Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Laplante): Veuillez prendre vos
sièges.
La commission des affaires municipales se réunit afin
d'étudier, article par article, la Loi regroupant les villes de
Baie-Comeau et de Hauterive. Étant donné l'ordre de la Chambre,
hier matin, d'étudier le projet de loi no 37 article par article - c'est
toujours le leader du gouvernement qui parle - je réitère au
député de Hull que nous donnons notre accord pour que les
cosignataires du document qui a été produit puissent être
entendus environ une heure à la commission parlementaire. Nous tentons
en ce moment de les rejoindre. S'il y avait un problème, nous
recommencerons de toute façon et, au moment de poursuivre cette
étude du projet de loi article par article, nous ferons en sorte que les
gens puissent être entendus à la commission. Hier soir, lorsque
nous avons ajourné nos travaux, nous avions commencé à
entendre les gens de Baie-Comeau et de Hauterive.
Les membres de cette commission aujourd'hui sont: M. Bissonnet
(Jeanne-Mance), M. Caron (Verdun) - s'il y avait des changements, je
demanderais aux membres d'être tolérants, s'il y avait des
changements, on fera les corrections après l'arrivée des membres.
D'accord?
M. Dubois (Huntingdon)...
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, étant donné
justement qu'il y a d'autres commissions parlementaires qui siègent, il
est normal que des députés libéraux soient répartis
dans ces différentes commissions parlementaires de même
qu'à l'Assemblée nationale. Cependant, comme je l'indiquais tout
à l'heure, lorsque de nouveaux membres arriveront, il ne faudrait pas
pour autant, sans limiter la période des questions, qu'on revienne sur
des questions qui ont déjà été posées. Je ne
voudrais pas qu'on découvre le Pérou chaque fois. C'est dans ce
sens. M. le Président, il n'y a aucun problème de ce
côté.
Le Président (M. Laplante): Je vais laisser cela dans les
mains de l'Opposition représentée actuellement par M. le
député de Hull.
M. Léonard: M. le Président, avant qu'on commence
les travaux, j'aurais une mise au point à faire. D'accord.
Le Président (M. Laplante): Avant, je vais faire
l'énumération des membres. M. Caron (Verdun), M. Dubois
(Huntingdon); M. Fallu (Groulx) est remplacé par M. Lessard (Saguenay);
Mme Harel (Maisonneuve), M. Lachance (Bellechasse), Mme Lachapelle (Dorion), M.
Léonard (Labelle), M. Ouellette (Beauce-Nord); M. Rochefort (Gouin) est
remplacé par LeBlanc (Montmagny-L'Islet); M. Rocheleau (Hull), M.
Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont: M. Beauséjour (Iberville), M.
Bélanger (Mégantic-Compton) M. Brouillet (Chauveau), M. Desbiens
(Dubuc), M. Leduc (Saint-Laurent), M. Lemay (Gaspé), M. Picotte
(Maskinongé), M. Ryan (Argenteuil).
En terminant les travaux cette nuit, vers minuit quinze minutes, la
parole était au député de Hull.
Rebienvenue messieurs de Baie-Comeau et de Hauterive. La parole est
à vous, M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je voudrais
apporter...
Le Président (M. Laplante): On commence les travaux, M. le
ministre avait juste une mise au point à faire, pour autant que ce n'est
pas pour interroger dès...
Mise au point du ministre
M. Léonard: Le député de Hull aura la parole
tout à l'heure. C'est une mise au point par rapport à ce que j'ai
dit hier sur la validation des budgets, parce qu'il y a quand même une
chose qui peut intervenir là-dessus; il serait bon que je fasse la
rectification à un propos qui était alors imprécis. Je lis
cette note que j'ai, ici, au sujet de la validation des budgets: La validation
des budgets par le comité conjoint a consisté à
procéder à l'analyse du budget de chacune des deux villes. Le
budget voté par la ville de Baie-Comeau pour l'année 1982
s'élève à 11 824 945 $ et celui voté par la ville
de Hauterive pour la même
année s'élève à 9 203 800 $. À la
suite de discussions avec les représentants de chaque ville, le
comité conjoint a convenu de s'en tenir au budget voté par la
ville de Baie-Comeau, mais d'ajouter une somme de 117 932 $ au budget de
Hauterive, parce qu'il était d'avis que la ville de Hauterive avait
sous-estimé ses dépenses de ce montant.
C'est pourquoi, comme on peut le voir aux tableaux 1 et 2 du rapport,
les calculs basés sur les budgets ont été établis
à partir du montant de 11 824 945 $ pour Baie-Comeau, ce qui est le
budget intégral, et de 9 321 762 $ pour Hauterive, ce qui implique cette
augmentation de 117 932 $. Il faut ajouter que, comme l'exercice financier de
1981 de la ville de Hauterive s'est terminé avec un surplus de 125 994
$, la ville a l'intention de puiser à même ce montant si ses
prévisions de dépenses excèdent effectivement ce qui a
été voté.
Je tenais à faire cette mise au point, étant donné
que j'avais dit que c'étaient les budgets tels que votés par la
municipalité qui avaient servi de base de calcul. Donc, je devais faire
cette rectification.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le
député de Hull.
Audition des membres du comité conjoint
(suite)
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je voudrais
clarifier un point, simplement pour le bénéfice de l'ensemble des
membres de cette commission et de toute la députation. Du rapport qui a
été déposé le 18 mai, je me permets de lire
à la page 8, dans le deuxième paragraphe, la première
phrase: Avec la participation active des membres de la Commission municipale...
Dans la lettre de transmission que le juge et président de la
commission, M. Beaulieu, faisait parvenir au ministre des Affaires municipales,
M. Jacques Léonard: Ce rapport unanime a été
préparé avec la participation de trois membres de la Commission
municipale.
Ce que je souhaiterais comprendre, M. le Président, c'est que les
membres de la Commission municipale ont été plus que des
observateurs. Ils ont participé aux délibérations, ont
tenté de faire ressortir des points. Il est évident que nous
aurions pu, dans ce rapport, avoir autant d'hypothèses qu'il y avait de
membres présents lors de ces séances du comité conjoint.
Il en résulte une médiane où les services de l'une ou
l'autre des municipalités sont établis dans un équilibre
constant de services acceptables à une municipalité.
Je pense qu'il est important de demander à un ou a deux des
représentants du comité conjoint, selon qu'il représente
une ou l'autre des municipalités... Le ministre des Affaires municipales
a fait allusion, dans son discours de vendredi et d'hier, au fait que la
municipalité de Baie-Comeau, tenant compte d'un ensemble de villes, qui
représentent des caractéristiques similaires, se serait
dotée de services très avantageux au cours des dernières
années. Il y aurait peut-être lieu de réduire la
qualité ou la quantité de ces services au bénéfice
d'une fusion forcée des deux municipalités.
J'aimerais savoir de la part des représentants du comité
conjoint, si on a tenu compte, dans l'analyse et dans l'hypothèse,
tenant compte des chiffres avancés, de services approximativement
identiques à ceux qui sont offerts actuellement dans l'une et l'autre
des municipalités... Cela peut peut-être s'adresser à M.
Lord, à M. Simard éventuellement ou à M. Massicotte. Quant
à l'hypothèse qu'on a retenue à la page 26, je voudrais
savoir si vous avez questionné les deux municipalités, si vous
avez questionné vos directeurs de services dans chacune des vos
municipalités et si vous leur avez demandé, face à leurs
responsabilités, les services requis, le personnel requis, les
engagements requis et cela, pour l'ensemble des services. J'aimerais savoir si
l'on a donné des services accrus, si l'on a diminué les services
ou si l'on a pondéré les services.
M. Massicotte (Guy): Évidemment, à la suite des
rencontres du comité conjoint, il avait été établi
par les membres de la Commission municipale et les membres du comité
conjoint une formule pour procéder. Cette formule voulait que, dans le
domaine des services municipaux, chacun des directeurs de services des deux
villes, dans leurs domaines respectifs, disons le chef de police de Hauterive
et le chef de police de Baie-Comeau, fasse des projections pour son propre
budget de ville non fusionnée et fasse une hypothèse, la plus
réaliste possible, d'une ville fusionnée. Cela a
été la façon de procéder et, dans ce sens, je
dirais que c'est un niveau moyen de services qui a été
établi. Comme il a été mentionné hier, les
directeurs de services sont venus ensemble rencontrer le comité
conjoint; chacun des directeurs de services a fait valoir son hypothèse
et souvent, comme il a été mentionné hier par des
représentants de Hauterive, le comité conjoint, pour
résoudre le problème, a, disons, coupé la poire en deux.
Cela peut paraître élevé dans certains cas, mais,
évidemment, il y a une marge assez importante, disons, pour la ville de
Hauterive; il y a un manque à gagner assez important dans le budget de
la ville de Hauterive.
Si vous me permettez un petit historique sur ce manque à gagner;
en 1972, lorsque le gouvernement de la province de
Québec a adopté la loi no 50 sur l'évaluation
municipale, cette loi rendait non imposables les barrages. Je voudrais que vous
sachiez que la ville de Hauterive avait investi dans les infrastructures de
1960 à 1972. Avec quoi voulez-vous qu'elle rembourse ses emprunts
à long terme? Si elle a emprunté en 1971, pour 20 ans, cela va en
1991 pour rembourser. Les revenus de la ville de Hauterive ont
été coupés en 1972 par une loi rétroactive à
1971. Je voudrais signaler ici que c'est la seule ville qui a été
pénalisée comme cela par cette loi.
Avant 1960, soit la date où HydroQuébec a commencé
à aménager la Manicouagan, Hydro-Québec a ajouté
des turbines à Beauharnois en 1958-1959 et ils ont fait le barrage de
Bersimis de 1952 à 1958. Mais la ville de Forestville n'a pas investi en
infrastructures ou en équipement parce qu'il y avait de nouvelles
valeurs imposables dans les limites de la ville. Le barrage le plus proche de
Forestville est à 45 milles, mais, dans les limites de la ville de
Hauterive, il y a trois barrages. Quand vous enlevez ces valeurs imposables,
évidemment, il y a un manque à gagner qui se produit de plus en
plus.
En avril 1980, la ville de Hauterive déposait un mémoire
au gouvernement du Québec et voici ce qu'elle disait dans son
mémoire, qui n'est pas tellement vieux: "Après toutes ces
déclarations, où en sommes-nous pour l'adoption du budget? Il
nous manque 1 446 372 $ et ce, même en occupant la totalité du
champ d'impôt foncier scolaire. Nous pourrions fermer le service des
loisirs. Toutefois, il nous manquerait plus de 700 000 $ et le problème
ne serait pas réglé. Nous pourrions hausser la charge fiscale de
nos citoyens de l'ordre de 50%, ce qui serait intolérable et
inacceptable. Comme le premier ministre, nous croyons que c'est anormal que la
ville résidentielle subventionne la ville de Hauterive. Il reste la
possibilité d'une intervention gouvernementale et, sur ce point, la
ville de Hauterive demande l'abolition des privilèges
d'Hydro-Québec afin de nous permettre de taxer cette
société sur les barrages centraux, les lignes de transport
d'électricité, ou encore qu'Hydro-Québec verse
annuellement 2 000 000 $ pour services rendus et que ce montant soit
indexé. Alors, la ville de Hauterive avait répéré
le problème. (11 h 45)
Pour ce qui est de nous, sur la Côte-Nord, nous avons fait
quelques petites analyses parce qu'on a entendu parler de dépenses per
capita. Si on compare les villes de la Côte-Nord avec les villes de la
Côte-Nord - parce que c'est quand même un coin de pays qu'on ne
peut pas comparer avec la région de Montréal ou même de
Québec - les dépenses per capita à Sept-Îles,
basées sur l'année financière 1981, étaient de
735,58 $; à Hauterive, 587,91 $; à Baie-Comeau, 888,76 $ et
à Port-Cartier, 1042,56 $, soit une moyenne de 772 $.
Le comité conjoint a convenu de ne pas retenir la ville de
Port-Cartier parmi les villes de la Côte-Nord parce que, comme vous le
savez, la ville de Port-Cartier s'est dotée d'équipements pour
une ville de 15 000 personnes et, à cause de la fermeture ou de la
diminution d'activité d'usines, ils sont 8500. Alors, ça
débalançait notre calcul. Nous nous sommes servis des villes de
Sept-Îles, Baie-Comeau et Hauterive, nous avons fait la moyenne per
capita, une moyenne qui donne 731,23 $ de dépenses per capita, soit
143,23 $ de plus que ce que la ville de Hauterive a actuellement. On a
basé les dépenses per capita de Hauterive sur les dépenses
moyennes per capita des villes de la Côte-Nord et il y a une
différence ou un manque à gagner de 143,22 $ à Hauterive.
