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(Dix heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
On va finir par avoir le silence.
La commission des affaires municipales se réunit afin de
poursuivre l'étude du projet de loi no 46, Loi modifiant la loi de la
Communauté urbaine de Montréal.
Je vais faire l'appel des membres. Sont membres de cette commission M.
Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M. Fallu
(Groulx), M. Lachance (Bellechasse)...
M. Fallu: II est remplacé par M. Laplante (Bourassa).
Le Président (M. Gagnon): ... est remplacé par M.
Laplante (Bourassa), Mme Lachapelle (Dorion), M. Léonard (Labelle), M.
Ouellette (Beauce-Nord)...
M. Léonard: II sera remplacé par M. Charron
(Saint-Jacques).
Le Président (M. Gagnon): ... sera remplacé par M.
Charron (Saint-Jacques), M. Rochefort (Gouin), M. Rocheleau (Hull), M. Tremblay
(Chambly) sera remplacé par M. LeMay (Gaspé).
Sont intervenants M. Beauséjour (Iberville)...
M. Bissonnet: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Le député de Saint-Laurent remplacera
M. Rocheleau (Hull).
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Saint-Laurent, M. Leduc. D'accord.
M. Bissonnet: M. Ciaccia remplacera également - est-ce que
vous avez nommé M. Ciaccia?
Le Président (M. Gagnon): Pas encore, mais il est dans les
intervenants.
M. Bissonnet: On veut le mettre comme membre, à la place
de M. Dubois (Huntingdon).
Le Président (M. Gagnon): À la place de M. Dubois
(Huntingdon).
Les intervenants seront M. Beauséjour (Iberville), M.
Bélanger (Mégantic-Compton), M. Brouillet (Chauveau), M. Desbiens
(Dubuc) et M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet).
M. Fallu: M. le Président, M. Beauséjour
(Iberville), intervenant, sera remplacé par M. Paquette (Rosemont).
Le Président (M. Gagnon): M. Paquette (Rosemont).
M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. LeMay (Gaspé), M. Picotte
(Maskinongé), M. Ryan (Argenteuil), M. Saintonge (Laprairie).
Le rapporteur est toujours Mme Lachapelle (Dorion).
Nous en étions rendus, je crois, à l'article 40.1. M. le
ministre.
M. Léonard: Est-ce que l'article 40 a été
adopté?
Le Président (M. Gagnon): L'article 40 est
adopté.
M. Léonard: Ah bon!
À l'article 40.1, M. le Président, il y a un papillon qui
dit ce qui est implicite dans l'article 256 actuel de la loi de la CUM: "Aux
fins de la Loi sur la fiscalité municipale, un immeuble est
réputé appartenir à la CUM, dès que celle-ci en
prend possession, conformément à la Loi sur l'expropriation." En
pratique, cela signifie que l'immeuble devient exempt de la taxe
foncière, dès la prise de possession, sans attendre le transfert
de propriété définitif.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 40.1 est
adopté? L'article 41?
M. Léonard: Un instant, à l'article 40.1, ce dont
on vient de parler, c'est le texte du papillon. Donc, c'est un amendement
à l'article 40.1. À 40.1, c'est un nouvel article. Excusez-moi,
ça va. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 41. M. le ministre.
M. Léonard: II abroge explicitement un article devenu
caduc par l'effet de la Loi sur l'expropriation le 19 juin 1975. L'article
concernait le pouvoir dit d'homologation, maintenant remplacé par celui
d'imposer des
réserves pour fins publiques. Article de concordance
juridique.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 41 est
adopté? Adopté. Article 42.
M. Léonard: De concordance avec l'article 41.
Le Président (M. Gagnon): L'article est-il adopté?
Article 43.
M. Léonard: L'article 43 est un article qui abroge aussi
explicitement les articles devenus caducs par l'effet de la Loi sur
l'expropriation le 19 juin 1975; ils concernent encore le pouvoir dit
d'homologation.
Le Président (M. Gagnon): L'article 43 est-il
adopté? Article 44.
M. Léonard: C'est en concordance avec l'article 5 du
projet de loi.
Le Président (M. Gagnon): Article 44, adopté.
Article 45. (10 h 30)
Compétence de la CUM
M. Léonard: À l'article 45, il y a un papillon qui
a pour effet de moderniser l'appellation de la compétence relative
à la pollution de l'air. On parle maintenant d'assainissement de
l'atmosphère. D'autre part, la modification ajoute explicitement une
compétence implicite de la Communauté urbaine de Montréal,
soit le transport en commun. En effet, la CUM exerce déjà une
telle compétence par les contrôles qu'elle exerce sur la CTCUM et
par ses pouvoirs en matière de construction du métro. De plus,
une des commissions du conseil a une compétence d'étude et de
recommandations en matière de transport en commun. C'était le
texte du papillon.
Le Président (M. Gagnon): C'est le papillon. M. le
député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, on a un amendement qu'on
voudrait ajouter à l'article 45, qui se lirait comme suit.
M. Léonard: Auparavant, excusez-moi, vous êtes
d'accord avec notre papillon, et on étudiera le vôtre
après?
M. Caron: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet amendement...
M. Caron: Oui, il est adopté.
Une voix: Vous êtes d'accord avec le nôtre, de toute
façon.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet amendement du
ministre est adopté? Alors, vous avez le prochain amendement.
M. Caron: L'amendement se lirait comme suit: L'article 112 de la
loi de la CUM remplacé par l'article 45 du projet de loi no 46 est
modifié en ajoutant, après le septième paragraphe, le
suivant: 8 . La promotion économique.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, ma réaction,
c'est de dire que la promotion économique, c'est de la compétence
des municipalités locales. Si on ajoute un paragraphe sur la promotion
économique, cela aura pour effet d'enlever la compétence aux
municipalités locales. Je ne pense pas que ce soit ce que les gens
désirent, même les élus de la CUM.
M. Bissonnet: M. le Président, est-ce que vous pourriez
suspendre l'adoption de l'article 112, s'il vous plaît?
Le Président (M. Gagnon): L'article 45, vous voulez
dire?
M. Bissonnet: L'article 45, c'est ça.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous demandez qu'on
suspende l'article 45? On y reviendra.
M. Bissonnet: On apportera des arguments à cet effet,
mardi.
Le Président (M. Gagnon): L'article 45 sera suspendu, on y
reviendra?
M. Laplante: Vous feriez mieux d'appeler votre gérant
municipal, M. le député de Verdun.
M. Caron: Je dirai au député de Bourassa de ne pas
s'inquiéter de mon sort.
M. Bissonnet: On a adopté la suspension, mais, en
fait...
M. Léonard: Un instant. Je voudrais simplement mentionner
qu'à l'article 32, nous avons dit ceci, et c'est un article que nous
avons déjà adopté et qui, d'ailleurs, va remettre en
cause, peut-être, la recevabilité de votre amendement. L'article
32 se lisait comme suit: "L'article 91 de cette loi est modifié par le
remplacement du premier alinéa par le suivant: "91. Le conseil peut
créer, par règlement, les différents services de la
communauté dont notamment un service de la promotion
économique et établir le champ de leurs activités; il
nomme par résolution les directeurs de ces services, à la
recommandation du comité exécutif, et définit leurs
fonctions." Nous avons dit, lorsque nous avons adopté cet article, que
cela n'avait pas pour effet d'enlever leur compétence aux
municipalités locales. La Communauté urbaine de Montréal
peut créer un service de promotion économique. Nous sommes
d'accord. Mais nous ne voulons pas, nous n'avons pas l'intention de lui donner
compétence exclusive en ce qui concerne la promotion économique
sur l'fle de Montréal. C'est déjà adopté, M. le
Président. Je vous pose la question à savoir si l'amendement
déposé par l'Opposition est recevable.
M. Bissonnet: M. le Président, sur la
recevabilité...
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Bissonnet: À l'article 32, le projet de loi permet de
créer un service. La création d'un service et une
compétence prévue par une loi, c'est deux choses. Donc, si
jamais, à l'article 45, la commission acceptait d'ajouter une
compétence, cela ne contredit pas l'article que vous avez cité
quant à la création d'un service de la communauté
urbaine.
M. Laplante: Sur la recevabilité.
Le Président (M. Gagnon): Sur la recevabilité.
M. Laplante: Juste pour vous éclairer, M. le
Président. Hier, il est arrivé une motion de la part du
député de Mont-Royal, je crois, qui a été
jugée irrecevable parce que déjà l'article 3 avait
été adopté, et cette motion d'amendement devenait
contradictoire par rapport au sujet qui avait déjà
été voté. Je pense que c'est le même effet que vous
avez actuellement avec la motion de M. le député de Verdun.
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez, je
n'accepterai plus d'intervention sur la recevabilité. Je me
prépare à accepter la suggestion de suspendre l'article pour y
revenir plus tard. Je remplace le président attitré à
cette commission et, comme le député de Bourassa en a fait
mention, des décisions ont été prises jusqu'à
maintenant et je ne voudrais pas les contredire. Je pense que c'est acceptable
que l'on suspende l'article.
M. Léonard: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 45 est suspendu.
L'article 46. M. le ministre.
M. Léonard: À l'article 46, M. le Président,
nous abolissons la liste des compétences dites facultatives que la CUM
pouvait se donner. Outre la compétence sur les loisirs et les parcs
intermunicipaux que l'on conserve comme compétence de plein droit, la
liste abolie comprend la construction de centres d'habitation
subventionnés, l'intégration des services de protection contre
l'incendie et des bibliothèques intermunicipales. Pour remplacer ces
dispositions permettant à la CUM de se donner compétence de
façon unilatérale sur des projets précis, tout en faisant
perdre aux municipalités leurs compétences sur ces sujets,
l'article 46 introduit deux façons pour la CUM d'étendre son
champ d'activité de façon consensuelle et ponctuelle et sur des
sujets non limités par une énumération.
D'autre part, le nouvel article 114 de la loi de la CUM permet à
la CUM d'exercer un pouvoir non discrétionnaire que lui
délègue le gouvernement ou l'un de ses ministres ou organismes.
Cet article s'inspire de dispositions au même effet, qui ont
été introduites dans le Code municipal et la Loi sur les
cités et villes en 1980, la loi no 74 ou la loi no 12. D'autre part, les
nouveaux articles 115 à 115b permettent à la CUM d'être
partie à une entente intermunicipale avec des municipalités de
son territoire. Elle peut d'abord jouer le rôle de comité
intermunicipal ou de régie intermunicipale pour donner effet à
une entente intervenue entre les municipalités. Elle peut aussi
être elle-même fournisseur de services ou délégataire
de compétences dans le cadre d'une entente qu'elle conclut avec une ou
plusieurs de ses municipalités. Pour s'engager à jouer le
rôle de comité ou de régie, ou à devenir fournisseur
de services ou délégataire de compétences, la CUM doit
procéder selon les règles normales du vote au conseil, soit par
la double majorité. Cependant, une fois engagée dans l'entente,
la CUM agit selon les règles de prise de décision prévues
par l'entente. Ainsi, par exemple, elle pourrait stipuler que seuls les
représentants des municipalités partie à l'entente votent
sur une question relative à son application.
Vous me permettrez d'ajouter, M. le Président, que cela va donner
beaucoup de souplesse et de flexibilité à l'administration de la
CUM.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verdun.
Est-ce que l'article 46 est adopté?
M. Caron: Oui, M. le Président... Le Président
(M. Gagnon): Adopté.
M. Caron: ... de notre part, c'est adopté.
Le Président (M. Gagnon): Alors, l'article 47, M. le
ministre.
M. Léonard: L'article 47 abroge ce qui reste de la
sous-section de la loi actuelle portant sur l'évaluation
foncière, étant donné que cette compétence est
prévue entièrement par la Loi sur la fiscalité
municipale.
Une voix: ... concordance.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 47 est
adopté?
M. Caron: Je pense qu'on va l'adopter. Le Président (M.
Gagnon): Adopté. Une voix: Article 48, concordance. Le
Président (M. Gagnon): Article 48.
M. Caron: Vous êtes convaincant, M. le ministre.
M. Léonard: L'article 48 est adopté.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 49 est
adopté?
M. Léonard: Un instant, M. le Président, il y a un
papillon à l'article 49.
Le Président (M. Gagnon): À l'article 46, il y en
avait un aussi, M. le ministre.
