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Commission permanente des affaires municipales
Etude des projets de loi nos 255 (2), 260 et
254
Séance du mercredi 17 décembre 1975
(Dix heures vingt-cinq minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales poursuivra ce matin
l'étude du projet de loi no 255. Pour la séance d'aujourd'hui, il
y aura quelques changements.
M. Perreault (L'Assomption) remplace M. Denis (Berthier); M. Lecours
(Frontenac) remplace M. Déziel (Saint-François); M. Faucher
(Nicolet-Yamaska) remplace M. Parent (Prévost).
Charte de la ville de Charlesbourg
Nous en étions, au moment de l'ajournement de la séance,
hier soir, à l'étude de l'article 5, de la charte de
Charlesbourg, qui fait partie de l'article...
M. Harvey (Charlesbourg): L'article 14...
Le Président (M. Picard): Vous ne revenez pas à
l'article 5?
M. Harvey (Charlesbourg): C'est à la page 18, article
14.
Le Président (M. Picard): En fait, c'est l'article 13.
M. Goldbloom: C'est l'article 14, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est l'article 14, M. le
Président, paragraphe f)...
M. Goldbloom: C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): ... c'était
là-dessus que la discussion portait.
M. Goldbloom: C'est exact.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est à la page 17, en bas.
Le Président (M. Picard): On a retiré le papillon
qu'il y avait après...
M. Harvey (Charlesbourg): II n'y a pas eu de papillon. On a
retenu un article dans le cas de Giffard. On y reviendra tout à
l'heure.
Le Président (M. Picard): Article 14. Le
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il n'est
pas question de reprendre toute l'argumentation et les remarques que nous avons
déjà faites sur cet article, mais simplement dans le but de
réitérer notre objection à une partie du paragraphe f),
où il est stipulé que dans l'éventualité où
un poste supérieur à celui d'assistant-trésorier à
l'intérieur du service de la trésorerie deviendrait vacant ou
serait créé, la candidature de l'assistant-trésorier de la
ville devra être considérée, nonobstant les
prérequis exigés pour le poste.
Nous croyons que cette disposition est inacceptable. Ceci
équivaudrait presque d'avance à créer un poste, à
décider d'avance qui devra l'occuper, et même à sanctionner
qu'il devra l'occuper, même s'il ne remplit pas les critères
exigés pour le poste.
Dans les circonstances, j'imagine que les membres de la commission sont
d'accord avec nous, c'est prévoir un peu trop d'avance.
C'est le moins qu'on puisse dire. Je n'ai rien contre le monsieur Yves
Alix pour qui cette disposition serait préparée, M. le
Président, mais je pense que M. Alix occupait des fonctions dans le
comté de Saint-Jean...
M. Harvey (Charlesbourg): II est trésorier
d'Orsainville.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, il est présentement
trésorier, mais auparavant il était trésorier de la
municipalité de Saint-Luc, je pense?
M. Harvey (Charlesbourg): Je ne sais pas s'il occupait le poste
de trésorier à Saint-Jean, mais je sais qu'il est de cette
région, la région de Saint-Jean-d'Iberville.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, de la région de
Saint-Jean, mais je pense que c'était le trésorier de la
municipalité de Saint-Luc.
Le Président (M. Picard): L'honorable député
de Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): A tout événement, M. le
Président, si vous me permettez quelques remarques à ce sujet,
évidemment, on dit que la nuit porte conseil et une partie de cette nuit
m'aura plutôt servi à obtenir des consultations de la part des
personnes qui sont intéressées à ce que cet article
visé soit maintenu tel qu'écrit. A la suite de ces consultations,
j'ai eu des faits nouveaux qui nous indiquent clairement qu'il n'est pas
question d'assurer ipso facto le poste de trésorier à celui qui
présentement occupe le poste de trésorier de la ville
d'Orsainville.
Je pense qu'en tenant compte du fait que ce fonctionnaire, ce haut
fonctionnaire de la municipalité d'Orsainville, étant
engagé récemment par la municipalité et en plus,
étant l'objet d'un chambardement qui provoque une fusion dans le
secteur, devient pour autant une affirmation de sa compétence
professionnelle vis-à-vis de l'ensemble de la municipalité;
à cet égard, on voudrait da-
vantage indiquer que l'on tiendra compte tout simplement du fait qu'il
occupe un poste à la trésorerie et qu'il occupait
antérieurement le poste de premier responsable de ce secteur à
Orsain-ville. Lorsqu'on dit "Nonobstant les qualités requises
exigées pour le poste", cela n'empêche pas les fonctionnaires et
surtout le service du personnel de faire appel à d'autres fonctionnaires
qui ont une maîtrise, par exemple, en administration et qu'à ce
moment-là, même si le trésorier actuel d'Orsainville ne
possède pas ce qu'on appelle la maîtrise en administration, son
offre de services pourra quand même être
considérée.
Alors, cela n'engage et cela ne lie aucun des fonctionnaires, encore
moins les élus du peuple à l'engager.
Par contre, je pense qu'ils considéreront sa candidature comme
étant acceptable et ensuite il fait le jeu tout simplement d'une
compétition par un concours appelé par la municipalité de
Charlesbourg. Cela n'oblige absolument à rien, il est bon de le
préciser, les fonctionnaires et les élus du peuple de le
confirmer à ce poste de trésorier même advenant vacance
à cette fonction. Je pense que l'indicatif "nonobstant les
qualités requises" ou des qualifications requises pour assumer le poste,
cela ne tient pas lieu d'un engagement ipso facto pour la municipalité
ni non plus pour le directeur du personnel de cette même
municipalité.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je me rappelle que,
quand plusieurs municipalités viennent ici nous rencontrer pour dire: On
s'est entendu ensemble et on est d'accord sur telle ou telle fusion ou on est
d'accord sur tel ou tel mode de fonctionnement pour que les
municipalités soient fusionnées ou regroupées. C'est
sûr que ces municipalités ont tenu compte des hommes qui sont en
place et qu'elles ont été obligées de faire certains
compromis pour qu'on arrive à un certain consensus. Mais quand on a vu
des élus du peuple, je me rappelle la loi de Châteauguay où
les maires étaient venus et, dans la loi même de la fusion, ils
voulaient être assurés d'une série d'avantages qu'ils
jugeaient mériter. Après discussion, ils se sont aperçus
qu'ils exigeaient des choses peut-être qui dépassaient un peu le
simple fait qu'ils avaient un poste actuellement, que le fait qu'on faisait une
fusion faisait disparaître certains postes et qu'ils ne pouvaient pas
aller jusqu'à demander de garder tous les postes qu'il y avait
là, ils ont retiré leur demande.
Je pense que nous avons ici un exemple flagrant de personnes, au niveau
des fonctionnaires, qui, dans toutes les discussions qui ont
précédé la présentation de ce projet de loi, ont
demandé des compromis de façon que tous les gens soient d'accord
pour présenter un projet comme celui-ci. Nous savons bien, M. le
Président, que, tant qu'on aura des lois spéciales, cela ne
règlera jamais le problème, cela prend nécessairement une
loi gé- nérale sur laquelle on pourra se fier pour qu'il n'y ait
pas d'injustice d'un côté ou de l'autre. Dans ce cas-ci, je me
demande jusqu'à quel point on peut accepter qu'une personne qui a un
poste de fonctionnaire dans une municipalité se fasse donner une
permanence par la loi. C'est une loi.
M. Goldbloom: Ce n'est pas cela.
M. Harvey (Charlesbourg): Vous ne comprenez pas.
M. Léger: M. le Président, quand on dit "nonobstant
les prérequis exigés pour le poste", ça veut dire que la
personne peut se présenter à l'autre poste, tel que l'article le
dit: "Le trésorier de l'ancienne ville d'Orsainville devient
l'assistant-trésorier de la ville; d'accord dans
l'éventualité où un poste supérieur à celui
d'assistant-trésorier à l'intérieur du service de la
trésorerie deviendrait vacant ou serait créé, la
candidature de l'assistant-trésorier de la ville celui qu'on veut
protéger devra être considérée, nonobstant
les prérequis exigés pour le poste". Autrement dit, s'il y a des
prérequis pour le poste auxquels il ne correspond pas, eh bien, il
devrait être considéré quand même comme candidat.
C'est peut-être vrai ce que le député de Charlesbourg dit,
que ça ne veut pas dire qu'il va être accepté. Mais, entre
vous et moi, quand c'est noir sur blanc dans une loi, il y a des nuances qui
sont très difficiles à corriger. Ecoutez, c'est dans la loi, il
est le seul qui peut se permettre d'être candidat sans même avoir
les prérequis exigés pour le poste. Les autres, il faudrait
qu'ils aient les prérequis pour le poste. Cela peut même
éliminer tous les autres qui se présenteraient pour ce poste, M.
le Président, qui n'auraient pas, selon le choix des personnes qui sont
là, les prérequis pour le poste.
Je pense que si on veut réellement que cette personne ait une
permanence, elle l'a au niveau du poste qu'elle détient actuellement
comme assistant-trésorier. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut
tenir pour acquis, au départ, que c'est elle qui aura une
préférence en arrivant au poste de trésorier, nonobstant
les prérequis. Je pense qu'il n'y aurait aucune objection de la part de
l'Opposition si on enlevait les mots "nonobstant les prérequis
exigés pour le poste". Je pense que c'est une façon de favoriser,
dans une loi, une personne en particulier, je pense que c'est une mauvaise
pente et je ne vois pas pour quelle raison. Le député de
Charlesbourg a certainement dans son comté des connaissances et une
puissance morale suffisamment forte pour convaincre les gens, sans le mettre
dans la loi, afin qu'ils reconnaissent les qualités de cette personne au
poste et il continuera à aider les gens de son comté comme il le
fait actuellement, spécialement ceux qui sont dans des postes
importants. Je pense que c'est son rôle de le faire, comme il le fait
actuellement, mais ça ne veut pas dire qu'il doit mettre dans la loi des
articles qui font qu'on favorise au départ des personnes, contrairement
à la liberté d'action que devrait avoir un conseil de ville pour
déterminer quels devraient être leurs fonctionnaires.
Ce n'est pas à la loi à déterminer ça
d'avance, en mettant au départ des prérequis pour une personne.
Autrement dit, on donne à une personne la rondelle avec deux lignes
bleues à l'avance, pour dire aux autres: Si vous voulez concourir, il a
de l'avance sur les autres. Je pense que les mots "nonobstant les
prérequis exigés pour le poste", c'est inadmissible dans une loi
comme celle-là. Le reste, il n'y a pas de problème en
général: La candidature peut être considérée,
il n'y a pas de problème puisqu'il est assistant-trésorier. Mais
"nonobstant les prérequis exigés pour le poste", M. le
Président, on trouve que c'est aberrant.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, il ne faut pas torturer un
texte pour lui faire dire ce qu'il ne dit pas.
Le texte ne dit pas qu'advenant l'ouverture ou la création d'un
poste, la personne en question doit être nommée; le texte ne dit
même pas que cette personne doit être
préférée, doit avoir des avantages par rapport à
d'autres candidats. Tout ce que le texte dit, c'est que cette personne doit
être assurée de la possibilité d'être jugée
parmi les autres candidats et que l'on ne doit pas mettre des obstacles devant
sa candidature en créant, entretemps, une description de tâche
avec des prérequis qui l'élimineraient automatiquement.
M. Harvey (Charlesbourg): Ce serait de la discrimination à
ce moment-là.
M. Goldbloom: Cela découle très clairement. Moi, je
n'y étais pas, je n'ai pas participé aux conversations entre les
municipalités, mais il est très clair à qui veut lire et
comprendre que les municipalités se sont réunies et la
municipalité en question a dit: Nous sommes bien consentants, mais nous
venons de bonne foi de nous engager à l'endroit d'une personne. Nous
croyons que, si nous sommes pour accepter une entente qui visera le
regroupement de nos municipalités, nous devons exiger que cette personne
ait une certaine protection, une certaine sécurité d'emploi et
une possibilité d'avancement.
Il me semble que cela est parfaitement normal. Il me semble aussi que le
texte dit deux fois la même chose. D'abord, en disant que la candidature
devra être considérée et, ayant dit cela, on vient de dire
ce qui suit: Nonobstant les prérequis exigés pour le poste. Dans
la discussion d'hier soir, nous avons indiqué que les prérequis
pourraient ne rien avoir à faire avec la compétence
professionnelle. On pourrait mettre dans les prérequis: II faudrait que
le candidat ait été résident d'une des
municipalités depuis tant d'années, juste assez pour
éliminer cette candidature.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ne faites pas confiance
à la bonne foi des gens de cette municipalité?
M. Harvey (Charlesbourg): Faites donc confiance aux conseillers
municipaux et la population les jugera s'ils ont mal fait. Je suis ici pour
défendre leur volonté, moi.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Harvey (Charlesbourg): Je suis député du
comté. Je vais le finir...
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne dis pas que vous ne faites
pas votre devoir, mais on n'est pas lié par le devoir que vous avez et
par les messages que vous avez.
M. Harvey (Charlesbourg): Je n'ai pas de message à livrer
là-dessus, M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): On va laisser terminer le ministre
et, après cela...
Le Président (M. Picard): La parole est au ministre. A
l'ordre s'il vous plaît, messieurs. La parole est au ministre.
M. Goldbloom: J'ai terminé, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: Juste deux points, M. le Président. Le
ministre dit qu'il faut donner la sécurité d'emploi à une
personne qui est à l'emploi d'une municipalité qui va être
fusionnée avec une autre. Elle a la sécurité d'emploi,
parce que la municipalité peut dire, comme l'assistant-trésorier
de la ville, qu'il peut avoir la sécurité d'emploi. C'est pour le
présent.
Qu'on ait dit: Une des conditions, entre autres, pour qu'on fusionne la
ville, il faut aussi s'assurer que cette personne va pouvoir poser sa
candidature pour le poste de trésorier. Pourquoi mettre cela dans la
loi? Si la personne n'est pas compétente pour le poste de
trésorier, on va être lié par le fait qu'elle va pouvoir
poser sa candidature, nonobstant les critères que le poste demande. Je
pense, M. le Président, que ce n'est pas une raison. Si la
municipalité trouve que ce candidat a la compétence, les
critères d'emploi, il va pouvoir les remplir comme
assistant-trésorier, puisqu'il était l'assistant de l'autre. Il
va pouvoir les remplir. Si le candidat ne peut pas les remplir, pourquoi mettre
dans la loi qu'il est admissible quand même, même s'il ne remplit
pas les critères d'emploi.
C'est du favoritisme légal. On légalise du favoritisme en
tenant pour acquis, au départ, que le candidat pourra se
présenter nonobstant les critères d'emploi qu'on pourrait exiger
pour le poste. Je dis que la municipalité est libre.
Il se peut fort bien que d'autres personnes soient élues dans
cette municipalité plus tard et qu'elles voient d'un autre oeil le
travail d'un fonctionnaire et qu'elles soient liées par la loi pour
dire: On ne peut pas, cette personne doit être
considérée pour le poste, même si tous les
critères qu'on a mis pour ce poste, elle ne les a pas, elle doit
être considérée pour le poste quand même.
M. le Président, la fonction publique, c'est une chose dans une
municipalité et, les élus, c'est une autre chose. Lier, soit les
mêmes ou d'autres élus éventuels, à une
décision énoncée, dans une loi, je trouve que c'est une
mauvaise pente. Que la personne soit compétente, tant mieux. Elle pourra
occuper le poste normalement. On n'a pas besoin de mettre cela dans une loi.
Quand un assistant-trésorier voit partir le trésorier pour une
question de retraite, normalement c'est lui qui est le premier
considéré. Pourquoi y mettre un autre poids supplémentaire
en disant: Même s'il n'a pas la compétence, pour le poste...
Supposons que la municipalité décide que le poste de
trésorier devra maintenant commander en plus des fonctions
antérieures, telle ou telle fonction de plus, l'autre qui n'aurait pas
la compétence peut-être pour cette chose, parce que la loi lui
permet, il peut y aller.
M. Harvey (Charlesbourg): II est candidat.
M. Léger: II peut être candidat. Mais, je trouve que
si vous voulez être logique avec toute votre argumentation...
M. Harvey (Charlesbourg): II y a loin de la coupe aux
lèvres.
M. Léger:... vous n'avez pas besoin de mettre: Nonobstant
les prérequis exigés par le poste, parce que le fait qu'il est
assistant-trésorier, cela lui donne déjà l'occasion de
postuler le poste supérieur, immédiatement au-dessus du poste
qu'il occupe actuellement.
Qu'on n'essaie pas de me dire que ce n'est pas une pelure de banane,
tout simplement pour empêcher n'importe quel conseil municipal ou
n'importe quel chef de personnel dans une municipalité, de ne pas
être un peu lié par cette chose.
Si la personne est compétente, elle a déjà le poste
d'assistant-trésorier. Elle peut postuler... Cela ne dépend pas
de la loi pour cela. Mais, mettre cela dans la loi, cela a l'air curieux pour
les gens de l'Opposition, parce que c'est une chose qui n'est pas de pratique
courante.
Le Président (M. Picard): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je trouve que le
député de Lafontaine cherche un machiavélisme qui,
à mon sens, n'existe pas. La situation est assez claire. Voici quatre
municipalités qui ont négocié un regroupement. Il y avait
deux trésoriers, il n'y a qu'un poste dans la ville regroupée. Il
y a deux candidats au départ, parce qu'il y a deux trésoriers qui
semblent, au moins, à leurs propres yeux... Cela est électif et
c'est différent. Un maire ne peut réclamer une
sécurité d'emploi, mais un employé, c'est monnaie
courante, tout le monde demande la sécurité d'emploi de nos
jours. Alors, ce n'est pas extraordinaire que cela se produise au niveau du
fonctionnarisme municipal.
M. Léger: ...il y avait la...
M. Goldbloom: M. le Président, si je peux terminer, il y a
un poste et il y a deux candidats. Quand on regarde les deux personnes, on
trouve qu'il y en a une qui est très près de l'âge de la
retraite. Il est relativement logique de dire: Ce serait gênant de
prendre le jeune homme, de lui donner le poste de commande et d'écarter
sur une voie d'évitement une personne qui a servi pendant de nombreuses
années et qui bientôt prendra sa retraite. Alors, le jeune dit: Je
suis quand même compétent. Je voudrais être
considéré pour le poste. On lui dit: Ecoutez, quand même,
vous êtes beaucoup plus jeune, et l'autre monsieur n'a qu'un peu de
carrière qui lui reste. Il acceptait donc le deuxième poste, le
poste d'assistant-trésorier. Il dit: Oui, d'accord, à condition
que je puisse avoir une certitude d'être considéré quand le
poste deviendra vacant. Ce n'est pas plus sorcier que cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Nonobstant les prérequis,
ne l'oubliez pas. Enlevez cela, et il n'y aura même plus de
discussion.
M. Léger: II n'y a plus de problème si vous enlevez
cela.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'ai
écouté avec le plus d'attention possible l'argumentation du
ministre des Affaires municipales. Je suis surpris de voir sa
ténacité à garder l'article tel que
rédigé.
Il me semble que ce n'est pas dû à l'obstination du
ministre. C'est peut-être dû simplement au fait qu'il ne
réalise pas ce qu'on est en train de faire. Qu'il y ait certaines
ententes qui soient nécessaires pour faire une fusion, tout le monde
sait cela, et que l'Assemblée nationale trouve le moyen
d'entériner ces ententes qui sont nécessaires, cela va de soi.
Mais cela ne veut pas dire, M. le Président, que, tout en respectant les
ententes qui peuvent être nécessaires, on soit obligé de
respecter n'importe quelle sorte d'entente, M. le Président.
M. Goldbloom: Non, non. N'exagérons pas!
M. Bédard (Chicoutimi): Bien! N'exagérons pas! Je
vais montrer au ministre qu'il lit mal la portée de cet article.
Quand il dit: II y a un poste, mais deux postulants. Bon! Il ne nous
apprend rien. C'est clair dans l'article. De la même manière, on
nomme un greffier pour la prochaine ville. Il y avait deux greffiers.
M. Harvey (Charlesbourg): II n'y en avait qu'un seul.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon! Mais il reste que, dans
d'autres villes, il y avait quand même des gens qui occupaient...
M. Harvey (Charlesbourg): Bien...
M. Bédard (Chicoutimi): Bien oui...... soit la fonction de
secrétaire ou toute autre fonction, la même chose au niveau du
trésorier. Dans chacune des villes ou dans chacune des
municipalités concernées, il y avait des gens qui occupaient ces
postes. On s'est entendu au niveau de ces municipalités pour en nommer
un. La différence essentielle qu'il y a entre le paragraphe f) et les
autres paragraphes, c'est que, dans les autres paragraphes sur lesquels on n'a
pas fait d'objection et sur lesquels on n'a même pas demandé
d'explication, c'est qu'il s'agit de postes qui existent à l'heure
actuelle, de postes qui sont créés, d'une façon
très claire, dans la loi, et qui doivent être
nécessairement occupés par quelqu'un. Mais l'article f) va plus
loin. Il ne fait pas que créer... Il ne s'agit pas seulement d'un poste
existant, il s'agit d'un poste futur, et il s'agit d'engagement en fonction
d'un poste à créer, si nécessaire. Cela va encore plus
loin. Non seulement on s'engage vis-à-vis d'un poste futur d'une autre
fonction qui peut être créée, mais on s'engage
également vis-à-vis d'un individu en particulier, et on ne
s'engage pas de n'importe quelle manière. On s'engage de par la loi
à demander à la municipalité de considérer la
candidature de cet individu, nonobstant les prérequis exigés pour
le poste.
Premièrement, il me semble que c'est clair qu'à ce moment
on fait vraiment de la législation sur quelque chose de différent
des autres articles. Deuxièmement, on est en train de créer du
point de vue administratif, un précédent inacceptable, à
l'effet de dire à une municipalité: Si tel poste est
créé, on vous demande de considérer telle candidature,
nonobstant les prérequis exigés pour le poste, même si
l'individu n'a pas les critères que vous pourriez fixer pour le poste.
Ceci, veut dire, à proprement parler, que s'il y a un concours à
ce poste, cela va équivaloir à un concours "framé", pas
d'autre chose que ça.
M. le Président, il me semble que le ministre devrait
réviser sa position et se rendre compte du précédent qu'on
est en train de créer.
M. Goldbloom: M. le Président, pour simplifier la
discussion, pour ma part, je vous avoue que je ne vois pas ces mots comme ayant
une gravité telle que le prétendent les députés de
Chicoutimi et de Lafontaine, mais puisque c'est une question de mots, et
puisque ces mots semblent blessants dans l'esprit des membres de l'Opposition,
je serai, pour ma part, disposé à les laisser tomber...
M. Harvey (Charlesbourg): Je veux faire enregistrer ma
dissidence, M. le Président.
M. Léger: Alors, cela se lirait, M. le Président,
je veux bien comprendre: "Que le trésorier de l'ancienne ville
d'Orsainville devient l'assistant-trésorier de la ville". Ou si vous
enlevez seulement la dernière partie "nonobstant les
prérequis".
