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Commission permanente
des affaires municipales
et de l'environnement
Etude des projets de loi nos
223, 229, 219, 221, 224, 226, 215,
225, 218 et 230
Séance du mardi 22 juin 1976
(Onze heures et trente-deux minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement commence ce
matin l'étude de plusieurs projets de loi privés. Avant de vous
donner l'ordre du jour, j'aimerais inviter certaines personnes qui sont debout
à venir prendre place de ce côté de la barre.
Les leaders parlementaires des différents partis m'ont
informé de certains changements dans la composition de la commission.
Pour les séances d'aujourd'hui, M. Tremblay (Iberville) remplace M.
Chagnon (Lévis); M. Déom (Laporte) remplace M. Déziel
(Saint-François); M. Lecours (Frontenac) remplace M. Leduc (Taillon); M.
Bonnier (Taschereau) remplace M. Ostiguy (Verchères). J'aimerais
suggérer que M. Harvey (Charlesbourg) agisse comme rapporteur de la
commission.
Une Voix: Excellente nomination.
M. Picard: Le ministre m'a informé de l'ordre dans lequel
les projets de loi seront appelés et j'aimerais vous en faire part
immédiatement pour que vous ayez une petite idée de l'ordre du
jour de la journée, soit jusqu'à 13 heures, cet
après-midi, ensuite, de 15 heures à 18 heures après le
déjeuner, et de 21 h 15 environ jusque vers 23 heures en
soirée.
Le premier projet de loi qui sera appelé sera le no 223
concernant la ville de Rimouski, suivi du bill 229 qui touche la ville de Hull,
pour ensuite prendre le projet 219, la Corporation des officiers municipaux
agréés du Québec, la loi 221, Loi concernant un immeuble
de la Communauté des Soeurs de la Charité de la Providence;
ensuite, le bill 224, la CUQ; le bill 226, la ville de Sainte-Foy; le bill 215,
Loi concernant les municipalités de Notre-Dame-de-Montauban, de
Saint-Ubald et de la paroisse de Saint-Alban; le bill 225, la ville de Black
Lake; le bill 218, la ville de Pointe-aux-Trembles; et finalement le bill 230,
la ville de Québec.
Lorsque les opinants s'adresseront à la commission, j'aimerais
qu'ils s'identifient par leur nom, de même que par leur fonction et
qu'ils s'approchent du micro pour faciliter le travail du journal des
Débats.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais dire un mot de
bienvenue à tous ceux qui ont bien voulu se déplacer pour nous
aider dans l'étude de ces bills privés.
La Chambre nous en a donné dix pour étude en une seule
journée et il est évident qu'en choisissant un ordre, nous
créons des inconvénients pour certaines personnes. Je m'en
excuse. Nous avons essayé de faire pour le mieux et je suis convaincu
que nous, les membres de la commission parlementaire, nous allons travailler de
la façon la plus expéditive possible pour ne pas faire attendre
trop longtemps ceux qui sont vers la fin de la liste. Dans ce sens, je
voudrais, M. le Président, inviter les opinants, eux aussi, à
tenir compte du fait que nous avons de nombreux projets de loi à
étudier, et si nous pouvons tous être brefs, de part et d'autre,
nous pourrons arriver à la fin de notre liste à une heure
raisonnable aujourd'hui.
M. le Président, c'est tout ce que je voulais dire.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le
député de Chicoutimi a des commentaires?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, M. le Président, sinon
souhaiter également la bienvenue à tous ceux qui sont ici
présents et les assurer de la meilleure compréhension possible
face aux problèmes qu'ils ont à affronter. Malheureusement, comme
c'est l'habitude des scénarios de fin de session, on est obligé
d'étudier pas moins de dix projets de loi en l'espace d'une
journée, à la pression, à la vapeur. J'espère, M.
le Président, que ce scénario viendra à changer un jour,
parce qu'il arrive même que, dans certains cas, dans l'espace de six
mois, c'est déjà la deuxième fois que ces
municipalités se présentent en commission parlementaire pour
demander certains amendements à leur charte ou encore certaines demandes
particulières. Espérons qu'une fois pour toutes, on aura une
commission parlementaire qui viendra à aboutir sur l'étude de la
réforme des lois municipales dans tout le Québec et à
l'uniformisation des lois municipales, ce qui empêcherait la procession
de maintes et maintes municipalités ici, en commission
parlementaire.
M. le Président, le temps est limité et je crois qu'il y
aurait avantage à ce qu'on procède immédiatement.
Projet de loi no 223
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 223, Loi
concernant la cité de Rimouski. J'invite le député, M.
Déom, à nous faire part de ce projet de loi.
M. Déom: M. le Président, comme l'a
suggéré le ministre, je serai bref. Le projet de loi
présenté par la cité de Rimouski vise à lui
permettre d'acquérir des puits de gravier en dehors des limites de son
territoire, ceci pour des raisons qui sont strictement économiques,
ainsi que lui permettre d'acquérir les centres sportifs,
également en dehors des limites de son territoire.
Je pense que, comme il y a un certain nombre d'opposants à ce
projet de loi, on me permettra d'entendre des oppositions et d'intervenir au
moment des oppositions.
J'inviterais le procureur de la ville de Rimouski, Me Gendreau, à
présenter ces gens.
M. Goldbloom: Avant que les représentants des
intéressés ne prennent la parole, puis-je suggérer que,
puisque ce projet de loi a deux buts, porte sur deux sujets, nous traitions ces
deux sujets séparément et que nous entendions d'abord les
arguments en ce qui concerne l'acquisition de puits de gravier à
l'extérieur de son territoire, par une municipalité.
Le Président (M. Picard): Y a-t-il accord et consentement
là-dessus? Article 1, paragraphe a).
M. Gendreau (Paul-Arthur): M. le Président, mon nom est
Paul-Arthur Gendreau. Je suis avocat. Je représente la cité de
Rimouski.
La cité de Rimouski a présenté à
l'Assemblée nationale un projet de loi en vue de lui permettre
d'acquérir des puits de gravier. Je me tiendrai sur cette question pour
commencer, bien que le projet de loi soit à double volet.
La ville a toujours tenté, dans la mesure du possible, de
posséder, dans le passé, ses propres puits de gravier. Les
raisons économiques qui militent pour cette habitude sont nombreuses.
Ainsi, quinze verges cubes de gravier, acquises d'un particulier et
transportées par lui, coûtent en moyenne $20 à la
cité. Mais les mêmes quinze verges de gravier, si elles
proviennent d'un territoire, propriété municipale, et sont
transportées par des camions de la ville ne coûtent que $12, soit
40% meilleur marché.
Au cours des années 1973 à 1975 inclusivement, la ville a
exploité ses propres bancs de gravier et en a extrait environ 173 000
verges cubes. Au cours de la même période, cependant, elle a
dû acquérir d'entreprises indépendantes un peu plus de 100
000 verges cubes. Comme il n'y a à l'heure actuelle que peu ou pas de
bancs de gravier disponibles à l'intérieur des limites de la
cité, il devient urgent et important que le conseil soit autorisé
à en acquérir ailleurs.
Les besoins en gravier sont, pour les cinq prochaines années, de
l'ordre d'environ 300 000 verges cubes, évidemment selon les travaux
municipaux. Si l'on retient que la ville épargne environ $8 par voyage
de quinze verges cubes, c'est plus de $100 000 qu'elle économisera
globalement d'ici cinq ans si elle peut acquérir ses propres puits.
A ces motifs purement économiques, il faut ajouter une
utilisation maximisée de l'équipement, la ville possédant
de nombreux camions, en plus de permettre d'offrir aux employés
municipaux un emploi plus régulier. En un mot, les motifs qui
président à cette demande sont d'ordre purement
économique. Ce sont les quelques remarques que je voulais faire en
comprimant le plus possible.
Le Président (M. Picard): Autre opinant?
M. Laliberté (Paul): M. le Président, mon nom est
Paul Laliberté. Je suis avocat et je représente une corporation
municipale qui est dans l'environnement de Rimouski, soit la
municipalité de Sainte-Blandine.
A la lecture du projet de loi 223, relativement à l'acquisition,
par la cité de Rimouski, de puits de gravier et de sable, nous
remarquons tout d'abord qu'il n'est fait aucune mention dans
l'énoncé qu'effectivement, la municipalité en a besoin
pour fins municipales. Dans un deuxième temps, nous remarquons
qu'effectivement, aucune circonscription de territoire ou aucune
délimitation quant au nombre de milles en regard desquels la corporation
municipale pourrait acquérir, je parle toujours de Rimouski, lesdits
puits de gravier et de sable n'a été mentionnée ni
précisée. En regard de la corporation municipale que nous
représentons, nous avons un territoire de 29 milles de routes. Les
quatre cinquièmes du territoire de la municipalité de
Sainte-Blandine ne sont pas macadamisés.
La majorité, la presque totalité des puits de gravier et
de sable se trouvant à l'intérieur des limites de
Sainte-Blandine, sont propriétés de particuliers.
Nous considérons comme inacceptable d'accepter un
précédent tel qu'énoncé à ce projet de
déposséder parce qu'on va très loin dans la
formulation de cet allégué l'intérieur ou les
cadres mêmes d'une municipalité de sable et de gravier dont elle a
absolument besoin pour l'exploitation de son territoire.
Nous trouvons inacceptable que la cité de Rimouski se porte
acquéreur des puits de gravier et de sable à l'extérieur
de ses limites et que, conséquemment à cette acquisition, la
municipalité de Sainte-Blandine, comme toutes les autres
municipalités environnantes soient donc dans l'obligation d'acheter de
Rimouski le sable et le gravier qui, effectivement, se trouvent à
l'intérieur des limites de cette corporation municipale. A ce titre, et
par voie de conséquence, les avantages économiques ou les
présumés avantages économiques allégués par
Rimouski deviendraient des désavantages pour la municipalité
concernée qui devrait payer au même prix et même à un
prix supérieur en acquisition de la cité de Rimouski pour le
gravier et le sable se trouvant à l'intérieur des limites de son
territoire.
Voilà les raisons, en bref, pour lesquelles nous nous opposons
à l'adoption et à la promulgation de ce texte tel que
rédigé, le tout respectueusement soumis.
Le Président (M. Picard): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux demander
à Me Laliberté si l'opposition qu'il vient d'exprimer est totale
ou si, en vertu de ses premières remarques, il faisait allusion à
la nature générale du pouvoir réclamé? Il indiquait
qu'il n'y avait pas de restriction, il n'y avait pas de condition ou de
contrainte. Est-ce qu'il y a des conditions par lesquelles cet alinéa
pourrait être assorti, qui le rendrait acceptable à votre cliente,
Sainte-Blandine?
M. Laliberté: M. le Président, en ce qui regarde
les conditions, nous vous soumettons que si ce pouvoir était
accordé à Rimouski Rimouski ne devrait avoir que le pouvoir
d'acquérir de gré à gré uniquement les puits de
gravier et de sable en question, et son pouvoir devrait être
limité de façon à protéger les besoins de la
corporation municipale que je représente.
En d'autres termes, en ce qui regarde l'acquisition de puits de gravier
et de sable, si vous en arriviez à la conclusion que. ce pouvoir doit
être accordé à Rimouski pour les fins qui ont
été énoncées par cette dernière, il faudrait
aussi prévoir la protection des besoins de la municipalité de
Sainte-Blandine, non seulement de ses besoins actuels, mais de ses besoins
futurs également, en acquisition de sable et de gravier.
M. Goldbloom: Me Laliberté, au début de vos
remarques, vous avez mentionné qu'il n'y a aucune précision dans
ce qui est proposé, que l'acquisition des puits de gravier ou de sable
doit répondre à des fins municipales.
Est-ce que c'est un autre élément qui, à votre
avis, devrait être précisé, advenant une décision de
la commission de recommander l'article?
Voici ma deuxième question, pour que vous puissiez
répondre en même temps, est-ce que vous avez une objection
vous ne l'avez pas explicitée, mais je l'ai senti sous-entendue et je
voudrais que vous l'explicitiez au pouvoir de vendre du gravier et du
sable?
M. Laliberté: Oui, M. le Président. Si,
effectivement, la corporation municipale de Rimouski ou la cité de
Rimouski, désire obtenir, pour fins municipales, tel que semble l'avoir
exposé son procureur, du gravier et du sable, je ne vois absolument pas
quelle est la conséquence logique de la rédaction du texte
où on demande effectivement de pouvoir aliéner ce sable et ce
gravier. Evidemment, pour ce qui est de la particularisation pour fins
municipales, notre énoncé en tient toujours compte.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme on mentionne les besoins de
Rimouski en ce qui regarde le gravier et les besoins des autres
municipalités. Est-ce que les représentants de la cité de
Rimouski ou le parrain du projet de loi seraient en mesure de nous expliciter
ces besoins de Rimouski concernant la demande qu'ils font aujourd'hui, devant
la commission parlementaire et également de nous expliciter aussi s'ils
ont fait une certaine étude des besoins des autres municipalités
où des puits de gravier pourraient effectivement être
exploités? Pourrait-on nous dire, très précisément,
expliciter également les fins qui justifient pour la cité de
Rimouski le besoin de s'approprier, d'une certaine façon, ces puits de
gravier?
Après ces explications, j'aurai d'autres questions à
poser, M. le Président.
M. Gendreau: II est évident que, dans l'esprit de la
cité, il n'était pas question que la ville devienne une
commerçante de gravier, un négociant de gravier. Dans l'esprit de
la cité, il s'agissait simplement de ses besoins en gravier pour les
travaux municipaux comme tels.
Evidemment, la ville de Rimouski, à rencontre d'autres villes, a
beaucoup d'équipement, des camions en particulier. Elle fait même
son propre déneigement, etc., de sorte qu'en période estivale,
ses camions peuvent être utilisés au transport du gravier et,
à la voirie municipale; de façon générale, cela
permet une rationalisation de la voirie municipale.
Evidemment, il est assez difficile de faire d'avance le bilan des
besoins de la ville en matière de gravier, mais l'ingénieur de la
cité ou, enfin, le service de voirie de la cité m'informait que,
d'ici les cinq prochaines années mais, il faut prendre ce chiffre
avec une certaine réserve, parce que les projets ne sont pas en marche
à l'heure actuelle on prévoyait l'utilisation d'environ
300 000 verges cubes.
Les projets de rues ne sont pas actuellement en cours et ce ne sont que
des prévisions, cela va de soi. Est-ce que je réponds un peu
à votre question, M. Bédard?
M. Bédard (Chicoutimi): Vous y répondez d'une
certaine façon. Vous dites que c'est difficile de préciser,
à l'heure actuelle, le besoin.
M. Gendreau: S'il est existant, je m'excuse...
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que c'est un
élément important...
M. Gendreau: C'est difficile à préciser, parce que
c'est un élément important.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de préciser le
besoin.
M. Gendreau: Est-ce qu'on aura besoin de 400 000 ou de 275 000
verges cubes? C'est approximativement 300 000 verges cubes, suivant les
estimations faites par les officiers de la ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme vous l'avez dit, il n'est
pas question que la ville de Rimouski devienne commerçante de gravier.
Je pense bien que ce doit être clair. Ce serait vraiment un autre
précédent inacceptable. J'aimerais quand même savoir si la
ville de Rimouski serait consentante à accepter, par exemple, que la
municipalité où elle va exploiter un puits de gravier, ne soit
pas dans la position d'être obligée d'acheter son propre gravier
à un prix qui serait autre que le prix de revient brut. Est-ce que vous
ne croyez pas que la ville de Rimouski dans un tel cas d'exploitation devrait
s'engager à vendre à la municipalité où est
situé le puits exploité, pas plus cher que le prix de revient
brut?
M. Gendreau: Evidemment, je n'ai pas discuté de la
question comme telle avec les autorités, mu-
nicipales, mais je pense que je peux prendre sur moi de dire que la
municipalité comme telle, comme je le disais il y a un instant, ne se
considère pas comme une négociante, et vis-à-vis des
autres municipalités, ne se comportera pas comme une négociante.
Dès lors, elle serait sûrement prête à envisager de
céder le gravier qu'elle pourrait exploiter au prix ou à la
valeur réelle sans tenir compte d'une marge bénéficiaire.
Je n'ai pas de résolution de la ville avec moi dans ce sens, mais je
pense bien que la ville serait consentante à embarquer dans un...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez pas d'objection
à ce que ce soit spécifié dans le projet de loi; parce
qu'en fait, pour éviter une situation qui serait vraiment inacceptable,
qu'une municipalité qui fait exploiter par une autre municipalité
ses propres puits de gravier, devienne en quelque sorte la cliente de la
municipalité voisine et soit obligée de s'en tenir à payer
son propre gravier au prix du marché, alors qu'elle devrait se le
procurer à un prix beaucoup moindre.
M. Gendreau: Je ne crois pas que la ville ait d'objection
à un amendement qui serait de cette nature.
Le Président (M. Picard): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais vous dire
d'abord que je ne suis pas encore tout à fait vendu à
l'idée fondamentale de l'article...
M. Bédard (Chicoutimi): Nous non plus.
M. Goldbloom: ...à l'idée du pouvoir à une
municipalité de devenir propriétaire de puits de gravier et de
sable à l'extérieur de son territoire. Pour les fins de la
discussion, j'aimerais dire que je ne crois pas que je pourrai recommander
à la commission parlementaire d'accepter le texte tel que
rédigé. J'aimerais vous proposer un texte modifié pour
fins de discussion. J'insiste là-dessus, parce que comme je l'ai dit au
début de ces remarques, je ne suis pas vendu à l'idée
fondamentale; mais je pense que si nous discutions d'un texte qui se lirait
comme suit: "Acquérir de gré à gré et exploiter,
pour des fins municipales, des puits de gravier et de sable à
l'extérieur de ses limites". Je peux répéter lentement, si
vous voulez, M. le Président "Acquérir de gré à
gré et exploiter, pour des fins municipales..." "Pour ses fins
municipales?" Oui, peut-être "pour ses fins municipales", M. le
Président, "ses", "des puits de gravier et de sable à..." "Pour
fins municipales", c'est la rédaction la plus simple. "Pour fins
municipales, des puits de gravier et de sable à l'extérieur de
ses limites."
M. le Président, par un tel texte, on préciserait que
l'acquisition ne pourrait se faire que de gré à gré, que
le but de cette acquisition devrait être clairement
démontré comme étant des fins municipales de la
cité de Rimouski et, troisièmement, on fait disparaître le
pouvoir de vente. Ce sont trois modifications d'une certaine importance.
Est-ce que cela rend l'idée plus acceptable, vu les
problèmes économiques posés pour la cité de
Rimouski? Je suis disposé à examiner ce texte modifié.
M. Bédard (Chicoutimi): ... je pense qu'il faudrait
toujours, pour fins de discussion, parce qu'au niveau du principe, on y
reviendra, et qu'il serait bon d'inclure très précisément
disons l'obligation de la ville de Rimouski de vendre au prix de revient brut
aux municipalités, de ne pas pouvoir vendre au prix du marché, en
fait, au niveau des municipalités, où les puits sont
exploités. C'est un peu le problème de Sainte-Blandine, dans le
sens qu'elle ne veut quand même pas être dans la situation de voir
acquérir ses puits de gravier par la ville de Rimouski, ensuite
d'être obligée de payer, à la ville de Rimouski, son propre
gravier au prix du marché.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais simplement
faire remarquer au député de Chicoutimi que j'ai proposé
de faire disparaître le droit de vente, point.
Le Président (M. Picard): Le député de
Laporte.
M. Déom: Le député de Chicoutimi supppose
que le puits de gravier qui va être acheté de gré à
gré appartenait à la municipalité, mais ce n'est
probablement pas le cas.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais de faire
disparaître je le soumets respectueusement, M. le Président
le droit de vente ne règle pas le problème. A mon sens, il
serait mieux que ce droit demeure, mais qu'il y ait une spécification
puisque c'est fait pour l'intérêt commun de l'ensemble d'un
territoire qu'il y ait spécification selon laquelle les
différentes municipalités qui y sont concernées pourront
acquérir, au prix de revient brut, le gravier qui est exploité
sur leurs limites. Ce serait dans l'intérêt
général.
M. Déom: A ce moment-là...
Le Président (M. Picard): C'est ce que je pense.
M. Déom: ... On en fait une commerçante. C'est un
principe.
M. Bédard (Chicoutimi): Non.
M. Déom: On en fait une commerçante, même si
elle vend au prix de revient. Elle fait un commerce. C'est ce qu'on ne voulait
pas tantôt.
M. Goldbloom: Est-ce qu'il y a d'autres opinants qui veulent
prendre la parole?
M. Bédard (Chicoutimi): Voulez-vous dire par là
qu'il serait inclus dans l'esprit du bill que les autres municipalités
ou les municipalités concernées pourraient puiser dans ces puits
de gravier
selon leurs besoins? Non, bien! si, à un moment donné,
elles ont des besoins de gravier ces municipalités, à quelle
place vont-elles aller chercher ce gravier, si on permet à une ville
d'acquérir et d'exploiter ces puits de gravier et si on enlève le
droit de vente en plus de cela?
M. Déom: On lui enlève le droit de vente pour ne
pas en faire une commerçante. L'argumentation du député de
Chicoutimi suppose que la ville de Rimouski va en acquérir plus qu'elle
n'en a réellement besoin. On empêche cela en lui enlevant le droit
de vente.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que je me suis mal
exprimé...
M. Déom: Acquérir des puits de gravier, de
gré à gré, uniquement pour ses propres besoins, si on lui
enlève le droit de vente.
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Peut-être qu'on
s'exprime mal de part et d'autre, mais, il reste que, quand même, on
donne l'exclusivité de l'exploitation de ces puits de gravier à
une ville bien déterminée, qui est la ville de Rimouski.
M. Déom: Oui, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Bon...
M. Déom: Pour des fins très spécifiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour des fins très
spécifiques. Cela répond aux besoins de Rimouski. D'autre part,
il peut y avoir des besoins des municipalités où les puits de
gravier sont exploités. Je pense qu'il faut prévoir aussi ces
besoins des municipalités concernées de manière que
Rimouski, d'une part, n'ait pas l'exclusivité je ne sais pas
comment on peut le formuler de l'exploitation de ces puits de gravier et
que la possibilité pour les municipalités concernées
d'aller elles aussi s'approvisionner existe, sinon...
Le Président (M. Picard): Me Gendreau. Alinéa
retiré
M. Gendreau: M. le Président, j'écoute la
commission discuter de ce premier alinéa. J'ai entendu M. le ministre
dire, d'une part, qu'il n'était pas tout à fait vendu à
l'idée du principe et je crois ressentir que ce principe n'est
peut-être pas acquis non plus de l'autre côté. Evidemment,
la ville considérait cet élément important, mais, compte
tenu des circonstances et pour éviter un débat qui pourrait
peut-être s'éterniser, je consentirais à retirer
l'alinéa a) de l'article 1.
M. Goldbloom: Je vous en remercie. C'est ce que j'étais
sur le point de vous suggérer bien humblement. Peut-on passer au
deuxième sujet, M. le Président?
Le Président (M. Picard): II reste l'article 3.
Dois-je conclure...
M. Goldbloom: En faisant les ajustements textuels
nécessaires, il faudra enlever le paragraphe a) et enlever b), parce
qu'on n'a pas besoin de la lettre b par la suite.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est clair. Cela règle
rapidement le problème...
M. Déom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): ... en termes de discussion.
Le Président (M. Picard): Le député de
Laporte.
M. Déom: Je voudrais déposer un amendement pour le
paragraphe 3 de l'article 1 qui sera modifié en insérant à
la deuxième avant-dernière ligne, après le mot
"acquérir", les mots "de gré à gré". Le conseil
peut acquérir de gré à gré tout terrain, servitude
et droit nécessaire à l'exercice de ce pouvoir.
Le Président (M. Picard): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Sur ce deuxième point du
projet de loi qui devient le premier, est-ce que Rimouski pourrait nous donner
les renseignements nécessaires?
M. Gendreau: Oui. J'avais l'impression que la parole ne
m'était pas donnée tout de suite.
M. le Président, messieurs les membres de la commission, la
cité requiert, par cet amendement à la Loi des cités et
villes, la permission d'exploiter, directement ou par voie de corporation sans
but lucratif, des centres de loisir et des lieux publics de sport et de
récréation dans un rayon de 20 milles de ses limites.
On sait que la Loi des cités et villes permet aux
municipalités d'acquérir ou de gérer des
équipements sportifs sis dans les limites de son territoire. Ce que le
projet de loi sous étude réclame, c'est le même droit
d'acquisition, de gré à gré toutefois,
d'équipements de loisir dans les zones périphériques de la
ville. Certaines activités requièrent des conditions
géographiques ou topographiques telles qu'on peut difficilement
envisager qu'elles soient localisées dans la ville même, d'autres
sont déjà en périphérie et sont
fréquentées par la population de la ville comme telle. En fait,
l'objectif qui est visé ici aujourd'hui est uniquement de permettre
d'abord l'amélioration des services offerts et, deuxièmement, de
protéger les équipements déjà en place qui
autrement pourraient disparaître. C'est ainsi qu'il existe près de
Rimouski un centre de ski, propriété d'une corporation sans but
lucratif, le Centre de ski de Rimouski, mieux connu sous le nom de
Val-Neigette. Ce centre, en opération depuis 1960, a connu au cours des
trois ou quatre dernières années une remarquable expansion. Les
investissements y ont été nombreux, importants et
justifiés par la clientèle. Le centre de ski sis à environ
six ou sept milles des limites de la ville est surtout fréquenté
par
la population de la cité, bien qu'aucune statistique n'existe
à ce sujet. Ce n'est pas exagéré de prétendre que
plus de 75% des sportifs qui s'y rendent habitent la ville même.
Au cours de la saison 1975/76, il y eut 6372 billets vendus en plus des
617 cartes de saison. Ces chiffres ne tiennent pas compte de la présence
des élèves de la commission scolaire dont je parlerai un peu plus
loin. Il est à noter, cependant, que l'année 1974/75 avait
été meilleure, mais il faut retenir qu'en 1975/76, il y a eu
seize jours d'opérations en moins, soit 82 jours au lieu de 98 ou une
diminution de 20%. Au surplus, ce sont les mois de mars et avril, les mois de
ski de printemps et généralement de fréquentation plus
considérable, qui ont été raccourcis. C'est ainsi qu'en
1975/76, on a connu 29 jours de fréquentations comparativement à
41 l'année précédente. Le seul mois d'avril n'a
compté que six jours d'opération au cours de la dernière
année.
Quant au ski nordique ou ski de fond, c'est 3575 personnes en 66 jours
qui s'y sont présentées. Par ailleurs, le CEGEP de Rimouski, les
écoles Saint-Jean-Baptiste, Monseigneur-Blais, Sacré-Coeur, etc.,
ont bénéficié des installations pour y faire des classes
de neige. Plusieurs étudiants y ont été accueillis et y
ont pu faire différentes activités: glissade, raquette, ski, etc.
Point n'est besoin d'indiquer que plusieurs de ces sorties évidemment
ont dû être contremandées à cause des conditions
atmosphériques, mais, quoi qu'il en soit le centre a été
largement utilisé.
Le Centre de ski de Rimouski est aujourd'hui dans une situatfon
financière délicate. Cette corporation sans but lucratif
possède actuellement trois monte-pentes mécaniques en plus d'un
autre à la pente-école et divers équipements ou
véhicules servant à entretenir les pistes de ski alpin ou de ski
nordique. Un chalet est équipé d'un restaurant, de cases qui sont
mis à la disposition du public. Ce centre de ski et suivant une
étude récente de la firme Urbec pourrait facilement avoir
une vocation plus polyvalente.
Or, la ville de Rimouski possède de nombreux équipements
sportifs de loisir, des arénas, piscines, tennis, etc. Bien plus, la
ville a un service de loisir d'un peu plus de 25 employés et le budget
total à cet égard est d'un peu plus de $900 000. C'est un service
structuré, bien organisé et aguerri qui, nous n'en doutons pas,
pourrait intégrer un centre de ski. Ce serait alors un
élément additionnel offert à la population. D'ailleurs,
dans son rapport du 30 mars 1976, la firme Urbec, chargée
d'étudier l'avenir et l'aménagement rationnel de Val-Neigette
suggère comme l'une des trois solutions à long terme la cession
des équipements à la ville de Rimouski.
Cependant, comme le centre est situé en dehors des limites de la
ville et que dans un tel contexte, la Loi des cités et villes ne peut
permettre à la cité d'acquérir ces équipements, il
devient important et nécessaire de présenter un projet de loi
privé. C'est ce qu'on fait.
Tels sont, messieurs, en peu de mots, les motifs qui président
à cette requête.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a des opposants
à cet article?
M. Viau (Pierre): Oui, M. le Président. Mon nom est Pierre
Viau. Je représente l'Union des conseils de comté ainsi que le
comté de Rimouski. Je suis accompagné du préfet du
comté de Rimouski et maire de Rimouski-Est, M. Pineau ainsi que des
maires et des autres représentants municipaux suivants: M. Charles
Charette, maire de Saint-Gabriel; Mme Deschênes, maire de Fleu-riault; M.
Alcide Perreault, maire de Sainte-Angèle; le secrétaire de la
corporation du parc Mont-Comi, qui est aussi une corporation sans but lucratif
et qui vise un autre centre de ski dont celui dont vient de parler mon
confrère, mais qui est dans le rayon de 20 milles; le maire de
Saint-Donat, M. Etienne Caron; le secrétaire-trésorier de
Saint-Marcellin, M. Amédée Ouellet; le maire de Sainte-Flavie, M.
Clément Chouinard; le maire de Saint-Jean-Baptiste, M. Beaulieu; un
représentant de Louiseville, M. Desrosiers; le maire de Sainte-Odile, M.
Lavoie et le maire de Sainte-Blandine, M. Lepage...
Ces personnes nous ont mandaté et nous voulons déposer la
résolution de la Corporation municipale du comté de Rimouski
ainsi que des résolutions des corporations municipales de
Saint-Marcellin, Louiseville, Sainte-Angèle-de-Mérici, de la
Corporation du parc Mont-Comi et du gérant de la ville de Mont-Joli. Ce
dernier a aussi déposé une résolution de sa ville
s'opposant au projet de loi.
Voici quels sont les points sur lesquels nous voulons présenter
notre opposition. D'abord, je pense qu'il s'agit là du deuxième
précédent un peu dangereux. Si je me souviens bien, en 1974,
certaines personnes de la région de Sherbrooke s'étaient
présentées devant vous et avaient un texte sur lequel le texte
actuel me semble copié, c'est-à-dire le texte du bill de
Sherbrooke à l'époque. Le rayon de 20 milles permettrait non
seulement d'affecter la piste de ski dont vient de parler mon confrère,
mais pourrait aussi affecter la piste de ski dans la municipalité de
Sainte-Blandine et possiblement à l'extérieur du comté
municipal de Rimouski, dans Matapédia.
Deuxièmement, le texte, tel qu'il se présente actuellement
pourrait aussi affecter autre chose que des centres de ski, pourrait permettre
à la municipalité de Rimouski d'acquérir des territoires,
par exemple en bordure du fleuve, et peut-être y exploiter des terrains
de camping, des choses comme ça, centres de loisir, etc. Le cas
échéant, tous ces territoires deviendraient nécessairement
gérés par une ville ou par une corporation sans but lucratif. On
n'a pas déposé de projet précis, sauf ce matin devant vous
en parlant du cas de Val-Neigette; suivant les informations qu'on m'a
transmises ce matin, le projet même dont a fait état mon
confrère était dans l'air, mais n'a pas été
discuté avec les autorités municipales de la région.
Je pense qu'il s'agit là d'un précédent fort
dangereux qui peut affecter les municipalités environnantes. Si on
suivait le raisonnement que mon
ami, Me Gendreau, vous a présenté voulant que ce soient
des citoyens de Rimouski qui utilisent certains centres de ski, il faudrait
suivre le même raisonnement un peu plus loin à l'extérieur
de Montréal. Ce sont généralement les gens de
Montréal qui utilisent les centres comme Mont-Gabriel ou
Saint-Sauveur.
Ce raisonnement, joint au pouvoir qui est demandé ici, donne une
possibilité à la ville d'aller s'étendre assez loin
à l'extérieur de ses limites pour des questions, non seulement de
sport, non seulement le projet dont on fait état.
Si vous lisez bien l'article, l'exploitation de centres de loisirs et de
lieux publics de sport et de récréation, cela couvre tout le
domaine des activités sportives et récréatives de la
région. Cela n'a aucune limite. Le texte qui est devant vous n'a pas la
portée restrictive du centre de ski visé par M. Gendreau.
Là-dessus, les municipalités de la région ont
présenté des oppositions qui sont contenues dans les
résolutions que nous déposerons et d'autres ont demandé
que le projet de loi soit reporté à plus tard, de façon
qu'on sache précisément de quoi il en retourne et quels sont les
projets visés par ce genre de clause qui est vraiment très
générale.
D'ailleurs, j'ai l'impression que toute cette question va revenir,
à un moment donné, dans la refonte des lois municipales
concernant les occupations de loisir et de récréation.
Le Président (M. Picard): M. Laliberté.
M. Laliberté: Merci, M. le Président.
Effectivement, l'exposé de mon confrère, Me Gendreau, couvre le
centre de ski de Rimouski plus communément appelé Val-Neigette,
dont le territoire se trouve à l'intérieur de la corporation
municipale de Sainte-Blandine que je représente.
L'amendement, tel qu'apporté, à savoir que le conseil
pourrait acquérir, de gré à gré parlons
uniquement du cas de Val-Neigette, l'autre a été amplement
couvert par mon confrère, Me Viau le seul fait d'énoncer,
dans ce bill privé, que le conseil pourrait acquérir, de
gré à gré, je vous soumets respectueusement que cela ne
limiterait pas le pouvoir de la cité de Rimouski d'acquérir, par
voie d'expropriation, le fonds de terre en question, conformément aux
dispositions générales de l'article 605 de la Loi des
cités et villes.
Dans un deuxième temps, je tiens à vous souligner les
dispositions de l'article 18 de la Loi sur l'évaluation foncière,
à son alinéa 4, où il est clairement établi que les
biens d'une corporation municipale situés hors de son territoire ne sont
pas imposables.
Par contre, ces biens deviendraient imposables, en vertu de
l'avant-dernier alinéa de l'article 18, à un taux maximal de
$0.30 par $100 d'évaluation, uniquement pour dédommager, à
titre de compensation, pour services offerts par la corporation municipale dont
le territoire de Val-Neigette ferait partie.
Nous vous soumettons que le préjudice subi, à ce
moment-là, par Sainte-Blandine, en regard du montant de taxes qu'elle
serait appelée à perdre, relativement au fonds de terrain qui,
selon la demande qui est faite, deviendrait la propriété de
Rimouski, est quand même assez appréciable.
Sainte-Blandine s'oppose, de façon catégorique, à
ce que Val-Neigette soit acquis par une corporation municipale
contrôlée et sous l'égide de la cité de Rimouski. La
corporation municipale de Sainte-Blandine vous énonce clairement que des
hommes pour administrer un centre de ski, cela se trouve. La corporation
municipale de Sainte-Blandine vous énonce clairement que, si la
cité de Rimouski peut trouver ces hommes, ces hommes-là demeurent
en place et Sainte-Blandine est aussi capable de les trouver.
Sainte-Blandine vous énonce que, si, effectivement, des
subventions étaient requises, elle est capable d'administrer ces
subventions qui pourraient être émises par le
haut-commissariat.
Sainte-Blandine vous énonce enfin que le centre de ski de
Rimouski, communément appelé Val-Neigette, est rentable en
lui-même. Si, effectivement, ce centre de ski n'avait pas grevé
sur ses équipements, des montants d'argent à titre de dettes, ce
centre de ski, de par les revenus qu'il retire, s'administre de lui-même
et est rentable.
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre responsable
du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
M. Phaneuf: Quand vous dites, M. Laliberté, que la ville
de Sainte-Blandine est prête à faire l'acquisition et pourrait
administrer elle-même le centre de ski de Val-Neigette. Je suis bien
prêt à prendre votre parole et la parole du maire de
Sainte-Blandine, mais on parle tout de suite de subvention venant du
Haut-Commissariat. Les normes du Haut-Commissariat, je les ai expliquées
assez clairement lorsque j'étais conférencier à l'Union
des municipalités.
Quant au budget dont le Haut-Commissariat dispose, si je décide
de financer le centre et de financer une partie de ses équipements
à 50%, est-ce que la ville de Sainte-Blandine peut m'assurer qu'elle a
un pouvoir d'emprunt assez important pour se permettre de faire un
règlement d'emprunt pour la totalité de la somme avec les
subventions du Haut-Commissariat? C'est une question que je me dois de vous
poser.
Quand vous parlez de rentabilité du centre de ski et que je
regarde l'excédent des dépenses sur les revenus de 1973, 1974 et
1975, en 1973, l'excédent des dépenses a été de $15
000 presque $16 000; en 1974, près de $20 000 et, en 1975, plus de $30
000 pour le fonctionnement, vous avez une dette à long terme qui est, en
1975, de $190 000, si mes chiffres sont exacts, ce qui fait que le centre de
ski comme tel a une dette, à court et à long terme, de $262 679
actuellement.
C'est sûr que le Haut-Commissariat, avec les normes que nous avons
actuellement, n'est pas prêt à défrayer $262 679. Il faut
donc que, par règlement d'emprunt, une municipalité puisse
prendre en charge les affaires de Val-Neigette et puisse, à même
son pouvoir de taxation, absorber
une partie de ce déficit et permettre le fonctionnement, ce qui
commence à représenter des sommes d'argent.
Quant à moi, j'avais demandé à la ville de Rimouski
de faire cette présentation, parce qu'il y avait une capacité, un
budget d'opération de déjà $900 000 à la
récréation et j'avais une meilleure assurance de la
rentabilité de ce centre, compte tenu du pouvoir de taxation de la ville
de Rimouski.
On a déjà vu des ententes ici où plusieurs
municipalités se sont mises ensemble pour faire fonctionner un centre ou
pour construire une aréna et la subvention n'a jamais été
modifiée. Si on construit une aréna de $1 million et que je donne
$200 000 de subvention, on a vu dans des endroits, plusieurs
municipalités se mettre ensemble le cas de
Saint-Jérôme dans le Lac-Saint-Jean, etc. pour absorber
l'autre partie du déficit et le fonctionnement même de
l'aréna.
En tout cas, pour ma part, je doute fort qu'avec la population de
Sainte-Blandine seule, vous soyez en mesure de me donner cette garantie. Ce
sont les commentaires que je voulais faire à ce stade-ci.
Le Président (M. Picard): Le député de
Laporte.
M. Déom: M. le Président, le président de la
Corporation du centre de ski de Rimouski est ici, M. Levesque. Est-ce qu'on
pourrait entendre ses remarques concernant sa position sur la
rentabilité du projet?
M. Levesque (J-René): J-René Levesque,
président de la Corporation du centre de ski de Rimouski Inc. Je suis
directeur et président, entre autres, de Val-Neigette, la Corporation du
centre de ski, depuis quatre ans. Je pense qu'il y en a un qui me
connaît, entre autres, c'est M. Phaneuf, car je lui ai adressé, il
y a deux ans, une demande de subvention pour couvrir notre dette à long
terme. Val-Neigette a prouvé, d'emblée que son existence doit
continuer. Pour continuer, il faut nécessairement couvrir notre dette
à long terme qui nous étouffe et qui nous empêche de donner
un service adéquat à la population.
On pourrait autofinancer nos opérations, mais le service de la
dette nous empêche de continuer à exploiter notre centre. Je
disais, dans mon dernier rapport je l'ai dit l'an passé et je
l'ai répété cette année qu'il est impensable
pour la corporation d'ouvrir son centre pour la prochaine saison si on n'a pas
trouvé une solution d'ici le 15 août 1976. Tantôt, Me
Laliberté disait que Val-Neigette s'autofinançait. Je ne veux pas
dire que c'est faux, mais tout à l'heure, notre vérification, M.
Levesque, pourra vous donner des chiffres à l'appui, avec le bilan qu'on
a ici.
Il est impensable de rouvrir notre centre, si on n'a pas trouvé
une solution le plus rapidement possible, d'ici le 15 août 1976.
