Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente des affaires municipales
Projets de loi nos 256 et 255
Séance du mardi 16 décembre 1975
(Dix heures cinquante-sept minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales étudiera, ce matin, trois
projets de loi, c'est-à-dire les numéros 256, 255 et 254. Pour la
séance d'aujourd'hui, il y a certains changements dans la composition de
la commission. M. Gratton (Gatineau) remplace M. Caron (Verdun), le ministre du
Revenu, M. Quenneville (Joliette-Montcalm) remplace M. Denis (Berthier), M.
Assad (Papineau) remplace M. Déziel (Saint-François), M. Lapointe
(Laurentides-Labelle) remplace M. Parent (Prévost).
J'aimerais suggérer que M. Chagnon, député de
Lévis, agisse comme rapporteur.
M. Gratton: Excellente suggestion, M. le Président.
Le Président (M. Picard): II a été convenu
de procéder dans l'ordre suivant pour l'étude de ces projets de
loi. Premièrement, le projet de loi modifiant la Loi de la
Communauté régionale de l'Outaouais; ensuite la Loi regroupant
certaines municipalités de la région de Québec et,
finalement, la Loi modifiant la Loi sur l'évaluation foncière.
Est-ce que tout le monde est d'accord sur cela?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je sais
qu'on commence par la commission régionale de l'Outaouais, étant
donné qu'il y a quand même des gens qui représentent cette
région ici, non seulement au niveau de la commission, mais à
l'intérieur d'une séance. Maintenant, concernant
l'évaluation foncière, je suis convaincu que le ministre a
dû recevoir un télégramme de la part de la Corporation
professionnelle des évaluateurs agréés du Québec
disant qu'ils voulaient se faire entendre sur un ou deux articles du projet de
loi de l'évaluation foncière.
M. Goldbloom: Je n'ai pas personnellement vu ce
télégramme. Il est peut-être arrivé entre-temps
à mon bureau. J'en prendrai connaissance et nous prendrons contact avec
la corporation. Nous avons eu des relations soutenues avec la corporation, pas
simplement autour de la loi et de son application, mais à d'autres
sujets aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur ce point, M. le
Président, c'est un télégramme, d'abord, en date du 12
décembre dont nous avons reçu copie.
Alors, le ministre vérifiera. Si je soulève la question,
c'est parce que si les évaluateurs de la corporation sont ici dans la
salle ou s'ils doivent se présenter, il y aurait lieu peut-être
d'entendre leurs représentations. Etant donné que le projet de
loi sur l'évaluation foncière est le dernier, cela peut finir
quand même assez tard ce soir. Il s'agira d'ajuster...
M. Goldbloom: M. le Président, je suis certainement
disposé à faire des ajustements dans l'ordre de nos travaux. Je
dois souligner que nous avons reçu des représentations ce matin
même de la part de l'Union des municipalités du Québec qui
nous envoie des suggestions par télégramme. Ce
télégramme n'est certainement pas encore arrivé. Et il y a
des représentants de l'Union des conseils de comtés du
Québec qui sont ici dans la salle et qui sont intéressés
à ce projet de loi.
Il faudra donc trouver l'équilibre entre la courtoisie que nous
voudrions offrir à ces personnes et le temps nécessaire pour
prendre connaissance du point de vue, par exemple, de l'Union des
municipalités que nous n'avons pas encore reçu.
Nous devrions peut-être commencer par le projet de loi touchant la
Communauté régionale de l'Outaouais. Quand nous aurons
terminé l'étude de ce projet de loi, nous pourrons revoir notre
ordre de procédures.
M. Bédard (Chicoutimi): Ceci me conviendrait, M. le
Président, ainsi, je pense qu'à tous les membres de la
commission. Etant donné que les gens se sont déplacés, il
y aurait peut-être lieu de passer l'évaluation foncière
tout de suite après ce projet de loi sur la Communauté
régionale de l'Outaouais.
Le Président (M. Picard): Vous me permettrez de mentionner
que nous allons siéger jusqu'à treize heures, après quoi
je me verrai forcer d'ajourner sine die et d'attendre un ordre de la Chambre
pour siéger de nouveau. Cela voudra dire probablement vers 16 heures,
immédiatement après la période des questions à
l'Assemblée nationale.
Le projet de loi no 256, Loi modifiant la Loi de la Communauté
régionale de l'Outaouais, article 1. L'honorable ministre.
Projet de loi no 256
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'on n'a pas
besoin de faire une longue entrée en matière. Je voudrais
informer les membres de la commission que nous avons trouvé trois
petites choses dans le projet de loi qui devraient être modifiées
un peu et je pense que pour la bonne intelligence du projet de loi et aussi
pour rendre le travail des membres plus facile, je pourrai immédiatement
demander que l'on distribue ces trois feuilles et nous pourrons en tenir compte
en cours de route.
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère que le ministre
n'a pas trop de papillons à nous soumettre, comme c'est l'habitude dans
certains projets de loi.
Le Président (M. Picard): II faut les accepter. C'est une
commission exprès pour cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que, lorsqu'il y a une
avalanche de papillons, M. le Président, vous comprendrez qu'en
étant saisis à la dernière minute, l'Opposition n'a pas
les moyens de les étudier.
Le Président (M. Picard): On ne peut pas les refuser.
C'est la fonction principale de la commission.
M. Bédard (Chicoutimi): La fonction principale, M. le
Président, ce n'est pas de présenter des papillons. Arrêtez
donc!
M. Quenneville: II faudrait quand même nous prouver que vos
papillons sont plus drôles que les nôtres!
Le Président (M. Picard): En hiver, il n'y a jamais de
papillon!
M. Bédard (Chicoutimi): On verra en temps et lieu!
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous avez d'autres
commentaires généraux?
M. Goldbloom: M. le Président, le but principal de ce
projet de loi je l'ai expliqué en deuxième lecture
est de réduire les deux paliers administratifs de la CRO a un seul. On
trouvera, à la fin du projet de loi, l'article 29. Je me permets
d'attirer votre attention immédiatement sur cet article 29 qui se lit
comme suit: "Dans la Loi de la Communauté régionale de
l'Outaouais ainsi que dans tout règlement ou résolution
adopté en vertu de ladite loi, à moins que le contexte n'impose
un sens différent, les expressions "comité exécutif" et
"conseil" désignent le conseil. "
C'est essentiellement ce que l'on fait ici. On fusionne le comité
exécutif et le conseil en un seul organisme, une seule structure
administrative qu'on appelle le conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais peut-être une
question d'ordre général. Etant donné qu'il s'agit de
modifications de structure, j'imagine que ces modifications sont venues
à la suite de représentations de ceux qui ont à vivre la
structure comme telle et qui ont à en éprouver
l'efficacité ou la non-efficacité, selon les circonstances.
Est-ce que le ministre pourrait commenter un peu l'expérience qui a
été vécue par ceux qui sont dans la structure? Quelles
sont les raisons profondes qui motivent ces changements de structure?
M. Goldbloom: Avec plaisir, M. le Président.
Quand nous avons réduit le nombre de municipalités
à huit. Nous n'avons pas modifié sensiblement la structure, nous
avons conservé un conseil de 23 membres et un comité
exécutif.
Au comité exécutif, la représentation est
sectorielle, parce qu'il y a des secteurs définis dans la loi, il y a
des secteurs où il y a plusieurs municipalités, mais un seul
représentant, un seul siège. Je donne l'exemple du secteur qui
comprend l'actuelle ville de Buckingham et l'actuelle municipalité de
Val-des-Monts. Il y avait deux municipalités, il y a un seul
siège au comité exécutif. Par entente entre les deux
municipalités c'est le maire de Val-des-Monts qui siège; c'est
quand même une petite municipalité qui est appelée à
représenter ses propres intérêts et ceux de la ville de
Buckingham, qui est beaucoup plus importante. Si l'inverse était le cas,
si c'était le maire de Buckingham, le maire de la ville serait
appelé à représenter les intérêts de la
municipalité rurale à côté. Il n'aurait
peut-être pas toutes les connaissances de ce milieu qui lui permettraient
de rendre justice à tous les intéressés.
Tant et aussi longtemps qu'il y avait 32 municipalités il fallait
que les 32 soient représentées au conseil et qu'il y ait un
comité exécutif de nombre moindre; pour permettre
l'efficacité, il fallait des secteurs. Mais, maintenant qu'on a huit
municipalités, il semble plus logique de permettre à chaque maire
de siéger. Ensuite, il semblait nécessaire de donner une
représentation plus importante aux deux grands centres urbains Hull et
Gatineau. Cela, sauf le nombre dans chaque cas, a fait l'objet d'une entente
très claire entre les municipalités. Ce que nous faisons
et nous verrons cela immédiatement à l'article 1 nous
faisons disparaître les secteurs, nous faisons disparaître le
comité exécutif, les huit municipalités sont
représentées au conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que les modifications qui
nous sont présentées dans le projet de loi ont été
soumises à la CRO, au conseil? Est-ce que le conseil de la CRO est
d'accord sur ces modifications?
M. Goldbloom: Je dirais oui, M. le Président, sauf le
point que j'ai mentionné tout à l'heure. Je ne dirais pas qu'il y
a une entente parfaite sur le nombre de sièges à accorder
à la ville de Gatineau et sur le nombre de siège à
accorder à la ville de Hull. Sur tout autre point, je dirais que c'est
l'unanimité.
Je voudrais mentionner que ce n'est pas tellement que nous avons soumis
ce texte à la CRO, c'est l'inverse; c'est par des discussions
répétées avec les huit maires, avec le président de
la CRO, le président de la CTCRO et le président directeur
général de la SAO que je suis venu à la rédaction
de ce texte. C'est le fruit de ces discussions.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: ... je pense que, dans la modestie qui lui est
coutumière, le ministre des Affaires municipales omet de mentionner que
depuis un an il a lui-même rencontré un comité
spécial formé des huit maires de la communauté
régionale, à quelque sept ou huit reprises, et que c'est au cours
de ces réunions que les divers éléments du projet de loi
256 et d'autres projets à venir ont été
discutés.
Je pense qu'il serait de mise pour moi de féliciter le ministre
des Affaires municipales de l'intérêt soutenu qu'il porte à
la région de l'Outaouais, intérêt qui s'est traduit par sa
présence constante dans l'Outaouais. Je pense que si nos invités,
ce matin, dont le président de la CRO, pouvaient nous adresser la
parole, ils confirmeraient ce que je dis, que le ministre a été
d'une présence tout à fait remarquable.
M. Bédard (Montmorency): Toujours présent
d'ailleurs.
M. Goldbloom: Est-ce que cela veut dire que l'article 1 est
adopté, M. le Président?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le
représentant de l'Opposition officielle a des commentaires de
caractère général sur ce projet de loi?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, M. le Président, je
pense qu'on peut procéder...
Le Président (M. Picard): Article 1.
M. Bédard (Chicoutimi):... à l'étude article
par article, après les félicitations d'usage du
député de l'endroit.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté.
Article 2.
M. Goldbloom: Pour votre compréhension, M. le
Président, le paragraphe b) définit le comité
exécutif et le paragraphe e) définit les secteurs. Alors, on les
enlève.
Le Président (M. Picard): Article 2.
M. Goldbloom: L'article 2 porte sur l'article 5 de la loi qui se
lit comme suit: "Le territoire de la communauté est divisé en
cinq secteurs". On fait disparaître cela.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 3.
M. Goldbloom: L'article 6 de la Loi se lit présentement
comme suit: "Les pouvoirs de la communauté sont exercés par le
conseil, sauf quant aux matières qui sont déclarées
être du ressort du comité exécutif." On le modifie par
l'article 3 et on dit: "Les pouvoirs de la communauté sont
exercés par le conseil; ce dernier la représente et en administre
les affaires".
M. Bédard (Chicoutimi): A partir du moment où on
fait sauter le comité exécutif, c'est normal.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté.
Article 4.
M. Goldbloom: Toute la section 3 qui porte sur le comité
exécutif est abrogée.
M. Gratton: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 4 adopté. Article
5. Le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, à l'article 5, je
désirerais revenir sur une affirmation qu'a faite le ministre des
Affaires municipales au cours de son intervention en deuxième lecture,
la semaine dernière. On sait que l'article 5, en confirmant la
présence du maire de Lucerne au sein du conseil de la Communauté
régionale de l'Outaouais, se trouve en même temps à
trancher de façon définitive la question du fusionnement de
Lucerne avec Hull.
Le ministre l'a d'ailleurs indiqué clairement, vendredi dernier,
en affirmant qu'il n'est plus question de donner suite à la principale
recommandation du rapport Lalancette qui préconisait ce fusionnement.
Depuis trois ou quatre ans que le fusionnement municipal fait l'objet de vives
discussions dans la région de l'Outaouais, la population de la ville de
Lucerne a toujours très clairement indiqué son intention de ne
pas se fusionner avec la ville de Hull. D'ailleurs, la loi 98, que
l'Assemblée nationale a votée l'an dernier, à peu
près à ce temps-ci, confirmait qu'il devait y avoir, dans la
région de l'Outaouais, huit municipalités formées des 32
municipalités qui existaient avant la loi 98.
C'est donc dire que les urbanistes Lalancette, en recommandant le
fusionnement intégral de Lu-cerne avec Hull, se trouvaient par le fait
même à aller contre l'esprit de la loi 98 et, à mon avis,
outrepassaient leur mandat. Je pense que l'avis du ministre serait le
même puisqu'il a lui-même indiqué qu'il n'est pas question
de donner suite à cette principale recommandation du rapport
Lalancette.
M. le Président, j'espère que vous me permettrez
d'élaborer davantage ce matin, durant quelques minutes, sur les
nombreuses raisons qui m'ont incité à faire des
représentations auprès du ministre des Affaires municipales,
depuis la parution du rapport Lalancette-Greffard. Si je me suis opposé
au fusionnement intégral de Lucerne avec Hull, c'est d'abord et avant
tout parce qu'une telle décision aurait lié tous les engagements
que j'avais moi-même pris, que le ministre des Affaires municipales, le
premier ministre et le Parti libéral avaient pris à l'endroit de
la population de Lu-cerne, à l'effet de ne pas imposer un regroupement
contre la volonté des populations concernées. Et la
volonté de la population de Lucerne, M. le Président, a toujours
été très claire à ce sujet et, encore
dernièrement, une pétition signée par 11,000
résidants indiquait clairement leur intention de ne pas accepter un
fusionnement avec Hull.
Mais ce désir de respecter la volonté des citoyens de mon
comté n'a pas été la seule raison qui a motivé mes
interventions auprès du ministre. Depuis six semaines, j'ai
étudié très attentivement le rapport Lalancette et les
nombreuses autres
études qui ont été faites depuis 1972 sur la
question. J'en suis venu à la conclusion qu'à plusieurs points de
vue, le fusionnement de Lucerne et de Hull, en fait, créerait plus de
problèmes qu'il n'en règlerait.
Essentiellement, ce que nous recherchons dans l'Outaouais, c'est
d'assurer un développement rationnel du territoire qui reste à
développer, en ne perdant pas de vue, par contre, les
considérations particulières qui découlent de notre
proximité du siège du gouvernement central, c'est-à-dire
de notre situation à l'intérieur de ce que nous appelons la
région de la capitale nationale. Notre premier objectif est donc de
faire la meilleure utilisation possible du territoire, tout en
protégeant le caractère francophone de la région. J'en
suis venu à la conclusion, comme je l'ai dit, que le fusionnement de
Lucerne et de Hull irait à l'encontre de ces deux objectifs. Je
m'explique.
On sait que, depuis l'adoption de la loi 54, la Communauté
régionale de l'Outaouais possède maintenant tous les pouvoirs de
faire adopter un schéma d'aménagement régional et ce,
avant le 1er mai 1976. La loi est claire. Cette même loi stipule
également que, 18 mois après l'adoption du schéma
régional, les municipalités membres de la CRO devront, en
conformité avec le schéma régional, adopter un plan
directeur pour leur territoire respectif. C'est donc dire
qu'indépendamment de qui assure le développement du territoire
non développé et tout ce territoire non
développé est situé dans la présente ville de
Lu-cerne que ce soit Hull après un fusionnement ou Lucerne sans
fusionnement, l'utilisation du territoire sera essentiellement la même
puisqu'elle devra répondre aux critères du schéma
d'aménagement de la Communauté régionale de
l'Outaouais.
Certains prétendent que Hull pourrait entreprendre ce
développement plus rapidement à cause de ses moyens financiers
peut-être plus grands que ceux de Lucerne et aussi, surtout, à
cause des structures administratives qu'elle possède déjà
et que Lucerne n'a pas encore. Le fait demeure que le développement ne
peut pas être entrepris avant que les infrastructures, telles l'usine
d'épuration régionale et les routes d'accès, par exemple,
soient en place. Il ne relève ni de Hull ni de Lucerne de faire ces
infrastructures, mais bien de la Communauté régionale de
l'Outaouais et des gouvernements supérieurs. C'est donc dire qu'en
attendant d'avoir ces infrastructures ni Hull ni Lucerne ne peuvent
développer plus rapidement le territoire qui reste à
développer. Quant aux structures administratives, personnellement, je
n'exclus pas la possibilité qu'éventuellement la ville de Lucerne
puisse se les donner de façon à mieux utiliser,
c'est-à-dire à mieux urbaniser le territoire qui reste à
développer et, comme je l'ai dit, qui est principalement situé
dans la ville de Lucerne.
En somme, la seule question à laquelle nous n'avons pas encore de
réponse précise est celle des coûts qu'entraînera, du
moins à court terme, l'urbanisation plus poussée du secteur non
développé de Lucerne.
Je suppose et j'ai adressé certaines questions au ministre
tantôt que c'est en grande partie en fonction de ces coûts
que le ministre des Affaires municipales tranchera prochainement la seule
question qui reste à trancher, selon les modalités de la loi 98,
soit: Quelle sera la nouvelle limite entre la ville de Lucerne et la ville de
Hull, d'une part, et entre la ville de Hull et la municipalité de
Hull-Ouest, d'autre part?
Mais à mon avis, si la population de Lucerne est prête
à assumer ces coûts, elle devrait pouvoir garder la majeure partie
de son territoire actuel. Sinon, il faudra envisager d'en céder une
bonne partie à la ville de Hull, en supposant, bien entendu, que
celle-ci sera prête à en assurer le développement. J'ai
confiance qu'à la lumière des expertises présentement en
cours sur le sujet il sera possible au ministre de fixer cette nouvelle limite
avant trop longtemps. Je pense qu'il a indiqué qu'il entendait le faire
dans les deux ou trois prochains mois.
Le deuxième aspect de la question est celui dont la plupart des
gens évitent de parler publiquement, c'est le caractère
français, la question linguistique que nous voulons conserver dans la
région de l'Outaouais québécois. Certains ont
prétendu et le Parti québécois de Hull le
prétend encore d'ailleurs que cet objectif serait mieux servi en
fusionnant la ville de Lucerne avec Hull. Ils soutiennent que, la proportion
des citoyens anglophones étant d'environ 50% dans Lucerne, où la
population totale est d'environ 25,000, et de 7% ou 8% dans Hull, où il
y a une population de 65,000, le regroupement des deux ensembles pourrait
assurer la vitalité du caractère francophone de la région
à l'ouest de la rivière Gatineau, puisque la population
anglophone de la ville regroupée ne serait que de 17,000 sur quelque
90,000, c'est-à-dire à peine 19%. Je suis d'accord sur ces
chiffres et qu'à court terme cela serait peut-être souhaitable,
mais il ne faut pas oublier qu'à plus long terme la situation est
appelée à changer de façon remarquable.
Si l'on consulte les prévisions des divers organismes de
planification qui ont oeuvré dans la région et Dieu sait
qu'il y en a eu plusieurs incluant l'OPDQ, la Communauté
régionale, la Commission de la capitale nationale, combien de firmes
d'urbanistes-conseils dont celle de MM. Lalancette & Greffard, tout
dernièrement, on se doit de conclure que d'ici dix ou quinze ans la
population à l'ouest de la rivière Gatineau sera d'environ
200,000 habitants. Mais le fait le plus important c'est qu'on constate
également que plus des 2/3 de ceux qui viendront s'établir dans
la région seront des anglophones, c'est-à-dire près de
74,000 des nouveaux résidents. C'est donc dire que, dans dix ou quinze
ans, nous retrouverons sur le territoire quelque 91,000 anglophones sur une
population totale de 200,000; cela, M. le Président, équivaut
à plus de 45%. Donc, comment peut-on assurer, et comment sera-t-il
possible de préserver le caractère français d'une ville,
en supposant qu'on ferait le fusionnement, dont la population anglophone serait
de 45%?
La réponse, la ville de Hull elle-même l'a donnée
dans son document, son livre vert sur la question du fusionnement qui a
été rendu public en 1973, en énumérant, dans les
désavantages de l'option deux villes, qui est celle dont on parle
aujourd'hui, "la possibilité à long terme que Hull perde en
partie son caractère français". On doit se rendre à
l'évidence que la ville de Hull en tant que capitale régionale
et cela est confirmé aussi par la loi 98 si elle perd son
caractère français, toute la région en souffrirait.
Essentiellement, la ville de Hull ne pourra jamais être plus
française qu'elle l'est présentement dans son territoire
actuel.
M. le Président, c'est pour toutes ces raisons que, depuis trois
ans que je représente le comté de Gatineau à
l'Assemblée nationale, je me suis opposé au fusionnement
forcé des villes de Lu-cerne et de Hull.
Certains adversaires m'ont accusé d'agir exclusivement en
fonction des intérêts particuliers de certains groupes de la ville
de Lucerne et, je le mets entre parenthèses (le député
représentant les anglophones).
Je n'hésite pas à affirmer que j'ai toujours tenté
de protéger les intérêts des citoyens qui m'élisent
car, à mon avis, c'est là mon rôle de député.
En m'opposant à la fusion de Lucerne et Hull, j'ai la conviction d'avoir
agi aussi en fonction des meilleurs intérêts de toute la
région de l'Outaouais. C'est pourquoi je désire, encore une fois
vous allez penser que je n'arrête pas de féliciter le
ministre des Affaires municipales en l'occurrence répéter
les félicitations que je lui adressais tantôt d'avoir pris une
décision aussi sage et aussi judicieuse de ne pas entériner la
recommandation du rapport Lalancette à l'effet de fusionner Aylmer,
c'est-à-dire la ville de Lucerne, qui s'appellera bientôt Aylmer,
à celle de Hull.
Là-dessus, M. le Président, j'aimerais, comme je l'ai dit
tantôt, poser une question, peut-être plus d'une question au
ministre. A l'article 5, on le voit bien, il y a une représentation
prévue au conseil concernant le maire de chacune des huit
municipalités. Le point qui attire mon attention est la
représentation des deux villes à plus grande population, soit
Hull et Gatineau. J'aimerais demander au ministre sur quels critères on
s'est appuyé pour en conclure que la ville de Hull devrait avoir quatre
représentants, c'est-à-dire le maire plus trois conseillers alors
que la ville de Gatineau, qui, à mon sens, a une participation sinon
égale du moins très près de celle de Hull et qui
également au point de vue de la population s'y compare assez
favorablement, n'a que deux conseillers en plus du maire, c'est-à-dire
pourquoi il y a un écart d'un membre du conseil.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a deux raisons.
D'abord, il me semblait nécessaire de donner une représentation
plus importante aux deux grandes villes parce qu'il y a là une
concentration de population qui représente les trois quarts de la
population totale de l'agglomération, et on leur donne la moitié
de la représentation. Au niveau du conseil, cela ne me semble pas
exagéré.
Pour distinguer entre Hull et Gatineau, il y avait deux thèses
possibles: le même nombre de sièges pour chacune des deux villes
ou un représentant de plus pour Hull. La première chose qui
était invoquée, de nature plutôt générale,
c'est que la ville de Hull est appelée à jouer le rôle de
capitale, mais je pense que la deuxième raison est plus
éloquente: c'est que la part du budget de la CRO et la part du budget de
la CTCRO supportées par la ville de Hull est dans les deux cas plus
importante que la part supportée par la ville de Gatineau. Selon les
chiffres que l'on me fournit, dans le cas de la CRO, Hull paie 40% et Gatineau
33%: Dans le cas de la CTCRO, Hull paie 54% et Gatineau 30%.
En donnant un représentant de plus à Hull, on lui donne
29% des sièges au conseil, 21% à Gatineau et cela par comparaison
aux chiffres que je viens de donner, 40% contre 33% dans le cas de la CRO, 54%
contre 30% dans le cas de la CTCRO.
Le Président (M. Picard): Le député de
Papineau, sur l'article 5.
M. Assad: Oui. Pour enchaîner, M. le Président, les
propos tenus par le député de Gatineau, il n'y a pas de doute que
Hull se trouve le centre, géographiquement parlant, près de la
capitale, qu'elle jouit de nombreux avantages mais évidemment, il y a
des désavantages.
Dans le moment, comme tous les environs, nous sommes en pleine
croissance. Nous subissons aussi les difficultés qui suivent la
croissance. Quand je vois le développement dans l'Outaouais des cinq
dernières années, c'est évident qu'il y a beaucoup de
travail dans le sens qu'il y a beaucoup de planification à faire.
Dans l'article 5 si je veux être assez bref les
chiffres que j'ai pu obtenir indiquent que, dans le budget de la CRO, c'est
vrai que Hull paie environ 42%, dans le moment, du budget de la CRO. Mais la
municipalité de Gatineau, je crois, avec les ajustements qui vont
suivre, va être très près, c'est-à-dire que la
différence de l'évaluation de la ville de Hull à comparer
à la ville de Gatineau, va être seulement de 2%,
c'est-à-dire Hull avec 40% et la nouvelle ville de Gatineau avec 38%.
Donc, l'écart, comme vous le voyez je trouve, si vous me le
permettez ne justifie pas le fait que la ville de Hull puisse avoir un
représentant de plus.
Je trouve qu'il est important de maintenir l'esprit de
coopération entre les municipalités. Après la CRO est un
regroupement des municipalités qui avaient confiance en l'avenir de la
région. Pour établir toute la planification que nous allons
entreprendre et qui est déjà commencée, il est important
qu'il y ait un esprit de coopération entre elles.
Je suis d'accord sur le budget de la CTCRO dans le sens que la ville de
Hull paie une grosse part, c'est-à-dire 53%. Je ne veux pas dire qu'elle
reçoit plus de services que les autres municipalités. Ce ne
serait pas le cas. Je crois que c'est assez équitable. Mais dans la
question de la CTCRO, toutes les municipalités qui voulaient
bénéficier des services, auparavant, faisaient une demande
à
la CTCRO et, évidemment, quand la ville demandait des services
plus grands, il fallait qu'elle paie une part plus grande.
Sur la question de représentation, la CRO touche surtout le
budget de la CRO comme telle. Si les chiffres sont exacts, c'est-à-dire
si l'écart est seulement de 2% entre la ville de Hull et la nouvelle
ville de Gatineau, je me demande si ce ne serait pas le temps et l'endroit pour
faire un changement sur cette question de représentation.
Si vous me permettez, les édifices qui ont été
implantés par le gouvernement fédéral dans la ville de
Hull ne sont pas portés au rôle d'évaluation, si je me
rappelle bien. Donc, le fédéral ne paie pas de taxes
foncières comme telles, mais une subvention est accordée à
la municipalité et cela n'apparaît pas au rôle.
Donc, on pourrait dire que les autres municipalités de la
région ne bénéficient pas de cette subvention qui est
payée pour tenir lieu de taxes.
Si vous me le permettez, M. le ministre, j'aimerais avoir vos
commentaires sur la possibilité remarquez bien que, si les
chiffres sont exacts, l'écart est très minime qu'on prenne
en considération cette représentation, dans le sens que la ville
de Gatineau soit représentée avec le même nombre à
l'exécutif de la CRO.
M. Godlbloom: M. le Président, je pense que nous devons
regarder la CRO comme un organisme dynamique non seulement quant à
l'esprit qui anime ses dirigeants, mais aussi quant à ses
structures.
Je pense que c'est l'honorable député de Gatineau qui a
mentionné tout à l'heure qu'il y aura lieu, quand le travail du
comité sera terminé ce sera bientôt
d'apporter d'autres modifications à la loi. Entre-temps, nous aurons
pris une décision sur les limites territoriales, qui pourrait avoir une
influence sur l'évolution de la ville de Hull par rapport à la
ville de Gatineau.
Les chiffres que j'ai cités, qui m'ont été fournis,
sont des chiffres de 1975. Quand nous aurons les chiffres pour 1976, quand nous
verrons, avec l'entrée en vigueur des budgets pour 1976 et
l'évolution des dépenses, quelle sera la proportion de la
contribution des deux villes, à ce moment-là, nous pourrons
revoir cet article. J'ai certainement l'esprit ouvert. Je pense c'est
une opinion personnelle que j'exprime que les données que nous
possédons présentement, me semblent justifier l'écart d'un
siège en faveur de la ville de Hull, mais je ne voudrais pas exclure la
possibilité qu'une situation différente ne nous amène
à modifier cela lorsque nous examinerons de nouveau cette loi et que
nous aurons des raisons d'apporter d'autres modifications.
Pour l'instant, je pense que je voudrais m'en tenir à ce qui est
proposé ici.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, le
député de Papineau a fait état de certaines
considérations qui l'amèneraient à réclamer un
nombre égal de représentants à celui de la ville de Hull.
Maintenant, je voudrais lui demander si, dans les faits, la ville de Hull ne
bénéficie pas d'un certain leadership, ne représente pas
un certain pôle régional, peut-être plus déterminant,
plus caractérisé que la ville de Gatineau. Si c'est le cas,
est-ce que ce n'est pas une considération dont on pourrait tenir compte,
quitte à voir comment les choses vont évoluer?
M. Assad: En d'autres mots, c'est plutôt la qualité
que la quantité.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne mets pas en doute la
qualité de la population de Gatineau, comme celle de Hull d'ailleurs,
mais simplement dans les faits, est-ce que ce n'est pas la situation qui
existe?
M. Assad: Hull est vraiment le noyau, si vous voulez, dans un
sens, oui, géographiquement.
M. Bédard (Chicoutimi): De la même façon que
la ville de Montréal l'est au niveau de la Communauté urbaine et
la ville de Québec, au niveau de la CUQ.
Le Président (M. Picard): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: Je suis complètement d'accord avec l'honorable
député de Chicoutimi à ce sujet-là.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une question que je
pose.
M. Gratton: Oui, mais en posant sa question, je pense qu'il nous
donne la réponse que lui entend donner à la question.
On parle souvent du rôle de la capitale régionale de la
ville de Hull. C'est d'ailleurs un des arguments qu'on invoquait dans la
question du fusionnement de Lucerne avec Hull. On disait: Hull étant la
capitale régionale, elle doit avoir une possibilité de territoire
à développer pour qu'enfin elle demeure la capitale non seulement
au point de vue des services, mais également en population.
Forcément, ma conception de ce qu'une capitale régionale
représente n'est pas nécessairement que ce soit la ville dans une
région qui a la population la plus dense. C'est bien plus le centre de
services, tant sur le plan des équipements culturels que sur le plan
commercial, le plan institutionnel.
Cela, Hull l'est déjà et le demeurera toujours. Mais,
quand on fait allusion à la Communauté urbaine de
Montréal, une des inquiétudes de voir Hull prendre trop
d'importance au sein de la CRO, c'est justement de lui donner le rôle que
Montréal exerce au sein de la CUM. On sait jusqu'à quel point
cela dégénère éventuellement en un esprit
non-régional, si vous voulez, au niveau des banlieues. C'est, à
mon avis, ce qu'on voudrait éviter, ce qu'on devra éviter.
Je suis content d'entendre le ministre dire qu'il a l'esprit ouvert sur
le sujet, que, dans une refonte...
M. Bédard (Chicoutimi): ... des amendements...
M. Gratton: ... ou dans des amendements éventuels à
apporter, il faudra se poser la question: Est-ce qu'il n'y a pas un risque de
donner une trop grande importance à la ville de Hull et, par le fait
même, au secteur urbain de la communauté régionale? Parce
que là, l'article 5 propose quatorze membres du conseil; effectivement,
s'il y en a quatre de Hull et trois de Gatineau, cela fait la moitié,
mais il y a déjà le secteur de Lucerne qui, lui aussi, n'est
peut-être pas tellement urbanisé présentement mais
on l'a dit tantôt dans le schéma d'aménagement de la
communauté régionale, il va sans dire que cela va devoir
s'urbaniser. A ce moment-là, on aura, à toutes fins pratiques,
selon la formule de l'article 5 actuel, un contrôle du secteur urbain.
Cela pourrait nous amener à une situation où le secteur rural,
c'est-à-dire les quatre autres municipalités, pourrait se sentir
subjugué par la présence des trois grandes villes et,
éventuellement, perdre cet esprit régional que le ministre
faisait remarquer dans son discours de deuxième lecture qui est
très vivant et très encourageant dans la région de
l'Outaouais.
C'est pourquoi j'aurais préféré, personnellement,
que la représentation soit égale entre Hull et Gatineau pour le
moment. Je n'irais pas jusqu'à 4-4 pour chacun; j'irais plutôt
dans le sens inverse, c'est-à-dire 3-3. Si Hull mérite ou,
disons, a quatre conseillers ou quatre membres du conseil, on peut se demander
pourquoi Lucerne, par exemple, qui est sa voisine et dont la population est de
plus d'un tiers de celle de Hull, n'en a qu'un seul. Je ne ferai pas de
débat là-dessus mais ce sera sûrement une question qu'on
devra se poser à plus ou moins courte échéance parce qu'on
risque effectivement de noyauter ce conseil avec des représentants du
secteur urbain, ce qui pourrait nous causer des problèmes au niveau
rural.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Sur la même question?
