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(Dix heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Bordeleau): À l'ordre, mesdames et
messieurs. La commission des affaires municipales reprend donc l'étude
des crédits du ministère des Affaires municipales.
Les membres de la commission pour la séance de ce matin: MM.
Bissonnet (Jeanne-Mance), Caron (Verdun), Dubois (Huntingdon), Fallu (Groulx),
Lachance (Bellechasse), Mme Lachapelle (Dorion) remplacée par M. Blais
(Terrebonne), MM. Léonard (Labelle), Ouellette (Beauce-Nord), Rochefort
(Gouin), Roche-leau (Hull), Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont: MM. Beauséjour (Iberville),
Bélanger (Mégantic-Compton), Brouillet (Chauveau), Desbiens
(Dubuc), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), LeMay (Gaspé), Picotte
(Maskinongé), Ryan (Argenteuil), Saintonge (Laprairie).
Je pense que nous en étions, à l'ajournement de nos
travaux de mardi, au programme 5. Nous avions adopté les quatre premiers
programmes.
J'appelle donc le programme 5: Aide institutionnelle et restructuration
du territoire.
M. le député de Laprairie.
Protection policière
M. Saintonge: Juste avant de passer au programme 5, à la
fin du programme 4, on avait parlé des corps de police, surtout des
municipalités dont le ministère de la Justice en a requis la
constitution. J'avais fait allusion à la ville de Sainte-Julie, mais je
sais également qu'il y a d'autres municipalités, comme Saint-Luc,
Lachenaie, Sainte-Anne-des-Monts qui ont les mêmes obligations suivant le
décret de novembre dernier.
Dans la section recherche et politiques, on faisait allusion au rapport
annuel 1980-1981 du ministère. À la suite des modifications
apportées à la Loi de police, la direction de la recherche et des
politiques du ministère a analysé la situation des
municipalités qui ont demandé à être
dispensées de maintenir leur corps de police. Ce n'est peut-être
pas le cas de ces municipalités, mais, je pense que ce qui pourrait
être intéressant, c'est qu'on a aussi étudié la
question de tarification éventuelle des services de protection qui
pourraient être fournis aux municipalités par la
Sûreté du Québec. Est-ce que le ministère a fait des
études qui pourraient s'appliquer à ces municipalités?
Nonobstant la demande du ministère de la Justice, il y avait moyen de
prolonger les services de la Sûreté du Québec pendant un
certain temps et l'étude d'implication que les municipalités
seraient appelées à fournir financièrement la
Sûreté du Québec en compensation des services...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Vous parlez d'études qui ont
été faites peu après l'adoption de la loi 48?
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: Des études ont été faites
d'ailleurs au ministère de la Justice sur la tarification, mais,
à l'heure actuelle, je ne peux pas vous dire si ces études sont
terminées. Cela touchait toutes les municipalités qui n'avaient
pas de corps de police, ces études. Je pense que c'est au
ministère de la Justice qu'on pourrait vous répondre sur la
tarification envisagée et aussi sur des délais, s'il est
disposé à en accorder d'autres. Maintenant, il y a quand
même une politique qui est arrêtée au ministère de la
Justice quant aux corps de police en général, dans le
Québec, à savoir que toute municipalité d'au-delà
de 5000 habitants devait avoir des services de police, soit qu'elle se les
procure elle-même, soit qu'elle passe une entente avec la
Sûreté du Québec. C'est là qu'intervient la
tarification, dans le cas où elle ferait appel aux services de la
Sûreté du Québec. Dans la loi ou le décret, il y
avait des délais prévus pour un certain nombre de
municipalités. Disons que, dans certains cas, cela allait, je pense,
jusqu'à deux ans. Maintenant, on arrive au terme des deux ans. Je pense
qu'il y a quand même des responsabilités à assumer par les
municipalités en termes de protection des citoyens. Elles ont eu un
délai pour se conformer.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec vous qu'il y a eu des
délais. Dans le fameux décret de novembre 1981 - je ne sais pas
si le ministre a eu l'occasion, tel qu'on l'avait mentionné mardi soir,
de discuter avec le ministre de la Justice - le décret 3279-81,
malgré les fameuses ententes en vertu de l'article 64 de la Loi de
police où
l'obligation est créée pour les municipalités de
5000 habitants et plus de constituer un corps de police, il y a une disposition
dans la loi qui permet de dispenser la municipalité de créer le
corps de police et de maintenir le service de la Sûreté du
Québec. Je comprends que le ministre de la Justice nous dit qu'il ne
peut pas l'étendre à tout le monde, mais je remarque, dans le
même décret, qu'il y a des municipalités, comme
Gaspé, Percé, Bécancour, qui ont été
dispensées d'établir et de maintenir dans leur territoire un
corps de police jusqu'à décembre 1985. Dans d'autres cas, ce sont
des municipalités qui en bénéficiaient déjà
antérieurement, au même titre que Sainte-Julie, Lachenaie,
Saint-Luc ou Sainte-Anne-des-Monts. Ces quatre municipalités que je
viens de mentionner, dans le même décret, on leur donne
l'obligation de rétablir leur corps de police pour juin 1982.
Évidemment, ces municipalités ont certaines obligations. Je
réfère particulièrement à Sainte-Julie où,
suivant le rapport Besré, il y a certaines exigences, semble-t-il, qui
ont été imposées à la municipalité, vu le
fardeau fiscal assez élevé de cette ville. On considère,
même à Sainte-Julie, par exemple, que la hausse du budget
était de 18,6%, l'an dernier, causée par les obligations que la
ville a à rencontrer. Disons que l'on prévoit que l'organisation
d'un corps de police pour 1983 coûterait de 150 000 $ à 200 000 $
par année à la ville. Donc, la ville craint de ne pas avoir les
possibilités de supporter ce fardeau financier excédentaire.
C'est pour cela qu'on demande, dans le cas de Sainte-Julie - je pense que c'est
la même chose pour les autres municipaltés - de retarder
l'échéance pour établir le corps de police.
M. Léonard: Remarquez que, de façon
générale, toutes les municipalités d'au-delà de
5000 habitants devront avoir un corps de police ou une protection de police. Ce
ne sont que des cas particuliers à justifier chaque fois qu'il y a des
exemptions d'ailleurs temporaires parce que tout le monde devrait avoir son
corps de police. Vous avez parlé de Gaspé, vous connaissez
très bien la situation de Gaspé, en particulier l'étendue
de son territoire. Assurer une protection générale, je pense que
ça cause des problèmes très particuliers.
En ce qui concerne Sainte-Julie, vous faites référence
à des questions d'équilibre budgétaire, si vous le voulez,
ou en tout cas à un budget qui est en expansion extrêmement
rapide. Il lui avait été accordé un délai
même si c'est une municipalité dont le territoire est relativement
restreint et qui se trouve dans la région de Montréal. Il y a
là un problème d'expansion rapide de la municipalité,
c'est une municipalité qui est rendue maintenant à 14 000
habitants. Une ville de 14 000 habitants qui n'a pas de service de police, je
pense qu'on n'en trouve pas beaucoup dans l'ensemble du territoire de
Québec. Je pense qu'il y a des frais de sécurité qu'une
municipalité doit assumer dès qu'elle dépasse une certaine
taille, et la limite avait été fixée à 5000
habitants; maintenant on est rendu à 14 000 habitants.
M. Saintonge: M. le ministre, il y a un autre problème qui
peut se greffer à cela; je sais que mon confrère Marx a fait une
étude sur les questions de police, a soumis certains commentaires,
certaines recommandations que lui pourrait prôner.
J'ai aussi questionné le ministre Bédard là-dessus
à la commission des crédits de la Justice. Il mentionnait des
possibilités au niveau des corps de police. Établir des corps de
police pour chaque municipalité et assurer la qualité de tous les
services par chacun des corps policiers, cela devient extrêmement
onéreux pour les municipalités. Si chacune des villes qui sont
relativement près l'une de l'autre donne les même services, les
coûts sont multipliés d'autant.
On parlait d'une possibilité de regrouper par région les
corps de police. Par exemple, le ministre Bédard parlait
d'établir un corps de police global pour l'ensemble d'une MRC avec des
services communs. Dans la situation actuelle, ces hypothèses sont
étudiées. Est-ce qu'il ne serait pas sage, au lieu d'implanter un
corps de police à Sainte-Julie ou dans les autres municipalités
concernées pour le 1er juin, de regarder les implications
éventuelles de fusion de certains corps de police pour diminuer les
coûts pour chacune des municipalités? Sainte-Julie pourrait
bénéficier pendant une année supplémentaire
à tout le moins des services de la SQ, de même que les autres
municipalités concernées. Ainsi, quand les études seront
prêtes, et qu'on aura décidé si oui ou non on
intègre certains corps de police au niveau des regroupements
régionaux, on n'aura pas à subir, pour chacune des
municipalités, des coûts et on ne sera pas pris avec des
problèmes administratifs par rapport aux engagements qui ont pu
être conclus pour le personnel comme le chef de police l'assistant ou
même le policier.
M. Léonard: Nous allons contribuer à toutes les
études qui seront nécessitées. Mais, dans le cadre de la
juridiction du ministre de la Justice, vous posez des questions qui concernent
le ministre de la Justice. Je vous rappelle qu'il y a au moins la loi des
ententes intermunicipales qui pourrait être utilisée pour
intégrer différents corps de police entre plusieurs
municipalités, et ça demeure leur choix. Maintenant, dans le
cadre de l'étude où on peut intégrer, ça c'est au
niveau d'une MRC, il n'y a pas d'objection de notre part à cela.
Cependant, je pense qu'il y a une loi qui existe qui
demande à chaque municipalité de 5000 habitants et plus
d'avoir un service de police.
En ce qui concerne les charges très lourdes que ça peut
comporter, quand vous me parlez d'une ville de 14 000 habitants et d'un service
de police qui coûterait un minimum de 150 000 $ à 200 000 $, je
pense que c'est une dépense qu'une ville de cette taille peut assumer,
à mon avis. Maintenant, je dois dire que la ville de Sainte-Julie a
connu une forte augmentation de sa population dans les dernières
années. C'est quand même une indication; les citoyens qui s'en
vont là ne trouvent pas que les taxes, comparativement à d'autres
municipalités, sont si élevées parce qu'ils n'y iraient
pas.
M. Saintonge: II semble qu'il y a des problèmes; il semble
que les citoyens sont pris avec des augmentations de taxes récentes;
c'est aussi des obligations futures. Le problème pourrait se
résumer à un fait, si le ministre ou quelqu'un du
ministère pouvait rencontrer les municipalités en question pour
discuter avec elles...
M. Léonard: Je les ai rencontrées. Je vous ai dit
mardi que j'avais rencontré le maire de Sainte-Julie. Il nous a
envoyé une résolution de sa municipalité au cours de la
semaine dernière sur ce sujet et nous la prenons en considération
à l'heure actuelle.
M. Saintonge: Je sais que la municipalité de Sainte-Julie
et les autres municipalités ont manifesté le désir de
rencontrer le ministre ou les gens en autorité de son ministère
pour discuter des problèmes particuliers quant aux coûts que cela
pourrait comporter, de sorte qu'il puisse y avoir communication entre les
ministères des Affaires municipales et de la Justice aux fins de
régler ce problème qui est persistant. Il reste qu'on est le 6
mai actuellement et l'obligation est pour le 1er juin.
M. Léonard: Oui, les portes de mon ministère sont
toujours ouvertes aux élus municipaux.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Chambly.
M. Saintonge: ... les remarques du ministre...
M. Léonard: J'ai eu l'occasion d'en parler avec le maire
de Sainte-Julie. Il est parfaitement au courant de la situation.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, ce dossier m'apparaît
carrément injuste pour les autres municipalités, par exemple.
Dans le comté de chez nous, ce sont des municipalités très
près de Sainte-Julie. Par exemple, Chambly a 12 000 habitants. C'est une
municipalité où les revenus des citoyens sont beaucoup moindres
que ceux de Sainte-Julie et qui dépense 500 000 $ par année pour
un service de police. Saint-Basile, qui a une population de 9000 habitants,
doit dépenser 300 000 $ ou 350 000 $ par année pour des services
de police. Si on permettait à Sainte-Julie de ne pas avoir de service de
police et d'être desservie à même les fonds du
Québec, c'est-à-dire par la Sûreté du Québec,
les autres municipalités du comté, par exemple, qui sont proches,
Saint-Basile et Chambly, voudraient se prévaloir de... (panne de
courant)
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. M. le
député de Chambly, continuez.
M. Tremblay: ... cette même possibilité que leur
donnerait cette ouverture, si on permettait à Sainte-Julie de ne pas en
avoir.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Même si ce sujet va un peu à l'encontre du
règlement aux Affaires municipales, deux villes de mon comté,
Saint-Louis-de-Terrebonne et Lachenaie, subissent le même sort et ont un
décret pour le 1er juin. Cependant, la base de ce décret, c'est
la justice sociale. Deux autres villes, Mascouche et Terrebonne même, ont
des corps policiers qui leur coûtent extrêmement cher, tandis que,
dans ces deux municipalités, Saint-Louis-de-Terrebonne, qui regroupe 15
000 habitants, et Lachenaie, qui regroupe 7000 habitants, il n'y a pas de...
