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(Quinze heures vingt minutes)
Le Président (M. Laplante): La commission des affaires
municipales se réunit pour l'étude article par article du projet
de loi no 12, Loi modifiant certaines dispositions législatives
concernant les municipalités. Les membres de cette commission sont: M.
Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Beauséjour (Iberville), M. Dubois
(Huntingdon), M. Guay (Taschereau), M. Lavoie (Laval), M. Léonard
(Laurentides-Labelle), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M.
Rancourt (Saint-François).
Les intervenants sont: M. Baril (Arthabaska), M. Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Caron (Verdun), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Grégoire
(Frontenac), M. Lefebvre (Viau), M. Paquette (Rosemont).
Étude article par article (suite)
Lorsque nous avons ajourné nos travaux hier, nous avions
adopté l'article 1 et suspendu l'article 2. Après l'avoir
adopté, on a demandé d'y revenir. M. le ministre, avez-vous
d'autres modifications à l'article 2 que le papillon que vous nous avez
présenté?
M. Léonard: Non, il n'y a pas d'autre papillon. Celui que
vous voyez, la surtaxe visée au présent paragraphe remplace celle
visée au paragraphe 1 qu'on ajoute à la fin du paragraphe 3.
Oui, simplement pour préciser. Si on regarde tout ce que donne
cet article, cet article donne suite à une recommandation récente
du comité conjoint sur la fiscalité municipale et il permet
à une municipalité régie par le Code municipal et faisant
partie de la Communauté urbaine de Montréal d'imposer une surtaxe
sur les terrains vagues desservis ou non par un réseau d'aqueduc et
d'égouts. Actuellement, sur les terrains vagues desservis, on peut
imposer une taxe de 50%. Cette taxe pourra aller jusqu'à 100% et pourra
s'appliquer aussi sur les terrains vagues non desservis sur le territoire de la
Communauté urbaine de Montréal.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Avant de parler sur le fond de cet article, je
voudrais poser une question au ministre. A-t-il l'intention de vider
complètement l'article 2, ce qui peut prendre nécessairement un
peu de temps, comme il a commencé à argumenter lui-même sur
le fond, ou s'il ne serait pas mieux de le laisser suspendu? En ce qui nous
concerne, l'Opposition, on a peut-être des représentations assez
poussées sur 3 ou 4 des 60 ou 70 articles du projet de loi.
M. Léonard: Le projet de loi en a 57. Il peut s'en ajouter
quelques-uns, une demi-douzaine.
M. Lavoie: Oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): Garde-t-on l'article 2
suspendu?
M. Lavoie: Non, non. C'est seulement une question que je
pose.
Le Président (M. Laplante): Ah!
M. Lavoie: On va annoncer nos couleurs, on veut faire des
représentations de fond et nous aurons des amendements. On ne joue pas
à la cachette. On vous dit...
M. Léonard: Les amendements ne sont pas prêts. C'est
ça?
M. Lavoie: Ils sont prêts.
M. Léonard: Pourquoi ne règle-t-on pas cela tout de
suite?
M. Lavoie: Oui, mais ne pensez-vous pas qu'on ferait mieux de...
Cela peut fort bien prendre 20 minutes sur cet article. Autrement, on peut
peut-être en déblayer plusieurs et garder cela pour la fin. C'est
à votre goût. Si vous voulez qu'on attaque, on va aller à
l'article 2.
M. Léonard: J'aimerais autant le régler tout de
suite.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval, à l'article 2.
M. Lavoie: Vous voyez qu'une solution ou l'autre ne nous fait
rien.
M. Léonard: Non, mais qu'on le vide plus tard... De toute
façon, je ne pense pas qu'on puisse finir à 18 heures. Autant y
aller.
M. Lavoie: Je voudrais parler sur l'article 2, M. le
Président.
Je ne voudrais pas répéter tout ce qu'on a dit hier et
vendredi sur cette question, mais je pense bien que, pour les fins du journal
des Débats, je vais tenter de convaincre le ministre de l'injustice que
crée cet amendement qu'il apporte à la loi 57.
D'abord, faisons le point sur la situation. Dans le contexte actuel,
dans la Communauté urbaine de Montréal, il y a des villes, comme
la ville de Montréal, qui sont réqies par une charte
spéciale, un certain nombre de municipalités par la Loi sur les
cités et villes, et une ou deux, je ne sais pas, par le Code municipal.
Je sais que Saint-Raphaël-de-l'le-Bizard est certainement régie par
le Code municipal. Peut-être Sainte-Anne-de-Bellevue, je ne le sais pas.
Non? Y a-t-il seulement l'île Bizard? La situation actuelle, c'est
qu'autant les cités et villes que Montréal et les
municipalités régies par le Code municipal ont droit à une
surtaxe de 50% sur les terrains desservis par la municipalité.
L'amendement que vous apportez actuellement c'est que non seulement vous
augmentez cette surtaxe de 50% à 100% sur les terrains desservis,
exploitables, bâtissables, mais que vous étendez cette surtaxe aux
terrains non desservis, qu'on ne peut pas exploiter.
Dans l'île de Montréal ça peut s'appliquer,
j'imagine, pour connaître un peu la situation, à
Rivière-des-Prairies, ça peut s'appliquer à Saint-Laurent,
à Kirkland, peut-être à Beaconsfield, peut-être
à Senneville, peut-être à Sainte-Anne-de- Bellevue,
où il y a beaucoup de territoires non bâtis et où les
villes ne sont même pas en mesure d'apporter les services, même si
les propriétaires veulent les exploiter. Dans certains cas ça
peut prendre cinq ans, dix ans ou plus avant que les villes soient en
état d'amener les collecteurs, les tuyaux pour permettre la construction
sur ces terrains.
Je vous dis que c'est un esprit de taxation qui va beaucoup trop loin.
Les conséquences, c'est qu'il peut arriver deux choses. Les
propriétaires ne seront plus capables de payer le fardeau de la taxe,
ils seront dépossédés de leurs terrains pour défaut
de paiement et ces terrains retourneront aux municipalités. Ou, s'ils
ont les reins assez solides pour supporter ça pendant quelques
années, ça sera refilé éventuellement aux acheteurs
de maisons ou d'autres bâtisses et ça créera une
poussée inflationniste qui augmentera le coût des maisons
neuves.
Cela peut frapper tant des compagnies que des individus et même,
selon mon argumentation, pénaliser des cultivateurs ou des jardiniers
maraîchers qui sont dans ces régions. Ceux qui se sont fait
inclure dans la zone protégée de la loi 90 ont une protection;
ils ne paient pas plus de 2% de leur évaluation et leur
évaluation est limitée à $375 l'hectare à peu
près. Mais, s'ils sont exclus éventuellement de la zone verte,
ils sont obligés de payer, dans certains cas, jusqu'à dix ans en
arrière. C'est incompréhensible, à mon point de vue, et
inacceptable.
J'ai un exemple. Le maire de la ville d'Anjou est venu nous dire la
semaine dernière qu'il y avait des terrains dans son territoire qui
étaient évalués à peu près à $0.50 ou
$0.60 le pied - ce qu'on appelle communément "gross land ", brut - qui
ne reçoivent pas les services... Prenez un terrain - il en existe - de
20 arpents dans Anjou ou dans d'autres municipalités, si vous faites le
calcul à $0.60 le pied, ça fait $20,000 l'arpent; pour 20 arpents
ça fait $400,000 d'évaluation. Le taux dans la région
métropolitaine de Montréal est à peu près de $3, ce
qui fait $12,000 de taxes par année au taux de base. Ce qui fait $600
l'arpent par année.
La loi actuelle, avec 50% de surtaxe, peut augmenter leur compte
à $18,000 par année, et, poussé à l'extrême,
si on applique les 100% de surtaxe aux terrains non desservis, pour 20 arpents
ça peut atteindre $24,000 de taxes par année, ce qui fait $1200
de taxes annuellement, par arpent, et le premier janvier de chaque année
revient vite.
Je vous dis que c'est exploiter et même abuser des
propriétaires de ces terrains. Je ne sais pas si c'est dans votre
mentalité de social-démocratie que vous faites ça, mais je
vous dis, pour ma part, que c'est un hold-up. C'est grave à ce
point-là. C'est un hold-up parce que ces gens ne pourront pas conserver
leurs terrains, ils ne peuvent même pas les exploiter. (15 h 30)
Ils n'ont aucun contrôle sur l'exploitation de ces terrains parce
que les pouvoirs de desservir ces terrains appartiennent strictement à
la municipalité. Le type, même s'il voulait les exploiter, c'est
impossible et les municipalités, dans certains cas, ne peuvent
même pas apporter les services. Je suis prêt à les accepter
vos 100%, M. le Président, pour les terrains desservis parce qu'au moins
le type peut les mettre en exploitation et bâtir. S'il n'a pas les
services, je vous dis qu'on pousse beaucoup trop loin. Pour le moment, je vous
demande de prendre cela en considération. Vous avez l'île Bizard
où ce n'est pratiquement pas du tout bâti. Pensez à
beaucoup de jardiniers et de cultivateurs qui
sont sur l'île Bizard, s'ils sont sujets à cela... Vous ne
voulez pas broncher?
M. Léonard: Est-ce que vous avez terminé?
M. Lavoie: J'ai le droit de revenir.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Premièrement, sur cet article, j'ai fait
valoir mes couleurs lors du discours en deuxième lecture. J'ai
attiré l'attention du ministre sur cette anomalie que j'ai
constatée à ce moment. Je crois que c'est réellement de
l'exploitation pure et simple en ce qui reqarde les terrains non desservis.
Bien sûr, qu'on aille de 50% à 100% pour des terrains desservis,
parfait. Mais, en ce qui regarde les terrains non desservis, permettre à
la municipalité de surtaxer des propriétaires de terrains qui ne
sont pas desservis et que la municipalité ne peut pas desservir pour
toutes sortes de raisons, je trouve que c'est accorder un pouvoir aux
municipalités d'aller chercher des taxes sur le dos des contribuables
qui eux, ne peuvent absolument pas réagir contre l'imposition de cette
surtaxe. Même si le gars qui est propriétaire de 10, 20 ou 30
terrains non desservis, demande à la municipalité: Apportez-moi
les services et je vais vendre les terrains, je suis prêt à les
vendre, il ne peut pas les vendre parce qu'ils ne sont pas desservis.
Si un type est propriétaire d'une ferme de 15, 20 ou 30 acres,
c'est encore bien plus illogique de lui imposer jusqu'à 100% de surtaxe
sur l'ensemble de sa ferme ou de sa propriété, parce qu'il sait
bien qu'il ne peut pas développer une telle grandeur de terrain dans la
même année ou dans un an ou deux. La surtaxe de 50% à 100%
sur les terrains desservis, je l'accepte, mais je ne suis pas prêt
à accorder aux conseils municipaux le pouvoir de surtaxer des terrains
non desservis, parce que cela donne un pouvoir aux municipalités de
surtaxer des gens qui ne peuvent absolument pas réagir contre une telle
décision. Ils n'en ont pas les moyens, étant donné que la
municipalité n'est pas prête à leur accorder les services
dont ils auraient besoin pour vendre leurs terrains normalement.
Également, cette surtaxe va encore une fois provoquer
l'augmentation du coût des terrains. Déjà, avec la loi sur
le zonage agricole - je ne veux pas critiquer cette loi, parce qu'il y avait du
développement un peu sauvage à certains endroits, de
l'urbanisation sauvage - tous les terrains disponibles ont doublé en
valeur depuis l'adoption de cette loi. Si, en plus de créer une certaine
rareté de terrains, on impose sur les terrains non desservis une surtaxe
de 100%... Bien sûr, les municipalités peuvent imposer 25%, 50% ou
100%. La loi est assez large de ce côté actuellement, mais cette
surtaxe va provoquer encore une fois l'augmentation des prix des terrains et ce
sera, en définitive, encore le petit propriétaire de tantôt
qui aura à payer des prix astronomiques pour se procurer un terrain pour
y loger sa famille. Voilà, M. le Président, les quelques
réflexions que je voulais transmettre au ministre afin qu'il
reconsidère cet article pour y apporter des modifications.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Huntingdon.
M. Bélanger: Je voudrais demander au ministre si cette
ouverture du champ de taxation fait suite à des pressions
exercées par les municipalités de la CUM ou si cela provient du
comité conjoint ou des études que vous avez
effectuées.
M. Léonard: Je vous avais affirmé, d'ailleurs, hier
que c'était une recommandation du comité conjoint
d'étendre une telle disposition législative non seulement au
territoire de la CUM, mais à tout le territoire du Québec.
M. Dubois: Est-ce que les municipalités concernées
au niveau de la CUM étaient représentées au comité
conjoint? Est-ce qu'il y avait un porte-parole par municipalité ou s'il
y en avait seulement un?
M. Léonard: Le président de la CUM, le
président de la Conférence des maires de banlieue et le maire de
Montréal siègent au comité conjoint.
M. Dubois: Ce qui veut dire que, si on a demandé cette
disposition dans la loi, c'est qu'on avait l'intention de s'en servir, sans
doute, au niveau des terrains non desservis? Puisqu'on l'a demandée, je
crois bien que c'est parce qu'on a l'intention de se servir de cette
disposition pour taxer davantage les terrains non desservis. À ce
moment-là, on peut quand même préjuger qu'il y aura taxe
supplémentaire sur les terrains non desservis, en plus de ce que la loi
prévoyait précédemment. Il y a quand même un danger,
puisque cela a été effectivement demandé par les maires de
banlieue et la CUM. Pour ma part, je ne peux pas souscrire à une telle
mesure. C'est un champ de taxation très vague. Si, au moins, on
spécifiait le maximum de taxation sur les terrains non desservis, je
pense que ce serait plus acceptable, mais c'est tellement ouvert, tellement
vaste et, comme le disaient mon collègue de Laval aussi bien que celui
de Saint-Hyacinthe, que les terrains soient résidentiels ou commerciaux,
les prix vont
monter en flèche et ils sont déjà très
hauts.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. C'est
sûrement un non-sens que de permettre aux municipalités de retirer
des taxes à 100% sur un terrain non desservi.
M. Lavoie: Une surtaxe.
M. Bélanger: Une surtaxe, oui. Le propriétaire de
terrains n'a aucune juridiction quand il demande à une
municipalité de desservir ses terrains; cela est laissé au loisir
de la municipalité qui lui donne ou non des services. Si la
municipalité retire déjà une surtaxe sur des terrains qui
ne sont pas desservis, je vois mal pourquoi elle mettrait en branle tout le
mécanisme d'infrastructure pour faire des rues, etc. Ce sera
déjà une difficulté. En plus, dans le contexte actuel
où la construction au Québec - on ne l'invente pas - est en chute
libre, à peu près personne ne pourra conserver ses terrains sauf
de grosses compagnies multinationales -les compagnies que vous n'aimez pas -
qui pourront s'approprier nos terrains. C'est à peu près le seul
moyen de conserver des terrains. Alors, le terrain atteindra à peu
près les prix qu'on retrouve à Toronto, en Europe, à $14,
$15, $16, $17 et $18 le pied carré. Je ne crois pas que ce soit à
l'avantage des Québécois de voter une telle loi. Permettre sur le
terrain desservi de passer de 50% à 100%, cela serait vraiment le
maximum.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais rétablir une chose, c'est
qu'il y a un maximum de taxation, c'est 100% au lieu de 50%. Je voulais
répondre au député de Saint-Hyacinthe.
Je voudrais revenir sur cette notion de terrain vague desservi. Le
terrain vague desservi est défini dans l'article de loi ici qui est
amendé par 696b; c'est un terrain "sur lequel il n'y a pas de
bâtiment ou sur lequel il y a un bâtiment dont la valeur
foncière est inférieure à 10% de la valeur foncière
du terrain d'après le rôle d'évaluation en vigueur." Donc,
c'est un terrain où il n'y a rien. Vous êtes sur le territoire de
la CUM qui normalement est le territoire le plus densément peuplé
du Québec présentement. Si on parle de la situation qui est
amenée par la protection du territoire agricole, je pense qu'on fait
fausse route à ce moment-là parce que ces terrains sont
nommément exclus à l'article 2 dans lequel on dit: "La ferme et
le boisé au sens de la Loi sur l'évaluation foncière ne
sont pas assujettis à la surtaxe".