M. Goldbloom: Je voulais simplement dire que c'est effectivement
une chose à surveiller de près. Je pense que l'évolution
de la CRO et de ses municipalités membres, au cours des deux ou trois
prochaines années, pourra nous donner des indications non seulement en
termes numériques mais aussi en termes des relations qui vont se
développer et qui sont en train de se développer d'une
façon extrêmement encourageante. Je pense qu'on doit des
félicitations aux membres actuels de la CRO pour l'esprit de
collaboration et de bonne entente qui se développe. Je pense que nous
devons respecter cela et apprendre des événements, des relations
des prochains mois comment établir un juste équilibre.
Je dois dire que l'esprit a été extrêmement positif
en ce qui concerne la représentativité et les maires n'ont pas
insisté sur une représentation absolument proportionnelle
à la population et ainsi de suite. Si on faisait cela, on aurait, en
faisant la comparaison entre Hull et Val-des-Monts, par exemple, un nombre
très grand de représen- tants de Hull contre un seul
représentant de Val-des-Monts.
Le député de Gatineau a mentionné la
Communauté urbaine de Montréal. Là, il y a un
phénomène intéressant qui se produit et je me permets de
faire l'analogie sans m'engager quant à une décision que nous
pourrons prendre éventuellement à l'égard de la CUM. Mais
justement un des problèmes fondamentaux de la CUM, c'est le fait que
Montréal, ayant 62% de la population, domine automatiquement. La
structure du conseil donne un siège à chaque membre du conseil
municipal de la ville de Montréal. Si nous prenons le critère de
la population, il n'y a pas d'issue possible. On est pris dans une situation
où Montréal va dominer pour encore des années et des
années.
Pourtant les autres municipalités de l'île de
Montréal prétendent et je n'en ai pas encore la
vérification qu'elles paieront, en 1976, à peu près
50% du budget de la CUM et des organismes connexes et, pour cette raison,
réclament une représentation à peu près
égale à celle de Montréal, ce qui modifierait
considérablement l'équilibre des forces. Je pense que nous
devrons là aussi regarder de très près. Nous
débordons un peu le sujet, parce que nous parlons ici de la CRO, mais je
pense que l'analogie est importante.
Il faudra regarder cela de très près et suivre
révolution de cet organisme aussi, parce que si nous pouvons
développer sur l'île de Montréal, par un mécanisme
ou un autre, un meilleur esprit régional, nous allons en faire
bénéficier tous les citoyens de l'île de Montréal,
très clairement. C'est un peu avec cette arrière-pensée
que je me suis permis de mettre l'accent sur la contribution monétaire
plutôt que sur la population en déterminant la
répartition.
Le Président (M. Picard): Le député de
Papineau.
M. Assad: Brièvement, M. le ministre, pour terminer, je
suis, comme le député de Gatineau, heureux que vous gardiez
l'esprit ouvert à ce problème. Dans l'année 1976, avec
l'évolution qu'il va y avoir assurément, parce qu'il n'y a pas de
doute que, à l'est de la rivière Gatineau, on s'attend à
une croissance assez extraordinaire, je suis certain que vous serez d'accord
pour que, s'il y avait un changement au point de vue de l'évaluation, on
puisse s'asseoir assez rapidement pour peut-être faire les changements
qui s'imposeront.
M. Goldbloom: Nous aurons l'occasion de revenir à cette
loi, probablement, au cours de 1976. Il y a une réflexion qui me vient
à l'esprit. Si cette augmentation spectaculaire de la population a lieu,
nous aurons d'autres députés autour de la table un jour.
Le Président (M. Picard): Article 5. Le
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de
Gatineau a soulevé un point qui a été depuis longtemps
soulevé par le Parti québécois, dans la
région, à savoir les dangers qui se présentent
à moyen terme et à long terme concernant la préservation
du visage français de la région de l'Outaouais. Même si, en
référence à l'exemple qu'il a donné concernant
Lucerne, à moyen terme, il y a certaines divergences avec la
manière de voir du Parti québécois, je crois qu'à
moyen terme et à long terme, en fait, les deux positions se rejoignent
dans le sens que le député de Gatineau, comme l'a fait à
maintes reprises le Parti québécois de la région, a quand
même allumé la bougie d'alarme, si je peux m'exprimer ainsi sur
les dangers qui se présentent concernant la préservation du
caractère français. J'étais porté à lui
demander si la politique de "souveraineté culturelle" du premier
ministre, d'après-lui, est de nature à régler cette
situation.
M. Gratton: M. le Président, s'il m'était permis de
répondre à la question du député de
Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi): Souveraineté culturelle
entre guillemets.
M. Gratton: ... je répondrais que ni la
souveraineté culturelle, ni l'indépendance du Québec vont
changer quoi que ce soit au problème linguistique, si problème il
y a dans la région de l'Outaouais. Le fait demeure qu'il y a des
frontières provinciales ou nationales et, comme le voudrait le Parti
québécois en cas d'indépendance, je ne pense pas qu'on
limite l'immigration, si vous voulez l'appeler ainsi, sur la base de la langue
parlée.
Le fait demeure que la région de l'Outaouais est le siège
du gouvernement fédéral. C'est un gros appareil qui consomme
énormément et qui, à l'autre bout, pond
énormément également. Il faut apprendre à vivre
dans cette situation et ce n'est ni l'indépendance ni la
souveraineté culturelle, entre guillemets ou autrement, qui vont changer
quoi que ce soit. Les anglophones, c'est-à-dire les nouveaux arrivants,
les personnes qui vont venir s'installer dans l'Outaouais
québécois vont être à deux tiers anglophones, parce
que le gouvernement fédéral a beaucoup plus des deux tiers de ses
fonctionnaires qui sont anglophones.
Ces gens-là, maintenant qu'on a des édifices
fédéraux construits de notre côté et Dieu
sait que cela faisait 100 ans qu'on les réclamait, nous ne nous
plaignons pas qu'ils s'installent chez nous les gens qui viennent y
travailler sont, à un peu plus des deux tiers, anglophones. Ces gens
veulent se rapprocher de leur lieu de travail et, donc, veulent s'installer du
côté québécois de la région. Quoi qu'on en
pense, quoi qu'on en dise, quoi qu'on y fasse, c'est une vérité,
c'est un fait, cela va se produire. Alors il s'agit de prendre les moyens
nécessaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce danger est d'autant plus
imminent, est d'autant plus pressant qu'il y a une politique
fédérale d'implantation massive des fonctionnaires
fédéraux...
M. Gratton: Absolument.
M. Bédard (Chicoutimi): ... qui sont aux deux tiers des
anglophones. Il y a une implantation massive dans le secteur de Hull, quand
même.
M. Gratton: II n'y a pas de doute que c'est ce qui crée le
problème, mais la solution n'est pas de dire au fédéral:
Continuez de construire vos édifices du côté de
l'Outaouais, laissez-nous dans nos taudis et on va continuer, nous, à
faire la navette entre Ottawa et Hull pour aller travailler. Le gouvernement du
Québec n'y peut rien, le gouvernement fédéral a son
siège à Ottawa. Il faut apprendre à vivre avec cela. Aussi
bien en tirer le meilleur profit possible. C'est strictement...
M. Bédard (Chicoutimi): II faut apprendre à vivre
avec cela, pour le moment. Sans aller plus loin dans la discussion, il faut
apprendre à vivre avec cela pour le moment.
M. Gratton: Je suis très satisfait de constater que le
député de Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la situation qu'on
déplore.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la situation qu'on
déplore, cela fait une différence avec vous.
Le Président (M. Picard): Nous discutons
présentement, en 1975...
M. Gratton: De l'article 5.
Le Président (M. Picard): ... d'une possibilité
même hypothétique pour l'an 2000 et après. Si vous voulez,
on va revenir à 1975. Le député de Papineau.
M. Assad: Si vous me permettez, pour faire suite aux remarques et
aux questions posées par le député de Chicoutimi,
brièvement, je tiens à dire que j'ai été
élevé dans la région de l'Outaouais, comme le
député de Gatineau, et j'ai fréquenté, pour des
raisons que je ne veux pas détailler, une école francophone et
une université dans la ville d'Ottawa. Je puis vous dire que si, il y a
quinze ans, quelqu'un m'avait dit que le caractère français
était pour surgir dans la région au point qu'on connaît
aujourd'hui, je ne l'aurais jamais cru. Croyez-moi. Vous n'êtes pas de la
région.
M. Bédard (Chicoutimi): Pardon? Vous n'avez pas besoin de
me faire de dessin.
M. Assad: Non, non.
M. Bédard (Chicoutimi): De ce côté-là,
je dois vous apprendre que j'ai passé cinq ans...
M. Assad: Ah bon!
M. Bédard (Chicoutimi):... à Ottawa et dans la
région de Hull parce que j'ai fait mon cours uni-
versitaire là. Il est clair qu'au moment où je l'ai fait
il ne semblait pas se présenter de danger dans le sens de l'invasion
anglophone tel que c'est signalé à l'heure actuelle tant par le
député de la région que par le Parti
québécois de la région. Je vous le signale pour que vous
n'ayez pas à faire un long exposé pour me convaincre de la
situation de changement.
M. Assad: Non, il n'y a pas de long exposé. Excepté
que la différence est que peut-être les deux tiers qui arrivent
dans la région...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est en faisant des études
là que j'ai commencé à être
indépendantiste.
M. Gratton: Article 5, adopté, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): II s'agissait de voir les
quartiers pauvres d'Ottawa et les quartiers riches d'Ottawa pour
comprendre.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté.
Article 6.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, je n'aurais
qu'une question. Est-ce qu'on doit s'attendre, de la part du ministre, que le
rattachement ou la fusion de Lucerne et de Hull ne se fera pas tant que la
population ne sera pas d'accord?
M. Goldbloom: C'est exact.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sera différent, au
moins, de la situation de quelques autres fusions qu'on a eu à
analyser.
M. Goldbloom: L'article 6 reproduit ce qui paraît à
l'article 19 de la loi originale au sujet de la possibilité de destituer
le président. Puisque nous avions fait disparaître toute la
section, il faut reproduire l'article ici.
M. Gratton: Avant qu'on adopte l'article 6...
Le Président (M. Picard): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: ... à l'article 39 de la Loi de la
Communauté régionale de l'Outaouais on parle de la
représentation au sein du conseil.
On dit: "Au cas de refus ou d'incapacité d'agir du maire, le
conseil de la municipalité désigne comme
délégué un autre de ses membres, par résolution
dont copie devrait être transmise à la communauté avant
l'assemblée." Est-ce qu'on ne risque pas alors de faire en sorte que les
membres du conseil de la communauté régionale n'auraient pas le
même terme d'office au cours d'un mandat?
M. Goldbloom: Là, M. le Président, on parle
simplement du refus d'agir ou de l'incapacité d'agir. Nous ne croyons
pas, au ministère, dans notre analyse de ce projet de loi, qu'il soit
oppor- tun de priver chaque municipalité de la possibilité de
modifier sa représentation un moment donné.
M. Gratton: Non, mais ce que je veux dire c'est que dans
l'article 39 on parle du maire. Le conseil de la communauté se composait
d'ailleurs c'est l'article qui le dit d'un représentant
par municipalité, le maire y est d'office délégué.
Mais étant donné qu'à l'article 5, qu'on vient d'adopter,
on désigne également dans les cas de Hull et de Gatineau des
conseillers, pour eux, est-ce que l'article 39 s'appliquerait? Est-ce qu'on ne
risquerait pas que, dans le cas des maires qui sont au conseil, ils puissent
refuser de siéger et d'être remplacés alors que les
conseillers, eux qui sont nommés par leur conseil municipal respectif,
ne puissent pas refuser ou qui ne puissent pas être remplacés?
M. Goldbloom: Je pense que c'est dans l'alinéa suivant
qu'on trouve la solution. Le conseil de chaque ville est en mesure d'adopter
une résolution pour remplacer un représentant à n'importe
quel moment.
M. Gratton: Est-ce qu'on ne parle pas en ce cas strictement du
maire? C'est marqué, à côté, remplacement du
maire.
M. Goldbloom: Non, si l'on regarde la page 2 du projet de loi, le
dernier alinéa de l'article 5 on voit: "Les conseillers de la
cité de Hull et de la ville de Gatineau sont désignés par
résolution du conseil de la municipalité dont ils font partie."
Alors la résolution peut être adoptée à n'importe
quel moment...
M. Bédard (Chicoutimi): II peut y avoir changement lorsque
la majorité du conseil le désire.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a un point qui me
vient à l'esprit. Nous sommes en train d'adopter, si ce n'est pas
déjà fait, le projet de loi pour la cité de Hull qui
devient par cette loi la ville de Hull. Il y aurait peut-être lieu de
demander à nos légistes de bien vouloir vérifier si nous
ne devons pas dans ce projet de loi, qui, vraisemblablement, sera adopté
après l'autre, remplacer le mot "cité" par le mot "ville" pour
être conformes à la loi.
M. Gratton: Le projet de loi de la ville de Hull a
été adopté en troisième lecture.
Alors si le ministre est satisfait et qu'il n'y a pas de problème
de ce côté, moi...
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Des Voix:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Alors, article 5, adopté.
Il s'agirait, au sujet du dernier alinéa de cet article 5, d'attirer
l'attention des conseillers légistes sur la possibilité de
changer le mot "cité" pour le mot "ville", dans le cas de Hull.
M. Gratton: Au premier alinéa également.
Le Président (M. Picard): Cet amendement pourrait
être apporté avant la présentation en troisième
lecture.
M. Goldbloom: Si cela est jugé nécessaire, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 6.
M. Quenneville: Le premier paragraphe ici, M. le
Président, du même article. La cité de Hull.
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, à
l'article 6, on y lit ceci: "Le président du conseil peut être
destitué pour cause par le lieutenant-gouverneur en conseil." Est-ce que
le ministre pourrait donner des détails sur les causes que le
lieutenant-gouverneur pourrait prendre en considération?
Le Président (M. Picard): C'est la formule...
M. Goldbioom: C'est la formule habituelle, M. le
Président, je pense que c'est absolument hypothétique,
mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Là, ce n'est pas seulement
hypothétique, c'est dans la loi.
M. Goldbloom: C'est plutôt pour protéger la personne
qui occupe la fonction en disant: II faut qu'il y ait des causes valables, mais
il faut apprécier les causes si un problème se
présente.
M. Harvey (Charlesbourg): Comme exemple?
M. Bédard (Chicoutimi): La réponse du
ministre...
M. Goldbloom: Je pense que le député de Chicoutimi
a l'imagination aussi fertile que moi et peut trouver des causes possibles.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce qu'il arrive que le
gouvernement peut en inventer. Alors, parfois ce n'est pas mauvais d'être
au courant de ce que pourraient être les principales causes pouvant
amener la destitution. Il est évident qu'on en imagine facilement
quelques-unes.
M. Goldbloom: M. le Président, si le lieutenant-gouverneur
en conseil agit d'une façon répréhensible et pour des
raisons qu'il invoque mais qui sont, à toutes fins pratiques, farfelues
et qu'il destitue le président, celui-ci aurait des recours, n'est-ce
pas?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je n'en suis pas à la
situation légale, mais je me demandais si le ministre pouvait nous
expliciter...
M. Goldbloom: II est un peu délicat d'en parler quand
l'actuel président est dans la salle. Je ne voudrais pas lui imputer
quelque habitude que ce soit, mais si le président arrivait
régulièrement aux assemblées dans un état
d'ivresse, il me semble qu'il y aurait une cause qui justifierait sa
destitution.
Le Président (M. Picard): Excepté durant la
période des Fêtes.
M. Bédard (Chicoutimi): Même pas d'exception pour la
période des Fêtes.
M. Goldbloom: Même pas d'exception pour cela.
Le Président (M. Picard): Article 6, adopté? M.
Harvey (Charlesbourg): Adopté.
M. Goldbloom: L'article 7, M. le Président, statue que les
assemblées auront lieu une fois par mois au lieu d'une fois par trois
mois. Le deuxième alinéa est de concordance, dans un sens, mais
permet à un membre du conseil de proposer que le comité
exécutif fasse rapport au conseil sur toute matière de
compétence de ce dernier, donc ce n'est pas plus un alinéa utile.
Il faut qu'il saute.
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a quand même un droit
qu'on donnait à un membre du conseil de pouvoir apporter certaines
modifications à l'ordre du jour. Dois-je comprendre que le contenu de
cet alinéa se retrouve ailleurs?
M. Goldbloom: Dans une certaine mesure, nous trouverons que la
tenue d'assemblées spéciales est prévue. Des conditions un
peu différentes sont fournies pour permettre à des membres du
conseil de demander des assemblées spéciales; pour chaque
assemblée spéciale, il y a un ordre du jour et c'est de cela
qu'il faut parler lors de cette assemblée.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais ce n'est pas seulement des
assemblées spéciales. L'alinéa 2 de l'article 42 faisait
référence à un droit bien précis, à savoir:
"A une assemblée régulière du conseil, tout membre peut,
à la condition qu'il en ait avisé par écrit le
secrétaire de la communauté en temps utile pour que ce dernier
inscrive cette question à l'ordre du jour, proposer que le comité
exécutif fasse rapport au conseil sur toute matière de la
compétence de ce dernier; ce membre peut alors exposer les motifs
à l'appui de sa proposition et, si cette dernière est
secondée, tout autre membre du conseil a le même droit de parole
sur cette proposition;..."
Ce que je voudrais savoir c'est quand même un droit
très précis c'est pourquoi on l'enlève et si on le
retrouve ailleurs.
M. Goldbloom: Je constate qu'il y a là deux
éléments: la possibilité pour un membre, par avis
écrit, d'obtenir l'inscription d'un sujet à l'ordre du
jour; la deuxième partie n'a plus son utilité parce qu'il s'agit
de demander au comité exécutif de faire rapport.
Je vais simplement vérifier avec les conseillers juridiques si le
premier pouvoir est prévu quelque part.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
de laisser peut-être le droit qui est reconnu dans la première
partie de cet article?
M. Goldbloom: M. le Président, je vois que le tout a
rapport au comité exécutif. Si on lit tranquillement le
deuxième alinéa: "A une assemblée régulière
du conseil, tout membre peut, à la condition qu'il en ait avisé
par écrit le secrétaire de la communauté en temps utile
pour que ce dernier inscrive cette question à l'ordre du jour", on
voit que "cette question", cela veut dire la question qui suit
immédiatement, à savoir proposer que le comité
exécutif fasse rapport. Ce n'est pas un pouvoir général de
faire inscrire des sujets à l'ordre du jour; c'est un pouvoir
très précis de demander par avis écrit que le
comité exécutif fasse rapport.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon, cela va.
Le Président (M. Picard): Article 7, adopté.
Article 8? Adopté. Article 9?
M. Goldbloom: M. le Président, vous remarquerez que, dans
la sixième ligne du premier alinéa où, actuellement, cinq
membres peuvent exiger la tenue d'une assemblée spéciale, nous
réduisons ce nombre à trois.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 9, adopté. Vous
avez un papillon maintenant, l'article 9 a).
M. Goldbloom: II a pour effet de faire une distinction, à
l'article 45 de la loi existante, entre la convocation d'une assemblée
régulière et la convocation d'une assemblée
spéciale. Je vous ferai remarquer, M. le Président, qu'il y a une
question technique là-dedans. Pour une assemblée spéciale,
l'avis de convocation tient lieu d'ordre du jour. Donc, quand on parle d'une
copie de l'ordre du jour, pour une assemblée spéciale, c'est
l'avis de convocation. Dans le cas d'une assemblée
régulière, c'est trois jours et nous proposons que, pour une
assemblée spéciale, ce soit 24 heures.
Le Président (M. Picard): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, quand on revient au texte de
l'article 45, on se rend compte que l'avis n'est pas nécessairement
expédié, mais doit être livré au moins trois jours
avant une assemblée régulière. Le président et
d'autres membres de la communauté régionale m'ont fait des
représentations à l'effet que ceci impose un fardeau quand
même assez lourd à la communauté régionale. En
effet, dans le cas de l'exécutif, on siégeait une fois par
semaine de façon très régulière et il y a tout lieu
de croire qu'avec l'abolition du comité exécutif et du conseil et
le remplacement par le conseil de quatorze membres dont on parle on va
effectivement continuer à se réunir au moins une fois par
semaine, avec des assemblées spéciales entre cela.
Quand on considère qu'on parle quand même d'un territoire
de 900 milles carrés, avec des endroits aussi éloignés que
Buckingham à l'est et que Pontiac à l'ouest et qu'on exige que
ces ordres du jour et ces convocations soient livrés trois jours
à l'avance, on impose une espèce de carcan au conseil pour
pouvoir convoquer ses assemblées de façon
régulière, selon la loi, et pour être efficace à ce
point de vue.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de considérer la
possibilité de ne pas exiger qu'ils soient livrés de main
à main. Cela pourrait être expédié par la poste ou,
possiblement, le conseil pourrait avoir le pouvoir de faire un règlement
par rapport aux convocations. Mais il me semble que l'article 45, tel que
rédigé et amendé par le papillon, impose un fardeau
très lourd.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut avoir des avantages
aussi, dans le sens que la personne qui doit se rendre à
l'assemblée régulière étant informée du
contenu...
M. Gratton: Mais, justement, si, dans le règlement, on
disait: l'assemblée du conseil a lieu à chaque semaine, le jeudi
matin, comme c'est le cas présentement, pourquoi s'imposer la
dépense d'envoyer quelqu'un, un policier ou un autre fonctionnaire de la
communauté régionale, qui parcourt je ne sais combien de
centaines de milles pour aller livrer l'ordre du jour, que ceux-là
peuvent avoir d'une autre façon beaucoup plus facilement.
C'était peut-être valable au moment où on parlait
d'une réunion tous les trois mois, mais là on impose
déjà un minimum de une chaque mois, et on sait que dans les faits
c'est une chaque semaine.
M. Bédard (Chicoutimi): Qu'est-ce qui peut empêcher
que, lors de la tenue d'une assemblée régulière, on puisse
remettre de main à main l'avis, tout de suite, concernant
l'assemblée qui doit suivre?
M. Gratton: Oui, mais l'ordre du jour n'est sûrement pas
dressé au moment de...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, l'ordre du jour pourrait ne
pas être dressé.
M. Gratton: J'aimerais savoir ce que le ministre en pense.
M. Goldbloom: M. le Président, je constate la
difficulté qui est posée et c'est un point qui n'avait pas
été soulevé dans les discussions que j'avais eues, au
moins à ma mémoire. Il me semble que nous devons faire une
distinction entre l'assemblée régulière et
l'assemblée spéciale. Dans le cas de l'assemblée
spéciale, surtout avec un minimum de seulement 24 heures d'avis, il
faudra prévoir la livraison de l'avis de convocation qui tient lieu
d'ordre du jour. Dans le cas d'une assemblée régulière,
pour ma part, au premier abord, je n'aurais pas d'objection à
l'expédition, par la poste, de l'avis de convocation et de l'ordre du
jour. Je me demande si le délai prévu est suffisant; si on
l'expédie seulement trois jours avant, on risque de ne pas faire livrer,
effectivement, les documents à temps pour l'assemblée.
M. Gratton: Est-ce que, à ce moment-là, la solution
ne pourrait pas être qu'on permette au conseil d'adopter un
règlement, quant à la convocation des assemblées
régulières?
M. Goldbloom: Si je comprends bien la suggestion de l'honorable
député de Gatineau, ce serait de prévoir un pouvoir de
réglementation qui permettrait à la communauté
elle-même de déterminer la façon de convoquer ses propres
assemblées régulières.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas que la suggestion
n'ait pas un côté positif, mais il me semble qu'on ne devrait pas
commencer à faire des règles particulières de convocation
d'assemblée, d'une région à l'autre, d'une
communauté à l'autre. J'ai l'impression qu'au bout de la ligne
cela va manquer d'unité. De toute façon, il est important que la
loi soit précise sur ces délais de convocation, parce qu'il peut
toujours y avoir des contestations. Cela se présente, parfois, assez
rapidement et on a avantage à ce qu'il y ait une législation qui
soit, je pense, uniforme, mais...
M. Goldbloom: Mais, est-ce que c'est effectivement uniforme?
Est-ce que nous avons d'autres organismes qui sont obligés
d'expédier par courrier, par personne...
M. Bédard (Chicoutimi): Une chose est certaine, ce sera
nécessaire d'en avoir une la plus uniforme possible. On verra cela,
peut-être quand on réussira à faire la refonte des lois
municipales.
M. Goldbloom: Oui, mais là voyez-vous, M. le
Président, dans le cas d'un conseil municipal, les réunions sont
fixes, c'est requis par la loi et c'est un peu différent. Nous ne
pouvons faire la comparaison avec la Loi des cités et villes.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Picard): L'honorable député
de Gatineau.
M. Gratton:... il me semble qu'au minimum on devrait pouvoir
permettre que les assemblées ré- gulières puissent
être convoquées par la poste, par un simple avis qui pourrait
être même à deux jours plutôt qu'à trois jours.
Il devrait y avoir une possibilité, pour le conseil, de siéger en
révoquant ou en renonçant à l'avis de convocation.
Prenons l'exemple où il pourrait y avoir une assemblée
spéciale, dûment convoquée dans une même semaine;
à ce moment-là, parce qu'il n'y aura pas eu un avis de l'ordre du
jour pour une assemblée régulière, qui pourrait avoir lieu
normalement le lendemain matin, il ne pourrait pas à cette
assemblée spéciale discuter de choses qui sont à l'ordre
du jour de l'assemblée régulière le lendemain.
Il me semble que c'est fendre les cheveux en quatre que d'exiger qu'on
continue cette pratique.
M. Bédard (Chicoutimi): On essaie de trouver la solution
la plus équitable possible. Il reste qu'il faut prendre l'article dans
son ensemble quand même; on vient de voter que les assemblées
régulières du conseil aient lieu au moins une fois par mois.
Alors, je comprends que dans certaines régions celles dont on
parle ces assemblées régulières ont lieu...
M. Gratton: ... à chaque semaine.
M. Bédard (Chicoutimi): ... à chaque semaine.
M. Godlbloom: M. le Président, je pense qu'il faut
être pratique et voir comment un organisme fonctionne. Quand il s'agit
d'assemblées régulières, pour tous les organismes que je
connais personnellement, ont reçoit l'ordre du jour par la poste, un
délai raisonnable avant la tenue de l'assemblée. Il n'y a pas
moyen de mettre dans la loi qu'il faut que l'ordre du jour soit effectivement
reçu un certain nombre de jours avant l'assemblée parce qu'une
fois qu'on met le document à la poste on n'a plus le contrôle des
résultats.
Mais je me demande si l'on ne doit pas augmenter d'au moins un jour le
délai pour l'expédition.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire diminuer le
délai, ce serait plutôt le contraire; au lieu de trois jours,
peut-être...
M. Goldbloom: Quatre jours.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, ce serait deux jours.
Une Voix: Ils vont siéger toutes les semaines.
M. Gratton: M. le Président, je n'en fais pas une motion
mais, dans le cas des assemblées régulières, ne
pourrait-on pas dire que la mise à la poste d'un avis sous pli
recommandé au moins deux jours francs avant l'assemblée
équivaut à signification de l'avis de convocation?
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que le ministre a
soulevé un point qui est assez important. A partir du moment où
c'est mis à la poste, on ne
sait jamais. Je crois qu'il y aurait plutôt avantage à
restreindre le délai de trois jours à deux jours mais garder
toujours le principe que l'avis doit être livré de manière
à ce qu'on ait la...
M. Goldbloom: Moi, je pensais en sens inverse, M. le
Président. C'est de permettre l'expédition par la poste mais de
donner un jour de plus d'intervalle pour assurer que ça arriverait.
M. Gratton: Je ne sais pas si je peux faire une suggestion, M. le
Président. Ne pourrait-on pas suspendre l'adoption de ce papillon de
façon à permettre au président de la CRO de
conférer avec les conseillers juridiques et possiblement d'en arriver
à une compilation quelconque?
M. Goldbloom: D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Consentement, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 9 a), suspendu. Article
10.
M. Goldbloom: C'est le choix d'un vice-président, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a une
rémunération d'accordée au vice-président et est-ce
qu'on peut savoir de quel ordre est cette rémunération?
M. Goldbloom: Actuellement, je ne sais pas, M. le
Président. Il faudra que je m'informe là-dessus. On aura le
renseignement dans deux minutes, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le
vice-président est à plein temps ou encore...
M. Goldbloom: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): ... plutôt occasionnel?
M. Goldbloom: Seul le président est à plein temps,
M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): On pourrait peut-être
adopter l'article 10.
M. Gratton: M. le Président, j'aurais une question. Si le
vice-président, dont la durée du mandat est de quatre ans, est un
conseiller plutôt qu'un maire, qu'est-ce que cela donne comme
résultat, cet article-là?
M. Goldbloom: Au premier alinéa, on voit que "s'il cesse
d'être membre du conseil avant l'expiration de ces quatre années,
son mandat se termine, etc." Pour fournir le renseignement, M. le
Président, demandé tout à l'heure par le
député de Chicoutimi, le vice-président reçoit
actuellement $1,500 de traitement additionnel.
Le Président (M. Picard): Article 10 adopté?
Adopté. Article 11?
M. Goldbloom: On fait disparaître une allusion au
comité exécutif et on laisse le droit du président
directeur général de la Société
d'aménagement de l'Outaouais d'assister aux séances, sans droit
de vote. Il peut y participer même.
Le Président (M. Picard): Article 11, adopté.
Article 12? Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais seulement une question
sur l'article 12. Je ne sais pas quelle est l'interprétation de ceci:
"Quand les voix sont également partagées, la décision est
considérée comme rendue dans la négative." Pourquoi
l'interpréter ainsi?
M. Goldbloom: La proposition est rejetée.
M. Bédard (Chicoutimi): Bien oui! Je sais bien, mais,
quand il n'y a pas de décision de prise, pourquoi l'interpréter,
prendre la peine de placer un article pour faire l'évaluation de la
façon dont doit être interprété un vote
égalitaire?
M. Harvey (Charlesbourg): Le vote prépondérant du
président ne peut pas s'appliquer?
M. Goldbloom: C'est, d'abord, pour éliminer la
possibilité d'un vote prépondérant et,
deuxièmement, c'est pour reproduire ce qu'il y a dans la Loi des
cités et villes pour rendre très clair ce qui serait
déjà clair, je pense.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est justement pour cela que je
ne comprends pas pourquoi on a senti le besoin de préciser qu'en cas
d'égalité des voix, c'est un vote dans la négative. Ce
n'est pas nécessairement cela, c'est que, tout simplement, il n'y a pas
de décision prise sur le sujet qui est apporté.
M. Goldbloom: Oui, mais il y aurait d'autres solutions
hypothétiques. On pourrait dire: S'il y a égalité des
voix, la motion reste sur la table et il y a reprise du vote à la
séance suivante ou quelque chose comme cela. C'est pour enlever toute
ambiguïté que c'est rédigé de cette façon.
M. Quenneville: Pour clarifier ce qui est clair.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, plutôt clarifier ce qui
est clair.
Le Président (M. Picard): Article 13?
M. Goldbloom: On n'oblige pas le président à voter.
Il peut voter ou ne pas voter. Les autres membres sont tenus de voter.
Le Président (M. Picard): Article 13, adopté.
Article 13 a), vous avez un papillon pour cela.
M. Goldbloom: C'est parce qu'en reproduisant des articles on se
trouvait à faire disparaître la
pension du président du conseil et je ne voudrais pas lui jouer
ce mauvais tour.
M. Gratton: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Picard): Article 13...
M. Bédard (Chicoutimi): Après combien de mandats y
a-t-il une pension assurée pour le président?
M. Goldbloom: La décision relève du
lieutenant-gouverneur en conseil, M. le Président, qui nomme le
président de la CRO, qui fixe son traitement et qui détermine sa
pension.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 13a), adopté.
Article 14.
M. Goldbloom: C'est une autre allusion au comité
exécutif.
Le Président (M. Picard): Article 14, adopté.
Article 15.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 15, adopté.
Article 16.
M. Goldbloom: II y a un papillon qui propose un texte un peu
différent.
Le Président (M. Picard): C'est un nouvel article 16.
M. Goldbloom: C'est-à-dire que sur le papillon on
reproduit ce qui est dans le texte imprimé, mais on ajoute le paragraphe
b), avec ses deux alinéas, pour permettre au conseil d'autoriser le
paiement des dépenses réellement encourues par un des membres
d'une commission pour le compte de cette commission, pourvu qu'elles aient
été préalablement autorisées par le conseil;
ensuite, le conseil peut, par résolution approuvée par le
ministre, fixer la rémunération des membres d'une commission qui
ne sont pas membres du conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va. M. Gratton: M. le
Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: ... je voudrais seulement soulever un point qui ne me
parait peut-être pas souhaitable. Dans le dernier alinéa, quand on
spécifie que le conseil peut, par résolution, approuver ou fixer
la rémunération des membres d'une commission qui ne sont pas
membres du conseil, on se trouve, par le fait même, à exclure
toute rémunération possible pour les maires et les sept
conseillers de Hull et de Gatineau qui sont au conseil.
Je me pose la question: Est-ce qu'on ne risque pas... Quand on parle de
la Communauté régionale de l'Outaouais, on ne parle pas de la
Communauté urbaine de Montréal. On parle de 900 milles
carrés, éparpillés un peu partout, avec les
problèmes d'accès qui se posent. Dans le cas, par exemple, de la
préparation et, surtout, de la consultation sur le schéma
d'aménagement régional, on sait qu'il y a une période de
temps prévue par la loi 54 a l'effet que la CRO, la commission du
schéma d'aménagement, en fait, devra aller dans les divers
endroits et consulter la population sur le schéma d'aménagement.
On va sûrement nommer des membres du conseil à cette commission;
en tout cas, on peut supposer qu'il va y en avoir. Automatiquement, on leur
dit, peut-être: "pour une quarantaine d'assemblées qu'ils devront
tenir sur 900 milles carrés, vous, on exclut la possibilité que
vous soyez rémunérés à titres de membres de la
commission parce que vous êtes déjà membres du conseil de
la CRO et recevez déjà $7,500. "
II me semble que si on doit rémunérer les membres d'une
commission, on devrait les rémunérer indépendamment du
fait qu'ils sont membres du conseil ou non, parce que le travail, comme membre
du conseil, est rémunéré à $7,500 par année.