M. Phaneuf: C'est un des dangers actuellement. Vous savez, on a
fait des études, on a fait plusieurs tentatives. On a même
financé des corporations à but non lucratif et on s'est
aperçu... J'ai le même problème dans mon comté. La
Corporation de la cité des jeunes de Vaudreuil n'a pas de pouvoir de
taxation et elle a construit une aréna. Heureusement qu'elle avait des
terrains qu'elle a pu vendre pour compenser, à cause de ce manque de
pouvoir de taxation, on n'aurait pas pu la financer. L'aréna aurait
été la faillite de la Corporation de la cité des jeunes de
Vaudreuil. Dans le cas que vous me présentez, c'est exactement le
même problème.
C'est la raison pour laquelle je favorise de plus en plus, lorsque je
donne des subventions pour avoir cette garantie, qu'une municipalité
puisse prendre en charge le service de la dette par son pouvoir de taxation,
à cause de son pouvoir de faire des règlements; parce que je n'ai
pas l'intention de financer la totalité des équipements. J'ai
bien expliqué que le but du Haut-Commissariat était d'être
complémentaire au rôle qui doit être joué par les
municipalités. C'est pour cela que je favorise la prise en charge par
une municipalité. Dans ce cas, on discute le fait que Rimouski pourrait
prendre la responsabilité de Val-Neigette. Pour ma part, je pense qu'il
serait important qu'on arrive à pouvoir donner cette permission aux
municipalités, d'étendre dans des territoires autres que son
territoire des avantages de loisirs, éventuellement, compte tenu de ces
bassins de population et de sa forte capacité de payer. Je ne suis pas
contre le principe comme tel, bien au contraire, parce que dans cette
évolution du monde du loisir, je pense qu'on aura plus de demandes de
cette nature. Vous ne connaissez pas les mêmes difficultés lorsque
je compare avec la ville de Sherbrooke et les subventions respectant la norme
à 50% que j'ai faites au mont Bellevue. Le mont Bel-levue est
exploité par la ville de Sherbrooke; on en a parlé tantôt.
C'est ce qui facilite justement l'exploitation du mont Bellevue qui ne
déclarera pas une faillite. Si on pouvait arriver à ce genre de
décision, je la favorise, de toute façon.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
que dans un premier temps, il faut louer l'esprit d'initiative et le dynamisme
de la ville de Rimouski qui veut, d'une certaine façon, acquérir
le centre de ski dont il est question, puisque cela répond à un
besoin, non seulement des gens de Rimouski, mais également cela
répond à un besoin de l'ensemble de la population qui peut
être desservi par ce centre de ski. Je pense également qu'il faut
louer la disponibilité du ministre responsable au Haut-Commissariat
à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports d'avoir une subvention en main
et de simplement poser la question, à savoir qui veut la prendre, dans
le but de restaurer la situation financière de ce centre de ski.
Mais, indépendamment de tout cela, il reste que nous avons
à prendre une décision très importante où il y a,
effectivement, une question de principe, à savoir ce droit des
municipalités
d'étendre leur territoire, de faire affaires à
l'extérieur de leur territoire pour des fins bien précises. C'est
un précédent sur lequel nous avons à nous pencher
aujourd'hui. Je fais remarquer que cette demande qui est faite par Rimouski,
tout à l'heure, lorsque nous arriverons aux demandes d'amendement
à la charte de Sainte-Foy, nous ferons face, encore une fois, à
un article qui a exactement la même teneur que celui que nous avons
à analyser présentement. Sainte-Foy demande succinctement
d'agrandir de cinq milles un rayon où elle pourrait faire l'exploitation
et l'organisation de centres de loisirs et de lieux de récréation
et de sports.
Notre opinion, quant à l'Opposition officielle, veut que
l'article, tel que rédigé, d'abord soit inacceptable. Comme cela,
arriver dans un article et demander d'élargir pour une ville un rayon de
20 milles en dehors de ses limites où la ville pourra exploiter par le
biais d'une corporation ou autrement, l'organisation des loisirs, que ce soit
l'organisation de toute autre activité, je pense qu'en soi, à
notre humble opinion, c'est inacceptable. Je crois qu'il faut, dans un premier
temps, spécifier pour les fins de la discussion, très bien dans
la loi que nous parlons d'un sujet bien particulier qui est Ie centre de ski et
non pas étendre les activités ou la juridiction de Rimouski sur
un rayon de 20 milles, pour commencer.
Concernant le problème même, à partir de ce moment,
si on parle simplement sur un sujet bien spécifié qui est, en
l'occurence, le centre de ski Val-Neigette, il est situé dans une
municipalité bien déterminée. J'aimerais quand même
avoir plus d'explication de la part, soit des représentants de Rimouski,
soit des représentants de Sainte-Blandine, sur la capacité de la
municipalité où est situé ce centre de ski, de pouvoir
exploiter, avec l'aide gouvernementale, ou remettre sur pied, remettre en
santé l'exploitation de ce centre de ski, parce que la situation
idéale, à mon sens, serait qu'une demande de telle nature soit
faite par la municipalité dans les limites de laquelle se trouve le
terrain ou l'organisme visé.
La décision que nous avons à prendre est d'autant plus
importante que c'est un précédent qui, s'il est accepté,
peut permettre, demain ou aujourd'hui même je faisais
référence à la demande de Sainte-Foy mais demain,
que ce soit peut-être Montréal qui demandera d'annexer ou encore
d'acquérir la propirété d'un centre de ski dans les
Laurentides. Ce pourra être Québec qui pourra faire une demande
dans le même sens, ou n'importe quelle autre municipalité à
l'extérieur du Québec.
Une Voix: Non, non.
M. Bédard (Chicoutimi): Si nous acceptons de créer
ce précédent, je ne doute en aucune façon, M. le
Président, que les demandes vont pleuvoir au niveau de la commission de
la part de municipalités en moyen, peut-être plus que d'autres,
mieux préparées que d'autres, qui viendront effectivement
formuler des requêtes dans le même sens.
Je crois que l'autonomie des municipalités on en parle
assez à l'heure actuelle le besoin des municipalités
d'avoir un contrôle sur leur propre territoire, c'est une question de
principe fondamentale, et c'est pour cela que j'aimerais qu'on nous prouve,
autrement dit, que la municipalité de Sainte-Blandine n'est pas capable,
avec l'aide gouvernementale, de faire exactement ce que Rimouski nous propose
d'intériner par ce projet de loi.
Le Président (M. Picard ): Le député de
Laporte.
M. Déom: M. le Président, je voudrais seulement
faire un certain nombre de commentaires. D'abord, concernant l'exemple que le
député de Chicoutimi a mentionné, les prévisions,
à savoir si Sainte-Foy ou Québec pourraient aller acheter un
centre de ski dans les Laurentides ou dans les Cantons de l'Est, je pense qu'on
compare des prunes avec des pamplemousses.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je parlais du principe. Je
fais remarquer au député qu'on parlait de principe...
M. Déom: Non, mais...
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Déom: C'est une projection irréaliste, parce
qu'on ne traite pas des mêmes bassins de population. Là-dessus,
pour répondre au député de Chicoutimi, sur la question de
principe, je vais vous dire bien franchement que je respecte beaucoup le droit
et la loi, mais je pense qu'on s'est trop appuyé sur ces affaires de
principe pour bloquer, dans la province de Québec, l'utilisation des
équipements collectifs par la population. Je suis en mesure d'en parler
avec beaucoup d'aise, parce que cela m'a pris cinq ans, M. le Président,
pour faire accepter à un collègue dans mon comté de
partager avec la ville de Longueuil et avec la régionale de Chambly
l'érection d'un complexe sportif communautaire, toujours sur une
question de principe, parce que le directeur général disait que
c'étaient des terrains privés, qu'ils appartenaient au CEGEP et
qu'il n'était pas pour les vendre à la ville de Longueuil pour
$1.
Je pense qu'il faut évoluer. La province de Québec n'a pas
les moyens de se payer des équipements collectifs qui sont
inutilisés 60% du temps, et c'est le problème qui est devant nous
aujourd'hui. Est-ce qu'on va continuer à dépenser de l'argent
pour sauver un principe d'autonomie municipale? Moi, je dis non.
Je pense qu'on est rendu au point où il faut utiliser à
plein nos équipements collectifs. C'est toujours le même individu
qui paie, il n'est pas capable de les utiliser, parce qu'il y a une
corporation, comme un CEGEP qui s'oppose, il y a une corporation municipale qui
s'oppose à une question de principe d'autonomie. Je pense que là,
on
dépasse un petit peu les limites. Le Québec n'a pas les
moyens de se payer cela.
Il s'agit de savoir, en plus de cela, tout ce qui est important pour la
population régionale. Est-ce l'autonomie municipale ou si c'est la mise
en place d'un réseau d'équipement sportif qui va lui permettre de
se développer sur le plan des activités physiques. Je pense que
c'est la question principale qui est devant nous.
Dans le cas de Rimouski, tout le monde sait, et cela depuis longtemps,
depuis le BAEQ, que c'est Rimouski qui est le pôle de croissance de la
région. C'est Rimouski qui est la ville la plus forte sur le plan
financier. On ne peut pas s'attendre à ce que ce soit Sainte-Blandine
qui développe les équipements sportifs. Comme j'ai
déjà dit dans un bill antérieur, concernant la cité
de Rimouski, on ne peut pas s'attendre non plus à ce que ce soit
Rimouski-Est qui développe la région de Rimouski, parce que
Rimouski-Est est enclavée avec une petite population et elle ne peut se
développer. Elle est enclavée. Je pense qu'on est rendu au point,
dans Québec, quand on regarde les budgets de la province qu'il faut
utiliser nos équipements collectifs au maximum possible, parce que c'est
toujours le même individu qui paie, c'est l'électeur. Merci.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
j'interviens sur un point de règlement...
Le Président (M. Picard): Un instant. Un point de
règlement?
M. Bédard (Chicoutimi): ... parce que je crois que, de
bonne foi, le député parrain de ce projet de loi m'a mal
interprété. Je sais très bien que l'important c'est que la
population ait un centre de ski. On est d'accord là-dessus. C'est dans
ce sens que j'ai dit que ce projet de loi, que l'article tel que
rédigé était inacceptable, à cause du rayon de 20
milles qui y était contenu où on étendait la juridiction
de la municipalité. A ce moment-là, je proposais qu'on limite,
qu'on dise ce qu'on veut dire par le projet de loi, autrement dit qu'on dise
très spécifiquement qu'il s'agit du centre de ski Val-Neigette. A
partir de ce moment, si la preuve est faite que la municipalité de
Sainte-Blandine n'est pas capable d'en assumer l'exploitation, étant
donné qu'il y a quand même quelque chose de supérieur
à tout le reste, qui est l'intérêt de la population,
d'avoir un centre de ski et l'urgence aussi de la situation, à ce
moment, je pense que nous serions d'accord pour que le projet de loi soit
accepté tel que présenté ou tel qu'amendé par
Rimouski. C'est dans ce sens que je demandais plus d'explications sur les
capacités financières de Sainte-Blandine à assumer ce
projet. Si elle n'en a pas les capacités, je pense qu'il faut penser
après cela à l'intérêt de la région,
l'intérêt de la population et prendre les décisions en
fonction de cet intérêt global.
Le Président (M. Picard): Le député de
Taschereau.
M. Bonnier: Mon intervention est un peu dans le même sens.
Ce que je voulais demander aux représentants de la ville de Rimouski,
étant donné la façon dont l'article est
rédigé, d'une façon très générale,
c'est que, dans leur esprit, est-il question d'autres équipements
sportifs, d'autres centres récréatifs à brève
échéance qui mériteraient d'être rattachés
sous la responsabilité de la ville de Rimouski, à cause des
exigences financières telles qu'elles ont été
développées par l'honorable ministre responsable du
Haut-commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports?
Le Président (M. Picard): Me Gendreau, pouvez-vous
répondre?
M. Gendreau: Pour autant que nous sommes concernés, M. le
député de Taschereau, je ne vois pas que la ville vise d'autres
équipements que celui qui fait l'objet de notre discussion.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes d'accord sur un
amendement dans ce sens-là?
M. Gendreau: II y a la question de la rédaction.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que, pour la
rédaction, on pourrait s'entendre.
Le Président (M. Picard): Un instant, s'il vous
plaît. Me Laliberté.
M. Laliberté: M. le Président, j'aimerais quand
même souligner ceci. Bien qu'une demande ait été faite au
centre de ski de Rimouski communément appelé Val-Neigette pour
obtenir ses états financiers des trois dernières années
afin de les analyser et de prendre conscience si, effectivement,
Sainte-Blandine serait oui ou non apte financièrement à
administrer ce centre, nous n'avons obtenu aucun état financier et nous
ne pouvons donc nous prononcer, à savoir si oui ou non nous serions
aptes à l'administrer.
J'aimerais aussi vous souligner ou vous préciser de nouveau
certains autres éléments que nous avons soulignés lors de
notre représentation. C'est à savoir qu'en vertu de la Loi sur
l'évaluation foncière, advenant le cas où la cité
de Rimouski deviendrait propriétaire du centre Val-Neigette, ce centre
deviendrait non imposable par Sainte-Blandine. Par contre, en vertu de ces
dispositions de la Loi sur l'évaluation foncière, un montant de
compensation maximale de $0.30 des $100 d'évaluation serait versable par
la cité de Rimouski à titre de compensation pour services que
devrait lui fournir Sainte-Blandine. Nous sommes d'opinion qu'advenant le cas
où, suite à l'étude que Sainte-Blandine ferait,
Sainte-Blandine arrivait à la conclusion et que vous arriviez à
la conclusion que Sainte-Blandine ne peut exploiter de façon rentable le
centre Val-Neigette, Sainte-Blandine, à ce moment-là, par voie de
conséquence, ne pourrait effectivement offrir les services à la
cité de Rimouski en contrepartie de la compensation pré-
vue à la Loi sur l'évaluation foncière. En d'autres
termes, à ce moment-là, il faudrait que Rimouski assume
elle-même l'entretien de ces chemins, l'entretien des chemins de cette
corporation ou de ce territoire. Je ne vois pas comment la corporation
municipale de Sainte-Blandine pourrait entretenir ces chemins avec la
compensation prévue à la Loi sur l'évaluation
foncière et, de plus, si Sainte-Blandine subissait des pertes
pécuniaires, effectivement, des revenus pour taxes foncières,
suite à l'application de l'alinéa 4 de l'article 18, nous vous
soumettons qu'il serait tout à fait raisonnable et équitable,
légal et moral que Sainte-Blandine soit indemnisée pour le
préjudice pécuniaire qu'elle subirait tant dans le présent
que dans l'avenir. Respectueusement soumis.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, Me Laliberté, au
tout début de l'intervention qu'il vient de terminer, a apporté
un élément qui m'inquiète considérablement.
J'étais pour dire et, en le disant, reconnaître le sérieux
et l'à-propos de ce que disait tout à l'heure l'honorable
député de Chicoutimi. Il y a un principe général
qui est impliqué ici et nous sommes invités à nous
prononcer sur un principe général à partir d'un bill
privé qui touche un cas particulier.
Je ne me sens pas prêt à me prononcer, le gouvernement ne
se sent pas prêt à se prononcer sur le principe
général à partir d'un cas particulier. Nous aurons
l'occasion de faire cela; il faudra déterminer quelle est
l'opportunité en général, à cause de ce qui a
été évoqué par plusieurs membres de la commission,
la possibilité que, si le précédent est
créé, d'autres villes s'en prévalent pour aller
acquérir des centres récréatifs un peu n'importe où
et surtout si ces centres de récréation sont profitables,
rentables.
Nous avons ici un problème local, local dans le sens
régional, si vous voulez; il y a un centre de ski qui, selon les
renseignements que nous avions obtenus auparavant et qui ont été
donnés par le président de la corporation, n'est pas en bonne
posture financière. Il y a la cité de Rimouski qui affirme, avec
la pésentation d'un projet de loi privé, qu'elle est prête
à assumer la responsabilité financière,
c'est-à-dire la dette à long terme et les déficits
d'exploitation. Nous avons entendu que, pour les trois dernières
années, il y a des déficits d'exploitation qui vont grandissant
et il y a, contre cette offre de la cité de Rimouski, une opposition.
Cette opposition a commencé en disant: Ce n'est pas nécessaire
pour la cité de Rimouski d'assumer la responsabilité de
Val-Neigette, on peut régler le problème autrement.
Il y a quelques instants seulement, Me Laliberté a dit que,
contrairement à cette impression générale... Ce n'est pas
une critique que je fais, c'est simplement pour avoir un
éclaircissement. J'avais l'impression, au début, que l'opposition
exprimée par Me Laliberté et par Me Viau était de nature
à nous dire: Ce n'est pas nécessaire de permettre l'adoption de
ce projet de loi parce qu'il y a d'autres personnes, d'autres
municipalités qui sont prêtes à prendre la relève et
à assurer la continuité de l'exploitation de Val-Neigette. Tout
à l'heure, Me Laliberté a dit que, puisque la municipalité
qu'il représente n'avait pas réussi à obtenir les
états financiers de la corporation sans but lucratif, Sainte-Blandine
n'est pas prête, en ce moment où nous parlons, à se
prononcer sur la possibilité pour elle d'assumer la
responsabilité.
Il me semble, M. le Président, que nous devons laisser de
côté la question du principe général et arriver
à une question que nous cernons de part et d'autre: Qu'est-ce qu'on fait
pour sauver Val-Neigette et qui va le sauver? Qui est prêt à
assumer la dette à long terme, qui est prêt à assurer les
déficits d'exploitation et ainsi assurer l'ouverture du centre cet
hiver? Il me semble que, si nous n'avons pas d'autres candidats que la
cité de Rimouski, nous devrons tous ensemble nous poser la question:
Est-ce que nous pouvons permettre que Val-Neigette disparaisse?
S'il y a d'autres candidatures, je pense que nous devrons les entendre
aujourd'hui, je dis aujourd'hui, et je suis, pour ma part, disposé
à proposer la suspension de l'étude de ce projet de loi, s'il y a
des consultations que l'on veut poursuivre au cours de la journée. Nous
serons ici jusqu'à ce soir. Si les intéressés veulent, en
présence des dirigeants de la corporation sans but lucratif, consulter
les états financiers, tirer des conclusions et revenir ce soir nous en
faire part, je serais tout à fait prêt à suggérer ce
mode d'action à la commission parlementaire.
Le Président (M. Picard): Me Viau.
M. Viau: Je m'excuse. Comme M. le ministre a mentionné mon
intervention, la nature de celle-ci se situait sur le principe même
d'adopter une clause aussi générale pour régler un cas
particulier.
C'était dans ce sens. Je dois ajouter que Mme le maire de
Fleuriault m'indique qu'il y a, chez elle un terrain de camping et toutes
sortes d'autres équipements comme cela qui peuvent s'installer dans les
municipalités. Si on suit le texte, tel que rédigé, rien
n'empêcherait la ville de Rimouski d'acquérir, d'une part, une
opération déficitaire et, d'autre part, une opération
rentable, et d'équilibrer tout cela, au fond, dans son budget.
C'est cet aspect. Quant aux représentations que j'avais à
faire, l'essentiel portait sur cet aspect. Si on visait Val-Neigette, qu'on
vise Val-Neigette par le bill, mais pas au rayon de 20 milles qui affecterait
plusieurs municipalités. C'était cela, l'essentiel.
Je n'ai pas de mandat pour discuter, faire passer l'acquisition d'une
opération déficitaire, comme cela semble être le cas.
M. Goldbloom: J'aimerais comprendre parfaitement le sens de votre
intervention et de votre mandat. Est-ce que vous nous indiquez que vous vous
opposez à la nature générale de cette rédaction,
mais que vous seriez prêt, au nom de votre client, à envisager la
possibilité de l'acquisition de
la corporation sans but lucratif par la cité de Rimouski, si
c'était la seule façon de sauver le centre de ski?
M. Viau: Non, à ce moment-là, c'est mon
confrère, Me Laliberté, qui représente la
municipalité concernée, qui a les mandats à ce
sujet-là. Mon mandat à moi porte sur le principe du rayon de 20
milles où on peut aller acquérir divers centres autour de la
ville de Rimouski. Le fond de la question, c'est cela, sur quoi on faisait
notre remarque.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
qu'avec l'intervention de Me Laliberté et de Me Viau, tout le monde
semble d'accord, surtout en ce qui concerne l'intervention de M.
Laliberté sur les capacités financières de Sainte-Blandine
d'assumer la relève de ce projet.
Me Laliberté a soulevé un autre principe qui est le
suivant, c'est la nécessité d'indemnisation pour Sainte-Blandine.
Est-ce que Me Laliberté ou les autorités municipales, au sujet de
cette indemnisation qu'elles semblent vouloir demander, ont quand même
évalué jusqu'à quel point le développement de
Val-Neigette si cela a comme conséquence de faire perdre
certaines taxes municipales auxquelles Sainte-Blandine pourrait avoir droit
pourrait, d'autre part, grâce à ce projet de loi, remettre
en pleine action Val-Neigette?
Sainte-Blandine aura quand même des retombées, il me
semble, très importantes, que ce soit du point de vue touristique, que
ce soit du point de vue des routes, des services routiers, etc.. Des
investissements vont être faits par la ville de Rimouski, dans ce projet.
La population de Sainte-Blandine va sûrement en retirer de grands
profits. A ce moment, il me semble que l'indemnisation aurait sa réponse
dans les effets de l'exploitation de Val-Neigette.
M. Laliberté: M. le Président, nous serions enclins
à penser comme la commission pense, à savoir, que Rimouski serait
effectivement habile à administrer Val-Neigette comme telle, par le
biais d'une corporation sous son contrôle. Cependant, tout ce que nous
voulons protéger, c'est l'indemnisation. Lorsqu'on parle d'indemnisation
on parle effectivement de taxe foncière, uniquement. Actuellement, c'est
à $1.50 le $100 d'évaluation et c'est actuellement porté
au rôle à $5500, je crois.
Evidemment, nous ne sommes pas en face d'un rôle qui a
été fait suivant les critères établis, rôle
qui sera effectivement fait sous peu. Un autre aspect aussi, c'est
effectivement l'aspect de l'entretien ou de la compensation à $0.30 le
$100 maximal, tel que prévu par la loi. Il est définitif que, si
effectivement la Corporation municipale de Sainte-Blandine se devait d'offrir
les services pour ce montant de $0.30 le $100 d'évaluation, elle sera
certainement déficitaire.
Nous vous suggérons que la cité de Rimouski assume
elle-même ces services.
Le Président (M. Picard): Me Gendreau.
M. Gendreau: M. le Président, je pense que je dois
rectifier un certain nombre de faits. D'abord, une première chose: j'ai
reconnu tout à l'heure qu'il s'agissait ici du cas particulier de
Val-Neigette. Je pense que cette question est bien claire et qu'à cet
égard, nous sommes disposés à faire un amendement.
Malheureusement, il y a la question de la rédaction que nous pourrions
peut-être faire au cours d'un ajournement de quelques minutes, quitte
à y revenir par la suite, si cette question rencontrait l'approbation
générale.
D'autre part, sur la question de la compensation, j'attire l'attention
de la commission sur différentes choses. Il est évident que, si
le centre de ski Val-Neigette n'existait pas ou n'existait plus, la taxe
d'affaires ou la taxe venant de la taxe de vente ne pourrait plus
bénéficier à Sainte-Blandine.
Il a été payé l'an dernier $1678 de taxe
foncière par le club de ski Val-Neigette à la municipalité
de Sainte-Blandine sur une évaluation de $5500. Il est évident
que la municipalité de Sainte-Blandine, si elle avait
évalué différemment le centre de ski, aurait probablement
touché largement plus. Au surplus, une installation de cette nature a un
effet d'entraînement et amène dans les environs des installations
autres qui, elles, sont taxées, et qui ne le seraient pas autrement.
Nous soumettons respectueusement que la compensation dont mon confrère
peut parler est largement compensée par les bénéfices qui
sont retirés d'une façon indirecte par la municipalité de
Sainte-Blandine et, évidemment, par les citoyens, les négociants
de Sainte-Blandine. Nous soumettons respectueusement que, pour autant que nous
sommes concernés, nous sommes prêts à faire les amendements
requis. Nous demanderions à la commission de nous accorder quelques
minutes de réflexion pour fins de rédaction purement et
simplement. Nous pourrions, dans un quart d'heure, soumettre un texte qui
pourrait être nouveau.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Je voudrais savoir quels sont les services
donnés actuellement au centre de ski par la municipalité de
Sainte-Blandine.
M. Laliberté: Si vous permettez, le maire de la
corporation municipale serait mieux placé pour répondre.
M. Lepage (Jean-Paul): M. le Président,
premièrement, on a l'ouverture des chemins l'hiver qui est assez
coûteuse, vu qu'il y a beaucoup de rues dans ce coin qui ne sont pas
subventionnées. Ensuite, il y a la voirie d'été, qu'on
appelle, l'entretien des chemins qui sont pour la plupart en gravier et qui
demandent beaucoup d'argent. On a aussi des services de vidanges. Vous avez un
service qui est donné directement par la municipalité de
Sainte-Blandine pour l'entretien des chemins.
Ces chemins ne sont pas entretenus par le ministère de la Voirie.
Une partie seulement est subventionnée. Le reste est aux frais de la
municipalité de Sainte-Blandine.
M. Boutin: Qu'est-ce que représente, au total, le
coût d'entretien de ce bout de chemin? Quelle longueur a-t-il?...
M. Lepage: Cela doit donner environ un mille et demi
probablement.
M. Boutin: Ah bon! Cela représente, en hiver, si on
fonctionne avec l'Association des chemins d'hiver, quelle subvention? $500
à $600 le mille par année?
M. Lepage: Oui.
M. Boutin: Merci, M. le Président!
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aurais une dernière
question, sur le projet de loi, que j'adresserais au ministre responsable du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, qui est sans
doute au courant de la situation qui fait que, d'une part, il y a le centre de
ski Val-Neigette, dont nous venons de parler, et que, pas tellement loin, il y
a également un autre centre de ski depuis quatre ans, à savoir le
Mont-Comi, et que la clientèle de cet autre centre de ski, selon les
renseignements que nous avons, qui est situé pas tellement loin, se
répartit en trois parts. Un tiers est constitué de gens de
Rimouski, un tiers vient de la zone centrale des municipalités, et un
tiers vient de Mont-Joli; même au niveau des actionnaires, c'est aussi le
portrait qu'on retrouve dans ce centre de ski Mont-Comi, où il y a un
tiers des actionnaires venant de Rimouski, un tiers de la zone centrale et un
tiers de Mont-Joli. Afin de bien percevoir les effets du projet de loi qu'on
s'apprête à adopter, simplement comme appréciation
personnelle, j'aimerais savoir du ministre jusqu'à quel point un centre
de ski qu'on remet sur pied, en pleine activité, pourra avoir des effets
négatifs sur l'autre centre de ski, celui de Mont-Comi. Je pense que
c'est d'autant plus important que, selon les renseignements que nous avons, la
clientèle des centres de ski de Mont-Comi et de Val-Neigette est
à peu près la même, en termes de clientèle de
skieurs, du point de vue des statistiques. Or, on s'aperçoit qu'à
Mont-Comi, la situation financière est très bonne et qu'avec
à peu près la même clientèle, la situation de
Val-Neigette est très déficitaire. Je n'ai pas de jugement de
valeur à porter sur l'administration, sur ceux qui administrent le
centre de ski de Val-Neigette, mais je pense qu'il serait important d'avoir les
commentaires du ministre sur les effets de l'acceptation de ce projet de loi
concernant le Mont-Comi.
M. Phaneuf: Les interventions financières et techniques du
Haut commissariat ont fait que cela a permis jusqu'à maintenant la
complémentarité des deux centres. L'expansion future, selon le
rapport Urbec aussi, permet de penser que Mont-Comi a une vocation
particulière et que Val-Neigette a une vocation particulière et
que les deux sont complémentaires et ne sont pas conflictuelles.
Quant à nous, l'analyse qui a été faite par les
fonctionnaires du haut commissariat et les analyses qui ont pu être
faites en cours de route par l'entente Canada-Québec me permettent de
croire qu'il n'y a pas de conflit entre l'opération des deux
centres.
M. Bédard (Chicoutimi): Les deux peuvent survivre
très bien.
M. Phaneuf: Les deux peuvent survivre en autant qu'une
municipalité puisse absorber, comme je l'ai dit tantôt, le
règlement d'emprunt qui est trop lourd à supporter par une
corporation.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: J'allais tout simplement attirer votre attention
sur le fait qu'il est treize heures et qu'il semble entendu que les
intéressés vont chercher à rédiger un texte
limitatif qui viserait Val-Neigette seulement. J'aimerais suggérer que
nous revenions à quinze heures pour entendre cette dernière
présentation et pour espérons-le prendre une
décision là-dessus. J'aimerais vous suggérer,
d'après l'évaluation que j'ai pu en faire et après
certaines conversations avec l'Opposition officielle que les quatre projets de
loi suivants ne semblent pas présenter de problèmes majeurs et
devront aller assez rapidement. Je dis cela pour rassurer les autres qui voient
que nous avons pris un temps considérable à étudier ce
premier projet de loi. J'aimerais suggérer aussi que, si par hasard les
intéressés ne sont pas prêts à quinze heures avec un
nouveau texte, nous passions d'autres projets de loi que nous attendions
à plus tard pour les entendre.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à quinze heures.
(Suspension de la séance à 13 h 4)
Reprise de la séance à 15 h 15
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire des affaires municipales et de
l'environnement continue cet après-midi l'étude des projets de
loi privés. Pour la séance de cet après-midi, M. Phaneuf
(Vaudreuil-Soulanges) remplace M. Chagnon (Lévis) et M. Gratton
(Gatineau) remplace M. Parent (Prévost).
Nous en étions toujours à l'étude du projet de loi
no 223. Il était question de préparer un nouveau texte. Est-ce
que celui-ci est prêt?
Etude du projet de loi suspendue
M. Gendreau: M. le Président, je suis en pleine discussion
avec les représentants de la municipalité de Sainte-Blandine.
Nous sommes à deux doigts de faire un texte qui conviendrait à
l'une et à l'autre des municipalités et, dès lors, je
pense qu'il serait peut-être opportun que nous cédions notre place
à un autre projet de loi et, lorsque le texte qui aura été
agréé par les parties sera prêt, nous vous le
présenterons. Il sera transcrit et photocopié, etc.
Le Président (M. Picard): Nous allons suspendre
l'étude du projet de loi no 223, Loi concernant la cité de
Rimouski et passer au projet de loi no 229, Loi concernant la ville de
Hull.
Projet de loi no 229
Alors, le projet de loi no 229, Loi concernant la ville de Hull, dont le
parrain est M. Gratton, député de Gatineau, à qui je
cède la parole pour nous donner les grandes lignes de ce projet de
loi.
M. Gratton: Merci, M. le Président. J'aimerais simplement
dire à la commission que ce projet de loi vise à autoriser la
ville de Hull à acquérir et à opérer la franchise
du club de hockey les Festivals de Hull, pour une période de temps
indéterminée.
Suite à la récente décision de l'Association de
hockey majeur du Québec de ne pas renouveler la franchise au nom des
propriétaires de l'équipe de l'an dernier, la ville de Hull a
décidé de tenter de conserver le hockey junior majeur à
Hull en assurant la relève en attendant de trouver des personnes
intéressées à acquérir cette équipe. Les
raisons qui motivent la ville à demander ces pouvoirs nous seront sans
doute expliqués tantôt par les autorités municipales
présentes.
En principe, M. le Président, je suis le premier à
reconnaître qu'il n'est pas normal ni même souhaitable qu'une ville
soit propriétaire d'une équipe de hockey ou l'exploite. Je n'ai
accepté de parrainer ce bill qu'après avoir reçu de la
ville l'assurance formelle de son intention d'exploiter l'équipe d'une
façon strictement temporaire en attendant, comme je l'ai dit,
d'intéresser l'entreprise privée à s'en porter
acquéreur.
Nul doute que le maire et les autres officiers de la municipalité
ici présents voudront nous réitérer cette assurance devant
la commission. Je vous remercie, M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, je trouvais au premier
abord ce projet de loi un peu spécial, c'est le moins que je puisse dire
et ma première réaction a été que je ne voudrais
pas encourager toutes les municipalités du Québec à aller
chercher des équipes de hockey...
M. Bédard (Chicoutimi): Montréal garde le Canadien
aux dernières nouvelles.
M. Goldbloom: J'avais indiqué mon désir d'avoir des
explications et je pense que notre collègue de Gatineau en a fourni
passablement dans sa courte présentation; sans doute que les
autorités municipales voudraient en ajouter.
Nous avons une préoccupation additionnelle que j'aimerais vous
proposer, M. le Président et j'arriverai dans quelques instants avec un
texte modifié pour l'article 1. C'est d'assurer que la ville se fera
rembourser intégralement les sommes qu'elle aurait pu dépenser,
c'est-à-dire que la ville, en fin de compte, ne soit pas perdante, par
une transaction éventuelle.
Il y a un texte que j'aimerais vous proposer dans quelques minutes,
mais, entre-temps, sans doute que les dirigeants municipaux auront des
commentaires à faire.
Le Président (M. Picard): Avant de céder la parole
aux dirigeants municipaux, j'aimerais les identifier. Il s'agit ici de quatre
personnes qui remplissent une fonction pour la ville de Hull, soit le maire, le
gérant, le trésorier ou le greffier de la ville et, en plus, le
procureur de la ville. Alors, il n'y a pas d'opposition à ce projet de
loi.
On va entendre seulement un côté de...
M. Rocheleau: C'est ça, M. le Président, nous avons
toujours le bon côté.
Le Président (M. Picard): Vous êtes monsieur?
M. Rocheleau (Gilles): Le maire de Hull, Gilles Rocheleau.
J'aimerais apporter une petite correction, M. le Président. Ce n'est pas
le gérant, mais plutôt le gérant adjoint qui nous
accompagne aujourd'hui, M. Jean-Guy Saint-Arnaud.
Est-ce que vous permettez que je commence? M. le Président, je
voudrais remercier le ministre, notre parrain, M. Gratton, ainsi que la
commission qui nous entend aujourd'hui sur l'urgence de ce projet de loi.
Etant donné que depuis quelques semaines déjà, nous
avons procédé au repêchage, plus particulièrement
par intérim, je tiens à souligner ici que la ville de Hull, au
niveau de l'exploitation du club junior, chez nous, c'est sur une base
temporaire.
Nous avons connu dernièrement certaines difficultés
administratives au niveau de la gestion et du rouage de l'administration comme
telle du club Les Festivals, pour cette raison, la direction de la
ligue majeure de hockey du Québec nous a demandé
d'intervenir.
C'est ce que nous avons fait et, dans le but d'intervenir, nous avions
besoin de pouvoirs tout à fait spéciaux. C'est ce que nous
demandons. Je peux, encore une fois, assurer la commission que c'est par
intérim que nous voulons exploiter le club de hockey actuel, jusqu'au
moment où nous aurons trouvé les personnes
intéressées à continuer, en somme, la franchise, chez
nous, à Hull.
S'il y avait des explications... Je sais que ce matin, M. le ministre
nous a avisés qu'il y avait plusieurs projets de loi. Je ne voudrais pas
m'étendre, mais plutôt répondre aux questions, s'il y a
lieu, pour avoir les explications nécessaires.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, en ce qui
nous regarde, nous sommes d'accord avec le projet de loi tel que
présenté et surtout, tel qu'amendé. Tel que l'a
expliqué le parrain du projet de loi, il s'agit bien d'une transaction
temporaire. A partir de ce moment-là, je crois que c'est un
élément très important.
L'autre élément important qui a été
ajouté à l'effet que lors de la vente, il faille s'assurer, par
le texte de loi, que les autorités de la ville soient
remboursées, est un autre élément important, en termes
d'amendement, qui contribue à notre accord sur le projet de loi.
Nous avions eu l'occasion, d'ailleurs, d'en discuter avec le procureur
de la ville de Hull, Me Beaudry, nous lui avions fait part, à ce moment,
la semaine passée, de notre préoccupation sur cet aspect
important, de voir si c'est une bonne chose que la ville acquière
temporairement cette franchise. Un autre élément important, c'est
de voir à ce que les citoyens, qui auront à payer, entretemps,
pour cet achat, auront peut-être à faire certains investissements,
que l'on ait l'assurance que les citoyens, par la ville, seront
remboursés des investissements.
En ce qui nous regarde, M. le Président, je ne veux pas allonger
la discussion, ce sont les remarques que nous avions à faire.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais donc faire
lecture du texte modifié de l'article 1 que j'aimerais proposer. J'en
fais lecture intégralement. "Le conseil de la ville de Hull est
autorisé à acquérir, détenir, exploiter,
administrer et opérer, aux conditions stipulées dans la
résolution du 4 juin 1976 du bureau des gouverneurs de L'Association de
Hockey Junior du Québec (1969) Inc., et de la lettre du 8 juin 1976
signée par le directeur exécutif de cette association, une
franchise à l'intérieur des cadres de la Ligue de Hockey Junior
Majeur du Québec jusqu'à ce que le bureau des gouverneurs accorde
cette franchise, après consultation avec le conseil de la ville,
à une autre personne, laquelle doit rembourser à la ville toutes
les dépenses encourues par cette dernière pour faire
l'acquisition de cette franchise."
Le Président (M. Picard): Des commentaires?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, nous sommes d'accord sur cet
amendement. Nous aurions peut-être quelques questions à poser, par
exemple, à M. le maire.
Le Président (M. Picard): Voulez-vous adopter l'amendement
avant?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Puis-je en avoir une copie s'il
vous plaît? L'amendement proposé par l'honorable ministre est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le Président
(M. Picard): Article 2?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il n'y a
pas de problème à l'article 2, en ce qui nous regarde.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 2, adopté.
Article 3?
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 3, M. le
Président, on peut lire ceci: "Le conseil est autorisé à
conclure des ententes avec toute personne, société, groupe,
organisme ou corporation dans le but d'exercer, en tout ou en partie, les
pouvoirs qui lui sont conférés par la présente loi."
Pourrait-on nous dire, si la ville, à l'heure actuelle, a une
idée précise à qui elle pourrait confier l'exercice de la
présente loi. Est-ce que l'équipe sera exploitée
directement par la ville?
M. Rocheleau: Disons qu'actuellement, la ville voudrait faire
l'exploitation de l'équipe dans l'immédiat, mais nous avons
déjà certains groupes de personnes qui pourraient être
intéressés. Une fois que le problème aura
été réglé, c'est-à-dire entre la Ligue de
hockey junior majeur du Québec et la ville de Hull au niveau de
l'administration du club, cela va nous permettre de nous asseoir et de discuter
des modalités de transfert à un organisme ou à d'autres
personnes qui pourraient être intéressés, suivant certaines
modalités que la ville aura à intégrer dans le contrat de
transfert. Maintenant, pour assurer...
M. Bédard (Chicoutimi):... par intérim,
jusqu'à ce que la ville ait réussi à trouver un
acquéreur, qui va avoir la responsabilité de l'exercice de cette
loi?
M. Rocheleau: En somme, c'est la ville qui a formé un
comité ad hoc, un conseil d'administration temporaire pour
l'administration du club. Ce conseil d'administration est composé
actuellement de directeurs de services de la ville de Hull, ainsi que du Dr
Morrissette, qui est président de la
Ligue junior B du Québec. Alors, nous avons déjà un
certain noyau. Par la suite, nous pourrons continuer les démarches dans
le but d'avoir des gens intéressés.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Si vous me permettez une
dernière question, puisque cela n'arrive pas tous les jours qu'on a la
possibilité de voir les représentants de la ville de Hull ici en
commission, étant donné le fait que nous aurons à
étudier après votre départ un projet de loi d'une ville
qui a à peu près la même population que celle de Hull et
qui veut se doter d'un conseil exécutif, étant donné que
la ville de Hull est elle-même dotée d'un conseil exécutif
à l'heure actuelle, en vertu de la loi, est-ce que M. le maire aurait
l'amabilité de nous expliquer le fonctionnement de ce conseil
exécutif, de nous dire s'il en est satisfait et s'il aurait à en
recommander la formule?