Si vous multipliez cela par la population de Hauterive, qui est de 13 900
personnes, vous arrivez à un manque à gagner de 2 000 000 $ par
année.
D'ailleurs, l'étude faite par le comité conjoint, si vous
regardez l'échelle de normalisation au niveau de l'entretien, des
services et des équipements, des dépenses d'immobilisations
à même les revenus et des services de la dette, vous arrivez
à 2 000 000 $, toujours aux mêmes 2 000 000 $ de manque à
gagner de la ville de Hauterive.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. J'aurais une
question... M. Brochu, vous voulez ajouter quelque chose, d'accord.
Le Président (M. Laplante): D'accord, allez-y.
M. Brochu (Normand): M. le Président, c'est juste pour
compléter la réponse à la question de M. Rocheleau. Au
niveau de l'intégration des services, lorsqu'on regarde le rapport du
comité conjoint, à la page 26, l'explication est là, elle
est textuelle et elle est signée. Si on lit cette page 26, on dit: "Le
comité conjoint a demandé à chacun des directeurs de
services dans chacune des deux villes de préparer un rapport sur la
mission de son service et sur la structure qui serait la plus susceptible
d'être adoptée suite à la fusion des deux villes." Ce n'est
pas une structure idéale, ce n'est pas une structure chromée, on
dit: La structure qui serait la plus susceptible d'être adoptée
par le futur conseil. "Le comité conjoint a aussi demandé au
responsable de la gestion des ressources humaines d'évaluer, en tenant
compte de la jurisprudence et de précédents connus, le
coût approximatif de l'intégration des conventions
collectives - c'est le chiffre qu'on retrouve là-dedans. De plus, le
comité conjoint a voulu connaître des directeurs de services, leur
opinion quant aux économies d'échelle ou au coût qui
pourrait résulter de la fusion soit au niveau des effectifs, soit au
niveau des équipements, soit au niveau des locaux."
Au cours des réunions auxquelles assistaient les membres
désignés par la Commission municipale, les directeurs de services
sont venus exprimer leur point de vue et répondre aux questions du
comité conjoint. Le comité a par la suite procédé
à une certaine ventilation des opinions et des points de vue
exprimés et, au meilleur de son jugement, a pu convenir de certains
coûts ou économies d'intégration en acceptant une formule
raisonnable de compromis lorsque les positions des deux villes étaient
divergentes.
Alors, ce qu'on dit ici, c'est textuel, c'est une solution de compromis
dans le but de faire une ville avec un ensemble de services le plus
réaliste possible. Ce rapport a été signé, pour les
deux villes, par le comité conjoint, je pense qu'il n'y a pas d'autres
portes de sortie, c'est cela, lorsqu'on parle d'un niveau de services
M. Rocheleau: Alors, merci M. le Président. J'aurais une
question...
Le Président (M. Laplante): M. le député, M.
Simard, de Hauterive pourrait répondre ici.
M. Simard (Serge): Je voudrais donner ma perception après
la question de M. Rocheleau quand il parle d'une qualité de services
moyenne. Fondamentalement, c'est une question d'envergure parce que cela
demande de porter un jugement de valeur sur une qualité de services. Il
est très clair qu'au comité conjoint, quand on fusionne ou on
veut fusionner Baie-Comeau et Hauterive, des points de comparaison, il n'y en a
pas tellement, ce n'est pas quatre villes qu'on fusionne, c'est deux
villes.
Si je prends l'exemple d'un service de loisirs entre autres, Baie-Comeau
est très bien organisée; les équipements sportifs, le
secteur de plein air sont très développés. Elle a 28
employés, elle a 1 300 000 $ de dépenses en loisirs par
année, sans inclure les services de la dette, dues aux loisirs et
d'autres travaux qui se font par les travaux publics. À Hauterive, on
dépense 800 000 $ en incluant le service de la dette de l'aréna.
Quand on est arrivé au comité conjoint, on a demandé quel
serait le service idéal de loisirs dans une ville fusionnée?
Est-ce qu'il faudrait que Hauterive ait aussi 28 employés comme
Baie-Comeau? Est-ce qu'il faudrait avoir autant d'équipements qu'il y en
a à
Baie-Comeau? On s'est dit que c'est impensable, ce n'est pas possible.
Suite au processus sur lequel on s'est attendu pour demander à nos
directeurs de services de nous produire ce qu'ils envisageaient comme un
service susceptible d'être adopté dans une ville fusionnée,
ils nous ont fait des suggestions. On est arrivé aux loisirs à
cinq employés supplémentaires. Est-ce qu'à ce moment je
peux porter un jugement en disant que cela serait un service de qualité
moyenne pour Hauterive, est-ce que cela diminuera les services de la ville de
Baie-Comeau? Mais c'est quoi un service de qualité moyenne pour
l'ensemble d'une population? Il y a tout le taux de fréquentation des
individus dans cela, il y a toute l'utilisation maximale des équipements
pour les rentabiliser, il y a un paquet de données dans cela qui fait
qu'il faut nuancer le jugement apporté sur cet aspect.
Il est évident que nous, pour Hauterive, qui avions comme
préoccupation majeure depuis les trois ou quatre dernières
années d'avoir une ville qui, sur le plan budgétaire,
s'équilibrait parce que, à partir de certains nombres de
déficits, nous en sommes arrivés l'an passé à un
surplus budgétaire de 525 000 $, avons vécu selon nos moyens.
Est-ce que pour autant nos services étaient de qualité moyenne?
On donnait les services en fonction de la capacité que nos citoyens
avaient de payer. Est-ce que, dans une ville fusionnée, ajouter cinq
employés au service des loisirs de Hauterive pour dire qu'on ne
pénalise pas Baie-Comeau sera suffisant? Je reste encore avec de
sérieux points d'interrogation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, il y a un point qui me
préoccupe énormément. J'aimerais poser la question
à M. Rousseau, le gérant de la municipalité de Hauterive.
Le premier ministre du Québec, M. Lévesque, s'est rendu à
Hauterive et à Baie-Comeau en 1979 et il a annoncé qu'il devait y
avoir une ville dynamique, en tout cas, tout le tralala, Baie-Comeau et
Hauterive. À ce moment, la ville de Hauterive avait des immobilisations
ou une dette d'environ 8 000 000 $. Aujourd'hui, on se retrouve en 1982, avec
une dette d'environ 21 000 000 $; on a donc pratiquement triplé la dette
de 1979 à 1982. On a sûrement dû se payer les services dans
ce court laps de temps que l'on veut faire payer par d'autres aujourd'hui. Je
me pose la question. Une ville qui a progressé durant plusieurs
années a accumulé une dette de 8 000 000 $ et, de 1979 à
1982, elle part de 8 000 000 $ et elle va à 21 000 000 $, je
considère que quelqu'un s'est payé des services. Est-ce que le
trésorier, est-ce que le gérant n'a pas informé les
membres du
conseil qu'on faisait des dépenses pour lesquelles la population
n'aura peut-être pas les capacités de payer un jour? En 1979, je
ne me souviens pas, moi, que quelqu'un d'autre que le premier ministre ait
annoncé qu'une fusion éventuelle serait recommandée. Le
député, à l'époque, ne la recommandait pas du tout
parce qu'au mois de février 1981, il se prononçait contre une
fusion forcée entre les deux villes, même si on en parlait depuis
longtemps. Je voudrais savoir de la part du gérant s'il a informé
son conseil à ce moment de la vitesse à laquelle on faisait des
règlements d'emprunt.
M. Rousseau (Jean-Guy): L'endettement en 1979 n'était pas
de 8 000 000 $, premièrement; il était de l'ordre de 12 000 000
$. Les travaux qui se sont faits à partir de 1979 ont été
un développement domiciliaire qui a été
complété, de l'ordre de 800 000 $. Il y a eu un parc de maisons
mobiles qui s'est fait en 1980, subventionné à 4 600 000 $. Le
service de la dette de la ville de Hauterive est de 1 300 000 $, à la
charge des citoyens. Les autres travaux qui se sont faits, c'est la prise d'eau
qui est en train de se compléter, ce qui sera assumé par les
citoyens de la ville, 2 300 000 $. Il y a eu aussi un développement
domiciliaire qui a été complété l'an passé,
le projet Anticosti, de 600 000 $. Alors, on est loin... Effectivement, la
dette de Hauterive est de 21 425 000 $ au 31 décembre 1981. Ce n'est
qu'une rectification au niveau de l'endettement de 1979 comparé à
celui du 31 décembre 1981.
M. Rocheleau: C'est-à-dire qu'il y a eu des subventions
à l'intérieur de cela de la part du gouvernement. M. le
Président, nous avons tenu compte d'une certaine projection des budgets
de Baie-Comeau et de Hauterive en 1983, budgets hypothétiques de villes
non fusionnées, qui donnerait, à toutes fins utiles, un budget de
9 844 101 $ pour Hauterive, et un budget de 12 325 175 $ pour Baie-Comeau. Si
on tient compte du fait que les deux municipalités non fusionnées
totalisent un budget de 22 169 000 $, ces deux mêmes villes
fusionnées totalisent un budget de 24 276 410 $.
Dans leurs propos, le ministre et le député du Saguenay
disent qu'il n'y a pas de coûts à la fusion. On doit cependant
dire qu'en partant, cela semble démontrer des coûts de plus de 2
000 000 $ pour la première année de fusion. On retourne au
coût d'intégration des services et le comité conjoint en
arrive à un coût de 1 100 000 $. Je pense que c'est
confirmé à l'intérieur du rapport. Si on tient compte de
l'ensemble des coûts, progressivement, en allant jusqu'à
l'année 1986, qui est la quatrième année de la fusion, il
n'y a pas une diminution dans l'évolution des budgets, mais plutôt
une augmentation sensible, tenant compte du fait que Baie-Comeau a perdu le
revenu d'Hydro-Québec, c'est-à-dire de
l'électricité, 2 000 000 $, en provenance de la compagnie, la
ville exploitant son propre service actuellement. En 1986, si les deux villes
hypothétiquement n'étaient pas fusionnées, on
prévoit un budget d'environ 25 746 000 $, dont 10 376 000 $ à
Hauterive et 15 369 000 $ à Baie-Comeau. Mais les deux villes
fusionnées totalisent un budget de 29 330 284 $ s'il y a une fusion. (12
heures)
Donc, quand on tient compte de l'économie d'échelle
à court terme et même à moyen terme, on s'aperçoit
que ça ne coûte pas meilleur marché être
fusionné et on se pose la question à savoir si la solution au
problème de Baie-Comeau et de Hauterive, aujourd'hui, c'est
réellement la fusion ou si ce n'est pas une autre position que le
gouvernement devrait prendre. Si on retourne en 1971, le gouvernement
libéral du temps a supprimé l'application de la loi 50 qui
faisait bénéficier Hauterive d'une subvention ou d'une
compensation de taxes importante tenant compte des barrages de Manic-Outardes.
Ce n'est peut-être pas là réellement que le problème
a commencé pour Hauterive et aujourd'hui on tente de dévier le
problème pour essayer de faire payer à quelqu'un d'autre les pots
cassés du gouvernement du temps, je n'accuse pas le gouvernement
péquiste, il n'était pas là en 1971, ce n'était pas
lui. Il reste quand même qu'en 1976, il y a eu un nouveau gouvernement
et, en 1981, il a été reconfirmé. Ce nouveau gouvernement
n'a pas corrigé la situation passée et, aujourd'hui, on tente...
Là-dessus, j'aimerais, M. le Président, avoir des commentaires
d'un ou de plusieurs des membres du comité conjoint qui en ont
sûrement tenu compte dans la progression qu'on nous offre dans les
différents tableaux.
Le Président (M. Laplante): Monsieur, le prochain
intervenant sera le député de
Saguenay. Est-ce que vous avez les réponses au
député de Hull?
M. Rocheleau: Je pourrais demander à M. Brochu, M.
Rousseau, M. Simard, M. Lord, M. Massicotte.
