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(Dix heures treize minutes)
Projet de loi no 37 (suite)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des affaires municipales se réunit pour
étudier article par article le projet de loi no 37, Loi regroupant les
villes de Baie-Comeau et de Hauterive.
Les membres de cette commission sont M. Bissonnet (Jeanne-Mance); M.
Caron (Verdun) remplacé par M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Dubois
(Huntingdon) remplacé par M. Bélanger (Mégantic-Compton);
Mme Harel (Maisonneuve) remplacée par M. Lessard (Saguenay); M. Lachance
(Bellechasse); Mme Lachapelle (Dorion) remplacée par M. LeMay
(Gaspé); M. Léonard (Labelle); M. Ouellette (Beauce-Nord)
remplacé par M. Larivière (Ungava); M. Rochefort (Gouin), M.
Rocheleau (Hull). Je m'excuse, M. Ouellette (Beauce-Nord) remplacé par
M. Lafrenière (Ungava); M. Rochefort (Gouin), M. Rocheleau (Hull), M.
Tremblay (Chambly).
Intervenants: M. Beauséjour (Iberville); M. Bélanger
(Mégantic-Compton) remplacé par M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce); M. Brouillette (Chauveau), M. Desbiens (Dubuc), M.
LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Leduc (Saint-Laurent), M. LeMay (Gaspé);
M. Picotte (Maskinongé) remplacé par M. Gratton (Gatineau); M.
Ryan (Argenteuil) remplacé par M. Maciocia (Viger).
Lorsque nous avions ajourné nos travaux vendredi... Oui,
monsieur, M. LeMay n'est pas intervenant, il est membre de la commission,
remplaçant Mme Lachapelle (Dorion); il n'y a pas d'autres
rectifications? Le rapporteur de la commission était Mme Lachapelle.
M. Bissonnet: Question de directive. Est-ce qu'il faudra nommer
un autre rapporteur?
Le Président (M. Laplante): Non. Vous le savez très
bien, M. le député de Jeanne-Mance. Lorsque nous avions
ajourné nos travaux, vendredi, nous étions à la motion du
député de Mont-Royal, qui se lisait comme suit: "Que les
députés qui ne sont ni membres, ni intervenants à la
commission permanente des affaires municipales puissent prendre la parole sans
devoir obtenir au préalable la permission, et ce pour toutes les
séances que tiendra ladite commission relativement à
l'étude article par article du projet de loi no 37." Le
député de Mont-Royal avait parlé de 16 h 45 à 17
heures. Il lui restait donc cinq minutes, mais il avait terminé,
à ce moment. Il vous reste cinq minutes sur votre temps. Le
député de Jeanne-Mance avait demandé la parole. M. le
député de Jeanne-Mance. (10 h 15)
M. Rocheleau: Simplement une question de directive, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Avant de commencer, malheureusement nous en avons
été informés vendredi, et on a dû ajourner nos
travaux à ce matin, le président n'avait pu nous donner aucune
information pertinente à l'ajournement. Nous avons quand même
accepté sa décision qui était sûrement sage. Par
contre, nous recommençons ce matin, M. le Président, et
j'aimerais que le président nous dise si nous allons jusqu'à 13
heures ou jusqu'à 12 h 30, étant donné que les travaux de
la Chambre commencent à 14 heures. A-t-on une directive à
émettre sur le laps de temps qui nous est réservé ce
matin?
Le Président (M. Laplante):
Ordinairement, lorsque la Chambre siège à 14 heures, nous
allons jusqu'à 12 h 30. C'est une coutume qui a été
établie, mais nous pourrions même aller jusqu'à 13 heures.
Lorsqu'elle reprend ses travaux à 15 heures, ordinairement, c'est
à 13 heures qu'on suspend les travaux. Ce matin, ils seront suspendus
à 12 h 30.
M. le député de Jeanne-Mance.
Motion permettant à tous députés
d'intervenir (suite)
M. Michel Bissonnet
M. Bissonnet: M. le Président, vous me permettrez de
rappeler le texte de la motion du député de Mont-Royal, qui se
lisait comme suit: "Que les députés qui ne sont ni membres, ni
intervenants à la commission permanente des affaires municipales
puissent prendre la parole sans devoir obtenir au préalable la
permission, et ce pour toutes les séances que tiendra ladite
commission
relativement à l'étude article par article du projet de
loi no 37."
M. le Président, compte tenu du débat en ce qui a trait
à cette fusion forcée entre les villes de Baie-Comeau et
Hauterive, je suis convaincu qu'il serait important de permettre à tous
nos collègues de l'Assemblée nationale d'intervenir à
l'intérieur de ce débat à la commission des affaires
municipales pour l'étude article par article de ce projet de loi. On n'a
qu'à prendre la fusion qu'il y a eue en 1975 à l'intérieur
de la ville de Gaspé, dont le député est ici
présentement. Il s'agit d'une ville, à ce qu'on me dit, de plus
de 100 milles de circonférence ou de superficie. On me dit que c'est la
plus grande ville au Québec, en Amérique du Nord. C'est bien
cela, M. le député? Je pense qu'il y a beaucoup de
députés qui auraient intérêt à intervenir
à l'intérieur de ce débat pour faire valoir leurs
appréhensions en ce qui a trait à une fusion forcée. Je
suis convaincu, M. le Président, qu'il serait opportun, dans ce grand
rôle de démocrates que nous voulons jouer, de permettre à
tous nos collègues qui ne sont pas inscrits comme membres ou
intervenants à cette commission de le faire dans ce débat. Quant
à moi, sans être très long à cette période-ci
du débat, M. le Président, je pense que, dans ce grand esprit de
démocratie, le ministre et ses collègues devraient accepter cette
motion pour permettre une plus grande intervention afin de connaître
l'opinion de nos collègues de l'Assemblée nationale. C'est tout
pour le moment, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'autres personnes
veulent-elles parler?
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: M. le Président, j'aurai sûrement
quelques commentaires à émettre sur le fait que nous pensons
qu'il est important que tous les députés de l'Assemblée
nationale puissent émettre leurs opinions et leurs commentaires. Nous
comprenons que la deuxième lecture a eu lieu à l'Assemblée
nationale, M. le Président, que la grande majorité des
députés libéraux a pris part au débat, si ce n'est
sur la motion qui demandait au gouvernement de reporter au mois de septembre
cette fusion, afin de permettre une étude en profondeur et de
connaître toutes les implications de cette fusion que le gouvernement se
proposait de voter par une loi matraque, c'est-à-dire la loi no 37. Je
pense qu'il est important, en commission parlementaire, lors de l'étude
article par article, chose que nous allons commencer très prochainement,
que les députés puissent intervenir.
M. le Président, c'est un changement radical de la politique du
Parti québécois qui, dans son programme électoral, s'est
engagé à ne pas faire de fusion forcée au Québec.
Étant donné ce changement radical, nous souhaiterions que tous
les députés puissent intervenir, des deux côtés. Du
côté du Parti libéral, cela fait partie de nos engagements
politiques actuels de ne pas imposer de fusion forcée, étant
donné les expériences antérieures que nous avons
vécues. Nous avons demandé au gouvernement actuel de surseoir
à ce projet de loi, chose que le gouvernement n'a pas acceptée
jusqu'à aujourd'hui. Nous avons demandé au gouvernement actuel de
faire une consultation, tenant compte de ses objectifs politiques et plus
particulièrement des objectifs de son parti, pour lesquels il n'y a eu
aucun changement d'orientation, il n'y a pas eu de "renérendum", que je
sache.
Au mois de décembre dernier, le premier ministre a fait sa crise
à l'Assemblée nationale et a décrété son
"renérendum" pour que ses militants soient plus dociles à
l'avenir et que cette période d'égarement qu'on a connue lors du
congrès péquiste au mois de décembre soit corrigée.
Je ne me rappelle pas que le premier ministre ait demandé une
modification au programme du Parti québécois pour changer
radicalement sa position vis-à-vis de nos gouvernements locaux dans tout
le Québec. C'est-à-dire que le gouvernement va dorénavant
imposer des fusions forcées dans plusieurs des municipalités au
Québec.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull, je vais être très prudent sur les travaux à l'avenir.
Je vous prierais de revenir à la motion, s'il vous plaît, que vous
avez présentée et sur le pourquoi, soit que tous les
députés puissent venir parler ici.
M. Rocheleau: C'est une des raisons pour lesquelles les
députés se doivent de prendre la parole. Si le gouvernement a
l'intention d'imposer dans d'autres municipalités des fusions
forcées, je pense que les députés doivent demander le
droit de parole dans le but de s'enquérir auprès du gouvernement
des possibilités que d'autres municipalités se voient imposer des
fusions qu'elles ne veulent pas.
Dans le même ordre d'idées, M. le Président, on peut
s'interroger sur la volonté du gouvernement actuel. Pointe-aux-Trembles
a suivi tout le processus de la loi 276, elle a fait une consultation populaire
de ses citoyens, leur demandant s'ils acceptaient ou non d'être
annexés ou fusionnés à Montréal. On sait que les
citoyens de Pointe-aux-Trembles ont accepté majoritairement. Le ministre
aurait dû, dans les jours suivants, accepter cette intention, le voeu
exprimé par la population de Pointe-aux-Trembles.
M. le Président, il est bien évident que
les députés de l'Assemblée nationale sont quelque
peu perplexes et appréhendent dans leur comté des fusions
semblables qui pourraient aller à rencontre des voeux de la population.
C'est pour cela qu'ils demandent d'être entendus à cette
commission. Vendredi de la semaine dernière, alors que nous avons
recommencé nos travaux à 15 heures, nous avions à cette
commission une douzaine de députés de l'Opposition qui
étaient présents et plusieurs m'ont demandé la
possibilité d'intervenir. Étant donné que leurs noms
n'apparaissaient pas sur la liste soit des membres de la commission ou des
intervenants, nous leur avons dit que nous allions demander à cette
commission de permettre que les députés puissent demander
d'intervenir, et c'est ce que nous faisons ce matin alors que nous
recommençons ces travaux.
Je tiens d'autant plus à le souligner qu'il serait
intéressant de connaître, de la part des députés du
côté ministériel... Je sais pertinemment que les
regroupements qui se sont faits en 1975, entre autres à la suite de la
loi no 98, ont créé aussi des regroupements. Le
député de Gaspé a été embarqué dans
le temps dans un regroupement semblable et n'est sûrement pas heureux
aujourd'hui d'avoir une ville sur une étendue aussi longue avec des
problèmes aussi importants. Possiblement que le député de
Gaspé voudrait aussi se faire entendre, et d'autres de ses
collègues qui sont représentants de comtés voisins du
sien, qui connaissent aussi des problèmes ou qui pourraient
connaître des problèmes similaires.
Nous avons discuté, vendredi, de cette possibilité, et
nous en discutons de nouveau ce matin parce que je considère que c'est
très important. Vendredi, le député de
Mégantic-Compton, qui était affaibli par la maladie, qui a
dû même être alité durant cette
période-là, était même prêt à revenir
en Chambre vendredi soir, sauf que les travaux ont été suspendus,
mais, ce matin, nous le retrouvons en très grande forme. Il avait des
questions à poser, il voulait savoir des choses parce que, dans son
comté de Mégantic-Compton, il peut arriver que des
municipalités, du jour au lendemain, se voient passer une loi matraque
comme la loi no 37; nous craignons tous cette éventualité, nous
sommes inquiets pour nos municipalités.
Déjà, en fin de semaine, et c'est ce qui nous fait
demander ce matin la permission que tous les députés
interviennent, lors de notre congrès de samedi et dimanche, qui s'est
déroulé dans un climat merveilleux, qui nous a permis d'examiner
en profondeur le manifeste du Parti libéral qui va apporter des
solutions aux problèmes que le gouvernement crée actuellement,
ces gens-là, ces militants ont demandé aux députés
d'intervenir sur le projet de loi no 37 parce qu'ils craignent que, dans leurs
municipalités respectives, ça puisse arriver. Nous avons dit
à nos militants, samedi et dimanche: N'ayez crainte, nous allons
défendre l'intérêt des municipalités du
Québec et nous allons prendre la part des municipalités, des
maires et des conseillers qui actuellement sont dans une inquiétude
quasi totale et ne savent plus ce qui peut arriver. Même certains
ministres du gouvernement actuel pourraient se voir imposer par le ministre des
Affaires municipales des fusions dans des municipalités qui sont
représentées par des députés du côté
ministériel.
M. le Président, en terminant, je souhaite que, même si
nous sommes restreints dans le temps, le gouvernement, sinon le ministre des
Affaires municipales avec son équipe ministérielle des Affaires
municipales, nous permette d'intervenir et permette à tous les
députés d'intervenir, ceux, en tout cas, qui pourront exprimer ce
voeu-là, afin, encore une fois, de respecter cette démocratie qui
se voit de plus en plus éliminée par le gouvernement, par le
parti ministériel. Je pense que c'étaient non seulement des
paroles, dans le temps, c'étaient des écrits. Le gouvernement est
quand même accroché à des engagements pris
antérieurement. C'est ce qui fait que nous sommes très inquiets
aujourd'hui. Les villes de Baie-Comeau et de Hauterive ont des problèmes
qui doivent être corrigés avant qu'on impose une fusion semblable.
On doit revenir à la logique et permettre à ces gouvernements
locaux et leur population de s'exprimer librement. Là-dessus, je termine
et je reviendrai peut-être tantôt pour les quelques minutes qu'il
me reste, M. le Président. (10 h 30)
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Fabien Bélanger
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Je veux
d'abord vous rassurer sur mon état de santé, je suis
dangereusement bien.
Également, vous me permettrez de féliciter mon
collègue de Mont-Royal d'avoir présenté une telle motion.
Je trouve même que c'est ingénieux, un peu original. Vous vous
souviendrez, M. le Président, que c'est une motion dont nous nous
servons uniquement lorsqu'il y a des projets de loi d'une extrême
importance. À ma connaissance, nous nous sommes servis de cette motion
au mois de décembre, l'année dernière, pour la loi no 16,
qui modifiait les structures d'Hydro-Québec et qui faisait en sorte
qu'Hydro-Québec devienne percepteur d'impôt pour le ministre des
Finances.
M. Ciaccia: Est-ce que je dois comprendre, par les rires des
députés
ministériels, que le projet de loi n'est pas important?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Tremblay: M. le Président, question de
règlement. Le projet de loi est effectivement très important,
mais c'est le député qui, ce matin, n'est pas encore très
bien réveillé, il divague.
M. Bélanger: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: J'espère qu'on pourra intervenir sans
qu'il y ait continuellement quelqu'un pour nous interrompre et retarder
inutilement les travaux de cette commission, y compris mes collègues.
S'il faut que je blâme mes collègues, je vais blâmer mes
collègues.
M. le Président, je reviens donc à cette motion à
laquelle je souscris à 100%. Je vais vous expliquer pourquoi et vous
allez comprendre. Je présume, M. le Président, que même
vous aimeriez avoir le droit de parole; malheureusement, votre position vous
empêche de prendre la parole. Peut-être présentera-t-on,
à la fin, une motion proposant que le président ait droit de
parole, on verra, si le besoin s'en fait sentir.
Pourquoi est-ce important? Vous allez comprendre très bien. Le
Québec est représenté non pas par huit, par dix ou par
quinze membres d'une commission parlementaire, mais par 122
députés - il semblerait même qu'on veuille en ajouter
d'autres; peut-être pour remplacer ceux qui, sans succès,
tenteront une percée au fédéral - qui représentent
les 122 circonscriptions du Québec. Il n'y a pas ou très peu de
députés qui n'aient, dans leur comté, quelques
municipalités. Moi, je suis parmi les plus chanceux, j'en ai 52. Vous
comprendrez, M. le Président, que mes 52 maires, mes 52 conseils
municipaux sont inquiets de voir que le gouvernement péquiste, un
gouvernement qui recherche pour lui-même le plus d'autonomie possible,
mais qui ne craint pas d'imposer des projets de loi matraques, des projet de
loi unilatéraux, va même jusqu'à nier sa signature. Je ne
voudrais pas être alarmiste, mais il y a quand même au
Québec un climat de panique face au projet de loi
Baie-Comeau-Hauterive.
Une voix: II exagère.
M. Bélanger: Non, M. le Président, je
n'exagère en rien. Il ne faudrait pas croire que ça ne regarde
que Baie-Comeau et Hauterive, quoiqu'elles soient les principales
intéressées. Il reste une chose, c'est qu'au
Québec ça crée un climat peut-être pas de
panique, mais ce que je qualifierais de climat d'incertitude. Il y a une
certaine incertitude qui règne à savoir: Ce sera quand? Quelles
seront les suivantes? Quelles villes, quelles municipalités? Est-ce
qu'on en regroupera 25 ou seulement deux? On ne le sait pas.
M. le Président, de là l'importance du droit de parole
pour les 122 députés, pour que ces 122 députés
viennent s'exprimer, que les conseils municipaux, que représente le
député, soient informés de la position de leur
député. Est-ce que leur député est en faveur de
projets de loi du genre du projet de loi no 37? Est-ce que leur
député fait son travail de député, en
défendant les intérêts de ses municipalités, ou ne
tente pas de les fusionner? La municipalité, ça n'appartient pas
au député, ça n'appartient même pas au maire et aux
échevins, ça appartient aux citoyens. Ce manque de respect de la
part du gouvernement envers ces citoyens doit donner l'occasion au
représentant des citoyens de se faire entendre, d'exprimer son opinion
ici à l'Assemblée nationale. Je suis persuadé, M. le
Président, que mes 52 maires seraient extrêmement malheureux que
moi je n'aie pas pu intervenir. Je suis un privilégié,
direz-vous, c'est vrai. Je suis membre de cette commission et ma santé
s'est rétablie soudainement pour que je puisse maintenant être
parmi vous, avec un grand plaisir d'ailleurs M. le Président. Il me fait
plaisir de vous retrouver, de retrouver mes collègues, de retrouver le
ministre des Affaires municipales. J'espère que, durant la fin de
semaine, il a changé d'avis. Le ministre des Affaires municipales
était à Hull en fin de semaine, je présume, et il a
entendu parler de Baie-Comeau et de Hauterive. C'est pour cela que je vous
disais qu'il y a un esprit de panique créé à la suite de
ce projet de loi qu'on veut faire adopter non seulement à la vapeur,
mais qu'on veut faire adopter avec le rouleau compresseur, la matraque. C'est
pour cela que je suis fier que mon collègue ait présenté
une telle motion, comme je vous l'ai mentionné au début, dont
nous ne nous servons que très rarement, motion seulement lorsqu'il
s'agit de projet de loi d'une extrême importance.
Ce projet est d'une extrême importance parce qu'il y a une
question de principe en jeu. Je ne voudrais pas, M. le Président,
revenir sur toutes les déclarations qu'ont faites à peu
près l'ensemble des ministres actuels disant que jamais on ne ferait
cela, qu'on respectait beaucoup trop l'autonomie des municipalités pour
leur imposer telle ou telle chose. Ce sont justement ces députés
qui sont aujourd'hui ministres qu'on aimerait entendre, même s'ils ne
sont pas membres de la commission parlementaire. J'aimerais voir si le
député de Saint-Jacques a changé d'avis ou s'il est
toujours du même avis. J'aimerais
entendre le ministre de la Justice, qui n'est pas membre de cette
commission, et voir si lui également a changé d'avis. J'aimerais
entendre les 122 députés, M. le Président. C'est simple,
je vous l'ai dit, même vous, on fera peut-être une motion pour vous
donner droit de parole, pour que vous ayiez la chance de vous exprimer.
Le Président (M. Laplante): ... l'Assemblée
nationale...
M. Bélanger: Non, M. le Président, je veux en faire
un débat sérieux. Je ne veux pas en faire un débat
biaisé. Je veux faire un débat pour défendre un principe
fondamental, qui est cher aux Québécois, la démocratie. La
démocratie, ce n'est pas seulement au niveau du gouvernement provincial,
du gouvernement fédéral; c'est également vrai au niveau
des gouvernements municipaux. Or c'est pour cela que je souscris à cette
motion et que je crois que l'ensemble des membres de cette commission, lorsque
nous aurons à passer au vote tout à l'heure, dans quelques
instants, voteront pour cette motion voulant que les 122 députés
puissent se faire entendre. Cela va prolonger les travaux, me direz-vous. C'est
vrai, mais nous sommes prêts à travailler. Cela en vaut le
coût, cela en vaut la peine, nous sommes prêts àprolonger notre commission d'une journée ou deux, et même
davantage si le besoin s'en fait sentir, pour nous assurer que les 122
députés se seront exprimés, que les maires et les conseils
municipaux à travers tout le Québec connaissent enfin l'opinion
de leurs députés, qu'ils soient du côté
ministériel ou du côté de l'Opposition. Je ne vois aucune
différence entre eux. On a tendance à croire que les
députés ministériels, les "back-benchers", comme on les
appelle, ont une confiance aveugle au Conseil des ministres. Parce que c'est
dit, proposé, suggéré par un ministre, on fait signe que
oui, on est des machines à voter, quoil J'aimerais que ces
gens-là soient autre chose que des machines à voter, qu'ils
viennent enregistrer devant cette commission leur dissidence ou leur appui, si
tel est le cas. Je présume qu'il y aura beaucoup plus de dissidence que
d'appui, mais quand même, qu'ils viennent s'exprimer pour que, comme je
l'ai mentionné, leurs maires, leurs conseils municipaux sachent
exactement le fonds de la pensée de ceux qui les représentent ici
à l'Assemblée nationale. Est-ce que c'est un "fusionneux"
forcé, est-ce que c'est un modéré ou est-ce que, comme
l'Opposition, comme mes collègues, ce sont des gens qui veulent
respecter l'autonomie des municipalités?
C'est un projet de loi d'une extrême importance. Ce n'est pas une
question de jours, ce n'est pas une question d'heures. Il n'y a pas d'urgence
nationale à fusionner
Baie-Comeau et Hauterive. Ce ne sont pas les îles Malouines. Il
n'y a pas de combat, que je sache, du moins pas encore. Donc il n'y a
d'urgence. On peut prendre une journée, deux jours, un mois, deux mois
de plus pour adopter la loi et en connaissance de cause. M. le
Président, je vais terminer en me réservant quelques minutes pour
revenir vous donner d'autres raisons. Je suis persuadé que je vais
arriver à vous convaincre vous-même à un point tel que vous
allez peut-être céder votre place de président pour avoir
le droit de parole. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais céder mon droit de
parole à M. Scowen, député de
Notre-Dame-de-Grâce.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Reed Scowen
M. Scowen: Oui, M. le Président, je trouve que cet
amendement proposé par mon collègue de Saint-Laurent est
excellent. Je pense que ça revient essentiellement à des
idées qu'on a soulevées assez souvent pendant les débats
en Chambre au sujet de ce projet de loi. C'est essentiellement le
précédent, la possibilité que cette fusion forcée
pourrait en entraîner d'autres dans d'autres régions qui a
inquiété beaucoup de monde au Québec. Je peux penser
à un nombre très important de députés qui
pourraient avoir intérêt à comprendre d'abord la
façon avec laquelle le ministre a procédé, et ensuite
même comprendre un peu la façon avec laquelle les groupes et les
individus, les personnes dans les deux villes concernées ont
procédé. Par exemple, le rapport du comité conjoint, qu'on
a vu récemment, qui est une initiative fort intéressante, a
été utilisé dans d'autres fusions de ce genre.
Je pense que c'est important parce que vous savez autant que moi, M. le
Président, que, partout au Québec, vous avez des villes et des
villages qui sont à côté l'un de l'autre. C'est plus ou
moins la définition de la province. Vous commencez à la
frontière de l'Ontario et dans l'Ouest, vous allez au Nouveau-Brunswick,
à l'Est, et vous n'avez que des villes et des villages. Très
souvent, ils sont très rapprochés l'un de l'autre. Effectivement,
vous pouvez presque dire qu'exception faite peut-être de LG-2, il y a
très peu de villes qui sont assez éloignées des autres
pour ne pas se sentir menacées par la possibilité que le ministre
décide, à un moment donné, de les fusionner avec le
voisin. Je pense, par exemple, à l'Outaouais.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, vous n'étiez pas ici tout à l'heure,
je vous rappelle que vous parlez sur une motion pour entendre des
députés additionnels à cette commission.
M. Scowen: C'est exactement cela. Peut-être que vous ne
m'avez pas compris, M. le Président, et je vais essayer de m'expliquer
plus clairement. L'idée, c'est d'essayer de vous prouver que ces fusions
peuvent se faire dans toutes les régions du Québec et je pense
que vous serez obligé d'accepter qu'il y a un député pour
chaque région du Québec, 122. Dans chacun des 122 comtés -
peut-être Duplessis et Ungava, je ne suis pas certain, parce que
là, les villes et les villages sont vraiment très
éloignés. Si vous mettez de côté ces deux
circonscriptions, c'est mon impression qu'il n'y a pas un seul
député qui ne pourrait pas être affecté par les
conséquences de l'adoption de ce projet de loi. C'est pourquoi j'ai
commencé par vous expliquer la situation et vous donner mes impressions
au moins sur l'intérêt que ce projet peut avoir pour tous mes
collègues et tous vos collègues à l'Assemblée
nationale.
J'ai commencé avec l'Outaouais parce que c'est la région,
si vous voulez, la plus à l'ouest. J'avais l'intention de
procéder région par région vers la Gaspésie, avec
votre permission et, de démontrer ce qui doit être évident,
mais qui n'est quand même peut-être pas très clair dans
l'esprit de tout le monde. C'est une possibilité, ce
précédent pourrait affecter beaucoup de monde. J'espère
que vous comprenez maintenant et que vous allez me permettre de continuer mon
exposé. Merci. (10 h 45)
Dans l'Outaouais, vous avez je ne sais pas combien de villes. Mon
collègue, le député de Hull, les connaît. Il y a,
bien sûr, dans cette région, une communauté urbaine, mais,
à l'extérieur de la communauté urbaine, vous avez des
villes indépendantes. Je ne les connais pas toutes, mais il y a Aylmer,
Buckingham, Gatineau et plusieurs autres. Toutes ces villes sont encore
indépendantes, même si elles font partie d'une communauté
urbaine. Lorsque vous allez plus vers Montréal - et je vais parler plus
longuement de Montréal, parce que c'est la ville que vous et moi
connaissons le plus -vous voyez des villes plus ou moins l'une à
cûté de l'autre. À Montréal même, M. le
Président, une fusion forcée, une île une ville, ce ne sont
pas des expressions que les gens aiment beaucoup. Mon collègue de
Saint-Laurent en a parlé et je suis persuadé quemême vous, M. le Président, auriez intérêt
à étudier comme membre d'une commission parlementaire les
conséquences de ce précédent pour les fusions possibles
sur l'île de Montréal, sur la rive sud de
Montréal, pas les villages, mais les villes qui sont au nord de
Laval qui, vous vous en souviendrez vous-même, a été
fusionnée il y a quelques années. Ce fut une autre espèce
de fusion forcée, si ma mémoire est bonne, et cela a causé
beaucoup de problèmes à l'époque.
Je connais très bien l'Estrie. En Estrie, il y a la même
situation dans le comté - je donne un exemple - de Brome-Missisquoi. Mon
collègue le député de Brome-Missisquoi, M. Pierre Paradis,
aurait certainement un grand intérêt à discuter de la
fusion des villes dans son comté, parce qu'il y en a beaucoup et elles
ne sont pas très éloignées les unes des autres. Sherbrooke
et Lennoxville -je suis né à Sherbrooke et je connais très
bien la ville de Lennoxville, qui est à câté -sont deux
villes à part et le député de cette région est le
vice-président de l'Assemblée nationale. Il devrait avoir le
droit, comme député, d'écouter, de parler et de discuter
les modalités. Je ne dis pas qu'il sera nécessairement contre,
mais il est possible qu'un jour on ait la même situation à
Lennoxville et Sherbrooke que celle qu'on voit aujourd'hui à Hauterive
et Baie-Comeau. Je pense que c'est très important pour tous les
députés, dont le député de Sherbrooke, d'être
au courant des modalités, par exemple, simplement d'avoir la
possibilité de discuter avec le ministre des avantages et des
désavantages d'un référendum. C'est une question
importante dans n'importe quelle fusion. J'ai parlé avant-hier de la
question de Saint-Georges-Est et Saint-Georges-Ouest en Beauce. C'est un bel
exemple. Si ces gens sont menacés à un moment donné...
Merci. M. le Président, mon collègue -vous ne l'avez
peut-être pas vu - essaie de m'aider dans les exemples avec un cas et je
pense que ce cas est très révélateur. Je ne veux pas
retarder le débat, M. le Président, mais je regarde ici et je
vous donne un exemple parfait, Sherbrooke et Rock-Forest. Quelle est la
distance entre ces deux villes? Oui, franchement, on ne sait pas quand on en a
quitté une et quand on entre dans l'autre. C'est exactement comme
Hauterive et Baie-Comeau, mais Rock-Forest est une ville. Elles n'ont pas
l'intention de se laisser fusionner à contrecoeur par M. Rancourt, le
député de Sherbrooke, et c'est ce qui est très possible
s'il n'y a pas la possibilité pour chaque député, non pas
de s'opposer nécessairement à cette fusion de Hauterive et
Baie-Comeau mais d'intervenir ici. J'imagine que vous allez peut-être
dire: Le député de Sherbrooke n'a aucun intérêt aux
problèmes de Hauterive et Baie-Comeau. Je suis d'accord. Ce n'est pas
que ces députés veuillent s'opposer à la fusion de
Baie-Comeau et Hauterive, mais ils peuvent ainsi connaître les moyens que
le ministre utilise. On est en gros contre les moyens utilisés par le
ministre, mais il y a cependant des choses
qu'il a faites qui sont intéressantes et peut-être
même positives pour une autre fusion possible dans l'avenir. Si chaque
député a l'occasion de profiter de cette expérience
pilote, dans un sens, pour découvrir des modalités qui pourraient
être intéressantes, mon Dieu, qu'il le fasse! Je pense qu'ils
peuvent aussi profiter de deux choses que j'ai trouvées très
intéressantes dans les déclarations du ministre et dans les
études qui ont été faites par la suite. La
première, comme vous le savez, ce rapport du comité conjoint
révélait que, malgré les déclarations du ministre,
les coûts de fonctionnement des deux villes fusionnées seront plus
élevés que les coûts pour les deux villes
séparées. C'est quelque chose qui est étonnant à la
première vue, parce que vous vous dites: Comment se fait-il que pour les
deux, avec tous les avantages qu'on attend d'une fusion, ce sera encore plus
cher? C'est une question que beaucoup de municipalités se posent et les
municipalités se fient beaucoup sur leur député.
Si le député de Drummondville ou le député
de Thetford-Mines, ce qu'on appelle le comté de Frontenac, a la
possibilité de venir ici étudier le rapport du comité
conjoint et poser les questions au ministre, c'est possible qu'il puisse
retenir un tas d'informations qu'il pourra donner aux municipalités pour
les aider dans les études qu'elles font elles-mêmes quant à
une fusion possible.
Le deuxième aspect du problème, on vient juste de
commencer à en discuter. C'est toute la question des retombées
économiques. Le ministre a dit tantôt que c'était tout
l'avenir économique de la région qui était en jeu dans
cette fusion. Autrement dit, il voyait dans la fusion une possibilité
d'avoir un développement économique beaucoup plus poussé
dans la région. Il n'y a pas un seul député, M. le
Président, à l'Assemblée nationale qui ne soit pas
intéressé par le développement économique de sa
région.
Je vous mets au défi de me donner le nom d'un seul
député qui n'a pas à coeur les intérêts
économiques de son comté. Alors, le ministre arrive avec un
projet dans lequel il dit - je pense qu'on va le dire, j'ai vu ses
déclarations - que la fusion est la clé du développement
économique. Nous avons du chômage, au Québec, dans tous les
comtés, nous avons des défis de développement
économique sans limite. Le ministre arrive avec une solution - je ne dis
pas une solution magique - mais quelque chose que lui-même pense
être la clé du développement économique
régional. Ne pensez-vous pas que les gens de Shawinigan-Sud, Shawinigan,
Grand-Mère, Saint-Georges, Mont-Carmel, Saint-Boniface-de-Shawinigan,
qui sont tous dans la même région, vont s'intéresser
à la possibilité de venir ici pour écouter le ministre? Je
pense que vous pouvez même amener Jean Chrétien à une telle
affaire, parce que c'est une autre personne qui est impliquée. C'est
juste un exemple, j'exagère, c'est clair qu'on n'invite pas les
députés fédéraux, c'est simplement un exemple pour
vous dire que n'importe quel député sera intéressé
à écouter le ministre parler et expliquer comment il est
possible, en fusionnant Drummondville avec Drummondville-Sud, Victoriaville
avec Arthabaska - et j'en passe, parce qu'il y a des exemples partout - de
créer une espèce de moteur, une stimulation qui pourrait avoir
des effets partout sur l'économie. C'est une chose très
importante et très positive.
Je vais continuer, M. le Président, parce qu'il y a d'autres
exemples. Je regarde la Gaspésie. Si vous prenez le chemin de
Gaspé à Percé, vous allez passer par Saint-Majorique,
Sandy Beach, York Centre, Haldimand, Douglastown, Saint-Georges-de-Malbaie,
Pointe-Saint-Pierre, Belle-Anse, Barachois, Bridgeville, Coin-du-Banc et
finalement vous arrivez à Percé. Vous avez parcouru une distance
d'à peine 50 milles, vous avez passé à travers une dizaine
de villes et villages. Chacune des villes a un maire, des conseillers et
probablement un petit centre de loisir, une salle paroissiale, un
équipement pour les incendies et probablement un centre de police. Je
prends cet exemple seulement par hasard, parce que c'est plus à l'est
et, si vous vous souvenez, j'ai commencé dans l'ouest de la
province.
M. LeMay: M. le Président, question de règlement.
Je pense que M. le député nous induit grandement en erreur parce
qu'il n'y a pas tant de municipalités que cela; déjà elles
ont toutes fusionné, soit à Percé, soit à
Gaspé.
M. Scowen: Si l'exemple que j'ai pris n'était pas
véridique dans le sens que les villes que j'ai mentionnées ont
déjà fusionné, je pense que j'essaie de vous donner une
idée parce que moi, dans mon bureau, j'ai l'annuaire du Québec et
je les ai comptés. Je crois qu'il y a 1800 municipalités au
Québec aujourd'hui. Combien?
M. LeMay: 1600.
M. Scowen: Vous avez déjà fait du progrès,
vous autres. Mais il y a encore 1600 maires avec 1600 conseils de ville ainsi
de suite. Alors, si ce principe de fusion forcée ou de fusion même
est un moteur économique, je pense qu'il y a non seulement 122
députés, mais 1600 maires ou directeurs de ville qui sont
très intéressés à discuter, à poser des
questions, à regarder s'il y a quelque chose qu'ils peuvent apprendre.
En plus, je suis persuadé que si les autres députés ne
sont pas convaincus, si vous
acceptez cette bonne suggestion et si vous ouvrez la commission à
nos collègues, s'ils viennent ici et posent des questions au ministre,
s'ils ne sont pas convaincus du bien-fondé des arguments du ministre, je
suis persuadé qu'ils vont vouloir voter contre cette fusion, même
les députés péquistes, parce qu'ils vont dire: C'est
vraiment quelque chose qui peut commencer à faire boule de neige, et on
va se trouver devant des fusions forcées dans les autres
municipalités. Dans mon comté même, je parle au nom de mes
collègues, ils vont dire: Écoutez, le ministre n'a pas
prouvé ses prétentions, ses arguments, ce n'est pas du tout
convaincant, on va voter contre le projet de loi no 37 parce qu'on voit dans le
projet de loi no 37 le départ d'une machine qui peut tous nous
noyer.
Alors, j'ai essayé, je ne veux pas retarder la commission, mais
je pense que c'était essentiel, de parler sur un plan un peu plus large
que les problèmes de Baie-Comeau et de Hauterive. Non pas parce que les
problèmes de Baie-Comeau et de Hauterive ne sont pas importants. Vous
savez autant que moi que c'est probablement la cinquième ou la
sixième fois que j'en parle et je suis un simple soldat dans cette
armée de députés libéraux qui sont menés par
mon collègue le député de Hull et qui sont
déterminés à bloquer une fusion forcée qui pourrait
avoir des effets néfastes non seulement pour les résidents de la
région, mais qui pourrait être un précédent
pénible, pas du tout propice et qui pourrait avoir des retombées
pour des années à venir.
Je ne sais pas si je vous ai convaincu; je peux continuer, je pense,
encore quelques minutes.
Le Président (M. Laplante): Oui, vous pouvez conclure,
s'il vous plaît.
M. Scowen: Oui. Alors, je crois que j'ai fait un peu le tour de
la province et je remercie mon collègue d'en face pour les petites
corrections qu'il a faites au sujet de la région de Gaspé. C'est
possible que l'exemple que j'ai donné n'ait pas été le
meilleur, mais, avec 1600 municipalités, au Québec il y a des
exemples. Et vous le savez, moi, je le sais, et je pense que c'est le fond du
problème. Merci beaucoup.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le
député de Saint-Laurent.
M. Fallu: Question de règlement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: M. le Président, je voudrais vous faire valoir
que le député de Saint-Laurent a perdu son droit de parole sur la
motion qui est présentement débattue. Nous l'avons tous entendu,
il y a quelques minutes, il y a plus précisément vingt minutes,
s'adresser à la présidence en déclarant ceci: M. le
Président, je voudrais céder mon droit de parole au
député de Notre-Dame-de-Grâce et en
conséquence-Une voix: Pour le moment. Il n'y a pas de pour le
moment, il l'a cédé, point. Je soutiens donc que le
député de Notre-Dame-de-Grâce a passé son tour, il a
cédé son droit de parole. (11 heures)
Le Président (M. Laplante): Si, M. le député
de Groulx, on appliquait les règlements d'une façon très
rigide, peut-être que vous en auriez le droit, mais je n'en suis pas
sûr. Comme on veut que la séance de la commission se
déroule d'une façon détendue à l'intérieur
des règles de l'Assemblée nationale, le bénéfice du
doute, je suis obligé de l'accorder au député de
Saint-Laurent. M. le député de Saint-Laurent.
M. Germain Leduc
M. Leduc (Saint-Laurent): Je vous remercie M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: En l'occurrence, j'apprécie beaucoup votre
remarque sur le sens de nos travaux. Vous savez nous guider dans cette impasse
créée par le Parti libéral, l'Opposition. Je veux
justement vous féliciter pour l'esprit que vous voulez instaurer
à la commission.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le
député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je vous remercie, M. le
Président. S'il faut que les membres autour de cette table n'aient
même pas le droit de parole, qui va parler? Tantôt, on a
mentionné que la motion de mon collègue de Mont-Royal,
c'était un procédé très ingénieux. Moi, je
dis non, pas du tout. Au contraire, je pense que la population aurait
reproché, comme elle va sûrement le reprocher aux membres du parti
ministériel, à l'Opposition, à nous, les libéraux,
de ne pas avoir soumis cette motion parce que, dans le cas présent, cela
touche toute la province.
On dit: Voici, c'est pertinent, ce n'est pas pertinent. Dès qu'on
parle de la fusion Baie-Comeau-Hauterive, tout est pertinent, pour tous les
députés du Québec. Pourquoi? Parce qu'il s'agit d'argent.
On dit: Voici, on va faire une fusion. Ce n'est pas une fusion volontaire. Il y
a l'intervention du gouvernement et il y a également l'injection
d'argent. On discute à savoir si le gouvernement va injecter 2 000 000
$; est-
ce qu'il ne faudra pas qu'il en injecte 4 000 000 $? Dès le
départ, il s'agit d'argent. Il s'agit également d'argent qui va
être payé à même les fonds de la province, donc,
à même les fonds de tous les citoyens du Québec, à
même les fonds qui sont gérés par le Québec, par le
gouvernement. C'est la responsabilité de tous les députés,
pas seulement des députés autour de la table, mais de tous les
députés du Québec. Dès qu'on parle de 2 000 000 $ -
on parle de 2 000 000 $ actuellement - cela concerne tous les citoyens du
Québec et sûrement tous les députés du Québec
également.
Je ne vois absolument rien d'ingénieux là-dedans. Au
contraire, je pense que c'est une procédure, qu'il faut adopter, en
l'occurrence. Si les gens de Baie-Comeau et de Hauterive s'étaient
entendus, si on avait procédé en vertu de la loi 53 et si le
gouvernement n'avait pas à injecter d'argent... Il va falloir qu'il en
injecte. Jusqu'à maintenant, il en a injecté. On demande qu'il en
injecte plus. Donc, c'est sûr que cela concerne tous les citoyens et tous
les députés et ces députés sont drôlement en
droit de s'adresser ici à la commission pour faire part de leurs
appréhensions.
On touche, en fait, à un principe capital. On a une loi no 53 qui
est très démocratique. On avait voulu corriger les erreurs du
passé, alors qu'il y avait des annexions. C'étaient bien plus des
annexions que des fusions. Des fusions, cela suppose peut-être la
volonté des deux parties. Or, avec la loi no 53, je pense qu'on a un
véhicule qui permet aux municipalités de s'entendre. Si on veut
déroger - en l'occurrence, on dérogé bien sûr -
dès qu'on déroge à ce regroupement, à ces
regroupements volontaires, je pense que toute la population du Québec
est concernée et, bien sûr, tous les députés.
Prenons les travailleurs. Qui représente les travailleurs? Les
syndicats. Ce sont leurs porte-parole, ce sont les personnes autorisées
à parler pour les syndiqués. Ils ont une voix. Les
syndiqués ont une voix: les syndicats. Prenons les professionnels. Les
professionnels ont une voix également. Quelle est leur voix? C'est leur
corporation professionnelle. Nous, les notaires, nous avons la Chambre des
notaires, la Corporation professionnelle des notaires qui doit nous
représenter, qui est notre porte-parole, qui doit protéger nos
intérêts. Dans le cas présent, qui est le porte-parole? Qui
doit protéger les intérêts des gens de Baie-Comeau et de
Hauterive? Qui est-ce? Les élus, eux, n'ont pas de syndicat, ils n'ont
pas de corporation professionnelle, en somme personne n'a un
préjugé favorable pour eux. Ce sont les députés,
ceux qu'on a élus pour les représenter, pour les défendre
et surtout ceux qu'on a élus pour qu'ils puissent écouter leurs
revendications. Or je pense que ce qui reste à ces gens pour se faire
entendre, c'est la commission parlementaire et ce sont les
députés. Pas simplement un petit groupe de députés,
sept d'un côté, quatre de l'autre et les intervenants. Pas du
tout, ce sont tous les députés du Québec, parce qu'on
touche également à un principe qui pourrait peut-être les
affecter éventuellement. J'ai dit tantôt que ça les
affectait au plan pécuniaire. Bien sûr, on dit: Dans ce cas-ci, il
va y avoir une injection d'argent. Mais il y a également le grand
principe de la fusion, qui n'est pas volontaire pour une fois. À
Pointe-aux-Trembles, par exemple, on a procédé en vertu d'un
référendum. On s'est adressé aux gens et on leur a
demandé s'ils étaient d'accord avec une fusion ou non. Ici, on ne
s'en occupe pas. Encore là, toute la population est concernée
parce que, éventuellement, on pourrait se servir du même
procédé et imposer des fusions à des municipalités,
à des citoyens qui n'en veulent pas.
Ces gens des autres comtés, des autres municipalités
pourraient donc être affectés éventuellement. Or,
pourquoi... Il faut être pertinent, il faut nécessairement parler
des députés à savoir s'il est normal qu'ils interviennent
ou non? Bien sûr, c'est évident qu'ils doivent intervenir, on
touche au principe même.
Dans ce cas-ci, on traite des citoyens d'une façon
différente de ce dont on a convenu, parce que, à mon sens,
dès la loi no 53, on a convenu de modalités, d'un processus
différent de ce qui existait auparavant. On a décidé
qu'à l'avenir les fusions devaient se faire de consentement, ou enfin
autant que possible; c'est ce qu'on devait rechercher.
Ici, on a dit: Non, on impose la fusion forcée. Je pense que
ça concerne drôlement les gens de tout le Québec qui
pourraient éventuellement être affectés; surtout les gens
de Baie-Comeau et de Hauterive.
Jusqu'à maintenant on a dit: II faudrait que tous les
députés parlent. J'aimerais bien entendre les gens de l'autre
côté de la table. J'ai fait partie d'une commission parlementaire
lors de l'étude de la loi no 46 et on parlait des deux
côtés. Je suis nouveau, je suis assez ignorant là-dedans,
mais je pensais qu'on continuerait à faire le même jeu,
c'est-à-dire qu'on parlerait d'un côté et de l'autre, alors
que tous les députés...
M. Tremblay: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Je n'admets pas que le député de
Saint-Laurent qualifie nos travaux
de jeu. Ce n'est pas un jeu, c'est sérieux.
M. Ciaccia: Ce n'était pas une question de
règlement, M. le Président.
M. Leduc (Saint-Laurent): Si vous permettez, ce n'était
pas dans ce sens-là...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): ... disons que c'était
l'alternance, je voyais ça comme de l'alternance. Évidemment vous
alterniez un peu plus, parce que vous êtes plus nombreux que nous. Je
pensais que l'on continuerait la même alternance. Je dirais que cela a
été un choc pour moi de constater qu'apparemment il n'y avait
qu'un côté de la table qui avait le droit de parler au nom du
peuple, au nom de ces gens. Apparemment, l'autre côté est muet et
les membres n'ont plus à parler dans le cas présent.
Une voix: Ils lisent les journaux.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est exact, ils lisent les journaux,
et les journaux de Montréal à part ça'. Au moins, lisez
les journaux du coin là-bas. Le Nordic écrit des articles
très pertinents sur la question de la fusion.
Je pensais donc que l'on continuerait à procéder de la
même façon. Non, apparemment, c'est seulement nous qui devons
parler et il y a seulement nous qui travaillons, en l'occurrence.
Une voix: Ils sont payés quand même.
M. Leduc (Saint-Laurent): On pourrait peut-être
procéder de cette façon aujourd'hui. On pense que les gens de
l'autre côté devraient intervenir. Je les ai vus intervenir sur la
loi no 46 et ils ont apporté de très bons points. Ils ont
même été contre la loi no 46 et je pense que cela pourrait
également nous éclairer. Nous, de ce côté-ci, nous,
les représentants de l'Opposition, on pourrait sûrement
s'instruire, on pourrait sûrement apprendre que peut-être vous avez
de très bonnes raisons. Moi, je n'en ai pas encore entendu, c'est cela
qui me fatigue le plus. Je n'ai pas encore entendu l'autre côté.
Je n'ai pas encore entendu les raisons majeures qui incitent le ministre
à imposer cette fusion. Il y a peut-être des gens, de l'autre
côté de la barre, pour qui c'est la même chose. Ils n'ont
pas entendu les véritables raisons qui incitent le gouvernement à
passer outre à la loi no 53. On a vécu le cas de
Pointe-aux-Trembles, pourquoi ne vivrait-on pas le même cas ici? C'est un
précédent, je l'ai dit, pour toutes les municipalités, je
pense que, dans le cas présent, on devrait entendre tous les
députés, comme on le fait à l'Assemblée nationale.
Cela fait apparemment un an que ce problème traîne, dix mois, plus
précisément. C'est sûrement parce qu'il y a des
problèmes majeurs. Justement on me dit que j'ai raison, raison de plus
pour que tous les députés puissent s'exprimer. Je le
répète, on ne demande pas que ce soient simplement les
libéraux, le parti de l'Opposition, on demande que ce soient tous les
députés. Je suis certain que j'apprendrais beaucoup de certains
intervenants de l'autre côté de la table. Peut-être que je
pourrais me faire une idée, peut-être qu'éventuellement je
pourrais changer d'idée. Je dois vous dire que, lors de l'étude
du projet de loi no 46, j'ai voté avec les membres de l'autre
côté de la table. Peut-être que je serais incité
à voter de la même façon.
M. Tremblay: En deuxième lecture ou en troisième
lecture?
M. Leduc (Saint-Laurent): En deuxième et en commission
parlementaire. J'étais d'accord, la loi était bonne. Si la loi
est bonne, on est d'accord. En l'occurrence, il faudrait peut-être que
les gens aient l'occasion au moins de nous convaincre, tant les
députés du parti ministériel que ceux de notre
côté, et aient la chance de faire valoir leurs arguments. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Michel Bissonnet (suite)
M. Bissonnet: M. le Président, lorsque le
député de Mégantic-Compton a mentionné à la
commission, il y a quelques instants, que c'était un projet de loi
très important, j'ai remarqué que l'adjoint parlementaire du
ministre des Affaires municipales avait trouvé cela bien drôle.
C'est un projet de loi important, non pas simplement pour les résidents
des villes de Baie-Comeau et de Hauterive, mais par l'atteinte au principe de
la loi no 53, et c'est pour ces motifs que j'aimerais que cette commission
entende tous les députés pour connaître leur opinion. Si on
se réfère à des déclarations du ministre des
Affaires municipales selon lesquelles il n'y aura pas de fusion involontaire
décrétée par une loi, j'aimerais bien que les
députés qui ne sont pas membres de cette commission puissent
intervenir sur ce principe. Le député de Saint-Laurent, dans son
exposé, dit qu'il s'agit évidemment des deniers publics qui
seront versés par le gouvernement à titre de subvention. Je pense
que tous les députés auraient avantage à venir donner
à la commission leur opinion sur ce projet de loi important.
C'est un projet de loi important, M. le
Président, parce que c'est une atteinte à la grande
règle démocratique que nous avons. Il y a eu des erreurs dans le
passé; on a mentionné tantôt la ville de Gaspé. S'il
y a eu des erreurs et si c'est le Parti libéral qui a fait des erreurs,
cela ne veut pas dire qu'il faut continuer à refaire ces erreurs. Il
faut se mettre au diapason de l'avenir, à la situation d'aujourd'hui. Il
est d'un vif intérêt pour tous les députés
d'intervenir. (11 h 15)
Tantôt, le député de Jean-Talon est venu à
cette commission s'informer si notre proposition était adoptée,
parce qu'il a l'intention d'intervenir dans ce dossier. Il a l'intention de
faire valoir devant la commission ses motifs pour que cette loi
étudiée article par article le soit dans un esprit
démocratique. Je cite encore le ministre des Affaires municipales qui a
déclaré: "L'heure des fusions obligatoires des
municipalités est désormais révolue." M. le
Président, j'aimerais connaître l'opinion du premier ministre.
J'aimerais connaître à cette commission l'opinion du ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. J'aimerais également
connaître l'opinion du ministre d'État au Développement
économique à cet effet.
Je fais référence également à une
déclaration du ministre M. Léger lorsqu'il y a eu un
règlement d'annexion qui a été voté
démocratiquement par tous les résidents de Pointe-aux-Trembles.
J'aimerais connaître l'opinion du ministre Léger qui a dit: "Nous,
du Parti québécois, avons cru et nous croyons encore à
l'acceptation volontaire du regroupement municipal dans certaines conditions.
En tout cas, nous croyons que les populations concernées doivent avoir
leur mot à dire, que ce soit par référendum ou par
d'autres techniques." Marcel Léger, M. le Président. Je voudrais
savoir si l'opinion de Marcel Léger, en 1982, a changé, s'il est
toujours pour la démocratie à l'intérieur des
regroupements de municipalités.
On a un projet de loi, la loi no 53; cela a été
adopté, M. le Président, en 1971. À ce que je sache, cette
loi est toujours en vigueur. C'est une atteinte au principe du projet de loi no
53. Qu'on écoute donc les deux populations. Je serais
intéressé à connaître l'opinion des
députés concernant la position du député de
Saguenay, qui, dit-on, est le parrain de ce projet de loi, lorsqu'il a dit: "Si
le maire de Baie-Comeau nous prouve que le coût de la fusion sera de 4
000 000 $, je vous avoue que moi-même, je serais prêt à
m'interroger." Interrogez-vous, M. le ministre. J'aimerais ça
connaître l'opinion des députés ministériels, des
députés également de l'Opposition qui ne sont pas membres
de cette commission pour faire valoir leurs droits et leurs inquiétudes.
Je sais que j'ai de la difficulté à convaincre mon
collègue de Saguenay. Il n'est pas tellement intéressé
à ce débat. Il devrait intervenir plus souvent, M. le
Président.
Lorsqu'on disait que c'est une question de jeu, ce n'est pas une
question de jeu. C'est une question de démocratie importante pour toute
la population du Québec, pas seulement pour les citoyens de Baie-Comeau
et Hauterive. Mais si on veut faire une loi spéciale pour forcer des
individus à s'unir, je pense qu'on a ici des lois qui sont des lois du
mariage; il faudrait peut-être remettre en cause ces lois. J'aimerais
encore connaître également l'opinion des députés du
Parti québécois et des autres députés qui ne
peuvent pas intervenir parce que nous sommes limités à sept
seulement. Il y a eu d'autres déclarations également du ministre
des sports, pardon du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Une chance
qu'on ne lui donne pas les sports avec ça, M. le Président, il
serait trop occupé. "Il n'est pas question d'écraser une
population vis-à-vis de l'autre." Qu'est ce qu'on est à faire
avec ce projet de loi, M. le Président? Qu'est-ce qu'on est à
faire? Il y a eu un comité conjoint. Ensemble, on a signé un
rapport unanime pour faire cette fusion. L'Opposition ne s'est jamais
déclarée contre un projet de fusion, mais pas forcée,
volontaire. J'aimerais connaître l'opinion de tous les
députés lorsqu'on a commencé, dans un projet de loi,
à indiquer que ça prenait 700 000 $, qu'on a ajouté 1 300
000 $ et qu'il va falloir en ajouter encore 2 000 000 $. J'aimerais
connaître l'opinion de tous les députés, pas seulement des
députés de l'Opposition, mais des députés du parti
ministériel, parce que le député Lessard, le
député de Saguenay, a dit que, si on lui prouvait que ça
coûterait 4 000 000 $, il commencerait à s'interroger.
M. le Président, il est grand temps que le député
de Saguenay commence à s'interroger sur la démocratie au
Québec et, en particulier, sur la démocratie dans sa propre
région, dans son propre comté en ce qui a trait aux
municipalités de Baie-Comeau et de Hauterive. Je pense que ce projet de
loi est une loi d'exception. Lorsque le député de Hull parle
d'une loi matraque, c'est une loi matraque, on matraque deux populations. Vous
êtes là, vous n'avez pas le choix, c'est ce que vous faites.
