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Commission permanente des affaires municipales
Etude du projet de loi no 205 Loi concernant la
cité
de Rimouski
Séance du jeudi 4 décembre 1975
(Dix heures quinze minutes)
M. Brisson (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continue à entendre les
témoins concernant le projet de loi no 205, Loi concernant la
cité de Rimouski.
Le ministre des Affaires municipales, s'il vous plaît!
Résumé de la situation
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai réfléchi
considérablement à ce projet de loi et, sans vouloir refaire tout
l'historique, je constate qu'il y a deux objectifs qui ont été
visés et qui sont visés par ce projet de loi. Le premier
objectif, qui est en partie devant les tribunaux pour le règlement d'un
problème particulier, est de permettre à la ville de Rimouski de
réaliser un parc industriel.
Le deuxième objectif est celui de permettre à la ville de
Rimouski de rejoindre, par une continuité de territoire,
l'aéroport qui la dessert.
Il me semble que nous avons vu certaines choses, en écoutant les
opinants et en prenant connaissance des documents. Nous avons vu que la
localisation du parc industriel découle de certaines décisions et
de certains investissements déjà faits par la ville de Rimouski
et de la proximité de certains éléments qui semblent
indispensables, c'est-à-dire des lignes de chemin de fer, le port de mer
et aussi l'aéroport.
Nous avons aussi appris que les moyens financiers des deux
municipalités ne sont pas égaux. La capacité
financière de la ville de Rimouski est considérable, par
comparaison avec celle du village de Rimouski-Est, dont le budget annuel est de
$80,000. Nous avons appris aussi, et c'était une chose qui
n'était pas nouvelle, que les ententes
fédérales-provinciales qui prévoient l'attribution de
certaines subventions à cette entreprise de création d'un parc
industriel visent la ville de Rimouski et qu'il serait difficile d'amener les
autres paliers du gouvernement à allouer ces montants à une
entité municipale autre que la ville de Rimouski.
Il y a une autre considération. Nous avons parlé de la
cause qui est entre les mains du juge Masson. Nous avons vu que le projet de
loi, dans la rédaction que nous avons encore devant les yeux, parce que
nous ne lui avons pas encore apporté de modification, a un effet
rétroactif et déclare que, depuis le début des
procédures, certains terrains font partie du territoire de la ville
de
Rimouski.. Nous avons accepté clairement, à
l'unanimité, de laisser tomber dans le projet de loi, d'éliminer
du projet de loi cet élément de rétroactivité. Je
me dis que, dans ce cas, éliminant la considération de
rétroactivité, nous laissons entre les mains du juge une
décision importante. Il doit décider si le territoire en question
est, depuis la date indiquée, propriété de Rimouski-Est ou
propriété de Rimouski. S'il décide que c'est depuis le
moment défini propriété de la cité de Rimouski,
cela finit là quant à ce jugement. Il y a peut-être
d'autres procédures que l'autre partie pourrait entreprendre. S'il
décide que, depuis ce moment-là jusqu'au moment de l'adoption
possible d'un projet de loi, le territoire en question appartenait à
Rimouski-Est, il y aurait des compensations à envisager, à mon
sens.
Tout ce préambule, M. le Président, m'amène
à ceci. Je crois déceler dans ce projet de loi deux objectifs
d'importance inégale.
Je pense à l'importance du parc industriel, pas simplement pour
la cité de Rimouski, pas simplement pour l'agglomération de
Rimouski, mais pour toute la côte du fleuve Saint-Laurent; c'est une
importance qui est grande. A mon sens, il faudra d'une manière ou d'une
autre assurer la réalisation du parc industriel.
Le deuxième objectif est celui d'intégrer au territoire de
la ville de Rimouski l'aéroport qui dessert cette municipalité.
Je me demande si son importance est égale à celle du premier
objectif et je voudrais donc, je pense que j'ai le droit de le faire, demander
carrément à celui qui est en même temps
député du comté de Rimouski et maire de la ville de
Rimouski si, effectivement, on peut faire la distinction entre ces deux
objectifs. Si on se limite au premier objectif, celui de la réalisation
du parc industriel, je voudrais lui demander quel est le territoire
véritablement essentiel et s'il peut nous montrer sur la carte que nous
avions, je ne sais pas où est la mienne, mais je vois que d'autres
collègues ont la carte dans leur dossier, exactement ce qui est
impliqué dans la réalisation du parc industriel.
Je lui pose ces deux questions. D'abord, peut-on faire la distinction
entre les deux? Peut-on laisser tomber le deuxième objectif, celui de
rejoindre l'aéroport, et se limiter à la réalisation du
parc industriel? Si la réponse à cette première question
est oui, quel est le minimum nécessaire pour réaliser le parc
industriel?
M. Saint-Hilaire: M. le Président...
Le Président (M. Brisson): Etant donné sa fugue, je
lui demanderais de se limiter à répondre au ministre.
M. Saint-Hilaire: Je vous remercie. Je vais essayer de m'en tenir
à la pertinence du débat. D'ailleurs, j'essaie toujours de le
faire.
A la suite des interventions de M. Goldbloom, effectivement, la ville de
Rimouski poursuivait les deux buts qu'il a clairement mentionnés, celui
de l'érection d'un parc industriel selon les plans qui
ont été préparés par des firmes d'urbanistes
et, deuxièmement, l'autre objectif, celui de rejoindre l'aéroport
municipal dont l'entretien est à la charge complète de la ville
de Rimouski.
Je pense qu'il y a certainement une différence entre les deux
objectifs. L'objectif premier et primordial que recherche la ville de Rimouski
est assurément celui du parc industriel.
L'objectif de l'aéroport, je pense, peut être enlevé
des préoccupations de la commission, pour l'instant du moins. En ce qui
regarde le parc industriel lui-même, suivant les plans que vous avez dans
vos dossiers, vous allez constater que le parc peut être fait sur une
largeur de cinq terrains, c'est-à-dire six terrains, mais un des
terrains est déjà dans la ville de Rimouski, ce qui veut dire que
le parc peut être réalisé, si vous regardez le grand plan,
avec les lots 185, 184, 183, 181 et 179, ce qui correspond exactement à
ce que vous avez sur le petit plan, allant jusqu'aux limites du parc industriel
qui a été fait sur le petit plan.
Ce qui veut dire que, pour atteindre l'objectif primordial de la ville
de Rimouski, c'est certainement l'annexion des lots 185, 184, 183, 181 et 179
qui est nécessaire.
M. Goldbloom: M. le Président, pourrais-je demander au
député de Rimouski de nous indiquer sur la grande carte où
cela vient?
M. Chagnon: Levez la carte.
M. Goldbloom: Est-ce que tout le monde peut voir? La ligne est
tracée ici.
Le Président (M. Brisson): C'est la carte qui a
été déposée dans un mémoire.
M. Saint-Hilaire: Cela fait le bleu, plus trois verts et
jaunes.
M. Goldbloom: Cela voudrait dire qu'on ne couperait en
deux...
M. Saint-Hilaire: Cela veut dire... coupures possibles dans les
limites de Rimouski-Est, qui semblent la préoccupation primordiale.
M. Lessard: Financièrement, cela veut-il dire qu'en
même temps cela réduirait considérablement le budget de la
municipalité de Rimouski?
M. Saint-Hilaire: Actuellement, les taxes foncières
rapportées ont été décrites et celles de
Rimouski-Est étaient de $7,700 pour tout le territoire dont il est
question. Une grosse partie de ces $7,700 de taxes proviennent de
l'aéroport municipal, principalement de R. Fecteau qui détient
les hangars...
M. Lessard: Donc, cela veut dire que c'est très minime au
point de vue de la perte de taxes.
M. Saint-Hilaire: Cela fait cinq terres.
M. Roy: J'aimerais que le maire de Rimouski-Est regarde la
carte.
Le Président (M. Brisson): M. Pineau regarde la carte.
M. Roy: M. Pineau regarde la carte! J'aimerais que M. Pineau nous
donne des explications.
Discussion générale
M. Bédard (Chicoutimi): N'y aurait-il pas
possibilité d'avoir une explicitation de la situation, telle qu'elle se
présente? D'une part, le député de Rimouski...
Le Président (M. Brisson): D'accord, c'est pour cela que
j'ai demandé au maire de Rimouski de venir voir la carte, afin
d'expliciter ses commentaires.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, avec votre
permission, lorsque le maire de Rimouski aura fini, j'aimerais avoir les
commentaires du maire de Rimouski-Est.
Le Président (M. Brisson): Je l'ai invité à
regarder la carte afin qu'il puisse donner ses commentaires par la suite, afin
qu'il soit très démocratique.
M. Goldbloom: D'accord, merci, M. le Président.
M. Saint-Hilaire: J'aimerais regarder en fonction des deux petits
plans que vous avez, principalement celui qui démontre toute
l'infrastructure industrielle que nous avions préparée. Ces plans
sont en préparation à l'heure actuelle et c'est certainement
l'implantation du parc industriel. Alors, pour couvrir, il y a même des
terrains industriels qui étaient dans des zones de hautes terres, mais
qui correspondent uniquement à deux grosses bâtisses qui peuvent
être éliminées très facilement. A la suite de cela,
la ville de Rimouski aimerait, par exemple, étant donné que le
deuxième objectif est moins primordial, qu'une permission lui soit
donnée, je ne sais pas, je ne suis pas avocat, pour établir un
chemin de contact entre l'aéroport et son terrain, sans aucune
difficulté. En un mot, non seulement une voie de passage, mais pouvoir
avoir une route valable pour rejoindre ses limites avec l'aéroport
municipal. A partir de ce moment, nous serions consentants, nous de la ville de
Rimouski, à enlever du projet de loi 205, si vous voulez...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous offrez d'enlever...
M. Saint-Hilaire: ... On offre d'enlever les lots 177, 174, 125
et tous les lots regardant l'aéroport de Rimouski-Est qui sont les lots
120, 110, 105, 102; en tout cas, vous avez toute
l'énumération.
Le Président (M. Brisson): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: J'ai une autre question, et elle rejoint celle
posée tout à l'heure par le député de Saguenay.
Même si le revenu produit par les terrains ne semble pas
élevé au premier abord, il y a une valeur quand même.
Est-ce que, même si la loi en général et le projet de loi
que nous avons devant les yeux ne prévoient pas de compensation de
façon précise, on peut envisager une compensation, de la part de
la ville de Rimouski, au village de Rimouski-Est?
M. Saint-Hilaire: Lors d'une certaine discussion que nous avions
eue, nous n'avons jamais eu d'objection et nous n'aurons jamais d'objection
à donner une compensation suivant les valeurs déjà
établies, les pertes possibles, quant à ces terrains, à
Rimouski-Est. Pour autant que les études sont valables, comme nous le
disions tout à l'heure, l'évaluation foncière
représente $7,600 et, dans ces $7,600, il y a au moins $4,000 ou $4,500
qui viennent du territoire de l'aéroport, cela veut dire que le reste
des terrains, incluant les trois qu'on enlèverait, représente une
évaluation d'environ $3,000. La ville de Rimouski n'aura certes pas
objection à donner compensation pour la valeur des taxes que
Rimouski-Est peut perdre à ce moment. J'irais plus loin aussi, je
pense...
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs!
M. Lessard: Pourrais-je poser une question, M. le
Président?
Le Président (M. Brisson): Demandez-lui la permission.
M. Lessard: Je vous la demande, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Pour poser une question
à un député qui est opinant, il faut lui demander la
permission pour lui poser cette question.
M. Lessard: Le député maire de Rimouski me
permettrait-il une question?
M. Saint-Hilaire: Certainement.
M. Lessard: A la suite de ce que le député maire
vient de nous dire, est-ce que c'est $7,000 d'évaluation ou $7,000 de
taxes?
M. Saint-Hilaire: C'est $7,000 de taxes reçues. M.
Lessard: D'accord. C'est différent.
M. Saint-Hilaire: C'est $7,000 de taxes reçues, et
là-dessus, il y a environ $3,400 provenant de Fecteau Air Service. Il y
a peut-être $300 provenant des taxes d'eau de l'aéroport. Il y a
des chiffres qui sont faciles à établir, ils sont
déterminés.
Je le dis encore dans un esprit de collaboration et cela me fait plaisir
de le dire à la commission parlementaire, nous sommes même
consentants, si Rimouski-Est le désire, avec les lots 177, 174, et 125,
de participer, et si on a besoin de l'aide de la cité de Rimouski pour
développer cette partie de terrain et s'annexer à notre parc
industriel, c'est avec le plus grand des plaisirs qu'on pourra, même en
présence du ministre des Affaires municipales, même en
présence d'une commission, discuter avec Rimouski-Est de la
possibilité de l'aider à l'implantation d'un petit parc
industriel chez elle.
M. Goldbloom: C'est-à-dire quoi, une infrastructure?
M. Saint-Hilaire: Une infrastructure. Il faudrait peut-être
en discuter entre les parties selon les revenus. Je pense qu'on pourrait
vous comprenez que la ville de Rimouski détient tous ces services
par nos services d'ingénieurs, par nos services d'urbanistes, par tous
nos services, aider, je pense, sans que cela coûte un cent à
Rimouski-Est pour tracer des rues, faire la préparation de tout ce que
cela prend, car nous avons le personnel pour le faire.
Je fais l'offre de façon très sincère devant cette
commission; en n'importe quelle circonstance, la cité de Rimouski sera
prête à participer. Vous comprendrez l'objectif que nous voulons
atteindre pour rejoindre l'aéroport municipal; nous considérons
que cet aéroport municipal est vital pour le développement de ce
territoire.
Déjà, l'an passé, il y a eu 12,000 avions qui y ont
atterri; c'est montrer son importance et on veut continuer à le
maintenir en activité. C'est pourquoi, pour atteindre le deuxième
objectif, nous aimerions cependant conserver un pouvoir ou une
réglementation quelconque afin d'atteindre cet aéroport par une
voie qu'on pourrait adjoindre à notre parc industriel.
Le Président (M. Brisson): M. le maire Pineau, auriez-vous
quelque chose à ajouter?
M. Pineau (Albert): Je trouve bien curieux, cependant, que M.
Saint-Hilaire vienne nous dire que la partie de terrain semble bien
négligeable et je me demande pourquoi il est tant attaché
à l'avoir, à nous l'enlever. Je trouve cela bien curieux. Il dit
qu'il nous prive d'environ, si on enlève toutes les
propriétés de la cité de Rimouski...
Le Président (M. Brisson): Je vous demanderais de faire
des commentaires sans faire de personnalité, s'il vous plaît.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais c'est pour
enchaîner...
Le Président (M. Brisson): A l'ordre!
M. Bédard (Chicoutimi): Question de règlement, M.
le Président...
Le Président (M. Brisson): Je parle à M. Pineau, je
vous donnerai la parole...
M. Bédard (Chicoutimi): Je soulève une question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Je ne voudrais pas faire un
débat personnel...
M. Bédard (Chicoutimi): Question de règlement, M.
le Président.
M. Lessard: II soulève une question de règlement,
M. le Président.
Le Président (M. Brisson): D'accord M. Pineau?
M. Bédard (Chicoutimi): Question de règlement, M.
le Président.
M. Pineau: Oui. Je n'ai rien à dire.
M. Bédard (Chicoutimi): Question de règlement, M.
le Président.
Le Président (M. Brisson): Le Président accorde une
question de règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je ne suis
pas d'accord du tout avec certaines limites que vous semblez vouloir donner ou
imposer au maire de Rimouski-Est, pour commenter la déclaration ou
l'offre qui a été faite par le maire et député de
Rimouski, à l'intérieur de cette commission.
Le Président (M. Brisson): Voulez-vous en venir à
la question de règlement?
M. Bédard (Chicoutimi): II y a une liberté
d'expression, M. le Président. Il y a des gens qu'en a invités
à se faire entendre, et je pense qu'on doit leur donner toute la
latitude de s'exprimer. Quand le maire de Rimouski-Est passe des
réflexions sur la partie du terrain ou encore l'amendement qui est
apporté ce matin et se pose des questions sur les motivations de ce
changement, il a le droit de se poser des questions. Vous ne pouvez pas
l'empêcher de se les poser, même si ceci a comme effet de
créer un débat qui met des personnalités en cause. C'est
simplement là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Je pense, M. Pineau, que je ne
vous ai pas enlevé le droit de parole et vous avez toute latitude pour
répondre.
M. Bédard (Chicoutimi): Ne faites pas de limites pour
rien!
Le Président (M. Brisson): Tout ce que je lui demande,
comme je l'ai demandé au député de Rimouski, c'est de ne
pas faire de commentaires sur des choses qui sont personnelles.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, vous
n'avez pas d'affaire à imposer des limites comme cela.
M. Lessard: On ne vous comprend pas. Mêlez-vous donc de
présider les débats, si vous voulez le corriger!
Le Président (M. Brisson): M. Pineau, vous avez la
parole.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes en face d'un projet de
loi que j'appellerais pirouette, ou valse hésitation, avec un pas en
avant et deux pas de recul. Ce n'est pas que je sois contre le but poursuivi
par ce projet de loi, mais nous allons arrêter de rire des membres de la
commission.
Le Président (M. Brisson): M. Pineau, vous avez la parole,
s'il vous plaît!
M. Pineau: Oui, je vais prendre la parole. Si vous ne voulez pas
qu'on donne des noms, on va éviter de le faire, mais on vient de
dire...
Le Président (M. Brisson): Je n'ai pas dit cela.
M. Pineau: Excusez-moi. C'est mon tour de parler. On vient de
dire que le secteur ne semble pas être très intéressant au
point de vue financier. Qu'est-ce qui est si intéressant dans l'objectif
du projet de loi 205, de le ramener du côté de la cité de
Rimouski?
Je crois que le terrain dont on discute présentement a toute sa
valeur, tout autant pour les gens de Rimouski-Est que pour nos voisins de
l'ouest. Il y a une chose que je remarque. Tout à l'heure, je me suis
avancé, c'est bon la marche, mais je me demande pourquoi nous n'avons
jamais eu le fameux plan en notre possession. Nous n'avons jamais pu
l'étudier. Nous sommes obligés de courir en avant pour voir de
quoi il s'agit.
A première vue, c'est difficile d'arriver et de répondre
objectivement et ensuite de prendre une position. D'abord, le plan aurait
dû nous être fourni, non pas nous être refusé. La
première des choses.
M. Roy: Puis-je poser une question, à ce moment-ci?
M. Pineau: Oui, monsieur.
M. Roy: Avez-vous ce plan en main?
M. Pineau: Non, monsieur. Il nous a été
refusé.
Une Voix: Par qui?
M. Pineau: Par le greffier de la ville de Rimouski, M. Hubert
Dubé, qui avait l'autorisation de le remettre seulement sous les ordres
de M. Saint-Hilaire.
M. Goldbloom: II me semble quand même que c'est un document
que nous avons entre les mains depuis le début des travaux de la
commission parlementaire. Je ne crois pas que quelqu'un de la commission
parlementaire aurait refusé à M. Pineau la possibilité
d'avoir la carte entre ses mains.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'il ne faut pas tourner
autour de la situation. Ce que M. Pineau veut dire très
précisément, c'est qu'avant la tenue de cette commission
parlementaire, il semble qu'il laisse entendre que ce plan était
déjà disponible, qu'il en avait fait la demande à la ville
de Rimouski et qu'on a refusé de le lui donner. Il ne faudrait pas jouer
à l'autruche.
M. Pineau: C'est sûr. Cela a coûté $100
à la municipalité.
M. Goldbloom: Je ne l'ai pas eu moi-même avant...
M. Bédard (Chicoutimi): II aurait été mieux
que le ministre l'ait en main. Peut-être que cela lui aurait permis de
réfléchir plus et de faire moins de pirouettes dans ce projet de
loi.
M. Lessard: M. le Président, ne vous mêlez pas. Ne
mêlez pas les cartes, c'est assez mêlé.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Saguenay veut-il la parole?
M. Lessard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): J'aimerais que vous me
regardiez et que vous le disiez, s'il vous plaît. Vous venez de me dire
que je mêle les cartes.
M. Lessard: M. le Président, j'ai l'impression que vous
avez passé une très mauvaise nuit.
Le Président (M. Brisson): M. Pineau a-t-il fini?
M. Lessard: Vous êtes mieux de vous calmer, ce matin, comme
président. Vous allez présider, mais nous n'avons pas d'ordre
à recevoir.
Le Président (M. Brisson): Je vais présider, mais
je ne me laisserai pas mener par un député.
M. Lessard: Je vous demande la parole. C'est ce que je vous ai
dit, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, s'il vous
plaît! C'est M. Pineau qui parle.
M. Lessard: Je ne vous regarderai pas dans les yeux à
chaque fois que je veux vous demander la parole.
Le Président (M. Brisson): Ne regardez pas en
arrière. Regardez en avant.
M. Lessard: Je vais regarder le microphone et je vais dire: M. le
Président. C'est ce que je vais faire, en vertu des
règlements.
Le Président (M. Brisson): M. Pineau, vous avez la
parole.
M. Pineau: Dans le secteur convoité, il y a la taxe qui
est une part importante des revenus de la municipalité, c'est la taxe
sur le revenu. Lorsque le secteur sera développé, automatiquement
il y aura des revenus. C'est une perte considérable.
