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Commission permanente des affaires municipales
Etude des projets de loi nos 213 et 205
Séance du mardi 9 décembre 1975
(Dix heures quarante-sept minutes)
M. Brisson (président de la commission permanente des Affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Nous allons commencer par le projet de loi no 213, intitulé Loi
concernant la ville de Chibou-gamau.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on ne doit pas continuer
Rimouski?
Projet de loi no 213
Le Président (M. Brisson): Nous attendons les amendements
au projet de loi. Etant donné que celui-là a simplement un
article principal...
J'ai ici l'amendement du projet de loi no 213. Si vous voulez le
distribuer, s'il vous plaît.
Messieurs, on me fait part des changements suivants: M. Saint-Hilaire
(Rimouski) va remplacer M. Bédard (Montmorency); M. Roger Houde
(Abitibi-Est) va remplacer M. Denis (Berthier), comme membres de la
commission.
Au projet de loi no 213, à l'article 1, à la fin de la
deuxième ligne, on lit: "Un territoire, formé des cantons de
McKenzie..." tout cela, jusqu'à la fin, c'est-à-dire où
c'est marqué "376 milles carrés", est remplacé par
l'amendement suivant, que je vais lire, qui est, en somme, je crois, une
nouvelle description du nouveau territoire.
Cela se lit comme ceci: "Description officielle des limites du
territoire à annexer à la ville de Chibougamau. Un territoire
situé dans les cantons de Lemoine, McKenzie, Obalski et Roy, faisant
actuellement partie de la municipalité de la Baie James et d'un
territoire non organisé du comté municipal du
Lac-Saint-Jean-Ouest, comprenant les lots ou parties de lots, les blocs ou
parties de blocs et leurs subdivisions présentes et futures, ainsi que
les chemins, routes, emprises de chemins de fer, lacs, îles, cours d'eau
ou parties d'iceux, le tout compris entre les deux périmètres
ci-après décrits à savoir: "Périmètre
extérieur: Partant du coin nord-est du canton de Roy; de là,
successivement, les lignes et démarcations suivantes: la ligne est dudit
canton de Roy; partie de la ligne nord et la ligne est du canton de Lemoine; la
ligne sud des can-tions de Lemoine et d'Obalski; la ligne ouest des cantons
d'Obalski et de McKenzie; enfin, la ligne nord des cantons de McKenzie et de
Roy jusqu'au point de départ. "Périmètre intérieur:
Partant du coin nord-ouest du lot 19 du rang IV du cadastre du canton de
McKenzie; de là, successivement, les lignes et démarcations
suivantes: en référence audit cadastre, partie de la ligne nord
du rang IV dans la di- rection est astronomique et son prolongement
jusqu'à un point situé à deux (2) milles à l'est de
la ligne centrale dudit canton; une ligne dans la direction sud astronomique
jusqu'au prolongement de la ligne sud du rang IX du cadastre du canton
d'Obalski; ledit prolongement dans la direction ouest astronomique jusqu'au
prolongement de la ligne est du lot 18 du rang IX dudit cadastre; ledit
prolongement et la ligne est du lot 18 dans les rangs IX et X du canton
d'Obalski; la ligne est des lots 18-A, 18-C et 18-B du rang I et 18 dans les
rangs II, III et IV du cadastre du canton de McKenzie jusqu'au point de
départ; lequel territoire compris entre les deux
périmètres ci-haut décrits à être
annexé à la ville de Chibougamau." Vous avez compris?
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que vous vous posez la
même question, M. le Président, à savoir qu'étant
donné que c'est un amendement qui vient d'être
présenté à la toute dernière minute, je ne sais pas
s'il y aurait possibilité, au début des travaux de la commission,
d'avoir quelqu'un, qui connaît bien le territoire, qui puisse nous tracer
la ligne qui représentait le territoire concerné par la
première version du projet de loi et nous tracer la ligne du territoire
représenté par cet amendement de manière que nous
puissions voir la différence que cela implique.
M. Goldbloom: J'aimerais peut-être, pour la bonne
compréhension de ce projet de loi, dire quelques mots à son
sujet.
Depuis un certain temps, la ville de Chibougamau, qui connaît un
développement relativement rapide et qui occupe déjà, en
bonne mesure, la partie urbanisable de son territoire, cherche à pouvoir
agrandir ce territoire pour les fins de son développement; aussi parce
qu'il y a, dans le territoire visé, qui serait ajouté à sa
superficie actuelle, des installations, des activités qui
représenteraient, pour la ville, des revenus additionnels, des
activités minières et autres.
Il y a une contrainte à cette expansion qui se trouve dans
l'article 2 de la Loi des villes minières qui limite la superficie d'une
ville minière à un total, un maximum de 25 milles carrés
et déjà Chibougamau a, à toutes fins pratiques, une telle
superficie. Il semble justifié, à nos yeux, d'accorder à
la ville de Chibougamau cette possibilité d'expansion et en même
temps de ne pas la soustraire à l'application de la Loi des villes
minières, sauf pour l'article qui limite la superficie à un
maximum de 25 milles carrés. Il y a eu d'abord des discussions avec le
ministère et aussi avec la ville voisine de Chapais qui ne voyait pas
d'un bon oeil l'expansion qui, au départ, était demandée
par la ville de Chibougamau. Il y a eu, si je comprends bien, des rencontres
entre les deux villes, il y a donc eu une modification de ce qui est
demandé aujourd'hui par la ville de Chibougamau. Selon les
renseignements que j'ai pu obtenir, et cela pourra être confirmé
par les personnes ici présentes et par l'honorable député
d'Abitibi-Est qui est en même temps le parrain du projet de loi, les
modifi-
cations ont eu pour effet de faire tomber les objections de la ville de
Chapais. Il n'y a donc pas d'opposition à la présentation et
à l'adoption de ce projet de loi.
Je pense qu'il serait désirable, et telle est la demande de
l'honorable député de Chicoutimi, que nous puissions, comme dans
d'autres cas similaires, regarder ensemble la carte pour avoir une idée
visuelle de ce qui est représenté.
Je ne sais pas si le parrain du projet de loi veut faire cela,
c'est-à-dire, ou si le conseiller juridique...
M. Houde (Abitibi-Est): Me De Billy.
Le Président (M. Brisson): Afin que les membres puissent
examiner le plan, nous suspendons nos travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 57)
Reprise de la séance à 10 h 59
Le Président (M. Brisson): Les membres de la commission
sont satisfaits du plan. Article 1, adopté. Est-ce qu'il y a des
remarques? L'honorable député.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
voudrais souhaiter la bienvenue au nouveau maire de Chibougamau de même
qu'à son procureur, Me Savard. Puisque nous sommes en commission et que
nous avons leur présence ici, je ne sais pas jusqu'à quel point
il y aurait lieu de les entendre, pour savoir s'ils n'ont pas quelque
représentation préliminaire à faire au début des
travaux de cette commission.
En ce qui regarde l'opposition, M. le Président, il est
évident qu'en aucune façon, nous ne sommes opposés au
désir d'expansion exprimé, dans le projet de loi, par la
municipalité de Chibougamau. Personnellement, je sais qu'elle a
déjà assez de difficultés avec le CRD de la région
économique 02. Venant de la même région, il n'est pas
question pour moi de m'y opposer, pas seulement parce qu'on vient de la
même région, mais parce que le principe du projet de loi et le but
poursuivi est valable. A ce moment-là, il est clair que nous n'avons pas
d'opposition, mais nous aurons quand même des questions à poser
pour avoir certains éclaircissements. Je me demande s'il n'y aurait pas
lieu de faire des représentations.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que la commission s'est
réunie et a convoqué des invités ou des témoins? Je
crois que non. Il ne faudrait pas que chaque fois qu'une commission se
réunisse et que, sans l'ordre de la Chambre, on convoque des
témoins, n'importe qui puisse arriver... Je m'excuse, je ne veux pas
dire n'importe qui dans le sens large du mot, mais à tout instant, des
personnes pourraient arriver et vouloir se faire entendre. Cela irait contre
les principes mêmes de l'Assemblée nationale.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends les quelques
réticences que vous pouvez exprimer, mais, dans le cas présent,
je pense qu'il n'y a que le groupe représenté par M. le maire et
son conseiller juridique, M. Savard. D'avance, vous pouvez juger qu'il n'y a
pas de débat de fond sur ce projet de loi. Il me semble, à moins
que les membres de la commission et M. le ministre soient en désaccord,
qu'il y aurait avantage à entendre les parties qui se sont
déplacées et qui sont peut-être susceptibles de
répondre à certaines questions que nous avons à leur poser
et qui éclaireraient toute la commission.
Le Président (M. Brisson): Comme je vous le dis, c'est
sous toute réserve. Ce n'est pas parce qu'elles se sont
déplacées qu'on les entend, quant à cela, tout le monde
pourrait se déplacer.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne veux pas créer un
précédent. Je suis d'accord, c'est pour cela que nous sommes tous
d'accord au niveau de la commission.