J'aimerais connaître l'opinion de tous les députés du parti
ministériel car, dans leur propre programme politique, M. le
Président, on est contre les fusions forcées. Cela ne parle pas
fort. J'aimerais connaître l'opinion de tous les députés du
Parti québécois; qu'ils nous parlent du principe de la
démocratie, du principe d'une fusion forcée. J'aimerais
connaître cela, M. le Président. Je pense que c'est d'un vif
intérêt pour toutes les municipalités du Québec.
L'Union des municipalités du Québec a fait parvenir un document
au ministre des Affaires municipales, mais le ministre, dans un
exposé
à l'Assemblée nationale, ne nous a pas donné
intégralement tout ce qu'il y avait à l'intérieur de ce
document où l'Union des municipalités précise qu'elle est
contre le principe des fusions forcées. J'aimerais que les
députés ministériels nous parlent du rôle de l'Union
des municipalités à l'intérieur des 1600
municipalités du Québec qui, dans ce débat, prennent une
position très franche et très honnête pour laisser la
liberté aux citoyens du Québec, dans quelque ville que ce soit,
de s'unir volontairement.
C'est un principe d'unité. C'est un principe de fusion volontaire
qu'on veut défendre. On est d'accord avec les fusions. C'est très
utile dans certaines villes, mais on veut que les citoyens eux-mêmes
puissent, à l'intérieur de leurs deux municipalités, se
prononcer. C'est ce qu'on demande. Nous ne faisons pas ici un débat
négatif. Nous faisons un débat positif, mais nous voulons la
collaboration des autres députés de cette Assemblée. On
est 122. Cela implique également ce principe, un principe de
démocratie très important pour tous les députés et
je pense que la population, de quelque comté que ce soit, veut savoir de
quelle façon ses députés traitent la démocratie
à l'intérieur de cette province.
M. le Président, je me joins à la proposition du
député de Mont-Royal, qui a une expérience très
vaste à l'intérieur de cette Assemblée nationale. Il a une
expérience également très vaste dans d'autres domaines et
il soumet cette proposition dans le but de connaître véritablement
la pensée politique de tous les députés à
l'intérieur d'un débat qui ne devrait pas être un
débat politique, puisqu'il s'agit d'un débat sur la
démocratie où toutes les personnes du Québec sont
concernées. Va-t-on forcer des gens à se marier? Va-t-on forcer
à s'unir deux villes qui sont, dans ce cas-ci, Baie-Comeau et Hauterive?
Il s'agit de deux villes, mais peut-être que, dans quelques mois, ce sera
deux autres villes, M. le Président. Pour ce principe, nous devons
connaître l'opinion des membres du Parti québécois
relativement à leur programme politique qui dit: Jamais de fusions
forcées au Québec. Si on le dit, M. le Président, qu'on le
change à l'intérieur de ce programme politique et qu'on fasse
connaître à la population ses véritables intentions en ce
qui a trait à la position des individus qu'il y a dans une
municipalité, quel que soit son nom, relativement à des fusions
volontaires ou des fusions forcées.
M. le Président, je me joins d'emblée à
l'argumentation du député de Saint-Laurent, l'argumentation du
député de Notre-Dame-de-Grâce, l'argumentation du
député de Hull et l'argumentation du député de
Mégantic-Compton. Je remercie, au nom de ma formation politique, le
député de Mont-Royal d'avoir bien voulu présenter cette
motion vendredi dernier dans le but de connaître véritablement les
intentions de tous nos collègues qui ont été
mandatés par leur population respective, de connaître leur opinion
sur la démocratie au Québec à l'intérieur des
municipalités et leur opinion également en ce qui a trait
à la loi no 53 qui favorise le regroupement des municipalités et
qu'on a utilisée dans le cas de la ville de Pointe-aux-Trembles à
Montréal. À cet effet, j'ai bien hâte de connaître
les commentaires du ministre des Affaires municipales, qui se font attendre
depuis plus d'un mois, à la suite de ce référendum.
J'espère que cette motion sera approuvée. Quant au
député de Groulx, je lui dis que ce projet de loi est fondamental
pour tous les Québécois qui veulent respecter la
démocratie de chacun d'eux. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Gilles Rocheleau (suite)
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me le permettez,
j'aurais quelques autres commentaires à ajouter à ceux de mes
collègues et à ceux que j'ai mentionnés tantôt. On a
mentionné à l'intérieur de la motion qui est
présentée que nous souhaiterions que nos collègues
puissent intervenir à cette commission. Nous avons vécu une
expérience dans l'Outaouais en 1974 à la suite de l'adoption de
la loi no 98 et certains de mes collègues aimeraient être entendus
là-dessus, entre autres le député de Pontiac, qui
était à ce moment-là conseiller municipal de la ville
d'Alymer, le député de Chapleau, qui était conseiller
juridique de la ville de Gatineau et qui est maintenant député du
comté de Chapleau. Le député de Gatineau, une fois de plus
aimerait sûrement être entendu, parce qu'il était
député du comté de Pontiac à ce moment-là.
Le député du comté de Papineau, qui avait
été, à toutes fins utiles, défait à cause de
ces regroupements, non seulement dans l'Outaouais, mais aussi dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean en vertu de la loi no 98, a été
remplacé par le député qui a siégé jusqu'en
1981, au mois d'avril, M. Jean Alfred, qui a été défait le
13 avril dernier. On sait que le député Jean Alfred, qui
était représentant du comté de Papineau, a fait
dégrouper ce qui avait été regroupé en 1974 par la
loi no 98, c'est-à-dire l'agglomération de Buckingham.
M. le Président, alors que j'étais maire de Hull, en 1976,
étant donné la décision de regrouper en 8
municipalités les 32 municipalités de l'Outaouais
québécois et l'intention du gouvernement de regrouper une partie
de la ville d'Aylmer, c'est-à-dire de regrouper la ville d'Aylmer
à la ville de Hull, une décision devait être prise à
la
suite des unités de regroupement qui avaient été
décrétées, où 50% des municipalités
étaient en accord et où la majorité de la population des
quatre municipalités concernées était en accord. Le
ministre des Affaires municipales du temps, le Dr Goldbloom, n'a pas
accédé à cette demande des municipalités,
c'est-à-dire de regrouper Lucerne, Aylmer, Deschênes et Hull dans
une même unité de regroupement. On a plutôt regroupé
Aylmer, Deschênes et Lucerne. Le député de Pontiac
souhaiterait venir vous en parler à cette commission. On a
laissé, à ce moment-là, la ville de Hull à
l'intérieur de ses limites originales.
Devant la décision du ministre des Affaires municipales du temps,
qui avait accepté ou qui avait décidé de céder une
partie du territoire de la ville d'Aylmer à la ville de Hull, nous du
conseil municipal, sommes intervenus auprès du ministre des Affaires
municipales. Le nouveau gouvernement et le ministre du temps, le
député de Crémazie, aux Affaires municipales, ont
accepté de ne pas faire paraître dans la Gazette officielle le
document décrétant la partie de territoire qui devait être
annexée au territoire de Hull, à la demande du conseil municipal
de Hull. Pourquoi, M. le Président? Parce que, pour nous, c'était
un jugement de Salomon et, plutôt que de permettre à cette ville
ou à ces deux municipalités d'avoir une expansion tout à
fait normale, tenant compte des bassins de drainage, de l'ensemble
géographique du territoire et tout ceci, non, le ministre des Affaires
municipales du temps a accepté de laisser les choses telles quelles.
Dernièrement, M. le Président, et c'est une des raisons
pour lesquelles le député de Pontiac voudrait intervenir, le
ministre des Affaires culturelles a laissé entrevoir la
possibilité que l'on céderait une partie de territoire de la
ville d'Aylmer à la ville de Hull. Le ministre des Affaires municipales,
à ce moment-là, est intervenu en disant qu'on allait en examiner
les possibilités. Après, il a dit: Non, cela ne se fera pas. Les
gens sont confus et le député de Pontiac est d'autant plus
confus. Avec un projet de loi semblable, il souhaiterait intervenir pour que le
ministre des Affaires municipales puisse confirmer le fait que, s'il y avait
une fusion à décréter dans l'Outaouais
québécois, l'on ne répéterait pas l'erreur qu'on a
vécue en 1974, et nous l'admettons, mais qu'on procéderait
plutôt à des consultations populaires, à un rapport
complet.
On sait que le vice-président du Parti québécois,
M. Sylvain Simard, a annoncé, il y a à peine un mois, qu'il
souhaiterait une fusion des trois municipalités les plus importantes de
l'Outaouais, Gatineau, Hull et Aylmer. Il a lâché ça un de
ces matins qu'il s'est décroché d'un de ses nuages. Le vice-
président national du Parti québécois nous a
annoncé cela, tout bonnement, un matin, et cela a créé la
panique dans la population une autre fois. (11 h 30)
Cette population regardait agir le gouvernement avec le projet de
Baie-Comeau et Hauterive. Je pense que les députés de Pontiac, de
Chapleau, de Papineau et de Gatineau souhaiteraient de nouveau intervenir
à cause de cela et je pense que c'est drôlement important que l'on
puisse en avoir le coeur net à la fin, et savoir si le gouvernement a
l'intention de changer radicalement son orientation politique de parti,
premièrement, et si le Parti québécois accepte que ses
parlementaires du côté ministériel, qui font partie du
Parti québécois, changent radicalement leurs orientations. On
veut le savoir clairement pour que tous les députés, dans chacun
des comtés, s'ils ont à intervenir et à demander des
questions là-dessus, puissent le faire et que la population de toutes
les municipalités du Québec qui pourraient se voir imposer des
fusions semblables puisse revendiquer immédiatement auprès de ses
députés et faire certaines interventions à cette
commission parlementaire pour dire immédiatement au ministre des
Affaires municipales que des fusions semblables ne seraient pas
acceptables.
En 1974, le 30 septembre, j'étais maire de la ville de Hull et,
comme maire de Hull en 1974, en face des regroupements municipaux - et je n'ai
pas changé d'idée -j'avais dit qu'un regroupement, cela demandait
une consultation difficile, mais nécessaire. Cela a paru dans un
éditorial de Pierre Allard dans le Droit. Il fallait tenir compte aussi
d'une étude, il fallait que les gens comprennent le sens de cette
étude, il fallait que les gens puissent en connaître les
implications, puissent connaître le coût éventuel d'une
fusion. Le gouvernement a accepté de faire une étude. Le 18 mai
dernier, nous prenions connaissance de cette étude. À toutes fins
utiles, c'est encore une raison pour laquelle les députés doivent
parler. Le député de Saguenay a fait des déclarations en
commission parlementaire le 15 décembre dernier et j'aimerais vous en
citer quelques-unes. C'est pour cela que les députés veulent
parler en commission parlementaire. Ils disent: Qu'est-ce qui se passe? On ne
connaît plus du tout les intentions du ministre et député
de Saguenay, il nous dit une chose une journée et il nous dit autre
chose le lendemain. J'avais tantôt une conférence...
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez conclure, s'il
vous plaît.
M. Rocheleau: Oui, il me reste simplement quelques secondes pour
conclure,
M. le Président, mais j'ai l'intention d'y revenir tantôt
et de discuter peut-être un peu avec le ministre et député
de Saguenay des contradictions qu'il y a d'une déclaration à
l'autre, dans ses interventions par l'entremise de la presse écrite,
parlée, télévisée, comme il l'a fait jeudi dernier
en disant que l'étude en commission parlementaire du projet de loi
article par article prendrait fin vendredi soir. C'est peut-être ce qui a
créé une commotion parmi les gens de Baie-Comeau. C'est
peut-être la raison pour laquelle ils sont venus ici vendredi. La
provocation, c'est le député du comté qui l'a faite. S'il
y a des problèmes qui surviennent à Baie-Comeau, ce sera la faute
du député de Saguenay. Je l'ai dit au premier ministre en Chambre
il y a quelque temps: Le complice dans cette affaire, c'est le ministre des
Affaires municipales et le grand patron des deux, c'est le premier ministre du
Québec, qui se cache en arrière, qui fait le bon gars et qui dit:
Ce n'est jamais ma faute; c'est toujours la faute des autres. Lui, il passe
toujours pour une image, on est à découvrir cela
tranquillement.
Le Président (M. Laplante): Vous allez conclure.
M. Rocheleau: Les gens non seulement de Baie-Comeau, mais de
l'ensemble du Québec découvrent cela.
Le Président (M. Laplante): Merci. M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Fabien Bélanger (suite)
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Je vous ai dit
au tout début que j'appuierais cette motion, que j'étais en
faveur de cette motion pour connaître la tendance qui a cours dans tout
le Québec. Je pense que c'est important d'entendre les 122
représentants pour savoir si vraiment, majoritairement, les
Québécois veulent des fusions forcées. (11 h 30)
Si, unanimement, les 122 députés viennent devant nous ici,
devant vous, devrais-je dire - et vous font comprendre que leurs régions
sont extrêmement intéressées à avoir des fusions
forcées, on fera des fusions forcées. Mais ce n'est pas sept
membres de l'Opposition... et il ne faut pas parler du côté
ministériel parce qu'ils sont silencieux. On fait des mots
croisés, on fait à peu près tout ce qui ne doit pas se
faire, mais on ne prend pas la parole pour défendre vraiment les
intérêts des Québécois. Si, au Québec, c'est
ce genre de fusion qu'on veut, si c'est comme cela qu'on veut procéder
à l'avenir, bien, je n'ai aucune objection à changer d'opinion et
dire que, dorénavant, c'est la façon dont le gouvernement va nous
gouverner.
Autre chose d'une extrême importance, M. le Président, le
député de Saguenay dans ses interventions, et Dieu sait s'il en a
fait plusieurs, dans ses déclarations, devrais-je dire - parce que des
interventions il en fait moins souvent, mais des déclarations il en fait
- a obtenu qu'il y allait tout simplement de l'intérêt de la
Côte-Nord, et de son développement économique. Cela, c'est
extrêmement important, parce qu'il faut en parler du développement
économique. Si c'est vrai, s'il peut nous prouver, avec l'aide de ses
collègues, avec l'aide des 122 députés, qu'une fusion de
deux villes, une fusion forcée, une loi matraque, un geste
unilatéral, c'est ce que cela prend au Québec pour
développer l'économie, on va encore changer d'avis. Nous, du
Parti libéral, nous voulons quoi? Nous voulons le bien-être des
Québécois. Si cela prend des fusions forcées, on peut en
faire. Je suis prêt à siéger tout l'été, si
cela peut régler la situation économique du Québec. Je
suis prêt à renoncer à mes vacances. Je suis prêt
à renoncer à mon augmentation de salaire. Je suis prêt
à geler mon salaire, si on peut développer...
Une voix: II est déjà gelé.
M. Bélanger: ... l'économie au Québec. Je
suis persuadé que les 52 municipalités de mon comté
fusionneraient volontairement sans aucune difficulté si on pouvait
baisser le taux de chômage qui est de 20% et le ramener à 0% ou
2%. Vous n'auriez aucune difficulté. Je vous le dis, M. le
Président pour que vous puissiez le transmettre au ministre des Affaires
municipales. S'il voulait faire des fusions chez nous comme cela et pouvait
prouver que ce serait un avantage énorme pour le développement du
Québec, je serais là, en arrière, pour le seconder. Mais
ces 122 députés pourraient nous faire valoir leurs arguments ici
et nous démontrer si, effectivement, il y a moyen de développer
l'économie par des fusions forcées. Moi et ma formation
politique, on n'y croit pas. On ne croit pas que ce soit la façon de
développer l'économie. Mais si tel est le cas, si on peut nous le
démontrer, nous sommes prêts.
Il y a également en jeu, comme l'a mentionné mon
collègue de Saint-Laurent, une somme importante d'argent qui, on nele sait plus exactement, serait de 4 000 000 $. Mais, 4 000 000 $, pour le
gouvernement du Québec, vous allez me dire. Mon Dieu! c'est très
peu quand on dépense 2 500 000 $ pour faire des toilettes! D'accord, ce
n'est pas beaucoup, 4 000 000 $, mais est-ce que c'est prioritaire? Est-ce que
c'est l'endroit en ce moment où il faut injecter 4 000 000 $? Si les 122
députés sont unanimes à dire: Oui, c'est prioritaire,
il
faut investir 4 000 000 $ à Hauterive et Baie-Comeau, nous serons
convaincus et nous changerons d'avis.
M. le Président, sur ces 122 députés, il y en a
quelques-uns en particulier, que je vais vous nommer, qu'il serait
peut-être d'une extrême importance d'entendre. Il y a, par exemple,
le ministre de l'Industrie et du Commerce, M. Biron, qu'on aimerait entendre
pour avoir un peu l'ancienne voix de l'Union nationale face aux fusions
forcées. Ce serait extrêmement intéressant. Il y en a
d'autres, M. le Président. Je me permets de vous en nommer quelques-uns.
Il y aurait le député d'Anjou, le ministre Pierre-Marc Johnson,
à qui on prête des intentions d'aller à la chefferie du
Parti québécois. Je voudrais voir si le nouveau chef du Parti
québécois va dans le même sens que le présent.
Est-ce que c'est lui aussi un "fusionneur" forcé? Cela, M. le
Président, ce serait intéressant. Le député de
Bellechasse est ici mais il n'intervient malheureusement pas.
M. Lachance: J'ai parlé deux fois.
M. Bélanger: Peut-être, M. le Président,
qu'on devrait faire une autre motion pour obliger non seulement les
députés à être ici mais pour les obliger à
parler, les obliger à exprimer leur opinion. Dans le moment, c'est bien
beau de venir ici pour nous faire des saluts, des bye-bye et nous faire
sourire, mais il y a autre chose à faire. Il faudrait connaître
leur position. Il y en a d'autres. Le député de Bertrand, Denis
Lazure. Imaginez-vous si ce serait intéressant de l'entendre. Il a
été, je vous cite son curriculum vitae, il a été
directeur général d'un hôpital psychiatrique. Il pourrait
peut-être nous démontrer l'impact d'une fusion forcée,
psychologiquement parlant.
M. Tremblay: II a un client, là.
M. Bélanger: M. le Président, je pense que ce
serait intéressant de l'avoir ici.
Il y a vous, M. le Président, dont je retrouve le nom, mais
malheureusement, vous n'avez pas le droit de parole; on va vous oublier.
Le député de Bourget, Camille Laurin, un autre psychiatre,
ce serait magnifique de voir si les deux psychiatres s'entendent.
M. Tremblay: Dans vos rangs, vous n'avez pas de psychiatre, vous
autres!
Une voix: Non, on n'en veut pas, non plus!
M. Tremblay: C'est commode!
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, je déplore le
fait qu'on veuille retarder les travaux de la commission parce que j'avais des
choses qui, je crois, non seulement sont pertinentes, mais importantes à
demander.
Je reviens donc au député de Bourget, un autre psychiatre
qui pourrait venir soit confirmer ou démentir l'opinion du premier
psychiatre qui aurait fait son exposé devant nous. Ce serait
extrêmement important, parce qu'il y a sûrement des effets
psychologiques à forcer deux populations à vivre ensemble sans
leur consentement. Il y a certainement quelque chose et ce serait
extrêmement important d'avoir leur opinion.
Le député de Charlesbourg, ex-ministre des Transports, a
sûrement des choses à dire qui seraient intéressantes. Il
pourrait d'abord nous expliquer pourquoi il n'est plus ministre des Transports,
ensuite il pourrait nous expliquer en quoi, lui, ça l'implique, une
fusion forcée de ce genre. Les gens de Charlesbourg seraient
extrêmement intéressés à l'entendre
également; pas seulement moi, il y en a d'autres.
Le député de Chicoutimi, M. Marc-André
Bédard, le ministre de la Justice, le premier responsable au
Québec pour la justice, en n'intervenant pas, c'est lui qui commet la
pire injustice. Au Québec, c'est lui qui doit surveiller le bon
fonctionnement, le bon ordre et il est prêt à créer desmalaises sociaux sans se soucier de rien sans vouloir même intervenir
en commission parlementaire. M. le Président, ce serait
intéressant d'avoir sa version, de savoir pourquoi il demeure muet. Ce
n'est pas uniquement moi qui serais intéressé à ça,
la commission serait intéressée à ça, les gens de
Baie-Comeau et de Hauterive seraient intéressés à
connaître son opinion. D'ailleurs, il a déjà fait des
déclarations; vous le savez, M. le Président.
Le député de Crémazie, M. Guy Tardif, ministre
délégué à l'Habitation et à la Protection du
consommateur pourrait peut-être défendre les contribuables qui
sont des consommateurs.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez conclure, s'il
vous plaît, M. le député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Déjà, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Déjà, oui.
M. Bélanger: Cela me fait de la peine! J'ai
été interrompu, M. le Président, vous en avez tenu compte,
j'espère.
Il y aurait également le premier ministre, M. René
Lévesque. Sincèrement, il faudrait absolument l'entendre, lui, le
chef du Parti québécois, le premier ministre du Québec,
qui s'apprête à vouloir nous quitter pour être ambassadeur
à New York, dès que
l'indépendance du Québec aura été faite.
J'ai l'impression qu'il sera probablement trop âgé pour occuper ce
poste, mais il a quand même des intentions. Il veut également
aller diviser les Canadiens, parce qu'il a fini de diviser les
Québécois. Ce serait intéressant de l'entendre, ce chef du
gouvernement, lui qui est si proche du peuple, lui qui s'exprime si bien.
Peut-être réussirait-il à nous convaincre, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Votre conclusion, s'il vous
plaît, M. le député de Mégantic-Compton.
M. Bélanger: Étant donné que vous me coupez
mon droit de parole, je termine. Est-ce que j'ai pris mes dix minutes, M. le
Président?
Le Président (M. Laplante): Je ne vous ai pas coupé
votre droit de parole, M. le député, il a même
été prolongé.
M. Bélanger: Je vous en remercie et je termine. Merci.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Tremblay: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, ça fait
deux tours que je le fais sauter. M. le député de Chambly.
M. Luc Tremblay
M. Tremblay: M. le Président, je suis extrêmement
heureux de pouvoir intervenir sur cette proposition du député de
Mont-Royal, proposition qui, a priori, lorsqu'il l'a déposée, me
paraissait intéressante. Je me disais: Une telle proposition pourrait
bonifier la loi, comme certains l'ont dit... Je me suis laissé tenter,
à certains moments, par l'argumentation de mes collègues d'en
face. Mais, après avoir bien analysé la situation et le
mécanisme que ceci comporterait, je me suis dit: Voilà que nous
aurions, en deuxième lecture, des interventions de tous les
députés de l'Assemblée nationale. (11 h 45)
Or, on sait que l'étude en commission parlementaire en
deuxième lecture vise à faire en sorte que l'on étudie la
loi article par article et que l'on bonifie le principe qui a
déjà été adopté à l'Assemblée
natinale. Je me suis dit: Viendraient ici tous les députés de
l'Assemblée nationale potentiellement donner l'argumentation qui fait
qu'ils sont pour ou contre ce projet de loi.
Je sais qu'en deuxième lecture, beaucoup de membres de
l'Opposition sont déjà intevenus. Ils ont déjà eu
l'occasion de dire ce qu'ils croyaient bon ou pas bon dans cette loi. Ils
reviendraient ici en commission parlementaire répéter les
mêmes arguments et, possiblement, qu'ils le referaient en
troisième lecture. On voit ici par cette commission que les
députés de l'Opposition semblent, à court d'idées,
parce qu'ils répètent inlassablement la même
argumentation.
Je me demande si ce serait un avantage pour l'Assemblée nationale
de gaspiller du temps précieux des membres de l'Assemblée, du
temps qui pourrait être utilisé à étudier plus
sérieusement des projets de loi qui touchent l'économie du
Québec, en son entier.
Dans ce sens, pour les gens de Baie-Comeau et de Hauterive, la loi no 37
est très importante et ça l'est pour l'Assemblée
nationale. On sait qu'on a déjà passé beaucoup plus de
temps à étudier le projet de loi no 37 qu'on en a mis à
étudier un projet de loi qui m'apparaissait, en tout cas, à moi,
beaucoup plus engageant pour tous les citoyens, pour 300 000
Québécois, c'est-à-dire le projet de loi no 70 et
celle-là, il semblerait qu'on ne mettra pas autant de temps. Je
suggérerais fortement aux membres de l'Opposition de mettre autant de
sérieux à l'analyse du projet de loi no 70 qu'ils en mettent dans
l'analyse de la loi no 37.
Pour revenir à mon argumentation première, je dirais que
l'Assemblée nationale et le Québec ne gagneraient pas à ce
que chaque député vienne répéter, comme les
libéraux le font présentement, la même argumentation. Pour
cette raison, M. le Président, je me verrai obligé, à mon
grand regret, de décevoir les membres de l'Opposition en votant "non"
à la proposition du député de Mont-Royal.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Fernand Lalonde
M. Lalonde: M. le Président, c'est avec enthousiasme que
je voulais intervenir sur cette motion, mais l'intervention
précédente me fait beaucoup de peine. J'aurais
préféré que le député de Chambly, pour qui
j'ai une considération inaliénable, qui vient de prendre sa
décision avant de m'entendre... Il savait pourtant que j'avais
demandé le droit de parole. C'est sûrement un accident de parcours
et je suis convaincu que si je réussis à le convaincre, il pourra
changer d'idée, parce que son chef le dit, il y a seulement les fous qui
ne changent pas d'idée.
M. Tremblay: J'ai dit cela aussi.
M. Lalonde: Vous avez dit cela aussi. Vous êtes un bon
disciple. Pourquoi demande-t-on que tous les membres de l'Assemblée
nationale qui ne sont ni intervenants ni membres de la commission permanente
des Affaires municipales puissent prendre la parole sans devoir obtenir au
préalable la permission. Je vais vous donner un exemple tout à
fait récent et tellement pertinent que je pense que les membres de cette
commission des deux côtés vont s'apercevoir qu'on devrait adopter
une telle motion à peu près dans toutes les commissions et
surtout dans celle-ci.
Cet exemple est arrivé vendredi soir dernier à la
commission des communications où, après quelques heures de
discussion à propos du projet de loi no 65, on s'est trouvé sans
quorum. Il y avait trois députés de l'Opposition, le ministre,
son adjoint et le Président. On avait quorum, vous direz, oui, on
l'avait. Tout à coup, l'Opposition demande le vote. Le gouvernement,
voulant ne pas se faire battre au vote, cherche des députés
péquistes pour venir siéger à la commission. On
était justement dans cette salle, la salle 81-A. Alors, arrive le
député de Matane, le président du Conseil du
trésor, qui n'est ni membre ni intervenant de la commission. Exactement
comme cela, ici. Il était ni membre, ni intervenant, il a dû
demander le consentement des membres. On dit bien ici, dans cette motion: Sans
devoir obtenir au préalable la permission. Or, il devait obtenir la
permission, il ne l'a pas eue. Un député de l'Abitibi est
arrivé, vous me permettrez de le nommer, il s'agit de M. Bordeleau:
Abitibi-Est. Lui aussi a dû demander le consentement, cela lui a
été refusé. Vous direz que vous aviez quorum, mais c'est
qu'à ce moment-là le député de Taschereau a
quitté la commission, ce qui a permis au ministre d'invoquer le manque
de quorum pour éviter le vote et forcer l'ajournement de la commission
vers 10 h 30 ou 10 h 45.
Je n'ai jamais vu un gouvernement dont le ministre qui était
assis là et lui-même, le leader du gouvernement, s'empêcher
de siéger sur la propre loi qu'il a lui-même proposée
à la commission parlementaire. C'est un désarroi, M. le
Président, qui fait peine à voir, mais qui ressemble à
tout le gouvernement. C'est ce qu'on veut éviter ici. Naturellement, il
y en a plusieurs qui sont en service commandé, mais il se pourrait que
nous n'ayons pas quorum ici et que, tout à coup, on demande à un
député qui est ni membre, ni intervenant à la commission
parlementaire, de siéger et qu'il n'obtienne pas le consentement des
membres et des intervenants qui sont à la commission. À ce
moment-là, on devrait ajourner cette commission. C'est ce qu'il faut
éviter, M. le Président, il faut forcer le gouvernement à
travailler, il faut le forcer à faire avancer ses propositions.
Ne serait-ce que pour cette raison, fort pertinente, de la part du
député qui a proposé cette motion, de le faire. Il veut
aider le gouvernement et, dans l'inconscience la plus totale, le gouvernement
ne comprend pas.
M. le Président, il est important d'aérer ce débat
qui est devenu une source de chaos social, une source d'affrontement. Il faut
réellement permettre à tous les députés d'illustrer
chacun, modestement quand même, le principe de la démocratie.
Étant élu lui-même ou elle-même, le
député personnifie l'exercice de la démocratie. La
démocratie que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
le député de Saguenay, avec la complicité tacite du
ministre des Affaires municipales, refuse aux populations de Baie-Comeau et de
Hauterive. Il me semble, M. le Président, que ce serait très
pertinent, peut-être davantage que dans d'autres projets de loi, pour
permettre ici à l'exercice de la démocratie de se faire de la
façon la plus complète, c'est-à-dire que les
députés qui ne sont ni membres ni intervenants à la
commission, aient accès à cette commission sans se soumettre aux
caprices de leurs collègues.
Le député de Mégantic-Compton a mentionné un
certain nombre de députés qu'il serait intéressant
d'entendre ici. Je me permettrai, fort modestement, de continuer cette liste,
parce que le temps ne lui a pas permis de la compléter. Le ministre des
Finances, il me semble qu'il serait très intéressé.
Étant donné que cela va coûter 4 000 000 $ pour permettre
à cette fusion forcée de fonctionner cahin-caha, vous me direz,
mais quand même de fonctionner, le ministre des Finances est
extrêmement intéressé. D'abord, je voudrais savoir s'il a
les 4 000 000 $. Or, on sait qu'il ne les a pas. Il viendrait nous dire: M. le
Président, c'est beau, les fusions. C'est beau, cette espèce
d'exercice d'abstraction, mais je n'ai pas les 4 000 000 $. On aimerait se
faire dire s'il les a, ces 4 000 000 $. Le député de
Mégantic-Compton a parlé du député de Charlesbourg,
mais, ne voulant pas affecter la modestie du député de
Charlesbourg, il a passé sous silence le fait qu'il est l'adjoint
parlementaire du ministre des Finances; je me permets d'ajouter cela au
discours du député de Mégantic-Compton.
Une voix: II le savait.
M. Lalonde: II le savait, mais il ne voulait pas le dire. Je me
permets de le dire. Le député de Charlesbourg pourrait venir
ajouter sa voix - on sait qu'il ne refuse jamais une occasion de parler -
à celle du ministre des Finances pour plaider à l'égard
des députés ministériels le retrait de ce projet de loi
qui va coûter 4 000 000 $, alors que la province est en faillite.
J'aimerais avoir le député de Crémazie ici,
M. le Président. Il a de l'expérience à deux
titres, d'abord comme responsable de la SHQ. Il sait ce que c'est, une affaire
qui ne marche pas. Il s'est trouvé en plein milieu d'un scandale et il
est encore là. Vous me direz: Pourquoi? C'est de l'inconscience, mais il
est aussi l'ancien ministre des Affaires municipales qui n'a pas fait de fusion
forcée. Peut-être a-t-il refusé de nombreuses demandes du
député de Saguenay dans le passé de procéder
à cette fusion forcée. Pourquoi ne parle-t-il pas? Parce qu'il
n'est ni membre ni intervenant. S'il avait le loisir de s'asseoir ici, de
quelque côté de la table que ce soit, pour venir dire au ministre
des Affaires municipales: Suivez mon exemple, -pas à la SHQ, mais aux
Affaires municipales - tenez-vous debout, refusez les pressions qui sont faites
par le député-ministre de Saguenay...
Il y en a un autre, M. le Président, que j'aimerais beaucoup
entendre, c'est le député de Joliette. On sait que le whip en
chef du Parti québécois est passé maître dans l'art
d'intervenir pour aider un collègue qui est mal pris. Cela lui est
déjà arrivé à l'Assemblée nationale et, un
collègue mal pris, c'est bien ici qu'il va en trouver un, le
député de Saguenay. Je vois déjà le whip plaider,
tenter d'intervenir et même faire de l'ingérence, de
l'obstruction, pour donner l'occasion au député de Saguenay de
retirer son projet de loi en douce, en sauvant la face, s'il le faut. Qu'il
nous dise ce qu'il veut, le député de Saguenay, pour sauver la
face, on va le lui donner. Pour nous, le plus important est de sauver la
démocratie. On est prêt à lui permettre de retirer le
projet de loi avec honneur. Nous lui promettons déjà des discours
enthousiastes de félicitations s'il retire son projet de loi. Nous
allons le féliciter, nous allons le glorifier. Nous allons lui
dédier des poèmes, s'il le faut, M. le Président. Ah oui,
nous irons jusque-là! Nous sommes même prêts à aller
à la chasse ou à la pêche avec lui, s'il le faut:
M. Lessard: Je ne veux pas.
Une voix: II ne va pas à la chasse avec eux.
M. Lalonde: Nous sommes prêts à faire
réellement le maximum pour permettre au député de
Saguenay, au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de sauver la
face. Le député de Joliette pourrait nous dire comment, lui, il
fait cela tout le temps. Il y en a un autre, le député de
Lafontaine. Il pourrait nous enrichir de son expérience des fusions. Il
connaît cela. Il est contre la fusion de Pointe-aux-Trembles et de
Montréal. Les gens veulent, mais, lui, il ne veut pas. Il pourrait
renverser son expérience ici et dire comment on fait quand on est pour
une fusion dont les gens ne veulent pas, parce que les contraires s'attirent.
Le député de Lafontaine pourrait sûrement, avant d'aller
à Ottawa, si jamais il s'y rend, nous aider à nous tirer ici de
ce mauvais pas.
Au-delà de ces illustrations de ce que pourrait permettre
à la commission l'adoption de cette motion, je pense qu'on doit
reconnaître qu'à plusieurs reprises dans le passé une telle
motion a été adoptée de bonne foi des deux
côtés de la Chambre, lorsque les députés
étaient conscients qu'il s'agissait d'un problème fondamental qui
était discuté à la commission. (12 heures)
Mais pourquoi restreint-on le nombre des membres et des intervenants,
suivant notre règlement?. C'est pour permettre que la
délibération se fasse avec plus d'ordre, plus rapidement, mais,
à quelques reprises dans le passé - je suis convaincu, M. le
Président, que votre riche expérience pourra vous permettre d'en
convenir - des deux côtés de la table, nous avons convenu de
laisser le droit de parole, comme on le fait aux crédits, à tous
les députés sans qu'ils aient besoin d'en obtenir la permission.
S'il est un problème important, une question importante dans une
démocratie comme celle que nous avons au Québec, c'est bien le
principe fondamental de la démocratie, la consultation des gens. Je me
demande pourquoi, au-delà de la ligne d'un parti, au-delà de
devoir suivre le mot d'ordre, les députés ministériels se
refusent à appuyer cette motion qui veut être dans le sens de la
liberté de parole, comme le Parti libéral en est le symbole.
Merci, M. le Président.
Vote sur la motion de M. Ciaccia
Le Président (M. Laplante): Est-ce que la motion du
député de Mont-Royal sera adoptée?
Une voix: Rejetée.
M. Ciaccia: Vote enregistré, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Motion rejetée. Vote
enregistré.
M. Bissonnet (Jeanne-Mance).
M. Bissonnet: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Ciaccia (Mont-Royal).
M. Ciaecia: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Bélanger
(Mégantic-Compton).
M. Bélanger: Pour.
Le Président (M. Laplante): M. Fallu (Groulx). M. Lachance
(Bellechasse)?
M. Lachance: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. LeMay (Gaspé).
M. LeMay: Contre.
Le Président (M. Laplante): M. Léonard
(Labelle).
M. Léonard: Contre.
Le Président (M. Laplante): M.
Lafrenière (Ungava).
M. Lafrenière: Contre.
Le Président (M. Laplante): M.
Rochefort (Gouin), M. Rocheleau (Hull).
M. Rocheleau: Pour.
Le Président (M. Laplante): M.
Tremblay (Chambly).
M. Tremblay: Le député de Marguerite-Bourgeoys ne
m'a pas convaincu. Contre.
Le Président (M. Laplante): Pour: 4, contre: 5. Motion
rejetée.
M. Lessard: M. le Président, je n'ai pas voté.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, M. le
député de Saguenay.
M. le ministre Lessard (Saguenay).
M. Lessard: Contre.
Le Président (M. Laplante): Contre: 6, pour: 4. Motion
rejetée.
J'appelle l'article 1 du projet de loi no 37. M. le ministre, sur
l'article 1.
Charte de la ville de Baie-Comeau
M. Léonard: Nous avons des amendements, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Amendement à l'article
1; M. le ministre. S'il vous plaît, voulez-vous le faire distribuer?
Voulez-vous l'expliquer, s'il vous plaît?
M. Léonard: Je pense que le mieux serait de lire
l'amendement pour mettre cela au point. En ce qui concerne l'article 1,
l'amendement est celui-ci: "Les articles 4 à 8 de la charte de la ville
de Baie-Comeau, édictés par l'article 1 du projet de loi no 37,
sont remplacés par les suivants: "4. La première élection
générale a lieu, pour la ville, le premier dimanche d'octobre
1982. Elle est conduite à tous égards comme une élection
prévue à date fixe, compte tenu des changements
nécessaires."
Alors, est-ce que vous voulez qu'on lise tous les amendements?
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît! Je
préférerais...
M. Léonard: D'accord.
On remplace le paragraphe 5 par un nouveau paragraphe: "5. Pour la
première élection générale, le conseil de la ville
se compose de neuf membres, dont un maire et un conseiller par district
électoral décrit à l'annexe II de la Loi regroupant les
villes de Baie-Comeau et de Hauterive. "6. Dans les quinze jours de la date de
l'entrée en vigueur de la Loi regroupant les villes de Baie-Comeau et de
Hauterive, le conseil de chacune des anciennes villes de Baie-Comeau et de
Hauterive doit nommer, pour la première élection
générale, une même personne président
d'élection et une même personne secrétaire
d'élection; à défaut par les conseils de s'entendre sur le
choix du président d'élection ou du secrétaire
d'élection dans le délai prévu, la Commission municipale
du Québec procède par une ordonnance à ces nominations.
"L'article 150.1 de la Loi sur les cités et villes s'applique lors de
cette élection, compte tenu des changements nécessaires pour
toutes les dépenses faites par le président d'élection,
quelle qu'en soit l'époque. Le président d'élection engage
alors la ville et peut contracter les emprunts temporaires aux conditions et
pour la période que la Commission municipale du Québec
détermine. Les dépenses du président d'élection
sont assumées par la ville après le 31 décembre 1982. "7.
Pour les fins des procédures consécutives à
l'élection générale et de la préparation, de
l'adoption et de la transmission du budget de la ville pour l'exercice
financier de 1983 la première séance du conseil a lieu le
troisième lundi d'octobre 1982, à vingt heures, à
l'hôtel de ville de l'ancienne ville de Hauterive. Si cette séance
n'est pas tenue au jour fixé, le greffier en reporte la date et convoque
les membres du conseil selon les deuxième et troisième
alinéas de l'article 327 de la Loi sur les cités et villes.
"Malgré toute disposition inconciliable, la préparation et
l'adoption du budget de la ville pour l'exercice de 1983 peuvent avoir lieu
avant le 15 novembre 1982. Les articles 474.1 et 474.2 de la Loi sur les
cités et villes s'appliquent au budget de l'exercice de
1983. "8. Lors de la première élection
générale, un membre du conseil de l'ancienne ville de Baie-Comeau
ou de l'ancienne ville de Hauterive peut être mis en candidature,
élu ou nommé membre du conseil de la ville et cumuler les deux
fonctions.
Au cas de cumul et tant que dure celui-ci, le membre du conseil de la
ville n'a droit à aucune rémunération en tant que tel.
"8.1 La rémunération à laquelle a droit un membre du
conseil de la ville pour la période comprise entre son entrée en
fonction et le 1er janvier 1983 lui est versée après cette date.
"8.2 La première séance du conseil après le 31
décembre 1982 a lieu le troisième lundi de janvier 1983, à
vingt heures, à l'hôtel de ville de l'ancienne ville de Hauterive.
Si cette séance n'est pas tenue au jour fixé, le greffier en
reporte la date et convoque les membres du conseil selon les deuxième et
troisième alinéas de l'article 327 de la Loi sur les cités
et villes."
Le Président (M. Laplante): Pour enlever toute
ambigui'té, les paragraphes pourront être étudiés un
par un avec le temps limite qu'il y a pour chacun des paragraphes. Est-ce que
vous seriez d'accord pour que l'article 1 soit l'article proposé par le
ministre, modifié par le ministre?
M. Ciaccia: Je voudrais bien comprendre, M. le Président.
Nous avons dans le projet de loi no 37 l'article 1 "Est constitué la
ville de Baie-Comeau, dont la charte se lit comme suit." Vous avez "Charte de
la ville de Baie-Comeau" et vous avez ensuite une série d'articles 1, 2,
3, 4...
Le Président (M. Laplante): De 1 à 8, 9, 10,
11.
M. Léonard: ... Il y en a 23. On a rajouté deux
autres articles 8.1 et 8.2 à la fin des amendements que nous apportons,
que nous avons intercalés si vous voulez.
Le Président (M. Laplante): Ce qui fera 25.
M. Ciaccia: Ces articles demeurent et vous ajoutez à ces
articles de 1 à 23 les articles que vous venez de nous lire?
M. Léonard: Un instant. Vous modifiez les paragraphes.
L'article 4 remplace l'article 4 de la loi et 5, 6, 7, 8 et 8.1 et 8.2 sont
intercalés après l'article 8 actuel.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous adoptez la
proposition que je fais? Après, il pourra faire ses amendements, tout ce
qu'il veut là-dessus aussi, il n'y a rien qui l'en empêche. Le
nouvel article 1 pourrait se lire tel que présenté par le
papillon du ministre. D'accord là-dessus?
M. Ciaccia: D'accord.
Le Président (M. Laplante): D'accord, adopté.
Maintenant, l'article 1 tel que modifié par le ministre. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais déposer
l'amendement suivant qui se lirait comme suit: "Que l'article 1 soit
modifié en remplaçant dans la première ligne le mot "est"
par les mots "suite à une consultation des propriétaires et des
locataires tenue conformément à l'article 13 de la Loi favorisant
le regroupement des municipalités est." L'article amendé se
lirait comme suit: "1. Suite à une consultation des propriétaires
et des locataires tenue conformément à l'article 13 de la Loi
favorisant le regroupement des municipalités est constituée la
ville de Baie-Comeau, dont la charte se lit comme suit: ..."
Le Président (M. Laplante): Sur la recevabilité,
j'aimerais entendre, avant de me prononcer sur cet amendement, s'il vous
plaît...
M. Léonard: M. le Président, je pense que le projet
de loi a été longuement discuté en deuxième
lecture. Nous avons entendu des gens en commission parlementaire au mois de
décembre, donc, depuis six mois ce projet de loi est discuté,
d'une part. D'autre part, j'ai eu l'occasion de mentionner en deuxième
lecture, et beaucoup de mes collègues l'ont fait aussi, toute la
série d'études qui ont été faites sur les fusions
ou les problèmes relatifs à Baie-Comeau et Hauterive, et toutes
nous amenaient à la même conclusion, à la même
situation, il fallait faire une fusion. Quant à nous, toute cette
question a été discutée en deuxième lecture. Le
principe du projet de loi, qui est la fusion, est accepté, a
été voté par l'Assemblée nationale, qui est
l'instance démocratique au Québec. Je pense que, maintenant,
c'est clair pour tout le monde. Nous devons rejeter cet amendement et passer
à l'adoption du projet de loi.
Le Président (M. Laplante): Sur la
recevabilité.
M. Lessard: M. le Président, je ne parlerai pas
très longtemps sur la recevabilité. Je vais simplement vous poser
des questions parce que je pense que cette proposition - que je n'ai pas entre
les mains, malheureusement - peut remettre en cause le principe même du
projet de loi. En effet, on dit: "Suite à une consultation des
propriétaires et locataires tenue conformément à
l'article 13 de la Loi favorisant le regroupement des municipalités est
constituée la ville de Baie-Comeau dont la charte se lit comme suit:
..." Or, on ne peut pas présumer de ce qui arrivera au cours de cette
consultation. Il y a eu, dans le passé, énormément de
consultations en ce qui concerne la fusion de Baie-Comeau et de Hauterive, et
la motion, telle que présentée, nous obligerait même
à imposer la fusion aux villes de Baie-Comeau et de Hauterive
malgré une consultation négative.
Je pose la question, M. le Président: Est-ce que cette motion,
telle qu'énoncée, ne vient pas modifier dans son principe
même la loi qui a été présentée et
acceptée à l'Assemblée nationale par l'ensemble des
députés? Je pense que vous devez juger cette motion irrecevable
puisque cela peut remettre en cause le principe même du projet de loi qui
a été voté en deuxième lecture par l'ensemble des
députés.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je crois que le ministre des Affaires municipales a
parlé plutôt sur le fond que sur la recevabilité. Je
voudrais vous lire l'article 70 du règlement et attirer votre attention
sur certains aspects très pertinents pour les fins de la discussion
présente. On y dit: "Un amendement doit se rapporter directement au
sujet de la motion proposée et ne peut avoir que les objets suivants:
retrancher, ajouter des mots ou les remplacer par d'autres. Il est irrecevable
si son effet est d'écarter la question principale sur laquelle il a
été proposé et il en est de même d'un
sous-amendement par rapport à un amendement."
Je vous soumets que l'amendement proposé par le
député de Hull n'écarte pas la question principale. Si
vous remarquez bien, on dit "suite à une consultation." On ne dit pas
sujet à une consultation, on ne la rend pas une condition de la fusion.
Cet amendement ne va pas à l'encontre du principe de la fusion des
municipalités de Hauterive et de Baie-Comeau, tel que le spécifie
le projet de loi. C'est une modalité, on ajoute seulement "suite
à une consultation." On ne dit pas que la consultation doit lier ou ne
doit pas lier. Le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche dit que
cela obligerait à imposer, même si la consultation va à
l'encontre. Bien, cela ne va pas à l'encontre du projet de loi. Cela,
c'est la décision que le gouvernement prend. (12 h 15)
Cela n'écarte pas le principe. Si le principe du projet de loi
est d'imposer la fusion entre Baie-Comeau et Hauterive, ce principe n'est pas
écarté, on ajoute une modalité, une consultation qui peut
être tenue même avant les délais. Cela ne changera
aucunement les délais amenés par les amendements que le ministre
des Affaires municipales a déposés ce matin. C'est une
modalité qui n'écarte aucunement le principe, mais qui obligerait
à une consultation des propriétaires et des locataires, tenue
conformément à l'article de la Loi favorisant le regroupement des
municipalités. M. le Président, je pense que vous devrez tenir
compte très sérieusement et porter une attention très
particulière aux mots "suite à une consultation" et non "sujet
à une consultation".
Le Président (M. Laplante): J'aimerais que vous, M. le
député de Mont-Royal, ou que le proposeur, M. le
député de Hull, me fassiez lecture de l'article 13 de la loi sur
les consultations à laquelle vous vous référez.
M. Ciaccia: M. le Président, l'article 13 se lit comme
suit: "Lorsque le ministre a ordonné, suivant l'article 9 ou suivant
l'article 12, la consultation des propriétaires et des locataires, le
vote est pris au scrutin secret et il est présidé par la personne
que désigne le ministre. Le vote est pris en nombre seulement. Les
bulletins servant au scrutin sont confectionnés comme les bulletins
servant lors de l'élection du maire. Ils doivent contenir, au lieu des
noms des candidats, les inscriptions suivantes: Êtes-vous favorable
à la fusion de votre municipalité? (Il y a une place pour votre
oui ou pour votre non) Le résultat du scrutin doit être transmis
au ministre sans délai. Lorsqu'une consultation des propriétaires
et des locataires est ordonnée dans plus d'une municipalité, elle
doit être tenue le même jour dans toutes les municipalités
où elle est ordonnée. Les dépenses occasionnées par
le tenue du scrutin sont payables par les municipalités
intéressées et sont réparties entre elles en raison du
total des valeurs imposables, suivant le rôle d'évaluation de
chacune d'elles. Le troisième alinéa du paragraphe 1 de l'article
10 s'applique au cas visé au présent article." C'est l'article 13
au complet.
Le Président (M. Laplante): Comme deuxième
question, M. le député de Mont-Royal, je voudrais savoir s'il y a
eu consultation.
M. Ciaccia: M. le Président, il n'y a pas eu consultation
conformément à l'article 13 de la Loi favorisant le
regroupement.
Le Président (M. Laplante): D'accord, c'est tout ce que
j'attendais, M. le député. Je suis prêt à rendre
jugement. La motion n'est pas recevable parce que, déjà, elle
dit
se référer à l'article 13 sur une consultation. Le
député lui-même avoue qu'il n'y a pas eu de consultation.
Je ne puis donc recevoir cette motion.
M. Ciaccia: M. le Président, est-ce que vous pourriez
m'expliquer ça? Je ne comprends pas.
Le Président (M. Laplante): Dans la motion, vous vous
référez à l'article 13. C'est pourquoi je vous ai
posé quelques questions sur la consultation. Vous vous
référez à une consultation qui aurait eu lieu. Quand je
vous ai demandé s'il y avait eu consultation, vous avez dit: Non.
Comment peut-on, dès le premier article, se référer
à la consultation qui aurait eu lieu? C'est là-dessus: "suite
à une consultation..."
M. Ciaccia: Non, M. le Président, excusez, peut-être
avez-vous mal compris.
Le Président (M. Laplante): Vous avez une copie de...
M. Ciaccia: M. le Président, oui, mais on demande que la
consultation ait lieu. Si la consultation avait eu lieu, on ne pourrait pas
faire l'amendement, notre amendement serait irrecevable parce qu'on dit la
consultation a eu lieu. On demande que la consultation ait lieu, mais on
n'impose pas au ministre la décision d'une telle consultation, pour ne
pas aller à l'encontre du principe du projet de loi, M. le
Président. Je pense qu'il y a une différence.
Le Président (M. Laplante): Excusez, si j'entame une telle
discussion, mais je veux être éclairé comme il le faut.
Lorsque vous dites: "suite à une consultation", dans mon esprit, c'est
qu'il y a déjà eu une consultation. Quand on dit: "suite à
une consultation - c'est là-dessus que je voudrais être
éclairé - des propriétaires et des locataires, tenue",
pour moi, elle a déjà été tenue, d'après
l'article 13. Je vous ai fait lire l'article 13 et, dans mon esprit, il y a eu
une consultation selon l'article 13 de la Loi favorisant le regroupement des
municipalités. "... est constituée la ville de Baie-Comeau".
C'est que vous dites tout de suite: La ville de Baie-Comeau est
constituée, tel que l'article 1 du projet de loi le donne actuellement.
Essayez de me prouver le contraire et je regarderai après.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. J'apprécie le
fait que vous demandiez des explications et je vais tenter de vous les donner.
S'il était nécessaire, pour répondre aux objections que
vous avez, de modifier quelques mots, nous serions prêts à le
faire. Je vais vous donner l'intention. Si les mots ne disent pas cela,
peut-être pourrons-nous les amender pour qu'ils disent cela. Nous
voulons, après l'adoption du projet de loi, qu'il y ait une consultation
des propriétaires, conformément à l'article 13 de la loi.
Autrement dit, M. le Président, nous demandons, nous exigeons dans cet
article que le gouvernement tienne une consultation conformément
à l'article 13. Nous ne disons pas qu'elle a déjà eu lieu.
Nous savons qu'elle n'a pas eu lieu. Nous voulons qu'elle ait lieu. Si c'est
nécessaire de dire "suite à une consultation", c'est suite
à une consultation des propriétaires et des locataires qui doit
être tenue conformément à l'article 13 de la loi. Nous
savons qu'elle n'a pas eu lieu mais nous voulons qu'elle ait lieu. Alors, c'est
suite à une consultation des propriétaires et des locataires
à être tenue conformément à l'article 13.
Le Président (M. Laplante): Déjà mon
idée serait faite, mais je vais suspendre deux minutes pour parler avec
un conseiller.
M. Ciaccia: Très bien, M. le Président. Le
Président (M. Laplante): D'accord? (Suspension de la séance
à 12 h 22)
(Reprise de la séance à 12 h 28)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Avant de rendre la décision, j'aurais une autre question
à poser au parrain. Vous avez évoqué tout à l'heure
qu'il faudrait un référendum, une consultation, selon votre
article. C'est que votre article, tel que libellé, comme vous me l'avez
donné, porte énormément à confusion; on en a
discuté. La première question, c'est: Disons que cet article
serait adopté; dans votre esprit, est-ce qu'il aurait aussi pour objet
de retarder la fusion?
M. Ciaccia: M. le Président, cela n'aurait pas l'objet
nécessairement de retarder la fusion; c'est seulement une
modalité. Cela dépendra du délai du ministre pour faire la
consultation.
Le Président (M. Laplante): Deuxième question. Si
le référendum était négatif, dans votre esprit
à vous... C'est moi qui questionne, M. le député de Hull,
et j'ai besoin d'être éclairé; ce n'est pas pour rien que
je veux rendre la décision la plus juste possible. Dans votre esprit
à vous, si le référendum était négatif,
qu'adviendrait-il de l'article des villes de Baie-Comeau et de Hauterive?
M. Ciaccia: M. le Président, je comprends bien que vous
voulez être éclairé sur l'amendement que nous avons fait,
mais
la question que je me pose, c'est: Est-ce que vous allez sur le fond des
arguments de l'amendement lui-même plutôt que sur l'amendement
quant à sa recevabilité?
Le Président (M. Laplante): Sur la recevabilité, il
faut que j'aille sur le fond, pour prévoir, parce que c'est un projet de
loi très important. C'est ce qu'on dit depuis que le projet de loi est
déposé à l'Assemblée nationale et en commission
parlementaire. On dit que c'est un des plus importants projets de loi qu'on
aura à adopter et, pour rendre une décision juste et
équitable pour tous les membres de cette commission, pour Baie-Comeau et
Hauterive, je ne voudrais pas me tromper dans ce premier amendement-là.