M. Harvey (Charlesbourg): C'est cela.
M. Goldbloom: "Nonobstant les prérequis exigés pour
le poste".
M. Léger: Je ne sais pas si on règle
complètement le problème; c'est que "Le trésorier de
l'ancienne ville d'Orsainville devient l'assistant-trésorier de la
ville; dans l'éventualité où un poste supérieur
à celui d'assistant-trésorier à l'intérieur du
service de la trésorerie deviendrait vacant ou serait
créé, la candidature de l'assistant-trésorier de la ville
devra être considérée", seulement cela, il n'y a pas
d'objection, je pense qu'il n'y a pas de problème.
M. Goldbloom: Très bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Même si...
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
On ne continuera pas la discussion parce que, à mon humble
opinion, l'autre partie ne serait plus nécessaire et, quand même,
laisse supposer qu'on aura une considération particulière pour
quelqu'un, pour un individu bien précis, mais il n'est pas de notre
intention de vouloir continuer la discussion plus qu'il ne le faut. A notre
humble opinion, il serait beaucoup plus de santé que l'article se
termine, comme les autres d'ailleurs, "Le trésorier de l'ancienne ville
d'Orsainville devienne assistant-trésorier de la ville". Quitte à
faire confiance aux autorités municipales que, s'il y a d'autres postes
qui sont créés, s'il y a des remplacements...
M. Harvey (Charlesbourg): Vous leur faites confiance pas mal!
M. Bédard (Chicoutimi): ... à faire, à ce
moment-là, elles vont tenir compte des engagements qu'elles ont
déjà eus vis-à-vis de certaines personnes. Enfin, on va
terminer.
M. Léger: M. le Président, juste un mot
là-dessus, c'est que les propos du ministre, tantôt c'est
important, le journal des Débats va être lu, je pense bien, par la
municipalité plus tard dans les considérations que les
deux municipalités soient fusionnées on expose: qu'il y a deux
postes de trésorier, il y a deux personnes qui ont un poste de
trésorier dans chacune des municipalités, ce n'est pas le plus
jeune qui peut y aller, parce que l'autre a quand même des années
de service. Tu le seras plus tard. Pour l'être plus tard, on va voir
à ce que tu puisses poser ta candidature.
C'est une entente qu'on peut avoir faite, mais, pour nous, ce qui est
important, c'est que sa candidature soit considérée au même
point que les autres; il a déjà quelques pieds d'avance du fait
qu'il est déjà assistant-trésorier; il aura
déjà prouvé sa compétence ou son
incompétence; à ce moment-là, ce sera à son
avantage ou son désavantage. Ne pas enlever des règles du jeu,
c'est pour cela que nous sommes heureux que le ministre ait
accédé à...
M. Harvey (Charlesbourg): Le nonobstant est quand même
sous-entendu, de toute façon.
M. Bédard (Chicoutimi): Si, dans l'esprit du
député de Charlesbourg, le nonobstant est sous-entendu...
M. Harvey (Charlesbourg): II l'est de toute façon pour
ceux qui...
M. Bédard (Chicoutimi): ... ce n'est pas. notre
opinion.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est l'opinion de ceux qui ont
formulé la loi.
M. Léger: Si vous le voulez, on demandera d'enlever le
reste.
M. Harvey (Charlesbourg): J'ai enregistré ma dissidence,
cela devrait vous satisfaire.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que
vous nous dites d'avance que la municipalité ne tiendra pas compte du
texte de loi tel que voté?
M. Harvey (Charlesbourg): Elle va tenir compte du texte de loi
tel que voté.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon...
M. Harvey (Charlesbourg): Cela ne m'empêche pas pour autant
d'enregistrer ma dissidence.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que le
député de Charlesbourg puisse avoir des motifs.
M. Goldbloom: ... M. le Président.
M. Harvey (Charlesbourg): ... d'opinion.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela se comprend. Maintenant, je
tiens également, M. le Président, pour clore cet article,
à dire qu'on ne met pas en doute, parce qu'on n'a pas les renseignements
nécessaires, les capacités de M. Alix pour remplir les fonctions.
La discussion ne porte pas là-dessus, c'est simplement au niveau...
M. Goldbloom: C'est clair, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de la manière de
rédiger l'article.
Le Président (M. Picard): L'article 14, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 15?
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, M. le
Président, au paragraphe h) on dit: "Le directeur des travaux publics de
l'ancienne ville d'Orsain- ville devient le surintendant des travaux publics de
la ville pour une période temporaire d'un an; si, à l'expiration
de cette période, le surintendant de la ville ne satisfait pas aux
exigences du poste, il pourra alors être affecté à un autre
poste".
M. le Président, je ne voudrais pas recommencer toute
l'argumentation qu'on vient de faire sur le paragraphe f), mais il me semble
qu'on dépasse le cadre normal des ententes qu'on peut accepter ou qu'on
peut entériner entre différentes municipalités, à
l'occasion d'une fusion.
Dans le cas présent, on parle d'un directeur des travaux publics
qui devient surintendant des travaux publics pour une période
tempoaraire et on décide d'avance que, si effectivement il ne remplit
pas les exigences du poste ou ne satisfait pas aux exigences du poste, il
pourra alors être affecté à un autre poste.
Il me semble que ce n'est pas du ressort de l'Assemblée nationale
d'entériner ce genre d'entente, encore une fois, qui porte, non pas sur
des postes existants, mais sur des postes à venir et de décider
d'avance que, si quelqu'un ne satisfait pas à telle exigence, on
s'engage à ce qu'il soit muté à un autre poste, sans autre
condition ou sans autre assurance. M. le Président, je considère
que c'est inacceptable.
Le Président (M. Picard): Le député de
Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, le
député de Chicoutimi ne doit pas ignorer que le plus difficile
à régler dans le cas d'une fusion, c'est toujours le poste qui se
situe au niveau des relations humaines. A cet égard, je pense que le
principe est complètement différent de celui pour lequel il s'est
battu tout à l'heure, pour employer une expression imagée. Le
principe est différent puisqu'il assure tout simplement l'emploi
à cet employé qui déjà assume cette fonction au
niveau d'une municipalité qui est la ville d'Orsainville. Je pense que
la position de directeur au niveau de surintendant de la ville est tout
simplement une période à l'essai, "pro tempore", pour une
période d'une année et, après, s'il répond aux
normes pour l'ensemble du territoire, il se voit confirmé dans sa
fonction. Je pense que là, on pourrait peut-être invoquer bien
plus la façon intelligente d'administrer, sans pour autant confirmer
dans la loi, ipso facto, le poste de surintendant des travaux publics. On lui
donne un essai loyal d'une période d'un an et, je dois aussi le dire, on
n'entretient aucun doute quant à sa possibilité de se voir
confirmer, pour les prochaines années, ce poste en permanence. Je pense
que c'est tout à fait un autre principe que l'on débat. Il s'agit
d'intégrer à un poste-cadre une personne qui occupe
déjà cette fonction dans une municipalité et ce poste est
actuellement vacant à Charlesbourg. Il n'y a personne qui remplit cette
fonction, alors, il fait l'objet d'une négociation et, dans
l'intérim, il remplit cette fonction avec son droit légitime
d'essai pour une période d'une année. Ensuite, il pourra se voir
confirmer le poste en permanence.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on prend une telle
disposition parce qu'on n'est pas convaincu à l'heure actuelle de la
compétence...
M. Harvey (Charlesbourg): Nous sommes convaincus, mais ce qui
arrive, c'est que la ville de Charlesbourg avait ce poste ouvert et devait
décréter un concours. Le concours devait, normalement, être
décrété au mois de décembre, mais comme les
procédures de fusion sont entamées depuis juin et peut-être
antérieurement à cette date et que le surintendant des travaux
publics d'Orsainville répond déjà professionnellement
très bien aux conditions de la ville d'Orsainville, il a sa chance de se
faire valoir. Je pense que, là-dessus, c'est un principe
complètement différent qui est mis en cause et il s'agit de faire
confiance à quelqu'un qui assume déjà cette fonction et
qui peut le faire, qui peut relever le défi, puisqu'il s'agit... Je n'ai
pas le nom de la personne visée, mais je sais qu'il s'agit d'une
personne qui a déjà assumé des fonctions dans la
construction de municipalités nouvelles, sur la Côte-Nord, en
Abitibi et le reste. C'est une personne très compétente en la
matière.
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question au
député de Charlesbourg. Aux autres postes, on nomme
précisément un individu parce qu'on a analysé ses
capacités, j'imagine, et on en est venu à un consensus. Le
député acceptera avec moi que la formulation du paragraphe h) est
quand même différente de celle des autres...
M. Harvey (Charlesbourg): Différente parce que la
municipalité d'Orsainville, il faut le dire, utilisait occasionnellement
le service du personnel de la ville de Charlesbourg aux fins de recruter ses
effectifs, même pour la ville d'Orsainville. Au moment où la
direction du personnel a compris que le processus de fusion était
entamé et que ce candidat, occupant déjà le poste de
surintendant à la ville d'Orsainville, devrait éventuellement
être considéré comme un employé-cadre dans la grande
ville, on a tout de suite considéré qu'il était l'homme
tout choisi et, à l'intérieur de la loi, on lui donne, comme on
peut dire, sa chance ultime pour une période d'une année pour
ensuite se voir confirmer en permanence.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il est compétent, et je
ne mets pas en doute sa compétence...
M. Harvey (Charlesbourg): Je n'entretiens aucun doute non plus
sur le jugement qui a été porté par...
M. Bédard (Chicoutimi): ... pourquoi ne pas le nommer
comme on nomme les autres, très carrément? Je n'ai pas
d'objection à cela.
M. Harvey (Charlesbourg): Je pense qu'il s'agit de bonne
administration et d'une négociation de part et d'autre qui a
été acceptée par les deux parties.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer que
c'est une pratique à la fonction publique québécoise de
nommer des personnes pour une période provisoire et de leur confirmer la
permanence après seulement.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais pourquoi les autres, en vertu
de ce principe... On pourrait facilement nommer tous les autres aux autres
postes de la même manière, avec la même formulation.
On pourrait facilement dire: Le greffier de l'ancienne cité de
Charlesbourg devient le greffier de la ville pour une période temporaire
d'un an. Si, à l'expiration de cette période, le greffier ne
satisfait pas aux exigences, à ce moment-là, il pourra être
affecté à un autre poste.
M. Harvey (Charlesbourg): Comme je l'ai expliqué, il y
avait déjà une vacance...
M. Bédard (Chicoutimi): On voit que, dans ce cas, c'est
différent.
M. Harvey (Charlesbourg): ... à ce poste, il y avait
déjà une vacance. C'est que le service de génie de la
ville de Charlesbourg a créé une vacance à ce poste en
organisant davantage son service professionnel, c'est-à-dire en
récupérant un ingénieur, M. Blais, pour travailler au
service de la direction générale avec M. Tremblay, qui devient le
gérant municipal. A ce moment-là, l'ingénieur municipal
préposé à ce service de surintendance devient un
employé-cadre. Comme le poste est déjà vacant et que c'est
le même service de recrutement de personnel pour les deux
municipalités, Charlesbourg et Orsainville, qui requièrent
maintenant un nouveau surintendant pour la ville de Charlesbourg et
qu'Orsainville, par la fusion, serait privé de son surintendant, on
incorpore tout simplement ce sujet dans l'ensemble du territoire et on lui
donne une chance légitime d'une année pour faire ses preuves. Je
pense qu'il s'agit bien plus d'une question de prudence et on devrait
peut-être rendre hommage aux administrateurs municipaux plutôt que
de vouloir imposer un changement là-dessus.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je n'ai
pas l'intention d'éterniser la discussion là-dessus, je soumets
qu'à la lecture de la rédaction de l'article tel qu'il est, on
n'a pas d'autre explication que celle-là au moment où on fait
connaissance avec la loi, que cette formulation n'était pas acceptable.
Je continue de le croire, sauf que je dois admettre que le député
de Charlesbourg donne quand même des explications qui peuvent être
de nature à éclairer la situation qui existe et qui a
prévalu pour qu'il y ait une entente dans le genre de celle qui est
exprimée au paragraphe h).
M. Harvey (Charlesbourg): Cela va?
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à cet article 14?
M. Harvey (Charlesbourg): Non, M. le Président.
Adopté.
La Président (M. Picard): L'article 14 tel
qu'amendé est adopté?
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté. Le Président
(M. Picard): Sur division?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté sur division, par
rapport...
Le Président (M. Picard): Adopté sur division.
Article 15.
M. Goldbloom: C'est un article que nous avons vu dans la charte
de Beauport, M. le Président. C'est la confection d'un nouveau plan de
zonage, rapidement, pour uniformiser autant que possible le zonage sur le
territoire.
Le Président (M. Picard): Article 15. Adopté.
M. Harvey (Charlesbourg): Un instant, M. le Président, je
crois que M. le ministre aurait à ajouter un papillon sur l'article 15,
il s'agit...
M. Goldbloom: Ce n'est pas sur l'article 15, mais c'est
pour...
M. Harvey (Charlesbourg):
M. Goldbloom: ... introduire un nouvel article, mais qui est
l'article 13 de la charte de Beauport qui a été omis dans la
reproduction du texte...
M. Harvey (Charlesbourg): Page 7 de la présente loi.
M. Goldbloom: C'est exactement l'article 13 de la charte de
Beauport.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait nous en
donner une copie pour regarder l'article 15 dans son ensemble avec le
papillon?
M. Goldbloom: Ce serait un nouvel article quand même, M. le
Président.
M. Harvey (Charlesbourg): II deviendrait l'article 15 a) de la
charte de Charlesbourg. En deux paragraphes.
Le Président (M. Picard): Est-ce que je dois comprendre
que l'article 15 est adopté, et qu'on s'en va à l'article 15
a)?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, M. le Président, je
pense que les deux ont quand même une certaine relation. Si vous n'avez
pas d'objection, on va prendre la peine de lire au moins le papillon qui nous a
été soumis par le ministre.
M. le Président, articles 15 et 15 a) adoptés en ce qui
nous concerne.
Le Président (M. Picard): Article 15 adopté.
Article 15 a) adopté. Article 16.
M. Harvey (Charlesbourg): II s'agit des mêmes prescriptions
que nous retrouvons dans la charte de Beauport quant à la trasmission du
budget au ministre des Affaires municipales avant le 15 mars et l'article 17
touche l'évaluation foncière pour le 15 avril,
c'est-à-dire pour la présentation du compte de taxes.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, on demande une
prolongation du délai, étant donné les circonstances.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est ça. Articles 16 et
17...
Le Président (M. Picard): Article 16. Adopté.
Article 17.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
M. Harvey (Charlesbourg): A l'article 18, c'est la même
chose.
Le Président (M. Picard): Article 17. Adopté.
Article 18.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 18. Adopté.
Article 19.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est une autre prescription. Il y a
peut-être des changements quant à la différence du montant
avec la charte de Beauport. Dans le cas de Charlesbourg, le ministre expliquait
hier qu'il y avait nécessité d'assurer un tampon aux
municipalités qui pouvaient être affectées pour la
période d'intégration à une différence de $0.15
dans le cas de Charlesbourg et de $0.10 dans le cas de Charlesbourg-Est. C'est
dans le but de respecter le principe qui anime cette fusion,
c'est-à-dire l'uniformisation de la taxe foncière dans tout le
territoire. C'est pour une période de trois ans.
C'est exactement la même chose que nous retrouvons dans la charte
de Beauport, avec des différences quant au nombre de cents
indiqué. Il s'agit de $0.15 dans le cas de Charlesbourg et de $0.10 par
$100 d'évaluation dans le cas de Charlesbourg-Est.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 19, adopté.
Article 20?
M. Harvey (Charlesbourg): Taxe d'affaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
M. Harvey (Charlesbourg): Elle est uniformisée dans tout
le territoire à 10%.
Le Président (M. Picard): Article 20, adopté.
Article 21?
M. Goldbloom: C'est la taxe d'eau.
M. Harvey (Charlesbourg): Taxe d'eau uniformisée
également. Réduction dans le cas des gens de Charlesbourg
et...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la même chose que pour
Beauport.
M. Goldbloom: C'est exactement la même chose.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 21, adopté.
Article 22?
M. Harvey (Charlesbourg): Déficit accumulé, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que certains
problèmes se posaient pour la ville de Beauport, mais ces mêmes
problèmes ne se retrouvent pas en ce qui regarde Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): Absolument pas. D'ailleurs, les deux
principales municipalités concernées, Charlesbourg et
Orsainville, ont des surplus budgétaires cette année
également.
Le Président (M. Picard): Article 22, adopté? M.
Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 23? M. Bédard
(Chicoutimi): Adopté.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, il y a un
changement à l'article 23, à l'avant-demière ligne: "Sujet
à l'application préalable, le cas échéant, du
second alinéa de l'article 22, les taxes spéciales
imposées en vertu des clauses d'imposition contenues dans les
règlements d'emprunts adoptés par chacune des
municipalités mentionnées à l'article 2 et
destinées au remboursement d'emprunts ou partie d'emprunts deviennent,
pour le reste du terme respectif de chacun de ces emprunts ou partie
d'emprunts, à la charge de tous les biens-fonds imposables de la ville
selon la valeur des terrains desdits biens-fonds telle qu'elle apparaît
au rôle d'évaluation en vigueur chaque année".
Il s'agirait de biffer "de ces biens-fonds" et les remplacer par "des
terrains desdits biens-fonds telle qu'elle apparaît au rôle
d'évaluation en vigueur chaque année".
A titre d'explication et c'est une préoccupa- tion, je
dois l'avouer, que le député de Chicoutimi a toujours eue
vis-à-vis de ceux qui profitaient de la possession de certains terrains
pour faire de la spéculation.
M. Bédard (Chicoutimi): ... spéculation
foncière.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est dans le but de contrer cette
spéculation et d'imposer une taxe sur des terrains. Nous incluons
également les biens-fonds puisqu'il peut y avoir des terrains fort
valables avec des bâtisses de très faible valeur
érigées dessus. A ce moment-là, on veut inclure le terrain
pour l'intérêt de l'ensemble des contribuables et éviter
ainsi la spéculation.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela représente
quand même des terrains d'une valeur ou d'une étendue
appréciable?
M. Harvey (Charlesbourg): Cela représente, en termes de
revenus pour la municipalité, $1,197,000 par année en taxes. Vous
comprendrez toute l'importance de l'ensemble du bassin. Je pense que c'est une
source fiscale qui, ayant encore là comme principe d'uniformiser la
taxe, respecte à la lettre le principe de favoriser également le
développement de ces secteurs vierges par la construction domiciliaire,
puisque c'est la vocation de cette région en particulier. Cela
élimine la spéculation par le fait même. Cela la ralentit
en tous les cas.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois vous avouer que je
ne saisis pas encore la nuance entre les deux choses. Je ne comprends pas
encore pourquoi on peut freiner la spéculation en attachant la taxation
à la valeur du terrain plutôt qu'à la valeur du bien-fonds
qui comprend le terrain et les constructions dessus.
M. Harvey (Charlesbourg): Je vais vous situer dans la
région de Saint-Rodrigue où nous avons du terrain qui est
susceptible d'être éventuellement développé. C'est
dans des endroits où les services ne sont pas déjà rendus.
A ce moment, ces terrains sont vendus par lots à des courtiers qui,
ensuite, en font un cadastre et revendent ces terrains à la pièce
en achetant, à titre d'exemple, à $0.08 ou $0.10 le pied
carré pour les revendre à $0.30 ou $0.35 le pied carré une
fois que les services sont installés.
Il est clair que dès qu'il y a érection d'une maison, on
fait disparaître cette taxe de terrain, parce que l'immeuble qui y est
érigé procure à la municipalité de nouvelles
sources de revenus, par le biais de l'évaluation. Le terrain comme tel,
s'il est potentiel et qu'il est là en plan, il risque tout simplement de
hausser au point de vue de la spéculation, tandis que s'il est
libéré et susceptible d'être construit, à ce moment,
cela élimine la spéculation.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne sais pas si c'est
parce que c'est de bonne heure le matin qu'on allume moins vite, mais je
ne vois vraiment pas comment cela peut contrer la spéculation. Cela
n'empêche pas quand même les acheteurs éventuels de...
M. Harvey (Charlesbourg): Cela va favoriser le
développement.
M. Bédard (Chicoutimi): ... les courtiers d'avoir des
options sur les terrains en...
M. Harvey (Charlesbourg): Au moment où ils sont
évalués...
M. Bédard (Chicoutimi): ... question d'en faire monter le
prix s'ils le désirent.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est bien clair que s'ils sont
pénalisés par une taxe qui leur est imposée sur ces
terrains, potentiellement évalués comme étant susceptibles
de recevoir une construction, ils vont se dépêcher, en fait, de
s'en départir pour éviter que les impositions de taxes
prévues soient contre leur budget personnel.
M. Goldbloom: M. le Président, analysons l'article
soigneusement. Il s'agit de taxes spéciales. Il faudra d'abord
déterminer quelle est la nature de ces taxes spéciales. Le
deuxième effet de l'article est de répartir le remboursement des
règlements d'emprunt liés à ces taxes spéciales sur
l'ensemble des biens-fonds imposables de la ville.
Troisième effet, c'est de rendre cette application
proportionnelle à la valeur soit des biens-fonds, soit des terrains,
selon la modification que nous pourrons accepter ou rejeter.
J'aimerais savoir quelle est la nature des taxes spéciales.
Est-ce que les taxes spéciales qui existent, parce que ce sont elles que
nous allons faire appliquer à l'ensemble des biens-fonds, portent sur
les biens-fonds ou sur les terrains seulement?
M. Harvey (Charlesbourg): Nous ajoutons, effectivement, sur les
terrains et sur les biens-fonds. Les terrains desdits biens-fonds, puisqu'il
peut y arriver, comme je disais tout à l'heure, qu'il y ait
érection d'une disons le mot bicoque sur un terrain
potentiel et si on fait l'évaluation uniquement sur ladite construction,
à ce moment, on ne donne pas justice, puisque le terrain peut avoir une
valeur extraordinaire au point de vue commercial, dans une zone commerciale,
par exemple, mais que la bâtisse n'ait aucune ou à peu près
pas de valeur...
Il s'agit de taxes qui sont déjà payées, mais il
s'agit d'une meilleure répartition des taxes, puisque dans le cas de ces
terrains, il y a déjà une taxe qui est perçue par la
municipalité, mais il s'agit de retrouver un équilibre nouveau
pour en arriver à l'élimination des taxes spéciales qui
provenaient, des services qui avaient été donnés, comme,
par exemple, la taxe imposée pour certains secteurs, des taxes frontales
ou des taxes pour l'asphaltage, le recouvrement bitumineux, si vous
préférez ou...
M. Bédard (Chicoutimi): J'essaie de bien comprendre
l'idée du député de Charlesbourg et le but poursuivi par
cet article. Dois-je comprendre qu'à partir du moment où un
secteur en particulier de la ville est considéré comme un secteur
de développement domiciliaire...
