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(Douze heures treize minutes)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si vous voulez, on discutera de l'agriculture dans une autre
commission.
La commission des affaires municipales se réunit pour
étudier article par article le projet de loi no 13, Loi modifiant la Loi
sur la Société d'habitation du Québec.
Les membres de cette commission sont: M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M.
Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) qui remplace M. Dubois (Huntingdon), M. Guay
(Taschereau) remplacé par M. Baril (Arthabaska), M. Lavoie (Laval), M.
Léonard (Laurentides-Labelle) remplacé par M. Tardif
(Crémazie), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord)
remplacé par M. Lefebvre (Viau), M. Rancourt
(Saint-François).
Les intervenants sont: M. Baril (Arthabaska) remplacé par M.
Garon (Lévis), M. Bélanger (Mégantic-Compton), M. Caron
(Verdun), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)...
M. Scowen: M. Caron (Verdun) est remplacé par M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys).
Le Président (M. Laplante): ...M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys) remplace M. Caron (Verdun), ...M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Grégoire (Frontenac)
remplacé par M. Gagnon (Champlain), M. Lefebvre (Viau) remplacé
par M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Paquette (Rosemont).
Je voudrais avoir la nomination d'un rapporteur, s'il vous plaît.
M. Baril (Arthabaska) sera le rapporteur.
Avant d'appeler l'article 1 du projet de loi, M. le ministre.
Discussion générale
M. Scowen: Avant que le ministre ne fasse sa première
intervention, je viens de poser une question en Chambre sur la
société et le leader parlementaire m'a proposé de la poser
ici. Si vous me le permettez, avant de commencer, M. le ministre, il s'agit du
rapport annuel de la Société d'habitation du Québec pour
l'année 1979. À ma connaissance, à moins que je ne me
trompe, ce document n'est pas encore rendu public.
M. Tardif: À ma connaissance, c'est un fait. J'ai
reçu hier à mes nouveaux bureaux des boîtes de documents,
dont le rapport de l'OPDQ qui a été déposé hier. Je
crois savoir que l'autre liasse de documents aurait été
envoyée par la Société d'habitation du Québec
à mes bureaux ici, pour dépôt. Je peux essayer de me
renseigner avant la fin de la journée pour le député.
M. Scowen: Le président est ici. Peut-être qu'il
peut nous dire si le rapport est imprimé et disponible actuellement.
M. Tardif: II est imprimé pour envoyer. Effectivement, il
m'intéressait, en prévision de mon propre discours de
deuxième lecture là-dessus, d'avoir ces renseignements. Je peux
essayer, à défaut de pouvoir le déposer devant la Chambre
tout de suite, de le faire plus tard dans la journée, s'il y a
consentement.
M. Scowen: Si vous me le permettez, M. le Président, ce
rapport qu'on n'a pas est le rapport des activités de cette
société pour l'année qui s'est terminée il y a
douze mois. Je trouve inconcevable qu'une société, même si
elle n'est pas très bien administrée, puisse accuser des
retards...
M. Tardif: C'est un jugement de valeur.
M. Scowen: Je vais terminer. J'ai une proposition à
faire... de douze mois dans la production de ses propres chiffres, du rapport
de ses activités. Nous sommes aujourd'hui, comme vous le savez, devant
une demande du gouvernement de changer d'une façon assez fondamentale le
mandat de la société. Je veux proposer au ministre qu'on suspende
les travaux de cette commisson parlementaire jusqu'à cet
après-midi et qu'il s'engage à envoyer à nos bureaux dans
les prochaines minutes, si ces documents sont vraiment disponibles aujourd'hui,
une copie du rapport des activités pour l'année qui est
terminée, je le répète, il y a déjà douze
mois. Ceci va nous donner l'occasion, au moins pendant l'heure du
déjeuner, d'examiner un peu les réalisations de cette
société au moins pour ces douze mois, qui sont maintenant
dépassés de douze mois
additionnels, avant que le gouvernement nous demande de donner une
opinion lors de l'étude article par article du projet de loi.
Comme vous le savez, nous avons devant nous un document avec un bilan
qui se termine le 31 décembre 1978. C'est excessivement difficile de
parler de la société d'une façon intelligente sur la base
de ces informations.
À moins que le ministre ait des objections sérieuses, je
propose qu'on suspende et on s'engage de notre côté à
regarder attentivement le document qu'il va nous envoyer. On est prêt
à même envoyer un messager chez lui, pour l'obtenir. Je pense que
c'est un peu irréaliste à ce moment-ci de continuer sans...
C'est une suggestion que je fais au ministre.
M. Tardif: Je remercie beaucoup le député de
Notre-Dame-de-Grâce de sa suggestion et de son désir de
collaboration. Cependant, je trouve qu'il prend, d'une part, des raccourcis. Je
voudrais expliquer.
Le document qu'il a en main, effectivement, se reporte à la
période se terminant le 31 décembre 1978. Pour celle se terminant
le 31 décembre 1979, la Société d'habitation du
Québec devait d'abord attendre d'avoir le certificat du
Vérificateur général.
M. le président de la société qui est ici m'informe
que ce certificat du Vérificateur général a
été émis le 10 juillet. Avant cela, pas de rapport annuel
possible. Après le certificat émis le 10 juillet par le
Vérificateur général, période de vacances, et c'est
à l'automne que la mise en page, la préparation du rapport annuel
ont été faites.
L'argumentation du député qu'on ne saurait siéger
parce qu'on n'a pas ce document ne tient pas, d'une part parce que
lui-même a cité en Chambre, il y a deux jours, quand on a fait la
deuxième lecture, le document Infostat qui contient un certain nombre de
données statistiques qui n'étaient pas à jour, parce qu'il
y en a un sorti depuis le 30 octobre, mais du moins, au 30 juin 1980, un
document qui fait état du parc immobilier, du nombre de mises en
chantier, du nombre de logements parachevés et de la querelle du
député de Notre-Dame-de-Grâce à l'effet qu'il n'y en
a eu que 13,000 réalisés, alors que, dans les faits, c'est
beaucoup plus près de 15,000.
Mais, d'autre part, ce que le député de
Notre-Dame-de-Grâce n'avait pas fait, à ce moment-là,
c'était de considérer dans l'accroissement du parc de logements
"sociaux" les 2100 coop et les 2600 logements auxquels s'applique le programme
de supplément au loyer. Dans un immeuble appartenant au
député ou à un organisme sans but lucratif, si je loue 40%
des logements, 30%, 50% des logements, directement par la société
ou par un office municipal d'habitation et que j'applique à ces
logements les règles de financement des HLM, j'ai ce qu'on appelle le
supplément au loyer, sauf qu'au lieu d'être localisés dans
un HLM ils sont localisés dans un immeuble duquel on a loué un
nombre X de logements.
Présentement, il y en a 2600. Encore une fois, je comprends le
député de Notre-Dame-de-Grâce d'avoir, d'une part,
réduit l'interprétation des données d'Infostat à un
seul tableau qui était celui qui avait trait aux logements dits
parachevés et non pas aux mises en chantier. Ce que je comprends moins
bien, c'est qu'il n'ait pas daigné inclure les données relatives
aux coop et au supplément au loyer.
Malgré tout ceci, M. le Président, je suis prêt
à répondre à toutes les questions. Je trouverais
plutôt indécent de remettre de façon
privilégiée au député de Notre-Dame-de-Grâce
une copie du rapport, même si théoriquement, on pourrait envoyer
immédiatement un messager en chercher un à la
société d'habitation et le déposer ici; normalement,
j'aurais à le déposer devant la Chambre, ce que je peux essayer
de faire dès cet après-midi, j'en conviens.
Il y a des boîtes en transit. Tous les ministères
reçoivent des liasses de documents de l'imprimeur du gouvernement pour
distribution. À mesure qu'on les a, on les distribue. On me dit que
c'est en transit entre la société et mon bureau. Je peux me
renseigner. M. le Président, je ne pense pas que le député
de Marguerite-Bourgeoys... Je m'excuse.
M. Guay: Le député de Notre-Dame-de-Grâce va
soulever une question de privilège.
M. Tardif: Non, c'est que je considère trop le
député de Notre-Dame-de-Grâce pour le qualifier de
député de Marguerite-Bourgeoys. Ce serait vraiment...
Le Président (M. Laplante): Une minute, s'il vous
plaît. J'aurais une rectification à faire sur l'appel des membres
dans les intervenants où M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) serait
remplacé par M. Guay (Taschereau).
Une voix: II y est.
Le Président (M. Laplante): II y est, d'accord.
M. Scowen: Si vous me permettez, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, c'est à
vous la parole.
M. Tardif: Je termine en disant que, si le député
de Notre-Dame-de-Grâce a des
questions précises, il me fera plaisir d'y répondre. Donc,
nous pouvons procéder à l'analyse du projet de loi et des
quelques articles qu'il contient. Je ne vois pas comment cela...
M. Scowen: Encore au sujet des rapports annuels, avant de
commencer à étudier la loi ou même le préambule, je
veux que ce soit réglé. Premièrement, je n'ai pas
demandé au ministre que le rapport me soit envoyé d'une
façon privilégiée. J'ai demandé que ce soit
donné aux membres, au moins, de cette commission parlementaire qui ont
un intérêt particulier dans cette société, cet
après-midi. J'espère que c'est clair.
Deuxièmement, je ne peux m'imaginer que le Vérificateur
général puisse avoir besoin de six mois pour comprendre ce qui se
passe à la Société d'habitation du Québec, mais
quand même...
M. Tardif: ...vous pourrez lui adresser.
M. Scowen: ...je pense que le ministre peut être d'accord
avec moi pour dire qu'il n'est pas difficile de trouver les moyens de sortir un
rapport annuel entre le 11 juillet et aujourd'hui, le 19 décembre. Vous
me dites: II y a des vacances. Pour moi, les rapports annuels viennent avant
les vacances.
M. Tardif: Est-ce qu'il a des questions auxquelles vous aimeriez
avoir des réponses?
M. Scowen: C'est difficile pour moi de poser des questions sur le
rapport annuel de 1979, parce que nous n'avons pas le rapport annuel de 1979.
Après avoir vu le rapport, on pourra commencer à mieux
comprendre.
Avant de passer à d'autres sujets, M. le Président, je
veux simplement dire que vous avez soulevé, M. le ministre, la question
d'Infostat. Il y a deux éléments. Je pense qu'Infostat, c'est
quelque chose que la société a commencé à publier
en partie à la suite de nos demandes régulières pendant un
an et demi pour obtenir des chiffres périodiques sur le
développement des HLM. Ce qui me surprend, c'est que, même si
j'étais sur la liste des personnes qui recevaient ce document pour les
deux premières versions, je n'ai pas reçu la troisième.
J'espère que le ministre acceptera de me mettre sur son "mailing list"
le plus tôt possible, parce que...
M. Tardif: Vérifiez donc auprès de votre
collègue, le député de Marguerite-Bourgeoys, au cas
où il aurait soutiré ce document.
M. Scowen: Oui, c'est cela. Une dernière fois, parce
que... Dans le cas des chiffres que le ministre a cités sur la
construction, il a dit: II ne faut pas seulement prendre en
considération ceux qui sont construits, mais aussi ceux qui
étaient loués probablement de l'entreprise privée...
M. Tardif: Non, loués soit à des coop, soit
à des organismes sans but lucratif, soit encore des cas de ce que
j'appelle le dumping de la SCHL. Vous savez ce que cela veut dire?
M. Scowen: Oui, je comprends. Vous m'avez expliqué le
dumping de la SCHL à plusieurs reprises. Mais je veux simplement
souligner que votre premier ministre, mon premier ministre, en effet, m'a
promis de construire ceci en plus de quelque 60,000 logements qui seront
construits pour les autres fins.
M. Tardif: Non, je... (12 h 30)
M. Scowen: Le transfert d'un logement d'une catégorie
à une autre n'a pas pour effet d'augmenter le stock de logements. Si
vous avez un appartement qui est classé privé ou public, secteur
SCHL, et si, par une espèce de subvention ou un transfert juridique,
vous créez quelque chose qui vous permet d'ajouter un logement à
un certain tableau...