M. Simard: Je vais être très court, M. le
Président. Ce sont des faits indéniables que la ville de
Hauterive, en tout cas, a eu un manque à gagner à la suite de
l'adoption de la loi en 1971. Il y a un autre fait dont il faut tenir compte
dans ce contexte; il est sûr que si la ville de Hauterive n'avait pas
été obligée d'assumer des responsabilités sociales
dans le sens qu'elle a du équiper ou bâtir des infrastructures
pour accueillir les travailleurs à la fois des industries du coin
et d'Hydro-Québec, ces revenus n'auraient peut-être pas
été nécessaires, mais parce qu'à l'époque on
était la seule dans le coin à accepter de faire du
développement domiciliaire, il a fallu, à ce moment-là,
hausser les taxes. Les dirigeants de l'époque ont pris la
décision d'augmenter un service de la dette pour permettre l'accueil de
ces travailleurs. Si on ne l'avait pas fait, que se serait-il produit? À
ce moment-là, HydroQuébec a fait des petits villages comme
Micoua, à un moment donné, pour une certaine période de
temps et quand les travaux ont été terminés ces villages
ont été fermés. Ces gens-là sont redescendus en
ville et sont venus s'installer dans notre secteur. Ce sont les seuls
éléments que je peux ajouter à cela.
M. Rocheleau: Est-ce qu'il y a quelqu'un, M. le Président,
du comité conjoint qui pourrait me confirmer si à
Chute-aux-Outardes, qui est le village voisin, ils ont
bénéficié de certains avantages pécuniaires
d'Hydro-Québec quand on a construit des barrages? Si, dans un cas, on a
donné des sommes d'argent et que dans d'autres cas on a soustrait une
loi qu'on a passée, je me pose la question à savoir, M. le
conseiller de Hauterive, si le fait qu'il existait une loi qui s'appelait loi
50 et qu'à ce moment-là vous receviez des compensations de taxes
d'Hydro-Québec et que ces compensations de taxes vous avaient permis
d'investir pour les services pour les gens qui peuplaient votre
municipalité, j'ai bien l'impression qu'Hydro-Québec a
amené un certain développement chez vous et avait une
responsabilité envers Hauterive que le gouvernement est venu modifier en
retirant les compensations de taxes tenant compte de la loi 50. En modifiant
cette loi, il est arrivé un manque à gagner qui n'était
pas créé par Hauterive, mais qui était créé
par un changement de loi. Est-ce qu'on pourrait m'expliquer cela?
M. Simard: La différence, c'est qu'avec
Chute-aux-Outardes, dans la mesure où je connais le dossier, cela a
été une forme de négociation qui s'est faite entre
Hydro-Québec et la municipalité de Chute-aux-Outardes, en guise
de compensation pour certains équipements que la ville était
obligée de relocaliser, entre autres, je pense à la prise d'eau.
Alors, il y a eu négociation là-dessus, ils ont eu une
compensation d'une certaine somme pour spécifiquement cette perte
d'équipement. Est-ce que ce raisonnement pouvait ou pourrait s'appliquer
à Hauterive? La compensation, à ce moment-là, est
difficilement quantifiable et chiffrable. Dans quelle mesure
Hydro-Québec nous a-t-elle pénalisés? Il est sûr que
si on poussait plus avant une étude, on pourrait peut-être faire
une démonstration. En tout cas, une chose est bien claire, moi, je ne
ferai pas partie du comité conjoint qui va négocier cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saguenay.
M. Lessard: M. le Président... M. Brochu: M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): M. Brochu, vous voulez faire
des commentaires?
M. Brochu: C'était juste pour compléter la
réponse au député de Hull. Lorsqu'on parle du
développement résidentiel que la ville de Hauterive a
assumé dans le passé en regard des industries de Baie-Comeau, on
fait ressortir le nombre de résidences unifamiliales construites
à Hauterive depuis 1972 et celles construites à Baie-Comeau. J'ai
mis cela sur un graphique et vous avez la ligne en haut, ici, qui est
Hauterive. Jusqu'en 1975, c'est vrai, mais, à partir de 1976, on
s'aperçoit que c'est Baie-Comeau qui a le plus de constructions
unifamiliales. Dans l'avenir, pour ce qui est prévu dans les programmes
d'immobilisation, c'est encore du côté de Baie-Comeau qu'on
prévoit développer le résidentiel.
Pour compléter la réponse à la question
posée au début, à savoir ce qu'on pense du
problème, au niveau de la ville de Baie-Comeau, on perdra le
réseau électrique en 1985, ce qui va nous amener un manque
à gagner évalué actuellement, pour 1982, à environ
2 000 000 $. On a l'agrandissement de Reynolds qui va quand même
entraîner des coûts qui sont évalués, dans le
dossier, à 9 900 000 $, après avoir déduit les
subventions. À ces 9 900 000 $, des subventions ont été
rattachées. Le coût réel des travaux est de beaucoup
supérieur à cela; de mémoire, il y a 3 500 000 $ de
subventions, ce qui représente la participation
fédérale-provinciale telle que définie dans une entente
possible Canada-Québec. Le coût des travaux était
supérieur, on a déduit les subventions et il nous reste 9 900 000
$ à financer. L'investissement de Reynolds, au départ, semblait
apporter des revenus énormes à la ville de Baie-Comeau et on
s'aperçoit que c'est pour compenser les investissements que la ville de
Baie-Comeau va faire. Au niveau de la ville de Baie-Comeau seule, on se
ramassera, en 1985- 1986, avec une augmentation de taxes due à la perte
du réseau électrique comme tel, tandis que, du côté
de la ville de Hauterive, lorsqu'on regarde son budget, la progression est due
principalement à l'augmentation du service de la dette. Lorsqu'on met
cela ensemble, plus les coûts d'intégration, plus le manque
à gagner, on se retrouve avec les budgets dont vous avez
parlé.
Le Président (M. Laplante): M. le
député-ministre de Saguenay.
M. Lessard: Je tiens d'abord, comme député du
comté, à remercier les membres du comité conjoint, qui ont
fait un travail assez extraordinaire pendant quelques semaines pour essayer
d'établir des hypothèses - je parle bien d'hypothèses - en
se basant, en fait, sur des chiffres apportés par l'une et l'autre des
villes. Naturellement, il a été établi hier que la
Commission municipale était là pour essayer de concilier ou
d'harmoniser les chiffres entre les deux villes et de faire en sorte que les
deux villes puissent se parler et se comprendre. Je tiens donc à les
remercier pour ce travail et les remercier d'être venus ici cet
après-midi pour donner des explications. Je voudrais poser des questions
sur la dernière partie des commentaires de M. Brochu.
M. Brochu, à la page 15 du rapport, vous parlez justement des
dépenses d'immobilisation prévues au programme quinquennal de la
ville de Baie-Comeau, qui se répartissent comme suit: travaux divers de
génie: 10 883 000 $; aménagement résidentiel: 5 807 000 $;
études et honoraires professionnels: 152 000 $; bâtiments: 889 000
$; récréation: 1 076 000 $, et dépenses diverses: 515 000
$, ce qui totalise la somme de 19 000 332 $.
Première question, M. Brochu - ou toute autre personne du
comité ou des représentants de la ville de Baie-Comeau -est-ce
que, depuis les cinq dernières années, un investissement moyen de
4 000 000 $ sur une période de cinq ans a été un
investissement normal pour la ville de Baie-Comeau?
M. Brochu: Vous dites un investissement moyen par
année?
M. Lessard: Oui, c'est cela, 19 000 000 $ divisés par cinq
ans, cela fait environ 4 000 000 $.
M. Brochu: Dans ce programme d'immobilisations, il y a quand
même 9 900 000 $ qui sont dus au projet d'agrandissement de l'usine
Reynolds. Cela veut dire que si on n'avait pas le projet d'agrandissement de la
compagnie Reynolds, il faudrait soustraire ce montant. Le rythme de
croisière moyen de la ville de Baie-Comeau, depuis les quatre
dernières années, au niveau des immobilisations
elles-mêmes, doit jouer autour des 2 000 000 $ à 3 000 000 $, elle
varie d'une année à l'autre. C'est à peu près
là-dedans qu'on se maintient: c'est 2 000 000 $, 2 500 000 $, pouvant
aller jusqu'à 3 000 000 $.
M. Lessard: Pourriez-vous expliquer aux membres de la commission
globalement, je ne le veux pas en détail, puisque vous avez parlé
d'un montant de 10 000 000 $ qui était du à l'arrivée de
Reynolds, quels sont les principaux travaux qui sont prévus dans le
cadre de l'arrivée de Reynolds? Quel est l'objet de ces travaux?
M. Brochu: Le plus important des travaux qui sont compris
là-dedans, c'est l'amélioration et l'élargissement de la
route qu'on appelle la route maritime, qui va du quai fédéral aux
installations de l'usine Reynolds, c'est-à-dire amoindrir la pente de la
côte qu'on appelle la côte de la Reynolds qui est une pente de 14%.
Actuellement ce qui se produit, c'est que toute la circulation lourde se fait
par le centre ville, par la rue Talon par laquelle on accède au centre
ville de Baie-Comeau. Il y a actuellement une congestion de circulation. Avec
l'agrandissement de Reynolds et la construction aussi d'une puissance
additionnelle à Manie V, cela va amener encore du trafic
supplémentaire à ce rond point. On a déjà des
difficultés actuellement. D'ailleurs, il y a eu une demande de
subvention présentée au ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme, l'an dernier. On avait rencontré le
fédéral et le provincial sur ce projet et dans le document
synthèse, on indiquait des subventions de l'ordre de 3 000 000 $,
exactement de 3 400 000 $.
C'est un des gros projets qui représente 3 687 500 $. Ensuite, on
doit procéder à un aménagement résidentiel pour
recevoir les employés supplémentaires, à la suite de
l'investissement de Reynolds. On a annoncé environ 400 employés
permanents. Pendant la construction, en période de pointe on a
annoncé jusqu'à 1200 personnes de plus qu'on devrait recevoir. Il
est évident qu'à ce sujet, on a considéré qu'il y
aura des gens qui seront de Baie-Comeau ou de Hauterive, des gens qui demeurent
déjà sur place. On a considéré aussi qu'il y avait
des logements disponibles. Ce que l'on considère dans cela, c'est
l'aménagement de 365 terrains rendu nécessaire, parce que
Reynolds va amener de nouveaux travailleurs exigeant de nouvelles
constructions.
Ensuite, le dernier des projets visait l'amélioration du
centre-ville, le rond-point lui-même avec une rue qui s'en irait vers le
quai. En somme, ce sont les gros projets.
M. Lessard: Merci, M. le Président. Maintenant, la
question suivante que je soulèverais au sujet de ces projets, vous, qui
avez déjà été ingénieur pour une firme
privée, est-ce que vous pourriez m'indiquer justement si ces projets,
parce que cela apparaissait dans le plan quinquennal de la ville de
Baie-Comeau, sont des projets absolument nécessaires, une condition
sine
qua non? Ce que je veux souligner, étant donné qu'il y
aura un nouveau conseil municipal pour la nouvelle ville, c'est si ces projets
peuvent être remis en question. Est-ce que ces projets peuvent être
étalés sur une plus longue période de temps ou faut-il
absolument que ce soit fait à l'intérieur d'une période de
cinq ans?
M. Brochu: D'accord. Au sujet de l'amélioration de la
route maritime, on a un projet en vue d'améliorer la baie de
Baie-Comeau, près de la QNS et on prévoit transporter le roc qui
provient de Reynolds, dans la baie en utilisant la route maritime. Une fois que
ce transport aura été fait, avec des camions de 35 ou 50 tonnes,
des camions hors route, la route maritime elle-même va être
complètement brisée. On prévoit, dès que le roc
aura été transporté, procéder à la
réparation de la route avec l'amoindrissement de cette côte et
ensuite, améliorer l'intersection jusqu'au centre-ville. En ce qui
concerne les projets résidentiels, on a échelonné cela
selon les années: tant de résidences par année; c'est
déjà échelonné dans notre programme
d'immobilisation. Si on se retrouve avec 400 emplois directs de plus qui
entraînent aussi des emplois indirects, il va falloir construire des
résidences. On n'aura pas le choix. Le futur conseil devra prendre la
décision d'ouvrir un nouveau développement, mais il va être
obligé de la prendre, cette décision. (12 h 15)
M. Lessard: Quand on parle de résidentiel, vous avez
déjà un autre montant qui apparaît un peu à 5 000
000 $. Je vous questionne toujours sur les 10 000 000 $, est-ce que, sur les 10
000 000 $, il y a du développement résidentiel?