Je vous demande: Dans votre esprit à vous, qu'est-ce qui arriverait,
s'il y avait une position négative lors de la consultation selon votre
article? (12 h 30)
M. Ciaccia: M. le Président, je remarque qu'il est 12 h 30
et que nous devons suspendre nos travaux. Je n'essaie pas d'écarter
votre question, mais je crois que notre amendement, de la même
façon que vous croyez que votre question est importante... Je remarque
que le ministre, lui, trouve cela très drôle.
M. Lessard: Ce n'est pas cela.
M. Ciaccia: Ce n'est pas cela? Je ne pense pas...
Le Président (M. Laplante): Ne commençons pas
d'argumentation. Si vous ne désirez pas me répondre tout de
suite...
M. Ciaccia: Je voudrais faire ressortir l'argument suivant. Je
veux vous répondre, M. le Président...
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Ciaccia: ... mais je voudrais prendre le temps d'analyser les
implications de ce que vous demandez. Je demanderais de suspendre nos travaux -
il est déjà 12 h 30 -et de revenir à la prochaine
séance pour...
Le Président (M. Laplante): Je suis bien d'accord avec
cela, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Très bien.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés sine die.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. (Suspension de la
séance à 12 h 32)
(Reprise de la séance à 16 h 10)
Le Président (M. Rodrigue): La commission des affaires
municipales se réunit pour l'étude des projets de loi no 229, Loi
concernant la Fondation E.P.I.C., no 220, Loi modifiant la charte de la ville
de Longueuil, et no 200, Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal. Nous sommes ici pour l'étude, évidemment,
article par article, de ces projets de loi. Les membres de cette commission
sont M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Caron (Verdun), qui sera remplacé
par M. Polak (Sainte-Anne), M. Dubois (Huntingdon), remplacé par M.
Ciaccia (Mont-Royal), M. Fallu (Groulx), Mme Harel (Maisonneuve),
remplacée par M. Laplante (Bourassa), M. Lachance (Bellechasse), Mme
Lachapelle (Dorion), remplacée par M. Paquette (Rosemont), M.
Léonard (Labelle), M. Ouellette (Beauce-Nord), remplacé par M.
LeMay (Gaspé), M. Rochefort (Gouin), M. Rocheleau (Hull), M. Tremblay
(Chambly).
Les intervenants à cette commission sont M. Beauséjour
(Iberville), M. Bélanger (Mégantic-Compton), M. Brouillet
(Chauveau), M. Desbiens (Dubuc), M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Leduc
(Saint-Laurent), M. LeMay (Gaspé), qui remplace un des membres de la
commission, M. Picotte (Maskinongé), remplacé par M. Maciocia
(Viger), et M. Ryan (Argenteuil).
Nous débutons. Lors de l'étude du projet de loi 220,
est-ce qu'il y avait eu un rapporteur de nommé? Qui avait
été nommé rapporteur de la commission? Le rapporteur de la
commission continuera d'être M. LeMay (Gaspé), étant
donné qu'il avait été nommé la semaine
dernière. Nous poursuivons en fait les travaux de la semaine
dernière. Nous débutons par l'étude article par article du
projet de loi no 229, Loi concernant la Fondation E.P.I.C.
M. le ministre.
Projet de loi no 229 (suite)
M. Léonard: M. le Président, la semaine
dernière, jeudi, nous avions convenu de reporter la fin de
l'étude de ce projet de loi à aujourd'hui, alors que nous savions
que la ville de Montréal serait ici, et nous voulions poser un certain
nombre de questions par rapport à ce projet de loi. Par ailleurs, j'ai
eu l'occasion de rencontrer les autorités de la ville de Montréal
à ce sujet et probablement que ce projet de loi pourrait être
reporté à l'automne avec les avis qu'il faudrait à ce
sujet, puisqu'il y aurait peut-être des rencontres possibles entre la
Fondation E.P.I.C. et la ville de Montréal. Maintenant, si les
autorités de la ville de Montréal veulent s'exprimer à ce
sujet, je veux bien leur laisser la parole, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ...
M. Rocheleau: M. le Président, nous n'aurons
sûrement pas d'objection. Nous avons entendu les représentants de
la Fondation E.P.I.C. la semaine dernière en commission parlementaire.
Nous avions par contre reporté à aujourd'hui la séance,
étant donné que la ville de Montréal serait
présente et que nous pourrions à ce moment demander à la
ville si elle pouvait nous transmettre certaines informations pertinentes au
projet de loi privé, et sachant que cela comporte d'une part des
coûts importants pour la Fondation E.P.I.C, d'une part pour le projet de
loi privé, d'autre part pour retenir les procureurs dans ce dossier, et
du fait des intérêts que comportent les coûts, qui sont
déjà assez élevés. Si nous pouvions permettre une
discussion aujourd'hui, je pense que ce serait tout à fait souhaitable.
Je pense qu'il faudrait que le gouvernement apprenne à prendre certaines
décisions aussi, tenant compte du fait qu'on en a pris
dernièrement, M. le ministre, concernant la loi no 46, qui était
beaucoup plus importante que le projet de loi no 229. Je serais prêt
à en discuter aujourd'hui, s'il y avait lieu d'en discuter, pour en
arriver à une conclusion heureuse pour les parties.
Le Président (M. Rodrigue): S'il n'y a pas d'autres
intervenants parmi les membres de la commission, je vais inviter le
représentant de la ville de Montréal, en l'occurrence le
président de son comité exécutif, à nous faire part
de ses remarques ou commentaires au sujet de ce projet de loi.
M. Lamarre.
M. Lamarre (Yvon): M. le Président, je pense qu'à
cause des conséquences que ce projet de loi pourrait avoir sur d'autres
organismes de cette nature, il serait important que cette commission puisse
demander aux deux intervenants de se rencontrer pour discuter de certaines
modalités et, à la suite de ces rencontres, peut-être
ramener ce projet de loi au cours de l'automne 1982. (16 h 15)
M. Paquette: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont. Est-ce que vous aviez terminé vos remarques, M. le
président?
M. Lamarre: Oui.
M. Paquette: Ce sera très bref, M. le Président. En
tant que parrain de ce projet de loi, je pense que la discussion que nous avons
eue la semaine dernière a mis en évidence, au-delà du
droit et de l'équité, d'abord la bonne foi des deux parties en
cause dans tout le dossier; et, deuxièmement, le problème
financier qui, au fond, est au coeur du projet de loi. Si les deux parties
peuvent se rencontrer et s'entendre, je serais tout à fait d'accord pour
qu'on reporte l'étude de ce projet de loi à l'automne, puisque la
session sera simplement prorogée. À ce moment-là, selon
les rencontres qui auront eu lieu, on pourra aviser quant à la meilleure
solution.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je suis heureux des
propos qu'a tenus le président du comité exécutif de la
ville de Montréal, M. Lamarre. Si on doit avoir des discussions au cours
de l'été et que, à l'automne, on peut être saisi de
nouveau du problème qui existe et y trouver une solution, nous en serons
très heureux. Merci, M. le Président, et bon succès dans
vos négociations.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, M. le
ministre, M. Théoret voudrait ajouter quelques mots à ce sujet.
Il est le directeur général de E.P.I.C. et vous l'avez
rencontré la semaine dernière.
Le Président (M. Rodrigue): Très bien, merci. M.
Théoret.
M. Théoret (Lionel): M. le Président, M. le
ministre, M. Paquette, parrain de notre projet de loi, messieurs de la
commission, au nom de E.P.I.C., je voudrais remercier cette commission de nous
avoir écoutés longuement et très attentivement jeudi de la
semaine dernière.
Dans la vie, il y a souvent des faits nouveaux; il y en a eu un cet
après-midi, peu de temps avant que cette commission ne reprenne ses
travaux. Me Hébert et moi avons discuté avec M. Yvon Lamarre,
président du conseil exécutif de la ville de Montréal, qui
connaît très bien le centre E.P.I.C, comme tous les autres membres
de l'exécutif. Vous savez - parce que je l'ai mentionné la
semaine dernière - que la ville de Montréal nous est très
sympathique, mais que, dans le passé, elle ne pouvait pas intervenir
à cause des technicités de la loi. Il semble cependant qu'il
puisse y avoir possibilité de trouver un terrain d'entente. M. Lamarre
m'a fait grandement plaisir - je vais le transmettre à mon conseil - en
manifestant une très grande ouverture d'esprit disant que nous pourrions
rencontrer ses hauts fonctionnaires dès la semaine prochaine pour
discuter d'une entente possible.
Naturellement, sur le plan technique de la loi, je cède la parole
à Me Hébert.
M. Hébert: Nous demandons que le projet de loi soit
reporté sine die. Je présume qu'on pourra le faire renaître
à l'automne, lors de la prochaine session.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, sur consentement de
toutes les parties impliquées, l'étude du projet de loi no 229,
Loi concernant la Fondation E.P.I.C., est reportée à une date
ultérieure.
Projet de loi no 220 (suite)
Nous poursuivons maintenant l'étude du projet de loi no 220, Loi
modifiant la charte de la ville de Longueuil. On m'indique que nous en
étions rendus à l'article 4 de ce projet de loi. Y a-t-il des
remarques de la part des membres de cette commission sur l'article 4 du projet
de loi?
Article 4 du projet de loi. Est-ce qu'il y a des remarques à
formuler sur cet article ou s'il est adopté? M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous avions longuement
discuté de cet article jeudi soir dernier et nous avions ajourné
à ce moment-là pour que le procureur de la ville de Longueuil
ainsi que les légistes du ministère s'entendent sur une
proposition quant à un amendement à l'article 4. Maintenant, je
voudrais vous en faire part, le déposer ici devant cette commission et
ouvrir la discussion là-dessus. Je crois savoir qu'il y aurait au moins
eu des discussions assez avancées à ce sujet, au moins au niveau
légal, et je pense qu'en gros aussi, des représentants de la
ville de Longueuil, pas tous, étaient d'accord avec cette
rédaction.
Alors, je vous lis, s'il vous plaît. 4. Cette loi est
modifiée pour la ville par le remplacement de l'article 52 par les
suivants - alors, il y a donc un remplacement - "52.1. À la
première séance qui suit une élection
générale et que préside le greffier, le conseil
élit un de ses membres pour exercer la présidence aux
séances du conseil. "Pour l'élection du président, le
maire a un vote prépondérant en cas d'égalité des
voix. "Immédiatement après le choix du président du
conseil, le maire a le droit de nommer les quatre conseillers qui font partie
du comité exécutif, dont l'un comme vice-président. S'il
n'exerce pas ce droit, cette nomination se fait par vote, chaque conseiller
devant, sous peine de nullité de son bulletin, voter pour quatre
conseillers à la charge de membres du comité exécutif. "Le
bulletin est une liste imprimée par les soins du greffier et
signée de ses initiales, sur lequel sont incrits, par ordre
alphabétique, les noms des conseillers. "Pour voter, chaque conseiller
reçoit ce bulletin du greffier, qui a rayé le nom du
président. Le conseiller se retire à l'intérieur d'un
isoloir et y fait dans un carré imprimé à cette fin une
croix en regard du nom de chaque conseiller pour lequel il vote. "Chaque
bulletin doit être signé des initiales du greffier et être
remis sous enveloppe cachetée. Ces enveloppes ne sont ouvertes qu'au
dépouillement du scrutin alors que le vote donné pour chaque
conseiller est rendu public; en cas d'égalité de voix entre les
conseillers auxquels un vote de plus donnerait le droit d'être
proclamé élu, le maire pourra demander un nouveau scrutin ou
donner son vote prépondérant. "Tant que le conseil n'a pas
élu les membres du comité exécutif, il ne peut ni
suspendre ni ajourner sa séance".
Je voudrais en guise de remarque, M. le Président, simplement
dire que, dans les autres villes, Charlesbourg, Sainte-Foy, Laval, Hull, c'est
la façon de constituer l'exécutif, qui est une façon
standard, là où il y a des comités exécutifs et que
dans le cas de la ville de Longueuil, nous nous conformons donc à cette
coutume et finalement à ce qui a été inscrit comme texte
législatif dans la charte de chacune de ces villes. Nous nous rendons
donc à la demande de la ville de Longueuil d'avoir un comité
exécutif et nous le formons selon nos us et coutumes en la
matière.
Le Président (M. Rodrigue): Pour les fins de
l'enregistrement des débats là, est-ce que je dois comprendre que
cet amendement vient remplacer l'article 52.1?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): C'est-à-dire l'article
52, enfin pas le paragraphe 1, mais l'alinéa 1, parce que nous avons
plusieurs sous-articles là-dedans. Il y en a effectivement au moins une
douzaine.
M. Léonard: Oui, c'est le paragraphe 1 de l'article
52.
Le Président (M. Rodrigue): C'est le paragraphe 1 de
l'article 52. Très bien. Alors, est-ce que cet amendement sera
adopté? M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je compare l'amendement avec le
texte original. Je trouvais le texte original beaucoup plus démocratique
parce que c'est maintenant le maire qui a le droit de nommer et c'est seulement
s'il n'exerce pas ce droit, qu'il y a une élection, tandis que le texte
original disait qu'il y a tout de suite une élection. Donc, quelle est
la raison de cela? Je comprends que le ministre vient d'expliquer que, dans
d'autres villes, cela marche
ainsi, mais je trouve le texte original, plus démocratique. Il y
a une nette amélioration au point de vue démocratique à se
faire élire par les autres conseillers et non pas que le maire le nomme,
avec tout le respect que je dois au maire, que je connais personnellement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je dois noter que nous
avons eu une longue discussion jeudi soir là-dessus. Encore une fois, je
vais quand même simplifier, essayer de résumer la discussion que
nous avons eue.
Au niveau d'un conseil municipal comme de tout organisme
délibérant comme cela, je pense qu'on discute des orientations et
on tranche les orientations les unes par rapport aux autres; on décide
donc sur le plan des grandes orientations.
Quant au comité exécutif, je pense que lui, il est
chargé d'appliquer les orientations décidées par le
conseil. A ce moment-là, je pense qu'on ne devrait pas
réintroduire ou risquer de réintroduire au sein de
l'exécutif des dissensions qui ont normalement été
tranchées au niveau du conseil. Je pense que la fonction d'un
exécutif, c'est d'appliquer les choses, de faire fonctionner tout
l'appareil, toute l'institution de la municipalité de Longueuil, en
l'occurrence, comme dans d'autres municipalités. Le maire, qui a
été élu au suffrage universel, sur le territoire de
l'ensemble de la municipalité, doit donc pouvoir nommer, il me semble,
des gens avec qui il peut travailler au sein de ce comité
exécutif, après que les grandes orientations auront
été décidées en conseil.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Par contre, M. le Président, j'aimerais
sûrement apporter certains points particulièrement
intéressants. Il est vrai que, dans plusieurs chartes de
municipalités, actuellement...
Une voix: À Hull, incidemment.
M. Rocheleau: Oui, on me rappelle que, à Hull - je m'en
souviens très bien, M. le Président, j'ai été maire
de Hull pendant quelques années - étant donné que
c'était dans la charte de la ville de Hull, afin de respecter davantage
mes collègues du conseil municipal, c'est eux, par résolution,
qui déterminaient le nom des membres du conseil qui devaient faire
partie de l'exécutif.
Si je comprends bien ce projet de loi, qui porte le no 220 et qui a
été demandé par la ville de Longueuil, cela faisait quand
même partie d'un certain consensus des membres du conseil et,
d'après ce que j'ai cru comprendre, le contenu de ce projet de loi a
été adopté à la quasi-unanimité, sinon
à l'unanimité.
Les changements que nous suggérons à l'article 4
transforment le projet de loi d'une façon assez importante, parce qu'il
faut dire que, en vertu de l'article 44 et de la formation de partis
politiques, il y a certaines municipalités qui ont un comité
exécutif, mais qui n'ont pas nécessairement des partis
politiques. Dans le cas de Longueuil, il y a des partis politiques et ces
partis politiques ne représentent pas nécessairement la
majorité dans l'un ou dans l'autre des groupes. Je me demande si ce
même projet de loi aurait été acheminé à
l'Assemblée nationale du Québec, si les membres du conseil
avaient pris pour acquis à l'avance qu'il allait être
changé et qu'il allait venir à l'encontre des voeux
exprimés par la majorité des membres du conseil.
C'est dans cette optique que je me demande si on ne devrait pas entendre
certaines interventions de la part de la ville de Longueuil, son maire ou son
conseiller juridique, ainsi que des personnes qui pourraient apporter des
éléments qui tiendraient compte d'un aspect négatif
à l'amendement qui est apporté.
M. Léonard: Si les gens de la ville de Longueuil veulent
faire des remarques, je veux bien, ce n'est pas...
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur. Pour les fins
du journal des Débats, veuillez vous identifier, s'il vous
plaît!
M. Rainville (Jean-Jacques): Je suis Jean-Jacques Rainville
procureur de la ville de Longueuil...
Le Président (M. Rodrigue): Je vais demander à
chaque personne de faire de même, au moins une première fois, pour
que ceux qui s'occupent de l'enregistrement de nos débats puissent bien
vous identifier.
M. Rainville: Comme le ministre l'a déjà
souligné, je ne voudrais pas reprendre tout le débat qui a
déjà eu lieu en commission parlementaire concernant cette
disposition. Néanmoins, je réitère, au nom du conseil de
la ville de Longueuil, c'est le souhait de la ville que son projet de loi soit
reçu de façon intégrale, de telle façon que le
conseil nomme les membres du comité exécutif. Cependant, comme
l'a souligné le ministre, à moins d'un changement de philosophie,
il est intervenu une entente quant au texte technique semblable à celui
qui est en vigueur actuellement à Sainte-Foy, Charlesbourg, Hull,
Québec et Laval, et qui diffère évidemment du projet de
loi qui est devant vous. Il y a donc une entente
technique, si le ministère décide de maintenir sa
philosophie, quant au mode de nomination. Néanmoins, il est certain que
les membres du conseil, par résolution, à l'exception d'un seul,
ont souhaité avoir un comité exécutif dont les membres
seraient élus par le conseil.
M. Létoumeau (André): M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, monsieur... (16 h 30)
M. Létourneau: André Létoumeau, membre du
Parti municipal de Longueuil. Je tiens à m'exprimer là-dessus
parce que, lors du dépôt du projet de loi au gouvernement, nous
avions demandé que le conseil nomme les membres de l'exécutif.
D'abord, on s'est basé sur la Loi sur les cités et villes,
à l'article 68a que le gouvernement actuel a proposé et
voté en 1978, si ma mémoire est bonne, qui permettait aux
conseils municipaux de déléguer ou de nommer l'exécutif.
Actuellement, à la commission parlementaire, on nous dit que, dans les
autres villes, telles que Hull, Charlesbourg, Sainte-Foy, c'est le maire qui
nomme les membres du comité exécutif.
Le problème qu'on a, c'est qu'à Longueuil, lorsque les
lois ont été votées dans les autres villes la loi qui
formait les partis politiques municipaux n'existait pas à ce
moment-là. Donc, ce qui arrive aujourd'hui, c'est qu'ayant des partis
politiques dans les municipalités, lorsque le maire décide de
nommer ses membres, s'il a été élu avec une
minorité au conseil, je pense que ce n'est pas rendre service aux
citoyens de la ville en question, tandis que si c'est le conseil qui les nomme,
au moins on aura des représentants de chacun des partis.
L'exemple est assez facile à comprendre. Chez nous, actuellement,
au parti municipal, nous sommes neuf élus, le Parti civique en a cinq -
avec le maire, cela fait six - et il y a trois membres indépendants au
conseil de la ville, ce qui donne neuf. Ce qui voudrait dire qu'avec le
même conseil, en 1982, le maire et quatre de ses membres
siégeraient au comité exécutif et que tout le parti
actuellement au pouvoir ne serait pas représenté, ce qui peut
amener des problèmes majeurs. On ne se fera pas d'histoire, ce sont des
partis politiques et tout le monde défend un peu son parti. On a beau
dire que la bonne volonté des gens va faire qu'on va nommer des membres
du parti de l'Opposition et ainsi de suite, je verrais mal, actuellement, le
gouvernement décider de nommer des membres de l'Opposition au Conseil
des ministres. Ce serait un peu spécial et je ne pense pas que le
gouvernement actuel aimerait bien cela, s'entendre pour un système comme
celui-là.
Une voix: Cela vous ferait du bien.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si vous voulez terminer votre intervention.
M. Létoumeau: Sauf qu'actuellement le conseil a
voté un entente entre les deux partis pour demander au gouvernement de
changer le bill privé pour deux raisons bien spécifiques,
d'abord, pour avoir cinq représentants, parce qu'à la prochaine
élection nous serons 19 conseillers plus un maire. La loi ne nous le
permettant pas, on s'est dit que trois, ce n'était pas suffisant et on a
donc demandé d'en avoir cinq et quelques pouvoirs. Les pouvoirs que le
ministre nous a proposés la dernière fois, on les a
acceptés, il n'y a pas de problème. Sauf qu'on se demande encore
quelle est la raison de ne pas suivre la loi générale quant au
choix de l'exécutif qui, je pense, est encore la meilleure solution dans
le contexte des partis politiques municipaux, ce qui n'existait pas dans le
temps, lorsque les lois ont été votées.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le conseiller, je voudrais simplement vous
faire remarquer que, dans la loi générale, à l'heure
actuelle, il y a des comités administratifs et non des comités
exécutifs. Il y a seulement quelques villes au Québec qui ont des
comités exécutifs et nous les avons mentionnées tout
à l'heure. Dans le cas où il y a des comités
exécutifs dotés de pouvoirs spécifiques, ils fonctionnent
toujours de cette façon, le maire les nomme. Je pense que c'est dans
l'ordre des choses. Il n'y a pas d'élection par la suite pour
élire des membres du comité exécutif de la part de chacun
des partis, parce qu'on retrouverait des discussions de type fondamental au
niveau de l'exécutif, ce qui ne doit pas être, parce que les
discussions sur les orientations doivent se faire au niveau du conseil.
Maintenant, si le maire, qui est élu encore une fois par
l'ensemble des citoyens d'une municipalité, est quand même
minoritaire de par son parti politique, s'il a un nombre de conseillers
minoritaire au conseil, je pense que, s'il veut que sa municipalité
fonctionne bien, que les décisions prises par l'exécutif soient
entérinées par le conseil à l'occasion, en tout cas, que
les relations entre l'exécutif et le conseil soient correctes, il va
avoir intérêt à nommer des conseillers qui ne soient pas de
son parti, qui ne soient pas nécessairement de l'Opposition, mais qui
vont faire des compromis sur un certain nombre de choses et qui vont permettre
que la situation fonctionne. Alors, c'est selon cet
objectif.
Je reviens là-dessus, la loi générale à
l'heure actuelle ne permet pas les comités exécutifs. Ce sont des
comités administratifs uniquement, qui ont donc beaucoup moins de
pouvoirs. Lorsqu'il y a des exécutifs, et je pense que cela s'entend,
cela se comprend aussi, c'est le maire qui nomme les membres du
comité.
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Rainville: M. le Président, M. le ministre, M. le chef
de l'Opposition ainsi que tous les députés membres de la
commission, je ne veux pas reprendre toute l'argumentation que j'ai faite jeudi
soir dernier, mais l'appel que j'ai fait est le suivant: La ville de Longueuil
a été formée, en 1969, de la fusion des anciennes
cités de Longueuil et de Jacques-Cartier. Dès le moment de la
fusion, nous avons demandé qu'un exécutif soit formé et
nous sommes revenus ici quatre fois, c'est la cinquième fois que nous
revenons devant l'Assemblée nationale. La ville de Longueuil a souffert
de l'absence d'un exécutif. C'est bien évident que tout le monde
ne serait jamais d'accord jusqu'à la dernière virgule, sur le
dernier moyen de gérer la ville, mais l'outillage dont on a besoin,
c'est un exécutif. Je pense que, même si ce n'est pas l'avis de
tous les membres du conseil en ce moment, la formule qui a été
négociée entre le contentieux du ministère et notre
avocat, c'est quand même un essai loyal qu'on doit faire. Je l'ai dit
l'autre soir, si cela ne fonctionnait pas, la commission parlementaire est
toujours ouverte tous les ans pour apporter des correctifs. Faisons un essai
loyal pour voir si cela va fonctionner et surtout, faisons confiance au maire
qui sera élu au mois de novembre, peu importe qui il sera. Je pense que
si la population lui a fait confiance, c'est qu'elle estime qu'il est assez
intelligent pour organiser son affaire pour ne pas vivre dans la misère
pendant quatre ans.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je pense qu'il est difficile pour nous de faire un
projet de loi particulier pour le projet de loi no 12. Il faut faire un projet
de loi, en somme, qui sera adaptable dans les années qui vont venir. Je
prends pour exemple M. le député de Hull, lorsqu'il était
maire. On dit que c'est le même projet de loi qu'il avait. Si, en
novembre, son conseil de ville s'était trouvé en minorité,
le même projet de loi existe quand même. Il faut le faire pour les
années à venir. Il a fonctionné à Charlesbourg, il
a fonctionné à Hull, il fonctionne à Laval. À
Laval, on sait comment l'élection a été difficile, mais
les gens étaient avec le projet de loi no 12 quand même.
J'aime mieux voter pour un projet de loi sur une portée
générale, avec des essais qui se sont faits
antérieurement, que de faire un projet de loi seulement parce qu'au
moment où on le voterait, ce serait accordé pour douze personnes.
Je pense que ce ne serait pas logique dans nos lois municipales de s'en
tenir... Ce serait de jouer, peut-être, une partisanerie politique,
surtout dans les projets de loi privés. Il faut absolument essayer
d'être apolitique dans ces lois, pour donner satisfaction aux gens qui
les présentent et pour l'avenir de ces municipalités. Je suis
complètement d'accord avec l'amendement du ministre
là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je suis de plus en plus
étonné, parce que le fait qu'on a fait des erreurs dans le
passé, cela ne veut pas dire qu'il faut les répéter. Je
trouve cette formule difficile à suivre et la meilleure norme, comme le
représentant de l'Opposition à Longueuil l'a déjà
dit, c'est que les conseillers sont d'accord sur le texte qui a
été présenté. On arrive avec un amendement, en
invoquant que le système existe ailleurs. Je trouve que ce n'est
vraiment pas une bonne démocratie à suivre. Qu'est-ce qu'il a
contre le fait que l'Opposition soit représentée au comité
exécutif? Je trouve cela bien normal, la population choisit des
conseillers et un maire et cette même représentation doit se
trouver le plus possible au niveau du comité exécutif. Nous
savons tous que le comité exécutif a de grands pouvoirs et quand
le maire témoignait qu'on pouvait organiser son affaire, je ne sais pas
ce qu'il voulait dire par là. Peut-être que votre Opposition va
penser que vous en avez nommé quatre de votre parti et si vous
êtes un bon démocrate, peut-être en nommerez-vous deux ici
et deux là. Mais on ne sait pas ce qu'il va décider; il ne
s'oblige à rien d'avance.
Donc, je trouve l'autre formule beaucoup plus démocratique et je
trouve difficile d'accepter l'argument que, parce que cela existe ailleurs, on
va le répéter. Peut-être que, dans le temps, lorsque cela
est arrivé, il n'y avait pas de parti politique organisé à
un niveau tel qu'aujourd'hui.
Une voix: Qui sera maire? Personne ne le sait.
M. Polak: Oui, mais qui sera maire? Ce n'est pas la question de
savoir qui sera maire, c'est qu'il faut avoir confiance en un maire, c'est lui
qui va décider. Est-ce que ce sera un maire qui va nommer juste sa
"gang" ou un maire qui va donner une bonne représentation
à l'Opposition dans son conseil? On peut l'inscrire dans le projet de
loi tel quel, c'est le conseil qui élit qui décide qui
nommer.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je pense, comme d'autres
députés l'ont dit, qu'il faut faire totalement abstraction de la
situation politique particulière à la ville de Longueuil, en
termes de représentation des différents partis municipaux. La
population aura à élire un nouveau conseil, un nouveau maire cet
automne et l'important, c'est qu'elle sache à l'avance quelles vont
être les règles du jeu et les électeurs vont prendre leurs
décisions en conséquence.
D'autre part, quelqu'un a fait le parallèle tout à l'heure
avec le régime parlementaire, ici à l'Assemblée nationale.
Je pense que, sur le plan municipal, on est beaucoup plus près d'un
régime quasi présidentiel. Quand les électeurs
élisent le maire d'une municipalité, ils s'attendent qu'il soit
responsable de l'administration, et je pense qu'il est tout à fait
normal, dans ce contexte-là, que ce soit le maire qui nomme les membres
du comité exécutif de la même façon que, si on fait
l'analogie, même si toute analogie est trompeuse, en régime
présidentiel, c'est le président qui choisit l'Exécutif.
C'est le cas aux États-Unis; en France, le président choisit le
premier ministre, et le premier ministre choisit le Conseil des ministres,
mais, en définitive, c'est le président.
Je pense que lorsque les électeurs votent pour un maire, ils
s'attendent à le voir assumer les responsabilités de
l'administration et, s'il est minoritaire au conseil, le conseil pourra
renverser les décisions de l'exécutif et orienter la
municipalité autrement au niveau des grandes orientations. Il semble que
c'est un principe beaucoup plus sain et, puisqu'il est appliqué ailleurs
dans d'autres municipalités, je ne pense pas qu'il faille faire des
différences d'une municipalité à l'autre, il me semble
qu'il faut reconnaître ce principe-là à la ville de
Longueuil comme dans les autres villes.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 4 est adopté sur division.
M. Létourneau: Est-ce qu'on peut faire un commentaire?
Le Président (M. Rodrigue): Oui.
M. Létourneau: À ce moment-là, si vous
l'adoptez, si le conseil de ville vote une résolution pour retirer le
projet de loi, le gouvernement va-t-il être prêt à le
retirer ou s'il est trop tard à ce moment-là? Parce que, comme je
vous le dis, il y a neuf membres du conseil actuel plus un indépendant
qui ne sont pas du tout d'accord avec l'amendement; donc, la majorité du
conseil n'est pas nécessairement d'accord avec un projet de loi
privé pour un exécutif dans lequel le maire déciderait
unanimement.
Dans notre projet, nous demandions quand même que le maire
choisisse, il était majoritaire, c'est juste au cas où il ne le
serait pas. Que ce soit notre maire ou M. le maire qui soit élu, je
pense que c'est le même principe qui devrait s'appliquer et, comme je le
répète encore, ce sont les formules actuelles, la loi n'est plus
la même que lorsque les gouvernements ont donné des projets de loi
privés et des exécutifs aux autres villes.
Le Président (M. Rodrigue): Je voudrais répondre
à la question qui a été posée comme
président de la commission. D'abord, on me pose la question suivante: Si
les conseils de ville demandent de retirer le projet de loi, est-ce qu'il sera
automatiquement retiré? La réponse, c'est non. Quand
l'Assemblée nationale est saisie d'un projet de loi, c'est elle qui est
maître d'en décider de la façon qu'elle juge convenable
d'en disposer; c'est elle qui a le pouvoir d'en disposer de la façon
qu'elle juge convenable d'en disposer. Dans ce sens-là, le gouvernement
ne serait pas tenu de le retirer, dès qu'il est saisi d'un projet de loi
qui a été déposé devant l'Assemblée, parce
que, à ce moment-là, l'Assemblée est en possession d'une
proposition et c'est elle qui a le pouvoir d'en disposer. Pour ce qui est de
cette question-là, je pense que je dois vous répondre dans ce
sens-là.
Alors, on m'a indiqué que l'amendement... M. le ministre.
M. Léonard: Je ne connais pas la coutume dans ce domaine,
vous la connaissez mieux que nous. Pour l'instant, nous n'avons pas de
résolution du conseil municipal de Longueuil sur la table; je pense
donc, qu'il faut procéder à l'étude du projet de loi. Si
ça survenait, ce serait après. C'est donc une question
hypothétique et c'est bien difficile de trancher.
Le Président (M. Rodrigue): D'ailleurs, M. le ministre,
vous avez constaté que, pour surseoir à l'étude d'un
projet de loi, parce que nous avions eu l'ordre de le faire, il a fallu le
consentement de la commission et nous allons faire rapport à
l'Assemblée
nationale que, avec le consentement des membres de cette commission,
nous avons décidé de surseoir à l'étude du projet
de loi no 229. S'il y avait eu objection, nous aurions dû procéder
à l'étude du projet de loi tel que l'Assemblée nationale
nous en avait donné l'ordre. Alors, on m'a indiqué que
l'amendement à l'article 4 est adopté sur division.
Nous poursuivons l'étude de l'article 4. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires à formuler sur cet article, tel que nous venons de
l'amender maintenant?
M. Léonard: Nous avons un certain nombre d'amendements de
concordance avec cette question de l'exécutif et, en conséquence,
nous voulons retirer le deuxième paragraphe de l'article 52.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que, M. le ministre,
ces amendements sont écrits? Alors, il est proposé en amendement
par le ministre. Est-ce que vous voulez suspendre? (16 h 45)
M. Léonard: D'accord, je retire le deuxième
paragraphe.
Le Président (M. Rodrigue): Un instant. Il y a une
proposition d'amendement du ministre afin de retirer le deuxième
paragraphe de l'article 52 qui est inclus dans l'article 4 du présent
projet de loi. Est-ce que cette proposition de retrait sera adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, le retrait du
paragraphe 2 de l'article 52, inclus à l'article 4 du présent
projet de loi, est adopté.
Cela va, c'est écrit. Je dois vous signaler que toute proposition
d'amendement doit m'être faite par écrit. Évidemment, quand
il s'agit d'une chose aussi simple que de dire: On retire le paragraphe 2, on
peut s'en accommoder, mais vous comprendrez que, pour ceux qui ont à
faire les rapports par la suite à l'Assemblée nationale,
ça devient très compliqué si on ne fait pas attention de
leur fournir toute la documentation nécessaire. Alors, sur
l'étude du projet de loi, nous poursuivons l'étude de l'article
4. M. le ministre.
M. Léonard: L'article 4. Alors, les paragraphes 3 et 4,
adoptés quant à nous.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a discussion
sur les paragraphes 3 et 4? Est-ce que ces paragraphes seront
adoptés?
M. Rocheleau: Sur division.
Le Président (M. Rodrigue): Les paragraphes 3 et 4 sont
adoptés sur division.
M. Léonard: Le paragraphe 5, avec un papillon, M. le
Président, se lirait comme suit... vous l'avez?
Le Président (M. Rodrigue): Oui, je l'ai.
M. Léonard: "Toute vacance dans le comité
exécutif autre qu'à la fonction de président est
comblée par le maire pour la prochaine assemblée du
comité. Pendant cette vacance, les membres restants, s'ils forment
quorum, peuvent agir."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Rocheleau: Sur division.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est adopté
sur division.
M. Léonard: Les paragraphes 6, 7 et 8 seraient
adoptés tels que présentés.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre, juste un
instant. J'ai oublié de demander si le paragraphe 5 est adopté
tel qu'amendé. Alors, j'imagine qu'il sera adopté tel
qu'amendé sur division? Alors, le paragraphe 5 est adopté tel
qu'amendé sur division.
Paragraphes 6, 7 et 8. Alors, est-ce que le paragraphe 6 est
adopté?
M. Léonard: Adopté. Une voix: Sur
division?
Le Président (M. Rodrigue): Je ne le sais pas, il
appartient à l'Opposition de nous l'indiquer.
M. Rocheleau: Non, je n'ai pas d'objection à cela.
Le Président (M. Rodrigue): Cela va? Paragraphe 6,
adopté. Paragraphe 7.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le paragraphe 7 est-il
adopté?
M. Polak: Juste une question.
Le Président (M. Rodrigue): Sur le 7?
M. Polak: Paragraphe 8.
Le Président (M. Rodrigue): Le paragraphe 7 est-il
adopté? Le paragraphe 7 est adopté. Le paragraphe 8, M. le
député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui. Le texte dit: "Les conseillers nommés
membres du comité exécutif..." Tout de même, il y a
possibilité, si le maire ne se prévaut pas de son droit de
nommer, qu'il y ait élection. Est-ce que l'on ne devrait pas dire: "Les
conseillers nommés ou élus"? Quand on dit "nommés", on
tient pour acquis qu'il va exercer son droit et moi, personnellement,
j'espère qu'il n'exercera jamais son droit, qu'il y aura des
élections. Les conseillers nommés membres, ça veut dire
nommés par le maire. Moi, personnellement, je veux avoir une
élection, qu'ils soient élus. Donc, j'aimerais dire
"nommés ou élus", parce qu'autrement le maire va dire: Voici,
tout le texte parle de nommer, donc j'exerce mon droit de nommer. Il peut y
avoir possibilité d'élection.
M. Léonard: Oui, c'est vrai.
M. Rocheleau: Si le maire se désiste de son
privilège, à ce moment, il y a élection.
M. Léonard: "Ou élus." Écoutez, nous
recevons l'amendement. Si vous voulez, M. le Président, étant
donné qu'il faudrait écrire tous ces papillons, il y en a
d'autres, on pourrait ajourner, commencer le projet de loi sur Montréal
et revenir après. Est-ce que vous accepteriez cette proposition?
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il n'y a que
l'article 4 sur lequel il y a des papillons à écrire?
M. Léonard: À moins que... Si vous acceptiez pour
un ou deux mots, à l'occasion...
Le Président (M. Rodrigue): Boni L'amendement, c'est
à l'effet d'ajouter les mots "ou élus" après le mot
"nommés", c'est cela?
M. Léonard: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): Cela se lirait comme suit:
"Les conseillers nommés ou élus..."
M. Léonard: Ou élus.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'amendement au
paragraphe 8 de l'article 52 inclus à l'article 4 du présent
projet de loi est à l'effet d'ajouter les mots "ou élus"
après les mots "les conseillers nommés". Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. Est-ce que le paragraphe 8 est adopté? M.
Léonard: Adopté. M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le paragraphe 8 est
adopté tel qu'amendé. Paragraphe 9.
M. Léonard: Alors, le paragraphe 9, M. le
Président, se lirait comme suit, car il y a un amendement de
concordance: "Malgré l'article 51, les membres du comité
exécutif restent en fonction..." Il faudrait enlever, après les
mots "malgré l'article 51," les mots "et le paragraphe 2". C'est de la
concordance. Alors, l'article 9 se lirait comme suit: "Malgré l'article
51, les membres du comité exécutif restent en fonction
jusqu'à leur remplacement suivant les dispositions de la présente
charte."
Le Président (M. Rodrigue): Alors, il s'agit d'enlever les
mots "et le paragraphe 2".
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 9 tel
qu'amendé est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 9 tel
qu'amendé est adopté. L'article 10, c'est-à-dire, je
m'excuse, c'est le paragraphe 10.
M. Léonard: Le paragraphe 10, pardon.
Le Président (M. Rodrigue): On parlait
précédemment du paragraphe 9. Paragraphe 10.
M. Léonard: Adopté sans amendement, quant à
nous.
M. Rocheleau: M. le Président, moi, je considère
que le comité exécutif devrait siéger en public, sauf s'il
doit discuter entre autres de conventions collectives, du personnel ou autres
sujets. Je pense qu'on devrait... Et on l'a appliqué chez nous. Vous
avez fait allusion à la ville de Hull tantôt; j'aimerais vous dire
que la ville de Hull, son comité exécutif, siégeait en
présence de la presse parlée, écrite et
télévisée et qu'en cas de particularités, si on
traitait du personnel, si on traitait des conventions
collectives ou autres sujets, à ce moment-là,
l'exécutif décrétait un huis clos.
M. Paquette: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Oui, là-dessus, je dois plutôt
être d'accord avec le député de Hull. On a l'air de faire
une exception du fait de siéger en public, alors que c'est le huis clos
qui devrait être l'exception, à mon avis. Je ne sais pas comment
le formuler.
Le Président (M. Rodrigue): La présidence recevra
des propositions d'amendement, mais elle n'en formulera pas. M. le maire.
M. Rainville: Je dois vous dire, messieurs, qu'en ce qui me
concerne, toutes nos réunions sont publiques. Évidemment, il y a
des caucus qui doivent avoir lieu dans des endroits, vous comprendrez cela,
vous en faites aussi, mais il reste que je n'ai aucune espèce
d'objection à ce que les séances officielles du comité
exécutif aient lieu en public. Je pense que cela pourrait enlever cette
pression que les gens ont en ce moment à savoir que peut-être il y
aurait des sujets qui seraient traités en l'absence de journalistes ou
d'autres. Pourtant, nous sommes transparents, je peux vous le dire.
M. Rocheleau: S'il estime que, dans l'intérêt de la
ville, les délibérations doivent avoir lieu à huis
clos.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Une remarque là-dessus. Le
député de Hull vient lui-même de dire qu'on siégeait
en public à la ville de Hull, mais c'est exactement le même
article qui est là, l'article ne défend pas au comité
exécutif de siéger en public. C'est le cas à la ville de
Hull. Je le lis: "Le comité siège à huis clos, sauf s'il
estime que dans l'intérêt de la ville ses
délibérations doivent avoir lieu publiquement." C'est exactement
la même chose. Moi, je pense que cet article n'empêche pas le
comité exécutif de siéger en public et je pense qu'on doit
le laisser là.
M. Polak: On devrait le renverser.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le paragraphe 10
est adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: M. le Président, on dit ici que le
comité exécutif siège à huis clos, alors que le
comité exécutif devrait siéger, que ses séances
devraient avoir lieu en public, sauf s'il estime que, dans
l'intérêt de la ville, ses délibérations doivent
être à huis clos.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le paragraphe 10
sera adopté?
M. Rocheleau: C'est que, pour toute considération, M. le
Président, l'exécutif peut utiliser le paragraphe 10 de sa loi
pour dire que le comité siège à huis clos.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, surtout après que
l'amendement a donné le pouvoir au maire de nommer, pour protéger
encore un peu plus ce qui reste à l'Opposition, il faut dire: les
séances sont en public, sauf s'il y a des séances à huis
clos à cause de la nature confidentielle des délibérations
au point de vue des conventions collectives, etc. La réponse du ministre
est: Cela se tiendra à huis clos, mais on a toujours le droit de tenir
les séances en public. Si c'est vrai, ce que l'Opposition vient de dire,
que le maire va nommer quelqu'un de son groupe, c'est une raison de plus pour
avoir une séance publique en principe et à huis clos par
exception. Il faut renverser ce mot dans le paragraphe 10.
Le Président (M. Rodrigue): Je n'ai aucune motion devant
moi; je répète la question que j'ai posée: Est-ce que le
paragraphe 10 est adopté?
M. Polak: M. le Président, je suis prêt à
faire une motion verbale, si vous voulez. On peut le faire ici?
Le Président (M. Rodrigue): Si elle n'est pas trop
complexe, je l'accepterai verbalement.
M. Polak: Elle n'est pas complexe du tout, je vais vous la lire:
"10. Le comité siège en public, sauf s'il estime que, dans
l'intérêt du caractère personnel ou à cause des
conventions collectives de la ville, ces délibérations doivent
avoir lieu à huis clos."
Le Président (M. Rodrigue): Je n'accepterai pas
l'amendement, parce que ça devient un peu compliqué. Si vous
voulez formuler un amendement, faites-le par écrit, je vous en prie. Je
vais vous donner le temps de le faire, si vous voulez le prendre.
M. Polak: Le maire de Hull travaille là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre,
s'il vous plaît! Pendant qu'on est à formuler un amendement
sur le paragraphe 10, je vais suspendre l'étude du paragraphe 10, pour
permettre au député de Sainte-Anne de nous présenter son
amendement. J'appelle l'étude du paragraphe 11. Sur le paragraphe 11, y
a-t-il des remarques?
M. Léonard: Je crois qu'il y a un amendement au paragraphe
11.
Une voix: Non, il n'y a pas d'amendement au paragraphe 11.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le paragraphe 11
est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le paragraphe 11 est
adopté. Et, sous réserve du paragraphe 10, ceci termine
l'étude de l'article 4.
M. Laplante: II y a 52.1.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, vous avez raison, en
fait, ça termine plutôt l'étude de l'article 52 et nous
passons à l'article 52.1, inclus à l'article 4 du présent
projet de loi. Sur l'article 52.1, M. le ministre.
M. Laplante: II y a un amendement à l'alinéa h.
M. Léonard: M. le Président, il y a, à mon
avis, une faute de rédaction à la première ligne de tout;
on devrait lire: "Le comité exécutif exerce les fonctions
exécutives", non pas "exécutoires".
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il accord pour amender
le texte afin qu'on puisse y lire: "les fonctions exécutives" au lieu de
"les fonctions exécutoires", tel que c'est présentement
écrit? Y a-t-il accord là-dessus?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. L'article 52.1 se lirait comme suit: "Le comité
exécutif exerce les fonctions exécutives du gouvernement de la
ville..."
M. le ministre. (17 heures)
M. Léonard: À l'article 52.1, je voudrais remplacer
le paragraphe h par le suivant, que je vous dépose: "h tout rapport
concernant l'aliénation de tout meuble ou immeuble appartenant à
la ville et, en outre, la location de ses meubles ou immeubles, lorsque la
durée du bail excède un an";
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté.
Est-ce que l'article 52.1 est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.1 est
adopté tel qu'amendé.
Un instant! on va revenir à l'article 51.
J'ai reçu un amendement concernant le paragraphe 10 de l'article
52, c'est un amendement du député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, l'amendement se lirait
comme suit: "Le comité siège en public, sauf s'il estime que dans
l'intérêt de la ville ses délibérations doivent
avoir lieu à huis clos."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: M. le Président, je voudrais faire une
remarque là-dessus. Je vois mal pourquoi on ferait un statut particulier
à Longueuil, alors que, dans la rédaction de tous les
comités exécutifs, c'est la même rédaction qui
prévaut, ce qui n'empêche pas les comités exécutifs
de siéger en public, lorsqu'ils le veulent. Cela leur donne la
liberté de siéger à huis clos, lorsqu'ils le veulent bien
aussi. Je pense qu'il s'agirait plutôt d'un point de législation
à inscrire dans une loi générale, plutôt que dans la
loi de Longueuil en particulier. Là-dessus, je n'aurais pas d'objection
à ce qu'on discute profondément de cette question, mais à
l'intérieur d'une loi qui pourrait toucher la démocratie
municipale, mais ne pas faire un statut particulier à Longueuil, alors
qu'à Hull vous aviez le même article que celui qui est
présenté et que vous pouviez siéger en public.
M. Rocheleau: C'est pour cela.
M. Léonard: Quant à la rédaction
elle-même, je ne suis pas sûr que tous les fils soient bien
attachés là-dedans.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: On entend souvent le ministre des Affaires
municipales nous dire
qu'il faut bonifier les lois. La loi qui a été
votée à Hull en 1965 et créant un comité
exécutif, la ville de Hull l'a personnellement bonifiée, dans le
sens qu'au lieu de siéger à huis clos, comme cela se faisait
antérieurement, l'exécutif a décidé qu'il
était préférable de siéger en public. À
l'occasion, la loi nous permettait quand même de décréter
le huis clos pour discuter de questions de relations de travail, de personnel
ou des sujets qui devaient comporter un certain huis clos. Alors, ici, on parle
de bonifier.
Il y aurait peut-être lieu, éventuellement, de demander
aussi aux autres comités exécutifs de permettre davantage
d'ouverture, d'aérer ces assemblées et de permettre à ceux
qui le veulent d'y assister. Entre autres, M. le Président, je vous
avoue que la presse écrite et parlée, étant donné
que les assemblées sont publiques, est à l'affût de
nouvelles. Si on appliquait le contraire, à ce moment-là, la
population est privée de certaines informations intéressantes
concernant l'exécution des travaux de la ville.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, vu que c'était ma
suggestion à l'origine, je tiens beaucoup à cela. Je trouve
futile l'argument de dire: Plus tard, quand on va faire la refonte de la loi
générale, on pourrait peut-être discuter de cela. Nous
savons tous que, plus tard, cela peut venir dans un an ou deux. Je pense qu'on
a une suggestion très positive, et même si cela dérange la
loi générale qui régit cette affaire maintenant,
j'aimerais qu'on ait un vote là-dessus, je suis totalement d'accord avec
le député de Rosemont, pourquoi ne pas inscrire ce principe dans
cette loi et avoir un bon précédent pour l'avenir?
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Chambly d'abord.
M. Tremblay: M. le Président, je pense que la discussion
que nous faisons présentement est fondamentale effectivement en ce sens
qu'elle vise à faire que les citoyens soient au courant de ce qui se
passe au conseil aussi bien qu'à l'exécutif de leur
municipalité. Par contre, j'aimerais revenir à ce que le ministre
a dit tout à l'heure, qu'on ait une formulation ou une autre, le
changement n'est pas fondamental. Si on disait, par exemple, que les
séances du conseil sont publiques et qu'il peut décréter
le huis clos, un exécutif de mauvaise foi pourrait parfaitement
décréter le huis clos presque systématiquement, de la
même manière qu'on a vu que, dans le cas de Hull, les gens
décidaient d'ouvrir la discussion ou de permettre au public d'assister
aux discussions. Donc, le principe qu'on discute est fondamental, mais on ne le
réglera pas par une modification à cet article du projet de loi
de Longueuil. Donc, je me rallie à cela en disant qu'il faudra, par
exemple, éventuellement prévoir un mécanisme qui permettra
au public d'assister aux séances du conseil, non seulement pour la ville
de Longueuil, mais pour toutes les autres municipalités qui ont le
même problème.
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Très brièvement. Je pense que la
formulation qui est proposée en amendement aurait un effet
bénéfique dans le sens qu'elle a un effet incitatif sur les
municipalités, comme vient de le dire mon collègue. Une
municipalité pourrait quand même toujours décréter
le huis clos, je pense que c'est un effet incitatif important, mais il serait
un peu odieux de le faire dans le cas d'une seule municipalité. Moi, je
pense que c'est au niveau de la loi, comme le disait le ministre. Si c'est le
cas, que toutes les municipalités qui ont des comités
exécutifs ont des articles semblables, je pense qu'il faut les changer
pour toutes les municipalités et non pas pour une seule, à
l'occasion d'un projet de loi privé.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'on peut nous assurer que
c'est vrai, la règle que vous mentionnez, que...
M. Léonard: Oui, c'est la rédaction standard de
tous les comités exécutifs qui existent. Maintenant, je pense
que, là-dessus, ça peut très bien faire partie d'une
législation générale, à la minute où on
corrige ce qui arrive aux exécutifs, à la façon de
siéger des exécutifs, mais je ne vois pas pourquoi on ferait un
statut particulier pour Longueuil dans ce cas-là.
M. Maciocia: Est-ce que le ministre nous promet un projet de loi
omnibus dans ce sens-là?
Le Président (M. Rodrigue): Un instant: M.
Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Viger.
M. Léonard: On pourra en discuter à ce
moment-là, à l'occasion d'un projet de loi omnibus.
M. Maciocia: Vous êtes prêt à en discuter.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Rocheleau: M. le Président, je pense qu'on avait
suffisamment d'arguments et je comprends que le ministre tente toujours de se
trouver un peu de matériel pour se préparer un projet de loi
omnibus et déposer cela dans le temps des fêtes pour qu'en
décembre, on adopte un cadeau pour les municipalités. Je
comprends cela et je n'ai absolument rien contre cela. Mais, dans l'article que
nous traitons ici, je pense que nous permettons davantage une participation du
public, une participation à l'information; on est justement à
voter une loi sur l'information et ici, on inscrit dans une loi un huis clos.
Cela vient un peu en contradiction avec l'esprit du ministre des
Communications, qui semble vouloir aérer et permettre une information
plus souple à la population. Pour clore, le maire de Longueuil a quand
même une influence assez importante auprès du gouvernement et
j'aimerais l'entendre pour voir s'il a des objections pertinentes à voir
son prochain exécutif siéger en public. Est-ce qu'il pourrait me
le répéter pour ma tendre oreille?
Une voix: II l'a déjà dit.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le maire.
M. Robidas (Marcel): Si vous me posez la question, il est bien
évident, je vous le dis, que j'ai toujours été celui qui a
voulu informer particulièrement tous les journalistes et je n'ai attendu
aucune loi pour le faire. Il reste que la ville de Longueuil n'est pas la seule
au Québec. Je crois qu'une législation devrait couvrir toutes les
municipalités et ça n'empêche pas, comme vous l'avez fait
vous-même, en tant que maire, si la population le veut bien le 7 novembre
prochain, je décrète que les séances sont publiques. De
toute manière, le conseil actuel siège en public et quelquefois,
il lève la séance, la suspend devant tout le monde pour aller
siéger à huis clos et c'est accepté comme cela. Moi, je
pense qu'on peut discuter longuement ici. Je ne veux pas participer à
votre débat parce que je ne suis pas député à
l'Assemblée nationale, mais il reste que c'est bonnet blanc et blanc
bonnet, et puis blanc bonnet et bonnet blanc, dans le fond. J'aime autant
qu'une législation générale vienne se faire, qui
couvrirait raisonnablement toutes les municipalités du
Québec, plutôt que d'imposer une exception dans la loi de
Longueuil, si vous le voulez.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je ne souscris pas
entièrement à ce que le maire de Longueuil mentionne parce que,
quand on dit que le comité siège à huis clos, et je l'ai
vécu à Hull, M. le maire de Longueuil, alors que j'étais
conseiller municipal et que l'exécutif siégeait à huis
clos, on se faisait dire que c'était bien à huis clos. Il fallait
faire une demande au maire pour être admis et aller poser des questions
à l'exécutif, chose que l'on n'acceptait pas à
l'époque. Quand on a décidé de démocratiser le
conseil municipal et d'assouplir certaines mesures, c'est qu'on en a convenu.
Mais, tel que l'article est rédigé ici, l'exécutif
pourrait siéger à huis clos et les membres du conseil pourraient
être à la porte à attendre les décisions. Qu'on me
dise le contraire!
