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(Onze heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Blank): À l'ordre, s'il vous
plaît;
La commission élue permanente des affaires municipales se
réunit pour étudier les projets de loi privés de certaines
municipalités du Québec.
Les membres de cette commission sont: MM. Bissonnet (Jeanne-Mance);
Caron (Verdun); Dubois (Huntingdon); Fallu (Groulx); Mme Harel (Maisonneuve);
M. Lachance (Bellechasse); Mme Lachapelle (Dorion); MM. Léonard
(Labelle); LeMay (Gaspé) en remplacement de M. Ouellette (Beauce-Nord);
Rochefort (Gouin); Rocheleau (Hull); Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont: MM. Beauséjour (Iberville);
Bélanger (Mégantic-Compton); Brouillet (Chauveau); Desbiens
(Dubuc); LeBlanc (Montmagny-L'Islet); Leduc (Saint-Laurent); Ouellette
(Beauce-Nord) en remplacement de LeMay (Gaspé); Picotte
(Maskinongé); Ryan (Argenteuil).
M. Rocheleau: M. Ryan est remplacé par M. Doyon.
Le Président (M. Blank): M. Ryan est remplacé par
M. Doyon (Louis-Hébert).
A-t-on des suggestions pour un rapporteur?
M. Léonard: M. LeMay.
Le Président (M. Blank): M. LeMay (Gaspé) est
nommé rapporteur.
Aujourd'hui, nous avons douze projets de loi à étudier
dans l'ordre suivant - à moins qu'il n'y ait des changements - : 268,
ville de Fermont; 212, ville de Vanier; 238, ville de Québec; 203, ville
d'Anjou; 264, Trois-Rivières; 256, La Prairie. On va les étudier
dans cet ordre. Le parrain du projet de loi va le présenter, ensuite les
représentants de la municipalité vont présenter leur cas
et s'il y a des opposants, ils se présenteront afin de nous donner leur
point de vue et, ensuite, on procédera article par article.
Projet de loi no 268
Le premier projet de loi est le projet de loi no 268, Loi concernant la
ville de Fermont. M. le député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Je voudrais tout
d'abord remercier les personnes présentes, soit celles qui
représentent la ville de Fermont ou encore la compagnie minière
Québec-Cartier. Pour le bénéfice des membres de cette
commission, je suis moi-même parfaitement d'accord sur le projet de loi
no 268 que nous avons à discuter, Loi concernant la ville de
Fermont.
Actuellement, le centre commercial est situé à
l'intérieur de ce qu'on appelle l'écran éolien - ou encore
le "wind screen", pour mieux m'exprimer, puisque c'est comme ça qu'on
l'appelle là-bas - et à l'intérieur de cet écran,
nous avons plusieurs installations dont, par exemple, l'hôtel, le CLSC,
certains restaurants, un bar ainsi qu'une brasserie et d'autres petites
installations commerciales.
On sait que la banque en est actuellement propriétaire, à
cause d'une faillite des anciens propriétaires du centre commercial, et
la ville de Fermont est très intéressée à faire
l'acquisition de ce centre commercial pour mieux l'exploiter.
D'ailleurs, dans le premier attendu du projet de loi - qui est assez
explicatif -c'est écrit ceci: "Attendu qu'il est dans
l'intérêt de la ville de Fermont que ses pouvoirs soient
augmentés afin de lui permettre de conserver, garantir et promouvoir les
intérêts socio-économiques de la population de cette ville
nordique, vu son contexte géo-politique particulier..." Comme vous le
savez, la ville de Fermont est une ville éloignée et, de plus,
isolée, le seul moyen de s'y rendre étant le chemin de fer, qui
entre à Wabush, ou encore le service aérien qui est relié
à Sept-Îles et aussi à Wabush. Bien entendu, la population
actuelle de Fermont est parfaitement d'accord sur la position de la ville et du
conseil municipal; cela inclut aussi les Métallurgistes unis
d'Amérique, qui sont des travailleurs et des travailleuses à
l'emploi de la compagnie Québec-Cartier.
La majorité des objections qui sont déposées
provient surtout de la compagnie Québec-Cartier. Que je sache, la
compagnie elle-même n'est pas intéressée à
acquérir le centre commercial actuel et, bien entendu, ce centre
commercial, au niveau des intérêts socio-économiques de la
ville elle-même et de sa population, est drôlement important.
On sait qu'avec la capacité que détiennent les membres du
conseil municipal au niveau économique, il serait très
intéressant de voir la ville, par le biais d'une corporation
constituée par la loi elle-même, faire avancer les choses pour
que, dans cette ville isolée, les citoyens et les citoyennes puissent
obtenir tous les services qu'ils n'ont pas actuellement dans la ville et au
centre commercial, puisqu'à peu près 50% du centre commercial
n'est pas loué actuellement.
Les Fermontais et les Fermontaises vont normalement, puisqu'on n'a pas
ces services, acheter le nécessaire au Labrador terre-neuvien, soit
à Wabush ou à Labrador City. C'est justement ce que veut changer
cette formule par le biais de la loi no 268.
Je termine là-dessus, M. le Président, en vous informant
que les personnes qui sont présentes au nom de la ville de Fermont sont
premièrement M. Jean-Claude Ménard, le maire de la ville, le
gérant municipal, M. Lamoureux, et Me Dionne, qui est le
représentant de la ville au niveau judiciaire. Est-ce qu'on peut inviter
soit le maire ou les représentants de la ville à faire leur
exposé?
Le Président (M. Blank): Lequel?
Une voix: M. Dionne, le procureur va...
M. Dionne (Jean): M. le Président, mon nom est Jean
Dionne, je suis le procureur de la ville de Fermont et je m'adresserais
à la commission en premier lieu. S'il y a d'autres interventions ou
d'autres questions qui doivent être posées par les membres, le
maire de la ville et le gérant municipal seront à votre
disposition pour y répondre.
En premier lieu, M. le Président, je crois que les membres de la
commission ont reçu, il y a quelques jours, un texte modifié du
projet de loi no 268. Ce projet de loi no 268 modifié constitue une
version passablement transformée du projet de loi tel qu'imprimé
et qui a été inscrit au feuilleton de la Chambre. Ce projet de
loi fut modifié à la suite de nombreuses rencontres avec les
conseillers juridiques du ministère des Affaires municipales afin de
raffiner le texte, de préciser les objets et les modalités de
l'application de la loi. Il fut également précédé
de rencontres avec les représentants de la compagnie minière
Québec-Cartier qui soulevaient des objections valables à
quelques-uns des articles de cette loi. Nous l'avons modifié en
conséquence, pour répondre à leurs exigences, et c'est le
texte qui vous a été distribué. Je vous demande donc la
permission, M. le Président, au lieu d'étudier le bill tel
qu'imprimé, de plutôt procéder en étudiant le bill
modifié qui vous a été distribué. Je suggère
bien respectueusement que si...
Le Président (M. Blank): Excusez-moi, M. Dionne, il y a un
petit problème ici. Il semble que tous les députés n'aient
pas encore la version modifiée du projet de loi et, voyant que vous
présentez une nouvelle version, on peut, par consentement de la
commission, remplacer la première version imprimée par celle-ci
et on peut discuter celle que vous voulez. J'espère que les intervenants
de la compagnie minière Québec-Cartier en ont eu des copies
également.
M. Dionne: M. le Président, la co-npaqnie minière
Québec-Cartier a reçu copie de ce projet.
Le Président (M. Blank): Y a-t-il consentement pour qu'on
remplace celui qui avait été déposé en Chambre en
première lecture par celui qui est déposé aujourd'hui
à la commission?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Blank): Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Excusez-moi.
M. Dionne: Je viens de donner les explications des modifications
et M. Perron vous a donné également plusieurs des explications
relatives au projet de loi et au processus qui a amené la ville à
proposer le projet de loi qui vous est présenté aujourd'hui.
Pour, peut-être, vous donner une petite explication, je ne sais pas si
les membres de la commission ont déjà reçu une pochette
illustrant la ville de Fermont; c'est une photographie de la ville et pour
simplement vous situer plus rapidement dans le contexte, si vous regardez au
centre de la photo, au bas de la photo, vous verrez que ce qui est en
orangé, c'est le centre commercial qui fait l'objet du projet de loi.
À gauche de ce centre vous avez un édifice un peu plus
élevé, en blanc, qui est l'hôtel de Fermont et qui est
intégré au centre commercial de Fermont. Le tout étant
intégré, ces deux complexes étant eux-mêmes
intégrés au mur de la ville, le "wind screen", dont parlait M.
Perron tout à l'heure.
Je voudrais, M. le Président, vous donner les grandes
caractéristiques du projet de loi qui est soumis à votre
attention aujourd'hui. L'article 1 prévoit que la ville ou la
corporation créée en vertu de la loi 268, pourra se porter
acquéreur d'un centre commercial décrit à l'annexe
attachée à ce projet de loi. En passant, les dimensions du
terrain dont il est question ici sont de 135 000 pieds carrés ou environ
et l'édifice dont il est question dans le projet de loi a des dimensions
de 152 300 pieds carrés. La ville privilégie, actuellement,
l'achat par la corporation, même si le projet de loi prévoit que
la ville elle-même pourrait se porter acquéreur. Mais dans les
projets actuels de
la ville, si la ville devait, et j'insiste sur le mot devait, se servir
des pouvoirs qui lui sont accordés en vertu de cette loi, elle
privilégierait l'achat par la corporation créée en vertu
de la loi. C'est la première grande caractéristique du projet de
loi et l'objet de mettre ou d'inclure la possibilité dans le projet de
loi que la ville se porte acquéreur, c'est au cas où la
corporation elle-même faillirait à ses obligations, de telle sorte
qu'on ne soit pas obligé de revivre ce que la ville de Fermont a
vécu depuis les dernières années avec un centre commercial
qui appartient à une banque ou à une institution prêteuse
qui menace, à tort ou à raison, de fermer ce centre commercial,
parce qu'elle ne pratique pas l'exploitation de centres commerciaux.
C'est donc, simplement, une précaution qui est incluse dans le
projet de loi, que la ville puisse se porter acquéreur; mais encore une
fois, c'est la corporation qui, normalement, si la ville décidait de se
porter acquéreur, se porterait elle-même acquéreur du
centre. Le même article 1 prévoit que la ville ne peut adopter un
règlement ou une résolution qui l'autoriserait à se porter
caution du prêt qui serait consenti ou de l'emprunt qui serait fait par
la corporation, que sous réserve d'une approbation et du ministre des
Affaires municipales et de la Commission municipale du Québec. La ville
de Fermont ne demande pas, dans un projet de loi, un blanc seing pour se porter
acquéreur à tort ou à travers d'un centre commercial. Il y
a des conditions préalables qui sont les approbations du ministre et de
la Commission municipale du Québec.
Évidemment, si la ville ou la corporation décidait
d'exercer les pouvoirs qui lui sont accordés en vertu de cette loi, elle
devrait, je présume bien, le ministre l'exigerait de même que la
commission, faire une démonstration claire et évidente que le
projet d'achat de ce centre rencontre les objectifs de rentabilité et
que le coût qui serait versé aux propriétaires de ce centre
soit raisonnable et normal.
La troisième caractéristique du projet prévoit que
l'administration du centre doit être confiée nécessairement
à la corporation qui est créée en vertu de la loi. Ceci a
pour but d'éviter de mêler l'administration de la ville et
l'administration du centre commercial. La ville, évidemment, poursuivant
les objectifs tout à fait distincts de ceux d'être
propriétaire d'un centre commercial, c'est en raison de ceci que le
projet de loi prévoit que la corporation doit nécessairement
assumer l'administration, la gestion et l'exploitation du centre commercial.
(12 heures)
La seule participation prévue aux articles 4, 5 et 6 est que si
la ville devait participer à des pertes financières qui sont
toujours possibles, cette participation est limitée au montant de taxes
foncières que la ville peut retirer de l'imposition de ce centre
commercial. Incidemment, le centre commercial de Fermont est
évalué à 5 000 000 $. C'est un pur hasard si
l'évaluation est exactement la somme prévue dans le projet de
loi, c'est-à-dire la possibilité de se porter acquéreur de
ce centre commercial pour une somme de 5 000 000 $ qui constitue un montant
maximal.
Les autres articles du projet de loi ont trait au pouvoir de la
corporation qui sont ceux habituellement réservés à une
telle corporation, à la formation du conseil d'administration et
à la question des conflits d'intérêts.
En conclusion de cette intervention, je voudrais attirer l'attention des
membres de la commission sur trois points. En premier lieu, l'objectif
poursuivi par la ville en présentant ce projet de loi est de s'assurer
que ses citoyens seront pourvus des services essentiels auxquels la population
de Fermont, qui est une ville "nordique" comme l'indiquait M. Perron dans sa
présentation, a droit dans un tel contexte géopolitique ou
géographique. Deuxièmement, il n'est nullement question dans ce
projet de loi que la ville ou la corporation doive nécessairement se
porter acquéreur du centre commercial. La ville n'a pas l'intention de
s'immiscer dans les négociations qui pourraient être entreprises
avec la Banque nationale du Canada, créancier hypothécaire et
qui, à toutes fins utiles, possède le centre commercial
présentement, et des individus, un ou plusieurs sous forme de
corporation ou sous forme de société qui pouraieht ou voudraient
acheter ce centre commercial.
Finalement, le projet de loi prévoit une autorisation de la ville
de se porter acquéreur de ce centre commercial et d'être
autorisée à emprunter jusqu'à concurrence de 5 000 000 $
ou de se porter caution d'un prêt consenti à la corporation ne
dépassant pas 5 000 000 $. Il s'agit d'un maximum que la ville ou la
corporation n'est pas nécessairement prête à payer. En
effet, si la ville devait, un jour, utiliser le pouvoir qui lui est
accordé par cette loi, elle entend poursuivre des négociations
serrées avec la Banque nationale pour s'assurer que le prix d'achat sera
normal et raisonnable et l'argent emprunté à un taux avantageux
qui permettra d'assurer une administration qui permettra un succès
financier à l'entreprise. La ville de Fermont, par ses conseillers
municipaux et son maire, croit qu'il est dans le meilleur intérêt
des citoyens de la ville et même du Québec que ce projet de loi
soit adopté.
M. le Président et MM. les membres de la commission, je vous ai
fait distribuer dans la pochette qui vous a été remise un peu
plus tôt, à l'intérieur, un texte explicatif du
projet de loi qui donne des explications un peu plus élaborées
que celles que je viens de résumer.
M. le Président, le seul petit changement sur lequel j'attire
l'attention des membres de la commission est que, dans l'annexe au projet de
loi, il y a un terrain que nous avions oublié. Il ne faudrait pas faire
de confusion dans le premier projet de loi modifié que j'ai fait
parvenir au secrétaire de la commission parlementaire, la semaine
dernière, il y avait une description technique des lots et des
bâtisses qui sont inclus, mais j'avais oublié d'inclure un petit
terrain à l'extérieur du centre commercial lui-même,
situé sur la même rue et qui appartient à la banque
actuellement ou qui appartiendra à la banque et qui est actuellement
loué à une station-service de la compagnie
pétrolière Impériale. La seule modification est d'ajouter
dans les lots de la description technique, le lot B-207-1.
M. le Président, c'est le résumé de ce que je
voulais vous présenter. Comme je le disais au début de mon
intervention, le maire de la ville et le gérant municipal, qui sont
parfaitement au courant de tout ce projet de loi puisqu'ils y ont
participé d'une façon étroite depuis deux ans, peuvent
répondre aux questions que les membres de la commission ou
vous-même pourriez soulever. Merci.
Le Président (M. Blank): Merci, Me Dionne. Avant que l'on
procède aux questions, je pense qu'il est mieux que la commission
attende les opinions de l'intervenant. Est-ce que Me Victor Saint-Onge est ici?
Me Victor Saint-Onge, du service de fiscalité de la compagnie
minière Québec-Cartier.
M. Saint-Onge (Victor): Merci, M. le Président, je vais
inviter mes collègues de Québec-Cartier. M. Fernand
Thériault, vice-président des services administratifs, et Pierre
Daignault, grand responsable de notre organisation à Fermont, à
se joindre à moi et à qui vous pourrez aussi adresser vos
questions. Considérant M. Thériault un peu comme un des
fondateurs de la ville de Fermont avec, bien sûr, M. Ménard, qui
en est le premier maire, et M. Daignault, qui était à Gagnon
à cette époque.
Comme on vous l'a souligné, nos commentaires, dont le texte a
dû vous être distribué, portent, en bonne partie, sur le
projet de loi qui était devant vous, comme le procureur de la ville nous
a remis seulement hier le nouveau projet que vous avez bien voulu accepter.
Plusieurs de nos commentaires ont encore une portée vis-à-vis ce
projet. On passera par-dessus certains commentaires techniques que soulevait le
premier projet qui a été, comme l'a souligné le procureur,
Me Dionne, amélioré, à la suite des commentaires qu'on
avait faits antérieurement à ce sujet.
Nous espérons, bien sûr, que nos observations vous
permettront d'avoir une vue d'ensemble et sur d'autres aspects du projet que
ceux qui ont été soulignés. La ville de Fermont veut, par
ce projet de loi no 268, se faire autoriser à acquérir le centre
commercial de Fermont, faisant partie de la faillite de Sofinec et à
emprunter, à cette fin, une somme allant jusqu'à 5 000 000 $. Le
nouveau projet précise qu'elle pourra se porter caution d'un emprunt qui
serait fait par la corporation que créerait le projet de loi s'il se
rend jusqu'au bout. Alors, une corporation administrée de fait par le
conseil municipal qui en ferait partie, plus cinq autres membres à
être désignés et choisis par le conseil municipal serait
créée et la ville lui confierait l'administration et
l'exploitation du centre si elle l'acquiert directement.
Je vous donne un petit historique de la question du centre commercial
qui nous vient d'un rapport qu'ont préparé les syndics de la
faillite, Perras & Fafard en avril 1980. La construction du centre
commercial et de l'hôtel a été complétée
à la fin de 1975, au coût de 5 350 000 $. Je cite ce rapport:
"D'une supercifie brute totale de 202 398 pieds carrés, le centre
commercial est d'aspect traditionnel et offre le maximum de services à
ses locataires. Quant à l'hôtel, il comprend 68 chambres
très modernes, construit sur cinq étages et dispense tous les
services de salle à manger, de cafétéria et de salon-bar,
etc. À l'origine, la mauvaise distribution des locaux entre
différents types de commerces a entraîné de graves
problèmes relativement à la location de certains autres espaces
commerciaux. "De plus, des problèmes au niveau de la ventilation, de la
manutention des marchandises, de l'enlèvement des déchets et de
l'entretien ménager ont entraîné une diminution de la
clientèle qui avait atteint son apogée lors de la construction du
centre commercial de Labrador City.
Conséquemment, en excluant l'espace réservé
à l'hôtel, le taux d'occupation du centre d'achat n'était
que de 58% au 5 avril 1979 ce qui, bien sûr, a entraîné la
faillite en question. Face aux difficultés financières de la
compagnie, un de ses créanciers garantis a déposé une
requête en faillite le 29 janvier 1979. Quelques jours plus tard, soit le
8 février 1979, la compagnie a déposé une proposition
concordataire à ses créanciers, à qui il était
dû, selon les termes de cette proposition, les sommes suivantes: au
total, près de 8 000 000 $. Lors de la première assemblée
des créanciers tenue le 5 avril 1979, la proposition concordataire a
été rejetée résultant ainsi à la faillite de
Sofinec, propriétaire du centre commercial.
Par la même occasion, les syndics ont été
chargés de l'administration de cette faillite. Depuis cette date,
l'exploitation du centre est assurée par le syndic de l'actif et des
efforts constants sont maintenus afin de régler les problèmes
existants et d'améliorer sa rentabilité."
Si vous voulez, on fait un petit historique du projet de loi no 268 qui
vous arrive pour la première fois ce matin.
Le Président (M. Blank): Me Saint-Onge, je constate que
vous lisez textuellement votre mémoire. Je veux vous dire que tous les
députés ici ont reçu ce mémoire et je tiens pour
acquis qu'il a été lu. Est-ce que vous pouvez nous donner une
analyse de ce mémoire et nous dire les raisons pour lesquelles vous
êtes pour ou contre le principe du projet de loi? On procédera par
la suite aux questions.
M. Saint-Onge (Victor): Oui, je peux faire cela. Parfait, sauf
qu'il y a seulement une semaine qu'on a été avisé de la
tenue de cette commission et que, malheureusement, je n'ai déposé
ce document que ce matin, et je suis certain que les membres de la commission
vont en prendre connaissance. S'ils l'ont déjà fait, ils font une
lecture très rapide, je les en félicite.
Le Président (M. Blank): M. Saint-Onge, suivant nos
règlements, ce mémoire devrait être déposé,
depuis 30 jours, et c'est par courtoisie qu'on accepte aujourd'hui.
M. Saint-Onge (Victor): Je vous remercie beaucoup.
Alors, brièvement, quand la ville s'est montrée
intéressée à acquérir le centre commercial,
c'était à la fin de 1979 ou au début de 1980, et à
cette époque - c'est un des points fondamentaux que l'on souligne -il
n'était pas question pour la ville de faire elle-même
l'acquisition du centre commercial, mais par cette corporation dont on
prévoit encore la création on le ferait. Il n'était
même pas question dans le projet original que la ville ait à
cautionner cet emprunt de la corporation.
Je dois dire que, lors d'une rencontre avec la ville au début de
décembre 1980, le conseil municipal nous avait assurés qu'il
n'était pas question que la ville s'implique financièrement dans
ce projet, sauf pour ce qui était déjà prévu,
à savoir le remboursement des taxes foncières. En même
temps, nous recevons une copie du projet précurseur de 268, le 226, qui
lui, implique directement la ville dans l'acquisition et le financement du
centre. Alors, il nous a semblé que l'intention de la ville paraissait
là quelque peu modifiée.
Par ailleurs, on vous a dit ce matin que la ville maintenait cette
proposition initiale, que l'acquisition se ferait par l'intermédiaire de
cette corporation, et dans ce sens-là ça satisfait à une
partie de cette objection, sauf qu'elle aura toujours la faculté, bien
sûr, de faire l'acquisition directement et de prélever les taxes
qu'il faut pour assurer le financement du centre dans la mesure où nous
croyons que le montant que prévoit le projet de loi, s'il allait
être déboursé pour ce centre, n'assurera pas cette
rentabilité. Nous avons eu l'occasion de soumettre les études de
rentabilité qui ont été faites par le syndic, que la ville
a en sa possession et qu'on a pu obtenir, à une firme experte dans le
domaine que, j'en suis sûr, la plupart d'entre vous connaissent, la firme
Hervé Pomerleau, de Saint-Georges de Beauce, qui est propriétaire
et administratrice de plusieurs centres commerciaux dont celui de Port-Cartier.
Ce que la firme Hervé Pomerleau nous dit, après avoir
analysé cette étude de rentabilité et la proposition de
financement de la Banque Royale, que vous trouverez en annexe, c'est qu'elle
n'est pas intéressée à ces conditions à se lancer
dans ce projet ou de continuer davantage ses études parce que ce ne
serait pas rentable. C'est un des points majeurs que l'on tient à
souligner. Bien sûr, les études ont été faites en
1980, et nous, sommes en 1982. Par ailleurs, à la suite de cette
étude, il y a maintenant un acquéreur du secteur privé qui
a amorcé des négociations pour l'acquisition des actifs de la
faillite de ce centre commercial. Cet acquéreur a même
déjà loué l'hôtel, il a acquis l'ameublement de
l'hôtel et l'exploite. Il y a une lettre en annexe qui indique que des
négociations ont cours avec le principal créancier
hypothécaire. Lorsqu'on voit l'offre, qui se situe dans le contexte
d'une acquisition de faillite - ce n'est pas une offre mirobolante, bien
sûr, dans le cas d'une faillite - on voit qu'il y a toute une marge. Les
représentants de la ville nous ont assurés qu'ils
négocieraient sérieusement dans le cas où les pouvoirs
leur seraient accordés afin de ne pas avoir une organisation qui soit
déficitaire en partant. On tient pour acquis que cela se fera si le
pouvoir leur en est accordé. (12 h 15)
Enfin, plusieurs des commentaires que l'on fait avaient trait au projet
initial et ont été corrigés dans le projet nouveau qui
vous a été soumis. En guise de conclusion, M. le
Président, nous proposons respectueusement que ce projet, même le
nouveau qui vous a été suggéré, n'est pas
justifié, parce qu'il y a quelqu'un du secteur privé qui est
intéressé, parce que les syndics de la faillite n'ont pas depuis
trois ans fait d'appel d'offres, parce qu'on attendait, selon nous, le gros lot
que prévoyait ce projet de loi no 268 et son précurseur, le
projet de loi no 226.
S'il y a quelqu'un d'intéressé, il faudrait que cette
faillite suive son cours normal sans que la Législature ait à
intervenir, parce que ce centre commercial a été exploité
et continuera de l'être dans le cadre normal d'une succession à
une faillite. Il y a quelqu'un qui est présentement
intéressé et il ne nous apparaît pas opportun qu'on
procède à une municipalisation de ce centre commercial. Il ne
nous apparaît donc pas opportun, parce que c'est le contribuale
principal, et il y en a d'autres, les résidents de Gagnon étant
propriétaires de leurs maisons, qu'à l'occasion d'une offre trop
élevée et d'une entreprise non rentable, les contribuables soient
appelés à financer une partie du financement et de l'exploitation
de ce centre.
Alors, voilà, M. le Président et messieurs les membres de
la commission, les principaux arguments que nous désirions soulever.
Nous soulignons, par ailleurs, que l'approche d'une corporation, et cela,
c'était avant qu'une entreprise du secteur privé
intéressée ne se présente, nous avons indiqué
à la ville que l'approche d'une corporation sans aucune implication de
la ville pourrait être acceptable. On le souligne dans notre
mémoire mais, maintenant qu'il y a quelqu'un d'intéressé,
il me semble qu'on devrait laisser à cette faillite le soin de suivre
son cours même si les représentants de la ville ont clairement
indiqué qu'ils la laisseraient, vraisemblablement suivre son cours et
que le projet de loi ne serait qu'un recours de dernier ressort à leurs
yeux, mais il me semble que ce projet de loi, s'il était voté
immédiatement, viendrait fausser le règlement de cette
faillite.
Je vous remercie, M. le Président et messieurs les membres de
cette commission.
Le Président (M. Blank): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, M. le maire de
Fermont, messieurs les représentants de la ville et les
représentants de la compagnie, je vous souhaite, la bienvenue. Je
voudrais juste poser une question au départ, à la suite de
l'exposé des représentants de la compagnie. Vous nous dites: Bon!
cela va se régler. Mais, depuis trois ans, finalement, parce qu'il
s'agit d'une faillite de 1979, il n'y a pas d'activités dans ce centre
commercial et les gens doivent aller ailleurs, c'est cela?
M. Saint-Onge (Victor): II y a des activités, M. le
ministre.
M. Léonard: Un certain nombre d'activités et, au
départ, si vous dites que la ville ne doit pas ou que vous êtes
contre l'achat par la ville, pourquoi ne l'achetez-vous pas ou pourquoi ne
suscitez-vous pas d'investisseurs privés pour l'acheter?
M. Saint-Onge (Victor): Je dirais que la réponse c'est
que...
M. Léonard: Et régler la question de la
faillite.
M. Saint-Onge (Victor): La réponse, c'est que les
entreprises qui fondent une ville, une ville minière en particulier,
sont tellement accusées d'être omniprésentes dans tous les
domaines et, au début, elles sont presque obligées de le faire.
Au moins en partant, dans le domaine commercial, il fut résolu de
rechercher des investisseurs privés, qui ont accepté, avec le
risque que cela pouvait occasionner, de s'implanter dans la localité.
Malheureusement, c'est la ville qui deviendrait omniprésente dans tous
les domaines et on considère que ce n'est pas mieux que pour une
entreprise.
M. Léonard: C'est dangeureux pour vous. En tout cas, en
passant, je vous salue, parce que j'ai déjà été
votre employé en 1959, lorsque vous avez ouvert la ville.
Mais, sur une autre note quand même, je voudrais avoir une
précision de la ville. La ville veut acquérir ce centre
commercial, veut s'embarquer dans des opérations commerciales, c'est
assez inusité, et je me posais des questions à savoir si cela
devait être généralisé. Je pense que ce n'est pas
cela, le cas. Il faut vraiment comprendre votre situation particulière
qui est celle d'une ville minière dans un milieu où il n'y a pas
tellement d'habitations dans les environs; alors, il faut un centre commercial.
Le centre commercial est donc à 25 km de là, si je comprends
bien, et les gens doivent aller à l'autre centre commercial pour
l'essentiel de leurs activités?
M. Saint-Onge (Victor): II fonctionne, ce centre commercial.
M. Léonard: II fonctionne?
M. Ménard (Jean-Claude): M. le ministre, si vous me
permettez de faire une remarque en passant: La ville ne veut pas se porter
acquéreur, elle veut s'assurer que les citoyens de la ville de Fermont
ont les services qu'ils sont en droit d'attendre. Depuis 1979 que cette
faillite a eu lieu, on doit noter une certaine amélioration des services
que ce centre commercial a donnés dans la dernière année.
La population est toujours dans une incertitude. Il y a des services qui sont
donnés . par le centre commercial à l'heure actuelle, il y a une
coopérative d'alimentation et la population a participé
grandement à la création de ce service, sans cela elle
était obligée d'aller chercher ses aliments dans une autre ville.
Il y a un CLSC qui donne des services localisés à
l'intérieur de ce centre. Il y a un bureau
de poste qui est localisé à l'intérieur du centre;
également, il y a une succursale de la Régie des alcools et
quelques autres. Il y a un manque d'agressivité commerciale par les
syndics dans l'opération de cette chose, ce qui a créé la
construction d'un autre centre commercial, à Labrador City, qui
excède 200 000 pieds carrés de plancher. Lorsque vous regardez la
situation qui existe au point de vue économique, n'importe quel
financier qui fait une étude économique, à moins d'avoir
le centre commercial pour une bouchée de pain ou de l'avoir
gratuitement, va voir qu'on excède, en tenant compte de Wabush, de
Labrador City et de Fermont, la capacité de consommation qui est dans
cela. Fermont a toujours joué un rôle de deuxième ordre,
parce qu'elle n'a pas pris le leadership qu'elle devait prendre au point de vue
commercial et maintenant, nous sommes à la remorque de cette chose. Les
citoyens n'ont pas les services qu'ils sont en droit d'avoir. Si le syndic ou
le propriétaire de la banque décide demain matin de fermer ce
centre commercial, vous pouvez voir alors la répercussion que cette
chose peut avoir. Nous ne voulons aucunement nous ingérer dans
l'administration d'une entreprise privée. S'il y a des entrepreneurs
privés qui veulent l'acheter, le centre commercial, nous sommes d'accord
avec cette chose.
M. Léonard: D'autre part, disons que vous nous demandez
l'autorisation qu'une corporation majoritairement dirigée par la ville
acquière pour une somme de 5 000 000 $... Ces 5 000 000 $ seront
versés aux créanciers hypothécaires.
M. Ménard: Cela ne veut pas nécessairement dire que
ce sera 5 000 000 $. On a voulu nous pour faire...
M. Léonard: C'est un maximum?
M. Ménard: Pour faire un cadre. On s'est assis avec la
Banque nationale et on a essayé d'encadrer quelle serait une des
valeurs. Mais, il n'y a aucune entente ou quoi que ce soit entre la ville ou la
corporation et la Banque nationale.
M. Léonard: Vous avez bien négocié avec la
Banque nationale; je suppose que la concurrence, si elle est
intéressée, va se manifester à ce moment-là.
M. Ménard: Je l'espère. Quand la ville a pressenti
la banque, c'était au mois de septembre 1980, M. le ministre.
M. Léonard: Oui.
M. Ménard: Cela fait déjà deux ans. On ne
sait pas aujourd'hui, quand on est assis ici, si la banque veut maintenir cette
position. Est-ce qu'elle a encore la même décision? On sait que
les taux préférentiels qui avaient été mis sur la
table aujourd'hui ne tiennent plus. Toutes ces négociations relativement
au prix doivent être refaites. S'il y a des entreprises privées
qui veulent l'avoir et que la banque veut le céder, nous, on est
d'accord. La seule chose que la ville veut s'assurer, c'est qu'il y ait une
continuité et qu'il y ait des services que la population peut se
donner.
M. Léonard: D'accord.
Qu'est-ce qui nous assure, si vous acquérez cela, que ces fonds
finalement vont aller à la Banque nationale, les 5 000 000 $? Ou bien,
cela va-t-il rester une créance hypothécaire de la part de la
banque et garantie par la ville, à ce moment-là?
M. Ménard: C'est cela.
M. Dionne: Ce que le projet de loi prévoit, c'est...
M. Léonard: Cela n'implique pas nécessairement un
déboursé?
M. Dionne: Non, ce que le projet de loi prévoit, M. le
ministre, actuellement, c'est l'autorisation de se porter acquéreur. Les
négociations avec la banque jusqu'à maintenant ont
été que la banque offrait de prêter le montant qui serait
le prix d'achat convenu à un taux d'intérêt qui avait
été établi en 1980, à 11%, sans remboursement de
capital pendant cinq ans et à 13% par la suite pour assurer pendant les
premières années d'avoir un plus grand pouvoir de constituer un
"cash flow".
M. Léonard: Vous vouliez commenter, M. Saint-Onge?
M. Saint-Onge (Victor): Oui, je voulais commenter. Le fait qu'il
s'agit d'une faillite, bien sûr, le principal créancier, c'est la
Banque nationale du Canada et c'est normal qu'elle ait un intérêt
dans la solution de cette faillite. Quand les gens de la ville croient que cela
va fermer, cette faillite ne suivrait pas son cours. Finalement, elle ne l'a
pas suivi jusqu'à maintenant, parce qu'on n'a pas fait d'appel d'offres
pour liquider cette faillite. Il y a quelqu'un maintenant
d'intéressé, le groupe Gestion Roger Haineault Ltée, qui
est déjà implanté à l'hôtel et qui a
commencé des négociations, mais les principaux créanciers
ne sont pas intéressés à accélérer les
négociations en attente de ce projet de loi et de ce qui pourrait en
résulter de plus intéressant. Mais, dans le cas d'une faillite,
et il y a quelqu'un d'intéressé, les services commerciaux et le
centre commercial continueraient d'être
exploités et, bien sûr, suivant le prix qui sera
payé, cela sera rentable ou non.
M. Léonard: Une autre question sur les déficits
éventuels qui pourraient survenir dans un centre commercial comme
celui-là. Étant donné qu'il y a déjà eu
faillite, il y a encore possibilité qu'il y ait des déficits
d'opération. Vous voulez limiter votre participation aux déficits
à la valeur des taxes foncières que le centre commercial vous
paierait par année, mais dans quelle mesure pouvez-vous affirmer cela vu
qu'en fait vous serez sujets à la même pression politique
ultérieurement, si jamais cela n'allait pas bien, que vous pouvez
l'être maintenant? Vous vous sentiriez obliqés d'assumer les
déficits si jamais ce centre commercial revenait sur le point de faire
faillite. Alors, quelles sont nos balises par rapport à cela?
M. Ménard: Premièrement, une corporation à
but non lucratif n'a pas besoin de montrer de profits. Cela veut dire que, si
tu investis, tu dois amortir ton capital et payer ton intérêt,
donc tu n'as pas besoin de donner des profits ou des dividendes. Cela fait
déjà un montant assez raisonnable durant l'année qui va
combler la rentabilité.
M. Léonard: Oui, mais si cela va mal, cela veut dire qu'il
y a quelqu'un qui va casquer quelque part et je comprends que c'est
généreux...
M. Ménard: Oui.
M. Léonard: ... le fonds général, il va
falloir qu'il paie aussi.
M. Ménard: Oui, mais c'est la raison pour laquelle on
avait mis dans notre projet de loi de s'assurer que la ville, si elle a
à utiliser des fonds, utilise seulement le montant des taxes
perçues sur le dit centre commercial pour ne pas que des personnes
aient...
M. Léonard: Est-ce dans la loi, cela?
M. Ménard: ... tendance à utiliser le fonds
général de la ville pour faire marcher un centre commercial. Ce
serait injuste pour l'ensemble de la population.
M. Saint-Onge (Victor): M. le Président, le projet de loi
prévoit qu'un règlement permettrait le prélèvement
d'une taxe spéciale parce qu'il s'agit bien de l'achat d'une faillite et
non pas de la Banque nationale qui n'est qu'un créancier. Avec l'achat,
il y aurait distribution de ce que la faillite procurera éventuellement
à ses créanciers et par la suite la Banque nationale a
généreusement offert de financer l'emprunt que la ville ou la
corporation fera mais avec la garantie de la ville cependant et il y aura
prélèvement d'une taxe. Le nouveau projet prévoit qu'il y
aura un loyer d'exigé et que la taxe en question ne sera que la
différence entre le non-perçu et le montant à financer en
capital et intérêts.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais adresser une
première question au maire sur ce projet de loi privé. D'une
part, le problème qui semble exister aujourd'hui... Si on retourne dans
le temps, cette faillite a été occasionnée en 1979 et cela
a été repris par le principal créancier qui était
la Banque canadienne nationale. C'est elle actuellement qui a à
maintenir le syndic ou qui opère le syndic. Est-ce que depuis 1979, la
qualité du centre commercial actuel s'est maintenue dans les meilleures
conditions ou est-ce qu'il y a une espèce d'état de
désuétude qui, avec les années, avec le temps... Est-ce
qu'on bénéficie de l'entretien normal qu'a toute bâtisse,
centre commercial ou équipement quelconque dans le meilleur état
possible?
M. Ménard: M. le député de Hull, je dois
vous dire qu'en 1979-1980, la situation du centre commercial était
lamentable. On n'avait même pas de toilettes publiques dans ce centre
commercial. L'entretien était très négligé et
même des portes d'entrée principales ont été
barrées, et elles ont été débarrées
dernièrement, voilà environ trois ou quatre mois. On doit
admettre que, dans les six derniers mois, à la suite de pressions et de
représentations, il y a eu une amélioration très nette de
la propreté et de l'entretien du centre commercial; le syndic a mieux
fait son travail d'entretien général dans les six derniers mois.
(12 h 30)
Pour ce qui est des magasins ou des nouveaux commerçants, il a
fallu que la population de Fermont s'implique dans une coopérative pour
se donner un magasin d'alimentation, parce que l'autre ne pouvait pas
survivre.
M. Rocheleau: Si on reprend tout ça, il est bien
évident que je ne souhaiterais pas parler longtemps d'un tel projet de
loi, si c'était n'importe quelle ville au Québec pour laquelle on
discuterait d'un tel projet de loi, car ça deviendrait
nécessairement de l'étatisation, la ville prend possession d'un
équipement. Il faut tenir compte du fait que Fermont, c'est quand
même une municipalité isolée ou pratiquement isolée
et dont les principaux compétiteurs, se retrouvent dans une province
voisine, c'est-à-dire à Labrador City et à Wabush.
J'aimerais que vous vous expliquiez, M. le maire ou d'autres qui ont
cette compétence. À l'intérieur du projet de loi, on nous
demande d'accepter un montant
maximum de 5 000 000 $ qui autoriserait la ville à
négocier avec la Banque nationale jusqu'à concurrence de 5 000
000 $. Originalement, combien a coûté la construction de ce centre
commercial et à combien est-il évalué actuellement?
M. Ménard: M. Saint-Onge vous a cité des chiffres
tout à l'heure dans son rapport; au râle d'évaluation de la
ville de Fermont, il est de 5 000 000 $. Le montant de la faillite, qui
comprenait Sofinec...
M. Rocheleau: Est-ce l'évaluation à 100% de la
valeur marchande ou si c'est...
M. Ménard: Non, c'est...
M. Lamoureux (Gérard): C'est environ 50% de la valeur de
la construction en 1975...
M. Rocheleau: II y a un actif d'à peu près 10 000
000 $ et la ville pourrait...
M. Saint-Onge (Victor): C'est ça, et si vous additionnez
la valeur de remplacement, ça...
M. le député de Hull, le rapport du syndic indique un
coût initial de 5 350 000 $ pour le centre commercial et l'hôtel;
peut-être y a-t-il eu des appartements de construits et qu'on inclut
là-dedans?
M. Ménard: M. Saint-Onge, les appartements, c'était
à l'édifice Montcalm et c'était une autre corporation.
M. Perron: M. le Président, si vous me le permettez, dans
son allocution, M. Saint-Onge, de la compagnie Québec-Cartier, a fait
allusion à des négociations avec un acquéreur privé
et la ville a fait allusion aussi au fait que, depuis 1979, il n'y a jamais eu
d'appel public d'offres qui ait été lancé pour inviter
quelqu'un, dans le domaine privé, à acquérir le centre
commercial. D'autre part, M. Saint-Onge mentionne que la ville croit que
ça va fermer. Je ne pense pas que la ville ait mentionné
ça; la ville a plutôt dit: Si jamais la banque, le
créancier principal, décide de mettre la clé... C'est ce
que les représentants de la ville ont dit.
Vous parlez d'acquéreur privé. Je voudrais vous souligner
que, dans le mémoire qui a été présenté par
Me Dionne, il est mentionné, textuellement: "Deuxièmement, il
n'est nullement question, dans ce projet de loi, que la ville ou la corporation
doive nécessairement se porter acquéreur du centre commercial. La
ville n'a pas l'intention de s'immiscer dans les négociations que
pourraient entreprendre avec la banque un ou des individus sérieux qui
voudraient acheter le centre - je souligne, je l'ai souligné dans le
mémoire, ici, c'est bien dit et je répète -"que pourraient
entreprendre avec la banque un ou des individus sérieux qui voudraient
acheter le centre." C'est juste une mise au point que je voulais faire parce
que je pense que c'est important.
D'autre part, dans le projet de loi que nous avons ce matin, il faut
bien regarder l'article 1: "par règlement qui ne requiert que
l'approbation du ministre des Affaires municipales et de la Commission
municipale du Québec." Cela veut dire que la ville ne pourrait pas aller
de l'avant tant et aussi longtemps que le ministre des Affaires municipales,
sur la recommandation, bien entendu, de la Commission municipale du
Québec, ne prendrait pas une décision dans un sens ou dans
l'autre. Là encore, il y a une protection qui est acquise du fait que la
population serait protégée, puisqu'il y a un tiers qui serait
impliqué dans la décision même d'investir ou de ne pas
investir, qui s'appelle le ministre des Affaires municipales, sur
recommandation de la commission. Je pense que c'est une bonne clause de
protection également. J'ai terminé mes commentaires, M. le
Président, je ne sais pas s'il y a d'autres membres de cette commission
qui veulent intervenir.
Le Président (M. Blank): Le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Je voudrais
m'adresser à M. le maire. J'ai ici des chiffres qui nous disent d'abord:
créancier garanti, on présume que c'est la Banque nationale 7 650
000 $. Est-ce que ce sont à peu près les chiffres?
M. Ménard: Ce sont à peu près les chiffres
du montant de la faillite.
M. Bélanger: Par contre, j'ai: créancier
privilégié, 185 000 $.
M. Dionne: M. le député, les réclamations du
gouvernement fédéral et provincial; cela peut être
Hydro-Québec, cela peut être certaines...
M. Bélanger: Oui, je comprends très bien, mais il y
a également les créanciers non garantis, 136 000 $ pour un grand
total de 7 971 000 $. Ce qui me fait peur, M. le Président, c'est que
vous nous reveniez dans quelques mois et nous disiez: Avec nos 5 000 000 $ -
parce qu'il semblerait que vous n'ayiez pas d'offre ferme de la banque, non
plus - il nous en manque pour payer nos créanciers
privilégiés et nous n'avons pas le choix, il faut les payer.
M. Dionne: Si vous me le permettez, M. le Président, ce
n'est pas tout à fait juste et je voudrais corriger ce que Me
Saint-Onge a dit un peu plus tôt. Actuellement, il y a un
créancier hypothécaire qui est la Banque canadienne nationale,
qui, pour des raisons qui seraient peut-être un peu longues à
expliquer ici, n'est pas intervenue pour être déclarée
propriétaire.
M. Bélanger: Je m'excuse. Est-ce que vous avez le montant
de l'hypothèque de la banque?
M. Dionne: L'hypothèque, d'après les explications
qui nous ont été fournies par la banque, se chiffre en capital et
intérêts à 6 800 000 $. Alors, cela voudrait dire que si
théoriquement la ville était autorisée à se porter
acquéreur et à payer 5 000 000 $ pour le centre commercial - je
dis bien théoriquement - cela voudrait dire que la Banque canadienne
nationale prendrait les 5 000 000 $ au complet. Il n'est pas question d'aller
négocier avec le syndic de la faillite pour payer des créanciers
privilégiés ou des créanciers ordinaires. Le seul qui
aurait le droit d'être payé, c'est le créancier
hypothécaire qui détient une hypothèque d'environ 6 800
000 $, capital et intérêts capitalisés.
M. Bélanger: Je m'explique mal, M. le Président,
que vous nous arriviez ici aujourd'hui sans avoir des lettres fermes, des
lettres d'intention, pour dire: C'est cela que ça nous coûte,
c'est comme cela, on est prêt a passer chez le notaire demain. Il me
semble que cela serait plus facile...
M. Dionne: M. le Président.
M. Bélanger: ... pour nous de prendre une décision
à savoir si cela a du sens, votre affaire, ou si cela n'a pas de bon
sens. On fait face à plusieurs choses hypothétiques. Il faut
tenir compte, évidemment, de la situation géographique de votre
municipalité. Je suis totalement d'accord. Si vous étiez une
ville de la banlieue de Québec ou de Montréal, je dirais
messieurs, je m'excuse, mais vous ne commencerez pas à acheter des
centres commerciaux, c'est certain. Là, vous avez un cas particulier,
mais j'aurais aimé, pour ma part, avoir des choses un peu plus
précises, que vous nous disiez: La banque nous dit qu'avec 5 200 000 $,
on l'a; les créanciers privilégiés sont inclus, la
rentabilité... Encore là, on a de la difficulté à
établir la rentabilité du centre commercial.
M. Dionne: M. le Président.
M. Ménard: M. le député, ce dont on parlait
tout à l'heure, c'est d'avoir un projet de loi. Cela fait
déjà deux ans qu'on vient ou qu'on fait des démarches et
cela prend du temps pour avoir un projet de loi pour autoriser... Cela ne veut
pas nécessairement dire que lorsqu'on aura cet outil-là, on sera
obligé de l'utiliser. C'est pour cela qu'on est ici aujourd'hui. On
n'est pas ici pour l'acheter, le centre commercial, on est ici pour que vous
autorisiez une corporation publique, qui est la ville de Fermont, à se
doter d'un projet de loi pour qu'éventuellement elle puisse avoir un
outil pour négocier ou pour s'en porter acquéreur, si la
nécessité se fait sentir. C'est cela qu'on fait aujourd'hui,
parce que cela nous a pris deux ans pour arriver ici; cela peut nous prendre
deux autres années. Cela va nous prendre du temps à l'avoir, le
centre commercial. À ce moment-là, on est aussi bien
d'abandonner.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, M. le maire ainsi que M. le
ministre, personnellement, je vois cela géographiquement et vous
êtes un cas à part. Mais, je vois bien mal que l'Assemblée
nationale puisse donner des pouvoir à une municipalité
d'administrer. Je n'ai pas l'intention d'en faire un débat, mais je
pense qu'il est bon de le dire. À ce jour, les municipalités,
aussi bien que le gouvernement, qui ont administré des entreprises, cela
a rarement été rentable. Vous, de la municipalité comme
nous, du gouvernement, on est toujours mal pris. Et pour parler de cas de
patronage, on en a toujours parlé et cela va continuer. C'est vrai,
écoutez, la nature est humaine. Personne ne peut empêcher cette
affaire-là, s'il en a la possibilité: c'est vrai. Écoutez,
vous avez des cas et on peut en sortir, mais il ne faut pas discuter de cela.
Je n'en ai pas envie. Il ne faut pas donner aux municipalités et au
gouvernement le pouvoir de l'entreprise privée. Je trouve que c'est une
erreur.
J'aimerais aussi savoir si vous avez tenu un référendum
auprès des citoyens de votre ville, pour voir s'ils sont d'accord avec
ce dans quoi ils s'embarquent, parce que quelqu'un paiera la note tout à
l'heure et ce sera la municipalité, si cela ne va pas bien. Si cela va
bien, tant mieux! Qui nous dit, ce matin, que ce sera rentable? Je ne pense pas
que ce soit rentable. On pourra, peut-être, s'en reparler dans cinq ans
ou dans dix ans, si le ministre vous donne le pouvoir. Mais je doute
personnellement que ce soit rentable, parce que jusqu'à maintenant, il
est rare, on n'a pas beaucoup de cas, ici, au Québec ou ailleurs, quand
cela a été administré soit par une ville ou soit par un
gouvernement, aussi bien le gouvernement provincial que fédéral:
il y a toujours eu des pertes. J'espère, si le ministre décide de
vous donner les pouvoirs, qu'il y pense sincèrement avant de le
faire.
Le Président (M. Blank):. M. le député de
Bellechasse.
M. Perron: M. le Président, je ne voudrais pas soulever de
question de privilège, mais, plutôt... Oui, je le sais, c'est
contre le règlement en commissions parlementaires. Il y a une chose que
je pourrais dire, c'est que, quand on mentionne que toutes les
sociétés d'État, que tout ce qui est entrepris par le
gouvernement, n'est pas rentable, c'est totalement faux. Écoutez, il y a
une société d'État qui n'est pas rentable, elle est dans
mon comté et elle s'appelle SIDBEC-Normines. Il ne faut tout de
même pas pousser et il y en a 44 au Québec pour votre information.
Il n'y en a qu'une qui n'est pas rentable, cela veut dire qu'il en reste 43 qui
sont rentables. On peut prendre les filiales de ces sociétés
d'État. Elles sont aussi rentables, même à
l'intérieur de SIDBEC, toutes les filiales qui appartiennent à
SIDBEC, mis à part SIDBEC-Normines, sont rentables et cela a
été prouvé pour les cinq dernières
années.
Si ce n'était pas rentable dans votre temps, je ne sais pas ce
qui est arrivé, mais je sais que c'est rentable depuis au moins quatre
ans.
M. Caron: Ne vous en faites pas. Chez nous, c'est rentable.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Bellechasse.
M. Caron: On peut même donner des leçons au ministre
Parizeau.