M. Léonard: Oui. C'est un papillon de concordance. Cette
compétence... au lieu de l'appeler "élimination de la pollution
de l'air", on l'appelle "Assainissement de l'atmosphère". Nous avons
déjà adopté...
M. Caron: Ça va changer bien des affaires.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement de
l'article 49 est adopté?
M. Caron: Adopté.
M. Léonard: C'est plus simple, M. le député
de Verdun.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Est-ce que
l'article 49 tel qu'amendé est adopté?
M. Caron: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 50.
M. Caron: M. le Président, mon collègue me demande
si cela va changer l'air de Pointe-aux-Trembles.
Le Président (M. Gagnon): La question se pose au ministre.
Article 50.
M. Léonard: II y a quelques changements de forme. Mais
deux autres changements qui ne sont pas de forme, article 50, dont la
modification apportée par le texte du papillon, qui permet à la
CUM d'interdire l'émission non seulement de fumées, mais
également d'émanations gazeuses, provenant d'un véhicule
dont l'opacité, le taux ou la concentration excède le
degré qu'elle fixe. D'autre part, la modification prévoit que
l'ordonnance de cesser ou de diminuer l'émission d'un agent polluant ou
une activité s'y rapportant demeure exécutoire, même si
elle est portée en appel devant la Commission municipale du
Québec, à moins que celle-ci n'en ordonne autrement.
M. Laplante: Les émanations gazeuses, est-ce à la
suite du mémoire de STOP?
M. Léonard: Oui.
M. Laplante: D'accord, adopté.
M. Léonard: On doit faire une distinction entre la
fumée et les émanations gazeuses, la fumée se voyant alors
que les émanations gazeuses ne se voient pas nécessairement.
M. Bissonnet: Excellent.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
50 est-il adopté?
M. Caron: C'est une excellente suggestion. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Léonard: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 50, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Caron: Adopté.
M. Léonard: Oui, il s'agit d'accroître les pouvoirs
de la CUM en matière d'assainissement de l'atmosphère. Nous
sommes d'accord et nous le proposons.
Le Président (M. Gagnon): L'article 51. M. le
ministre.
M. Léonard: C'est une modification qui précise que
les fonctionnaires de la CUM peuvent examiner les substances, appareils,
machines, ouvrages ou installations visés par les règlements et
les ordonnances relatives à l'assainissement de l'air. Ce pouvoir
d'examen existe déjà dans la loi actuelle.
M. Laplante: ... l'article 50, une concordance.
M. Léonard: Oui. M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
51 est adopté L'article 51 est adopté, tel qu'amendé.
M. Caron: Adopté.
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 52.
M. Léonard: Nous introduisons un assouplissement de
procédure de façon à favoriser l'application des
règlements et ordonnances relatifs à l'assainissement de l'air.
La CUM est dispensée de l'obligation de fournir caution lorsqu'elle
demande une injonction interlocutoire pour faire cesser une infraction à
ses règlements et ordonnances.
Le Président (M. Gagnon): L'article 52 est-il
adopté?
M. Caron: Adopté.
M. Bissonnet: Adopté, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): L'article 53.
M. Léonard: À l'article 53, nous supprimons la
sous-section sur les pouvoirs de la CUM de réglementer la circulation
intermunicipale.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 54.
M. Léonard: Papillon. Nous apportons d'abord une
précision à la définition de l'expression "eaux
usées industrielles". En deuxième lieu, cette modification
atténue la portée de l'article 177 de la loi de la CUM
édictée par l'article 54 du projet de loi de façon que son
application devienne possible. Cet article dit que, lorsque tous les ouvrages
d'assainissement d'une municipalité sont acquis par la CUM, cette
municipalité perd sa compétence pour établir de tels
ouvrages.
Or, comme la CUM ne peut acquérir que des ouvrages à
caractère intermunicipal et que l'expression "ouvrage d'assainissement"
comprend n'importe quel élément d'un réseau
d'égout, il est tout à fait impossible que la CUM puisse un jour
acquérir tous les ouvrages d'assainissement d'une municipalité,
puisque que celle-ci possède toujours un certain nombre de tuyaux
à vocation purement locale que la CUM ne peut acquérir.
La modification à l'article 54 rapproche donc l'article 177 de la
teneur qu'il a dans la loi actuelle en disant: "Lorsque tous les
équipements ou toutes les usines de traitement des eaux usées
d'une municipalité sont acquis par la communauté", ce qui est une
hypothèse plausible.
La modification à l'article 54 remplace l'expression "disposition
des résidus" par l'expression plus juste "élimination des
résidus".
Quatrièmement, la modification apporte la même
précision que le papillon d'amendement à l'article 51. Les
fonctionnaires chargés de vérifier si les règlements
relatifs au contrôle des déversements sont respectés
peuvent non seulement pénétrer dans les endroits où se
trouvent les substances ou installations visées par ces
règlements, mais aussi examiner ces substances ou installations.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
54 est-il adopté?
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 54, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Caron: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 55, M. le ministre.
M. Léonard: Un instant:
M. le Président, nous avons distribué un nouveau papillon
qui remplace intégralement celui que nous avions auparavant.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela veut dire que le
premier papillon que j'ai ici est à détruire?
M. Léonard: II est à détruire, c'est
cela.
Le Président (M. Gagnon): Voulez-vous expliquer le
papillon...
M. Léonard: Qui le remplace.
Le Président (M. Gagnon): ... et le modifie? (10 h 45)
M. Léonard: Oui, la modification, d'une part, permet
à la CUM d'établir, posséder, exploiter un lieu
d'élimination des résidus provenant de l'exploitation de son
usine d'épuration des eaux usées, comme elle le peut à
l'égard des résidus provenant de l'exploitation de son
établissement de
récupération et de recyclage.
D'autre part, la modification permet que les lieux d'élimination
des résidus exploités par la CUM soient situés à
l'intérieur ou à l'extérieur de son territoire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet amendement
à l'article 55 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 55 tel
qu'amendé est adopté.
M. Caron: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 56, M. le
ministre.
M. Léonard: Cet article modifie l'intitulé de la
sous-section traitant de la santé publique; nous l'appelons maintenant
"Santé publique".
Le Président (M. Gagnon): L'article 56 est-il
adopté? Adopté. Article 57.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 57 modifie la forme
des dispositions relatives aux ordonnances du comité exécutif en
matière d'inspection des aliments et aux pénalités pour
infraction aux règlements et résolutions en cette matière
de façon que leur rédaction corresponde à celles
proposées par les articles 50 et 54 du projet de loi en matière
d'assainissement de l'atmosphère et de l'eau.
Est-ce que l'article 57 est adopté?
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Est-ce sur l'environnement que vous avez basé
les amendes, M. le ministre?
M. Léonard: Les amendes n'ont pas été
modifiées.
M. Laplante: Elles n'ont pas été modifiées.
Est-ce qu'elles se comparent aux amendes prévues à la loi no 69
sur l'environnement?
M. Léonard: La loi no 69 créait le ministère
de l'Environnement. Oui. Ce serait conforme aux règles
générales en la matière.
M. Laplante: Merci.
Le Président (M. Gagnon): L'article 57 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 58.
M. Léonard: Nous abrogeons par cet article la sous-section
concernant le pouvoir de la CUM d'établir des normes minimales de
construction immobilière. On retrouve cela dans la loi de
l'aménagement, c'est cela? Oui, cela va être incorporé au
schéma d'aménagement.
Le Président (M. Gagnon): L'article 58 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 59.
Loisirs et parcs
M. Léonard: C'est un article de renumérotation de
la sous-section qui concerne le pouvoir de la CUM d'établir des parcs et
des centres et équipements de loisirs à caractère
intermunicipal.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce adopté?
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 59 est
adopté.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez 59.1?
M. Léonard: Oui, M. le Président, c'est un article
par lequel on introduit une concordance avec l'article 45 qui a
transformé en compétence de plein droit la compétence de
la CUM sur les loisirs et parcs intermunicipaux.
Le Président (M. Gagnon): L'article 59.1 est-il
adopté? Adopté.
M. Léonard: Adopté. Alors, un papillon qui apporte
le même amendement que le nouvel article 59.1 qu'on vient d'adopter. Il
enlève toute référence à la nécessité
pour la CUM de se donner compétence en matière de loisirs et de
parcs intermunicipaux, puisqu'elle l'exerce déjà. D'autre part,
dans un souci de simplification administrative, la modification fait en sorte
qu'il ne soit pas nécessaire d'obtenir l'approbation du comité
exécutif de la CUM pour établir un parc municipal si la
superficie du parc projeté, ajoutée, s'il y a lieu, à
celle d'un parc adjacent de la même municipalité, est
inférieure à vingt hectares et si le parc projeté n'est
pas limitrophe du territoire
d'une autre municipalité.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: J'aurais besoin d'un peu d'explication
là-dessus, même si c'est compliqué. On ne peut pas
s'emparer de n'importe quelle bande.
M. Léonard: J'aimerais que vous précisiez votre
question.
M. Laplante: Disons que j'ai une bande...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bourassa, voulez-vous vous servir de votre micro?
M. Laplante: Excusez. Disons que j'ai une bande de terrain
contiguë à un parc déjà établi de la
communauté urbaine et que c'est juste une petite bande, disons, de 100
pieds de largeur, est-ce qu'on peut...
M. Léonard: Vous posez la question, à savoir si la
CUM peut...
M. Laplante: ... aller le chercher...
M. Léonard: ... l'acquérir, peut aller le
chercher?
M. Laplante: ... et en faire la continuité avec le parc
urbain.
M. Léonard: C'est l'inverse, là. Attendez un peu.
Tous les parcs municipaux? Les seuls parcs que la Communauté urbaine de
Montréal peut établir sont des parcs à caractère
intermunicipal. Dans le cas de parcs municipaux, ce que l'amendement
établit, c'est que, s'il a moins de 20 hectares, la municipalité
peut l'établir sans avoir à se référer à
l'exécutif de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Laplante: Ce que je voudrais vous donner comme exemple, et je
voudrais être très...
M. Léonard: Ce que je voudrais vous dire, M. le
député, c'est qu'il s'agit de l'exercice d'une compétence
municipale par rapport à un droit de regard de la Communauté
urbaine de Montréal et non pas du droit de la Communauté urbaine
de Montréal d'acquérir des parcs. Le seul droit qu'elle a, c'est
d'établir des parcs intermunicipaux, non pas des parcs municipaux.
M. Laplante: Je vais vous donner un exemple très concret.
J'ai le parc de l'île de la Visitation, qui fait partie du parc urbain de
la Communauté urbaine de Montréal; ce parc a ses limites à
Montréal-Nord. Il y a une bande étroite qui longe
Montréal-Nord jusqu'à Rivière-des-Prairies où
à un endroit, à Rivière-des-Prairies, il élargit,
où déjà la Communauté urbaine de Montréal a
fait l'acquisition du boisé, à l'autre extrémité.
Est-ce que cela voudrait dire que c'est parce qu'il y a moins de 20 hectares
dans le secteur de Montréal-Nord que la Communauté urbaine de
Montréal ne pourrait pas s'emparer de ce morceau de terrain pour en
faire la continuité du parc urbain, pour que les deux se rattachent?
C'est cela que je veux savoir. Si c'est cela, on va suspendre l'article et on
va en discuter parce que je ne voudrais pas que cela soit bloqué. Je
voudrais que la Communauté urbaine de Montréal continue son parc
d'un bout à l'autre. Si, par un règlement...
M. Léonard: Elle le peut, parce que c'est entre deux
municipalités, si je comprends? C'est à caractère
intermunicipal.
M. Laplante: Entre deux municipalités, entre
Montréal et Montréal, en passant par Montréal-Nord.
M. Léonard: À ce moment, c'est entre deux
municipalités.
M. Laplante: Est-ce que la communauté urbaine peut le
prendre?
M. Léonard: Oui, j'en ai l'impression; oui.
M. Laplante: On peut suspendre l'article et en discuter entre
nous après, parce que je veux être sûr sur cet article.
M. Léonard: Nous sommes sûrs.
Une voix: Sur l'intervention du député de
Bourassa.
M. Léonard: C'est dans la loi actuelle. Selon la loi
actuelle et non pas dans l'article qu'il y a là.
M. Laplante: Oui.
M. Léonard: Parce que là, on parle de projet. Si on
lit l'article:...
