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Commission permanente
des affaires municipales
et de l'environnement
Etude des projets de loi nos 226, 218 et 230
Séance du lundi 28 juin 1976
(Onze heures sept minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement continue ce
matin l'étude de projets de loi privés. Pour la séance
d'aujourd'hui M. Brown (Brome-Missisquoi) remplace M. Boutin (Abitibi-Ouest);
M. Dufour (Vanier) remplace M. Caron (Verdun); M. Desjardins
(Louis-Hébert) remplace M. Parent (Prévost). C'est tout pour le
moment.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais vous faire une
suggestion. Vous vous rappellerez que la semaine dernière nous avons
étudié assez longuement le projet de loi de la ville de
Sainte-Foy et beaucoup d'autres projets de loi. A la fin de notre
dernière séance, nous n'avions pas réussi à aborder
l'étude du projet de loi de la ville de Pointe-aux-Trembles, ni celui de
la ville de Québec. Je voudrais vous faire une suggestion, M. le
Président, et, par votre intermédiaire, aux membres de la
commission parlementaire, c'est que nous reprenions immédiatement
l'étude du projet de loi de la ville de Sainte-Foy, mais, si rendu
à 13 heures nous n'avons pas terminé cette étude, puisque
les gens de Pointe-aux-Trembles sont revenus, ont fait le voyage pour faire
étudier leur projet de loi, j'aimerais vous suggérer que, quand
la Chambre nous donnera l'ordre de reprendre nos travaux, même si nous
n'avons pas terminé l'étude du projet de loi de Sainte-Foy, nous
prenions à ce moment-là, à la reprise, le bill de
Pointe-aux-Trembles et que nous l'étudiions complètement avant de
revenir à l'étude du projet de loi de la ville de Sainte-Foy.
Le Président (M. Picard): Les membres de la commission
sont-ils d'accord avec cette suggestion du ministre?
Des Voix: D'accord.
Projet de loi no 226 (suite)
Le Président (M. Picard): Alors, le projet de loi no 226,
Loi refondant la charte de la ville de Sainte-Foy. Le bureau des
légistes m'informe de certaines modifications qui doivent être
apportées au texte: L'article 5 du projet est renuméroté 6
et on y insère le préambule suivant: 6. L'article 46 de ladite
loi est remplacé, pour la ville, par les suivants. Est-ce que cette
modification est adoptée?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Une autre
modification; il s'agit de remplacer l'article 6 du projet qui est
renuméroté 5 par le suivant. Ici, nous avons le texte. Vous vous
souvenez du texte qui nous avait été transmis, écrit
à la main. Si je prends le deuxième alinéa... ce serait
plutôt à la fin de la cinquième ligne du premier
alinéa, après l'annexe 7; il s'agirait d'ajouter: "Du chapitre
(insérer ici le numéro de chapitre du projet de loi no 226) des
lois de 1976". On a bien la modification? Cette modification est
adoptée?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Si nous passons maintenant
à l'article 8 devenu l'article 7, qui amendait l'article 51b de la
charte, nous avions suspendu l'étude du paragraphe 24 devenu le
paragraphe 23. On m'informe qu'il y aurait à ce paragraphe deux
changements; à la quatrième ligne, il est indiqué: "ce
rapport ne peut être amendé"; il s'agirait d'enlever le mot
"ne"...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont les deux phrases qu'il
faut joindre.
M. Desjardins: Je crois que les procureurs ont un texte pour
faire une seule phrase avec les deux phrases que vous avez devant vous.
Le Président (M. Picard): Ah bon!
M. Walters: M. le Président, à la deuxième
phrase qui commençait par: "Ce rapport ne peut être amendé
par le conseil", nous suggérons le texte suivant: "Ce rapport peut
être amendé ou rejeté à la majorité de tous
les membres du conseil".
Le Président (M. Picard): Je vais relire la
deuxième phrase, telle qu'amendée: Ce rapport peut être
amendé ou rejeté, à la majorité de tous les membres
du conseil.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux demander
ce que l'on veut dire exactement par l'expression "de tous les membres"? Est-ce
que l'on fait là une distinction entre la majorité des membres
présents à un moment donné et la majorité absolue
de tous les membres? C'est bien l'intention?
M. Waiters: La majorité absolue. M. Goldbloom:
Merci.
Le Président (M. Picard): L'amendement est-il
adopté?
M. Desjardins: Adopté.
Le Président (M. Picard): Toujours au même article
24 devenu l'article 23, au deuxième alinéa,
le mot "il" est changé par les mots "le conseil". Cet amendement
est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Et toujours à ce
même alinéa, on se trouve à biffer tous les mots qui
apparaissent après les mots "ou employés permanents", ce qui veut
dire que tous les mots qui suivent: les membres du service de la police, etc.,
sont biffés.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): L'amendement est-il
adopté?
M. Godlbloom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): On n'a pas adopté l'article
amendé.
M. Goldbloom: L'article 8.
Le Président (M. Picard): L'article 8 devenu l'article 7
est adopté tel qu'amendé.
M. Bédard (Chicoutimi): Tel qu'amendé.
Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 9 devenu l'article
8.
M. Desjardins: M. le Président, est-ce qu'on peut demander
au procureur, au fur et à mesure, s'il peut nous dire s'il s'agit de
choses nouvelles ou de l'ancien texte?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais justement que
nous ayons des explications. Mais puisque c'est un travail considérable
que nous avons à accomplir, j'aimerais que nous ayons, de la
façon la plus succincte possible, ce que cela veut dire.
Pour vous donner un exemple, si je comprends bien, cet article
prévoit l'élection, par le conseil, d'un conseiller comme maire
suppléant pour une période de douze mois et la Loi des
cités et villes prévoit cela pour quatre mois seulement. C'est
bien cela?
M. Walters: Sauf que nous avions une demande d'amendement ce
matin pour indiquer six mois plutôt que douze.
Le Président (M. Picard): Six mois au lieu de douze?
M. Walters: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Le dernier mot de la
troisième ligne est changé de "douze" à "six". Il n'y a
pas d'autres commentaires?
M. Bédard (Chicoutimi): Etant donné la
différence minime qu'il y a avec ce qui est contenu dans la Loi des
cités et villes, pouvez-vous m'ex-pliquer cela?
M. Walters: Pour permettre une rotation au niveau des membres du
conseil pour agir comme maire suppléant.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est au niveau du délai,
du délai spécial, au moment où on parle d'uniformisation
des lois.
M. Perron: M. le Président, M. le ministre, il s'agit de
changer le mot de "quatre" à "six" pour permettre la rotation des
membres du conseil. Si nous mettons douze mois, c'est que tout le conseil ne
pourra pas occuper cette charge. Il y en a un d'enlevé.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne ferai pas une longue
discussion là-dessus. On va avoir l'uniformisation bientôt.
Le Président (M. Picard): Article 8, tel qu'amendé,
adopté, avec l'abstention...
M. Déziel: Non. Voudriez-vous ajouter mon abstention?
Le Président (M. Picard): ...du député de
Saint-François. Article 10, devenu article 9?
M. Walters: M. le Président, sur cet article, nous avons
un papillon, étant donné que nous désirons faire
disparaître le troisième paragraphe qui commençait par le
mot "advenant", ce paragraphe n'ayant plus d'application. La raison est la
suivante: C'est qu'il s'agit d'un article que nous avions dans le projet de loi
présenté en 1973 en vue de couvrir à ce moment les
échevins et tout le conseil.
En 1973, nous avons laissé tomber cet article parce que la loi
générale devait être amendée, et c'est ce qui s'est
produit par la suite, de telle sorte qu'aujourd'hui, lorsqu'un conseiller a
occupé le poste pendant huit ans, il est couvert par la loi
générale, avec, bien entendu, des options qu'il doit exercer.
Cependant, dans la ville de Sainte-Foy, il y a trois, peut-être quatre
anciens membres du conseil qui n'ont siégé que sept ans. C'est
dans le but de leur accorder une pension que nous avons cet article à
nouveau, article qui se termine à la période du 1er novembre 1973
et qui ne couvre pas, bien entendu, ceux qui sont actuellement en place.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que ce n'est pas le texte
précis de la Commission de refonte des lois municipales? C'est
possible?
M. Walters: C'est fort possible. Je sais qu'il y a eu au conseil
de Sainte-Foy des conseillers qui
n'ont siégé que sept ans, un mandat de quatre ans et un
autre de trois ans, à la suite de changements qui se sont produits
à l'intérieur du système électoral.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté? Adopté. L'article 64b, tel qu'amendé, est
adopté. Article 64c?
M. Walters: L'article 64c prévoit la
rémunération du président du comité
exécutif, de même que des autres membres. Elle est fixée
à $8000 pour le président et à $5000 pour les autres
membres.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne veux pas minimiser le
travail que ces personnes ont à faire, mais est-ce que vous ne trouvez
pas que c'est très élevé comme montant?
M. Morin (Bernardin): M. le Président, vous avez le
comité exécutif de Hull qui est venu ici la semaine
dernière, je ne suis pas au fait des montants qu'ont les membres du
comité exécutif. Ils doivent avoir un salaire...
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde.
M. Morin (Bernardin): ... qui a été
décrété en 1973 ou 1974.
M. Desjardins: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: Personnellement, je suis favorable à ce qui
est proposé ici. Au point de vue du travail du comité
exécutif, cela demandera, évidemment, un travail
considérable. Ce comité exécutif devra abattre toutes les
affaires courantes. De plus, on a vu, lorsqu'on a adopté les premiers
articles, qu'il pourra recevoir certains pouvoirs
délégués. Il pourrait être appelé à
siéger plusieurs jours par semaine, donc je pense qu'il faudrait bien le
rémunérer pour qu'il libère le conseil du fardeau qu'il
avait auparavant, de telle sorte qu'aux assemblées du conseil, on pourra
faire ce qu'on a recherché au début, à savoir, permettre
au conseil de discuter les grandes politiques devant les citoyens, de planifier
le développement de la ville, etc., et laisser de côté, aux
assemblées du conseil, les choses courantes, l'administration plus
légère entre les mains du comité exécutif. Ce fait
obligera les membres du comité exécutif à se réunir
souvent à la suite d'un avis, peut-être, d'une heure ou de
quelques heures seulement. Alors, en tout temps, le jour ou le soir, ces gens
devront se réunir pour accélérer la bonne
administration.
M. le Président, si on calcule le nombre d'heures qu'ils mettront
à la disposition de la ville, si on calcule le taux horaire de certaines
personnes, ces gens mériteront ce salaire.
Personnellement, je les ai vus travailler en comité à la
ville de Sainte-Foy. Plusieurs comités siègent tous les jours, en
fin de journée, le soir. Je suis à même de constater le
volume du travail que le comité exécutif sera appelé
à abattre. C'est pour cette raison, étant un témoin
oculaire, que je peux appuyer cette demande.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que cette situation se
retrouve dans toutes les municipalités.
M. Desjardins: Oui, d'accord!
M. Bédard (Chicoutimi): Le maire a quand même
passablement de temps à consacrer au niveau de l'administration de sa
municipalité; mais je voudrais faire remarquer qu'en vertu des articles
précédents que nous avons adoptés, il reste qu'il ne faut
pas perdre de vue que le président de l'exécutif est
nécessairement le maire de la ville, qui a déjà un salaire
pour remplir ses fonctions, qui, comme maire, également, même s'il
n'occupait pas cette fonction, se devrait de consacrer une grande partie de son
temps à l'administration des affaires municipales.
Je comprends que la présidence du conseil exécutif peut
représenter un travail supplémentaire, mais ce travail
supplémentaire est quand même situé à
l'intérieur du cadre général des obligations de quelque
maire que ce soit, de quelque municipalité que ce soit. Et je ne sais
pas quel est le salaire que reçoit le maire de la ville de
Sainte-Foy.
Encore une fois, je fais ces remarques, non pas dans le but de minimiser
le travail qui peut être fait par chacun des membres du conseil de ville
ou des conseillers, mais je crois qu'il faut voir la portée de ce que
nous votons ici, comme rémunération supplémentaire
puisqu'on sait qu'à partir du moment où on adopte un tel article,
on peut s'attendre à avoir des demandes de même nature de la part
de plusieurs autres municipalités qui seraient en droit de se faire
entendre devant la commission sur des mesures de cette nature.
A première vue, il me semble que c'est une
rémunération... Loin de moi la pensée de dire qu'elle est
méritée ou non. Je pense qu'il faut discuter de la portée
et des conséquences de l'article en dehors, même si c'est à
l'occasion de la présentation du projet de loi par la ville de
Sainte-Foy, des individus concernés et le voir comme un article qui peut
devenir un article indiquant une tendance générale qui ne serait
pas à souhaiter.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, pour l'information des
membres de la commission parlementaire, par comparaison aux $8000 qui sont
proposés ici pour le président et $5000 pour les membres du
comité exécutif, la ville de Hull donne $7500 de plus à
chaque membre de son comité exécutif sans distinction entre le
président et les
autres membres. La ville de Québec donne $10 500.
Le Président (M. Picard): M. le maire.
M. Morin (Bernardin): Pour répondre à la question
du député de Chicoutimi, le maire de Sainte-Foy gagne $18 000, ce
qui est un peu moins qu'un des derniers cadres de la ville et les
éche-vins ont $6000. Il y a peut-être une anomalie dans
l'échelle des valeurs, Lorsque le maire d'une ville gagne pas mal moins
que les cadres et surtout les cadres supérieurs, le nombre d'heures
données est aussi considérable, sinon plus, je pense qu'il y a
une certaine anomalie qui existe au point de vue de la
rémunération des élus, en ce qui regarde les
municipalités, et je ne parle pas seulement pour Sainte-Foy.
M. Desjardins: II faut se baser sur les précédents,
M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: II faut se baser sur les précédents
qui viennent d'être énumérés par le ministre. Je
pense que la tendance soulignée par le député de
Chicoutimi a déjà été marquée...
M. Bédard (Chicoutimi): Elle est déjà
prise.
M. Desjardins: Excusez-moi. Elle est déjà là
cette tendance, elle est marquée par d'autres bills antérieurs
qui ont été adoptés. Alors, ce bill-ci ne créera
pas la tendance. Elle existe déjà. Et vu ces
précédents, je pense que nous devrions adopter cette
proposition.
Le Président (M. Picard): Le député-maire de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, j'aurais
une question à poser au maire de Sainte-Foy. Dans le calcul de $18 000
pour le maire et $6000 pour les conseillers, c'est exactement la Loi des
cités et villes à 45% et le tiers pour les conseillers.
M. Morin (Bernardin): Oui. C'est à quelques dollars
près. Ce n'est pas $18 000 juste, ni $6000 juste. Mais, de par la
nouvelle loi, les conseillers gagnent un peu moins que le tiers du salaire du
maire, si j'ai bien compris. Est-ce cela?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est dans la loi.
M. Morin (Bernardin): Oui, c'est selon la Loi des cités et
villes.
M. Bédard (Montmorency): Donc, M. le Président,
compte tenu de cette dernière remarque, si c'étaient uniquement
ces salaires qui sont gagnés à Sainte-Foy, je suis prêt
à appuyer la proposition du président du comité
exécutif et chacun des membres du conseil pour $8000 et $5000, parce que
compte tenu de l'ouvrage qu'il y a à faire dans cela, je suis assez bien
placé pour en parler, ces montants sont certainement des montants
raisonnables.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
étant donné les circonstances, que la tendance est
déjà prise, je n'ai pas d'objection non plus. Il me reste juste
à souhaiter bonne chance au maire de Sainte-Foy avec la Commission
anti-inflation. Je sais que le maire de Beauport a déjà eu des
nouvelles.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, il y a
une rectification à faire. A l'heure actuelle, c'est uniquement le maire
de Charlesbourg et les conseillers de Charlesbourg qui ont eu des nouvelles sur
les mesures de la Loi anti-inflation. Le conseil de ville de Beauport n'a pas
eu de nouvelles. Il semblerait que les choses étaient tellement bien
faites à Beauport que c'est la raison pour laquelle nous n'en avons pas
de nouvelles encore. Mais, en temps et lieu, lorsque nous aurons des nouvelles,
nous ferons les représentations nécessaires.
Le Président (M. Picard): Article 64 c) adopté?
M. Harvey (Charlesbourg): Le député de Chicoutimi
aurait peut-être pu demander au maire de Beauport s'il a comme projet
futur un amendement à la charte de sa municipalité sans
préciser à quel titre?
Le Président (M. Picard): Article 64 c) adopté.
Article 11, devenu 10, qui ajoute l'article 96 a).
M. Goldbloom: M. le Président, le but de cet article est
de prévoir que le trésorier ne peut effectuer de paiements
à même les revenus ou fonds de la ville que sur ordre du
comité exécutif. Il est vrai que nous avons accordé un
droit semblable à la ville de Hull, mais nous sommes présentement
à préparer des règles de gestion financière pour
être incluses dans la loi générale et cela, dès cet
automne. Pour cette raison, je préférerais...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes certain que ce
sera cet automne?
M. Goldbloom: Ah oui!
M. Bédard (Chicoutimi): On devait avoir une convocation de
la commission depuis un an.
M. Goldbloom: S'il n'y a pas d'élections, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère qu'il va y avoir
des élections. Il y a des chances que cela aille un peu plus vite.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs.
M. Desjardins: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: ... peut-être, mais, dans l'intervalle, de
quelle façon cela va-t-il fonctionner? On vient de former un
comité exécutif pour régler les choses courantes et donner
des ordres de paiement, évidemment, sur des choses courantes,
émettre un chèque... je me sers du même exemple, qui est un
exemple théorique, pour payer des fleurs à l'occasion de telle
chose et on veut libérer le conseil de tout ce travail; on forme un
comité exécutif dans ce but précis de libérer le
conseil. Le comité exécutif prendra la décision, mais ne
pourra pas donner l'ordre au greffier de faire le paiement, si on n'a pas cet
article 96a. Il me semble que l'article est indispensable ou qu'on m'explique
de quelle façon on va procéder.
M. Goldbloom: M. le Président, mon objection n'est pas
majeure et je pense que, sur le plan pratique, le député de
Louis-Hébert indique que, plutôt que de faire attendre la ville de
Sainte-Foy, on serait mieux d'accepter l'adoption de l'article.
M. Bédard (Chicoutimi): II faut quand même
prévoir l'intérim.
M. Goldbloom: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Au rythme où la loi
générale se fait attendre...
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Le nouvel article 96a,
adopté. 96b.
M. Walters: A l'article 96b, M. le Président, nous avons
un papillon pour la première partie, soit la première phrase, et
nous avons le texte.
Le texte que nous suggérons, pour remplacer la première
phrase, se lit comme suit: "Les chèques, documents bancaires et autres
effets négociables sont signés par le maire ou par un des
conseillers nommés par résolution du conseil et par le
trésorier ou l'assistant-trésorier."
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté? Adopté.
M. Walters: Nous continuons ensuite avec "La signature du maire
ou du trésorier".
Le Président (M. Picard): L'amendement aurait pour effet
de changer le texte de la première phrase de l'article 96b en
insérant le nouveau texte qui vient de nous être distribué
et le dernier mot de la troisième ligne, c'est-à-dire le mot
"cependant", est biffé. La deuxième phrase commence par "La
signature du maire". Cet amendement est adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 96 tel
qu'amendé est adopté. Article 12 devenu article 11.
M. Walters: A cet article, M. le Président, il s'agit de
la nomination du gérant et c'est le texte qui avait été
accordé à la ville de Hull.
Le Président (M. Picard): Article 11. Adopté.
M. Walters: Je m'excuse, par exemple...
Le Président (M. Picard): Excusez-moi.
M. Walters: Au dernier paragraphe...
Le Président (M. Picard): Excusez, à l'article 11,
il y a l'article 108...
M. Walters: Le dernier paragraphe qui commence par "sur la
recommandation du gérant, le conseil peut lui nommer un adjoint". Il y a
peut-être ici une question sur laquelle les conseillers du ministre
pourront être d'accord avec nous, je ne sais. Il y a plusieurs adjoints
à la ville de Sainte-Foy. Nous aurions préféré que
le texte se lise: "peut lui nommer un ou des adjoints".
Nous avons encore ici un papillon...
Le Président (M. Picard): L'amendement, c'est d'ajouter
"ou des adjoints"?
M. Walters: Non, il y a autre chose. Comme il y aurait plusieurs
adjoints, peut-être deux ou trois, il faudrait qu'on prévoie un
mécanisme pour désigner quel serait celui qui remplacerait le
gérant en cas d'absence de celui-ci. Ce serait le conseil qui verrait
à nommer celui des adjoints qui remplacerait le gérant, pour
éviter toute confusion.
Le Président (M. Picard): La proposition d'amendement
aurait pour effet de changer complètement le dernier alinéa de
l'article 108 et le remplacer par le papillon qui a été
distribué.
M. Desjardins: Sauf, M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: Sauf, M. le Président, concernant la
nomination d'un adjoint. Selon les juristes, comme on l'a déjà
mentionné la semaine dernière, le singulier inclut le pluriel.
Dans le cas du greffier ou de l'assistant d'un greffier, on l'a laissé
au singulier, si vous vous souvenez bien, pour cette raison-là.
Pour faciliter l'interprétation de la charte de la ville de
Sainte-Foy, je vous suggère de le laisser au singulier également.
A ce moment-là, vous avez une contradiction et quelqu'un pourra s'en
servir pour vous contredire sur un point quelconque. C'est dangereux.
Laissez-le au singulier, mais faites votre amendement pour que le
conseil...
M. Goldbloom: M. le Président, je soumets
respectueusement, même si je ne suis pas avocat, que la rédaction
qui est proposée ici nécessite l'allusion à un ou des
adjoints parce que, par la suite, il y a une distinction faite entre les
adjoints pour en choisir un, par résolution du conseil, qui est investi
des pouvoirs, en l'absence du gérant.
M. Desjardins: M. le Président, je m'excuse, mais je n'ai
pas le texte.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je peux me
tromper, mais il me semble qu'il y a une contradiction encore plus importante
à souligner quant au texte que nous sommes en train de voter, par
rapport à un texte que nous avons voté tout à l'heure. A
l'article 24, devenu l'article 23, celui auquel nous avons fait un amendement
tout à l'heure, où on lisait ceci: "Le greffier, le
trésorier, les chefs de service et leurs adjoints, sauf le gérant
et son adjoint sont nommés par le conseil sur rapport du
comité".
On a stipulé dans cet article que tous ces officiers, greffiers,
trésoriers, chefs de service étaient nommés par le
conseil, sauf le gérant. Ici, on est en train d'adopter un article dans
lequel on dit que le gérant est nommé par le conseil, alors qu'au
paragraphe 23 on l'éliminait de la série.
C'est pour bien comprendre l'interprétation, ce qui voudrait dire
que le gérant, c'est la personne qui n'est pas nommée sur
recommandation du comité exécutif.
M. Walters: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est complètement
différent comme nomination.
M. Walters: C'est le conseil qui le nomme.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon. Si c'est dans ce sens, cela
va.
M. Desjardins: Sauf qu'au paragraphe 24 devenu le paragraphe 23
il est mentionné: "sauf le gérant et son adjoint". C'est ce que
j'ai soulevé tout à l'heure. C'est pour cela que je
préférais que le papillon qui est présenté demeure
au singulier, mais comme le ministre l'a si bien fait remarquer, vu ce qui est
demandé, je crois qu'on est obligé de le mettre au pluriel sur le
papillon. Mais si on le met au pluriel sur le papillon, on est obligé de
revenir au paragraphe 24 devenu le paragraphe 23 et le mettre là aussi
au pluriel. On n'a plus le choix maintenant, vu la nature de la demande qui est
faite. A cause du mécanisme de remplacement, le papillon doit le mettre
au pluriel. Je suis obligé d'être d'accord avec le "juriste",
notre ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui est bien entouré de
juristes.
M. Desjardins: II faut retourner à l'article pré-
cédent pour le mettre au pluriel également. M. le
Président, si tout le monde est d'accord sur le papillon tel que
proposé, je vais vous suggérer de revenir au paragraphe 24 devenu
le paragraphe 23 tout à l'heure.
M. Goldbloom: Oui, et mettre "ses adjoints", d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela ne change pas
grand-chose.
M. Déziel: M. le Président...
M. Goldbloom: Tout cela est adopté.
M. Déziel: J'aurais seulement une question à
poser.
Le Président (M. Picard): Pourrait-on m'indiquer
l'amendement proposé et adopté?
M. Goldbloom: II s'agit du paragraphe 24 devenu le paragraphe 23
de l'article 8 devenu article 7, si ma mémoire est fidèle, aux
deuxième et troisième lignes; "ses adjoints" au lieu de "son
adjoint".
Le Président (M. Picard): Amendement adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. Déziel: Seulement une question, M. le Président.
J'aurais aimé avoir une explication légale, ici, sur le mot
"incapacité", parce que cela me semble ambigu "dans des cas d'absence ou
d'incapacité du gérant".
M. Desjardins: "Incapacité", c'est pour maladie ou
autrement. S'il est en plein bois, à la chasse, à la pêche
ou ailleurs...
M. Déziel: C'est une absence.
M. Desjardins: Oui, c'est cela, c'est une absence.
M. Bédard (Montmorency): Maladie, c'est une absence
aussi.
M. Déziel: Maladie est un motif d'absence, mais je
voudrais avoir des explications sur le mot "incapacité".
M. Desjardins: Maladie. Il s'agit de maladie. Une Voix:
C'est maladie.
M. Bédard (Montmorency): Maladie, c'est une cause
d'absence.
M. Déziel: C'est absence.
Une Voix: Non.
M. Bédard (Montmorency): ... c'est un congé de
maladie.
M. Déziel: Parce que le mot "incapacité" me semble
très ambigu, M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis informé que
le mot "incapacité" peut être utilisé dans deux sens,
incapacité physique et incapacité légale. C'est un mot
traditionnel dans des articles de cette nature.
M. Déziel: Oui.
M. Goldbloom: Est-ce que le député de
Saint-François peut expliciter sa crainte?
M. Déziel: M. le Président, le mot
"incapacité", à un certain moment, après l'engagement, si
on se rend compte qu'il y a incompétence, qu'il y a autre chose qui
pourrait s'allier à l'incompétence, on pourrait passer outre au
gérant et toujours faire affaires avec l'adjoint. De là le
problème, de là l'inexactitude du mot "incapacité" qui
pourrait peut-être être remplacé par "impossibilité
d'agir".
M. Desjardins: Non, "incapacité" ici ne veut pas dire
incompétence. Il ne peut pas être interprété dans ce
sens. C'est un mot qui est quand même consacré...
M. Déziel: Consacré.
M. Desjardins: ... et qui ne veut pas dire
incompétence.
M. Déziel: Qui peut apporter de la considération
aussi.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que si l'on
passe par-dessus la tête du gérant prétextant son
incapacité d'agir et si tel n'est pas le cas aux yeux du gérant
lui-même, il a des recours. Il faut...
M. Bédard (Chicoutimi): Faisons-lui confiance pour se
défendre. Il a quand même un appel possible à la Commission
municipale.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article .108, adopté tel
qu'amendé. Article 109?
M. Walters: C'est le texte intégral de la ville de Hull,
nous n'avons pas de papillon cette fois.
M. Harvey (Charlesbourg): Vous avez fait du plagiat?
M. Walters: Oui, c'est heureux.
M. Harvey (Charlesbourg): A bon droit.
Etiez-vous conseiller juridique de la ville de Hull,
également?
M. Walters: Non.
Le Président (M. Picard): Article 109, adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Au complet? Article 13 devenu
12.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais porter à
votre attention le fait que les articles qui portent présentement les
numéros 13 à 18 inclusivement et qui seront fort probablement
renumérotés 12 à 17 inclusivement reprennent des
dispositions spéciales qui existaient dans la charte de la ville de
Sainte-Foy quant à la tenue des élections. Il y a cependant une
différence qui se trouve à l'article 17. Je ne modifie pas le
numérotage. L'article 17 modifie le montant du dépôt dans
le cas d'un candidat à la mairie et dans le cas d'un candidat au poste
de conseiller. La Loi des cités et villes prévoit un
dépôt de $50. La ville de Sainte-Foy propose un montant de $200
à la mairie et $100 au poste de conseiller. C'est apparemment la seule
différence dans ces six articles avec ce qui existe présentement
dans la charte. Quant à moi, je serais disposé à examiner
les articles essentiellement en bloc avec des explications quant à la
proposition d'augmenter pour la ville de Sainte-Foy seulement le montant du
dépôt.
Le Président (M. Picard): Avant de passer à cet
article 17, est-ce qu'on pourrait adopter les autres?
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas de remarque à
faire sur les autres.
Le Président (M. Picard): Pas de remarque. Article 14
devenu 13, adopté.
M. Desjardins: Est-ce que l'article 13 devenu 12 est
adopté?
Le Président (M. Picard): L'article 12 aussi. Article 13
devenu 12, adopté. Article 14 devenu 13, adopté. Article 15
devenu 14, adopté. Article 16 devenu 15, adopté. Article 17
devenu 16?
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi cette augmentation du
montant du dépôt?
M. Walters: Disons qu'une raison peut-être serait d'assurer
un plus grand sérieux au niveau des candidats qui se présentent
à la mairie.
M. Bédard (Chicoutimi): En tout cas.
M. Walters: Je tiens à souligner que la ville de
Québec a $500 pour le maire et $200 pour les échevins depuis
1974.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, je trouve
le principe assez bon. Si j'avais une suggestion à faire, je pense que
j'irais jusqu'à $1000 pour le maire et $500 par conseiller.
M. Bédard (Chicoutimi): Arrêtez de parler de
vous.
M. Bédard (Montmorency): Non. M. le Président,
pensez-y un peu. Cela prend un dépôt de $50 ou $100 pour se
présenter conseiller. Imaginez-vous, ce n'est pas un montant
épouvantable. Même si vous demandiez $500, il va venir administrer
un budget de $18 millions ou de $20 millions. S'il n'a pas réussi
à se ramasser $100 dans sa vie pour se présenter comme
conseiller, il me semble que cela n'a rien...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est plutôt symbolique.
L'argument qui est apporté par le député...
M. Bédard (Montmorency): C'est en quoi. Si c'est
symbolique, cela ne vaut pas grand-chose.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, mais laissons-le comme cela.
Il me semble que $100... Mettez $200 ou $300, ce n'est pas à partir de
la capacité d'un conseiller de pouvoir déposer $50 ou $100. Vous
ne me ferez toujours pas croire que $100, c'est plus sérieux que
$50.
M. Bédard (Montmorency): J'ai déjà vu faire
des collectes pour ramasser $50. Correct?
M. Bédard (Chicoutimi): Des collectes, on en ramasse pour
$100 aussi...
M. Bédard (Montmorency): J'ai déjà vu
ça à des conseils de ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Avec des collectes, vous en
ramassez $100 aussi. Je ne trouve pas que la marge est sérieuse entre
$50 et $100. Il y a déjà une disposition dans la loi et on
s'attend toujours à ce qu'il y ait une...
M. Dufour (Fernand): On pourrait demander un bon de garantie.
M. Bédard (Chicoutimi): ... étude sur
l'uniformisation des lois dans ce sens. Il me semble que...
M. Déziel: On ne peut pas dire qu'il est quantitatif.
M. Goldbloom: C'est cela, M. le Président. Je pense que le
député de Saint-François a raison. On n'est pas plus
sérieux parce qu'on peut se permettre un dépôt de $100 que
si on est limité à $50. Il y a sûrement des personnes
valables qui ne sont pas riches, et qui voudraient justement améliorer
leur sort sur le plan économique si le salaire de conseiller
était suffisamment intéressant.
Pour ma part, je pense que nous devrions conserver le montant
prévu dans la Loi des cités et villes.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai déjà
explicité mon idée dans ce sens.
Le Président (M. Picard): Alors, il s'agirait d'amender
l'article 185, paragraphe 1, à la cinquième ligne, changer $200
pour $100.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on peut
biffer l'article, peut-être, parce qu'on revient à la loi
générale.
Le Président (M. Picard): Ah bon! la loi
générale.
M. Walters: M. le Président, il s'agit de laisser tomber
l'article, parce qu'on revient à la loi générale.
Le Président (M. Picard): L'article 185, 1 est
biffé.
M. Goldbloom: Biffé. L'article 16 est biffé, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 17, devenu 16, est
biffé au complet.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
Le Président (M. Picard): L'article 18, devenu 16?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. M. Godlbloom:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 18, devenu
16,adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Article 19, devenu 17?
M. Walters: Cet article prévoit le droit au comité
exécutif de suspendre la délivrance de tout permis non conforme
à un projet d'amendement ou à des règlements de zonage et
ce, pour une période de 120 jours, même s'il n'y a pas d'avis de
motion de déposé. Il s'agit également d'un texte qui vient
de la ville de Hull.
M. Goldbloom: M. le Président, la loi
générale fixe la période à trois mois. Hull a
obtenu 120 jours. Je n'ai pas d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection non
plus.
Le Président (M. Picard): Article 19, devenu
17,adopté.
Article 20, devenu 18, paragraphe a).
M. Walters: M. le Président, dans le cas de cet article,
c'est la loi générale, sauf que nous ajoutons quelques lignes qui
sont déjà entre guillemets, et par lesquelles nous exigeons le
paiement des taxes impayées, que ce soient les taxes municipales ou
scolaires, lorsqu'il y a un projet de subdivision de terrain.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Paragraphe a), adopté.
Paragraphe b)? Me Walters?
M. Walters: Au paragraphe b), il s'agit de mettre des conditions
lorsqu'un entrepreneur ou un promoteur décide de développer un
lot ou un secteur de terrain, en exigeant le paiement ou, du moins, une entente
préalable quant à la garantie de paiement nécessaire pour
que la ville effectue les travaux nécessaires a l'établissement
des services municipaux.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, M. le
Président.
M. Goldbloom: Un instant, M. le Président. J'aimerais
avoir un peu plus d'explications là-dessus. Nous avons accordé
des garanties d'exécution de travaux, mais ici il s'agit de garanties de
paiement. Il y a une nuance de différence là-dedans.
Par exemple, pour ce qui était le projet de loi no 42,
sanctionné le 27 juin 1975, une Loi modifiant la Loi des cités et
villes, nous avons inséré, après l'article 476, l'article
476a qui se lit comme suit: "Le conseil peut, par règlement,
déterminer les garanties que doit donner toute personne à la
demande de laquelle il décrète l'exécution de travaux
municipaux en vue de la réalisation de nouvelles constructions sur les
terrains faisant l'objet de la demande."
M. Walters: Le texte que nous proposons est peut-être plus
précis que l'article 476a, qui a été adopté l'an
dernier. Il arrive, sur le plan pratique, qu'un entrepreneur demande à
la ville d'établir des services dans un secteur, sur un terrain et, une
fois que ceci a été fait, il peut arriver que ce promoteur ne
continue pas le projet qu'il a entamé ou encore qu'il ne fait
qu'établir quelques maisons de sorte que des services ont
été installés à des coûts
élevés et, parfois, peuvent devenir inutiles ou ne servir
qu'à quelques personnes.
Nous avons jugé que le texte que nous proposons, tout en
étant peut-être dans l'ordre général de l'article
476a, apporte plus de détails, plus de précisions et il nous
apparaît nécessaire aussi pour faciliter les développements
de façon que la ville ne soit pas prise dans des situations
embarrassantes, d'autant plus que Sainte-Foy est une ville où se fait
beaucoup de développement immobilier.
M. Goldbloom: Je soumets respectueusement que ce qui est
proposé va plus loin que cela et détermine une politique quant au
paiement des services de l'infrastructure en question et le Québec est
différent des autres provinces à cet égard.
La règle générale dans les autres provinces est
effectivement que celui qui fait le développement paie les services et
que ce coût se reflète par la suite dans le coût du terrain,
de la maison et donc, dans l'hypothèque.
Le résultat est que les maisons coûtent plus cher dans les
autres provinces. Les taxes foncières sont généralement
moins chères.
Je crois comprendre... J'irai plus loin que cela... Je suis
informé que, dans les autres provinces, le résultat a
été que seuls les grands entrepreneurs qui ont les reins
financiers assez solides pour se permettre d'emprunter afin de pouvoir financer
les travaux, restent dans le champ d'activités. Ici au Québec,
nous avons de nombreux petits entrepreneurs dans le domaine et, puisque le fait
de généraliser une mesure de cette nature, une exigence de
paiement aurait, à mon sens, l'effet de mettre en danger la survie des
petits entrepreneurs... Le Conseil des ministres sera appelé à se
prononcer sur une politique générale dans ce domaine, mais tel
n'est pas encore le cas.
Je ne voudrais pas, pour ma part, que nous fassions notre lit en allant
plus loin, pour la ville de Sainte-Foy, que l'article 476a que nous avons
adopté à l'intention de toutes les municipalités et qui
permet à la municipalité de s'assurer une garantie
d'exécution.
M. Bédard (Chicoutimi): Votre article va dans le sens de
la suggestion qui a été faite dans le rapport Castonguay. On n'a
pas encore eu de discussion là-dessus. Je pense bien que ce serait
prématuré de l'avoir ou ce serait peut-être un peu
long.
NI. Bédard (Montmorency): Si on n'adopte pas l'article b),
je ne poserai pas de question. Si on doit l'adopter, j'aurai encore une autre
question qui ira peut-être dans le sens des propos du ministre, à
l'avant-dernier paragraphe. J'aurais des explications à demander.
Le Président (M. Picard): A l'article b).
M. Bédard (Montmorency): Toujours à l'article b).
Quand on dit que la ville est dispensée de demander des soumissions
lorsque le promoteur s'engage à faire les travaux, est-ce qu'il est
sous-entendu, après cela, que cette partie sera cédée
à la ville pour $1 ou pour le coût de construction,
ultérieurement? C'est un paragraphe qui est dangereux d'après
moi. Comme entrepreneur, je peux conclure une entente avec la ville parce que
je suis bâtisseur de maisons et je vais construire l'aqueduc et les
égouts à un gros prix; après cela, je vais passer cela
à la municipalité. C'est une possibilité. Cela ne veut pas
dire que je vais le faire. C'est un paragraphe que je trouve très
dangereux. Je calcule qu'avec l'article 416a, on en a assez, comme
administrateur municipal, pour travailler, pour prendre les
intérêts de tout le monde.
M. Bédard (Chicoutimi): On pourrait peut-être penser
à suspendre l'article, étant donné qu'on va s'embarquer
dans un débat général et qu'il est entendu que, quand on
aura l'occasion d'entendre M. Castonguay à une commission
parlementaire... Il y a déjà, d'ailleurs, dans la loi, certaines
dispositions précises là-dessus.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que le
député de Chicoutimi a choisi le verbe qu'il voulait choisir en
parlant de suspendre? Ou est-ce qu'il veut dire biffer?
M. Bédard (Chicoutimi): Non. Suspendre la discussion
là-dessus. En ce qui me regarde, j'aimerais qu'un vote soit pris par la
commission plutôt que d'embarquer dans un débat
général qui serait assez long. En ce qui me regarde, je
m'abstiens de parler sur cet article et je pense que l'idée de la
commission est déjà faite, c'est-à-dire le biffer.
M. Goldbloom: M. le Président, je me suis exprimé
assez clairement et l'honorable député de Montmorency a
ajouté des considérations. Je trouve que c'est une chose
dangereuse à faire sans mûre réflexion et je n'aimerais pas
le faire à l'occasion d'un bill privé. Je trouve que l'article
476a est suffisant et si, à l'expérience, la ville de Sainte-Foy
peut nous démontrer qu'il n'est pas suffisant, je pense que cela devra
être vrai pour beaucoup d'autres municipalités au
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est pour cela, M. le
Président, que mon abstention ne doit pas être
interprétée comme étant contre le contenu de cet article
présenté par la ville de Sainte-Foy. Encore une fois, nous aurons
l'occasion d'avoir une discussion générale là-dessus et je
ne veux pas éterniser le travail de la commission.
Le Président (M. Picard): M. Walters.
M. Walters: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au gérant de la ville de nous donner quelques explications?
M. Fortier (Florent): En réponse à l'intervention
de M. Bédard, même s'il y a un pouvoir dans la loi en vertu de
l'article...
M. Goldbloom: M. Bédard de Montmorency ou de
Chicoutimi?
M. Fortier (Florent): Excusez-moi, de Montmorency.
M. Goldbloom: De Montmorency, très bien. Une Voix:
Le bon! Le bon pour le ministre.
M. Fortier (Florent): Par le paragraphe qu'on mentionne,
nonobstant l'article 610, la ville est dispensée de la formalité
des soumissions publiques lorsque la personne contractant avec elle s'engage
à exécuter la totalité des travaux à ses frais. Il
est bien entendu que tous les travaux qui seraient exécutés
à ce moment-là seraient sous la surveillance des
ingénieurs de la corporation, même les plans devraient être
adoptés avant par les ingénieurs de la ville et, par la suite,
les services sont cédés à la ville et c'est la ville qui
en assure l'entretien. Même si l'article 476 de la Loi des cités
et villes nous donne certaines garanties ou certaines façons de se faire
payer pour des travaux que la ville ferait, dans le cas où c'est
l'entrepreneur lui-même qui fait ces travaux, il faudrait qu'on soit
dispensé de la procédure de soumission, parce que c'est lui qui
doit normalement faire ces travaux ou les faire faire à contrat; mais la
qualité des travaux est assurée par les ingénieurs de la
ville de Sainte-Foy.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais savoir quelle
est la situation actuellement. Est-ce qu'il y a des entrepreneurs qui assument
la responsabilité et est-ce que cela crée un problème par
rapport à l'obligation imposée à la ville de
procéder par soumissions?
M. Fortier (Florent): Et si on est obligé de demander des
soumissions et qu'ensuite, c'est l'entrepreneur qui paie, il va
préférer choisir son entrepreneur ou faire lui-même les
travaux.
M. Goldbloom: M. le Président, je maintiens mon attitude.
Je pense que l'on devrait biffer ce paragraphe b) et en rester avec l'article
476a de la Loi des cités et villes.
M. Walters: Une dernière intervention, M. le
Président, de la part de Me Perron, le greffier de la ville.
Le Président (M. Picard): M. Perron.
M. Perron: M. le Président, c'est que cet article avait
été apporté justement, comme on a dit, pour expliciter
l'article 476a. Nous avons actuellement des contrats, j'appellerais cela des
contrats innommés, comme il est dit dans le Code civil, mais nous avons
un contrat civil actuellement et je sais que, dans la province de
Québec, sans mentionner aucune ville en particulier, certaines ententes
existent entre les promoteurs et la ville sous forme de contrats civils.
Effectivement, cet article, naturellement, nous l'avions beaucoup
travaillé parce que nous croyions que, dans un plan comme dans l'autre,
il faut que les promoteurs sachent à quoi s'en tenir. Disons que
l'article en particulier autorisait la ville à conclure une entente, un
contrat entre le promoteur et elle-même et en fixait les conditions.
A l'article 476a, on parle de garanties; c'est très vague. Alors,
ça force le promoteur qui a un plan de subdivision à nous le
soumettre, à venir rencontrer les services techniques de la ville,
à le présenter et à négocier avec eux d'une
certaine façon. Il sait à l'avance que les conditions qu'on lui
demandera seront telles que pour les autres. En
plus, l'article prévoyait également que s'il prend des
engagements envers la ville, c'est que cette forme d'entente prévoyait
qu'il devait payer en tout ou en partie des services. Il arrive à la fin
qu'il faut que ça constitue une charge, comme dit le troisième
alinéa, que cet engagement qu'il prend envers la ville doit se
manifester quelque part, de façon que les acheteurs éventuels
puissent être informés que cet entrepreneur a pris des
engagements, et on assimile cet engagement à la taxe
foncière.
Lorsqu'il y a faillite ou abandon des affaires par ce promoteur,
l'acheteur, étant donné que ça constitue une taxe
assimilable à la propriété, devient automatiquement au
courant de ces engagements. C'est une façon de protéger
également l'acheteur éventuel en vue de... En principe, je dois
vous dire que nous avons une forme de participation des promoteurs chez nous.
On a déjà commencé, sous forme de contrats civils;
effectivement, c'est financé en partie. Pour le moment, cela va bien,
mais...
Je voudrais également dire, en réponse au ministre, que le
petit promoteur n'est pas empêché parce qu'on s'entend pour lui
pour conclure une entente et ne pas développer trop de lots en
même temps. Si on ne développe que 7 ou 8 lots au lieu d'en
développer 200 ou 300, c'est une réponse. Je veux dire que cela
permet tout de même une entente négociable avec les
promoteurs.
M. Goldbloom: M. le Président, je soumets respectueusement
que nous n'avons pas assisté au cours des récentes années
à la paralysie de la ville de Sainte-Foy. Elle s'est
développée fort bien et elle semble avoir réussi à
régler les petites difficultés techniques qui ont pu se
présenter. On est ici de plain-pied dans une politique de financement de
l'infrastructure et, appelons les choses par leur nom, M. le Président,
il serait agréable pour tous les conseils municipaux de ne pas avoir
à imposer de taxes d'amélioration locale pour cela.
Il serait agréable pour le gouvernement de la province de ne pas
être appelé à donner des subventions aux
municipalités à cette fin et cela est le cas, notamment, des
municipalités de moins de 15 000 âmes. Tout cela serait
agréable. Mais ce serait un changement en profondeur de la politique,
avec des effets économiques considérables. C'est pour cette
raison, M. le Président, que je crois que nous devons examiner la
question en profondeur et tirer des conclusions définitives. Je ne suis
pas certain que ces conclusions iront strictement dans le sens de ce qui est
proposé. C'est pour cette raison que je me trouve dans
l'impossibilité d'être d'accord avec ce paragraphe b).
Le Président (M. Picard): Est-ce que les membres de la
commission sont prêts à se prononcer sur ce paragraphe b)?
M. Walters: M. le Président, nous sommes prêts
à le biffer.
Le Président (M. Picard): Biffé. Le paragraphe b)
de l'article 20, devenu l'article 18, est biffé. Le paragraphe c) devenu
le paragraphe b)...
M. Bédard (Chicoutimi): A la demande de la ville de
Sainte-Foy?
Le Président (M. Picard): Le paragraphe c) devenu le
paragraphe b)?
M. Goldbloom: Paraît-il, M. le Président, que c'est
un pouvoir qu'a déjà la ville et, pour cette raison, je suis
heureux de vous informer, M. le Président, que l'Hydro ne semble pas
avoir d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des
représentants de l'Hydro ici?
M. Walters: C'est un pouvoir qui nous avait été
accordé en 1973.
M. Bédard (Chicoutimi): Pardon?
M. Goldbloom: M. le Président, je peux informer les
membres de la commission que nous avons eu une communication
téléphonique de la part de l'Hydro qui se dit favorable à
ce paragraphe de l'article. Pas d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, pour
être logique avec une position que nous avions déjà
adoptée lors de l'étude d'une telle demande faite par la ville de
Bécancour, je crois, il y a près d'un an une demande
identique avait été faite, le gouvernement et l'Opposition
avaient été d'accord pour refuser une telle demande...
Je crois que nous n'avons pas changé d'idée concernant une
demande de cette nature. Nous pensons que, avant... Je comprends que,
concernant la ville de Sainte-Foy, celle-ci ne s'en est jamais prévalue.
Elle ne l'a jamais appliquée, donc, elle n'a jamais pu voir les
difficultés que cela pouvait représenter.
Nous demeurons convaincus qu'avant de donner des pouvoirs de cette
nature à des municipalités, dans le domaine de
l'électricité, dans le domaine du téléphone, dans
le domaine des compagnies de câble, il faudrait que,
préalablement, la Régie des services publics ait établi
une politique globale concernant les problèmes de câbles
souterrains en général. Etant donné que cette politique
n'a pas été établie, je voudrais enregistrer mon vote
négatif, M. le Président.
Je ne vois pas pourquoi, à moins qu'on nous donne des raisons
tout à fait spéciales, tant de la part de l'Hydro que de la ville
de Sainte-Foy, on laisserait cette disposition concernant la ville de
Sainte-Foy, alors qu'on l'a refusée à la ville de
Bécancour. Un des arguments je me le rappelle, parce que je
représentais l'Opposition à ce moment-là tant de la
part du gouvernement que de l'Opposition, était en ce sens que, s'il y
avait eu une erreur faite pour la ville de Sainte-Foy, ce n'était pas
une raison pour la répéter avec la ville de Bécancour. A
ce moment-là, la demande avait été refusée.
II me semble qu'il faut avoir une certaine logique, tant au niveau de
l'Opposition qu'au niveau du gouvernement et que, tant que la Régie des
services publics n'aura pas élaboré de politique
générale à l'intérieur de laquelle certains
pouvoirs vont être donnés à des municipalités, des
dispositions de cette nature ne devraient pas être contenues dans une
charte en particulier.
M. Walters: M. le Président, c'est du droit acquis,
puisque nous l'avons obtenu en 1973 et que nous l'avons reproduit ici
simplement parce qu'il s'agissait d'une refonte des lois antérieures de
la ville de Sainte-Foy.
M. Bédard (Chicoutimi): Elle a toujours ses avantages et
ses désavantages. Elle remet tout en question. Une refonte permet
d'ajouter des choses qui n'y étaient pas et permet de retrancher
certains droits qui sont dans la charte.
M. Walters: Nous avons laissé tomber quelques-unes des
nouvelles demandes que nous faisions, nous espérons au moins garder ce
que nous avons déjà acquis.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous en avez quand même
obtenu une bonne additionnelle, le conseil exécutif.
M. Walters: II y a eu quand même des ententes qui se sont
faites entre la ville et l'Hydro pour enfouir des conduits et la ville
elle-même a procédé à l'enfouissement du
système. Je pense qu'à ce moment, c'est un article qui peut
certainement avoir son utilité et qui a déjà
été utilisé en partie.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, dans cet
article, on fait appel, à plusieurs reprises, à la Régie
des services publics, soit pour stipuler qu'on fera appel à cette
instance dans toute décision se rapportant à la canalisation ou
à la pose de ces câbles souterrains. Il y a un autre paragraphe,
dans cet article, qui stipule que la ville est autorisée, par
règlement approuvé par la Régie des services publics,
à imposer et à percevoir un tarif de toute personne utilisant ces
conduits souterrains.