Si la ville de Rimouski-Est est réduite simplement à
vivoter, on en a de reste des "vivoteux". On veut travailler, on veut
progresser, on veut avancer, mais qu'on ne nous ampute pas tous nos terrains.
C'est la deuxième amputation que la municipalité subirait en 25
ans. Ecoutez, c'est très sérieux. Au profit de la cité de
Rimouski, on a déjà sacrifié dix arpents sur 40 de
profondeur. Je pense que notre effort de sacrifice est fait. C'est un domaine
révolu. En 1975, avec toute l'évolution qu'on a, et les
coûts, on ne peut pas se permettre de perdre et de céder à
nos voisins, parce qu'on a déjà trop cédé dans le
passé.
M. Lessard: M. le Président, est-ce que je pourrais
poser...
Le Président (M. Brisson): Avez-vous fini, M. Pineau?
M. Pineau: Puis-je continuer?
Le Président (M. Brisson): Oui, s'il vous plaît.
M. Pineau: La semaine dernière, il a été
fortement question que la partie sud du chemin de fer qui est bornée est
et ouest était très importante pour la cité de
Rimouski.
Je verrais que cette partie pourrait être cédée,
mais en bas, près de l'aéroport, dans la partie du boulevard
Jessop, les lots 184, 185 et tous les lots énumérés sur le
plan ici, c'est inconcevable et inacceptable que la municipalité
cède ces territoires à la ville de Rimouski. Ce sont des lots
commerciaux, c'est une partie commerciale, nous l'avons zonée
commerciale, nous avons des projets commerciaux à développer dans
ce coin. Je pense réellement qu'il faut être sérieux. M. le
ministre le disait tout à l'heure, dans son premier exposé;
d'ailleurs, c'est lui qui a pris la parole. Il disait que des montants de
l'entente Canada-Québec étaient réservés
spécifiquement à la ville de Rimouski. Lorsqu'on dit, dans le
livre ici, que: "On doit aussi tenir compte des cas à vocation
particulière," cette vocation particulière, on l'a, on est
réellement dans le milieu, on a un développement qu'on a reconnu
dans le passé, une partie de ce développement peut être
industrialisée et possède des possibilités et on veut nous
les enlever. Dans l'entente Canada-Québec, au deuxième programme,
à l'annexe B, à 212, je pense que c'est dit clairement: "Une aide
spéciale dans certains cas spécifiques, dans les centres à
vocation particulière." On a une vocation particulière, tout
à fait particulière, pourquoi l'ignorer? Pourquoi la met-
tre de côté? Pourquoi vouloir nous décapiter et nous
amputer à ce point?
Dans la partie ici, suivez sur vos cartes, vous avez la ligne principale
du chemin de fer, vous avez les eaux; il y aurait la partie du
côté sud du chemin de fer. Je pense que ce serait très
difficile, pour être honnête devant la commission, ici, pour la
municipalité de venir à développer ce secteur. Ce serait
beaucoup trop onéreux. La ville de Rimouski pourrait faire quelque
chose. Du même coup, c'est contigu à la plaza industrielle qu'elle
a développée. Ensuite, c'est à proximité du chemin
de fer, il y a des routes accessibles du côté, par exemple, de la
rue Léonidas qui s'en va vers le quai, où les voies
routières sont très bonnes. Ce serait la solution
idéale.
Ici, vous avez toute la partie qui peut donner environ, je n'ai pas les
chiffres précis, mais qui donnerait sûrement un territoire tout
aussi grand que ce qu'on veut nous enlever, ce qui est primordial pour nous
autres.
M. Bédard (Montmorency): Prendre une...
M. Pineau: La partie d'en bas, ici, en allant au sud du chemin de
fer, et nous laisser nous développer commercialement ici.
M. Roy: En somme, vous dites qu'au niveau... Le
Président (M. Brisson): S'il vous plaît!
M. Roy: Je m'excuse, j'aurais une question. C'est pour une
explication.
Le Président (M. Brisson): Un, deux, trois, vous
êtes le troisième; s'il vous plaît, laissez continuer M.
Pineau et, après cela, vous parlerez. Avez-vous fini, M. Pineau?
M. Pineau: Oui.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Saguenay. Notez vos questions et posez-les maintenant.
M. Lessard: M. Pineau, le ministre des Affaires municipales a dit
qu'il y a quand même deux objectifs qui sont poursuivis et que le parc
industriel est l'objectif prioritaire, non seulement pour la région de
Rimouski, mais aussi pour la région environnante. Ne croyez-vous pas que
le développement, que ce soit par la ville de Rimouski-Est ou par la
ville de Rimouski, que le développement ou l'implantation d'un parc
industriel va avoir des conséquences économiques positives, non
seulement pour la population de Rimouski comme telle, mais aussi pour la
population de Rimouski-Es comme pour la population de Pointe-Au-Père et
pour les gens de la région? Qu'on le veuille ou non, Rimouski est un
pôle d'attraction très important pour la région. Il ne faut
pas l'étouffer, il faut au contraire le développer, avec la
collaboration des municipalités environnantes, j'en conviens, mais il
faut cependant le développer. C'est dans ce sens, sans vouloir expliquer
ses paroles, que le maire de Rimouski, tout à l'heure, disait que le
plan relatif aux engagements financiers ou le plan des taxes, c'était
moins important, en tout cas, par rapport à l'ensemble des terrains qui
étaient pris lors du projet initial. Ces trois terrains sont importants,
en relation avec l'objectif poursuivi, qui est le parc industriel.
Je reviens à ma question. Ne croyez-vous pas qu'il va y avoir des
conséquences économiques positives suite au développement
d'un parc industriel dans cette région, conséquences positives
qui se traduiront aussi pour la population de Rimouski-Est comme pour la
population de Rimouski elle-même?
M. Pineau: Je pense qu'il n'y a pas d'erreur sur ce que vous
venez de dire, M. Lessard. Il est entendu que les conséquences et les
retombées d'un développement économique dans le territoire
de l'Est du Québec, dans la région de Rimouski, je pense qu'il
n'y a pas d'erreur, que tous et chacun de nous s'en ressentiront et ce sera
heureux pour tout le secteur de l'Est du Québec, si l'on peut dire. Il
n'y aura pas des retombées simplement à Rimouski-Est ni
simplement à Rimouski, il y en aura sur tout le territoire.
Je suis pleinement conscient de ce que vous venez d'expliquer. Ce qu'on
vise là-dedans, ce n'est pas de boycotter, ce n'est pas d'arrêter,
ce n'est pas d'engourdir ni de retarder quoi que ce soit. Ce qu'on discute
présentement, c'est la position que doit prendre la ville de Rimouski.
Elle veut avoir un parc industriel, elle a les éléments pour le
développer. Je crois sincèrement qu'elle peut le
développer dans la partie que je viens de décrire. Je pense que
même si j'avance un peu loin je n'ai pas mon conseil ici je
pense que la partie sud du chemin de fer, à mon sens, serait une partie
très difficile à développer, pour la municipalité
de Rimouski-Est, ce qui répondrait à la possibilité de
continuer le parc industriel que Rimouski a présentement.
Si quelqu'un connaît le territoire parfaitement, je pense que
c'est très sérieux, ce que j'avance présentement. Le
terrain est prêt à cela, C'est à proximité du chemin
de fer, du quai et de l'aéroport. Enfin, chez nous, cela nous donne
l'avantage aussi de pouvoir survivre. Je crois qu'on a le droit de vivre nous
autres aussi. On travaille tous et on veut travailler. Qu'on ne vienne pas nous
amputer au point de nous enlever les possibilités qu'on a, le peu de
possibilités qu'on a.
Cela fait dix ans que nous sommes aux prises avec un problème
semblable d'empiètement et d'intérêt du côté
de nos voisins. Je pense qu'il faut que cela cesse, il faut le régler
une fois pour toutes. Qu'ils prennent au moins ce qu'on leur offre. S'ils ne
nous avaient pas enlevé dans le passé ce qu'on ne voulait pas
qu'ils nous enèvent, aujourd'hui, Rimouski-Est aurait une population de
12,000 à 15,000 habitants.
Je pense qu'on a été généreux, nous sommes
seulement 2,250 habitants, mais 2,250 personnes qui veulent travailler, cela
fait quelque chose. Considérons donc cela pour un moment.
M. Lessard: L'autre jour, le ministre des Affaires municipales
vous avait posé des questions sur la possibilité de
développement d'un parc industriel, et particulièrement sur la
subvention qu'avait reçue la ville de Rimouski, soit une subvention
provinciale de $500,000 et une subvention du gouvernement, par
l'intermédiaire de l'ODEQ, de $1,700,000. D'ailleurs, nous avons dans
notre dossier une lettre qui précise les conditions d'obtention ou de
versement de cette subvention, soit d'abord que les $500,000 soient
dépensés et, par la suite, le montant de $1,700,000 du
gouvernement fédéral sera versé à la cité de
Rimouski.
Nous vous avions, à ce moment-là, posé une
question, parce que vous aviez affirmé que vous pouviez recevoir ces
montants comme la ville de Rimouski pouvait les avoir. Nous vous avions
demandé si vous pouviez les avoir en vertu de la loi et est-ce que vous
aviez les prérequis nécessaires pour obtenir cette subvention.
Vous avez répondu qu'il y avait un certain nombre de conditions que vous
ne respectiez pas.
Vous dites ce matin qu'il est possible pour Rimouski-Est de faire ces
développement; est-ce qu'il est possible, en vertu de la Loi du
développement régional, d'obtenir des subventions, à
l'intérieur des délais nécessaires, des subventions qui
sont actuellement à la disposition de la ville de Rimouski et qui vont
peut-être permettre d'apporter des conséquences ou des incidences
économiques positives à l'ensemble de la population dans le coin,
si elles sont dépensées.
Est-ce que Rimouski-Est peut obtenir ces subventions, en vertu de la Loi
du développement régional?
M. Delisle: Je pense bien qu'on pourrait répondre à
cette question. J'ai devant moi l'article 2.12, qui s'intitule infrastructures
urbaines, qui est le texte de l'entente de développement pour l'Est du
Québec. Cela se lit comme suit: "L'objectif est de développer les
infrastructures dans les principaux centres urbains; les moyens sont les
contributions au financement des équipements dans les centres
prioritaires (Rimouski, Mont-Joli, Rivière-du-Loup, Matane). Ce qu'on
nous dit depuis deux jours, ici, aux deux séances, c'est qu'un centre
urbain est une corporation municipale.
Je cherche depuis tout à l'heure dans l'entente, mais je ne vois
aucune définition comme cela. Un centre urbain, par chez nous, c'est une
agglomération. Les mots centre urbain ne désignent pas la
corporation municipale de la cité de Rimouski, mais ils désignent
l'agglomération de Rimouski. A ma connaissance, on ne peut pas
interpréter ce texte comme empêchant le village de Rimouski
d'obtenir des subventions soit seul ou conjointement avec la cité de
Rimouski pour procéder aux mêmes équipements prioritaires
au sens de l'entente de l'Est du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense quand même
qu'il y a une distinction entre l'interprétation légale qu'on
donne à un texte et une interprétation administrative faite par
les autorités en place. Je dois avouer que, la question ayant
été discutée à maintes reprises au niveau du
conseil des ministres et à des comités du conseil,
l'interprétation administrative donnée visait seulement la
cité de Rimouski. Je dois déclarer cela en toute
honnêteté.
M. Delisle: Dans ce cas, M. le ministre, il faudrait comprendre
que si l'entente avait prévu la construction d'aménagements
portuaires ou d'aménagements routiers importants dans ce secteur, le
village de Rimouski-Est devrait automatiquement disparaître pour
permettre la réalisation d'investissements dans l'agglomération
de Rimouski.
Cela veut dire que tout projet important prévu dans le cadre de
l'entente de l'Est du Québec et d'une entente
fédérale-provinciale signifie nécessairement, si on donne
cette définition à centre urbain, la disparition des villages
environnants ou de villes qui n'auraient pas la même entité
juridique que la cité de Rimouski.
M. Goldbloom: Non, Me Delisle, ce n'est pas
l'interprétation que j'ai comprise. J'ai compris tout simplement que
l'on doit, pour la réalisation de certains travaux, c'est-à-dire,
en l'occurrence, l'implantation du parc industriel, désigner un
maître d'oeuvre et accorder à ce maître d'oeuvre l'argent en
question et ne pas diviser l'argent entre plusieurs maîtres d'oeuvre.
C'est tout ce que j'ai compris. Cela n'implique pas la disparition d'autres
municipalités s'il faut compléter un réseau routier
à travers leur territoire ou poser d'autres éléments
d'infrastructures.
M. Delisle: En tout cas, je me souviens d'avoir fait, la semaine
dernière, la suggestion que le maître d'oeuvre, dans le cas
présent, pourrait très bien être, s'il le faut, la
cité de Rimouski. Cela n'empêchera rien et ne changera rien aux
structures municipales du village de Rimouski-Est. S'il faut que le territoire
soit administré par la ville de Rimouski, on peut tout aussi bien
amender la Loi des centres industriels, des parcs industriels, pour permettre
à la cité de Rimouski d'exploiter son parc sur des territoires
qui sont en dehors de ses structures municipales.
M. Goldbloom: Mais là, on arrive à un
problème pratique. Si l'on divise la responsabilité, il faudrait
la diviser complètement. Est-ce que j'ai bien compris, la semaine
dernière, qu'il y a un montant de $380,000 à fournir de la part
de la municipalité qui serait désignée comme maître
d'oeuvre? M. le Président, j'aimerais que le député de
Rimouski m'écoute.
La semaine dernière, quand nous avons obtenu des chiffres, $1.7
million de la part du fédéral, $570,000 de la part du
gouvernement du Québec, un montant de $380,000 a été
mentionné. Dans mes notes, c'est indiqué comme la contribution de
la cité de Rimouski.
M. Saint-Hilaire: Dans ces montants octroyés, nous sommes
obligés de prendre à même le fonds
industriel de la cité de Rimouski tous les montants d'argent
nécessaires pour pouvoir acquérir les terrains. L'acquisition des
terrains ne peut être subventionnée d'aucune façon.
Je pense que c'est aux environs de $380,000 qu'il faut débourser
au départ pour faire l'acquisition des premiers terrains, et même,
selon les ententes qu'il y aura, il faudra investir plus. Le fonds industriel
de la ville de Rimouski était de $1 million. Si ma mémoire est
bonne, nous avons dépensé environ $400,000 à l'heure
actuelle. Il nous reste environ $500,000 à $600,000 qui peuvent
être appliqués à l'achat de terrains. Déjà,
ces lois existent à la ville de Rimouski.
M. Lessard: Vous voulez parler de l'achat des terrains?
M. Saint-Hilaire: De l'achat des propriétés. M.
Lessard: Des propriétés.
M. Saint-Hilaire: C'est cela, pour pouvoir procéder au
parc. On ne peut pas procéder à la confection des
infrastructures, des rues, de l'aqueduc et des égouts sans obtenir des
terrains. Ces terrains sont à la charge et aux frais de la ville de
Rimouski sans qu'aucune subvention ne soit possible.
M. Lessard: Vous dites que votre fonds industriel était de
$1 million.
M. Saint-Hilaire: Notre fonds industriel était de $1
million. Il doit nous rester entre $500,000 et $600,000. Je ne voudrais pas me
compromettre, mais il y a eu deux ou trois industries qui ont été
installées à même le fonds industriel. Le reste de l'argent
est disponible. Tout ce qu'il faut, c'est l'approbation du ministère de
l'industrie et du Commerce pour l'appliquer à l'achat des terrains.
M. Lessard: Est-ce que vous croyez que ce $1 million sera
suffisant pour implanter, de façon définitive, le parc
industriel?
M. Saint-Hilaire: Non. Pour l'achat des terrains, il sera
peut-être suffisant, mais pour le reste, il ne sera assurément pas
suffisant.
M. Lessard: Je veux dire... Je comprends que, outre les
subventions... Est-ce que la ville de Rimouski...
M. Saint-Hilaire: On sera obligé de procéder...
M. Lessard: ... sera obligée d'investir des montants
supérieurs à $1 million?
M. Saint-Hilaire: J'ai dit hier que le coût total, incluant
les terrains, pour le parc industriel... Nos estimations sont de $5.5 millions,
avec une possibilité de $2.2 de subventions, ce qui fait un solde de
$3.3 millions à être financé par des règlements
d'emprunt par la ville de Rimouski. Il est bien évi- dent qu'à un
moment donné, il va y avoir des revenus, mais il faut quand même
avoir la possibilité, je pense, de pouvoir les faire les
règlements d'emprunt.
M. Lessard: Cela prend des garanties.
M. Saint-Hilaire: Cela prend des garanties. Pour votre
information, cela n'a peut-être pas été dit, la ville de
Rimouski, à l'heure actuelle, a une évaluation totale de $210
millions.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que le
député de Saguenay a fini ses questions? Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, pour terminer, nous avons
identifié une somme de $380,000 pour l'acquisition de terrains, de
propriétés, et d'à peu près $3 millions de plus en
coût d'infrastructure pour pouvoir réaliser le parc industriel. Si
le village de Rimouski-Est devait participer à ces dépenses,
comment pourrait-il le faire? Quelle somme Rimouski-Est pense-t-il pouvoir
contribuer à ces dépenses, à l'acquisition de terrains et
à la pose de l'infrastructure?
M. Delisle: M. le ministre, je continue de croire qu'un projet de
cette nature... D'abord, on nous parle d'investissements, on ne nous dit pas
sur combien d'années. Deuxièmement, je continue de croire que ces
investissements doivent s'autofinancer. Les contribuables de la ville de
Rimouski, sans connaître par coeur leur budget ou leurs états
financiers, ne sont pas plus capables d'appuyer durant de longues années
des déficits sur le plan d'une vocation industrielle. Un fonds
industriel doit s'autofinancer car, lorsqu'on parle de millions pour acheter
des terrains, il faut aussi penser que ces terrains seront revendus et que des
taxes vont aussi rentrer dans les coffres de la municipalité, de
façon à permettre d'autofinancer une telle opération.
M. Goldbloom: Est-ce que le village de Rimouski-Est a un fonds
industriel?
M. Delisle: Non.
M. Goldbloom: II faut quand même emprunter, d'abord, pour
faire les dépenses et s'engager à rembourser sur une
période d'années. Quel serait le pouvoir d'emprunt du village de
Rimouski-Est par rapport à une dépense de $3.3 millions?
M. Delisle: J'aimerais mieux qu'on parle plutôt des
dépenses de $380,000 qui sont, effectivement, la part des contributions
que la ville de Rimouski doit faire dans la phase 1 dont on parle. La somme de
$3 millions n'est établie nulle part. On parle de subventions de $1.7
million d'Ottawa, $570,000 de Québec, et une part contributive de
$380,000 de la ville de Rimouski. C'est cela, la phase qui est
étudiée. C'est celle qu'on a, qu'on peut regarder pour la
première fois, qu'on a ici de-
vant nous, sur les lots 184, 185. Ce sont les infrastructures dont on
parle. L'extension future que pourra prendre le parc régional,
écoutez, on n'en sait rien. Les $384,000 sont certainement dans le cadre
des capacités financières de Rimouski-Est.
M. Goldbloom: Me Delisle, je regrette, mais ce n'est pas comme
cela que j'ai compris la chose. Ce n'est pas une première phase avec une
dépense additionnelle à faire. Le coût de la
première phase est calculé à $5.2 millions.
M. Delisle: Nous n'avons pas ces chiffres.
M. Goldbloom: Oui. Je me dis ceci. Au premier abord, si on avance
un chiffre de $5.2 millions, cela pourra être $4.5 millions, mais ce ne
sera sûrement pas $2 millions. Alors, nous avons un ordre de grandeur. On
peut contester le chiffre précis, nous avons quand même devant
nous un ordre de grandeur. Nous devons trouver dans l'agglomération les
ressources nécessaires pour faire face à cette
responsabilité. C'est cela que je cherche à établir.
Est-ce qu'il y a effectivement des ressources, du côté de
Rimouski-Est, qui pourraient être mises à contribution, de
façon importante, pour assumer ses obligations, et pas simplement au
départ, mais à long terme, parce qu'il faudrait justement
rembourser sur une période d'au moins 20 années, je pense bien?
Qu'est-ce que cela ferait au niveau de taxe de Rimouski-Est si le village
devait assumer cette responsabilité?
M. Delisle: A cette question très précise, une
réponse très précise peut être donnée. C'est
certain que Rimouski-Est ne peut pas financer des infrastructures de $3
millions, mais après cette question, j'en poserais une autre, par
exemple.
Je voudrais savoir comment les citoyens de la cité de Rimouski
pourront, eux, financer $3 millions d'investissements en infrastructures
à même leurs taxes? Parce que, M. le ministre, les infrastructures
dont on parle ici, seront financées par un tas de subventions. La voirie
que je vois sur ce plan ne sera certainement pas faite aux frais de la
cité de Rimouski. C'est une voirie industrielle et elle doit être
subventionnée.