M. Laplante: Oui.
M. Léonard: ... "Un projet d'établissement par une
municipalité, d'un parc, d'un centre ou d'un autre équipement de
loisirs doit, avant l'adoption de la résolution du règlement
nécessaire à la mise en oeuvre, être soumis à
l'approbation du comité exécutif avec tous les documents et
études à ce sujet, possédés par la
municipalité."...
Même cet alinéa ne s'applique pas dans une telle
municipalité si la superficie du parc a moins de 20 hectares. Cela
concerne un projet d'établissement de parc municipal et non pas de parc
intermunicipal. Ce dont vous nous parlez, c'est déjà
réglé par la loi actuelle.
Une voix: Â quel article? M. Léonard:
À l'article 190.
M. Laplante: On va revenir là-dessus à l'article
190. D'accord.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, à l'intérieur
de la Communauté urbaine de Montréal, des parcs de 20 hectares,
c'est très grand. Est-ce qu'il y a eu une étude qui a
été faite par votre ministère pour savoir quelles seraient
les possibilités d'implantation d'un parc de plus de 20 hectares dans
les municipalités qui existent à l'intérieur de la
Communauté urbaine de Montréal?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bissonnet: C'est qu'en fait, 20 hectares, c'est très
grand. Je ne sais si vous prévoyez certains cas à
l'intérieur de cela. En fait, pour toutes les municipalités qui
sont presque entièrement construites, c'est possible de faire" un parc
de plus de 20 hectares. Mais, à l'intérieur de la
Communauté urbaine de Montréal, qu'une municipalité
veuille faire un parc de plus de 20 hectares, je pense qu'avec cet article, on
veut éviter l'implantation de parcs. Je comprends le principe du projet
de loi, c'est que vous voulez qu'une municipalité qui désirerait
demain matin faire un parc de plus de 20 hectares ait l'autorisation...
M. Léonard: Non, cela reste...
M. Bissonnet: Qu'elle soumette son projet au comité
exécutif... En fait, c'est l'autorisation.
M. Léonard: Oui, d'accord, c'est cela.
M. Bissonnet: Si le comité exécutif dit: On
n'accepte pas ce parc, à ce moment-là, il y a un appel à
la Commission municipale, mais je ne trouve pas en pratique qu'il y ait un cas
qui puisse entrer à l'intérieur de cet article.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
Une voix: II y a eu le boisé de Saraguay.
M. Bissonnet: Le boisé de Saraguay, cela fait partie de
l'amendement qui a été apporté à la loi pour donner
compétence à la communauté urbaine pour l'implantation de
parcs urbains. On parle du boisé de Saraguay, de l'île
Sainte-Thérèse, ces choses-là.
Une voix: C'est énorme.
M. Bissonnet: Je reconnaîtrais le bien-fondé de
l'article, s'il y avait des possibilités, mais je n'en vois pas.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre a la parole.
M. Léonard: Dès qu'on dépasse 20 hectares,
cela me paraît effectivement un parc assez grand. Il y a quand même
quelques terrains qui ont encore cette dimension dans l'île de
Montréal.
Quand on dit de moins de 20 hectares, cela peut être un hectare,
un parc en plein milieu...
M. Bissonnet: Pas besoin d'aller à la communauté
urbaine.
M. Léonard: À ce moment-là, on n'a pas
à aller à la Communauté urbaine de Montréal. Donc,
cela simplifie les choses. C'est juste dans le cas où une
municipalité établirait un parc relativement grand,
dépassant 20 hectares, qu'elle doit aller à l'exécutif de
la communauté.
Il y a aussi une deuxième condition, c'est d'être non
limitrophe à une autre municipalité.
Une voix: C'est quoi un hectare? M. Bissonnet: Un
hectare...
M. Léonard: Disons que 20 hectares peuvent faire environ
50 acres. Des arpents, c'est une mesure de longueur, c'est...
Une voix: C'est en superficie également.
M. Léonard: C'est en superficie également, les
arpents?
M. Bissonnet: Cela donne quoi? 100 000 pieds...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Laurent...
M. Leduc (Saint-Laurent): Je...
Le Président (M. Gagnon): M. le député
de...
M. Bissonnet: Juste une question.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je me demande s'il n'y aurait pas moyen
de réduire les 20 hectares, c'est énorme. Jamais il n'y aurait
nécessité d'avoir l'approbation.
M. Léonard: II y a 20 hectares et il y a aussi le
caractère limitrophe. À l'intérieur du territoire d'une
municipalité, on n'a pas besoin d'approbation si c'est moins de 20
hectares. Mais, même si c'est moins de 20, mais que c'est limitrophe
à une autre municipalité, cela demande l'approbation de
l'exécutif de la CUM.
M. Bissonnet: Juste une petite clarification. Est-ce qu'il y a eu
des demandes des membres de la communauté urbaine d'inclure ce nouvel
article ou si cela émane de votre ministère? Bonne question.
M. Léonard: Cela vient de la CUM.
M. Bissonnet: Excellent. Nous ne sommes pas contre la
disposition, c'est pour prévenir. Je me demandais s'il y avait une
municipalité qui pouvait avoir la possibilité d'inclure un parc
de cette grandeur...
M. Léonard: Cela fait...
M. Bissonnet: ... compte tenu des taxes élevées
qu'on paie partout.
M. Léonard: Cela fait un an que vous avez quitté la
CUM. Il s'est passé des choses depuis, on a eu des discussions.
M. Bissonnet: Je l'espère bien.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement à
l'article...
M. Bissonnet: Le député de Verdun voudrait
développer des terres, agrandir...
M. Caron: Je pourrais vous vendre ça... La partie qui
n'avait pas été...
M. Léonard: M. le député de Verdun, il y a,
je pense, sur l'île des Soeurs, des terrains de plus de 20 hectares
déjà. Vous demanderez la permission à l'exécutif de
la CUM.
Le Président (M. Gagnon): Si c'est possible, je
demanderais aux membres de cette commission de ne pas parler ensemble, pour
faciliter le travail du journal des Débats.
Est-ce que l'amendement à l'article 60 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 60 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 61.
M. Léonard: La modification, parce qu'il y a un papillon,
enlève la nécessité de l'approbation par le ministre des
Affaires municipales du règlement de la CUM établissant une piste
cyclable intermunicipale. Ceci dans un souci de simplification administrative,
étant donné que le règlement doit déjà
recevoir l'approbation du ministre des Transports si la piste emprunte une rue
publique.
Une voix: On va pouvoir aller à Verdun.
M. Léonard: Augmentation de l'autonomie locale, en ce qui
concerne...
M. Bissonnet: M. le Président, nous sommes très
heureux que le ministre délègue ses pouvoirs maintenant, c'est
excellent.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
61 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 61 tel
qu'amendé est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 62.
M. Léonard: II abroge les sous-sections comprenant les
pouvoirs de la CUM d'agir comme une municipalité, aux fins de la Loi sur
la Société d'habitation du Québec, d'exploiter les
bibliothèques à caractère intermunicipal, de
préparer un projet de réaménagement des limites
territoriales des municipalités. Ce sont des pouvoirs qui n'ont pas
été exercés et nous avions dit que les pouvoirs non
exercés ne seraient pas conservés dans la nouvelle loi de la CUM.
(11 heures)
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 62 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 63. M.
le ministre.
M. Léonard: C'est un article qui remplace
l'intitulé de la section sur le conseil de la sécurité
publique, section qu'on appelle maintenant "Police", plutôt que "Conseil
de la sécurité publique".
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 63 est
adopté?
M. Léonard: Adopté. Police
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 64.
M. Léonard: L'article 64 abroge les dispositions relatives
à la structure et au fonctionnement du conseil de la
sécurité publique. Le conseil de la sécurité
publique est aboli et ses tâches de nature administrative sont
dévolues au comité exécutif. Ses fonctions de nature
consultative sont exercées par la nouvelle commission de la
sécurité publique introduite par l'article 26. Tout cela est dans
le but de rendre le service de police plus semblable aux autres services de la
Communauté urbaine de Montréal en supprimant
l'intermédiaire constitué par le conseil de la
sécurité publique entre le service de police, d'une part, et le
conseil et le comité exécutif d'autre part.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, s'il y avait possibilité
à cet article, sur la question de la police, d'attendre le
député de Mont-Royal, qui sera ici dans quelques minutes, il
aurait certaines suggestions à faire au ministre. Je ne sais pas, nous,
nous pouvons parler, mais y aurait-il possibilité de ne pas l'adopter
tant que le député de Mont-Royal ne sera pas ici?
M. Bissonnet: Je voudrais quand même...
M. Léonard: Est-ce toute la section de la police que vous
voulez suspendre?
M. Caron: II voudrait avoir des informations sur certains
articles.
M. Léonard: Je veux savoir si c'est strictement sur
l'article 64 ou...
M. Bissonnet: C'est sur le service de la police globalement.
Le Président (M. Gagnon): Vous demandez de suspendre la
section au complet?
M. Caron: Cela ne nous retardera pas, M. le Président.
M. Bissonnet: M. le Président, avant qu'il arrive, je
voudrais quand même intervenir dans un débat assez
intéressant au sujet de la police, M. le Président. M. le
ministre, je ne sais pas si vous avez consulté la Presse de ce
matin.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est...
M. Bissonnet: C'est dans la loi no 46. M. Laplante:
Voyons!
M. Bissonnet: C'est de la petite politique!
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, M. le
député de Bourassa!
M. Laplante: Ne mélangeons pas les oeufs avec les
canards.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, M. le
député de Bourassa!
M. Léonard: On nous demande quelques minutes, est-ce que
c'est cela?
M. Caron: II devrait être ici dans 3 ou 4 minutes, il est
en train d'enregistrer une émission de radio. Alors...
M. Léonard: On reprend à quel point? Une voix:
II arrive justement. M. Caron: Justement, il arrive. M.
Léonard: Ah!
M. Caron: Quand on dit 3 ou 4 minutes, M. le ministre, on ne se
trompe quasiment jamais.
M. Léonard: Vous vous êtes trompé de peu.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Je ne sais pas, M. le ministre, si vous avez
consulté la Presse de ce matin, où l'on parle du conseil de la
sécurité publique. En fait, il y a une demande du service de la
sécurité publique pour qu'on réinstalle dans les plus
brefs délais la patrouille de nuit et les autres escouades
spécialisées de la police montréalaise. Si le directeur,
M. Vignola, ne donne pas suite à cela, c'est un ultimatum, et il
pourrait être congédié comme directeur du service de la
police. La question que je vous pose, de façon globale, est la suivante.
Il y a certains amendements pour modifier le râle du directeur du service
de la police. Est-ce qu'il y a dans le projet de loi des dispositions qui
peuvent apporter des changements tels que l'autorité des élus
sur
le service de la police puisse augmenter réellement le pouvoir
des élus sur les orientations du service de la police? Si on regarde le
problème tel qu'il se situe aujourd'hui, au moment où nous sommes
à étudier les dispositions du projet de loi relativement à
la restructuration de la CUM et, en particulier, du service de la police, la
même journée où on commence à étudier cela,
on fait face à un problème, à savoir de quelle
façon le projet de loi va apporter des correctifs pour que tout ce monde
vive mieux à l'intérieur de la communauté.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Une remarque par rapport à cela, c'est
que tout le projet de loi tend à donner aux élus plus de
responsabilités quant aux orientations de tous les services de la CUM.
Alors, c'est, je pense, de façon générale. Quant aux
services administratifs, par exemple, dans l'administration de la police, je
pense que ça va accorder beaucoup plus d'orientation, beaucoup plus de
responsabilités au comité exécutif de la CUM. De la
même façon aussi, la commission de sécurité,
à l'article 69, donne plus de pouvoirs.
Maintenant, en ce qui concerne les opérations policières,
je pense que cela est régi par la Loi de police; la question irait
plutôt au ministre de la Justice.
M. Bissonnet: ...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Pour le problème qui existe maintenant, est-ce
que les structures que vous suggérez dans votre projet de loi vont
pouvoir apporter une solution à ces problèmes ou est-ce qu'elles
vont perpétuer le problème qui existe? C'est sur cela qu'on
voudrait avoir un avis du ministre. Si elles vont aider à
améliorer, de quelle façon?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Alors, ceci va être réglé
par l'article 231 parce que, lorsqu'il s'agit d'opérations
policières, il me semble qu'il faut aller à un autre article.