Cela va, M. le Président?
Le Président (M. Bordeleau): Oui.
M. Blais: ... corps policier et c'est la Sûreté du
Québec qui fait les inspections et qui surveille les services d'ordre
dans ces deux municipalités; c'est l'ensemble des citoyens du
Québec qui paie pour ces deux municipalités dans mon
comté, tandis qu'ils paient pour leur propre corps policier dans chacune
de leur ville, pour la plupart. C'est très rare que les grosses
municipalités n'aient pas de corps policier. Je crois qu'on devrait
aller du côté de la justice sociale car chaque municipalité
de 5000 habitants et plus, selon la loi, doit avoir un corps policier. Le
nombre n'est pas déterminé. Un corps policier, selon la grandeur
de la ville, cela peut être un seul policier. Il ne faut tout de
même pas... Avec plus de 5000, on pourrait avoir un chef de police et il
peut y avoir des ententes avec la Sûreté du Québec
pour combler des services secondaires, de surveillance la nuit, etc.
Cependant, il faut un moins un corps minimal, sinon c'est de l'injustice pour
les autres municipalités. Je me répète. Même si cela
va à l'encontre du règlement à cette commission-ci, je
tenais à le préciser parce qu'il faut que le côté de
la justice sociale paraisse dans les lois que le gouvernement du Québec
adopte.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le
député Laprairie.
M. Saintonge: Je suis parfaitement d'accord que l'obligation est
là. C'est aussi une question de la répartition de la justice
sociale envers toutes les municipalités et on ne peut pas faire des
régimes d'exception constants quant aux municipalités
concernées dont j'ai noté les noms, entre autres, Sainte-Julie,
Lachenaie, Saint-Luc, Sainte-Anne-des-Monts. Je pense que la demande est de
reculer, si vous voulez, la date d'implantation du corps policier,
particulièrement pour des questions financières,
présentement, qui sont difficiles et aussi pour le motif
qu'éventuellement des corps policiers, suivant même ce que le
ministre de la Justice mentionnait, pouvaient s'étendre
régionalement. Je pense même que la position du conseil de la
ville de Saint-Julie est claire. Il connaît son obligation
d'établir un corps policier. Il n'est pas contre cela et il demande
simplement un délai. Cela m'apparaît être une question de
justice sociale, c'est vrai, mais, pour les citoyens en question, c'est une
question de capacité de payer des municipalités ou de
capacité de faire face aux obligations que la création d'un corps
policier pourrait entraîner.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. Peut-on entreprendre
le programme 5?
M. Léonard: M. le Président, si vous
permettez...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: ... j'avais des listes à fournir sur le
programme d'aide à la densification urbaine. Vous nous aviez
demandé comment étaient réparties les sommes. Je voudrais
simplement vous les donner.
La ville de Sainte-Foy a reçu 98 000 $; Lac-Mégantic: 30
000 $;
Beauharnois: 42 000 $; Beloeil: 35 000 $; Candiac: 24 000 $; Granby: 80
000 $; Lachute: 41 000 $; Pierrefonds: 24 000 $; Saint-Césaire: 26 000
$; Saint-Eustache: 52 000 $; Saint-Hubert: 41 000 $; Sorel: 7000 $ pour une
somme totale de 500 000 $. Cela va?
Une voix: D'accord.
M. Léonard: Par ailleurs, vous nous aviez demandé
la liste des municipalités qui avaient reçu de la
péréquation, j'en ai une ici, je pense qu'il faut la
déposer à la commission. Est-ce qu'on en a des copies
additionnelles? On a une copie qu'on vous remet à l'instant. Vous aurez
la liste de chacune des municipalités comprenant les montants de la
péréquation 1980-1981.
Je voudrais simplement signaler que la ville de Verdun - en passant,
puisque M. le maire de Verdun est ici présent en tant que
député, signalons que c'est le nom aussi du comté - a
droit aux titres de la péréquation pour 1981 à 4 906 028 $
et elle a reçu à ce jour 4 415 425 $. Quand nous aurons
reçu ses états financiers, elle aura la différence, la
somme résiduelle de 10%. Je souligne que cela contribue au surplus que
vous avez enregistré. Espérons qu'à un moment donné
cela va se refléter par une diminution du compte de taxes pour les gens
de Verdun.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Cela nous permet de confirmer les bonnes paroles
que le député et maire de Verdun a à l'égard du
ministre des Affaires municipales depuis quelques jours.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je remercie le ministre de me donner des chiffres, les
mêmes que j'ai ici. Mais je peux l'assurer que s'il y a un surplus, c'est
signe qu'on a fait attention tout le long de l'année. Les gens de ma
municipalité en profiteront l'an prochain, parce qu'on l'appliquera l'an
prochain. Alors, au lieu d'envoyer 10% comme certaines municipalités
font - ce qui ne serait pas conforme à la loi - dont
Montréal-Nord et Outremont, elles font cela sur les bords, nous ferons
profiter les gens de Verdun l'an prochain. Mais si des fois je félicite
le ministre, c'est parce qu'au moins, lui, il se tient debout, alors que
d'autres ne le font pas. Alors, ce n'est pas parce qu'il y a des subventions,
que ce soit moi qui soit là ou un autre, on doit traiter toutes les
municipalités sur le même pied.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le ministre.
M. Léonard: Je prends bonne note des remarques du
député de Verdun et maire de Verdun. Je souligne simplement que
je n'avais pas dit qu'il n'avait pas fait attention.
Aide institutionnelle et restructuration du
territoire
Le Président (M. Bordeleau): D'accord. On entreprend donc
le programme 5 comme tel. Est-ce que vous auriez des remarques
préliminaires sur l'ensemble du programme, M. le ministre?
M. Léonard: Simplement en termes de fonction, de
destination du programme. Ce programme vise à fournir une aide
institutionnelle aux collectivités locales ou municipalités et
à les assister dans la réalisation de leurs projets de
restructuration et de mise en commun des services municipaux. Il y a trois
éléments dans ce programme: organisation municipale, affaires
nordiques et amérindiennes, administration centrale et bureaux
régionaux, dans l'ensemble du Québec. Le budget était de 9
565 000 $ en 1981-1982, il est passé à 9 996 800 $ soit
près de 10 000 000 $ cette année. Il n'y a pas de modifications
substantielles à l'intérieur de ce budget.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Entre autres, à l'élément 1,
on réalise qu'il existe une certaine diminution des montants
accordés pour 1982-1983, et celle-ci se retrouve en forte proportion au
niveau des transferts. Ce programme d'aide financière a
été établi selon la Loi favorisant le regroupement des
municipalités. J'aimerais savoir combien de municipalités ont
profité, en 1981-1982, de ces paiements de transferts? L'aide
financière apportée était pour quel type d'organisation?
(11 heures)
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: II y a eu 23 regroupements de
municipalités ou annexions.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on pourrait connaître...
M. Léonard: II y a eu 23 regroupements de
municipalités, 56 annexions partielles, des morceaux de territoire qui
sont passés d'une municipalité à l'autre. Il y a eu 6
nouvelles municipalités.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre, M. le Président,
pourrait nous informer, dans le cas de ces annexions de parties de territoire
ou de ces regroupements de certaines municipalités, si ces parties
d'annexion de territoire ou regroupements étaient faits à la
demande des municipalités concernées?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, il y a une procédure très
précise qui est suivie lorsqu'il y a demande d'annexion ou de
regroupement dans les municipalités. D'ailleurs, je pense que cela est
prévu au Code municipal. En tout cas, il y a une procédure suivie
et cela a été suivi généralement; je n'ai pas
l'idée que cela n'ait pas été suivi jusque-là.
M. Rocheleau: Alors, on a suivi, en somme, la loi existante sur
les regroupements volontaires, annexions ou...
M. Léonard: Ce sont deux choses différentes; les
fusions volontaires et les annexions, ce sont deux procédures
différentes.
M. Rocheleau: Étant donné que cela s'est fait, M.
le ministre...
M. Léonard: ... À Mont-Gabriel, mais non, les
procédures ont été suivies.
M. Rocheleau: Étant donné que la preuve est faite
qu'il y a quand même une bonne volonté qui est marquée ici
par un nombre quand même assez important au niveau de la fusion ou de
l'annexion de parties de territoire, est-ce que le gouvernement ou le
ministère des Affaires municipales a forcé, dans certains de ces
cas-là, une fusion ou une partie d'annexion?
M. Léonard: Non. Il y a eu un cas où c'était
une municipalité à charte spéciale, le cas de Mont-Gabriel
qui a été fusionné à Mont-Rolland. Dans ce cas, il
n'y avait pas eu d'élections municipales depuis le début de la
municipalité, cela faisait 25 ans à peu près, mais la
procédure a été suivie.
M. Rocheleau: Alors, c'est une preuve qu'il y a quand même
eu bonne volonté de la part de certaines municipalités, soit de
se regrouper ou soit de permettre l'annexion de certaines parties de
territoire. Je me pose la question à savoir si le ministre n'aurait pas
l'intention de laisser ce même processus jouer dans le cas de Baie-Comeau
et de Hauterive, alors que l'on sait qu'actuellement il y a une étude en
cours où le ministre a finalement accepté d'impliquer la
Commission municipale du Québec et qu'un rapport du comité
conjoint va sûrement nous parvenir et parvenir au ministère des
Affaires municipales, afin de démontrer les états financiers de
chacune des municipalités, d'une part.
Je ne retrouve pas, à l'intérieur de ces budgets, M. le
Président, les montants que le gouvernement de par la loi 37 semblait
avoir prévus. C'est-à-dire qu'au dépôt de la loi, le
30 novembre 1981, le ministère avait prévu
une somme de 700 000 $ qu'on a dû corriger au mois de
février en y ajoutant un montant additionnel de 1 300 000 $, ce qui
ferait actuellement un montant d'environ 2 000 000 $, en attendant, bien
entendu, le dépôt du rapport du comité conjoint impliquant
les municipalités de Hauterive et de Baie-Comeau. Advenant le cas, M. le
Président, que le rapport à être déposé par
le comité conjoint démontrerait que le gouvernement doit
participer davantage à rétablir une certaine équité
entre ces deux municipalités, est-ce qu'on va retrouver quelque part
dans nos documents des prévisions budgétaires pouvant permettre
de réajuster ces montants, advenant le cas que la preuve se ferait lors
du dépôt du document du comité conjoint?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: J'ai eu l'occasion d'en reparler. Ce sont les
sommes qui pourraient être versées par le gouvernement, suite
à la fusion de Baie-Comeau et de Hauterive, selon les prévisions
au budget supplémentaire. Il s'agit d'une loi; donc, la loi
n'étant pas adoptée, on ne peut pas le prévoir à
l'intérieur du budget, à l'heure actuelle. Cela viendrait
subséquemment. Puisque vous faites référence à
l'implication de la Commission municipale du Québec, je lui ai
demandé de s'impliquer dans ce dossier pour fournir une assistance
à ce comité intermunicipal, qui est un comité
intermunicipal et non pas un comité du gouvernement. Dans ce cadre, la
commission municipale fournit une assistance technique pour permettre aux gens
de bien établir les chiffres de base et les bilans de chacune des
municipalités, de sorte qu'à partir de là on pourra en
discuter. Au-delà de cela, je pense que ce que nous avions prévu
à l'origine, c'était 2 034 000 $, qui restent là pour
l'instant.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je voudrais quand même souligner au ministre
qu'il y a une importance capitale là-dedans. Je me souviens, en
décembre, quand nous avons rencontré en commission parlementaire
les intervenants des deux municipalités chambre de commerce, conseil
régional de développement et autres - l'Opposition officielle
avait fait certaines recommandations que je considère très
importantes, et nous avons finalement réalisé des gains au niveau
de la démocratie. À ce moment, on ne prévoyait absolument
aucune étude nouvelle pouvant démontrer les avantages ou
désavantages d'une fusion entre ces deux municipalités. À
la commission parlementaire, nous avions suggéré que la
commission municipale soit impliquée. Je tiens à souligner ici
que, s'il y a eu un retard apporté à cette participation
d'assistance de la commission municipale, c'est sûrement à cause
de l'entêtement; si je me sers du mot "entêtement", c'est que je
l'ai retrouvé à l'intérieur d'un discours que faisait hier
le député de Sainte-Marie, M. Bisaillon, à
l'Assemblée nationale, qui trouvait que le ministre des Affaires
municipales était entêté en ce qui concernait la loi no 46
sur la CUM. Cela vient confirmer l'appréhension que nous avions de
l'entêtement du ministre des Affaires municipales, d'autant plus
que...