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Bélanger: M. le Président, je comprends mal
l'attitude du ministre, puisque le maire nous a laissé entrevoir qu'il
n'avait aucune objection à siéger publiquement. Qu'on dise que
nous allons corriger cela par un projet de loi omnibus dans les prochains mois,
cela aussi j'y crois, je ne doute pas de la bonne volonté, il reste que
je ne vois absolument rien de mal à ce que la ville de Longueuil soit
à l'avant-garde pour quatre mois, six mois et même un an s'il le
faut. Je comprends mal pourquoi on refuse cet amendement qui est si simple, qui
fait tout simplement inverser les mots. On dit que le comité
exécutif siège en public, et, dans le cas de
l'intérêt de la ville, peut siéger à huis clos.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Moi, je pense que le ministre craint
qu'en changeant la formulation, l'interprétation qu'on pourrait lui
donner pourrait éventuellement ne pas être dans le sens qu'on le
voudrait réellement. Il pourrait peut-être prendre le temps avec
les personnes-ressources, de refaire la formulation. Il a dit tantôt: Si
on avait toutes les cordes. Pour moi, cela me semble assez clair. On maintient
le même texte, sauf qu'on remplace "à huis clos" par "en public"
et le dernier bout du paragraphe "en public" par "à huis clos". Je ne
pense pas qu'on puisse craindre que cela pourrait être ambigu ou que cela
pourrait disons être dangeureux éventuellement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, d'abord, je ne tiens
pas à modifier tout le projet de loi proposé par Longueuil. C'est
seulement au niveau de l'exécutif ou la façon de nommer le
président de l'exécutif ou de nommer l'exécutif que nous
avons changé les choses. Ce sont eux-mêmes qui nous ont
demandé ceci; je suis prêt à me rendre à ce qu'ils
demandent, d'autant plus que c'est conforme à ce qu'il y a dans les
autres municipalités qui ont des comités exécutifs. Je
pense qu'à l'occasion d'un projet de loi général
là-dessus, on pourrait discuter de la façon de fonctionner des
comités exécutifs, mais, présentement, je ne vois pas
pourquoi, à l'heure actuelle, on accorderait un statut spécial
à Longueuil, un statut spécial qu'elle n'a pas demandé
comme ville. Si jamais il y a lieu de mettre cela dans un projet de loi omnibus
ou dans une autre loi sur la façon de fonctionner au niveau de la
démocratie municipale, je pense que cela se discute. En faire un cas
particulier présentement me paraît beaucoup, alors qu'ils ne l'ont
pas demandé et que la disposition qu'il y a là leur permet de
siéger en public autant qu'ils le veulent.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull, M. le député de Bourassa et ensuite M. le
député de Sainte-Anne. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je maintiens que je trouve
très malheureuse l'attitude du ministre; il ne semble pas vouloir
comprendre qu'il a le droit de modifier des choses, qu'il peut accepter de
l'Opposition et même de ses collègues du côté
ministériel des modifications qui, à toutes fins, bonifient la
loi parce que, je le répète, M. le Président, nous avons
eu des problèmes à la ville de Hull. Il y en a plus parce que
cela a été incorporé dans les moeurs et coutumes que
l'exécutif siégeait maintenant en public. Mais si on a la
possibilité ici de doter la ville de Longueuil d'un exécutif, il
faut comprendre que la ville de Longueuil a aussi des partis politiques. (17 h
15)
Dans le cas actuel où le maire est en minorité - c'est
possible que ça arrive de nouveau au mois de novembre - qu'il
décide de nommer ses propres membres élus au conseil municipal
à l'exécutif et aussi qu'il décide par la suite
d'appliquer le huis clos à toutes les assemblées de
l'exécutif, la charte lui donne totalement ces pouvoirs alors que, au
contraire, si le comité siège en public et qu'il estime que, dans
l'intérêt de la ville, les délibérations doivent
être tenues à huis clos, à ce moment, les membres du
conseil peuvent à l'occasion être entendus, être
présents lors des assemblées de l'exécutif et avoir une
plus grande liberté de participation et d'action.
M. le Président, je ne voudrais pas répéter ce que
certains députés du côté ministériel ont dit
lors des discussions sur la loi no 46 sur la Communauté urbaine de
Montréal, que le ministre des Affaires municipales était
entêté. Plus je travaille à ces commissions en
présence du ministre des Affaires municipales, plus je suis d'accord
avec certains députés du côté ministériel de
l'entêtement du ministre des Affaires municipales.
Pour permettre la bonne marche de cette commission, afin que l'on puisse
passer le plus rapidement possible au projet de loi no 200, qui contient quand
même plusieurs pages - on nous demandait déjà de
dépasser les 24 heures - il faudrait que le ministre soit quelque peu
diligent et prenne en considération que c'est toujours le temps de
bonifier. On a un projet de loi sur la table et, personnellement, je l'aborde
d'après l'expérience que j'ai vécue et que,
malheureusement, le ministre des Affaires municipales n'a jamais eu la chance
de vivre, c'est-à-dire être maire ou conseiller d'une
municipalité. Une telle expérience lui permettrait davantage de
comprendre les problèmes que les municipalités connaissent ou
peuvent connaître à l'intérieur de l'exécution de
leurs travaux. Je lui demande donc d'être conciliant et d'accepter cette
modification qui va assurer un meilleur climat à l'exécution des
travaux de la ville de Longueuil.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Une chose que l'Opposition ne semble pas comprendre
actuellement - ce n'est pas sa faute, je ne voudrais pas que ce soit pris pour
un reproche ou vu de façon négative; en somme, c'est la
deuxième session à laquelle elle participe - c'est que les
projets de loi privés, habituellement, on les étudie assez
rapidement parce que ce sont les volontés des municipalités, des
institutions financières, etc. Souvent, on discute brièvement
d'un article et ensuite on se prononce pour ou contre. Ce que je trouve curieux
aujourd'hui, c'est que, après avoir été questionné
sur cet article spécifique, le maire de Longueuil dit qu'il est
prêt à ouvrir mais qu'il ne voudrait pas que sa ville fasse
l'objet d'un article spécial que d'autres villes n'ont pas. Il
préférerait avoir ça dans une loi
générale.
M. Rocheleau: II n'a jamais dit ça.
M. Laplante: Oui, je vais le lui faire répéter. Je
pense qu'on devrait arrêter la discussion. Pour respecter votre motion,
il
s'agit de la mettre aux voix afin qu'on puisse continuer nos
travaux.
Si ce n'est pas ce que le maire de Longueuil a dit tout à
l'heure, M. le député de Hull, je me rétracterai
volontiers pour le bien de la commission. M. le maire de Longueuil, est-ce que
je vous ai bien interprété?
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Robidas: Je pense, M. Laplante, que vous m'avez bien
interprété. Je vous ai dit textuellement que je n'avais aucune
objection à ce que le maire, comme ce fut le cas à Hull, fasse
siéger l'exécutif en public, mais j'ai dit et je
répète que je ne voyais pas pourquoi la ville de Longueuil devait
être la seule à posséder une telle obligation. C'est ce que
j'ai dit textuellement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le ministre vient de dire:
C'est difficile de changer le paragraphe 10, parce que ce sont les
représentants de la ville eux-mêmes qui l'ont demandé dans
leur projet de loi. Je trouve cela drôle, parce que le ministre n'a pas
tenu le même raisonnement quand eux-mêmes ont demandé,
concernant...
Une voix: ...
M. Polak: Excusez-moi.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: ... le choix de ceux qui vont siéger au conseil
exécutif... Là, on a changé le projet de loi. Il y a
même un membre du conseil qui a dit que, s'il avait su cela, on n'aurait
jamais demandé ce projet de loi, parce que vous auriez imposé
quelque chose contre la volonté de la majorité du conseil de
Longueuil. C'est bien clair, concernant le comité exécutif, mais
quand il s'agit de ce paragraphe, soudainement, on respecte la demande de
Longueuil. On dit: Cela se trouve dans le texte.
Donc, savez-vous, M. le Président que si le ministre n'avait pas
changé la formule suggérée par la ville de Longueuil
concernant le comité exécutif, on n'aurait pas eu besoin de
changer l'article 10? La raison pour laquelle je fais l'amendement, c'est que
j'essaie par tous les moyens possibles, de protéger l'Opposition et de
permettre à ces gens au moins d'être mieux protégés,
quand ils ne sont pas représentés, parce que le maire peut nommer
les membres du conseil exécutif. Au moins, quand les séances
seront publiques, on aura cet avantage d'avoir un peu plus de sauvegarde.
Même les autres députés sont d'accord sur le
principe. Le député de Rosemont est totalement d'accord, mais il
dit: On ne veut pas faire une exception pour Longueuil. Si on était ici
pour discuter globalement un changement au texte de loi, il n'y aurait pas de
problème, cela passerait tout de suite. Vous dites: II faut que cela
tombe dans une réforme générale et pas juste pour la ville
de Longueuil. Je me dis: Pourquoi ne pas prendre la ville de Longueuil pour un
projet pilote? C'est une très bonne idée et on va le
démontrer par l'expérience de Longueuil. On dit dans le texte de
la loi que c'est une séance publique, à moins que, dans
l'intérêt de la ville, ce doive être une séance
à huis clos. Je pense que c'est un très bon projet pilote qui va
aider beaucoup d'autres villes. Il ne faut pas avoir peur de faire des
changements, on est ici pour promouvoir la démocratie interne des
opérations de la ville.
Vous avez toutes les possibilités, vous, les
députés ministériels, les gens de la grande transparence.
Soudainement, vous ne voulez pas accepter un amendement avec lequel vous
êtes pourtant d'accord. Je trouve cela bizarre de se cacher
derrière une réforme globale. On n'a aucun engagement du ministre
qu'il veut nous soumettre une réforme globale plus tard en y
insérant un tel texte.
Je tiens donc à mon amendement. Je pense qu'il est fait avec bon
sens et je le fais en même temps pour protéger le plus possible
l'opposition de la ville de Longueuil, parce que vous avez enlevé
à cette opposition une représentativité au conseil
exécutif. Vous laissez cela au maire et je ne sais pas ce que ce maire
ou un autre maire après va décider.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Polak: Je demande le vote là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): Vous demandez le vote,
là-dessus?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, sur l'amendement
à l'article 4, qui contient l'article 52 et qui apporte des
modifications à l'article 52, au paragraphe 10 de cet article 52, il est
proposé par le député de Hull, en amendement que "le
comité siège en public, sauf s'il estime que, dans
l'intérêt de la ville, ces délibérations doivent
avoir lieu à huis clos."
M. le député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Pour.
Le Président (M. Rodrigue): M. le
député de Sainte-Anne. M. Polak: Pour.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Mont-Royal. M. le député de Groulx.
M. Fallu: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bellechasse. M. le député de Rosemont.
M. Paquette: Contre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Contre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gaspé.
M. LeMay: Contre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gouin. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Pour.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Contre.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement du
député de Hull est rejeté par 6 voix contre 3.
Est-ce que le paragraphe 10 est adopté?
M. Léonard: Adopté tel qu'amendé. Non,
adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté tel quel?
M. Léonard: Adopté tel quel.
Le Président (M. Rodrigue): Le paragraphe 10 est
adopté.
Est-ce que l'article 52 est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52 est adopté
tel qu'amendé.
M. Rocheleau: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52 est adopté
sur division, tel qu'amendé.
Nous avions précédemment adopté l'article 52.1 tel
qu'il avait été amendé.
L'article 52.2.
M. Léonard: Article 52.2, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Tel qu'il avait
été amendé. Alors, est-ce que l'article 52.2 est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.2 est
adopté. L'article 52.3.
M. Léonard: À l'article 52.3, j'ai un amendement,
M. le Président, pour remplacer, à la quatrième ligne, le
mot "adopte" par le mot "soumet" et, deuxièmement, pour remplacer,
à la sixième ligne, le mot "adopter" par le mot "soumettre".
M. Rocheleau: C'est à 52.3?
M. Léonard: Oui, à 52.3, c'est-à-dire que ce
n'est pas l'exécutif qui adopte le budget, c'est le conseil, il soumet
le budget au conseil et c'est le conseil qui adopte.
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais qu'on me dise
si on s'en rapporte aux chartes, aux lois qui existent et, si on veut les
maintenir telles quelles, je vous demanderais de lire l'article de la loi
créant le comité exécutif de la ville de Hull et de la
comparer. Le comité exécutif adopte...
M. Bissonnet: II adopte, il recommande.
M. Rocheleau: II adopte et recommande au conseil.
M. Bissonnet: C'est ce qui se fait à la ville de
Montréal, en tout cas. Il recommande et adopte au conseil.
M. Paquette: Avec décision définitive au
conseil.
M. Bissonnet: II faut savoir la décision de
l'exécutif; s'il soumet, on ne sait pas s'il adopte.
M. Rocheleau: Si vous parlez de prendre les textes... On ne peut
pas bonifier un article et ne pas bonifier l'autre.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: II se peut qu'il y ait des différences
effectivement. À Charlesbourg, c'est le mot "soumettre" qu'il y a et
à Hull?
M. Bissonnet: II recommande l'adoption du budget. Il faut qu'on
l'adopte au comité exécutif. Voyons donc! Il faut qu'il prenne
une décision.
M. Léonard: Vous avez raison quant à la ville de
Hull.
M. Rocheleau: Ne me dites pas cela de même, dites-le-moi
tranquillement au moins. Si on est pour adopter un modèle de charte et
on dit: Cela se passe de même... Je comprends qu'on doit bonifier quand
c'est le temps de bonifier.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 52.3 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Un instant! Si c'est pour prêter à
confusion, M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Tantôt, on disait qu'il ne fallait pas
changer, que si on était pour changer, on était pour changer cela
dans une loi générale. Moi, je souhaiterais que le ministre
considère d'apporter ça dans une loi générale, s'il
le veut et, à ce moment-là, on pourrait bonifier.
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je crois comprendre que l'article auquel le
député de Hull fait référence dans la charte de
Hull est peut-être formulé différemment, mais il a
exactement le même effet que celui-ci. Quelle est la
différence?
M. Rocheleau: Pas tout à fait, c'est que l'exécutif
doit adopter son budget et il le soumet au conseil qui le modifie après,
s'il y a lieu de le modifier, et qui l'approuve.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: On me fournit une explication
là-dessus. À la ville de Longueuil, les demandes qui ont
été formulées sont différentes de celles du
processus d'adoption du budget de la ville de Hull; si on lit au complet le
texte de la loi de la ville de
Hull, paragraphes 9 et 10, je peux vous les lire au complet, c'est une
situation différente. "9. Après avoir tenu compte des
prévisions de revenus de la ville et après avoir
étudié les prévisions des dépenses soumises par les
chefs de service ainsi que leurs rapports et suggestions tels que
présentés par le gérant, le comité prépare
et adopte le budget pour l'exercice financier suivant; il doit aussi
préparer et adopter les règlements et les résolutions
imposant les taxes, permis et licences pour payer les dépenses, compte
tenu de tous les autres revenus de la ville. "10. Si le conseil n'adopte pas,
à son tour, avant le 15 décembre de chaque année, le
budget, les règlements et les résolutions qui s'y rapportent,
soumis par le comité, deviennent automatiquement en vigueur à
compter du 1er janvier, nonobstant toute disposition contraire de la
présente loi."
Or, c'est une entrée en vigueur automatique, ce n'est pas cela
qui a été demandé par la ville de Longueuil et le budget
doit donc être adopté par le conseil et non pas par le
comité exécutif. (17 h 30)
Je pense que la situation est différente et c'est pour cela que
l'on corrige ce texte présentement. Je pense que la rédaction que
nous proposons par l'amendement est supérieure à celle qu'il y a
là et correspond exactement à la situation de la ville de
Charlesbourg en ce qui concerne l'adoption du budget.
M. Rocheleau: M. le Président, je tiens à dire au
ministre des Affaires municipales que la ville de Hull, depuis 1970,
dépose les prévisions budgétaires du gérant et des
chefs de service au conseil et qu'ensemble le conseil et l'exécutif font
l'étude du budget afin d'éviter le double emploi. Il est vrai que
nous avons modifié notre méthode et il est vrai aussi, M. le
Président, que l'article prévu dans la charte de Longueuil est
celui qui est aujourd'hui en vigueur à Charlesbourg et c'est de cette
façon que Hull procède aussi. Je suis d'accord avec cela, mais
quand on dit qu'on ne peut pas changer d'article parce qu'il faut se tenir
à l'intérieur d'un cadre, quand le ministre nous dit que c'est
dans une loi générale qu'on va pouvoir changer certains articles,
il faut tenir compte que ce qui est bon pour un est bon pour l'autre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Je dois dire que le conseiller juridique de la
ville de Longueuil et la ville de Longueuil sont d'accord là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur de la ville de
Longueuil.
M. Rainville: Si M. le Président veut me le permettre, la
modification proposée par le ministère est tout à fait
conforme à l'esprit des dispositions recherchées par la ville de
Longueuil. D'ailleurs, vous pourrez noter que, dans un article
précédent, il a été clairement expliqué que
le conseil adopterait le budget. C'est donc que ce budget sera soumis par le
comité exécutif, en conséquence de quoi le mot
"adopté" figurant dans cette disposition visait une adoption à
l'intérieur du comité exécutif pour être
ultérieurement soumis au conseil. Il est sans doute opportun, dans les
circonstances, de déroger à certaines autres formulations dans
d'autres chartes de façon à bien respecter l'esprit qui
était recherché par la ville de Longueuil dans les
circonstances.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté, M. le Président, mais
j'aimerais préciser une chose pour le bénéfice des
membres, question...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ... simplement de...
M. Léonard: Détendre l'atmosphère.
M. Rocheleau: ... détendre l'atmosphère. À
l'article 14, M. le Président, à propos des séances
publiques ou à huis clos, pour le député de Rosemont,
c'est qu'à Hull les séances du conseil sont publiques. Toutefois,
le conseil peut siéger à huis clos lorsqu'il s'agit de discuter
de la conduite de certains de ses membres ou pour quelque autre matière
d'intérêt privé.
M. Léonard: Mais nous sommes d'accord, M. le
Président, je suis d'accord avec le député...
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement étant
adopté, je vais maintenant demander si l'article...
M. Léonard: II s'agit du conseil.
Le Président (M. Rodrigue): ... 52.3 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.3 est
adopté tel qu'amendé. L'article 52.4.
M. Rocheleau: L'exécutif.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous avez des
remarques à propos de l'article 52.4?
M. Léonard: Adopté quant à nous tel que
présenté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.4 est
adopté. L'article 52.5.
M. Léonard: À l'article 52.5, M. le
Président, j'ai un autre papillon qui remplace l'article 52.5 et qui se
lirait comme suit: "52.5. Le comité exécutif peut adjuger tout
contrat comportant une dépense inférieure à celle
requérant des soumissions publiques, en se conformant à l'article
573.1 s'il s'agit d'un contrat visé à cet article".
Je pense que cela est clair en soi.
Le Président (M. Rodrigue):
Maintenant...
M. Léonard: Cela le rend conforme à la
législation générale là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cela remplace tout
l'article 52.5?
M. Léonard: Oui, tout l'article 52.5. Une voix:
C'est un nouvel article. M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): II y a deux paragraphes. Cela
remplace les deux paragraphes de 52.5?
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): Merci. Est-ce que cet
amendement sera adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. L'article 52.5
tel qu'amendé est-ii adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.5 est
adopté tel qu'amendé. L'article 52.6. M. le député
de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: À propos de l'article 52.6 est-ce que le
ministre pourrait nous informer si, dans les autres chartes, y est prévu
des cas d'urgence comme cela?
M. Léonard: Oui. Dans la Loi sur les
cités et villes, dans les cas d'urgence, c'est le maire qui a les
pouvoirs et nous proposons de rejeter l'article 52.6.
M. Bissonnet: Justement. Dans les autres chartes des
comités exécutifs, soit de la ville de Montréal, soit de
la ville de Laval, je ne pense pas qu'il y ait des dispositions semblables
à ce qu'on retrouve ici.
M. Léonard: Oui, c'est cela. C'est parce qu'il n'y en a
pas. C'est pour cela qu'on demande de le retirer.
M. Bissonnet: Ah! vous proposez de le rejeter? Je suis d'accord
avec cela.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.6 est
rejeté.
M. Léonard: II est donc rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.7. (17 h 30)
M. Léonard: À 52.7, nous avons un amendement. Il
faudrait retrancher le mot "écrits", à la première ligne,
de sorte que 52.7 se lirait comme suit: Tous les contrats doivent être
signés au nom de la ville par le maire et par le greffier.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous l'avez par
écrit?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Merci. Est-ce que cet
amendement sera adopté?
M. Polak: Une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Pourquoi retire-t-on le mot "écrits"? Vous
demandez une signature: "doivent être signés". Comment peut-on
signer un contrat verbal? Le mot "écrits", ça veut dire...
M. Léonard: Exactement, c'est qu'il n'y a pas de contrat
verbal.
M. Polak: Ah, bon!
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Polak: Je vous félicite finalement, M. le ministre.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, vu que nous créons
un comité exécutif qui aura à décider des contrats
qui sont accordés à l'intérieur du comité
exécutif, je ne peux pas vous dire les dispositions des autres chartes,
mais la disposition de la charte de la ville de Montréal prévoit
que c'est le président du comité exécutif et le greffier
de la ville qui signent les contrats qui sont adoptés par le
comité exécutif. À l'intérieur de votre
ministère, avez-vous étudié les autres chartes des villes
qui ont un comité exécutif, afin de déterminer si c'est le
maire ou le président qui signe les contrats? En fait, le grand
maître du comité exécutif, c'est son président,
même s'il n'est pas maire.
M. Léonard: Dans les autres villes, en tout cas, en
s'inspirant de la charte de Charlesbourg, c'est le maire qui signe. Mais quand
vous faites référence à Montréal, je vous
soulignerai simplement que le maire est président du conseil à
Montréal, alors que le président de l'exécutif est une
autre personne. Ici, dans les autres villes, ce qu'on retrouve plutôt -
sauf peut-être dans le cas de la ville de Québec - c'est le maire
comme président de l'exécutif, alors que le président du
conseil est une autre personne. Dans ce cas, ça équivaut
finalement à la même disposition qu'à Montréal,
puisque c'est le président de l'exécutif qui signe à
Montréal et ici c'est le maire qui se trouve en même temps
à présider l'exécutif, qui signe. Donc, c'est
l'équivalent.
M. Bissonnet: Est-ce qu'en vertu de ce projet de loi il
préside automatiquement l'exécutif?
M. Léonard: Oui, il préside les réunions de
l'exécutif. Il est président de l'exécutif.
M. Bissonnet: II est président? Je n'ai pas vu
ça.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Adopté pour l'amendement qui supprime
le mot "écrits"?
Le Président (M. Rodrigue): Adopté.
M. Bissonnet: M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, en vertu de l'article 47,
on dit: "La ville est représentée et ses affaires sont
administrées par un comité exécutif composé du
maire et de quatre conseillers dont un agit comme président et un autre
comme vice-président."
Ce n'est pas nécessairement le maire de la ville de Longueuil qui
va être président.
M. Léonard: Nous l'avons amendé, M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Ah bon!
Des voix: Vous n'étiez pas là...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bissonnet: Non, je n'étais pas ici. J'étais
ailleurs.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre! L'amendement
est adopté. L'article 52.7 est-il adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.7 est
adopté tel qu'amendé. Article 52.8.
M. Léonard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Cela va? L'article 52.8 est
adopté. Article 52.9.
M. Léonard: Je peux proposer... Article 52.9,
adopté.
M. Polak: Un instant!
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: À l'article 52.9, je trouve cela un peu bizarre
qu'on stipule dans la loi qu'il soit dit "fidèlement". Y a-t-il une
raison de penser qu'elle ne va pas le faire? C'est normal, un contrat est
passé, on n'a pas besoin de dire cela. Est-ce que cette remarque se
trouve aussi dans le texte général?
M. Léonard: J'ai l'impression que cela doit être au
nom du principe que trop fort ne casse pas.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.9...
M. Bissonnet: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: ... c'est quand même contraire aux
dispositions de la Loi sur les cités et villes où c'est le maire
de la ville qui doit, dans son travail de premier citoyen, voir à ce que
toutes les lois, tous les règlements, toutes les résolutions et
tous les contrats de la ville soient fidèlement observés. Ce sont
les dispositions de toutes les municipalités qu'on doit suivre...
M. Léonard: Oui, c'est standard.
M. Bissonnet: ... mais, à ce moment-ci, on déroge
à la disposition générale en incluant cela dans ce projet
de loi, parce que le râle du maire, à l'intérieur de la
ville de Longueuil, ne sera pas le même. Ce sera le comité
exécutif qui va remplir le rôle du maire, à savoir
vérifier tout le travail interne qui se fait à l'intérieur
des travaux de la municipalité. C'est une dérogation. Vous
enlevez à la ville de Longueuil les pouvoirs du maire et vous
transférez cela au comité exécutif.
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Rainville: L'autre soir, j'ai bien expliqué que le
rôle exécutif du maire, qui lui est dévolu dans la Loi sur
les cités et villes, lorsqu'il y a un comité exécutif de
formé, est étendu aux membres qui sont ainsi nommés. En
réalité, c'est que le maire, dans une grande ville, voit qu'il y
a beaucoup plus à faire que dans une ville plus petite. C'est pour cela
qu'il a besoin d'aide. À ce moment-là, il accepte volontiers de
concéder que ce n'est plus lui seul qui est le pouvoir exécutif,
mais qu'il le partage avec les membres qui sont nommés ou qu'il a
nommés lui-même. C'est ce que j'ai expliqué l'autre
soir.
M. Bissonnet: C'est une question de principe. Je comprends que le
maire veut partager avec les membres du comité exécutif, j'en
conviens, mais c'est une dérogation au principe
général.
M. Léonard: II fait partie de l'exécutif.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît: Est-ce que l'article 52.9 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Bissonnet: J'espère que les cinq ne se chicaneront pas,
qu'il y en aura trois d'un côté et deux de l'autre qui vont
pouvoir observer, à l'intérieur de la municipalité, les
règlements et les lois. Là, il y aura des difficultés. M.
le maire...
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.9 est
adopté.
M. Bissonnet: Ne vous inquiétez pas de
Saint-Léonard, restez dans Bourassa...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît: L'article 52.10.
M. Léonard: Adopté, sans amendement, M. le
Président.
M. Bissonnet: Je m'en occupe.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! L'article 52.10.
M. Léonard: Sans amendement, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.10 est
adopté. L'article 52.11.
M. Léonard: Sans amendement, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.11 est
adopté. L'article 52.12?
M. Léonard: Adopté, sans amendement. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.12 est
adopté. L'article 52.13.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.13 est
adopté. L'article 52.14.
M. Léonard: Nous vous proposons de le retirer, M. le
Président.
M. Rainville: Si vous me permettez...
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: Cette disposition à laquelle on a convenu
d'ailleurs d'apporter une modification avec les représentants du
ministère des Affaires municipales, et dont vous avez
présentement entre les mains une copie d'un papillon est
particulièrement importante en ce qu'elle vise...
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse. Sur l'article
52.14, ce que le ministre m'a indiqué, c'est qu'il voulait le retirer.
À l'article 52.15, nous avons une modification.
M. Rainville: Oui, mais c'est à l'article 52.14, si vous
me le permettez.
Le Président (M. Rodrigue): D'accord.
M. Rainville: Le directeur du contentieux a le texte.
M. Léonard: Un instant, on va vérifier ici, si vous
voulez.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur de la ville de
Longueuil, voulez-vous expliquer l'amendement que vous avez à
suggérer à l'article 52.14?
M. Rainville: En fait, l'amendement suggéré
prévoit qu'à partir de la sixième ligne, il serait
dorénavant écrit sur ce nouveau règlement: "Toutefois, le
présent article cesse dans tous les cas d'être applicable, si le
règlement de modification n'est pas adopté dans les deux mois de
la date de la résolution du comité exécutif ou s'il n'est
pas mis en vigueur dans les quatre mois de son adoption." Cette disposition a
principalement pour but de permettre au comité exécutif de faire
suspendre l'émission de permis. En effet, à l'heure actuelle, par
un avis de motion donné au conseil sur une question de règlement,
une modification de zonage, par exemple, il est permis de suspendre
l'émission des permis qui pourraient contrevenir à ce projet de
règlement pour éviter une spéculation contraire aux
dispositions du règlement que recherche le conseil. Comme on crée
un comité exécutif par ce projet de loi, ce comité
exécutif décidera de soumettre au conseil, par voie de
résolution, des projets. Il sera alors possible d'avoir de la
spéculation entre la période où il y aura un avis de
motion au conseil et la période où il y aura résolution du
comité exécutif. (17 h 45)
Donc, pour éviter ce vide juridique qui encouragerait une
spéculation, il est important - et la ville de Laval possède
déjà une disposition semblable dans sa charte - de permettre que,
sur résolution du comité exécutif en cette matière,
il puisse y avoir suspension d'émission de permis jusqu'à ce que
le conseil puisse être saisi et adopte le projet de règlement. Les
délais qui apparaissent d'ailleurs à cet article, tel que
modifié, sont conformes aux délais apparaissant
présentement à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme en
ce qui concerne la possibilité de donner des avis de motion pour le
conseil. Il s'agit donc d'éviter une période de vide juridique
qui encouragerait la spéculation à l'encontre des volontés
recherchées par le conseil et le comité exécutif.
Le Président (M. Rodrigue): Merci. Maintenant, à ce
stade de nos délibérations, je vais demander si cet amendement
est proposé par un membre de la commission, parce qu'il faut que ce soit
un membre de la commission qui le propose; on ne pourra pas en être saisi
autrement.
M. Bissonnet: Pourraît-on suspendre
l'article 52.14 quelques instants, quitte à y revenir plus tard,
pour donner le temps d'en parler?
Le Président (M. Rodrigue): Je vais vérifier s'il y
a consentement sur votre motion.
M. Bissonnet: Non, mais s'ils veulent en parler plus longuement,
ils viendront au bureau... C'est dans le but de faire avancer les travaux.
M. Léonard: M. le Président, ce pourquoi nous
demandons le retrait de cet article 52.14 au complet, c'est que ça donne
à l'exécutif le pouvoir de suspendre l'émission de permis.
Il apparaissait au ministère des Affaires municipales important de le
faire dans le cas de Montréal, Québec, qui sont de grandes
villes, et de Laval, je crois; ce sont des villes qui ont un conseil
considérable et cela prend un certain temps pour le réunir, mais
l'élargir à l'heure actuelle au niveau de l'exécutif,
alors que c'est un conseil qui est quand même assez restreint et qu'on
peut réunir assez facilement, il nous semble que c'est dangereux
présentement et nous demandons de retirer l'article.
M. Bissonnet: M. le Président....
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Alors, compte tenu des informations du ministre, je
pense qu'en ce qui a trait à la composition du conseil municipal de la
ville de Longueuil, relativement à la composition du conseil de ville de
Laval, on a à peu près le même nombre de conseillers, que,
lorsqu'on forme un comité exécutif, ces pouvoirs-là sont
nécessaires pour éviter certains abus, et que c'est la bonne
façon d'administrer à l'intérieur d'un nouveau
comité exécutif que d'avoir des dispositions comme cela. Moi, en
tout cas, je n'ai pas d'objection à ce que, par l'amendement qui est
apporté par la proposition du conseiller juridique de la ville de
Longueuil, qui est similaire aux dispositions qu'il y a à
l'intérieur des normes relatives au comité exécutif de la
ville de Laval, on puisse donner ces dispositions-là à la ville
de Longueuil. Je pense que les comparaisons sont valables en comparant la ville
de Laval et la ville de Longueuil.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Moi, je propose qu'on procède sans
l'article 52.14; si jamais ça pose des problèmes majeurs, qu'on
revienne à un moment donné, on pourrait l'examiner aussi à
l'intérieur de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Je trouve
que l'élargir trop à l'heure actuelle comporte des dangers que
nous voudrions cerner avant de l'élargir trop.
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Robidas: M. le Président, j'aimerais ajouter la
même remarque que j'ai faite au début. Nous allons faire un essai
loyal, je n'ai pas d'objection à ce que l'article 52.14 ne soit pas dans
la charte initiale du comité exécutif de Longueuil. Si en cours
de route, on se rend compte que cela cause un réel problème, nous
reviendrons devant vous, messieurs.
Le Président (M. Rodrigue): II est proposé par le
ministre de rejeter l'article 52.14. Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. 52.15. C'est un
remplacement.
M. Léonard: Un instant, nous avons une modification. Vous
l'avez. "52.15 - nous demandons de remplacer l'article par le suivant - Le
greffier, le trésorier et les chefs de services et leurs adjoints, sauf
le gérant, sont nommés par le conseil sur rapport du
comité. Ce rapport peut être amendé ou rejeté
à la majorité de tous les membres du conseil. Sur rapport du
comité exécutif, le conseil peut, par le vote de la
majorité absolue de ses membres, suspendre ces officiers, diminuer leur
traitement ou les destituer; "Le conseil nomme aussi, sur rapport du
comité, les autres officiers ou employés permanents. "Les
employés temporaires sont nommés par le comité
exécutif."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Adopté. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance, est-ce que...
M. Bissonnet: Pas de problème.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 52.15 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article
52.15 est adopté tel qu'amendé. L'article 52.16.
M. Léonard: Nous proposons de retirer cet article, il est
déjà inscrit au préalable et ce serait une erreur
typographique.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, il est proposé
par le ministre de rejeter l'article 52.16.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, la motion de rejet de
l'article 52.16 est adoptée. L'article 52.17.
M. Léonard: Adopté tel que révisé. Un
instant.
M. Bissonnet: M. le Président.
M. Léonard: L'article 52.17 est adopté.
M. Bissonnet: À l'article 52.17, je pense que lorsqu'un
conseiller a été assermenté comme conseiller, qu'il fasse
partie du comité exécutif, cela ne change absolument rien, M. le
ministre, et nous ne trouvons pas ces dispositions à la ville de
Montréal. Lorsqu'il est assermenté comme conseiller, il n'est pas
assermenté comme membre du comité exécutif, son serment,
c'est de bien remplir ses responsabilités selon, en fait, son
élection.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Bissonnet: Là, on va être obligé d'avoir
deux registres: un registre pour les membres du conseil et un registre pour les
membres du comité exécutif.
M. Léonard: M. le procureur, vous voulez le maintenir?
M. Laplante: Je pense qu'il y a une suite, M. le
député de Jeanne-Mance, c'est qu'on est assermenté, nous,
comme députés, et si on devient un ministre, c'est encore un
nouveau serment.
M. Léonard: Alors, monsieur...
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, on va demander
à M. le procureur de s'exprimer là-dessus; l'article 52.17,
pourquoi voulez-vous le maintenir? Il y a un premier serment d'office
prêté comme conseiller, et on demande, comme membre de
l'exécutif, d'en prêter un autre, est-ce que vous avez...
M. Rainville: II n'y a pas de raison majeure, sinon
qu'évidemment les responsabilités s'en trouvent accrues. Vous
avez une tradition qui existe ailleurs et vous retrouverez une disposition
semblable dans plusieurs chartes de municipalités comparables. C'est
sensiblement pour démontrer un facteur de responsabilités accrues
et, évidemment, ce n'est fondamental d'aucune façon.
M. Léonard: Est-ce qu'on l'adopte? Je pense qu'on va
l'adopter, cela va être conforme aux autres lois en la
matière.
M. Bissonnet: Ce n'est pas important. D'abord qu'ils
prêtent un serment.
M. Rocheleau: II en fait un serment d'office, comme
conseiller.
M. Bissonnet: II fait déjà un serment. Un autre
registre de plus.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 52.17 est
adopté? Est-ce que c'est adopté?
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté.
M. Léonard: Moi je n'en ferai pas une jaunisse.
Une voix: Ce n'est pas fondamental à...
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.18.
M. Léonard: Nous proposons de le retirer, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, il est proposé
de retirer l'article 52.18.
M. Léonard: C'est réglé par la loi no 105.
C'est déjà réglé par la loi no 105.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, le ministre propose de
rejeter...
M. Léonard: Retirer.
Le Président (M. Rodrigue): ... l'article 52.18. Est-ce
que c'est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le retrait de l'article 52.18
est adopté. L'article 52.19.
M. Léonard: L'article 52.19, nous demandons aussi de le
retirer.
M. Rainville: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: Cette disposition trouve actuellement son
équivalent dans la charte de la ville de Montréal. Elle a
été appliquée de manière assez
régulière et a subi l'épreuve des tribunaux à
plusieurs reprises avec assez de succès, de telle façon que la
ville de Montréal, en appliquant les dispositions de sa charte qui sont
de cette nature, a réussi, dans certains quartiers, à faire
diminuer sensiblement la criminalité. Nous croyons que, pour une
municipalité comme Longueuil, qui est située tout près de
la ville de Montréal, il est important d'avoir une disposition de cette
nature. Celle-là nous a été réclamée
à plusieurs reprises de façon qu'il n'y ait pas sur notre
territoire des gens qui quitteraient le territoire de la ville de
Montréal pour venir exercer de semblables activités qu'ils ne
peuvent exercer actuellement à Montréal.
Ces dispositions de la charte de la ville de Montréal qui, en
apparence, pourraient donner ouverture à un abus, ont été
sévèrement contrôlées par les tribunaux
jusqu'à ce jour. L'expérience démontre que la ville de
Montréal a dû, dans chacun des cas, établir le fondement de
son refus et le tribunal a apprécié la qualité du
raisonnement suivi par la ville de Montréal. Je pense que ce même
raisonnement pourrait s'appliquer également dans le cas de la ville de
Longueuil.
M. Léonard: Vous ne l'avez pas à l'heure
actuelle?
M. Rainville: Non.
M. Léonard: Moi, je propose qu'on revienne
là-dessus un peu plus tard, parce que c'est quand même un grand
pouvoir d'accordé, et puis, il me semble que cela va bien, à
Longueuil.
Une voix: Oui, j'aime bien l'entendre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je pense qu'on est
obligé de revenir là-dessus, je suis tout à fait d'accord
avec le ministre. Il s'agit d'un pouvoir arbitraire qui peut être
très dangereux. Je me rappelle le temps où j'étais juge
municipal. Il y a aussi le problème des droits acquis de quelqu'un qui
dirige un certain établissement lorsque, à un moment
donné, le comité exécutif décide de ne pas
renouveler le permis. Cela peut être très dangereux, surtout avec
le comité exécutif qui n'est pas élu. Je reviens encore
à ma remarque du début. Donc, il se peut que l'opposition au
conseil doive faire face à une décision, parce que le
comité exécutif n'est pas du tout d'accord avec cela. Le texte ne
dit même pas qu'une telle décision doit être ratifiée
et approuvée par le conseil. On donne tout le pouvoir au comité
exécutif. Je suis d'accord pour retirer cet article.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 52.19 est
rejeté.
M. Léonard: Rejeté? M. Polak: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 4 du projet de loi
comprenant les articles 52 à 52.19 est-il adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 5?
M. Léonard: II est complètement
remplacé?
Une voix: Oui, il est complètement remplacé.
M. Léonard: M. le Président, l'article 5 est
remplacé par un papillon que nous vous remettons à l'instant et
qui se lit comme suit...
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cela remplace tout
l'article?
M. Léonard: Oui, cela remplace tout l'article, M. le
Président. Article 5: "L'article 112 de cette loi est remplacé
pour la ville par le suivant: "112. Le conseil peut, par le vote de la
majorité absolue de ses membres, nommer un gérant et fixer son
traitement. "Le gérant doit consacrer tout son temps à l'exercice
de sa fonction et il lui est interdit de louer ses services ou de travailler
pour qui que ce soit d'autre que la ville. "Au conseil seul appartient, par le
vote de la majorité absolue de ses membres, le droit de suspendre le
gérant, de diminuer son traitement ou de le destituer."
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est-il
adopté?
M. Polak: Une question.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je viens de lire cela. Quand on
parle de diminuer son
traitement, je pense que cela se trouve peut-être dans le texte
général de la loi, mais on ne parle pas de l'augmenter.
Qu'arrive-t-il si on veut donner une augmentation de salaire au gérant?
Deuxièmement, faut-il accepter le principe de diminuer le salaire de
quelqu'un? Cela peut devenir un certain pouvoir du conseil de dire, à un
moment donné: Vous gagnez 40 000 $. Si vous voulez rester ici, on vous
paie 20 000 $.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais
répondre au député de Sainte-Anne que le conseil peut
prendre cette décision. Le gérant qui voit son salaire
diminué ou se voit déplacé conserve tous ses recours, lui.
Je pense que c'est le droit de gérance qui est appliqué et il
faut le laisser au conseil.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: ... cela tient-il compte des nouvelles politiques
du gouvernement de négocier à la baisse, quoi?
Une voix: Bonne question.
M. Léonard: C'est un débat qui concerne la loi no
70.
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il d'autres remarques
sur l'amendement à l'article 5?
M. Polak: Non.
M. Léonard: Adopté?
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 5 est adopté. L'article 5 est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 5 est adopté
tel qu'amendé. Article 6?
M. Léonard: Un instant! M. le Président, il
s'agirait de remplacer le préambule de l'article 113 par le suivant: "Le
gérant exeFce les attributions et les devoirs qui suivent." Et le texte
demeure intégral.
Le Président (M. Rodrigue): En fait, c'est un ajout
à l'article 6 que nous avons déjà.
M. Léonard: On a les mots suivants: "Le conseil peut par
règlement établir que le gérant exerce en partie ou en
totalité les attributions et les devoirs qui suivent". On remplace cela,
si vous voulez, de façon plus simple, par: "Le gérant exerce les
attributions et les devoirs qui suivent."
Le Président (M. Rodrigue): Le préambule de
l'article 113 contenu à l'article 6 du présent projet de loi est
amendé en remplaçant le texte actuel par: "Le gérant
exerce les attributions et les devoirs qui suivent." Cet amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté, et l'article 6 demeure
intégralement ce qu'il est.
Le Président (M. Rodrigue): Un instant! L'article 6 est-il
adopté tel qu'amendé? (18 heures)
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 6 est adopté
tel qu'amendé. L'article 7.
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Robidas: Les articles 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15 et 16 sont
compris maintenant dans un nouveau texte de loi qui vous est
présenté à l'Assemblée nationale; nous sommes
d'accord pour les retirer.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, pourriez-vous...
M. Léonard: Alors, l'article 7 est retiré.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 7 est retiré
au complet.
M. Léonard: Retiré au complet, oui.
M. Rainville: C'est cela, retirer au complet les articles 7, 8,
9, 10, 11, 12 et 13, dans un premier temps.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, les articles 7 à
13 inclusivement.
M. Rainville: Exactement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que c'est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, le retrait des articles
7, 8, 9, 10, 11, 12 et 13 est adopté.
L'article 14.
M. Rainville: Si M. le Président peut me le permettre,
l'article 14 vise essentiellement un point qui est mineur en regard de la loi
actuelle. Elle permet au greffier qui agit comme président
d'élection de faire le décompte du vote le lendemain du jour de
la votation ou, si ce jour n'est pas un jour juridique, le jour juridique
suivant, à 13 heures, au lieu désigné par le
président d'élection. Actuellement, à la ville de
Longueuil, bien que la loi fasse obligation au président
d'élection de faire ce décompte le soir même, pratiquement,
il s'avère impossible de le faire, à moins de terminer la
séance à 6 heures le matin et, de toute façon, aucun
candidat ne se présente généralement à ce genre de
séance qui se tient le soir même. En pratique, le président
d'élection tient sa séance le lendemain à l'heure
actuelle. Il s'agit de régulariser cette situation, étant
donné le nombre de bureaux de votation qui existent, la tâche
importante qui leur est assignée et l'importance de leur rôle
durant la journée des élections.
C'est de façon à rendre légale une situation de
fait qui se déroule présentement. Il s'avère
matériellement impossible de satisfaire à l'exigence de la loi
actuelle, dans le cas de la ville de Longueuil. C'est la seule modification
à cette disposition.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense que j'entends
bien les représentations du procureur de la ville de Longueuil, mais,
à mon avis, il s'agit d'une discussion qui doit avoir lieu lors d'une
loi générale et non pas dans le cas de Longueuil en particulier.
Alors, nous demandons le retrait.
Le Président (M. Rodrigue): Le ministre propose de
rejeter, à moins qu'il soit retiré, l'article 14.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 14 est
rejeté. L'article 15.
M. Léonard: Retiré aussi, parce que c'est
déjà prévu dans une loi générale.
M. Rainville: Retrait aussi de l'article 16?
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 15 est
retiré?
M. Léonard: L'article 16 aussi.
Le Président (M. Rodrigue): C'est d'accord?
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 16 est
retiré.
M. Léonard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 17.
M. Léonard: Alors, l'article 17, nous proposons de le
remplacer par le suivant: "L'article 19 du chapitre 101 des lois de 1971 est
modifié par le remplacement du paragraphe 4 du quatrième
alinéa par le suivant: "4. L'avis prévu au paragraphe 3 doit,
dans le mois suivant chacune de ces publications dans la Gazette officielle du
Québec, être inséré dans un journal hebdomadaire ou
quotidien circulant dans la ville."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article est adopté tel qu'amendé?
L'article 17.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 17 est adopté
tel qu'amendé.
L'article 18.
Étant donné qu'il est 18 heures, est-ce qu'il y aurait
consentement des membres de la commission pour que nous poursuivions
jusqu'à 18 h 30?
M. Léonard: Je pense que nous pourrions terminer le projet
de loi. Je ne pense pas qu'il y ait des...
Une voix: ... Longueuil.
M. Léonard: ... et on pourra recommencer avec
Montréal tout de suite au retour.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, il y a consentement
pour poursuivre les travaux jusqu'à l'adoption du projet de loi.
M. le ministre, sur l'article 18.
M. Léonard: À l'article 18, nous proposons que le
deuxième paragraphe soit retiré ou rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, il y a consentement
pour poursuivre les travaux de la commission jusqu'à 18 h 30. Nous
continuons avec 18?
M. Léonard: L'article 18, 2e, nous demandons son retrait
ou qu'il soit retiré effectivement parce que nous avons des
représentations contraires à la Justice. Il faudrait que tout ce
qui concerne les contraventions soit standard à l'intérieur du
Québec, et nous n'avons pas de raison pour faire un cas spécial
de Longueuil dans ce cas-là.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: M. le Président...
M. Léonard: Si vous permettez, nous l'avons retiré
dans tous les projets de loi privés qui sont venus devant la commission
ce printemps.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: En fait, il y a un problème particulier. Je
le souligne avec insistance auprès de la commission. La
municipalité de Longueuil est une municipalité à forte
densité de population, avec des secteurs importants de maisons
d'appartements, de tours d'habitation, et il y a de graves problèmes au
niveau du déneigement pour le déplacement des véhicules.
Les dispositions concernant cette demande ont effet en matière de
stationnement, c'est-à-dire qu'elles permettraient à la ville de
Longueuil de faire remorquer les véhicules en infraction dans une rue
voisine, comme cela se fait présentement à Montréal,
plutôt qu'à la fourrière municipale, évitant d'avoir
une flotte très importante de remorques et également de faire en
sorte que les équipes de déneigement soient constamment
immobilisées par de nombreux véhicules qui sont stationnés
en infraction. Cette disposition permettrait que les frais de remorquage
puissent être reçus, puissent être recouvrés des
contrevenants sans qu'il soit nécessaire d'amener la voiture à la
fourrière municipale ou à un garage à ces fins.
C'est donc une disposition qui est importante et si, dans d'autres
municipalités, jusqu'à ce jour, elle a été
refusée, j'insiste quand même auprès du ministère et
du ministre pour qu'ils prennent en considération le problème
particulier des municipalités qui auraient une aussi forte
densité de population, que la municipalité de Longueuil.
D'ailleurs, la ville de Montréal a obtenu des dispositions de cette
nature, à cause de son problème particulier de densité de
population et de stationnement. C'est dans ce même esprit qu'une demande
est faite par la ville de Longueuil. Il y a un problème sérieux
qui est soumis par les gens responsables du déneigement et, chaque
année, à l'heure actuelle, il fait encourir des coûts
importants. Dans une situation budgétaire où il faut voir
à comprimer les coûts, cela s'avère très important
pour la ville à l'heure actuelle et j'insiste néanmoins
auprès du ministre pour qu'il se penche sur cette question qui
mérite sûrement une solution dans les plus brefs
délais.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Je vais être très bref, M. le
Président. Je tiens bien compte des motifs invoqués par le
procureur de la ville de Longueuil. Il est certain que cette
disposition-là devra être traitée, à mon sens, dans
la Loi sur les cités et villes pour permettre aux municipalités
qui ont plus de 30 000 ou 40 000 habitants d'avoir toutes les mêmes
pouvoirs. C'est un problème qui est constant. Mais, par contre, je le
vois plus dans un projet d'ordre général, dans la Loi sur les
cités et villes que dans un projet de loi privé, compte tenu que
beaucoup de municipalités n'ont pas ce pouvoir-là. Qu'on le donne
à tout le monde.
M. Léonard: J'ajouterai à ce que dit le
député de Jeanne-Mance qu'en matière de justice, de Code
pénal et tout cela, je crois qu'il est important qu'on ait partout la
même législation au Québec. À ce moment-là,
faire un statut particulier à une ville, ça nous apparaît
dangereux, d'autant plus que le ministère de la Justice s'oppose
à de telles dérogations. Je pense qu'effectivement ce que le
député de Jeanne-Mance a dit est exact. Il faudrait, s'il y a des
amendements à apporter, le faire dans une loi
générale.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 18 est
rejeté.
M. Léonard: Un instant!: Le deuxième paragraphe de
l'article 18 seulement, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce qu'on a un
amendement à formuler?
M. Léonard: Alors, l'amendement, c'était de rejeter
le deuxième paragraphe. Maintenant, en ce qui concerne le premier
paragraphe...
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse, pour les fins de
l'enregistrement des débats, pourriez-vous me lire le paragraphe dont
vous proposez le rejet?
M. Léonard: Cet amendement consiste à rejeter le
paragraphe 2 de l'article 18.
Le Président (M. Rodrigue): Qui commence par...
M. Léonard: Par le remplacement du paragraphe 20 par le
suivant. "20, etc."
Le Président (M. Rodrigue): Jusqu'à la fin.
M. Léonard: Jusqu'à la fin de l'article.
Maintenant, dans le premier paragraphe, j'aurais une modification et un
amendement à apporter: nous voudrions rayer "ou flânerie". Il
faudrait donc lire: "L'article 412 de cette loi est modifié pour la
ville par le remplacement du paragraphe 14 par le suivant: "14. Pour
réglementer ou interdire tous jeux ou amusements sur les rues,
allées, trottoirs, places publiques et propriétés
publiques."
Le Président (M. Rodrigue): Alors, c'est un amendement que
vous faites.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Bissonnet: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Je n'ai pas d'objection à ce que cet
amendement soit apporté. Là encore, on comprend les nombreuses
difficultés qu'ont les municipalités à avoir un pouvoir de
réglementation. On n'a qu'à prendre le cas de Saint-Laurent, qui
est devant la Cour d'appel, et le cas de Saint-Léonard aussi; les
municipalités ont de la difficulté à bien
réglementer les salles d'amusements et les salles de jeux avec le
pouvoir qu'elles ont. C'est là que la drogue se prend le plus. La police
fait des revendications pour que les conseils de ville puissent bien
réglementer ces abus à l'intérieur des maisons de jeux et
d'amusements mais, par contre, les pouvoirs que les municipalités
détiennent ne sont pas assez grands pour qu'elles puissent
réglementer et que leur réglementation ne soit pas cassée
soit par la Cour supérieure ou par la Cour d'appel. J'inviterais le
ministre à présenter un projet de loi général,
amendant la Loi sur les cités et villes, donnant le pouvoir aux
municipalités de faire des règlements qui ne sont pas
cassés en Cour supérieure.
Dans les municipalités, actuellement, on parle beaucoup de drogue
chez les jeunes et c'est dans ces établissements que cela se situe. Les
municipalités ont adopté des règlements pour que,
seulement les jeunes de plus de 16 ans ou de 18 ans puissent y aller. Là
encore, ces règlements sont cassés par la Cour supérieure.
J'ai reçu des représentations à cet effet à de
nombreuses reprises, lorsque j'étais maire de la ville de
Saint-Léonard et en tant que député également; la
police n'y peut rien, les règlements sont ouverts et cela fonctionne
vingt-quatre heures par jour parce qu'il n'y a pas de boisson à
l'intérieur de ces établissements.
M. Léonard: Je pense aussi qu'il y a une difficulté
à cerner ce que c'est qu'est une flânerie; il y a une
difficulté pratique derrière la rédaction.
M. Bissonnet: Non, ce n'est pas sur le mot "flânerie",
c'est le principe...
M. Léonard: Oui.
M. Bissonnet: ... qu'on donne des pouvoirs réels aux
municipalités pour réglementer les abus qui se font dans ces
salles d'amusements et de jeux.
M. Léonard: Alors, si je relis l'article, est-ce qu'on est
prêt à procéder, M. le Président?
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'amendement est aux
fins d'enlever, retrancher les mots "ou flânerie" et d'ajouter le mot
"ou" entre les mots "jeux" et "amusements", qu'on retrouve à la
première ligne de l'article 14. Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 18 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 18 est adopté
tel qu'amendé. L'article 19.
M. Léonard: Nous proposons son retrait, M. le
Président. Nous trouvons qu'ils ont déjà assez de pouvoirs
et on veut les rendre plus fort encore.
M. Rainville: Est-ce l'article 19? M. Léonard:
Oui.
M. Rainville: L'article 19 contient deux modifications par
rapport aux dispositions qui régissent actuellement la ville de
Longueuil. La première modification prévoit qu'on peut faire
exercer le droit de rachat, mais avec intérêt au taux annuel
décrété par le conseil pour l'année de la vente,
conformément à l'article 481.
À l'heure actuelle, on peut exercer le droit de rachat
après une année en payant une somme de 10%. C'est donc dire
qu'on
encourage par là le non-paiement des taxes municipales en tenant
compte des taux d'intérêt actuels et qu'on pénalise ceux
qui n'ont pas vu leur propriété vendue en justice, puisqu'ils
doivent acquitter le montant fixé par résolution suivant les
dispositions de la Loi sur les cités et villes.
Alors, il est important de faire en sorte qu'une certaine justice
s'établisse pour tous les contribuables et que ce même taux annuel
décrété par le conseil...