Le problème, c'est que nous n'avons pas devant nous l'ensemble
des chiffres et nous n'avons pas la maîtrise de ce projet. Je ne peux pas
croire que la cité de Rimouski va investir, de ses propres fonds, la
somme de $3 millions.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aimerais que le
député de Rimouski réponde à la question. Je pense
qu'on est au coeur du sujet. Comment croit-il pouvoir...
M. Saint-Hilaire: Remarquez bien...
M. Bédard (Chicoutimi): ... financer ce montant de $3
millions?
M. Saint-Hilaire:... que je ne voudrais pas vo- ler de questions
à qui que ce soit. Il reste un fait, lorsque...
Le Président (M. Brisson): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Saint-Hilaire: Je suis bien d'accord. M. le
député d'abord, je parlerai ensuite.
Le Président (M. Brisson): Si les députés de
Montmorency et de Beauce-Sud sont d'accord, je vous accorde le droit de
parole.
M. Bédard (Montmorency): Je ne suis pas d'accord.
M. Roy: Pas d'accord pour la... M. Saint-Hilaire:...
d'éclaircir ça.
M. Bédard (Montmorency): Question de règlement.
Le Président (M. Brisson): Vous voulez parler avant le
député de Rimouski.
M. Bédard (Montmorency): Oui. Je vais vous dire...
Le Président (M. Brisson): La parole est à
l'honorable député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency):... pourquoi, M. le
Président. Hier, j'ai pris la peine de poser des questions aux
représentants de la ville de Rimouski-Est. J'ai pris des notes, et j'ai
fait un calcul financier. Cela fait environ une demi-heure que je vous demande
la parole, afin de vous présenter mon exposé. Cela
répondrait à toutes les questions qui viennent d'être
posées.
Le Président (M. Brisson): Je ferais remarquer à
l'honorable député de Montmorency...
M. Bédard (Montmorency): Et...
Le Président (M. Brisson): ... que lorsque l'honorable
ministre a demandé la parole, j'ai demandé si on avait des
objections et on m'a dit non.
M. Bédard (Montmorency): Pour le ministre, je n'avais
aucune objection, mais pour les autres, j'en ai.
Le Président (M. Brisson): Vous avez la parole. Faites
votre exposé. D'ailleurs, je vous ferai remarquer que vous êtes
ici pour poser des questions à l'opinant, et non pour faire des
exposés problématiques.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais je poserai une question
en même temps.
Disons que c'était pour encourager la ville de Rimouski-Est
aussi. Parce que vous savez, M. le Président, on a une décision
à prendre. Il y aura un vote, et je veux justifier mon vote.
Compte tenu des subventions qui vont être disponibles, dans mon
calcul, j'ai fait l'assertion suivante, M. le maire. Pour moi, disons que la
subvention de $2,200,000, je vous la donnais. Admettons que vous lisez des
articles, ce matin, et qu'à toutes fins pratiques, vous êtes
capable d'obtenir les $2,200,000. Il reste donc, parce que les montants ont
été garantis hier, qu'il fallait des investissements de $5.5
millions.
Donc, cela veut dire qu'il reste $3,300,000 de travaux à faire
pour l'expansion du parc industriel.
Pour votre municipalité qui possède une évaluation
de $4 millions, ceci représente, pour un service de la dette de $400,000
parce que $3,300,000 empruntés sur 20 ans, c'est un service de la
dette d'environ $400,000 pour vos concitoyens, une augmentation de taxe
de $10 par $100 d'évaluation. Pour les membres de la commission, c'est
officiel.
Quant à la ville de Rimouski... Parce que la question est
posée. Supposons que les gens de Rimouski décident... On vient
nous annoncer, ce matin, que Rimouski est plus en moyen de construire les
infrastructures nécessaires. La ville de Rimouski, selon la
réponse à une question que j'ai posée hier, a une
évaluation de $210 millions, ce qui représente, pour elle, pour
ses citoyens, une augmentation, de $0.20 par $100 d'évaluation. Donc, on
a une comparaison de $0.20 pour des citoyens et $10 pour d'autres citoyens.
Je crois que nous avons la responsabilité devant cette
commission, comme administrateurs de la fonction publique, de prendre les
intérêts des citoyens. C'est exactement, d'ailleurs, les paroles
prononcées par Me Delisle, hier. Il a dit: Si c'est
d'intérêt public pour Rimouski et Rimouski-Est, nous sommes
d'accord.
Je crois que les membres de la commission doivent viser et les
intérêts de Rimouski et ceux de Rimouski-Est. A toutes fins
pratiques, ce sont les intérêts de la région. Je crois, M.
le Président, qu'avec les chiffres que je viens de vous mentionner, on
prouve, noir sur blanc, que la ville de Rimouski-Est n'a vraisemblablement pas
les moyens, elle ne peut imputer une charge additionnelle de $10 par $100
d'évaluation à ses concitoyens.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que vous avez des
questions à poser à M. le maire?
M. Bédard (Montmorency): La question que je poserais
à M. le maire est la suivante: M. le maire, étant donné
les chiffres que je viens d'étaler, trouvez-vous que mon raisonnement a
du bon sens, ou si vous avez des recommandations additionnelles à
apporter?
M. Pineau: Votre raisonnement a peut-être du sens, mais
là où votre raisonnement ne tient pas je vais vous le dire
bien sincèrement c'est lorsque vous parlez de $0.20 pour les
contribuables de Rimouski, je pense qu'ils en ont leur voyage. Ils en ont leur
voyage. Je comprends que $10 pour nous, on va en avoir plus que notre voyage.
Je peux vous concéder cela, mais on part des chiffres. On était
rendu à $2 millions et là, on en est rendu à $5 millions.
Je me demande quelle sorte de comptabilité vous avez. Je ne peux vous
suivre. Je viens de vous perdre dans les millions.
Dans les dollars, vous savez, je ne compte pas beaucoup. Mais seulement,
j'examine cela de près en maudit.
M. Bédard (Montmorency): M. le maire, vous me posez une
question. A partir des estimations qui ont été
préparées par des professionnels, lorsque je parle de
construction d'infrastructures, c'est la construction de rues, c'est la
construction d'égouts sanitaires, d'aqueducs et d'égouts de
surface et j'ai la chance de pouvoir regarder plus facilement qu'un autre un
plan parce que, du moins, j'ai eu la chance de travailler dans ces dossiers
parce que j'étais ingénieur civil, et suivant le nombre de pieds
linéaires de rues à construire, je peux vous dire que l'ordre de
grandeur c'est $5 millions, $5.5 millions. Si vous en veniez aux soumissions et
obteniez un prix de $4.7 millions, je serais l'homme le plus heureux pour
vous.
Mais vous comprenez que ce n'est pas un facteur de $400,000, $500,000 ou
$600,000 qui peut jouer dans ces chiffres, étant donné que nous
faisons une comparaison de $0.20 par $100 d'évaluation, d'un
côté, et de $10 par $100 d'évaluation, de l'autre
côté.
Si les chiffres changent pour un côté, ils changeront pour
l'autre aussi, mais l'ordre de grandeur... Remarquez que je vous octroyais $2.2
millions en partant, ce qui, d'après ce qu'on a entendu parler ce matin,
serait peut-être difficile, mais je vous le donne. Pourquoi ne pas vous
le donner si on le donne à une autre municipalité? Je suis parti
de ce principe. Mais, règle générale, avec
l'évaluation de la municipalité, c'est ce qui joue contre
vous.
Et remarquez que ce qui se passe chez vous, M. le maire, c'est
exactement la même chose dans toute la province de Québec.
Dans la région de Québec, chacune des municipalités
avait son petit parc industriel parce que la ville d'à côté
avait un parc industriel elle aussi et le ministre a déjà fait un
exposé qui m'a passablement impressionné, il y a plus d'un an,
lorsqu'il avait fait état de tous ces parcs industriels qui sont
construits dans tout le Québec et ce qu'ils coûtaient aux
administrations municipales.
Et je pars de ce principe. S'ii fallait construire un autre parc
industriel dans cette région, compte tenu de l'exposé que le
ministre faisait il y a un an, je pense que, comme administrateurs publics, on
aurait des gros reproches à nous faire et c'est pour cette raison que je
décidais de faire mon intervention pour justifier le vote qui sera pris
aujourd'hui ou demain, peut-être.
Mais vous avez admis avec moi qu'avec les chiffres qui sont
présentés et vous avez des professionnels autour de vous qui ont
tout de suite pris un crayon et qui ont vérifié...
Si je me suis trompé, j'aimerais qu'on me le dise.
M. Pineau: Non.
M. Delisle: Je pense qu'on dit la même chose. Sur un projet
de $5 millions, Rimouski-Est n'est pas capable de le financer, mais on vient de
me remettre on apprend cela bribe par bribe le mémoire de
la cité de Rimouski et il est bien clair, à la page 13
c'est très clair que le coût d'aménagement de $5.3
millions est sur deux phases de réalisation. La première phase se
finance avec les subventions gouvernementales, plus la participation de
$380,000 de la cité de Rimouski et c'est cette phase de
réalisation qu'on retrouve ici aussi sur le plan et c'est la phase la
plus critique et la plus poussée jusqu'à maintenant.
Le reste n'est qu'un projet d'extension. Je ne comprends pas pourquoi on
étudie les capacités financières de deux
municipalités en se basant sur des projections et des agrandissements
possibles. Qu'on commence par remplir le parc sur les lots 183 et 184 qui
semblent les plus convoités et ce sont eux qui ont fait l'objet du
règlement d'annexion.
Il y a un an, la cité de Rimouski considérait qu'elle en
avait suffisamment de ces deux terres. Alors, qu'on prenne les calculs pour ces
deux terres si on veut calculer quelque chose qui est immédiat ou dans
un an ou deux ans.
Quand on aura construit les 20 ou les 25 bâtisses qui sont ici, on
prolongera par une autre phase et, à ce moment, à mon avis,
d'autres subventions seront mises à la disposition de la
municipalité.
M. Bédard (Montmorency): Je suis d'accord avec le
raisonnement de Me Delisle et je crois que s'il fallait que les
autorités de Rimouski décident d'investir $5.5. millions demain
matin pour tout développer cela, je les qualifierais de mauvais
administrateurs eux aussi.
Mais la comparaison reste la même. Si au lieu de construire pour
$5.5 millions, Me Delisle, vous en construisez pour $2.5 millions, vous aurez
environ 50% des subventions en moins. Au lieu de comparer $10 pour $100
d'évaluation contre $0.20, vous allez comparer $5 par $100
d'évaluation contre $0.10. Donc, c'est là qu'on voit que les
chiffres ne peuvent pas se comparer et que, pour une municipalité, il y
en a une qui aurait les moyens de le faire et l'autre ne les aurait pas. Je
suis complètement d'accord avec vous. Peut-être que ce serait le
tiers qu'il faudrait commencer à développer; après, aller
aux deux tiers et au troisième tiers. Il n'y a aucune
municipalité qui peut construire cela du jour au lendemain, à
part une communauté urbaine avec un parc industriel; elles
dépensent en masse.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, pourquoi est-ce
que les municipalités ne fusionnent pas? Est-ce que la
possibilité de fusionner a été étudiée?
Une Voix: Cela va profiter à tout le monde. M.
Bédard (Montmorency): M. le Président...
Le Président (M. Brisson): Est-ce que l'honorable
député de Montmorency a fini ses questions?
M. Bédard (Montmorency): Je voudrais terminer, M. le
Président, en disant qu'après avoir analysé la carte,
étant dans le domaine municipal, je me suis posé la grande
question. Je me demande pourquoi, dans cette région, il n'y aurait pas
la fusion de Rimouski-Est et de la ville de Rimouski.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, je voudrais poser une question au
député-maire de Rimouski, pour débuter. Dans votre projet
de parc industriel, dans les terrains qui sont colorés sur le plan que
vous nous avez soumis, est-ce que c'est exclusivement un projet de
développement industriel ou s'il y a du commercial de prévu?
M. Saint-Hilaire: A l'heure actuelle, définitivement, il y
a du commercial et de l'industriel de prévu dans le secteur, parce qu'il
y a un secteur qui ne peut définitivement pas être tellement
déve-loppable au point de vue industriel.
M. Roy: Quand vous parlez du secteur qui n'est pas tellement
développable au point de vue industriel, est-ce que vous parlez du
secteur nord?
M. Saint-Hilaire: Absolument.
M. Roy: Le secteur nord, c'est un secteur que la ville de
Rimouski a l'intention de développer du côté commercial, si
j'ai bien compris, pour résumer cela.
M. Saint-Hilaire: Pas nécessairement. Si vous
faites...
M. Roy: Non, mais préalablement, ce qui est prévu
actuellement, les premiers développements qui se feront.
M. Saint-Hilaire: Cela dépend de l'offre et de la demande.
Je pense que votre question se rapporte à la question d'un centre
commercial possible. On en a tellement parlé, je pense que je vais vous
donner la réponse immédiatement. On a dit que M. Ruelland avait
des options. Les options de M. Ruelland n'existent plus sur ces terrains. Je
pense, mais je ne suis pas sûr, que d'autres ont pris des options, mais
je tiendrais à vous faire confirmer aussi qu'à l'heure actuelle,
pour la cité de Rimouski, il y a trois options pour des centres
commerciaux à trois endroits différents. On ne viendra pas parler
que... Deuxièmement, les terrains dont on parle sont absolument
nécessaires à la cité de Rimouski pour des raisons bien
simples. Si vous remarquez le plan, nous sommes obligés de descendre,
avec toutes les infrastructures, dans ce secteur et nous avons la voie
ferrée. Ce n'est absolument pas possible de développer ce
secteur
sans un changement complet de la voie ferrée. Si vous ne changez
pas la voie ferrée, il n'y a aucune possibilité, pour qui que ce
soit, de pouvoir faire un centre commercial, si on veut parler d'un centre
commercial à ce moment-là. Deuxièmement, il faut
absolument et je pense que le plan est clair là-dessus
à part peut-être, relever au complet tous les égouts, tout
l'aqueduc de la rue Léonidas, tout refaire ce système, alors que
c'est un système existant et que nous n'avons pas besoin de le refaire.
Si nous le faisons la ligne en noir nous descendons avec toutes
nos infrastructures complètes pour le terrain industriel. C'est la
raison pour laquelle cela devient une artère extrêmement
importante qui vient longer tous ces terrains.
M. Roy: En somme, il y a deux choses prévues, il y a un
centre commercial et un centre industriel.
M. Saint-Hilaire: Je n'ai pas dit qu'il y avait un centre
commercial de prévu, j'ai dit qu'il peut y avoir du commercial, mais
cela ne veut pas dire que définitivement il va y avoir un centre
commercial. Si vous voyiez les pressions qu'il y a dans la ville de Rimouski,
justement pour qu'il n'y ait pas de centre commercial là!...
M. Roy: Cela veut dire aussi que ce serait surtout le
côté sud du terrain prévu qui aurait une vocation
industrielle, c'est-à-dire qu'il aurait plus une vocation industrielle
que le côté nord comme tel.
M. Saint-Hilaire: Vous parlez du côté nord et du
côté sud de quoi, d'abord?
M. Roy: Le côté nord du terrain qui est
prévu.
M. Saint-Hilaire: Cela me fait extrêmement plaisir que vous
parliez de la voie ferrée du côté nord, côté
sud. Lorsque tout à l'heure on disait qu'on devrait développer le
côté sud de la voie ferrée, je pense qu'à ce
moment-là et M. Pineau est pleinement au courant, cela lui a
été dit à maintes reprises, on peut vous donner tous les
plans de la cité de Rimouski. Il n'y a absolument aucune
possibilité, à l'heure actuelle, de sortir les infrastructures de
la section en haut de la voie ferrée, sauf, pour une petite partie, le
long de la voie ferrée. Sinon, les structures du parc industriel ne
coûteront plus $5,500,000 finies, elles coûteraient entre
$7,500,000 et $8 millions, dû au fait que nous sommes obligés de
sortir un émissaire complètement détourné et aller
passer à un émissaire d'égout pluvial par en
arrière, parce qu'on n'est pas capable de le redescendre de ce
côté-ci.
La ville de Rimouski le maire Pineau est bien au courant a
été obligée de faire même la deuxième rue
dont on parle qui est à peu près à 300, 400 pieds ou
même 500 et 600 pieds en haut de la voie ferrée, cette
deuxième rue, on vient d'y faire les égouts pluviaux et,
justement, on marche à ciel ouvert pour l'envoyer dans un ruisseau,
à l'heure actuelle, en arrière pour être capable de venir
desservir en temps. On a même le pluvial, si on veut faire
développer un peu plus haut, on est obligé d'avoir des stations
de pompage, etc, etc, pour développer l'autre.
Deuxièmement, on n'est pas capable d'amener les voies
ferrées dans la moitié du terrain. Troisièmement, la
capacité portante ne permet pas des installations de structure
industrielle dans une grande partie du terrain. Ces études ont
été faites devant des rapports de commission conjointe
d'urbanisme Rimouski Mont-Joli, rapports qu'on est prêt à mettre
sur la table et à donner à la commission si les gens veulent le
lire, mais tous ces rapports ont été faits depuis
déjà dix ans. Tous les rapports, de quelque professionnel que ce
soit, sont unanimes à dire que la seule place possible,
indépendamment du secteur, c'est vrai que dans le secteur de
Rimouski, il y en a beaucoup qui ne sont pas développés
nous avons des beaux platins le long de la rue Lausanne, le chemin
Saint-Valérien, du beau gravier, des terrains bien plats. Mais pour
sortir le chemin de fer de là, vous entrez dans un tunnel de roc. Vous
n'êtes pas capable d'amener le chemin de fer. Vous vous éloignez
à 5, 6 ou 7 milles du quai.
Troisièmement, vous vous éloignez de l'aéroport,
alors que tous les rapports, les capacités portantes, tout amène
à conclure que c'est la place logique du développement. Partant
de ça, toutes les études ont été faites en fonction
de ça. Pour répondre à l'argumentation où on dit
que les $5,500,000 ne seront pas dépensés demain matin, c'est
vrai et je pense qu'on serait extrêmement mauvais administrateurs de le
faire. Mais il reste un fait, c'est que les terrains développés
à l'heure actuelle, on en a fourni une liste et on peut en fournir une
autre à la commission à l'effet que la majorité peuvent
être vendus. Indépendamment des ventes que vous faites
parce que lorsque vous faites des dépenses, c'est vrai que vous avez des
revenus indépendamment de tout ça, il demeure un fait,
c'est que vous avez besoin d'un règlement d'emprunt, quelles que soient
les subventions que vous allez avoir, vous êtes obligé de financer
au départ. Je ne pense pas que des financiers, quels qu'ils soient, vont
se permettre d'acheter des débentures d'une municipalité pour un
montant de $2 millions, indépendamment de la subvention que vous allez
avoir, vous allez être obligé, en attendant les subventions
parce que la subvention de $1,500,000 ne viendra pas avant la fin de 1977
vous êtes obligé par la loi municipale de faire des
débentures et des obligations. Je ne connais pas de courtiers qui
seraient intéressés à aller acheter des debentures d'une
municipalité pour $2 millions ou $3 millions lorsque vous avez une
évaluation de $4 millions. C'est ce qu'on essaie de faire comprendre
depuis le début. On n'en veut pas à Rimouski-Est, on n'en veut
pas à personne, développer un parc conjoint entre Rimouski et
Rimouski-Est est une chose à peu près impensable. Parce que si
vous prenez le rapport des populations de 3,000 à 30,000, ça vous
donne un rapport de 1/15, faites les rapports, la taxe foncière de la
municipalité de Rimouski-Est, si elle ne veut pas augmenter, ne peut, en
aucune circonstance, supporter ça.
Deuxièmement. Rimouski a toutes les structu-
res en main pour faire des études. Rimouski-Est n'a aucune
structure pour faire des études, elle est obligée d'engager un
paquet de monde pour le faire alors que nous, même si on engage du monde,
une grande partie de notre structure municipale peut se permettre de faire des
études qui nous coûtent rien, parce que le personnel est
payé quand même.
Cela entre en ligne de compte et c'est beaucoup moins dispendieux pour
la ville de Rimouski de le faire que Rimouski-Est, parce qu'elle, dans ses
infrastructures, a des professionnels qu'elle va être obligée
d'engager, que la ville de Rimouski n'est pas obligée d'engager. Il y a
des parties qu'on va faire nous-mêmes, par le truchement de nos hommes et
de nos équipements en période tranquille, qui vont servir quand
même, qui vont être beaucoup moins dispendieux pour la ville de
Rimouski.