Donc, cela est exclu, à moins qu'on espère, à un
moment donné, les sortir tous de la zone de protection du territoire
agricole, auquel cas je pense que ce serait un illogisme. On revient à
cette notion de terrain vague en plein territoire de l'île de
Montréal où il n'y a aucune construction. C'est comme, à
toutes fins utiles, des terrains desservis, finalement; sinon, ce sont des
terrains sans valeur et, dans ces cas-là, ils n'ont pas
d'évaluation. Donc, la surtaxe a peu d'effet, si leur valeur est
très basse.
Je ne vois pas comment on peut pénaliser les cultivateurs
puisqu'ils sont protégés par la Loi sur la protection du
territoire agricole, leur terrain est protégé. Au niveau des
individus et des compagnies, je voudrais simplement vous rappeler une chose.
Avant la réforme de la fiscalité municipale, il y avait une
surtaxe sur tous les immeubles de $100,000 et plus; donc, tous ces terrains
étaient déjà taxés. Il me semble qu'on crie par
rapport à une situation qui existait déjà auparavant.
Par ailleurs, je rappelle une chose fondamentale dans cet article, c'est
un article permissif et non pas un article qui impose une taxe. Les
municipalités sont libres de taxer, elles sont même libres du taux
à appliquer; elles peuvent appliquer 25%, elles peuvent appliquer 30%,
10% ou rien du tout, alors qu'elles peuvent appliquer aussi 100% sur les
terrains desservis. C'est laissé à leur discrétion, mais,
à mon avis, ce sont elles qui sont les meilleurs juges dans les
circonstances parce que, si la municipalité possède des terrains
desservis, bien sûr, à ce moment-là, elle va normalement
faciliter la construction sur ces terrains.
Je crois que l'injustice n'est pas là. Je ne pense pas que les
municipalités elles-mêmes vont créer des situations
d'injustice. Avant d'appliquer un tel taux, elles vont sûrement
s'enquérir de l'état de leurs terrains, desservis ou non
desservis. Ce n'est qu'après qu'elles vont prendre la décision
d'imposer cette surtaxe. Encore une fois, c'est permissif.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Oui, M. le Président, je voudrais relever
certains points soulignés par le ministre. Vous me dites que c'est
seulement permissif, d'accord. Par contre, c'est un précédent que
vous faites. Vous me convainquez d'une chose, c'est que cela a
été demandé par le comité conjoint, par l'Union des
municipalités, pour toutes les municipalités du Québec. On
sait que c'est un premier pas que vous faites, cela existait uniquement sur
l'île de Montréal. Une fois que ce sera dans les statuts, vous
allez avoir
des pèlerinages ou des demandes: La CUM, là, on veut
l'avoir. Ce n'est pas parce que l'Union des municipalités ou l'Union des
conseils de comté... Je m'en excuse auprès d'un des
présidents. Ce sera demandé par les autres et ce n'est pas parce
qu'on crée une injustice aujourd'hui qu'il faut courir le risque
d'étendre cette injustice. S'ils l'ont demandé, cela veut dire
qu'ils ont déjà l'oeil dessus. Je répète encore une
chose, je ne blâmerai pas l'Union des conseils de comté ou l'Union
des municipalités de défendre leurs intérêts, mais
il y a une limite à presser le citron, il y a une limite à cette
mentalité d'aller chercher le maximum de taxes partout. Il faut que le
contribuable puisse respirer et le contribuable n'était pas
représenté au comité conjoint
Québec-municipalités. Je répète encore qu'il n'y
avait que ceux qui étaient du côté du guichet, ceux qui
faisaient la perception. Ceux qui paient ont été
complètement oubliés, ils n'étaient
représentés d'aucune façon.
Lorsque le ministre me dit que cela ne s'applique pas aux terrains
boisés et aux terrains de ferme, c'est vrai que cela ne s'applique pas,
ils sont assujettis uniquement à 2% de taxe et il y a la limite sur
l'évaluation, mais vous ne ferez pas de l'île de Montréal
une zone agricole. Même s'il en reste sur l'île de Montréal
- il reste peut-être 20% des terrains exploités possiblement
à Saint-Laurent, à Rivière-des-Prairies, à
Senneville, à Beaconsfield, peut-être, à Anjou -
Montréal n'a pas une vocation agricole. S'il y en a qui sont
protégés par le zonage agricole, à Montréal, ce
sont des exceptions, quelques-uns qui ont demandé d'être inclus
dans la zone agricole, des "spot zoning", des espaces verts un peu partout. (15
h 45)
II va arriver que les terrains avoisi-nants, qui sont entre les mains de
promoteurs ou d'autres propriétaires, terrains qui ne sont pas pour des
fins agricoles, vont, a-vec les années, cinq ans, dix ans, vingt ans, se
bâtir au point de vue commercial, industriel ou résidentiel. Et
ceux qui sont là avec la protection du zonage agricole, quelques-uns, il
va arriver qu'ils ne seront même plus capables de se développer -
j'ai connu ça -d'exploiter. Par exemple, le jardinier maraîcher.
Il y a trop de monde à l'entour et il n'y a plus de respect. D'ailleurs
avec les égouts et l'acqueduc, il n'y a plus de drainage, ça
assèche les terrains ou il y a tellement de monde qu'il y a du
vandalisme, il y a n'importe quoi et ils ne sont plus capables de cultiver. Et,
si ce n'est pas la génération présente, ce sera la
génération future, ils seront forcés de partir, même
par les villes qui vont les faire exclure du zonage agricole, les villes vont
le demander, la commission peut changer de philosophie, ils vont sortir.
Qu'est-ce qui arrive? Il arrive deux choses; si la terre qui n'est même
pas zonée agricole actuellement est vendue - je pense que mon
interprétation est abonne, c'est l'article 216 qui s'applique - à
une personne qui l'acquiert à des fins de lotissement ou de
développement, le propriétaire, qui n'est peut-être pas
cultivateur, est obligé de payer, pour les cinq dernières
années, le taux qu'il aurait payé s'il était un
propriétaire ordinaire.
Je vous dis que la surtaxe qui serait appliquée est
comptabilisée dans ça.
Prenons l'autre cas qui peut arriver, c'est à l'article 220,
quand une terre est exclue du zonage agricole, c'est pour les dix
dernières années. Si la surtaxe est appliquée pendant dix
ans, le cultivateur, avant de pouvoir vendre sa ferme pour du lotissement,
parce qu'il n'est plus capable de cultiver ou qu'il n'y a pas de successeur
dans sa famille pour reprendre la culture, va être obligé de payer
pour les dix dernières années.
Le calcul que je vous ai donné tout à l'heure des 20
arpents, à Anjou, qui sont évalués actuellement à
$0.60, dans l'hypothèse que l'évaluation actuelle à $0.60
le pied ne serait pas augmentée, un cultivateur, pour vendre 20 arpents
à Saint-Laurent, Anjou ou ailleurs serait obligé, au taux actuel,
de payer $240,000 avant de vendre sa terre.
M. le ministre, soyez humain quand même. Et là, c'est
sûr qu'on a des philosphies différentes; nous, on croit
peut-être plus à l'entreprise privée que vous. De votre
côté, on dirait que ceux qui ont une terre et qui veulent investir
- ça peut être choquant ce que je vais vous dire - qui ont
économisé et qui veulent travailler à l'économie,
à la construction, ceux qui ont un peu d'argent, dans votre
mentalité ils l'ont volé; c'est ça votre mentalité.
Tombez donc sur vos pieds; voulez-vous accaparer tous les terrains du
Québec? Est-ce ça que vous voulez? Ayez un peu de coeur. Je vous
dis que c'est aberrant de la législation de la sorte; on voit qu'en
arrière de ça vous avez l'intention que les municipalités
ou le gouvernement prennent possession de toutes les terres et que vous ayez
une banque de terrains sans que ça vous coûte quoi que ce soit.
C'est de l'exploitation, c'est immoral ce que vous faites là.
M. Bélanger: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic.
M. Lavoie: J'ai eu l'expérience quand même de ce qui
se passe dans...
M. Bélanger: M. le Président, on est tous
conscients que ceux qui possèdent du terrain non desservi et non
construit, ce n'est pas par manque de bonne volonté, ils
sont à peu près tous prêts à le construire
demain matin. C'est tout simplement le climat économique au
Québec, pour ne pas dire le climat politique, qui fait que la demande a
chuté.
Vous voulez, en surplus, parce que ça va déjà mal,
leur imposer une surtaxe; parce que ça ne va pas bien, on leur impose
une surtaxe. C'est impensabale.
En plus de ça, le propriétaire de terre n'a aucun
contrôle sur l'évaluation. En 1981, on va prendre l'exemple
d'Anjou, $0.60 le pied, il n'y a absolument rien qui dit que, en 1983,
ça ne sera pas $1.20 le pied. Alors, au lieu de payer $24,000 le
propriétaire va payer $48,000.
C'est un non-sens, ça n'au aucun bon sens, dans tout ce qu'on a
connu au Québec, je pense que c'est une des pires lois qu'on veut
imposer.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Bélanger: Cela va s'étendre à d'autres
villes en dehors de la CUM, soyez assurés de cela.
M. Lavoie: Je vais proposer un amendement, M. le
Président, étant donné qu'on n'a pas de lueur d'espoir. De
ce côté-ci de la table, votre surtaxe qui existe actuellement sur
des terrains desservis et qui est de 50%, nous acceptons la disposition de
votre article qui l'augmente à 100%. Cela va permettre encore plus
l'exploitation accélérée de ceux qui ont quand même
la possibilité d'exploiter leurs terrains. Ils vont se
dépêcher davantage, les terrains ne resteront pas vacants, les
services sont là, les villes ont dépensé dans
l'infrastructure, qu'ils se bâtissent, que cela augmente
l'évaluation et que cela crée des logements. On accepte de 50%
à 100% pour la Communauté urbaine de Montréal et,
éventuellement, ce sera peut-être étendu ailleurs, dans
d'autres municipalités. Cela, on l'accepte. On trouve qu'il peut y avoir
une certaine logique, même si la douche est assez froide, de 50% à
100% de surtaxe.
Par contre, cet amendement ne permet aucune surtaxe sur les terrains non
desservis qui sont en dehors du contrôle de ces propriétaires.
Cela encouragerait les villes, dans leurs possibilités, dans leurs
limites, à donner des services, à étendre les services,
parce qu'en étendant les services la surtaxe s'appliquerait sur les
terrains non desservis qui deviendraient desservis et cela encouragerait
vraiment l'économie de la construction et du développement dans
la CUM. Poussée à l'extrême, votre disposition de 100% de
surtaxe sur les terrains non desservis annule l'objet de la disposition, parce
que la ville ne sera plus intéressée à desservir et
à encourager la construction. On va dire: II y a des terrains vacants
qui nous rapportent énormément de taxes. Le double des taxes
normales. On est bien mieux de ne pas dépenser pour des égouts et
des aqueducs. C'est aussi rentable que si c'était bâti; c'est
aussi bête que ça. C'est le but de mon amendement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval, est-ce qu'on considère cela comme un sous-amendement ou un
amendement, parce qu'il y a déjà l'amendement du ministre
à l'article 2? Est-ce que vous considérez que l'article 2 et le
papillon, c'est l'article?
M. Lavoie: Écoutez, on ne fera pas de chinoiseries de
procédure. Dans mon sous-amendement...
Le Président (M. Laplante): Juste pour les fins du journal
des Débats.
M. Lavoie: Dans mon amendement, j'ai inclus l'amendement du
ministre. La surtaxe visée présentement remplace celle
visée au paragraphe 1, celle qui existe à 50%, pour que ce ne
soit pas 150%.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Le paragraphe 3 de
l'article...
M. Léonard: Parce qu'il y a déjà un
amendement sur la table.
M. Lavoie: Le vôtre, on peut l'adopter.
M. Léonard: La surtaxe visée au présent
paragraphe remplace celle visée au paragraphe 1. Tout le monde est
d'accord là-dessus.
M. Lavoie: On peut l'adopter. Là, je présente mon
amendement.
Le Président (M. Laplante): L'amendement. M. le
ministre.
M. Lavoie: Qui élimine les surtaxes sur les terrains non
desservis.
M. Cordeau: Est-ce qu'on pourrait faire lecture de
l'amendement?
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur. "Le paragraphe
3 de l'article 696b du Code municipal, édicté par l'article 2 du
projet de loi no 12, est remplacé par le suivant: "3. Dans le cas d'une
corporation municipale faisant partie de la Communauté urbaine de
Montréal, le montant de la surtaxe est déterminé par le
conseil et peut atteindre le maximum de 100% du total des taxes
foncières visées au paragraphe 1. La surtaxe visée au
présent paragraphe remplace
celle visée au paragraphe 1". Oui, l'amendement est
accepté, recevable.
M. Lavoie: Si je comprends bien, cet amendement s'applique
surtout à l'île Bizard qui est la seule municipalité
régie par le Code municipal, mais cela reviendra à l'article 4 et
nous aurons les mêmes amendements pour la Loi sur les cités et
villes qui est affectée par l'article 4 du projet de loi.
M. Léonard: Je peux bien parler. Est-ce ce que vous
attendez? Je rappelle toute l'argumentation que nous avons tenue
là-dessus. Premièrement, cela a été une
recommandation du comité conjoint sur la fiscalité,
particulièrement toutes les municipalités qui font partie de la
Communauté urbaine de Montréal. La loi actuelle permet
déjà une surtaxe sur les terrains vagues desservis et c'est 50%
déjà maintenant. La loi va permettre de porter cette surtaxe
à 100% en comprenant les terrains vagues non desservis. Je rappelle la
définition de "terrain vague", c'est-à-dire un terrain sur lequel
il n'y a aucun édifice, aucune bâtisse. Ce n'est pas une terre
agricole puisque les terres agricoles sont déjà exclues par la
définition même de l'article de la loi. Il reste donc des terrains
vagues non utilisés sur lesquels il n'y a aucune bâtisse. Et je
pense b?en que c'est justifié, dans un territoire comme celui de la CUM,
qu'on prenne des dispositions, qu'on applique des surtaxes comme il en existait
avant. Je rappelle la surtaxe sur tous les immeubles de $100,000 et plus qu'il
y avait auparavant. Finalement, c'est à la demande de ces
municipalités qu'on leur permettrait, si elles le désirent,
d'utiliser cette disposition législative.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Lavoie: L'amendement est adopté, M. le
Président.
M. Bélanger: J'aurais peut-être un mot à
ajouter avant qu'on vote, s'il vous plaît, M. le Président. C'est
assez difficile de savoir dans quel but le gouvernement s'acharne à
permettre une surtaxe comme celle-là. On sait que ce gouvernement-ci a
abandonné totalement les subventions aux municipalités pour la
construction d'égouts, d'aqueduc - je dis totalement ou presque, comme
dirait l'annonce - . Ce n'est certainement pas dans le but de promouvoir la
construction que le gouvernement veut imposer une taxe comme celle-ci, je ne
crois pas. Si tel est le cas, c'est une erreur. Ce n'est pas en taxant les gens
qu'on va les inciter à dépenser de l'argent au Québec.
C'est plutôt le contraire.
C'est en facilitant une banque de terrains, c'est en facilitant aux
municipalités le pouvoir de donner des services. C'est là qu'on
va s'assurer que les Québécois vont devenir propriétaires
et qu'on va relancer l'industrie de la construction au Québec.