Le Président (M. Blank): À l'ordre, s'il vous
plaît! Ici, c'est le salon rouge, pas le salon bleu. M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: Je vous remercie, M. le Président. Il est
évident que les membres de la commission parlementaire des affaires
municipales ont une situation inusitée à scruter ici, ce matin,
particulièrement à cause du contexte géographique. Si j'ai
bien compris les explications qui ont été données
tantôt par M. le maire de Fermont, l'objectif de la ville de Fermont est
de donner, d'assurer à la population de Fermont des services
adéquats, chez eux, sans les obliger à se rendre à Wabush
ou à Labrador City. Je pense que ces objectifs sont louables et
légitimes et qu'on peut les partager. M. le maire a dit tantôt que
la ville ne tient pas mordicus à devenir propriétaire du centre
commercial. C'est bien cela, M. le maire?
M. Ménard: C'est cela.
M. Lachance: D'autre part, le porte-parole de la compagnie
minière Québec-Cartier, en réponse à une question,
a indiqué que sa compagnie ne désire pas devenir
propriétaire du centre commercial, parce qu'il estime que la compagnie
est déjà trop omniprésente dans le décor. C'est
bien cela? De la façon dont je vois le problème, il est bien
évident que la compagnie craint beaucoup qu'au moment où la
municipalité pourrait devenir propriétaire du centre commercial,
cela voudrait dire une facture, d'après le mémoire qui nous est
présenté par la compagnie, de plus ou moins 14 000 000 $ sur 25
ans. Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas une solution à ce moment
là? Si la compagnie ne veut pas être omniprésente, si elle
ne veut pas devenir propriétaire du centre commercial et s'il y a des
investisseurs privés qui sont intéressés, est-ce
qu'à ce moment la compagnie ne pourrait pas sauver plusieurs millions de
dollars en subventionnant l'entreprise privée pour qu'elle devienne
propriétaire? N'atteindrait-on pas à ce moment l'objectif de la
municipalité qui est d'offrir des services à la population et
cela ne coûterait-il pas pas mal meilleur marché à la
compagnie?
M. Saint-Onge (Victor): Vous avez presque la solution là,
sauf que cette entreprise privée qui a déjà montré
son intérêt est en mesure de s'autofinancer, sans que l'on
intervienne selon leurs dires et sans que cela ne coûte rien à la
municipalité ou aux autres contribuables. (12 h 45)
M. Léonard: Simplement une chose, si vous le permettez, M.
le député de Bellechasse, vous pourrez continuer après.
À l'heure actuelle, si la ville acquiert ce pouvoir, je comprends
qu'elle sera mise en concurrence avec l'autre investisseur privé. Donc,
ce sera le syndic qui décidera entre les deux?
M. Saint-Onge (Victor): Oui, et il y a l'autre offre...
M. Léonard: Ce sera cela?
M. Saint-Onge (Victor): ... de 1 500 000 $ pour une faillite et
la ville pourra aller jusqu'à 5 000 000 $. Si le projet est retenu,
c'est, de toute évidence, une concurrence déloyale qui est
créée dans le règlement d'une faillite.
M. Dionne: M. le Président, si vous me permettez
d'intervenir dans ce dossier, je pense que c'est totalement faux. Il est bien
dit, dans les notes explicatives du projet de loi que l'on vous a remis, que la
ville n'a pas l'intention de se porter enchérisseur dans une vente
publique d'un centre commercial. Si la Banque nationale du Canada a un acheteur
sérieux qui veut se porter acquéreur de ce centre, je peux vous
affirmer, au nom
de la ville, parce que cela a été discuté à
maintes reprises, qu'elle ne s'immiscera pas dans les négociations. Il
n'est pas question de monter des enchères pour permettre à la
banque de vendre à un meilleur prix son centre commercial.
M. Léonard: Je vais faire un commentaire à ce
point-ci. C'est qu'au fond, ils ont eu trois ans pour se manifester.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je reviens à ce que
je mentionnais tantôt. Il est bien évident que c'est un cas
inusité, mais tenant compte des circonstances, de la situation
géographique de la ville de Fermont, je pense qu'on doit aussi donner
les outils nécessaires à une municipalité pour lui
permettre d'offrir à ses citoyens les meilleurs services possibles.
Tenant compte de ce fait, je pense qu'on peut interpréter comme une
espèce de "bargaining power", pour la municipalité, le fait de
s'assurer que d'excellents services seront fournis par ce centre commercial qui
peut, actuellement, présenter certains problèmes. D'autant plus
que la Banque nationale doit souhaiter, je pense, s'en départir le plus
rapidement possible. Or n'importe quel investisseur ou intéressé
aurait pu, depuis trois ans, s'en porter acquéreur, négocier
à un prix abordable. Je pense que si on prend le coût total de
l'investissement, l'évaluation totale ou la dette totale aujourd'hui et
qu'on se rend compte qu'il y a une offre de 1 500 000 $, cela ne
démontre pas des négociations sérieuses non plus.
Dans cet optique, je pense que le principe est acquis que nous devons
donner à la municipalité de Fermont l'initiative de régler
un problème qui existe. Tenant compte du fait qu'elle n'est pas
nécessairement obligée de se porter acquéreur, elle a
quand même un mécanisme, une loi qui lui permet ou qui lui
permettrait de le faire s'il y avait lieu.
Par contre, M. le Président, j'aimerais que le maire puisse nous
expliquer davantage la situation actuelle de la ville de Fermont, tenant compte
des services qui sont offerts actuellement par le centre commercial et des
autres services connexes, de la compétition qui existe ou qui peut
exister dans les villes voisines ou les municipalités voisines qui sont
à l'extérieur de la province de Québec, plus
particulièrement à Terre-Neuve. Il faut tenir compte aussi de la
possibilité que des propriétaires ou des personnes de
l'extérieur puissent être intéressés, simplement
pour canaliser les efforts. J'aimerais que le maire nous éclaire
là-dessus. Je préfère peut-être revenir après
avec d'autres questions, M. le Président.
Le Président (M. Blank): M. le maire.
M. Menard: M. le Président, si vous me permettez de
répondre, dans le centre commercial de Fermont, on n'a pas de magasin
à rayons, on n'a pas de ferronnerie, on n'a pas de matériaux de
construction ou de matériaux de rénovation. La majorité de
la population, pour aller chercher ces produits, qui sont essentiels, va dans
une autre province, à Labrador City, ou à Wabush. Les services
que nous recevons sont en alimentation. Au point de vue pâtisserie et
pain, etc., on va chercher nos produits à Labrador City. Le linge
d'enfant est fourni à Fermont, ainsi que les souliers. C'est à
peu près tout ce qu'on a; pour le reste, ce sont des services. On a un
CLSC; c'est un service public comprenant les services médicaux, les
dentistes et la pharmacie. Il y a seulement une pharmacie, ce n'est pas une
chaîne de pharmacies comme vous êtes habitués de voir. On a
un bureau de poste. On a un magasin de la Société des alcools.
Voilà à peu près les services qu'on y reçoit. Tous
les autres services, la population doit aller les chercher à
l'extérieur de Fermont.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président, si la ville
avait un projet de loi semblable et, éventuellement, devait
négocier avec la Banque nationale pour une transaction quelconque, quel
est le taux de rentabilité actuel, s'il y a une rentabilité,
tenant compte du coût possible de 5 000 000 $ que la municipalité
de Fermont aurait à payer si elle entamait une négociation et
allait au maximum? Tenant pour acquis qu'on va au maximum, qu'est-ce qu'on a
comme revenus actuellement au CLSC, au gouvernement du Québec, à
la Société des alcools ou ailleurs? À quoi peut-on
établir la perte annuelle ou à quoi peut-on établir le
surplus annuel, tenant compte d'un investissement de 5 000 000 $?
M. Ménard: Pour l'année se terminant en mars 1982,
le surplus financier était de 288 800 $.
M. Rocheleau: Le surplus financier, mais est-ce qu'on tient
compte de la dette actuelle ou uniquement des services qui sont rendus, comme
le chauffage et l'électricité?
M. Ménard: Ce sont les frais de fonctionnement comme
tels.
M. Rocheleau: Les frais de fonctionnement sans tenir compte de la
dette.
M. Ménard: Plus les services administratifs que le syndic
donne.
M. Rocheleau: Maintenant, cela
comprend combien...
M. Ménard: 288 880 $ au 1er mars 1982.
M. Rocheleau: ... de pieds carrés, la totalité du
centre commercial, M. le maire? Et combien d'espaces sont actuellement
loués ou occupés?
M. Ménard: II y a 152 000 pieds carrés. Quand nous
avons fait faire l'inventaire, on a calculé que 52% des espaces
deviendraient rentables; de 52%, on est allé à 67% et maintenant,
il y a un commerce de moins, je crois que nous sommes aux alentours de 58% ou
59% de location à l'intérieur du centre commercial.
M. Rocheleau: Cela veut dire qu'il y a à peu près
50% du centre commercial qui est loué actuellement.
M. Ménard: C'est 58%.
M. Rocheleau: Est-ce que cela inclut l'hôtel?
M. Ménard: Oui, l'hôtel prend un grand espace. Cela
inclut l'hôtel, cela inclut le CLSC. Cela inclut tout.
M. Rocheleau: De la location actuelle, est-ce qu'on peut
comprendre que la majeure partie comprend des locations soit au gouvernement du
Québec, soit au CLSC, soit à la Société des alcools
et autres...
M. Ménard: 80% de la location actuelle est garantie.
M. Rocheleau: Elle est garantie. M. Ménard:
Oui.
M. Rocheleau: Mais est-ce que la ville a des possibilités
de marketing quelconque -il ne semble pas y avoir de commerce privé
d'intéressé - est-ce que la ville semble pouvoir aller chercher
ou initier la venue de certains commerces qui sembleraient souhaitables et qui,
actuellement, ne sont pas là pour toutes sortes de raisons? Est-ce qu'il
y a des raisons qui expliqueraient que 50% des espaces de l'actuel centre
commercial ne sont pas occupés?
M. Ménard: Oui, il y a beaucoup de raisons. Il y a le
phénomène de région ou le phénomène
géographique qui occasionne cette chose. Ce que la ville a l'intention
de faire, c'est de former une corporation et ce serait à la corporation
de décider. L'objectif de la corporation, c'est peut-être
d'instaurer un système de gestion par incitation ou par pourcentage,
pour motiver les gestionnaires à faire de la promotion pour rendre le
centre commercial rentable. Ce serait à peu près la formule qui
devrait être utilisée, mais par la corporation.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci. Je voudrais ajouter à ce que vient de
dire M. le maire de Fermont qu'il existe actuellement, à
l'intérieur du centre commercial, une coopérative d'alimentation
d'environ 1200 membres qui sont des gens, des hommes et des femmes, de Fermont.
Les intentions de la coopérative, puisque sa charte le permet, seraient
de s'agrandir pour aller dans d'autres domaines. Quand je parle d'autres
domaines, cela peut être dans le rayon, ça peut être dans
une quincallerie, ça peut être dans ce qu'a mentionné
d'ailleurs M. le maire.
Maintenant, pour l'information du député de Hull, on
attend pour la coopérative, que ce soit réglé, que la
question de l'espace soit réglée, que la question de la faillite
soit réglée pour intervenir là-dedans. J'ai parlé
au président il y a à peu près deux mois; les intentions
sont toujours là de la part de la coopérative.
M. Rocheleau: Merci, M. le député de Duplessis,
pour les explications. Ce qu'il m'intéresserait de savoir aussi, M. le
maire, tenant compte du fait que vous avez mentionné tantôt qu'il
y a à peu près 50%, 52% d'occupation ou de vacance, c'est si,
à la suite de la formation hypothétique d'un conseil
d'administration qui gérerait cela sans but lucratif et garantirait,
à toutes fins utiles, par le biais d'une obligation de la ville de
participer jusqu'à concurrence du coût des taxes qui actuellement
sont payées à la municipalité, tenant compte de cette
faillite, tenant compte que c'est la Banque nationale qui est responsable, la
Banque nationale qui défraie le coût des taxes actuellement...
M. Ménard: Ils paient leurs taxes.
M. Rocheleau: Qui est quoi comme montant actuellement?
M. Ménard: Environ 75 000 $. M. Rocheleau: 75 000
$.
Le Président (M. Blank): ... M.
Tremblay.
M. Tremblay: Quelle est la distance entre Wabush et Fermont?
M. Ménard: C'est 15 milles pour Labrador City et 19 milles
pour Wabush; 20 ou 22 kilomètres.
M. Tremblay: Donc, on ne peut pas dire que la clientèle de
Fermont est complètement captive du centre commercial.
M. Ménard: Non, elle peut aller chercher ses services dans
d'autres villes qui sont dans une autre province aussi.
M. Tremblay: D'accord.
M. Ménard: N'oubliez pas malgré que nos taxes au
Québec soient élevées, à Terre-Neuve c'est 11%, la
taxe de vente, donc tous les citoyens de chez nous paient 11% de taxe sur tous
les produits qu'ils achètent à Terre-Neuve.
M. Tremblay: Est-ce que vous pouvez me dire si la
coopérative d'alimentation qui est déjà implantée
fait des surplus?
M. Ménard: Son année financière va finir au
mois de juillet cette année. Elle est censée déclarer un
surplus; ça va être la première année. Elle
était en déficit, mais cette année elle est
censée...
M. Tremblay: Cela fait combien de temps qu'elle fonctionne?
M. Ménard: Cela fait deux ans et demi à peu
près; son année fiscale finit au mois de juillet.
M. Tremblay: On peut dire que le centre commercial, cette
année, compte tenu du remboursement des intérêts plus
particulièrement, va faire un déficit d'à peu près
trois quarts de million.
M. Ménard: Non, je vous disais tout à l'heure que
dans son fonctionnement comme tel, géré par le syndic, il montre
288 880 $ de profit.
M. Tremblay: Une fois les intérêts payés?
M. Ménard: Non, ça ne tient pas compte des
intérêts; ça tient compte des intérêts de
fonctionnement; ça ne tient pas compte des intérêts si on
prend la dette à 7 500 000 $ et qu'on commence à
déduire.
M. Tremblay: Mais même si je considère que vous
payez le maximum de ce que vous nous demandez, c'est 5 000 000 $, j'ai bien
l'impression que le taux d'intérêt sur un prêt de ce genre
va être de l'ordre de 20%, ce qui donne des remboursements
d'intérêts de 1 000 000 $ par année.
M. Lamoureux: À ce jour, lorsque la banque nous a fait des
offres, elle nous permettait d'emprunter les 5 000 000 $; pour les cinq
premières années il n'y aurait pas de remise de capital, et le
taux d'intérêt par la suite serait de 13%.
M. Tremblay: Les cinq premières années,
combien?
M. Lamoureux: 11%.
M. Tremblay: Cela change pas mal les chiffres.
M. Lamoureux: Lorsqu'on parle de la rentabilité du centre
commercial, bien sûr, nous on a fait l'analyse que si on payait le centre
commercial 5 000 000 $ il fallait que 60% des locaux environ soient
occupés. Si on paie 3 000 000 $ ou 4 000 000 $, l'occupation pourra
être moindre et le centre commercial pourra être aussi rentable;
tout dépendra du prix qui sera négocié. (13 heures)
M. Perron: M. Lamoureux, lorsque vous parlez des 60%, vous
incluez les taux d'intérêt que vous devrez rembourser pour les
cinq premières années, n'est-ce pas? Parce que le taux de
rentabilité est à 52%, en fait. D'accord.
M. Léonard: D'accord. Mais c'était à 11% il
y a deux ans. Si le taux d'intérêt était porté
à 18% ou à 20%, cela limiterait vos possibilités de
rentabilité, votre seuil de rentabilité monterait
considérablement.
M. Lamoureux: Voilà.
M. Léonard: En avez-vous discuté avec la banque
récemment, non?
M. Ménard: Nous avons reçu une lettre de la banque
il y a un mois nous disant que les offres...
M. Léonard: Et ses conditions?
M. Ménard: ... qu'elle nous avait faites au point de vue
des tarifs étaient changées parce que les taux avaient
changé; si je ne me trompe pas, c'est 17%.
M. Léonard: 17%, d'accord. À ce moment...
M. Ménard: C'est pour cela qu'on disait tout à
l'heure qu'il faut refaire tous les calculs de rentabilité, etc.
M. Léonard: Cela serait rentable à ce
moment-là?
M. Ménard: On ne le sait pas, on n'a pas calculé la
nouvelle tarification, on ne l'a...
M. Léonard: En tout cas, vous pourriez la calculer et
prendre une décision.
M. Ménard: Cela pourrait se calculer. C'est pour cela
qu'on dit: Tout ce que l'on veut, c'est un projet de loi qui nous... Cela ne
veut pas nécessairement dire qu'on veut se porter acquéreur; il
faut recalculer toute la rentabilité parce que les chiffres dont on
parle sont ceux de 1980 et on est en 1982.
Le Président (M. Blank): Alors, il est 13 h 02, on va
suspendre la séance jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 02)
(Reprise de la séance à 15 h 17)
Le Président (M. Blank): La commission des affaires
municipales poursuit l'étude de la loi no 268 Loi concernant la ville de
Fermont.
M. le député de Gaspé, vous avez une demande.
M. LeMay: Oui, j'aurais une demande à faire, M. le
Président. On a entendu deux intervenants actuellement, la ville de
Fermont et le représentant de la compagnie, mais il y a quand même
trois intervenants dans ce dossier. La firme Haineault s'est montrée
très intéressée par l'acquisition de cet édifice
qui est le centre commercial; je me demande s'il ne serait pas possible d'avoir
une version d'un représentant de cette firme.
Le Président (M. Blank): Est-ce que vous voulez faire des
représentations? Vous nous donnez votre nom et vos
représentations.
M. Haineault (Roger): Roger Haineault, Gestion Roger Haineault
Ltée.
M. LeMay: J'aimerais vous demander quelles ont été,
depuis trois ans - cela fait trois ans que le dossier est en suspens - vos
démarches et quelles sont actuellement vos appréhensions ou ce
que vous pensez de tout ce qui se passe ici autour de la table?
M. Haineault: Depuis trois ans?
M. LeMay: Comment voyez-vous le portrait? Vous êtes quand
même un intervenant important parce que vous avez des
intérêts.
M. Haineault: Indirectement, lorsque la ville a fait ses offres
à la banque dans le temps, après avoir parlé avec M.
Ménard, disant que cela ne passait pas ici, puis qu'il ne savait pas
quand cela passerait, j'ai fait une offre définitive pour l'achat du
centre commercial, stupide comme certains pensent, mais quant à moi,
c'est cela que je pouvais payer 1 500 000 $; l'offre a été
rejetée directement et cela est resté là. La seule autre
chose qu'on a eue, c'est qu'avec M. Gauthier quand j'ai fait l'achat de
l'hôtel, j'ai eu une autre négociation et on a dit qu'on se
rencontrerait, qu'on essaierait de discuter pour en venir à une entente.
À la suite de cela, il devait envoyer une lettre aux gens de la ville de
Fermont leur disant: "Décidez-vous, vous l'achetez ou vous ne l'achetez
pas". Une lettre semblable en tout cas. Depuis ce moment, je n'ai jamais eu de
nouvelles de personne, disons, parce qu'on était en train de
négocier. Pourquoi n'ai-je pas commencé avant trois ans? C'est
bien simple, cela ne m'intéressait pas. À 3 000 000 $, à 5
000 000 $ cela ne m'intéressait pas. Cela m'intéressait à
1 500 000 $ en tant qu'homme d'affaires.
M. LeMay: Mais actuellement, de la façon dont vous parlez,
l'hôtel vous appartient?
M. Haineault: Oui, c'était une faillite. C'est une
location. C'est une faillite qui s'est produite encore deux fois et la
troisième fois j'ai acheté l'équipement de l'hôtel
et loué les lieux.
M. LeMay: Vous avez loué les locaux mais le mobilier vous
appartient?
M. Haineault: Oui.
M. LeMay: Avec M. le maire, tantôt, on parlait de la
rentabilité de l'édifice et il incluait l'hôtel dans cela
au niveau des pourcentages de superficie.
M. Haineault: Oui.
M. LeMay: Est-ce que cela veut dire que si éventuellement
la municipalité était autorisée à négocier
l'achat, vous...
M. Haineault: Je serais le meilleur locataire. Le deuxième
en importance après le gouvernement.
M. LeMay: Est-ce que vous avez d'autres...
M. Haineault: D'autres points...
M. LeMay: Est-ce que quelqu'un d'autre aurait d'autres questions
à poser à M. Haineault?
M. Léonard: Avant qu'il quitte je pense que j'en aurais
une. Si c'est évalué sur le marché privé à 1
500 000 $, pourquoi demandez-vous l'autorisation d'aller jusqu'à 5 000
000 $ dans votre projet de loi privé? M. le maire ou...
M. Ménard: M. le ministre, comme je l'avais
mentionné ce matin, les négociations avaient eu lieu avec la
Banque nationale pour essayer d'encadrer la valeur possible pour faire des
études ou des évaluations commerciales. Ces études ont
été faites au mois de septembre 1980. Donc, on travaillait dans
un encadrement qui se chiffrait entre 3 000 000 $ et 5 000 000 $. Pour les
besoins de la loi, on a chiffré les montants à 5 000 000 $. Mais
encore là on travaille seulement dans un encadrement d'évaluation
commerciale.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on est prêt
maintenant à étudier ce projet de loi article par article pour
voir si cela passe ou si cela ne passe pas.
M. Léonard: Oui, cela passe.
Le Président (M. Blank): Article 1? M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, j'ai une question
à vous poser. Si vous avez offert 1 500 000 $, c'est parce que vous avez
fait une étude de rentabilité et, selon votre étude de
rentabilité, à 1 500 000 $, comme on dit dans le jargon des
hommes d'affaires, vous pouvez arriver. Avec, en supplément, un montant
de 2 000 000 $ ou 2 500 000 $ cela n'est plus rentable, c'est cela que vous
voulez dire?
M. Haineault: Non ce n'est pas ce que je veux dire.
M. Bélanger: Non. Pas vous, je suis persuadé que
vous n'êtes pas comme cela, mais il y a certains hommes d'affaires qui
profitent des faillites pour acquérir quelque chose à bon
marché.
M. Haineault: Premièrement, quand on parle de Fermont il
n'y a personne qui veut prêter. Que j'offre 3 000 000 $ ou 4 000 000 $
les gens ne me prêteront pas. Avec un prix dérisoire, j'ai une
chance que quelqu'un accepte de me prêter l'argent. Si cela passe, tant
mieux, et si cela ne passe pas, tant pis. Je ne m'en vais pas contre
l'idée de la ville, contre l'idée de la Québec-Cartier ou
contre l'idée de la banque. Au contraire, c'est une offre qui a
été faite autour d'une table. On était trois personnes et
j'ai dit: "Je serais prêt à payer cela". Aussi stupide que cela
puisse en avoir l'air, c'est comme ceci que cela c'est passé. Disons que
ce n'est pas... Toujours avec l'idée que la ville ne passerait pas ici,
cela s'éternisait depuis des années. L'idée des 1 500 000
$ est venue, comme j'aurais pu dire 1 000 000 $, comme j'aurais pu dire 1 800
000 $. Cela ne veut pas dire qu'à 5 000 000 $ cela ne serait pas
rentable à 11%. Mais à 1 500 000 $ et 20%, je calcule que cela
vaut 4 000 000 $.
Le Président (M. Blank): D'accord. Article 1 de la
nouvelle version du projet de loi.
M. Léonard: On propose, M. le Président, d'ajouter,
après le mot "emprunts", à la dernière ligne du premier
paragraphe, les mots "contracter les emprunts par billet ou par émission
d'obligations", entre virgules. Et ici au lieu de "les sommes", on dit "le
montant". Ensuite, on dit: "Ce règlement doit prévoir, entre
autres, une disposition par laquelle la ville approprie au paiement des
échéances de l'emprunt en capital et intérêts le
montant qui lui sera versé en vertu du paragraphe b) de l'article 6, en
relation du prélèvement..."
Le Président (M. Blank): On remplace les mots "les sommes"
par "le montant".
M. Léonard: Et c'est au singulier par la suite, "qui lui
sera versé en vertu du paragraphe b) de l'article 6". Ça va pour
le journal des Débats?
Une voix: D'obligations?
M. Léonard: D'obligations, oui.
Une voix: Peut-être qu'il faudrait juste relire la
dernière phrase.
Le Président (M. Blank): Je vais lire la dernière
phrase: "contracter des emprunts par billet ou par émission
d'obligations jusqu'à concurrence de cinq millions de dollars." Et dans
l'autre paragraphe: "capital et intérêts, le montant qui lui sera
versé", etc.
Est-ce que l'article 1 est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. L'article 2.
Adopté?
M. Rocheleau: Attendez une minute.
Le Président (M. Blank): Excusez-moi, il y a une
autre...
Une voix: Le président est pressé.
M. Léonard: Est-ce que je peux savoir pourquoi il y a une
seule action dans cette corporation? Le fonds social autorisé de la
corporation est d'une action dont la valeur nominale est de 1 $.
M. Dionne: C'est qu'il n'y a qu'un actionnaire de prévu
dans cette corporation et c'est arbitraire. On a mis une action
comme on aurait pu mettre 10 000 actions parce qu'il n'y a qu'un
actionnaire. Alors, cela ne donnait rien, à notre avis, de multiplier le
nombre d'actions. C'est la raison pour laquelle on a émis une action au
fonds social.
Une voix: Un actionnaire, c'est la ville.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a des raisons fiscales?
M. Dionne: Ce n'est pas là la raison fiscale. La raison
fiscale est que le fonds social autorisé doit être détenu
pour profiter du fait que si une municipalité, en vertu de la loi
provinciale et en vertu de la loi fédérale sur les impôts,
est propriétaire à 90% et plus des actions d'une corporation
municipale, elle n'est pas imposable. Elle ne paie pas de taxes.
Le Président (M. Blank): L'article 2 est adopté.
Article 3.
M. Tremblay: Si je comprends bien, la ville va acheter le
complexe et va le revendre à la corporation.
M. Dionne: Non, non. Le principe, M. le député, si
vous me permettez M. le Président, c'est que la corporation va acheter
le centre commercial, si elle est autorisée et si elle doit se
prévaloir de ce droit qui lui est conféré. La corporation,
elle, n'aura qu'un seul actionnaire qui sera la ville. Mais, en principe, la
ville ne se porte pas acquéreur. C'est strictement au cas où elle
serait obligée de faire valoir sa caution ou que le créancier
serait obligé de faire valoir la caution que la ville donne, alors, elle
doit avoir l'autorisation ou le pouvoir légal de se porter
acquéreur.
Le Président (M. Blank): Article 3.
M. Léonard: Une corporation au sens du Code civil.
Le Président (M. Blank): L'article 3 est adopté.
Article 4.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. L'article 5.
M. Léonard: C'est la limitation d'un déficit,
ça va. (15 h 30)
M. Rocheleau: M. le Président, on dit ici que la ville
doit limiter aux taxes sa participation au déficit. Dans
l'hypothèse que les coûts ou les taux d'intérêt que
vous auriez hypothétiquement négociés excèdent les
11% qui avaient été prévus dans les calculs, si la
participation ne peut excéder la valeur du coût des taxes,
qu'arrive-t-il?
M. Dionne: Le principe qu'on a voulu préserver, M.
Rocheleau, c'est que la ville ne soit engagée, en vertu de la loi,
à participer à un déficit que jusqu'à concurrence
du montant des taxes municipales. Si, éventuellement, la corporation
elle-même était en difficulté, à ce
moment-là, la ville devra faire face à ses obligations de caution
du prêt qui aura été consenti et devra reprendre le centre
commercial, l'acheter et essayer de l'administrer le mieux possible, avec une
nouvelle corporation qui pourrait être formée. Mais on a voulu
essayer d'éviter que la ville ne s'engage plus loin que pour la valeur
des taxes municipales annuelles.
M. Ménard: M. Rocheleau, c'est surtout pour garantir aussi
que les fonds publics ne soient pas utilisés pour financer le centre
commercial comme tel.
M. Rocheleau: Écoutez, je suis bien d'accord avec cela, M.
le Président, M. le ministre, c'est simplement que si le déficit
excède le coût est-ce que cela devient un déficit
accumulé? Le fait que la ville se soit portée garante de la
corporation constituée pour administrer, est-ce que la ville a des
recours face à des organismes gouvernementaux pour subvenir à des
moyens supplémentaires à ces montants?
M. Dionne: II faudrait que la ville pose un geste pour renflouer
ou laisser accumuler les taxes, mais elle ne pourrait pas recevoir des
subventions plus élevées directement pour l'administration
annuelle ou l'administration courante de ce centre. Elle ne peut pas
excéder le montant des taxes, sa participation aux taxes.
M. Rocheleau: En somme...
M. Dionne: À ce moment-là, elle deviendrait, comme
caution, une entité qui serait obligée de faire face à ses
obligations de garante d'un prêt.
M. Rocheleau: En somme, M. le Président, je comprends
très bien, à l'égard de cet article, la réticence
de la compagnie minière. Si cela excède, étant
donné que la compagnie a à débourser entre 80% et 85% des
taxes annuelles, c'est elle qui a à subir une partie assez
appréciable, disons, d'un déficit quelconque. D'autre part, c'est
la compagnie qui a bâti la ville. C'est une ville de compagnie, à
toutes fins utiles.
M. Saint-Onge (Victor): 4 000 000 $
de taxes municipales par année sur un budget de 5 000 000 $. Bien
sûr, 500 000 $ de plus ou de moins en période de
prospérité, cela ne fait pas un gros pourcentage, mais, en
période de crise comme aujourd'hui, cela a une certaine importance.
M. Rocheleau: Je veux quand même dire è M.
Saint-Onge, que l'on subit tous la même prospérité.
Le Président (M. Blank): L'article 5 est adopté.
L'article 6. Si vous avez des commentaires à faire, M. Saint-Onge, sur
des articles en particulier, vous avez le droit d'intervenir.
M. Saint-Onge: Oui, merci.
M. Rocheleau: Alors, à l'article 6c), on dit: "Une telle
entente, si elle comporte une participation de la ville dans les
déficits -c'est bien évident - doit limiter les montants annuels
de cette participation au montant annuel n'excédant pas les taxes
foncières générales et spéciales imposées
sur ce centre; dans ce cas, l'entente doit également prévoir que,
s'il y a des profits, la participation de la ville ne doit pas être
inférieure à 50% de ceux-ci, déduction faite des
déficits des années antérieures s'il y a lieu."
L'autre 50%. Est-ce que ça veut dire qu'on peut faire
bénéficier les locataires. Est-ce qu'on peut réinvestir
dans le centre commercial, agrandir, construire de nouveau, ajouter, etc.?
Mais, s'il y a des profits, il y a toujours la première tranche de 50%
qui s'en va automatiquement à la ville.
M. Dionne: Cela se ressemble. Surtout des améliorations du
centre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais poser une
question à ce moment-ci. Compte tenu de votre réponse, cela
signifie que dès qu'il y a surplus ou excédent des revenus sur
les dépenses au cours d'une année, vous allez distribuer
automatiquement 50% à la ville.
M. Ménard: Oui, parce que le seul et unique actionnaire
est la ville. Donc elle va participer ou elle va recevoir 50% des profits.
L'autre 50% sera pour augmenter le fonds de roulement ou améliorer la
bâtisse. On ne pourra pas le redistribuer.
M. Léonard: Pourquoi ne laissez-vous pas 75% dans la
corporation ou 100%.
M. Ménard: Encore là, il pourrait y avoir des
règlements internes dans cette corporation-là et, au moment
où il y aura des profits, elle pourra décider quoi faire avec ces
profits. Dans le projet de loi qu'on a, on n'anticipe pas de profits la
première année, je ne crois pas. C'est pour cela qu'on s'est mis
des "guide-lines" là-dedans.
M. LeMay: En inscrivant 50% ici, vous vous trouvez ni plus ni
moins à figer cela dans le ciment sous forme de loi.
M. Dionne: II est vrai que ce serait inscrit dans le texte de la
loi, sauf qu'il est quand même prévisible que ce centre
commercial, ayant un seul actionnaire qui est une municipalité qui ne
doit pas nécessairement en tirer des profits, n'aura probablement pas
des profits énormes, s'il en a, et que l'administration verra à
combler les frais par les revenus et réinvestir un peu d'argent dans
l'amélioration du centre, ce qui ne serait pas nécessairement des
profits non plus. Ce pourrait être approprié sous une autre forme
que des profits, comme refaire des améliorations de ce centre.
Le pendant de ce 50%, c'est strictement parce que si la ville participe
dans les déficits et si l'entente ne prévoit pas que la ville,
dans son entente avec la corporation... Il y a quand même une latitude
qui est laissée à la ville de ne pas participer du tout dans les
déficits et à ce moment-là elle ne participe pas dans les
bénéfices non plus.
Si vous relisez l'article c, c'est ce qu'il dit: "Si elle comporte une
participation de la ville cette entente-là dans les déficits...
limiter les montants annuels de cette participation au montant annuel
n'excédant pas les taxes foncières générales et
spéciales." C'est la condition première. La participation dans
les bénéfices est raccrochée à la condition
première. Si l'entente ne prévoit pas de participation dans les
bénéfices, il n'y a pas de question de participation de la ville
dans les profits. C'était surtout pour prévoir également
le fait qu'il est possible que pendant les premières années,
toujours sous réserve que la corporation s'en porte acquéreur
à cause de difficultés pendant un an, deux ans, trois ans, il y
ait des déficits qui s'accumulent parce que le fonds de roulement ne
sera pas suffisant. C'était pour prévoir que dès l'instant
où la corporation commencera à faire des profits, elle devra
rembourser la ville des taxes parce que la ville aura participé et,
à ce moment, elle devra également participer ou remettre à
la ville 50% de ses profits.
M. Léonard: M. Dionne, je m'interroge beaucoup sur cette
clause, parce que s'il y a déficit, je comprends que vous vouliez
limiter votre participation. Mais s'il y a excédent et que, dans la loi,
vous vous obligiez à reprendre 50% ou à distribuer 50% à
la ville, je pense que vous limitez vos possibilités de
réinvestissement,
d'amélioration, de rénovation, de tout ce que vous voudrez
dans le centre commercial. Au cours d'une période d'inflation comme
celle qu'on connaît, 10%, 12%, il faut faire des surplus, il faut
réaliser des excédents si on veut simplement maintenir le capital
immobilisé. Je me demande si vous devez laisser cette stipulation. Que
vous vouliez limiter votre participation au déficit, je le comprends,
d'accord, mais que vous obligiez la corporation à redistribuer 50% des
excédents, je pense que c'est une embûche.
M. Dionne: M. le ministre, le maire et le gérant de la
ville me disent qu'on ne fait pas une question de principe de ce bout de
phrase. Si la commission parlementaire est d'avis que ce bout de phrase
concernant la participation aux bénéficies devrait être
biffé, on n'en ferait pas une question de principe, quant à
nous.
M. Léonard: À l'avenir, cela peut être
embêtant.
M. Dionne: Je suis d'accord, on n'avait pas analysé le
problème sous l'angle que vous venez de présenter.
M. Léonard: II va falloir que vous en fassiez,
figurez-vous, des excédents, si vous voulez que ça fonctionne
dans dix ans. Il ne faudrait pas se faire d'illusions là-dessus. Si vous
voulez, on peut suspendre l'article pendant que mes juristes examinent cela
pour savoir comment on le libellera exactement. On va passer à d'autres
articles entre-temps.
Le Président (M. Blank): Nous allons suspendre cela pour
prendre l'article 7.
M. Léonard: Est-on d'accord? Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 7, adopté. Article
8, adopté. Article 9.
M. LeMay: M. le Président, j'aurais une question à
poser aux spécialistes du ministère concernant le paragraphe b)
de l'article 7. On dit: "contracter des emprunts par billets, obligations ou
autres titres aux taux d'intérêt et autres conditions que
déterminent la Commission municipale du Québec et le ministre des
Affaires municipales." Est-ce vraiment au ministère d'approuver les
emprunts d'une corporation?
M. Léonard: Dans ce cas, oui. Pour les
municipalités, de toute façon, la Commission municipale du
Québec doit les approuver.
M. LeMay: Pour les municipalités, mais là, ce n'est
pas une municipalité, c'est une corporation.
Une voix: Qui est issue de la municipalité.
M. Perron: C'est une corporation qui relève de la ville
qui est une municipalité.
M. Léonard: Je tiens à ce que cela reste dans le
projet de loi.
M. LeMay: Oui, moi aussi, je voulais une information.
Le Président (M. Blank): Article 9.
M. Rocheleau: Parfois, on ne veut pas que le ministre se
mêle de certaines choses; d'autres fois, c'est souhaitable qu'il s'en
mêle.
M. Léonard: C'est bien, je vous le rappellerai à
l'occasion.
M. Rocheleau: Oui, mais je m'expliquerai à cette
occasion.
M. Léonard: Nous avons un amendement à l'article 9
qui se lirait comme suit: "Jusqu'à ce qu'ils soient
transférés, cédés ou transportés à la
corporation, les biens qu'elle administre, gère et exploite
appartiennent à la ville."
Le Président (M. Blank): ... appartiennent à la
ville. Et on enlève le reste?
M. Léonard: Non, pour le reste, la corporation n'engage
qu'elle-même lorsqu'elle agit en son nom seulement.
Le Président (M. Blank): Le reste "font partie du domaine
public", est-ce qu'on l'enlève?
M. Léonard: ... n'engage qu'elle-même lorsqu'elle
agit en son nom on ôte cela?
Le Président (M. Blank): Non, "... font partie du domaine
public..."
M. Léonard: Oui, c'est qu'il y a une distinction
entre...
Le Président (M. Blank): On biffe ça.
M. Léonard: ..."appartenir à la ville", qui est du
domaine privé de la ville, si on veut et, "appartiennent à la
ville". Cela va? Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté tel
qu'amendé.
M. Léonard: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Blank): Article 10.
M. Léonard: J'ai aussi un amendement. "La corporation a
son siège social..."; il y a un accent qui doit sauter sur le "a".
Premier amendement, donc: "La corporation a son siège social dans la
ville. Le conseil d'administration ne peut tenir ses assemblées
ailleurs..." plutôt que "ses séances". Par concordance. Oui,
"...ses assemblées ailleurs, à moins que...", etc.
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. Article 11.
M. Rocheleau: À l'article 11, M. le Président, nous
aimerions avoir la possibilité de discuter du fait que nous
considérons que onze membres, c'est de beaucoup trop élevé
pour un conseil municipal qui est composé, je pense, d'un maire et de
quatre conseillers à Fermont. Le fait d'avoir un conseil
d'administration compose de onze membres, je pense que cela fait lourd. Je me
pose la question à savoir si on ne devrait pas avoir majoritairement une
représentation de la municipalité accompagnée d'un
représentant possiblement d'un corps public, de la chambre de commerce
ou autre. Je verrais très bien, M. le Président, un
représentant de la compagnie qui a quand même un impact assez
important dans la municipalité de Fermont et avoir un maximum de membres
possiblement six ou sept membres en tout. Il faudrait peut-être suspendre
pendant quelques minutes et examiner si on ne devrait pas... Je
considère que onze membres, M. le ministre, c'est fort.
M. Léonard: II faudrait peut-être entendre ce que la
ville a à dire là-dessus. Onze, pourquoi vous êtes-vous
arrêtés à onze membres? Pourquoi ce ne serait pas sept ou
neuf?
M. Ménard: À sept, si vous regardez, le conseil
municipal était composé de cinq membres. Avec le gérant
municipal, cela faisait six; cela donnait la possibilité seulement aux
organismes d'un siège et on trouvait que ce n'était pas assez. On
voulait que l'Association des marchands ou la chambre de commerce soit
représentée, le comité de citoyens et la compagnie
minière, on pourrait s'asseoir et discuter là-dessus. C'est pour
ça qu'on avait augmenté le nombre de sièges à onze.
Si on va à sept, je crois qu'il reste seulement un siège pour le
public pour siéger et avoir son mot à dire. Je crois qu'on
devrait aller à neuf.
M. Rocheleau: Oui, mais, M. le Président, est-ce que le
conseil doit être représenté par tous ses membres ou est-ce
qu'il peut y avoir le maire ou son représentant, le gérant... Je
ne vois pas nécessairement l'obligation de voir tout le conseil
siéger au conseil d'administration.
M. Perron: Si vous permettez, M. le Président...
M. Rocheleau: Cela ne fait que transporter les chicanes s'il y en
a à la table du conseil d'administration.
M. Perron: J'ai la forte impression, si vous permettez, M. le
Président, que c'est justement pour empêcher les
dédoublements, en d'autres mots, deux approbations que le conseil est au
complet sur le conseil d'administration. Je parle pour le conseil municipal qui
est au complet au conseil d'administration. Est-ce que ce serait le pourquoi de
votre décision?
M. Ménard: Oui, c'était pour faciliter les choses
pour lorsque l'on arrive à l'assemblée publique pour ne pas avoir
à répéter ce qui s'est passé à l'autre
assemblée. Cela facilitait les choses au point de vue administratif.
Tout le monde aurait assisté à la même réunion.
Donc, on pourrait en venir à se comprendre, malgré que...
M. Rocheleau: M. le Président, je considère que
c'est une double caution parce que si au conseil d'administration du centre
d'achat ou de votre complexe, vous retrouvez les quatre membres du conseil et
le maire, il peut y avoir une espèce de collusion. S'il y en a une
couple qui ne siègent pas là, qui vous regardent faire d'en
dehors, ce n'est pas mauvais.
Une voix: Non, ce n'est pas mauvais. M. LeMay: M. le
Président...
M. Rocheleau: Remarquez que je vous aime bien.
M. LeMay: M. le Président, je pense que le
député de Hull a parfaitement raison, et j'acquiesce en tout cas
à ce qu'il dit. Lui-même étant un ancien maire et moi
également, je trouve que, organisés comme vous l'êtes pour
cet article, votre conseil d'administration et votre conseil municipal se
ressemblent drôlement. Je trouve que le conseil municipal fonctionne
bien; mais, à l'intérieur de votre conseil d'administration, cela
ressemble dangereusement à une assemblée paquetée.
Ce sont deux corporations bien différentes. Il y a la corporation
qui administre le centre commercial et il y a vous qui administrez la ville.
Vous devez en faire, d'après moi, une distinction bien
marquée pour la population, parce que les gens vont dire: C'est
"la même gang" au centre commercial et à la ville.
M. Ménard: ...
M. LeMay: Ils vont le dire quand même, mais vous pourrez
toujours leur dire qu'il y a deux ou trois élus municipaux au conseil
d'administration, il y a peut-être un représentant de la compagnie
et il y a peut-être des représentants des groupes
socio-économiques. Cela peut être trois.
M. Ménard: On a dit qu'on avait été à
onze sièges. Je suis d'accord avec M. Rocheleau quand il dit que onze,
c'est beaucoup, mais...
M. LeMay: Mais, vous savez, M. le maire, pourquoi votre conseil
municipal fonctionne si bien. C'est parce que vous êtes seulement cinq.
Plus vous mettez de monde, moins on règle de problème.
M. Caron: M. le Président, c'est vrai qu'on vit maintenant
avec la nouvelle loi 44, chez nous et d'autres municipalités. D'autres,
à l'automne, vont vivre des conseils qui passent de cinq, six à
douze et à quinze; c'est pas mal plus difficile et c'est pas mal plus
long. Je ne suis pas prêt à dire que c'est plus rentable.
Où je suis d'accord avec mon collègue de Hull, c'est que
l'ex-ministre des Affaires municipales avait changé le système
dans les logements à prix modique, les corporations de logements
à prix modique étaient sorties des conseils municipaux pour
intéresser des groupes, des clubs sociaux ou ces choses-là. Je
pense que cela a aidé à faire avancer les projets, aussi bien que
l'administration. Alors, je pense que le conseil au complet, ce serait une
affaire de la ville. Personnellement, je préfère que vous
diminuiez à sept pour ne pas perdre de temps, pour que cela avance.
Parler pour ne rien dire, à beaucoup c'est ce qui arrive et cela fait
des chicanes de famille.
Alors, les autres membres du conseil seront là pour vous regarder
et ceux-ci vont vous encenser et si vous faites mal, ils vont vous le dire. La
compagnie devrait être représentée. Si la compagnie paie
85% des taxes dans la municipalité, c'est tout à fait normal,
parce que s'il y a un déficit plus tard, elle aura à payer la
note. Il me semble que cette formule devrait être
améliorée, changée.
M. LeMay: M. le Président.
M. Léonard: Est-ce que je pourrais porter à votre
considération une contre-proposition? Disons qu'on maintiendrait le
principe d'une majorité de membres du conseil, mais restreinte à
trois membres et deux autres qui viendraient de l'extérieur. Je pose,
évidemment, indirectement la question, à savoir: Pourquoi le
gérant est-il là?
M. Ménard: C'est pour couvrir le côté
administratif.
M. Léonard: Oui, mais c'est un fonctionnaire, il peut
être nommé secrétaire, il peut être n'importe quoi.
Il peut tenir la porte, si vous voulez.
M. Ménard: Oui.
M. Léonard: C'est parce que cela éviterait d'avoir
des séances où les gens sont nombreux. D'autre part, je suppose
que la corporation va payer des jetons de présence. Cela
éviterait des frais de fonctionnement aussi, si jamais cela se
produisait.
M. Ménard: Je n'ai pas beaucoup d'objection à votre
suggestion, à sept, trois.
M. LeMay: M. le Président, j'acquiesce...
M. Léonard: Est-ce que c'est la réaction?
M. LeMay: Oui. J'acquiesce, moi aussi, du côté de la
contre-proposition du ministre. Cela n'empêche pas le gérant
municipal d'assister aux réunions en tant qu'administrateur
concerné plus directement peut-être. Je verrais très bien
trois élus, un membre de la compagnie et surtout vos organismes sociaux.
Je regardais cela ici, savez-vous que vous avez 52 organismes
socioculturels?
M. Ménard: Les gens le savent sûrement.
M. LeMay: Alors, il serait peut-être bon de les embarquer
dans l'administration pour montrer aux gens que ce centre commercial leur
appartient.
M. Ménard: C'est notre intention aussi, M. LeMay.
M. LeMay: Cela leur appartient en fait.
Le Président (M. Blank): Parce qu'il y a une nouvelle
élection cette fois.
M. Dionne: M. le ministre, la ville consentirait à
modifier cet article pour avoir cinq membres, dont le maire, deux membres du
conseil...
Une voix: Sept.
M. Dionne: Sept ou cinq?
M. Léonard: Monsieur, la proposition que je ferais serait
celle-ci: cinq membres dont trois membres du conseil. Je ne précise pas
si le maire est là ou pas. Vous déciderez cela vous-mêmes,
mais je ne vous oblige pas à ce que le maire soit là. Si vous
décidez que c'est le maire, ce sera le maire. Ce sera votre
décision. Quelquefois, peut-être qu'il y a un maire... On
légifère pour s'entendre au moins avant. Il y a peut-être
un maire qui dirait: Je prends mes distances par rapport à cette
corporation. Si on le met dans la loi, il sera obligé d'être
là. Donc, à ce moment-là, il pourra avoir une certaine
distance par rapport à cela. On ne le précisera pas. Trois
membres du conseil et deux autres membres qui résident depuis au moins
six mois dans la ville.
D'accord. Alors, le conseil d'administration de cette corporation est
composé de cinq membres nommés par résolution du conseil
de la ville. Trois membres du conseil municipal doivent être membres du
conseil d'administration, les autres membres doivent résider depuis au
moins six mois dans la ville.
M. Perron: C'est cela.
Le Président (M. Blank): Trois membres du conseil...
M. Léonard: ... dont trois doivent être membres du
conseil municipal.
Le Président (M. Blank): Trois membres du conseil
municipal...
M. Léonard: ... doivent être membres du conseil
d'administration...
Le Président (M. Blank): ... les autres membres doivent
résider... D'accord, c'est correct.
M. Rocheleau: ... dont trois doivent être membres du
conseil municipal.
Le Président (M. Blank): Cela va se lire: Le conseil
d'administration de cette corporation est composé de cinq membres
nommés par résolution du conseil de ville. Trois membres du
conseil municipal doivent être membres du conseil d'administration; les
autres membres doivent résider depuis au moins six mois dans la ville.
Est-ce que c'est cela?
M. Léonard: Discussion maintenant.
Une voix: Merci, M. le Président. M. le ministre, est-ce
qu'à la fin du mandat on va...
M. Saint-Onge (Victor): Si vous me le permettez, tel que
rédigé, je pense que cela n'empêcherait pas le conseil
municipal de nommer ses cinq membres à la corporation dans la mesure
où deux autres membres du conseil ont résidé dans la
municipalité depuis au moins six mois, ce qui est
généralement le cas. Ce n'est pas limité à trois
membres du conseil, tel que formulé. Cela ne veut pas dire que ce ne
serait pas bien, mais cela donne toute la flexibilité de nommer les cinq
membres du conseil.
M. Léonard: II a raison, c'est vrai.
M. LeMay: II s'agirait de préciser, M. le
Président...
M. Léonard: Les autres membres qui ne sont pas membres du
conseil municipal doivent résider depuis au moins six mois dans la
ville.
Le Président (M. Blank): Est-ce que c'est cela?
M. LeMay: On ne pourrait pas inscrire: "représentants des
organismes socio-écomoniques"?
M. Léonard: Non. Ils décideront.
M. Rocheleau: Ils décideront. On leur laisse cette
liberté.
Le Président (M. Blank): Les autres membres qui...
M. LeMay: Vous n'incluez pas un représentant de la
compagnie non plus?
Une voix: Non, ils décideront.
M. LeMay: Oui, oui, je comprends, mais il reste que la compagnie
paie 85% des taxes.
M. Rocheleau: Ils vont décider des deux autres
membres.
M. LeMay: Quand même, elle peut avoir son mot à
dire.
M. Rocheleau: Mais si elle veut...
Le Président (M. Blank): Les autres membres qui ne sont
pas membres du conseil municipal doivent résider depuis au moins six
mois dans la ville. C'est cela?
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Blank): Est-ce que c'est adopté
tel qu'amendé? Adopté. Article 12.
M. Caron: À la fin du mandat, est-ce que vous
spécifiez qu'ils restent en
fonctions? Quand il y a une élection... Â la fin, est-ce
que vous spécifiez qu'ils vont être remplacés...
M. Léonard: Cela est évident. Je pense que...
M. Rocheleau: C'est automatique. M. Caron: C'est
automatique, oui.
M. Rocheleau: Ils doivent être membres du conseil
municipal.
Le Président (M. Blank): Article 12. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Blank): On peut dire qu'un
représentant du conseil municipal agit comme président et le
gérant comme secrétaire. (16 heures)
M. Tremblay: Les membres sont choisis à l'intérieur
du conseil.