Le Président (M. Brisson): L'honorable ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense quand même
qu'il y a une vieille tradition à l'Assemblée nationale que les
bills privés sont entendus par une commission parlementaire. Il existait
autrefois une commission parlementaire des bills privés et nous
entendons les intéressés afin d'être éclairés
sur le contenu du projet de loi.
Je pense que, dans le cas qui nous concerne aujourd'hui, il n'y a pas
une grande discussion à prévoir. Pour ma part, j'aimerais
écouter les représentants. Si les autres membres de la commission
sont consentants, j'aimerais écouter les représentants de la
ville de Chibougamau, brièvement, s'ils ont des commentaires à
faire sur le projet de loi.
Le Président (M. Brisson): La plupart des membres
étant d'accord, j'inviterais M. le maire.
M. Lanctôt (Jean-Paul): Je vous remercie de nous donner la
chance de nous exprimer.
Le Président (M. Brisson): Pourriez-vous vous identifier,
monsieur, s'il vous plaît?
M. Lanctôt: Jean-Paul Lanctôt, maire de
Chibougamau.
Le Président (M. Brisson): M. Lanctôt.
M. Lanctôt: Depuis le 2 novembre seulement. Je vous
remercie de nous donner la chance de nous exprimer. J'ai siégé
à Chibougamau entre 1960 et 1970. Je crois que c'est la quatrième
fois qu'on se présente ici pour l'agrandissement de notre
territoire.
Actuellement, il ne nous reste que 277 lots à bâtir sur
notre territoire. Il y aura une possibilité ce qui peut venir si
vite qu'on manque de
place ce qui nous donne une chance, de taxer les
résidences, les industries minières qui sont aux alentours du
territoire et qui profitent des services que la ville leur donne. Merci.
Le Président (M. Brisson): Je vous remercie, M. le maire.
Est-ce que d'autres personnes désireraient se faire entendre?
M. De Billy (Gilles): M. le Président, Gilles De Billy,
procureur de la ville. Je voudrais tout simplement rappeler à la
commission que l'agrandissement que nous demandons se rapproche
étrangement des recommandations du rapport Bélanger quant aux
industries limitrophes à une municipalité qui, à cause de
leur situation, ne paient pas de taxes.
La commission Bélanger avait suggéré que ces
industries paient des taxes aux municipalités voisines, mais il semble
que la politique n'a pas été suivie. C'est pour respecter un peu
les mêmes principes, avec les changements appropriés que nous
demandons, entre autres, l'agrandissement des limites de la
municipalité.
Le Président (M. Brisson): Je vous remercie, M. De Billy.
Le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais savoir le nombre
d'habitants compris dans le territoire que vous demandez d'annexer.
M. Savard (Gérard): Gérard Savard, greffier et
gérant de la ville. A l'avenir, dans l'agrandissement qu'on demande, pas
tellement... Nous allons prendre les compagnies minières situées
près de nos limites, celles, dans un avenir immédiat, dont la
mine Lemoine qui fonctionne présentement, que nous allons pouvoir aller
chercher au point de vue de la taxation. Il y a des résidences
d'été, mais presque pas de nouveaux résidents. C'est pour
l'avenir, en fait.
Cela nous permet également de protéger notre
environnement, parce que dès qu'on est sorti de nos limites, tout le
monde peut se construire un peu n'importe quoi. Avec cela, on a un
règlement de zonage et de construction qui est prévu en fonction
de cela pour l'avenir. On a fait faire un plan directeur. On veut
protéger notre environnement.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pouvez nous dire
approximativement la valeur des biens-fonds qui sont imposables que
représente le nouveau territoire que vous demandez d'annexer?
M. Savard: On est en train de préparer notre budget,
d'ailleurs, il est prêt. Je crois qu'on va aller chercher quelque $3
millions à $4 millions d'investissements pour l'instant.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous me dire quelles
étaient les principales objections de Chapais?
M. Savard: Lorsque nous avons fait notre première demande,
nous demandions un rayon de 50 milles. A ce moment, nous entourions le
territoire de la ville de Chapais qui se trouvait enclavée dans notre
territoire. Dans la demande, on avait demandé qu'il soit distrait,
évidemment. On n'y touchait plus. Avec cette demande qui est
présentement devant vous, on n'y touche plus et on est encore assez
loin. De toute façon, on ne le veut absolument pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous nous dire la raison
pour laquelle puisqu'il s'agit du même territoire, même s'il est
décrit différemment, vous avez adopté la description
cadastrale par rapport à celle de canton que vous aviez dans le premier
projet de loi?
M. Savard: Dans le premier projet de loi, évidemment, on
voyait les nouvelles compagnies minières qui s'ouvriraient dans un
avenir immédiat. Après diverses rencontres avec les
représentants de la SDBJ, la municipalité de la Baie James, oh
nous a toujours dit qu'il n'y aurait pas de ville qui se construirait dans une
limite de 50 milles d'une ville organisée. Or, dans ces 50 milles, nous
prévoyons d'autres mines qui ouvriront incessamment. Maintenant, suite
à des rencontres avec le ministère des Affaires municipales, avec
la municipalité de la Baie James et enfin, Chapais, on a consenti
à réduire notre territoire à cela. On prend les mines qui
sont actuellement construites, il y en a deux, et il y a possibilité de
deux autres. Il y a Lemoine qu'on va chercher immédiatement, qui est
déjà en exploitation. Il y a aussi la mine d'amiante, la mine de
MacAdan le port est à 13 milles de chez nous c'est la
même chose pour le projet Ferchi, pour le fer de Chibougamau. Pour
l'immédiat, je crois que cela nous satisfait. On va chercher
passablement avec cela.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Le sens de ma question,
c'était de vous demander pourquoi vous aviez procédé par
une description cadastrale avec l'amendement, par rapport à la
description de canton qui semblait plus facile à situer...
M. Savard: Après avoir également consulté le
service du cadastre.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, est-ce que cette
demande, comme vous l'avez dit, est faite en fonction de certains biens que
vous voulez imposer qui... Est-ce que c'est en fonction aussi de la
réalisation du projet Ferchibal?
M. Savard: Oui, c'est en raison de ces deux fonctions.
Présentement, les compagnies minières, qui sont tout juste
à nos limites, nous donnaient une compensation volontaire qu'il faut
renégocier à chaque deux ou trois ans. Ce n'est pas toujours
facile. Il y en a qui sont tout juste de l'autre côté de la rue.
Elles ne sont plus chez nous, et elles fonctionnent.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que
vous avez...
M. Savard: La compagnie Patino, de par nos procureurs, a dit
qu'elle n'avait pas d'objection à faire partie de notre territoire,
parce que si elle n'est pas dans notre territoire, elle se trouve dans celui de
la municipalité de la Baie-James. Par conséquent, elle sera
taxée de la même façon.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que
vous avez l'assurance qu'une grande partie du projet Ferchibal va se
développer dans le territoire dont vous demandez l'annexion?
M. Savard: II y a deux projets. Il y a le projet Ferchi et il y a
celui du fer du lac de Chibougamau, qui reste dans ces limites, et si le projet
Ferchibal se développe au complet, une partie sera dans ces limites
également.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que ce sera la partie
concernant les minerais de fer du lac Alba-nel?
M. Savard: II y a les deux. Le projet Ferchibal, cela veut dire
le fer de Chibougamau et d'Albanel. Le projet de fer de Chibougamau sera dans
les limites actuelles. Celui de Ferchibal, le gros projet au complet,
évidemment, va...
M. Bédard (Chicoutimi): ... tout le développement
du moyen nord, c'est une autre chose.
M. Savard: Lorsque nous avons fait les premiers 50 milles, la
première fois, ce n'était pas nécessairement un chiffre
qu'on avait lancé au hasard. C'était que la compagnie
Icon-Sullivan avait exploité à 56 milles de la ville et il n'y
avait pas eu de ville. Tous les gens demeuraient à Chibougamau
même. Un autobus partait le matin et il ramenait les gens le soir.
C'était la raison du premier projet dans lequel on demandait 50
milles.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas d'autres questions.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, est-ce qu'il y a eu d'autres
oppositions que celle de la ville de Cha-pais à votre projet?
M. Savard: Non, monsieur.
M. Roy: II n'y a pas eu d'autre proposition du tout?
M. De Billy: En fait, même actuellement, il n'y a pas
d'opposition, même de Chapais.
M. Roy: Avec l'amendement que vous avez proposé...
M. De Billy: C'est ça.
M. Roy:... avec l'amendement qui est revenu, la ville de Chapais
a retiré son opposition. C'est cela que j'avais cru comprendre tout
à l'heure. Il n'y en a pas eu d'autre que celle-là.
M. De Billy: Non, monsieur.
M. Roy: Deuxième question: Pourriez-vous me dire pour
quelle raison peut-être que cela a été dit, ici,
devant la commission parlementaire, je m'excuse d'être arrivé un
peu en retard procède-t-on par un bill privé, dans ce cas
d'annexion, plutôt que de procéder par les voies ordinaires?