Alors, sous réserve de la présente loi, le directeur est
responsable de la direction du service de police ainsi que de l'organisation et
de la conduite de ses opérations policières. Les
opérations policières relèvent finalement du ministre de
la Justice, ou du ministère de la Justice, et de la Loi de police.
M. Ciaccia: Quelle est la distinction que vous faites entre les
opérations policières? Je comprends bien que les enquêtes
sur les crimes et ce genre de travail, appartiennent au ministère de la
Justice, mais les structures dans lesquelles ces gens vont travailler
relèvent de votre loi.
M. Léonard: Oui, les structures relèvent de notre
loi en ce qui concerne l'administration de la police, tous les services
administratifs, mais, dès qu'il s'agit d'opérations
policières, cela ne relève plus de notre loi.
M. Ciaccia: Si je comprends bien le député de
Jeanne-Mance tout à l'heure, on veut savoir, nous, qu'il y ait une
patrouille de nuit ou qu'il n'y en ait pas, si les politiciens ont le droit de
se mêler de cela. Il faudrait clarifier une fois pour toutes si le
directeur a juridiction complète sur cela ou bien si ça se fait
en collaboration avec l'exécutif.
M. Léonard: M. le député, je pense que,
normalement, savoir si on doit faire telle ou telle autre patrouille, ça
relève des opérations policières.
Maintenant, ces opérations policières du service de la
police s'administrent dans le cadre de l'enveloppe budgétaire
déterminée par le conseil de la communauté. Donc, il y a
une contrainte générale, mais, en ce qui concerne les
opérations policières comme telles, je pense qu'il s'agit d'une
responsabilité du directeur de la police.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Le fait de prendre une décision, à
savoir si cela va être centralisé ou décentralisé,
d'après vos structures à vous, si le pouvoir de prendre cette
décision est plus clair et plus déterminant, est-ce que vous
dites que c'est une décision que le comité exécutif ou le
Conseil de la sécurité publique peut prendre ou est-ce que vous
considérez cela comme de la gestion interne du ministre de la
Justice?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Un instant, j'ai une consultation.
M. le Président, en réponse à la question, je
voudrais référer le député de Mont-Royal à
l'article 9 que nous avons déjà adopté, qui ajoute des
pouvoirs au comité exécutif et qui affecte l'article 33 de la loi
actuelle.
Ainsi: "Le comité exécutif peut également, avec la
même approbation, adopter un règlement édictant des normes
administratives, établissant un plan
d'organisation des services de la communauté ou prévoyant
les effectifs requis pour la gestion de ces services. Ce règlement peut
confier au directeur général, en tout ou en partie, la
responsabilité de l'application de ces normes ou de ce plan, ou de
l'engagement du personnel dont l'engagement relève de la
compétence du comité exécutif. Cette
délégation de responsabilité peut être faite au
directeur du service intéressé si ce dernier n'est pas sous
l'autorité du directeur général. "Cela couvre donc
effectivement le service de police. Il faut ajouter à cela aussi
l'article 212a, qui va venir en papillon à l'article 65, qui dit ceci:
"212a. Le comité exécutif ne peut exercer les pouvoirs suivants
qu'après avoir pris l'avis de la commission de la sécurité
publique: "1° la détermination des objectifs du service de police,
"2 la détermination du nombre de policiers, de fonctionnaires et
d'employés de ce service; "3° la détermination des normes
d'embauche du personnel de ce service; et "4° la détermination des
conditions de travail des membres du personnel de ce service qui ne sont pas
des salariés, etc."
On pourra revoir cet article au moment où nous y viendrons, mais
vous voyez qu'il y a eu un souci d'ajuster les préoccupations
administratives aux exigences posées par les opérations
policières.
Nous espérons qu'en précisant les râles de chacun,
cela fonctionnera mieux à l'intérieur de tout ce service de
police et du comité exécutif.
Évidemment, lorsque le comité exécutif fixe des
règles d'embauche, des plans d'organisation, etc., je pense que cela se
fait avec le concours du directeur du service de police et qu'on va en
même temps respecter les exigences posées par les
opérations policières.
M. Ciaccia: Si je vous comprends bien, si je regarde l'article 9,
où on parle des effectifs requis pour la gestion de ces services, c'est
une responsabilité ou un pouvoir du comité exécutif. La
réponse à ma question serait que, strictement parlant, la
décision de centraliser - on n'a pas décentralisé, parce
que c'est une question d'affecter des effectifs à certains postes
plutôt qu'à d'autres - relève du comité
exécutif. Vous me signalez que, par l'article 212a, avant de prendre une
telle décision, il va obtenir l'avis...
M. Léonard: De la commission de la sécurité
publique. (11 h 15)
M. Ciaccia: C'est cela. On a l'avis de la commission, une opinion
de la commission sur ce qui la guide dans sa décision. Mais c'est une
décision politique.
M. Léonard: Du comité exécutif.
M. Ciaccia: Du comité exécutif. Une décision
administrative plutôt que...
M. Léonard: Oui. Mais le directeur de la police a à
démontrer que cela affecterait gravement les opérations
policières que d'adopter tel plan et alors, il fait intervenir
l'application de la Loi de police.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est donc que le problème qui
est soulevé dans la Presse, ce matin, on ne le retrouvera pas,
après l'adoption de la loi no 46.
M. Léonard: Non. Je pourrais vous dire qu'à mon
avis, il aurait eu beaucoup de chance d'être réglé avant
d'arriver à la Presse.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verdun.
M. Leduc (Saint-Laurent): Dans quel sens pensez-vous qu'il serait
réglé?
M. Léonard: Moi, je ne peux quand même pas vous le
dire. Je pense que ça relève des discussions à
l'intérieur de la CUM. Je n'administre pas la CUM.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verdun, vous avez la parole.
M. Caron: ... l'idée de maintenir, de garder la nomination
par Québec resterait bonne parce que, lorsqu'on voit des conflits comme
il y en a dans les journaux, ce n'est pas bon pour le service, ce n'est bon
pour personne. Notre idée à nous de l'Opposition, était
toujours que la nomination se fasse par Québec. Cela prouve qu'on a
raison à cet égard.
M. Ciaccia: Juste un autre point, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je voudrais seulement me référer
à un problème qui est arrivé dans
mon comté, le comté de Mont-Royal. Ce comté
comprend naturellement, non seulement la ville de Mont-Royal, il comprend aussi
une partie du quartier de Côte-des-Neiges, qui se trouve dans la ville de
Montréal. Il y a un an ou deux, le poste de police qui desservait
Mont-Royal et une certaine partie du district de Côte-des-Neiges se
situait dans la ville de Mont-Royal. La décision a été
prise de déménager le poste à Côte-des-Neiges.
Naturellement, les citoyens de Mont-Royal étaient assez inquiets
spécialement parce que le crime et la violence augmentaient. Il y avait
une certaine insécurité. On a fait des représentations.
Cela a même été suivi par des petites démonstrations
pour maintenir au moins une partie du service à Mont-Royal. Je sais
qu'il y a eu une réunion à laquelle le président des
maires de banlieue - je pense qu'il siège aussi à la commission
de la sécurité publique - a assisté. Dans les
circonstances, ces citoyens se voyaient un peu frustrés et disaient:
Écoutez, on n'a aucun moyen de faire... ce n'est pas nous. Les gens que
nous élisons, par exemple, le maire de la ville et les conseillers de la
ville, n'ont pas vraiment de pouvoir dans la détermination de prendre
des décisions.
Est-ce que les changements que vous apportez à la loi peuvent
modifier ce processus? Est-ce qu'il y aurait d'autres moyens, par exemple, pour
ces citoyens de dire: Écoutez, avec le nouveau projet de loi 46, nous
avons les meilleurs moyens de nous faire entendre et peut-être de
recevoir des réponses qui seraient plus satisfaisantes pour nous et des
structures qui pourraient être changées? Le but n'était pas
d'enlever la protection à Côte-des-Neiges. Les citoyens de
Montréal réalisaient qu'il y avait un certain problème
à Côte-des-Neiges. Mais ils auraient voulu le faire de telle
façon que les deux secteurs auraient pu être
protégés. Comment, dans le nouveau projet de loi, cette situation
pourrait-elle être améliorée si cela se produisait encore
dans l'avenir?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Voici un premier élément de
réponse. La commission de la sécurité publique va
siéger publiquement au moins deux fois par année. Alors,
déjà, les citoyens vont pouvoir s'y manifester. On a
confirmé hier qu'il devrait y avoir une période de questions. Il
y a donc des questions qui vont être posées aux membres de la
commission par le public, et directement; première des choses. Je pense
qu'à ce moment-là les membres eux-mêmes auront à
répondre d'une décision qui va être prise, probablement, au
niveau du comité exécutif de la Communauté urbaine de
Montréal.
Maintenant, je pense que, sur ce plan- là, tant à
l'exécutif, où il y a cette discussion sur les plans
d'organisation des services en général, qu'à la
commission, on aura à faire valoir les points qui concernent les
opérations policières comme ceux qui concernent strictement
l'organisation administrative. Est-ce que le fait de déménager un
poste de police est une décision strictement administrative ou si elle a
un impact sur les opérations policières? Moi, je pense que le
directeur de la police aura à démontrer que cela a un impact ou
que cela n'a pas d'impact, telle ou telle décision. Mais,
fondamentalement, au niveau de l'organisation administrative, cela
relève de l'exécutif. M. Ciaccia: Alors, oui.
M. Léonard: C'est parce que vous ne pouvez pas me demander
à l'heure actuelle si cela a un impact sur les opérations
policières ou pas. Je ne peux pas vous répondre. Je pense que
ça fait partie d'une discussion qu'il y a là d'abord entre les
gens de l'exécutif, lors d'une consultation et des recommandations du
directeur du service de la police. Je pense que, là-dessus au moins, il
y a une chose d'assurée, c'est que le public pourra se faire entendre
par la commission. Éventuellement, si des gens n'étaient pas
contents d'une décision de l'exécutif, ils peuvent toujours
transférer le dossier au conseil de la Communauté urbaine de
Montréal par le mécanisme du veto suspensif. Là, il y a un
débat public là-dessus. Je crois que toute cette question devient
forcément ou peut devenir forcément beaucoup plus publique
qu'elle ne l'était auparavant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Dissonnet: Toutefois, c'est un de nos ministres, il y a deux
ans... L'ex-président du conseil de sécurité, le maire de
Montréal-Nord, avait entrepris des consultations très
générales à travers toute la communauté urbaine. On
a reçu des mémoires des citoyens. Là était toujours
la question du rôle, pas des élus, de ceux qui sont au conseil de
la sécurité publique. Souvent, il y a encore un débat sur
les services de la police à l'intérieur de la ville de
Montréal et à l'intérieur des banlieues. C'est encore la
même question qui revient souvent quant aux services. Si,
évidemment, il y a une séance de la commission deux fois par
année, la population pourra se faire entendre, c'est bien sûr.
Mais, souvent, si on fait des revendications, si les citoyens font des
revendications, il peut arriver qu'autant le conseil de la CUM que le conseil
de sécurité n'auront pas, dans les dispositions de la loi,
autorité pour faire des modifications dans ce
sens-là.
M. Léonard: Oui, mais je dirai que...
M. Bissonnet: Simplement pour vous dire qu'il y avait des
commissions, mais il y a eu quand même une très grande
consultation - vous vous le rappelez, M. le député de Verdun? -
qui a rapporté beaucoup de fruits là où il y avait eu une
participation de la population, et de façon très
éloquente.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal... M. le ministre.
M. Léonard: Je dirai que, évidemment, on ne peut
pas prévoir toutes les situations qui viennent. On essaie d'en
prévoir le plus possible. Il reste que nous avons tenté de
clarifier les fonctions strictement administratives des opérations
policières. Nous avons tenté aussi d'intéresser le public,
en tout cas, de permettre au public de se manifester. Je pense aussi que les
mécanismes visent à intégrer les deux
préoccupations, autant l'aspect administratif que la protection du
public. Je dirai aussi, en dernier lieu, que la majeure partie des dispositions
qu'il y a là viennent de la communauté urbaine elle-même.