M. Léonard: Un des membres du conseil municipal agit comme
président de cette corporation et le gérant, comme
secrétaire.
M. LeMay: II peut être secrétaire.
M. Tremblay: II peut être secrétaire actif et,
là, il y a secrétaire en titre. Dans ce sens-là, je trouve
qu'on aurait pu être moins tatillons et leur laisser leurs onze membres
comme ils le demandaient.
M. Léonard: M. le maire ou M. le conseiller juridique,
pourquoi voulez-vous qu'on spécifie dans la loi que c'est le maire?
Pourquoi ne dirait-on pas que le président et le vice-président
sont élus parmi les membres du conseil d'administration de la
corporation? Comme vous avez la majorité, si vous décidez que
c'est le maire ou si vous décidez que c'est un autre, ce sera un autre;
vous pourriez peut-être décider que le président, c'est
quelqu'un qui n'est pas membre du conseil, puis cela ferait bien votre affaire
aussi.
M. Ménard: Oui, mais on a changé d'idée tout
à l'heure quand on a abaissé le nombre.
M. Léonard: Oui.
M. Ménard: La raison pour laquelle on demandait que le
maire soit là, était pour s'assurer que les intérêts
ou le cautionnement de la ville versus cette corporation, soit bien
administrés.
Le Président (M. Blank): On va inscrire le
président et le vice-président.
M. Ménard: Cela ne veut pas nécessairement dire que
les autres ne sont pas aussi bons que le maire, parce que, moi, j'ai des
complexes de supériorité peut-être un peu, c'est cela qui
arrive.
M. Léonard: Pour le siège de secrétaire,
vous nommerez qui vous voudrez aussi.
M. Ménard: Oui, c'est pour cela, M. le ministre, qu'on a
été obligé de changer à peu près tous les
articles, vu qu'on a changé l'article 12, l'article 13 va suivre.
M. Léonard: On peut simplement dire: les officiers de la
corporation sont élus parmi les membres du conseil d'administration.
Une voix: C'est cela, cela couvre tout.
M. Tremblay: Ce ne serait pas, les officiers.
M. Léonard: C'est le président et le
vice-président.
M. Rocheleau: Le président et le vice-président
sont élus à même les membres du conseil municipal par le
conseil d'administration.
M. Tremblay: M. le Président, il faut aussi amender le
troisième paragraphe pour le rendre conforme à ce qu'on a
décidé pour enlever "le gérant" à deux
endroits.
M. Rocheleau: Le mandat normalement devrait être la
durée d'un terme d'élection, parce que le maire et les
conseillers sont élus à une date fixe et peuvent ou ne peuvent
pas nécessairement être réélus. Alors, cela devait
être un terme qui porte les mêmes dates que la durée d'un
mandat.
M. Caron: M. le Président, j'apprends qu'il y a d'autres
membres du conseil qui vont vouloir en faire partie; alors; je pense qu'on
devrait laisser des mandats de deux ans, et entre eux, qu'ils s'entendent. Il
faut qu'il y ait une rotation, c'est à peu près comme les
comités exécutifs dans les municipalités, dans la Loi sur
les cités et villes: tous les ans, le mandat est renouvelable et cela
peut être les mêmes qui y retournent. Je pense qu'il ne faudrait
pas limiter cela aux mêmes, il faut donner une chance aussi de faire une
rotation.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
s'entendre avec le ministre pour - étant donné qu'on fait cela au
pif un peu - qu'on enlève les articles concernant la nomination des
membres, tout cela, et laisser les fonctionnaires, peut-être la
direction,
nous faire...
M. Léonard: Ce qui arrive, c'est qu'on prend beaucoup de
temps à faire cela et, finalement, c'est technique. Est-ce qu'on
pourrait revenir et peut-être passer à un autre? Est-ce qu'on peut
suspendre l'étude de ce projet de loi?
Le Président (M. Blank): Oui, M. le ministre.
M. Léonard: On pourrait commencer un autre. Dès
qu'on aura ajusté la rédaction ici, vous reviendrez à la
barre et on continuera.
M. Rocheleau: Vous pouvez peut-être prendre cinq minutes
pour être sûr qu'il y a concordance dans...
Le Président (M. Blank): II y a aussi l'article "le
si".
M. Tremblay: À l'article 14, vu qu'on n'a plus tous les
membres du conseil maintenant, en ce qui concerne les conflits
d'intérêts, il faudrait aussi ajouter: Un membre du conseil
d'administration ou un membre du conseil de ville à ce niveau-là,
sinon, il pourrait y avoir un membre du conseil de ville qui serait en conflit
d'intérêts.
M. Rocheleau: Automatiquement, s'il fait partie du conseil
d'administration, qu'il soit membre du conseil de la ville ou n'importe quoi
d'autre...
M. Tremblay: Mais s'il n'est pas membre du conseil
d'administration, il pourrait être membre du conseil et il pourrait faire
des transactions avec l'entreprise.
M. Léonard: Si on commence à jouer avec les "le" et
les "la", on n'en finira plus.
M. Rocheleau: On peut prendre cinq minutes...
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on va discuter de
l'article...?
M. Léonard: Quand on reviendra.
Le Président (M. Blank): On va suspendre l'étude de
la loi no 268 pour quelques minutes.
Projet de loi no 212
On reprend maintenant le projet de loi 212 la charte de la ville de
Vanier.
M. Léonard: On reprendra 268 après.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: M. le Président, je veux simplement excuser pour
son absence le ministre des Communications et député de Vanier,
qui est retenu au Conseil des ministres. Je veux dire aussi aux gens de la
ville de Vanier qu'étant donné que notre règlement
interdit à un ministre de parrainer un projet de loi privé, il me
fait extrêmement plaisir de le parrainer, puisque la ville de Vanier et
le comté de Vanier sont limitrophes et voisins du comté de
Tachereau. Dans le but d'accélérer les choses, en tout cas en ne
voulant pas les retarder indûment, je vous inviterais à
céder la parole aux représentants de la ville de Vanier, qui
pourront nous expliquer plus en détail le but de leur intervention et
nous pourrons statuer sur celle-ci.
Le Président (M. Blank): Je comprends que c'est Me Denis
Boutin qui représente la ville? Non?
M. Rousseau (Pierre): Mon nom est
Pierre Rousseau, je suis greffier-adjoint de la ville de Vanier et
j'agis ici comme procureur...
Le Président (M. Blank): Les deux autres messieurs avec
vous sont?
M. Rousseau: ... de la ville de Vanier dans sa demande d'abandon
de modification de la charte. Je suis accompagné de M. Robert Cardinal,
qui est maire suppléant, et de M. Lucien Auclair, qui est conseiller. Je
voudrais, si vous le permettez, remercier le député du
comté de Taschereau d'avoir bien voulu parrainer notre projet de loi
pour qu'il ait accès à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Blank): Merci. Est-ce qu'on peut
procéder avec l'article no 1?
M. Rousseau: L'article 1 vise simplement à modifier notre
charte pour avoir six conseillers au lieu de sept. Je pense que c'est un
avantage du côté de la gestion simplement administrative. On a
pensé qu'avec six conseillers, c'était plus facile de s'entendre
qu'avec sept. Cette modification vise à s'appliquer seulement à
compter de la prochaine élection générale municipale et on
a pensé qu'avec six conseillers, si le vote sur une question
partagée se divise trois contre trois, à ce moment, la question
est négative ou le maire peut intervenir et voter et...
M. Léonard: Mais, M. le procureur, je n'ai rien contre ce
que vous dites. Pourquoi ne procédez-vous pas par la Loi sur les
cités et villes?
M. Rousseau: Bien, l'objectif visé est la modification de
la charte. Alors, on pouvait modifier la charte par une loi spéciale ou
par lettres patentes. On a pensé, étant donné qu'on avait
différents sujets à soumettre à l'Assemblée
nationale pour modifier la charte, qu'on pouvait joindre cette modification
à l'intérieur de notre projet de loi. L'objectif est finalement
la modification de la charte; pour autant que l'objectif est atteint...
M. Léonard: Mais, M. le procureur, je vous souligne
simplement que je ne vois pas pourquoi on voterait des dispositions dans un
bill privé alors que vous pourriez atteindre le même but en
procédant administrativement simplement. Vous avisez le ministère
que vous auriez six conseillers par des lettres patentes supplémentaires
et c'est réglé.
M. Rousseau: Bien, écoutez, évidemment...
M. Léonard: Bien, c'est parce que quand on fait de la
législation privée, par projet de loi privé, on le fait
pour des cas spécifiques, pas pour faire de l'administration. Je ne vois
pas... Vous l'auriez demandé par lettres patentes supplémentaires
comme toutes les villes le font et il n'y aurait pas eu de problèmes. Je
ne vois pas l'objet de cela.
M. Rousseau: L'objet est de réduire d'un le nombre de
conseillers. Maintenant...
M. Léonard: On n'a pas d'objections du tout. Vous pouvez
le faire.
M. Rousseau: D'accord. On a une loi spéciale qui existe,
qui est notre charte.
C'est par loi spéciale que notre charte existe.
M. Léonard: La loi 105 vous ouvrait toutes les portes
là-dessus pour le faire, sans procéder par bill privé.
M. Rousseau: II peut y avoir plusieurs portes. On a ouvert cette
porte. Maintenant, si l'objectif est atteint... L'objectif est de modifier
notre charte. Il peut y avoir plusieurs moyens. On a d'autres amendements,
justement, qui visent cet objectif, pour d'autres fins. Est-ce qu'on ne peut
pas y joindre celui-là en même temps?
M. Léonard: Moi, je pense que l'article on n'a pas
à l'accepter ou à le rejeter. Vous pouvez appliquer la Loi sur
les cités et villes; vous allez l'avoir, simplement.
Le Président (M. Blank): L'article 1 est retranché.
L'article 2 qui deviendrait 1. On va faire la numérotation après.
L'article 2 du bill.
M. Léonard: Nous avons examiné l'article que vous
demandiez, qui tend à réglementer la circulation des animaux,
etc. Cela touche les chiens, les chats et les autres animaux non
spécifiés. Maintenant, il est apparu à nos services,
à mes services, que les pouvoirs que vous demandiez étaient
très larges et nous nous sommes demandé si les droits qui
étaient prévus à la charte de la ville de Québec ne
vous seraient pas suffisants.
M. Rousseau: Effectivement.
M. Léonard: Est-ce que vous vous êtes posé
cette question aussi?
M. Rousseau: Nous nous sommes posé cette question.
M. Léonard: Alors, avez-vous des animaux
spécifiques dans la ville de Vanier qui font que vous avez besoin d'un
bill privé là-dessus?
M. Rousseau: Lorsque le ministre réfère aux
dispositions de la charte de la ville de Québec qui feraient notre
affaire, est-ce qu'il réfère aux dispositions contenues au
chapitre 42 des lois de 1980 qui ont modifié la charte de la ville de
Québec? (16 h 15)
M. Léonard: Oui, c'est cela. Oui, chapitre 42, article 23,
paragraphe c des lois de 1980 de la ville de Québec.
M. Rousseau: Alors, effectivement, M. le juge... M. le ministre,
les dispositions qui sont contenues...
M. Rocheleau: M. le juge, vous en faites pas.
M. Rousseau: D'accord, je m'excuse. Alors, les dispositions qui
sont contenues...
M. Léonard: Je peux vous le lire, pour vous
rafraîchir la mémoire, si jamais vous ne l'aviez pas lu.
Pour réglementer ou prohiber la garde des animaux ou de certaines
catégories d'animaux, limiter le nombre de tels animaux qu'une personne
peut garder dans un ou sur un immeuble; pour exiger du propriétaire ou
gardien de tels animaux une licence; pour empêcher ces animaux d'errer
dans la ville et en autoriser l'élimination d'une manière
sommaire ou la mise à l'enclos public et la vente au "projet" de la
ville - cela doit être au profit...
M. Rousseau: M. le Président, sur ce point-là: la
mise à l'enclos public, est-ce qu'on ne peut pas ajouter que cet enclos
doit
être situé à l'intérieur ou à
l'extérieur des limites de la municipalité? L'objectif est bien
simple, c'est qu'on a l'idée d'une réglementation uniforme...
M. Léonard: Ce n'est pas limité ici. Ce n'est pas
limité.
M. Rocheleau: Présentement, M. le Président, est-ce
que...
M. Léonard: Un instant. On me souligne qu'une
municipalité ne peut avoir de propriétés à
l'extérieur de ses limites et donc il faut que ce soit à
l'intérieur des limites. Alors, quel est votre problème?
M. Rousseau: C'est justement ce que je demandais, avoir la
possibilité que ce soit situé à l'extérieur des
limites. On voudrait pouvoir en venir à une entente avec la ville de
Québec et d'autres municipalités de la région de
Québec pour avoir une réglementation concernant les chiens, chats
et autres animaux, justement, qui soit uniforme à l'intérieur de
chacune des municipalités et convenir ensuite d'un protocole d'entente
avec la Société protectrice des animaux, qui n'a pas d'enclos
évidemment chez nous, mais qui en a un à l'intérieur des
limites de Québec.
M. Léonard: Vous pourriez procéder par la loi 74
sur les ententes intermunicipales. Vous pourriez avoir cette disposition dans
votre charte et ensuite procéder par la loi des ententes
intermunicipales, entre toutes les municipalités et même la
communauté urbaine, et ce serait réglé. Cela va?
M. Rousseau: Cela va.
Le Président (M. Blank): Article 2.
M. Léonard: Alors, et cetera, dans la lecture que j'avais
commencée.
Le Président (M. Blank): L'article 2 est remplacé
par le papillon à l'article 2.
M. Léonard: II faut le lire au complet? Alors, il
paraît qu'il faut le lire au complet.
M. Rousseau: Alors, en ce qui concerne l'article 2, si je
comprends bien, on nous donne exactement le paragraphe au complet.
M. Léonard: Oui, il faut que je le lise au complet, il y
avait une faute de français sur laquelle j'ai buté, une faute de
frappe. Alors, l'article 2 deviendra l'article 1 dans la renumérotation.
L'article 412 de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19)
est modifié pour la ville de Vanier par le remplacement du paragraphe 17
par le suivant: "17. Pour réglementer ou prohiber la garde des animaux
ou de certaines catégories d'animaux et limiter le nombre de tels
animaux qu'une personne peut garder dans un ou sur un immeuble; pour exiger du
propriétaire ou gardien de tels animaux une licence; pour empêcher
ces animaux d'errer dans la ville et en autoriser l'élimination d'une
manière sommaire ou la mise à l'enclos public et la vente au
profit de la ville ou de toute société ou personne que celle-ci
peut désigner; pour obliger le propriétaire ou gardien de tels
animaux à en enlever les excréments tant sur la
propriété publique que privée et pour déterminer la
façon d'en disposer; pour l'obliger à se munir en tout temps des
instruments nécessaires à cette fin, pour permettre à la
ville de conclure des ententes avec toute personne ou organisme autorisant
telle personne ou organisme à percevoir le coût des licences
d'animaux et à appliquer tout règlement municipal concernant ces
derniers. À cette fin, les personnes ou organismes avec lesquels le
conseil conclut une entente et leurs employés, le cas
échéant, sont réputés être des fonctionnaires
municipaux."
Cela va? Adopté?
Le Président (M. Blank): L'article 2 tel qu'amendé
est adopté. Article 3.
M. Rocheleau: Adopté.
M. Léonard: Quant à nous, nous sommes d'accord avec
cet article.
Le Président (M. Blank): Article 3, adopté. Article
4?
M. Léonard: M. le Président, nous serions
disposés à accorder le paragraphe 3, mais non 3.1 : L'article 4
se lirait donc ainsi: "L'article 460 de cette loi est modifié pour la
ville par le remplacement du paragraphe 3 par le suivant: 3 Pour permettre,
moyennant un permis, de réglementer ou prohiber, dans les limites de la
municipalité, les jeux de boules, les jeux électroniques, les
jeux de billard, poule, trou-madame, quilles, bagatelles, les salles de tir et
les arcades de jeux." Et cela s'arrêterait là.
En ce qui concerne le 3.1 , ce paragraphe vise à permettre
à la ville d'imposer et de prélever des droits et taxes sur des
appareils de jeux. Il n'y a aucune ville qui a un tel pouvoir, sauf
Montréal, à l'article 803. Les villes de Sainte-Foy, en 1981 et
de LaSalle en 1980, se sont vu refuser une demande de cette nature. Nous
n'avons pas l'intention d'étendre ce droit ailleurs.
Le Président (M. Blank): On élimine donc tout cela.
Qu'est-ce qu'on fait avec le dernier paragraphe?
M. Léonard: Le paragraphe 3.1 est
répudié.
Le Président (M. Blank): Article 4 est adopté tel
qu'amendé. 3.2° et tous les paragraphes contenus dans 3.2 sont
retranchés.
M. Rocheleau: Mais il n'en demeure pas moins, M. le
Président, que je comprenne qu'on retranche le paragraphe 3.1° et
autres, mais à l'article 3: pour permettre, moyennant un permis, cela
doit être permis dans un endroit où il y a déjà une
licence d'affaires qui se paie, j'imagine, où il y a déjà
un commerce existant.
M. Léonard: C'est un permis municipal, M. le
député, qui est perçu par la municipalité, comme
d'autres permis. C'est selon la réglementation à ce
moment-là.
M. Caron: Mais, même, si ce n'était qu'un montant
minime, il serait préférable qu'il y ait un permis; cela se
contrôlerait bien mieux.
M. Léonard: C'est ce qui est dit: "pour permettre,
moyennant un permis", c'est au paragraphe 3.
Le Président (M. Blank): L'article 5 est-il
retranché aussi?
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Ils peuvent réglementer ou prohiber
aussi.
Le Président (M. Blank): On va changer les numéros
maintenant.
M. Léonard: L'article 6 aussi entre en vigueur.
M. Rocheleau: Oui.
Le Président (M. Blank): Article 6, adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 2 devient l'article 1,
l'article 3 devient l'article 2, l'article 4 devient l'article 3 et l'article 6
devient l'article 4. La loi est adoptée telle qu'amendée.
M. Rocheleau: L'article 5, vous l'avez enlevé?
M. Léonard: Oui, c'est une concordance.
Le Président (M. Blank): La loi est adoptée avec
les amendements.
Une voix: L'article 5 devient de concordance avec l'article 1 qui
a été enlevé.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Blank): Le titre est adopté et le
préambule.
Projet de loi privé no 238, Loi modifiant la charte de la ville
de Québec. M. le député de Taschereau.
Projet de loi no 268 (suite)
Excusez-moi, on retourne au projet de loi no 268, ville de Fermont.
M. Léonard: M. le Président, à l'article 6,
l'amendement serait très facile, c'est que, à 6c, on
retrancherait les quatre dernières lignes. L'article 6c se lirait donc
comme suit: "Si elle comporte une participation de la ville dans les
déficits, limiter les montants annuels de cette participation au montant
annuel n'excédant pas les taxes foncières générales
et spéciales imposées sur ce centre."
Le Président (M. Blank): C'est ça, merci.
M. Léonard: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Blank): Adopté tel
qu'amendé. On en est maintenant à l'article 13.
Une voix: Article 11?
Le Président (M. Blank): Article 11 a été
amendé et l'article 12 a été adopté.
M. Léonard: Le premier paragraphe se lirait comme suit:
"Le président et le vice-président sont élus par le
conseil d'administration parmi ses membres."
Le deuxième paragraphe se lirait comme suit: "La durée du
mandat des membres du conseil d'administration de la corporation est de deux
ans à compter de la date de leur nomination."
Le Président (M. Blank): Et le reste est biffé?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'article 13 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 14?
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec cet article.
Le Président (M. Blank): Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 15?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 16?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 17?
M. Léonard: C'est un amendement de forme. L'article 17 se
lirait comme suit: "Le quorum aux assemblées du conseil d'administration
est constitué de six membres...
Le Président (M. Blank): Pas six, on en a seulement
cinq.
M. Léonard: ... de trois membres et le président
ou, en son absence, le vice-président doit être présent. En
cas d'égalité des voix, le président ou, en son absence,
le vice-président a un vote prépondérant." Cela va?
Le Président (M. Blank): L'article 17, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 18, adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Le titre est adopté. Le
préambule est adopté. Le bill est adopté tel
qu'amendé.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): M. le maire. (16 h 30)
M. Ménard: M. le Président, M. le ministre, MM. les
membres de la commission, je voudrais vous remercier d'avoir pris tant de temps
sur le projet 268, mais je vois que tous les efforts qu'on y a apportés
ont abouti. Je vous remercie beaucoup.
M. Léonard: C'est nous qui vous remercions, bienvenue
à Québec.
Le Président (M. Blank): Merci. M. Perron: M. le
Président.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Je voudrais aussi, encore une fois, souhaiter bonne
chance à la ville de Fermont, en espérant, bien entendu, qu'elle
n'aura pas éventuellement à se servir de ce projet de loi.
Cependant, je crois que l'Assemblée nationale a ouvert une porte pour
permettre de régler un problème crucial qui pourrait s'accentuer
dans la ville de Fermont. On vous souhaite un bon voyage de retour dans notre
belle ville nordique.
M. Ménard: Merci.
Projet de loi no 238
Le Président (M. Blank): On revient au projet de loi no
238, Loi modifiant la charte de la ville de Québec et je redonne la
parole au député de Taschereau.
M. Guay: M. le Président, c'est avec beaucoup de plaisir
que nous accueillons, une fois encore, comme ça se produit à
intervalles irréguliers, l'administration municipale de notre capitale,
qui se présente devant l'Assemblée nationale pour voir à
la modification de la charte de la ville de Québec.
Je voudrais vous faire part que le maire de Québec est absent,
comme on l'a sans doute remarqué, étant retenu ailleurs par un
engagement qui avait été pris antérieurement au moment
où l'audition de ce projet de loi a été annoncé.
Toutefois, la ville est ici représentée par son gérant, M.
Perreault, et par ses procureurs. J'attire aussi l'attention sur la
présence, dans l'auditoire, des conseillers du Rassemblement populaire,
du parti de l'Opposition à l'Hôtel de ville.
J'attire aussi l'attention de la commission sur ce qui me paraît
la clause la plus essentielle de ce projet de loi qui vise à permettre
à la ville de Québec de former ce qu'on appelle des SIDAC,
c'est-à-dire des sociétés que l'on retrouve dans des
quartiers d'affaires de la ville de Québec à l'heure actuelle,
pourvu que le Parlement consente à donner à la ville les pouvoirs
qu'elle sollicite en la matière. Je puis vous dire qu'il y a
déjà trois regroupements, dont deux dans le comté de
Taschereau, l'Association des hommes d'affaires du Vieux-Québec et celui
du mail Saint-Roch ainsi qu'à Limoilou, qui sont, à toutes fins
utiles, prêts à se lancer dans ce nouveau type d'aventure qu'on a
vue à Montréal, parce que Montréal a déjà
ces pouvoirs.
Alors, sans plus tarder, M. le Président, je vous invite à
donner la parole aux représentants de la ville de Québec, afin
que nous puissions étudier le projet de loi article par article.
M. Perreault (Jacques): M. le Président. Le
Président (M. Blank): Voulez-vous
donner votre nom et le nom de vos collègues.
M. Perreault: Mon nom est Jacques Perreault, je suis
gérant de la ville de Québec et j'ai ici, à ma gauche, Me
Denis Boutin, directeur du contentieux de la ville de Québec et Me Paul
Ouimet.
Je voudrais, M. le Président, M. le ministre, MM. les
députés, répéter ce que M. le député
de Taschereau a dit il y a quelque temps, vous présenter les excuses de
M. le maire de ne pouvoir être ici cet après-midi, car, comme vous
le savez, il est retenu à Ottawa au congrès de la
Fédération canadienne des municipalités. Je voudrais aussi
en profiter pour remercier le député de Taschereau, encore une
fois d'avoir accepté de parrainer le projet de loi de la ville de
Québec.
Sans plus tarder, MM. les membres de la commission, nous sommes
prêts à répondre à toutes les questions que vous
pourriez avoir sur le projet de loi de la ville de Québec.
M. Boutin (Denis): M. le Président, afin de faciliter
l'étude du projet de loi, nous avons cru nécessaire de faire
distribuer aux membres de la commission un document, couleur orange, qui
reprend fidèlement le texte du projet de loi, tel que
déposé, avec, dans une colonne, à gauche, le texte actuel
de la charte de la ville de Québec, le texte des modifications
proposées, qui est au centre et, à droite, un certain nombre de
commentaires qui, je l'espère, vont pouvoir éclairer les membres
de la commission. J'ai également fait le nécessaire pour faire
distribuer trois textes qui seront insérés en cours
d'étude et qui représentent un certain nombre de papillons,
d'amendements au texte ou de polissage de rédaction.
Alors, cela commence immédiatement avec l'article 1 du projet de
loi: l'article 1 du projet de loi a pour effet de modifier l'article 15 de la
charte de la ville de Québec, qui fixe le salaire du président du
conseil. L'amendement proposé aura pour effet de fixer le salaire du
président du conseil à la somme de 5620 $, si je ne m'abuse, ce
qui représente par rapport à son salaire, fixé
antérieurement et qui n'a pas varié depuis le 1er mai 1976, une
augmentation de 4000 $.
La fonction de président du conseil à la ville de
Québec, il n'en existe pas beaucoup à travers la province; le
seul comparable que nous ayons pu retrouver, c'est celui de la ville de
Sainte-Foy où le salaire du président du conseil ou le traitement
du président du conseil a été fixé à la
somme de 3000 $, au mois de mars 1981, par le projet de loi privé qui a
modifié la charte de la ville de Sainte-Foy.
Compte tenu de la charge du président du conseil à la
ville de Québec, les autorités de la ville croit qu'il est juste
ou qu'il est souhaitable que son salaire qui s'ajoute au salaire de conseiller,
le salaire additionnel soit fixé, tel qu'établi par le projet de
loi.
Le Président (M. Blank): Je comprends qu'il y ait un
groupement de l'Opposition de la ville de Québec qui veuille,
peut-être, faire des représentations sur certains articles du
projet de loi, ils n'ont qu'à s'asseoir aux tables et s'ils ont quelque
chose à dire sur l'article en discussion, qu'ils viennent à la
table; ils pourront intervenir. Sur l'article 1, le procureur a fait son
plaidoyer, est-ce qu'il y a des questions ou des commentaires?
M. Léonard: Je ne sais pas si les autres ont des
commentaires à faire.
Le Président (M. Blank): Sur cet article. Donnez-nous
votre nom et le nom de vos collègues.
M. Racicot (Pierre): Alors, je tiens à vous remercier M.
le Président, M. le ministre, Messieurs les députés. Je
vais d'abord présenter le caucus du
Rassemblement populaire: M. Pierre Mainguy qui est chef de l'aile
parlementaire, M. Gérard Barber, M. Gilles Gilbert et il manque M.
Gaston Bisson qui est aussi un nouvel élu, depuis les élections
de novembre dernier. Mon nom est Pierre Racicot et je suis chef du
Rassemblement populaire de Québec.
Si vous permettez, M. le Président, pour situer les
députés ainsi que le ministre en ce qui concerne le parti
politique que nous représentons, j'aimerais donner quelques
éléments d'information pour, par la suite, passer à
l'étude, article par article, du projet de loi.
Le Rassemblement populaire a été fondé en 1977,
nous avions obtenu à ce moment-là, 25% des votes, mais
aucun...
Le Président (M. Blank): Je ne sais pas, je m'excuse
monsieur, mais on doit se limiter au projet de loi, pour les
déclarations politiques, le parti au pouvoir peut demander de donner son
programme lui aussi. Ce n'est pas la place ici, on est limité au projet
de loi et on discute maintenant la question du salaire du président du
conseil. Si vous avez des commentaires, on est prêt à vous
entendre sur cela.
M. Racicot: Sur les salaires, est-ce qu'on a quelque chose? Non.
Sur les salaires, on n'a aucune remarque.
Une voix: Vous l'acceptez, vous êtes d'accord.
M. Léonard: Alors, nous sommes
d'accord sur l'article 1 du projet de loi. C'est conforme, d'ailleurs,
à la loi 105, il s'agit simplement d'un ajustement de salaire.
M. Rocheleau: Par contre, M. le Président, je voudrais
simplement souligner que cela va maintenant faire partie de la Loi sur les
cités et villes, la loi 105 en somme, qui fait référence
aux salaires des conseillers, le président et autres, et qui peuvent
être ajustés annuellement dépendamment de...
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Blank): D'accord. L'article 1 est
adopté. L'article 2?
M. Boutin: M. le Président, si vous me le permettez, avant
de passer à l'article 2, j'ai fait distribuer le texte d'un papillon qui
concerne l'article 182 de la charte et qui devrait être
inséré dans le projet de loi à cet endroit-ci, comme
nouvel article 2.
M. Léonard: C'est un nouvel article 2?
M. Boutin: C'est un nouvel article 2. C'est un article qui a pour
but...
M. Léonard: Est-ce que tout le monde l'a eu? Pour les fins
du journal des Débats, je crois qu'il faudrait le lire, alors je le lis,
si vous permettez.
M. Boutin: D'accord.
M. Léonard: L'article 182 de cette charte, remplacé
par l'article 8 du chapitre 54 des lois de 1976, est remplacé par le
suivant: "182. Le traitement annuel du commissaire aux incendies de la ville de
Québec et les modalités de paiement dudit traitement sont
fixés par résolution du conseil. Cette résolution doit
être approuvée par le gouvernement."
M. Boutin: Le but de cette modification est de rendre plus souple
le mécanisme d'ajustement du salaire du commissaire aux incendies de la
ville de Québec. Présentement, le salaire du commissaire aux
incendies est fixé, avec un montant déterminé, dans la
charte de la ville. Il est présentement de 9000 $, il n'a pas
été touché depuis 1976. Chaque fois qu'on veut modifier ce
salaire, on est obligé de venir devant l'Assemblée nationale pour
l'inclure dans une loi.
L'objectif de l'amendement est d'uniformiser la fixation du traitement
du commissaire aux incendies à celle du traitement des autres
commissaires aux incendies nommés par la province. Les commissaires sont
régis par la Loi concernant les enquêtes sur les incendies qui
permet, d'une part, de nommer des commissaires aux incendies pour chaque
district judiciaire de la province. Dans un tel cas, les commissaires sont
rémunérés en honoraires, le tarif d'honoraires
étant fixé par décret du gouvernement; il s'agit d'un
règlement publié dans la Gazette officielle.
Il existe deux exceptions à ce régime, il s'agit du
commissaire aux incendies pour la ville de Montréal et celui de la ville
de Québec. La Loi concernant les enquêtes sur les incendies
stipule, à l'article 33, que le traitement du commissaire aux incendies
de la ville de Montréal est fixé par le gouvernement.
Le Président (M. Blank): Vous êtes d'accord sur cet
amendement?
M. Boutin: Vous êtes d'accord?
M. Léonard: Nos services ont examiné l'article;
quand à nous - je ne sais pas s'il y a des commentaires de votre part -
nous sommes d'accord.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'il y a des commentaires
de nos amis de l'Opposition?
M. Boutin: Merci.
Le Président (M. Blank): L'article 2. Ce papillon, c'est
l'article 1.1.
M. Boutin: Qui deviendra éventuellement l'article 2.
D'accord?
Le Président (M. Blank): Qui suit l'article 1. Article
2?
M. Boutin: L'article 2 a pour but de permettre au conseil
municipal de faire varier, en cours d'exercice financier, le taux
d'intérêt que la ville réclame sur les sommes qui lui sont
dues, de façon à pouvoir assurer la rentrée des taxes
imposées, compte tenu de la variation et de l'inflation des taux
d'intérêt que l'on connaît présentement. La situation
actuelle nous oblige à fixer le taux d'intérêt une fois par
année seulement, avant l'adoption du budget. Alors si les taux
d'intérêt s'enflamment et montent, on se rend compte qu'il y a
immédiatement cessation des rentrées de taxes, les gens
préférant placer leur argent ailleurs, à la banque,
plutôt que de payer leurs taxes. Si, par ailleurs - on espère bien
que ça va se produire dans un avenir rapproché - le taux
d'intérêt baisse, c'est la ville qui se trouve dans la position
d'extorquer un peu ses contribuables parce que ses taux d'intérêt
dépassent largement les taux prévalant sur le marché.
Alors le but de l'amendement est de faire varier le taux
d'intérêt demandé sur les
taxes en fonction des taux d'intérêt fixés sur le
marché.
M. Rocheleau: M. le Président.
M. Léonard: M. le Président, si vous permettez.
Vous demandez de modifier le taux d'intérêt en cours
d'année. Je comprends les objectifs que vous poursuivez et les
objections à la loi actuelle.
Maintenant, il faut voir que les comptes de taxes sont envoyés au
début de l'année, qu'il y a toute une procédure d'adoption
du budget que vous connaissez, etc. La question c'est de savoir comment on
avise le contribuable d'une modification du taux d'intérêt en
cours de route. Alors qu'au début de l'année, on lui a dit, par
exemple: Votre taux d'intérêt est de 16%, subitement, en cours
d'année, le taux d'intérêt devient 18%. Ce contribuable a,
lui aussi, son budget et la question devient: Quelles sont les modalités
d'avis de délai que vous proposez par rapport à une telle
modification? Il nous semble, à lire le projet de loi, que, quant
à nous, ça ne nous paraît pas suffisant. (16 h 45)
Une proposition que je ferais proposition, si on veut - c'est que, comme
les entreprises privées procèdent aussi dans le cas - parce que
là on fait affaire avec certains contribuables, pas tous les
contribuables. Une entreprise privée comme celle qui émet des
cartes de crédit envoie un avis à chacun de ses clients,
lorsqu'il y a une modification du taux d'intérêt. 11 semble que
dans ce cas-là, étant donné qu'il s'agit de modification
en cours d'année, il faudrait procéder comme cela.
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le ministre, tout d'abord,
nous avons fait le nécessaire pour ne pas prendre le contribuable par
surprise, ayant déjà introduit dans notre projet de loi un
mécanisme d'avis, c'est-à-dire que le taux d'intérêt
n'a effet que quinze jours après la publication d'un avis informant nos
citoyens qu'il y a eu modification du taux d'intérêt. On donne
quinze jours à nos citoyens pour se refinancer ailleurs, choisir de
venir payer leur compte de taxes ou placer leur argent ailleurs, d'une part.
D'autre part, en ce qui concerne l'avis dont vous nous parlez, qui est
prévu par la Loi sur la protection du consommateur, notamment, l'avis de
six mois - on pourra parler de délai plus tard - je pense qu'il est
peut-être erroné d'assimiler le râle des
intérêts sur ce genre de compte au rôle des
intérêts sur les taxes municipales.
Ces entreprises font le commerce de la location d'argent.
L'intérêt, pour elles, c'est un moyen de gain. C'est leur profit,
c'est leur revenu. La ville de Québec ne fait pas le commerce de
location d'argent. Les taxes sont imposées pour financer les
activités de l'ensemble de la municipalité et je pense qu'il est
d'ordre public que les taxes soient payées. L'intérêt
compté sur les taxes ou sur les sommes dues à la ville n'est pas
un moyen de revenu pour la ville, ce n'est qu'une pénalité
imposée aux contribuables pour s'assurer que les taxes soient
payées. La ville n'est absolument pas intéressée de se
lancer dans le commerce de la location d'argent; c'est pour éviter cela
qu'on veut s'assurer que les taxes entrent à la ville.
M. Léonard: La question, je ne la pose pas sur les
intentions de la ville à l'heure actuelle. Je la pose par rapport au
contribuable qui, lui, à un moment donné, en cours
d'année, voit un changement. Quand vous dites quinze jours d'avis, je
peux simplement vous souligner que c'est court comme avis à un citoyen.
Il y a un certain nombre de vos citoyens, par exemple, qui partent en vacances
durant quatre semaines en été et qui pourraient tout à
coup, à leur retour, voir une augmentation du taux
d'intérêt. Cela me paraît très court. Un avis,
à part cela, je peux vous dire que comme modalité de
sensibilisation du public, c'est mince. Enfin, en ce qui me concerne, cela me
paraît mince. Chacun peut avoir son opinion là-dessus. Cela ne
touche pas tous les contribuables. Cela touche seulement les contribuables qui
ont des comptes en retard ou qui en sont à leur deuxième
versement en retard. À ce moment-là, je pense qu'il faut les
aviser très précisément, sur une base individuelle, il me
semble.
M. Boutin: L'avis, M. le Président, je vous ferai
remarquer que c'est d'abord un geste public qui est posé. C'est une
résolution du conseil municipal qui fixe le taux, qui est publique, qui
peut donner matière à débat et qui a couverture de
journaux d'abord. Il y a ensuite, ce qu'on a prévu, un avis dans les
journaux. On peut multiplier l'avis dans les journaux. On peut le publier deux
fois, trois fois, quatre fois, mais ce qui est important de se rappeler c'est
deux choses: 1) il faut que l'instrument soit rapide pour qu'il soit efficace;
2) il ne faut pas qu'il soit lourd et coûteux au point qu'il soit
inutilisable. Nous avons fait des calculs rapides sur le coût
d'expédition d'un avis à l'ensemble de nos contribuables. Pour
envoyer 45 000 avis à l'ensemble de nos contribuables disant que les
taux d'intérêt sont changés, cela nous coûte 21 000
$. On va devoir y penser à chaque fois, et plus les coûts sont
élevés pour utiliser l'outil, plus cela coûte cher pour
l'ensemble des contribuables.
M. Léonard: Oui, mais, M. le procureur, je pense qu'il y a
une contrepartie cependant. Vous dites qu'il faut être rapide, je suis
d'accord. Il faut être relativement
rapide, quoique dans le domaine public il faut quand même prendre
le temps de faire les choses. En contrepartie de la rapidité d'un geste
au niveau public, il faut qu'il y ait un moyen très personnalisé
de sensibiliser votre contribuable, à mon avis, parce que autrement, si
vous dites d'un règlement publié tel jour que quinze jours
après il est en vigueur et qu'il touche certains contribuables, je pense
que, de façon précise, on risque un certain nombre de choses.
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le ministre, je veux ajouter
une seule chose. Je peux comprendre ce genre d'avis en matière de
crédit, en matière de carte de crédit ou de crédit
à la consommation, parce que le contribuable qui choisit de s'endetter
envers une compagnie de crédit entre dans une relation contractuelle. Il
choisit d'entrer dans le marché du loyer de l'argent avec la compagnie
Visa ou la compagnie Master Card, moyennant un taux de crédit. S'il y a
une modification unilatérale, je comprends que cela doit être
révisé. Maintenant, on est dans des règlements
d'imposition d'ordre pubiic. Je voudrais faire le parallèle avec
l'administration provinciale qui agit de la même façon. Lorsque le
ministère du Revenu décide de faire varier le taux
d'intérêt sur les sommes qui lui sont dues, c'est simple, le
règlement adopté par le Conseil des ministres: publication dans
la Gazette officielle. Il n'y pas d'avis envoyé au contribuable. Il y a
le même type de couverture potentielle: communiqués dans les
journaux et choses du genre, mais il n'y a aucune espèce d'avis
personnalisé.
M. Léonard: En tout cas, sur un autre aspect, je pense que
le contribuable a vu son taux d'intérêt fixé au moment du
budget dans un geste solennel posé par les élus municipaux, le
maire en particulier qui fait le discours sur le budget, qui fixe les
données du budget. Il le fait au début de décembre, ou
à peu près, et tout le monde est avisé à ce moment.
Là, on change les conditions du contribuable précisément.
Je veux bien laisser poser des questions si cela permet d'éclairer
davantage vos lanternes.
Le Président (M. Polak): M. le député de
Hull.
M. Boutin: Sur cet aspect, c'est la même instance qui
modifie, c'est à peu près la même solennité. C'est
une résolution du conseil également. On ne change pas d'instance
de décision.
Le Président (M. Polak) M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je vous remercie. Il n'en
demeure pas moins que, quand le conseil municipal adopte son budget, avant le
15 décembre de l'année précédant l'année
d'imposition, le conseil fixe le taux d'intérêt à exiger au
cours de l'année. À ce moment, le conseil détermine aussi
- je pense que c'est déjà inscrit dans la Loi sur les
cités et villes - qu'il y a des modalités de paiement. Certains
peuvent faire des paiements, disons, différés, comme au mois de
février et au mois de juillet; d'autres peuvent prendre des arrangements
avec la ville pour faire douze paiements consécutifs, mensuels, par
chèques postdatés, à toutes fins utiles, tenant compte du
taux d'intérêt imposé lors de l'adoption du budget. Si, en
cours d'année, le conseil décide de modifier son taux
d'intérêt à cause de la fluctuation des taux bancaires,
pour ceux qui ont pris des engagements antérieurs, soit sur une
période de douze mois, dépendamment, soit trimestriellement ou
deux fois par année, de quelle façon modifiez-vous ces paiements
qui sont prédatés?
M. Boutin: Si vous le permettez, M. le député,
lorsqu'il y a possibilité de payer en plusieurs versements, il n'y a pas
d'intérêt prévu sur ces versements. Ce sont des versements
qui ne comptent pas d'intérêt.
M. Rocheleau: À ce moment...
M. Boutin: II n'y a pas d'intérêt, ni celui
fixé au début de l'exercice, ni celui qui serait fixé en
cours d'exercice, il n'y aurait aucun intérêt applicable. Cela va
s'appliquer uniquement en cas de retard.
M. Rocheleau: Oui, mais vous fixez quand même votre taux
d'intérêt lors de l'adoption du budget.
M. Boutin: Oui.
M. Rocheleau: Normalement, la municipalité n'est pas
là pour financer les propriétaires d'édifices,
d'industries, de commerces ou autres. La municipalité, d'habitude,
n'applique pas un taux d'intérêt inférieur au taux
bancaire, elle va appliquer un taux légèrement supérieur.
En appliquant un taux légèrement supérieur,
habituellement, les compagnies, les industries, ou ceux qui
bénéficient ou qui jouent avec les taux d'intérêt,
s'ils ne sont pas favorisés d'un taux particulier, n'ont pas
intérêt à retarder le paiement de leurs taxes. Est-ce que
vous pouvez m'informer du contraire?
M. Boutin: Je m'excuse, j'ai perdu le dernier bout. Les personnes
n'ont pas intérêt à payer leurs taxes. Évidemment
qu'elles n'ont pas intérêt à payer leurs taxes si le taux
de taxes varie à la hausse sur le marché bancaire et le taux
d'intérêt de la ville ne suit pas. C'est évident. C'est
pour
ça qu'on veut le faire modifier.
M. Rocheleau: Afin de m'informer davantage, M. le
Président, le 15 novembre 1981, quand le conseil a adopté son
budget, dans l'hypothèse que le taux bancaire était de 18%...
M. Boutin: On a marqué 19%, nous.
M. Rocheleau: Vous avez marqué 19%. Alors, vous êtes
allés légèrement au-dessus du taux bancaire. Pour
éviter que l'entreprise, l'industrie propriétaire...
M. Boutîn: Retienne ses taxes.
M. Rocheleau: ... retienne ses taxes, afin de
bénéficier d'un certain taux d'intérêt. Au
contraire, vous avez demandé plus cher.
M. Boutin: Oui.
M. Rocheleau: Alors si vous avez demandé plus cher et que
le taux d'intérêt diminue dans les sociétés
bancaires, vous ne diminuez pas votre taux.
M. Boutin: Présentement, je ne peux pas diminuer mon
taux.
M. Rocheleau: Non, alors cela incite encore beaucoup moins les
individus à se financer au détriment du portefeuille de la
ville.
M. Boutin: Cela incite à un paiement plus rapide.
M. Rocheleau: Dans les années passées, on avait les
mêmes taux d'intérêt, il n'y avait pas de progression, il
n'y avait pas de saut. Par contre, je connais certaines municipalités
qui vont même jusqu'à 2% ou 3% au-dessus du taux bancaire.
M. Boutin: On peut parler de 6% et 7%, M. le
député, il y a des municipalités qui vont à 26% et
27%.
M. Rocheleau: Oui, cela peut aller jusqu'à 6% et 7%, parce
qu'elles ne veulent pas financer les taxes des contribuables. Elles ont
d'autres moyens de le faire si elles veulent le faire. À une autre page,
vous donnez pratiquement un boni, comme Hydro-Québec en donnait, si les
gens paient leurs taxes avant la date d'échance. Je pense que vous
faites bénéficier des gens qui ont peut-être davantage les
moyens de payer, à l'encontre de gens qui sont obligés
d'échelonner leurs paiements sur une période de 12 mois, soit au
trimestre ou autrement.
M. Boutin: Je suis d'accord, M. le député. C'est un
pouvoir qui existait déjà, de donner un escompte sur les taxes
payées par anticipation, mais il ne faut jamais oublier que je favorise
peut-être un contribuable si je lui accorde un escompte, mais c'est pour
l'avantage général de l'ensemble de mes contribuable. Cet argent
qui est entré trois semaines ou un mois avant le temps, je ne suis pas
obligé de l'emprunter.
M. Rocheleau: D'accord.
M. Boutin: Alors, c'est l'ensemble des contribuables qui en
bénéficie. Selon l'exemple que vous avez cité, si le taux
d'intérêt sur le marché va à la hausse, les
entrées de taxe vont arrêter. Il est donc important de faire
varier le taux, je pense qu'on s'entend là-dessus. Ce sur quoi on ne
s'entend peut-être pas, c'est sur la connaissance qu'aura le contribuable
de la modification du taux. On veut que le contribuable soit averti, on veut
lui donner le temps de se retourner et de choisir soit de se financer à
la banque, de payer ses taxes ou de retirer son argent et tout cela, mais on ne
veut pas que les mécanismes qui lui sont imposés pour avertir
notre contribuable soient tels que notre outil devienne inopérant ou
inefficace, soit parce qu'il est trop long à faire réagir, soit
parce que c'est trop cher.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: M. le Président, vous dites que vous avez 45 000
contribuables et que le fait de devoir aviser chaque contribuable coûte
21 000 $ à la ville. C'est vrai si vous devez avertir tous les 45 000
contribuables, mais il est certainement vrai qu'un certain nombre de
contribuables - je ne sais pas si vous avez des chiffres là-dessus - bon
an, mal an, paient leurs taxes séance tenante et cela règle leur
cas. Est-ce qu'il y a une constante? Combien, sur les 45 000 - je n'ose pas
dire se prévalent du délai, parce que ce n'est pas un
délai - paient à retardement et encourent, conséquemment,
les frais d'intérêt fixés par le conseil municipal lors du
budget?
M. Boutin: Je n'ai pas de chiffres à vous donner
là-dessus, M. le député. Cependant, pour ce qui est des
coûts d'expédition des avis, premièrement, il est difficile
d'effectuer le repérage à la date précise à
laquelle des avis partiraient, des comptes payés et des comptes pas
payés et des comptes en souffrance ou non, d'une part. D'autre part,
comme ce taux d'intérêt s'applique non seulement sur les taxes,
mais sur toute autre somme due à la ville - cela peut être des
sommes dues pour des permis, pour des services rendus et des choses du genre -
le repérage est encore beaucoup
moins efficace à cause des outils qui ne sont pas les
mêmes, il n'y a pas de rôle d'évaluation, il n'y a pas de
rôle de perception et de choses du genre.
M. Guay: Je comprends mal la difficulté qui semble se
poser. Tout cela est informatisé, à la ville de Québec,
j'imagine. (17 heures)
M. Boutin: Bon, il y a des morceaux qui ne le sont pas. Prenons
par exemple les comptes de taxes en deux versements.
M. Guay: Oui.
M. Boutin: Premier versement: il y a 50% des contribuables qui
ont payé. Si je veux changer le taux avant le deuxième versement,
théoriquement, si je prends votre proposition, je vais avertir
uniquement 50% des contribuables, ceux qui n'ont pas payé. Mais qu'en
sera-t-il de ceux qui ne l'acquitteront pas lorsqu'arrivera le deuxième
versement? Je ne peux pas prendre de chance, il faut que j'avise tout le
monde.
M. Léonard: M. le Président, je trouve que cet
article d'abord constitue un précédent au niveau de la Loi sur
les cités et villes; Montréal n'a pas cela. Je trouve qu'on n'a
pas attaché suffisamment d'importance aux délais de publicisation
d'un tel article qui touche des contribuables précis, ceux dont le
compte de taxes est en souffrance, alors que les comptes de taxes avaient
été envoyés au début de l'année avec un taux
d'intérêt et sur une base individuelle. Il m'apparaît que de
changer cela simplement sur avis public, dans un journal, n'est pas
suffisamment précis présentement comme modalité et
publicité. J'aime autant rejeter cet article, à moins que vous ne
le retiriez.
M. Boutin: Est-ce qu'il y a moyen d'explorer les deux avenues?
Soit d'augmenter les mécanismes de publicité.
M. Rocheleau: Voulez-vous ne pas parler trop fort s'il vous
plaît pour ne pas réveiller le député de
Chambly?
M. Boutin: Voulez-vous que je parle plus fort ou pas trop
fort?
M. Rocheleau: Pas trop fort.
M. Boutin: Est-ce qu'il y a moyen d'examiner d'autres avenues et
d'augmenter les mécanismes de publicité? S'il faut vivre avec une
publicité plus longue, plus généreuse ou avec des avis, la
ville de Québec préfère vivre avec un mécanisme
d'avis personnalisé que de vivre avec un système de taux
d'intérêt qui ne favorise pas du tout sa perception. Je suis
ouvert à un amendement en ce sens.
M. Léonard: On risquerait de faire de la
législation sur le coin de la table et puis, mon avis n'est pas...
Finalement, on se trouve à toucher au contenu minimal du compte de taxes
lequel s'en va directement chez le contribuable. Je pense que, pour l'instant,
il m'apparaît prématuré...
M. Boutin: Est-ce qu'on peut le suspendre pour l'instant, M. le
ministre? Je vais présenter un bout de texte à votre service du
contentieux et on le reverra à la fin du projet de loi. J'aurais un
texte à vous proposer, M. le ministre.
M. Léonard: À la fin du projet de loi, si vous
voulez, cela va, mais pour l'instant, j'ai de sérieux doutes sur
l'article.
Le Président (M. Blank): Est-ce que vous le biffez?
M. Léonard: On le suspend jusqu'à la fin de
l'étude du projet de loi. On va passer aux autres articles.
Le Président (M. Blank): D'accord. L'article 2 est
suspendu.
M. Rocheleau: M. le Président, pour le
bénéfice de mon collègue, le député de
Louis-Hébert qui, malheureusement, tantôt était en train de
prononcer un discours à l'Assemblée nationale...