C'est pour le travail fait à titre de membre du conseil; c'est
peut-être 50 ou 35 réunions au siège social de la
communauté régionale. Il me semble qu'il y a là un
non-sens. On s'expose justement à ce que tout membre du conseil dise:
Moi, je ne serai pas rémunéré, donc, je ne ferai pas
partie d'aucune commission; nommez plutôt quelqu'un qui n'est pas membre
du conseil mais qui est conseiller dans un conseil municipal. Ce n'est
peut-être pas conforme à l'esprit régional
éveillé dont on parlait tantôt, mais le fait demeure que
certaines personnes n'auront pas le temps et encore moins si on ne les
rémunère pas.
M. Goldbloom: Je me sens obligé d'être en
désaccord avec mon collègue de Gatineau.
M. Caron: La chicane qui recommence!
M. Goldbloom: Je pense qu'il y a un principe en jeu ici et qui se
retrouve dans un contexte analogue dans la Loi des cités et villes. Un
membre d'un conseil municipal qui siège à un comité ne
reçoit pas de rémunération additionnelle à cause de
ce fait de siéger. Je pense que si nous disons que celui qui est maire,
qui siège normalement, régulièrement, au conseil de la
communauté, reçoit un traitement additionnel pour remplir ce
rôle, s'il doit recevoir, en outre, une rémunération pour
les réunions de comité auxquelles il pourrait participer, je
pense que nous déclencherions une réaction en chaîne qui
pourrait nous mener loin et coûter cher aux contribuables.
Je pense que nous devrons nous en tenir à la
rémunération additionnelle. Je tiens à souligner qu'elle
est fixée par le lieutenant-gouverneur en conseil et qu'il faudra que le
lieutenant-gouverneur en conseil tienne compte du fardeau de travail
impliqué, y compris les séances de
comité si elles doivent s'ajouter aux séances du conseil
lui-même.
M. Gratton: Est-ce que je pourrais poser une question au
ministre?
M. Bédard (Chicoutimi):... des
rémunérations, il y a le danger que cela se passe tout à
huis clos, dans un groupe bien restreint, alors que je pense que cette
manière de voir, exprimée par le paragraphe b), permet au moins
une ouverture à des personnes-ressources du milieu.
M. Gratton: J'ai relu seulement après mon intervention le
premier alinéa au sous-article b), est-ce que je dois comprendre que les
membres du conseil qui sont membres d'une commission pourraient recevoir des
compensations pour les dépenses réellement encourues?
M. Goldbloom: Oui.
M. Gratton: Ah bon! A ce moment, M. le Président, mon
objection tombe, parce que j'avais compris qu'ils n'auraient pas de
remboursement de dépenses.
M. Goldbloom: Ils auraient ce remboursement.
M. Gratton: Alors, vous voyez, même là, on
n'était pas en désaccord, le ministre et moi.
Le Président (M. Picard): Le nouvel article 16 est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Cela m'aurait surpris, cela aurait
été la première fois que le ministre des Affaires
municipales était en désaccord avec quelqu'un.
Le Président (M. Picard): Article 17. M. Gratton:
Vous le connaissez mal.
Le Président (M. Picard): Article 17, adopté.
Article 18.
M. Goldbloom: II y a concordance.
Le Président (M. Picard): Article 18, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a concordance, nous sommes
d'accord.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 19.
M. Goldbloom: L'article 107 de la loi prévoit que la
communauté peut exercer certains pouvoirs. Ce ne sont pas des pouvoirs
qui sont donnés précisément, il faut que la
communauté adopte un règlement et que ce règlement soit
approuvé par le lieutenant-gouverneur en conseil. L'article a fait
l'objet de discussions au comité que je préside, et très
précisément, les maires ont voulu conserver au niveau strictement
municipal la responsabilité de la construction de logements à
loyer modique et les services policiers. Il a été
suggéré qu'au premier alinéa du paragraphe a), on parle de
loisirs à caractère intermunicipal plutôt que
régional.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je ne vois
pas pourquoi on enlève les paragraphes b) et d) qui
représentaient quand même un champ d'action sur lequel la
communauté pouvait prendre des décisions, exercer une certaine
juridiction pourvu qu'elle soit d'accord majoritairement. Je crois
sincèrement qu'on devrait laisser, lorsque la communauté en
exprime le désir d'une façon majoritaire, à la
communauté le pouvoir, par règlement, tel que le dit l'article:
La communauté peut, par règlement adopté à la
majorité des voix des membres du conseil, décréter que la
communauté aura compétence sur la construction de logements
à loyer modique ce qu'on lui enlève par l'amendement qu'on
vient de faire et sur l'intégration des services de police, si
son désir est dans ce sens.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que c'est le
désir clairement exprimé par les maires de faire sauter ces deux
alinéas.
Si je peux interpréter leur volonté je le ferai de la
façon suivante. Si, par exemple, avec la future composition du conseil,
les villes de Hull et Gatineau décidaient d'intégrer les forces
policières sur tout le territoire et si le président
décidait de ne pas voter, ce serait sept à six et
l'intégration des forces policières serait effectuée
contre le gré des six autres municipalités.
Je pense que c'est dans ce sens que les maires ont voulu faire
disparaître la possibilité, même pour la communauté
comme telle, par la majorité des voix des membres de son conseil,
d'effectuer quelque chose qui ne serait pas désiré par des
municipalités individuelles.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de la démocratie, si la
majorité est d'accord, de la même manière qu'ici
l'Opposition, a accepté même si on est contre certains projets de
loi du gouvernement; c'est quand même le jeu normal de la
démocratie. L'argument à l'effet que les maires actuels sont
d'avis qu'on devrait enlever ces pouvoirs à la communauté; ce
n'est pas un argument qui nous empêche de penser dans le sens des
représentations que nous devons faire. Il n'y a rien qui dit que les
maires qui, dans l'avenir, pourront remplacer ceux qui existent
présentement seraient d'accord avec une disposition qui est de nature
à enlever à la communauté des pouvoirs qu'elle avait
auparavant. Là-dessus le ministre des Affaires...
M. Goldbloom: ...qu'elle n'avait jamais exercés.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais qu'elle les ait
exercés ou pas, c'est vraiment sa décision de voir jusqu'à
quel point elle se doit de les exercer, mais ce qui est important c'est que ces
pouvoirs restent à la communauté. Encore une fois, M. le
Prési-
dent, je ne pense pas que l'argument à l'effet que les maires,
avec tout le respect que je leur dois, qui sont présentement en fonction
soient d'accord avec cette privation de pouvoir doit être un
élément déterminant. Le ministre des Affaires municipales,
comme représentant du gouvernement, doit penser non pas en fonction
seulement des représentants qui existent à l'heure actuelle, mais
en fonction de pouvoirs précis qui existent jusqu'à maintenant.
Il doit penser également en fonction de l'avenir, à moins qu'il
n'ait d'autres raisons spécifiques pour justifier un tel retrait de
pouvoirs à la communauté.
M. Goldbloom: C'est une question d'équilibre, M. le
Président. Quand il y a un organisme régional supramunicipal, il
y a des pouvoirs qu'on lui accorde, il y en a d'autres que l'on conserve aux
municipalités elles-mêmes. Si on n'en conserve pas de façon
définitive pour les municipalités, leur raison d'être est
d'autant diminuée et elles sentent à ces deux égards une
espèce d'épée de Damocles au-dessus de leur tête, en
vertu de l'existence de ces deux sous-paragraphes dans l'article 107 et elles
ont demandé qu'ils disparaissent.
Pour ma part, je vous dis carrément: Je ne serai pas
intéressé à proposer l'intégration des forces
policières dans l'Outaouais et je ne serai pas intéressé
à proposer que la responsabilité des municipalités
individuelles, en matière de construction de logements à loyers
modiques, soit transférée à la communauté
régionale. Pour cette raison, je trouve acceptable la modification de
cet article.
Je tiens à souligner que nous en avons parlé à
plusieurs reprises au comité. Nous avons examiné l'article 105
qui expose de façon définitive les pouvoirs de la
communauté et l'article 107 qui en ajoute comme possibles si la
communauté veut les exercer.
Les municipalités actuelles disent: Nous voulons redéfinir
la communauté. Nous la redéfinissons par une modification de
structures et nous voulons la redéfinir par rapport aux pouvoirs qui
pourraient éventuellement être exercés.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ce qui
cloche, encore une fois, dans le raisonnement du ministre, c'est qu'il en
arrive à cette conclusion seulement à l'analyse de la situation
actuelle, de la qualité de représentativité à
l'heure actuelle. Si la représentativité n'est pas au goût
du ministre, il s'agira de la changer, mais ce n'est pas parce que la
représentativité ne nous semble pas valable qu'on doit prendre
cela comme prétexte pour enlever l'exercice de certains droits. C'est
comme si on disait: La représentativité à
l'Assemblée nationale n'est pas suffisamment valable; on va enlever le
domaine de l'éducation et on va donner cela ailleurs.
Je tiens, M. le Président, à affirmer notre position
à l'effet que je ne vois pas d'argument sérieux pour enlever
à la communauté des droits qu'elle a à l'heure actuelle.
Peut-être les élus ne sont-ils pas d'accord de les exercer
actuellement, mais il n'y a rien qui nous dit que, dans l'avenir, d'autres qui
les remplaceront ne seront pas heureux d'avoir ces pouvoirs et n'auront pas le
désir de les exercer. Lorsqu'on parle de deux points comme
l'intégration des services de police et surtout la construction de
logements à loyer modique, je ne vois vraiment pas pourquoi on
enlèverait cela à la responsabilité de la
communauté.
Qu'il y ait quelques municipalités, à l'intérieur
de la représentativité, qui ne soient pas d'accord, pour des
motifs que je n'ai pas à leur imputer, je ne crois pas que cela doive
être suffisant pour un législateur qui doit, d'une part, analyser
la situation actuelle, photographier la situation, mais également penser
en fonction de l'avenir. Je ne crois pas que les motifs allégués
jusqu'à maintenant soient de nature à changer notre
manière de voir les choses.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne parlerai plus en
fonction de la pensée des municipalités; je parlerai en fonction
de ma propre pensée comme ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aimerais mieux.
M. Goldbloom: La responsabilité de faire certaines choses
est définie dans toute l'économie de nos lois comme étant
celle d'une municipalité. Si nous transférons ces pouvoirs
à un organisme régional, nous lui donnons le caractère
d'une municipalité.
Pour ma part, je ne voudrais pas donner à la Communauté
régionale de l'Outaouais le caractère d'une municipalité.
C'est un organisme qui a un rôle de nature régionale à
jouer. Je ne voudrais pas essayer de définir tout ce rôle en
quelques mots, mais je voudrais dire tout simplement que, pour moi, la
construction de HLM, c'est une responsabilité municipale. Je ne vois pas
la communauté régionale comme étant l'équivalent
d'une municipalité. Pour cette raison, je propose que nous enlevions le
sous-paragraphe en question.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on
n'argumentera pas plus longtemps, sauf que je considère que c'est quand
même un recul dans le sens d'un effort de régionalisation qui doit
se faire. Qu'on ne veuille pas ramener la communauté à la
dimension d'une municipalité, nous en convenons, mais le fait de laisser
des responsabilités, comme la construction de logements à loyer
modique et l'intégration des services de police suppose
nécessairement qu'il n'y a pas seulement une municipalité, mais
qu'il y en a plusieurs. L'intégration des services de police, il me
semble, au moins, devrait demeurer à l'intérieur d'un droit que
la communauté doit avoir. On ne peut pas parler d'intégration de
services de police à l'intérieur d'une municipalité; il y
en a un service de police.
L'intégration suppose nécessairement plusieurs
municipalités et un pouvoir qui doit être laissé au conseil
représentant ces différentes municipalités. La même
chose pour la construction de logements à loyer modique. Cela rejoint un
peu les questions d'aménagement du territoire et, dans
ce sens, cela rejoint également les questions de planification
à moyen et à long termes. Dans ce sens, cela doit rester,
à mon avis, entre les mains de la communauté.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a des services qu'il
faut régionaliser, le transport en commun étant un des meilleurs
exemples, parce que les réseaux, les circuits doivent traverser des
limites territoriales. Mais quand il s'agit de logement, il y a un
élément de planification, c'est clair. Cet élément
va se retrouver dans le schéma régional d'aménagement du
territoire; se retrouver également dans la programmation de la
Société d'habitation du Québec.
Quand il s'agit de la construction, cela est autre chose. Je ne vois
pas, pour ma part, l'avantage à donner à un organisme
régional la responsabilité de la construction elle-même.
Les autres éléments ne me semblent pas poser ce problème.
Je suis parfaitement d'accord sur la planification; c'est déjà
prévu dans le schéma.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste que, avec ce qu'on vote
présentement, ce qui nous est soumis par le ministre, si on parle de
l'intégration des services de police, cela veut dire qu'à un
moment donné, si la communauté ou l'ensemble des
municipalités sur le territoire en viennent à la conclusion qu'il
doit y avoir intégration des services de police, elles seront
obligées de faire comme la Communauté urbaine de Montréal,
de venir ici, à l'Assemblée nationale et de l'obtenir par loi
spéciale ou encore de se la faire imposer de façon
autoritaire.
M. Goldbloom: M. le Président, si...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que je veux dire au ministre,
je pense qu'il le réalise aussi, c'est que si on vote pour laisser, par
exemple, la responsabilité de l'intégration des services de
police à la communauté, on ne vient pas de voter
l'intégration des services de police. On vient simplement de
décider que la communauté, quand elle trouvera que c'est une
bonne chose de la faire, la fera. Elle la fera selon les règles normales
de la démocratie qui font que quand la majorité est d'accord,
cela fonctionne dans un sens.
M. Goldbloom: M. le Président, quand nous avons
parlé de la question de la représentativité et que les
grandes villes ont accepté d'avoir une représentation qui est
proportionnellement moindre que leur contribution monétaire et que leur
population, une idée a été mise de l'avant je ne
crois pas dévoiler un secret, briser la nature confidentielle des
discussions en ce disant c'est que, à ce moment-là, une
municipalité, même grande, pourrait se trouver dans une situation
où les autres auraient majoritairement imposé quelque chose
contre son gré.
Nous sommes à la recherche d'un mécanisme d'appel qui
permettrait à cette municipalité qui se sentirait
lésée par une décision, quand même
démocratique, de porter sa cause en appel devant un organisme
quelconque.
Nous n'avons pass déterminé exactement comment faire cela.
La discussion va se poursuivre et quand nous reviendrons à un autre
moment peut-être que nous aurons développé un tel
mécanisme. Mais je mentionne cela pour indiquer que sans un tel
mécanisme, nous pourrions, dans le domaine de l'intégration des
forces policières, voir imposer à des gens une situation qu'ils
n'aimeraient pas.
Si l'on réfléchit sur l'intégration des forces
policières, la seule qui a été effectuée au
Québec, je ne vois pas de mal à ce que les
intéressés viennent devant la commission parlementaire...
M. Bédard (Chicoutimi): Plus tard.
M. Goldbloom: ... et examinent de long en large...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est justement la manière
dont cela a été imposé.
M. Goldbloom: ... tout ce problème.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, les arguments du ministre
ne me convainquent pas, M. le Président. Simplement un exemple: prenez
ici la Communauté urbaine de Québec qui a pris une
décision en fonction de la construction d'un incinérateur;
même si tout le monde n'était pas d'accord, effectivement elle a
pris une décision pour l'intérêt de l'ensemble de la
population concernée. C'est le même problème pour la
question de l'intégration des forces policières.
Mais ce en quoi je suis contre les fusions, vous en savez quelque chose,
vous n'arrêtez pas de dire que vous ne les forcerez pas. Mais, M. le
Président, je suis contre le principe d'enlever à l'heure
actuelle des pouvoirs qu'a la communauté et de le faire avec des
arguments, d'une part, qui sont à l'effet que cela représente le
désir de ceux qui sont présentement en place et également
les autres arguments qui ont été apportés par le ministre.
En tout cas, pour clore la discussion, on...
Le Président (M. Picard): Adopté sur division?
M. Bédard (Chicoutimi):... va l'adopter sur division. Je
tiens à remercier...
Le Président (M. Picard): Article 19, adopté sur
division. Article 20.
M. Goldbloom: La même chose, M. le Président, et
l'article 21, ce sont des articles de concordance.
Le Président (M. Picard): Article 20, adopté.
Article 21.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 22.
M. Goldbloom: C'est de concordance de nouveau, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand vous remplacez le mot
"régional" par le terme intermunicipal...
M. Goldbloom: C'est l'inverse, on remplace...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, non, vous remplacez le mot
"régional" par "intermunicipal". C'est ce que je disais. Quelle est
l'incidence de cela, c'est une question de concordance ou...
M. Goldbloom: C'est seulement en ce qui concerne les loisirs, M.
le Président, et c'est de concordance avec l'article 107 que nous venons
de modifier. C'est que les municipalités éprouvent beaucoup de
difficulté à définir des loisirs régionaux. Mais
des loisirs intermunicipaux, deux municipalités qui auraient un
aréna, par exemple, et qui demanderaient à la communauté
régionale de s'en occuper...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va. Le Président
(M. Picard): Article 22. Une Voix: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur division, M. le
Président, parce que cela rejoint une certaine argumentation dont on a
parlé tout à l'heure.
Le Président (M. Picard): Quel article? M.
Bédard (Chicoutimi): L'article 22.
Le Président (M. Picard): L'article 22, adopté sur
division. Article 23.
M. Goldbloom: C'est la même chose, M. le Président.
Il faudra que nous acceptions la dissidence du député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 23, adopté.
Article 24?
M. Bédard (Chicoutimi): Comme vous le voyez, cela
n'empêche pas le gouvernement de l'adopter quand même. Alors, c'est
exactement l'illustration du raisonnement que je faisais, M. le
Président, concernant les pouvoirs qui étaient donnés aux
municipalités ou aux communautés.
M. Harvey (Charlesbourg): Des décisions sages. On est
là pour gouverner.
M. Goldbloom: L'article 172 prévoit que le comité
exécutif dresse le budget. Il faut donc remplacer cet article par ce que
vous avez devant les yeux, qui prévoit que le gérant, sous la
direction du conseil, prépare le budget.
Le Président (M. Picard): Article 24, adopté.
Article 25?
M. Goldbloom: Là, M. le Président, il y a
peut-être matière à discussion, pour être juste
à l'endroit des intéressés. L'article 255... Je vous
rappelle, entre parenthèses, M. le Président, que nous avons un
papillon.
Le Président (M. Picard): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
M. Goldbloom: Je m'excuse, je m'excuse. Nous sommes toujours
à l'article 25.
Le Président (M. Picard): Article 25.
M. Goldbloom: A l'article 25, il y a matière à
discussion. L'article 176 de la loi actuelle comporte deux alinéas. Le
premier se lit comme suit: "Le comité exécutif peut virer d'une
division à une autre du même service les crédits
attribués à l'une d'elles dans le budget, sur recommandation du
chef de ce service." Le deuxième alinéa se lit comme suit: "Tout
autre virement des fonds requiert l'approbation du conseil." Maintenant, je
dois souligner, M. le Président, que, de façon
générale, c'est limité à des virements à
l'intérieur d'un poste budgétaire, des crédits d'un
service, mais la communauté a, depuis six ans, cet autre pouvoir de
faire des virements entre les différents services et nous proposons de
retrancher cela.
La communauté régionale, je pense bien, aimerait'conserver
ce pouvoir d'effectuer des virements entre services et j'aimerais que les
membres de la commission s'expriment là-dessus. Je n'ai pas, pour ma
part, une idée préconçue qui est absolument rigide.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, nos
remarques sont très brèves. Nous sommes d'accord et je pense que
les communautés sont suffisamment responsables qu'il n'y a pas
d'objection à leur permettre ces virements non seulement à
l'intérieur d'un même service, mais également entre
différents services.
M. Goldbloom: II y a quand même certaines restrictions que
nous devons imposer. Il y a, par exemple, un fonds de capital et l'on ne
voudrait pas voir un détournement de ces sommes d'argent vers le budget
de l'année courante. Je pense qu'il y aurait lieu de faire lire comme
suit l'article en question: Tout virement de fonds, à l'intérieur
du budget, requiert l'approbation du conseil. Cela pourrait remplacer l'article
en entier.
M. Bédard (Chicoutimi): Tout virement de fonds, a
l'intérieur...
M. Harvey (Charlesbourg): Vous enlevez le premier paragraphe.
M. Bédard (Chicoutimi):... du budget... M. Goldbloom:
Du budget.
M. Bédard (Chicoutimi): ... requiert l'approbation du
conseil. D'accord-
M. Goldbloom: Pour que ce soit très clair, je propose que
l'article 25 du projet de loi se lise comme suit: L'article 176 de ladite loi
est remplacé par le suivant: Tout virement de fonds, à
l'intérieur du budget, requiert l'approbation du conseil.
Une Voix: Adopté.
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le ministre pourrait
en refaire la lecture? Tout virement de fonds...
M. Goldbloom: ... à l'intérieur du budget, requiert
l'approbation du conseil. Vous avez oublié un accent grave, M. le
Président, et c'est grave.
Le Président (M. Picard): A l'intérieur. J'ai
oublié l'accent aigu aussi.
Une Voix: C'est grave.
Le Président (M. Picard): Et le point sur le i.
Voici l'amendement proposé par l'honorable ministre à
l'effet de changer le texte de l'article 25, qui se lirait maintenant comme
suit: L'article 176 de ladite loi est amendé pour se lire comme suit:
Tout virement de fonds, à l'intérieur du budget, requiert
l'approbation du conseil.
Cet amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 25, tel
qu'amendé, est adopté. Article 26. Le député de
Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: Comme l'avait dit si bien mon collègue, le
député de Gatineau, lors d'une intervention à
l'Assemblée nationale, comme député de
Laurentides-Labelle, je désire avoir un pied dans les Laurentides, mais
un pied aussi dans l'Outaouais. Or, la situation actuelle risque d'amener un
certain déséquilibre. C'est pourquoi j'ai fait un certain nombre
d'interventions pour, en premier lieu, que la sous-région de
Mont-Laurier, qui regroupe 15 municipalités, demeure dans la
région de l'Outaouais, comme c'est le cas, actuellement, et que la
région de l'Annonciation soit détachée de la région
de l'Outaouais pour s'en aller dans la région de Laurentides-Labelle; en
deuxième lieu, pour que la sous-région de Mont-Laurier soit
intégrée à la Société d'aménagement
de l'Outaouais. Considérant que Mont-Laurier et la région font
partie de l'Outaouais et que les différents groupes sociaux et les
municipalités désirent faire partie de l'Outaouais à part
entière, non seulement en théorie sur papier, mais dans les
faits, et bénéficier des avantages qu'on peut retirer de la
Société d'aménagement de l'Outaouais; considérant
aussi que je pense que la sous-région de Mont-Laurier est
pénalisée, depuis quelques années, par le fait que les
investissements de la SAO pour développer certaines attractions
touristiques, particulièrement, se limitent aux municipalités
touchées actuellement par la SAO, il me paraîtrait normal que la
sous-région de Mont-Laurier soit intégrée à la
Société d'aménagement de l'Outaouais et puisse
bénéficier des investissements de cette société.
J'aurais souhaité qu'on profite de la présentation du projet de
loi no 256 pour modifier l'annexe B et inclure les quinze municipalités
de la région de Mont-Laurier à la société de
l'aménagement. Vu que ce n'est pas fait, je voudrais demander au
ministre quelles sont ses intentions concernant cette suggestion que je fais
depuis presque deux ans.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que si nous
voulons vraiment rendre justice à toute la province, nous devrions
étendre le territoire de la SAO à toute la province.
Une Voix: Pas cette année.
M. Goldbloom: Non, ce n'est pas cette année. C'est
à peu près la réponse que je peux donner.
Il y a, évidemment, lieu de se demander si le mécanisme
prévu dans l'Outaouais n'a pas son utilité dans d'autres
régions de la province, mais je ne pourrais me prononcer aujourd'hui sur
une modification de territoire. Je ne sais pas dans quelle mesure la question a
déjà été examinée par la SAO
elle-même.
Je voudrais m'asseoir avec la SAO et examiner ces projets, examiner avec
elle l'opportunité d'inclure des territoires additionnels. Je m'engage
à le faire. C'est la réponse la plus satisfaisante que je peux
offrir au député de Laurentides-Labelle aujourd'hui.
M. Lapointe: Mais, M. le Président, quand même pour
la sous-région de Mont-Laurier qui est déjà dans
l'Outaouais, ce n'est pas la même situation que dans le reste de la
province. Je pense que les investissements, les budgets qui sont
accordés à la Société d'aménagement de
l'Outaouais sont considérés pour l'ensemble de la région
no 7, ce qui fait que, lorsque vient le moment d'avoir certains budgets pour la
sous-région de Mont-Laurier, on est porté à nous
répondre que ces budgets sont consacrés à la
Société d'aménagement de l'Outaouais et on est
pénalisé.
Ce n'est pas du tout la même situation qui se produit dans
d'autres régions de la province où on n'a pas de
société semblable. Or, qu'on donne l'équivalent à
la sous-région de Mont-Laurier de ce qu'on donne à la
Société d'aménagement de l'Outaouais pour
développer le reste de l'Outaouais en tenant compte de la population et
je vais être satisfait.
M. Goldbloom: Je comprends facilement ce que souligne le
député de Laurentides-Labelle. Je prends bonne note de cela et je
me pencherai là-dessus en collaboration avec les autres ministres qui
sont intéressés.
M. Lapointe: Merci.
Le Président (M. Picard): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, ce n'est pas pour
répondre aux allégations du député de
Laurentides-Labelle, il sait déjà ce que j'en pense. Ce serait
surtout pour relever ce que le ministre a dit dans son discours de
deuxième lecture, au niveau de l'article 26, soit qu'il lui semblait
désirable que nous puissions faire siéger au conseil
d'administration de la Société d'aménagement de
l'Outaouais des personnes qui viendraient de ces secteurs, et il venait de
mentionner le secteur Haute-Gatineau et Argenteuil. Encore une fois, je
félicite le ministre d'en être venu à cette conclusion.
Je me demanderais par contre, s'il n'y aurait pas lieu, dans la
rédaction de l'article 26, compte tenu qu'on augmente le nombre de
membres de cinq à sept, de faire porter l'article 26 également
sur le deuxième alinéa de l'article 255 pour que nous nous
assurions des sept représentations locales.
Si on remplace le mot "trois" par le mot "cinq", au deuxième
alinéa, ceci nous assurerait que cinq des sept administrateurs seraient
des personnes domiciliées dans le territoire de la
société, de façon qu'on ne se retrouve pas avec cinq
fonctionnaires de Québec comme membres d'un conseil limité
à sept. C'est une suggestion que je fais au ministre.
M. Goldbloom: Une suggestion qu'au premier abord je serais
prêt à accepter. Toute notre notion de la nature de cet organisme,
c'est qu'il émane du milieu. Je pense qu'il est normal que les gens du
milieu en soient responsables.
M. Gratton: Devrais-je, alors, M. le Président, faire une
motion?
Le Président (M. Picard): Est-ce un amendement que vous
voulez faire?
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Picard): On pourra l'identifier comme
étant le paragraphe b) à ce nouvel article.
M. Gratton: Je pense que cela pourrait se greffer au texte actuel
facilement en ajoutant, à la fin de l'article actuel, après le
mot "sept", les mots suivants: Et, dans la première ligne du
deuxième alinéa, le mot "trois" par le mot "cinq".
M. Goldbloom: Je pense qu'il faudrait un sous-paragraphe
séparé pour chaque modification, M. le Président.
Puisqu'il est déjà une heure et que nous devrons revenir
après la période des questions de toute façon, nous
pourrons nous pencher là-dessus et y revenir.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
Reprise de la séance à 16 h 35
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales poursuivra cet après-midi
l'étude du projet de loi no 256. Pour la séance d'aujourd'hui, M.
Malouin (Drummond) remplace M. Denis (Berthier) et M. Gratton (Gatineau)
remplace M. Ostiguy (Verchères).
Nous en étions à l'étude de l'article 26 et je
cède la parole au député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je pense que nous en
étions à tenter de trouver une formule pour changer le mot
"trois", pour le mot "cinq" dans le deuxième alinéa de l'article
25b.
M. Goldbloom: M. le Président, nous l'avons
trouvée, paraît-il, et elle me semble tout à fait
acceptable. Il y a un nouveau papillon pour remplacer l'autre, je ne sais pas
s'il a déjà été distribué, je vois que
oui.
M. Gratton: C'est un "sous-papillon". M. Goldbloom: Un
"sous-papillon".
Le Président (M. Picard): Est-ce que ce nouveau papillon
vient à la suite d'une consultation avec le député de
Gatineau?
M. Goldbloom: II y a eu toutes sortes de consultations, M. le
Président, et le "sous-papillon" arrive en soupape.
Le Président (M. Picard): Pourrions-nous en avoir des
copies? Je ne l'ai pas.
M. Goldbloom: Vous voyez, M. le Président, que, dans le
premier alinéa, à la première ligne, on remplace le mot
"cinq" par le mot "sept", on augmente ainsi le nombre de sièges au
conseil d'administration de la Société d'aménagement de
l'Outaouais. Dans la première ligne du deuxième alinéa, on
remplace le mot "trois" par le mot "cinq" exigeant ainsi que cinq sur sept
viennent du milieu; enfin, dans les 2e et 3e lignes du dernier alinéa,
on remplace les mots "ou traitements" par les mots "traitements ou pensions" et
c'est une omission dans la loi originale, on n'avait pas prévu une
pension pour le président-directeur général de la
Société d'aménagement de l'Outaouais, ce qui est nettement
injuste; donc, c'est une correction que nous faisons.
Le Président (M. Picard): Je crois comprendre que le
député de Gatineau est consentant à retirer son premier
amendement?
M. Gratton: Absolument, avec une vive satisfaction.
M. Bédard (Chicoutimi): Après une vive
incitation!
Le Président (M. Picard): L'article 26, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 27?
M. Goldbloom: C'est une annexe descriptive, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Faudra-t-il corriger aussi
"cité" par ville de Hull?
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Article 27 adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 28?
M. Goldbloom: Vous constaterez, M. le Président, que l'on
reprend l'article 6 en faisant disparaître les allusions au comité
exécutif.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 28, adopté.
Article 29?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 30?
Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, il nous restait l'article
7.
Le Président (M. Picard): II avait été
suspendu.
M. Goldbloom: Et l'article 9 a). Le Président (M.
Picard): Article 9.
M. Goldbloom: Et voici ce qui est proposé, M. le
Président. Il est proposé qu'à l'article 7 on
écrive ce qui suit: L'article 42 de ladite loi est remplacé par
le suivant: Le conseil doit se réunir au moins une fois par mois en
assemblée régulière à des jours et heures qu'il
détermine par règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 7 tel qu'amendé
est adopté. Article 9?
M. Goldbloom: C'est 9 a), M. le Président, qu'il faudra
insérer après l'article 9, et il se lirait comme suit: "L'article
45 de ladite loi est remplacé par le suivant: "L'avis de convocation
d'une assemblée spéciale doit être expédié
par le secrétaire de la communauté et être livré par
un fonctionnaire de la communauté ou un agent de la paix à chaque
membre du conseil au moins 24 heures avant l'heure fixée pour le
début de l'assemblée."
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Ceci termine
l'étude du projet de loi no 256. Le député de
Gatineau.
M. Gratton: Très brièvement, j'aimerais simplement
faire remarquer à la commission qu'elle doit se réjouir et se
féliciter d'avoir, à mon avis, bonifié ce projet de loi et
j'aimerais profiter de l'occasion pour remercier le président de la
communauté régionale, M. Jean-Marie Séguin, qui, de son
propre chef, est venu et s'est rendu disponible à cette commission, avec
le résultat que l'on connaît.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Si, sur certains aspects, on a
bonifié le projet de loi, je peux difficilement être d'accord
qu'on l'ait bonifié généralement, surtout en raison de
certains amendements qui ont été apportés concernant les
compétences sur des champs d'action accordés à la
Communauté régionale de l'Outaouais. Plutôt que d'augmenter
ses compétences, on les a diminuées, comme vous le savez, en lui
enlevant et cela à la suggestion du ministre et, par la bouche du
ministre, aussi de certains hommes en place quand même deux
pouvoirs que je crois qu'il était important qu'elle conserve
à savoir sa juridiction sur la construction de foyers à
loyer modique et également sa juridiction concernant une décision
à prendre en ce qui a trait à l'intégration des forces
policières.
Dans ce sens, M. le Président, je ne crois pas qu'on doive se
réjouir, non pas d'avoir diminué les champs de juridiction de la
Communauté régionale de l'Outaouais, au contraire, on a
contribué, avec notre division naturellement, à amoindrir ces
champs de responsabilité.
M. Gratton: Cela veut-il dire que le Parti
québécois va voter contre en troisième lecture?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, le Parti
québécois va voter pour le projet de loi quand même en
troisième lecture, M. le Président.
M. Gratton: Parce que c'est un bon projet de loi.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que cette remarque se
devait d'être faite parce que c'est quand même un
élément important qui se situait à l'intérieur du
projet de loi que nous avions à étudier.
M. Goldbloom: M. le Président, à votre grand
étonnement, je voudrais vous dire que je ne suis pas d'accord avec le
député de Chicoutimi et je suis d'accord avec le
député de Gatineau.
Le Président (M. Picard): Je prends bonne note de ces
prises de position.
M. Bédard (Chicoutimi): Une autre prise de position de la
part du ministre!