Surtout qu'on a déjà pris quand même une
décision concernant la ville de Bécancour, je comprends
très bien l'argument de M. le procureur selon lequel c'est un "droit
acquis", parce que je ne crois pas qu'on puisse parler de droit acquis comme
étant un argument de fond pour que ce droit soit reconduit. Au
contraire, à partir du moment où on demande la refonte de la
charte, eh bien, je pense que le procureur de la cité admettra qu'on
remet en question chacun des articles, chacun des pouvoirs qui y étaient
contenus. Pour certains pouvoirs, la discussion se fait très rapidement,
pour d'autres, cela peut être un peu plus long, mais, dans ce cas
précis, je voudrais quand même souligner au ministre il
s'en sou- vient sûrement que, lors de l'étude d'une telle
demande pour la ville de Bécancour, qui plaidait qu'il n'y avait pas de
raison de ne pas avoir cela dans sa charte, étant donné que
Sainte-Foy l'avait...
Le raisonnement de la commission, à ce moment, même si
c'était difficile de le dire à Bécancour, c'était
de lui dire, s'il y a eu une erreur de faite à Sainte-Foy, je ne vois
pas pourquoi on la renouvellerait, ce qui, implicitement, voulait
sûrement constituer un avertissement à Sainte-Foy que, s'il se
présentait, à la suite de la loi de la ville de Bécancour,
quelque chose pour faire reconfirmer ce droit que, à ce moment, elle
aurait le même sort que la ville de Bécancour.
Je m'explique assez difficilement que I'Hydro, à moins qu'on
vienne nous donner des explications bien claires, qui avait fait des
représentations très énergiques pour s'opposer au contenu
d'une telle disposition vis-à-vis de Bécancour. aujourd'hui,
reste bouche bée.
M. Desjardins: Non, les gens de l'Hydro ne sont pas restés
bouche bée.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Bouche bée. on le les a pas
entendus. On nous dit que le procureur de l'Hydro est ici dans la salle ou
encore que l'Hydro a donné son consentement. Il me semble que l'Hydro,
c'est une chose, le gouvernement, c'est une autre. Le gouvernement est
condamné à avoir une certaine logique.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a deux
éléments de logique dans ceci, il y a l'uniformité que
l'on voudrait envisager pour toutes les municipalités et il y a aussi la
logique. On a déjà pris une décision et l'on n'a pas de
raison de revenir sur cette décision. C'est le point de vue de
l'Hydro.
Il est clair et je voudrais qu'il soit clair que, s'il s'agissait d'une
demande de la part d'une municipalité qui n'avait pas déjà
ce pouvoir, il n'en serait pas question. Je voudrais que cela soit clair.
Mais retirer à la ville de Sainte-Foy un pouvoir qu'elle a depuis
trois ans, même si elle ne s'en est pas encore servi dans les faits, cela
ne me semble pas logique non plus et ce n'est pas demandé par l'Hydro.
Puisque le pouvoir est là et que l'Hydro n'en demande pas le retrait,
l'Hydro dit en gentilhomme, je dirais: Nous avons fait la bataille, nous avons
perdu, alors, nous en laissons les choses là.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne sais pas si I'Hydro avait
fait la bataille lorsque ce droit a été inclus dans la charte de
Sainte-Foy, c'est une chose. Je sais une chose, cependant, c'est que l'Hydro a
fait la bataille et une véritable bataille en règle pour que ce
ne soit pas inclus dans la charte de Bécancour, que ce pouvoir ne soit
pas donné à la ville de Bécancour. Je ne vois pas qu'il y
ait de différence entre la ville de Bécancour et ce qui est
demandé, avec tout le respect que j'ai pour la ville
de Sainte-Foy, et ce qui est demandé par la ville de Sainte-Foy.
Je ne crois pas non plus à l'argument du droit acquis. Je n'ai pas
besoin de revenir pour expliquer qu'on est en train de procéder à
la refonte de la charte de Sainte-Foy et qu'à ce moment, tout est remis
en question, surtout que, dans cet article, on se permet d'impliquer la
régie comme tribunal d'appel, à un moment donné. On la
fait agir comme juge, si je peux employer l'expression, au niveau des tarifs,
de l'imposition des tarifs, de la perception des tarifs, pour toute personne
qui utiliserait des conduits souterrains. On n'a même pas un
représentant de la Régie des services publics pour nous dire
jusqu'à quel point elle est d'accord avec ces pouvoirs qu'on donne
gratuitement à Sainte-Foy. Est-ce que le ministre peut nous dire si la
régie a été consultée?
M. Goldbloom: Sur ce point précis, pas à ma
connaissance. Il est évident que l'Assemblée nationale a tous les
pouvoirs législatifs nécessaires pour poser un geste. Je ne
voudrais pas que cette commission parlementaire adopte la politique d'enlever
à des municipalités des pouvoirs qu'elles ont déjà
quand elles viennent pour demander autre chose. La ville de Sainte-Foy nous
demande tout simplement de reproduire dans sa nouvelle charte ce qui
était là auparavant. Je crois que le législateur, à
l'époque, devait avoir ses raisons de donner ce pouvoir. Il y a eu un
débat là-dessus. Je serais, pour ma part, satisfait de laisser ce
pouvoir dans la charte de la ville de Sainte-Foy. Adopté sur
division.
M. Bédard (Chicoutimi): Sûrement sur division et en
rejetant l'argument du ministre qu'on retire un droit. On donne de nouveaux
droits. Concernant le retrait de ce droit qui est donné dans l'article
que nous étudions, je dois faire remarquer à nouveau que tout
simplement le ministre ou le gouvernement veuille reconduire une erreur qu'ils
ont admis avoir faite lorsqu'on a étudié une demande semblable
faite par la ville de Bé-cancour, si on veut reconduire une erreur,
c'est le gouvernement ou le ministre qui en a la responsabilité. En
effet, il avait été très bien spécifié lors
de l'étude faite en commission parlementaire qu'on le refusait à
Bécancour parce qu'on ne voulait pas reconduire une erreur ou
répéter une erreur déjà faite à Sainte-Foy.
Si le ministre me dit qu'il veut reconduire ou répéter l'erreur
une deuxième fois pour Sainte-Foy, je n'ai pas d'objection.
Une Voix: Adopté sur division.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous nous opposons...
Le Président (M. Picard): Paragraphe 16b...
M. Bédard (Chicoutimi): On aimerait bien avoir une
uniformisation des lois municipales...
Le Président (M. Picard): ... du sous-article c) devenu b)
est adopté sur division, le député de Chicoutimi votant
dans la négative.
M. Bédard (Chicoutimi): Exactement. Votant en toute
logique.
Le Président (M. Picard): Le sous-article d) devenu
c).
M. Walters: II s'agit de pouvoirs que nous avions
déjà en 1973; c'est un texte ancien qui concerne
l'enlèvement de la neige.
M. Bédard (Chicoutimi): ... reconduit avec plaisir.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 21,
devenu 19?
M. Goldbloom: Si je comprends bien, M. le Président, il
s'agit de permettre à la ville de vendre des compteurs d'eau et d'en
fixer le prix. C'est un pouvoir qui n'existe pas dans la Loi des cités
et villes, mais il y a ici, quelque part, si je comprends bien, une
déclaration selon laquelle la ville a toujours eu, depuis le 26
décembre 1970, ces pouvoirs.
M. Walters: M. le Président, c'est que c'est un pouvoir
que nous avions déjà et qui a été oublié; en
1957... C'est-à-dire qu'il avait été obtenu en 1958 lors
de la fusion avec le quartier Laurentien. Il y a eu, à ce
moment-là, oubli de ce pouvoir. C'est le mot "vente" qui...
Pour plus de précision peut-être, il avait
été obtenu par 6-7, Elizabeth II, chapitre LXIX, de 1957/58, et,
par la suite, il a été oublié lors des lettres patentes de
fusion.
Le Président (M. Picard): D'accord? M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Le député de
Saint-François.
M. Déziel: J'aimerais avoir des explications sur les mots
entre parenthèses: "louer, vendre ou autrement". Quand on dit "louer,
vendre", vous parlez toujours du compteur proprement dit?
M. Walters: Oui, c'est ça.
M. Déziel: Est-ce que l'Hydro-Québec, normalement,
vend son compteur? Est-ce qu'elle a les mêmes dispositions, soit "louer,
vendre ou autrement", si ce n'est que de fournir un compteur pour fins de
lecture de consommation? Le mot "vendre", à mon sens, devrait être
exclu, parce que c'est un service qu'on se doit de donner à une
clientèle.
M. Walters: Je ne connais pas les dispositions de
l'Hydro-Québec sur ce sujet. Ici, il s'agit, bien entendu, du service de
l'eau. On pourrait peut-être ajouter qu'il y a tout un mécanisme
en place qui fonctionne depuis des années de cette façon.
Le Président (M. Picard): Article 21, devenu 19,
adopté?
M. Godlbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 22 devenu 20.
M. Walters: Dans cet article, qui est, en partie, de droit
ancien, nous désirons simplement apporter quelques modifications
légères. Tout d'abord, dans l'article 22a, nous changeons la
rédaction, tout simplement, d'une façon qui est peut-être
plus légale pour prohiber les dépotoirs dans la ville. Nous
avions antérieurement le texte: "les dépotoirs sont
prohibés dans la ville". C'est simplement pour clarifier le texte.
M. Goldbloom: M. le Président, au deuxième
alinéa, il y aura lieu d'améliorer la rédaction. Cet
alinéa commence par: "toute infraction au présent paragraphe...".
Il y aurait lieu de le faire lire: "toute infraction à un tel
règlement...". Autrement, c'est un peu ambigu.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est
adopté?
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, il y
aurait peut-être un éclaircissement à apporter. Quand on
parle de dépotoirs, vous mentionnez que ce mot comprend notamment un
cimetière d'automobiles. Ne serait-il pas bon d'ajouter que
"dépotoir" ne veut pas dire dépotoir à neige? Vous n'avez
pas peur que... Suivant les avis des avocats, ça ne peut pas...
M. Godlbloom: II s'agit ici, M. le Président, du pouvoir
de la ville de déterminer si...
M. Bédard (Montmorency): II n'y a pas de danger, M. le
ministre, que, par cet article, des citoyens viennent s'opposer à ce que
la ville ouvre un dépotoir à neige? C'est simplement le but de
mon intervention.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne crois pas que la neige
puisse être interprétée comme un objet de rebut.
M. Bédard (Montmorency): Non? Je pose seulement la
question pour m'assurer que la ville de Sainte-Foy n'aura pas de plaintes des
citoyens...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une question
d'interprétation.
M. Bédard (Montmorency): ... qui veulent empêcher la
formation d'un dépotoir à neige.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous donne une consultation
gratuite.
M. Walters: Nous définissons ce que nous entendons par le
mot dépotoir au tout début de l'article.
M. Goldbloom: Justement. Alors, puisque le dépotoir
à neige n'est pas inclus dans cette définition, il n'est pas
couvert par l'application de l'article, ce qui satisfait le désir du
député de Montmorency.
J'aimerais souligner qu'au troisième alinéa, il faudra
faire le même amendement que je viens de proposer au deuxième
alinéa, soit remplacer les mots "...au présent paragraphe..." par
les mots "...à un tel règlement."
Le Président (M. Picard): Me Walters.
M. Walters: Si nous allons un peu plus loin, le paragraphe qui
commence par "Le tribunal qui prononce la sentence..." Nous avions autrefois le
texte que le juge était obligé. Cela se lisait "... doit". Nous
désirons maintenant que dans le texte le mot "... peut..." soit mis.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): "Le tribunal qui prononce la
sentence doit..."
M. Goldbloom: C'est normal.
Le Président (M. Picard): "... doit..." au lieu de "...
peut..."
M. Goldbloom: C'est évident. Le Président (M.
Picard): Non?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président, quant
à moi.
Le Président (M. Picard): Alors, à l'article 22
devenu l'article 20, les deux amendements aux deuxième et
troisième alinéas, dans les deux cas, il s'agit de la
première ligne... Changer les mots "... au présent paragraphe..."
par les mots "... à un tel règlement." Ces amendements sont-ils
adoptés? L'article tel qu'amendé est adopté. L'article 23
devenu l'article 21.
M. Goldbloom: Je n'ai pas d'objection à cela. C'est de
concordance en quelque sorte avec l'article précédent et cela
touche les véhicules automobiles.
M. Walters: M. le Président, je dois m'excuser
auprès du ministre, mais nous avons ici un papillon, parce que nous
voulons ajouter un mot à deuxièmement. A la troisième
avant-dernière ligne, vous avez à la fin "... des bouteilles
vides..." et nous désirons ajouter "...et de la neige."
Le Président (M. Picard): Où ça?
M. Walters: A deuxièmement, à la troisième
avant-dernière ligne. Vous avez "... détritus, des papiers, des
bouteilles vides..." et nous voulons ajouter "... et de la neige."
Le Président (M. Picard): Vous parlez de cela en plein
été!
M. Goldbloom: Je trouve qu'on va un peu loin en ajoutant la
neige. Il est vrai que, de temps en temps, nous avons des plaintes à
l'endroit des municipalités qui ont des dépotoirs à neige,
et les correspondants s'en plaignent parce qu'à leurs yeux, c'est une
nuisance, mais la neige est tellement universelle chez nous, pendant quatre
mois de l'année, que j'hésite beaucoup à croire que l'on
puisse vraiment dire à un propriétaire, surtout parce qu'il y a,
Mon Dieu! des municipalités qui soufflent la neige sur le terrain du
propriétaire, et je me demande jusqu'où on va.
M. Walters: C'est peut-être pour couvrir une situation qui
s'est déjà présentée à la ville de
Sainte-Foy. C'est peut-être justement pour obliger un propriétaire
qui a accumulé une quantité substantielle de neige sur son
terrain à éviter qu'une situation semblable se
répète. Dois-je mentionner l'endroit dont il s'agissait?
M. Goldbloom: Une lumière vient de s'allumer! Je me
demande... Cette partie de l'alinéa parle de laisser des ferrailles, des
déchets, des détritus, des papiers, des bouteilles vides, de la
neige. Laisser de la neige, c'est une chose; mettre de la neige, c'en est une
autre. Est-ce que... Je ne suis pas normalement celui qui fend les cheveux en
quatre, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi parler de neige dans un
article traitant des nuisances, franchement? Parlez-en quand on traite du
climat.
M. Walters: Est-ce que je me dois de donner les explications? Il
y a eu, à Sainte-Foy cela a même fait les manchettes des
journaux, si je ne me trompe une quantité énorme de neige
qui a été placée sur un terrain ou sur des terrains qui
étaient adjacents à des maisons, dans un quartier
résidentiel et cela a duré assez longtemps. Des mesures ont
été prises. Je pense même que des injonctions ont
été...
M. Perron (Noël): II y a eu des injonctions. Cela a
duré deux ans.
M. Walters: ... accordées pour tenter de mettre fin
à ce problème. Je voudrais m'exempter de donner les noms s'il y a
moyen.
Le Président (M. Picard): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): Je demanderais peut-être
aux autorités de Sainte-Foy si ce problème a été
réglé et de quelle façon ou si cela...
M. Walters: Le problème a été
réglé à l'amiable.
M. Perron: Ce problème, M. le Président, a
été réglé par la Cour supérieure et
même la Cour d'appel. La ville de Sainte-Foy a gagné la plupart
des procédures entreprises.
M. Bédard (Montmorency): Ce n'est pas ce qu'on peut
appeler à l'amiable.
M. Perron: C'est-à-dire que le règlement de
dernière instance est arrivé hors cour. Je dois dire, M. le
Président, qu'il s'agit d'une accumulation de neige placée
volontairement par les propriétaires, les locataires et les occupants.
Je pense qu'on pourrait juger des problèmes, mais il n'y en a
peut-être pas de façon aussi considérable qu'il y en a eu
de ce temps-là, parce que comme on le disait, les procédures ont
fait beaucoup de bruit dans la ville et dans la région; mais il reste
qu'il s'agit d'une accumulation volontaire dans le voisinage des zones
résidentielles.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant un problème
comme cela ou de semblable nature, vous avez déjà la force de
choses jugées. Alors, dans ce sens, je me demande quel avantage il y
aurait à inclure la neige dans un article général.
M. Perron: Le conseil de ville possède le pouvoir de
décréter des nuisances, mais dans ces cas là, dans ce cas
en particulier, il a fallu que la ville elle-même aille nettoyer le lot,
prévoyant des dommages considérables aux propriétés
avoisi-nantes. On a exécuté des travaux de déblaiement de
ce qui avait été accumulé et on n'avait aucun pouvoir
immédiat et coercitif pour faire payer cette note. Cela a
coûté au-delà de $4000. Dans l'article,
présentement, se trouve un pouvoir d'assimiler cette note, ce compte
à des taxes, ce qui veut dire que cela devient privilégié
pour nous et c'est un autre pouvoir. Mais effectivement...
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: M. le Président, nous avons justement
vécu ce problème. Dieu sait si cela nous a causé des
inquiétudes et des ennuis; d'abord, aux propriétaires qui
vivaient à côté d'un dépotoir à neige
immense, au député qui a multiplié les démarches
pour que ce dépotoir soit éliminé et à la ville qui
a été obligée de prendre des procédures et
d'encourir des frais. Nous vivons un cas un peu spécial dans ce sens
qu'il existe à Sainte-Foy deux très gros centres commerciaux qui
doivent enlever la neige sur les terrains de stationnement et ils essaient de
la déposer le plus près possible, ce qui cause des
problèmes aux résidents immédiats de ces centres
commerciaux.
Personnellement, M. le Président, je pense que cela devrait
être accepté.
Le Président (M. Picard): Le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, il s'agit d'une question de
rédaction. Nous comprenons ce que l'on veut réussir, mais, pour
ma part, je ne trouve pas la rédaction satisfaisante parce qu'elle parle
de laisser de la neige. Tout le monde laisse de la neige.
J'aimerais suggérer, M. le Président, la suspension de
l'article. Il est évident que nous ne terminerons pas dans les vingt
prochaines minutes. Même si tel était le cas, nous pourrions
toujours revenir pour quelques minutes pour régler cette question.
Peut-être que le déjeuner portera conseil.
Le Président (M. Picard): Article suspendu. Article 24
devenu article 22.
M. Walters: C'est un article que nous avions déjà
et qui a pour effet de permettre à la ville de contracter des emprunts
à long terme avec la seule approbation du ministre des Affaires
municipales et celle de la Commission municipale du Québec, mais la
ville l'a déjà.
Le Président (M. Picard): Adopté. M.
Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 25 devenu l'article
23.
M. Walters: Cet article est nouveau et il a pour but d'autoriser
la ville à faire des dépenses de moins de $25 000 sans demander
de soumissions publiques. Actuellement, le pouvoir est de $10 000. Si nous
considérons qu'aujourd'hui, par exemple pour l'achat d'une pièce
d'équipement, un montant de $10 000 est un montant minime, nous croyons
qu'il y aurait lieu d'ajouter au pouvoir de la ville.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois vous avouer que ma
première réaction en est une d'hésitation. J'aimerais que
les membres de la commission s'expriment sur la question, mais je trouve...
M. Bédard (Chicoutimi): Quel était le montant que
vous aviez auparavant?
Des Voix: $10 000.
M. Bédard (Chicoutimi): $10 000, il me semble que c'est
suffisant. $25 000, ça commence à être un montant vraiment
significatif.
M. Goldbloom: M. le Président, pour moi, ou bien c'est une
chose valable pour tout le monde ou au moins pour toutes les
municipalités d'une même taille ou il y a des raisons très
particulières. Il s'agit ici du principe fondamental des soumissions
publiques et nous avons vécu certaines situations où ce principe
n'a pas trouvé son application justement à cause de pouvoirs
spéciaux, de pouvoirs d'exception. Je crois que je m'oppose à cet
article, en attendant que nous puissions avoir un débat plus complet, si
vous voulez, mais la loi générale est là et elle
s'applique, à mon sens, à tout le monde.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre dit: Je crois que je
m'oppose; il est convaincu.
M. Goldbloom: Je m'oppose.
M. Bédard (Chicoutimi): Biffez, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): L'article 25 du projet de loi
est biffé. L'article 26 devenu l'article 23.
M. Walters: Nous demandons la permission de détruire les
dossiers qui ont plus de trois ans et qui sont relatifs aux infractions aux
lois du Québec, à titre d'exemple...
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un pouvoir que nous
avons accordé à d'autres municipalités, sauf que la
période semble courte aux yeux du ministère de la Justice, qui
nous demande de mettre cinq ans au lieu de trois ans.
Le Président (M. Picard): Cet amendement qui aurait pour
effet de changer, à la deuxième ligne de l'article 642a), le mot
"trois" pour le mot "cinq". Adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Opposant
Le Président (M. Picard): Adopté. Cet article, tel
qu'amendé, est adopté. L'article 27 devenu l'article 24.
J'aimerais informer les membres de la commission que j'ai eu une demande
d'intervention de la part de M. Jacques Morin, membre de la Ligue des citoyens
de Sainte-Foy. Voulez-vous vous approcher du micro, s'il vous plaît, M.
Morin?
M. Desjardins: M. le Président, est-ce que nous sommes
rendus à l'article 27 devenu l'article 24?
Le Président (M. Picard): A l'article 27, devenu l'article
24.
M. Desjardins: Est-ce qu'on pourrait entendre les procureurs de
la ville à ce sujet?
Le Président (M. Picard): On va demander à Me
Walters de nous expliquer le contenu de cet article.
M. Walters: M. le Président, lorsque nous avons
commencé l'étude du projet de loi de Sainte-Foy, notre parrain,
le député de Louis-Hébert et moi-même, avons
souligné qu'il y avait certaines parties très importantes dans ce
projet, pour la ville de Sainte-Foy.
Il y avait le comité exécutif et il y a l'article 27, qui
concerne le projet du centre-ville. La ville de Sainte-Foy a entrepris, depuis
un certain nombre d'années, un projet-cadre, un projet-type, concernant
le développement du centre-ville. Il y a une aire prioritaire à
l'intérieur de ce centre, pour laquelle nous demandons le droit de faire
des changements, sans avoir à demander un référendum. La
loi générale prévoit qu'un référendum peut
avoir lieu.
Nous demandons à être exemptés de cette
procédure, vu l'importance que représente pour la ville, le
projet du centre-ville. Nous désirons que toute personne qui pourrait
avoir des objections à formuler, le fasse devant la commission des
affaires municipales. C'est déjà un pouvoir qui nous a
été accordé pour Pointe Sainte-Foy, où le
référendum a été mis de côté.
Peut-être que M. le maire aurait des commentaires
supplémentaires à ajouter sur ce projet.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, il a
été question, au début de ces rencontres à votre
commission, que la ville de Sainte-Foy avait décidé, il y a
quelques années, de planifier sa ville.
Nous avons fait faire un plan directeur pour Pointe Sainte-Foy. Lors de
la fusion du quartier Laurentien, nous avons engagé, à temps
plein, un urbaniste qui a fait un plan directeur pour le quartier Laurentien,
ce qui est fait.
Nous avons engagé une firme, le 23 juin 1973, dont le
représentant est ici, M. La Haye, afin de faire un plan directeur pour
le centre-ville. Ce centre-ville découle directement des politiques
préconisées dans l'étude de cadrage de la zone
spéciale de Québec, dans le schéma d'aménagement de
la Communauté urbaine de Québec et même dans le rapport
Castonguay sur l'urbanisation. Nous sommes conscients de notre vocation de
pôle économique complémentaire de par ces schémas
d'aménagement devant desservir la population de la partie ouest de la
région de Québec.
Or, actuellement, nous avons investi je dis bien investi et non
dépensé, parce que nous croyons que nous investissons quelque
chose qui peut rapporter aux contribuables de la ville de Sainte-Foy tout
près de $300 000 pour la préparation de ce plan directeur qui a
été un travail de trois ans.
En ce qui regarde le centre-ville, nous avons toute une programmation de
vulgarisation, d'information auprès de la population et, le 12 avril, je
disais ceci: "De plus, afin de donner la possibilité aux citoyens qui ne
seraient pas satisfaits de la décision du conseil de se faire entendre
à un autre niveau gouvernemental, la ville demandera, par voie d'un bill
privé qui sera présenté en juin prochain ce qui est
aujourd'hui le pouvoir de modifier la procédure normale afin que
des auditions publiques puissent être tenues devant la Commission
municipale du Québec avant l'acceptation, la modification ou le rejet
définitif du schéma d'aménagement. "Pourquoi? Cette
dernière formule est préférable à celle du
référendum parce qu'elle permet aux citoyens de faire valoir leur
point de vue et de faire accepter certaines modifications alors que le
référendum ne leur permet que d'accepter ou de rejeter en bloc,
par un simple "oui" ou un "non", un projet qui engage le développement
futur de Sainte-Foy. "Je suis convaincu que le processus d'information et de
consultation mis de l'avant par la ville contribuera à réaliser
un consensus dans l'en- semble de la population relativement au
développement d'un centre-ville fort et multifonctionnel à
Sainte-Foy. "De plus, nous avons distribué dans la population
l'échéancier de la promotion du centre-ville et nous sommes
rendus aujourd'hui à la présentation de notre bill. Il y a eu des
séances d'information, avec les corps intermédiaires de la ville,
le 30 avril 1976. Nous avons passé deux heures à la
télévision communautaire pour expliquer cela. Les gens
téléphonaient pour avoir des informations et je puis vous dire
que, durant ces deux heures, les questions posées par les personnes ont
été très positives. "Distribution dans les foyers de
Sainte-Foy c'est pour l'avenir des bulletins d'information
relativement au centre-ville. De plus, nous aurons, l'automne prochain, des
auditions publiques, au début de l'automne, concernant le centre-ville.
A la fin de l'automne 1976, nous voulons avoir l'adoption du schéma
particulier d'aménagement du centre-ville après toutes ces
consultations. "Le but principal pour lequel nous demandons ce changement est
que nous croyons que le référendum est un moyen trop dangereux,
après avoir investi des montants où nous pouvons démontrer
le sérieux que la ville a de développer son territoire d'une
manière logique. La formule que nous demandons n'enlève aucun
droit à la population; au lieu de s'adresser par
référendum, comme je l'ai expliqué, qui est un "oui" ou un
"non", la Commission municipale peut, sans le rejeter complètement,
faire des amendements."
Ce sont les principales raisons pour lesquelles nous vous demandons
cette permission.
Le Président (M. Picard): M. Morin, avant de vous
céder la parole, je pense qu'il serait dans l'ordre de vous demander...
Vous êtes membre de la Ligue des citoyens de la ville de Sainte-Foy.
M. Morin (Jacques): Du conseil d'administration.
Le Président (M. Picard): Est-ce une ligue de
propriétaires, de locataires? Combien de membres avez-vous? Est-ce que
vous êtes mandaté pour représenter la ligue?
M. Morin (Jacques): Je suis mandaté par le
président, M. Marcel Auclair qui n'a pu venir.
Le Président (M. Picard): Est-ce que le président
est mandaté par les membres de la ligue?
M. Morin (Jacques): Je suis mandaté par le
président de la ligue.
Le Président (M. Picard): Est-ce que M. Auclair est
ici?
M. Morin (Jacques): II n'est pas ici malheureusement. M. Auclair
est mandaté par...
Le Président (M. Picard): II parle comme citoyen?
M. Morin (Jacques): ... par le comité de citoyens.
Le Président (M. Picard): Alors, je vais vous céder
la parole, M. Morin.
M. Morin (Jacques): Si vous permettez, je vais lire le texte que
j'ai préparé. Le groupe de travail sur l'urbanisation
présidé par M. Claude Caston-guay, rappelait récemment
dans son rapport que le niveau local de gouvernement est celui qui est le plus
près des citoyens et le mieux placé pour identifier et
résoudre les problèmes qui les affectent dans leur milieu de vie
immédiat. Il est de toute première importance que les citoyens se
sentent particulièrement impliqués à ce niveau et que le
système politique soit agencé de façon à favoriser
et à stimuler leur participation.
Or, l'article 27 du présent projet de loi a pour effet de
restreindre la participation des citoyens aux affaires de leur ville en
enlevant tout recours au référendum en cas de modifications aux
règlements de zonage en autant que la partie appelée centre-ville
est concernée. En ce qui a trait plus spécifiquement aux
mécanismes prévus aux articles 398 et 426 de la Loi des
cités et villes, les auteurs du rapport du groupe de travail sur
l'urbanisation, tout en admettant que le système actuel n'est pas
parfait et pourrait être amélioré, n'en viennent pas moins
à la conclusion qu'aucune ville ne devrait être dispensée
de l'obligation de tenir un référendum sur les amendements aux
règlements de zonage.
Toujours selon les auteurs du rapport, le référendum
pourrait être enrichi si on y ajoutait des mécanismes plus
dynamiques, telle une audition publique préalable au vote du conseil de
ville sur l'amendement, audition à laquelle seraient appelées
toutes les personnes susceptibles d'être affectées par cet
amendement. Un tel mécanisme existe à l'heure actuelle dans
plusieurs provinces canadiennes.
L'article 27 du bill 226 prévoit uniquement une audition publique
devant la commission municipale. Or, il est évident que, selon nous, le
fait de remplacer la procédure de référendum par des
audiences publiques avec leur lourdeur et leur complexité habituelle ne
peut que jouer en faveur des promoteurs disposant de moyens matériels et
juridiques au détriment des citoyens ordinaires. Le même article
stipule que la Commission municipale fait rapport au ministre des Affaires
municipales et au conseil municipal. Nous savons fort bien que la Commission
municipale n'a pas le personnel suffisant pour prendre une telle
décision. C'est la division d'urbanisme du ministère des Affaires
municipales qui fera probablement rapport au ministre. Bref, tout ceci aboutit
à une véritable tech-nocratisation de l'aménagement du
territoire.
Nous n'avons pas à discuter ici de l'opportunité d'un
centre-ville à Sainte-Foy. Toutefois, cet article constitue une
modalité extrêmement importante de ce projet. C'est l'endroit
approprié pour en parler. Les autorités de Sainte-Foy se sont
engagées à consulter la population relativement à ce
projet. Je n'ai pas de doute qu'elles respecteront leur engagement. L'adoption
de cet article équivaudrait à donner un chèque en blanc
à la ville de Sainte-Foy en ce qui concerne l'aménagement du
centre-ville. La population n'aurait plus une voix décisionnelle, mais
uniquement une voix consultative, ce qui diminuerait tout autant
l'intérêt des citoyens sur cette question. On a dit qu'il
s'agissait d'un projet important, plus de $400 millions d'investissements. Ce
n'est pas une raison suffisante pour soustraire des dispositions de la Loi des
cités et villes cette partie du territoire de la ville.
On invoquera peut-être des précédents,
Québec, Montréal, et M. le maire Morin a parlé tout
à l'heure de la Pointe Sainte-Foy, mais ceci n'est absolument pas
concluant, surtout à Québec et Montréal, devant les
revendications qui se sont fait entendre récemment.
On n'a pas la preuve non plus que le référendum ait
été employé de façon abusive. Au contraire, ces cas
sont rarissimes. Le dernier en date à Sainte-Foy a eu lieu à
l'automne 1975. Les citoyens ont alors rejeté un projet d'hôtel
sur le boulevard Laurier dans un secteur bordé par un quartier
résidentiel, et, soit dit en passant, ce référendum
touchait à une partie du territoire de la ville qui, originairement,
était inclus dans le centre-ville de Sainte-Foy.
Enfin, nous croyons que le référendum constitue, suivant
un cliché souvent employé, une épée de
Damoclès au-dessus de la tête des entrepreneurs et des
autorités de la ville.
En saine démocratie municipale, il nous apparaît
nécessaire donc de conserver cette procédure.
En terminant, je vais citer un extrait d'un article publié
récemment dans Le Monde diplomatique, sur l'homme, la ville et la
démocratie. "En ce qui concerne la notion de concertation et de
participation, on tombe dans la duperie du langage, tantôt dans celle des
actes.
En effet, dans la mesure où les décisions majeures
reposent en un petit nombre de mains, à quoi bon tant parler de
démocratie de participation, d'échanges entre partenaires
sociaux, alors que ce sont le plus souvent des leurres.
Car l'on ne saurait considérer que les quelques maquettes
exposées ici et là dans les hôtels de ville introduisent
à une discussion satisfaisante, sur un pied d'égalité
entre usagers et urbanistes.
D'autant que la plupart de ces maquettes sont dépourvues de
signification concrète pour la majorité de ceux qui viennent les
contempler.
Dès lors, comme a pu l'écrire à bon droit J.
Dreyfus, au lieu que la concertation soit un dialogue, elle n'est qu'un
discours que le planificateur tient ou planifie."
Merci!
Le Président (M. Picard): M. le ministre. Etude
suspendue
M. Goldbloom: M. le Président, je constate que, dans trois
minutes, il sera 13 heures et je ne crois pas que nous puissions, de
façon utile,
aborder véritablement la discussion de cet article dans ces trois
minutes.
Je suis informé qu'en toute probabilité,
l'Assemblée nationale sera invitée à nous autoriser
à siéger de nouveau après la période des questions
cet après-midi.
Comme je vous l'ai suggéré ce matin, je crois que nous
devrons, en toute décence, ayant fait venir une deuxième fois de
la région métropolitaine les gens de Pointe-aux-Trembles,
commencer par l'étude de ce projet de loi et revenir à ce sujet,
après.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes parfaitement d'accord,
M. le Président.
Le Président (M. Picard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 58)
Reprise de la séance à 17 heures
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
continue, cet après-midi, l'étude des projets de loi
privés et, pour la séance de cet après-midi, il y a
d'autres changements à la composition de la commission: M. Brown
(Brome-Missisquoi) remplace M. Boutin (Abitibi-Ouest); M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys) remplace M. Ostiguy (Verchères); M. Desjardins
(Louis-Hébert) remplace M. Parent (Prévost).
Projet de loi no 218
Le Président (M. Picard): Projet de loi no 218, Loi
concernant la cité de la Pointe-aux-Trembles. Me Robert Pigeon.
M. Pigeon (Robert): Robert Pigeon, avocat. Je représente
avec Me Maurice Laramée la cité de la Pointe-aux-Trembles.
Monsieur le maire Benoît est aussi à ma droite et j'en profite, en
débutant, pour vous remercier, M. le Président, ainsi que les
membres de la commission, d'avoir bien voulu ajourner l'étude du projet
de loi de la ville de Sainte-Foy pour nous entendre.
Le Président (M. Picard): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, l'article 1 propose que la
cité de la Pointe-aux-Trembles obtienne le pouvoir d'établir des
fourrières et un pouvoir similaire existe dans la charte de la ville de
Montréal...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez pas d'objection
à cela.
M. Goldbloom: ... et, dans la Loi des cités et villes, il
y a la possibilité d'établir des fourrières, mais pour des
animaux seulement. Et, il s'agit ici de véhicules automobiles.
Nous n'avons vraiment pas d'objection à accorder ce pouvoir
à la ville. Il semble qu'il y a, effectivement, un problème
réel à cause de nombreux véhicules abandonnés et
qu'il y aurait moyen de régler un problème de cette
façon.
Nous n'avons pas d'objection. Si les membres de la commission sont
d'accord, j'aimerais proposer une légère modification de
rédaction. C'est tout.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, le ministre peut y aller
avec sa modification. Sur le contenu même de l'article, nous n'avons pas
d'objection non plus, M. le Président.
M. Goldbloom: II s'agirait, M. le Président, de modifier
tout simplement l'ordre des mots. Il est suggéré que le premier
alinéa de l'article 15a se lise comme suit: Pour établir des
fourrières dont le conseil aura la surveillance et le contrôle
pour
l'entreposage d'automobiles et autres effets mobiliers qui peuvent
être, conformément à la loi, enlevés, saisis,
confisqués ou remorqués.
M. Pigeon: Nous n'avons pas d'objection, M. le Président,
nous sommes d'accord sur le changement proposé par l'honorable ministre
des Affaires municipales.
M. Bédard (Chicoutimi): Changement d'importance.
M. Goldbloom: Non. Changement d'avocat.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui n'est pas important.
Le Président (M. Picard): Cet amendement au paragraphe 15a
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 1 tel
qu'amendé est adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. Le
Président (M. Picard): Article 2.
M. Goldbloom: C'est de la concordance avec l'article 1
essentiellement, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Donc, M. le Président,
j'aurais peut-être quelques remarques à faire sur la
rédaction de l'article lui-même où on ne fait pas la
distinction entre les véhicules automobiles immatriculés et ceux
qui ne sont pas immatriculés. Cela me semble un tout qui peut, du point
de vue de l'interprétation, être assez ambigu puisque, lorsqu'on
parle des automobiles qui n'ont plus de moteur, pour un véhicule
automobile, c'est clair que c'est du rebut, mais il y a tous les autres
véhicules automobiles qui, même si la date de fabrication
dépasse ce temps, ceci ne veut pas dire qu'ils sont sans valeur. Je
pense, entre autres, à des "campeurs", des roulottes et des camions qui
peuvent avoir une valeur très importante. Au niveau de la
rédaction de l'article, il me semble que celui qui nous a
été proposé par la ville de Québec, pour
régler un problème semblable, à titre de suggestion, me
semble beaucoup plus clair, beaucoup plus explicite.
Comme on veut régler le même problème, je ne sais
pas si le conseil de ville de la Pointe-aux-Trembles aurait objection à
y recourir, puisqu'on veut en arriver aux mêmes fins.
Dans le projet de loi lui-même, l'article 10, 185b: ce qui nous
est présenté par la ville de Québec, on peut lire ceci:
"Le comité exécutif peut faire vendre à l'enchère,
après avis dans un journal publié dans la ville ou par soumission
publique, tout véhicule moteur en sa possession et non
réclamé. "S'il s'agit d'un véhicule muni de plaques
d'immatriculation, il peut être vendu à l'expiration d'un
délai de 30 jours de l'expédition d'un avis donné par
lettre recommandée par le service de police au propriétaire d'un
tel véhicule à sa dernière adresse indiquée au
Bureau des véhicules automobiles du Québec. Cependant, s'il
s'agit d'un véhicule fabriqué depuis plus de sept ans. ce
délai n'est que de 10 jours. "S'il s'agit d'un véhicule non muni
de plaques d'immatriculation et dont il a été impossible de
connaître autrement le propriétaire, la vente ne peut être
décrétée qu'à l'expiration de deux mois de sa
possession par la ville. "Dans le cas d'un véhicule sans moteur ou qui
est dans un état tel qu'il constitue un objet de rebut, il peut
être détruit sans formalité et sans droit de recours de la
part du propriétaire."
Il me semble que c'est plus détaillé et plus clair,
ça peut répondre aussi à des situations qui peuvent se
présenter. Je prends la situation suivante. L'un de nous se fait voler
un véhicule qui est retrouvé dans une certaine
municipalité, je pense que si on ne prend pas garde, si on ne fait pas
certaines distinctions, ça peut amener des situations qui peuvent
être même injustes.
M. Goldbloom: M. le Président, si je saisis bien la
différence essentielle, la proposition de Pointe-aux-Trembles est la
suivante. Il s'agit de pouvoir disposer des véhicules après un
délai de 30 jours, sans distinction quant à l'immatriculation.
Dans le cas de Québec, on propose 30 jours, s'il y a une
immatriculation, presque pas d'avis ou pas d'avis du tout si c'est un
véhicule qui n'est pas en état de fonctionner et, dans le cas
d'un véhicule fabriqué depuis plus de 7 ans, on réduit le
délai à 10 jours. La question...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ça...
M. Pigeon: M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Picard): Me Pigeon.
M. Bédard (Chicoutimi): La différence essentielle
qu'il y a entre le portée des deux articles, c'est que l'article tel que
rédigé par la ville de Québec recèle, en fait, un
désir de recherche du propriétaire qui est beaucoup plus
présent, de par la rédaction de l'article de la ville de
Québec, que cette préoccupation ne l'est dans l'article tel que
rédigé par Pointe-aux-Trembles.
Comme on veut en arriver au même but, mais, en même temps,
assurer une meilleure protection possible, je pense.... Je ne sais pas ce que
le Solliciteur général...
M. Lalonde: Non, je me demandais pourquoi sept ans. Est-ce que
c'est un usage? Est-ce que c'est un chiffre magique?
Le Président (M. Picard): Me Pigeon.
M. Pigeon: M. le Président, j'aimerais tout simplement
ajouter ceci. Lorsque nous trouvons, dans les rues de la cité, un
véhicule abandonné, nous prenons toujours des poursuites contre
le propriétaire. Nous n'aplliquerons pas cet article dans ces
cas-là.
Même si un véhicule est immatriculé... Etant
procureur de la Cour municipale depuis quinze ans, à Point-aux-Trembles,
je peux vous dire qu'on trouve des tas de voitures avec de fausses plaques ou
des plaques qui proviennent d'autres véhicules. Je pense que, dans ces
cas-là, l'avis donné aux propriétaires des plaques en
question ne servirait à rien.
M. Bédard (Chicoutimi): Justement.
NI. Pigeon: C'est un problème d'ordre pratique. Vous
pouvez être assuré que, chaque fois qu'on peut retracer le
propriétaire, on ne se contente pas de se débarrasser de la
voiture, mais on le traduit en Cour municipale. Il y a une raison bien simple
à cela et c'est une raison économique. On peut percevoir,
à ce moment-là, le montant du remorquage, une amende et des frais
pour stationnement illégal, comme c'est le cas la plupart du temps.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le procureur, je ne doute pas
de votre préoccupation d'assurer la recherche du véhicule dans
tous les cas où c'est possible, mais cette préoccupation
et c'est simplement le but de l'amendement c'est de la traduire dans un
texte de loi. Cette préoccupation est bien traduite dans le texte tel
que présenté par la ville de Québec. Disons qu'elle se
retrouve moins dans votre texte.
M. Pigeon: Si vous le permettez, M. le député, nous
avons aussi une disposition semblable dans la charte de Montréal, qui
est exactement le texte qui est proposé...
M. Bédard (Chicoutimi): Justement, mais lorsqu'on a la
possibilité d'améliorer un texte de loi, j'imagine que vous
n'êtes pas contre.
NI. Pigeon: Je ne ferai pas de commentaires sur cela.
M. Goldbloom: M. le Président, je constate certaines
distinction entre les deux articles. Je parle de Pointe-aux-Trembles d'un
côté et de Québec de l'autre. D'abord, dans le cas de
Québec, on propose un avis publié dans le journal ou une demande
de soumissions publiques. Ce n'est pas explicité dans l'article
proposé par Pointe-aux-Trembles.
Deuxièmement, les trente jours, dans le cas de l'article
proposé par Québec, commencent à courir à partir de
l'expédition d'un avis donné par lettre recommandée par le
service de police au propriétaire, à sa dernière adresse
indiquée au Bureau des véhicules automobiles. Cela non plus n'est
pas explicité par l'article proposé par Pointe-aux-Trembles.
A première vue, il me semble qu'il y a dans cette partie, ces
deux éléments de l'article proposé par Québec, des
précisions. Peut-être qu'on me dira que ces précisions ne
sont pas nécessaires ou, pour une raison ou une autre, ne sont pas
valables. J'aimerais qu'on m'explique le point de vue de Pointe-aux-Trembles
sur ces points précis.
M. Pigeon: M. le Président, en réponse à la
question de l'honorable Dr Goldbloom, je dirai que, à
Pointe-aux-Trembles, nous avons une moyenne d'environ cinquante
véhicules par semaine dont nous devons disposer. Il y a une question
d'ordre pratique. Je ne pense pas que quelque personne que ce soit qui ait un
véhicule de quelque valeur le laisse traîner dans les rues sans
s'en occuper. Au point de vue pratique, il faut procéder avec
célérité à cause de la proximité d'une
grande ville. Evidemment, on ne songe pas à abandonner un
véhicule sur la rue Sainte-Catherine à Montréal, mais on
va le faire à Pointe-aux-Trembles, par exemple. Une des raisons, c'est
le développement qui y est évidemment moins intense; il y a moins
de...
M. Bédard (Chicoutimi): Avis à ceux qui n'ont pas
de véhicule.
M. Pigeon: C'est une question d'ordre pratique, M. le
Président. Je ne connais pas les problèmes de Québec, mais
je connais les nôtres, ceux de chez nous, et il faut disposer avec
célérité de ces véhicules qui nous sont
abandonnés par des citoyens de Montréal ou d'autres villes qui
sont situées à proximité.
Le Président (NI. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: M. le Président, l'amendement
proposé par le député de Chicoutimi ne prive pas, je
crois, les autorités de la ville de Pointe-aux-Trembles de
procéder comme elles le font en ce moment, c'est-à-dire que si
ses préposés rencontrent dans les rues un véhicule qui est
abandonné et qui porte des plaques d'immatriculation, la ville peut
quand même le remorquer et intenter des poursuites à son
propriétaire. L'amendement proposé, c'est seulement dans le cas
où la ville veut disposer de ces véhicules. Cela s'ajoute aux
pouvoirs que vous avez déjà et qui vous permettent d'agir, en
pratique, comme vous le désirez.
NI. Pigeon: Enfin, nous ne nous opposerions pas à ce qu'un
paragraphe soit ajouté pour préciser que, dans le cas d'un
véhicule immatriculé, un avis doit être envoyé par
courrier recommandé à l'adresse donnée par le Bureau des
véhicules automobiles, parce que nous le faisons de toute
façon.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a un autre
élément aussi qui est important dans le texte de la ville de
Québec. D'ailleurs, on l'a retrouvé aussi dans le texte qu'on a
adopté pour Sainte-Foy. C'est la manière de disposer du
véhicule. Dans votre texte, on
dit tout simplement d'une façon générale: Le
conseil peut disposer des véhicules automobiles confiés à
la garde, etc. Alors qu'il est très bien spécifié, dans le
texte de Sainte-Foy, qu'on a adopté, et dans le texte de la ville de
Québec, la manière de disposer, à savoir qu'on doit faire
vendre à l'enchère. Il me semble que c'est une disposition
importante.
M. Pigeon: C'est une question de coût, à ce moment.
Si j'ai un véhicule que je suis obligé de faire vendre à
l'enchère après des avis publics, pour récupérer
peut-être $10 ou $5 par véhicule, alors, si j'en ai dix, je pense
qu'au point de vue pratique...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais la ville n'est quand
même pas là pour faire de l'argent avec...
M. Pigeon: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Le principe n'est pas cela.
M. Pigeon: Je pense qu'on n'est pas là pour en
dépenser non plus inutilement.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord. M. Pigeon:
C'est le point de vue de la ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord qu'elle n'est pas
là pour en dépenser, mais, d'un autre côté, elle
doit assurer une pleine protection, surtout dans le cas de véhicules,
qu'ils soient immatriculés ou non. A côté de l'automobile
qui ne vaut presque plus rien, il y a quand même tous les autres genres
de véhicules automobiles qui peuvent être abandonnés et
dont on peut disposer, à ce moment, d'une façon un peu trop
allègre. Prenez par exemple, je parlais de camions abandonnés,
tout à l'heure, qui peuvent valoir encore des montants assez
appréciables, que ce soient des roulottes, que ce soient d'autres genres
de véhicules automobiles. En tout cas, vous ne semblez pas
opposés à ce qu'il y ait une distinction entre, d'une part, les
véhicules immatriculés, qu'on fasse la distinction, et
véhicules non immatriculés, et peut-être insérer le
principe de la vente à l'enchère.
M. Pigeon: Je n'aurais pas d'objection à cet amendement
pour les véhicules immatriculés, à condition que ceci
n'entraîne pas des déboursés additionnels pour la
municipalité et des délais indus. Que je sois obligé
d'envoyer un avis sous pli recommandé à l'adresse donnée
au service des véhicules automobiles, nous n'aurions pas d'objection
à cela. Je ne pense pas qu'on devrait m'obliger à publier...
D'ailleurs, j'ai déjà le pouvoir, en vertu de la Loi des
cités et villes, de publier ou de vendre à l'enchère,
après publication, par le ministère d'un huissier. Je tournerais
en rond. Je reviendrais à la Loi des cités et villes, à ce
moment.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous ai lu tout à
l'heure l'article tel que rédigé par la ville de Québec
avec les délais qui y sont indiqués.
M. Pigeon: Oui, et je trouve qu'ils sont trop longs, surtout
qu'on nous impose trop d'obligations quant aux avis à donner.
M. Harvey (Charlesbourg): La plupart du temps, il s'agit de ce
qu'on appelle communément les "minounes". C'est ça?
M. Pigeon: Exactement.
M. Harvey (Charlesbourg): Dans 99% des cas?
M. Pigeon: Oui, dans 99,9% des cas.
M. Harvey (Charlesbourg): Bien oui! Mais une "minoune", ça
ne vaut pas cher, $5 et $10 en ce temps-ci.
M. Pigeon: C'est ça. C'est une question économique,
tout simplement.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a des "minounes" de......qui
valent passablement plus cher que ça!
M. Harvey (Charlesbourg): C'est le temps des retrouvailles. C'est
pour ça qu'on attache beaucoup d'importance à ça de ce
temps-ci.
M. Goldbloom: Est-ce qu'il y a une décision quelconque
à prendre, M. le Président?
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait peut-être
ajouter le paragraphe concernant les...
M. Pigeon: Oui, je serais d'accord pour un amendement dans le
sens suivant: Lorsqu'il s'agit d'un véhicule immatriculé, la
cité doit donner un avis sous pli recommandé au
propriétaire enregistré des plaques qui se trouvent sur le
véhicule, et elle ne peut disposer du véhicule avant une semaine.
Ce qui est bon pour Québec n'est pas nécessairement bon à
Montréal. Je dis ça à cause du contexte
métropolitain dans lequel nous vivons à Montréal. C'est
d'ailleurs pour ça, probablement, que le législateur l'a
accordé à Montréal, parce que celle-ci avait un
problème vraiment assez aigu, et il fallait trouver une façon de
régler ce problème.
M. Goldbloom: Me Pigeon, est-il vrai que le texte que vous
proposez est tiré de la charte de la ville de Montréal?
M. Pigeon: Exactement, M. le ministre. C'est l'article 1176 c de
la charte de la ville de Montréal.
M. Goldbloom: Textuellement?
M. Pigeon: Textuellement.
M. Goldbloom: Franchement, M. le Président,
si c'est le texte de Montréal, Pointe-aux-Trembles étant
sa voisine...
M. Bédard (Chicoutimi): Comme s'il n'y avait rien à
améliorer à Montréal!
Une Voix: Pas dans ce domaine.
M. Harvey (Charlesbourg): Pour ce qui est des "minounes"...
Le Président (M. Picard): Article 2...