M. Léonard: Oui, mais cela fait...
M. Rainville: ... en vertu des dispositions de la Loi sur les
cités et villes, soit applicable.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Bien sûr, c'est 10%, mais c'est
10% même si vous ne faites pas toute l'année. Alors, cela peut
être pour un mois et vous devez payer le plein 10%.
M. Bissonnet: C'est un pouvoir d'ordre général,
d'après moi.
Une voix: Moi, je pense qu'on ne doit pas toucher à
cela.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: Effectivement, c'est 10% même si
l'année n'est pas entièrement écoulée, mais,
généralement, celui qui a déjà laissé courir
l'année à ce taux-là aura, compte tenu de ce taux,
à prendre avantage des dispositions de la loi; c'est encourager une
telle situation. Cela, c'est le premier changement.
Je signale le deuxième changement, par rapport au texte de loi
qui régit actuellement la ville de Longueuil, qui est de porter de 1000
$ à 5000 $ les terrains sur lesquels on ne peut exercer un droit de
retrait suivant avis en ce sens par le greffier avant la vente. (18 h 15)
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce n'est pas un rachat pour une
revente, mais, si quelqu'un rachète pour la revente, il n'attendra pas
la fin de l'année. Actuellement, on pense que celui qui subit la vente
en raison de taxes, c'est parce qu'il est en difficulté, et il pourrait
arriver qu'il veuille s'en défaire. C'est ce qu'on vit, nous,
quotidiennement. Je pense que 10%, c'est amplement.
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il d'autres remarques
sur cet article?
M. Léonard: C'est le régime général
qui s'applique.
Une voix: Cela doit aller dans la loi générale.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui. Cela doit aller dans la loi
générale, c'est évident.
M. Bissonnet: II faut l'appliquer à toutes les villes,
s'il y a des changements.
M. Léonard: Oui. Nous demandons son retrait
intégral.
Le Président (M. Rodrigue): Le ministre propose de rejeter
l'article 19. Est-ce adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 19 est
rejeté. Article 20.
M. Léonard: Nous proposons aussi son retrait.
Le Président (M. Rodrigue): Le ministre...
M. Rainville: M. le Président, si vous voulez bien me
permettre...
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur...
M. Léonard: C'est toujours pour la même raison, M.
le Président. Il y a un régime général en ce qui
concerne les ventes pour non-paiement de taxes et nous ne voudrions pas y
déroger dans une loi particulière, dans un projet de loi
privé.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: Néanmoins, je pense qu'il est important de
noter - et si le ministre veut bien le prendre en considération dans
l'éventualité d'une loi générale - qu'à
l'heure actuelle la loi est conçue de telle façon qu'une
municipalité, dans sa planification, se trouve privée de terrains
qu'elle aurait pu acquérir à un coût beaucoup moindre et
qu'elle acquiert, quelques années plus tard, par voie d'expropriation.
C'est, à mon sens, un problème grave, parce que...
M. Léonard: Les centre-ville... Si je comprends bien, si
jamais il y avait une loi sur la rénovation des centre-ville, cela
pourrait être une disposition très intéressante.
M. Rainville: Je pense que cette disposition, telle qu'elle
apparaît là, devrait être étendue à l'ensemble
des municipalités. Cependant, je ne représente que la ville de
Longueuil dans le cas présent.
M. Léonard: Oui, je suis d'accord, il y a peut-être
lieu de modifier cela mais toujours dans le contexte d'une loi
générale. D'accord. Nous prenons bonne note de vos travaux. On va
verser cela au dossier.
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire, vouliez-vous
avoir la parole?
M. Robidas: Non.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 20 est-il
rejeté?
M. Léonard: Article 21.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 20 est
rejeté. Article 21.
M. Léonard: L'article 21 concerne aussi les remises de
taxes foncières, le régime général.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article sera-t-il
également rejeté?
M. Bissonnet: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: ... je voudrais quand même que le ministre
prenne en considération cet article qui est proposé par la ville
de Longueuil dans ce projet de loi et qu'à l'intérieur de la Loi
sur les cités et villes il y ait un article qui puisse permettre aux
municipalités de pouvoir alléger le fardeau fiscal des petits
propriétaires. Lors de l'étude du projet de loi 33, on a fait
deux catégories de municipalités à l'intérieur du
Québec, et je pense que c'est une disposition qui est demandée
par la ville de Longueuil et qui pourrait s'appliquer à toutes les
villes du Québec. J'espère que vous allez en prendre bonne note,
M. le ministre.
M. Léonard: Et que vous allez l'adopter à
temps.
M. Bissonnet: Ce n'est pas grave. L'important, c'est le principe
qu'on veut donner à un projet de loi.
M. Léonard: Non, mais là, vous permettez,
l'occasion était bonne.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Le ministre m'oblige à rompre mon silence
et, quand le ministre aura d'autres projets de loi omnibus, s'il prend bonne
note des recommandations de l'Opposition, ou s'il avait pris bonne note des
recommandations de l'Opposition dans le temps, on ne verrait pas un article
comme celui-là dans les demandes de la ville de Longueuil. J'ose
souhaiter, justement, qu'on l'étende même, à part des
maisons unifamiliales, aux duplex et aux triplex.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 21 est-il
rejeté? L'article 21 est rejeté. Article 22.
M. Léonard: M. le Président, la ville de Longueuil
demande que la ville soit dispensée de l'entretien des trottoirs entre
le 1er octobre et le 1er mai en donnant un avis dans le journal. Ce qu'on m'a
fait remarquer au ministère de la Justice, c'est que si cet article
était adopté, il aurait pour effet de modifier le régime
de responsabilités de la ville, ce qu'on trouve exorbitant ou à
tout le moins un précédent important.
Une voix: Et c'est peu dire.
M. Bissonnet: C'est un gros coup de canon que vous vouliez tirer
là.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est-il
adopté?
M. Léonard: Rejeté! Rejeté!
Le Président (M. Rodrigue): L'article 22 est
rejeté. Je pose la question, mais la réponse appartient aux
parlementaires qui sont à la commission.
L'article 23.
M. Léonard: Sur l'article 23, nous sommes d'accord, M. le
Président, il sera adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, sans pour autant revenir
à l'article 22, il est arrivé dans certaines municipalités
des conflits de travail durant la période d'hiver et où,
malheureusement, la ville ne pouvait entretenir adéquatement les rues et
les trottoirs. Il y a eu des accidents et des citoyens ont pris des
procédures de cour contre certaines municipalités, à cause
de chaussées glissantes ou mal entretenues, à cause d'une
grève légale ou d'un lock-out. Je me demande M. le ministre, si,
éventuellement, le gouvernement n'aura pas à examiner cela de
plus près. J'en connais une qui a perdu il y a deux ans et cela
peut...
M. Léonard: Comme c'est là, elles se
déchargerait de sa responsabilité. Il reste qu'il y a quand
même des assurances qu'une ville peut prendre pour couvrir les...
M. Bissonnet: Sur les chutes sur les trottoirs, comme le
procureur de la ville de Longueuil en a déjà fait, il est certain
qu'il y a une jurisprudence constante.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que cet article
23 est adopté?
M. Léonard: L'article 23 est adopté, quant à
nous.
M. Bissonnet: II y a deux jurisprudences. Il y en a une
qui...
M. Léonard: Est-ce que l'article 23 serait adopté?
Nous sommes d'accord.
M. Rocheleau: La seule question que je me pose...
M. Léonard: Vous parlez de l'article 22 ou 23?
M. Rocheleau: Je parle de l'article 23, M. le
Président.
M. Léonard: D'accord.
M. Rocheleau: On parle ici d'un plan quinquennal, à
l'article 2, alors qu'actuellement on exige des municipalités des plans
triennaux pour les immobilisations et autres. Est-ce qu'on ne devrait pas s'en
tenir aussi à des plans triennaux?
M. Léonard: Les villes l'ont déjà, ce
pouvoir?
Une voix: On l'a déjà.
M. Léonard: C'est que la ville de Longueuil a
déjà ce pouvoir. Nous le lui laissons.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance et M. le procureur.
M. Bissonnet: M. le Président, quel est l'avantage d'avoir
un fonds. Évidemment, à l'intérieur du budget de chaque
année, la municipalité a des projections budgétaires pour
le déneigement. Vous voulez dire qu'elle projette cela sur cinq ans, un
montant...
M. Léonard: Je pense qu'elle doit avoir fait des
études sur les prévisions d'Alcide
Ouellet, et, elle a constitué un fonds là-dessus.
M. Bissonnet: Je ne connais pas beaucoup de municipalités
qui ont cela.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: II s'agit de dispositions qui existent
présentement dans la ville de Longueuil et qui sont appliquées
avec succès. Il s'agit simplement de modifications pour tenir compte de
l'inflation sur le mode de prélèvement des fonds annuellement. La
seule modification que vous retrouverez à ces dispositions et qui existe
dans la charte de la ville présentement concerne le
prélèvement des fonds de manière annuelle, et c'est trois
lignes pour chacun de ces articles. Le reste du texte est identique aux
dispositions qui prévalent actuellement à la ville de
Longueuil.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 23 est
adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 24.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 24 est
adopté.
L'article 25.
M. Léonard: L'article 25 est adopté aussi.
Nous voudrions quelques explications à ce sujet, s'il vous
plaît. Je comprends qu'une vente est intervenue entre la ville et une
entreprise pour laquelle les prescriptions de la Loi sur les fonds industriels
n'auraient pas été respectées?
M. Rainville: Effectivement, ce terrain a été vendu
et revendu depuis, à plusieurs reprises. Il y a présentement sur
ce terrain une construction qui n'est pas une construction industrielle, mais
bien des commerces. Cette transaction avait été approuvée
par la Commission municipale du Québec, mais n'avait pas reçu les
approbations requises, particulièrement celles préalables qui
devaient être obtenues de la part du ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme. Conséquemment, comme il s'agissait d'une approbation
préalable et que la transaction a eu lieu il y a plusieurs
années, il est nécessaire qu'une telle loi intervienne pour
valider le titre des actuels propriétaires de ces commerces.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 25 est
adopté.
L'article 26.
M. Léonard: Nous avons des objections à modifier
l'article 6 de la Loi sur les fonds industriels.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet article sera
rejeté, si je comprends bien?
M. Léonard: Rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 26 est
rejeté. Article 27?
M. Léonard: L'article 27 autoriserait la ville de
Longueuil à modifier l'article 12 de la Loi autorisant les
municipalités à percevoir un droit sur les mutations
immobilières; nous avons des objections aussi.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 27 est
rejeté. Article 28?
M. Rainville: À l'article 28, la ville de Longueuil retire
sa demande.
M. Léonard: Vous le retirez.
M. Bissonnet: Je propose le rejet, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 28 est
retiré. Article 29?
M. Léonard: À l'article 29, nous aurions, quant
à nous, deux modifications. Premièrement, nous proposons que le
paragraphe 2 soit remplacé par le suivant: 2. "La taxe d'affaires
imposée par la ville pour les années financières 1980 et
1981 ne peut être déclarée nulle pour le motif que le taux
en a été fixé annuellement par
résolution."
Je pense qu'il s'agit simplement de corriger une
irrégularité qui se serait passée; alors, nous sommes
d'accord avec cet amendement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement
à l'article 29, paragraphe 2, sera adopté?
M. Bissonnet: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: ... juste une clarification. Il s'agit
effectivement juste d'une nullité, parce qu'on n'a pas
procédé par règlement et qu'on a procédé par
résolution. Quant à tous les résidents de la ville de
Longueuil, ça ne change rien au taux.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Léonard: Au paragraphe 3, nous voudrions retrancher les
mots "quant aux frais" à la deuxième ligne. Alors, le paragraphe
se lirait comme suit: "Les paragraphes 1 et 2 ont effet à compter de la
mise en vigueur de ces règlements, mais n'affectent pas les causes
pendantes, s'il en est."
M. Bissonnet: Les frais sont réglés par la
cour.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement visant à
enlever les mots "quant aux frais" au paragraphe 3 de l'article 29, sera-t-il
adopté?
M. Léonard: Adopté pour l'amendement.
M. Bissonnet: II y a quand même une difficulté
à votre amendement, c'est que je m'imagine qu'il y a des causes qui sont
pendantes actuellement. Il y en a deux. Le pouvoir qui est donné en
vertu de l'article 29, à ce moment-là, régularise la
situation. Qu'est-ce qui arrive avec ces causes-là? Est-ce qu'il y aura
un règlement qui va être apporté par la ville et les deux
autres parties pour régler, évidemment, si les causes sont
pendantes?
M. Rainville: Si M. le Président veut me le permettre, ces
dispositions telles que rédigées avec notre accord par les gens
du ministère font en sorte que les deux causes pendantes pourront suivre
leur cours normal devant les tribunaux si la ville le jugeait opportun ou il
pourrait y avoir un règlement, mais ça évitera de faire en
sorte que d'autres puissent reprendre les mêmes motifs. Très
rapidement, c'est particulièrement parce que la ville de Longueuil avait
accordé il y a plusieurs années aux garderies des exemptions
partielles ou complètes de la taxe d'affaires. Se servant de ce motif,
deux commerces ont attaqué le règlement et, pour éviter
que, pour une telle raison, la ville de Longueuil ne soit obligée de
rembourser des sommes très importantes, ça bonifie les
règlements, sauf quant à ces deux causes qui, elles, feront
l'objet de débats devant les tribunaux régulièrement.
M. Léonard: D'accord.
M. Bissonnet: Pas de problème.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté, et l'article tel
qu'amendé.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'amendement au
paragraphe 3 de l'article 29 est adopté. Est-ce que l'article 29 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté. M. Bissonnet:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 29 est adopté
tel qu'amendé. Article 30?
M. Léonard: En 1977, cela a déjà
été refusé.
M. Rocheleau: C'est excellent, la ville de Hull avait cela. Je
vous avoue que c'est très bon.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur. (18 h 30)
M. Rainville: À l'heure actuelle, il existe une
réserve à la ville de Longueuil, ce qu'on appelle une
réserve d'assurance, qui n'est pas un fonds au sens de la loi, qui a
permis, au cours des dernières années d'économiser une
somme d'au moins 800 000 $ au cours des cinq dernières années.
C'est très important, il s'agit de continuer cette pratique mais de
faire en sorte qu'il n'y ait pas de distorsion dans les états financiers
de la ville, comme il s'en produit actuellement.
M. Bissonnet: Bien oui, les négociations, on est d'accord
avec cela, M. le ministre. C'est une excellente proposition qui a
été émise.
M. Léonard: Cela pourrait...
Une voix: Cela économise 800 000 $. Toutes les villes
devraient faire cela.
M. Bissonnet: C'est excellent. Surtout avec les problèmes
qu'on a avec les soumissions pour les assurances.
M. Rocheleau: Cela devient pratiquement de "l'auto-assurance" et
puis la ville de Montréal l'a, cela prend une ville assez
importante.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: Est-ce que cela peut... Le fonds, ce n'est pas
le fonds, mais la réserve. La réserve d'assurances est-elle
suffisante pour couvrir les poursuites que vous auriez et qui seraient
considérables?
M. Rainville: À l'heure actuelle, la ville de Longueuil,
dans sa pratique, maintient des polices appelées parapluie ou "umbrella"
qui couvrent des suppléments qui ne peuvent être atteints tant que
le fonds n'aura pas atteint des proportions suffisantes, mais chaque
année, on verse des sommes dans ce fonds.
M. Bissonnet: Excellent.
M. Rocheleau: Cela fait comme une franchise, c'est comme une
coassurance.
M. Léonard: D'accord. Adopté.
M. Bissonnet: Adopté. Vous avez gagné 800 000
$.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 30 est
adopté. L'article 31. Vous avez une amendement, je crois, M. le
ministre, à l'article 31. À l'ordre, s'il vous plaît!
L'article 31. Vous avez un amendement, je crois.
M. Léonard: Non. D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 31 est
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 31 est
adopté. Article 32.
M. Léonard: Article 32, oui, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 32 est
adopté.
M. Léonard: Un instant, j'avais un papillon, s'il vous
plaît, à l'article 31; excusez-moi, si on peut revenir en
arrière.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce qu'il y a
consentement à l'article 31, étant donné que...
M. Rocheleau: S'il n'y avait pas consentement, M. le
Président, qu'est-ce que cela ferait?
M. Laplante: ...
M. Léonard: Je vous le lis tout de suite, on va le passer
très rapidement. L'article 31 serait remplacé par le suivant:
"L'article 1 du chapitre 82 des lois de 1945 modifié par l'article 1 du
chapitre 65 des lois de 1958-1959 est abrogé. De plus, les
règlements de la ville créant et augmentant le fonds de roulement
de la ville ne peuvent être déclarés nuls aux motifs qu'ils
ont été adoptés ou modifiés tant en vertu de la
charte de la ville que de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q.,
chapitre C-19)." C'est une meilleure rédaction que...
Le Président (M. Rodrigue): Ceci remplace...
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. L'amendement
à l'article 31 est adopté? L'article 31 est adopté, tel
qu'amendé. Un instant, là. Article 32.
M. Laplante: II voudrait avoir des renseignements sur... M. le
Président, je pense que M. le procureur voulait avoir des renseignements
sur l'article 31.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur.
M. Rainville: Cela concerne l'article 32. Le ministre a entre les
mains une modification au projet de loi.
M. Léonard: Est-ce qu'on adopte l'article 32 avant,
puisqu'il s'agit de l'article 32.1?
M. Rainville: Volontiers.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 32 est
adopté effectivement. Est-ce que vous avez un ajout, un nouvel
article?
M. Léonard: J'ai deux articles à insérer:
32.1 et 32.2.
M. Bissonnet: On aurait dû les avoir avant, M. le ministre.
Cela a l'air d'être long.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît:
M. Léonard: Alors, l'article 32.1 serait le suivant.
Est-ce qu'on est d'accord pour l'étudier?
M. Rocheleau: M. le Président, on a mentionné
l'autre jour, malheureusement, pour la ville de Trois-Rivières et pour
la ville de Mont-Royal, qui avaient le fonds de retraite général,
que l'Union des municipalités ferait éventuellement certaines
recommandations qui seraient étudiées dans un projet de loi
général. Je pense qu'on devrait pour l'ensemble des
municipalités avoir le même respect. Si on ne veut pas l'ouvrir
pour un, qu'on ne l'ouvre pas pour les autres.
M. Bissonnet: C'est rendu que cette ville va arriver avec un
projet de loi qui modifie la pension du maire. On...
M. Rocheleau: Cela, je le regrette, mais le député
de Mont-Royal, mon collègue, la semaine dernière, a fait une
intervention de vingt minutes là-dessus.
M. Léonard: Je dois cependant faire remarquer une chose,
M. le Président, c'est qu'il s'agit d'un fonds de retraite qui existait
avant et non pas de la création d'un fonds de retraite.
M. Rocheleau: Ce n'est pas que j'aie quelque chose contre
cela.
M. Bissonnet: II existe, le fonds de retraite; qu'il reste comme
cela. Depuis l'existence de ce règlement de fonds de retraite, il y a en
plus une loi générale qui donne des pensions au maire et aux
conseillers dans une ville, en plus du fonds de retraite, en plus du
règlement.
M. Léonard: Oui, mais lorsqu'il y avait une fonds de
retraite, par exemple, dans le cas des villes de Saint-Laurent, de LaSalle, de
Verdun, de Trois-Rivières... Encore, l'autre jour, c'est
exactement...
M. Bissonnet: Je ne suis pas d'accord avec cela.
M. Léonard: C'est cela qui a été fait.
M. Bissonnet: Écoutez, on fait un programme
général de retraite.
M. Rocheleau: Et il y a le cas de Mont-Royal. Nous allons vous
sortir les galées.
M. Léonard: Je dois faire une mise au point, M. le
Président.
M. Rocheleau: Sur Trois-Rivières?
M. Léonard: Sur Trois-Rivières. Oui, nous l'avons
accordé, nous l'avons bonifié. Dans le cas de la ville de
Mont-Royal, il s'agissait de la création d'un fonds de retraite
réotroactif à 1974.
M. Rocheleau: Je vais le réexaminer ce soir. Nous allons
revenir avec cela ce soir.
M. Gagnon: Oui, il y a une bonification.
M. Tremblay: Au moment de la création du fonds de retraite
général, ces gens-là ont pu choisir entre adhérer
au nouveau fonds de retraite ou garder l'ancien fonds.
M. Léonard: Ils ont gardé l'ancien fonds de
retraite.
Une voix: D'accord. C'est constant avec ce qui a
été fait avec Trois-Rivières.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut l'adopter
maintenant?
M. Bissonnet: Je veux regarder cela de très près,
M. le ministre.
Le Président (M. Rodrigue): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 36)
(Reprise de la séance à 20 h 13)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! La commission élue
permanente des affaires municipales reprend ses travaux. Son mandat est
d'étudier article par article le projet de loi no 220, Loi modifiant la
charte de la ville de Longueuil, et le projet de loi no 200, Loi modifiant la
charte de la ville de Montréal.
Les membres de cette commission sont: M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M.
Caron (Verdun), remplacé par M. Polak (Sainte-Anne); M. Dubois
(Huntingdon) remplacé par M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Fallu (Groulx);
Mme Harel (Maisonneuve) remplacée par M. Laplante (Bourassa); M.
Lachance
(Bellechasse); Mme Lachapelle (Dorion) remplacée par M. Paquette
(Rosemont); M. Léonard (Labelle); M. Ouellette (Beauce-Nord)
remplacé par M. LeMay (Gaspé); M. Rochefort (Gouin), M. Rocheleau
(Hull) et M. Tremblay (Chambly).
M. Bissonnet: Le député de Saint-Louis remplace le
député d'Argenteuil.
Le Président (M. Rodrigue): Les intervenants à
cette commission sont: M. Beauséjour (Iberville), M. Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Brouillet (Chauveau), M. Desbiens (Dubuc), M.
LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Leduc (Saint-Laurent); M. Picotte
(Maskinongé) remplacé par M. Maciocia (Viger) et M. Ryan
(Argenteuil) remplacé par M. Blank (Saint-Louis).
Au moment de la suspension de nos travaux, nous en étions
à l'étude d'un amendement présenté par le ministre,
à savoir ajouter un article 32.1 qui, s'il était adopté,
serait introduit après l'article 32. M. le ministre. À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Léonard: Nous avons eu l'occasion...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant! Un instant!
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Léonard: ... d'échanger là-dessus et je
rappelle qu'il ne s'agit pas de la création d'un nouveau régime
de retraite mais de la bonification d'un régime de retraite,
bonification que nous avons acceptée dans un certain nombre de
municipalités pour des gens qui n'étaient pas passés au
régime général depuis ce temps. (20 h 15)
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, j'ai une question à
poser au procureur de la ville de Longueuil, qui pourra me répondre. En
ce qui a trait au deuxième paragraphe concernant la pension qui est
payable immédiatement après qu'un membre du conseil ou le maire a
été en fonctions pendant onze ans, ces dispositions se
retrouvent-elles actuellement dans le règlement de la ville de Longueuil
ou est-ce une disposition nouvelle?
M. Robidas: Si vous me permettez, M. le Président, cela
existe dans la loi de 1971 qui nous a été accordée sauf
qu'elle n'est pas de 6000 $ et de 12 000 $, elle est de 2000 $ et de 6000
$.
M. Bissonnet: Mais la disposition selon laquelle un membre du
conseil peut, après onze années de services, recevoir sa pension
de la ville immédiatement après son départ existe
présentement.
M. Robidas: Oui.
M. Bissonnet: Merci. Pas d'autre question.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement qui ajoute
l'article 32.1 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. Article 32.2.
M. Léonard: M. le Président, j'aurais deux
amendements à faire à cet article. D'abord...
Le Président (M. Rodrigue): Qui est déjà un
amendement. Ce sont des...
M. Léonard: Qui est déjà un amendement, qui
est un nouvel article.
Le Président (M. Rodrigue): D'accord.
M. Léonard: Remplacer, à la troisième ligne
du sixième alinéa, le mot "cité" par le mot "ville". Oui,
c'est un amendement. Je répète: Au sixième alinéa,
remplacer, à la troisième ligne, le mot "cité" par le mot
"ville", et, au septième alinéa, remplacer, à la
troisième ligne les mots "1er janvier 1975" par les mots "31
décembre 1974".
Le Président (M. Rodrigue): La
correction a déjà été faite sur la copie que
j'ai ici.
M. Léonard: Sur la copie, d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous avez tous une
copie corrigée où c'est inscrit: 31 décembre 1974?
M. Bissonnet: C'était corrigé, mais pas
initialé.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, je l'initiale et je
considère que nous avions effectivement comme amendement cette
proposition. Le premier était de remplacer le mot "cité" par le
mot...
M. Léonard: "Cité" par le mot "ville", à la
troisième ligne: La ville paie aux héritiers cette part.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que ces
amendements sont adoptés?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 32.2 est
adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet article est
adopté tel qu'amendé. L'article 33.
M. Léonard: L'article 33 est l'article d'entrée en
vigueur. Adopté.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Concernant l'article 33, je note, que dans ce projet de
loi il n'y a pas la dérogation à la constitution canadienne qu'on
retrouve d'habitude dans les lois péquistes. Est-ce que cette clause va
venir ou est-ce que la constitution canadienne va s'appliquer à
Longueuil seulement?
M. Léonard: Cela va venir par l'introduction d'une loi
générale, M. le Président.
M. Polak: Excusez...
M. Léonard: Le ministère de la Justice, je suppose,
va l'introduire par une loi générale.
M. Polak: J'ai noté que, dans tous les projets de loi,
même si cela ne touche pas la constitution, il y a toujours un article
disant qu'on déroge, au Québec, à la constitution
canadienne. Donc, vous ne voulez pas inscrire cela à Longueuil, parce
qu'il y a beaucoup d'autres projets qui ne touchent aucunement la constitution
canadienne et vous l'inscrivez quand même.
M. Léonard: II s'agit d'un projet de loi privé, M.
le Président, et non pas d'un projet de loi public. D'autre part, je
dirai que le ministère de la Justice va présenter un projet de
loi général, de toute façon, pour nous éviter les
inconvénients de la constitution canadienne.
M. Polak: Vous n'auriez jamais dû avoir un projet de loi
comme cela. C'est pour cela que je l'ai dit.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 33 est
adopté?
M. Léonard: C'est très bien, mais c'est un souci
louable et recommandable, M. le député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 33 est
adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Léonard: Adopté. Est-ce qu'il faut faire une
motion de...
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le projet de loi
tel qu'amendé est adopté? Alors, le titre du projet de loi est
adopté?
M. Léonard: Un instant.
Le Président (M. Rodrigue): Quel est le
problème?
M. Léonard: Le problème, c'est qu'à
l'article 32.2, à l'avant-dernière ligne, c'est écrit:
L'article précédent de la présente loi. Il serait mieux de
dire: L'article 32.1 de la présente loi.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, messieurs de
l'Opposition, il y a une coquille à l'article 32.2. Si vous pouviez
jeter un coup d'oeil sur votre texte, on me signale qu'il pourrait y avoir une
ambiguïté qu'il...
M. Léonard: À la toute fin.
Le Président (M. Rodrigue): ... y aurait lieu de
corriger.
M. Léonard: Alors, c'est l'article 32.1 de la
présente loi, à la toute fin de l'article.
Le Président (M. Rodrigue): On remplace le mot
"précédent" par "32.1"?
M. Léonard: Oui, "précédent" par
"32.1".
Le Président (M. Rodrigue): Dans un tel cas,
l'article...
M. Léonard: L'article 32.1 de la présente loi.
Le Président (M. Rodrigue): D'accord. L'amendement du
ministre est à l'effet de remplacer le mot "précédent" par
le chiffre "32.1". C'est adopté.
M. Léonard: Merci de la compréhension des membres
de cette commission. Est-ce qu'il faut faire une motion de
renumérotation?
Le Président (M. Rodrigue): Non, on va faire un omnibus
à la fin.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le projet de loi no
220, Loi modifiant la charte de la ville de Longueuil, est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi est
adopté tel qu'amendé. M. le maire.
M. Robidas: M. le Président, M. le ministre et
distingués membres de la commission, au nom du présent conseil de
Longueuil et de toute la population, je veux vous remercier de l'accueil
chaleureux que vous nous avez témoigné au cours de ces deux
séances.
Nul doute que l'histoire de Longueuil va s'écrire maintenant avec
un outillage moderne dont vous venez de doter la ville de Longueuil; je vous
remercie d'avoir pris ce temps pour nous, et je pense que nous allons
être dignes des décisions que vous avez prises, ce soir
particulièrement. Je souhaite que la délégation de
Montréal qui va nous suivre, M. le maire Jean Drapeau, mon
collègue en tête, va être reçue avec autant de
chaleur que vous nous avez reçus. Je vous remercie.
Le Président (M. Rodrigue): Merci bien. Cela va. Alors, M.
le ministre.
M. Léonard: Je remercie les gens de la ville de Longueuil
et spécialement son maire et ses conseillers municipaux. Nous les avons
fait revenir ici, mais je pense que cela a été pour bonifier le
projet de loi, nous espérons que même si on n'a pas adopté
tous les articles de leur projet de loi, ils ont quand même un
instrument, comme M. le maire a dit, moderne, et que, en tout cas, pour
l'instant, il sera satisfaisant. Nous leur souhaitons bonne chance. Alors,
bienvenue à Québec.
Le Président (M. Rodrigue): Nous vous remercions,
messieurs de la ville de Longueuil.
Projet de loi no 200 (suite)
J'appelle l'étude du projet de loi no 200, Loi modifiant la
charte de la ville de Montréal. On m'a remis une liste... À
l'ordre, s'il vous plaît! J'invite évidemment, M. le maire, ainsi
que les représentants de la ville de Montréal, à prendre
place à la table.
Avant de commencer l'étude de ce projet de loi, je voudrais
signaler aux personnes qui nous ont fait part de leur intention d'intervenir
que nous allons étudier le projet de loi article par article et leur
demander de bien vouloir nous signifier, au moment où nous serons rendus
à un article donné, que c'est sur cet article-là que vous
voulez intervenir. J'ai des intervenants de... En fait, il y a 13 groupes, 14
groupes -municipalités ou groupes - qui ont signifié leur
intention d'intervenir devant la commission.
Pour commencer nos travaux...
M. Bissonnet: M. le Président, avec le consentement
unanime des membres de la commission pour apporter ce changement, le
député de D'Arcy McGee remplacerait le député de
Viger, qui remplace lui-même le député de
Maskinongé. Le député de Viger remplaçait le
député de Maskinongé. Alors, ils s'agirait de remplacer le
député de Viger par le député de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce qu'il y a
consentement? Consentement. Alors, M. le ministre. À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: Est-ce que vous avez des remarques? Une
remarque générale ou bien si c'est...
Le Président (M. Rodrigue): Étant donné que
le député de Bourassa parraine ce projet de loi, je lui
cède la parole. M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Merci, M. le Président. Je voudrais souhaiter
la bienvenue à M. le maire de Montréal, à M. le
président du comité exécutif, à ceux qui
l'accompagnent et à l'échevin qui représente un des
quartiers de mon comté. Ce que j'espère, messieurs, c'est que
vous ayez un accueil plus chaleureux que celui que vous avez eu l'an
passé sur votre projet de loi; l'Opposition est partie de
mauvaise humeur contre vous à ce moment-là. Je ne doute pas de sa
bonne humeur cette fois-ci parce que toutes les règles de
l'Assemblée nationale ont été observées en ce qui
concerne votre projet de loi.
Cela fait six ans que je parraine les projets de loi de la ville de
Montréal; c'est un grand honneur pour moi de faire cet ouvrage et je
suis certain ce soir que chacun de vos articles sera étudié au
mérite et suivant les besoins qu'a la ville de Montréal pour
s'administrer.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais moi aussi
souhaiter la bienvenue d'une façon toute particulière au maire de
la ville de Montréal ainsi qu'au président du comité
exécutif, que j'ai eu l'occasion de rencontrer à midi et avec qui
j'ai discuté.
Nous allons étudier le projet de loi très
sérieusement en ayant conscience des nécessités
particulières de la ville de Montréal et je pense que l'ouverture
que nous avons par rapport à ce projet de loi est marquée de deux
soucis en particulier: d'abord, la collaboration que nous devons avoir avec
Montréal, la métropole du Québec. Nous avons d'ailleurs
commencé à la démontrer par l'adoption du projet de loi no
58, qui a été adopté très rapidement, avec la
collaboration, d'ailleurs, de l'Opposition, au sujet du report des rôles
d'évaluation pour la taxe d'eau, il y a déjà deux mois. Je
pense que cela en est un signe. Tout le monde est bien d'accord pour collaborer
avec la ville de Montréal.
D'autre part, je sais qu'il y a un certain nombre d'intervenants qui ont
demandé à être entendus. Nous allons écouter les
représentations ainsi qu'examiner les dossiers à leur
mérite; nous allons écouter le point de vue de chacun des
intervenants au cours de la soirée. Je sais que nous avons pris un peu
de retard, mais nous espérons qu'au cours des quatre heures qui
viennent, nous pourrons avancer de façon considérable. À
toutes fins utiles, je pense qu'il n'y a aucun problème pour adopter ce
projet de loi avant le 23 juin. Il est déposé depuis un certain
temps déjà et je sais qu'il y a à la ville de
Montréal des besoins criants qu'il faudrait combler par ce projet de
loi.
Je pense bien que vous pourrez bénéficier de la
collaboration et de la bonne compréhension de tous pour que le projet de
loi soit adopté avant l'ajournement d'été.
Je vous remercie, M. le Président, et nous allons commencer sans
plus tarder, étant donné que nous avons déjà
quelques heures de retard.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. C'est sûrement
avec plaisir que l'Opposition accueille le maire de Montréal, le
président du comité exécutif et les directeurs de services
qui accompagnent le maire et le président. Il me fait plaisir aussi de
souhaiter la bienvenue aux municipalités voisines de Montréal qui
accompagnent sûrement le maire Drapeau ce soir et qui veulent en savoir
davantage sur le projet de loi no 200.
Nous offrons, bien entendu, toute notre collaboration. Nous aurons
sûrement des questions d'intérêt public et nous souhaitons
pouvoir passer à travers ce document relativement important dans les
plus brefs délais, tenant compte que le dernier document que vous nous
avez fait parvenir contient plusieurs notes explicatives qui vont
sûrement nous aider à comprendre davantage certaines modifications
que vous souhaitez apporter à la charte de la ville de Montréal.
Encore une fois, M. le Président, bienvenue. (20 h 30)
Le Président (M, Rodrigue): MM. les représentants
de la ville de Montréal, aimeriez-vous dire quelques mots à ce
stade-ci? M. le maire.
M. Drapeau (Jean): M. le Président, juste un mot de
remerciement bien brièvement exprimé pour cet accueil infiniment
prometteur. Je retiens qu'il semble bien dans l'esprit des membres de la
commission que le projet de loi amendant la charte de la ville de
Montréal pourrait effectivement être adopté avant la fin de
la présente session. Nous en remercions d'avance tous ceux qui
collaboreront à cette adoption et je tiens à ajouter seulement un
mot, c'est que nous paraissons être toujours à la dernière
minute, mais je dois dire que nous aimerions bien, un jour, pouvoir prouver que
nous sommes prêts avant. Mais nous pouvons difficilement nous
présenter avant d'être convoqués. S'il semble que, parfois,
nous devrons empiéter sur du temps, emprunter du temps, c'est contre
notre volonté, et j'apprécie d'avance la collaboration, au nom de
mes collègues, de tous les membres de la commission.
Le Président (M. Rodrigue): Merci bien. J'appelle
l'étude de l'article 1 du projet de loi. Y a-t-il des remarques sur cet
article?
M. Léonard: Nous sommes d'accord, quant à nous,
avec cet article. Il s'agit de combler une lacune de la loi concernant les
pouvoirs de la ville d'attribuer des noms aux districts électoraux. Ces
derniers ont été créés en 1978 par la commission
permanente de la réforme des districts électoraux.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
no 200 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Article 2.
M. Léonard: M. le Président, après
consultation aussi avec le contentieux de la ville de Montréal, nous
aurions un amendement à apporter qui se lirait comme suit: "L'article
36b de la charte édicté par l'article 2 du projet de loi est
modifié par le remplacement du paragraphe a) par le suivant: "a)
publication d'un avis à cet effet dans les journaux avec un croquis des
terrains visés." Je ne sais pas si vous vous retrouvez. C'est à
la deuxième page de l'article 2, si vous voulez. C'est à 36b,
paragraphe a): "publication d'un avis à cet effet dans les journaux avec
un croquis des terrains visés."
Le Président (M. Rodrigue): Vous ajoutez, en fait...
M. Léonard: "Avec un croquis des terrains
visés".
Le Président (M. Rodrigue): On avait dit: "En publiant un
avis dans les journaux." Votre amendement a pour effet d'ajouter "avec un
croquis des terrains visés".
M. Léonard: Oui. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Oui, adopté. Si vous me permettez de
résumer très simplement, la modification qui est proposée
a pour objet d'accélérer le processus d'acquisition de ruelles
privées dans le cadre d'un projet de remembrement de terrains et de
développement domiciliaire ou industriel.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 2 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté, quant à nous.
M. Rocheleau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 2 est adopté.
Article 3. L'article 2 est adopté tel qu'amendé, je l'ajoute pour
les fins de l'enregistrement des Débats. Article 3.
M. Léonard: L'article 3 a pour objet de permettre la vente
par le service de l'approvisionnement de certains articles de
récupération, tels des rebuts métalliques, par voie
d'appels d'offres publics plutôt qu'aux enchères publiques.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Article 4.
M. Léonard: À l'article 4, il s'agit de faciliter
la réorganisation de certains services et de permettre une plus grande
flexibilité administrative. Nous sommes d'accord pour l'adopter.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur de la ville,
si je ne m'abuse, je vous demanderais de vous nommer. Je n'ai pas le plaisir de
vous connaître et peut-être que les membres de la commission n'ont
pas le plaisir de vous connaître non plus. C'est pour les fins de
l'enregistrement de nos Débats.
M. Péloquin (Jean): Oui. Mon nom est Jean Péloquin.
Je suis l'avocat en chef de la ville de Montréal et je suis
assisté ici de Me Jules Allard, qui est directeur adjoint du service.
C'est simplement une remarque pour les fins du journal des Débats.
Depuis que le projet de loi a été déposé en
première lecture, il y a quelques nouveaux textes qui se sont
ajoutés. Évidemment, il y a eu des discussions qui se sont
poursuivies avec les conseillers juridiques du ministère et il y a des
formulations qui sont un peu différentes dans le cahier que vous avez
ici. Évidemment, quand vous dites: "Adopté", M. le
Président, je comprends que c'est le texte qui est dans le cahier qui
est adopté.
Le Président (M. Rodrigue): La-dessus, je vous signale
que, lorsque je déclare un article adopté, c'est le texte que
j'ai dans le projet de loi qui a été déposé en
première lecture.
M. Péloquin: À ce moment-là, il faudrait
malheureusement...
M. Léonard: Un instant. Cela implique des
modifications...
Le Président (M. Rodrigue): Pourriez-vous m'indiquer s'il
y en avait à l'article 1?
M. Péloquin: II n'y en avait pas à l'article 1, M.
le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Y en avait-il à
l'article 2?
M. Péloquin: Oui, il y en avait à
l'article 2.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que c'est l'amendement
que nous venons d'adopter?
M. Péloquin: Non, c'est à l'article 36a. Le
paragraphe a a été ajouté. "Il y aura adoption d'une
résolution du comité exécutif comme première
étape de la procédure."
M. Léonard: M. le Président, si vous me permettez,
je pense qu'on pourrait travailler à partir du dernier texte qui nous
est parvenu. M. le maire Drapeau avait tout à fait raison tout à
l'heure, le premier texte nous est arrivé au mois de décembre
dernier, peut-être même novembre, la première version, cela
fait donc un bon bout de temps. Il y a eu plusieurs modifications depuis ce
temps qui ont été consolidées dans un cahier qu'on
pourrait utiliser pour le travail. Je ne sais pas si c'est dans vos coutumes de
procéder avec un tel cahier. Ce n'est effectivement pas le texte qui a
été déposé à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Rodrigue): Je suis tenu de travailler
avec le texte qui a été déposé à
l'Assemblée nationale. C'est celui qui nous est
référé, ce qui implique, à ce moment-là, que
tous les changements doivent être présentés sous forme
d'amendements au texte original. Alors, cela complique sérieusement
notre travail.
M. le député de Groulx.
M. Fallu: II est effectivement dans nos habitudes en commission,
d'un commun accord, à l'unanimité, d'accepter un texte
légèrement différent présenté par le
ministre notamment - nous l'avons fait il y a quelques semaines - de se servir
d'un texte nouveau, mais de même inspiration, évidemment, comme
texte de base. C'est une tradition qui est constante dans nos travaux
parlementaires, M. le Président. Si vous acceptez cette proposition, je
demanderais peut-être au parrain du bill de faire motion pour que nos
travaux reposent sur ce nouveau texte. Je crois même que ce n'est pas
nécessaire, vous avez l'autorité pour le décider.
Le Président (M. Rodrigue): Si une motion est faite dans
ce sens et s'il y a consentement de la commission, je pense, effectivement, que
nous pourrions procéder de cette façon, ce qui simplifirait
sérieusement nos débats, parce qu'autrement cela va devenir
très compliqué.
M. Laplante: Pour simplifier les débats, M. le
Président, je fais la proposition que le texte déposé par
le ministre fasse partie du texte du projet de loi, que ce ne soit pas...
Le Président (M. Rodrigue): Que nous travaillions à
partir du texte refondu, déposé par le ministre.
M. Laplante: C'est cela.
M. Bissonnet: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Nous travaillons exactement avec le projet de
modification de la charte de la ville de Montréal, qui est fait par la
ville de Montréal et les concordances ont été...
M. Léonard: Ont été
vérifiées...
M. Bissonnet: ... vérifiées. Alors, pour que cela
soit plus clair, cela devient votre texte à ce moment-là.
M. Laplante: On ne peut pas légalement travailler de cette
façon. Il faut toujours que la motion vienne du ministre, parce que
c'est lui - même si j'en étais le parrain - qui a toujours le
dernier mot sur le projet de loi, car c'est la commission des affaires
municipales et c'est lui qui peut présenter la feuille et dire: C'est le
texte.
Le Président (M. Rodrigue): Je pose la question. Est-ce
qu'il y a consentement pour que nous travaillions avec le texte refondu
déposé par le ministre?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): II y a consentement, je vous
remercie.
Une voix: ... M. le Président, je voudrais une copie.
Le Président (M. Rodrigue): Très bien, nous allons
faire diligence pour que vous en ayez une copie. Alors, nous travaillons
à partir du texte refondu déposé à la commission.
Je rappelle que l'article 1 a été adopté et qu'il n'y a
pas de modification. À l'article 2, étant donné qu'il y
avait une différence entre le texte du projet de loi original et le
texte que nous avons devant nous, je vais à nouveau demander s'il y a
adoption de cet article?
M. Léonard: Adopté, M. le Président, avec
l'amendement que nous avions adopté à l'article 36b, paragraphe
a, où il y avait publication d'un avis à cet effet dans les
journaux avec un croquis des terrains visés.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 2 est
adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3.
M. Léonard: Adopté, M. le Président, nous
l'avions fait tout à l'heure. Incidemment, M. le Président, on me
dit que tout le texte a été vérifié par le greffier
en loi. Donc, sur le plan juridique, cela doit être suffisant ou c'est
une garantie quand même que les vérifications nécessaires
ont été faites.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Article 4.
M. Léonard: Adopté. À l'article 4, nous
n'avons pas de modification; adopté, quant à nous.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Article 5.
M. Léonard: Adopté, quant à nous, M. le
Président. Il s'agit d'une concordance avec le projet de loi no 15 sur
l'abolition de la retraite obligatoire.
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 5 est adopté.
Article 6.
M. Léonard: Adopté. Il s'agit d'une concordance, la
disposition est devenue désuète.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 6 est adopté.
Article 7.
M. Léonard: À l'article 7, vous avez sur la page
gauche un papillon. Pour certains d'entre vous, il est retiré; nous,
nous nous en tenons à l'article tel qu'il est rédigé dans
le cahier initialement. L'article 7 est adopté tel que
présenté.
M. Laplante: Tel que présenté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Bissonnet: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 7 est adopté.
Article 8.
M. Léonard: II s'agit de faciliter la reliure des
feuillets de bulletins de vote. Adopté, quant à nous, M. le
Président. Un instant! Est-ce que vous le retirez ou le mettez...
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse, M. le
procureur.
M. Péloquin: Étant donné, M. le
Président, M. le ministre, qu'il y aura des dispositions analogues dans
le projet de loi no 66, nous n'avons pas d'objection à le retirer.
M. Léonard: Alors, retiré? M. Laplante:
C'est superflu.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 8 est
retiré. Article 9.
M. Léonard: Un instant! À l'article 9, nous sommes
d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: À l'article 9, si vous avez des dispositions
pour aller prendre les locaux des commissions scolaires, est-ce que l'entente
se fait normalement pour payer les commissions scolaires, parce que vous
marquez gratuit, suivant les conventions qu'elles ont avec les employés,
car chaque fois qu'il y a un local qui est prêté gratuitement ou
qui est loué, elles sont obligées de payer le concierge?
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, si vous permettez,
c'est une disposition qu'on retrouve à l'heure actuelle dans la Loi sur
les cités et villes et qui est identique à celle-ci. En fait, les
municipalités s'entendent avec les commissions scolaires, règle
générale, pour payer les frais du ménage, de l'entretien,
mais il n'y a pas de coût de location comme tel pour le local, et c'est
la disposition générale qu'on retrouve dans la Loi
électorale.
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 9 est
adopté. Article 10.
M. Léonard: M. le Président, il y a 9a et 9b. En ce
qui concerne 9a, il s'agit de corriger une erreur dans le deuxième
alinéa de la charte de Montréal et éviter la concordance
avec la formule 22, on va voir ce qu'il en est avec l'article 76a du
présent projet, il s'agit d'établir la concordance.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que ce nouvel article
9a est adopté?
M. Laplante: Oui.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 9b.
M. Léonard: L'article 9b serait retiré.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet article est
retiré, il n'y a pas d'objection. Alors, l'article 9b est
retiré.
M. Léonard: L'article 10 est aussi retiré.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Si je comprends bien, on retire ces articles parce
qu'on les retrouve dans le projet de loi qui est en discussion?
M. Léonard: En discussion, oui. M. Rochefort: C'est
la loi no 66. M. Léonard: La loi no 66, oui.
M. Rochefort: Donc, les dispositions de 66 vont s'appliquer aussi
à Montréal.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, il y a consentement au
retrait de cet article. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Vous présumez que le projet de loi no 66 sera
adopté tel quel?
M. Rochefort: J'ai confiance à l'Assemblée
nationale.
M. Polak: Vous forcez le vote. Les machines à voter sont
prêtes.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! (20 h 45)
M. Rochefort: M. le Président, sur cette question, pour
rendre justice à tous les membres de l'Assemblée nationale, le
projet de loi no 66 est un projet de loi qui... représente uniquement
des consensus intervenus entre les deux formations politiques
représentées à l'Assemblée nationale du
Québec.
M. Léonard: Et réclamé de façon
générale par l'Union des municipalités du Québec et
l'Union des conseils de comté du Québec.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 10 est
retiré. Article 11.
M. Léonard: M. le Président, cette modification a
pour objet de permettre à la ville, dans le cadre d'une refonte des
règlements, d'établir une terminologie et de prévoir une
refonte permanente. Je pense qu'il n'y a pas lieu d'expliquer davantage. Nous
sommes d'accord, évidemment, avec cet article.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 11 est
adopté. Article 12.
M. Léonard: Nous sommes d'accord, M. le Président,
avec cette modification qui a pour objet de permettre à la cour
d'accorder au défendeur un nouveau délai pour acquitter
l'amendement, même après l'expiration du délai initial, qui
a pour effet de hausser à 300 $ le maximum de l'amende pour une
première infraction par concordance avec la Loi sur les cités et
villes et d'abolir une distinction inutile entre des règlements se
rapportant à la paix, l'ordre, la sécurité, du zonage, les
enseignes et les autres règlements de la ville.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Étant donné qu'on vient de discuter
à l'Assemblée le projet de loi du ministre de la Justice
concernant presque l'abolition d'emprisonnement et de travaux compensatoires et
comment cela influence cet article-ci, si on retient cette
idée-là de condamnation, emprisonnement, etc., on devrait
peut-être rajouter que c'est sous réserve...
M. Léonard: Un instant!
M. Polak: Oui, mais il faut le dire. Si on déroge à
ce projet de loi, il faut dire que c'est sous réserve de...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Puisqu'on parle des amendes et de l'emprisonnement,
j'aimerais savoir si la ville a une opinion sur cette question parce que, comme
le député de Sainte-Anne l'a dit, on a maintenant devant la
Chambre le projet de loi no 67 qui va, à toutes fins
utiles, abolir l'emprisonnement pour le non-paiement d'amende,
c'est-à-dire qu'on va procéder d'autres façons pour
récupérer des amendes impayées. On va saisir les biens de
la personne et ainsi de suite, au lieu de la mettre en prison. Vous savez que,
lorsqu'on met quelqu'un en prison pour le non-paiement d'une contravention
à un règlement de la ville de Montréal qui est
peut-être de 100 $, on met cette personne en prison pendant dix jours.
Cela coûte à l'État du Québec 1500 $ pour garder
cette personne en prison et cela ne coûte rien à la ville de
Montréal, bien sûr. Si la ville de Montréal
récupère les 100 $, cela vient dans les coffres de la ville, mais
si la personne ne paie pas, on l'envoie à Bordeaux pendant dix jours et
cela coûte à l'État du Québec environ 1500 $,
peut-être 2000 $.
Il y a un projet de loi pour prévoir que l'emprisonnement pour le
non-paiement d'amende devient l'exception et pas la règle. J'aimerais
savoir...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
D'Arcy McGee, s'il vous plaît!
M. Marx: ...si la ville est...
Le Président (M. Rodrigue): II me semble que ce n'est pas
tout à fait le lieu pour discuter du projet de loi no 67. Nous en sommes
à l'étude article par article du projet de loi no 200.
M. Marx: Mais, je...
Une voix: Est-ce que je peux rassurer...
Le Président (M. Rodrigue): Alors, disons que...
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): ...si on veut discuter des
dispositions de l'article 12, c'est évidemment l'endroit, mais vouloir
obtenir des opinions sur la loi no 67 me semble dépasser un peu le cadre
des travaux de cette commission.
M. Léonard: Est-ce que je peux donner une réponse
générale au député de D'Arcy McGee, M. le
Président. Nous avons travaillé avec le ministère de la
Justice en ce qui concerne cet article de la loi, puis ceux qui concernent
généralement le ministère de la Justice, et il y a une
concordance établie au moment où on se parle entre le projet de
loi no 66 et le projet de loi privé de la ville de Montréal.
Maintenant, on croit savoir que, dans le projet de loi no 66, il y aura
une clause générale assurant la concordance entre ce que nous
adoptons ici et le projet de loi 66 de sorte qu'il ne devrait pas y avoir de
problème là-dessus parce que ce sont les mêmes responsables
qui...
M. Marx: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Je discute l'article 462, mais j'ai expliqué la
loi 67 pour mettre l'article 462 dans un cadre. Je pense qu'il est dans l'ordre
de demander à la ville de Montréal comment elle voit ce
problème.
Le Président (M. Rodrigue): M. l'avocat en chef de la
ville.
M. Péloquin: M. le Président, la ville a
déjà préparé un mémoire et elle va le
présenter s'il y a une commission parlementaire, ou il a
déjà été envoyé au gouvernement. Je suis
surpris, M. le député, que vous n'en ayez pas reçu une
copie. Nous allons faire des représentations sur ce projet de loi
évidemment. Cet article ne fait que maintenir le statu quo avec le texte
actuel. Cela ne change rien quant à l'emprisonnement. Il n'est pas
question ici de donner un nouveau pouvoir à la ville.
M. Marx: En ce qui concerne les représentations de la
ville, la commission permanente de la justice siégerait, mais on ne va
pas entendre des personnes sur ce projet.
M. Laplante: Question de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa sur une question de règlement.
M. Laplante: Franchement, s'il faut, pour chaque article,
s'étendre sur des lois du passé ou celles de l'avenir, on n'en
finira plus. Le ministre a donné une réponse et a dit que le
projet de loi no 66 aurait priorité là-dessus. Je pense que la
réponse est déjà là. Pour le reste, on aura une
commission parlementaire.
M. Marx: Mais pourquoi? M. le Président, c'est...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît: M. le député de D'Arcy McGee, je pense que nous
allons maintenant terminer la discussion sur le projet de loi no 67. Nous
allons revenir à l'étude du projet de loi qui est devant nous,
à l'article 12.
M. Marx: Question de règlement.
Le Président (M. Rodrigue): Je comprends qu'il peut y
avoir des dissidences, mais il me semble que ce n'est pas le lieu.
II y aura une commission parlementaire pour étudier ce projet de
loi. La ville a soumis un mémoire. Elle se fera entendre, vous pourrez
l'interroger à cette occasion. Il me semble que ce n'est pas à
l'occasion du présent projet de loi que nous devons faire cela.
Alors...
M. Marx: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Je vous écoute sur une
question de règlement.
M. Marx: La question que j'ai posée est très
pertinente. Premièrement, on ne va pas entendre des personnes sur
l'autre projet de loi. Deuxièmement, si l'on regarde l'article 462, on
voit que la ville a choisi d'adopter une peine d'amende ou d'emprisonnement. Je
pose la question: Quelle est l'opinion de la ville sur cette question d'amende
ou d'emprisonnement, et ainsi de suite? Je pense que ce n'est pas
irrégulier parce que cela tombe justement dans le premier paragraphe de
cet article.
Le Président (M. Rodrigue): Bien, écoutez, à
moins que l'avocat en chef de la ville ne veuille intervenir, il me semble
qu'il a répondu tout à l'heure à cette question. S'il ne
me signale pas qu'il veut intervenir, je vais demander si l'article est
adopté.
M. Marx: M. le Président, il a dit qu'il a envoyé
un mémoire au ministre de la Justice, mais, en tant que porte-parole de
l'Opposition en matière de justice, je n'ai pas reçu de copie.