Quand on en est rendu à permettre des surtaxes sur des choses qui
n'existent pas, il y a quelque chose qui ne va pas. C'est mon opinion. Je crois
que nous nous devons, nous de l'Opposition, de nous opposer fermement à
un tel projet de loi.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci. Je me demande pourquoi le ministre accorde ce
nouveau pouvoir de taxation aux municipalités et aux villes faisant
partie de la Communauté urbaine de Montréal. Est-ce parce que la
réforme de la fiscalité n'a pas apporté les correctifs
espérés dans ladite réforme et que ces
municipalités demandent un nouveau pouvoir de taxation au gouvernement
afin de renflouer leurs revenus? Je vous pose la question, M. le ministre et je
me demande s'il n'y a pas quelque chose qu'on ne comprend pas ou que vous ne
nous avez pas encore expliqué. (16 heures)
M. Léonard: Je pense qu'on va rétablir un certain
nombre de choses. On aurait abandonné toutes les subventions aux
municipalités. Sur ce, je dois dire qu'il y a d'abord le sens de la
réforme de la fiscalité municipale, mais c'est inexact de dire
que toutes les subventions ont été abandonnées, parce que
le programme PAIRA est resté. Je voudrais que vous en preniez note. Je
comprends que vous êtes un nouveau député, que vous ne
connaissez pas encore vos dossiers, mais je dois dire que dans l'enveloppe de
base...
Une voix: ...
M. Léonard: Laissez-moi parler, s'il vous plaît, je
ne vous ai pas interrompu. Dans l'enveloppe de base, il y a une quarantaine de
millions auxquels on a ajouté $6,000,000 dans le budget
supplémentaire, simplement au titre du programme PAIRA.
Nous avons annoncé le programme d'assainissement des eaux qui est
en bonne voie. Des protocoles d'entente se signent. Ce programme va porter sur
quelque $5,000,000,000 d'investissements dans le Québec.
Des voix: Vous n'avez pas un sou de dépensé.
M. Léonard: Un instant! Il ne faut pas non plus à
tout bout de champ affirmer que
la construction va mal au Québec. Au contraire, la construction
va bien au Québec comparativement à d'autres provinces du Canada.
Là-dessus, il faut faire plus que des affirmations catégoriques.
Il faudrait peut-être le démontrer. Vous aviez quelque
problème à le faire.
Le sens de la permissibilité d'une telle taxe, cela va exactement
dans le sens de la réforme fiscale. La réforme fiscale a permis
aux municipalités de faire face à leurs besoins à
même l'impôt foncier, étant donné que le principal de
leurs responsabilités est dans le domaine des services à la
propriété foncière. Il n'y a rien qui contredit qu'il y
ait une surtaxe sur les terrains vagues, desservis, non desservis. Au
contraire, cela donne d'autres dispositifs aux municipalités pour
intervenir dans ce champ au niveau de la taxation, au niveau de la
fiscalité, sur leur propre terrain. D'autant plus que les dispositions
léqislatives qu'il y a ici, c'est qu'elles peuvent taxer, mettre une
surtaxe sur les terrains vagues, desservis ou non. Dans un cas, elles peuvent
la mettre plus élevée, dans d'autres moins, etc. C'est leur
choix, selon leurs besoins, après avoir porté un jugement sur
l'état de leurs finances, sur l'état de leur
développement, sur c'est leur choix aussi d'appliquer le crédit
d'impôt foncier. Ce sont elles qui vont le faire, ce sont elles qui vont
prendre la décision.
Il me semble qu'il faut que vous admettiez, M. le député
de Saint-Hyacinthe, que cela va exactement dans le sens de la réforme de
la fiscalité, parce qu'elles ont accès à l'impôt
foncier, accès à une surtaxe sur des immeubles qui sont des
terrains. Elles sont libres de le faire. Elles sont libres d'établir le
taux, jusqu'à un maximum, dans le cas de la surtaxe, mais cela reste
leur choix. Cela va exactement dans le sens de la réforme de la
fiscalité municipale.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: L'impôt foncier est imposé pour
créer des revenus aux municipalités, bien sûr, sur des
propriétés à revenu ou non; par contre, ce que je n'admets
pas, ce que je ne peux admettre, c'est qu'il y ait une surtaxe sur des terrains
non desservis. Je trouve que c'est de l'exploitation directe. Je ne peux pas
l'admettre, parce que le type qui est propriétaire de tels terrains ne
peut absolument rien faire à l'encontre d'une telle imposition qu'il
doit payer. La municipalité peut exploiter la situation, à ce
moment-là, et ne pas développer, comme le député de
Laval le disait tantôt, ne pas desservir ces terrains, parce que la taxe
qui va lui rapporter, c'est une taxe sûre, c'est une taxe assurée
et qui peut être augmentée chaque année, si le rôle
d'évaluation augmente ces terrains. Ce sera une taxe progressive,
à part cela, pour un revenu qui sera toujours plus élevé
pour la municipalité. Elle n'a qu'à augmenter la valeur de ces
terrains qui sont des terrains non desservis.
Réellement, je ne peux admettre un tel raisonnement. Je trouve
que c'est de l'exploitation pure et simple.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Verdun.
M. Caron: J'abonde' dans le même sens que mon
collègue de Saint-Hyacinthe. Je pense que l'idée que le ministre
nous apporte aujourd'hui ne vient pas de lui. Cela vient du grand manitou, le
ministre des Finances. C'est lui. Oui, oui. Plus on va être capable
d'aller chercher des taxes, moins la péréquation sera forte pour
le gouvernement. C'est un jeu dans ce sens-là. M. le ministre, plus on
va en chercher - admettez-le -moins le gouvernement a à en donner.
Déjà, vous avez des problèmes. Vous dites que la
construction va bien. Tant mieux si vous le voyez comme cela, mais nous
voudrions que cela aille mieux que cela. En plus, on taxe tous les services
aujourd'hui, comparativement à ce qui se faisait avant. Les
municipalités englobaient une partie des services sur une période
de X années où elles avaient la charge de faire les emprunts pour
les entrepreneurs. Aujourd'hui, ce sont eux qui sont obligés de le
faire. Ils ont tout à leur charge. Or, je pense qu'il faut donner une
chance. Veut, veut pas, quand la construction roule, on n'a pas besoin
d'être allé à l'université pour cela, M. le
ministre, tout roule. On comprend cela. Vous autres, votre "mosus" de
problème, c'est que vous n'avez pas les deux pieds sur terre. Allez
faire du bureau. Allez rencontrer des gens, M. le ministre. Vous allez vous
apercevoir ce que c'est. La construction, il faut qu'elle marche. Allez de
temps en temps dans une brasserie ou une taverne pour voir les gars qui font
toutes sortes de métiers. Je vous jure que, quand cela ne marche pas,
ils ne sont pas très heureux. Donnez donc une chance à ces
gens.
Le Président (M. Laplante): ...l'amendement.
M. Caron: Je suis convaincu que cela vient du ministre des
Finances, cette affaire-là. Vous ne le direz pas. Ne faites pas comme
l'ancien ministre des Affaires municipales avec la société
d'habitation. Ne vous laissez pas prendre au piège. Lui, il s'est
laissé prendre au piège du bureau du premier ministre. Ne vous
laissez pas prendre au piège du ministre des Finances. Cela va se
retourner et vous péter en pleine face. On va être obligé
de faire venir M. Cyr ici avec sa famille. Oui, ne tombez pas dans ce
piège. Sincèrement, M. le ministre, l'amendement du
député de Laval, qui a une grande expérience dans la
construction, dans l'immeuble... À part cela, je pense qu'il vous rend
service actuellement, en présentant cet amendement.
Le Président (M. Laplante): L'amendement du
député de Laval est-il adopté? M. le député
de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, je comprends qu'il
est beaucoup plus facile pour le gouvernement de donner des pouvoirs de
taxation aux municipalités que de donner des subventions. J'en conviens
avec vous, c'est beaucoup plus facile, mais je crois que si jamais les
municipalités ont besoin de plus d'argent elles devraient tout
simplement augmenter le taux de leur taxation, quitte à ce que le
gouvernement perde un peu la face avec sa réforme de la fiscalité
municipale. Je ne vois pas pourquoi ce seraient seulement les
propriétaires de terrains, qui, encore une fois - on l'a dit très
souvent -n'ont aucun contrôle sur l'évaluation qu'on va faire dans
quelques années. Ils n'ont aucun contrôle non plus quant à
savoir quand ils pourront vraiment construire sur leurs terrains. Je vois
très mal pourquoi on accepterait un tel article dans le projet de
loi.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: Je reviens sur la notion de terrains vagues
desservis ou non desservis. Cela veut dire qu'il n'y a aucune construction
là-dessus. Il est bien évident que, sur les terrains vagues
desservis, il me semble qu'on devrait construire le plus vite possible. Quant
aux terrains vagues non desservis sur le territoire de l'île de
Montréal, en particulier, il me semble qu'ils doivent être
susceptibles de développement le plus tôt possible. On doit aussi
l'inciter. C'est un élément. En plus, je rappelle encore une fois
que la surtaxe a existé depuis longtemps là-dessus et qu'elle
était importante même avant la réforme de la
fiscalité municipale.
Je vais relever simplement ce que dit le député de Verdun,
que ce serait une manigance du grand manitou des Finances. En fait, il n'a pas
d'intérêt direct, ou même indirect, à cela parce que
je ne crois pas qu'il y ait une seule municipalité sur l'île de
Montréal qui ait droit à la péréquation à
l'heure actuelle, sous réserve de correction, mais je ne pense pas.
M. Caron: Verdun.
M. Léonard: Verdun? D'accord.
M. Lavoie: Et la ville de Montréal-Nord.
M. Léonard: Mais, qu'il y ait surtaxe ou pas, cela n'a pas
d'implication sur la péréquation.
M. Caron: Cela change.
M. Léonard: Expliquez-moi cela.
M. Caron: Votre idée est faite, mais je vous montrerai que
plus on va chercher de l'argent, moins le gouvernement en donne. Je vous le
prouverai. Mais je n'ai pas l'intention de retarder les travaux ici. Cela
coûte assez cher déjà. Il y a des gens qui attendent ici.
Mais c'est pour vous dire qu'on n'est pas d'accord sur votre suggestion.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce qu'on peut parler sur l'ensemble du projet de
loi ou simplement sur l'amendement?
Le Président (M. Laplante): Sur l'amendement
seulement.
M. Cordeau: L'amendement, moi, je suis en faveur.
Le Président (M. Laplante): Le vote. M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe)?
M. Cordeau: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Beauséjour
(Iberville)?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Dubois (Huntingdon)?
M. Dubois: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Guay (Taschereau)? M.
Lavoie (Laval)?
M. Lavoie: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Léonard
(Laurentides-Labelle)?
M. Léonard: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Mercier (Berthier)?
M. Mercier: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Ouellette (Beauce-Nord)? M.
Rancourt (Saint-François)?
M. Rancourt: Contre.
Le Président (M. Laplante): Pour: 4. Contre: 3.
L'amendement est rejeté. Je reviens à la proposition
principale.
M. Cordeau: J'aurais un mot à dire sur la proposition
principale.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, je demande par votre
intermédiaire si le ministre serait prêt à accepter une
clause pour que, dans les endroits où il y a une surtaxe sur les
terrains vagues, si le propriétaire de ces terrains demande à la
municipalité de leur apporter les services, la municipalité soit
obligée d'apporter les services à ce propriétaire qui veut
développer ses terrains.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: Je crois que c'est un débat qui se fait
au niveau de la municipalité. Si la municipalité impose une taxe
sur les terrains vagues non desservis, qu'à un moment donné il y
ait des citoyens qui fassent un débat là-dessus, il me semble que
cela s'entend. Le débat est au niveau municipal. Encore une fois, c'est
le caractère permissif de cette clause qui va jouer. Les élus
municipaux ne sont pas obligés de l'adopter. S'ils l'adoptent, ils
doivent en rendre compte devant leurs citoyens. C'est une possibilité
qui leur est offerte. C'est cela qu'on leur ouvre comme porte.
À ce moment-là, que les citoyens posent cela comme
condition, je pense que cela s'entend sur le plan de la municipalité.
Moi, il me paraît que c'est comme cela que cela va se passer. Cela me
paraît logique, sauf que ce n'est pas au gouvernement de l'imposer
à une municipalité. C'est un débat interne à la
municipalité.
M. Cordeau: Par contre, vous permettez, par un projet de loi, aux
municipalités de les surtaxer, et il n'y a rien qui les protège
dans cela.
M. Léonard: C'est la décision des élus
locaux d'imposer une surtaxe sur ces terrains. En contrepartie...
M. Cordeau: Mais, par contre, vous leur accordez le pouvoir.
M. Léonard: ...M. le député de
Saint-Hyacinthe, lorsqu'un élu municipal ou un conseil municipal impose
une taxe ou monte le taux de la taxe, vous pouvez être sûr qu'il va
falloir qu'il se justifie devant ses citoyens. Quand les taxes montent, les
citoyens demandent des comptes au maire. Il se justifie et c'est à ce
moment qu'a lieu le débat si on doit monter les taxes là-dessus,
si on doit les monter sur autre chose, si on doit améliorer les services
dans la municipalité contre une augmentation de taxes ou, au contraire,
diminuer les services contre une diminution des taxes. Cela devient un
débat municipal interne à la municipalité.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse. Est-ce que je
pourrais suspendre deux minutes? Il y a une affaire urgente qui vient
d'arriver.
M. Lavoie: Voulez-vous vous faire remplacer?
Le Président (M. Laplante): II n'a qu'à attendre,
parce que j'ai des notes ici.
M. Lavoie: On pourrait continuer. L'argument que le ministre nous
a apporté n'a aucun poids. Vous dites qu'avant d'appliquer cette surtaxe
la municipalité va y penser deux fois. Vous n'avez pas vraiment
l'expérience du milieu. Vous savez comme moi que les
propriétaires de terrains vacants, dans une ville, ne sont jamais
majoritaires. Ils sont toujours en petite minorité. Je n'en dirai pas
plus. Si vous n'avez pas d'autre argument que cela à nous
apporter...
Un autre point. Je ne sais pas si cela vaut la peine de poser la
question, pour le temps que vous allez être là encore. De toute
façon, est-ce qu'il serait dans votre intention d'appliquer à
toutes les villes du Québec le droit de surtaxe sur des terrains non
desservis? Est-ce que c'est dans votre philosophie? (16 h 15)
M. Léonard: La loi est là. Elle porte sur le
territoire des municipalités de la CUM, c'est là que cela
s'arrête.
M. Lavoie: Vous avez dit tout à l'heure que cela avait
été demandé par toutes les autres
municipalités.
M. Léonard: Oui.
M. Lavoie: Est-ce qu'on peut connaître... Est-ce que vous
avez une opinion?
M. Léonard: Je pense que vous avez la réponse. Le
comité conjoint auquel siègent les deux unions, le comité
conjoint sur la fiscalité municipale, a demandé l'extension de
cette clause à tout le Québec. Nous l'avons restreinte au
territoire de la CUM. C'est cela, notre décision et notre intention.
M. Lavoie: On connaît l'intention de
l'Union des municipalités et de l'Union des conseils de
comté. Mais je pense que l'Union des conseils de comté et les
municipalités locales où, dans la plupart des cas, il y a une
majorité de cultivateurs ne connaissent peut-être pas
l'implication que cela peut représenter, si les cultivateurs sont
obligés de retourner en arrière de cinq ou dix ans. Je ferme la
parenthèse.
On connaît l'opinion des deux unions et je respecte leur opinion,
même si je ne suis pas d'accord avec elles. Mais vous connaissez notre
opinion également et, si on est contre la CUM, on doit être contre
pour le reste. Est-ce qu'on peut connaître l'opinion du ministre qui est
en poste actuellement? Est-ce qu'on peut connaître votre opinion ou vos
intentions? Celle de tous les autres partis de l'Opposition sur les deux
unions, on la connaît. Mais vous êtes responsable de
l'administration des Affaires municipales au Québec. Est-ce qu'il serait
dans votre philosophie d'étendre cela à toutes les
municipalités du Québec?