M. Harvey (Charlesbourg): Cela suit le zonage.
M. Bédard (Chicoutimi): ... qu'à ce moment, on
pense que la municipalité veut imposer des taxes spéciales, en
tenant compte de la valeur marchande en fonction du développement qui
s'en vient...
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, les critères de la valeur
marchande.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de manière que... et
non pas le genre de taxes qu'il peut y avoir sur un lot vacant ou quoi que ce
soit ou encore, sur des boisés...
M. Harvey (Charlesbourg): On tient compte de la valeur
marchande.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de telle façon que les
courtiers d'immeubles ou encore les propriétaires de ces terrains,
devant les taxes à payer, se voient dans l'obligation
pécuniairement parlant, de s'en départir le plus rapidement
possible, tout au moins plus rapidement que s'ils pouvaient garder ces terrains
indéfiniment et ne presque pas payer de taxes, et, ensuite, attendre
vraiment le moment choisi pour procéder à la vente de
terrains.
M. Harvey (Charlesbourg): Exactement.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends l'intention de
l'amendement proposé par le député de Charlesbourg, c'est
de créer une incitation au développement des terrains en
question.
M. Harvey (Charlesbourg): II ne reste que 5% dans la ville de
Charlesbourg, en particulier.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est de la spéculation
foncière.
M. Harvey (Charlesbourg): Oui.
M. Goldbloom: II s'agit quand même de savoir quelles
seraient les répercussions d'un tel geste. Il s'agirait aussi de savoir
s'il y a des précédents pour cela dans le droit municipal, une
chose que je ne suis pas en mesure d'affirmer, c'est...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'une
municipalité, dès qu'un développement est prévu
dans un secteur en particulier, voit à faire diligence pour qu'un zonage
soit fait en conséquence...
M. Harvey (Charlesbourg): Approprié. D'ailleurs, ce sont
des gens qui paient déjà des taxes.
M. Bédard (Chicoutimi): ... plutôt que de retarder
le zonage de ce secteur, de façon qu'ils continuent à être
considérés...
M. Harvey (Charlesbourg): Comme privilégiés.
M. Bédard (Chicoutimi): ... comme
privilégiés par rapport aux taxes que la municipalité peut
imposer.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est bien cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis parfaitement d'accord sur
le but poursuivi. Je pense qu'on peut l'atteindre.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais suggérer,
puisque nous avons un autre article en suspens qui est, par coïncidence,
l'article 23 de l'autre charte, que nous gardions cet article en suspens pour
me permettre de consulter davantage avant de prendre une décision.
M. Harvey (Charlesbourg): D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 23, suspendu. Article
24?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce l'intention du ministre de
revenir à l'article 23 de Beauport?
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Tout de suite, non?
M. Goldbloom: Non, pas tout de suite.
M. Harvey (Charlesbourg): A l'article 24, les poursuites
judiciaires, les dettes qui pourraient...
M. Goldbloom: C'est la même chose.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est normal, adopté.
Le Président (M. Picard): Article 24, adopté.
Article 25?
M. Goldbloom: Fonds de roulement, c'est comme dans l'autre
charte.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 26? M.
Goldbloom: La Cour municipale.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y avait seulement une
Cour municipale, effectivement, qui était située à
Charlesbourg?
M. Harvey (Charlesbourg): A Charlesbourg, exactement. Une
seule.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, on ne fait que
constituer...
M. Harvey (Charlesbourg): Elle était utilisée,
d'ailleurs, par les autres municipalités environnantes. Alors, on ne
fait que constituer dans la loi ce qui existe déjà en excluant
Saint-Michel-Archange.
M. Bédard (Chicoutimi): En excluant celle de
Saint-Michel-Archange, qui est rattachée à Beau-port.
M. Harvey (Charlesbourg): Qui va relever de la cour de Beauport.
C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 26, adopté.
Article 27?
M. Goldbloom: C'est pour définir la population pour les
fins de l'application de la loi.
Le Président (M. Picard): Article 27, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est concernant les
salaires quand on détermine la population?
M. Goldbloom: Strictement, non, parce que, dans la
détermination...
M. Harvey (Charlesbourg): C'est plutôt un relevé de
la population.
M. Goldbloom: Je me reprends. Je crois que oui, parce que c'est
effectivement en vertu de la Loi des cités et villes que l'on
détermine le traitement du maire et des conseillers. C'est pour les fins
de l'application de cette loi que l'on détermine ainsi la population,
mais cela se retrouve dans de nombreuses lois que nous avons
adoptées.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela rejoint aussi une
nécessité en ce qui a trait à la taxe de vente?
M. Goldbloom: La taxe de vente est soumise à une loi
particulière où c'est le rencensement fédéral qui
détermine les montants.
Il y a une troisième mesure en ce qui concerne les subventions
per capita où c'est une formule développée par le Bureau
de la statistique du Québec qui est appliquée. Je pense qu'il y
aura lieu, M. le Président, de regarder tout cela pour rendre la
situation plus cohérente, mais ce n'est pas par cette loi que nous
pouvons le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Prochainement,
j'espère?
M. Harvey (Charlesbourg): Article 27, adopté, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 27, adopté.
Article 28?
Une Voix: Adopté.
M. Goldbloom: On désigne le maire.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est une autorisation à signer
les chèques. Adopté, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 28, adopté.
Article 29?
M. Bédard (Montmorency): ... archives, M. le
Président, c'est... C'est l'article 31 de celle de Beauport. C'est mot
à mot. Adopté.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, à
l'article 29, j'aurais été tenté de présenter un
papillon relativement au régime de retraite, puisque, dans la ville de
Notre-Dame-des-Laurentides, il n'y a pas eu de résolution adoptée
à cet effet. Je pense que, compte tenu du fait que cette ville, comme
d'ailleurs Charlesbourg-Est... En vertu de l'article 2 de la présente
loi, le nouveau conseil de la ville de Charlesbourg aura le privilège
d'adopter un règlement qui permettra aux représentants des
municipalités de Charlesbourg-Est et de Notre-Dame-des-Laurentides
d'être considérés, c'est-à-dire de voir
considéré leur nombre d'années passées comme
conseillers ou maires, dans ces municipalités, pour être
accessibles au plan général de retraite de la grande
municipalité de Charlesbourg.
Il y aura des règlements à cet effet. J'aurais
été tenté de l'inclure dans la loi, mais je pense que,
déjà, il y a eu deux résolutions, tant du
côté d'Orsainville que de Charlesbourg, mais c'est par
précaution, pour faire respecter également le fait que les villes
de Notre-Dame-des-Laurentides et de Charlesbourg-Est pourront être
considérées par la municipalité de Charlesbourg.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Goldbloom: Dans l'article 29, M. le Président, je
voudrais vous faire remarquer qu'il y a deux fautes d'impression. A la
sixième ligne, on doit lire "photographie"...
M. Harvey (Charlesbourg): Au lieu de "proto".
M. Goldbloom: Oui... et, à la septième ligne, c'est
"permis".
M. Harvey (Charlesbourg): En anglais, c'est parfait, M. le
Président. Il n'y a pas de faute de frappe. On a pris un soin jaloux de
la langue de Shakespeare.
M. Bédard (Chicoutimi): Les corrections de
français, cela fait toujours jouir le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Est-ce que vous voulez dire que, quand on frappe
les Anglais, on frappe juste?
M. Bédard (Chicoutimi): ...
M. Goldbloom: C'est un péquiste, ça...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas de doute.
Le Président (M. Picard): Article 29.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, avant de
procéder à l'article... A l'article 29, est-ce que ça
va?
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais peut-être une
question à poser qui ne se rapporte pas à l'article 29, d'une
façon générale, concernant les conventions
collectives.
Est-ce que, dans Charlesbourg et Orsainville ou dans les
municipalités qui sont concernées dans le regroupement, les
conventions collectives, tant des employés que des policiers, se
terminent en même temps, ou s'il y a encore les mêmes
difficultés d'adaptation qu'on peut trouver...
M. Harvey (Charlesbourg): Dès que l'amorce de fusion a
été décrétée dans les municipalités
de Charlesbourg, Orsainville et Notre-Dame des-Laurentides... D'abord, c'est le
même syndicat qui y est représenté et vous savez qu'il y a
plusieurs services qui étaient déjà communautaires dans
ces deux municipalités. Il y a eu plusieurs rencontres avec les
syndicats concernés et, effectivement, il y a d'abord la garantie de
l'emploi qui est assurée. On devra respecter le meilleur salaire qui
sera payé par l'une ou l'autre des conventions collectives.
L'intégration se fait par une table ronde qui fonctionne très
bien. On ne voit pas de difficulté de ce côté. C'est
pourquoi on ne voyait pas non plus la nécessité d'inscrire dans
la loi certaines prescriptions à cet égard.
Cependant, je devrais ajouter qu'au chapitre des loisirs, puisque c'est
un sujet qui tient à coeur à la municipalité
d'Orsainville, il y a un article de la requête qui n'a pas
été reproduit dans la loi. Mais, quand même, à la
suite des discussions que j'ai eues subséquemment à la
présentation du projet de loi, le maire de Charlesbourg s'est
engagé à respecter intégralement la structure des loisirs
qui existe dans la municipalité d'Orsainville et ce pour un calendrier
d'un an.
C'est-à-dire que tout le système de loisirs et la
planification, en regard de l'été prochain, par exemple, doivent
être faits présentement par ceux qui ont la responsabilité
d'administrer les loisirs à Orsainville; de ce fait, on conservera
intégralement la structure des loisirs pour un calendrier d'une
année à Orsainville, pour ensuite chapeauter cela avec un seul
organisme régional.
En regard, quand même de cette considération, nous avons
tout à l'heure passé sur un article qui considérait
également que le directeur des loisirs d'Orsainville devenait l'adjoint
du directeur des loisirs de Charlesbourg. Encore là, cela va faciliter
cette intégration, mais pas avant une année de calendrier.
M. Bédard (Chicoutimi): Je remarque que, dans le projet de
loi concernant Charlesbourg, il n'existe pas d'article qui traite des fonds
consolidés...
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, des...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que c'est cela, concernant
les fonds consolidés, suivant l'article 429, en ce qui a trait aux
espaces verts et tout, puisque vous avez parlé de loisirs et
d'aménagement, est-ce qu'il n'y avait pas de fonds consolidés ou,
encore, est-ce qu'on n'a pas cru bon de légiférer dans le
même sens que pour Beauport?
M. Harvey (Charlesbourg): Je crois, M. le Président, que,
sur ce chapitre, c'est le plan d'urbanisme qui va jouer ce rôle; alors,
à la commission d'urbanisme, comme il y aura Un représentant de
chacune des municipalités fusionnées, ces gens-là devront
s'occuper du respect de ces espaces verts, mais c'est un mécanisme qui
fonctionne déjà à l'heure actuelle.
Dans le cas de la ville de Giffard, un papillon a été
ajouté à l'article 32, qui devenait 32 b)...
M. Goldbloom: L'effet de cet article, M. le Président,
était simplement de restreindre l'utilisation des fonds ainsi
réalisés au territoire de chaque ancienne
municipalité.
M. Bédard (Chicoutimi):... amassés. M.
Goldbloom: Oui, mais si...
M. Bédard (Chicoutimi): Maintenant, on me dit que cette
disposition n'est pas nécessaire dans le cas de Charlesbourg.
M. Goldbloom: Très bien.
M. Harvey (Charlesbourg): Alors, article 29 adopté, M. le
Président, tel que corrigé.
Le Président (M. Picard): Article 29, tel que
corrigé, est adopté. Article 30?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 30, est-ce qu'on
pourrait nous donner des explications sur le contenu...
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): ... de l'article auquel on se
réfère, l'article 13?
M. Goldbloom: Avec plaisir et vous verrez, M. le
Président, que nous serons dans le fossé.
Il s'agit d'un article adopté pour la cité de
Charlesbourg, il y a 16 ans approximativement et c'est une modification au
premier alinéa du vingt-huitième paragraphe de l'article 427 de
la Loi des cités et villes et l'article particulier pour Charlesbourg se
lit comme suit: "Pour faire ouvrir, creuser, élargir, couvrir et
entretenir tous fossés nécessaires à l'égouttage,
fossés de ligne, fossés mitoyens ou cours d'eau situés
dans la municipalité ou hors de ses limites, et le reste, et pour
appliquer une taxe spéciale pour payer les travaux
nécessaires".
M. Bédard (Chicoutimi): C'est très clair. Nous
avons tout compris.
M. Goldbloom: Je ne saurais vous expliquer pourquoi la ville de
Charlesbourg doit absolument avoir ce pouvoir spécial pour les
fossés, mais elle insiste là-dessus.
M. Harvey (Charlesbourg): II faut dire, M. le Président,
que le cadastre du grand Charlesbourg était, il y a une quinzaine
d'années, 75% agricole et en particulier dans la région
d'Orsainville, c'est un secret de polichinelle que le ministère de
l'Agriculture a subventionné il y a quelques années le creusage
de la rivière Lairet et qu'il y a également encore de ces
rivières qui passent sur des terres qui sont encore consacrées
à la culture.
Evidemment c'est très marginal aujourd'hui, mais je crois qu'on
doit conserver mutatis mutandis l'application de cet article de la loi de la
charte de la ville de Charlesbourg, à cause de Charlesbourg-Est
également.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 30 est adopté.
Ceci termine l'étude de la charte de la ville de Charlesbourg.
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde.
M. Harvey (Charlesbourg): C'est la répétition de
l'article que nous retrouvons dans la charte de Beauport.
Le Président (M. Picard): A l'exception de l'article 23
qui est suspendu.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le
Président, à l'article 3, est-ce que le ministre des Affaires
municipales peut nous dire ce que représente, en termes de dollars, la
subvention?
Le Président (M. Picard): Je m'excuse, mais l'article 3
que vous voyez là, c'est l'article 3 du projet de loi. Cela n'a aucun
rapport avec la ville de Charlesbourg.
M. Harvey (Charlesbourg): Nous allons y revenir tout à
l'heure.
M. Goldbloom: Cela ne fait pas partie de la charte.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela touche les deux villes.
M. Goldbloom: Oui, cela touche les deux villes.
Le Président (M. Picard): Cela touche les deux villes.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Harvey (Charlesbourg): On peut en discuter
immédiatement, M. le Président. Je pense qu'on a dit hier
que...
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais savoir du ministre des
Affaires municipales ce que cela représente au point de vue du montant,
ces deux subventions qu'on annonce pour Charlesbourg et Beauport.
M. Goldbloom: Dans chaque cas, M. le Président, le total
pour les cinq années dépasserait légèrement
$1,500,000. Pour les deux ensemble.
M. Harvey (Charlesbourg): Pour les deux municipalités
ensemble.
M. Bédard (Chicoutimi): Le maire de Beauport disait qu'il
avait besoin d'environ $800,000 à lui tout seul.
M. Bédard (Montmorency): Non, M. le Président. Ce
sont encore des paroles déformées de la part du
député. Je n'ai jamais dit que j'avais besoin de $800,000. J'ai
dit que la population de Beauport recevait environ $800,000 dû à
la fusion. Ce n'est pas du tout pareil.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est très spécieux
comme raisonnement.
M. Harvey (Charlesbourg): De toute façon, on sait une
chose, c'est que la loi est en vertu de 276, sur les prescriptions de cette
loi, mais quant au reste, je tiens à rassurer le député de
Chicoutimi que nous avons un ministre des Affaires municipales qui a l'esprit
ouvert.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme à la Banque
Canadienne Nationale.
M. Harvey (Charlesbourg): Voilà.
M. Goldbloom: M. le Président, puisque nous avons, comme
vous l'avez dit il y a quelques instants, terminé l'étude de la
charte de Charlesbourg, sauf pour l'article 23 qui reste en suspens, vous vous
rappellerez que nous devions apporter des articles pour modifier la structure
de la Communauté urbaine de Québec afin de tenir compte des
modifications que nous apportons à la carte de la région. Il y a
donc trois petits articles qui effectuent ces changements et que je voudrais
faire distribuer immédiatement. Il y a aussi un article qui est une
précaution par rapport à l'entente qui existait et qui existe
entre Québec et Saint-Michel-Archange pour éviter qu'il y ait des
contes- tations dans ce dossier. Enfin, j'ai maintenant un nouveau texte pour
l'article 23 de la charte de Beauport que je pourrais faire distribuer en
même temps. Alors, avec votre permission, M. le Président, on
pourrait faire la distribution de ces documents.
Le Président (M. Picard): Auparavant, j'aimerais savoir si
l'article 3 du projet de loi est adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): La seule question que je me
posais, M. le Président, c'est jusqu'à quel point c'est
nécessaire que ce soit dans la loi. Est-ce qu'il y a une question de
rétroactivité qui entre en ligne de compte, puisque
déjà c'est prévu depuis cette année à la
suite de la lecture du budget?
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que la seule
raison d'inclure un tel article, c'est que, sans l'article, ce serait le bon
plaisir du ministre qui serait le seul facteur déterminant. Pourtant,
dans des lettres patentes émises par arrêté en conseil, on
peut inclure une telle chose. Dans la loi générale, un tel
article existe et c'est pour assurer aux deux villes qu'il y aura effectivement
le versement de cette subvention. Nous l'avons fait l'an dernier pour
Chicoutimi, Jonquière et l'Outaouais.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): L'article 3 du projet de loi est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Nous allons suspendre
l'étude de l'article 4 et passer aux annexes. Est-ce que l'annexe 1
donnant la description du territoire de la ville de Beauport est
adoptée? Adopté. Annexe 2 donnant la description du territoire de
la ville de Charlesbourg, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Harvey (Charlesbourg): On a travaillé toute la nuit
là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. M. Harvey
(Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Picard): Nous venons d'adopter l'article
3 de la loi elle-même. Il y a un papillon à l'article 4 qui se lit
comme suit: L'article 7 de la Loi de la Communauté urbaine de
Québec (1969, chapitre 83) est modifié en ajoutant, dans la
troisième ligne du deuxième alinéa après le mot
"conseil" les mots "et un membre est désigné par
résolution du conseil de la ville de Beauport parmi les membres de son
conseil". Ceci deviendra l'article 4 du projet de loi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, vous
comprendrez qu'on apporte cet amendement, on vient juste de nous le
distribuer, et que nous n'avons pas en main la loi de la Communauté
urbaine de Québec; il s'agit d'un amendement à l'article 7 de
cette loi. Pour mieux situer l'importance de l'amendement, est-ce que le
ministre aurait objection à nous lire le contenu de cet article de la
Loi de la communauté urbaine qu'on amende?
M. Goldbloom: Avec plaisir, M. le Président. L'article 7
de la Loi de la Communauté urbaine de Québec comprend trois
alinéas. "Le comité exécutif se compose de sept membres
désignés de la façon ci-après prévue, dont
un président et un vice-président.
Trois membres sont désignés par résolution du
conseil de la ville de Québec parmi les membres de son conseil.
Un membre pour chacun des autres secteurs est désigné par
l'assemblée des délégués des municipalités
du secteur dont il s'agit, convoquée et tenue de la manière
ci-après prévue."
M. le Président, vous constatez que dans le troisième
alinéa, on parle d'une assemblée des municipalités du
secteur, mais dans le cas de Beauport, on aurait une seule municipalité.
Il devient donc plus logique de revenir au deuxième alinéa
où on voit que trois membres sont désignés par
résolution du conseil de la ville de Québec parmi les membres de
son conseil et d'ajouter: "et un membre est désigné par
résolution du conseil de la ville de Beauport parmi les membres de son
conseil".
M. Bédard (Chicoutimi): Cela s'impose. Le
Président (M. Picard): Article 4 adopté?
M. Harvey (Charlesbourg): L'article 4 devient l'article 5, M. le
Président?
Le Président (M. Picard): Article 4 devenu article 5,
adopté?
Des Voix: Non.
M. Harvey (Charlesbourg): Non, M. le Président, je vous ai
induit en erreur.
M. Goldbloom: II y a maintenant un article 5, M. le
Président, qui redéfinit le secteur...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous l'annulez.
M. Goldbloom: Oui, on peut lire secteur no 5, ville de Beauport.
C'est dans l'annexe.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, parce qu'il y aurait eu
chevauchement.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Article 5 de la loi, vous avez
un papillon, c'est adopté?
M. Harvey (Charlesbourg): Oui.
Le Président (M. Picard): Adopté. M.
Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 4 devenu
article 6 est adopté?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, je m'excuse...
Le Président (M. Picard): Un autre.
M. Goldbloom: II y a un autre papillon qui concerne le Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain. Là
aussi, à l'annexe, on modifie la description des municipalités,
la nomenclature des municipalités pour indiquer les villes de Beauport,
de Charlesbourg, de Vanier, le village de Saint-Emile, la paroisse de
Saint-Dunstan-du-Lac-Beauport et la municipalité du
Lac-Saint-Charles.
M. Bédard (Chicoutimi): Le tout constitue la zone 2.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, sur cet
article de la loi, est-ce qu'on me permettrait de poser une question au
ministre? Le fait de changer à l'intérieur de la zone, de statuer
quant aux villes concernées, est-ce que cela amène
automatiquement des élections à compter du 1er janvier prochain,
compte tenu que le BAEQM, comme vous le savez, a été élu
en 1970 pour une période de trois ans et, depuis 1970, à moins
d'une demande par le ministre, cela a toujours été
prolongé? Etant donné que le représentant de la zone est
encore à l'intérieur de cette zone, est-ce qu'il demeure
représentant à compter du 1er janvier? Je pense qu'il serait bon
de statuer.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un peu difficile de
donner une interprétation immédiate, mais, puisque nous avons,
à un autre article, à un article de la charte de la ville de
Charlesbourg, prévu qu'une personne qui siège présentement
soit maintenue en fonction, je pense que ce serait une précaution utile
de faire la même chose parce que cela, si je comprends bien, fait partie
d'une entente entre les municipalités concernées.
M. Bédard (Montmorency): Exactement.
M. Goldbloom: Que la personne qui siège aurait une
prolongation de son mandat.
M. Bédard (Montmorency): Exactement. A moins que le
ministre n'en décide autrement et qu'il demande des élections au
niveau des trois zones.
M. Goldbloom: II s'agira donc de rédiger le texte.
M. Bédard (Montmorency): Pour compléter
cet article 6? C'est à cet endroit qu'on doit l'ajouter?
M. Goldbloom: Je pense qu'il faudra l'insérer dans la
charte de Beauport et cela deviendrait l'article 32 c).
L'article 6 serait adopté, M. le Président, c'est une
description technique.
M. Harvey (Charlesbourg): ... 12, la loi de Beauport, l'article
32.
M. Goldbloom: Eventuellement, M. le Président, mais, dans
le moment, ce que vous voulez savoir, c'est qu'il y a ici un article 6,
l'article 6 de la loi, du projet de loi, qui modifie l'annexe de la Loi du
Bureau d'assainissement des eaux du Québec métropolitain et qui
doit être adopté.