S'il veut m'envoyer une copie, je vais comprendre la position de la ville.
Puis-je avoir une copie?
M. Péloquin: Certainement.
M. Marx: Ce sera la première fois que j'aurai la copie
d'un document dont on a envoyé copie au ministre.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 12 est
adopté. Article 13.
M. Léonard: Retiré, M. le Président. Un
instant!
Le Président (M. Rodrigue): Article 13.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'on a
abrogé l'article 463, si M. le procureur veut s'expliquer.
M. Péioquin: C'est cela. M. le Président, il y
aurait un papillon ici. Le texte n'a pas été imprimé, mais
il est très simple. Il s'agit d'abroger l'article 463 actuel. Le texte
serait le suivant: "L'article 463 de cette charte, remplacé par
l'article 3 du chapite 91 des lois de 1969, est abrogé."
Une voix: Est-ce que vous l'avez en main?
M. Léonard: Non, cela veut dire que la ville l'abroge,
alors on l'enlève.
M. Péioquin: C'est par concordance avec l'article
précédent.
Le Président (M. Rodrigue): Nous allons suspendre
l'étude de cet article pour donner le temps à ceux qui s'y
attaquent de rédiger un amendement approprié. Ici, c'est tout
simplement indiqué que l'article est retiré, ce qui n'est pas le
cas en réalité. Nous y reviendrons s'il y a consentement,
évidemment, lorsque nous aurons l'amendement en main. La suspension est
adoptée.
Article 14. Avant d'aborder l'étude de cet article, je voudrais
demander aux personnes qui occupent les galeries latérales de ne pas
parler trop fort lorsqu'elles ont à "caucusser". Je vous avoue qu'il est
difficile parfois pour le président d'entendre ce qui se dit à la
table, en face de nous. Alors, je fais appel à tous ceux qui sont dans
les galeries latérales.
Article 14.
M. Léonard: Nous sommes d'accord, M. le Président,
quant à nous.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Article 15. M.
l'avocat en chef.
M. Péloquin: II y aurait une légère
modification aux fins d'éclaircir le texte. Au dernier alinéa,
à la deuxième ligne, on lirait ce qui suit: "L'exécution
du jugement contre le contrevenant ne le dispense pas de... - il faudrait
intercaler "l'obligation de"... - et on continue: "payer la taxe
spéciale."
Le Président (M. Rodrigue): Alors, le député
de Jeanne-Mance propose l'amendement. Est-ce que c'est adopté?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Le fait d'ajouter les mots "de
l'obligation" avant les mots "de payer". L'amendement est adopté.
M. Bissonnet: Adopté.
M. Léonard: C'est à l'article 14.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 14 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 14 est adopté
tel qu'amendé.
M. Léonard: Nous pouvons maintenant disposer de l'article
13, M. le Président. J'ai l'amendement rédigé.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet amendement se lit
comme suit: "L'article 463 de cette charte, remplacé par l'article 3 du
chapitre 91 des lois de 1969, est abrogé."
M. Léonard: Adopté, M. le Président. M.
Rocheleau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet amendement est
adopté. Est-ce que l'article 13 tel qu'amendé est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 13 est adopté
tel qu'amendé. Article 14. Est-ce qu'il a été
adopté? Non, c'est l'article 13; oui, l'article 14. Je m'excuse.
M. Rocheleau: L'article 14 est adopté. Le
Président (M. Rodrigue): Article 15.
M. Blank: J'ai une question sur l'article 15. Ici, parce que
l'accusée de la contravention est une corporation, on double l'amende.
Mais, aujourd'hui, il y a beaucoup de petites gens qui sont en corporation. Il
y a des dépanneurs qui sont des corporations, de petits magasins. Ce ne
sont pas toutes les multinationales qui sont des corporations. Pourquoi doubler
l'amende parce qu'ils sont d'une corporation, pour des fins fiscales, pour
toutes sortes de raisons? Je pense que, si l'on faisait un relevé des
corporations, maintenant, avec la nouvelle section de la Loi sur les compagnies
où un individu peut former une compagnie ayant un président, un
secrétaire, un vice-président, etc., on trouverait beaucoup
d'individus qui, plutôt que d'exploiter un petit commerce ou un magasin
en leur propre nom, pour des raisons particulières, sont des
corporations. Pourquoi doubler l'amende, si c'est une corporation?
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, à l'inverse, on peut
se demander si cela dépend du type de contravention, du règlement
auquel on contrevient. Tout dépend aussi du montant de l'amende. Cela
peut, dans certains cas, être insuffisant comme amende. Je trouve cet
article très contraignant et je me demande pourquoi vous ne vous laissez
pas la possibilité de faire par règlement...
M. Péloquin: C'est par règlement.
M. Paquette: Oui, par règlement, mais on spécifie
que l'amende doit être nécessairement le double. Cela
m'apparaît mener à beaucoup d'injustices, et c'est inutile en
plus.
Le Président (M. Rodrigue): M. le procureur de la ville et
par la suite, M. ...
M. Roy (Jean): Jean Roy, représentant du RCM.
Le Président (M. Rodrigue): Très bien. M. le
procureur de la ville.
M. Péloquin: Premièrement, j'aimerais souligner
à la commission que c'est seulement pour certains règlements que
cela pourrait être appliqué, parce que cela dit: "... à un
règlement qu'il spécifie...", donc ce ne serait pas
nécessairment à tous les règlements de la ville. En second
lieu, c'est seulement dans le cas où l'amende est minimale qu'elle est
nécessairement doublée. Dans le cas où c'est une amende
maximale, le juge peut doubler, mais il n'est pas obligé de doubler et
il peut appliquer sa discrétion. Maintenant, je souligne aussi, comme on
le met dans les notes explicatives, que c'est une disposition qu'on retrouve
déjà à la Loi sur la qualité de l'environnement,
à la Loi sur la protection du consommateur, à la Loi sur les
Transports et à la Loi sur la protection du territoire agricole.
Peut-être que notre énumération ici n'est pas
exhaustive.
M. Laplante: Est-ce que vous pourriez nous dire, M. le procureur,
quels sont les règlements que vous avez en tête?
M. Péloquin: Je pense peut-être au bruit.
Évidemment, il y a la pollution de l'environnement, mais, maintenant,
c'est la communauté urbaine. C'est sûr que, si vous faites
affaires avec une grosse corporation qui pollue l'environnement, l'amende
minimale qui, en général, ferait mal à un individu ne
serait pas tellement contraignante pour une grosse corporation. (21 heures)
M. Laplante: Les exemples que vous nous donnez, ce sont ceux
qu'on retrouve sur la pollution et le bruit à la communauté
urbaine. Mais, pour la ville de Montréal, pour essayer de
situer...
M. Péloquin: II y a le bruit, cela en est une.
M. Marx: On peut dire la même chose pour un citoyen riche
et un citoyen pauvre. Pourquoi ne pas faire entre un citoyen pauvre et un
citoyen riche la distinction que vous faites entre un citoyen ordinaire et une
corporation? Je pense que ce serait plus à point de faire cette
distinction entre un citoyen pauvre et un citoyen riche, entre Westmount et
Pointe-Saint-Charles, pour prendre un exemple. Les deux comtés sont
libéraux, c'est pourquoi je les ai choisis.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Oui, M. le Président, je pense que l'exemple
de la pollution par le bruit...
Le Président (M. Rodrigue): Non, je dois donner d'abord la
parole aux membres de la commission. M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je pense que l'exemple de la pollution par le bruit
est un bon exemple. Vous dites que l'amende pourrait être suffisante pour
un individu, mais ne pas l'être pour une corporation. Il y a un fort
risque que simplement doubler l'amende ne soit pas suffisant non plus, s'il
s'agit d'une grosse corporation. N'y aurait-il pas moyen de trouver une autre
formulation, meilleure que celle-là?
M. Péloquin: Ce n'est peut-être pas parfait
évidemment, comme toutes les amendes.
M. Laplante: Je suis étonné de voir qu'on a cela
dans beaucoup de lois aussi. Je me demande si ce n'est pas une erreur qui se
répand ou...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, il y a deux principes. Le
projet dit: "On doit doubler, dans le cas d'une peine minimum et on peut
doubler dans le cas d'une peine maximum." Je suis d'accord avec le dernier
point. Une grosse compagnie a une amende de 500 $ et on peut l'augmenter
à 1000 $. Je pense que le juge peut agir à sa discrétion.
Si, par exemple, on a le problème du dépanneur, je juge pourrait
dire: Même si c'est une corporation, je n'applique pas le maximum. Je
pense qu'on peut accepter cela. L'autre principe de doubler l'amende minimale
pour protéger, disons, le petit dépanneur qui est
incorporé, j'aimerais faire enlever cela, mais pas l'amende maximale, je
pense qu'on doit la retenir. Pour l'amende maximale, on laisse tout de
même la décision au tribunal d'entendre les représentations
de la compagnie en question pour savoir si elle est en mesure de payer telle
amende, oui ou non.
M. Lamarre (Yvon): M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Lamarre.
M. Lamarre: Ce sont surtout des choses concernant la
salubrité publique. On a beaucoup de difficulté, par exemple,
avec des cours de rebut, qui sont habituellement la propriété de
corporations; sur le plan de la salubrité, ce ne sont pas
nécessairement de bons citoyens. On voudrait quand même que ces
gens puissent savoir que les amendes pourraient être importantes et
qu'ils ont à respecter la réglementation. C'est surtout sur des
questions de salubrité. Il y a le bruit, mais c'est aussi toute la
question de la salubrité publique.
Le Président (M. Rodrigue): M. Jean Roy. M. le
député de... J'allais donner la parole à M. Roy. Est-ce
que cela vous va? M. Jean Roy, du RCM.
M. Roy: M. le Président, M. le ministre, MM. les membres
de la commission, je représente le RCM et je suis accompagné de
M. Michael Fainstat, conseiller municipal, et de M. Dominique Neuman. Nous
avons un mémoire qui a été présenté
après une demande d'inscription en février dernier. Il a
été présenté au personnel du secrétariat des
commissions. Je ne sais pas s'il vous a été distribué.
Nous avons 11 points sur lesquels nous désirons intervenir.
Le Président (M. Rodrigue): M. Roy.
M. Roy: Tous ces points sont contenus dans notre
mémoire.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous en avez un en
particulier sur l'article 15?
M. Roy: Absolument. C'est pour cela que j'ai attendu pour
intervenir maintenant, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, si vous voulez vous
exprimer sur l'article 15 et puis sur les autres, au fur et à mesure de
la progression de nos débats, nous pourrons vous entendre.
M. Roy: C'est cela. Tous les points sont ensemble dans le
mémoire. Sur l'article 15,
nous sommes d'accord avec la demande de la ville de Montréal, qui
vise à établir un barème progressif pour la
détermination du montant des amendes municipales. Pour être
à la fois efficaces et justes, les amendes imposées doivent
être adaptées à la capacité de payer des
contrevenants. La modification proposée s'inspire de cette
considération et rejoint en cela la tendance actuelle du droit
pénal québécois. Cependant, nous souhaiterions que la
ville de Montréal dispose également du pouvoir de fixer des
montants d'amendes variables selon la taille des corporations. Pour une grande
ville comme Montréal, dont les pouvoirs réglementaires sont
nombreux et diversifiés, une telle clause nous apparaît
essentielle. Pour ces raisons, nous recommandons que l'article soit
modifié et remplacé par le texte suivant: "Le conseil peut, aux
conditions qu'il détermine, imposer des amendes plus importantes selon
que le contrevenant à un règlement est un individu ou une
corporation ou selon la taille de la corporation." Je crois que cette
rédaction répond passablement bien aux préoccupations qui
ont été exprimées par les membres de la commission.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, j'ai retenu l'argumentation
du député de Sainte-Anne relativement aux corporations:
aujourd'hui, en vertu des lois fédérales et provinciales, une
personne peut s'incorporer seule. Par contre, au sujet de l'article 466,
lorsque le président du comité exécutif est intervenu, il
nous a dit que c'était pour certains règlements. Je pense que le
conseil de la ville de Montréal comprend des personnes qui sont aussi
élues comme nous à l'Assemblée nationale. Vu qu'il s'agit
de certains règlements qui concernent la salubrité ou les cours
de rebut, je suis d'accord avec cet article pour la simple raison que le
conseil de la ville aura certains règlements qu'il pourra ajouter disant
que les peines imposées aux corporations seront doubles, mais ce
seraient des règlements qui ne toucheraient pas la plupart du temps de
grandes entreprises. Je pense, quant aux cours de salubrité, qu'il n'y a
pas beaucoup d'individus qui s'incorporent en compagnie seuls; peut-être,
mais je pense qu'ils ont alors de la difficulté. Il faut faire confiance
au conseil de la ville de Montréal pour réglementer certaines
choses très spécifiques ayant trait au bruit ou à la
salubrité, etc., dans ce domaine.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Léonard: Adopté, M. le Président, mais
selon le texte de la ville de Montréal.
Je pense qu'il est plus étanche que l'autre. Je pense que le
règlement pourra spécifier les conditions...
M. Blank: D'accord.
M. Léonard: Oui, c'est bien, M. le député de
Saint-Louis.
Le Président (M. Rodrigue): Article 16.
M. Léonard: M. le Président, je sais que la ville
veut porter de six mois à un an le délai de prescription pour
intenter une poursuite contre quelqu'un ayant commis une infraction à un
règlement de la ville. Je dois dire qu'il y a d'autres villes qui nous
ont demandé un tel amendement et nous l'avons refusé
jusqu'à maintenant par souci de concordance. Je pense que les
délais de prescription qui touchent au Code civil ou à des choses
comme cela, il faut que ce soit uniforme dans l'ensemble du Québec. Nous
nous opposons à l'heure actuelle, sauf explication, mais pour l'instant
nous nous opposerions à cet article.
Le Président (M. Rodrigue): M. l'avocat en chef.
M. Péloquin: M. le Président, je voudrais tout de
même, aux fins du journal des Débats, faire remarquer que dans la
Loi sur les actions pénales provinciales le délai de prescription
est de deux ans. C'est entendu que la ville de Montréal ne vient pas
demander de prolonger le délai parce que c'est dans son
intérêt de retarder les poursuites. Au contraire, c'est toujours
dans l'intérêt du poursuivant d'intenter la poursuite dans le plus
bref délai. Les témoins ont une meilleure mémoire, tant
les témoins de la demande que de la défense. La raison pour
laquelle nous venons demander cela, c'est que nous avons un problème
réel. Le problème tient au fait que, surtout en matière de
stationnement, nous devons demander, autrefois au BVAQ, maintenant à la
Régie de l'assurance automobile du Québec, de nous identifier les
contrevenants. Comme on le sait, il y a des périodes où il y a eu
des grèves, où les identifications ne nous sont pas parvenues
pendant des mois entiers. Il y a eu perte de plusieurs millions de dollars
à la ville de Montréal pour des contraventions à cause de
cela. Même en temps normal, si vous me permettez, il y a un relevé
qui a été fait et simplement les fausses adresses ou les
personnes qu'on ne peut rejoindre parce que le système ne nous donne pas
le propriétaire d'un numéro matricule, ce sont des chiffres assez
effarants: 41 650 contraventions se sont perdues dans une période d'un
an, en 1981, amendes, si on met une moyenne de 15 $ chacune, qui
représentent 624 750 $. Ce
sont des contrevenants qui s'en tirent. En premier lieu, bien souvent,
ils ont déjoué la loi; ils ont donné de fausses adresses
ou ils ont des plaques d'immatriculation qui ne sont pas portées au
registre du BVAQ.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais appuyer cet
amendement tel que suggéré par la ville de Montréal parce
que vraiment il s'agit de difficultés sur le plan administratif. Je me
rappelle quand j'étais juge municipal. C'était une petite
municipalité mais, même là, cela prenait quatre ou cinq
mois avant d'avoir des renseignements de Québec. Je vois vraiment cet
article comme une amélioration. On ne veut tout de même pas que
ceux qui contreviennent aux règlements de la ville puissent s'en tirer.
Je vois cela comme une saine mesure administrative et j'espère que le
ministre va retirer ses commentaires et accorder cet amendement dont la ville a
vraiment besoin pour la bonne administration de la justice dans la ville.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, je suis d'accord avec les
propos du député de Sainte-Anne mais je suis convaincu que cet
article, si on porte le délai de six mois à un an, devrait
être dans la Loi sur les cités et villes pour le permettre aussi
aux autres municipalités. Si la ville de Montréal perd 41 000
billets de contravention dans toutes les autres villes, ce sont les mêmes
délais, elles aussi sont pénalisées. Je pense que ce
serait rendre justice à tout le monde de porter le délai de six
mois à un an, mais dans la Loi sur les cités et villes,
également, pour que les autres municipalités puissent obtenir des
revenus et que ceux qui ont commis ces infractions paient dans la mesure du
possible.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Ici, on parle d'un côté de la
médaille. Parlons aussi de l'autre côté de la
médaille. On parle des contraventions, des billets de stationnement, de
petites choses. Quand on parle des lois pénales de la province, c'est
normalement lors de contraventions d'une certaine importance; les gens se
souviennent de ce qui s'est passé, mais, contre une contravention pour
stationnement, feu rouge, etc., après six mois, comment une personne
peut-elle se défendre? Comment va-t-elle se souvenir de ce qui s'est
passé? On doit regarder l'autre côté de la médaille
aussi. On doit être juste envers l'accusé également.
Lorsqu'il y a un long délai pour une affaire sérieuse, les gens
s'en souviennent, mais demandez-moi où j'ai garé ma voiture il y
a trois mois, il m'est impossible de vous répondre. Même si je me
souviens à quel endroit je me suis garé, qui était avec
moi, qui était mon témoin? Pour la police, c'est une chose
très facile parce, quand elle donne une contravention, elle prend note
de la couleur de la voiture, etc. Vous ne perdrez pas vos témoins, parce
que vos témoins pour vos contraventions sont vos employés, vos
policiers ou vos "green onions", mais, le citoyen, comment peut-il se souvenir
de ce qui s'est passé il y a un an et se souvenir avec quelle blonde il
était à ce moment-là? C'est difficile.
Le Président (M. Rodrigue): M. l'avocat en chef.
M. Péloquin: J'aurais deux commentaires, si vous
permettez, sur l'intervention du député de Saint-Louis. La
première, c'est qu'il a comparé les infractions aux lois
provinciales avec les infractions aux règlements de Montréal.
C'est sûr que, pour nous, c'est surtout en matière de circulation
et je dirais même de stationnement qu'on a besoin de cela. Maintenant,
même la loi provinciale, qui est le Code de la sécurité
routière, la prescription est celle de la Loi sur les actions
pénales, et c'est deux ans. Alors, si le policier dépose une
plainte en vertu du Code de la sécurité routière, c'est
deux ans la prescription. Si c'est un règlement municipal de la ville de
Montréal, c'est six mois.
Le député de Saint-Louis a parlé de la personne qui
est de l'autre côté et qui pourrait en subir un préjudice.
Je vous ferai remarquer que la personne dont le nom est bien enregistré
au Bureau des véhicules automobiles, on va pouvoir avoir son nom et on
va lui faire signifier la sommation dans les délais, en dedans de six
mois. Il n'y a pas de danger, ce ne sont pas ces personnes-là, ce sont
les personnes qui ne sont pas bien enregistrées au Bureau des
véhicules automobiles.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je vous ferai
remarquer que, s'il y a des problèmes comme ceux-là, cela tient
beaucoup plus à une question d'organisation interne du BVAQ, et c'est la
responsabilité de l'État ou des villes de s'organiser. Par
ailleurs, vous comparez aux lois du Québec, mais, en
réalité, la Loi sur les cités et villes, c'est six mois
aussi. Au niveau municipal, c'est six mois.
M. Bissonnet: M. le ministre, ce n'est
pas la faute des municipalités. Les municipalités
reçoivent les informations après les six mois. Ce n'est pas leur
faute interne. C'est le gouvernement qui ne donne pas les informations dans les
délais requis pour que les municipalités puissent mettre le
processus en marche.
M. Léonard: Je suis très sensible, à ce
moment-là, à l'arqumentation du député de
Saint-Louis. Ce n'est pas aux citoyens d'en faire les frais
individuellement.
M. Bissonnet: Écoutez, si c'est un policier de la
Sûreté du Québec qui émet une contravention ou un
billet, automatiquement c'est deux ans, la prescription. Si c'est une ville, si
c'est un policier municipal, le délai est de six mois pour le même
genre d'infraction.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Léonard: Rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 16 est
rejeté.
M. Bissonnet: Allez-vous recommander des subventions pour les
municipalités qui ont des pertes à cause du gouvernement?
M. Léonard: Non, je vais adresser l'article à mon
collègue.
Le Président (M. Rodrigue): Le nouvel article 16a.
M. Polak: J'aimerais au moins avoir un vote enregistré sur
division.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, rejeté sur
division. (21 h 15)
M. Polak: C'est parce que, il y en a quelques-uns,
peut-être pas le député de Saint-Louis, mais moi,
j'aimerais me faire enregistrer comme suit, pour la ville. Non, non, c'est
ainsi que je le vois.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 16 est rejeté
sur division. Article 16a.
M. Léonard: Article 16a, M. le Président. Nous
sommes d'accord, mais nous proposons un amendement à la neuvième
ligne, où on dit: "au moment de l'infraction, la charge, la conduite ou
la surveillance de l'immeuble, du local ou du véhicule", il faut
intercaler les deux mots "du local". "de l'immeuble, du local ou du
véhicule". On y est?
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 16a tel qu'amendé est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 17.
M. Léonard: Alors, cela concerne les rats, les souris, les
insectes nuisibles, etc.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Léonard: Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 17 est
adopté.
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Quelle différence y a-t-il entre aller
à la Régie du logement où, actuellement, il y a des causes
qui seraient censées être anticonstitutionnelles là-dessus
et donner le pouvoir par règlement à la ville de Montréal?
C'est à l'article 17, c'est pour savoir la différence. Je suis
pour...
M. Léonard: La Régie du logement a
compétence sur les conditions d'occupation d'un local, tandis qu'ici,
dans le règlement de la ville, il s'agit des conditions de
salubrité. Ce sont deux choses quand même différentes.
M. Laplante: D'accord, je voulais savoir la
différence.
Le Président (M. Rodrigue): Article 18.
M. Léonard: Nous avions un amendement, M. le
Président. Lorsque vous passez le premier paragraphe, vous arrivez
à 11, paragraphe a: "autoriser ou réglementer la pose et la vente
des placards, affiches ou annonces". Il s'agit de remplacer le mot "prohiber"
par le mot "réglementer".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Blank: J'ai une question. Est-ce que ce n'est pas le
même problème qu'on rencontre chaque année pour les
"posters" d'élection? Si vous devez enlever mes "posters" qui sont
encore sur quelques murs, m'envoyer le compte?
Une voix: Article suivant.
M. Blank: ... chaque année, vous venez m'imposer cette
loi.
M. Rochefort: Nous avons tous ri.
Le Président (M. Rodrigue): Article 18. M.
Léonard: 11.
Le Président (M. Rodrigue): Article 11, alinéa a.
La proposition est à l'effet de remplacer le mot "prohiber" par le mot
"réglementer". Est-ce que c'est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Rochefort: Quant au reste de l'article, M. le
Président, je propose qu'on le suspende deux minutes, le temps de le
lire.
M. Bissonnet: Vous ne l'avez pas lu avant d'arriver?
M. Rochefort: Oui, mais je crois utile, dans certains cas, de
relire un document, avant de prendre une décision.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre! Quant
à cet amendement, à l'ordre, s'il vous plaît! Quant
à l'amendement, qui a pour effet, à l'article 11, alinéa
a, de remplacer le mot "prohiber" par le mot "réglementer",
l'alinéa se lirait comme suit: "autoriser ou réglementer la pose
et la vente des placards, affiches ou annonces." Cet amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. le député de Rosemont.
M. Paquette: Je pense qu'on a ici un article qui parle de
réglementer le contenant des affiches, le lieu où elles sont
posées, etc. Je comprends qu'on ne touche pas au contenu des affiches,
mais c'est embêtant, ces choses-là, parce que c'est une question
qui est liée à la liberté d'expression et j'aimerais qu'on
justifie ces modifications. J'aimerais entendre les représentants de la
ville pour me faire une idée.
M. Péloquin: Je pense que, comme on dit, une photo vaut
mille mots. Alors, même si le député de Rosemont - je sais
qu'il demeure à Montréal - ... On a toute une série de
photos ici qui peuvent montrer un grand nombre de bâtiments dans la ville
de Montréal et je demanderais peut-être au greffier de la
commission de venir les chercher et les distribuer aux membres de la commission
qui pourront regarder cela. C'est une plaie qui existe à Montréal
depuis longtemps, qui va toujours en se propageant. Cela devient un
phénomène d'aller afficher n'importe où, sur la
propriété privée; alors, il y a tout cela ici.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, ma question s'adresserait
soit au président de la ville ou au ministre qui pourra peut-être
consulter ses conseillers. Est-ce que ces dispositions de l'article 18
s'appliqueraient en matière électorale?
M. Léonard: Oui.
M. Rochefort: II y a aussi le prochain article, mais il y a
toutefois une assurance qu'on doit aller chercher.
M. Léonard: Je crois que non. C'est l'article...
M. Rochefort: Quand je parle de matière électorale,
M. le Président, je me préoccupe du municipal, du provincial et
maintenant aussi du fédéral, évidemment.
M. Léonard: L'article 19 parle nommément d'une
élection.
M. Rochefort: Oui, mais...
M. Léonard: Donc, cela restreint ou, si vous voulez, cela
spécifie que, dans le cas d'une élection, c'est l'article 19,
alors que l'article 18 porte sur la réglementation en
général sur l'affichage. Maintenant, je dois dire que, par
rapport à la concordance, l'article 18 a été visé
au ministère de la Justice, ce qui ne vous empêche pas de poser
des questions quand même sur le fond.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'aimerais que, s'il y a
lieu, nous ajoutions une disposition à la proposition d'amendement qui
est contenue dans le document que nous avons devant nous pour que ce soit
explicite que ces dispositions ne s'appliquent pas à l'affichage en
matière électorale, de façon que ce soient les lois
électorales qui s'appliquent en ce qui a trait à l'affichage en
période électorale.
Une voix: ...
M. Rochefort: Non, non, cela pourrait quand même être
utilisé. Je comprends qu'à 19, c'est plus spécifiquement
relié aux élections, mais il y a des dispositions dans l'article
qui nous est ici proposé qui pourraient aussi être applicables en
période électorale et je crois...
Une voix: Mais ça, c'est une ville vivante.
M. Rochefort: C'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Rochefort: Je veux juste compléter. Une seconde, si
vous permettez.
Le Président (M. Rodrigue): Oui.
M. Rochefort: Je sais que, soit dans la loi no 105, la loi no 44
ou une autre loi qu'on a adoptée au cours du premier mandat, on a
prévu des dispositions très précises quant à
l'affichage dans chacune des municipalités du Québec en
période électorale, que ce soient des élections
municipales ou provinciales. Or, je crois qu'il faudrait être très
explicite et préciser que ces dispositions qui s'appliqueront
demeureront plutôt que celles que nous retrouvons ici qui sont, faut-il
le répéter, très larges.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je comprends la ville de Montréal de vouloir
- je n'avais pas besoin des photos, je pense, pour comprendre - pour la
salubrité de la ville aussi... Mais, il y a un paragraphe sur lequel je
m'interroge beaucoup, par exemple, c'est à qui en attribuer, à un
moment donné, le compte à recevoir. C'est votre alinéa f,
qui me fait peur: "Obliger ceux pour le compte de qui ces placards, affiches ou
annonces sont posés, maintenus, vendus ou réalisés, ainsi
que leurs agents ou mandataires." Quelle preuve pouvez-vous aller chercher
là-dessus? C'est tout cela, l'élément preuve. À un
moment donné, un candidat a un spectacle à annoncer, celui qui a
à faire le spectacle ne sait pas, souvent, où les affiches vont
et vous avez enlevé un autre élément, vous avez
enlevé l'imprimeur. J'espère qu'il n'est plus dedans. Cela ne
veut pas dire que l'imprimeur sera là, n'est-ce pas? Il n'y a pas
d'agent officiel non plus, dans ces cartes-là. J'aurais aimé un
article qui oblige à fournir un nom, pour le compte de..., dans ces
placards.
Le Président (M. Rodrigue): M. l'avocat en chef, vous
pouvez me répondre?
M. Péloquin: M. le Président, c'est justement cela
quand on lit ce qu'on veut avoir, à l'alinéa f, c'est obliger la
personne qui a fait imprimer ou pour le compte de qui les placards semblent
avoir été imprimés à fournir les renseignements.
Dans le cas que vous nous donnez, si ce n'est pas elle qui a fait imprimer ces
placards ou ces affiches, elle va nous le dire: Ce n'est pas moi qui les ai
fait imprimer. C'est pour cela que le nom de la personne qui les a fait
imprimer et qui devrait apparaître sur la fiche n'y apparaît pas.
À ce moment, il faudra que la police enquête pour savoir si ce
sont des affiches pirates qui sont produites par d'autres personnes.
Vous savez, une disposition semblable existe dans la Loi
électorale où toute la publicité est identifiée.
Là, il s'agit... On dit: "... de la personne ou de son mandataire..."
parce que cela peut être des corporations, alors, c'est la personne qui
est responsable qui représente la corporation.
Depuis que nous sommes venus en 1977, nous avons pris connaissance d'un
décret en France sur l'affichage, en 1979. On y retrouve un texte qui
est à peu près semblable à celui que nous avons ici. Je
pourrais vous le lire si vous vouliez.
M. Laplante: C'est ce que j'allais vous demander. Cela veut dire
que vous auriez des endroits spécifiques pour l'affichage et que, pour
ces endroits, il n'y aurait pas de problème.
M. Péloquin: Pour autant qu'à ces endroits, sur la
publicité, ce sera indiqué que cela a été
publié et imprimé par telle personne. Peut-être pas le nom
de l'imprimeur, mais la personne pour laquelle l'affiche a été
réalisée...
M. Laplante: D'accord.
M. Péloquin: ... de façon que les personnes ne
puissent pas dire après cela que ce ne sont pas elles qui les ont fait
imprimer.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, des affiches, ce n'est pas
beau, on le sait, on a des photos pour nous le prouver et on les voit
aussi.
Cependant, on n'a pas encore répondu à ma question. Quelle
est l'étendue exacte du pouvoir demandé par la ville?
Écoutez, l'alinéa b dit: "Stipuler des exigences relatives
à la facture de ces placards, affiches ou annonces au lieu où il
est permis ou interdit de les poser, faire poser ou maintenir et à la
manière de les poser." La manière de les poser, je peux avoir des
choses, au moment de l'enlèvement, c'est peut-être bon de
prévoir des choses. Mais la facture des placards, cela veut dire quoi
exactement? Est-ce que cela veut dire que vous allez spécifier que les
affiches devront être de tel format, de telle couleur, ceci est ma
première question.
Deuxièmement, est-ce que cela se fait ailleurs, dans d'autres
villes du Québec?
Troisièmement, est-ce qu'on a pris la précaution de
demander à la Commission des droits de la personne ce qu'elle en
pensait?
Est-ce que cela ne pourra pas mener à des abus? Est-ce que cela
ne pourrait pas limiter la liberté d'expression de certaines personnes
dans la société vis-à-vis d'autres, peut-être des
personnes qui auraient moins d'argent à mettre sur des affiches et qui
pourraient être pénalisées, à un certain moment, par
les règlements de la ville et qui ont le droit de s'exprimer comme tout
le monde? Peu importe leurs opinions ou ce qu'elles veulent faire
connaître.
M. Péloquin: Quant à la première question
que vous posez, eu égard à la facture, le texte peut être
amélioré s'il y a des problèmes quant à certains
termes qui sont dans cela et qui soulèvent des doutes dans l'esprit des
membres de la commission. On est prêt à avoir...
M. Paquette: Je voudrais savoir quelles sont vos intentions, quel
en est l'objectif, et quelle en est l'étendue exacte?
M. Péioquin: Nos intentions, c'est de réglementer
l'affichage comme toute chose est réglementée. Il y a des
dizaines de règlements qui portent atteinte à la "liberté"
des citoyens. Un règlement de zonage, c'est contraignant; un
règlement sur le bruit, quand vous voulez faire du bruit, c'est
contraignant. On dit tout simplement. On veut mettre de l'ordre dans la vie, on
veut améliorer la qualité visuelle de la ville et on veut que
l'affichage se fasse dans les endroits où il est permis d'en faire. Il
est entendu que celui qui se dit: Je n'ai pas les moyens d'avoir de la
publicité dans les journaux il a certainement les moyens d'aller coller
au moins ses affiches sur les colonnes Morris ou aux endroits où cela
pourra être autorisé. Est-ce que le fait d'être pauvre est
un motif pour aller les mettre sur des boîtes postales, d'aller les
mettre sur la maison d'un individu ou d'aller les mettre surtout sur les
poteaux de la ville? Cela coûte assez cher qu'en 1977 on est
arrivé avec des chiffres et, au ministère des Travaux publics et
de l'Approvisionnement, cela coûte terriblement cher, ces affiches
collées avec de la colle sèche sans eau, comme on l'appelle, et
ce n'est plus enlevable. Des fonctionnaires sont obligés de les
peinturer, ils peinturent les affiches. (21 h 30)
M. Paquette: Pour terminer, M. le Président, je suis
parfaitement conscient de tous ces problèmes et des coûts que cela
entraîne pour la ville, sauf qu'il me semble que c'est important que ce
texte soit bien circonscrit de façon qu'il n'y ait pas d'abus et que
cela fasse exactement ce qu'on veut que cela fasse. On veut favoriser un
affichage ordonné qui ne brime pas la liberté d'expression, je
pense qu'on est tous sur cela. Il me semble que le texte est très
large.
Que disait le paragraphe 58 de l'article 520, et en quoi cela est-il
insuffisant pour vous faire...? Je ne le sais pas, je ne l'ai pas devant les
yeux.
M. Péioquin: Le paragraphe 11.
M. Paquette: Dans le paragraphe 11.
M. Péioquin: Pour le paragraphe 11 qu'on modifie, le texte
est là à gauche. Maintenant, vous avez demandé si le
problème existe dans d'autres villes. J'ai même appelé
à la ville de Laval et j'ai demandé au procureur en chef
là-bas:" Est-ce que vous avez un problème avec l'affichage
sauvage à Laval?". Laval n'a pas ce problème parce que l'on n'a
pas un centre-ville comme le nôtre. Nous, à Montréal, c'est
surtout dans le centre-ville.
M. Paquette: À Québec, par exemple?
M. Péioquin: À Québec je n'ai pas
vérifié. Je ne le sais pas si le problème...
M. Paquette: II y en a des affiches, je peux vous le dire.
M. Péioquin: II y en a, mais c'est surtout dans le
centre-ville de Montréal. Les gens partent de bonne heure le matin, il y
a un messager qui va en mettre partout. La ville se trouve à ce moment
à être placardée d'un même type d'affiche.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, il faut faire une
différence entre l'article 521a, qui parle des élections - le
député de Gouin en a fait part - et l'article 521. Dans l'article
521, ma question s'adresse au procureur de la ville, au paragraphe b, je ne
vois pas l'intérêt de la municipalité de savoir comment
cela coûte pour faire les placards, les affiches et les annonces. On
entre strictement dans la vie privée des corporations ou quoi que ce
soit. N'est-ce pas dans ce sens?
M. Péioquin: C'est la facture dans le sens de comment
elles doivent être faites.
M. Bissonnet: La forme.
M. Péioquin: La grandeur, la forme. Ce à quoi nous
tenons, c'est aux deux obligations qui sont aux paragraphes f et g. La
première, c'est d'indiquer la source ou la provenance de l'affiche. La
deuxième, c'est que celui qui la fait imprimer exerce une diligence
raisonnable de façon que cela ne se retrouve pas sur tous les murs de la
ville.
Ce sont les deux seuls points principaux qu'on demande dans cela.
Merci.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: M. le Président, c'est clair que ce qu'il y a en
jeu ici, ce sont deux valeurs, la liberté d'expression et le souci
d'avoir une ville assez propre. Il faut qu'on équilibre ces deux
valeurs, que l'une n'empiète pas sur l'autre, surtout qu'on n'a pas une
ville propre à la défense de la liberté d'expression.
En ce qui concerne les élections, je n'ai pas tellement peur
parce que cela sera inconstitutionnel pour la ville de légiférer
en ce qui concerne l'affichage durant des élections
fédérales et probablement aussi en ce qui concerne les
élections provinciales.
Je dirai tout de suite que l'empiétement sur les libertés
publiques au Québec était surtout fait par les villes. Ce
n'était pas souvent l'Assemblée nationale qui empiétait
sur les droits de la personne au Québec. C'était souvent et
surtout les villes: la ville de Québec, la ville de Montréal,
d'autres villes, d'autres corporations. Je vais vous donner un exemple. Il y a
un règlement de la ville de Montréal qui interdit la vente des
journaux dans les rues. Il y a quelques années dans un jugement de la
Cour d'appel du Québec, j'ai lu qu'en vertu de ce règlement on a
fait le harcèlement seulement d'un journal, c'était un
"underground newspaper" qui s'appellait à l'époque Logos. Donc,
je pense que, lorsque la ville a un tel pouvoir, il faut que ce pouvoir soit
bien circonscrit et bien défini. Vous demandez que le nom de l'imprimeur
soit imprimé sur l'affiche. Je vois bien cela dans d'autres domaines. En
matière électorale, cela peut être important parce qu'on
veut contrôler les dépenses; on veut, par exemple, être
capable de poursuivre en diffamation la personne qui a affiché une
affiche diffamatoire, etc. Je ne vois pas l'intérêt public
d'exiger que cela soit sur une affiche, sauf si vous voulez aller chercher la
personne pour qu'elle enlève l'affiche, cela, c'est une autre chose.
M. Péloquin: C'est ce qu'on veut.
M. Marx: Est-ce que les gens n'ont pas le droit d'afficher leurs
idées politiques? Soit qu'elles ne sont pas identifiées par la
personne, par l'imprimeur, etc... Je me demande si vraiment, à la fin de
tout cela, on aura une ville plus propre. Je me demande, même sur
le plan administratif, si la ville va poursuivre tout le monde. Si c'est un
fléau, comme vous l'avez décrit... quoique je voie ici des photos
qui ont été prises en 1979 et 1980, j'imagine que, depuis ce
temps, quelqu'un a enlevé ces placards et ces affiches, je me demande
même, sur le plan administratif, si cela va être rentable pour la
ville de poursuivre et après cela de nettoyer. Cela peut bien être
très théorique. Je pose la question. Je ne sais pas si la ville
va poursuivre pour 50 $ d'amende, 35 $ d'amende et dépenser 150 $ pour
rechercher la personne qui a affiché quelque chose.
C'est surtout sur le plan des libertés publiques que je crois
qu'il faut que les pouvoirs de la ville soient bien circonscrits, parce que les
villes n'étaient pas responsables dans le passé. Je ne crois pas
qu'il faille leur donner trop de pouvoirs dans ce domaine aujourd'hui ou dans
l'avenir.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président je voudrais demander quelque
chose à l'avocat de la ville. Par exemple, la semaine dernière,
il y a eu une grande manifestation du front commun contre le gouvernement
péquiste. Les affiches disaient CSN, FTQ et CSD. Au lieu d'afficher
trois fois, au moins, pour le front commun, cela prend juste une affiche. Si
j'ai bien compris, vous voulez qu'on affiche dans un endroit spécial.
N'aura-t-on pas des problèmes, vu qu'on a tant de protestations contre
ce gouvernement? Chaque semaine, c'est un nouveau groupe. Tout le monde va
coller son affiche pardessus celle de l'autre. Qui va rester sur le dessus?
Cela va devenir une bataille de poteaux, si on peut dire. Comment va-t-on
régler cela?
M. Péloquin: II y en a même une dans le corridor
ici. Vous ne l'avez peut-être pas vue, elle est en dessous d'un des
anciens pairs, un ancien président de la Chambre. Elle est
collée, elle est encore là.
M. Léonard: II y a même des thèses qui se
font sur les graffiti a l'heure actuelle.
M. Marx: II y a des pays où c'est bien propre dans les
villes mais où il n'y a pas de liberté d'expression. J'ai
déjà visité de ces villes... Est-ce que vous avez
l'intention de faire comme en France, d'installer des panneaux partout?
M. Péloquin: C'est déjà commencé,
d'ailleurs. Dans le mobilier urbain, dans les rues qui sont
réaménagées, il y a des colonnes Morris pour permettre
l'affichage.
M. Marx: Mais pourquoi ne pas essayer, pendant une année
ou deux, de voir ce que cela donnera d'avoir des panneaux, pour voir si la
population est prête à respecter le fait que vous avez mis des
panneaux comme en France? J'ai été bien surpris quand j'ai vu
cela en France.
M. Péloquin: Cela fait deux ans qu'il y en a dans la rue
Saint-Denis. Vous pouvez voir un édifice, qui s'appelle le
Vidéographe et qui est situé rue Saint-Denis, qui est rempli
d'affiches.
M. Marx: Mais il y a une place spéciale. C'est cela?
M. Péloquin: Non, non. M. Marx: II n'y en a
pas.
M. Péloquin: C'est un édifice qui était
barricadé et il a été rempli d'affiches. Maintenant, on en
met sur les murs aussi. Il y en a partout, regardez les photos.
M. Marx: Pourquoi ne pas essayer d'avoir des panneaux et une
campagne d'information, etc? Au lieu d'arriver tout de suite avec un marteau,
essayez d'inciter les gens à respecter les règles, à avoir
un certain respect pour leur propre ville. En fait, c'est cela. Ce n'est pas
pour punir les gens, c'est pour les inciter à respecter leur propre
environnement. Peut-être que si on commençait comme cela, au lieu
de mettre la hache dans tout immédiatement... Je pose la question.
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Drapeau: Si l'on me permet. On sait qu'il y a beaucoup de
règlements qui existent sur toutes sortes de sujets. Leur seule adoption
a pour effet de diminuer la commission d'actes que précisément le
règlement vise.
Dans le cas des affiches sauvages comme cela, il y a des
sociétés de pose de ces placards, de ces affiches. À
partir du moment où le règlement sera adopté avec des
sanctions, on pourra voir dans quelle mesure précisément le
nombre de poses de placards, d'enseignes et d'affiches diminuera. J'ai la
conviction que, si les règlements n'existaient pas, il y aurait beaucoup
plus d'actes... Parlons du bruit. Il y aurait beaucoup plus de gens qui
feraient du bruit, s'il n'y avait pas les règlements qui
défendent de faire du bruit. Quand il y a du bruit et que les gens
s'entêtent, les services municipaux poursuivent, mais, dans bien des cas,
les services ne sont pas obligés d'appliquer le règlement parce
que les gens, sachant qu'ils peuvent se faire poursuivre, évitent de
faire du bruit. C'est l'expérience régulière. Lorsque le
conseil municipal adopte un règlement, il y a une publicité de
faite et, généralement, ça commence à donner des
résultats avant même que le règlement ne soit
appliqué.
J'ai la conviction que, au point de vue de l'affichage sauvage, si le
règlement est autorisé et qu'il est adopté, on notera tout
de suite une amélioration de la situation. C'est bien entendu que les
employés municipaux, autant que possible, il faut les utiliser à
autre chose qu'à prendre des poursuites. Encore une fois, la seule
adoption des règlements tend à diminuer la commission des actes
que le règlement interdit. On verra ensuite dans quelle mesure il y aura
lieu de poursuivre, mais la seule adoption du règlement, en vertu d'un
pouvoir obtenu du Parlement, aura pour effet d'améliorer la situation.
Je crois que c'est absolument indéniable, parce que c'est ce qui arrive
dans le cas des autres règlements.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Fainstat.
M. Fainstat (Michael): Merci, M. le Président. C'est la
troisième version d'un texte d'amendement à la charte, au sujet
des affiches. C'est terriblement important de soulever cette question, parce
que nous voulons attirer l'attention des membres de la commission sur le fait
que les deux autres versions qui ont été
présentées, une, ici, à la commission parlementaire, en
1977, et une autre à la Commission municipale, en décembre
dernier, d'après nous et d'autres personnes, c'étaient des
projets d'amendement à la charte très répressifs. Nous
voulons que les membres de la commission étudient les propositions de la
ville de Montréal afin de s'assurer que ce qui a été
proposé à la ville en 1977 et à la Commission municipale,
en décembre 1981, ce ne soit d'une certaine façon, reproduit ici,
mais d'une façon plus cachée.
Je voulais seulement soulever la question de ce qui s'est passé
en 1977, quand la ville a voulu, ici, en commission parlementaire,
réglementer et prohiber l'affichage et la vente des placards,
réglementer la distribution, la production et l'impression. En 1977, les
amendements de la charte de la ville de Montréal ont été
retirés, après une certaine critique d'un assez grand nombre
d'organisations communautaires et des personnes qui voulaient protéger
la libre circulation des idées dans la ville de Montréal.
En décembre 1981, ce qui a été adopté par la
ville de Montréal, l'alinéa e qui n'est pas
présenté aujourd'hui, mais qui a été adopté
et discuté en décembre et contre lequel le RCM avoté se lisait comme suit -c'est une sorte de résumé
de ce qui a été proposé en 1977 -: "e)
Décréter que le défaut de se conformer à ces
exigences peut être également imputé à ceux qui ont
réalisé ces placards, affiches ou annonces ou pour le compte de
qui ils sont posés, maintenus, vendus ou réalisés..." Ceux
qui ont réalisé,
ça veut dire les imprimeurs, les graphistes, etc., pas seulement
ceux qui les ont posés.
Ce que nous voyons aujourd'hui, c'est une troisième version qui
n'a jamais été présentée au conseil municipal.
C'est aujourd'hui la première fois qu'on en discute publiquement,
ça n'a jamais été distribué à la presse ou
aux membres du conseil; ça n'a jamais été débattu
ni adopté au conseil municipal.
Le texte qui nous est présenté apparaît relativement
plus acceptable que les deux dernières versions, mais nous nous posons
certaines questions, surtout en ce qui concerne l'alinéa f.
Jusqu'où les inspecteurs de la ville pourraient-ils aller? La nature des
renseignements exigibles serait-elle définie par règlement ou
laissée à la discrétion des inspecteurs? Un groupe
aurait-il à répondre de l'utilisation qui est faite de chacune de
ces affiches? Serait-il tenu de fournir le nom et l'adresse des personnes
à qui des copies de ces affiches auront été remises? Nous
voulons savoir si la ville pourrait accuser de négligence fautive un
groupe qui serait incapable ou qui refuserait de transmettre certains
renseignements aux inspecteurs de la ville. (21 h 45)
La question la plus importante que nos avocats se sont posé est:
Les personnes qui ont fait la réalisation, la distribution ou
l'affichage comme telles? C'est pourquoi, à notre sens, ce texte devrait
être redéposé pour reformulation. Nous espérons que,
la prochaine fois qu'il y aura un tel amendement à la charte touchant
les libertés civiles, la ville aura au moins la décence de le
proposer, de le présenter au conseil municipal pour que ce soit
débattu devant le grand public avant que ce ne soit
présenté ici à la commission des affaires municipales de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Laplante): M.
Lamarre.
M. Lamarre: M. le Président, je dois vous dire que ce
texte a été présenté au conseil municipal, mais
à la suite de rencontres avec le ministère de la Justice, il y a
eu des modifications qui ont été apportées par le
procureur de la ville, en tenant compte des remarques et des commentaires que
le ministère a apportés sur cette modification à la charte
de la ville, Je dois vous dire aussi que ce que nous voulons, c'est de
préserver la qualité visuelle de Montréal. Je pense que
c'est important. Nous faisons un effort très grand pour améliorer
tout ce qui s'appelle la qualité visuelle, la qualité de vie
à Montréal. Cette modification à la charte, ce n'est pas
de porter atteinte aux droits, proprement dits, à l'expression
proprement dite, mais c'est plutôt de préserver la qualité
visuelle de Montréal.
Nous avons, au cours des derniers mois, établi une programmation
précise où les gens pourraient afficher dans certaines rues de
Montréal et pour que cet affichage puisse être
réglementé, comme nous le demandons, pour la pose et la vente de
placards. Je pense que ceci, c'est comme d'autres règlements que nous
passons. Ce n'est pas une atteinte à la liberté des droits de la
personne, ce que nous demandons par cette modification, c'est simplement de
réglementer l'aspect visuel de Montréal.
M. Marx: Est-ce que la ville a des recours aujourd'hui concernant
l'affichage sauvage?
M. Péloquin: Seulement contre la personne qui est prise en
flagrant délit de faire l'affichage; ces personnes agissent
généralement aux petites heures du matin ou tard dans la nuit.
Les policiers nous disent qu'ils n'en voient jamais les afficher mais les
affiches sont là. Il y a des policiers ici, à la porte, et je
suis certain qu'ils n'ont pas vu le bonhomme qui est venu en mettre un dans le
corridor.
M. Marx: Ici, on les voit, mais on ne leur touche pas. Cela
arrive souvent qu'on voie des gens afficher et...
M. Péloquin: Mais c'est seulement la personne qui
afficherait qui pourrait être poursuivie. Bien souvent, elle agit pour le
compte d'une autre personne qui lui a donné les placards et lui a dit:
Va poser cela. En général, ce sont des jeunes qui font cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: Je voudrais donner, si la commission le permet, mon
point de vue d'une façon générale sur cette question
d'affichage autant sur cet article que sur le prochain. Je souhaiterais que la
commission en vienne à adopter un article dont la portée soit la
plus petite possible, sinon, pas d'article pas du tout en cette matière.
Ma vie de Montréalais ne m'a pas fait encore percevoir comme un
fléau dramatique l'existence d'affiches. Bien au contraire, M. le
Président, j'ai presque envie de dire que c'est un aspect de la vie
d'une grande ville que ces sollicitations ne soient pas nécessairement
encadrées à la sortie de l'église, comme si on
était dans un village, mais bien là où la vie quotidienne
se manifeste dans la métropole. Je sais qu'il y a des endroits où
on a peut-être, aux yeux de "quelques-uns", exagéré mais,
très franchement, je ne pense pas que cela ait pris une proportion si
dramatique qu'aujourd'hui on en soit venu à cette réaction,
surtout si on s'en tenait au texte
tel qu'il est présenté actuellement, qui comporte
même des articles... L'alinéa f est une véritable
invitation à la délation pour une offense aussi bénigne
que celle-là. En cette matière - je ne sais pas quel sera le
texte final qui sera adopté par la commission - je souhaite, s'il doit y
avoir un pouvoir d'adopté, qu'il soit le plus petit possible, avec la
plus petite portée possible.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: J'ai entendu toute l'argumentation. Il y a le
texte que vous avez à l'heure actuelle et qui ne vous paraît pas
suffisant. Maintenant, il y a toujours moyen d'en retrancher parmi les
paragraphes qui sont là pour peut-être satisfaire des gens, parce
que, dans le domaine de l'affichage comme cela, je pense qu'il faut être
prudent dans nos sociétés et dans les sociétés en
général. On peut se promener un peu partout, on en voit des murs
où il y a des affiches, mais cela fait partie de la vie
démocratique. Je veux dire en Chine, il y a les "dasibao" et il y a le
mur de la démocratie à Pékin. Il y a du stock là
aussi. Je pense que cela n'enlève grand-chose à personne non
plus. Quelqu'un qui va là voit un peu comment les gens se comportent,
quels sont leurs intérêts et tout ça. Cependant, je suis
conscient qu'à un moment donné, cela peut prendre la forme de
certains excès.
Maintenant, je ne sais pas si les membres de la commission accepteraient
ceci. Pour le premier paragraphe, avec le premier amendement que nous avons
adopté, d'accord.
Le deuxième, b) juste à titre indicatif, je fais un
sondage, si vous permettez, se lirait:
Stipuler des exigences relatives à la dimension de ces placards -
pas la facture, parce que si on touche à la facture, on risque de
toucher au contenu à ce moment -affiches ou annonces, aux lieux
où il est permis ou interdit de les poser, faire poser ou maintenir, et
à la manière de les poser; c) Exiger qu'une mention
spécifique - ce serait c) au complet - des personnes qui les ont
réalisés, ou pour le compte de qui ils ont été
posés, maintenus, vendus ou réalisés y apparaisse; d) - au
complet - Ordonner, au cas de dérogation au règlement, leur mise
en conformité, leur suppression et, le cas échéant, la
remise en état des lieux, dans un délai imparti; e)
Prévoir, au cas d'infraction, leur enlèvement par la ville aux
frais du contrevenant. Je me pose beaucoup de questions parce qu'aux frais du
contrevenant, je pense qu'il y a quelqu'un qui peut avoir de mauvaises
surprises à un moment donné. Chacun ici autour de la table a
l'expérience d'élections municipales parfois désastreuses
et on sait ce que c'est en termes démocratiques de rallier des troupes
qui ont perdu. Ce sont des efforts d'années avant de les ramasser.
Après ça, c'est vraiment une entrave finalement. Je ne sais pas
s'il y a moyen de baliser cela davantage. Il y a là une question qu'on
se pose. f) m'apparaît très gros. Moi, je le retirerais, au moment
où on s'en parle en tout cas. À g) je dirais, ça va,
obliger ceux qui sont responsables de la distribution ou de la pose de ces
placards, affiches ou annonces à exercer une diligence raisonnable pour
s'assurer du respect des exigences du règlement. ll a,
réglementer, interdire les graffiti... cela me paraît difficile.
Il n'y a personne qui signe ces graffiti, règle générale,
à part d'une date et des initiales. Je ne sais pas s'il y en a qui ont
l'expérience de cela donc. "Réglementer ou interdire les dessins,
peintures, gravures et photographies sur les arbres ou les murs,
clôtures, pôteaux, trottoirs, chaussées ou autres
constructions semblables; appliquer les mesures prévues aux
sous-paragraphes d et g du paragraphe 11 en cas de dérogation."
Il y aurait au moins l'avantage qu'il y aurait un règlement.
Comme dit M. le maire, les gens sauraient qu'il y aurait un règlement.
Les sanctions ne seraient peut-être pas très lourdes, mais, au
moins...