M. Blais: II renie le député de Verdun.
M. Rocheleau: On a la liberté de parole, ici, nous avons
la transparence...
M. Léonard: Vous vous entendez avec votre
collègue.
M. Rocheleau: Nous sommes heureux, très heureux...
M. Blais: Entendez-vous, entendez-vous!
M. Rocheleau: ... du fait que certains députés
ministériels peuvent, semble-t-il, s'exprimer assez librement en ce qui
concerne la loi 46. Il y a un groupe au niveau de la ville de Montréal,
face au projet de loi no 46, qui semble vouloir apporter des changements
majeurs. La loi no 46 en ce qui concerne la restructuration de la
Communauté urbaine de Montréal, nous le constatons, est
très importante. Nous souhaitons que d'autres restructurations suivent,
telle celle de la Communauté régionale de l'Outaouais, ce qui ne
devrait pas tarder par la suite.
Par contre, je voudrais, en même temps, dire au ministre qu'on a
laissé entendre la possibilité de céder une partie du
territoire de la ville d'Aylmer à la ville de Hull; c'est dans la
région ouest de l'Outaouais québécois. Je me demande - le
ministre n'a jamais été très clair là-dessus -si
tout ceci ne tourne pas autour de la salle de spectacle à
l'intérieur du cégep de l'Outaouais en territoire d'une
municipalité voisine de Hull, c'est-à-dire Aylmer. Le ministre
des Affaires municipales n'a jamais clarifié sa position à savoir
si le territoire devait demeurer intact, au statu quo, ou si le
ministère envisageait de reconsidérer la loi no 98, tenant compte
du fait qu'il y avait eu un certain moratoire pour une période de cinq
ans sur toute possibilité de transfert de terrain entre l'une ou l'autre
des municipalités.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais d'abord revenir sur vos
commentaires par rapport à l'implication de la Commission municipale du
Québec dans le cas de la loi no 37. Vous remarquerez qu'au mois de
janvier - puisque vous dites qu'il y a eu des retards, que cela a pris du temps
- vous remarquerez que c'est au mois de janvier que le comité
intermunicipal s'est formé entre Baie-Comeau et Hauterive et qu'il a
siégé un certain nombre de semaines. C'est au terme de ses
sessions que finalement, à la demande des élus municipaux, dans
le respect de leur autonomie, nous avons demandé à la Commission
municipale du Québec d'intervenir et de les assister dans leurs travaux,
de façon qu'il n'y ait pas de contestation sur les chiffres de base qui
peuvent servir à leurs calculs dans le cas de la fusion.
Alors, moi je pense que la démarche est tout à fait
correcte et je ne vois pas pourquoi on parle d'entêtement. Je comprends
qu'on aime lancer des gros mots comme cela; très bien, mais...
M. Rocheleau: M. le Président, lancer des gros mots... Je
répète ce qu'un des collègues du côté
ministériel a mentionné à l'Assemblée nationale
hier concernant le projet de loi no 46. Ce ne sont pas mes paroles, ce sont les
paroles de son collègue...
M. Léonard: C'est vous qui l'avez appliqué à
Baie-Comeau; il faut quand même en porter cette
responsabilité.
M. Rocheleau: Est-ce que c'est lui qui aurait utilisé des
paroles dont nous nous sommes servis antérieurement? Mais il y a
sûrement un consensus de la part de certains de vos collègues et
de nos collègues du côté de l'Opposition, à savoir
que le ministre, dans certains cas, est très entêté.
M. Léonard: Mais disons que, de votre part, je ne sais pas
de quel côté est votre consensus parce que ça ne fait pas
cinq minutes, j'ai reçu des compliments de la part du
député de Verdun et là, vous retournez cela de l'autre
côté; enfin!
M. Rocheleau: M. le Président...
M. Caron: ... il faudrait discuter un peu ensemble. Ah; Ah!
Peut-être que je pourrais le convaincre!
M. Rocheleau: M. le Président, c'est que nous avons un
seul et unique député qui est encore maire d'une
municipalité, et la minute que le maire de Verdun aura encaissé
son chèque, ça l'amènera peut-être à changer
certaines attitudes face au ministre des Affaires municipales. M. le
député de Terrebonne, il faut faire une distinction entre un
maire et un député.
M. Léonard: La mesquinerie financière!
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. le ministre, si
vous voulez répondre.
M. Léonard: Non, je voudrais simplement, pour
répondre...
Une question de privilège...
Le Président (M. Bordeleau): II n'y a pas de question de
privilège en commission. M. le ministre.
M. Tremblay: ... une question de règlement.
M. Léonard: Simplement pour répondre à la
question de M. le député de Hull en ce qui concerne Hull et
Aylmer; ce que j'ai dit dans une lettre, c'est que, par rapport à une
proposition qui a été faite sur un territoire, je n'invoquerai
pas l'article 24 de la loi no 98 pour faire une annexion de terrain entre Hull
et Aylmer, parce que vous savez qu'il y avait un certain temps que cette loi
existait et qu'on ne l'avait pas appliquée; il n'y a pas eu de
négociation plus que cela, tout le monde s'entendait là-dessus.
Je pense que vous êtes bien au courant de la situation, mais si, pour
certaines parties de territoire plus restreintes dont il avait
été question, à un moment donné, on voulait s'en
tenir à la loi ordinaire des annexions, j'étais prêt
à regarder le dossier, mais selon la loi ordinaire.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Disons que nous partageons, à ce moment-ci,
l'opinion que le ministre émet, étant donné que
c'était demeuré quand même assez ambigu, à
savoir...
M. Léonard: Ce n'est pas ambigu maintenant.
M. Rocheleau: Non, c'est que ça vient d'être
clarifié parce qu'à un moment donné, on laissait
sous-entendre qu'on pouvait retourner à la loi no 98 que nous
considérions possiblement périmée à cause du fait
qu'elle tenait compte de délimitations de territoire dans le Saguenay,
dans l'Outaouais, mais à l'intérieur de la loi adoptée en
1974.
M. Léonard: Une partie du territoire dont il était
question dans la loi no 98 était beaucoup plus considérable. Il
s'agissait d'une opération d'envergure comparativement à ce dont
il était question, mais je voudrais simplement vous dire que la lettre
que j'ai signée là-dessus, je l'ai signée, il me
semble,
au début du mois d'avril et elle a été
expédiée, je crois, au maire de Hull. Cela a été
envoyé à trois maires: les maires de Hull, d'Aylmer, et de
Hull-Ouest. (11 h 15)
M. Rocheleau: Alors, simplement pour le bénéfice du
ministre, il semble y avoir ici dans certains ministères... J'ai
reçu, il y a quelques semaines, une lettre adressée au maire
Gilles Rocheleau, de Hull, en provenance du ministère de l'Habitation et
de la Protection du consommateur. Je voudrais simplement que le ministre des
Affaires municipales avertisse son collègue que je suis maintenant
à l'Assemblée nationale du Québec et que le maire de Hull,
c'est maintenant M. Michel Légère.
M. Léonard: Très bien. Comme vous voyez, votre
passé vous suit.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, tantôt, le
député de Hull a évoqué les sommes d'argent qui
pourraient éventuellement être transférées ou
remises à la nouvelle ville regroupée de
Baie-Comeau-Hauterive.
J'aimerais savoir, puisqu'il semble être en bons termes avec les
membres du conseil municipal de l'actuelle ville de Baie-Comeau, s'il est au
courant de l'opération charme que la ville de Baie-Comeau a entreprise
et qu'elle entend mener. Je fais ici référence à une
invitation que j'ai reçue dernièrement et qui m'a passablement
étonné. On écrit, sur une belle petite carte que nous
avons reçue par la poste: "M. Henry Leonard, maire, et le conseil de
ville de Baie-Comeau ont l'honneur de vous inviter accompagné à
l'inauguration de "Baie-Comeau vous aime", mardi le 11 mai 1982, à 16 h
30, à l'hôtel Le Concorde, Grande-Allée, Québec." Il
y a tout un programme dont, par exemple, à 17 heures "Apéro
Baie-Comeau".
Je me demande si ce sera défrayé à même les
fonds municipaux de la ville de Baie-Comeau et si le député de
Hull, encore une fois, qui semble en bons termes avec cette administration, est
au courant.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, nous sortons
peut-être quelque peu des crédits, mais je tiens quand même
à dire que c'est peut-être une initiative souhaitable de la part
de plusieurs municipalités de faire ce qu'on peut appeler du marketing
ou une certaine publicité. Je pense que sur la carte, un peu plus loin -
tout le monde a reçu cette même invitation, ce n'était pas
limité à un groupe ou à un autre groupe - on parle aussi
de questions industrielles, même culturelles et artisanales. La ville de
Baie-Comeau veut justement démontrer ce qu'elle a fait dans le
passé et ce qu'elle fait encore aujourd'hui. C'est une question de
promotion, je pense, qui est très bien perçue afin de faire
connaître... On sait, M. le Président, qu'à l'Union des
municipalités, chaque année, une municipalité est à
l'honneur et fait la promotion de son secteur sur les plans commercial,
industriel, touristique et culturel. Si toutes les municipalités au
Québec avaient la possibilité de faire connaître leur coin
de terre, les ressources, les équipements qu'elles ont à offrir,
ce serait une façon d'inviter davantage des gens à se
déplacer et à aller y vivre. À l'intérieur de leurs
budgets, il n'y a absolument rien qui empêche les municipalités de
faire certaines promotions, tenant compte de leur assiette de revenus. Je pense
que c'est excellent; d'autant plus que la municipalité de Baie-Comeau,
qui a déjà, par son maire et ses conseillers, visité
l'Assemblée nationale du Québec à certaines occasions pour
venir démontrer au ministre qu'elle voulait être entendue, le fait
maintenant d'une façon tout à fait amoureuse en disant qu'elle
aime l'environnement etc. Je pense que c'est très positif. Je vous
invite à participer à cette rencontre. Nous aurons
peut-être l'occasion d'apprendre des choses.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: Par exemple, l'administration municipale de Verdun
n'aurait jamais eu l'idée d'organiser quelque chose de semblable. Je
pense qu'il n'y a pas tellement de précédents non plus de la part
des villes du Québec pour une opération charme de ce genre. Le
député de Hull va admettre que les circonstances dans lesquelles
cela est présenté, par rapport à l'étude du projet
de loi no 37, sont particulièrement choisies.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je regrette, il semble y
avoir de la subtilité dans les propos du député de
Bellechasse, premièrement, en attaquant mon collègue de Verdun
qui fait beaucoup de son marketing par téléphone. Par contre, je
dois vous dire que peut-être la ville de Baie-Comeau suit un peu
l'exemple, au niveau de la publicité, du gouvernement du Québec
actuel qui dépense tout de même des sommes considérables,
des millions de dollars par année pour, faire de la publicité
quasi partisane. J'espère que le député de Bellechasse n'a
absolument rien contre une publicité qui est tellement plus objective,
tenant compte des impératifs du milieu et,
encore une fois, j'invite le député, peut-être,
à cette rencontre mardi prochain. Sûrement, la Côte-Nord va
faire valoir ses capacités à plusieurs niveaux et vous serez
peut-être en mesure de constater pourquoi Hauterive voudrait se fusionner
à Baie-Comeau. C'est pour bénéficier des avantages que
Baie-Comeau semble offrir à toute cette région qui est
sûrement à l'avantage du Québec.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Puisque le député de Hull fait mention
de la publicité du gouvernement du Québec, je voudrais lui
souligner que, cette année, dans les crédits la publicité
gouvernementale du Québec est de 5 000 000 $ et quelques grenailles.
Pour lui donner une idée de l'échelle de grandeur, juste au
niveau du gouvernement fédéral pour faire passer la constitution,
ils ont dépensé 8 000 000 $, seulement pour cette
opération. Toutes les opérations publicitaires du gouvernement du
Québec sont en deçà de 6 000 000 $; c'est 5 600 000 $
cette année. Alors, il ne faudrait quand même pas continuer
à clouer ce clou. C'est 7 000 000 $ qu'il y avait il y a trois ans et
qui ont été dépensés en publicité; cette
année, 5 600 000 $. Il faudrait le lâcher, ce clou, il n'y en a
plus.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Est-ce que le député de Chambly est
en train de nous dire qu'il ne prévoit pas de référendum
au cours de l'année 1982-1983? C'est peut-être une des raisons
pourquoi on a diminué le budget de publicité du gouvernement du
Québec.
M. Tremblay: Mais, s'il y avait un référendum, cela
nécessiterait de la publicité supplémentaire, je l'imagine
bien. Il faut quand même informer les gens que le
référendum existe et la Loi électorale oblige le
gouvernement à faire de la publicité lorsqu'il y a un
référendum parce que c'est dans la loi. Le oui et le non doivent
soumettre au président des élections leur publicité, qui,
lui la fait parvenir aux citoyens.