M. Bédard (Chicoutimi): A partir du moment où on
accepte au moins le deuxième paragraphe à savoir, "lorsqu'il
s'agit d'un véhicule muni de plaques d'immatriculation", il me semble
qu'il y a une certaine prudence additionnelle qui peut être prise. Je
ferais l'amendement... Puisque c'est accepté par Pointe-aux-Trembles, je
ne sais pas ce que le ministre en pensera, mais l'amendement se lirait comme
suit: "S'il s'agit d'un véhicule muni de plaques d'immatriculation, il
peut être vendu à l'expiration d'un délai de 30 jours de
l'expédition d'un avis donné par lettre recommandée par le
service de police au propriétaire d'un tel véhicule à sa
dernière adresse indiquée au Bureau des véhicules
automobiles du Québec." Ce serait ça?
M. Pigeon: J'aurais deux objections à l'amendement
proposé par le député; d'abord, sur le délai de 30
jours que je trouve trop long et, deuxièmement, quand on nous parle du
service de police plus tard, j'aurai l'occasion de vous dire pourquoi
pour différentes raisons, je ne voudrais pas avoir de
problèmes ou être obligé de communiquer avec le service de
police qui me dit: Nous n'avons pas eu le temps d'envoyer l'avis ou ce n'est
pas parti ou...
M. Goldbloom: Y a-t-il un membre de la commission parlementaire
qui est au courant de protestations à l'endroit de la ville de
Montréal quant à l'application de cet article?
Pour ma part, je ne suis pas au courant. C'est simplement pour
établir quel est le résultat, en pratique, de l'application de
cela. Est-ce une complication majeure? Y a-t-il des abus ou cela
fonctionne-t-il...?
M. Pigeon: Nous avons le plaisir d'avoir avec nous l'avocat en
chef de la ville de Montréal qui est à mon extrême droite
et qui pourrait peut-être nous dire ce qui en est; mais il m'a dit tout
à l'heure qu'il n'y avait pas eu de problème, en aucune
façon, avec cet article.
M. Peloquin (Jean): A ma connaissance, M. le Président, il
n'y a pas de difficulté avec l'application de cet article dans la charte
de la ville de Montréal. J'ai lu dans les journaux que le
problème des véhicules qu'on appelle les "minounes", les vieux
véhicules, les véhicules qui remontent à plusieurs
années, est beaucoup moins aigu maintenant dans la région
métropolitaine de Montréal, depuis que le prix de l'acier et de
la ferraille a augmenté.
A ce moment, les gens, apparemment c'est ce que j'ai lu dans les
journaux remettent leurs véhicules à des marchands de
ferraille plutôt que de les laisser traîner dans les rues où
ils sont repris par les autorités municipales.
Le Président (M. Picard): Pour les fins du journal des
Débats, c'était Me Jean Péloquin, avocat en chef de la
ville de Montréal.
Le ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: Je pense qu'il y a lieu de faire une proposition
pratique. Il me semble que nous avons, devant nous, un article qui est
tiré de la charte de la ville de Montréal. Nous avons le
témoignage de l'avocat en chef de la ville suivant lequel c'est un texte
qui est pratique quant à l'expérience de son application.
De l'autre côté, nous avons un article sur lequel nous
n'avons pas fait un débat. C'est dans un projet de loi qui s'en vient et
qui n'a pas encore été étudié. Mes conseillers
juridiques m'indiquent qu'ils aimeraient pouvoir examiner la loi
générale par rapport à ce qui est proposé par la
ville de Québec pour voir les concordances. C'est un texte que nous
avons reçu plus récemment que d'autres textes que nous avons
étudiés et, pour cette raison, je serais, pour ma part,
disposé à vous suggérer que l'on accepte l'article tel que
proposé par Pointe-aux-Trembles et que les conseillers juridiques du
ministère se penchent à la fois sur le texte proposé par
la ville de Québec, qui sera peut-être examiné ce soir, et
sur la Loi des cités et villes pour pouvoir envisager l'addition de
certains éléments si ces éléments sont jugés
valables.
Le Président (M. Picard): Est-on d'accord sur cette
solution à l'article 2? Article 2. Adopté. Article 3.
M. Pigeon: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Me Pigeon.
M. Pigeon: ... dans le but d'éviter de la
spéculation lors de ventes pour taxes dans la municipalité... Je
pourrais vous donner un exemple où la ville aurait pu perdre un immense
terrain situé en bordure du fleuve qu'elle a pu acquérir pour le
prix de $35 000 de taxes. C'est le but de cet article. Je pourrais vous donner
un autre exemple où un spéculateur a acheté dans une zone
résidentielle un terrain qui bloque un développement complet dans
la zone industrielle. Le but de la cité en demandant ce pouvoir, dans
une ville qui est en développement, c'est d'éviter cette
spéculation de la part de gens qui courent les ventes pour taxes pour
acquérir du terrain.
Je m'excuse. Si vous remarquez, ce n'est que pour fins municipales et
non pas pour fins de revente. C'est pour fins municipales.
M. Goldbloom: Pas d'objection.
Le Président (M. Picard): Pas d'objection. Article 3
adopté. Article 4? Il y a un projet d'amendement.
M. Pigeon: M. le Président, le projet d'amendement n'a
pour but que de rectifier un oubli, soit d'ajouter deux lots qui avaient
été oubliés. Ce sont les lots mentionnés ici. On a
ajouté les lots 28-183 et 28-184. Je dois dire que nous avons
rencontré les membres de la Société d'habitation du
Québec qui sont d'accord sur cet article du projet de loi parce qu'il
s'agit de maisons qui sont isolées dans une zone industrielle.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, on
pourrait peut-être avoir des renseignements sur les fins. Pour quelles
fins voulez-vous procéder à l'expropriation de ces
lots-là. Est-ce que cela représente l'expropriation de maisons
existantes?
M. Pigeon: Oui, cela représente des maisons. Mais je dois
dire que la municipalité a terminé un projet en vertu de la Loi
de la Société d'habitation du Québec par lequel nous
aurons environ 300 logements disponibles d'ici quelques mois. Or, il n'y aura
aucun problème de relogement ou de relocation pour ces personnes qui
seront ainsi expropriées. C'est uniquement pour fins industrielles,
conformément à la Loi des fonds industriels, c'est-à-dire
qu'il faut la permission des ministres des Affaires municipales, de l'Industrie
et du Commerce, etc. C'est pour régler un problème de gens qui
sont isolés dans la zone industrielle.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais il semble que le but de cette
expropriation était de prolonger le parc industriel déjà
existant.
M. Pigeon: C'est-à-dire qu'on a un parc industriel qui est
divisé, entre autres, par une partie de ces maisons. Alors, vous avez
des gens qui sont dans la zone industrielle où il y a de l'industrie de
chaque côté, même certaines de ces maisons n'ont même
pas d'égout, il n'y a pas de trottoir, pas d'éclairage, les rues
ne sont pas pavées. C'est pour régler ce problème et afin
que notre industrie soit concentrée.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le parc industriel
déjà existant est plein à l'heure actuelle?
M. Pigeon: Non. On ne doit pas dire qu'il est plein actuellement,
mais le problème, c'est qu'il y a de l'industrie de chaque
côté des maisons que nous voulons acquérir. On trouve que
c'est illogique, d'autant plus que certaines de ces maisons n'ont même
pas de services d'égout, ni d'eau; les rues n'ont ni trottoir, ni
pavage, ni éclairage. Vraiment, c'est une situation qu'il faut
régler.
M. Bédard (Chicoutimi): Ainsi, il n'est pas question que
ce qui est exproprié soit revendu à des intérêts
privés?
M. Pigeon: Oui, mais en vertu de la Loi des fonds industriels
seulement.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, des fonds industriels, mais
pas pour d'autres fins.
M. Pigeon: Non, pas pour d'autres fins.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 4 tel
qu'amendé, adopté. Article 5?
M. Pigeon: A l'article 5, je fais les mêmes remarques que
tantôt. Nous avons rencontré les gens de la Société
d'habitation du Québec qui n'ont pas d'objection à cet article.
Le but de l'article, dans un premier temps, est de pouvoir
réaménager du territoire dans une zone résidentielle afin
de permettre la création d'une rue et de terrains sur lesquels on peut
construire. Encore là, ils n'ont pas d'objection.
Dans l'autre cas, l'autre partie du terrain, il s'agit de terrains
inondés en bordure du fleuve et où les services ne sont pas
rendus partout. Nous avons un problème de réamanénagement
et la municipalité aura l'occasion d'acheter du terrain qui n'appartient
à personne en bordure du fleuve Saint-Laurent. A cause des inondations,
je pense qu'il faut régler le problème, fermer cette rue qui est
trop étroite, non pavée et réaménager ce
terrain.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a beaucoup de
personnes? Est-ce que ça concerne...
M. Pigeon: Non, je crois qu'il y a environ 12 maisons.
Ce pouvoir nous avait déjà été
accordé, il y a deux ans, en vertu du projet de loi 140. Je dois dire
que tout ce qui a été acquis par les municipalités a
été revendu et construit. Il s'agit de compléter ce
développement.
M. Goldbloom: Nous sommes d'accord, M. le Président, avec
l'avis de la Société d'habitation du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Au deuxième paragraphe,
vous dites: "Elle peut aménager ses immeubles et installer des services
publics nécessaires et les aliéner aux conditions qu'elle
détermine et avec l'approbation de la Commission municipale du
Québec pourvu que le prix d'aliénation soit suffisant pour
couvrir toutes les dépenses relatives à l'immeuble visé."
Est-ce que ça concerne également le prix d'achat?
M. Pigeon: Oui, c'étaient d'ailleurs les conditions
d'acquisition qu'on nous avait permis de faire en vertu du projet de loi 140,
sanctionné en 1974.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ça.
Le Président (M. Picard): Article 5. Adopté.
Article 6.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais vous dire
carrément que nous ne sommes pas favorables à cet article et que
le ministère de la Justice nous appuie à ce point de vue. Il ne
s'agit pas vraiment d'un problème municipal, il s'agit d'un
problème à caractère privé et que la ville voudrait
résoudre. On peut comprendre cela, on peut comprendre le désir,
mais on n'est pas d'accord avec les moyens.
M. Benoît (Bernard): M. le Président... Le
Président (M. Picard): M. le maire.
M. Benoît: ... il s'agit justement, comme l'a bien
souligné le ministre, d'un cas qui implique le bien-être d'une
partie de la population. Evidemment, ce n'est pas une immense partie, c'est un
secteur qui a été développé de bonne foi par les
promoteurs et où les gens se retrouvent dans une situation où il
y a des problèmes qui ne peuvent se régler. Ce sont des
problèmes de terrain de stationnement privé. Lorsque les
individus, qui sont maintenant les propriétaires, ont acquis ces
maisons, ils les ont acquises avec un engagement, de leur part, de prendre
possession d'une partie indivise d'un lot qui était
réservé pour faire le stationnement, selon un condominium
à être déclaré.
Disons qu'il s'est avéré illégal de procéder
par la formation d'un condominimum pour des terrains de stationnement. Voici
qu'il y a des propriétaires qui sont désireux d'occuper ces
emplacements pour fin de stationnement; d'autres ne le veulent pas, il y a une
question de contribution.
A ce moment, c'est une question insoluble et, évidemment, toutes
les plaintes que les citoyens peuvent avoir, dans des cas semblables reviennent
au conseil municipal. Ce problème subsiste depuis quelque trois ans et
on n'a pas vu d'autre solution que de s'adresser ici, à
l'Assemblée nationale, pour tâcher de régler ce
problème.
Je suis d'accord avec l'honorable ministre que ce n'est pas un
problème nettement municipal, mais c'est un problème de
bien-être pour une partie de la population, qui a des soucis, des
difficultés qu'elle n'a pas recherchés et que seule la ville
pourrait régler. En venir à une question de bonne entente avec
les propriétaires impliqués, cela s'est
révélé impossible jusqu'à maintenant.
Si c'est le désir de l'honorable ministre ou de
l'Assemblée que l'on retire cet article, soit, mais je voulais faire ces
commentaires et c'est par un souci du bien-être de la population qu'on le
présente.
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que c'est un
souci qui fait honneur à la municipalité et à son conseil
municipal. C'est quand même considéré par nos conseillers
juridiques comme un précédent qui pourrait être
dangereux.
Il y a, semble-t-il, un certain arbitrage à faire et nous ne
croyons pas que ce soit le rôle de la commission parlementaire et de
l'Assemblée nationale de le faire. Ce n'est pas la première fois
dans l'histoire du Québec que des gens ayant conclu un contrat
quelconque de bonne foi se soient trouvés devant un état de fait
qui n'était pas exactement celui qui leur avait été
représenté.
Nous avons, comme je l'ai mentionné, des commentaires du
ministère de la Justice, qui s'oppose à cette demande et c'est
à regret que je suis obligé de dire non.
Le Président (M. Picard): L'article 6 est
retiré.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pourrez peut-être en
reparler avec le parrain de votre projet de loi qui n'est pas ici.
Le Président (M. Picard): L'article 7 devenu l'article
6.
M. Pigeon: M. le Président, nous retirons aussi cet
article. Nous avons rencontré les contribuables intéressés
et nous sommes parvenus à un règlement. Nous demandons la
permission de retirer cet article.
M. Lalonde: L'article 7? M. Pigeon: L'article 7.
Le Président (M. Picard): L'article 7 est biffé. A
l'article 8, devenu l'article 6, il y a un amendement.
M. Pigeon: Je présume, M. le Président, que tous
les membres de la commission ont eu copie de l'amendement. Je voudrais m'en
assurer avant de...
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. J'aimerais, comme
mesure de courtoisie, donner à entendre que je soupçonne
certaines personnes dans la salle de désirer s'exprimer
là-dessus. Je me demande si ces personnes ont eu l'avantage de voir le
papillon. Peut-être que l'on pourra fournir...
M. Marcil (Guy): Est-ce que vous me donnez la parole, M. le
Président?
Le Président (M. Picard): M. Marcil, auriez-vous
l'obligeance de nous dire qui vous représentez et si vous avez
été mandaté?
M. Marcil (Guy): En fait, à votre deuxième
question, je vous répondrai ci-après. A la première, mon
nom est Guy Marcil, je suis directeur exécutif de la
Fédération des policiers du Québec. Ce sont des
associations au nombre de 150 qui sont regroupées à
l'intérieur d'une fédération dont fait partie la
Fraternité des policiers de la Communauté urbaine de
Montréal.
A la deuxième question que vous me posez, je réponds: Non,
je ne suis pas mandaté, parce que c'est par pur hasard que j'ai vu les
représentants
de Pointe-aux-Trembles. Je suis allé chercher le bill et, tout de
même, je pense que je dois, foncièrement c'est une question
de conscience faire des représentations sur un
élément que j'ai si bien connu, sur un élément que
j'ai si bien vécu, soit l'intégration des forces
policières dans la Communauté urbaine de Montréal. A votre
deuxième question, je vous réponds franchement: Non, je ne suis
pas mandaté, mais je sais que mon intervention est une intervention qui
va être appuyée par tous les policiers de la Communauté
urbaine de Montréal.
M. Lalonde: M. le Président, si vous permettez, est-ce
qu'on ne peut pas considérer que, justement, la fonction même de
M. Marcil, à l'intérieur de la fédération, comporte
un mandat général, justement celui de travailler pour les
intérêts des associations membres de la fédération
et des membres de ces associations? Je serais prêt à
suggérer qu'il soit considéré mandaté, sans
même aller plus loin.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il n'est pas mandaté, il
peut être invité. On a seulement à se décider.
M. Goldbloom: M. le Président, ce sera à M. Marcil
de se défendre devant ses collègues, en vertu des expressions
d'opinion qu'il va nous livrer.
Opposition à un corps d'agents de la
paix
M. Marcil: En fait, les objections que nous formulons, M. le
Président... Déjà, nous avons des lois d'ordre
général, telles que la création de la communauté
urbaine et, déjà, le Solliciteur général qui est
ici présentement a un projet de loi qui est le projet 41, qui voit
déjà certains mécanismes, certains amendements à la
communauté urbaine, au conseil de sécurité, à
certins pouvoirs de la commission de police, à la direction
générale, à la création de fonctions d'agents de la
paix déterminés à des tâches spécifiques de
stationnement. Dans cet ensemble, on voit qu'il y a tout de même des lois
d'ordre général et, par le biais d'un bill privé, on vient
créer un second service de police à l'intérieur de la
municipalité de Pointe-aux-Trembles qui va veiller à
l'application des règlements municipaux.
Le projet de loi qui est présenté, le bill 41, ne
prévoit pas cela. Il prévoit que les agents de la paix vont
être attitrés à des tâches de stationnement.
Si on regarde présentement la Loi de la Communauté urbaine
de Montréal, le conseil de sécurité avait pour mandat, il
y a cinq ans, d'uniformiser les règlements municipaux ou les
règlements de circulation. Parce que vous pouvez voyager d'une ville
à l'autre, dans les 23 villes, et avoir des règlements qui
prévoient trente milles à l'heure dans les zones
d'hôpitaux, huit milles à l'heure dans les parcs, seize milles
à d'autres pla- ces. Je pense que cela a apporté beaucoup de
confusion.
Notre objection est tout de même qu'il y a une intégration,
des projets de loi d'ordre général et je ne vois pas, par le
biais d'un bill privé, comment on peut créer un autre service de
police dans la Communauté urbaine de Montréal, ce qui va amener
la prolifération des agents de la paix, d'autres corps de police. Tout
de même, je pense qu'on doit faire le point et regarder ce que j'ai dit
antérieurement. Faisons donc le bilan des services de police dans le
Québec et tâchons donc de prévoir pour l'avenir, mais non
pas par le biais d'un bill privé en créant un autre service de
police. On a déjà assez de problèmes avec celui qu'on a
présentement et les forces de police n'ont pas encore été
intégrées totalement.
Le Président (M. Picard): Me Pigeon, avez-vous quelque
chose à ajouter?
M. Pigeon: Oui, M. le Président. D'abord, je dois
préciser, tout de suite, qu'il ne s'agit pas de créer un autre
coprs de police, mais qu'il s'agit uniquement de répondre à une
demande de nos citoyens. Nous avons de multiples problèmes à
Pointe-aux-Trembles pour des choses qui ne sont pas des affaires de police,
l'observation des règlements municipaux, un contact direct avec des gens
qui peuvent faire respecter nos règlements. Actuellement, nous ne
pouvons pas donner d'ordre à qui que ce soit relativement à nos
règlements municipaux. Je vais vous donner un exemple. Il y a des
citoyens Tartempion chez nous, qui, il y a deux ans, parce qu'ils ne
s'entendaient pas avec leur voisin, ont décidé d'ériger
une clôture de 17 pieds de haut, en vieux bois, en vieilles planches,
avec des poteaux de téléphone. Nous avons communiqué avec
le service de police pour demander d'arrêter ces gens. On nous a
répondu, à ce moment... J'ai moi-même appelé le
service de police, pour dire: Pourriez-vous arrêter les gens,
conformément à la loi? Quand il y a infraction à un
règlement municipal, on fait arrêter les gens à vue, et
sans mandat. Le service de police m'a répondu: Nous allons faire
constater ce qu'ils font, mais nous ne pouvons intervenir, ce qui est contraire
à la Loi des cités et villes, l'article 166 qui parle de
personnes arrêtées à vue dont le procès a lieu sans
plainte écrite, etc.
Le résultat de toute cette histoire, c'est que nous sommes rendus
en juillet 1976, et cet incident s'est produit en juillet 1974. La
clôture est là en bonne partie. Nous avons des brefs
d'évocation à la Cour supérieure, requêtes en
démolition en appel, brefs d'évocation en appel aussi. Il n'y a
rien de réglé. Cela aurait été si simple, si
j'avais eu, non pas un agent de la paix, mais quelqu'un qu'on pourrait appeler
agent spécial. Je vous souligne, tout de suite, que j'ai amendé
mon projet de loi pour être conforme au projet de loi 41,
déposé par M. Fernand Lalonde, relativement à
l'observation des règlements municipaux, concernant le stationnement
seulement. Ce que je vous demande aujourd'hui, ce n'est pas de créer un
corps
de police parallèle, comme M. Marcil le dit, mais de créer
des postes d'agents spéciaux, qui seront sous la surveillance du
conseil. Un autre exemple où nous avons besoin de personnes qui ont le
même pouvoir que les agents de la paix, c'est pour les convocations du
conseil municipal. Je pense que c'est assez important. Au début de juin
dernier, nous avions un problème urgent à régler dans la
municipalité. Nous avons transmis au service de police les avis de
convocation pour les membres du conseil, qu'ils nous ont remis le lendemain,
parce que ces gens n'avaient pas eu le temps de les signifier. Est-ce que je
vais demander à mon greffier de la municipalité de courir les
rues pour signifier les avis de convocation? Nous avons environ 50
assemblées spéciales par année à
Pointe-aux-Trembles. Il est question d'ordre pratique où il nous faut
absolument quelqu'un, non pas un coprs de police parallèle, mais des
agents spéciaux, comme on les appelle dans le projet de loi 41.
Le Président (M. Picard): Le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, j'ai pris connaissance il y a
seulement quelques minutes de l'existence de cet article. Après avoir
entendu Me Pigeon et M. Marcil, je pense qu'il faut se poser une question,
à savoir de quelle façon allons-nous redéfinir au besoin
je ne veux pas dire qu'il n'y a pas de besoin, sûrement que de
temps à autre il faut le faire la fonction policière?
On a vu, depuis l'augmentation des coûts, accompagnée aussi
d'une augmentation de la compétence, de la préparation de la
formation des policiers au Québec, une situation où on se demande
si certaines fonctions ne devraient pas être faites par des
employés qui n'ont pas besoin de cette formation et qui, naturellement,
coûteraient moins cher aux contribuables. C'est dans cet esprit que nous
avons proposé un amendement au projet de loi 41 pour permettre aux
municipalités d'engager des personnes pour surveiller l'application des
règlements concernant le stationnement. Il ne nous semble pas qu'on ait
besoin de la formation de policiers ni non plus des prérogatives
attachés à la fonction policière pour coller des billets
de stationnement. Mais l'article 8 va beaucoup plus loin que ça. Me
Pigeon, quand vous parlez de l'observance des règlements municipaux, les
règlements municipaux peuvent, naturellement, comprendre d'autres
fonctions qui n'ont pas besoin d'être accomplies par un policier, que ce
soient, par exemple, les inspecteurs en bâtiment ou des cas semblables;
mais quand il s'agit de faire appliquer les règlements concernant la
circulation et la vitesse, est-ce que vous allez demander, un peu plus tard,
d'équiper ce service d'automobiles pour arrêter les gens qui font
de la vitesse?
Là, je comprends le problème de M. Marcil et la
façon aussi de le faire ne m'apparaît pas acceptable dans le sens
que ça va nous demander un examen en profondeur de la fonction avant de
do- ter une des 28 municipalités de la Communauté urbaine de
Montréal de ce pouvoir. Je constate que la ville de Québec, par
exemple, et la ville de Sherbrooke, au moins ces deux-là, avaient
déjà dans leur charte, par cette manière un peu comme vous
faites actuellement, un amendement à la charte, acquis un certain droit
d'engager des personnes ou des agents spéciaux pour l'observance de
certains règlements municipaux. Je ne voudrais pas m'avancer, mais dans
le cas de Québec, je ne suis pas sûr que ça dépasse
le stationnement. C'est seulement limité au stationnement.
M. Marcil: Au stationnement.
M. Lalonde: On a cru bon de le proposer à
l'Assemblée nationale pour toutes les municipalités, mais avant
d'étendre ça à l'observance de tous les règlements
municipaux, ça va nous demander sûrement un examen et aussi une
consultation avec tous les gens intéressés, les groupes
intéressés, et aussi les associations et les
fédérations de policiers qui sont quand même les premiers
intéressés.
M. le Président, je ne pense pas qu'on puisse aller beaucoup plus
loin à ce stade-ci que ce qu'on va régler, en fait, pour toutes
les municipalités par la loi 41. Je suggérerais à Me
Pigeon et à M. le maire de régler la petite question de M.
Tar-tempion avec sa clôture d'une autre façon. Je comprends
ce n'est pas la première fois qu'on entend ces opinions, surtout pour
les députés qui représentent les comtés
situés sur le territoires de la Communauté urbaine de
Montréal certaines réclamations, certains griefs des
municipalités de banlieue, entre autres. De la part des citoyens des
municipalités de banlieue, j'en suis fort aise, parce que je
représente une municipalité de banlieue, ville Lasalle, et on
entend assez souvent des plaintes des citoyens selon lesquelles depuis
l'intégration, les règlements municipaux ne sont pas aussi bien
appliqués. La surveillance policière n'est pas faite d'une
façon aussi rigoureuse qu'auparavant, mais je suggère d'autres
moyens de régler ça, pas nécessairement tous aussi
efficaces les uns que les autres, mais quand même depuis quelque temps,
vous avez sûrement été à même de constater une
ouverture beaucoup plus grande au niveau du Conseil de sécurité
vis-a-vis de ce genre de griefs énoncés par les
municipalités de banlieue.
Vous avez la Conférence des maires, qui peut être une
tribune assez efficace pour influencer le Conseil de sécurité et
essayer de l'amener à prendre des dispositions relatives au travail du
policier de la Communauté urbaine de Montréal sur le territoire
des municipalités de banlieue.
Dans la loi 41, on a même suggéré d'augmenter d'une
personne, de doubler, en fait, d'un à deux les représentants des
municipalités de banlieue au sein du Conseil de sécurité,
donc de donner aux municipalités de banlieue une représentation
égale à celle de la ville de Montréal.
Alors, je pense que toutes ces mesures pourront amener les
municipalités de banlieue à être plus satisfaites du
service policier de la Commu-
nauté urbaine de Montréal, mais je ne pense pas qu'on
puisse simplement adopter cela, à l'article 8 ainsi, sans se poser des
questions beaucoup plus en profondeur.
M. Pigeon: Si vous n'avez pas d'objection, M. le
Président, j'aimerais seulement dire ceci. Le ministre nous a
parlé de la circulation. Nous avions un problème de circulation
lourde dans un secteur résidentiel. Nous avons communiqué avec
l'inspecteur en charge de l'administration policière dans notre ville et
dans la ville voisine; on lui envoyait des mémos et il nous a dit qu'il
ne voulait pas recevoir de mémos concernant ces questions. Qu'est-ce que
nous allons faire?
Un autre exemple. Cela nous a pris trois mois et demi pour avoir un
policier pour diriger la circulation à la sortie d'une industrie. On a
un problème pratique. Il se réglera peut-être avec le temps
pour des raisons d'efficacité ou de réorganisation du service,
mais nous vivrons ces problèmes quotidiennement.
Maintenant, si on a peur d'une police parallèle, qu'on limite le
nombre des gens que j'ai l'autorisation de nommer, je n'ai pas d'objection, et
qu'on me retranche ce droit une fois que le problème sera
réglé, je n'ai encore pas d'objection.
Mais là, nous vivons avec ce problème. Le conseil
municipal reçoit continuellement des appels de citoyens. Que peut-on
leur dire? Appelez la police de la Communauté urbaine. Je pense qu'on ne
règle rien. Qu'on change le texte, qu'on limite les pouvoirs
peut-être de ces gens, je n'ai pas d'objection, mais nous vous soumettons
le problème et je pense que, pour le bien-être de nos citoyens, il
faut trouver une solution.
Le Président (M. Picard): M. Marcil.
M. Marcil: En fait, remarquez bien que si ce sont des
problèmes, ce sont des modalités que la municipalité peut
avoir. Au niveau du service de police, il y a un mécanisme en
fait...
D'ailleurs, dans le projet de loi no 41, les municipalités seront
représentées par un membre additionnel au Conseil de
sécurité. Alors, déjà, elles ont deux voix au
Conseil de sécurité et la ville de Montréal a deux voix au
Conseil de sécurité.
Comme le disait le Solliciteur général, la
Conférence des maires de banlieue, je pense qu'elle existe. Alors, on ne
peut pas prendre leur Tartempion. On ne peut pas prendre le problème de
la rue de Lourdes, créer un précédent et créer 25
corps de police sans, à longue échéance, regarder quelles
vont être les implications de la Communauté urbaine de
Montréal. Quand M. Cas-tonguay fait un rapport de 800 détectives,
vous avez toute l'insécurité des membres de toute la
Sûreté quant à leur avenir. Quand on parle de la
création d'un service de police, vous avez tous les policiers motards,
vous avez tous les policiers qui sont affectés à la circulation.
Alors, s'il y a un problème, ce n'est pas un problème du policier
comme tel, c'est un problème d'administration ou du Conseil de
sécurité. Ce que je dis, c'est qu'on ne doit pas créer
à l'intérieur d'un bill privé un article qui crée
un autre service de police, quand déjà on a assez de
difficulté à régler celui de la Communauté urbaine
dans son contexte actuel.
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: On ne peut que respecter celui qui plaide bien la
cause qu'il est mandaté pour défendre, mais je pense que nous
avons devant nous des problèmes de deux ordres, des problèmes
d'ordre administratif évoqués par Me Pigeon et des
problèmes au niveau des principes, et je crois sentir à la table,
M. le Président, une unanimité établissant que nous ne
devons pas, à l'occasion du débat sur un bill privé, faire
des modifications de principe et de profondeur au système de protection
policière sur l'île de Montréal. Il a été
indiqué qu'il y aura des mesures proposées pour améliorer
ce fonctionnement et je crois que nous sommes obligés de rejeter
l'article qui est proposé.
Le Président (M. Picard): M. le maire Benoit.
M. Benoît (Bernard): M. le Président, avec les
usages de cette commission, j'aimerais quand même replacer certaines
choses. Le conseil municipal de la cité de Pointe-aux-Trembles n'a
jamais visé, quoi que l'on ait dit, la formation d'un service
parallèle de police. L'on fait face à des besoins, à des
demandes d'une population qui correspondent à ces besoins. Je pense que
le conseil municipal de Pointe-aux-Trembles est bien conscient de ses
responsabilités de fournir à la population les services
désirables dans une organisation sociale qui se tienne. Il est de la
responsabilité du conseil municipal d'édicter des
règlements et de les faire respecter. Il est de la responsabilité
du conseil municipal de maintenir le bon ordre dans la vie sociale locale. Or,
voici que, depuis l'intégration, je pense qu'il ne s'agit pas de
blâmer qui que ce soit, de déclencher une bataille ou de
déclarer une guerre à qui que ce soit, mais notre point de vue
c'est qu'on est devant un problème qui a été
créé. Quelles en sont les causes immédiates?
Que ce soient des modalités, comme M. Marcil l'a
mentionné, que ce soient des problèmes administratifs, comme
d'autres peuvent le mentionner, je pense que le conseil municipal, depuis de
nombreuses années, fait face à une situation qui se
détériore face à l'application des règlements
municipaux. Je pense que, pour maintenir l'ordre dans une société
municipale, parmi la population d'une municipalité, ça prend des
règlements. Et ces règlements, s'il ne trouve personne pour les
appliquer d'une façon efficace, je pense qu'on perd son temps.
M. le ministre mentionnait tout à l'heure la conférence
des maires comme étant un organisme valable. J'en sais quelque chose,
j'ai été pendant trois ans président de cet organisme et
je pense que, depuis de nombreuses années, on soumet ce problème,
celui d'un service qui se détériore quant
à l'application des règlements municipaux locaux. Le
problème, c'est que l'on prend des solutions qui s'appliquent dans une
grande structure à des cas d'une grande ville pour apporter les
mêmes solutions dans une municipalité de banlieue où les
problèmes ne sont pas du tout les mêmes.
La question de circulation n'est pas qu'une question de stationnement.
Je pense que, sur la question du stationnement, on n'a presque pas de plaintes
des citoyens, parce qu'habituellement, le citoyen se sent victime de ses
billets de contravention pour avoir stationné. Mais le citoyen insiste
qu'à telle heure de la nuit, vous avez des attroupements dans les rues
où chacun, avec sa bicyclette, sa motocyclette ou sa voiture, fait du
bruit, fait crier les pneus à des heures indues dans la nuit et
ça se localise. A ce moment-là, on a des plaintes au conseil
municipal. Le conseil municipal veut bien intervenir, mais malheureusement, que
ça plaise ou pas, il est obligé de répondre aux citoyens:
Adressez-vous vous-mêmes à la police, vous avez plus d'influence
que le conseil municipal peut en avoir.
Je pense que c'est une situation qu'il fallait souligner ici en
commission, à l'étude des bills, pour être en mesure de
répondre à cette population qui prétend avoir droit
à ces services. Nous sommes d'accord qu'elle y a droit, mais nous sommes
dans l'impossibilité de donner suite à ses demandes. C'est le
cas. On nous répond remarquez bien que je ne veux pas
blâmer qui que ce soit on manque d'hommes, on est trop
occupé ou on va y aller, mais la population elle-même le dit, la
police répond: On va y aller, mais deux heures ou trois heures
après, elle n'y est pas allée. La surveillance des parcs est
déficiente actuellement, ce qui entraîne du vandalisme et des
dommages importants à la propriété; c'est dû
à l'absence des policiers qui ne semblent pas, depuis
l'intégration, devoir attacher de l'importance à l'application
des règlements municipaux. Ce serait à croire que le policier
trouve ces tâches dégradantes, peut-être, ou ne relevant pas
du service de la police lui-même.
Il est peut-être possible que ce ne soient pas des fonctions
policières. Ce que l'on demande, ce n'est pas la création d'un
servie parallèle de police. On a fait allusion à la police tout
à l'heure, mais je pense qu'on pourrait peut-être accepter qu'il y
ait des fonctions qui ont été accomplies dans le passé,
qui ne sont pas nécessairement des fonctions policières; ce
seraient des fonctions qui relèveraient d'inspecteurs municipaux, si
vous voulez qu'on prenne ce mot, pour désigner cette fonction, mais avec
des pouvoirs une petit peu plus sérieux, un petit peu plus forts, pour
éviter des situations où le conseil municipal ne peut absolument
rien faire.
Le problème, c'est que l'autorité est loin.
L'espèce de contrôle ou de directive émanant du conseil
municipal est maintenant nul, face au service de police, depuis
l'intégration. Et l'on cherche des solutions.
Je pense avoir accompli le devoir que nos responsabilités nous
imposent. Il m'incombait d'apporter ce problème ici pour tâcher de
trouver une solution. Si c'est impossible, nous retirerons avec vous, bien
sûr, cet article, mais pas de gaieté de coeur.
Le Président (M. Picard): M. le maire, tout ce que je puis
dire, c'est que vos propos sont bien enregistrés. Je vous conseille de
vous procurer une copie de journal des Débats et de l'envoyer au service
de la sécurité publique, à la CUM.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pourriez en envoyer une copie
au Solliciteur général.
Article biffé
Le Président (M. Picard): L'article 8 est biffé.
L'article 9 devenue l'article 6.
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien, ce
que l'on demande, c'est une permission spéciale aux membres du conseil
municipal, pour éviter que ses membres soient destitués s'ils
achètent des parties de ruelles. Il y a, sans doute, des circonstances
particulières qui amènent la ville à proposer cette mesure
d'exception. J'aimerais bien les connaître.
M. Pigeon: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): ... aux lots dont ils sont
déjà propriétaires.
M. Pigeon: Cet article est nécessité par la
politique de la municipalité de fermer le plus possible de ruelles dans
le territoire de la municipalité, ruelles qui nous causent des tas
d'embêtements, où tous les gens se servent de la ruelle, ce qui
crée des problème entre voisins, chacun veut en avoir le plus
possible de son côté.
Nous avons, parmi ces résidents où les ruelles sont
fermées, des conseillers qui, en vertu des lois, ne peuvent acheter de
la municipalité. Je pense que nous avons été très
prudents dans la rédaction. C'est aux mêmes conditions que les
propriétaires riverains, de sorte qu'un conseiller ne pourrait pas
acheter sa partie de ruelle seul, de la façon que l'article est
rédigé. Je ne pense pas qu'il y ait de danger de conflits
d'intérêts ou quoi que ce soit.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander quand
même à Me Pigeon, constatant qu'il y a dans votre papillon un
article additionnel que vous proposez qui concerne également les
ruelles, quel est le joint à faire entre les deux.
M. Pigeon: II n'y a aucune relation. D'ailleurs, je vais vous
expliquer comment nous avons présenté ce papillon. Alors que nous
attendions la semaine dernière, nous avons appris que la Commission
municipale n'approuvait plus les ventes de ruelles pour $1. La
municipalité a environ une soixantaine de demandes actuellement, dont
peut-être une trentaine sont signées par tous les
propriétaires concernés, pour le prix de $1, parce
qu'auparavant, on les approuvait.
Nous avons rencontré, ce matin, le président de la
Commission municipale de même que le notaire Roberge, de la Commission
municipale qui est ici pour discuter de ce problème. Il n'y a aucune
relation entre les deux. C'est arrivé, comme je vous l'expliquais
tantôt, la semaine dernière.
M. Goldbloom: L'article que vous proposez a quand même une
portée générale et future. Selon le texte, tout futur
membre du conseil pourra, aux conditions qui seraient imposées à
ses voisins riverains, acheter une partie de ruelle. Est-ce que c'est nettement
le désir et l'intention de la ville ou est-ce qu'il y a lieu de
circonscrire l'article pour traiter certains cas particuliers?
M. Pigeon: Je ne crois pas, M. le ministre, que nous devrions le
circonscrire à des cas particuliers parce que la politique de la ville
étant de fermer les ruelles dans les zones résidentielles,
partout dans la municipalité, nécessairement, je pense que ce ne
seront jamais les mêmes membres du conseil. Je pense que nous insistons
pour avoir l'article tel quel et non pas le limiter à certains cas.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): M n'y a pas d'objection de notre
côté, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Article 9 devenu article 6,
adopté. Article 10 devenu article 7?
M. Goldbloom: II s'agit d'appliquer de nouveau une
résolution adoptée par le conseil municipal.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait nous donner
quelques explications sur ce qui avait amené la cité à
adopter cela?
M. Pigeon: II s'agit de l'épouse d'un fonctionnaire
municipal qui fut secrétaire-trésorier pendant 47 ans pour la
municipalité. Nous lui avons voté une pension de $586 par mois,
après 47 ans de service. Ceci a été approuvé par un
projet de loi sanctionné en 1970.
Ce M. Trudeau est décédé un an après I
a-doption du projet de loi. Dans ce projet de loi, on prévoyait une
pension de cinq ans pour un nombre total d'années de cinq ans. Cela fait
qu'il lui restait quatre ans à recevoir sa pension. Maintenant, cette
personne n'a pas de revenu. Elle atteindra l'âge de 65 ans en
février ou elle l'a atteint en février 1976. Alors,
c'était pour lui permettre de boucler son budget jusqu'à ce
qu'elle reçoive sa pension de vieillesse.
M. Bédard (Chicoutimi): Etant donné les
états de service, je pense bien que la discussion ne sera pas
longue.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 10 devenu
7, adopté. Article 11 devenu 8, je crois qu'il y a un amendement.
M. Goldbloom: On remplace quelques lignes, mais il me semble
qu'il nous faut des explications sur cet article.
Le Président (M. Picard): J'ai aussi reçu une
demande de Me Jean Péloquin, avocat en chef de la ville de
Montréal, qui aimerait intervenir sur cet article. On pourrait
peut-être discuter de l'amendement, tout d'abord.
M. Pigeon: D'accord, M. le Président. L'amendement
proposé est à la fin. D'ailleurs, je crois que vous avez le texte
de l'amendement. Il s'agirait de remplacer les quatre dernières lignes
du paragraphe 2 de l'article 11 par les suivantes: "de Montréal, a
acquis ou acquerra pour fins d'aménagement d'un terrain de golf". Le
problème, c'est qu'après avoir discuté, entre autres, avec
Me Péloquin et avec les officiers du ministère, on trouvait que
la portée de cet article était trop étendue et trop vague.
C'est la raison pour laquelle nous avons apporté ces précisions,
d'autant plus que nous avons appris que la ville de Montréal doit encore
acquérir du terrain. Actuellement, elle a acquis 2 500 000 pieds dans
les limites de la municipalité. Elle doit acquérir un autre 500
000 pieds pour compléter son projet. C'est la raison de l'amendement,
pour couvrir l'aménagement du golf dans le territoire de la ville.
Le Président (M. Picard): Me Péloquin.
M. Péloquin: Evidemment, simplement sous réserve de
plaider au fond de l'article, je voudrais mentionner que si nous sommes tenus
de payer compensation pour les terrains que la ville a acquis ou acquerra pour
fins d'un terrain de golf municipal, en vertu de l'amendement qui est
apporté au paragraphe 2, le paragraphe 1 ne peut plus subsister, parce
que la ville de Montréal n'aura plus le droit, s'il est accordé,
d'acquérir ces terrains. Il y a une discordance.
M. Goldbloom: M. le Président, je me demande si l'on ne
doit pas écouter les plaidoyers sur le fond de la question, plutôt
que de nous occuper de l'amendement pour l'instant.
M. Pigeon: Je suis totalement d'accord, M. le ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): On verra ce qui
était...
M. Pigeon: Je dirai que cet article est présenté
par la ville de Pointe-aux-Trembles, qui est, évidemment, très
voisine de Montréal pour éviter que, finalement, on se retrouve
sans territoire. Il y a déjà quatre corps publics qui peuvent
exproprier du territoire situé dans la cité, soit le gouvernement
provincial, le gouvernement fédéral, la communauté urbaine
et la ville de Montréal. Les
trois autres, pas trop d'objection. Au moins, je peux voter à ces
paliers de gouvernement, mais à la ville de Montréal, je ne pense
pas que nous ayons le droit de vote. Ce qui veut dire que ces gens, sans aucune
consultation, sans être élus par personne de Pointe-aux-Trembles,
peuvent arriver chez nous et dire, comme ils l'ont fait d'ailleurs: Nous avons
décidé de faire un terrain de golf. Ceci nous crée des
problèmes d'ordre pratique et économique. Si ce projet continue
tel qu'il est, il en coûtera $60 000 par année à la ville
de Pointe-aux-Trembles, à cause de la décision de la ville de
Montréal d'installer son terrain de golf en partie dans le territoire de
la ville.
Je pense qu'on ne peut pas accepter... Il y a un autre problème
d'ordre pratique aussi qui nous est créé par le fait de la
création ou de l'installation d'un bassin d'égouts dans ce
secteur où il y avait déjà 20% des propriétaires
intéressés dans le secteur qui n'étaient pas taxables, et
là, on vient en ajouter une autre tranche de 15%. Enfin, qui paie pour
tout ça? C'est le petit propriétaire. On arrive avec des
résultats vraiment inacceptables pour un service d'égouts. Mais
la plus grande objection que nous avons, c'est qu'on... D'ailleurs, je ne pense
pas qu'on doive permettre à une municipalité d'acquérir du
terrain dans une autre ville pour n'importe quelle fin municipale. Quant
à moi, je ne puis accepter... Surtout depuis la création de la
Communauté urbaine... Quant aux parcs régionaux, la
communauté peut exproprier pour fins de parc, mais ce sera la
communauté, non la ville de Montréal.
Le Président (M. Picard): Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, au sujet du premier
paragraphe de l'article 11, maintenant l'article 8, je crois qu'il ne serait
pas logique d'enlever à la ville de Montréal un pouvoir qu'elle a
obtenu depuis de nombreuses années et qu'elle a toujours exercé
avec modération. Pourquoi, évidemment, la ville de
Montréal avait-elle ce pouvoir? C'est parce qu'en plus d'être une
très grande ville, elle a évidemment une vocation
régionale et elle fournit des services non seulement à la
population de la ville elle-même, mais à toute la région
métropolitaine. Mon confrère a mentionné tout à
l'heure que les municipalités ne devraient pas, comme règle
générale être autorisées à acquérir
des terrains en dehors de leur territoire.
Or, on a vu mardi dernier que cette commission parlementaire a justement
autorisé la ville de Rimouski à acquérir un emplacement,
un centre de ski dans la municipalité de Sainte-Blandine.
Evidemment, je ne m'appuie pas là-dessus parce que la ville de
Montréal...
M. Goldbloom: Je l'espère.
M. Péloquin: ...a déjà ce pouvoir depuis
longtemps et il lui est nécessaire. Prenons simplement au point de vue
de l'aqueduc. La ville de Montréal a énormément
d'immobilisations dans les villes de Verdun et de LaSalle.
Je disais tout à l'heure que la ville fournit des services
à toute la population et que, pour plusieurs de ces services, seuls les
citoyens de Montréal sont appelés à payer.
Alors, qu'on pense évidemment à des organisations comme
Terre des hommes, qu'on pense au Jardin botanique de Montréal, qui
bénéficient à toute la région
métropolitaine, qu'on pense au parc Mont-Royal, qui est justement en
train de se faire nettoyer par les employés de la ville de
Montréal aux frais seulement des Montréalais alors qu'il y a
certainement des personnes de toute la région qui ont participé
aux fêtes de la Saint-Jean-Baptiste.
Du côté ouest de la ville de Montréal, a
été établi il y a quelques années un parc
d'envergure assez considérable qui s'appelle le parc Angri-gnon et qui
est entièrement dans les limites de la ville de Montréal, mais
qui, je suis certain, desservira également la population de Verdun, de
ville LaSalle et des autres municipalités situées dans ce
territoire.
Il y a quelques années, la ville de Montréal a
commencé à acquérir des terrains dans le quartier de la
Rivière-des-Prairies aux fins d'aménagement d'un parc
régional. La Communauté urbaine, normalement, aurait dû
procéder à cette acquisition.
Malheureusement, elle ne l'a pas fait. La ville va de l'avant et est en
train, dans ce parc régional qui comprend quelque 24 millions de pieds
carrés, de préparer un terrain qui servira au golf et qui
desservira toute la population de la région. Ce n'est pas exclusif aux
citoyens de la ville de Montréal. Cela profitera à toutes les
personnes qui habitent dans l'agglomération montréalaise et, plus
particulièrement, je dirais, à ceux qui demeurent dans l'est de
la ville.
Au sujet de l'article 2, M. le Président, je pense qu'il serait
inconvenant qu'après avoir aménagé un parc régional
et un terrain de golf qui coûtera plusieurs millions de dollars, la ville
de Montréal soit en plus appelée à payer à la
cité de la Pointe-aux-Trembles une compensation. Nonobstant le fait que
cela serait inconvenant, je désire souligner que c'est
déjà prévu dans la Loi sur l'évaluation
foncière que les municipalités qui possèdent des immeubles
ou des terrains hors de leur territoire sont exempts de taxe. Ce sont des
exempts; je comprends que les autres municipalités doivent les supporter
de la même façon que nous avons à supporter chez nous tous
ceux qui sont exempts, notamment les universités qui sont, bien entendu,
établies dans le centre de la ville de Montréal et qui ne vont
pas s'établir dans les municipalités de banlieue ou en
périphérie. Evidemment, la ville de Montréal sera
appelée, en vertu de la loi, à payer la compensation
prévue à la Loi sur l'évaluation foncière et je
prétends que cette compensation est plus que celle qui serait requise
puisque l'aménagement de ce terrain de golf ne nécessitera de la
part de la cité de la Pointe-aux-Trembles aucune mise de fonds pour
fournir les services municipaux.
Evidemment, il y a un danger. Si l'on admet le principe que la ville de
Montréal, parce qu'elle ac-
quiert un terrain dans une autre municipalité, soit
obligée de lui payer une compensation, alors, les autres
municipalités, tel que je le mentionnais, Verdun et ville de La Salle,
s'empresseront de venir demander des compensations de cette nature. C'est
justement la situation à laquelle le législateur a mis fin, il y
a quelques années, en adoptant la Loi sur l'évaluation
foncière et en uniformisant pour tout le monde les exemptions.
Autrefois, la ville de Montréal payait un certain montant
d'argent à Verdun parce qu'elle y avait son aqueduc et elle a dû
le faire de la même façon pour la ville de La Salle.
Je crois, M. le Président, que ce contentieux entre les deux
municipalités pourrait facilement être résolu par une
rectification des frontières des deux municipalités.
Déjà les négociations ont commencé à ce
sujet. Il y a également des négociations qui sont en cours avec
les villes d'Anjou, de Montréal-Est et de Saint-Léonard.
Le motif pour lequel la ville de Montréal a dû
déborder de son territoire est dû au fait que l'autoroute de la
rive nord traverse une partie du territoire qui est situé dans le
quartier de Rivière-des-Prairies et elle doit évidemment
aménager ce terrain dans la partie du territoire qui est
complètement au sud de l'autoroute du nord. C'est le motif pour lequel
elle a dû, pour compléter l'acquisition des terrains en vue du
golf, prendre une partie qui n'est tout de même pas si
considérable que ça, parce que cela correspond à 16,8% de
la superficie totale du parc régional, prendre une partie de ce
territoire dans la cité de Pointe-aux-Trembles.
Par ailleurs, il y a une partie de territoire qui est également
au sud de l'autoroute de la rive nord qui pourra facilement être
cédée en contrepartie à la cité de
Pointe-aux-Trembles justement parce que la ville de Montréal ne serait
pas en mesure de fournir les services municipaux à cette partie du
territoire, étant donné qu'il faudrait traverser l'autoroute de
la rive nord. Je soumets respectueusement que c'est une question à
régler par une rectification des frontières entre les deux
municipalités.
Enfin, quant au problème d'argent que cela pourrait poser
à Pointe-aux-Trembles, je soumets respectueusement qu'étant
donné que cette cité est dispensée de l'engagement
d'agents spéciaux, à ce moment-là, elle pourra trouver les
fonds pour payer ses égouts.
Le Président (M. Picard): Est-ce que M. le maire
Benoît a des commentaires à nous faire en rapport avec les
études sur l'annexion d'une certaine partie du territoire?
Kl. Benoît: Encore une fois, je ne sais pas si ça
prend une allure politique quand je parle, mais je ne le voudrais pas, c'est le
bien des citoyens impliqués dans le secteur qui importe. Me Pigeon vous
l'a établi tout à l'heure. Il y a un bassin de drainage et, chez
nous, lorsqu'on installe des services de drainage, on procède par
bassin. Dans ce bassin, déjà, une grande partie est
exemptée, à cause de la présence d'un cimetière
protestant et de grandes propriétés scolaires. L'égout
collecteur a dû être aménagé par la cité il y
a trois ans à cause de l'implantation d'une école polyvalente.
Seule cette école polyvalente nécessitait les services
immédiats.