M. Rocheleau: Si le président me le permet, j'aimerais
quand même souligner au député de Chicoutimi que, chez
nous, la formule que nous avons, et qui est acceptée en vertu de la
charte que nous détenons, soit la formule actuelle
exécutif-conseil, fonctionne très bien. Au niveau du travail
accompli, c'est beaucoup plus expéditif. Si j'avais simplement un
souhait à exprimer, ce serait de recommander à la commission
municipale de se pencher fortement sur cette formule, parce que nous trouvons
que chez nous, cette formule est idéale.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous remercie! Le
Président (M. Picard): Article 3, adopté?
M. Gratton: M. le Président, là-dessus, en tant que
candidat défait à la mairie de Hull en 1970, je puis vous dire
que je n'ai rien à ajouter.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela confirme.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté.
Article 4, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 229, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Goldbloom: M. le maire...
Le Président (M. Picard): Au nom de la commission, je vous
remercie, messieurs!
M. Goldbloom: ... est-ce que je peux me permettre de vous
informer que je suis un ancien gardien de but, ce qui m'a très bien
préparé pour la période des questions?
M. Rocheleau: Merci, M. le ministre! Merci à la
commission!
Projet de loi no 219
Le Président (M. Picard): J'inviterais maintenant les
procureurs et les intéressés au projet de loi no 219, Loi
modifiant la loi constituant la Corporation des officiers municipaux
agréés du Québec.
Projet de loi no 219, Loi modifiant la loi constituant la Corporation
des officiers municipaux agréés du Québec.
L'honorable ministre.
M. Goldbloom: Je voulais simplement dire que ce sont des
retouches, des améliorations à une loi constitutive qui existe
depuis un certain nombre d'années. J'aurai une seule suggestion à
faire au cours de la discussion.
Le Président (M. Picard): Article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): D'une façon
générale, nous sommes d'accord avec ce projet de loi. Je tiens
à vous dire que nous n'avons pas d'amendement à apporter. Nous
croyons que l'esprit du projet de loi ne peut que contribuer à
accroître l'efficacité des administrations municipales,
étant donné ce regroupement. Si j'avais un souhait à
émettre, que vous pouvez ou non prendre en considération, je
crois qu'il y aurait avantage à ce que votre groupement accentue ses
efforts ou oriente ses efforts dans un secteur particulier qui est la formation
administrative de chacun de ses membres. Comme on sait que l'ENAP, l'organisme
gouvernemental, à l'heure actuelle, est justement en train de promouvoir
un tel programme, je pense que ceci pourrait contribuer à rendre votre
organisme de plus en plus valable et profitable, encore une fois, pour toutes
les administrations municipales.
M. Paquet (Jean-Guy): Vous permettez, M. le Président, mon
nom est Jean-Guy Paquet procureur de la corporation. Pour répondre
à M. le député, nous avons déjà
commencé à avoir des rencontres avec l'Ecole d'administration
publique, afin de permettre d'accentuer ce que vous demandiez
effectivement.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté.
Article 2.
M. Goldbloom: L'article 2, paragraphe d), il y aura lieu
d'ajouter, après le mot "université", les mots suivants: "ou d'un
collège d'enseignement général et professionnel". Je pense
que les dirigeants: de la COMAQ n'ont pas d'objection à cela. On
reconnaît ainsi un fait, c'est qu'il y a des diplômes
accordés dans les CEGEP.
M. Bédard (Chicoutimi): J'allais demander au ministre le
pourquoi de cet amendement.
M. Goldbloom: Parce qu'il y a des cours donnés par les
CEGEP qui à nos yeux, justifient l'ad-
mission d'un diplômé à l'organisme en question et
nous croyons que ce n'était pas l'intention de la corporation d'exclure
les diplômés des CEGEP qui ont des états de services et des
qualifications suffisantes.
M. Paquet: Absolument pas. Nous avions d'ailleurs
préparé ce que vous appelez dans votre language un papillon,
où nous avions indiqué effectivement, où nous voulions
demander à cette commission d'intégrer à
l'intérieur de notre projet les termes exacts de M. le ministre.
M. Goldbloom: Très bien.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): On se retrouve sur la même
longueur d'onde.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 2 tel
qu'amendé est adopté? Adopté. Article 3?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 4?
Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le
Président (M. Picard): Article 5?
M. Bédard (Chicoutimi): Les articles 5 et 6 sont
adoptés, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté.
Article 6, adopté. Le projet de loi no 219, tel qu'amendé, est
adopté. On vous remercie, messieurs.
M. Paquet: Nous aussi, messieurs, nous vous remercions de nous
avoir entendus et de nous avoir compris.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela n'a pas été
nécessaire de plaider.
Projet de loi no 221
Le Président (M. Picard): J'inviterais maintenant les
procureurs et les intéressés au projet de loi no 221, Loi
concernant un immeuble de la communauté des Soeurs de la Charité
de la Providence. J'inviterais le procureur de la communauté, Me Armand
Poupart de la requérante, plutôt à nous
expliquer le but de ce projet de loi.
M. Poupart (Armand): M. le Président, M. le ministre,
messieurs les membres de la commission, j'agis, avec Me Jules Lesage, mon
associé, comme procureur du pétitionnaire et nous sommes
accompagnés du président, du pétitionnaire, M. Jean Morin.
M. Lesage va commencer à vous expliquer le projet de loi et j'aurai
ensuite certaines remarques à vous apporter.
M. Lesage (Jules): Le projet de loi tel que
présenté est destiné à soustraire une partie de
terrain qui doit être acquise par le Conseil régional du
Montréal métropolitain, de l'hôpital
Louis-Hippolyte-Lafontaine à l'article 57 de la charte de la ville de
Montréal de 1963, en vertu duquel l'hôpital de Saint-Jean-de-Dieu
d'alors, qui est devenu l'hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine, et les
soeurs de la Charité de la Providence, ne pouvaient céder,
vendre, aliéner de quelque façon que ce soit, soit par bail,
vente ou autre, une partie de terrain qui était désignée
à cette loi et s'ils le faisaient pour des fins autres que celles de
l'hôpital ou de la communauté, à ce moment-là, ces
terrains devenaient annexés automatiquement à la ville de
Montréal.
Ce que nous demandons, c'est que l'établissement d'une buanderie
communautaire par le conseil régional, en fait, ne soit pas un
changement de destination car il s'agit d'une buanderie qui desservira 12
hôpitaux majeurs du Montréal métropolitain. Evidemment,
dans la loi telle que rédigée, nous serions exclus et
annexés à la ville de Montréal. Nous demandons, en fait,
d'être inclus dans cette loi dans l'exception qui est créée
et qu'il n'y ait pas annexion ipso facto, que les dispositions de la loi ne
s'appliquent pas dans notre cas.
Essentiellement, c'est l'objet du projet.
M. Poupart: La vocation de ce terrain a toujours
été pour des affaires sociales, des affaires communautaires.
Saint-Jean-de-Dieu est une enclave qui constitue une municipalité
séparée de la ville de Montréal, elle est dans les limites
de la Communauté urbaine de Montréal, sur l'île de
Montréal. L'article que mon confrère a souligné a pour
effet de soustraire à la juridiction de Saint-Jean-de-Dieu, qui
s'appelle maintenant Louis-Hyppolyte-Lafontaine, tout terrain qu'elle vendra.
Mais, en fait, ce ne sera pas une vente, ce sera un bail simplement. Nous
allons louer et c'est pour les mêmes fins, pour des fins d'affaires
sociales, d'affaires communautaires.
Il n'y a pas de changement de destinée de ce terrain.
M. Goldbloom: M. le Président, pour ma part, je n'ai pas
d'objection au projet de loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous n'avons pas de remarque non
plus, M. le Président, déjà, ici, à Québec,
il y a un centre de buanderie communautaire qui est relié à
l'hôpital de l'Enfant-Jésus. Ce projet est dans le même
sens, a le même effet.
M. Lesage: Dans le même sens, exactement. En fait, ce qui
arrive aujourd'hui, c'est que les 12 hôpitaux qui vont faire partie de ce
projet seraient obligés de renouveler tout leur équipement, en
tout ou en partie, parce que ces équipements sont désuets. Il y a
aussi, inclus dans ce groupe, le Centre de santé de Laval qui, justement
à cause de ce projet de buanderie communautaire, n'a pas
été incorporé à ce centre de santé, ce sont
les hôpitaux majeurs qui seront desservis. Cela amènera
une uniformisation. Il y a une estimation d'économie de $1,5
million par année pour les hôpitaux et pour le ministère,
par la création de cette buanderie communautaire.
M. Bédard (Chicoutimi): On peut aller plus loin, cela peut
être interprété comme étant une activité ou
la continuation d'une activité hospitalière.
M. Lesage: C'est cela. Assurément.
M. Poupart: C'est déjà exercé pour
l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu seulement. Alors, ça va servir pour
plusieurs hôpitaux.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Voulez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
M. Peloquin: Oui, M. le Président. Mon nom est Jean
Peloquin. Je suis avocat, je représente la ville de Montréal et
j'aimerais faire certaines remarques au sujet de ce projet de loi. Le projet de
loi, tel qu'il est présentement déposé, tel qu'il a
été modifié, évidemment, demande de soustraire le
territoire qu'il s'agit d'acquérir par bail emphytéotique aux
dispositions du chapitre 70 des lois de 1963. Le projet, tel qu'il était
déposé, n'avait pas cette disposition et, à ce
moment-là, le territoire qui était acquis par les CSSSMM tombait
automatiquement, par l'effet de cette loi, dans le territoire de la ville de
Montréal. Il se posait un problème de zonage, parce que, dans le
schéma d'aménagement, le territoire en question était
réservé pour une zone résidentielle.
Tel que le projet de loi est maintenant proposé,
évidemment, je peux dire que le problème ne se pose pas dans
l'immédiat, parce que le territoire demeurera dans la
municipalité de la paroisse de Saint-Jean-de-Dieu. Toutefois, je pense
qu'il s'agit tout simplement d'un retard de quelques mois ou, à tout le
plus, de quelques années, parce que, déjà, la corporation
de l'hôpital de Saint-Jean-de-Dieu a adopté une résolution
le 19 février 1976 par laquelle elle priait la ville de Montréal
de bien vouloir procéder à l'annexion de la partie du territoire
qu'elle a acquise de la communauté des Soeurs de la Providence.
Pour sa part, la communauté des Soeurs de la Providence n'a pas
d'objection formelle à ce qu'éventuellement il y ait
également annexion de tout le territoire de la municipalité.
Toutefois, elle nous a demandé de la tenir au courant de toute
démarche ou de toute négociation qui pourrait être
entreprise à ce sujet.
Evidemment, je n'ai pas à me prononcer sur la question dont on
traite à l'article 1 du projet de loi, qui est une question de
capacité entre les parties, de s'aliéner réciproquement,
par bail emphytéotique, le territoire en question.
Là où je me pose des questions, c'est que, par l'effet
d'une loi, on décrète qu'il y aurait ni plus ni moins exemption
de zonage, c'est-à-dire que le zonage ne soit pas décidé
par les autorités locales. Cela peut rendre l'affaire parfaitement
légale, mais, s'il y a une question de nocivité de créer
un emplacement qui deviendrait, de l'avis de certains urbanistes, un
emplacement industriel ou à vocation industrielle, dans un secteur
d'habitation, à ce moment-là, ce qu'il y aurait eu de nocif
demeurerait nocif pour tout le temps.
Evidemment, je comprends qu'il y ait une question de délai
là-dedans. On a voulu procéder avec
célérité. D'autre part, la ville de Montréal a
toujours été ouverte à rencontrer les gens responsables
pour, possiblement, régler ce problème d'implantation d'une
buanderie communautaire dans un secteur résidentiel, que ce soit par le
moyen d'un plan d'ensemble, suivant les dispositions que nous avons
déjà dans notre charte, ou que ce soit par toute autre
mesure.
J'aimerais inscrire ma dissidence sur ce qui a été dit
relativement à la vocation. On a dit qu'ériger cette buanderie
à cet endroit, c'était prolonger la vocation de l'hôpital,
de ce qui existait. C'est peut-être vrai en partie, mais, étant
donné que cette buanderie va desservir, environ douze
établissements hospitaliers de la région de Montréal, de
même que la future cité de la santé de la ville de Laval,
dans notre humble opinion, il s'agit, ni plus ni moins, que d'une entreprise
industrielle, à ce moment-là, où on procédera au
lavage des draps et de tout le linge qui est utilisé dans les
hôpitaux.
Personnellement, je ne vois pas vraiment la différence, que ce
soit une buanderie qui soit opérée par un centre communautaire,
ou que ce soit opéré par une entreprise privée; au point
de vue du zonage et de l'environnement, je crois que les effets sont les
mêmes. Dans tous les hôpitaux, à l'heure actuelle, il y a
des services auxiliaires, qui sont des services d'alimentation, des services de
buanderie, etc. Tant qu'ils sont des services auxiliaires de l'hôpital,
on peut les traiter comme tels. Mais lorsque cela devient une occupation
principale ou primordiale, qui, dans ce cas-là, est de laver du linge,
une buanderie, je me demande si on ne change pas la vocation de
l'établissement. Je voulais vous formuler ces remarques, humblement
soumis.
Le Président (M. Picard): M. Poupart.
M. Poupart: Je comprends, M. le Président, qu'il s'agit de
simples remarques, parce que cette organisation va être éminemment
utile à tous les citoyens de la ville de Montréal, ainsi
qu'à tous les citoyens de la communauté urbaine. Je ne pense pas
que la ville de Montréal s'oppose à ce que les citoyens puissent
bénéficier de cet avantage.
La ville de Montréal représente 50% des citoyens de la
communauté urbaine, au-delà de 50%. Alors, elle va en
bénéficier d'autant plus. Là-dessus, je voudrais
simplement faire remarquer que le mécanisme qui est établi par
les lois de 1963, pour permettre à la ville de Montréal d'avoir
un droit de préemption, au point de vue zonage, c'est quand le
territoire est cédé, et cela, à l'entreprise
privée, ou pour fins spéculatives, ou pour d'autres fins.
Mais là, ce n'est pas cédé, c'est simplement
loué à une entreprise, pour des fins humanitaires, des
fins sociales, des fins d'affaires sociales. Je ne pense pas qu'à ce
moment-là, on déroge et je ne pense pas que la loi de 1963 puisse
s'appliquer. D'ailleurs, on demande qu'elle ne s'applique pas, parce que c'est
réellement un cas d'exception.
Ceci étant dit, je ne pense pas que nous ayons à nous
étendre là-dessus. On touche l'entreprise privée à
ce qu'on semble laisser entendre. On n'enlève rien à l'entreprise
privée, parce que, dans tous les hôpitaux de l'île de
Montréal, actuellement, on a des buanderies privées qui sont
opérées par les hôpitaux. Cela ne va pas à
l'entreprise privée. Cela n'enlèvera rien à personne.
On va continuer à oeuvrer un système centralisé
à meilleur coût, dans le meilleur intérêt de tous les
hôpitaux. C'est la raison de notre intervention et c'est la raison de mes
remarques pour répondre à mon savant ami.
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais simplement
demander à Me Péloquin s'il veut proposer une modification
quelconque au texte ou s'il s'oppose carrément à l'adoption de
l'un ou l'autre des articles du projet de loi.
M. Péloquin: Evidemment, c'est difficile pour moi de m'y
opposer carrément, parce que je suis entièrement d'accord sur
l'objectif qui est recherché. Je suis conscient que c'est pour le
meilleur avantage de la population de la ville de Montréal et de la
région de Montréal. Je n'ai rien à dire là-dessus.
Mais, toutefois, c'est simplement au point de vue de la question de principe.
On installe une activité qui, suivant les urbanistes, est à
vocation industrielle dans un secteur qui avait une vocation
résidentielle.
Evidemment, si on commence avec cette buanderie, où finira-t-on?
Toujours, dans le passé, lorsque des ministères de la couronne,
le gouvernement, quelque organisme public que ce soit s'installaient dans la
ville de Montréal ou dans d'autres villes, je pense, il y avait toujours
des rencontres avec les autorités locales pour voir au respect de la
question du zonage et pour voir aussi au respect de la question de la
sécurité et de toutes les autres exigences qui peuvent être
formulées par les règlements municipaux.
Dans ce cas, malheureusement, je sais que c'est une question de
délai et je sais qu'il y a urgence à construire cette buanderie.
Je suis conscient de cela, mais je regrette que des pourparlers n'aient pas
été entrepris antérieurement à ce jour pour que le
problème puisse se résoudre à l'échelon local. Je
crois qu'il y aurait eu possibilité de le résoudre.
D'ailleurs, hier matin, il y avait réunion au service de
l'habitation et de l'urbanisme et il y avait des représentants du
ministère des Affaires sociales qui sont venus exposer leur
problème et qui ont soumis leur problème à la ville de
Montréal. Cette discussion, je crois, a été très
fructueuse et on s'est quitté, de part et d'autre, en se disant qu'il y
aurait certainement possibilité de s'entendre, que ce soit par une
formule ou par une autre.
M. Poupart: Je pense qu'on a la meilleure formule et je pense que
tout le monde va continuer dans le même bon esprit et dans la bonne
entente. M. le Président, c'est déjà commencé
depuis hier. La loi va peut-être activer les choses, pour nous permettre
de commencer à construire en septembre. C'est là notre but.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, une
dernière question à Me Péloquin. Peut-être que le
ministre responsable de l'environnement pourra y répondre. Cette
activité industrielle constitue-t-elle une activité polluante, au
niveau de la pollution de l'air ou de la pollution par le bruit? Pourriez-vous
nous donner des renseignements là-dessus?
M. Péloquin: M. le Président, je suis avocat, je ne
suis pas urbaniste. Je ne suis pas non plus spécialisé dans les
questions d'environnement. De la bouche même du directeur du service de
l'habitation et de l'urbanisme, il n'était pas prêt lui-même
à se prononcer quant au caractère nocif de cet
établissement. Cela demanderait évidemment des études pour
se prononcer. Il faudrait savoir ce qu'il y a exactement là-dedans,
quelle sera l'implantation. Il y a plus que la question de l'environnement,
environnement, dans le sens général du terme. On pourrait dire
que c'est une question d'environnement. Il y a la question d'accès, il y
a la question de circulation, il y a la question de tous les services
municipaux que, de toute façon, la buanderie demandera à la ville
de Montréal, même si elle est retranchée dans un territoire
séparé.
Ce sont toutes des questions dont il est souhaitable de discuter au
préalable et je mets là-dedans la question de zonage.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous comprendrez qu'étant
donné que vous aviez fait référence à un zonage
résidentiel à cet endroit, il était normal de se poser des
questions sur l'aspect de la pollution, que ce soit de l'air ou par le bruit.
Je vous adressais ma question et, un peu par référence, à
l'honorable ministre des Affaires municipales qui, comme tout le monde le sait,
est en même temps le ministre responsable de l'environnement. Je suis
convaincu que cela doit être une de ses préoccupations et qu'il a
dû faire faire une étude et qu'il est en mesure de se prononcer
sur ce sujet.
M. Goldbloom: Evidemment, il y a d'abord la question de la
disposition des eaux usées qui viennent d'une buanderie, d'autant plus
que c'est une buanderie à vocation hospitalière et il y a la
possibilité de retrouver dans ces eaux usées une certaine
contamination particulière. Il faudra que l'on fasse attention à
ce facteur. Il y a deuxièmement une question de bruit. Je ne suis pas
expert en buanderie, mais les buanderies que j'ai pu visi-
ter ont produit un certain bruit. Sans doute que ceux qui auront la
responsabilité de concevoir, de construire et d'équiper cette
buanderie porteront une attention convenable à cette question du bruit
produit par la machinerie.
Il y a, troisièmement, de toute évidence, une question de
chaleur. Il faudra surveiller les conditions de travail des employés par
rapport à la chaleur à l'intérieur de la buanderie. Cela
aussi est un problème que j'ai pu constater quand j'ai visité la
buanderie de l'hôpital où je suis attaché. Je suis aussi
allé ailleurs. Finalement, il y a, dans une plus faible mesure, une
question de pollution de l'air. Ce n'est pas, à ma connaissance, un
problème majeur en ce qui concerne les buanderies, mais je ne me
prétends pas expert là-dedans et je voudrais résumer cela
par un commentaire général. Je demande à mes conseillers
juridiques de m'écouter et de me conseiller là-dessus. C'est un
projet de loi qui propose qu'une décision soit prise et qu'une
autorisation soit donnée, nonobstant toute loi générale et
spéciale, et tous règlements et conventions, et ainsi de suite.
Ma seule inquiétude à cet égard serait la suivante: Est-ce
que la généralité de cette exemption soustrait de
l'application de la loi de la qualité de l'environnement et des
règlements pertinents de la Communauté urbaine de
Montréal, la buanderie en question? Mon impression est que non, mais je
ne suis pas juriste. Je voudrais que l'on me rassure là-dessus.
M. Lesage: Là-dessus, nous devons vous dire d'abord que
toutes les études ont été faites relativement... D'abord,
les plans sont prêts et les études sur l'environnement ont
été faites. De plus, Me Péloquin parle de terrains
zonés résidentiels. Je voudrais faire remarquer à la
commission que le terrain n'est pas zoné actuellement et que, de l'autre
côté de la rue Sherbrooke, c'est le centre d'achat Versailles.
Alors, ce n'est certainement par résidentiel. Quant à la question
de la qualité de l'environnement, M. Labbé, qui a
été président du comité d'implantation du conseil
régional, nous dit que toutes les normes exigées par le
ministère de l'environnement ont été respectées, et
toutes les normes seront respectées. Quant aux amendements que vous
proposez, nous sommes d'avis que nous ne pouvons nous soustraire à une
loi générale.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une bonne nouvelle pour le
ministre.
M. Lesage: C'est une bonne nouvelle pour le ministre,
assurément. De toute façon, nous ne pouvons nous soustraire
à une loi générale.
M. Goldbloom: C'est l'avis de mes conseillers juridiques
aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous avais dit que
c'était une bonne nouvelle pour le ministre d'apprendre que les normes
ont été respectées.
M. Morin (Jean): M. le Président, pour rassurer les
membres de cette commission, je peux vous dire tout ce qui a trait aux
conditions de travail à l'intérieur de cette future buanderie.
C'est une amélioration énorme sur les conditions
déjà existantes dans les buanderies qui existent dans les centres
hospitaliers. Je puis vous assurer de cela, c'est que les conditions de travail
vont être de beaucoup améliorées. Je pense qu'on va avoir
une sorte de concours chez ceux qui sont déjà ailleurs et qui
vont vouloir aller travailler là. Evidemment, je peux assurer que
d'où nous sommes, actuellement, cette buanderie va rencontrer les normes
les plus perfectionnées qui existent non seulement en Amérique du
Nord, mais en Europe. Il y a eu des recherches qui ont été
faites. Nous profitons des progrès énormes qui ont
été faits dans ce domaine, en particulier. Je peux vous assurer
que, pour le personnel, pour la production, cela nous a permis même
d'offrir une standardisation du linge qui va être lavé là,
y être traité. Il va y avoir standardisation des normes,
c'est-à-dire que tous les hôpitaux vont avoir les mêmes
types de draps, les mêmes taies d'oreillers, etc., les mêmes
uniformes avec des matériaux que cela permet de mieux traiter, ce qui
n'existait pas antérieurement.
Nous commençons à apporter des techniques, et, comme vous
le savez, l'expérience de Québec nous a été
très fructueuse. Cela nous permet d'améliorer quelque chose qui
est déjà excellent. Je ne sais pas si ça peut vous
rassurer.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'autres remarques, M.
le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a un autre document
qui a été distribué, qui propose quelques modifications au
texte. Ce sont des modifications qui, à mon sens, donnent à ce
texte une précision additionnelle. Il y a une correction technique que
je voudrais apporter cependant. J'attire votre attention au document
intitulé "Modifications". Il a quatre articles, et c'est à
l'article 3, à la quatrième ligne. On voit les mots "dispositions
des cinq derniers alinéas de l'article 57". M. le Président, pour
être précis, il faudrait indiquer" les dispositions des cinq
derniers alinéas du paragraphe 8, de l'article 57". Cela revient
à la même chose, mais mes conseillers juridiques
préfèrent qu'il y ait une allusion au paragraphe 8, même si
c'est le dernier paragraphe de l'article.
M. Lesage: D'accord!
Le Président (M. Picard): Je remarque que cela touche
l'article 3. Est-ce qu'on pourrait commencer par l'article 1? Je crois qu'il y
a déjà un amendement à l'article 1.
M. Goldbloom: Je crois qu'il est effectivement proposé, M.
le Président, de retrancher, dans les trois premières lignes, les
mots "Nonobstant toute disposition contraire d'une loi générale
ou spéciale ou d'une convention ayant trait à l'utilisation du
territoire décrit à l'annexe".
M. Lesage: Nous sommes d'accord pour retrancher ces mots.
Le Président (M. Picard): L'amendement à l'article
1 est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 1, tel qu'amendé,
est adopté. Article 2. Il y a aussi un amendement, je crois.
M. Lesage: ... de même nature, c'est de retirer une partie
qui dit "nonobstant toute disposition contraire d'une loi
générale ou spéciale de règlement ou d'une
convention". L'article devrait commencer: "Le conseil de la
santé..."
Le Président (M. Picard): C'est cela. M. Lesage:
Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté?
M. Goldbloom: Ensuite, les "nonobstant" font leur apparition au
nouvel article 3.
M. Lesage: A l'article 3, c'est cela.
Le Président (M. Picard): Un nouvel article 3 qui comprend
cet amendement à la quatrième ligne, après le mot
"alinéa", ajouter "du paragraphe 8". La quatrième ligne se lira
donc comme suit: "Disposition des cinq derniers alinéas du paragraphe 8
de l'article..."
M. Lesage: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Ce nouvel article 3 est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 3,
renuméroté 4, est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 221, tel
qu'amendé, est adopté.
Au nom des membres de la commission, je désire remercier tous les
procureurs et intéressés à ce projet de loi.
M. Morin (Jean): Au nom du conseil et de nos procureurs,
permettez-moi de vous exprimer nos sincères remerciements pour l'accueil
que vous nous avez fait.
Une Voix: Merci, M. le Président...
Le Président (M. Picard): Messieurs, en effet, au sujet de
ce projet de loi no 221, je remarque qu'il y a un article 5 qui touche l'annexe
qui n'a pas été adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Une Voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Cet article 5 est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Rétroactivement.
Le Président (M. Picard): Merci!
Une Voix: Cela va bien des pompiers.
Projet de loi no 224
Le Président (M. Picard): J'inviterais maintenant les
procureurs et les intéressés au projet de loi no 224 Loi
modifiant la Loi de la Communauté urbaine de Québec.
M. Bonnier: Avant de commencer, je pense qu'il faudrait
présenter le président-directeur général, M.
Mathieu, qui va présenter sans doute ceux qui l'accompagnent.
M. Mathieu (Pierre): Bonjour. Il y a Me René Ouellet,
notre procureur et Jean-Yves Blanchet, secrétaire de la commission.
M. Bonnier: Les objectifs généraux de ce projet de
loi sont doubles. Premièrement, il s'agit de corriger certaines
anomalies relativement à la répartition des déficits de la
CTCUQ et le paiement des quotes-parts qui en résulte.
En second lieu, obtenir certains pouvoirs facilitant l'administration de
la CTCUQ par exemple, la possibilité d'un budget supplémentaire
et certaines conditions relativement aux virements de fonds. S'il n'y a pas
d'autres commentaires, on pourra procéder à l'article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait l'adopter?
Il n'y a pas d'autres commentaires? J'entends le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Jamais.
M. Bonnier: Si l'Opposition officielle est d'accord, je suis tout
à fait d'accord, M. le Président, pour adopter tous les articles
sans aucune discussion.
M. Bédard (Montmorency): On n'est pas dans l'Opposition
officielle et on n'est pas d'accord.
M. Bonnier: Par souci de démocratie, nous allons
procéder article par article, si vous êtes d'accord.
Le Président (M. Picard): Article 1.
M. Bonnier: Alors, dans l'article 1, il s'agit pour la CTCUQ
d'obtenir le pouvoir qui demande, relativement au budget supplémentaire,
qu'il ne s'applique pas dans le cas où la CTCUQ fera acquisition de
nouveaux actifs et doit de ce fait faire face à certaines
dépenses d'opération supplémentaire.
II ne s'agit pas, pour la CTCUQ, d'adopter des budgets
supplémentaires d'opération régulière, c'est
simplement dans le cas où la CTCUQ fera l'acquisition d'un autre
système de transport ou d'une autre entreprise qui oeuvre dans le
domaine du transport. Pour satisfaire à certaines dépenses
additionnelles d'opération, elle fera la demande, à ce moment,
d'un budget supplémentaire. L'article 1 se lit comme suit: La Loi de la
Communauté urbaine de Québec (1969, cnapitre 83) est
modifiée par l'addition après l'article 243 du suivant: 243a. La
Commission de transport peut, exceptionnellement, en cours d'exercice, adopter
tout budget supplémentaire qu'elle juge nécessaire à
l'occasion de l'exercice du pouvoir qui lui est accordé par l'article
228, c'est-à-dire dans les cas où elle fait l'acquisition d'un
autre système de transport.
Le secrétaire de la Commission de transport doit déposer
ce budget supplémentaire chez le secrétaire de la
Communauté.
Le secrétaire de la communauté doit le transmettre au
Comité exécutif, à chaque municipalité et à
chaque membre du Conseil au plus tard cinq jours après sa
réception.
Ce budget supplémentaire doit être soumis au conseil pour
approbation au plus tard quinze jours après sa réception lors
d'une assemblée spéciale convoquée à cette fin. Il
ne peut être mis fin à cette assemblée, sans que ce budget
soit adopté.
S'il n'est pas adopté par le conseil après
l'écoulement de vingt jours à compter du dépôt chez
le secrétaire de la communauté, il entre automatiquement en
vigueur à compter de cette date.
S'il entre en vigueur automatiquement en vertu des dispositions du
présent article, sans avoir été formellement
approuvé par le conseil, une requête pour modification en tout ou
en partie peut être adressée à la Commission municipale du
Québec conformément à l'article 178. Une telle
requête pour modification doit être présentée dans
les cinq jours de l'adoption automatique de tel budget. La Commission
municipale du Québec doit rendre sa décision dans un délai
de quinze jours de la présentation d'une telle requête.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine que le parrain du projet
de loi n'aurait pas d'objection à ce que M. Mathieu nous donne une vue
générale des motifs qui l'ont incité à faire
présenter ce projet de loi et explicite un peu aussi les
conséquences qu'il pourrait y avoir concernant l'application des mesures
proposées dans ce projet de loi.
M. Bonnier: Je n'ai pas d'objection. Cela s'applique seulement
dans un cas, dans l'acquisition d'une nouvelle entreprise de transport.
M. Mathieu (Pierre): M. le Président, messieurs les
membres de la commission, M. Bonnier, l'amendement que nous proposons à
notre loi est peut-être une des résultantes de l'acquisition
d'Autobus Laval. Dans la loi de la commission de transport ou du moins dans le
chapitre qui traite de la commission de transport, il n'est pas prévu
que nous puissions adopter un budget supplémentaire. Or, au moment
où nous acquérons une entreprise de transport, de ce fait, il
découle de nouvelles dépenses et de nouveaux revenus que nous
devons incorporer à notre budget originel. Or, c'est seulement dans ces
cas que nous voulons avoir le pouvoir de faire un budget supplémentaire
et de le faire adopter par le conseil de la communauté.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais à partir du moment
où vous nous spécifiez que c'est pour l'acquisition d'une
compagnie de transport bien déterminée, est-ce que vous ne croyez
pas qu'il y aurait lieu simplement de le spécifier très
clairement dans la loi, de façon que le fait de cette loi ne soit pas de
donner d'une façon générale la possibilité de
budgets supplémentaires sans qu'il y ait d'objet précis?
M. Mathieu: Les pouvoirs qui nous sont accordés par
l'article 228, lorsque l'on fait référence à cet article,
ce sont des pouvoirs qui nous permettent d'acquérir des entreprises de
transports exclusivement.
M. Bonnier: C'est l'article 228, M. le Président, qui
limite justement, pour répondre à l'objection du
député de Chicoutimi. Mais ce que le député de
Chicoutimi voudrait dire, c'est limiter spécifiquement, dans le texte de
loi, la compagnie en question?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est exactement ce que je voulais
dire.
M. Bonnier: Mais si cela arrivait pour une autre compagnie, il
faudrait modifier la loi encore une fois.
M. Bédard (Chicoutimi): Je posais la question pour qu'on
nous donne des explications sur cette suggestion. S'il y a de bonnes raisons
pour que...
M. Bonnier: C'est une suggestion très intelligente, M. le
député de Chicoutimi, sans doute, mais c'est pour éviter
qu'on revienne si jamais il était question de l'acquisition d'une autre
compagnie de transport. Mais le même privilège du budget
supplémentaire est limitatif. Il ne devra s'appliquer que lorsqu'il y a
acquisition d'une autre compagnie de transport, mais, comme le dit très
bien M. Mathieu, il y en a une actuellement qui est en cause.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui est en cause.
M. Bonnier: II pourra y en avoir d'autres éventuellement.
Je pense que ce serait peut-être compliqué de revenir.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Picard): Article 1, adopté. M. Bédard
(Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 2.
M. Bonnier: A l'article 2, M. le Président, la CTCUQ
voudrait avoir le droit de faire certains virements de fonds sans avoir
à demander chaque fois l'approbation de la CUQ, comme c'est le fait
à l'heure actuelle. Il s'agit donc d'un amendement à l'article
246 de la Loi de la Communauté urbaine de Québec. Cet amendement
se lirait comme ceci: Tout virement de fonds de la commission de transport
requiert l'approbation du conseil. Ce dernier peut déléguer
à la commission de transport, par règlement, l'approbation de
tout virement de fonds en deça d'un montant déterminé par
ce règlement.
Le Président (M. Picard): Article 2, adopté. Pas de
commentaires, ià-bas? Le député de Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, j'aurais
une question à poser au président de la commission de transport
sur cet article 2. On termine l'article 246 par: en deça d'un montant
déterminé par ce règlement. Suivant votre opinion, cela
viserait un montant de combien? Est-ce qu'on dirait des virements de fonds de
$25 000, $30 000 ou si cela peut aller au-delà de cela?
M. Mathieu: Cela pourrait être tout virement de moins de
$25 000 à l'intérieur du budget, pour autant que ces virements
n'affectent pas ou n'augmentent pas les déficits qui sont
déjà prévus.
M. Bédard (Montmorency): Je pense, dans mon optique, que
c'est ce que je viserais.
M. Mathieu: C'est pour nous éviter, lorsqu'on manque de
disponibilités à un poste budgétaire, d'un montant minime,
d'avoir à recourir au grand conseil pour des modifications ou des
virements à l'intérieur de notre budget. A ce moment-là,
si le grand conseil est d'accord sur un montant, nous pourrons agir de
façon beaucoup plus rationnelle.
Le Président (M. Picard): Article 2, adopté.
Article 3?
M. Bonnier: L'article 3, M. le Président, souligne que le
déficit d'un exercice financier est réparti entre les villes
faisant partie de l'annexe B seulement. Vous savez que,
précédemment, c'était l'ensemble des municipalités
qui étaient desservies par le réseau de la CTCUQ qui devait aider
à combler le déficit. C'est un changement majeur. L'article 247
de ladite loi, c'est-à-dire la Loi de la CUQ, remplacé par
l'article 18 du chapitre 71 des lois de 1972, est de nouveau remplacé
par le suivant: "Si un exercice financier de la Commission de transport se
solde par un déficit, même s'il résulte en tout ou en
partie de l'intérêt ou de l'amortissement de ces emprunts, il est
supporté par toutes les municipalités de l'annexe B".
On définira un peu plus loin, à l'article 5, je crois, ce
que sont ces municipalités. "En autant que la Commission de transport
aura exercé le droit d'effectuer du transport en commun sur le
territoire de telle municipalité, en vertu de l'article 228, le
déficit est réparti entre ces municipalités
proportionnellement à leur population, d'après le dernier
dénombrement reconnu valide par le lieutenant-gouverneur en conseil en
vertu de la Loi des cités et villes, statuts refondus 1964, chapitre
193, et du Code municipal".
Alors on propose également que le mode de répartition, la
base, soit la population alors que, précédemment, c'était
la composante d'une foule de facteurs compliqués.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Sur cet article, M. le
Président, j'aurais une objection à apporter à ce que le
déficit soit uniquement réparti parmi la population. Compte tenu
que les administrations municipales doivent imposer à leurs citoyens,
non pas la répartition de leurs taxes ou la répartition de leurs
dépenses uniquement parmi la population, en fait, on ne répartit
pas parmi la population, on répartit sur l'évaluation. Je ferais
la suggestion que le déficit de la Commission de transport soit
réparti à raison de 50% sur l'évaluation et de 50% parmi
la population. Nous recevons des subventions pour les municipalités
au-delà de 15 000 âmes, par tête de population, mais les
autres municipalités qui ne reçoivent pas de subventions sont
pénalisées un peu par cette répartition. D'un autre
côté, les municipalités qui n'ont pas de grosses
constructions se voient elles aussi pénalisées.
Compte tenu que ce ne sont pas toujours les municipalités de
moindre population qui ont des services supplémentaires de la part de la
Commission de transport, je crois qu'il serait plus équitable de
répartir le déficit à raison de 50% du déficit sur
la population et 50% sur l'évaluation. J'en fais une proposition, M. le
Président.
M. Bonnier: Avant de la discuter, M. le Président, je me
demande si on ne pourrait pas demander à M. Mathieu ce que cela veut
dire en chiffres absolus comme contribution pour chacune des
municipalités, du moins les principales. Je ne parle pas de la
municipalité de Beauport.
M. Mathieu: Si on veut faire des comparaisons entre les deux
facteurs présentés par le député, il reste que, si
on prend le cas de Québec, suivant le facteur de la population,
ça donnerait un montant de répartition de $651 000. Par contre,
suivant le seul facteur de l'évaluation, ce serait un montant de $590
000. Si on fait la proportion entre les deux facteurs, le résultat
serait de $621 000. Il y a d'autres cas. Si on prend Sainte-Foy, suivant la
population, elle aurait une répartition de $267 000. Par contre, suivant
le facteur de l'évaluation, sa répartition serait de $356 000
tandis que la proportion entre les deux facteurs serait de $311 000.
Nous voyons que, pour deux municipalités, le
cas inverse se présente tandis que, pour l'ensemble des autres
municipalités, de façon générale, les montants sont
à peu près identiques ou équivalents.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président,
concernant les derniers chiffres fournis, vous dites que, dans le cas de
Sainte-Foy, uniquement suivant le plan de la population, cela représente
$267 000...
M. Mathieu: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Uniquement suivant
l'évaluation, cela représente $356 000?
M. Mathieu: C'est cela.
M. Bédard (Montmorency): Et, si l'on met les deux
ensemble, on parle de $311 000?
M. Mathieu: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Dans le cas de Québec,
uniquement la population, c'est $651 000?
M. Mathieu: Oui.
M. Bédard (Montmorency): Uniquement l'évaluation,
c'est...
M. Mathieu: $590 000.
M. Bédard (Montmorency): Les deux ensemble?
M. Mathieu: $621 000.
M. Bédard (Montmorency): $621 000. Vous n'avez pas les
chiffres pour les autres municipalités?
M. Mathieu: Je pourrais peut-être citer la
municipalité de Beauport.
M. Bédard (Montmorency): Oui. Il faut vous dire qu'il n'y
a aucun intérêt pour la municipalité de Beauport, je n'ai
même pas fait de calculs.
M. Mathieu: Suivant la population, à Beauport, ce serait
$158 800; suivant l'évaluation, $129 700; et suivant les deux facteurs,
$144 300.
M. Bédard (Montmorency): Sans le savoir, cela diminue.
Dans le cas de Charlesbourg?
M. Mathieu: Dans le cas de Charlesbourg, c'est $216 000 suivant
la population, $193 000 suivant l'évaluation et $204 800 suivant les
deux facteurs.