Le Président (M. Bordeleau): Un instant, s'il vous
plaît! Je voudrais simplement mentionner aux membres de la commission que
je n'ai pas d'objection fondamentale à ce qu'on discute de
publicité et de n'importe quoi. Comme l'étude des crédits
fonctionne par entente, on est limité par un nombre d'heures. Je veux
vous signaler que, lorsque vous ne discutez pas des affaires municipales, le
temps continue de passer' quand même, ce qui vous laisse moins de temps
à tout le monde, à tous les membres de la commission pour
discuter vraiment des crédits des Affaires municipales. J'aimerais donc
qu'on revienne à l'étude des crédits, si c'est
possible.
M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Si vous me permettez, simplement, de clore sur
cela. Il est évident que, lorsqu'on a demandé au leader de
l'Opposition le nombre d'heures que nous souhaitions aux crédits des
Affaires municipales, nous avions convenu que les membres de l'Opposition
auraient besoin effectivement d'à peu près onze heures. Nous
avons sûrement accepté que les membres du côté
ministériel, qui ne semblent pas avoir toutes les informations de leur
ministre, puissent à l'occasion poser des questions et nous en
convenons. Nous souhaiterions pour les prochaines minutes que le
député de Chambly puisse se rendormir et nous laisse travailler,
justement, aux crédits des Affaires municipales.
Le Président (M. Bordeleau): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Tremblay: Je pense que c'est une question de
règlement.
Le Président (M. Bordeleau): Je veux simplement clarifier
une chose. C'est que, pour moi, en commission parlementaire où on
étudie les crédits, il y a des ententes entre les partis, mais
quand on parle d'une entente globale de dix heures ou onze heures, tout le
monde est sur un pied d'égalité; donc, autant les
députés ministériels peuvent poser des questions au
ministre que les députés de l'Opposition. Alors, je voudrais que
cela soit simplement bien clair que le temps n'appartient à personne,
mais à tout le monde. On le partage ensemble.
M. Tremblay: Je suggérerais à l'Opposition de
revenir à l'étude des crédits et de faire son travail
d'opposition. Dans ce sens, on ne sera pas obligés de faire, nous, le
travail qu'eux ne font pas.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, on peut revenir au
programme 5?
Une voix: Bon, il va retourner à son journal;
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Terrebonne, sur le programme 5.
M. Blais: Certainement, monsieur.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord.
M. Blais: Baie-Comeau: 700 000 $ dans le programme 5.
L'invitation qui a été
lancée est une dépense de Baie-Comeau et j'en suis
très heureux. Je vais essayer d'y aller parce que j'ai reçu
moi-même cette invitation. Je suis très content que le maire de
Baie-Comeau invite les gens de la députation et plusieurs
personnalités, probablement, de la région
québécoise à aller constater que cette union s'en vient et
que la ville de Baie-Comeau, maintenant, sera une ville plus accueillante parce
qu'elle sera plus grande, avec de meilleurs moyens. Je suis très
heureux, je crois que le maire de Baie-Comeau avertira tous les
intéressés que cette fusion qui vient, et qui viendra
automatiquement, en fera maintenant une ville extraordinaire où il fera
bon vivre.
Je remercie le député de Hull d'avoir dit que - le ton
n'est pas enregistré - la publicité du gouvernement était
quasi partisane; c'est la première fois que j'entends reconnaître,
de façon officielle, dans une commission parlementaire ou en Chambre,
que notre gouvernement ne fait aucune politique partisane dans sa
publicité. S'il dit qu'elle est "quasi", c'est qu'elle ne l'est pas. Ne
l'étant pas, venant de sa part, cela me fait énormément
plaisir. Vous êtes d'une grande délicatesse, M. l'ancien maire de
Hull, autant que votre charmant confrère de Verdun. Ce matin,
franchement, je ne m'attendais pas, en venant à cette commission,
recevoir autant de coups d'encensoir et je vous remercie beaucoup.
M. Rocheleau: C'est-t'y assez fort?
Le Président (M. Bordeleau): Merci, M. le
député de Terrebonne, de ces bonnes paroles.
Alors, au programme 5.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce qu'on peut
recommencer?
Le Président (M. Bordeleau): Sur le programme 5,
toujours?
M. Léonard: ... précision.
Le Président (M. Bordeleau): Une précision, M. le
ministre.
M. Léonard: M. le député de Hull, une
précision par rapport à la première question que vous avez
posée ce matin, parce que entre-temps mes fonctionnaires ont pris les
renseignements. La réponse que j'ai faite, en ce qui concerne les
regroupements, j'ai dit 23 regroupements, mais il s'agit de 23 dossiers
étudiés. Effectivement, durant l'année, il y a eu 8
regroupements ou subventions au regroupement de municipalités. Je peux
vous donner les noms des villes où cela s'est passé, à La
Sarre, Sainte-Marthe, Saint-Casimir, La Reine, Mont-Rolland, Tingwick, à
Drummondville et à Coteau-du-Lac, pour une somme totale de 197 381
$.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. Rocheleau:
M. le Président...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: C'est à l'élément 2. À
quel titre sont destinées les sommes prévues à
l'élément 2 qui, en quasi-totalité, sont des paiements de
transfert? Les crédits du Conseil exécutif à
l'élément 3 du programme 3, Affaires amérindiennes,
prévoient un montant de 3 978 900 $ dont 2 410 200 $ en paiements de
transfert. Ce que j'aimerais savoir là-dedans aussi, c'est...
M. Léonard: ... des ententes.
M. Rocheleau: Est-ce que les programmes du Conseil
exécutif viennent compléter ceux du ministère des Affaires
municipales ou sont-ils indépendants les uns des autres?
M. Léonard: C'est indépendant...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: ... parce que nous subventionnons les
institutions municipales et leurs infrastructures; je peux vous donner une
liste. Le Conseil exécutif peut intervenir autrement, par exemple, dans
l'application des ententes et des lois. L'application globale des ententes dont
il est responsable. Il y a le SAGMAI.
Mais, en ce qui nous concerne, il s'agit vraiment des institutions
municipales et des infrastructures. Alors, je peux vous donner, par exemple,
l'aide financière au fonctionnement de l'Administration régionale
Kativik, 2 127 500 $, l'aide financière aux corporations des villages
nordiques cris et naskapis, au fonctionnement du conseil régional de
zone, 4 120 600 $, l'aide financière au financement des infrastructures
en milieu nordique, 737 800 $, et, enfin, l'aide financière à
l'exploitation des équipements qui vont être livrés
à l'été 1982, 138 400 $.
Dans le nord, il y a treize villages nordiques et l'Administration
régionale Kativik.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? M. le
député de Verdun.
M. Caron: Est-ce que mon collègue de Hull a fini?
M. Rocheleau: Merci, M. le député et
maire de Verdun. (11 h 30)
Projet Archipel
M. Caron: M. le Président, j'aimerais savoir du ministre
si l'on pourrait parler un peu du projet Archipel. Je ne sais pas si vous
êtes en mesure de me donner un certain renseignement. Je voudrais savoir
si le gouvernement a l'idée de marcher...
M. Léonard: Je vous écoute.
M. Caron: Dans les grandes lignes, je voudrais savoir si le
gouvernement a toujours l'intention d'aller de l'avant avec le projet.
Deuxièmement, il semblerait qu'on veuille restreindre le plus possible
la participation des villes qui seraient touchées de plus près,
Verdun, LaSalle et Lachine, qu'il y aurait une représentation pour les
trois groupes plutôt qu'une représentation par quelques membres ou
officiers supérieurs des villes. En plus, si le projet se
concrétise, cela peut faire des dégâts, au sens que le
niveau de l'eau va baisser, on va changer le courant. Déjà, il y
a énormément d'argent qui a été
dépensé par les trois villes pour améliorer le bord de
l'eau et, dans cette région, c'est l'un des plus beaux bords de l'eau du
Québec. Comment va-t-on se ramasser avec la note pour réorganiser
tout cela?
M. Léonard: Je voudrais simplement faire un commentaire
général ou administratif, si vous voulez. Cette année,
vous n'avez pas de somme prévue au projet Archipel; cela ne signifie pas
que les études ne continuent pas - j'y reviendrai ultérieurement
- mais c'est que nous procédons différemment. Les sommes
prévues pour le projet Archipel le sont toutes à un endroit qui
est le fonds de développement régional ou un fonds relevant du
ministre d'Etat à l'Aménagement, de sorte que, s'il y a des
choses de faites par le ministère des Affaires municipales, il y aura
transfert des crédits de ce fonds vers les Affaires municipales en cours
d'année. Comme vous le savez, notre participation se situe surtout au
niveau de la consultation des municipalités et cela va continuer au
cours de l'année. Sur l'ensemble du projet, je pense que le ministre
d'État à l'Aménagement aura l'occasion de faire
état de la situation à un moment assez prochain, je suppose. Nous
continuons toujours les études. Il n'y a pas de décision finale
de prise, mais les études continuent toujours et les travaux continuent.
Donc, dans ce sens, le gouvernement procède toujours et va de
l'avant.
Au niveau des trois villes, la solution, en termes de
représentation, est à se compléter et il y aura une table
de concertation qui a été annoncée, je pense, au mois de
juin. C'est là que les décisions finales seront prises, en
consultation avec tous les intéressés. Il s'agit d'organiser
cette consultation de façon fonctionnelle. Je pense bien qu'il n'y a pas
de problème majeur à l'horizon. Les villes qui vont être
touchées seront les premières consultées,
évidemment. En ce qui concerne ce que vous appelez les
dégâts ou le niveau de l'eau, je pense que cela fait partie de la
définition même du projet. Où sera l'usine si les
décisions sont positives là-dessus? Quelles seront les
implications quant aux effets sur les riverains surtout? Je n'ai pas
d'indication, à l'heure actuelle, qu'il y aurait, comme vous dites, des
dégâts majeurs.
M. Caron: Je parle de dégâts. À quel point?
Je ne le sais pas.
M. Léonard: Ce dont il s'agit, c'est vraiment d'en
minimiser l'impact. C'est en cela qu'est constitué le projet; la
consultation doit nous renseigner là-dessus et aussi sur les solutions
qui pourraient être apportées. Il peut y avoir un impact
négatif, à un endroit, qui peut être corrigé, mais
il y a aussi des impacts positifs. Il faut faire l'équilibre entre ces
différents impacts lorsqu'on aura des décisions à
prendre.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Lorsque je dis "dégâts", c'est une
façon de parler. Il y aura des chambardements et ils coûtent de
l'argent. Déjà, nous avons un beau rivage et cela va changer le
portrait. Il faudrait aussi être assuré que ce sera une
dépense du gouvernement et non de la municipalité. Je pense que
c'est un projet gouvernemental et non un projet municipal; j'espère que,
comme vous le dites, c'est toujours en consultation, mais on veut se faire
assurer que les dépenses seront absorbées par le gouvernement
supérieur; peut-être que la négociation aussi peut aider,
c'est un peu comme Baie-Comeau et Hauterive. Si le gouvernement disait: Je vais
injecter X dans son projet de loi, il gagnerait du temps, et on pourrait tout
de suite aller à autre chose; c'est cela la perte de temps qu'il
faudrait essayer d'éviter. C'est de l'argent.
M. Léonard: Nous procédons le plus rapidement
possible à l'étude de faisabilité, mais c'est un projet
complexe, tout le monde comprend que ça va prendre un certain temps;
mais je reconnais que M. le député, à l'heure actuelle, se
comporte aussi comme maire, je vois sa prudence. Je dois simplement lui dire
que le projet Archipel va aussi comporter des aspects très positifs dans
la mesure où on améliore les choses, peut-être qu'il y a
des négociations à entreprendre entre les municipalités et
le
gouvernement, justement, parce que je suis certain que vous allez en
profiter pour améliorer la situation même si elle est formidable
à l'heure actuelle, elle pourrait être plus formidable par la
suite, et on peut toujours en discuter aussi.
M. Caron: Non, je ne dis pas que le projet...
M. Léonard: M. le maire ou M. le député,
excusez le lapsus, mais vous allez certainement en profiter pour
améliorer la situation des gens de Verdun, de LaSalle, et de Lachine;
donc, il y a peut-être place pour un peu de négociations
là-dessus.
M. Caron: Oui. Nous sommes tous là pour essayer de donner
le meilleur de nous-mêmes et améliorer davantage; mais
déjà c'est pas mal beau. Je vous invite, quand l'occasion se
présentera, à de venir nous visiter.
M. Léonard: Baie-Comeau en a fourni une.
M. Caron: Je peux vous assurer que vous serez bien reçu,
comme les autres de vos collègues, confrères qui passent par
Verdun; on essaie d'être à la hauteur de la situation; on essaie
de ne pas faire de partisanerie; je pense qu'à ce jour on a bien
réussi. Il serait bon qu'en temps et lieu - on est encore loin de la
signature du contrat, vous avez des problèmes financiers qui ne sont pas
faciles à résoudre, ça va impliquer
énormément d'argent, - nous partions sur un bon pied
d'égalité.