Le Président (M. Picard): Ce nouvel article 6 est
adopté?
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres
papillons qui touchent aux articles de la loi elle-même? Je ne parle
pas...
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, il y a un autre
papillon. Nous avons sauté, mais je n'ai pas voulu interrompre la marche
de nos travaux. Il y a un papillon que vous avez devant vous, qui introduirait
deux articles, 2 a) et 2 b).
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que l'effet de cet article
est d'annuler l'entente qu'il y avait eue entre la ville de Québec et
Saint-Michel-Archange? Vous annulez une fusion volontaire.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): En vertu de la Loi des
regroupements volontaires.
M. Goldbloom: II y a une chose qui est un peu particulière
ici. J'ai déclaré que, selon l'interprétation de nos
conseillers juridiques, cette entente n'a pas de validité
légale.
Néanmoins, les conseillers juridiques de la ville de
Québec prétendent le contraire. Si la loi est pour régler
la question et d'éviter des conflits juridiques inutiles, nos
conseillers juridiques nous suggèrent d'introduire cet article pour
dire: C'est cela que la loi a décidé; c'est une décision
politique, je le reconnais, mais cela finit là.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, sur division.
Le Président (M. Picard): Article 2, paragraphes a) et b),
adopté sur division.
M. Goldbloom: II y a ici, M. le Président, l'article 23 de
la charte de Beauport.
Le Président (M. Picard): Si vous permettez, avant
d'attaquer les deux articles qui ont été suspendus, je crois
qu'il s'agit de l'article 23 de la charte de Beauport et de l'article 23 de la
charte de Charlesbourg...
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard):... je demanderais si l'article
4, devenu l'article 7, du projet de loi est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Nous revenons à la charte
de Beauport, article 1 du projet de loi, article 23 de la charte. Je crois
qu'il y a un nouveau texte.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce pour remplacer seulement le
dernier paragraphe?
M. Bédard (Montmorency): Non, c'est pour
compléter.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de
Montmorency, maire de Beauport, pourrait-il nous donner des explications?
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, si vous
me permettez, à la demande du député de Chicoutimi,
à la lecture de cet article, cela correspond passablement aux
explications que j'ai données hier. Cependant, je veux m'assurer
auprès des conseillers juridiques du ministre que cet article permet
bien à toute municipalité, soit à la municipalité
de Giffard ou à la municipalité de Villeneuve, si elle a un
surplus de fonctionnement en 1975, de l'appliquer à chacun de ces deux
règlements.
M. Bédard (Chicoutimi): Si l'effet de cet amendement est
de les placer toutes les trois sur un pied d'égalité, par rapport
à l'objection que nous avions soulevée à...
M. Bédard (Montmorency): Cela répond exactement
à l'objection que vous avez soulevée. Mais, si les
municipalités de Giffard et de Villeneuve ont un surplus en 1975, est-ce
que, par cet article, elles peuvent appliquer leurs surplus, l'une au
règlement 263, pour la ville de Villeneuve, et l'autre, au
règlement 685, pour la ville de Giffard?
M. Goldbloom: La réponse de nos conseillers juridiques est
oui, M. le Président, en vertu du deuxième alinéa de
l'article 22.
M. Bédard (Montmorency): Merci, cela répond
exactement aux exigences des personnes concernées.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on spécifie: selon le
mode d'imposition, les villes de Villeneuve et de Giffard ont-elles le
même mode d'imposition?
M. Bédard (Montmorency): Exactement.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le nouveau texte du dernier
alinéa de l'article 23 de la charte de Beau-port est adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 1 du
projet de loi est adopté tel qu'amendé.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 2 du projet de loi
couvrant la charte de la ville de Charlesbourg.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, il y avait un
article à ajouter dans la charte de Beau-port pour prolonger le mandat
de l'actuel représentant du secteur au Bureau d'assainissement des eaux
du Québec métropolitain. J'ai un texte ici à proposer qui
serait l'article 32 c) de la charte: "Jusqu'à la première
élection générale, le maire de l'ancienne cité de
Giffard continue d'être membre du Bureau d'assainissement des eaux du
Québec métropolitain pour la zone 2 de l'annexe de la Loi du
bureau d'assainissement des eaux du Québec métropolitain (1968,
chapitre 56).
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va.
M. Bédard (Montmorency): C'est exactement la même
composition que Charlesbourg?
Le Président (M. Picard): Vous êtes rendu à
l'article 32 c). Si vous permettez, je vais lire l'amendement. C'est l'article
32 c): Jusqu'à la première élection
générale, le maire de l'ancienne cité de Giffard continue
d'être membre du Bureau d'assainissement des eaux du Québec
métropolitain pour la zone 2 de l'annexe de la Loi du bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain (1968, chapitre
56). Ce nouveau texte est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, dans ce
cas, M. le ministre, ce n'est pas nécessaire d'additionner: "Au cas de
refus ou d'incapacité d'agir de ce délégué",
l'article du BAEQM de telle loi du BAEQM s'applique.
M. Goldbloom: La Loi du bureau d'assainissement prévoit le
remplacement de ceux qui ne sont pas en mesure de siéger.
M. Bédard (Montmorency): Merci.
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté tel
qu'amendé?
M. Harvey (Charlesbourg): Adopté tel qu'amendé.
M. Bédard (Chicoutimi): II l'est déjà.
Le Président (M. Picard): A l'article 2, c'est la charte
de Charlesbourg. Il y a l'article 23 qui avait été suspendu.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, disons que les
quelques minutes qui ont suivi nous ont permis d'illustrer davantage le
bien-fondé du changement de ces biens-fonds et d'ajouter: "Selon la
valeur des terrains et desdits biens-fonds". Nous avons étudié
trois profils dont un visant une entreprise commerciale, l'autre un
propriétaire de terrains privés, et un propriétaire d'un
terrain non desservi, évalué. Alors, à titre d'exemple, le
centre d'achats Jadis, à l'heure actuelle, où le terrain est
évalué pour un retour en taxes de terrain de $4,000 à la
municipalité, paierait, selon les nouvelles prescriptions, $14,900,
lorsqu'on considère le terrain.
Dans le cas d'un propriétaire, M. Hamel, à Saint-Rodrigue,
en particulier, l'évaluation de ses terrains n'apporterait à peu
près pas de changement sur ce qu'il paie déjà, puisque la
taxe perçue par la municipalité est à $1.19 des $100
d'évaluation. Mais dans le cas d'un propriétaire de terrain non
desservi, évalué actuellement à $2,000, puisqu'il est
potentiellement construisable, il paierait $23.80 par année. C'est
là qu'on voit réellement qu'en regard des vocations
particulières des différents secteurs indentifiés par la
municipalité, en quelque sorte, nous récupérons des taxes
évaluées à $1,197,000 sur l'ensemble du territoire, ce qui
a pour effet d'être générateur de stimulation pour la
construction domiciliaire.
M. Bédard (Chicoutimi): De contrer un peu la
spéculation...
M. Harvey (Charlesbourg): Exactementl Un peu, beaucoup, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi):... foncière, mais
j'espère que, concernant la spéculation foncière, le
ministre des Affaires municipales donnera suite à sa promesse de nous
présenter un projet de loi qui serait...
M. Harvey (Charlesbourg): D'ailleurs, cela fait partie du droit
nouveau.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de nature à rejoindre
cet objectif, puisque nous savons...
M. Goldbloom: Nous continuons...
M. Bédard (Chicoutimi): ... que la spéculation
foncière le ministre le sait au Québec est telle
qu'elle contribue à diminuer, dans bien des cas, le développement
de certaines villes.
M. Goldbloom: ... de travailler sur ce qui est un dossier assez
complexe, M. le Président.
Je voudrais revenir à l'article 23 de la charte de Charlesbourg.
L'honorable député de Charlesbourg nous a donné certains
exemples, mais, rapidement, au cours des dernières minutes, nous avons
pu apprendre qu'il y a environ 75 règlements qui sont en jeu et qu'il y
a six centres commerciaux sur le territoire. Je vous avoue que je suis un peu
hésitant à prendre une telle décision à
brûle-pourpoint.
M. Bédard (Chicoutimi): II est midi. On doit suspendre les
travaux. Est-ce que le ministre voudrait réfléchir encore un
peu?
M. Goldbloom: Je préférerais, M. le
Président. Je pense que nous devons voir les implications un peu plus
clairement et je vous dis, publiquement, M. le Président, que j'ai
l'intention, dans l'intervalle, d'en discuter avec la Commission municipale du
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le député
de Charlesbourg peut nous dire s'il a proposé cet amendement
également après consultation avec les autorités
municipales?
M. Harvey (Charlesbourg): Les conseillers juridiques ne voient
pas d'un mauvais oeil l'inclusion de ces quatre mots "des terrains desdits
biens-fonds". A tout événement, je pense que le ministre a une
suggestion qui est sage. Je pense qu'il n'y a pas péril dans la demeure;
dès que nous aurons repris la session en Chambre et que nous aurons le
mandat de venir siéger de nouveau, il ne restera que cet article. Je
suggère donc qu'il soit suspendu.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais la seule chose que je
voulais savoir, c'est si le député de Charlesbourg...
M. Harvey (Charlesbourg): Oui, nous avons consulté...
M. Bédard (Chicoutimi): ... a apporté cet
amendement, suite à la demande...
M. Harvey (Charlesbourg): Evidemment, à la lumière
de plusieurs consultations et la nouvelle table de redistribution de
l'impôt sur les biens-fonds et sur les terrains a été
discutée de concert avec un officier du ministère des Affaires
municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, on reprendra
l'étude.
Le Président (M. Picard): Alors, l'article 23 de la charte
de Charlesbourg est suspendu.
La commission suspend ses travaux sine die.
Nous devrons attendre un ordre de la Chambre pour reprendre nos travaux,
peut-être vers quatre heures cet après-midi.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux sine die.
(Suspension de la séance à 11 h 56)
Reprise de la séance à 17 h 5
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales continuera cet après-midi
l'étude des projets de loi nos 255 et 254 et un nouveau projet de loi,
le no 260.
Pour la séance d'aujourd'hui, il y a quelques changements dans la
composition de la commission. M. Verreault (Shefford) remplace M. Caron
(Verdun); M. Quenneville (Joliette-Montcalm) remplace M. Denis (Berthier); M.
Bédard (Saint-Maurice) remplace M. Déziel
(Saint-François).
M. Bérard: Bérard, M. le Président, ne pas
confondre avec Bédard de Montmorency.
Le Président (M. Picard): M. Bérard
(Saint-Maurice).
M. Bérard: Ou M. Bédard de Chicoutimi.
Le Président (M. Picard): On a deux Bédard, de
toute façon, un bon et un mauvais.
Une Voix: Lequel est le bon.
Le Président (M. Picard): Je n'ai rien insinué. M.
Lecours (Frontenac) remplace M. Parent (Prévost).
Nous allons maintenant revenir à l'article 2 du projet de loi 255
qui touche la charte de la ville de Charlesbourg. Nous avions retenu
l'étude de l'article 23 et le ministre nous présente un papillon.
L'honorable ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais vous donner les
explications nécessaires. Vous vous rappellerez que nous avons
étudié l'article 23 et la proposition de l'honorable
député de Charlesbourg, selon laquelle, à
l'avant-dernière ligne, au lieu d'appliquer les taxes spéciales
selon la valeur des biens-fonds, on les applique selon la valeur des terrains.
Nous avons fait des recherches entre-temps et nous avons trouvé qu'il y
a une situation un peu particulière qui est visée par cette
mesure et que l'on peut circonscrire davantage. Même si c'est une
innovation, je crois que ce que nous pouvons proposer est tout à fait
acceptable. Sans changer l'article qui est imprimé, je propose que nous
ajoutions un deuxième alinéa dont le texte est devant vous et
dont je fais lecture. "Toutefois, les taxes spéciales visées
à l'alinéa précédent et imposées sur la base
de la superficie ou de l'étendue en front des biens-fonds imposables qui
y sont assujettis deviennent à la charge de tous les biens-fonds
imposables de la ville selon la valeur du terrain desdits biens-fonds telle
qu'elle apparaît au rôle d'évaluation en vigueur chaque
année".
Or, M. le Président, ce que l'on fait, c'est prendre un certain
nombre de propriétés où présentement, les taxes
spéciales sont imposées se- lon la superficie ou selon
l'étendue en front et pour ces terrains seulement, on dit que ce serait
dorénavant sur tous les biens-fonds de la nouvelle ville, mais par
rappport aux terrains seulement, pour ces cas, pas pour l'ensemble des biens de
la municipalité.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une distinction
d'importance. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté; l'article 23 tel qu'amendé est adopté.
Adopté. Ceci nous permet de compléter l'article 2 du projet de
loi. L'article 2 tel qu'amendé est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Ceci termine
l'étude du projet de loi no 255. Projet de loi no 260.
Projet de loi no 260
M. Goldbloom: M. le Président, tout à l'heure, en
Chambre, j'ai fourni certaines explications et je crois que...
Le Président (M. Picard): Projet de loi no 260, Loi
modifiant la charte de la ville de Québec. Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, tout à l'heure, en
Chambre, en deuxième lecture, j'ai fourni certaines explications et je
crois que le député de Chicoutimi était
empêché d'être présent à ce moment
précis. Je me permets, pour cette raison, de reprendre très
rapidement ce que j'ai expliqué en Chambre. Je pense que les faits sont
relativement bien connus maintenant. La ville de Québec, par
l'intermédiaire de la Commission de l'exposition provinciale, se propose
d'exploiter la piste de courses. La raison étant que le contrat avec le
Club de courses Jacques-Cartier Incorporé prend fin le 31
décembre. Il y a, en jeu, un revenu annuel de $400,000 pour la ville et
de $1,600,000 pour la province et il serait regrettable, voire ridicule, de
perdre ces revenus. La ville a procédé de la façon normale
à un appel de soumissions, et n'en a reçu qu'une seule.
Cette seule soumission est arrivée quelques secondes à
peine avant la fermeture de la période pour le dépôt des
soumissions; elle a été examinée et a été
trouvée tout à fait non conforme. Plusieurs articles du devis
avaient été rayés et il y avait, paraît-il, d'autres
raisons qui obligeaient la ville à rejeter la soumission.
Donc, se trouvant sans soumissions, la ville nous demande l'autorisation
déjà donnée à la ville de Trois-Rivières,
par exemple, d'exploiter la piste de courses. Ce serait par le truchement de la
Commission de l'exposition. Il y a une question qui a été
posée par plusieurs personnes, à laquelle je peux fournir une
réponse. On m'a demandé: Que deviendra le contrat pour
Loto-Perfecta? Où
iront les revenus de Loto-Perfecta? Il faudra négocier une
nouvelle entente, mais l'intention de la ville est de la négocier de
façon à accaparer les revenus de Loto-Perfecta.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui veut dire que ce n'est pas
assuré par un projet de loi. Il va falloir négocier encore?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est la seule chose payante, je
pense, au niveau d'une piste de courses.
M. Goldbloom: Le pari mutuel est payant, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que Loto-Perfecta est
très payante. Qu'est-ce que cela peut représenter? Est-ce que le
ministre est en mesure de nous dire les profits que cela peut
représenter?
M. Goldbloom: Malheureusement, je n'ai pas de chiffres pour cela.
Je crois comprendre qu'il est jugé préférable que la
négociation se poursuive parce qu'après tout, il y a d'autres
candidats possibles pour ce contrat, plutôt que de dire par une loi que
c'est automatiquement la ville qui obtient le contrat.
M. Bédard (Chicoutimi): Quel est le nom de celui qui a
soumissionné? Est-ce que c'est un M. Donat Simard? Est-ce que le
ministre peut nous donner la réponse?
M. Bédard (Montmorency): II s'agit de M. Ghislain
Gravel.
M. Bédard (Chicoutimi): M. Ghislain Gravel? Est-ce que
c'était lui qui était concessionnaire auparavant?
M. Bédard (Montmorency): Non, c'était M. Donat
Simard ou la firme Michaud et Simard, en tout cas, c'est la même chose.
M. Gravel est propriétaire d'un restaurant à Charlesbourg, au
centre commercial de Charlesbourg, et c'est lui qui donne les services de
restaurant à l'édifice La Lau-rentienne sur la
Grande-Allée.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que le
député de Montmorency est en mesure de nous dire quel
était le montant de la location dans l'ancien contrat?
M. Bédard (Montmorency): Non, je n'ai aucun...
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le nouveau?
M. Bédard (Montmorency): Je ne suis pas capable de
répondre à cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre des Affaires
municipales...
M. Goldbloom: M. le Président, je dois souligner que la
province et le gouvernement fédéral ont, au cours des
récents mois et récentes années, resserré les
exigences quant à la qualité de ceux qui peuvent soumissionner
pour de tels contrats. C'est sûrement un facteur qui a diminué,
voire éliminé, à toutes fins pratiques, les
soumissionnaires possibles.
Je crois que c'est un domaine où la prudence est de mise. Si le
résultat d'une telle rigueur est de réduire à zéro,
à toutes fins pratiques, le nombre de candidats et obliger la ville
à s'en occuper directement, ce n'est pas nécessairement une
mauvaise chose si, ainsi, on assure l'intégrité de ceux qui
auront la responsabilité de l'exploitation de la piste de courses.
M. Bédard (Chicoutimi): Finalement, suite à ce
projet de loi, la ville voit-elle sa situation financière
améliorée?
M. Goldbloom: Je dirais ceci, M. le Président: L'adoption
de la loi évite une perte importante à la ville et une perte
importante à la province. Une amélioration découlerait de
deux choses: l'augmentation du pari mutuel et le contrat de Loto-Perfecta.
Il semblerait que la ville va faire tout effort pour justifier
l'attribution du contrat de Loto-Perfecta à elle-même,
c'est-à-dire à la Commission de l'exposition.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre est-il en mesure de
nous dire si les négociations entre la ville et le concessionnaire
actuel sont dans un état tel que les possibilités sont grandes
à l'effet que ce soit la ville qui puisse accaparer quand même une
partie payante de l'exploitation, au niveau de la piste de courses, à
savoir la concession de Loto-Perfecta? Il serait assez inacceptable que,
concernant la piste de courses, ce qui est moins payant soit la
propriété de la ville, alors que ce qui est payant,
carrément payant, à savoir la Loto-Perfecta, demeure la
propriété d'un particulier, et qu'au bout de la ligne, en fait,
c'est l'ensemble de cette entreprise, que constitue la piste de courses, qui
est en danger financier.
M. Goldbloom: Tout ce que je peux dire quant au contrat de
Loto-Perfecta, c'est que les autorités municipales expriment une bonne
confiance qu'elles réussiront à obtenir ce contrat.
Le Président (M. Picard): Article 1?
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on dit: La commission peut
accorder, avec l'approbation du conseil, toute aide financière à
toute personne ou société, groupe ou corporation dans le but de
favoriser le développement des sports, des loisirs, des arts, des
lettres et des sciences..."
M. Goldbloom: Je n'ai pas le texte devant moi, mais, si ma
mémoire est fidèle, c'est cet alinéa qui paraît
présentement à l'article 539 de la charte de la ville de
Québec. C'est ce qui précède qui est
ajouté et qui devient le deuxième alinéa de
l'article en question.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté.
Article 2, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 260,
adopté sans amendement.
Projets de loi à venir
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je ne
voudrais pas minimiser l'importance de cette loi, mais j'espère que,
dans l'esprit du ministre, il envisage toujours qu'il y en a de plus
importantes, telle que la nécessité de contrer la
spéculation, l'adoption des lois municipales, l'aménagement du
territoire.
M. Goldbloom: Un projet de loi sur le développement du
territoire et une séance de la commission parlementaire sur les
élections municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): L'urbanisme. M. Goldbloom:
Je viens de le mentionner.
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère que vous ne
l'oublierez pas.
M. Goldbloom: Non, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Je me permets d'être un
haut-parleur continuel pour vous rappeler ces lois importantes dont
quelques-unes étaient censées être présentées
avant la prorogation de cette session.
M. Goldbloom: Je remarque le beau sourire du député
de Chicoutimi. Nous allons essayer de lui conserver ce sourire.
M. Bédard (Chicoutimi): Le sourire, mais, au fond de
moi-même, je suis plutôt peiné que le ministre des Affaires
municipales trouve le moyen de nous apporter à profusion des petites
lois, dont je ne diminue pas l'importance, mais le gouvernement ne semble pas
employer, je dirais, la même célérité ou encore
accorder la même importance à apporter des lois qui s'imposent
pour l'ensemble du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, je me permets de
réagir à ce que vient de dire l'honorable député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): ... enfin, une
réaction!
M. Goldbloom: Quand il s'agit d'un projet de loi majeur comme,
par exemple, l'urbanisation et l'aménagement du territoire municipal, ce
n'est pas avec célérité que l'on doit présenter un
tel projet. Il y a énormément de travail à faire. Il y a
beaucoup de consultations de nature technique et professionnelle à
faire, pour être sûr d'inclure, dans un tel projet de loi, les
éléments non seulement qui s'imposent sur le plan
législatif, mais qui collent à la réalité de
l'application subséquente de la loi.
Il y a aussi une coordination à faire dans ce cas particulier,
entre le projet de loi en question et d'autres projets de loi qui doivent
être concordants et qui doivent, à toutes fins pratiques,
être déposés en même temps. Nous avons parlé
de la protection des terres agricoles. Il est très évident que la
protection des terres agricoles doit s'insérer dans une politique
générale de l'aménagement du territoire. Donc, il y a une
concordance...
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant le zonage des terres
agricoles, il y a un avant-projet de loi depuis 1971, je pense, qui est
déposé.
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Je pense que
l'honorable député...
M. Bédard (Chicoutimi): Ou tout au moins, on parle depuis
1971 de la nécessité du zonage des terres agricoles...
M. Goldbloom: Ah, M. le Présidentl ...
M. Bédard (Chicoutimi): ... pour contrer la
spéculation.
M. Goldbloom: Je ne suis pas en mesure de citer tout ce qui a pu
être dit, mais je peux rappeler à la mémoire de l'honorable
député de Chicoutimi que c'est depuis la fin de 1972 qu'il y a un
document qui s'appelle Avant-projet de loi de l'urbanisme et de
l'aménagement du territoire, et qui, justement, à l'examen par
des personnes qui possèdent une certaine expertise dans le domaine, n'a
pas été jugé tout à fait satisfaisant. C'est cela
qui nous a amenés à reprendre le travail, et cela, en
coordination avec les autres ministères intéressés,
c'est-à-dire le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, qui est responsable des parcs; le ministère de
l'Agriculture, pour les terres arables; le ministère des Terres et
Forêts, plus particulièrement pour la loi qui a été
adoptée sur les réserves écologiques, et enfin, le
ministère des Affaires municipales, qui est chargé de la
rédaction.
Je peux dire que le conseil des ministres a autorisé la
rédaction de ces projets de loi et que le travail se poursuit.
