avait été prise par les
deux municipalités, soit Pointe-au-Père et Rimouski, est-ce que
je peux vous demander si l'annexion de territoires telle que prévue en
vertu de l'article 33 du Code municipal a été faite selon les
règles prévues par la loi du Code municipal du Québec.
M. Pineau: Vous parlez du code des cités et villes?
M. Lessard: Le code des cités et villes, c'est bien
cela.
M. Pineau: Le code des cités et villes.
M. Delisle: Je pense bien que c'est une question plutôt
juridique, je serais plus à même... Demandez-vous si la loi de
regroupement, la loi de fusion 276 a été suivie dans ce cas, ou
si l'annexion a été suivie?
M. Lessard: D'après ce qu'on m'a dit l'autre jour, j'ai
posé des questions au ministre des Affaires municipales, on m'a
informé que dans le cas de la loi 276, toute la procédure normale
avait été suivie. Cependant, on avait décidé de ne
pas concrétiser la décision qui avait été prise,
à ce moment, par les deux villes. Je vous demande,
dans le cas de l'annexion comme telle des territoires par la ville de
Rimouski, si l'article 33 ou les modalités prévues à
l'article 33 du code des cités et villes a été
respecté?
M. Delisle: II n'a certainement pas été
respecté, c'est ce qui est devant les tribunaux actuellement. C'est la
raison pour laquelle on parle d'un bill privé, sinon on n'en discuterait
pas du tout. La prétention de Rimouski-Est devant les tribunaux tient
à démontrer que la procédure prévue normale pour
une annexion n'est pas suivie parce qu'on prend le territoire sans
indemnité et qu'on n'a pas consulté les véritables
intéressés.
M. Lessard: M. le Président, j'ai une directive à
vous demander, à savoir s'il est possible de parler, à un moment
donné, du conflit qui est devant les tribunaux; parce que cette question
m'apparaît assez importante, à savoir si des modalités
d'annexion ont été suivies ou non. On me dit que c'est exactement
le conflit qui est devant les tribunaux. Alors, on revient à l'article
99, quatrièmement.
M. Roy: C'est cela.
M. Lessard: Là, j'ai une directive à vous
demander.
Le Président (M. Brisson): Me Pierre Delisle vient de
faire une mise au point. Vous lui avez demandé si les procédures
normales avaient été suivies. Il vous a dit non.
M. Lessard: Non, il m'a dit que c'est justement...
Le Président (M. Brisson): II vous a dit que
c'était devant les tribunaux.
M. Lessard: ... l'objet d'une contestation.
Le Président (M. Brisson): J'ai l'impression qu'il a
répondu à votre question, point final.
M. Lessard: Oui, mais... M. Roy: Sur le fond...
Le Président (M. Brisson): Evidemment, en ce qui concerne
le procès, il me semble qu'on en a assez discuté. J'ai dit que...
On n'a pas discuté du procès, mais on a assez discuté de
la question.
Je pense une chose, c'est que les membres...
M. Lessard: Cette question fondamentale...
Le Président (M. Brisson): Voulez-vous une réponse,
oui ou non? Bien, écoutez!
M. Lessard: Je sais que le ministre est toujours calme. Il n'y a
rien qui le dérange.
Le Président (M. Brisson): Alors...
M. Goldbloom: Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça?
M. Lessard: Vous pourriez être un peu plus nerveux
quelquefois.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est inquiétant, des fois,
par exemple...
Une Voix: Et vous, un peu plus calme...
M. Bédard (Montmorency): C'est une grande qualité
que d'être calme.
Une Voix: II s'est déjà fâché.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que le
député de Saguenay a d'autres questions?
M. Lessard: Voici, M. le Président? Sur la question de
règlement...
Le Président (M. Brisson): La directive est celle-ci. Elle
a été donnée la semaine passée.
M. Lessard: ... puis-je continuer dans ces circonstances à
poser des questions sur les raisons qui font que, par exemple, la ville de
Rimouski-Est affirme que les procédures prévues à
l'article 33 de la Loi des cités et villes n'ont pas été
respectées. Puis-je poser des questions sur ce sujet?
M. Bédard (Montmorency): Non.
M. Goldbloom: Sur le point de règlement soulevé par
le député de Saguenay, vous avez rendu votre décision la
semaine dernière. Je ne voudrais pas la commenter dans le sens de
vouloir vous amener à la modifier de quelque façon que ce
soit.