C'est pourquoi cela a été installé. Malgré
nos négociations pour tenter d'obtenir une compensation du
ministère de l'Education, ce fut impossible; la ville a dû
procéder par ses propres moyens, sans aucune subvention. Or, voici qu'on
arrive avec une acquisition hors de la ville de Montréal et qui augmente
la proportion des exempts de 15%. Il ne faut pas oublier que toutes ces
exemptions retombent sur le dos des petits propriétaires.
S'il avait été établi, il y a trois ou quatre ans,
qu'une partie de ce bassin de drainage devait servir à un parc
régional ou à un golf bâti par la cité de
Montréal, il est évident que les plans de la ville auraient pu
être différents.
On a le problème actuellement et je pense qu'il est inacceptable
qu'une municipalité ait le droit d'aller chez le voisin acquérir
du territoire. C'est un précédent qui est dangereux. Qu'est-ce
qui nous dit que, l'an prochain, ce ne sera pas pour d'autres besoins qu'on
viendra acquérir du territoire chez nous? Cela deviendra, là
aussi, du territoire exempt.
Non seulement c'est du territoire exempt, mais il y a un point qu'il
faut soulever. Cela va constituer bientôt un manque à gagner. Dans
les plans de la municipalité, est-ce qu'il peut être acceptable
que la ville ait prévu un développement intéressant pour
balancer un autre genre de développement qui s'est fait depuis de
nombreuses années et constitue des revenus importants pour la
municipalité? C'est exactement le cas.
On n'en parle pas, mais je pense que les administrateurs municipaux
doivent y penser. Tout ceci débalance les plans que l'administration
municipale peut avoir imaginés, le plan directeur également, qui
a été établi par le service d'urbanisme.
Il n'y a pas que cette compensation, actuellement, pour des services
établis, qui montre un montant d'environ $60 000 par année, mais
il y a aussi ce manque à gagner et la perturbation qu'un tel geste d'une
municipalité, dans une municipalité voisine ou environnante, peut
causer par ces pouvoirs.
Il est vrai que cette question pourrait se régler d'une
façon intéressante pour les deux parties par une rectification
des limites de frontière. Je pourrais vous souligner que ces
négociations ont débuté, suite à des tentatives
depuis dix ans, par des négociations un peu plus sérieuses, il y
a environ deux ans, en vue d'un autre projet, mais ces négociations se
sont subitement arrêtées face à des exigences qui
étaient inacceptables pour la ville de Pointe-aux-Trembles.
On veut bien régler ce problème par des
négociations, mais qu'on ne nous demande pas de donner un cheval pour un
lapin. C'est un figure que j'apporte là. Mais c'est le cas actuellement
et, depuis deux ans, ces négociations sont au point mort, parce qu'il y
avait de ces exigences qui étaient inacceptables. On n'a pas pu
poursuivre.
Je sais qu'il y a des tentatives actuellement, de la part de la ville de
Montréal, pour négocier avec les villes de l'Est, comme on l'a
mentionné, Anjou, Montréal-Est et Pointe-aux-Trembles, mais, pour
l'instant, cela ne règle pas le cas des citoyens, du petit contribuable,
dans ce bassin de drainage, qui se voit pénalisé par un pouvoir
qu'a la ville de Montréal, sans aucune compensation, sans aucune
considération pour les citoyens d'une ville voisine.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais dire à M. le
maire que si nous acceptions la suggestion faite par Montréal, ce ne
serait pas un précédent, puisque nous avons accepté une
demande d'annexion, une partie de territoire de l'Ancienne-Lorette, une demande
faite par Sainte-Foy, en fonction de l'établissement d'une base de plein
air. Ce sont à peu près les mêmes circonstances qui se
présentent à nouveau. Ceci dit, sans minimiser l'argument que
vous apportez selon lequel il faut être vraiment plus que prudent
lorsqu'il s'agit de permettre à une municipalité
d'acquérir une partie de territoire d'une autre municipalité,
mais il reste quand même que, si la demande de la ville de
Montréal était acceptée, ce ne serait quand même pas
un précédent.
Au moment où on se parle, est-ce que Pointe-aux-Trembles a des
projets particuliers pour cette partie de terrain qui serait annexée par
Montréal? Est-ce que M. le maire serait en mesure de nous dire s'il y a
vraiment des besoins qui existent en termes d'espaces verts ou également
pour le bien de beaucoup de gens, de la population de Pointe-aux-Trembles,
concernant l'aménagement d'un terrain de golf? J'imagine que ceux-ci
pourraient en profiter également. Avez-vous, au moment où on se
parle, des projets sérieux pour cette partie de territoire? Si j'ai bien
compris également le procureur de la ville de Montréal, il nous
disait que la cité de Pointe-aux-Trembles n'aurait rien à payer
concernant l'infrastructure de l'aménagement d'un tel terrain de
golf.
M. Benoît: D'accord. Je pourrais peut-être commencer
en répondant à la deuxième partie. La cité de
Pointe-aux-Trembles a pourvu depuis quand même de nombreuses
années qu'on le fait des espaces verts nécessaires
à la vie communautaire de la cité de Pointe-aux-Trembles,
à la population de Pointe-aux-Trembles.
En ce qui concerne les besoins d'un terrain de golf, je ne dis pas que
c'est une chose néfaste, ce n'est pas cela. Je ne veux pas discuter
davantage d'un terrain de golf.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je ne vous avais pas compris
comme cela non plus.
M. Benoît: Mais je vous soulignerais que la population de
Pointe-aux-Trembles est de classe moyenne et ce n'est peut-être pas celle
qui utilise les golfs davantage. Je ne voudrais pas que la ville de
Montréal prenne ces paroles pour dire: Les gens de Pointe-aux-Trembles,
on ne les acceptera pas. Ce n'est pas cela, mais quand même! Je pense
qu'il n'y a pas un impact plus fort que cela, en disant que cela va
créer un espace vert qui va bénéficier davantage aux
citoyens de Pointe-aux-Trembles qu'à ceux d'autres municipalités,
comme on a voulu le laisser entendre tout a l'heure.
Quant à des projets immédiats, je pourrais vous dire que
le conseil municipal travaille quand même, depuis de nombreuses
années, à obtenir des projets de développement plus
intéressants que ceux à caractère unifamilial qu'on a eus,
jusqu'à maintenant. Par exemple, le service de l'urbanisme qui est aussi
représenté par son directeur, pourrait confirmer que la tendance
actuellement depuis six mois est à ces développements
multifamiliaux à caractère bien intéressants pour une
municipalité. C'est ce dont on a besoin, parce que depuis quand
même une quinzaine d'années, le territoire s'est davantage
développé, je dirais trop développé, pour assurer
un équilibre sain dans les finances municipales, dans le domaine
unifamilial. Or, ces espaces qui étaient réservés pour du
développement à caractère multifamilial ne pourront plus
servir maintenant au moment où justement le développement dans ce
sens se fait sentir d'une façon bien positive dans le territoire.
M. Bédard (Chicoutimi): Autrement dit, s'il n'y a pas de
terrain de golf, il y a des projets de construction.
M. Benoît: Je n'ai pas dit cela. Pas dans
l'immédiat, mais je vous dis que la tendance depuis six mois est
nettement vers les développements à caractère
multifamilial.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'ils peuvent se situer
ailleurs dans Pointe-aux-Trembles, ces développements à
caractère domiciliaire?
M. Benoît: C'était un des endroits assez favorables,
je ne dirais pas unique, mais un des plus favorables à ce genre de
développement.
M. Bédard (Chicoutimi): De plus en plus favorable à
mesure que...
M. Benoît: A mesure que vous vous y intéressez.
Le Président (M. Picard): Me Pigeon.
M. Pigeon: M. le Président, je voudrais bien qu'il soit
établi devant cette commission que la cité de la
Pointe-aux-Trembles ne s'oppose pas à l'implantation du terrain de golf,
c'est un fait accompli, à toutes fins pratiques. Je pense qu'il faut en
prendre notre parti. Ce à quoi nous nous opposons, c'est que la ville de
Montréal ait encore un mandat en blanc pour acheter ce qu'elle veut,
n'importe où, dans les limites du territoire de la cité. Quant au
terrain de golf, on l'oublie. Il est ins-
tallé, à toutes fins pratiques. On a acheté 2 500
000 pieds sur 3 millions de pieds. Alors, je pense qu'il serait illusoire de
vous demander d'arrêter cet aménagement du terrain de golf.
M. Bédard (Chicoutimi): ...la loi, c'est en fonction
justement de terrains acquis ou à acquérir pour fins
d'aménagement d'un terrain de golf.
M. Pigeon: Oui, mais c'est uniquement pour la compensation. Quant
à la compensation, je voudrais dire, pour répondre à mon
confrère, Me Pé-loquin, que le chiffre de la compensation que la
Loi de l'évaluation foncière nous accorde, c'est $1500 par
année sur $61 500. Je pense qu'on a là une situation qui est
vraiment particulière. Ceci est dû à quoi? A un manque de
consultation. Que la ville de Montréal continue de pouvoir exproprier ou
acheter du terrain en dehors de son territoire, mais avec consultation ou avec
un appel à la Commission municipale, mais pas un mandat en blanc
où on nous arrive avec un fait accompli, ou, comme le maire le
soulignait tantôt, nous avons déjà tout construit le
collecteur qui s'en va au fleuve et qui doit desservir cette partie et
là on nous dit: Ecoutez! Vous avez la loi de la compensation
foncière qui va vous donner $1500 par année. Cela va vous en
coûter $60 000. On ne peut pas accepter un tel raisonnement, et je pense
que c'est bien dangereux.
Mon confrère a aussi parlé de Rimouski tantôt. A
Rimouski, vous avez accordé le pouvoir d'acquérir un terrain
particulier pour des fins bien spécifiques. Depuis la création de
la CUM, je pense qu'il n'y a plus raison... C'est vrai que Montréal l'a
dans sa charte, mais avec la création de la Communauté urbaine de
Montréal, où les villes de banlieue paient à
Montréal une partie de leurs dépenses, à tort ou à
raison, peu importe, c'est fait, le contexte a drôlement changé.
Quand on me dit qu'on a des universités à Montréal, c'est
peut-être vrai, mais avec la communauté urbaine, je pense que les
villes de banlieue sur l'île de Montréal font drôlement leur
possible et paient leur part, de sorte qu'on ne leur impose pas encore des
obligations additionnelles, toujours sans consultation.
Je pense que c'est inacceptable pour le développement harmonieux
des banlieues.
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, quand on regarde cet
article, on constate qu'il a deux parties. La première est à
portée générale et la deuxième est
spécifique.
Dans la première partie, la ville de Pointe-aux-Trembles dit
essentiellement ceci: La charte de la ville de Montréal lui donne un
pouvoir général, et il faut reconnaître, comme plusieurs
personnes viennent de le faire, que ce que nous avons accordé à
Rimouski et à Saint-Foy n'est pas un pouvoir général.
C'est le droit d'acquérir un terrain pour une fin précise.
La ville de Montréal a un pouvoir général.
Même si le texte du premier paragraphe de cet ar- ticle ne propose pas
une modification à la charte de Montréal, l'effet est quand
même de modifier la charte de la ville de Montréal et de dire: Le
pouvoir est là, mais dorénavant, il ne s'appliquera plus à
nous.
Dans un tel cas, je serais obligé de m'attendre à recevoir
27 autres bills privés au même effet et on modifierait, de
façon morcelée, la charte de la ville de Montréal. Je
pense qu'il y a un débat à faire au sujet de ce pouvoir
accordé à Montréal. Plusieurs points soulevés tout
à l'heure par Me Pigeon m'impressionnent. Le fait qu'il y a aujourd'hui
une communauté urbaine a changé considérablement l'enjeu,
par rapport à la situation qui existait auparavant, et les relations
entre Montréal et les autres municipalités sont
différentes. Il faudra les examiner.
Par contre, quand on arrive au deuxième paragraphe, on est dans
le particulier et là, la cité de la Pointe-aux-Trembles nous dit:
Nous acceptons parce que c'est déjà, à toutes fins
pratiques, un fait accompli, la création d'un terrain de golf chez nous,
mais puisque la création de ce terrain de golf nous prive de revenus
considérables, nous trouvons injuste que nous n'ayons pas de
compensation. Or, justement quand il s'est agi d'un projet spécifique
dans le cas de Sainte-Foy, nous avons prévu une compensation.
Je serai donc porté à vous suggérer que nous
remettions à un moment pas très lointain un débat sur la
Communauté urbaine, sur les relations entre Montréal et les
autres municipalités. Ce débat s'en vient.
J'ai déjà demandé au leader parlementaire du
gouvernement la détermination de dates pour justement que les
municipalités de banlieue de l'île de Montréal puissent
venir s'exprimer sur toute la question de la Communauté urbaine devant
cette commission parlementaire, mais en ce qui concerne la demande de faire
déterminer une compensation, j'y suis, pour ma part, sympathique, je
serais prêt à conserver le deuxième paragraphe de cet
article.
M. Pigeon: Nous vous remercions, M. le ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): En espérant que nous aurons
sous peu la convocation de la commission parlementaire.
M. Goldbloom: Avec la modification qui est indiquée dans
le papillon.
M. Pigeon: Exactement. Merci, M. le ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous devions avoir cette
commission parlementaire.
Le Président (M. Picard): Alors, le premier paragraphe de
l'article 11 devenu l'article 8 est biffé. Le deuxième
paragraphe, qui devient le premier paragraphe, est adopté avec
l'amendement qui apparaît à la feuille des modifications, ce qui
aura pour effet de biffer les quatre dernières lignes et
de les remplacer par les mots "...de Montréal a acquis ou
acquerra pour fins d'aménagement d'un terrain de golf".
Cet amendement est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. L'article 12 est
à biffer.
NI. Goldbloom: Oui. L'article 12 doit être
biffé.
Le Président (M. Picard): On me dit que le chiffre 1
disparaît.
M. Goldbloom: C'est cela. Et le chiffre 2 disparaît
aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a qu'un paragraphe.
M. Pigeon: ...l'article 9.
Le Président (M. Picard): Alors, l'article 11 devenu
l'article 8, tel qu'amendé est-il adopté?
M. Goldbloom: Ce qui est proposé...
Le Président (M. Picard): Le nouvel article 12.
M. Goldbloom: Non. C'est l'autre article 12 qui doit être
biffé, celui qui est dans le texte imprimé, qui fait allusion
à l'article 7 qui a été biffé. Il faut le biffer
aussi.
Le Président (M. Picard): Un instant! L'article 11, devenu
l'article 8 est adopté tel qu'amendé. Qu'est-ce qui arrive
à l'article 12, tel qu'il apparaît sur...
M. Goldbloom: D'abord, M. le Président, l'article 12 qui
paraît au texte imprimé est biffé.
Le Président (M. Picard): II est biffé.
M. Goldbloom: Ensuite, M. le Président, nous avons, sur le
papillon, un nouveau texte qui est proposé pour un article 12...
Le Président (M. Picard): Qui devient 9. M. Goldbloom:
... qui deviendrait l'article 9.
Le Président (M. Picard): Cet article est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté.
M. Goldbloom: Et l'article 13 devient 10 et est
adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 13 devenu 10 est
adopté. Et l'annexe?
M. Goldbloom: L'annexe est modifiée, M. le
Président. Il y a un nouveau texte dans le papillon et je présume
que c'est celui-ci que nous devons adopter.
M. Pigeon: Exactement, M. le ministre.
M. Goldbloom: On va faire confiance à cette
rédaction.
Le Président (M. Picard): Alors, le nouveau texte de
l'annexe est adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): Ceci termine l'étude du
projet de loi no 218.
M. Pigeon: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Je désire remercier M. le
maire Bernard Benoit de même que les procureurs et les autres
intéressés à ce projet de loi.
La commission ajourne...
M. Bédard (Chicoutimi): Suspend. M. Goldbloom:
Suspend.
Le Président (M. Picard): ... suspend ses travaux
jusqu'à 20 h 30?
M. Bédard (Chicoutimi): 20 h 30 puisqu'il est 18 h 30.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Picard): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 20 h 30. Merci, messieurs.
(Suspension de la séance à 18 h 36)
Reprise de la séance à 20 h 46
M. Picard (président de la commission permanente des affaires
municipales et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
La commission continue ce soir l'étude du projet de loi
privé no 226, Loi amendant la Loi de la ville de Québec, pardon,
de Saint-Foy.
Le ministre.
M. Goldbloom: Vive la différence!
Le Président (M. Picard): Avant de céder la parole
au ministre, j'aimerais faire part à la commission de certains
changements. Cela peut paraître assez curieux de voir qu'il y a des
changements à deux séances consécutives, c'est dû au
fait que, ce soir, il y a trois commissions qui siègent et certains
membres de l'Assemblée nationale ont manifesté le désir
d'aller à d'autres commissions tandis que d'autres voulaient venir
à la commission des affaires municipales.
Voici les changements. M. Vaillancourt (Orford) remplace M.
Bédard (Montmorency); M. Brown (Brome-Missiquoi) remplace M. Boutin
(Abitibi-Ouest); ce changement est le même que cet aprës-midi; M.
Faucher (Nicolet-Yamaska) remplace M. Chagnon (Lévis); M. Picotte
(Maskinongé) remplace M. Harvey (Charlesbourg); M. Dionne
(Mégantic-Compton) remplace M. Ostiguy (Verchères) et, comme cet
après-midi, M. Desjardin (Louis-Hébert) remplace M. Parent
(Prévost).
M. le ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez, M. le
Président, juste une question. Le quorum au niveau d'une commission est
de neuf, n'est-ce pas?
Le Président (M. Picard): Nous sommes neuf, dix. M. le
ministre.
Projet de loi no 226 (suite) Centre-ville et
référendum
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons eu le temps de
réfléchir un peu sur cette question qui ne manque pas
d'importance. Je crois que nous sommes souvent placés devant ce genre de
dilemme où, d'un côté, nous avons des considérations
d'efficacité, la possibilité de réaliser
intégralement un projet qui est perçu comme essentiel par un
conseil municipal et, de l'autre côté, le principe fondamental
d'une société comme la nôtre que les gens doivent pouvoir
s'exprimer sur des décisions affectant l'utilisation du sol et le
développement de leur quartier.
Or, voici que nous avons une demande qui émane d'une des
importantes villes du Québec et qui veut réaliser un projet pour
donner, non seulement un cachet, mais une vitalité, à son
centre-ville. Ce qui est demandé par l'article que nous avons devant
nous est que le plan directeur et le nouveau zonage soient exemptés de
cette possibi- lité de la tenue d'un référendum, que les
seules approbations soient celles du ministre et de la Commission municipale du
Québec, que cette dernière tienne des audiences publiques,
écoute les gens et exprime son avis par la suite.
M. le Président, on pourrait invoquer, à l'appui de cette
thèse, le fait que, dans la loi de la Communauté régionale
de l'Outaouais, on a accordé une permission qui met de côté
la possibilité d'un référendum. Mais là, on a
affaire à huit municipalités, à un schéma qui
touche les huit, qui doit avoir une certaine cohérence et il me
semblerait difficile d'inviter toutes les huit à se prononcer sur un tel
schéma, s'il y en avait qui étaient pour et d'autres qui
étaient contre. Comment prendre une décision par la suite? Ici,
il s'agit d'une seule municipalité.
Deuxièmement, par rapport à ce fait, je dois souligner que
nous avons modifié, il y a quelques mois à peine, la Loi des
cités et villes, de façon à rendre plus difficile
l'obtention d'un référendum.
Nous avons prévu un mécanisme qui, dans un sens est plus
simple, parce qu'on a mis de côté la traditionnelle
assemblée publique d'une durée de deux heures et ainsi de suite,
mais on a créé le mécanisme d'un registre qui est
disponible pendant deux journées et, par avis public, la population est
invitée à venir inscrire sa demande de la tenue d'un
référendum.
Nous avons augmenté considérablement le nombre minimum de
contribuables nécessaire pour l'obtention de ce
référendum, au point où quelques municipalités,
deux ou trois seulement, ont communiqué avec moi pour me suggérer
que, peut-être, le nombre est un peu fort.
Il me semble, M. le Président, que, devant ces
considérations, il nous est assez difficile, pensant au
précédent que nous créerions, pensant aux autres
municipalités qui nous demanderaient fatalement, invoquant d'importants
projets, d'être exemptées de cette exposition à une demande
possible de référendum, je vois difficilement comment nous
pouvons accepter cette hypothèse.
Je pense, M. le Président, que nous voulons aider la ville de
Sainte-Foy. Nous l'avons fait dans d'autres cas. Nos importantes villes
viennent de temps en temps avec des projets importants et bien définis.
Ces projets exigent une certaine intervention cohérente, complète
en elle-même et nous avons posé certains gestes pour aider la
ville de Québec, par exemple, et la ville de Hull à
réaliser des projets.
Par contre, je me rappelle que nous avons refusé à
d'autres villes des permissions spéciales de cet ordre, justement parce
que nous trouvions que la demande allait trop loin et n'était pas
conforme à l'esprit des lois en général. Or, je pense
qu'après la réflexion que cet intervalle nous a permise, je dois
venir à la conclusion que nous ne pouvons accepter l'hypothèse de
l'exemption de la ville de Sainte-Foy de la possibilité d'un
référendum par rapport à ce projet, nonobstant
l'importance que nous reconnaissons dans ce que propose la ville.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, concernant
cette demande précise de la ville de Sainte-Foy de mettre de
côté la nécessité de recourir à un
référendum concernant l'acceptation de ce projet de centre-ville,
à l'occasion des auditions que la Commission municipale a eues la
semaine dernière, j'avais eu l'occasion de discuter avec les procureurs,
M. le maire et les autres officiers municipaux, les conseillers et de les
informer qu'en ce qui regardait l'Opposition officielle, autant nous avions
été avec ferveur pour la création d'un conseil
exécutif, autant nous ne serions pas d'accord pour écarter
l'obligation de tenir un référendum en regard du projet de
développement qui est soumis à l'ensemble de la population. Je
vois que M. le ministre s'est accordé une période de
réflexion. Je suis très heureux qu'il ait pris la décision
qu'il vient de nous énoncer, ce qui asuré-ment, personne
ne s'en plaindra sera de nature à écourter les discussions
sur cet article, à moins que les autres membres de la commission aient
un avis contraire à exprimer.
Il est clair qu'en ce qui nous regarde, même en tenant compte de
l'ampleur du projet, peut-être de la nécessité de sa
réalisation pour l'ensemble de la population de Sainte-Foy, même
en tenant compte du fait qu'il y a déjà des investissements ou
des dépenses en tout cas, appelons cela comme on voudra de
$300 000 qui ont déjà été affectées en
préparation de la réalisation de ce projet, je pense qu'il est
fondamental, sur un tel projet, qu'il y ait des répercussions non
seulement sur un secteur en particulier de la ville de Sainte-Foy, mais sur
l'ensemble de la ville de Sainte-Foy. Je dirais même que sur l'ensemble
de la ville de Québec, de la région, il y a
nécessité, étant donné ses effets, de consulter
l'ensemble de la population sur l'à-propos de la réalisation de
ce projet.
Je suis convaincu que si des informations valables sont transmises
à l'ensemble de la population, que celle-ci sera en mesure de se
prononcer valablement sur l'à-propos de cette réalisation.
J'aurais peut-être une question à poser aux représentants
de la ville. Si cet article est biffé et vous oblige à tenir un
référendum, est-ce que l'intention de la ville est de
procéder à un référendum seulement pour la
population de Sainte-Foy qui est plus immédiatement concernée par
le projet, dans le sens d'une consultation auprès de certains
propriétaires qui peuvent être virtuellement
déplacés pour permettre la réalisation du projet? Ou
encore, est-ce que l'intention de la ville, si cet article est biffé,
est de consulter l'ensemble de la population sur ce projet précis de
centre-ville?
Le Président (M. Picard): Me Walters.
M. Walters: M. le Président, en dépit des remarques
qui ont été faites par M. le ministre et par le
député de Chicoutimi, nous désirons quand même
apporter des arguments en faveur de cette demande que nous faisons, et je
demanderais au maire, M. Morin, ainsi qu'à un urbaniste, M. La-Haye, de
vouloir donner leur point de vue.
M. Morin? M. LaHaye?
Le Président (M. Picard): M. Morin.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, nous tenons
beaucoup à cet article pour les raisons suivantes: D'abord, si on parle
de démocratie, c'est pour donner la chance au peuple, au contribuable de
s'exprimer. Or, je crois que le contribuable a la chance de s'exprimer à
la Commission municipale. S'exprimer à la Commission municipale ou
s'exprimer au conseil de ville, c'est une même expression. Maintenant, il
y a un point très important: Vous savez que le résultat d'un
référendum, c'est oui ou non. Il n'y a pas d'alternative, tandis
qu'avec la Commission municipale, il peut y avoir des options en discutant avec
les deux côtés.
Deuxièmement, on a parlé du CRO avec un schéma
d'aménagement pour le CRO. Or, notre plan directeur du centre-ville est
dans le schéma d'aménagement de la Communauté urbaine de
Québec et nous sommes un des trois pôles, sous-pôles. Il y a
le premier pôle qui est Québec. Il y a trois autres pôles
qui sont Sainte-Foy et d'après ce que je peux voir,
peut-être qu'on n'est pas chanceux, on est toujours trop vite... Nous
sommes les premiers à décider de développer notre
pôle, à part celui de Beauport et de Lévis.
Alors, effectivement, c'est prévu dans le schéma
d'aménagement de la Communauté urbaine et cela ressemble un peu
à la CRO parce qu'en fait, le développement des pôles, des
sous-pôles affecte non seulement la ville de Sainte-Foy, mais la
Communauté urbaine dans son entier. Si les pôles ne se
débloquent pas et ne sont pas balancés ainsi que le premier
pôle qui est la ville de Québec, il y a quelque chose qui va aller
mal tout à l'heure.
Quant aux détails de l'article lui-même, je pense que
l'homme le plus qualifié ici est M. Jean-Claude LaHaye, qui
lui-même, pendant trois ans, a préparé ce plan, a
préparé le schéma d'aménagement et je pense qu'il
est tout qualifié pour donner les explications qui peuvent être
rentables et valables.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Voulez-vous vous identifier,
s'il vous plaît, au micro?
M. LaHaye: Jean-Claude LaHaye, urbaniste.
Le Président (M. Picard): Vous avez la parole, si vous
voulez...
M. LaHaye: Je me sens un peu pris entre deux parenthèses.
Sont-elles "étanchément" fermées, M. le ministre?
Peut-être une petite brèche est-elle possible?
Je vais essayer, très brièvement, de vous démontrer
qu'il s'agit là d'un cas tout à fait exceptionnel qui ne souffre,
à mon sens, d'aucune comparaison avec quoi que ce soit, puisqu'il s'agit
d'une expérience tout à fait unique, qui n'a jamais
été tentée je ne ferai pas de
généralités au Québec. Il s'agit d'une
planification très dynamique qui met à contribution les agents
économiques autant que la population et c'est à cause de
ce caractère vraiment exceptionnel, une technologie nouvelle qui
pourrait ouvrir des horizons assez intéressants dans le monde de
l'urbanisme au Québec, que je dirais que j'ai le courage d'essayer de
vous parler quand même après tout ce que j'ai entendu.
M. le maire vient de souligner que le but général, le but
transcendent de l'opération centre-ville de Sainte-Foy, est de nature
régionale. Sainte-Foy, suite aux études de cadrage qui ont
été faites dans la région de Québec pour le compte
de l'OPDQ, suite à certains travaux de la Communauté urbaine, a
pensé son avenir en termes d'un sous-centre régional parmi
quatre, le cinquième étant le centre principal,
c'est-à-dire Québec, les quatre sous-centres étant
Charlesbourg, Beauport, Lévis et Sainte-Foy. Cette perspective
régionale donne à la question de référendum dont on
parlait tout à l'heure, une dimension que je dis, encore une fois, tout
à fait exceptionnelle. Le cas peut se présenter où il y a
un problème d'intérêt régional comparable dans les
trois communautés urbaines qui existent, mais cela ne s'est jamais
présenté, à ma connaissance, dans une ville. Donc,
l'objectif transcendant de l'opération, c'est de situer le centre-ville
de Sainte-Foy dans le contexte régional de la région de
Québec et d'en faire un centre-ville aux dimensions
prédéterminées. Les autorités de Sainte-Foy,
contrairement à la pratique courante, contrairement à ce qu'on
pourrait penser même dans les milieux régionaux ici, a l'intention
ferme de limiter l'expansion de son centre-ville c'est assez nouveau
comme notion de manière à le garder à
l'échelle d'une ville de 150 000 habitants parmi cinq autres et non pas
de rivaliser avec le centre principal de la région qui est le lieu, en
somme, où nous sommes. Il s'agit là d'une idée assez
nouvelle qui témoigne, je pense, de la générosité
de pensée des contribuables de Sainte-Foy.
Dans les objectifs plus particuliers que vise la ville de Sainte-Foy,
j'en retiens deux. Le premier touche à ce que j appellerais la
permanence, le besoin qu'ont les gens d'être sécurisés, et
le deuxième, trouver les moyens d'asurer un développement
intégré du territoire en question. Il y en a plusieurs autres,
mais ce sont les deux que je peux retenir devant vous ce soir: la permanence
dans les utilisations et les occupations du sol et le deuxième, le
développement intégré du territoire en question.
Le but du premier objectif qui est la permanence, c'est, comme je viens
de le dire, de sécuriser la population qui craint toujours, avec raison
d'ailleurs, parce que c'est le cas généralisé à
travers l'Amérique, les changements de zonage, référendum
ou non. On sait combien il y a eu de référendums dans certaines
des cinq plus grandes villes du Québec que je ne nommerai pas. Cette
sécurité m'apparaît une denrée essentielle et je
peux, personnellement en tout cas, comprendre les gens qui s'opposent à
la disparition du référendum à cause de ces changemnts
perpétuels de zonage qu'on rencontre partout. Je viens de dire que je
peux comprendre ceux qui s'opposent au référen- dum, d'autant
mieux qu'il y en a peut-être quelques-uns ici qui savent que j'ai
été, au Québec, depuis plusieurs années je
ne dirai pas combien, cela me vieillirait un peu trop un des plus
ardents défenseurs du référendum et je le suis encore.
C'est pour ça que je disais tout à l'heure que je pense
qu'il vaut la peine d'en parler un peu parce qu'il s'agit d'un cas
exceptionnel, ou peut-être qu'une exception serait souhaitable. La
permanence en question dont je viens de parler, on peut l'assurer par la
délimitation d'une manière assez définitive de
l'étendue du territoire du centre-ville concernée. Voilà
encore une notion nouvelle. Qui oserait, dans une grande ville, dire que le
centre-ville se limitera à telle rue, telle rue, telle rue en 1976 et
prétendre qu'il en sera ainsi en l'an 2000 ou 2002? C'est l'intention
bien arrêtée de la ville de Sainte-Foy parce que la ville de
Sainte-Foy ne cherche pas le gigantisme avec son centre-ville, comme je l'ai
dit tout à l'heure. Elle cherche à développer un centre
à l'échelle d'une ville de 150 000 à 200 000 habitants et
non pas un centre-ville qui est en compétition avec la ville de
Québec.
C'est pourquoi elle pourrait et elle a l'intention de limiter, en 1976,
l'étendue physique et l'étendue géographique du
centre-ville. En ce faisant, elle assure le premier objectif dont j'ai
parlé, c'est-à-dire la permanence des utilisations et des
densités d'occupation du sol dans le territoire
périphérique.
Je pense qu'il vaut la peine d'insister sur l'unicité de ce genre
de politique. On ne rencontre pas cela ailleurs.
Le deuxième objectif, le développement
intégré. Le but du développement intégré
pourra se résumer assez simplement: Assurer l'intégration de
toutes les composantes qui peuvent former un centre-ville. Je retiens parmi les
principales un réseau de circulation piétonnier, un réseau
de voirie et un réseau de transport public, mais surtout
l'intégration des trois réseaux entre eux.
Cela peut se faire dans la mesure où il y a opération de
planification concertée. Cela ne peut pas se faire par
développement isolé, lot par lot, même dans le contexte des
meilleurs règlements de zonage.
On n'a qu'à regarder nos centre-ville un peu partout dans le
Québec pour voir ce que cela donne de le faire par les méthodes
courantes. Cette intégration de toutes les composantes doit se faire en
respectant l'environnement, par le contrôle des hauteurs et des
densités d'occupation, tout cela étant prévu dans le
règlement.
Mais comment arriver au développement intégré?
C'est là qu'on touche au fond de la question. Il faut distinguer trois
étapes dans l'opération. Une première étape
consiste dans la préparation, ce qui est fait, la consultation et
l'adoption d'un plan général de développement, pour tout
le secteur concerné, qui comporte à peu près de 150
à 160 acres.
La deuxième ou les deuxièmes étapes, c'est
une série de deuxièmes étapes consiste à
exi-
ger, de la part des promoteurs propriétaires, la
préparation de plans de détail pour chacun des secteurs qui
composent la zone globale du centre-ville. Dans le cas de Sainte-Foy, il a
été prévu huit de ces secteurs, la somme des huit
composant le centre-ville. Le centre-ville est donc, dans un premier temps,
l'objet d'un plan directeur ou d'un plan d'ensemble global; c'est une vision
globale. Dans un deuxième temps, il faut préparer des plans de
détail pour chacun des secteurs.
Les secteurs, on les a appelés des secteurs d'aménagement
concerté (SAC), ce qui a fait le sigle de SAC, je le dis tout de suite
au cas où cela serait dit plus tard dans la discussion.
La troisième étape consiste à l'émission des
permis de construire pour des bâtiments qui viendraient se situer dans un
plan de détail étant, lui, conforme au plan
général.
Il y a donc trois étapes qu'il faut bien distinguer, je le
souligne. Il y a trois lignes qu'il faut bien distinguer entre ces trois
étapes, parce que la question des référendums s'applique
à la première seulement, non pas à la deuxième, ni
à la troisième. Je vais avoir l'occasion de m'expliquer
là-dessus.
Le plan d'ensemble se préoccupe de l'intégration de tous
les réseaux, de piétons, de transport en commun, d'automobiles,
de services d'alimentation et tout cela, et il établit l'ensemble des
paramètres qui devraient régler la préparation des plans
de détail de chacun des SAC.
Les paramètres en question touchent aux usages permis, aux
densités, c'est-à-dire au coefficient d'occupation du sol, pour
prendre une expression française, à la hauteur maximale, aux
stationnements, à la position des accès, des sorties, à la
quantité des stationnements, aux services de chargement et de
déchargement et surtout à l'intégration du réseau
piétonnier dans tout le centre-ville et à l'intégration du
réseau de transport.
C'est dans le contexte de ces paramètres, qui sont très
spécifiques, qui ne laissent pas grand-place à
l'interprétation, que se préparent les plans de détail de
chacun des secteurs. On est donc devant un système qui donne à la
population autant de garanties et, à mon avis, beaucoup plus qu'un
système de zonage conventionnel qui dirait, par exemple, qu'il faut
garder une telle cour avant, ou une telle cour arrière, ou une telle
cour latérale, sorte de camisole de force qui exclut à peu
près, à toutes fins pratiques, toute participation des agents
économiques, un système qui offre donc autant sinon plus de
garanties que le système normal, mais un peu plus complexe à
cause du fait qu'il implique des négociations avec tous les agents
économiques et à cause du fait qu'il implique une participation
continue avec la population, ce qui n'existe pas dans le système
conventionnel, parce que la participation de la population vient avec le
référendum et elle dit "oui" ou "non".
Ici, la participation de la population est, permettez-moi une expression
anglaise, "built in" dans le système, on ne peut pas s'en passer, de la
même façon que la participation des agents éco- nomiques ou
des agents de développement, il faut travailler avec elle pour
préparer les plans de détail.
J'ai l'impression que je parle longtemps. Je vais essayer de
résumer. Je retiens trois phases dans l'opération, une
première qui est franchie, qui concerne l'évaluation des
possibilités techniques de faire l'opération c'est ce que
la ville de Sainte-Foy a fait une deuxième étape, qui
consiste dans la consultation, dans des audiences publiques et dans la
participation c'est ce que Sainte-Foy s'apprête à faire
et une troisième étape qui impliquera des révisions
et l'adoption d'un plan d'ensemble de toute la zone et non pas des plans
d'ensemble particuliers des secteurs de zones, un plan d'ensemble de toute la
zone, l'adoption de ce plan d'ensemble de toute la zone qui pourra fort bien
être complètement différent des propositions qui sont
déjà mises devant la population par la ville de Sainte-Foy, qui
font déjà l'objet d'un document assez volumineux.
Ces propositions, qui peuvent être complètement de celles
qu'on a aujourd'hui, une fois approuvées par la population,
deviendraient le règlement de zonage de cette zone du centre-ville et,
dans le cadre de ce règlement de zonage, en quatrième partie, on
préparerait les plans de détail pour chacun des secteurs de zone
et chacun de ces plans étant préparés en tenant compte du
plan d'ensemble qui est le règlement de zonage et donc en tenant compte
de tous les paramètres de développement qui ont été
établis dans le plan de zonage.
Maintenant, pourquoi demander que l'approbation de ce plan d'ensemble,
qui doit être un plan directeur pour la préparation des plans de
détail, soit approuvé à la suite de consultation avec la
population sans référendum. Il y a deux séries de raisons,
à mon sens, qui tiennent au caractère exceptionnel du projet. La
première série de raisons, tient au fait que le projet en
question transcende l'intérêt des résidents de la zone qui
comprend déjà huit ou neuf zones dans le règlement de la
ville de Sainte-Foy. Ce projet transcende l'intérêt des
résidents des zones contiguës. Ce projet transcende, je dirais
même, l'intérêt de toute la population de la ville de
Sainte-Foy, parce qu'elle va rejoindre, comme je le disais au début,
l'intérêt d'une des cinq zones de la région
métropolitaine de Québec. Dans ces conditions, nous
prétendons que la méthode de participation et de consultation
suggérée par la ville est effectivement la seule qui permettrait
aux quatre groupes d'intérêt dont je viens de parler de pouvoir se
prononcer. Il n'y a pas d'autre système existant dans le moment, dans le
Québec qui pourrait permettre à tout ce monde de se prononcer.
C'est vraiment l'intérêt de ces quatre niveaux de population.
La deuxième série d'arguments touche à ce que M. le
maire disait tout à l'heure, au fait qu'il s'agit d'un problème
d'une nouveauté et d'une complexité telle qu'il serait, à
mon sens, infiniment risqué de demander de trancher la question par un
oui ou par un non. Ce que la ville souhaite, c'est de pouvoir adopter un plan
pour le centre-ville,
même s'il était entièrement différent de
celui qu'elle a en vue dans le moment, mais accepter un plan qui serait celui
que la population aurait désiré. Elle cherche les meilleurs
moyens possibles de faire participer la population.
En résumé, il y a trois arguments, à mon sens, que
j'ai retenus d'un commentaire fait par M. Jacques Morin cet après-midi.
Il a été question de participation. Il a été
question d'un référendum. Il a été question de
chèque en blanc. Pour ce qui est du chèque en blanc, je vous
répète que les paramètres de développement sont
prévus pour fins de discussion pour l'instant, il pourrait y en avoir
plus, ils pourraient être plus resserrés encore, mais même
ceux qui sont déjà sans modification dans le projet de plan qui
existe, donnent à la population une garantie au moins égale
à ce que pourra donner n'importe quel règlement de zonage. Il ne
peut pas être question de chèque en blanc. C'est un langage qui
est très difficile à accepter parce qu'il n'a aucun rapport avec
les faits.
Le deuxième point qui a été soulevé, c'est
la participation. On dit qu'il y a plus de participation. Nous, de la ville,
prétendons que la participation serait plus étendue et voire
même plus active si elle était faite de la façon
demandée.
Quant au référendum, j'ai dit tout à l'heure que la
question étant tellement complexe, tellement nuancée, tellement
subtile qu'il m'apparaîtrait extrêmement risqué de la faire
trancher par un oui ou un non. Il nous apparaît beaucoup plus souhaitable
de discuter, de dialoguer et d'absorber, pour l'insérer dans le plan,
tout ce que la population voudrait souhaiter.
Je m'excuse d'avoir été très long. J'en suis
très conscient.
Le Président (M. Picard): Merci, M. LaHaye.
Maintenant, j'aimerais informer les membres de la commission qu'il y a
trois autres personnes qui ont manifesté le désir de s'adresser
à la commission en rapport avec cet article.
Il y a ici M. Truchon, de la rue Courchesne à Sainte-Foy; M. le
conseiller municipal Anatole Robichaud, du quartier Saint-Yves de Sainte-Foy,
de même que M. Matuszewski, aussi de Sainte-Foy.
Suite à l'exposé fait par M. LaHaye et la prise de
position par le ministre, de même que l'Opposition officielle, est-ce que
ces messieurs désirent toujours s'adresser à la commission.
Si j'appelais, pour commercer, M. Truchon? Voulez-vous vous approcher
d'un micro, s'il vous plaît? M. Michel Truchon.
M. Truchon (Michel): M. le Président, je ne veux pas
mettre en cause le bien-fondé du projet du centre-ville de Sainte-Foy,
ni la bonne volonté de l'administration municipale actuelle et son
désir de consulter la population, bien que, jusqu'à maintenant,
on n'ait pas été consulté tellement sur ce projet. Il me
semble que nonobstant tout le caractère transcendant, régional et
innovateur du projet, on devrait laisser au citoyen son dernier droit de
recours, qui est celui du référendum. J'espère que
l'équipe dirigeante de Sainte-Foy va faire toutes les consultations dont
elle parle, parce que le projet touche un assez grand nombre de personnes. Mais
dans la mesure où il semble qu'on doit aller vers une plus grande
participation, il me semble que nier le droit de référendum en
dernier recours serait aller un peu à rebours dans cette question.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Picard): M. Matuszewski.
M. Matuszewski (T.): Merci, M. le Président. Mon nom est
Matuszewski. J'habite à 2580, rue Gregg, à Sainte-Foy. Tout comme
M. Truchon, j'apprécie l'importance de l'aménagement de ce qu'on
appelle le centre-ville de Sainte-Foy. Je ne mets aucunement en doute la bonne
volonté de l'administration municipale. De même, j'écoutais
avec un grand plaisir les remarques du ministre des Affaires municipales et
celles du député de Chicoutimi, qui me semblaient
démontrer un penchant vers la procédure démocratique dans
cet arbitrage tellement difficile entre l'efficacité, d'une part, et la
démocratie de l'autre.
Pour ce qui est des remarques du maire Morin, je répète
que je comprends entièrement l'importance qu'il attache à
l'aménagement du centre-ville. Les points sur lesquels je ne suis pas
d'accord avec lui... j'espère que la commission parlementaire
protégera nos droits ici, ce soir, savoir le droit, en dernier ressort,
de décider de notre propre avenir. Je pense que la procédure de
consultation, la distribution de maquettes, de cartes de la ville que j'ai
reçues de l'hôtel de ville de Sainte-Foy, endate du 23 juin, deux
cartes du projet du centre-ville, soit deux cartes qui se contredisent entre
elles, d'ailleurs, ce qui est assez amusant... Mais je pense qu'en dernier
ressort, c'est la procédure du référendum qui est la seule
à pouvoir assurer ou à garantir les intérêts des
citoyens intéressés.
Pour ce qui est des remarques du distingué urbaniste qui nous a
entretenus ici pendant un certain temps, avec tout le respect que je dois
à sa maîtrise indiscutable du métier, je voudrais faire
deux remarques.
En premier lieu, il a beaucoup insisté sur l'importance de la
permanence de l'utilisation du sol. Alors, je pense que cet argument ne tient
pas. Si nous prenons comme exemple les terrains, à Sainte-Foy, au coins
de l'avenue Sauvé et du boulevard Laurier, ces terrains sont aujourd'hui
une espèce de sablière non autorisée, un bourbier, en fin
de compte. Depuis octoblre 1973, la vocation officielle ou officieuse de ces
terrains a été successivement un développement
résidentiel, un motel, un édifice à bureaux et maintenant,
une liaison aérienne avec le centre-ville.
Et voilà pour la permanence de l'utilisation du sol; ceci, depuis
octobre 1973.
Je respecte énormément les connaissances techniques du
distingué urbaniste qui nous a entretenus pendant un certain temps et je
ne prétends pas me mesurer à lui pour ce qui est de l'urbanisme
comme tel mais je pense que, pour ce qui
est des procédures qui devraient régir la prise de
décision dans une collectivité, ces opinions ne pèsent pas
plus lourd que celles de n'importe quel autre citoyen.
Finalement, je voudrais, encore une fois, féliciter le ministre
des Affaires municipales et le député de Chicoutimi. Il y en a
peut-être d'autres qui ont parlé au cours de la journée,
qui ont abondé dans le même sens, mais il fallait que je gagne ma
vie. Je n'ai pu être ici au cours de la journée et je leur fais
confiance qu'en prenant la décision concernant l'article en question,
27, qui est devenu l'article 24 du projet de loi 226, ils feront pencher leur
décision, qui ne sera pas facile à prendre, qu'ils la feront
pencher en faveur de la procédure démocratique,
c'est-à-dire de la procédure du référendum en
dernier ressort.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Merci, monsieur. J'inviterais
maintenant M. Anantole Robichaud, conseiller municipal du quartier Saint-Yves
de la ville de Sainte-Foy.
M. Robichaud (Anatole): M. le Président, messieurs les
membres de la commission parlementaire, je n'ai aucun commentaire.
Le Président (M. Picard): Y a-t-il d'autres...? Le
ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous discutons
depuis un certain temps de cette question. Je ne veux pas couper court à
la discussion, mais j'aimerais faire certaines observations dans le but de nous
acheminer vers une décision.
Nous avons entendu des arguments qui assimilent le projet du
centre-ville de Saint-Foy à un projet plus vaste qui est le
développement de toute la région métropolitaine et
l'orientation de ce développement par rapport à un pôle
central et quatre pôles périphériques. Si je fais la
comparaison avec ce que nous avons envisagé dans l'Outaouais, nous avons
prévu ce qui est en cours présentement, une période de
consultation, mais sans référendum au niveau de la
communauté régionale; par la suite, l'adoption, toujours sans
référendum, d'un premier règlement de zonage à
l'échelle de toute la municipalité dans chacun des huit cas pour
assurer la conformité du zonage municipal avec le schéma
régional. Puisque c'est ce qui est prévu dans l'Outaouais,
puisque c'est ce qui est en cours dans l'Outaouais, il me semble logique que
l'on puisse faire la même chose en ce qui concerne la Communauté
urbaine de Québec.
Il y a certain parallélisme dans le déroulement du
processus d'adoption d'un schéma métropolitain ou
régional; mais il me semble, M. le Président, que quand nous
arrivons à cette question du droit des gens à se prononcer sur ce
qui arrive dans leur quartier, c'est à une échelle
différente et la tentation de placer au-dessus de ces
considérations d'ordre local la vision que l'on peut avoir d'une ville
et de son centre-ville, c'est une tentation qui pourrait nous mener loin. Nous
pourrions effectivement modifier tout le système et arriver à ne
permettre le référendum que sur la décision d'avoir ou de
ne pas avoir une station-service au coin de telle ou telle rue. Je ne pense pas
que nous soyons justifiés de minimiser l'importance du
référendum dans le processus.
Je me fais une dernière réflexion sur cette question.
Nonobstant ce que je viens de dire, nonobstant le fait qu'un projet de cette
nature s'implante dans un quartier, ce n'est évidemment pas toute la
ville qui est directement touchée, physiquement,
géographiquement, par un tel projet. Il s'agit quand même du
centre-ville de toute la municipalité. Je me pose une question. Si nous
devons conserver le référendum, est-ce que ce
référendum doit être limité aux seuls quartiers
touchés physiquement et géographiquement par le projet de
centre-ville ou ne s'agit-il pas d'un projet qui touche et intéresse
toute la municipalité? Je pose une question pour fins de discussion.
Est-ce que le référendum devrait être localisé ou
est-ce que nous devrions envisager un référendum à
l'échelle de toute la ville sur le projet de centre-ville qui est le
centre-ville de tous les citoyens? C'est une question que je pose dans le but
de faire avancer la discussion.
Le Président (M. Picard): Me Walters, ou M. Perron.
M. Walters: Je pense que la question nous avait d'ailleurs
déjà été posée par le député
de Chicoutimi. Il nous apparaît, après en avoir discuté
très brièvement, que ce serait préférable à
l'échelle de la ville.
M. Bédard (Chicoutimi): En ce qui nous regarde...
M. Walters: Si on nous pose l'une ou l'autre option, nous
préférons à l'échelle de la ville.
Le Président (M. Picard): Le député de
Saint-François, toujours sur la même question.
M. Déziel: M. le Président, avec
l'expérience déjà vécue antérieurement
à Sherbrooke, nous avons eu à faire la rénovation du
centre-ville et nous avons procédé à une série de
séances d'information à caractère sectoriel, au niveau de
toutes les paroisses. Le référendum s'est fait au niveau de la
ville. C'est ce que je voulais ajouter.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, je crois que ce
serait une des solutions. Généralement lorsque vous faites un
référendum dans toute la ville, même si nous avons fait pas
mal de consultation jusqu'à maintenant, quoiqu'en disent certaines gens,
nous avons l'intention de continuer à en faire l'automne prochain
seulement, parce que pendant l'été, plusieurs personnes sont
parties, généralement c'est très difficile de faire voter
les gens. Il n'y a excusez l'espression canadienne-française
que les "de contre" qui viennent voter. C'est très difficile de
faire voter la population
dans un pourcentage assez élevé. Là aussi, cela
devient dangereux et très dispendieux.
Remarquez que si c'est tout ce qui nous reste comme choix,
personnellement, je préfère un référendum dans
toute la ville. Maintenant, il y a deux personnes, aujourd'hui, devant les
membres de la commission, qui ont fait allusion à un certain terrain au
coin de la rue Sauvé. J'aimerais vous dire que ces terrains ont
été changés de zonage avec un référendum. Il
ne faudrait pas oublier ça, le processus démocratique qu'on
appelle consultation de la population; le changement de zonage s'est fait avec
référendum.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le maire, avec une campagne
d'information, en y prévoyant les délais nécessaires pour
la faire le plus valablement possible, je crois que l'argument que vous
apportez suivant lequel ce sont surtout ceux qui sont contre qui se rendent
voter, étant donné l'importance du projet, peut-être y
a-t-il lieu d'espérer et même d'escompter que cette situation ne
sera pas celle à laquelle vous aurez à faire face. Je remarque
seulement que ce soir, il y a trois citoyens qui sont venus s'adresser à
la commission. Dans leurs interventions, il n'y avait absolument rien
d'agressif par rapport au projet du centre-ville. Ils n'ont même pas
exprimé d'opinion fondamentale concernant le pour ou le contre du projet
comme tel, mais ils ont tenu à se faire entendre sur un aspect en
particulier, à savoir la nécessité démocratique de
tenir un référendum.