M. De Billy: C'est à cause de la méthode
d'incorporation de la ville de Chibougamau, qui est incorporée en vertu
de la Loi des villes minières. La loi prévoit qu'elle ne peut pas
dépasser 25 milles carrés. C'est pour cela que cela prenait une
loi spéciale pour pouvoir être exemptée de cette
disposition.
Le Président (M. Brisson): D'autres questions?
M. Roy: Non, merci, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Pas de question? Article 1, tel
qu'amendé, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 2, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 3, adopté. Le
bill 213 est adopté tel qu'amendé. Je vous remercie infiniment,
messieurs.
M. De Billy: Merci, M. le Président, messieurs les membres
et M. le ministre.
Projet de loi no 205
Le Président (M. Brisson): Avons-nous des amendements au
bill 205 ou la nouvelle impression du bill 205 censé être
amendé?
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Brisson): Le ministre des Affaires
municipales et de l'environnement.
M. Goldbloom: ... je suis informé que nous avons d'abord
un texte qui prévoit l'insertion des descriptions techniques. Nous avons
une description technique pour l'article 1 et pour l'article 3 qui devra
être soumise à une vérification finale et définitive
par le ministère des Terres et Forêts, mais nous sommes convaincus
que c'est une description qui est valable et qui représente ce qui a
été
décrit lors de la dernière séance de la commission
parlementaire.
Si cela n'a pas déjà été fait, nous pourrons
donc faire distribuer ces documents.
Le Président (M. Brisson): En a-t-on des copies? S'il y a
des messieurs qui désirent des copies en arrière...
M. Goldbloom: Nous avons demandé au conseiller juridique
de la ville de Rimouski d'identifier les deux descriptions techniques pour
nous, celle de l'article 2 demeure la même.
Le Président (M. Brisson): Me Packenham est ici. Est-ce
que vous pourriez, à la demande de l'honorable ministre, identifier les
amendements et les descriptions de territoire et nous dire exactement où
ils vont dans le bill?
M. Pakenham (Denis): La description technique est
intitulée: Des limites d'un territoire faisant actuellement partie de la
cité de Rimouski. C'est l'article 1. L'autre: Des limites du territoire
à détacher de la municipalité de Rimouski-Est. C'est
l'article 3.
Le Président (M. Brisson): Et, à l'article 2,
description du territoire...
M. Pakenham: C'est dans le premier projet
déposé.
Le Président (M. Brisson): C'est la même que dans le
premier projet déposé?
M. Pakenham: C'est cela.
Le Président (M. Brisson): Alors, la commission peut
suspendre ses travaux pour cinq minutes afin que vous preniez connaissance des
plans et du reste des documents.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. (Suspension de la
séance à 11 h 19)
(Reprise de la séance à 11 h 43)
M. Brisson (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Afin de donner la chance aux parties de prendre bonne connaissance de la
description et d'en discuter entre elles, si c'est nécessaire, la
commission va suspendre ses travaux jusqu'à 16 heures, cet
après-midi. Il est bien entendu que seuls les membres de la commission
auront droit de parole.
M. Leduc: Cet après-midi.
Le Président (M. Brisson): Cet après-midi. La
commission suspend ses travaux jusqu'à 16 heures cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
Reprise de la séance à 16 h 49
M. Brisson (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Je voudrais vous faire part des changements suivants: M. Déom
(Laporte) remplace M. Bédard (Montmorency); M. Saint-Hilaire (Rimouski)
remplace M. Denis (Berthier). Nous en étions à l'étude du
projet de loi 205. Je pense qu'à l'article 1, on aurait une nouvelle
description technique à nous remettre, à ce qu'on m'a dit.
M. Goldbloom: M. le Président, exactement. Si je comprends
bien, il y a eu certaines discussions pendant la suspension de nos travaux.
Pendant cette période, nous avons pu prendre connaissance encore une
fois de la carte des deux municipalités contiguës. Nous avons
constaté qu'il y a une bande le long du boulevard Jessop qui
représente, pour le village de Rimouski-Est, un centre commercial et qui
représente, pour lui également, un revenu en redistribution de la
taxe de vente. Ce que j'ai compris, c'est que la ville de Rimouski,
étant consentante à ne pas enlever ce quartier commercial, ce
secteur commercial, le village de Rimouski-Est a voulu refaire la description
technique, de façon à exclure cette partie. C'est cette nouvelle
description qui est attendue et qui devait être préparée
pendant l'intervalle.
Le Président (M. Brisson): On m'a remis ici une nouvelle
description technique. Je ne sais pas si tous les membres de la commission en
ont pris connaissance.
M. Pakenham (Denis): Avant la description technique, vous aviez
sous format légal, avec un petit carreau, celle-ci qui n'est pas
entourée d'un carreau et qui est la nouvelle description technique, est
toujours intitulée "Les limites d'un territoire, faisant justement
partie de la ville de Rimouski".
Le Président (M. Brisson): Qui est un amendement à
l'article 1.
M. Pakenham: C'est cela.
M. Goldbloom: C'est signé Louis-L. Doyon,
arpenteur-géomètre. C'est bien cela?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Evidemment, dans les attendus,
nous commençons déjà par un amendement. Attendu qu'il est
dans l'intérêt de la cité de Rimouski, qu'il est
nécessaire pour la bonne administration de ses affaires que son
territoire soit agrandi: A ces causes, sa majesté, de l'avis et du
consentement de l'Assemblée nationale du Québec,
décrète ce qui suit: Article 1, le territoire suivant est
réputé faire partie intégrante de celui de la cité
de Rimouski..." Maintenant, au lieu des deux points, il faudrait mettre une
virgule et écrire: "à savoir:"...
Vous êtes d'accord sur cet amendement? M. Goldbloom: Oui,
bien sûr.
Le Président (M. Brisson): "A savoir:..." Nous avons la
description technique qui nous a été remise et qui a
été identifiée. Est-ce que c'est nécessaire de la
relire au complet...
M. Goldbloom: Non, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Elle sera consignée au
journal des Débats, telle que présentée. (Voir
annexe).
M. Goldbloom: M. le Président, il y a, cependant, un point
que j'aimerais soulever. La tradition veut que le préambule d'un projet
de loi n'en fasse pas partie. De mémoire, il n'y a qu'une seule
exception, la Loi du Conseil supérieur de l'éducation, je pense.
Mais, dans tous les autres cas, nous avons fait sauter le préambule, les
attendus, en adoptant un projet de loi, même privé. Je pense que
nous devrons suivre cette règle pour le projet de loi qui est devant
nous.
Le Président (M. Brisson): Avec le consentement des
membres de la commission, les attendus seront biffés du projet de
loi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il arrive
assez souvent qu'ils y soient contenus. Si on se rapporte à la loi 22...
Mais je sais qu'habituellement, les attendus ne font pas partie de la loi.
Est-ce que le ministre en est venu à cette conclusion parce qu'il s'est
rendu compte qu'un des attendus était que ce serait dans
l'intérêt de la ville de Rimouski...
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai exprimé mon
point de vue sur ce projet de loi et sur les modifications que j'ai
proposées. J'ai invoqué l'intérêt de toute la
région du Bas-du-fleuve et de la Gaspésie en recommandant
à la commission parlementaire une façon de régler le
problème qui est devant nous.
Je ne pense pas avoir à...
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne veux pas relancer le
débat. Je pense que cela fait déjà passablement de temps
qu'on étudie ce projet de loi.
Le Président (M. Brisson): Les attendus sont biffés
du projet de loi.
Article 1 : Le territoite suivant est réputé faire partie
intégrante de celui de la cité de Rimouski, à savoir:...
Là, nous avons la description technique qui nous a été
donnée, et dont le commencement est ceci: Des limites d'un territoire
faisant actuellement partie de la cité de Rimouski, etc.
L'article 1 est adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je ne sais
pas... Je ne voudrais pas étendre le débat, ni le prolonger, mais
étant donné que ce sont des amendements arrivés à
la suite d'autres amendements et, à la dernière minute, ce matin,
n'y a-t-il pas intérêt à connaître quand même
un peu l'opinion, soit des représentants de la ville de Rimouski, des
représentants du village de Rimouski-Est ou encore de M. Moreau, de
l'Union des conseils de comté? Il me semble que cela serait
important.
M. Déom: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Brisson): Oui.
M. Déom: Si j'ai bien compris, ce matin, vous avez dit
vous-même qu'on était rendu, en vertu de l'article 7 des
règlements concernant la commission, aux délibérations de
la commission. Alors, je pense que votre décision devrait primer.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une loi avec tellement
d'amendements majeurs, au cours de l'étude, que je pense qu'il ne
faudrait pas être trop sévère sur les règlements
à observer et le député le sait. Ce matin, lorsqu'il a
été question d'un autre ajournement, il y a eu, à ce
moment, quand même, une certaine discussion lors de la suspension des
travaux de la commission.