Une voix: Très intéressant d'ailleurs.
M. Rocheleau: ... alors qu'on ouvrait la période de
discussions avec la ville de Québec, nous avons adopté l'article
1, mais mon collègue aurait certains commentaires à apporter, si
c'est possible de le lui permettre.
Le Président (M. Blank): Avec le consentement de la
commission.
M. Guay: Sur le salaire du président du conseil?
Une voix: Oui.
Une voix: Ah! bien, on l'a adopté.
M. Doyon: Ce qu'explique le député de Hull, c'est
que le message ne s'est pas rendu à moi, puisque j'étais en train
de prononcer un discours à l'Assemblée nationale. Je demande le
consentement de la commission.
Une voix: Est-ce que vous êtes contre?
M. Doyon: Je veux expliquer... Vous allez connaître ma
position si vous me
permettez de parler évidemment.
M. Guay: Oui, d'accord, brièvement.
M. Léonard: Très brièvement s'il vous
plaît, parce que l'article est déjà...
M. Doyon: Très brièvement, M. le Président,
je sais que la commission est débordée il y a beaucoup de choses.
J'étais en Chambre tout à l'heure et on était en train de
discuter de la question du gel des salaires des fonctionnaires, des
régimes de retraite et de tout cela. Je pense qu'il est important que le
discours de l'administration publique québécoise soit consistant
et cohérent. Je vous dis que je n'en ai pas ici sur le montant, mais
j'en ai sur le fait que le moment est peut-être mal chosi de faire
adopter, à toutes fins utiles, du simple au double, une
rémunération en juin 1982, alors que du côté de la
fonction publique, du côté des députés, du
côté des fonctionnaires de la ville de Québec, et aussi du
côté des fonctionnaires de la communauté urbaine, je le
sais, il y a un effort qui se fait pour diminuer et même réduire
à néant, dans certains cas, des augmentations de salaires. Je
conçois très bien que cette rémunération n'a pas
été ajustée depuis 1976, je suis conscient de cela, M. le
Président, mais je maintiens qu'il serait peut-être indiqué
de retarder d'un an ou d'un certain temps qui serait à
déterminer, selon la santé de l'économie dans l'avenir, un
rajustement qui va du simple au double. Je pense qu'on ne peut pas scinder ce
qui s'appelle rémunération, qu'on la qualifie d'indemnité,
qu'on la qualifie de salaire supplémentaire ou de quoi que ce soit et je
suggère qu'il aurait peut-être été avisé de
procéder dans un autre moment que celui-là. Maintenant, je
conçois que cela ait été adopté, mais ce sont les
remarques que je soumettrais au ministre tout simplement.
M. Léonard: Est-ce que vous avez une proposition
concrète à nous faire là-dessus?
M. Doyon: La proposition, c'est que je vois mal l'utilité
à ce moment-ci de cet article-là.
M. Léonard: C'est un gel complet.
M. Doyon: Un gel complet. C'est tout simplement ce qu'on a
actuellement, qui nous frappe finalement pour un an.
M. Guay: M. le Président, là-dessus, je comprends
les préoccupations du député de Louis-Hébert, mais
il ne faut pas être injuste non plus et faire d'une seule personne, le
président du conseil, le bouc émissaire, la victime d'une
situation. Il se trouve, comme on nous le dit, que la loi modifiant certaines
dispositions législatives sur la démocratie municipale, en
d'autres mots, la rémunération des élus, ne couvrait pas
le cas du président du conseil. Cette loi a augmenté les revenus,
les salaires de tous les autres élus municipaux dans tout le
Québec, les a ajustés parce qu'au fond cela faisait un bout de
temps qu'ils n'avaient pas été augmentés. Il se trouve que
cette loi ne couvre pas le cas du président du conseil parce que
Québec est une des rares villes qui en ait un. Alors, le pauvre se
retrouve un peu sur la branche; alors que tout le monde a été
réajusté, il est le seul à ne pas l'avoir
été et l'on dit: Mon pauvre vieux, c'est bien dommage, mais tu
arrives au mauvais moment.
Je soumets respectueusement à la commission qu'on ferait d'une
seule personne, même pas d'un organisme, d'un groupe, mais d'une seule
personne le bouc émissaire, d'autant plus que quand on parle du quitte
ou double il faut savoir de quelle somme on parle. On parle de 1000 $ à
3000 $, ce n'est quand même pas faramineux et je ne pense que la
proposition soit recevable. Enfin, elle est sûrement recevable au point
de vue juridique, mais, simplement au point de vue de l'équité,
elle ne m'apparaît pas recevable parce que, encore une fois, on ferait
d'une seule personne le bouc émissaire d'une situation.
Il se trouve également - j'attire l'attention du
député là-dessus - que les projets de loi prévus
pour amender les chartes municipales ne sont pas étudiés
n'importe quand, n'importe comment; il y a un processus relativement long entre
le moment où on indique l'intention de la ville de modifier sa charte,
surtout dans le cas d'une ville de taille comme Québec ou
Montréal, et le moment où c'est entendu à
l'Assemblée nationale, compte tenu du calendrier de l'Assemblée
nationale. Si bien que ce projet de loi aurait peut-être pu être
présenté l'automne dernier, mais il se trouve qu'il arrive ce
printemps. Je suis sûr que s'il avait été
présenté l'automne dernier, aucun député n'aurait
eu quoi que ce soit à dire contre l'article, mais, parce qu'il arrive ce
printemps, soudainement, lorsqu'on parle de 1000 $ à 3000 $ pour une
personne, on fait un plat qui m'apparaît un peu
déplacé.
M. Rocheleau: M. le Président, je comprends l'attitude de
mon collègue, tenant compte du fait qu'on part quand même de 1620
$ et on augmente à 5000 $, 5500 $. C'est dans cette optique-là.
Je comprends l'intervention de mon collègue et cela a des
répercussions dans d'autres villes du Québec qui ont des chartes,
plus particulièrement les villes qui ont des comités
exécutifs, où la rémunération est fixée par
un projet de loi privé et à la loi no 105 qui traite de la
rémunération des membres du conseil.
Dans ce cas-ci, il est un fait que la
rémunération du président du conseil n'a pas
été modifiée depuis 1976, on parle de cinq ans, on parle
de six ans, alors que la rémunération des membres du conseil a pu
être corrigée annuellement par l'adoption d'un règlement.
Mais, dans le cas du président, il faut absolument une loi privée
qui demande des modifications.
M. Léonard: Je voudrais avoir des explications des
représentants de la ville de Québec, étant donné
qu'on soulève à nouveau la question. C'est comme cela qu'on perd
du temps, mais enfin.
M. Perreault: Comme l'a expliqué le député
de Taschereau, M. le ministre, c'est un cas d'espèce. Comme le disait
aussi notre directeur du contentieux, il y a peu de conseils de ville où
il y a un président du conseil; le salaire du président a
été complètement oublié dans la loi-cadre. Depuis
1976, son salaire n'a pas été augmenté. Surtout depuis
maintenant qu'il y a des partis politiques au conseil de ville, la charge a
considérablement augmenté en difficulté. Je crois que
c'est parfaitement justifié d'accorder l'augmentation qui est
suggérée.
M. Léonard: M. le Président, la décision est
prise.
Le Président (M. Blank): D'accord.
M. Caron: Je pense qu'on l'a accordée, il a fait valoir
ses vues.
M. Mainguy (Pierre): M. le Président, je ferais un petit
commentaire sur l'article 1. La charge que représente la
présidence du conseil, à part celle de présider les
instances du conseil, de donner la parole, je connais très mal pour ma
part les implications de la charge du président du conseil. À ma
connaissance je ne pense pas que cette charge implique de très longues
heures de travail en dehors des séances du conseil. Je ne me suis pas
prononcé sur la rémunération tantôt pour la bonne
raison qu'à cause de certains problèmes on n'a su qu'hier que la
commission siégeait aujourd'hui. C'est pour cela qu'on a
concentré notre attention sur d'autres éléments.
Cependant, si vous voulez mon interprétation de cette situation,
à mon avis, la présidence du conseil ne représente pas
pour moi une surcharge terrible relativement au râle normal du
conseiller. C'est ce que je connais, en tant que personne qui siège dans
l'Opposition.
M. Léonard: La décision a été
prise.
Le Président (M. Blank): D'accord. J'appelle maintenant
l'article 3.
M. Boutin: M. le Président, l'article 3 a pour but de
permettre à la ville d'emprunter lorsqu'elle désire verser des
subventions à des organismes du milieu, lorsque ces organismes ont
l'intention d'utiliser les subventions pour faire des dépenses de nature
capitale. Présentement, la charte de la ville de Québec permet de
subventionner ces organismes, mais elle permet de prévoir les sommes
qu'elle versera en subvention dans le budget courant uniquement.
M. Léonard: Nous n'avons pas d'objection à cet
article. D'accord.
M. Rocheleau: M. le Président, seulement une question sur
cela. Est-ce que dans l'hypothèse où la ville de Québec
subventionnerait ou participerait à la subvention de la construction
d'un édifice quelconque et voudrait l'appliquer à un
règlement d'emprunt sur dix ans ou quinze ans, c'est dans le but de
faciliter une telle forme de participation? C'est cela?
M. Perreault: Exactement.
Le Président (M. Blank): Article 3, adopté. Est-ce
que ce papillon est pour l'article 4?
M. Boutin: II s'agit du papillon relativement volumineux que nous
vous avons distribué.
Le Président (M. Blank): C'est pour remplacer l'article
4?
M. Boutin: II remplace l'article 4 au complet.
M. Rocheleau: M. le Président, sur la question des SIDAC,
est-ce que le ministre pourrait...
M. Boutin: Si vous me permettez, M. le ministre, quant au texte
que vous avez présentement ou qui est présentement soumis, je
vais vous tirer ses origines pour éclairer la commission.
L'Assemblée nationale a permis à la ville de Montréal, il
y a un an ou deux ans, de créer des SIDAC. Elle a attribué ces
pouvoirs à la ville de Montréal. La ville de Québec
désire obtenir un outil similaire pour créer ses propres SIDAC
à l'intérieur des limites de la ville. Maintenant,
Montréal, vu l'expérience qu'elle a vécue, souhaite
apporter des modifications à son texte. Le texte que vous avez
présentement devant vous, le papillon, a comme trame de fond les
pouvoirs déjà existants à Montréal auxquels ont
été ajoutées les améliorations souhaitées
après l'expérience et les problèmes vécus, d'une
part. D'autre part, le ministère des Finances, des Institutions
financières et Coopératives a manifesté le
désir d'intervenir dans le dossier pour contrôler la vie
corporative ou l'existence corporative de ces nouvelles sociétés
de façon que les municipalités ne créent pas de droits
corporatifs particuliers pour ce genre d'organismes. Le texte que vous avez
devant vous est le fruit de la situation déjà existante à
Montréal plus les remèdes qui y ont été
apportés pour résoudre certains problèmes vécus et
l'intervention du ministre des Institutions financières et
Coopératives. Cela donne le texte que vous avez devant vous. (17 h
15)
Les modifications provenant des expériences vécues
à Montréal sont essentiellement des modifications d'ordre
technique. Les modifications insérées par le ministère des
Institutions financières ont deux guides principaux. J'ai pris
connaissance de la présence de procureurs des Institutions
financières ici dans la salle, ils pourront me corriger si je me trompe,
les deux guides de pensée du ministère en intervenant dans la
création des SIDAC sont les suivants: le ministère veut s'assurer
d'une part que le certificat de naissance des SIDAC ou l'acte incorporatif des
SIDAC ne soit pas un geste municipal mais soit bien un geste provincial, un
geste du ministère des Institutions financières, parce que la vie
corporative de toutes les corporations de la province relève de cette
autorité. Première nature d'intervention, ce qui fait que,
contrairement à ce qui existe présentement à
Montréal, où les SIDAC sont créées par une
résolution du conseil, dans le texte que vous avez devant vous, la
résolution du conseil ne fera qu'autoriser la création de la
SIDAC, ladite résolution devant être transmise au ministère
des Institutions financières qui, lui, autorisera la création de
la SIDAC ou créera la SIDAC.
Le deuxième moyen d'intervention du ministère vise
à s'assurer, comme je l'ai dit tout à l'heure, que les
municipalités ne créeront pas de régime corporatif
particulier pour ce genre de sociétés. Par conséquent, le
ministère a assujetti les règlements de la municipalité
qui vont encadrer les sociétés à l'obligation d'obtenir
l'approbation préalable du ministre. Alors, le ministre pourra
contrôler l'homogénéité de la réglementation
en matière de SIDAC et faire en sorte que ces régimes corporatifs
ne dérogent pas du régime général corporatif dans
la province, si ce n'est pour des cas bien particuliers qui nécessitent
une situation particulière.
M. Fallu: M. le Président.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Groulx. Excusez-moi, M. le député de Hull avait demandé la
parole auparavant.
M. Rocheleau: On va être obligé de changer de
président, M. le Président.
M. Léonard: Un peu de respect pour le président, M.
le député de Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président.
Une voix: On était mieux avec un péquiste.
M. Rocheleau: M. le Président, il y a une question que je
souhaiterais poser aux représentants de Québec. Nous favorisons
sûrement l'implantation des SIDAC, mais je me pose la question à
savoir s'il y a un texte appliqué partout au Québec à tous
ceux qui vont demander d'en avoir chez eux. C'est que Montréal semble
avoir de petits changements avec le texte que vous présentez; dans
d'autres projets de loi qui s'en viennent, il y a d'autres demandes aussi. Je
me demande si le gouvernement, si le ministre des Affaires municipales ne
devrait pas considérer un texte identique et qui s'appliquerait partout,
parce que c'est la même politique partout.
M. Boutin: Des conversations que j'ai eues...
M. Rocheleau: Je ne dis pas que le vôtre est
inférieur ou supérieur, il semblait être supérieur,
il semblait être le plus...
M. Boutin: Des conversations que j'ai eues avec les intervenants,
M. le député, le texte comporte des améliorations sur
Montréal et la trame de fond provient de Montréal, je ne voudrais
pas parler de Pierre Giard, mais la trame de fond essentielle provient de
Montréal, compte tenu que c'est eux qui ont vécu
l'expérience des SIDAC et qui connaissent les problèmes qui ont
été vécus. De par les discussions que j'ai eues avec le
ministère des Institutions financières, il est clair que leur
intervention face à la ville de Québec sera uniforme dans
l'ensemble des municipalités qui demanderont le même pouvoir.
Maintenant, vous pouvez le demander au ministre, mais les discussions que j'ai
eues avec son service du contentieux sont légalement que les autres
municipalités qui demanderont le pouvoir d'obtenir des SIDAC, auront un
pouvoir identique à moins qu'il y ait des particularités qui
nécessitent des choses différentes.
Nous sommes les premiers à comparaître devant vous avec la
"version" améliorée ou la version 1982 de ces pouvoirs-là;
c'est un outil relativement récent, qui a été
créé en 1980 ou en 1981, si je ne m'abuse, qui doit maintenant
être poli ou perfectionné, compte tenu de l'usage qu'on en a fait.
Compte tenu de l'expérience vécue, il est évident qu'il y
aura une stabilisation dans l'outil, elle est peut-être maintenant faite,
cette stabilisation, j'espère.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: Excusez-moi, M. le Président, j'étais en
caucus. Substantiellement, ce texte est, je dirais, en réponse à
la question du député de Hull, SIDAC II ou SIDAC
améliorée dans l'ensemble. Il est évident que la nouvelle
orientation prise avec les Institutions financières que vous avez ici va
servir de modèle, dorénavant, pour la création des SIDAC,
Montréal étant la première expérience vécue
au Québec.
Toutefois, vous avez souligné certaines orientations
différentes du texte par rapport à la charte de Montréal,
en faisant allusion à un certain nombre de problèmes dits
particuliers. À quoi faisiez-vous allusion exactement?
M. Boutin: Je fais allusion notamment... Je vais citer un exemple
particulier afin de vous indiquer le type de modifications qui ont
été apportées. C'est peut-être pour Montréal,
mais Montréal a vécu des problèmes avec une de ses SIDAC,
compte tenu, peut-être, d'un manque d'adhésion des membres ou d'un
manque de volonté des membres de fonctionner à l'intérieur
de la SIDAC; il y a eu des requêtes en dissolution de la SIDAC ou un
mouvement de dissolution de la SIDAC. C'est un organisme démocratique,
comme toute société, qui a eu son assemblée, qui a
discuté de l'opportunité de dissoudre ou non la
société. Ce que demande la ville de Montréal, dans son
projet de loi que vous allez étudier la semaine prochaine et que nous
avons incorporé à notre SIDAC améliorée, c'est que,
lorsqu'un problème comme ça se pose et qu'un objet soumis
à l'assemblée est disposé par l'assemblée, le
même sujet ne peut pas revenir à l'ordre du jour dans le
même exercice financier, à moins que le conseil d'administration
n'y consente.
C'est le genre de problèmes pratiques et quotidiens qui ont
été vécus dans l'administration de ces SIDAC et c'est le
genre de problèmes qui ont été corrigés par le
texte.
M. Fallu: Déjà, Montréal prévoyait
qu'on ne pouvait pas, en moins de six mois, faire la demande d'incorporation de
la SIDAC.
M. Boutin: De création de la SIDAC; ça, c'est
maintenu.
M. Fallu: Alors, l'autre volet, c'est la demande de
dissolution.
M. Boutin: Théoriquement, à moins d'un article
comme ça, des gens mécontents ou des dissidents pourraient
convoquer des assemblées semaine après semaine pour demander la
dissolution de la SIDAC et profiter d'un manque de quorum, à un moment
donné, pour obtenir gain de cause.
M. Fallu: Vous avez également une autre technique, c'est
celle des 66% à l'entrée.
M. Boutin: C'est une volonté personnelle, à la
ville de Québec. Je ne sais pas si les autres municipalités
seront d'accord avec ça. Les 66% à l'entrée, nous
croyons... Il faut bien mentionner que c'est 66%, s'il y a scrutin. Si je
reviens au mécanisme de création des SIDAC, les requérants
demandent à la municipalité de créer la SIDAC, avis de la
requête est envoyé à l'ensemble des contribuables tenant
une place d'affaires dans les limites du district, il y a tenue d'un registre.
Dans une première étape, si moins de 33% des gens tenant place
d'affaires s'inscrivent dans le registre, il y a possibilité, dès
ce moment-là, de créer la SIDAC. S'il y a plus de 50% qui s'y
opposent, il y a obstacle à la création de la SIDAC pour six
mois. S'il y a entre 30% et 50%, il y a tenue d'un scrutin. La SIDAC, version
1, prévoit que ce scrutin doit, pour l'emporter, recueillir 50%
d'adhésions. Dans la SIDAC, version 2, que nous vous proposons, nous
demandons 66% du vote, de façon, croyons-nous, à nous assurer
vraiment de l'adhésion au projet des marchands du district, parce que
nous croyons qu'un tel mécanisme ne saura fonctionner avec
efficacité que dans la mesure où il recevra l'appui le plus large
possible de ses membres. On ne veut pas s'embarquer dans un bateau
chambranlant, on voudrait qu'il y ait 66% des marchands qui y consentent avant
de lancer le bateau à la mer.
M. Fallu: Vous me permettrez de vous dire que vous travaillez sur
des conséquences et non pas sur des causes. Le diagnostic qu'on doit
poser sur les quatre SIDAC de Montréal devrait être à peu
près le suivant: II y en a deux qui ont bien fonctionné; parce
qu'elles s'appuyaient préalablement sur des associations de marchands
professionnels dans un district bien défini qui avait déjà
des traditions et il n'y a eu aucun problème. D'ailleurs, je sais que
pour les trois qui s'en viennent à Québec, tel sera le cas, parce
qu'il existe déjà de l'animation. Les deux qui ont eu des
difficultés à Montréal n'avaient pas d'animation, n'ont
pas reçu d'information et finalement ç'a passé comme
lettre à la poste pour la bonne et simple raison qu'il est
arrivé, chez le marchand ou le professionnel du quartier, une simple
lettre lui disant: Si vous vous opposez, venez signer le registre. On sait que
le marchand, le vendredi soir, il a autre chose que ça à faire,
le jeudi soir aussi et il travaille toute la journée du samedi. Donc, il
est resté des lettres en
suspens et c'est par la suite qu'il y a des gens qui ont réagi,
notamment dans certains groupes plus ou moins bien intégrés dans
les quartiers.
C'est cette réflexion, je pense, qui est importante à
faire. Ce n'est pas un 66% qui en soi, va permettre la solidité d'une
SIDAC, c'est d'abord d'information et l'animation du milieu. Que vous ayez, que
vous soyez les seuls à demander plus, Montréal continue de
demander 50%, à la dernière version, et je pense que c'est
largement suffisant. Ce n'est pas une question de nature numérique qui
fait que la SIDAC fonctionne ou non. Il faut s'assurer préalablement de
l'animation d'un quartier, de la prise en main des gens du quartier:
professionnels, bureau de député quand il y est, marchands,
banques, services, etc.
Je préférerais qu'on soit, à partir de maintenant,
sur la base de Québec. Vous nous avez permis collectivement une
réflexion sur le modèle à créer, forts de
l'expérience de Montréal, mais étant donné que
même Montréal ne demande que 50% et qu'on connaît maintenant
les conditions d'établissement d'une SIDAC, personnellement je voudrais
plutôt voir, à l'article 13, encore le 50%, sachant fort bien que
ce ne sont pas les politiciens qui vont faire le travail, ce sont les gens du
milieu. Au moment de la mise sur pied de la SIDAC, que le conseil leur donne le
conseil suivant: Retardez d'un mois avant de lancer l'opération,
informez bien les gens, faites des réunions, faites venir des gens de
Montréal pour dire comment cela a fonctionné,
intéressez-vous au RCVQ, au rassemblement des centre-ville, etc.,
plutôt que de mettre une quantité aussi élevée que
cela.
M. Boutin: M. le député, je suis entièrement
d'accord avec ce que vous venez de dire sur la présence essentielle de
cette volonté du milieu et de cette conscience du milieu de marcher main
dans la main, pour que la SIDAC fonctionne. Les 66%, à notre avis, c'est
la garantie de la présence de cette volonté commune. Plus mon
vote va avoir un pourcentage élevé, plus je vais être
assuré de la présence de cette volonté commune de
fonctionner à l'intérieur du district commercial.
M. Léonard: Est-ce que je peux simplement poser une
question par rapport aux 66%? Ce qui est dit, c'est si plus de 66% des
contribuables qui ont voté indiquent qu'ils sont favorables, le conseil
peut autoriser. Je pense que par souci d'uniformité, comme d'autres
villes ont 50% à l'heure actuelle, il faudrait laisser 50% et vous,
comme règlement de régie interne, vous vous donnez 66%. Cela
devient votre décision.
M. Boutin: Je suis d'accord pour accepter ce compromis...
M. Léonard: Ce n'est pas un compromis.
M. Boutin: ... mais cela devient... Les règles du jeu sont
plus discrétionnaires, c'est moins tangible.
M. Léonard: Je pense, à l'heure actuelle que
d'autres municipalités vont vouloir 50% comme c'est le cas
généralement et je ne vois pas pourquoi on ferait des exceptions
à tout bout de champ: l'un, c'est 66%, l'autre, c'est 50%, pour un
autre, ce sera 68%. Bon, je pense que la loi pourrait être 50%, c'est
cela qu'on accorde généralement et ce qui est dit, c'est que le
conseil peut autoriser, comme il peut se donner une règle de
régie interne qui serait 66% et cela, c'est très...
M. Boutin: M. le ministre, je suis entièrement d'accord
avec vous: ce que le conseil va d'abord vérifier, ce n'est pas un
pourcentage de vote, c'est la présence de la volonté des
commerçants de vouloir agir ensemble.
M- Léonard: Exactement.
Le Président (M. Blank): M. le représentant.
M. Mainguy: M. le Président, les commentaires que
j'aimerais faire dans un premier temps, concernant la formation d'une SIDAC,
les articles 3 à 13 et ensuite l'article 24, le conseil
d'administration. Sur la formation des SIDAC, ce que l'on remarque, c'est que
si, jamais, on veut former une SIDAC, elle peut être formée sur
requête de cinq contribuables tenant une place d'affaires dans le
district. À ce moment-là, un registre est ouvert afin de recevoir
la signature de ceux qui s'opposent à la formation de la
société et, enfin, il y a une journée, de neuf heures
à dix-neuf heures, le premier mardi, quinze jours après,
où les gens peuvent protester contre la SIDAC, s'ils ne sont pas
d'accord. (17 h 30)
Je trouve qu'ici, le fardeau de la preuve appartient à ceux qui
ne sont pas d'accord. C'est-à-dire que par exemple, s'il y avait cinq
intervenants, cinq contribuables qui voulaient la création de la SIDAC
et s'il y avait, par la suite, une espèce de force d'inertie, les gens
qui, à cause de la période de l'année ou à cause
justement de la force d'inertie de certains individus, à un moment, la
SIDAC pourrait partir sans que les gens aient été vraiment
informés du départ ou aient eu toutes les chances de pouvoir
manifester leur opinion sur la SIDAC. C'est
pour cela que je serais plutôt favorable à ce qu'il y ait
inclus, dans la formation, l'obligation de tenir une assemblée
d'information avec convocation, c'est-à-dire qu'ici ce sont les gens qui
veulent la constitution de la SIDAC qui lancent le projet et, après
ça, ceux qui sont contre doivent s'organiser. C'est pour cela que le
fardeau de la preuve appartient à ceux qui sont contre. Alors que s'il y
avait une assemblée d'information avec convocation, on obligerait
justement à tenir une discussion sur la pertinence de créer ou
non la SIDAC. Je pense que c'est un manque important, c'est de créer une
assemblée de discussion.
Je déplore justement des votes qui ont lieu sans qu'un
débat puisse avoir lieu obligatoirement. Si les gens sont tous d'accord,
cela n'aura pas lieu, mais qu'on convoque les gens à un débat sur
la pertinence de créer ou non la SIDAC. D'ailleurs, je suis assez
d'accord avec vous quand vous dites que vous trouvez les 66% assez
élevés, d'autant plus que c'est assez contradictoire avec ce qui
pourrait arriver s'il y avait, par exemple, moins de 33% de gens qui
n'étaient pas d'accord avec la création de la SIDAC. À ce
moment, s'il y avait, par exemple, 25% à 30% des gens qui se
manifestaient, qui disaient: On n'est pas d'accord, ce serait insuffisant pour
empêcher qu'il y ait un scrutin. À ce moment, quand on n'a pas
atteint les 33% d'objection de gens qui se déplacent lors d'une
journée, ça cause un problème parce qu'à ce moment,
tout pourrait fonctionner alors que s'il y avait 25% des gens qui se
déplaçaient pour s'y opposer, ce serait quand même assez
fort.
Tant qu'on n'a pas atteint ces 33%, c'est très facile de
créer la SIDAC, mais aussitôt qu'on est entre 33% et 50%, cela
devient très difficile. Je suggérerais qu'on procède
plutôt par référendum, c'est-à-dire qu'après
avoir tenu l'assemblée d'information avec convocation que je
suggérais tantôt, qu'on tienne un référendum et,
à ce moment, il y aurait 50% plus un des gens qui devraient accepter ou
refuser pour que la SIDAC soit créée ou soit refusée.
Deuxième point d'intervention, c'est sur l'article 24 où
on dit que le conseil d'administration est formé de neuf personnes dont
sept sont élues par l'assemblée générale des
membres et deux sont désignées parmi les membres par le
comité exécutif. Je pense que cette nomination par le
comité exécutif serait basée... Je ne suis pas d'accord
avec cette nomination par le comité exécutif; je pense que les
neuf membres du conseil d'administration devraient être élus par
les membres de la SIDAC parce que les membres qui seraient nommés par
l'exécutif de la ville seraient nommés sur une évaluation
personnelle et subjective par les élus qui, probablement, tiendraient
compte peut-être de la compétence des gens, mais ce serait une
évaluation subjective par les élus de la compétence des
gens, ou bien encore on pourrait choisir des gens d'après leurs
caractères partisans. Est-ce que vous êtes de notre bord ou contre
nous?
Je déplore justement qu'il y ait un risque de nomination par
l'exécutif de personnes sur des évaluations subjectives. Je
propose que ce soit neuf sur neuf qui soient élus par les membres de la
SIDAC. Mais je constate que c'est important que la ville ait un certain pouvoir
sur la SIDAC et de l'information là-dessus; il serait sans doute
intéressant de nommer au conseil d'administration, en plus des neuf
membres, un ou deux fonctionnaires qui n'auraient pas droit de vote, mais qui
auraient droit de parole et qui auraient aussi plein droit d'information sur
les choses courantes de la SIDAC. Je pense que la suggestion de permettre
à deux fonctionnaires de siéger sans droit de parole, cela
pourrait faire que ces fonctionnaires pourraient se retrouver d'ailleurs sur
plusieurs SIDAC au sein de la ville et pourraient acquérir une certaine
compétence, c'est-à-dire que le premier SIDAC qui naîtrait,
on y verrait des fonctionnaires. Ces mêmes fonctionnaires pourraient de
nouveau siéger à d'autres SIDAC et transmettre un peu
l'expertise, la compétence, l'expérience des premières
SIDAC.
Il y a un autre élément que j'aimerais ajouter. Je pense
qu'il serait important qu'il y ait obligation pour la SIDAC de consulter le
comité consultatif concerné sur les projets de la SIDAC. Quand la
SIDAC aura des projets de dépenses, de réalisations
d'immobilisation ou des projets importants, on pourrait obliger la SIDAC
à consulter un comité consultatif concerné. C'est
important de consulter le comité consultatif pertinent à la
SIDAC, parce qu'il peut y avoir parfois des conflits à
l'intérieur de la création d'une SIDAC. Par exemple, à
Montréal, dans certains quartiers, on a vu qu'il existait parfois deux
catégories d'hommes d'affaires, c'est-à-dire les hommes
d'affaires qui sont davantage axés vers la restauration et d'autres
hommes d'affaires davantage axés vers les services à la
population. Alors, s'il arrivait que les projets de la SIDAC favorisent
l'expansion d'un groupe d'hommes d'affaires au détriment d'un autre, on
pourrait voir justement des places d'affaires de restauration se
développer au détriment -je prends toujours cela comme exemple -
des hommes d'affaires qui offrent des services à la population. À
ce moment-là, ce serait la population environnante qui risquerait de
perdre quelque chose, qui risquerait d'être atteinte par le projet de la
SIDAC.
Voilà pourquoi il est important que d'autres personnes que les
hommes d'affaires impliqués et membres de la SIDAC soient
informées, soient consultées sur les projets de la SIDAC.
Bien sûr, après la consultation, ce serait le conseil de la ville
qui aurait la responsabilité politique de décider. Si jamais il y
avait divergence, par exemple, entre le comité consultatif
consulté et les membres de la SIDAC sur les projets de la SIDAC, ce
serait au conseil de la ville de prendre la responsabilité politique
d'aller ou non de l'avant. De cette façon, on entendrait un autre son de
cloche, parce que cela peut avoir des effets négatifs pour les
résidents qui ne seraient pas concernés par la SIDAC.
Voilà pourquoi je considère important d'introduire cette notion
de consultation d'un comité consultatif où on retrouverait
justement d'autres personnes que des hommes d'affaires, par exemple, des
résidents.
Le Président (M. Blank): Merci, beaucoup. M. le
ministre.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Blank): ... adopter l'article.
M. Mainguy: II y a un commentaire que j'ai oublié de
faire.
M. Léonard: Rapidement, s'il vous plaît!
M. Mainguy: Oui. C'est une interrogation sur l'article 8
où on dit que la procédure d'enregistrement des signatures n'est
pas invalide, que la date d'ouverture du registre suit la date de
réception de l'avis d'un délai plus Court que le délai
mentionné au paragraphe 7. Ce qu'on veut dire par là, c'est que
si jamais les clauses de l'article 7 ne sont pas respectées, cela
pourrait fonctionner quand même. Je trouve cela un petit peu curieux
comme affirmation dans le paragraphe 8.
M. Léonard: Je voudrais simplement dire une chose par
rapport aux SIDAC. De façon générale, je pense que c'est
une formule d'avenir, quant à moi, pour rénover les centre-ville,
ressusciter même les centre-ville. C'est pour cela que je suis favorable
à ce dispositif, à la constitution de tels groupes. Maintenant,
nous en sommes aux premières SIDAC au Québec. Il y a deux ans,
nous avons ouvert la possibilité à la ville de Montréal et
la ville de Montréal est maintenant suivie par une foule d'autres
municipalités. Je le dis parce qu'à mon avis nous en sommes au
tout début de la création de ces sociétés et que le
débat là-dessus n'a pas encore eu lieu véritablement au
niveau de tout le public. Il va falloir qu'il se fasse un jour et que toutes
les considérations que vous avez amenées, qui sont d'ailleurs
très intéressantes, trouvent leur place dans un débat sur
les SIDAC que j'espère le plus tôt possible. En particulier, j'ai
eu l'occasion de rencontrer l'organisme de regroupement des centre-ville du
Québec tout récemment à Rivière-du-Loup et je pense
qu'il avait une série de propositions fort intéressantes sur
toute cette question de rénovation des centre-ville. Maintenant, nous
sommes en train de mettre la formule au point et je pense que les suggestions
vont venir l'enrichir graduellement, surtout au cours d'un débat, comme
je le disais tout à l'heure, que j'espère public.
Alors, pour l'instant, je voudrais m'en tenir à des formules qui
soient balisées le plus possible, que nous avons pu regarder à
mon ministère relativement à la ville de Québec, et
à ce qui nous est proposé, qui est le projet de loi privé
de la ville de Québec. Quant à moi, je ferais une modification
à la ville de Québec. Je voudrais m'en tenir à 50% pour le
vote et quant au reste, nous l'adopterions tel qu'il a été
proposé dans le document que nous avons reçu tout à
l'heure. Je m'en tiendrai à cela, si vous permettez. Cela laisse encore
la liberté à la ville d'aller plus loin dans sa
réglementation interne. On n'est pas contre les 66% si vous le voulez,
mais quand à nous, notre exigence est de 50%.
Le Président (M. Blank): L'article 4 est adopté tel
que modifié...
M. Léonard: Tel que modifié. M. Rocheleau:
Tel que modifié.
Le Président (M. Blank): ... tel que modifié par le
papillon qui y est attaché. Par ce papillon, l'article 13 est
amendé de 50% au lieu de...
M. Léonard: 66%. M. Rocheleau: 66%.
Le Président (M. Blank): ... 66%, au paragraphe 13.
L'article 4 est adopté tel qu'amendé. Maintenant, l'article
5.
M. Boutin: L'article 5, M. le Président, a pour but de
permettre à la ville de Québec de ne pas imposer une taxe de
l'eau, pour employer le vocabulaire de la charte, qui est distincte de la
charte générale, mais d'englober cela dans sa taxe
générale comme toutes les autres municipalités.
M. Léonard: D'accord, adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. À l'article
6, il y a un papillon; est-ce qu'il y a un papillon à l'article 6?
M. Boutin: II y a un papillon pour
l'article 6, M. le Président. Au cours des discussions que nous
avons eues avec le contentieux du ministère des Affaires municipales, le
contentieux nous a fait part d'une remarque du ministère de la Justice
visant à assurer la parité des amendes municipales, relativement
aux infractions sur la vitesse, avec celles imposées en vertu du Code de
la sécurité routière. Alors, nous avons ajouté au
texte qui a été publié, les dernières lignes qui se
lisent comme suit: Cependant l'amende imposée doit être
égale à celle édictée pour une contravention
imposée en vertu du Code de la sécurité routière
1981, chapitre 7, pour la même matière, à la demande du
ministère de la Justice.
M. Léonard: M. le représentant de la ville de
Québec, je ne suis pas d'accord pour donner à l'exécutif
le pouvoir d'augmenter ou de diminuer la vitesse dans les rues. Je pense que
c'est une décision qui doit être prise par le conseil parce
qu'elle a une application importante sur l'aménagement et le plan
d'urbanisme. À mon avis, je ne suis pas disposé à donner
cela à un comité exécutif uniquement.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, j'aurais,
peut-être, ici un point à soulever: étant donné
qu'il est vrai que pour toutes sortes de raisons, on peut devoir faire des
modifications d'urgence à la voirie, ainsi au lieu de présenter
un règlement pour des cas d'urgence, que le conseil puisse le faire, par
résolution; je suis bien d'accord pour que ce ne soit pas
l'exécutif, mais que le conseil le puisse par résolution,
plutôt que de suivre toute la procédure de règlement.
M. Léonard: Ah! Mais ils l'ont; ils ont déjà
cela à l'heure actuelle; ils ont le pouvoir ordinaire, au niveau du
conseil, de fixer les limites de vitesse.
M. Boutin: Mais pas par résolution, M. le ministre.
M. Rocheleau: C'est par règlement.
M. Boutin: On doit procéder par règlement
présentement et c'est le but de notre amendement de pouvoir avoir un
outil pour réagir rapidement aux situations factuelles qui nous sont
imposées.
M. Rocheleau: D'accord, M. le Président, mais je voudrais
que le représentant de la ville de Québec me dise si le conseil
municipal, sans tenir compte du fait si vous n'êtes pas obligés de
passer par règlement ou si vous pouvez passer par résolution,
peut réagir aussi vite. Je pense que c'est le conseil qui doit, en
l'occurrence, prendre la décision.
M. Boutin: Si vous comprenez notre démarche, notre but
ultime est de réagir le plus rapidement possible. L'outil le plus
adéquat pour nous de réagir le plus rapidement possible, c'est
une résolution du comité exécutif. Pourquoi le
comité exécutif? Parce qu'on pense que les matières de
vitesse, sauf respect pour les opinions contraires, sont beaucoup plus une
question d'ordre public et de sécurité publique que
d'aménagement. Lorsque les citoyens commencent à se plaindre
qu'il y a une infiltration de véhicules dans un quartier
résidentiel due à l'ouverture d'un centre commercial, due
à l'ouverture d'un chantier de construction à proximité ou
de choses du genre, la municipalité n'a pas le temps d'attendre trois
mois pour adopter un règlement et le faire approuver par le ministre des
Transports afin de réduire la vitesse dans le quartier en question. Cela
prend un outil très rapide. Ce qu'on propose, c'est le comité
exécutif. M. le député nous suggère à la
place une résolution du conseil, c'est un peu moins rapide que ce que
l'on visait, mais c'est encore plus rapide qu'un règlement du conseil.
(17 h 45)
M. Rocheleau: Mais j'aimerais tout de même faire remarquer,
M. le Président, que je suis tout à fait et j'ai
prôné, durant plusieurs années, la création
d'exécutifs dans des municipalités de 50 000 et plus, mais il ne
faut quand même pas oublier que le conseil existe, et, en l'occurrence,
pour une question de résolution pour la circulation changer un panneau
ou changer un sens unique à cause des travaux, à cause
d'incendie, à cause de n'importe quoi je pense que le conseil peut quand
même réagir assez vite aussi.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: II me semble que cela tombe sur le sens commun. Il y a
une affirmation que vous faites qui me frappe un peu de travers à propos
du caractère soudainement hyperurgent de réglementer la vitesse,
comme si l'ouverture d'un centre commercial n'avait pas été
prévue alors qu'il est en construction pendant un an et qu'on s'imagine
bien quel va être l'impact sur les artères environnantes et qu'on
a amplement le temps de procéder par résolution du conseil. C'est
justement parce qu'il y a une modification à l'aménagement du
territoire qu'il a dû y avoir au service de la circulation quelqu'un qui
a fait l'évaluation de l'impact de cette modification sur la circulation
dans les artères environnantes, mais de là à dire qu'on
n'a rien fait tant et aussi longtemps que le centre commercial était en
construction et que, tout d'un coup, on s'est aperçu, une semaine
après, que cela
a changé la circulation dans les artères, là je dis
que c'est la ville qui a mal prévu et les services de la ville qui n'ont
pas souligné l'impact que ça aurait sur les autorités
politiques de la ville, mais je ne pense que ça... Je pense que si les
services fonctionnent normalement, le conseil a amplement le temps, par
résolution, cela j'en conviens, de modifier les limites de vitesse
à partir des changements qui peuvent avoir lieu dans
l'aménagement du territoire de la municipalité.
M. Boutin: Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il n'y a pas
hyperurgence et que certains cas peuvent être prévus et que
d'autres ne peuvent pas. Si le ministre est d'accord pour nous accorder le
pouvoir de modifier par résolution du conseil, mais non pas du
comité exécutif, je pense qu'on pourrait s'entendre
là-dessus.
M. Léonard: Alors, "... la ville peut, par
résolution de son conseil..." c'est à la deuxième ligne du
deuxième paragraphe de l'article 6, on enlève exécutif.
Cela se lirait comme suit: "Malgré toute disposition contraire, la ville
peut, par résolution de son conseil, édicter la vitesse maximale
ou minimale..."
Le Président (M. Blank): L'article 6 est remplacé
par le papillon et le papillon est amendé en changeant les mots
"comité exécutif" pour le mot "conseil" et l'article est
adopté tel qu'amendé.
L'article 7.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 7, adopté, le
projet de loi est adopté tel qu'amendé.
M. Boutin: Est-ce qu'il n'y avait pas un article en suspens
tantôt?
M. Léonard: Oui, il y a un article en suspens, c'est le no
2.
M. Boutin: M. le Président, pour tenter de satisfaire tout
le monde et de répondre aux préoccupations du ministre qui
demandait tantôt que les contribuables soient avisés
personnellement lorsqu'on modifie le taux d'intérêt, nous serions
prêts à apporter une modification au texte que nous avons
déposé pour que le mécanisme d'avis qui consistait en une
publication dans un journal et entrait en vigueur 15 jours plus tard se lise
maintenant comme suit; il s'agirait du troisième alinéa de
l'article 273 qui pourrait maintenant se lire comme suit: "Le taux
d'intérêt payable sur les comptes ou sur les sommes dues à
la ville, fixé par résolution du conseil, vaut uniquement quant
aux som- mes dues à la ville faisant l'objet d'un compte qui fait
état du taux ainsi décrété." Cela répond, je
pense, aux préoccupations du ministre qui voulait que l'individu soit
avisé personnellement. Cela me donne l'obligation d'envoyer un
état de compte faisant état du nouveau taux. C'est onéreux
pour la ville, mais c'est quand même un moyen de pallier le
problème de la fluctuation des taux d'intérêt qu'on a
présentement.
Ce qu'on nous propose là, messieurs et membres de la commission,
se colle sur le texte de la loi générale, l'article 481 de la Loi
sur les cités et villes qui ne s'applique pas à la ville de
Québec, compte tenu de notre charte particulière, puis de notre
législation particulière de 273, mais le même
mécanisme ou un mécanisme équivalent est prévu
à l'article 481 de la Loi sur les cités et villes.
M. Léonard: M. le représentant de la ville de
Québec, à tout bien considérer, malgré toutes les
explications, je trouve que cela change trop facilement, toutes ces choses, et
que cet article est prématuré. De toute façon, ce serait
la première fois qu'on adopterait cela pour une ville et je ne suis pas
sûr que même le libellé de l'article soit bien ficelé
présentement. J'aime autant dire non maintenant.
M. Boutin: Je voudrais vous souligner, quant au
précédent, que la ville de Québec possédait ce
pouvoir antérieurement à 1981, et à ce moment l'article
273 de la charte permettait...
M. Léonard: Cela a été enlevé
alors?
M. Boutin: Une minute, je vais vous dire dans quelles
circonstances cela a été enlevé. Antérieurement
à 1981 la ville de Québec pouvait faire varier ses taux de taxe
sur simple résolution. Il n'y avait même pas de mécanisme
d'avis. Nous sommes venus voir l'Assemblée nationale pour que cette
variation de taux s'applique non seulement aux taxes mais à toutes les
sommes dues à la ville de Québec. À cette époque,
longtemps avant les fluctuations des taux d'intérêt, on a
demandé à la ville de Québec d'insérer la
disposition qu'on a aujourd'hui. Si la ville de Québec possédait
ce pouvoir de faire varier son taux à une époque où il n'y
avait même pas de variations de taux d'intérêt, a fortiori
l'outil est-il de plus en plus indispensable aujourd'hui.
Le Président (M. Blank): C'est le voeu de la commission
que cet article soit biffé.
Le projet de loi est adopté avec des amendements. Le titre est
adopté, le préambule est adopté.
Merci, monsieur.
M. Racicot: J'aimerais faire un appel aux membres de la
commission, si vous permettez, pour qu'on puisse les saisir d'un
problème qui existe actuellement à la ville de Québec.
Le Président (M. Blank): Monsieur, la commission a le
mandat d'étudier un projet de loi privé. Un projet de loi
privé a certains articles. On donne la liberté de parole à
tout le monde pour discuter des articles du projet de loi. Pour les autres
sujets on n'a pas le mandat de vous entendre. Si vous présentiez un
projet de loi on vous entendrait, mais on n'a pas le droit, même la
commission ne peut donner le droit... Comme président, je suis
lié par le mandat de la Chambre et le mandat est d'étudier le
projet de loi no 238. C'est dommage mais ce n'est pas l'endroit.
M. Léonard: Je voudrais simplement dire un mot sur cela
parce qu'on m'a parlé un peu du sujet dont vous vouliez nous entretenir.
Je voudrais simplement - pour répondre à ces interrogations que
vous avez, par exemple, à l'égard du râle de recherchiste
au niveau de l'Opposition à la ville de Québec - dire que
relativement à toutes ces questions qui touchent la démocratie
municipale j'ai constitué à mon ministère un groupe de
travail interne qui, en collaboration étroite avec les
représentants des élus municipaux, en particulier l'Union des
municipalités du Québec et l'Union des conseils de comté
du Québec et aussi des fonctionnaires municipaux du Québec, fait
l'inventaire de toutes ces questions dans les milieux municipaux en ce qui
concerne la démocratie. Il communique régulièrement aussi
avec les gens du ministère de la Justice, avec mon collègue
à la réforme électorale, M. Marc-André
Bédard, avec le Directeur général des élections, M.
Pierre-F. Côté, avec le directeur du financement des partis
politiques, M. Pierre-Olivier Boucher et, à la Commission de la
représentation, avec M. Jean-Luc Lemieux. Le tout pour m'amener
éventuellement à faire des recommandations au Conseil des
ministres et éventuellement légiférer aussi au sujet de
cette question de la démocratie municipale. S'il y avait des
revendications et des représentations à faire, nous sommes
complètement disposés à les recevoir mais je pense que
effectivement, comme l'a décidé le président, nous ne
pouvons pas le faire au sein de la commission. Il me fera plaisir
éventuellement de vous rencontrer ou que vous veniez au ministère
pour déposer toutes les représentations que vous voulez nous
faire.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Louis-Hébert. Cela sera la fin du débat.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Tout simplement quelques
mots. Je suis extrêmement heureux de voir que le ministre est sensible
aux préoccupations dont ont pu lui faire état personnellement les
membres de l'Opposition à l'hôtel de ville de Québec. Je
voudrais assurer ces gens que du côté de l'Opposition nous sommes
aussi sensibles à leurs problèmes. Comme le ministre l'a
indiqué, nous serons heureux de prendre connaissance des
représentations qu'ils peuvent avoir à nous faire. Plus
particulièrement en tant que membres de l'Opposition, nous connaissons
les problèmes auxquels une autre opposition peut avoir à faire
face dans un autre forum et nous serons extrêmement heureux de
connaître ces problèmes. S'ils sont appelés à nous
en faire part, soyez assurés que nos portes seront grandement ouvertes;
il n'y a pas de serrure ni de clé nulle part.
Projet de loi no 235
Le Président (M. Blank): Merci. C'est avec le consentement
de la ville d'Anjou qu'on la passe et qu'on arrive à l'étude du
projet de loi concernant la ville de Val-d'Or, le projet de loi no 235.
M. Léonard: On va essayer de le faire avant six heures. On
prolongera un peu, si nécessaire, je pense que ce n'est pas très
compliqué.
Le Président (M. Blank): Le député
d'Abitibi-Est ou d'Abitibi-Ouest. C'est lequel?
M. Bordeleau: Est.
Le Président (M. Blank): Est.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. Simplement, en deux
mots, pour ne pas retarder le débat, je voudrais remercier les membres
de la commission d'avoir accepté de laisser Val-d'Or présenter
son projet de loi immédiatement. Bien sûr, parmi les membres de la
commission, je reconnais l'Opposition et la partie ministérielle.
D'abord, je vais vous dire que cela me fait plaisir d'être parrain de ce
projet de loi; je pense que c'est un projet de loi qui va donner à la
ville de Val-d'Or certains avantages. Je laisserai expliquer l'objet du projet
de loi plus précisément par le procureur et par le maire de
Val-d'Or. Je voudrais justement, M. le Président, vous présenter
les gens qui viennent de mon comté et de la ville de Val-d'Or, soit le
maire de Val-d'Or, M. André Pelletier; à ses côtés,
le procureur de la ville de Val-d'Or, Me Jean Beaulieu, et, à ses
côtés également, à sa droite, M. Guy Faucher, qui
est gérant de la municipalité de Val-d'Or.
Le Président (M. Blank): Merci. Voulez-vous nous donner
votre nom et le nom de vos collègues, s'il vous plaît:
M. Beaulieu (Jean): M. le Président, mon nom est Jean
Beaulieu. Je suis le conseiller juridique de la ville de Val-d'Or. À ma
gauche, M. le maire André Pelletier et, à ma droite, M. le
gérant Guy Faucher.
Le Président (M. Blank): Merci. Article 1.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
dire que c'est un pouvoir de réserves foncières que la ville de
Val-d'Or nous demande et que nous sommes, en général, d'accord.
Les textes ont été visés à ce sujet avec les
officiers de mon ministère. Je pense que nous pouvons procéder
sans problème là-dessus parce que ce texte est le même que
celui de la ville de Mont-Joli que nous avons déjà adopté
notamment, et, avec de légères modifications, il est aussi
semblable à celui d'autres villes dans le Québec. Les autres
villes qui ont des textes semblables sont Montréal-Est, La Prairie,
Ville-Marie, Trois-Rivières, Saint-Léonard, Pointe-aux-Trembles
et, évidemment, Mont-Joli. D'accord?
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. Article 2?
M. Léonard: Adopté aussi.
Le Président (M. Blank): L'article 2 est adopté.
Article 3?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. Article 4?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 5?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Les articles 4 et 5 sont
adoptés. Article 6?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 6 est adopté.
Article 7?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 7 est adopté.
Article 8?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 8 est adopté.
Article 9?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 9 est adopté.