Le Président (M. Laplante): Je vais être
obligé de vous arrêter, M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: C'est le ministre lui-même qui a soulevé
cette question.
Le Président (M. Laplante): Non, juste un moment. On va
revenir au début. Une minute, à l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Scowen: Excusez-moi.
Le Président (M. Laplante): Une minute, à l'ordre,
s'il vous plaît! M. le député de Notre-Dame-de-Grâce,
je veux vous expliquer la situation dans laquelle on est en train de
s'engouffrer. Dès le début, avant même que j'appelle le
projet de loi, l'article no 1, vous avez demandé la permission aux
membres de faire une courte intervention pour avoir le rapport annuel.
Actuellement, vous débordez de cette question.
Je voudrais, pour les fins de la commission parlementaire, pour les fins
de l'ordre que j'ai reçu de l'Assemblée nationale, que le
ministre commence par ses remarques et que j'appelle le projet de loi no
13.
M. Scowen: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Là, je ne voudrais pas
que ma décision soit discutée. J'appelle le projet de loi no 13.
M. le
ministre, avez-vous des remarques sur le projet de loi no 13?
M. Scowen: C'est dégueulasse.
Le Président (M. Laplante): Pardon. À qui
dites-vous dégueulasse? M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, est-ce que je vous ai insulté?
M. Scowen: J'ai dit que la décision est
dégueulasse. Je vais vous dire pourquoi.
Le Président (M. Laplante): Je vous demande de vous
rétracter, s'il vous plaît! C'est inadmissible, je vous demande de
vous rétracter, s'il vous plaît!
M. Scowen: Je vais me rétracter de la façon
suivante. J'ai posé une courte question au ministre au sujet de la date
de livraison du rapport annuel. Dans sa réponse, d'une façon
gratuite, le ministre...
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, ce n'est pas cela
que je vous ai demandé.
M. Scowen: Dans sa réponse, le ministre, d'une
façon gratuite, a fait référence à une partie de
discours que j'ai fait hier touchant le nombre de HLM construits ici au
Québec...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, je vous demande une rétractation, s'il vous
plaît, sur le mot que vous avez employé envers la
présidence.
M. Scowen: J'ai expliqué la raison qui m'a incité
à dire...
Le Président (M. Laplante): Monsieur, je vous demande,
parce que le président n'était pas impliqué dans ces
choses, je vous demande...
M. Scowen: C'est le ministre qui a soulevé cette
question...
Le Président (M. Laplante): Je vous demande au nom du
respect de cette enceinte...
M. Scowen: ...lui-même, d'une façon gratuite, dans
sa réplique. Cela n'avait rien à voir avec le rapport annuel. Il
a commencé à discuter des chiffres de mon discours d'hier. J'ai
dit et j'insiste pour dire que j'ai un droit de réplique.
Le Président (M. Laplante): ...je vous demande, au nom du
respect de l'Assemblée nationale, M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, de vous rétracter.
S'il y a refus, M. le député de Notre-Dame-de-Grâce,
je serai obligé de suspendre les travaux et d'aller m'informer, dans un
cas semblable, de ce que l'Assemblée nationale peut faire
actuellement.
Si je suis les règles qui me sont édictées, je dois
vous refuser le droit de parole, et je dois vous demander de quitter les lieux,
s'il vous plaît.
J'appelle le projet de loi no 13, remarques préliminaires, M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, pour les fins de la
transcription du journal des Débats, le député de
Notre-Dame-de-Grâce a demandé une copie du rapport annuel. Je lui
ai dit que j'allais m'enquérir où il est.
M. Lavoie: M. le Président, je crois que l'incident est
clos. On n'est pas pour recommencer cela, si le député n'est plus
là pour répondre aux avancés du ministre.
M. Tardif: Je ne réponds pas aux avancés.
M. Lavoie: Je vous demanderais que vous respectiez... Cet
incident est clos, le ministre n'a pas plus le droit de parler sur votre
décision que le député que vous venez d'expulser.
Le Président (M. Laplante): Exact, M. le
député de Laval.
Je vous demanderais de vous en tenir seulement au projet de loi no 13,
qui est Loginove, M. le ministre.
M. Lavoie: M. le Président.
M. Cordeau: M. le Président, question...
M. Lavoie: M. le Président, à quelle place
voyez-vous le mot "Loginove"?
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse. Je retire le mot
"Loginove". On doit s'en tenir au principe du projet de loi actuel.
M. Cordeau: Question de directive.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Lorsqu'on étudie un projet de loi, pour
commencer vous appelez le numéro...
Le Président (M. Laplante): Je n'ai pas appelé le
numéro, on en est au principe.
M. Cordeau: Vous identifiez le projet, vous appelez l'article no
1 et là, nous parlons après que l'article no 1 est appelé.
Les commentaires se font après.
Le Président (M. Laplante): II y a toujours des
commentaires qui se font dès l'ouverture du projet de loi, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je me demande même si la commission
siégeait lorsque vous avez expulsé le député.
Le Président (M. Laplante): Vous avez...
M. Cordeau: Je me demande si la commission siégeait
lorsque vous l'avez expulsé.
Le Président (M. Laplante): Je ne reviendrai pas
là-dessus. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président...
M. Cordeau: II n'y a pas de rapporteur.
M. Tardif: Oui, il a été nommé, pendant que
vous discutiez.
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur, il y a un
rapporteur.
M. Tardif: Pendant que vous discutiez de la loi 90, il a
été nommé.
M. Cordeau: Très bien, on en a un bon.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, veuillez, s'il
vous plaît, vous en tenir au projet de loi.
M. Tardif: M. le Président, ce projet de loi, j'en ai
indiqué les raisons lors du discours de deuxième lecture. S'il y
a des questions précises à être posées sur chacun
des articles, il me fera plaisir de fournir des réponses. Je n'ai pas
d'autre commentaire pour l'instant.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je n'ai pas de commentaire pour le moment.
Le Président (M. Laplante): Pas pour le moment.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Moi non plus.
Étude article par article
Le Président (M. Laplante): Est-ce que d'autres membres
auraient des commentaires? J'appelle l'article 1. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, cet article est un simple
article de concordance puisque la Loi sur la Société d'habitation
du Québec parle du ministre des Affaires municipales et que, maintenant,
c'est le ministre délégué à l'Habitation.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Tardif: L'article 2, M. le Président, est un article
qui modifie la Loi sur la Société d'habitation du Québec,
à l'article 94, en introduisant l'article 94.3 où il est dit: "Le
gouvernement peut, dans la mesure et aux conditions qu'il détermine,
autoriser la société à préparer et à mettre
en oeuvre tout programme permettant à la société de
rencontrer les objets prévus par l'article 3." Donc, on n'élargit
pas les objets sur lesquels peut porter l'action de la société;
on dit simplement que la société peut elle-même
réaliser cela.
Deuxième alinéa: "À cette fin, la
société peut, en outre des pouvoirs que lui confère la
présente loi, acquérir par expropriation les immeubles
indiqués dans le programme." L'avis des juristes étant qu'il
n'était pas certain que la société ait, lorsqu'elle se
substitue à une municipalité aux fins d'exécuter un
programme prévu dans la loi, le pouvoir d'expropriation, il a
été jugé préférable de l'indiquer.
Voilà, en gros, la raison d'être de cet article.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Tardif: Je peux lire au député de Laval, s'il le
désire, l'article 3 que j'ai devant moi, M. le Président.
M. Lavoie: Je l'ai ici, un instant. S-8. M. Tardif:
S-8.
M. Lavoie: Je n'aime pas beaucoup la façon dont ces livres
sont brochés.
La Loi sur la Société d'habitation du Québec,
identifiée au chapitre S-8 des statuts refondus du Québec,
dernière édition, dit ceci: "La société a pour
objets de favoriser la rénovation du territoire des municipalités
du Québec, de faciliter l'accès des citoyens du Québec
à la propriété immobilière et de mettre à
leur disposition des logements à loyer modique." En vertu de l'article 2
du projet de loi no 13, on étend, en somme, on élargit les
pouvoirs de la société pour atteindre les fins prévues
à l'article 3 de la loi originale. Également, au deuxième
alinéa, on donne des pouvoirs d'expropriation.
Avant de pouvoir adopter cet article, qui est pas mal l'article de fond
du présent projet de loi, je pense qu'il est normal que le ministre nous
dise brièvement, s'il le
désire, quelle est la politique, actuellement, de la
Société d'habitation du Québec, et également celle
du gouvernement, parce que c'est le gouvernement qui autorise la
société à entreprendre de nouveaux programmes. J'aimerais
connaître les intentions du gouvernement surtout sur une politique qui a
été annoncée lors du discours sur le budget,
l'accès à la propriété. C'est la première
partie de ma question: Qu'est-ce qu'il envisage comme politique
gouvernementale, comme programmes pour permettre un accès plus facile
des citoyens du Québec à la propriété
immobilière?
M. Tardif: M. le Président, je ne sais pas si le
député de Laval était en Chambre au moment de mon discours
de deuxième lecture où j'ai tenté d'indiquer que,
justement, le libellé de l'article 3 quant aux objets de la loi
était assez large, mais que c'est lorsqu'on se reportait aux articles
à l'intérieur pour voir si la société avait les
moyens de réaliser tout ce qui était édicté
là qu'on se rendait compte que c'était de façon indirecte
- notamment, j'ai cité le cas des articles 27, 51, 64 et 93 - ou
expérimentale et temporaire que la société pouvait
réaliser les tâches qui lui sont assignées à
l'article 3.
Le député de Laval me dit: Qu'est-ce que le gouvernement a
comme politique? Je voudrais lui dire qu'en vertu, justement, des pouvoirs qui
sont contenus à l'article 93 qui lui permet de faire des programmes
expérimentaux, notamment, pour réaliser des objets à
l'article 3 - encore une fois, sur une base expérimentale - divers
programmes ont été mis au point. Je pense, entre autres, au
programme de supplément au loyer qui est fait en vertu de cet
article-là et par lequel la société peut, dans certains
immeubles - nous nous sommes limités aux immeubles à but non
lucratif, aux coopératives d'habitation et aux cas de revente
d'immeubles de la SCHL - payer une subvention comblant l'écart entre le
loyer économique et le loyer social. Donc, le programme de
supplément au loyer est un de ceux-là. Le programme LOGIPOP de
coopératives d'habitation, M. le Président, en est un
également. Un autre programme qui a été mis au point, M.
le Président, est le programme Logirente ou d'allocation au logement aux
personnes âgées, qui a été réalisé par
la société en vertu des pouvoirs qu'elle avait indirectement ou
sur base expérimentale.
En quatrième lieu, après le supplément au loyer,
après le programme des coopératives d'habitation, après
celui d'allocation au logement, nous avons travaillé à la mise au
point d'un programme de restauration visant à combler les lacunes de
l'actuel programme PAREL aussi bien quant à son application dans le
territoire que, disons, aux bénéfices qu'il peut comporter.
C'était pour des choses qui ont été faites, Ce que
sous-tend aussi la question du député de Laval, maintenant, ce
sont celles qui seront faites. C'est notamment, tel qu'indiqué dans le
discours inaugural, la mise au point d'un programme d'accession à la
propriété. Ceci est en train de se faire, M. le Président.
Je ne peux pas, à ce moment-ci, donner le détail d'un tel
programme qui est en gestation, qui n'a reçu l'approbation ni du Conseil
du trésor, ni du Conseil des ministres, qui est en préparation.
J'ai indiqué, dans mon discours de deuxième lecture en Chambre,
un certain nombre de paramètres qui devraient viser, normalement, des
objectifs de production de logements, de création d'emplois,
d'économie d'énergie, d'accession à diverses formes de
propriété, de rentabilisation des infrastructures municipales,
bref, un certain nombre de paramètres et de contraintes qui devraient
entourer la mise au point d'un tel programme, et, évidemment, favoriser
l'accumulation de l'épargne chez les Québécois. Ceci est
en préparation, M. le Président.