D'ailleurs, vous savez, l'article qui était dans votre charte et
que vous proposiez à l'attention de la commission était quand
même assez rigide quand on le regarde et qu'on l'étudie...
M. Morin (Bernardin): On n'est pas si rigide que vous le croyez,
je me demande...
M. Bédard (Chicoutimi): ...parce que, dans un premier
temps, ce règlement que vous nous demandiez d'accepter, proposait,
à toute fin que de droit, que, sur l'acceptation même du principe
du plan directeur, avec possibilité de le changer, de le modifier ou
même de le mettre de côté, l'article que vous nous proposiez
visait, dans un premier temps, à laisser le conseil et le ministre les
seuls éléments responsables au niveau de l'acceptation du
principe du centre-ville. Je comprends que vous ajoutiez qu'à un moment
donné, des personnes pouvaient aller exprimer leur opposition devant la
Commission municipale, mais il ne faut pas oublier également que, dans
ce que vous nous proposiez, il est clairement stipulé qu'une fois les
gens entendus devant la Commission municipale, celle-ci se devait de faire
rapport au conseil, mais on y ajoutait que le conseil municipal pouvait, par
résolution, modifier le règlement pour donner suite aux
recommandations comprises dans le rapport, ce qui implique que, malgré
les représentations des citoyens devant la Commission municipale,
même si ces représentations d'opposition, tenons pour acquis
qu'elles étaient fondées, amenaient la commission municipale
à dire non au projet, quand même, ça ne réglerait
pas le cas, étant donné le contenu de ce que vous nous proposez.
La Commission municipale aurait fait un rapport négatif au conseil de
ville et ceci n'aurait pas empêché la possibilité pour le
conseil de ville de passer outre à la décision de la Commission
municipale.
Je pense que c'est dans ce sens qu'on ne peut pas identifier la
démocratie qui s'exprime au niveau du conseil de ville, de gens qui
viennent dire leur idée au niveau du conseil de ville et au niveau de la
Commission municipale, je ne peux pas identifier cette démocratie
à la démocratie qui s'exprime dans un référendum.
Parce que celle qui s'exprime dans un référendum est une
démocratie occasionnelle, alors que le citoyen décide par un oui
ou par un non de donner son accord ou ses accords à tel ou tel projet
bien précis; alors que, lorsqu'il va devant le conseil de ville ou
devant la Commission municipale, il ne fait qu'exprimer des idées en
espérant que ces autorités les prendront en considération.
Et en ce sens, le citoyen n'a pas une action décisionnelle comme c'est
le cas avec le référendum.
Je comprends que vous nous avez parlé de l'ampleur du projet et
il n'est pas nécessaire d'épi-loguer longtemps pour voir
jusqu'à quel point c'est important, non seulement pour les citoyens de
la zone plus touchée par des déplacements possibles, mais
également pour l'ensemble des citoyens de Sainte-Foy, même du
point de vue régional. Je serais porté à croire que
l'ampleur du projet, loin d'être une considération ou d'être
une raison pour ne pas aller au référendum, constitue
plutôt une raison fondamentale pour aller au référendum et
demander aux citoyens de se prononcer. A ce que je sache, le
référendum, ce n'est pas seulement pour les petits projets, ce
n'est pas seulement pour les projets qui ont plus ou moins d'importance. Au
contraire, je pense que, dans l'esprit de la loi, le référendum a
justement été pensé en fonction des gros projets qui
peuvent affecter un ensemble ou toute une collectivité
donnée.
Dans ce sens-là, vous nous avez dit tout à l'heure que si
vous procédiez à un référendum, il n'était
pas question de le faire simplement dans la zone désignée,
où il y aurait des déplacements, mais de le faire sur l'ensemble
du territoire. Je trouve que cela est vraiment en conformité avec
l'esprit de ce que l'on appelle un référendum. D'ailleurs, j'ai
l'impression qu'il a plus de chances de passer s'il se fait sur l'ensemble de
la population que si vous le faites simplement sur un groupe donné de
citoyens qui sont touchés d'une façon plus particulière
par les effets de ce projet de loi.
Vous avez eu l'occasion de nous parler du projet. Afin de forcer la main
de la commission, je vous félicite de ne pas avoir fait la même
mise en scène que font certains maires de grosses villes, en nous
présentant tout le plan directeur, de telle façon qu'étant
donné la beauté du projet, il y aurait eu de quoi impressionner.
Disons que vous n'avez pas suivi le même processus...
M. Desjardins: Nommez-les!
M. Bédard (Chicoutimi): ... que le maire de la ville de
Montréal lorsque cela a été le temps de vendre les Jeux
olympiques à la commission parlementaire.
De toute façon, vous l'avez saisi très vite...
M. Desjardins: De quei projet s'agit-il?
M. Bédard (Chicoutimi): Le projet des Jeux olympiques,
à ce que je sache.
M. Desjardins: Ah! C'était cela!
M. Bédard (Chicoutimi): De toute façon, au niveau
de la commission, on n'a pas à se prononcer sur le contenu, qu'il soit
bon ou mauvais. On a à se prononcer sur le principe de l'acceptation du
projet lui-même, de la même manière que, je pense, on ne
pourrait pas faire le raisonnement que si un projet est bon, on fait un
référendum, et s'il est mauvais, on ne le fait pas.
J'aimerais bien savoir, étant donné la manière
aussi éloquente avec laquelle vous défendez le bien-fondé
de ce projet, autant pour l'ensemble des citoyens de Sainte-Foy que de la
région, si vous avez des doutes sur la possibilité d'une
population valablement informée d'accepter un projet aussi
important.
Le Président (M. Picard): M. le maire Morin.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, si vous me
permettez une dernière intervention, ce ne sera pas long. Jusqu'à
maintenant, nous avons consulté et nous avons déjà fait
des changements. Nous avons l'intention de consulter encore à l'automne,
par des auditions.
Ce que nous vous demandons, c'est simplement l'acceptation du plan
directeur auquel est attaché le zonage, pour l'ensemble, une fois
après consultation avec la population, où il peut y avoir
d'autres changements. Je pense que c'est pas mal démocratique, ce que
nous faisons. Depuis le printemps dernier qu'on fait cela et on va faire cela
jusqu'à l'hiver.
C'est un point très important. Après cela, s'il y a
d'autres changements de zonage et qu'on veuille sortir de ce zonage, cela va
prendre un référendum chaque fois. J'espère que les
membres de la commission nous ont bien compris.
On ne demande pas que, pour le centre-ville, il n'y ait pas de
référendum final, on vous demande simplement que la ville,
après consultation avec la population Dieu sait si nous allons en
avoir, nous en avons déjà eu c'est le plan directeur qui
est là auquel s'attache le zonage, le processus que nous demandons...
Une fois que cela sera accepté, après consultation avec la
population je le répète encore une fois et avec les
changements nécessaires faits, s'il y a d'autres changements,
après cela, dans le processus, là il y aura
référendum.
Il ne s'agit pas d'enlever le référendum ad vitam
aeternam. C'est simplement pour l'acceptation du plan directeur auquel sera
attaché le règlement de zonage pour l'ensemble, comme le disait
tout à l'heure M. LaHaye.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour répondre à
votre objection, une fois le plan directeur adopté, c'est évident
que ce serait difficile, au cas de changements dans ce plan directeur,
d'être obligé, chaque fois, d'aller devant la population par voie
de référendum.
Nous avions préparé un amendement qui, vous me le direz,
pourra peut-être répondre à cette objection que vous vous
posez. De toute façon, M. le Président, je le dépose.
Pourriez-vous le distribuer?
Je propose à la commission, en espérant qu'il puisse
répondre à la préoccupation bien valable qu'a
exprimée M. le maire de Sainte-Foy tout à l'heure, l'amendement
suivant: Que l'article 24 soit modifié en le remplaçant par ce
qui suit: Le conseil doit tenir une consultation des personnes
habilitées à voter sur tout le territoire de la ville à
l'égard du règlement général relatif à
l'adoption du plan directeur du territoire de la ville, connu et
désigné comme le centre-ville décrit à l'annexe 3.
L'avis public de cinq jours francs prévu à l'article 398 b) de la
Loi des cités et villes est porté à trente jours. Le
greffier doit publier dans un journal circulant dans la ville un avis de
l'adoption de règlements particuliers. Cet avis doit reproduire le texte
du présent article et mentionner que les propriétaires
intéressés qui désirent s'opposer à ces
règlements particuliers peuvent faire connaître les motifs de leur
opposition en s'adressant par écrit à la Commission municipale du
Québec dans les trente jours suivant la publication de l'avis. A
l'expiration...
Le reste, les deux autres paragraphes, c'est le texte qui est
déjà dans le projet de refonte que vous nous avez proposé,
A savoir, à l'expiration de ce délai, la Commission municipale de
Québec tient une enquête publique dont elle fait rapport au
ministre des Affaires municipales et au conseil municipal. Ce dernier peut, par
résolution, modifier les règlements particuliers pour donner
suite aux recommandations comprises dans le rapport. Une fois en vigueur, les
règlements particuliers adoptés en vertu du présent
article ne peuvent être abrogés ou modifiés que suivant le
paragraphe 1 de l'article 426 de la Loi des cités et villes.
Il me semble que, d'une part, cela répond à un principe
que nous avons évoqué tout à l'heure, à savoir la
nécessité de tenir un référendum au niveau de
l'ensemble de la population sur un sujet bien précis qui est l'adoption
du plan directeur du territoire de la ville.
Deuxièmement, si nous demandons un prolongement du délai
de cinq jours prévu à l'article 398, c'est qu'étant
donné l'ampleur du projet, je pense qu'il y a lieu de prévoir, de
donner un délai plus élaboré aux autorités
municipales afin de donner une information valable à la population et de
lui permettre de s'exprimer en tout état de cause. Ensuite,
naturellement, une fois le plan directeur adopté, c'est le sens du reste
de la résolution, s'il y a des changements qui s'imposent dans la
poursuite du plan directeur, à ce moment, le contenu en serait transmis
à la population et à la Commission municipale, d'ailleurs, ce
processus
était déjà prévu, et les citoyens, devant
ces changements au plan directeur, auraient la possibilité d'aller
s'exprimer devant la Commission municipale.
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: Est-ce que je peux poser une question au
député de Chicoutimi? Est-ce que, dans son dictionnaire, les mots
"consultation" et référendum" sont des synonymes?
M. Bédard (Chicoutimi): Enfin, si c'est la seule question
que vous avez à me poser et si cela peut créer une confusion, on
sait de quoi on veut parler. Dans la loi...
M. Goldbloom: Je veux êtes honnête à l'endroit
du député de Chicoutimi, parce qu'à mon sens, le mot
"consultation" est extrêmement large. Il peut comprendre un
référendum et peut comprendre exactement ce que propose la ville
de Sainte-Foy. Un référendum, c'est une chose bien
précise.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous lisez la Loi des
cités et villes, on emploie exactement cette formulation, à
savoir consultation des personnes habilitées à voter.
Le Président (M. Picard): Oui, monsieur?
M. Morin (Jacques): Jacques Morin, de la ligue des citoyens de
Sainte-Foy. Suite à l'amendement qui a été proposé,
au lieu du mot "consultation", nous préférerions le mot
"référendum". Le mot "consultation" signifie seulement
consultatif. Le conseil municipal ne serait pas obligé de tenir compte
de l'opinion exprimée par les gens, alors qu'en cas de
référendum, c'est obligatoire.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez, sans faire de
légalisme plus qu'il ne le faut, il reste que, dans la loi 42, que nous
avons adoptée l'an passé, justement cette formulation m'a quand
même surpris, mais c'est exactement la formulation qui est
employée pour identifier le référendum, parce que cette
formulation faisait suite à plusieurs articles précédents
qui établissaient le processus d'un référendum comme tel.
Maintenant, pour éviter toute ambiqufté, je n'ai aucune objection
à changer la Loi des cités et villes ou changer l'expression "une
conslutation des personnes habilitées à voter" par "doit tenir un
référendum".
M. Morin (Jacques): Je viens de consulter le bill 42, et il
semble que c'est exact que le mot "consultation" signifie bel et bien
référendum.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. Dans les articles
précédents, on parle carrément du processus de la Loi du
référendum. C'est dans un sens de concordance légale que
nous avions employé cette expression.
M. Morin (Jacques): Deuxièmement, au dernier alinéa
de l'amendement qui est proposé, en vertu de cet alinéa, la
procédure des référendums serait conservée. C'est
exact?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Morin (Jacques): Combien faudrait-il de personnes qui signent
le registre à l'hôtel de ville pour qu'il y ait
rérérendum? Cinq cents ou uniquement le secteur affecté
par l'amendement au zonage.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est toute la ville. M. Morin
(Jacques): Toute la ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour ce qui est du nombre qui est
exigé... En fait, la Loi des cités et villes le
prévoit...
M. Morin (Jacques): 500.
M. Bédard (Chicoutimi):... dans la loi 42. C'est
ça.
Par rapport à l'objection très valable qu'avait M. le
maire sur le danger d'être obligé de faire un
référendum toutes les fois qu'il y a un changement dans le plan
directeur, si on "tenait pour acquis" que les membres de la commission veulent
que se tienne un référendum, à ce moment-là, est-ce
que cette formulation ou l'esprit de cet amendement répondrait à
la préoccupation de M. le maire de Sainte-Foy?
M. LaHaye: Est-ce que je pourrais dire un mot à ce
sujet?
Le Président (M. Picard): Oui, M. LaHaye.
M. LaHaye: Je crains qu'il y ait grand risque d'échapper
l'essentiel. J'ai essayé tout à l'heure de faire une distinction
entre trois niveaux d'opération, un premier niveau étant
l'approbation du plan général de toute la zone, le
deuxième niveau étant l'approbation des plans particuliers, des
plans plus détaillés de chacun des secteurs d'aménagement
concertés et le troisième niveau étant l'approbation d'un
projet de construction spécifique.
La ville de Sainte-Foy a proposé dans son bill d'être
exemptée du référendum pour le premier niveau seulement,
et une fois seulement pour les raisons qui ont été
exprimées et que j'ai essayé d'exprimer moi-même.
Mais, au deuxième palier, au moment où il se fait des
plans de détails, des plans plus précis couvrant certaines
parties du territoire du centre-ville, ces plans, qui sont, dans un sens, des
modifications, puisque ce sont des précisions, s'ils devaient être
l'objet d'un référendum chaque fois qu'ils se font, nous sommes
devant une situation tout à fait impossible, ce qui veut dire qu'on ne
peut pas procéder de cette façon d'aucune manière.
Le plan de détail ou le plan de chacun des SAC est un plan qui
précise le plan général pour une partie et qui est fait en
tenant compte de tout ce que le plan général a établi
comme paramètre. Donc, dans ce sens, il n'y a pas changement. Il n'y a
pas modification. Il n'y a pas amendement. C'est parce qu'il n'y a ni
amendement, ni modification, ni changement que la ville désirerait qu'il
soit très clairement établi que le plan du SAC, le plan de
détail il y en a huit dans l'ensemble de la zone ne soit
pas l'objet d'un référendum, mais l'objet d'une consultation
seulement.
M. Bédard (Chicoutimi): II ne faut quand même pas
que ces huit plans de secteurs viennent en contradiction avec les principes
énoncés. Que ce soit une question de précision, c'est une
autre chose. Cela peut entrer dans ce qu'on appelle les règlements
particuliers, mais je pense bien qu'il n'est pas de l'esprit, dans ce que vous
nous avez dit, de l'idée de faire en sorte que ces huit plans directeurs
peuvent même aller à rencontre des principes
généraux établis dans le plan directeur en
général.
M. LaHaye: S'ils allaient à l'encontre, ce serait, pour
moi, si vous me permettez de donner mon avis là-dessus, nettement un
amendement. Mais ça ne devrait pas, de façon
générale, aller à l'encontre des grandes directives
établies par le plan global...
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment-là...
M. LaHaye: ... donc, ça ne devrait pas être l'objet
d'un référendum. Si ce point était clairement
établi, probablement que la ville aurait un pas de fait dans la bonne
voie.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense m'être
exprimé le plus clairement possible.
En tout cas, en ce qui me regarde, c'est à partir du moment
où les plans directeurs ne vont pas fondamentalement à l'encontre
des principes énoncés dans le plan directeur
général, ces plans directeurs font l'objet de règlements
particuliers qui sont soumis, avec le processus qu'on a établi tout
à l'heure, mais ils ne font pas l'objet de huit
référendums.
Le Président (M. Picard): Me Perron.
M. Perron (Noël): M. le Président, en lisant le texte
de l'amendement proposé, je me demande... Après le premier
article: "Le conseil doit tenir une consultation..." On vient d'avoir des
précisions, c'est-à-dire que nous sommes au projet de loi no
42...
Je voudrais savoir... Après cette consultation, l'article ne dit
pas automatiquement... Si la consultation, advenant le cas, en vertu des
règles qui sont énoncées à l'article 42, n'approuve
pas un plan directeur, est-ce qu'effectivement, la ville de Sainte-Foy pourra
également se présenter à la Commission municipale pour
étudier les motifs? Parce que je dois vous dire que l'idée
principale et première de faire tenir une enquête devant la
Commission municipale, c'est qu'à Sainte-Foy, il y avait tout de
même eu deux ou trois précédents créés et,
pour le plan directeur général de la ville, cela s'était
révélé assez probant parce que plusieurs individus
étaient venus devant la Commission municipale.
Maintenant, dans le texte de loi que nous avions en 1970, sauf si je me
trompe, pour répondre au député de Chicoutimi, le conseil
de ville devait c'était doit, à mon sens, dans la loi
adopter les modifications présentées par la Commission
municipale.
Naturellement, là, nous sommes un peu dans l'imbroglio. On me
demande ce que j'en pense. Je voudrais, premièrement, qu'on me
réponde. Si cette consultation populaire est négative, la ville
peut-elle aller devant la Commission municipale ou si tout le processus se
termine là?
Je voudrais savoir, également, ceci. Si la ville ne peut aller
devant la Commission municipale pour l'ensemble de la population pour qu'on
exprime devant cette dernière les motifs pour lesquels on est pour ou on
est contre... C'est qu'au référendum, cette consultation
populaire, on va répondre oui ou non.
Effectivement, on est un peu dans l'imbroglio, en ce sens parce qu'on ne
voudrait pas non plus avoir l'air d'enlever... Il y a tout de même des
gens intéressés, c'est-à-dire des zones amendées
suivant le contexte législatif actuel. Il y a la zone amendée et
les zones contiguës qui peuvent venir au vote. Ce qui m'apparaît,
dans tous les échanges que nous avons eus jusqu'à ce moment, est
qu'on parle toujours de référendum, mais je dois vous dire que,
d'après la Loi des cités et villes, le référendum
n'est pas automatique.
Il faut qu'il soit demandé par la population. Si la population
est bien informée, même dans le contexte législatif actuel,
à savoir les zones amendées et les zones contiguës... Je
doute, en tout cas, dans toute mon expérience, qu'on puisse informer la
population. Même si on parle de consultations populaires qui sont
préalables à l'adoption du règlement par le conseil, je
doute qu'on puisse informer ou intéresser toute la population de
Sainte-Foy sur le centre-ville.
Alors, vous savez qu'en vertu des consultations populaires qu'on doit
tenir au cours d'un référendum, il y a un minimum de gens qui
doivent voter. Je ne me rappelle pas ce que dit le projet de loi no 42, mais,
d'après l'ancienne loi, il fallait qu'un tiers des propriétaires
électeurs votent, sinon la consultation était jugée
négativement.
Alors, je veux exprimer une opinion personnelle. On ne peut
peut-être pas avoir de consensus précis, mais je me dis que cet
amendement répond tout de même à un besoin que la ville
voulait, c'est-à-dire étendre la consultation populaire à
toute la ville, mais seulement on voulait l'étendre pour que
l'électeur ou la personne intéressée vienne exprimer son
motif, pourquoi elle était pour ou contre, mais si, effectivement, on ne
peut pas le faire sans ce processus, je me pose la question, à savoir si
la ville pourra intéresser tout le monde...
M. Bédard (Chicoutimi): ... informer la population?
M. Perron: ... et peut-être qu'on causera des
préjudices je vous dis cela sous toute réserve, c'est une
opinion, je le répète aux droits des gens qui sont dans les
zones concernées et dans les zones amendées. Il y a tout de
même...
M. Bédard (Chicoutimi): Avant de continuer une discussion
générale et de répondre aux points particuliers que vous
avez énoncés, peut-être y aurait-il avantage, étant
donné qu'il y a probablement aussi un projet d'amendement de la part du
gouvernement, que ce projet d'amendement soit également
déposé, étant donné que je pense bien que tout ce
que nous voulons ce soir, c'est essayer de trouver une solution qui puisse
d'une part assurer le respect de la démocratie le plus valablement
possible et, en même temps, trouver le moyen que cette consultation
populaire ne desserve par les intérêts de la population de
Sainte-Foy ou du conseil municipal, mais, au contraire, les serve le plus
valablement possible.
Si on nous faisait connaître, du côté gouvernemental,
l'autre projet d'amendement, étant donné qu'on s'entend
déjà sur des principes fondamentaux, entre autres le besoin de
consultation, deuxièmement le besoin de consultation sur l'ensemble du
territoire de la municipalité, et qu'on a eu l'occasion de parler des
huit plans directeurs et de vous faire connaître notre manière de
voir les choses sur cet aspect précis des amendements possibles au plan
directeur général, une fois accepté, je crois que la
connaissance de deux projets d'amendement pourrait nous amener à un
texte définitif qui serait très valable.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai effectivement
reçu...
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: ... de mes conseillers juridiques un texte...
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'on pourrait avoir une
copie?
M. Goldbloom: ... que j'aimerais vous proposer. J'en ferai
lecture lentement et il y aura peut-être des retouches à faire. Il
y a également un point que j'aimerais en toute honnêteté
mentionner, c'est que ce texte ne tient pas compte d'un des points
soulevés par l'honorable député de Chicoutimi dans le
projet d'amendement qu'il a proposé, c'est-à-dire la prolongation
du délai de cinq à 30 jours. On pourra l'ajouter, si tel est le
désir des membres de la commission, mais je vais lire le texte sans
allusion à cet élément. Je cite, M. le Président:
Pour la partie du territoire de la ville connue et désignée comme
le centre-ville et décrite à l'annexe 3, le conseil peut, par
règlement approuvé par toutes les personnes inscrites comme
propriétaires au rôle d'évaluation en vigueur à
l'égard de tout immeuble situé dans la municipalité,
même hors dudit secteur centre-ville et s'il s'agit de personnes
physiques, qui sont majeures et possédant la citoyenneté
canadienne, modifier, abroger ou remplacer tout règlement
décrétant l'adoption d'un plan directeur du territoire de la
ville ainsi que tout règlement de zonage y relatif, le tout
conformément, mutatis mutandis, aux articles 398a à 398o de la
Loi des cités et villes et, le cas échéant, aux articles
399 à 410 de ladite loi. Cependant, le vote se prend en nombre
seulement. Une fois en vigueur, le règlement adopté en vertu du
présent article ne peut être abrogé ou modifié que
suivant le paragraphe lc de l'article 426 de la Loi des cités et
villes.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez nous
donner plus d'explications sur la phrase suivante: Cependant le vote se prend
en nombre seulement.
M. Goldbloom: M. le Président, si les allusions incluaient
dans le premier alinéa l'article 426 de la Loi des cités et
villes, cet article prévoit que le vote se prend en nombre seulement
pour des questions de zonage. Mais puisque cette allusion n'est pas faite et
l'allusion est plutôt aux articles 398a à 398o inclusivement et,
le cas échéant, 399 à 410, il faut ajouter la phrase:
Cependant, le vote se prend en nombre seulement, pour éviter que ce soit
en nombre et en valeur.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Une seconde, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): J'ai pris une chance.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais savoir si le contenu
de cet article se trouve à impliquer l'obligation de faire adopter par
voie de référendum les huit plans directeurs? Autrement dit, les
huit règlements particuliers, surtout lorsqu'on indique dans le projet
d'amendement qui nous est soumis par le ministre, s'il s'agit de personnes
physiques majeures et possédant la citoyenneté canadienne,
modifier, abroger ou remplacer tout règlement décrétant
l'adoption d'un plan directeur du territoire de la ville, ainsi que tout
règlement de zonage relatif...
Ce sont simplement des explications que je voudrais avoir. Est-ce que
cette formulation n'implique pas presque neuf référendums, le
plan directeur d'une part et les huit plans directeurs?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais prendre 30
secondes de consultation, parce que le point est important.
Le Président (M. Picard): La séance est suspendue
pour trente secondes.
(Suspension de la séance à 22 h 20)
Reprise de la séance à 22 h 28
M. Picard (président de la commission des affaires municipales
et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
M. Goldbloom: Je vais, malgré l'heure tardive, relire
complètement le texte et je vais ajouter une allusion à la
prolongation du délai. Je cite: "Pour la partie du territoire de la
ville connue et désignée comme le centre-ville et décrite
à l'annexe III" tout ce qui suit se rapporte seulement à
cette partie du territoire de la ville "le conseil peut, par
règlement approuvé par toutes les personnes inscrites comme
propriétaires au rôle d'évaluation en vigueur à
l'égard de tout immeuble situé dans la municipalité,
même hors dudit secteur centre-ville et, s'il s'agit de personnes
physiques, qui sont majeures et possédant la citoyenneté
canadienne, modifier, abroger ou remplacer tout règlement
décrétant l'adoption d'un plan directeur du territoire de la
ville ainsi que tout règlement décrétant l'adoption d'un
plan directeur du territoire de la ville ainsi que tout règlement de
zonage y relatif, le tout conformément, mutatis mutandis, aux articles
398 a) à 398 o) de la Loi des cités et villes et, le cas
échéant, aux articles 399 à 410 de ladite loi. Cependant,
le vote se prend en nombre seulement et le délai de cinq jours francs
requis pour l'avis public prévu à l'article 398 b) de ladite loi
est porté à 20 jours francs, tout autre délai requis ou
prolongé en conséquence. Une fois en vigueur, le règlement
adopté en vertu du présent article ne peut être
abrogé ou modifié que suivant le paragraphe 1 c) de l'article 426
de la Loi des cités et villes."
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, pour ne
pas allonger indûment les débats, nous avons eu l'occasion, au
cours de l'intermède que vous avez accordé, de discuter de
l'amendement avec le ministre et en ce qui nous concerne, la lettre de cet
amendement correspond à l'esprit de l'amendement que nous voulions
atteindre par le texte que nous avions proposé à la commission,
sauvegarde également ce principe.
Le Président (M. Picard): Est-ce que les membres de la
commission sont prêts à se prononcer sur l'amendement
proposé par le ministre?
M. Walters: Pas d'objection.
M. Bédard (Chicoutimi): La ville de Sainte-Foy n'a pas
d'objection.
M. Goldbloom: J'ai fait une toute petite erreur de lecture tout
à l'heure. J'ai parlé de la citoyenneté canadienne et j'ai
lu "possédant la citoyenneté canadienne", il faut lire
"possède la citoyenneté canadienne", c'est-à-dire "qui
sont majeurs et possèdent le citoyenneté canadienne", pour que ce
soit correct.
Le Président (M. Picard): Ce nouveau texte pour l'article
27 devenu l'article 24 est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 28 devenu
article 25?
M. Walters: M. le Président, l'article 28 devenu l'article
25 est certainement beaucoup plus simple que celui que nous venons
d'étudier, parce qu'il prévoit simplement l'augmentation d'une
pension à être versée à la veuve d'un ancien
officier de la ville qui a occupé un poste pendant au-delà de 25
à 30 ans dans cette ville. Nous demandons que la pension soit
portée à $3600, de $1800 qu'elle était
antérieurement, avec des prévisions pour réajustement en
tenant compte de l'indice des prix à la consommation du Canada.
M. Bédard (Chicoutimi): Quel était le poste de ce
monsieur?
M. Walters: Ancien greffier de la ville, greffier de la
ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Pendant combien de temps?
M. Walters: Une trentaine d'années.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je n'ai
pas d'objection concernant cet article, mais je pense que, aujourd'hui
même, nous avons eu au moins deux demandes dans le même sens, la
semaine passée aussi, concernant l'ancien greffier de la ville dont
j'oublie le nom, Pointe-aux-Trembles. Je pense bien qu'il y aura avantage,
à un moment donné, à ce qu'une loi générale,
au plus vite, vienne peut-être apporter des principes
généraux qui prévaudraient à l'octroi de pensions
qui sont distribuées de part et d'autre.
M. Goldbloom: M. le Président, je réagis de la
façon suivante. Je suis d'accord et nous avons effectivement
présenté un projet de loi pour les maires et conseillers, que
nous devrions envisager de façon systématique des régimes
de retraite, mais il me semble que, pour quelques années encore, nous
aurons des cas d'exception, des cas humanitaires et que nous serons
appelés à poser des gestes de cette nature et à faire
confiance aux dirigeants municipaux qui, après tout, cherchent à
poser un geste pour améliorer les conditions de vie d'une personne.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense bien que la question
n'est pas de faire confiance ou non aux édiles municipaux, au contraire
une telle loi générale, avec des principes généraux
bien clairs, serait plutôt de nature à aider tout simplement les
édiles municipaux et à les guider dans des demandes
semblables.
Le Président (M. Picard): Article 28, devenu article 25,
adopté. Article 29 devenu article 26?
M. Walters: Cet article 29, maintenant désigné
comme article 26, c'est un pouvoir ancien qui
nous avait été accordé en 1973 et auquel nous
n'appartons aucun amendement.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le montant de $10
millions était le même?
M. Walters: C'est cela. C'est le texte intégral de 1973
qui nous avait été accordé.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 30 devenu
27?
M. Walters: A cet article 30 devenu 27, nous avons un papillon
que nous désirons remettre aux membres de la commission.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il serait
essentiel que nous ayons des explications sur le papillon, surtout sur les
différences qu'il y a entre ce texte et celui qui était
présenté au départ.
M. Walters: M. le Président, le seul changement qui est
apporté avec le texte qui a été déposé est
au paragraphe 2 qui commence par "quand le règlement
décrétant la constitution du fonds". Si nous allons à la
septième ligne, "nous avons des immeubles situés sur le
territoire de la ville". Ceci était le texte que nous avions
proposé au tout début. Nous voulons remplacer, c'est là le
seul changement, les termes "le territoire de la ville " par "les parties du
territoire de la ville connues et désignées sous les noms de
Pointe Sainte-Foy et de centre-ville. Nous l'avions déjà pour
Pointe Sainte-Foy. C'était un pouvoir qui nous avait été
accordé antérieurement. Le deuxième changement, c'est que
nous avions, dans le texte proposé, un quatrièmement où on
faisait allusion au territoire du centre-ville. Nous faisons disparaître
ce quatrièmement pour le remaner dans le deuxième paragraphe en
se référant à l'annexe III où se trouve
décrit ce territoire du centre-ville.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que la ville pourrait nous
donner certaines explications sur la nécessité de constituer un
tel fonds de terrain ou encore pour justifier ce droit de la ville d'acheter
des terrains en vue d'être aménagés par l'entreprise
privée ou par la ville ou par tout autre organisme légalement
constitué? Il me semble que c'est un principe sur lequel on aurait
besoin de plus d'explications. Il y aurait un autre élément de ce
que vous proposez sur lequel j'aimerais aussi avoir des explications. C'est la
possibilité, une fois ces propriétés acquises, pour la
ville d'aliéner ces propriétés par soumissions, de
gré à gré ou à l'enchère. Par soumissions,
il n'y a pas de problème. A l'enchère, il n'y a pas de
problème. Mais, de gré à gré, est-ce qu'on n'est
pas en train d'ouvrir la porte à toutes sortes d'abus possibles de
propriétés achetées, d'une part, par la ville, remises
à l'entreprise privée, de gré à gré?
Remarquez que je n'ai aucun doute sur l'intégrité de
l'administration municipale, mais il reste quand même que cela peut
ouvrir la porte à des transactions très avantageuses pour des
individus ou pour l'entreprise privée, et, au bout de la ligne,
ça pourrait être le citoyen qui paie, qui encaisserait.
M. Perron: M. le Président, pour parler des principes
généraux, je dois d'abord dire que ce pouvoir a été
accordé à la ville de Sainte-Foy en 1973 pour le centre-ville,
pardon, pour Pointe Sainte-Foy, qui était justement un secteur
très planifié de la ville. Egalement, le premier article
mentionnait les propriétés que Sainte-Foy possédait dans
ce secteur et dans ceux à venir. Ce fonds spécial est
créé à l'instar d'un fonds industriel. Il fonctionne
d'ailleurs de cette façon quant à l'administration
générale du fonds, et la ville, quoi qu'on en pense, joue un
rôle supplétif en la matière. Il ne s'agit pas
d'acquérir... D'ailleurs, on l'a prouvé depuis 1973, la Pointe
Sainte-Foy est un développement qui est actuellement en marche, et
c'est, en principe, à 75% développé par des organismes
privés, des promoteurs.
La ville y joue un rôle supplétif, c'est-à-dire que,
dans le secteur, elle a acquis actuellement certains terrains
disséminés un peu partout sur le territoire de Pointe Sainte-Foy,
et, naturellement, par elle-même et par d'autres organismes, a fait
quelques développements. Il y a quelques développements en
marche. Quant à ce qui concerne également le centre-ville, le
rôle que la ville veut jouer, c'est également de façon
supplétive, acquérir certains lots.
Pour répondre spécifiquement, M. le Président, au
député de Chicoutimi, je dois dire que ce à quoi il fait
allusion, c'est peut-être que le texte mentionné dans cet article
n'est pas très clair. On parle de soumissions, d'enchères. Je
pense qu'on pourrait peut-être dire que ce qu'on a fait dans Pointe
Sainte-Foy, c'est qu'en principe, nous sommes allés par soumissions
publiques, et il arrivait, par exemple, qu'on vendait, disons, dix ou douze
terrains, des lots subdivisés... J'oubliais de dire qu'on a
participé à Pointe Sainte-Foy à un remembrement
territorial. Ce principe s'appliquera également dans le
centre-ville.
Je voulais dire que nous avons demandé des soumissions publiques
pour vendre des lots planifiés par la ville, mais il est arrivé
qu'on n'a pas eu de preneur suivant le prix demandé, et nous voulons
garder le droit de vendre de gré à gré, mais le texte
devrait dire, à mon sens, qu'une fois, aux soumissions, à
l'enchère ou de gré à gré soumis à
l'acceptation de la Commission municipale du Québec. Par là, on
peut revenir à l'article 26 de la loi générale. Mais, en
principe, la Commission municipale nous demandait que des soumissions publiques
soient requises pour la vente de ces lots.
Je parle de certaines expériences qu'on a eues, mais,
effectivement...
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert. Est-ce que vous avez terminé, M. Perron?
M. Perron: Oui, il y aura peut-être d'autres qui
pourront...
M. Desjardins: Oui, mais avant que d'autres interviennent, sauf
erreur, la ville de Sainte-Foy a déjà procédé de
cette façon dans le parc industriel, où la ville a acheté,
comme ça, des terrains a évité la spéculation et a
pu les revendre à un prix raisonnable à des industriels qui sont
venus s'établir, et si je ne me trompe pas, M. le maire, tous ces
terrains dont la ville était propriétaire sont actuellement
vendus au complet et sont occupés par des industries dans le parc
industriel. C'est un peu, peut-être, en vous basant sur cette
expérience très valable que vous nous demandez à nouveau
ce pouvoir ou un nouveau pouvoir?
M. Morin (Bernardin): Oui, M. le Président, de fait, dans
la zone industrielle où nous avions acquis 20 millions de pieds de
terrain en 1965, le dernier terrain a été vendu il y a environ
trois mois. Il y a un autre petit point aussi en ce qui regarde le
centre-ville.
La très grande partie des terrains du centre-ville appartient au
fédéral et nous sommes en négociation avec le
fédéral depuis quelques années pour
déménager les maisons qui s'y trouvent. Dans Pointe Sainte-Foy,
nous avons un endroit choisi. Il était question de l'aire no 3, je
crois. Comme cela a retardé, on a vendu l'aire no 3 à d'autres
et, dans le moment, nous avons une réserve dans l'aire no 1. Ces
terrains qui appartiennent à des gouvernements, qu'il soit
fédéral, provincial ou municipal, nous croyons que pour
éviter la spéculation, ne devraient pas passer dans d'autres
mains que celles d'un gouvernement.
C'est un peu notre idée. Vous êtes probablement au courant
de la grandeur du centre-ville et de la grandeur que le fédéral
possède dans le centre-ville. C'est là que la majeure partie va
se faire, sur les terrains du fédéral et là, il y a des
négociations à continuer parce qu'elles sont
commencées.
D'ailleurs, M. Beaudin, mon prédécesseur, a
commencé ces négociations. Maintenant, ce sont des
négociations très longues. A un certain moment, il faut parler de
gré à gré, il faut parler de soumissions, de bail
emphytéotique, etc. C'est un peu l'idée. La question du
remboursement est très importante, celle dont Me Perron a glissé
un mot tout à l'heure.
Dans la Pointe Sainte-Foy, le remembrement nous a aidés à
conserver notre plan directeur. Elle est très importante, la question du
remembrement. C'était nouveau cela aussi, parce que la première
aire dans Pointe Sainte-Foy pour laquelle nous avons parlé de
remembrement, il a fallu un an et demi avant d'être compris des
propriétaires de terrains qui nous remettaient les terrains pour un
certain temps, puis on redistribuait moins 5% pour les parcs, moins tant pour
les rues et on leur remettait la même grandeur de terrain. C'est tout un
processus qui est assez intéressant, mais qui est long. Il y a de la
vente à faire là-dedans. C'est le même principe et le
même but.
M. Bédard (Chicoutimi): II est exact que dans
l'évaluation du développement du centre-ville, on est à
même de constater qu'il y a une grande par- tie des terrains qui sont la
propriété du fédéral. Je vous souhaite bonne chance
dans vos négociations avec le fédéral parce qu'on est
à même...
M. Morin (Bernardin): Merci.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de constater que lorsque le
fédéral réussit à mettre la main ou la patte sur
une partie du territoire québécois, ce n'est pas facile de lui
faire restituer cette partie de territoire. Il est plutôt porté
à vouloir nous louer à nous-mêmes notre propre
territoire.
Il reste quand même que cet article peut ouvrir la
possibilité à un promoteur de se servir du pouvoir
d'expropriation de la ville pour que celle-ci, à un certain moment,
fasse l'acquisition de terrains bien précis et ensuite, que ce promoteur
puisse s'en rendre propriétaire par une vente de gré à
gré ou par soumissions ou à l'enchère.
Je ne dis pas que c'est l'idée du conseil municipal. Loin de
là. Je pense qu'il faut penser, non seulement aux conseillers existants
présentement et au maire, mais il faut penser aussi à ceux
qui...
M. Morin (Bernardin): Ce que vous dites, nous avons l'intention
de le faire, mais pas complètement. Vous avez remarqué que tout
à l'heure, M. LaHaye a parlé du SAC, des huit zones. Supposons
que dans un SAC... ce que nous avons l'intention de faire est ceci. Supposons
qu'il y a dix propriétés. Un promoteur en achète huit. Il
y en a deux qui restent, qui bloquent le développement. Chacune vaut
à peu près $100 000, mais chaque propriétaire demande un
quart de million.
Dans ces points précis, la ville pourrait intervenir pour
compléter le SAC tout simplement, quitte à le faire acheter
immédiatement au même prix par le promoteur. C'est seulement pour
accélérer le développement. On a des exemples ici sur la
Grande-Allée. Vous avez une petite maison à côté
d'une grosse maison à logements. C'est un exemple où le
problème n'a pu se régler.
M. Bédard (Chicoutimi): Justement pour poursuivre
l'exemple que vous donnez, en tenant compte de l'intérêt de la
population, ces terrains que vous voulez acquérir par votre pouvoir
d'expropriation en vue de promouvoir le développement si, en fonction
d'un promoteur en particulier, une fois ces terrains acquis par la ville, il y
avait non pas un promoteur, mais plusieurs promoteurs qui pourraient être
intéressés à acheter ce terrain à un prix plus
élevé, au nom de quel principe la ville ayant exercé son
pouvoir d'expropriation l'aurait-elle exercé exclusivement pour un
promoteur en particulier? C'est dans ce sens que je me dis que c'est... Une
fois les terrains acquis, je pense que c'est important, au niveau de la
question de principe et au niveau de l'intérêt des citoyens, que
ces terrains, une fois acquis par voie d'expropriation, soient vendus, pas de
n'importe quelle façon, mais que la soumission publique et
l'enchère soient carrément dans la loi, avec la procédure
acceptée, et non pas le gré à gré qui peut
permettre n'importe quelle petite transaction avantageuse pour...
M. Morin (Bernardin): M. le Président, si vous le
permettez, vous avez raison. Selon ce que vous dites, normalement, on devrait
demander des soumissions, mais je pense que, dans ce cas précis, cela
jouerait le jeu contraire. C'est parce que je vous ai dit que
déjà le promoteur va acheter les huit dixièmes de cette
zone qu'il veut développer, mais il est bloqué par exemple par
deux propriétaires. Si on demande des soumissions, il peut arriver un
autre développeur, quand bien même ce serait seulement pour faire
payer plus cher ce que cela vaut à son compétiteur, c'est
seulement pour compléter au SAC. Il faudrait bien se comprendre, parce
que, quand on demande des soumissions, qu'est-ce que vous pensez qu'il va
arriver?
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends le danger que vous
soulignez, mais est-ce que ces promoteurs, ces nouveaux promoteurs, qui
voudraient acquérir, qui offriraient plus qu'un premier promoteur, ne
sont pas obligés de s'inscrire dans le plan directeur de la ville? A ce
moment-là, je ne vois pas en quoi ils peuvent freiner le
développement.
M. Morin (Bernardin): Je ne sais pas, mais avec
l'expérience que nous avons à ce jour, lorsqu'un promoteur
développe une zone quelconque, je n'ai pas vu encore un autre promoteur
arriver pour compléter deux pâtés de maisons dans un plan
directeur structuré comme celui de la ville de Sainte-Foy. La seule
raison qu'il a, c'est seulement pour faire payer plus cher à son
compétiteur. Le type nous arrive avec un plan pour le SAC no 6,
supposons. Le SAC no 6 doit faire telle chose, telle chose. Il nous arrive et
dit: J'en ai déjà huit d'achetés, il en reste deux et les
deux, je ne suis pas capable de les acheter. Cela vaut $100 000 et on me
demande $25 000 chacun. C'est dans ces cas précis que la ville
intervient.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse, peut-être que
je me suis mal exprimé, mais cela ne répond pas à mon
objection ou à la préoccupation que je vous émettais. A
partir du moment où il y a un plan directeur, il peut facilement y avoir
des soumissions publiques par voie d'enchère, la revente de ces terrains
dont on parle, avec la spécification que ces terrains doivent être
affectés dans le sens indiqué par le plan directeur. A ce
moment-là, il ne peut être que de l'intérêt de la
ville que plusieurs promoteurs puissent avoir la possibilité de
soumissionner et, au bout de la ligne, c'est seulement la ville qui peut
retirer un montant plus élevé; a ce moment-là cela veut
dire tous les citoyens.
M. Oesjardins: Je pense, M. le Président, que si
j'interprète bien ce que M. le maire vient de mentionner, la ville ne
procédera par expropriation et par la suite par vente de gré
à gré que dans les cas où cela sera rendu
nécessaire pour compléter la terminaison d'un projet. Et le maire
donne un exemple. Si le promoteur achète...
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous comprends. Cela est sur
l'esprit ce que vous me dites.
M. Desjardins: Non, pas nécessairement.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais cela n'est pas dans la
loi.
M. Desjardins: C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'exemple dans
la loi, mais la ville demande le pouvoir de vendre de gré à
gré. Je comprends ce que vous voulez dire, le principe demeure.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Desjardins: Mais, pour compléter un
développement comme celui du centre-ville, je pense qu'il faut donner
à la ville de Sainte-Foy le pouvoir de gré à gré,
afin d'accélérer le développement de son plan.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends vos
préoccupations, mais vous admettrez avec moi que ce n'est pas dans la
loi, le gré à gré, on nous dit que c'est dans des cas
exceptionnels. Il faudrait que ce soit mentionné que c'est dans des cas
exceptionnels, sinon, ce qu'on est en train de voter, c'est, d'une façon
générale, la possibilité, pour la ville, par soumission,
de gré à gré ou à l'enchère, pour fins de
mise en oeuvre du plan d'urbanisme, de vendre les immeubles. C'est ça
qu'on vote.
M. Desjardins: Dans un secteur bien limité et c'est un
pouvoir, si je ne me trompe pas, qui a déjà été
donné pour la Pointe Sainte-Foy.
M. Morin (Bernardin): Maintenant, chaque fois, ça prend
l'acceptation de la commission municipale. La ville ne fait pas ça sans
aucune acceptation. Chaque cas, il faut le soumettre à la commission
municipale et Dieu sait si elle sait poser des questions.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis le dernier,
évidemment, à manquer de respect pour la Commission municipale du
Québec. Mais il me semble qu'en invoquant le fait que l'on a besoin de
cette approbation, on escamote un peu le fait qu'on modifie quand même le
droit civil du Québec par un article de cette nature. Il y a deux choses
qui me frappent, vous en avez discuté d'une troisième tout
à l'heure et je ne reviendrai pas là-dessus. Mais voici que vous
proposez la constitution d'un fonds spécial. Je sais que vous l'avez eu
pour Pointe Sainte-Foy, mais voici un territoire additionnel et non le moindre.
Et le fait de créer un fonds spécial veut dire tout simplement
que vous aurez, en quelque sorte, un nouveau fonds de roulement et vous ne
serez pas obligé de vous servir du fonds général et de
suivre les procédures normales pour l'utilisation du fonds
général. Alors, c'est une question que je me pose, pourquoi
doit-on constituer ce fonds de roulement avec la
possibilité d'emprunter, d'acquérir et ainsi de suite.
Deuxièmement, quand on arrive à la définition des
fins pour lesquelles ce fonds de roulement sera utilisé, on commence par
le résidentiel, on continue avec le public, ce qui peut, dans certaines
interprétations, comprendre déjà le résidentiel et,
ayant dit public, on dit: et autres. Mais quels autres? Si ce n'est pas pour
des fins publiques, c'est pourquoi? Et j'aimerais savoir qu'est-ce que
ça veut dire et autres.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, si vous me
permettez, personnellement, ce que ça veut dire, sans avoir
consulté mes avocats, c'est toutes les autres choses. Parce que, dans le
centre ville, c'est un développement intégré. Un
développement intégré, c'est que, dans la même
bâtisse, vous pouvez aller jusqu'à avoir du commerce en bas, du
résidentiel et du bureau. C'est ça que veut dire autres. Parce
que c'est bien dans notre plan de développement intégré,
c'est tout sur le même territoire et souventes fois dans le même
édifice, sur un basilaire. Maintenant, si les avocats ont d'autres
explications, ils peuvent les donner, mais je vous dis ce que je pense que
c'est, autres.
Lorsqu'on parle d'un fonds spécial, ce qui me surprend un peu,
c'est la réticence à la question d'un fonds spécial pour
acheter de la propriété de terrain. Parce que on parle du
terrain. Je pense qu'il est prouvé que ce qui est le plus stable et le
plus prometteur pour les gouvernements autant que pour les particuliers, c'est
la possession d'un fonds de terrain. Vous avez des exemples de
différents pays, vous en avez dans le Canada, si vous prenez Saskatoon,
elle est rendue qu'elle contrôle à peu près 90% de son
territoire et qui évite la spéculation de ce genre, je comprends
mal qu'on ait des hésitations à permettre à une ville de
se créer un fonds de terrain.
Pour autant que je suis concerné, je suis allergique aux petites
valises noires. Je pense qu'une ville administre d'une manière
très sage en tâchant d'avoir le plus de terrain en sa possession.
Elle contrôle davantage son développement, elle peut exiger des
"développeurs" de développer d'après les plans directeurs
et cela ne fait que faire prendre de la valeur au terrain.
M. Bédard (Chicoutimi): D'un autre côté, il
ne faut pas aller à l'extrême, il ne faut pas faire de nos
municipalités des petites valises noires.
M. Morin (Bernardin): Je suis bien prêt à ne pas
aller à l'extrême. S'il y a quelque chose qui est à
l'extrême là-dedans, on va l'éliminer.
M. Bédard (Chicoutimi): II faut quand même
éviter de convertir les municipalités en agents d'immeuble, d'une
certaine façon.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que c'est un peu
ce que l'on fait avec cet article. On constitue la municipalité en agent
d'immeuble, en agent immobilier.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on y ajoute l'autre
dimension, celle de la possibilité de revendre de gré à
gré, c'est là que le gré à gré prend toute
l'ampleur que cela peut constituer en fonction de l'avenir. Tant qu'on reste
dans la voie des soumissions, de l'enchère, tout cela se fait en public,
je dirais que c'est même une mesure de garantie, non seulement pour les
citoyens, mais même pour le conseil municipal lui-même.
On nous dit que tout cela n'est possible qu'avec l'approbation
préalable de la Commission municipale; tout en lui reconnaissant une
efficacité, il reste qu'on sait, au rythme des acceptations que la
Commission municipale fait par jour de toutes sortes de règlements ou de
toutes sortes de choses qui leur sont soumises par les différentes
municipalités du Québec, qu'on ne peut pas trop compter sur une
surveillance possible et efficace de la part de la Commission municipale.
Le Président (M. Picard): Me Walters.
M. Walters: M. le Président, je voudrais rappeler que
c'était un pouvoir que nous détenions déjà pour
Pointe Sainte-Foy. C'était le texte tel qu'il est actuellement qui nous
avait été accordé.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur ce point-là, vous
admettez que vous apportez toute une extension et sur des terrains qui valent
énormément cher.