Je voudrais, cependant, donner la compréhension que j'ai eue de
la décision que vous avez rendue. Notre règlement dit qu'un
député ne doit pas parler d'une affaire qui est devant les
tribunaux, et, en même temps, nous savons que, derrière le
règlement de la Chambre, est tout notre système de loi, et que,
dans nos lois, la primauté du pouvoir législatif est
consacrée. Pour donner un sens à cela, il me semble que, si nous
causons, en quelque sorte, d'une affaire qui est devant les tribunaux, sans
entreprendre une action pour régler cette question, nous pouvons porter
préjudice aux intérêts de l'une ou de l'autre des parties,
et même, nous pouvons porter préjudice à la cour
elle-même. Tandis que, si la primauté du pouvoir législatif
a un sens, ce sens doit être celui de permettre à
l'Assemblée nationale d'intervenir, par voix de législation, pour
trancher une question. Dans ce sens, il me semble que, pour les besoins de
notre compréhension de ce projet de loi, nous pouvons poursuivre des
questions pour savoir quel doit être notre jugement sur le projet de loi
qui est devant nous.
C'est l'interprétation que nous avons tirée de votre
décision de la semaine dernière. Pour aller à
l'extrême, on pourrait citer l'exemple du Code de la route, et justement,
il y a, devant la Chambre, à
partir d'aujourd'hui, un projet de loi pour modifier le Code de la
route. Pourtant, à tous les jours, devant les tribunaux, il y a des
causes, en vertu des articles en question du Code de la route. Il faut pouvoir,
quand même, faire le débat sur le projet de loi qui touche et
modifie le Code de la route.
M. Roy: M. le Président... M. Lessard: M. le
Président...
M. Bédard (Montmorency): Question de règlement.
M. Roy: ... point de règlement. M. Lessard: Le
ministre est sans doute... M. Roy: C'est un point de règlement.
M. Lessard: Un point de règlement. M. Roy:
Après.
M. Lessard: Le ministre est en train de me donner raison, dans le
sens que le ministre est en train de justifier le fait que je puisse continuer
mes questions qui touchent au conflit même dans ce projet de loi. Parce
que je pense que l'objection principale qu'apporte la ville de Rimouski-Est
consiste dans le fait qu'elle conteste, en fait, l'application ou la
façon dont ont été appliquées les modalités
de l'article 33 de la loi des cités et villes.
Or, si je ne peux connaître quelle est cette contestation et
pourquoi, selon la ville de Rimouski-Est, la ville de Rimouski n'aurait pas
respecté les modalités de l'article 33 de la Loi des cités
et villes, comment voulez-vous dans les circonstances que je puisse me
prononcer sur le fond de ce projet de loi comme tel?
Le Président (M. Brisson): Un instant.
M. Bédard (Montmorency): Je pense que cela fait trois ou
quatre fois que je soulève un point de règement et tout le monde
passe avant moi. C'est parce que je suis un bon garçon.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Saguenay m'a demandé une directive. Premièrement, je dois vous
dire que par le biais des points de règlement, je n'ai pas l'intention
de recommencer le débat qu'on a eu la semaine dernière.
Maintenant, concernant les directives que vous m'avez demandées,
je pense que je suis suffisamment éclairé pour vous dire ceci:
Evidemment, vous devez connaître les faits.
Alors, je pense que vous avez toute la latitude possible pour poser des
questions aux témoins qui sont ici c'est-à-dire aux
invités, si vous aimez mieux, pour ne pas dire témoins, puisque
ce n'est pas une cour et ces gens peuvent vous répondre, donner
ce qu'ils ont à donner. Evidemment, je ne sais pas, au cours du
procès ou en dehors, mais simplement, nous n'avons pas le droit de
commenter ces faits...
Alors, vous pouvez poser vos questions, à savoir pourquoi on est
devant la cour quels sont les éléments qui ont amené la
ville de Rimouski-Est à contester? D'accord. A ce moment, l'honorable
avocat vous serez juge un jour, c'est pourquoi j'ai dit honorable
pourra sûrement répondre à vos questions, mais
évidemment, si jamais, on commente les faits, à ce moment, je
devrai arrêter la discussion.
M. Bédard (Montmorency): Sur le point de règlement,
M. le Président. Tout à l'heure, vous avez demandé
à l'un de nos collègues d'en venir à la discussion du
document de Me Pierre Delisle et je voudrais qu'on s'en tienne à la
discussion de ce document.