Je voudrais souligner aussi que, présentement, la
société gère l'ancien programme dit d'habitation familiale
avec la fameuse ristourne des 3% qui a été rendue caduque par une
décision du gouvernement auquel appartenait le député de
Laval, en 1974. Or, la société gère encore à peu
près 25,000 dossiers de gens qui ont bénéficié de
la ristourne et qui continuent à le faire, mais qui sortent
graduellement du système annuellement. En gros, c'est ça, M. le
Président. (12 h 45)
M. Lavoie: M. le Président, j'ai écouté le
ministre avec beaucoup d'attention. Dans la plus grande partie de son
intervention, il nous a parlé de supplément au loyer, de LOGIPOP,
je crois, de Logirente, de restauration et tout. Toute sa première
partie n'avait aucun rapport avec l'accès à la
propriété. La première partie, ce sont uniquement des
projets à l'occasion d'aide aux... Toute la première partie. Ce
sont les locataires qui ont besoin d'un supplément au loyer, ce n'est
pas de l'accès à la propriété.
Ma question a été très brève. Je voulais
connaître du ministre ce qu'il avait comme formules ou programmes pour
permettre l'accès à la propriété, comme l'a fait,
si vous voulez, depuis une trentaine d'années, entre autres - je pense
que c'est un exemple qu'on peut lui donner - la Société
canadienne d'hypothèques et de logement par des prêts
hypothécaires, ce qui a permis à des centaines de milliers de
citoyens du Québec et canadiens dans d'autres provinces - c'est un
programme national - d'avoir accès à la propriété,
même si, au Québec, nous avons peut-être
proportionnellement le moins grand nombre de propriétaires au
Canada. Ce qui m'intéresse - je voudrais le savoir du ministre - ce ne
sont pas les questions de supplément au loyer, de Logirente, de
restauration; ce n'est pas de l'accès à la
propriété; ce sont des gens qui restaurent ce qu'ils ont. Pour
l'accès à la propriété, est-ce que vous avez des
programmes de prêts aux individus? Est-ce que vous avez des programmes de
soulagement sur des taux hypothécaires trop élevés
actuellement? Est-ce que vous avez des programmes d'aide pour soulager le
propriétaire, aider le propriétaire dans le coût
élevé des taxes municipales et scolaires qui existe? Est-ce que
vous avez un programme pour aider le propriétaire à faire face au
coût des infrastructures et tout cela? C'est ce qu'on veut savoir, et
l'accès à la propriété, tel que cela a
été annoncé dans le message inaugural, ce que vous avez
comme projets.
M. Tardif: M. le Président, d'abord, le
député de Laval vient de restreindre la portée de sa
question. Je croyais avoir compris par sa question qu'il voulait parler de
politique d'habitation au début. Si j'ai mal compris... Encore
là, il m'a dit: Je voudrais savoir ce qu'il y a comme programmes
d'accès à la propriété. Il m'a dit aussi: Je
voudrais savoir ce qu'il y a pour aider les propriétaires à
assumer le fardeau des taxes...
Une voix: Les nouveaux propriétaires, ceux qui voudraient
accéder à la propriété.
M. Tardif: Je voudrais simplement lui rappeler que les programmes
d'allocation au logement et de remboursement d'impôt foncier s'appliquent
aussi bien aux propriétaires qu'aux locataires. À tout
événement, il parle de nouveaux programmes. Je lui dis qu'ils
sont en gestation. Ils devraient être, je l'espère, livrés
ou livrables quelque part pour le début de l'année
financière du gouvernement. J'ai accédé à mes
fonctions de ministre délégué à l'Habitation tout
récemment, le lendemain du discours inaugural. J'ai
déclaré devant le congrès de l'APCHQ, l'Association
provinciale des constructeurs d'habitations du Québec, deux semaines
après - il y a à peu près deux semaines - que j'avais
l'intention de m'employer beaucoup à mettre au point ce programme
d'accession à la propriété avec l'aide de l'APCHQ, qui a
fait d'excellents travaux là-dessus, beaucoup plus qu'à me
bâtir un ministère. C'est vrai, c'est en préparation et ce
n'est pas aujourd'hui que je vais donner au député de Laval la
primeur des modalités d'un programme qui est encore en train
d'être mis au point.
M. Lavoie: Par contre, c'est aujourd'hui que le gouvernement nous
demande d'élargir ses pouvoirs d'établir seul toutes les
attributions prévues à l'article 3 de la Loi sur la
Société d'habitation du Québec. Je n'insisterai pas
là-dessus. Nous sommes à la dernière journée de la
session. Je ne m'éterniserai pas, mais je prends acte quand même
que la population ou le Parlement n'est en connaissance d'aucun programme
précis. Ce n'est pas un reproche que je fais au ministre, mais nous
n'avons, en date d'aujourd'hui, aucune politique connue sur l'accès
à la propriété.
M. Tardif: Comme il n'y en a pas eu entre 1970 et 1976. C'est
vrai. Cela ne fait qu'un mois que je suis là. Je vais essayer d'ici
quelques mois d'en avoir une.
M. Lalonde: M. le Président, si je peux...
Le Président (M. Laplante): Non, le député
de Saint-Hyacinthe a demandé la parole depuis longtemps aussi. Si vous
voulez vous inscrire sur le rôle. Si vous voulez revenir aussi,
d'accord.
M. Cordeau: C'est concernant la ristourne que recevaient
auparavant les emprunteurs ou ceux qui avaient acheté des
propriétés avec la ristourne du gouvernement. Depuis un certain
temps, étant donné que les institutions prêteuses ont le
droit de rappeler les prêts après X temps, X périodes,
actuellement, plusieurs emprunteurs se voient refuser l'accès à
cette ristourne, étant donné que le taux d'intérêt
dépasse 12% qui était le taux maximum qui avait été
fixé dans le temps. De mémoire, si je me souviens bien, on disait
qu'ils perdaient la ristourne de 3% si le taux d'emprunt dépassait 12%.
Ces emprunteurs, les bénéficiaires de ces emprunts perdaient la
ristourne si le taux d'emprunt dépassait 12%. Étant donné
le taux d'intérêt que vous connaissez, qui est de 16%, 17% et 18%,
que les banques et les institutions financières demandent sur les
prêts hypothécaires...
M. Garon: La politique fédérale de M. Trudeau.
M. Cordeau: ...au moment où les taux
d'intérêt sont plus élevés qu'ils ne l'ont jamais
été, ces gens-là se voient privés de la ristourne
parce que le taux d'intérêt exigé sur les prêts
hypothécaires dépasse 12%.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Tardif: Si vous me le permettez, sur ce point technique.
M. Cordeau: Ils perdent. C'est un non-
sens, à mon point de vue, d'appliquer cette politique-là
actuellement.
M. Tardif: M. le Président, lorsque la Loi sur
l'habitation familiale a été votée il y a un certain
nombre...
Une voix: ...
M. Tardif: ...à peu près, les taux
d'intérêt étaient de l'ordre de 5%, 6%.
M. Garon: Moins que cela.
M. Tardif: Moins que cela encore.
M. Garon: 3%, 4% environ.
M. Tardif: La ristourne de 3% s'appliquait aux acquéreurs
de nouvelles propriétés jusqu'à concurrence d'un montant
maximum de $7000.
M. Cordeau: Pour les unifamiliales.
M. Tardif: Pardon?
M. Cordeau: Pour les unifamiliales.
M. Tardif: Pour les maisons unifamiliales, $7000, et il y avait
un certain nombre de conditions qui s'appliquaient aussi à
l'époque.
M. Lavoie: II y avait $210 par année, il y a 20 ou 25 ans,
mais il faudrait...
Une voix: ...
M. Lavoie: Si on l'actualisait aujourd'hui, ce montant de $210
représenterait peut-être $1000 par année.
M. Tardif: M. le Président, cette loi, encore une fois, en
cours de route, n'a pas été changée. À
l'époque, un taux plafond de 12% a été jugé comme
quelque chose qui ne serait probablement jamais atteint. Quoi qu'il en soit, en
1974, alors que les taux pouvaient être de l'ordre de 8% ou 9% environ,
l'ancien gouvernement a tout simplement aboli cette loi. Aujourd'hui, nous ne
faisons qu'administrer, encore une fois, en fonction de la loi telle qu'elle
existait à l'époque. Je vous ai dit qu'il y a environ 25,000
ménages québécois qui reçoivent encore la petite
ristourne de 3%. Cela représente environ $4,000,000 ou $4,500,000 et
cela diminue d'année en année. On m'informe effectivement
qu'à cause du barème... Ce n'était pas le seul
critère d'exclusion, les 12%; il y en avait d'autres. Si on revendait,
par exemple, et des choses comme celle-là, on perdait le droit à
cette ristourne.
J'ai cité le cas d'un ex-sous-ministre - je pense qu'il ne m'en
voudra pas - des Affaires municipales qui avait encore ces 3% de ristourne.
Aujourd'hui, je veux bien croire que les taux d'intérêt ont
augmenté mais je le pense aussi des revenus des sous-ministres qui ont
augmenté passablement, et des gens en général. Je pense
qu'il faut effectivement se pencher sur le problème de l'accession
à la propriété. Il faut essayer de trouver des formules
nouvelles qui permettront de donner ce coup de pouce à des
ménages qui veulent accéder à la propriété,
mais qui ne le peuvent pas aujourd'hui parce que, comme je l'ai
indiqué... Il y a l'excellente étude, d'ailleurs, de l'APCHQ
à ce sujet qui indique qu'il y a dix ans le revenu moyen des
ménages québécois était plus élevé
que ce qu'il fallait pour se porter acquéreur d'une
propriété alors qu'en 1980 c'est le contraire. Ce qui implique
que, finalement, il y a eu une inversion en dix ans. Je vois que le
député de Mégantic-Compton a le document. En l'espace de
dix ans, il y a eu une inversion et cela signifie tout simplement que les
coûts de construction se sont accrus plus vite et les charges se sont
accrues plus vite que les revenus des ménages.
M. Garon: Pour spéculation.
M. Cordeau: À cause du ministre de l'Agriculture.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): À l'ordre!
M. Tardif: ... je laisserai à une autre commission le soin
d'étudier la loi 90. Le député de Mégantic-Compton
pourra citer des extraits du rapport qu'il a devant lui; je l'ai
également, ailleurs qu'ici. Donc, en réponse au
député, il faut travailler à la mise au point d'un
programme, d'accord, mais je ne crois pas qu'il soit sage, à ce
moment-ci, de rouvrir la vieille loi avec tout ce que cela impliquerait de
réajustements. Des gens en sont sortis et ont dit...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Taschereau.
M. Guay: Je veux corriger une affirmation du député
de Laval lorsqu'il dit que les programmes qui ont été
énumérés -l'allocation au logement, le supplément
au loyer, la restauration - ne sont pas des programmes qui favorisent
l'accession à la propriété. Peut-être pas à
la propriété individuelle - et, encore, cela dépend, parce
que l'allocation au logement, les propriétaires y sont admissibles -
mais à une forme de propriété tout aussi valable, surtout
au Québec, qui est la propriété coopérative. Dans
plusieurs centre-ville - c'est le cas ici, dans mon comté, mais c'est
aussi le cas à
Montréal, je pense bien, dans les vieux quartiers du centre-ville
- pour des personnes dont les revenus sont moins élevés et pour
lesquels, probablement, même le meilleur programme d'accession à
la propriété ne pourrait leur permettre d'accéder à
une propriété individuelle, le fait d'avoir le supplément
au loyer à des coopératives d'habitation, le fait d'avoir un
programme de restauration qui permette de remettre en état des logements
qui, par ailleurs, sont acquis sous forme de coopérative constituent une
forme d'acquisition de propriété immobilière. C'est une
autre forme, mais elle est tout aussi valable.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je n'ai jamais éliminé ce
système.
M. Guay: Non, mais...
M. Lavoie: Je n'ai pas mentionné la notion de
copropriété non plus.
M. Guay: Exactement.
M. Lavoie: Je n'ai pas éliminé cela. C'est sans
doute une très bonne formule.
M. Guay: Vous disiez que tout cela ne favorisait pas l'accession
à la propriété. Ce n'est pas tout à fait exact.