Le Président (M. Brisson): C'est-à-dire qu'il n'y a
pas eu de discussions à l'intérieur de la commission
même.
M. Bédard (Chicoutimi): Laissez-moi finir... lors de la
suspension des travaux de la commission qui a amené les parties
concernées, à savoir Rimouski et Rimouski-Est, à discuter
avec le ministre et avec d'autres membres de la commission. Enfin, s'ils ne
veulent pas se faire entendre sur cette partie, je n'ai pas d'objection.
M. Déom: Cela fait déjà, pour un petit
projet de loi, plus d'un certain nombre d'heures, je ne les ai pas
calculées...
M. Bédard (Chicoutimi): Un petit projet de loi avec assez
de principes dedans.
M. Déom: Oui, et le principe fondamental a
été tranché, dès le début...
M. Bédard (Chicoutimi): N'amorçons pas la
discussion.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs! Pas de
dialogue. Sur le point de règlement.
M. Déom: Notre règlement mentionne un exposé
sommaire de 20 minutes et, par la suite, 40 minutes allouées aux membres
de la commission. Je pense qu'on a dépassé de dix fois le temps
déjà prévu. On n'a pas d'objection à leur laisser
trois minutes...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Déom: ... mais pas plus que cela, parce qu'autrement,
on va se réveiller à Noël et on va être encore
ici.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, c'était le sens
de mes représentations. Si les parties intéressées au
niveau des amendements n'ont rien à faire valoir, cela peut même
durer moins d'une minute; mais il me semble que devant l'amendement
d'importance, cela serait normal de leur offrir, au moins, la
possibilité de dire quelque chose si elles ont quelque chose à
dire.
M. Leduc: Sur le point de règlement, nous en sommes
rendus, aujourd'hui, à notre sixième séance de la
commission, à ce sujet. J'admets bien volontiers que ce matin, cela a
duré à peine trente minutes. On a consacré,
rapidementj'ai fait un calcul près de huit heures
d'audition.
Je pense qu'il y avait un consentement ce matin pour commencer à
étudier le projet de loi article par article. Cela prend le consentement
unanime de la commission pour permettre d'entendre des gens à cette
commission puisque votre décision était, ce matin, que
c'était fini. Quant à moi, je n'ai pas objection à ce
qu'on entende rapidement... Je serais prêt à donner mon
consentement sous toute réserve, avec le droit de le retirer si je
m'aperçois et ce sera une opinion bien personnelle, très
arbitraire, probablement qu'on repart dans le même genre de
discussions que nous avons eues. A ce moment-là, je devrai retirer mon
consentement, M. le Président. Si ce sont seulement des questions de
base très limitées, je veux bien, mais si on relance un
débat, je tiens à vous avertir que je ferai un appel au
règlement et que je retirerai mon consentement.
Le Président (M. Brlsson): Comme l'a mentionné le
député du comté de Laporte, il a parfaitement raison
puisqu'on lit à l'article 7 des règlements: Les étapes de
l'étude d'un projet de loi en commission sont, premièrement,
l'exposé du ministre et les commentaires d'un représentant de
chaque parti reconnu; deuxièmement, l'audition des personnes
intéressées, et, troisièmement, les
délibérations de la commission.
Alors, nous avons passé le premièrement; le
deuxièmement aussi, nous l'avons passé puisque nous avons entendu
les personnes intéressées. Evidemment, le bill nous arrive avec
des amendements, et c'est une chose normale, parce qu'après les
représentations qui ont été faites des deux
côtés, c'est là qu'on décide d'amender le bill et
qu'on arrive à des amendements afin de se conformer à la
volonté de la majorité de la commission. Ce matin, me basant sur
cet article, j'ai dit que le droit de parole des personnes
intéressées à se faire entendre était
terminé puisque nous en étions à la phase trois. Mais si
la commission est d'accord, est unanime, je n'aurai pas d'objection à
entendre de nouveau des personnes intéressées. Mais je ne peux
pas, si on donne un consentement, accepter que ce consentement soit
limité à la bonne volonté d'un député parce
que cela deviendra sans dire du chantage un peu anormal. Ce que
je demanderais, si la commission est d'accord, c'est que les personnes
intéressées se fassent entendre, mais qu'on me fixe une limite de
temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Cinq ou dix minutes chacun...
M. Boutin: Cinq minutes chacun.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que c'est cinq ou dix
minutes?
M. Déom: M. le Président, je propose qu'on leur
donne cinq minutes au maximum, chacun, et pas plus que cela et, après
cela... Sans cela, je retire mon consentement.
M. Roy: Avant, M. le Président, j'aimerais quand
même avoir des explications. Quand on dit cinq minutes chacun, est-ce que
c'est chaque personne qui veut intervenir ou chaque partie
intéressée?
M. Déom: Chaque partie intéressée.
M. Roy: Chaque partie intéressée, cinq minutes, M.
le Président, en tant que membre de la commission, je pense que j'ai
droit à une certaine observation. Nous sommes en face d'un nouveau
projet de loi, qui a été refait à peu près au
complet. Je comprends l'article 7, je ne veux pas revenir là-dessus.
Mais, étant donné qu'il y a de gros changements sur le projet de
loi, je pense qu'il serait bien important que les gens qui sont ici et qui sont
concernés puissent se faire entendre.
M. le Président, en ce qui me concerne, je pense qu'on pourrait
accorder dix minutes et ça ne ferait pas de mal à personne. Cela
devrait être un minimum. C'est assez difficile, s'il y a cinq minutes et
le député de Chicoutimi aurait une question à poser, le
ministre aurait une couple de questions à poser et j'aurais
également une question à poser, on se trouverait pris dans une
espèce de corridor qui n'aurait aucun sens. Je pense qu'on est ici pour
travailler de bonne foi, avec sincérité. On veut travailler de
façon que la loi soit la meilleure possible, si elle est adoptée
comme telle. Je ne veux pas présumer à ce moment-ci. Qu'on
permette donc un corridor plus large pour que nous soyons à l'aise pour
travailler.
Le Président (M. Brisson): Qu'on donne cinq ou dix
minutes, mais qu'on ne prenne pas vingt minutes pour en discuter.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce que j'allais vous dire,
M. le Président, ça fait presque déjà dix minutes
qu'on prend pour en discuter.
M. Roy: Je n'ai pas, en ce qui me concerne, à porter le
blâme parce que je n'ai pas parlé plus que 90 secondes.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre messieurs. Cinq ou
dix minutes, ça prend le consentement unanime pour aller à dix
minutes comme pour cinq minutes.
M. Déom: Cinq minutes. M. Boutin: Cinq minutes.
Le Président (M. Brisson): Alors cinq minutes par
partie.
Monsieur, voulez-vous vous identifier?
M. Pakenham: Denis Pakenham, procureur de la ville de
Rimouski.
Le Président (M. Brisson): Vous pouvez y aller.
M. Pakenham: Essentiellement, les nouvelles descriptions
techniques que nous avons fournies concernent l'article 1 du projet de loi et
l'article 3. L'article 1, on avait déjà un projet d'amendement ce
matin lorsque cela a débuté et, à la suite des
représentations qui ont été faites par le ministre des
Affaires municipales, la ville de Rimouski a consenti à prendre encore
un peu moins de terrain sur le territoire du village de Rimouski-Est, à
savoir qu'on laisse à Rimouski-Est une petite bande de terrain qui,
essentiellement, actuellement, est construite et comporte certains commerces,
ce qui impliquait des pertes de revenu au niveau de la taxe de vente, des
retours de taxe de vente. L'article 3 qui a été refait, à
la suite de la dernière séance de la commission parlementaire la
semaine passée où il avait été entendu que Rimouski
abandonnait l'aéroport municipal ainsi que trois terres contiguës
à l'aéroport municipal pour laisser, ainsi dire, une voie de
sortie à Rimouski-Est pour développer les terres sises l'autre
côté de l'aéroport, vers le sud.
C'était essentiellement les nouvelles descriptions
techniques.
Le Président (M. Brisson): Je vous remercie, Me Pakenham.
Est-ce qu'il y a des questions? Aucune question. Est-ce qu'il y a d'autres...
Oui. L'honorable député de Beauce-Sud.
M. Roy: Quand on dit que la ville de Rimouski a consenti ce matin
à prendre un peu moins que ce qui avait été prévu
à la dernière commission parlementaire, il y a des plans qui nous
ont été remis ce matin dans lesquels il y a certaines lignes.
J'aimerais savoir si, au niveau du lot 185, partie 6, 185, parties 1, 4,
2, 5, près du fleuve, dans le bas du lot 185, si la ligne qui
apparaît sur le plan que vous nous avez remis est changée.