M. Walters: L'extension, nous l'appartions en voulant inclure le
centre-ville. S'il y a réticence à nous accorder le centre-ville
comme nous le demandons, tout au moins, que nous puissions rester avec le texte
qui nous avait été accordé en 1973 et qui ne concerne que
Pointe Sainte-Foy. D'ailleurs, cela a été mis en application, il
y a eu des ventes de gré à gré qui ont été
faites. Pour ne pas prolonger le débat, j'aimerais avoir une
directive.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Picard): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: II est possible que j'aie manqué un
élément de réponse, mais je n'ai pas capté une
réponse à ma question sur la nécessité d'avoir un
fonds spécial, de ne pas passer par les mécanismes ordinaires et
par les disponibilités budgétaires normales de la
municipalité.
Pourquoi faut-il absolument que ce soit un fonds spécial?
M. Morin (Bernardin): Pour ne pas affecter le budget, M. le
ministre. La ville s'organise pour équilibrer ses ventes avec ses
achats. Nous avons très bien réussi jusqu'ici dans les autres
lieux où nous avons ce pouvoir et je pense que nous devons
réussir aussi bien dans le centre-ville. Ceci n'affecte d'aucune
manière le budget comme tel.
M. Bédard (Chicoutimi): Puisque...
M. Morin (Bernardin): C'est comme le fonds industriel. Notre
fonds industriel de 20 millions de pieds de terrain, cela a coûté
quelques dollars. Chaque année ou chaque six mois, nous changions le
prix en y ajoutant les taxes perdues et les intérêts payés.
Nous avons vendu nos 20 millions de pieds en dix ans.
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez, il y a des
éléments très positifs dans ce que vous dites, mais
étant donné que l'esprit est de ne pas retirer des droits que la
ville de Sainte-Foy a déjà, pourrait-on garder le texte tel qu'il
était rédigé pour Pointe Sainte-Foy? Concernant le
centre-ville, seriez-vous disposé à enlever le droit de revendre,
la possibilité de revendre de gré à gré, mais que
ce soit obligatoirement par soumissions ou à l'enchère, dans le
but de protéger l'intérêt public et le contribuable? Au bas
de la deuxième page, vous stipulez ceci: "Ce montant d'aliénation
peut également comprendre le coût des dépenses encourues
pour services municipaux."
Il me semble que cela ne devrait pas être "peut" mais "doit
également comprendre le coût des dépenses encourues pour
services municipaux", de manière que ce ne soit pas un cadeau à
quelqu'un en particulier.
M. Morin (Bernardin): C'est-à-dire, M. le
Président, si cela inclut les services municipaux, on les impose par les
taxes. De deux choses l'une, soit qu'on exige la taxe pour les services
municipaux ou, si c'est inclus dans le prix du terrain et on n'exige pas la
taxe. C'est aussi simple que cela.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une explication valable.
M. Morin (Bernardin): C'est la seule raison.
M. Desjardins: Que vaudrait cette suggestion de garder votre
texte actuel pour la Pointe Sainte-Foy? Quant au centre-ville, ce sera le
même texte, mais en enlevant les mots "de gré à
gré".
M. Goldbloom: Est-ce que tout le monde semble capable de vivre
avec cela, M. le Président?
M. Walters: II y aurait peut-être lieu de considérer
si on ne pourrait pas dire "par bail emphytéotique". Est-ce inclus,
à ce moment, dans le mot "aliénation"? Parce que je comprends que
le député de Chicoutimi veut faire disparaître "de
gré à gré" pour le centre-ville. Quant à nous, nous
pensons à un bail emphytéotique qui pourrait se...
M. Bédard (Chicoutimi): A cause du fédéral.
M. Walters: C'est cela, peu importe. M. Bédard (Chicoutimi):
Peu importe.
M. Desjardins: M. le Président, c'est inclus dans le mot
"aliénation".
M. Walters: On pense que, mais...
M. Desjardins: On l'a vécu dans un bill
antérieur.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, cela va. M. Goldbloom:
M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais quand on fait des baux
emphytéotiques avec le fédéral, avec le territoire
québécois, on fait de l'aliénation du territoire
québécois.
M. Desjardins: M. le Président, on pourrait laisser faire
les commerciaux.
M. Goldbloom: Oui, il est un peu...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas un commercial, c'est
la triste réalité.
M. Goldbloom: ... tard dans la soirée pour les
marottes.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous appelez cela une marotte,
préserver le territoire québécois?
M. Goldbloom: Non, faire allusion à ce problème
dans tout débat qui...
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse, M. le
Président, ce n'est pas dans n'importe quel débat...
Le Président (M. Picard): A l'ordre s'il vous plaît,
messieurs, cette discussion est irrégulière!
M. Bédard (Chicoutimi): Elle n'est pas
irrégulière, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Est-ce qu'on veut me donner la
rédaction de l'amendement proposé?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, elle n'est
tellement pas irrégulière que, justement, dans le projet de
centre-ville, on a à faire face, les promoteurs ou le conseil municipal,
à une partie des terrains que possède le fédéral et
à propos desquels il faudra envisager...
Le Président (M. Picard): Est-ce que vous avez une
suggestion d'amendement pour proposer une façon pour la ville de
Sainte-Foy d'ancrer ces territoires pour qu'Ottawa ne parte pas avec?
M. Bédard (Chicoutimi): Là, ce serait de vous
proposer que le Québec se tienne et récupère son
terrain.
Le Président (M. Picard): Qu'on le déménage
en Alberta pour payer l'huile ou quelque chose comme cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Oh! Mon Dieu! C'est la marotte de
l'huile du premier ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous sommes
d'accord sur le sens de ce que nous voulons dire. Il y a deux points qu'il faut
régler par une rédaction convenable. D'abord, une distinction
entre la Pointe Sainte-Foy et le centre-ville et, dans le deuxième cas,
laissons tomber l'aliénation de gré à gré.
Deuxièmement, il y a la question de bail emphytéotique. Toujours
sans être avocat, même si les avocats me disent que le concept du
bail emphytéotique est compris dans celui de l'aliénation, je
soumets respectueusement à ceux qui vont rédiger, qu'il y a une
question qui me passe par la tète. Le texte que nous avons devant nous
se lit comme suit: "Aliéné par soumission, de gré à
gré ou à l'enchère". Je me demande si les mots "par
soumissions, de gré à gré ou à l'enchère" ne
constituent pas une restriction sur l'utilisation du mot "aliéné"
et donc, si l'on veut dire par "bail emphytéotique", il faudra le dire
en toutes lettres.
M. Walters: Est-ce qu'un avocat peut dire qu'il partage
l'idée de M. le ministre que cela restreint? On pourrait suggérer
peut-être après le mot "enchère", "ou loué par bail
emphytéotique".
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait spécifier "bail
emphytéotique" seulement avec le fédéral.
M. Walters: Pourquoi seulement avec le fédéral?
Dans notre esprit, cela s'applique généralement et pas seulement
au fédéral.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, nous avons...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous voyez cela, un bail
emphytéotique avec un promoteur privé?
M. Walters: Oui, cela existe actuellement à l'hôtel
de ville de Sainte-Foy.
M. Morin (Bernardin): Actuellement, à l'hôtel de
ville où nous sommes, nous sommes locataires, mais nous sommes
propriétaires du terrain que nous avons loué avec un bail
emphytéotique avec participation aux revenus. Avec un bail
emphytéotique, cela nous permet de percevoir les taxes sur
l'édifice et sur le terrain, parce que tant qu'un bail
emphytéotique dure, c'est comme si d'autres étaient
propriétaires. Alors, la ville perçoit les taxes sur le terrain
et sur l'édifice. C'est une excellente formule.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont des baux
emphytéotiques pour des fins municipales. Ce n'est pas pour...
M. Morin (Bernardin): Pas nécessairement.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas au profit de
quelqu'un en particulier...
M. Morin (Bernardin): Oui, mais supposons que, dans le
centre-ville, la ville devient propriétaire des terrains du
fédéral, à cause d'échanges et ainsi de suite. Je
pense qu'il est plus avantageux pour la ville de louer avec bail
emphytéotique à un "développeur" pour disons 60 ans, 50
ans ou 70 ans, et, au bout de 50, 60 ou 70 ans, tout revient à la ville
gratuitement, et le terrain et l'édifice et nous avons perçu des
taxes sur le tout pendant tout ce temps.
M. LaHayer: M. le Président, le complexe Desjardins de
Montréal est bâti sur du terrain loué.
Le Président (M. Picard): Est-ce que je dois comprendre
que le ministre est en train de rédiger un nouveau texte pour cette
chose? La rédaction...
M. Goldbloom: Je suis en train de régler certains
problèmes techniques, M. le Président, toujours avec le
sourire.
M. Desjardins: M. le Président...
Le Président (M. Picard): Le député de
Louis-Hébert.
M. Desjardins: ... j'aurais une suggestion à faire ici. Il
reste encore plusieurs articles à étudier. Est-ce qu'on pourrait
suspendre celui-ci tout en demandant aux juristes du ministère de
rédiger un nouveau texte? Pendant ce temps, nous pourrions
peut-être avoir le temps de terminer l'étude des autres
articles.
M. Goldbloom: Et le bill de Québec aussi.
M. Desjardins: Et commencer le bill de la ville de Québec.
Nous pourrions suspendre celui-ci peut-être.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, sauf que je voudrais
réitérer que le principe qu'on veut sauvegarder, c'est que la
disposition des immeubles soit publique, se fasse publiquement, et le bail
emphytéotique, je tiens à le redire, il faudrait que ce soit
spécifié que c'est uniquement avec le fédéral,
sinon, ça ne donne rien d'enlever "de gré à gré",
si on permet des marchés privés sur cette base du bail
emphytéotique.
M. Goldbloom: M. le Président, je sais que nous avons
discuté assez longuement de cette question, mais, en regardant cet
alinéa dans son ensemble, il y a une chose qui me frappe. C'est que
l'inquiétude, par rapport à une transaction de gré
à gré, ou par rapport à la conclusion d'un bail
emphytéotique, est considérablement modifiée et restreinte
par le fait que cet alinéa exige que le montant d'aliénation ne
soit pas inférieur au coût de cet immeuble et soit suffisant pour
couvrir le prix d'acquisition et les intérêts. A ce
moment-là, M. le Président, je pense que la ville ne serait pas
dans la position de pouvoir consentir des choses qui iraient totalement
à rencontre de l'intérêt de sa population.
Je pense que nous devons vraiment prendre une décision
fondamentale à savoir, est-ce que nous acceptons que la
municipalité prenne cette
responsabilité et agisse de cette façon? Agisse dans le
domaine immobilier? Si la réponse est oui, et c'est déjà
oui dans le cas de Pointe Sainte-Foy, et c'est oui dans l'esprit des membres de
la commission, sauf pour quelques questions techniques quant aux transactions
de gré à gré et aux baux emphytéotiques. Je pense
que nous devons, si cette décision est prise, faire confiance, dans une
mesure raisonnable, à ceux qui seront quand même sous la
restriction de cet alinéa, qui ne leur permettrait pas de vendre
à un prix inférieur du coût et des
intérêts.
M. Bédard (Chicoutimi): II reste que le coût des
expropriations est toujours en-dessous de la valeur marchande. Allez voir les
expropriations à Mirabel. C'est loin de la valeur marchande. On ne peut
pas, je dirais, en principe, priver la ville de la possibilité de vendre
à un prix plus élevé, puisque c'est l'ensemble des
citoyens qui en profitent aussi. C'est dans ce sens que je dis que cette loi
donne ouverture à la possibilité, pour un promoteur, de se servir
du pouvoir d'expropriation de la ville pour, ensuite, s'approprier, à un
prix beaucoup moindre que la valeur marchande, de terrains bien
précis.
M. Perron: Dans notre expérience...
M. Goldbloom: M. le Président, plus j'y pense, plus je
vois un parallélisme avec les fonds industriels, et je reviens à
ce que je disais tout à l'heure. Si l'on accepte la thèse
fondamentale que la ville agisse dans ce domaine, on devrait, à mon
sens, lui donner la possibilité d'agir d'une façon raisonnable
dans l'intérêt de sa population.
Si la possibilité de faire bénéficier cette
population d'une transaction de gré à gré se
présente, je me demande si on a le droit de dire à la
municipalité: Vous ne pouvez toucher à une telle transaction.
M. Bédard (Chicoutimi): Ceci n'était pas
l'idée que je voulais avancer, mais, pour en revenir, parce qu'il faut
bien venir à terminer là-dessus, le principe, je pense, sur
lequel tous les membres de la commission sont d'accord est qu'une fois que les
terrains sont acquis par la municipalité, la disposition ou
l'aliénation de ces terrains se fasse d'une façon publique. Je
pense qu'on était d'accord, et c'est dans ce sens que tout le monde
était disposé à faire sauter "de gré à
gré". D'accord?
Pour garder ce principe sauf, si l'article pouvait se lire "... par
soumissions, par bail emphytéotique après soumissions
publiques..." parce qu'eux aussi ne sont pas absents de la
nécessité de soumissions publiques "... ou à
l'enchère...", à ce moment, je pense... le principe que tout se
fait devant le public, les transactions de la ville...
M. Goldbloom: Même une transaction de gré à
gré se fait par résolution du conseil à une séance
qui est publique.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais il n'y a pas que le
principe de soumissions là-dedans.
Quelqu'un qui voudra offrir plus cher, pourquoi serait-il
écarté? Le promoteur qui veut offrir plus cher, pourquoi
l'écarter? Le principe qu'on veut consacrer est que cela se fait par
soumissions et le ministre, il me semble, a été très clair
là-dessus, tout à l'heure, à l'enchère, et
puisqu'il faut prévoir le bail emphytéotique, bien! un bail
emphytéotique après soumissions publiques, à ce moment, le
principe est sauf partout.
M. Goldbloom: Tout à l'heure, je n'avais pas
analysé tous les éléments de cet alinéa qui
empêchent et c'est ce que j'avais compris de l'argumentation du
député de Chicoutimi une vente de gré à
gré à un prix inférieur à celui payé par la
ville pour acquérir l'immeuble.
M. Bédard (Chicoutimi): Ou à un prix
inférieur à la valeur marchande à laquelle ont droit
normalement les citoyens, la population. Pourquoi la ville n'a-t-elle pas le
droit à une vente selon la valeur marchande? Si elle a payé le
terrain $25 000 et qu'elle peut le revendre $50 000, de quel droit peut-on
priver la population de ce bénéfice?
M. LaHaye: M. le Président...
Le Président (M. Picard): M. LaHaye.
M. LaHaye: J'aimerais peut-être apporter un
éclaircissement...
M. Bédard (Chicoutimi): Et en faire profiter un promoteur
en particulier qui, lui, à partir du moment où il achète
selon le prix de l'expropriation, se ramasse avec tout de suite une valeur qui
est le double entre ses mains. C'est ce que j'appelle la tentation de se servir
du pouvoir d'expropriation de la ville. Il me semble que, dans ce sens, il faut
faire confiance aux administrateurs et, en même temps, leur assurer une
certaine protection par l'obligation de recourir aux soumissions publiques.
M. LaHaye: L'objectif poursuivi par la ville est ici de
compléter des remembrements de terrains de manière qu'une
opération d'ensemble puisse être complétée par
rapport, si vous me permettez la comparaison, à des
développements de bâtiments isolés.
Si l'objectif visé est de compléter une opération
d'ensemble, comme disait M. le maire, tout à l'heure, s'il manque
quelques pieds de terrain dans un îlot de développement, quelques
pieds qui rendent impossible un développement intégré, la
ville a intérêt, pour des raisons d'intérêt public,
à acquérir un résidu et à le revendre au prix
payé à celui qui a déjà commencé le
regroupement pour que l'opération d'ensemble puisse être
réalisée. C'est là qu'est le but et pour réaliser
ce plus grand but, la ville n'a aucun intérêt à exiger plus
cher pour le terrain qu'elle a dû payer en l'expropriant pour
compléter le remembrement.
Deuxièmement, si on demande à la ville de vendre au plus
"chérant", on arrive devant la situation où l'opération
d'ensemble qui était visée
est maintenant entre les mains de deux promoteurs, de deux personnes
différentes, de sorte que le plan intégré est coupé
en deux.
M. Bédard (Chicoutimi): Encore là, on ne reviendra
pas à la même discussion. Vous avez un plan directeur. Ceux qui
font des soumissions savent qu'ils le font avec une utilisation qui est
prévue par un plan directeur.
M. LaHaye: Permettez-moi une distinction. Le plan directeur d'une
zone de SAC, de secteurs d'aménagement concerté, est un plan
d'ensemble guidant un développement mais n'oblige pas les quatre, cinq,
six, sept ou huit propriétaires différents qu'il peut y avoir
dans un secteur d'aménagement concerté à se regrouper
ensemble pour faire un seul plan, mais si un propriétaire achète
les autres de manière à faire un seul plan, il oeuvre dans le
sens désiré par la ville. Mais vous comprenez que, dans chaque
SAC, il peut y avoir un nombre indéterminé de
propriétaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Que ce soit un, deux ou trois
promoteurs, pourvu que le plan soit respecté, il n'y a pas de
problème. Pourquoi la ville se priverait-elle de la possibilité
d'un appel en soumissions publiques qui permet à un, deux ou trois
promoteurs de soumissionner? S'il n'y en a qu'un qui soumissionne, cela
règle la question.
NI. LaHaye: Chaque promoteur fait son plan et s'il y a quatre,
cinq promoteurs impliqués dans un îlot, il va y avoir quatre, ou
cinq projets différents qui vont, dans la mesure du possible, respecter
le plan d'ensemble, mais ce sera quatre ou cinq plans différents. Ce ne
sera pas un plan intégré.
M. Goldbloom: M. le Président, ayant écouté
tous les arguments et ayant posé des questions qui convienent à
un avocat du diable, j'arrive à la conclusion que nous avons une
décision fondamentale à prendre. Est-ce que nous acceptons que la
ville agisse dans ce domaine ou non? Si oui, il faut lui donner les instruments
pour le faire. Je ne suis pas convaincu, pour ma part, qu'il y a un danger
significatif dans les mots "de gré à gré". Pour ma part,
je serais prêt, après les explications, à accepter
l'article tel que proposé dans le papillon qui nous a été
remis.
M. Bédard Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait me
dire pourquoi il serait contre les baux emphytéotiques après
soumissions publiques?
M. Goldbloom: Je ne serais pas contre les baux
emphytéotiques, M. le Président, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Après les soumissions
publiques.
M. Goldbloom: ...poliment, tout à l'heure, et
privément, je me suis fait rabrouer par mes conseillers juridiques qui
me disent que mon interprétation est fautive et que le concept du bail
emphytéotique est effectivement compris dans le texte tel que
rédigé.
M. Bédard (Chicoutimi): Là, on n'en est plus,
à moins que le ministre veuille faire des efforts pour ne pas
comprendre, à se demander si on donne ce pouvoir ou non à la
municipalité de faire un fonds spécial de terrains. On en est
à la manière qu'on veut arrêter pour que la
municipalité puisse se départir des terrains qu'elle a
accaparés en vertu de son pouvoir d'expropriation, en vertu de cet
article. On est simplement là-dessus. Je pense que le pouvoir
d'acquérir, le pouvoir de constituer un fonds spécial c'est une
chose, la manière de s'en départir, c'est une autre question de
principe. Ce qui veut dire qu'une fois qu'on a tranché la
première question de principe, cela ne veut pas dire qu'on a
tranché la deuxième. On a tranché la manière que la
municipalité doit suivre pour se départir des terrains en
question et éviter certains écueils, entre autres que le pouvoir
d'expropriation de la municipalité profite à des promoteurs
particuliers.
M. Goldbloom: M. le Président, j'étais prêt
et disposé à faire ajouter les mots "bail emphytéotique"
mais mes conseillers juridiques me disent que ce n'est pas nécessaire.
Alors...
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble qu'on s'était
entendu tout à l'heure, au début de la discussion, pour faire
sauter "de gré à gré" et laisser l'article tel qu'il est
là.
M. Desjardins: Non, non, on ne s'était pas entendu dans ce
sens, dans le sens que vous voulez bien dire. C'est qu'à un moment
donné, lors de la discussion, le député de Chicoutimi a
signalé que la ville de Sainte-Foy, face aux discussions, a voulu mettre
fin aux discussions et accepter que les dispositions concernant le centre-ville
soient retirées. Je suis intervenu pour sauver au moins une partie du
texte et suggérer d'enlever les mots "de gré à gré"
et maintenir les mots "soumissions et enchères" dans le cas du
centre-ville de Sainte-Foy. C'est strictement pour sauver cette partie de
l'article parce qu'à mon avis, l'article au complet est indispensable
pour le développement du centre-ville; j'ai toujours été
d'accord avec le texte original, je suis encore d'accord avec le texte original
et tout ce que j'ai voulu faire, c'est accepter un autre texte, une sorte de
compromis, vu que la ville était prête à abandonner le
texte au complet. Dans les circonstances...
M. Bédard (Chicoutimi): Remarquez que vous n'avez pas eu
de difficulté à le sauver, parce que, préalablement
à votre intervention, j'ai demandé à la ville si elle
acceptait qu'on garde les pouvoirs qui avaient été
accordés concernant Pointe Sainte-Foy et qu'on accepte ce texte qui
vient de nous être présenté, à condition d'y enlever
"de gré à gré"...
M. Desjardins: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais, à ce
moment-là, la ville était d'accord.
M. Desjardins: Vous avez fait cette suggestion, M. le
Président, et le député de Chicoutimi l'a faite à
la suite d'une conversation privée qu'on a eue tous les deux au cours de
laquelle j'ai suggéré d'enlever les mots "de gré à
gré" pour sauver une partie des pouvoirs qui étaient
proposés par la ville de Sainte-Foy. Je n'ai pas voulu faire
d'intervention à ce moment-là, j'ai laissé le
député de Chicoutimi la faire. S'il veut porter l'amendement
à son crédit, je lui laisse le crédit...
M. Bédard (Chicoutimi): La question n'est pas d'avoir du
crédit.
M. Desjardins: II n'empêche que je veux signaler que j'ai
toujours été en accord avec le texte original; connaissant
l'expérience de la ville dans ce domaine et faisant un parallèle
avec la Loi des fonds industriels, je prétends qu'il n'y a aucun risque
et que le texte devrait être adopté tel quel.
Le Président (M. Picard): Est-ce que les membres de la
commission sont prêts à se prononcer sur l'opportunité
d'adopter le papillon qui nous a été présenté
tantôt et qui couvre l'article 30 devenu l'article 27? Adopté sur
division?
M. Bédard (Chicoutimi): Sur division.
Le Président (M. Picard): Adopté sur division.
Article 31 devenu article 28.
M. Bédard (Chicoutimi): A cause de la disposition de
gré à gré.
Le Président (M. Picard): Article 31 devenu article
28.
M. Walters: A l'article 31 devenu l'article 28, il y a un
changement à apporter avec un nouveau texte qui a été
discuté avec les conseillers juridiques du ministère. Ce que nous
proposons, c'est que le premier paragraphe reste le même tandis qu'il y a
changement au deuxième paragraphe où nous sommes prêts
à accepter le texte qui a été suggéré par
les conseillers juridiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour éviter une longue
discussion, est-ce que l'esprit de cet article, c'est que la ville peut acheter
n'importe quel immeuble pour n'importe quelle fin et le revendre de gré
à gré?
M. Walters: Sauf pour les fins industrielles. Il faudrait
remarquer...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ce qu'on appelle un agent
d'immeuble.
M. Walters: II faudrait remarquer que c'est un pouvoir que nous
avions antérieurement...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est exactement...
M. Walters: ... et où le texte disait: Pour
réserves foncières. Il nous est apparu que ce texte de- vait
être clarifié simplement pour la partie réserves
foncières et fins d'habitation.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
n'argumenterai pas plus longtemps qu'il ne le faut, mais on est en train... M.
le maire faisait remarquer certaines réticences qu'il avait à
rencontre des valises noires, mais, avec ça, on est sûrement en
train de faire de nos municipalités des agents d'immeuble, purement et
simplement. Cela, je ne crois pas que ce soit souhaitable.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il est
important que je fasse lecture de ce qui existe déjà dans la
charte de la ville de Sainte-Foy. Je cite: "Nonobstant toute loi à ce
contraire, la ville est autorisée à acquérir, de
gré à gré, ou par expropriation, tout immeuble dont
l'acquisition n'est jugée appropriée, pour fins de réserve
foncière ou d'habitation et pour les travaux connexes à ces fins,
ainsi que tout immeuble dont l'occupation n'est jugée
désuète ou nocive. La ville est autorisée à
déternir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu du premier
alinéa. Elle peut aussi aménager ces immeubles et y installer les
services publics nécessaires. Elle peut également les
aliéner aux conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec, pourvu que le prix d'aliénation
soit suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à
l'immeuble concerné".
Il y a d'autres alinéas, mais je pense que c'est cela
l'essentiel; c'est cela qui existe déjà.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est bien spécifié
"pour des fins précises, des fins de réserve
foncière".
Il me semble également, M. le Président, que le seul
argument que cela existait déjà, n'est pas un argument
péremptoire. On est en train de faire la refonte d'une charte, ce qui
implique nécessairement qu'on ne doit pas mettre de côté la
possibilité de donner, d'une part, des droits nouveaux, mais la
possibilité aussi d'en enlever, si on le juge à propos. Si le
ministre me dit qu'il n'a aucune objection à ce que nos
municipalités deviennent des agents d'immeuble, cela règle la
question de principe. Sinon, pourquoi faire des refontes? Qu'elles nous
amènent seulement des articles nouveaux qu'elles veulent voir ajouter.
Les autres, on s'engage d'avance à les garder, à garder ces
droits.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais savoir le
point soulevé par le député de Chicoutimi me semble avoir
une certaine importance pourquoi la ville demande l'élargissement
de son pouvoir, qui portait jusqu'à maintenant sur la constitution de
réserves foncières seulement. Pourquoi est-ce que le pouvoir est
si général dans l'article qui est devant nous?
M. Perron: M. le Président, M. le ministre, dans notre
esprit, il ne s'agit pas d'un élargissement. L'article que nous avions
autrefois, d'après certains juristes, pourrait porter à
interprétation lorsque la ville doit revendre le terrain. Les termes
"réserve foncière" ou "d'habitation" n'étaient pas
définis dans la loi. Nous pensions que ceci devait être
clarifié.
Dans une opinion juridique émise par la ville,
déjà, ce texte portait tout de même une restriction
principale. L'article disait, à la toute fin, que cela ne s'appliquait
pas à l'acquisition de terrains pour fins industrielles. C'était
la seule restriction de l'article.
Effectivement, nous n'avons pas eu de problème à ce sujet,
mais nous croyons que l'esprit de l'article, le pouvoir que la ville a obtenu
en 1973, était l'acquisition de terrains pour fins de réserve
foncière ou d'habitation.
A l'origine, ce texte nous fut suggéré et, à
l'origine, on avait demandé le pouvoir d'acquisition pour toutes fins,
dans les termes dont on a parlé tout à l'heure, pour fins
publiques ou autres, etc. A ce moment, on nous avait dit: On va vous donner un
pouvoir qui est plus étendu et il n'y aura aucune discussion possible.
Mais, il est arrivé qu'on a eu, par exemple, à acheter des
terrains de l'Hydro-Québec, les lots 40 et 43 qui, effectivement,
étaient classifiés dans le règlement de zonage comme
commerciaux. On nous a dit: Dans notre esprit, on a un doute que vous puissiez
acquérir ce terrain pour réserves foncières ou
d'habitation ou pour fins commerciales.
Dans notre esprit, il n'y avait aucun doute. En apportant cet amendement
et en précisant immédiatement qu'on peut acheter pour toutes fins
autres qu'industrielles, c'est que, à ce moment, en 1973, cet article
avait été mis dans la loi en tout cas, je vous donne mon
opinion personnelle parce que la Communauté urbaine de
Québec avait le pouvoir de créer des fonds industriels et ce
n'était plus possible pour la ville de Sainte-Foy.
Le Président (M. Picard): M. Morin.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, je vais vous donner
un exemple. Le but de cet article pour la ville de Sainte-Foy, c'est que la
ville de Sainte-Foy joue un rôle supplétif. Je vais vous donner un
exemple pratique. Un terrain au bout de la rue de Norvège, je ne sais
pas trop, avait trois ou quatre propriétaires. Or, dans notre plan
directeur, nous voulions avoir telle construction. Or, il y en avait un qui
n'était pas habitué à construire ce qu'on voulait. L'autre
ne voulait pas construire. En fait, il y avait trois idées
différentes. Ce que la ville a fait avec ce pouvoir, nous avons
trouvé un "développeur" qui était prêt à
remplir le terrain dans une limite de temps de...
Nous avons acheté le terrain. Nous l'avons revendu à ce
promoteur, incluant dans le coût du terrain les 5% pour les parcs et les
rues, ce qui veut dire que cela n'a rien coûté à la ville
tant pour les parcs que pour les rues et nous avons vendu le terrain à
un "développeur". Le projet est complété dans le moment,
il vient seulement de se compléter, c'est le lot 25, le projet de la
petite Norvège.
Or, actuellement, le "développeur" qui a accepté nos
conditions a bâti exactement ce que nous avions prévu dans le plan
directeur. Au lieu de retarder le développement de ce terrain de cinq,
six, sept ou de dix ans, on a réglé le problème. On a
apporté de l'évaluation à la ville, ce qui est excellent
pour le bien général de la population.
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: En ce qui concerne l'article
précédent, sans poser la question carrément, je l'ai
posée indirectement. J'ai demandé ce qui arriverait si cet
article n'était pas adopté. La réponse a été
essentiellement: Sans cet article, nous ne serions pas en mesure de
développer convenablement notre centre-ville et tout le projet serait
compromis.
Quand je pose la même question au sujet de cet article-ci, la
réponse que je me donne est assez différente. Je ne vois pas dans
l'article tel que rédigé un lien précis avec le
précédent et avec le projet de centre-ville. Je me dis: C'est un
pouvoir d'exception. C'était un pouvoir d'exception en 1973 quand il a
été accordé. Je me demande ce que font les autres villes.
Il y en a d'autres. Elles vivent, elles fonctionnent et elles n'ont pas ce
pouvoir.
Qu'est-ce qui arriverait à la ville de Sainte-Foy si elle n'avait
pas cet article-ci?
M. Morin: (Bernardin): Elle fonctionnerait moins bien, M. le
ministre. Dans le développement, il y a des points ou des points chauds,
par exemple, qui ne se développeraient pas. Je vais vous donner un
exemple. Un de nos grands terrains qu'actuellement nous appelons les Galeries
Henri-IV, c'est un grand terrain; à un moment donné, la ville
pourrait peut-être être obligée d'en acheter une partie pour
le revendre à un type qui est prêt à développer ce
qui entre dans notre plan directeur.
Or, si nous n'avons pas ce pouvoir b d'ailleurs nous l'avons
actuellement ou s'il nous est enlevé, cela nous empêche de
jouer notre rôle supplétif pour faire des développements
dans la ville de Sainte-Foy. C'est aussi simple que cela. Si cela n'existe pas
dans d'autres villes, peut-être qu'elles n'ont pas pensé de le
demander. A Sainte-Foy, nous ne sommes pas plus fins que les autres, mais nous
retenons un cheval trotteur chez nous.
M. Goldbloom: ...
M. Bédard (Chicoutimi): ...
M. Morin (Bernardin): Nous retenons un cheval trotteur depuis
quinze ans et la ville de Sainte-Foy est en explosion. On n'a qu'à vous
donner une étude démographique. Vous n'êtes pas sans savoir
que, dans l'espace de dix ans, la population s'est multipliée par sept.
C'est une des raisons. Si on veut un peu que notre plan directeur soit suivi,
parce qu'on en a un plan directeur pour la ville, à part des plans
spéciaux sectoriels. Je pense que cet article nous est nécessaire
pour le bien général de la population et pour pouvoir
contrôler la situation et obtenir des "développeurs" ce que
nous voulons faire grâce à notre plan directeur.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut que je dise une
chose qui me semble fondamentale. Quand des municipalités formulent par
des bills privés des requêtes particulières et
exceptionnelles, elles indiquent que, sans le pouvoir qui est demandé,
il ne sera pas facile et peut-être même pas possible de faire telle
ou telle chose. Je pense que le sens et l'économie de nos lois
municipales ne sont pas nécessairement de rendre des choses faciles, ni
nécessairement de les rendre difficiles, mais d'établir un
certain équilibre entre ce qui est facile et ce qui est difficile pour
qu'il y ait une marge de manoeuvre d'un côté et des contraintes de
l'autre. Ces contraintes doivent en bonne mesure être exercées par
les citoyens, mais les citoyens ne sont pas toujours assez informés,
assez au courant de ce qui se passe, assez informés de leurs droits et
de leurs pouvoirs pour agir. Donc, il y a certaines protections qui sont
établies dans les lois. Il y a une économie
générale des lois qui s'applique à toutes les
municipalités avec certaines différences selon la taille des
municipalités. Je pense que nous devons toujours nous demander ce qui,
dans le cas de la municipalité demanderesse, justifie l'exception qui
fait l'objet de la requête. Nous revenons souvent à cette
même considération fondamentale: Si c'est bon pour Sainte-Foy, ce
doit être bon pour d'autres municipalités. Alors, nous devons nous
demander: Sommes-nous prêts à accorder ce pouvoir à toutes
les municipalités? Je ne donne pas immédiatement ma
réponse, parce que je voudrais écouter davantage les arguments.
Vous constatez, vous sentez l'hésitation que j'ai devant cette
obligation possible de devoir donner ce pouvoir d'exception à tout le
monde, parce qu'on l'aurait donné à Sainte-Foy.
Le Président (M. Picard): Voulez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
M. Martin (Fernand): Fernand Martin, urbaniste à la ville
de Sainte-Foy. Pour répondre à la question du ministre Goldbloom,
je pense qu'il y a deux types de justifications qui, à mon sens,
autoriseraient la ville de Sainte-Foy à demander ce pouvoir. Le premier
c'est que, dans la ville de Sainte-Foy, comme dans d'autres villes dans le
Québec, surtout dans d'autres villes qui ont connu récemment des
annexions, il y a des territoires annexés qui n'avaient pas
été planifiés et à l'intérieur desquels on
se retrouve avec toute une série de commerces et d'industries
incompatibles avec le développement qui doit inévitablement
apparaître en périphérie de ces industries ou de ces
commerces incompatibles. Jusqu'à maintenant, la ville de Sainte-Foy,
lorsqu'il s'agissait de négocier avec ces entreprises, était
contrainte d'adopter une attitude négative, de dire au gars: On
t'achète à tel prix, c'est à prendre ou à laisser.
A la limite, cela allait à l'expropriation.
C'était une attitude négative. Je pense qu'il serait
préférable d'avoir, dans ces cas, un instrument qui permettrait
de négocier avec l'interlocuteur en question et de pouvoir lui dire: On
t'achète à un coût à négocier, et, en plus,
tu pourras demeurer sur le territoire de la ville et te relocaliser à
tel ou tel endroit.
Je pense que ce qui est demandé ici permettrait
précisément à la ville d'acheter des terrains qui
permettraient une relocalisation de commerces et d'industries incompatibles
avec le développement futur.
Deuxième type de justification: Dans la planification des
quartiers de la ville de Sainte-Foy, il est maintenant prévu de faire
des centres de quartiers intégrés, c'est-à-dire comprenant
à la fois les espaces et équipements nécessaires à
des fins de loisirs, de culte, de récréation, mais aussi de
commerces et parfois aussi d'habitations. Jusqu'à maintenant, les lois
disponibles permettaient d'acheter des terrains pour fins de rues, pour fins de
parcs, pour les écoles, pour les églises, mais ne permettaient
jamais d'acheter des terrains qui pouvaient servir, au rez-de-chaussée,
disons, à du commerce et, en superstructure, à de l'habitation.
Donc, les pouvoirs demandés permettraient justement de réaliser
des centres de quartiers intégrés.
Donc, deux types de justification: Relocalisation de commerces et
d'industries incompatibles. Deuxième type: Réalisation de centres
de quartiers intégrant plusieurs fonctions.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président...
M. Martin: Je m'excuse. Pour donner un exemple précis de
ça, c'est que présentement la ville de Sainte-Foy planifie le
développement du premier centre de quartier de ce type, et ce centre de
quartier serait situé dans le secteur Champigny du quartier
Laurentien.
Le Président (M. Picard): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Le premier point, M. le
Président: Je pense qu'on est tous d'accord, au niveau de la commission,
que, si on adopte cet article tel que rédigé, nous créons
un précédent dont pourront, à juste titre, se
prévaloir d'autres municipalités. D'autre part, lorsqu'on parle
de planifier le développement, de développer harmonieusement une
cité, je conviens que c'est une priorité. Il ne faut quand
même pas oublier que la ville et les administrateurs ont en main un outil
qui consiste en les règlements de zonage, que la ville peut
édicter en fonction de ce développement ou de cette
planification. Je crois que l'article est quand même un outil que la
ville a en main, la possibilité d'utiliser les règlements de
zonage afin d'affecter harmonieusement les développements. L'article tel
que rédigé, on l'a dit tout à l'heure,
équivaut carrément à transformer la
municipalité en une sorte d'agent d'immeuble, mais pas n'importe quel
agent d'immeuble. Un agent d'immeuble qui, en plus de ça, a un pouvoir
d'expropriation entre les mains.
Je me demande, M. le Président, jusqu'à quel point,
à l'heure où nous sommes, nous avons la possibilité,
disons, de discuter et de mettre toute l'attention nécessaire qu'on
devrait mettre avant d'accepter un article de cette portée ou de
créer ce précédent.
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois dire deux choses:
D'abord, qu'en stricte vérité, on ne créerait pas un
précédent. C'est un pouvoir que la ville a depuis 1973.
M. Bédard Chicoutimi): J'ai dit "tel que
rédigé".
M. Goldbloom: Nous pourrons peut-être regarder la
rédaction par comparaison avec le texte de 1973.
La deuxième chose que je voudrais dire découle, en quelque
sorte, de la première, et je voudrais qu'elle soit claire. A mes yeux,
j'allais dire la seule justification... Bon! Je dirais la seule justification
d'accorder cet article se trouve dans le fait que la ville l'avait
déjà. Je dis carrément que, si c'était une
municipalité qui venait demander ce pouvoir et qui ne l'avait pas
déjà, la réponse serait non, et elle a déjà
été non dans d'autres cas.
Alors, la seule justification que je peux trouver dans cette situation
réside dans le fait que la ville l'avait déjà.
M. Bédard (Chicoutimi): Tel que rédigé.
M. Goldbloom: Si les membres de la commission sont de ce
même avis, savoir que c'est la seule justification et, s'ils sont, pour
cette raison, disposés à conserver le texte de 1973, cela serait
peut-être la chose la plus logique à faire.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous sommes d'accord.
M. Goldbloom: Alors, on conserve le texte de 1973.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela serait la chose la plus
logique, mais il faut dire que ce n'est pas la meilleure des
justifications.
M. Goldbloom: Je suis d'accord, mais... M. Bédard
(Chicoutimi): Une seconde.
Le Président (M. Picard): Quel est le texte original?
M. Goldbloom: Comme vous voudrez, M. le Président. On
peut, tout simplement, reproduire le texte dans le rapport de la commission, si
vous voulez.
J'ai déjà fait lecture des deux premiers alinéas.
Il en reste trois autres qui se lisent comme suit: "La ville est tenue de payer
à l'égard des immeubles qu'elle détient en vertu du
présent article toutes les taxes qui peuvent être exigées
d'un propriétaire foncier dans la municipalité. La ville peut,
pour les fins du présent article, contracter des emprunts par
règlement qui ne requiert d'autre approbation que celle de la Commission
municipale du Québec et du ministre des Affaires municipales. "Le
présent article ne s'applique pas à l'acquisition des meubles
pour fins industrielles."
Le Président (M. Picard): La dernière phrase que le
ministre vient de lire n'apparaît pas au texte.
M. Goldbloom: C'est exact. J'ai lu le texte de l'article 15, du
projet de loi 167 sanctionné le 29 juin 1973, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Correct?
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement une précision,
M. le Président. On lit, à un certain moment, dans le texte, au
deuxième paragraphe: "La ville est autorisée à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu du premier
alinéa. Elle peut aussi aménager ces immeubles et y installer les
services publics nécessaires. Elle peut également les
aliéner aux conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec pourvu que le prix d'aliénation
soit suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à
l'immeuble concerné."
Relativement aux "dépenses relatives" n'y aurait-il pas lieu de
préciser, en ajoutant: "... pour couvrir toutes les dépenses
relatives à l'immeuble concerné y compris le prix de
l'acquisition et les intérêts." Parce que "... dépenses
relatives..."...
Le Président (M. Picard): L'amendement était
différent.
M. Goldbloom: M. le Président, on avait
suggéré le membre de phrase suivant: "... pourvu que le prix
d'aliénation soit au moins égal à la valeur réelle
de tels immeubles et non inférieur au prix de revient."
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. Ce sont les
intérêts.
M. Goldbloom: Et cela comprend toutes les dépenses, y
compris les intérêts. Alors, il est entendu dans ce cas, que nous
prenons le texte de l'article 15 du bill 167, sanctionné le 29 juin 1973
en substituant, au deuxième alinéa, l'alinéa qui
paraît sur ce papillon.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 31 devenu l'article 28
adopté tel qu'amendé.
Je ferai remarquer aux membres de la commission que le chiffre 32 n'est
pas inscrit au texte que nous avons. Il commence par les mots "Nonobstant les
dispositions du paragraphe c)...
M. Goldbloom: Je voudrais vous dire carrément que le
ministère de la Justice, le ministère des Transports et le
ministère des Affaires municipales s'opposent à cet article.
Le Président (M. Picard): L'article 32 est
biffé.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont trois bonnes raisons.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je devrais
amollir un peu ce que je viens de dire en indiquant que, dans le projet de loi
qui porte sur le Code de la route, il y a un article semblable.
Le Président (M. Picard): Article 32, biffé.
Article 33 devenu 29? Ici, on se réfère à l'article 21 qui
est devenu l'article 19.
M. Goldbloom: Concordance, M. le Président.
Le Président (M. Picard): L'article 33 devenu 29,
adopté. Article 34 devenu 30?
M. Walters: Cet article, M. le Président, s'applique aux
dépotoirs. C'est tout simplement, également, une disposition
transitoire.
M. Godlbloom: M. le Président, j'aimerais suggérer
un texte un peu différent pour le premier alinéa de cet article
et ce que je proposerais se lirait comme suit: Nonobstant les dispositions de
la présente loi, le paragraphe 22c de l'article 469 de la Loi des
cités et villes édicté pour la ville par l'article 2 du
chapitre 104 des lois de 1971 continue à avoir pleine force et
effet.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 34 devenu 30 est
adopté tel qu'amendé. Article 35 devenu 31?
M. Godlbloom: C'est un article de transition, M. le
Président. Il me semble acceptable.
M. Walters: M. le Président, si vous me le permettez, il y
a un article de transition que nous nous devons de suggérer ici et qui
concerne le comité exécutif. Il était prévu dans
les articles s'appliquant à la création du comité
exécutif qu'il entrerait en fonction après la première
élection générale qui aurait lieu à la ville de
Sainte-Foy. Comme cette élection n'est prévue que pour 1977, nous
avons un papillon afin d'ajouter un article qui prévoirait que le
comité exécutif entrerait en vigueur dans les trois mois de la
sanction de la loi.
M. Goldbloom: Ce serait alors l'article 32 selon le
numérotage.
M. Walters: On n'a pas indiqué le numéro de
l'article.
Le Président (M. Picard): L'article 35 devenu 31 est-il
adopté?
M. Desjardins: L'article 35 devenu 31, oui, il est
adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Le nouvel article
32, d'après le papillon qui vous a été distribué,
est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a deux choses. A
l'avant-dernière ligne, les mots lequel et" ne semblent pas
nécessaires et les légistes préféreraient les
enlever. Alors, l'article 51a de la Loi des cités et villes
édicté pour la ville par l'article, et il y a un numéro
à insérer. C'est l'article 8, c'est l'article 7.
M. Walters: Avec le changement...
M. Goldbloom: C'était l'article 8, c'est devenu l'article
7 qui crée l'article 51b qui prévoit la constitution d'un
comité exécutif. C'est l'article 51b. Mais c'est l'article 7 de
la présente loi, M. le Président.
Le Président (M. Picard): Le nouveau numéro, c'est
ça?
M. Goldbloom: A la dernière ligne, il y a un chiffre qui
manque, au début de la ligne, M. le Président; alors, c'est
l'article 7...
Le Président (M. Picard): Article 7 de la présente
loi.
M. Goldbloom: ... de la présente loi.
Le Président (M. Picard): Adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a le dernier article
et l'annexe, mais il y a aussi l'article 21 que nous avions laissé en
suspens dans la neige.
Le Président (M. Picard): L'article 36 devenu l'article 33
est-il adopté? Adopté. Est-ce que vous voulez passer aux annexes
avant de passer...
M. Walters: Nous voulions revenir, avant de passer aux annexes,
à l'article qui avait été suspendu, qui
était...
Le Président (M. Picard): C'est l'article 23 devenu
l'article 21.
M. Walters: ... où, comme l'a souligné M. le
ministre, nous étions...
Le Président (M. Picard): Dans la neige, quoiqu'elle ait
fondu.
M. Walters: Nous avons eu une discussion avec le
représentant de l'Hydro-Québec qui nous a soulevé un
problème particulier et nous en sommes venus à la conclusion de
laisser tomber la demande que nous faisions pour ajouter la neige à cet
article.
M. Goldbloom: On enlève la neige.
M. Walters: Complètement. Et ce qui serait
peut-être...
M. Goldbloom: L'article déneigé est
adopté?
M. Walters: C'est-à-dire qu'il faut adopter l'article tel
que...
M. Bédard (Chicoutimi): Tel que rédigé. M.
Walters: Tel que rédigé. M. Goldbloom:
D'accord.
M. Walters: Et nous avons une deuxième demande qui peut
paraître curieuse, c'est au sujet d'un pouvoir qui nous a
été accordé ce matin; nous désirons l'abandonner.
C'est à l'article 10...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas possible, ce n'est
pas possible.
M. Walters: qui est 96a qui prévoyait... C'est l'article
11 qui était devenu l'article 10. A l'article 96a, il était
prévu que le trésorier ne pouvait faire aucun paiement à
moins que certaines conditions ne soient remplies. Nous...
Le Président (M. Picard): L'article 23 devenu l'article 21
est adopté.
Des Voix: C'est ça. M. Goldbloom: Oui. Le
Président (M. Picard): Annexe 1, adopté?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, nous avons le
problème que vient de soulever Me Walters au sujet de l'article 11
devenu l'article 10. Premier alinéa, si je comprends bien...
M. Walters: Article 96a.
M. Goldbloom: Et vous proposez, Me Walters, de biffer...
M. Walters: S'en désister, le biffer, revenir à la
loi générale.
M. Goldbloom: Oui, mais vous laisseriez 96b...
M. Walters: Exactement.
M. Goldbloom: Tel qu'amendé.
M. Walters: Oui.
M. Goldbloom: Le préambule devrait se lire: "Ladite loi
est modifiée, pour la ville, par l'addition, après l'article 96,
du suivant"; aussi simple que cela.
M. Walters: C'est ça, oui.
M. Goldbloom: Ce serait l'article 96a qui serait ajouté
parce que ce que vous aviez proposé comme 96a étant
enlevé, ce qui était 96b devient 96a.
M. Walters: 96a, oui.
Le Président (M. Picard): J'ai tout compris ça.
Cela m'a pris dix minutes à trouver la page pour commencer. Je me
permettrai, pour les personnes responsables, c'est peut-être pour la
cinquième fois au cours des dix dernières années que je
demande de numéroter les pages; on pourrait se retrouver. Cela ne sera
peut-être pas compris, encore.
L'article 10 devenu l'article 11 est amendé?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): L'amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est là qu'on voit les
pouvoirs d'un président de commission.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a trois changements,
si vous voulez les suivre. D'abord, à la deuxième ligne, dans le
préambule, au lieu des mots "des suivants", on doit lire "du
suivant".
Ensuite, le paragraphe qui porte le no 96 a) est enlevé, est
biffé.
Or, ce qui est indiqué comme 96 b) devient 96 a).
Les annexes ont été adoptées, M. le
Président?
Le Président (M. Picard): Les trois annexes sont
adoptées?
M. Goldbloom: Ah! oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être qu'il y a un
amendement aux annexes, non?
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une question de
détail que je dois poser aux représen-
tants de la ville. Il y a une allusion au quartier Saint-Thomas. Est-ce
que le nom est correctement Saint-Thomas ou Saint-Thomas d'Aquin?
M. Bédard (Chicoutimi): Décidez-vous. Un dit
Saint-Thomas, l'autre dit Saint-Thomas d'Aquin.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, M. le ministre, je
peux difficilement vous répondre. Tout ce que je sais, c'est que je
demeure à Saint-Thomas d'Aquin.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans la paroisse? M. Morin
(Bernardin): Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Légalement, c'est
Saint-Thomas ou Saint-Thomas d'Aquin?
M. Goldbloom: Nous avons deux votes pour Saint-Thomas d'Aquin et
un vote pour Saint-Thomas.
M. Perron: M. le Président, c'était la paroisse
Saint-Thomas d'Aquin, mais c'est le quartier Saint-Thomas.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est une
technicité. Pour les fins du débat de ce soir, nous
présumerons que c'est Saint-Thomas d'Aquin, sujet à
vérification, avant le dépôt du rapport en Chambre.
M. Bédard (Chicoutimi): Le docteur angéli-que,
Saint-Thomas d'Aquin.
M. Goldbloom: Je pensais qu'il parlait de moi.
M. Morin (Bernardin): M. le Président, voudriez-vous me
permettre de remercier le ministre ainsi que tous les membres du comité.
Nous avons passé des moments ardus, mais très
intéressants. Je vous félicite pour votre patience et la
nôtre.
Le Président (M. Picard): Messieurs, au nom de tous les
membres de la commission, je désire remercier M. le maire, de même
que ses principaux collaborateurs, les procureurs et les autres personnes
intéressées à ce projet de loi.
Nous allons suspendre les travaux pour trois ou quatre minutes.
M. Goldbloom: II faudra au moins faire cela, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Quant à suspendre...
Le Président (M. Picard): Nous allons suspendre les
travaux pour environ cinq minutes.
(Suspension de la séance à 0 h 14)
Reprise de la séance à 0 h 30
Projet de loi no 230
Le Président (M. Picard): Projet de loi no 230, Loi
modifiant la charte de la ville de Québec. Article 1?