C'est seulement ce que je voulais dire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Très brièvement, le ministre disait tout
à l'heure qu'il n'en était pas question ni en 1970 ni en 1976. Je
dois rappeler à sa mémoire quand même un engagement du
Parti québécois, qui avait été publié dans
la Presse du 24 novembre 1976. Le premier ministre déclarait que son
gouvernement allait "faciliter la construction domiciliaire par des prêts
à taux préférentiel ou par d'autres moyens tels que le
remboursement sur intérêt de façon à tenir compte du
revenu du citoyen - je continue à le citer - également favoriser
la création de logements dont le loyer ne sera plus lié
uniquement au coût de la construction, du sol et de l'argent". Il y avait
quand même un programme d'accès à la
propriété avec les modalités que j'ai mentionnées
tout à l'heure.
Il est près de 13 heures, M. le Président. J'aimerais
qu'à la reprise des travaux le ministre nous dise s'il entend continuer
son programme de HLM. Hier, j'ai obtenu des chiffres qui me paraissent
aberrants. Entre autres, pour une nouvelle résidence terminée
récemment à Laval-des-
Rapides, à Laval, la Résidence Cartier, 103 logements, le
budget des dépenses pour l'année 1981 est établi à
$652,147 et les prévisions de revenus sont uniquement de $123,220,
laissant un déficit de fonctionnement de $528,927 pour ces 103
logements. Les autres chiffres sont les suivants: Revenu mensuel par logement,
en moyenne, $99.69, pour un déficit mensuel par logement de $428. Cela
veut dire que le coût de fonctionnement mensuel de chaque logement est de
$528 pour des appartements, en très grande majorité, de deux
pièces. Et ainsi de suite à d'autres endroits à Laval:
Résidence Chomedey, 119 logements, déficit de $374 par logement,
par mois; Manoir des Châteaux, un déficit de $395 par logement,
par mois; Place Saint-Martin, déficit de $267 par logement, par mois.
Nous avons eu l'occasion, depuis deux ou trois ans, de discuter de ce
déficit qui dépasse $100,000,000 par année, je crois. (13
heures)
M. Tardif: C'est ce qu'il va atteindre au prochain budget.
M. Lavoie: Moi, je trouve ça exorbitant. Qu'on trouve
d'autres formules, parce qu'on s'en va chez le diable.
M. Tardif: Tout à fait d'accord.
M. Lavoie: C'est la raison pour laquelle on a parlé,
depuis quelques années, d'autres formules comme subventions, allocations
au logement.
Maintenant, j'aurais une dernière...
M. Tardif: Est-ce que je pourrais répondre?
M. Lavoie: Vous pourriez répondre tout de suite
après, j'aurais une autre demande à faire.
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: Avant que nous approuvions les pouvoirs qui sont
consentis à l'article 2 du projet de loi, je crois qu'il serait
essentiel que nous ayons... On a parlé du rapport de la
société d'habitation pour l'année...
M. Tardif: Pour l'année se terminant le 31 décembre
1979.
M. Lavoie: Je crois qu'on pourrait obtenir, si c'est possible, ce
document pour cet après-midi.
M. Tardif: M. le Président, je vais faire des recherches.
Comme je vous le dis, ce n'est pas...
M. Lavoie: Bon. Ma dernière demande.
Jeudi dernier, j'ai demandé en commission parlementaire, ici -
concernant votre dossier sur les réparations majeures - la date du
début des travaux...
M. Tardif: J'ai fait sortir ça, on va essayer de
l'avoir.
M. Lavoie: Parce que vous nous avez accusés d'un
très lourd héritage; je ne répéterai pas ce que
j'ai dit l'autre jour.
Il est vrai que tous ces projets ont été
complétés durant l'administration de l'ancien gouvernement, mais,
en très grande majorité - je maintiens ma déclaration -
ces travaux avaient été autorisés sous une administration
antérieure qui était celle de l'Union Nationale.
Je désirerais avoir cet après-midi, pour quinze
heures...
M. Tardif: ... des travaux.
M. Lavoie: Non, je crois que ce serait facile d'avoir la
résolution de la Société d'habitation du Québec
pour tous les projets mentionnés dans votre dossier...
M. Tardif: Avec plaisir.
M. Lavoie: ... demandant ou recommandant au lieutenant-gouverneur
un arrêté en conseil, l'arrêté en conseil donnant la
lumière verte à ces projets. Je crois qu'on pourrait avoir, cet
après-midi, les résolutions de la SHQ et les arrêtés
en conseil qui ont permis le démarrage de tous ces projets où
certaines réparations sont nécessaires actuellement.
M. Tardif: II me fera plaisir, M. le Président, d'essayer
d'obtenir, pour la reprise des travaux, la date de l'arrêté en
conseil accordant le contrat.
M. Lavoie: Pour obtenir la date, vous allez être
obligé d'aller... Je pense que vous avez des photocopieuses; je ne
demanderais pas la date, je demanderais la résolution de la SHQ
recommandant l'émission d'un arrêté en conseil, la date
ainsi qu'une copie de l'arrêté en conseil. Cela peut s'obtenir
dans les deux heures que nous avons avant le début des travaux.
M. Tardif: On peut probablement avoir ça, M. le
Président, la date et la copie de l'arrêté en conseil
accordant le contrat et disant à qui il a été
accordé.
M. Lavoie: D'accord, c'est ce que je demande. D'ailleurs, je
pense que l'arrêté en conseil ne dit pas nécessairement
à qui le contrat a été accordé, c'est
plutôt...
M. Tardif: Oui, je pense que l'arrêté en conseil
mentionne ça.
M. Lavoie: En tout cas, le plus de renseignements possible,
d'accord? On verra à quel héritage appartient ce dossier. Ce
n'est pas une attaque contre l'Union Nationale, mais je voudrais corriger les
faussetés contenues dans le communiqué de presse du ministre.
M. Cordeau: II y a eu une première pelletée de
terre, vous en aviez la surveillance.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont suspendus
jusqu'à quinze heures cet après-midi.
(Suspension de la séance à 13 h 04)
(Reprise de la séance à 15 h 09)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Reprise des travaux de la commission des affaires municipales pour
étudier article par article le projet de loi no 13. L'article 1 avait
été adopté. J'appelle l'article 2. M. le ministre, vous
aviez des commentaires, je pense.
M. Tardif: M. le Président, avant d'aborder, si vous me le
permettez, l'article 2, le député de Laval - le
député de Notre-Dame-de-Grâce l'avait fait avant lui - ce
matin, m'avait posé trois questions et m'avait demandé des
documents à l'appui de ses trois questions. Le rapport annuel, le
voilà. Deuxièmement, M. le Président, le
député de Laval a dit - je voudrais citer exactement ses paroles
répétées ce matin -que 80% des projets en cause ont
été faits du temps de l'Union Nationale. C'est ce qu'il nous a
dit ce matin.
M. Lavoie: Les autorisations qui ont été
données venaient d'un régime antérieur.
M. Tardif: M. le Président...
M. Lavoie: C'est après une étude sommaire.
M. Tardif: ... je voudrais préciser ici...
M. Lavoie: Avec votre permission, on va essayer de garder le
débat au niveau normal. Ce que j'ai dit lors de la commission, si vous
vous le rappelez bien... Je pense que la transcription est sortie d'hier,
à ce qu'on m'a dit.
M. Tardif: II semble qu'en fin d'année c'est
régulier.
M. Lavoie: J'avais bien dit à ce moment, lors d'une
étude sommaire, que, pour 80% des projets où il y avait des
réparations majeures, les travaux, les contrats et tout avaient
été décidés sous le régime antérieur
au régime libéral.
M. Tardif: M. le Président, j'ai fait rechercher chacun
des dossiers pour les 34 projets qui ont fait l'objet des travaux de
l'équipe des réparations majeures menée par M. Cyr.
D'accord? Ce que le député de Laval invoque, entre autres, c'est
qu'il y avait eu 62 projets, certains avaient été
réparés par les offices municipaux d'habitation, etc. M. le
Président, il me fait plaisir de remettre aux membres de cette
commission, en 30 exemplaires ici, copie de ce relevé qu'on a
effectué. Si on veut bien le distribuer, s'il vous plaît, aux
membres de cette commission. Sur les 34 projets qui ont fait l'objet de
l'attention de l'équipe des réparations majeures, on constate que
c'est l'inverse de ce qu'a dit le député de Laval,
c'est-à-dire que 82% des projets ont été autorisés
par le gouvernement auquel il appartenait.
M. Lavoie: Les travaux originaux et les projets originaux.
M. Tardif: Si vous me permettez, je peux expliquer le projet au
député de Laval. Prenons les cas un à un, M. le
député. Le cas de l'OMH de Grande-Rivière a
été autorisé par arrêté en conseil 1406-72.
Maintenant, M. le Président, cela paraît à l'annexe C de
votre document...
Le Président (M. Laplante): Je voudrais un petit
éclairage, avant de commencer ça; étant donné que
ce ne sont pas des documents pertinents au projet de loi, je me demande quelle
est l'utilité d'aller projet par projet. Je pense que la réponse
que vous aviez à donner, à M. le député de Laval,
qui a demandé ça d'une façon polie, rationnelle...
M. Tardif: Je lui réponds de la même
manière.
Le Président (M. Laplante): Oui, je pense que ce serait
peut-être inutile d'arriver, comme ça, 34 projets, si le
député de Laval se contentait des listes qu'il a
actuellement...
M. Lavoie: M. le Président, quand vous dites que ces
documents ne sont pas pertinents à l'étude du projet de loi, je
me permets de différer d'opinion avec vous.
Le Président (M. Laplante): C'est votre droit.
M. Lavoie: On demande dans ce projet de loi des pouvoirs
étendus, additionnels pour le gouvernement et la société
d'habitation. Dans mon idée, avant d'accorder des pouvoirs nouveaux, je
veux bien voir de quelle façon ils se servaient des pouvoirs qu'ils
avaient, avant la loi.
Le Président (M. Laplante): Je comprends.
M. Lavoie: Je pense que c'est joliment pertinent.
Le Président (M. Laplante): C'est une broche... D'accord,
si vous voulez les entendre, je n'ai pas d'objection.
M. Tardif: Je ne veux même pas entrer dans des
débats sur le fond des questions. Tout ce que je veux dire, c'est que le
député de Laval m'a posé la question au sujet des projets
qui ont fait l'objet de réparations, par la division des
réparations majeures, qui apparaissent à l'annexe C du document
qu'il a, parce qu'il y avait trois parties, partie A, partie B, partie C.
Partie A, c'étaient des projets déjà réparés
par les offices municipaux; partie B, c'étaient des projets
déjà autorisés et en voie de réparation et, partie
C, ce sont ceux-là qui ont été confiés à
l'équipe des réparations majeures de M. Cyr.
Or, on constate que, sur 34 projets, il y en a 6 qui avaient
commencé sous l'Union Nationale pour un pourcentage - 6 sur 34 -de
17,6%, et 28 sous le gouvernement auquel appartenait le député de
Laval, c'est-à-dire 82,3%, M. le Président.
J'explique seulement, je ne commente pas, vous avez là la date de
l'arrêté en conseil 1406-72 du 24 mai 1972, M. le
député de Laval, la date de la lettre d'engagement de la
société, c'est-à-dire la lettre par laquelle la
société d'habitation s'engage à financer le projet le 7
juillet 1972, et la date d'inspection, de complétion des travaux, le 26
février 1973, le nom de l'entrepreneur à l'autre bout. (15 h
15)
Or, on constate qu'un certain nombre d'entrepreneurs reviennent assez
souvent, Laurence et Frères, Laurence et Frères, Laurence et
Frères et, à un moment donné, il y a un M. Paul Martin qui
revient très très souvent - huit fois même - et qui fait
l'objet, comme par hasard, de huit dossiers où il y a des vices de
construction majeurs.
Je ne veux pas porter de jugement de valeur, je dis: Voilà les
faits et, pour aller plus loin, pour le député de Laval, s'il
voulait juste me donner... J'ai fait sortir les arrêtés en conseil
eux-mêmes. Je n'ai pas eu le temps en deux heures de tous les sortir.
J'en ai la moitié. D'accord? Mais ils sont là. Quand je dis:
1406-72, je l'ai ici. J'en ai la
moitié à peu près. Les autres s'en viennent.
M. Lavoie: On les aura dans le courant de
l'après-midi.