Article 10?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): La loi est adoptée sans
amendement, le titre et le préambule sont adoptés. Merci.
Une voix: C'est "une bonne job" cela.
M. Beaulieu: M. le Président, s'il vous plaît, deux
mots seulement, premièrement pour remercier le parrain de notre projet
de loi, le député d'Abitibi-Est, qui non seulement a
accepté de parrainer notre projet de loi avec plaisir, mais qui nous a
donné toutes les ressources nécessaires pour le mener à
bonne fin aussi rapidement. Également, je tiens à remercier les
représentants de la ville d'Anjou qui ont consenti à ce que la
commission nous entende avant eux. Merci.
Le Président (M. Blank): Merci. Quand on reprendra le
travail, à 20 heures, ce sera sur le projet de loi no 203, Loi
concernant la ville d'Anjou. La commission suspend ses travaux jusqu'à
20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise de la séance à 20 h 13)
Le Président (M. Blank): À l'ordre, s'il vous
plaît;
Reprise des travaux de la commission élue permanente des affaires
municipales. Avec le consentement de la ville d'Anjou, qui est très
obligeante, on étudiera le projet de loi concernant la ville de
Ville-Marie, le projet de loi no 261.
Projet de loi no 261
M. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamin-gue): M. le
Président, je voudrais présenter M. Roger Marcotte, qui est
engagé par la ville de Ville-Marie pour l'étude du projet de loi.
Étant donné que je ne suis pas trop familier avec les questions
légales, les "avocasseries" et les questions de notariat, je passerai
immédiatement la parole à M. Marcotte.
M. Léonard: Attention, c'est très
méprisant pour les avocats si vous parlez d'"avocasseries'"
Le Président (M. Blank): Merci. Me Marcotte.
M. Marcotte (Roger): M. le Président, il s'agit d'un
projet de loi visant à corriger des contrats notariés. En premier
lieu, la ville de Ville-Marie a acquis, en 1970, 300 acres de terre.
Évidemment, ce n'était pas pour des fins municipales parce qu'une
grande partie de ces terrains a servi à du développement
résidentiel, commercial et industriel. Dans un deuxième temps,
dans au-delà de 200 contrats, elle a vendu ces terrains au prix du
marché et sans l'approbation de la Commission municipale. Donc,
légalement, ces contrats sont nuls d'une nullité absolue et le
seul moyen de corriger cela était d'obtenir un projet de loi
privé à ce sujet.
M. Léonard: C'est l'article 2 dont vous venez de nous
parler?
M. Marcotte: C'est l'article 2 que je veux modifier surtout par
un amendement, parce que j'ai fait des recherches au bureau d'enregistrement et
on pourrait se référer au numéro d'enregistrement des
contrats.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Blank): Article 1.
M. Léonard: À l'article 1, nous proposerions un
amendement, un papillon. Entre le deuxième et le troisième
alinéa, il y aurait deux alinéas à insérer et ce
serait similaire à ce qui a déjà été
accordé, en 1980, à Saint-Laurent. M. le Président,
voulez-vous que je lise l'article au complet?
Le Président (M. Blank): Non, pas
nécessairement.
M. Léonard: Les deux alinéas à
insérer seraient ceux-ci: "La ville peut aliéner, à titre
gratuit ou pour un prix inférieur à celui prévu au
présent article, un tel immeuble en faveur du gouvernement, de l'un de
ses organismes ou d'une corporation scolaire. "La ville est tenue de payer,
à l'égard des immeubles qu'elle détient en vertu du
présent article, toutes les taxes qui peuvent être exigées
d'un propriétaire foncier dans la municipalité."
M. Marcotte: D'accord. L'objectif de l'article 1 est de permettre
à la municipalité, qui dans certains cas détient une
parcelle de terrain, pour la mettre en valeur, d'acquérir la parcelle
voisine. Ce ne sera pas encore à des fins municipales et il fallait le
prévoir.
M. Léonard: Tous vos articles demeurent.
M. Marcotte: Oui, d'accord, j'ai compris. Vous ajoutez un
amendement. Je suis d'accord.
M. Léonard: Vous êtes d'accord?
Le Président (M. Blank): D'accord. On ajoute, entre les
deuxième et troisième articles...
M. Léonard: Alinéas.
Le Président (M. Blank): ... alinéas du paragraphe
1 ces deux paragraphes mentionnés sur ce papillon qu'on ajoute et on
adopte l'article 1 tel qu'amendé.
M. Léonard: C'est cela.
M. Marcotte: En ce qui concerne l'article 2, j'en ai un nouveau
à proposer.
M. Léonard: Vous en avez un nouveau à proposer?
M. Marcotte: Oui, qui se lirait comme suit: "Les actes
enregistrés au bureau de la division d'enregistrement de
Témiscamingue sous les numéros qui suivent sont ratifiés
à compter de leur date respective", et j'ai la liste des contrats
entachés de nullité. Ici, j'ai les deux contrats en vertu
desquels la ville les avait acquis et j'énumère les contrats par
numéro d'enregistrement. Au lieu de le faire "at large", je le fais
spécifiquement pour chaque contrat.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Hull a une question à vous poser.
M. Rocheleau: J'aimerais que vous puissiez m'éclairer sur
le fait que, lorsque vous vous êtes porté acquéreur d'une
part...
M. Marcotte: Oui.
M. Rocheleau: ... vous avez décidé, la ville a
décidé de vendre des terrains...
M. Marcotte: Oui.
M. Rocheleau: ... et elle n'a pas reçu l'approbation de la
Commission municipale. Est-ce que vous aviez les titres, à ce
moment-là, des propriétés ou de la
propriété?
M. Marcotte: Oui, oui. La ville a acquis des Oblats, en fait, les
Oblats de Marie Immaculée, 300 acres de terre, un garage, qui est devenu
le garage municipal, et une ancienne école qui est devenue l'hôtel
de ville. Alors, de trois à quatre acres ont servi
à des fins municipales. Maintenant, les notaires de
l'époque, du lieu, ont fait des contrats et la ville n'a jamais, dans la
plupart des cas, obtenu l'approbation de la Commission municipale tel qu'il
était exigé par l'article 26. Pourquoi on ne l'a pas fait, je ne
le sais pas, mais je sais que cela n'a pas été fait.
M. Rocheleau: Est-ce qu'il y a, par contre, un
règlement...
M. Marcotte: Oui.
M. Rocheleau: ... en bonne et due forme qui a été
passé ou est-ce simplement une omission? Est-ce qu'on n'a pas du tout
demandé à la Commission municipale...
M. Marcotte: En ce qui concerne...
M. Rocheleau: Est-ce qu'il y a un règlement d'emprunt qui
a été passé ou cela a-t-il été un don?
M. Marcotte: Le règlement d'emprunt a été
approuvé par la Commission municipale du Québec quand on a acquis
pour 60 000 $ avec une balance de prix de vente. Le règlement d'emprunt
a été autorisé par la Commission municipale du
Québec, mais le fait d'acquérir des terrains autrement
qu'à des fins municipales n'était pas permis en vertu de la Loi
sur les cités et villes ni vendre sans autorisation de la commission.
L'emprunt, lors de l'acquisition...
M. Léonard: Est-ce que je peux savoir à quelle date
ces transactions ont eu lieu, même s'il n'y a pas d'enregistrement?
M. Marcotte: L'acquisition a été
enregistrée... Le numéro d'acquisition des Oblats est 74269; cela
date des années 1970, du début de 1970, de mémoire. C'est
en 1971, le 13 décembre, qu'on les a acquis des Oblats.
M. Rocheleau: Quand a-t-on revendu, M. le Président?
M. Marcotte: On a revendu environ 200 terrains à des fins
résidentielles, commerciales et industrielles.
M. Rocheleau: Ils ont été revendus quand les
terrains?
M. Marcotte: Depuis 1970 jusqu'à il y a deux ans quand
j'ai découvert ça, j'ai exigé qu'on produise l'approbation
de la Commission municipale du Québec.
M. Léonard: II reste que les officiers municipaux, les
anciens maires, les notaires qu'il y avait là ne sont quand même
pas disparus, envolés?
M. Marcotte: Non, ils ne sont pas disparus. Ce n'est d'ailleurs
pas le seul village du comté où ces choses se sont produites,
mais à une échelle comme celle-là, c'est la seule. Je veux
dire que tout le monde est un petit peu fautif, mais, le problème est
là.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Si je
comprends bien, la municipalité a acquis une terre, qui a
été subdivisée par terrains résidentiels et, par la
suite, vous avez revendu, depuis 1970, des terrains, vous avez revendu 200,
m'avez-vous dit?
M. Marcotte: Environ 200.
M. Bélanger: Environ 200. Au moment où vous avez
fait la subdivision, vous avez enregistré un titre de
propriété, il y avait un nom de mentionné sur cela,
c'était la municipalité? C'était quoi?
M. Marcotte: C'est la municipalité qui est
propriétaire en vertu du contrat de 1971 avec les Oblats. Maintenant,
les subdivisions se font au fur et à mesure que la ville
s'étend.
M. Bélanger: Vous n'avez pas fait subdiviser cela tout
d'un bloc? Vous y êtes allés graduellement.
M. Marcotte: Non.
M. Bélanger: Mais, chaque fois que la personne ou le
propriétaire autorisé doit signer pour une subdivision, pour
déposer un terrain, c'était donc la municipalité?
M. Marcotte: Oui.
M. Bélanger: À ce moment, aviez-vous une
résolution du conseil municipal? C'était tout simplement le
conseil qui, chaque fois, passait une résolution?
M. Marcotte: De mémoire, je n'étais pas là
à l'époque, pour avoir vécu dernièrement un dossier
semblable, l'arpenteur-géomètre obtenait une résolution du
conseil municipal...
M. Bélanger: Chaque fois. M. Marcotte: ... chaque
fois.
M. Rocheleau: Le prix des terrains était
déterminé selon la valeur marchande, par encan?
M. Marcotte: Non, c'était de gré à
gré, un contrat de gré à gré.
M. Bélanger: Sans l'autorisation du ministère des
Affaires municipales?
M. Marcotte: C'est cela.
M. Bélanger: II y avait un bon ministre des Affaires
municipales dans le temps!
M. Rocheleau: Cela se continue apparemment aujourd'hui.
M. Léonard: Est-ce que les transactions avaient lieu
directement de la ville aux résidents ou aux propriétaires?
M. Marcotte: Oui, sauf dans quelques cas, à un
entrepreneur, qui vendait une maison.
M. Léonard: Quelques cas, cela veut dire combien? Parce
que la liste qu'on vient de recevoir en comprend 200.
M. Marcotte: De mémoire, je vous dirais une quinzaine,
parce que c'est une petite municipalité d'environ 3000 habitants.
M. Léonard: II y en a 200 ici.
M. Marcotte: Oui, mais en dix ans, en douze ans, je veux
dire.
M. Léonard: Une bonne proportion. M. Caron: Je n'ai
rien à dire.
M. Marcotte: Depuis septembre 1980, ils obtiennent l'approbation
de la Commission municipale du Québec avant de faire une vente.
M. Bélanger: Maintenant, il faudrait légaliser les
autres. Ceux qui ont acheté en réalité, ont fait une
transaction légale. On est d'accord?
M. Marcotte: C'est l'objet du projet de loi de légaliser
tous ces contrats.
M. Bélanger: Remarquez bien que je n'ai rien contre le
fait qu'une municipalité acquière une certaine banque de
terrains, même que c'est très bien pour le développement de
la ville, elle établit des services, etc., sauf qu'il faut le faire dans
le respect des lois existantes pour s'assurer... Moi, je pense au
propriétaire qui, demain matin, voudrait revendre sa
propriété. Arrive un notaire qui fait des recherches et
s'aperçoit que les titres de propriété en quelque sorte
sont illégaux.
M. Marcotte: Je suis parfaitement d'accord avec vous.
M. Bélanger: Parfaitement d'accord.
M. Caron: J'imagine qu'il y en a qui attendent pour vendre.
M. Marcotte: Oui et non, dans le sens que chacun ferme sa
boîte, quand il signe un rapport de titre, en espérant que la loi
sera adoptée.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, j'aimerais savoir, à
propos du conseil qui est là présentement, quand a eu lieu la
dernière élection. C'est un conseil... Il y en a une partie qui
est venue l'année passée. Je vais reprendre ma question. Le maire
qui est là présentement est là depuis combien de
temps?
M. Marcotte: Depuis 7 ou 8 ans.
M. Rocheleau: II faudrait, peut-être, juste pour vous
permettre de clarifier... Je n'ai pas d'objection à légaliser,
mais j'aimerais savoir de quelle façon cela s'est fait. Il y a beaucoup
d'administrations municipales au Québec, il y en a de toutes sortes.
À un moment donné, on sait qu'on ne peut pas faire les choses
d'une telle façon, on les fait tout de même en souhaitant qu'un
jour cela soit légalisé. Entre le temps où cela s'est fait
et aujourd'hui, est-ce que tout s'est fait d'une façon légale en
tenant compte que chacun des terrains qui était vendu, a
été vendu d'une façon qui suit...
M. Marcotte: Chacune des ventes a été
approuvée par une résolution du conseil municipal, pour une
considération qui a changé dans le temps. Chaque vente a
été faite en vertu d'une résolution du conseil municipal
pour laquelle personne n'a demandé l'approbation de la commission.
Pourquoi? Par ignorance, probablement.
M. Rocheleau: Les notaires qui étaient impliqués
n'ont pas jugé bon de demander s'il y avait une approbation du notaire
de la ville.
M. Marcotte: II faudrait leur poser la question, mais quand j'ai
découvert le problème, je l'ai soulevé
immédiatement.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, lorsque la
municipalité a acheté cette terre, si j'ai bien compris, des
Oblats, est-ce que la municipalité a dû hypothéquer la
terre?
M. Marcotte: Elle avait une balance d'appui de vente due aux
Oblats, autorisée par la Commission municipale du Québec, du
moins le crédit.
M. Bélanger: Autorisé par la Commission municipale
du Québec?
M. Marcotte: L'emprunt comme tel a été
autorisé. Il a été autorisé, j'en ai une copie.
M. Bélanger: II n'y a pas eu de ces terrains qui ont
été vendus à l'encan? Ils ont tous fait partie d'une
transaction à peu près similaire...
M. Marcotte: C'est cela.
M. Bélanger: ... de gré à gré...
M. Marcotte: De gré à gré.
M. Bélanger: ... de la municipalité, soit au
constructeur, soit au particulier qui voulait se construire.
M. Marcotte: Le seul manquement qu'ils ont, c'est de ne pas avoir
produit l'approbation de la commission. Quant au reste, c'est dans les normes
et je pense que cela a été bien fait.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Gaspé.
M. LeMay: Quand exactement le conseil municipal s'est-il
aperçu qu'il était complètement dans
l'illégalité comme cela?
M. Marcotte: Quand je le lui ai dit. M. LeMay: Quand
est-ce? M. Marcotte: En août 1980.
M. LeMay: En 1980; ils ont été dix ans dans
l'illégalité sans s'en rendre compte.
M. Marcotte: Le maire l'ignorait, le secrétaire... J'ai vu
quelques contrats...
M. LeMay: Les notaires et les avocats qui font les contrats?
M. Marcotte: Oui.
Le Président (M. Blank): Ce n'était pas des
avocats. C'était des notaires.
M. Marcotte: Je l'attendais, celle-là.
M. Léonard: M. le Président, s'il vous plaît!
Je voudrais poser une question à M. Marcotte: Êtes-vous sûr
que la liste que vous venez de nous faire parvenir comprend tous les lots qui
sont visés par ces illégalités.
M. Marcotte: J'ai fait des recherches à partir du bureau
d'enregistrement, parce qu'à la ville, il n'y avait pas de record ou de
livres. J'ai dû fouiller tous les index relatifs aux immeubles de la
ville. L'hypothèse que j'ai faite, c'est que si j'en oubliais une ou
deux, on la fera cette vente-là; au moins l'acquisition sera
rectifiée par la loi, donc la ville aura un bon titre. Si, par malheur,
j'en oubliais une ou deux, on refera un ou deux contrats.
Une voix: II se peut qu'il en manque encore.
M. Marcotte: Parce que j'ai dû fouiller tous les index.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, est-ce que le projet de loi est
conforme aux annonces dans les journaux ou en a-t-on dérogé?
Le Président (M. Blank): S'il est ici, on présume
qu'il est un juriste.
M. Léonard: En fait, la sauce qui manque dans le dossier
est l'approbation de la Commission municipale du Québec. J'ai une lettre
où vous nous avez mis au courant de cette question, il y a quelques
temps déjà. Ce qu'on mentionne ici, c'est que la ville a vendu
plus de 200 lots à des particuliers qui ont érigé des
résidences ou des commerces et que la majeure partie de ces ventes a
été faite de gré à gré et sans
l'autorisation de la Commission municipale du Québec. Ce qui arrive,
c'est que je ne sais pas si vous avez 200 transactions d'enregistrées
dans la liste qui est là; il y en a plusieurs, cela peut
approcher...
M. Marcotte: Je dis environ 200, c'est la liste que j'ai
produite.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce que la Commission
municipales du Québec est au courant de cela maintenant?
M. Marcotte: Oui, comme je vous dis, depuis août 1980, la
ville a continué de vendre des lots et elle obtient, à chaque
fois, l'approbation de la commission. (20 h 30)
M. Rocheleau: Est-ce que la Commission municipale du
Québec a eu l'occasion d'examiner les dossiers antérieurs
à son acceptation? Je parle de l'acception lorsque le conseil a
commencé à produire la
demande.
M. Marcotte: Non, ils ne peuvent pas ratifier après le
contrat. J'ai, par contre, communiqué avec la commission et la seule
solution était de refaire tous les contrats ou de faire adopter une loi
privée. Le contrat est nul, il faut refaire le contrat chaque fois ou
ratifier par la loi.
M. Rocheleau: En somme, il fallait refaire chacun des
contrats?
M. Marcotte: Chacun des contrats.
M. Rocheleau: Ou faire adopter une loi qui...
M. Marcotte: ... dirait que...
M. Rocheleau: ... ratifiait l'ensemble des contrats.
M. Marcotte: C'est cela. C'est ce que le ministère....
M. Rocheleau: Si l'on faisait chacun des contrats, cela veut dire
que les propriétaires actuels devraient payer un nouveau contrat.
M. Marcotte: II y en a un qui devrait payer. Je ne sais pas
lequel, mais...
M. Bélanger: En plus de créer probablement...
M. Marcotte: ... bien du remous et bien du...
Une voix: ... à n'en plus finir.
M. Rocheleau: Alors que là, on demande de corriger, par la
loi, l'ensemble des terrains qui ont été vendus.
M. Marcotte: C'est cela.
Le Président (M. Blank): Le paragraphe 2...
M. Rocheleau: Une minute. Vous aviez mentionné,
tantôt, que... Est-ce que vous avez dit que vous connaissiez d'autres
villages qui faisaient cela?
M. Marcotte: Oui, mais c'est en nombre restreint et j'ai
demandé au notaire en question de refaire ses contrats.
M. Rocheleau: Ah bon! II serait peut-être bon que vous les
avisiez de nous informer le plus vite possible...
Le Président (M. Blank): On va vous voir ici
l'année prochaine. L'article 2 est remplacé par un article qui se
lit comme suit: "Les actes enregistrés au bureau de la division
d'enregistrement de Témiscamingue, sous les numéros
mentionnés en annexe, sont validés et conformés à
compter de leurs dates respectives." En annexe ici, environ 200 numéros
qui font partie du paragraphe 2 de ce projet de loi. Le paragraphe 2 est
adopté tel qu'amendé. L'article 3.
M. Rocheleau: Juste une autre question. Est-ce que vous pourriez
nous informer de quelle façon ces terrains étaient vendus, est-ce
que c'était vendu à un prix déterminé, tant le pied
carré, par terrain de 60 pieds sur 100 pieds ou...?
M. Marcotte: C'était tant le pied carré.
Maintenant, on ajoute le coût des services. Quand on a une
résolution de la ville, c'est tant pour le terrain plus tant pour les
services.
M. Rocheleau: Est-ce que ces terrains étaient desservis
par les réseaux d'aqueduc et d'égout?
M. Marcotte: Oui.
M. Rocheleau: Et cela était fait par un règlement
d'emprunt de la ville.
M. Marcotte: Non. Là, c'est plus complexe, c'est une autre
histoire.
Une voix: Parlez-nous de votre village.
M. Rocheleau: Non, je ne veux pas nécessairement creuser,
mais j'aimerais savoir si...
M. Marcotte: Disons que je suis moins familier avec la question
des services et tout...
M. Rocheleau: M. le Président, si l'on corrige une
situation...
M. Marcotte: Dans certains cas, oui, puisqu'ils l'ont obtenu.
M. Rodrigue: ... et qu'il y en a une autre qui nous tombe dans la
face...
M. Marcotte: J'ai vu certains contrats où l'approbation de
la commission a été fournie.
M. Léonard: Pardon?
M. Marcotte: J'ai vu quelques contrats où l'approbation de
la commission a été fournie, en 1970 et 1980, mais très
peu.
M. Léonard: Oui, mais comment cela se fait-il qu'on
procédait d'une façon dans certains cas et pas de la même
dans
d'autres? Qu'est-ce qui nous dit que ce n'est pas un système?
M. Marcotte: Je pense que c'est par ignorance des fonctionnaires
municipaux.
M. Léonard: Oui, c'est peut-être pour cela qu'il n'y
a pas de monde riche.
Le Président (M. Blank): L'article 3 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Attendez une minute.
M. Bélanger: Je voudrais savoir de quelle façon...
Vous me dites que les terrains ont été desservis sans
règlement d'emprunt de la part de la municipalité. Il y a
quelqu'un qui a payé ces services, mais de quelle façon? Il y a
quelqu'un qui a avancé l'argent.
M. Marcotte: Je pense que la ville faisait le service et quand
elle vendait le terrain, elle le vendait plus X montant pour le service.
M. Bélanger: Cela, je l'accepte. Mais pour le faire, avant
que les terrains soient vendus, il y a quelqu'un qui a payé pour les
services.
M. Marcotte: Je l'ignore. Ils ont peut-être...
Écoutez, je ne le sais pas, je suis dans le pays depuis seulement deux
ans; alors ce qui s'est passé avant, là j'ai...
M. Bélanger: II peut très bien arriver qu'on
légalise vos transactions et qu'on se ramasse avec des privilèges
enregistrés sur ces propriétés.
M. Marcotte: Ah non! Pour cela, j'ai vérifié...
M. Bélanger: Si quelqu'un a financé les services et
qu'il n'a pas été payé. Si j'étais le
créancier, j'enregistrerais un privilège
immédiatement.
M. Marcotte: Je les aurais vus les privilèges quand j'ai
sorti tous les numéros de lots. Je n'en ai vu aucun. Je pense que c'est
même la ville qui les fait elle-même avec ses employés.
M. Bélanger: Cela ne touche pas les privilèges. Le
gouvernement du Québec peut très bien légiférer ici
et rendre légales les transactions que vous avez faites, mais si vous me
devez de l'argent, je vais enregistrer mon privilège.
M. Marcotte: Je n'en ai pas vu.
M. Bélanger: Je souhaite qu'il n'y en ai pas, mais...
M. Marcotte: Je n'en ai pas vu.
Le Président (M. Blank): L'article 3 est-il adopté?
Le projet de loi est adopté tel qu'amendé. On retourne maintenant
à la ville d'Anjou.
M. le député de Fabre.
Projet de loi no 203
M. Leduc (Fabre): M. le Président, je voudrais pour
commencer présenter aux membres de la commission les
représentants de la ville d'Anjou, à commencer par M. le maire
Jean Corbeil, qui est accompagné d'un conseiller municipal, M. Marcel
Tremblay, de deux procureurs, MM. Armand Poupart et Jacques Marquis, M. Claude
Denault, directeur général adjoint, M. Robert Roy, directeur
général adjoint, M. Léonce Maltais, directeur du cabinet
du maire, M. Charles Martel, directeur général de Corporation
Anjou 1980, M. Roger Chèvrefils, vice-président de la
corporation.
M. Rocheleau: M. le maire.
M. Leduc (Fabre): M. le Président, il me fait plaisir de
parrainer ce projet de loi, même si je représente une
circonscription de la ville de Laval.
Je voudrais brièvement présenter le projet de loi no 203,
Loi concernant ville d'Anjou, projet de loi qui contient 16 articles. Il y a un
article qui va vous être présenté sous cette forme-ci.
L'article 16, que vous avez dans votre projet de loi, est donc remplacé
par un article qu'on va vous présenter.
Le projet de loi contient 16 articles qui visent à accorder
à la ville certains pouvoirs en proposant des modifications à
certains articles de la Loi sur les cités et villes qui
réglementent une dizaine de sujets, dont la garde des animaux, la
procédure du billet d'assignation pour des infractions, l'installation
et le fonctionnement des systèmes d'alarme, la construction et l'usage
des voies pour cyclistes, le stationnement des véhicules, le
recouvrement pour l'enlèvement des nuisances sur les terrains vacants,
le prolongement du délai de prescription pour le recouvrement des
amendes, la destruction des vieux dossiers.
Les articles les plus importants visent à modifier certains
articles de la loi concernant ville d'Anjou adoptés en 1979 qui touchent
de façon particulière la Corporation Anjou 1980. Ce sont les
articles 7, 8, et 9. L'article 10 également concerne la Corporation
Anjou 1980. Il y eu a un certain nombre d'autres, les articles 11 à 16
qui visent à donner de nouveaux pouvoirs à la ville pour
réglementer la construction
d'unités résidentielles ou pour légaliser une
situation de fait dans le cas de la Compagnie Falcon Promotions Ltd,
propriété de la ville et dans le cas de conventions d'entraide
relatives à la protection d'incendie sur le territoire de ville
d'Anjou.
J'inviterais M. le maire à commenter le projet de loi M. le
Président, je vous remercie.
M. Corbeil (Jean): M. le Président, M. le ministre, MM.
les membres de la commission, on vous remercie de nous recevoir et de nous
entendre concernant le projet de loi no 203. Si vous avez des questions sur
l'un ou l'autre des articles ou chacun des articles, on essaiera d'y
répondre. Je ne sais pas si vous voulez commencer par l'article 1. Me
Poupart peut vous donner des informations sur cela.
M. Poupart (Armand): Merci, M. le maire.
Le premier article, M. le Président, M. le ministre, est un
article qui a trait à une correction de limites territoriales entre la
ville de Montréal et la ville d'Anjou. C'est un article qui va permettre
de régler des problèmes pour de petites parties de terrain, des
petites parcelles de terrain. Au lieu de procéder par annexion, ce qui
créerait beaucoup plus de problèmes, nous avons pensé
utiliser la même formule que celle que nous avions demandée en
1977, alors que nous avions procédé à régler des
problèmes de limites territoriales avec la ville de
Saint-Léonard. Je vous réfère aux lois du Québec:
1977, chapitre 85, article 5. Il s'agit du même mécanisme, mais
cette fois-ci, nous demandons de l'exercer avec notre voisine, la ville de
Montréal. Incidemment, la ville de Montréal n'a pas d'objection
à ce que nous procédions de cette façon. Il s'agira pour
les fonctionnaires et les représentants des deux municipalités
d'étudier les plans qui sont ici. L'étude est déjà
commencée; ensuite, quand l'étude sera terminée
relativement à cette rectification, en accordant ce pouvoir, vous
habiliterez les deux municipalités et chacune des deux adoptera la
procédure que vous aurez choisie. C'est un pouvoir d'habilitation que
nous demandons.
M. Léonard: Je vais souhaiter la bienvenue à tous
ces gens de ville d'Anjou et particulièrement à son maire, M.
Corbeil. Nous sommes bien disposés envers leur projet de loi; en tout
cas, quant à l'article premier, nous n'avons pas d'objection. Nous
avons, nous aussi, vérifié auprès de la ville de
Montréal et mes gens me disent qu'ils sont d'accord. Quant à
nous, c'est d'accord.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais, peut-être
justement, profiter de l'occasion pour souhaiter la bienvenue au maire de ville
d'Anjou qu'on a vu, il n'y a pas tellement longtemps. J'avais l'impression que
l'article 1 permettait une certaine forme de maraudage. Après l'avoir
vu, on s'aperçoit que c'est simplement pour clarifier. Je pensais
retrouver Pointe-aux-Trembles dans cela, à un certain moment.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blank): L'article 1 est adopté.
L'article 2?
M. Poupart: M. le Président, l'article 2 a trait à
la garde des animaux et à la limite du nombre de ces animaux. C'est
aussi un article qui touche au nettoyage, à cause de certains
propriétaires qui ne respectent pas actuellement des règlements
qui ne peuvent pas être faits aussi sévèrement qu'ils
devraient l'être, si l'article de la Loi sur les cités et villes
était complet. Nous vous référons, dans ce cas, à
l'article de la ville de Québec qui a été accordé
l'année dernière: 1980, chapitre 42, article 23, paragraphe c. Il
s'agit du même texte. Je crois que cet après-midi, M. le ministre
a donné une lecture de ce texte. Il s'agit exactement du même
texte.
M. Léonard: M. le Président, nous proposons
d'étudier cet article par parties: la première, la
deuxième et la troisième partie. Nous avons des remarques sur le
projet de loi. Quant à la première partie, en ce qui concerne le
pouvoir de réglementation plus étendu touchant la garde
d'animaux, nous sommes d'accord. Il s'agit d'un pouvoir accordé à
la ville de Québec que nous avons aussi accordé, cet
après-midi, à la ville de Vanier et, quant à nous, cette
partie serait accordée. (20 h 45)
En ce qui concerne la deuxième partie, paragraphe 2, nous avons
des objections de la part du ministère de la Justice et il vise à
permettre à la ville d'utiliser la procédure du billet
d'assignation du paiement libératoire, non seulement relativement aux
règlements de circulation et de stationnement, mais à tout autre
règlement municipal. Le ministère de la Justice s'oppose à
une telle modification, à ce moment-ci, si cette modification devait
être accordée, ce serait dans le cadre d'une loi
générale.
En ce qui concerne le troisième paragraphe, nous sommes d'accord.
Cela reprend, là aussi, les dispositions accordées à la
ville de Québec. Quant au deuxième alinéa, il y a deux
alinéas dans le troisième paragraphe; pour le premier il n'y a
pas de problème; au deuxième, nous constatons qu'il vise à
permettre à la ville de faire des arrangements avec les contribuables
afin de relier leurs systèmes d'alarme au poste de police et de
prélever une charge pour ce
raccordement. Nous voudrions quelques explications et puis nous
déciderons par la suite.
M. Corbeil: En fait, M. le Président, M. le ministre, il
serait tout aussi acceptable de retirer le mot "poste de police" et de
l'installer simplement dans une centrale. Le problème, actuellement,
c'est que depuis la recrudescence des vols dans les entreprises, on sait que
ville d'Anjou a un parc industriel important et il y a plusieurs entreprises de
systèmes d'alarme qui se sont créées au cours des
dernières années, et très peu de ces entreprises ont des
systèmes centraux. Alors, il s'agit simplement d'avoir la
possibilité de faire relier ces systèmes d'alarme à un
poste central.
M. Léonard: D'accord. Nous serions d'accord
là-dessus, mais je me pose à la question, moi aussi, sur le poste
de police parce que le poste de police relève de la CUM et non pas de la
ville d'Anjou.
M. Corbeil: C'est cela.
M. Léonard: Alors, à un poste central.
M. Corbeil: À un poste central.
M. Léonard: Ou à un poste municipal,
peut-être, parce qu'il s'agit d'une juridiction municipale. Il faut
trouver l'expression juridique, si vous le permettez. Un poste central
municipal. Je pense qu'il faudrait utiliser le mot "municipal", parce qu'il
faut que ce soit clairement de juridiction municipale.
M. Corbeil: C'est cela. On pourrait très bien dire
"à un tableau central municipal".
M. Rocheleau: M. le Président, de toute façon,
est-ce que ces appels-là sont référés
automatiquement à la CUM et, elle, procède à la
vérification?
M. Corbeil: Si effectivement, ce pouvoir-là est
donné à la ville, il faudra, par la suite, conclure des
arrangements avec la police. Évidemment, pour que la police y donne
suite. Il ne s'agit pas de créer un système de protection en
dehors de celui de la police.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, est-ce que cela veut
dire que ce tableau pourrait aussi bien être situé aux ateliers
municipaux...
M. Corbeil: Oui, oui. C'est cela.
M. Rocheleau: ... et être sous la juridiction...
M. Corbeil: C'est cela. Au poste de pompiers.
M. Rocheleau: ... d'un des services. M. Corbeil: C'est
cela.
M. Rocheleau: Poste de pompiers ou autre et eux
transfèrent l'appel immédiatement à la CUM.
M. Corbeil: À la police, c'est cela.
M. Poupart: Qui donne la protection, la protection vient de la
police.
M. Rocheleau: D'accord. Dans cette installation, est-ce que vous
avez une charge mensuelle ou quoi?
M. Corbeil: C'est cela, la première phrase dit: "Pour
faire des arrangements spéciaux avec les contribuables
intéressés." Évidemment, et pour autoriser une charge
appropriée pour bénéficier de ce service s'il y a lieu de
donner suite à la création d'une centrale comme cela, les
coûts seront absorbés par ceux qui s'y relieront.
M. Rocheleau: Mais du même coup, M. le maire, est-ce qu'il
n'y a pas certaines entreprises privées qui font le même travail
comme...
M. Corbeil: II y a peu d'entreprises privées qui
continuent à maintenir un système central. Avec la concurrence
qui s'est créée dans ce domaine au cours des dernières
années, la partie la moins payante pour les entreprises privées,
c'est d'avoir des automobiles qui répondent aux appels puisqu'ils
entrent souvent en contradiction avec le service de police. Alors, la plupart
des entreprises ont simplement des alarmes qui sonnent à
l'extérieur.
M. Léonard: Mes juristes proposeraient la rédaction
suivante: "... afin de relier leur système d'alarme à un tableau
central installé dans un édifice municipal et pour autoriser le
prélèvement d'une charge appropriée pour
bénéficier de ce service." On enlève "au poste de police
le plus rapproché" pour le remplacer par "installé dans un
édifice municipal". Est-ce que ça va?
Le Président (M. Blank): L'article 2 est adopté tel
qu'amendé; ça veut dire qu'on adopte 17 et 23.2 avec les
amendements, et 20.2 est biffé. Article 3.
M. Poupart: Pour ce qui est de l'article 3, M. le
Président, il y a nécessairement un pouvoir qui est
mentionné dans la Loi sur les cités et villes qui nous permet de
"réglementer la construction et l'usage des
voies pour bicycles sur toute rue, allée et place publique". Dans
le cas présent, nous allons plus loin et le paragraphe 2 vous montre
exactement quel est l'objectif que nous recherchons pour la ville d'Anjou. "La
ville désire obtenir le droit de décréter
l'aménagement de voies piétonnières ou de pistes cyclables
dans toute rue, ruelle ou place publique - c'est là que l'on varie, on
va plus loin que la loi - et autre endroit sur lequel la ville possède
des droits ou des servitudes, et en régler la construction et l'usage,
et pour permettre aux préposés de la ville de voir à
l'application de ce règlement."
La partie où on veut aller plus loin, c'est la partie où
la ville possède déjà des droits ou des servitudes; elle
n'est pas propriétaire du terrain, ce n'est pas dans une rue, ce n'est
pas dans un parc public, ce n'est pas dans une allée. Là-dessus,
je pense que ce serait assez régulier de nous le permettre, parce que
ça existe déjà et on veut clarifier la situation.
M. Léonard: Quant à nous, nous sommes d'accord.
M. Poupart: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Blank): J'ai ici des papillons dont un
qui parle de l'article 3. De quel article 3 parle-t-on?
M. Poupart: M. le Président, si vous me le permettez, on
vous expliquera ça à la fin, ce papillon doit venir à la
fin, ce n'est pas l'article.
Le Président (M. Blank): Cet article 3 n'a rien à
faire avec l'article 3?
M. Poupart: Cet article 3 n'a rien à faire avec ce projet
de loi-ci, il a affaire avec une ancienne loi à laquelle on vous
référera tout à l'heure.
Le Président (M. Blank): D'accord. M. le
député de Groulx.
M. Fallu: Actuellement vous pouvez réglementer la
construction et l'usage des voies cyclables, c'est de juridiction municipale.
Mais, par ailleurs, vous êtes conscients que, si vous faites appel
à des subventions du ministère des Transports, la
réglementation, notamment pour ce qui a trait à la construction,
est maintenant très différente de ce que nous avions l'habitude
de faire dans nos municipalités jusqu'à maintenant, notamment en
termes de gabarit de pistes cyclables. Est-ce que ce que vous demandez serait
en contravention avec le Code de la route?
M. Corbeil: En fait, le ministère des
Transports accorde des subventions actuellement sur la construction de
pistes cyclables lorsque ce sont des pistes cyclables utilitaires,
c'est-à-dire qui servent à se rendre d'un endroit à un
autre, surtout pour faciliter l'accès au travail, etc. Les pistes
cyclables dont on parle ici sont des pistes cyclables purement
récréatives, elles sont installées sous une ligne de
transmission d'Hydro-Québec, elles sont, à toutes fins utiles en
plein champ, c'est simplement pour des fins récréatives.
M. Fallu: Merci.
Le Président (M. Blank): Article 3, adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 4?
M. Poupart: Dans l'article 4, il s'agit de vous faire une demande
pour que les frais encourus par la ville pour enlever ou faire enlever des
nuisances - quand elle a le droit d'intervenir - soient
considérés comme une taxe foncière et
privilégiée et soient recouvrables de la même
manière.
M. Corbeil: Ici, M. le Président, si vous me permettez
d'intervenir, c'est que, à l'heure actuelle, lorsque des gens
négligent de nettoyer leurs terrains vacants, la Loi sur les
cités et villes nous permet de les faire nettoyer et de leur envoyer la
facture. Seulement, ce sont habituellement des factures de 50 $, 60 $, 75 $ ou
100 $ et les gens négligent tout simplement de payer ces factures. On
n'a pas le moyen de percevoir ces comptes parce que, si on essaie
d'entreprendre des procédures judiciaires pour aller chercher ces
comptes, les frais judiciaires nous coûtent plus cher que le montant des
travaux. Par cet article-là, on voudrait que, lorsque la ville
décide de faire le travail elle-même, la charge en question, si
elle n'est pas acquittée par le propriétaire, devienne
assimilable à une taxe et, par conséquent, si elle n'est pas
payée, puisse entraîner la vente de la propriété
pour non-paiement.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Est-ce qu'il y a des avis qui sont envoyés
antérieurement au nettoyage fait par la ville? Est-ce que dans les
règlements que la municipalité peut avoir pour, je ne sais pas,
la mauvaise herbe, le pissenlit, les vieilles bagnoles sur les terrains,
l'herbe qui n'est pas coupée, qui est en foin, ainsi de suite,
après des plaintes de citoyens ou autres, vous avez des avis que vous
donnez au propriétaire résident ou non
occupant avant et de faire le nettoyage vous-mêmes pour ensuite
appliquer le coût sur la facture de taxes de l'année suivante
plutôt que de lui envoyer une facture? Vous avez déjà
toutes ces possibilités...
M. Poupart: Au point de vue légal, tout va être
complété et c'est uniquement quand viendra le temps des frais que
cela aura coûté qu'on demande ce pouvoir, comme il a
été accordé à la ville de Québec dans sa
charte l'année dernière, en vertu de l'article 23i, chapitre 42
des lois de Québec. L'année dernière, la ville de
Québec a obtenu exactement le même pouvoir, mot à mot.
C'est ce pouvoir qu'on demande, mais cela présuppose que toutes les
procédures antérieures pour avoir fait légalement les
travaux et avoir légalement enlevé la nuisance auront
été accomplies. C'est à partir de ce moment que l'article
4 entrera en vigueur.
M. Corbeil: La Loi sur les cités et villes prévoit
qu'effectivement il doit y avoir des mises en demeure avant que l'on
procède aux travaux nous-mêmes.
M. Poupart: On ne change pas la Loi sur les cités et
villes. On applique la Loi sur les cités et villes et après que
toute la procédure a été appliquée, on veut que les
frais qu'on aura encourus légalement pour faire disparaître une
nuisance fassent partie de frais privilégiés sur la
propriété.
M. Bélanger: M. le Président, j'ai beaucoup de
réserve sur cet article, je vais vous expliquer pourquoi. C'est que pour
un propriétaire, un particulier qui a un terrain dont il ne veut pas
s'occuper, d'accord c'est valable. Mais, il doit rester encore chez vous des
constructeurs qui possèdent d'immenses terrains et qui sont aux prises
temporairement avec des difficultés financières, comme on en vit
en ce moment quand la construction ne fonctionne pas. À ce moment,
personne n'empêche la ville d'aller nettoyer le terrain à tous les
quinze jours, à tous les deux mois - je sais que vous ne le ferez pas,
mais je vous dis que la loi c'est ça - pour leur monter une facture
finalement de X milliers de dollars et là vous reprenez les terrains
pour non-paiement de taxes et en même temps ça. Cela me fait peur
un peu. Pour un particulier qui a un seul terrain, qui ne veut pas le nettoyer,
je vous comprends très bien. C'est un handicap pour vous autres. Souvent
cela dévalorise le quartier. Je comprends cela très bien, mais je
m'inquiète énormément pour le détenteur d'immenses
terrains.
M. Corbeil: Je souligne, M. le député, que dans la
loi actuelle on aurait intérêt à le faire le plus souvent
possible pour monter la plus grosse facture possible parce que, à ce
moment, si la facture atteint 500 $ ou 600 $, on peut se permettre d'encourir
des frais judiciaires pour aller la percevoir. Ce qui nous cause des
problèmes, c'est justement quand la facture n'est pas
élevée, qu'elle est de 50 $, 75 $, et que la personne ne paie
pas, sachant que la ville n'entreprendra pas de procédures judiciaires
pour aller percevoir un compte de 50 $ ou 75 $. La loi actuelle n'évite
pas le genre d'abus auquel vous vous référez. Elle les encourage
même.
Le Président (M. Blank): M. le ministre.
M. Léonard: M. le maire, après un certain nombre
d'explications, on me dit qu'à aucun endroit dans le Québec cette
disposition n'a été accordée. Elle a été
refusée en particulier à Charlesbourg en 1981 et à
Varennes en 1978. Cependant, je vois que vous avez regardé la charte de
Québec, mais ce qu'il faut voir dans la charte de Québec,
lorsqu'on la lit en entier, c'est qu'on y a retiré le pouvoir de faire
vendre pour non-paiement de taxes foncières et qu'à ce moment
elle poursuit, comme pour n'importe quelle autre cause, de la même
façon, par un jugement de cour. De sorte qu'en fait, la ville de
Québec ne vend pas pour non-paiement de taxes ou pour non-paiement de
coûts de travaux, etc. Il nous apparaît que ce que vous nous
demandez, finalement, quand on regarde tout d'un bout à l'autre, n'a
jamais été accordé à aucune municipalité
quelles que soient les demandes qui nous sont parvenues dans le temps.
Le Président (M. Blank): Est-ce que cet article est
retiré?
Une voix: Et il n'y a pas de précédent.
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'article est
retiré?
M. Poupart: Ce n'est pas ce que j'ai entendu, j'ai entendu que
c'était une première qu'on nous accordait.
M. Léonard: Alors, je vais tirer la conclusion très
clairement. Dans ces conditions, on ne veut pas accéder à votre
demande.
Le Président (M. Blank): L'article est biffé.
L'article 5?
M. Poupart: Je ne veux pas argumenter longtemps sur cet article.
C'est une demande qu'on calcule bien fondée. On veut changer le
délai de prescription pour les infractions de six à douze mois
pour des raisons administratives pour nous permettre de retracer des gens qui
changent d'adresse et
qui sont difficiles à retracer. On a parlé avec les gens
du ministère de la Justice là-dessus et ils nous ont fait des
commentaires.
M. Rocheleau: Actuellement, cela doit être fait à
l'intérieur de la première période de six mois.
Une voix: C'est cela.
M. Corbeil: Lorsqu'on donne un billet de stationnement, on n'a
pas le nom du propriétaire; il faut adresser une demande au BVAQ pour
obtenir l'identification du propriétaire. À cause des nombreuses
demandes qui parviennent au BVAQ, il faut souvent plus de six mois pour obtenir
une réponse. Quand il faut plus de six mois, le billet est tout
simplement prescrit et on ne peut plus le percevoir. Si on avait douze mois
plutôt que six mois, on aurait plus de temps pour obtenir la
réponse du BVAQ.
Une voix: On peut avoir cela en cinq minutes.
M. Rocheleau: Mais vous n'avez pas -comment est-ce qu'on appelle
cela - la nouvelle machine informatique? Est-ce que tout n'est pas
enregistré?
M. Corbeil: Non, le cas assez spécial dans la
communauté urbaine, c'est que la seule...
M. Rocheleau: Le CRPQ?
M. Corbeil: ... autorité qui est reliée à
l'ordinateur du BVAQ, c'est le service de police de la communauté
urbaine.
M. Rocheleau: Mais le CRPQ existe maintenant dans à peu
près toutes les municipalités et on peut y puiser toutes les
informations dans l'espace de deux minutes.
M. Corbeil: C'est parce que cela est relié au service de
la police. Évidemment, dans les municipalités qui ont leur corps
de police, ils ont cela à la main. Mais, dans le cas de la
communauté, c'est relié seulement au service de la police et
celui-ci n'a pas théoriquement le droit de communiquer ces informations.
(21 heures)
Le Président (M. Blank): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, en plus, les services qu'on a
de la communauté urbaine sont pas mal lents. Alors, si une
municipalité compte là-dessus, elle va se ramasser avec un paquet
de dossiers énormes.
M. Corbeil: Je sais.
M. Caron: Ils nous les remettent quand cela fait leur affaire,
soit qu'ils n'ont pas de personnel ou que la machine est défectueuse. Je
pense que ce serait bon qu'on nous donne ces pouvoirs.
M. Corbeil: Le représentant du gouvernement au conseil de
sécurité a été mis en face de cette position et a
entrepris de faire auprès du ministère de la Justice une forme de
demande pour que les cours municipales sur le territoire de la
communauté puissent être reliées sur l'ordinateur du BVAQ,
mais on n'a pas eu de réponse à savoir si ce sera fait ou non. Si
les cours municipales étaient reliées directement à
l'ordinateur du BVAQ, cela réglerait le problème. N'ayant pas
cette réponse, nous avons demandé cela.
M. Léonard: Oui, M. le maire, on corrige des
défectuosités administratives par un projet de loi privé
en allongeant des délais. Je voudrais juste mentionner une chose, le
BVAQ, paraît-il, est en pleine réorganisation. C'est presque une
promesse que je vous fais là, ou indirectement cela en est une.
Deuxièmement, on se trouve à toucher à des délais
de prescription qui ont évidemment des relations avec le
ministère de la Justice. À mon avis, dans ces domaines, si l'on y
touche, c'est toujours par loi générale. Par projet de loi
privé, je trouve cela très délicat. Alors, j'aime autant
pas.
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'article 5 est
biffé?
M. Poupart: L'article 6, M. le Président, c'est un article
qui demande de faire du ménage; il n'y a pas d'infraction criminelle,
c'est simplement pour des questions réglementaires. Il n'y a plus de
place pour...
Le Président (M. Blank): Adopté.
M. Léonard: D'accord, s'il n'y a pas d'actes criminels, de
choses comme celles-là ou de poursuites, s'ils n'ont pas juridiction en
matière criminelle...
M. Poupart: C'est cela, d'accord. Le Président (M.
Blank): Adopté? M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): L'article 6 est adopté.
L'article 7?
M. Poupart: Les articles 7 et 8 sont des articles très
importants pour la ville d'Anjou, et je vous réfère, quant
à l'article 7, à la loi de 1979, chapitre 113, à
l'article
1 de cette loi qui permettait à la ville d'Anjou
d'acquérir des terrains de gré à gré. Je vous lis
l'article: "... par expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est
jugée appropriée pour fins de réserve foncière ou
d'habitation et pour les travaux connexes à ces fins ainsi que tout
immeuble désuet ou dont l'occupation est nocive."
Le deuxième paragraphe, celui dont on demande l'abolition,
c'était ceci: "La ville peut exercer ce pouvoir prévu à
l'alinéa précédent à l'intérieur du
territoire décrit à l'annexe." À ce moment-là,
c'était une des premières lois qui étaient adoptées
et le gouvernement était très restrictif. Il fallait se
référer à des terrains et l'intervention de la ville ne
pouvait pas se faire sur tout le territoire, mais simplement sur une
quantité de terrains décrits à une annexe. Nous demandons,
maintenant que cela a été accordé dans d'autres
municipalités et que la législation est rendue beaucoup plus
flexible, que cette flexibilité soit accordée aussi à la
ville d'Anjou pour ne pas nous priver de droits éventuels.
M. Léonard: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Blank): 7 et 8, adopté?
M. Fallu: Une petite remarque, s'il vous plaît. Il y a
plusieurs municipalités, c'est une quinzaine actuellement, qui
possèdent le pouvoir de réserve foncière. Je souhaite une
chose, si vous le permettez, M. le maire, c'est qu'au moment du lancement de la
corvée habitation, les municipalités également, qui sont
dotées de tels pouvoirs, puissent l'exercer au meilleur de leur propre
intérêt, notamment pour consolider le tissu urbain et pour assurer
une meilleure fiscalité.
M. Corbeil: Nous sommes tout à fait d'accord et nous avons
bien l'intention d'en profiter au maximum.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec l'article 7.
Le Président (M. Blank): L'article 7 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): 7, adopté. 8 est-il
adopté?
M. Léonard: 8, un instant.
M. Poupart: L'article 8, M. le ministre, c'est la suite de
l'article 7. C'est qu'au moment où nous avons présenté
notre loi privée en 1979, il n'avait pas été prévu
qu'on puisse demander des lettres patentes supplémentaires. Alors, au
lieu de revenir chaque année vous le demander, on demande d'avoir le
pouvoir immédiatement.
Le Président (M. Blank): 8, adopté. Article 9?
M. Léonard: Correction.
M. Poupart: L'article 9, M. le Président, c'est un
corollaire de l'article 7. C'est pour faire abroger l'annexe.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 9, adopté. Article
10?
M. Poupart: L'article 10, si vous le permettez, il faudrait le
regarder paragraphe par paragraphe parce que le deuxième paragraphe de
l'article 10 ne peut être compris que lorsque l'article 12 aura
été étudié. On va en parler si vous me permettez,
parce que le rédacteur de cette loi, disons, ne pouvait pas
nécessairement comprendre que nous l'avions fait en des articles
différents, mais il a replacé cela de cette façon pour
respecter le texte que vous utilisez ici dans les lois. L'esprit de cet article
10, la deuxième partie de l'article 10 ne doit pas aller là.