Ce n'est que ça qu'on veut faire comprendre. Maintenant, je pense
que si on demande aux contribuables de Rimouski de participer à un
développement semblable, ils vont comprendre; je suis capable de faire
comprendre à la population que c'est nécessaire,ils vont le
comprendre, mais je ne peux demander à la population de la ville de
Rimouski de faire les dépenses nécessaires, les installations
d'une infrastructure complète pour un parc industriel et ensuite dire
aux gens de Rimouski: C'est bien de valeur, nous, on va payer pour faire des
infrastructures et les revenus, on va les laisser à Rimouski-Est. Je
pense que ce n'est pas pensable. Lorsqu'on faisait des comparaisons tout
à l'heure, on disait que ces terrains ont une valeur de $7,000 de taxes,
ce sont des valeurs actuelles, je ne dis pas que les terrains n'ont pas de
valeur. Si les terrains n'avaient pas de valeur commerciale, je ne pense pas
que la ville de Rimouski s'intéresserait à aller faire des
infrastructures là-dedans. Définitivement, on va essayer
d'autofinancer la chose, mais à partir du moment où on est
obligé de faire des règlements à long terme, ce n'est pas
possible, quelle que soit la dépense que vous allez faire; avant que
vous puissiez vendre des terrains, il y a de la finance à faire
Je pense que la ville de Rimouski est en mesure de faire la finance,
alors que la ville de Rimouski-Est ne l'est pas. Que voulez-vous que je vous
dise? C'est le résumé de la situation.
M. Roy: Sur le plan...
Le Président (M. Brisson): Je demanderais à
l'honorable député de Beauce-Sud de poser ses questions à
M. le maire, parce que c'est M. le maire qui est interrogé
actuellement.
M. Roy: Ecoutez, M. le Président...
Le Président (M. Brisson): C'est un dialogue qui se
passe... Je veux donner toute la latitude...
M. Roy: Ecoutez, M. le Président, j'ai des questions
à poser, il y a des réponses dont on a besoin en commission
parlementaire. Je pense que je dois quand même avoir assez de latitude
pour savoir... je pense être assez vieux pour savoir à qui je dois
m'adresser, M. le Président. Il y a des limites quand même. Ce
sont des contingences que je n'accepte pas en commission parlementaire.
M. Lessard: II est député-maire.
M. Roy: D'après les règlements... il est
député-maire, il est impliqué et les autres l'ont
interrogé. C'est la première question que je pose ce matin et je
me fais rappeler à l'ordre. Ce sont des choses que je n'accepte pas. Il
y a quand même des limites.
Le Président (M. Brisson): Soyez calme.
M. Roy: Calme. Vous allez arrêter de rire de nous. Il y a
des limites. Vous êtes en train de rire de nous, ce matin.
Le Président (M. Brisson): Ce que je veux vous faire
remarquer, à l'intérieur du règlement... Je vous donne
toute latitude de poser vos questions, mais à l'intérieur du
règlement. Normalement, lorsqu'on invite quelqu'un à
présenter un mémoire, on pose des questions à cette
personne. C'est pour cela que je voulais vous faire simplement remarquer de
poser vos questions autant que possible...
M. Roy: M. le Président, je posais mes questions au
préalable au député-maire de Rimouski parce qu'elles
étaient essentielles. Il fallait que je connaisse ses réponses
pour pouvoir diriger mes questions, pour pouvoir poser des questions
additionnelles au député de Rimouski-Est.
M. Lessard: J'aurais une directive...
Le Président (M. Brisson): Si la commission n'a pas
d'objection, je suis d'accord.
M. Roy: La commission n'avait pas d'objection.
Le Président (M. Brisson): Je voulais simplement faire une
mise au point.
M. Roy: Ce sont des mises au point superflues.
Le Président (M. Brisson): Ce n'est pas superflu. C'est
selon le règlement. A l'ordre, s'il vous plaît! Continuez vos
questions. Si la commission n'a pas d'objection, je suis d'accord.
M. Lessard: Question de règlement, M. le Président,
j'aurais une directive à vous demander.
Le Président (M. Brisson): Oui.
M. Lessard: A quel temps ou à quel moment devrais-je
m'adresser au maire de Rimouski ou au
député de Rimouski? Pourriez-vous me préciser
cela?
Le Président (M. Brisson): Le maire de Rimouski n'a jamais
demandé le droit de parole, mais au député de Rimouski,
vous pourriez sûrement lui poser des questions, lorsqu'on
étudiera, article par article, le projet de loi, surtout à
l'article 1.
M. Saint-Hilaire: II y a un autre fait que je pourrais rajouter.
A un moment donné, si vous vous en souvenez...
Le Président (M. Brisson): Je vous ferai remarquer que
cela fait quatre heures au moins que l'on retient son honneur le maire et,
habituellement, c'est une heure. Il s'agit de l'honorable maire de la ville de
Rimouski-Est.
M. Saint-Hilaire: Juste un instant, pour faire une petite
remarque à M. le Président.
M. Lessard: En réalité, cela va peut-être
aller plus vite.
Le Président (M. Brisson): Je peux me passer de vos
commentaires absurdes.
M. Lessard: Nous aussi, des vôtres.
M. Saint-Hilaire: Juste une petite remarque. Il demeure un fait
qui est certain. Si ma mémoire est bonne, lorsque les
députés ont commencé à interroger le groupe
rimouskois, à un moment donné, on a arrêté de poser
des questions au groupe rimouskois pour dire ceci: On aimerait connaître
tout le problème et entendre les autres.
Depuis un bout de temps, ce sont toujours les gens de Rimouski-Est,
parce qu'on a coupé la parole aux gens de Rimouski, pour répondre
et nous sommes allés à l'autre. Qu'on fasse entendre l'Union des
municipalités, à ce moment-ci, tout le monde va avoir
été entendu et par la suite, les questions seront dirigées
aux deux groupes.
Ce qui arrive, c'est qu'on dirige les questions uniquement vers une
partie et nous, on entend dire que le député ne devrait pas
répondre.
Le Président (M. Brisson): Nous avons ici...
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de
Rimouski a quand même fait un choix. Il aurait peut-être pu se
faire entendre au niveau de la commission comme maire et à ce
moment-là, nous aurions pu diriger toutes nos questions de la même
façon que nous le faisons vis-à-vis du maire de Rimouski-Est.
M. Saint-Hilaire: Je ne reproche pas cela, mais c'est à
votre demande, M. Bédard. A un moment donné, vous avez
coupé la parole aux gens de Rimouski pour dire que vous vouliez entendre
les gens de Rimouski-Est pour avoir un tableau de l'ensemble.
M. Lessard: A la demande du ministre.
M. Saint-Hilaire: Mais quand même, la parole a
été coupée aux gens de Rimouski.
Le Président (M. Brisson): Vous êtes d'accord
qu'actuellement, c'est M. Pineau, maire de la ville de Rimouski-Est qui est
devant nous et que c'est à lui que nous devons poser les questions. Ce
n'est pas un débat entre maires de villes. C'est tout de même une
commission parlementaire.
M. Saint-Hilaire: Qu'on entende l'Union des municipalités
tout de suite.
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement pour corriger, vous
admettrez avec moi que lorsqu'on pose des questions, à
l'intérieur de la commission, au député de Rimouski,
à ce moment-là, on redonne la parole aux gens de Rimouski. Vous
répondez en tant que maire de Rimouski.
Le Président (M. Brisson): L'honorable ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a, semble-t-il, une
question de règlement devant nous en ce moment et je voudrais faire une
réflexion très respectueuse là-dessus.
La commission a à prendre une décision qui est importante
et, à certains égards, délicate. Pour ma part, s'il faut
mon consentement pour que nous soyons souples dans l'interprétation du
règlement et que nous puissions entendre, sans provoquer un débat
entre la cité de Rimouski et le village de Rimouski-Est, les deux points
de vue, de façon à être aussi complètement
éclairés que possible, je donne mon consentement pour que
l'interprétation que vous appliquerez au règlement soit la plus
large et la plus souple possible pour que nous puissions avoir un portrait
très complet. Je pense que c'est important.
M. Roy: M. le Président, si on me le permet...
Le Président (M. Brisson): Je suis bien d'accord.
M. Roy:... pour vérifier, à la suite de ce que le
ministre vient de dire.
Le Président (M. Brisson): Je suis bien d'accord, mais
selon l'article 8, c'est écrit: "La durée des minutes
allouées à chaque personne ou groupe pour un exposé
sommaire de son mémoire est de vingt minutes, et le temps alloué
aux membres de la commission pour la période des questions est de
quarante minutes et réparti équita-blement entre les partis. Ces
périodes peuvent être prolongées si la commission le juge
à propos".
M. Roy: La commission...
Le Président (M. Brisson): S'il vous plaît! Ce que
j'ai voulu mentionner, c'est l'article du règle-
ment. Evidemment, si la commission est d'accord, M. Pineau peut passer
une semaine devant nous. Il est tellement agréable que j'aime
l'entendre, et je n'ai aucune objection.
M. Roy: M. le Président, ceci pour vous dire que la
commission était entièrement d'accord, puisque aucun des membres
de la commission n'a posé une question de règlement sur ce point.
Je veux souscrire aux propos du ministre ce matin, et j'étais convaincu
d'être dans l'ordre en posant une question au député-maire
de Rimouski, parce que le ministre, ce matin, a demandé la permission
à la commission d'interroger en premier lieu le
député-maire de Rimouski. Vous avez dit vous-même, dans une
décision, au début de la commission parlementaire, à la
suite d'une question de règlement que j'avais posée, que le
Parlement avait une souveraineté absolue et totale dans son pouvoir de
légiférer et ne doit souffrir d'aucune restriction. Je pense que
c'est la même chose. Etant donné que ce Parlement a une
souveraineté totale et ne doit souffrir d'aucune restriction, je pense
quand même que la commission parlementaire a été
convoquée pour, permettre au gouvernement et aux membres de la
commission d'avoir un maximum d'éclairage sur la question actuellement
en litige entre le village de Rimouski-Est et la ville de Rimouski.
M. le Président, ceci dit, et étant dans l'ordre, et
compte tenu de ce qui a été fait avant que je ne prenne la parole
ce matin en commission parlementaire, alors que d'autres ont interrogé
le député de Rimouski, il est dans mon droit...
M. Tremblay: M. le Président, question de
règlement, s'il vous plaît!
Le Président (M. Brisson): Monsieur, je pense que le
député de Beauce-Sud discute d'une question de règlement.
Si vous voulez, on va l'entendre, ensuite on entendra...
M. Roy: Je discutais d'une question de règlement.
Le Président (M. Brisson): C'est cela, vous avez la
parole. Continuez.
M. Roy: Est-ce qu'on est ici pour s'amuser ou pour travailler
d'une façon sérieuse?
Le Président (M. Brisson): Travaillez d'une façon
sérieuse. Cela fait trois fois que je vous dis cela.
M. Roy: Je discutais d'une question très sérieuse.
La deuxième question que j'avais à poser au député
de Rimouski, c'était une question complémentaire aux explications
qu'il nous avait données. Par la suite, j'avais l'intention de diriger
mes questions à l'endroit du maire du village de Rimouski-Est. Est-ce
que j'ai le droit, M. le Président, maintenant?
Le Président (M. Brisson): Vous avez sûre- ment le
droit, mais le député d'Iberville a soulevé une question
de règlement.
M. Tremblay: M. le Président, sur une question de
règlement, j'aimerais avoir une directive de votre part. Vous avez dit
tout à l'heure que la période allouée au maire du village
de Rimouski était de 40 minutes pour subir les questions des membres de
la commission, n'est-ce pas?
Le Président (M. Brisson): D'accord.
M. Tremblay: Est-ce que ces quarante minutes sont
écoulées?
Le Président (M. Brisson): Cela fait quatre heures.
M. Tremblay: De quel droit le député de Beauce-Sud
veut-il poser des questions au maire du village de Rimouski-Est?
Le Président (M. Brisson): Comme l'a
mentionné...
M. Tremblay: Est-ce que cela prend le consentement unanime? Je ne
le donne pas mon consentement.
Le Président (M. Brisson): Comme l'a mentionné le
ministre des Affaires municipales...
M. Tremblay: Pardon?
M. Lessard: Est-ce qu'il est membre de la commission?
M. Tremblay: Je remplace un membre de la commission.
Une Voix: II est membre de la commission.
M. Tremblay: Je suis membre de la commission, ce matin, oui.
Le Président (M. Brisson): Le député
d'Iberville...
M. Tremblay: C'est une directive que je vous demande, M. le
Président.
Le Président (M. Brisson): Le ministre des Affaires
municipales, sans suspendre le règlement, a demandé que nous
soyons assez larges afin d'avoir un vrai portrait des deux
côtés.
M. Tremblay: La directive que vous me donnez...
Le Président (M. Brisson): Est qu'étant
donné que la commission est d'accord et qu'il faut disposer du
problème, nous devons continuer.
M. Tremblay: M. le Président, ce n'est pas de
gaieté de coeur que je permets au député de Beauce-Sud de
nous embarrasser encore avec des
questions plus embarrassantes, mais, à toutes fins utiles, je
me...
Le Président (M. Brisson): La pertinence du
débat.
M. Tremblay: ... soumets à votre directive. Je me
résigne à écouter le député de
Beauce-Sud.
M. Lessard: Vous aviez une excellente question de
règlement.
M. Roy: Je suis heureux d'embarrasser le
député...
Le Président (M. Brisson): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Si j'embarrasse le député, c'est bon signe.
Ma dernière question au député de Rimouski, c'est quand
même que, sur votre plan, vous avez prévu l'annexion d'une
certaine partie du territoire qui est situé au sud de la ligne de chemin
de fer et, selon ce que je vois sur le plan, il y aurait déjà des
lignes auxiliaires de chemin de fer qui seraient établies sur le
terrain. Est-ce que c'est exact?
M. Saint-Hilalre: II reste un fait certain. C'est que nous avons
pris la partie qui est de l'autre côté du chemin de fer, pour ne
pas couper, mais, la partie qui, effectivement, peut être
récupérable par la rue Léonidas, au point de vue du
service, uniquement.
Ce n'est certes pas l'intention de la cité de Rimouski de
développer cette partie dès le départ. Ce sera une des
dernières parties à développer. Tout dépend de ce
que la banque de développement peut avoir, selon le développement
du territoire au sud de la deuxième rue où il y a beaucoup de
terrains de communautés religieuses qui, à l'heure actuelle, ne
peuvent pas être développés à cause du manque
d'infrastructures et du coût extrêmement onéreux des
infrastructures de ce secteur.
Mais cette partie est faite justement en fonction de pouvoir plus tard
la développer; mais vous ne pouvez pas, à ce moment, partir de
cela et vous en aller dans les terrains que je mentionne à l'heure
actuelle avec des voies ferrées, parce que, à l'heure actuelle,
vous avez des usines, vous avez un autre petit secteur industriel qui existait
dans ce coin.
M. Roy: M. le Président, ma question s'adresserait
maintenant à M. Pineau, le maire de Rimouski-Est. Vous avez dit, tout
à l'heure, que l'annexion de ces terrains freinerait le
développement commercial du village de Rimouski-Est.
M. Pineau: Oui.
M. Roy: J'aimerais avoir plus de détails sur ce secteur
commercial que la ville de Rimouski-Est projeté. Vous avez parlé
d'un plan de développe- ment, disant que vous auriez un plan
d'aménagement même du secteur commercial. Je voudrais savoir si
c'est...
M. Pineau: Oui.
M. Roy: ... la partie nord du terrain ou si cela s'étend
également vers la ligne de chemin de fer.
M. Pineau: Cela s'étend vers la ligne du chemin de fer
dont on a parlé tout à l'heure.
M. Roy: Mais en partant de la partie nord?
M. Pineau: En partant de la ligne du boulevard Jessop que vous
devez voir sur le plan en montant jusqu'au chemin de fer.
M. Roy: Le premier secteur commercial, le premier
développement commercial se situerait où?
M. Pineau: Dans le secteur dont on discute présentement
pour Rimouski-Est.
M. Roy: Mais du côté nord?
M. Pineau: Ou côté nord de la ligne principale. Il
ne faudrait pas confondre. Vous devez voir deux lignes de chemin de fer. Vous
avez une ligne d'accessibilité au port aussi.
M. Roy: Oui.
M. Pineau: Je ne parle pas de celle-là, c'est de celle
plus haut.
M. Roy: D'accord.
M. Pineau: A environ douze arpents du boulevard Jessop.
M. Roy: Sur le plan commercial, avez-vous fait des études?
Quels investissements, sur le plan commercial, sont prévus d'ici les
trois prochaines années, par exemple?
M. Pineau: Je pense que de développement immédiat,
il n'y en a pas de préparé; mais je crois que c'est la partie
vitale de la municipalité. D'ailleurs, on a préparé un
plan de zonage et de lotissement. Justement hier, quelqu'un a fait une allusion
à cette commission, au fait que ce plan avait été
préparé après les projets d'annexion. J'ai de la
correspondance ici. Depuis 1973, j'ai été en pourparlers avec le
ministère des Affaires municipales au sujet de notre désir de
développer un plan industriel dans notre secteur; mais, depuis ce temps,
on est pris. Comment voulez-vous qu'on avance? Cela a été un
arrêté ministériel, cela a été le projet de
loi 205, cela a été toutes sortes de choses. Ecoutez, donnez-nous
la chance de respirer, laissez-nous tranquilles et on va travailler, on va vous
prouver qu'on peut travailler.
M. Roy: J'aimerais avoir votre opinion, en tant que maire de la
municipalité de Rimouski-Est, concernant les terrains situés au
sud de la ligne de chemin de fer. Ces terrains font partie de votre
municipalité. Vous êtes au courant des études qui ont
été faites et tout cela.
M. Pineau: II y a eu des études.
M. Roy: Vous avez dit tout à l'heure que vous n'auriez pas
d'objection, si j'ai bien compris, à ce que ce secteur soit
annexé, parce que ce territoire est contigu au village de Rimouski-Est.
Etant donné la proximité de la grande ligne de chemin de fer,
selon vous, selon ce que vous savez, ce que vous connaissez du problème,
est-ce qu'il est extrêmement onéreux d'aménager ce
territoire en vue d'en faire un parc industriel? Je m'excuse de vous poser la
question directement, mais pour moi, c'est important de le savoir. Est-ce que
vous partagez le point de vue émis par le député de
Rimouski à ce sujet?
M. Pineau: Je ne partage pas son idée, absolument
pas...
M. Roy: J'aimerais que vous nous donniez des explications.
M. Pineau:... du fait que le terrain est propice à
l'industrie et qu'il a la solidité pour l'industrie. D'ailleurs, je le
lui ai déjà offert et il m'a dit qu'en aucun moment cela ne
l'intéressait.
Cela vous a été offert devant le ministre Goldbloom le 4
juillet 1975, à 3 heures de l'après-midi, M. Saint-Hilaire. Ne
vous posez pas de question. Ensuite, les terrains, si la municipalité de
Rimouski-Est se fait enlever la partie nord... Ecoutez, soyons donc
sérieux, même si on coupe dans le plan colorié, que vous
avez, c'est absolument impossible, on n'a aucun moyen de développement
autrement. La partie sud, je crois sincèrement et honnêtement,
d'ailleurs, je l'ai mentionné au ministre Goldbloom, qu'il avait tout le
nécessaire pour faire des recherches et examiner ce qu'est le terrain.
Pourquoi comme le député-maire de la ville de Rimouski
vient de dire que le terrain n'était pas propice, cette plaza
industrielle est-elle située dans ce secteur? Il y a de très
bonnes propriétés, il y a de bons terrains portant, d'une bonne
portée.
Ecoutez... C'est entendu que, pour nous, ce serait beaucoup plus
difficile je l'ai dit tout à l'heure, je le répète
ce serait presque impossible, ce serait un effort à des
coûts extraordinaires, que la peine emporterait, de développer ce
secteur pour la municipalité de Rimouski-Est. Je crois qu'il serait
logique que la commission examine l'option que j'offre, bien honnêtement,
de savoir que le secteur industriel pour le grand Rimouski, dont toute une
région bénéficiera des retombées... Je crois qu'il
est très important que ce soit envisagé et très
sérieusement.
M. Roy: Vous voulez parler du secteur sud.
M. Pineau: Sud, du chemin de fer.
M. Roy: J'aurais une autre question à poser, M. le
Président. Je veux que le maire de Rimouski-Est soit bien à
l'aise, mais c'est une question directe. J'aime bien avoir les cartes sur
table. Selon les renseignements que vous avez je ne veux pas poser de
question hypothétique non plus c'est à la lumière
de ce que vous avez, les renseignements que vous avez jusqu'à
maintenant, est-ce que, pour le secteur nord je parle toujours du
secteur nord, le plus près de ce qui pourrait rester ce qui est
prévu sur la carte, au nord du chemin de fer, ce qui est situé au
sud immédiat de la ville, près de l'aéroport, il y aurait
des projets qui sont, à votre connaissance, des développements
commerciaux, qui seraient en voie de se faire dans l'immédiat,
aussitôt que l'annexion serait faite, si la loi est acceptée comme
teile?