Vous en avez discuté très longuement, on a discuté
très longuement à la comnunauté urbaine de toutes ces
questions de police. On nous avait quand même transmis un certain nombre
de recommandations l'automne dernier comme dans les mémoires et dans
toutes les discussions qui ont eu cours depuis quelques mois, sinon quelques
années, à ce sujet.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Si je comprends bien, M. le ministre, à la
suite de la question que j'ai posée, il n'y a pas vraiment de grands
changements qui sont apportés par cette loi. Les seuls changements que
vous mentionnez sont les questions des auditions publiques de la commission de
la sécurité où des citoyens qui se sentent un peu
frustrés de la façon avec laquelle les décisions sont
prises, peuvent aller - comment dit-on "vent their frustrations" - ils peuvent
aller, écoutez... C'est un changement, mais sur la façon de
décider, il n'y a pas d'autres changements que cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Je répondrai au député de
Mont-Royal que d'abord, c'est un grand changement que le public puisse
s'exprimer, même au sujet de la police. Ce n'est pas mince; à mon
avis, tout de suite, c'est un grand changement.
Maintenant, au niveau des structures elles-mêmes, il y a quand
même une clarification des fonctions respectives de chacune. Lisez
l'article 9 en particulier; c'est un article qui n'existait pas auparavant. Je
dirai que maintenant le comité exécutif, c'est le patron; que la
CUM, c'est l'employeur; que le directeur du service de police relève
très clairement du comité exécutif par le président
du comité exécutif. C'est un directeur de service qui est
directeur de police, sauf que, dans les opérations policières, il
y a la Loi de police. Mais je pense qu'il y a une clarification
considérable qui est apportée au rôle de chacun.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Ces clarifications se réfèrent à
la question... Vous dites que, maintenant le comité exécutif va
avoir, grâce à ce projet de loi, des pouvoirs qu'il n'avait pas
avant. C'est prévu par l'article 9?
M. Léonard: Oui, par l'article 9. M. Ciaccia: Par
l'article 9?
M. Léonard: Oui. De toute façon, ce n'était
sûrement pas aussi clair que cela. Il y a d'autres textes qu'on va voir
tout à l'heure, j'avais commencé à vous parler de
l'article 65 amendé, il y a un amendement à l'article 65.
M. Ciaccia: Le danger... Encore une fois, je comprends qu'il y a
des décisions administratives et, après cela, il y a des
opérations policières. C'est difficile de donner une
définition...
M. Léonard: II y a nécessairement des moments
où les deux sont très étroitement liés.
M. Ciaccia: Oui. Le danger c'est que, quand on ne voudra pas
prendre une décision administrative, on va dire que c'est une
opération policière.
M. Léonard: Oui. À ce moment-là,
étant donné qu'il y a ouverture au public, il peut quand
même y avoir un débat public. Il va falloir qu'il y ait des gens
qui justifient que c'est une opération policière ou que c'est
strictement administratif. Et là, ce sera au mérite.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on peut en revenir...
M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je vais vous donner seulement un exemple, juste pour
continuer, M. le Président, ce ne sera pas long. Dans l'exemple que je
vous ai donné, dans le transfert de poste de Mont-Royal à
Côte-des-Neiges, réalisant qu'il y avait un problème
à Côte-des-Neiges et que les citoyens ne voulaient pas voir
enlever à CÔte-des-Neiges la protection qui était
nécessaire, ils avaient fait une autre suggestion, celle de maintenir
dans un certain secteur, des effectifs dans une opération comme, par
exemple l'opération de la jeunesse, de la maintenir à Mont-Royal.
La ville de Mont-Royal disposait des lieux. Cela n'aurait pas
entraîné de dépenses de loyer ou de ce genre au budget de
la police. La ville elle-même les aurait absorbées. Il y a eu des
discussions parmi ceux qui étaient impliqués; du point de vue
administratif et même du point de vue de l'opération
policière, cela ne causerait pas de problèmes. (11 h 30)
L'avantage, cela aurait donné une présence, et c'est
ça que les citoyens voulaient. Ils voulaient une présence de la
police à Mont-Royal et ç'a été rejeté. Mais
qui pourrait en décider vraiment? Est-ce une opération
policière et faut-il envoyer tous les effectifs à
Côte-des-Neiges, ou est-ce une décision administrative? Dans un
tel cas, c'est presque impossible à trancher. Cela dépend de la
volonté, je présume, du comité exécutif ou des
pressions qui seront faites à l'intérieur de la commission de
sécurité publique.
M. Léonard: Vous le constatez vous-même, c'est
très difficile de répondre d'avance à ça. C'est une
discussion à son mérite qu'il doit y avoir à ce sujet.
Est-ce que ç'a un impact sur la protection ou pas dans un tel cas?
M. Ciaccia: Le seul point que je voulais faire valoir, M. le
ministre, c'est que j'admets qu'il y a des pouvoirs additionnels d'après
l'article 9. Quant à la question des auditions publiques, c'est
même nous qui avons insisté pour avoir un minimum de
séances publiques, et je crois que c'est important pour que l'opinion
publique puisse se faire entendre. L'opinion publique peut provoquer certains
changements qui sont nécessaires, mais je crois que ça ne
répond pas complètement au problème des changements;
d'autres changements sont nécessaires et devraient être
apportés aux opérations policières de la CUM.
M. Léonard: Je pense qu'il y a une grande
amélioration, surtout par le fait que nous avions prévu
même dans le projet de loi original, l'obligation d'avoir au moins deux
séances publiques de la commission. C'était déjà
dans le projet de loi original. Mais, M. le député de Mont-Royal,
je pense qu'il reste encore de la place pour que les élus prennent des
décisions au niveau de la communauté. Je suppose que s'il y a une
commission de la sécurité publique, s'il y a un comité
exécutif, s'il y a un conseil de la CUM, il y a des choses qui doivent
être discutées et qu'on ne peut pas trancher, que le
législateur ne peut pas trancher d'avance, sinon on appliquerait...
Alors, il y a des sujets, des questions qui vont être posées, qui
vont donner lieu à des discussions parfois peut-être
acharnées mais je pense qu'il reste que, sur les grandes tâches,
la répartition des tâches, le projet de loi améliore
considérablement la situation actuelle.
Le Président (M. Gagnon): L'article 64 sera-t-il
adopté?
M. Ciaccia: Une autre question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Quand le conseil de la sécurité
publique fixe le nombre de policiers, est-ce que c'est une opération
policière ou une opération administrative?
M. Léonard: Je vais ouvrir l'article 212a dans un papillon
qui va venir à l'article 65, très bientôt. Le comité
exécutif ne peut exercer les pouvoirs suivants qu'après avoir
pris l'avis de la commission de la sécurité publique sur la
détermination des objectifs du service de police, et,
deuxièmement, sur la détermination du nombre de policiers, de
fonctionnaires et d'employés de ce service. C'est donc le comité
exécutif qui fixe le nombre de policiers fonctionnaires employés
de ce service, mais après avoir pris l'avis de la commission de la
sécurité publique. Ce sont des papillons que j'ai
distribués ce matin.
Le Président (M. Gagnon): L'article 64 est-il
adopté? Nous sommes rendus à l'article 65. On pourrait adopter
l'article 64?
M. Ciaccia: On adopte 64 et on peut continuer la discussion.
Le Président (M. Gagnon): Adopté, 64? M. Ciaccia:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. À
l'article 65, le nouveau papillon élimine celui qu'on avait
déjà. La discussion se poursuit donc sur cette affaire.
Est-ce que vous avez d'autres explications, M. le ministre, sur le
nouveau papillon?
M. Léonard: Sur l'article 65?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Léonard: Oui, je peux donner un certain nombre
d'explications. Je pense que ce sera de nature à intéresser la
commission. Sur le point 1, l'article 212 de la loi de la CUM exprime
clairement le principe que veut instaurer le présent projet de loi quant
au service de police. Sous réserve des dispositions exceptionnelles
contenues dans la loi, le service de police, son directeur et son personnel
sont soumis à l'autorité du comité exécutif de la
même façon que tout autre service, directeur ou personnel de la
CUM.
À l'article 212a de la loi de la CUM -cet article correspond au
premier alinéa de l'article 212 et à l'article 213 de la loi
actuelle - il s'agit de certains pouvoirs appartenant au conseil de la
sécurité publique actuel qui sont transférés au
comité exécutif. Normalement, ces pouvoirs n'auraient pas eu
besoin d'être spécifiés, car, à l'égard des
autres services de la CUM, le comité exécutif les a
déjà de façon générale ou implicite. Ils
sont mentionnés dans l'article 212a parce qu'une exigence
spéciale est ajoutée: lorsque le comité veut les exercer
à l'égard du service de police, il doit prendre d'abord l'avis de
la commission de la sécurité publique. Les pouvoirs que le
comité ne peut exercer que moyennant l'obtention de cet avis de la
commission sont la détermination des objectifs du service de police, du
nombre d'employés du service, les normes d'embauche du personnel et des
conditions de travail des cadres. De plus, le comité doit faire analyser
par la commission le projet de budget du service de police
préparé par son directeur.
Certains pouvoirs du conseil de la sécurité publique
actuel n'ont pas été spécifiquement donnés au
comité exécutif, et, premièrement, celui de
déterminer le montant des dépenses du service de police
au-delà duquel son approbation est requise pour que la dépense
puisse être faite. Ce pouvoir n'a pas été repris, parce
qu'il n'y a pas de raison de déroger pour le service de police aux
règles applicables aux autres services.
Le directeur gère le budget de son service, comme cela a
été adopté par le conseil, sous l'autorité du
comité exécutif qui peut, selon les besoins, virer des
crédits d'un poste à l'autre et sous le contrâle ponctuel
du trésorier, qui délivre des certificats de disponibilité
de crédits pour chaque dépense décrétée par
le conseil ou le comité exécutif.
Deuxièmement, il y a celui de communiquer aux
municipalités et au conseil, sur demande, l'information relative aux
dépenses du service de police. Ce pouvoir n'a pas été
repris, parce qu'il va de soi dans le cas de tous les autres services et qu'il
serait ridicule, dans le cas du service de police, d'assujettir ce pouvoir
d'information à l'obtention préalable d'un avis de la commission
de la sécurité publique. C'est une demande de renseignements.
Troisièmement, il y a celui de s'assurer que le service de police
a l'équipement nécessaire pour l'exercice de ses fonctions. Ce
pouvoir n'a pas été repris pour la même raison que le
précédent. Au point 2 de la modification qui est relative
à l'article 213 de la loi de la CUM, cette modification apporte deux
précisions utiles au pouvoir d'enquête de la commission de la
sécurité publique. D'une part, elle peut recevoir des
commentaires et des représentations non seulement sur l'administration
mais également sur les objectifs du service de police, étant
donné qu'elle doit donner son avis au comité exécutif sur
ses objectifs. D'autre part, pour permettre aux associations ne
possédant pas leur personnalité juridique de faire leurs
commentaires et leurs représentations en tant que tels, la modification
ajoute les mots: groupe de personnes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Est-ce que cela voudrait dire, M. le ministre, par
l'article 65, que tout en gardant les consultations qu'il faut faire en ce qui
a trait aux niveaux que vous établissez dedans, l'exécutif
pourrait ordonner à un certain moment après ces consultations
l'instauration d'un service jeunesse-police et en déterminer le nombre
de membres? C'est-à-dire que s'il faut 100 policiers à la
jeunesse, il en place 100.
M. Léonard: Ce pouvoir peut être exercé par
le comité exécutif par l'exercice de l'article 9, là
où il établit le plan d'embauche, le plan d'organisation du
service de police; deuxièmement, par le recours à l'article 212a
par lequel le comité exécutif peut déterminer le nombre de
policiers et ensuite, par le recours au pouvoir qui concerne le budget
où le comité exécutif et le conseil de la CUM adoptent les
crédits nécessaires au fonctionnement du service. Il y a tout de
même beaucoup de poids qui peut être exercé par le
comité exécutif en relation avec la question que vous posez.
M. Laplante: Comme cela, il peut compartimenter par secteur?
M. Léonard: Vous avez le plan de l'organisation.
M. Laplante: Le plan de l'organisation.
M. Léonard: II est soumis à l'obtention de l'avis
de la commission.
M. Laplante: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, pour continuer sur la
question que j'avais posée, quand le conseil de la
sécurité fixe le nombre de policiers, est-ce une opération
policière ou une décision administrative? Si je comprends bien,
vous me dites que cela devient finalement une décision administrative
assujettie à l'obtention d'un avis, d'après l'article 212.