M. Bédard (Montmorency): II y a diminution là
aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela change l'optique
du député?
M. Bédard (Montmorency): Non, mon principe de base reste
toujours le même, M. le Président. Nous envoyons nos comptes de
taxes suivant les évaluations, dans nos municipalités. Advenant
que, dans les années ultérieures, il y ait de nouvelles grosses
constructions dans d'autres grosses municipalités, chacun va payer sa
quote-part, la même chose que l'individu, parce que je crois
qu'aujourd'hui, on pénalise davantage les maisons unifamiliales. Il faut
arrêter cette ascension de répartition à même la
maison unifamiliale; c'est un premier pas.
J'en avais d'ailleurs discuté avec le président de la
Commission de transport; cela ne tombe pas du ciel aujourd'hui même. Nous
connaissons cette répartition à l'heure actuelle, 50%
d'évaluation, 50% de la population. Je maintiens encore ma proposition,
M. le Président et j'en fais une suggestion.
Le Président (M. Picard): Vous en faites un
amendement?
M. Bédard (Montmorency): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Pouvez-vous me fournir le
texte?
M. Bédard (Montmorency): Pardon? Vous fournir le texte,
nous sommes entourés d'avocats. Prenez le même texte qui existait
dans la loi, auparavant.
M. Bonnier: M. le Président, on attend le texte? Il n'y a
pas eu de soumission de texte. Est-ce que le député de
Montmorency pourrait soumettre un amendement?
M. Bédard (Montmorency): L'amendement que je soumets, M.
le Président... Qu'on prenne la Loi de la Communauté urbaine. La
répartition était prévue à 50/50; on pourrait
prendre exactement le même texte.
M. Goidbloom: M. le Président, soyons pratiques.
L'idée est claire comme de l'eau de roche. On n'a pas besoin de texte
pour savoir de quoi on parle. On pourra toujours rédiger un texte.
J'aimerais savoir quel est l'avis de M. Mathieu, des explications sur la
formule proposée et des commentaires sur la contre-proposition du
député de Montmorency. J'aimerais connaître le point de vue
des membres de la commission sur ces divers commentaires.
M. Bédard (Chicoutimi): On aimerait connaître celui
du ministre, de temps en temps.
Le Président (M. Picard): M. Mathieu.
M. Mathieu: M. le Président, nous, à la
commission de transport, nous crayons que le facteur de la population,
pour la répartition du déficit, est celui qui semble le plus
lié, à l'heure actuelle, aux services que nous donnons sur le
territoire de la commission de transport, parce que, dans des secteurs
où la population est plus faible, normalement, il y a moins de services.
Dans les secteurs où la population est plus dense, il y a plus de
services.
Quant aux autres facteurs qui pourraient être plus compatibles
pour les besoins municipaux, c'est-à-dire pour le besoin de taxation, je
crois que cela nous échappe comme tel. Pour nous, de la commission de
transport, nous voulons tout de même nous en tenir, si possible, au
facteur de la population, parce qu'il est celui qui, dans le moment, semble
répondre le plus à la quantité de services accordés
sur le territoire.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Très brièvement, M.
le Président, en ce qui nous regarde, on l'a dit à maintes et
maintes reprises, le transport en commun, c'est un service public, au
même titre que l'éducation.
Quand on parle de taxe foncière scolaire, on voit que c'est
basé, en termes de service public, sur la capacité de payer des
gens. Je crois que le critère de population est le critère qu'il
faut suivre, à partir du moment où on considère que le
transport en commun, encore une fois, est un service public au même titre
que l'éducation.
M. Bonnier: M. le Président, en ce qui me concerne, je
pense que c'est normal que nous ayons ici deux points de vue. Nous avons le
point de vue de la CTCUQ qui considère le service à rendre. C'est
clair que ce service est rendu à des personnes. Donc, un nombre de
personnes, et la base de calcul doit être la population.
Par ailleurs, comme le déficit doit être soldé par
des municipalités dont les entrées de fonds sont, en bonne
partie, les revenus de la taxe foncière, je pense qu'il est
également logique, de la part des municipalités, de songer
à ce qu'il y ait une pondération en regard des entrées de
fonds de la taxe foncière. Si je comprends bien l'intervention du
député de Montmorency, il veut que non seulement les
municipalités soient comptables du déficit, mais qu'elles soient
en mesure de le payer et que, de ce fait, on tienne compte, dans ce paiement,
de leur entrée de fonds provenant de la taxe foncière.
Je ne sais pas, si la CTCUQ n'a pas d'objection, je ne vois pas...
M. Mathieu: Enfin, la seule objection qu'on pouvait avoir au
niveau de l'évaluation, c'était que, dans une
municipalité, au moment où elle exerce son pouvoir de taxation,
c'est une évaluation où tout le monde est évalué
sur la même base, tandis que lorsque l'on répartit notre
déficit, la base d'évaluation n'est peut-être pas la
même dans tou- tes les municipalités. Même si on parle de
l'évaluation uniformisée à l'intérieur du
territoire de la communauté urbaine, je crois que nous avons pu voir
dernièrement que la ville de Québec a eu un rôle
d'évaluation augmenté de façon très
substantielle.
Il pourrait arriver que si les modifications aux évaluations ne
sont pas faites dans toutes les municipalités dans la même
année, il pourrait arriver qu'à tous les deux ou trois ans, une
des municipalités repasse au grand rôle et, à ce moment,
ait une augmentation de son évaluation de façon assez
importante.
Nous voulions éviter cela; mais, j'avais présenté
tout de même à toutes les municipalités de la
communauté, le 19 mai dernier, des rapports sur les deux facteurs
population et évaluation; je les laisse tout de même les juges sur
la façon dont ils pourront être appelés à taxer leur
population.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, simplement
pour ajouter au propos, on peut constater facilement que le transport en commun
de la Communauté urbaine de Québec reçoit ses ressources,
d'une part, des quotes-parts qu'il va imposer, concernant le paiement du
déficit, à chacune des parties du territoire desservi. C'est au
niveau de la population. Egalement, une autre source de revenus, ce sont les
billets d'autobus. Le prix des billets n'est pas fixé à partir de
la capacité de payer de chacun. C'est un prix qui est fait pour
l'ensemble des personnes qui emploient ce mode de transport, qui est un service
public.
Si on change le raisonnement, en termes de source de financement, il me
semble que s'il fallait fonder le prix du billet d'autobus sur les
capacités de payer, on se ramasserait avec une série de prix de
billets d'autobus. Cela n'aurait aucun sens. Comme les quotes-parts sont,
à juste titre, basées sur la population, en fonction de la
population, il me semble que la logique doit se suivre et que le critère
de la population est le critère qu'on doit suivre, puisque c'est un
service public.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency puis le député de Laporte.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, si le
député de Chicoutimi veut suivre la logique, je vais lui exprimer
la logique la plus simple à comprendre. Lorsque le déficit de la
commission de transport nous parvient, comme administrateur municipal, on a
chez nous à exiger de chacun des citoyens $0.13 ou $0.14 le $100
d'évaluation.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, oui.
M. Bédard (Montmorency): C'est là qu'est la plus
belle logique. La facture que nous recevons, nous la transmettons au citoyen
suivant son évaluation. Pourquoi n'en tiendrait-on pas compte dans la
répartition? Je ne demande pas globale-
ment l'évaluation, parce que c'est la ville de Sainte-Foy qui
serait la plus pénalisée. Je dis de tenir compte de la richesse
collective de l'ensemble de la population. Si, dans certains endroits, il y a
beaucoup d'édifices gouvernementaux, des restaurants plus gros
qu'ailleurs, si la ville de Québec soutire 50% de la taxe sur les repas,
parce que ce sont tous les citoyens de la Communauté urbaine à
l'extérieur du Québec qui y viennent manger, je dis que, compte
tenu de l'évaluation élevée de telles villes, ce serait
normal que, dans la richesse collective, elles viennent aider les autres
municipalités qui n'ont pas les mêmes sources de revenus. Je
n'applique pas ce principe à 100%, parce que si je suivais mon
raisonnement de logique à 100%, je dirais: Je recommande aux citoyens de
payer suivant l'évaluation, donc que l'on transmette la facture
globalement, à 100% d'évaluation. Non, je comprends le bon sens
encore un peu mieux que cela. Je dis: Allons-y, parce qu'il y a eu d'autres
méthodes préconisées, tenant compte de 12 ou 13 secteurs.
Là, c'est rendu vraiment trop compliqué de tenir compte des
services que nous recevons, comparativement aux services que les grandes villes
comme Québec peuvent recevoir, il faudrait mesurer le parcours, le
nombre d'autobus qui sont donnés dans la ville de Québec, mais
c'est rendu trop compliqué, pour arriver peut-être à $25
000 ou $30 000 de différence à la fin de l'année.
Je pense qu'il est absolument logique et normal, lorsqu'on reçoit
une facture d'une main sur la base d'évaluation, de la transmettre de
l'autre main sur la base de l'évaluation aussi. Je le demande
équitablement. Les chiffres vous font raisonner, parce que, dans le cas
de Sainte-Foy, suivant la population, on parle de $267 000; or, s'il y a une
municipalité assez en moyen dans le Québec métropolitain,
c'est bien la municipalité de Sainte-Foy.
M. Desjardins: Pardon!
M. Bédard (Montmorency): Attendez un peu. Vous prendrez la
parole lorsque vous l'aurez.
M. Desjardins: Ne répandez pas de faussetés. Vous
apporterez des chiffres.
M. Bédard (Montmorency): Ce ne sont pas des
faussetés, parce que, suivant l'évaluation, elle aurait une
facture de $356 000 par rapport à $267 000.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous prenez les critères
municipaux pour évaluer le critère de richesse d'une
municipalité par rapport à l'autre.
M. Bédard (Montmorency): M. le député de
Chicoutimi, le critère pour moi est le suivant: Je reçois une
facture, et je charge au citoyen suivant son évaluation. C'est là
mon critère de base. Je suis conscient que, suivant la population, on
peut faire un petit effort. Le petit effort, c'est 50% de la facture que je
dis. L'autre tranche de 50% qu'on la mette suivant l'évaluation. Je
pense que c'est très équitable pour tout le monde. Il n'y a
personne qui peut s'opposer à cela.
Le Président (M. Picard): Le député de
Laporte.
M. Déom: M. le Président, je voudrais m'informer
s'il y a des représentants de ma communauté urbaine ou s'il y a
quelqu'un qui peut me dire si ce problème a été
discuté à la Communauté urbaine de Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député de
Louis-Hébert pourra nous parler de la richesse de la municipalité
de Sainte-Foy à laquelle on vient de faire allusion.
M. Déom: Est-ce que ce problème a été
discuté à la Communauté urbaine? Si oui, quelle a
été la décision de la Communauté urbaine?
M. Mathieu: En fait, la seule chose que je peux répondre
là-dessus, c'est que, le 19 mai dernier, j'ai rencontré tous les
maires qui font partie de la Communauté urbaine de Québec. Je
leur avais fait part des intentions de la Commission de transport sur les
critères de répartition de notre déficit. A ce moment, je
leur avais présenté le seul critère de la population.
Plusieurs des maires, à ce moment, avaient demandé de retenir
peut-être d'autres facteurs. Pour en venir à une conclusion
là-dessus, je leur avais fait parvenir les résultats des
répartitions suivant les différents facteurs, l'évaluation
seulement, la population seulement et l'évaluation et la population
combinées et, à ce moment, je les laissais seuls juges.
M. Déom: Vous n'avez pas eu de réponse?
M. Mathieu: Je n'ai pas eu de réponse. Je n'en ai pas eu,
en tout cas.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Sur cette dernière
réponse, il y avait eu aussi des interventions et vous aviez
répondu qu'il serait toujours temps à la commission parlementaire
de parler de cette proportion de 50-50.
M. Mathieu: J'additionne cela à la réponse du
président de la Commission des transports, parce que j'étais
présent à cette assemblée.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: M. le Président, je suis totalement d'accord
avec la position exprimée par le député de Beauport.
Lorsqu'on regarde la question du paiement d'un déficit, on
s'aperçoit aussi que ce ne sont pas seulement les usagers qui paient le
déficit, il y a aussi les non-usagers, et que l'imposition est quand
même une distribution de la richesse. Si on pousse le raisonnement encore
plus loin, on s'aperçoit que le gouvernement même du Québec
l'a reconnu officiellement lorsqu'il a dit qu'il paierait jusqu'à 50% du
déficit des régies
municipales de transport pour faire une distribution de l'imposition sur
Ies 6 millions de citoyens de la province de Québec.
M. Bonnier: Oui, il prenait le facteur de la population.
M. Boutin: II prenait le facteur de la population, mais c'est une
distribution selon la taxation. C'est un facteur strictement selon les
revenus.
M. Bonnier: II faut quand même tenir compte aussi de la
remarque de M. Mathieu voulant que le rôle d'évaluation n'est pas
nécessairement le même dans toutes les municipalités
visées et, si c'est le cas, la redistribution ne serait pas
nécessairement équitable.
M. Bédard (Montmorency): Sur cette objection, M, le
Président, qui avait été apportée, permettez-moi de
vous apporter l'éclairage nécessaire. En 1976, presque tous les
rôles, sauf ceux de quelques petites municipalités... Lorsque je
dis tous les rôles, je suis assuré du rôle de la ville de
Québec, du rôle de la ville de Charlesbourg, du rôle de la
ville de Sainte-Foy, de celui de la ville de Beauport, de celui de la ville de
Sillery aussi; les rôles d'évaluation sont tous uniformisés
en 1976. Donc, dans les prochaines années, soit 1978 ou 1979, ce seront
uniquement des corrections. Nous sommes tous sur un pied
d'égalité. Il est entendu qu'il reste à espérer ne
pas avoir d'autres grosses augmentations. Donc, l'argumentation qui avait
été apportée tout à l'heure, autant pour les
citoyens de Québec que pour ceux de Sainte-Foy... Chez nous, à
Beauport, le rôle d'évaluation a augmenté de 44% pour les
maisons unifamiliales. Donc, l'argumentation, M. le Président, ne se
pose pas parce qu'on est quasiment sur un pied d'égalité, parce
que je vous parle de 80% ou 82% de la facture des quatre grosses
municipalités, environ...
M. Mathieu: Sensiblement.
M. Bédard (Montmorency): Bon! A 80% ou 82%, on est tous
sur un pied d'égalité. Notre rôle est censé
être révisé, pour toutes les municipalités, à
raison d'une fois l'an.
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre pour
trancher la question.
M. Goldbloom: Non...
M. Bédard (Chicoutimi): II a attendu...
M. Goldbloom: ... pas encore, M. le Président, parce que
j'ai constaté que le maire de la ville de Sainte-Foy est venu se placer
devant un micro et, sans vouloir l'y obliger, je voulais vous suggérer
de l'inviter à prendre la parole, si tel est son désir.
Le Président (M. Picard): M. Morin.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, je suis maire de la
ville de Sainte-Foy. L'augmentation moyenne sur les maisons unifamiliales en
1976 a été de 64% et, dans le moment, si je prends la liste de la
répartition, ici... Si on prend la répartition 50-50, il y a deux
municipalités pénalisées: Sainte-Foy et Sillery, et la
ville de Sainte-Foy est pénalisée de $50 000. Actuellement, nous
payons suivant la population et je crois qu'il serait normal que ça
continue suivant la population. Vous savez, il ne s'agit pas de jouer avec les
chiffres. Lorsqu'on parle d'augmentation d'évaluation, toutes les
municipalités ont eu une très grosse augmentation
d'évaluation en 1976. Pour la ville de Sainte-Foy, c'est 64% de moyenne
pour les maisons unifamiliales.
Le Président (M. Picard): Le député de
Laporte.
M. Déom: M. le Président, je voudrais demander
à M. Mathieu... Dans le rapport que vous avez fait à la
communauté urbaine, quand vous avez évalué les deux
formules pour répartir le déficit en moyenne, qu'est-ce que
ça change? Est-ce que ça change beaucoup, suivant l'une ou
l'autre formule? Je parle en moyenne. Je ne veux pas avoir les extrêmes,
mais en moyenne. Si ça change de 1% ou de 2%, on n'est pas pour...
M. Mathieu: Enfin, je pense que les deux municipalités qui
sont les plus affectées, c'est la ville de Sainte-Foy et celle de
Sillery. Ce sont les deux municipalités où les changements sont
peut-être plus importants.
Si on prend Sainte-Foy, suivant la population, c'est $267 200, et
suivant les deux facteurs combinés, c'est $311 700. Pour la ville de
Sillery, c'est $48 600; les deux facteurs, $60 300. Tandis que, pour les autres
municipalités, si on prend Ancienne-Lorette, c'est $34 300 contre $36
200; Beauport, il y a diminution de $158 800 à à $144 300;
Charlesbourg, il y a diminution de $216 400 à $204 800;
Lac-Saint-Charles, il y a diminution de $9700 à $8700; à
Loretteville, il y a diminution de $46 200 à $43 400; Québec, il
y a diminution de $651 500 à $621 000; Saint-Emile, sensiblement la
même chose, $10 320 et $10 500; Saint-Félix-de-Cap-Rouge, il y a
légère augmentation, $12 300 à $17 100; Sainte-Foy,
augmentation de $267 200 à $311 700; Saint-Jean-de-Boischatel,
légère diminution, $5900 à $5500; Sillery, augmentation de
$48 600 à $60 300, et Vanier, diminution de $34 500 à $32
300.
M. Goldbloom: M. le Président, le maire de Sainte-Foy,
tout à l'heure, a mis le doigt sur un élément qui me
semble d'une certaine importance, c'est qu'actuellement c'est la population qui
sert de critère à la répartition, si j'ai bien
compris.
M. Mathieu: Depuis les débuts de la Commission de
transport, cela a été la population chaque année.
M. Goldbloom: Ce qui est proposé est sim-
plement une modification de texts qui resserrerait le texte
lui-même, mais qui confirmerait ce qui se fait présentement.
M. Mathieu: Oui.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'on pourrait se
prononcer sur l'amendement? Est-ce que les membres de la commission sont
prêts à se prononcer sur l'amendement du député de
Montmorency a l'effet de faire le partage: 50% selon l'évaluation
foncière et 50% selon la population? Nous n'avons pas de texte, mais je
pense qu'on peut se prononcer quand même.
M. Goldbloom: Je me demande si l'honorable député
de Montmorency veut nous amener jusque là. Je vous avoue que ma
réaction personnelle est que nous avons devant nous un projet de loi qui
est présenté par la Commission de transport de la
communauté urbaine. La Commission de transport nous dit: Voici ce que
nous voudrons faire, voici la façon dont nous voudrons répartir
les déficits. Nous vous demandons d'entériner notre façon
de procéder en la confirmant dans le texte de la loi.
Je pourrais, pour ma part, accepter de faire cela en réponse
à la demande de la Commission de transport. Si nous sommes pour faire
autre chose, il me semble que nous devrions tout simplement laisser la
possibilité d'utiliser d'autres critères et permettre à la
Commission de transport et à la Communauté urbaine de
Québec de déterminer parmi cet éventail de critères
comment agir. Je ne me sens pas capable de dire de ma connaissance que la
meilleure formule, c'est 50% pour la population, 50% en évaluation ou
60% et 40% ou d'autres facteurs. Je n'ai pas la compétence pour juger de
cela. Je suis disposé à répondre favorablement à
une demande formulée par la Commission de Transport, mais si on me
demande de me prononcer autrement sur le fond de la question, je ne me sentirai
pas capable de le faire et je pense que l'on devrait, à ce
moment-là, laisser à l'organisme lui-même et à son
organisme tuteur, la Communauté urbaine, le soin de choisir. Mais
puisque cette liberté existe présentement dans le texte de la loi
et qu'on nous demande de resserrer la loi en disant: C'est la population,
depuis que la Commission de transport existe, on veut confirmer que ce sera la
population, je suis prêt à accepter cela.
M. Bédard (Chicoutimi): J'avais peur que l'intervention du
ministre ait pour effet de faire sauter l'article tout simplement.
M. Bonnier: Non, non.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que, sur le principe
même, étant donné la capacité de la CTCUQ de se
prononcer sur ces problèmes, je crois qu'il faut lui faire confiance,
étant donné que ce n'est qu'entériner une situation
déjà existante.
Le Président (M. Picard): Les propos du mi- nistre
confirment le fait qu'il va voter contre l'amendement.
M. Bonnier: A moins que le député de Montmorency
retire son amendement.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Qu'amènera-t-il? Je ne le
sais pas.
M. Bédard (Montmorency): Compte tenu de la dernière
intervention du ministre, je déplore le fait que l'on nous demande
aujourd'hui, par l'organisme tuteur, qu'on appelle la communauté
urbaine, de faire une demande lorsque cette dernière avait
été étudiée lors d'une dernière
assemblée le 19 mai dernier.
Compte tenu des interventions qui avaient été faites
à cette assemblée, on s'était entendu que les
représentations seraient faites à la commission parlementaire. Il
est entendu que, si le ministre prévoit d'autres amendements qui
pourraient être apportés à la Loi de la Communauté
urbaine, on pourrait recommencer le processus, tel que le ministre le
suggère, soit que la communauté urbaine se fasse valoir sur ce
sujet de la répartition des 50/50. J'ai compris, dans l'intervention du
ministre, qu'il aimerait mieux, non pas avoir le verdict d'un ou de deux
maires, le maire de Sainte-Foy, mais il aimerait avoir une résolution en
bonne et due forme, venant de la communauté urbaine, comme tout autre
amendement qui pourra être suggéré à la Loi de la
Communauté urbaine. Il aimerait mieux cette procédure. Compte
tenu de cette procédure, je me verrai dans l'obligation de faire des
interventions auprès de la communauté urbaine en premier lieu et,
après cela, on continuera les interventions à cette commission.
Compte tenu de cela, M. le Président, je suis prêt à
apporter mon entière collaboration et retirer mon amendement, mais je
vais continuer à me débattre, M. le ministre, vous pouvez en
être certain.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais simplement vous
dire qu'il est prévu que nous ayons à nous prononcer sur la loi
constitutive de la Communauté urbaine de Québec au cours de cette
année et j'aimerais mieux, pour ma part, si on a des vues
différentes de celles exprimées dans cet article, que l'on
vienne, à ce moment-là, au nom de la communauté urbaine,
et que l'on dise: Voici ce que l'on propose. Je remercie bien
sincèrement l'honorable député de Montmorency de sa
collaboration.
Le Président (M. Picard): Article 3?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 4?
M. Bonnier: M. le Président, une modification mineure
à l'article 248 et une addition, l'article 248 a), ainsi que l'article
248 b). La modification mineure, c'est que la CTCUQ dépose au
conseil
une résolution relativement à la répartition du
paiement des quotes-parts et, dans le texte précédent, on disait
que le comité exécutif recevait cette résolution pour
dépôt au conseil. Précédemment, c'était quoi,
M. Mathieu, cela se lisait comment?
M. Mathieu: C'est: Le comité exécutif soumet cette
résolution au conseil. Or le mot soumet, toutes les fois qu'il a eu
à être interprété, c'était "reçoit
pour dépôt." Alors, on est aussi bien de l'éclaircir tout
simplement.
M. Bonnier: Voilà la première modification, M. le
Président, à l'article 248. C'est mineur.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Bonnier: A l'article 248 a), la CTCUQ peut adresser des mises
en demeure aux municipalités qui négligeront de payer leur
quote-part. D'accord?
Une Voix: D'accord.
M. Bonnier: A l'article 248 b), les municipalités, faisant
partie de l'annexe b), seront appelées à payer les
déficits de 1972, 1973 et 1974. Ceci est pour plaire à
l'honorable député de Montmorency, qui sans doute sera content de
poser ce geste généreux.
M. Goldbloom: M. le Président, un commentaire d'ordre
technique. Mes conseillers juridiques soulignent le fait que l'article 248 tel
que modifié et l'article 248 a) tel qu'introduit dans la loi auront un
caractère permanent, tandis que l'article 248 b) proposé aurait
un caractère transitoire. Pour cette raison, il est
suggéré que l'article 4 de ce projet de loi soit divisé en
deux et qu'il y ait un article séparé qui porterait le
numéro 5 et qui proposerait qu'un nouvel article 248 b) soit
inséré dans la Loi de la communauté urbaine de Qutbec.
Le Président (M. Picard): Dans ce cas, est-ce que
l'article 4 comprendrait l'article 248 tel qu'amendé, le nouvel article
248 b) est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une
technicité additionnelle qui a été portée à
mon attention, c'est que puisqu'il s'agit d'une disposition transitoire, on
n'aurait pas besoin d'insérer dans la Loi de la communauté
urbaine, un article 248b et que ce serait tout simplement l'article 5 de ce
projet de loi.
M. Bonnier: Avec le même texte...
M. Goldbloom: Oui, avec le même texte.
M. Bédard (Chicoutimi): Le conflit même montre qu'il
est transitoire. On en est au numérotage.
Le Président (M. Picard): Le nouvel article 5 qui serait
le texte de l'article 248b mais en faisant disparaître 248b, tout ce
texte serait indiqué article 5. Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 5
devenu l'article 6 qui touche l'annexe est adopté?
M. Bonnier: II souligne les municipalités devant faire
partie de l'annexe B. Ce sont les changements à la suite des fusions. Si
on se réfère à la loi de 1971, on avait inclus aussi la
ville de Saint-Romuald qui est disparue de la liste.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Le nouvel article 6.
Adopté. L'article 6 devenu l'article 7 est adopté. Projet de loi
no 224, adopté.
Je remercie tous les intéressés et participants à
ce débat.
M. Mathieu: Je remercie tous les membres de la commission de bien
avoir voulu accepter ces amendements. Merci.
M. Lacroix: M. le Président, mon nom est Claude Lacroix.
Je suis procureur des trois municipalités intéressées dans
le projet de loi no 215. Nous sommes, d'après le rôle
établi par le ministre, ce matin, au septième rang,
c'est-à-dire immédiatement après le bill de la
municipalité de Sainte-Foy. Je viens de parler à Me Walters qui
est le procureur de la ville de Sainte-Foy, ainsi qu'à M. Morin, le
maire de la ville. Etant donné que suivant toutes les
probabilités, le bill que nous avons à vous soumettre est
très peu conflictuel et que les trois maires que je représente,
qui sont ici présents, demeurent à l'extérieur de la
région de Québec, ils n'auraient pas objection si M. le
Président ou le ministre le veulent bien, à ce qu'on
procède immédiatement avant la ville de Sainte-Foy. Je laisse
cela...
Projet de loi no 223 (suite)
M. Goldbloom: M. le Président pour ma part, je n'aurais
pas d'objection, surtout si la collaboration de la ville de Sainte-Foy a
été acquise à cette fin. J'aimerais seulement
suggérer que nous avons maintenant un texte qui nous permettrait de
terminer rapidement la question de Rimouski. J'aimerais que nous
puissions...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait en avoir une
copie?
M. Goldbloom: C'est un texte qui, paraît-il, a fait l'objet
d'une entente entre les intéressés. Est-ce que nous avons des
copies?
M. le Président...
M. Gendreau: M. le Président, j'ai préparé
ce
projet de texte que j'ai soumis à Me Viau et à Me
Laliberté qui sont encore ici dans la salle et j'ai obtenu leur
assentiment. A moins qu'ils aient changé d'avis, ce que je ne pense pas,
ce texte leur convient.
M. Viau: M. le Président, comme la question concernant
Sainte-Blandine ne me préoccupait pas personnellement, j'ai vu que ce
texte concernait la municipalité de Sainte-Blandine et de Sainte-Odile;
j'ai consulté le maire de Sainte-Odile qui n'avait pas d'objection et le
maire de Sainte-Blandine par son procureur, je pense, n'avait pas d'objection
non plus.
M. Goldbloom: M. le Président, pour une question de
clarté de rédaction, nous aimerions suggérer une toute
petite modification au texte que vous avez maintenant devant les yeux. A la
septième ligne, on devrait écrire ce qui suit: "Dans la
municipalité de la paroisse de Sainte-Odile et acquérir à
cette fin", plutôt que de dire "en acquérant", et acquérir
à cette fin les installations, équipements et les "immeubles" au
lieu de terrains.
Les immeubles actuellement en possession de la corporation "Le Centre de
Ski de Rimouski Inc." Le nom de cette corporation devrait être entre
guillemets.
Le Président (M. Picard): Ces deux amendements à
l'intérieur de l'amendement à l'article 1, paragraphe 3, sont-ils
adoptés?
M. Déom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est conforme à nos
discussions. Adopté, M. le Président.
M. Goldbloom: Alors, il y a trois choses, M. le Président.
A la septième ligne, au lieu de "en acquérant", on lirait "et
acquérir à cette fin". A la huitième ligne, le mot
"immeubles" remplacerait le mot "terrains". Et à la dixième
ligne, le nom de la corporation serait mis entre guillemets, "Le Centre de Ski
de Rimouski Inc.".
Le Président (M. Picard): "Le Centre de Ski de Rimouski
Inc."
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Adopté?
M. Déom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Où en est-on rendu?
M. Goldbloom: Nous sommes à l'article 1.
Le Président (M. Picard): La modification que vous avez
devant vous, c'est le nouvel article 1 du projet de loi 223. Cette modification
est-elle adoptée?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 2,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Le projet de loi 223, tel
qu'amendé, est adopté. Merci, messieurs.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis obligé
d'informer les membres de la commission parlementaire que, d'ici un certain
nombre de minutes, et je ne sais pas combien de minutes, je serai
appelé, malheureusement, à quitter la commission parlementaire
pour participer à une réunion importante qui a été
convoquée.
J'ai demandé d'être averti quand cette réunion sera
prête à commencer. J'aimerais que nous puissions continuer aussi
longtemps que possible. Je m'excuse de ce contretemps.
M. Bédard (Chicoutimi): Le conseil des ministres.
Projet de loi no 215
Le Président (M. Picard): J'appelle immédiatement
le projet de loi no 215 et les procureurs et intéressés à
ce projet, qui est la Loi concernant les municipalités de
Notre-Dame-de-Montauban, de Saint-Ubald et de la paroisse de Saint-Alban.
M. Goldbloom: M. le Président, quand un avocat est
nommé juge, est-ce qu'on dit qu'il "Mon-tauban"?
M. Bédard (Chicoutimi): On peut au moins dire qu'il
s'installe.
Le Président (M. Picard): J'invite le parrain du bill, Me
Pagé, député de Portneuf, à nous faire ses
commentaires.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Sommairement,
puisque le temps fuit, je me permets tout d'abord de porter à votre
attention le fait que les motifs qui impliquent aujourd'hui la
présentation d'un projet de loi privé pour le règlement
d'un problème aussi particulier que celui du territoire non
organisé du secteur nord-ouest de mon comté remontent à
plusieurs années, soit, particulièrement, comme c'est d'ailleurs
cité dans l'article 4 du projet de loi, au 10 décembre 1902.
A ce moment-là, la procédure remarquez que ma
mémoire ne peut me le dire, parce que c'est plusieurs années
avant que j'arrive était que le conseil de comté avait
à distribuer ou à accorder à certaines
municipalités leur juridiction territoriale. A ce moment-là, soit
par inadvertance
ou par erreur, l'allocation d'une partie du territoire nord-ouest de mon
comté, qui aurait normalement dû être dévolue
à la municipalité de Notre-Dame-des-Anges qui, aujourd'hui, est
devenue Notre-Dame-de-Montauban, n'avait pas été envoyée
aux autorités concernées du gouvernement du Québec.
Ce territoire était, depuis lors, considéré comme
un territoire non organisé.
Cependant, depuis 1902, de nombreuses activités ont
été faites et réalisées sur le territoire,
particulièrement par les trois municipalités, soit
Notre-Dame-de-Montauban, Saint-Ubald et Saint-Alban. Chacune des
municipalités, de toute façon, par la voix de son procureur, tout
à l'heure, pourra nous faire part de ce qui a été fait par
chacune d'elles, comme par exemple, des voies d'accès, des routes,
etc.
A l'initiative des trois municipalités, par la voix du même
procureur, elles ont demandé et demandent aujourd'hui à la
commission des affaires municipales de l'Assemblée nationale de
procéder à l'adoption d'un projet de loi privé qui vise
à diviser le territoire entre les trois municipalités.
J'espère que nous pourrons trouver, autour de la table de la
commission parlementaire de l'Assemblée nationale autant
d'unanimité qu'en auraient eu les trois maires à l'égard
de la division territoriale en question. Je tiens à porter à
votre attention, M. le Président, que chacun des trois maires a eu
à délibérer et à discuter de cette question avec
son conseil municipal respectif qui représente quand même la
population du secteur. Les trois municipalités sont d'accord et sont
unanimes pour la division telle que proposée à l'intérieur
du projet de loi no 215.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'aurais
seulement une question d'information concernant ce projet de loi. Tel que nous
l'a dit le parrain, depuis 1902, les gens concernés par le territoire
qu'on veut diviser entre trois municipalités avaient la conviction
d'appartenir...
M. Pagé: A l'une ou l'autre des municipalités.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire non pas
plutôt d'appartenir à Montauban? Est-ce que les services
étaient donnés...
M. Pagé: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): ...ou distribués par la
municipalité de Montauban?
M. Pagé: Une partie du territoire est dispensée ou
était considérée comme étant sous la juridiction de
la municipalité de Notre-Dame-de-Montauban mais une autre partie du
territoire était considérée comme faisant partie du
territoire des autres municipalités.
Le plus bel exemple de cela, c'est qu'à partir de l'une ou de
l'autre des municipalités, il n'y a aucune route qui se rend partout
dans le territoire. En fait, ce territoire est placé au centre des trois
municipalités et chacune a sa voie d'accès pour se rendre sur le
territoire.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député nous dit
que les trois municipalités se sont rencontrées. Après
concertation, elles sont d'accord sur un tel partage. Je voudrais simplement
m'informer si la population concernée a été
consultée. Je comprends que l'accord des conseils municipaux est un
élément très important dans le dossier.
J'aimerais savoir, simplement aux fins de me rassurer, si la population
a été consultée?
M. Pagé: M. le député de Chicoutimi, si vous
permettez, de toute façon, cela pourrait être
complété par le procureur ou par les maires eux-mêmes.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être que le procureur
aurait des choses...
M. Pagé: Quant à moi, je peux rassurer le
député de Chicoutimi, parce que toutes mes informations sont
à l'effet que les gens étaient d'accord sur cela. Je connais le
haut degré de représentativité des maires de mon
comté.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, puisque
nous aurons l'occasion d'avoir ici le procureur des trois municipalités
de même que les représentants...
M. Lacroix: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): ...des différentes
municipalités, je pense qu'il y aurait avantage à les
entendre.
M. Lacroix: M. le Président, le ministre des Affaires
municipales, messieurs les membres de la commission, je suis accompagné
de M. Marcel Cossette, le maire de la municipalité de Saint-Ubald; de M.
Guillaume Bertrand, te maire de la municipalité de
Notre-Dame-de-Montauban, qui anciennement s'appelle Notre-Dame-des-Anges, et de
M. Perron, le maire de la municipalité de Saint-Alban.
Chacun des conseils de ces trois municipalités nous a
confié, par voie de résolution adoptée unanimement le
mandat de vous présenter le projet de loi qui est devant vous cet
après-midi. Je comprends aussi ou je tiens pour acquis que chacun des
membres de la commission a eu un texte modifié par rapport au texte
initial du projet afin d'intégrer des annexes pour une description
technique des territoires plutôt que de les désigner par le
numéro des rangs où la lettre des rangs, A, B, C, D, E, F. Je
n'élaborerai pas plus longtemps là-dessus.
C'est un texte de loi qui a deux volets. En fait, il y a un volet qui,
originalement, est à l'article 4 et qui deviendra probablement,
après amende-
ment, l'article 5, qui est celui de couvrir toute l'administration et la
perception des taxes qui ont été effectuées par chacune
des municipalités sur les territoires qu'elles se veulent voir accorder
aujourd'hui, depuis le 10 décembre 1902. Le 10 décembre 1902
était adoptée une résolution par la municipalité de
comté, et, suivant l'article 18 du Code municipal qui existe encore, on
sait que ce n'est pas le code qui est le plus... mais quoique c'est en bonne
voie de réfection. Je pense qu'à l'époque, c'est encore le
même article. Cette résolution devait être transmise au
lieutenant-gouverneur en conseil pour ensuite être homologuée et
publiée dans la Gazette officielle. Par inadvertance ou par oubli ou
à la suite de changement d'administrateurs, cette dernière
étape de la procédure n'a jamais été suivie, ce qui
fait qu'à toutes fins utiles, tout le monde a oublié et a
administré la partie du territoire que chacune des municipalités
veut se voir décerner aujourd'hui, et, en particulier, a fourni les
services d'entretien des routes.
L'autre volet, c'est évidemment la distribution ou la division du
territoire, de ce territoire non organisé en partie respective à
chacune des municipalités. Or, pour répondre à une
question du député de Chicoutimi, dans tous les cas, au niveau de
la consultation... D'abord, je vais vous décrire un peu la population du
territoire non organisé qui est concerné par la division et par
le bill en question. C'est un territoire qui est occupé exclusivement
par des estivants. Ces estivants sont, en totalité ou en très
grande majorité, des gens qui demeurent à domicile dans l'une des
trois municipalités requérantes du bill, ce qui veut dire que ce
sont des petits chalets aux abords des lacs qui se trouvent dans ce territoire
non organisé et la route qui mène, par exemple, de
Notre-Dame-de-Montauban aux chalets qui sont situés sur le territoire
qu'elle requiert aujourd'hui... Ces chalets sont occupés durant
l'été seulement par des résidents, en totalité ou
en très grande majorité, de Notre-Dame-de-Montauban. La route
elle-même est entretenue par la municipalité de
Notre-Dame-de-Montauban. C'est la même chose pour les deux autres
municipalités. D'ailleurs, j'ai ici si le député de
Chicoutimi est intéressé à l'examiner une
carte-maison qui démontre très clairement que,
géographiquement, ce sera impossible pour quelqu'un de
Notre-Dame-de-Montauban d'aller aux chalets qu'on attribue à
Saint-Ubald; la même chose pour Saint-Alban et vice-versa, de telle sorte
que les chalets qui sont situés dans le territoire que se verrait
accorder Saint-Ubald, on ne peut pas y accéder autrement qu'en passant
par Saint-Ubald. C'est la même chose pour Saint-Alban, la même
chose pour Notre-Dame-de-Montauban. Donc, au point de vue géographique,
c'est très naturel.
Au point de vue, si vous voulez, historique, c'est très naturel
aussi. Depuis 1902, cela se passe comme cela. Maintenant, au point de vue des
consultations, la population concernée, le nombre de chalets, si vous
voulez, sur le territoire non organisé, concerné par le projet,
Notre-Dame-de-Montauban, cela touche 34 chalets ou 34 proprié- taires.
Pour Saint-Alban, cela en touche 32. Pour Saint-Ubald, cela en touche 28. Comme
je vous disais, c'est la plupart des gens qui demeurent dans les paroisses en
question. La population globale des paroisses, celle qui apparaît sur le
rôle d'élection. Pour Notre-Dame de Montauban, c'est 1000. Pour
Saint-Alban, c'est 579. Pour Saint-Ubald, c'est 1700, ce qui fait qu'en tout et
partout, la population globale, c'est d'environ 3200 personnes. Le territoire
concerné touche 94 personnes qui sont déjà incluses dans
les 3200. Comme il y a eu unanimité au moins des trois conseils, cela
fait au moins 21 personnes il y a six conseillers et un maire qui
sont d'accord, qui sont au moins parents, beaux-frères ou cousins avec
tout ce monde.