Alors, je vais me limiter à parler uniquement de la première
partie de l'article 10, le premier paragraphe, et je serai très bref
là-dessus.
C'est la Corporation Anjou 80 qui a été constituée
en vertu de l'article 5 des lois de 1979, c'est-à-dire la corporation de
développement; elle demande de bénéficier, vu que c'est
une compagnie sans but lucratif, de l'exception qui existe au Code civil
concernant la Régie du logement. Là-dessus, M. le maire pourrait
peut-être vous donner une certaine explication.
M. Corbeil: En fait, la Corporation Anjou 80, après avoir
été incorporée suivant la loi qui nous a été
accordée par l'Assemblée nationale, a acquis de la
Société canadienne d'hypothèques et de logement, un
ensemble immobilier de 540 logements. Alors, elle exploite ces logements et
comme elle est une corporation sans but lucratif qui n'a pas
intérêt à hausser les loyers plus qu'il n'est
nécessaire pour faire face à ses dépenses, on demanderait
que la corporation soit exemptée de la juridiction de la Régie du
logement en ce qui concerne la fixation des loyers.
M. Bélanger: Encore une fois, je m'excuse, mais j'ai
encore des réserves parce que, si on soustrait une municipalité
à la Régie du logement, on va tout simplement
désintéresser les constructeurs et les particuliers à
construire. Ils vont dire: Vous
donnez des pouvoirs spéciaux aux municipalités,
laissez-leur tout ou laissez-nous quelque chose. Je suis d'accord avec vous, M.
le maire, que ce n'est pas toujours plaisant de vivre avec la Régie du
logement, ce n'est pas toujours payant non plus, mais je ne vois pas comment on
pourrait dire à une municipalité, parce que c'est une
municipalité en fin de compte, c'est une corporation la
municipalité, c'est une créature de la municipalité... On
va avoir 1650 municipalités, demain, qui vont vouloir faire la
même chose...
M. Léonard: Effectivement.
M. Rocheleau: Est-ce que ce sont des logements qui sont sous la
juridiction de l'Office municipal ou de...
M. Corbeil: Non, la Corporation Anjou 80 est une corporation
distincte de l'Office municipal d'habitation.
M. Rocheleau: Est-ce que ce sont des logements conventionnels
ou...
M. Corbeil: Ce sont des logements conventionnels dont une partie
est subventionnée non pas en vertu de la loi sur les HML mais en vertu
des habitations à loyer modéré. Il y a une partie de ces
logements qui est subventionnée.
M. Rocheleau: Des programmes fédéraux.
M. Corbeil: C'est cela.
M. Rocheleau: Vous voudriez que cela soit à l'abri
de...
M. Corbeil: En fait, c'est qu'au moment où on a
préparé le projet de loi en question, on était
inondé précisément de demandes de contestations
d'augmentation de loyer qui n'étaient que de 10% pour l'année
1982 et on était inondé de demandes de fixation de loyer devant
la régie. Au moment où on se parle, on conçoit que
l'article serait encore bon. Cependant, on est heureux de constater qu'à
ce jour, on a un record de 100% de gains devant la Régie du logement
étant donné que nos augmentations sont raisonnables puisqu'on n'a
pas de profit à faire, on ne doit couvrir que nos frais. Alors on a
réussi à en faire la preuve devant la régie.
M. Léonard: M. le maire, si vous dites cela, vous n'avez
pas à vous en plaindre.
M. Corbeil: Non, non. C'est pour cela que je dis qu'au moment
où on a rédigé l'article, les causes n'étaient pas
entendues et on prévoyait des problèmes.
M. Léonard: D'accord.
M. Corbeil: Mais les 100 causes ou à peu près qui
ont été entendues ont toutes été à notre
avantage.
Le Président (M. Blank): Le premier alinéa de
l'article 10 est biffé.
M. Léonard: D'accord. Le deuxième.
M. Poupart: Je vous demanderais de ne pas regarder le
deuxième alinéa avec le même oeil que le premier. Je pense
qu'il serait mieux de le replacer après l'article 12, si vous me
permettez, en disant au lieu de "cette corporation" "la Corporation Anjou 80".
Je pense que cela devrait aller après l'article 12 comme deuxième
paragraphe.
M. Corbeil: Le paragraphe 10 sur cet article. Ce paragraphe de
l'article 10 n'a pas d'affaire dans l'article 10. Ce n'est pas du tout dans la
même...
M. Poupart: On pourrait suspendre ce paragraphe.
M. Corbeil: Merci.
Le Président (M. Blank): D'accord. L'article 10 est
complètement biffé. L'article 11?
M. Poupart: Article 10, premier paragraphe...
Le Président (M. Blank): Les deux. On va revenir.
M. Poupart: On reviendra avec un autre.
M. Léonard: S'il y a lieu.
Le Président (M. Blank): D'accord.
M. Poupart: J'ai bien compris M. le Président.
L'article 11 est un article qui a été adopté
après mûres réflexions et qui serait un actif pour la
ville. En vertu de ce pouvoir, la ville pourrait adopter un règlement
exigeant que tout constructeur d'unités résidentielles dans le
territoire de la ville soit détenteur d'un certificat établissant
qu'il est accrédité auprès d'un organisme provincial
offrant un programme de garantie contre les malfaçons et les vices de
construction sur les unités.
Le Président (M. Blank): Le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: À cet égard, je suis totalement
d'accord avec la municipalité, parce que vous venez justement
d'éviter énormément de problèmes. On a eu ici en
commission parlementaire tout récemment -ce n'était pas avec le
ministre - des gens qu'il qualifiait de petits chaudrons et qui font à
peu près n'importe quoi. C'est une protection également pour le
consommateur parce qu'on est assuré que le constructeur qui a ce
certificat est solvable, qu'il est compétent et que, si vous avez des
recours soit pour une marge latérale ou quoi que ce soit, vous
êtes capables de faire quelque chose, alors qu'autrement, si on laisse
dans la construction le champ libre à n'importe qui d'implanter des
bâtisses n'importe où, vous vous ramassez ensuite soit à
faire des changements de zonage, soit à faire des règlements
spéciaux: les gens n'ont pas respecté de marge latérale.
La personne qui a acheté de ce constructeur est à peu près
dans la même situation que la municipalité, elle* n'a aucun
recours etc. On sait très bien que tous les constructeurs du
Québec qui sont membres de l'APCHQ ont exactement ce que vous demandez,
d'ailleurs vous devez l'avoir écrit en collaboration avec
l'association...
M. Corbeil: En collaboration.
M. Bélanger: ... provinciale. Je ne peux faire autrement
que vous féliciter même d'avoir inclus cela et de souhaiter que la
plupart des municipalités feront de même.
M. Corbeil: En fait, c'est une protection strictement...
M. Bélanger: Une protection pour la municipalité.
(21 h 15)
M. Corbeil: ... 95% pour le consommateur. Ce qui arrive
actuellement, c'est que les gens qui se font construire, qui ne sont pas
satisfaits, qui n'obtiennent pas satisfaction de leur entrepreneur s'adressent
à la ville en disant: Vous avez émis un permis de construction.
Ils considèrent ça comme une espèce de bon de garantie de
l'entrepreneur. On a beau expliquer aux gens qu'on n'a absolument aucune
juridiction là-dedans, le contribuable ne comprend pas que la ville
puisse émettre un permis de construction et qu'ensuite le constructeur
ne se soumette pas intégralement à ce permis de construction et
fasse de la mauvaise construction. C'est une protection additionnelle pour le
consommateur.
M. Bélanger: Vous me permettrez une dernière
question. Si un particulier qui a déjà son terrain chez vous veut
se construire lui-même, allez-vous lui accorder un permis de
construction?
M. Corbeil: Oui, c'est pour les constructeurs.
M. Bélanger: Si c'est pour les constructeurs, c'est
parfait.
Le Président (M. Blank): M. le ministre, vos commentaires,
s'il vous plaît?
M. Léonard: Mes commentaires sont les suivants. Je n'ai
pas d'objection sur le fond; c'est sur l'endroit où ça va,
c'est-à-dire que ça irait carrément dans une loi de
l'habitation ou dans une loi régissant les entrepreneurs en construction
au Québec. De toute façon, si on légifère comme
ça, on est en train de réglementer les constructeurs ou
l'exercice de la profession de constructeur et c'est une autre juridiction. Ou
on met ça dans un projet de loi privé qui touche la charte d'une
seule ville ou ce serait pour tous ceux qui vont faire de la construction -donc
ça touche à l'industrie de la construction directement - et c'est
la Loi sur les cités et villes, le Code municipal, les lois des
communautés urbaines, les chartes de Montréal et de
Québec. À toutes fins utiles c'est une loi
générale, ça.
M. Bélanger: Je pense que ça peut faire partie de
la réglementation d'une municipalité, avant d'émettre un
permis de construction, comme pour les marges latérales, les grandeurs
minimales de terrain, etc. Je ne vois pas pourquoi vous... C'est tout
simplement pour restreindre l'obtention d'un permis de construction à
des gens qui ont démontré une certaine compétence, une
certaine connaissance dans l'habitation.
M. Corbeil: M. le Président, on ne statue pas,
là-dedans, sur la qualité du constructeur puisque c'est
l'association des constructeurs qui émet ou non un permis
d'accréditation. Nous, on veut simplement dire: Les seules gens qui vont
pouvoir construire dans ville d'Anjou sont des gens qui ont déjà
établi ailleurs leur compétence auprès de leur association
des constructeurs. On considère ça important au moment où
justement, avec la Corporation Anjou 80, on va se lancer dans du
développement.
M. Léonard: Vous ne statuez pas directement, je suis bien
d'accord, mais indirectement, je pense que...
M. Corbeil: Non, si l'entrepreneur est accrédité
par l'association provinciale, nous, on n'a rien à dire. S'il n'est pas
accrédité on dit: Va te faire accréditer par ton
association.
M. Léonard: Je répète encore que, quant au
fond, il n'y a pas d'objection. Quant à la forme, là où
ça va, quelle
législation doit prendre ça... Il me paraît
exagéré de mettre ça dans un projet de loi privé,
ça se trouve à spécifier une municipalité. Si c'est
bon, ce sont toutes les municipalités qui devraient l'avoir.
M. Corbeil: On n'a pas d'objection, M. le ministre, sauf
que...
M. Léonard: Cela devient une loi générale,
ça devrait apparaître dans une loi générale ou une
réglementation générale.
M. Corbeil: Si ça peut contribuer à...
M. Léonard: Je suis d'accord que c'est un objectif
très valable, mais le mettre- dans un projet de loi privé...
M. Corbeil: Je répète, M. le ministre, que si
ça peut éventuellement trouver sa place dans la loi
générale, on aura atteint notre but, parce que, actuellement, je
vous certifie que c'est un problème majeur dans les municipalités
où les gens sont convaincus que la municipalité, en donnant le
permis de construction, certifie à la personne que c'est un entrepreneur
qui va faire du travail de première qualité, alors que ce n'est
pas ça du tout. Au cours des deux dernières années, on a
été inondé de gens qui, après que la bâtisse
fut terminée, les portes ne ferment pas, les perrons se
désagrégeant, etc., disaient: C'est vous qui avez émis le
permis de construction, c'est vous qui êtes censés vous occuper de
ça.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, je me demande
même si la municipalité est obligée d'avoir un projet de
loi privé pour exiger ça. Je me demande si ça ne
s'insérerait pas à l'intérieur de vos règlements de
construction, tout simplement, de vos règlements municipaux. Je ne pense
pas qu'un constructeur ou un particulier puisse poursuivre la ville parce que
celle-ci n'a pas voulu lui émettre un permis de construction. Il y a
certaines restrictions qui peuvent s'imposer.
M. Léonard: Je pense quand même qu'on peut
transmettre votre demande au ministère de l'Habitation - c'est
déjà fait qu'on me dit - et la transmettre aussi au
ministère de l'Industrie et du Commerce. C'est surtout le
ministère de l'Habitation, qu'on me dit, qui serait affecté par
cela. Éventuellement, s'il y a lieu, dans une loi
générale, on peut faire intervenir cela pour habiliter les
municipalités. Je dois donc vous féliciter d'avoir pensé
à cela, mais ça n'a pas sa place, croyons-nous, dans un projet de
loi privé.
M. Poupart: ... fédéral, on en aura le
bénéfice et on en sera aussi bien content.
Le Président (M. Blank): L'article 11 est
biffé.
M. Poupart: L'article 12, M. le Président. Je vais laisser
à M. le maire le soin de vous l'expliquer parce qu'il y a un historique
à l'article 12 qui sort un peu de l'ordinaire et le maire a vécu
cela. Il va être capable de vous l'expliquer en détail.
M. Corbeil: Je m'excuse, M. le Président, de prendre un
peu de votre temps et je suis obligé de revenir en arrière pour
vous faire comprendre tout ce qui accompagne cet article-là. C'est que
la ville d'Anjou, dans les années 1965-1966, a exproprié un
terrain pour un montant de 500 000 $ et elle n'a pas passé par le
Tribunal de l'expropriation. Elle a payé directement le
propriétaire sans se préoccuper de la créance
hypothécaire. Lorsque le propriétaire a été
payé, le créancier hypothécaire s'est adressé
à la ville et a demandé d'être payé de nouveau
étant donné que sa créance n'a pas été
respectée. Après de multiples procédures judiciaires, la
ville a été condamnée à payer le créancier
hypothécaire, c'est-à-dire qu'elle a payé le terrain une
deuxième fois.
Par la suite, la ville a entrepris des procédures judiciaires
contre le maire, le gérant et le trésorier de la ville de
l'époque qui avaient été responsables de cette erreur.
Là aussi, après beaucoup de procédures judiciaires, la
ville a gagné, le gérant a été
exonéré et l'ancien maire et l'ancien trésorier ont
été condamnés à payer conjointement et
solidairement à la ville environ 600 000 $ plus les
intérêts. Ce qui faisait un jugement d'environ 1 000 000 $. Pour
exercer ce jugement, la ville a entrepris des procédures contre l'ancien
maire et l'ancien trésorier. Elle a récupéré de
l'ancien trésorier une somme de 170 000 $ puisque c'étaient les
seuls actifs qu'il possédait. Elle s'est retournée ensuite vers
l'ancien maire et elle a pu constater qu'il avait déjà
détenu 98 actions sur 100 dans une compagnie qui s'appelait Falcon
Promotions Ltd. Elle a constaté que, durant les procès qui
avaient lieu, il avait transféré les actions à son
épouse, ce qui a entraîné d'autres procédures
judiciaires pour faire annuler cette transaction et finalement, quand les
actions sont revenues dans les mains de l'ancien maire, la ville les a saisies
et elle en est actuellement propriétaire. Alors, comme c'est assez
nébuleux, me dit-on, dans la Loi sur les cités et villes quant
à la possibilité pour une ville de posséder des actions
d'une compagnie, nous voulons éviter que, dans quelques mois ou dans
quelques années, on se retrouve de nouveau
dans d'autres procès pour nous dire qu'on n'avait pas le droit de
devenir propriétaire de ces actions-là. Alors, on voudrait tout
simplement, par cet article, spécifier que la ville avait bien le droit
de posséder et de détenir les actions en question.
Une voix: Si besoin est.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président...
M. Léonard: M. le député, si vous me
permettez. On me dit que la Loi sur l'interdiction de subventions municipales
défend formellement une telle pratique au chapitre 1-15.
M. Caron: Fermont, cet après-midi, c'était une
exception à la règle. Ils ne voulaient pas perdre et ils ont
cherché...
M. Rocheleau: Mais cela équivaut à quoi, ces
actions-là?
M. Corbeil: Les actifs - et c'est la raison pour laquelle on
disait tantôt que le deuxième paragraphe de l'article 10 devrait
venir là - l'actif de la compagnie en question est une terre en bois
debout, comme disait mon grand-père, de 4000 acres qui est située
près de Shawinigan, à Saint-Boniface.
M. Léonard: Donc, un territoire en dehors du territoire de
votre municipalité. Oublions cela.
M. Caron: M. le Président, est-ce que cela vous occasionne
des dépenses? Non? C'est clair, cela peut payer ces taxes.
M. Corbeil: Je répète que c'est le seul actif dont
l'ancien maire était propriétaire qui nous permette de
récupérer une partie de la créance qui est de près
de 1 000 000 $. Je pense qu'il nous appartenait en tant qu'administrateurs
municipaux d'essayer de se faire rembourser et le seul actif dont notre
créancier était propriétaire, on a pris les dispositions
pour s'en faire transférer la propriété. Si on n'en a pas
le droit, cela veut dire qu'on a fait ces procédures inutilement et
qu'il n'y aura absolument aucune possibilité pour la ville de jamais
récupérer quelque partie que ce soit de cette créance.
M. Léonard: M. le maire, nous avons eu un cas semblable il
y a un an et demi à peu près et il a été
établi très clairement - je dois dire que le député
qui parrainait le bill, qui était M. Mailloux, a voté avec le
gouvernement là-dessus - qu'une municipalité ne peut pas
posséder du terrain, acquérir en principe du terrain sur le
territoire d'une autre municipalité, donc directement ou indirectement,
sauf à des fins d'aqueduc et d'égout, et même pas à
des fins de loisirs. Si je comprends votre situation, c'est que vous
détenez, vous avez saisi des actions. Vous n'en avez pas encore la
propriété... Vous avez la propriété en bonne et due
forme?
M. Corbeil: Oui.
M. Léonard: Est-ce que vous avez saisi? Mais ce n'est pas
nécessairement vous, c'est une saisie.
M. Poupart: II a été saisi et acheté par la
ville.
Le Président (M. Blank): Le jugement de la cour a
déclaré la saisie valide.
M. Léonard: Alors, qu'est-ce qu'on fait ici? Ils sont
obligés de s'en défaire.
M. Corbeil: M. le ministre, pour faire le tour, c'est qu'en
étant propriétaire, on voudrait dans un premier temps, et c'est
ça qui est le deuxième paragraphe, pour ne pas que ce soit la
ville qui le détienne justement, pouvoir céder ces terrains
à la Corporation Anjou 80, qui elle en disposerait au moment où
ce serait le plus profitable pour pouvoir récupérer le plus
d'argent possible.
M. Poupart: C'est la réalisation de ces actifs par un
jugement de la Cour supérieure que la ville tente de faire. N'importe
quel individu, n'importe quelle municipalité qui a un jugement a le
droit de saisir la personne qui lui doit et faire vendre ses biens. C'est ce
qui est arrivé et la ville s'est portée acquéreur par le
trésorier de ces parts. On a le droit de les acquérir, mais pour
les détenir, c'est là qu'on a un doute.
M. Corbeil: Surtout, M. le ministre, que si nous n'avions pas
fait les démarches pour acquérir ces actions, je pense que les
citoyens d'Anjou auraient eu, avec raison, à nous blâmer pour ne
pas avoir pris toutes les positions nécessaires pour essayer de
réaliser notre jugement. Quand on pense que c'est 1 000 000 $... Si on
avait tout simplement laissé faire cela en disant que le seul actif que
ce bonhomme possède, ce sont des actions de compagnies et qu'il n'y a
rien à faire, peut-être qu'on aurait découvert quelques
années après que ça fait plusieurs centaines de milliers
de dollars et les jeunes auraient pu dire alors: Vous n'avez pas fait votre
devoir. (21 h 30)
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on peut avoir la copie
du jugement, s'il vous plaît?
M. Poupart: Tout cela a tout été fourni à M.
Lanctot dans le temps. Pas tout?
Le Président (M. Blank): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le maire, lorsque vous avez
exproprié ce terrain...
M. Corbeil: On ne l'a pas exproprié. Ah! Dans la
ville?
M. Bélanger: Ce n'est pas dans votre ville à
vous?
M. Corbeil: Non, non, le terrain exproprié était
dans la ville.
M. Bélanger: II était dans la ville, oui, mais vous
avez payé 500 000 $.
M. Corbeil: C'est cela.
M. Bélanger: Le notaire vous a sûrement fourni un
titre clair, libre d'hypothèque...
M. Corbeil: Non, non. Vous ne connaissez pas toute l'histoire
d'Anjou, vous.
M. Poupart: Cela, c'est une autre histoire.
M. Corbeil: C'est cela le problème. M. le
député de Mégantic, les citoyens d'Anjou actuellement
paient 1 500 000 $ par année de remboursement d'un règlement
d'emprunt de consolidation financière effectué en 1970 pour payer
10 000 000 $ en expropriations faites de cette façon.
M. Bélanger: C'est d'ailleurs la raison pour laquelle vous
n'avez pas poursuivi le notaire. Vous avez plutôt poursuivi le
gérant et le maire. D'accord.
M. Marquis (Jacques): On parle sérieusement. On pourrait
s'amuser un peu, on pourrait dire que les municipalités de l'île
de Montréal tentent d'acquérir la Mauricie, si je comprends
bien.
M. Poupart: Elles prennent ce qu'elles peuvent, selon le jugement
qu'elles ont, comprenez-vous?
M. Marquis (Jacques): Je fais référence à un
autre cas qui se produit présentement en Mauricie aussi.
Une voix: Dans la ville de Montréal? Une voix: Ah
oui?
M. Marquis (Jacques): Ils veulent en acheter un bout.
M. Léonard: Écoutez, il y a ici une discussion
à savoir si vous êtes vraiment propriétaire. Ce qu'on lit
ici, c'est que vous avez un bref de saisie. La saisie est autorisée,
mais cela ne vous donne pas nécessairement la propriété
des actions.
M. Poupart: II y a eu par la suite, M. le ministre, une vente
à l'enchère.
M. Léonard: Par qui?
M. Poupart: Par le huissier.
M. Corbeil: Par le huissier.
M. Léonard: Et qui a acquis?
M. Corbeil: La ville.
M. Léonard: C'est là où c'est
illégal.
M. Corbeil: Oui, oui, mais, M. le ministre, quelle
possibilité avions-nous de protéger notre créance?
M. Poupart: À part de l'acquérir. M. Corbeil:
À part de l'acquérir.
M. Léonard: II y a un doute sur la
légalité.
M. Rocheleau: À quel prix l'avez-vous acquis?
M. Léonard: Vous avez acquis un bien saisi, que vous aviez
vous-même saisi?
M. Poupart: Oui. En vertu de la Loi sur les cités et
villes...
M. Léonard: Est-ce que c'est aux enchères?
M. Poupart: ... une ville a le droit de transiger; alors on a
transigé, on a fait une transaction.
Une voix: Ah!
M. Poupart: On l'a acquis à la suite d'un jugement.
M. Rocheleau: Ils ont saisi, une fois saisi, cela a
été vendu à l'encan et vous avez acheté à
l'encan.
M. Corbeil: II faut bien protéger nos
intérêts. On n'était pas pour la laisser vendre pour rien.
On l'a acquise.
M. Poupart: Elle aurait été vendue peut-être
pour 50 000 $ et cela en vaut peut-être 500 000 $.
M. Marquis (Jacques): Est-ce que je peux intervenir, M. le
Président? Lors de la vente des actions de cette compagnie, si la ville
d'Anjou ne va pas à l'enchère - je vais appeler les choses par
leur nom - l'ancien maire, lui-même ou par personne interposée, va
à la vente à l'enchère, mise à 1 $ et redevient le
détenteur légal des actions de Falconbridge. Or, la ville d'Anjou
s'est amusée devant les tribunaux pendant 15 ans pour recouvrer sa
créance. Alors, la ville d'Anjou s'est trouvée prise à
l'instant, si vous voulez, de l'exécution de son jugement, elle s'est
trouvée forcée et obligée d'aller miser à
l'enchère. Pourquoi la ville d'Anjou l'a-t-elle fait? C'est par
extension de l'interprétation de la Loi sur les cités et villes,
qui donne à une ville le pouvoir de transiger. Est-ce qu'on était
en présence de... C'est une extension de l'interprétation. On a
tellement de doutes, M. le ministre, que c'est pour cela qu'on vous demande
aujourd'hui de légaliser notre geste d'urgence. Ne cherchez pas
d'exemple ailleurs, parce que le cas de ville d'Anjou est unique pour autant
que cela concerne ce qui s'est passé à ville d'Anjou au cours des
années soixante à soixante-dix. Ne cherchez pas d'exemple
ailleurs, vous n'en trouverez pas. Mais, avant de perdre 500 000 $ ou 400 000
$, les autorités de la ville d'Anjou ont dit: Prenons une chance et,
tantôt en commission parlementaire, les gens vont trouver qu'on a
posé un beau geste; s'il n'est pas légal, ils vont le
légaliser. C'est aussi simple que cela.
M. Caron: Un peu comme on a fait tout à l'heure; ce sont
200 terrains.
M. Marquis (Jacques): On a fait pour le mieux pour les
contribuables de la ville d'Anjou en croyant se faire dire aujourd'hui que
c'était la seule issue. Le législateur, qu'est-ce que vous
voulez, n'avait pas pu prévoir au moment de la rédaction de la
Loi sur les cités et villes un cas comme celui qui s'est produit
à Anjou. C'était imprévisible.
M. Bélanger: M. le Président...
Le Président (M. Blank): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, j'ai une idée
qui peut vous servir ou qui, peut-être, ne le peut pas, mais je me
demande si le meilleur moyen pour la municipalité ne serait pas de
retransférer ces actions en fiducie et de donner mandat de vendre le
plus vite possible, et là, récupérer l'argent.
M. Marquis (Jacques): Est-ce que je peux vous poser une
question?
M. Bélanger: Oui.
M. Marquis (Jacques): II y a une autre objection que j'aurais
à cela. Si vous me dites de faire cela parce que je n'ai pas le droit de
les acquérir, dites-moi comment je peux les vendre légalement? Il
faut que je passe ici pour que vous légalisiez mon affaire et que
j'atteigne votre but.
M. Bélanger: II y aura peut-être lieu, à ce
moment-là, de faire une transaction à partir de la saisie
seulement sans mentionner la...
M. Marquis (Jacques): Ce qui est fait est fait, M. le
député, je m'excuse, même si cela est mal fait.
M. Bélanger: Je vous comprends très bien. Vous avez
voulu protéger les intérêts de vos concitoyens.
M. Rocheleau: Cela a été fait dans le but de
préserver les actifs d'Anjou dans cela.
M. Marquis (Jacques): Placez-vous dans la situation des avocats
qui étaient à ce dossier-là et qui avaient fixé des
honoraires de 4000 $ parce que cela a été long, et qu'à la
vente aux enchères, Mme Crépeault est venue acheter les actions
pour 1 $.
M. Bélanger: Pardon!
M. Marquis (Jacques): 2 $. Il aurait fallu que la ville d'Anjou
mise 1,50 $ pour la faire monter à 2 $.
Une voix: Je m'excuse, mais vous pouvez très bien faire
ceci parce que vous êtes le propriétaire en ce moment, il n'y a
pas de doute.
M. Marquis (Jacques): Attention, on a des doutes.
Une voix: Vous n'avez pas le droit de les garder.
M. Marquis (Jacques): Non, mais on a des doutes si on a le droit
d'être propriétaire. Combien aviez-vous payé?
M. Poupart: 70 000 $. On les a les actions, mais on doute qu'on
ait le droit de les détenir parce qu'une municipalité ne peut pas
détenir nécessairement d'actions, une municipalité ne peut
pas jouer à la Bourse, elle ne peut pas avoir des actions dans Bell
Telephone, et des actions dans toutes sortes de choses, ce n'est pas le
rôle d'une municipalité, mais là par la force des choses
elle en détient. On veut juste, si besoin est, faire confirmer notre
droit, on l'a le droit, on les a les actions, on ne demande pas de
déroger à des lois existantes, on dit simplement de
confirmer notre droit, c'est tout.
M. Bélanger: ... légal pour pouvoir le revendre le
plus vite possible.
M. Marquis (Jacques): Mais si vous me dites que je n'ai pas le
droit d'acheter cela, je me répète, M. le député
avec tout le respect, je n'ai pas plus le droit de le vendre, et mon
acquéreur va me poser des questions.
M. Rocheleau: II n'avait pas le droit de l'acheter et là
il n'aura pas le droit de le vendre.
M. Marquis (Jacques): C'est bien clair.
M. Gagnon: C'est une terre en bois debout que vous avez dit ou si
c'était un territoire agricole.
M. Marquis (Jacques): C'est ce qu'on appelle "free hole" en bois,
une limite forestière en franc-alleu libre de tout droit à la
province. Ce n'est pas une concession forestière ni une réserve
forestière, c'est une propriété privée...
M. Gagnon: Une limite forestière.
M. Marquis (Jacques): C'est une propriété, cela
n'appartient pas au gouvernement c'est une propriété
privée.
M. Bélanger: Est-ce que...
M. Gagnon: La municipalité de Saint-Boniface, l'avez-vous
rencontrée?
M. Corbeil: On n'a rien fait tant qu'on n'est pas passé
ici parce qu'on ne sait pas si on a le droit d'acquérir ou...
M. Gagnon: 4000 acres à l'intérieur de la
municipalité de Saint-Boniface.
M. Léonard: M. le maire, on fait face à une
situation assez inédite en pratique illégale probablement
d'après ce qu'on peut voir. Ce qu'on peut faire, je le dis sous
réserve d'un libellé exact, ce serait que la ville d'Anjou soit
autorisée à détenir et autorisée à disposer
d'actions dans le capital social de la compagnie Falconbridge et à
exercer, là, peut-être les pouvoirs afférents à ces
actions sous réserve d'une approbation du ministre et sera
obligée de disposer des immeubles dans un délai de, disons, un an
quelque chose comme cela.
M. Corbeil: C'est là que c'est embêtant. À
l'heure actuelle, les conditions...
M. Léonard: D'accord. Un instant. Si vous me permettez de
continuer, il y a un article dans le cas de la Loi sur les cités et
villes 539 où il est dit: II peut y avoir un délai, mais ce
délai peut être prolongé, là aussi, par le ministre
au cas où ça pourrait causer préjudice grave parce que
dans le cas où...
M. Rocheleau: Dans un délai convenable.
M. Léonard: Dans un délai convenable, mais je pense
qu'il faut préciser le délai quitte à le renouveler
plutôt que de dire un délai raisonnable. Si vous nous permettez,
nous allons tenter de le rédiger peut-être et nous allons passer
à autre chose et on reviendra après parce que, là, on
pourra en discuter longtemps, j'aimerais mieux qu'on discute autour d'un texte
précis que d'essayer de le rédiger ici autour de la table.
Le Président (M. Blank): L'article 12 est suspendu.
Article 13?
M. Poupart: L'article 13 est un article qui réfère
à une ancienne loi qui existe encore dans les lois du Québec,
chapitre C-23, et qui s'intitule: Loi sur les clubs de
récréation.
En vertu de cette loi, dix personnes domiciliées dans n'importe
quelle partie du Canada qui désirent former une association, un cercle
ou un club dans un but de récréation ou d'instruction pour
l'esprit ou le délassement pour le corps ou dans le but d'encourager le
tourisme peuvent former une association. Pour que cette association soit
formée, les personnes doivent obtenir l'assentiment et l'autorisation du
conseil municipal du lieu de leur domicile, s'il est situé au
Québec. Ensuite elles déposent la copie de cette
déclaration avec le certificat d'approbation du conseil municipal. Cela
veut dire qu'en vertu de cette loi quelqu'un peut arriver - c'est arrivé
à la ville d'Anjou et on a eu des problèmes avec cela - et dire:
Je forme un club ou une association pour la récréation ou
l'esprit et en vertu de cette loi je vous demande d'adopter une
résolution et un certificat d'approbation de cette association. On a eu
des problèmes; M. le maire pourra vous expliquer le genre de
problème parce qu'on ne connaît pas toujours tous ces gens.
M. Corbeil: M. le Président, c'est que cette attestation
et cette autorisation qu'on doit donner, on doit le faire par résolution
du conseil. Après que ledit club obtient son incorporation en vertu de
la loi en question, il peut se promener, et c'est effectivement arrivé,
il peut se promener dans la municipalité auprès des marchands et
de
n'importe qui en disant: Voyez, je suis autorisé à faire
des campagnes dans la ville, voici l'autorisation du conseil municipal qui
autorise la création de notre club. On n'a absolument aucun
contrôle ou quoi que ce soit. Il a effectivement une résolution en
bonne et due forme qui atteste par le conseil la création du club en
question. Nous disons que c'est une attestation qui ne devrait pas être
nécessaire et que si la loi juge approprié de procéder
à la création de ces clubs, que cela puisse se faire sans passer
par les municipalités.
M. Poupart: Les gens voient cela comme une caution morale
donnée par la municipalité quand ce club est accepté. Il a
un certificat d'approbation par la municipalité et on ne peut le lui
refuser en vertu de cette loi. Cela crée des problèmes.
M. Rocheleau: M. le Président, cela s'étend
à l'ensemble des municipalités.
M. Poupart: Cela s'applique à toutes les
municipalités.
M. Rocheleau: J'ai vu il y a quelques années un club
semblable demander une autorisation pour vendre du shampooing faisant repousser
les cheveux, mais les cheveux ne repoussaient pas. C'est la ville qui recevait
les appels disant qu'elle avait autorisé ce club à faire de la
vente au profit de... La ville avait passé cette résolution parce
que l'autorisation pouvait être demandée.
M. le Président, je m'excuse, est-ce qu'on demande d'enlever
cela?
M. Poupart: Cela ne s'applique pas à la ville d'Anjou
cette loi. On ne serait plus obligés de donner les certificats.
M. Rocheleau: Je me pose la question, à savoir si l'on
devrait ne pas l'enlever partout.
M. Léonard: Je vais vous demander si vous n'avez pas
essayé autre chose, entre l'émission d'un permis qui ne dit pas
nécessairement que c'est beau et que c'est bon comme organisme mais qui
fait en sorte que les gens pensent que c'est cela et simplement un permis qui
dit: Voici les limites du permis, ceci n'atteste pas la qualité du
produit ou quelque chose comme cela.
M. Corbeil: Tout ce que la loi nous demande, M. le ministre,
c'est d'obtenir l'assentiment et l'autorisation du conseil municipal du lieu de
leur domicile. On ne peut pas, nous, se mettre à leur imposer des
limites en disant: Vous avez le droit de faire ceci, vous avez le droit de
faire cela.
M. Léonard: Non, ce n'est pas cela que je veux dire. C'est
que sur le libellé même du permis...
M. Corbeil: C'est une résolution du conseil.
M. Léonard: C'est une résolution du conseil? Vous
ne pouvez pas réglementer? (21 h 45)
M. Poupart: Non, c'est marqué un certificat d'approbation
du conseil et ensuite cela est déposé entre les mains du
protonotaire. Pour l'obtenir, cela prend l'assentiment et l'autorisation du
conseil municipal; cela prend une résolution du conseil municipal
autorisant l'émission du certificat d'approbation. Cela va loin
approuver quelque chose. On ne peut pas donner un certificat d'approbation et
dire qu'on n'approuve rien par cela, on va se contredire. La loi parle d'un
certificat d'approbation. Si on émet un certificat et qu'on dit que le
présent certificat d'approbation n'engage pas la municipalité,
cela ne vaut rien, ce n'est pas un certificat d'approbation, c'est
difficile.
M. Léonard: M. le procureur, parfois vous avez "cette
approbation ne vaut que pour telle fin"; vous pouvez ajouter cela, non?
M Poupart: Oui, on pourrait ajouter quelque chose dans ce sens
là.
M. Léonard: Dans ce sens-là, parce que cela limite
très bien ce que signifie l'approbation de la municipalité.
M. Poupart: Mais...
M. Corbeil: La seule chose qu'on peut mettre, je crois, c'est:
Cette approbation ne vaut que pour les fins de la Loi sur les clubs de
récréation. Mais, n'importe quel marchand à qui on va
montrer une résolution semblable, pour lui cela ne voudra rien dire,
cela va être une autorisation du conseil municipal.
M. Poupart: Si des gens disent: On est autorisés par le
conseil municipal, nous autres on est reconnus, on peut percevoir, on fait une
quête, on fait n'importe quoi, c'est embêtant. Je pense qu'il
devrait y avoir une étude de faite là-dessus, c'est une
très vieille loi. On m'a dit que la ville de Montréal, M. le
ministre - j'ai fait des recherches - en était dispensée
maintenant. Je pense que la ville de Longueuil en est aussi dispensée,
je n'ai pas la certitude de cela, je n'ai pas fait la recherche mais on me l'a
dit.
M. Léonard: Oui, mais on ne peut pas
par un projet de loi privé soustraire une municipalité
à l'application d'une loi générale comme cela. Cela ne se
fait pas.
M. Poupart: On vous soumet le problème qu'on a eu et on
essaie d'en sortir en vous mettant au courant de cela. Vous pouvez le mettre
dans la loi générale ou dans une autre loi. Cela n'empêche
pas que le problème s'est posé et il va se reposer encore.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président...
M. Léonard: Est-ce que vous me permettez juste une chose?
C'est une loi qui date de plusieurs dizaines d'années, si je comprends.
Cela c'est une chose, vous avez des suggestions très précises
à faire. Dans une loi omnibus qu'on passe avant Noël, on pourrait
rectifier cela. On libelle davantage l'autorisation de la municipalité,
on la circonscrit. En tous les cas, je mets cela sur la table mais...
M. Rocheleau: Vous avertirez d'avance.
M. Léonard: II ne faudrait pas la bloquer le 23
décembre, M. le député.
Une voix: On l'appellera 33.
Une voix: On lui fait toujours de bonnes suggestions.
M. Rocheleau: M. le Président, disons que ce n'est pas
dans tous les cas qu'un organisme demande à la ville d'être
cautionné par une résolution, je pense que ce sont des cas...
M. Corbeil: S'ils veulent obtenir une approbation en vertu de la
Loi sur les clubs de récréation, ils sont obligés de le
faire. Les autres, s'ils s'incorporent simplement en vertu de la
troisième partie de la Loi sur les compagnies...
M. Léonard: II n'y a pas de problème.
M. Corbeil: ... il n'y a pas de problème parce qu'ils
n'ont pas besoin de l'approbation du conseil municipal. C'est simplement
lorsqu'ils veulent se soumettre à la Loi sur les clubs de
récréation; c'est la seule loi qui exige qu'ils obtiennent une
espèce de bénédiction du conseil municipal.
M. Rocheleau: Oui, mais la plupart, aujourd'hui, passent
par...
M. Corbeil: En fait, je pense qu'on peut...
M. Rocheleau: ... la troisième partie de la Loi sur les
compagnies.
M. Corbeil: On peut presque dire que ceux qui veulent se
prévaloir de cela, c'est pour aller chercher l'approbation du conseil
municipal.
M. Rocheleau: Oui.
M. Leduc (Fabre): M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Leduc (Fabre): Oui, mais êtes-vous obligés de
donner ce certificat? Vous pouvez vérifier s'il s'agit
véritablement d'un club de récréation, non?
M. Corbeil: C'est-à-dire...
M. Leduc (Fabre): L'exemple du vendeur de shampooing tout
à l'heure, il me semble qu'il y a une distance entre un club de
récréation et un vendeur de shampooing.
M. Corbeil: Je pense que je connais l'association, je ne sais pas
si c'est la même, mais je sais qu'il existe dans la région de
Montréal une association de handicapés visuels qui vend du
shampooing. Si on veut faire une investigation là-dessus, il faut
presque aller voir la Sûreté du Québec pour connaître
l'historique de l'affaire.
M. Leduc (Fabre): Mais vous avez le pouvoir de refuser.
M. Corbeil: Oui, oui.
M. Poupart: Ils ont le droit de demander cela s'ils ont une
signature, s'ils sont dix et s'ils satisfont à l'article 1 de cette loi;
la municipalité ne pourra pas refuser à ce moment-là parce
que cette déclaration est déposée devant le protonotaire.
Le protonotaire ne refusera pas. On n'a pas des pouvoirs d'enquête
là-dedans, on a juste des pouvoirs d'émettre un certificat. S'il
y a dix personnes qui désirent se former une association, elles peuvent
constituer une corporation civile en procédant de la manière
suivante. On ne peut pas le leur refuser discrimatoirement et faire à
ces gens un procès d'intention. On est obligé de l'émettre
parce que la bonne foi se présume toujours selon la loi. Si ce sont dix
personnes qui sont domiciliées, on est obligé de
l'émettre.
M. Leduc (Fabre): Donc, ce que vous dites, c'est que la ville est
captive de la loi.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Moi, je pense qu'on ne pourrait pas accorder
cela dans un projet de loi privé. Mais cela c'est une autre disposition.
Je comprends la question, je l'enregistre dans le catalogue des choses à
mettre dans un projet de loi privé. J'espère que l'Opposition n'y
fera pas objection et ne bloquera pas le projet de loi le 23 décembre
à cause de ça.
M. Rocheleau: C'est pour les cadeaux de Noël de l'an
prochain.
M. Bélanger: ... si on le sait d'avance.
Le Président (M. Gagnon): L'article 13 est biffé.
Article 14.
M. Poupart: L'article 14... Est-ce adopté?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 14 est
adopté, M. le ministre?
M. Rocheleau: Le ministre va pouvoir nous expliquer ça
dans deux minutes.
M. Corbeil: M. le Président... M. Rocheleau: Non,
pas encore?
M. Léonard: Vous avez regardé la possibilité
d'appliquer la loi 74 sur les ententes intermunicipales?
M. Poupart: Cela ne s'applique pas parce que la loi 74, qui est
la seule façon de faire des ententes intermunicipales, nous dit de les
faire avec des municipalités. Là, on est pris avec l'entreprise
privée spécialisée. C'est que, dans l'Est de
Montréal, il y a trois municipalités où il y a des
raffineries: Montréal-Est, Pointe-aux-Trembles et Anjou. Les raffineurs,
depuis des années, font des ententes; ça existe tacitement, par
des échanges de lettres et des procès-verbaux, entre les
compagnies qui sont des experts en extinction de feux. Un feu de raffinerie
serait un feu spécialisé, alors il faut que les pompiers de ces
municipalités soient aussi spécialisés. Les raffineries
ont le "know how" et savent éteindre ces feux; il faut qu'il y ait de
l'ordre là-dedans. On veut faire une entente intermunicipale. Ces
ententes ont toujours été, ça s'est toujours fait, mais
là on est bloqué par la loi 74. Il y a des objections; il y en a
qui nous disent: On ne peut plus faire une entente intermunicipale si on n'est
pas juste avec des municipalités. Alors on veut déroger de la loi
74, et, comme pour les années antérieures, faire une entente qui
va lier ces trois municipalités. On ne les oblige pas à signer
l'entente, on demande simplement le pouvoir d'être habilité
à la faire et ça va servir aux trois. Nous présumons que
les trois vont la signer, parce qu'il y a des rencontres au niveau des chefs de
pompiers des villes et des chefs de pompiers des raffineries; ce sont tous des
gens qui travaillent dans un même esprit pour la protection des biens du
public de cette région. C'est un cas particulier, M. le ministre, et on
demande un pouvoir particulier.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Léonard: Un instant, juste une chose. Sur le principe,
je dirais oui, à l'heure actuelle. Maintenant, si vous engagez des
crédits là-dessus, je pense qu'il faut le faire approuver par la
Commission municipale du Québec...
M. Corbeil: M. le ministre, il n'y a pas de crédits...
M. Léonard: II n'y a pas de crédits. Ce sont des
ententes de services?
M. Corbeil: C'est simplement pour spécifier qu'advenant un
feu dans une raffinerie, les villes vont y aller, comme si c'était une
autre entreprise, mais elles vont se mettre sous la direction du service des
incendies de la raffineries concernée, parce que si les pompiers de
chacune des villes arrivent là-dedans avec leur équipement
ordinaire, ils peuvent faire plus de tort que de bien.
M. Léonard: Est-ce qu'on pourrait simplement... On me dit
d'être prudent... D'accord, adopté.
M. Caron: Dans d'autres municipalités, LaSalIe, Dorval,
cela se fait...
Le Président (M. Blank): Article 14, adopté.
Article 15.
M. Poupart: À l'article 15 il s'agit d'un cas qu'on a
discuté avec vos représentants et avec le ministère de la
Justice. C'est une clause qui existe, une clause restrictive, une espèce
de servitude qui existe sur plusieurs centaines de lots et de terrains et qui
empêche d'exercer des commerces ou d'établir des industries dans
une grande partie de la ville. On demande le pouvoir de faire sauter cette
servitude par la loi. Les deux derniers paragraphes sont des paragraphes de
protection; si les gens qui détiennent ces servitudes ont des droits,
ils pourront les faire valoir en vertu des deux derniers paragraphes.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Blank): Article 15, adopté. Nouvel
article 16?
M. Poupart: M. le Président, il y a le papillon qu'on vous
a soumis, qui deviendrait l'article 16. Avez-vous en main les deux feuilles en
question?
M. Léonard: Vous voulez enlever les mots...
M. Poupart: Alors Me Marquis va vous...
M. Léonard: ... "au prix coûtant
déterminé par un certificat de son vérificateur."
M. Poupart: ... en expliquer les raisons.
M. Marquis (Jacques): Dans la majorité des cas
d'expropriation que nous avons eus, il s'agit de petits lots de cinquante pieds
de large qui avaient été cadastrés en 1912. C'est une des
raisons d'ailleurs pour lesquelles il a fallu que ville d'Anjou demande des
pouvoirs d'expropriation pour regrouper ces terrains parce que c'était
impossible de les développer. En vertu de l'article tel qu'il est
présentement rédigé, nous sommes à rédiger
un contrat de cession des droits de ville d'Anjou sur ces terrains à sa
corporation Anjou 80 qui a été créée en vertu de la
loi de 1979. Dans cet acte de cession, il nous faut pour qu'il soit valable,
l'accompagner d'un certificat du vérificateur, c'est-à-dire des
experts comptables de ville d'Anjou et que le prix coûtant de ces
terrains n'en sera connu que lors de la vérification finale de la
dernière cause d'expropriation d'un de ces petits lots. Cela peut
vouloir dire deux ans, trois ans, quatre ans. Nous avons des successions
vacantes, nous avons des tas de petits problèmes juridiques comme cela.
Nous sommes prêts à dire qu'on va les vendre au coûtant,
sauf que dans le moment, la formalité du certificat du
vérificateur, on n'est pas capable de l'obtenir et, comme Anjou 80 se
doit de mettre en branle son processus de mise en valeur de ces
terrains-là et d'hypothéquer, nous avons fait - si vous me
pardonnez l'expression - le test auprès de créanciers
hypothécaires éventuels qui nous exigent si on fait un contrat de
cession des droits de ville d'Anjou à Anjou 80 que le contrat de cession
soit accompagné du certificat du vérificateur.
Conséquemment, on n'est pas capable de le fournir. On le fournira un
jour peut-être mais on ne fait pas disparaître l'obligation de
vendre au coûtant. On ne change pas l'esprit de la loi avec cela.
M. Léonard: Est-ce que vous seriez d'accord que la ville
peut par résolution vendre au prix coûtant avec l'approbation de
la Commission municipale du Québec à la corporation
créée... En fait, cela vous demanderait de faire rapport à
la Commission municipale du Québec.
M. Marquis (Jacques): M. le ministre, si vous me permettez
gentiment. En vertu de l'article 2 des lois de 1979, ville d'Anjou peut vendre
indépendamment du prix, à titre gratuit, à un prix
inférieur à son coûtant et sans aucune autorisation
à des offices du gouvernement et à son Office municipal
d'habitation sans la permission à la Commission municipale du
Québec. Voici pourquoi. Lorsque Anjou 80 redispose de ces
terrains-là, il faut qu'elle obtienne la permission de la Commission
municipale du Québec. Je ne sais pas si vous vous souvenez qu'Anjou 80
n'est que le mandataire de ville d'Anjou. On est prêt à l'accepter
mais c'est un processus, à mon sens - pardonnez-moi l'expression - tout
à fait inutile à ce stade-ci. Cela, si vous voulez alourdit un
contrat et lui fait perdre un mois, deux mois, trois mois de délai. Je
n'ai pas d'objection de principe, mais je n'en vois pas la
nécessité... pas enregistré, même si ce l'est, je
pourrais vous dire que si vous nous soumettez à l'approbation de la
Commission municipale du Québec, moi, comme avocat, c'est plus payant,
cela fera une vacation de plus. C'est le seul intérêt que j'y
verrais. C'est le seul intérêt que cela donne.
M. Fallu: Tu es enregistré.
M. Marquis (Jacques): Ah oui! Je ne savais pas.
M. Léonard: Pour débloquer la situation, vous
êtes prêt quand même à faire une chose inutile, que
vous considérez inutile mais qui pourrait être utile.
M. Marquis (Jacques): ... bien, à ville d'Anjou, M. le
ministre.
M. Corbeil: La Commission municipale du Québec va se baser
sur quoi pour donner son approbation? On va être devant le même
problème.
M. Léonard: On va vérifier certains
éléments. Je pense que sur le principe, il n'y a pas de
problème.
M. Corbeil: Comme Me Marquis disait... (22 heures)
M. Léonard: C'est une clause qui existe. Dans le cas de
transaction qui touche la Société d'habitation du Québec
ou les Offices municipaux d'habitation, il c'est bien balisé le pouvoir
de transiger des municipalités, même en bas du prix coûtant.
Dans tous les autres cas, la Commission municipale du Québec intervient
toujours
lorsqu'un pouvoir comme celui-là est donné à une
municipalité. C'est vrai à
Drummondville, à Mont-Joli.
M. Corbeil: M. le ministre, la différence ici, c'est que,
dans ce cas-ci, il y a une vente supplémentaire qui se fait,
contrairement au cas de Drummondville ou ainsi de suite, où la ville
exproprie et vend ensuite directement à une tierce partie. Dans ce
cas-ci, la ville acquiert, vend d'abord à sa corporation, Anjou 80 et
Anjou 80 revend à une tierce partie. Au moment où Anjou 80 revend
à une tierce partie, cette transaction doit faire l'objet de
l'approbation de la Commission municipale du Québec.
Une voix: II faudrait aller dans les lettres patentes de ma
corporation pour voir...