M. Léonard: Oui.
M. Ciaccia: Ils ne sont pas liés par l'avis,
naturellement. Ils peuvent aller d'une façon ou d'une autre.
M. Léonard: C'est comme vous l'avez décrit, il faut
quand même appliquer la Loi de police et, si le ministère ou le
ministère de la Justice jugeait qu'il n'y a pas le nombre minimal de
policiers requis pour assurer la protection, il peut toujours intervenir et
fixer un nombre minimal de policiers, selon la loi 48 que nous avons
déjà adoptée. C'est le recours qu'il y a, en
l'occurrence.
M. Ciaccia: Alors, ce ne serait pas fixé par le directeur,
ce serait fixé par le ministère. Le ministère pourrait
imposer... Je vais vous donner un exemple: si le comité exécutif
fixe un certain nombre après avis, l'avis lui ayant dicté d'en
fixer un plus grand nombre, il y a un conflit. Qui va régler ce
conflit?
M. Léonard: Le directeur de la police relève
directement du comité exécutif. Il y a un président du
comité exécutif, c'est donc le comité exécutif qui,
en définitive, va prendre la décision et trancher par rapport aux
impératifs administratifs et aux impératifs des opérations
policières. Au-delà de cela, si vraiment il y avait des normes
minimales qui n'étaient pas respectées, je pense que cela
relève de la Loi de police, la loi 48.
M. Ciaccia: Dans un cas où il faudrait démontrer
que certaines normes du ministère ne sont pas...
M. Léonard: Ne sont pas respectées.
M. Ciaccia: ... alors, le ministère pourrait
décider, le cas échéant. Est-ce que cela serait la
même chose, par exemple, si la commission de la sécurité
publique voulait abolir les ambulances? Est-ce que ce serait une
décision administrative ou une opération policière?
M. Léonard: Les ambulances, c'est une décision
administrative.
M. Ciaccia: Ce serait une décision administrative.
M. Léonard: À première vue, cela me
paraît une décision administrative, une ambulance.
M. Ciaccia: Alors, le comité exécutif aurait ce
pouvoir. Ces problèmes surviennent, mais je comprends qu'on ne puisse
pas donner une définition des décisions administratives et une
définition des décisions policières.
M. Léonard: Je comprends, mais, par exemple, par rapport
à la dernière question que vous posez, l'organisation d'un
service d'ambulance, cela me paraît évident que c'est un service
d'urgence, cela ne concerne pas des opérations policières,
à première vue.
M. Ciaccia: Quand le directeur de police veut éliminer les
chevaux dans le parc du Mont-Royal et que c'est refusé par la commission
de la sécurité publique, à la suite d'une pétition,
est-ce que c'est une opération policière ou une décision
administrative? (11 h 45)
M. Léonard: Éliminer les chevaux...
Une voix: C'est une activité syndicale.
M. Léonard: Je pense qu'il y a au moins une
décision... Est-ce que les chevaux sont de l'équipement
nécessaire aux activités policières? C'est la
question.
M. Ciaccia: Si je comprends bien votre loi, si je
l'interprète bien, la décision finale là-dessus, c'est le
comité exécutif qui la prend.
M. Léonard: Oui.
M. Ciaccia: Que le directeur le veuille ou non, votre nouvelle
loi donne ce pouvoir au comité exécutif, à moins que le
ministère de la Justice n'impose...
M. Léonard: Qu'il y ait des chevaux.
M. Ciaccia: ... avec une autre loi qu'il faut plus de chevaux ou
moins de chevaux pour la sécurité publique.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement à
l'article 65 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Est-ce que
l'article 65 tel qu'amendé est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 66.
Nous sommes rendus à l'article 66. Est-ce que vous voulez revenir sur
l'article 65?
M. Ciaccia: Voulez-vous nous donner un instant?
Le Président (M. Gagnon): On va vous donner tout le temps.
L'article 66 est adopté. L'article 67.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il est adopté
aussi?
M. Léonard: Cet article abroge l'intitulé de la
section sur le service de police. Pour que ce soit compris ailleurs, c'est
vraiment de la concordance.
Le Président (M. Gagnon): L'article 67 est-il
adopté? M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je voudrais revenir sur l'article 66. Vous avez
abrogé toutes les dispositions qui traitaient du budget, est-ce
que...
M. Léonard: L'article 66 abroge deux dispositions
relatives au financement du conseil de la sécurité publique et
une disposition relative aux pouvoirs du conseil de la sécurité
publique en matière de protection contre l'incendie; ce pouvoir n'avait
jamais été exercé, de toute façon.
Le Président (M. Gagnon): L'article 66 est toujours
adopté?
M. Ciaccia: D'accord, adopté. Je voulais seulement le
savoir.
Le Président (M. Gagnon): L'article 67 me semble aussi
adopté.
M. Léonard: Adopté aussi. M. Ciaccia:
Adopté aussi. Le Président (M. Gagnon): L'article
68.
M. Léonard: II y a 67.1 et 67.2, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Oh! Excusez! L'article 67.1, M.
le ministre.
M. Léonard: Les articles 67.1 et 67.2. Pour l'article
67.1, on répète que le service de police exerce ses fonctions non
seulement sous l'autorité de son directeur, mais aussi sous celle du
comité exécutif, comme les autres services.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 67.1 est
adopté?
M. Léonard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): L'article 67.2 est-il
adopté aussi?
M. Léonard: Cela répète exactement la
même chose, c'est-à-dire que le personnel du service de police
exerce ses fonctions non seulement sous l'autorité du directeur, mais
aussi sous celle du comité exécutif, comme le personnel des
autres services.
M. Ciaccia: Attendez un peu. Cela veut dire qu'il y a...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Cela veut dire qu'il y a deux autorités. Vous
dites: "Les membres du personnel du service de police exercent leurs fonctions
sous l'autorité du comité exécutif..." Excusez. Vous
dites, dans votre amendement: "Les membres du personnel du service de police
exercent leurs fonctions sous l'autorité du comité
exécutif et du directeur."
M. Léonard: Sous l'autorité de son directeur, mais
aussi sous celle du directeur relevant du comité exécutif. C'est
la hiérarchie. J'ai parlé du directeur avant de parler du
comité exécutif, en termes hiérarchiques.
M. Ciaccia: Oui, mais, si c'est hiérarchique, vous
pourriez continuer de nommer tous les sous-directeurs, etc. De la façon
que je vois cela, il semble y avoir deux autorités.
M. Léonard: Ce qui est clarifié dans le projet de
loi, c'est que le personnel du service de police relève de son
directeur, et ensuite, plus haut, du comité exécutif.
M. Ciaccia: Ce n'est pas cela que l'article dit. La façon
dont vous avez rédigé l'article...
M. Laplante: C'est normal. C'est eux qui donnent les
critères d'engagement.
M. Ciaccia: C'est d'égal à égal, comme vos
autres politiques.
M. Laplante: Non, c'est que c'est certain que le comité
exécutif, va donner ses ordres au directeur, il n'ira pas donner les
ordres au...
M. Ciaccia: Ce n'est pas cela que l'article dit. Il dit qu'il y a
deux autorités, alors, si quelqu'un reçoit des ordres
contradictoires d'après cela... Elles sont au même niveau...
M. Laplante: C'est le directeur. M. Ciaccia: Pourquoi
l'article 67.2?
M. Léonard: M. le Président, si vous le permettez,
revenons simplement à l'article 65 qui clarifie très bien les
responsabilités du directeur et du comité exécutif.
L'article 212, maintenant: "Le comité exécutif exerce
à l'égard du service de police de la communauté, de son
directeur et de son personnel la même autorité qu'à
l'égard des autres services de la communauté, de leur directeur
et de leur personnel..."
M. Ciaccia: Cela est clair. M. Léonard: C'est
cela.
M. Ciaccia: Alors, pourquoi l'article 67.2? Pour moi l'article
212 est clair, mais dans l'article 67.2, je vois une ambigul'té ou une
possibilité de mauvaise interprétation parce que, de la
façon dont c'est rédigé - je suis certain que ce n'est pas
votre intention - il semble y avoir deux autorités, le comité
exécutif et le directeur. Quelle est la nécessité de cet
article? Est-ce que ça ne pourrait pas apporter une contradiction, une
interprétation entre les articles 65 et 67.2?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: D'après les avis qu'on me donne, le
comité exécutif et le directeur ne peuvent pas être sur le
même pied, parce que c'est déjà réglé par
l'article 212. On éprouve cependant le besoin de le
répéter encore pour bien spécifier que le personnel du
service de police relève du directeur du comité
exécutif.
M. Ciaccia: Vous pourriez peut-être obtenir une autre
explication.
Une voix: Une redondance.
M. Ciaccia: Non, ce n'est pas une redondance, c'est une
contradiction. Je vais vous démontrer comment c'est contraire. Il semble
y avoir une contradiction et vous ouvrez la porte à une
difficulté d'interprétation, M. le Président. Je vais vous
la montrer. À l'article 212a, vous dites que le comité
exécutif ne peut exercer les pouvoirs suivants qu'après avoir
pris l'avis de la commission de la sécurité publique.
Quelqu'un va venir avec l'article 67.2 et va vous dire: Vous n'avez pas
pris l'avis ou, si vous avez pris l'avis, vous ne l'avez pas suivi.
D'après la rédaction de l'article 67.2, les deux sont au
même niveau, c'est le directeur qui a raison et vous lui donnez
l'autorité. C'est cela que vous voulez?
M. Laplante: Comme avocat, c'est comme cela que vous
plaideriez?
M. Ciaccia: Oui, c'est comme cela que je plaiderais. C'est en
rédigeant des lois ambiguës que vous ouvrez la porte à des
contestations devant les tribunaux. Si les lois étaient moins
ambiguës, il y a aurait moins de contestations.
M. Léonard: M. le Président, j'accepte de suspendre
l'article pour bien m'assurer qu'il n'y aura pas de contradiction ou
d'ambiguïté possible.
M. Caron: Très bien, M. le ministre.
M. Ciaccia: On peut suspendre l'article pour permettre à
votre personnel de vous donner son opinion.
M. Léonard: S'il y a lieu, on reviendra avec une autre
rédaction.
M. Ciaccia: La suggestion que je vous ferais serait d'enlever
l'article 67.2 afin de clarifirier la situation.
Le Président (M. Gagnon): L'article 67.2 est suspendu.
M. Léonard: Oui, les articles 67.1 et 67.2. On reviendrait
donc sur une décision.
Le Président (M. Gagnon): Les articles 67.1 et 67.2 sont
suspendus.
M. Léonard: Oui, parce que c'est le même
libellé.
Le Président (M. Gagnon): Les articles 67.1 et 67.2. C'est
parce que j'avais déclaré l'article 67.1 adopté. On le
suspend aussi?
M. Léonard: Tout le monde est unanime à suspendre
ces deux articles et on reviendra avec un libellé qui ne posera aucune
ambiguïté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 68. M. le ministre.
L'article 68 est-il adopté?
M. Léonard: À l'article 68, on parle maintenant de
la commission de la sécurité publique plutôt que du conseil
de la sécurité.
M. Ciaccia: Article 68, adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 69.
M. Léonard: On prévoit encore là que le
ministre de la Justice consulte le comité exécutif et la
commission de la sécurité publique en remplacement de l'actuel
conseil de sécurité publique avant de faire sa recommandation au
gouvernement pour la destitution du directeur du service de police.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Ciaccia: Est-ce que cela veut dire qu'il...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: ... faut qu'il y ait une recommandation du ministre
de la Justice avant que...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verdun.
M. Garon: Mais, pour éliminer les problèmes avec la
police et le conseil de sécurité, n'y aurait-il pas lieu que le
président soit un gars neutre aussi, un peu comme dans notre projet de
loi, que le président laisse son poste? Je sais que ce n'est pas dans
celui-là...
M. Léonard: Mais c'est parce qu'il n'y a plus de conseil
de la sécurité publique, c'est une commission.
M. Caron: Non, je sais, mais ce serait une bonne suggestion que
ce soit une personne neutre, la plus neutre possible. Si vous avez un poste de
président de la commission de la sécurité et que vous
êtes maire d'une municipalité, c'est tout à fait normal
d'essayer de mieux vous traiter avant les autres.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais faire
remarquer au député de Verdun que, dorénavant, la
commission de la sécurité publique aura une fonction consultative
et de recommandation et qu'elle ne sera pas décisionnelle, parce que
c'est le comité exécutif qui prendra les décisions.