M. Pakenham: Oui. En fait, il faut tracer une ligne sur le plan
qui décrit un territoire faisant intégralement partie de la
cité de Rimouski. Si vous avez le plan devant vous, à gauche,
entre ce qu'on voit comme étant la rue Jessop et ce qui s'appelle
à un moment donné la rue Saint-Yves, après tous les petits
lots subdivisés, vous avez 184-2-1, 184-3, etc., on trace une ligne de
telle sorte que tout ce qu'on prend, c'est du terrain non subdivisé.
M. Roy: Ah! bon. En ce qui a trait à l'autre plan
également, j'aimerais avoir bien compris.
M. Pakenham: L'autre plan exclut l'aéroport et trois
terres, si on se rapporte au plan avec des couleurs.
M. Roy: Mais sur les lots 179, 181 et 183, la ligne au nord est
la même que celle qu'il y a sur le plan.
M. Pakenham: C'est cela. C'est exact. La description technique
que vous avez dans le bill, à l'article 3, est exactement le
tracé que vous avez sur le plan qui est là.
M. Roy: Aucun changement?
M. Pakenham: Non.
M. Roy: C'est tout, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Je veux remercier Me Pakenham.
Est-ce que l'autre partie désirerait se faire entendre?
M. Delisle (Pierre): Au nom de Rimouski-Est, Pierre Delisle,
conseiller juridique.
Le Président (M. Brisson): Oui, M. Delisle.
M. Delisle (Pierre): Je vais marcher à l'envers un peu
parce qu'il y a eu tellement d'amendements que je vous avoue qu'on y perd un
peu notre latin. La dernière description technique qui a
été déposée tout à l'heure, viserait la
partie du bas, sur le plan qui a été déposé ce
matin et redonnerait au territoire de Rimouski-Est, si je comprends bien, les
lots subdivisés le long du boulevard Jessop. C'est bien cela? J'ai
regardé évidemment on l'a reçu à la
dernière minute, on n'a aucun plan qui l'accompagne avec le maire
de Rimouski-Est et nous continuons d'être insatisfaits puisque, selon
nous, c'est l'ensemble de ce territoire, à l'ouest du chemin de fer, qui
est destiné à un centre commercial ou à une vocation
commerciale si un centre commercial ne s'y construit pas.
Cela n'a rien à voir avec le secteur industriel que vous avez
dans les plans qui ont été fournis par la ville elle-même.
Je ne veux pas reprendre tout le débat, mais si on suit le principe
qu'une intervention extraordinaire comme celle-ci ne peut avoir de raison que
dans le sens d'une vocation industrielle, à un parc qui serait
régional, on a même parlé de l'est du Québec, je ne
vois pas pourquoi ce secteur, qui semble très convoité, selon
nous, ne serait pas remis dans sa totalité, c'est-à-dire que tout
ce qui est compris à l'ouest, du lot 196, partie, ne serait pas remis et
laissé à la municipalité de façon à lui
laisser une expansion future pour les commerces qui sont là.
Si vous regardez la ligne qui vient d'être tracée sur la
nouvelle description technique, on voit que cette ligne est très
près du boulevard Jessop et qu'elle ne permettra aucune augmentation du
nombre de commerces pour l'ensemble de la municipalité.
Voici une première remarque quant au territoire, quant à
la description technique nouvellement déposée.
Quant au projet de loi, à mon avis, le nouveau, qui a
été déposé ce matin, je dis bien nouveau, parce
que, à toutes fins pratiques, il n'y a pas d'amendement
là-dedans, c'est que, du premier mot jusqu'au dernier mot, tout est
changé, évidemment, nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour
l'étudier, mais je continue de croire que ce projet constitue une
intrusion du législatif dans un procès, parce que l'article 1
confirme, d'une façon un peu plus claire, à la date de
l'entrée en vigueur de cette loi, la validité de l'annexion qui a
été faite en 1973/74.
Deuxièmement, nous continuons de croire que le territoire qui est
pris pour des fins industrielles est trop grand.
Troisièmement, nous précisons qu'à l'article 5, il
est fait mention de compensation pour les taxes de vente, les taxes
foncières, mais qu'il n'est rien prévu pour les actifs qui
pourraient appartenir à Rimouski-Est, s'il s'en trouve lorsque le
territoire aura été fixé par l'Assemblée nationale,
parce que, le territoire étant tellement changeant, je vous avoue que je
ne sais plus s'il y a des actifs ou s'il n'y en a pas.
Mais, comme on prévoit un arbitrage de la Commission municipale,
au cas de désaccord, je pense qu'il serait utile d'inclure au moins les
actifs propriété de Rimouski-Est, s'il s'en trouve, de
façon que cela puisse être arbitré et compensé si
nécessaire.
Comme on a très peu de temps, j'aimerais que le maire de
Rimouski-Est exprime lui-même son point de vue quant aux derniers
amendements, pour compléter ce que je viens de dire.
Le Président (M. Brisson): M. le maire, sur le temps, il
vous reste deux minutes.
M. Pineau (Albert): Le principe émis ici, d'après
les nouvelles formules, est absolument inacceptable du fait que ces gens, dans
le passé, qui ont été sollicités pour justement
amender l'annexion du territoire aujourd'hui, on les rejette.
On s'est servi de ces gens comme des bouffons. Deuxièmement, les
territoires que la ville de Rimouski veut céder à Rimouski-Est,
nos territoires, c'est-à-dire qu'elle n'a pas à céder,
mais qu'elle veut laisser du côté de Rimouski-Est, ces territoires
sont insatisfaisants du fait qu'ils sont les seuls territoires, dans la
municipalité qu'on aura pour développer dans l'avenir un secteur
commercial; je trouve absolument injustes et inacceptables les formules
proposées.
Le Président (M. Brisson): Je vous remercie, M. le maire.
Est-ce que...
M. Viau (Pierre): Au nom de l'Union des conseils de comté,
est-ce que je peux prendre la parole, M: le Président?
Le Président (M. Brisson): Vous êtes M.?
M.Viau: Pierre Viau.
Le Président (M. Brisson): Allez-y, Me Viau.
M. Viau: Voici, M. le Président cinq minutes, ce n'est pas
long j'ai examiné le bill qui nous a été remis vers 11
heures ou 11 h 15 ce matin avec les descriptions qui ont été
modifiées à quelques reprises par la suite. De deux choses l'une,
ou c'est un nouveau projet de loi, ou la nature et l'objet du projet de loi ne
sont pas changés. Si c'est un nouveau projet de loi, on ne suit pas les
règles prévues dans vos règlements, suivant les
règles de pratique concernant le projet de loi privé, puisque
cela aurait nécessité de nouveaux avis et que seule
l'Assemblée nationale peut dispenser ces avis ou peut suspendre une de
ces règles.
Or, si votre commission en vient à la conclusion qu'il s'agit
là d'un nouveau projet de loi, je soumets qu'elle procède
illégalement présentement, à moins d'être
autorisée par l'Assemblée nationale. Ou bien il s'agit du
même projet de loi, ayant la même nature et les mêmes objets.
A ce moment, ce projet de loi porte exactement sur le débat qui a lieu
devant les tribunaux et nous en venons exactement aux mêmes principes qui
ont été débattus devant vous la première fois, avec
je présume, la même décision. Par contre, il s'agit
toujours d'un projet de loi privé. Je comprends bien qu'on ne veuille
pas parler des attendus. A tout événement, les tribunaux ont
déjà tranché cela depuis belle lurette, les attendus d'une
loi. C'est l'affaire Reader's Digest. Ils ont même tranché les
débats. Voyez-vous, les débats, cela ne fait même pas
partie de ce qui se discute devant les tribunaux quand on parle d'une loi. On
n'est pas aux Etats-Unis, ici. Alors, les attendus, je comprends que cela ne
fait pas partie d'une loi, mais cela fait partie de la pétition, par
exemple. Cela fait partie de la requête qui est devant vous. Cela montre
quel est l'intérêt qui est devant vous, à votre
commission.
Or, l'intérêt qui est devant vous, à nouveau, c'est
l'intérêt d'une ville, la ville de Rimouski. On ne peut pas plus
justifier le deuxième ou le troisième amendement au projet de loi
205 qu'on pouvait justifier le premier, parce que c'est un projet de loi qui a
pour but de favoriser l'intérêt privé d'une ville,
Rimouski, au détriment d'une autre municipalité, Rimouski-Est.
C'est de la législation privée pour régler des cas
publics. Là-dessus, je pense bien que c'est une tache noire dans notre
procédure parlementaire, parce qu'à ma connaissance, je ne
connais pas de projet privé de cette nature, sauf si on remonte aux
projets aussi exécrables que l'on adoptait à certaines
époques lointaines pour régler des cas particuliers, comme des
procès purement politiques ou des choses comme celles-là, ici,
c'est un projet de loi privé pour régler
un cas privé et ayant pour effet d'amender des lois publiques.
Là-dessus, ou bien nous sommes dans un projet de la même nature
que le premier et on fait les mêmes fautes, ou bien on est dans un projet
de loi nouveau et on ne respecte pas les règles. De deux choses
l'une.