Je peux vous dire que personnellement je n'ai pas pris la
décision de dire que je vais être contre pour le plaisir
d'être contre; il y a des études, on regarde cela. Soyez sûr
que ma décision sera très constructive, je ne dirai pas que je
serai contre, combien de gens sont contre avant de partir, sans savoir
où ils s'en vont, mais on va collaborer. Tout en collaborant, on
voudrait aussi donner satisfaction à notre population.
M. Léonard: Je voudrais simplement mentionner que
malgré les difficultés budgétaires, le gouvernement
attache tellement d'importance à ce projet qu'il consacre des fonds
encore cette année; mais sur l'ensemble des travaux du projet Archipel
aussi, en ce qui concerne l'aspect hydroélectrique, ça va
être financé de façon extra-budgétaire par
Hydro-Québec.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Terrebonne, vous avez demandé la parole.
M. Blais: Je voulais savoir l'impact. M. le député
de Verdun, de façon bien badine, a dit qu'on n'avait pas d'argent au
budget. Ce projet-là, qui est de l'ordre de 4 000 000 000 $, demandera
du temps pour faire les études de faisabilité, c'est strictement
dans la norme des choses. Je ne crois pas que, dans ce dossier-là, nous
perdions du temps; le rapport de faisabilité est censé sortir
à la mi-juin; vers la mi-juin, le rapport final de faisabilité
doit sortir. Ensuite, toutes les capitalisations dans les barrages ou les
choses comme cela n'affectent en rien le budget opérationnel du
gouvernement, ce sont des comptes à part, et la grosse partie est faite
par une entreprise d'État, comme Hydro-Québec; alors -
heureusement pour l'ensemble des citoyens - la capitalisation n'affecte pas le
budget opérationnel d'un gouvernement.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le
député de Hull un petit commentaire pour terminer sur le
programme 5.
M. Rocheleau: M. le Président, comme tous les programmes
que nous avons acceptés, je tiens quand même à souligner
que par la ventilation de chacun des programmes et de chacun des
éléments, vous allez comprendre que certaines compressions
budgétaires auraient pu être davantage souhaitables dans certains
cas. On ne vient pas à bout de détecter la totalité des
coussins que le ministre se réserve dans certaines petites pochettes de
son budget.
Par contre, comme nous passons maintenant à un autre programme,
je veux simplement souligner que le ministre est accompagné d'une
brochette importante de ses fonctionnaires de haut calibre qui sont
sûrement d'excellentes personnes à son service et que nous, de
notre côté, à cause de nos compressions budgétaires
et de nos restrictions, on est limité à partager des
recherchistes entre plusieurs ministères. Le fait est que nous ne sommes
pas en mesure de fouiller à plein. L'an passé, nous avions
demandé, justement, au ministre des Affaires municipales de compresser
davantage. On s'aperçoit, quand même, qu'un certain effort a
été fait qui aurait pu davantage être axé sur
peut-être plus de compressions, mais nous aurons l'occasion d'y revenir
dans un proche avenir.
Une voix: Où les compressions supplémentaires?
Le Président (M. Bordeleau): S'il vous plaît! M. le
ministre, oui.
M. Léonard: Oui, je vais quand même, moi aussi,
faire un commentaire là-dessus, parce qu'il parle de coussins ici et
là qu'il n'arrive pas à trouver. Je pense qu'il cherche des
êtres de raison. La suspension, je peux vous le dire, M. le
député de Hull, est très
dure par les temps qui courent. Au fond, vous dites que vous avez subi
des compressions budgétaires, mais le budget de l'Assemblée
nationale n'a pas été affecté par les compressions; vous
avez le même budget que l'an passé.
M. Rocheleau: Non, ce n'est pas cela de notre côté,
mais examinez le fait que nous avons à notre service un
recherchiste.
M. Léonard: Comme vous voyez, vous n'avez pas
trouvé. Vous avez bien travaillé, mais vous n'avez pas
trouvé.
M. Rocheleau: Oh! On va vous en reparler à d'autres
moments, M. le ministre.
Le Président (M. Bordeleau): Peut-on dire que les trois
éléments du programme 5 et le programme 5 sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté.
M. Rocheleau: On revient au budget, le budget va revenir.
Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égout
Le Président (M. Bordeleau): On entreprend donc le
programme 6 qui est Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égout.
Une voix: Le programme 6?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, le programme 6.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre veut faire des commentaires
là-dessus?
Le Président (M. Bordeleau): Oui, M. le ministre.
M. Léonard: C'est dans toutes les municipalités
dont la capacité financière est insuffisante. C'est le programme
que nous avions mis en vigueur il y a déjà quelques
années, qu'on appelle le programme PAIRA, qui comporte des
crédits importants encore cette année, 50 694 000 $.
Si on va à la fiche B, la diminution de 7 473 500 $ est due
à la décroissance des contributions qui se faisaient au comptant
du gouvernement fédéral dans le cadre du programme de subvention
aux équipements communautaires que nous avions signé en 1979. Il
convient de noter que de récents réaménagements des
différents volets de ce programme ont permis d'ajouter 7 000 000 $ de
plus au programme PAIRA, possiblement plus au cours de l'année, en
modifiant les pourcentages de contribution du fédéral de 25%
à 75% qui se situaient dans cette limite. Notre contribution est de 25%
à 75% dont une partie fédérale.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, nous comprenons que la
quasi-totalité des municipalités au Québec sont prises,
elles aussi, avec des compressions budgétaires et que, dans leur
programme triennal, elles doivent consolider davantage vers les urgences
plutôt que de se payer des équipements ou d'accroître leurs
équipements. Les municipalités connaissent aussi des
augmentations relativement importantes, surtout tenant compte de la loi 57 sur
la fiscalité qui a quand même éliminé des revenus
importants de taxes progressives, telle la taxe de vente. Par contre, avec
certaines mesures apportées par le ministre des Finances quant à
l'élimination de la taxe sur les meubles et certains autres aspects, il
est bien évident que les municipalités, tenant compte qu'elles
ont uniquement l'impôt foncier municipal ou à peu près pour
les fins de revenus, doivent tenir compte de leur capacité de payer
à l'intérieur de leur propre municipalité, tenant compte
de leurs contribuables. (11 h 45)
Effectivement, à ce programme, nous constatons que les
municipalités, de toute façon, ne pourront pas demander autant
qu'elles auraient souhaité parce que le gouvernement participe, mais il
reste que les municipalités doivent aussi infuser une somme d'argent
importante et devront sûrement se limiter à des programmes tenant
compte d'améliorations qui touchent beaucoup plus l'urgence qu'autre
chose. Pour ce qui est de ce programme...
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais simplement dire une chose. En ce
qui concerne le montant de 50 000 000 $, il se partage en réseaux
d'aqueduc et d'égout antérieurs à l'instauration du
programme PAIRA pour une somme de 32 806 000 $. Depuis que le programme PAIRA
existe, les crédits qu'il y a dedans comportent une somme de 16 955 000
$. Il y a aussi un programme LIQUIDATION pour certaine villes bien
circonscrites qui comporte des crédits de 932 800 $. Je pense que c'est
encore un programme qui vise à aider les municipalités les plus
démunies. Évidemment, la réforme de la fiscalité
leur a apporté des sommes additionnelles. Nous aurons l'occasion, avec
le comité sur la fiscalité, d'en faire le bilan bientôt et
on verra que la réforme de la
fiscalité a été un événement heureux
pour les municipalités. D'autant plus qu'à l'heure actuelle, si
elles avaient gardé les revenus de taxe de vente, compte tenu de
l'état dépressif de l'économie, je ne suis pas sûr
qu'elles seraient très heureuses présentement.
M. Rocheleau: II y a une chose que j'aimerais peut-être
demander au ministre des Affaires municipales.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Étant donné que le ministère
de l'Environnement est aussi très impliqué dans des programmes,
entre autres l'épuration des eaux, est-ce qu'à l'intérieur
du ministère de l'Environnement, on retrouve aussi une participation
à certains de ces programmes au niveau des immobilisations qui ont
été faites au cours des dernières années, sur les
remboursements de dettes, tenant compte que les municipalités
impliquées dans des programmes d'épuration des eaux doivent
emprunter à l'intérieur de leur capacité d'emprunt et que
cela doit être remis par le ministère des Affaires municipales ou
par le ministère de l'Environnement?
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Le programme qu'il y a ici touche les aqueducs
et occasionnellement aussi les égouts des municipalités, mais ce
n'est pas le même programme que celui qu'il y a au ministère de
l'Environnement où vous avez un programme très précis qui
finance les grands collecteurs d'égout et aussi les usines
d'épuration. À ce moment, lorsqu'une municipalité a
signé un protocole d'entente et qu'elle a réalisé ses
travaux, elle va en financement; elle y va avec la Société
québécoise d'assainissement des eaux et, selon les
modalités de financement, elle rembourse, elle fait ses paiements
directement à la Société québécoise
d'assainissement des eaux, avec le ministère de l'Environnement et non
pas avec le ministère des Affaires municipales. Si la
municipalité finance par elle-même, elle passe évidemment
par la Commission municipale du Québec, mais, quand c'est fait par la
Société québécoise d'assainissement des eaux qui a
les pouvoirs de procéder aussi aux emprunts pour financer les travaux
d'assainissement des eaux, à ce moment, la municipalité traite
directement avec la Société québécoise
d'assainissement des eaux et c'est cette société qui engage son
crédit et non pas la municipalité.
M. Rocheleau: Étant donné que cela se fait et au
ministère des Affaires municipales et au ministère de
l'Environnement, quand on parle d'apporter certains correctifs dans certains
des programmes afin d'améliorer les réseaux d'aqueduc ou
d'égout, est-ce qu'on tient compte du fait que les
municipalités... Entre autres, je pense à la municipalité
de Gatineau. On sait que l'usine d'épuration de la Communauté
régionale de l'Outaouais va fonctionner dans les prochains mois. Est-ce
qu'on tient compte, au ministère des Affaires municipales, dans les
réseaux existants, de l'infiltration à cause de la
désuétude de certains réseaux, étant donné
que l'usine d'épuration comme telle qui aura à prendre une
capacité d'eaux usées, si on tient compte de l'infiltration...
quels sont les coûts d'épuration? Je sais pertinemment que la
ville de Gatineau avait certains programmes de correctifs qui ont
été malheureusement bloqués lors d'un
référendum. Ce référendum qui a été
tenu il y a deux ans va sûrement comporter des coûts additionnels
tenant compte de l'inflation. J'aimerais savoir de la part du ministre s'il y a
une certaine étude qui se fait et de quelle gravité
d'infiltration on tient compte pour accorder des subventions?
M. Léonard: Avant de se lancer dans des travaux
d'assainissement des eaux, le ministère de l'Environnement fait à
chaque fois une étude EPIC pour examiner l'état du réseau
actuel dans chacune des municipalités, déterminer les
infiltrations qui se font et préparer aussi les correctifs à
apporter. L'étude elle-même est financée à 100% par
le ministère de l'Environnement. Il y a des travaux qui sont aussi
à la charge de la municipalité, les correctifs à apporter.
Par la suite, quand on parle d'assainissement des eaux, on arrive à
déterminer les grands collecteurs des eaux et l'usine
d'épuration, à ce moment, cela entre dans le programme
d'assainissement des eaux. Le programme en termes de financement va de 66 2/3%
sur les réseaux et 90% sur les grands collecteurs ainsi que pour l'usine
d'épuration. On finance à 90%.
M. Rocheleau: Tenant compte de cela, M. le Président, on
sait qu'aujourd'hui, il y a quand même une certaine guerre de
compétition quand une municipalité demande des soumissions pour
la réfection de certaines corrections à ses services
d'égout. Est-ce que, dans les critères au niveau d'une
participation du ministère des Affaires municipales, vous exigez, une
fois les travaux terminés, un examen par télévision? D'une
part, on sait qu'il y a des entrepreneurs qui sont peut-être un peu moins
consciencieux que d'autres et souvent il arrive dans certains correctifs
d'égout qu'on remplisse la tranchée et il y a des tuyaux qui,
malheureusement, ont été mal posés, c'est simplement par
un examen par télévision que l'on s'aperçoit si le travail
a été bien fait.
Je me pose la question à savoir si le ministère, dans sa
participation, a certaines exigences.
M. Léonard: Ce n'est pas le ministère des Affaires
municipales qui fait des vérifications là-dessus. Ces
vérifications sont faites par le ministère de l'Environnement. Il
reste une responsabilité à la base, c'est celle de
l'ingénieur responsable des travaux qui doit effectuer ses propres
vérifications. Je suppose bien que la municipalité aussi le fait.
Je dois vous dire bien simplement qu'il faudrait probablement poser la question
au ministère de l'Environnement à savoir s'il demande ces
vérifications. Quant à nous, nous n'en faisons pas.