M. Léonard: M. le député de Laval, j'ai
déposé un projet de loi qui comporte une telle clause, avec
application restreinte à la Communauté urbaine de
Montréal. C'est une intention qui est claire.
M. Lavoie: On revient à l'article, M. le
Président?
J'aurais un autre amendement, pour atténuer les effets
exagérés de cette disposition. Je le répète encore,
nous avons été d'accord pour que la surtaxe augmente de 50%
à 100% pour les terrains desservis, je n'expliciterai pas ma
pensée davantage, pour encourager la construction de ces
terrains-là pour que les gens, comme on le dit communément, ne
s'asseoient pas dessus et attendent une poussée inflationniste.
Là, on a accpeté qu'il y ait 100% de surtaxe sur les terrains
desservis.
Dans le débat, on a fait allusion à un statut qui existait
à la Communauté urbaine de Montréal auparavant, avant la
réforme de la fiscalité, où il existait une surtaxe de la
CUM. Je ne me rappelle pas le taux. Est-ce que c'était 45%?
M. Léonard: Au scolaire, c'était $1 et, à la
CUM, c'était $0.60. La ville de
Montréal avait en plus une surtaxe de $0.435.
M. Lavoie: On sait que la surtaxe de la ville de Montréal,
qui avait été abolie avec beaucoup de tambours et de trompettes
lors de la réforme de la fiscalité, a, quelques semaines
après, été rétablie parce que Montréal
n'avait pas assez de revenus. La surtaxe qui avait disparu lors de la
réforme de la fiscalité a été rétablie dans
un projet de loi privé de la ville de Montréal.
La surtaxe de la CUM n'a pas été rétablie. Prenons,
par hypothèse, que tous ces terrains, vacants pour la plupart,
étaient assujettis à une surtaxe de la CUM; en tenant pour acquis
que ces évaluations dépassaient toutes $100,000, ils ont
profité, avec la réforme de la fiscalité, de l'abolition
de la surtaxe de $0.60.
Prenant ceci en considération et pour mettre un frein à
cette possibilité de surtaxe de 100%, encore une fois, sur des terrains
non desservis que pourrait permettre la disposition de la loi, telle que
rédigée, mon amendement est motivé par le fait que nous
sommes conséquents, que nous maintenons cette possibilité de
surtaxe de 100% sur les terrains servis. Mais l'amendement vise à ce que
la surtaxe sur les terrains non desservis - prenons en considération le
statut qu'ils avaient auparavant d'une surtaxe de la CUM qu'ils n'ont plus - se
limite à 25% de la taxe normale. C'est l'objet de mon amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Le nouvel amendement du
député de Laval: "L'article 696b du Code municipal,
modifié par l'article 2 du projet de loi no 12, est modifié par
le remplacement du deuxième alinéa du paragraphe 3 par le
suivant: "Le montant de la surtaxe est déterminé par le conseil
et peut atteindre des maximums respectifs de 100% du total des taxes
foncières visées au paragraphe 1 pour les terrains vagues
desservis et de 25% à l'égard de ceux réputés non
desservis". C'est recevable, M. le député. M. le ministre.
M. Léonard: L'Opposition dépose un nouvel
amendement. Moi, dans tout cela, M. le député de Laval, je m'en
remets au bon sens des élus municipaux là-dessus. C'est pour cela
que nous laissons les pourcentages ouverts, mais plafonnés à
100%. Nous croyons que ce sont eux qui sont les mieux placés pour
déterminer le meilleur niveau de surtaxe qu'il faut attribuer aux
terrains vagues desservis ou non desservis. À ce moment, si pour
certaines considérations ils considèrent qu'ils peuvent appliquer
100%, dans un cas, et 25%, dans l'autre, cela reste à leur
discrétion.
Votre amendement, au fond, va dans le sens que nous proposons. Cela se
peut très bien que dans une municipalité le conseil municipal
décide d'appliquer 100% sur les terrains vagues desservis et 25% sur les
terrains vagues non desservis; cela demeure leur choix, leur
responsabilité et ils vont en répondre devant leurs citoyens.
Pour cette raison, moi, je trouve que ce que nous proposons leur laisse
cette liberté d'appliquer 100% et 25%, comme vous le proposez. Mais si,
quelque part, un autre conseil municipal jugeait qu'il faudrait appliquer, par
exemple, 75% et 35%,
respectivement, cela resterait sa liberté.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mégantic.
M. Bélanger: M. le Président, le ministre vient de
mentionner qu'il laisse à la discrétion des municipalités
de taxer à 25%, 35%, 60%, 75%, jusqu'à 100%. Je crois qu'afin
d'éviter des abus il serait bon qu'on plafonne - j'abonde dans le sens
de mon collègue de Laval - à 25%. Vous savez que certaines
municipalités sont portées à donner des services qu'on
appelle, nous, des services chromés, un petit peu trop de services.
Alors, ce serait peut-être bien, dans l'intérêt de tout le
monde, qu'on puisse plafonner sur les terrains vagues non desservis à
25%. C'est pour cela que j'abonde dans le même sens que mon
collègue de Laval et je crois que je vais être en faveur de cette
motion.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres
intervenants? J'appelle...
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Léonard: Je dois dire qu'il faut constater l'attitude
paternaliste des députés de l'Opposition. Les élus
municipaux ne savent pas ce qui est correct pour leurs municipalités!
Pourtant, je leur ferais remarquer que ce sont eux qui délimitent le
taux d'impôt foncier. Certaines municipalités ont
décidé d'avoir un taux de $1.25 les $100, une autre de $1.75, une
autre de $2, une autre de $2.50 et une autre de $3. C'est leur
responsabilité. Ce sont eux qui sont responsables de leur administration
municipale. Qu'ils se donnent le niveau de services qu'ils veulent, qu'ils
taxent en conséquence et qu'ils rendent compte devant la population. Je
trouve que nous leur laissons cette liberté.
M. Lavoie: Je pense que le ministre est bien malvenu de nous
attribuer le terme péjoratif de paternalisme. Il y a bien du
paternalisme de votre bord. Vous voulez faire confiance aux administrateurs
locaux et vous leur donnez toute la confiance, comme on la leur accorde, nous,
également, mais on veut mettre un frein à certains abus. Un peu
plus loin, dans le projet de loi, j'espère que vous abolirez votre
règlement pour l'étalement des comptes de taxes. Je pense que
c'est un paternalisme un peu poussé. Dans l'administration du quotidien,
je pense que les municipalités sont capables de décider si elles
doivent envoyer un, deux ou trois comptes par année.
Nous apportons cet amendement, M. le Président, pour
empêcher certains abus. Tel que l'article 2 est rédigé,
l'alinéa qui permet... Vous allez reconnaître avec moi, M. le
ministre, que, si on permettait 100% de surtaxe sur les terrains desservis, ce
serait illogique et injuste, pour une municipalité qui pourrait le
faire, d'appliquer les mêmes 100% sur des terrains non desservis. Il y a
des villes qui sont contre le développement domiciliaire, il y en a des
progressistes et d'autres plus conservatrices. Il y en a qui veulent le
développement de leur ville et qui diraient: On encourage la
construction, etc., et elles mettraient la pédale un peu moins forte sur
les surtaxes. Une autre, dont le conseil est élu pour trois ou quatre
ans, qui aurait une philosophie un peu trop conservatrice et qui serait contre
le développement imposerait à 100% une surtaxe sur des terrains
qui ont des services et également à 100% une surtaxe sur des
terrains qui n'ont pas de services. On est là, comme gouvernement
supérieur, pour avoir un certain droit de regard et être
responsable des administrations locales; on est là pour empêcher
ces abus. Tout en acceptant de donner aux villes jusqu'à une
possibilité de 100% de surtaxe sur les terrains desservis, je propose
dans l'amendement, pour empêcher ces abus, que cette surtaxe sur les
terrains non desservis se limite à 25%.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ...phrase. Le député de
Laval vient d'employer l'expression "conservatrice" à toutes
sortes de sauces, mais je pense que le pouvoir...
M. Lavoie: ...
M. Cordeau: ...que vous accordez aux municipalités est
peut-être trop libéral.
M. Lavoie: Nous sommes pour la politique du juste milieu.
M. Cordeau: C'est cela. On va peut-être en arriver à
50% avec le ministre.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'amendement du
député de Laval sera adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous un vote
enregistré? Un vote enregistré. M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe)...
Une voix: Même vote.
Le Président (M. Laplante): Même vote, 4-3,
rejeté. Je rappelle l'article 2 tel qu'amendé avec papillon.
M. Cordeau: Vous ne pourriez pas aller à 55%, au moins
à 50%?
Il n'y a rien à faire. Quand il n'y a rien à faire, il est
là.
M. Lavoie: Ils ne veulent rien comprendre.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté sur
division?
M. Lavoie: Même vote renversé, M. le
Président. En ce qui nous concerne, vous allez adopter votre article,
mais douloureusement.
Une voix: 4 à 3.
Le Président (M. Laplante): 4 pour, 3 contre. J'appelle
l'article 3.
Il y a aussi un amendement à l'article 3.
M. Léonard: Ah oui, un instant. Est-ce que tout le monde a
le papillon là-dessus?
Des voix: Non.
M. Léonard: L'amendement est celui-ci: "Le présent
article s'applique à toutes les municipalités de cité ou
de ville, même à celles qui ne sont pas visées à
l'article 1", c'est-à-dire les municipalités régies par le
Code municipal. Cet amendement a pour effet d'inclure les villes de
Québec et de Montréal parce que ces villes ont une charte
spéciale. En gros, cela inclut toutes les municipalités du
Québec.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: On n'éternisera pas le débat. On a fait
nos remarques sur cette question de délégation de pouvoirs,
à la suite de la représentation du président de l'Union
des conseils de comté. On se pose la question suivante: Est-ce que cette
délégation de pouvoirs envers les municipalités demeure
volontaire? Par contre, il peut arriver, dans l'évolution de notre
société, que les municipalités n'auront plus le choix,
seront forcées d'accepter certaines délégations de
pouvoirs et souvent elles n'auront pas, en retour, les ressources pour les
exercer. Le plus bel exemple, c'est la loi 9 qui est devant l'Assemblée
nationale actuellement, sur la conservation de l'énergie; plusieurs
municipalités du Québec, pour donner le service à leurs
citoyens, pour l'émission des permis de construction, certaines
municipalités locales, entre autres, n'auront pas les moyens de payer le
personnel qualifié pour mettre en application la réglementation
imposée par le ministère du Travail sur la conservation de
l'énergie, pour donner des certificats avant d'émettre les permis
de construction, pour émettre également des attestations une fois
les constructions terminées. (16 h 30)
Les municipalités, qui n'auront pas ces services, avant
d'émettre tout permis de construction pour des maisons unifamiliales,
bifamiliales, des triplex ou autres qui peuvent se bâtir un peu partout
au Québec forçant les citoyens à obtenir ces attestations
auprès des bureaux du ministère du Travail qui sont
peut-être éloignés de leur milieu, ce qui amènera
des retards dans la construction et tout, seront forcées
éventuellement d'accepter cette délégation de pouvoirs, ce
qui leur amènera des dépenses additionnelles en inspecteurs ou en
techniciens au service des permis. Les municipalités n'auront pas les
ressources voulues. Sous les mêmes réserves, nous allons l'adopter
parce que c'est votre amendement, mais il faudra éventuellement apporter
d'autres amendements peut-être pour procurer aux municipalités les
ressources nécessaires en vue de l'exercice de cette
délégation de pouvoirs.
Le Président (M. Laplante): L'article 3, tel
qu'amendé par papillon, adopté sur division.
M. Léonard: Je voudrais quand même reprendre, moi
aussi, l'argumentation faite hier.
Le Président (M. Laplante): C'est votre droit.
M. Léonard: II s'agit d'une délégation
possible. L'article dit bien - parce que vous argumentez sur le fond de
l'article et non pas sur l'amendement - qu'une corporation "peut accepter"...
Il me semble qu'il est clair qu'une municipalité n'acceptera pas
d'exercer des pouvoirs sans qu'il y ait les revenus ou les sources de
financement correspondant à leur exercice. Je leur fais confiance, je
pense que les élus municipaux sont des gens assez pratiques, assez
près de la réalité pour prendre les bonnes
décisions dans ce domaine.
En ce qui concerne l'amendement que nous avons présenté,
par exemple, nous avons eu hier, dans le mémoire de la ville de
Québec, des représentations à l'effet qu'elle voulait,
elle aussi, être visée par cet article. C'est pour cela que nous
avons introduit cet amendement, cet après-midi. Encore une fois, c'est
une possibilité ouverte aux municipalités si elles en font la
demande. C'est exactement le sens de la loi 9 sur la conservation de
l'énergie. Si les municipalités en font la demande, cela
s'applique.
Le Président (M. Laplante): L'article 3
est-il adopté? Sur division? M. Lavoie: Non,
adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté, point.
J'appelle l'article 4.
M. Lavoie: II s'agit ici du même débat que nous
avons eu à l'article 2, mais cette fois-ci concernant les cités
et villes régies par la Loi sur les cités et villes. À
l'article 2, il s'agit des lois régies par le Code municipal. Je pense
que nous n'avons rien à ajouter, c'est exactement la même chose
sur la surtaxe et sur les terrains non desservis. En ce qui me concerne, je
n'ai rien à ajouter.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: À la dernière phrase du paragraphe 2 de
l'article 4 on y lit, concernant la surtaxe: "Le montant fixé à
l'égard des premiers - soit les terrains desservis - doit alors
être supérieur à celui fixé à l'égard
des seconds". Est-ce à dire que les terrains desservis peuvent
être de 100% et les autres de 99% parce que la surtaxe sur les terrains
desservis est plus haute que sur les terrains non desservis?
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des choses à
ajouter, M. le ministre?
M. Léonard: S'il y a un taux différent, cela veut
dire que le taux sur les terrains desservis doit être supérieur
à celui sur les terrains non desservis, les terrains vagues non
desservis.
M. Cordeau: Le taux sur les terrains non desservis ne peut jamais
atteindre 100%?
M. Léonard: Oui, il peut être égal, mais il
ne peut pas être supérieur.
M. Lavoie: Ce serait bien le comble, s'il était
supérieur.
M. Cordeau: Doit être supérieur à celui...
d'après le texte.
M. Lavoie: M. le député de Saint-Hyacinthe, lisez
l'article. Il y a deux hypothèses, dans l'article. "Le montant de la
surtaxe est déterminé par le conseil et peut atteindre un maximum
de 100% du total des taxes foncières visées au paragraphe 1".
Cela veut dire qu'une ville pourrait dire: II n'y a pas de différence,
c'est 100% partout.
Mais la deuxième partie - le ministre n'est pas souvent clair
dans ses explications - implique que le conseil peut fixer un montant
différent.
La deuxième partie, c'est: "Le conseil peut fixer un montant
différent à l'égard des terrains vagues desservis et
à l'égard des terrains vagues non desservis; le montant
fixé à l'égard des premiers doit être
supérieur à celui fixé à l'égard des
seconds". Cela veut dire que, si la ville décide qu'il y a une
différence et non pas 100% et 100%, la surtaxe doit être
supérieure pour ceux qui sont desservis. C'est bien, c'est clair?
M. Léonard: C'est bien.
Le Président (M. Laplante): L'article 4, tel que
modifié par papillon...
M. Léonard: Vous êtes utile. M. Lavoie: C'est
transparent?
Le Président (M. Laplante): ... est adopté sur
division.
M. Lavoie: Même vote que tout à l'heure, en ce qui
nous concerne-Le Président (M. Laplante): Cela veut dire quatre
pour, trois contre. Adopté.
Article 5. Il n'y a pas de papillon.
M. Léonard: II y en a à l'article 5.1.
Le Président (M. Laplante): Non, c'est après.
À l'article 5, il n'y a pas de papillon.
M. Léonard: A l'article 5, ça va. Le
Président (M. Laplante): Cela va. M. Lavoie: Voulez-vous
expliquer?