M. Tardif: Ecoutez, à l'heure du lunch...
M. Lavoie: Ou un peu plus tard.
M. Tardif: Ils m'en ont sorti la moitié à peu
près, mais vous avez les numéros...
M. Lavoie: D'accord. On peut les avoir même au début
de la semaine, si vous voulez.
M. Tardif: Aujourd'hui même. M. Lavoie: Aujourd'hui
même.
M. Tardif: D'ici une heure. Je voudrais dire au
député de Laval qu'il a, néanmoins, tous les
numéros d'arrêtés en conseil sur le tableau et toutes les
dates.
M. Lavoie: Bon, très bien. Vous me remettez ces
documents-là; d'ailleurs, je crois que ce n'est pas dans le même
ordre que le document de l'autre jour...
M. Tardif: À l'annexe C...
M. Lavoie: Uniquement C? On n'a pas A et B dans ça?
M. Tardif: Mais non, j'ai expliqué tantôt au
député de Laval, qui n'écoutait pas,
évidemment...
M. Lavoie: Écoutez, on essaie d'étudier des
documents qu'on vient de nous remettre à l'instant.
M. Tardif: M. le Président, je vais expliquer encore une
fois, pour le bénéfice du député de Laval, que les
travaux de réparations majeures pour lesquels j'ai distribué les
documents lors de la commission parlementaire étaient reproduits sur un
document annexé à la pièce 3, si ma mémoire est
bonne, que j'ai ici et que le député doit avoir aussi.
Une voix: Pièce 3...
M. Tardif: C'est ça, vous avez ça. Dans cette
pièce 3 - est-ce qu'on peut regarder, oublions les chiffres de
couverture 8 1/2 x 11 - regardons uniquement les tableaux au tout début,
section A. On voit ça? Travaux déjà
complétés. D'accord? Travaux complétés. Ce sont des
travaux qui avaient été faits par les offices municipaux avant
que l'on s'en charge. Section B, c'étaient les travaux en cours de
réalisation au moment où j'ai été saisi du rapport
et, sections C, D et E, c'étaient les travaux à faire. Est-ce
qu'on suit? Donc, si on retourne maintenant à l'annexe... Tournez
à la page suivante: Section A, ce sont les travaux déjà
complétés par les offices municipaux. Section B, les travaux en
cours de réalisation, et on arrive à la section C, les travaux
à faire qui ont été confiés à la division
des réparations majeures. Or, le premier projet qui apparaît
là, c'est le projet de Grande-Rivière, suivi du projet de
Gaspé-York, de Jonquière, Rivière-du-Loup, etc., et qui
sont donc reproduits à peu de choses près dans les documents que
l'on vous distribue aujourd'hui. Sauf que cette fois ils n'ont peut-être
pas été mis nécessairement par ordre... Alors que, dans ce
cas-ci, je pense qu'ils sont par ordre chronologique; non, même pas. M.
le Président, quel ordre...
Une voix: Le même ordre.
M. Tardif: Grande-Rivière, Gaspé-York,
Jonquière, Rivière-du-Loup, Sainte-Croix de Lotbinière...
Bon, est-ce qu'il y a un projet particulier qui pose des questions au
député?
M. Lavoie: Je pense que c'est assez difficile de l'étudier
de manière exhaustive...
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: ... durant l'échange ou les débats que
nous avons actuellement. Mon intention... Quand je vous ai demandé les
documents ce matin, j'ai dit: Les arrêtés en conseil et les
résolutions de la Société d'habitation du Québec
pour tous les projets mentionnés dans le document de l'autre jour, A, B
et C.
M. Tardif: Le député de Laval a fait allusion
à ceux...
M. Lavoie: C'est ce que j'ai demandé ce matin.
M. Tardif: ...ayant fait l'objet des travaux ou du contrat de la
division des réparations majeures. Les travaux qui étaient
déjà entrepris par les offices municipaux d'habitation sont
énumérés là, mais nous n'avons pas eu à y
travailler. Je ne sais pas si on se comprend.
On remarquera aussi qu'une des raisons pour lesquelles ils avaient
été confiés aux offices municipaux d'habitation, c'est
qu'il s'agissait de travaux de moins de $100,000 pour la plupart, relativement
mineurs et...
M. Lavoie: Si je vois bien, le premier, je prends un exemple, le
premier qui est...
M. Tardif: Grande-Rivière.
M. Lavoie: Grande-Rivière.
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse, si vous me
permettez, je voudrais dire au député de Laval que j'ai ici tous
les arrêtés en conseil des projets qui sont
énumérés sur la liste, les 34 arrêtés en
conseil.
M. Lavoie: Continuons.
M. Tardif: Mais je ne les ai pas en trente copies, cependant.
M. Lavoie: Vous me dites que ces documents portent sur des
réparations majeures, mais je prends un exemple, le premier...
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Lavoie: ... OMH de Grande-Rivière qui date de 1972.
D'après le document qu'on m'a soumis l'autre jour, l'estimation des
travaux, à moins que je me trompe, est de $15,000 de réparations
sur un projet de $300,000.
M. Tardif: Dans ce cas-là, c'est un fait.
M. Lavoie: D'accord. C'est pour cela que...
M. Tardif: Très bien.
Une voix: ... c'est de la maintenance.
M. Lavoie: Prenons l'avant-dernière page du document de la
semaine dernière...
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: ... ou peut-être même la dernière
page.
M. Tardif: La dernière page. Je gage que cela doit porter
sur la Place Saint-Martin.
M. Lavoie: Les anciennes coop... M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: ... ou les rubriques où se trouve la Place
Saint-Martin...
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: ... où il y a des travaux que je peux appeler
majeurs en les comparant avec les $15,000 de tout à l'heure. C'est
$1,400,000.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: Ils sont numérotés. Je pense qu'on le
retrouve...
M. Tardif: On le retrouve à la cinquième page, je
pense.
M. Lavoie: La sixième page.
M. Tardif: La sixième page, Place Saint-Martin.
M. Lavoie: On trouve: Place Saint-Martin.
M. Tardif: Voilà.
M. Lavoie: L'arrêté en conseil date bien du 17 juin
1969.
M. Tardif: C'est un fait, M. le Président. C'est un des
six cas qui ont été entamés par l'Union Nationale et
terminés sous le gouvernement libéral par l'arrêté
en conseil no 1667, en date du 5 mai 1971.
M. Lavoie: À quelle place retrouve-t-on Coop
Bienville?
M. Tardif: Juste en dessous, M. le Président,
commencé par l'arrêté en conseil no 4212 en date du
11...
M. Lavoie: No 4219.
M. Tardif: Je m'excuse, no 4219, en date du 11 novembre 1970. Je
pense que les élections en 1970 avaient lieu au mois d'avril, je pense,
le 29 avril? Est-ce que cela se peut?
M. Cordeau: L'Union Nationale n'y était pas.
M. Lavoie: ... inspection des travaux complétée
à 100%.
M. Bélanger: Quand vous complétez des travaux
à 100%, cela veut dire...
M. Tardif: II y a eu un certificat d'inspection
d'émis.
Une voix: Oui.
M. Bélanger: Cela veut dire que, même en admettant
que des élections ont lieu au printemps, il n'y a aucune modification
à faire du printemps au mois de novembre, quand on sait que la date
finale peut comporter de petites réparations mineures comme un
arrêt de porte, etc.
M. Tardif: Je prends les arrêtés en conseil au
moment où ils ont été adoptés. D'accord?
M. Lavoie: No 13, il y en a un qui
concerne le comté de Saint-Hyacinthe. M. Cordeau: ...
M. Lavoie: Je suis sûr que ce n'est pas le
député qui a bâti cela, je veux dire le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Non, on paie par exemple.
M. Lavoie: Le 13, à quelle place le retrouve-t-on?
M. Tardif: Le no 13. Où cela?
M. Lavoie: Sur la même page que les coop.
M. Cordeau: Mais ce ne sont pas des réparations
majeures...
M. Lavoie: $700,000, je pense que ce sont des réparations
majeures.
M. Cordeau: Oui, majeures, tout le toit. Il a fallu recommencer,
les murs tombaient.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, à quelle
page se réfère le député de Laval?
M. Lavoie: C'est la dernière page du communiqué, du
document de la semaine dernière.
M. Tardif: D'accord, M. le Président. J'y arrive,
dernière page. Saint-Hyacinthe...
M. Lavoie: II se trouve où dans ce...
M. Tardif: ... infiltration d'eau par les toits et par les murs.
Pardon? C'est un projet...
M. Lavoie: $700,000. D'après le document:
complétion des travaux, 1er juin 1971. Un projet de $1,200,000. On ne le
retrouve pas dans le document, à ma connaissance, que vous venez de
déposer aujourd'hui.
M. Cordeau: Est-ce que les travaux de réparations ont
été finis avant que M. Cyr entre?
M. Tardif: Cela fait partie du bloc A, à ce qu'on me dit,
dont les travaux ont été finis avant. Pourquoi apparaissent-ils
là, Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: La terrasse du patro.
M. Tardif: Est-ce une coop, M. Couture?
M. Cordeau: Non. Je m'excuse de vous avoir répondu.
M. Lavoie: Une coop. C'est un office d'habitation.
M. Tardif: Oui. C'est un office municipal d'habitation.
Pour répondre à la question du député de
Laval, eu égard au fait que le député de Saint-Hyacinthe
est critique officiel de l'Union Nationale, on voit qu'il y a un projet de HLM
dont les travaux se seraient terminés le 1er juin 1971. Coût de
construction, $1,200,000; coût de réalisation, $1,400,000;
infiltraton d'eau par les toits, les murs, etc., on parle d'un coût de
$700,000.
C'est parce qu'il fait partie des treize dossiers qui ont
été confiés à l'OMH, $700,000, et cela a
coûté $679,000. C'est un rapport complémentaire.
M. Pagé: ...dans le dernier...
M. Tardif: C'est le document qui a été soumis au
Conseil du trésor en 1977. À la fin de la liasse de documents
qu'on vous a donnés, on vous en a donné un à l'état
de bilan, si ma mémoire est bonne... Avez-vous la pièce 16 qu'on
vous a remise? Je vais juste la citer ici, M. le Président. On voit que
les projets initialement confiés à la division des
réparations majeures totalisaient 42 projets pour un coût de
$11,600,000 et des coûts non évalués de $629,000, qu'il y a
eu treize travaux d'exécutés par les propriétaires. Il
faut se rappeler qu'à ce moment, c'étaient des offices municipaux
d'habitation qui étaient propriétaires. Saint-Hyacinthe est l'un
de ceux-là, de sorte que le coût total des réparations
faites à Saint-Hyacinthe a été enlevé dans le
montant de $11,600,000. Il est dans les $2,700,000 des travaux
exécutés par les propriétaires, en l'occurrence l'Office
municipal d'habitation de Saint-Hyacinthe. D'accord?
M. Lavoie: En tout cas, c'est quand même intéressant
de noter que ce projet, qui représente - si je calcule - des
réparations de $700,000, dont les travaux originaux ont
été complétée au mois de juin 1971,
n'apparaît pas dans votre dernier document. Je ne pense pas que cela
fasse partie de la succession du gouvernement précédent. Ces
travaux se sont terminés en 1971. Ils ont donc débuté
quelque part en 1970.
J'en ai un autre ici, à la rubrique 10, un peu en haut de
Saint-Hyacinthe.
M. Tardif: Attendez un peu.
M. Lavoie: Place Bardy, deuxième phase. Travaux de
réparations de $1,625,000. Je ne sais pas si je le vois dans le document
que vous me... Oui, il est là. C'est possible.
M. Tardif: OMH de Québec? Oui, c'est cela. OMH de
Québec, Place Bardy.
M. Lavoie: C'est un des plus forts montants de
réparations, $1,600,000, et je vois bien que l'arrêté en
conseil du 26 février 1969, cela ne faisait pas partie, je pense, de la
succession du gouvernement précédent, tel que c'était
mentionné dans votre communiqué de presse.