En plus de cela, en ce qui concerne Montauban, il y a eu une
requête, et je pourrais la déposer si un membre de la commission
le requiert, du comité des chalets de Montauban demandant d'être
annexés à Montauban. Pour Saint-Ubald, il y a eu une
requête similaire qui a été faite en 1972 et en 1975, dont
j'ai également des copies à la disposition de la commission, et,
quant à Saint-Alban, il y a eu une réunion le printemps dernier,
précisément sur cet objet de l'annexion du territoire où
sont situés les chalets pour savoir s'ils étaient d'accord. Tous
les gens étaient là. Il n'y a eu aucune opposition. D'ailleurs,
autre confirmation, le conseil de comté, où siègent les
trois maires ici présents, est informé de la démarche
qu'on fait aujourd'hui et il ne s'y oppose pas, loin de là; on
répare un oubli qu'il a fait. Enfin, le fait que les trois
municipalités, conjointement, aient donné, disons, au même
procureur, le mandat de présenter un même projet de loi confirme
l'unanimité de tout le monde dans le coin. Enfin, M. le
Président, je veux être bref. C'est pour être bref que je
suis long: cela va éviter des questions. C'est que, en vertu de...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
M. Lacroix: C'est parce que je voudrais dire au
député de Chicoutimi que l'article 35 du Code municipal
permettrait aux intéressés, si jamais ils veulent être
annexés à une autre municipalité, de le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, les
explications de mon collègue sont tellement explicites et claires
qu'à ma question d'information, j'ai vraiment reçu une
réponse qui fait que nous n'avons pas d'autres questions et que nous
sommes d'accord avec le projet de loi.
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 215, la
liste des modifications, les articles 1, 2, et 3, de même que l'article
4, qui touche les trois annexes précédentes, sont
adoptés?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 4 du projet de loi,
qui est devenu l'article 5, est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne suis pas sûr
que l'on a bien numéroté tout à l'heure. Je pense que nous
devons remplacer les articles 1, 2 et 3 par les articles 1, 2 et 3 sur la
feuille intitulée "modifications".
Le Président (M. Picard): C'est ça.
M. Goldbloom: Deuxièmement, il y a l'article 4 qui est
conservé. Il y a l'article 5 qui est conservé, et il y a des
annexes 1, 2, et 3 qui sont ajoutées après.
Une Voix: Et voilà!
Le Président (M. Picard): L'article 4 du projet de loi
garde son no 4. Cet article 4 est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 5 du projet,
adopté? Non?
M. Goldbloom: Si.
Le Président (M. Picard): Article 5, adopté, et on
ajoute les annexes...
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): ... qui sont
adoptées.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Le projet de loi no 215, tel
qu'amendé, est adopté.
M. Cossette: M. le Président, on remercie les membres de
la commission.
Le Président (M. Picard): Merci, messieurs les maires,
messieurs...
M. Goldbloom: M. le Président, je viens d'être
informé que je dois demander la suspension de nos travaux. Je m'excuse
auprès des membres de la commission et auprès de ceux qui
attendent pour la présentation de leurs projets de loi. Nous reprendrons
à 20 heures...
M. Bédard (Chicoutimi): 20 h 15? 20 heures, comme vous
voudrez.
M. Goldbloom: 20 heures, puisque nous perdons...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord!
M. Goldbloom: ... un certain temps maintenant. Si ça peut
être 20 heures, je pense que ce serait dans l'intérêt...
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes disposés pour
20 heures, M. le Président.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 heures, même salle.
(Suspension de la séance à 17 h 14)
Reprise de la séance à 20 h 27
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement continue ce
soir l'étude de projets de loi privés. Pour la séance de
ce soir, M. Tetley (Notre-Dame-de-Grâce) remplace M. Chagnon
(Lévis); M. Lecours (Frontenac) remplace M. Leduc (Taillon); M.
Desjardins (Louis-Hébert) remplace M. Ostiguy (Verchères) et M.
Houde (Limoilou) remplace M. Pagé (Portneuf).
Nous allons commencer l'étude du projet de loi no 226, Loi
refondant la charte de la ville de Sainte-Foy. J'inviterais le parrain de ce
projet de loi, le député de Louis-Hébert, à nous
donner ses commentaires.
Projet de loi no 226
M. Desjardins: Parfait, M. le Président, je vous remercie.
C'est la première fois que j'ai l'occasion de rencontrer les
autorités de la ville de Sainte-Foy à une commission
parlementaire. Je veux profiter de cette occasion pour transmettre un message
aux dirigeants de la ville de Sainte-Foy.
Ceux qui connaissent la saine administration dont jouit la population de
la ville de Sainte-Foy devineront sans aucun doute que mon message en sera un
de félicitations à l'endroit du maire Ben Morin ici
présent, ce soir, des échevins qui l'entourent ainsi que de
toutes les personnes qui collaborent avec eux, soit les employés de la
ville de Sainte-Foy.
Si la ville de Sainte-Foy semble être une ville à l'aise
comme semblent le dire certains autres maires d'autres municipalités,
c'est sans aucun doute parce qu'elle est bien administrée. J'en suis un
témoin oculaire et je pense que je suis compétent pour le dire. A
Sainte-Foy, on planifie, on a un service d'urbanisme adéquat, on a des
employés dynamiques et je pense que tous recherchent une seule chose, le
bien commun de la population de la ville de Sainte-Foy.
Je profite de cette occasion qui m'est offerte pour les féliciter
et les remercier toutes et tous pour leur travail. Quant à ce projet de
loi qui est devant nous, il s'agit d'une refonte de tous les droits et pouvoirs
qui existaient jusqu'à maintenant et qui étaient dévolus
à la ville de Sainte-Foy d'une part.
D'autre part, la ville demande des pouvoirs nouveaux ou additionnels qui
seront énumérés tout à l'heure par le procureur de
la ville, mais permettez-moi de souligner en passant au moins trois de ces
pouvoirs qui sont demandés, c'est-à-dire, premièrement, la
formation d'un comité exécutif.
Je pense que, quand une ville a atteint au-delà de 80 000
habitants, il est peut-être important de commencer à penser
à former un comité exécutif afin d'expédier
certaines affaires courantes et autres. En deuxième lieu, on vous
demandera certains pouvoirs particuliers pour développer le centre-ville
de la ville
de Sainte-Foy selon un plan d'urbanisme bien déterminé,
bien arrêté. En troisième lieu, on vous demandera la
permission d'acquérir un terrain hors territoire afin de
concrétiser enfin la construction et l'aménagement de ce qu'on
appelle à Sainte-Foy la base de plein air qui, pour une fois, entre
autres, est un parc de plein air qui est situé en pleine
agglomération urbaine. Je pense qu'il vaut la peine de bâtir des
parcs également là où il y a du monde. La base de plein
air est un de ces endroits. Personnellement, M. le maire le sait, j'appuie
cette demande. C'est en résumé ce qui est présenté
devant nous. J'aimerais signaler à Me Walters et à Me Perron et
à ceux qui ont participé à la rédation du bill
qu'il est bien rédigé, avec clarté et, à mon humble
avis, avec précision. Je vous remercie. Merci, M. le
Président.
J'allais proposer l'adoption intégrale du bill sans d'autres
commentaires. Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous l'avez lu?
M. Desjardins: Oui, je l'ai lu. Adopté? Non? Le
Président (M. Picard): C'est une réponse...
M. Bédard (Chicoutimi): On n'est pas loin des
élections, mais on n'expédiera pas le travail à ce
point.
M. Desjardins: On est très loin des élections.
Le Président (M. Picard): Le procureur de la
municipalité est...
M. Walters (Hubert): Hubert Walters.
Le Président (M. Picard): Voici, nous avons
déjà eu des cas comme celui-ci, une refonte totale d'une charte
d'une municipalité. Alors, je pense que les membres de la commission
seraient intéressés à savoir si vous avez respecté
l'esprit des lois antérieures dans cette refonte, en tout point.
M. Walters: M. le Président, M. le ministre, MM. les
membres de la commission, je voudrais tout d'abord peut-être remercier le
député de Louis-Hébert pour les bonnes paroles qu'il a
eues à l'égard de l'administration municipale de Sainte-Foy. Pour
répondre plus précisément à votre question' nous
indiquerons au fur et à mesure les articles qui, dans les anciennes lois
que nous avons obtenues, restent intégralement avec le même texte.
Nous avons trois bases, si nous pouvons dire. Tout d'abord, des articles
complètement nouveaux. Nous avons, pour les fins de la refonte, des
articles qui ne subissent aucun changement, qui sont ceux qui ont
été adoptés antérieurement; enfin, quelques-uns des
articles qui nous avaient déjà été accordés
et auxquels nous désirons apporter quelques petites clarifications.
Nous vous indiquerons, au fur et à mesure de chacun des articles,
si c'est le même texte que nous conservons ou s'il y a une modification
d'apportée.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi a-t-il quelque chose...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je pense qu'étant
donné le temps quand même assez limité que nous avons
à notre disposition, si nous voulons entendre d'autres opinants, en ce
qui me regarde, j'aimerais mieux qu'on procède article par article et
qu'on nous donne les explications et les motivations de ces articles.
Le Président (M. Picard): D'accord? Article 1.
M. Walters: M. le Président, auparavant, je voudrais
présenter les personnes qui m'accompagnent. Je suis Hubert Walters,
avocat. J'ai à ma gauche, Me Claude Girard, un de mes associés,
qui a participée la rédaction du bill et qui aura probablement
à intervenir. A ma droite, tout d'abord, M. Lahaye, un urbaniste bien
connu de la ville de Montréal, M. le maire Ben Morin, de la ville de
Sainte-Foy, et Me Noël Perron, qui est le greffier.
Si nous commençons article par article, le premier est tout
simplement une indication générale que la loi sera connue sous le
nom de Charte de la ville de Sainte-Foy.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté.
Article 2.
M. Walters: Le second article donne la description de
l'étendue de la ville de Sainte-Foy, de son territoire, tel qu'il
apparaît à l'annexe 1, qui est jointe au projet de loi.
Le Président (M. Picard): Article 2, adopté? M.
Bédard (Chicoutimi): Adopté. M. Goldbloom:
Adopté.
M. Walters: L'article 3 est également une description des
sept quartiers qui forment la ville de Sainte-Foy. Ils sont décrits
à l'annexe 2.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, il est recommandé
par nos conseillers juridiques que l'article 3 arriveen quatrième lieu
et porte le no 4, et que l'actuel article 4 devienne l'article 3, question de
tradition dans l'ordre des articles dans une telle loi.
Le Président (M. Picard): Article 3, devenu article 4,
adopté. Article 4, devenu 3?
M. Walters: C'est simplement pour indiquer que la ville est
régie par la Loi des cités et villes, sauf les dispositions de la
présente loi.
Le Président (M. Picard): Article 4, devenu article 3,
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le
Président (M. Picard): Article 5?
Comité exécutif
M.Walters: Ici, à l'article 5, nous nous
référons à l'administration de la ville, et nous disons,
tout d'abord, dans le premier paragraphe, que le conseil est composé du
maire, de sept conseillers, un pour chacun des quartiers déjà
décrits à l'annexe 2. Ceci n'est pas nouveau.
Le paragraphe b), par contre est nouveau lorsque nous faisons une
demande pour un comité exécutif composé du maire comme
président et de trois conseillers. Sur ce paragraphe bien précis,
peut-être que le meilleur argument que nous pouvons apporter au
préalable est celui qui a été invoqué cet
après-midi par le maire du conseil de Hull à qui le
député de Chicoutimi a posé la question, à savoir,
comment il voyait un comité exécutif. La réponse est venue
rapidement et je pense très sincère: c'est un excellent moyen
pour une administration d'une ville et qu'il s'en félicitait de pouvoir
l'utiliser.
Nous espérons, en ce qui concerne la ville de Sainte-Foy, que
nous pourrons également nous féliciter de
bénéficier d'un conseil exécutif qui pourra aider à
la bonne marche des affaires de la ville.
De fait, la ville de Sainte-Foy est, je crois, une ville progressive,
est une ville qui se développe considérablement surtout depuis
une dizaine d'années et dont le progrès ne va qu'en
s'accen-tuant. A cette fin, pour permettre une administration que je dirais
plus souple, pour accorder une plus grande efficacité à cette
municipalité, il serait nécessaire qu'elle puisse avoir un
comité exécutif dont le nombre de membres le plus restreint
permettrait que les décisions se prennent plus facilement. Nous croyons
que cette ville en a un besoin urgent.
On l'a accordé à la ville de Hull, l'an dernier, ville qui
a quand même une population sensiblement inférieure à celle
de la ville de Sainte-Foy, qui je crois, maintenant, a une population d'environ
80 000 habitants, si ce n'est davantage. Nous croyons, encore, qu'il existe,
par exemple, au niveau de nombreux organismes, que ce soient des CEGEP, des
hôpitaux, même des organismes gouvernementaux, des comités
exécutifs afin de faciliter l'administration de ces différents
groupes. Même, on le retrouve au niveau de partis politiques. Pourquoi
notre ville, la ville de Sainte-Foy, ne pourrait-elle pas obtenir ces pouvoirs
qui, en fait, dans le texte que nous reproduisons par la suite, sont les
mêmes pouvoirs que ceux qui ont été accordés
à la ville de Hull.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur cet article, nous tenons
à dire notre parfait accord avec le paragraphe a) de l'article,
où on prévoit un conseil composé du maire et de sept
conseillers dont un pour chaque quartier. M. Walters faisait remarquer tout
à l'heure que ce n'était rien de nouveau.
Je crois cependant que c'est quand même quelque chose de nouveau
dans le sens que ce n'est pas une pratique suivie partout, en ce sens que dans
bien des villes du Québec, à l'heure actuelle, je crois que c'est
une carence à corriger, on se ramasse avec plusieurs conseillers par
quartier, alors que je crois que du point de vue démocratique, en
fonction des gens qui sont représentés, il y a un avantage
marqué pour des gens, dans un quartier bien précis, d'être
représentés par un échevin bien identifié
plutôt que par deux ou trois où, la représentation,
à mon humble opinion, devient beaucoup plus difficile.
Dans ce sens, le paragraphe a) rejoint une des recommandations que je
qualifierais de très importante du rapport Castonguay qui a
été publié récemment. Je me permets de citer une
partie de ce rapport qui a d'autant plus d'importance que c'est une pratique
qui n'est pas respectée dans l'ensemble des municipalités, mais
qui devrait l'être à notre humble opinion.
Le rapport Castonguay s'exprime en ces termes concernant le mode de
représentation: Le découpage des circonscriptions
électorales urbaines doit donc s'effectuer à partir de la
paroisse et du quartier. Lorsque leur taille est trop grande, il faut alors
faire en sorte que le découpage soit aussi naturel que possible et que
des circonscriptions correspondent à des fractions de paroisses ou de
quartier. Nous rejetons par conséquent le mode de représentation
en vertu duquel de grands arrondissements sont représentés par
plus d'un conseiller. Au palier supérieur de gouvernement, le mode de
représentation que nous proposons constitue maintenant la règle
générale. Il permet aux citoyens d'identifier plus facilement
leur représentant et de mieux juger la valeur de son travail. Il permet
d'autre part à ce dernier de mieux connaître la circonscription
plus restreinte qu'il représente et de mieux s'identifier à elle.
Les craintes poursuit le rapport Castonguay qui ont donné
naissance au niveau des villes au mode de représentation fondé
sur de plus vastes territoires n'ont plus leur raison d'être dans un
système qui répond mieux aux exigences de la démocratie
dans laquelle les élus sont soumis à des règles et
à des contrôles plus stricts. En somme conclut le rapport
Castonguay nous proposons que les cartes électorales urbaines
soient composées de circonscriptions reflétant des aires
naturelles, chacune étant représentée au conseil de ville
par un seul conseiller.
Dans ce sens, je tiens à féliciter la ville de Sainte-Foy
pour le contenu de cet article et je souhaite qu'elle soit imitée par
l'ensemble des autres villes.
Concernant le paragraphe b), je n'argumenterai pas longtemps, M. le
Président. Pour ce qui est de l'Opposition officielle, nous sommes
d'accord avec ce paragraphe qui propose un comité exécutif
composé du maire comme président et de trois conseillers. Le
procureur de la cité a pris un exemple que nous avions
élaborée de toute pièce cet après-midi en posant la
question bien précise au maire de Hull, puisque nous voulions avoir son
opinion là-dessus. C'était d'autant plus important que Hull et
Sainte-Foy, lorsqu'on regarde les populations, ça correspond
véritablement. Nous
avons été tous à même d'entendre le maire de
Hull vanter les mérites d'une structure et de l'établissement
d'un conseil exécutif.
Je suis convaincu que le ministre, probablement, se réjouissant
des effets déjà obtenus dans la ville de Hull, ne pourra faire
autrement que présumer qu'une telle structure, dans une ville comme
Sainte-Foy, avec la responsabilité qu'on connaît aux
représentants de cette ville, le sens des responsabilités...
D'ailleurs, sur ce sujet, le parrain et député de
Louis-Hébert a explicité à juste titre. Je pense que cette
formule, qui a déjà donné de bons résultats
ailleurs, à moins qu'on nous donne des raisons tout à fait
spéciales qu'elle ne pourrait fonctionner la ville de Sainte-Foy... Nous
sommes en parfait accord avec cette demande de la cité.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur cet article 5? Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a quatre villes au
Québec qui ont un comité exécutif, Montréal,
Québec, Laval et Hull. J'aimerais corriger, au moins pour mon propre
esprit, une impression laissée par ce que Me Walters disait tout
à l'heure, parce que si je l'ai bien compris, il a dit que, l'an
dernier, nous avons accordé un comité exécutif à la
ville de Hull.
M. le Président, c'est depuis plus d'une décennie que la
ville de Hull a un comité exécutif. Justement, au moment de la
refonte de la charte de cette ville, même si tel avait été
mon désir, je ne me trouvais pas en mesure d'abolir ce qui existait
depuis déjà plus d'une décennie.
Je considère Hull comme une exception, une exception que je
n'aurais pas créée moi-même, si j'avais eu la
responsabilité de la décision au moment où elle a
été prise. Montréal a 55 ou 56 conseillers; il est
inconcevable de ne pas avoir un comité exécutif. Laval, la
deuxième ville en population, a quelque 22 conseillers, si ma
mémoire est fidèle; là aussi, à 23, on ne peut
travailler sur le plan quotidien. Québec en a 16; là aussi, on a
besoin, je crois, d'un moyen plus restreint pour assurer l'administration
quotidienne d'une grande ville. Ces trois-là ont une population qui,
sauf dans le cas de Québec, qui y parviendra prochainement,
dépasse 200 000 habitants.
Si nous regardons les autres villes du Québec, à partir de
Longueuil, la quatrième, en descendant, on trouve effectivement qu'il
n'y a que Hull qui, à cause d'un fait historique qui remonte en 1965, a
un comité exécutif.
Je note que la ville de Sainte-Foy propose que son conseil ait huit
membres seulement et que quatre d'entre eux deviennent le comité
exécutif. Je pense, M. le Président, que cette question de
représentativité et d'égalité de
représentativité à la table du conseil a une importance
considérable.
Je pense aussi que si nous devions conclure que, parce qu'une
municipalité a 75 000 ou 80 000 de population, il faut donc absolument
qu'il y ait un comité exécutif, que ce n'est pas possible de
fonctionner avec un conseil de huit membres sur une base quotidienne, il
faudrait appliquer le même principe à toutes les autres
municipalités de même taille ou à peu près.
M. le Président, pour ma part, je suis extrêmement
hésitant devant cette recommandation que nous constituions pour la ville
de Sainte-Foy un comité exécutif de quatre parmi un conseil
municipal de huit.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, de
l'argumentation du ministre qui exprime son opinion avec droit, je retiens
quand même qu'il a ajouté un argument de plus sur lequel je
n'avais pas insisté, à savoir que, lorsqu'on parle de Hull, ce
comité exécutif existe depuis près de dix ans. Ceci veut
dire qu'on a eu quand même cette formation d'un comité
exécutif, qui n'est plus récente, au contraire, elle existe
depuis près de dix ans et nous sommes définitivement en mesure de
constater les effets positifs d'une telle structure.
Si cette structure qui existe en ce qui a trait à la ville de
Hull n'avait qu'un an d'existence, je pense qu'il serait plus difficile de
tirer des conclusions positives, mais, cette structure existe depuis dix ans et
à moins qu'on nous apporte des arguments valables je n'en ai pas
saisi de très importants au niveau de l'énoncé de
l'opinion du ministre je pense qu'il faut tirer les conclusions qui ont
été explicitées par des gens qui ont eu et ont à
vivre la structure, à savoir les administrateurs actuels de la ville de
Hull, que nous avons pris soin d'interroger à l'occasion de leur passage
ici à la commission et qui n'ont exprimé aucune réserve
quant à l'efficacité administrative de cette manière de
procéder.
Sans doute que les membres de la Commission se le rappelleront, le maire
de Hull, si je peux employer l'expression, n'a pas lésiné sur
l'opinion que nous lui demandions d'exprimer. Il a été
très clair. Le ministre est très clair aussi, quand il nous dit
que s'il avait été ministre des Affaires municipales, il n'aurait
peut-être pas consenti une telle structure à la ville de Hull.
Cependant, je remarque que le ministre n'a quand même pas
amené au soutien de son opinion des raisons précises qui lui
auraient fait refuser une telle structure à la ville de Hull.
J'aimerais peut-être c'est l'occasion sûrement, que
nous avons, ayant ici les administrateurs de la ville de Sainte-Foy que
le maire, ou selon votre convenance, nous explique les motifs qui
justifieraient amplement l'existence d'un tel comité exécutif au
niveau d'une conduite plus efficace des affaires de la ville, au niveau des
décisions que des administrateurs doivent prendre.
Le Président (M. Picard): M. le maire Morin.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, nous avons
étudié la nécessité d'avoir une administration
encore plus efficace dans la ville de Sainte-Foy. Nous sommes rendus à
85 000. Nous avons une ville qui évolue très vite. Une des
principales raisons et je peux vous dire que c'est unanime
au niveau du conseil, ce n'est pas seulement l'idée du maire,
c'est l'idée du maire et des échevins... Il n'est pas tellement
question du nombre d'éche-vins là-dedans. C'est la question
d'efficacité administrative. Dans le moment, vous savez que nous avons
ce que nous appelons un comité plénier qui n'a aucun pouvoir, ce
qui peut dire qu'il faut répéter deux fois et trois fois la
même chose avant d'aboutir à une décision. Alors, avec un
comité exécutif, parce qu'au niveau d'un conseil de ville, que
vous soyez sept, que vous soyez huit, que vous soyez seize, il y a la question
de disponibilité... Or, vous avez toujours deux ou trois échevins
dans un conseil de ville qui sont beaucoup plus disponibles que les autres et
qui nous permettraient de déblayer, d'avancer et accélérer
l'administration durant le jour au point de vue pratique, avec un comité
exécutif qui pourrait être di-césionnel dans les domaines
qui sont prévus dans la loi, parce que, si on s'appuie seulement sur la
question du nombre d'échevins, je pense que c'est un argument qui n'est
peut-être pas complet. La raison principale d'un comité
exécutif chez nous, c'est l'efficacité administrative et
l'élimination d'une perte de temps considérable. C'est la raison
primordiale.
M. Bonnier: Est-ce qu'on pourrait savoir comment
s'expédient les affaires courantes à l'heure actuelle dans la
ville de Sainte-Foy?
M. Morin (Bernardin): Nous avons différents comités
et nous avons, ce que nous appelons, le comité plénier. Nous
étudions des problèmes, nous réglons des problèmes
seulement, qui, légalement, ne sont pas réglés. Il faut
les passer à nouveau en assemblée publique. Si nous avons
à engager un policier, il faut le passer en assemblée publique.
Multiplier cela par dix, quinze, vingt, cinquante, cent décisions, c'est
la même chose dans tous les domaines au point de vue administratif. Pour
commencer, je ne pense pas que le public, en général, soit
tellement intéressé de savoir que nous engageons M. Untel comme
policier, à tel salaire, à partir de telle date. Un autre point
important aussi, c'est que, souventefois, nous avons un comité
plénier, la deuxième semaine d'un mois, par exemple.
L'assemblée publique ne vient seulement qu'à l'autre mois, le
premier lundi du mois suivant. Nous arrivons à l'assemblée
publique et là, nous acceptons l'engagement de M. Untel ou de Mlle
Unetelle ou de Mme Unetelle en date d'il y a quinze jours ou d'il y a trois
semaines. En fait, il n'y a aucun pouvoir décisionnel au niveau du
comité plénier. C'est simplement à l'assemblée
publique. Maintenant, il y a tellement de travail à faire au point de
vue administratif interne que le but principal d'un comité
exécutif c'est l'efficacité et l'accélération du
travail. C'est tout simplement cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y en a d'autres qui
voudraient expliciter là-dessus?
M. Perron (Noël): Dans la préparation, M. le
Président, et la rédaction de différents articles
concernant le comité exécutif, je dois vous dire que ceux qui ont
collaboré avec moi à la rédaction de ces articles et
certaines autorités rencontrées, la formule de la ville de Hull
nous apparaissait une formule mitigée entre le comité
exécutif donnée à la ville de Québec, par exemple,
ou à la ville de Laval, c'est-à-dire que les articles de notre
projet de loi ne vont pas, je crois, aussi loin je vous dis ça
sous toute réserve mais il me semble que les pouvoirs
demandés ne vont pas aussi loin que ceux prévus dans les
comités exécutifs, soit de la ville de Laval, de Québec et
de Montréal. Pour nous, il s'agissait, comme disait M. le maire, d'une
expédition plus rapide des affaires administratives du conseil. Les
articles du comité exécutif prévoient que la
législation va continuer de s'adopter aux séances publiques du
conseil, mais l'administration des choses courantes, en général,
va pouvoir se décider. Egalement, est prévue, comme il arrive
parallèlement, une rémunération, de façon à
amener les conseillers de la ville à siéger durant la
journée. Naturellement, les directeurs de services sont présents
à ce moment. Alors, c'est plus facile d'expédier les choses. Nous
ne sommes pas obligés, je parle comme directeur de service
d'attendre une semaine, quinze jours, la décision du conseil pour
pouvoir continuer un dossier. C'est dans ce sens que les articles vous sont
amenés dans le présent projet.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y en a d'autres qui
voudraient s'exprimer sur ce point?
M. Walters: Peut-être une simple clarification au niveau
des échanges qui se sont faits au début. Le paragraphe a), qui
prévoit sept conseillers, existe déjà dans la ville de
Sainte-Foy. Ce n'est pas un texte nouveau. C'est déjà ce que nous
avons en application.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, sans
apporter la chicane, cher collègue de Louis-Hébert, pendant mon
intervention, vous allez peut-être changer d'idée. Je vis
présentement une expérience comme maire d'une ville. Chez nous,
on n'appelle pas ça comité exécutif, on appelle ça
comité administratif, qui nous a été donné par la
loi no 255 jusqu'en novembre prochain.
A la lumière des quelques mois d'expérience, M. le
ministre, je peux vous dire que ça nous apporte de nombreux
problèmes d'exécution, parce que tout ce qui se passe au
comité administratif doit être repassé une deuxième
fois en assemblée publique. Il faut tout entériner par
assemblée publique, tout ce qu'on décide au comité
administratif. J'irais plus loin. De par la loi, nous avions droit à un
comité administratif de sept personnes, alors que le conseil
était de 17 membres. Savez-vous qu'aujourd'hui, je fais tous mes
comités administratifs avec les quinze membres, parce qu'en fait, les
deux membres de Saint-Michel ne sont pas
nommés, parce que les conseillers qui n'étaient pas au
comité administratif se sentaient délaissés. Ils disaient
que toutes les décisions qui étaient prises au comité
administratif, sont écrites et transmises à l'assemblée
publique de la semaine suivante.
Donc, suivant l'expérience, certainement, de la ville de
Sainte-Foy, qui, elle aussi fait cela depuis plusieurs mois, pour ne pas dire
depuis plusieurs années, il me semble qu'à la lumière des
explications qui sont données et de ma propre expérience, M. le
ministre, je crois qu'un comité exécutif pourrait être
très viable pour une municipalité aussi importante. Il faudrait
faire attention aux pouvoirs qui seraient donnés à ce
comité exécutif. D'après la lecture que j'ai faite du
projet de loi, on en a fait mention dans la dernière intervention de M.
Walters, à l'effet que des pouvoirs qui seraient donnés à
cette ville sont beaucoup moindres que ceux qui sont donnés à la
ville de Hull ou la ville de Québec. Cela serait peut-être un
début. Contrairement à ce que mon collègue de
Louis-Hébert pensait. Il avait peur de mon intervention. Comme vous
pouvez le manifester, je suis ...
M. Bonnier: C'est un homme pacifique.
M. Bédard (Montmorency): ... très pacifique dans
tous mes dossiers. Compte tenu, encore une fois, de mon expérience,
j'aimerais qu'on y pense comme il le faut, parce que c'est très
salutaire pour une administration rapide pour une ville de l'importance de
celle de Sainte-Foy.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le député
de Montmorency pourrait expliciter sur une comparaison entre les pouvoirs qui
sont octroyés à son comité administratif, qui lui a
été octroyé en vertu de la loi... il ne faut quand
même pas oublier que quand on parle de Beauport, on parle d'une ville
nouvellement constituée avec tous les problèmes que cela
représente, alors que lorsqu'on parle de Sainte-Foy, on parle d'une
ville qui a de longues années d'existence, où les
problèmes ne sont pas de même nature...
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): ... tout au moins au niveau de la
jonction des mentalités, que la situation qui existe dans une ville
nouvellement renouvelée. Je pense que le député de
Montmorency conviendra avec moi...
M. Bédard (Montmorency): D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): ... que c'est quand même une
nuance d'importance. Moi-même, j'ai à vivre dans une ville
nouvellement regroupée, d'une façon imposée.
M. Bédard (Montmorency): Contrairement à chez
nous.
M. Bédard (Chicoutimi): Certains problèmes
existent, avant que ne soit résolu le mariage qui doit exister au niveau
des mentalités. Le député pourrait-il nous expliciter une
comparaison entre les pouvoirs donnés à ce comité
administratif auquel il a fait référence et les pouvoirs
demandés par la ville de Sainte-Foy, en ce qui a trait à un
éventuel comité exécutif.
M. Bédard (Montmorency): Je pense que la réponse,
M. le député de Chicoutimi, vous l'avez partiellement à
l'article 7. Les grosses dépenses, l'adoption du budget, les contrats
donnés par la ville jusqu'à un certain montant, cela veut dire
tout ce qui entraîne les grosses décisions de la ville, cela passe
par le conseil; alors que pour le comité exécutif, contrairement
à nous, parce que j'ai dit tout à l'heure notre comité
administratif, nous sommes organisés exactement comme ils sont
organisés à l'heure actuelle. Eux, ils appellent cela une
plénière, parce que toutes les décisions sont
présentées à leur plénière comme c'est
présenté à notre comité administratif. Mais, nous
faisons recommandation au conseil pour adoption.
Du point de vue pratique, cela veut dire que la moyenne de
résolutions que nous avons eu à adopter depuis le début de
l'année, avec deux assemblées publiques par mois, est d'environ
50 à 60 par assemblée de conseil. Mais vous vous imaginez que
c'est très lourd. Dans une municipalité comme celle de
Sainte-Foy, même s'il n'y a pas eu de fusion, je suis convaincu qu'il y a
de très gros procès-verbaux, parce qu'il y a un paquet de
décisions, un paquet de problèmes que les
intéressés doivent régler et que nous n'avons pas eu
à régler.
Compte tenu des pouvoirs qui incombent directement par l'article 7 au
conseil, je crois que les pouvoirs qu'ils veulent donner à leur
comité exécutif c'est pour aider à une marche plus rapide
de prise de décision.
M. Bédard (Chicoutimi): Les affaires courantes.
M. Bédard (Montmorency): Exactement. Mais, sans être
les affaires courantes, cela irait aussi loin que l'engagement de personnel. Il
est entendu que quand cela arrive à l'assemblée du conseil, il y
a eu un comité, les fonctionnaires ont fait partie du comité.
Engager une sténodactylo, cela n'a pas d'affaire à passer au
conseil de ville. Le comité exécutif aurait le droit dans ce
dossier de dire: La personne la plus compétente c'est unetelle, on a
à choisir parmi trois, on fait le choix. J'imagine une ville comme
Sainte-Foy, le personnel qui doit être engagé, le roulis qui
s'effectue d'année en année, le personnel d'été...
C'est un paquet d'articles. Tandis qu'une grosse décision pour un
développement, une implantation de services d'aqueduc et
d'égoûts de $1 million, je pense que cela mérite de passer
au conseil municipal. Je ne sais si j'ai répondu un peu à
votre...
M. Bédard (Chicoutimi): Bien...
M. Bédard (Montmorency): Toute la routine permettrait
d'aller assez vite. Une demande de subvention de $500 pour l'Association des
poli-
ciers, cela n'a pas d'affaire à venir à l'assemblée
de conseil, le conseil exécutif peut prendre sa décision et dire.
D'accord.
Cela va. C'est épouvantable, les problèmes qui nous sont
présentés et on voit, en grossissant la municipalité, que
c'est exactement ce que les représentants de Sainte-Foy ont fait valoir
tout à l'heure. Selon mon expérience, j'endosserais, avec des
pouvoirs minimaux, la théorie du comité exécutif, toujours
avec cette mention des pouvoirs auxquels il faut faire attention.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: J'ai quatre préoccupations. J'ai
exprimé la première tout à l'heure. Il y a une question de
fond qui, à mon sens, devrait faire l'objet d'un débat de fond
plutôt que d'être décidée à l'occasion d'une
demande particulière d'une ville particulière.
Deuxièmement, et c'est corollaire à cette première
préoccupation, j'écoute les arguments voulant que la ville de
Sainte-Foy qui, pour les fins de l'application du budget de cette année
est quo-tée à 82 000 âmes, ait besoin d'un comité
exécutif pour bien s'administrer. Je me demande ce qui arrive à
Longueuil avec 117 700; Montréal-Nord 92 400; Sherbrooke 86 000
âmes. Elles n'ont pas de comité exécutif. Si je continue,
ce sont les trois villes qui n'ont pas de comité exécutif qui ont
une population supérieure à celle de Sainte-Foy, mais il y en a
d'autres qui suivent de près: LaSalle, Saint-Léonard, Verdun,
Gatineau, Hull, Charlesbourg, Jonquière, Saint-Laurent, Chicoutimi,
Trois-Rivières, Beauport. Je descends jusqu'à 50 000 de
population en donnant cette liste. Or, si c'est une nécessité
pour Sainte-Foy, est-ce une nécessité pour les autres? Pourtant,
je suis convaincu qu'aucun représentant de la ville de Sainte-Foy ne
taxerait ces autres municipalités dont j'ai fait mention d'être
mal administrées ou d'être administrées d'une façon
inefficace.
Troisième préoccupation, surtout à cause du nombre
restreint de membres du conseil je me demande si l'on doit, en permanence,
créer deux classes de conseillers municipaux. En ce moment, il y a un
groupe qui est en place et qui s'entend pour appuyer la thèse de la
constitution d'un comité exécutif. Je peux quand même
imaginer une situation, d'ici un certain nombre d'années. Ce n'est pas
un souhait. Ce n'est pas une mauvaise pensée, c'est une pensée
qui découle d'une certaine observation de la nature humaine. On pourrait
se trouver dans une situation où, parmi les sept conseillers, il y
aurait eu une élection assez virulente avant de choisir les trois qui
feraient partie du comité exécutif et les quatre autres d'alors.
Est-ce qu'ils seront toujours heureux d'être dans une deuxième
catégorie?
Et finalement, voici ma quatrième préoccupation. Mon
collègue de Montmorency et d'autres personnes ont dit: II y a beaucoup
de choses qui n'ont pas besoin de venir devant le conseil municipal. Je pense
quand même, M. le Président, qu'un conseil municipal peut
établir un rythme de croisière quant à son travail et que
si l'on adopte la thèse du comité exécutif, on augmente
par le fait même l'importance des fonctionnaires dans la prise des
décisions, on modifie l'équilibre.
Je me demande si c'est une chose idéale à faire.
J'aimerais, ayant fait ces réflexions, inviter non seulement les
représentants de la ville de Sainte-Foy à s'exprimer
là-dessus, mais aussi les autres membres de la commission parlementaire
qui ne se sont pas exprimés jusqu'à maintenant, s'ils veulent le
faire, parce que je trouve que c'est une des questions fondamentales que nous
avons à trancher en étudiant ce projet de loi.
M. Walters: M. le Président...
Le Président (M. Picard): M. Walters.
M. Walters: ... peut-être pour reprendre les arguments qui
ont été soulevés par M. le ministre. Tout d'abord, il
s'agit d'un débat de fond peut-être, mais la commission des
affaires municipales est quand même, je pense, un endroit où se
créent des précédents. Il y a des lois
générales et on peut peut-être, à certains moments,
venir faire des demandes justement pour aller au-delà de ce qu'une loi
générale accorde.
Je voudrais revenir en 1973, lorsque nous nous sommes
présentés pour faire une demande identique d'un comité
extcutif et où on nous avait souligné qu'on ne pouvait nous
l'accorder, mais qu'éventuellement, la loi générale serait
changée pour donner des pouvoirs qui régleraient cette question.
Nous sommes en 1976 et je pense que le débat de fond ne semble pas avoir
été tranché et si on fait appel à nous pour le
faire, je voudrais quand même que nous puissions en retirer quelque
profit.
En ce qui regarde les autres villes qui ont été
mentionnées par M. le ministre, telles que Sherbrooke ou les autres,
peut-être que ces villes ne sentent pas le besoin de demander un
comité exécutif. Si nous, la ville de Sainte-Foy, jugeons
à propos de le faire, c'est parce que nous en avons besoin et il reste
quand même à chaque ville le soin de faire les demandes qui la
concernent. Est-ce qu'il y aurait lieu de mettre une limite quant à la
population? Ce serait peut-être une façon de limiter le
débat. Bien entendu, je suggérerais, à ce
moment-là, 80 000 habitants en nombre, vu la population que nous avons;
si on nous demande une solution, j'en propose une de cette façon.
M. Bédard (Montmorency): Je serais contre.
M. Walters: C'est à chaque municipalité
d'évaluer ses besoins et de faire les demandes qui la concernent.
Quant au nombre restreint de membres du conseil, est-ce que ça
doit être le critère qui doit être utilisé pour
refuser ou accorder un comité exécutif? Je ne pense pas. Ce que
l'on doit considérer, c'est l'efficacité du comité
exécutif au sein de l'administration municipale, comme l'a men-
tionné tout à l'heure M. le maire. C'est qu'à ce
moment, que nous ayons un conseil de 8, 10, 15 ou 20 membres, s'il ne peut agir
avec souplesse et avec efficacité, je crois qu'à ce
moment-là, on cause un préjudice à la bonne administration
d'une ville. Ce qui compte, c'est que, par l'entremise d'un comité qui a
des pouvoirs précis, ce comité puisse alors
accélérer la marche des affaires de la ville et, ainsi, donner
une meilleure administration à cette ville.
M. Parent (Prévost): Dans votre déclaration, vous
aviez un point suivant lequel vous aviez des besoins particuliers, la ville de
Sainte-Foy avait des besoins particuliers, en comparaison avec une
municipalité avec plus de population ou moins de population. D'ailleurs,
l'administration de Sainte-Foy est parallèle, si on veut, à celle
d'une municipalité qui a 30 000 âmes ou 40 000 âmes et
où les problèmes au point de vue financier peuvent être
plus grands, mais, en réalité, ce sont les mêmes
problèmes et les mêmes décisions.
Quels sont ces besoins particuliers que vous avez exprimés?
M. Morin (Bernardin): M. le Prtsident, dans la ville de
Sainte-Foy, vous êtes au fait qu'il y a 20 ans, nous étions 5 000
de population et, aujourd'hui, nous sommes 85 000. Je ne sais pas si vous
êtes capable de nommer plusieurs autres municipalités dans la
province de Québec qui ont explosé de cette manière.
Comme vous êtes dans l'administration publique, vous vous imaginez
un petit peu les problèmes que cela amène dans tous les
domaines.
Il y a un petit point que j'aimerais toucher ici. Que feront les quatre
autres échevins? Cela touche un peu ce que M. Walters a dit il y a
quelques instants. Vu que nous sommes dans la Communauté urbaine de
Québec, que nous n'avons pas tout à fait les mêmes
problèmes que d'autres municipalités qui ne sont pas dans une
communauté urbaine, vous allez remarquer dans ce projet de loi que c'est
le maire suppléant qui préside le conseil de ville. Ce n'est pas
le maire. Le maire est président de l'exécutif.