M. Léonard: Cet article introduit une disposition
transitoire dans la Loi sur les élections dans certaines
municipalités, qui est aussi connue sous le nom de loi 44, qui a
été modifiée par la loi 105, de façon à
atténuer l'effet de la disposition de cette loi qui prohibe le cumul de
fonctions au sein du conseil d'une municipalité et au sein du personnel
cadre de certains ministères et organismes du gouvernement
québécois.
Les personnes qui, le 18 juin 1980, qui est la date d'entrée en
vigueur de la prohibition du cumul des fonctions, étaient membre d'un
conseil municipal peuvent cumuler des fonctions déclarées
incompatibles tant qu'elles demeurent membres de ce conseil. En vertu de
l'article 56, cette protection est déclaratoire, c'est-à-dire
qu'elle est censée exister depuis le 18 juin 1980, date de
l'entrée en vigueur de la disposition modifiée par l'article
5.
Je pense que ce qu'il s'agit de faire c'est de reconnaître des
droits pour des élus qui siégaient déjà, qui
avaient été élus sous l'ancien régime et qui
continuent à avoir ces droits. Ils ont été élus
dans cette situation,
il faut la reconnaître comme telle et elle va continuer d'exister
comme situation tant qu'ils seront des élus.
Mais toute nouvelle personne qui se présente à des
élections municipales est obligée de s'en tenir aux dispositions
des lois 44 ou 105.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des commentaires
là-dessus?
M. Lavoie: Non, pas tellement. Si vous avez jugé à
propos d'apporter cet amendement, c'est que, dans la pratique, vous vous
êtes rendu compte qu'il y avait certains fonctionnaires du gouvernement
ou d'organismes du gouvernement qui étaient affectés. Est-ce
qu'il y en avait plusieurs?
M. Léonard: II y en avait plusieurs, ce n'est pas un cas
ou deux; je pense que c'est quelques dizaines. Il y en avait au niveau du poste
de maire, mais il y en avait aussi au niveau du poste de conseiller. Ceux-ci
étaient plus nombreux et c'est difficile à recenser, à
l'heure actuelle, dans l'ensemble du territoire du Québec.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Lavoie: Quelqu'un peut être conseiller municipal,
actuellement, et ça ne lui donnerait pas le droit d'aller à la
mairie, il est obligé de rester conseiller municipal? S'il est
réélu à l'élection suivante?
M. Léonard: Ce qui est visé ici c'est le cumul de
postes d'un conseil municipal avec d'autres fonctions jugées
incompatibles selon les termes de la loi 105.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. II y a deux
nouveaux articles, 5.1 et 5.2; qu'est-ce que vous voulez faire avec
ça?
M. Léonard: Je voudrais les garder en suspens, s'il vous
plaît, et nous y reviendrions.
M. Lavoie: Ce sont lesquels?
Le Président (M. Laplante): Vous voulez les garder en
suspens...
M. Léonard: Oui, c'est sur des modalités de
transition.
M. Lavoie: Ce sont des amendements relatifs à la loi 125,
je pense.
Le Président (M. Laplante): Vous voulez suspendre ces deux
articles?
M. Léonard: Oui, les articles 5.1 et 5.2.
Le Président (M. Laplante): Les articles 5.1 et 5.2
seraient de nouveaux articles.
M. Léonard: L'article 6 aussi.
Le Président (M. Laplante): L'article 6 est suspendu
aussi?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): II y a papillon là
aussi.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 7.
M. Lavoie: L'article 6 est suspendu?
Le Président (M. Laplante): L'article 6 est suspendu avec
son papillon. J'appelle l'article 7.
M. Léonard: L'article 7, comme l'article 8 d'ailleurs,
fait en sorte que le tarif gouvernemental n'est pas l'unique base de
rémunération des membres du conseil de la municipalité
régionale de comté, mais un seul élément des
règles de rémunération pouvant être établies
par le gouvernement.
À l'article 8, si on les regarde ensemble, c'est l'article 241
qui est modifié. On prescrit les règles de
rémunération du préfet et des membres du conseil de la
municipalité régionale de comté prévues par
l'article 204 que nous venons de modifier.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que c'est
adopté?
M. Lavoie: J'aurais...
Le Président (M. Laplante): Un commentaire?
M. Léonard: Avant ça le texte disait: Le tarif
établi par le gouvernement, alors que maintenant c'est: Les
règles. Cela assouplit. Pour toutes les fonctions, il y a un tarif. Le
Code municipal.
M. Dubois: Les tarifs sont différents pour les MRC et les
conseils de comté présentement, selon cette loi. Possiblement,
par exemple.
M. Léonard: II y a des fonctions du Code municipal, c'est
toujours le même tarif qui est établi par le conseil.
M. Dubois: Et qui s'appliquera aussi aux MRC.
M. Léonard: Les mêmes fonctions, mais il peut y
avoir d'autres règles, au niveau des
MRC qui, pourraient s'ajouter.
Le Président (M. Laplante): D'autres commentaires? Article
7, adopté. Il y a un nouvel article qui s'inscrit, 7.1.
M. Léonard: II est suspendu lui aussi.
Le Président (M. Laplante): Article 7.1 suspendu.
J'appelle l'article 8 avec papillon.
M. Léonard: II y avait un papillon d'amendement. Est-ce
qu'on le voit? On peut voir le papillon maintenant sur l'article 8. Enfin, sur
le papillon d'amendement, cet article introduit une plus grande souplesse dans
les dispositions relatives à la rémunération des membres
du conseil d'une municipalité régionale de comté. La loi
actuelle prévoit que la rémunération est fixée dans
un tarif gouvernemental, selon une interprétation juridique qui signifie
que ce tarif est la seule base servant à déterminer la
rémunération des membres du conseil de la municipalité
régionale de comté. Ceci écarte la disposition du Code
municipal permettant aux membres d'un conseil de comté de se donner une
rémunération par règlement, alors qu'il est évident
qu'un tarif gouvernemental ne peut ni pratiquement, ni légalement faire
des distinctions pour chaque municipalité régionale de
comté de façon à tenir compte des circonstances
particulières à chacune. C'est pourquoi l'article 8 permet au
gouvernement d'établir des règles souples de
rémunération.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 8?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté avec amendement
au papillon. Article 9. Il n'y a pas de papillon.
M. Lavoie: Est-ce que vous avez quelques commentaires à
nous faire, M. le ministre? C'est vous qui proposez l'amendement, dites-nous
pourquoi.
M. Léonard: II n'y a pas d'amendement à 9.
M. Lavoie: L'article 9 apporte un amendement à l'article
34 de la Loi sur la fiscalité municipale.
M. Léonard: Sur l'article 9 lui-même. Pardon?
M. Bélanger: II y a un cours d'eau avec une voie de
communication, je voudrais savoir ce que c'est.
M. Léonard: C'est un amendement qui porte sur
l'interprétation. (16 h 45)
II s'agit de terrains qui ne sont pas portés au rôle
d'évaluation et sur lesquels il y a des bâtiments portés au
rôle d'évaluation. Si on prend le cas, par exemple, d'une
compagnie papetière qui est située sur des terres de la couronne
qui font l'objet d'une concession forestière, le terrain lui-même
n'est pas porté au rôle parce qu'il s'agit de terres publiques.
L'unité d'évaluation sera composée, à ce
moment-là, de tous les bâtiments, de la compagnie
forestière qui sont situés sur ce terrain-là ou sur le
même groupe de terrains, sur les terrains contigus. Au fond, le terrain
n'est pas porté au rôle d'évaluation, mais les
bâtiments doivent l'être parce qu'ils sont imposables.
Le Président (M. Laplante): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10, papillon.
M. Léonard: Ce qu'on me dit, c'est que, dans le papillon
proposé, on raie "ou du groupe de propriétaires par indivis". On
me dit qu'il y a une règle d'interprétation, qu'on doit
connaître, à savoir que le singulier porte le pluriel. On trouve
à ce moment-là que les mots "ou du groupe de propriétaires
par indivis" sont superflus.
Par ailleurs, sur l'article lui-même, l'article 10 complète
l'article 9. La règle actuelle veut que l'unité
d'évaluation soit inscrite au nom du propriétaire du terrain,
sauf exception. Comme dans le cas prévu par la modification
apportée par l'article 9 l'unité d'évaluation ne comporte
pas de terrains, l'article 10 prévoit qu'alors l'unité
d'évaluation est inscrite au nom du propriétaire des
bâtiments qui la composent. Par exemple, dans le cas de la compagnie
papetière dont on parlait, ça veut dire qu'il faudrait inscrire
l'adresse et le nom de la compagnie papetière comme propriétaire,
alors que d'habitude on prend plutôt le propriétaire du
terrain.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Cordeau: Est-ce à dire, M. le ministre, que dans un cas
semblable il y a deux évaluations, une pour le propriétaire de
terrains et une autre pour celui qui est propriétaire de la
bâtisse sur une concession?
M. Léonard: Dans le cas d'une concession
forestière, le terrain n'est pas sur le rôle
d'évaluation.
M. Cordeau: Ah bon!
M. Léonard: II y a une exemption par un article...
M. Cordeau: II s'agit seulement des terrains de la couronne.
M. Léonard: ... de la loi 57, à ce qu'on me dit,
l'article 63, paragraphe 3, mais les installations de la compagnie
papetière sont évaluées, sont imposables aussi. Il s'agit
d'une entreprise industrielle imposable.
M. Lavoie: M. le Président, je crois que le ministre a
reçu une lettre de la Société d'électrolyse et de
chimie Alcan qui soumet le cas de certaines maisons de villégiature dans
la région du Lac-Saint-Jean où le terrain appartient à la
société Alcan et où plusieurs centaines de
résidences secondaires appartiennent à des individus. La question
que je vous pose est la suivante: Est-ce que l'amendement que vous apportez
corrige cela? Je pense que ça ne le corrige pas. Ces gens-là sont
privés de certains droits, entre autres possiblement du droit de vote,
s'ils sont uniquement propriétaires du bâtiment.
M. Léonard: Ils ont le droit de vote de tout citoyen dans
une municipalité. Ils sont propriétaires du bâtiment qui
est lui-même une unité d'évaluation, mais il se trouve
à y avoir deux propriétaires, un relativement au terrain, l'autre
relativement à la bâtisse, à la maison.
M. Lavoie: Je ne pense pas que l'amendement que vous apportez
corrige ça.
M. Léonard: Ce n'est pas le but de l'amendement, ce n'est
pas cela; ici c'est quand il y a un immeuble construit sur un terrain non
imposable.
M. Lavoie: Article 35...
M. Léonard: S'il s'agit de l'inscription, dans le cas
où l'unité d'évaluation ne comprend pas de terrain, elle
est inscrite au nom du propriétaire des immeubles qui la composent. Vous
avez une inscription, mais une inscription sans terrain.
M. Lavoie: Dans le cas où l'unité
d'évaluation ne comprend pas de terrain, elle est inscrite au nom du
propriétaire ou du groupe de propriétaires par indivis des
immeubles qui la composent.
M. Léonard: Dans le cas que vous mentionnez dans la
lettre, le terrain est inscrit, il est imposable, mais il est au nom de
l'Alcan. Dans le cas visé par les articles 9 et 10, le terrain n'est pas
inscrit, parce qu'il n'est pas imposable, ce sont des taxes publiques
exemptées par l'article 63, troisième paragraphe. Il y a une
différence.
Dans le cas de la lettre dont vous parlez, celle de l'Alcan, le terrain
est inscrit au nom de l'Alcan, mais les maisons sont inscrites au nom de chacun
des propriétaires, sauf que la relation qu'il y a, c'est un bail qui
existe entre l'Alcan et les résidents des maisons.
M. Lavoie: Ai-je l'assurance que, dans ces cas-là, le
fonds de terre peut être porté au rôle au nom de l'Alcan et
que chaque résidence de villégiature est portée au nom du
propriétaire? Si c'est cela, on est satisfait.
M. Léonard: M. le député de Laval, on me dit
que, dans ce cas, le terrain et les édifices érigés sont
inscrits au nom de l'Alcan.
M. Lavoie: Les deux sont inscrits au nom de l'Alcan?
M. Léonard: Les deux sont inscrits au nom de l'Alcan.
M. Lavoie: On ne peut pas corriger cela?
M. Léonard: II semble que c'était cela dans
l'ancienne loi. C'est un situation qui se continue. Cela partirait du principe
de l'article 35 qu'une unité d'évaluation est inscrite au nom du
propriétaire du terrain.
La différence, encore une fois, avec l'article 10, c'est que,
dans ce cas-ci, le terrain n'est pas inscrit au rôle, alors que, dans le
cas que vous mentionnez, le terrain est inscrit au rôle.
M. Lavoie: Oui, mais si vous me dites qu'on ne corrige pas cette
situation-là, ne croyez-vous pas qu'il serait préférable
de trouver une disposition pour la corriger pour permettre, dans le cas du
terrain qui appartient à l'Alcan, qu'il y ait deux unités
distinctes? Cela prive les gens qui ont entre autres des résidences
secondaires du droit de demander une réduction, s'il y a une
surévaluation de leur bâtisse.
Une voix: Par exemple dans un référendum.
M. Lavoie: Je me demande si, dans des cas de vote, cela ne les
prive pas de certains droits.
M. Bélanger: II y a une autre chose aussi, c'est...
M. Léonard: Si vous permettez, je vais
répondre.
M. Bélanger: Oui.
M. Léonard: Ce qu'on me dit, c'est qu'il y a quand
même un recours et un droit de plainte accordés au
propriétaire, s'il a un intérêt quelconque. D'après
l'article 124, le locataire même peut porter plainte.
Par ailleurs, c'est l'Alcan qui est propriétaire. II n'y a pas de
cession de l'édifice ou de la maison de villégiature. Ce qu'on me
dit, effectivement, c'est que l'Alcan n'a pas signé de bail
emphytéotique avec les occupants, pour ne pas dire les
propriétaires de ces maisons de villégiature, mais je dois encore
dire que l'article 10 ne règle pas ce cas présentement.
M. Lavoie: Article 10 ou ailleurs, je vous demande de trouver une
solution. Ce qui arrive, je sais bien que le compte de taxes est envoyé
à l'Alcan. Il peut y avoir une évaluation assez importante.
M. Léonard: C'est l'Alcan qui paie les taxes,
effectivement.
M. Lavoie: Oui, mais le propriétaire qui peut avoir des
investissements assez importants, quand l'Alcan va lui envoyer son compte de
taxes - on sait que, pour ces grandes sociétés, cela peut prendre
deux ou trois mois - les délais de plainte seront expirés. C'est
aussi simple que cela. Ce serait si simple si... Votre loi peut tout couvrir.
On pourrait couvrir ce cas-là et ça a l'air qu'il y a des
centaines de cas. Il y a 2000 résidences d'été, 2000
propriétaires.
M. Léonard: II y a quand même deux moyens qui
peuvent être utilisés par les propriétaires de ces maisons
qui sont sur des terrains qui ne leur appartiennent pas, soit qu'ils exigent un
bail emphytéotique de l'Alcan, soit qu'ils enregistrent un droit de
superficie. En réalité, s'ils ne le font pas, l'unité
d'évaluation est inscrite au nom de l'Alcan présentement.
M. Lavoie: Et vous ne voulez pas le corriger?
M. Léonard: À l'heure actuelle, il faudrait quand
même qu'ils posent des gestes eux-mêmes dans leurs dossiers.
M. Lavoie: Vous avez eu une demande à cet effet. Vous
dites de poser des gestes. Ils en ont posé. Ils vous ont fait une
demande.
M. Léonard: Oui, qu'on légifère, qu'on
adopte un article de loi là-dessus, mais, en réalité, il y
a déjà un moyen ouvert dans d'autres lois qui est celui d'avoir
un bail emphytéotique...
M. Lavoie: M. le ministre, cela peut être un bail de 30 ans
qui n'est pas un bail emphytéotique. Je ne me rappelle pas les
dispositions du Code civil pour qu'il soit considéré comme
emphytéotique.
Une voix: Neuf ans.