Projet de loi no 255
Le Président (M. Picard): Maintenant, nous allons
procéder à l'étude du projet de loi no 255, Loi regroupant
certaines municipalités de la région de Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
que, pour ce qui en est du projet de loi que nous devions aborder après
la Communauté régionale de l'Outaouais, on s'était entendu
qu'on aurait quand même à discuter sur l'à-propos de
commencer par un plutôt que l'autre. Il semble que sur le projet de loi
concernant les fusions dans la région de Québec, on a l'assurance
qu'il n'y a personne, effectivement, qui ne sera entendu, et que sur le projet
de loi de l'évaluation foncière, il y a des groupes qui ont
manifesté l'intention de se faire entendre. Ce n'est pas qu'il n'y en a
pas qui ont manifesté l'intention de se faire entendre sur le projet de
loi regroupant certaines municipalités de la région de
Québec, mais il semble qu'ils aient trouvé la porte
fermée. Dans le cas de l'évaluation foncière, je crois
qu'il y aurait avantage à entendre ces personnes, si elles sont
présentes.
M. Goldbloom: M. le Président, voici la situation. Il y a
trois organismes qui ont exprimé un intérêt et un
désir possible de se faire entendre. Il s'agit de l'Union des conseils
de comté du Québec, de l'Union des municipalités du
Québec et de la Corporation professionnelle des évaluateurs
agréés.
L'Union des conseils de comté, qui était ici ce matin, a
décidé, après avoir communiqué certaines
représentations, de ne pas rester. Comme on peut le voir, les
représentants de cet organisme, qui étaient ici ce matin, ne sont
pas ici cet après-midi.
L'Union des municipalités devait faire parvenir ses
représentations par télégramme et, encore au moment
où nous sommes revenus dans cette salle, nous n'avions pas reçu
ce télégramme. Nous ne connaissons pas encore les points que
voudrait soulever l'Union des municipalités du Québec.
Enfin, en ce qui concerne la Corporation professionnelle des
évaluateurs agréés, ses objections portent sur un seul
article. Nous n'avons pas d'autres renseignements sur leurs intentions. J'ai
demandé que nous communiquions par téléphone avec les
dirigeants de cet organisme. Cette communication n'a pas encore
été réussie. Je pense que nous avons des raisons de
vouloir attendre encore avant d'aborder l'examen du projet de loi sur
l'évaluation foncière et plutôt, de procéder avec
les regroupements.
Le Président (M. Picard): Projet de loi 255, article
1.
Charte de la ville de Beauport
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais vous faire
remarquer que l'article 1 est effectivement la charte que l'on propose pour une
future ville qui s'appellerait Beauport. Cette charte comprend une trentaine
d'articles, 33 pour être précis, et je pense qu'il faudra examiner
un par un les articles de la charte proposée.
Quand nous parlerons de l'article 1, il devra être entendu qu'il
s'agira de l'article 1 de la charte proposée pour la ville de Beauport,
et quand nous aurons examiné les 33 articles, il y aura lieu, à
ce moment, d'adopter l'article 1 du projet de loi no 255.
Le Président (M. Picard): Vous me permettrez de rappeler
maintenant l'article 1 de la charte de la ville de Beauport. Il s'agirait de
corriger l'erreur de frappe dans le mot "ville".
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il n'y a pas
grand-chose à ajouter après le discours que j'ai fait en
deuxième lecture. Je voudrais souligner une chose qui me semble
importante, c'est que la ville de Beauport, une fois créée par
l'adoption de cette loi, aura acquis une responsabilité assez
particulière à l'endroit de l'hôpital et de l'actuelle
municipalité de Saint-Michel-Archange.
Je voudrais vous informer que j'ai rencontré à deux
reprises les dirigeantes de Saint-Michel-Archange, la deuxième fois en
compagnie de plusieurs maires de la région intéressés au
problème, et j'ai exigé de ceux qui prônent la
création de la ville de Beauport, par le regroupement des
municipalités identifiées ici, un engagement selon lequel les
services importants seraient assurés à Saint-Michel-Archange.
Cela me semble indispensable; je parle notamment de la protection
policière et de la protection contre les incendies. Dans les deux cas,
il y a des problèmes un peu particuliers qui peuvent se présenter
et qui se présentent à Saint-Michel-Archange. Nous devons
être assurés que l'hôpital et ses alentours seront
convenablement protégés de la façon dont
Saint-Michel-Archange est devenu habitué. Ayant obtenu cette assurance,
j'ai accepté la présentation actuelle de ce projet de loi. Je
pense que nous devons regarder ce projet dans le contexte de
l'agglomération de la communauté urbaine dont la plupart des
intéressés semblent vouloir diminuer l'importance dans le
contexte régional. Si tel est le cas, il y a une contrepartie à
cela qui est de pouvoir assurer à l'agglomération de notre
capitale une cohérence administrative qui ne me semble pas possible et
qui, particulièrement dans le cas de la côte de Beauport, n'existe
pas à un degré qui, en toute franchise, me satisfait. Pour cette
raison, je pense que nous avons raison de procéder à l'adoption
de ce projet de loi, d'autant plus, et c'est peut-être le
facteur le plus important, que, sauf le problème de
Saint-Michel-Archange que nous sommes en train de régler, c'est la
volonté des municipalités qui se traduit par la
présentation du projet de loi. C'est en vertu d'un protocole d'entente
signé par les six autres municipalités que le projet de loi a
été rédigé.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je n'ai
pas l'intention de répéter le discours prononcé lors de la
deuxième lecture, où nous avons eu l'occasion de faire
connaître notre position. Comme vous le savez, nous avons voté
contre ce projet de loi en deuxième lecture pour des raisons très
précises. Ce n'est pas que nous soyons contre les fusions, ce n'est pas
que nous ne reconnaissions pas que le but poursuivi par les présentes
fusions ne représente pas un objectif qu'il faut atteindre à tout
point de vue pour le développement économique de la région
de Québec, mais, si nous avons voté contre, c'est que nous
n'acceptons pas qu'on procède, encore une fois, par une loi
spéciale dans le cas de fusion alors que vous savez qu'il y a
déjà une loi générale concernant les regroupements,
la loi 276. A cette loi 276 sur les regroupements, le ministre s'était
engagé à apporter des amendements majeurs qui auraient eu pour
but de régler certaines difficultés qu'on éprouvait dans
l'utilisation de cette loi. Nous n'avons eu aucun de ces amendements majeurs
promis par le ministre. Encore une fois, on est obligé de
procéder par une loi spéciale, comme cela a été le
cas pour la ville de Rimouski alors qu'on procédait à une
annexion. Bien sincèrement, je pense que l'Assemblée nationale
est presque en train de devenir le tribunal des fusions au Québec, quand
on sait qu'on a une loi générale qui peut être suivie.
Les exemples pleuvent de projets de loi, concernant des fusions, qui ont
été acheminés à l'Assemblée nationale. Dans
certains cas, c'étaient même des fusions forcées, dans
d'autres cas, c'étaient des annexions ou encore dans la plupart des cas,
des annexions ou encore des fusions qui ont été faites alors
qu'il n'y a pas eu préalablement une véritable consultation au
niveau de la population.
M. le Président, simplement depuis deux ans, on a eu à
étudier des projets de loi de fusion concernant au moins 40 à 45
municipalités dans le Québec. Entre autres, vous avez eu ceux
concernant les villes de Jonquière, Kénogami, Arvida,
Saint-Dominique-de-Jonquière, Gatineau, Pointe-Gatineau, Touraine,
Templeton, Templeton-Est et Ouest, Buckingham, Masson, Angers, L'Ange-Gardien,
Wakefield, Sainte-Cécile-de-Masham, Quyon, la ville de Perkins,
Portland-Ouest, Canton de Wakefield-Est, Aylmer, Deschènes, Lucerne,
Port-Alfred, Bagotville, Grande-Baie, Rimouski-Est en partie, puisqu'il
s'agissait d'une annexion d'une partie du territoire de Rimouski-Est
Beauport, Giffard, Courville, Montmorency, Villeneuve, Saint-Michel-Archange,
Sainte-Thérèse-de-Lisieux, Charlesbourg, Orsain- ville,
Notre-Dame-des-Laurentides, Charlesbourg-Est.
M. le Président, si on se permet de les mentionner...
Le Président (M. Picard): Vous n'êtes pas pour
mentionner les quatre derniers noms, parce qu'il y a un projet de loi qui s'en
vient pour étude quant à Charlesbourg.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le Président,
on n'a pas à se cacher la tête dans le sable, on sait qu'on va
avoir à l'analyser dans un très court laps de temps.
Ce qu'on veut faire ressortir, c'est pour cela qu'on a voté
contre en deuxième lecture, c'est qu'il y a une loi
générale qui se devrait d'être suivie si des amendements
majeurs sont nécessaires pour que cette loi soit mieux applicable, qu'on
les apporte ces amendements majeurs qui sont nécessaires et ceci va
éviter que, dès qu'il s'agit d'une fusion, on soit obligé
de se ramasser à l'Assemblée nationale avec une loi
spéciale, quand ce n'est pas un projet de loi privé. C'est dans
ce sens, M. le Président, que je considère que le ministre, si ce
n'est pas suite à nos représentations, au moins en toute logique,
je l'espère, trouvera le moyen d'apporter les amendements majeurs qu'il
veut à la loi 276 sur les regroupements pour qu'en fin de compte on
n'ait pas toujours à procéder avec des lois spéciales
quand il y a déjà une loi générale. Je n'entrerai
sûrement pas dans le détail des fusions de ces différentes
municipalités concernées, il y en a au moins 41 que j'ai
nommées. Il reste que, dans bien des cas, ces fusions se font à
coup de promesses, de subventions, souvent de tripotages de postes qu'on
s'accorde... attendez, on verra pour le prochain projet de loi qu'on a
étudier...
M. Harvey (Charlesbourg): Demandez au maire de Jonquière
si la démocratie n'a pas présidé au regroupement.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il y a
aussi et on le sait, à chacun des projets de loi, des reconductions de
mandats pour des gens qui sont élus. Ce n'est pas qu'en soi nous soyons
contre, mais au bout de la ligne, on se dit que c'est une telle manière
de procéder et dans la plupart des cas on ne peut pas dire qu'il y a eu
des consultations populaires à fond de train, cela donne comme
résultat que la démocratie en prend pour son rhume dans bien des
cas.
C'étaient quelques remarques au début de l'étude de
ce projet de loi. Nous allons l'étudier article par article. Il est
évident que nous allons poser les questions nécessaires au
ministre afin de clarifier chacun des points qui nous semblent assez difficiles
à expliquer pour le moment. Ce travail, nous allons le faire au niveau
de l'étude article par article.
Le Président (M. Picard): Remarques à
caractères général seulement. M. Harvey, Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, c'est justement
à caractère général. Cette loi, dans la partie 2)
en particulier, j'y suis directement concerné comme représentant
de ce secteur de la région.
Au départ, la loi 276 a présidé,
particulièrement, à l'unification de cette partie nord de la
région métropolitaine de Québec. Depuis 1969, si je ne
m'abuse, plusieurs études ont été faites, et plus que
jamais, ces études confirmaient que des services communautaires et des
services communs existaient déjà dans les municipalités de
Charlesbourg et d'Orsainville. Différents services étaient
également rendus par voie de protocole d'entente, tant du
côté de la protection publique que du côté des
incendies aux deux autres municipalités; la preuve en avait
été faite et nous nous sommes assis autour d'une table ronde. Je
voudrais rejeter par le fait même les paroles de mon
prédécesseur, le député de Chicoutimi: ce qui s'est
passé chez nous, c'est un regroupement qui s'est fait par des
administrateurs qui ont su prendre leurs responsabilités. S'il est vrai
qu'administrer c'est prévoir, plus que jamais nous avons eu devant nous
et nous avons aujourd'hui l'étude d'un projet de loi qui prouve que les
administrateurs municipaux des quatre municipalités concernées
ont pris véritablement leurs responsabilités face à deux
objectifs fondamentaux, l'objectif social du milieu et l'objectif
économique. Dans les.deux cas, la loi 276, je pense, vient
répondre directement à ces objectifs et ce fut la volonté
de ceux qui avaient la responsabilité d'administrer, ils ont
écouté la parole du ministre dans le sens d'une loi existante,
ils ont consulté et finalement ils ont pris la décision.
A cela, il faut ajouter que le protocole d'entente se retrouve à
la lettre dans le projet de loi qui est devant nous. Nous aurons, à ce
moment, pour notre part, uniquement à ratifier ce qui a
été la volonté d'une table ronde qui a fonctionné
depuis plusieurs années jusqu'à aujourd'hui. En tout cas, pour
moi, c'est une date historique pour la région qui est la mienne, la
région de Charlesbourg. Merci, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que vient de dire le
député de Charlesbourg ne contredit en aucune façon ce que
j'ai dit, dans le sens que...
Le Président (M. Picaro): Avez-vous été mal
cité à l'article 96?
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, M. le Président, je
fais le correctif nécessaire...
M. Harvey (Charlesbourg): Si vous êtes d'accord sur la
fusion, vous êtes bien mieux de lui dire...
Le Président (M. Picard): C'est parce qu'il y a un danger
qu'on engendre un débat. Il ne faudrait pas engendrer...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous avez parlé, M. le
Président, de discussion générale. Je pense que l'habitude
est d'en faire une au début d'un projet de loi, et qu'il est avantageux
de la faire comme il faut...
M. Harvey (Charlesbourg): II est à la veille de se
prononcer pour.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
sinon...
Le Président (M. Picard): N'engendrez pas de
débat.
M. Bédard (Chicoutimi): Sinon, vous le savez, votre
expérience...
Le Président (M. Picard): Autrement, on s'en va à
l'article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): ... vous l'a enseigné,
lorsqu'on ne fait pas la discussion générale au début,
à chaque article on recommence, on fait une discussion presque
générale. C'est aussi bien de la faire tout de suite, M. le
Président.
M. Malouin: Dites-le donc que vous êtes pour!
M. Bédard (Chicoutimi): On a dit très bien... Ce
qu'a dit le député de Charlesbourg ne contredit pas ce que j'ai
affirmé tout à l'heure, que ce projet de loi, nous le
réalisions et nous étions d'accord qu'il poursuivait des buts
économiques...
M. Harvey (Charlesbourg): J'ai parlé pour moi.
M. Bédard (Chicoutimi):... et des objectifs, du point de
vue économique et social qui peuvent s'imposer dans des circonstances.
Comme l'a dit le député de Charlesbourg, cela a été
l'expression de la volonté d'une table ronde, qui s'est exprimée
à l'intérieur d'un protocole d'entente qui, effectivement, a
été remis entre les mains du ministère. C'est justement ce
que nous croyons, il y a un autre élément en plus de l'aspect
économique et social, il y a l'aspect démocratique aussi, c'est
un élément important.
M. Harvey (Charlesbourg): II y a eu des sondages...
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne suis pas capable d'accepter
et de conclure que, si des élus, avec tout le respect que je leur dois,
en arrivent à une solution bien précise, ceci représente
nécessairement la volonté de la population, comme telle. Si
c'était le cas, je me demande pourquoi, sauf dans un ou deux cas, on n'a
pas pensé de soumettre ces protocoles d'entente à un
référendum qui aurait permis à la population d'exprimer
carrément qu'elle était d'accord. Je sais qu'à cela on va
toujours nous répondre en disant: On a fait des sondages. Ou encore, on
va nous répondre: Au moins, dans un ou deux cas précis, on a fait
un référendum: dans un cas cela a passé à 67%, dans
l'autre cas à 42 voix de différence seulement. Il me semble que
l'aspect de consultation de la popula-
tion est un aspect important. Quand on fait des fusions, il reste quand
même qu'on décide de l'avenir de populations, qu'on décide
que ces popula tions se doivent de vivre ensemble, en fonction de l'avenir.
Que les hommes élus ou les hommes en place soient
consultés et donnent leur opinion, c'est une chose importante, mais
c'est tout aussi important que la population, qui est la première
concernée par ces fusions, puisse être consultée d'une
façon vraiment acceptable.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, est-ce
que le député de Chicoutimi...
Le Président (M. Picard): Le député de
Charlesbourg avant.
M. Harvey (Charlesbourg): Sur le même sujet, il me
paraît très important de mentionner que, dans le cas de la
région nord de Charlesbourg, plus de 50% des gens ont eu le
privilège de se prononcer par voie de référendum.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi pas les autres 50%?
M. Harvey (Charlesbourg): On sait que la loi 276 permettait,
après le refus de plus de deux municipalités, de s'opposer
à un protocole d'entente, d'abandonner, à ce moment. Il aurait
fallu l'imposer. Comme deux municipalités, qui représentent 50%
des municipalités désireuses d'en arriver à une fusion,
vous aviez d'abord la municipalité de Charlesbourg, qui devait
elle-même prendre l'initiative, elle n'avait pas besoin de se
vérifier elle-même et de porter son propre jugement... La
municipalité de Charlesbourg prenait l'initiative de la fusion et, en
plus, dans la ville d'Orsainville et de Charlesbourg-Est, dans les deux cas, il
y a eu un référendum, alors que plus de 50% de la population se
sont prononcés favorablement. Seule une irrégularité
technique à produire la requête est à la base, justement,
de l'incorporation de cette fusion dans le secteur, à l'intérieur
de la loi que nous discutons présentement. Je me devais également
de le dire au député pour le sécuriser davantage sur
l'aspect démocratique qui a également présidé dans
le regroupement de notre unité de Charlesbourg.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, le
député de Chicoutimi me permettrait-il de lui poser une question,
à la suite de son énoncé concernant les
référendums?
S'il était administrateur en place je suis certain qu'il
est un administrateur compétent que ferait-il, à la
lumière des faits suivants? Nous avons parlé de
référendum. Dans son exposé, il demandait
tantôt...
M. Bédard (Chicoutimi): Par consultation de la
population.
M. Bédard (Montmorency): Oui, par
référendum. Que feriez-vous, à la lumière des faits
suivants, alors qu'il y a eu des assemblées publiques entre
autres, il y en a eu une à Beauport, la plus grosse assemblée que
nous avons eue groupait environ 200 personnes, sur une population de 16,000
personnes sur un dossier très compliqué, je l'ai dit assez
souvent, comment voulez-vous que la population soit vraiment
éclairée, si, sur 16,000 personnes, il n'en vient que 200
à une assemblée publique? Par référendum, elles
auront à dire si, oui ou non, c'est avantageux pour la
municipalité. Compte tenu que les administrateurs en place ont
dépensé au-delà de cent heures d'ouvrage dans ce dossier,
cela prend tout leur petit change pour essayer de réunir les deux
bouts.
Croyez-vous, dans votre for intérieur, que c'est vraiment
possible, dans des circonstances semblables, de tenir un
référendum?
M. Bédard (Chicoutimi): Sûrement je le crois.
D'abord, en passant, je pense que la population de Beauport est de 18,000
personnes, plutôt que de 16,000, selon les derniers chiffres.
M. Bédard (Montmorency): Je parle des chiffres
officiels.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste une chose. Que les
élus aient travaillé durant des heures et des heures à la
rédaction d'un protocole d'entente, c'est évident. Loin de moi la
pensée de diminuer le travail des élus, à
l'intérieur...
M. Bédard (Montmorency): Vous parlez de
rédaction.
M. Bédard (Chicoutimi): ... afin d'arriver à une
entente, en étudiant les rapports et tout ce qu'une fusion implique.
Tout ce travail étant fait par les élus, il n'y a absolument rien
c'est ma conviction profonde qui doive empêcher, dans un
deuxième temps, de consulter cette population. On doit cesser de croire
que, parce qu'une fusion est compliquée, une population n'est pas
capable de comprendre cela.
Je n'accepterai jamais cet argument qui veut que ce soit tellement
compliqué que, même si on soumettait cela à l'approbation
de la population, celle-ci pourrait plus ou moins se prononcer d'une
façon valable.
Au contraire, si une population est valablement informée
et quand je dis valablement informée, je parle d'une campagne telle
qu'on l'a déjà énoncée dans l'étude d'autres
projets de loi je crois qu'une campagne d'information suppose une
information objective, c'est-à-dire une information qui dit très
carrément quels sont les éléments pour telle solution, la
fusion, quels sont les éléments contre. Je pense que, si on prend
la peine de bien l'expliquer à une population, à ce moment, cette
population est capable de comprendre et de se prononcer dans le sens de ses
intérêts.
Pourquoi ne pas le faire? Je sais qu'un des principaux arguments est
qu'un référendum est
très lourd comme démarche, mais il reste...
M. Bédard (Montmorency): Ce n'est pas moins coûteux
par exemple.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est coûteux pour la
population.
M. Bédard (Chlcoutimi): C'est peut-être
coûteux aussi...
M. Harvey (Charlesbourg): la réponse...
M. Bédard (Chicoutimi): ... une élection, c'est
coûteux aussi, mais cela ne nous empêche pas d'en faire une.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est ça qui est la
démocratie des élections. Quand cela ne fait pas plaisir aux
gens, ils ont toujours le loisir de changer de représentants.
M. Bédard (Chicoutimi): Non...
M. Harvey (Charlesbourg): En démocratie, on appelle cela
des élections.
M. Bédard (Montmorency): M. le ministre...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
à une chose. Au contraire, en démocratie, lorsqu'on engage
l'avenir d'une population, c'est normal que non seulement les élus aient
à se prononcer, mais qu'également la population ait a se
prononcer et que, pour se prononcer il faut qu'elle ait les informations
valables, objectives pour lui permettre de prendre position.
M. Bédard (Montmorency): M. le député de
Chicoutimi, après avoir eu les informations valables, si vous constatez,
j'ai posé un fait tout à l'heure. Comme administrateur
compétentj'ai bien insisté sur compétentque
200 personnes viennent s'informer sur 16,000et vous me parlez de 18,000,
j'aimerais avoir 18,000 personnes, les subventions seraient plus
élevées que 200 personnes, dis-je, viennent s'informer,
vous êtes compétent, je dis toujours cela, administrateur
responsable, allez-vous recommander, dans le cas d'une ville comme Beauport, de
dépenser $15,000 pour faire un référendum sur un dossier
que la population a jugé? J'ai des administrateurs en place, je leur
demande de prendre leurs responsabilités. S'ils n'ont pas su
administrer, on saura quoi faire avec eux au prochain voyage. C'est cela que
ça veut dire. Sauf une chose...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais non, répondez-moi
sur vos 200...
M. Bédard (Montmorency): C'est parce que je trouve que
votre exemple ne tient pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Et quand vous apportez l'exemple
de 200 personnes seulement qui viennent à une réunion
publique...
M. Bédard (Montmorency): C'est la plus grosse
assistance.
M. Bédard (Chicoutimi): ... c'est comme si vous
m'apportiez l'exemple de seulement quelque mille personnes qui viennent
à des assemblées publiques à l'occasion d'une
élection. Vous concluez que, comme il n'y a pas beaucoup de gens aux
assemblées publiques lorsqu'il y a des élections, ça ne
vaut pas la peine de faire des élections parce que les gens ne sont pas
intéressés. Cela équivaut à cela, votre
raisonnement.
M. Bédard (Montmorency): Cela n'équivaut pas
à cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Bien, voyons donc!
M. Bédard (Montmorency): Là vous avez justement
trouvé l'argumentation, vous avez fait une élection du
référendum, et le référendum, dans le cas d'un
dossier de fusion, ce n'est pas une élection. La preuve qu'il y en a
eu...
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Ce n'est pas une
élection, mais c'est l'engagement d'une population en fonction d'un
avenir précis.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais suivant l'ordre
donné à ces administrateurs: J'ai confiance en vous autres,
administrez ma ville. La plus belle preuve, M. le député de
Chicoutimi, est qu'il y en a eu deux référendums chez nous et
cela a été deux référendums de politique, ça
n'a pas été autre chose que cela, et trouvez-moi un autre endroit
où il y a des référendums et où la politique
n'intervient pas.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est bien beau de dire: Si les
gens ne sont pas contents, ils n'ont qu'à battre les gens en place
dès que la prochaine élection viendra au point de vue municipal,
sauf une chose. Quand la prochaine élection municipale va être
arrivée, si les gens étaient mécontents au moment
où cela s'est fait, ils n'ont pas l'occasion de réparer l'erreur
des élus, parce qu'à ce moment-là, la fusion s'est faite,
c'est consommé et cela doit continuer.
M. Bédard (Montmorency): Ces fameuses gens, M. le
député de Chicoutimi, d'après l'expérience que vous
avez vécue cet été dans l'unité de regroupement que
je représente, avez-vous l'impression que, majoritairement, ils sont
contre le processus qui se produit à l'heure actuelle?
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas à me prononcer
si la majorité des gens est en accord ou en désaccord. Vous ne
pouvez même pas vous prononcer là-dessus, parce que,
effectivement, vous n'avez pas fait de référendum. On n'a pas le
moyen de savoir...
M. Bédard (Montmorency): II y en a eu deux.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, il y en a eu deux sur six.
Effectivement, ce que nous disons très
précisément, c'est que, à ce moment le projet
de loi serait beaucoup plus rapide peut-être à analyser nous
n'avons pas quand même la preuve d'un accord majoritaire de la
population. Pourquoi? Parce qu'on n'a pas jugé bon de faire un
référendum pour aller lui demander son assentiment.
Le Président (M. Picard): Le député de
Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, en 1971, il y
avait élection générale à la mairie et à
tous les postes de conseillers de Charlesbourg. Le thème
général de la campagne électorale municipale était
au sujet du regroupement des autres municipalités. Je voudrais que le
député de Chi-coutimi écoute bien et entende bien ce que
je veux dire. A l'époque, le maire du temps, M. Casault, après
une certaine retraite justifiée pour porter sa candidature au
fédéral, est revenu au bercail par décision qui appartient
également aux conseillers municipaux qui ont pris leur décision
parallèlement aux lois qui existent au niveau municipal. Ils ont bien
fait de prendre leurs responsabilités. Cela leur appartenait.
Nonobstant son retour à la scène municipale, le maire de
Charlesbourg m'affirmait encore hier soirc'était
vérifié en plus qu'en 1971, le thème
général de l'équipe qui a été élue
à 100% par la population de Charlesbourg portait sur la fusion des
municipalités du territoire nord de la région de Charlesbourg. Je
pense que c'est un mandat que les intéressés avaient
déjà dans leurs poches, depuis quatre ans.
M. Bédard (Chicoutimi): Consultation.
M. Harvey (Charlesbourg): A ce moment, l'élection
générale avait tenu lieu de consultation générale.
Ils avaient ce mandat à 100%. Vous avez même un conseiller de
Charlesbourg qui peut en témoigner; il est ici présent,
d'ailleurs. Je pense que, quand un fruit est mûr, c'est à ce
moment qu'il faut le cueillir. La loi 276, arrivée par après, est
venue encore davantage donner une incitation à ces administrateurs
municipaux qui avaient une décision à prendre et qui l'ont
prise.
Je pense qu'administrer c'est prévoir et je le
répète. Ces gens savent prévoir vis-à-vis de ce qui
s'en vient dans l'avenir. Plus que jamais, en vertu des budgets du ministre des
Finances, il y a des mesures incitatives pour aider des pôles
d'attraction plus populeux qui ont des besoins aussi de développer des
régions peut-être moins favorisées qu'on peut
peut-être qualifier de marginales, dans les circonstances. Cela a
toujours été vrai que les pays riches aident les pays pauvres. Ce
sera toujours vrai aussi que les municipalités qui ont un potentiel de
développement plus favorable que d'autres et qui sont appuyées
par des hommes de génie qui travaillent à ce niveau dans les
municipalités puissent aider d'autres municipalités moins
organisées au point de vue technique.
Cela est aussi vrai du côté du droit ou du
côté de la commission de la justice. C'est aussi vrai, M. le
Président, dans le domaine des travaux publics". Tout ceci, je pense,
converge vers une décision administrative importante. Je pense que le
député de Chicoutimi devrait être convaincu et qu'il
devrait venir faire un tour non pas à Chicoutimi, mais qu'il devrait
sortir de Chicoutimi pour venir faire un tour à Charlesbourg. Il
viendrait voir sur place comment les administrateurs municipaux, unanimement,
sont heureux de cette décision qui est la leur et qui est, en quelque
sorte, un appui aux mesures qui sont mises de l'avant par le ministère
des Affaires municipales et qui n'ont d'autre but d'ailleurs que d'aider les
municipalités à converger vers une meilleure administration pour
l'ensemble d'une population.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, dans la
même ligne de pensée que mon collègue de Charlesbourg, je
voudrais rafraichir la mémoire un peu peut-être du
député de Chicoutimi. Il a parlé de 1971. Je vais vous
parler de 1974. Cela vient seulement de faire un an. J'ai été
élu à la ville de Beauport comme maire de la municipalité
avec cinq membres de mon équipe, parce que vous savez qu'au niveau
municipal, il y a une équipe, à Beauport, un mouvement municipal
qu'on appelle Le Réveil de Beauport. Six membres sur sept ont
été élus par la population, annonçant à la
population que notre premier objectif, notre premier gros dossier,
c'était la fusion et le regroupement des municipalités sur la
côte.
Six sur sept, M. le Président, ont été élus
par acclamation, sans opposition. Ils avaient un programme trop beau, compte
tenu de l'expérience des quatre années précédentes.
C'est un autre sondage, M. le député de Chicoutimi.
Si on n'avait pas accepté notre programme, qu'est-ce qu'on aurait
fait? On aurait dit, à Beauport: Ecoutez un peu, pour Beauport, ce n'est
pas bon la fusion. On va mettre de l'opposition au maire de Beauport et, dans
chacun des quartiers, on va en mettre de l'opposition. Mais, c'était bon
pour le citoyen de Beauport. La seule chose que j'ai à vous dire, je
vous la dis présentement, ce sont des mots: C'est bon pour les citoyens
de Beauport. C'est bon. Je peux le dire immédiatement aux citoyens de
Courville pour qu'on leur baisse leurs taxes de $1.10 les $100
d'évaluation à compter du 1er janvier prochain.
Pour Beauport, ce n'est pas cela. Je dis que, pour Beauport, dans une
couple d'années, ce sera bon. Laissez-moi administrer pendant une couple
d'années et nous verrons plus tard, parce que, en fait, c'est un
problème d'administration.
La population s'est prononcée, il y a un an sur la fusion
à Beauport.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous êtes si sûr,
pourquoi n'avez-vous pas fait de référendum?
M. Bédard (Montmorency): Pour ne pas dépenser
d'argent pour rien. Je suis administrateur de la ville...
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que vous partez du principe
que, ayant fait une élection sur le thème de la fusion, selon que
les gens votent, cela donne une idée sur ce que la population
désire.
M. Bédard (Montmorency): Une très bonne
idée.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon, d'accord.
M. Bédard (Montmorency): Parce que la population en
1973...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous admettrez avec moi qu'il y a
une différence entre faire une élection sur le thème de la
fusion et, ensuite, faire un référendum où on donne une
information valable sur un thème bien précis qui est la fusion,
où on donne des informations sur les avantages, sur les
désavantages, et faire une élection sur un thème
seulement.
M. Bédard (Montmorency): Non, je ne vois pas
l'avantage.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce qu'au moment où on
fait l'élection, souvent on part tout simplement avec l'idée du
terme général qui est la fusion, sauf qu'au moment où
l'élection se tient, souvent même ceux qui se présentent
n'ont pas encore fait les études nécessaires pour savoir
exactement dans quoi il s'engagent d'une façon très
précise, et surtout n'ont pas l'occasion de donner à
l'intérieur d'une période électorale tous les
éléments que la population a le droit de connaître d'une
façon objective. Au contraire, une élection est l'occasion, vous
le savez, d'avancer les arguments, mais de les avancer d'une façon qui
est malgré nous partisane. C'est bien différent...
M. Bédard (Montmorency): Je ne suis pas d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): ... du processus
démocratique...
M. Harvey (Charlesbourg): C'est comme la séparation du
Québec...
M. Bédard (Chicoutimi): ... que représente un
référendum où on fournit...
M. Harvey (Charlesbourg): ... que vous avez abandonnée
parce que vous vous apercevez que, politiquement, ce n'est pas rentable. Voyons
donc!
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous voulez...
M. Bédard (Montmorency): On ne se convaincra pas ni d'une
part ni de l'autre.
M. Bédard (Chicoutimi): ... essayer de mettre le
débat dans un autre ordre d'idées, je suis prêt à
répondre au député de Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président. ... c'est le
grand temps.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, messieurs! Nous avons
entendu...
M. Harvey (Charlesbourg): La commission...
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de
Charlesbourg fait des affirmations qui sont inacceptables...
M. Harvey (Charlesbourg): Vous voulez nous faire admettre...
M. Bédard (Chicoutimi): II ne sait même pas lire
notre programme, parce que le Parti québécois n'a jamais
abandonné l'idée de l'indépendance. Au contraire, le Parti
québécois a pensé justement à...
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que le député de Chicoutimi est capable
d'écouter un instant?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Alors, nous avons entendu dans
d'autres termes le débat de deuxième lecture. Nous sommes ici en
commission parlementaire; après un exposé de quelques minutes, je
considère qu'on a dépassé ces quelques minutes. J'appelle
maintenant l'article 1 de la charte de Beauport.
M. Bédard (Montmorency): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 1.
M. Bédard (Montmorency): Où il y a de l'ordre, cela
marchera tout le temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous pouviez en prendre bonne
note.
M. Bédard (Montmorency): Pour donner des leçons
d'ordre, je pense que vous pourriez en prendre du député de
Montmorency, parce que c'est un gars qui est assez à l'ordre.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, messieurs! Article 1,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, une seconde...
M. Bédard (Montmorency): En fait, ce sont les articles 1
et 2 de la requête que je vous lis lentement. Voyez, vous avez tous les
éléments. Sur cet article, je voudrais attirer votre attention
pour montrer jusqu'à quel point notre démocratie est... Non,
c'est sur l'article même. A l'occasion de la tenue de la première
élection générale, le conseil doit procéder
à une consultation sur le nom de la ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Imaginez-vous, ils consultent sur
le nom et ils ne consultent pas sur la fusion.
M. Bédard (Montmorency): Non, cela ne coûte rien. Il
y aura deux bulletins de vote.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous venez de donner un bel
exemple.