C'est un travail qui est détaillé et j'aurais
été encore plus heureux que le député de Chicoutimi
si nous avions été en mesure de déposer ce projet de loi
avant l'ajournement. C'était un travail d'hercule et il n'a pas
été possible au conseil des ministres ni à ces
comités chargés de l'examen de ces projets de loi d'en
compléter l'étude, mais ce n'est pas parce que les comités
en question n'ont pas siégé. Effectivement, ils ont
siégé plusieurs fois et
continueront de siéger. Donc, le travail progresse d'une
façon assez satisfaisante.
M. Bédard (Chicoutimi): Si j'insiste, c'est parce que,
depuis un an, quand même, on peut déceler une habitude du ministre
de retarder certains aspects de la législation qui peuvent être
importants, soit de les étudier ou encore de les proposer à
l'attention de l'Assemblée nationale: Je pense, entre autres, à
la refonte des lois municipales. Vous le savez, le ministre le sait, même
s'il fait des signes de dénégation. J'ai même ici les notes
qui rapportent les paroles du ministre lors de la commission parlementaire sur
la charte de la ville de Hull ce ne sera pas long, M. le
Président où le ministre nous assurait qu'il y aurait une
convocation de la commission parlementaire afin d'étudier une partie du
rapport concernant la refonte des lois municipales.
M. Goldbloom: Exactement, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous permettez que je finisse? Le
ministre nous a dit que cela n'avait pas été possible avant les
Fêtes, mais que, très rapidement, après les Fêtes,
cela sera rendu possible. D'un autre côté, je suis quand
même avec assez d'attention les déclarations que le ministre fait,
non seulement ici, en Chambre, mais également à
l'extérieur. Quand je parcours, à l'occasion, la revue
Municipalité 75, je m'aperçois que, sur ce sujet précis,
le ministre des Affaires municipales a déclaré qu'il fondait
beaucoup d'espoir sur les travaux de la commission de refonte des lois
municipales et il croit qu'en 1977 nous aurons traversé nous
n'aurons pas fini c'est textuel l'étape essentielle de
consultation avec les intéressés.
Ceci veut dire que nous avons à nous inquiéter afin de
savoir si, effectivement, cette refonte des lois municipales qui est
essentielle, le ministre le sait, qui va empêcher les
municipalités de continuellement parader devant la commission
parlementaire, de continuellement être obligées de faire des
demandes de retouche à leur charte ou de demander des amendements
à leur charte... Dans ce sens, l'uniformisation des lois municipales, je
pense, est une priorité et j'espère que le ministre a
dépassé sa pensée lorsqu'il a dit qu'en 1977, il pense
qu'on aura traversé seulement l'étape essentielle de la
consultation avec les intéressés, ce qui voudrait dire qu'un
projet de loi ne serait possible qu'en 1978 ou vers les années
quatre-vingt.
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Chicoutimi, comme c'est l'habitude de toutes les oppositions, fait sa propre
sélection de ce que le ministre a dit. Le ministre a dit clairement
et je répète ce que j'ai toujours dit que nous
allons nous réunir en commission parlementaire j'aurais voulu que
ce soit avant Noël, ce sera au début de l'année pour
étudier un chapitre du rapport de la Commission de refonte des lois
municipales. Le seul chapitre qui, à mon avis, peut se détacher
des autres, c'est celui qui porte sur les élections municipales. Je
renouvelle cet engagement. La commission sera appelée à
siéger dans l'intersession pour étudier cette partie du
rapport.
Je suis informé, et j'ai informé la Chambre et la
commission parlementaire, de ceci. Je suis informé par la Commission de
refonte qu'elle n'est pas en mesure de fournir l'ensemble des chapitres de son
rapport aussi rapidement que prévu et qu'il lui faudra, à toutes
fins pratiques, toute l'année 1976 pour pouvoir compléter son
travail. Je voudrais bien pouvoir fouetter les membres de la commission et les
faire travailler plus rapidement. Ce n'est pas une chose que l'on fait avec des
professionnels qui accomplissent un travail sérieux.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'êtes pas un maniaque
du fouet.
M. Goldbloom: Non, M. le Président, sauf en ce qui
concerne l'Opposition, mais cela est différent, c'est figuratif. Cela
veut dire, M. le Président, qu'il faudra attendre 1976 pour recevoir
l'ensemble du document et ensuite faire la consultation en 1977, parce
qu'à ce moment-là, il serait impensable de prendre un document de
cette envergure et de ne pas faire siéger la commission parlementaire
pour écouter l'Union des municipalités, l'Union des conseils de
comté, les fonctionnaires municipaux dont le travail sera affecté
par les changements que nous pourrons effectuer et d'autres personnes
intéressées, y compris sûrement des municipalités
individuelles. Je n'ai pas de moyen de savoir aujourd'hui combien de
séances de la commission parlementaire il faudra pour cela et combien de
commentaires seront en désaccord avec les recommandations de la
commission et nous amèneront à opter pour une rédaction
différente de celle que nous proposera la commission.
Je voudrais quand même qu'il soit clair que nous allons nous en
occuper avec autant de diligence que possible et, si les commentaires ne sont
pas en désaccord radical avec des éléments importants du
rapport, nous pourrons traduire ce rapport en projet de loi assez rapidement
parce que le mandat de la commission de refonte est effectivement de
présenter son rapport sous forme de projet de loi pour que nous soyons
en mesure de légiférer selon le texte sans être
obligés de recommencer un travail de rédaction de projet de loi
à même un rapport de commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis heureux de voir que... M.
le Président...
Le Président (M. Picard): A l'ordre s'il vous plaît.
J'ai toléré un peu ce dialogue...
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi l'arrêtez-vous
à moi?
Le Président (M. Picard): Je l'arrête parce que j'ai
donné la chance au ministre de donner sa réplique. Le dialogue
est arrêté.
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux simplement lui dire
quelque chose d'agréable.
Le Président (M. Picard): Nous avons tout
simplement...
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux lui dire quelque chose
d'agréable, M. le Président.
Le Président (M. Picard): ... à étudier le
projet de loi no 254, c'est le mandat qui nous est donné par un ordre de
la Chambre.
M. Bédard (Chicoutimi): On ira plus lentement dans
l'autre.
Le Président (M. Picard): Et les questions, vous les
poserez...
M. Bédard (Chicoutimi): Permettez-moi de lui dire quelque
chose d'agréable, M. le Président.
Le Président (M. Picard): C'est impossible de votre
part.
M. Bédard (Chicoutimi): Faites-moi confiance.
Le Président (M. Picard): Projet de loi no 254...
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
Le Président (M. Picard): ... Loi modifiant la Loi sur
l'évaluation foncière.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec votre permission.
M. Goldbloom: M. le Président, me sentant impliqué
par une chose absolument inusitée, je réclame le consentement
unanime de la commission pour entendre le député de
Chicoutimi.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
Le Président (M. Picard): il n'y a pas de consentement
unanime.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
suis...
Le Président (M. Picard): La preuve, c'est qu'il y a un
homme sérieux en la personne du député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je suis
heureux de voir quand même que le ministre est sensible aux
représentations que nous lui faisons, qu'il reconnaît l'urgence de
procéder dans le domaine de la refonte des lois municipales, de
l'uniformisation des lois. Il en est d'autant plus conscient que je voudrais
lui faire remarquer aussi, que je suis convaincu qu'il en a la connaissance,
parce que le danger à ne pas procéder le plus rapidement
possible, c'est qu'il y a bien des dispositions, des recommandations qui sont
faites à l'intérieur des différents chapitres de la
commission qui a étudié le problème qui vont devenir
désuets si on retarde indûment à en faire l'analyse. Il y a
des dispositions, je le remarquais dernièrement, concernant
l'application de la loi 22 qui sont déjà désuètes
à l'heure actuelle. Il y a des lois ou des amendements majeurs qui ont
été apportés par le ministre, qui rejoignent certains des
amendements proposés concernant, entre autres, la Loi des
référendums, etc. C'est dans ce sens que j'espère que le
ministre va respecter son ultime promesse de convocation de la commission.
Projet de loi no 254
Le Président (M. Picard): Merci. Projet de loi no 254, Loi
modifiant la Loi sur l'évaluation foncière, article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, avec la
permission du ministre, à l'article 1, comme il s'agit de la
définition d'un terme bien précis, revenus nets. Le ministre sait
sans doute que cette définition devant être appliquée au
niveau de l'article 38, il y aurait avantage à étudier les deux
simultanément ou encore à étudier l'article 38
préalablement. L'article 38.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): ... qui modifie, comme vous le
savez, l'article 100.
M. Goldbloom: M. le Président, il serait peut-être
bon, je suis d'accord avec le député de Chicoutimi, qu'il y ait
une relation de concordance entre les deux articles, que nous regardions les
deux ensemble.
L'article 1, paragraphe a) précise ce que sont les revenus nets
d'une corporation ou d'une société et, d'autre part,
précise ce que sont les revenus nets d'un particulier. En second lieu,
l'article détermine qu'il doit être aussi tenu compte des pertes
en capital dans l'établissement du montant des revenus nets.
Enfin, il se réfère à la Loi sur les impôts
aux fins de déterminer le quantum des profits ou des pertes de
capital.
Quand on arrive à l'article 38, on voit que le remplacement du
paragraphe 1 de l'article 100 de la Loi sur l'évaluation foncière
a premièrement pour but d'enlever toute équivoque relativement
à l'identification des personnes qui doivent payer une taxe en vertu de
l'article.
On précise aussi que cette taxe est payée à titre
de taxe foncière sur certains immeubles non portés au rôle
des municipalités, en vertu du paragraphe f) et du paragraphe h) de
l'article 13.
Enfin, on spécifie clairement que la totalité
des revenus nets est assujettie à la taxe. Le paragraphe 2 de
l'article 38 précise que lorsqu'une personne exploite un réseau
qui n'est pas confiné au Québec, c'est la totalité des
revenus nets qui doit être répartie conformément aux
règlements et non seulement les revenus nets provenant du
réseau.
Le paragraphe 5 a pour but de confier au ministère du Revenu
l'administration des articles 100 et 108 c), vu que ce ministère est
déjà doté des mécanismes nécessaires
relatifs aux cotisations, aux paiements, aux remboursements, aux oppositions,
aux appels etc.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être une question
générale. Est-ce que le changement de définition de
revenus nets va contribuer à augmenter les renenus des
municipalités?
M. Goldbloom: Voici l'explication, M. le...
M. Bédard (Chicoutimi): J'aimerais, pour préciser
également, si vous aviez l'explication en termes de revenus, que vous
nous disiez quel montant cela veut dire, le montant antérieur et le
montant qu'on anticipe avec ces changements.
M. Goldbloom: Nous essaierons d'avoir ce renseignement si
possible, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Approximativement.
M. Goldbloom: Je dois dire que, de façon
générale, il n'y aura pas de modification importante des revenus
des municipalités. La raison principale de cette modification de la
définition est que, dans les lois existantes, on permet la
déduction des pertes de capital et, pour être conséquent
avec soi-même, on doit exiger que, dans les revenus nets, soient inclus
les gains en capital. Dans cette mesure, il y aurait augmentation des revenus
des municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne peut pas nous
préciser de quel ordre?
M. Goldbloom: Le total des revenus est estimé à $11
millions, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Des revenus additionnels?
M. Goldbloom: Non, au total.
M. Bédard (Chicoutimi): Par rapport aux revenus
additionnels, ce serait de combien? S'il y en a un. Ce ne serait pas une grosse
augmentation?
M. Goldbloom: Non, ce n'est pas une augmentation importante, M.
le Président. Nous devons conclure que la masse monétaire
à percevoir se situe entre $11 millions et $12 millions et se situera
toujours entre $11 millions et $12 millions, avec la nouvelle
définition.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Le ministre du Revenu
pourrait-il nous expliquer comment se fait la taxation des personnes
visées ou des réseaux, à l'article 38, paragraphe 2),
surtout les réseaux qui sont non confinés au Québec?
M. le Président, je n'aurais pas d'objection à ce que
monsieur réponde et que ce soit enregistré au nom du
ministre.
M. Quenneville: Vous posez une question sur l'application du
paragraphe 2 de l'article 100, pour savoir comment vont se répartir les
revenus...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour les réseaux non
confinés au Québec.
M. Quenneville: ... des réseaux qui sont en dehors du
Québec. Cette répartition va se faire par règlement. La
répartition se fera selon un calcul qui sera identique pour les fins de
l'impôt par lequel le revenu est réparti conformément
à la formule "salaire et gage" au Québec, par rapport à
"salaire total" et le "revenu au Québec" par rapport au "revenu total".
Cette répartition de revenu se fait suivant cette formule.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas de changement dans la
formule?
M. Goldbloom: II n'y a pas de changement dans cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que, pour les
réseaux non confinés au Québec, cela rapporte autant que
pour les réseaux qui sont à l'intérieur du Québec,
proportionnellement?
M. Quenneville: Les réseaux qui ne sont pas
confinés au Québec sont normalement plus gros que les
réseaux qui sont confinés au Québec. Ils ont des revenus
qui proviennent des réseaux qui ne sont pas confinés au
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que ceux qui ne sont pas
confinés au Québec sont autant imposés?
M. Quenneville: Ils sont imposés sur leur revenu net
tiré de l'exercice du réseau du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, vous aurez peut-être
remarqué que, dans les explications que j'ai données, j'ai fait
allusion à deux articles de la loi. Il n'y en a qu'un seul qui est
mentionné dans le texte imprimé. Je voudrais proposer que le
texte soit modifié pour inclure le deuxième article, donc au
paragraphe a) où l'on modifie le paragraphe t) de l'article en question,
de l'article 1 de la Loi sur l'évaluation foncière. Il faudra
lire aux deux premières lignes ce qui suit: "Revenus nets: Pour les fins
des articles 100 et 118 c)...
Le Président (M. Picard): Les articles 100 et 118 c).
M. Goldbloom: ... dans le cas d'une corporation ou d'une
société,".
Le Président (M. Picard): Ou d'une société,
c'est tout?
M. Goldbloom: Dans le cas d'une corporation ou d'une
société...
Le Président (M. Picard): Alors, cet amendement qui touche
le paragraphe t) du paragraphe a) de l'article 1 du projet de loi changerait,
à partir de la première ligne, le dernier mot "de" par le mot
"des articles 100 et 118 c)," et le texte continue tel que dans
l'article actuel "dans le cas d'une corporation ou d'une
société,". Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 1?
M. Bédard (Chicoutimi): Pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Picard): Article 1...
M. Goldbloom: Une explication pour la bonne intelligence de
l'article. Le paragraphe b) à la page 2 fait disparaître la
définition du manuel d'évaluation et, rendu à l'article
qui porte sur le manuel, vous comprendrez pourquoi on enlève la
définition.
Le Président (M. Picard): Article 1 tel qu'amendé
est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le Président
(M. Picard): Article 2?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, à
l'article 2, j'aimerais bien qu'on m'explique et qu'on me justifie
l'intervention du ministre prévue au paragraphe 2 de cet article,
où on dit que la municipalité doit pourvoir au poste
d'évaluateur dans les 90 jours de sa vacance, à défaut de
quoi le ministre est habilité à se substituer au conseil selon
l'article 98...
M. Goldbloom: Voici, M. le Président! Actuellement,
l'article 2 de la loi prévoit ce qui suit: Si le poste d'estimateur est
vacant, il y a un délai de 30 jours, et à l'expiration du
délai de 30 jours, le ministre est habilité à faire la
nomination, et le ministre seul. Ce que nous proposons, c'est que le
délai soit prolongé jusqu'à 90 jours, et même
après l'expiration du délai, la municipalité pourrait
toujours faire la nomination avec l'autorisation du ministre.
C'est donc moins dictatorial. Il y a un délai plus long pour
combler le poste.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cet amendement est
dû au fait que vous avez eu des problèmes avec l'application de
l'autre?
M. Goldbloom: Je crois que oui, M. le Président, sans
pouvoir vous citer immédiatement des exemples. Mais l'article est
très rigide. Trente jours seulement et, à partir du 31e jour, la
municipalité ne peut plus agir. Seul, le ministre peut intervenir pour
nommer un estimateur.
Je ne crois pas qu'il soit normal que le ministre nomme des estimateurs
partout dans la province. Si la municipalité tarde à faire la
nomination, elle peut quand même demander au ministre l'autorisation de
le faire après l'expiration du délai.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre trouve que
c'est sain d'avoir l'obligation on le remarque dans bien des articles
d'intervenir lui-même, que certains pouvoirs lui soient assez
souvent remis en fonction de la loi? Est-ce que le ministre ne croit pas qu'il
y aurait avantage à étudier la possibilité de la formation
je ne sais pas comment on appellerait cela peut-être un
genre de commission d'appel, où, que lorsqu'il y a des problèmes
municipaux de cet ordre ou d'un ordre qui s'y rapproche, qui sont proprement
municipaux, il y ait l'institution d'une sorte d'organisme devant lequel les
municipalités puissent interjeter appel, de telle façon qu'on
essaie, dans les lois municipales comme dans les autres lois, de diminuer le
plus possible les pouvoirs discrétionnaires du ministre? Je ne fais pas
cette remarque dans le but d'être désobligeant vis-à-vis du
ministre en titre, qui a à prendre ses responsabilités, mais
c'est simplement au niveau de l'esprit de la loi dans ce sens.
M. Goldbloom: M. le Président, effectivement, je crois
qu'il y a lieu de prévoir certains mécanismes d'appel à
certains endroits. Je crois qu'il y a aussi lieu de prévoir, et
j'indique mon intention en le déclarant, la constitution d'un
comité de surveillance de la qualité des rôles, par
exemple, groupant le ministère, l'Union des conseils de comté,
l'Union des municipalités et peut-être d'autres organismes, pour
ne pas placer le ministre toujours dans la situation où il doit
intervenir d'autorité.
Par contre, en étudiant le projet de loi, nous constaterons qu'il
y a des endroits où il me semble que le ministre ceci est
conforme aux pouvoirs généraux donnés au ministre par la
loi du ministère et également à l'économie de nos
lois doit avoir un pouvoir d'enquête, un pouvoir d'intervention.
Quand cela va mal, c'est au ministre de voir à ce que cela aille mieux.
Donc, il y a peut-être une certaine combinaison de ces trois
éléments à prévoir: comité consultatif pour
apprécier la valeur du travail fait, appels dans certains cas et
intervention du ministre quand la situation paraît grave.
Le Président (M. Picard): L'article 2 est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 3.
M. Goldbloom: Présentement, M. le Président,
il n'y a aucune sanction prévue dans la loi envers une personne
qui empêcherait l'estimateur de faire son travail et d'exercer son droit
de visite. Nous prévoyons une amende pour assurer le libre accès
de l'estimateur aux renseignements dont il aura besoin.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 3 adopté. Article
4?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté
également.
M. Goldbloom: C'est une question de faux renseignements.
Le Président (M. Picard): L'article 4 est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le
Président (M. Picard): Article 5?
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 5 en est un qui
accorde au ministre un pouvoir d'intervention. Il peut, en vertu de ce qui est
proposé, mandater une personne qui n'est pas à l'emploi d'une
municipalité pour qu'elle exerce les attributions dévolues
à l'estimateur et lui fasse rapport.
Je pense que c'est un exemple de ce dont nous parlions il y a quelques
instants seulement, et j'aimerais entendre les membres de la commission sur
l'opportunité de cet article.
Je ne voudrais pas insister sur l'adoption de l'article sans entendre
les membres de la commission s'exprimer là-dessus.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait
nous expliquer dans quel genre de situation se présente la
nécessité de l'exercice de cet article?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que l'on doit,
comme nous l'avons fait dans le cas de l'article 1, regarder deux articles en
même temps. J'attire votre attention vers l'article 37 qui se lit comme
suit: "Le ministre, s'il juge que l'intérêt public le commande,
peut accomplir tout acte que la présente loi ou une ordonnance ou un
règlement rendu ou adopté, selon le cas, en vertu de la
présente loi impose à une municipalité, à une
corporation municipale ou à un évaluateur. Le cas
échéant, tout acte que pose le ministre a le même effet que
si cet acte émanait de la municipalité, de la corporation
municipale ou de l'évaluateur.
Le ministre peut, aux fins du présent article, mandater un
représentant."
Je dirais, M. le Président, que c'est davantage l'article 37 qui
exprime ce pouvoir d'enquête du ministre, qui, à mon avis, n'est
pas suffisamment clair à l'égard du processus de
l'évaluation foncière dans la loi générale du
ministère. Le député de Chicoutimi m'a demandé tout
à l'heure un exemple, je le lui donne avec beaucoup de fran- chise.
C'est le rôle d'évaluation de la Communauté urbaine de
Montréal qui me préoccupe en ce moment. Nous constatons je
ne me prononce pas sur la valeur de ce rôle une réaction de
la part de beaucoup de contribuables sur le territoire de la Communauté
urbaine de Montréal où la valeur des propriétés
résidentielles est augmentée considérablement de
façon disproportionnée à la valeur des
propriétés industrielles et commerciales. Je ne dis pas, puisque
je ne suis pas estimateur et je n'ai pas fait enquête, je n'ai pas fait
faire enquête, que...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a eu une
enquête, par exemple, sur cette situation qui fait que...
M. Goldbloom: Le rôle vient d'être
déposé, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais sur la situation qui
fait qu'il y a des constructions résidentielles qui subissent, à
l'heure actuelle, des augmentations d'évaluation qui ne sont
carrément pas proportionnelles à l'augmentation des
évaluations pour le secteur industriel, est-ce qu'il n'y a pas eu une
étude faite par M. Saulnier concernant cette situation ou
déplorant cette situation?
M. Goldbloom: Pas à ma connaissance, M. le
Président.
Je ne suis pas au courant d'un examen systématique de cette
situation, M. le Président. Comme je viens de le dire, le rôle a
été déposé au mois de novembre seulement ou au
début de décembre. Il n'y a sûrement pas eu assez de temps
pour quiconque de faire un examen sérieux et détaillé de
cette situation. Mais je ne peux pas être indifférent aux plaintes
des contribuables de l'île de Montréal et je me sens obligé
de trouver moyen de répondre à ces interrogations, à ces
plaintes, par un examen quelconque du rôle d'évaluation. Il me
semble qu'il y a nécessité de préciser, dans la loi, le
pouvoir du ministre d'intervenir, de regarder un tel rôle et, s'il trouve
des erreurs majeures ou des anomalies quelconques, d'effectuer des
modifications pour redresser la situation au nom du bien commun.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
conçois que le ministre doive intervenir lorsqu'il y a des cas d'urgence
ou encore des situations exceptionnelles. Mais l'article, tel qu'il est
rédigé, est tellement général, puisqu'on dit:
lorsque le ministre juge que l'intérêt public le commande, est
quand même tellement général qu'on a l'impression que c'est
un pouvoir que se donne le ministre dans n'importe quelle situation. Il me
semble qu'il y aurait avantage à ce qu'on détermine qu'est-ce
qu'on entend par situation d'urgence, qu'est-ce qu'on entend par situation
exceptionnelle.