M. Goldbloom: M. le Président, quant à moi,
l'article est adopté, sauf que j'ai deux textes devant moi et j'aimerais
savoir lequel est le bon. Il y a le projet de loi et le nom du parrain est dans
le coin supérieur. Voici un texte qui est intitulé:
Modifications.
M. Brochu (Jean-Charles): Qui est daté du 28 juin?
M. Goldbloom: Oui.
M. Brochu: C'est le texte qu'on nous a remis ce matin et qui a
été préparé par les légistes. Ce serait le
bon texte.
M. Goldbloom: Cela, c'est le bon texte. Très bien, merci.
On est orienté dans ce cas.
Le Président (M. Picard): M. le maire Lamontagne,
pourrais-je vous demander d'identifier vos principaux collaborateurs?
M. Lamontagne (Gilles): Avec un très grand plaisir, M. le
Président. Vous avez, à ma droite, Me Brochu qui est notre chef
du contentieux; à ma gauche, le gérant de la ville de
Québec, M. Per-reault; M. Blanchet, conseiller de la ville de
Québec; M. Côté, greffier de la ville de Québec; M.
Buist et M. Boutin, deux avocats du contentieux.
Si, par hasard, je vous fournis certaines imprécisions, je serai
certainement corrigé. Il y a aussi M. Carrier, adjoint du greffier.
M. Bédard (Chicoutimi): A l'article 1, M. le
Président, on nous a apporté un amendement.
M. Lamontagne (Gilles): A l'article 1, il n'y a pas d'amendement,
c'est une correction qui a été faite par les légistes du
ministère qui ont, en fin de compte, vérifié probablement
les...
Le Président (M. Picard): Ce nouveau texte de l'article 1
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 2?
M. Brochu: M. le Président, les articles 2 à 6
concernent les modifications au régime électoral. Ce sont des
modifications assez mineures. L'article 2 lui-même regroupe les
descriptions des districts électoraux en ayant soin d'ajouter les
dis-
tricts faisant suite aux annexions. De plus, les districts sont
numérotés de 1 à 7. La troisième modification
consiste à changer le nom du district Saint-Roch pour
Saint-Roch-Saint-Sauveur.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous nous dire
approximativement la population de chacun de ces quartiers?
M. Lamontagne (Gilles): La population, c'est difficile, mais je
peux dire combien il y a d'électeurs à peu près dans
chacun.
M. Bédard (Chicoutimi): Admettons...
M. Lamontagne (Gilles): A la Haute-Ville, ce qu'on appelle le
district électoral 1, c'est à peu près 30 000. Le district
2 est à peu près à 25 000. Le district 3 est à peu
près à 42 000. Le district 4 est à peu près
à 10 000, ce sont Les Saules. Le district 5, Duberger, est de 10 000
à 12 000; le district de Neufchâtel est à peu près
de 14 000 à 15 000, et Charlesbourg-Ouest à 3000, à peu
près.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le rapport Cas-tonguay qui
préconisait d'essayer, de tendre à ce que le nombre
d'électeurs représenté par échevin, par conseiller,
soit approximativement le même. Je comprends que, lorsqu'on passe de 10
000, dans un cas, à 42 000 dans l'autre, c'est à cause de
différents facteurs...
M. Lamontagne: Oui, c'est parce que les quatre derniers districts
sont des districts qui ont été annexés, des
municipalités qui ont été annexées. Donc, on a
gardé les mêmes frontières qui existaient lorsque la ville
en question a été annexée pour garder le conseiller dans
son district.
Le Président (M. Picard): L'article 2 tel qu'amendé
est adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que, lorsque vous
parlez des Saules, Duberger, Neufchâtel, Charlesbourg, il s'agit d'un
représentant à ce moment...
M. Lamontagne: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): En ce qui regarde les trois
premiers quartiers, on passe de 25 000, 30 000, 42 000, ce qui sont quand
même des différences assez appréciables. Ils sont
représentés par quatre échevins.
M. Lamontagne: Quatre échevins dans chaque district.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne pouvait pas faire une
meilleure représentativité électorale, si je comprends
bien.
M. Lamontagne: C'étaient les limites de la ville de
Québec qui existaient à ce moment. Dans chaque district, vous
avez quatre représentants élus par les mêmes
électeurs, ce qui donne le choix aux électeurs de choisir le
conseiller de leur choix pour les représenter. C'est un avantage.
M. Goldbloom: M. le Président, un détail, mais je
remarque que les descriptions techniques dans le nouveau texte semble, dans
certains cas, passablement différents. Il y en a qui sont beaucoup plus
courts que dans le texte original et ainsi de suite. Est-ce qu'effectivement,
les délimitations sont nettement différentes ou si c'est
simplement une description améliorée et simplifiée?
M. Lamontagne: C'est exact. C'est une description
améliorée et simplifiée.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): L'article 2 tel qu'amendé
est adopté? Adopté. Article 3?
M. Brochu: II s'agit d'un article de concordance tout
simplement.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté.
Article 4.
M. Brochu: Même chose.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends, de concordance... Je
n'ai pas eu l'occasion de pouvoir consulter les différents textes.
M. Brochu: L'article actuel de la charte, l'article 14
prévoit que le conseil est composé d'un maire et de quatre
conseillers par district, lequel reste en fonction, etc. Alors, on ne
prévoyait pas dans cet article la suite: Les conseillers qui
représentaient les villes fusionnées, qui sont devenues de
nouveaux districts. Alors, on a reformulé l'article pour dire que les
districts existants, plus les autres districts composés des villes
annexées... ce qui refait l'article, jusqu'à maintenant.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 3, adopté.
Article 4.
M. Brochu: C'est une abrogation qui est nécessitée
par les articles précédents.
M. Lamontagne: On pourrait abroger.
Le Président (M. Picard): Cela n'a rien à voir avec
la rémunération des conseillers?
M. Brochu: Non.
M. Lamontagne: Pas encore.
Le Président (M. Picard): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, ce n'est
pas une vitesse ordinaire.
Le Président (M. Picard): Ce n'est pas vite, cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais quand même faire
remarquer, à l'article 3, qu'il nous donne peut-être un peu
d'explication, étant donné que cela vient pas mal en
contradiction avec le rapport Castonguay je comprends que ce n'est pas
une bible, le rapport Castonguay, quand même mais où on
spécifie plusieurs représentants aux fins de représenter
une même population. L'esprit du rapport Castonguay était dans le
sens qu'il y ait un représentant...
M. Lamontagne: Ecoutez, c'est que dans le moment...
M. Bédard (Chicoutimi): ... comme cela existe à
Sainte-Foy. On a eu le projet de loi de Sainte-Foy où on a pris la
précaution d'avoir un représentant par quartier bien
délimité. La population sait à qui s'adresser. Les
représentants de Sainte-Foy nous faisaient remarquer l'importance
d'adopter cette manière de faire, étant donné que cela
permettait, même au chapitre de desservir la population, une meilleure
cohésion de la part de l'électeur qui savait à qui
s'adresser, alors que, lorsqu'il a à s'adresser à quatre
conseillers à l'intérieur du même quartier, la
confusion...
M. Lamontagne: Je pense, M. Bédard,
qu'éventuellement, cela pourrait être
réétudié, mais la ville de Québec était
administrée autrefois dans ce contexte, d'un échevin par
quartier. Si vous voulez lire, à un moment donné, lors de vos
temps libres, le rapport Sylvestre là-dessus qui recommandait justement
le changement radical de ce genre de quartier, un quartier par conseiller,
parce qu'à ce moment, cela donne une puissance aux conseillers qui
était pratiquement sans égale, tandis qu'aujourd'hui, vous avez
quatre conseillers qui représentent la même population, qui
donnent tout de même une latitude aux contribuables de voir le conseiller
de leur choix. Il y en a quatre au lieu d'un, dans un district beaucoup plus
petit. Je pense que... Il y a des arguments des deux côtés.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une manière de voir
les choses.
M. Lamontagne (Gilles): Mais je peux vous dire que le rapport
Sylvestre n'a pas été tendre envers les systèmes d'un
échevin par quartier. Les temps ont évolué.
Peut-être que M. Gastonguay nous prouvera le contraire. Mais jusqu'ici,
on n'a pas jugé à propos de faire une étude approfondie de
ça.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord!
Le Président (M. Picard): Article 4, adopté.
Article 5?
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsqu'on dit "l'article 34 de
ladite charte est abrogé", ça représentait quoi comme
contenu?
M. Goldbloom: Selon les explications qui nous sont fournies, M.
le Président, les dispositions de l'article 34 sont
intégrées dans l'article précédent. L'article 34
divisait la cité en trois districts électoraux, chacun
représenté par quatre conseillers.
Le Président (M. Picard): Est-on encore à l'article
34? Il me semble qu'on l'avait adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 5?
M. Brochu: II s'agit de changer le mot 'sixième" par
"huitième semaine", soit la période du recensement, afin que le
tout concorde avec le calendrier des élections municipales. Cela donne
plus de temps.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 5 adopté. Article
6.
M. Brochu: C'est un peu de la concordance, vu qu'on a
changé la "sixième semaine", la personne qui devra s'inscrire
devra se présenter suivant les dispositions de la façon
prévue à l'article 44.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 6 adopté. Article
7.
M. Brochu: II s'agit du transfert du greffe du notaire actuel de
la ville, qui est à salaire, afin que ce greffe demeure en possession du
notaire de la ville de Québec et non pas en possession de n'importe quel
notaire. Le notaire de la ville a déjà reçu un salaire, a
déjà été payé pour le travail qu'il a
effectué pour constituer son greffe. Alors, la ville est en bon droit
d'exiger, au moins, que le greffe du notaire Larue, actuellement à
l'emploi de la ville de Québec, ne passe pas entre les mains de
n'importe qui, pour qu'ensuite, cette personne, nous revende les copies des
actes, etc.
M. Bédard (Chicoutimi): On nous a distribué un
papillon...
M. Brochu: C'est le texte qu'on a discuté avec les
représentants de la Chambre des notaires et avec le notaire Larue, qui
est...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que la Chambre des notaires
est représentée ici? J'aimerais bien avoir... Il me semble que
c'est un contenu assez surprenant, surtout la partie qui vous permet de
transférer gratuitement à un autre notaire à l'emploi de
la ville, désigné par le comité exécutif.
J'aimerais bien entendre les représentants de la Chambre des
notaires.
M. Brochu: Je me demande si vous avez le bon texte.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai celui qu'on nous a
donné.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons maintenant trois
textes. Lequel est le bon?
M. Brochu: C'est celui qui comporte trois alinéas.
M. Bédard (Chicoutimi): On va déchirer les autres.
On va se comprendre.
M. Brochu: C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous êtes
prêts à entendre les représentations de la Chambre des
notaires?
Le Président (M. Picard): Voulez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
Chambre des notaires
M. Lindsay (Jean): Je suis Jean Lindsay, notaire à
l'emploi de la Chambre des notaires. Nous avons toutes sortes de bonnes
raisons, M. le Président, de nous opposer à l'adoption de cet
article, parce qu'il va, dans son entier, à l'encontre de la Loi du
notariat, laquelle est maintenant régie par l'Office des professions,
mais nos règlements sont, de plus, soumis à l'approbation de
l'Office des professions.
Il serait tout à fait exorbitant de profiter d'une loi
particulière d'une corporation pour amender ou modifier la loi d'une
corporation professionnelle alors que seul l'Office des professions, en vertu
de l'article 12 du Code des professions donne le pouvoir au seul Office des
professions de faire des suggestions pour amender ou modifier les lois
professionnelles.
Le Code des professions a été adopté en 1973 par
l'Assemblée nationale. Il est en vigueur depuis et, à cette
occasion, toutes les lois professionnelles ont été
remaniées de manière que les corporations professionnelles soient
toutes et chacune sous la juridiction de l'Office des professions et du
ministre responsable.
D'autre part, l'article 7 du projet de loi modifiant la charte de la
ville de Québec va à l'encontre de deux principes bien
établis dans la Loi du notariat. Il s'agit, en premier lieu, de
l'article 15, paragraphe i) dans lequel on dit que les principaux devoirs d'un
notaire, outre ceux qui lui sont imposés par la présente loi,
sont d'observer les prescriptions du tarif en vigueur.
Or, ni la Chambre des notaires, ni, je crois, l'Assemblée
nationale, à moins que l'Office des professions ne lui demande une
modification, ne peut dispenser un notaire de suivre son tarif, de sorte qu'il
serait tout à fait aberrant de dire à une corporation existante
comme la cité de Québec: On vous paiera. On engage un notaire et
on le paie au prix qu'on veut, sans tenir compte du tarif qu'il doit
respecter.
Quant au transfert de greffe, la loi est bien précise
là-dessus. Elle comporte toute une section. Je réfère
toujours à la Loi du notariat, les lois de 1968, chapitre 70, les
articles 62 et suivants où le mécanisme de transfert de greffe
est bien établi. Il est non seulement établi dans cette loi, mais
il est la répétition de ce qui s'est toujours fait depuis 300 ans
dans la province de Québec, à savoir que le greffe d'un notaire
lui est, personnel tant qu'il exerce. Il a le droit d'en disposer. Il est le
seul d'ailleurs, à avoir le droit d'en disposer à son gré.
Même l'article 62, paragraphe 2) va jusqu'à prévoir qu'il
peut en disposer par donation à cause de mort. C'est le seul endroit,
sauf lorsqu'il est question dans le Code civil du testament ou du contrat de
mariage, c'est la seule exception plutôt, que vous pouvez trouver d'une
donation permise à cause de mort.
D'autre part, la loi prévoit que le greffe d'un notaire doit
retourner, éventuellement, dans le domaine public et faire partie des
archives publiques auxquelles les contribuables, les citoyens ont droit de
regard. Le greffe doit retourner dans les archives que le public peut
consulter. Ce serait priver le public de son droit primordial de pouvoir
consulter à volonté les actes et les documents qui lui
appartiennent en fin de compte. L'argument voulant que le notaire Larue aurait
été payé par la cité de Québec pour recevoir
des actes et constituer son greffe, nous semble quelque peu fallacieux parce
que si on accepte cette argumentation, il faudrait dire que le notaire doit
remettre tous ses originaux à chacun des clients pour qui il a
dressé des contrats, ce qui serait absolument absurde.
Si l'on permettait que la ville de Québec puisse imposer à
un notaire qu'elle engage de transporter le greffe qu'il a constitué,
même à l'emploi de la ville, à un autre que la ville
désignerait, ce serait enfreindre la liberté professionnelle de
ce notaire.
Un autre argument, ce serait celui-ci, c'est que le notaire qui
cède son greffe ne peut et cela est à l'article 67 de la
Loi du notariat continuer ni reprendre l'exercice de la profession dans
le même district judiciaire sans le consentement du comité
administratif. C'est donc dire que le notaire qui cesse, à un moment
donné, d'être à l'emploi de la cité de
Québec, il faudrait qu'il s'expatrie, qu'il s'en aille, je ne sais pas
où, mais dans un autre district que Québec, laisse femme et
enfants, laisse le domicile, pour s'expatrier. Pour toutes ces raisons, M. le
Président, nous nous opposons carrément à l'adoption de
l'article 7 du projet de loi no 230 et, là-dessus, je suis prêt
à recevoir toutes vos questions et à répondre à
quelques-unes.
M. Brochu (Jean-Charles): M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): La préoccupation de la
ville de Québec n'est sûrement pas sans fondement. Est-ce que,
lorsque vous parlez de délégation ou de la seule
possibilité qu'ont les notaires de faire une donation à cause de
mort, cela voudrait dire que le notaire qui exerce pour la ville de
Québec pourrait, du jour au lendemain, donner
son greffe, ses minutes, etc., les léguer d'une certaine
façon à un notaire de Montréal et, à ce
moment-là, ce dernier en prendrait possession de plein droit?
M. Lindsay: Non. Cela ne se fait pas tout à fait comme
cela, parce que le notaire, même s'il est le seul à pouvoir
disposer de son greffe, ne peut en disposer qu'en faveur d'un autre notaire,
à moins qu'il ne passe par sa succession, que ce soit sa succession qui
en dispose, mais il faut que le notaire exerce dans le district où il
était.
M. Bédard (Chicoutimi): Même par succession?
M. Lindsay: Oui. Je suppose que le notaire Larue
décède, sa succession devient propriétaire du greffe, sa
succession doit céder le greffe ou le déposer aux archives
judiciaires.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble qu'il y a le Code des
professions qui est là et qui doit intervenir s'il y a lieu.
M. Brochu: M. le Président, si vous me le permettez, j'ai
déjà discuté avec les représentants de la Chambre
des notaires. Il s'agissait, en l'occurrence, de Me Gilles Demers, qui est, je
crois, président du comité de législation du bureau de
l'Ordre des notaires de la province. Il était accompagné,
à ce moment-là, de Me André Cossette, et il était
d'accord pour admettre que le cas du notaire de la ville de Québec
était un cas unique dans la province. Alors, si nous demandons un
article particulier, qui est dérogatoire à la loi
générale, nous en sommes fort conscients. Nous voulons justement
aller à l'encontre de cette loi pour régler un problème
qui est unique. Le notaire Larue, le notaire actuel de la ville, a reçu
un salaire pour constituer son greffe. Nous trouvons qu'il est juste,
équitable, raisonnable, que le greffe ne disparaisse pas entre les mains
d'un autre notaire du même district, si l'on veut, mais peut-être
assez loin dans le même district, pour obliger la ville, en quelque
sorte, à courir après les actes pour lesquels elle a
déjà payé un salaire juste, équitable, raisonnable,
accepté par le notaire de la ville.
Alors, je crois que lorsque M. Lindsay a commencé à parler
du tarif en vigueur tout à l'heure, il a fait allusion à
l'article 15, paragraphe i, en ce qui concerne le tarif en vigueur. La ville de
Montréal a déjà un article dans ce sens parce que la ville
de Montréal engage des notaires à salaire également et
elle a comme article le même texte que le premier alinéa de la
proposition de l'article 7.
Pour ce qui est du transfert aux archives, nous n'avons aucune
objection. Je crois que la loi prévoit qu'après 50 ans, les
minutes du notaire soient transférées aux archives. Nous voulons
cependant garder le greffe actuel pour cette période entre les mains du
notaire de la ville.
M. Goldbloom: Nous nous trouvons dans une situation un peu
difficile. Nous avons devant nous une requête de la part de la ville et
une opposition formelle exprimée au nom de la Chambre des notaires. Nous
n'avons pas eu la possibilité de consulter l'Office des professions
à ce sujet. Je crois que, sauf de rares exceptions où le
législateur doit se convaincre qu'une corporation professionnelle agit
contrairement au bien commun ou de façon antisociale ou inhumaine
nous avons eu de rares cas, cela fait maintenant dix années que je suis
ici, peut-être deux ou trois une commission parlementaire a
posé un geste à l'en-contre du désir exprimé par
une corporation professionnelle. C'était parce que l'on était
convaincu que cette action de la corporation professionnelle était une
restriction de la possibilité pour un être humain d'exercer dans
la province.
Il me semble que nous n'avons pas devant nous un cas de cet ordre, de
cette nature. Il nous est donc extrêmement difficile d'aller à
l'encontre du désir de la corporation professionnelle, n'ayant pas
été en mesure de consulter l'Office des professions et n'ayant
pas devant nous quant à mon avis personnel des raisons
suffisamment convaincantes de vouloir écarter du revers de la main le
point de vue de la Chambre des notaires.
M. Bédard (Chicoutimi): II faudrait demander l'opinion du
député de Nicolet-Yamaska.
Le Président (M. Picard): Me Brochu.
M. Bédard (Chicoutimi): L'Office des professions s'est-il
penché sur ce problème? Cela a-t-il été soumis
à son attention?
M. Brochu: On en a discuté avec le notaire actuel de la
ville, il y a plus de trois ans, croyant qu'il avait transféré la
demande ou le sujet de discussion à la Chambre des notaires. On a appris
que la Chambre des notaires avait été saisie de la question
uniquement depuis quinze jours. Après avoir discuté avec le
notaire Demers et le notaire Cossette, on nous a tout simplement dit qu'on
n'était pas contre ce projet de loi, sauf qu'on voulait y apporter un
amendement. On nous a demandé d'attendre. C'est une question de
délai, en somme. Le notaire Lindsay n'a pas répété
cela tout à l'heure, mais je tiens à faire part des remarques
qu'on m'a signalées.
Le Président (M. Picard): Voulez-vous vous approcher d'un
micro et vous identifier s'il vous plaît?
M. Cossette (André): Je vous remercie de me donner la
parole, je ne suis pas ici officiellement, je suis ici à titre d'ancien
président de la Chambre des notaires et pour avoir discuté du
problème avec mon confrère Me Brochu.
Si vous me le permettez, je pourrais peut-être vous proposer une
solution de compromis que j'ai d'ailleurs proposée à mon
confrère, Me Brochu. La solution serait la suivante. Nous savons qu'il
existe un problème à la ville de Québec quant au
notaire qui est à l'emploi de la ville. Nous savons
également que c'est le désir de certaines autres villes, comme
celles de Sherbrooke, Trois-Rivières et j'en passe, d'avoir à
leur emploi un notaire qui rendrait les mêmes services que ceux qu'il
rend à la ville de Québec. Il y a une situation à peu
près identique, je pense, à la ville de Montréal. On
voudrait adopter une règle générale pour tous les notaires
qui travailleraient ou qui travaillent dans les villes. Ne pas créer de
situation spéciale pour le notaire de la ville de Québec, une
autre situation pour le notaire de la ville de Montréal, une autre
situation pour le notaire de la ville de Trois-Rivières.
A cette fin, j'ai communiqué avec l'Office des professions, qui
m'a exprimé son accord sur ce projet, dans le but d'en arriver à
une législation qui couvrirait généralement tous les
notaires à l'emploi des villes. Je pense qu'on pourrait en arriver
à une solution de compromis d'ici l'automne. Comme il est coutume que
l'Office des professions présente chaque automne un projet de loi pour
amender diverses lois professionnelles, on pourrait profiter de la
présentation de ce projet de loi pour inclure un amendement qui
couvrirait ces cas particuliers des notaires des villes. Nous sommes conscients
qu'il existe un problème et nous voulons le régler avec l'accord
de tous. Je vous remercie de votre attention. C'est le point de vue que je
voulais exprimer.
M. Goldbloom: J'aimerais poser une question à Me Cossette.
Je remarque que la dernière version de l'article 7 proposé par la
ville comprend trois éléments.
M. Cossette: Oui.
M. Goldbloom: II y a d'abord le droit et le pouvoir de retenir
à salaire les services d'un notaire, deuxièmement, l'obligation
pour ce notaire de transférer son greffe à un autre notaire
à l'emploi de la ville, s'il quitte le service de la ville et,
troisièmement, une disposition particulière en ce qui concerne le
transfert des greffes du notaire Paul Larue. Ce que je voulais vous demander
est simplement si ce que vous proposez couvrira les trois
éléments?
M. Cossette: Exactement. Nous n'avons pas d'objection à ce
qu'un notaire travaille à salaire pour une ville, mais il faudrait
entourer cette disposition de précautions pour respecter par ailleurs
l'ensemble de la Loi du notariat. Quant à la cession des greffes, c'est
un peu la même chose.
M. Goldbloom: II semblerait je m'excuse M. le maire, je
vois que vous aimeriez prendre la parole je voudrais simplement
m'assurer que le cas de Me Paul Larue sera effectivement réglé,
parce que je vois qu'il y a dans les deux premiers alinéas des
dispositions d'ordre général qui pourraient se retrouver dans un
règlement général de la Chambre des notaires.
M. Cossette: Oui.
M. Godlbloom: Mais je voulais savoir si le cas d'espèce de
Me Paul Larue est tel que l'on peut tout simplement le régler par
l'adoption d'un règlement général à la Chambre des
notaires ou si on restera avec un problème particulier dans le cas de Me
Larue, qu'il faudra résoudre d'une manière ou d'une autre?
M. Cossette: Je pense que le cas du notaire Larue est un cas
spécial du fait que son cas n'était couvert ni par la Loi du
notariat ni par des dispositions de la charte de la ville de Québec. Il
va falloir qu'on s'entende à un moment donné pour régler
ce problème. La loi qu'on pourrait adopter ne pourrait pas s'appliquer
rétroactivement, je pense, au notaire Larue, parce qu'il a des droits
acquis d'une certaine façon.
M. Brochu: D'où l'importance d'avoir un article pour
régler le cas.
M. Perreault (Jacques): Je voudrais souligner que le notaire
Larue est né en septembre 1913, ce qui lui fait 63 ans. Il est à
l'emploi de la ville, effectivement, depuis 20 ans. Comme le disait tout
à l'heure Me Brochu, cela fait depuis trois ans qu'on essaie d'en
arriver avec le notaire Larue à une solution, une entente. La
première année, cela a été: Oui, je vais aller
à la ville de Montréal voir comment les choses vont; après
cela, on signera une entente. La deuxième année, cela a
été: II faut que j'en parle à mon comptable, il y a des
questions d'impôt et je ne peux malheusement pas vous donner de
réponse. On en est encore rendu, après trois ans de
négociations, au sujet du notaire Larue, au point que nous vous exposons
ce soir. Comme je vous dis, le notaire Larue a 63 ans, on ne lui souhaite pas
de mal, mais c'est toujours possible qu'un accident arrive et qu'on soit aux
prises avec des problèmes; on s'expose à ce que le greffe de la
ville soit dans les mains d'autres personnes ou de gens à
l'extérieur de la ville de Québec et que la ville soit
obligée à tout moment d'aller à l'extérieur
chercher des copies de ses actes; ce serait absolument illogique, même si
la Loi du notariat protège le notaire qui travaille avec nous à
salaire depuis 20 ans. Je puis vous dire que les avantages qu'on lui donne,
fonds de retraite police d'assurance-maladie et tout ce que vous voulez,
assurance-vie, service de secrétaire, bureau, coffre-fort, voûte,
machine à imprimer ses contrats, etc. équivalent certainement
à des honoraires de $50 000 à $60 000 qu'il devrait faire en
pratique privée, s'il devait remplir les mêmes services. Je pense
que, de ce côté, il a été bien
rémunéré. Comme je vous dis, vous avez un problème
qu'on doit régler par l'article qu'on vous propose.
Le Président (M. Picard): M. le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que Me Larue est
présent? Non.
M. Brochu: Non, il a été avisé
évidemment ce matin que le projet de loi serait présenté
aujourd'hui et il n'a pas voulu venir.
M. Goldbloom: Nous serions quand même dans la situation de
rendre un jugement ex parte.
M. Brochu: C'est-à-dire que le notaire m'a dit ce matin
que la Chambre des notaires serait ici et qu'il s'en remettait à ce que
les représentants de la chambre feraient.
M. Goldbloom: Si nous nous en remettons à ce que dit la
chambre, nous sommes obligés de rejeter l'article.
M. Lamontagne (Gilles): M. le ministre, M. Cossette vient de dire
qu'il était d'accord avec le texte et que ce serait à peu
près le même texte qui serait dans une loi générale
ou dans un règlement général. Alors pourquoi attendre dans
trois mois quand on n'est même pas sûr si on va passer ça
à l'automne? Cela ne fera pas tort à ce moment-là si on
dit qu'on est d'accord avec le texte. On pourrait l'abroger à ce
moment-là si leur texte est satisfaisant, mais ne prenons pas de
chance.
M. Brochu: Ce serait la contreproposition à faire. Il a
proposé qu'on attende que la loi générale soit
adoptée, en contreproposition, nous disons: adoptons ce texte en
attendant et on l'abrogera par la loi générale.
Le Président (M. Picard): M. Cossette.
M. Cossette: M. le Président, l'Assemblée nationale
a adopté il y a quelques années le Code des professions, il est
bien précisé à l'article 12 que toutes les lois amendant
les lois concernant les corporations professionnelles doivent émaner de
l'Office des professions. Nous-mêmes, nous ne pouvons pas nous
présenter ici pour demander un amendement à notre loi
professionnelle, il faut nécessairement passer par l'Office des
professions. C'est une loi qui a été adoptée par vous et
je ne verrais pas comment la ville de Québec pourrait demander...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela nous donnerait le droit de le
demander, même si vous consentez.
M. Cossette: Oui, mais je pense que ce ne serait peut-être
pas logique de passer par-dessus l'Office des professions...
M. Bédard (Chicoutimi): Je suis d'accord avec vous, je
dis, même si vous consentiez à ce qu'on passe par-dessus, je me
demande jusqu'à quel point on peut le faire.
Article biffé
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que notre
décision est claire, nous n'avons pas d'autre choix devant l'objection
de la Chambre des notaires.
M. Lamontagne (Gilles): M. le Président, avant de clore
cet article, est-ce que je pourrais demander à M. Cossette qu'il
revienne à l'automne avec notre texte et que la Chambre des notaires ne
vienne pas avec un texte?
M. Cossette: Je voulais avoir l'accord de l'ensemble de ceux qui
sont ici présents pour que nous travaillions ensemble sur un projet que
nous allons soumettre à l'Office des professions et qui reviendra
à l'intérieur d'un amendement à la loi concernant notre
corporation professionnelle. Nous sommes disposés à prendre cet
engagement de travailler avec la ville de Québec, nos officiers à
la Chambre des notaires et l'Office des professions, pour revenir avec un texte
qui amendera notre loi concernant notre profession.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est compliqué.
M. Lamontagne (Gilles): C'est un bill pour combattre les
professions.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de combattre les
professions.
M. Cossette: A condition d'avoir la coopération de la
ville de Québec, on est disposé à travailler sur un texte
pour régler le problème.
M. Brochu: La coopération est acquise. Une Voix:
Oui.
Le Président (M. Picard): L'article 7 est biffé. A
la liste des modifications, vous avez un amendement, c'est-à-dire un
nouvel article 8, je crois qu'on prévoyait que l'article 7 serait
biffé, ça va devenir l'article 7.
M. Brochu: II s'agit du salaire du commissaire des incendies.
M. Lamontagne (Gilles): II est dans le projet tel que
rédigé.
M. Brochu: ... que vos légistes ont préparé,
en date du 28 juin.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une certaine
confusion ici. Je vois qu'il y a deux articles 8. Il y a un article 8 qui est
dans le texte original. Il y a aussi, dans les modifications, un nouvel article
8 que l'on veut insérer et qui est de nouveau modifié par un
papillon. Nous parlons de quel article 8? De celui qui remplace le nombre 6000
par le nombre 9000 ou de celui... en principe, il faudrait parler de
celui...
M. Brochu: C'est le même texte tout simplement, la
même rédaction, le même texte, il y a 6000 à
9000.
M. Goldbloom: Cela veut dire quoi, M. le Président? Nous
n'avons pas d'explications là-dessus.
M. Brochu: L'article suivant, qui va porter le
no 7 et qui portait, dans l'ancien texte, le no 8, modifie l'article 182
de la charte de la ville de Québec. On s'entend bien sur l'article
à modifier. On remplace le nombre 6000 par le nombre 9000. Il s'agit
tout simplement du salaire du commissaire des incendies, qui est de $6000 et
que nous demandons de porter à $9000.
M. Vaillancourt: C'est l'article 184 de ladite charte,
modifié par l'article 36 du chapitre 102...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il va être sujet
à la loi anti-inflation?
Une Voix: II se débrouillera.
M. Goldbloom: M. le Président, on vient de mentionner les
contraintes anti-inflation. Ce sont les mêmes fonctions qu'auparavant; on
se...
M. Perreault (Jacques): M. le Président, le chiffre de
$6000 comme salaire au commissaire Delage a été fixé en
1970. Il n'a pas eu d'augmentation depuis six ans. Les employés, les
inspecteurs, les enquêteurs qui travaillent pour le notaire Delage et
sous la direction du commissaire Delage ont reçu, depuis ce
temps-là, des augmentations qui dépassent de beaucoup les
50%.
Il demeure que, comme vous l'avez dit, M. le député...
M. Bédard (Chicoutimi): Loin de moi la pensée de
croire que l'augmentation de $6000 à $9000 n'est pas justifiée,
surtout étant donné le nombre d'années où il n'y a
pas eu de réajustement de salaire.
Il reste quand même qu'indépendamment de cela...
M. Perreault (Jacques): Vous avez parfaitement raison, c'est
sujet à la commission antiinflation. Ce sera au notaire ou au
commissaire à établir la preuve devant la commission
antiinflation.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a seulement une
catégorie de juges qui n'est pas sujette à la loi
anti-inflation.
M. Vaillancourt: Nous autres, on l'accepte.
M. Bédard (Chicoutimi): ... une catégorie de gens,
de personnes, qui ne sont pas sujettes à la loi anti-inflation, ce sont
les juges; l'augmentation du salaire des juges.
Une Voix: Heureusement.
M. Lamontagne (Gilles): D'ailleurs, M. le commissaire Delage le
sait très bien. On lui a dit, à ce moment-là, qu'il
devrait faire la preuve.
Une Voix: Adopté? M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 8 devenu l'article
7?
M. Goldbloom: Ce sera l'article 7, oui.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 8 du
projet de loi.
M. Brochu: II s'agit tout simplement de l'abrogation d'un
alinéa, le deuxième alinéa de l'article, qui est tout
simplement désuet.
M. Lamontagne (Gilles): II ne s'applique plus. M. Brochu:
II date de 1937.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
comprends qu'il y en a qui sont peut-être plus au courant de ce qu'on
change et de ce qu'on ne change pas, de ce qu'on remplace et par quoi on le
remplace. Mais est-ce qu'on pourrait nous dire le contenu?
M. Goldbloom: Selon les notes explicatives, la ville avait le
pouvoir de nommer un M. Eugène Leclerc...
Une Voix: Page 20
M. Goldbloom: ... ci-devant commissaire des incendies, à
titre de consultant de la prévention des incendies, en 1936, à un
traitement annuel ne dépassant pas $2000. On abroge cela?
M. Lamontagne (Gilles): C'est cela. M. Goldbloom: On
abroge M. Leclerc? M. Lamontagne (Gilles): C'est cela. M. Brochu:
II est déjà abrogé. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 8, adopté.
Article 9.
M. Brochu: L'article 9 a plusieurs buts; le premier, au
paragraphe a). Il s'agit de permettre au greffier, au greffier adjoint et
à l'assistant-greffier d'agir comme secrétaire du comité
exécutif.
Au paragraphe b), il s'agit de remplacer les paragraphes 13 et 14 de
l'article 185 de la charte, en portant de $10 000 à $20 000 les montants
prévus, ce qui fera en sorte que l'autorisation du conseil sera requise
pour des dépenses de plus de $20 000.
Au paragraphe 14, des soumissions seront demandées si la
dépense prévue est au-delà de $20 000.
Au paragraphe c) la modification du paragraphe 17 de l'article 185
prévoit les travaux en régie, ce qui veut dire que les travaux en
régie pourront être effectués sans autorisation du
conseil s'ils représentent un montant moindre que $20 000. Pour
un montant au-delà de $20 000, l'autorisation du conseil sera
requise.
Pour ce qui est du paragraphe d), nous le retirons tout simplement. Nous
ne présentons pas de modification au paragraphe 21 de l'article 185.
M. Lamontagne (Gilles): M. le Président, ce sont tous des
pouvoirs que nous possédions déjà pour $10 000 qui nous
avaient été donnés en 1965. On calcule que, maintenant,
$20 000 n'est pas un montant exagéré pour les mêmes
conditions, l'inflation, etc. Aujourd'hui, dans les soumissions publiques, des
contrats de $10 000, ce n'est pas économique.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous devez être soumis
à la même inflation que Sainte-Foy. C'est pour cela que vous
étiez ici cet après-midi.
M. Lamontagne (Gilles): Oui, nos travaux sont un peu plus...
M. Bédard (Chicoutimi): Une demande semblable a
été faite par la ville de Sainte-Foy et elle lui a
été refusée.
M. Goldbloom: Elle lui a été refusée.
M. Brochu: On parle du montant qui était de $25 000 dans
le cas de Sainte-Foy.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais le montant de $10 000 a
été retenu. Ici, c'est moins grave.
M. Lamontagne (Gilles): Québec, c'est Québec;
Sainte-Foy, c'est Sainte-Foy. Je pense bien que l'envergure des travaux qu'on a
à faire à Québec est un peu plus importante que celle de
Sainte-Foy. C'est une question d'économie, tout simplement. On demande
des soumissions privées quand même, cela ne veut pas dire qu'on
peut dépenser pour $20 000 sans demander aucun... On demande des
soumissions privées, des prix.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons affaire à
une municipalité qui n'est point régie par la Loi des
cités et villes, à toutes fins pratiques. Il y a peut-être
des exceptions quelque part, à ce que je viens de dire, mais c'est une
ville qui a une charte intégrale.
La Loi des cités et villes établit la limite à $10
000. On m'informe que la ville de Montréal a une ligne de
démarcation à $10 000 aussi. J'affirme cela sous réserve.
C'est un renseignement qui vient de m'être donné.
M. Lamontagne (Gilles): La communauté urbaine a
déjà ce pouvoir, M. le ministre.
M. Goldbloom: De Québec ou de Montréal?
M. Lamontagne (Gilles): De $25 000 sans soumission.
M. Goldbloom: A Québec?
M. Lamontagne (Gilles): A Québec.
M. Brochu: Pour ce qui est de la ville de Montréal,
l'article 100 de la charte de la ville de Montréal prévoit ce qui
suit: "Le comité exécutif peut, après demande de
soumissions et sans l'autorisation du conseil, consentir tout contrat dont le
prix n'excède pas le montant mis à sa disposition pour cette
fin". Il n'y a pas de limite, c'est le montant mis à sa disposition.
M. Goldbloom: II ne s'agit pas de cela précisément.
C'est un secret de polichinelle que certaines personnes ne sont pas d'accord
sur la façon dont la ville de Montréal règle certains
problèmes. Je ne fais pas d'autres commentaires. Je constate que
certaines personnes ne sont pas d'accord.
M. Lamontagne (Gilles): Les comparaisons sont toujours odieuses.
Je pense que la ville de Québec n'a jamais abusé du pouvoir
qu'elle a. Cela nous permettrait évidemment dans certains contrats et
autres d'aller plus rapidement. C'est une question de confiance tout
simplement.
M. Bédard (Chicoutimi): ... augmentation de 50% à
$15 000...
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas si les
membres de la commission ont un avis à exprimer.
Le Président (M. Picard): Tout le monde semble d'accord
pour adopter l'article.
M. Godlbloom: Non, je n'irais pas jusque-là, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Si on compare avec Sainte-Foy,
est-ce que le député de Louis-Hébert croit que cela
devrait monter à $15 000?
M. Desjardins: Cela a été refusé à
Sainte-Foy, je ne dis mot.
M. Bédard (Chicoutimi): ... d'autre part, qui est à
$10 000.
M. Goldbloom: Est-ce que quelqu'un peut me dire s'il y a une
municipalité au Québec qui a une ligne de démarcation plus
élevée que $10 000? Il y a la Communauté urbaine de
Québec, mais...
M. Buist (Raymond): M. le Président, en ce qui concerne la
demande, l'obligation de demander des soumissions publiques, la
Communauté urbaine est autorisée à dépenser
jusqu'à $25 000 sans soumissions publiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, on est au courant.
M. Lamontagne: C'est assez curieux que je puisse le faire
à la Communauté urbaine et que je ne puisse pas le faire pour ma
propre municipalité.
M. Bédard (Chicoutimi): Sainte-Foy est dans la même
position.
M. Blanchet (Jules): La partie est dans le tout.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai dit vers la fin de
notre débat sur le projet de loi de Sainte-Foy que la fonction de la loi
n'est pas nécessairement de rendre les choses faciles, mais justement,
dans les difficultés, il y a la protection de l'intérêt
collectif. Il me semble que nous avons d'un côté la Loi des
cités et villes, avec sa limite à $10 000, nous avons la charte
de la ville de Montréal, avec sa limite à $10 000. Je pense que,
pour l'instant, je dois suggérer que nous restions à $10 000.
Nous allons revoir toute la question, parce que je ne voudrais pas... Je suis
sensible aux arguments qu'entre-temps il y a eu de l'inflation et que les
montants n'ont pas été augmentés.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que c'est bien difficile,
dans une même journée, je dirais presque dans la même partie
de la journée, de prendre deux décisions qui vont dans un sens
différent. Je comprends que, autant pour Sainte-Foy que pour
Québec, cela devait être valable. Est-ce que la commission fait
une erreur dans les deux cas? Remarquez que c'est peut-être possible.
Maintenant, est-ce que vous adoptez une attitude différente dans un cas
par rapport à l'autre?
M. Lamontagne: Enfin, comme M. le ministre a dit, nous avons une
charte spéciale. Il y a aussi que le budget de la ville de Québec
n'est pas le même que celui de Sainte-Foy. Il y a tout de même $90
millions au budget, contre peut-être $18 millions ou $20 millions
à Sainte-Foy. L'administration est un peu plus lourde. Enfin...
M. Goldbloom: M. le Président, voici ce que j'aimerais
suggérer. Nous allons, cet automne, proposer des modifications à
la Loi des cités et villes. Nous pouvons, à cette occasion,
toucher à des chartes particulières en même temps. Je pense
justement que la Loi des cités et villes, même si elle ne
s'applique pas à la ville de Québec, est très
générale et couvre un éventail assez large de
municipalités par rapport à leur taille. La philosophie de la
Commission de refonte des lois municipales est de faire certaines distinctions
selon la taille des municipalités. J'aimerais pouvoir m'asseoir avec la
Commission municipale du Québec et examiner cette question et arriver
d'ici quelques mois à peine avec une proposition. Je pourrai alors
justifier une décision plus facilement que le jour même où
la commission a refusé d'augmenter le montant pour Sainte-Foy. Je
reconnais que Sainte-Foy n'a pas la même envergure que Québec. Ce
n'est quand même pas une toute petite ville avec de toutes petites
responsabilités.
M. Lamontagne: Si cela vous met plus à l'aise, M. le
ministre, la prochaine fois, on défendra le bill de Sainte-Foy.
M. Bédard (Chicoutimi): La commission siège sur la
réforme des lois municipales.
M. Lamontagne (Gilles): On peut vivre avec ce qui existe...
Enfin, ce n'est pas quelque chose de primordial ou d'essentiel.
M. Goldbloom: Merci, M. le maire.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un maire
compréhensif.
M. Brochu: Si je comprends bien, nous ne conservons que le
paragraphe a) qui ne portera plus de numérotation.
M. Goldbloom: Bon! Et d)?
M. Brochu: Le paragraphe d) disparaît. Nous ne le
présentons pas.
M. Goldbloom: Vous ne le demandez pas? M. Lamontagne (Gilles):
Biffez d). M. Goldbloom: On biffe b), c) et d).
Le Président (M. Picard): Article 9, paragraphe a), est
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Les paragraphes b), c et d) sont
biffés.
M. Goldbloom: Une technicité, M. le Président. On
n'a plus besoin du paragraphe a).
Le Président (M. Picard): On n'a plus besoin du paragraphe
a).
M. Goldbloom: Est de nouveau modifié par le
remplacement...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, par le remplacement du
paragraphe 3 par le suivant.
M. Goldbloom: C'est ça.
Le Président (M. Picard): Article 9, tel qu'amendé,
est adopté. Article 10.
M. Brochu: L'article 10 concerne le remorquage et l'entreposage
des véhicules automobiles qui a déjà fait, je crois,
l'objet de discussions. Il fut presque adopté ce matin, lors de la
discussion de...
M. Bédard (Chicoutimi): Je l'ai même cité en
exemple comme rédaction d'article.
M. Brochu: C'est exact. Je pense que la représentation ne
sera pas trop longue.
M. Bédard (Chicoutimi): Je trouve malheureux
qu'on ne l'ait pas accepté dans le projet de la ville qui vous a
précédés.
M. Goldbloom: M. le Président, en faisant la comparaison
avec la charte de la ville de Montréal, l'article 1176, je constate que
dans le cas de Montréal, en ce qui concerne un véhicule sans
moteur, il y a quand même un délai de 24 heures, tandis que ce qui
est proposé par la ville de Québec ne comporte aucune
formalité. Je reconnais que la différence n'est pas grande, mais
c'est un point que je voulais souligner.
Il y a aussi un alinéa, le dernier de i'article 1176, de la ville
de Montréal, qui se lit comme suit: La ville n'est alors responsable
à l'égard du propriétaire que du produit de la vente,
déduction faite du frais de conservation et de vente.
Il y a quand même une définition d'une certaine
responsabilité et de la restriction, la limitation de cette
responsabilité. Cela ne paraît pas à l'article qui est
proposé...
M. Bédard (Chicoutimi): Au dernier alinéa...
Le Président (M. Picard): Au dernier alinéa: "Le
propriétaire doit rembourser...
M. Bédard (Chicoutimi): Le propriétaire...
M. Goldbloom: Mais dans l'interprétation que nous donnons
à ce texte, les véhicules sans moteur ne sont pas couverts. "Dans
le cas d'un véhicule sans moteur, il est prévu qu'il peut
être détruit sans formalité et sans droit de recours de la
part du propriétaire".
M. Lamontagne (Gilles): C'est ça. On l'a ici,
d'ailleurs.
M. Goldbloom: Je cite votre texte.
M. Lamontagne (Gilles): Oui, d'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne crois pas que ce soit majeur
comme oubli, parce que le véhicule sans moteur est
considéré comme rebut.
M. Lamontagne (Gilles): C'est une nuisance.
M. Goldbloom: Ce sont des considérations mineures. Je suis
prêt à accepter l'article.
Le Président (M. Picard): Article 10 adopté.
Article 11.
M. Brochu: A l'article 11, nous avons fait l'historique dans les
commentaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Même un changement dans la
commission?
Le Président (M. Picard): C'est un étranger.
M. Bédard (Chicoutimi): Si c'est un étranger, on
n'aura pas quorum.
M. Beauregard: Je suis ici temporairement.
Le Président (M. Picard): Article 11: Les usines de
Saint-Malo.
M. Brochu: II s'agit de se servir des sommes d'argent constituant
le fonds industriel à toutes fins municipales car ces sommes d'argent...
Le domaine industriel est réservé à la communauté
urbaine, en vertu de l'article 148 de la Loi de la communauté urbaine.
Il y a une erreur dans les commentaires. C'est l'article 148 qu'on devrait lire
au lieu de l'article 548.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous dites qu'on devrait lire 538
au lieu de... ?
M. Brochu: Dans les commentaires, uniquement et non pas dans le
texte proposé.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, d'accord.
M. Brochu: Au dernier alinéa, à la page 25 du
cahier en trois colonnes, lire: article 148 au lieu de 548.
M. Bédard (Chicoutimi): Cet article est-il
rédigé parce que le produit de la vente de ces usines pouvait,
auparavant, n'être utilisé qu'à des fins très
précises? Pourrait-on nous préciser quelles étaient ces
fins?
M. Lamontagne (Gilles): C'était uniquement pour des fins
industrielles et pour faire des prêts; considérant qu'aujourd'hui,
la communauté urbaine a pris la juridiction ou la compétence de
la promotion industrielle, nous nous trouvons avec un fonds que nous pourrons
employer à des fins municipales et pas nécessairement
industrielles qui pourrait nous aider.
Un exemple tout à fait logique serait peut-être
l'aménagement d'une partie de la rivière Saint-Charles, ou de
telles choses, qui pourrait réellement être plus utile que de
rester dans un fonds qui n'est plus utilisé.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 11. Adopté.
Article 12.
M. Buist: A l'article 12, j'ai une modification mineure à
suggérer à la commission. Dans le texte que vous avez entre les
mains, il est écrit: "L'article 318..." Cela serait à remplacer
par "... l'article 323 de ladite charte est remplacé par le suivant..."
et là, on remplace au début de la troisième ligne "...
318..." par "... 323...".
Le but de cet article est de préciser les pouvoirs du conseil
concernant les emprunts par obligation qui sont effectués par la ville
de Québec. Actuellement, tout ce qu'on retrouve dans la charte, c'est un
pouvoir général qui est donné au conseil d'adopter des
règlements d'emprunt. Nulle part, trouve-t-on de précision sur la
façon dont elle
peut procéder pour fixer les conditions et les modalités
de ces emprunts.
C'est le but de l'article 323.
Le deuxième alinéa de l'article 323 prévoit que les
attributions qui sont confiées au conseil pour la fixation des taux
d'intérêt et de toutes les modalités, les conditions des
emprunts, peuvent par règlement être
déléguées au comité exécutif de la ville de
Québec.
Il est bien entendu que demeure "... sauf le droit exclusif du conseil
de la ville de Québec d'adopter des règlements d'emprunt...", de
décréter des emprunts... Tout ce qui est
délégué ou qui pourrait être
délégué au comité exécutif est de fixer
certaines modalités ou certaines conditions lorsque des émissions
d'obligations sont faites par la ville pour financer ces emprunts.
Enfin, je veux simplement souligner que le texte de l'article 323
reprend intégralement le texte de l'article 756 de la charte de la ville
de Montréal, de même que de l'article 203 de la Loi de la
Communauté urbaine de Québec.
M. Bédard Chicoutimi): ... personnel du ministre.
M. Goldbloom: ... explicative.
M. Bédard (Chicoutimi): Amende honorable.
M. Goldbloom: N'est-ce pas?
M. Bédard (Chicoutimi): Y a-t-il des municipalités
qui ont un conseil exécutif auquel sont délégués
des pouvoirs de cette envergure?
M. Lamontagne (Gilles): La ville de Montréal et la
Communauté urbaine de Québec. Les deux ont ce pouvoir.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Picard): L'article 12 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Ce ne sont pas nécessairement des
recommandations, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): Sainte-Foy ne l'a pas. Le
Président (M. Picard): Article 13.
M. Buist: M. le Président, à l'article 13, j'ai un
papillon seulement pour assurer la concordance avec la modification qui a
été faite à l'article 12.
M. Goldbloom: C'est ceci en trois colonnes. Si je comprends bien,
le texte de la colonne du centre est celui que nous devons substituer à
celui qui est dans le texte ordinaire.
M. Buist: Exactement, M. le ministre.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
président.
M. Goldbloom: Un instant, s'il vous plaît.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela arrive aux autres.
M. Goldbloom: Le nouveau texte représente une certaine
amélioration par rapport au premier, mais il ne semble pas encore
traduire exactement ce que l'on doit lire. Il faut faire allusion à
l'article 323, en vertu duquel le comité exécutif reçoit
une délégation de pouvoirs. Cela est exprimé dans les
deuxième et troisième lignes du texte proposé où
l'on peut lire: Pour les fins de l'article 323 de la présente charte.