Vous avez des représentants à la communauté
urbaine. Ce peut être un autre échevin que celui qui est au
comité exécutif. Nous avons demandé un représentant
dans le réaménagement de la communauté urbaine, à
la CTCUQ. Nous avons un représentant au BAEQM. Il y a de la place pour
les sept. Tout le monde va être heureux. Je vous parle du cas particulier
de Sainte-Foy et des villes du Québec métropolitain.
Je pense qu'il n'y a pas de problème actuellement et même
dans le futur, en ce qui regarde les quatre autres échevins. Vous
déléguez un des quatre échevins dans d'autres fonctions.
Ceux qui seraient à l'exécutif n'iraient pas ailleurs qu'à
la ville, à l'exécutif. C'est un plan que nous avons dans la
tête. Je pense que c'est assez facile à régler, vu que nous
sommes membres de la Communauté urbaine de Québec.
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: M. le Président, M. le maire de Sainte-Foy
a parlé de l'explosion de la population de la ville de Sainte-Foy depuis
quelques années. C'est justement là un point qui, à mon
humble avis, en fait un cas particulier.
C'est une ville qui a grandi rapidement et où les
décisions administratives se prennent à un niveau très
accéléré. J'en fais donc un cas spécial qui ne
pourrait pas être invoqué comme précédent par
d'autres villes de population inférieure, sans les nommer, ou même
de population égale.
M. Bédard (Montmorency): Fais attention à ce que tu
vas dire.
M. Desjardins: On doit se demander: Si c'était un cas
spécial, est-ce que cela en est encore un? Je dis que oui, parce que la
ville de Sainte-Foy n'est pas encore entièrement
développée. Elle a à nouveau un grand territoire à
développer. De quelle façon est-ce que cela se
développera?
D'ici quelque temps, vous verrez creuser les fondations du
ministère du Revenu, à la pointe ouest de Sainte-Foy. Cela veut
dire 3000 ou 4000 fonctionnaires qui vont déménager, pour
s'approcher de leur travail. Cela veut dire un boum domiciliaire et commercial
fantastique sur une période très courte. Donc, c'est un
territoire où il n'y a pas de rues dans le moment. Il y a
peut-être, à certains endroits, des égouts et des conduites
d'aqueduc de rendus, mais pas sur la majorité du territoire.
Cela veut donc dire que, dans quelques années, vous aurez une
autre ville, à l'intérieur d'une ville, parce qu'il y a, m'a-t-on
dit, à Sainte-Foy, de la place à la pointe ouest de Sainte-Foy,
pour une population de 35 000 habitants. Un autre comté, M. le
Président. Je pourrais peut-être demander à certaines
personnes d'attendre! Un autre comté à l'intérieur de la
ville même de Sainte-Foy. Vous aurez au moins 35 000 habitants dans ce
secteur de la pointe ouest.
Donc, encore des décisions administratives à prendre
à un rythme très accéléré, dans un volume
considérable, dans un espace de temps très court. Alors, imaginez
la lourdeur, à ce moment-là, de l'administration municipale, pour
exécuter tous ces travaux.
Je conclus sur ce point en disant que nous sommes en face d'un cas
spécial qui justifie, comme le cas de Hull et d'autres, d'accorder
peut-être ce comité exécutif. En plus de ce cas
spécial, je signale que j'ai écouté attentivement les
propos de notre ministre là-dessus et, avec lui, j'ai quand même
des préoccupations; oui, j'en ai.
Mais j'analyse les inconvénients. Je mets dans la balance les
avantages d'un bord et les inconvénients de l'autre. Je pense que, dans
la balance des inconvénients, il y aurait un plus grand avantage pour la
population de la ville de Sainte-Foy de l'accorder plutôt que de ne pas
l'accorder.
Je me pose une autre question comme avocat. Est-ce qu'il y a
préjudice? Où est le préjudice? Est-ce qu'il y en a
un?
Je crois que sur le principe même, il n'y en a pas. Il pourrait
peut-être y en avoir un si les pouvoirs étaient trop
étendus.
Donc, s'il y avait par hasard préjudice, on peut le
contrôler dans la définition des pouvoirs, mais, sur le principe
même, à mon humble avis et si j'analyse le reste des
inconvénients, étant donné que je vis l'administration
municipale depuis que je suis élu surtout, je pense que, vu ce reste
d'inconvénients, qu'il n'y a pas préjudice, sur ce point.
Au point de vue pratique maintenant, j'ai assisté à
plusieurs séances du conseil municipal et presque la moitié de
l'assemblée Dieu sait si c'était tannant à la
longue, pour moi en tout cas ratifiait ce qui avait été
décidé en comité antérieurement, à une
séance précédente d'un comité en date du...
discuté à la séance d'un comité en date du...
Pour un échevin, pour un conseiller qui n'est pas membre du
comité exécutif, il est très facile, en arrivant avant
l'assemblée, de prendre connaissance de ce qui a été
décidé en comité exécutif afin de se prononcer s'il
y a lieu à l'assemblée régulière sur les cas sur
lesquels il devra se prononcer, mais, pour l'engagement d'un policier, voter
d'envoyer des fleurs au mariage de M. Untel et tout cela, c'est bien de valeur,
mais il me semble que cela devrait se décider ailleurs qu'à
l'assemblée publique.
M. Bédard (Chicoutimi): Le député
décide tout seul d'envoyer des fleurs.
M. Desjardins: Je suis en faveur d'envoyer des fleurs, surtout.
C'est un exemple que je donne. Ce n'est pas un exemple que j'ai entendu
nécessairement à l'assemblée de la ville de Sainte-Foy,
mais c'est un exemple que je lance comme cela, un exemple qui est ridicule,
mais qui exprime bien ce que je veux dire. C'est que souvent, c'est de
l'administration très légère qui doit être
répétée en assemblée régulière.
Il me semble qu'à l'assemblée régulière, on
devrait pouvoir discuter des grands principes de développement de la
ville et laisser la parole encore plus longuement à la population qui
assiste à l'assemblée. A Sainte-Foy, je dois dire que la
population est quand même une bonne assistance,
généralement, aux assemblées du conseil de ville. Il y en
a plusieurs qui posent des questions.
Laissons plus de place à ces questions, posées par la
population. Laissons plus de place aux grands principes qui seront
discutés et laissons les affaires courantes, peut-être à un
comité exécutif, tout en étant préoccupé,
mais tout en tenant compte d'un cas vraiment spécial, à mon
humble avis. Je vous remercie.
Le Président (M. Picard): Me Walters.
M. Walters: M. le Président, M. le ministre s'était
inquiété tout à l'heure des quatre autres conseillers qui
ne siégeraient pas au comité exécutif. Je voudrais tout
d'abord souligner que tous les conseillers étaient d'accord sur le
principe d'un comité exécutif et, dans le texte que nous
soumettons, nous proposons qu'il y ait trois membres qui fassent partie du
comité. Leur mandat est pour la durée de l'élection des
membres du conseil.
Cependant, nous avions déjà pensé, à un
moyen différent qui pourrait être une alternance des membres du
conseil au niveau du comité exécutif et, si c'était la
seule objection, nous serions prêts à la modifier pour
prévoir cette alternance si cela pouvait aider.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, sans
revenir longuement sur les propos que le ministre a tenus tout à
l'heure, je dois dire que je suis d'accord avec lui lorsqu'il dit que c'est
vraiment une question de fond, que cette décision que nous avons
à prendre dans le sens qu'elle touche carrément un mode de
représentation, un mode d'administration rejoint les
préoccupations non seulement d'un conseil de ville, de conseillers
élus, mais également la préoccupation de donner la plus
saine des administrations possible à l'ensemble de la population.
Que ce soit une question de fond, étant donné sa nature,
je ne crois pas que ce soit une raison de ne pas être dans la
possibilité de la trancher quand même à l'occasion d'un
projet de loi privé tel que celui qui nous est présenté ce
soir.
Il est évident que si, d'une part, il n'y a que trois à
quatre villes qui, à l'heure actuelle, ont un conseil exécutif,
mais que, par contre, il existe plusieurs autres villes dans les mêmes
conditions de population que celle de Sainte-Foy qui pourraient être
intéressées, à un moment donné, à faire la
même demande que la ville de Sainte-Foy, si nous accordions celle de ce
soir, cela ne doit pas nous arrêter; que Longueuil puisse venir, puisse
sentir le besoin d'avoir un conseil exécutif ou un comité
administratif, que Sherbrooke ou encore d'autres villes de même nature
sentent ce besoin, je crois qu'il n'est que normal qu'à ce moment, elles
viennent l'exprimer à une commission. En ce sens, je pense qu'il faut
prendre le cas de la demande de la ville de Sainte-Foy, non pas par comparaison
avec la possibilité que d'autres villes dans les mêmes
circonstances fassent la même demande, mais en tenant compte surtout du
besoin prouvé, d'une part, par l'assentiment des membres du conseil de
ville de la ville de Sainte-Foy et, d'autre part, par la preuve qu'ils doivent
faire du besoin d'une telle structure qui leur permettrait de faire un travail
beaucoup plus efficace. A ce moment, c'est toute la population qu'ils ont
à représenter qui en bénéficie.
Je crois que le fait qu'il y aurait deux groupes de conseillers peut
tenir. Remarquez qu'il est évident que cela peut avoir comme
conséquence de créer certaines frustrations, mais, en termes de
politique, si ce n'est pas cet élément, il y a bien d'autres
éléments qui peuvent être de nature à créer
des frustrations entre sept conseillers qui viennent d'être élus,
surtout lorsque la lutte a été difficile, mais je crois que, dans
une ville telle que Sainte-Foy, puisqu'il faut bien se limiter, d'une certaine
façon, au cas qui est devant nous ce soir, avec une population de 82 000
habitants et sept conseillers et un maire, je crois que, quelle que soit la
structure qu'on puisse adopter, chacun peut avoir du
travail, chaque conseiller peut avoir une tâche qui sera de nature
à valoriser vèritablemen chacun des conseillers.
Le dernier des arguments qui a été apporté, et
c'est celui qui prouve le besoin, c'est, d'une part, l'augmentation de la
croissance de la ville, une croissance rapide, et, d'autre part, la
nécessité d'expédier des affaires courantes,
d'expédier des choses administratives d'une façon plus efficace
que cela se fait à l'heure actuelle. Il est évident que le maire
de Sainte-Foy a explicité ces choses. Le nombre de décisions est
de plus en plus nombreux. Nécessairement, cela demande une attention
peut-être tout à fait particulière d'un certain groupe de
conseillers pour se pencher sur ces décisions rapides à prendre
et des décisions d'ordre administratif; je dis bien d'ordre
administratif, parce que, selon ce que nous a dit le maire de Sainte-Foy tout
à l'heure, ce que ces gens appellent un comité exécutif
dans le projet de loi, dans la loi qui nous est présentée,
peut-être qu'ils n'ont pas objection à l'appeler un comité
administratif, mais je pense que la préoccupation qu'ils ont... Je vois
qu'ils sont moins d'accord là-dessus, mais cela me permet d'apporter le
dernier point sur lequel je voudrais insister. Je dis, encore une fois, que
cela pourrait être selon ce qu'on nous a expliqué. C'est pour les
affaires courantes. C'est pour améliorer l'efficacité de
l'administration. A ce moment, je pense qu'il faut faire son lit comme il faut.
C'est soit cela ou encore, c'est le genre de conseil exécutif qui prend
des décisions, qui empiète sur les décisions qui,
normalement, devraient être prises par l'ensemble du conseil. A ce
moment, je serais assurément moins d'accord. Je pourrais même
aller jusqu'à dire pas du tout d'accord. Parce qu'on peut accepter les
mots "comité exécutif", mais tout dépend de ce qu'on lui
accorde comme pouvoirs. Si vous me permettez simplement deux remarques.
Dans les pouvoirs que vous octroyez dans votre charte au comité
exécutif, je remarque qu'il y en a un qui est exprimé à
l'article 7, paragraphe i), qui se lit comme suit: "Le conseil municipal peut
déléguer au comité exécutif par règlement
tous les pouvoirs qui lui sont conférés par la loi, à
l'exception de ceux qui lui sont accordés par le présent
article". Je peux vous dire au départ que je serais contre cet article,
parce qu'une disposition de cette nature a pour effet de régler beaucoup
plus que les questions administratives ou les affaires courantes dont on nous a
parlé. Mais si on suit la logique, ça peut aller jusqu'à
permettre au comité exécutif, pour autant que le conseil
municipal est d'accord, de vraiment prendre des décisions de fond
lesquelles, à ce moment-là, à mon sens, ne seraient pas du
ressort de ce que je conçois comme un comité exécutif qui
est de nature à aider l'efficacité de l'administration pour les
affaires courantes.
Il y a une partie d'un autre article avec laquelle je ne serais pas
d'accord du tout, c'est l'article 9, qui se lit comme suit: "Toute demande,
règlement ou rapport soumis par le comité doit, sauf prescription
contraire, être approuvé, rejeté, amendé ou
retourné par le vote de la majorité des membres du conseil
présents à la séance. Cependant, toute demande,
règlement ou rapport sur lequel le conseil ne s'est pas prononcé
pendant deux séances consécutives est considéré
comme approuvé et accepté par le conseil. Néanmoins, le
comité peut à nouveau soumettre au conseil, avec ou sans
amendement, un rapport déjà rejeté par ce dernier."
C'est le genre de disposition avec laquelle je ne serais pas d'accord,
je n'admettrais pas que ce soit inclus dans les pouvoirs ou dans les
conséquences de l'exercice d'un pouvoir d'un conseil exécutif, en
ce sens que le conseil étant une fois, deux fois, trois fois sans
prendre une décision sur une recommandation du comité
administratif ou du conseil exécutif, ceci n'aurait jamais comme effet
de faire que, le conseil ne s'étant pas prononcé, à ce
moment-là, le règlement ou la demande ou le rapport est
accepté automatiquement.
Tout dépend, encore une fois je termine là-dessus
des pouvoirs qu'on veut accorder à ce conseil exécutif. Si
ce sont des pouvoirs tels qu'on nous les a exprimés tout à
l'heure pour améliorer l'administration, qui se rapportent uniquement
aux affaires courantes et administratives, d'accord! Mais à partir du
moment où ça empiète sur des décisions qui,
normalement, sont prises par un conseil, qui est dûment élu
à cet effet, nous aurions les restrictions que je viens
d'énoncer.
Le Président (M. Picard): Le député de
Taschereau.
M. Bonnier: M. le Président, j'aurais une question
à poser aux représentants de Sainte-Foy. Je pense que, dans les
arguments du ministre, prenant l'hypothèse que le comité
exécutif devrait exister pour fins administratives, il y a quand
même un argument qui est valable, c'est celui d'une espèce
d'érosion du pouvoir des conseillers eux-mêmes à la longue.
Etant donné le petit nombre de conseillers, est-ce que vous auriez
objection à ce que le comité exécutif soit
constitué du maire et de deux conseillers seulement et non pas trois, de
façon à maintenir le poids du conseil encore beaucoup plus
important et que le véritable pouvoir se trouve là?
M. Morin (Bernardin): Personnellement, M. le Président, je
n'y ai pas d'objection.
Une Voix: Merci.
M. Morin (Bernardin): On en avait mis trois, justement pour la
raison contraire de ce que vous avancez.
M. Goldbloom: II est évident que la décision
initiale est conditionnée par les pouvoirs que l'on veut donner au
comité exécutif. Il me semble j'écoutais le
député de Chicoutimi, tout à l'heure qui parlait de
certains pouvoirs qu'il n'accorderait pas au comité exécutif
que si l'on
coupe ces pouvoirs qui sont effectivement ceux qui sont détenus
par les comités exécutifs qui existent à Laval, par
exemple et à Hull, on change le tableau, on change entièrement ce
dont on parle. Il me semble que nous parlons de quelque chose d'assez
fondamental ici. Je suis personnellement convaincu que par ce mécanisme
c'est pour cela que je me rends un peu difficile à convaincre de
la validité du geste par ce que l'on propose ici, on fait un pas
important qui éloigne l'administration municipale des citoyens.
Deuxièmement, je l'ai déjà dit, je pense qu'on
modifie un équilibre entre les élus et les fonctionnaires, que
les fonctionnaires par rapport à un comité exécutif ont
fatalement un rôle plus important à jouer dans le processus
décisionnel par rapport à ce que font les quatre ou cinq autres
conseillers qui ne sont pas membres du comité exécutif.
Je suis député depuis dix années et je ne peux
m'empêcher un commentaire qui n'a rien de désobligeant. C'est une
constatation vieille de dix années. Depuis dix années, je
côtoie d'un côté ou de l'autre de la Chambre des
députés ministériels qui ne sont pas membres du Conseil
des minis-tres. Je ne fais pas de commentaires, je fais seulement cette
constatation et je me rappelle ce que ces gens me disent depuis dix ans.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le dernier argument qui a
été apporté par le ministre, à l'effet que la
constitution d'un tel comité exécutif éloigne le pouvoir
municipal des citoyens, je serais porté à être en
désaccord, en me référant à l'exemple que nous
avons. Lors de la tenue de conseils municipaux, à l'occasion des
assemblées publiques, lorsqu'on constate souvent que les trois quarts de
longues séances consistent à entériner simplement des
décisions administratives, à ce moment-là, une fois que
les décisions administratives ont été
entérinées, une grande partie du temps de la soirée a
été employé et cela ne permet même pas de donner le
temps nécessaire à un conseil municipal, devant la population,
d'aborder et de discuter à fond des problèmes qui sont beaucoup
plus importants que les décisions administratives et que la discussion
de ces problèmes serait de nature beaucoup plus à rapprocher le
pouvoir des citoyens en explicitant les motifs des décisions et en
discutant à fond des problèmes, que ne le font, à l'heure
actuelle, les assemblées auxquelles nous avons l'occasion d'assister
dans différents conseils de ville où on passe la majeure partie
du temps à discuter des questions administratives.
M. Goldbloom: Tout à l'heure, il y a maintenant
peut-être une demi-heure, j'avais invité mes collègues de
la commission à me faire part de leur point de vue par un mot, un oui ou
un non. J'aimerais avoir le sentiment de mes collègues autour de la
table pour avoir une idée de ce que pensent ceux qui en fin de compte
sont responsables de la décision. Il est vrai que le ministre a un
rôle à jouer. Il doit donner un certain leadership, mais je ne
voudrais pas imposer un point de vue à mes collègues qui
finissent par être solidaires de ce que décide la commission.
J'aimerais qu'ils s'expriment.
Le Président (M. Picard): J'aimerais attirer l'attention
des membres de la commission sur cet article 5b qui est absolument fondamental.
La question est si, oui ou non, vous décidez d'octroyer un conseil
exécutif à la ville de Sainte-Foy. Si c'est dans la
négative, je pense qu'on est obligé de rejeter le projet de loi.
Ce n'est pas une refonte de la charte à ce moment-là, parce que
cette question du comité exécutif touche pratiquement tous les
articles qui sont devant vous.
Une Voix: Non, cinq ou six seulement. M. Caron: M. le
Président...
Le Président (M. Picard): C'est justement là que
j'aimerais que les membres de la commission se prononcent. S'ils se prononcent
contre l'exécutif, vous saurez me le dire, vous ne serez pas capables
d'étudier ce projet de loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Me permettez-vous une suggestion?
Etant donné que, tout à l'heure, j'ai parlé de
comité administratif ou de conseil exécutif, j'ai cru remarquer
qu'il y avait certains hochements de tête parmi les représentants
de la municipalité de Sainte-Foy. Ils seraient peut-être en mesure
de nous dire si c'est vraiment un conseil exécutif avec chacun des
pouvoirs qu'ils ont consignés dans leur charte ou si c'est vraiment un
conseil exécutif, un comité administratif...
M. Morin (Bernardin): Le conseil exécutif ne touche que
dix articles dans la refonte de la charte sur environ 30 articles".
Le Président (M. Picard): Le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, est-ce que je pourrais savoir
du ministre combien il y a de villes au Québec entre 75 000 et 100 000
de population et si le ministre est prêt à donner les pouvoirs
à d'autres villes qui se présenteront après celle-ci.
C'est important de savoir cela. Si on le donne à une ville, il faudrait
savoir combien nous avons de villes qui jouent entre 75 000 et 100 000 de
population au Québec.
M. Goldbloom: Je reprendrai la liste tout à l'heure, M. le
Président. Je pense qu'il y en a sept ou huit. C'est évident que
si la réponse est oui ce soir, elle ne pourra être non quand les
autres viendront.
M. Desjardins: Est-ce que, sur les sept ou huit, il n'y en a pas
quatre qui ont déjà un comité exécutif?
M. Goldbloom: Oui. Montréal, Laval, Québec et
Hull.
M. Desjardins: II en resterait trois ou quatre qui n'en auraient
pas.
M. Bédard (Chicoutimi): II en reste quatre avec
Sainte-Foy.
M. Desjardins: Quatre avec Sainte-Foy qui n'en auraient pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Point d'interrogation.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui veulent se prononcer sur cet... Le
député de Prévost.
M. Parent (Prévost): J'aurais une question à M. le
maire. Quelles sont les structures de votre municipalité? Vous
êtes maire à temps plein, évidemment parce que...
M. Morin (Bernardin): Non, monsieur.
M. Parent (Prévost): Vous n'êtes pas maire à
temps plein. Alors, vous avez un gérant.
M. Morin (Bernardin): Je n'ai pas les moyens d'être maire
à temps plein. Le salaire n'est pas assez élevé.
M. Parent (Prévost): Ce n'est pas la question. Je voulais
tout simplement savoir quelles sont les structures de votre
municipalité. Il y a le maire, le conseil, ensuite c'est le
gérant, l'ingénieur.
M. Morin (Bernardin): Nous avons les différents
départements. Nous avons le maire, le conseil, nous avons un
gérant, que nous appelons un directeur général,
assisté de trois directeurs généraux adjoints et nous
avons les directeurs de service.
M. Parent (Prévost): Merci.
M. Desjardins: Qui ne dit mot consent.
M. Caron: Personnellement, je suis d'accord. Si on le donne
à d'autres villes qui se présenteront ici et qui auront 75 000 et
plus de population.
M. Bonnier: Personnellement, M. le Président, j'aurais
tendance à être d'accord sur le fait qu'il faut rendre plus facile
l'administration d'une ville comme la ville de Sainte-Foy, surtout en ce qui
regarde le fonctionnement des affaires courantes et que, de ce fait, un petit
nombre d'individus devraient être responsables de l'administration
courante, mais, au lieu de trois conseillers, c'est-à-dire le maire et
trois conseillers, je réduirais cela au maire et à deux
conseillers de façon...
M. Bédard (Chicoutimi): La municipalité a dit
qu'elle était d'accord avec cela, un maire et deux conseillers.
M. Morin (Bernardin): Si on en avait mis un de plus, on en aurait
mis un de plus pour que ce soit plus facile.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs je trouve très
heureuse la suggestion du député de Taschereau, parce qu'avec un
maire et trois conseillers, cela représente un poids vraiment trop fort
lorsque vient le temps de soumettre le tout au conseil municipal. On s'est
assuré déjà presque une majorité.
M. Bonnier: C'est cela.
M. Goldbloom: M. le Président, pour que les renseignements
fournis soient absolument précis, on m'a demandé combien de
villes ont plus de 75 000 âmes, j'avais dit de mémoire 7 ou 8, le
chiffre est 10. Il y en a 15 en haut de 60 000 et 18 en haut de 50 000.
M. Bonnier: Si jamais on votait, M. le Président, j'ai un
amendement, ce serait "le maire et deux conseillers" et non pas trois
conseillers.
M. Goldbloom: M. le Président, si c'est le désir
des membres de la commission de prendre le vote, je n'ai pas d'objection, je
vous préviens que je vais m'abstenir et je demanderais aux autres de se
prononcer.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, en ce qui
me regarde, j'avais très clairement énoncé l'idée
que j'étais d'accord avec la constitution de ce comité
exécutif avec quand même la réserve, que j'ai bien
explicitée, de mon opposition à certains pouvoirs qui sont
accordés au comité exécutif de telle façon que, si
ces pouvoirs demeuraient, je serais contre, mais je suis convaincu que ce n'est
pas l'idée, selon les discussions que nous avons eues, des
représentants de la ville de Sainte-Foy d'argumenter plus qu'il ne faut
sur ces pouvoirs et à ce moment-là, je voterais pour.
Le Président (M. Picard): Voici la motion
présentée par le député de Taschereau qui aurait
pour effet de changer, à la deuxième ligne du paragraphe b) de
l'article 5, le mot "trois" pour le mot "deux". A ce moment-là, ce
paragraphe b) se lirait comme suit: "Par un comité exécutif
composé du maire comme président et de deux conseillers".
Veuillez répondre pour ou contre.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour.
Le Président (M. Picard): M. Bédard
(Montmorency)?
M. Bédard (Montmorency): Contre.
Le Président (M. Picard): M. Bonnier (Taschereau)?
M. Bonnier: Certainement pour, mais, en tout cas, on reviendra.
Mon voisin est pour le principe, mais contre deux membres.
Le Président (M. Picard): M. Caron (Verdun)?
M. Caron: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Boutin (Abitibi-Ouest)?
M. Boutin: Contre.
M. Bédard (Montmorency): J'aurais une question, juste
avant que vous terminiez le vote.
Le Président (M. Picard): C'est interdit de poser des
questions durant le vote.
M. Bédard (Montmorency): D'accord, excusez.
Le Président (M. Picard): De peur d'influencer le
vote.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que c'est une information
que veut demander, le député de Montmorency? Est-ce qu'on vote
sur l'amendement?
Le Président (M. Picard): L'amendement seulement. Pour
changer de trois à deux. Après ça, si vous voulez le
même vote pour l'article ou prendre un autre vote...
M. Desjardins (Louis-Hébert)? M. Desjardins: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Houde (Limoilou)?
M. Houde (Limoilou): Abstention.
Le Président (M. Picard): Abstention. M. Parent
(Prévost)?
M. Parent (Prévost): Contre.
Le Président (M. Picard): M. Goldbloom?
M. Goldbloom: Abstention.
Le Président (M. Picard): Abstention. M. Le-cours
(Frontenac)?
M. Lecours: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Pagé, abstention?
M. Pagé: Pour.
Le Président (M. Picard): Pour. Pour: 5. Contre: 3. M.
Bonnier?
M. Bonnier: Pour.
Le Président (M. Picard): Pour: 6. Contre: 3 et
abstentions: 2.
M. Bédard (Chicoutimi): Même si vous le dites deux
fois, ça ne fait pas deux fois.
Le Président (M. Picard): Oui. Contre: 3 et abstentions:
2. La motion est adoptée.
M. Bédard (Montmorency): Vous avez noté, M. le
Président, deux maires et un ancien maire, contre.
Le Président (M. Picard): L'article 5 est-il
adopté?
M. Bédard (Montmorency): II faut voter. Le
Président (M. Picard): Le même vote? M. Bédard
(Montmorency): Non.
Le Président (M. Picard): Sur l'article 5, tel
qu'amendé. M. Bédard (Chicoutimi)?
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous...
M. Desjardins: Un instant s'il vous plaît, l'article 5,
est-ce que c'est le paragraphe a)?
M. Bédard (Chicoutimi): Le paragraphe a) ou b)? Je pense
qu'au paragraphe a), tout le monde était d'accord. La discussion a
porté sur le paragraphe b).
Le Président (M. Picard): M. Bédard, de
Montmorency, vous voulez un autre vote là-dessus?
M. Bédard (Montmorency): Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... sur le paragraphe b).
M. Desjardins: M. le Président, vous pouvez
déclarer l'article 5, paragraphe a), adopté, si tout le monde est
d'accord, et demander, si on prend le vote, si l'article 5 paragraphe b), est
adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): Article 5, paragraphe a),
adopté. Paragraphe b), un vote?
M. Bédard (Montmorency): Paragraphe b), un vote, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 5, paragraphe b), tel
qu'amendé, avec deux conseillers.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
Le Président (M. Picard): Gardez vos places, on
recommence. M. Bédard (Chicoutimi)?
M. Bédard (Chicoutimi): Pour.
Le Président (M. Picard): M. Bédard
(Montmorency)?
M. Bédard (Montmorency): Pour.
Le Président (M. Picard): M. Boutin (Abitibi-Ouest)?
M. Boutin: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Bonnier (Taschereau)?
M. Bonnier: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Caron (Verdun)?
M. Caron: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Goldbloom
(Notre-Dame-de-Grâce)?
M. Goldbloom: Abstention.
Le Président (M. Picard): M. Lecours (Frontenac)?
M. Lecours: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Desjardins
(Louis-Hébert)?
M. Desjardins: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Pour.
Le Président (M. Picard): M. Houde (Limoilou)?
M. Houde (Limoilou): Abstention.
Le Président (M. Picard): M. Parent (Prévost)?
M. Parent (Prévost): Pour.
Le Président (M. Picard): L'article 5 est
adopté.
M. Bédard (Montmorency): Pour le comité
administratif, mais contre trois membres; c'est quatre membres qu'on veut
avoir. On se rallie à la majorité.
Le Président (M. Picard): Article 6.
M. Walters: M. le Président, à l'article 6, nous
demandons, pour la ville, le pouvoir d'acquérir, soit par
elle-même ou par une corporation sans but lucratif, des centres de
loisirs et des lieux publics, dans un rayon de cinq milles de cette limite.
Nous savons que, ce matin, il y a un assez long débat concernant
la ville de Rimouski pour un article à peu près similaire. Nous
devons préciser que cet article est celui qui avait été
accordé à la ville de Sherbrooke dans les années
antérieures. Distinction avec l'article de la ville de Rimouski, ce
matin, cette dernière demandait dans un rayon de vingt milles, tandis
que nous, c'est dans un rayon de cinq milles.
Une autre distinction, ceci concerne la base de plein air de Sainte-Foy
qui est déjà en activité, contrairement à la ville
de Rimouski qui, elle, se proposait d'acquérir un centre de ski
situé peut-être à une distance assez éloignée
de son centre. Quant à nous, la base de plein air est
déjà, dans sa majeure partie, dans le territoire de la ville de
Sainte-Foy. C'est en vue d'acquérir un terrain supplémentaire
contigu que nous faisons cette demande.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Voulez-vous y aller? Je peux y
aller.
M. Goldbloom: M. le Président, si j'ai bien compris, Me
Walters a dit que c'est pour pouvoir acquérir un terrain adjacent qui
compléterait la base de plein air. Ce n'est pas à cinq milles de
distance, je pense bien.
M. Perron: Dans l'avenir immédiat.
M. Goldbloom: Je pense aussi, de mémoire, qu'il y a plus
de population dans un rayon de cinq milles autour de Sainte-Foy que dans un
rayon de vingt milles autour de Rimouski.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, si vous le
permettez, nous avons mis là un rayon de cinq milles parce que nous
pensions que nous pouvions rendre service à la Communauté urbaine
de Québec pour mettre en application son schéma
d'aménagement.
Maintenant, si c'est trop demander, je peux vous dire
immédiatement qu'on peut se réduire au terrain qui est
actuellement dans la base de plein air. On a assisté à la
discussion de ce matin, pour le rayon de vingt milles. Alors, cinq
milles...
Le problème que nous voulons régler, actuellement, c'est
un terrain qui est à l'intérieur de la base de plein air.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
que si on s'en rapporte aux discussions concernant Rimouski, ce matin, en ce
qui regarde l'Opposition officielle, que ce soit un rayon de cinq milles ou un
rayon de vingt milles, le principe est le même. Nous avons exprimé
notre opposition. Il n'est pas nécessaire de répéter les
raisons que nous avons données à ce moment. Je pense que les
représentants de Sainte-Foy étaient présents aux
délibérations ce matin, et si on applique le même
traitement pour la ville de Rimouski, tout simplement le conseil doit
spécifier très clairement l'endroit dont il veut se servir et,
à ce moment, une décision peut être prise en toute
considération des besoins de l'ensemble de la population.
Le Président (M. Picard): Me Walters.
M. Walters: M. le Président, la base de plein air, c'est
un projet qui devrait comprendre environ 400 acres de terrain dont un peu plus
de 300 acres se situent à l'intérieur même des limites de
la ville de Sainte-Foy actuellement, alors qu'il y aurait 95 acres qui font
partie du territoire de Notre-Dame-de-Lorette et que l'on retrouve environ 1,5
acre à l'intérieur des limites de la ville de Québec. Le
terrain qui se trouve à Notre-Dame-de-Lorette appartient au CPR de
même qu'à Québec avec qui des négociations ont
été entamées. Les propriétaires sont d'accord pour
nous les céder.
M. Goldbloom: La municipalité Notre-Dame-de-Lorette,
est-elle consentante?
M. Morin (Bernardin): M. le Président, en fait, vous avez
une ligne de démarcation qui s'appelle le chemin de fer actuellement
où il y a, je crois, huit voies. Au nord, vous avez la ville de
l'Ancienne-Lorette et au sud de ces voies, c'est la base de plein air. Il y a
une pointe qui a été oubliée dans le redressement des
lignes dans le temps. C'est cette pointe qui est à l'intérieur
même de notre base. Ce que nous voudrions obtenir, c'est la permission
d'acheter ces terrains.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est différent.
M. Goldbloom: M. le Président, oui justement, il me semble
que l'on parle de quelque chose de différent maintenant. J'aimerais
mieux, pour ma part, s'il s'agit de l'acquisition d'un terrain situé
dans une autre municipalité, qu'il y ait négociation entre les
municipalités, si cette négociation n'a pas encore eu lieu. Si
une telle négociation n'aboutit pas à une entente, s'il y a des
raisons impérieuses qu'il y ait un autre bill privé qui
permettrait à l'autre municipalité de faire valoir son point de
vue, pour que nous puissions en juger, je ne me sens pas en mesure de me
prononcer sur une acquisition à l'extérieur du territoire d'une
municipalité en l'absence de l'autre municipalité qui serait
visée.
M. Morin (Bernardin): Si vous me permettez, M. le
Président, ce terrain en question qui appartient au CPR, la compagnie
CPR est prête à vendre le terrain soit à la ville, soit au
provincial. Nous avons une date limite, le 31 juillet. Cela fait six mois que
nous négocions avec la ville voisine pour une annexion et cela ne
fonctionne pas. Nous nous posons des questions à savoir pour quelles
raisons cela ne fonctionne pas, nous ne le savons pas, mais cela ne fonctionne
pas.
Si la ville de Sainte-Foy ne peut pas intégrer ce terrain dans sa
base de plein air où nous avons déjà investi, depuis sept
ans, $1,5 million d'acquisition de terrains et il nous en reste encore pour $2
millions additionnels pour compléter la base de plein air, la base de
plein air de Sainte-Foy disparaît, elle n'existe plus. Cette base de
plein air est sur les plans directeurs de la ville de Sainte-Foy depuis 1963,
je crois. Elle existe dans le plan directeur de la Communauté urbaine de
Québec et elle existe aussi dans la loi de cadrage, comme vous
l'appelez...
Une Voix: L'étude...
M. Morin (Bernardin): Nous avons actuellement quelques millions
d'investis, si on ajoute à cela l'administration de la base de plein air
où c'est une base régionale, les chiffres peuvent le prouver.
Jusqu'à maintenant, vous avez une moyenne de 60% des gens qui
viennent à la base de plein air où il y a quatre lacs en plein
centre d'une ville. Nous comprenons mal comment il se fait que ce
problème ne soit pas réglé. La seule manière de le
régler, nous croyons, dans le moment, si on veut arriver en temps, c'est
d'avoir le pouvoir de l'acheter.
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: Bon! M. le Président, c'est une longue
histoire, la base de plein air, et cette partie du terrain du Pacifique
Canadien, que le Pacifique Canadien accepte de vendre. A la suite d'une
réunion avec le ministre du Tourisme, celui des Finances et celui
responsable du haut-commissariat, j'ai obtenu que le Pacifique Canadien fixe un
délai additionnel pour nous donner le temps de négocier avec la
ville voisine. Ce délai additionnel, c'est le 31 juillet 1976. En
attendant, le prix augmente, évidemment. De $0.19, il y a quelques mois,
il est passé à $0.22. En attendant, on n'a pas de réponse
de la ville voisine ou on n'en avait pas. La ville voisine a récemment
écrit une lettre à la ville de Sainte-Foy mentionnant qu'elle
serait d'accord si la ville de Sainte-Foy par ailleurs lui cédait le
nord, le quartier Laurentien. Le quartier Laurentien, autrefois, faisait partie
de l'Ancienne-Lorette. Le quartier Laurentien a été annexé
par la ville de Sainte-Foy. La lettre mentionne bien, si je me trompe, M. le
maire Morin me corrigera, que l'Ancienne-Lorette n'a pas d'opposition de
principe, à condition que la ville de Sainte-Foy lui cède, en
retour, le quartier Laurentien. Le maire de Sainte-Foy a
répliqué, si c'est exact, si je ne me trompe pas, qu'en principe,
la ville de Sainte-Foy n'a pas d'objection à rétrocéder le
quartier Laurentien, à condition que la population elle-même soit
d'accord pour retourner à l'Ancienne-Lorette. Ce sont deux
problèmes complètement séparés, complètement
distincts. Le terrain dont on parle est inoccupé dans le moment. Il
n'est pas habité du tout. On ne veut pas mélanger les
problèmes. Je pense que celui-ci en est un immédiat et que
l'autre en est un à long terme. Il y a urgence, parce que le
délai expire le 31 juillet. Déjà, le ministère du
Tourisme a entamé des pourparlers avec le Pacifique Canadien pour
l'achat de ce terrain afin de le revendre ensuite à la ville de
Sainte-Foy.
Si on n'achète pas ce terrain dans les délais et que le
Pacifique Canadien le vend à l'industrie, parce que c'est une zone
industrielle, je crois, cela entraîne un grand risque pour la base de
plein air, parce que les quatre lacs sont alimentés à la fois
par des eaux de sources et des eaux de surface qui se filtrent à
l'intérieur de la terre noire qu'on rencontre sur ce terrain. En vertu
de la courbe de ces sources, si des industries s'implantent, à ce
moment, elles coupent la circulation des eaux de surface et de certaines eaux
de sources, d'après les experts, de telle sorte qu'il y a un risque pour
les lacs qui sont alimentés en eau naturelle.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a aussi danger de
spéculation.
M. Desjardins: II y a danger de spéculation et il y a
danger de pollution. Alors, on a eu toutes les misères du monde à
éloigner le Pacifique Canadien dans la base de plein air. Le Pacifique
Canadien a accepté de ne rien construire dans cette pointe en forme de V
justement à cause de la présence de la base de plein air, et, par
la suite, cette corporation est prête à nous vendre le terrain,
mais on n'a pas de réponse définitive de la ville voisine. Je
pense que ce silence nous permettrait d'agir ici.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous avons
maintenant des précisions considérables quant au problème
pratique qui existe. Je n'avais pas compris exactement pourquoi, tout à
l'heure, M. le maire avait dit que si les 100 acres ne sont pas acquises, la
base de plein air disparaît; mais les explications fournies par le
député de Louis-Hébert me permettent de voir quelle est
l'implication fondamentale de cette situation. Il me semble que nous revenons
au même contexte que ce matin, c'est-à-dire que la ville, dans son
bill privé, demande un pouvoir général sur un rayon
considérable, afin de pouvoir effectuer une transaction précise
pour protéger une ressource particulière. Il me semble que notre
réponse doit être que nous pouvons envisager le pouvoir
d'exception par rapport au cas d'espèce pour les raisons qui ont
été invoquées, mais le pouvoir général nous
semble exorbitant et il ne me semble pas possible de l'accorder.
Deuxièmement, dans d'autres circonstances de nature similaire,
nous avons prévu une compensation quelconque. J'aimerais avoir une
idée, même si, malheureusement, la municipalité voisine ne
semble pas être représentée Ici, ce soir, peut-être
que les représentants de Saint-Foy, avec l'honnêteté qu'on
leur reconnaît, pourraient nous dire quelle serait la perte en taxe
foncière, disons, pour la municipalité voisine? Est-ce que nous
parlons de $1000 ou de $100 000 ou de combien?