M. Tardif: C'est un des six cas, en effet, M. le
Président, avec l'Office municipal d'habitation de Montmagny, celui de
Rivière-Bleue - si cela peut aider le député - celui du
Domaine du Bon Temps, à Roberval - page 2 - l'OMH de
Rivière-Bleue, c'est juste sur la frontière, celui-là, le
28 janvier, l'OMH de Montmagny, l'OMH de Québec, Place Bardy, et la
première phase des Habitations Saint-Martin. Je m'excuse, à la
dernière page du document que j'ai remis aujourd'hui, c'est l'OMH de
Lachine. Ce sont les six cas. (15 h 30)
M. Lavoie: Roberval est exclu. Se peut-il qu'il vienne de la
succession du gouvernement précédent?
M. Tardif: Roberval? C'est écrit, c'est sûr. Le 20
novembre 1968.
M. Lavoie: C'est sûr. Il est intéressant de noter
que le coût des réparations est estimé à
zéro.
M. Tardif: Un instant! Au moment où le rapport a
été fait au Conseil du trésor par la société
d'habitation, au mois de septembre 1977, on n'avait pas d'évaluation des
coûts. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu par la suite.
M. Lavoie: Est-ce que vous avez l'estimation des coûts
aujourd'hui?
M. Tardif: Regardez le bilan final qu'on vous a produit à
la pièce 15. On va y arriver tout de suite. Je vais vous le dire. A la
pièce 15, dans le cas du Domaine du Bon Temps à Roberval,
coût estimé des travaux, $100,000; coût réel des
réparations, $76,490; économie réalisée, $23,510.
C'est dans la pièce 15 que j'ai remise à tous les membres de
cette commission l'autre soir, quand on a siégé.
M. Lavoie: Ce n'est pas mon intention de faire l'étude
exhaustive de tout cela, parce que je pense qu'on ne serait pas capables de la
faire en même temps. Il faudrait ajourner la commission si on voulait
faire une étude exhaustive. Vous le comprenez comme moi.
Le ministre nous dit qu'il nous remet aujourd'hui les
arrêtés en conseil et les résolutions de la SHQ concernant
la section C du dossier de la semaine dernière.
M. Tardif: C'est cela qui a été sorti. Je n'ai pas
fait la vérification. J'en ai lu la moitié à l'heure du
lunch et l'autre moitié ici. On commence par le premier numéro,
1406-72, 3581-73, 4696 - ils ne sont pas nécessairement dans l'ordre -
4559, 3786, etc. Ils sont là.
M. Lavoie: Pour avoir un dossier complet...
M. Tardif: De?
M. Lavoie: ... du document, avoir les renseignements pertinents
au document qui a été soumis la semaine dernière,
comprenant A, B, C, D et E, enfin tout ce qu'il y a de réparations ou
non à faire, est-ce que ce serait possible d'avoir dans quelques jours,
dans le courant de la semaine prochaine, d'ici la fin de l'année, toutes
les résolutions de la SHQ, ainsi que les arrêtés en conseil
qui ont donné la lumière verte à tous les projets
mentionnés dans les rubriques A, B, C, D et E?
M. Tardif: C'est possible, sauf que je me demande si c'est
pertinent. Je n'aurais aucune espèce d'objection. Cela me paraît
être un travail un peu fastidieux et inutile. Ceux des 42 projets ayant
fait l'objet de vices de construction sont ici. Je ne veux pas être
désobligeant à l'égard du député de Laval.
Tout ce que je l'inviterais à faire dans un premier temps, c'est
à lire l'ensemble des documents déposés. La
Société d'habitation du Québec me fait un rapport, la
pièce 3 que j'ai déposée, en date du 16 septembre 1977
où elle a dit: Voilà ce que nous croyons être les sommes
requises pour effectuer des réparations. Ces évaluations ont pu
varier dans le temps. Aujourd'hui, alors que les travaux sont terminés,
si je dépose à la fin, à la pièce 15, un bilan, il
me semble qu'on a les points de repère.
Le député de Laval me dit: Oui, mais le rapport du mois de
septembre 1977 et celui de 1980 ne sont pas pareils. C'est sûr que celui
de 1980, ce sont les travaux faits et effectués, les coûts
réels à ce moment-là. Je ne veux pas être
désobligeant envers lui, mais je pense que je comprends ce qu'il a voulu
démontrer. Il a voulu démontrer qu'un certain nombre de projets
auraient été mis au monde par le gouvernement de l'Union
Nationale. Je lui dis qu'en termes de nombre de projets 80% des projets
auxquels l'équipe des réparations majeures a travaillé
sont issus du gouvernement antérieur. Je lui dis également que si
on prenait un autre ratio, par exemple, le montant total des
dégâts...
M. Lavoie: Des réparations.
M. Tardif: D'accord. Au lieu de 17% Union Nationale, 83%
libéraux, est-ce que cela ferait 40%-60%? Cela se peut. On pourrait
faire le calcul.
M. Lavoie: Nous sommes capables de le faire nous-mêmes.
Vous savez, nous savons autant compter que le ministre.
M. Tardif: En termes de nombre de logements...
M. Lavoie: On va faire la lumière. Le ministre a
porté des accusations. On veut faire la lumière. On reçoit
beaucoup de documents de tous les ministères; les députés
sont là pour le savoir. On ne fournit pas de lire toute la documentation
qu'on reçoit. Je pense bien que, lorsqu'il y a des accusations
portées, on a le droit - c'est dans notre tradition - d'avoir toutes les
pièces...
M. Tardif: D'accord.
M. Lavoie: ...que, lorsqu'il y a des gens d'accusés, de
voir s'ils sont réellement coupables.
M. Tardif: II n'y a pas de gens d'accusés. Il y a un
système d'accusé.
M. Lavoie: D'accord. Mais est-ce que je peux avoir l'engagement
du ministre d'avoir les documents que je lui demande d'ici la fin de
l'année...
M. Tardif: On me dit qu'il y a une partie des documents qui
remonte à 1971, M. le Président. Quant aux résolutions de
la SHQ - celles du Conseil des ministres sont assez facilement accessibles -
elles sont sur microfilms, sur Dalton, il faut faire sortir cela. M. le
Président, ce à quoi je m'engage, c'est de faire mon possible
pour obtenir dans les plus brefs délais, pour le député de
Laval, les renseignements qui n'auraient pas déjà
été publiés dans les documents publics. Si le
système est microfilmé, microfiché et qu'il faille aller
le chercher dans les voûtes, je n'ai aucune objection, mais je pense
que...
M. Lavoie: Le ministre doit quand même reconnaître
avec moi que plusieurs cas dont font mention les documents qu'on a devant nous,
viennent de l'enquête Gilbert. L'enquête Gilbert date de quelle
année?
M. Tardif: De 1975.
M. Lavoie: En quelle année avait été
donné le mandat à la commission Gilbert?
M. Tardif: En 1975.
M. Lavoie: En 1975. Il est possible...
M. Tardif: Au mois de février 1975, M. le
Président, avec obligation de faire rapport dans les deux mois. Elle a
demandé un mois de grâce et elle l'a obtenu.
M. Lavoie: C'est le Dr Goldbloom qui avait demandé...
M. Tardif: Le rapport a été remis le 2 mai au
gouvernement qui l'a rendu public le 20 août à 7 heures et demie
du soir. Il a rendu public un rapport différent que celui qui avait
été rédigé à l'origine, expurgé de
certains passages.
M. Lavoie: Vous déposerez... Avez-vous le document
original?
M. Tardif: Ils avaient été envoyés au
ministère de la Justice, à l'ex-ministre de la Justice et
député de Bonaventure.
M. Lavoie: Est-ce que vous avez pris connaissance de ce document?
Est-ce que vous l'avez lu?
M. Tardif: On verra en temps et lieu. Le député de
Laval me dit qu'il veut parcourir certains documents et remonter en
arrière; je lui dis tout simplement que, pour ce qui est des documents
officiels, on va essayer de les trouver, de lui donner satisfaction.
M. Lavoie: Je vais vous demander maintenant un document
peut-être moins élaboré que d'autres. Le tableau que vous
nous avez donné tout à l'heure...
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: ...sur la section C, donnant les dates des
arrêtés en conseil et la lettre de l'engagement de la
société, cela ne serait pas trop compliqué, j'imagine,
d'avoir un tel rapport sur tous les cas mentionnés dans le document de
la semaine dernière dans les sections A, B, C, D, et E.
M. Tardif: Ce n'est pas très compliqué, M. le
Président...
M. Lavoie: Ce n'est pas compliqué cela?
M. Tardif: ...cela peut se faire.
M. Lavoie: Cela peut se faire d'ici la fin de l'année?
M. Tardif: Un tableau, on va essayer.
M. Lavoie: Avant d'accorder des pouvoirs accrus à la
société, c'est le temps de faire le point. Avant de donner des
pouvoirs accrus, on a le droit de faire le
point après quinze ans d'existence de la Société
d'habitation du Québec.
M. Tardif: M. le Président, je été
très obligeant envers le député de Laval, il me fait
plaisir de répondre à ses questions, je lui dis que je vais
essayer d'obtenir les documents, mais ses questions ne m'apparaissent
absolument pas pertinentes eu égard au projet de loi qui est devant
nous. M. le Président, encore une fois, avec toute
déférence, je vais essayer de produire les documents. Je lui dis
tout simplement qu'il en a plus là-dedans qu'il ne pourra en lire, en
consulter et en analyser pendant la courte période entre Noël et le
jour de l'An.
M. Lavoie: M. le Président, je reviens à ma
question et je ne veux pas de réponse évasive. J'ai
été élu dans un comté comme député et
pour être l'égal, à l'Assemblée nationale, de
l'honorable député qui est en face de moi. Mon devoir est de
demander ces documents avant de donner un consentement libre à des
pouvoirs accrus à la Société d'habitation du Québec
et je voudrais l'engagement du ministre d'avoir un tel tableau d'ici la fin de
l'année.
M. Tardif: M. le Président, je m'engage à faire mon
possible pour produire un document donnant une liste avant la fin de
l'année. Pas nécessairement une photocopie de toutes les
résolutions parce que là, il faut aller dans les voûtes,
mais une liste de tous les projets semblable à celle-ci qui donne les
dates, etc., quitte à ce que les pièces à l'appui viennent
plus tard. Est-ce que cela va au député?
M. Lavoie: Juste pour ce tableau, je pense que ce serait
possible; pour le moment, ce serait peut-être satisfaisant. Voyez-vous,
je collabore parce que, si vous avez réussi à nous sortir pendant
l'heure du déjeûner la liste pour la section C, cela ne doit pas
être sorcier, d'ici une dizaine de jours, de nous donner A, B, C, D et
E.
M. Tardif: Parce que ces dossiers sont actifs. Ce n'est pas la
même chose. Ils ont fait l'objet de réparations
récemment.
M. Lavoie: En tout cas, je crois que le ministre consent à
me donner un tel document d'ici la fin de l'année.
Le Président (M. Laplante): J'en prends acte.
M. Tardif: Est-ce qu'on peut revenir à la pertinence, M.
le Président?
M. Lavoie: On est complètement dans la pertinence. Si on
veut donner des pouvoirs accrus à la Société d'habitation
du Québec, il faut toujours bien regarder sa performance avant
d'étendre les pouvoirs.
Le Président (M. Laplante): Je pense, M. le ministre, que
c'est un débat qui s'imposait pour la bonne conduite de la commission.
Est-ce que vous auriez d'autres questions, M. le député de Laval,
sur l'article 2?
M. Lavoie: Est-ce que vous me remettez certains documents?
M. Tardif: Écoutez, les arrêtés en conseil,
je n'en ai qu'un. Ce que je vais faire, je vais tout simplement les remettre
à la commission ici, comme documents publics...
M. Lavoie: II n'y a pas de dépôt en commission.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de
dépôt, mais la seule chose que je peux demander, c'est d'en faire
imprimer pour distribution, si vous voulez.
M. Lavoie: En faire faire des copies immédiatement. Une
copie.
M. Tardif: Un jeu pour vous autres. Faites-en donc un pour eux,
s'il vous plaît. Peut-être que l'Union Nationale... Deux, parce
qu'il y en a une partie qui pourrait aussi la concerner.
M. Lavoie: Je suis bien d'accord.
Comme le dit le ministre, il y en a une partie qui pourrait fortement
intéresser l'Union Nationale.