C'est tout de même un pouvoir important que se donne le ministre.
A un certain moment donné, il devient presque l'estimateur. Au nom de
deux principes, un à l'effet que l'intervention discré-
tionnaire ministérielle se doive d'être limitée le
plus possible dans l'esprit général des lois... Au nom aussi de
l'efficacité du ministre lui-même. S'il se place dans des
situations où il se devra d'agir et même, à un moment
donné, d'être l'estimateur, je me demande jusqu'à quel
point il n'ouvre pas la porte à toutes sortes de possibilités
d'interventions, jusqu'à quel point il n'ouvre pas la porte à la
possibilité de pressions pour qu'il intervienne dans bien des
situations. Il me semble qu'il y aurait avantage à au moins
définir je n'ai pas la définition au bout des doigts
ce qu'est une situation exceptionnelle ou encore qu'est-ce qu'on entend
au sens de cette loi par situation d'urgence qui puisse motiver une
intervention du ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous fais remarquer que
l'article 37 je pense que c'est de celui-là que parle le
député de Chicoutimine mentionne pas "situation d'urgence"
ou "situation exceptionnelle", mais se lit: "Le ministre, s'il juge que
l'intérêt public le commande..."
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Goldbloom: Comment définir l'intérêt
public? Je pense que c'est une préoccupation quotidienne d'un ministre
de voir à l'intérêt public...
M. Bédard (Chicoutimi): Encore une fois, ce n'est pas une
critique à l'endroit du ministre actuel, c'est simplement, je crois, une
police d'assurance que doit se prendre le ministre à l'effet de ne pas
être dans l'obligation tous les jours de définir ce qu'est
l'intérêt public, mais plutôt trouver le moyen, de
manière à ne pas être pris dans des situations qui n'en
finissent plus et d'être l'objet de pressions qui n'en finissent plus;
mais je pense que dans la loi, on devrait quand même trouver le moyen
d'insérer d'une part l'intérêt public, lorsque
l'intérêt public le commande, mais dans des situations
exceptionnelles, il faudrait que le caractère d'urgence soit quand
même compris à l'intérieur.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble qu'il est
difficile de définir une urgence par rapport au dépôt d'un
rôle d'évaluation. Il y a une période de plusieurs mois qui
est prévue pour le dépôt de la plainte de chaque
propriétaire. Il y a des audiences qui ont lieu, par la suite, devant le
bureau de révision. C'est un peu difficile de dire qu'il y a urgence
dans un contexte de cette nature.
Il y a un danger, M. le Président, et ce danger est qu'à
force de définir, dans un texte de loi, les conditions de l'exercice
d'un pouvoir de cette nature, par un ministre, on le place dans une situation
où son action peut continuellement être contestée en vertu
de la définition que l'on donne. L'on dirait: La situation ne
répond pas à la définition qui est donnée. Tandis
que si l'on inscrit, dans la loi "quand le ministre juge que
l'intérêt public le commande", il me semble que, de tous les
hommes publics, celui dont les actions sont les plus visibles et les plus
faciles à critiquer, c'est bien un ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il est
passé 18 heures. On peut peut-être réfléchir d'ici
à ce qu'on reprenne le travail de la commission, si vous voulez
poursuivre la discussion.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 h 15, même salle.
(Suspension de la séance à 18 h 4)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales poursuivra ce soir l'étude
du projet de loi no 254, Loi modifiant les droits sur l'évaluation
foncière. Nous en étions à l'étude de l'article 5.
Je cède la parole au député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne vois pas pourquoi vous me
donnez la parole.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est d'une courtoisie
inhabituelle.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais faire une
proposition qui sera de nature à simplifier peut-être le travail
de la commission parlementaire. J'aimerais suggérer que l'on biffe
l'article 5.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah! très heureux. A deux
mains, j'applaudis. Parfait, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 5, biffé. Article
6, devenu 5. Avec la permission des membres de la commission, on laissera les
légistes faire le renumérotage des articles.
M. Goldbloom: Avec plaisir.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec les articles tels
qu'indiqués...
Le Président (M. Picard): Article 6, au cas où le
ministre aurait d'autres articles à biffer, cela devient très
compliqué.
M. Goldbloom: Un instant, M. le Président, je ne le crois
pas.
Le Président (M. Picard): Article 6, le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je remarque, au troisième paragraphe, qu'on dit
qu'un propriétaire peut consulter tout document relatif à son
immeuble. Si je comprends bien, il ne peut pas faire de consultation ou avoir
de consultation sur l'évaluation d'autres immeubles.
M. Goldbloom: C'est exact. Nous avons cru bon d'assurer au
propriétaire d'un immeuble un droit d'accès aux documents qui
peuvent être assez nombreux et assez détaillés, concernant
sa propriété. En ce qui concerne la propriété des
autres, c'est plus difficile de justifier un accès que l'on donnerait,
à toutes fins pratiques, à n'importe qui, à tous les
documents professionnels qui constituent le dossier d'un immeuble. Il me semble
que si quelqu'un trouve que sa propriété est
évaluée de façon exagérée, il doit pouvoir
consulter les documents qui le concernent pour être cer- tain qu'il n'y a
pas d'erreur. S'il veut établir la preuve de la mauvaise
évaluation de son propre immeuble par comparaison avec d'autres, il me
semble que c'est aller un peu loin que de lui permettre de consulter tous les
documents qui concernent les autres.
M. Boutin: Est-ce que je dois comprendre que c'est un changement
par rapport à l'ancienne loi et qu'auparavant, on pouvait le faire?
M. Goldbloom: C'est-à-dire, M. le Président, que
nous n'avons pas, dans la loi, cette garantie au propriétaire de pouvoir
consulter les documents le concernant. Il me semble que c'est essentiel de
donner cela. C'est un engagement que je me suis permis de donner publiquement
à l'occasion du congrès de l'Union des municipalités,
parce qu'il me semblait qu'il fallait que le propriétaire doive pouvoir
consulter tous les documents qui sont à la base de son
évaluation.
M. Boutin: Ce que je voulais mentionner, M. le Président,
c'est qu'auparavant, est-ce que le propriétaire pouvait consulter les
documents d'autres propriétaires? Est-ce que c'est un changement dans la
loi ou si cela existait déjà? Je ne pense pas que cela
existait...
M. Goldbloom: L'idée est de préciser les droits de
chacun, les droits de l'évaluateur, les droits du propriétaire,
les droits de la municipalité.
Il me semble, M. le Président, que, si on fait une analogie, et
je reconnais avec les avocats que toute analogie risque d'être boiteuse
à un point ou à un autre, mais il me semble que, si l'on veut
savoir si une autre personne est riche, on n'a pas le droit d'aller à la
banque et de savoir combien cette personne a en banque.
C'est un peu dans ce sens que l'on évite de permettre à
une personne de consulter le fichier complet d'une autre personne.
M. Boutin: Ce qui m'amenait à poser ma question, M. le
Président, c'est parce que je voulais faire une autre analogie, selon
laquelle un citoyen, par exemple, qui veut acheter une maison, qui veut savoir
le prix que la maison a été payée antérieurement,
va au bureau d'enregistrement, fait sortir une copie de contrat. Il peut,
alors, avoir les détails de la transaction précédente. La
chose qui me fait penser à cela, c'est que, si on s'en va dans la
même ligne de pensée, si un type veut savoir le prix que vaut
réellement une maison, à part du contrat qui a déjà
été exécuté, s'il voit une différence
majeure du prix de sa maison, par rapport à celle d'un autre individu
qui veut acheter, il ne voit pas aucune variation apparente qui pourrait
révéler cette démarcation de prix.
La seule chose qui peut réussir, avant de dire: Je me
décide à faire un achat, c'est de dire: Cette chose qui est
cachée, tel facteur ou tel autre facteur de construction, je comprends
que cela peut être confidentiel, mais c'est que je continuais dans
cette...
M. Goldbloom: M. le Président, je suis certain
que le député d'Abitibi-Ouest fait la distinction entre la
consultation du rôle, qui est permise à tout le monde, et la
consultation des documents d'appui. Si nous inscrivons dans la loi des
pénalités pour celui qui gêne l'évaluateur, quant
à son accès à la propriété, c'est justement
parce que nous sentons qu'une personne peut vouloir ne pas admettre
l'estimateur à sa maison, peut vouloir ne pas lui permettre de tout
voir. Puisque c'est un acte professionnel qu'accomplit l'estimateur, il semble
même si la nature de cet acte ne se compare pas à une
intervention chirurgicale, mais quand même que c'est un acte
professionnel qui a un caractère confidentiel. Je dois souligner que
nous avons quand même vu, jusqu'à maintenant, des personnes
propriétaires d'immeubles qui se sont vu refuser l'accès à
leurs propres documents. Il faut corriger cela.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est au moins une première
correction qui s'imposait. Je pense bien qu'un individu, qui se voit
confronté avec une certaine évaluation, a le droit de prendre
connaissance de tous les éléments qui ont été mis
à la disposition de l'estimateur, pour en arriver à un
résultat précis.
Comme on parle souvent du rôle d'évaluation et du
rôle annuel, au niveau de l'article 6, j'aimerais qu'on nous
définisse vraiment ce qu'on entend par l'expression "rôle". Est-ce
que ce sont seulement des montants qui concrétisent l'évaluation
d'une maison, ou encore, dans l'esprit du législateur, est-ce que cela
comprend également l'ensemble des documents qui établit la valeur
d'une propriété quelconque?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que la
rédaction de l'article fait une distinction entre le rôle
lui-même et les documents rassemblés ou préparés par
l'estimateur, en vue de la confection du rôle. Donc, les documents ne
font pas partie du rôle, ils sont rassemblés aux fins de la
confection du rôle.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, je comprends que, sur les
formules que vous nous montrez, il y a simplement le nom du
propriétaire, le lot...
M. Goldbloom: Le propriétaire, l'identification de
l'immeuble, l'emplacement est identifié, la valeur est indiquée
et il y a des bases fiscales, c'est-à-dire le terrain et le
bâtiment, et, enfin, la date d'émission et le motif de
l'émission, la date d'entrée en vigueur et les
références.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je pose cette question sur ce
que doit être la définition d'un rôle, c'est que je pense
qu'il y a toute la différence du monde du point de vue des coûts.
Si le rôle comme tel, c'est simplement un montant au bout d'un immeuble
donné ou encore si on conçoit que c'est le montant, mais
également tous les documents qui établissent la preuve de
l'évaluation, cela fait bien différent du point de vue de
l'impact des coûts que cela peut représenter pour une mu-
nicipalité. Mais j'aimerais savoir également du ministre ce que
cet article peut représenter d'augmentation de dépenses pour
l'ensemble des municipalités.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a
là une distinction importante à faire parce que nous sommes
partis tout à l'heure de la notion de l'aspect confidentiel de certains
documents.
M. Bédard (Chicoutimi): Là, nous revenons d'une
façon plus générale.
M. Goldbloom: Quand nous parlons de façon plus
générale de la confection du rôle et de la modification que
propose l'article 6 qui remplace l'idée de rôle quinquennal par
l'idée de rôle annuel, il y a une distinction à faire entre
le rôle pour lequel on prend des renseignements assez simples et le
processus d'évaluation qui, avec une certaine périodicité,
doit être complet. Je ne voudrais pas que l'on confonde la notion de la
tenue à jour du rôle en vertu du principe fondamental qu'un
rôle est quand même un instrument annuel. C'est à tous les
ans que la municipalité envoie ses comptes de taxe, en vertu d'une
évaluation qui est attribuée à chaque
propriété.
Le processus d'évaluation en détail et en profondeur doit
être effectué à certains intervalles. Nous avons
trouvé, M. le Président, que l'article 6 actuel qui est
extrêmement simple, il ne comprend que 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 mots,
"l'évaluateur dresse le rôle tous les cinq ans" donne une
connotation qui n'était pas dans l'esprit du législateur quand il
a adopté la loi, parce que beaucoup plus important que la
périodicité de la confection du rôle, si l'on parle de
confection en termes du processus complet, c'est la notion de la valeur
réelle et de la tenue à jour de la valeur réelle. Nous
avons donc trouvé que cet article trop simple donnait une mauvaise
idée de ce que c'est que le principe fondamental de la tenue à la
valeur réelle du montant attribué à chaque
propriété.
En dix ans, l'estimateur fait le rôle pour chaque exercice
financier. On ne veut pas dire que l'estimateur fait chaque année le
processus complet d'inspection visuelle, professionnelle des
propriétés. On dit qu'il tient à jour un rôle qui
permet de dire à chaque propriétaire: Vous êtes
évalué à la valeur réelle de votre
propriété. C'est à l'estimateur en consultation avec son
client, sa cliente, la municipalité ou son client, le conseil de
comté, de juger si le grand rôle, pour utiliser l'expression
commune, doit être fait tous les trois ans, tous les quatre ans, tous les
cinq ans.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'autre question
concernant cet article, M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, ce que vous venez de dire,
je ne sais pas si vous l'avez dit de façon à le faire
enregistrer...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela n'était pas
enregistré, non.
M. Goldbloom: Vous venez de dire qu'il serait possible que le
vrai rôle dans le sens complet de l'inspection des
propriétés, pourrait dans certains cas, ne se faire que tous les
sept ou huit ans. Je pense que c'est dans ce sens que j'ai voulu, en vous
proposant de biffer l'article 5, créer un comité de surveillance
où on inviterait l'Union des municipalités, l'Union des conseils
de comté, la Corporation des évaluateurs agréés
à être représentés pour surveiller la qualité
des rôles. Je pense que cela est essentiel.
Peut-être qu'avec l'expérience des premières
années, nous trouverons que dans certains cas, des municipalités
qui ne connaissent pas un développement rapide où les
propriétés ne subissent pas de changement majeurs, il serait
satisfaisant d'attendre cinq ou six ans avant de refaire complètement le
rôle, tandis que dans d'autres cas, il faudrait insister là-dessus
après trois ans, parce que, autrement, il n'y aurait pas moyen, en
suivant tout simplement les tendances du marché et les valeurs locatives
et les coûts de remplacement d'être certains de la justesse des
valeurs inscrites au rôle.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que vous demandez dans cet
article, à la deuxième partie de la question que je vous
posais... est-ce que le ministre se rend compte que cela peut
représenter quand même des coûts assez importants au niveau
de l'ensemble des municipalités ou pour des municipalités
précises?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il est possible
qu'en étant plus souple, en éliminant la notion de rôle
strictement quinquennal, on pourrait amener certaines municipalités et
peut-être certains conseils de comté à faire des
dépenses un peu plus élevées au cours de cette
période de cinq ans.
Il me semble cependant que nous devons surveiller de près
l'activité professionnelle dans ce domaine et cela, en collaboration
avec la Corporation professionnelle des évaluateurs
agréés, parce que je me dis ceci: Si une fréquence de
trois ou quatre années est nécessaire dans certaines
municipalités, les dépenses accrues sont justifiées.
Si par contre, il y a abus, s'il y a exploitation indue de la
crédibilité de certaines municipalités et de certains
conseils de comté, nous devrons, sur le plan professionnel,
contrôler cette activité et intervenir, amener la corporation
professionnelle à intervenir à l'endroit de ses membres qui
abusent.
Dans ce sens, je dois dire de façon générale, sans
pouvoir donner de précisions le député de
Chicoutimi comprendra que ces précisions ne viendront qu'avec le
dépôt des crédits budgétaires pour l'année
qui commencera le 1er avril qu'il est évident que nous voudrons
donner un coup de main aux municipalités et aux conseils de
comté, par rapport aux coûts impliqués et que nous allons
suivre cet élément par la programmation budgétaire du
gouvernement.
Le Président (M. Picard): Article 6, adopté.
Article 7?
M. Bédard (Chicoutimi): Aux articles 7, 8 et 9, M. le
Président, nous n'avons pas d'amendement.
Le Président (M. Picard): Article 7, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): A moins qu'il n'y ait des
papillons, de la part du ministre, à cet article.
Le Président (M. Picard): Article 7, le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Bédard (Chicoutimi): Ou des explications.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a effectivement un
papillon.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre papillon... J'ai bien
fait de faire une réserve.
M. Goldbloom: M. le Président, malheureusement, si je
voulais aujourd'hui écrire ma propre biographie, je ne pourrais plus
utiliser le titre Papillon.
M. Bédard (Chicoutimi): Mr Butterfly.
M. Goldbloom: M. le Président, il s'agit d'ajouter une
phrase à la toute fin de l'article 7. Vous verrez que le paragraphe 2 de
l'article 7 se lit comme suit: "Sous réserve du paragraphe 1, le
ministre prescrit, par règlement, la forme et le contenu du rôle,
ainsi que le processus administratif et les formules inhérentes à
sa confection et à sa tenue à jour."
Je voudrais souligner que ce premier alinéa constitue une
réponse additionnelle à la question posée tout à
l'heure par le député de Chicoutimi au sujet de l'article
précédent. C'est-à-dire que le ministre prescrit, par
règlement, la forme et le contenu du rôle, ainsi que le processus
administratif et les formules inhérentes à sa confection et
à sa tenue à jour. Donc, par règlement, nous pourrons
déterminer la périodicité, la forme que devra prendre,
chaque année, selon le cas, l'intervention de l'estimateur. Mais,
puisque cela prévoit la confection pour l'avenir, de certains
règlements, il y a lieu d'ajouter ce que l'on voit au papillon: "Un tel
règlement n'a effet qu'à l'égard d'un rôle annuel,
à compter du jour où la corporation municipale est visée
par une ordonnance rendue en vertu du paragraphe a) de l'article 108."
C'est-à-dire que tout cela s'applique au processus qui va commencer en
1976.
M. Bédard (Chicoutimi): En fait, le gouvernement s'oriente
tranquillement vers la formule onta-rienne où le gouvernement a presque
la responsabilité d'administration des...
M. Goldbloom: Non, M. le Président, parce que l'Ontario a
créé toute une équipe de fonctionnaires. C'est une
chose...
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que
l'équipe est là, mais peut-être qu'elle n'est pas en action
encore, mais tranquillement...
M. Goldbloom: Non, je pense que le rôle du gouvernement
dans le concept québécois est de créer un cadre et de
permettre aux professionnels d'agir à l'intérieur de ce cadre.
C'est l'esprit de ce que nous avons ici, c'est-à-dire que, par
règlement, on définit ce qui doit être fait, mais on ne le
fait pas soi-même.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: M. le Président, concernant les renseignements
relatifs à l'impôt scolaire, j'aimerais savoir quel est, dans
l'esprit du ministre, le mode de fonctionnement des municipalités
vis-à-vis des commissions scolaires quant à la charge de la
confection du rôle.
M. Goldbloom: Quant à la confection du rôle, c'est
une responsabilité municipale. C'est clair que cette
responsabilité doit demeurer entre les mains des municipalités.
Ce qui arrive par la suite est beaucoup plus grave, c'est-à-dire que les
commissions scolaires régionales prennent les rôles municipaux sur
leur territoire et en font le redressement. Ce redressement est fait d'une
façon que l'on connaît, c'est-à-dire que le rôle est
analysé par catégorie. Pour chaque catégorie, il y a un
pourcentage de la valeur réelle qui est attribué. Par la suite,
une moyenne est faite avec ces pourcentages pour donner un pourcentage global
au rôle. Ce pourcentage peut être juste ou injuste dans le cas de
chaque catégorie, mais il y a une moyenne qui est faite. Le principe que
j'ai énoncé, c'est que le processus que nous mettons en marche
maintenant avec la publication du manuel, avec la production des
règlements dont nous venons de parler au dernier alinéa ou
dernier paragraphe de l'article 7, c'est que le fait pour une
municipalité d'obtenir un rôle confectionné en vertu de la
loi et du manuel exemptera ce rôle du redressement par les commissions
scolaires, parce que, en principe fondamental, le rôle sera à la
valeur réelle et sera bien fait. Donc, à partir de ce moment, il
faudra, à mon sens, exempter ce rôle de tout redressement par la
commission scolaire.
M. Boutin: J'aimerais poser une question quant à la
participation financière de la commission scolaire à la
confection du rôle.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a une
réponse simple et directe à cela. C'est que l'on peut vouloir
aujourd'hui amener la commission scolaire à faire une contribution
financière à la confection du rôle. Mais, demain, on voudra
que cette même commission scolaire sorte complètement du domaine
de l'évaluation. Il me semble que, pour être conséquent
avec soi-même, il faut aujourd'hui laisser de côté
l'idée d'amener la commission scolaire à faire une contribution
financière. Je ne connais pas l'expression française qui serait
l'équivalente de l'expression anglaise "He who pays the piper calls the
tune".
Mais je pense que si les municipalités veulent définir la
mesure, elles seront obligées de continuer de payer, ce qu'elles font
déjà.
M. Boutin: M. le Président, je viens de comprendre la
philosophie éventuelle du ministre des Affaires municipales
vis-à-vis de l'impôt scolaire.
M. Bédard (Chicoutimi): Je partais pour abonder dans le
même sens. Est-ce qu'on peut dire que c'est définitivement
maintenant l'idée du ministre des Affaires municipales de voir à
ce que les commissions scolaires sortent graduellement du champ de
l'impôt foncier?
M. Goldbloom: Voici, M. le Président! Nous avons
engagé un processus, il y a trois ou quatre ans, de...
Le Président (M. Picard): ... la politique du
ministère.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
que le ministre est assez vieux pour prendre ses responsabilités.
M. Bédard (Montmorency): Je pense que le ministre est
assez bien parti!
M. Goldbloom: Mais assez jeune pour les prendre avec vigueur!
M. Bédard (Chicoutimi): II a le goût de parler,
d'être précis et d'avancer, ce soir, M. le Président. Je ne
verrais pas pourquoi vous l'arrêteriez.
M. Goldbloom: Comme je le disais tout à l'heure, M. le
Président, nous avons engagé, il y a à peu près
trois ans, un processus de diminution du taux normalisé de la taxe
scolaire. C'est un processus qui devra subir un examen annuel, pour voir si
nous pouvons réduire davantage. L'Union des municipalités et
l'Union des conseils de comté auraient voulu définir, pour le
gouvernement, un calendrier précis qui aurait amené à
zéro le taux normalisé de la taxe scolaire.
Le gouvernement n'est pas en mesure, aujourd'hui, de dire qu'il suivra
un calendrier précis, ni qu'il ira jusqu'à zéro. Il est
possible qu'on établisse un plancher à un certain niveau. Mais
l'idée fondamentale est quand même de déplacer, vers le
milieu municipal, des ressources qui proviennent de la taxe foncière
dans son ensemble. Nous allons continuer à poursuivre cet objectif.
M. Bédard (Chicoutimi): Sa tendance est carrément
vers l'élimination de l'impôt scolaire.
M. Goldbloom: C'est une tendance. Je ne suis pas en mesure de
dire...
M. Bédard (Chicoutimi): Afin de...
M. Goldbloom: ... jusqu'où ira cette tendance en ce moment
où nous nous parlons.