M. Rocheleau: D'accord. Est-ce que le ministre des Affaires
municipales, étant donné qu'il y a une participation
financière imputée à son ministère et que le
ministère de l'Environnement, d'autre part, est celui qui doit à
toutes fins...
M. Léonard: Dans le cas que vous mentionnez, il s'agit
beaucoup plus de l'expertise, de la maîtrise d'oeuvre des travaux qui est
une compétence du ministère de l'Environnement avec la
municipalité elle-même. Maintenant, il y a peut-être des
questions à se poser. Je retiens votre question.
M. Rocheleau: Simplement une dernière remarque, M. le
Président. Je me souviens que la ville de Hull avait commencé
à utiliser des firmes d'experts dans ce domaine. Cela a quand même
fait la preuve, si on l'avait peut-être utilisé avant, qu'il y
avait certaines failles qui existaient. Au point de vue de la participation du
gouvernement à des travaux similaires dans d'autres municipalités
qui n'utilisent pas ces facilités, cela pourrait créer certaines
déficiences.
M. Léonard: Tous les vices de construction qui sont
susceptibles de se produire dans la construction d'un réseau.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance: M. le Président, sur les crédits
totaux pour l'année 1982-1983 de 50 694 000 $, j'aimerais savoir combien
il y a d'argent qui est déjà engagé dans des engagements
antérieurs à l'année en cours approximativement et quelle
marge de manoeuvre existe concrètement pour des projets qui pourraient
être acceptés pendant l'année en cours ou pour lesquels, en
tout cas, des lettres d'intention ont été communiquées aux
municipalités qui ont fait des demandes; par exemple, j'en ai deux
dans
Bellechasse: la municipalité de Saint-Léon-de-Standon et
celle de Saint-Gervais.
M. Léonard: Je dois dire au député que les
décisions qui sont prises à l'intérieur du programme PAIRA
n'ont pas d'implications budgétaires cette année à cause
des modes de financement. Lorsqu'une municipalité entreprend des travaux
d'aqueduc et d'égout, elle reçoit une autorisation, mais, avant
que ça entre dans le cadre d'une subvention PAIRA, ça prend un an
et demi parce qu'il y a le délai d'autorisation des travaux, le temps de
faire les plans etc., le temps de les réaliser. La réalisation se
fait sur financement temporaire et puis, après, vous avez le financement
définitif, permanent. Le programme PAIRA subventionne les versements qui
se produisent effectivement à peu près onze mois après le
début du financement. Donc, vous avez un décalage d'un an, de
sorte que les sommes que vous avez ici correspondent à des
décisions prises antérieurement, il y un an à peu
près, et puis celles qui sont prises cette année
apparaîtront au budget de l'an prochain. Alors, c'est le budget de l'an
prochain qui va rendre compte des marges que nous aurons à ce
moment.
M. Lachance: Comme les subventions dans le cadre du programme
PAIRA sont généralement versées en dix tranches, ceci
signifie que le gouvernement actuel doit donner suite à des engagements
financiers qui ont été pris par le gouvernement antérieur.
Donc, il y a une somme importante d'argent, qui est inscrite aux crédits
de l'année 1982-1983, qui vient couvrir des engagements pris par le
gouvernement antérieur au gouvernement du Parti
québécois...
M. Léonard: II y en a pour 32 806 000 $.
M. Lachance: ... qui ont été pris par le
gouvernement Bourassa.
M. Léonard: Antérieurement à 1976, avant
l'institution du programme PAIRA, 32 800 000 $ sur les 50 000 000 $.
M. Lachance: C'est beaucoup.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va?
M. Lachance: Autre question, M. le Président. Le programme
PAIRA est en voie de révision; en tout cas, il y a quelque chose dans
l'air en ce qui concerne l'avenir. Je ne sais pas si le ministre pourrait
m'indiquer à quel moment nous serons fixés sur ce qui s'en vient,
parce que ça correspond à une préoccupation de certaines
autres municipalités de mon comté.
M. Léonard: Oui, au mois d'août dernier, nous avons
eu un certain nombre de projets autorisés par le Conseil du
trésor selon des normes; à ce moment, on nous a demandé
aussi d'établir de nouvelles normes et critères par rapport au
programme PAIRA. Nous avons travaillé dans ce sens-là. À
l'heure actuelle, nous discutons avec le Conseil du trésor et c'en est
là, présentement. Il y a un projet rendu au Conseil du
trésor. Maintenant, normalement, ça devrait sortir sous peu.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va? Alors, le programme
6 sera adopté? Adopté. J'appelle donc le programme 7 qui est Aide
financière à la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
Aide financière à la
Société d'aménagement de l'Outaouais
M. Lachance: Bien, là, par exemple! (12 heures)
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre, vous avez
quelques remarques préliminaires?
M. Léonard: C'est un programme en soi sur la
Société d'aménagement de l'Outaouais, qui vise à
favoriser l'essor économique de la région de l'Outaouais par la
réalisation de projets d'équipements industriels, commerciaux,
récréatifs et touristiques. Le budget est passé en
1981-1982 de 4 200 000 $ à 4 632 600 $ en 1982-1983. C'est un
accroissement de 10,3% comme subvention de fonctionnement. Cela inclut
évidemment les déficits d'exploitation de divers centres
touristiques aéroportuaires. Je dois dire qu'à l'heure actuelle
nous avons entrepris une révision du cadre institutionnel financier de
la Société d'aménagement de l'Outaouais, tout en tenant
compte du contexte de l'Outaouais en général. Nous avons toujours
la préoccupation d'assurer une meilleure coordination des actions
gouvernementales québécoises dans l'Outaouais. J'ai
déjà eu l'occasion d'affirmer qu'il fallait une
société comme la Société d'aménagement de
l'Outaouais dans cette région. Je pense qu'on s'oriente beaucoup vers la
réaffirmation de sa vocation de promotion économique.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me permettez,
actuellement nous parlons de la Société d'aménagement de
l'Outaouais, qui me préoccupe d'une façon plus
particulière. Cela fait partie des crédits des Affaires
municipales, mais je voudrais quand même me permettre de faire un certain
historique. La loi avait créé la Société
d'aménagement de l'Outaouais, ainsi que la Communauté
régionale de l'Outaouais et la Commission de transport de la
Communauté régionale de l'Outaouais. Elle fut adoptée, si
je me souviens bien, au mois de décembre 1969, à la suite d'une
recommandation des instances municipales du temps. Elles avaient
recommandé une communauté urbaine devant regrouper onze
municipalités, Aylmer, Hull, Gatineau, Touraine, Pointe-Gatineau, les
Templeton... Il y avait eu, semble-t-il, une certaine erreur de commise. Je
pense que tous aujourd'hui l'admettent. Même l'ancien ministre des
Affaires municipales, M. Guy Tardif, a dit que le territoire de la
Communauté régionale de l'Outaouais était beaucoup trop
grand et que c'était même de la folie furieuse. Ce sont des
paroles qui ont été dites par l'ancien ministre des Affaires
municipales.
M. le Président, nous avons soulevé à plusieurs
reprises - nous en avons discuté mardi, nous en avons discuté
l'an passé - le fait qu'une restructuration de nos principaux organismes
s'impose dans la région de l'Outaouais. Nous souhaitons, une fois la loi
46 adoptée, si elle l'est, que le ministre puisse le plus rapidement
possible apporter un certain soulagement aux organismes que l'Outaouais a
actuellement et qui sont quand même très importants.
Au point de vue de la Communauté régionale de l'Outaouais,
à ce moment-là, comme je le disais tantôt, les maires des
municipalités avaient recommandé une communauté urbaine
qui tenait compte davantage du secteur urbain. Du même coup, le
gouvernement avait créé la Société
d'aménagement de l'Outaouais qui avait un territoire beaucoup plus
étendu, qui allait même aux limites du comté du ministre
des Affaires municipales actuel, c'est-à-dire le comté de
Labelle.
En 1969, le comté de Labelle ou une partie du comté de
Labelle avait été invité à faire partie de la
Société d'aménagement de l'Outaouais, mais, pour toutes
sortes de considérations et son attirance vers Montréal et les
Laurentides, on avait convenu que la société regrouperait
l'ensemble du territoire de l'Outaouais québécois. Par contre, M.
le Président, du même coup, si on lit le journal des Débats
du temps, on s'aperçoit que la SAO devait tenir compte davantage d'un
pendant à la Commission de la capitale nationale du côté
québécois. Même les gouvernements antérieurs avaient
un objectif de surveiller la bonne marche du territoire,
l'intégrité du territoire à la suite du rapport Dorion
dont on se souvient, en 1965 ou en 1966, je pense. L'Outaouais était
très conscient, on n'a rien appris du Parti québécois dans
ce domaine.
Il ne demeure pas moins qu'à ce moment-là, la
société d'aménagement avait un rôle relativement
important quant à
l'aspect récréatif, touristique, commercial et industriel.
Du même coup, on avait créé la Communauté
régionale de l'Outaouais et l'erreur a été commise
là, en donnant à cette communauté régionale le
territoire qui était à l'intérieur du même
territoire occupé en partie par la Commission de la capitale nationale.
Le rôle que la communauté régionale avait à jouer
n'était pas nécessairement un rôle de pendant à la
Commission de la capitale nationale, au contraire, c'était un rôle
qui devait être dévolu davantage à celui de la
Société d'aménagement de l'Outaouais dans des programmes
mixtes avec la Commission de la capitale nationale ou autres, mais toujours en
tenant compte de l'intégrité du territoire. Ce fut une erreur du
temps qui peut sûrement être confirmée par ceux qui
étaient, à ce moment-là, à l'Assemblée
nationale.
Entre autres, je me souviens d'une certaine déclaration de
l'ex-vice-président de la Chambre et député de Papineau,
M. Rolland Théoret. Il avait été surpris du fait qu'on
retrouvait une communauté régionale regroupant 32
municipalités, dans le temps, alors que l'ensemble des discussions se
tenait à une communauté qui devait regrouper 11
municipalités. L'effort déployé, à ce moment, par
le gouvernement de l'Union Nationale, afin de doter l'Outaouais
québécois de mécanismes, d'outils utiles, s'avérait
quand même des avantages importants.
Depuis ce temps, M. le Président, nous constatons et
réalisons davantage que le caractère que doit jouer la
Société d'aménagement de l'Outaouais doit comporter un
caractère qui relèverait davantage de ministère à
tendance ou à caractère économique. Cela a
déjà été souhaité par les dirigeants de la
Société d'aménagement de l'Outaouais par
l'ex-président, entre autres, M. Antoine Grégoire et
sûrement par le président actuel, M. Roger Blais. Nous souhaitons,
dans une restructuration éventuelle, imminente, que le ministre des
Affaires municipales accepte le rôle que doit jouer la
Société d'aménagement de l'Outaouais, un rôle quand
même important au niveau des équipements récréatifs
qu'elle a construits avec des budgets précis au cours des
dernières années.
Au point de vue des immobilisations, je pense qu'il s'est fait
énormément. Mais, on s'aperçoit qu'au cours des
dernières années, il y a eu des compressions budgétaires
relativement importantes, dans le sens qu'en 1980-1981, le budget
d'administration de la SAO était de 4 648 000 $, alors qu'en 1981-1982,
il était de 4 200 000 $. On a connu des compressions budgétaires
qui mettaient en péril la gestion de certains de ces parcs
d'aménagement. Je posais une question au ministre des Affaires
municipales mardi, à savoir si le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, qui, lui aussi, à l'intérieur de son
budget, administre des parcs d'aménagement, roulottes, camping, terrains
de golf et autres, avait connu des compressions budgétaires et avait
dû fermer proportionnellement autant de parcs sous sa gestion que la SAO
a dû en comprimer au cours des dernières années.
Au niveau du personnel, l'an passé, certaines déclarations
ont été faites à savoir qu'on avait coupé 18 jobs
et qu'on devait considérer la possibilité d'en couper une
centaine d'autres qui étaient des emplois temporaires, des emplois de
six mois pour la durée d'ouverture de ces parcs d'aménagement ou
de ces parcs de plaisance.
Tenant compte de ces compressions budgétaires, certaines
propositions ont été analysées par la
société d'aménagement afin de remettre aux
municipalités la gestion de certains de ces parcs, entre autres, le lac
Lemay, le lac Beauchamp et certains autres équipements. Sachant que les
municipalités n'ont pas les capacités financières de
supporter la gestion ou l'exploitation de ces parcs d'aménagement, de
ces terrains de camping ou de ces chalets qui ont été construits
aux abords de certains lacs, est-ce que le gouvernement est conscient du fait
que l'Outaouais québécois est un paradis touristique important,
que l'industrie touristique y a connu un essor important au cours des
dernières années, mais qu'il ne faudrait pas, pour autant,
pénaliser les utilisateurs qui sont en bonne partie des touristes qui
passent par la porte d'entrée, par Hull, et se dirigent dans tous les
coins de l'Outaouais québécois sur le territoire
géré actuellement par la société
d'aménagement?