M. Marx: Je ne suis pas sûr qu'un règlement va tout
régler. Je conviens avec le maire qu'un règlement va avoir
l'effet que les gens vont le respecter davantage, mais je ne suis pas tout
à fait sûr et certain, parce qu'il y a des règlements qu'on
ne respecte jamais. Il y a des villes qui ont adopté des
règlements contre la prostitution et cela n'a rien fait, il y a plus de
prostitution qu'avant, mais d'une autre façon, en fonction d'une autre
façon...
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: En fait, je me demande l'intérêt de
l'article b, la facture, évidemment, c'est beaucoup trop large, et
ça peut toucher au contenu. Même les dimensions... Je me demande
pourquoi on veut imposer des contraintes quant aux dimensions. Qu'est-ce que
cela apporte? Je comprends que la façon de les poser, cela peut
être embêtant, parce que cela peut être posé de telle
façon que ce soit très difficile et très coûteux
à enlever. Je me demande si l'on ne pourrait pas laisser simplement la
manière de les poser ou la façon de les faire tenir. Je ne vois
pas tellement l'utilité du paragraphe b de toute façon.
M. Léonard: Et-ce que...
M. Paquette: Quant à moi, j'aurais aimé beaucoup
avoir l'avis de la Commission des droits de la personne là-dessus. Elle
aurait pu nous donner un avis éclairé. Je me demande si cela ne
vaudrait pas la peine d'attendre un peu.
M. Blank: Est-ce qu'on ne peut pas attendre à
l'année prochaine jusqu'après les élections municipales
pour donner une chance à tous les coureurs?
M. Polak: Après la prochaine élection
provinciale.
Le Président (M. Laplante): Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce
qu'on appelle l'article 18?
M. Léonard: Est-ce que, compte tenu de toutes les
réflexions dont vous aurez les épreuves bientôt, vous
pourriez rédiger un article un peu moins dur ou le suspendre
peut-être, si jamais l'on ne finissait pas ce soir, ou peut-être y
revenir avant la fin de la session? On peut suspendre ce soir et
peut-être s'entendre sur une rédaction, s'il y a lieu, s'il y a
moyen, d'ici la fin de la session. Sinon, on y reviendra une autre fois.
Peut-être que là, on commence à cerner les choses un peu.
Oui, M. le procureur.
M. Péloquin: Nous serions satisfaits d'avoir un texte qui
nous permettrait au moins, comme a dit M. le maire, d'adopter un
règlement à cet effet. Dans le paragraphe b, ce qui est
important, ce sont les lieux, c'est de déterminer les lieux où
c'est permis et les lieux où c'est interdit. Cette affaire est
fondamentale.
M. Marx: C'est là qu'est le point.
M. Péloquin: Quant au reste, le texte nous est acceptable
comme un premier texte.
M. Léonard: D'accord. Nous le suspendons ce soir et nous y
revenons avant la fin de l'étude du projet de loi.
Le Président (M. Laplante): L'article 18 est suspendu au
complet.
M. Marx: Non, M. le Président. M. le Président,
j'ai juste une...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Oui, j'ai juste une suggestion, peut-être qu'elle
conviendra. Est-ce que ce serait possible pour la ville de prévoir des
lieux où l'on pourrait afficher et qu'il y ait assez de place dans la
ville pour afficher, de faire une campagne d'information auprès des gens
et de revenir l'an prochain et voir ce que cela a donné, de vraiment
essayer d'inciter les gens à respecter l'affichage dans certains lieux;
après cela, on pourrait revenir l'an prochain pour voir si cela a
été respecté oui ou non. Pourquoi adopter tout de suite un
règlement?
M. Lamarre: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, allez-y, monsieur.
M. Lamarre: Avec l'adoption d'un règlement, on pourrait
faire un peu de publicité sur la réglementation pour quand
même diminuer l'impact de tout cet affichage sauvage. Je pense que cela
prend quand même une certaine réglementation pour faire une
publicité justement sur la règlementation.
Une voix: Non. Cela ne donne rien. On l'a essayé de toutes
les façons.
M. Marx: Mais on peut faire aussi la publicité sans avoir
le règlement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je crois qu'on devrait
revenir à la proposition du ministre, qui serait de suspendre
l'étude de cette question et, dans la mesure du possible, de demander
aux différents intervenants peut-être de se rencontrer et de
préparer un texte qui pourrait devenir acceptable aux différentes
parties; qu'on puisse, comme le disait M. Lamarre, essayer de l'inscrire dans
le projet de loi de façon qu'on puisse au moins utiliser les
dispositions sur lesquelles on s'entendra pour publiciser une certaine
discipline quant à l'affichage dans les lieux publics à
Montréal.
Le Président (M. Laplante): D'accord. L'article 18 est
suspendu. L'article 19.
M. Rochefort: M. le Président, M. le Président. Sur
l'article 19, je proposerais un amendement qui serait au fond de maintenir
seulement le premier paragraphe, c'est-à-dire de rayer à partir
de "Cependant, le conseil peut par règlement..." et les alinéas a
et b.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, je pense que cela peut se discuter.
Le Président (M. Laplante): M. Lamarre ou M. le..., est-ce
qu'il y a des questions là dessus?
M. Lamarre: On n'aurait pas d'objection à la proposition
du député de Gouin.
Le Président (M. Laplante): Non. Cela va. M. le
député de Gouin, si vous voulez faire votre motion, s'il vous
plaît, en bonne et due forme à l'article 19? (22 heures)
M. Rochefort: Oui, M. le Président. Je fais motion pour
que l'article 19 soit amendé de façon à rayer tout ce qui
est compris à partir de la phrase: "Cependant, le conseil peut, par
règlement, incluant les alinéas a et b.
Le Président (M. Laplante): Tout cela? M. Rochefort:
C'est cela.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que l'article 19, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Monsieur.
M. Péloquin: Je voulais seulement faire remarquer au
député de Gouin que l'article qu'on demande a été
accordé à la ville de Québec dans sa charte. Si vous
regardez à gauche, d'ailleurs, la source, pour une fois, c'est
Montréal, qui a demandé un article qui a été
accordé à Québec, et c'est assez récent, cela date
de 1980. Alors...
M. Rochefort: Je n'étais pas député en 1980.
Donc, M. le Président, je maintiens mes positions, je suis même
déçu de voir qu'on a accordé cela à la ville de
Québec.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 20. M.
Lamarre ou monsieur... sur l'article 20. Avez-vous des remarques
spéciales? Allez-y, M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais quand
même avoir des explications sur le dernier paragraphe, le 44, qui dit
ceci: "Interdire aux conducteurs de véhicules de stationner ou laisser
leurs véhicules sur un terrain privé sans l'autorisation
écrite du propriétaire ou de l'occupant de ce terrain, ou sur un
terrain appartenant à la ville ou à l'un de ses organismes,
lorsque le stationnement public n'y est pas autorisé; prévoir le
remorquage et le remisage de ces véhicules, aux frais de leurs
propriétaires;".
Si je comprends bien, vous allez vous occuper du stationnement sur les
terrains privés; c'est quand même assez neuf comme disposition et
j'aimerais que vous nous donniez des explications.
M. Péloquin: Nous allons le faire à la suite de
plaintes. Cela arrive fréquemment à des citoyens qui ont des
parcs de stationnement, par exemple, une caisse populaire ou un petit
établissement commercial ayant des places de stationnement a la
disposition de leurs clients. Il y a des gens qui arrivent là le matin
et ils y stationnenent toute la journée. À ce moment-là,
il faut que l'organisme ou la personne en question fasse venir une
dépanneuse et fasse remorquer le véhicule. Bien souvent,
lorsqu'un véhicule est remorqué, on le sait à la ville, il
y a des dommages qui peuvent s'ensuivre ou il y a des dommages qui sont
déjà là, il y a une réclamation. Parfois, il y a
des rixes qui se soulèvent entre des citoyens. Plusieurs personnes nous
ont demandé que la ville puisse, à la suite d'une plainte,
envoyer un agent d'émission de contraventions, un préposé
au stationnement, ou un policier qui pourra tout simplement donner une
contravention. Cela règle un problème pour le citoyen et il y a
des demandes en ce sens qui ont été faites. Maintenant,
j'aimerais faire remarquer que cela existe pour toutes les villes en Ontario
dans le Municipal Act, l'équivalent de la Loi sur les cités et
villes. C'est comme cela que la police agit à Ottawa sur les terrains de
stationnement de l'université Carleton et les autres
universités.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Louis, j'aimerais écouter, je n'entends rien du tout de ce que
monsieur demande. Je vous donnerai la parole après, si vous le voulez.
Continuez.
M. Péloquin: Je disais qu'en Ontario cela existe
déjà pour toutes les municipalités. Évidemment, au
Québec, on est les premiers à le demander, mais c'est
peut-être qu'il y a plus de difficulté avec le stationnement,
surtout au centre-ville de Montréal, et c'est un problème
particulier. Pour vous donner un exemple, il y a la Corporation d'habitations
Jeanne-Mance, qui est en plein centre-ville, devant le cégep du
Vieux-Montréal; les gens vont là le soir, il y a un
théâtre, et ils stationnent dans des endroits qui appartiennent
aux locataires de la corporation. Au Stade olympique, il y a même des
gens qui vont en arrière dans les ruelles et qui vont jusqu'à
pénétrer sur les terrains privés, ils stationnent
là. Le propriétaire de l'endroit est obligé de le
supporter. C'est entendu que si ce n'est qu'un individu, c'est cher de
s'embarquer à faire venir une dépanneuse, faire remorquer le
véhicule, il va être obligé de supporter cela. Plusieurs
plaintes qui ont été adressées à la ville; on nous
a demandé d'intervenir. Nous, nous avions dit à l'administration:
On
n'en a pas le pouvoir dans l'état actuel de la charte.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: Oui, une question. Cela voudrait dire que, si
l'article était adopté dans le cas, par exemple, des
stationnements situés autour du Stade olympique car, actuellement, un
résident habitant tout près du stade et qui aperçoit une
voiture stationnée sur son terrain doit faire venir lui-même une
remorque et faire disparaître la voiture, surtout s'il a mis une affiche
qui dit: remorquage à vos frais si, donc l'article 44 était
adopté, plutôt que de faire venir lui-même la remorque, il
appellerait simplement la police de la CUM et c'est la police qui verrait
à faire remorquer la voiture.
M. Péloquin: Ou un préposé au stationnement.
Il n'y aurait pas nécessairement remorquage. En théorie, il peut
y avoir remorquage chaque fois qu'un véhicule est stationné
illégalement. On sait qu'en pratique il y a remorquage à la ville
de Montréal seulement quand le véhicule nuit vraiment à la
circulation. Le cas type, c'est l'urgence à cause de la neige l'hiver.
Quand il faut déblayer les rues, il faut enlever les véhicules.
Autant que possible, on évite de les remorquer. Évidemment, c'est
un coût qui dépasse même celui qu'on peut réclamer
dans nos contraventions. Le fait d'émettre un billet de stationnement,
suffit déjà. Comme le disait le maire tout à l'heure, la
personne qui va stationner là et à qui cela va coûter 15 $,
va, la prochaine fois entrer dans le stationnement du parc olympique à 3
$.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais demander au
procureur de la ville si la ville s'est préparée. Il peut y avoir
inondation d'appels à partir du moment où la population sera au
courant de cet article. Il y a bien des gens qui, en ce moment, ne font rien du
tout et qui vont vous appeler. Cela peut même devenir nuisible parce
qu'il peut y avoir des gens qui vont faire des abus. Est-ce que vous êtes
prêts à faire face à ces demandes?
M. Péioquin: II y a déjà des
préposés au stationnement qui patrouillent les rues de la ville
à peu près dans tous les quartiers. Ils vont dans les ruelles,
parce qu'il est interdit de stationner dans les ruelles.
Certes, il y a déjà de nombreux appels. Pour les
stationnements situés devant les entrées charretières, la
plupart des contraventions sont remises à la suite d'appels de la
personne qui ne peut sortir ou qui ne peut pas entrer dans son entrée
charretière.
Le Président (M. Laplante): M. Fainstat.
M. Fainstat: Merci, M. le Président.
Nous, nous sommes conscients qu'il y a des problèmes de
stationnement illégal qui peuvent se poser non seulement sur la voie
publique mais dans les espaces privés résidentiels et nous
croyons qu'il y aurait lieu de donner à la ville de Montréal le
pouvoir d'intervenir lorsque l'infraction a lieu dans un espace de
stationnement résidentiel.
Cependant, nous ne pensons pas que la ville de Montréal doive
affecter des policiers - on est à couper présentement les
effectifs policiers pour toutes sortes de raisons - ni les autres
employés de la ville à la surveillance des parcs de stationnement
commerciaux ou des terrains situés devant les centres commerciaux ou les
cours industrielles. La responsabilité de surveiller ces terrains et
d'intervenir en cas d'infraction devrait continuer d'appartenir aux
propriétaires de ces endroits et aux agences de sécurité
employées à cet effet. Il n'appartient pas à la ville de
Montréal de se substituer aux agences de sécurité
privées. C'est pourquoi nous proposons de modifier les mots "terrains
privés" par "espaces de stationnement résidentiels".
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, en somme, les
municipalités ont déjà commencé à intervenir
dans les stationnements privés en raison des incendies, ou dans certains
cas dans les terrains privés situés à proximité de
bâtisses de plusieurs étages. Le stationnement est prohibé
dans le but de permettre au service des incendies de faire son travail, si on
doit déployer les échelles, etc. Je sais pertinemment que, dans
plusieurs villes au Québec, déjà, les municipalités
adoptent des règlements dans le sens de permettre de changer les
véhicules de place pour les envoyer à la fourrière
municipale ou ailleurs, tenant compte d'une amende et du coût du
remorquage.
Je pense que c'est un pas de plus. Je sais pertinemment que la ville de
Hull avait fait certaines demandes dans le temps pour avoir un règlement
de la sorte parce qu'on était un peu jaloux de certains
règlements qui existaient dans la ville voisine, Ottawa, où on
semblait régler plusieurs problèmes avec des règlements de
la sorte. Cela devenait une question d'éducation, dans le sens que, pour
les habitations qui réservent à leurs clients ou à leurs
locataires des stationnements et qui sont retrouvés utilisés par
Pierre, Jean et Jacques en soirée ou en
fin de semaine, ce n'est pas intéressant. Si, à ce
moment-là, la ville a juridiction, ce n'est pas nécessairement
aux locataires ou aux propriétaires de s'engueuler avec le
propriétaire du véhicule; c'est la police qui a à faire le
travail. Je pense que cela évite des conflits, aussi, qui peuvent
engendrer de petites chicanes de ménage. Je pense pertinemment à
cette demande et je crois qu'on devrait sûrement essayer
éventuellement, M. le ministre, de penser même à
l'appliquer dans tout le Québec.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, je voudrais simplement faire une remarque
avant que le député de Jeanne-Mance prenne la parole. Au fond, je
crois que le débat a dévié un peu. Lorsque quelqu'un est
stationné devant une porte cochère, il est dans la rue, il est
sur un domaine public et ce n'est pas cela qui est demandé, parce que la
police a déjà le pouvoir d'intervenir. Ce qui est demandé,
c'est d'aller sur le terrain privé lorsque quelqu'un vient s'y installer
ou y installe sa voiture. Si le propriétaire privé ne veut pas
que les gens aillent sur son terrain, parce que c'est de cela qu'il s'agit,
pourquoi ne met-il pas une chaîne, un cadenas ou quelque chose comme
cela? C'est à lui de le faire.
Notre crainte, en accordant cela, c'est que, finalement, les
propriétaires privés n'assurent pas la surveillance de leurs
terrains et qu'un bon jour, ils décident de les faire nettoyer par la
ville de Montréal, sur le bras de la ville, comme on dit.
M. Lamarre: M. le Président, je dois vous dire que,
concernant les terrains privés qui ne sont pas aménagés
pour le stationnement, la ville a le pouvoir d'obliger le propriétaire
à poser une clôture et à l'entretenir. Mais il s'agit ici
surtout de stationnements aux bouches de métro. Les stationnements de
caisses populaires qui habituellement, servent éventuellement, pour des
clients potentiels ou encore, à l'occasion de spectacles, où les
gens vont stationner dans...
M. Léonard: Le stationnement qui est derrière
l'Élysée, ce doit être cela.
M. Lamarre: Ce sont des choses comme cela, si vous voulez.
À ce moment-là, il y a des gens qui utilisent ces stationnements
et c'est un peu comme les Habitations Jeanne-Mance où les locataires ont
droit à leur stationnement. On ne peut pas le clôturer:
effectivement, le locataire doit entrer dans ce stationnement et c'est cela
qu'on demande, que les préposés ou les policiers
préposés aux stationnements puissent faire appliquer la loi dans
ces stationnements privés mais qui sont quand même
d'intérêt public, si vous voulez.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Rosemont.
M. Raquette: Oui, M. le Président. Là-dessus, moi,
je m'interroge sur le bout de l'article qui dit "... sans l'autorisation
écrite du propriétaire ou de l'occupant de ce terrain..." Est-ce
qu'on doit comprendre que, pour stationner dorénavant sur le
stationnement d'une caisse populaire, il faut en avoir l'autorisation
écrite, puisque vous voulez couvrir ces cas-là? Je vous signale
que cela peut être perçu comme embêtant, peut-être,
à certains endroits, cette exigence. Je comprends l'intention de
l'article, ce n'est sûrement pas cela qu'il veut.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: M. le Président, c'est évidemment la
remarque à faire sur les terrains privés. Je suis d'accord avec
les caisses populaires, les Habitations Jeanne-Mance, mais lorsqu'on dit
terrain privé, cela comprend également les centres commerciaux.
En fait, d'après le pouvoir qui vous serait donné en vertu de
l'article 44, lorsqu'on indique qu'un terrain est privé, à ce
moment-là, un préposé, un propriétaire d'un centre
commercial pourrait appeler pour dire qu'il y a dix véhicules sur son
terrain, qu'il voudrait que vous les... Cela fait trois jours qu'ils sont
là mais, en fait, c'est là qu'on n'arrive pas à
déterminer... En indiquant terrain privé, ce sont tous les
terrains privés qui y sont compris. De là l'intervention du
conseiller Fainstat, c'est qu'à ce moment-là, évidemment,
si les inspecteurs ont des directives écrites de leur directeur de
service de ne pas aller dans les centres commerciaux ou quoi que ce soit, il
demeure qu'à l'intérieur du pouvoir, cela ne délimite pas
les terrains privés. On les inclut tous. Quant à l'autorisation
écrite du propriétaire, c'est sûr que quelqu'un qui va
à une caisse populaire ne va pas demander par écrit s'il peut y
stationner sa voiture. Il y a certaines difficultés à ce niveau
et je ne sais pas si on pourrait présenter un texte, M. le ministre, qui
pourrait être... (22 h 15)
M. Léonard: Au sujet de l'article 20, nous sommes d'accord
sur l'ensemble, c'est là-dessus qu'il se pose une question.
Une voix: ...
M. Léonard: Pour ce qui est du 44, je ne sais pas si,
d'ici la fin de la commission, on pourrait trouver une balise, car cela
nous
paraît bien général. On va essayer d'y travailler
d'ici la fin, si vous voulez. On peut adopter l'article 20 jusqu'au 44 pour
l'instant...
M. Bissonnet: On suspend le 44 à l'article 20..
M. Léonard: À 43 inclusivement et à 44, on
suspend.
M. Bissonnet: Adopté, M. le Président. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 20 est
adopté, pour ce qui est des dispositions qui vont jusqu'à 43
inclusivement; quant à 44, l'étude en est suspendue pour
l'instant.
L'article 21.
M. Léonard: M. le Président, comme remarque
préliminaire à la discussion là-dessus, nous sommes
d'accord, au ministère, au sujet de l'article 21, pour le
préambule, le premièrement au complet et le troisièmement
au complet. Au deuxième alinéa, je pose une question, par rapport
aux six dernières lignes, qui se lisent comme suit: "et, aux fins de
restreindre l'occupation des terrains et constructions, comme susdit, limiter
le nombre d'occupations d'une même catégorie ou classe,
autorisées pour une même zone ou partie de zone."
Je souligne qu'il s'agit là, de ce qu'on appelle
communément le zonage économique. Il n'y a pas de
précédent, à l'heure actuelle au Québec. Une
demande semblable faite par la ville de Québec en 1980 lui a
été refusée. Cela laisse entendre que la ville se
réserve le droit de dire qu'il y aura, par exemple, X stations d'essence
dans tel district ou zone et c'est la même chose pour les restaurants. Il
nous apparaît qu'en termes de concurrence, sur le plan commercial, cela
pose quelques problèmes, ce qu'on appelle le zonage économique.
J'attire l'attention de la commission à ce sujet.
Le Président (M. Rodrigue): M. le président.
M. Léonard: Pour le reste de l'article, nous n'avons pas
de questions, nous sommes disposés, quant à nous, à donner
notre accord.
Le Président (M. Rodrigue): M. le président.
M. Lamarre: M. le Président, je dois vous dire que, sur
cette question, je voudrais simplement vous donner un exemple. Actuellement,
sur une rue à Montréal, la rue Duluth, particulièrement,
en l'espace d'un mois, 23 permis de restaurant ont été
demandés. À moins de geler complètement l'ensemble des
permis d'occupation et de restauration, je pense qu'il n'y a pas
possibilité de contingentement sur ces rues. Nous ne voulons quand
même pas qu'il y ait simplement ou seulement des restaurants sur nos rues
commerciales, mais il serait important, sur certaines rues... Je comprends
certaines appréhensions du ministre, mais, sur certaines rues, en
particulier, on pourrait appliquer ce contingentement que nous demandons,
c'est-à-dire, pour certaines catégories de commerces sur des
rues, comme les rues Duluth, Prince-Arthur, Rachel, Saint-Denis et la rue
Saint-Paul dans le Vieux-Montréal, de pouvoir réglementer les
occupations et les catégories de commerces sur ces rues. On pourrait
commencer par cinq rues, pour voir comment ce zonage économique, comme
vous l'appelez, pourrait s'appliquer. Mais, si on ne veut pas que
différentes rues, comme la rue Rachel, deviennent des rues où il
n'y aura que des restaurants, il est actuellement important pour
Montréal, d'en arriver à une solution de cette nature.
M. le Président, je demanderais au ministre de l'examiner
particulièrement pour permettre qu'au moins sur cinq rues il y ait un
contingentement de cette nature.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: M. le Président, plusieurs de ces rues que
vient d'identifier le président du comité exécutif sont
dans la circonscription de Saint-Jacques. Quand il parle de contingentement,
après le dévergondage qu'a connu la rue Duluth, c'est un
contingentement ultérieur au phénomène qui l'amène
aujourd'hui à demander des amendements à la charte, mais il ne
peut pas intervenir, à rebours, pour ces rues où le "mal" est
déjà fait. En quoi l'article qui serait là permettrait-il
de revenir en arrière puisque ce phénomène de la rue
Duluth, de la rue Saint-Paul aussi bien que celui de la rue Rachel existe
maintenant. D'ailleurs, j'aurai une autre question après, mais je
voudrais savoir comment l'adoption de cet article va changer quelque chose,
puisque déjà le phénomène existe.
M. Lamarre: Je dois vous dire que... Je prends toujours la rue
Duluth, parce que c'est véritablement une rue champignon, si je puis
m'exprimer ainsi...
M. Charron: Oui.
M. Lamarre: ... une rue où il y a eu un
phénomène de génération spontanée en
l'espace de quelques mois. Il est important d'intervenir parce que, en plus de
ces 23 permis, il y aurait 11 autres permis qui
seraient demandés pour des restaurants, rue Duluth.
M. Charron: Actuellement?
M. Lamarre: À part les 23 qu'on a actuellement
donnés il y aurait 11 autres permis qui seraient demandés pour
des restaurants, rue Duluth. Actuellement, l'administration a gelé
l'émission des permis pour 90 jours, mais il va falloir intervenir et on
ne peut intervenir en mettant seulement un zonage résidentiel, parce
que, du moment que c'est un zonage même commercial, classe 1, les
restaurants d'une certaine superficie peuvent quand même demander un
permis d'occupation pour restaurant.
M. Charron: Mais pas les restaurants avec permis d'alcool.
M. Lamarre: Oui, du moment que, dans un zonage classe 1,
ça dépasse environ 1000 pieds carrés, on a le droit de
demander un permis d'alcool.
M. Charron: Oui, mais à ce moment-là la loi des
alcools - je ne sais plus comment elle s'appelle - par exemple, permet au
voisin, qui verrait là une concurrence exagérée, de faire
des objections.
M. Lamarre: On fait des objections, mais c'est assez rare que ce
soit refusé.
M. Charron: Plus maintenant?
M. Lamarre: Pour ce qui est de la rue Rachel, nous allons
connaître très bientôt le même
phénomène, et Marie-Anne aussi. Je pense que c'est important
d'intervenir.
M. Charron: M. le Président, si vous me le permettez, je
vais m'adresser encore directement au président du comité
exécutif.
M. Lamarre, pas plus tard qu'aujourd'hui - le hasard fait bien les
choses, j'avais promis aux gens de vous en parler, mais je ne pensais pas que
ce serait tout de suite - j'ai reçu une pétition de citoyens de
la rue De la Roche, située entre Marie-Anne et Mont-Royal, qui ont vu
plusieurs résidences achetées récemment par un groupe de
citoyens de Montréal qui a clairement indiqué son intention de
transformer au moins l'étage du niveau de la rue en site commercial,
puisque la rue De la Roche est déjà zonée commerciale.
Est-ce que l'adoption d'un article comme celui-là permettrait à
la ville de Montréal d'agir dans ce domaine? Les autres citoyens, qui
voient venir le phénomène de la rue Duluth sur la rue De la
Roche, trouvent ça plus ou moins agréable. D'autre part, je n'ai
pas besoin de vous dire que ceux qui n'étaient pas au courant de cette
transformation éventuelle de la rue De la Roche et qui ont eu la
prudence de ne pas vendre parmi les cinq ou six premiers, voient la valeur de
leur bâtisse grimper maintenant, alors que les premiers ont l'impression
d'avoir été roulés; enfin, vous devinez bien le
phénomène. Je voudrais savoir, une fois cet article inclus dans
la charte de la ville de Montréal, quelles seraient les intentions de
Montréal en ce qui concerne la rue De la Roche, par exemple.
M. Lamarre: M. le Président, effectivement, si nous
pouvons obtenir un pouvoir général, nous voudrions intervenir
dans la rue De la Roche, parce que c'est tout le plateau Mont-Royal,
actuellement, qui a une activité débordante sur le plan
économique. Le même phénomène qu'on a connu dans le
Vieux-Montréal est en train de se produire sur l'ensemble du plateau
Mont-Royal et il est important qu'on puisse intervenir rapidement dans ce
secteur, parce que la rue De la Roche est une des rues actuellement qui est
menacée sur le plan commercial et qui va connaître une
activité très grande si on n'intervient pas immédiatement
aussi dans cette rue. C'est important que nous puissions obtenir ce pouvoir de
réglementation tel que nous le demandons actuellement.
M. Charron: M. le Président, disons que l'objectif de la
modification de la charte de la ville de Montréal est bien compris et
peut-être même, dans un certain sens, appuyé en ce qui
concerne certaines rues de Montréal. Ce qu'on craint toujours, c'est
l'application arbitraire ou je dirais exagérée d'un pareil
pouvoir. Je vais vous donner un exemple. Au fait que l'on dise à la
lettre "aux fins de restreindre l'occupation des terrains et constructions
comme suit, limiter le nombre d'occupations d'une même catégorie
ou classe, autorisées pour une même zone ou partie de zone," on
laisse une discrétion à l'administration municipale, qui peut
dire ceci: Sept restaurants sur la rue De la Roche - je reviens aux exemples
qu'on a cités - c'est bon. Quatre restaurants sur la rue Marie-Anne,
entre De Lanaudière et..., c'est bon. À un autre endroit, huit
restaurants, c'est permis. Ceci qui laisse entendre à bien des gens que
cela va être au plus fort la poche d'obtenir l'exception qui permet
d'être l'heureux gagnant du huitième commerce et qui est le
dernier octroyé sur telle rue, alors qu'ailleurs, vous allez recevoir
des représentations et de là amener les citoyens à penser
que la distribution des permis est une affaire tout à fait
discrétionnaire aux mains de l'administration politique de la ville de
Montréal. Il y a des gens qui vont conclure rapidement. Le texte actuel
du projet d'amendement à la charte, si je peux souscrire à son
objectif,
m'apparaît drôlement ouvert sur une possibilité, par
exemple, de dire: Sur une rue, une seule station-service. Vous venez de
créer un monopole, à ce moment-là. Le chanceux qui s'est
installé là va être le seul à pouvoir en
bénéficier, alors que, dans un autre coin, vous allez en
permettre trois. Cela n'a pas de sens de donner un tel pouvoir, aussi
imprécis dans son utilisation et dans son éventuelle application,
je pense.
M. Lamarre: C'est un peu comme le règlement de zonage,
où on peut permettre sur une rue commerciale de dire que tel secteur de
rue est dans une classe 2 ou que tel autre est dans une classe 1 sur le plan
commercial ou sur le plan industriel, où nous avons quand même
quatre classes. Je pense que c'est aussi une intervention de cette nature, mais
le même processus qui existe actuellement, c'est-à-dire deux
lectures au conseil, pourrait permettre aussi, vu que c'est un peu une
modification de zonage, de le faire présenter au conseil. À ce
moment-là, les gens qui auraient des choses contre cela pourraient
s'adresser au greffier de la ville pour, entre la première et la
deuxième lecture, faire valoir leurs commentaires et leurs opinions sur
cette formulation.
M. Charron: M. le Président, j'admets la réponse du
président du comité exécutif, même si je crois
qu'elle ne répond que partiellement à l'objection que je
formulais. Effectivement, le zonage est discrétionnaire. Plusieurs
d'entre nous d'ailleurs ont eu affaire à l'administration de la ville de
Montréal pour faire des représentations à cet
égard. Je pense à toute la zone qui entoure l'ancien faubourg,
qui est aujourd'hui la zone avoisinante de Radio Canada, à un zonage
très particulier qui, entre Amherst et Panet, par exemple, est d'une
nature, entre autres, pour les stationnements, les commerces; je me souviens de
plusieurs cas comme cela. De même sur la rue Saint-Denis aussi.
Aujourd'hui, il y a déjà une application discrétionnaire,
parce qu'il y a des gens qui se font dire par l'administration de la ville de
Montréal qu'ils arrivent trop tard pour obtenir un permis alors qu'il y
en a un certain nombre qui l'ont obtenu il y a à peine quelques
semaines. Où est arrivé l'interdit? À quel moment est-ce
devenu trop tard et à quel moment y avait-il quelqu'un qui était
correct pour le faire?
M. Lamarre: M. le Président, je dois vous dire que, sur
Saint-Denis, on a gelé tous les permis. Ce n'est pas un ou l'autre. On a
gelé tous les permis comme on vient de faire sur Duluth. On vient de
geler complètement les permis de restaurant. On l'a fait actuellement
sur Saint-Denis. Cela fait même déjà un bout de temps qu'on
l'a fait sur Saint-Denis. Il y a à peine deux semaines qu'on l'a fait
sur Duluth complètement, mais cela ne peut pas être une situation
qui doit durer. (22 h 30)
Je pense qu'on ne peut pas geler complètement tous les permis
d'alcool et les différents permis qui peuvent être donnés
sur le plan commercial. Il faut pouvoir établir un contingentement; je
sais que cela peut être difficile, mais je pense que pour les
municipalités, avec leurs conseils, mettons avec deux lectures au
conseil, cela peut quand même se pratiquer.
M. Charron: Mais quand je vous disais que ça ne
répondait que partiellement à la situation tout à l'heure,
c'est que le zonage, aussi différent qu'il puisse être, est quand
même une règle connue qui s'applique à tous les gens du
coin, je dirais, qui peut être modifiée de la façon que
vous venez d'indiquer à l'occasion, après des
représentations et tout ça. Mais lorsqu'on parle d'un zonage dans
une zone, de l'octroi de permis dans une zone dite commerciale, quand quelqu'un
arrive là, il ne peut pas légitimement croire qu'il est dans une
zone commerciale et qu'il peut ouvrir un commerce. On lui dit: Non, on a
décidé qu'il n'y en avait que sept sur la rue, vous êtes le
huitième à le demander. Il est pourtant dans une zone
commerciale. On vient de faire de cette personne une exception dans la zone
commerciale alors que, pour les autres, cela a fonctionné. C'est
très différent que de changer l'allure des zones.
M. Lamarre: Vous me permettez, M. le Président? Je
voudrais dire que ça serait quand même quelque chose de connu.
À un moment donné, quelqu'un vient chercher un permis et on
dirait: Vous êtes le huitième et on a décidé de
geler les permis. On établirait sur des rues le nombre de commerces.
C'est surtout la question des restaurants. Je pense que, dans les autres cas,
la poussée est beaucoup moins grande, comme sur le plan de
l'implantation des autres commerces, des boutiques spécialisées,
des choses comme ça. Pour les restaurants, on pourrait en établir
le nombre par rue et, à ce moment, tout le monde connaîtrait les
règles du jeu. Ce ne serait pas quelque chose qui arriverait tout
à coup quand quelqu'un viendrait chercher un permis. Il
connaîtrait d'avance les règles du jeu.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, M. le Président. Je comprends le sens de la
restriction, mais si la ville disait, à un moment donné: Telle et
telle rue, quatre restaurants de plus, par exemple. Vous venez de dire: II y a
déjà 23 personnes qui veulent un permis. Quelle est
la méthode? Parmi les 23, il y en a quatre qui gagnent. Est-ce
qu'il y a une sorte de concours? Quel est le processus? Tout le monde a-t-il
une chance égale? Au moins, qu'on ne procède pas pour demander le
permis en premier lieu. Est-ce qu'il y a une période prévue pour
que tout le monde puisse faire sa demande? Est-ce qu'il y a un comité de
sélection qui détermine qui va avoir ces quatre permis?
M. Lamarre: Premier arrivé, premier servi.
M. Polak: C'est comme ça que ça marche?
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que je peux
parler au président de l'exécutif et au maire des avantages d'une
loi que nous avons déjà adoptée il y a quelques
années et qui s'appelle la loi 125? Il y a un paragraphe
là-dedans qui peut-être pourrait régler le cas que vous
avez. Peut-être qu'on pourrait régler aussi d'autres
problèmes en y recourant, le cas échéant, un de ces jours.
Dans le cas qui nous occupe, en particulier, au paragraphe 21 de l'article 113,
il est dit ceci: "À l'intérieur de certaines zones, des usages
résidentiels et non résidentiels sont permis: régir,
restreindre ou prohiber le changement d'un usage résidentiel à un
usage non résidentiel autrement permis dans la zone." Est-ce que cela
réglerait votre problème? C'est dans la loi 125, article 113,
paragraphe 21. Je pense que, si on connaît la rue Duluth en gros, il y a
là beaucoup de résidences et, au fond, si vous pouvez
empêcher que ça se transforme de résidences en restaurants,
cela pourrait à mon avis vous aider beaucoup.
M. Lamarre: Oui, mais ce n'est peut-être pas tout à
fait la même chose. À ce moment, on empêche toute
transformation et il peut être souhaitable qu'une rue qui était
résidentielle se transforme graduellement en une rue commerciale.
D'ailleurs, c'est ça qui est arrivé dans plusieurs artères
à Montréal. La rue Saint-Hubert a grandi. La rue Sherbrooke,
essentiellement résidentielle autrefois, est devenue une rue
commerciale.
Une voix: C'est particulièrement pour les restaurants.
M. Léonard: À ce moment, vous pouvez le prohiber.
S'il y en a assez, si vous ne pouvez plus transformer de résidentiel
à restaurant, vous laissez transformer de résidentiel à
commercial, mais vous pouvez déterminer l'usage, lorsqu'il y a
transformation.
M. Lamarre: M. le Président, est-ce que vous voulez dire
qu'on pourrait réglementer l'usage de résidentiel à
restaurant seulement? On pourrait permettre...
M. Léonard: C'est de résidentiel à non
résidentiel.
M. Lamarre: Oui, c'est cela, ce n'est pas... Ce qu'on
désire effectivement, c'est un mélange harmonieux de
différents commerces sur une rue pour essayer d'aller chercher toutes
les catégories de commerces et non seulement n'avoir que des restaurants
sur cette rue. C'est surtout cela. C'est ce mélange qu'on veut aller
chercher.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Non, cela va, monsieur.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: M. le président de l'exécutif, j'ai peur
qu'à un moment donné, vous ayez des pressions, comme le ministre
du Revenu en a eu ici à Québec, de l'Association des
restaurateurs, qui demandait de ne pas donner de permis de taxes sur les repas
aux nouveaux restaurants, parce qu'il y a trop de concurrence, il y a trop de
mauvais restaurants. Vous aurez des pressions comme celles-là, disant
qu'il y a trop de restaurants chinois dans le Chinatown. On va vous demander
d'arrêter. Je pense qu'il y a des restaurants l'un à la suite de
l'autre dans le Chinatown. Cela fait le Chinatown. Là, vous aurez... Je
pense qu'un paragraphe comme cela ne fait pas une faveur aux dirigeants de la
ville. Vous aurez des pressions de toutes sortes. C'est là qu'est le
problème, parce qu'il y a un peu trop de discrétion dans un sens.
Je veux dire que l'Association des restaurateurs, après une
assemblée, a envoyé une résolution au ministre du Revenu
pour demander cela.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques? Alors, est-ce que l'article 21 sera adopté? M. le
député de Groulx.
M. Fallu: Oui, M. le Président, c'est une remarque portant
sur le premier paragraphe, à propos du stationnement. Il est
évident et nécessaire dans une ville comme Montréal qu'on
prévoie au moment de la construction d'édifices un certain nombre
d'espaces de stationnement, cela va de soi. On ne pourrait pas imaginer que
l'hôtel La Cité n'ait pas de stationnement au sous-sol. Toutefois,
il y a le problème des stationnements extérieurs. On
connaît le
résultat que cela a donné. Partout, cela a bombardé
les villes, cela a créé trop de stationnements de surface. Je
veux simplement vous signaler que, la semaine dernière, ici même
à l'Assemblée nationale, la ville de Trois-Rivières est
venue nous demander - le texte n'était peut-être pas tellement
bien ficelé, attaché et quoi que ce soit - un amendement à
sa charte qui est peut-être expérimental pour le moment, mais que
la ville de Montréal ou toutes les villes actuellement auraient avantage
à suivre; elles auraient avantage à suivre cette
expérience, notamment d'ici à un an ou deux. C'est la
possibilité d'agir, pour le stationnement, de la même façon
que la ville peut agir dans le domaine des parcs urbains. Je m'explique.
Actuellement, vous exigez, comme dans le cas des parcs, qu'il y ait une
superficie de terrain réservée pour fins de parcs. Vous exigez de
la même façon qu'une superficie de terrain soit
réservée pour fins de stationnement. Il a été,
mutatis mutandis, accepté de transférer des articles de la loi,
je pense que ce sont les articles 54 et 55 de la loi no 77, qui dit: On peut
également, au lieu d'exiger qu'il y ait une stalle de stationnement,
exiger le versement d'un montant à la ville pour servir de stationnement
collectif.
M. Péloquin: C'est déjà prévu
à l'article 25 que la commission va étudier tout à
l'heure.
M. Fallu: Bon, à ce compte-là, c'est dans l'esprit
de l'article 21, j'imagine, que premièrement vous allez empêcher,
réglementer et exiger en compensation...
M. Péloquin: C'est cela qui le complète. L'article
25 va compléter le premier paragraphe de l'article 21; c'est exactement
ce que vous dites: le paiement d'une somme d'argent en compensation des
unités de stationnement qui ne seront pas construites.
M. Fallu: Alors, vous serez la deuxième ville à
expérimenter cela?
M. Péloquin: Oui.
M. Léonard: M. le Président, compte tenu de la
discussion que nous venons d'avoir, il me semble que nous avons
échangé suffisamment pour l'instant. Je propose à la ville
de Montréal de prendre - le paragraphe 21 de l'article 113...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: ... de 125. Au moins, vous pourrez
défendre la transformation du résidentiel en restaurant. Vous
pourrez la défendre par cet article. Cela vous mettra quand même
à l'abri de toutes sortes de pressions sur le reste. C'est une
disposition générale, mais enfin, je vous le propose, sinon quant
au zonage économique ou dit économique, tel que vous le mettez
là, maintenant, c'est comme vous le voulez, c'est à votre choix,
parce que, là, je m'apprête à proposer un amendement aux
fins de rayer à la fin du paragraphe 2 de b les mots "ou aux fins de
restreindre l'occupation, etc."
Le Président (M. Rodrigue): M. le Président.
M. Lamarre: M. le ministre, est-ce qu'on pourrait, au moins
à titre expérimental, obtenir le pouvoir sur au moins cinq rues
de Montréal, qui sont déjà des rues où on va geler
effectivement toute la restauration?
M. Léonard: On m'a vraiment fait valoir que c'était
quand même une disposition dangereuse, à l'heure actuelle, que
d'ouvrir même sur des rues comme celles-là...
M. Lamarre: Je vous le dis, il y a des pressions énormes
au sujet de ces rues-là et il serait dans l'intérêt public,
dans l'intérêt des citoyens qui vivent près de ces
rues-là qu'on puisse intervenir de cette façon.
M. Léonard: Justement s'ils vivent près de ces
rues-là, je vous propose l'article 21 parce que c'est
résidentiel, alors la transformation en zone commerciale, en zone de
restaurants, vous pourrez la contrôler.
M. Lamarre: Oui, mais celui qui a déjà un magasin
de lingerie pourra le transformer en restaurant?
M. Léonard: Je pense qu'on ne peut pas, à ce
moment-là, dire à quelqu'un qui a un local: Vous allez faire un
restaurant ou un magasin à tel endroit; pour l'instant, je trouve cela
dangereux qu'on fasse de ce zonage économique...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je crois comprendre dans
l'intervention de M. Lamarre que les locataires de ces rues se plaignent, d'une
part, de la prolifération du nombre de restaurants, et de la disparition
des autres types de commerces, ils ne peuvent plus trouver d'épiceries,
de magasins dans le coin. Alors, je me demande si ça allait trop loin -
je ne sais pas, je n'ai pas évalué les implications - de dire:
Réglementez la transformation du résidentiel
en non résidentiel ou la transformation d'un type de commerce en
un autre type de commerce.
M. Léonard: Non, ce qui arrive avec le zonage
économique, c'est que si vous restreignez le nombre de permis en termes
de restaurants - supposons que vous limitiez cela à quatre - par le
simple fait d'une intervention d'aménagement ou d'urbanisme, vous venez
de faire augmenter la valeur de ces commerces de façon
considérable; c'est donc discrétionnaire, puis où
s'arrête-t-on, parce qu'il y a les restaurants, après cela va
être les postes d'essence, cela va être les magasins, cela va
être les dépanneurs, tout cela? Où est-ce qu'on
arrête?
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Drapeau: M. le Président, la commission est dans la
même situation que l'administration municipale. Nous avons à
choisir entre deux formes d'arbitraire. L'arbitraire sauvage, actuel, qui n'est
pas bon, et une mesure préventive qui n'est peut-être pas à
applaudir des deux mains, mais, tant qu'on ne trouvera pas d'autres moyens
d'empêcher un arbitraire à condamner et que nous condamnons tous
ensemble, si nous ne nous rallions pas à une façon quelconque
d'empêcher cet arbitraire-là de continuer de se manifester, nous
serons tous, plus tard, exposés a être blâmés.
C'est évident qu'à partir du moment où c'est
limité à un type de commerce ça peut lui donner de la
valeur. Est-ce condamnable? Si on le laisse proliférer, on se trouvera
dans la situation contraire, il subira une dévaluation, et ceux qui les
premiers ont pensé que c'était un bon endroit pour un restaurant
et qui sont venus ouvrir le premier ou le deuxième restaurant subiront
un préjudice du fait qu'il y en aura peut-être 25, 30 ou 40 dans
un secteur de rue qui ne le justifie pas, et alors, parce qu'ils ont, eux,
créé cet achalandage à cause de la qualité du
restaurant, d'autres seront venus à côté, et, finalement,
il y en aura tellement que les premiers qui ont couru le risque verront
diminuer leur valeur de restaurant, d'établissement commercial. (22 h
45)
Si on veut savoir dans quel intérêt cela est vraiment,
regardons ce qui se passe dans les grands centres commerciaux; là, ce
n'est pas le pouvoir public, ce n'est pas la commission parlementaire qui
décide. Une société propriétaire d'une grande
étendue de terrain conçoit un grand centre commercial.
Généralement, elle limite le nombre de commerces par
catégorie de commerces, parce que c'est dans l'intérêt de
tout le centre commercial. Pourquoi cela ne serait-il pas dans
l'intérêt de la rue commerciale que, par un moyen qui est une
réglementation fondée sur une loi, il puisse y avoir une
variété de commerces d'assurés dans l'intérêt
de chacun d'eux puisque c'est ce qui arrive dans les grands centres
commerciaux?
C'est ce qui arrive par exemple dans Montréal maintenant. On sait
qu'il y a certains grands immeubles qui se transforment en série de
boutiques indépendantes. Chacun est propriétaire, il loue son
espace, il a sa boutique. Généralement, il n'y a pas deux
magasins de même nature. S'il y en a, c'est avec le consentement de
l'autre, mais c'est étudié de façon qu'il y ait une
variété qui attire une diversité de clients et c'est dans
l'intérêt de tout le monde. Là, la seule autorité
qui puisse agir, c'est la ville, si elle en a le pouvoir. C'est bien
évident que si, théoriquement, c'est arbitraire, c'est une
théorie qui peut permettre précisément de paralyser
l'autre forme d'arbitraire qui, elle, est condamnable, par exemple parce qu'il
n'y a personne qui puisse la freiner. Alors, ce seront ou bien tous des
restaurants ou bien toute une autre série de magasins, alors qu'il est
bien reconnu que, dans tous les centres commerciaux, il y a une
variété de services, de marchandises, de produits, pour permettre
à l'ensemble de ce centre commercial de prospérer. Plus il y en
a, plus il y a de centres commerciaux réussis. C'est cela qui donne une
plus-value, ce n'est pas la multiplication des commerces ou des services de
même nature.
M. Blank: Le propriétaire d'un centre commercial sur de
telles rues fait ce qu'il veut avec sa propre propriété. Si un
magasin est vide, c'est lui qui en souffre. Si vous empêchez un citoyen
de louer un magasin pour une fin à laquelle tout le monde a droit, c'est
un peu différent. Si un magasin sur la rue Duluth, disons, est vide,
parce que vous ne vouliez pas qu'un restaurant soit là et que le
propriétaire ne peut pas le louer, nonobstant que c'est une rue
commerciale, celui qui paie le loyer, c'est le seul magasin qu'il y a. Mais si
le centre commercial Westmount Square ou Place Ville-Marie cherchent un magasin
de chaussures et que personne ne vient louer, c'est eux qui en souffrent, c'est
eux qui ont fait le choix, c'est eux qui sont les propriétaires. Mais si
c'est vous, vous imposez votre choix au propriétaire de la rue Duluth en
disant que son magasin sera vide, parce que vous, la ville, ne voulez pas qu'un
restaurant soit là...
Le Président (M. Rodrigue): M. le maire.
M. Drapeau: J'ai donné cela comme exemple afin de
démontrer que ceux qui ont de l'expérience appliquent cette
formule.
M. Blank: C'est une théorie.
M. Drapeau: Dans les grands centres que le député
de Saint-Louis vient de mentionner, il n'y en a pas à louer. Cela doit
être parce que la formule est bonne.
M. Blank: Allez à Place Ville-Marie pour voir des magasins
vides.
M. Drapeau: À Place Ville-Marie? M. Blank: Oui,
actuellement.
M. Drapeau: Je suis passé là il n'y a pas longtemps
avec des étrangers à qui je faisais visiter le coeur de la ville
et je n'en ai pas vu - j'aimerais savoir si je ne suis pas passé dans
les bonnes allées, parce que...
M. Blank: Peut-être que non. Les bonnes allées sont
louées, mais regardez les autres.
M. Drapeau: Place Bonaventure, Place du Canada,
généralement, c'est tout loué.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je comprends ce que
dit le maire de la ville de Montréal; sur une rue, il essaie d'avoir les
magasins les plus complémentaires possible. Je pense que c'est ce qui
fait par exemple le succès de la rue Laurier, qui est partie dans
Montréal, partie dans Outremont. Il y a des gens dans cette rue, trois
personnes en particulier, à ce qu'on m'a dit, qui avaient
surveillé les magasins qui se vidaient pour trouver des magasins
complémentaires et qui ne soient pas trop concurrentiels. Encore une
fois, c'était une organisation presque du type SIDAC, pas tout à
fait mais presque, et ce sont les marchands eux-mêmes qui s'en sont
occupés. Je pense que cela est heureux.
Maintenant, le fait de donner à la ville le pouvoir de dire: "II
y aura tant de magasins de telle sorte, tant de telle autre, cela me
paraît donner un pouvoir discrétionnaire considérable.
Je serais prêt, M. le maire et M. le président de
l'exécutif, à inscrire le paragraphe 21 de l'article 113 de la
loi no 125. Cela vous donne au moins un contrôle sur les transformations
du résidentiel au reste, pour limiter, tempérer et donner
peut-être la chance à ceux qui sont déjà
installés de s'implanter correctement. Autrement, je pense qu'on donne
un pouvoir un peu trop discrétionnaire, un peu trop large. Cela nous
amène trop loin, à notre avis, et de l'avis aussi de mes
conseillers là-dessus. Si vous voulez, nous pouvons vous donner cela,
essayez-le un bout...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: Je voudrais abonder dans le sens du ministre quant
à l'offre qu'il vient de faire à la ville de Montréal, au
compromis sur cette question pour éviter l'aspect discrétionnaire
que j'ai moi-même dénoncé tout à l'heure. Je reviens
au cas des gens de la rue De la Roche que je recevais ce matin. M. Lamarre, M.
Drapeau, la crainte de ces gens n'est pas de savoir s'il y aura sept
restaurants comparativement à deux cordonneries, c'est de voir leur rue
résidentielle se transformer en foire commerciale. Ce n'est pas
l'éventail qui les inquiète. Au fond, qu'il y ait quarante
restaurants - ce serait une décision très malheureuse pour les
restaurateurs - ou quarante commerces, leur crainte, c'est de voir cette rue
où ils ont - d'ailleurs, vous connaissez le coin, ce sont toutes des
maisons à trois étages - élevé leurs familles et
où ils ont l'habitude de stationner, leur crainte, c'est d'arriver de
leur travail le soir et d'être obligés de chercher aux alentours
parce que ce sont les clients de la rue devenue commerciale qui auront
occupé toutes les places de stationnement dans la rue. C'est cette
crainte-là.
Si on adoptait le contenu de la loi no 125, qui permet de
réglementer la transformation graduelle, limitée, d'un endroit
déjà commercial ou partiellement commercial sans que cela
devienne l'exagération que M. le maire dénonçait et que je
dénonce aussi, je crois que la ville de Montréal aurait le
pouvoir de faire face à la réalité actuelle de 1982 sans
être obligée de pousser à l'extrême et de dire: II y
en aura trois de tel type et quatre de tel type, comme si on était des
gérants de centres commerciaux, pour reprendre votre exemple, M. le
maire. L'administration de Montréal n'est pas la propriétaire
d'un centre commercial et Montréal n'est pas un gigantesque centre
commercial où l'administration distribue des permis. L'administration de
Montréal doit protéger la quiétude des citoyens, c'est ce
qui est en cause actuellement, la protéger contre la transformation
exagérée du résidentiel au commercial. Je pense que la loi
no 125 vous le permettrait, quitte à suspendre l'article pour que la
ville ait l'occasion de vérifier si cette offre lui permet d'atteindre
son objectif. Je crois que la ville de Montréal aurait tout
intérêt à l'accepter, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a suspension de
l'étude de l'article?
M. Charron: Si la ville veut avoir le temps de le
considérer à la loupe, ce serait peut-être mieux.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, nous suspendons
l'étude de l'article 21. Si c'est sur l'article 21, M. le
député de Sainte-Anne, étant donné que nous
suspendons...
M. Léonard: Oui, juste à partir du paragraphe 2. On
peut adopter le reste, si on veut.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, mais c'est embêtant
quand il y a des morceaux... Article 22.
M. Léonard: Sur l'article 22, nous sommes d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté? M. le député de Hull, est-ce que l'article est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 22 est
adopté. Article 22a.
M. Léonard: M. le Président, nous avons une
objection au dernier paragraphe de l'article 22a qui dit que les immeubles
érigés sur ces lieux et les activités qui s'y
déroulent ne sont assujettis à aucune taxe ou aucun droit
prélevé par la ville ou un organisme scolaire, même s'ils
sont possédés ou occupés par des personnes autres que la
ville.
Dans la loi no 57, les personnes ou organismes ou commerces, industries
qui occupent des locaux et qui seraient exemptés autrement à
cause de leurs titres de propriété ou de leurs
propriétaires paient quand même des impôts fonciers, parce
qu'ils font commerce en lieu et place. Comme c'est là, cela
équivaudrait à exempter de la taxe foncière les gens qui
font des exploitations de type commercial ou autre sur l'île
Sainte-Hélène et l'île Notre-Dame. Cela contrevient, en ce
qui nous concerne, à la Loi sur la fiscalité municipale. C'est
une porte ouverte à un certain nombre d'autres qui vont demander des
exemptions pour les mêmes raisons, ultérieurement.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, le dernier paragraphe,
la proposition d'amendement...
M. Fainstat: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse, M. Fainstat.
M. Fainstat: Sur Terre des hommes, M. le Président, depuis
1967, il n'y a jamais eu de consultation publique sur l'avenir de l'île
Sainte-Hélène, de l'île Notre-Dame et de nos installations.
En 1977, la ville de Montréal a formé l'AMARC, l'Association
montréalaise des activités récréatives et
culturelles, juste après l'adoption de la loi 82, afin de se
soustraire...
M. Laplante: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Est-ce que vous parlez sur l'article
actuellement?