M. Brochu: Oui, je l'ai dit tout à l'heure.
M. Lessard: Est-ce que vous avez tenu compte de la
répartition de ce développement résidentiel entre
Baie-Comeau et Hauterive et de la disponibilité du terrain?
M. Brochu: Au niveau du programme quinquennal de la ville de
Baie-Comeau, la ville de Hauterive n'a prévu aucun développement
résidentiel nouveau, alors que, du câté de Baie-Comeau, on
prévoit que, pour l'agrandissement de Reynolds, la majorité des
résidents viendrait à Baie-Comeau. C'est évident qu'on a
prévu 365 résidences pour tenir compte d'environ 400 emplois
directs, plus les indirects, ce qui fait peut-être d'après les
spécialistes, environ 560, de mémoire. Il y a des maisons
actuellement en vente à Baie-Comeau, je suis d'accord, mais il y a quand
même une partie de ces gens qui devront aller à
l'extérieur.
M. Lessard: Dans le cadre d'une ville fusionnée, parce que
je pense bien qu'on peut présumer que, dans le cas d'une ville
fusionnée, les décisions qui seront prises le seront en relation
avec la nouvelle ville, c'est-à-dire que les gens ne raisonneront plus
en fonction exclusivement de Baie-Comeau ou de Hauterive, ils vont raisonner en
fonction de la nouvelle ville, dans le cadre dis-je, du fonctionnement d'une
ville fusionnée, parce que je présume que ce n'est pas un budget
de cinq ans pour le prochain, ce n'est pas coulé dans le béton,
est-ce que le prochain conseil municipal, peut quand même envisager la
révision dans le cadre d'une meilleure planification du
développement domiciliaire, car on n'a pas besoin de faire des analyses
très longues, on constate que les deux villes se sont
développées pour ne jamais se rencontrer, c'est-à-dire une
à l'est et l'autre à l'ouest.
Peut-être pas sur le boulevard Maritime, où on
prévoit normalement des subventions, et on m'indique que vous avez
prévu ces subventions, mais, dans le cadre du développement
résidentiel, est-ce que ces investissements ne seraient pas susceptibles
d'être remis en question? Deuxièmement, il y a aussi
l'aménagement d'un parc de maisons mobiles pour une somme de 1 700 000
$. Est-ce qu'on a considéré qu'il pouvait y avoir de la
disponibilité à Hauterive ou à Baie-Comeau, et que ces
infrastructures qui sont nécessaires étaient existantes dans
l'une ou l'autre des villes?
Ma première question est, je veux le préciser, dans le
cadre d'une nouvelle administration regroupant les deux villes, est-ce que ces
montants de 10 883 000 $ peuvent être remis en cause de façon
différente en vue d'un développement résidentiel mieux
planifié?
M. Brochu: Quant à savoir si on va développer le
secteur de Baie-Comeau ou si on va aller dans le secteur de Hauterive, c'est
évident que c'est le futur conseil qui va décider cela. Dans les
coûts qu'on a estimés, on a mis 12 500 $ pour développer un
terrain résidentiel, ce qui, à mon avis, est inférieur
à ce que cela va coûter dans les prochaines années pour
faire ce résidentiel. Au niveau du coût, je ne pense pas qu'on le
fasse à Baie-Comeau-Hauterive. C'est évident qu'à
Hauterive on dit que le sol est plus potable qu'à Baie-Comeau. Par
contre, quand on regarde l'aménagement, vous parlez d'un parc de maisons
mobiles de 1 700 000 $, ce qui est pour 100 maisons mobiles, ce qui fait 17 000
$ le terrain. À Hauterive, le dernier a coûté environ 20
000 $ à 22 000 $ le terrain. Je ne vois pas là tellement
l'avantage. Au niveau de ce parc de maisons mobiles, la décision
doit
être prise au prochain conseil municipal. Elle devait être
prise lundi soir, parce que le rapport est prêt. On a tenu compte du parc
de maisons mobiles qui existe actuellement à Hauterive, des logements
qui sont disponibles à Baie-Comeau et des résidences. On a fait
faire une étude et ce sera présenté au prochain conseil
pour prendre une décision sur la construction de ce parc de maisons
mobiles.
M. Lessard: En plus des développements résidentiels
dont on vient de parler, vous envisagez d'autres aménagements
résidentiels au coût de 5 807 000 $. Quel type de financement
avez-vous prévu pour ces travaux?
M. Brochu: Je ne comprends pas, M. le ministre. Dans les 10 000
000 $ qui sont en haut, où c'est marqué travaux divers de
génie, vous avez la route maritime, mais le résidentiel dont je
parle est inclus dans les 5 700 000 $. Ce sont deux choses
différentes.
M. Lessard: C'est cela que j'ai voulu vous faire préciser
tout à l'heure. Dans les 10 000 000 $, vous m'avez parlé de
développement résidentiel, c'est pour cela que je vous ai dit que
je parlais des 10 000 000 $ et non pas des 5 000 000 $ qui sont prévus
à la page 15.
M. Brochu: Je vais vous donner un exemple: dans "travaux divers
de génie" j'ai: trottoirs, pavage, aménagement, Parent II,
Garneau III; j'ai des réfections de rues, de pavages de trottoirs; j'ai
une.... J'ai toutes sortes de choses de ce genre qui sont incluses dans
"travaux divers de génie". D'accord?
M. Lessard: D'accord. Je reviens à cette question. Vous
avez donc tout un éventail d'investissements possibles que j'ai ici. La
question que je vous demande est: Est-ce que sur une période de cinq ans
il est absolument nécessaire, vital, de faire ces projets ou est-ce que,
par exemple, un prochain conseil municipal représentant naturellement
les deux villes, donc la nouvelle ville, pourrait contester ces investissements
et retarder ou étaler cela, plutôt que sur une période de
cinq ans, sur une période de huit ans ou sept ans?
M. Brochu: Ce montant de 9 900 000 $ est composé de deux
choses principalement: la route maritime, plus le résidentiel. Alors, la
route maritime actuellement... Hé bien! d'abord...
M. Lessard: La route maritime plus...? M. Brochu: Le
résidentiel qui sont inclus dans...
M. Lessard: Je ne comprends pas, il faudrait se
démêler, M. Brochu. Je vous parle toujours des 10 000 000 $. Tout
à l'heure, je parlerai des 5 000 000 $ du résidentiel. Je ne
parle pas des 15 000 000 $, je parle du premier article à la page 15,
des 10 000 000 $ dans lesquels vous prévoyez justement des travaux de
trottoirs. Vous prévoyez 1 500 000 $ pour le parc de maisons mobiles, la
plantation d'arbres Bégin, la station de pompage Lac à la Chasse,
le sentier de piétons Carleton, l'éclairage du boulevard
Baie-Comeau, l'ajout d'un transformateur... En tout cas, vous en avez toute une
série. Est-ce que dans le cadre d'un nouveau conseil municipal, ces
travaux pourraient être contestables et étalés sur une
période plus longue qu'une période de cinq ans?
M. Brochu: Bon. Sur ces travaux de 10 000 000 $, à chaque
année, à Baie-Comeau, on fait à peu près pour 1 000
000 $ de travaux à même nos budgets. Alors, pendant les cinq
prochaines années, ces mêmes travaux qui sont tous de petits
travaux de réfection, d'entretien ou des choses comme celles-là
qu'on fait à même nos budgets, sont inclus dans ces 10 000 000 $.
Alors, vous avez déjà 5 000 000 $ que l'on fait de façon
normale; après cela, vous avez la route maritime qui est incluse
là-dedans au montant de 3 700 000 $. Il reste à peu près 1
000 000 $ qui est pour l'aménagement de la rue à partir du
centre-ville pour aller au quai. Ce sont uniquement ces projets qui sont
là dedans. Alors, il y a déjà 5 000 000 $ que l'on fait de
façon normale à tous les ans.
M. Lessard: Sur le développement résidentiel, soit
5 807 000 $, dans le cadre du budget pro forma qui a été
constitué pour une ville fusionnée, comment avez-vous
calculé le type de financement? Quel type de financement
prévoyez-vous pour le développement résidentiel à
Baie-Comeau dans le cadre du budget pro forma de la ville fusionnée?
Pour les 5 807 000 $, de quelle façon avez-vous prévu le type de
financement?
M. Brochu: C'est le même type de financement au niveau du
résidentiel que l'on a actuellement à Baie-Comeau. Il y a une
taxe spéciale qui est chargée au propriétaire qui
représente environ 30% à 35% du coût du projet, qui est
chargée directement à tous les ans; la différence est
chargée à l'ensemble de la municipalité. C'est de cette
façon qu'on procède depuis... Cela joue d'un projet à
l'autre, ce n'est jamais le même pourcentage, mais on essaie de s'en
tenir
autour de cela.
M. Lessard: Donc, vous n'avez pas envisagé
l'hypothèse justement où, par exemple, les gens qui viendraient
s'installer dans la nouvelle ville devraient, comme cela se fait actuellement
dans le cadre de la ville de Hauterive, payer l'ensemble des infrastructures en
achetant la maison et le terrain.
M. Brochu: On ne l'a pas fait, parce qu'on a tenté cette
expérience à Baie-Comeau sur la rue Bégin pour huit
terrains. Cela fait trois ans et on ne peut pas vendre les terrains. Alors, les
gens préfèrent plutôt payer tant par année pendant
20 ans, que de payer avec un montant comptant actuellement. On a tenté
l'expérience et cela n'a pas fonctionné à Baie-Comeau.
M. Lessard: Ma question concernerait maintenant Hauterive.
Puisque vous avez parlé de cette possibilité que vous faites et
que vous appliquez actuellement, est-ce que cela voudrait dire que vos terrains
ne se vendent pas à Hauterive?
M. Brochu: On n'a pas remarqué de changement entre les
deux formules. L'avantage qu'on y a trouvé, c'est que la ville ne
s'endette pas et ne supporte pas pendant 20 ans un service de dette qui devient
difficile à supporter. Bien sûr, il y a quelques résidences
non vendues dans les nouveaux secteurs, mais c'est pour des raisons de
conjoncture économique comme ailleurs. Il n'y en a pas plus dans ces
nouveaux secteurs-là que dans les anciens.
M. Lessard: Donc, il serait possible que le prochain conseil
municipal qui va représenter l'ensemble des citoyens des deux villes,
sans préjuger de ce que sera le conseil municipal, analyse
l'hypothèse d'une nouvelle répartition du financement du
développement résidentiel. Comme l'expérience a
été tentée à Hauterive, elle pourrait être
tentée dans l'ensemble de la grande ville de Baie-Comeau, ce qui
apporterait naturellement une diminution du taux de taxation.
M. Brochu: Par contre, vous transférez directement la
charge au propriétaire. Au bout de la ligne, cela revient à la
même chose.
M. Lessard: C'est-à-dire pas sur l'ensemble des
propriétaires.
M. Brochu: Au niveau d'une ville, votre taux d'endettement urbain
est moins élevé; par contre, c'est le propriétaire qui est
endetté qui doit payer.
M. Lessard: Mais, vous avez à l'intérieur de la
ville de Baie-Comeau, tout de même, des taxes de secteurs qui
existent.
M. Brochu: C'est cela.
M. Lessard: Alors, cela se fait. Donc, il est possible, je
comprends, mais il est possible qu'un nouveau conseil municipal envisage
plutôt que d'intégrer ce 5 807 000 $ dans l'endettement de la
nouvelle ville, un autre type de financement qui pourrait être celui
choisi, qui existe actuellement à Hauterive et qui réduirait
d'autant le taux de taxation de la ville fusionnée.
M. Brochu: À mon avis, on a tenté
l'expérience et cela n'a pas fonctionné à Baie-Comeau.
Hauterive a tenté l'expérience et puis, lorsqu'on regarde le
nombre de résidences, je ne sais pas depuis quelle année ils ont
cela, mais on s'aperçoit que Baie-Comeau a pris le résidentiel.
Depuis 1977, les gens s'en viennent plutôt à Baie-Comeau
qu'à Hauterive. Depuis quelle année, tentent-ils cette
expérience-là? Pourquoi les gens, au lieu d'acheter à
Hauterive, viennent-ils acheter à Baie-Comeau?
M. Lessard: II y a le taux de taxation qui compte
là-dedans, des avantages assez considérables qui existent...