M. Corbeil: M. le Président, l'article 2 de la loi 275, la
loi de 1979, qui nous a été accordé, se lit comme suit: La
ville est autorisée à détenir, louer et administrer les
immeubles acquis en vertu de l'article 1. Elle peut aménager ces
immeubles et y installer les services publics nécessaires. Elle peut
également démolir ou restaurer les bâtiments et autres
ouvrages, y ériger ou y construire de nouveaux bâtiments pour fins
d'habitation, de loisirs, de récréation et autres fins
accessoires. La ville est autorisée à exercer les pouvoirs
prévus à l'alinéa précédent sur les
immeubles dont elle est propriétaire. Elle peut les aliéner aux
conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la Commission
municipale du Québec pourvu que le prix d'aliénation soit
suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à l'immeuble
concerné, y compris celles encourues pour la restauration, la
démolition et la construction, le cas échéant.
M. Léonard: On voudrait quand même comprendre. C'est
que, quand vous vendez, à l'article 2, troisième paragraphe,
à n'importe qui, vous devez demander l'approbation de la Commission
municipale, mais est-ce que, quand vous vendez à votre corporation Anjou
80...
M. Marquis (Jacques): Dans le moment, absolument pas.
M. Léonard: À ce moment...
M. Marquis (Jacques): Sauf que c'est le certificat du
vérificateur que je ne suis pas capable d'avoir à moins de lui
faire faire un mensonge.
M. Léonard: Et dans la charte de la corporation Anjou
80...
M. Marquis (Jacques): Je vais vous lire, si vous le permettez,
dans les lettres patentes...
M. Léonard: Allons-y.
M. Marquis (Jacques): ... d'Anjou 80, du 29 janvier 1980, je peux
vous donner le libro et le folio, à l'article i, nous retrouvons
qu'Anjou 80 peut aliéner les immeubles aux conditions qu'elle
détermine avec l'autorisation du conseil municipal de la ville et
l'approbation de la Commission municipale du Québec pourvu que le prix
d'aliénation soit suffisant. Merci.
Le Président (M. Blank): L'article 16 est-il adopté
tel qu'amendé et l'article 17, qui était 16 avant, est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): On a un article en suspens,
l'article 12.
M. Léonard: On peut peut-être suspendre la
séance pendant cinq minutes, cela ferait du bien.
Le Président (M. Blank): On suspend les travaux pendant
cinq minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 05)
(Reprise de la séance à 22 h 12)
Le Président (M. Blank): La commission reprend ses
travaux. On a un papillon pour l'article no 12 qui se lit comme suit: "La ville
est autorisée à détenir et à disposer d'actions
dans le capital social de la compagnie Falcon Promotions Limited. La ville est
habilitée, avec l'autorisation préalable du ministère des
Affaires municipales, à exercer les pouvoirs afférents à
ces actions. La ville est également autorisée à
détenir et à disposer de l'immeuble décrit à
l'annexe. La ville doit disposer des biens détenus en vertu des premier
et deuxième alinéas dans les 24 mois de l'entrée en
vigueur de la présente loi. Le ministre des Affaires municipales peut
cependant accorder de nouveaux délais à la demande du conseil
pour des raisons qu'il juge satisfaisantes."
Est-ce que l'article 12 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'annexe est
adoptée avec la vérification? Le titre est adopté, le
préambule est adopté, le projet de loi est adopté avec les
amendements.
M. Rocheleau: Merci, M. le maire.
Le Président (M. Blank): Mais on va faire une motion par
la suite, demain soir, pour tous les projets de loi parce qu'il y en a tout un
paquet comme cela.
M. Leduc (Fabre): Je remercie les membres de la commission, M. le
ministre et les professionnels qui ont bien voulu accorder autant d'attention
à l'étude de ce projet de loi. Je tiens aussi à remercier
les représentants de la ville, M. le maire et les procureurs, qui ont
apporté toutes les explications nécessaires et qui ont,
même si tous les articles n'ont pas été adoptés,
sensibilisé le gouvernement à plusieurs articles qui devraient
faire l'objet d'une étude par le gouvernement.
M. Léonard: Alors, à mon tour de vous remercier de
vous être présentés ici. Je considère, malgré
qu'il y en ait quelques-uns, M. le député, qui soient
sautés, que leur "score" est excellent.
M. Leduc (Fabre): On a été très bons.
Merci.
Le Président (M. Blank): Adopté.
M. Corbeil: Permettez-moi à mon tour, M. le
Président, de remercier d'abord le parrain du bill qui s'est
donné beaucoup de mal pour percevoir comme il faut les différents
articles, bien les assimiler et bien les parrainer, vous-même et tous les
membres de la commission qui avez eu la patience de nous entendre et de
comprendre nos demandes. M. le ministre, M. le Président, MM. les
membres, on vous remercie de toute votre attention et de votre
compréhension.
Projet de loi no 246
Le Président (M. Blank): Merci. Maintenant, on prend le
projet de loi no 246, Loi concernant la ville de Saint-Basile-le-Grand.
M. le député de Chambly a peut-être deux mots
à dire, pas plus.
M. Tremblay: Oui, ce ne sera pas bien long.
M. Léonard: Bon, on reviendra après. (22 h 15)
M. Tremblay: M. le Président, cela me fait plaisir de
parrainer ce projet de loi pour la ville de Saint-Basile, qui est
représentée ce soir par Me Claude Comtois, le greffier de la
ville de Saint-Basile-le-Grand, qui agira comme procureur de la ville. Je
voudrais vous rappeler et rappeler à la commission que la ville de
Saint-Basile-le-Grand est une petite municipalité de 8000 à 9000
habitants qui est sise entre le mont Saint-Bruno et la rivière
Richelieu. Je m'en voudrais de ne pas noter que son conseil de ville, qui est
là depuis une couple d'années, a fait des efforts importants afin
de faire de Saint-Basile-le-Grand une ville tranquille, calme, où les
citoyens sont en sécurité. Ils ont fait des efforts pour baisser
la criminalité, ils ont fait des efforts pour s'occuper des jeunes en
installant une maison des jeunes, et on sait que cela aussi contribue à
assainir le climat et à augmenter la qualité de vie des
citoyens.
Le projet de loi privé no 246 vise à permettre aux
élus municipaux de Saint-Basile-le-Grand de modifier, l'article 460,
paragraphe 3, pour lui permettre d'"autoriser, moyennent un permis,
réglementer ou prohiber les jeux de boules, les jeux de billard, poule,
trou-madame, quilles, bagatelle, les salles de tir, les jeux
électroniques et les arcades de jeux". C'est un article qu'on a
déjà accepté cet après-midi pour la
municipalité de Vanier... Ce ne sera pas long, je vais terminer si vous
me permettez. Cela permet aussi... C'est important pour la ville de
Saint-Basile-le-Grand. Le conseil de ville a fait beaucoup de pressions pour
obtenir cette loi le plus rapidement possible et je pense que la commission va
réaliser aussi que c'est important.
Le Président (M. Blank): ... retarde l'adoption...
M. Tremblay: Cette loi permet aussi de réglementer les
boutiques où l'on vend ou offre en vente des marchandises à
caractère érotique, et de réglementer les salons de
massage.
Le Président (M. Blank): M. le procureur, vous pouvez
partager vos honoraires avec les députés parce que, après
ce plaidoyer, le ministre me dit qu'il adopte ce projet de loi. Les articles 1
et 2 sont adoptés, le titre est adopté, le projet de loi est
adopté sans amendement. Merci pour votre intervention.
M. Comtois (Claude): Je tiens à remercier la commission de
sa célérité dans l'adoption de ce projet de loi. Je tiens
à remercier également le député de Chambly qui a
très bien représenté la ville de
Saint-Basile-le-Grand.
Projet de loi no 250
Le Président (M. Blank): Le prochain c'est le projet de
loi no 250, Loi concernant la ville de Victoriaville. M. le
député d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): La ville de Victoriaville présente
un projet de loi pour
indexer le fonds de retraite de deux personnes, deux veuves dont les
maris ont travaillé pour la ville de Victoriaville durant au-delà
de 25 ans. Une loi votée en 1970 permettait à la ville de leur
verser une pension même s'il n'y avait pas de régime de retraite
d'établi pour la ville de Victoriaville lors du décès de
ces deux personnes. Toutes deux, qui sont décédées
malheureusement aujourd'hui, ont travaillé durant plusieurs
années justement à fonder ou à former, à
créer ce fonds de retraite pour les employés de la ville de
Victoriaville. Malheureusement elles sont décédées avant
d'en bénéficier.
Ce que la ville de Victoriaville demande aujourd'hui par le biais de ce
projet de loi, c'est d'indexer d'une façon je ne dirais même pas
raisonnable, car si on compare cela à ce que les veuves des
employés de la ville reçoivent aujourd'hui, c'est beaucoup plus
que ce que la ville veut accorder à ces employés... Je laisserai
le procureur de la ville de Victoriaville, M. Jean Poirier, expliciter
davantage le but de ce projet de loi au ministre des Affaires municipales pour
obtenir son acceptation, en toute équité pour ces deux personnes
qui aujourd'hui ont déjà 75 ans. On ne peut présumer de
rien; c'est vrai qu'on ne doit pas tenir compte des années qui
s'additionnent pour la période de vie d'une personne, mais tout de
même si on pouvait faire bénéficier ces personnes des
années qu'il leur reste pour indexer leur revenu car aujourd'hui elles
reçoivent entre 85 $ ou 90 $ par mois, ce n'est tout de même pas
exagéré.
Le Président (M. Blank): ...
M. Poirier (Jean): M. le Président, effectivement, comme
l'a dit M. Baril, l'objet ce projet de loi privé que la ville de
Victoriaville vous soumet est très simple. La ville a déjà
été autorisée par le chapitre 75 des lois de 1970 à
verser une pension alimentaire à ces deux personnes. Les sommes qui ont
été établies à ce moment étaient de 95 $ par
mois dans le cas de Mme Boucher et de 75 $ par mois dans le cas de Mme Hamel.
Ces deux personnes étaient les veuves de deux anciens officiers de la
municipalité de Victoriaville qui étaient à l'emploi de la
ville de Victoriaville aux environs des années cinquante-cinq où
on a entrepris toutes les études menant à l'acceptation du
règlement créant le fonds de retraite. Ces employés
faisaient partie de la liste qu'on comptabilisait et sur lesquels les actuaires
qui travaillaient pour la ville à ce moment ont établi le fonds
de retraite. Malheureusement pour elles, elles sont
décédées respectivement en 1962 et en 1966 alors que le
règlement définitif du fonds de retraite était
adopté en 1968. C'est la raison pour laquelle, en 1970, la ville a
demandé et a jugé raisonnable et acceptable de faire
bénéficier ces deux anciens employés qui avaient
été à l'emploi de la ville pendant 25 ans et 27 ans
d'obtenir une pension.
Maintenant ces montants n'ont pas été augmentés
d'aucune façon dans le cours des années à tel point
qu'à plusieurs reprises les veuves de ces deux individus ont
demandé aux autorités municipales soit par courrier ou par
demandes adressées directement lors de séances du conseil
d'augmenter ces pensions. La ville de Victoriaville, en 1981, se basant sur les
statistiques telles que publiées par Statistique Canada, a jugé
qu'il ne serait pas injustifiable et qu'il serait même raisonnable
d'allouer des augmentations de 125% pour arrondir à 200 $ et 165 $ par
mois les montants versables à ces deux personnes. Ce n'est pas là
un précédent puisque la municipalilté de Sainte-Foy, en
1976, a déjà bénéficié d'une telle mesure.
C'est à ce moment que par le chapitre 56 des lois de 1976 la ville de
Sainte-Foy a été autorisée à verser une pension
alimentaire à la veuve d'un ancien employé et que la clause
d'indexation que nous reproduisons à notre article 3 a également
été allouée à la ville de Sainte-Foy.
Nous comprenons que dans le contexte économique, que le
gouvernement vit à l'heure actuelle, comme bien d'autres corps publics
ou parapublics, on veuille éviter qu'on ajoute aux avantages marginaux
ou autres versés à des employés. Pour reprendre les
paroles d'un membre de la commission cet après-midi je pense qu'il
serait injustifiable que ces deux personnes, dont je viens de parler, qui n'ont
pas profité largement de la ville de Victoriaville, servent de bouc
émissaire puisqu'il s'agit de deux cas isolés et des deux seules
personnes susceptibles en dehors du cadre de notre fonds de retraite actuel de
bénéficier d'un régime particulier en ce qui concerne les
employés de la ville de Victoriaville.
Le Président (M. Blank): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril (Arthabaska): M. le Président, j'aimerais
préciser que dans ce projet de loi on n'indexe pas d'une façon
illimitée la retraite des deux personnes en question, car on fixe bien
à 2400 $ pour une et 1980 $ pour l'autre personne. Si l'on compare avec
ce que la ville de Victoriaville actuellement paie aux retraités de
cette ville, une somme d'environ 11 000 $ par année, je crois que la
demande de la ville de Victoriaville ou de ces personnes n'est pas
exagérée. Je ne pense pas que cela créera un
précédent, comme le procureur de la ville de Victoriaville l'a
dit, puisqu'on a déjà accordé en 1976 à la ville de
Sainte-Foy le même avantage d'augmenter la pension de personnes. Essayons
aujourd'hui, je ne dirai
pas de vivre, mais de bénéficier d'une pension, en
moyenne, de 80 $, 85 $ par mois à des veuves. Les augmenter à
2400 $ et à 1980 $, je ne pense pas que ce soit exagéré,
et c'est limité quand même. Je ne pense pas que le
précédent soit de...
M. Léonard: La ville n'a pas de moyens de leur procurer
des revenus en les engageant, en les faisant travailler?
M. Poirier: II s'agit de personnes qui, comme le disait M. le
député d'Arthabaska, ne risquent pas de créer un fardeau
financier énorme à la ville de Victoriaville; elles sont
déjà assez âgées. Je n'ai pas les âges exacts,
mais cela serait aux alentours de 75 ans, chacune des deux dames. Alors, il est
entendu qu'une mesure d'indexation, même si on ne peut présumer de
rien, ne risque pas de traîner pendant 20, 25 ou 30 années pour
alourdir...
M. Léonard: Mais il me semble qu'on aurait pu avoir plus
d'imagination que de faire faire cela par un projet de loi privé,
à l'intérieur de l'administration de la ville de
Victoriaville.
M. Poirier: Moi, je suis à l'intérieur de
l'administration de la ville de Victoriaville depuis quelques mois, le
processus était déjà engagé. C'était
effectivement, compte tenu du projet de loi adopté en 1975 qui ne
prévoyait qu'une pension de 95 $ et de 75 $, la seule façon
d'autoriser la ville à ajouter davantage aux pensions de ces
personnes-là.
M. Léonard: Je ne sais pas si vous avez des commentaires
à faire.
M. Poirier: II faut tenir compte du fait que les époux de
ces dames ont été à l'emploi de la ville pendant 29 ans et
27 ans respectivement. Alors, cela n'en fait pas des personnes jeunes.
M. Léonard: M. le procureur, je regrette, mais ce n'est
pas au gouvernement, par projet de loi privé, à venir statuer
quant au fonds de retraite des employés d'une municipalité. C'est
à la municipalité de régler ces cas.
M. Poirier: Justement, ce qu'on a tenté de vous faire
ressortir en nous référant au projet de loi no 75 de
l'année 1970, c'est que ces personnes n'étaient pas admissibles
aux pensions versables en vertu du régime de retraite. Les époux
sont décédés avant l'entrée en vigueur du fonds de
retraite et le gouvernement de l'époque a autorisé la ville
à verser des pensions à ces personnes en vertu d'un projet de loi
privé. Alors, il était difficile de procéder
unilatéralement sans faire autoriser un tel geste.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je considère qu'il
est malheureux que les personnes en question soient
décédées avant que la ville ait complété
l'étude avec les actuaires et ait mis en vigueur un fonds de retraite.
Malheureusement, je veux dire, c'est arrivé. La ville peut et a
sûrement pu apporter certains correctifs et je pense qu'elle l'a fait. La
ville peut sûrement user d'ingéniosité pour corriger son
problème elle-même sans demander, par un projet de loi
privé, d'apporter et surtout d'indexer un montant.
M. Poirier: Bien, écoutez, je ne peux que
répéter ce que j'ai déjà mentionné. Je vois
mal comment la municipalité pourrait, alors que ces personnes sont
âgées de 75 ans, leur verser des salaires ou leur offrir des
emplois ou...
M. Rocheleau: Non, mais il n'en demeure pas moins, M. le
Président, qu'on semble déjà soulever le fait qu'il y a eu
des précédents alors que ces précédents-là
n'ont pas nécessairement été des plus souhaitables, dans
un cas.
M. Poirier: Mais j'aimerais également attirer l'attention
sur le fait qu'en 1976, ce précédent auquel je faisais allusion,
la veuve d'un ancien officier de la municipalité de Sainte-Foy a
déjà reçu une pension. On a déjà
autorisé la ville à lui verser une pension de 3600 $, alors que
ce qu'on vous demande aujourd'hui, c'est un montant de 2400 $ par an, dans le
cas de la pension la plus élevée, et de 1980 $, dans le cas de la
pension la moins élevée. Si on tient compte des augmentations de
l'ordre de 136% de l'indice du coût de la vie depuis 1970, ces
personnes-là n'ont sûrement pas profité de la largesse de
la municipalité et c'est dans cette optique que la municipalité
désire...
M. Rocheleau: C'est que, dans cette période de transition
où les villes se sont dotées de fonds de retraite,
malheureusement, il y en a qui, dans cet intervalle, sont
décédés, n'avaient pas contribué, n'avaient pas
engagé de fonds et n'avaient pas racheté d'années
antérieures. Dans plusieurs cas, il y a des municipalités qui ont
dû en informer la famille, les veuves ou d'anciens travailleurs. Si on
ouvre... Je vous avoue qu'il y a d'autres cas patents où on pourrait
faire des demandes similaires et je pense, en tout cas... Écoutez, moi,
on est l'Opposition officielle...
M. Poirier: Bien, c'est exact.
M. Rocheleau: Le ministre doit prendre
ses responsabilités et nous verrons après, mais, dans ce
cas-ci, je pense qu'on semble partager les mêmes opinions. (22 h 30)
M. Poirier: D'accord, mais je veux simplement souligner à
nouveau le fait qu'il ne s'agit pas d'ouvrir - chez nous en tout cas - la porte
à des pratiques comme celle-là, il s'agit de deux employés
qui ont déjà pu bénéficier de pensions et ce sont
les deux seuls employés qui n'ont pas adhéré au
régime de retraite quand il est entré en vigueur, en raison de
leur décès.
M. Léonard: Le fonds de retraite était non
contributoire?
M. Poirier: Vous parlez pour ces deux personnes-là?
M. Léonard: Oui. Antérieurement, il n'y avait pas
de fonds de retraite, il n'y avait rien?
M. Poirier: II n'y en avait pas, il a été
créé en 1968, mais il était en élaboration;
auparavant des démarches ont débuté en 1955. Les deux
officiers en question, qui étaient respectivement chef de police et
surintendant, étaient un peu les porte-parole des employés
municipaux de l'époque et ont amené l'élaboration de ce
fonds de retraite.
M. Léonard: Je vais proposer une chose, 2400 $ et 1980 $
non indexés.
M. Poirier: Non indexables pour le futur?
M. Léonard: Oui, non indexés.
M. Poirier: Cela signifierait que nous retrancherions l'article 3
de notre projet de loi privé. C'est exactement...
Le Président (M. Blank): L'article 1 est adopté.
L'article 2 est adopté. L'article 3 est biffé. Le titre est
adopté. Le préambule est...
M. Léonard: Non, au préambule il y a un amendement
à faire au...
Le Président (M. Blank): Oui, le troisième
alinéa du préambule est à biffer.
M- Poirier: Oui, à compter de "et de prévoir une
formule d'indexation".
M- Rocheleau: Ils n'ont même pas besoin de projet de loi
privé pour les articles 1 et 2.
Le Président (M. Blank): Le projet de loi no 250 est
adopté avec les amendements.
M. Poirier: Je vous remercie, M. le Président, je vous
remercie, M. Baril, d'avoir parrainé notre projet de loi.
Projet de loi no 255
Le Président (M. Blank): Nous en sommes maintenant au
projet de loi no 255, Loi concernant la ville de Vaudreuil. Je cède la
parole au député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Merci, M. le Président.
J'aimerais vous présenter M. Claude Meloche, du conseil municipal de la
ville de Vaudreuil, M. Claude Chamberland, gérant de la ville, qui sont
accompagnés, pour la circonstance, de Me André Comeau, procureur
de la ville de Vaudreuil.
Ce projet de loi a pour objet de valider un acte auquel la ville a
été partie. J'aimerais ajouter, à ce moment-ci,
l'intérêt du gouvernement du Québec, dans la mesure
où la mise en chantier d'un investissement extrêmement important
pour le développement économique de la région
immédiate de Vaudreuil dépend de la validation de l'acte dont il
est question dans ce projet de loi. Le gouvernement, par voie de subvention et
de participation au capital-actions de la compagnie en question, a un
intérêt financier dans cette transaction.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Les articles 1, 2 et 3 sont
adoptés.
M. Comeau (André): J'aurais une correction à faire
à l'article 2, si possible, uniquement de concordance, cependant, de
façon à ajouter à la troisième ligne "pourvu que le
prix de cession ou de vente" au lieu d'uniquement "le prix de vente".
Le Président (M. Blank): Article 2.
M. LeMay: Article 2, troisième ligne, dernier mot.
M. Léonard: Pourvu que le prix de...
M. Comeau: Après le mot "de", ajouter les mots "cession ou
de".
Le Président (M. Blank): Ah! d'accord. M.
Léonard: D'accord.
M. Comeau: Et, au deuxième alinéa, après le
mot "ventes", les mots "ou cessions".
M. Léonard: ... les cessions ou ventes,
ou les ventes ou cessions...
M. Caron: Cela ne changera pas les honoraires...
M. Comeau: Cela ne change pas le fond du projet, ni votre
décision. J'espère.
Le Président (M. Blank): Adopté avec
amendement.
M. Comeau: Merci, M. le Président, M. le ministre, MM. les
membres de la commission.
Projet de loi no 224
Le Président (M. Blank): On a maintenant la loi 224, Loi
modifiant la charte de la ville de Shawinigan.
M. Léonard: Trois-Rivières. M. Saintonge:
Trois-Rivières.
Le Président (M. Blank): Non, on garde
Trois-Rivières pour la fin.
M. Caron: C'est marqué la charte de Shawinigan.
Le Président (M. Blank): Projet de loi 224, la charte de
Shawinigan.
Une voix: Oui, d'accord. Il paraît que ce n'est pas...
M. Gagnon: Juste un mot pour vous présenter Me Yves
Garceau et M. Denis Lamothe. Je n'élaborerai pas sur le projet de loi
pour qu'on puisse aller le plus rapidement possible. Je pense que les gens qui
représentent la ville de Shawinigan sont capables de l'expliquer mieux
que moi.
M. Garceau (Yves): M. le Président, M. le ministre, la
municipalité de Shawinigan a décidé de présenter un
projet de loi privé lui permettant d'inclure dans sa charte le pouvoir
de procéder à la création de SIDAC et nous avons
rédigé le texte en question. Ce texte est un peu basé sur
celui de la charte de la ville de Montréal. Nous présentons
aujourd'hui ce texte, car nous croyons qu'il est vraiment indispensable que la
municipalité de Shawinigan ait les pouvoirs de l'inclure dans sa charte
pour que nous puissions procéder à une revitalisation du
centre-ville et lui permettre de lui donner les outils nécessaires
à un développement économique meilleur.
M. Léonard: M. le Président, en ce qui concerne la
SIDAC pour Shawinigan, nous sommes d'accord. Nous serions disposés
à lui donner les mêmes choses qu'à la ville de
Québec, dont nous avons discuté cet après-midi. Il
suffirait de remplacer, dans le texte qui nous a été remis par la
ville de Québec, à l'article 13, 66% par 50%, de la même
façon que nous avons fait l'amendement pour la ville de Québec
cet après-midi. Ce serait donc adopté quant à nous.
Le Président (M. Blank): L'article 1 tel qu'amendé
est adopté. L'article 2 est adopté. Le projet de loi tel
qu'amendé est adopté. Le préambule est adopté. Tout
est adopté.
M. Garceau: Merci, M. le Président.
Projet de loi no 256
Le Président (M. Blank): Le projet de loi 256, Loi
modifiant les pouvoirs de la ville de La Prairie.
M. Saintonge: M. le Président, je voudrais remercier les
gens de Trois-Rivières, M. le maire et le procureur de
Trois-Rivières qui ont consenti à ce que le projet de loi no 256
passe un peu avant le projet de loi de Trois-Rivières.
À titre de parrain, il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue
aux représentants de la ville de La Prairie: le maire, M. Denis
Lamarche, le gérant greffier, M. Guy Dupré, et Me Michel Delorme,
l'avocat de la ville. Le projet de loi en question qui est soumis à
l'attention de la commission a pour objet d'accorder à la ville de La
Prairie le pouvoir d'acquérir, de gré à gré ou par
expropriation, des immeubles, pour fins de réserve foncière ou
d'habitation, ainsi que des immeubles désuets ou dont l'occupation est
nocive. Il s'agit d'un projet de loi absolument identique, mot pour mot, au
projet de loi no 235 adopté cet après-midi autant dans ses
pouvoirs que dans la rédaction même du projet de loi.
J'espère que la commission pourra adopter ce projet de loi dans sa forme
telle que proposée.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
poser une question par rapport à ce pouvoir de réserve
foncière. Est-ce que votre projet de loi est exactement le même
que celui de Mont-Joli ou de Pointe-aux-Trembles?
M. Delorme (Michel): Identique.
M. Léonard: Pardon?
M. Delorme: Identique, M. le ministre.
M. Léonard: Vous n'avez rien changé?
M. Saintonge: J'ai vérifié, M. le ministre, et le
projet de loi 235 adopté cet après-midi est absolument en tout
point identique au projet de loi 227 de Pointe-aux-
Trembles qui a été adopté en décembre
dernier; il est identique, mot pour mot, quant aux articles
concernés.
M. Léonard: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Blank): L'article 1 est adopté,
l'article 2 est adopté, l'article 3 est adopté, l'article 4 est
adopté, l'article 5 est adopté, l'article 6 est adopté,
les articles 7 et 8 sont adoptés, l'article 9 est adopté,
l'article 10 est adopté. Le titre et le préambule sont
adoptés. Le bill est adopté sans amendement. Merci.
M. Delorme: M. le Président, M. le ministre, MM. les
députés, on vous remercie.
Projet de loi no 264
Le Président (M. Blank): Le projet de loi de
Trois-Rivières, no 264. On travaille sur une nouvelle rédaction
du projet de loi.
M. Gagnon: M. le Président, vous m'accordez 30 secondes?
Juste pour souhaiter la bienvenue aux gens de Trois-Rivières: M. le
maire Beaudoin, M. Lionel Julien, conseiller; M. Jacques Charette,
gérant de la ville, et Me Jean Méthot. Comme pour le projet de
loi de Shawinigan, je n'ai pas l'explication du projet de loi, mais on a les
gens tout désignés pour nous expliquer leur projet de loi.
J'espère que la commission va accepter ce projet de loi, peut-être
avec certains amendements, je ne le sais pas, on le verra en cours de
route.
Le Président (M. Blank): M. le maire, voulez-vous vous
présenter et présenter... Ah, ils ont déjà
été présentés, excusez-moi. Ce n'est pas
aujourd'hui votre fête? Il fait des farces. J'espérais n'avoir que
51 ans, j'en ai eu 57 il y a deux semaines. La fête de Dollard, c'est
pour moi. C'est la fête à Harry, ce n'est pas la fête de
Dollard.
Une voix: Si vous vous en tenez à la fête de
Dollard, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Blank): Article 1?
M. Méthot (Jean): À Trois-Rivières, si on
parle de l'article 1 et de l'article 2, il s'agit d'un régime de pension
spécial, administré par la ville. C'est une demande que nous
faisons. C'est un amendement à un pouvoir que nous avons
déjà obtenu en 1965. Nous avons, à Trois-Rivières,
obtenu de la Législature en 1965 le pouvoir d'établir un
régime de pension pour le maire et les conseillers. Nous voulons un
amendement à cet article 28 des lois de 1965, chapitres XV, XVI,
Élizabeth II, pour qu'il se lise dorénavant tel que
rédigé selon les articles 1 et 2 du présent projet de loi
no 264.
Maintenant, pour bien établir ce qui se passe à
Trois-Rivières, le conseil est composé d'un maire et de huit
échevins. Deux des élus ont plus de 70 ans. Deux autres ont 68 et
trois autres ont plus de 60 ans. Un a été en fonction durant 30
ans, un autre l'a été durant 24 ans et deux autres durant 20 ans.
L'équipe actuelle a une moyenne d'années d'expérience de
17 ans. Avant 1967, il n'y avait pratiquement pas de salaire. C'était,
comme vous le savez, pour l'honneur et la gloire. Cinq des conseillers actuels
siégeaient dans ce temps. De 1967 à 1975, le salaire d'un
conseiller n'atteignait pas 4000 $ par année. Ceci pour vous
démontrer que les présents demandeurs ne demandent pas la
charité, que la présente demande n'est pas exagérée
et que ce n'est qu'une compensation bien méritée pour celui qui a
rendu d'innombrables services aux contribuables de sa ville. (22 h 45)
Je comprends que, depuis 1975, la situation s'est
considérablement améliorée, suffisamment pour les nouveaux
venus, parce qu'il y en aura sûrement prochainement, et les plus jeunes,
mais, pour notre doyen, au service de la ville pendant 30 ans, c'est nettement
insuffisant. Inutile de vous dire que les gens de Trois-Rivières le
reconnaissent et sont sûrement prêts à les
dédommager.
Le plan de retraite demandé, nous le retrouvons à
l'article 2. Huit des neuf membres actuels sont en place depuis au moins 1970
c'est-à-dire depuis au moins douze ans. Durant quinze ans, la ville leur
paiera à eux ou à leurs héritiers un montant de 5200 $ par
année. L'Assemblée nationale a d'ailleurs déjà
accordé pareille demande, soit le 15 avril 1980, à la ville de
Saint-Laurent, par le projet de loi no 251; le 11 mars 1981 à la ville
de Sainte-Foy, par le projet de loi no 241; le 19 décembre 1980,
à la cité de LaSalle, par le projet de loi no 212; le 15 avril
1980, à la cité de Verdun, par le projet de loi no 205; le 15
avril 1980, à la ville de Québec, par le projet de loi no 216 et
j'en oublie. J'ai fait certaines recherches, ce n'est sûrement pas
complet, il y en a d'autres. Par contre, il y a la ville de Black-Lake qui a
accordé à son maire un régime spécial.
Le principe que la pension peut être payée aux
héritiers en cas de décès du bénéficiaire
existe déjà dans la Loi sur les régimes de retraite des
maires et des conseillers, selon la modification qui a été faite
en 1980. Je crois que nous faisons cette demande positivement et que nous
représentons bien exactement ce que représentait la ville de
Saint-Laurent quand la première demande avait été
accordée à ville Saint-Laurent. Il avait été soumis
qu'il s'agissait de vieux conseillers, de vieux guerriers, et c'est la raison
pour laquelle
c'est arrivé. Les autres villes n'avaient peut-être pas
autant de droits que la ville de Saint-Laurent, par contre, je crois que, dans
le cas de la ville de Trois-Rivières, c'est bien établi, ces gens
- il y en a deux, comme je le disais, qui ont 73 ans, qui vont terminer
prochainement leur mandat, deux qui ont 68 ans - méritent
réellement cette pension, vu le temps durant lequel ils ont
travaillé pour la ville.
Le Président (M. Blank): M. le ministre.
M. Léonard: Finalement, vous avez deux régimes de
retraite à l'heure actuelle...
M. Méthot: Je dois faire remarquer au ministre que, sur
les neuf qui sont en place actuellement, il y en a huit qui ont douze ans de
service et l'un n'a été élu qu'en 1974, alors c'est la
raison pour laquelle nous avons inclus l'article 1, qui lui accorde une pension
moins élevée.
M. Léonard: Alors, il y en a un seul qui...
M. Méthot: ... qui tomberait sous l'article 1.
M. Léonard: ... est régi par le no 1. Est-ce que ce
régime du no 1 est fermé pour l'avenir?
M. Méthot: Ce régime devrait être
fermé, oui.
M. Léonard: II devrait ou il l'est. Quand vous dites
"devrait"...
M. Méthot: II l'est, il est fermé. M.
Léonard: II l'est. M. Méthot: Oui.
M. Léonard: Alors, c'est la dernière personne qu'il
y a sous ce régime.
M. Méthot: C'est cela.
M. Léonard: D'accord, donc, c'est en voie d'extinction;
d'accord. C'est comme pour la ville de LaSalle. Si vous permettez, M. le
député, l'article no 2, c'est là où à peu
près tout le monde se retrouve et il est contributaire.
M. Méthot: Exactement. Il est contributoire à 6,5%
même plus élevé que...
M. Léonard: 6,5%.
M. Méthot: 6,5%, lorsqu'on parle d'héritiers dans
l'avant-demier paragraphe de l'article 2: "...verser au fonds d'administration
générale une contribution totale égale à 6,5% de
leur rémunération annuelle." Dans les autres cas accordés,
il y en a où c'est 5%, d'autres 6%; nous avons mis 6,5%.
M. Rocheleau: 6,5% c'est à cause du conjoint.
M. Méthot: Oui, exactement.
M. Rocheleau: Le conjoint et les héritiers.
M. Méthot: Dans le cas de la ville de LaSalle ce sont les
héritiers; dans le cas de Verdun, ce sont les héritiers; dans le
cas de la ville de Saint-Laurent ce sont les héritiers; c'est
identique.
M. Rocheleau: Dans la plupart des cas, c'est le conjoint. En
tête des cas d'exception que vous avez dans la plupart des
municipalités où il y a des fonds de retraite, on parle du
conjoint et des héritiers jusqu'à quel degré
là-dedans?
M. Méthot: Jusqu'à 15 ans.
M. Léonard: Je pense que, sur l'ensemble, nous
commençons à faire... Cela semble assez intéressant en
tout cas, sauf une ou deux questions que je voudrais vous poser. En vertu de la
fin de l'article 2, il y a une disposition qui permettrait à une
personne de se retirer du régime établi en vertu de la loi
générale; cela n'a pas été prévu dans
d'autres villes jusqu'ici et on ne l'a jamais accepté, d'autant plus
que, dans la loi générale, il est bien dit que, lorsqu'on
adhère au régime général, c'est irrévocable,
on ne peut pas revenir en arrière. Je ne vois pas pourquoi; pour nous,
ce serait une grande porte qu'on ouvrirait...
M. Méthot: Ce que je voudrais répondre à
ceci, M. le Président, prenons notre doyen, qui a été 30
ans au service de sa municipalité. Il est aujourd'hui âgé
de 73 ans. Ce monsieur avait accepté cette charge pour l'honneur, la
gloire tout le temps, puisqu'il s'est dévoué pour la ville sans
penser même à ses proches. Eh bien, lorsqu'il a vu arriver le
régime de retraite pour les maires, il a dit: Là, on me donne
quelque chose. Que voulez-vous? Il n'a pas pu résister, il a
adhéré; il ne pensait pas au fonds de retraite qu'il avait
déjà depuis l'âge de 65 ans à 1500 $; il trouvait
que c'était plus profitable de se lancer dans le nouveau, mais, quand il
a vu apparaître le projet de loi privé de la ville de
Saint-Laurent, quand il vu ces choses-là, il a dit: J'ai fait une
erreur, je veux la corriger. Je crois sincèrement qu'on ne pourrait pas
punir ce monsieur qui a sauté sur ce régime. On
devrait lui permettre d'adhérer au projet.
M. Léonard: II faut voir le précédent que
cela crée, mais, en réalité, c'est parce qu'on le bonifie
maintenant qu'il dit que c'est avantageux, c'est par l'effet même de la
loi...
M. Méthot: La raison pour laquelle j'interviens, c'est que
je suis au courant qu'à la ville...
M. Léonard: Je pense qu'il faut qu'il choisisse un ou
l'autre. À la minute où il a choisi régime
général, c'est le régime applicable à tout le
monde, ça nous paraît correct, c'est un choix qu'il a eu, il l'a
fait à un moment donné, mais je ne trouve pas qu'il y ait lieu de
lui permettre de revenir à l'ancien système surtout que, depuis
1974, la porte est fermée là-dessus. On serait disposé
à accorder ce que vous nous demandez, sauf sur cet aspect-là du
projet de loi.
M. Méthot: C'est un aspect qui nous est absolument
indispensable, de notre côté, parce que, sur les huit, il n'y en a
qu'un qui y adhère vu son jeune âge; il a 42 ans, il est
demeuré attaché au régime de 1965; sur les huit, il y en a
sept qui ont actuellement adhéré au régime des maires,
dont les plus vieux; le seul qui n'y a pas adhéré, c'est le
jeune, qui a 42 ans qui s'en est tenu au régime de 1965.
M. Julien (Lionel): M. le Président, si vous permettez,
étant conseiller municipal, la situation qui s'est
présentée lorsque la loi générale a
été passée...
Le Président (M. Blank): Approchez-vous du micro, s'il
vous plaît!
M. Julien: Excusez-moi. Lorsque la loi a été
votée, la décision qu'il y avait à prendre dans ce
temps-là se présentait au moment où il y avait plusieurs
conseillers qui avaient un certain âge. Vous allez comprendre comme moi
que c'était une amélioration sur ce qui existait, d'accord. Dans
les circonstances, ces gens, s'ils voulaient profiter un peu de cette
augmentation, devaient prendre une décision. Je comprends ce que vous
dites, que d'après la loi c'était irrévocable, d'accord.
Si, à ce moment, on avait été conscients qu'un amendement
pouvait être apporté à la suite d'une modification à
une charte d'une ville, comme cela s'est produit dans le cas de cinq ou six
villes, comme cela pourrait se produire dans le cas de
Trois-Rivières.
M. Léonard: ... M. Julien, cet aspect.
M. Julien: M. le ministre, cela n'a peut-être pas
été demandé non plus, c'est peut-être nous qui y
pensons pour le demander, je ne le sais pas. De toute façon, c'est pour
vous dire une chose: si, dans les circonstances, ces conseillers d'un certain
âge avaient à prendre une décision assez rapidement et
s'ils avaient pensé qu'il y aurait eu une modification, c'est sûr
qu'aucun d'eux aurait adhéré. Nous sommes huit sur neuf qui ont
adhéré à ce nouveau régime. C'est pour cela que ces
gens, comme on le disait si bien tout à l'heure, la moyenne de
représentation est de 17 ans. Ce qui veut dire que les citoyens de
Trois-Rivières semblent bien satisfaits de leurs représentants
puisqu'ils les ont réélus et réélus. Ces gens se
sont dévoués pour leurs citoyens. À la suite d'une
décision prise et qui aurait pu être prise différemment si
les circonstances avaient prévu qu'une charte pouvait être
modifiée, naturellement, personne n'aurait adhéré et vous
auriez accordé, en fin de compte, cette modification. Pour avoir voulu
profiter, ni plus ni moins, d'une modification à la charte que vous
aviez bien voulu établir, pourquoi pénaliser les gens d'un
certain âge qui arrivent à l'âge de la retraite dont un est
très malade présentement, il a trente ans de service? Je crois
que cela est à considérer M. le ministre.
M. Léonard: Déjà, il y a eu un avantage de
par le nouveau régime général, il y avait un avantage,
sinon il n'aurait pas adhéré au régime
général. Ce que cela peut simplement vouloir dire, c'est que les
dispositions du projet de loi privé sont trop avantageuses, c'est pour
cela qu'il veut revenir en arrière. Il n'est pas pénalisé
pas du tout. Il est comme tous les autres, c'est-à-dire sous le
régime général. Comment allez-vous faire cela à
part de ceci qu'il sorte d'un régime général qui est le
seul officiel, à l'heure actuelle, et où il y a juste quelques
exceptions? Les exceptions qui ont été attribuées, c'est
toujours dans le cas où la ville avait un régime particulier de
retraite et c'est seulement dans ce cadre qu'on s'en est tenu. Jusqu'ici, il
n'y a pas d'autres villes où on a fait cette exception.
M. Julien: On a créé un précédent
dans le cas d'une ville comme Trois-Rivières. Il faut prendre en
considération, ici, la longueur du service des gens de la ville et
l'âge. Il n'y en a pas qui ont moins de douze ans de service. Le projet
de loi dit bien: II faut avoir obtenu douze ans de service pour obtenir ces
privilèges.
M. Méthot: M. le Président, avec toute la
déférence que j'ai pour la commission, je suis certain que la
ville de Saint-Laurent n'avait pas de régime de retraite. La ville de
Saint-Laurent, en 1980, n'avait antérieurement aucun régime de
retraite.
M. Caron: II fournissait...
M. Léonard: Toutes les villes qui ont eu des chartes et
qui ont eu des modifications par projet de loi privé avaient un
régime de retraite particulier, à l'époque,
auparavant.
M. Méthot: J'ai vérifié avec l'avocat
Hébert tout à l'heure qui m'a certifié que la ville de
LaSalle n'avait pas de régime de retraite.
M. Léonard: La ville de Saint-Laurent en avait un, M. le
procureur.
M. Méthot: Maintenant pour Verdun, M. le maire peut nous
le dire. M. Caron, je ne sais pas si vous aviez un régime
auparavant?
M. Caron: Je me rappelle de cela. La ville de Saint-Laurent avait
une charte spéciale, mais elle payait pour leur régime de
retraite aussi bien que la ville de LaSalle. Je pense que le ministre va...
M. Léonard: La référence à leur
régime de retraite, c'est l'article 1 du chapitre 82 des lois de 72
remplacé par le suivant, etc., concernant la ville de Saint-Laurent.
Je suis prêt à accorder toutes les autres dispositions qui
concernent les retraites de vos conseillers que vous demandez sauf cet aspect
des choses à la fin de l'article 2.
M. Julien: Cela va s'appliquer juste à un. En fin de
compte, ceia devient inutile pour les membres du conseil qui étaient
là depuis douze ans. Il y en a seulement un qui est resté sous
l'ancien régime parce qu'il a 42 ans, s'il avait eu 60 ans comme les
autres, il y aurait adhéré comme tout le monde. Alors, en fin de
compte, les plus âgés, ceux qui ont rendu plus service, sont les
plus punis. (23 heures)
M. Beaudoin (Gilles): M. le ministre, je pense bien qu'on a
essayé de faire la correction et c'est bien sûr que lorsque le
temps est arrivé de faire un choix entre garder ce qu'on avait avant et
adhérer au nouveau régime qui nous était
présenté, si on avait su dans le temps, comme d'autres l'ont
appris, qu'il pouvait y avoir des amendements à la charte pour corriger
un fonds de retraite, on n'aurait peut-être pas fait ce choix-là.
Maintenant, c'est sûr que le mot irrévocable dans un document,
c'est pas mal difficile à renverser. De toute façon, on a une
patte dans l'étrier, comme le dit le procureur; si on ne peut pas
corriger, que voulez-vous qu'on fasse.
M. Léonard: Oui, oui, allez-y.
M. Gagnon: Vous dites que, si on obtenait ce que la ville
demande, cela créerait un précédent. Justement, dans leur
code, à cause des années de service, on parle tout de même
d'un conseiller de 30 ans et d'une moyenne de 17 ans. Alors, je ne sais pas
dans combien de cas à travers le Québec on aurait un
précédent, que cela créerait un précédent
par rapport à la situation spéciale. C'est un fait qu'on n'avait
pas le choix, on a décidé d'adhérer. À ce
moment-là, on ne savait peut-être pas, comme on nous l'a
expliqué tout à l'heure, que dans plusieurs autres cas, par
l'entremise de lois privées, on est venu à bout de corriger le
problème pour être beaucoup plus juste envers ceux qui, tout de
même, ont passé une bonne partie de leur vie au service de la
collectivité. Je ne veux pas trop insister pour ne pas créer de
précédent, pour ne pas que ce soit une situation trop grave pour
le ministère, mais je n'ai pas l'impression qu'on puisse retrouver un
cas semblable dans plusieurs municipalités du Québec.
M. Léonard: M. le député, je comprends,
c'est très sympathique, et j'imagine que le cas de Victoriaville tout
à l'heure, c'est pareil, mais il y a quand même une loi
générale qui a été adoptée, qui couvre tous
les cas de conseillers, tout cela, et je vous lis un paragraphe de l'article de
la loi de 1977 parce qu'il y a eu une modification par la suite, mais, à
l'article 7, au dernier paragraphe, on dit: "La décision de participer
au régime général est irrévocable pour la
durée d'un mandat du membre du conseil ou, dans le cas des mandats
successifs, pour la durée de ces mandats." Quand on rédige un
projet de loi privé, on tient compte des régimes
généraux ou du régime général qui vient par
la suite et du fait que dans une loi privée on ne peut pas non plus
aller à l'encontre du régime général. Si, à
ce moment-là, le fait de passer des projets de loi privés revient
à dire que l'on démolit le régime général,
je regrette, je n'ai pas le pouvoir de faire cela. Les précédents
de ce type-là, ce serait vraiment le premier mais il va à
l'encontre de la loi; c'est dit tel quel, irrévocable, dans le texte
même de la loi.
On ne peut pas défaire des lois générales par
projets de loi privés, on peut aménager une loi
générale par projet de loi privé compte tenu de situations
exceptionnelles mais qu'il y ait un mandat, qu'il y ait 30 ans de service,
qu'il y en ait 35, je pense que cela rend la cause plus sympathique mais cela
ne me permet pas plus, entre 20, 25 ou 30 ans, d'aller à l'encontre de
la loi générale.
M. Gagnon: Ce serait peut-être...
M. Léonard: C'est spécifique,
irrévocable.
M. Gagnon: Si cela rend la cause plus sympathique, c'est
peut-être une raison de plus pour essayer de corriger justement une
erreur. Ce n'est pas le ministre qui l'a faite mais c'est ceux qui ont fait le
choix à ce moment-là. Mais, enfin...
M. Caron: M. le Président, cela a été
refusé à LaSalle en 1974. Pour le dernier conseiller de LaSalle,
l'an passé, on l'avait demandé et le ministre du temps, c'est M.
Tardif, ou l'année d'avant, l'avait refusé mais pour les autres,
cela avait été accepté.
M. Léonard: On est d'accord sur tout le reste sauf sur cet
aspect des choses.
M. Julien: M. le Président, c'est malheureux que ce soit
spécifiquement sur cela, en définitive, vu que cela concerne neuf
conseillers sur dix, et les plus âgés.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président...
M. Léonard: Un instant! Moi, j'aimerais bien comprendre ce
que cela veut dire. Ou bien on revient au régime antérieur et on
abandonne le régime général, parce que c'est cela que
ça veut dire...
M. Julien: Cela reviendrait à cela quasiment.
M. Léonard: Non, parce que, moi, ce que je comprends,
c'est que tout le monde adhère au régime général
présentement.
M. Julien: Excepté un. M. Léonard: Oui,
bon.
M. Julien: Huit sur neuf adhèrent au régime
général.
M. Léonard: Sauf le premier cas, l'article 1.
M. Julien: Le plus jeune n'y a pas adhéré, lui; il
faut se comprendre.
M. Léonard: Oui, mais il reste à l'article 1.
M. Julien: Non, il y a eu un malentendu. À l'article 1,
celui-là a choisi le régime général; c'est un autre
conseiller, le plus jeune; il a 42 ans, qui n'a pas adhéré au
régime général parce qu'il n'avait que 42 ans et on lui
donnait une pension de 1500 $ s'il cessait, tandis que tous les autres...
M. Méthot: Celui qui demeure a été
élu depuis douze ans. Il a été élu à
l'âge de 30 ans, il en a aujourd'hui 42 et il est demeuré sous le
régime de 1965. L'article 1, c'est un des conseillers qui a
été élu en 1974, qui n'est là que depuis huit ans,
c'est pour ça que nous avons... Lui a 60 ans.
M. Léonard: À l'article 2, il y en a huit sur neuf.
C'est le régime général dans le Québec, à
l'heure actuelle qui est aménagé pour tenir compte de leurs
services antérieurs. Je comprends, ils ont le droit de racheter leurs
années de service avant leur entrée dans le régime
général, ce qui va bonifier leur situation et ce qui les met...
Je ne sais pas, cela doit avoir été fait, mais ils peuvent
contribuer pour les années antérieures.
M. Julien: Ils ont contribué, c'est fait.
M. Léonard: D'accord, alors, là, ça les
assure de leur pension.
M. Julien: Oui, mais elle n'est pas grosse comparativement, elle
n'est pas fameuse.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aimerais poser une
question. Le nouveau régime a été adopté à
la fin de 1974 et appliqué au début de 1975.
M. Julien: Exact.
M. Rocheleau: Est-ce que, à ce moment-là, les
membres du conseil de Trois-Rivières ont demandé aux
actuaires-conseils de faire une étude à savoir s'il était
plus profitable de conserver l'ancien régime ou d'adhérer au
nouveau régime, tenant compte de l'âge des conseillers, du nombre
d'années de service, parce que, là, il y avait un choix à
faire et le choix devait être fait avant telle date. Dans la loi, on
disait que c'était irrévocable après que ce choix aurait
été fait.
M. Julien: Si vous me permettez de répondre à cette
question. La différence qu'il y avait, c'est que le régime qui
existait, selon la charte, accordait 1500 $ au conseiller, peu importe
l'âge auquel il prenait sa retraite - que ce soit 50 ou 55 ans -mais
ça cessait immédiatement à son décès. S'il
n'avait pas pris sa retraite, il y avait un remboursement de ses
contributions.
L'avantage avec le nouveau régime -qui est un avantage
énorme, naturellement -c'est qu'on garantissait 15 ans de pension au
conseiller, à son épouse ou à ses héritiers. C'est
là l'avantage pour un type qui a 65 ans, il se dit: Je vais
protéger ma famille. S'il n'avait eu que lui à protéger,
ça ne l'aurait pas dérangé, mais il protégeait sa
famille et, en protégeant sa famille, naturellement, il s'embarquait. Il
y a une chose certaine c'est que, personnellement, si
j'avais su que le régime qui existait dans une charte pouvait
être modifié, sans adhérer au nouveau régime
général, aucun des conseillers actuels n'aurait signé
cette formule. C'est à la suite de ça que cinq ou six
municipalités ont obtenu une modification à leur charte, mais qui
faisait bénéficier seulement ceux qui n'avaient pas
adhéré au régime.
C'est là qu'est le gros problème. Mettez-vous à
notre place, à 65 ans, prendre une décision dans ce
temps-là, pour vous dire après: J'aurais été mieux
parce qu'on modifie des chartes; il y a cinq villes qui ont eu un accord
là-dessus. C'est avec la question du mot "irrévocable" qui
était le gros point, mais c'est malheureux de punir des bons
représentants. Avoir su ce qui se produirait, j'aurais dit à tous
mes collègues: Attendons, on va aller à l'Assemblée
nationale, on va se faire voter la loi. Là, tout le monde aurait
adhéré, si vous l'aviez accepté, tel que vous l'acceptez
là.