Je pense que, là-dessus, tenant pour acquis qu'il s'agit d'un
projet de loi privé, qui vise à favoriser l'intérêt
d'une ville, nous avons toujours les mêmes objections. Je pense bien que
cela devrait être consigné ici, devant vous, devant cette
commission, parce que cela restera dans les anales législatives du
Québec et cela ne restera pas comme un point de gloire dans les annales
législatives du Québec. C'est tout ce que j'avais à
dire.
Le Président (M. Brisson): Je vous remercie, Me Viau.
Est-ce que le ministre a des commentaires ou des questions?
M. Goldbloom: Des commentaires, M. le Président. Je pense
d'abord que nous devons répondre à la question posée par
Me Viau. Est-ce un nouveau projet de loi ou est-ce un projet de loi qui
conserve la même nature et les mêmes objets? Je pense que la
réponse est assez claire.
C'est un projet de loi qui conserve la même nature et les
mêmes objets. Ce que nous avons essayé de faire, c'est
d'identifier les objectifs, et nous en avons trouvé deux dans le projet
de loi qui nous a été présenté. Même s'il y a
un lien entre les deux, nous avons réussi à faire une distinction
entre l'objectif visé depuis le début de tout un processus, que
l'on n'a pas besoin de décrire une deuxième fois, par la
cité de Rimouski, c'est-à-dire de pouvoir réaliser un parc
industriel.
Le deuxième objectif qui était le prolongement, en quelque
sorte, du premier, était d'intégrer l'aéroport au
territoire de la cité de Rimouski. Nous avons constaté que cela
n'était pas nécessaire pour la réalisation du parc
industriel. Nous nous sommes donc limités à la partie qui
concerne le parc industriel, et nous avons écarté les autres
éléments.
C'est pour cette raison, de toute évidence, que les descriptions
techniques ont dû changer. Mais la nature essentielle du projet de loi
demeure la même. Nous avons voulu éviter de prendre des choses, de
permettre à la ville de Rimouski de prendre des parties du territoire
qui ne sont pas strictement nécessaires pour le parc industriel, et, en
même temps, il va sans dire que, si nous pouvons limiter davantage le
territoire nécessaire pour le parc industriel, nous limitons
également la perte que subira le village de Rimouski-Est, même
s'il y a, dans le projet de loi, un article qui prévoit une
indemnité.
Je pense, M. le Président, que, pour l'instant, je voudrais me
limiter à cela et vous indiquer qu'à mon sens, c'est un projet de
loi qui a subi des modifications pour les raisons que j'ai exprimées,
mais qui n'est pas un nouveau projet de loi, qui vise essentiellement le
même but fondamental, qui est la réalisation d'un parc industriel.
Si je vous ai demandé, de façon précise, de faire
disparaître les attendus, c'est précisément parce que j'ai
dit et je dis encore que la justification, la seule, à mon sens, que
l'on peut trouver pour ce projet de loi, est l'intérêt
général régional qui découle de ce que nous avons
devant nous. S'il n'y avait pas cet intérêt, je vous assure, M. le
Président, que je ne voudrais pas, pour ma part, trancher, à
titre de ministre des Affaires municipales et comme membre de cette commission
parlementaire des affaires municipales et membre de l'Assemblée
nationale, un simple conflit, une simple divergence de vues entre deux
municipalités. Il y a d'autres mécanismes pour faire cela.
Nous avons une date limite devant nous. Nous avons une somme d'argent
importante pour le Québec. Nous avons un développement important
pour le bas du fleuve et la Gaspésie qui doit être
réalisé, et, à mon sens, c'est la seule justification pour
le projet de loi, et cette justification me semble demeurer.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Seulement quelques commentaires.
M. le Président, il me semble que cela serait se fermer les yeux
délibérément que de prétendre quand même que
le projet de loi que nous avons devant nous, tel qu'amendé, est de
même nature que celui qui avait été présenté
aux membres de la commission, en premier lieu.
Que le projet de loi en question ait le même objectif, à
savoir la réalisation d'un parc industriel qui est une
nécessité à tout point de vue, développement
économique non seulement pour Rimouski, Rimouski-Est, mais l'ensemble de
la région de l'Est et du Bas-du-Fleuve, d'accord. Dans ce sens, le
projet de loi que nous avons devant nous poursuit le même objectif qui,
nous l'avons dit dès le début, est louable et présente les
aspects d'une certaine urgence, pour ne pas dire une urgence certaine,
étant donné certains investissements qui doivent être faits
dans la région.
Cependant, peut-on aller jusqu'à dire que le projet de loi que
nous avons, tel qu'amendé, est de même nature que celui qu'on a
présenté, au tout début, à la commission? Je dois
dire que je ne suis pas d'accord parce que, simplement au niveau du principe du
projet de loi, c'est totalement changé.
Dans un premier projet de loi qui nous a été
présenté, nous avions carrément l'image, à cause de
la rétroactivité de l'article 1 et également de l'allusion
au règlement 966 de l'article 3, que nous avions, à ce moment, un
projet de loi qui signifiait l'intrusion du pouvoir législatif dans le
pouvoir judiciaire.
Les amendements en question ont été apportés dans
ce sens et je crois qu'on peut dire que, sur ce point précis, la nature
du projet de loi a changé. Ceci ne nous empêche pas, même si
nous sommes d'accord avec le but poursuivi et nous le désirons, de
déplorer, avec ceux qui l'ont fait d'ail-
leurs assez éloquemment, la technique législative qui a
été employée par le législateur en ayant recours
à un bill privé.
Il est clair que c'est un précédent très important
et qui ne constituera pas, j'en suis convaincu, un monument d'efficacité
et un monument législatif, de technique législative dans le
domaine des affaires municipales.
Je pense qu'on peut le dire je ne veux faire de reproche à
personne mais, indépendamment du but poursuivi, qui est louable,
il reste que c'est à peu près le projet de loi le plus mal foutu,
le plus mal préparé qu'on ait eu à étudier.
En tout cas, en ce qui me regarde personnellement, depuis deux ans que
je suis ici, je n'ai jamais vu un projet de loi qui ait nécessité
autant d'amendements fondamentaux pour être acceptable c'est une
manière de dire et je pense que si le débat a
été mal engagé dès le début, si la
commission a dû consacrer plusieurs heures à l'étude de ce
projet de loi, c'est, en grande partie, dû à un manque de
préparation.
C'est dû au fait aussi on a eu l'occasion de s'en rendre
compte je dirais, et ce sont mes impressions personnelles, que lors de
l'étude de ce projet de loi, on a pu se rendre compte jusqu'à
quel point il n'y avait jamais eu de négociation sérieuse entre
les deux parties impliquées. Si ce projet de loi n'avait produit comme
côté positif, que le fait d'avoir, peut-être, je ne dis pas
amené l'entente entre les parties, nous en sommes encore loin, mais tout
au moins diminué les motifs de divergence entre les deux parties, ce
serait peut-être déjà un actif à l'acquis de la
commission.
Encore une fois, M. le Président, au niveau du principe de la
loi, du principe de la législation comme telle, de travailler par bills
privés, l'Opposition n'est pas d'accord et tient à l'exprimer.
Aussi, elle voit dans ce projet de loi, à cause des négligences
qui se sont accumulées, une sorte de recours, de fusion forcée,
déguisée, qui est contraire, on le sait, non seulement à
l'esprit du programme du parti que je représente, au niveau de
l'Opposition officielle, mais contraire aussi au principe de la conservation de
l'autonomie des municipalités et du droit de décider de leur
avenir. M. le Président, ce sont les remarques que j'ai à
faire.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Laporte.
M. Déom: M. le Président, ce ne sera pas
très long. J'entends des remarques concernant la technique
législative et ensuite, l'intérêt privé des
municipalités. Je me demande s'il y a quelqu'un qui est en train
d'oublier le bateau. Il n'est pas question de technique législative, ni
d'intérêt privé des municipalités, il est question
de développement économique. Il ne faut pas avoir vécu ou
il ne faut pas avoir visité la ville de Rimouski et Rimouski-Est, la
région du Bas-du-fleuve, pour se rendre compte que Rimouski-Est est un
non-sens sur le plan économique. Les facteurs de localisation
industrielle sont des facteurs extrêmement importants. Le BAEQ, en vertu
d'une entente fédérale provinciale, a dépensé des
millions de dollars pour arriver à décider que le pôle
d'attraction était Rimouski, non pas Rimouski-Est. Rimouski-Est est une
enclave entre Pointe-au-Père et Rimouski. C'est une petite ville. J'ai
beaucoup de respect pour la ville de Rimouski-Est elle-même et pour ses
citoyens, mais il y a quand même des limites à
l'intérêt privé d'une municipalité qui veut, pour
des raisons que je ne connais pas, maintenir son identité propre, alors
qu'un village comme Sacré-Coeur s'est déjà annexé
volontairement à Rimouski, il y a déjà plus de dix ans.