M. Caron: Ah oui!
M. Léonard: C'est quand même une différence
importante par rapport à la situation actuelle.
M. Caron: Je vois. D'accord, cela corrige...
Le Président (M. Gagnon): L'article 69 est-il
adopté?
Une voix: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 70. M. le
ministre.
M. Léonard: À cet article, on prévoit que le
directeur du service de police prête serment devant le président
du comité exécutif. (12 heures)
Le Président (M. Gagnon): L'article 70 est adopté.
L'article 70.1, M. le ministre.
M, Léonard: Oui. On approche de l'article 229. Ce sont des
dispositions qu'on va reprendre autrement dans l'article 71 qui suit.
Le Président (M. Gagnon): Alors, l'article 70.1 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 71, vous avez un
papillon.
M. Léonard: C'est un nouveau papillon ce matin, s'il vous
plaît, en remplacement de l'autre.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez des
explications à donner? Non.
M. Léonard: Si on désire que j'en donne, je peux en
donner. Il y a une modification qui supprime deux mots qui ont acquis une
portée exorbitante, les mots "et dépenses" dans l'article 230 de
la loi de la CUM. Le fait que la loi actuelle dit que le directeur fait un
rapport de ses dépenses a été interprété
comme permettant à ce dernier de créer, au sein du service de
police, un service de trésorerie distinct de celui de la CUM. Cela est
manifestement contraire à l'objectif de rendre le service de police plus
normal au plan administratif. D'autre part, cette modification rapatrie au
paragraphe 4 de l'article 230 la tâche de préparation du budget du
service de police par son directeur, ce qui se trouve dans l'article 231 de la
loi actuelle; plutôt que de conserver la date du 1er septembre comme
échéance de transmission du projet de budget, la modification
laisse au comité exécutif, qui reçoit le projet à
la place du conseil de sécurité publique actuel, le soin de fixer
la date de transmission, comme pour les projets de budget de tous les autres
services.
Rappelons qu'en vertu de l'article 212a édicté par le
papillon, l'amendement de l'article 35 du projet de loi, le comité doit
faire analyser le projet par la commission de la sécurité
publique. Il faut noter également
que le deuxième alinéa de l'article 231 de la loi
actuelle, concernant la responsabilité du directeur sur la gestion du
budget, n'est pas repris car l'article 249 de cette loi prévoit
déjà que le directeur de chaque service est responsable de la
gestion du budget de ce service sous le contrôle du comité
exécutif.
Quant à l'article 231, je pense que le libellé est assez
clair par lui-même. Je le lis tout simplement: "Sous réserve de la
présente loi, le directeur est responsable de la direction du service de
police ainsi que de l'organisation de la conduite de ses opérations
policières."
M. Caron: Alors, c'est lui qui décide s'il doit y avoir
une patrouille de nuit, oui ou non?
M. Léonard: En ce qui concerne les opérations
policières, il faut qu'ils se parlent, cela est clair.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
71 est adopté?
M. Ciaccia: Si je comprends bien, vous augmentez vraiment les
pouvoirs du comité exécutif sur toute l'opération
policière; les responsabilités, le fonctionnement, le budget, les
effectifs.
M. Léonard: En termes décisionnels, le
comité exécutif remplace le conseil de sécurité
publique qu'il y avait auparavant; la commission de la sécurité
publique est consultative et a seulement un pouvoir de recommandation.
M. Ciaccia: Le pouvoir décisionnel s'en va au
comité exécutif.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
71 est adopté. L'article 71 tel qu'amendé est adopté.
Des voix: Adopté.
M. Ciaccia: II y a eu des représentations contre le
transfert de ces pouvoirs au comité exécutif.
M. Léonard: Non. Et la communauté urbaine
elle-même avait fait beaucoup de travail, comme on l'a mentionné
tout à l'heure, avant le dépôt du projet de loi Je crois
que nous nous en sommes inspirés largement. Nous avons consulté
le ministère de la Justice tout le long de nos travaux là-dessus
et, effectivement, lors du dépôt du projet au mois de
décembre, nous avons apporté un bon nombre de corrections
à la rédaction originale parce qu'il restait des
imprécisions. Je crois que, maintenant, ça devrait aller.
M. Ciaccia: Alors, tous les groupes, toutes les personnes
concernées sont d'accord: comité exécutif, commission de
la sécurité publique, directeurs de police, fraternité des
policiers.
M. Léonard: On n'a pas encore vu de bataille dans les
autobus contre le projet de loi à l'heure actuelle.
Le Président (M. Gagnon): L'article 72. Vous avez un
papillon, M. le ministre. Vous le faites disparaître tout simplement.
L'amendement à 72 est adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 72 est abrogé.
C'est l'amendement. L'article 73.
M. Léonard: Un papillon. Cette modification corrige un
renvoi pour tenir compte du remplacement de l'article 213 de la loi de la CUM,
l'article 65 du projet de loi est modifié par un papillon d'amendement,
c'est une correction de forme.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement 73 est
adopté?
M. Ciaccia: C'est un article de concordance. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 73 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 74, M. le
ministre?
M. Léonard: Cet article prévoit que le
comité exécutif en remplacement de l'actuel conseil de
sécurité publique fait ses recommandations au gouvernement sur le
règlement sur la déontologie et la discipline des policiers de la
CUM.
Le Président (M. Gagnon): L'article 74 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 75. Vous avez un
papillon, M. le ministre?
M. Léonard: II a pour effet d'abroger l'article 237 de la
loi de la CUM. Cet article dit d'une part que les sommes requises pour le
fonctionnement du service de police sont prises à même le budget
de ce service. Une telle évidence n'a pas besoin d'être
exprimée et ne l'est d'ailleurs pas
dans le cas des autres services. D'autre part, l'article prévoit
que le directeur approuve et transmet à la CUM les comptes à
payer ainsi que les documents relatifs aux traitements et aux
bénéfices sociaux payables aux membres du personnel du service de
police. Cette disposition a été interprétée comme
signifiant que le service de police devait avoir un service du personnel et un
service de la paix distincts de ceux de la CUM. De plus, cette disposition
laissait croire que le directeur du service de police était seul
habilité, à l'exclusion du comité exécutif,
à administrer du côté patronal les conventions collectives
et régimes de retraite des policiers. Nous abrogeons cet article
237.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement 75 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Le nouveau 75, vous avez
75.1?
M. Ciaccia: Vous voyez, M. le ministre, l'importance d'abroger
des articles qui ouvrent la porte à l'ambiguïté, à
l'interprétation. C'est la même chose avec...
M. Léonard: Vous voyez que je me suis rendu à votre
requête, M. le député, et nous allons effectivement
examiner s'il n'y a pas redondance prêtant à
ambiguïté.
Le Président (M. Gagnon): 75.1, M. le ministre.
M. Léonard: Alors, 75.1 a pour effet de demander à
la CUM ou au président du comité exécutif de faire rapport
sur la situation financière de la communauté au cours d'une
assemblée du conseil. Au fond, c'est un discours sur le budget à
la CUM. Je pense qu'il est nécessaire qu'il y ait un discours sur le
budget, sur un budget de 600 000 000 $, qu'il y ait des explications
données en public. Le président traite des derniers états
financiers, du dernier rapport du vérificateur, du dernier programme
triennal d'immobilisation, des indications préliminaires quant aux
états financiers des exercices précédents, celui pour
lequel le prochain budget est fait et des orientations générales
du prochain budget et du prochain programme triennal d'immobilisation.
Le Président (M. Gagnon): 75.1 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: C'est l'application du projet de loi no 105
qui s'appliquera aux municipalités locales et à la
Communauté urbaine de Montréal.
Le Président (M. Gagnon): L'article 76 avec
amendement?
M. Léonard: Nouveau papillon. Je pense qu'on l'a dit, cela
suffit. Vous avez un nouveau texte qui vous a été
distribué ce matin à l'article 76. J'ai encore un
sous-amendement, si vous me permettez, à la page 2. Je vais le lire:" 2
par l'insertion après le deuxième alinéa du suivant: Le
trésorier inclut également' dans le certificat visé au
deuxième alinéa les crédits nécessaires, au cours
du prochain exercice, au paiement des obligations de la communauté en
vertu des conventions collectives alors en vigueur ou en vertu de dispositions
législatives ou réglementaires adoptées par le
gouvernement du Québec ou du Canada." Après "le gouvernement du
Québec ou du Canada" il faut ajouter "ou un de ses ministres ou
organismes." Cela touche l'assurance-chômage en particulier ou le
régime de rentes et ses déductions.
Une voix: Je ne pensais jamais que le mot "Canada"...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le
sous-amendement...
M. Caron: On ne se séparera plus. C'est
réglé.
M. Ciaccia: Si vous vous séparez, la Communauté
urbaine de Montréal va rester au Canada.
M. Laplante: La loi 46 va être bonne pour tout cela.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le sous-amendement
est adopté?
M. Laplante: Adopté.
M. Léonard: Adopté, le sous-amendement.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 76 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Caron: Cela m'aurait surpris qu'on ne parle pas du
fédéral.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 77, M.
le ministre.
Une voix: Un autre papillon?
M. Léonard: Le papillon qui est distribué ce matin
comprend des modifications de forme uniquement, sur les explications. C'est
tout le mécanisme d'adoption du budget qui est modifié. L'article
77 remplace le mécanisme d'adoption automatique du budget de la CUM et
de la CTCUM en cas de désaccord des membres du conseil. Le
mécanisme actuel est peu démocratique puisqu'il fait fi de
l'absence de consensus des élus quant au budget proposé. D'autre
part, ce mécanisme n'encourage pas les élus à exercer
pleinement leurs responsabilités. Alors, pour remplacer le
mécanisme, l'article 77 et le papillon d'amendement qui le concerne
proposent une gamme de possibilités entre l'adoption intégrale du
budget et l'entrée en vigueur automatique d'un minimum de crédits
nécessaires pour éviter la paralysie totale et éviter
l'intervention du ministre des Affaires municipales.
M. Ciaccia: Attendez! Je veux comprendre le sens de l'amendement
de l'article 77 et le changement par rapport au projet de loi tel qu'il a
été déposé à l'Assemblée nationale.
(12 h 15)
M. Léonard: Je peux continuer l'explication. Le changement
de ce matin en est vraiment un uniquement de forme, mais, sur le papillon
à l'article 77, la modification établit deux voies de compromis
pour les membres du conseil qui, sans être prêts à adopter
tout le budget proposé, s'entendent pour ne pas se contenter de
l'entrée en vigueur automatique du quart de chaque crédit
prévu au budget de l'exercice précédent et des
crédits prévus au certificat du trésorier. La
première de ces voies est l'adoption, non pas de l'ensemble du budget,
mais d'un ou de plusieurs des crédits qui y sont prévus, soit une
adoption partielle du budget. La seconde est l'adoption avant le début
de chaque trimestre, à titre provisoire, du quart de l'un ou de
plusieurs des crédits prévus au budget proposé. Au lieu de
répéter cette adoption avant le début de chaque trimestre,
le conseil peut adopter en une seule fois plusieurs quarts de crédits
pourvu que les échéances pertinentes soient respectées.
Par exemple, si, le 15 avril, le conseil désire adopter plusieurs quarts
de crédits d'un seul coup, il ne pourra en adopter plus de deux, car
alors les échéances d'adoption ppur les deux premiers trimestres
sont dépassées.
Si le conseil se prévaut de l'une ou l'autre de ces solutions,
cela remplace l'entrée en vigueur automatique des crédits
prévus au budget de l'exercice précédent qui correspondent
à ceux adopté par le conseil.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, si je comprenais bien
l'article 77 avant que vous l'amendiez dans la loi qui a été
déposée, vous disiez que si, le 1er janvier, le budget de la
communauté ou de la commission de transport n'a pas été
adopté, le quart de chacun des crédits prévus au budget de
l'exercice précédent, avec cette exception, était
censé être adopté et entrer en vigueur. Il y avait un
moyen, si on ne s'entendait pas: le ministre pouvait imposer ou changer le
budget.
Nous avons suggéré en deuxième lecture d'enlever ce
pouvoir du ministre et de laisser la décision sur le budget strictement
au conseil. Est-ce que je comprends bien? Nous avons aussi
suggéré d'ajouter ce qu'il faut pour les conventions collectives,
parce que s'il y a une augmentation pour les conventions collectives dans le
budget subséquent, il faut trouver au moins l'argent pour la payer.