M. Bédard (Montmorency): Parce qu'il y en a quelques-uns
qui pensaient à avoir un autre nom que Beauport. C'est de la
démocratie, ces choses-là.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand cela fait votre affaire.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté.
Article 2?
M. Goldbloom: M. le Président, en ce qui concerne
l'article 2, le député de Montmorency m'a fait part d'un
amendement qu'il aimerait proposer, qui serait pour ajouter un troisième
alinéa à cet article. Je lui demanderais de nous en faire
part.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, cet
alinéa pourrait se lire ainsi: La charte de la ville de Beauport
édictée par l'article 1 du projet de loi 255, Loi regroupant
certaines municipalités de la région de Québec, est
modifiée en ajoutant à l'article 2 après le dernier
alinéa le suivant: "Nonobstant toute convention collective existante au
moment de l'entrée en vigueur de la Loi regroupant certaines
municipalités de la région de Québec, les employés
de la ville peuvent, pour l'exercice de leur fonction, être
assignés dans toute l'étendue du territoire de la ville".
Est-ce que vous voudriez des explications supplémentaires sur
l'opportunité d'un tel article?
C'est pour s'assurer que le fait d'intégrer tous les
employés de la ville, que ce soient les policiers, que ce soient les
employés de bureau, que ce soient les employés de voirie, c'est
pour s'assurer que même si les conventions collectives continuent, chaque
employé peut être assigné à n'importe quelle partie
du territoire de la ville. C'est uniquement pour cela, autrement dit, pour
qu'un employé, s'il veut s'en prévaloir, parce qu'il travaille au
service d'aqueduc de la ville de Beauport et fait maintenant partie du service
d'aqueduc de l'agglomération de Beauport et doit exécuter des
travaux dans le quartier de Courville, on va appeler cela quartier pour
l'instant soit assujetti à cette loi, et que tous les
employés puissent travailler à l'intérieur du regroupement
de Beauport.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le cas où des
conventions collectives, par exemple, déterminent certains horaires de
travail d'une façon précise pour certains employés, si la
fusion a comme conséquence de changer ces horaires, est-ce qu'il n'y a
pas, à ce moment, à envisager le danger de conflits
juridiques...
M. Bédard (Montmorency): Non. Selon le processus normal,
vous savez que, pour l'instant, il y a douze syndicats répartis parmi
les sept ou les six municipalités, je parle toujours de six
municipalités, des fois, je parlerai de six ou de sept, parce qu'il n'y
a pas d'employés municipaux à Saint-Michel-Archange, et douze
conventions collectives, selon les services de la municipalité. Il y a
par exemple la protection publique où on travaille sur des
équipes à minuit, huit heures, quatre heures de
l'après-midi, et selon les heures de bureau. Dans certains cas, c'est 8
h 30; dans d'autres cas, c'est 9 heures. Concernant les employés
extérieurs, c'est 7 h 30 du matin jusqu'à 4 h 30 de
l'après-midi. Etant donné que ces syndicats ne peuvent
pas demander une accréditation, à l'heure actuelle, pour une
ville qui n'existe pas, ils demanderont leur accréditation le 2 janvier
prochain, et je crois qu'il y a des délais de 60 jours d'acceptation
après cela, pour se former en un simple syndicat.
A l'heure actuelle, il y a déjà eu deux ou trois
rencontres, depuis six semaines, avec tous les syndicats pour les
intégrer; au point de vue des heures, tel que vous le mentionnez, il n'y
a aucun problème d'application.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais ajouter, pour
que ce soit très clair, que les conventions collectives existantes
demeurent en vigueur; tout ce qui est modifié par l'alinéa
proposé, c'est l'assignation sur le territoire. Tout le reste demeure,
les horaires et les conditions de travail.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela demeure tel que
désigné dans les conventions collectives?
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Dans les conventions
collectives.
M. Gratton: Accepté.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): ... sur l'article 2, M. le
Président.
M. Harvey (Charlesbourg): J'aurais une question à poser
sur l'amendement.
Supposons, par exemple, qu'à Villeneuve les travaux publics ont
une convention qui doit prendre fin au mois de juin prochain et qu'à la
ville de Beauport cette convention prend fin le 1er janvier ou le 31
décembre. Vous renouvelez la convention collective de travail à
Beauport. Evidemment, dans la grande municipalité, vous êtes
liés par une convention collective jusqu'au mois de juin, qu'est-ce qui
arrive dans le cas? Est-ce qu'il y a uniformité des salaires entre les
deux parties, ou si la convention de Villeneuve, à titre d'exemple, se
continue jusqu'au mois de juin et qu'ensuite, vous avez deux catégories
d'employés, dont une qui peut avoir, au sens pratique, un rattrapage
à faire
pour rejoindre Beauport? Est-ce qu'il n'y a pas un certain danger de
discrimination à l'endroit d'un type, puisqu'il demeure à
Villeneuve? Aura-t-il un salaire inférieur à celui de Beauport et
vice versa?
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, je me
posais la même question que le député de Charlesbourg.
J'avais fait la suggestion d'intégrer, au point de vue des salaires,
toutes les conventions collectives de chacune des municipalités. Mais,
c'est la demande des syndicats intéressés, ils ont aimé
mieux poursuivre telle quelle leur convention, au point de vue des salaires et
il y aura rattrapage ou clause de rajustement lors de la signature d'une
convention unique dans chacun des secteurs concernés. C'est à la
demande même des syndiqués.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis informé que
le ministère du Travail se penche présentement sur cette
question, qui se présente ailleurs dans la province; il cherche une
solution qui permettrait aux syndiqués d'obtenir des ajustements par
rapport à d'autres syndicats voisins et peut-être d'identifier et
créer une nouvelle unité de négociation.
M. Harvey (Charlesbourg): Cela peut créer un
véritable problème. Dans le cas d'une grève qui
sévirait, par exemple, à Villeneuve ou à Montmorency,
à ce moment, dans le cas des travaux publics, ce seraient les gens des
travaux publics des autres municipalités qui s'en iraient là. Ils
pourraient grever ou crever longtemps, si on peut employer l'expression.
M. Bédard (Montmorency): Non, comme application... Vous
avez fait référence aux salaires. Selon les demandes des
syndiqués, ils demandent que leur convention collective soit
continuée au-delà du 1er janvier pour ceux qui avaient des
conventions collectives se terminant le 31 décembre de cette
année. Alors, vous n'aurez pas de problème d'application.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Pour les autres qui se terminent, vous n'avez pas
comme but de faire une convention collective unique quand même pour tous
les...
M. Bédard (Montmorency): Exactement.
M. Boutin: Par exemple, les autres conventions collectives qui
devraient se terminer dans un an ou dans deux ans, vous allez les faire
terminer immédiatement?
M. Bédard (Montmorency): Celle qui se terminait le plus
tard dans l'échéancier, c'était celle de Beauport. Pour
les employés extérieurs, elle se termine le 31 décembre
1976. Pour eux, c'est leur convention collective qui s'applique. Mais,
entretemps, dans les premières semaines de l'année, parce que
vous avez vu, dans un autre article, que le nouveau conseil siégera pour
la première fois, le 19 janvier prochain et, à l'ordre du jour,
le premier sujet à régler est de s'installer pour avoir une
convention unique pour chacun des trois services régis par la
municipalité.
Je peux vous dire que, depuis trois ans, on a eu au moins trois ou
quatre rencontres avec les chefs syndicaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf qu'avant d'avoir une
convention unique, il y a quand même le respect des conventions...
M. Bédard (Montmorency): Exactement.
M. Bédard (Chicoutimi):... collectives qui vont se
terminer, disons dans six mois ou plus tard.
M. Bédard (Montmorency): C'est cela. Le même
problème se pose avec les employés de cadre.
M. Bédard (Chicoutimi): Si les conditions de ces
conventions collectives viennent en contradiction avec les nouvelles
assignations horaires que voudrait leur donner la nouvelle ville
constituée, qu'est-ce qui arrive du point de vue légal? Ne
sont-elles pas, juridiquement, rattachées, aux avantages de leur
convention puisque je crois que les avantages et les éléments
contenus à l'intérieur de leur convention prévalent? C'est
clair. Ils prévalent sur les éléments d'une convention
collective unique à venir.
M. Bédard (Montmorency): II est entendu qu'au point de vue
pécuniaire, tous ces problèmes sont régis par leur
convention collective d'aujourd'hui. Quant au facteur horaire, il ne se pose
pas parce qu'en fait je crois que, pour une municipalité, les
employés extérieurs commençaient à 8 heures le
matin au lieu de 7 h 30 et, à leur demande, tout le monde a
commencé à 7 h 30 pour finir à 4 h 30 de
l'après-midi, avec une heure pour aller dîner. Tout le monde avait
une heure pour aller dîner. Les policiers-pompiers avaient des
cédu-les de minuit, huit heures et quatre heures p.m. et, en ce qui
concerne les policiers, cela ne s'applique pas.
Le seul problème au point de vue des avantages sociaux et toutes
ces choses seront discutées dans une convention unique et à leur
demande même. J'ai fait une suggestion, comme premier pas, parce que
techniquement cela aurait été beaucoup plus facile pour nous, je
voulais accrocher tout le monde à la convention collective la plus
élevée et la réponse qu'on m'a faite... On a dit: Lors de
la négociation de la convention collective, il y aura des montants
forfaitaires de prévus pour chacun des employés, compte tenu que
sa convention était terminée le 30 novembre, le 31
décembre ou le 30 juin 1976.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Cela veut-il dire que la nouvelle convention
collective vous avez des difficultés
avec les autres municipalités, autres que Beau-port durera
un an seulement?
M. Bédard (Montmorency): La nouvelle convention
collective?
M. Boutin (Abitibi-Ouest): Oui.
M. Bédard (Montmorency): Ah non! Je ne le sais pas. La
nouvelle convention collective sera à discuter avec les parties.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 2, on indique que la
ville succède aux droits, obligations et charges des différentes
villes, entre autres, de la municipalité de la paroisse de
Saint-Michel-Archange. J'aimerais que le ministre nous fasse l'historique du
rattachement de Saint-Michel-Archange à l'unité de regroupement
de Beauport plutôt qu'à celle de Québec. On sait que le
député-maire de Beauport avait adopté un certaine
politique concernant le rattachement de Saint-Michel-Archange à
l'intérieur de la fusion projetée que nous avons
étudiée, d'une part. D'autre part, il y a eu certaine
velléité tant de la part de la ville de Québec que du
conseil de Saint-Michel-Archange, de se rattacher à la ville de
Québec.
Il y avait même, sinon un protocole d'entente, du moins une
résolution en bonne et due forme qui semblait sûrement
correspondre à l'idée des deux parties, d'être dans une
même unité de regroupement, à savoir Saint-Michel-Archange
et la ville de Québec. Je voudrais qu'on nous en fasse l'historique,
qu'on nous donne les détails de ce changement de parcours, M. le
Président, parce que, pour une fois qu'on était face à un
regroupement volontaire, on s'aperçoit que, dans la loi, ce regroupement
volontaire ne se retrouve plus, ce qui donne comme conséquence le
rattachement de Saint-Michel-Archange à l'unité de Beauport.
M. Goldbloom: M. le Président, il était une
époque dans l'histoire du Québec où le territoire que l'on
connaît aujourd'hui comme Saint-Michel-Archange faisait partie de Giffard
et il y a eu un geste législatif qui a été posé
pour constituer une municipalité de Saint-Michel-Archange. Cette
municipalité entoure l'hôpital et comprend des terres agricoles
qui sont exploitées comme telles et un territoire qui est apte à
être développé pour d'autres fins.
Saint-Michel-Archange coupe la ville de Giffard en deux, à toutes
fins pratiques. Il y a, à l'est, la principale partie et, à
l'ouest, le quartier Notre-Dame-de-l'Espérance. Pendant un temps
considérable, il y a eu des efforts faits par Giffard pour obtenir un
moyen de traverser et de rejoindre les deux parties. Cette communication
directe n'a pas été réussie jusqu'à maintenant.
Quand mon prédécesseur a décrété des
unités de regroupement, il a inclus Saint-Michel-Archange dans
l'unité de Beauport, l'unité de la côte de Beauport, tout
comme il a inclus l'ancienne municipalité de Charlesbourg-Ouest dans
l'unité de regroupement de Charlesbourg. Nonobstant les décrets,
la ville de Québec a entrepris des négociations avec
Charlesbourg-Ouest, et cette fusion a eu lieu, et avec Saint-Michel-Archange.
Il y a eu effectivement un protocole d'entente entre les deux, la ville de
Québec invoquant un pouvoir qui existait dans sa charte et
Saint-Michel-Archange invoquant ses pouvoirs de municipalité. Nous avons
analysé cette entente et nous avons analysé les fondements
légaux et législatifs sur lesquels elle repose. Nous avons
constaté je pourrai donner plus de détails
là-dessus qu'il y a plusieurs années, je pense que
c'était en 1968, une modification à la Loi des cités et
villes avec une portée générale a effectivement
enlevé à la ville de Québec ce pouvoir d'effectuer des
annexions de cette nature de son propre chef et sans l'approbation du
ministre.
Nous avons donc senti que la légalité de cette entente
était douteuse. Il y avait lieu de revoir la question et il y avait
aussi une certaine logique qui se trouvait dans les définitions
d'unité de regroupement, logique que nous nous sentions obligés
de réexaminer à la lumière de l'évolution de
l'agglomération de la capitale.
Nous avons également essayé de savoir comment
Saint-Michel-Archange se voyait dans l'esprit des citoyens de la côte,
des municipalités de la côte, quant à son importance comme
élément de l'unité de regroupement. Nous avons
été convaincus que c'était un élément de
grande importance et que les six municipalités, celles qu'on
reconnaît comme municipalités traditionnelles, si vous voulez, les
six municipalités de la côte avaient indiqué leur
volonté de fusionner mais en même temps avaient posé la
condition que Saint-Michel-Archange fasse partie de la ville
éventuelle.
Nous avons examiné tout cela et nous avons trouvé, comme
je l'ai dit au début de l'étude de ce projet de loi, que ce qui
était important pour les dirigeants de Saint-Michel-Archange
était, bien sûr, l'entente avec Québec mais encore plus
importante pour elle était la protection de l'hôpital sur le plan
policier et sur le plan de la prévention des incendies et de la lutte
contre les incendies qui se déclarent.
Nous avons examiné la question sous cet angle et, comme je l'ai
dit, nous avons été convaincus que la future ville de Beauport
sera en mesure de fournir la protection nécessaire. C'est comme cela que
nous sommes arrivés à la conclusion qu'entre les deux candidates
pour la fusion avec Saint-Michel-Archange, c'était plus important et
plus logique de renforcer la côte, à condition que nous puissions
assurer la protection nécessaire et les services nécessaires, en
général, pour Saint-Michel-Archange.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai remarqué que le maire
de Québec, cet été, dans ses déclarations, tenait
au rattachement de Saint-Michel-Archange à la ville de Québec et
ce, contrairement, naturellement, aux positions que prenait le
député-maire de Beauport. J'ai remarqué également
qu'à la suite du projet de loi ou à l'annonce du rattachement de
Saint-Michel-Archange à Beauport, le
maire de Québec, après l'avoir déploré, n'a
pas eu de réaction plus vive qu'il ne le faut. Est-ce qu'on doit
comprendre que, dans une nouvelle unité de regroupement qui peut se
faire en ce qui regarde Sainte-Foy et Sillery, le maire de la ville de
Québec, d'une certaine façon, peut s'attendre qu'une partie de
Sillery soit rattachée à son territoire dans une nouvelle
fusion?
M. Goldbloom: C'est une question qui est absolument
hypothétique, M. le Président. Il n'y a pas de projet de fusion
dans ce coin.
Le maire de Québec a déclaré devant moi, à
plus d'une reprise, que pour un certain temps au moins, sa ville n'est pas
intéressée à effectuer d'autres fusions. Il y a
peut-être une conversation à envisager entre Québec et
Vanier. Mais quant à Sillery, celui qui connaît la région
connaît le sentiment des gens de Sillery qui sont nettement
opposés, jusqu'à maintenant du moins, à quelque fusion que
ce soit. Nous ne voyons pas, pour notre part, la nécessité de
tordre le bras à qui que ce soit dans ce coin de la région.
Ayant dit cela, je voudrais souligner que, sauf dans le cas de
Saint-Michel-Archange, nous n'avons pas tordu le bras à qui que ce soit
par rapport au projet de loi qui est devant nous.
Le Président (M. Picard): Le député de
Charlesbourg.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est sur la même question,
M. le Président. Est-ce que le ministre n'est pas d'avis que les
terrains vacants, qui sont situés dans la municipalité de
Saint-Michel-Archange, auraient été d'une extrême
nécessité à la ville de Québec pour son
expansion?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que si
Saint-Michel-Archange est désiré par plus d'une ville voisine,
c'est justement parce qu'il y a avantage à développer ses
terrains. Mais je pense bien aussi que la ville de Québec a d'autres
possibilités de se développer...
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que la ville de Québec
peut difficilement prendre de l'expansion si elle n'a pas ces terrains vacants
situés dans Saint-Michel-Archange alors que Beauport a d'autres
possibilités de prendre de l'expansion.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai mentionné la
fusion de Charlesbourg-Ouest avec Québec, fusion qui brisait les
unités de regroupement qui avaient été
déterminées. Il y a, dans l'ancienne municipalité de
Charlesbourg-Ouest, des terrains qui peuvent être aménagés.
Il y a, entre le secteur Charlesbourg-Ouest et la partie actuellement
urbanisée de la ville de Québec, des terrains qui peuvent
être développés également.
Le Président (M. Picard): Le député de
Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): C'était sur ce sujet de
Charlesbourg-Ouest, pour continuer l'exposé du ministre à cet
effet. Alors que le décret de l'unité de regroupement laissait
libre la population de Charlesbourg-Ouest de se greffer soit à la ville
de Charlesbourg ou de Québec, ces gens s'étaient exprimés
par une requête qui avait été signée par
au-delà de 3,000 personnes contre la fusion avec Québec. Quelque
temps après, à peine deux mois après, lors d'un
référendum, plus de 75% des gens favorisaient leur fusion avec
Québec. Ceci veut dire qu'on peut attribuer, soit à un
référendum ou soit à une consultation populaire, les
arguments que l'on veut évoquer. Les chiffres sont là, mais les
faits sont surtout là pour s'en inspirer.
A ce moment-là, je pense que le ministre des Affaires municipales
du temps, M. Tessier, n'avait pas voulu trancher la question d'une façon
draconienne en laissant les parties libres de s'attacher à
l'unité de regroupement qu'elles voulaient bien.
Je pense que, de coeur, ces gens sont demeurés à
Charlesbourg. Ensuite, de raison ou pécuniairement parlant, ils sont
devenus partenaires de la grande ville de Québec.
Le Président (M. Picard): Cet amendement à
l'article 2, est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 2, tel
qu'amendé, est adopté. Article 3?
M. Goldbloom: C'est de régir la ville par la Loi des
cités et villes, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela s'impose.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté.
Article 4? Article 4, adopté. Article 5?
M. Goldbloom: A l'article 5, M. le Président, je voudrais
attirer votre attention à la toute première ligne de la page 3,
s'il vous plaît, où l'on peut lire: "deux représentants
choisis parmi le conseil général de la Corporation des soeurs de
la charité de Québec..." J'aimerais suggérer que l'on
remplace les mots "choisis parmi" par les mots "désignés par". Ce
serait: "deux représentants désignés par le conseil
général de la Corporation des soeurs de la charité de
Québec". C'est à la demande des soeurs que je propose cette
modification, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Cet amendement s'applique
à l'article 5.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour faire taire leurs objections
pour attachement à Beauport.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est la demande de la Noël.
M. Bédard (Montmorency): Non, c'est pour dire que le
projet de loi peut donner législativement... peut régler des
problèmes que nous avions avec la requête, parce que, quant
à tous les autres articles cela se réfère aux articles de
la requête.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 5...
Le Président (M. Picard): Un instant! On va corriger cet
amendement pour le journal des Débats. L'article 5, pargraphe c),
à la troisième ligne de ce paragraphe, changer, après les
mots "deux représentants", les mots "choisis parmi" par les mots
"désignés par". Cet amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde.
M. Bédard (Montmorency): Sous-paragraphe i.
Le Président (M. Picard): Est-ce un sous-paragraphe i?
L'amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
Le Président (M. Picard): L'amendement est
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 5, au paragraphe a)ii,
on dit que le conseil provisoire est composé de 17 membres, dont 3
conseillers de l'ancienne ville de Beauport et 2 conseillers de l'ancienne
cité de Giffard. Je voudrais demander au ministre pourquoi cette
différence entre Beau-port et Giffard puisque, selon la densité
de la population, les derniers chiffres sont que... En 1971, il y avait
à peu près 1,000 personnes de différence entre les
deux.
M. Goldbloom: C'est la requête conjointe qui nous est
parvenue.
M. Bédard (Montmorency): C'est exactement le paragraphe 6
de la requête, étant donné que c'était la ville qui
prenait l'initiative et que, peut-être pas en population, mais 45% du
budget, au point de vue des dépenses, va aux citoyens de Beauport. C'est
pour cette raison que le conseil de ville de Beauport sous le conseil par
intérim est représenté par quatre membres, en fait, parce
que le maire est d'office maire de la future ville, mais elle a trois
représentants et Giffard a deux représentants.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que cela n'aurait pas
été une erreur non plus de mettre le même nombre de
représentants pour Giffard que pour Beauport, étant donné
que le maire...
M. Bédard (Montmorency): Etant donné qu'il y a 45%
du budget aussi qui dépend... On aurait pu demander...
M. Harvey (Charlesbourg): II y a la population aussi, les
critères.
M. Bédard (Montmorency):... aux autres villes
concernées, on aurait pu demander d'avoir la majorité comme dans
l'autre unité de regroupement. On s'est contenté d'avoir quatre
membres sur dix-sept. Je ne pense pas que la ville de Beauport ait
été très...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, ce n'est pas que je crois que
la ville de Beauport a trop de représentants. J'en suis surtout sur le
fait que la ville de Giffard, étant donné la population...
M. Bédard (Montmorency): Cela avait été
regardé, mais cela nous obligeait à avoir un conseil de 19 en en
mettant un de plus. Cela prend un nombre impair.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, c'est conforme à
la...
M. Goldbloom: Requête conjointe.
M. Bédard (Montmorency): Exactement, à la
requête, à l'article 6 mot à mot, sauf que, pour le dernier
paragraphe de l'article 5, c'est nouveau.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, on prévoit
qu'au niveau de ce conseil provisoire, il comprendra les maires de l'ancienne
cité de Giffard, de l'ancienne ville de Beauport, de l'ancienne ville de
Courville et de l'ancienne ville de Montmorency. Est-ce que le ministre
pourrait nous expliquer pourquoi on n'y inclut pas les maires d'autres
municipalités qui sont concernées dans cette unité de
regroupement, comme M. Gérard Grenier de la ville de Villeneuve, M.
Paquet, je pense aussi, de Sainte-Thérèse-de-Lisieux.
M. Goldbloom: Tout cela découle de la requête, M. le
Président. Peut-être que le député de Montmorency
pourrait donner des précisions.
M. Bédard (Montmorency): Oui, exactement. C'est à
la demande même des conseils municipaux concernés qui, lors de la
confection de la requête, en juin dernier, avaient apporté
l'argument suivant: Que, dans les villes de
Sainte-Thérèse-de-Lisieux et de Courville, les conseillers sont
élus au suffrage universel, la même chose que le maire de la
municipalité. Certains conseillers entre autres, il y en a qui
ont eu au-delà de 300 à 400 voix de majorité,
comparativement au maire qui n'avait que 30 voix de majorité se
sont dits: Nous sommes aussi représentatifs que le maire. Donc, chez
eux, après vote pris au sein même du conseil, ils ont
décidé que la partie de la demande, que les villes de Villeneuve
et Sainte-Thérèse-de-Lisieux font, dans leur requête, sur
la façon de se nommer, non pas un maire et un conseiller, mais deux
représentants du conseil. C'est la volonté même du conseil
de ville, M. le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais je comprends que ce
n'est pas la volonté des maires concernés.
M. Bédard (Montmorency): Ah! bien cela... Les deux maires
étaient là lorsque le vote s'est pris...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, parce que, si vous parlez du
point de vue de la démocratie, il y a toute la différence entre
se présenter au poste de maire et se présenter au poste de
conseiller. Quelqu'un peut facilement, comme conseiller, ramasser 300 votes de
majorité. Cela ne prouve pas que, s'il s'était
présenté au poste de maire, il aurait ramassé la
même majorité. Il me semble que tous les autres maires sont... On
a pris soin d'inclure le nom de tous les autres maires dans ce conseil
provisoire. Je me réfère également au protocole d'entente
qui vient d'être entériné par le ministre des Affaires
municipales concernant la ville de Chicoutimi où, dans un premier temps,
certains maires n'étaient pas sur le conseil provisoire. Le ministre,
lui-même, a cru bon d'augmenter le nombre et d'ajouter les maires qui
n'étaient pas inscrits à l'intérieur.
M. Bédard (Montmorency): Est-ce que cela faisait suite
à la demande des maires des villes concernées...
M. Bédard (Chicoutimi): Pas nécessairement. A
l'heure actuelle...
M. Bédard (Montmorency): ... avec votre protocole
d'entente?
M. Bédard (Chicoutimi): ... il y avait un processus par
lequel on devait se charger d'élire les représentants au niveau
du conseil exécutif. Dans certaines parties, ce processus avait
été suivi et le maire n'avait pas été élu
pour représenter sa ville à l'intérieur du conseil
exécutif.
Il me semble que dans le cas présent, il y a avantage, dans une
unité de regroupement telle que celle qu'on étudie que les maires
de chacune des municipalités concernées fassent partie du conseil
provisoire.
M. Bédard (Montmorency): Cela ne veut pas dire qu'ils ne
feront pas partie du conseil provisoire. Mais mettez-vous à la place du
maire de la ville mandataire, il n'y a aucune anomalie dans cela. Ce n'est pas
à moi à commenter ce que les villes veulent dans la
requête. Mettez-vous à la place du maire de la ville mandataire
qui dit: Non, ce que vous avez demandé chez vous, ce n'est pas
applicable. Ce n'est pas acceptable ce que vous demandez. On va mettre deux
maires à la place parce qu'ils disent, comme argumentation de base: Nous
sommes élus par toute la population alors que...
M. Bédard (Chicoutimi):... bien précis... M.
Bédard (Montmorency): Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... par rapport à quelqu'un
qui est élu par toute la population à un poste très
précis.
M. Bédard (Montmorency): A un poste de conseiller,
oui.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est différent.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, si vous
permettez, je vais citer ici l'exemple de Charlesbourg qui est un exemple
vécu très récent. A Charlesbourg, le maire qui a
contribué à l'élaboration de la requête est
l'ex-maire, M. Thibault. Il a dû se retirer pour des raisons personnelles
et professionnelles et tous les conseillers sont allés choisir, parmi le
public, en regard d'un article qui est prescrit dans la Loi des cités et
villes, un individu, mais qui, par les circonstances qu'on connaît, fut
l'ancien maire de la municipalité de Charlesbourg.
Alors, le maire de Charlesbourg, le nouveau maire actuel qui assume
l'intérim du poste de maire qui avait été consigné
au maire Thibault, continue le mandat de maire et parmi les conseillers,
pourtant, personne d'entre eux n'a accepté d'assumer le poste de maire
et on va retrouver dans la requête de Charlesbourg, certaines
volontés qui sont le fruit des conseillers et des maires et qui peuvent
paraître aux yeux du député de Chicoutimi, des anomalies ou
des choses qui sont irrégulières vis-à-vis du pouvoir que
lui-même confère davantage à un maire qu'à un
conseiller.
Au contraire. Ce sont tous des gens à part égale au niveau
d'une administration municipale. Alors, c'est autant leur volonté, comme
le cas de la requête de Beauport.
M. Bédard (Chicoutimi): On reviendra sur ce point.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est un exemple que...
M. Bédard (Chicoutimi): II est plus de six heures... Je
crois qu'on doit reprendre nos travaux ce soir?
Le Président (M. Picard): Voulez-vous dire un mot avant la
suspension?
M. Goldbloom: Je voulais simplement rappeler au
député de Chicoutimi que dans le cas du protocole d'entente que
je devais entériner pour sa ville et les trois autres environnantes, il
y avait quand même une situation un peu différente parce que je
trouvais que c'était une question de jugement personnel, si vous voulez,
mais je trouvais qu'il était nécessaire d'ajouter trois
membres.
M. Bédard (Chicoutimi): ... avec la ville de
Jonquière...
M. Goldbloom: La ville de Jonquière.
M. Bédard (Chicoutimi): ... en vertu d'une prochaine
fusion...
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): ... et en fonction des
négociations.
M. Goldbloom: Et cela m'a placé devant le choix, ou bien
désigner les maires qui n'avaient pas été
désignés d'office, ou bien dire simplement un quatrième
représentant pour Chicoutimi-Nord et ainsi de suite. J'ai choisi, pour
des raisons que j'ai même...
M. Bédard (Chicoutimi): On reviendra
là-dessus...
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 h 15, même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
Reprise de la séance à 20 h 47
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales poursuivra l'étude du
projet de loi no 255. Au moment de la suspension de nos travaux, à
l'heure du dîner, c'était le député de Chicoutimi
qui avait la parole. Article 5.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur l'article 5, M. le
Président, sans allonger le débat plus qu'il ne le faut, je tiens
à réitérer la position de l'Opposition selon laquelle il y
aurait avantage à ce que, les maires de Giffard, Beauport, Courville,
Montmorency, étant déjà membres du conseil provisoire, les
deux autres maires de Villeneuve et de Sainte-Thé rèse-de-Lisieux
soient également membres du conseil provisoire. Je crois qu'en leur
qualité de maires, ceci aurait pour effet, au moins, de mettre tout le
monde sur un pied d'égalité. L'argument qu'on nous a
apporté selon lequel, en ce qui regarde
Sainte-Thérèse-de-Lisieux et ville de Villeneuve, les
conseillers, comme le maire, avaient été élus au suffrage
universel, à mon humble avis, ne tient pas parce que, encore une fois,
c'est tout une chose d'être élu à un poste
spécifique de maire et d'être élu au suffrage universel au
poste de conseiller.
Il me semble que, si on donnait suite à cette suggestion de
l'Opposition ou pensait à la possibilité d'augmenter le nombre de
membres du conseil provisoire, quel que soit le moyen que l'on puisse employer
pour donner suite à cette suggestion que je formule, je pense que ceci
aurait comme avantage de solidifier des liens qui ont besoin d'être
solides, surtout quand on s'embarque dans un genre de fusion tel que celui que
nous avons à étudier où la solidarité de chacune
des parties fait vraiment la force de l'ensemble.
M. Goldbloom: M. le Président, comme le
député de Chicoutimi, je regarde la question d'une façon
calme et objective et, comme lui, je ne mets pas en cause les personnes. Je les
ai rencontrées, mais je ne dirai pas que je les connais. Je remarque
c'est peut-être un hasard que les deux municipalités
qui sont différenciées des autres sont les deux où il y a
eu référendum. Ce sont donc les deux municipalités
où il y a eu un intérêt un peu plus actif peut-être
que dans les autres, au moins dans ce contexte. Je trouve que si c'est ce sur
quoi tout le monde s'est entendu, je tiens à dire au
député de Chicoutimi, par votre entremise, M. le
Président, que sur tous les articles proposés par les six
municipalités, il n'y en a que trois il n'y en a que deux plus un
alinéa d'un troisième que nous n'avons pas retenus dans la
rédaction du projet de loi.
Nous avons tenté de respecter la volonté des
intéressés. C'est ma réaction spontanée à ce
que propose le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aura peut-être,
d'ici à ce que ce soit adopté en troisième lecture,
certaines autres consultations à faire, si ces consultations indiquaient
qu'il y aurait possibilité d'un changement. C'est clair que...
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre semble quand
même ouvert à l'argumentation que nous soulevons devant lui.
M. Goldbloom: Je n'ai pas, pour ma part, de raison de me
prononcer en faveur d'un côté ou de l'autre, sauf que nous avons
reçu une requête conjointe et nous l'avons respectée en
rédigeant le projet de loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Au niveau de l'article 5, il y a
un délai dont on parle continuellement qui est le délai de sept
jours suivant l'entrée en vigueur de cette loi. Nous avons eu plusieurs
représentations à l'effet que ce délai était
vraiment trop court. L'entrée en vigueur de ce projet de loi se produira
peut-être dans les premiers jours de janvier et, comme on est encore en
pleine période des Fêtes, je me demande s'il n'y aurait pas lieu
de donner un délai additionnel de sept jours peut-être, pour que
cela se situe au 15 janvier, au moins donner les quinze premiers jours de
janvier.
M. Goldbloom: M. le Président, vous m'excuserez de parler
d'un article qui n'est pas immédiatement en discussion, mais je remarque
qu'à l'article 6, il est prévu que la première
séance du conseil ait lieu le troisième lundi suivant le premier
janvier.
Si je calcule bien, ce serait le 19 janvier. Alors, pour ma part, je
trouve que c'est raisonnable de donner un délai plus long et, si l'on
disait quatorze jours, je n'aurais pas d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): J'en proposerais...
M. Bédard (Montmorency): Là-dessus, M. le
Président, j'attire votre attention. Cela va causer un problème
à l'article 10. Je ne sais pas si c'est cela que vous vouliez dire.
Lundi, le 12, il faut former le comité exécutif qui sera
composé des membres du conseil provisoire. Si le conseil provisoire
n'est pas formé le 12, cela va attaquer cet article-là.
Disons, M. le député de Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi): II s'agirait tout simplement de
faire la concordance. Si on accorde sept jours de plus, à ce
moment-là, il s'agit de faire la concordance avec les autres articles.
Il s'agit de décaler d'une semaine partout, c'est tout.