Si, dans son document, on parle de fusion, on va discuter de fusion;
mais si on n'en parle pas, on n'en discutera pas. C'est le point de
règlement que je voulais soulever.
Le Président (M. Brisson): Les questions de l'honorable
député de Saguenay concernaient le document fourni par la ville
de Rimouski-Est.
M. Bédard (Montmorency): Je pense qu'on en discute dans
son document.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que le
député a d'autres questions?
M. Lessard: M. le Président, dans ces circonstances,
j'aimerais que l'avocat ou le conseiller juridique de la ville de Rimouski nous
explique les raisons qui ont motivé la ville de Rimouski-Est
à...
Le Président (M. Brisson): Un instant. Pas les expliquer,
les donner; il y a une différence.
M. Lessard: Donner, si vous voulez d'accord, M. le
Président les raisons qui ont amené la ville de
Rimouski-Est à contester l'arrêté en conseil qui avait
été adopté par le Conseil exécutif et contester en
même temps le règlement d'annexion de la ville de Rimouski tel que
prévu par l'article 33 du code des cités et villes.
M. Delisle: M. le Président, si on me permet, j'ai
donné, la semaine dernière, certaines explications. J'essaierai
d'être plus concis, plus clair. Il y a trois motifs de base d'objection
au règlement 966 devant les tribunaux. D'abord, le règlement de
Rimouski ne prévoit pas de compensation pour la perte d'actifs qui se
trouvent dans le territoire annexé et pour la perte de revenus de taxes
de vente et de taxes foncières qui étaient afférents
à cette section de territoire qu'on désirait annexer. Alors, je
ne passe pas de commentaires. Donc, il y a ce fait, brutal, que l'on retrouve
quand même dans le projet de loi actuel, même si on y enlève
la référence à la rétroactivité.
Le deuxième motif de l'objection devant les tribunaux, c'est
parce que la requête en question, sur laquelle s'est fondé le
règlement 966, était illégale. Illégale pour deux
motifs. Illégale parce
qu'elle ne répond pas aux conditions de la loi,
c'est-à-dire que 66% des personnes intéressées se seraient
prononcées et la prétention de Rimouski-Est est que ce
pourcentage n'existe pas. Donc, la démocratie ou la consultation
populaire dans ce secteur n'aurait pas été valable.
La deuxième référence à la requête,
c'est que des ventes fictives ont été faites et cela se
retrouve dans notre mémoire parce qu'elles ont été
faites uniquement pour permettre à des personnes de se qualifier, au
sens de la consultation électorale, que ces personnes ne se sont pas
prononcées et, par le fait même, elles ont rendu illégale
cette consultation. Cet allégué est un des allégués
importants de l'action et, en passant, en agissant ainsi, les personnes qui
sont mentionnées dans notre mémoire ont commis une
illégalité en vertu de la Loi des cités et villes qui
interdit spécifiquement à toute personne en matière
d'élection ou de consultation de transférer des biens quelconques
ou des titres pour permettre à quelqu'un de se qualifier. C'est une
illégalité en vertu de la Loi des cités et villes,
illégalité qui va être couverte si le bill 205 est
adopté.
Troisième motif, très fondamental et très important
de la contestation, c'est que l'annexion n'est pas faite dans
l'intérêt du public, mais dans un intérêt
privé. Nous avons expliqué la semaine dernière que le
secteur annexé, les lots 184 et 185, qui n'ont pas, à notre avis,
une destination immédiatement industrielle, avaient dans les mois qui
ont précédé l'annexion, fait l'objet d'une trentaine de
ventes qui démontraient fondamentalement que c'était un projet de
centre commercial qui était à l'origine de la discussion et non
pas un projet industriel. Cela, à mon avis, contredit le motif
même du bill qui est ici devant vous.
Je pense qu'il serait utile, à ce stade-ci, de déposer
la semaine dernière, la cité de Rimouski a
déposé un plan le plan d'urbanisme de la
municipalité de Rimouski-Est sur lequel on retrouve l'aéroport
qu'on veut annexer, qui n'a rien à voir, en passant, avec un projet
industriel, et qui appartient, au gouvernement fédéral et non pas
à la cité de Rimouski. Il faudrait démontrer aussi sur ce
plan d'aménagement, le secteur commercial qui est visé par
l'annexion. En toute déférence, si l'annexion, par loi, ne devait
viser que le secteur industriel, on devrait donc extraire la zone commerciale
qui a fait l'objet des transactions auxquelles je me suis
référé tout à l'heure. Cette zone commerciale n'a
rien à voir avec le projet industriel; c'est plutôt une zone
commerciale où on veut créer un centre commercial, et ce centre
commercial, techniquement, devrait être dans le village de Rimouski.