Le Président (M. Laplante): Article 2. M. Tardif:
Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): C'est que vous avez aussi un
amendement à l'article 2, M. le ministre, un papillon.
M. Tardif: Oui, M. le Président, au deuxième
alinéa de l'article 2, à 94.4.
M. Lavoie: Est-ce que vous avez plusieurs amendements? Est-ce que
vous en avez une copie?
M. Tardif: Oui, M. le Président. Est-ce qu'on a des
copies? Cela a été distribué ce matin.
M. Lavoie: Je vais vous la prêter.
M. Tardif: Je vais le lire, M. le Président. Il est
proposé de remplacer l'article 94.4 édicté par l'article 2
de ce projet par le suivant: 94.4 Dans l'exécution
d'un programme prévu par la présente loi, la
société peut, dans la mesure que détermine le
gouvernement, consentir un prêt et, le cas échéant, en
faire remise, garantir un prêt ou un emprunt ou accorder une subvention.
Donc, cette formulation moins alambiquée a été
jugée préférable par les légistes.
M. Lavoie: Vous demandez un pouvoir d'expropriation. Est-ce que
vous avez des projets concrets actuellement ou des dossiers
préparés ou à l'étude en vue d'une expropriation
assez prochaine ou des expropriations assez prochaines?
M. Tardif: De mémoire, M. le Président, non. Il y a
eu un projet qui s'est présenté, à un moment donné,
qui est le domaine Angus et c'est la ville de Montréal qui compte
procéder ou espère procéder à l'expropriation.
M. Lavoie: Par contre, ce projet de loi vous habiliterait, si
vous jugez à propos d'exproprier...
M. Tardif: Exactement.
M. Lavoie: ... disons le projet...
M. Tardif: Comme une municipalité.
M. Lavoie: Notamment, le projet des usines Angus ou tout autre
projet.
M. Tardif: Cela arrive dans le cas d'une production de HLM ou
dans les PAQ, c'était par les municipalités. (15 h 45)
M. Lavoie: M. le Président, au nom de l'Opposition
officielle, c'est mon collègue de Notre-Dame-de-Grâce qui est
responsable de ce dossier-là depuis quelques années. Il a eu
d'ailleurs l'occasion d'échanger ses vues à plusieurs reprises
avec le ministre actuel responsable de ce dossier. On sait qu'il n'a plus le
droit de parole à cette commission pour la séance
d'aujourd'hui.
M. Tardif: Mais il est bien représenté.
M. Lavoie: De toute façon, j'ai été saisi du
dossier ce matin. Ma présence ici était uniquement pour obtenir
les documents que j'ai demandés tout à l'heure. Le
député de Notre-Dame-de-Grâce avait, je pense, beaucoup de
représentations à faire, notamment pour ce qui concerne l'article
2. Je ne sais pas. Je suis même informé qu'il avait plusieurs
amendements à proposer ou des questions à poser. Je ne me sens
pas habilité du tout à faire une étude exhaustive et
complète de ce projet de loi. Ce n'est pas à une heure ou
à deux heures d'avis qu'on peut aborder cette question-là - je
reconnais mes limites - les pouvoirs accrus et assez élargis de la
Société d'habitation du Québec et du gouvernement.
Pour ces raisons, nous sommes prêts à ce que ce
deuxième article soit adopté sur division sans plus de
discussion, en ce qui nous concerne, laissant la liberté à tout
autre député qui veut s'exprimer de le faire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Mais cet article-là ajoute quoi aux pouvoirs
que vous aviez à l'article 3?
M. Tardif: Je pense l'avoir expliqué hier, à
l'occasion de mon discours de deuxième lecture.
M. Cordeau: Brièvement, je n'étais pas à la
commission, j'étais pris ailleurs.
M. Tardif: L'article 3 n'est pas ce qu'on peut appeler un article
habilitant. C'est un article qui décrit les objets ou les
matières sur lesquelles peut porter l'activité de la
société d'habitation...
M. Cordeau: C'est d'accord, la rénovation...
M. Tardif: ...mais cela ne l'habilite pas pour autant à
faire elle-même tout programme à ces fins-là. Il faut lire
le projet de loi dans son ensemble et constater, je l'ai mentionné, par
les articles 21, 57... Je m'excuse, M. le Président, ce n'est pas...
M. Cordeau: Les articles 27, 51, 64...
M. Tardif: Ce sont les articles 27, 51, 64...
M. Cordeau: ... 93.
M. Tardif: ... 93 qui sont venus en quelque sorte limiter la
portée. Dans le cas des articles 27, 51 et 64, on voit que c'est
après qu'une municipalité a lancé un programme...
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: ... que la Société d'habitation du
Québec intervient pour en faciliter la réalisation ou bien,
à la suite de l'amendement apporté par le gouvernement
libéral antérieur, en septembre 1974, pour se substituer à
une municipalité. La SHQ, en quelque sorte, en vertu de
l'économie générale de sa loi, a ce qu'on appelle un
pouvoir de substitution. D'une part, elle se substitue aux municipalités
pour les fins de remplir l'article 3. D'autre part, pour les programmes qu'elle
crée elle-même, le seul article auquel elle peut se rattacher,
c'est
l'article 93 où il est dit, deuxième alinéa,
qu'elle peut faire des programmes expérimentaux. C'est en vertu de
l'article 93 et des programmes expérimentaux qu'elle a fait LOGIPOP,
Loginove, Logirente. Mais la question est la suivante: Après un certain
temps de fonctionnement, LOGIPOP, après trois ans, est un programme qui
continue toujours d'être expérimental. On s'est dit: D'une part,
elle a cet object très large défini à l'article 3; d'autre
part, pour donner effet à l'article 3, c'est ou bien par substitution ou
par municipalité interposée ou par OSBUL interposé -
organisme sans but lucratif - ou à titre de programme
expérimental. Bref, tout ce qu'on fait, c'est dire: Elle a
déjà une mission en vertu de l'article 3, donnons-lui les moyens
d'accomplir cette mission, tout simplement.
M. Cordeau: Dans le concret, est-ce que vous pourriez avec cela
demander à la société l'administration complète de
Loginove, et transmettre toute la responsabilité du programme Loginove
à la Société d'habitation du Québec?
M. Tardif: Effectivement, nous pourrions le demander à la
Société d'habitation du Québec, comme nous pouvons
déjà le faire, présentement, en vertu de l'article 93,
mais soi-disant sur une base expérimentale. Maintenant, une
expérience, cela peut durer longtemps. Ottawa a une ferme
expérimentale qui dure depuis 25 ans à Ottawa. Sauf qu'il nous
apparaît que c'est un peu, la notion d'expérience... À ce
moment, c'est vrai que cela peut déjà être fait en vertu de
l'article 93, à cet égard, mais la notion est celle d'un
programme expérimental. D'accord?
Il a une ferme expérimentale à Saint-Hyacinthe, non?
M. Cordeau: Mais il ne faut pas trop en parler, parce que, quand
on parle d'agriculture, on rit à l'Assemblée nationale.
Des voix: Voyons!
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Avant d'adopter l'article 2 sur division,
j'aimerais savoir, de la part du ministre, si le pouvoir d'expropriation a des
limites, ou si la SHQ peut arriver à Montréal, décider de
prendre tout le quartier Saint-Henri et qui on exproprie. Ce n'est pas
mentionné ici. Je voudrais juste connaître vos intentions.
M. Tardif: Non, absolument pas, M. le Président.
M. Bélanger: Je ne sais pas, ce n'est pas
écrit.
M. Tardif: Dans les cas où il s'agit de réaliser un
projet d'habitation, un HLM ou encore un projet de restauration, imaginons que
sur une rue il y ait - très souvent, cela peut se faire avec les
municipalités, d'ailleurs - dix immeubles barricadés qui
constituent autant de nids à feu. Deux sont habités. Les dix qui
sont barricadés sont déjà la propriété, soit
de la société d'habitation, soit de la ville. Les deux qui sont
habités, pour toutes sortes de raisons, on ne veut pas les vendre, et la
seule façon de faire le nettoyage de cette rue, c'est de
procéder. C'est uniquement dans ces cas-là.
M. Lavoie: Quand même, il faut lire le projet de loi tel
qu'il est.
M. Bélanger: Moi, je le lis, et ce n'est pas
écrit.
M. Lavoie: Votre interprétation - je ne doute pas de vos
intentions - c'est pour des cas ad hoc, des cas isolés, mais tel que la
loi est rédigée - même si les politiciens passent, la loi
demeure dans les statuts - il n'y a pas de pouvoirs limités
d'expropriation. Dans l'exemple que vous a donné le député
de Mégantic-Compton, d'un quartier d'une ville qui peut faire l'objet
d'une expropriation, la loi l'autorise.
M. Tardif: M. le Président, en réponse à
cela, le député de Laval a été maire, à un
moment donné. Le député de Saint-Hyacinthe est conseiller
municipal à Saint-Hyacinthe. Tous les deux, lorsqu'ils étaient,
dans un cas, à Laval et, dans l'autre, à Saint-Hyacinthe,
auraient des pouvoirs d'expropriation qu'ils n'utilisaient pas à tort et
à travers, pas plus que le ministère des Transports ou des
Travaux publics. Il faut que ce soit pour des fins précises.
M. Lavoie: Les villes ont des pouvoirs d'expropriation pour leurs
fins d'utilité publique, pour leurs besoins.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: Cela n'existe pas dans la Loi sur les cités et
villes, un pouvoir d'expropriation générale pour l'habitation.
Cela n'existe pas, à moins d'avoir une charte spéciale ou de
demander des pouvoirs spéciaux par projet de loi privé.
M. Guay: Et la SHQ l'a, forcément, pour des fins
d'habitation.
M. Cordeau: Sur le même sujet, concernant l'expropriation,
il me semble que la Régie du logement, la nouvelle régie
créée... Lorsqu'il est question d'expropriation,
vous savez, à un moment donné, quelqu'un dans une ville
voudrait exproprier et le type peut aller à la Régie du logement,
je crois pour s'opposer à l'expropriation de ses terrains...
M. Tardif: La loi de la Régie du logement, au contraire,
si ma mémoire est bonne...
M. Cordeau: Elle protège les propriétaires,
à ce moment.
M. Tardif: Je ne voudrais pas mal informer... La loi de la
régie ne vient pas interférer avec l'expropriation. La loi de la
Régie du logement traite du maintien dans les lieux des locataires qui
pourraient être évincés à la suite d'un avis
d'expropriation et leur donne une certaine garantie de résidence. C'est
là la jonction qui se fait entre les deux et non sur le droit
d'expropriation même. Je donne cela sous toute réserve au
député.
M. Cordeau: Mais cela reviendrait au même. Est-ce que le
locataire pourrait venir à l'encontre d'une décision de la SHQ
d'être exproprié pour demeurer dans...
M. Tardif: Non, les droits du locataire d'être
protégé dans son logement sont prévus dans la loi
107...
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: ...qu'il s'agisse d'une démolition, d'une
expropriation ou d'une autre matière. Ces lois sont
complémentaires en un sens. Un pouvoir d'expropriation existe à
la ville de Saint-Hyacinthe, sauf que cette ville ne peut pas l'exercer de
façon sauvage, son pouvoir d'expropriation, pas plus que la
société d'habitation. Elle doit, ce faisant, respecter ce qui est
dans la loi 107.
M. Cordeau: D'accord, c'est à cela que je voulais en
venir, à la protection du locataire.
Le Président (M. Laplante): D'accord? Oui, M. le
député.
M. Lavoie: L'amendement?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Amendement adopté sur
division.
M. Cordeau: Excusez-moi, M. le Président, on est ici pour
poser des questions. Vous dites quasiment adopté. Vous pressez un peu
sur le bouton pour l'acceptation.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, si vous n'avez
pas fini.
M. Cordeau: J'ai cette impression-là de temps en
temps.
Le Président (M. Laplante): Cela se peut, mais si j'en
donne seulement l'impression, je dirais que ce n'est pas l'intention.
M. Cordeau: Je dis juste que c'est une impression; ce n'est pas
une affirmation.
Le Président (M. Laplante): Ce n'est pas l'intention.