M. Morin (Bernardin): M. le Président, à ce point
de vue-ci, nous n'avons pas de chiffre et nous allons vous dire pourquoi, c'est
que la pointe en question, dont nous parlons, c'est une érablière
et une tourbière, ce qui est à peu près le plus rare
actuellement dans tout le Québec métropolitain. Nous n'avons
jamais pensé à la possibilité, parce que nous avons eu une
guerre, il y a environ trois ans, on a empêché le CPR d'entrer
dans la base de plein air, et, avec tous les corps intermédiaires, je
dirais peut-être au niveau au moins régional sinon provincial,
nous avons réussi à obtenir que le CPR n'entre pas ses huit voies
en plein milieu de notre... Nous avons gagné ce point.
Dans le moment, il est urgent pour nous d'obtenir ce terrain. Il est
très urgent et essentiel. J'ai rejoint, lundi dernier, par
téléphone, le maire de l'Ancienne-Lorette qui, actuellement, est
à Vancouver pour trois semaines, à une réunion de la
Fédération des municipalités canadiennes, et il m'a dit
qu'il appelait son greffier pour faire adopter une résolution hier soir.
Or, nous, hier soir, nous avions deux résolutions. Nous avons mis un
règlement d'annexion en marche et le règlement a
été accepté hier soir. Une deuxième
résolution: Nous acceptions en principe d'étudier les avantages
et désavantages d'une fusion de la partie nord avec l'Ancienne-Lorette
à deux conditions qui sont essentielles, nous le croyons, l'acceptation
par le ministère des Affaires municipales d'abord, et par la population
ensuite.
Jamais nous a-t-on demandé autre chose. On a mêlé
deux problèmes ensemble. Au lieu de nous dire: Voici! La pointe que vous
nous demandez, nous prévoyons une perte quelconque, qu'allez-vous nous
donner en retour? Nous aurions été ouverts pour discuter de cette
façon, mais cela a travaillé de la manière qu'on a
mêlé deux problèmes ensemble. Non, j'étais pour
employer un mot, mais je ne l'emploierai pas. On s'est servi de l'autre
arguement pour retarder... Maintenant, on est rendu à un point tel que
c'est aujourd'hui le 22 juin, et, avant que les négociations soient
faites avec le Pacifique Canadien et, comme le dit très bien notre
député, M. Desjardins, actuellement, cette pointe est
zonée industrielle. Or, de tous les experts que nous avons, parce que
nous avons l'avantage à Saint-Foy d'avoir un comité
d'aménagement où ce sont tous des docteurs en toutes sortes de
choses, écologie, les arbres et tout ce que vous voudrez,
bénévoles, ces gens nous disent, après étude faite,
que la base de plein air disparaîtra si on construit là.
Nous laissons à la ville de l'Ancienne-Lorette, du
côté sud, du côté de la pointe, 400 pieds qui
demeurent là pour le travail du CPR et qui demeurent dans la ville de
l'Acienne-Lorette où il y a déjà un atelier de
réparation et un petit édifice pour coucher quelques
employés. Mais, si on construit d'autres choses, on est mort.
M. Goldbloom: M. le Président, serait-il concevable que
nous obtenions, avant l'adoption de ce projet de loi en troisième
lecture, présumant que nous allons jusqu'à la fin, une
description technique...
M. Morin (Bernardin): Nous l'avons ici.
M. Goldbloom: ... que nous pourrions inscrire dans la loi et,
deuxièmement, s'il n'y avait pas moyen de déterminer de
façon relativement précise dans un texte de loi la nature d'une
compensation possible, que dirait la ville de Sainte-Foy si l'on demandait
à la Commission municipale du
Québec de trancher une question de compensation s'il n'y avait
pas entente entre les municipalités? Je pense tout haut, je cherche un
mécanisme.
M. Morin (Bernardin): Je pense que nous serions ouverts à
cette négociation. Maintenant, lorsqu'on parle de compensation, il ne
faudrait pas oublier que la population de la ville de l'Ancienne-Lorette
profite beaucoup de la base de plein air. J'oserais dire qu'en pourcentage, per
capita, c'est plus élevé que celui des gens de Sainte-Foy.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela sera à analyser dans
le montant de l'évaluation...
M. Morin (Bernardin): On est prêt à l'analyser et on
est prêt à négocier...
M. Bédard (Chicoutimi): ... dans l'évaluation des
montants d'indemnisation.
M. Morin (Bernardin): Pour donner la compensation que la
Commission municipale, par exemple décidera...
Le Président (M. Picard): M. Morin.
M. Morin (Bernardin): Si le ministre décide cela.
M. Desjardins: M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: J'ai été témoin des
pourparlers là-dedans. Jamais les édiles, les conseillers de
l'Ancienne-Lorette n'ont parlé de compensation, sauf tout
récemment, et ils l'ont fait par écrit. La seule compensation
qu'ils ont demandée, c'est que la ville de Sainte-Foy ne s'objecte pas
au retour du quartier Laurentien à la ville de l'Ancienne-Lorette. La
ville de Sainte-Foy, hier, par résolution, a accepté ce principe.
Franchement, je serais plutôt porté à voter, s'il y avait
lieu, contre toute autre compensation, parce que la ville de l'Ancienne Lorette
elle-même n'en demande pas. Je vais plus loin, c'est hier soir que la
ville de l'Ancienne-Lorette devait adopter une résolution consentant
à l'achat par la ville de Sainte-Foy de cette parcelle de terrain. Cette
résolution n'a pas été adoptée.
M. Morin (Bernardin): Hier soir, c'était une
résolution acceptant l'annexion.
M. Desjardins: D'accord, je m'excuse. De toute façon, le
but est le même, le résultat eût été le
même. Cette résolution, pour une raison qu'on ignore, mais qui
constitue pour moi un moyen peut-être dilatoire, n'a pas
été adoptée. Je veux surenchérir sur les propos du
maire Morin, la population de l'Ancienne-Lorette est située tout
près de ces territoires et en profite grandement. Je pense qu'on ne
devrait pas parler de compensa- tion à moins que le ministre ait
d'autres arguments à m'apporter là-dessus.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que la question de sauver
la base de plein air de Sainte-Foy constitue un objectif très important,
non seulement pour la population de Sainte-Foy mais on y a fait
référence pour les populations environnantes, même
celle de l'Ancienne-Lorette et également, je pense qu'on peut le dire,
pour tout l'ensemble de la région de Québec. C'est dans ce sens
qu'on a explicité tout à l'heure le fait que la base de plein air
était quand même à l'intérieur du plan
d'aménagement de l'ensemble du territoire de la Communauté
urbaine de Québec. Je pense que, pour ceux qui ont eu l'occasion
je suis un de ceux-là, M. le Président de visiter ce qui a
été fait jusqu'à maintenant et ce qu'on peut
prévoir pour l'avenir, cela constitue quand même un joyau d'espace
vert à l'intérieur d'une ville telle que Québec. Etant
donné ces considérations, sans se cacher, par exemple, le fait
qu'il y a quand même présent le principe de
l'intégrité du territoire concernant les municipalités, je
crois en toute honnêteté que nous sommes en face peut-être
d'un cas d'exception véritable. Dans ce sens, au nom de l'Opposition
officielle, je serais d'accord avec l'article, à condition de bien
spécifier les terrains dont on veut assurer la propriété,
mais je crois qu'il doit y avoir aussi inclus le principe de l'indemnisation.
Je pense que c'est important, parce qu'encore une fois, je l'ai dit tout
à l'heure, c'est un peu le cas de Rimouski, dans un sens, mais...
M. Bonnier: ...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce matin, on avait le conseil de
ville de Sainte-Blandine qui a exprimé son accord explicite alors que ce
n'est pas le cas ce soir et je pense que la commission municipale ayant
à prendre une décision aura à considérer le fait
qu'il n'y a pratiquement pas de taxe foncière que retire la
municipalité concernée de ce territoire précis et aura
à considérer aussi que l'exploitation de cette base de plein air
aura quand même comme effet des retombées non seulement pour la
population de Sainte-Foy, mais pour la population de la municipalité de
l'Ancienne-Lorette. Il y aurait donc avantage à inclure le principe de
l'indemnisation.
Le Président (M. Picard): Me Walters.
M. Walters: Vu les remarques qui ont été faites
quant au fait que l'article est peut-être trop général
quand on parle de cinq milles, nous avons préparé un amendement
qui limiterait notre demande tout simplement à la base de plein air,
conformément à la description technique que nous avons
remise...
M. Goldbloom: M. le Président, on m'a remis
deux documents, chacun intitulé Description technique et
concernant deux parcelles de terrains différents avec les numéros
de lots. Je dois comprendre que les deux font un tout et...
M. Walters: C'est cela.
M. Goldbloom: ... représentent le terrain.
M. Walters: Ce sont les propriétés...
M. Goldbloom: Je note que dans les deux cas on indique le
cadastre officiel de la paroisse de l'Ancienne-Lorette et il y a eu mention
d'un tout petit coin dans la ville de Québec. Est-ce compris
là-dedans quand même?
M. Perron (Noël): Oui, 82 000 pieds carrés.
M. Goldbloom: Mais est-ce couvert par les deux descriptions
techniques que j'ai ici?
M. Perron: Oui, c'est cela.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que pour ma part
je serais disposé à faire confiance aux hommes de loi quant
à la rédaction d'un article. Nous pourrons nous entendre
là-dessus pour les fins du rapport à la Chambre. Est-ce que cela
convient aux membres de la commission?
M. Bédard (Chicoutimi): En n'oubliant pas le principe de
l'indemnisation au niveau d'une décision de la commission
municipale.
M. Walters: M. le Président, nous avons un texte ici,
peut-être que je peux le lire. Le conseil peut pourvoir lui-même ou
par l'intermédiaire d'une corporation sans but lucratif, à
l'acquisition des immeubles situés en partie sur le territoire de la
ville de l'Ancienne-Lorette et en partie sur le territoire de la ville de
Québec, décrit à l'annexe 7, aux fins d'organiser et
d'exploiter des centres de loisir et des lieux publics de sport et de
récréation.
Une Voix: Moyennant une indemnisation.
M. Bédard (Chicoutimi): A être fixée par la
commission municipale.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: Justement, M. le Président, lorsqu'on parle
d'indemnisation, il y a une chose qui me vient à l'idée. Je crois
que si le Pacifique Canadien procède de la même manière que
le Canadien National, on peut appeler les revenus provenant de ces terrains des
subventions tenant lieu de taxe. On sait que le gouvernement provincial paie
très peu d'indemnisation pour ces choses, je dirais même des
montants ridicules. Alors, je ne sais pas jusqu'à quel point on pourrait
parler d'indemnisation dans un tel cas. Parce qu'en fait on n'a pas de revenu
ou d'implication directe majeure de revenu.
Je poserais ma première question pour savoir si les gens de
l'Ancienne-Lorette vont pouvoir bénéficier des effectifs et des
investissements de la base de plein air de la ville de Sainte-Foy.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, si vous me le
permettez, pour donner des informations aux membres, l'expérience l'a
prouvé dans le passé, toute la population du Québec
métropolitain ainsi que des gens du sud, viennent à la base de
plein air. C'est une base de plein air régionale. Pour la question des
compensations, je crois que ce serait un point important à prendre en
considération. L'administration de cette base a été, est
et sera faite par la ville de Sainte-Foy. Cela n'a jamais coûté un
cent à la ville de l'Ancienne-Lorette pour envoyer ses gens s'amuser
à la base de plein air et cela ne coûtera pas un cent à qui
que ce soit d'ailleurs. On n'a pas l'intention de mettre une barrière
pour exiger un billet d'entrée.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que cela est
très clair et ce n'est pas pour mettre en doute la bonne foi de qui que
ce soit que l'on suggère qu'une allusion soit faite à une
compensation. C'est plutôt par principe, parce que les conditions ne
seraient pas toujours les mêmes dans d'autres cas et, dans d'autres cas,
effectivement, nous avons dit qu'il faudra déterminer une compensation
parce que nous avons vu des annexions où une municipalité a perdu
des valeurs considérables et la loi ne prévoit pas de
compensation.
Il me semble qu'il est fort possible, en vertu de tous les
éléments que vous avez apportés et d'autres encore que,
s'il n'y a pas d'entente, la Commission municipale décide que c'est $1
symbolique ou quelque chose comme ça, mais c'est le principe.
M. Morin (Bernardin): Pas d'objection, M. le ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): De la même manière
que nous considérons le cas comme un casd'excep-tion et non un cas de
précédent en termes d'acquisition d'une partie de territoire par
une municipalité à l'endroit d'une autre.
M. Goldbloom: Comme moi en ce qui concerne le comité
exécutif.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Boutin: M. le Président, j'aimerais savoir si M. le
maire de Saint-Foy va exiger des compensations pour les transferts du quartier
Laurentien si la chose se produit?
M. Morin (Bernardin): Pardon, je n'ai pas compris, M. le
Président.
M. Boutin: Si vous allez exiger des compensations pour le
transfert ou l'annexion du territoire du quartier Laurentien si la chose se
produit?
M. Morin (Bernardin): Nous avons calculé que, jusqu'ici,
nous avons investi environ $4 millions; nous n'allons pas demander plus de $4
millions.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, de toute
façon, c'est en dehors du sujet.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est la ville de Saint-Foy
elle-même qui a suggéré, de même que le
député de comté, qu'on ne devrait pas mêler les deux
questions et en faire un quiproquo.
M. Morin (Bernardin): D'ailleurs, c'est bien entendu que cette
fusion ou défusion, appelez-la comme vous voudrez, doit être
acceptée par le ministère des Affaires municipales. Ce sont eux
qui sont "boss" et qui décident, et la population.
M. Desjardins: L'amendement...
M. Bédard (Chicoutimi): La population...
M. Desjardins: ... est accepté avec la compensation.
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Picard): L'article 6 est adopté.
Le texte nous sera fourni par les conseillers juridiques.
M. Goldbloom: La dernière main sera mise au texte par les
légistes.
Le Président (M. Picard): Article 7.
M. Bédard (Chicoutimi): On aura l'occasion, d'ailleurs, M.
le Président, de réviser le contenu avant la troisième
lecture et, s'il y a des remarques spéciales, on pourra les faire au
ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, une considération
d'ordre technique, d'abord. Il est suggéré par nos conseillers
juridiques que l'article 7 soit intégré à l'article 5 pour
faire un seul article.
M. le Président, c'est que l'on remplace, pour la ville de
Sainte-Foy, l'article 46 par deux articles qui devraient être
numérotés, pour la ville de Sainte-Foy, 46 et 46a. Il s'agit tout
simplement de rédiger un article qui se lirait comme suit: L'article 46
de la Loi des cités et villes est remplacé pour la ville par les
suivants: 46, l'article 5, et ensuite 46a, l'article 7 avec le contenu que nous
déciderons.
M. Desjardins: D'accord.
M. Goldbloom: ... vous avez raison, que l'article 6 touche
l'article 26 de la Loi des cités et villes et les articles 5 et 7
touchent l'article 46. Donc, l'ordre devra être logique par rapport
à la Loi des cités et villes.
M. Bédard (Montmorency): L'article 6 deviendra l'article 5
et l'article 5 deviendra l'article 6.
M. Goldbloom: Les articles 5 et 7 ensemble deviendront l'article
6.
M. le Président, j'aurai un seul commentaire
général sur ce qui est présentement l'article 7 et qui
sera renuméroté. Cet article est semblable à celui que
nous avons introduit l'an dernier dans la nouvelle charte de la ville de
Hull.
Je dis, M. le Président, qu'effectivement, cet article est
identique à celui de la ville de Hull.
M. Walters: C'est bien cela, M. le Président.
Pouvoirs du comité exécutif
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je l'ai
mentionné tout à l'heure, en ce qui nous regarde, nous avons une
objection majeure au paragraphe i) de cet article qui permet au conseil
municipal de déléguer au comité exécutif, par
règlement, tous les pouvoirs qui lui sont conférés par la
loi, à l'exception de ceux qui lui sont accordés par le
présent article.
Nous soumettons, M. le Président, qu'à ce
moment-là, c'est ouvrir une porte beaucoup plus large que celle qui a
été demandée par les autorités mêmes de la
ville, en permettant à un comité exécutif qui, selon les
représentations qui nous ont été faites, était
demandé pour améliorer l'efficacité de l'administration au
niveau de l'expédition des affaires courantes. Avec cet article, on peut
risquer de dépasser, on ne sait pas jusqu'où on s'aventure, mais
on peut certainement risquer de dépasser de beaucoup l'objectif qui est
poursuivi, d'améliorer l'efficacité administrative.
Si nous adoptons ce paragraphe, nous admettons la possibilité,
pour un conseil municipal, de se décharger complètement de ses
responsabilités en déléguant des pouvoirs qui lui sont
octroyés par la loi, en déléguant ces pouvoirs au
comité exécutif.
Je ne pense pas que nous devions aller aussi loin que cela.
Le Président (M. Picard): Me Walters.
Etude du projet de loi suspendue
M. Walters: M. le Président, comme on l'a souligné
tout à l'heure, le texte de cet article 7 actuel est identique à
celui qui a été accordé à la ville de Hull, mot
pour mot.
Dans ce paragraphe i), ce qui est prévu, c'est que le conseil
délègue, à son choix, certains des pouvoirs qu'il
détient. Il conserve son autorité et c'est lui qui, à ce
moment-là, peut juger de l'étendue du travail qu'il va confier au
comité exécutif. Il ne se prive pas de ses droits d'une
façon permanente. Tout ce qu'il fait, c'est qu'il lui demande de faire,
à sa place, une partie du travail qu'il aurait dû exécuter
lui-même.
A ce moment, je ne pense pas qu'on prive le conseil de quoi que ce soit.
On lui accorde simplement le droit de déléguer certains de ses
pouvoirs pour justement faciliter cette administration.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que, lorsque la
délégation est faite, c'est bien dur de revenir en
arrière. Je pense que, pour une fois, autant je me suis servi de
l'exemple de Hull tout à l'heure, pour, je pense, répondre
à la demande que vous faisiez concernant l'obtention de ce conseil
exécutif, autant, je pense, il faut se rappeler que le cas de Hull a
quand même certaines différences avec celui de Sainte-Foy, dans le
sens que la demande de Saint-Foy est faite maintenant. Celle de Hull remonte
à plus de dix ans. On doit quand même évaluer,
peut-être, avec plus de profondeur le changement de situation possible,
le changement de contexte possible.
Tout ce que je veux exprimer, M. le Président, c'est que, en ce
qui nous regarde, il est impensable qu'on puisse donner un pouvoir aussi
général, aussi grand qui, effectivement, pourrait avoir pour
effet la possibilité pour un conseil municipal de déléguer
au comité exécutif des responsabilités très
importantes qui, en première analyse, se doivent de demeurer et d'une
façon très explicite, en vertu de la loi, entre les mains du
conseil municipal.
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: M. le Président, dans un premier temps, on
tend de plus en plus à uniformiser tant les lois publiques que les lois
privées et, étant donné que ce pouvoir a
déjà été donné à la ville de Hull,
mot pour mot, je préférerais, pour justement tendre à
uniformiser, conserver le texte actuel.
En deuxième lieu, la préoccupation.
M. Bédard (Chicoutimi): Si Hull revenait, peut-être
qu'elle ne conserverait pas ce pouvoir.
M. Desjardins: Peut-être. La principale
préoccupation du député de Chicoutimi a été
celle-ci, du moins c'est ainsi qu'il l'a exprimé. Dans une telle
délégation, on ne sait pas où l'on s'aventure. Au
contraire, c'est le conseil municipal qui est investi de l'autorité. Il
délègue bien ce qu'il veut bien déléguer. Il n'est
pas obligé de déléguer quoi que ce soit. Il pourrait fort
bien ne rien déléguer. Mais, s'il décide de
déléguer quelque chose, il déléguera des pouvoirs,
un pouvoir particulier pour une période déterminée.
A ce moment, il est la seule autorité pour déléguer
un tel pouvoir. Il saura où il s'aventure, parce que c'est lui qui est
le seul maître de la décision. Cette préoccupation, je
pense que le député de Chicoutimi ne devrait pas l'avoir.
M. Bédard (Chicoutimi): Au contraire, je l'ai de plus en
plus et, même, je voudrais ajouter aux propos du député de
Louis-Hébert que le conseil municipal, comme il l'a dit, est investi de
l'autorité...
M. Desjardins: Bien oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ... par la population, pour
exercer des pouvoirs bien précis, mais il est investi de
l'autorité pour l'exercer, non pas pour la déléguer.
Je crois qu'à ce moment, un tel...
M. Desjardins: L'obligation existe.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas une population,
à mon sens, sur des pouvoirs fondamentaux qui doivent être
exercés par le Conseil municipal qu'elle élit, par les membres du
conseil municipal qu'elle élit, qui a même l'idée de penser
qu'elle puisse élire un conseil municipal pour déléguer
des responsabilités que, normalement, il se doit d'exercer.
Ce paragraphe, justement, ouvre la porte à la possibilité
d'un abus de délégation.
Je pense que le législateur se doit de prévenir l'abus de
délégation. Tout à l'heure, dans la discussion que nous
avons eue au tout début, à l'article 5 qui est maintenant devenu
l'article 6, je me rappelle que toute l'argumentation de M. le maire de
Sainte-Foy a été que sa demande de formation d'un conseil
exécutif était faite dans le but d'améliorer
l'efficacité, d'expédier les affaires courantes. En aucun moment,
je n'ai entendu, exprimées par les autorités, d'autres
préoccupations que celles-là. Je crois qu'on ne doit pas donner
plus que ce qui est demandé. A ce que je sache, on n'a pas
demandé plus que cela.
Le Président (M. Picard): Me Walters.
M. Walters: M. le Président, au tout début de cet
article 7, on lit: "Le conseil a autorité pour..." Là, nous avons
l'énumération des paragraphes jusqu'à h). Je crois qu'il
s'agit justement de pouvoirs que le conseil doit garder pour lui, qu'il ne peut
déléguer et qu'il y a une distinction avec ce que nous avons au
sous-paragraphe i). Ce que nous retrouvons dans la première partie, dans
les premiers sousparagraphes jusqu'à h), ce sont des pouvoirs qui ne
peuvent être délégués, qui appartiennent au conseil.
Là, au paragraphe i), c'est justement ce que le conseil peut maintenant
déléguer dans un cadre que lui-même fixe et
détermine d'une façon bien précise.
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que les
tenants de la thèse du comité exécutif doivent être
conséquents avec eux-mêmes. Voici...
M. Bédard (Chicoutimi): Je demande au ministre de se
rappeler ce que j'ai dit avant de voter pour. J'ai bien exprimé que je
votais pour avec des réserves sur les deux paragraphes, celui que je
viens de mentionner et un autre qui viendra plus tard, je tiens à le
dire. Je ne voudrais pas être la victime de fausse représentation
de la part de ceux que nous avons entendus tout à l'heure; à ce
que je sache, personne de ceux qui avaient le loisir de se faire entendre au
niveau de la municipalité n'ont exprimé l'intention de ne pas
voir ratifiés ces deux paragraphes.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne voulais pas
déformer les paroles ni la pensée du dé-
puté de Chicoutimi. Il a raison, il a exprimé des
réserves. J'ai parlé en général. J'ai simplement
dit que ceux qui appuient la thèse du comité exécutif
devraient, à mon sens, être conséquents avec
eux-mêmes. J'allais dire deux choses à cet égard. D'abord,
on a effleuré peut-être, mais on a quand même touché
la question de comité administratif par rapport à comité
exécutif. On a tiré la conclusion qu'il s'agit ici effectivement
d'un comité exécutif. Deuxièmement, c'était cette
même commission parlementaire, et je pense que plusieurs des membres ici
ce soir étaient membres de la commission, à l'occasion du
débat sur le bill privé de la ville de Hull. La commission a
adopté le texte identique dans le cas de Hull. Je me rappelle que, vers
le début de la soirée, certaines personnes, je ne me rappelle pas
lesquelles, alors je ne fais pas de commentaire sur qui que ce soit, mais je me
rappelle que certaines personnes, à l'appui de la thèse du
comité exécutif, ont dit: Cela doit être bon, cela
fonctionne bien à Hull depuis plus d'une décennie. Alors, il me
semble que, si ce sont les pouvoirs et les conditions d'exercice de ce pouvoir
qui sont définis pour Hull et si l'on donne la même
définition pour Sainte-Foy, il y a une logique dans cela et que, si l'on
part d'un point de départ, on devrait aller jusqu'au bout.
M. Bédard (Chicoutimi): La logique, c'est que la
législation peut évoluer et que les problèmes peuvent
changer. Entre voter pour la formation d'un conseil exécutif avec un
mandat très précis et voter pour la formation d'un conseil
exécutif avec un chèque en blanc, ce sont deux choses bien
différentes.
C'est pour cela que je me réjouis d'avoir fait les
réserves que j'ai faites tout à l'heure avant d'enregistrer notre
vote favorable, puisque je crois que, paragraphe par paragraphe, il nous faut
étudier l'ampleur des pouvoirs... Voter pour la formation d'un conseil
exécutif, c'est une chose, voter pour les pouvoirs qu'on lui donne,
c'est une autre chose. Dans ce sens, je ne crois pas qu'on puisse se
référer tout simplement à Hull pour dire qu'on n'a pas la
possibilité, je dirais même la responsabilité, en tant que
législateurs, d'étudier la portée de chacun des
paragraphes ou de chacun des pouvoirs qui sont délégués
à ce comité exécutif.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, j'ai
été impressionné, tout à l'heure, par
l'argumentation de Me Walters qui, en faisant allusion au texte, a
indiqué que ce texte ne donne pas de pouvoirs au comité
exécutif. Ce texte donne des pouvoirs au conseil municipal. Parmi ces
pouvoirs, il y a celui, en grand garçon et en grande fille, de
déléguer quelque chose; s'il ne veut pas le faire, il n'est pas
obligé de le faire. S'il le fait, c'est son choix de le faire, de
déléguer au comité exécutif, par règlement
à part ça...
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que c'est le devoir du
législateur de prévoir des abus possibles, et les
représentations qui nous ont été faites ici ce soir
sinon nous avons assisté à de fausses re- présentations
devant la commission par tous ceux qui ont eu à intervenir
étaient qu'on demandait la formation de ce comité exécutif
afin de pouvoir expédier les choses courantes, afin de pouvoir
améliorer l'efficacité de l'administration. Il n'y a pas eu
d'autres éléments qui sont entrés dans la discussion.
Je ne sais pas, lorsqu'on a discuté de la charte de la ville de
Hull, si on s'est limité seulement à ces deux points. Je n'ai pas
la transcription, M. le Président, c'est bien normal. Le ministre ne les
a peut-être pas non plus je ne sais pas si, lorsqu'on a discuté de
la charte de la ville de Hull, il y a eu une discussion très large sur
chacun des pouvoirs qui étaient accordés au comité
exécutif; je ne sais pas si, avant d'accorder le comité
exécutif, on a commencé par procéder sur les pouvoirs
qu'on devait lui accorder, mais je pense que la discussion que nous faisons ce
soir est une discussion dans un contexte bien précis. Et si on peut
comparer le principe de l'instauration d'un comité exécutif pour
la ville de Sainte-Foy avec le même principe pour la ville de Hull, on ne
doit pas essayer de mélanger les contextes de discussion.
M. Desjardins: M. le Président, là-dessus,
j'aimerais bien, si le député de Chicoutimi le permet, demandera
Me Girard s'iI a des commentaires, parce qu'il m'a fait des commentaires tout
à l'heure, qui pourraient nous éclairer là-dessus.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourrait-il nous dire quelle sorte
de pouvoirs il pense qu'il pourrait déléguer?
M. Girard: M. le Président, comme M. le ministre l'a
mentionné, le pouvoir qui est octroyé au sous-alinéa i)
est un pouvoir de délégation que veut bien octroyer, à sa
discrétion, le conseil municipal. Mais ce qu'il ne faut pas oublier,
c'est que les sous-alinéas a) à h) inclusivement et
également j) sont tous des pouvoirs que le conseil, lui ne peut pas
déléguer, et si on examine chacun de ces sous-alinéas, on
se rend compte que ce sont tous les pouvoirs de réglementation et de
décision très importants. Ce qui reste, à ce
moment-là, à déléguer, comme pouvoirs par le
conseil, ce sont les pouvoirs d'administration ou les questions
d'administration.
M. Bonnier: Dites-le.
M. Bédard (Chicoutimi): Spécifiez-le, "pouvoirs
d'administration".
M. Girard: Oui, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): "Déléguer tous les
pouvoirs d'administration qui lui sont conférés par la loi...
M. Girard: II me semble bien que le texte est clair, II dit: "...
à l'exception de ceux qui lui sont accordés par le présent
article".
M. Bédard (Chicoutimi): Clarifions-le. On a eu
une discussion très franche jusqu'à maintenant. Je pense
que personne n'a d'objection, vous moins que d'autres, j'imagine, à
clarifier très bien ce que nous voulons adopter.
M. Girard: Le problème qui pourrait se soulever, M. le
député de Chicoutimi, c'est que je ne crois pas que la Loi des
cités et villes donne des définitions de pouvoirs
d'administration et de pouvoirs d'exécution.
Il se poserait certainement une question d'interprétation:
Qu'est-ce qu'un pouvoir d'administration? Qu'est-ce qu'un pouvoir
d'exécution? A mon sens, le texte tel que rédigé, si on
dit: à l'exception des pouvoirs qui sont accordés par le
présent article, laisse la possibilité de déléguer
tout le reste. Mais, en voulant se limiter, j'ai l'impression qu'on risque fort
à ce moment-là, de se donner un carcan dont il sera très
difficile de se sortir et il se posera certainement pour d'autres questions des
problèmes d'interprétaion qui seront difficilement solubles.
M. Bédard (Chicoutimi): Selon votre interprétation,
est-ce que le conseil municipal pourrait déléguer tous ses
pouvoirs sur l'administration de la circulation dans la ville, au comité
exécutif?
M. Girard: Je vous ai dit qu'une question avec certains pouvoirs
d'administration et certains pouvoirs d'exécution, je ne voudrais pas
m'ebarquer là-dedans, moi non plus. Mais si je regarde ce qui est permis
à a) et h) et qui ne peut pas être délégué,
je présume que toute le reste peut l'être.
M. Desjardins: On ne peut pas spécifier administration,
parce que le mot administration n'est pas défini dans la Loi des
cités et villes.
M. Bonnier: Je pense que...
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, s'il vous
plaît, pour répondre au député de
Louis-Hébert, je vous fais remarquer qu'à l'article g) on
spécifie: demander au comité exécutif des rapports sur
toute matière concernant l'administration de la ville. C'est pour les
pouvoirs d'administration.
M. Desjardins: Demander des rapports... Entre demander des
rapports et dire qu'on confère à quelqu'un toute décision
administrative, c'est bien différent au point de vue juridique.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que vous disiez, c'est qu'on ne
pouvait identifier des pouvoirs d'administration...
M. Desjardins: On peut indentifier des rapports d'administration,
mais on ne peut pas définir ici, au point de vue juridique, ce que c'est
que l'administration. Donnez-moi donc une définition juridique de
l'administration, si vous en êtes capable.
M. Bonnier: M. le Président. Je pense que lorsque le
ministre a dit dans notre discussion précédente, avant qu'on
adopte ceux qui l'ont adopté le principe de
l'exécutif, il avait une discussion de fond, il est indéniable
que la discussion de fond revient ici. On ne pourrait pas adopter i) sans que
ce soit conséquent et dans le fond et dans la terminologie avec l'esprit
de notre discussion. L'esprit de notre discussion, je pense bien que
c'était que, pour la ville de Saint-Foy, on ne parle pas pour la ville
de Montréal, on dit pour la ville de Saint-Foy, qui a quand même
un nombre restreint de conseillers, ils ne sont pas 40, ils sont 7 conseillers
et le maire, normalement, cela devrait fonctionner. Mais on dit: entre les
réunions pulii-ques du conseil, il est avantageux, pour
l'expédition des affaires courantes c'est cela l'esprit de notre
discussion qu'on ait un comité on ne l'a pas appelé
administratif pour être conséquent avec le reste de la
terminologie, on l'a appelé comité exécutif mais il
va falloir retrouver dans le i) la même terminologie qui va transcrire
l'esprit de notre décision, autrement, moi, personnellement, je devrai
voter contre i). Je vais paraître nono et pas logique, mais je pense
qu'il y a moyen, si on disait: déléguer au comité
exécutif par règlement tous les pouvoirs qui lui sont
conférés pour l'administration des affaires courantes. Ce n'est
peut-être pas juridique.
M. Bédard (Chicoutimi): Enlevez-le. Je pense que cela va
être conforme. Ce qui est important, je pense, dans un esprit
d'honnêteté intellectuelle, comme l'a dit le député
de Taschereau, tout à l'heure, c'est de prendre les décisions
selon l'esprit, la logique, mais selon l'esprit dans lequel les
décisions antérieures ont été prises lors de
l'étude de ce projet. Je pense que c'est un principe fondamental.
M. Desjardins: Malgré les opinions contraires dont j'ai
discuté tout à l'heure, le principe de la
délégation de pouvoirs en matière administrative est un
principe accepté au point de vue juridique depuis toujours, et si on
acceptait le point de vue du député de Chicoutimi, on mettrait de
côté, du revers de la main, ce principe qui, à mon sens,
est fondamental. Il faut qu'il existe, ce principe de délégation
de pouvoirs.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas parce que le principe
existe qu'il faut le déléguer.
M. Goldbloom: M. le Président, je me demande si nous
parlons vraiment tous de la même chose. On parle d'un côté
de déléguer des pouvoirs absolument extraordinaires et de l'autre
côté on parle de déléguer seulement les petites
responsabilités qui rendraient l'administration quotidienne plus
expéditive. Essentiellement, il y a, à mon sens je ne suis
pas avocat des pouvoirs de deux ordres. Il y a des pouvoirs
législatifs et des pouvoirs administratifs et en ce qui concerne un
conseil municipal, les pouvoirs législatifs sont essentiellement ceux de
réglementation. Ce qui est clair, c'est que l'article défend au
conseil municipal de déléguer au comité exécutif
tout pou-
voir de réglementation. Or, tout pouvoir législatif.
Qu'est-ce qui reste, c'est l'administratif. M. le Président, il me
semble qu'il n'y a pas moyen de lire le paragraphe i) hors contexte des neuf
autres, et notamment c), d) et e) constituent des restrictions très
précises et très serrées de ce que l'on peut
déléguer au comité exécutif. Il est clair que ce
n'est pas un pouvoir législatif que l'on peut déléguer.
Cela concerne les travaux considérés comme dépenses
capitales, les emprunts, tous les règlements de la ville, les services,
la création de services, l'établissement du champ des
activités de chaque service. Tout cela est donné
expressément au conseil dans son ensemble.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois, M. le Président,
au contraire, qu'on discute de la même chose mais peut-être pas
sous le même angle. Il y a peut-être un compromis possible dans le
sens suivant. On remarquera que dans ce projet de loi, un peu plus loin, on
définit les pouvoirs du comité exécutif qu'on a
demandés précédemment. Alors, peut-être que dans
l'esprit des discussions que nous avons eues, y aurait-il lieu de biffer tout
simplement le paragraphe i) et lorsque nous discuterons des pouvoirs qui sont
accordés au comité exécutif, alors, il s'agira tout
simplement de les bien définir. C'est cela qui est un peu
inquiétant. Plus loin, on sent la nécessité de
définir les pouvoirs du comité exécutif et on sent
également le besoin d'insérer ce paragraphe i) qui suscite une
discussion d'importance dans les pouvoirs du conseil municipal. On les
spécifiera à ce moment-là. La situation sera claire.
M. Desjardins: Je ne vois pas pourquoi le député de
Chicoutimi s'inquiète. On n'a qu'à lire les sous-paragraphes a),
b), c) etc., pour constater que c'est tout le reste, tout cela est
réservé au conseil municipal et c'est seulement ce qui n'est pas
écrit là qui peut être délégué. Il me
semble que ce n'est pas bien compliqué.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse, j'ai fait un lapsus,
le "ministre" de Louis-Hébert.
M. Desjardins: Allez-y. Ne vous gênez pas.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela répond à vos
espérances.
M. Bonnier: Récidivez.
M. Bédard (Chicoutimi): Allez, faites-moi plaisir.
M. Desjardins: Ajoutez le ministère en même
temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que le
député de Louis-Hébert doit quand même
reconnaître qu'un peu plus loin on aura à définir
très précisément les pouvoirs du comité
exécutif. C'est tellement pas clair qu'on sent le besoin plus tard de
définir...
M. Desjardins: Ce n'est pas pour cela.
M. Bédard (Chicoutimi): ... les pouvoirs du comité
exécutif.
M. Desjardins: C'est parce que ce n'est pas un pouvoir du
comité exécutif ici. C'est un pouvoir du conseil municipal et,
à l'intérieur de ces pouvoirs on lui octroie le pouvoir de
déléguer au comité exécutif. Par conséquent,
cet article doit s'inscrire ici.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. C'est justement, il
faudrait que ce soit plus précis. On ne peut pas déléguer
n'importe quoi.
M. Desjardins: C'est exactement ce que l'article dit.
M. Bédard (Chicoutimi): Selon l'esprit des discussions que
nous avons eues, ce sont les pouvoirs d'administration et je pense que cela
doit se refléter dans la loi, question de principe.
M. Desjardins: Question préalable. M. Bonnier: M.
le Président...
M. Desjardins: Est-ce que j'ai le droit de parole? Question
préalable. J'ai le droit, je vais demander le vote là-dessus.
M. Bonnier: Non, non...
M. Desjardins: On a assez discuté. Question de
règlement, M. le Président, question préalable... Moi, je
suis tanné.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah oui, vous êtes
tanné. Pensez-vous qu'on n'est pas tannés nous autres aussi?
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Desjardins: Non, je retire mes paroles, je ne suis pas
tanné du tout, je taquinais.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on appuyait votre
résolution au début sur la formation du comité
exécutif, vous ne nous avez pas...
M. Desjardins: J'ai le droit de poser la question
préalable, M. le Président. Le député de Chicoutimi
doit être d'accord là-dessus.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord, mais je l'incite
à ne pas la poser.
M. Desjardins: Je la retire.
M. Bédard (Montmorency): Plus il y a d'avocats, plus
ça va mal.
Le Président (M. Picard): Le député
d'Abitibi-Ouest a la parole présentement.
M. Béclard (Montmorency): Cela fait longtemps qu'on a tout
compris ce que vous vouliez dire.
M. Boutin: M. le Président, ce que je sais, c'est qu'au
point de vue du code des cités et villes, on ne peut pas
déléguer de pouvoirs. Mais, mon Dieu, lorsqu'on arrive à
des pouvoirs de membres élus, ce sont quand même des pouvoirs
qu'ils ont par la nature des choses, étant des représentants du
peuple, étant des gens élus.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela répondrait
à la préoccupation du député de
Louis-Hébert, si on disait, dans l'article i), je pense qu'il a raison
et que c'est un pouvoir qu'on donne au conseil municipal et que ça doit
se retrouver dans cette section. Je vous le dis très clairement, je
pense que, peut-être, ça l'incitera à tenir compte un peu
plus de la suggestion que je veux lui faire pour que l'article i)
spécifie le pouvoir du conseil de déléguer au
comité exécutif tous les pouvoirs qui sont...
M. Bonnier: Qu'on retrouve dans les articles...
M. Bédard (Chicoutimi):... définis à
l'article, je ne sais pas lequel...
M. Bédard (Montmorency): Faites donc couper ça,
c'est ça...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'il faut que ce soit
là, tous les pouvoirs qui sont définis à l'article 8 qui
définit les pouvoirs du comité exécutif. 7 et 8.
M. Bédard (Montmorency): Le comité exerce les
fonctions exécutives, autrement dit.
M. Desjardins: Vos éclairs de génie arrivent
à 10 h 55, d'habitude?
M. Bédard (Chicoutimi): Ecoutez, les vôtres... M.
Desjardins: ... n'arrivent jamais.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous remercie de
répondre pour moi. Est-ce que ça irait?
M. Desjardins: Vous...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'à ce
moment-là, ce serait clair.