M. Lavoie: Neuf ans.
M. Léonard: De 9 ans à 99 ans.
M. Lavoie: Ce n'est pas uniquement le terme.
M. Léonard: M. le député de Laval, ils
pourraient aussi enregistrer un droit de superficie qui est
considéré comme un immeuble dans la loi et, à ce
moment-là, ils seraient enregistrés.
M. Lavoie: Cela peut être enregistré d'une
manière unilatérale par les deux parties. Bon! Si vous ne voulez
pas - c'est comme d'habitude - on va passer à l'article suivant.
Le Président (M. Mercier): L'article 10 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Mercier): Article 11.
M. Léonard: Y a-t-il un papillon d'amendement à
l'article 10? À l'article 10, sur le papillon, on rayerait les mots "ou
du groupe de propriétaires par indivis" tel que rédigé.
Avez-vous objection à cela, le singulier l'emportant sur le pluriel?
M. Lavoie: Si c'est votre désir, M. le ministre, on va
vous être agréable. Vive la coopération
unilatérale.
Le Président (M. Mercier): L'amendement à l'article
10 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Mercier): L'article 10 tel
qu'amendé est adopté. Article 11. (17 heures)
M. Léonard: L'article 11, c'est un article de concordance
avec les articles 2 et 4. On remplace l'article 57 de la Loi sur la
fiscalité municipale, la loi 57. Cela se lirait comme suit: "Le
rôle identifie chaque unité d'évaluation qui peut
être assujettie à la surtaxe sur les terrains vagues prévue
par l'article 486 de la Loi sur les cités et villes, ou par l'article
696b du Code municipal, si la corporation municipale adopte une
résolution à cet effet au plus tard le 31 mars
précédant l'entrée en vigueur du rôle."
Après le mot "vagues", on doit ajouter les mots "desservis ou
pas".
M. Lavoie: On recommence le débat. M. Léonard:
On peut le recommencer.
M. Lavoie: Sur division, en ce qui nous concerne.
Le Président (M. Mercier): L'amendement à l'article
11 est adopté.
L'article 11 tel qu'amendé est adopté. Article 12.
M. Léonard: À l'article 11, un instant s'il vous
plaît!
II y a des modifications de 11.1 à 11.3 que nous voudrions
suspendre pour l'instant.
 l'article 12, l'article 69 de la loi 57 serait abrogé.
Cet article abrogerait une disposition que l'on juge maintenant inutile.
L'article 69 de la Loi sur la fiscalité municipale qui est abrogé
par l'article 12 du présent projet de loi est une disposition
interprétative. Il prévoit qu'une construction exclusivement
destinée à abriter un appareil ou une installation qui sert au
fonctionnement d'un réseau d'électricité, de gaz ou de
télécommunication est censée constituer un
élément de ce réseau. On peut penser, par exemple,
à de petits cabanons qui abritent les transformateurs contre les
intempéries ou à un bâtiment d'une sous-station d'un
réseau électrique.
Cette disposition interprétative est inutile puisque, d'une
façon ou d'une autre, le régime fiscal applicable à une
telle construction sera toujours le même, même si on précise
qu'elle constitue un élément du réseau. Cela ne
l'empêche pas d'être portée au rôle, puisque le
deuxième alinéa de l'article 66 prévoit qu'une
construction qui fait partie du réseau, qui est utilisée ou
destinée à être utilisée pour loger ou abriter des
personnes, des animaux ou des choses, doit être portée au
rôle.
D'un autre côté, si on fait abstraction de l'article 69 et
qu'on prétende qu'une construction visée à cet article
n'est pas un élément du réseau, elle est portée au
rôle en vertu du principe général voulant que tous les
immeubles situés dans une municipalité soient portés
à son rôle.
Donc, de toute façon, ces constructions peuvent être
assujetties à une taxe foncière. Il y a lieu de supprimer
l'article 69 parce que son inutilité en tant que disposition
interprétative peut faire en sorte que certains y cherchent une
signification cachée que le législateur aurait voulu lui donner,
sans l'exprimer clairement, et que les constructions visées ne soient
pas portées au rôle, par exception, au deuxième
alinéa de l'article 66.
Or, ce n'est pas là la volonté du législateur. Ces
constructions sont évaluables selon les méthodes normales et
doivent donc faire partie de l'assiette foncière des
municipalités.
Il y a des distinctions entre le réseau lui-même et les
installations, de toute façon, qui y sont inscrites.
Le Président (M. Laplante): Vous êtes à
l'article 12. Et l'article 11 a été adopté sur
division?
M. Léonard: Oui. Et nous avons suspendu les articles 11.1
à 11.3.
Le Président (M. Laplante): Merci. Avez-vous un amendement
à l'article 12?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Laplante): L'article 12 est
adopté.
M. Lavoie: Un instant. Je m'excuse, je n'ai pas eu le temps de
rafraîchir toutes mes connaissances de la loi 57 qu'on avait
épluchée l'année dernière.
Juste une question à titre d'information personnelle. On sait que
les compagnies de distribution d'électricité, ou de
téléphone, ou autres, sont taxées suivant leurs revenus
bruts, un pourcentage de leurs revenus bruts. Je demanderais aux experts du
ministre si les sous-stations ou bâtisses sont évaluées en
plus comme valeur foncière et assujetties aux taux de taxes ou si tout
l'ensemble -servitude, lignes de transmission, bâtisses et tout - est
compris dans la taxe de 3% de leurs revenus bruts. C'est juste cette
explication que je voudrais avoir.
M. Léonard: En tout cas, elles sont calculées dans
la taxe... Les installations, les bâtisses dans une municipalité
sont portées au rôle et ne sont pas comprises dans les 3% du
revenu brut. Il n'y a de double taxation sur aucun de ces
éléments. Soit qu'elles soient considérées dans le
réseau - à ce moment, ce sont les 3% du revenu qui s'appliquent -
soit qu'elles soient portées au rôle d'une municipalité.
À ce moment, elles sont exclues dans le calcul des 3% du revenu
brut.
M. Lavoie: Si je comprends, s'il y a une bâtisse où
ils ont de l'équipement - je ne dis pas un édifice à
bureaux - c'est porté au rôle et ils paient suivant la valeur
foncière, disons, aux taux...
M. Léonard: Sur la bâtisse.
M. Lavoie: Vous ne pouvez pas faire la distinction et dire: Ces
bâtisses sont exclues des 3%. C'est impossible de les exclure des 3%.
Elles servent à l'exploitation de tout le réseau et de
l'opération de la compagnie, vous ne pouvez pas les exclure des 3%. En
somme, il y a double taxation. Cela fait
partie de tout le réseau d'où proviennent les revenus.
C'était juste par curiosité personnelle. En somme, il y a double
taxation.
M. Léonard: Non, il n'y a pas double taxation.
M. Lavoie: II n'y a pas exclusion des 3%; vous ne pouvez pas les
exclure des 3%. Bon, cela répond à ma question.
Le Président (M. Laplante): L'article 12, adopté?
J'appelle l'article 13. Il n'y a pas de papillon non plus.
M. Léonard: Un instant. Il n'y a pas de papillon à
l'article 13.
M. Lavoie: Une seule chose, M. le Président, très
brièvement, et je tiens à l'inscrire au journal des
Débats: Les $106,000,000 que les taxes doivent rapporter sur le
réseau, cette année, en 1980, même si les simulations et
les prévisions étaient de $76,000,000, l'année
dernière, il faut bien comprendre que ce n'est pas de l'argent frais et
ce n'est aucune contribution du gouvernement du Québec. On sait que ces
augmentations faramineuses des taxes sur le réseau ont toutes
été refilées aux consommateurs dans la réforme de
la fiscalité municipale.
On sait qu'Hydro-Québec a prévu cela, il y a quelques
années à peine, lorsqu'il y a eu une augmentation du taux des
tarifs d'Hydro-Québec de 72% sur quatre ans. On sait que Bell Canada a
eu une augmentation de taxes foncières de l'ordre de $25,000,000,
à la suite de la réforme de la fiscalité municipale. Les
compagnies de gaz et autres ont toutes refilé cette augmentation de
$100,000,000 de taxes dans la réforme fiscale à tous les
consommateurs québécois, sans aucune contribution du gouvernement
du Québec. Je pense que les gens sont en droit de savoir cela.
M. Léonard: Je comprends que M. le député de
Laval essaie de critiquer la réforme de la fiscalité municipale,
réforme que son gouvernement, lorsqu'il était au pouvoir, n'a pas
eu le courage d'appliquer, alors que les deux unions réclamaient depuis
longtemps le champ de l'impôt foncier que nous avons rendu aux
municipalités presque en entier. Quand il parle d'une projection de
$76,000,000, l'an passé, qui est de $106,900,000 cette année,
cela fait partie de l'ensemble de la réforme de la fiscalité
municipale. C'est le gouvernement avec ses dispositions législatives qui
a fait que, finalement, les entreprises de services contribuaient, elles aussi,
aux ressources des municipalités. Je pense que c'est un
élément majeur de la réforme, mais c'est le gouvernement
qui a eu le courage de l'appliquer comme tel et de le concevoir comme cela.
Vous avez dit et vous dites toujours que ce n'est pas versé. Je
peux vous dire que c'est cette semaine que beaucoup de cet argent va commencer
à être distribué et que la majeure partie de ces sommes
seront distribuées avant le 31 décembre.
M. Lavoie: M. le Président, le ministre en donne plus que
le client n'en demande. Je n'avais même pas ouvert ce volet. Je remercie
le ministre de me permettre d'ajuster...
M. Léonard: C'est vous qui avez ouvert le volet.
M. Lavoie: Non. Je ne vous ai pas parlé du paiement de
cette taxe, mais uniquement du montant que cela représentait. Je
remercie le ministre de m'avoir donné l'occasion d'ajouter au journal
des Débats que ces $106,000,000 que le gouvernement a retirés au
cours de l'année, il n'a pas encore daigné en verser un sou
à la date d'aujourd'hui, le 16 décembre, alors que nous sommes
à 15 jours de la fermeture des livres de l'année
financière des municipalités. Grâce à nos pressions
continues depuis quelques mois, j'espère que ce sera payé aux
municipalités d'ici la fin de l'année pour soulager un peu le
fardeau fiscal additionnel qu'ont dû assumer les municipalités
pour obtenir du financement temporaire auprès des banques parce qu'elles
n'ont pas touché les $106,900,000 qui leur revenaient de droit.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais...
Le Président (M. Laplante): ...le député de
Laval, hier soir... souhaiter un joyeux Noël...
M. Léonard: ...quand même relever une chose. Les
municipalités n'auraient pas eu cet argent, ces $106,000,000,
n'eût été de la réforme de la fiscalité
municipale.
Le Président (M. Laplante): Article 13, adopté?
M. Lavoie: II y avait la taxe de vente avant.
Le Président (M. Laplante): Article 13, adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Léonard: L'impôt foncier était aux
commissions scolaires.
Le Président (M. Laplante): Article 14. Il n'y a pas de
papillon non plus.
M. Léonard: Cela vous fait mal? Cette réforme est
trop bien.
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que le ministre va
retenir 10% comme ce qu'il retient sur les "en-lieu" de taxes?
M. Léonard: Jusqu'à la vérification
définitive, oui. Pour le temps de la vérification.
M. Cordeau: 10% aussi.
M. Caron: M. le Président, sur le même article. J'ai
fait une suggestion au ministre la semaine dernière, à savoir
qu'il paie au moins l'intérêt sur le solde. Est-ce qu'il a
pensé à cela en fin de semaine?
M. Cordeau: II ne paie pas!
M. Caron: Au moins montrer de la bonne foi.
M. Léonard: II y a de la bonne foi.
Le Président (M. Laplante): Article 14?
M. Caron: M. le ministre, les contribuables vont s'en
rappeler.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Léonard: M. le maire, quand on retrouve des
cimetières et des églises dans les comptes envoyés au
gouvernement, vous comprendrez qu'au moins pour une première
année il faut faire un minimum de vérification.
M. Caron: Oui, c'est normal. On n'a rien contre cela que les
livres soient vérifiés.
M. Léonard: Bon.
M. Caron: J'ai même fait des suggestions à l'autre
ministre avant vous.
Mais, au moins, faites votre part aussi, donnez-nous des
intérêts.
Le Président (M. Laplante): Article 14, adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 14, adopté.
J'appelle l'article 15. Il y a un papillon à l'article 15. Non, je
m'excuse, il n'y a pas de papillon à l'article 15. Il y a un ajout
après l'article. Article 15.
M. Léonard: L'article 15 introduit dans la Loi sur la
fiscalité municipalité une disposition de l'ancienne Loi sur
l'évaluation foncière qui est de nature à éviter
l'accumulation de dossiers insignifiants au Bureau de révision de
l'évaluation foncière du Québec. Il s'agit de permettre au
bureau de faire droit sommairement à la plainte, sans convocation
préalable des parties, lorsque l'évaluateur admet le
bien-fondé de la plainte et recommande d'y faire droit avec le
consentement des parties intimées.
Cette modification fait suite à une demande du bureau de
révision.
M. Lavoie: C'est une correction d'écriture cela? Erreur
d'écriture?
M. Léonard: Aux articles 15.1 et 15.2, ce n'est pas une
erreur d'écriture, c'est une correction d'office.
Si on lit le papillon, c'est ceci: "L'article 157 de cette loi est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
"Toutefois, si la plainte est retirée avant que le bureau, ou la Cour
provinciale dans le cas d'une évocation, en ait décidé,
l'évaluateur peut faire une requête en correction d'office
à l'égard de l'inscription ou de l'omission dans les 60 jours du
retrait de la plainte." Ce qui arrivait c'est que les gens portaient une
plainte et avant qu'il y ait décision retiraient la plainte, de sorte
qu'il n'y avait plus personne qui pouvait statuer en dehors des délais
prévus et, à ce moment, ils pouvaient obtenir un avantage indu de
ce geste.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, M. le ministre,
mais l'article 15 a été adopté et vous avez
présenté...
M. Léonard: L'article 15 a été
adopté. On parlait de 15.1 et 15.2.
Le Président (M. Laplante): Oui. Je voudrais
m'arrêter à l'article 15. Article 15, adopté. J'appelle les
deux nouveaux articles qui sont 15.1 et 15.2.
M. Léonard: D'accord. Les explications que je viens de
donner s'appliquent aux articles 15.1 et 15.2.
Une voix: Pas à l'article 15.2.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
(17 h 15)
M. Léonard: À l'article 15.1. Sur l'article
15.2...
M. Lavoie: L'article 15.1 est adopté. On aimerait avoir
des explications de la part du ministre. Pour quelle raison abroge-t-il
l'article 159 de la loi 57?
M. Léonard: Cet article abroge une disposition qui
contredit une disposition de la Loi sur les tribunaux judiciaires; l'article
159 de la Loi sur la fiscalité municipale prévoit
que seul le juge en chef et le juge en chef associé de la Cour
provinciale peuvent désigner les juges qui exerceront une
compétence en matière d'évaluation foncière, alors
que les articles 75 et 125 de la Loi sur les tribunaux judiciaires
prévoient que la responsabilité de répartir le travail au
sein de la Cour provinciale appartient au juge en chef, au juge en chef
associé, au juge en chef adjoint ou au juge coordonnateur.
Comme l'article 159 de la Loi sur la fiscalité municipale n'a pas
d'utilité réelle, puisque la désignation des juges
spécialistes en évaluation foncière n'a pas de
durée fixe et qu'elle équivaut à une répartition
ponctuelle du travail parmi les juges, il y a lieu de l'abroger pour laisser
place à la souplesse de la Loi sur les tribunaux judiciaires et au bon
sens du juge qui répartit le travail. Ceci nous a été
demandé par le ministère de la Justice.
Le Président (M. Laplante): D'accord? L'article 15.2
est-il adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 16; il n'y
a pas de papillon.