C'est une question de développement économique qui est importante
ici. Une entreprise ne songerait pas à aller s'installer dans un parc
industriel organisé par une ville ou une municipalité comme
Rimouski-Est. Il faut être absolument méconnaissant des principes
fondamentaux de localisation industrielle.
Il n'y a pas une entreprise importante qui va aller s'installer dans un
petit village de 2,300 habitants qui n'a même pas les moyens d'expansion
parce qu'il est limité d'un côté par Rimouski et de l'autre
côté par Pointe-au-Père et qui n'a pas de capacité
financière. C'est un des facteurs de localisation industrielle que les
entreprises considèrent dans le développement et c'est de cela
qu'il s'agit ici.
Moi, quand on vient me parler d'intérêts privés des
gens de Rimouski-Est et des gens de Rimouski, je pense qu'on charrie un peu, et
je voudrais bien faire ressortir que ce n'est pas une question de donner aux
Rimouskois plus de privilèges qu'ils devraient en avoir, c'est de
favoriser le développement économique du pôle d'attraction
qu'est Rimouski, développement qui a été identifié
par les études nombreuses du BAEQ.
Le Président (M. Brisson): D'autres remarques? Messieurs,
l'article 1, oui?
M. Saint-Hilaire: II n'a pas d'affaire à parler, lui!
M. Pineau: Est-ce que je pourrais avoir la parole, s'il vous
plaît? Non?
Le Président (M. Brisson): Je regrette... M. Pineau:
Dommage, j'aurais aimé l'avoir.
Le Président (M. Brisson): ... le temps est
écoulé. On ne peut pas commencer chaque fois qu'un
député prend la parole, à rediscuter.
Messieurs, article 1, adopté tel qu'amendé?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 2. Adopté?
M. Déom: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Evidemment, après les
mots "le village de Rimouski-Est", les mots, "à savoir:".
Article 3. "Le territoire suivant est annexé à celui de la
cité de Rimouski, à savoir: la description technique", et tel que
cela nous a été présenté ce matin. Article 3,
adopté tel qu'amendé?
M. Déom: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Article 4. L'article 4 dit:
"L'article 44 de la Loi des cités et villes (Statuts refondus, 1964,
chapitre 193) s'applique mutatis mutandis au territoire visé aux
articles 1 et 3."
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on est à
l'article 4 ou à l'article 5?
Le Président (M. Brisson): Article 4.
M. Goldbloom: M. le Président, je vais faire lecture de
l'article 44 de la Loi des cités et villes pour que nous puissions
savoir de quoi il s'agit. "Dès qu'une municipalité ou partie de
municipalité a été annexée à une cité
ou ville, suivant les dispositions de la présente loi, elle reste
sujette aux dispositions des différents actes, règlements et
ordonnances en vigueur au moment de l'annexion ou qui pourront l'être par
la suite, en vertu des pouvoirs conférés par la loi à la
corporation de la cité ou ville." C'est essentiellement pour faire
persister les règlements existants pour...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un article pour assurer la
transition.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Brisson): Article 4. Adopté.
M. Déom: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté. Article 5.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 5, M. le
Président...
Le Président (M. Brisson): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais un amendement à
apporter à la suite de certaines représentations qui ont
été faites par les représentants de Rimouski-Est et qui me
semblent valables. Cet amendement serait pour ajouter, à la fin du
deuxième paragraphe de l'article 5, "et du cinquième des actifs
pour l'année financière 1974 de la municipalité du village
de Rimouski-Est dans lesdits territoires visés aux articles 1 et 3".
Le Président (M. Brisson): Est-ce que vous avez votre
amendement? Est-ce qu'il est écrit?
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai été,
pour ma part, impressionné par le point soulevé par Me Delisle et
nous avons préparé une rédaction qui est un peu
différente. Peut-être que nous pourrons laisser de
côté les formalités, pour un instant, prendre connaissance
des deux textes et choisir entre les deux.
Je voudrais suggérer qu'à la fin du deuxième
alinéa qui se termine par les mots "visés aux articles 1 et 3",
on mette une virgule qu'on ajoute "ainsi que du montant représentant la
valeur des actifs de la municipalité du village de Rimouski-Est
situés dans les territoires visés auxdits articles 1 et 3".
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pouvez relire?
M. Goldbloom: Certainement. "Ainsi que du montant
représentant la valeur des actifs de la municipalité du village
de Rimouski-Est situés dans les territoires visés auxdits
articles 1 et 3."
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je ne veux
pas lancer un débat sur la qualité de l'amendement
présenté préalablement par nous et celui
présenté par le ministre. Si nous avons cru bon de mentionner le
cinquième, c'est parce qu'on s'aperçoit qu'au paragraphe 1 de
l'article 5, on dit ceci: "La cité de Rimouski paiera annuellement
à la municipalité du village de Rimouski-Est une indemnité
pour chacune des années financières 1976, 1977, 1978, 1979 et
1980. On la répartit sur cinq ans. Autrement...
M. Saint-Hilaire: L'actif va être payé comptant.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement, l'effet de l'amendement
du ministre a ceci comme conséquence: cela oblige à payer tout
dans la même année.
M. Saint-Hilaire: On le paiera au comptant, l'actif.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que, si on veut
être logique avec le premier paragraphe, il vaut mieux pour
Rimouski...
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Chicoutimi soulève un point que je voudrais pouvoir examiner pendant
quelques secondes avec les conseillers juridiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Et peut-être en profiter
pour examiner l'autre point qui doit être souligné. Il s'agit des
actifs pour l'année 1974. Il faut mentionner cela. Peut-être qu'il
y aurait tout lieu de suspendre pour quelques minutes.
Le Président (M. Brisson): La commission suspend ses
travaux deux minutes afin de permettre aux membres de la commission de
s'entendre sur l'amendement apporté.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
Reprise de la séance à 17 h 40
M. Brisson (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, après discussions,
voici le texte que j'aimerais vous proposer qui compléterait le
deuxième alinéa de l'article 5. Après le chiffre 3, il y
aurait une virgule et l'on continuerait de la façon suivante: "Ainsi que
du montant représentant un cinquième de la valeur, lors de la
sanction de la loi, des investissements le mot "investissements" est
suggéré au lieu d'actifs de la municipalité du
village de Rimouski-Est situés dans les territoires visés
aux-dits articles 1 et 3."
M. Bédard (Chicoutimi): On peut dire que c'est un
amendement conjoint. Je n'ai pas d'objection. Cela va.
Le Président (M. Brisson): II n'est pas nécessaire
de répéter l'amendement?
M. Goldbloom: Je pense qu'il y a un mot qui est traditionnel et
qui ne paraît pas ici. C'est pour cela que j'ai hésité une
seconde tout à l'heure, "Lors de la sanction de la présente loi,
généralement".
Le Président (M. Brisson): L'article 5 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
député de Chicoutimi a un point qu'il aimerait soulever en ce qui
concerne un article dont nous avons déjà parlé, mais je
donne volontiers mon consentement pour que nous y revenions.
Le Président (M. Brisson): L'article 5 est adopté
tel qu'amendé? D'accord? De quel article le député de
Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est à l'article 2, M. le
Président.
Le Président (M. Brisson): Description du territoire.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 1, on a bien
défini le territoire futur à partir de la sanction de la loi de
la ville de Rimouski. Il me semble qu'il faudrait aussi déterminer d'une
façon législative le territoire de Rimouski-Est. Dans ce sens, il
y aurait à exprimer l'intention claire du législateur au moins
pour l'avenir. On sait qu'il y a un conflit juridique. Maintenant, je pense
qu'il faut en faire abstraction pour le moment. Faire dire à la loi ce
qu'elle veut bien dire. Dans ce sens, il y aura avantage à indiquer un
certain territoire qui, effectivement, est remis à la
municipalité du village de Rimouski-Est, et représentait le
secteur commercial dont on a parlé assez souvent au cours de ce
débat, même ce matin. Je ne suis pas capable d'énoncer la
description cadastrale, mais je pense, en autant qu'on est d'accord sur le
principe, qu'on a ici en main tous les éléments
nécessaires pour en faire la description et de l'intégrer comme
amendement à l'article 2.
Le Président (M. Brisson): Sous réserve de la
rédaction de la liste.
M. Déom: On a la liste des lots, 184-21, 184-1, 184-3, et
ainsi de suite.
M. Goldbloom: Oui, mais quand il s'est agi dans le passé,
de descriptions techniques, nous nous sommes abstenus de les corriger
nous-mêmes, mais bien de permettre aux légistes de consulter le
ministère des Terres et Forêts et d'assurer la correction de tout
ce que nous inscrivons dans une description technique. Mais ce qui est
visé est clairement compris par tous les membres de la commission, je
pense.
Le Président (M. Brisson): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'on aura la
description déposée lors du rapport?
Le Président (M. Brisson): Article 6: La présente
loi entre en vigueur le jour de sa sanction.
M. Déom: Adopté.
Le Président (M. Brisson): Adopté.