J'aimerais peut-être savoir du ministre si les budgets
demandés par la société d'aménagement cette
année, au niveau des prévisions budgétaires, ont
été acceptés pour maintenir suffisamment d'effectifs pour
gérer ces parcs et si on pense continuer la progression que nous avons
connue au cours des dernières années relativement au rôle
que joue la société d'aménagement face à l'aspect
récréatif et à l'aspect touristique. Je reviendrai avec
d'autres éléments.
Le Président (M. Bordeleau): M. le ministre.
M. Léonard: Je pense que le rôle de la SAO est connu
dans l'Outaouais. Comme je le disais tout à l'heure lorsque nous avons
commencé l'étude du programme, nous en sommes à faire une
révision du cadre institutionnel et financier de la SAO, dans le cadre
aussi de la révision de la loi de la CRO, de toute cette révision
des structures municipales concernant l'Outaouais. Dans le cas de la SAO, il
s'agit d'un organisme gouvernemental québécois.
L'an passé, nous avions attribué à la
SAO un budget de fonctionnement de 4 ZOO 000 $; cette année, nous
lui avons accordé une subvention de 4 632 600 $, donc, une augmentation
de 10,3% du budget, ce qui est quand même appréciable. Sur une
période de deux ans, depuis 1980-1981, effectivement, il y a eu une
réduction des postes de 124 à 90. Mais il faut voir qu'en
1980-1981 il y avait eu une augmentation considérable à la suite
des négociations, je pense, de 74 ou 75 postes à 124; donc, une
très grande création qui a été rajustée par
la suite. Cela comporte aussi une centaine de personnes à temps partiel,
selon les saisons. En été, je pense qu'il y en a beaucoup plus
qu'en hiver.
En ce qui concerne les grands objectifs de la société, il
y a eu une décision d'un comité d'aménagement, en 1979,
sur l'orientation que nous souhaitions voir prendre à la
société en termes de développement économique. Je
pense que c'est ce qui se fait graduellement. En termes de construction,
d'implantation d'équipement neuf, il fallait que ce soit justifié
sur le plan économique auparavant. (12 h 15)
Je considère que, présentement, c'est une vitesse de
croisière qui est adoptée en attendant qu'on ait statué
sur le statut même de la Société d'aménagement de
l'Outaouais. Cela va faire l'objet, évidemment, des discussions que nous
aurons dans le cadre de la révision de la loi de la CRO;
évidemment, la CTCRO, il n'y a peut-être pas lieu d'y toucher
autant. Je pense que jusqu'ici nous en avons peu ou pas d'écho, ce qui
devrait être le signe qu'il y a une administration qui se fait là.
Mais, en ce qui concerne la SAO, nous allons revoir son statut sur le plan
juridique.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je ne me ferai pas plus
particulièrement le porte-parole de la SAO. Celle-ci relève du
ministère des Affaires municipales et est peut-être contrainte
dans ses déclarations à être plus tendre envers le ministre
des Affaires municipales ou envers le gouvernement, par toutes sortes de
circonstances; c'est une créature du gouvernement. Il est évident
que son administration doit être un peu plus modérée dans
ses interventions.
Je suis représentant à l'Assemblée nationale d'une
partie au moins de la région de l'Outaouais, et celle-ci me
préoccupe dans tous ses coins. Je crois que cette société
doit continuer à offrir des services tout à fait particuliers au
niveau touristique et qu'actuellement, plus particulièrement, elle prend
un certain virage au niveau économique et encore davantage en ce qui
touche l'industrie.
M. Léonard: C'est aussi dans la foulée d'une
décision du comité d'aménagement, en 1979, en termes de
préoccupations économiques que nous voulions voir adoptées
par la SAO. Je pense qu'à l'heure actuelle elle s'est orientée
vers cela.
M. Rocheleau: D'accord, mais est-ce que du même coup le
ministre accepterait de considérer, quant à l'Outaouais
québécois actuellement, un facteur que nous trouvons absolument
disproportionné? Nous sommes une région qui peut offrir certaines
caractéristiques industrielles, entre autres la haute technologie, qu'on
retrouve actuellement du côté ontarien, à cause de certains
avantages particuliers, d'une participation du gouvernement de l'Ontario
à l'implantation d'industries de haute technologie. Est-ce qu'on peut
savoir du ministre des Affaires municipales, étant donné qu'il
est le responsable actuel de la SAO et que certains industriels, actuellement,
et on peut le confirmer, M. le Président... Certains industriels, dans
la région immédiate de l'Outaouais, tiennent compte de la loi
101, de l'Office de la langue française, de l'affichage ou de certaines
modalités d'application. Est-ce que le ministre a l'intention de
consulter ceux qui sont responsables de la gestion de la société
d'aménagement? Je lisais justement ce matin, dans la Presse, une
déclaration du ministre, M. Camille Laurin, à savoir que la loi
101 continuera de s'appliquer intégralement. Or, nous savons que, dans
l'Outaouais québécois actuellement, nous pourrions
bénéficier de certains avantages pécuniaires et
économiques intéressants, s'il y avait certaines concessions dans
le but d'intéresser des industriels à venir s'implanter chez
nous. Il est facile, M. le Président, de dire aux investisseurs
possibles: Écoutez, vous pouvez toujours demeurer à Ottawa et
avoir votre industrie à Hull, permettre, je veux dire, de l'emploi. Je
pense que, si on est obligé de faire des aveux semblables, c'est parce
qu'il y a sûrement quelque chose à corriger. Remarquez que la loi
101 comme telle, je ne la conteste pas dans toutes ses formes, mais je la
conteste dans certaines applications. On doit quand même au Québec
considérer que nous sommes 6 000 000 de Québécois dans un
continent qui regroupe au-delà de 250 000 000 de personnes et qu'on doit
composer avec la réalité. Ce n'est pas une question de perdre
notre langue. Je pense qu'en 1982, si on avait eu à la perdre, on
l'aurait probablement perdue avant. Au contraire, il y a eu des
améliorations sensibles qui ont précédé votre
gouvernement, avec l'application, entre autres, de la loi no 22 et des
progressions
qui... Aujourd'hui, M. le Président, au point de vue
économique, au Québec, nous constatons qu'il y a plusieurs choses
qui se disent en sourdine, mais qui ne semblent pas faire comprendre au
gouvernement qu'il devrait y avoir certaines modifications importantes. Plus
particulièrement dans l'Outaouais québécois, nous avons
actuellement une déficience au point de vue de l'industrie et c'est un
élément qui représente un certain désavantage.
Tenant compte de ce désavantage, tenant compte de la concurrence, tenant
compte de tous les éléments qui font qu'une industrie va
s'établir plutôt dans une province que dans une autre...
Même le premier ministre de la France, il y a quelques semaines, faisait
sa tournée au Canada et au Québec et tenait compte des
possibilités d'implanter des industries françaises en tenant
compte de l'ensemble du Canada. Je pense qu'il faut quand même offrir une
certaine concurrence, un certain soulagement qui nous permettrait de faciliter
la venue chez nous d'industries dans le domaine de la haute technologie.
Je suis convaincu, M. le Président, que, si le ministre, qui est
quand même intéressé - il l'a dit tantôt - à
ce que la société d'aménagement ait les outils
nécessaires pour travailler... Je pense que, lorsqu'on veut
véhiculer dans une région un aspect aussi important, il faut
donner toutes les occasions de réussite. J'ose souhaiter que l'on prenne
en considération cet élément important pour l'Outaouais
québécois, tout en assurant le ministre que, chez nous, je pense
qu'il n'y a pas de danger de perdre notre langue, ni la culture que nous
chérissons si bien. Je pense qu'il y a l'aspect économique et
industriel qui est relativement important et, de par la Société
d'aménagement de l'Outaouais, nous devions considérer tous ces
aspects.
Dans un autre ordre d'idées, au cours des dernières
années, on a pu voir, dans la région de la capitale nationale,
plus particulièrement du côté québécois, le
député du temps qui était là de 1976 à 1981,
pour ne pas mentionner l'ex-ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement et députée de Hull, Mme Ouellette, qui s'est
permis de recommander au gouvernement l'acquisition de certaines
propriétés à des coûts très avantageux et
à des conditions encore plus avantageuses, afin de contrer certains
efforts d'implantation de certains équipements du gouvernement
fédéral, entre autres le musée de l'Homme qui, d'une part,
emploie au-delà de 1000 personnes et qui reçoit environ 2 000 000
de touristes par année, ce qui a été annoncé par
l'honorable premier ministre du Canada, M. Pierre Elliott Trudeau, il y a
quelques semaines, et confirmé aussi par son ministre, M. Fox, selon un
plan qui doit se réaliser au cours des cinq prochaines années,
sur un terrain qui, actuellement, appartient à la Commission de la
capitale nationale, sur les bords de la rivières des Outaouais, à
proximité de la rue Laurier, plus particulièrement à
côté de la Maison du citoyen.
Sachant que, du même coup, le gouvernement fédéral a
l'intention d'aménager aussi le Musée des sciences et de la
technologie qui est un musée national très important et
visité par des centaines de milliers de visiteurs qui laissent des
retombées économiques importantes du côté de
l'Outaouais et plus particulièrement qui cadre très bien avec les
programmes mis de l'avant par la société d'aménagement,
soit l'achat chez nous ou ainsi de suite; alors, c'est faire venir les gens
dans l'Outaouais québécois.
De ce fait, la gestion de certains de ces équipements ou
acquisitions, au cours des dernières années, a été
confiée à la Société d'aménagement de
l'Outaouais, entre autres une propriété acquise en 1979 par le
gouvernement du Québec et plus particulièrement le
ministère des Travaux publics situé dans la rue Montcalm,
édifice appartenant antérieurement à M. Létourneau,
à qui, au montant de 110 000 $, on avait fait des conditions
relativement intéressantes, c'est-à-dire laisser le vendeur
occuper gratuitement le logement où il réside actuellement
pendant une période de deux ans à compter du 1er juin 1979, avec
droit au loyer dû et à devenir dû par les autres locataires
de ladite bâtisse durant la période susdite à la condition
toutefois que le présent vendeur acquitte les taxes et autres...
J'aimerais savoir de la part du ministre des Affaires municipales si,
d'une part, il est véridique que l'administration ou la gestion de ces
propriétés passe par le biais de la SAO. Depuis le 1er juin 1981,
à qui les locataires paient-ils leur loyer et plus
particulièrement ceux de l'ancien propriétaire? J'aimerais aussi
savoir à quel prix on a fixé les loyers pour ces
propriétés.
M. Léonard: Je vais d'abord répondre à cette
question précise et reprendre après sur les autres commentaires.
Sur ces loyers et terrains, on me dit que ce n'est pas la SAO qui est
propriétaire. Ce sont probablement les Travaux publics, si je comprends;
cela doit être le ministère des travaux publics qui perçoit
le loyer, mais ce n'est pas du ressort de la SAO.
M. Rocheleau: Est-ce que la gestion est faite par le biais de la
SAO?
M. Léonard: Non.
M. Rocheleau: Aucune forme.
M. Léonard: Cela fait partie de l'étude des berges
du ruisseau de la Brasserie, pour
autant qu'on comprend de quel terrain il s'agit.
Maintenant, je voudrais faire des commentaires sur votre long
préambule en ce qui concerne la loi 101. Je voudrais simplement
souligner que le déséquilibre Ontario-Québec en
matière de technologie existait bien avant la loi 101 et cela
reflète effectivement le déséquilibre des investissements
d'Ottawa en matière de recherche et de développement. Est-ce que
c'est parce que c'est francophone qu'il investit moins? C'est peut-être
la décision d'Ottawa et cela peut refléter exactement ce qu'il
est. Je pense que ce sont des conclusions qu'on doit tirer et non pas dire
qu'on n'est pas comme les autres, s'accuser de ne pas être comme les
autres et être pénalisés là-dessus.
Vous mentionnez le Musée des sciences et de la technologie qui
est du ressort du gouvernement fédéral. C'est le
fédéral qui l'administre?
M. Rocheleau: Oui, mais il y a une question que j'aimerais poser
au ministre des Affaires municipales là-dessus. Le gouvernement du
Québec, au cours des dernières années, s'est porté
acquéreur de certains terrains situés à des endroits
stratégiques et étant donné que ces terrains appartiennent
au gouvernement du Québec... On se souvient, entre autres, du parc
linéaire de Hull pour lequel on a eu des discussions pendant nombre
d'années. Finalement, cela a été réglé et le
parc linéaire va être construit, parce qu'il y avait des
échanges ou des baux emphytéotiques ou autres à être
concédés par le gouvernement provincial, d'une part, et le
gouvernement fédéral, d'autre part. Ces propriétés
sont actuellement la propriété du gouvernement du Québec
et semblent empêcher un dénouement heureux pour la venue du
Musée des sciences et de la technologie. Est-ce que le gouvernement ou
le ministre des Affaires municipales, par le biais de la société
d'aménagement qui souhaite un essor économique important, a
l'intention de débloquer des discussions au point de vue
d'échanges avec le gouvernement fédéral dans le but de
favoriser l'implantation d'un tel musée à Hull?