M. Léonard: L'article 16 introduit dans la Loi sur la
fiscalité municipale une disposition de l'ancienne Loi sur
l'évaluation foncière, de façon à réduire le
nombre de requêtes en correction d'office présenté par les
évaluateurs au Bureau de révision de l'évaluation
foncière du Québec pour faire corriger des erreurs
d'écriture. Il s'agit de permettre à l'évaluateur, par
simples certificats de modification, de corriger des erreurs d'écriture
autres que celles portant sur la valeur ou la valeur imposable. La raison de
l'exception est d'éviter que l'évaluateur puisse, sous le couvert
d'une erreur d'écriture, modifier le jugement professionnel qu'il a
rendu concernant la valeur d'un immeuble. Si l'évaluateur veut modifier
cet élément très important qu'est la valeur inscrite, il
devra continuer de procéder par requête en correction d'office
pour que le bureau de révision puisse constater si, à la simple
lecture de la requête, la correction paraît justifiée.
Au fond, c'est pour simplifier l'administration de la loi, sauf qu'on
n'ouvre pas à une correction d'écriture qui porte sur la valeur
ou la valeur imposable.
M. Bélanger: Est-ce que cela peut porter sur une
description de cadastre?
M. Léonard: Oui, sur une erreur de dactylo aussi.
Il reste toujours les recours possibles.
M. Dubois: ... les représentations de la
CUM et de la ville de Montréal. Dans plusieurs mémoires,
on nous a demandé de revoir cette modalité.
M. Léonard: II n'y a pas plusieurs mémoires dans
lesquels on nous demandait de revoir cette modalité.
M. Dubois: Je pense qu'il y en a trois au moins, si ce n'est pas
quatre. La CUM, en tout cas.
M. Léonard: II s'agit de municipalités dont les
immeubles sont évalués par le bureau de Montréal, par la
CUM. À notre sens, par rapport à la situation de cette
année, l'article proposé apporte une souplesse, mais je ne pense
pas qu'il faille aller à une correction qui porte sur la valeur ou la
valeur imposable. Il me semble que, déjà, cela donne suffisamment
de souplesse comme c'est là.
Le Président (M. Laplante): L'article 16 est-il
adopté?
M. Bélanger: J'y vois un certain danger, par exemple, si
l'évaluateur décide de changer la désignation cadastrale.
Le monsieur va se ramasser avec une propriété qui ne lui
appartient plus.
M. Léonard: Oui, mais il a un droit de recours. Lorsqu'il
s'en aperçoit, il peut se plaindre.
M. Bélanger: Est-ce qu'il ne serait pas mieux d'inclure et
la valeur et la désignation cadastrale?
M. Léonard: II peut faire une plainte selon l'article 166.
Un instant. Il reste toujours les recours prévus à la loi. C'est
plutôt l'article 124, là-dessus.
Lorsqu'il a son certificat, il est avisé par la poste et
ça lui donne la nature du changement. Même si c'est juste une
correction d'écriture qui ne porte pas sur la valeur, il reste qu'il
reçoit un avis par la poste. Donc, il s'aperçoit qu'il y a eu une
modification à son rôle et il peut réagir. S'il est
d'accord avec la modification, ça va, s'il n'est pas d'accord, il peut
réagir. Il peut porter plainte, selon les dispositions de la loi.
M. Bélanger: S'il est absent, s'il est parti en Europe
pour six mois, il revient et son titre... M. le ministre, je me demande juste
s'il n'y aurait pas lieu d'inclure "sauf la valeur et le numéro
cadastral". Je trouve qu'on ouvre la porte à certains dangers.
M. Léonard: On pense que ce serait trop limitatif de
mettre seulement le numéro cadastral.
M. Bélanger: II me semble que ça n'a pas de bon
sens qu'on puisse changer un numéro cadastral par un évaluateur,
parce que, moi, j'ai souvent eu affaire à des évaluateurs; il y
en a de très bons, il y en a qui sont moins bons et il y en a des pas
bons du tout.
M. Léonard: Je dois dire que le contribuable est toujours
avisé; même s'il s'agit d'une simple correction d'écriture
ne portant pas sur la valeur, il est quand même avisé
systématiquement. Dans le cas où quelqu'un s'en va en Europe pour
un an, là, il y va longtemps. S'il part aussi longtemps que ça,
je pense que, normalement, il nomme quelqu'un pour surveiller ses affaires, au
moins un minimum: ses paiements de taxes, etc. Pour des lettres aussi
importantes, il fait suivre son courrier, s'il part pour un an.
M. Lavoie: Notre ex-ami, votre nouvel ami, Yves Michaud, entre
autres, à la maison du Québec à Paris.
M. Léonard: Je suis allé en Europe, moi aussi, et
on fait suivre son courrier sur ces choses, je pense. Je crois que ça
fait partie d'une bonne gestion de ses affaires.
Le Président (M. Laplante): L'article 16 est-il
adopté? Sur division?
M. Bélanger: Je ne suis pas heureux de ça.
Sincèrement, je ne voudrais pas être méchant, mais je ne
suis pas heureux parce que, advenant le cas où un numéro
cadastral est changé sur une propriété et que le type est
absent ou a négligé tout simplement de le faire corriger, si,
à un moment donné, il doit vendre ou hypothéquer sa
propriété, il doit subir des retards de trois, quatre, six ou dix
mois, parfois un an avant d'avoir rétabli les choses, à cause
d'une simple erreur d'un évaluateur. Je crois que c'est à
prévoir.
M. Léonard: En fait, l'évaluateur ne touche pas au
titre. Le propriétaire conserve toujours ses droits de
propriétaire sur un immeuble, sur un terrain ou sur un édifice.
Ce n'est pas parce que l'évaluateur a mal décrit son immeuble
qu'il vient de perdre son droit de propriété; je pense qu'il
conserve toujours ses droits.
M. Bélanger: II peut juste y avoir un mélange de
dossiers.
M. Léonard: Oui, ça va prendre plus temps à
le corriger.
M. Bélanger: Cela me rassure.
Le Président (M. Laplante): L'article 16 est
adopté. Article 17, pas de papillon non plus.
M. Léonard: Cet article précise une règle
qui confirme l'évidence: Si l'évaluateur fait une modification au
rôle qui entraîne des changements dans la composition des
unités d'évaluation, il faut qu'il refasse l'évaluation
des unités touchées, même si la modification n'est pas
faite en vertu d'une disposition déjà
énumérée par l'article 175 actuel de la loi qui exige une
telle réévaluation. Il est, en effet, évident que, si l'on
ajoute une composante à une unité d'évaluation ou, si on
en retranche un élément, il y a changement de valeur de
l'unité que l'évaluateur doit refléter au rôle.
Alors, il peut s'agir de deux terrains vagues contigus que l'on peut regrouper,
etc.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 18, pas de papillon non plus.
M. Léonard: L'article 18 est un article de concordance
avec l'article 16; ça précise la date de la prise d'effet d'une
correction d'erreur d'écriture. Celle-ci a effet à la date
fixée dans le certificat de l'évaluateur qui ne peut remonter
plus loin qu'à la plus récente parmi les dates suivantes: celle
où survient l'erreur ou le premier jour de l'exercice financier qui
précède celui au cours duquel la correction est faite, si
l'erreur est survenue avant cette date.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des commentaires?
M. Léonard: ... celui au cours duquel la correction est
faite si l'erreur est survenue avant cette date. Cela découle de
l'adoption de l'article 16.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que c'est
adopté? J'appelle l'article 19. Article 18, adopté. Article
19.
M. Léonard: On veut suspendre l'article 19, M. le
Président. Cela concerne la définition de "charitable".
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 20 avec
papillon. L'article 19 est suspendu.
M. Lavoie: M. le ministre, avec la suspension de l'article 204,
prenez-vous en considération les représentations que j'ai faites
hier concernant les ministres du culte, la résidence des ministres du
culte qui appartiennent...
M. Léonard: Oui.
M. Lavoie: Lorsqu'on reviendra à l'article...
M. Léonard: On en discutera à ce
moment.
M. Lavoie: Vous vous penchez sur ce problème?
Le Président (M. Laplante): L'article 20 avec
papillon.
M. Léonard: II y a un papillon d'amendement à
l'article 20. L'article 204.1 sur la fiscalité municipale - je parle de
l'amendement - est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Toutefois, un immeuble appartenant à une
institution religieuse n'est censé visé par le paragraphe 17 de
l'article 204 que s'il est utilisé conformément à ce
paragraphe". La modification qui est proposée par le papillon apporte
une exception à la règle voulant qu'un immeuble demeure
visé par le paragraphe qui le concerne même s'il est
utilisé à une fin autre que celle mentionnée à ce
paragraphe. Cette exception s'applique à l'immeuble visé au
paragraphe 17 de l'article 204 introduit par le papillon d'avant. Cela va sur
le papillon? En fait, il s'agit d'un immeuble d'une institution religieuse
utilisée pour des fins d'enseignement ou d'aide sociale, tout ce qu'on
veut d'enseignement surtout, qui demeurerait exempté, compte tenu des
exemptions...
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a des "en lieu" qui s'appliquent
à ces cas?
M. Léonard: Oui, des "en-lieu" s'appliquent.
Le Président (M. Laplante): L'article 20 est-il
adopté avec papillon? J'appelle l'article 21 avec papillon aussi.
M. Léonard: L'article 21 précise que la
compensation payable à l'égard des immeubles des réseaux
d'éducation et des affaires sociales remplace non seulement la taxe
municipale, comme le prévoit la loi actuelle, mais également
toute compensation pour services municipaux comme, par exemple, la compensation
pour le service d'aqueduc communément appelé la taxe d'eau. Cette
précision est déclaratoire en vertu de l'article 56, puisque le
gouvernement s'y est déjà conformé dans son régime
de compensation. (17 h 30)
II y a deux papillons de modification. C'est d'abord modifié par
le remplacement, dans la deuxième ligne, des mot et chiffre "ou 16 " par
les mot et chiffres "16 ou 17 " parce que les deux s'appliquent et par le
remplacement, à la fin de la cinquième ligne ou presque, des mots
" remplace toute autre " par les mots " est payée à titre de
toute autre taxe ou compensation imposable pour la fourniture de services
municipaux ".
M. Lavoie: Si je comprends bien, c'est une clause restrictive
dans vos paiements de taxes comme bon contribuable, en somme. Un bon
contribuable...
M. Léonard: ... des ...
M. Lavoie: Est-ce que ça veut dire que sur un immeuble,
qu'il soit du réseau des affaires sociales ou de l'éducation,
vous payez en vertu des articles 254 à 258 des "en-lieu"...
M. Léonard: C'est ça.
M. Lavoie: ... mais que vous n'êtes pas sujet à
payer des taxes de services pour la fourniture donnée, si ça
s'applique?
M. Léonard: Les "en-lieu" sont basés sur le taux
global de taxation et comprennent donc la taxe foncière et les taxes de
services.
M. Lavoie: Voulez-vous me rappeler où est la
définition de la valeur globale de taxation?
M. Léonard: C'est à l'article 1 du règlement
qui précise la nature des taxes et des compensations dont il faut tenir
compte pour établir le taux global de taxation d'une corporation
municipale. On a la liste, ça se lit comme suit, je pense qu'il serait
bon de le rappeler pour les fins de la discussion: " Pour établir le
taux global de taxation d'une corporation municipale, il faut tenir compte de
toutes les taxes ou compensations qui seront imposées par celle-ci,
à l'exclusion de la taxe d'affaires, de la compensation prévue
par l'article 205 de la loi no 57 et de la compensation prévue par
l'article 231 aussi." Dans un cas il s'agit des roulottes. Il y a certains
immeubles d'institutions religieuses, par exemple, sur lesquels on ne paie pas
d'"en-lieu" de taxes. C'est limitatif cependant. Au fond, il s'agit de toutes
les taxes ou compensations dont il faut tenir compte pour établir le
taux global de taxation.
M. Lavoie: Dans ce cas-là, je...
M. Léonard: Donc, il n'y a pas de changement, je pense
qu'il s'agit simplement d'une précision dans l'article.
M. Lavoie: Justement je me demandais quelle est la raison
d'être de cet amendement-là. Quelle difficulté cela vous
a-t-il créée pour avoir jugé à propos d'apporter un
amendement?
M. Léonard: C'est qu'on veut éviter la double
taxation parce que les "en-lieu" de taxes sont établis à partir
de la taxe
foncière et des autres taxes. C'est donc pour éviter de
façon très nette que des municipalités reviennent en
imposant d'autres taxes de services, parce que les "en-lieu" en tiennent
déjà compte dans l'établissement du taux global de
taxation qui est plus élevé, d'ailleurs, que le taux de la taxe
foncière.
Le Président (M. Laplante): Article 21, adopté,
avec papillon.
M. Léonard: Cela va.
Le Président (M. Laplante): Article 22. M. le ministre.
Pas de papillon. L'article 22, attendez un peu, un instant!
M. Léonard: L'article 22 reprend l'article actuel de la
Loi sur la fiscalité municipale en y apportant des changements pour,
d'une part, réintroduire l'obligation de payer les taxes
foncières imposées aux occupants des immeubles de la couronne
fédérale, ce qui existait sous l'ancienne loi, et pour, d'autre
part, tenir compte de la jurisprudence. Cette jurisprudence veut que, sans
qu'une loi provinciale puisse déclarer imposable un immeuble de la
couronne, l'article 125 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique
permet qu'une telle loi impose aux tiers occupants d'un tel immeuble
l'obligation de payer des taxes foncières en raison de cet immeuble.
Le raisonnement des tribunaux est que, dans un tel cas, ce n'est pas
l'immeuble lui-même qui est taxé, mais l'intérêt du
tiers dans cet immeuble.
En vertu de l'article 56, la modification apportée par l'article
22 est déclaratoire, puisque la majorité des municipalités
s'y sont déjà conformées. C'est en fait un retour à
la situation qui existait sous l'ancienne loi.
M. Lavoie: ...sérieux et très grave que votre
prédécesseur avait codé, même si l'Opposition avait
insisté en disant que cela devait être inclus, l'année
dernière, à l'article 204. On s'est même battu pour que ce
soit inclus pendant des heures. Le ministre, par son obstination, a
créé un trou qui a privé les municipalités de
plusieurs...
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Léonard: M. le Président, je voudrais seulement
mentionner que l'erreur est probablement commune, puisque, au cours de toutes
ces discussions, même si cela a duré des heures, M. le
député de Laval n'a jamais mentionné les tiers occupants,
il a seulement mentionné la couronne fédérale.
M. Lavoie: C'est sûr qu'on connaissait la jurisprudence
autant que vous; la couronne n'est pas imposable, mais les tiers occupants sont
imposables.
M. Léonard: C'est parce que tout le monde, j'ai
l'impression, a nagé dans le noir, parce que, si jamais vous aviez
mentionné cela, je pense que cela aurait allumé des
lumières chez les légistes.
M. Lavoie: Non, je vais vous dire sur quoi on s'est battu; si je
me rappelle bien, c'est sur l'article 204. On voulait absolument qu'on inclue
les biens de la couronne fédérale. Je pense que, si on les avait
inclus là, cela aurait ramené probablement l'article 208 pour
couvrir les tiers.
M. Léonard: Votre lumière n'était pas
éclatante, parce que vous n'avez pas réussi à
convaincre.
M. Lavoie: Vous êtes assez obstiné, c'est une
maladie.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Lavoie: On réserve nos commentaires, même si on
adopte cet article-là, sur l'article 56 qui devient déclaratoire
et qui a un effet rétroactif, même s'il y a des plaintes. C'est
assez délicat. On fera nos commentaires à ce
moment-là.
M. Léonard: Vous savez que vous êtes en pays libre.
Avec un gouvernement comme le nôtre, vous pouvez dire tout ce que vous
voulez.
M. Lavoie: Libre avec...
M. Léonard: Cela prête à conséquence,
mais enfin!
Le Président (M. Laplante): Article 22, adopté.
M. Lavoie: Heureusement qu'on est libre de se défaire
également d'un gouvernement. La population est libre sur ce
point-là.