Je dépose donc ce plan, nous n'en avons qu'une seule copie. Si
les membres de la commission veulent le consulter au fur et à mesure, je
pense qu'on y retrouve l'ensemble du territoire de Rimouski-Est. On y constate
les zones qui sont visées par votre projet d'annexion et on
s'aperçoit qu'en bonne partie, ça couvre les secteurs qui sont
contestés. Vous avez ici le secteur qui fait l'objet de la contestation
devant les tribunaux.
Vous avez ici le deuxième secteur qui est annexé,
jusqu'à la partie de l'aéroport municipal, et vous avez enfin ce
troisième secteur, qui couperait la municipalité en deux et qui
se rend jusqu'à Pointe-au-Père.
M. Roy: Une minute, il y a un point qui est bien important,
à mon avis, est-ce que vous voulez dire que les territoires que vous
annexez ont pour effet de couper littéralement la ville en deux?
M. Delisle: Absolument. Voici la ligne. La partie
développée de la municipalité se trouve ici,
complètement adossée à ce secteur, et la
municipalité est complètement divisée en deux.
C'est-à-dire que la seule...
M. Roy: Complètement divisée en deux,
c'est-à-dire qu'il y a un secteur qui va être complètement
isolé du reste de la municipalité.
M. Delisle: Les parties A-1 et A-2.
M. Saint-Hilaire: Est-ce que vous pourriez donner la date du
plan, s'il vous plaît?
M. Delisle: Le plan est daté de septembre 1975.
M. Saint-Hilaire: Donc, après les procédures.
M. Delisle: Après les procédures judiciaires ou
après les procédures...
M. Saint-Hilaire: Après les procédures
intentées.
M. Roy: Est-ce que je pourrais poser une question au
député-maire? Je comprends qu'il faut que je demande la
permission au député de Rimouski, mon collègue. Est-il
exact...
Le Président (M. Brisson): S'il veut vous accorder la
parole.
M. Roy: Est-il exact parce qu'on vient de dire une chose
qui est bien importante à mon avis, parce que cela a des
conséquences quand même, selon le député de Rimouski
que la ville de Rimouski-Est est complètement coupée en
deux par le projet d'annexion de ville Rimouski?
M. Saint-Hilaire: Si vous aviez remarqué les plans comme
il le faut, la dernière fois, vous auriez constaté exactement ce
que vous constatez aujourd'hui, une semaine en retard.
Effectivement, la demande est faite dans ce sens-là et
probablement qu'en temps et lieu, on soumettra un amendement au projet de loi
pour permettre à la municipalité de Rimouski-Est de pouvoir
chevaucher sur les terrains comme bon lui semblera. D'ailleurs, vous savez fort
bien qu'une ville n'a pas le droit d'empêcher une autre ville de venir
par ses routes. Elle n'a pas le droit de bloquer les routes d'une autre ville,
sans quoi il y aurait intervention de la commission municipale.
Deuxièmement, vous devez apprendre et je l'ai dit la
dernière fois également que tous les services d'aqueduc
proviennent de la cité de Rimouski. Que Rimouski...
M. Roy: II ne faudrait pas, M. le Président...
M. Saint-Hilaire: Vous m'avez posé une question,
laissez-moi répondre. Je vais vous prouver...
M. Roy: Je n'ai pas été plus loin que cela, M. le
Président, pour le moment.
M. Saint-Hilaire: Dans ce cas-là, si vous posez des
questions...
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs! Nous ne
sommes...
M. Roy: C'est parce qu'il y a un plan et je voudrais
savoir...
Le Président (M. Brisson): Regardez le plan et posez les
questions.
M. Roy: Ma question était posée aux gens de la
ville de Rimouski-Est. J'ai voulu avoir une confirmation du
député de Rimouski. Il m'a demandé tout à
l'heure... Il y a une chose que je veux rectifier. Je veux quand même
rectifier un fait. Il m'a demandé si j'avais regardé les plans la
semaine dernière. J'avais regardé les plans la semaine
dernière et je m'étais aperçu que cela coupait la ville en
deux. Mais je voulais avoir la confirmation du député de
Rimouski.