M. Bédard (Montmorency): Cela reporterait
l'assemblée générale au 26 janvier. Sur le coup, je pense
à un autre problème. Tout est sous presse pour un bulletin
d'information et on informe le public de la première assemblée
générale qui a lieu à Beauport, le 19 janvier prochain,
à 8 heures.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a d'autres difficultés
aussi.
M. Bédard (Montmorency): L'argumentation qui est
apportée, c'est que depuis deux ou trois mois, les conseils de ville
savent qu'ils ont des élections. L'article de la requête se lisait
comme suit: c'était dans les sept jours de l'acceptation des lettres
patentes. Moi, j'avais toujours annoncé aux conseillers en question que
les lettres patentes seraient acceptées vers le 25 ou le 26
décembre, donc cela devait nous donner jusqu'au premier, deux ou trois
janvier.
Disons qu'on a discuté du problème. Je regarde tous ces
problèmes auxquels on peut faire face simplement pour sept jours
additionnels et il faut que je donne, comme renseignement, que ce soir
même est déposé devant tous les maires et les conseillers
un mode de votation, parce que plusieurs conseils semblent être mal pris
dans cela.
On a déposé, ce soir, en assemblée publique, un
mode de votation. Il ne m'est jamais venu aux oreilles un problème de
délai, que c'était vraiment trop court. On s'attendait, comme je
vous dis, que cela se fasse dans les derniers jours de décembre, mais,
suivant la loi, cela se fait dans les premiers jours de janvier.
M. Goldbloom: Ce serait...
M. Bédard (Chicoutimi): Tout projet de loi, quand
même, pourquoi l'Assemblée nationale existerait-elle? On ne
s'engage quand même pas à entériner sans aucun amendement
au projet de loi.
M. Bédard (Montmorency): Oui...
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble qu'il y a des
éléments dont on peut tenir compte.
M. Bédard (Montmorency): Je fais une réflexion.
C'est une réflexion que je fais.
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment, il s'agit de
décaler en fonction...
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que la date
fixée pour la première réunion du conseil municipal est
déjà une date relativement lointaine par rapport à
l'entrée en vie de la nouvelle ville.
Dans les autres cas, nous avons suggéré le deuxième
lundi. Voici que nous avons le troisième lundi. Je constate que, pour la
constitution du comité administratif, c'est le deuxième lundi qui
est effectivement le 12. Si on disait "dans les douze jours" au lieu des
"quatorze jours", on n'aurait pas à effectuer un décalage et tout
le monde saurait qu'à huit heures du soir, il y aurait une
réunion. Il faudrait se réunir au moins à sept heures du
soir pour choisir les représentants qui y iraient.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, à ce moment.
M. Goldbloom: Les conseillers juridiques me suggèrent que
ce soit "onze jours", M. le Président, pour ne pas créer trop de
difficultés. On met "onze jours", très bien.
M. Bédard (Chicoutimi): II s'agit, je pense, d'une
façon générale, dans l'article 5, de remplacer le
délai de sept jours qui est contenu par un délai de onze
jours?
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): II s'agira de faire les
écritures.
M. Goldbloom: C'est à la huitième ligne du
sous-paragraphe qui commence par ii, au paragraphe a).
Le Président (M. Picard): Alors, le ministre propose un
amendement à l'article 5 qui affecterait le paragraphe a),
deuxième alinéa, huitième ligne, pour changer le chiffre 7
par le chiffre 8, le numéro 7 par le numéro 8.
M. Goldbloom: Le mot "sept" par le mot "onze".
Le Président (M. Picard): Ah oui! Le mot "sept" par le mot
"onze".
M. Goldbloom: Egalement, dans le paragraphe b), sous-paragraphe
i), septième ligne.
Le Président (M. Picard): La même chose, "sept" pour
"onze".
M. Goldbloom: M. le Président, je demande une suspension
de 30 secondes, s'il vous plaît.
Il faut noter que le nombre de jours que nous allons choisir, nous
venons de suggérer onze, commence à courir à partir de
l'entrée en vigueur de la loi. La loi entre en vigueur le 1er janvier,
il faut donc limiter à dix jours le délai pour arriver au 11, et
c'est le 12 qu'il y a l'assemblée.
M. Bédard (Chicoutimi): Le délai d'un jour
franc.
M. Goldbloom: Au lieu de 11, je regrette de vous causer cet
embêtement, ce sera 10.
Le Président (M. Picard): Ces deux amendements sont-ils
adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président. Il y en a un autre de même nature, non, cela va,
concernant le sous-paragraphe i), paragraphe c), ce n'est pas
nécessaire.
M. Goldbloom: Non. Il faut vous faire remarquer que, par rapport
au sous-paragraphe c), si l'une ou l'autre de ces nominations n'est pas faite
dans le délai fixé, le ministre des Affaires municipales fixe la
date et le mode de convocation. Il ne lui resterait qu'une journée. Ce
qui voudrait dire que la municipalité qui ne s'occupera pas du choix de
ses représentants, l'ancienne municipalité, pourrait se trouver
à l'occasion de cette première réunion du comité
administratif sans représentants à la table. Qu'elle prenne ses
responsabilités.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ça! Elle doit prendre
ses responsabilités.
M. Goldbloom: D'accord!
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 6, M. le
Président, je n'ai pas de remarque.
Le Président (M. Picard): L'article 5 avant. Article 5,
adopté tel qu'amendé?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Le Président
(M. Picard): Article 6.
M. Bédard (Montmorency): C'est le septième article
de la requête.
M. Goldbloom: La première séance du conseil...
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, en ce qui nous
regarde.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 6 adopté. Article
7.
M. Goldbloom: C'est le lieu des séances.
Le Président (M. Picard): Article 7 adopté. Article
8?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 8 adopté. Article
9?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 9, M. le
Président...
M. Bédard (Montmorency): C'est le dixième article
de la requête.
M. Bédard (Chicoutimi): ... je ne sais pas si c'est
l'endroit, j'ai à soulever un point concernant la municipalité de
Villeneuve, qui a consolidé une dette de...
M. Bédard (Montmorency): C'est 123...
M. Goddbloom: Cela arrivera plus loin, M. le Président.
Ici, c'est simplement la division du territoire en quartiers.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord! Cela va!
Le Président (M. Picard): Article 9 adopté. Article
10?
M. Goldbloom: C'est la constitution d'un comité
administratif, la fixation de la première réunion de ce
comité administratif.
Le Président (M. Picard): Adopté sur division?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, pas sur division.
Le Président (M. Picard): Adopté sur division?
C'est le même principe encore...
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, suite
à un amendement qu'on vient d'apporter à l'article 5 de la
présente loi, ne serait-il pas mieux d'adopter un délai
supplémentaire, à la dernière ligne de la page 4 de
l'article 10? L'on y voit que le deuxième lundi, soit le 12 janvier,
c'est la première réunion du comité exécutif.
Est-ce qu'on ne pourrait pas reporter cela au 14 janvier, donner deux jours
additionnels, étant donné qu'il y a beaucoup de choses qui se
passent...
M. Goldbloom:... le deuxième mercredi.
M. Bédard (Montmorency): ... le deuxième mercredi.
Est-ce le deuxième ou...?
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Le 14, c'est le deuxième
mercredi.
M. Bédard (Chicoutimi): Si ce sont deux jours
additionnels, que vous voulez, cela serait le deuxième mercredi.
Le Président (M. Picard): A l'article 10, premier
paragraphe à la fin du troisième alinéa,
c'est-à-dire le troisième alinéa...
M. Bédard (Chicoutimi): A la dernière ligne.
M. Goldbloom: A la dernière ligne de la page 4...
Le Président (M. Picard): Ils ne peuvent pas marcher par
les lignes. ...treizième ligne, changer le mot "lundi" pour le mot
"mercredi". Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 10 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Quelques instants, M. le
Président.
M. Bédard (Montmorency): Article 10.2 de la requête,
8.2 de la requête, mot à mot.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Tout l'article 10? M.
Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): L'article 10 tel
qu'amendé est adopté. Article 11.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 11, il y aurait
peut-être lieu de nous donner certaines explications sur les
critères qui font que le gérant de l'ancienne ville de Beauport
devient gérant de la ville, le greffier de l'ancienne ville de Giffard
devient le greffier de la ville, le trésorier de l'ancienne cité
de Giffard devient le trésorier de la ville, l'ingénieur,
etc.
Est-ce le fruit d'une entente entre les parties?
M. Bédard (Montmorency): Exactement. C'est le fruit d'une
entente entre les fonctionnaires, mais dans la majorité des cas
je dirais à 80% ces postes étaient occupés par une
personne, en particulier, dans une ville spéciale.
J'attire l'attention sur mon explication voulant que quant au
gérant de l'ancienne ville, il n'y avait qu'un gérant pour les
six villes. Quant au greffier de l'ancienne ville de Giffard, il n'y avait
seulement qu'un greffier engagé comme greffier d'une ville.
C'était le greffier de la ville de Giffard alors que, dans les
autres municipalités, c'étaient des secrétaires-greffiers
ou des secrétaires-trésoriers. Le trésorier de l'ancienne
ville de Giffard, c'est le seul comptable agréé qu'il y a parmi
les fonctionnaires. L'ingénieur, c'est le seul ingénieur à
temps complet qu'il y avait dans les municipalités regroupées,
soit l'ingénieur de la ville de Giffard. Donc, c'est la même
explication pour chacun des autres postes. Après entente, comme vous le
voyez, ce sont plutôt les postes des cadres, parce que le
secrétaire-trésorier, l'ingénieur, le directeur de service
occupaient ces postes dans une ville ou l'autre. Mais, après entente
avec chacun des fonctionnaires, c'est le poste qui leur revient et ils sont
très satisfaits.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer
qu'il y a un papillon qui propose d'ajouter l'identification d'une personne
à cette liste. Je l'ai devant moi. Ce serait le sous-paragraphe I): "Le
procureur et conseiller juridique de l'ancienne ville de Beauport devient le
directeur du contentieux de la ville". Je crois comprendre, M. le
Président, que cela fait également partie de l'entente entre les
municipalités, mais cela a été omis dans la
rédaction, dans l'impression.
M. Bédard (Montmorency): Exactement, M. le ministre. C'est
a l'article 3.1 de la requête, qui se lisait comme suit: Le directeur du
contentieux de la ville, mais toujours jusqu'à ce que le conseil de la
ville en décide autrement. Dans le cas de ce directeur du contentieux,
cela fait 20 ans qu'il est directeur du contentieux de la ville de Beauport.
Cela fait au-delà de dix ou douze ans qu'il est di-
recteur du contentieux de la ville de Sainte-
Thérèse-de-Lisieux.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il est à temps
plein?
M. Bédard (Montmorency): Non, à temps partiel.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine que lors de la
réunion...
M. Bédard (Montmorency): Du grand conseil.
M. Bédard (Chicoutimi): ... du grand conseil, cela va
être à eux de le confirmer ou, si ce n'est pas leur désir,
de le changer.
M. Bédard (Montmorency): C'est là-dessus que vous
m'avez coupé la parole. En 1973, avec les mêmes conseils
municipaux, il y a eu un vote d'adoption de 25 membres sur 26 qui
préconisaient l'engagement de ce directeur du contentieux. D'abord,
c'est une personne compétente, c'est une personne de la côte,
c'était l'autorité dans les affaires municipales sur la
côte et, suite à l'entente dans chacune des villes au mois de juin
dernier, comme je vous le dis, cela faisait partie de l'article 3.1 et tout le
monde a été unanime à prendre le directeur du contentieux.
Il ne faut pas oublier les services rendus aussi aux municipalités et
lorsqu'une personne, depuis 15 ou 20 ans, travaille à temps partiel pour
une municipalité, je pense qu'il faut le prendre en
considération. Je me suis toujours demandé pourquoi cela avait
disparu dans la loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'il faut
peut-être prendre cela en considération, mais, M. le
Président, j'enregistre carrément ma dissension sur ce papillon
qui nous est présenté. Dans le cas des autres postes où
les gens sont vraiment engagés à temps plein, cela peut
s'accepter.
D'ailleurs, ce sont des postes où il y a souvent
nécessité de s'entendre au niveau du bon fonctionnement,
très rapidement, une fois que la fusion a donné naissance
à la nouvelle ville. Je ne crois pas que, dans une loi, on puisse
sanctionner d'avance l'engagement d'un procureur. Ce serait la première
fois que je verrais une disposition de ce genre. Il appartient au nouveau
conseil formé de nommer son conseiller juridique. Si le monsieur dont
nous parle le député-maire de Beauport est un homme qui a les
qualités dont il nous a fait l'étalage, et cela, je n'en doute
pas, eh bien, je ne doute pas également que le conseil provisoire verra
à entériner sa nomination. Mais que nous, d'avance, on prenne une
décision sur un poste qui n'est pas un poste à temps plein, qui
est vraiment un poste qui fait partie d'un élément d'un contrat
partiel avec la municipalité, avec le conseil, je pense que ce serait un
précédent assez surprenant.
M. Bédard (Montmorency): Un précédent, M. le
Président, j'attire encore l'attention sur le fait que ça n'a pas
été demandé par une municipalité, c'étaient
toutes les municipalités qui étaient unanimes. Parce que, j'y
reviens, ça fait partie de l'article 3.1 de la requête et, compte
tenu que ce conseiller juridique l'est pour deux municipalités sur six,
compte tenu de la besogne qu'il a déjà accomplie dans les
années antérieures, c'est...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends toutes ces
considérations qui nous sont données par le
député-Maire de Beauport, mais, encore une fois, c'est une
question de principe. Ce n'est pas un poste à temps plein, c'est un
contrat de services avec un individu en particulier...
M. Bédard (Montmorency): C'est ce qui est marqué
dans la requête.
M. Bédard (Chicoutimi): ... un contrat de services
à temps partiel et, parce qu'il y a un caractère partiel,
justement, il faut qu'il soit sujet à la décision du conseil.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais c'est bien
marqué dans la loi: "jusqu'à ce que le conseil en décide
autrement, sous réserve du premier alinéa"; cela n'engage en rien
le futur conseil. Si le futur conseil, le conseil provisoire décidait
par une résolution d'engager une autre personne, ça ne lie pas ce
conseil, c'est jusqu'à ce que le conseil en décide autrement.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est juste. Je ne vois pas
pourquoi on ajouterait ça dans la loi. Ce serait comme si on
décidait d'entériner d'avance des contrats avec des fournisseurs
parce qu'on sait qu'ils rendent de bons services. Cela fait partie des
décisions. Je prends un exemple, tout exemple cloche, mais l'engagement
d'un procureur, l'engagement d'un contentieux fait partie des décisions
que doit prendre le conseil provisoire, point. Je ne vois pas que, dans la loi,
on ait à statuer là-dessus.
M. Goldbloom: Si je me suis secoué la tête tout
à l'heure, c'est simplement parce que des services professionnels ne se
comparent pas parfaitement avec les services ou produits que peut donner un
fournisseur.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un contrat de services.
M. Goldbloom: Oui. M. le Président, je me sens
obligé de demander au député de Montmorency si on peut
considérer cette personne comme un fonctionnaire ou employé.
M. Bédard (Montmorency): II est fonctionnaire et
employé de ces municipalités. Mais c'est un employé
à temps partiel.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas un employé au
sens de l'article 11, il me semble que c'est clair.
M. Bédard (Montmorency): Sous bénéfice de
ses services antérieurs auprès des municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas un individu dont on
retient des services pour une tâche précise.
M. Goldbloom: L'autre point, quand on propose que cette personne
soit nommée directeur du contentieux, est-ce qu'à ce
moment-là, elle deviendrait un fonctionnaire à temps complet ou
est-ce que...
M. Bédard (Montmorency): C'est une possibilité,
mais cela ne veut pas dire que c'est cela qui va arriver. Il faut être
honnête; c'est le futur conseil qui va décider.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'heure actuelle, votre
directeur du contentieux...
M. Bédard (Montmorency): C'est lui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... est payé à tant
l'heure, j'imagine.
M. Bédard (Montmorency): Non, c'est un montant
forfaitaire.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un montant forfaitaire et
s'il y a des services additionnels qui se présentent, il charge en
conséquence.
M. Bédard (Montmorency): Comme toujours, il est
engagé par montant forfaitaire envers les deux municipalités pour
assister aux séances du conseil, préparer les règlements
d'emprunt, donner tout avis juridique et lorsqu'on parle de dépenses
supplémentaires, ce sont des poursuites en cour; les dépenses
réelles effectuées par le conseiller juridique sont
remboursées par les municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends l'esprit dans lequel
le député-maire de Beauport présente cet amendement, et je
n'ai pas à discuter les qualités de l'individu impliqué
par cet amendement, mais, avec les explications que vient de nous donner le
député de Montmorency, il me semble qu'il est clair qu'il ne
s'agit pas d'un employé au sens de l'article 11, c'est un employé
à temps partiel et c'est carrément un contrat de services. A ce
moment-là, cela ne se situe pas... Je me demande si le
député de Montmorency aurait objection à retirer cet
amendement, sachant très bien parce que cela créerait un
précédent que si l'individu en question a les
qualités que vous lui avez données tout à l'heure,
à ce moment-là, la décision reviendra au conseil
provisoire.
M. Bédard (Montmorency): Disons que ce sont des
problèmes supplémentaires; on est habitué d'en prendre, et
on est capable d'en prendre. Si les conseillers juridiques du ministre ont pris
la précaution de l'enlever de la requête, je me posais toujours la
question, il est entendu que l'argumentation que vous apportez avait
déjà été fournie. Si c'est pour créer un
problème, créer des précédents et nuire à
tout le monde, cela n'empêchera pas le futur conseil de retenir ses
services, en considération de ce qu'il a apporté. Et si, pour le
bien de M. le Ministre...
M. Bédard (Chicoutimi): Je vois que le maire de Beauport
prend ses responsabilités devant...
M. Bédard (Montmorency): En ce qui me concerne, les
arguments sont fournis et lorsque c'est difficile de les réfuter, je
suis capable de rester debout. De toute façon, ne prolongeons pas
davantage. Si c'est pour le bien de...
M. Goldbloom: M. le Président, un bon maire demeure un bon
maire même si sa population augmente.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
retiré?
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 11, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
Article 12?
M. Goldbloom: C'est un article que nous avons déjà
vu dans d'autres cas, M. le Président. Quand on crée une nouvelle
municipalité avec une disparité de règlement de zonage, il
semble nécessaire de procéder rapidement à la confection
d'un nouveau règlement de zonage pour tout le territoire ou pour la
partie où cela semble nécessaire. C'est le même article que
nous avons déjà fait adopter dans d'autres cas.
Le Président (M. Picard): Article 12, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, M. le
Président!
M. Boutin: Je voudrais avoir une information.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Ce que je ne comprends pas là-dedans...
Le Président (M. Picard): C'est à quel article?
M. Boutin: A l'article 12.
Le Président (M. Picard): A l'article 12, d'accord.
M. Boutin: On dit: "Le conseil peut, par règlement
applicable à la totalité du..." A-t-on besoin de cet article? On
sait que vous pouvez, d'une façon ou d'une autre...
M. Goldbloom: M. le Président, la raison d'être
de cet article est simplement que, si on ne l'a pas, il y a tout un
processus qui implique la possibilité d'opposition formelle de la part
des contribuables et on soumet cet article à l'approbation de la
commission municipale. On simplifie la procédure. C'est pour assurer
qu'il n'y aura pas, dans une période préliminaire de l'existence
de la nouvelle ville, des gestes posés qui ne seraient pas conformes
à un règlement raisonnable et uniforme de zonage sur le
territoire.
M. Boutin: D'accord, je ne comprends pas quand même.
M. Bédard (Montmorency): Si on ne comprend pas, c'est
parce que, dans la majorité des règlements de zonage, d'abord,
cela prend l'adoption d'un règlement, cela prend la parution dans les
journaux, cela prend une assemblée publique...
M. Goldbloom: Un référendum possible.
M. Bédard (Montmorency): ... un référendum
possible.
Vous l'avez remarqué, de toute façon, c'est parce que le
problème est que nous nous ramassons, à l'heure actuelle, avec
six règlements de zonage. C'est un gros...
M. Boutin: Ce n'est pas cela, c'est parce que j'aurais
pensé de dire: Le conseil doit...
M. Bédard (Montmorency): C'est une affaire. Quand on dit:
"Le conseil peut..." je pense que c'est parce que les légistes
recommandent le "peut" au lieu du "doit". Je ne le sais pas pourquoi.
M. Boutin: Ah bon! C'est d'accord. Si le "peut" veut dire "doit",
je n'y ai pas d'objection.
M. Goldbloom: Oui, dans ce cas particulier, à toutes fins
pratiques...
M. Bédard (Montmorency): On va se prévaloir, M. le
Président, de l'article.
M. Bédard (Chicoutimi): Aux articles 12 et 13, M. le
Président, je voudrais savoir, de la part du ministre, ce qui va arriver
des lots qui sont compris dans le territoire de Saint-Michel-Archange.
J'imagine que la nouvelle municipalité va les déclarer lots
vacants. A l'article 13...
M. Bédard (Montmorency): Non.
M. Bédard (Chicoutimi): "Le conseil peut, par
règlement, déclarer comme vacant..."
M. Bédard (Montmorency): ... cette disposition ne peut
affecter en aucune façon les fermes et les boisés au sens de la
Loi sur l'évaluation foncière." A l'heure actuelle, suivant
l'évaluation foncière, les fermes de Saint-Michel-Archange ne
sont pas évaluées. Tant que cela reste ferme, cela n'est pas
touché. Ce n'est pas cet article, en ce qui me concerne, cela ne vise
aucunement les fermes, aucunement les cultivateurs. C'est pour attraper ceux
qui s'achètent des terrains dans de nouveaux développements et
qui, dans le but de spéculer, achètent leur terrain à
$0.10 ou $0.15 du pied, sans aucun service. Lorsque la ville a installé
des services d'aqueduc et d'égouts, parce que c'est le deuxième
paragraphe, en front desquels les services d'aqueduc et d'égouts et de
voirie sont existants, cela permet de faire une charge maximale de $250 par lot
vacant.
Lorsque le lot devient construit, il n'y a plus de charge qui est faite,
alors qu'avec un règlement municipal, si vous imposez une taxe, vous
pouvez, par règlement, imposer une taxe de $250 par lot vacant, mais
vous êtes obligé de l'imposer durant tout le temps du
règlement. Si vous avez un règlement de 20 ans, que le terrain
soit construit ou non, il y a toujours une taxe spéciale de $250
d'attachée par lot.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, est-ce que l'article 12 ne
permet pas de modifier la notion de ferme et boisé au sens de la Loi de
l'évaluation foncière?
M. Bédard (Montmorency): L'article 12 ou l'article 13?
M. Harvey (Charlesbourg): L'article 12 inclut les boisés.
Il faut le mettre dans la loi. Ce n'est pas une municipalité
agricole.
M. Bédard (Montmorency): C'est du zonage à
l'article 12.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, c'est cela. En vertu de
l'article 12, vous pouvez décréter un nouveau zonage.
M. Goldbloom: M. le Président, le zonage ne change pas la
définition d'un terrain faite en vertu d'une autre loi. Si une ferme est
définie en vertu de la Loi sur l'évaluation foncière comme
étant une ferme, le fait que l'on modifie le zonage peut permettre que
cette ferme soit vendue et utilisée à d'autres fins, mais ne
change pas tant et aussi longtemps que la ferme est exploitée comme
ferme; c'est la définition de celle-là.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pose ces questions afin d'avoir
la conviction que la loi est telle qu'elle ne permettra pas sur des lots
vacants ou encore sur des terrains vacants, des terres, de donner prise
à une possibilité de spéculation foncière comme on
en connaît dans toutes les villes et qui ont souvent comme
conséquence même de bloquer le développement de certaines
villes. Je pense que le ministre sait jusqu'à quel point il est
important de prévoir le danger de la spéculation foncière
avec les conséquences qu'on y connaît. C'est dans ce sens que je
tiens à avoir le plus de renseignements possible.
M. Goldbloom: M. le Président, en ce qui concerne le
territoire de Saint-Michel-Archange, il y a une distinction importante à
faire. Je l'ai déjà faite cet après-midi en parlant du
sujet. Il y a une ferme qui appartient à l'hôpital, à la
congrégation religieuse. Cette ferme est exploitée comme ferme,
mais elle constitue aussi une des ressources thé-rapeuthiques de
l'hôpital. Les malades qui sont en état de sortir de
l'hôpital pour des périodes pendant la journée vont
travailler sur la terre. Cela est considéré à juste titre
comme un élément de la thérapie que l'on donne à
ces malades. Les autorités de Saint-Michel-Archange ont nettement
l'intention de conserver leur ferme pour ces fins. Il y a une autre partie qui
n'est pas cultivée, qui constitue, à toutes fins pratiques, des
lots vacants et qui est apte à être développée. La
distinction se fait et se fait assez clairement dans le texte de l'article 13
entre ce qui est ferme d'un côté et ce qui est lot vacant avec une
rue devant et avec des services d'aqueduc et d'égouts, donc aptes
à être développés. Sur cela, il me semble normal que
la ville puisse imposer des taxes.
M. Bédard (Chicoutimi): Tous ces terrains qui
appartenaient à la corporation de l'hôpital ou à la
corporation de Saint-Michel-Archange, une fois la fusion faite, de qui cela
devient-il la propriété?
M. Bédard (Montmorency): C'est encore la
propriété des soeurs.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela continue à être
la propriété des religieuses?
M. Goldbloom: Non. M. le Président, il faut distinguer
entre l'identification d'un terrain par rapport aux limites territoriales d'une
municipalité. On dit que le terrain est situé dans telle ou telle
municipalité et le droit de propriété ne change pas si la
municipalité est regroupée avec une autre. Ce qui est
propriété de la corporation, demeure propriété de
la corporation.
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, à l'article
13...
Le Président (M. Picard): Article 12, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Article 12, adopté.
Le Président (M. Picard): Article 13?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 13, on retrouve le
genre d'article qui est textuellement le même quant au premier paragraphe
que celui qui était contenu dans le projet de loi concernant l'Outaouais
et le Haut-Saguenay, sauf que, concernant le deuxième paragraphe, dans
la loi concernant l'Outaouais et le Haut-Saguenay, au niveau de la taxe, on
disait textuellement: Cette taxe devient en vigueur immédiatement
après la passation de tel règlement pour les terrains alors
vacants. C'est dans le règlement tel que nous l'avons dans le projet de
loi de fusion. On ajoutait, par exemple: Mais pour ceux le devenant à
l'avenir, par suite de l'ouverture de nouvelles rues, et de prolongements de
rues déjà existantes, cette dite taxe ne peut être
imposée qu'après douze mois de la fin des travaux d'ouverture et
de prolongement de telle rue et à la condition additionnelle, dans ce
dernier cas, que le service d'aqueduc et d'égout ait été
effectué.
On le prévoyait pour l'avenir dans la loi de l'Outaouais et du
Haut-Saguenay, en ce qui regarde les terrrains qui étaient devenus
vancants, alors qu'on n'a pas cru bon de le faire dans ce cas.
M. Bédard (Montmorency): Je crois que c'est couvert. Dans
votre intervention, vous parlez plutôt d'un délai. Ce serait
couvert par "le conseil peut, aux conditions qu'il détermine". Donc,
dans notre règlement, il serait statué qu'après la
construction des services d'aqueduc et d'égouts, une période,
soit de six mois ou de douze mois, serait établie dans le
règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, ma question était
simplement pour savoir pourquoi, dans une loi qu'on connaît bien, celle
concernant l'Outaouais et le Haut-Saguenay, on l'avait prévu alors qu'on
ne le prévoit pas textuellement dans la loi...
M. Goldbloom: M. le Président, ce qui est arrivé,
c'est que la ville de Jonquière, qui existait avant la fusion, avait,
dans sa charte, le deuxième alinéa de l'article en question, et
nous l'avons reproduit tel quel. Nous constatons que, dans l'article de
Jonquière, c'est un délai de douze mois qui est accordé
à partir de l'ouverture de la rue, à condition qu'il y ait
l'aqueduc et l'égout. Dans l'article proposé par Beauport, ce
n'est pas avec un délai de douze mois après l'ouverture de la
rue, mais il faut que l'aqueduc et l'égout soient en place. Il me
semble, M. le Président, que le coût de la pose de ces services
est tel que, s'il y a un propriétaire dont la valeur du terrain est
nécessairement augmentée au moment où l'aqueduc et
l'égout sont en place, il est raisonnable que la ville commence
immédiatement à récupérer son investissement en
imposant une taxe, d'autant plus que, dans l'autre cas, le délai se
rapporte à l'ouverture de la rue seulement.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord!
Le Président (M. Picard): Article 13, adopté.
Article 14? Adopté. Article 15?
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse. Il y a un
papillon, ici, qui introduirait un article 14 a) et qui porterait sur le
dépôt du rôle.
M. le Président, je pense que cela répond...
Le Président (M. Picard): Article 14, adopté? Il y
a un nouvel article 14 a).
M. Goldbloom: Cet article concerne le dépôt du
rôle, M. le Président. D'un côté, il faut produire le
rôle aussi rapidement que possible, un rôle uni-
formisé sur le territoire de la nouvelle ville, afin de pouvoir
envoyer les comptes de taxe.
Mais il y a une date qui est mentionnée ici, une date limite du
1er mars 1976. Il y a lieu de se demander si on peut compter sur la production
du rôle pour cette date. C'est un délai serré un peu.
M. Harvey (Charlesbourg): ... de la ville de Québec.
M. Bédard (Montmorency): Le problème qui est
apporté et qu'on veut résoudre par cet article est pour
être équitable envers toutes les municipalités et pour une
fois, contrairement à ce qu'on verra plus tard à l'article 23,
cela vise les citoyens de Beauport à l'heure actuelle. Il faut
être honnête envers tous les citoyens de la ville, comme je l'ai
toujours déclaré, étant donné que notre rôle
date de 1971. Nous étions dûs pour un grand rôle
déposé en novembre 1976 alors que le rôle de la ville de
Sainte-Thérèse-de-Lisieux a été
déposé en novembre dernier, soit en novembre 1975. Vous comprenez
que nous ne sommes pas évalués sur le même pourcentage
d'évaluation.
Donc, s'ils sont évalués à 100% et nous à
81%, il y a un préjudice qui est causé aux dépens des
citoyens de Sainte-Thérèse-de-Lisieux et le même
raisonnement s'appliquerait pour Giffard et Villeneuve qui ont
déposé leur rôle en 1974.
Donc, je voulais avoir l'uniformisation du rôle
d'évaluation et, par cet article, on me dit que l'on peut statuer sur un
facteur de correction, sans nécessairement avoir toutes les
évaluations de chacune des maisons corrigées une à une. Le
responsable de l'évaluation à la communauté urbaine peut
statuer que le facteur de redressement pour Beauport est de 1.18%. Donc, le
taux de taxe est le même pour tout le monde, mais l'évaluation
à Beauport est multipliée par 1.18%. Tout le monde a un
rôle multiplié par 1.18%. Cela sera une façon de
procéder. C'est la façon de procéder des commissions
scolaires, à l'heure actuelle, pour tenir compte de la disparité
des rôles de chacune des villes.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'il est
nécessaire qu'il y ait une uniformisation des rôles
d'évaluation en toute justice. Quant à la méthode
technique de faire ce réajustement, j'avoue sincèrement que je ne
suis pas capable de porter un jugement de valeur là-dessus.
M. Bédard (Montmorency): J'ai eu des rencontres avec les
conseillers juridiques du ministre et le responsable de l'évaluation
pour s'entendre sur une formule, parce qu'il ne faut pas avoir d'objection de
la part des citoyens aussi. Si quelqu'un s'oppose à son compte de taxe,
cela va causer des gros problèmes.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: M. le Président, c'est simplement pour savoir
ceci: Lorsqu'on veut employer le fac- teur de révision annuelle, c'est
normal pour autant qu'on a fait l'évaluation exactement sur les
mêmes bases, parce que si on a fait l'évaluation sur des bases
différentes, le facteur ne veut plus rien dire.
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président. J'étais
distrait pour quelques secondes et j'ai manqué un bout de la question du
député d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: ... le député de Montmorency, à
l'effet que son facteur de révision annuelle est parfait, s'il est fait
annuellement, son facteur de redressement mais pour autant que tous les
rôles de toutes les municipalités ont été faits
exactement sur les mêmes barèmes. Mais s'il y en a qui ne sont pas
faits sur les mêmes barèmes, le facteur de redressement ne veut
plus rien dire.
M. Bédard (Montmorency): Tous les rôles sont faits
sur les mêmes barèmes, mais les facteurs de redressement ne sont
pas les mêmes parce qu'il y en a qui sont des rôles de 1971,1972,
1973.
M. Boutin: Ils changent avec les années. Je le savais.
M. Bédard (Montmorency): Chaque municipalité
d'aujourd'hui, pour avoir un facteur de redressement... Mais cela a l'air qu'au
point de vue technique, il ne faut pas appeler cela facteur de redressement. Il
faut appeler cela uniformisation du rôle d'évaluation.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait peut-être un
élément sur lequel je me demande jusqu'à quel point on
peut statuer, juridiquement. C'est lorsqu'on dit dans le dernier paragraphe de
l'article 14 a): "Pour les fins du premier exercice financier de la ville, le
commissaire à l'évaluation doit, s'il y a lieu, procéder
en la manière jugée appropriée."
Je me demande jusqu'à quel point on peut juger. Je me demande
jusqu'à quel point on n'est pas en train de légaliser... Quelle
que soit la manière qu'il prendra, c'est comme une sorte de
chèque en blanc sur toute manière de correction, alors qu'il me
semble que l'uniformisation soit nécessaire, il n'y a pas de doute.
Alors il s'agirait de transposer ce principe en formulant exactement
dans les mêmes termes le premier paragraphe de l'article 14 a) mais en
enlevant la partie suivante: "en la manière jugée
appropriée".