La commission, ayant terminé ses travaux par l'étude du
projet de loi no 205, et ce projet de loi étant adopté avec
amendements, ajourne ses travaux sine die.
Est-ce que certains membres veulent prendre la parole?
M. Goldbloom: J'aimerais dire un mot, M. le Président,
avant notre ajournement.
C'est un des problèmes les plus difficiles que nous avons
été appelés à étudier, ici, à la
commission parlementaire. Pour celui qui connaît l'agglomération
Rimouski Rimouski-Est, Pointeau-Père, il y a deux choses qui sont
assez évidentes. Sur le côté positif, c'est
l'agglomération qui a le plus important potentiel de
développement dans la région du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie.
L'autre chose qui saute aux yeux, c'est que, depuis fort longtemps, il y
a des frictions entre des municipalités qui en font partie. Ce n'est pas
de gaieté de coeur que le ministre et c'est sûrement la
même chose pour les membres de cette commission parlementaire se
trouve obligé de prendre des décisions qui affectent les
intérêts d'une municipalité ou d'une autre.
M. le Président, sans être désobligeant à
l'endroit de qui que ce soit, je ne peux m'empêcher de faire une
observation. Nous n'aurions pas eu à vivre ces heures difficiles si nous
avions choisi Rivière-du-Loup, Gros-Cacouna ou Matane comme principal
centre de développement de la région. Vous admettrez avec moi que
ces quelques suggestions que je fais ne sont pas farfelues.
Nous avons choisi Rimouski, et ce choix a été fait au
niveau de tout un gouvernement et même au niveau de deux gouvernements
puisque le gouvernement fédéral a accepté de contribuer,
de façon importante, à ce développement.
Alors, c'est un résultat que nous ne pouvons sacrifier. Il faut
qu'il y ait un parc industriel à Rimouski. C'est dans l'ordre de toute
la planification qui a précédé les
événements des derniers jours.
Et je pense, M. le Président, que d'autres solutions auraient pu
être choisies, c'est-à-dire prévoir un arrangement qui
impliquerait une collaboration active et constructive entre les deux
municipalités en présence. Je suis obligé de dire, en
toute objectivité, que les discussions que nous avons eues ici ne nous
ont pas permis de compter sur une harmonie et une unité de pensée
entre les intéressés. Je pense que nous n'avons pas eu, donc,
d'autre choix que d'assurer, par le moyen d'un projet de loi qui, je le
répète, a été parmi les plus difficiles que j'ai
été appelé à examiner, la réalisation de
quelque chose qui pourra faire la différence entre le progrès et
l'autosuffisance économique de toute une région et une diminution
de cette force économique qui est essentielle à l'avenir du
Québec.
Il serait très facile de tout contrer à Montréal et
à Québec. Cela serait extrêmement facile de faire cela et
nous aurions une province très différente de celle que nous
connaissons présentement.
Il faut que nous appuyions le développement là où
le développement est possible et, en ce faisant, si, à certains
moments, nous sommes empêchés de donner raison à tous les
intéressés et de faire plaisir à tous les
intéressés, c'est justement parce que nous sommes tous
Québécois, que nous avons à coeur le bien et le
progrès de tout notre territoire et que nous devons, parfois, prendre
des décisions difficiles.
Ce que je souhaite est que tous les Ri-mcuskois, tous les citoyens de
l'agglomération et des environs, réalisent des
bénéfices réels de cette implantation parce que c'est le
but fondamental du projet de loi et c'est la raison pour laquelle le
gouvernement a décidé de l'accepter moyennant certaines
modifications.
Le Président (M. Brisson): D'autres remarques?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'ai fait
l'essentiel de mes remarques après l'intervention de Me Viau, de
même que du ministre, il y a quelques instants, concernant le projet de
loi, en ce qui regarde les buts qu'il poursuivait et également la
manière dont on s'y est pris pour y arriver. Quand le ministre dit que
ce serait très facile de centrer tout le développement dans
Québec et Montréal, je tiens à lui dire que je ne suis pas
d'accord avec lui, parce que c'est minimiser la force de revendication des
régions si le gouvernement s'avisait de penser de cette manière,
uniquement en termes de développement économique...
M. Saint-Hilaire: C'est effectivement cela qu'il a dit.
M. Goldbloom: C'est exactement ce que j'ai dit.
M. Bédard (Chicoutimi): ... malheureusement, c'est qu'on
pense souvent trop en fonction des grands centres et oublie souvent les
régions. Mais tel que l'a dit le ministre auparavant, concernant la
région de Rimouski, selon ses dires mêmes, c'est la région
qui a été la plus choyée parmi les régions
périphériques. J'en ai pris bonne note, M. le
Président.
M. Saint-Hilaire: Etes-vous jaloux?
M. Bédard (Chicoutimi): Non. J'en ai pris bonne note, M.
le Président...
M. Déom: C'est l'exception du Saguenay.
M. Bédard (Chicoutimi): ... afin que, lorsque nous aurons
des revendications dans la région, nous puissions avoir des points de
comparaison qui soient convaincants vis-à-vis du ministre. On l'a dit
tout à l'heure, je pense que c'est un précédent dans la
manière de légiférer qui est vraiment important, qui,
j'espère, restera unique et n'aura pas à se renouveler. Il est
clair que ceci occasionne des plaies nécessairement à une des
parties, en l'occurence Rimouski-Est. Je conçois que le ministre des
Affaires municipales saura employer la médecine des subventions
discrétionnaires pour essayer de panser ces plaies et, effectivement, M.
le Président, je crois que nous aurons l'occasion de faire...
M. Saint-Hilaire: ...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, si j'avais quelque chose
à lui reprocher, j'en aurais beaucoup, remarquez, c'est normal, dans un
certain sens, ce serait de regretter le retard qu'apporte le ministre à
discuter une fois pour toutes, d'une façon globale, la refonte des lois
municipales. Je me rappelle que, lors de la discussion du projet de loi
concernant la ville de Hull, le ministre des Affaires municipales avait
déclaré péremptoirement que cette commission aurait
à siéger avant Noël, au cours de cette deuxième
partie de la session.
Nous nous acheminons vers la fin de la session et nous nous rendons
compte, au niveau de l'Opposition qui, de plus en plus, il est aléatoire
de penser que cette commission va siéger alors qu'elle est de toute
première importance. Il est primordial, ayant consacré des
sommes, ayant retenu les services de spécialistes pour étudier
cette question nécessaire de la refonte des lois municipales, il est
essentiel que le gouvernement procède au plus vite et voie à ce
qu'une commission parlementaire soit convoquée pour en faire
l'étude d'une façon globale.
Nous verrons à faire les autres remarques lors de la discussion
du projet de loi en deuxième lecture, à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Brisson): Messieurs, je vous remercie. La
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fine de la séance à 17 h 54)
ANNEXE
DESCRIPTION OFFICIELLE des limites du territoire à annexer
à la ville de Chibougamau.
Un territoire situé dans les cantons de Lemoine, McKenzie,
Obalski et Roy, faisant actuellement partie de la municipalité de la
Baie James et d'un territoire non organisé du comté municipal de
Lac-Saint-Jean-Ouest, comprenant les lots ou parties de lots, les blocs ou
parties de blocs et leurs subdivisions présentes et futures ainsi que
les chemins, routes, emprises de chemin de fer, lacs, îles, cours d'eau,
ou parties d'iceux, le tout compris entre les deux périmètres
ci-après décrits, à savoir:
PERIMETRE EXTERIEUR:
Partant du coin nord-est du canton de Roy; de là, successivement,
les lignes et démarcations suivantes: la ligne est dudit canton de Roy;
partie de la ligne nord et la ligne est du canton de Lemoine; la ligne sud des
cantons de Lemoine et d'Obalski; la ligne ouest des cantons d'Obalski et de
McKenzie; enfin, la ligne nord des cantons de McKenzie et de Roy jusqu'au point
de départ.
PERIMETRE INTERIEUR:
Partant du coin nord-ouest du lot 19 du rang IV du cadastre du canton de
McKenzie; de là, successivement, les lignes et démarcations
suivantes: en référence audit cadastre, partie de la ligne nord
du rang IV dans la direction Est astronomique et son prolongement
jusqu'à un point situé à deux (2) milles à l'est de
la ligne centrale dudit canton; une ligne dans la direction Sud astronomique
jusqu'au prolongement de la ligne sud du rang IX du cadastre du canton
d'Obalski; ledit prolongement dans la direction Ouest astronomique jusqu'au
prolongement de la ligne est du lot 18 du rang IX dudit cadastre; ledit
prolongement et la ligne est du lot 18 dans les rangs IX et X du canton
d'Obalski; la ligne est des lots 18-A, 18-C et 18-B du rang I et 18 dans les
rangs II, III et IV du cadastre du canton de McKenzie jusqu'au point de
départ; lequel territoire compris entre les deux
périmètres ci-haut décrits à être
annexé à la ville de Chibougamau.