Le Président (M. Brisson): Alors, vous êtes
satisfait?
M. Roy: Je suis satisfait...
Le Président (M. Brisson): Est-ce que vous auriez d'autres
questions à poser à Me Pierre Delisle?
M. Roy: J'aimerais savoir, pour les ententes, s'il y a quelque
chose de prévu...
Le Président (M. Brisson): Sur le plan.
M. Roy: Quelles sont les conséquences de l'isolation de la
ville de Rimouski-Est en deux secteurs? Quelles sont les
conséquences?
M. Pineau: II reste des terrains ici. On n'a aucune
possibilité d'en venir à aménager cela. C'est le seul
moyen qu'il y a de passer sur notre territoire. On ne peut absolument pas
passer pour venir ici, il y a de très belles terres. Je comprends que le
projet de loi 205 ramasse tout ce qu'il y a de plus beau, mais c'est encore
beau pour un secteur.
D'ailleurs, on l'a zoné, on l'a préparé, en vue des
développements futurs. Dans la municipalité de Rimouski-Est, il
reste environ 30 à 40 terrains disponibles pour fins de
construction.
Ce secteur, ici, pourrait facilement avoir un développement
domiciliaire en ouvrant cela, cette partie, qui est industrialisée. On a
commencé un parc industriel, on a tous les réservoirs des
compagnies de gazoline ici. Il est prévu, on le sait, on est
conscient.
Même la semaine dernière, j'ai été
accusé par M. Bonnaud qu'on n'avait pas de collaboration. Pour tout ce
qu'on a voulu mettre en valeur devant la commission conjointe d'urbanisme, on a
toujours été débâti et on n'avait jamais raison.
Cependant, ils sont prêts à nous lancer la pierre à
prétendre qu'on n'a jamais voulu collaborer et qu'on n'a jamais voulu
travailler. Je relève les paroles de M. Bonnaud, la semaine
dernière. Je pense que c'est inacceptable, du fait que la
municipalité est coupée dans tout son territoire. Je ne vois pas
la nécessité d'un tel projet et je ne vois pas comment un
gouvernement pourrait accéder à une pareille demande.
M. Roy: Est-ce que la ville de Rimouski a étudié
avec vous et vous a offert la possibilité d'un arrangement relativement
aux inconvénients que cela pouvait vous occasionner? Est-ce qu'il en a
été question?
M. Pineau: Non, monsieur, toute la collaboration que j'ai eue
pour se faire développer, non pas sur ce plan, mais sur l'autre plan que
j'avais, a été retenue justement sous les ordres de M.
Saint-Hilaire. On ne savait même pas ce qu'il prenait, c'étaient
tous des points techniques, des points géodésiques, des points
d'arpenteurs que je ne connaissais pas, personnellement, et que beaucoup
d'autres ne connaissaient pas.
On a demandé à un arpenteur-géomètre de nous
dire ce que comprenait le projet de loi que la ville voulait présenter
à l'Assemblée nationale. C'est suite à cela qu'on en a
pris connaissance. Qu'on a réalisé que la municipalité
était coupée en deux, en totalité, que cela nous privait
de tout développement. C'est inaceptable. C'est vouer la
municipalité à une défaite complète et totale.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Montmagny.
M. Bédard (Montmorency): Montmorency, si possible.
Le Président (M. Brisson): De Montmorency,
excusez-moi.
M. Delisle: Voulez-vous qu'on regarde les plans?
M. Bédard (Montmorency): Oui, M. le Président, je
vous pardonne l'erreur.
Une Voix: Pardon? Oui, sur le plan. C'est justement.
Une Voix: C'est important.
M. Bédard (Montmorency): M. le maire, vous
venez d'avancer, comme argument majeur de votre présentation, que
les espaces, que les aires A-1 et A-2 deviendraient complètement
disparates si l'on veut, mais est-ce que nous sommes à l'étude,
à l'heure actuelle, d'un parc industriel? En ce qui me concerne, un parc
industriel a un réseau routier.
M. Pineau: Certainement qu'il y a des possibilités d'en
faire un. D'ailleurs, le réseau routier est fait ici.