M. Goldbioom: M. le Président, il y a, je pense, une
raison à cela et cette raison vient d'être indiquée il y a
quelques instants par l'honorable député de Montmorency. Il n'est
clairement pas possible, entre le 1er janvier et le 1er mars, ou même si
l'on prolongeait le délai de deux, trois, quatre semaines, ce ne serait
quand même pas plus possible pour l'estimateur de faire un rôle
complet. Il faudra utiliser la technique qui, effectivement, est
utilisée par les commissions scolaires régionales
même si cette procédure provoque des réactions
négatives de la part des municipalités et je les comprends. Mais
en introduisant l'expression un peu vague "en la manière jugée
appropriée", on permet à l'estimateur d'utiliser une technique
qui n'est pas normalement utilisée en milieu municipal, mais qui est
utilisée en milieu scolaire, c'est-à-dire d'appliquer un facteur
de redressement au rôle qui existe.
M. Bédard (Chicoutimi): Ils vont le dire textuellement,
sinon, la manière dont on formule l'article, cela peut être la
manière dont parle le ministre, mais cela peut être toute autre
manière aussi. On est en train d'endosser toute manière que cet
évaluateur jugera appropriée. Cela peut être celle
adoptée par les commissions scolaires mais on lui donne un chèque
en blanc. Il peut adopter celle-là comme il peut adopter une autre
manière. Il me semble qu'on lui donne un chèque en blanc. Tout ce
qu'on a à dire, je pense, qui est nécessaire de dire, c'est qu'il
doit procéder à l'uniformisation du rôle
d'évaluation de la ville.
M. Goldbloom: M. le Président, je soumets respectueusement
qu'à un professionnel on donne normalement un chèque en blanc et
il est guidé par sa compétence et sa conscience professionnelle.
Je pense...
M. Bédard (Chicoutimi): En prenant le même argument
que le ministre et l'endossant, j'en arrive quand même... On peut en
arriver, en tout cas, à la conclusion que "en la manière
jugée appropriée" n'est pas nécessaire. C'est clair que
c'est un professionnel en la matière qui va faire le travail et ce n'est
pas à nous de sanctionner d'avance que quelque manière qu'il
emploie on va la juger appropriée. Ce sera aux citoyens. Il y a des
recours juridiques. Ils sont capables de faire valoir leur point.
M. Bédard (Montmorency): M. le député de
Chicoutimi, j'ai cru comprendre par cette explication, parce qu'encore une fois
c'est bien technique, que selon les municipalités, il y a une
façon de procéder pour l'une et une autre façon pour
l'autre, selon les années que les rôles ont été
produits. C'est pour cela qu'il y a deux ou trois façons de pouvoir
faire l'évaluation. Il peut l'appliquer d'une façon pour une
municipalité, une façon pour l'autre. Mais j'attire votre
attention sur le fait que c'est uniquement pour le premier budget parce qu'il
est obligé de déposer son grand rôle révisé
unité par unité pour le 1er novembre 1976.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois dire que pour ma
part, je n'ai pas vraiment d'objection à enlever les mots en question.
Je pense que si on les enlève et on dit tout simplement: Le commissaire
à l'évaluation doit, s'il y a lieu, procéder à
l'uniformisation du rôle, il va prendre la manière qu'il jugera
appropriée.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Goldbloom: Alors, si le député de Chicoutimi
préfère que cela ne fasse pas partie du texte de la loi, je n'ai
pas d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'aime pas les chèques
en blanc, sanctionnés légalement.
M. Goldbloom: Alors, M. le Président, il s'agirait
d'enlever la virgule après le mot "procéder" et les mots
suivants: "en la manière jugée appropriée," et continuer
"à l'uniformisation du rôle".
Le Président (M. Picard): II faudrait aussi enlever la
virgule après le mot "procéder".
M. Goldbloom: C'est ce que j'ai dit, M. le Président.
Le Président (M. Picard): On n'est pas pour s'obstiner sur
une virgule.
M. Goldbloom: Quand j'aurai accumulé assez de virgules,
j'aurai complété mon cours de droit.
M. Bédard (Chicoutimi): Ou de français.
Le Président (M, Picard): Cet amendement est
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je me
demandais jusqu'à quel point il ne serait pas superflu d'ajouter le
dernier paragraphe: Quant aux fins de la loi d'évaluation
mentionnée. Il me semble que cela va de soi. Je le soulève
simplement du point de vue technique législative.
M. Goldbloom: Je pense que c'est une précaution utile, M.
le Président, parce que nous venons de donner dans le premier
alinéa une latitude au commissaire à l'évaluation, aussi
bien de lui dire que pour ce qui n'est pas précisé, il faut qu'il
suive la loi générale.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne fera pas de débat
là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Picard): L'article 14 a), tel
qu'amendé, est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 15.
M. Bédard (Montmorency): C'est dans le but de prolonger au
15 avril, parce que, par la Loi des cités et villes, c'est le 1er mars,
mais, compte tenu des délais dont on vient de discuter, si on
prépare le budget seulement pour le 1er ou le 15 mars, on ne peut pas le
présenter au ministre des Affaires municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): Très raisonnable.
Le Président (M. Picard): Article 15. Adopté.
Article 16.
M. Goldbloom: C'est le délai pour le dépôt
des plaintes qui doit être un délai spécial à cause
des conditions particulières.
Le Président (M. Picard): Article 16. Adopté.
Article 17.
M. Goldbloom: L'article 17, M. le Président, est un
article tiré, comme tous les autres essentiellement, du protocole
d'entente. J'ai déjà dit dans mon discours de deuxième
lecture que presque toutes les municipalités connaîtront une
diminution de leur taux de taxe comme résultat de la fusion. Tel n'est
pas le cas pour la ville de Beauport et il a été entendu entre
les municipalités qu'il y aurait un écart et, qu'il doit
être prévu dans la loi; autrement, le taux de la taxe doit
être uniforme sur tout le territoire.
Il y a aussi une situation un peu spéciale pour
Sainte-Thérèse-de-Lisieux où il y a un écart qui
est prévu.
Adopté, M. le Président?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 18.
M. Goldbloom: Taxe d'affaires, M. le Président, à
5%.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 19.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté conformément
à l'entente également.
M. Bédard (Montmorency): Cela me fait plaisir oui,
c'est l'article 20 de la requête d'entendre dire par le ministre
que ce n'est pas cher. Je ne sais pas si vous vous souvenez d'autres projets de
loi pour d'autres villes de la province; on parle ici de 12%, 15% et 17%. Je
tiens à vous assurer, M. le député de Chicoutimi,
que...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est le maire ou le
député qui parle? Ou le futur maire?
M. Bédard (Montmorency): C'est un début pour les
villes.
Une Voix: On parlera du double tout à l'heure.
M. Bédard (Chicoutimi): On laissera les citoyens se
prononcer là-dessus.
Le Président (M. Picard): Article 18. Adopté.
Article 19.
M. Bédard (Montmorency): C'est dans la requête.
Article 21.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): L'article 19?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): Article 20.
M. Bédard (Chicoutimi): On peut dire que ça
découle du protocole d'entente?
M. Bédard (Montmorency): Requête, article 21.1.
M. Bédard (Chicoutimi): Quelle est cette entente?
M. Bédard (Montmorency): C'est un contrat intervenu entre
la ville de Villeneuve et la Compagnie des Ciments du Saint-Laurent, qui lui
paie un montant global et forfaitaire pour les services d'aqueduc. C'est un
règlement, je crois que c'est une entente de trois ans datant de 1975;
il reste donc encore deux ans à s'écouler. C'est le conseil de
ville de Villeneuve qui a demandé de mettre ça dans la
requête.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous êtes en
mesure de préciser quel montant ça peut représenter?
M. Bédard (Montmorency): Non, je n'ai aucune idée.
C'est une entente prise par la ville de Villeneuve et on respecte
l'entente.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 20. Adopté.
Article 21.
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 22 de la
requête, M. le Président.
M. Goldbloom: Taxe de vidanges.
M. Bédard (Montmorency): Maximum de $30.
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous avez
laissé tomber un article de la requête?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que ceci amène une
augmentation appréciable pour certaines des municipalités qui
font partie de la fusion?
M. Bédard (Montmorency): II va y avoir le compte rendu
donné pour chacune des municipalités. De mémoire, à
Beauport, il y avait une charge de $25, donc le maximum pourrait être de
$30, mais je veux attirer votre attention sur le fait que la majorité de
l'augmentation viendra de la charge nouvelle à l'incinérateur qui
était calculée cette année à $5.55 la tonne et qui,
suivant le nouveau budget de la communauté urbaine, pourra aller
jusqu'à $18 la tonne. S'il fallait que cela aille jusqu'à $18 la
tonne sans subvention du gouvernement, les $30 sont insuffisants, tel que
mentionné dans la requête.
M. Bédard (Chicoutimi): Si ça va à $18 la
tonne, vous allez travailler fort pour une subvention du gouvernement.
M. Bédard (Montmorency): On travaille fort, M. le
Président.
M. Goldbloom: Appuyé par le député de
Chicoutimi sans doute.
M. Bédard (Chicoutimi): On va avoir assez de penser aux
subventions nécessaires pour la ville de Chicoutimi.
M. Bédard (Montmorency): Voulez-vous des renseignements
pour toutes les villes? C'est dans l'ordre de grandeur.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre, concernant la ville
de Chicoutimi, nous a promis des subventions...
M. Goldbloom: A mon corps défendant, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): ... pour nous permettre de boucler
le budget, l'augmentation du budget suite à la fusion. D'accord,
l'article 20 est adopté.
M. Goldbloom: C'est mon espoir d'enfouir le député
avec les vidanges.
Le Président (M. Picard): Article 21, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce ne serait pas tellement
sanitaire.
Pour le ministre des Affaires municipales, il y a toujours les travaux
d'égout.
M. Bédard (Montmorency): L'article 22, M. le
Président, c'est l'article 12 de la requête. Nous arriverons au
prochain article au problème que le député de Chicoutimi
veut discuter.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
Le Président (M. Picard): Article 22, adopté.
Article 23.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 23, nous avons des
remarques à faire concernant le dernier paragraphe qui se lit comme
ceci: "Toutefois, la taxe spéciale imposée en vertu de l'article
10 du règlement no 263 de l'ancienne ville de Villeneuve demeure
à la charge de l'ensemble des biens-fonds imposables de cette ancienne
ville, selon le même mode d'imposition".
M. le Président, je pense que la ville de Villeneuve, il n'y a
pas tellement longtemps, a procédé à la consolidation
d'une dette qui peut se situer autour de $170,000, ce qui
représente...
M. Bédard (Montmorency): $153,000.
M. Bédard (Chicoutimi): $153,000. En fait, il est
évident que si ce montant devait être à la charge seulement
des résidants de la ville maintenant ancienne de Villeneuve, ceci
représenterait une charge très élevée et aussi une
injustice par rapport à certaines autres villes ou municipalités
concernées dans la fusion.
Même si cela a été fait auparavant, il reste qu'il y
a eu aussi des consolidations de dettes faites dans d'autres
municipalités et ceci aura pour effet que le montant de ces dettes
consolidées sera payé par l'ensemble des citoyens de la nouvelle
ville de Beauport constituée. Je crois qu'en toute
honnêteté, même si, dans le cas de la ville de Villeneuve,
il y a eu consolidation peut-être un peu trop tard, on se doit quand
même de tenir compte du fait qu'elle doit être placée sur le
même pied que les autres municipalités qui font l'objet de la
fusion, pour qu'à ce moment-là sa dette consolidée soit
payée dans la même proportion que celle des autres
municipalités.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, si vous
me permettez de réfuter l'argumentation du député de
Chicoutimi sur cet article 23, j'attirerai d'abord votre attention sur le
premier paragraphe de l'article 23; à la troisième ligne, il
faudrait lire 22 au lieu de 21, une petite correction.
J'en viens au dernier paragraphe. Vous avez sans doute lu de magnifiques
articles dans plusieurs journaux depuis une semaine concernant cet article
précis. Il y a beaucoup d'articles de journaux qui ne reflétaient
pas exactement la réalité. Vous allez m'excuser de la
présentation de mon document, mais, étant donné que j'ai
eu à débattre cela à la dernière minute, j'ai des
notes personnelles qui sont au bas du document. C'est une photocopie, mais cela
vous garantira que, dans le montant de Giffard, $85,000, il y a
déjà eu un appel au maire Bérubé et il est
complètement au courant.
Donc, de fait, par les articles de journaux et par les informations du
député de Chicoutimi, on laisse croire à la population de
la côte que seule Villeneuve est mal prise, est lésée ou
pénalisée dans les droits de ses citoyens, parce que c'est
à Villeneuve seulement que nous chargeons une taxe spéciale.
Vous voyez, par ce dossier, que Villeneuve, en 1973 et en 1974, avait un
déficit accumulé de $155,506. Villeneuve a décidé,
de par son règlement 263, adopté par le conseil le 7 juillet
1975, adopté par les électeurs le 21 juillet 1975 et
adopté par la commission municipale le 29 septembre... Vous y
remarquerez l'énorme délai de deux mois. J'attire l'attention sur
le fait suivant, M. le Président: C'est que ce règlement ne
faisait aucunement partie du rapport Hawey qui avait été
déposé en avril et mai et ne faisait aucunement partie des
discussions de la requête qui étaient terminées le 30
juin.
Vous comprenez qu'à la lecture de la requête, les
administrateurs de Villeneuve ont lu l'article 22 de la loi qui parlait des
déficits ou des surplus accumulés. Voyant cet article, se
présentant à la table du conseil avec un déficit de
$153,000, les élus du peuple, après la décision de la
confection de la requête, décident de consolider leur
déficit pour, en fait... Comme administrateurs, l'idée
n'était
peut-être pas mauvaise pour les administrateurs de Villeneuve,
mais, de par ce fait, ils décidaient de répartir sur tous les
citoyens de la côte le déficit de 1973 et de 1974.
Le document qui vous est fourni, M. le Président, stipule que
Villeneuve, encore une fois, a un déficit accumulé en 1973 et en
1974 de $155,000 et adopte le règlement 263 au montant de $153,000.
(voir annexe)
Mais Courville a aussi un déficit, en 1973, de $138,000, lequel
n'est pas remboursé par un règlement d'emprunt. Elle s'est
conformée aux directives lors de l'étude de la requête.
Sainte-Thérèse-de-Lisieux n'a aucun déficit en 1973/74.
Montmorency a un déficit accumulé au 31 décembre 1974, de
$104,206. Elle aussi n'a pas adopté de règlement pour le faire
payer par tous les citoyens de la côte. Beauport n'a aucun
déficit. Contrairement à toutes les autres municipalités,
il y a un surplus de fonctionnement d'au-delà de $300,000, même si
c'est le plus bas taux de taxe dans l'unité de regroupement.
M. Harvey (Charlesbourg): Une ville bien administrée!
M. Bédard (Chicoutimi): Voulez-vous dire qu'elle a un bon
maire?
M. Bédard (Montmorency): Cependant, à la
suite...
M. Harvey (Charlesbourg): Une bonne administration!
M. Bédard (Montmorency): Non, je dirais qu'il y a une
bonne administration, parce que c'est une équipe... Si nous en arrivons
à ces résultats, M. le Président, c'est que c'est un
ouvrage d'équipe et un seul homme ne peut pas arriver à de
pareils résultats. Mais c'est assez sérieux, M. le
Président Pourquoi je dépose ce document? C'est parce que l'on
essaie de faire accroire aux gens que les citoyens de Villeneuve sont
très maltraités et, selon des résultats vous savez
qu'il y a eu un référendum dans Villeneuve que le maire
Bédard, le député de Montmorency veut "goofer", en veut
aux citoyens de Villeneuve; une affaire épouvantable!
Le Président (M. Picard): Je pense que ces propos sont
à rencontre du règlement.
M. Bédard (Montmorency): Non, M. le Président, ce
n'est pas à rencontre du règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ne pouvez pas régler
une question de politique municipale.
M. Bédard (Montmorency): Non, je ne veux pas régler
une question de politique.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est dur de faire la distinction
entre...
M. Bédard (Montmorency): Je suis assez honnête
envers vous, M. le député de Chicoutimi. Vous me permettez de
faire... Je pense qu'à la lecture des faits, vous venez de constater la
même chose que moi. A la lecture de ce document, je m'aperçois que
Giffard avait un déficit, en 1973, de $85,000. En 1974, elle aussi a un
déficit de $254,000 qui n'est pas réparti par un
règlement.
Cependant, les premiers $85,000 ont été répartis
par un règlement qui a été adopté en mars 1974.
Vous comprendrez qu'on ne parlait pas de fusion. Personne ne pensait qu'il y
aurait une fusion en mars 1974. Mais, pour être équitables envers
les citoyens de Villeneuve, il y a certainement ce montant de $85,000 que nous
pouvons imputer à la ville de Giffard. Je suggérerais, M. le
Président, M. le ministre, d'ajouter un paragraphe, de faire un
paragraphe additionnel à cet article 23 en employant exactement les
mêmes mots, sauf que ce paragraphe pourrait se lire: 'Toutefois, la taxe
spéciale imposée en vertu de l'article... il faudrait
trouver l'article du règlement numéro 685 de l'ancienne
ville de Giffard demeure à la charge de l'ensemble des biens-fonds
imposables de cette ancienne ville, selon le même mode d'imposition".
Cela éviterait vous allez comprendre que c'est mieux de
procéder ainsi de créer une dette supplémentaire de
$650,000 à la future ville, parce que les déficits dont je viens
de vous parler totalisent $650,000, sans parler, M. le Président...
Je parle de $650,000 au 31 décembre 1974, il est assuré
qu'encore à Villeneuve mais qu'est-ce que vous voulez, cela arrive
à Villeneuve il y aura un déficit cette année
d'au-delà $100,000. Donc, cela n'inclut pas ce montant. Je veux que ce
soit clair pour tout le monde. Pour être équitable envers les
citoyens de Villeneuve, j'ai contacté moi-même un conseiller, vous
avez son nom au bas de mon document, c'est pour cela que c'était le
document de travail, M. Valmont Larochelle, vous avez ses numéros de
téléphone. M. Larochelle de me répondre: Si nous sommes
tous sur le même pied, nous sommes d'accord pour cette
répartition. Il n'y a pas deux poids, deux mesures dans cette politique.
Je crois que ce sera la meilleure façon de régler le
problème. La ville de Giffard, je peux vous dire, prévoit un
surplus pour 1975 et appliquera son règlement 685, cela ne changera rien
pour les citoyens.
M. Bédard (Chicoutimi): L'argumentation du
député ne contredit pas ce qu'on avançait tout à
l'heure, parce que vous apportez quand même une solution qui serait de
nature à corriger la situation et à mettre tout le monde sur le
même pied. Je pense que j'ai fait l'intervention dans ce sens, que tout
le monde soit sur un pied d'égalité. Je ne vois pas en quoi on
est en désaccord. Il y a peut-être la manière que vous
proposez. Il y aurait peut-être une autre manière dans le sens
qu'il s'agirait de spécifier que les déficits de Villeneuve,
Montmorency, Giffard seront à la charge de l'ensemble des citoyens de la
nouvelle grande ville.
M. Bédard (Montmorency): C'est de la dernière
partie de l'intervention que vous étiez en
train de discuter avec une autre personne.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce que vous
prévoyez un autre déficit.
M. Bédard (Montmorency): Non, c'est qu'avec cette solution
que vous apportez, vous donnez une charge supplémentaire à la
future ville de $650,000 qui, en fait, serait répartie par les grandes
municipalités qui ne sont pas responsables de ces déficits. Donc,
c'est votre article 22 de la loi qui s'applique. Maintenant, tel que promis, il
va y avoir des démarches qui vont être faites pour essayer
d'étudier ce que cela peut représenter pour chacune de ces
villes, compte tenu du nouveau taux de taxe qui sera adopté, mais il n'y
a aucune promesse qui est faite dans ce genre. Egalement, je vous annonce que
cela va atteindre les $800,000. Donc, on ne peut pas commencer avec un service
de la dette de $800,000 de plus parce qu'on a décidé de
fusionner.
M. Bédard (Chicoutimi): A moins d'avoir une grosse
subvention.
M. Bédard (Montmorency): C'est exactement à quoi je
faisais allusion tantôt. Il y aura certainement des pourparlers pour des
subventions, mais il n'y a rien de promis. Comprenez-vous? C'est pour cela que
j'aime mieux choisir le montant de $85,000. En fait, $85,000
représentent $0.01 d'augmentation de taxe pour Giffard...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, sur la manière d'y
arriver...
M. Bédard (Montmorency): Ce n'est pas tellement
cela...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui m'importe, effectivement,
et c'est pour cela que j'ai soulevé le point, c'est que tout le monde
soit sur un pied d'égalité.
M. Bédard (Montmorency): Exactement.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, qu'on y arrive d'une
manière ou de l'autre...
M. Bédard (Montmorency): D'accord.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le
député de Gatineau désire déposer ce document au
journal des Débats?
M. Bédard (Montmorency): Montmorency. Le
Président (M. Picard): De Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Maintenant, pourriez-vous me
donner un texte pour l'amendement au deuxième...
M. Bédard (Montmorency): Oui.
M. Goldbloom: Je pense que nous devrions demander au conseiller
juridique de rédiger ce texte. Il est possible que l'on arrive à
englober les deux problèmes dans le même alinéa.
Le Président (M. Picard): Nous allons suspendre
l'étude de l'article 23 jusqu'à ce que nous ayons un texte
d'amendement.
M. Goldbloom: Est-ce que c'est vraiment nécessaire de le
faire? Est-ce qu'on peut faire confiance pour la rédaction?
M. Bédard (Chicoutimi): Bon. Suspendons pour le moment. Si
cela se fait assez rapidement, on reconsidérera l'article. Seulement une
autre question sur cet article 23, on parlait de déficit
consolidé. Il y a un tableau qui nous a été donné,
je pense que la plupart des membres de la commission l'ont. On parle de
déficit consolidé. Dans le cas de Beauport, est-ce que c'est
exact, $234,201?
M. Bédard (Montmorency): Oui, en 1971.
M. Bédard (Chicoutimi): Giffard, $261,200; Courville,
$271,621.
M. Bédard (Montmorency): C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Montmorency, $20,346. Maintenant,
il n'y a pas de spécification concernant Villeneuve et
Sainte-Thérèse-de-Lisieux. A ce moment, cela donne un montant de
près de $800,000.
M. Bédard (Montmorency): Cela donne encore plus de force
à mon argumentation.
M. Bédard (Chicoutimi): Et que cela va être
même plus.
M. Bédard (Montmorency): Lors du dépôt du
rapport Hawey, c'est cela que vous avez entre les mains, il n'y avait
aucunement de déficit en ce qui concerne la ville de Villeneuve pour les
années 1973/74. Il n'y avait pas de règlement. Là, vous
relevez des chiffres de 1971, 1970, 1969. Il est entendu qu'il faut
s'arrêter à une certaine année. Même en 1961 et en
1962, dans ces villes, il y avait déjà des déficits qui
ont été capitalisés.
Vous savez qu'au point de vue de l'étude de la requête, ce
dépôt dont vous faites mention, tous les règlements
déclarés dans ce dépôt deviennent les
règlements payables par la future ville. Aucun problème pour
cela. Il y a changement pour quelques règlements lorsque, dans certaines
municipalités, ils avaient des développements à faire, et
les développements devenaient rentables, compte tenu des investissements
et compte tenu des revenus. Ce sont les seuls changements qu'il y a.
M. Bédard (Chicoutimi): On suspend l'article
23. L'article 24, M. le Président. On pourrait peut-être
demander des renseignements au ministre.
M. Goldbloom: C'est un article que nous avons vu dans d'autres
projets de loi, M. le Président. S'il y a eu un acte posé par une
municipalité qui entraîne une poursuite et l'ancienne
municipalité est condamnée, c'est à cette
municipalité de se charger du paiement, pas à l'ensemble. Les
autres sont innocentes.
M.. Bédard (Chicoutimi): Simplement pour précision,
c'est pour toutes les poursuites existantes à l'heure actuelle, quelle
que soit l'issue de la poursuite.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Montmorency): Mais de toute façon, M. le
Président, cela visait spécialement le fameux feu de la Bastogne,
que vous avez connu, en 1972, et nous montrions notre bonne collaboration,
notre bonne volonté pour la ville de Beau-port. Mais toute autre
poursuite qu'il pourrait y avoir aussi, avant le 31 décembre, la
responsabilité des anciennes municipalités. C'est l'article 14 de
la requête.
Le Président (M. Picard): Article 24 adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 25?
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 18 de la
requête, M. le Président.
M. Goldbloom: Constitution d'un fonds industriel.
Le Président (M. Picard): Article 25 adopté.
Article 26?
M. Goldbloom: Fonds de roulement.
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 15 de la
requête: L'addition des fonds de roulement de Courville, de Beauport et
de Giffard.
Le Président (M. Picard): Article 26 adopté.
Article 27?
M. Goldbloom: Constitution d'un office municipal
d'habitation.
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 16 de la
requête, et c'est l'office municipal de Giffard.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 27 adopté.
Article 28?
M. Goldbloom:... cour...
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 17 de la
requête, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): ...Cour municipale de la ville de
Beauport.
M. Bédard (Montmorency): J'aurais un petit amendement
à apporter, M. le ministre, si vous étiez d'accord. Au premier
paragraphe, on dit: II y a pour la ville une Cour d'archives appelée
Cour municipale de la ville de Beauport.
Est-ce que vous auriez objection à appeler cela "Cour municipale
de Beauport"? C'est plus court, au point de vue de l'impression, il y a
déjà des impressions qui sont faites à l'heure actuelle,
et...
M. Bédard (Chicoutimi): Si cela ne prête pas
à confusion avec d'autres choses, je n'ai pas d'objection.
M. Harvey (Charlesbourg): A la neuvième ligne du
quatrième paragraphe.
Le Président (M. Picard): II y a déjà les
mots "Cour municipale".
M. Harvey (Charlesbourg): On enlève "la ville".
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté.
M. Bédard (Montmorency): II faudrait changer la
neuvième ligne du quatrième paragraphe aussi, M. le
Président. Partout dans l'article.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait également une
Cour municipale dans la cité de Charlesbourg?
M. Harvey (Charlesbourg): Saint-Michel-Archange relevait de
Charlesbourg. C'est maintenant aboli, parce que Charlesbourg a sa Cour
municipale. On le verra plus loin dans notre projet de loi.
Le Président (M. Picard): L'amendement aurait pour effet
de changer, dans l'article 28, "Cour municipale de la ville de Beauport" pour
"Cour municipale de Beauport", partout où il y a concordance.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 28 adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 29?
M. Bédard (Montmorency): C'est nouveau. Cela ne faisait
pas partie de la requête.
M. Goldbloom: Mais c'est un article qui paraît dans
d'autres lois, M. le Président. Il faut déterminer la population
pour les fins de l'application de la Loi des cités et villes.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 29 adopté.
Article 30?
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 23 de la
requête, M. le Président.
M. Goldbloom: II s'agit d'assurer qu'il y ait des personnes
désignées pour signer les chèques.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va de soi. Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 31?
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 24 de la
requête, M. le Président.
M. Goldbloom: ... un inventaire des documents.
Le Président (M. Picard): Article 31 adopté? M.
Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le Président (M.
Picard): Article 32?
M. Bédard (Montmorency): C'est l'article 25 de la
requête, M. le Président. C'est basé sur...
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-on nous dire quelle sera la
rémunération du maire et des conseillers de la future ville de
Beauport?
M. Goldbloom: Je ne l'ai pas fait calculer, mais si cela ne
gêne pas trop le député de Montmorency, il serait
peut-être en mesure de nous le dire.
M. Bédard (Montmorency): Non. Ce n'est pas que cela me
gêne. Vous savez que je n'ai rien à cacher. J'essaierai de trouver
dans mon...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un salaire qui s'ajoute. On
pourra faire le compte.
M. Bédard (Montmorency): ... volumineux dossier...
M. Bédard (Chicoutimi): ...du salaire de
député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): ... une copie du règlement
643. J'en ai une. Je la fournirai...
M. Bédard (Chicoutimi): Etes-vous en mesure de nous
fournir le montant que cela représente dans...?
M. Goldbloom: Je l'ai ici, M. le Président.
M. Harvey (Charlesbourg): Je suis persuadé qu'il ne l'a
pas calculé.
M. Bédard (Montmorency): Dans ce volumineux dossier...
M. Bédard (Chicoutimi):... il y a de tout.
M. Bédard (Montmorency): ...j'y trouve... D'abord, le
règlement 643 de la ville de Beauport est axé exactement sur la
loi municipale. Cependant, les taux y sont changés. "Nonobstant toute
loi, lettre patente ou règlement en vigueur, la ville de Beauport est
autorisée à verser au maire comme rémunération pour
tous les services qu'il rend à la municipalité, à quelque
titre que ce soit et pour le dédommager d'une partie des dépenses
inhérentes à sa charge, une somme annuelle minimale
calculée selon la population de la municipalité en raison de
$0.50 par habitant pour les premiers 15,000 habitants, de $0.30 pour les 35,000
habitants suivants et de $0.15 pour les 50,000 suivants et de $0.06 pour chacun
des autres."
Donc, c'est exactement sur le même barème de la loi. "La
municipalité verse pour les mêmes fins à chacun des
conseillers une somme annuelle minimale calculée selon la population de
la municipalité en raison de $0.20 par habitant pour les premiers 15,000
habitants, de $0.12 pour les 35,000 suivants, de $0.06 pour les 50,000 suivants
et de $0.02 pour chacun des autres. Aux fins d'application du présent
règlement, le nombre d'habitants est celui apparaissant chaque
année au répertoire des municipalités publié par le
Bureau de la statistique de Québec." Donc, la même clause de la
loi. "Pour l'exercice financier 1975..." c'est un règlement de
1975 "... la rémunération sera basée sur le
répertoire des municipalités publié en 1975 comportant le
dénombrement de la population de la municipalité de la ville de
Beauport au 30 juin 1973 et pour les exercices financiers subséquents,
on utilisera le répertoire de l'année précédente.
Le présent règlement entrera en vigueur suivant la loi le
20ème jour de mai 1975." C'est le règlement 643.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela ne nous dit pas quel montant
cela donne, mais il s'agira de calculer.
M. Bédard (Montmorency): Voulez-vous que je le
calcule?
M. Bédard (Chicoutimi): Non.
M. Bédard (Montmorency): Pour 52,000, je vais vous le
calculer. Je peux vous dire combien, je ne suis pas attaché à
cela du tout. Je vous donnerai le montant dans quelques minutes.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous fais...
Le Président (M. Picard): II faut calculer l'im-
pôt aussi là-dessus.
M. Vaillancourt: Après l'impôt, il restera beaucoup
moins.
M. Bédard (Montmorency): J'aime autant ne pas parler de ce
qui restera après les déductions de l'impôt parce
qu'à ce tarif, je ne travaillerais pas du tout.
M. Goldbloom: Je viens de faire distribuer un papillon qui
comprend deux articles dont le premier confirme et prolonge l'adhésion
de l'ancienne ville de Beauport au régime général de
retraite créé par la loi l'an dernier pour ne pas faire perdre
aux conseillers leur investissement là-dedans.
Le deuxième article 32 b), j'aimerais que le député
de Montmorency...
M. Bédard (Chicoutimi): ... des éléments qui
font que tout le monde est d'accord quand il y a une fusion.
M. Bédard (Montmorency): Le salaire de maire en
1976...
M. Bédard (Chicoutimi): L'incitation n'est pas seulement
dans la loi 276.
M. Bédard (Montmorency): Le salaire du maire de Beauport
en 1976 sera de $18,300.
Le Président (M. Picard): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Pardon?
M. Bédard (Montmorency): $18,300.
Le Président (M. Picard): Adopté?
M. Bédard (Montmorency): Refusé ou adopté,
on va continuer à travailler quand même.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'article 32 b), on y
lit: "Les deniers accumulés au moment de l'entrée en vigueur de
la loi regroupant certaines municipalités de la région de
Québec, dans le fonds spécial constitué en vertu du
septième alinéa du paragraphe 8 de l'article 429 de la Loi des
cités et villes, par chacune des anciennes municipalités
visées à l'article 2, ne peuvent être utilisés
qu'à l'égard d'immeubles situés dans l'ancienne
municipalité qui les a accumulés". Je me demande jusqu'à
quel point cette disposition n'enlève pas de marge de manoeuvre sur la
manière d'utiliser ce fonds. Il me semble que si ce fonds était
consolidé dans un grand tout, cela permettrait peut-être de
réaliser des projets qui s'imposent au niveau de l'ensemble du
territoire de la nouvelle ville qui, à ce moment-là, si on adopte
cet article, seront plus difficilement acceptables puisqu'on s'engage, d'une
certaine façon, à dépenser l'argent dans la
municipalité qui l'a constitué.
M. Bédard (Montmorency): C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez d'apporter un
exemple, disons qu'on aurait besoin d'un parc d'amusements pour l'ensemble de
la ville ou d'un espace vert qui s'imposerait pour l'ensemble de la ville
nouvellement constituée ou pour d'autres considérations
concernant un projet ou un aménagement de territoire. Ce serait beaucoup
plus facile de le faire ou de le réaliser si ces différents
petits fonds étaient consolidés dans un grand tout.
M. Bédard (Montmorency): Cet amendement, M. le
Président, a été apporté par le fait suivant. Les
citoyens des villes concernées... En fait, cela vise les espaces verts,
l'article 32 b), uniquement les espaces verts.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, j'imagine.