M. Pineau: Ecoutez, M. Roy, pour vous répondre, je dois
vous dire que cela a été, sur bien des questions qui se sont
posées, la discussion fondamentale de tout ce qu'on a aujourd'hui devant
nous, le bill 205, à savoir que la ville devait s'approprier, à
tout prix... D'ailleurs, il y a des écrits qui ont été
faits sur les journaux, il y a des commentaires faits par les
intéressés, pour ne pas nommer personne dans le secteur, qu'il
fallait nécessairement que cette partie de terrain soit remise à
la ville de Rimouski. Ecoutez donc un peu, si je vis bien chez moi, si vous
vivez bien chez vous, est-ce que je suis obligé de m'approprier votre
terrain parce que je suis voisin, que je suis moins favorisé, que je
n'ai pas les éléments nécessaires. Ensuite, si la
municipalité de Rimouski-Est prévoit, dans ses
possibilités qui ont été établies bien clairement,
par le monsieur dont je ne connais pas le nom, le premier du bord, que ce
serait beaucoup trop onéreux pour la municipalité de
développer le parc industriel lorsqu'on parle de millions. La danse des
millions. Je pense qu'il a parfaitement raison avec les chiffres qu'il a
établis. Seulement, ce n'est pas ce qu'on prévoit. On
prévoit être capable de continuer à se développer,
à survivre au moins. Je pense que c'est logique. Je pense que je ne
pourrais pas argumenter autrement, même si j'étais ici une semaine
à argumenter sur cette affaire. Ma position est fondamentale, elle est
sérieuse. Je crois que la commission doit regarder de très
près ce que je viens d'avancer, avec l'option possible pour un
développement industriel qui pourrait être dans la ville de
Rimouski, du côté sud du chemin de fer. A ce moment-là, ce
sera une continuité de la plaza industrielle et des
développements économiques qu'il y a dans ce secteur. Tout le
monde bénéficiera de cette évolution.
M. Roy: M. le Président, j'aurais une question concernant
des points qui ont été soulevés dans le mémoire qui
nous a été remis par le village de Rimouski-Est. Que ce soit M.
le maire ou Me Delisle, je n'ai pas d'objection, mais, dans le bas de la page
5, on lit ceci:
"En effet, la Société d'expansion de Rimouski, qui
agissait pour le compte de la ville, a participé, dans la période
qui a précédé l'adoption du règlement no 966, entre
le mois de novembre 1973 et le 1er avril 1974, à des transactions
immobilières qui n'ont rien à voir avec la promotion
industrielle".
Vous parlez, premièrement, de l'achat... Le 9 novembre 1973,
à l'article 2, "promesse de vente en faveur de Léo Ruelland pour
la construction d'un centre commercial. Vente, le 22 novembre 1973, à
Ruest et Arsenault, de 40,000 pieds carrés de terrain pour la somme de
$1."
J'aimerais savoir, moi, sur quels lots sont situés ces terrains.
Sont-ils situés sur une partie qui est déjà annexée
à la ville de Rimouski, ou est-ce que c'est situé sur les
terrains qui sont colorés en bleu, ou encore sur le lot 183 ou sur les
lots 181 et 179? J'aimerais avoir des éclaircissements
là-dessus.
M. Delisle: Excusez! Je vais me lever, étant donné
que cela prend le plan pour répondre.
La vente de Finestone à la Société d'expansion de
Rimouski, grosso modo, c'est la partie bleue qui fait l'objet de la
contestation devant les tribunaux.
M. Roy: C'est la partie bleue qui est l'annexion qui fait partie
de la contestation devant les tribunaux.
M. Delisle: C'est ça.
M. Roy: Autrement dit, ce n'est pas définitif, la partie
bleue.
M. Delisle: Cela ne correspond pas exactement, cependant. Mais,
en grande partie, c'est le terrain qui a été acheté pour
fins d'expansion industrielle.
La plupart des reventes ont eu lieu dans le secteur commercial, ici, en
bas, c'est-à-dire, en gros, le projet de centre commercial; il y a aussi
des ventes qui ont eu lieu à Ruest et Arsenault Automobiles; c'est la
section du bas. Ce qu'on appelle, nous, les ventes fictives d'ailleurs,
on a les documents, s'il faut les déposer sont intervenues dans
la section du bas, ici, c'est-à-dire du côté sud, dans le
secteur du chemin de fer actuel.
M. Roy: Sur les lots 184 et sur les lots 185...
M. Delisle: Sur les lots 183, 184 et 185, absolument. Toutes les
ventes qui sont mentionnées ici, toutes ces transactions sont
intervenues sur les lots. Ce qui fait dire au village de Rimouski-Est qu'enfin,
l'objectif qui est réellement poursuivi est beaucoup plus de nature
résidentielle, si on vise la partie du bas, ou de nature commerciale,
étant donné l'amplitude et la quantité énorme de
transactions qui sont intervenues dans un mois et demi, deux mois.
M. Roy: A la page 6 de votre mémoire, tout- jours au bas
de la page, je cite encore: "Sur la question du projet du centre d'achat de
Léo Ruelland, question qui était directement reliée au
projet d'annexion, il est inutile de mentionner ici que ce dernier a obtenu, en
plus de la Société d'expansion de Rimouski Inc., des promesses de
vente des personnes suivantes, propriétaires dans le territoire
annexé".
Il y a à l'article 1, Ruest et Arsenault, le 5 novembre 1973,
pour un montant de $250,000; article 2, David O. Heppell, le 5 décembre
1973 et, article 3, Ernest Landry, le 20 décembre.
M. Delisle: C'est ça.
M. Roy: Est-ce qu'il s'agit des mêmes terrains...
M. Delisle: Toujours!
M. Roy: ... dont je viens de faire mention?
M. Delisle: Toujours! Ces quatre promesses de vente... Pour celle
de la société d'expansion, on est incapable d'en fixer la valeur
puisqu'on se réfère à une superficie qui n'est pas
donnée. On parle de $0.20 le pied carré. On peut présumer
que c'est la superficie qui est située à l'arrière, ici,
qui doit être assez grande. Celle de Ruest et Arsenault qui est
datée du 5 novembre 1973, qui était locataire, à
l'époque, d'un commerce d'automobiles; celle aussi de David Heppell, qui
est un propriétaire du même secteur, et enfin, celle d'Ernest
Landry, qui est aussi un propriétaire du secteur. Cela veut dire que les
principaux intéressés, en date d'octobre et de novembre 1973, ont
tous, ou à peu près tous, promis de vendre leurs
intérêts pour des montants quand même considérables,
lorsqu'on regarde les chiffres, pour la construction d'un centre
commercial.
Ces promesses de vente ont été renouvelées au mois
de mai 1974, de façon qu'elles dépassent la date de
l'arrêté en conseil qui était intervenu au mois
d'août 1974.
Le point de vue de la municipalité, c'est qu'effectivement,
l'effervescence immobilière ici est beaucoup plus importante et nous
démontre les visées réelles de la ville de Rimouski par
rapport au projet industriel qui est purement et simplement à
l'état de projet, spécialement la deuxième phase. On voit
bien que la deuxième phase vise des terrains qui n'ont même pas
fait l'objet du règlement d'annexion. C'est simplement une phase,
à mon avis, qui a été mise ici pour motiver la
présentation d'un bill privé qui ne viserait pas seulement
l'objet contesté.
Notre opinion, c'est que la partie vraiment contestée, c'est la
partie en bleu, c'est celle sur laquelle on veut réaliser le projet, et
non pas la partie, ici, qu'on retrouve en jaune.
M. Roy: Ces options sont-elles encore en vigueur ou si elles ne
le sont plus?
M. Delisle: On nous informe, actuellement,
qu'elles auraient été transférées, mais si
ce ne sont plus les mêmes personnes, ce serait très récent,
et il y a encore des options qui sont en vigueur. Nous n'avons pas fait les
vérifications dans le dernier mois.
M. Roy: La rétroactivité de la loi, d'après
ce que vous venez de dire, si j'ai bien compris, aurait pour effet de les
maintenir?
M. Delisle: Rétroactivité ou non, si la loi est
adoptée et permet l'annexion de ce secteur, c'est sûr que cela va
confirmer les droits privés des individus qui ont obtenu des promesses
de vente, qui ont obtenu des terrains avec des projets très
précis en tête.
Rétroactivité ou non, s'ils ont acheté, dans le but
de réaliser un centre commercial, de concert avec les autorités
de la ville de Rimouski, si l'annexion entre en force le 1er janvier 1976, ils
vont réaliser leur projet en janvier 1976. La
rétroactivité n'a rien à voir sur cette question. D'une
façon ou d'une autre, le résultat du bill va être de
confirmer les droits de ces gens dans le secteur.
M. Roy: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, lorsque vous
parliez tout à l'heure d'option de terrains et d'études qui ont
été faites je m'adresse particulièrement à
M. le maire de Rimouski-Est vous parlez d'une vocation
particulière que vous reconnaissez également au secteur qui est
visé par la municipalité de Rimouski et, à cet
égard, je pense que vous êtes d'accord avec la ville de Rimouski,
dans cette partie du terrain, pour consacrer en fait la vocation industrielle
de ce secteur. Je pense que jusque-là, cela va. Est-ce que le fait que
le député-maire de Rimouski ait avancé qu'il croit
possible également la signature d'un protocole d'entente pour
réaliser ensuite certains aménagements, il est d'accord sur le
principe d'un protocole d'entente qui permettrait également aux citoyens
de Rimouski-Est que vous défendez très bien d'ailleurs
de profiter aussi de cette installation?
M. Pineau: Au début de votre intervention, je pense que
vous avez avancé que j'étais d'accord à ce que le terrain,
dans la partie nord... Il faut se séparer, il faut se situer et il ne
faut pas jouer avec les mots.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, mais...D'accord.
M. Pineau: Je n'ai jamais dit que j'étais d'accord. Je
suis d'accord du côté sud du chemin de fer. Aller
jusque-là, cela marche.
M. Harvey (Charlesbourg): Mais, M. le maire, vous me permettrez
peut-être de vous poser la question sur la capacité portante du
côté sud. Est-ce que vous avez des études qui ont
été faites là-dessus, des études techniques, des
études de génie?
M. Pineau: Je me suis recommandé, afin de ne pas
dépenser inutilement de l'argent. En somme, c'était la
cité de Rimouski qui nous imposait de venir chercher nos territoires. Je
me suis recommandé au ministère des Affaires municipales,
justement à la date que je vous ai donnée, le 4 juillet 1975.
M. Harvey (Charlesbourg): Au moment où vous avez offert
une formule de rechange, c'est-à-dire que...
M. Pineau: J'ai soumis cette affaire au ministre.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, mais dans la possibilité
d'implantation d'infrastructures et la capacité portante d'une
industrie, est-ce que vous avez des études qui prouvent que le
côté sud est effectivement possible et rentable du
côté capacité portante?
M. Pineau: Personnellement, je le crois, mais justement
là, je vous dis que je me suis recommandé au ministre. Je pense
qu'il avait les moyens à sa disposition, au ministère des
Affaires municipales, en tant qu'aide et service aux municipalités, de
faire certaines études. D'ailleurs, si, partant de l'option que je
faisais de ce côté, je crois que la ville de Rimouski, si
réellement elle avait été sérieuse, elle aurait pu
regarder elle-même. Elle l'a fait faire. Cela fait quatre ans, monsieur,
qu'elle travaille sur notre territoire et on se demande ce qu'elle fait et on
ne le sait pas. Si quelqu'un allait fouiller autour de la maison chez vous, je
pense que vous poseriez des questions et diriez: Qu'est-ce que tu fais ici,
jeune homme?
M. Harvey (Charlesbourg): M. le maire, sur la capacité
portante du côté sud, vous n'avez pas d'étude. C'est cela
la réponse?
M. Pineau: Je n'ai pas d'étude, mais je croirais que c'est
bon parce qu'actuellement il existe des industries dans le secteur.
M. Harvey (Charlesbourg): Mais il faut quand même que vous
compreniez aussi notre situation. Nous sommes des députés de
toute la province ce qui ne demandent pas mieux que d'être
éclairés. On ne vient pas ici avec des préjugés. On
vient ici avec l'espoir de pouvoir être éclairés, mais je
pense bien qu'avant de dire qu'une partie du lot est exploitable, pour nous, il
faut prêter foi à des études de génie qui sont
déposées et font partie des pièces à l'appui d'un
argument que vous avancez de sorte que là vous consacrez, en fait, que
le côté sud est exploitable, ceci comprend également la
capacité portante et au fond vous dites: Je n'ai pas d'étude.
J'en doute, M. le maire. De toute façon, lorsque vous parliez tout
à l'heure et je reviens à ma première ques-
tion d'admettre le principe de ce qui est déjà
amorcé par la ville de Rimouski, à savoir l'implantation de son
centre industriel, et que ceci pourrait, par vous-mêmes, par les gens de
Rimouski-Est, être exploité en leur faveur si on peut
employer ecactement vos termes à ce moment-là, est-ce que
vous êtes d'accord sur un protocole d'entente entre la ville de Rimouski
et la municipalité de Rimouski-Est pour une exploitation, sur un
protocole d'entente appuyé sur des intérêts
partagés, bénéficiant aux citoyens de votre
municipalité et aux citoyens de Rimouski. Est-ce que vous seriez
d'accord là-dessus?
M. Pineau: M. Saint-Hilaire a mentionné, tout à
l'heure, que cela représentait 1/15 par rapport à sa
population.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est le critère de
population.
M. Pineau: Oui. C'est un critère de population. C'est
entendu que cela serait très difficile, dans le climat actuel.
M. Harvey (Charlesbourg): Pourriez-vous accepter d'étudier
un protocole d'entente...
M. Pineau: Je n'ai pas d'objection.
M. Harvey (Charlesbourg): ... qui ait d'autres motifs que de le
baser sur le critère de population? Seriez-vous ouvert à
cela?
M. Pineau: Sûrement que je serais ouvert à cela.
M. Harvey (Charlesbourg): Maintenant, si au lieu de se baser sur
le critère de population, peut-être préféreriez-vous
le critère de l'évaluation?
M. Pineau: Ecoutez. Veut-on en faire une analyse?
M. Harvey (Charlesbourg): Je vous demandais tout simplement que
si vous êtes intéressé à discuter...
M. Pineau: Je vous dis que je serais d'accord en principe, mais
c'est une chose qui ne s'est jamais produite et qui ne nous a jamais
été offerte.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, mais il y a des choses qui ne se
sont jamais produites au Québec et qui se produiront au cours des
années. Il faut se préparer à cela parce...
M. Lessard: Comme l'indépendance!
M. Harvey (Charlesbourg): ... lorsqu'on dit qu'il y a des
études qui sont entreprises depuis dix ans cela permet
peut-être à des députés qui s'amusent de passer leur
message, mais indépendamment de cela, je sais, M. le maire, que vous
êtes plus sérieux que cela ce qui s'inscrit exac- tement
à l'intérieur de notre question, c'est à savoir que les
études entreprises par la ville de Rimouski retournent dix ans en
arrière. Le député de Rimouski, qui est maire
également, a avancé tout à l'heure, que depuis dix ans,
eux-mêmes ont déjà, en fait, des emprises dans ce secteur,
par exemple, la vocation particulière à l'aéroport et
ensuite, le terrain contigu qui a déjà quand même un
départ, un embryon de centre industriel qui serait
complété par l'acquisition de nouveaux terrains,
propriétés, ou à l'intérieur des murs de la ville
de Rimouski-Est.
Je retiens trois choses de vous. Vous me dites qu'au départ: Si
c'est bon pour eux, pourquoi n'est-ce pas bon pour nous? Je vous comprends
très bien et vous jouez absolument votre rôle et vous
défendez votre population. Je suis d'accord avec vous.
Le deuxième point est que vous êtes également ouvert
à discuter d'un protocole d'entente entre la municipalité de
Rimouski et Rimouski-Est pour essayer d'établir un partage
équitable des profits, s'il y a lieu, parce que selon
l'expérience que j'ai dans mon secteur, je ne vois pas une
infrastructure qui est rentable; mais lorsque nous voyons, par contre, une
installation, en termes d'évaluation d'une entreprise, là il y a
des retombées, évidemment, qui s'en vont au trésor de la
municipalité. Je vous suis dans l'intérêt que vous
poursuivez de vouloir avoir ces retombées pour vos citoyens. Mais dans
le troisième cas, je suis moins d'accord lorsque vous dites qu'il n'est
pas question du nord, parce qu'on ampute du terrain qu'on veut conserver, le
sud, cela pourrait être fait. Vous dites là-dessus: Je n'ai pas
d'étude, et pourtant, la ville de Rimouski qui, elle-même, depuis
dix ans, projette d'incorporer à son secteur industriel ou commercial
cette partie de terrain a déjà des études depuis dix ans
et elle a des documents à l'appui, des documents de génie.
M. le maire, je suis d'accord avec vous sur deux questions. Vous
êtes d'accord là-dessus aussi. Mais il y en a un qui dit oui et
l'autre "noui."
Je comprends que là-dessus, vous avez de bonnes raisons et aussi
toute la latitude voulue pour défendre vos citoyens, j'en suis; mais
jusque là, je pense que vous ne pouvez pas catégoriquement vous
opposer au projet, en principe.
M. Pineau: Je ne me suis jamais opposé au projet.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est ce que je voulais vous faire
dire. Je suis bien d'accord.
M. Pineau: Je ne me suis jamais opposé au projet, mais
là cependant où il doit être développé, cher
monsieur. Ecoutez, je vous ai dit tout à l'heure que je ne
rôderais pas autour de la maison chez vous pendant dix ans sans que vous
ne vous posiez la question, à savoir ce que je fais autour de votre
propriété. C'est ce qu'on fait chez nous depuis dix ans. On
convoite la municipalité. On a tenté de faire des études.
Si je reviens encore là-
dessus, je vais le répéter autant qu'il faudra que je le
répète.
On a été devant une commission conjointe d'urbanisme,
à laquelle on représentait onze municipalités rurales,
dont deux de villes, mais tout ce que ces municipalités ont dit, j'ai
les briques, il y en a cela d'épais, cher monsieur. Tout ce qu'on a dit
et tout ce qu'on a pensé, tout était mauvais, tout était
malheureux, c'était le désespoir. Rien de cela n'a
été retenu.
Pourquoi demain retiendrait-on et regarderait-on Rimouski-Est comme on
se doit de regarder un autre face à face, comme je vous regarde,
présentement?
Je pense qu'il faut aussi être sérieux avec nos objections
et dire: On est d'accord et on n'est pas d'accord.
Lorsque vous me dites que vous n'êtes pas d'accord sur le
troisième point, je pense que vous n'avez peut-être pas eu
à subir depuis dix ans ce que j'ai subi moi-même.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est votre opinion personnelle. Je
mets de côté la question de vos problèmes particuliers,
mais on regarde cela quand même dans l'ensemble du territoire.
On ne peut quand même pas reprocher à quelqu'un qui,
éventuellement, propose un document pour se porter acquéreur
d'une partie de terrain d'avoir fait d'abord une recherche profonde et
appuyée sur des données techniques et de génie. D'autre
part, je ne voudrais pas moi non plus acheter votre résidence
personnelle sans au moins que vous ne me donniez l'occasion de la visiter. Je
voudrais d'abord savoir si elle est à vendre ou si elle n'est pas
à vendre. A cet égard, je pense qu'on se comprend très
bien. Dès le départ, vous reconnaissez que la ville de Rimouski
est allée chez vous faire des études. C'est déjà la
preuve que la ville de Rimouski et ce n'est pas une question hypocrite
appuie fondamentalement ses démarches sur des données
techniques à l'heure actuelle, son désir de se porter
acquéreur d'une partie de terrain. Que cela entraîne des conflits
de personnalités, j'en suis, mais vous ne pouvez quand même pas
empêcher une municipalité constituée avec des
données techniques et aussi des études de génie, comme
l'organisation du service du contentieux d'une municipalité telle que la
ville de Rimouski, de faire les démarches qu'elle fait aujourd'hui. Je
pense qu'elle ne le fait pas aveuglément, et c'est pour cela qu'on se
retrouve aujourd'hui avec le projet de loi qui est devant nous. Si on l'appelle
projet de loi, on ne l'appelle pas loi. C'est pour cela qu'elle est
étudiée, c'est pour cela que vous êtes ici, je pense
bien.
Je suis quand même satisfait des réponses que vous m'avez
données. Elles sont vôtres. A ce moment, je pense bien que c'est
à mes autres collègues de porter les jugements qui
s'imposent.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ce projet
de loi représentait plusieurs aspects litigieux. Il y avait le danger de
l'intrusion du pouvoir législatif dans le pouvoir judiciaire. Nous avons
fait certaines représentations d'amendements qui, avec la parole que
nous avons du ministre, seront acceptées et, à ce moment, auront
pour effet des amendements, entre autres, concernant la
rétroactivité à l'article 1 et concernant la
référence au règlement 966 à l'article 3 du projet
de loi 205. Ces amendements, s'ils sont apportés, régleront le
problème du danger de l'intrusion du pouvoir législatif dans le
pouvoir judiciaire.
Je pense que nous avons eu suffisamment d'information concernant
l'implication financière c'est mon opinion de la
construction du parc industriel, concernant la capacité des deux parties
en présence, savoir Rimouski et Rimouski-Est, à assumer la
réalisation de ce parc industriel, également sur les
impératifs qui s'imposent concernant l'intérêt public en
fonction de la réalisation du but poursuivi par ce projet de loi,
à savoir la construction d'un parc industriel et la possibilité
pour Rimouski de rejoindre l'aéroport, d'avoir un droit de passage.