M. Bédard (Montmorency): Non, vous n'avez pas compris ma
question. Vous dites que le fait de couper votre territoire en deux
complètement, cela divise la ville de Rimouski-Est en deux.
M. Pineau: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Là-dessus, vous avez dit
que vous avez un beau territoire en A-1 et A-2. Je vous dis, dans cette partie
qui coupe votre territoireen deux, advenant une annexion à la ville de
Rimouski, étant donné que l'on discute d'un parc industriel, que,
dans un parc industriel, vous avez un réseau routier, donc, vous
pourriez aménager un réseau routier dans les espaces A-1 et A-2
et les rattacher au réseau routier du parc industriel. Est-ce que
l'argument que vous apportiez pourrait disparaître?
M. Pineau: II faut comprendre aussi que, advenant que le parc
industriel soit développé par la cité de Rimouski,
à ce moment, on serait obligé de circuler. Vous voyez la
municipalité coupée en deux et vous trouvez que cela aurait une
espèce de sens?
M. Bédard (Montmorency): Non, ce n'est pas cela. Je ne dis
pas que cela a du sens, pour l'instant. Je vous demande si...
M. Delisle: Les gens pourraient circuler par la voirie du parc
industriel.
M. Pineau: Oui, c'est sûr que s'il y a un chemin, on peut
circuler. N'importe qui circule.
M. Bédard (Montmorency): On est capable de faire
agencer.
Une Voix:... de la province.
M. Bédard (Montmorency): Je connais un peu la
région, mais pas tout à fait assez. Je sais qu'il y a de gros
investissements dans le coin. Pendant que vous avez le plan, est-ce que vous
êtes capable de me montrer le chemin de fer, le port de mer et
l'aéroport? L'aéroport, je crois l'avoir dans P-2.
M. Pineau: Le port de mer...
M. Bédard (Montmorency): C'est le port de mer.
M. Pineau: ... vous l'avez dit. L'aéroport, c'est...
M. Bédard (Montmorency): Dans la zone P-2. M. Pineau:
C'est cela.
M. Bédard (Montmorency): C'est cela. Le chemin de fer,
parce qu'un parc industriel...
M. Pineau: Vous l'avez ici. Cependant, vous avez une autre ligne
qui traverse ici, qui s'en vient ici, à peu près dans ces
mesures.
M. Bédard (Montmorency): Alors, ce sont trois gros
équipements qui touchent aux zones 9, H, I-2 P-2. C'est tout
ensemble?
M. Pineau: Oui, vous avez deux lignes de chemin de fer. Vous en
avez une ici et vous en avez une autre, c'est pour le quai de l'ouest, qu'on
appelle.
M. Bédard (Montmorency): Ces lignes s'en vont dans la zone
9?
M. Pineau: C'est cela.
Le Président (M. Brisson): Cependant, vous allez
déposer votre plan; d'accord. Il faudra, évidemment, discuter du
plan en détail.
M. Delisle: Tout à l'heure, je mentionnais une zone
commerciale qui était visée par l'annexion. C'est ici la zone C-2
qui n'a rien à voir ni en fonction du zonage, ni en fonction de
l'annexion avec les projets industriels. Cette zone est située le long
du boulevard Jessop dans la municipalité. Elle est complètement
construite de commerces actuellement. C'est à cet endroit qu'un projet
d'un centre commercial est visé.
M. Goldbloom: Je constate, comme vous, qu'il est 18 heures et
quelques minutes. Je ne crois pas que nous puissions siéger ce soir.
C'est mercredi soir, et il faudrait un consentement unanime qui ne semble pas
sur le point d'être accordé par les membres de la commission. Je
pense que, puisque nous avons fait déplacer pour une deuxième
fois des opinants, nous devrons au moins prévoir une continuation de nos
travaux demain matin. J'aimerais suggérer cela. J'aimerais demander aux
membres de la commission, vu le fait que le début de nos travaux cet
après-midi a été retardé un peu par un débat
qui a eu lieu en Chambre, s'ils sont consentants de continuer encore cinq ou
dix minutes, je ne voudrais pas tordre le bras à qui que ce soit. Je
voudrais, pour le journal des Débats, si la décision de la
commission est de ne pas continuer immédiatement, vous indiquer que je
crois qu'il y a un point qu'il faudra éclaircir dans ce dossier. C'est
le titre de propriété de l'aéroport. A un moment
donné, nous avons entendu dire que l'aéroport est
propriété de la cité de Rimouski. A un autre moment, nous
avons entendu dire que le terrain de l'aéroport est
propriété du village de Rimouski-Est. A un troisième
moment, nous avons entendu dire que l'aéroport est
propriété du gouvernement fédéral.