M. Bédard (Montmorency): Pour les municipalités qui
avaient des fonds accumulés, étant donné qu'il y avait
l'article 22 de la loi qui parlait de déficit accumulé et de
surplus accumulé, les conseillers juridiques nous disent que ce surplus,
parce qu'en fait c'est un surplus pour la municipalité, n'était
pas visé par l'article 22 légalement. Il fallait parler
exactement de l'article 429 de la loi. Pour répondre à la
deuxième partie de votre objection, s'il nous faut aménager en
1976 des espaces verts dans d'autres municipalités qui n'avaient pas de
ces fonds, l'argent perçu à même les permis de
construction, parce qu'il y a plusieurs de ces municipalités qui
n'avaient pas de ces fonds et ne chargaient pas 5% à 10% en espaces
verts, l'argent qui sera perçu, dis-je, immédiatement au
début de l'année sur les permis de construction sera versé
dans ces municipalités qui n'avaient pas de fonds.
En fait, par cet article, on garantit que l'argent des citoyens de
Beauport reste à Beauport pour ce fonds, comme le surplus
d'opération de la ville de Beauport reste aux citoyens de Beauport. Ce
sont eux qui ont été imposés en conséquence, au 31
décembre, et c'est pour cette raison que cet amendement a
été apporté, parce qu'il n'est pas couvert par l'article
22 des surplus d'opération.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne dis pas que ce n'est pas
juste au niveau des remarques que vous faites. Je soulevais le point simplement
en essayant de faire ressortir l'avantage qu'il y aurait pour l'ensemble des
citoyens à ce que ce soit consolidé dans un grand tout. Vous nous
faites valoir certaines considérations. J'imagine qu'à partir de
la constitution de la nouvelle ville, on aura affaire à un seul fonds
consolidé qui servira pour l'ensemble du territoire.
M. Bédard (Montmorency): Un seul fonds, exactement.
Le Président (M. Picard): Alors, l'article 32 avait
été adopté. Les nouveaux articles 32 a) et
32 b) sont adoptés. Article 33?
M. Goldbloom: Quant à moi, évidemment, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 33 est l'article 28 de
la requête.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 33. Adopté. Ceci
termine l'étude de la charte de la ville de Beauport à
l'exception de l'article 23, sur lequel les légistes fourniront un
amendement demain.
M. Goldbloom: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Nous allons suspendre l'adoption
de l'article 1 du projet de loi tant que nous n'aurons pas cet article.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Quitte à continuer demain,
M. le Président, maintenant, qu'on a adopté le projet de loi
concernant la ville de Beauport? On ne pourra pas faire Charlesbourg, il reste
seulement une demi-heure.
M. le Président, question d'information, est-ce que l'on doit
siéger demain?
Le Président (M. Picard): L'ordre de la Chambre est que
nous siégeons demain matin et l'Assemblée nationale commence
à siéger à trois heures demain.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends qu'il y a eu un ordre
de l'Assemblée nationale?
Le Président (M. Picard): C'est un ordre de la Chambre que
nous siégeons demain matin. Mais la commission est toujours maître
de ses décisions, on pourra commencer à l'heure que vous
décidez.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous avons eu
une certaine considération à l'endroit du député de
Chicoutimi qui avait un engagement personnel qui...
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas objection à
continuer jusqu'à 11 heures, tel que prévu, ça va.
M. Goldbloom: Je pense que nous devrions continuer jusqu'à
11 heures, M. le Président.
Le Président (M. Picard): L'article 2: Est
constituée la ville de Charlesbourg, dont la charte se lit comme suit:
"Article 1 de la charte de la ville de Charlesbourg".
Charte de la ville de Charlesbourg
M. Harvey (Charlesbourg): Je pense que, intégralement,
sauf peut-être l'entaille au territoire de Charlesbourg-Ouest, on
reconstitue en quelque sorte le territoire du grand Charlesbourg, tel qu'il
était même dans l'historique territoire de cette
municipalité. Je pense que c'est le reflet intégral de cette
recherche et je ne pense pas avoir beaucoup de choses à ajouter à
titre de préambule. On aura l'occasion, au cours des articles, de
pouvoir préciser si ça s'avère nécessaire.
M. Bédard (Montmorency): Adopté, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait peut-être une
question générale qui se situerait, tant pour la nouvelle ville
de Beauport que pour la nouvelle ville de Charlesbourg, concernant la
représentation que ces deux villes auront à l'intérieur de
la Communauté urbaine de Québec. Est-ce qu'on peut nous indiquer
la situation?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est également prévu
à l'intérieur de cette loi; il y aura une modification à y
apporter. Vous êtes sans doute au courant, peut-être qu'à
titre d'information pour le moment, même si y on arrivera tout à
l'heure, il faudrait indiquer que le maire d'Orsainville assiste actuellement
à la communauté urbaine comme membre de l'exécutif de la
communauté urbaine. Evidemment, son poste sera maintenu à
l'exécutif de la communauté urbaine, compte tenu que le maire de
Charlesbourg fait partie de la communauté urbaine en tant que membre
conseiller du grand conseil, d'autre part, le maire de Charlesbourg, qui a
démissionné il y a quelques semaines, occupait également
une fonction auprès de l'office comme vice-président du conseil
et à la Société Inter-Port. Ces deux postes pourront,
selon l'expression même du vote démocratique des maires membres de
la communauté urbaine, reconfirmer le maire de Charlesbourg dans les
fonctions qu'occupait antérieurement l'ex-maire de Charlesbourg, M.
Thibault.
M. Bédard (Chicoutimi): Je posais la question au
député de l'étude de cette nouvelle partie du projet de
loi, parce que, dans l'étude de la ville de Beauport, il n'y avait rien
de prévu concernant sa représentation à la
Communauté urbaine de Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, il faudra, je pense,
régler cette question avant d'avoir terminé l'étude du
projet de loi.
Si l'on regarde la constitution du comité exécutif de la
communauté urbaine, on voit que le territoire est divisé en
secteurs. Dans le secteur no 5, on retrouve les six municipalités qui
sont regroupées pour former la ville de Beauport. Ce serait une seule
ville.
Dans le secteur no 4, il resterait, avec le regroupement proposé
de Charlesbourg avec les trois autres municipalités, Vanier et
Charlesbourg, les deux siégeant au conseil. Il est proposé que
l'actuel maire d'Orsainville continue de siéger au comité
exécutif pour le secteur.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il n'y aura
pas lieu de modifier la Loi de la Communauté urbaine de
Québec?
M. Goldbloom: Nous croyons que oui, M. le Président, et
les conseillers juridiques vont fournir les détails avant la fin de
l'étude du projet de loi.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Alors, on va
procéder article par article. Quand on arrivera à ce
point-là, il s'agira d'élaborer.
Le Président (M. Picard): Article 1? M. Bédard
(Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté.
Article 2?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 3,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Les articles 3 et 4 sont
adoptés, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté.
Article 4, adopté. Article 5?
M. Harvey (Charlesbourg): II s'agit de l'article 6 de la
requête qui est reproduit intégralement.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a deux membres de moins que
Beauport.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui. Tous les conseillers de la ville
de Charlesbourg, le maire et trois conseillers de l'ancienne ville
d'Orsainville. Cela a été établi au prorata des
populations. Le maire et un conseiller de l'ancienne ville de
Notre-Dame-des-Laurentides et le maire et un conseiller de l'ancienne
municipalité de Charlesbourg-Est.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vois qu'on tient plus compte de
la représentation de la population que dans la ville de Beauport,
où on soulevait le cas de la représentation de Giffard.
M. Harvey (Charlesbourg): Où on a tenu compte, comme
prérequis, du budget tandis que nous cela a été
basé sur les populations, nonobstant les budgets.
M. Bédard (Montmorency): Le problème ne se posait
pas à Charlesbourg, le conseil de ville est au complet.
M. Harvey (Charlesbourg): Est-ce que l'article 5 est
adopté, M. le Président?
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, s'il vous
plaît.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a le même
problème qu'on avait soulevé concernant le délai de sept
jours.
M. Goldbloom: Ah!
M. Bédard (Chicoutimi): II y aurait lieu, je pense...
M. Harvey (Charlesbourg): J'aurais une réserve quant au
nombre de jours, parce que même hier soir, nous en avons discuté
avec tous les maires de la région et cela n'est pas apparu comme un
problème. Aujourd'hui encore, il y avait une réunion de tous les
conseillers et les membres de l'administration de toutes les
municipalités. Déjà le mécanisme est en marche chez
nous et ces sept jours n'apparaissent pas un handicap, absolument pas, puisque
dès l'adoption de la loi, le lendemain, au plus tard une couple de jours
après, déjà on connaîtra le nom des membres
délégués auprès de l'exécutif de la grande
ville.
M. Bédard (Chicoutimi): II faut admettre que, concernant
Charlesbourg, je n'ai pas eu de représentations à l'effet de
demander un amendement dans le sens qu'on a demandé pour Beauport. Je
n'insiste pas.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté.
Article 6?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire distribuer
un nouveau texte pour l'article 6, parce qu'il y a une erreur dans le texte qui
est imprimé. Effectivement, le texte indique que le
délégué de la ville à la communauté urbaine
serait le maire de l'ancienne ville d'Orsainville. Mais
"délégué à la communauté urbaine" voudrait
dire "au conseil." Effectivement, le désir des municipalités
était de choisir l'actuel maire d'Orsainville pour siéger au
comité exécutif. Donc, il faudra le spécifier et, dans le
papillon qui fait le tour, le texte est corrigé pour préciser
que, jusqu'à la première élection générale,
le maire de l'ancienne ville d'Orsainville est le membre du comité
exécutif de la Communauté urbaine de Québec, pour le
secteur no 4 de l'annexe A de la Loi de la Communauté urbaine de
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela reproduit le protocole
d'entente?
M. Harvey (Charlesbourg): La correction respecte davantage,
à la lettre, ce qui était la volonté des membres des
municipalités à ce moment. Il occupe déjà ce poste
actuellement.
M. Bédard (Chicoutimi): Cette volonté
était-elle exprimée de cette façon dans le protocole
d'entente?
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, absolument. Il occupe actuellement
ce poste de membre de l'exécutif.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté. Le nouvel article 6, tel qu'amendé, est adopté.
Article 7?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 7, adopté.
Article 8?
Une Voix: Où siégera le nouveau conseil?
M. Harvey (Charlesbourg): A l'hôtel de ville de
Charlesbourg. Il s'agit de l'article 13 de la requête, qui est reproduit
intégralement.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, si on peut soulever le
problème en fonction des articles 9 et 10. C'est simplement une
explicitation que je voudrais. On parle de dix conseillers. Dans l'article
10...
M. Harvey (Charlesbourg): Quant à 8, M. le
Président, est-ce que cela va?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, article 8, adopté.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, d'accord.
Le Président (M. Picard): Article 8, adopté.
Article 9?
M. Bédard (Chicoutimi): Aux articles 9 et 10, on parle de
dix conseillers, dans l'article 9 et, dans l'article 10, on parle de six
quartiers relativement égaux en population.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est exactement la réplique de
l'article que nous...
M. Goldbloom: Non, M. le Président, justement, parce que,
pour Beauport, c'est un conseil de treize avec un maire et douze conseillers.
J'avais noté cette même chose en relisant le texte. Si les six
quartiers sont relativement égaux en population, il me semble que chacun
devrait avoir deux conseillers.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela devrait être douze
conseillers.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, si vous me
permettez, la raison qui a été évoquée, à ce
moment, c'est que, dans le cas de Charlesbourg-Est, par exemple, la population
est très peu élevée. Un peu plus loin, vous verrez que
l'ancienne municipalité de Charlesbourg-Est, qui a une population
très infime comparativement à l'ensemble du territoire, ne
pourrait pas se voir décréter un quartier qui deviendrait en fait
un quartier privilégié, beaucoup moins populeux, ou encore courir
peut-être le risque d'avoir quelqu'un d'un autre quartier actuel qui
postulerait la fonction d'échevin dans le secteur, ce qui ferait que la
population là-bas se sentait vraiment menacée d'être
engouffrée dans la grande municipalité.
Pour protéger, en fait, ce secteur, cela n'empêche pas,
d'une part, par l'article 10, de décréter les six quartiers
relativement égaux en population, mais, par contre, à l'article
11, de conserver le privilège pour l'identité du territoire de
Charlesbourg-Est, jusqu'à temps qu'elle ait atteint une population qui
lui donne l'équilibre d'un quartier, de pouvoir le garder, en fait,
identifié à la grande administration municipale de
Charlesbourg.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela peut aller jusqu'à la
prochaine élection. Là, on est en train de
légiférer en fonction de l'avenir. Je ne vois pas comment on
peut...
M. Goldbloom: M. le Président...
Une Voix: M. le Président, c'est quand même une loi
générale...
M. Goldbloom:... je pense qu'il y a une importance à
assurer à une ancienne municipalité une représentation
propre, même si sa population est faible. Il me semble donc que la
logique, au premier abord, nous amènerait ou bien à augmenter
à treize, avec un maire et douze conseillers, ou bien à faire
disparaître les mots "relativement égaux en population"...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est bien nécessaire?
M. Goldbloom: ... pour permettre certains écarts et
indiquer alors qu'il y aurait deux quartiers où il y aurait un seul
conseiller.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, dans ce cas, il
faut quand même connaître le secteur pour indiquer à cette
table qu'il s'agit peut-être d'un territoire qui est le plus prometteur
au point de vue d'un développement, rapide en termes de population.
Je pense que favoriser il faut quand même employer les mots
tels qu'ils sont ce secteur, ce serait peut-être se conformer
à cette volonté de Charlesbourg-Est dès le départ
d'être assurée d'avoir une représentativité au
conseil.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que c'est un
carcan inutile qu'on impose au conseil en mettant "relativement égaux en
population". Ce serait mieux de laisser plus de liberté...
M. Harvey (Charlesbourg): En six quartiers tout simplement.
M. Goldbloom: C'est cela, tenant compte de l'aspect rural.
M. Harvey (Charlesbourg): En tenant compte de l'aspect rural.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que l'esprit
général de la loi, c'est d'avoir des quartiers
les plus égaux possible, en termes de population. Je me pose
quand même des questions. Jusqu'à quel point faut-il enlever les
quartiers relativement égaux en population, puisque lorsqu'on
légifère en fonction... C'est la loi générale, ce
n'est pas jusqu'à la prochaine élection. Il faut penser que les
articles 9 et 10 sont en fonction de l'avenir et qu'il y a avantage à
tendre à ce que les quartiers soient relativement égaux.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, c'est que, dans
la même phrase, on indique, par la suite, en tenant compte de l'aspect
rural. Je pense qu'à ce moment, cette municipalité qui faisait
partie du conseil de comté va contenir une population beaucoup moins
élevée comme secteur.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais...
M. Harvey (Charlesbourg): C'est autant que faire se peut, avoir
des populations relativement égales. Si on tient compte de l'aspect
rural, cela veut dire qu'on contredit, en fait, l'idéal qui serait
d'avoir des populations égales partout.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, justement pour cette
raison, il me semble préférable de faire disparaître les
mots "relativement égaux en population", parce qu'il y a deux accrocs
à ce principe que l'on tente d'instaurer. Il y a d'abord le fait que
l'on commande au conseil de tenir compte de l'aspect rural. Il y a,
deuxièmement, l'article 11 qui identifie l'ancienne municipalité
de Charlesbourg-Est comme constituant un quartier à elle seule.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le ministre, je vous donne
entièrement raison puisqu'au moment de la requête, nous avions
formulé ce texte sans tenir compte de la partie de phrase "relativement
égaux en population". Cela nous avait été
suggéré par les juristes. Dans le cas de Charlesbourg-Est ou du
grand Charlesbourg, il y a exclusion. Je propose qu'on le biffe tout
simplement, que "relativement égaux en population" soit
biffé.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a l'autre possibilité
aussi de douze conseillers. Il me semble que, par rapport à l'esprit de
la loi, à l'effet qu'on tend, on l'a vu dans l'étude de bien des
projets de loi, il y a un effort vraiment spécial qui se fait dans le
but d'avoir des divisions de quartiers qui soient relativement égales.
Cela peut paraître plus ou moins important à première vue,
mais je pense que c'est quand même un principe qu'on a essayé
d'établir dans toutes les lois, c'est-à-dire forcer en fonction
d'avoir des quartiers égaux. Autrement dit, qu'on fasse une situation
spéciale, qu'on crée une situation spéciale dans la
première rédaction concernant Charlesbourg-Est, je n'y ai pas
d'objection, mais il me semble que, dans les articles 9 et 10, comme c'est en
fonction de l'avenir, il y aurait lieu de garder cette constante ou encore ce
principe de quartiers divisés le plus également possible du point
de vue de la population.
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 10 porte sur la
première élection générale seulement.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est cela.
M. Goldbloom: L'article 10 porte sur la première
élection générale seulement.
Voici l'effet de tenter de définir six quartiers de population
relativement égale. On n'est pas capable de faire un quartier avec
Charlesbourg-Est. La population ne suffit pas. Pourtant, une des conditions de
l'entente, c'est que Charlesbourg-Est ait une représentation qui lui
serait propre pour les quatre premières années. Il me semble que
cette souplesse est plus importante, d'autant plus qu'il y aura une loi
générale qui s'appliquera aux municipalités après
cela, avant la deuxième élection en 1980. Je pense qu'on est
mieux de laisser cette souplesse, et de permettre à Charlesbourg-Est
d'avoir sa représentation.
M. Bédard (Chicoutimi): J'en profite pour rappeler au
ministre qu'il nous avait promis une commission parlementaire avant Noël
sur la refonte des lois municipales, pour nous permettre d'étudier cette
fameuse loi générale qu'on attend.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est vous qui décidez de
l'ajournement.
M. Goldbloom: Noël, c'est dans dix jours, neuf jours.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que
le ministre a l'idée sérieuse de faire siéger la
commission?
M. Goldbloom: Pas si vite que cela, M. le Président, mais
au début de l'année.
M. Harvey (Charlesbourg):... on s'entend...
Le Président (M. Picard): Si je comprends bien, l'article
9 est adopté, de même que l'article 10 avec amendement?
M. Harvey (Charlesbourg): ... relativement égaux en
population.
Le Président (M. Picard): Article 9, adopté.
Article 10, il y a un amendement dans le but d'enlever, à la
troisième ligne, les mots "relativement égaux en population".
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Cet article...
M. Bédard (Chicoutimi): Quel article?
Le Président (M. Picard): C'est à l'article 10.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon. D'accord.
Le Président (M. Picard): A la troisième ligne,
c'est ça?
M. Goldbloom: C'est ça.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est ça.
Le Président (M. Picard): ... après les mots "en
six quartiers", les mots "relativement égaux en population". Cet
amendement est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 10, tel
qu'amendé, est adopté sur division. Article 11?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est l'explication de ce que nous
avons discuté tout à l'heure, M. le Président. Cela se
réfère à l'article 12 de la requête.
Le Président (M. Picard): Article 11 adopté?
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 12?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 12 adopté. A
l'article 13, il y a un amendement?
M. Harvey (Charlesbourg): A l'article 13, on a omis, par
inadvertance, les questions concernant le comité administratif qui est
présidé par le maire et aussi les prescriptions: Advenant le
décès, la démission ou ie refus d'agir d'un membre du
comité administratif... tel que nous le retrouvons à l'article 10
de la charte qui a été adoptée tout à l'heure,
concernant Beauport.
A l'article 10, page 5, "le comité administratif est
présidé par le maire. Advenant le décès", jusque
"le gérant assiste aux réunions du comité administratif."
Cela inclut ces quatre paragraphes.
M. Bédard (Montmorency): Concordance.
M. Harvey (Charlesbourg): Cela a été omis par
inadvertance.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont de grosses
concordances.
M. Bédard (Montmorency): Je veux dire que la discussion a
eu lieu dans...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, d'accord.
M. Bédard (Montmorency): C'est de là que vient ma
concordance.
M. Harvey (Charlesbourg): D'accord? M. Goldbloom:
D'accord.
Le Président (M. Picard): Ces quatre alinéas sont
adoptés? L'article 13, tel qu'amendé, est adopté.
M. Goldbloom: II y a un autre papillon qui nous est
présenté pour enlever, à l'avant-dernier alinéa de
l'article...
M. Harvey (Charlesbourg): Article 13, paragraphe 3, page 17.
M. Goldbloom: ... 13, paragraphe 3, les mots: "Les membres du
conseil ne doivent s'adresser qu'au gérant pour tout renseignement
concernant les services."
J'aimerais que le député de Charlesbourg nous indique
pourquoi.
M. Harvey (Charlesbourg): Cette partie du paragraphe 3 doit
être enlevée parce qu'il est le résultat de la
volonté également négociée de l'ensemble des
maires. Il leur apparaît qu'un règlement de régie interne
est suffisant et qu'on n'a pas pour autant besoin de l'indiquer dans la loi. Il
leur apparaît aussi que le paragraphe suivant, le paragraphe 3 de
l'article 13, est bien conforme: "Toute communication entre le comité
administratif et les services se fait par l'entremise du gérant."
Il n'est pas nécessaire de brimer les membres du conseil en les
obligeant à s'adresser au gérant pour tout renseignement
concernant les services.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Sur division?
M. Bédard (Chicoutimi): Non.
Le Président (M. Picard): A l'unanimité. Article
14?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 14, au paragraphe f),
on peut lire: "Le trésorier de l'ancienne ville d'Orsainville devient
l'assistant-trésorier de la ville; dans l'éventualité
où un poste supérieur à celui d'assistant-trésorier
à l'intérieur du service de la trésorerie deviendrait
vacant ou serait créé, la candidature de
l'assistant-trésorier de la ville devra être
considérée, nonobstant les prérequis exigés pour le
poste;"
M. Harvey (Charlesbourg): La ville d'Orsainville, au mois de
janvier dernier, a engagé un expert comptable en fiscalité
municipale de la région de Saint-Jean, près de Montréal,
et il s'agit d'un poste-cadre qui est détenu par ce même individu
à l'hôtel de ville d'Orsainville. Alors, c'est le type qui
occupait précisément cette fonction de trésorier de
l'ancienne ville d'Orsainville et il accepte de jouer le rôle
d'assistant-trésorier à la ville. A ce moment, après
négociation, on a accepté que, dans l'éventualité
où un poste supérieur à celui qu'il occupe
présentement ou qu'il occupera à partir du mois de janvier
deviendrait vacant, soit celui de trésorier purement et
simplement...
M. Bédard (Chicoutimi): Quel est le nom de cet
individu?
M. Harvey (Charlesbourg): M. Yves Alix.
M. Bédard (Chicoutimi): Je tiens à dire que la
première partie de l'alinéa: "Le trésorier de l'ancienne
ville d'Orsainville devient l'assistant-trésorier de la ville...",
ça va, mais nous sommes sûrement contre le reste de ce paragraphe
où on est en train de prévoir l'éventualité d'un
poste qui serait ouvert...
M. Harvey (Charlesbourg): Je pense qu'il faut le
prévoir...
M. Bédard (Chicoutimi): On est en train, à
l'avance...
M. Harvey (Charlesbourg): Si le député de
Chicoutimi veut me le permettre, je pourrais peut-être lui indiquer que
le trésorier actuel de la ville de Charlesbourg est à quelques
années près de sa retraite, je pense qu'il est important de le
mentionner.
M. Bédard (Chicoutimi): Je situerais cela dans le
même cas que l'amendement qui nous a été apporté
tout à l'heure par le député de Montmorency, maire de
Beauport, sur le conseiller juridique. Qu'on ait à prévoir dans
un projet de loi l'éventualité qu'un poste supérieur soit
créé, que d'avance on assure ce poste à une personne
déterminée, nonobstant les prérequis exigés pour le
poste, ce qui veut dire que s'il y en a un qui est plus compétent, peu
importe, on le mettra de côté et on prendra l'autre. Je suis
complètement contre cela et je considère que quand je disais au
début de mon intervention qu'on peut dire, quand on parle au niveau des
élus, que tout le monde est d'accord pour les fusions, parce que chacun
y trouve un poste qui fait son affaire, sur mesure, c'est évident que
tout le monde est d'accord. Je voudrais finir mon intervention.
M. Harvey (Charlesbourg): Si cela ne garantissait pas... je
m'inscrirais en faux. Cela ne garantit aucunement le poste. Le
député de Chicoutimi devrait lire l'article. Sa candidature, tout
simplement, comme trésorier adjoint, devra être
considérée. Alors, une candidature...
M. Bédard (Chicoutimi): ... pourra être
considérée nonobstant les prérequis exigés pour le
poste.
M. Harvey (Charlesbourg): Les prérequis, il les a
déjà. En plus...
M. Bédard (Chicoutimi): On verra. Ce n'est pas cela.
Là, on dit dans le texte de loi qu'il a beau ne pas avoir les
prérequis exigés pour le poste, on le lui assure d'avance.
M. Harvey (Charlesbourg): On ne le lui assure pas, on assure le
candidat à la fonction.
M. Bédard (Chicoutimi): Si le député veut
bien lire le...
M. Harvey (Charlesbourg): Je connais l'expression
également.
M. Bédard (Chicoutimi): J'enregistre ma dissidence
là-dessus, parce que je trouve que c'est vraiment dépasser le
cadre des choses qu'il faut prévoir dans une loi générale,
telle que celle que nous avons à étudier. Je le
répète, M. le Président, j'en ai fait mention au
début de mon exposé, quand je parlais de tripotage de fusion
faite à coup de tripotage de postes...
M. Bédard (Montmorency): II ne faut pas
généraliser.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce qu'on ne prend
peut-être pas la peine d'étudier plus qu'il ne le faut chacun des
postes. Je ne veux pas entrer plus dans le détail qu'il ne le faut, mais
on sait une chose, on n'est pas des enfants d'école. On sait une chose.
Quand tout le monde est d'accord et qu'on se rend compte que tout le monde a
son petit poste, que tout le monde est bien protégé, on comprend
que l'unanimité peut se faire.
M. Bédard (Montmorency): On ne peut pas les mettre
dehors.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord que vous ne
pouvez pas... Mais il reste quand même, M. le Président, qu'un
article comme celui-là je pense qu'on va en avoir un autre, qui
s'en vient dans le même sens au paragraphe h) du même article
je considère que cela ne doit pas se trouver dans... Ce sont les
assurances pour des postes par rapport à des individus qui ne doivent
pas se retrouver à l'intérieur d'une loi générale
comme celle-là.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire deux
choses. D'abord, sur le plan humain, quand on veut réussir une fusion
volontaire, il y a des concessions qui sont faites de part et d'autre et des
ententes qui sont faites qui ne se retrouvent normalement pas dans un texte de
loi, mais qui peuvent quand même se trouver dans une entente entre des
intéressés.
Il y a lieu de dire, je pense que c'est conforme à la
vérité, que n'eût été le fait que
Charlesbourg-Est ait manqué de deux jours la date limite pour la
signature, pour l'adoption de sa résolution, il n'y aurait pas de projet
de loi sur Charlesbourg et ce serait simplement un arrêté en
conseil, signé en bonne et due forme avec des choses de cette nature
là dedans, parce que ce serait une entente entre
intéressés entérinée au moyen d'un
arrêté en conseil. Mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est en train de me
dire que, par arrêté en conseil, il est prêt à
entériner n'importe quoi qui se trouve dans un protocole d'entente.
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Non,
non, non, un instant, M. le Président, on n'accepte pas n'importe
quoi.
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère que ce n'est pas
ça. D'ailleurs, on a le droit à certains arrêtés en
conseil.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, ce serait
malhonnête de dire qu'il n'y ait pas eu ou encore qu'il puisse y avoir
des questions de tripotage de fonctions là-dessus. Il s'agit d'un
employé-cadre qui avait à peu près une année
d'expérience en administration municipale à Or-sainville, en
particulier, après avoir fait une fructueuse carrière dans la
région de Saint-Jean et, lorsqu'on a retenu ses services, on
était bien loin de penser qu'on était de la coupe aux
lèvres pour la fusion municipale dans le secteur. Alors, je pense qu'il
y a eu des compromis qui ont dû être faits de part et d'autre et
les administrateurs municipaux de la ville d'Orsainville, étant
liés par un contrat avec l'employé concerné dans cettedite
loi, à l'article f), cet employé se devait d'avoir au moins le
privilège d'être considéré comme postulant à
une fonction supérieure à celle à laquelle il a
accepté de travailler au regard de la fusion. Je pense...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il est à temps
plein?
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, c'est un employé à
temps plein.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'heure actuelle, à
Orsainville?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a un poste
supérieur à celui de trésorier adjoint qui est
créé à l'heure actuelle?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est le trésorier de la ville
et le poste de trésorier, vous le voyez un peu plus haut: Le
trésorier de l'ancienne cité de Charlesbourg devient le
trésorier de la ville. Comme il occupait le poste de trésorier
à Orsainville et qu'à ce moment-là, il pouvait, selon ses
connaissances professionnelles, occuper également le poste de
trésorier, il a accepté le compromis d'être
considéré éventuellement, advenant un poste vacant...
Comme je vous dis, dans le cas du trésorier actuel de la ville de
Charlesbourg, qui, aux termes de la loi, est l'ancien trésorier de la
ville de Charlesbourg, qui devient le trésorier de cette même
ville, il est à quelques années seulement de sa retraite. Je
pense que ça devient une mesure incitative, même pour celui qui a
à prendre éventuellement la relève de la trésorerie
pour la grande ville. Je pense que c'est une question purement humaine.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais, par votre
intermédiaire, poser une question à l'hono- rable
député de Chicoutimi. Est-ce que ce qui l'embête dans la
rédaction de ce sous-paragraphe est le fait d'exiger du conseil la
considération de la candidature du monsieur en question ou est-ce que
c'est le fait d'ajouter "nonobstant les prérequis exigés pour le
poste"?
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que c'est clair.
C'est le fait d'ajouter "nonobstant les prérequis exigés par le
poste". Après cela, il y a le principe qui fait que, dans la loi, on
nomme d'avance, pour le conseil, le prochain trésorier. C'est cela,
parce que le seul poste qui est supérieur à
l'assistant-trésorier, à l'intérieur du service de la
trésorerie, j'imagine que c'est le poste de trésorier. On vient
d'avance leur dire que leur prochain trésorier, quand l'autre aura pris
sa retraite, va être untel. Mais indépendamment de cela, je pense
qu'il y a au moins une partie qui est inacceptable, c'est où on dit que
cette candidature sera retenue, "nonobstant les prérequis exigés
pour le poste".
S'il a des compétences à un point tel que, d'avance, on
peut dire que cela va être le prochain trésorier dans quatre ans,
il me semble qu'il faudrait respecter un peu...
M. Goldbloom: M. le Président, si j'ai posé cette
question, c'est parce que, personnellement, je vois une distinction entre les
deux éléments. Je crois que dans la négociation, il est
clair qu'il y a eu un certain engagement de donné à l'endroit
d'une personne qui avait, de bonne foi, accepté un poste. Et le fait de
dire au conseil: Ecoutez, s'il y a possibilité d'une promotion, vous ne
négligerez pas la candidature de cette personne, vous ne
l'écarterez pas du revers de la main, cela me semble une
considération humaine que l'on peut comprendre et respecter.
Quand on écrit "nonobstant les prérequis exigés
pour le poste", sur le plan professionnel, je vous avoue, M. le
Président, que je réagis mal, parce qu'il me semble que, s'il y a
des prérequis pour le poste, il faut que tout candidat soit capable de
répondre aux exigences. Ce n'est pas pour n'importe quel poste, c'est
pour un poste de trésorier ou un poste de trésorier adjoint et
les critères d'admissibilité doivent être assez standards,
assez généraux.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que vous seriez
d'accord pour enlever "nonobstant les prérequis exigés pour le
poste"?
M. Goldbloom: Pour ma part, oui, M. le Président.
J'espère que le député de Charlesbourg veut.
M. Harvey (Charlesbourg): Je suis plus que réticent, M. le
Président. Pour les raisons, en fait, que j'ai connues lors de ces
discussions qui ont été assez véhémentes à
certains moments, j'insiste pour que cette clause soit maintenue.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'au-
rai d'autres arguments à apporter. Il est 23 heures. Il faudra
continuer demain, j'imagine, parce que, en ce qui nous regarde, nous en ferions
une question de principe absolument inacceptable. A partir du moment où
on enlève "nonobstant les prérequis exigés pour le poste;
cela peut s'accepter, la partie qui dit "dans l'éventualité
où un poste supérieur, celui d'assistant-trésorier,
à l'intérieur du service de la trésorerie deviendra vacant
ou sera créé, la candidature de l'assistant-trésorier de
la ville devra être considérée."... Cela peut s'accepter et
cela pourrait même ne pas être contenu dans la loi, parce que,
justement, on a des principes d'humanité auxquels on fait appel pour
nous faire accepter cet article.
Je pense que, en vertu des mêmes principes, si dans
l'éventualité où le poste devient vacant, j'imagine que
les critères d'humanité des administrateurs de la ville feraient
en sorte qu'ils ne pourraient pas faire autrement que de considérer la
candidature de ce monsieur.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai, de la part de mes
fonctionnaires, un commentaire qui peut être utile et constructif. Nous
ne voulons pas accepter l'hypothèse qu'une personne n'ayant pas la
formation requise accède à un poste de responsabilité dans
une ville importante. D'un autre côté, il serait possible, pour un
conseil municipal, d'éta- blir des prérequis qui n'auraient rien
à voir avec la compétence professionnelle. Si l'on mettait, par
exemple: "II faut que le candidat ait été résident de la
municipalité depuis dix ans" ou quelque chose comme cela, de
façon malicieuse, on pourrait exclure une candidature... Si donc on
écrivait: "Nonobstant tout prérequis autre que la
compétence professionnelle"?
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, il est
dépassé 23 heures. Je pense qu'on aura l'occasion de
réfléchir sur cette nouvelle argumentation du ministre qui me
paraît faite dans le but d'en arriver à un accord.
Mais, je tiens à lui dire qu'en employant ses propres arguments,
lorsqu'il fait appel à l'humanité et, après cela, à
la bonne foi du conseil de ville, il me semble qu'il serait assez surprenant,
si le conseil de ville est de bonne foi, qu'il établisse des
critères qui feraient en sorte que l'homme qu'il doit considérer
comme successeur éventuel soit mis de côté.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux à demain matin 10 heures, même salle.
(Fin de la séance à 23 h 2)