M. le Président, personnellement, j'aurais une dernière
question sur laquelle la commission ne s'est pas penchée. Le
règlement d'annexion, comme l'expose l'énoncé du procureur
du village de Rimouski-Est, il l'a bien spécifié, ne
prévoyait pas de compensation. Le projet de loi 205 ne prévoit
pas non plus de compensation. Pourtant, il y a la Loi des cités et
villes qui y fait état. Ma question s'adresserait tant au
maire-député de Rimouski qu'au maire de Rimouski-Est. Je veux
savoir si, concernant la compensation, des propositions ont été
faites, si des estimations ont été faites de part et d'autre. Je
crois que cette question est d'intérêt primordial, puisque ces
compensations touchent des citoyens qui résident dans Rimouski-Est et
que ces compensations devront effectivement être payées par les
citoyens de Rimouski. Alors, les deux parties, étant concernées,
l'une en payant, l'autre en ayant le droit d'être compensée,
j'aimerais avoir une réponse sur ce point précis de la part des
deux maires sur la représentation.
M. Saint-Hilaire: Je pense que j'ai répondu en partie tout
à l'heure à cette question en disant que la ville de Rimouski
était assurément prête à payer les montants que cela
vaut pour l'enlèvement de certains montants à Rimouski-Est. Je ne
veux pas partir de polémique. Il reste un fait qui est certain, sur le
boulevard Saint-Germain, il y a un bout de conduite d'aqueduc et d'égout
qui est installé, qui ferait partie des limites. Ce bout est d'environ
700 pieds de long. Seulement pour vous donner une idée du tableau,
suivant des recherches que nous avions faites, la ville de Rimouski
était propriétaire de ce réseau d'aqueduc pour une
longueur de 1,600 pieds. Elle l'a remis à Rimouski-Est en 1959 sur une
longueur d'environ 1,600 pieds. Les travaux avaient été
payés, à ce moment, par la ville de Rimouski.
Cependant, Rimouski avait fait certaines améliorations à
son service. Nous concevons qu'il y a
eu un règlement d'emprunt probablement pour couvrir
définitivement cette partie de travaux que la municipalité a pu
effectuer. Je ne verrais pas pourquoi la ville de Rimouski n'interviendrait pas
et ne prendrait pas au prorata le service de la dette en fonction de payer ce
que cela coûte à Rimouski-Est, en fonction, au prorata, du
règlement d'emprunt en question.
Quant aux égouts pluviaux qui existent là, ils ont
été faits par le ministère de la Voirie dans le cadre de
la route 132 où la voirie a installé, à ses frais, des
tuyaux pour un montant d'environ $75,000. Je pense que c'est de l'argent
appartenant à la province de Québec qui peut être aussi
bénéfique à Rimouski qu'à Rimouski-Est. En ce qui
regarde les infrastructures, assurément, la ville de Rimouski accapare
un terrain d'une longueur d'environ 700 pieds. Pour votre information, en 1959,
au moment des travaux d'égout, il était évalué par
les ingénieurs selon une estimation, suivant les barèmes du
temps, et a coûté, à Rimouski-Est, environ $3,500. On ne
discutera pas du montant. Peu importe si on s'en va là-dessus... En ce
qui concerne le reste des taxes, la ville de Rimouski est prête à
rembourser les montants que percevait Rimouski-Est, exactement, en vue de ne
pas débalancer son budget. Si on veut parler de la taxe de vente, nous
sommes prêts à nous asseoir à la table. On pourrait former
un comité pour étudier toute cette question avec les gens du
ministère du Revenu pour établir exactement, en fonction
réelle de ce que le ministère du Revenu donne en compensation de
la taxe de vente, mais en tenant compte, cependant, de ce que j'ai dit. Comme
la chose se produit à l'heure actuelle, la compagnie Ready-Mix, qui
était déjà dans les limites de la ville de Rimouski, a
déjà déménagé ses bureaux. Il y a là
une influence.
Je pense qu'un comité pourrait être formé pour
étudier cette chose. Vous pouvez être assurés que la ville
de Rimouski va coopérer à 100%. On ne veut pas d'argent, on ne
veut pas voler personne. Tout ce qu'on veut, c'est d'être capable de
développer ce territoire. Nous pensons et nous croyons
sincèrement, Rimouski étant un pôle d'attraction
énorme pour tout le bas du fleuve, il est absolument urgent et
nécessaire que ce parc se fasse. Nous avons fait faire toutes les
études nécessaires. Nous avons payé ces études de
notre poche. Nous sommes assurés que cela doit se réaliser. Vous
pouvez être convaincus que nous sommes prêts nous ne voulons
prendre rien qui ne nous appartienne pas à donner les
compensations nécessaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Une petite question, en autant que
vous êtes capables de répondre. Si vous aviez à fixer un
montant, est-ce que vous êtes en mesure de pouvoir fixer un montant
approximatif?
M. Saint-Hilaire: D'après le problème, je ne suis
pas en mesure de fixer le montant. Ce qu'on peut faire...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce que je veux savoir.
M. Saint-Hilaire: Non. Seulement pour compléter, il faut
que vous pensiez que la taxe de vente est régionalisée. Si
Rimouski fait beaucoup plus de vente, indépendamment que la vente se
fasse dans Rimouski, Rimouski-Est en retire quand même une partie de
cette taxe. Qu'elle le veuille ou qu'elle ne le veuille pas, elle est
régionalisée. Après une étude que nous avons faite,
même après l'arrêté en conseil que nous avons
reçu pour l'annexion des terrains, Rimouski-Est, cette année, va
recevoir plus de taxes de vente qu'elle n'en a reçu l'an passé,
parce que nous avons demandé à quelqu'un de vérifier. On
nous a dit que, cette année, il y avait eu, avant le nouveau
chèque, $48,000, alors que l'an dernier, il y avait eu $52,000 de taxes
de vente. Ce qui veut dire que, probablement, cette année, Rimouski-Est
va retirer encore plus de taxes de vente, indépendamment de
l'arrêté en conseil qui a été adopté. Etant
donné que c'est régional, nous sommes prêts à nous
asseoir et à l'étudier en fonction des revenus réels que
Rimouski-Est peut posséder dans ce territoire au moment où on se
parle.
Il reste un fait que, si on fait des infrastructures à coups de
tuyaux d'aqueduc de dix pouces de diamètre avec des services sanitaires
qui vont peut-être coûter $25, $30, $35, $40 du pied
linéaire pour faire des développements, je pense que les taxes,
à ce moment, doivent revenir à la ville de Rimouski. Nous sommes
consentants à dédommager Rimouski-Est pour les montants dont nous
les privons au moment où on se parle.
Le Président (M. Brisson): M. le maire de
Rimouski-Est.
M. Pineau: D'abord, je dois faire remarquer, ici, devant la
commission, que M. Saint-Hilaire vient de parler de la tuyauterie qu'il y avait
dans le passé, qui appartenait à la cité de Rimouski. Oui,
en 1959, la municipalité de Rimouski-Est a refait tout le réseau
au complet. Ensuite, on a fait le réseau d'égouts pluviaux et
tout le service dans le secteur dont on parle.
Cependant, M. Saint-Hilaire vient de dire que c'est la voirie qui avait
fait tout cela. Antérieurement, on avait ces services. Alors, même
si la voirie les a faits lors de la réfection de la route 132, je pense
qu'il s'agissait là simplement d'un remplacement pour remettre les
choses à leur place. C'est une chose qui existait.
Il y a la taxe de vente qu'on va perdre, qui se chiffrera par environ
$40,000, d'après ce qu'on a étudié; ensuite de cela, vous
avez $3,000 de taxe foncière. On parle des lots 184 et 185 seulement. Si
vous regardez cela sur une période de cinq ans, cela fait un joli
montant d'argent, $215,000. Je pense que c'est une affaire qu'on ne peut pas
nous...
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que je ne
veux pas limiter votre droit de parole. Vous pouvez continuer dans le
sens où vous voulez vous expliquer, mais, par rapport à la
question que je pose, est-ce que, à l'heure actuelle, il y a des
compensations qui ont été prévues? Est-ce que vous, vous
avez fait des estimations? Je pense qu'il n'y a pas de compensations qui ont
été prévues. Cela est clair. Cela n'existe ni dans le
règlement d'annexion, ni dans le projet de loi qu'on étudie.
Ce que je veux savoir, c'est si vous avez fait une estimation? Etes-vous
en mesure de donner un chiffre? Si ce n'est pas possible, dites-le moi tout
simplement.
M. Pineau: Pour répondre aux subventions prévues ou
qu'on devait nous donner, si vous voulez, regardez le règlement no 966.
Il parle par lui-même. Ensuite de ça, si vous...
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde! Voulez-vous me
dire... Je ne demeure quand même pas à Rimouski...
M. Pineau: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi):... même si on a
intérêt à étudier le projet de loi qui regarde
Rimouski et Rimouski-Est. Mais que voulez-vous dire quand vous affirmez qu'il
s'agit de regarder le règlement no 966 pour comprendre?
Voulez-vous...
M. Pineau: Oui, le règlement...
M. Bédard (Chicoutimi): ... sur l'aspect de la
compensation.
M. Pineau: II ne prévoit aucune compensation. Même
le bill privé, à l'article 1, est fait aux mêmes
conditions... Le projet de loi de la cité de Rimouski est fait aux
mêmes conditions que le règlement no 966. Me Delisle...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour la connaissance que j'ai du
règlement no 966, par exemple, on ne peut pas dire qu'il ne fixe pas de
compensation, c'est-à-dire qu'il ne refuse pas de compensation. Il n'en
fixe pas, mais il ne rejette pas le principe de la nécessité
d'une compensation.
M. Delisle: Le règlement fait mieux que de ne pas en
fixer. Il dit, au contraire, que les actifs sont pris, mais il ne parle
aucunement du passif. Le règlement doit déterminer,
suivant...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que...
M. Delisle:... l'article 33 de la Loi des cités et villes,
les conditions de l'annexion au niveau du règlement, parce que cela
constitue une offre faite valablement à une municipalité rurale
qui doit l'accepter ou la refuser. Le règlement ne déterminant
pas de compensation, mais disant, en plus, que les actifs sont pris, il est
bien clair, à ce moment, qu'il n'y a aucune contribution. Le passif non
plus n'est pas pris, remarquez bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisqu'on n'est pas capable de
fixer de montant et...
M. Delisle: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... qu'aucun montant n'a
été fixé...
M. Delisle: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... à moins que vous ne
puissiez en fixer un, suite à ma réponse, votre
interprétation du règlement no 966, très respectueusement,
je ne la partage pas, dans le sens que le règlement no 966 ne dit pas
qu'il n'y aura pas de compensation. D'accord? Il ne fixe pas de montant; sur
cela, nous sommes d'accord. Mais il ne dit pas qu'il n'y aura pas de
compensation.
M. Delisle: Mais il le dit. Il dit: L'actif du village de
Rimouski, dans ce territoire, devient automatiquement la
propriété de la ville de Rimouski.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais cela ne veut pas dire
qu'il n'y aura pas... C'est clair que, du fait de l'annexion, c'est
annexé à Rimouski, mais cela ne veut pas dire qu'en retour de ces
actifs, il n'y a pas de compensation.
M. Delisle: II aurait fallu qu'il le dise dans...
M. Bédard (Chicoutimi): Le règlement no 966 ne dit
pas que les actifs deviendront la propriété de Rimouski sans
compensation. Je pense que, du point de vue légal, vous savez
très bien qu'on ne peut pas s'approprier une propriété
sans avoir à la payer.
M. Delisle: C'est ce que le juge Masson doit décider.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon!
Maintenant, il y avait un autre point. Je comprends, parce que vous nous
avez dit que les allégations de votre action sans entrer dans le
fond du sujet qui a été prise, dont la cause est
présentement en délibéré, sont qu'en vertu de la
Loi des cités et villes, on aurait dû mentionner dans le
règlement d'annexion, le montant de la compensation. C'est
ça?
M. Delisle: C'est-à-dire que la loi prévoit qu'on
doit, dans le règlement d'annexion, fixer les conditions de
l'annexion.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon!
M. Delisle: Les conditions, ça veut dire: Si vous prenez
quelque chose, à combien vous l'évaluez et prévoir une
technique pour arriver à établir, à déterminer ce
montant.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que le
député de Chicoutimi a fini ses questions?
M. Bédard (Chicoutimi): II y en aurait peut-être une
dernière...
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député d'Iberville. Après, ce sera l'honorable
député de Saguenay.
M. Tremblay: Seulement un moment, M. le Président. M. le
maire, vous avez dit que la population de votre village était de
combien?
M. Pineau: Elle est de 2,250.
Le Président (M. Brisson): Messieurs, permettez-moi de
vous faire part des changements suivants: M. Côté (Matane)
remplace M. Boutin (Abitibi-Ouest); M. Saint-Hilaire (Rimouski) remplace M.
Denis (Berthier); M. Lessard (Saguenay) remplace M. Léger (Lafontaine)
et M. Tremblay (Iberville) remplace M. Ostiguy (Verchères).
L'honorable député d'Iberville.
M. Tremblay: Sur une population de 2,250, vous avec combien de
contribuables?
M. Pineau: De propriétaires?
M. Tremblay: Oui.
M. Pineau: Nous en avons 570.
M. Tremblay: Bon! Quel est le pourcentage de votre population qui
tire son revenu direct d'employeurs ou de commerces situés dans la ville
de Rimouski?
M. Pineau: Je pourrais vous répondre, par exemple,
beaucoup plus du côté de... Je n'ai pas fait d'étude de ce
côté, mais je peux vous dire que la ville de Rimouski occupe 85%
des emplois disponibles dans notre milieu. Cela veut dire quelque 200 personnes
de Rimouski qui gagneraient leur vie chez nous, à Rimouski-Est. C'est
vice versa. Je pense qu'on...
M. Tremblay: Autant d'un côté que de l'autre, ou
à peu près? Est-ce qu'il y en a plus de chez vous qui travaillent
à Rimouski?
M. Pineau: Je dirais que c'est autant de part et d'autre.
M. Tremblay: C'est égal. M. Pineau: C'est
égal. M. Tremblay: Bon!
M. Pineau: Ecoutez! On ne peut pas mesurer l'air qu'on respire
à Rimouski-Est. Si on en est rendu à mesurer l'air qu'on
respire...
M. Tremblay: Non, mais je m'informe, M. le maire.
M. Pineau: D'accord!
M. Tremblay: Je vous demande cela. C'est un renseignement qui est
valable, je crois...
M. Pineau: Oui.
M. Tremblay: ... surtout dans l'esprit dans lequel vous envisagez
le problème.
Quel est le taux de taxe par $100 d'évaluation dans votre
village?
M. Pineau: C'est $2, monsieur.
M. Tremblay: Est-ce qu'il est plus élevé ou moindre
que celui de la ville de Rimouski?
M. Pineau: Cette question a été posée,
monsieur.
M. Lessard: Le député pourra le lire au journal des
Débats.
M. Tremblay: Je n'étais pas ici.
M. Pineau: C'est quatre fois moins élevé chez nous
qu'à Rimouski.
M. Roy: Ce sont des questions qui ont été
posées, M. le Président. Je m'excuse!
M. Tremblay: Pardon?
Le Président (M. Brisson): Le député
d'Iberville a le droit de poser ses questions.
M. Roy: Non, M. le Président. Les questions ont
été posées. Elles sont inscrites au journal des
Débats ainsi que les réponses. Ce sont des questions que j'ai
posées moi-même.
Le Président (M. Brisson): Alors, ce qui veut dire...
M. Roy: Ce n'est pas la faute de la commission si le
député d'Iberville n'était pas présent à
toutes les séances. Il y a quand même des limites.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député d'Iberville a la parole et il a le droit de poser les
questions qu'il veut à l'opinant.
M. Lessard: Question de règlement.
M. Tremblay: M'avez-vous répondu, M. le maire...
M. Lessard: M. le Président, question de
règlement!
M. Tremblay:... sur le taux de taxe?
Le Président (M. Brisson): Un instant, s'il vous
plaît! Question de règlement de la part du député de
Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, je pense qu'il
n'est pas possible, à l'intérieur d'une même
séance, de poser deux fois les mêmes questions. En vertu du
règlement et dans ces circonstances...
Le Président (M. Brisson): Le député a
droit...
M. Lessard:... je pense que ces questions ont été
posées. Là, nous reprenons la discussion. En fait... Ecoutez! Je
ne ferai pas de légalisme, mais on reprend la discussion qu'on a eue
depuis... On ne finira pas. Chaque fois qu'on va changer de membres au sein de
la commission parlementaire, on va recommencer toute le discussion. Ecoutez!
C'est quand même...
M. Bédard (Chicoutimi): Sur la question de
règlement, M. le Président, il me semble que votre devoir est de
veiller à ce que les travaux de la commission se déroulent dans
l'ordre et que les travaux de la commission avancent, arrivent à une
conclusion. Je ne veux pas, en cela, limiter le droit de parole du
député qui vient de poser des questions, mais il me semble, M. le
Président, qu'au nom du principe de l'ordre et au nom aussi d'un
impératif qu'on a, celui d'avancer dans nos travaux, lorsque, à
votre connaissance, des questions ont été posées et qu'un
autre député revient avec les mêmes questions pour d'autres
considérations, soit qu'il ait été absent ou soit pour
autre chose, peut-être y aurait-il avantage que vous informiez ce
député que les questions qu'il pose, même si elles sont
importantes, ont déjà été posées et qu'il
aura toute la latitude possible de pouvoir se renseigner sur ces points,
lesquels ont déjà été discutés par les
autres membres de la commission.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Charlesbourg sur un point de règlement.
M. Bédard (Montmorency): Une question...
M. Harvey (Charlesbourg): Sur la question de
règlement...
M. Lessard: Envoyez donc!
M. Bédard (Chicoutimi): On ne le sait pas s'il n'en reste
qu'une.
M. Bédard (Montmorency): Vous auriez dû le demander
avant. C'est fini.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs!
M. Harvey (Charlesbourg): Je suis sûr, sur la question de
règlement, que le député d'Iberville, qui vient de se
joindre à nous, sera conscient que c'est en bonne
collégialité et qu'il comprendra que toutes les questions, sans
exception, qu'il a à poser sont déjà consignées au
journal des Débats, d'une part. D'autre part, nous devons terminer tout
ce boulot qui dure depuis plus de cinq heures à treize heures. Nous nous
attendons avoir complété l'étude du projet de loi en
entier.
Je voudrais demander à mon collègue... Sa collaboration
nous est souventefois nécessaire. Elle est déjà acquise,
je pense. Je pense qu'on pourrait procéder maintenant à une
dernière phase parce qu'on est rendu au point final de la
discussion.
Le Président (M. Brisson): Messieurs, comme
président, un droit sacré, c'est le droit de parole du
député. Si les questions ont été posées, et
si lui, par les mêmes questions, veut avoir des renseignements
additionnels, il a le droit de les poser.
La parole est au député d'Iberville.
M. Tremblay: Merci, M. le Président. Je veux simplement
demander si la taxe foncière de $2 par $100 du village de Rimouski
était plus élevée ou moindre que celle de la ville. Je
n'ai pas encore eu de réponse. J'attends une réponse.
M. Harvey (Charlesbourg): On a répondu ce matin.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs! Avez-vous
terminé vos questions, M. le député d'Iberville?
M. Tremblay: Oui, mais je n'ai pas eu de réponse,
alors...
M. Pineau: La réponse, vous l'avez! C'est quatre fois
moins élevé, même si on paie $2 par $100. C'est parce que
l'évaluation était entre 30% et 40%.
M. Tremblay: Je suis parfaitement bien renseigné. Je vous
remercie, M. le maire. C'est tout, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Saguenay. Ce n'est pas sur une question de règlement. C'est une
question...
M. Lessard: Non.
Le Président (M. Brisson): ... à M. Pineau.
M. Lessard: C'est cela. Etant donné qu'il semble
impossible actuellement, de déterminer une compensation pour l'achat des
terrains et étant donné qu'il est possible c'est
hypothétique que la loi 205 soit adoptée par
l'Assemblée nationale, est-ce que la municipalité de Rimouski-Est
et la ville de Rimouski accepteraient, par exemple, pour déterminer
cette compensation, si cela s'avérait nécessaire à la
suite de l'adoption de la loi, de confier à un organisme ou à un
individu complètement indépendant des deux villes et même
du ministère des Affaires municipales et de l'environnement,
l'évaluation de cette compensation?
M. Saint-Hilaire: En ce qui regarde la ville de Rimouski, je l'ai
dit tout à l'heure, nous n'avons aucune objection à confier
à un organisme indépendant des villes, où les deux maires
pourraient
se faire entendre pour les questions de compensation et que cette
compensation soit déterminée par un organisme indépendant.
Nous n'avons aucune objection.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela n'enlève pas les
droits de recours légaux des deux parties, Rimouski et Rimouski-Est, si
elles ne sont pas d'accord avec le résultat du rapport.
M. Saint-Hilaire: C'est cela. Il reste le mécanisme. Comme
je le disais tout à l'heure, le mécanisme doit être fait en
fonction... Le principal argument est la taxe de vente.
Or, nous avons besoin, à ce moment, de l'éclairage des
gens du ministère du Revenu. Cette compensation peut être
établie de cette façon et vous pouvez être assuré
que la ville de Rimouski collaborera le plus possible avec un organisme, quel
qu'il soit.