M. Fainstat: Oui, c'est la question de l'article 22 a, la
question des activités sur l'île Sainte-Hélène et
l'île Notre-Dame.
Le Président (M. Rodrigue):
Effectivement, l'article porte là-dessus; alors, M. Fainstat, si
vous voulez poursuivre.
M. Fainstat: Merci. Les élus du conseil ont alors, depuis
la formation de l'AMARC, on a alors perdu le contrôle de la gestion de
Terre des hommes et de son déficit permanent. Depuis ce temps, Terre des
hommes a été administrée par un conseil d'administration
privé. Nous avons certaines suggestions: Nous voulons que les îles
soient administrées par une société municipale à
caractère public responsable devant le conseil, ce qui n'est pas, en ce
moment, le cas de l'AMARC. Nous souhaiterions que le conseil d'administration
de cette société siège publiquement, ce qui n'est pas le
cas de l'AMARC, même qu'elle gère des fonds publics avec un
très fort budget, il y a un déficit d'à peu près 10
000 000 $ jusqu'à cette année, et que, parmi les membres de cette
société municipale à caractère public figurent des
représentants officiels des organismes culturels et de loisirs de la
métropole.
Enfin, nous aimerions que la ville se donne la possibilité de
confier à des sociétés différentes la gestion des
différentes parties de Terre des hommes. Ces sociétés
auraient des mandats et une composition distincte et pourraient, selon le cas,
faire des profits. Par exemple, la Ronde, qui est un parc d'amusement, pourrait
être administrée par une société à but
lucratif dont les profits seraient versés aux fonds de la ville, tandis
que le reste de l'archipel continuerait d'être géré sur une
base non lucrative. C'est pourquoi nous avons deux propositions à savoir
que la gestion de Terre des hommes puisse être confiée à
une ou plusieurs sociétés municipales publiques et,
deuxièmement, que les conseils d'administration de ces
sociétés soient représentatifs des organismes culturels et
de loisirs et que leurs séances soient publiques.
M. Léonard: M. le Président, je ne trouve pas qu'il
y a une opposition fondamentale là-dedans, parce que la ville de
Montréal demande à exploiter des activités et elle
forme des sociétés là-dessus. La requête en
incorporation doit mentionner le nom de la société, le lieu de
son siège social; cela le permet, les conseils peuvent siéger
publiquement. Je ne trouve pas qu'il y a une opposition.
M. Fainstat: Jusqu'à maintenant, M. le ministre, avec
l'expérience de l'AMARC, le conseil d'administration de l'AMARC ne
siège pas publiquement, c'est une création de la ville de
Montréal.
M. Léonard: C'est le conseil de la corporation qui
décide de siéger publiquement ou non, cela fait partie des
règles internes. Il me semble que, dans une loi, on aurait de la
difficulté à aller jusqu'à préciser si les conseils
doivent siéger publiquement ou non, c'est une entité corporative.
Au niveau du conseil de ville de Montréal, je pense que les gens peuvent
avoir certaines exigences. C'est un débat que je considère
interne à la ville de Montréal. (23 heures)
Le Président (M. Rodrigue): Messieurs, nous avons une
proposition d'amendement de la part du ministre ayant pour but de biffer le
dernier paragraphe de l'article 22a, qui se lit comme suit: "22a. Les immeubles
érigés sur ces lieux et les activités qui s'y
déroulent ne sont assujettis à aucune taxe ou droit
prélevé par la ville ou un organisme scolaire même s'ils
sont possédés ou occupés par des personnes autres que la
ville;" est-ce que cet amendement qui a pour effet de biffer ces mots, est
adopté?
M. Léonard: Adopté. Nous sommes d'accord avec
l'article 22a, tel qu'amendé.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 22a est adopté tel
qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 22a est
adopté tel qu'amendé. Article 22b.
M. Léonard: II s'agit de concordance par rapport à
ce qu'on vient d'adopter. Quant à nous, il n'y a pas de problème,
nous sommes d'accord.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 22b est
adopté. Article 23.
M. Léonard: Adopté, quant à nous.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 23 est
adopté. Article 24.
M. Léonard: Un instant, nous avons un papillon pour
l'article 24.
Au paragraphe 37 de l'article 24, nous proposons d'ajouter un
deuxième alinéa qui se lirait comme suit: "Tout règlement
adopté en vertu de l'alinéa précédent doit
être soumis à l'approbation du ministre des Institutions
financières et Coopératives, et entre en vigueur à la date
de cette approbation."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'aurais une question qui
s'adresserait au président du comité exécutif de
Montréal. Les SIDAC sont, je crois, une initiative extrêmement
intéressante et très positive et qui, généralement,
a été très bien reçue de la part des principales
personnes concernées à Montréal, au point où
plusieurs autres municipalités, au Québec, ont fait des demandes
pour instaurer des SIDAC à l'instar de ce que Montréal avait
réalisé. Loin de moi l'intention d'essayer de diminuer la force,
l'intensité et l'importance qu'on accorde aux SIDAC sur le territoire de
Montréal. Toutefois, je crois qu'on a été à
même de constater qu'il y a eu un certain nombre de problèmes dans
la mise en place de certaines SIDAC à Montréal, évidemment
en dehors d'un certain nombre de considérations sur lesquelles je ne
voudrais pas m'étendre ce soir, mais qui étaient des critiques de
certains marchands qui disaient: Nous, on est contre ce principe, etc. En ce
qui me concerne, je n'ai pas l'intention d'aborder cet aspect de la question,
toutefois, il y a des gens qui nous ont soumis certains aspects de la
mécanique de l'implantation des SIDAC qui pouvaient poser des
problèmes quant à une certaine démocratisation de
l'implantation des SIDAC.
Par exemple, je prends l'alinéa 12 de l'article 24 qui dit: "Si
moins de 33% de ces personnes - on parle des propriétaires de commerces
d'une éventuelle SIDAC - signent le registre, le conseil peut constituer
une société par résolution."
M. le Président, je m'interroge beaucoup sur ces 33%. Je suis un
peu surpris qu'on fonctionne de cette façon. À partir du moment
où il n'y a pas au moins la moitié des gens qui signent le
registre, il me semble qu'on pourrait peut-être essayer de mettre 50%
plutôt que 33%, ce qui, quant à moi, n'ajouterait pas à la
difficulté de mise en place d'une SIDAC mais nous assurerait une
certaine démocratie quant à la consultation qui est menée
au moment de
voir s'il y a vraiment un assentiment assez répandu quant
à la volonté des commerçants d'une artère
importante de se prévaloir des dispositions sur les SIDAC. De la
même façon lorsqu'on veut démembrer une SIDAC -vous me
corrigerez si je fais erreur - nous tenons une assemblée des membres de
la SIDAC et cela prend 50% non pas des membres présents mais de
l'ensemble des membres de la SIDAC pour considérer la proposition de
démembrement. Or, là aussi, je crois que c'est finalement deux
poids et deux mesures. J'aimerais entendre les commentaires du président
du comité exécutif de Montréal, surtout à la
lumière des deux cas qu'on a vécus, Monk et Plaza
Saint-Hubert.
Le Président (M. Rodrigue): M. le président.
M. Lamarre: M. le Président, je ne voudrais certainement
pas vous faire un plaidoyer sur l'outil dynamique que peut représenter
la SIDAC pour les marchands d'une rue commerciale. Je pense que c'est
important...
M. Rochefort: On ne vous ferait pas de reproche.
M. Lamarre: ... pas simplement pour Montréal mais pour
d'autres villes que Montréal. Je dois vous dire quand même que la
Société d'initiative et de développement des
artères commerciales reste une société
démocratique. Il doit y avoir au moins 33% des personnes qui s'opposent
qui signent un registre pour qu'il y ait vote. À ce moment-là, il
y a vote à la SIDAC mais, par contre, je dois vous dire que dans toutes
les sociétés d'initiative et de développement des
artères commerciales, les quatre que nous avons formées, il y a
eu à peine 11% des personnes qui sont allées s'enregistrer pour
voter contre la formation des SIDAC. Il y a eu certains problèmes de
rodage, de formation, mais, actuellement, je dois vous dire que la
majorité des marchands des quatre SIDAC que nous avons formées
sont réellement heureux que cette société soit
formée. Il reste quand même un rodage à faire. Je pense que
cela prendra une couple d'années avant que cela puisse se percevoir dans
les faits. C'est important de garder cela tel que c'est là. Nous avons
eu l'occasion de rencontrer ces personnes. Le commissaire au commerce a
rencontré avec ses collaborateurs tous les marchands. Il y a eu une
période de flottement mais je pense que les marchands sont maintenant
bien heureux que cette Société d'initiative et de
développement des artères commerciales soit formée. Je
comprends certaines de vos appréhensions sur les 33 1/3, mais c'est
important, vous savez, au tout début, qu'il y ait quand même
possibilité que 33% seulement des marchands puissent demander un vote,
s'ils vont s'enregistrer. La formule qui a été acceptée
par le gouvernement du Québec est certainement pour l'instant la formule
idéale dans le cas des artères commerciales de Montréal.
Je formule simplement le voeu que d'autres puissent être formées
dans d'autres villes que Montréal.
M. Rochefort: M. le Président, j'aurais une question
additionnelle, plus précise peut-être. Vous croyez donc qu'il y
aurait vraiment un problème au moment de la formation des SIDAC, si on
disait que cela prend l'accord de 50% des membres dès le départ.
Vous pensez que cela poserait des problèmes quant à
l'implantation des SIDAC?
M. Lamarre: Oui.
M. Rochefort: Vous ne croyez pas que cela vous donnerait
plutôt l'occasion d'être certain qu'au moment où l'ensemble
des commerçants d'une artère importante de Montréal
décide de se constituer en SIDAC, cela vous assurerait dès le
départ d'une plus grande volonté, d'un meilleur enracinement,
d'une plus grande force de cette SIDAC plutôt que de créer une
situation d'incertitude. Une certaine fragilité finalement, en bout de
course, pourrait s'installer parce qu'on n'aurait pas rallié dès
le départ une majorité de commerçants qui franchement,
ouvertement, positivement, auraient dit: Oui, nous tenons à former une
SIDAC dans notre artère commerciale.
M. Lamarre: M. le Président, je dois vous dire
qu'effectivement nous avons eu l'occasion de rencontrer l'ensemble des
commerçants des quatre artères commerciales de Montréal
où nous avons formé des SIDAC l'an passé, je dirais
presque 90% des commerçants. Nous leur avons expliqué tous les
points d'une SIDAC, leur participation financière, leur participation
dans le cadre de la revitalisation commerciale. Effectivement, il y a eu,
à quelques moments peut-être certains commerçants qui n'ont
pas écouté sérieusement toutes les explications qu'on leur
a données et qui ont eu une réaction contraire lorsqu'ils ont
reçu leur compte de taxes. Mais, depuis cette période, on a eu
l'occasion de rencontrer toutes les organisations, toutes les SIDAC, je dirais
la majorité de commerçants, et il semble actuellement que les
gens sont intéressés à vouloir aller plus loin avec ces
sociétés d'initiative.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Lamarre: Je pense que c'est important de roder au moins pour
quelques années ces sociétés telles que nous les
connaissons et de ne pas modifier quoi que ce soit pour le moment. Ce sera
toujours le temps l'an prochain ou dans deux ans de modifier un peu, si vous
voulez, la réglementation des SIDAC. Mais, comme c'est tout nouveau, que
les gens sont encore tout nouveaux dans cette société, qu'ils
n'ont pas connu effectivement les bénéfices qu'ils pouvaient
retirer de ces sociétés, il est important de ne pas modifier
comme telle la réglementation à l'intérieur des SIDAC.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, cette formule a
été autorisée dans la loi au mois de décembre 1980.
Nous suivons l'expérience très attentivement, nous la trouvons
très intéressante. À l'heure actuelle, c'est en train
d'essaimer dans toutes les villes du Québec qui ont un centre-ville et,
pour l'instant, je suis d'accord avec la ville de Montréal de ne pas
modifier la formule telle qu'elle est présentée actuellement.
Moi, je suis très heureux, finalement, qu'on fasse cette
expérience dans la ville de Montréal.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, c'est sur une autre
question. À l'article 16, on lit que tous les contribuables qui tiennent
une place d'affaires dans le district sont membres de la société,
ce qui, évidemment, une fois que la société est
formée, les ramène à devoir contribuer de façon
obligatoire au financement de la société. C'est un excellent
principe et je pense qu'on en verra les fruits dans les années qui
viennent. Cependant, il y a quelques critiques qui sont faites à
l'occasion, notamment par les professionnels qui ont des places d'affaires.
J'aimerais connaître l'opinion du président du comité
exécutif. Est-ce qu'il pense qu'on devrait tenir compte de ces
objections d'une façon ou de l'autre ou si, comme il l'a dit
tantôt, on doit expérimenter la situation avant de
considérer cette question?
M. Lamarre: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. Lamarre.
M. Lamarre: Je pense que les professionnels d'une rue commerciale
bénéficient quand même de l'apport de cette rue
commerciale. Il est important... Ils en bénéficient
peut-être moins, mais justement, dans les quelques modifications que nous
demandons, nous voulons établir un taux différencié pour
ceux qui occupent, si vous voulez, le premier ou le deuxième. Pour
justement tenir compte que beaucoup de professionnels se trouvent au
deuxième, à ce moment, leur taux serait moindre que celui des
commerçants qui sont au rez-de-chaussée. C'est déjà
tenir compte un peu des commentaires.
M. Paquette: En somme, vous reconnaissez que les professionnels
retirent quand même, même s'ils retirent un peu d'avantages de la
création de la SIDAC, moins que les marchands?
M. Lamarre: Exactement. C'est pour ça qu'on vous demande
cette petite modification.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 24 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Rodrigue): Tel qu'amendé.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Fainstat.
M. Neuman (Dominique): M. le Président, mon nom est
Dominique Neuman.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous êtes
d'un des groupes...
M. Neuman: Je fais partie de la délégation du
RCM...
Le Président (M. Rodrigue): Du RCM.
M. Neuman: ... et je suis le responsable de ce dossier concernant
les SIDAC. Le RCM est favorable aux principes de la revitalisation des
artères commerciales de la ville. Nous pensons que, dans certains
quartiers, les commerçants font face à des problèmes de
survie auxquels l'administration municipale a la responsabilité de parer
et nous pensons que le meilleur moyen d'aider les artères commerciales
en déclin est effectivement d'inciter les commerçants qui s'y
trouvent établis à se regrouper afin de pouvoir développer
des stratégies d'action concertées. Nous sommes donc d'accord
avec la création des SIDAC. Cependant, il nous apparaît
indispensable de voir à ce que ces SIDAC puissent fonctionner d'une
manière démocratique. Nous avons constaté quatre clauses,
dans le texte qui est devant nous, que nous pensons que cette commission
devrait examiner avec soin. La première clause se trouve aux articles 20
et 22. Elle concerne la procédure d'adoption des budgets
des SIDAC et de la détermination du montant des cotisations que
les membres des SIDAC doivent verser. (23 h 15)
Ce que nous trouverions normal, c'est qu'il soit prévu que la
détermination du montant de ces cotisations relève des membres de
ces SIDAC réunis en assemblée générale et qu'elle
devrait faire l'objet d'un vote, lors de ses assemblées
générales. Jusqu'à maintenant, nous avons pu constater,
à propos des SIDAC, que ce n'était pas comme cela que cela se
passait et ce n'est pas comme cela que le prévoient les paragraphes 20
et 22 de cet article. Lors de l'adoption de leur premier budget, les membres
des quatre SIDAC de Montréal ont été amenés
à ratifier en assemblée générale leurs
prévisions de dépenses sans être informés du montant
des cotisations nécessaires pour financer ces dépenses. Ce n'est
que plusieurs semaines après la tenue de l'assemblée que les
membres ont appris le montant de ce qu'ils devraient désormais
acquitter. Plusieurs ont eu, à juste titre, le sentiment d'avoir
été manipulés et nous ne voulons pas voir ce genre de
situation se répéter lors de l'adoption des prochains budgets de
SIDAC.
En conséquence, nous demandons que les alinéas 20 et 22
soient modifiés de manière qu'il soit prévu que, lors de
l'assemblée générale statuaire pour fins de financement
prévue à l'alinéa 20, les membres aient également
à adopter le montant de la cotisation, pas seulement le montant de la
dépense et, après, s'apercevoir que cette dépense
nécessitera une cotisation de tel montant, mais qu'ils aient
également toutes les données en main et qu'ils adoptent
simultanément le budget des dépenses et la cotisation qu'ils
devront acquitter.
La seconde clause sur laquelle nous voulons attirer l'attention concerne
le droit de vote même des membres et leur éligibilité
à des postes au conseil d'administration des SIDAC. Au paragraphe 17 de
cet article, il est prévu et je lis: "Lorsqu'une cotisation devient
exigible, en totalité ou en partie, seuls les membres qui ont
acquitté leur cotisation sont éligibles au conseil
d'administration et peuvent exercer leur droit de vote." Cela signifie que bien
que cette cotisation ne soit pas une taxe volontaire, c'est un montant auquel
le membre, qu'il participe ou non à la SIDAC, doit acquitter et s'il ne
l'acquitte pas, il s'expose à des poursuites de la part du directeur des
finances de la ville, qui a la responsabilité de les percevoir. Si le
membre paie en retard, il doit également payer des
intérêts. D'après cet article, non seulement il
s'exposerait à ces pénalités qui sont normales pour toute
forme d'impôt, mais il perdrait automatiquement son droit de voter lors
des assemblées générales des SIDAC et son droit même
de se présenter au conseil d'administration de cette SIDAC.
Le Président (M. Rodrigue): M. le représentant du
RCM.
M. Neuman: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Étant donné que
l'heure fuit très rapidement, je pense que vous aideriez beaucoup cette
commission en nous indiquant, de façon très explicite et concise,
les amendements que vous souhaitez voir apporter au projet de loi, sans trop
vous étendre sur les notices explicatives. Si les membres de la
commission veulent avoir plus d'explications, je pense qu'ils pourront
procéder par questions, ce qui nous permettra quand même
d'accélérer un peu nos débats. Malheureusement, le temps
nous est un peu compté, je comprends que c'est un sujet quand même
extrêmement important et vous avez consacré probablement beaucoup
d'heures à préparer votre présentation. Si vous pouviez
passer à l'essence même de votre intervention et nous dire quelles
sont les modifications que vous souhaitez voir apporter au projet de loi, je
pense que vous aideriez la bonne marche des travaux de cette commission.
M. Neuman: Donc, la modification que nous souhaiterions voir,
ici, aux alinéas 17 et 29, c'est tout simplement qu'il soit prévu
qu'en tout temps, tous les membres des SIDAC aient le droit de vote et le droit
de se présenter au poste du conseil d'administration. Également,
nous souhaiterions, à l'alinéa 34, qu'il soit prévu que la
procédure d'adhésion volontaire d'un membre externe, qui n'est
pas établi sur l'artère commerciale, mais dans le voisinage, soit
déterminée non pas par le conseil d'administration de la SIDAC,
comme c'est prévu ici, mais par le conseil municipal. Nous pensons que
c'est une responsabilité qui devrait lui revenir.
Un autre point, à l'alinéa 36. Il est prévu que les
membres d'une SIDAC ne peuvent tenir plus d'une assemblée
générale spéciale sur un même sujet par an. Nous ne
pensons pas que cette clause devrait figurer dans la charte, étant
donné que toute la mécanique des assemblées
générales, y compris la définition même de ce qu'est
une assemblée générale spéciale, n'est pas inscrite
dans la charte, mais est laissée à la discrétion du
conseil municipal. Nous pensons que si c'est le conseil municipal qui
détermine ces procédures d'assemblée
générale spéciale, ce serait également à lui
de déterminer si des limites doivent être imposées quant au
nombre de ces assemblées. Enfin, un dernier point concernant les SIDAC.
Il est prévu que le conseil municipal pourra, par règlement,
accorder des
subventions aux SIDAC. Nous sommes d'accord avec une telle
prévision. Nous pensons que cela pourrait effectivement aider les SIDAC.
Nous souhaiterions, comme cela est déjà prévu dans
d'autres amendements à la charte, que le conseil ait le pouvoir de
favoriser certaines zones géographiques particulières dans
l'octroi de ces subventions. Nous aimerions que ce soit spécifié,
comme cela se fait habituellement dans la charte.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Je vois qu'il y a
des choses très intéressantes dans ce que vous dites. Je ne le
dis pas comme une clause de style. La semaine dernière, lorsque nous
avons étudié un certain nombre d'autres projets de loi
privés, nous avons nommément indiqué que tout le dossier
des SIDAC serait revu à l'intérieur de politiques sur la
revitalisation des centre-ville. Ce débat qui porte sur les SIDAC ne
fait que commencer au Québec et, quant à moi, j'espère
bien qu'on va l'ouvrir le plus vite possible. Ce que nous faisons
présentement, c'est que, effectivement, à Montréal, cela a
été une expérience. Nous sommes en train d'ajuster la
formule; des villes l'adoptent même sans qu'elle soit parfaitement
rodée, et comme le disait le président de l'exécutif de la
ville de Montréal, tout à l'heure, nous sommes en période
de rodage et nous allons bientôt venir là-dessus avec une
discussion publique sur la question de la revitalisation des centre-ville.
C'est un dispositif central que les SIDAC dans la revitalisation des
centre-ville avec les politiques d'habitation. Je propose que vous mainteniez
vos propositions, on pourra les examiner dans le cadre de ce débat.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Disons que les SIDAC
sont encore en stade expérimental, mais je pense qu'il faut permettre
à certaines villes de faire cette expérience. La semaine
dernière, nous avons eu - et j'espère que le ministre l'a
noté -plusieurs commentaires de la part de la Chambre de commerce du
Québec. Je pense qu'il y avait sûrement là des
réflexions intéressantes que nous pourrons éventuellement
retenir. Dans un premier temps, je pense qu'il est important de tenter d'avoir
une même formule pour tout le Québec, c'est-à-dire pour les
municipalités qui veulent en faire la demande actuellement. Depuis une
semaine, plusieurs projets de loi privés ont demandé à
l'Assemblée nationale justement de leur permettre de se lancer dans ce
nouveau projet des SIDAC. Je pense que c'est une expérience
intéressante. On doit premièrement la tenter avant d'y apporter
des changements qui pourraient retarder indûment de les faire
démarrer partout à peu près en même temps.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 24 est
adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'ai écouté
attentivement l'intervention du ministre sur cette question et j'en suis moi
aussi. D'ailleurs, je l'ai souligné dès le départ, dans ma
première intervention sur l'ensemble de la question des SIDAC.
Toutefois, je veux quand même souligner au ministre qu'en même
temps qu'on dit cela, on décide d'un certain nombre de dispositions
quant au fonctionnement interne des SIDAC. Il me semble qu'on n'a pas
nécessairement besoin d'attendre de voir exactement comment cela
fonctionne pour décider qu'à l'occasion de l'assemblée
générale annuelle où l'on décide du budget, ce
serait aussi aux membres que reviendrait la décision de
l'assemblée générale de voter le montant de la cotisation
de l'ensemble des membres faisant partie de la SIDAC. Je m'interroge aussi sur
les articles 17 et 29, qui enlèvent le droit de vote à quelqu'un
qui n'a pas acquitté complètement sa cotisation annuelle, alors
que je ne connais pas d'électeur qui doive présenter une
attestation du ministre du Revenu certifiant qu'il a payé ses
impôts avant d'exercer son droit de vote. Il me semble qu'on pourrait
quand même apporter un certain nombre de correctifs qui nous assureraient
d'un minimum d'ouverture, de transparence, de vie démocratique
d'association des membres. Ceci, quant à moi, non seulement
n'impliquerait aucunement un affaiblissement des SIDAC, mais, au contraire,
renforcerait la vie interne des SIDAC et le sentiment d'appartenance, donc, de
solidarité, que les différents membres de la SIDAC doivent avoir
vis-à-vis de leur organisme. Vous nous dites: On va voir comment cela
fonctionne, on regardera cela dans une loi plus générale. Mais
ça va arriver quand? Il faut quand même prévoir un certain
nombre de dispositions dans le but d'éviter que nous ne connaissions des
problèmes comme ceux que nous avons connus au cours de la
dernière année. Est-ce que le président du comité
exécutif de Montréal est fermé à toutes ces
dispositions? Par exemple, est-ce que vous voyez un gros problème
à ce qu'on inscrive
dès maintenant que les membres décideront en
assemblée générale de la cotisation annuelle?
M. Lamarre: M. le Président, c'est comme cela
actuellement. C'est l'assemblée générale annuelle qui
décide du degré d'imposition de la contribution et du budget;
c'est comme cela que ça se fait actuellement.
M. Rochefort: À l'article 20, on parle effectivement du
budget, on ne parle pas de la cotisation.
M. Lamarre: Budget veut dire cotisation, parce qu'il n'y a rien
qui revienne à la file dans cela, c'est l'ensemble du budget.
M. Rochefort: Vous dites qu'au sujet du budget il y a un article
précis, spécifique, cotisation, sur lequel les membres sont
appelés à se prononcer?
M. Lamarre: Peut-être qu'il y a une nuance à
apporter, M. le Président. Le budget est voté à
l'assemblée générale, mais le taux d'imposition à
ce moment-là n'est pas connu parce que c'est assez difficile de savoir
d'avance ce que le budget, qui va être accepté à
l'assemblée générale, reflétera au point de vue de
chacune des personnes présentes, de savoir la valeur globale de la rue
sur le plan de la valeur locative et établir immédiatement,
après que l'assemblée générale a
déterminé un montant budgétaire global, déterminer
pour chacun le taux qu'il aura à payer à ce moment-là,
mais on va le savoir. On sait approximativement... Ce n'est pas une chose
précise, précise, mais chacun sait à peu près de
quel ordre est ce qu'il aura à payer.
M. Rochefort: L'ordre de grandeur.
M. Lamarre: Le problème ne s'est pas posé à
l'assemblée générale, il s'est posé lorsque nous
avons rencontré les commerçants avant la formation des SIDAC et
qu'on a établi des budgets, le scénario des budgets. Il y avait
trois scénarios et, à ce moment-là, on a dit que cela
représentait à peu près tel taux sur le plan de leur
cotisation, de leur contribution, si vous voulez, à la SIDAC. Je pense
qu'on a alors été un peu conservateur. Les gens de la SIDAC, du
conseil d'administration ont proposé à l'assemblée
générale, ont établi des budgets beaucoup plus importants
que ceux qui avaient été faits lorsqu'on a rencontré,
avant la formation des SIDAC, les commerçants de ces rues. Il y a eu une
période de flottement, mais, actuellement, je dois vous dire que,
lorsque les gens de CIDEM rencontrent l'association, la SIDAC, ils
établissent d'une façon assez précise le taux que chacun
aura à payer en fonction du budget que les gens voteront en
assemblée générale.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, étant
donné qu'on dit que gouverner, c'est débattre et prendre des
décisions, est-ce que nous en sommes au deuxième volet de cette
affirmation? Est-ce que l'article 24 est adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
M. Lamarre: M. le Président, si vous me permettez.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Lamarre.
M. Lamarre: Tout à l'heure, à une question de M. le
député de Rosemont, j'ai dit que nous avions des taux
différenciés pour le locataire ou le professionnel, l'occupant
qui habite soit le premier ou le deuxième, selon le cas. Après
vérification, nous avons une formule pondérée, mais je
pense qu'il faudrait être plus précis dans ces cas, parce que les
gens du contentieux me disent que, si je n'ai pas plus de précision, ce
sera difficile d'appliquer ces taux différenciés au niveau du
premier et du deuxième, même si on a une formule de
pondération. (23 h 30)
La formule de pondération, on voulait surtout l'appliquer pour
les rues verticales, les rues perpendiculaires, si vous voulez, à la rue
principale. Je ne sais pas si on ne pourrait pas, M. le Président,
suspendre l'article 24 et pendant ce temps, peut-être apporter cette
modification qui permettrait aux professionnels du premier ou du
deuxième, d'avoir un taux un peu moins élevé que celui du
rez-de-chaussée.
M. Léonard: On peut le suspendre. Je ne voudrais pas qu'on
reprenne le débat sur l'ensemble des SIDAC.
M. Lamarre: Non, non.
M. Léonard: Simplement sur ce point.
M. Lamarre: Juste sur ce point.
Le Président (M. Rodrigue): L'étude de l'article 24
est suspendue. Évidemment, il nous faut surseoir à son adoption
pour l'instant.
Article 24a.
M. Laplante: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa. Sur 24a?
M. Laplante: À l'article 24a, lorsque vous parlez de la
Côté de la Visitation aboutissant au boulevard Pie-IX, à
quelle place cela se situe-t-il? La Côté de la Visitation, c'est
par des cadastres et tout. Est-ce au nord? Parce que c'est important pour la
construction, c'est la sauvegarde du patrimoine qu'on veut...
M. Lamarre: Ce n'est pas loin de...
M. Laplante: Dans le dernier article du texte actuel, vous dites:
"... à ses fins, sur les subdivisions 112, 113 et 114 du lot original
194 du cadastre du village incorporé de la Côté de la
Visitation..." À quelle place cela se situe-t-il à
Montréal? C'est important en diable. Si c'est autour de l'église
de la Visitation que vous voulez mettre un immeuble là, pour moi, c'est
non.
M. Lamarre: Non, non. C'est Rosemont, la Côté de la
Visitation.
M. Laplante: Certain?
M. Lamarre: Oui, oui.
M. Laplante: D'accord.
M. Péloquin: C'est l'ancien cadastre.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. l'avocat en chef, est-ce que cela va?
L'article 24a est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 24a est
adopté. L'article 25.
M. Léonard: M. le Président, sur l'ensemble, nous
sommes d'accord moyennant amendement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous avez des
copies de l'amendement pour le président?
M. Léonard: M. le Président, nous sommes d'accord
avec l'ensemble de l'article sauf qu'au paragraphe 4, nous demandons d'enlever
les mots "d'un secteur de la ville à un autre", pour éviter ainsi
des taxes différenciées selon les différents secteurs de
la ville.
Donc, les mots qu'on bifferait seraient "d'un secteur de la ville
à un autre et."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
L'amendement est adopté. Il est à l'effet, au paragraphe
4, de biffer les mots: "d'un secteur de la ville à un autre et."
Est-ce que l'article est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article est adopté
tel qu'amendé. L'article 26. M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je voulais demander quelque chose à l'article
25, parce qu'on l'a appelé très rapidement. On a fait
l'amendement et on n'a pas eu de commentaires de M. Lamarre; j'ai vu par son
visage qu'il était un peu déçu, je ne le sais pas.
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse.
M. Polak: Je ne sais pas s'il a quelque chose à dire,
peut-être qu'il est très content. Je serais content moi aussi,
mais...
Le Président (M. Rodrigue): Je vous incite...
M. Polak: Une minute, il faut tout de même donner une
chance que...
Le Président (M. Rodrigue): M. le président, je
vous incite à me le signaler au micro, lorsque je ne regarde pas dans
votre direction, si vous voulez intervenir. M. le président.
M. Lamarre: M. le Président, effectivement peut-être
que vous associez cela à une taxe. Nous, nous n'associons pas
nécessairement cela à une taxe comme telle. C'est plutôt
une contribution, les gens qui veulent être exemptés de
stationnement peuvent contribuer à la ville à un fonds de
stationnement. C'est cela. On pense que, dans le centre-ville de
Montréal, c'est certainement plus important de demander, c'est important
qu'il y ait, je pense, des conditions qui pourraient permettre d'avoir des taux
différents particulièrement au centre-ville par rapport aux
quartiers périphériques, ceux en périphérie du
centre-ville de Montréal.
Je pense qu'il est important de considérer que le centre-ville
qui va, on pourrait dire, d'Atwater à la rue de Lorimier et du fleuve
à l'avenue des Pins, puisse avoir des taux
différenciés.
M. Léonard: M. le Président, je sais qu'il y a eu
des discussions là-dessus avec votre chef du contentieux. On a
évoqué assez largement, je crois, la formule de Toronto selon
laquelle les taux fluctuent en fonction de la valeur réelle du terrain,
et aussi s'il s'agit de stationnement extérieur ou
intérieur de sorte que, finalement, comme le terrain vaut
beaucoup plus cher dans le centre-ville, effectivement, il y a une variation
à la hausse dans le centre-ville et à ce moment-là il y a
une modulation en relation avec la valeur du terrain. Cela évite d'avoir
à établir des taux discrétionnaires selon des zones qu'il
faudrait établir. Je ne sais pas si, quand même, vous avez un
dispositif qui peut vous aider dans ce sens-là?
M. Péloquin: Écoutez, on n'a pas encore
l'expérience de l'application de la formule. On sait qu'à Toronto
il y a deux formules, une pour le stationnement intérieur, l'autre pour
le stationnement extérieur. Maintenant, il pourrait arriver,
évidemment, quand on demande des pouvoirs, qu'on s'arranqe pour qu'il y
ait le plus de souplesse possible...
M. Léonard: Je vous comprends, je vous comprends.
M. Péloquin: ... dans la réglementation qu'on
adoptera. J'ai pensé, moi, à l'exemple du Vieux-Montréal
où, peut-être, la valeur marchande est assez élevée
mais où la ville pourrait dire: Bien, la compensation va être un
peu moindre dans ce secteur particulier. Il y a déjà des
dérogations à certains règlements dans le
Vieux-Montréal. C'est une situation tout à fait
particulière. Peut-être que la ville dirait: Bien, cela
coûte déjà assez cher de rénover les vieux
bâtiments. À ce moment-là, la formule pour le stationnement
compensatoire ou pour la compensation de fournir des unités de
stationnement dans le Vieux-Montréal, au lieu d'avoir 1,5 à la
fin, cela peut être 1,25. Je ne peux pas vous le dire avec assurance, je
suis d'accord avec vous que peut-être la formule de Toronto nous sera
suffisante, mais peut-être aussi qu'on s'apercevra que c'est bon de
créer des distinctions. On en a déjà en matière de
zonage, on en a même en matière de construction dans le
Vieux-Montréal.
M. Léonard: Est-ce que vous seriez d'accord pour l'essayer
comme cela, selon la valeur réelle du terrain, au départ?
M. Péloquin: Écoutez, c'est difficile d'opposer un
refus à votre demande. Elle est bien généreuse, votre
offre.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que cela va?
L'article 25 est adopté tel qu'amendé. Article 26.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cela va?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 26 est
adopté. Article 27.
M. Léonard: Concordance. Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 27 est
adopté. Article 27a.
M. Léonard: Oui, je pense qu'il s'agit simplement de
réduire des délais administratifs. Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 27a est
adopté. Article 28.
M. Léonard: Oui, M. le Président, peut-être
qu'il faudrait une explication. Cet article permet au conseil, par
règlement particulier, d'approuver un projet de construction
dérogatoire au règlement de zonage existant, sur demande de
plusieurs propriétaires unis pour rencontrer les normes de superficie,
le tout afin d'obtenir un meilleur ensemble architectural. Nous sommes
d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 28 est
adopté. Article 29.
M. Léonard: M. le Président, j'ai une proposition
à vous faire. Tous ces articles concernent la taxe de l'eau et des
services...
Des voix: ...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: Ce débat devra être fait
lorsqu'on atteindra les articles 50a et 50b. Je propose que, en attendant, les
articles 29, 30, 30a, 31 et 32 soient suspendus.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a
consentement?
Une voix: Et 47 aussi?
Le Président (M. Rodrigue): Nous y reviendrons au moment
où nous statuerons sur les articles 50a et 50b.
M. Léonard: Cela va jusqu'à quel article?
M. Rocheleau: C'est pareil pour 32.
M. Léonard: On recommence à l'article 33.
Le Président (M. Rodrigue): L'étude des articles 29
à 32 inclusivement est suspendue...
M. Léonard: Ils seront en concordance avec...
Le Président (M. Rodrigue): ... jusqu'à ce que nous
étudiions les articles 50a et 50b.
M. Léonard: Tout dépendra de la décision que
nous prendrons à ces articles 50a et 50b, mais, par la suite, nous
reviendrons, parce qu'il s'agit de concordance. Ce serait difficile d'adopter
ces articles-là avant d'étudier 50a et 50b.
Le Président (M. Rodrigue): Article 33. M.
Léonard: D'accord, adopté.
M. Rocheleau: Mais, ici, M. le Président, quand on
mentionne que le comité peut révoquer cette autorisation, en tout
temps, après qu'un avis écrit de 30 jours a été
donné à l'exploitant par le greffier pour l'aménagement
d'un tel parc, indépendamment du zonage, est-ce qu'on exige des
dépenses d'aménagement, clôture et autres? Avec un avis de
30 jours, de quelle façon peut-on sécuriser?
M. Léonard: Je peux signaler que c'était
déjà dans la loi.
M. Rocheleau: Oui, mais...
M. Léonard: Ce n'est pas une nouvelle disposition.
M. Rocheleau: Pour celui qui veut investir dans un parc
quelconque, il me semble que, à la suite d'un avis de 30 jours, s'il est
obligé de libérer, ça peut mal conditionner l'individu
pour faire une dépense pour l'aménagement d'un parc. J'aimerais
avoir des éclaircissements de la part de...
Le Président (M. Rodrigue): M.
Lamarre.
M. Lamarre: M. le Président, à ma connaissance - M.
Péloquin me dit la même chose - je ne pense pas que ce soit
arrivé qu'on ait enlevé une permission, mais, effectivement,
c'est toujours une permission dans un zonage où ce n'est pas permis
quand même qu'on accorde une permission spéciale de cette
nature.
Je pense que c'est en 1980 que nous avons obtenu l'autorisation de
demander des aménagements paysagers pour les parcs de stationnement. Je
sais que ça demande quand même un investissement assez
considérable ou, en tout cas, une certaine somme d'argent pour
aménager, de façon paysagère, si vous voulez, l'auto-parc,
mais, à ma connaissance, ce n'est pas arrivé qu'on ait
enlevé telle permission, du moment qu'on s'est conformé aux
exigences de l'aménagement.
M. Rocheleau: M. le Président, j'imagine que, dans des cas
semblables, où on émet des permis temporaires - parce qu'on ne
change pas le zonage pour autant - on n'exige pas des aménagements
paysagers et autres qui créent des dépenses...
M. Lamarre: Si on croit que ça doit être sur une
base très temporaire, on ne demandera pas un aménagement
paysager.
Une voix: Adopté.
M. Rocheleau: Ah bon!
Le Président (M. Rodrigue): M. le représentant du
RCM.
M. Neuman: Nous avons une objection à cet article
également. Ce dont il est question ici, c'est de transférer au
comité exécutif un pouvoir d'émettre des permis pour des
parcs de stationnement, malgré un zonage incompatible
éventuellement. (23 h 45)
Jusqu'à présent, dans ce même article, il
était prévu que le comité exécutif devait
déposer un rapport du service de l'urbanisme et du service de la
circulation chaque fois qu'il se prévalait d'un tel pouvoir. Par la
modification qui est déposée devant nous, l'exécutif veut
se soustraire à cette obligation et nous pensions déjà en
1980, lorsque cet article avait été créé, qu'il
n'était pas souhaitable d'accorder un tel pouvoir à
l'exécutif puisque le zonage relève du conseil municipal. Nous y
sommes d'autant plus opposés maintenant que l'exécutif ne serait
même plus obligé de déposer un rapport motivé sur la
décision qu'il a prise.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur cet article? Est-ce que l'article 33 est adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 33 est
adopté.
M. Léonard: Un instant. Est-ce qu'à la suite des
représentations qui viennent d'être faites, vous accepteriez qu'on
dise que le comité exécutif peut, après consultation des
services compétents, accorder une
autorisation personnelle?
M. Lamarre: Je n'aurais pas d'objection...
M. Léonard: Vous n'auriez pas d'objection...
M. Lamarre: ... après consultation des services
compétents.
M. Léonard: D'accord. Est-ce que ça va?
M. Lamarre: Oui.
M. Léonard: Bon, d'accord. Donc, un amendement, M. le
Président. Nous allons vous l'écrire. Il s'agit d'intercaler ceci
après le mot "peut". Le paragraphe se lirait comme suit: "Malgré
tout règlement de zonage et aux conditions qu'il impose en chaque cas,
le comité exécutif peut, après consultation des services
compétents, accorder une autorisation personnelle et non
transférable d'aménager ou d'exploiter un parc de stationnement,
etc."
M. Rocheleau: Est-ce qu'on pourrait, M. le Président, pour
le bénéfice des membres de cette commission, suspendre cet
article temporairement afin qu'on nous fournisse l'écrit.
M. Léonard: Ce ne sera vraiment pas long. Si vous voulez,
dans les parenthèses qu'il y a là...
M. Rocheleau: Ce n'était pas plus long que cela cet
après-midi et on nous a pourtant demandé de fournir par
écrit l'amendement.
M. Léonard: II est fait, il est fourni.
Le Président (M. Rodrigue): J'ai devant moi l'amendement
où il est dit, après les mots "le comité exécutif
peut," ajouter "après consultation des services compétents," et
cela se poursuit, "accorder une autorisation personnelle, etc." Est-ce que cet
amendement sera adopté?
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce qu'un tel amendement n'empêche pas un peu
le fonctionnement normal de la ville à exécuter? Tout de
même, il faut agir à un moment donné. Demander des
opinions... Je ne sais pas si M. le maire est d'accord avec cet amendement.
Est-ce qu'il croit que...
M. Lamarre: Je n'ai pas d'objection à l'amendement que le
ministre a suggéré, avec les services compétents.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 33 est-il
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 33a.
M. Léonard: Alors, il s'agit d'une concordance. Quoi qu'il
arrive des articles 50a et 50b, cet article s'appliquera.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article 33a est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): l'article 33a est
adopté. Article 34.
M. Léonard: On est d'accord. Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Fainstat.
M. Fainstat: Jusqu'à maintenant, les surplus
budgétaires ont été soumis à une sorte de formule
qui était très précise aux articles 666 et 667. Je vois
que même la source qui est indiquée ici, c'est la loi de la CUM.
Elle dit que c'est la communauté qui peut encore, en cours d'exercice et
selon le rapport du trésorier, approprier des dépenses, etc. Cela
veut dire que c'est toujours la communauté. Ce que nous
suggérons, c'est que toute décision concernant les surplus
accumulés devrait être faite par le conseil municipal, parce que
c'est effectivement une modification du budget. S'il y a un surplus, ce doit
être une proposition du comité exécutif pour dire comment
utiliser les surplus soit pour l'année courante ou pour l'année
suivante, et que c'est le conseil qui doit prendre la décision et non
pas le comité exécutif. Cela doit s'appliquer pour les articles
666 et 667. C'est le conseil qui est le juge suprême dans l'allocation
des surplus des fonds.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur cet article?
M. Léonard: Est-ce que nous pouvons entendre les
commentaires de la ville de Montréal à ce sujet, s'il vous
plaît?
M. Péloquin: Le début, comme on le voit, à
l'article 666 actuel, c'est le comité exécutif qui a le pouvoir
d'ajouter au revenu probable de l'exercice suivant. Quant à l'exception
qui a été ajoutée, c'est le conseil qui aura juridiction
dans ce cas sur la
recommandation du comité exécutif.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Lamarre.
M. Lamarre: M. le Président, le comité recommande
au conseil d'approprier le surplus et sans tenir compte des règles
établies au tout début, c'est-à-dire exactement comme la
communauté urbaine ou selon les besoins de la ville et non pas de tenir
compte que 25% des surplus doivent être appropriés à la
diminution du service de la dette et ainsi de suite. Actuellement, le conseil,
sur recommandation du comité exécutif, pourrait approprier son
surplus à différentes fins, soit dans le budget 1982 ou de 1983
ou l'année subséquente.
M. Fainstat: À l'article 35, 667, c'est le comité
exécutif qui a le pouvoir d'ajouter au revenu probable de l'exercice
suivant tout surplus de l'exercice en cours. C'est un pouvoir du comité
exécutif et non pas du conseil.
M. Laplante: Quels effets cela peut-il avoir sur les finances de
Montréal, vu que le quart des surplus pouvait déjà
être appliqué au rachat d'obligations?
M. Lamarre: Pour répondre à la question du
député de Bourassa, je dois vous dire que, surtout actuellement,
avec des taux d'intérêt très élevés, il n'est
certainement pas de mise que la ville de Montréal rachète des
obligations à des taux beaucoup moindres et, à ce moment, se
finance à des taux plus élevés. Je pense que c'est
justement une formalité que nous ne voulons pas faire, c'est d'avoir
à racheter des obligations de la ville à des taux qui sont bas et
de financer d'autres investissements de la ville à des taux très
élevés.
M. Laplante: Mais c'est une loi permanente...
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Après examen des articles 34 et 35,
lorsqu'on les lit: "Le comité exécutif peut ajouter au revenu
probable de l'exercice suivant..." À ce moment, cela affecte le budget
de l'exercice suivant, lequel va être adopté par le conseil. Donc,
le conseil va avoir à statuer là-dessus. Cependant, s'il s'agit
de l'exercice en cours, c'est le conseil qui le peut. Donc, le conseil, quant
au budget, conserve vraiment son pouvoir suprême, si je peux dire, par
rapport au pouvoir exécutif, et c'est lui qui modifie en
conséquence le budget de l'année en cours. C'est seulement
lorsqu'il s'agit du budget de l'exercice suivant et, à ce moment,
lorsque le conseil adoptera le budget de l'exercice suivant, il va faire la
concordance. Je pense que c'est conforme.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 34 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 34 est
adopté. Article 35.
Une voix: De concordance. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 35 est
adopté. Article 36.
Une voix: De concordance.
M. Léonard: Adopté.
M. Fainstat: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Fainstat.
M. Fainstat: Voilà une modification à laquelle nous
nous opposons fortement. La ville demande d'être exemptée de la
disposition de publier le budget service par service. Selon la ville,
l'adoption du budget PPBS justifierait une telle modification dans les
procédures du conseil municipal. Nous trouvons cela inacceptable. Par
exemple, depuis une douzaine d'années, le gouvernement du Québec
a adopté lui aussi le système PPBS. Pourtant, cela n'a pas
empêché l'Assemblée nationale de continuer d'examiner le
budget du gouvernement ministère par ministère, activité
par activité. Nous essayons d'imaginer ce qui surviendrait, ici,
à l'Assemblée nationale si, tout d'un coup, on retirait aux
députés québécois le droit d'examiner les
crédits de cette façon, ministère par ministère.
Pour nous, l'adoption du système PPBS n'est pas une raison suffisante
d'abolir la comptabilité des crédits service par service. Au
gouvernement du Québec, la coexistence des deux systèmes s'est
avérée un instrument de gestion indispensable à ses fins
internes. D'après nous, la seule raison de la modification
demandée serait d'empêcher les conseillers municipaux de
débattre adéquatement du budget annuel. L'abrogation de l'article
668 n'aurait aucun autre effet.
Par respect pour les parlementaires - à qui nous demandons que
cette commission parlementaire ne donne pas suite à l'article qui est
devant nous, nous pensons qu'il est terriblement important de continuer de
publier, les budgets des services, d'exiger dans la charte que les budgets de
chaque service soient publiés chaque année pour que
les conseillers et la population aient le droit d'examiner le parcours
de chaque service et que le directeur de chaque service vienne devant le
conseil défendre son budget.
M. Laplante: Est-ce que cela voudrait dire que, si on adoptait
cet article, le budget serait pris en bloc, qu'il ne serait plus
compartimenté par service, si on comprend bien ce que monsieur explique?
Quels seraient les changements?
Le Président (M. Rodrigue): M. le
député.
M. Lamarre: Je voudrais vous dire que cela fait
déjà trois ans, effectivement, que la ville s'est mise à
l'ère du PPBS, c'est-à-dire le budget par programme. Le
vérificateur nous a demandé, il y a un an ou un an et demi, de
demander dans nos modifications à la charte d'établir des
virements de crédits en fonction du "budget-programme",
c'est-à-dire que le budget qui est déposé devant le
conseil, le budget par activité, c'est-à-dire par service, est
aussi déposé devant le conseil, mais c'est le "budget-programme"
qui est officiel dans les faits.
Après rencontre avec le vérificateur et le contentieux,
nous avons convenu que le "budget-programme" comprend les fonctions, les
programmes, les sous-programmes et les activités. Le vérificateur
nous a demandé que les fonctions soient du domaine du conseil pour les
virements de crédits. Tous les crédits ayant trait à des
programmes doivent venir devant le conseil si nous voulons faire un virement au
niveau des programmes. Les sous-programmes viennent devant le comité
exécutif et les activités devant le président et le
contrôleur général.
C'est à la demande spécifique du vérificateur de la
ville que nous apportons cette modification à la loi,
c'est-à-dire que nous demandons que les virements se fassent en fonction
du "budget-programme" tel qu'il existe présentement. Les fonctions, les
programmes et les virements viennent obligatoirement devant le conseil, les
sous-programmes devant le comité exécutif et les autres
activités devant le contrôleur général et le
président du comité exécutif.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je voudrais simplement savoir s'il y a un autre
article qui assure le conseil - je pense que c'est le sens de l'intervention de
M. Fainstat - que le budget sera bien présenté en fonction des
programmes, activités et services.
M. Péloquin: Les articles 42 et 43.
M. Paquette: Dans le texte. Donc, c'est un peu plus loin. (24
heures)
M. Péloquin: Oui.
M. Fainstat: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Fainstat.
M. Fainstat: M. le Président, nous acceptons naturellement
que nous ayons un budget PPBS et les virements de crédits seront faits
en conséquence. Tout ce qu'on demande, c'est une obligation pour la
ville de publier les budgets de chaque service à l'intérieur du
budget comme un addendum ou quoi que soit, mais que le budget de chaque service
soit publié pour l'information du public.
Le Président (M. Rodrigue): M. le...
M. Péloquin: Remarquez bien que, à chaque
assemblée du conseil où le budget est adopté, chaque
directeur de service va au conseil et fait un rapport sur les activités
de son service pour l'année terminée et pour l'année
suivante. Chaque directeur de service connaît évidemment les
budgets qui sont réservés pour son service et les conseillers
aussi. On demande de publier cela dans un document. On a justement
changé le document et le budget de la ville, qui étaient en
fonction des services pour le mettre suivant le PPBS. On ne peut pas avoir les
deux, à moins de doubler les coûts évidemment. C'est un
choix à faire. Ce qui est le plus intéressant pour les services
à la population, ce sont les activités, ce qui va être
donné à la population. Que cela soit donné par le service
du contentieux ou des achats et magasins, approvisionnement ou un autre
service, cela n'a pas tellement d'importance auprès de la
population.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Lamarre.
M. Lamarre: II faut dire que, pour en revenir au
"budget-programme", cela a pris quand même un certain temps. Le fait
d'essayer de faire fonctionner effectivement tous ces services pour
établir un programme précis a été quand même
laborieux. Si l'on doit revenir encore à un système que chaque
service est autonome avec un budget, je pense qu'on recule au moins de dix ans.
Il est important que des services puissent unir leurs efforts, coordonner leurs
efforts afin de voir à réaliser un programme dans le
"budget-programme". Je pense que c'est important que le "budget-programme", tel
que nous le présentons actuellement - et je pense que tous les
gouvernements ont quand même reconnu cette formulation - soit le
budget officiel de la ville. Qu'on fournisse des détails par
service, je pense qu'on fournit actuellement ces détails par service; on
les donne. Je ne pense pas qu'on doive revenir à deux budgets qui
seraient adoptés officiellement. Je pense qu'il y aurait une anomalie
quelque part.
Le Président (M. Rodrigue): Je signale aux membres de la
commission qu'il est minuit, heure à laquelle normalement nous devrions
ajourner nos travaux à moins de consentement pour poursuivre les
travaux.
M. Léonard: II y a consentement de notre part.
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Nous avons consenti à poursuivre
jusqu'à 18 h 30. La procédure commande un arrêt à
minuit. Nous avons énormément de travail à accomplir
à l'Assemblée nationale d'ici à la fin de cette session.
Si le gouvernement a cru bon de nous déposer autant de projets de loi
vers la fin, pour nous hâter et nous empêcher de travailler d'une
façon sereine et efficace, je dois dire, à regret, que nous
devrons recommencer demain afin de donner le meilleur effort possible, d'autant
plus que je pense que c'est un projet de loi important. Après une
journée bien remplie, chacun mérite un peu de repos. En ce qui
nous concerne ce n'est pas une question de bousculer les choses, M. le
ministre.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M- Léonard: Je demanderais aux gens dans la salle s'ils
sont d'accord pour continuer. On pourrait continuer. M. le
député, je crois...
M. Rocheleau: M. le Président, j'insiste pour dire que
l'Opposition ne se fera pas bousculer par le gouvernement. Quand on
connaît la collaboration qu'on nous demande et que, d'autre part, on
pourrait offrir, eh bien, n'en demandez pas plus, M. le ministre.
M. Marx: M. le Président, la différence entre le
Tninistre et les députés de l'Opposition, c'est que le ministre a
seulement ce projet de loi et peut-être un autre, mais nous en avons une
dizaine à étudier et à suivre. Les députés
ministériels non ministres n'ont rien à faire; ils peuvent donc
siéger toute la nuit.
M. Léonard: M. le Président, je dois dire que,
quand M. le député de D'Arcy McGee dit qu'il y a d'autres projets
de loi, nous en avons adopté un certain nombre ici; 18, la semaine
dernière, en particulier. Je pense qu'on pourrait continuer. J'ai
l'impression qu'il y a beaucoup de gens qui seraient désireux pour
continuer. Est-ce que vous êtes fatigués, l'Opposition?
M. Laplante: On ne fait que demander...
M. Rocheleau: Nous voulons conserver le maire Drapeau encore
longtemps. On aime qu'il se repose la nuit.
M. Léonard: Si on demandait à M. le maire Drapeau
s'il veut terminer le projet de loi ce soir?
M. Rocheleau: On sait que, de par son humilité, il nous
dirait qu'il serait prêt à continuer.
M. Laplante: On a consulté M. le maire Drapeau, M. le
maire de Saint-Luc.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa. Messieurs, étant donné... À l'ordre, s'il vous
plaît! Étant donné qu'il n'y a pas consentement, je dois,
compte tenu de notre règlement, ajourner les travaux de cette
commission. À l'ordre, s'il vous plaît! La commission élue
permanente des affaires municipales ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 24 h 06)