M. Brochu: II y a le coût de taxation, mais aussi le
coût du terrain qui est important.
M. Lessard: Oui, le coût du terrain, mais surtout le taux
de taxation, étant donné justement l'évaluation
industrielle très importante à Baie-Comeau. En tout cas, tout
conseil municipal quel qu'il soit qui représentera les citoyens des deux
villes, pourra analyser une hypothèse qui démontre que les
chiffres qui sont là sont, quand même, des chiffres qui sont
relatifs. C'est une série d'hypothèses, à un moment
donné, qui ont été émises, mais qui pourront
être modifiées selon les décisions du prochain conseil
municipal.
J'aimerais revenir aux subventions. En tout cas, on a dit, au sujet des
subventions possibles du gouvernement, qu'on avait tenu compte d'une subvention
d'à peu près 3 000 000 $, 3 500 000 $ dans la préparation
des budgets pro forma. Disons qu'encore là, il n'y a rien de
précis: ce sont des hypothèses, cela peut être environ 3
000 000 $, cela peut être plus, cela dépendra des
négociations qu'il y aura avec le gouvernement.
J'aimerais aller aux coûts d'intégration. Je ne veux pas
les disséquer complètement. Vous avez prévu, aux travaux
publics, l'intégration du service des travaux publics
et vous avez prévu la somme de 200 000 $. On m'indique, en fait,
que c'est l'augmentation du personnel. Or, est-ce que dans une ville
fusionnée, si vous avez plus de personnel, vous irez moins à
l'extérieur? Vous ferez plus vos travaux, vous autres mêmes. Si
vous avez, par exemple, un département de génie ou de travaux
publics -vous pouvez soit choisir d'en avoir un ou soit choisir de ne pas en
avoir un - vous avez au moins un minimum vital, mais si vous décidez de
ne pas en avoir un, vous allez plus vers l'extérieur. C'est ce qu'au
gouvernement on fait maintenant pour éviter la création de postes
permanents de fonctionnaires; on va plus vers l'extérieur, ce qui
favorise le secteur privé et évite la création de postes
permanents. Donc, serait-il possible que le nouveau conseil municipal sur le
montant d'intégration de services dont on parle, prenne la même
décision ou est-ce qu'il serait possible que le nouveau conseil
municipal prenne une décision différente? (12 h 30)
M. Brochu: II peut prendre cette décision-là, mais
lorsqu'on va à l'extérieur... Si vous parlez, par exemple, des
travaux publics quand je loue de la machinerie de l'extérieur, elle
coûte quand même plus cher que notre propre machinerie et on paie
les employés de la construction pas mal plus cher que nos
employés manuels. Quand on parle du service du génie, si on va
vers une firme de consultants - j'y suis déjà allé -c'est
beaucoup plus cher, surtout si, en plus, on fait un règlement
d'emprunt.
Ce qu'on a voulu faire dans l'intégration du service de
génie et d'urbanisme - parce que l'urbanisme est aussi inclus
là-dedans - c'est d'étendre le service du génie existant
actuellement à Baie-Comeau à Hauterive au lieu de continuer
à faire des règlements d'emprunt. De façon
générale, lorsqu'on engageait des ingénieurs-conseils,
c'était pour faire d'importants travaux d'immobilisation qui allaient
sur des règlements d'emprunt et qui étaient financés
pendant 20 ans ou 25 ans. Alors, c'est évident qu'ils n'auront pas
à payer sur règlement d'emprunt, mais, par contre, ils devront le
prévoir dans leur budget régulier.
M. Lessard: Donc, il y a des prévisions de 200 000 $ pour
engager du personnel supplémentaire. Maintenant, j'ai ici une note de M.
Cyprien Gagné, surintendant technique, que vous connaissez, sans doute,
note qui vient justement du bureau de l'ingénieur de la ville de
Baie-Comeau, 19, Marquette, etc., qui dit ceci: "Aucun service technique
n'existant à la ville de Hauterive, à l'exception d'un inspecteur
des bâtiments déjà en place, la structure et le personnel
de Baie-Comeau pourraient facilement englober les besoins de celle-ci.
Néanmoins, pour une période temporaire, du personnel additionnel
serait nécessaire au service d'arpentage et de dessin pour la mise
à date de la cartographie et des services."
Alors, comment concilier le fait que vous prévoyiez 200 000 $ de
coût d'intégration annuellement et le rapport qui provient du
bureau de l'ingénieur, qui a été envoyé au
comité conjoint sur la fusion, signé par M. Cyprien Gagné,
surintendant technique, et qui, lui, affirme qu'il n'y aurait pas de
problème pour intégrer à la fois les travaux de la ville
de Hauterive et ceux de la ville de Baie-Comeau sans personnel
supplémentaire, excepté du personnel temporaire?
M. Brochu: C'est moi le directeur des travaux publics, M.
Gagné est simplement surintendant aux services techniques, au service du
génie. Lorsqu'il a écrit cette lettre, j'étais à
Québec. Il a simplement pris une décision à propos des
travaux publics qui ne le touchent pas. Au niveau du service de
l'ingénierie comme tel, le montant que vous retrouvez là est
justement l'addition d'une équipe d'arpentage et d'un dessinateur. C'est
ce qu'on retrouve là.
M. Lessard: Vous le prévoyez continuellement sur une
période de cinq ans.
M. Brochu: Oui, parce que...
M. Lessard: C'est donc du personnel permanent.
M. Brochu: On va vraiment en avoir besoin. Quand vous regardez
les immobilisations au niveau des deux villes, avec le service que j'ai
actuellement, de toute façon, je ne pourrai pas suffire à cela
pendant les cinq prochaines années.
M. Lessard: En fait, vous n'êtes pas d'accord avec la
déclaration du surintendant technique, à savoir que les services
à la fois de Hauterive et de Baie-Comeau auraient pu être
intégrés sans prévoir 200 000 $?
M. Brochu: D'ailleurs, j'ai écrit, immédiatement
après, un autre rapport qui soumet les problèmes. Je pense que
vous devez l'avoir de même que les autres rapports qui ont suivi.
M. Lessard: C'est simplement pour vous démontrer que c'est
relatif. Vous dites: Nous allons avoir des problèmes, cela nous prend du
personnel supplémentaire. M. Cyprien Gagné, qui travaille dans le
même service que vous, dit: II n'y aura pas de problème, on peut
donner les mêmes services avec le même personnel.
M. Rocheleau: Lui, c'est le "boss", et l'autre, c'est un
employé, c'est ça la
différence.
M. Lessard: Oui. Vous connaissez la loi de Parkinson.
M. Ciaccia: On pourrait demander aux gens de votre
ministère ce qu'ils pensent de vos décisions.
M. Sirros: Quelle est la date de ce rapport?
Le Président (M. Laplante): À l'ordre.
M. Lessard: M. le Président, je continue.
M. Ciaccia: Qui va avoir raison?
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: Je continue, M. le Président.
M. Brochu: M. Cyprien Gagné avait considéré
qu'on continuerait avec les professionnels de l'extérieur. Je l'ai dit
tout à l'heure, ce serait moins cher d'incorporer un service de
génie et de le payer tous les ans, que d'engager des professionnels.
M. Lessard: Je vous pose une autre question. Le fait que vous
engagiez trois ou quatre personnes supplémentaires, est-ce que cela ne
veut pas dire que vous allez, en même temps, épargner de l'argent
que vous dépensiez ou que la ville de Hauterive dépensait et qui
n'a pas été enlevé à l'intérieur du budget
pro forma? Est-ce que cela ne veut pas dire - si vous voulez trois personnes et
puisque vous dites que ça coûte plus cher d'aller à
l'extérieur, ce qui n'est pas nécessairement le cas pour le
gouvernement du Québec - que vous allez quand même pouvoir trouver
ces 200 000 $ quelque part par des épargnes? C'est-à-dire que
plutôt d'aller vers l'extérieur, vous allez économiser ce
montant.
M. Brochu: Au niveau du programme d'immobilisation de la ville de
Hauterive, lorsqu'ils ont présenté cela au comité
conjoint, il y avait 3 500 000 $ d'immobilisation pour les cinq prochaines
années. C'étaient des travaux que l'on dit mineurs qui
étaient inclus là-dedans. Je ne pense pas qu'on avait
prévu beaucoup de frais professionnels au niveau du programme
d'immobilisation, surtout que leur programme d'immobilisation est de 3 500 000
$ pour cinq ans, alors qu'ils viennent d'investir tout près de 14 000
000 $ depuis trois ans.
M. Lessard: Je remarque aussi que dans l'intégration des
services...
M. Maciocia: Est-ce qu'on peut connaître la date de la
lettre qu'a mentionnée le ministre tout à l'heure?
M. Lessard: C'est daté, M. le Président, du 9 mars
1982.
M. Maciocia: 9 mars 1981?
M. Lessard: M. le Président, il me reste quelque temps-Une
voix: 1982.
M. Lessard: Vous avez dit tout à l'heure que cela
comprenait aussi l'intégration du service de génie et
d'urbanisme, alors qu'on prévoit justement au niveau de
l'intégration une autre somme de 120 000 $ pour cette question.
Maintenant, je reviens au réseau hydroélectrique. Je
constate qu'en 1986 on prévoit pour Baie-Comeau une augmentation de
taxes assez substantielle, de 2,16 $ à 3,19 $, soit 0,93 $ les cent
dollars d'évaluation. Vous nous avez expliqué tout à
l'heure que c'était à cause de la perte du réseau
hydroélectrique et, que vous aviez assumé que, fusion ou pas, il
y avait perte du réseau hydroélectrique à cause de
l'arrivée de Reynolds, etc. En 1986, que ferez-vous des infrastructures
qui appartiennent à la ville de Baie-Comeau?
M. Brochu: Je vais les vendre et le montant de la vente sera
appliqué contre le montant des dépenses de l'année 1986
à raison de 619 000 $, 680 000 $...
M. Lessard: M. Brochu, étant donné que c'est une
négociation avec Hydro-Québec, il faudrait être prudent et
ne pas donner le montant de la vente. Si vous donnez le montant de la vente,
vous ouvrez la porte à Hydro-Québec en esprit pour qu'elle vous
offre le montant qu'elle voudra bien.
M. Brochu: Avec Hydro-Québec, le genre de
négociation, ce n'est pas compliqué. Elle a des barèmes
établis d'avance, on connaît ses barèmes et le calcul est
fait selon ces barèmes. Il n'y a pas de cachette là-dedans, il
n'y a qu'un acheteur.
M. Lessard: Je regrette, il y a déjà eu des
négociations avec Hydro-Québec. Maintenant, tout à
l'heure, vous avez parlé d'un dossier, d'un contentieux très
important entre Hydro-Québec et la ville de Hauterive. Il est certain
qu'à la suite de la modification qui a été faite par les
libéraux en 1972, la loi de l'évaluation municipale, et contre
laquelle je me suis battu avec la dernière énergie, il est
certain que la ville de Hauterive a perdu des taxes. Maintenant, il n'y a pas
que la ville de Hauterive qui a
perdu des taxes. Partout où il y avait des barrages, il y a eu
pertes de taxes.
On ne peut pas corriger les décisions antérieures des
libéraux, d'autant plus qu'on les a corrigées en grande partie
parce qu'on a établi une taxe sur la distribution de
l'électricité en vertu justement de la réforme de la
fiscalité municipale. Mais est-ce que vous avez envisagé la
possibilité qu'en ayant l'appui de la nouvelle ville, de la ville de
Hauterive qui sera intégrée à Baie-Comeau, est-ce qu'il
est possible d'envisager qu'on puisse ouvrir, comme on l'a fait à
Chute-aux-Outardes, le contentieux Hauterive et Hydro-Québec pour aller
chercher une compensation qui pourrait être importante? Je pense bien
qu'Hydro-Québec n'a pas le droit comme tout autre organisme
gouvernemental de spolier les citoyens. Je ne voudrais pas qu'on embarque dans
la négociation mais je vous demande si ce ne serait pas un facteur,
comme on l'a fait à Chute-aux-Outardes, qui nous permettrait, qui serait
un élément positif de la fusion avec la ville de Hauterive,
facteur qui permettrait d'aller chercher des montants supérieurs
à ceux que vous prévoyez.
M. Brochu: M. le ministre, pourquoi ne l'avez-vous pas fait
depuis deux ou trois ans avec Hauterive? Vous aviez tout le loisir de le faire,
mais vous ne l'avez pas fait. Ce n'est pas le fait d'avoir une ville de 27 000
de population qui va influencer...