Une voix: Mais là, elle n'est pas libre.'
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 23.
Avant...
M. Cordeau: M. le Président, il y a un papillon à
l'article 22.1.
M. Léonard: M. le député de Laval, il y en a
qui sont tellement désireux d'exercer le pouvoir que Dieu, pour les
punir, le leur donne.
Le Président (M. Laplante): Une minute!
M. Lavoie: On n'est pas tellement désireux de corriger vos
erreurs.
Le Président (M. Laplante): J'appelle le nouvel article
22.1. Adoptez-vous cet article 22.1?
Une voix: Oui.
Une voix: À l'ordre!
M. Léonard: On insère, après l'article 209
de la loi, l'article 209.1. "La commission peut décréter que la
reconnaissance qu'elle accorde a effet depuis le début de l'exercice
financier au cours duquel la demande de reconnaissance est faite." C'est la
reconnaissance en vertu du paragraphe 10 de l'article 204.
M. Lavoie: Cela va.
Le Président (M. Laplante): Article 22.1 adopté
avec papillon. J'appelle l'article 23, pas de papillon.
M. Léonard: L'article 23 concerne les fermes exclues de la
zone agricole. Il est question du remboursement prévu. L'article 23
vient clarifier une disposition de la Loi sur la fiscalité municipale,
mais sans en changer le sens. En gros, la situation clarifiée est la
suivante. Il y a deux cas où le propriétaire ou l'occupant d'une
ferme peut être appelé à rembourser les privilèges
fiscaux attachés à la ferme: lorsque la ferme est
cédée à des fins de lotissement, de développement
résidentiel, industriel ou commercial, de spéculation ou
d'opération immobilière, et lorsqu'elle est exclue de la zone
agricole sauf en raison d'une expropriation.
Il est possible que les deux circonstances puissent s'appliquer en
même temps à une ferme. Exemple: la ferme est vendue à des
fins de développement industriel et, en conséquence, l'acheteur
demande et obtient l'exclusion de la zone agricole. Le problème qui se
pose alors, c'est que le montant du remboursement peut être
différent, selon que l'on considère une circonstance plutôt
qu'une autre. Dans le cas d'une cession pour fins de développement
industriel, le remboursement comprend les privilèges fiscaux obtenus
depuis la cession jusqu'à concurrence de cinq exercices financiers,
tandis que, dans le cas d'une exclusion de la zone agricole, le remboursement
comprend les privilèges fiscaux obtenus pendant que la ferme
était incluse dans la zone jusqu'à concurrence de dix exercices
financiers. Ce que précise l'article 23, c'est que le remboursement le
plus élevé s'aplique dans un tel cas.
M. Lavoie: Vous ne voulez pas manquer votre coup, comme on dit.
S'il y a doute, ce n'est pas cinq ans, c'est dix ans qu'ils vont rembourser,
les cultivateurs. Y a-t-il eu consultation avec l'UPA à ce sujet, M. le
Président?
M. Léonard: Non.
M. Lavoie: Cela veut dire...
M. Léonard: II peut y en avoir eu de la part du ministre
de l'Agriculture. Ce n'est pas moi qui l'ai faite, en ce qui me concerne, ni
mes fonctionnaires, si je comprends bien, pas à notre connaissance
ici.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Méqantic-Compton.
M. Bélanger: C'est inconcevable qu'on veuille demander
cela à un cultivateur qui veut se départir de sa ferme pour de la
construction. On sait qu'au Québec ce n'est pas parce que le Parti
québécois est au pouvoir qu'on va arrêter la construction.
On devrait continuer à construire. On devrait continuer à se
développer. Je ne vois pas pourquoi on dirait à ce
propriétaire qui veut se départir de sa ferme: Tu dois $125,000,
$150,000 ou $200,000 au gouvernement.
M. Lavoie: À la municipalité.
M. Bélanger: Oui, à la municipalité, mais
imposé par le gouvernement. Cela n'a qu'un but, c'est d'empêcher
la construction ou de faire augmenter le prix des maisons, alors qu'on a un
rapport qui nous a été soumis récemment qui prouve qu'au
Québec les Québécois sont les moins nombreux à
être propriétaires de tout le Canada et même de toute
l'Amérique du Nord. M. le ministre nous disait tout à l'heure que
la construction allait bien au Québec. Elle va bien avec 50% de moins
qu'en 1976. Si c'est cela, aller bien...
Une voix: Le taux d'intérêt.
M. Bélanger: Le taux d'intérêt a quelque
chose à voir, mais, si on ajoute le taux d'intérêt et si on
ajoute encore cela, on dirait sincèrement que le gouvernement veut
empêcher - je pense que vous appelez cela de l'exploitation, je ne sais
pas comment vous appelez cela - la spéculation, mais c'est une chose qui
existe. C'est une chose qui est essentielle si on veut faire fonctionner
l'économie du Québec. C'est une chose qui s'est toujours faite
dans le passé. C'est une chose que moi, du moins, j'espère qu'on
va poursuivre encore. Je ne vois pas pourquoi on pénaliserait. C'est
l'acheteur qui va devoir payer. Le cultivateur va être conscient du
montant qu'il doit. C'est l'acheteur qui va devoir payer. Cet acheteur va
devoir refiler le coût sur chaque unité de terrain. C'est encore
le Québécois qui ne pourra pas devenir propriétaire. D'un
autre côté, le
gouvernement s'apprête, selon ses discours, à faciliter
l'accès à la propriété. Moi, je ne comprends plus
rien. J'espère que M. le ministre va pouvoir nous éclairer. C17 h
45)
M. Léonard: On peut reprendre bon nombre
d'éléments qui ont été avancés sur la
nécessité de protéger les terres agricoles au
Québec. On ne refera pas tout le débat ici.
Cependant, je dois simplement mentionner que lorsque vous dites que cela
bloque le développement, au fond, cela ne bloque pas du tout le
développement. Cela situe les endroits où il se fait. À
mon avis, cela fait partie d'une excellente politique d'aménagement.
À moins qu'on veuille continuer avec une absence de politique, avec du
"mitage" un peu partout, dans le territoire du Québec. Notamment
lorsqu'on le fait sur des terres agricoles, des bonnes terres agricoles, on
sait tous les inconvénients qui en découlent. On ne reprendra pas
ce débat. La majorité des Québécois ont
démontré qu'ils étaient d'accord avec la protection du
territoire agricole.
M. Lavoie: M. le Président, je veux faire un
commentaire.
M. Léonard: Nous avons avancé, M. le
député.
M. Lavoie: Je vais faire un commentaire. Je vais faire une
distinction.
M. Léonard: Malgré tout ce que vous avez dit, le
pourcentage du vote n'a pas reculé.
M. Lavoie: On ne s'énervera pas, de toute façon. La
population pourra juger avant longtemps.
M. Léonard: Je ne m'énerve pas.
M. Lavoie: Sur le zonage agricole, je pense que notre position
est assez claire.
M. Léonard: Vous étiez contre.
M. Lavoie: On a voté contre à cause de la
spoliation, du dirigisme qu'il y avait dans cette loi. Notre point de vue est
bien simple. Le zonage agricole aurait dû s'appliquer de deux
façons. Dans les régions à vocation totalement agricole,
à vocation laitière ou autre, dans les régions rurales du
Québec, la loi du zonage agricole - je ne vais pas dans toutes les
modalités - lorsqu'un père de famille veut permettre à son
fils de se bâtir... Je n'irai pas dans tous les détails, on ne
fera pas tout le procès du zonage agricole.
Une application qui aurait pu se faire, c'est dans les régions
à vocation rurale, pour des générations et des
générations à venir, je dirais même pour des
siècles à venir. Mais il aurait dû y avoir une adaptation
plus souple et une participation du milieu dans les zones
périphériques des grands centres. Une participation du milieu, au
lieu que ce soit décidé par des fonctionnaires de Québec.
D'ailleurs, votre problème n'est pas réglé, loin de
là, M. le ministre. Même si vous n'avez plus le dossier de
l'aménagement du territoire, votre problème n'est pas
réglé. La concordance des pouvoirs de la commission de
contrôle des terres agricoles et de votre politique d'aménagement,
je pense que c'est loin d'être réglé. Jusqu'à
maintenant, la seule autorité qui peut faire de l'aménagement du
territoire, c'est la commission du zonage agricole, qui prime sur tout. On
n'ira pas dans ce débat.
Je pense qu'il y a moyen d'appliquer et d'adopter des lois un peu plus
humaines et un peu plus réalistes. C'est cela qu'on veut vous dire
concernant votre zonage agricole. Il n'y a aucune difficulté, dans son
principe, dans des régions à vocation... Il s'agit de
protéger ces terres, d'empêcher l'étalement des
développements le long des rangs, tout cela. Mais, il y a d'autres
implications.
Vous savez que cela a créé des problèmes dans les
régions périphériques, autant de Québec que de
Montréal ou de certains centres, où cela a créé une
poussée inflationniste. Le député de Saint-Hyacinthe a
mentionné des terrains qui ont doublé de valeur dans certains
endroits, qui ont triplé de valeur dans d'autres endroits, etc.
Mais la question qu'on se pose ici, c'est pourquoi faire une distinction
lorsqu'une terre est vendue pour les besoins ou la nécessité du
milieu. Si une terre qui est zonée agricole à Saint-Laurent,
à Anjou, à Rivière-des-Prairies, à Laval, à
Repentigny ou à Saint-Hubert, cette pénalité... Vous
savez, un cultivateur peut être en dehors de la décision de la
commission de contrôle. Je ne dis pas immédiatement, mais, dans
quelques années, il peut arriver que le cultivateur ne soit plus capable
d'exploiter sa terre, à cause de l'environnement ou pour d'autres
raisons. II n'y a pas de contrôle. Cela peut être une
décision de la commission et là, le marteau lui tombe sur la
tête. Dans un cas, il n'avait que cinq ans à rembourser, pas
seulement les taxes municipales et les taxes scolaires, mais également
les subventions qu'il a eues, les rabais qu'il a eus sur les taxes, que le
ministère de l'Agriculture paie, cinq ans en arrière. Il serait
obligé, dans certains cas, de payer la surtaxe sur les lots non
desservis. Ils vont être obligés de rembourser au gouvernement les
"en-lieu" que le gouvernement aura payés pour la compensation sur les
limites d'évaluation sur les boisés et les terres agricoles, tout
cela.
M. Bélanger: C'est quasiment une
saisie.
M. Lavoie: Le pauvre habitant, le pauvre cultivateur, il n'aura
plus rien. Là où il y avait un doute, il y avait une
pénalité de cinq ans, il a ajouté les dix ans. Au cas
où il y aurait l'avantage au coureur un peu, vous mettez dix ans.
M. Léonard: Est-ce que je peux... M. Lavoie:
Ajoutez ce que voudrez. M. Léonard: M. le
député de Laval.
M. Lavoie: Ajoutez ce que j'ai oublié dans ce qu'il aura
à rembourser.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: M. le député de Laval, je
reviens simplement vous dire que cet amendement a pour but de clarifier la
situation.
M. Lavoie: Avec le bâton.
M. Léonard: Un instant, laissez-moi parler. D'après
l'article, si on le lisait auparavant, il y demeurait une
ambiguïté. Il aurait pu être possible que les deux
circonstances s'appliquent en même temps, c'est-à-dire les cinq
ans et les dix ans.
M. Lavoie: Cela m'étonne que vous n'ayez pas...
M. Léonard: On vient simplement adoucir, vous voyez.
M. Lavoie: ...mis quinze ans.
M. Léonard: L'autre chose, c'est que jusqu'à ce
jour je n'ai pas entendu dire qu'une municipalité avait manqué de
terrain pour son développement, malgré tout ce que vous pouvez
dire sur la Loi sur la protection du territoire agricole. Il n'y a pas une
municipalité qui ne possède pas une zone assez grande pour
prévoir du développement intéressant.
M. Cordeau: Mais les terrains ont doublé...
Le Président (M. Laplante): L'article 23,
adopté?
M. Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division. J'appelle
l'article 24 où il n'y a pas de papillon.
M. Léonard: À l'article 24, en enlevant les mots
"sous réserve de l'article 222" dans l'article 221 de la Loi sur la
fiscalité municipale, on évite toute interprétation
voulant qu'une compagnie privée d'électricité qui consomme
une partie de l'énergie qu'elle produit et qui en vend une autre partie
n'ait à payer que la taxe particulière visée à
l'article 222, sans avoir à payer la taxe générale
basée sur le revenu brut imposable, visée à l'article
221.
Ainsi, il est bien clair qu'une compagnie visée ci-haut pourra
payer la taxe sur le revenu brut imposable pour la partie de l'énergie
qu'elle vend et la taxe visée à l'article 222 pour la partie
qu'elle consomme. En vertu de l'article 56, la précision apportée
par l'article 24 est déclaratoire, puisque ce n'est qu'une clarification
de l'intention originale du législateur.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des commentaires?
Article 24, adopté. Article 25 avec papillon.
M. Léonard: L'article 25 apporte trois précisions
à la disposition relative à la taxe imposée à une
compagnie privée d'électricité qui consomme
l'énergie qu'elle produit. D'abord, il est précisé que
cette taxe s'applique non seulement à une compagnie qui consomme une
partie de l'énergie qu'elle produit, comme le prévoit la loi
actuelle, mais également à celle qui consomme toute cette
énergie. Ceci corrige un "loophole" qui existait.
Ensuite, il est prévu que cette taxe est versée non
seulement à la municipalité où est situé un barrage
ou une centrale de l'entreprise, comme le prévoit la loi actuelle, mais
également à la municipalité où sont situés
certains autres éléments du réseau d'entreprise.
Là-dessus, il y a un papillon d'amendement. Ceci permet de tenir compte
des situations où le barrage ou la centrale sont situés dans une
municipalité, mais où ses accessoires sont situés dans une
autre.
Enfin, une disposition interprétative est ajoutée pour
décréter que l'énergie consommée par une personne
liée à celle qui la produit, par exemple, une compagnie filiale
ou une compagnie mère, est censée être consommée par
cette dernière. Ceci permet d'éliminer un "loophole"
utilisé comme suit: la compagnie productrice crée une filiale
bidon à qui elle cède son électricité à un
prix dérisoire, ce qui lui permet, d'une part, d'éviter le
paiement de la taxe imposée à une entreprise qui consomme
elle-même l'énergie qu'elle produit et, d'autre part, de
réduire le montant de la taxe, basé sur son revenu brut
imposable, découlant des pseudo-ventes. Cet article est aussi
déclaratoire, parce que les municipalités ont été
informées déjà de cette situation.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des commentaires?
M. Léonard: ...de cette situation.
Le Président (M. Laplante): Des commentaires?
M. Léonard: II y a un papillon là-dessus, si vous
le permettez. L'article 222 de la Loi sur la fiscalité, remplacé
par l'article 25 du projeet de loi no 12, est modifié en
remplaçant, dans les 5e et 6e lignes du premier alinéa, les mots
"immeuble de son réseau de production, de transmission ou de
distribution d'énergie électrique" par les mots et chiffres "de
ses immeubles non portés au rôle en vertu de l'article 68 ou non
imposables en vertu du paragraphe 7 de l'article 204."
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des
commentaires?
M. Lavoie: Je crois que les articles 25, 26, 27, 28 et 29
touchent toute la partie de la taxation des sociétés, des
réseaux.
M. Léonard: Mais l'article 25 touche la définition
des compagnies elles-mêmes.
M. Lavoie: Étant donné qu'il est 18 heures moins
trois minutes et que nous ne pourrons pas adopter ces cinq articles en trois
minutes, je demanderais, puisqu'il y a eu un ordre de la Chambre, qu'on puisse
amorcer cela à la prochaine séance.
M. Léonard: Vous ne voulez pas adopter l'article 25 tout
de suite; c'est une question de définition.
M. Lavoie: Tout est relié à cette question de
taxation des réseaux.
M. Léonard: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Laplante): Les travaux de cette
commission sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 17 h 57)