Le Président (M. Brisson): M. Pineau, nous vous remercions
infiniment et nous avons été très intéressés
par vos réponses aux questions qui vous ont été
posées.
Y a-t-il d'autres personnes ou organismes qui désireraient se
faire entendre sur le...
Union des conseils de comté du
Québec
M. Moreau: L'Union des conseils de comté du Québec
désirerait se faire entendre.
Le Président (M. Brisson): Vous êtes
monsieur...?
M. Moreau: Jean-Marie Moreau, de l'Union des conseils de
comté du Québec.
Le Président (M. Brisson): Et vous êtes le
président de l'Union des conseils de comté du Québec?
M. Moreau: C'est cela.
Le Président (M. Brisson): M. Jean-Marie Moreau, et
évidemment, Me Pierre Viau, qui est le conseiller juridique. Il
interviendra en même temps.
M. Viau: J'interviendrai après M. Moreau, si vous le
permettez.
Le Président (M. Brisson): D'accord, mais selon le
règlement, vous avez 20 minutes tous les deux pour faire votre
présentation.
M. Viau: Cela ne prendra pas plus que 20 minutes.
Le Président (M. Brisson): D'accord.
M. Moreau: M. le Président, M. le ministre, messieurs les
députés membres de la commission parlementaire des affaires
municipales, nous sommes ici à titre de représentants de toutes
les municipalités rurales du Québec. Et notre mandat consiste
à la demande du conseil municipal de Rimouski-Est et par une
résolution du bureau de direction de l'Union des conseils de
comté. C'est à ce titre que nous sommes ici aujourd'hui.
Et le cas qui est à l'étude aujourd'hui est un cas
flagrant d'annexion pure et simple et ce n'est pas particulier à
Rimouski-Est, mais à l'ensemble de la province de Québec. Nous
avons vu, à maintes reprises, des villes ou des municipalités qui
voulaient accaparer une partie, une fraction du terri-toite d'une autre
municipalité.
Et ce n'est pas unique dans les annales municipales du Québec
qu'on a donné suite à de telles annexions et ce n'est pas dans ce
sens que notre intervention s'impose.
Nous voulons bien clarifier que si on créait un
précédent dans le sens de donner suite à la sanction d'un
bill privé pour annexer cette partie de la municipalité de
Rimouski-Est, je pense bien qu'il n'y aurait aucune municipalité dans la
province de Québec qui serait à l'abri de telles
procédures.
Et je pense bien que l'opposition de l'Union des conseils de
comté est dans le sens que si le gouvernement veut, à tout prix,
sanctionner une fusion ou une annexion d'une partie de la municipalité
de Rimouski-Est, il devrait le faire par un bill public, et non pas à la
fantaisie de la spéculation et du "développeur" parce qu'à
ce moment, il n'y aurait aucune municipalité du Québec qui serait
à l'abri de cette chose et c'est dans ce sens que nous nous opposons,
formellement, à ce projet de loi 205.
Et nous avons vérifié, également, dans les limites
de la cité de Rimouski et nous avons des rapports qui confirment que
cette municipalité est développée à 10% de son
territoire.
Quant à la valeur des arguments qui ont été
fournis, en matinée, j'en suis. Nous sommes d'accord pour la
création d'un parc industriel, mais il reste qu'il y a une foule de
procédés qui seraient bien différents et on pourrait, tout
de même, en arriver à une entente dans ce domaine. Il y a des
moyens, soit l'opération conjointe de deux municipalités ou de
trois municipalités ou d'un groupe de municipalités dans un parc
industriel cela se voit et le ministère de l'Industrie et
du Commerce en fait foi dans certaines déclarations au niveau de la
province de Québec.
Alors, je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas s'appliquer pour la
ville de Rimouski et Rimouski-Est.
Le droit de la municipalité de Rimouski-Est de s'administrer
elle-même est fondamental et le gouvernement serait très mal venu,
après des déclarations qu'on a faites dans toute la province
qu'on sauvegarderait l'autonomie et le droit des petites municipalités
de s'administrer elles-mêmes.
Je pense bien que dans cette question, on doit tout de même
prendre note que la municipalité de Rimouski-Est s'administre bien et
cela serait préjuger de dire que parce qu'une municipalité
est
petite, elle n'a pas les moyens de s'administrer comme une grande
municipalité.
Je pense bien que ceux qui ont passé par la municipalité
de Rimouski-Est savent très bien qu'elle est très bien
administrée et cela se reflète dès qu'on passe dans cette
cité.
Je ne veux pas éterniser. Je laisserai le soin à Me Viau
d'expliquer l'aspect technique de notre intervention, mais je veux tout
simplement faire état du fait et remarquez bien que c'est le
droit du gouvernement de sanctionner le projet de loi 205 qui est un bill
privé mais si le gouvernement veut réellement et a le
soucil du bien des municipalités, il devrait le faire s'il faut
absolument qu'il le fasse par un bill public et non pas par un bill
privé.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, les municipalités ne
seraient jamais à l'abri de la fantaisie des "développeurs" et
des spéculateurs. C'est dans ce sens que l'Union des conseils de
comté du Québec s'oppose à la sanction de ce projet de loi
d'entente.
Sans plus tarder, M. le Président, je vous remercie et, si vous
permettez, je céderai la parole à Me Viau, pour vous expliquer
l'aspect technique de notre proposition.
Le Président (M. Brisson): ... M. Moreau. Me Pierre Viau,
s'il vous plaît.
M. Viau (Pierre): M. le Président, messieurs les membres
de la commission, j'aimerais simplement, à la suite des discussions qui
ont eu lieu ici depuis plusieurs heures déjà, souligner certains
points, entre autres en me référant à la décision
que vous avez prise, M. le Président, concernant l'étude de ces
projets de loi à la suite des interventions faites la première
journée.
Je comprends que le Parlement est souverain et peut discuter de projets
de loi comme ceux-là. Comme on a abondamment cité les auteurs
classiques comme Gladstone et May, je vais me permettre de vous en citer aussi
une couple et je pense que cela pourrait compléter les citations que
vous aviez faites à ce moment-là, dont l'ancien recteur de
l'Université de Rome. Le recteur Delvecchio, dans son volume sur l'Etat
et le droit, soulignait, il me semble avec beaucoup d'à-propos, que la
loi, rationnellement conçue, n'est pas un commandement arbitraire
émanant de quiconque détient un pouvoir prééminent,
mais l'expression de l'égale liberté de tous ceux qui
appartiennent au même ordre juridique et qui, par conséquent, sont
tenus de le respecter, précisément parce qu'elle est le registre
de leur même volonté et ce principe trouve son intégration
logique dans l'Etat, la loi seule est souveraine.
Or, on peut dire ceci. Vous avez devant vous, je pense, non pas une loi
publique, mais une loi privée je me réfère
là aux auteurs que vous avez cités, dont May, rapporté
dans Jennings, où l'on stipule clairement l'intention d'une loi
privée, comparativement à une loi publique, et je cite Jennings
ici, que vous connaissez sans doute, à la page 283. Il explique
clairement ceci: "Every year, Parliament passes more private bills and public
bills; then the former are defined as bills for the particular interest or
benefit of any person or persons. Such a bill has to pass through a committee
stage of which the procedure is very like that of a court of law. The bill is
founded on a petition and may be opposed by a petition and the committee hears
counsel and evidence in support of the petitions."
La loi qui est devant vous, c'est une loi privée. Elle se fait
par une requête au Parlement et n'est pas déposée par un
ministre. Cette requête indique précisément la nature
privée de la loi. Si on se réfère au projet de loi 205, on
voit que c'est à l'avantage d'une des parties et d'une seule des deux
parties, la cité de Rimouski, puisqu'on dit: Attendu que la cité
de Rimouski a annexé une partie du territoire de la municipalité
du village de Rimouski-Est et qu'il serait opportun et avantageux pour le
développement de son parc industriel celui de la cité de
Rimouski, évidemment, pas celui de Rimouski-Est que ce territoire
soit confirmé comme faisant partie intégrante du territoire de la
cité de Rimouski. Vous avez là le but du projet de loi
privé, celui d'avantager une des deux municipalités en lui
accordant une partie de territoire pour développer son parc industriel
à elle.
M. Bédard (Chicoutimi): N'oubliez pas moyennant
compensation.
M. Viau: Ce n'est pas indiqué dans le bill.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais nos discussions
prévoient qu'il y aura compensation. Je parle simplement de l'aspect
légal.
M. Viau: M. le Président, les discussions qui se font en
dehors des projets de loi qui sont devant nous, je pense qu'on pourra y
revenir. Si vous voulez me laisser compléter mon exposé, on
parlera...
Le Président (M. Brisson): Je ne voudrais pas brusquer
votre intervention, mais il faudrait évidemment tenir compte des
amendements que l'honorable ministre a l'intention de proposer.
M. Viau: On pourra parler des amendements ensuite.
Le Président (M. Brisson): D'accord, continuez.
M. Viau: Le projet de loi qui est devant vous, c'est d'abord un
projet de loi privé. Ce n'est pas un projet de loi public.
C'est la première fois à ma connaissance, qu'une ville
tente d'annexer un morceau de territoire rural ou régi par le code
municipal par le truchement d'un bill privé. En douze ans devant une
commission parlementaire, c'est la première fois que je vois un projet
de loi privé présenté par une municipalité de
cité pour annexer un territoire
d'une municipalité régie par le code municipal. Il y a
bien eu, je pense, l'année dernière, un projet de loi
privé présenté par les deux villes de Châteauguay,
du consentement des deux conseils. Mais c'est la première fois, à
mon point de vue, qu'une loi privée vient confirmer un règlement
d'annexion qui est devant les tribunaux. On ne reviendra pas là-dessus.
Tout le monde en a entendu parler.
Donc, nous sommes devant un projet de loi privé et le
député-maire du comté, qui est maire d'une des deux
parties, siège à votre commission, qui agit, en somme, comme un
tribunal qui entend une requête, qui entend des parties et qui
décide par la suite.
J'ai examiné les règlements de l'Assemblée
nationale et je n'ai pas vu de conflit juridique là-dessus, mais c'est
un peu curieux qu'une personne, qui puisse se trouver à juger une cause,
en soit aussi une partie. Je comprends quels sont les droits d'un membre du
Parlement, mais je trouve cela quand même très curieux.
Là-dessus, je pense que cela devait être souligné, puisque
dans le cas d'un bill comme celui-là, de nature purement privée,
on se trouve à être dans une situation où on peut retrouver
un juge et une partie. Ce sont les remarques que je voulais faire
là-dessus.
Deuxièmement... Est-ce que je peux continuer?
Le Président (M. Brisson): Allez, vous avez la parole.
Personne ne vous a interrompu.
M. Viau: Non, c'est parce qu'il y a des bruits autour, cela
m'aide moins.
Deuxièmement, le projet de loi 205, si je comprends bien, en me
référant au journal des Débats du 20 novembre, a
été déposé après l'ouverture de la session
et on a dû adopter une motion pour suspendre l'application de la
règle no 1 et cette motion a été présentée
par l'honorable ministre de la Justice, si je ne m'abuse. Je me
réfère à son intervention où il. mentionnait que
l'Assemblée nationale ne s'était pas...
Le Président (M. Brisson): ... l'honorable ministre de la
Justice l'a présenté comme leader du gouvernement et non comme
ministre de la Justice.
M. Viau: Ah! Je m'excuse. Comme leader du gouvernement. Mais je
comprends que l'Assemblée nationale ne s'est pas encore prononcée
sur le principe du bill. Le bill a été
déféré en commission pour étude avant qu'il ne soit
voté en principe même. Alors, je pense que c'est peut-être
la chance que l'Assemblée peut avoir de juger cette question à
son mérite avant de se prononcer sur le principe puisque je ne pense pas
qu'il soit souhaitable et qu'il soit acceptable, dans le régime
parlementaire que nous connaissons, qu'on vienne modifier des lois publiques et
des procédures prévues dans des lois publiques par le truchement
de lois privées visant à assurer l'intérêt d'une des
deux parties. Je pense que c'est un précédent dangereux, c'est
une inconséquence sur le plan législatif qui peut être
grave et avoir des répercussions dans tout le Québec et je pense
que c'est de la mauvaise législation.
C'était l'intervention que je voulais faire à ce
niveau-ci, mais puisque l'Assemblée nationale n'a pas encore
décidé, j'ose espérer qu'elle prendra une décision
favorable à la position que nous avons, soit de ne pas sanctionner une
telle loi, de nature privée, pour régler des cas publics.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Rimouski a demandé la parole. Est-ce que...
M. Saint-Hilaire: Je n'ai pas demandé la parole.
Le Président (M. Brisson): Vous n'avez pas demandé
la parole. Est-ce qu'il y a des questions?
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais une question. Est-ce que
le ministre aurait des questions?
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Goldbloom: Après vous.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est d'une
affabilité stratégique.
M. Harvey (Charlesbourg):... sans doute.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais une question au
président de l'Union des conseils de comté. Vous êtes venu
défendre, c'était votre responsabilité et votre devoir, le
droit des municipalités de s'administrer, le droit à l'autonomie
des municipalités. Ma question sera la suivante: Vous êtes sans
doute au courant qu'il y a eu, l'an passé, un projet de loi, le projet
de loi 98, qui impliquait pas mal d'ingérence dans ces deux principes,
à savoir le droit de s'administrer, le droit d'être autonome qui,
effectivement, préconisait des fusions forcées sur un grand
territoire, à savoir le territoire du Haut-Saguenay, également
dans la région de l'Outaouais, et qui impliquait beaucoup de
municipalités et beaucoup de paroisses également. Je voudrais
savoir pourquoi vous n'êtes pas venu faire des représentations
lors de la présentation de ce projet de loi.
M. Moreau: Je vous dirai, M. le député, que lors de
cette commission parlementaire, nous étions précisément
ici à Québec, et cela, à la demande des
municipalités de la région de Hull qui s'opposaient
catégoriquement à ce projet de fusion.
Il n'y a aucune municipalité dans la région du
Lac-Saint-Jean qui a fait des représentations à l'Union des
conseils de comté exposant qu'elle n'était pas d'accord. A ce
moment, nous tenions pour acquis qu'ils étaient d'accord. Dans le cas de
la municipalité de Rimouski-Est, je pense bien que le maire Pineau a
toujours été opposé au principe
de fusion qui est exposé ici aujourd'hui et a fait ses
représentations au bureau de l'Union des conseils de comté et
c'est après ces représentations que le bureau de direction a pris
la décision d'intervenir dans l'étude de ce projet de loi 205,
uniquement pour ça.
M. Bédard (Chicoutimi): Comment pouvez-vous
prétendre que toutes les parties étaient d'accord, en ce qui
concerne le Haut-Saguenay, alors que vous savez très bien que des
procédures avaient été intentées en vertu de la loi
276, des regroupements par la ville d'Arvida, lesquelles procédures ont
duré plus d'un an?
M. Moreau: Nous ne représentons pas les villes, la ville
d'Arvida était représentée ou devait être
représentée par l'Union des municipalités et non par
l'Union des conseils de comté. L'Union des conseils de comté
groupe les municipalités rurales du Québec et non pas les
municipalités régies par la Loi des cités et villes. S'il
y avait une seule municipalité rurale qui avait manifesté
à l'Union des conseils de comté le désir de notre
intervention, nous l'aurions fait.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce que je voulais
savoir.
Le Président (M. Brisson): D'autres questions?
M. Goldbloom: M. le Président, si je n'ai pas voulu
intervenir il y a quelques instants, c'est parce que je n'ai pas tellement de
questions, mais plutôt des choses à dire et si d'autres
collègues n'ont pas de questions, je serais prêt à
commencer à les dire.
Je voudrais dire d'abord, parce que je suis très sensible au
point fondamental soulevé par M. Jean-Marie Moreau, le président
de l'Union des conseils de comté du Québec, qui est que nous
intervenons ici par le moyen d'un projet de loi, et plus
particulièrement par un bill privé, pour effectuer un transfert
de territoire entre une municipalité et une autre advenant l'adoption
d'un tel projet de loi. M. Moreau craint que ceci ne devienne un
précédent et exprime une préférence que si un
gouvernement croit absolument nécessaire un tel transfert, que ce soit
par bill public qu'il s'effectue.
Je pense que nous avons eu quand même nous sommes à
notre troisième journée de séances pour étudier ce
projet de loi une possibilité dont nous n'aurions pas
été certains s'il s'était agi d'un bill public, c'est
d'examiner ensemble le fond de la question et d'entendre les parties. Cela est
assuré quand il s'agit d'un bill privé, mais n'est pas
assuré quand il s'agit d'un bill public. Or, je ne trouve pas que c'est
nécessairement un avantage de procéder par bill public et je
crois que nous avons accordé un temps considérable, mettant de
côté les limites de temps prévues dans le règlement,
pour écouter et comprendre.
La deuxième chose que je voudrais dire, c'est que si, par la
décision que nous devons prendre sur ce projet de loi, nous devions tout
simplement trancher une question qui oppose le village de Rimouski-Est à
la cité de Rimouski et si nous devions, en même temps, trancher
une question qui a trait à ce conflit et dont les tribunaux sont saisis,
et dont ils n'ont pas encore disposé, je m'opposerais à
l'étude d'un tel projet de loi.
Je pense que la justification fondamentale que nous avons devant nous,
c'est précisément un intérêt qui déborde le
territoire de la cité de Rimouski et du village de Rimouski-Est et qui
concerne tout l'Est du Québec. C'est seulement dans cette optique que je
peux envisager ce projet de loi. J'ai dit au début de nos discussions
que l'agglomération de Rimouski est quand même la plus importante
à l'est de la région de la capitale provinciale du
côté sud du fleuve, et que l'implantation d'un parc industriel
à cet endroit doit avoir un impact sur tout l'avenir du bas du
fleuve.
Cela me semble fondamental. Selon les témoignages et les
informations que nous avons pu obtenir, il y a une date limite qui est devant
nous, qui est celle du 31 mars, si ma mémoire est fidèle. Cela
veut dire que nous devons nous poser la question: Pouvons-nous prendre le
risque de ne pas avoir un parc industriel bien intégré selon les
plans qui ont été confectionnés dans
l'agglomération de Rimouski? Ma réponse à cette question,
c'est non. Nous ne pouvons prendre ce risque. Nous aurions pu traiter cette
région d'une façon différente, nous aurions pu, au cours
des récentes années, laisser la région pour compte ne pas
investir, et c'est une région dans laquelle nous avons investi plus
proportionnellement que dans, peut-être, toute autre région de la
province.
Si l'on prend la péninsule gaspésienne, nous avons fait
augmenter le revenu moyen personnel des Gaspésiens d'un pourcentage
supérieur au pourcentage atteint dans toute autre région de la
province. Or, nous avons successivement, les divers gouvernements, au cours de
dix années et plus, exprimé de façon tangible une
volonté de faire épanouir cette région de la province. Il
est difficile, et ce n'est pas de façon péjorative à
l'endroit de toute autre agglomération que je le dis, d'identifier un
autre endroit où l'on pourrait faire ce que l'on a fait à
Rimouski et ce que l'on doit continuer de faire à Rimouski. Je pense
particulièrement au choix de ce centre, cette agglomération, pour
l'implantation d'un centre universitaire. Ce n'est pas n'importe où que
l'on peut implanter un centre universitaire, on a choisi Rimouski, on doit
être conséquent avec soi-même et continuer de faire
fructifier les investissements et créer des choses qui vont attirer vers
cette agglomération comme centre de vitalité pour toute une
région d'autres personnes, d'autres industries, d'autres commerces.
La troisième chose qui me frappe, c'est que, malheureusement,
nous nous trouvons devant une opposition entre deux volontés et, quelle
que soit la décision qu'on puisse prendre, si nous effectuons le
transfert du genre de territoire qui est identifié comme étant
nécessaire pour la réalisa-
tion du parc industriel, le village de Rimouski-Est sera malheureux et
ne voudra pas que ce territoire parte, même s'il y a compensation.
Je trouve éminemment respectable ce point de vue de Rimouski-Est.
L'argent est important. S'il faut perdre du territoire, ce n'est pas sans
compensation qu'on accepterait de le perdre, mais, même si l'on offre de
l'argent, Rimouski-Est n'est pas heureux de perdre du territoire.
Je comprends cela et ce fait nous impose une décision
extrêmement difficile. Je crois avoir présenté les
considérations qui me semblent fondamentales. Je pense que nous devons
assurer la réalisation du parc industriel et je pense que les
témoignages et les données que nous avons pu obtenir...
Même si le village de Rimouski-Est voulait situer ce parc ailleurs, il me
semble que le reste des témoignages et des données favorise
l'implantation là où le plan a été
développé par la ville de Rimouski. Il y a cependant une question
qui me reste à l'esprit et j'ai indiqué, au début de notre
séance de ce matin, que j'avais réfléchi
considérablement. Cette réflexion m'avait amené à
poser deux questions, à identifier deux objectifs et à poser au
maire de Rimouski des questions par rapport à ces deux objectifs.
Au cours de la matinée, j'ai réfléchi davantage et
je me sens dans l'obligation, pour que nous soyons tous très bien
éclairés et nous sommes ici en quelque sorte pour juger
d'une question importante il me semble que je dois poser une question
additionnelle au maire de la ville de Rimouski.