M. Perron: Je pense que l'article, M. le Président, comme
le député de Chicoutimi vient de l'exprimer, l'article i) est en
relation constante avec l'article plus loin, 8, du comité
exécutif, qui définit exactement les pouvoirs du comité
exécutif.
M. Desjardins: Je pense que c'est une excellente suggestion.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis un peu perplexe
devant la suggestion qui vient d'être faite.
M. Bédard (Montmorency): Vous n'êtes pas avocat.
M. Goldbloom: C'est peut-être pour cette raison, mais je
n'en suis pas convaincu. Parce que, d'abord, le pouvoir de
déléguer implique le pouvoir de retirer ce qu'on a
délégué. Deuxièmement, on dit qu'on modifierait le
paragraphe i) pour tenir compte des articles suivants où on
définit les pouvoirs du comité exécutif, mais, quand je
les regarde, je vois que c'est de faire rapport au conseil de ci, faire rapport
au conseil de cela, le comité prépare et soumet au conseil. Il me
semble que ce n'est pas vraiment une délégation.
Ce n'est pas une définition de pouvoirs, c'est une
définition de responsabilité à l'endroit du conseil.
M. le Président, je persiste à croire...
M. Bédard (Chicoutimi): Du comité exécutif?
C'est de considérer les choses que lui soumet le conseil municipal et de
faire rapport, c'est de prendre des décisions sur les questions
administratives.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai entendu aussi des
arguments selon lesquels il était nécessaire d'avoir un
comité exécutif plutôt qu'un simple comité
administratif qui traiterait de petites choses, parce que, autrement, on fait
deux fois la même réunion. Il n'y a pas de décision prise
au niveau du comité administratif.
Je persiste à croire, M. le Président, que cet article 7
actuel constitue un tout et un tout équilibré. Si l'on veut
modifier le paragraphe i), on change le sens de tout ce qui est proposé
par ceux qui appuient la thèse du comité exécutif.
M. Bédard (Montmorency): On peut le faire enlever.
Le Président (M. Picard): Alors, adopté sur
division?
M. Bédard (Montmorency): Non, ceux qui ont voté
pour le comité exécutif, ils vont se prononcer sur cela.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aimerais qu'on me donne des
raisons supplémentaires qui justifient qu'on ne peut pas enlever
l'article, étant donné qu'on définit très bien les
pouvoirs du conseil municipal.
M. Bédard (Montmorency): II n'a pas besoin d'autres
délégations, si ses pouvoirs sont très bien... M. le
Président, un raisonnement d'ingénieur. Je ne sais pas si cela
peut être bon. Etant donné qu'aux articles 7 et 8, les pouvoirs du
comité exécutif sont bel et bien établis, pourquoi
délèguerait-on autre chose? Lorsqu'on a pris notre
décision, du moins quant à moi, pour ce qui est de mon vote,
lorsque j'ai pris la décision, c'était
pour accélérer l'administration de la ville de Sainte-Foy.
Ce n'est pas quelques pouvoirs additionnels, pour deux ou trois articles dans
la loi, ces gens passeront cela au conseil de ville, ils sont huit. Je fais la
suggestion qu'on fasse sauter le paragraphe i) et qu'on avance.
M. Desjardins: M. le Président, je viens de discuter avec
les procureurs de la ville et je ne suis pas d'accord pour modifier l'article
i). Il est bien évident que ce sont des pouvoirs d'administration. Si,
plus loin, on énumère les pouvoirs du comité
exécutif, ce n'est pas là une énumération
exhaustive; tout à coup qu'on aurait oublié un pouvoir
administratif quelconque, à ce moment-là, il faudra laisser
le...
M. Bédard (Montmorency): Ils passeront par le conseil, ils
sont huit.
M. Desjardins: Je reviens à l'argument du ministre, il
faudrait être conséquent avec soi-même.
M. Bédard (Montmorency): On est conséquents.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas
inconséquent.
M. Desjardins: De toute façon, je pense qu'au point de vue
administratif, il est clair que ce sont des pouvoirs administratifs et il
faudrait laisser l'article tel quel.
M. Bédard (Chicoutimi): Tous les pouvoirs que le
comité exécutif n'a pas, c'est le conseil qui les a. On
n'empêche pas que des décisions soient prises. On explicite, je
pense, très bien, sur les pouvoirs qu'on accorde au comité
exécutif. A ce moment-là...
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que quelqu'un
m'aiderait énormément s'il pouvait me donner un exemple d'un
pouvoir exorbitant qui serait délégué par le conseil au
comité exécutif et comment cela pourrait devenir un abus, surtout
devant le fait que le conseil pourra toujours retirer la
délégation.
Je cherche à comprendre où peut être l'abus. Je ne
connais pas l'expression légale en français, mais il me semble
que l'on doit présumer que les huit membres du conseil municipal
seraient, comme on dit dans les testaments, en anglais "of sound, mind and
body".
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'ai
demandé tout à l'heure des exemples des pouvoirs qu'on voulait
déléguer au comité administratif et qui ne sont pas
présents dans l'énumération des pouvoirs qui sont contenus
dans la loi, tant pour le conseil municipal que pour le comité
administratif. Pour le conseil municipal, on spécifie très bien
les pouvoirs qu'on lui donne et, dans le projet de loi, on spécifie
très bien les pouvoirs du comité exécutif. Il me semble
que c'est complet.
Le Président (M. Picard): M. Morin. M. Morin
(Bernardin): M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Si on veut cacher quelque chose,
qu'on nous le dise.
M. Morin: (Bernardin): ... personnellement, je ne suis pas un
avocat, mais je ne sais pas si on s'entendrait, si vous preniez l'article 8.7.
on dit: "Le comité exerce on parle du comité
exécutif les fonctions exécutives du gouvernement de la
ville, qui sont principalement les suivantes:"
Je me demande si l'alinéa i de l'article 8.7. ne vient pas
compléter, parce que le mot "principalement", cela veut dire qu'il
pourrait y en avoir d'autres.
M. Bédard (Montmorency): En fait, cela ne veut rien dire,
ces deux paragraphes. Lisez-les comme il le faut. Ce ne sont que des rapports.
L'article 7 a) et 7b), cela ne veut rien dire. Lisez-les comme il le faut.
M. Goldbloom: C'est à cela que je faisais allusion. Les
fonctions exécutives sont de faire rapport, ce n'est pas bien
exécutif à mon sens.
M. Bédard (Montmorency): Vous allez à l'article 8.
M. le Président, en ce qui me concerne, les articles 7 a) et 7 b) cela
ne veut pas dire grand-chose, mais les pouvoirs du comité
exécutif sont à l'article 8 aussi.
M. Morin (Bernardin): Oui, mais vous avez le mot
"principalement". M. Bédard, de Beauport, je pense un peu comme vous.
Personnellement, enlever l'alinéa "i", cela ne me fatiguerait pas du
tout, pour autant que cela ne devienne pas un carcan et qu'on ne devienne pas
un comité administratif au lieu d'un comité exécutif.
M. Bédard (Montmorency): II n'y en a pas.
M. Desjardins: C'est l'assurance que vous deveniez...
M. Bédard (Montmorency): Je vous demande bien pardon.
M. Morin (Bernardin): Si je joins l'alinéa i à
l'article 8.7., il y a le mot "principalement" qui laisse sous-entendre qu'il y
aurait d'autres choses peut-être que le comité exécutif
pourrait faire.
M. Desjardins: Si vous enlevez l'alinéa i, vous devenez un
comité administratif et non pas exécutif.
M. Bédard (Chicoutimi): Je reviens à ma question.
Donnez-moi des exemples? Ce n'est pas une cachette. Quand on a discuté
tout à l'heure, il était question de pouvoirs administratifs, de
décisions sur des affaires courantes, mais d'ordre administratif. Je
pense que l'esprit de notre discussion a
été clair. Donnez-moi des exemples du genre de juridiction
que le comité exécutif voudrait se voir octroyer on voudrait se
voir déléguer qui ne seraient pas d'ordre administratif. A ce
moment, la discussion va se tasser.
M. Walters: M. le Président, des exemples, on ne peut pas
vous en donner. On n'en a pas. On n'en connaît pas, si ce n'est que
dans...
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, vous devriez me dire
que vous n'avez pas d'exemples, parce que vous voulez seulement des pouvoirs
administratifs, selon l'esprit de notre discussion.
M. Walters: Voilà. Dans le texte qui suit, on dit ce que
le comité exécutif peut faire, que ce soit par exemple, au niveau
du budget, des dépenses ou d'autres choses. Toujours, tout est
précisé. Des exemples, on n'en a pas.
Le Président (M. Picard): M. Perron.
M. Perron: J'écoute les discussions qui ont lieu depuis
plusieurs minutes. Le sous-paragraphe i, je ne le comprends pas dans le sens
qu'on veut faire, de donner une portée plus grande. Je comprends tout
simplement qu'on veut dire, quand on dit "le conseil a autorité:
déléguer au comité exécutif, par règlement,
tous les pouvoirs qui lui sont conférés par la loi à
l'exception de ceux qui lui sont accordés par le présent
article";
J'interprète que cet article veut dire que les pouvoirs
mentionnés à l'article 7 ne peuvent pas être
délégués. Ce sont des pouvoirs qui appartiennent, en
pleine autorité, au conseil et qu'on ne peut pas déléguer.
Ceux qui peuvent être délégués sont expliqués
dans les articles suivants, mentionnés au comité exécutif.
On parle des articles 8 et 9, mais il y en a d'autres. Il y a les articles 8,
9, 10, 11, 12. Ces pouvoirs qui, par la loi, sont habituellement exercés
dans le conseil de ville sont délégués.
Effectivement, à l'article 8, on énumère toute une
série de données administratives. En plus de cela, on a les
articles 9, 10, 11 et 12. On fixe le cadre d'action du comité
exécutif. C'est mon opinion.
M. Desjardins: M. le Président, j'ai une question à
poser ici à Me Perron. Est-ce qu'il est possible que le conseil
municipal ait à déléguer au comité exécutif
d'autres pouvoirs que ceux déjà énumérés
dans la loi aux articles 8 et suivants?
Est-ce qu'il est possible que le conseil municipal veuille en
déléguer d'autres que ceux-là?
M. Perron: M. le Président, on a dit tout à l'heure
que la législation, effectivement, demeure au conseil. Je pense que
c'est bien exprimé.
M. Desjardins: Non.
M. Perron: On a justement l'article 7, paragraphe j), le
dernier...
M. Desjardins: En d'autres mots, Me Perron...
M. Perron: L'article 7 le dit: Le conseil a autorité pour
adopter tout règlement. Dans le cas de simple administration des
règlements qui n'ont aucune incidence pécuniaire, il peut
l'adopter directement sans référer au comité
exécutif. Le comité exécutif, prenons par exemple dans
l'article suivant, dit: Prépare les règlements et les soumet au
conseil. Je veux dire que l'article 7 qualifie l'autorité du conseil,
autorité qui ne peut pas être déléguée.
M. Desjardins: Oui, j'ai compris cela. Si on prend
l'énumération des pouvoirs donnés au comité
exécutif par le texte que vous proposez, est-ce que ce sont là
les pouvoirs dont vous vouliez avoir la délégation ou est-ce
qu'il y en a d'autres? S'il n'y en a pas d'autres, vous n'avez pas besoin du
paragraphe i). Si vous croyez qu'il peut y en avoir d'autres, vous avez
peut-être besoin du paragraphe i). Même s'il y en avait d'autres,
s'ils sont peu nombreux, vous n'avez peut-être pas besoin...
M. Perron: Je vous répondrais qu'on n'a pas
l'expérience à Sainte-Foy du comité exécutif. Je ne
peux pas dire...
M. Desjardins: Avez-vous des remarques là-dessus, Me
Walters?
M. Walters: II faut quand même avoir le pouvoir de
déléguer ces pouvoirs, ceux qu'on demande plus loin.
M. Desjardins: Oui, là on reviendrait au texte
proposé par le député de Chicoutimi à ce
moment-là.
Une Voix: Ils vont vous être donnés.
M. Desjardins: Est-ce que vous seriez satisfait... Avez-vous
entendu le texte du député de Chicoutimi tout à l'heure?
Si oui, est-ce que vous en seriez satisfait?
M. Walters: On pourrait le répéter à nouveau
parce qu'il y a eu bien des choses de changées depuis.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce serait de
déléguer au comité exécutif, par règlement,
tous les pouvoirs qui sont conférés au comité
exécutif aux articles 7 et 8 du présent projet de loi.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous avoue que je ne
comprends pas. Dans deux articles on donne des pouvoirs au comité
exécutif et dans un autre article on dit: Le comité
exécutif n'a pas ces pouvoirs, il faut que le conseil
exécutif...
M. Bédard (Chicoutimi): Bien non. Je pense que c'est une
limite de pouvoirs. On n'enlève pas le pouvoir de
déléguer, on limite les pouvoirs de délégation.
C'est bien différent cela. J'avais un exemple...
M. Goldbloom: II me semble, M. le Président,
que le sens essentiel du paragraphe i), c'est que l'on définit
dans les autres paragraphes de cet article ce que fait le conseil municipal.
Dans les deux articles suivants, notamment, on définit ce que fait le
comité exécutif. Dans cet article, on a un paragraphe i) qui dit:
S'il y a quelque chose qui n'est pas précisé, que le conseil veut
demander au comité exécutif de s'en occuper, il peut le faire par
règlement. Il me semble que c'est tout ce que cela dit.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président...
M. Goldbloom: Le plus drôle, c'est que je ne suis pas celui
qui a poussé la commission à adopter la thèse du
comité exécutif.
M. Bédard (Montmorency): J'ai un exemple, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Que le ministre se rappelle qu'on
l'a adoptée dans des conditions très précises et dans un
contexte de discussions très précis. Je pense que s'il veut
l'oublier, c'est son problème, mais s'il veut sourire, c'est une autre
affaire.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, j'ai un
exemple en mémoire si j'avais la Loi des cités et villes,
j'en trouverais d'autres d'un pouvoir qui appartient à une
municipalité, soit celui d'augmenter le salaire du maire et des
conseillers. Est-ce que l'augmentation du salaire du maire et des conseillers
serait visée par cet article, serait décidée par trois
membres de l'exécutif?
M. Desjardins: Non.
M. Perron: Non, impossible, parce que c'est une loi. C'est le
conseil qui a autorité pour légiférer.
M. Bédard (Montmorency): Ce n'est pas au paragraphe a),
c'est "adopter les budgets et voter les crédits nécessaires". On
n'entre pas dans cela. Adopter les budgets et voter les crédits, ce
n'est pas augmenter les salaires du maire et des conseillers. Trouvez-moi un
autre paragraphe que le paragraphe a). Trouve-m'en un qui couvre mon
exemple.
M. Desjardins: M. Perron, en vertu de quel paragraphe de
l'article 7, est-ce un pouvoir réservé au conseil, l'augmentation
du salaire du maire?
M. Perron: M. le Président, je me fiais à la Loi
des cités et villes qui dit qu'effectivement... Parce qu'on est tout de
même régi par la Loi des cités et villes. On continue
d'être régi par la Loi des cités et villes. Pour adopter
une augmentation de salaires du maire et des conseillers, ça prend un
règlement. Effectivement, si on s'en va au pouvoir du comité
exécutif prévu aux articles suivants, c'est le comité
exécutif qui prépare le règlement, mais qui le soumet pour
approbation au conseil. C'est mon opinion personnelle.
M. Bédard (Montmorency): Cela serait couvert par le
paragraphe d) qui dit "toute": ce qui veut dire n'importe quoi. "Adopter les
règlements de la ville concernant toute matière qu'elle a droit
de réglementer". Imaginez-vous que d) et i)...
M. Goldbloom: M. le Président... Oui?
M. Bédard (Chicoutimi): Me permettez-vous une tentative
d'amendement?
M. Goldbloom: L'amendement des...
M. Bédard (Chicoutimi): Je demanderais peut-être au
procureur de la ville de considérer jusqu'à quel point il
pourrait être d'accord avec un amendement qui pourrait se lire comme
suit: "Déléguer au comité exécutif, par
règlement, tous les pouvoirs nécessaires à
l'administration des affaires courantes et principalement les pouvoirs
nécessaires à l'exécution des mandats du comité
exécutif énumérés aux articles 7 et 8." Là,
je pense qu'on a l'opinion... Cela correspondrait à l'esprit des
discussions que nous avons.
Je peux le lire plus tranquillement? "Déléguer au
comité exécutif, par règlement, tous les pouvoirs
nécessaires à l'administration des affaires courantes et
principalement les pouvoirs nécessaires à l'exécution des
mandats du comité exécutif énumérés aux
paragraphes 7 et 8 du présent projet de loi." "...et
principalement...
M. Perron: ...principalement...
M. Bédard (Chicoutimi): ...les pouvoirs nécessaires
à l'exécution des mandats du comité exécutif
énumérés aux paragraphes 51 b), 7 et 8", pour être
plus précis.
M. Desjardins: Article 51 b), paragraphe 7 et 8.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. L'avez-vous?
Cela correspondrait au contexte des discussions que nous avons eues.
Tous les pouvoirs nécessaires à l'administration des affaires
courantes et principalement les pouvoirs qui sont
énumérés", tel que je l'ai mentionné à
l'article 51 b), paragraphes 7 et 8.
M. Desjardins: Si cet amendement était accepté,
s'il advenait, au cours de la discussion et de l'étude du projet de loi
que l'on rencontre d'autres articles qu'il faudrait ajouter en plus de 51 b),
paragraphe 7 et 8, je présume qu'on les ajoutera au fur et à
mesure s'il y a lieu.
M. Bédard (Chicoutimi): II faudra certainement les
ajouter.
M. Desjardins: Oui.
M. Walters: II y en a certainement d'autres plus loin.
M. Desjardins: Oui, c'est pour cela que j'ai fait cette remarque,
je savais qu'il y en avait d'autres plus loin. Ce n'est pas limité
à l'article 51 b), paragraphes 7 et 8. Mais, j'ai fait cette
intervention pour éviter que vous soyez inquiets par ce texte. Ce n'est
pas un texte rigide. Si vous acceptez cet amendement, si la commission
l'accepte, les articles nécessaires seront ajoutés dans cet
amendement, pour couvrir tous les cas de la délégation de
pouvoirs. D'accord?
M. Goldbloom: M. le Président, je suis obligé de
vous dire que mes conseillers juridiques, de prime abord, trouvent ce texte,
qui vient d'être proposé, plus compliqué, plus difficile
d'application. Ils préfèreraient, toujours de prime abord, comme
pis-aller l'enlèvement du paragraphe i) à cette rédaction,
Mais, j'aimerais avoir la réaction des représentants de la ville,
ses diverses considérations.
M. Girard: A mon humble avis, lorsque j'ai mentionné, tout
à l'heure, que si on mettait dans le projet de sous-alinéa i) les
matières référant à des questions d'administration,
on aurait fort probablement des problèmes d'interprétation.
Je comprends l'esprit des discussions qui ont eu lieu ce soir et je
pense bien que honnêtement, on n'a pas de cachette à se faire
à ce sujet. Lorsque vous référez à votre
sous-alinéa i) au pouvoir nécessaire à l'administration
des affaires courantes, je pourrais vous dire: Oui, je suis d'accord. Mais, je
puis vous dire honnêtement qu'il va se poser une question sérieuse
d'interprétation. Il en a l'habitude, et je pense que le
législateur a bien l'intention de toujours faire, ou essayer de faire
des lois très claires. L'alinéa i), tel qu'il est soumis...
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que les avocats vivent
très bien avec des lois très claires.
M. Girard: Certainement. Mais, le sous-alinéa i), à
mon sens, tel qu'il est proposé dans le projet de loi, a ceci de
particulier. D'un côté on dit: Les pouvoirs du conseil qu'il ne
peut pas déléguer sont les suivants, puis on les
énumère. D'un autre côté, on dit: Les pouvoirs du
comité exécutif sont principalement les suivants. Si vous faites
la somme des pouvoirs qui sont octroyés au conseil et qu'il ne peut pas
déléguer, comparativement à ceux qui sont définis
au comité exécutif, honnêtement, il ne reste pratiquement
rien. Lorsque vous nous demandiez tout à l'heure des exemples, orv n'en
a justement pas, parce qu'on ne sait pas ce qui peut rester. Mais, s'il
arrivait à un moment donné, qu'il se posait une question
c'est en vivant avec un comité exécutif et avec une
législation qu'on s'aperçoit qu'il y a des failles par
exemple qu'on ait besoin d'une délégation minime, si on regarde
ce qui est possiblement oc-troyable au comité exécutif,
l'alinéa i) a pour but justement de permettre au conseil municipal le
pouvoir de déléguer au comité exécutif la
possibilité de faire ces choses-là.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne veux pas argumenter
longtemps. Lorsque vous nous dites que vous n'avez pas d'exemple à nous
soumettre, je me dis: C'est tant mieux, parce que si des cas se
présentent, effectivement, ils seront sous la juridiction du conseil
municipal et c'est ce que nous voulons.
Maintenant, je ne veux pas faire preuve d'entêtement ou de quoi
que ce soit concernant le texte que je proposais. J'ai remarqué que le
ministre est revenu après, avec une suggestion à l'effet de
biffer le paragraphe. Je suis donc prêt étant donné
qu'on a déjà mentionné cette possibilité dans nos
discussions en ce qui me regarde, à aller dans le sens de biffer
et si vous n'avez pas d'objection majeure, cela serait peut-être la
solution qui ferait l'unanimité.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, personnellement, je
n'ai pas d'objection à ce i)...
M. Bédard (Chicoutimi): C'était votre
suggestion.
M. Morin (Bernardin): ... quitte à revenir dans deux ans
ou trois ans si on s'aperçoit qu'il y a quelque chose qui manque. Dans
le moment, on n'a pas d'exemple. J'ai l'impression que nous allons devoir
revenir peut-être dans un an, peut-être dans deux ans, je ne le
sais pas.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai invité mes
collègues à être conséquents avec eux-mêmes,
je devrai faire cela moi-même aussi. Pour être conséquent
avec moi-même, je devrai certainement appuyer la thèse de
l'enlèvement du paragraphe i), parce qu'en l'enlevant, on empêche
le conseil municipal de déléguer ce qui n'est pas
expressément prévu dans la loi à son comité
exécutif. Il me semble que ce que l'on fait au comité
exécutif, au conseil, c'est que si, à un moment donné, le
conseil voulait, par règlement, demander au comité
exécutif de poser un geste quelconque qui n'est pas expressément
prévu dans les autres articles, à ce moment-là, un citoyen
qui n'était pas d'accord avec le geste posé par le comité
exécutif pourrait en invoquer l'illégalité parce que le
conseil n'avait pas le droit de déléguer cette
responsabilité. Mais puisque personne n'a pu donner un exemple d'un
côté ou de l'autre, c'est-à-dire d'abus d'un
côté ou un exemple où l'absence du pouvoir de
délégation gênerait véritablement le fonctionnement
de la ville, je pense que la conclusion, et je le répète, ce
serait plus conséquent avec ma pensée personnelle, serait
d'enlever le paragraphe i).
J'irai un pas plus loin, M. le Président. Je sens dans toute
cette discussion un certain manque de consensus quant à ce que devrait
être précisément et faire précisément un
comité exécutif. Si je n'ai pas voulu appuyer l'idée d'un
comité exécutif au départ et je l'ai dit, c'est en partie
parce que c'est une question de fond et je pense que quelqu'un devrait
définir ce que c'est qu'un comité exécutif, quelle sorte
de ville devrait en
avoir un et quels devraient être les pouvoirs précis et
l'équilibre des pouvoirs administratifs entre le conseil et un
comité exécutif, là où il en existe ou en existera
un. Je pense que celui qui doit définir cela, au moins qui doit en
proposer une définition, c'est le ministre des Affaires municipales et
je pense que c'est de mon devoir, M. le Président, aussitôt que
possible, mais ce sera de toute évidence quand nous reviendrons
après l'ajournement de l'été, de présenter, dans le
cadre d'un amendement possible à la Loi des cités et villes, une
définition générale des comités exécutifs,
du cadre de l'exercice de leurs fonctions et de la nature ou de l'importance
des municipalités qui pourraient être autorisées à
en avoir un. C'est mon intention de le faire.
M. Bédard (Chicoutimi): La ville a un choix que nous
laissons à sa discrétion entre, d'une part, biffer et, d'autre
part, la suggestion d'amendement que je lui faisais. Elle est
complètement libre de donner son opinion.
M. Bédard (Montmorency): Des affaires comme Hitler, on n'a
pas le choix.
Une Voix: On va supprimer le paragraphe i).
M. Bédard (Montmorency): Je propose qu'on biffe l'article
i), M. le Président, et qu'on avance.
Le Président (M. Picard): Alors, le paragraphe i) est
biffé.
M. Bédard (Montmorency): Adopté et
biffé.
Le Président (M. Picard): Le paragraphe i) de l'article du
nouveau numéro 6, qui se trouvait à ajouter l'article 46 a au
projet de loi. C'est cela; i) est biffé; j) devient i).
Adopté.
Report des projets de loi nos 218 et 230
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais à ce
moment-ci consulter, par votre intermédiaire, les membres de la
commission sur des questions de procédure. Il me semble que la
durée de notre débat sur les 7 premiers articles de ce projet de
loi nous oblige à croire qu'il ne sera pas possible de passer à
travers ce projet de loi avant une heure tout à fait
déraisonnable. J'aimerais, pour cette raison, de toute façon,
suggérer que la ville de Sainte-Foy, étant presque chez elle,
à quelques pas de la porte de son hôtel de ville, pourrait
peut-être revenir pour poursuivre la discussion à un moment
propice que nous essaierons de déterminer aussitôt que
possible.
J'ai le problème, M. le Président, que nous avons ici dans
la salle trois autres municipalités. Il y a la ville de Québec,
mais la ville de Québec est venue discrètement me consulter tout
à l'heure et j'ai exprimé l'avis que ce n'était pas
possible d'arriver à l'examen de ce projet de loi ce soir, et la ville
de Québec, étant chez elle et étant en mesure de revenir
relativement facilement, a envoyé ses fonctionnaires chez eux. Mais il y
a la ville de Blake Lake et la ville de Pointe-aux-Trembles qui sont venues de
loin. Je ne sais pas, en toute décence, quoi faire, M. le
Président. J'ai le sentiment personnel que, dans au moins un cas, la
chose pourrait être réglée rapidement; je ne veux pas, d'un
côté, imposer aux membres de la commission un effort surhumain et
inhumain.
De l'autre côté, je ne voudrais pas imposer à ceux
qui sont venus de loin pour présenter leur point de vue et obtenir
quelque chose de l'Assemblée nationale un voyage additionnel. Je pose
ces questions, M. le Président, et j'aimerais entendre ceux qui
voudraient s'exprimer là-dessus.
Le Président (M. Picard): Le député de
Frontenac.
M. Lecours: Vu que le projet 225 concernant la charte de la ville
de Blake Lake a deux articles à peine, cela peut prendre quelques
minutes; on pourrait peut-être prendre ce projet de loi tout de
suite.
M. Goldbloom: Pour ma part, je n'aurais pas d'objection, M. le
Président, je pense qu'il nous faut simplement des explications pour que
nous puissions comprendre le pourquoi de ces deux articles et probablement que
nous pourrons aller rapidement avec cela.
M. Bédard (Chicoutimi): En toute honnêteté,
M. le Président, je crois que le projet de loi concernant Blake Lake ne
peut pas être long. Maintenant, on peut difficilement dire la même
chose des autres projets qui sont soumis à l'attention de la commission.
Si on veut faire un travail valable, il faut avoir le temps de se pencher
véritablement sur le projet.
M. Goldbloom: M. le Président, le maire de
Pointe-aux-Trembles, avec sa courtoisie et sa générosité
habituelles, me fait signe que sa ville serait prête à revenir
à un autre moment. Je lui suis très reconnaissant d'avoir
donné cette indication; c'est un inconvénient pour lui et pour
ses collaborateurs et il comprend sûrement que ce n'est pas par la
volonté de la commission que le travail a été plus long
que prévu.
M. Bédard (Chicoutimi): Tous les membres de la commission
lui sont reconnaissants de cette indication.
M. Goldbloom: Me Walters?
M. Walters: M. le Président, en ce qui concerne la demande
de Blake Lake, si c'est quelques minutes, quant à nous, nous n'avons pas
d'objection, nous avons d'ailleurs cédé notre tour cet
après-midi quand une autre municipalité a fait sa demande. Le
problème, c'est quand pourrions-nous revenir? Est-ce que ça veut
dire demain, dans quelques jours ou la semaine prochaine? Je ne sais pas.
M. Goldbloom: Peut-être que, si les représentants de
la ville de Sainte-Foy sont consentants à céder leur place devant
les micros, aux gens de Black Lake, pour les quelques minutes
nécessaires, mais attendre dans la salle, dans ces quelques minutes, je
pourrai donner une réponse constructive.
Projet de loi no 225
Le Président (M. Picard): L'étude du projet de loi
226 est suspendue.
A l'ordre s'il vous plaît. J'inviterais maintenant les
requérants et les intéressés au projet de loi no 225, Loi
modifiant la charte de la ville de Black Lake. Je cède maintenant la
parole au parrain du projet de loi, le Dr Lecours, député de
Frontenac.
M. Lecours: M. le Président, j'aimerais présenter
les membres représentant la ville de Black Lake qui sont présents
ce soir: M. Jocelyn Vallières qui est le procureur de la
requérante, M. Georges-Henri Cloutier, le maire de la ville de Black
Lake et M. Réjean Martin, secrétaire-trésorier par
intérim de la municipalité.
M. le Président, le projet de loi 225 a pour but de modifier la
charte de la ville de Black Lake, de manière à lui permettre de
verser à son actuel secrétaire-trésorier une pension de
retraite de $1200 par année et ceci, à partir du 1er juillet
1976.
L'autre volet de cette loi permettra à la ville de Black Lake
d'accorder des allocations de retraite à un ex-maire, M. Emilien Maheux.
Lorsqu'il a pris sa retraite, à la fin de novembre 1974, il ne pouvait
se qualifier à cette minime pension car, au 1er janvier 1972, il
était âgé de 58 ans et non de 60 ans, comme le veut
l'article 44 du chapitre 48 des lois de 1974.
Je recommande donc bien humblement à cette commission
d'étudier ce projet de loi qui corrigera, s'il est adopté, deux
anomalies à l'article des allocations de retraite, pour ces deux
contribuables de Black Lake. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je pense
qu'on voit très clairement que l'article 1.3 s'applique à une
personne bien précise et je pense qu'il y aurait lieu, il n'y a pas de
cachette là-dedans...
M. Lecours: II n'y a aucune cachette, c'est le secrétaire
qui a travaillé seize ans pour la municipalité de Black Lake.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense qu'il y aurait lieu de le
nommer dans l'article et ce serait tout à fait normal.
M. Lecours: Oui, je n'ai pas d'objection.
M. Vallières (Jocelyn): Jocelyn Vallières, avocat
procureur pour la ville de Black Lake. Il y a peut-être une petite
remarque à faire. La ville de Black Lake était déjà
autorisée, par les lois de 1956, 1957, à verser une pension du
même montant, soit $1200, à l'ancien
secrétaire-trésorier qui avait agi pendant une période de
29 ans.
On modifie, en réalité, cet amendement, à la charte
de la ville de Black Lake, pour le remplacer par le nombre d'années qui
est de seize ans. ... le secrétaire en place.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour ne pas en faire un cas
général, c'est un cas d'exception...
M. Vallières (Jocelyn): Pardon?
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez pas objection à
nommer la personne, très précisément, à l'article,
de manière que ce soit clair que c'est en fonction d'une personne bien
précise. Ce n'est pas un cas général, c'est un cas
d'exception.
M. Vallières (Jocelyn): Sauf qu'il y aurait eu un
amendement à proposer.
M. Bédard (Chicoutimi): "... paie à toute personne
qui prend sa retraite..." je pense que c'est aussi bien d'être clair,
"paie à M. Untel", comme cela se fait dans d'autres projets.
M. Vallières (Jocelyn): Sans nommer le nom, est-il
possible de fixer, par exemple...
M. Bédard Chicoutimi): Pourquoi ne voulez-vous pas donner
le nom?
M. Vallières (Jocelyn): Parce que M. Laplante, qui avait
travaillé pendant 29 ans, n'est pas encore décédé.
Il a obtenu une pension en 1956/57. On ne peut pas lui enlever ce droit, parce
qu'on modifie ni plus ni moins l'amendement qui avait été
apporté en 1956/57.
Si on indique "paie à toute personne qui a pris sa retraite,
avant le 1er juillet 1976", il est certain qu'un éventuel
secrétaire ne pourrait pas l'obtenir.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous dis bien clairement ce que
j'aimerais. Il n'y a pas de cachette. Vous pensez à un gars en
particulier à qui vous voulez donner une pension. Nommez-le. Cela
enlève toute ambiguïté possible.
M. Vallières (Jocelyn): Celui qui détient une
pension, l'ancien secrétaire-trésorier, celui qui
précédait M. Hébert et qui détient une pension en
vertu de l'article qu'on modifie en réalité, l'article 3 des
chapitres 115 de 1956/57, détient déjà une pension en
vertu de cet amendement; donc, si on indique un nom, c'est-à-dire M.
Hébert, M. Laplante, qui détenait déjà une pension
semblable, est-ce que cela pourrait avoir pour objet d'enlever la
possibilité pour lui...
M. Bédard (Chicoutimi): Cette condition n'empêche
pas M. Untel qui pouvait déjà s'en prévaloir.
M. Bédard (Montmorency): Le fait d'avoir un nom dans un
projet de loi...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est parce que c'est l'habitude
normale. C'est le cas classique. Prenez, par exemple, la loi de la CUM,
l'année dernière, qui se lisait comme suit: "La résolution
no 130-75, adoptée le 17 février 1975 par le conseil de la
cité de Pointe-aux-Trembles accordant à la veuve de Paul Trudeau
une pension annuelle de $566.66 payable à même le budget annuel de
la cité..." Il n'y a pas de...
Le Président (M. Picard): Le député de
Portneuf.
NI. Pagé: En vertu des lois de 1956/57, cela prenait
combien de temps pour obtenir la pension comme secrétaire?
M. Vallières (Jocelyn): 29 ans.
M. Pagé: Est-ce que votre demande que ce nombre
d'années soit réduit à seize ans s'applique strictement au
secrétaire-trésorier qui a complété son mandat
récemment ou si vous avez l'intention que cela s'applique pour
l'avenir?
M. Vallières (Jocelyn): Non, c'est que... M.
Pagé: ... seulement ce cas?
M. Vallières (Jocelyn): ... en l'inscrivant, on avait
l'intention de faire ni plus ni moins un blocage, en inscrivant qui a pris sa
retraite, avant le 1er juillet 1976. Aucun autre
secrétaire-trésorier ne pourrait obtenir une pension, en vertu de
cette modification, sans procéder par un nouveau bill privé.
M. Pagé: Vous reviendriez, après quinze ans ou
après seize ans...
M. Vallières (Jocelyn): Non, à mon avis, ce ne
serait peut-être pas possible, parce que, maintenant, en vertu des lois
de 1974, on peut...
M. Pagé: Oui, d'accord. C'est bien.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais porter à
votre attention une loi sanctionnée le 19 décembre 1956, Loi
modifiant la charte de la ville de Black Lake. L'article 3 de cette loi se
lisait comme suit: "La ville de Black Lake paiera à toute personne qui
prendra sa retraite après avoir rempli pendant au moins 29 ans la
fonction de secrétaire-trésorier de la ville de Black Lake une
pension annuelle, sa vie durant, de $1200 payable par versements mensuels et
égaux, le premier de chaque mois.
Alors, on reprend la même phraséologie. Je pense que
l'article est étanche avec la rédaction légèrement
modifiée qui est proposée. Je tiens à vous dire que cette
rédaction est préférée par mes conseillers
juridiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, je veux apporter au
ministre un exemple beaucoup plus récent où on mentionnait
carrément le nom qu'on voulait viser. Il me semble que ce serait une
pratique qu'on pourrait accepter pour l'avenir. Je comprends que cela vise une
personne bien déterminée, mais...
M. Vallières (Jocelyn): M. le Président, il
faudrait, à ce moment, énumérer les deux noms.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Pagé: Cela peut créer un
précédent...
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas. Il y a des
personnes qui seraient sûrement fières d'avoir leur nom inscrit
dans une loi. Il y en a d'autres qui préféreraient ne pas
l'avoir. Je ne connais pas les préférences des deux personnes en
question. Tout ce que je sais, c'est que mes conseillers juridiques
préfèrent la rédaction proposée.
M. Bédard (Chicoutimi): On nous dit que l'article est
fermé. Il n'est pas si fermé que cela. Dans 25 ans, il
pourra...
M. Goldbloom: D'ici un an comme d'ici 25 ans, comme d'ici 100
ans, il n'y aura eu que deux personnes qui auront pris leur retraite avant le
1er juillet 1976.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah! C'est parce qu'il y a un
amendement que... Alors, on n'avait pas cet amendement en main, nous.
M. Goldbloom: Ah!
Une Voix: La lumière s'allume.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas la lumière s'allume!
Vous vous réveillez? Le ministre est rendu qu'il a des papillons et
qu'il ne les donne même plus à l'Opposition.
M. Goldbloom: Ah bien! Un instant!
M. Bédard (Chicoutimi): Un instant, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Picard): Article 1, adopté?
M. Lecours: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 2?
M. Goldbloom: On vient de me remettre un papillon. Il y a un
exemplaire qui s'en va du côté de l'Opposition.
M. Bédard (Chicoutimi): Un autre papillon qui...
Là, on a un exemplaire. On a une copie du papillon, c'est incroyable.
Nous n'avons même pas quorum.
Le Président (M. Picard): Je n'ai pas l'amendement devant
moi. Non, c'est votre copie et non la mienne.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est d'usage pratique pour un
président d'avoir l'amendement en main.
M. Goldbloom: Si je comprends bien, en ce qui concerne l'article
2, il s'agit d'un ancien maire qui aurait rempli toutes les conditions
d'admissibilité au régime de retraite des maires et conseillers,
sauf une, celle d'avoir eu 60 ans...
M. Lecours: 58 ans.
M. Goldbloom: Oui, il était deux ans plus jeune que la
limite prévue. La ville voudrait en faire un cas d'exception et lui
donner une pension équivalente.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une heure indiquée
pour présenter un projet de loi de cette nature! Cela limite les
discussions et les amendements non distribués!
M. Goldbloom: Vu les bonnes dispositions de tous les nombreux
membres de la commission ici présents, je peux présumer que
l'article est adopté tel que rédigé sur le papillon.
Le Président (M. Picard): L'article 2, tel
qu'amendé, est adopté. Article 3, adopté. Le projet de loi
no 225, tel qu'amendé, est adopté. La commission suspend ses
travaux...
M. Goldbloom: Ajourne ses travaux, M. le Président...
Le Président (M. Picard): Ajourne...
M. Goldbloom: ...nous sommes rendus à ce point. Mais, pour
l'information des personnes ici présentes, nous sommes informés
par le bureau du leader parlementaire du gouvernement que nous pourrons
reprendre nos travaux demain matin. La période des questions aura lieu
à 10 heures, et ce sera donc vers 11 heures, peut-être 11 heures
moins le quart, 11 heures ou 11 heures quelques minutes que la commission
parlementaire sera autorisée à siéger.
En ce moment où je vous parle, M. le Président, nous
serons soumis à la contrainte suivante: 11 faudra terminer cette partie
de nos travaux à 12h 30 au lieu de 13 heures, à cause d'une
réunion du conseil des ministres... Oui. Et il n'est pas certain que
nous pourrons continuer nos travaux dans l'après-midi ou non. Cela sera
su seulement demain matin.
M. Vallières (Jocelyn): M. le Président... Le
Président (M. Picard): La commission...
M. Vallières (Jocelyn): ... nous remercions la commission
d'avoir bien voulu accepter nos représentations, ainsi que les
représentants de la ville de Sainte-Foy.
Le Président (M. Picard): Nous vous remercions de votre
patience, messieurs.
La commission ajourne ses travaux sine die, comme l'a dit tantôt
le ministre. La séance reprendra probablement à 11 heures demain
matin.
(Fin de la séance à 23 h 53)