J'aimerais savoir exactement quelle est la situation. Qui est
propriétaire du fonds de terre? Qui a le droit de l'exploiter? Quel est
le rôle du gouvernement fédéral dans cela, et ainsi de
suite?
M. Saint-Hilaire: M. le Président, pour répondre
à M. Goldbloom ce sera très court j'ai dit et je
répète encore qu'il y a des terrains, à l'aéroport
de Rimouski, qui appartiennent à la ville de Rimouski. D'autres terrains
appartiennent au gouvernement fédéral à bail avec la ville
de Rimouski, et toutes les installations, sauf deux hangars de Québec
Air, appartiennent à la ville de Rimouski, L'entretien est
effectué aux frais de la ville de Rimouski.
Le gouvernement fédéral ne donne aucune subvention pour
l'aéroport municipal rimouskois. La seule intervention du gouvernement
fédéral, c'est sur des terrains qu'il possède et des
terrains qui sont loués à $1 par année, sur un bail de 20
ans, par la ville de Rimouski. D'autres terrains, en plein milieu des pistes,
appartiennent à la ville de Rimouski.
M. Lessard: M. le Président, le ministre nous demandait si
nous étions consentants à continuer pour un quart d'heure ou
vingt minutes. Il nous disait aussi qu'il était difficile de
siéger ce soir, étant donné qu'il s'agit du mercredi soir
et que cela nécessiterait l'unanimité des membres de cette
commission.
M. le Président, je pense que le problème, c'est que les
députés sont déjà engagés. On ne savait pas
que nous devions siéger ce soir et les députés ont des
engagements. Quant à nous, je pense qu'il nous est difficile de donner
notre accord pour siéger ce soir. Quant à faire durer la
commission encore un quart d'heure, vingt minutes, je ne pense pas que ces 15
ou 20 minutes nous permettraient de défricher ou de régler
complètement cette question. En conséquence, je pense qu'il
vaudrait probablement mieux siéger demain matin, à 10 heures.
M. Caron: A 10 heures, demain matin.
M. Goldbloom: M. le Président, seulement une chose,
cependant. Nous venons d'entendre une réponse à la question que
j'ai posée et j'aimerais savoir si, du côté du village de
Rimouski-Est, il y a une interprétation différente quant au droit
de propriété en ce qui concerne l'aéroport. Avec votre
permission et celle de...
M. Delisle: Nous avons ici un document que nous pouvons
déposer du ministère fédéral des Transports,
lequel promettait, en 1969, de revendre la totalité des terrains, si
l'aéroport était désaffecté, aux autorités
municipales de Rimouski-Est.
Il est clair, à notre avis, que l'ensemble de ces terrains ou la
plus grande partie de ces terrains est propriété
fédérale et que, lorsque l'aéroport a été
désaffecté en partie et retourné à Mont-Joli, en ce
qui concerne le transport aérien ordinaire, ce n'est que sur un bail
à moyen terme que la ville de Rimouski, comme telle, le conserve comme
aéroport municipal. Mais, en cas de désaffection, il y a
déjà des demandes qui sont antérieures au bill
privé, antérieures aux contestations juridiques, de la part du
village de Rimouski-Est pour reprendre ces terrains et développer
normalement son territoire.
J'aimerais vous rappeler, à ce niveau, que Sainte-Foy a
déjà, effectivement, eu un aéroport à peu
près du même type et qui a presque servi, finalement, de point de
départ au renouveau de la ville de Sainte-Foy. Alors, je dépose
ces documents.
M. Saint-Hilaire: Seulement un moment, Me Delisle. Cela va
peut-être couper court... J'ai le contrat ici avec le ministère
des Transports donnant à la Corporation de la cité de Rimouski,
jusqu'en mars 1994, les terrains de l'aéroport.
Je peux déposer ici devant la commission le document en
question.
M. Lessard: ... et on en discutera demain. On prendra
connaissance des documents et on en discutera.
Le Président (M. Brisson): Vous déposez ce
document. Et le plan est également déposé?
La commission ajourne ses travaux à demain, dix heures.
(Fin de la séance à 18 h 12)