M. Léonard: Pour autant qu'on est concerné ici, il
ne s'agit pas d'un terrain de la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
M. Rocheleau: Non, mais cela fait quand même partie du
rôle que joue la société d'aménagement.
M. Léonard: Cela fait partie de l'étude de
l'aménagement des rives du ruisseau de la Brasserie avec la Commission
de la capitale nationale. Il ne s'agit pas de bloquer des investissements
à l'Outaouais, mais de dire, puisque nous en avons la
responsabilité, comment va se faire l'aménagement de l'Outaouais
avec les gens qui vivent dans cette région, ceux de la CRO comme ceux de
la SAO. Il me semble que le minimum qu'on puisse faire, c'est au moins
d'être partie au dossier.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre peut m'assurer qu'au moins
il va examiner la situation et possiblement l'intérieur du mandat qu'a
la société d'aménagement actuellement dans le but de faire
la lumière sur l'ensemble des projets et de concrétiser la venue
possible d'éléments aussi importants? (12 h 30)
Je sais que pour le ministre, de par l'option que lui et son
gouvernement représentent, c'est plus difficile de négocier avec
le fédéral parce que quand ce sont deux amis qui
négocient, on peut s'engueuler et s'enguirlander, mais quand c'est un
ennemi et un ami de d'autres qui négocient, c'est plus difficile. Je
voudrais dire au ministre là-dessus que les sommes actuellement
payées par tous les Canadiens, si elles peuvent être
utilisées en territoire québécois, c'est au
bénéfice des Québécois. C'est dans cette optique
que je voudrais faire comprendre au ministre que si on peut aller chercher
toutes les sommes qui reviennent, à juste titre, au développement
de l'Outaouais québécois, qui n'est pas une banlieue d'Ottawa et
qui ne voudrait pas devenir une banlieue d'Ottawa...
M. Léonard: C'est surtout cela qu'on ne veut pas.
M. Rocheleau: Et, M. le ministre, c'est justement dans cet aspect
que, si nous dotons l'Outaouais québécois de mécanismes
importants, tant au niveau industriel que commercial, nous prenons, à ce
moment, un envol indépendant au niveau économique. Cela est bien
différent de l'indépendance du Québec du Canada.
M. Léonard: Cela peut aller de pair exactement aussi. Je
voudrais simplement dire une chose au député de Hull qui tente,
paraît-il, de me faire comprendre des choses. C'est ceci, cela va lui
rappeler des choses qu'il ne sait peut-être pas, étant
donné qu'il n'était pas là, à l'occasion: J'ai
déjà été responsable de la négociation
d'ententes avec le gouvernement fédéral. Dans les 36 mois
où cette entente a eu cours et où l'ex-gouvernement
libéral du temps a négocié, ils ont négocié
pour 300 000 000 $ d'ententes. J'ai été responsable de ces
ententes durant 33 mois, je crois, et j'en ai négocié pour 1 500
000 000 $. Alors, ce n'est pas à moi
que vous allez apprendre qu'on doit aller chercher le plus possible
d'argent au fédéral, étant donné qu'on paie autant
de taxes au fédéral qu'on en paie au gouvernement du
Québec. Nous avons toujours prétendu qu'il ne nous en revenait
pas la part qui nous est due. Dans ce contexte, je pense que tant qu'on est
dans le système, il faudrait que le fédéral verse autant
d'argent ici, au Québec, qu'il en verse ailleurs. Je dois dire que par
la suite, en 1979, les libéraux ont quitté le pouvoir et
lorsqu'ils y sont revenus, en 1980, il n'y a pratiquement pas eu de
négociations et il n'y a pas eu de signatures d'ententes, pas parce que
le gouvernement du Québec ne voulait pas, mais parce que le gouvernement
fédéral s'est évaporé et qu'il n'a pas
négocié. Si j'en ai signé pour 1 500 000 000 $, en
particulier avec le ministère de l'Expansion économique
régionale, pour 1 215 000 000 $, après, lorsqu'ils sont revenus,
ils n'ont rien signé. Ils se sont évaporés dans le paysage
et là, ils disent qu'on ne veut pas négocier. Ce n'est pas cela;
ce sont eux qui ne négocient pas.
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je remarque qu'à
chaque fois que le ministre des Affaires municipales parle du
fédéral, son teint change. Je trouve que c'est un peu malheureux
parce que, à l'intérieur du rôle que doit jouer la
société d'aménagement, je pense que doit s'établir
une collaboration quand même importante dans ces négociations.
Cela touche, M. le Président, cela touche...
M. Léonard: Est-ce que le député me permet
simplement une remarque avant de continuer dans ce secteur? Les ententes ou la
négociation d'ententes relève du gouvernement du Québec
directement, soit par l'Office de planification et de développement du
Québec, soit par le ministère des Affaires intergouvernementales.
On était en parfaite collaboration là-dessus et cela ne
relève pas de la Société d'aménagement de
l'Outaouais.
M. Rocheleau: D'accord, M. le ministre, mais il reste quand
même une chose, c'est qu'au niveau des ententes qui existent actuellement
et qui sont signées actuellement on parle des réseaux routiers
où le gouvernement fédéral participe à 50%,
jusqu'à Masson - ... Je sais que ce n'est pas votre ministère,
mais c'est quand même par le biais d'un travail que fait actuellement la
SAO dans le but de promouvoir d'une part la construction de l'autoroute 50 qui
va permettre à la société d'aménagement de
gérer davantage et d'avoir plus de bénéfice de
l'aéroport qu'on a construit à Gatineau, d'autre part. Quand on
parle de complexe forestier de la Haute-Gatineau, je comprends que cela touche
de très près le ministre des Affaires municipales qui est
près de là; je comprends que le ministre des Affaires
municipales, au niveau du complexe forestier, est peut-être aussi
très préoccupé. Quand on parle de la route
Témiscamingue-Maniwaki, je comprends qu'elle n'arrive pas à
Mont-Laurier et que le ministre, dans le temps, a peut-être fait une
guerre de tranchée pour essayer de faire dériver cette route vers
chez lui, mais tout cela... Je regarde...
Le Président (M. Bordeleau): Je m'excuse, M. le
député de Hull, mais il passe 12 h 30 et selon le
règlement, on doit suspendre à 12 h 30. Je vous demanderai...
M. Rocheleau: Mais je termine dans quelques minutes.
Le Président (M. Bordeleau): Oui, si vous me dites que ce
sera quelques minutes, on peut encore continuer, mais avec le consentement des
membres de la commission.
M. Caron: M. le Président, avec le consentement,
j'aimerais avoir...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Verdun.
M. Caron: ... quelques petites vues sur l'autre programme.
M. Rocheleau: Oui, mais l'autre, cela ira très vite.
Le Président (M. Bordeleau): D'accord, je vais demander
à M. le député de Hull de conclure rapidement.
M. Rocheleau: D'accord. En terminant, je sais pertinemment qu'il
y a un projet qui est très cher à l'Outaouais
québécois, qui est celui du mont Sainte-Marie, pour lequel il y a
un investissement possible de 70 000 000 $, la création possible de 700
nouveaux emplois, avec une participation du gouvernement fédéral
de 60% et du gouvernement provincial de 40%. Je sais que le ministre de
l'Industrie et du Commerce en a été saisi. Par contre, on semble
encore attendre un débouché là-dessus. Je souhaiterais que
la SAO, de son côté, fasse aussi les pressions nécessaires
auprès des différents ministères à caractère
économique du Québec pour que ces équipements, ces
constructions se réalisent le plus rapidement possible.
Le Président (M. Bordeleau): Merci. M. le ministre.
M. Léonard: C'est son rôle de promotion
économique étant donné que c'est dans son territoire.
Alors, ça va tout à fait dans le sens des orientations de la SAO;
en tout cas, jusqu'à nouvel ordre, c'est cela, puis ça va
continuer. Maintenant, étant donné que vous avez fait allusion
à toute cette affaire du complexe forestier, je dois simplement
mentionner que toute la région de Mont-Laurier, Grand-Remous, Maniwaki
est une région où il y a beaucoup de ressources
forestières, que c'est une région qui doit fonctionner ensemble
sur le plan forestier. Je ne vois pas qu'on me fasse discuter d'une route alors
que, de toute façon, ça va déboucher sur la route
près de Maniwaki, mais je peux simplement vous dire et vous rappeler que
c'est moi qui ai signé l'entente de la route
Maniwaki-Témiscamingue.
M. Rocheleau: Vous avez encore le bras tordu.
M. Léonard: Non, pas du tout.
Le Président (M. Bordeleau): Le programme 7 sera-t-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Adopté. Alors, le
programme 8, en souhaitant que vos interventions soient concises et
brèves.
Sécurité-incendie
M. Caron: Sur le programme 8, j'aimerais que...
Le Président (M. Bordeleau): Sur le programme 8, oui, M.
le député de Verdun.
M. Caron: ... le ministre donne un peu d'explications. Il y a des
montants qui diminuent là. Est-ce qu'on a l'intention de continuer
à aider les municipalités, quelle que soit leur taille, moyennant
qu'elles se regroupent ensemble pour combattre les incendies?
Le Président (M. Bordeleau): Alors, M. le ministre.
M. Léonard: La diminution, c'est par rapport au retrait
progressif du programme PAISI qu'elle arrive; ceci fait suite à
l'entente intervenue lors de la nouvelle fiscalité municipale. Mais,
comme il restait des engagements du gouvernement, graduellement le gouvernement
se trouve à les assumer, mais il diminue progressivement.
M. Caron: Cela veut dire que le gouvernement n'a pas l'intention
de continuer.
M. Léonard: Oui, l'orientation que nous prenons, c'est
d'aider les municipalités par de l'information, surtout, et de la
formation. Nous tentons de les renseigner le mieux possible par toutes sortes
de guides techniques dans le domaine de la prévention des incendies.
M. Caron: Juste une autre petite question, la dernière. Je
pense que c'est moi, l'an passé, qui avais parlé d'école
de formation de pompiers. Est-ce que...
M. Léonard: II n'y a pas encore de décision de
prise à ce sujet-là.
M. Caron: C'est encore le statu quo.
M. Léonard: On subventionne l'école de Mirabel dans
une certaine proportion.
M. Saintonge: Pour l'équipement...
Le Président (M. Bordeleau): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: ... il n'est pas question que le ministère
revienne à en financer?
M. Léonard: Non, c'est dans le cadre de la nouvelle
fiscalité municipale. Tout le monde s'est entendu que, dans ce
domaine-là, c'était de la responsabilité municipale. Ce
que le gouvernement fait, c'est simplement les assister au niveau technique et
de la formation ou de l'information.
Le Président (M. Bordeleau): Cela va. Alors, le programme
8 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bordeleau): Alors, maintenant, l'ensemble
des programmes de 1 à 8, avec tous les éléments, sera donc
adopté. Ceci complète le mandat de la commission des affaires
municipales qui a étudié les crédits du ministère
des Affaires municipales. Je demanderai donc au rapporteur de la commission qui
était le député de Gaspé de faire rapport le plus
rapidement possible à l'Assemblée nationale. La commission des
affaires municipales ajourne donc ses travaux sine die.
Un petit mot de remerciements.
M. Léonard: Je remercie l'Opposition de sa collaboration.
Je pense que cela s'est déroulé dans un climat serein, un bon
climat. Je voudrais surtout remercier les fonctionnaires, qui ont fait montre
de patience, qui ont répondu promptement à toutes les questions.
Comme vous voyez, je crois que c'est le signe que le ministère est bien
organisé puisque vous avez eu réponse à peu près
à toutes vos questions.
Le President (M. Bordeleau): M. le député de Hull,
un petit mot de la fin.
M. Rocheleau: Simplement pour renchérir, c'est que nous
avons tout de même profité de cette commission parlementaire pour
faire plusieurs recommandations au ministre des Affaires municipales. Nous
souhaiterions qu'il puisse réexaminer tout ce qui s'est dit au cours de
ces séances qui ont été relativement constructives; sur
tout ce qui est positif, nous vous assurons notre collaboration. On aimerait
aussi vous assurer notre collaboration dans le projet de loi no 37, pour autant
qu'on puisse permettre à la démocratie de faire son chemin. On
tient aussi à remercier vos fonctionnaires, qui ont été
assidus à ces séances et qui ont à l'occasion
apporté certains éclaircissements. Si cela continuait comme cela,
M. le Président, on pourrait penser qu'on va avoir des résultats
concrets au sujet de ce que nous avons demandé.
M. Léonard: Je comprends que le député de
Hull se ralliera peut-être un jour au Parti québécois.
Le Président (M. Bordeleau): Merci, tout le monde. Pour la
deuxième fois, et cette fois pour de bon, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 42)