M. Bédard (Chicoutimi):... libérer le champ de
taxation au profit des municipalités.
M. Goldbloom: Dans toute la mesure du possible.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): On va venir à se rencontrer
sur la même route.
Le Président (M. Picard): Amendement adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 7, tel
qu'amendé...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, si vous me
permettez une dernière question sur l'évaluation. Je voudrais
m'informer, auprès du ministre, si le manuel de l'évaluation est
plus accessible aux citoyens, maintenant, parce qu'on se pose des questions,
nous-mêmes, comme chaque citoyen se pose souvent des questions, sur les
critères qui ont présidé à l'évaluation de
leur immeuble. Il me semble que s'ils avaient la possibilité d'avoir
accès beaucoup plus que ce n'est possible maintenant au
manuel de l'évaluation, à ce moment, il serait possible pour le
citoyen de mieux comprendre les principes directeurs. Et il me semble
qu'à ce moment, comme on sait que le manuel de l'évaluation est
une grosse brique qui est difficile d'interprétation et difficile
même de consultation, je me demande jusqu'à quel point il n'y
aurait pas avantage à ce qu'on fasse un effort de vulgarisation de ce
manuel, de manière qu'on oriente vers les citoyens une information
vulgarisée sur les principaux principes directeurs qui guident le
gouvernement dans l'évaluation.
M. Goldbloom: M. le Président, quand le
député de Chicoutimi a commencé à parler
d'accessibilité, je croyais qu'il voulait dire l'accessibilité
physique des documents...
M. Bédard (Chicoutimi): Non.
M. Goldbloom: ... et j'étais pour lui dire que, depuis le
début de décembre, et par rapport à des cours de
perfectionnement que nous donnons aux estimateurs, les documents sont
disponibles et sont donc publics. Mais je comprends le sens de son
intervention. C'est un sens de vulgarisation. Je crois que cela est important
et je me demande si je ne dois pas prévoir la publication d'une
série d'articles de vulgarisation, peut-être dans la lecture de
chevet préférée du député de Chicoutimi,
Municipalité 75.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est tiré à un
million d'exemplaires. Quand j'ai lu toutes les déclarations du
ministre, il ne me reste pas grand temps pour lire la vulgarisation du
manuel.
M. Goldbloom: M. le Président, ce que je viens de
dire...
M. Bédard (Chicoutimi): Surtout quand j'essaie de prendre
le temps de me comprendre, parmi les déclarations du ministre!
M. Goldbloom: M. le Président, le journal des
Débats est incapable d'enregistrer nos sourires, mais ce que nous venons
de dire a été dit avec le sourire. La question est
sérieuse dans la bouche des deux intervenants. Nous allons certainement
produire des résumés de ce document à l'intention du
public, pour que le citoyen, le propriétaire non professionnel puisse
comprendre davantage.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que l'idée du
ministre de publier une série d'articles avec l'intention de vulgariser
le manuel de l'évaluation, serait une bonne initiative, il n'y a pas de
doute. Maintenant, peut-on envisager qu'il y ait peut-être un genre de
plaquette parce que ce n'est pas tout le monde qui lit
Municipalité 75 afin qu'on puisse envisager qu'il y ait
préparation d'une plaquette sur le sujet, qui serait beaucoup plus
disponible à tous les citoyens? C'est vraiment une loi de toute
première importance, qui touche tous les citoyens, chaque année.
Je pense qu'il y aurait intérêt que ces derniers aient tous les
avantages et tous les renseignements en main, pour se comprendre à
l'intérieur du système auquel ils ont à faire face.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis certain que le
député de Chicoutimi me comprendra si je lui réponds que
je prends note de ce qui me semble une excellente suggestion. Je prends cette
précaution simplement parce que je ne connais pas le budget de nos
services d'information pour savoir avec quelle facilité on pourrait
produire, à court terme, un tel document et de quelle importance. Je
trouve l'idée tout à fait justifiée. Je vais en discuter
avec nos hauts fonctionnaires et plus particulièrement avec notre
service d'information.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): L'article 7, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 8?
M. Goldbloom: Je voudrais simplement souligner que l'article 8 en
est un auquel j'ai fait allusion dans mon discours de deuxième lecture,
c'est-à-dire qu'on établit une date, en l'occurrence le 1er
janvier, qui est la date uniforme pour l'évaluation de l'immeuble en
question, au lieu de permettre une grande variété de dates, donc
une diminution de la relation comparative réelle entre les
propriétés.
Le Président (M. Picard): L'article 8, adopté.
Article 9?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 9, adopté.
Article 10?
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse. Nous venons de
constater une erreur dans la cinquième ligne de l'article 8. Le mot "le"
manque. Il faudrait lire: "le 1er janvier" et aussi, dans
l'avant-dernière ligne, la même chose: "le 1er janvier".
Le Président (M. Picard): Ces deux amendements à
l'article 8 sont-ils adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 8, tel
qu'amendé, est adopté. Article 9?
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons découvert
qu'il faudra ajouter à l'application de l'article 9, deux autres
organismes: la Régie de la Place des Arts, à Montréal, et
la Régie du Grand Théâtre, à Québec. Or, je
voudrais vous proposer d'ajouter, à la fin de l'article, mais avant les
guillemets, une virgule, et après la virgule, "à la Régie
de la Place des Arts et à la Régie du Grand Théâtre
de Québec".
Le Président (M. Picard): C'est à l'article 9?
M. Goldbloom: C'est à l'article 9, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Parfaitement d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Après le mot
"métropolitain" ajouter...
M. Goldbloom: Virgule, "à la Régie de la Place des
Arts et à la Régie du Grand Théâtre de
Québec".
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 9 tel qu'amendé
est adopté. Article 10?
M. Bédard (Chicoutimi): A moins que le ministre n'ait des
choses spéciales ou des informations supplémentaires à
donner, les articles 10,11, 12 et 13...
Le Président (M. Picard): Pas de papillon?
M. Goldbloom: A l'article 12, oui, M. le Président. Je
pense qu'il faudra faire distribuer le papillon pour l'article 12, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 10, adopté.
Article 11, adopté. Article 12?
M. Goldbloom: M. le Président, pour expliquer le but de
cet article qui concerne les municipalités, les corporations de
comté régies par le code municipal, le but de cette nouvelle
rédaction est de permettre aux contribuables, aux propriétaires,
d'envoyer leurs plaintes au secrétaire... Le mot "greffier" est
utilisé, mais c'est l'équivalent du
secrétaire-trésorier dans une municipalité rurale. Alors,
la plainte peut être adressée au
secrétaire-trésorier plutôt que d'être envoyée
au bureau de révision, d'autant plus qu'une très forte proportion
des municipalités des cités et villes et des corporations de
comté sont aujourd'hui inscrites au bureau provincial de révision
qui a son siège social à Montréal ou à
Québec selon le cas.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, j'avais
justement une question à poser à cet article et je vois, M. le
ministre, que l'expression "en français et en anglais" disparaît.
C'était justement le but de mon intervention parce que, dans des
municipalités comme les nôtres, où je crois qu'il n'y a
même pas un centième de 1% d'anglophones dans nos
municipalités, je pense que c'est une charge supplémentaire pour
la confection du rôle et, aux endroits où cela ne s'impose pas, je
voulais demander la disparition de cette partie en anglais; or, je vois que,
dans le papillon, cela a disparu.
M. Goldbloom: M. le Président, II y a une loi qu'on a
appelée communément le bill 22, qui doit trouver son application
générale dans les activités publiques. Il y a cependant
une partie de l'article qui n'est pas remplacée et qui exige la
publication de l'avis par affichage au bureau du greffier par une insertion
dans un journal français et dans un journal anglais circulant dans le
territoire.
M. Bédard (Montmorency): Est-ce qu'au point de vue de
l'application juridique, M. le ministre, s'il n'y a pas de journal de langue
anglaise dans le territoire, cela veut dire qu'on n'est pas sujet à
cette clause?
M. Goldbloom: II faut qu'on demande au ministre d'autoriser la
publication en français seulement. Je peux vous dire que cela se fait,
non pas tous les jours, mais je reçois des demandes de cette nature et
je donne les autorisations quand il est évident qu'il n'y a pas une
population anglophone très nombreuse et qu'il n'y a pas de journal
anglophone qui y circule.
M. Bédard (Montmorency): D'accord. M. Harvey
(Charlesbourg): Adopté.
M. Goldbloom: Le nouvel article 12 est adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Picard): L'amendement à l'article
12 est-il adopté? Si je comprends bien, dans le projet de loi, à
l'article 12, c'est le premier alinéa qui est remplacé par les
deux alinéas de l'amendement.
M. Goldbloom: Le premier alinéa de l'article 24 de la Loi
sur l'évaluation foncière est remplacé par les deux
alinéas du papillon.
Le Président (M. Picard): Les deux alinéas de
l'amendement proposé.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 13.
M. Leduc: Si je comprends bien, M. le Président, à
l'article 13, on diminue le délai de six mois à deux mois?
M. Bédard (Montmorency): Non.
M. Leduc: Ce n'est pas ça. Pour porter plainte?
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est pas exactement
cela. C'est un minimum de deux mois qui est accordé et la raison de
fixer un minimum de deux mois est la suivante. C'est que, dans certaines
circonstances, le ministre peut accorder un délai pour le
dépôt du rôle. En donnant ce délai, il ne retarde pas
automatiquement la date du 1er mai pour le dépôt des plaintes.
Donc, s'il rapproche le dépôt du rôle de la date limite pour
l'envoi des plaintes, il diminue la liberté d'action, l'exercice des
droits des citoyens. Donc, on fixe un minimum de deux mois à partir du
moment où le ministre décrète le dépôt du
rôle.
Le Président (M. Picard): Article 13. Adopté.
Article 14.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 14. Adopté.
Article 15.
M. Bédard (Montmorency): Adopté sans papillon, M.
le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut avoir des
explications du ministre?
M. Goldbloom: C'est un article qui a pour but de faire commencer
le délai de plainte sur la valeur locative à compter de la date
à laquelle la taxe est éligible plutôt qu'à la date
de l'expédition du compte de taxes basé sur la valeur
locative.
Le Président (M. Picard): Article 15. Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 16, on peut avoir des
explications?
Le Président (M. Picard): L'article 15 est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 16.
M. Goldbtoom: M. le Président, l'article 16 donne au
conseil de comté le droit de faire l'évaluation dans les
territoires non organisés ou s'il n'y a pas d'administration municipale
le conseil de comté peut être habilité à faire
l'évaluation dans ce territoire. Actuellement, le ministre doit
déléguer à une corporation municipale cette
responsabilité et, de la façon que c'est rédigé
dans la loi actuelle, les conseils de comté sont vraiment exclus de
cette possibilité de délégation de pouvoirs par le
ministre. Donc, c'est pour rendre la situation claire; on dit au conseil de
comté: Faites l'évaluation dans les territoires non
organisés.
Le Président (M. Picard): Article 16. Adopté.
Article 17.
M. Goldbloom: II y a un papillon pour l'article 17, M. le
Président. C'est une modification qui nous a été
demandée par l'Union des conseils de comté.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va.
M. Goldbloom: Simplement pour le journal des Débats, M. le
Président, je voudrais expliquer qu'il y a deux buts dans cet
article.
D'abord permettre aux conseils de comté d'utiliser un
critère autre que la valeur des biens-fonds pour répartir le
coût de l'évaluation parmi ces municipalités membres. Si le
conseil de comté veut le faire par rapport à la population ou
à d'autres critères, puisque le conseil de comté est
composé des municipalités elles-mêmes, si elles
décident de répartir différemment entre elles le
coût de l'évaluation, elles ont le droit de le faire.
Deuxièmement, on permet de prévoir dans le budget de
l'année suivante, le coût de l'évaluation, ce qui n'est pas
permis par la loi actuellement.
Le Président (M. Picard): Le papillon
présenté a pour but de remplacer complètement le texte de
l'article 17 apparaissant au projet de loi.
M. Goldbloom: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Ce nouveau texte de l'article 17
est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 18.
M. Goldbloom: Comme vous pouvez le voir, M. le Président,
c'est pour ajouter "et dans une corporation de comté" pour habiliter la
corporation de comté à agir.
M. Bédard (Chicoutimi): Articles 18 et 19,
adopté.
Le Président (M. Picard): Article 18 adopté.
Article 19, adopté. Article 20.
Une Voix: Adopté.
M. Goldbloom: II s'agit du Bureau de révision de
l'évaluation foncière du Québec. Au sujet de ce bureau, on
fait lire: "Un membre permanent et à temps plein ne doit occuper aucune
autre fonction publique ni s'occuper d'autres affaires que de celles de sa
charge".
Le Président (M. Picard): Est-ce que le
député de Taillon va avoir des objections?
M. Leduc: Au contraire, le député de Taillon est
bien d'accord.
Le Président (M. Picard): Adopté? Article 20
adopté. Article 21.
M. Goldbloom: M. le Président, actuellement, le bureau de
révision est soumis à certaines obligations. Par cet article, on
enlèverait à ce bureau, lorsque le plaignant est
représenté par un procureur, l'obligation qu'il a
présentement de siéger en dehors des heures normales de travail
pour l'audition de toute plainte portant sur une valeur foncière
inférieure à $50,000 ou sur une valeur locative ou annuelle
inférieure à $3,000, sauf du consentement du plaignant.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est normal. Le Président
(M. Picard): Article 21, adopté? M. Bédard (Montmorency):
Adopté. Le Président (M. Picard): Article 22.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi permettre à
l'estimateur de déléguer un de ses assistants pour le remplacer
comme témoin? Est-ce trop de travail pour...
M. Goldbloom: C'est une question de charge de travail, M. le
Président. C'est quand même un article que je ne voudrais pas
faire adopter de façon trop expéditive sans examen par les
membres de la commission.
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait peut-être que le
ministre nous explique les motifs qui l'ont amené à inscrire cet
amendement.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je dois dire
quelque chose qui se rapporte à une discussion que nous avons eue plus
tôt quand nous avons prolongé le délai pour la
municipalité qui n'a pas d'estimateur et qui doit combler le poste,
parce que le poste est devenu vacant. Nous avons prolongé ce
délai de 30 à 90 jours.
La raison la plus importante, c'est qu'il est difficile de trouver des
estimateurs présentement, pour occuper de tels postes. C'est un peu dans
le même sens que nous avons voulu permettre à l'estimateur qui
risque d'être surchargé, et davantage au cours des années
qui s'en viennent, parce que c'est la période intensive de la confection
des rôles de la nouvelle génération, de
déléguer un assistant pour le remplacer comme témoin.
Je reconnais, M. le Président, parce que je veux être
absolument objectif, qu'il y a matière à objection dans cela de
la part de la Corporation professionnelle des évaluateurs
agréés qui dit: "Celui qui témoigne doit avoir ia
compétence voulue pour témoigner". Et je crois bien
interpréter le point de vue de la corporation en lui attribuant le
désir de voir l'estimateur professionnel comme seul habilité
à témoigner.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends les réticences
des estimateurs agréés, étant donné que, du point
de vue de la crédibilité, il est clair que l'assistant, en soi,
même si souvent il a les mêmes compétences que l'estimateur,
n'a pas la même crédibilité comme témoin.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a un facteur
additionnel qui a été porté à mon attention. C'est
que la loi est rédigée de façon à identifier
l'estimateur. L'estimateur, dans le cas d'une communauté urbaine, par
exemple, est l'estimateur en chef. Il lui serait impossible d'aller
témoigner dans toutes les causes. Il faudrait donc qu'il puisse
déléguer un adjoint.
M. Bédard (Montmorency): II va passer son temps à
témoigner.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, l'article est à
l'effet, non pas qu'il doit déléguer, mais qu'il peut
déléguer... A partir de ce moment, je n'y vois pas d'objection
majeure. Il demeure que la décision est de son ressort à lui.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, dans la
majorité des cas, j'ose espérer que l'assistant de l'estimateur
doit être quelqu'un qui connaît un peu l'évaluation. Sans
cet article, l'estimateur, même sans être estimateur d'une
communauté urbaine, d'une grande municipalité, va passer son
temps à témoigner et ne travaillera pas.
M. Boutin: C'est acceptable.
M. Goldbloom: Toujours pour le journal des Débats, parce
que c'est un point important, je voudrais dire deux choses. D'abord, si
l'avocat de la partie adverse veut absolument faire comparaître
l'estimateur, il peut l'assigner. Deuxièmement, il y a... Je m'excuse,
j'ai...
Le deuxième point, M. le Président, c'est
l'appréciation par le bureau de révision de la
crédibilité du témoin. Si la municipalité est
représentée par l'adjoint de l'estimateur et que cet adjoint a
une crédibilité moindre, la municipalité risque de
souffrir.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un des points
que je soulevais tout à l'heure. Il est évident que si
c'était le ministre qui avait le pouvoir de déléguer un
assistant à l'estimateur, je ne serais pas d'accord, mais, à
partir du moment où la décision relève de l'estimateur
lui-même, qui prend ses responsabilités, et voit jusqu'à
quel point il peut déléguer un assistant en tenant compte de ses
capacités ou en tenant compte de la situation du cas qui se
présente, à ce moment, je ne crois pas qu'on y ait objection.
Sinon, l'estimateur n'aura même pas le temps de faire son travail.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 22, adopté.
Article 23?
M. Goldbloom: Le but de l'article 23, M. le Président, est
d'augmenter de $50,000 à $250,000 la valeur foncière et de $3,000
à $25,000 la valeur locative au-dessus de laquelle, au cours de
l'audition d'une plainte dont cette valeur fait l'objet, la
sténographie, la sténotypie ou l'enregistrement est
obligatoire.
L'effet de cette modification est vraiment de réduire les frais
d'audition pour les personnes qui doivent comparaître.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 23, adopté.
Article 24?
M. Goldbloom: L'article 24 découle en partie de l'article
23, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 24, adopté.
Article 25?
M. Goldbloom: L'article 25 est de concordance avec l'article 8,
quant au premier paragraphe. Au paragraphe b), on accorde au bureau de
révision une certaine souplesse dans l'appréciation des raisons
qui peuvent être invoquées pour motiver l'envoi tardif d'une
plainte.
M. Bédard (Chicoutimi): Articles 25 et 26...
M. Bédard (Montmorency): M. le Président,
même si l'article 24 est adopté, j'attire votre attention sur une
faute de frappe au paragraphe b), deuxième alinéa,
huitième ligne, "enregistrement", c'est "ment", au lieu de "mnet".
M. Goldbloom: Je m'excuse, où sommes-nous?
M. Bédard (Montmorency): A l'article 24, paragraphe b),
deuxième alinéa, huitième ligne.
Le Président (M. Picard): A l'avant-dernière ligne
de l'article.
M. Bédard (Montmorency): Ce n'est pas pour faire le
déplaisant, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une contribution
importante.
M. Bédard (Montmorency): Non, j'ai vu cela en passant.
Consciencieusement parlant, je me croyais obligé de vous le noter.
M. Goldbloom: M. le Président, la langue française
a ses droits et le député de Montmorency a les siens.
M. Bédard (Montmorency): J'ai tous mes droits.
M. Bédard (Chicoutimi): Sachez les préserver ou
même les augmenter.
Le Président (M. Picard): Article 25? M. Bédard
(Montmorency): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 26 également.
M. Goldbloom: M. le Président, il faudra modifier
l'article 26 par l'article 12. Nous avons modifié l'article 12 en ce qui
concerne l'envoi des plaintes, donc c'est une concordance qu'il faut
établir à l'article 26.
Le Président (M. Picard): C'est un nouveau texte complet
de l'article 26. Un nouveau texte pour tout l'article 26.
M. Goldbloom: Un nouveau texte complètement.
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 67 de ladite loi,
modifié par l'article 33 du chapitre 31 d'une loi de 1973, est de
nouveau modifié.
M. Goldbloom: Cela paraît au papillon aussi.
Le Président (M. Picard): Alors, ce nouveau texte de
l'article 26 est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 27?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le délai de dix
jours qui est prévu s'avère un délai suffisant?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, justement j'aimerais
proposer que nous l'augmentions à quinze jours. C'est le délai
qui permet à une personne d'assigner des témoins et, pour une
meilleure concordance avec les autres délais impliqués, il
faudrait accorder quinze jours. A la quatrième ligne de l'article 69, on
remplacerait le mot "dix" par le mot "quinze".
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. C'est impor-
tant d'uniformiser les délais le plus possible, faute
d'uniformiser les lois municipales.
Le Président (M. Picard): Article 27, tel
qu'amendé, est adopté. Article 28?
M. Goldbloom: C'est un article de concordance avec l'article
8.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 28, adopté.
Article 29?
M. Goldbloom: Nous portons de huit à quinze jours le
délai d'avis prescrit pour la demande d'un plaignant au bureau de
révision en vue de se faire relever de son défaut.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Cela donne la chance au
coureur.
Le Président (M. Picard): Article 29, adopté?
M. Bédard (Montmorency): Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Article 30, adopté.
Le Président (M. Picard): Article 29, adopté.
Article 30, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Itou.
Le Président (M. Picard): Article 31?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait avoir des
explications un peu sur cet article?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Actuellement, la loi
interdit l'exercice simultané de la plainte devant le Bureau de
révision et de l'action en cassation ou en annulation d'inscription
devant la Cour provinciale.
Ce que nous faisons par cet article, c'est de dire carrément au
Bureau de révision: Vous devrez surseoir à toute plainte
exercée simultanément à une action en cassation du
rôle ou en annulation.
Le Président (M. Picard): Article 31, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 32?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président, c'est de la concordance.
Le Président (M. Picard): Article 32 adopté.
Article 33?
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, ne
lâchez pas!
Le Président (M. Picard): Article 33 adopté.
Article 34?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait nous donner
des explications sur les raisons de l'abrogation des articles 89 et 90?
M. Goldbloom: C'est par rapport à l'article 6 du projet de
loi, M. le Président, notamment le paragraphe 1, et, si nous regardons
les articles 89 et 90, nous trouvons que l'on prévoit une
révision annuelle du rôle s'il n'est pas dressé un nouveau
rôle, et ainsi de suite.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 34 adopté.
Article 35?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Concordance.
Le Président (M. Picard): Article 35 adopté.
Article 36?
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 36 est un article
qui ne manque pas d'importance, et je voudrais lui proposer un nouveau texte.
Je vais le faire distribuer, et je voudrais l'expliquer, M. le
Président.
Actuellement, l'article 97 de la loi se lit comme suit, et je pense
qu'il est important que j'en fasse lecture.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le ministre me
permettrait? J'inviterais les membres de la commission à changer, sur le
papillon, le chiffre 37 pour 36. C'est un amendement à l'article 36.
M. Goldbloom: Vous avez raison, M. le Président.
M. Bédard (Montmorency): ... un papillon à l'autre
papillon.
Le Président (M. Picard): Vous avez essayé de me
passer cela...