M. Léonard: Non, on ne peut pas accorder ça,
à l'heure actuelle, la loi est trop formelle, irrévocable; on ne
peut pas aller contre la loi par un projet de loi privé comme
ça.
M. Méthot: Un dernier mot, avec votre permission. C'est
évident que le conseiller, le doyen et même le deuxième,
qui a 24 ans de service, les deux autres qui ont 21 ans de service, à 73
ans, n'étaient pas intéressés de recevoir 1500 $ par
année à leur mort. D'ailleurs, à leur mort, ils seront
probablement encore conseillers ou en auront pour un an ou deux à
recevoir 1500 $. Alors, pour les héritiers, ils ont adhéré
au régime 75. Mais en voyant LaSalle et tous les autres projets de loi
qui ont été adoptés, on fait cette demande pour ces
gens.
M. Léonard: M. le procureur, cela a été
refusé dans ces cas-là pour la ville de LaSalle. Cela a
été refusé. Cette disposition est contre la loi
générale.
M. Beaudoin: Je comprends très bien, M. le ministre,
étant donné que le mot "irrévocable" pose des
problèmes ce soir. Comme consolation, ce n'est peut-être pas le
temps d'en parler, mais je sais que l'Union des municipalités travaille
à faire faire des changements là-dessus. Est-ce que c'est
possible que le mot "irrévocable" disparaisse? J'ai assisté
à quelques réunions...
M. Léonard: J'ai effectivement reçu des
représentations de la part de l'UMQ, qui voulait adapter le
régime de retraite des élus municipaux à celui des
députés de l'Assemblée nationale. Comme vous l'avez vu,
nous-mêmes, nous sommes en train de modifier le nôtre, alors j'ai
écrit à l'UMQ pour lui dire: Écoutez, attendez un peu, on
va faire notre propre lit et, après, on va ajuster le régime des
élus municipaux à celui - on va voir dans quelle mesure on peut
le faire - des élus de l'Assemblée nationale ici. Le dossier est
ouvert, sauf que nos propres décisions ne sont pas prises; dès
que ce sera fait, on pourra voir dans quelle mesure ça s'applique au
niveau municipal.
M. Beaudoin: Je pense qu'il faudrait se pencher un peu
là-dessus. Après avoir été maire d'une ville
pendant seize ans ou douze ans, la pension est de 7500 $; mais avec 7500 $, en
1982, on ne va pas très loin. Il faudrait que le dossier soit
étudié le plus rapidement possible et pour nous, ce soir, on va
se rappeler le mot "irrévocable" pour un petit bout de temps. On
comprend.
M. Léonard: Ce n'est pas pour vous vexer, absolument
pas.
M. Beaudoin: Je ne suis pas vexé, M. le ministre.
M. Léonard: En fait, c'est le texte de la loi
elle-même qui dit cela.
M. Beaudoin: Je comprends très bien. Ce qui arrive
actuellement, ce qui nous rend un peu jaloux, c'est de voir que les villes qui
ont eu la chance de faire faire la correction à leur charte ont des
pensions beaucoup plus généreuses. C'est là le
problème, si on fait des comparaisons, mais on ferme le dossier.
Le Président (M. Blank): Qu'est-ce qu'on fait avec ces
articles?
M. Léonard: II va falloir faire des modifications.
L'article 1.
Une voix: Le dernier paragraphe, est-ce qu'il est enlevé,
M. le ministre?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Blank): On va adopter...
M. Léonard: D'accord. Quant aux articles 1 et 2, M. le
Président, on pourrait les suspendre. Le greffier en loi reviendrait
avec un texte modifié et on pourrait le discuter et l'adopter.
Le Président (M. Blank): L'article no 3. Les articles 1 et
2 sont suspendus.
M. Méthot: II y a quatre articles au projet de loi, soit
les 3, 5, 6 et 9 qui sont relatifs à la circulation et au stationnement
ainsi qu'à la Cour municipale. Par l'article 3, nous demandons des
modifications à l'article 412.20 de la Loi sur les cités et
villes. Le quatrième alinéa deviendrait une prévision
pour le recouvrement de nos frais de remorquage. La ville de
Québec a ce pouvoir à son article 546a, paragraphe 5. La Loi sur
les cités et villes prescrit déjà au paragraphe 10 de
l'article 415 que, dans les cas de travaux de voirie, la ville peut remorquer
un véhicule qui nuit aux travaux dans les cas de nécessité
et d'urgence. Dans les cas de véhicules non immatriculés, on ne
peut pas les remorquer, on ne peut pas se faire payer notre remorquage. Dans le
cas de véhicules stationnés vis-à-vis d'une entrée
charretière, c'est la même chose. Dans les cas où ils sont
trop près des travaux publics, comme des travaux d'aqueduc ou d'autres
genres de travaux, là où il y a une pancarte interdisant de
stationner, on a beaucoup de difficulté à se faire payer le
remorquage. Même dans les cas où il est prévu à
l'article 415, nous sommes limités à 15 $. Or, on sait
qu'aujourd'hui les frais de remorquage, c'est au moins 20 $ et, simplement pour
le remorquage, jusqu'à 25 $, on ne peut plus trouver de gens à 15
$. Simplement pour les déplacer un peu, on nous demande 18 $. Il n'y a
aucune possibilité de rentrer dans notre argent lorsque nous agissons.
Vu que la ville de Québec a cet article, l'article 546a, paragraphe 5,
nous demandons que ce pouvoir nous soit accordé. (23 h 15)
M. Léonard: On parle de l'article 3 maintenant. Selon
l'article 415, paragraphe 10, de la Loi sur les cités et villes, la
ville peut par règlement permettre le touage de véhicule nuisant
au déneigement ou à l'exécution de travaux dans les rues
et exiger du propriétaire le paiement des frais de touage pour 15 $ et
de remisage au taux courant. Pourquoi cela ne convient-il pas?
M. Méthot: Parce que ce n'est pas assez clair. Nous avons,
à la Cour municipale, de nombreux cas de véhicules non
immatriculés. Le tout est prévu par le Code de la route, le Code
de sécurité routière. Nous devons procéder au
remorquage des véhicules non immatriculés. Ce n'est pas
prévu par 415.10.
M. Léonard: Non immatriculés.
M. Méthot: Nous avons à la Cour municipale
plusieurs véhicules qui stationnent vis-à-vis des entrées
charretières. Nous avons des appels de citoyens qui ne peuvent
même pas sortir de chez eux. Nous faisons remorquer le véhicule et
ce n'est pas prévu par 415.10. Nous avons des gens qui stationnent trop
près de travaux en exécution, comme des travaux d'aqueduc ou
autres, il ne s'agit pas là de travaux de déneigement ou de
travaux comme l'article 415 dit. La majorité des cas que nous avons, je
le dis, ce sont des véhicules non immatriculés. C'est là
où nous en avons le plus actuellement à la Cour municipale de
Trois-Rivières.
M. Léonard: C'est le régime de toutes les villes au
Québec. En quoi cela peut-il être particulier? Là je vais
simplement parler de l'article 3 pour résumer tout ça. La
première partie nous apparaît injustifiée parce que c'est
le régime général des villes dans le Québec, cette
loi qui s'applique à tout le monde. Je ne vois pas que ce soit
particulier à l'heure actuelle à Trois-Rivières. Dans les
autres cas, la justice s'oppose - c'est le deuxième alinéa -
parce que sur les modifications qui concernent la procédure
pénale, cela concerne la justice, et c'est elle qui a vraiment
juridiction là-dessus. Or, dans le domaine de la justice, on ne
déroge pas aux lois générales. De la même
façon pour le paragraphe 2.
M. Méthot: C'est parce que je n'étais pas rendu au
paragraphe 2. C'est-à-dire que le paragraphe 2, premièrement...
là nous sommes uniquement sur le paragraphe 1, premièrement. Dans
ces cas-là, nous avons, comme je le dis, en Cour municipale, de nombreux
cas où nous devons faire le remorquage des véhicules non
immatriculés et on n'est pas capable de réussir à se faire
payer. Nous pouvons augmenter l'amende pour un certain montant, mais cela ne
paie même pas les frais de remorquage.
M. Léonard: Si vous avez une "minoune" que vous ramassez
et qui n'est pas immatriculée, en réalité, même si
on mettait 25 $, n'importe quoi, au fond, c'est que le propriétaire
n'est plus là, vous ne pouvez pas l'identifier.
M. Méthot: Nous réussissons à identifier le
propriétaire à 99% des cas. Comment pouvons-nous lui exiger le
prix du remorquage?
M. Léonard: Est-ce que vous avez le nom du
propriétaire?
M. Méthot: Oui. Justement, pouvons-nous lui facturer plus
de 15 $, quand cela nous coûte 25 $?
M. Léonard: M. le Président, dans certains cas,
cela ne vous coûte pas 15 $; dans d'autres cas, il vous en coûte
plus.
M. Méthot: Cela ne nous a jamais coûté en bas
de 18 $ depuis au moins un an et demi. Il n'y a pas un garagiste qui travaille
chez nous en bas de 20 $.
M. Léonard: D'accord. À ce moment, c'est la loi
générale qu'il faudrait amender pour porter cela à 25
$.
M. Méthot: Oui.
M. Léonard: C'est cela que cela veut dire.
M. Méthot: Cela est évident.
M. Léonard: D'accord, enregistré. On l'enregistre,
mais ce n'est dans une charte particulière qu'on donne cela. D'accord.
Projet de loi omnibus.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je voudrais savoir... Il va y avoir des affaires
dans le projet de loi omnibus tantôt...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Pour autant que le 37 soit dedans.
M. Léonard: C'est très bon, c'est très bon.
La cour des bills privés, M. le député.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce que vous avez une
fourrière municipale à la ville de Trois-Rivières?
M. Méthot: Non.
M. Rocheleau: Quand vous faites du remorquage, est-ce que ce sont
les stations-service qui remorquent dans leur propre station?
M. Méthot: Oui ou autrement. Quelquefois, il est possible
de les avoir sur notre terrain du poste de police.
M. Rocheleau: Pour récupérer la voiture, est-ce que
cela prend une permission du service de la police?
M. Méthot: Oui.
M. Rocheleau: Là, ils doivent payer l'amende et...
M. Méthot: Exactement.
M. Rocheleau: ... le remorquage.
M. Méthot: Oui. On ne peut pas leur facturer plus de 15 $,
alors que nous sommes obligés d'en payer 25 $.
M. Léonard: D'accord, j'enregistre très bien cette
chose.
M. Rocheleau: Avez-vous déjà essayé de le
faire?
M. Méthot: Oui, très souvent. On a eu aucun droit
d'ailleurs, la loi nous le défend.
M. Léonard: Vous pourriez... Votre taux de remisage est de
combien?
M. Méthot: Le taux de remisage est de 22 $, c'est le plus
bas que nous avons, au garage actuel.
M. Léonard: Si vous additionnez touage et remisage...
M. Méthot: Non. Les remisages, c'est 4 $, excusez.
M. Léonard: Ah! Celui-là n'est pas haut.
M. Méthot: Non. M. Léonard: Oui.
M. Méthot: D'ailleurs, c'est pour cela que je dis au taux
courant. C'est 4 $ que nous devons payer.
M. Rocheleau: Ils peuvent augmenter le remisage un peu.
M. Méthot: Oui, cela dépend aussi des
journées.
M. Léonard: Oui, mais ce que cela implique, c'est qu'il
faudrait que vous identifiiez un garage qui vous servirait aussi de
fourrière municipale et vous pourriez éventuellement ajuster vos
taux de remisage.
M. Rocheleau: Dans certains cas, les municipalités
demandent un genre de soumission et confient le remorquage et le remisage sur
les terrains de la ville, mais à une compagnie en particulier qui va
exiger un certain montant. Le remisage peut être de 20 $ par jour plus
l'amende qui est exigée.
M. Méthot: Le directeur de police fait des invitations
à plusieurs garages et les prix les plus bas sont les prix que j'ai
mentionnés. On n'arrive pas à 15 $ pour aucun garage.
M. Caron: En plus de cela, si vous ne pouvez identifier
l'automobile, la ville perd de l'argent avec cela.
M. Léonard: D'accord. On enregistre cela pour le projet de
loi omnibus. Vous commencez à connaître la consistance du projet
de loi omnibus. D'accord.
Le Président (M. Blank): Franchement, c'est..
M. Léonard: L'autre sur les
paragraphes...
Le Président (M. Blank): On y revient.
M. Rocheleau: Ce ne sont pas des articles comme cela qui nous
font peur, M. le député de Chambly.
M. Méthot: Alors, on peut continuer le paragraphe 2 du
premièrement de l'article 3.
M. Léonard: L'article 3... Vous êtes le
procureur?
M. Méthot: Oui.
M. Léonard: C'est non. Si l'on regarde cela bien
froidement, la justice a des oppositions à la deuxième partie du
paragraphe 1 et au paragraphe 2.
Le Président (M. Blank): On revient maintenant aux
articles sur les pensions. On utilise maintenant le projet de loi
réimprimé no 264 plus le no 2 en bas, plus le papillon. Nous
sommes rendus à l'article 1, soit 28.1 et 28.2. Qu'est-ce qu'on fait
avec 28.1?
M. Léonard: 28.1 est adopté. Le Président
(M. Blank): 28.2.
M. Léonard: II y a une modification à la fin de la
deuxième page, tout dernier paragraphe. Il faut enlever, à la
première ligne, "y compris ceux qui ont adhéré au
régime de rentes pour les maires et conseillers". Le reste demeure.
Alors, le dernier alinéa se lirait comme suit: "Tous les membres du
conseil élus avant le 1er janvier 1975 peuvent se prévaloir du
présent article en avisant par écrit le conseil. Dans un tel cas,
le paragraphe 1 ne leur est pas applicable." Amendé et
adopté.
Le Président (M. Blank): Amendé et adopté.
L'article 2, c'est l'article 3 qui a été refusé par le
ministre, c'est-à-dire l'article 2 est biffé; 3, il y a un
papillon; c'est marqué 4 mais c'est un papillon.
M. Méthot: Oui, c'est l'article 4 de mon projet de loi que
j'avais fait parvenir il y a un mois pour réimpression, et je suis
arrivé ce soir, je ne l'avais pas. De toute façon, cet article 4,
devant moi l'article 3, c'est: L'article 415 de la Loi sur les cités et
villes, modifié pour la ville de Trois-Rivières, est de nouveau
modifié par l'addition au paragraphe 6 des alinéas suivants, et
j'ai produit un papillon. Maintenant, cette demande est faite parce que la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme permet aux villes et
municipalités de réglementer le stationnement hors rue. Ces
spécifications proviennent de l'article 113, alinéa 10°. La
ville de Trois-Rivières a réglementé le stationnement hors
rue; ce règlement prescrit le nombre de cases de stationnement hors rue
exigible pour toute nouvelle construction ou toute modification d'ancienne
construction.
Compte tenu des expériences vécues dans le passé,
il nous semble essentiel de conserver ce règlement, mais le rendre plus
facile d'exécution par la création d'un fonds spécial sur
le stationnement qui nous permettrait, lors de toute application des
dispositions de ce règlement d'aménager le nombre de cases de
stationnement exigible au règlement ou bien, en cas
d'impossibilité ou manque d'espace, de contribuer financièrement
au prorata du nombre de cases exigible. La création de ce fonds nous
apparaît vitale et essentielle à l'intérieur d'une
politique d'aménagement fonctionnel et rationnel de la ville.
De plus, tous les cas seraient traités également car, en
appliquant les dispositions techniques d'un tel règlement, il serait
facile d'établir le montant versé lors de l'émission d'un
permis de construction. Nous avons eu des expériences très
malheureuses. Nous avions de belles bâtisses à bâtir et on
exigeait 50 stalles, 25 stalles. Les gens se retirent parce qu'ils sont
obligés de creuser, faire des garages souterrains et bien souvent les
terrains ne se prêtent pas à cela. Bien souvent, dans notre
centre-ville, les terrains sont très limités et il nous est
impossible d'appliquer le règlement. Nous avons même
été obligés, pour permettre la construction d'une
bâtisse de quatre étages dernièrement, d'abroger le
règlement et, après avoir émis le permis, de
rétablir notre règlement pour accorder le permis. Je crois que
c'est un peu discriminatoire de fonctionner de cette façon-là.
Notre seule façon de fonctionner au centre-ville, c'est d'avoir ce
pouvoir qui nous permettra, pour les gens qui n'ont pas les espaces voulus, de
créer un fonds et l'argent que nous obtiendrons nous permettra de faire
des stationnements hors rue qui seront aménagés par la ville.
M. Léonard: Mais le fonds?
M. Méthot: Le fonds, c'est le dernier paragraphe de
l'article 4. (23 h 30)
M. Beaudoin: C'est-à-dire qu'on pourrait exiger, par
exemple, un montant de 200 $ ou 300 $ par stalle manquante. Supposons que
quelqu'un demande son permis, on exige dans un règlement que nous avons
actuellement qu'il y ait tant de stalles par pied carré de plancher de
bureau. La plupart du temps dans le centre-ville c'est très difficile
à appliquer. On dit: Après que notre règlement sera
adopté on exigera 200 $ par stalle manquante, qui seront mis dans une
banque qui nous permettra un jour de construire un
stationnement étage. Autrement on n'en fera jamais. C'est une
banque qu'on veut faire pour que les gens participent, surtout dans les
centre-ville, à moins qu'il y ait de nouveaux règlements. Je ne
crois pas que cela punisse personne et on ne veut pas exagérer non plus.
On dit un plafond de 1000 $, mais pour compenser ce serait peut-être un
dédommagement de 100 $, 200 $ ou 300 $ par stalle manquante.
M. Léonard: Je suis plutôt sympathique au fond de la
demande. Maintenant, on me dit qu'on n'est pas du tout d'accord sur la
rédaction.
Une voix: On peut composer autrement.
M. Méthot: Je ne crois pas qu'il y ait de
possibilité de faire autrement vu notre règlement no 304.
M. Léonard: Non, non. Je ne sais pas si on me comprend.
Sur le fond je serais d'accord. Sur la façon de le rédiger
j'aimerais qu'on puisse...
M. Beaudoin: Changer les phrases? Pour autant que le but soit
atteint, cela ne nous dérange pas....
M. Léonard: Un instant.
M. Beaudoin: ... la phraséologie.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Gouin.
M. Léonard: S'il vous plaît, M. le maire.
M. Fallu: II est évident, quand on voit
Trois-Rivières, que cela a l'air d'une ville bombardée. C'est
plein de trous partout, la ville a été envahie
littéralement par le stationnement. Je ne sais pas si ce sont les
conséquences de vos anciens règlements. Est-ce qu'effectivement
cela vous permettrait même de libérer ces fameux terrains de
stationnement qui se trouvent actuellement en plein centre-ville, qui sont
improductifs notamment pour la taxation municipale parce que cela ne vaut
presque rien du point de vue de l'évaluation foncière, et de
créer des stationnements municipaux?
M. Beaudoin: C'est bien sûr que si nous avons les fonds
nécessaires pour construire un stationnement étage majeur cela
nous permet de faire disparaître les stationnements qui sont à
ciel ouvert dans le moment. Cela n'est pas très beau pour le
centre-ville, nous sommes d'accord sur cela. Au bout, la politique qu'on veut
établir c'est cela. C'est un moyen de ramasser des sommes pour
bâtir des stationnements, mais que ceux qui vont s'en servir participent
à ces fonds.
M. Léonard: Au besoin on pourrait...
M. Fallu: À court terme cela ne règle pas le
problème de Trois-Rivières qui est de deux sortes. D'abord, c'est
une ville qui s'est considérablement - excusez l'expression je le dis
comme je le pense - enlaidie, démolie et tout ce qu'on veut.
M. Beaudoin: II ne faudrait pas exagérer, vous savez, vous
me touchez un peu, mais j'ai visité d'autres...
Le Président (M. Gagnon) M. le député a la
parole, après cela je vais vous donner la réplique, M. le
maire.
M. Beaudoin: D'accord.
En tout cas on a des terrains de stationnement à ciel ouvert,
c'est clair que ce n'est pas beau. C'était la méthode d'autrefois
mais il faut changer maintenant.
M. Fallu: Deuxièmement, c'est improductif du point de vue
de la fiscalité. Est-ce que la ville est décidée à
construire des stationnements étages pour ramasser un peu le
stationnement à Trois-Rivières, dans le centre-ville notamment?
Je veux bien croire que vous avez une intention, mais à la limite il va
falloir que vous accumuliez progressivement un fonds nouveau. Cela ne
règle toujours pas votre problème de stationnement si vous
laissez construire les actuels terrains de stationnement. Est-ce que du
côté de la ville il y a une volonté de procéder
assez rapidement à de telles constructions?
M. Beaudoin: II y a une volonté, M. le
député, mais actuellement bâtir un stationnement
étage, ce sont des dépenses de 500 000 $ au minimum. Nous avons
l'intention d'en faire mais certainement pas en 1982 ou en 1983. Nous demandons
maintenant une participation, et la ville va participer aussi à ce fonds
pour réaliser un stationnement étage. Nous avons des projets qui
pourraient se réaliser plus rapidement mais on veut, par principe, dans
le moment, que les gens qui viennent construire au centre-ville et qui ne
peuvent pas se faire de stationnement participent à un fonds. Il me
semble que c'est tout à fait normal.
M. Fallu: Oui. En réalité, ce que vous voulez
faire, c'est un peu ce que la municipalité fait déjà dans
le domaine des parcs. Elle exige un équivalent de terrain...
M. Julien: 10%.
M. Fallu: ... ou encore un versement
comptant pour aménager un parc dans le même environnement,
dans le même district. Est-ce que vous avez déjà dans votre
programme triennal quelque chose qui a trait à un début de
solution pour le stationnement?
M. Beaudoin: Actuellement, on a un projet de gare intermodale,
dont les travaux commencent bientôt, qui va libérer des terrains
et, sur ces terrains-là, il y a un projet de stationnement étage
qu'on pourrait commencer à bâtir au printemps de 1983. Mais, cela
ne réglera pas le principe d'une participation de ceux qui investissent
au centre-ville. Il s'agit bien plus du principe de participation que de
l'argent qu'on peut ramasser. Selon un règlement quand il nous arrive un
projet qui nous intéresse, par lequel on peut retirer des taxes, on
amende le règlement pour lui donner le permis, puis quand le permis est
donné, on remet le règlement en application. C'est un peu
ridicule, parce que si on avait cela, moi, je trouve en tout cas, que c'est la
politique qu'on voudrait établir qu'on pense...
M. Léonard: D'accord, c'était juste...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Léonard: Alors, M. le maire, on me dit qu'il y a des
difficultés réelles de rédaction. Ce que je vous propose
par rapport à cet article, parce que je suis vraiment sympathique sur le
fond, je considère que c'est un des dispositifs de rénovation
d'un centre-ville, c'en est un, il y en a quelques-uns dans votre projet de
loi, c'est de le rédiger demain et de le passer, peut-être...
M. Beaudoin: Pour autant que notre procureur...
M. Léonard: ... qu'on se consultera, on va essayer
d'ajuster les fils sur le plan législatif pour ne pas faire trop
d'erreurs, parce que c'est la première fois qu'on accorderait cela. On
me dit aussi qu'il faudrait mettre cela dans une loi générale,
plutôt que dans un projet de loi privé...
M. Beaudoin: Bien là...
M. Léonard: Je voudrais bien l'essayer, ici, chez
vous...
M. Beaudoin: D'accord.
M. Léonard: ... à Trois-Rivières, et puis
éventuellement, s'il y a une loi générale, on pourra
ajuster tout cela; mais demain, on va essayer de trouver une rédaction,
d'ici à la fin de la session, au plus tard, pour prendre une ceinture et
des bretelles, si vous voulez, mais normalement on va essayer demain.
M. Beaudoin: On est d'accord avec cela.
M. Léonard: Mais, je vous dis tout de suite que je suis
sympathique sur le fond puis... D'accord?
M. Beaudoin: Parfait. Cela nous va. Le Président (M.
Gagnon): Très bien.
M. Léonard: Alors, on suspendrait. On ne pourra pas
adopter le projet de loi de Trois-Rivières de façon
définitive ce soir parce qu'on devra revenir avec cet article.
D'accord?
M. Beaudoin: On peut attendre quelques jours.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement, le papillon, il
est suspendu.
M. Léonard: Oui, c'est cela. L'article est suspendu
aussi.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3.
M. Léonard: Oui, bien là, on change tous les
numéros. L'article 3.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est suspendu
aussi.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Trois-Rivières, vous aviez demandé la parole.
M. Vaugeois: Puisque le ministre est fort bien disposé, je
ne voudrais pas le mettre dans un autre état d'humeur, mais étant
donné l'intention qu'on poursuit...
M. Léonard: ...
M. Vaugeois: ... la proposition de la ville, je pose la question
suivante. Le premier choix qui est fait à un propriétaire ou
à une personne concernée, c'est d'aménager un certain
nombre de stalles de stationnement. Voilà la première
hypothèse.
M. Julien: C'est obligatoire. C'est une loi.
M. Méthot: C'est un règlement.
M. Vaugeois: Oui, sauf que vous suspendez l'application de votre
règlement régulièrement.
M. Beaudoin: Comme on a fait pour le gouvernement.
M. Vaugeois: Voilà. Alors, à défaut de
remplir cette exigence, M. le ministre, on offre à la personne
concernée de payer une taxe spéciale qui va aller dans un fonds
pour du stationnement intégré. Mais, la première
hypothèse, c'est quand même de lui permettre de se soumettre aux
exigences à partir, disons-le, d'une démolition. Son premier
choix, c'est de démolir son voisin pour prévoir les stalles de
stationnement. S'il refuse de démolir son voisin, si cela lui
coûte trop cher comme c'est le cas actuellement, la ville dit au moins:
Je suspens l'application de notre règlement en ce qui te concerne ou
encore, mon règlement, dorénavant, me permet non plus d'exiger
que tu démolisses ton voisin mais de contribuer à un fonds
spécial. Étant donné vos bonnes dispositions, M. le
Président - je m'adresse un peu au ministre - étant donné
les bonnes dispositions du ministre, la nuit portant conseil, on ne pourrait
pas essayer d'aller un petit peu plus loin et de faire en sorte que la
première hypothèse que retiendrait la personne concernée
serait carrément d'aller à la contribution et que ce soit
même par mesure d'exception qu'on puisse amener à contourner la
proposition dans le sens d'une démolition et de stalles de stationnement
à ciel ouvert en centre-ville parce que l'objectif, c'est de
rentabiliser le terrain du centre-ville.
Alors, je renverserais même la proposition. Le premier choix
serait de contribuer. Mais si quelqu'un nous faisait la preuve qu'il y a du
terrain vacant et qu'il peut remplir l'exigence sans démolir, sans
abimer, sans donner une "sous-value" au territoire municipal, alors, on dirait:
Très bien, dans ton cas, tu peux aménager les stalles, on
comprend que cela se prête à cela. Je vous laisse cela, M. le
ministre, comme réflexion pour la nuit.
M. Léonard: Oui, monsieur... mais je pense que je
voudrais...
Le Président (M. Gagnon): Une minute, s'il vous
plaît.
M. Léonard: Vous voulez compléter?
M. Beaudoin: Non, non, je suis d'accord avec M. le
député, mais il ne faudrait pas que le carcan soit trop
serré non plus.
M. Vaugeois: Non, non, non. On progresse alors, contentons-nous
de progresser.
M. Léonard: Je vois la prudence de douze années
d'administration municipale se manifester.
Ce que je voulais dire au député de Trois-Rivières
c'est que la réflexion sur les centre-ville progresse, mais, ça,
ça en fait partie, c'est pour ça que, sur le fond, je suis
vraiment sympathique à la demande de la ville de Trois-Rivières,
je suis même sympathique à ce que le député de
Trois-Rivières nous dit. Je voudrais être un urbaniste
professionnel pour savoir les implications que peut comporter la
réglementation dans ce domaine. C'est tout, c'est simplement que, moi
aussi, à l'exemple du maire de Trois-Rivières, je voudrais
prendre un peu d'effluves de prudence avant de m'engager trop loin, c'est tout.
Je pensais qu'on aurait peut-être pu rédiger... En tout cas, je
comprends très bien l'objectif qu'on doit poursuivre lorsqu'on
rénove un centre-ville, ce n'est vraiment pas de démolir, c'est
bien plus de faire de la rénovation avec des choses qu'on a. La loi doit
favoriser la rénovation dans ce sens, la rénovation doit
favoriser la reprise en main du centre-ville, pas l'inverse.
M. Méthot: Un dernier mot dans ce sens-là. C'est
évident que, dans un centre-ville, il n'est pas plus souhaitable que
chacun aménage de petits stationnements, afin de répondre aux
prescriptions d'un règlement; il serait beaucoup plus intéressant
pour l'aménagement du territoire que les gens impliqués puissent
contribuer à ce fonds en permettant aussi l'application du
règlement.
M. Vaugeois: M. le ministre, si on peut réussir à
renverser l'article...
M. Léonard: M. le député, demain, vous
pourriez être à contribution parce que, vous aussi, vous pourriez
réfléchir cette nuit.
M. Vaugeois: Je vais m'efforcer de réfléchir
à ça.
Le Président (M. Gagnon): L'article 4.
M. Méthot: L'article 4, c'est mon article 5. Il s'agit
ici, franchement, c'est nécessaire, que le greffier de la cour puisse,
en l'absence du juge de la Cour municipale, procéder à
l'ajournement des causes apparaissant au rôle de la cour, tels
ajournements ne pouvant excéder 30 jours.
Nous n'avons qu'un seul juge municipal; notre Cour municipale
siège cinq jours par semaine et il peut y avoir des cas de maladie, il
peut y avoir des cas de vacances, il peut y avoir toute autre sorte de cas.
M. Léonard: M. le maire, nous sommes d'accord, quitte
à faire une modification. Disons que le papillon que nous apporterions
serait le suivant, je vous le lis, c'est le ministère de la Justice qui
nous le fait parvenir, à la suite de votre proposition: "Le
greffier de la cour peut, en l'absence du juge de la Cour municipale,
procéder à l'ajournement des causes apparaissant au rôle de
la cour, conformément à la loi. À cette fin, le greffier
est réputé être juge de paix. "Chaque fois que la signature
du greffier ou de l'assistant-greffier de la Cour municipale est requise
légalement, son nom peut être gravé, lithographie ou
imprimé. Toutefois, les mandats d'arrestation et de perquisition doivent
porter la signature manuscrite du juge."
Vous êtes d'accord?
M. Méthot: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela devient le nouvel article
4?
M. Léonard: Cela devient un nouvel article 4.
M. Méthot: C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): Alors, c'est un amendement
à l'article 4 qui est adopté?
M. Léonard: Amendement adopté, avec l'article 4
amendé.
Le Président (M. Gagnon): L'article 4, tel
qu'amendé est adopté. Article 5.
M. Méthot: L'article 5, c'est que le conseil peut
autoriser la destruction des dossiers de la Cour municipale terminés
depuis plus de cinq ans.
Nous n'avons pas les locaux voulus pour conserver tous ces dossiers et
il est évident que le greffier est pris avec ces...
M. Léonard: M. le procureur, simplement une question. En
principe, nous sommes d'accord, mais est-ce que le juge a juridiction en
matière criminelle chez vous? En matière d'actes criminels?
M. Méthot: Nous ne l'acceptons plus. Il a juridiction,
mais nous ne l'acceptons pas. Nous n'avons eu aucune cause criminelle depuis
six mois.
M. Léonard: Est-ce que le juge a juridiction en
matière d'actes...
M. Méthot: Exactement. M. Léonard: ...
criminels?
M. Méthot: Purement et simplement dans les délits
de fuite, dans les causes de facultés affaiblies; dan les causes de vol,
non.
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'il peut y avoir des
enquêtes préliminaires?
M. Méthot: Non, il n'y a pas de... M. Léonard:
D'accord, accordé.
M. Méthot: ... juridiction criminelle, seulement des
procédures sommaires.
M. Léonard: On se comprend là. (23 h 45)
Le Président (M. Blank): Article 5?
M. Méthot: Alors, l'article 6.
Le Président (M. Blank): Article 5, la question des pistes
de chevaux.
Une voix: 6.
Le Président (M. Blank): 6.
M. Méthot: Article 6. Nous exploitons actuellement et
administrons une piste de courses de chevaux y compris un système de
pari mutuel. Nous devons faire une demande de permis d'exploitation de pari
mutuel pour les courses de chevaux au ministère de l'Agriculture
à Ottawa. Lorsque je me suis rendu la première fois pour cette
demande, on m'a dit: On ne peut pas vous accorder la demande parce que vous
n'avez pas le droit d'exploiter de pari mutuel pour les courses de chevaux.
J'avais obtenu de l'Assemblée ici, au comité des bills
privés, il y a déjà quatre ou cinq ans, le droit
d'exploiter des pistes de courses. Eux autres ont dit: Vous ne pouvez pas faire
de courses de chiens. Vous ne pouvez pas faire de courses parce que c'est
défendu par le Code criminel. Tout ce qui est permis, ce sont les
courses de chevaux. Il faut que ce soit écrit courses de chevaux. Je
viens ici pour demander la permission d'amender cela et de mentionner courses
de chevaux.
M. Léonard: Est-ce que la rédaction est
correcte?
M. Méthot: Je comprends que nous perdons des pouvoirs,
mais on veut se limiter aux courses de chevaux.
M. Léonard: Ce sont celles qui vous
intéressent.
Le Président (M. Blank): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Article 7?
M. Méthot: C'est ce que la ville d'Anjou a demandé
tout à l'heure, c'est-à-dire d'étendre ce pouvoir à
tout son territoire. Plusieurs villes, la ville d'Anjou, la ville de Brossard,
la ville de Val-d'Or, la
ville de Pointe-aux-Trembles, Drummondville, La Prairie, Sainte-Foy ont
déjà ce pouvoir.
M. Léonard: Mont-Joli, Saint-Laurent, Québec,
Val-d'Or, Montréal-Est, Saint-Léonard ont des pouvoirs
semblables, mais il y a quand même des choses différentes chez
vous. Pourquoi n'avez-vous pas adopté le texte intégral qui
commence à circuler entre les villes et les fabricants de bills
privés?
M. Méthot: Les corporations privées?
M. Léonard: II y en a dans d'autres villes, si on pense
à Val-d'Or, Montréal-Est, Saint-Léonard, Québec,
Mont-Joli, Saint-Laurent. Pourquoi cela ne vous satisfait-il pas? C'est parce
qu'il y a quand même des différences de rédaction. C'est
une question qu'on pose quand ça nous arrive comme ça.
M. Méthot: Elle n'a jamais été
approchée par aucune corporation, quelle qu'elle soit, pour fonctionner
de cette façon.
M. Beaudoin: II y a peut-être une chose, M. le ministre,
qui pourrait vous aider dans le moment; c'est que M. le gérant,
moi-même et M. le procureur, on a déjà consulté et
lu le règlement qui avait été accordé à la
ville d'Anjou. La même chose ferait notre affaire. Si vous trouvez que
notre texte est trop flâsé, le règlement qu'on a vu
à la ville d'Anjou, on veut la même chose que ça et pas
autre chose de plus pour tout le territoire.
M. Léonard: Juste une chose. Ce n'est pas parce qu'on veut
absolument rendre ça semblable. Je pense qu'on a intérêt
à rendre la législation la plus uniforme possible. Maintenant, ce
qu'on nous dit, paraît-il, c'est qu'au cours des discussions qui ont eu
lieu avec les fonctionnaires avant que le projet arrive ici sur la table, on
nous a dit qu'on avait besoin de pouvoirs particuliers au sujet de la gare
intermodale. S'il y a une justification, je veux bien le préciser en ce
qui concerne la gare intermodale, mais, de façon générale,
à moins qu'il n'y ait justification, on est d'accord pour vous accorder
le régime général là-dedans.
M. Beaudoin: L'explication que j'ai, c'est que, quand on fait de
l'expropriation pour la gare intermodale, ce sont des commerces qui sont
là. On marquait seulement résidentiel, nous autres. C'est
ça qu'on marquait?
M. Méthot: C'est-à-dire pour fins d'habitation, de
loisirs, de récréation et autres fins accessoires.
M. Beaudoin: On voulait ajouter exactement le mot "commerce".
M. Léonard: Écoutez...
M. Beaudoin: Les autobus Voyageur, à
Trois-Rivières, vont déménager et s'installer à la
gare intermodale de la rue Champflour. Sur le terrain de la compagnie Voyageur
dont la ville fait l'acquisition, avec les nouveaux programmes, sur ce terrain,
nous voulons construire un stationnement étagé, mais, au premier
plancher, on veut qu'il y ait des commerces. Pour acheter et exproprier, il
faut qu'il y ait des commerces. Si on n'a pas de commerce, on n'aura pas le
pouvoir de faire cela. Notre stationnement s'en vient, M. le
député.
M. Vaugeois: Est-ce que je peux vous demander, M. le
Président, quelles sont les réserves sur la réserve
foncière ou l'habitation? Est-ce que c'est un problème de
compatibilité avec la rédaction pour d'autres
municipalités?
M. Léonard: En ce qui concerne les réserves
foncières, depuis quelques années, nous sommes disposés
à en accorder aux municipalités et nous tendons graduellement
vers une législation semblable dans toutes les villes, jusqu'à ce
qu'on l'adopte de façon générale. En fait, le
régime se perfectionne d'une fois à l'autre. C'est pour cela que,
lorsqu'on arrive avec un libellé très différent ou
sensiblement différent, on pose la question: Pourquoi vous le faites
comme cela? On n'est pas contre le fait de faire des modifications, sauf qu'on
voudrait qu'elles soient justifiées.
M. Vaugeois: Je me permettrais un commentaire que le maire
pourrait peut-être corriger.
M. Léonard: Juste pour compléter. En principe, nous
sommes d'accord pour accorder la réserve foncière de type
général. Il n'y a aucun problème là-dessus, on veut
juste savoir si vraiment vous avez besoin d'une addition, de quelque chose de
spécifique. À moins que vous n'en ayez pas besoin, on vous
donnait le reste.
M. Beaudoin: On en a absolument besoin, parce qu'on a un projet
qui démarre dans trois ou quatre semaines, aussi rapidement que cela.
Tous les programmes sont en marche, il faut absolument faire l'acquisition de
ce terrain. Nous avons l'argent nécessaire de l'OPDQ pour acheter ce
terrain, mais il faut en avoir le pouvoir pour qu'on ne nous bloque pas. On a
absolument besoin de cela dans notre projet de loi.
M. Léonard: Le pouvoir de réserve foncière
de la ville d'Anjou, de Val-d'Or, de n'importe où, celui qu'on a
passé aussi à la
ville de Québec cet après-midi, est-ce que cela pourrait
vous satisfaire?
M. Rocheleau: Anjou, c'est parfait. M. Beaudoin: Val-d'Or est
parfait.
M. Rocheleau: Si Val-d'Or est parfait, qu'on l'incorpore...
M. Beaudoin: M. le ministre, le gouvernement du Québec a
accepté de subventionner la ville de Trois-Rivières pour un
montant de 500 000 $ pour le projet de gare intermodale, qui est relié
intimement au centre-ville. En faisant l'acquisition du terrain de la compagnie
Voyageur, à condition qu'elle s'en aille à la gare intermodale,
le projet de la ville est de faire du stationnement étagé sur ce
terrain, mais la ville ne veut pas - c'est la recommandation de ses urbanismes
et de ses architectes - avoir de stationnement au rez-de-chaussée. Elle
voudrait continuer la lignée des commerces sur la rue des Forges, qui
est la rue principale de Trois-Rivières. Tout ce qui nous manque, c'est
la permission. Je pense que nous avons la permission de faire du stationnement
étagé, mais on ne pourrait pas construire des boutiques au
rez-de-chaussée.
M. Léonard: Je ne pose pas de question sur
l'édifice que vous voulez construire. Je veux juste m'assurer que le
libellé que vous avez vous permet aussi de le faire. Les légistes
me disent que vous ne pourrez pas plus le faire avec ce que vous nous avez
présenté qu'autrement...
M. Beaudoin: On l'a constaté ce matin en faisant la
révision. On voulait demander au comité ici même la
permission d'ajouter "commerce"...
M. Léonard: Si vous ajoutez "commerce", commerce en
général, cela va dire qu'il peut s'installer n'importe où
dans la municipalité, on ne peut pas lui donner cela. Il faudrait
limiter cela au lot où la ville veut instaurer les commerces. C'est que
j'avais dit aux délégués de la ville. Mais pourquoi le
limiter? C'est que c'est pour faire du commercial. Or, la municipalité
n'a pas le droit de construire des commerces. Je pense que si elle a un projet
particulier, elle pourrait le limiter au lot en question ou acquérir et
construire un immeuble pour des fins commerciales et de stationnement, des fins
mixtes. À ce moment-là, il faut juste spécifier en somme
que les pouvoirs sont pour des fins commerciales et de stationnement et, sur ce
lot en particulier, sont bien pour des fonctions mixtes, et il faut identifier
le lot pour que cela ne soit pas commercial.
M. Vaugeois: M. le Président, si vous me permettez, c'est
que c'est le genre de démarche qui peut se répéter
souvent. De plus en plus, on voit des parcs de stationnement
étagés intégrés qui, sur la rue, sur la
façade, ont des fonctions neutres ou commerciales. Derrière et en
haut, vous avez une fonction de stationnement qui correspond à une
responsabilité municipale. Mais celle qu'on voit d'abord, c'est une
fonction qui n'a pas l'air d'être compatible avec un mandat municipal. Le
plus important serait de régler le cas concret que la
municipalité pose. Quant à y être, je trouve qu'on ne
devrait pas empêcher la ville de répéter cette
expérience. Notre préoccupation est de remplir une fonction
municipale, mais en même temps, il ne faut pas briser un ensemble; il
faut rester compatible avec la vocation commerciale d'une rue, par exemple.
C'est d'ailleurs beaucoup plus beau, de marcher sur une rue avec des commerces
sur celle-ci et du parc de stationnement derrière plutôt que
d'être agressé sur les trottoirs par des espaces de
stationnement.
M. Beaudoin: En fait, c'est l'un des plus beaux terrains du
centre-ville. Si l'on commence le stationnement étagé au premier
plancher, on gâte toute la rue commerciale. Notre intention, quant
à nous, est de construire des boutiques au premier plancher et le reste
serait un stationnement étagé au-dessus, pour faire un milieu
urbain agréable, autrement...
M. Léonard: Ce qu'on nous dit ici, c'est que, en ce qui
concerne les fonctions commerciales, c'est habituellement limité. C'est
décrit en annexe dans une loi lorsque c'est accordé; c'est
très rare, mais disons que cela le serait. Il faudrait décrire en
annexe les lots sur lesquels on voudrait faire cela. Je suppose bien que cela,
vous ne pourriez pas le faire ce soir. Cela pourrait être ajusté
demain, cela aussi.
M. Beaudoin: En même temps que les autres choses qui
sont...
M. Léonard: Oui. Mais on se comprend sur une chose, M. le
maire; c'est que, en ce qui concerne les activités commerciales, ce
serait quand même restreint a des lots spécifiques. Alors que la
réserve foncière serait "at large"...
M. Beaudoin: C'est cela.
M. Léonard: ... au niveau des activités
commerciales, ce serait limité...
M. Beaudoin: Parfait.
M. Léonard: ... à des emplacements
spécifiques.
M. Beaudoin: Nous sommes tout à fait d'accord avec
cela.
M. Léonard: Oui.
M. Beaudoin: II s'agit de...
M. Léonard: Autrement, vous comprenez, on ouvre aux
municipalités, comme pouvoir, toutes les activités commerciales.
Je pense qu'on s'embarque dans une autre discussion, est-ce que cela va?
M. Beaudoin: Parfait, cela fait notre affaire.
M. Léonard: Est-ce que cela va? M. Beaudoin:
Oui.
Le Président (M. Blank): L'article 7 est suspendu. Article
8?
M. Méthot: L'article 8 a pour but d'éviter qu'un
policier se promène avec cinq livrets dans sa poche. Il serait
obligé d'avoir un livret de stationnement, un livret de circulation, un
livret pour les 48 heures, un livret pour le Code de la sécurité
routière, un livret pour le Code de la sécurité
publique.
M. Léonard: M. le procureur, n'allons pas plus loin, la
Justice s'oppose. Je pense qu'on ne peut pas intervenir là-dedans.
M. Méthot: L'article 546c de la charte de Québec.
Exactement, cela a été accordé à Québec.
C'est l'article 546c de la charte de Québec.
M. Léonard: II y a Québec et Montréal aussi
qui ont ces pouvoirs, mais cela n'a jamais été étendu. La
Justice s'oppose formellement à étendre cela à d'autres
villes au Québec.
M. Vaugeois: Quant à moi, quand la Justice s'oppose, je
trouve cela intéressant.
M. Méthot: Mais j'espère quand même un mot
pour dire que la Justice devrait venir sûrement avec un projet de loi
omnibus. Nous sommes obligés d'imposer les amendes du Code de la
sécurité routière. Aujourd'hui, nous sommes limités
à 10 $ et à 25 $, c'est dérisoire. On demande la
permission de monter jusqu'à 25 $ et 500 $. On ne veut pas nous
l'accorder. Je ne comprends pas cela. Le Code de la sécurité
routière qui vient d'être adopté nous oblige à
imposer des amendes de 25 $ et de 500 $, comment allons-nous faire? Je ne le
sais pas. C'est inconcevable. Mon règlement est prêt à
être adopté. J'ai préparé un nouveau
règlement de circulation. (minuit)
M. Léonard: ...régler cette question. Au fond,
effectivement, il y a un dossier qui se monte depuis plusieurs mois, sinon
quelques années, au ministère de la Justice. On entend
uniformiser toutes les procédures, enfin toutes, je ne veux pas prendre
d'engagement qui compromettrait trop mon collègue de la Justice, mais,
enfin, c'est un dossier qui est en train de se finaliser en ce qui concerne
toutes les affaires d'infractions, de procédures, de processus.
M. Méthot: Nous sommes obligés, vu que le Code de
la route va être abrogé, de faire un nouveau règlement
parce que les approbations de notre règlement ne valent plus.
M. Léonard: Oui.
M. Méthot: Nous avons préparé notre nouveau
règlement, nous sommes prêts à le déposer, mais on
est obligé d'imposer les amendes du Code de la route; c'est l'article
515 du Code de la sécurité routière qui nous le dit, et on
n'arrive pas.
M. Léonard: D'accord, je note; il y a quelqu'un ici de la
Justice à qui j'ai demandé de noter.
Le Président (M. Blank): D'accord, 8 est biffé. 9,
c'est la fameuse SIDAC.
M. Méthot: Oui, alors, si je comprends bien, c'est comme
Shawinigan, nous aurons exactement le texte de Québec.
M. Léonard: Québec avec 50% au lieu de 66%.
Exactement le même texte?
M. Méthot: Oui, c'est cela.
M. Léonard: Alors, vos SIDAC sont baptisées?
Le Président (M. Blank): 9, adopté tel
qu'amendé.
M. Méthot: Alors, l'article 10, c'est simplement rapporter
l'article 304 du projet de loi de Québec, l'article 304 de la charte de
Québec, les articles 306, 307, 308 et 309 pour donner le pouvoir dans
certaines circonstances à la ville de Trois-Rivières d'accorder
des subventions dans les cas de démolition et autres.
M. Léonard: M. le procureur, je voudrais simplement vous
poser une question. C'est vraiment le texte de la ville de Québec, il
n'y a eu aucune modification dedans?
M. Méthot: Aucune modification, sauf qu'on n'a pas tenu
compte de l'article 305. J'ai ici le texte exact du projet de loi no 216 qui a
été sanctionné le 15 avril 1980.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Blank): Les articles 10 et 11 sont
adoptés, on a un article en suspens.
Projet de loi no 268 (suite)
M. Léonard: On ne peut pas terminer le projet de loi, il y
a deux articles en suspens.
En ce qui concerne Trois-Rivières, il y a deux articles dont on
devrait attacher les fils demain, mais en principe nous sommes favorables. Je
voudrais cependant avant d'ajourner la commission, vous dire que dans le cas de
la ville de Fermont il y a un oubli qui a été fait. Par rapport
au site du centre commercial, il faudrait que l'on vérifie, que l'on
donne une annexe et que la vérification soit faite par le
ministère de l'Énergie et des Ressources.
Le Président (M. Blank): D'accord.
M. Léonard: II faudrait amender le projet de loi en
conséquence. Je pense que cela ne pose pas de problème, c'est
vraiment technique.
Le Président (M. Blank): L'annexe est adoptée sous
réserve de l'approbation du ministère de l'Énergie et des
Ressources. Pour la ville de Fermont, c'est le projet de loi no 268. Le projet
de loi no 264 va se continuer aussi demain. La commission suspend ses travaux
sine die et le monsieur doit revenir ici demain.
M. Rocheleau: Je ne sais pas s'il est obligé de revenir,
je ne pense pas.
Le Président (M. Blank): Est-ce que vous allez en avoir
besoin ici, vous?
M. Rocheleau: C'est seulement pour faire des ajustements, je ne
pense pas.
M. Beaudoin: On a donné un peu ce qu'on voulait, alors
vous avez les documents.
Le Président (M. Blank): Le député de
Trois-Rivières va vous représenter demain.
M. Beaudoin: Très bien.
Le Président (M. Blank): Après la période de
questions.
M. Vaugeois: Très bien. M. le Président, on peut
peut-être prendre une minute pour vérifier une rédaction
pour l'article, je ne sais plus quel numéro, sur le règlement de
zonage et de stationnement par rapport au règlement de zonage.
Le Président (M. Blank): L'article 3.
M. Beaudoin: C'est 3, oui?
Le Président (M. Blank): 3.
M. Léonard: J'aimerais...
M. Vaugeois: Vous avez peur de cela?
M. Léonard: Oui, en pleine commission, oui, parce que je
pense... Je ne suis pas sûr, M. le Président, qu'on puisse
commencer par ce projet là tout de suite après la période
de questions. II faut quand môme donner un peu plus de temps aux
légistes, vu que, quand on arrive ici...
M. Vaugeois: D'accord.
M. Léonard: ...on a quand même besoin d'un texte
bien rodé, bien en place.
Le Président (M. Blank): On va avoir le temps dans la
journée de demain.
(Fin de la séance à 0 h 07)