Aviez-vous d'autres questions, M. le député de
Saint-Hyacinthe?
M. Baril: II n'en a pas.
M. Cordeau: Non. C'est une impression que j'ai; on n'a pas fini
de parler et c'est tout de suite adopté.
Le Président (M. Laplante): Si vous avez cette impression,
je vais essayer de la corriger, M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'est pour faire la vérification entre ce que
vous aviez demandé dans la première version et la
deuxième, pour comparer.
M. Tardif: Ce qui est important entre la première version
telle que déposée et la deuxième, c'est que le dernier
bout de la phrase "afin de constituer un fonds dont le service de la dette est
assumé à même les crédits votés
annuellement", c'est dans la Loi sur l'administration publique; c'est de la
redondance. C'est tout simplement cela. Alors, cela a été
enlevé.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval. Avant, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Laplante): Sur division, d'accord.
M. Lavoie: On revient à l'article global, si vous
voulez.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Lavoie: Juste un commentaire avant de se rendre à la
fin de l'étude le plus rapidement possible.
Le Président (M. Laplante): Allez-y.
M. Lavoie: D'ici cinq minutes, sans doute, le projet de loi sera
adopté sur division. J'ai rencontré le député de
Notre-Dame-de-Grâce durant sa période de pénitence.
M. Tardif: II avait l'air pénitent, par exemple, c'est
vrai.
M. Lavoie: Son voeu aurait été de participer
à l'étude de ce projet de loi, mais un commentaire qu'il m'a
exprimé rapidement, c'était qu'il aurait voulu apporter des
amendements notamment à cet article. Étant donné que vous
accordez à la société d'habitation actuellement
pratiquement un statut non pas d'opérations bancaires, mais
d'administration de finances -elle peut consentir des prêts, faire des
remises, le cas échéant, garantir un prêt ou un emprunt ou
accorder une subvention, tout cela - je pense que le député de
Notre-Dame-de-Grâce aurait voulu que ce soit explicité.
Même, quant à donner des pouvoirs aussi étendus
d'opérations financières à la société, un
peu par analogie avec la Société canadienne d'hypothèques
et de logement, il aurait aimé peut-être que le ministre aille
plus loin dans l'étude des modifications au projet de loi pour
peut-être aborder la constitution corporative de la
société, les cinq administrateurs et tout. Actuellement, on sait
qu'il y en a deux de nommés par le gouvernement. Non, les cinq sont
nommés par le gouvernement dont trois sont des hauts fonctionnaires.
M. Tardif: Non, les cinq sont nommés par le gouvernement
dont trois sont des hauts fonctionnaires.
M. Lavoie: Et les deux autres sont plutôt nommés
d'une manière spéciale pour s'occuper d'une manière
particulière de la société.
M. Tardif: C'est cela.
M. Lavoie: Alors que les trois autres, qui peuvent être des
sous-ministres ou des cadres d'autres ministères...
M. Tardif: C'est vrai.
M. Lavoie: ...sont là pour apporter une contribution
à partir de leur expérience et de leurs qualifications
administratives.
C'est juste un commentaire que je voulais faire.
M. Tardif: Je pense que la structure pourrait être
repensée à un moment donné, M. le Président.
Là-dessus, j'aurais partagé sans aucun doute l'avis du
député de Notre-Dame-de-Grâce, sauf que cela me paraissait
peut-être prématuré, à ce moment-ci, de chambarder
les structures de cette société. Elle existe de même depuis
1967, elle a fonctionné, je pense, de façon... Je pense qu'il
faut quand même rendre à César ce qui est à
César. Cette société a pris une situation pas facile, M.
le Président. Elle a une histoire tragique; je ne sais pas si le
député de Laval la connaît toute. II est trop modeste, le
député de Laval, quand il dit qu'il est juste embarqué
dans ce dossier récemment.
M. Lavoie: C'est vrai, parce que j'étais président
de l'Assemblée nationale sous l'ancien gouvernement. (16 heures)
M. Tardif: II est trop modeste. En tant que notaire, personne
d'expérience dans l'immeuble, je suis convaincu qu'il est trop modeste
quand il dit cela. Je ne dis pas cela de façon péjorative. C'est
vrai que la société a une histoire tragique. Son premier
président, M. Dion, a été limogé; son
deuxième président a été tabletté; son
troisième président a occupé une fonction pendant un bout
de temps et il n'avait pas l'impression de pouvoir faire le travail qu'on lui
avait demandé de faire; le quatrième m'a dit carrément,
à moi: Je préside, mais je ne dirige pas.
Je fais l'éventail complet depuis le début. On est parti
d'une situation où l'Ontario, en 1976, à peu près,
était rendu à 100,000 HLM, et on en avait 20,000 au
Québec. Je veux bien croire qu'il a une population un peu plus nombreuse
que nous, mais on avait des retards à rattraper de ce
côté-là.
M. Lavoie: C'est peut-être heureux qu'il n'y en ait pas eu
plus de bâtis suivant la méthode actuelle, parce que le
déficit de $100,000,000 serait pas mal plus fort.
M. Tardif: M. le Président, si le député de
Laval a l'occasion d'aller en Ontario au cours de la période des
Fêtes, il verra que, si notre déficit est de $100,000,000, celui
de l'Ontario est de $241,000,000, ce qui, toutes proportions gardées,
amène des coûts aussi élevés. Je suis tout à
fait d'accord avec le député de Laval - et cela répond
d'ailleurs à une de ses objections - il faut trouver d'autres
méthodes, et j'ai été le premier à le dire,
à commander un petit groupe de travail qui a conçu un programme
d'allocation-logement qui n'est pas mirobolant, qui n'est pas mirifique, mais
qui commence une nouvelle forme. Je suis tout à fait d'accord qu'il va
falloir faire ce qu'on appelle un "phasing out" graduel de la construction de
ces logements, et un "phasing in" d'autres programmes moins lourds que
cela.
Si le député de Saint-Hyacinthe et le député
de Laval me disent: Écoutez, dans
nos villes respectives, des HLM en programmation, on est d'accord, les
autorités municipales sont d'accord et tout le monde est d'accord qu'on
ne les fera pas et qu'on va faire autre chose à la place, on peut bien
regarder cela.
M. Lavoie: II va falloir réviser la philosophie
générale.
M. Bélanger: M. le ministre, je pense que vous vous
dirigez encore vers un autre fiasco qui s'appelle le supplément au
logement seulement pour les coopératives d'habitation au
Québec.
M. Tardif: Non, je m'excuse.
M. Bélanger: Vous avez dit cela tout à l'heure.
M. Tardif: Non, ce n'est pas la même chose. Le
député de Mégantic-Compton - je ne le blâme pas
parce que c'est vrai que c'est mélangeant - confond supplément au
loyer et allocation au logement. Le supplément au loyer, ce n'est pas du
tout la même chose. Je prends la société...
M. Bélanger: C'est attaché à une personne au
lieu d'une bâtisse.
M. Tardif: C'est le contraire. Le supplément au loyer est
attaché à une bâtisse, alors que l'allocation au logement
est une aide personnalisée. Dans le cas du supplément au loyer,
admettons qu'un organisme à but non lucratif, l'Oasis de Laval, par
exemple - j'ai dit celui-là, j'aurais pu en citer un autre...
M. Lavoie: Où se trouve-t-il? Je ne le connais même
pas, l'Oasis de Laval.
M. Tardif: Non? C'est correct, d'abord.
M. Lavoie: Est-ce que vous pourriez me dire où il est?
C'est grand, la ville de Laval, il y a cinq comtés dans la nouvelle
carte électorale.
M. Tardif: II est à l'extrémité ouest de
l'île, dans le bout de...
M. Lavoie: Pourriez-vous demander à vos collègues
de me donner l'endroit où est situé l'Oasis de Laval? Je suis
intéressé parce que, si c'est une attaque, je veux bien savoir si
c'est dans mon comté ou dans les comtés de M. Landry ou de M.
Joron.
M. Tardif: Je vais en prendre un dans mon comté,
d'abord.
M. Lavoie: L'Oasis, je ne sais même pas ce que c'est.
M. Tardif: M. le Président, si le député de
Laval se sent visé, je vais en prendre un dans mon comté. Il y a
un organisme qui s'appelle le Complexe du domaine Saint-Sulpice, sur la rue
Emile-Journault. Il y avait 166 logements là-dedans, bâtis par un
organisme à but non lucratif, des logements pour personnes
âgées. Nous avons offert à la ville de Montréal de
louer, dans cet immeuble, 40 logements par l'office municipal d'habitation,
lesquels logements sont loués en bloc, un loyer négocié
auquel on applique la même échelle que les HLM. C'est ce qu'on
appelle le supplément au loyer. On loue un bloc de logements dans un
immeuble appartenant soit à une coopérative, soit à un
organisme à but non lucratif, soit à des projets de la
Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Tandis que l'allocation au logement, c'est une aide accessible à
toute personne de plus de 65 ans qui consacre plus de 30% de son revenu pour se
loger, jusqu'à concurrence d'un loyer plafond, pour une personne seule,
de $180 par mois et de $200 par mois pour un couple, et l'aide apportée
par le gouvernement fait en sorte que le gouvernement assume 75% de
l'écart entre les 30% et le plein montant.
M. Bélanger: Cela répond à ma question.
Le Président (M. Laplante): Cela répond.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Tantôt, on a parlé un peu de Loginove.
Je me suis absenté quelques minutes, je ne sais pas si vous en avez
parlé pendant ces quelques minutes. Pourriez-vous nous indiquer
où en est ce programme? La dernière fois que je vous ai
posé une question à l'Assemblée nationale, vous deviez
rencontrer les autorités fédérales et, depuis ce temps, on
n'en a pas entendu parler.
M. Tardif: J'ai rencontré le ministre Cosgrove le 23 ou le
24 novembre à ce sujet, mais je n'ai toujours pas eu de réponse
écrite de lui; je l'attends.
M. Cordeau: Est-ce que vous connaissez la teneur de la
réponse qu'il est censé vous faire?
M. Tardif: Officieusement, on me dit qu'on serait plutôt
hésitant à élargir la portée du programme.
D'accord?
Actuellement, le programme PAREL ne couvre que des parties de territoire
dans 76 municipalités et il y a le PAREL rural pour les petites
municipalités rurales en bas de 2500 de population; entre les deux, il
n'y a rien. Le fédéral nous dit: Nous ne sommes pas prêts
à étendre notre programme à
l'ensemble du territoire. Nous, notre programme, par définition,
devait être universel. J'ai donc fait la concession de dire: Très
bien, commençons au moins dans les 76 municipalités.
Première approche. Deuxièmement, on nous a dit: On veut que les
municipalités continuent de pouvoir désigner les zones
prioritaires d'intervention. On a dit: Très bien. Si la ville de
Saint-Hyacinthe nous dit: Loginove devrait s'appliquer prioritairement pour
nous autres sur la rue Unetelle, la rue Unetelle, on dit: Très bien, on
est d'accord, qu'on nous indique les zones prioritaires. Cela en est
resté là, M. le Président. Après ces concessions,
il y a une espèce de va-et-vient qui se fait et cela en est là.
Je n'ai pas d'autres nouvelles.
M. Cordeau: Est-ce qu'il y a encore contact entre les
différents fonctionnaires?
M. Tardif: II y a contact. J'ai encore parlé à
l'adjoint parlementaire. J'ai essayé de rejoindre M. Cosgrove, mais lui
aussi est pris en Chambre et moi aussi. Je veux dire: On ne lâche
pas.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté sur
division. J'appelle l'article 3.
M. Lavoie: On peut l'adopter. On a des réserves quand
même.
Le Président (M. Laplante): Article 3, adopté.
M. Lavoie: À la suite des questions qui ont
été posées en Chambre, on a des réserves.
Le Président (M. Laplante): Article 4. M. Lavoie:
On va adopter l'article 4.
Le Président (M. Laplante): L'article 4, adopté. La
commission des affaires municipales s'est réunie pour étudier le
projet de loi no 13, Loi modifiant la Loi sur la Société
d'habitation du Québec, qui a été adopté sur
division avec un amendement.
Merci, messieurs. Je prierais le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale. Les travaux sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 16 h 08)