M. Goldbloom: M. le Président, je fais lecture de
l'article 97 actuel: "Nul ne peut agir comme évaluateur pour les fins de
la présente loi, sans détenir un permis que délivre
à cette fin la commission", c'est-à-dire la Commission municipale
du Québec, "jusqu'à ce que la Corporation professionnelle des
évaluateurs agréés du Québec soit autorisée,
par la commission, à délivrer le permis. Toute personne qui n'est
pas membre de ladite corporation, et à qui celle-ci refuse un permis, a
droit d'appel à la commission dans les quinze jours de la signification
de la décision. La commission établit les critères de
délivrance du permis, après consultation de ladite corporation et
avec l'approbation du lieutenant-gouverneur en conseil."
Or, M. le Président, jusqu'à maintenant, la Commission
municipale du Québec n'a pas jugé bon d'accorder, à la
Corporation professionnelle
des évaluateurs agréés du Québec, la
responsabilité de l'émission des permis. Au cours de
l'année, nous avons étudié cette situation et nous avons
eu des discussions avec les dirigeants de la corporation professionnelle. Cette
corporation professionnelle a constitué un comité de
déontologie, qui est prêt à agir de façon
vigoureuse, et a fait preuve d'une maturité grandissante en
reconnaissance de laquelle nous avons voulu augmenter la responsabilité
de la corporation professionnelle, en lui faisant confiance.
Dans le texte qui est imprimé, nous avons voulu faire un pas en
avant en établissant une date de transfert partiel de la
responsabilité, cette date étant le 1er janvier 1976. Nous avons
voulu dire: A partir du 1er janvier 1976, le permis sera délivré
par la corporation aux nouveaux membres, à ceux qui deviendront membres
de la corporation à partir de cette date. La corporation a fait des
représentations pour...
M. Bédard (Chicoutimi): Si on leur permet
d'émettre, à ce moment, on leur permet également de
destituer.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, de révoquer le
permis accordé. Mais, je voudrais faire la distinction entre la
révocation du permis et la destitution d'une personne d'une fonction,
parce que cela peut avoir une signification différente.
M. le Président, la corporation professionnelle nous a fait les
représentations suivantes: Si nous acceptons l'adhésion d'un
estimateur à la corporation, l'acceptation de cet estimateur comme
membre de la corporation exempte cette personne de l'obligation d'obtenir un
permis de la Commission municipale. A toutes fins pratiques, nous disons que
l'adhésion à la corporation équivaut à l'obtention
du permis. C'est essentiellement en reconnaissance de cette notion du
rôle de la corporation, et c'est en faisant confiance à la
corporation professionnelle que nous avons refait le texte que vous avez devant
les yeux.
Je pense qu'il y aurait lieu de lire lentement le texte. Je pourrai
l'expliquer en cours de route, pour que l'on comprenne exactement ce dont il
s'agit. "L'article 97 de ladite loi, modifié par l'article 47 du
chapitre 31 des lois de 1973, est remplacé par le suivant: Nul ne peut
agir comme estimateur pour les fins de la présente loi sans
détenir un permis que la commission délivre à cette fin.
Cependant, toute personne qui devient membre de la Corporation des
évaluateurs agréés du Québec après le 1er
janvier 1976, n'est pas tenue d'obtenir ce permis". Voilà la
reconnaissance de la corporation professionnelle.
M. Bédard (Chicoutimi): La corporation fait-elle partie du
Code des professions?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. Effectivement, en
lisant l'article, il faut tenir compte du rôle de l'Office des
professions dans l'application de certaines mesures qui régissent
l'action de professionnels. Je continue la lecture: "La commission
établit, après consultation avec la corporation, les
critères selon lesquels elle délivre le permis.
L'établissement des critères requiert l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil."
Il est évident que la commission délivre les permis et
doit établir les critères pour la délivrance de ces
permis. La corporation ne délivre pas de permis à ceux qui
deviendront membres après le 1er janvier; donc, elle est dans une
situation différente quant à l'établissement de
critères. Elle établit les critères pour l'admission
à ladite corporation.
Je continue: "La commission peut, après enquête je
mets un certain accent sur les mots "après enquête"
révoquer un permis qu'elle a délivré. La corporation peut,
de même, retirer à toute personne qui devient membre de celle-ci
après le 1er janvier 1976, le droit d'agir comme évaluateur".
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque vous dites: Après
enquête, c'est une enquête qui est menée par la
corporation?
M. Goldbloom: Selon le cas, une enquête par la
commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Ou encore une enquête devant
la commission.
M. Goldbloom: Par la commission elle-même, si elle se
propose de poser un geste; par la corporation, si c'est elle qui agit à
l'endroit de ses membres. "Nonobstant le deuxième alinéa de
l'article 2, la révocation par la commission du permis d'un
évaluateur, qui est fonctionnaire permanent, entraîne sa
destitution". Là, il y a une action qui peut être entreprise par
la personne destituée en vertu des lois...
M. Bédard (Chicoutimi): Elle peut aller en appel.
M. Goldbloom: "La révocation du permis d'une personne qui
n'est pas un fonctionnaire permanent ou la perte du droit d'agir comme
évaluateur, pour une telle personne, met fin à tout contrat
relatif au rôle d'une municipalité. Toutefois, si cette personne
est une société ou une corporation, le conseil peut conserver ses
obligations contractuelles avec celles-ci pourvu qu'un de ses administrateurs
ou employés, autre que celui dont le permis est révoqué,
soit, à la date de la révocation, muni du permis prévu au
présent article ou qu'un de ses administrateurs ou employés,
autre que celui qui a perdu le droit d'agir comme évaluateur, soit,
à la date de la perte, une personne qui est devenue membre de la
corporation après le 1er janvier 1976. "Enfin, la commission donne avis
à la corporation de la délivrance et de la révocation de
tout permis et la corporation donne avis à la commission de toute
décision ayant pour effet de retirer le droit d'agir comme
évaluateur.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, M. le Président,
nous sommes d'accord avec le contenu de cet article. Je pense que les
évaluateurs agréés du Québec verront, dans la
substance de cet article, une marque de confiance par rapport à la
responsabilité...
M. Goldbloom: Exactement, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi):... et l'amélioration de la
qualité des services qu'ils ont à donner comme corporation, comme
membres de la corporation.
Le Président (M. Picard): Ce nouveau texte de l'article 36
est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 37.
M. Bédard (Montmorency): A l'article 37, M. le
Président, quatrième ligne, deuxième alinéa,
"rendue " est-ce que cela prend un "e" d'après vous?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre n'a pas
l'intention de faire sauter cet article?
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Le ministre a
l'intention d'insister là-dessus.
M. Bédard (Montmorency): Article 37, deuxième
alinéa, quatrième ligne, "rendue" d'après moi cela ne
prend pas de "e".
M. Goldbloom: C'est vrai.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre a
pensé à la possibilité au moins d'y inscrire la notion de
condition exceptionnelle, de situation exceptionnelle?
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que le fait
d'invoquer l'intérêt public pour...
M. Bédard (Chicoutimi): II y a plusieurs nuances dans la
notion d'intérêt public. Il peut être jugé
d'intérêt public que le ministre intervienne. C'est difficile de
faire la preuve qu'il n'y a pas d'intérêt public, tandis que, si
on le rattache au moins à l'exercice de ce pouvoir
discrétionnaire qu'on donne au ministre, à la notion de situation
exceptionnelle plutôt que de cas d'urgence, si c'est trop comme notion
à introduire, il me semble que ceci répondrait beaucoup plus
à l'esprit de la loi et à la tendance de toute législation
à essayer de diminuer le plus possible les pouvoirs
discrétionnaires du ministre.
Une Voix: Cela devient limitatif.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est une question de
philosophie et cette philosophie en est une d'ordre public et de bien commun.
Je pense que, quand on dit: Le ministre on ne parle pas d'un homme ou
d'une femme, on parle d'un gouvernement doit prendre ses
responsabilités. Je pense que, dans la conjoncture actuelle, au
départ, au démarrage de la réforme générale,
globale de l'évaluation foncière au Québec, on peut
rencontrer des situations qui, en elles-mêmes, ne seraient
peut-être pas perçues comme absolument graves, mais, dans le
contexte général de cette réforme, pourraient servir comme
mauvais exemples à d'autres municipalités ou corporations de
comtés, pourraient avoir un effet d'entrainement si le ministre ferme
l'oeil sur certaines pratiques qui ne seraient pas acceptables.
A ce moment-là, d'autres vont imiter ces pratiques. C'est un peu
pour cette raison un peu beaucoup, je dirais que le gouvernement
croit que l'expression assez générale "s'il juge que
l'intérêt public le commande" doit paraître dans
l'article.
Le Président (M. Picard): Je crois que le ministre n'a pas
terminé. Le député d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je me demande, comme éclaircissement, si je
comprends bien l'article 37. Est-ce que ça pourrait s'intituler
l'ingérance du ministre dans l'administration de la municipalité
sans imposer la tutelle?
M. Goldbloom: Pas dans l'administration de la
municipalité, M. le Président. Simplement l'intervention pour
assurer que l'évaluation foncière soit faite correctement et
réponde à des normes uniformes parce que c'est l'effort
d'uniformisation que nous menons à l'échelle de la province. Ce
n'est pas le but de cet article de permettre au ministre d'être
présent partout et de faire l'évaluation partout à la
place des municipalités et de leurs évaluateurs, soit
fonctionnaires, soit professionnels retenus. Il me semble que, si nous tenons
compte de ce que nous venons d'adopter à l'article 36 où, au lieu
d'aller dans le sens de l'étatisation progressive de l'évaluation
foncière, on va dans l'autre sens, le sens de faire confiance à
l'entreprise privée, aux professionnels, membres d'une corporation
professionnelle. C'est par rapport à cela que l'on doit
interpréter un pouvoir de réserve, si vous voulez, qui
permettrait au ministre d'assurer quand même la réalisation de
l'uniformisation.
M. Boutin: Je pourrais demander au ministre s'il a eu des
commentaires de l'Union des municipalités sur cet article.
M. Goldbloom: Nous avons eu plus particulièrement des
commentaires de la part de l'Union des conseils de comté qui est venue
faire des représentations, qui s'est opposée
considérablement à l'article 5, que j'ai voulu écarter,
mais qui a accepté d'emblée l'article 37 qui est devant nous.
M. Boutin: Merci.
M. Bédard (Chicoutimi):... s'était opposé
avec autant de fougue à l'article 37, vous l'auriez enlevé.
M. Goldbloom: Pardon?
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui veut dire que si elle
s'était opposée avec autant de fougue à l'article 37, vous
l'auriez enlevé.
M. Goldbloom: Pas nécessairement, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Je serais peut-être mieux
placé pour faire des représentations que les membres de la
commission.
M. Goldbloom: M. le Président, un instant, là, le
ministre, à d'autres occasions et nonobstant...
M. Bédard (Chicoutimi): Un petit charroyage, pas
longtemps, mais vous venez d'en faire l'illustration.
M. Goldbloom:... et nonobstant les foudres de toutes sortes de
personnes, y compris l'Union des conseils de comté, a insisté sur
certaines choses.
Le Président (M. Picard): Article 37. Adopté.
M. Bédard (Montmorency):... un comité de
citoyens.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, article
38.
Le Président (M. Picard): Article 38?
M. Bédard (Chicoutimi): On a déjà
discuté de l'article 38 avec l'article 20.
Le Président (M. Picard): Article 38. Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 39?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a un papillon?
M. Goldbloom: Non, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Pas de papillon.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 39. Adopté.
Article 40?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 40, est-ce que c'est
parce que ça représente une dépense suffisamment
importante qu'on fait l'obligation à une municipalité de ne
pouvoir engager son crédit pour une période excédant douze
mois afin de défrayer des dépenses relatives au rôle sans
obtenir ou requérir l'approbation du ministre ou de la commission?
M. Goldbloom: C'est un peu à cause des montants qui
peuvent être impliqués, mais c'est aussi, M. le Président,
je dois parler avec une certaine franchise, parce que...
M. Bédard (Chicoutimi): Une pleine franchise.
M. Goldbloom: Si je parlais avec une pleine franchise, M. le
Président, je dirais carrément ce que je pense de
l'Opposition.
M. Bédard (Chicoutimi): Allez-y! Pourquoi pas?
M. Bédard (Montmorency): Cela ne changera pas
grand-chose.
M. Bédard (Chicoutimi): Elle vous aide souvent,
l'Opposition.
M. Goldbloom: Ah! M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous ne l'aviez pas eue dans le
projet de loi de Rimouski, on vous a aidés dans plusieurs
amendements.
M. Goldbloom: M. le Président, revenons aux choses
sérieuses. C'est parce que nous avons vu des municipalités et des
conseils de comté qui ont été amenés à
engager des montants considérables pour des périodes plus longues
que douze mois et nous avons trouvé que la bonne foi de ces
municipalités ou conseils de comté a pu être trompée
dans une certaine mesure. Je crois que c'est une protection que l'on donne aux
municipalités et aux conseils de comté d'exiger que les
engagements qui portent sur une période plus longue que douze mois
doivent recevoir l'approbation du ministre et de la commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on a déjà
calculé ce que pouvait coûter la confection d'un rôle
d'évaluation moyen? Est-ce qu'on a déjà fait la
comparaison entre le coût que cela peut représenter ici, au
Québec, en comparaison avec l'Ontario? Est-ce qu'on a déjà
essayé de figurer le montant global que peut coûter par
année la confection des rôles moyens au niveau de l'ensemble des
municipalités du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, les chiffres les plus
utiles que je... Nous constatons qu'au Québec, actuellement,
l'évaluation foncière coûte par année, en chiffres
ronds, $20 millions, contre approximativement $35 millions par année en
Ontario.
Si nous calculons sur une période de plusieurs années,
c'est un peu plus de $100 millions que nous devrons compter pour
l'opération uniformisation des rôles.
Il est évident, M. le Président, qu'en cours de route, non
seulement pour des raisons inflationnistes, mais aussi parce que
l'évaluation sera faite de façon plus professionnelle à
l'échelle de la pro-
vince, nos coûts risquent d'augmenter par un facteur que je ne
suis pas en mesure de calculer.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre est en
mesure de nous dire combien peut coûter la confection d'un rôle
moyen d'évaluation en milieu rural dans le Québec, de même
qu'en milieu urbain?
M. Goldbloom: Tout ce que je peux dire, M. le
Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Parce qu'on fait des comparaisons
avec l'Ontario, j'imagine que c'est un élément dont on doit tenir
compte.
M. Goldbloom: L'évaluation d'une propriété
moyenne coûte approximativement $20 par propriété. Je n'ai
pas de chiffres comparatifs pour l'Ontario.
Il est à noter que le processus que nous engageons
présentement implique une dépense initiale qui peut être
importante, mais une diminution des frais d'exploitation du système, de
mise à jour du système, par la suite.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, M. le
Président!
M. Boutin: Peut-être...
Le Président (M. Picard): Un instant! Le
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): On pourrait peut-être
laisser le ministre terminer sa réponse.
M. Goldbloom: Je pense que j'ai terminé pour l'instant,
mais je chercherai à fournir d'autres renseignements.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je pourrais peut-être dire, M. le
Président, au député de Chicoutimi, que sur les
rôles d'évaluation, cela dépend toujours de la composition
des unités de logements ou des unités de commerces, parce que
chacune des évaluations est faite différemment, à un taux
différent, soit que vous évaluiez des maisons, des commerces, des
industries ou des institutions.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis conscient de cela, mais,
c'est parce que je voudrais savoir, au niveau du Québec, ce que cela
peut représenter.
M. Boutin: Cela ne veut rien dire, parce qu'une ville ne peut pas
se comparer à une autre, toujours suivant la composition de ce qu'il y a
à l'intérieur de la ville. Si vous comparez Montréal
où 85% des gens résident dans des logements et que vous allez en
secteur rural où 85% des gens possèdent leur
propriété, cela ne se compare pas.
M. Goldbloom: M. le Président, je peux fournir d'autres
statistiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que cela peut se
comparer.
M. Goldbloom: Nous avons approximativement 3.5 millions
entités à évaluer au Québec. Ces entités qui
peuvent être catégorisées comme terrains vacants,
résidences, chalets, fermes, commerces et autres ont une
évaluation globale d'un peu plus de $30 milliards divisés
à $25.7 milliards en milieu urbain et $5.7 milliards en milieu rural, un
pourcentage d'à peu près les 5/6 en milieu urbain.
Si on regarde la division entre terrains et bâtisses, les chiffres
ne sont pas absolument comparables et ne viennent peut-être pas de la
même année, mais la proportion est assez claire. Il y a $8.5
milliards en terrains, $20.5 milliards en bâtisses pour l'année en
question.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 40, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 41?
M. Goldbloom: M. le Président, un dernier papillon.
J'espère que c'est le dernier.
Le Président (M. Picard): II s'agit de l'article 40 a), un
nouveau paragraphe.
M. Goldbloom: Vous vous rappellerez, M. le Président,
qu'au tout début de nos travaux, quand nous avons examiné
l'article 1, nous lui avons apporté une modification additionnelle pour
faire allusion à l'article 118 c). C'est donc à la demande du
ministère du Revenu que nous avons un papillon additionnel qui modifie
l'article 118 c).
M. Bédard (Chicoutimi): II faut tenir compte des
amendements apportés à l'article...
M. Goldbloom: C'est exact.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Ce nouvel article 40 a) est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le
Président (M. Picard): Article 41? M. Bédard (Chicoutimi):
Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 41, adopté.
Article 42?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une petite
modification de concordance qu'il faudra introduire au premier alinéa de
l'article 42. A la deuxième ligne, on voit l'article 9, il faudra
ajouter une virgule et insérer le paragraphe a) de l'article 24,
l'article 38 et l'article 40 a).
M. Bédard (Chicoutimi): Le paragraphe a) de l'article
24.
M. Goldbloom: Non, je m'excuse...
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 9, le paragraphe...
M. Goldbloom: a) de l'article 24, l'article 38 et l'article 40 a)
de la présente loi ont effet à compter du 1er janvier 1972.
Le Président (M. Picard): Est-ce que je pourrais demander
au ministre de nous lire le préambule de ce nouvel article 42 tel
qu'amendé?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre peut me
dire pourquoi cette rétroactivité au 1er janvier 1972?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, il faut que je trouve
l'explication, mais ce n'est pas de moi. C'est par rapport à l'article
24 où nous avons modifié l'article 61 de la loi. Dans l'article
61 de la Loi sur l'évaluation foncière, il y a une allusion au
tarif de la Cour provinciale. L'interprétation donnée est que
cette allusion n'est pas claire.
Pour éviter que des personnes intentent des procédures
pour faire modifier les tarifs qui ont été appliqués entre
le 1er janvier 1972 et la date d'entrée en vigueur de la loi, on donne
une rétroactivité pour confirmer que les tarifs étaient
des bons tarifs.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 42, tel
qu'amendé, adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le
Président (M. Picard): Article 43? Une Voix: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Ceci termine
l'étude du projet de loi no 254 et...
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me permettez un
bref mot à la fin de cette étude, je voudrais d'abord remercier
les membres de la commission pour leur excellente collaboration.
Deuxièmement, je voudrais vous rappeler que nous avions,
même si nous n'en avons pas pris acte officiellement, la présence,
hier surtout, de certaines personnes intéressées à
l'étude de ce projet de loi.
Vous avez constaté, M. le Président, que nous avons
effectivement suggéré quelques modifications au texte. Les
personnes en question, qui représentaient notamment l'Union des conseils
de comté et la Corporation des évaluateurs agréés
du Québec, se sont contentées de présenter certaines
choses.
J'ai dit tout à l'heure que, par rapport à l'article 37,
l'Union des conseils de comté était d'accord d'emblée, ce
serait peut-être un peu exagéré de ma part d'attribuer
cette acceptation d'emblée. Je voudrais nuancer cette déclaration
pour être absolument juste à l'endroit de l'Union des conseils de
comté. Je voudrais dire tout simplement que cet organisme a
accepté cet article, a reconnu que cet article s'inscrit dans le
portrait général des pouvoirs d'un ministre, mais elle s'est
opposée vivement à l'article 5. J'ai
préféré, d'autant plus que l'Union des
municipalités du Québec s'est également opposée
à l'article 5, retirer celui-ci et proposer la constitution d'un
comité consultatif sur la qualité des rôles.
Or, M. le Président, c'est une loi qui est quand même
importante, parce que nous avons rendu, je pense, plus efficace, plus pratique,
l'application de la Loi sur l'évaluation foncière en apportant
ces modifications.
C'est dans ce sens que j'ai remercié les membres de la
commission, parce que je pense que nous avons quand même, nonobstant la
nature technique de la plupart de ces modifications, apporté des
améliorations importantes au régime d'uniformisation de
l'évaluation foncière au Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
l'article 37, auquel le ministre a fait allusion, j'ai eu l'occasion d'exprimer
mon désaccord avec cet article, de même que je l'avais fait
à l'article 5, qui, heureusement, après réflexion, a
été enlevé par le ministre. Ce n'est pas mon intention de
revenir sur l'argumentation que j'avais apportée à l'appui de la
disparition de cet article 37, qui augmente, à mon sens, d'une
façon un peu abusive, les pouvoirs discrétionnaires du ministre,
ses pouvoirs d'intervention. Je n'ai pas l'intention de revenir sur ces motifs.
Je pense qu'ils sont évidents, à leur face même.
Concernant l'importance de cette loi modifiant l'évaluation
foncière, nous avons eu l'occasion, en deuxième lecture, de faire
remarquer au ministre que si, d'une part, cette loi représentait
certains amendements à la Loi de l'évaluation foncière, il
reste qu'il ne faut pas oublier l'objectif principal, qui est de repenser
et ce, le plus vite possible l'ensemble du système fiscal
municipal. Nous espérons que cet effort de réévaluation,
à l'effet de repenser la fiscalité municipale, sera parmi les
priorités importantes à l'esprit du ministre.
Une chose est certaine, c'est une des priorités de l'Opposition
que nous avons eu l'occasion d'exprimer d'ailleurs à maintes et maintes
reprises.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Messieurs, je vous remercie. En
votre nom à tous, je désire remercier les principaux
collaborateurs du ministre. Je veux aussi signaler la présence parmi
nous ce soir du président de la Commission municipale de Québec,
l'honorable juge Richard Beaulieu.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'associe à vos
salutations, M. le Président.
M. Bédard (Montmorency): Vous n'avez pas l'intention, M.
le Président, de parler de l'assiduité de certains membres de la
commission!
Le Président (M. Picard): Non. Cela est enregistré.
Je fais rapport après chaque séance et je remarque la
présence continuelle du député de Montmorency, maire de
Beauport, non seulement sa présence, mais sa contribution.
M. Bédard (Montmorency): Je pensais qu'il allait dire sa
corpulence, là, je serais intervenu sur une question de
règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): ... dans certains projets de loi,
M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, vous avez signalé
tout à l'heure, la présence du président de la Commission
municipale du Québec. J'aimerais que vous remarquiez également la
présence du président du Bureau de révision de
l'évaluation foncière du Québec, Me Jacques
Besré.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 3)