M. Lessard: Vous n'avez pas compris la relation. Baie-Comeau va
ouvrir un contentieux avec Hydro-Québec concernant la vente du
réseau hydroélectrique. On n'avait pas de contentieux qui
s'ouvrait avec HydroQuébec mais Baie-Comeau ouvre un contentieux,
à savoir qu'on négocie la vente du réseau
hydroélectrique mais ce ne sera plus Baie-Comeau comme tel, ça va
être la nouvelle ville fusionnée. Est-ce que justement le fait
qu'on ait un élément qui s'ouvre dans le dossier, à savoir
la négociation avec Hydro-Québec concernant la vente du
réseau hydroélectrique, ça ne permet pas au prochain
conseil municipal, de négocier des conditions plus avantageuses que
celles que vous auriez si vous étiez villes non fusionnées?
Maintenant, vous dites à Hydro-Québec: Un instant, on est
des villes fusionnées, il y a vente de notre réseau
hydroélectrique, mais par exemple, il y a des conséquences
négatives que l'ancienne ville de Hauterive a vécues, à la
suite de l'arrivée d'Hydro-Québec. On va maintenant
négocier en même temps, ces deux choses.
M. Brochu: Je ne crois pas que ces négociations se fassent
avec Hydro-Québec; en tout cas, lors des rencontres que j'ai eues avec
Hydro-Québec, elle a des mandats très précis et ce genre
de négociation, que je sache, se fait au niveau du gouvernement.
M. Lessard: M. Brochu, il est quand même possible que le
nouveau conseil municipal puisse envisager...
Une voix: Puisse peut-être!
M. Lessard: ... une négociation dans ce sens, ce qui
pourrait apporter des avantages que n'aurait pas la ville de Baie-Comeau, si
elle demeurait seule.
M. Brochu: On pourrait peut-être vous vendre tout de suite
le réseau à la ville de Hauterive et, ensuite, elle
négociera seule.
M. Lessard: Non, je pense, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Dernière question, M.
le député de Saguenay.
M. Lessard: Une dernière question, M. le Président;
j'en aurais d'autres, mais, comme dernière question...
Une voix: ...
M. Lessard: Oui, mais on sait où on va, là!
M. Brochu: En 1982?
M. Lessard: Je n'ai malheureusement pas le budget de 1982, M. le
Président, mais, en 1981, au point de vue de l'administration il y avait
une somme de 1 677 900 $ prévue pour la ville de Baie-Comeau, il y avait
une somme de 1 397 034 $ pour l'administration de la ville de Hauterive, ce qui
totalisait 3 064 934 $. Là, je parle un peu d'une possibilité
d'économie d'échelles qui n'a pas été
envisagée du tout dans le rapport. Je présume que deux conseils
municipaux n'auront pas deux maires à rémunérer, il va n'y
en avoir qu'un, que deux conseils municipaux n'auront pas à faire deux
voyages à Québec un de Baie-Comeau et l'autre, de Hauterive, il
va n'y en avoir qu'un et ainsi, on n'annulera pas les décisions que
l'autre aura réussi à obtenir, etc. Est-ce que, dans les budgets
pro forma, vous avez tenu compte d'un certain nombre de considérations?
Ce que je constate un peu, c'est que, de la façon dont tout ça a
été fait, on a pris - un peu comme le soulignait tout à
l'heure M. Rocheleau, député de Hull - le budget de la ville de
Baie-Comeau et, en relation, selon une négociation que M. Simard nous a
expliquée hier et aujourd'hui on a ajusté, selon les
critères, en fait, un certain nombre de critères... Je vous
souligne que, dans ce secteur de loisir, la ville de Baie-Comeau dépense
116 $ per capita, alors
que Hauterive en dépense 67 $ et que la moyenne d'un ensemble de
villes est de 50 $. On a ajusté la ville de Hauterive aux services qui
étaient prévus pour la ville de Baie-Comeau, sans prendre en
considération le fait que le regroupement de ces services peut apporter
des économies d'échelles, que ce soit au niveau de la
publicité, que ce soit au niveau des voyages, que ce soit au niveau des
réceptions, etc. Avez-vous tenu compte de ça dans votre budget
pro forma ou, avez-vous simplement ajouté 1 700 000 $ plus 1 400 000 $,
ce qui fait 3 100 000 $?
M. Lord (Sylva-Louis): Je voudrais répondre à cette
question. Au niveau de la diminution des coûts du maire et des
conseillers, actuellement, il y a deux maires et douze conseillers; dans le
projet de loi, il y a un maire et huit conseillers, ça fait une
diminution de cinq personnes. Au salaire que les conseillers municipaux
reçoivent, environ 3000 $, ça fait à peu près 15
000 $; je vous garantis que là, l'économie d'échelles
n'est pas grosse.
M. Lessard: M. Lord, je parle des 3 064 934 $.
M. Lord: Vous parlez des 3 000 000 $, mais parmi ces
dépenses dont vous parlez, vous avez seulement mentionné la
diminution d'un maire et de trois conseillers.
M. Lessard: M. Lord, j'ai dit: Est-ce que, dans l'ensemble du
dossier, vous avez tenu compte ou vous avez simplement ajouté? Parce
que, quand vous parlez d'intégration de services - un peu comme le
disait le maire de Baie-Comeau - ce sont parfois des pinottes; mais dans
l'administration d'une ville comme dans l'administration du gouvernement, c'est
avec des pinottes, M. Lord, qu'on fait des millions.
M. Lord: On en a certainement tenu compte, parce que, si vous
regardez, à l'intégration des services administratifs, on a
trouvé par expérience lors d'autres fusions qui ont eu lieu, que
tout le personnel-cadre voulait avoir une augmentation de salaire, parce que le
chef de police d'une ville de 12 000 personnes, lorsqu'il devient chef de
police d'une ville de 27 000 personnes, se dit: J'ai une grosse boîte ici
et je veux avoir un gros salaire. Cela arrive partout, dans tous les services;
alors, on a pris la plus basse moyenne qui était de 8%, on l'a
ajoutée au taux et cela donne 125 000 $ d'addition à
l'administration. (12 h 45)
M. Lessard: Pour terminer, M. le Président, - non, je ne
pose plus de questions - je veux simplement souligner qu'il est certain que ces
chiffres pourraient être discutés très longuement.. Une
voix: Oui.
M. Lessard: - M. le Président, vous avez eu tout à
l'heure quelques minutes de plus - Ils pourraient être remis en question
très longuement, mais je veux simplement souligner qu'il s'agit
d'hypothèses de travail qui seront reprises par le prochain conseil
municipal et qui peuvent changer complètement l'ensemble du dossier qui
nous est présenté.
Le Président (M. Laplante): Pour lever toute
ambiguïté, j'ai donné à l'Opposition et à M.
le député de Hull 44 minutes, questions et réponses, 13
minutes hier soir et 31 minutes ce matin. Le député de Saguenay a
maintenant 39 minutes d'écoulées; c'est pour essayer d'avoir un
équilibre. Avant de vous donner la parole, M. le député de
Mont-Royal...
M. Lessard: Je poserais une dernière question, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Non, je vous la refuse. M. le
député de Mont-Royal, ce que je voudrais avoir, par exemple,
c'est le consentement de la commission, pour que le député de
Huntingdon, M. Dubois, soit remplacé comme membre par M. Maciocia
(Viger), que dans les intervenants, M. Bélanger
(Mégantic-Compton) soit remplacé par M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) et que M. Ryan (Argenteuil) soit remplacé
par M. Ciaccia (Mont-Royal). D'accord, là-dessus? Tel qu'entendu au
début, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je crois qu'on essaie de remettre en question les
chiffres qui ont été produits par le comité conjoint et il
est très intéressant de voir que la lettre que le ministre citait
pour remettre en question la somme de 200 000 $ pour l'intégration des
services de travaux publics, cette lettre est datée du 9 mars et le
rapport du comité conjont est du mois de mai. Alors, je ne vois pas
vraiment la pertinence...
M. Léonard: C'est d'autant plus valable.
M. Ciaccia: Mais le vrai problème, M. le Président,
je voudrais demander à nos invités si ce n'est pas vraiment...
Les chiffres que vous avez produits, que cela coûte 200 000 $ de plus,
125 000 $ de moins, est-ce que c'est cela le vrai problème qui existe
concernant la fusion ou bien n'est-ce pas le fait que dans la ville de
Baie-Comeau, vous avez une évaluation imposable de 285 000 000 $ pour 12
000 résidents, tandis qu'à Hauterive vous avez seulement 141 000
000 $ pour 14 000 résidents? Quels
que soient les chiffres, je ne pense pas qu'on ait besoin d'être
la tête à Papineau pour en venir à la conclusion que, si
vous fusionnez les deux villes, évidemment, les 12 000 résidents
de Baie-Comeau ne pourront plus se fier sur les 285 000 000 $
d'évaluation pour établir la taxe foncière. Ils vont
partager ces 285 000 000 $ avec les 14 000 autres personnes et,
automatiquement, sans faire de gros calculs, cela ne veut pas dire que les
taxes vont augmenter même si cela ne coûte pas 200 000 $ de plus
pour l'intégration des services ou même si l'intégration du
service des loisiers n'est pas de 250 000 $. Oublions même ces
chiffres-là. Est-ce que le fait de fusionner Hauterive et Baie-Comeau,
même si on remet en question les chiffres, ne voudrait pas dire
qu'automatiquement les taxes foncières de Baie-Comeau vont augmenter?
N'est-ce pas cela le vrai problème?
M. Lord: C'est exact. La taxe à Baie-Comeau va augmenter.
C'est la raison pour laquelle on veut fusionner, pour nous enlever les revenus
qu'on a.
M. Ciaccia: Est-ce qu'une des façons d'éviter cette
augmentation de taxes... Je regarde les 141 000 000 $ d'évaluation
imposable totale à Hauterive. Si le barrage d'Hydro-Québec
constituait un autre montant de 141 000 000 $ et qu'il y avait 285 000 000 $ de
valeur imposable à Baie-Comeau, il faudrait que ce soit plus de 285 000
000 $ à Hauterive parce qu'il y a plus de résidents, il y en a 15
000. Si c'étaient 300 000 000 $ à Hauterive, est-ce que cela ne
réglerait pas le problème?
M. Lord: II n'est pas nécessaire que Hauterive ait autant
d'évaluation parce qu'il ne faut pas oublier que Hauterive est une ville
résidentielle. Une ville résidentielle n'a pas les
responsabilités d'une ville industrielle. Le matin, quand les gens
viennent travailler à Baie-Comeau, il faut que les rues soient ouvertes
à six heures pour que les gens viennent travailler pour huit heures et
qu'ils s'en retournent chez eux. À Hauterive, ils n'ont pas ce
problème; ils peuvent ouvrir les rues un peu plus tard. On a des
responsabilités d'une ville industrielle qui nous coûtent des
sous. Comment c'est illogique?
M. Tremblay: Celui qui va travailler à Hauterive, si sa
rue n'est pas ouverte chez lui, il ne peut pas y aller.
M. Lord: Écoutez, les gens viennent travailler à
Baie-Comeau; c'est nous qui devons ouvrir les rues de Baie-Comeau. Il faut les
ouvrir plus tût.
M. Ciaccia: M. le Président, c'est le même argument
que les ministériels utilisent pour la CUM. Ils disent que
Montréal fournit des services à ceux qui habitent dans les
banlieues et vont travailler. Alors, vous ne devriez pas changer de position
parce que je vous ai entendu sur la loi 46; vous argumentiez de la même
façon que ce monsieur-là. Maintenant, lui dit que ce n'est pas
bon.
M. Tremblay: M. le Président, ce n'est pas cela.
M. Ciaccia: II faut être un peu logique avec soi-même
aussi.
M. Tremblay: Je suis d'accord que Baie-Comeau donne des services
aux citoyens qui viennent de Hauterive, mais où je dis que ce n'est pas
logique, c'est qu'il dit qu'ils doivent ouvrir les rues plus tôt à
Baie-Comeau qu'à Hauterive. Mais le citoyen, si sa rue n'est pas ouverte
chez lui, à Hauterive, il ne pourra pas se rendre dans la rue ouverte
à Baie-Comeau. Il faut qu'elles soient ouvertes en même temps, les
rues.