J'avais identifié les deux objectifs. Le premier était
d'acquérir du territoire pour compléter le parc industriel; le
deuxième était de pouvoir rejoindre l'aéroport. Je trouve
que, sur la carte, ce qui nous est proposé comme solution de moyen terme
ou de compromis se situe quand même entre les deux. La demande
formulée par la ville de Rimouski, au départ, était pour
un certain territoire; la deuxième demande était pour un
territoire beaucoup plus vaste et nous arrivons à quelque chose entre
les deux.
Est-ce que c'est définitif, ce que nous avons ici? Est-ce que
nous pouvons dire, si nous réglons cette question avant la date limite
et dans le contexte que j'ai décrit, est-ce que cela nous permet de dire
à tous les intéressés dans cette agglomération que
cela reste comme cela et que c'est comme cela que le parc industriel va se
développer, moyennant la compensation qu'on va déterminer pour
Rimouski-Est? Est-ce que c'est comme cela que cela va vraiment se
stabiliser?
M. Saint-Hilaire: Pour répondre à votre question,
M. le ministre, assurément, c'est de la façon que le plan a
été présenté que cela va se réaliser, tel
que je l'ai dit ce matin. Je continue à garder et à donner...
Même si mes conseillers ne sont pas ici, je suis convaincu qu'ils vont
tous être d'accord. Je vais continuer à aider si Rimouski-Est veut
développer les trois ou quatre terrains qui restent avant
l'aéroport. Si la municipalité veut se faire un petit parc
industriel, si elle a besoin de nos services, c est avec plaisir que je vais
continuer à le faire.
Vous pouvez être assuré que le plan est
complété, les urbanistes y ont travaillé et le plan va se
faire de la façon qu'il a été présenté ici
à la commission parlementaire, sans aucun changement.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que, si nous
devons finir par adopter un projet de loi qui transfère une certaine
parcelle de territoire d'une municipalité à l'autre, nous devons,
comme ministère des Affaires municipales et avec l'appui de la
commission parlementaire des affaires municipales, nous pencher
sérieusement, objectivement et de façon constructive sur l'avenir
du village de Rimouski-Est, un avenir que le maire a évoqué avec
inquiétude, si une partie du territoire est transférée
vers la cité de Rimouski.
Je pense que nous avons quand même assuré une
continuité de territoire à Rimouski-Est qui était
menacé par le projet de loi tel qu'imprimé et que nous allons
changer cela. Même si je ne suis pas urbaniste, j'ai l'impression
à vue d'oeil qu'il y a moyen de faire développer cette
municipalité d'une façon valable et intéressante. Si elle
n'a pas le fonctionnarisme, si elle n'a pas toutes les ressources, nous devrons
nous pencher sur ce problème et assurer au village de Rimouski-Est
l'avenir que ce village voudrait pour lui-même. Je sais pertinemment que
la population de ce village est, en ce moment où nous parlons,
opposée carrément à une fusion avec la cité de
Rimouski. Cela est de notoriété publique.
Alors, en toute logique, si nous devons accepter quelque chose dans le
sens indiqué, il faudra que nous aidions Rimouski-Est pour lui assurer
un avenir valable.
M. le Président, je pense que la conclusion que je dois tirer de
cela devient claire à partir de ce que j'ai dit. Je pense que nous
devons refaire une description technique pour ne transférer à la
cité de Rimouski que ce qui est nécessaire pour la
réalisation du parc industriel projeté, que nous pouvons
conserver l'article 2 qui retourne, nonobstant l'article 1, une petite parcelle
de nature résidentielle au village de Rimouski-Est, et que nous devons
chercher à introduire dans la loi une obligation pour quelqu'un de
déterminer une juste compensation pour ce qui serait passé d'une
municipalité à l'autre. C'est la proposition que je ferais.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre a les
amendements en bonne et due forme?
M. Goldbloom: Je n'ai pas de texte d'amendements. Après
tout, nous sommes ici depuis ce matin à discuter d'un concept qui est un
peu différent de ce qui est dans le texte.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais le ministre admettra que nous
avons les amendements qu'il propose, tant à l'article 1 qu'à
l'article 2. Additionnés à l'autre amendement de taille qui a
été ap-
porté ce matin par le député de Rimouski, ils sont
de nature à changer radicalement le projet de loi privé. A ce
moment-là, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de présenter un
nouveau projet de loi, étant donné ces amendements, radicaux
quand même?
M. Goldbloom: Je suis d'accord avec le sens général
de ce que vient de dire l'honorable député de Chicoutimi, mais,
sur le plan des technicalités, je crois que ce que nous devrions faire
serait d'amender le texte qui est ici plutôt que de recommencer toutes
les procédures comme on le ferait si on devait demander à la
Chambre la permission de faire réimprimer un projet de loi, de
recommencer toutes les procédures. C'est une impression que j'ai...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'en fais pas un point de
position fondamental, quoique j'estime que c'est quand même très
important.
J'aimerais, lorsque nous aurons la reprise des travaux de la commission,
que nous ayons, à ce moment, le texte même des amendements
proposés. Comme il y a une nouvelle description des lieux, une nouvelle
description des terrains qui se doit d'être insérée,
à ce moment, je pense qu'il serait important qu'on l'ait en main, de
façon à ne pas procéder à une deuxième
lecture, après n'avoir eu le temps que de jeter un regard furtif, rapide
sur les amendements proposés.
Le Président (M. Brisson): Je pense que M. Jean-Marie
Moreau désirerait ajouter.
M. Moreau: Merci, M. le Président. Je veux revenir
à la question de bills privés. C'est la question principale non
seulement de l'avenir pour les municipalités... Dans le cas actuel,
c'est une ville qui présente un bill privé; mais cela peut se
faire par des individus aussi. Je ne vois pas à ce moment ce qui va
mettre à l'abri les municipalités des actions comme
celles-là.
Pour répondre au ministre des Affaires municipales, quand il
disait: Est-ce que, dans un bill public, c'est plus facile de se faire entendre
ou si c'est moins facile? Je pense bien que nous n'avons pas dit, ce matin, que
même avec un bill public, l'Union des conseils de comté n'aurait
pas manifesté l'intention de se faire entendre; mais il reste que le
principe actuel qu'on semble vouloir sanctionner, qu'on sent vouloir
s'acheminer vers le sanctionnement de la loi 205 qui est un bill privé,
je pense bien que le gouvernement, en toute sincérité, M. le
Président, va avoir de grandes difficultés dans l'avenir si l'on
procède à la sanction d'un bill comme celui-là. Je ne me
prononce pas sur la valeur de la représentation de la ville de Rimouski.
Mais comment le gouvernement va-t-il pouvoir, dans la province de
Québec, après qu'on ait sanctionné un bill comme
celui-là, dire: Nous autres, on sauvegarde les intérêts des
municipalités? Une municipalité, c'est public; un gouvernement
également, c'est public. C'est dans ce sens et en vertu de ce principe
fondamental que l'Union des conseils de comté s'oppose
catégoriquement à la sanction d'une loi comme
celle-là.
Il n'y a rien qui nous empêche de prendre la province, si jamais
cela se fait, et d'expliquer clairement la position de l'Union des conseils de
comté et des municipalités rurales dans ce sens. On voit
également, si on veut citer un exemple, qu'il y a 4 millions d'acres de
terre arable valable dans la province de Québec. Il y a 500,000 acres
qui sont entre les mains de la spéculation et toujours dans la
périphérie des villes et des parties urbanisantes des
municipalités du Québec. C'est dans ce sens et uniquement dans ce
sens.
Quand le gouvernement parle de rationaliser l'urbanisation, de
maîtriser l'urbanisation, je pense bien que c'est dans le sens d'utiliser
et de procéder par des bills publics et non par des bills privés.
Je me réfère au plan qui a été soumis hier, qui est
censé être un plan d'urbanisme la science au service des
municipalités quand on voit un corridor qui passe à
travers une municipalité pour rejoindre une autre municipalité et
on appelle cela de la science, on appelle cela de la planification. On devrait
s'en remettre, dans ce temps, au simple bon sens parce que, pour faire une
petite parenthèse, les corridors ont déjà suscité
une guerre mondiale, si on se souvient du corridor polonais et de la ville de
Dantzig.
Je pense bien qu'à ce moment, on ne peut pas
référer et décider, avec des bills privés, des
questions d'intérêt public. On voit le gaspillage qui se fait au
Québec. On parlait, ce matin, des parcs industriels. Cela n'a pas
été l'initiative des municipalités d'avoir chacune son
parc industriel, cela a été l'initiative des gouvernements
d'alors de susciter et d'encourager les municipalités à avoir des
parcs industriels. Le fait d'avoir un parc industriel ne veut pas
nécessairement dire qu'on va avoir de l'industrie.
Si le ministère des Affaires municipales et le gouvernement
entendent être pris au sérieux par la population du Québec,
dans le sens de rationaliser l'urbanisation, dans le sens de rationaliser par
l'aménagement l'utilisation des sols au Québec, ils ne
permettront pas qu'une loi comme celle-là soit sanctionnée sans
que le gouvernement lui-même, par sa responsabilité,
présente une loi qui sera susceptible de faire l'objet d'une commission
parlementaire et d'études sérieuses.
Le Président (M. Brisson): Le député...
M. Moreau: Parce que les municipalités, ce sont les
créatures du gouvernement. Elles entendent être
protégées par le gouvernement et ne doivent pas être
à la merci d'une municipalité ou d'individus
intéressés dans le développement des municipalités
et des territoires. Je vous remercie.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Beauce-Sud a une question.
M. Roy: J'ai une question à poser. M. Moreau, j'ai cru
comprendre, par l'intervention que vous avez faite, que si le bill était
accepté, étant un bill privé, vous avez averti le
gouvernement en lui disant qu'il se place j'aimerais avoir bien
compris dans une situation extrêmement délicate,
lorsque d'autres demanderont la même chose.
M. Moreau: C'est cela.
M. Roy: C'est cela que vous avez voulu dire?
M. Moreau: C'est cela.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais répondre
immédiatement à cela. J'aimerais ici, publiquement, avertir les
cités et villes du Québec que je n'ai pas l'intention d'accepter
de leur part une série de bills privés pour effectuer des
annexions. C'est pour cela, que j'ai invoqué au début de mes
remarques, le fait qu'il s'agit ici d'une date limite, et d'une entente
fédérale-provinciale avec d'importants investissements pour faire
fructifier tout ce que nous avons dans toute une région du
Québec. C'est la seule raison pour laquelle j'ai accepté
d'étudier un projet de loi qui prévoit une annexion de
territoire. Je voudrais que cela soit clair. Je déclare cela à
titre de ministre des Affaires municipales.
M. Roy: Je voudrais quand même dire au ministre, à
ce moment-ci, qu'on a une raison. C'est cette raison qui prévaut
aujourd'hui dans l'étude du projet de loi 205. Demain, il y aura une
autre raison.
Ce n'est pas la seule municipalité du Québec où il
y a un parc industriel; ce n'est pas la seule municipalité du
Québec qui peut bénéficier de subventions du gouvernement
fédéral. Il y en aura d'autres.
M. le Président, je pense que le président des conseils de
comté a quand même souligné un point sur lequel j'aimerais
attirer l'attention du ministre et du gouvernement. Le problème des
municipalités rurales du Québec, face au développement ou
à certaines ambitions de certaines villes qui se créent des parcs
industriels je pourrais en dire long là-dessus qui ont
coûté des millions de dollars et qui n'ont pas apporté
d'industrie, qui ont créé énormément de
problèmes et qui ont empêché de petites
municipalités de se développer... je le dis au ministre ici,
qu'il y a quand même deux principes qui sont en cause. On ne règle
pas des problèmes en créant d'autres problèmes à
d'autres. Si on favorise un développement d'une municipalité au
détriment d'une autre municipalité, on n'aura pas avancé.
J'aimerais dire, en guise de conclusion, que le jugement qu'on se propose de
rendre est un jugement de Salomon. Parce qu'on n'applique pas la justice en se
substituant aux tribunaux comme tels au niveau d'une commission parlementaire,
ce qu'on est en train de faire, ou encore en pratiquant l'injustice.
Nous sommes appelés à prendre une décision. Je
comprends qu'elle est extrêmement délicate, la décision que
nous avons à prendre.
M. Bédard (Montmorency): Question de règlement.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Montmorency sur une question de règlement.
M. Bédard (Montmorency): C'est seulement pour s'entendre.
M. le Président, il est 1 heure. Est-ce qu'on est unanime pour
continuer, pour terminer cette chose?
M. Harvey (Charlesbourg): D'accord.
M. Roy: J'ai terminé, M. le Président. Je voulais
dire tout simplement qu'on n'applique pas la justice en se substituant aux
tribunaux ou encore, en pratiquant l'injustice. Je ne veux pas dire qu'on se
prépare à pratiquer l'injustice comme telle, mais je dis qu'il y
a une cause actuellement qui a été devant les tribunaux, une
cause qui a pris des jours... Il y a eu des avocats pour interroger et
contre-interroger. Il y a sans doute, avec la meilleure volonté des
membres de la commission, des éléments qui nous manquent.
Le Président M. Brisson): Question de règlement, le
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ma
question de règlement. Il est 1 heure. En ce qui me regarde, je crois
que l'Opposition a été quand même privée d'un
privilège de faire ses représentations de façon
générale, concernant le projet de loi. Je viens de comprendre
que...
Le Président (M. Brisson): C'est-à-dire que
l'Opposition n'en a pas été privée; on peut continuer;
l'Opposition pourra se faire entendre.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais je viens de
comprendre... Je l'ai qualifiée de stratégique, lorsque le
ministre m'a permis de poser une question avant qu'il en ait...
M. Harvey (Charlesbourg): II n'en avait pas.
M. Bédard (Chicoutimi):... avant qu'il en pose, ce qui
n'est pas l'habitude.
M. le Président, comme il est 1 heure, l'ajournement, nous ferons
nos représentations sur le projet de loi à la reprise de la
commission.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois souligner que cette
reprise n'aura pas lieu aujourd'hui; je ne sais pas quand.
Une Voix: Sine die.
M. Lessard: On accepte, très brièvement, qu'on
fasse nos représentations.
M. Roy: D'accord, M. le Président.
M. Goldbloom: Je suis certainement d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Brisson): Consentement unanime de la part
de l'Opposition officielle également.
M. Lessard: Très brièvement, M. le
Président, avant de conclure, en fait, cette commission parlementaire,
nous voulons faire trois remarques qui nous apparaissent importantes.
Tel qu'on l'a précisé dès le début de cette
commission parlementaire, nous croyons que le principe important a
été outrepassé par l'Assemblée nationale. Nous
avions soulevé la question, le député de Beauce-Sud
particulièrement avait soulevé la question de l'ingérance
du législatif dans le judiciaire, vous avez pris une décision au
niveau de la commission parlementaire, mais cette décision, comme on l'a
souligné hier, n'a pas encore été rendue au niveau de
l'Assemblée nationale. Je pense que le conseiller juridique du conseil
des comtés a soulevé certains points d'interrogation qui sont
d'importance et qui seront sans doute soulevés au niveau de
l'Assemblée nationale, lorsque nous aurons à étudier ce
projet de loi. Les amendements corrigeront-ils justement cette ingérance
du législatif dans le judiciaire? Nous verrons et nous aurons à
poser la question avant d'entreprendre la deuxième lecture.
Le projet de loi aussi, tel que l'a précisé le ministre,
nous amène à nous interroger sur l'avenir de la région.
C'est un point très important, il y a un délai qui est
précis et cela nous amène à nous poser des questions sur
l'avenir de Rimouski-Est et sur l'avenir de la ville de Rimouski comme tel,
mais aussi sur l'avenir de la région du Bas-Saint-Laurent, de la
région de l'Est du Québec. Chacun de nous l'a convenu, il y a des
retombées économiques importantes qui vont suivre peut-être
ce développement industriel, nous devrons en tenir compte au niveau de
la discussion en deuxième lecture et ainsi que dans notre
décision que nous aurons à prendre pour appuyer ou s'opposer
à ce projet de loi. Cependant, sur ce point je conclus et le
développerai certainement lors de la discussion de la deuxième
lecture et c'est le point que soulève d'ailleurs le
président des conseils de comté du Québec c'est la
question de l'arbitraire. Nous avions une loi pour prévoir les principes
d'annexion, à savoir la Loi des cités et villes. C'était
prévu en vertu de l'article 33 et l'application de cette loi est
contestée devant les tribunaux, actuellement, par la municipalité
de Rimouski-Est. Nous avions aussi une autre loi qui était la loi des
fusions volontaires. Comme vous le savez et nous l'avons
démontré lors de la discussion du projet de loi 98 nous
sommes contre les fusions forcées, nous sommes contre les annexions
forcées. Nous croyons que, si on s'était décidé au
niveau du gouvernement à préparer une véritable politique
municipale ou encore à respecter la loi 276, nous n'aurions pas
aujourd'hui à décider arbitrairement de l'annexion de territoires
qui appartiennent actuellement à Rimouski-Est. C'est un problème
fondamental et nous aurons l'occasion de le discuter plus amplement au niveau
de la deuxième lecture.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Beauce-Sud a-t-il des commentaires?
M. Roy: Je venais de faire mes commentaires, M. le
Président.
Le Président (M. Brisson): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Moi aussi, j'ai fait mes commentaires. Je voudrais
en faire un dernier seulement. Le député de Beauce-Sud a dit avec
raison que d'autres personnes pourraient venir, à un moment
donné, avec d'autres bonnes raisons, nous inviter à poser un
geste qui, à ce moment-là, pourrait aller à l'encontre du
désir d'un certain groupe de citoyens. Je soumets respectueusement que
tout gouvernement, toute session de l'Assemblée nationale sont
appelés à passer outre aux désirs de certains citoyens du
Québec et la seule justification qu'on peut invoquer pour le faire,
c'est l'intérêt commun de tous les Québécois. Quand
nous sommes saisis de quelque chose, nous devons nous demander: Pouvons-nous
tout simplement dire: C'est une affaire locale que les
intéressés, sur le plan local, décident entre eux ou y
a-t-il l'intérêt général du Québec qui est en
jeu? Dans ce cas-ci, écoutant tout le monde autant les
députés autour de la table que les opinants qui sont venus au
micro, je me suis convaincu que l'intérêt général du
Québec est en jeu.
C'est pour cette raison que je crois que nous devons agir. Si d'autres
personnes viennent et demandent par projet de loi privé quoi que ce
soit, il faudra faire cette distinction: Y a-t-il une raison strictement
juridique pour adopter un projet de loi pour trancher un problème
quelconque? Cela, c'est autre chose. Mais quand on nous demande de poser un
geste qui implique des intérêts supérieurs, il faut que
nous soyons convaincus que ce sont vraiment les intérêts
supérieurs du Québec, et c'est notre devoir de respecter ces
intérêts, parce que ce sont ceux de tous les
Québécois.
M. Lessard: Cela vous a pris du temps à vous convaincre
que l'intérêt général était mis en jeu.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, et c'est...
M. Lessard: Vous auriez pu vous en apercevoir en 1973, avant les
élections de 1974.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs, s'il vous
plaît!
M. Goldbloom: M. le Président, je ne crois pas avoir
adopté un tel ton au cours de mes remarques.
M. Lessard: En fait, vous auriez pu vous en apercevoir. Si vous
décidiez d'établir une politique des fusions municipales et qui
serait respectée, à un moment donné, on n'aurait pas ce
problème aujourd'hui.
Le Président (M. Brisson): Cela ne regarde pas le projet
de loi 205.
M. Lessard: Oui, cela regarde le projet de loi 205.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que le ministre a fini
ses interventions?
M. Lessard: C'est: recule et avance, recule et avance. Vous
n'avez aucune politique, vous faites de l'arbitraire depuis le
début.
M. Goldbloom: M. le Président, dans ce cas, je n'ai pas
terminé mes remarques, je voudrais vous rappeler un fait historique.
C'est que je suis devenu ministre des Affaires municipales à la
mi-février 1973, je pense que c'est le 25 mars de cette même
année que j'ai été le conférencier invité
d'un congrès spécial de l'Union des conseils de comté du
Québec. La première personne à se présenter au
micro lors de la période des questions se nommait M. Albert Pineau,
C'est le maire du village de Rimouski-Est. La raison pour laquelle il
était là était justement que la loi 276 était
là et aurait pu s'appliquer. Or il s'y opposait carrément
et...
M. Lessard: Et le ministre a continué de ne pas appliquer
la loi 276.
M. Goldbloom: Oui, M. le président. Exactement.
M. Lessard: Pourquoi l'avions-nous votée?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est un loi incitative. Ce n'est pas
une loi qui oblige à des regroupements forcés. Vous devez bien le
savoir.
M. Lessard: Ce n'étaient pas des regoupe-rnents
forcés. On en discutera, vous allez voir.
Le Président (M. Brisson): Messieurs, est-ce que nous
ajournons nos travaux sine die?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est la loi des fusions
volontaires.
Le Président (M. Brisson): La commission ajourne ses
travaux sine die. Je vous remercie messieurs!
(Fin de la séance à 13 h 13)