Est-ce que vous avez maintenu cette procédure avec la seule exception du
pouvoir du ministre ou... Si je lis le papillon, il semble y avoir un
changement... Ce n'est pas le budget prévu de l'exercice
précédent qui entre en vigueur. Vous dites que le conseil peut
également, avant le 1er janvier, adopter provisoirement, pour une
période de trois mois, un quart des crédits prévus au
budget. Est-ce que l'adoption automatique, c'est des parties du nouveau budget
ou est-ce que l'adoption, s'il n'y a pas d'entente, c'est le budget de
l'année précédente? Il y a une grande différence,
parce que, si ce n'est pas l'année précédente, on est dans
la même position que maintenant. Il va y avoir des augmentations
automatiques. Les élus, quelles seront leurs responsabilités?
Si la seule différence que vous faites, au lieu d'adopter tout le
budget automatiquement au mois de décembre, c'est de le faire adopter
par tranches automatiquement, il n'y a pas d'amélioration.
J'espère que ce n'est pas cela. C'est pourquoi j'aimerais avoir une
clarification.
Je vais attendre l'explication. La suggestion que nous avions faite,
c'était simplement d'abroger l'article 248b et de laisser l'article 248
tel qu'il était, en ajoutant les conventions collectives.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: La première hypothèse, c'est
évidemment qu'ils adoptent le budget, À ce moment, il n'y a
aucune question qui se pose, il n'y a pas de problème.
Deuxièmement, s'ils ne s'entendent pas sur l'adoption du budget, ils
peuvent adopter des crédits provisoires, un peu sur le modèle de
l'Assemblée nationale, par quarts.
M. Ciaccia: Ces crédits provisoires
seront basés sur quoi, le nouveau budget ou l'ancien budget?
M. Léonard: Sur le nouveau budget.
M. Caron: Cela n'aide pas, sur le nouveau.
M. Léonard: Troisièmement, s'ils ne s'entendent
pas, c'est le quart des crédits, le budget entre en vigueur par quarts
et c'est le budget de l'exercice antérieur, quitte à respecter
les engagements contractuels, conventions collectives et le service de la
dette.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Non, je ne sais pas... S'ils ne s'entendent pas sur
un budget provisoire basé sur le nouveau budget, est-ce que vous avez
dit - je n'ai pas suivi - qu'ils vont adopter automatiquement un quart du
budget plus les conventions collectives, mais un quart du budget de
l'année précédente?
M. Léonard: Oui, c'est cela. M. Ciaccia:
D'accord.
M. Léonard: Plus les conventions collectives et les
engagements contractuels; on est obligé de respecter cela.
M. Ciaccia: Est-ce que vous me donneriez quelques minutes pour le
lire afin d'être certain qu'on dit cela?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: J'attends aussi cette clarification, parce que je
veux savoir effectivement de quel budget on parle.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Charron: Est-ce celui en cours ou celui proposé?
M. Léonard: Je peux prendre la version consolidée.
On va avoir tout l'article.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on peut la lire, la version
consolidée? Ici, on enlève ou un ajoute un mot, c'est difficile
à suivre. Si vous en aviez une copie, je l'apprécierais.
M. Léonard: Vous en avez une copie. Il y a juste quelques
modifications de forme. On pourrait peut-être les lire. Je vais lire
l'article au complet. C'est l'article 248 ou l'article 77, si vous voulez; il y
a des amendements de forme de ce matin, mais quand même. Alors, l'article
248 va se lire maintenant comme suit: "Le budget de la communauté et
celui de la commission de transport sont soumis au conseil au plus tard le 15
novembre, lors d'une assemblée spéciale convoquée à
cette fin. "Cette assemblée est ajournée aussi souvent que
nécessaire. Elle ne peut prendre fin tant que les budgets n'ont pas
été adoptés, sauf dans le cas visé au
sixième alinéa. S'il n'y a pas quorum, l'assemblée est
ajournée automatiquement à vingt heures, le jour juridique
suivant. Le conseil peut de son propre chef modifier les budgets. Le conseil
n'est pas tenu d'adopter simultanément tous les crédits du budget
et peut ainsi adopter un crédit distinctement. "Le conseil peut
également, avant le 1er janvier, adopter provisoirement, pour une
période de trois mois, un quart d'un crédit prévu au
budget. Il en est de même avant chacune des périodes
commençant les 1er avril, 1er juillet et 1er octobre. Le conseil peut
adopter ainsi en une seule fois plusieurs quarts de crédits, pourvu que
les échéances applicables soient respectées. "Si, le 1er
janvier, le budget de la communauté ou de la commission de transport n'a
pas été adopté, le quart de chacun des crédits
prévus au budget de l'exercice précédent, à
l'exception de ceux mentionnés au septième alinéa, est
censé être adopté et entre en vigueur. Il en est de
même les 1er avril, 1er juillet et 1er octobre, si à chacune de
ces dates le budget n'a pas été adopté. "La
présomption d'adoption et l'entrée en vigueur prévues par
le sixième alinéa ne s'appliquent pas aux crédits
prévus au budget de l'exercice précédent qui
correspondent: "1 à ceux mentionnés dans le certificat du
trésorier visé à l'article 247 -comme les conventions
collectives; "2 à ceux alors adoptés distinctement en vertu du
quatrième alinéa précédemment, les adoptions
partielles de crédits: 3 à ceux dont un quart a alors
été adopté en vertu du cinquième alinéa pour
la même période de trois mois - les quarts de crédits du
budget de l'année antérieure. "Dans l'hypothèse
mentionnée au sixième alinéa, les crédits
mentionnés dans le certificat du trésorier visé à
l'article 247 et inclus dans le budget à l'étude sont
censés adoptés le 1er janvier et entrent alors en vigueur.
L'adoption, après le 1er janvier, du budget ou de l'un de ses
crédits conformément au quatrième alinéa a un effet
rétroactif à cette date. Il en est de même des
règlements et résolutions qui en découlent."
M. le Président, on peut peut-être le résumer bien
simplement ou synthétiquement. Premièrement, le conseil adopte le
budget au complet, pas de problème. Deuxième possibilité,
le conseil adopte une partie
seulement du budget, soit un quart de l'ensemble ou seulement des postes
particuliers dans le budget; il peut faire cela. S'il ne fait pas cela, s'ils
ne s'entendent ni sur le quart, ni sur des postes particuliers, le conseil
à ce moment-là n'adopte rien; c'est la troisième
possibilité, mais alors et seulement alors le quart du budget de
l'exercice précédent entre en vigueur automatiquement, sauf qu'il
faut respecter les conventions collectives, il faut respecter les engagements
contractuels et assurer le service de la dette.
M. Ciaccia: C'est un peu de l'étapisme. Vous êtes
très bon pour cela, vous l'avez mis dans votre projet de loi. S'ils
n'acceptent pas tout le budget, on va accepter trois mois, mais, une fois que
vous êtes embarqué dans les trois mois, il y a encore trois mois,
etc. Vous donnez la possibilité que cela soit moins dur.
M. Léonard: Vous allez voir, M. le député -
l'avenir le dira - que ça réussit.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: La possibilité, par défaut de consensus
et par défaut d'entente, de reconduire à plus d'une tranche de
trois mois m'apparaît un peu saugrenue. Ici, à l'Assemblée,
le maximum auquel nous avons le droit pendant le temps où le budget de
l'année, par exemple, 1982-1983 sera débattu à compter de
mardi prochain, c'est trois mois. Donc, il faut absolument que le gouvernement
et l'Opposition prennent conjointement la responsabilité de mettre fin
au débat sur le budget 1982-1983 au plus tard le 1er juillet 1982.
Il n'y a pas possibilité en juillet de voter à nouveau des
crédits provisoires pour trois autres mois, à défaut de
l'adoption du budget par l'Assemblée et ainsi de suite, comme on le
prévoit ici, quatre fois trois mois.
Moi, je me pose la question s'il ne serait pas important, pour
éviter que le carnaval budgétaire qu'a connu la communauté
urbaine depuis le début de son existence soit désormais un
carnaval saisonnier plutôt qu'annuel et qu'en ce sens-là on revive
périodiquement le blocus vers la fin des derniers jours des trois mois,
ce qui conduirait automatiquement à la reconduction pour trois autres
mois pour ainsi se ramasser avec une perte certainement de 10%, 12%, mais, en
tout cas, se ramasser avec une partie de l'année où on fonctionne
avec le budget de l'année précédente, faute d'entente et,
la deuxième moitié de l'année, avec un nouveau budget
peut-être inadéquat qui aurait été adopté en
cours d'année. (12 h 30)
Cela n'a pas de sens, à mon avis. Il faut l'obliger à
prendre ses responsabilités. Il faut que cela arrête d'être
un cirque, cette histoire de communauté urbaine, quand il s'agit du
budget. Si on lui imposait la règle que nous connaissons ici, celle d'un
maximum de trois mois...
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, compte tenu de
l'heure, je dois ajourner les travaux, à moins que la commission...
M. Caron: On va reporter...
M. Charron: Le sens de ma propositon...
M. Ciaccia: On va attendre...
Le Président (M. Gagnon): Quelques minutes.
M. Charron: Je n'en fais pas un amendement, je le mets sur la
table pour la discussion sur l'article, pour rejoindre une préoccupation
que le député de Mont-Royal a évoquée et que je
partage. Si on la limitait à une seule possibilité de trois mois?
Disons que, le 1er janvier, effectivement, à cause des dates du 15
octobre et du 15 novembre qui sont là, elle n'a pas fini d'adopter le
budget pour la nouvelle année. Automatiquement, il entrerait en vigueur
pour trois mois, mais pour un maximum de trois mois, un quart du budget
prévu, comme dit le projet de loi, mais sans la possibilité du
1er avril, du 1er juillet et du 1er octobre, une seule fois trois mois.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, je veux seulement apporter un
éclaircissement, parce que je crois qu'on fait une confusion entre une
reconduction automatique et une adoption. Ce qu'on dit, c'est que le conseil
adopte une partie seulement du budget. Il doit poser un geste d'adoption ou il
doit décider. Ce n'est pas une reconduction automatique d'une
année, comme celle que nous avons à l'heure actuelle, et qui
serait divisée en quatre parties. Il y a une décision d'adopter
le budget.
M. Charron: Oui, mais vous avez dit vous-même que, s'il n'y
a pas de décision d'adopter un quart du budget prévu, c'est
l'autre, l'ancien, qui perdure. Et s'il n'y a pas de décision d'adopter
un quart deux fois - il faut prévoir cela, parce que la façon
dont le conseil s'est comporté dans la gestion du budget nous rend
sceptiques - on se trouverait devant la situation où, pendant six mois,
faute d'entente pour adopter un quart du budget prévu, c'est le vieux
budget qui durerait six mois, et disons que le 1er
juillet, il y aurait finalement une entente sur un quart du budget
prévu, il y aurait finalement le budget, cela n'aurait pas de sens, on
aurait trois sortes de budgets la même année.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, mais seulement...
M. Caron: Seulement pour ajouter à ce qu'a dit le
député de Saint-Jacques, il faut facturer aussi les
contribuables. Combien de fois allons-nous les facturer? Il y a aussi cela.
M. Léonard: C'est prévu plus loin quant aux
revenus. Pour indiquer au député de Saint-Jacques la pression
qu'il y a dans cet article de loi, c'est qu'on parle du budget de l'exercice
précédent. C'est 10% de moins que l'année
antérieure, mais c'est important, à mon avis, comme pression sur
les élus. Il y a beaucoup moins de crédits, ce sont tous les
crédits qui sont variables là-dedans, alors que les
crédits pour faire face à des engagements contractuels sont
déjà prévus. Je pense qu'il y aura une pression pour que
l'adoption du budget se fasse.
Le Président (M. Gagnon): Merci.
M. Ciaccia: On pourra revenir sur la question?
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Ciaccia: Je pense qu'il y a des problèmes assez
sérieux qui se posent avec l'adoption provisoire.
Le Président (M. Gagnon): Merci. Avant d'ajourner les
travaux sine die, je veux seulement dire aux membres de la commission que la
commission se réunira probablement mardi, à 10 heures, mais
suivant l'ordre de l'Assemblée nationale.
Les travaux sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 12 h 35)