M. Lord: Pas nécessairement. Je voudrais ajouter que dans
une ville industrielle comme Baie-Comeau, tout le transport lourd passe par le
centre-ville. C'est nous qui avons à réparer les rues, c'est nous
qui avons à réparer les égouts qui se brisent
continuellement et puis ce n'est pas toujours nous qui en bénificions de
ces services. Ce sont les gens de l'extérieur, les gens de la
région tout entière, pas seulement les gens de Baie-Comeau.
Alors, nous donnons les services à la région quoi qu'en disent
certaines personnes.
M. Lessard: Maintenant, les deux participeront à ces
conséquences négatives là.
M. Ciaccia: Quelle sera l'augmentation de la taxe pour
Baie-Comeau si la ville de Baie-Comeau est fusionnée avec Hauterive?
M. Lessard: II n'y en aura pas.
M. Ciaccia: Vous avez un comité conjoint qui a
donné des chiffres.
M. Rocheleau: C'est l'opinion de tout le monde, à
l'exception du ministre et député de Saguenay.
M. Ciaccia: Mais, même s'il n'y avait pas d'augmentation
dans les coûts, du fait qu'il y a le double d'évaluation à
Baie-Comeau, c'est automatiquement une augmentation de taxes pour les
résidents de Baie-Comeau. Je leur demande quelle sera l'augmentation des
taxes.
M. Lessard: C'est fonction des hypothèses. Si vous prenez
l'hypothèse pessimiste de 4,5%.
M. Ciaccia: M. le Président, je n'ai pas posé la
question au ministre, mais j'ai posé la question aux intervenants.
Le Président (M. Laplante): Je vais vous rappeler à
l'ordre, M. le député de Mont-Royal et M. le député
de Saguenay. M. le député de Mont-Royal, vous avez pris une
petite habitude, celle de pointer du doigt le député de Saguenay;
cela a tout l'air que c'est une question que vous lui posez. Mais on a des
témoins actuellement à interroger et j'aimerais que vos questions
soient adressées au président ou aux témoins, M. le
député de Mont-Royal, parce que vous n'avez encore que dix
minutes, et vous avez des témoins intéressants actuellement
à questionner.
M. Ciaccia: M. le Président, je vous assure que mes
questions n'étaient pas adressées au député de
Saguenay.
M. Lord: M. le Président, vous allez trouver au tableau
7.1 l'augmentation de la taxe à Baie-Comeau dans une ville
fusionnée; taxe d'affaires à 7%. À la troisième
ligne, vous avez la comparaison: en 1983, de 2,24 à 2,77 à
Baie-Comeau; en 1984, de 2,27 à 2,89; en 1985, de 2,16 à 2,90; en
1986, de 3,09 à 3,54. Et puis, durant la même période, la
ville de Hauterive va de 4,04 à 3,70, de 4,06 à 3,54, de 4,12
à 3,37, et de 4,22 à 3,83. Alors, on voit où notre argent
s'en va.
M. Ciaccia: Alors, pour éviter cette augmentation de
taxes, quels seraient les montants qu'il faudrait subventionner?
M. Lord: La plupart des études ont prouvé, M. le
Président, que c'est 2 000 000 $. Peu importe l'hypothèse, ce
qu'on trouve, c'est 2 000 000 $. Et puis c'est ce que Hauterive a
demandé en 1980 dans un mémoire présenté au premier
ministre et au ministre des Affaires municipales du temps.
M. Ciaccia: Par année.
M. Lord: Ils ont demandé 2 000 000 $ et ils ont dit: On va
laisser la paix à Baie-Comeau, on ne leur demandera plus rien.
Donnez-nous 2 000 000 $ par année indexés et on va être
contents. Puis, c'est ce qui est sorti du comité conjoint. Peu importent
les chiffres qu'on fasse, on prend les chiffres de la Côte-Nord à
un coût per capita, on arrive à 2 000 000 $; on prend
l'étude du comité conjoint et on arrive à 2 000 000 $. La
demande de Hauterive en 1980, on n'avait rien à faire avec cela et on
arrive encore à 2 000 000 $.
M. Ciaccia: M. le Président, j'aurais d'autres questions
à poser, mais je sais que mes collègues en ont et il ne reste que
cinq minutes.
M. Lord: Ce sera 6 000 000 $ rendu en 1986.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je ne prétends pas être expert dans la
situation et je n'ai pas l'intention de vous poser des questions aussi
détaillées que celles que vous avez entendues jusqu'à
maintenant, mais plus je regarde ce dossier - au départ, je pensais que
le projet de fusion était un non-sens - plus je suis convaincu que c'est
pire que ça, cela a l'air un peu idiot. Il y a quelque chose que je ne
comprends pas du tout. Si je comprends bien, vous avez mis sur pied un
comité conjoint pour étudier les avantages et les coûts qui
pouvaient découler d'une fusion de ces deux villes. Au sein du
comité conjoint, il y avait trois personnes de chaque ville. J'ai les
noms ici et je pense qu'il y en a au moins cinq qui sont ici aujourd'hui. Je
cherchais à savoir quels sont les avantages financiers qui vont
découler de cette fusion et la première observation, ou
recommandation, ou conclusion que je lis à la page 37, c'est que la
fusion entraînera une certaine normalisation des niveaux de services -
très bien - qui se traduira par un accroissement des frais
d'opération et des travaux de capitalisation.
Essentiellement, si je comprends bien, la conclusion de ce comité
formé de gens des deux villes, dans le document dûment
signé à la page 40, c'est que cette fusion va entraîner -
je ne parle pas des coûts d'intégration, c'est la deuxième
conclusion, mais après l'intégration - un accroissement des frais
d'opération et des travaux de capitalisation. Ce sera plus cher
qu'avant, d'après le rapport même du comité conjoint, pour
les citoyens de ces deux villes. C'est la conclusion première du
rapport. Est-ce que je comprends mal? M. Simard et M. Rousseau -je pense que
vous avez signé ceci - êtes-vous en accord avec cette
première conclusion comme telle, intégralement?
M. Simard: M. le Président, je suis obligé de
reprendre fondamentalement l'argumentation que j'ai véhiculée
hier soir.
M. Scowen: Je l'ai écoutée. Je veux simplement...
Je sais très bien qu'il y a des hypothèses, que l'affaire
était difficile à réaliser, que le temps pressait, j'ai
entendu tout ça, mais est-ce que c'est vrai que vous
avez signé, à la page 40, un document dans lequel la
principale conclusion est la suivante: La fusion entraînera un
accroissement des frais d'opération et des travaux de capitalisation
même après l'intégration? C'est une conclusion du
rapport.
Je m'étonne parce que le ministre a prétendu pendant tout
le débat que cette fusion aurait un effet contraire, que l'effet de
cette fusion serait de réduire les coûts pour tout le monde, de
rendre l'économie plus forte et de créer une espèce de
bonheur sur la Côte-Nord qu'on n'a jamais vu auparavant. La
première conclusion que je lis dit le contraire.
M. Lessard: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, il ne faudrait pas me faire
dire n'importe quoi et j'aurai l'occasion de l'expliquer. J'ai dit et je
répète qu'en ce qui concerne - et c'est la question que je
voulais soulever tantôt auprès de M. Brochu - les coûts
directs de la fusion, il n'y aurait pas d'augmentation pour les deux villes. Il
est certain, M. le Président, que la perte du réseau
hydroélectrique, ce n'est pas attribuable à la fusion. Les
immobilisations qui sont prévues dans le cadre de Reynolds, ce n'est pas
attribuable à la fusion. Ce sont des choses complètement
indépendantes.
M. Ciaccia: Question de règlement. Le député
de Notre-Dame-de-Grâce avait le droit de parole.
Le Président (M. Laplante): C'est surtout l'article
96...
M. Ciaccia: II ne peut pas interrompre. Qu'il continue.
M. Scowen: Je vais demander à M. Simard de m'expliquer
comment il peut être possible qu'il ait signé un document dont les
deux premières conclusions sont que les coûts d'intégration
seront lourds - quelque 1 000 000 000 $, si j'ai bien remarqué les
chiffres dans le document - et qu'en plus, après, d'après les
analyses qu'on avait, avec les chiffres disponibles, il y aurait des
coûts plus élevés après qu'avant.
M. Simard: M. le Président, je voudrais reprendre certains
éléments de ma réponse d'hier, à savoir que les
coûts d'intégration des services comme tels, on en a vu, on en a
chiffré, cela a été le résultat d'une
négociation. (13 heures)
Ce que je peux vous dire à ce sujet, c'est que lorsqu'on
siégeait en comité conjoint sans la présence des
commissaires, Baie-Comeau avait évalué certains coûts d'une
fusion qui étaient inférieurs à ceux qu'ils ont
apportés dans la deuxième étape, lorsqu'on s'est
réuni avec les commissaires. Alors, comme c'était à
l'intérieur d'un cadre d'une négociation au comité, il
fallait de part et d'autre faire un bout de chemin. Est-ce que, si on avait
voulu jouer une partie semblable, il aurait fallu baisser nos chiffres et
Baie-Comeau augmenter les siens, l'écart aurait été un peu
plus éloigné? À ce moment-là, on a conclu une
certaine entente qui nous permettait au moins d'établir deschiffres de départ pour discuter d'une façon intelligente et
rationnelle de ce phénomène. Avant cela, tout le monde
lançait des chiffres en l'air, sans avoir d'appui solide.
Ce qui est arrivé, c'est que fondamentalement, les
économies, M. Lessard en a parlé tout à l'heure... il est
bien évident que dans le délai que nous avions pour
réaliser le rapport, on n'a pas pu les scruter à la loupe, parce
que vous comprendrez que quand on a 24 000 000 $ d'un budget dans l'affaire
municipale, c'est quand même des chiffres qui demandaient
énormément de travail, il a fallu passer aux grandes lignes. Je
pense qu'il y a un certain nombre d'économies d'échelle possible
qui seraient scrutables éventuellement.
L'autre chose qu'il ne faut pas perdre de vue: lorsque l'on parle
exclusivement des coûts inhérents à la fusion comme telle,
je dis que le handicap n'est pas majeur et il n'est pas insurmontable.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, le mot de la
fin.
Une voix: Question de règlement.
Le Président (M. Laplante): II est passé 13 heures.
J'arrête l'horloge à 13 heures pour entendre votre question de
règlement.
M. Ciaccia: II est 13 h 3, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): À ma montre, je n'ai
pas passé 13 heures.
M. Ciaccia: Vous pouvez l'ajuster votre montre...
Le Président (M. Laplante): Avez-vous une question de
règlement?
M. Ciaccia: Personne...
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît!
M. Ciaccia: Une question de règlement.
Personne n'a soulevé le fait d'arrêter les travaux à
13 heures, il y a eu un consentement tacite pour continuer. Ces gens sont venus
de 275 milles, M. le Président, on a commencé en retard ce
matin...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous faites une
demande...
M. Ciaccia: ... quelques minutes de plus. On va donner le
consentement au ministre.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous faites une
demande aux membres de la commission pour continuer quelques minutes?
M. Ciaccia: Oui, M. le Président, je demande aux membres
de la commission d'être polis envers nos invités et de continuer
quelques minutes, et on va donner le consentement au ministre afin qu'il
prononce les mots de la fin après.
Le Président (M. Laplante): Que veut dire quelques
minutes?
M. Ciaccia: Cinq minutes.
Le Président (M. Laplante): Cinq minutes.
M. Scowen: Simplement une dernière question.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, pour être de bon
compte avec tout le monde, 13 h 10, cela va?
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je vais poser une dernière question et
après, on va laisser le ministre...
M. Rocheleau: ... une minute pour conclure.
M. Scowen: M. Simard, vous avez parlé dans votre
réponse des coûts de fusion surtout. J'ai l'impression, quand il
s'agit de la première conclusion de ce rapport, c'est par écrit
qu'on l'a reçu, que la fusion entraînera des coûts
permanents plus élevés que s'il n'y a pas fusion. Quand vous
envoyez un rapport aux parlementaires ou à n'importe qui, où une
telle observation est la première conclusion du rapport, c'est
signé par vous-même et vos collègues, je pense qu'on a le
droit de croire, tenant compte de toutes les facultés, de tous les
critères, de tous les facteurs connus et inconnus, en votre jugement.
C'est un fait que ce sera plus cher après qu'avant.
Voici la dernière question que je vous pose aujourd'hui. Est-ce
que vous vous en tenez entièrement aux mots de la première
observation et conclusion de ce rapport sur la page 37 ou si vous regrettez
aujourd'hui d'avoir signé le document?
M. Simard: M. le Président, je n'ai jamais posé de
gestes que j'ai regrettés et je ne les regrette pas plus aujourd'hui.
Lorsqu'on s'est assis à la table du comité conjoint,
fondamentalement, notre objectif était de faire la preuve qu'il y avait
possibilité de s'asseoir, de faire des calculs et de faire des chiffres
qui permettraient à la fois au gouvernement et aux municipalités
de tirer certaines conclusions. Il est très clair que lorsque l'on
s'asseoit, dans le cadre du comité conjoint qu'on a vécu,
où cela se déroulait sur une base de négociation et
où la ville de Baie-Comeau est superéquipée en termes de
services par rapport à la ville de Hauterive, nécessairement, il
faut combler d'une certaine façon les lacunes qui pourraient se produire
à Hauterive par rapport à la ville de Baie-Comeau. À
partir de ce raisonnement, il est très clair que la conclusion, qui va
entraîner nécessairement une certaine normalisation, va amener des
coûts supplémentaires. Quand vous me dites "plus cher", à
partir de quel moment est-ce plus cher? Cela est très relatif. Quand on
dit, dans les conclusions de notre rapport, que c'étaient des
hypothèses qui ne tenaient pas compte de l'étalement dans le
temps des décisions politiques qu'il y aurait à prendre, qui ne
tenaient pas compte non plus de certaines subventions gouvernementales à
venir, ce sont des faits qui entrent en ligne de compte. Pour moi, ce sont des
faits drôlement importants qui me permettaient de signer ce rapport parce
qu'ils relativisaient quand même d'une certaine façon les
conclusions ou les observations que l'on a signalées ici et
où...
M. Scowen: M. Lord.
M. Lord: Je voudrais simplement vous dire quelques mots. M.
Simard a mentionné tout à l'heure qu'on avait apporté au
début du comité conjoint des coûts de beaucoup
supérieurs à ceux qu'on avait apportés
antérieurement. Je voudrais attirer l'attention de la commission sur le
fait que le 7 décembre 1981 nous avions prédit, après six
jours d'étude, que le coût de la fusion serait de 4 252 000 $
annuellement; après six semaines d'étude en comité
conjoint, nous sommes arrivés à un coût de 4 303 000 $.
Nous avions donc sous-estimé les coûts par 51 000 $ en
décembre 1981 sur une période de six jours. Je pense que nous
n'étions pas tellement loin de la vérité.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: J'aurais une question à poser à M.
Rousseau, je pense, non, c'est M....
Une voix: ... Simard.
M. Maciocia: ... Simard. Premièrement, je pense que les
données que vous avancez ont été faites sur une base de
constatation plutôt que sur une base de négociation,
d'après les remarques que j'ai pu entendre pendant votre exposé.
C'est plutôt une constatation qu'une négociation.
M. Lessard: Ne modifiez pas les paroles du témoin.
M. Maciocia: Je voudrais vous demander, M. Simard, si,
d'après votre exposé, il y a eu un pas qui a été
fait de votre part et un pas qui a été fait de l'autre part,
disons par la ville de Baie-Comeau, pour en arriver à un consensus.
C'est ce que vous avez dit tout à l'heure. Par conséquent, si
vous admettez la validité du rapport, vous admettez les chiffres qui
sont dans l'intérêt de ce rapport. Hier le ministre mettait
quasiment en doute qu'il y avait eu un consenus, disons un point de rencontre,
entre les deux villes. Hier, le ministre disait quasiment que c'était
seulement Baie-Comeau qui avait donné des chiffres plus ou moins valides
mais que Hauterive n'avait rien fait pour en arriver à un consensus dans
ce sens. Je crois que c'est le contraire, vous l'avez dit tout à l'heure
et, que c'est en faisant un pas chacun que vous êtes arrivés
à la conclusion du rapport actuel.
M. Simard: On a fait un bout de chemin tout simplement.
Maintenant...
M. Maciocia: C'est cela. C'est la seule chose que je voulais
savoir.
M. Simard: Toujours avec les réserves que j'ai
soulignées tantôt.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Maciocia: S'il y avait des réserves, vous n'auriez pas
signé.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
quand même faire une remarque...
Une voix: ... comprendre.
M. Maciocia: On comprend que ce n'est pas son testament
politique. On comprend que probablement vous ne serez plus là... M.
Léonard: M. le député de Viger... M. Maciocia:
... la prochaine fois.
M. Léonard: ... j'ai la parole. M. le
Président...
M. Maciocia: De toute façon, soyez logiques.
M. Léonard: ... M. le Président, j'ai la
parole.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: S'il vous plaît. Je voudrais, en
partant, sur quelques considérations, en conclusion, dire qu'on arrive
peut-être aux mêmes chiffres, mais il faut voir ce qu'on met dedans
à l'heure actuelle. Quand on a inclus des travaux d'immobilisation de 20
000 000 $, qu'on améliore sensiblement les services, je pense que
là, cela se comprend. Je pense qu'il faut distinguer la fusion de tout
ce qui peut arriver par la suite comme décision du conseil municipal en
termes de travaux d'immobilisation, qui sont très loin de la fusion. Je
crois que ceci est fondamental dans tout ce dossier. On relie toutes sortes de
choses à la fusion à l'heure actuelle. On vous met...
Bientôt on va mettre des fleurs aux fenêtres et cela va rentrer
dans les coûts de fusion, si je comprends bien, parce que cela se passe
peut-être quelque part. Je voudrais cependant, sur une autre
considération, rappeler que les deux villes ne se parlaient plus
à la fin de janvier. Ce qui s'est passé, c'est qu'on a
établi les bases de la discussion par le comité conjoint et que,
par la suite, il y a eu des hypothèses. Je trouve que les gens qui sont
ici - certains sont des conseillers, d'autres sont des fonctionnaires - ont
commencé à faire un bon travail pour dès décisions
à prendre de la part du prochain conseil municipal. Voyez-vous, ils se
sont entendus et déjà cela a baissé comme coûts par
rapport à tout ce qui était lancé en l'air. Ils vont
pouvoir, raisonnablement, baisser encore. Je vois, par exemple, un cas qui est
celui des loisirs. Dans le document qu'on nous présente, on a
augmenté tout à coup de cinq fonctionnaires le personnel
additionné des deux villes; on a rajouté un plus cinq
là-dedans. Je ne suis pas sûr que ce serait une décision
à retenir par le prochain conseil. Le maire et le conseil municipal du
grand Baie-Comeau vont avoir à statuer là-dessus. Peut-être
qu'ils vont rester avec le même nombre de personnes, puisqu'ils vont
pouvoir donner un service accru. Je pense que ce sont des décisions qui
vont apparaître.
II y a eu une question qui a été soulevée où
on a dit: C'est quoi les coûts? C'est quoi les projections s'il n'y a pas
de travaux d'immobilisation, s'il n'y a pas de bonification de services comme
il a été inclus dans le document qu'on nous a produit? Ces
calculs ont été faits par le ministère des Affaires
municipales qui en est arrivé à un calcul de subvention
avantageux pour tout le monde là-dedans. C'est à cela qu'il faut
s'en tenir; on est parti des mêmes bases, à toutes fins utiles, en
ce qui concerne les états financiers. Alors, le comité conjoint,
lui, a conclu à des dépenses additionnelles de 2 225 000 $, dont
un montant de 1 100 000 $ pour l'intégration des services et cela inclut
tout ce dont on a parlé depuis tout à l'heure, des
éléments qui n'ont rien à voir avec la fusion dans bien
des cas et puis des bonifications de services aussi.
Il faut aussi mentionner qu'il y a 700 000 $ qui sont inclus pour la
normalisation des services de Hauterive. C'est une somme considérable
qui implique un nivellement des services par le haut. Ces 700 000 $, en
passant, ne sont pas inclus dans le budget ou dans les prévisions de
dépenses de Hauterive pour les cinq années lorsqu'on ne
considère pas la fusion. Je pense qu'il faut se poser la question. C'est
vraiment une bonification de services et ça n'a rien à voir,
finalement, avec la fusion parce que peut-être que Hauterive devrait le
faire même s'il n'y avait pas de fusion ou peut-être qu'elle
déciderait de ne pas le faire. Ça demeure une décision du
conseil municipal.
Enfin, je pense qu'il y a des allégations de la ville de
Baie-Comeau qui sont aussi un peu différentes du rapport du
comité conjoint, si je comprends bien. On relira la transcription, mais
je pense qu'il y a quand même des différences assez importantes.
Mais ces allégations sont très souvent basées sur les
hypothèses les plus défavorables à la fusion, soit qu'on
intègre des projets comme le plateau qui encore n'a rien à voir
directement avec la fusion ou qu'on considère, par exemple, que ce
projet ne serait subventionné d'aucune façon ou lorsqu'on
considère aussi qu'il y a un taux de taxe d'affaires qui est à 4
1/2%, ce que j'ai vu dans certains cas, mais qui pourrait être à
5%, à 6%, à 7%. À ce moment-là, les taux de taxes
qu'on a calculés au niveau du contribuable moyen viennent de changer
considérablement.
Alors, je pense que, finalement, ce que tout cela démontre, c'est
qu'il y a moyen, en tout cas, d'organiser une ville correctement et que les
coûts de fonctionnement par la suite de la ville ne sont pas si
exorbitants que cela. Simplement en discutant au niveau de fonctionnaires, on
arrive, d'ailleurs, à réduire des prévisions qu'on avait
faites antérieurement; où on pensait que c'était
exorbitant, on réduit. Quand le conseil municipal du grand Baie-Comeau
se sera arrêté là-dessus, on va réduire de beaucoup
encore. Je comprends que là il faut essayer de discuter d'une
subvention, je vois très bien cela. La subvention a été
établie d'après le calcul et puis je pense qu'elle a
été établie raisonnablement et qu'à toutes fins
utiles ça ne remet absolument pas en cause le principe de la fusion qui
a déjà été adopté, d'ailleurs, en
deuxième lecture. Je pense que les gens vont s'entendre mieux et je
pense qu'ils ont déjà fait un bon pas ici. Les gens qui sont ici
à la barre en ont fait la preuve déjà; ils se sont
parlé. Je pense qu'il y a moyen que tout le monde se parle dans le
milieu. De toute façon, je les remercie pour le travail qu'ils ont fait
et de s'être déplacés pour nous donner des
explications.
Le Président (M. Laplante): Une minute, M. le
député de Hull. (13 h 15)
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. En conclusion, je
pense que l'Opposition a fait la preuve que les municipalités de
Hauterive et de Baie-Comeau pouvaient se parler, a fait la preuve que le
gouvernement devait s'impliquer davantage afin de ne pas créer de
distorsions entre les deux municipalités, c'est-à-dire pour ce
qui est d'imposer davantage de coûts à Baie-Comeau, qui n'est pas
responsable des modifications aux lois antérieures qui ont fait perdre
des revenus importants à Hauterive. Tenant compte des subventions que le
gouvernement avait déjà incluses dans le projet de loi no 37,
c'est-à-dire 700 000 $ au mois de décembre, à ajouter
à 1 300 000 $ au mois de février, je tiens quand m'ême
à dire que la diminution de taxes de Hauterive, où sont les
équipements communautaires publics et parapublics, soustrait 1 258 000
$, au cours des quatre prochaines années, de subventions en "en-lieu" de
taxes. Si on donne, d'une main, 2 000 000 $ et si on retire 1 200 000 $ - je
pense que c'est la trésorière de la ville de Hauterive qui a fait
cette constatation - il faudrait sûrement en tenir compte. Quand le
gouvernement aura décidé, M. le Président, d'apporter les
correctifs nécessaires pour ne pas pénaliser l'une ou l'autre des
municipalités et que le gouvernement aura accepté de consulter
par la suite les citoyens des deux municipalités, l'Opposition examinera
d'une façon très favorable une fusion que nous considérons
possible entre ces deux villes, pour le bénéfice des citoyens de
la Côte-Nord.
Le Président (M. Laplante): Sur ce,
MM. Massicotte, Lord, Brochu, Rousseau, Simard, merci, au nom des
membres de cette commission, de la participation que vous
avez bien voulu lui apporter en présentant votre rapport. Bon
retour.
Sur ce, les travaux de cette commission sont ajournés sine
die.
(Fin de la séance à 13 h 17)