Cependant, nos conseillers juridiques préféreraient une autre
formulation qui serait la suivante: Nonobstant toute disposition contraire, la
ville peut modifier une résolution ou un règlement d'emprunt par
résolution du conseil ou du comité exécutif, lorsque ce
dernier exerce les pouvoirs que lui a délégués le conseil
en vertu de l'article 323, avec l'approbation du ministre et ainsi de suite.
C'est une question de forme.
M. Buist: Nous sommes tout à fait d'accord.
M. Lamontagne (Gilles): C'est une amélioration.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est toute une
amélioration.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je vous
ferai remarquer que nous n'avons pas le quorum.
Le Président (M. Picard): II n'y a pas de vote, ce n'est
pas grave.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous devez avoir le quorum, M. le
Président. Je soulève ma question du quorum.
Le Président (M. Picard): Quel article du
règlement?
M. Bédard (Chicoutimi): Vous êtes président
de commission.
Le Président (M. Picard): Ecoutez une minute. M.
Bédard (Chicoutimi): Non.
Le Président (M. Picard): S'il n'y a pas de vote, il n'y a
pas de problème.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, dès
que le quorum est soulevé, vous avez à le constater et si le
quorum n'existe pas... Vous connaissez vos responsabilités.
Le Président (M. Picard): A l'ordre, s'il vous
plaît! L'article 13.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 13 est adopté
tel qu'amendé.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela. Le Président
(M. Picard): Article 14.
M. Goldbloom: Le problème soulevé par l'article 14
est un problème réel, dont je suis bien conscient, mais il ne
nous semble pas que nous puissions le corriger par une modification à la
charte de la ville, mais qu'il faudra plutôt amender la loi constitutive
de la Communauté urbaine. C'est le problème législatif que
nous avons.
M. Lamontagne (Gilles): M. le Président, j'attendais les
remarques du ministre dans le sens qu'il les a données, mais j'aimerais
bien avoir une certaine assurance de la part du ministère des Affaires
municipales que la Communauté urbaine ne pourrait plus, jusqu'à
nouvel ordre, emprunter au nom des municipalités.
Je vous donne ici un chiffre assez effarant. La Communauté
urbaine vient d'emprunter $15 millions il y a un mois à peu près.
Sur les $15 millions, seulement $188 000 ont été empruntés
pour la Communauté urbaine, le reste a été emprunté
pour d'autres municipalités. La dette actuelle de la Communauté
urbaine est de $67 millions. Là-dessus, vous avec $36 millions
empruntés pour d'autres municipalités. Je ne vois pas comment la
ville de Québec peut se porter garante des prêts des autres
municipalités autour de Québec, garantir ces prêts sans
même que le conseil soit au courant des raisons pour lesquelles elles
veulent emprunter.
Je pense que c'est absolument illogique. Je n'ai pas de
félicitations à faire à ceux qui ont pensé ce texte
en préparant la Loi de la Communauté urbaine. Je pense que de
sont des légistes.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons une situation
semblable à celle que nous avions plus tôt dans la journée,
quand la ville de Sainte-Foy a voulu dire: L'article untel continue d'exister,
mais il ne s'applique pas à nous. Je crois que ce n'est pas une formule
législative que nous pouvons adopter, mais, comme je l'ai dit tout
à l'heure, je suis très conscient du problème. Je n'avais
pas tous les chiffres que le maire de Québec vient de présenter.
Ce sont des chiffres qui m'inquiètent. Je ne trouve pas que la situation
soit raisonnable. Nous allons trouver moyen de corriger la situation, mais par
des amendements à la Loi de la CUQ.
M. Lamontagne (Gilles): Comme je vous le dis, je vais
certainement protester, comme maire de Québec, contre les emprunts qui
peuvent se faire par la Communauté urbaine, auprès de la
Commission municipale, qui, j'espère, à ce moment, aura votre
appui.
Le Président (M. Picard): L'article 14 est
biffé.
Je crois qu'il y a des modifications à l'article 15, devenu 13.
Nous avons biffé l'article 8, nous sommes revenus avec l'autre article
8, et nous avons continué.
M. Goldbloom: Donc, nous avons conservé les mêmes
numéros. Nous venons d'adopter l'article 13. Nous avons biffé
l'article 14, donc l'article 15 devient l'article 14.
Le Président (M. Picard): L'article 15 devient l'article
14. Il commence à être tard!
M. Bédard (Chicoutimi): Nous vous excusons.
Le Président (M. Picard): Les crédits de
l'Assemblée nationale ne sont pas adoptés, nous allons nous faire
voter un boni.
Il y a des modifications à l'article.
M. Goldbloom: II y a plusieurs modifications proposées
ici. J'en ai aussi de mon côté. Si je peux me permettre de
commencer par les miennes, qui sont relativement simples et qui visent à
une concordance avec l'article adopté l'an dernier, dans la loi 42 qui
modifiait la Loi des cités et villes, c'est au deuxième
alinéa, et on voit, à la troisième ligne, les mots: "de
leur approbation". Il y aurait lieu d'ajouter les mots: "avec ou sans
modification" par la Régie des services publics.
On reconnaît le pouvoir de la Régie de faire des
modifications. Ensuite, au troisième alinéa, à la
deuxième ligne, on voit les mots: à la demande. Il est
suggéré que l'on écrive: à l'instance de toute
partie intéressée.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a peut-être de la
confusion, on a reçu un autre article 15, ici, comme amendement. Je
comprends que vous suivez... Y avait-il un papillon avec cela?
M. Brochu: L'article 15 devenu 14 comporte plusieurs paragraphes.
Nous sommes dans le premier paragraphe.
Le Président (M. Picard): Si vous voulez les suivre, je
vais vous les donner. Partant du projet de loi, article 15, devenu 14,
paragraphe a), deuxième alinéa qui commence par les mots: "Les
règlements décrétant l'utilisation conjointe", à la
troisième ligne, après les mots: "De leur approbation",
l'amendement suggéré est d'ajouter les mots: "Avec ou sans
modification". Cet amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Le troisième
alinéa. A la deuxième ligne: "A la demande"; changer les mots "la
demande" pour "l'instance". Cet amendement est-il adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
M. Goldbloom: Un tout petit point. Pour être strictement
conforme au texte de la loi générale,
les mots: "Avec ou sans modification" devraient être entre
virgules.
Le Président (M. Picard): Y a-t-il d'autres amendements au
sous-article a) de l'article 14?
M. Goldbloom: Pas de ma part, mais je constate qu'il y en a
d'autre part.
Le Président (M. Picard): Ce sous-article a) est-il
adopté?
M. Lamontagne (Gilles): D'accord.
Le Président (M. Picard): Quant au sous-paragraphe b), il
y en a qui apparaissent sur la liste des modifications. Il s'agit d'un nouvel
article.
M. Brochu: Pour ce qui est du sous-paragraphe b), il s'agit tout
simplement d'obtenir le pouvoir d'accorder des permis aux solliciteurs, les
gens qui passent par les portes pour faire de la sollicitation, à
quelque titre que ce soit. On demande le pouvoir d'octroyer des permis pour
contrôler ces gens.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Picard): Le sous-paragraphe b) qui est un
amendement est-il adopté? Adopté. Le sous-paragraphe b) devenu
c).
M. Brochu: Le sous-paragraphe b) demeure b).
M. Goldbloom: On vient d'insérer un nouveau paragraphe b);
donc, ce qui paraît comme paragraphe b) doit devenir c).
Le Président (M. Picard): Ce sous-paragraphe c)est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): Pourrait-on nous donner quelques
explications sur cet amendement?
M. Brochu: Le député de Chicoutimi a demandé
des explications. Si vous regardez à la page 30 du texte qui comporte
des commentaires, vous voyez, dans la colonne de gauche, le texte actuel qui se
lit: "Pour accorder des permis et faire des règlements pour les ventes
de fonds d'encan et pour accorder des permis et imposer des règlements
aux colporteurs et aux marchands ambulants ainsi qu'aux agents et solliciteurs
de clients pour diligences, convois et chemin...
M. Lamontagne (Gilles): C'est l'autre. C'est réglé
cela.
M. Brochu: C'est l'autre après, je m'excuse. M.
Goldbloom: La suivante.
M. Brochu: Pour l'autre, le paragraphe 44, il s'agit
d'étendre à tous les bâtiments le pouvoir d'exiger qu'ils
soient entretenus et que le propriétaire en fasse la réfection et
les réparations d'entretien. Anciennement, l'article prévoyait
uniquement les bâtiments servant en tout ou en partie à des fins
résidentielles. On a enlevé ce mot pour étendre la clause
à toutes les catégories d'immeubles. C'est la seule
modification.
M. Bédard (Chicoutimi): Pouvez-vous expliquer pourquoi
étendre ce pouvoir? Avez-vous eu à faire face à des
problèmes particuliers ou si cela arrive comme cela?
M. Brochu: C'est parce qu'on voulait tout simplement mettre la
même règle pour tous les genres de bâtiments. Je ne crois
pas qu'il y ait eu de problème particulier. On veut que la même
règle s'applique à tous les genres de bâtiments. Il y a
aussi une autre modification qui prévoit un appel à la Commission
d'urbanisme et de conservation de Québec plutôt qu'un appel
à un éventuel comité d'arbitrage.
M. Buist: La raison pour laquelle, dans le nouveau texte, les
mots "bâtiment servant à des fins résidentielles" ont
été enlevés, c'est que la ville voudrait pouvoir imposer
à des propriétaires de garage, d'entrepôt ou de toute autre
bâtisse qu'un immeuble résidentiel de l'entretien pour qu'il ne
dégrade pas l'environnement et enlaidisse le voisinage tout
simplement.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Buist: Cela élargit en fait un pouvoir qui existait,
mais...
M. Goidbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): C adopté. Le paragraphe
D.
M. Goldbloom: On veut introduire D et E.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'excuse, sur ce paragraphe
qu'on vient d'adopter, je voudrais une explication. Cela peut-il aller
jusqu'à empêcher quelqu'un de débâtir, de mettre
à terre un bâtiment?
M. Lamontagne (Gilles): Au contraire, je pense qu'on va fixer
l'occupation et on va obliger le propriétaire à l'occuper pour la
vocation pour laquelle il a été désigné. C'est pour
empêcher justement que certaines personnes laissent
détériorer leur propriété sans
nécessairement vouloir la démolir pour des raisons qui ne sont
pas valables. A ce moment-là, on peut les empêcher et dire: Si
votre bâtisse a une vocation résidentielle, gardez-la
résidentielle et vous devez la garder habitable. Je pense que c'est une
protection contre certains propriétaires qui voudraient ne pas assumer
leur responsabilité sociale.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je comprends bien, si quelqu'un
veut débâtir, cela lui est permis, au point de vue de
l'interprétation. Pardon?
M. Blanchet: Pour démolir, il faut qu'il obtienne un
permis, il faut qu'il en fasse la demande à la Commission
d'urbanisme.
M. Bédard (Chicoutimi): Même un garage?
M. Blanchet: Egalement.
Le Président (M. Picard): Adopté.
M. Goldbloom: Formidable!
M. Bédard (Chicoutimi): II est adopté pour la vie
celui-là.
Le Président (M. Picard): C devenu D.
M. Goldbloom: Non, M. le Président, il y a un nouveau D.
Les papillons...
M. Buist: Cet article n'est que la reprise du paragraphe 2 de
l'article 472 de la Loi des cités et villes, qui précise que
certains objets qui sont à la traîne sur des terrains constituent
des nuisances.
M. Goldbloom: Nous avons adopté cet article pour plusieurs
municipalités, je pense, dans la loi générale
maintenant.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que les papillons pleuvent.
Il n'y en a pas de copie, mais on nous en a dit le contenu. Adopté.
M. Goldbloom: Mon distingué collègue.
M. Bédard (Chicoutimi): Merci, distingué
collègue.
M. Godlbloom: C'est Sainte-Foy ou Québec? M.
Bédard (Chicoutimi): C'est Québec. M. Godlbloom: C'est
Québec.
Le Président (M. Picard): Dans la liste des modifications,
il s'agit d'enlever la page non numérotée no 2 et de l'ajouter
à peu près à la septième page.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): Non numérotée.
M. Goldbloom: Alors, M. le Président, puisque la Loi des
cités et villes ne s'applique pas à la ville de Québec, je
pense que nous devons adopter ce paragraphe d).
Le Président (M. Picard): Tel qu'il apparaît sur la
liste des modifications?
M. Goldbloom: Oui. Le paragraphe e) me va aussi, M. le
Président, sauf pour une chose. Je m'excuse de la mentionner, mais je ne
vois aucune allusion au fumier.
M. Lamontagne: Est-ce qu'on devrait y faire allusion?
M. Goldbloom: On parle ici de voitures à traction animale
et il y a certaines plaintes qui sont formulées à l'endroit de la
ville de Québec à cause de la présence de véhicules
à traction animale. Ce n'est pas généralement au sujet du
grincement des roues.
M. Blanchet: Mais, M. le Président, vous avez dû
noter que les moineaux sont revenus à Québec.
M. Lamontagne: Comme d'habitude, la ville de Québec prend
soin de tout. Je pense, M. le Président, qu'à la remarque de M.
le ministre nous faisons l'impossible pour...
M. Goldbloom: Merci, je suis heureux de le savoir.
M. Lamontagne: ... pour éliminer les désavantages
de ces tractions animales.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur cet article, je me permets
simplement de soulever un point. J'ai eu l'heureuse expérience de faire
un tour de calèche pour me rendre compte que celui qui avait pour
mission de faire visiter la ville, premièrement, venait de Californie,
ensuite, parlait un français à peine compréhensible. Il me
semble, au niveau de la qualité touristique j'ai eu l'occasion
d'en parler avec M. le maire qu'il y aurait avantage à surveiller
au niveau du personnel.
M. Lamontagne: J'ai l'impression que c'est une exception parce
qu'on exige certains critères lorsqu'on veut devenir cocher. Il doit
être citoyen canadien, d'abord, il doit, autant que possible, être
Québécois. Nous n'avons pas, je pense... Il y a un litige,
à ce moment-là, au point de vue légal. Est-ce qu'on a le
droit de restreindre le cocher à la région de Québec?
Légalement, est-ce qu'on a le droit de faire cela?
Plusieurs avocats prétendent que oui, d'autres que non. C'est une
restriction qui pourrait outrepasser nos droits. Je préférerais
que ce soit gardé pour la région de Québec. Est-ce qu'on
peut restreindre, à cet effet, la fonction de cocher? On peut le mettre
dans le bill. Cela permettrait peut-être de l'avoir.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une information que nous
avons eue de caléchiers selon laquelle le tiers des employés
étaient des anglophones de... Je n'ai rien contre les anglophones,
remarquez, mais étant donné le genre de travail...
M. Goldbloom: ... de Brome-Missisquoi pour remercier aussi.
M. Bédard (Chicoutimi): ... que je rassurerais le ministre
avec le sourire. Je voulais quand même mentionner que ce sont des
caléchiers aux-mêmes qui disaient que le tiers du personnel
était des gens venant de l'extérieur.
M. Lamontagne: M. Bédard, je vais demander...
M. Bédard (Chicoutimi): Quand on pense que c'est pour
visiter la ville de Québec.
M. Lamontagne: Je pense que vous avez raison, si un tiers vient
d'en dehors du Canada, je suis d'accord qu'il y a quelqu'un qui ne fait pas son
devoir. Je vais voir, à la gérance, à ce qu'on fasse une
vérification des cochers pour voir exactement quel est le lieu de leur
résidence. Je ne peux pas vous dire, par exemple, que ce n'est pas
facile à vérifier. Les gens viennent ici, louent une chambre pour
six mois, donnent une adresse plus ou moins bonne et il faudrait
vérifier continuellement dans bien des cas si réellement c'est un
résident du Québec ou même du Canada. Mais on fera les
vérifications et je vous enverrai les statistiques.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela me ferait plaisir. On dit que
la ville donne des cours pour...
M. Perreault (Jacques): Effectivement, on donne des cours en
collaboration avec la Commission des écoles catholiques de
Québec, on donne 15 heures de cours par année aux postulants
cochers et, après ça, il y a des examens qui sont donnés
aux postulants cochers. C'est seulement après qu'ils ont réussi
les examens qu'ils ont une attestation à cet effet; au service de
police, on leur remet le permis ou le droit d'obtenir un permis.
Ils doivent nécessairement suivre des cours...
M. Bédard (Chicoutimi): ... sur la manière de
décrire...
M. Perreault (Jacques): Exactement, ce que les clients voient sur
leur passage. Ce ne sont pas nécessairement des guides historiques. Cela
n'en fait pas des guides historiques parce qu'ils sont très
limités dans leur champ d'action.
M. Bédard (Chicoutimi): Bien oui, il y a ça
aussi...
M. Perreault (Jacques): On leur montre seulement l'historique des
choses qu'ils voient sur leur passage. En plus de ça, notre service de
circulation, notre service de santé et notre service de police vont
aussi leur donner des cours pour leur montrer les règlements qui
s'appliquent dans chaque cas.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que la ville de
Québec, à votre connaissance, peut émettre, selon vos
règlements, un permis de caléchier à un uni-lingue
anglophone?
M. Brochu: S'il est domicilié au Québec, oui. Les
citoyens canadiens majeurs n'ayant pas été condamnés pour
une infraction criminelle punissable de plus de deux ans. Cette personne doit
ensuite avoir le certificat décerné par la Commission des
écoles catholiques de Québec sur son aptitude à donner des
informations sur les bâtisses et les sites qui sont situés sur le
parcours des calèches.
M. Blanchet: Ce sont des Québécois quand
même, M. le député.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne mets pas en doute que ce
sont des Québécois ou non, j'espère qu'on n'en est pas
à discuter sur ce plan. C'est simplement sur le plan de
l'efficacité. Si vous avez un francophone qui veut visiter la ville et
qui tombe sur un unilingue anglophone, remarquez qu'avec toute la bonne
volonté de l'un et l'autre, il y a de bonnes chances qu'ils fassent le
tour de la ville sans se comprendre l'un et l'autre.
M. Buist: Je pense que la suggestion mérite...
M. Bédard (Chicoutimi): Pour le cachet touristique de
Québec.
M. Lamontagne (Gilles): Je n'ai pas l'impression que nous avons
des cochers qui sont uniquement anglophones, en général.
M. Perreault (Jacques): Les examens sont en français,
d'ailleurs, M. le député. Ils doivent certainement avoir une
connaissance du français.
M. Goldbloom: Je vous rappelle que le mot filibuster est
utilisé dans les deux langues.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas dans le but de
commencer le filibuster, parce qu'on traînerait plus que ça.
Le Président (M. Picard): Sous-paragraphe e),
adopté? Adopté? Sous-paragraphe e), adopté.
Sous-paragraphe c) devenu f).
M. Goldbloom: Cela va bien, M. le Président.
M. le Président, je vois que nous avons deux textes ici, un texte
original, un papillon; je vois que l'objection que nous avions au texte
original n'est pas tout à fait éliminée par la nouvelle
phraséologie qui est choisie.
Nous étions pour nous opposer aux mots qui paraissent aux
troisième, quatrième et cinquième lignes du texte original
et qui se trouvent entre parenthèses: de redivision, de
subdivision-redivision ou d'ajouté de lot originaire". La raison pour
laquelle nous allions nous y objecter, c'est que ce sont des expressions qui ne
se retrouvent dans aucun texte juridique. Nous avions donc de la
difficulté à leur donner un sens juridique.
Ce que nous avons ici, comme remplacement, se lit, au lieu d'un plan de
subdivision qui, à notre sens, aurait été satisfaisant,
d'un plan illustrant une opération cadastrale faite en vertu de la Loi
du cadastre ou des dispositions du Code civil.
Je ne suis pas juriste, mais...
M. Boutin (Denis): M. le Président, si vous me le
permettez. La raison pour laquelle le deuxième texte vous a
été soumis, c'est que nous appréhendions vos objections au
sujet de l'énumération des termes qui, avec raison, ne sont pas
juridiques, nous avons préféré employer un terme qui
engloberait tout ce qu'on peut viser. Ce qui est visé par l'amendement,
c'est de permettre à la ville de Québec d'obtenir une portion des
terrains qui sont subdivisés ou qui sont touchés sur le plan
cadastral, pour en faire des lots à développement, de permettre
à la ville de Québec d'obtenir sa part de terrain pour faire des
parcs sur toutes les opérations cadastrales qui visent une telle
subdivision ou un tel lotissement.
M. Goldbloom: II est suggéré que l'on utilise les
mots "de subdivision" ou "de redivision".
Le Président (M. Picard): Quel serait l'amendement
exactement?
M. Goldbloom: A la troisième ligne, M. le
Président, après le mot "subdivision", on enlèverait la
virgule, on mettrait "ou de redivision", et l'on bifferait les mots suivants
"de subdivision-redivision ou d'ajouté de lot originaire," et l'on
continuerait par les mots "qu'il soit prévu ou non".
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté? Adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Strictement une question
d'information. Est-ce que, dans un texte de loi qu'on a déjà
voté, je ne sais pas si c'est 42 ou un autre... On parle ici d'une
portion de terrain n'excédant pas 10%. C'est textuel à ce qui
avait déjà été voté?
M. Goldbloom: Je ne jurerais pas que c'est textuel, mais le sens
est certainement le même.
M. Bédard (Chicoutimi): Question de mémoire...
M. Godlbloom: Dans la Loi des cités et villes, nous
trouvons les mots suivants: "une superficie de terrain n'excédant pas
10% du terrain compris dans le plan".
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Adopté, M. le
Président.
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas eu le temps de
comparer, en détail, les deux textes. Je pense qu'il faut que nous ayons
des explications. Quelles sont les différences entre les deux textes? Je
constate que l'agencement, la présentation sont différents, mais
est-ce que le fond est modifié?
M. Boutin (Denis): Si vous me le permettez, M. le
Président, les seules modifications qui sont apportées, en plus
de la disposition où on crée des paragraphes pour rendre le texte
peut-être un peu plus intelligible, sont, la première qu'on vient
de discuter, des mots qui sont ajoutés au texte qui apparaît dans
la Loi des cités et villes, qui se lisent comme suit, après
"n'excèdent pas 10% du terrain compris dans le plan", nous ajoutons les
mots "avec ou sans gradation, tenant compte de la superficie de terrain
visé" tout simplement pour permettre à la ville de Québec
de réglementer, de façon, croyons-nous, un peu plus intelligente,
pour éviter que certaines gens qui ne font que du lotissement soit, pour
des fins hypothécaires pour donner un numéro de lot à leur
bâtisse, soit pour ajouter un pied de terrain pour bâtir un garage,
n'aient pas à payer 10% de la valeur du terrain compris dans le
plan.
Ces mots sont ajoutés au premier paragraphe ainsi qu'au
deuxième paragraphe lorsqu'on parle d'une indemnisation en argent pour
tenir compte de la cession du terrain.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): On ajoute cela?
M. Goldbloom: Ce texte-ci. On peut fournir au président le
texte en question, s'il vous plaît?
Le Président (M. Picard): Pourrait-on me do-ner le
deuxième amendement, d'abord?
M. Goldbloom: Je m'excuse, mais je pense qu'il y a lieu de
déterminer lequel des deux textes on doit adopter.
M. Boutin (Denis): C'est le texte que vous avez entre les
mains.
M. Goldbloom: Nous en avons deux. Nous sommes choyés.
M. Bédard (Chicoutimi): II ne serait pas bête de
choisir l'un ou l'autre.
M. Boutin (Denis): C'est justement le texte dans le document
intitulé: Projet de loi no 230, M. Houde (Limoilou).
M. Goldbloom: Très bien. On est sauvé.
M. Boutin (Denis): D'accord... avec la modification que vous
venez d'apporter...
M. Goldbloom: D'accord.
M. Boutin (Denis): ... la subdivision et la nouvelle
redivision...
M. Goldbloom: Très bien.
Le Président (M. Picard): Je demanderais la
deuxième modification que je n'ai pas encore eue?
M. Boutin (Denis): Elle est déjà...
M. Goldbloom: II n'y en a pas d'autre.
Le Président (M. Picard): Alors, vous enlevez les
parenthèses dans ce texte?
M. Goldbloom: Les parenthèses servent à identifier
de nouveaux mots qui sont ajoutés c'est tout, M. le
Président et ne seront pas reproduites dans le texte
définitif.
Le Président (M. Picard): Mais au début de la
huitième ligne, changez-vous le mot "portion" pour "superficie" pour
vous conformer à la Loi des cités et villes et à laquelle
vous vous êtes référé?
M. Goldbloom: Nous avons fait cette modification...
Le Président (M. Picard): Au lieu de "portion", c'est
"superficie".
M. Goldbloom: Non.
Le Président (M. Picard): Ah? Vous le laissez tel
quel?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): C'est parce que vous avez lu la
Loi des cités et villes et on parlait de la superficie. "D'une
superficie de terrain n'excédant pas 10%..." et, dans le projet de loi,
ici, on a une portion de terrain n'excédant pas 10%.
M. Goldbloom: Je pense qu'à cette heure-ci du matin, M. le
Président, nous allons accepter le texte tel quel et faire seulement les
modifications qui nous semblent essentielles.
Le Président (M. Picard): Un amendement de moins.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela prouve jusqu'à quel
point il n'est pas sérieux de discuter de choses aussi importantes
à des heures aussi tardives.
Le Président (M. Picard): C'est parce qu'un peu plus bas,
dans un autre texte, entre parenthèses, vous utilisiez encore une fois
"... tenant compte de la superficie du terrain visé." Alors, à un
endroit, c'est superficie et, à un autre endroit, c'est la portion.
M. Goldbloom: Adopté absolument.
Le Président (M. Picard): Alors, le sous-article c) devenu
le sous-article f) adopté tel qu'amendé. Sous-article d) devenu
le sous-article g).
M. Brochu: II s'agit d'ajouter deux paragraphes, soit les
paragraphes 205 et 206. Alors, pour ce qui concerne le paragraphe 205, le
pouvoir demandé est celui de réglementer le comportement et la
conduite des occupants, spectateurs ou visi- teurs à l'intérieur
des bâtisses de la ville. A titre d'exemple, lorsqu'au Colisée il
y a une partie de hockey, on voudrait pouvoir expulser les gens qui lancent des
objets sur la glace, qui se servent d'un sifflet identique à celui de
l'arbitre, qui fument; en somme, on veut réglementer la conduite des
gens qui font...
M. Goldbloom: ... qui font la séparation du
Québec...
M. Brochu: ... etc..
M. Goldbloom: ... etc.
M. Bédard (Chicoutimi): Les déficits
s'accumuleraient pour l'équipe de hockey. On a d'ailleurs eu une bonne
idée d'utiliser la fleur de lys.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Brochu: Pour ce qui est du paragraphe 206, M. le
Président, il s'agit de pouvoirs que d'autres villes ont
déjà obtenus, soit Verdun, Lon-gueuil.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le meilleur argument
auprès du ministre.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Sous-paragraphe g)
adopté.
M. Goldbloom: L'article est adopté.
Le Président (M. Picard): L'article 15 devenu 14, tel
qu'amendé, est adopté. L'article 16, devenu 15.
M. Buist: M. le Président, il s'agit d'un pouvoir de
démolition que la ville de Québec possédait à son
ancien article 336a. Les deux motifs pour lesquels la ville pouvait demander la
démolition d'un immeuble, c'était lorsqu'un immeuble met en
danger la vie ou la santé des personnes ou lorsqu'il a perdu la
moitié de sa valeur. Dans bien des cas d'immeubles
délabrés situés sur le territoire de la ville de
Québec, le bâtiment ne met pas réellement la vie des
personnes en danger parce qu'il est inhabité, inoccupé, et, dans
la plupart des cas, ce sont des immeubles tellement vieux qu'on ne peut pas
faire la preuve devant un tribunal qu'ils ont perdu la moitié de leur
valeur.
Dans le projet de modification, il y a un motif de démolition qui
est ajouté, c'est celui qui se trouve à la quatrième
ligne:... lorsqu'un bâtiment est inoccupé et se trouve dans un
état tel qu'il ne puisse être habité ou occupé, cela
vise à faciliter la preuve qu'un immeuble est inutilisé,
inoccupé et inutilisable à toutes fins pratiques pour de
l'habitation.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourquoi ajoutez-vous "ou a perdu
la moitié de sa valeur"? C'est par rapport à quoi?
M. Buist: Nous n'ajoutons pas ça. C'était
déjà dans l'ancien texte, mais cela se référait
à l'évaluation municipale. Or, il est très difficile de
prouver qu'un immeuble, même très vieux, ne serait-ce que pour la
valeur du terrain, par rapport à l'évaluation de 1932, a perdu la
moitié de sa valeur...
M. Bédard (Chicoutimi): II faut une base de comparaison
possible.
M. Buist: ... ne serait-ce que pour les débris et les
matériaux de démolition.
La base de comparaison est trop différente.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 17,
devenu 16.
M. Brochu: II s'agit d'un pouvoir de répartition du
coût du service de l'enlèvement des vidanges en créant un
différent système...
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 18,
devenu 17.
M. Brochu: Vis-à-vis du problème de la neige
enlevée sur les rues qui bordent des propriétés dont le
propriétaire demeure dans une autre ville. Il y a un autre mode de
répartition plus juste, plus équitable. Parce qu'il arrive que
des gens paient des montants déjà dans leur ville, soit une taxe
de neige, en plus, ils sont obligés de payer de nouveau à
Québec. On demande le pouvoir de faire des ententes entre les deux
villes pour couvrir le coût du déneigement fait par
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah bon! M. Goldbloom:
D'accord. Le Président (M. Picard): Adopté? M.
Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Picard): Article 19, devenu 18: II y a
une modification.
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien, nous
avons devant nous, parmi les modifications, un nouveau texte qui comporte trois
alinéas. Je dois vous dire immédiatement que les deux premiers ne
me semblent pas poser de problème, mais le troisième me cause des
inquiétudes considérables.
M. Brochu: Alors, M. le Président...
M. Goldbloom: C'est une façon gentille de dire que je suis
contre.
M. Brochu: Je pense que je vais, avec votre permission,
céder la parole à M. Serge Filion du service d'urbanisme de la
ville de Québec qui va vous expliquer le pourquoi du troisième
alinéa.
M. Filion (Serge): D'accord, oui. M. le Président, si vous
permettez, on va plaider coupable, avec explication. Je pense tout simplement
qu'il s'agit de la répétition d'un principe qui est admis en
fiscalité municipale. C'est qu'actuellement, par exemple, si on cumule
les différentes taxes qui sont perçues par les
municipalités pour différents types de développement, il
est évident que pour un pied carré de développement
résidentiel, par exemple, par rapport à un pied carré de
développement commercial, le total des sommes perçues, si on
cumule la taxe foncière, la taxe d'affaires, la taxe de vente, est
beaucoup moins importante et peut-être de l'ordre de 1 à 5 ou de 1
à 4, si on prend l'exemple de la ville de Québec.
La même chose se passe pour les nouveaux développements, le
même principe pourrait être étendu à partir de
chiffres qu'il reste à préciser, évidemment selon les
types de développement en question. On peut, je pense, pour terminer,
prendre un exemple dans le cas d'un nouveau développement, si on peut
comparer un ensemble résidentiel par rapport à un centre
commercial régional, il nous apparaît évident que les
charges de services municipaux pour le deuxième type de
développement sont beaucoup plus élevées si on pense
à la circulation routière, aux grandes infrastructures, à
la surveillance policière, enfin pour l'ensemble des services municipaux
et, comme je le disais au début de l'exposé, ce principe est
déjà largement admis, il s'agissait tout simplement de le
continuer ou de le confirmer, de voir, après le calcul, dans quelle
proportion et quelle différence de taxation doit être
appliquée pour ces types d'utilisation.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble qu'il est
admis que la résultante soit différente. On impose une taxe
d'affaires, on impose des taxes d'amélioration locale. Donc, le compte
de taxes peut être différent dans différents cas, mais le
principe que le taux de la taxe est uniforme sur le territoire d'une
municipalité est un principe passablement fondamental.
M. Buist: M. le Président, vraiment à la question
ou aux interrogations de M. le ministre, je ferais remarquer que le
deuxième paragraphe prévoit que la taxe peut être
imposée soit sur la superficie, soit sur l'étendue en front des
immeubles assujettis à cette taxe. Dans les villes annexées de
Neufchâtel, Duberger, Les Saules et Charlesbourg-Ouest, ce qui est
envisagé, à toutes fins pratiques, c'est une taxe qui serait
basée sur la superficie.
Il nous apparaît, même si cela peut sembler un accroc au
principe d'uniformité à la taxation foncière, très
normal que le propriétaire d'un centre commercial qui
bénéficie plus qu'un autre, je pense, en pratique, des services
municipaux soit appelé à contribuer davantage que d'autres
citoyens qui ont des usages moins rémunérateurs, à
toutes fins pratiques, ou enfin qui ont des usages jouissant moins de
toutes les infrastructures qui ont été amenées par la
ville dans le territoire concerné.
C'est le but qui était visé, en fait, pour vous soumettre
le troisième alinéa.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous parlez de la manière
d'évaluer. Dans le troisième, ce n'est pas la même chose,
vous faites des catégories.
M. Buist: Ce n'est pas contradictoire. Le deuxième
alinéa précise sur quelle base sera imposée la taxe.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela.
M. Buist: Le troisième alinéa dit: Qu'on soit sur
une base ou une autre, il pourra y avoir des taux différents, suivant
les types ou les catégories d'utilisation du sol dans un secteur
donné.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourriez-vous me donner un exemple
avant, quelque chose de concret?
M. Buist: Un exemple qui peut nous venir à l'esprit.
Si...
M. Bédard (Chicoutimi): ... disons que cela
pourrait...
M. Buist: ...une personne veut établir un centre
commercial de 500 000 pieds carrés au coin du boulevard de la Capitale
et de la route Du Vallon, il nous apparaît normal que cette personne
contribue davantage aux travaux d'infrastructure qui sont effectués par
la ville dans ce secteur. Egalement, il y a d'autres améliorations qui
peuvent être apportées par la ville au secteur concerné. Je
pense à des déplacements de ligne de l'Hydro-Québec ou
à d'autres ouvrages comme cela, en fait, qui bénéficient
à tout un secteur et, plus particulièrement, à une
personne qui utilise un terrain d'une façon, je dirais, peut-être
plus profitable qu'une autre.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a
certaines considérations fondamentales. Il y a d'abord
l'évaluation des propriétés. Le principe est établi
que cette évaluation doit être faite de façon uniforme et
donner des résultats comparables à l'intérieur de chaque
catégorie d'immeubles et entre catégories. Deuxièmement,
on applique un taux de taxes uniforme, certainement, en ce qui concerne la taxe
générale foncière. Par la suite, quand il y a des
services, on impose une taxe selon les services réellement reçus.
La ville demande ici de pouvoir choisir un mode d'application de ce genre de
taxes de services ou d'amélioration locale, selon la superficie, selon
l'étendue en front, selon l'évaluation. Aller plus loin que cela
est dire qu'outre cet éventail d'options, la ville voudrait
déterminer des taux différentiels pour ces taxes. Je trouve qu'on
aborde là une considération absolu- ment fondamentale. C'est
toute la philosophie de la taxation municipale qui est en jeu. Pour ma part, je
trouve que, dans les deux premiers alinéas, la ville a une latitude
suffisante. Je n'aimerais pas devoir aller en profondeur dans la question de la
philosophie de la taxation à 2 h 33 du matin.
M. Lamontagne: M. le ministre, je pense que vos
considérations nous confirment que peut-être on reviendra plus
tard dans une discussion de fond, plutôt que de... Alors,
troisième alinéa...
M. Goldbloom: M. le maire, merci beaucoup. M. Lamontagne:
...les deux premiers alinéas.
Le Président (M. Picard): Les deux premiers sont
adoptés?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): J'aimerais attirer l'attention
des membres de la commission sur le texte original qui dit qu'il s'agit
d'ajouter un alinéa à l'article 511. Dans la modification, il est
question d'ajouter un nouvel article 512. Qu'est-ce qui arrive avec l'article
512 actuellement dans la charte? Est-ce que ce ne serait pas l'article 511
a)?
M. Buist: M. le Président, il n'y a pas d'article 512
actuellement dans la charte.
M. Bédard (Chicoutimi): II va y en avoir un.
M. Buist: II a été abrogé, je pense, en
1972. Nous occupons un espace qui est libre ou un article qui est libre.
Le Président (M. Picard): Pour boucher un trou.
M. Buist: Oui.
Le Président (M. Picard): Article 19 devenu 18 est
amendé en adoptant les deux premiers alinéas du texte qui
apparaît dans les modifications. Le troisième alinéa
étant biffé. Cet article tel qu'amendé est-il
adopté? Adopté. Article 20 devenu 19, il y a un amendement.
M. Lamontagne: M. le Président, en concordance avec ce qui
a été décidé auparavant, je pense bien que vous
n'accepterez pas celui-là plus que l'autre.
M. Bédard (Chicoutimi): Biffer...
Le Président (M. Picard): Article 20 devenu 19 est
biffé. Article 21 devenu 19...
M. Bédard (Chicoutimi): L'article 21 concorde avec le Code
de la route lui-même.
M. Goldbloom: Si je comprends bien les notes explicatives, il
s'agit seulement des formules à utiliser.
M. Brochu: Si vous le permettez, M. le Président, il
s'agit simplement de pouvoir utiliser les formules qu'on utilise actuellement
pour les appliquer aux infractions au Code de la route. Le policier pourra se
servir des mêmes formules d'infraction.
M. Goldbloom: M. le Président, dans ce qui est
proposé ici comme deuxième alinéa, il y a un délai
de six jours prévu. Est-ce le même que dans le Code de la
route?
M. Brochu: Le Code de la route prévoit dix jours. Nos
formules sont déjà faites à six jours, nous avons
déjà des commandes de billets de données, etc.
C'était pour concorder avec ce que nous avions déjà.
M. Goldbloom: Ce n'est pas la commission parlementaire des faits
accomplis.
M. Brochu: II est question de quatre jours, cela ne change pas
grand-chose.
M. Bédard (Chicoutimi): L'explication a le mérite
d'être honnête.
M. Lamontagne (Gilles): Est-ce que cela fait réellement
une différence, six ou dix jours?
M. Goldbloom: Si nous lisons lentement, nous allons comprendre de
quoi il s'agit exactement. J'aimerais en être certain. "Ce billet de
contravention ou ce billet d'assignation tient lieu d'avis préalable
suivant ledit code, pourvu qu'il contienne une description de l'infraction,
spécifie l'amende minimum et indique l'endroit où il peut
être acquitté dans les six jours suivants. Les frais d'avis ne
sont réclamés que si un tel avis est donné
conformément à l'article 546b."
J'ai déjà vu des délais de 48 heures seulement pour
payer.
M. Lamontagne (Gilles): Ce que nous appliquons dans le moment est
en dedans de notre territoire, tandis que le Code de la route, bien souvent,
donne un délai de dix jours parce que c'est au Lac-Saint-Jean ou
ailleurs où sont les contraventions, alors c'est peut-être plus
long.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, les gens paient tout de
suite.
M. Goldbloom: Si c'était vrai!
M. le Président, allons-nous en faire la commission parlementaire
des bons princes? Adopté.
Le Président (M. Picard): La modification est
adoptée?
M. Goldbloom: Oui, avec la modification.
Le Président (M. Picard): Cette modification touche-t-elle
seulement...
M. Bédard (Chicoutimi): Nous laissons cela à six
jours.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas de
problème.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adoptons-nous 1, 2 et 3?
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Picard): A l'article 21, devenu l'article
19, le texte apparaissant dans les modifications est adopté. Article
adopté tel qu'amendé. L'article 22, devenu l'article 20.
M. Brochu: II s'agit de la structure de la commission
d'urbanisme.
M. Goldbloom: Ce n'est pas un problème, quant à
moi.
Le Président (M. Picard): L'article 22, devenu l'article
20, est adopté. L'article 23, devenu l'article 21, il » a un
amendement.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a deux choses qui nous
préoccupent dans cet article. D'abord, après le préambule,
il y a deux alinéas, et, dans le premier de ces alinéas, il y a
une dernière phrase qui se lit comme suit: "Toute subdivision ou
aliénation d'une partie de ce lot est nulle, sauf si la ville y a
consenti par résolution du comité exécutif."
Nos conseillers juridiques expriment l'avis que cela est exorbitant
comme pouvoir par rapport au droit civil du Québec.
M. Boutin: M. le Président, si vous me le permettez, la
raison pour laquelle nous avons inséré ce deuxième
paragraphe est que nous devons d'abord considérer l'article 548e comme
il se lit présentement, c'est-à-dire qu'il impose l'obligation
à tous les constructeurs d'ériger chaque construction qu'il fait
dans la ville de Québec sur un lot distinct. Cette obligation est
devenue très onéreuse et quasi impossible à assumer
maintenant, avec de nouveaux projets domiciliaires intégrés,
mettant à la disposition de tous les usagers soit des espaces
communautaires, soit des stationnements. Enfin, pour faire des
développements domiciliaires intégrés, il devient à
peu près impossible de respecter cette norme.
Si on désire permettre qu'un complexe domiciliaire
intégré puisse se faire sur un seul lot, en accrochant
peut-être certaines normes de construction, on veut bien le permettre,
mais à la condition que ce projet d'ensemble, que ce concept
intégré demeure intégré et ne puisse pas être
fractionné par la suite. C'est la raison pour la-
quelle nous rendons nulles les transactions subséquentes.
M. Goldbloom: On trouve que la première partie de cet
alinéa donne le pouvoir que la ville demande; que la deuxième
partie va plus loin et est exorbitante par rapport au droit civil, selon
l'opinion de nos conseillers juridiques.
M. Boutin: Si vous me le permettez, les deux pouvoirs que nous
demandons sont intimement liés, c'est-à-dire que nous ne
permettrons la construction de complexes intégrés sur un seul lot
que dans la mesure où nous serons certains que ces complexes
intégrés demeureront unis et ne feront qu'un tout. Dans la mesure
où ces complexes pourront se fractionner et devenir
propriétés d'individus distincts, qu'arrivera-t-il de la piscine
qui sera en commun? Qu'arrivera-t-il des stationnements qui seront en commun?
La ville n'a aucune garantie, c'est la raison pour laquelle nous demandons que
ces projets puissent demeurer un tout.
M. Bédard (Chicoutimi): N'est-ce pas réglé
entre eux? Vous donnez l'exemple de la piscine.
M. Perreault: Nous avons un cas d'espèce à Limoilou
où, justement, un entrepreneur a construit plusieurs édifices
à logements sur un même lot, avec une petite rue, à
l'intérieur, qui était commune à tout le monde et qui
devait servir à tout le monde. Tant et aussi longtemps que le projet est
demeuré dans les mains du premier propriétaire, cela a bien
été; c'est lui qui s'est chargé de faire l'entretien de la
rue, tant l'été que l'hiver; c'est lui qui s'était
chargé d'entretenir les stationnements, la piscine, les espaces
communautaires, tout ce que cela comporte.
A un certain moment, il décide de tout vendre, de tout morceler.
Je présume que probablement les acquéreurs se sont donné
des servitudes réciproques, et tout ce que vous voulez, mais, là,
arrivent des problèmes d'égout, d'aqueduc, d'entretien de chemin
et personne ne veut les assumer parce que chacun rejette la
responsabilité et on se relance la balle. C'est ce que nous voulons
éviter à l'avenir.
Si nous acceptons au début un projet intégré,
lorsque le promoteur ou le propriétaire le revendra, il le revendra
intégralement et non pas le morceler ou encore si jamais il veut le
morceler, à ce moment-là, qu'il nous soumette ses contrats et
qu'on voie que les servitudes sont bien attachées réciproquement
et que des mécanismes ont été prévus pour faire le
nettoyage des rues et l'entretien des égouts, des aqueducs et tout ce
que vous voulez.
M. Goldbloom: Je suis obligé de vous dire ceci. Je me
trouve dans l'impossibilité d'accepter la deuxième partie du
premier alinéa. Nous n'avons pas eu la possibilité de consulter
le ministère de la Justice à cet égard. Tout ce que je
peux suggérer, si les membres de la commission y sont consentants, c'est
que j'essaie, d'ici le moment de la présentation du débat sur le
rapport de la commission à l'Assemblée nationale, d'obtenir cette
consultation, et si le ministère de la Justice est disposé
à accepter cette phrase, de proposer un amendement à ce
moment-là pour le réinsérer dans le texte, ce serait la
seule chose que je pourrais faire. Je suis dans l'impossibilité de
l'accepter sans cette consultation et je ne voudrais pas donner trop
d'encouragement que le ministère de la Justice va l'accepter.
M. Bédard (Chicoutimi): On ne peut pas enlever seulement
la dernière partie. Les deux parties sont reliées l'une à
l'autre. Autrement dit, la ville ne va permettre là que pour autant
qu'elle sait qu'on lui donne le pouvoir qui est réservé dans la
deuxième partie du paragraphe.
M. Buist: Oui, parce qu'à partir du moment où une
personne qui a érigé cinq ou six constructions ou bâtisses
sur le même lot divise ou vend à des propriétaires
différents chacune de ces bâtisses, l'ensemble qui respectait les
normes de construction et de zonage devient dérogatoire au point de vue
des aires de stationnement, des aires d'agrément, des droits de passage,
des cours arrière, toutes les bâtisses à ce
moment-là risquent de devenir dérogatoires, ce qui est un fiasco
au point de vue de l'urbanisme. Il est entendu que les deux
éléments de l'article vont ensemble, sinon c'est la catastrophe
au point de vue de l'urbanisme.
M. Goldbloom: Préférez-vous retirer l'alinéa
complètement?
M. Buist: Nous sommes disposés à accepter la
suggestion de M. le ministre qui nous semble d'accord avec la première
partie et la deuxième partie sous réserve d'une consultation avec
la Justice.
M. Goldbloom: Si le ministère de la Justice refuse la
deuxième partie, que voudrez-vous faire à ce moment-là de
la première?
M. Buist: A ce moment-là, nous étudierons d'autres
possibilités lors de l'émission du permis de construction. Je
dois souligner à la commission que cet article nous a posé de
multiples problèmes. Nous avons envisagé des possibilités
de condominium, enfin l'obligation d'enregistrer ces déclarations de
copropriétés; nous avons abandonné cela parce qu'on peut
le modifier n'importe quand. Cela n'était pas une protection non plus.
Je pense que nous serions quand même intéressés, sans la
deuxième partie, à l'essai. Nous pourrions en tout cas explorer
d'autres avenues pour garder les propriétés comme un tout.
M. Goldbloom: Quant au premier alinéa, je pense qu'il est
possible d'en adopter la première phrase et il faudra en biffer la
deuxième, avec mon engagement d'essayer d'avoir l'avis du
ministère de la Justice d'ici le débat sur le rapport de la
commission parlementaire.
En ce qui concerne le deuxième alinéa, les
derniers mots sont "Le présent article", et puisque ces deux
alinéas sont ajoutés à un article qui existe
déjà, nous interprétons cette allusion à tout
article comme donnant à la ville la possibilité d'aller chercher
deux fois les 10%.
Pour cette raison, il nous semble préférable de faire
allusion simplement à l'alinéa précédent.
M. Boutin: Je suis tout à fait d'accord.
M. Goldbloom: Les mots: "Le présent article" seraient
remplacés par les mots: "L'alinéa précédent".
Le Président (M. Picard): Cet article 24, devenu 21, est
amendé en biffant la deuxième phrase du premier alinéa
avec l'entente qu'il y aurait une possibilité pour le ministre d'obtenir
l'opinion du ministre de la Justice sur cette deuxième phrase, et le
deuxième alinéa en biffant à la fin, les mots: "Le
présent article" et en les remplaçant par "l'alinéa
précédent". Ces amendements sont-ils adoptés? L'article
24, devenu 21, adopté tel qu'amendé.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il y a un changement je
comprends qu'il y a la réserve de consulter le ministre de la Justice
il faudra...
M. Goldbloom: Nous avons biffé les mots litigieux et si le
ministère de la Justice, contrairement à ce que je
prévois, se prononce favorablement à ces mots, je les
présenterai de nouveau comme amendement.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est en troisième
lecture.
Le Président (M. Picard): Article 24 devenu article
22.
M. Goldbloom: L'article 22.
M. Oesjardins: Vous avez mentionné que l'article 24,
devenu l'article 21, est adopté. Je m'excuse, c'est l'article 23 qui est
devenu l'article 21.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Picard): L'article 24.
M. Desjardins: C'est l'article 23 qui est devenu l'article
21.
Le Président (M. Picard): L'article 23, devenu l'article
21, est-il adopté?
M. Desjardins: D'accord. Vous aviez mentionné l'article
24, devenu l'article 21. Je voulais vous corriger.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est l'article 24, devenu
l'article 22.
Le Président (M. Picard): Cela ne marche pas mon affaire.
C'est l'article 23, devenu l'article 21.
M. Desjardins: C'est cela.
Le Président (M. Picard): L'article 21 adopté tel
qu'amendé. L'article 24, devenu l'article 22.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas de problème.
Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. L'article 25,
devenu l'article 23?
M. Goldbloom: C'est une description technique. Je constate qu'il
y a une modification au préambule. Adopté, quant à moi. Un
instant.
Le Président (M. Picard): L'article 26, devenu l'article
24.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourriez-vous nous donner des
explications sur cet article?
M. Lamontagne (Gilles): M. Perreault.
M. Perreault: II s'agit de permettre à la ville de faire
un échange de terrains pour rétrécir, d'abord, la rue
Saint-Simon qui se trouve à l'ouest du complexe de Place Québec
et aussi de nous départir de certains terrains dans le petit
quadrilatère situé au coin de Saint-Simon et Saint-Joachim,
derrière le projet de Place Québec, pour permettre à Place
Québec de compléter son développement.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous ferez cela avec quels
terrains?
M. Perreault: Effectivement, une partie de la rue est construite
présentement sur des terrains qui appartiennent à Place
Québec. On voudrait bien être chez nous avec notre emprise de rue.
Le tunnel qui a été fait entre Place Haute-Ville et Place
Québec, tunnel qui passe sous la rue Saint-Simon présentement, en
partie dans l'emprise de la rue et en partie sur du terrain de Place
Québec. Cela nous permettrait de rectifier cette situation.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour la réalisation de ce
projet, est-ce que cela va entraîner des démolitions?
M. Perreault: Aucune démolition. Les quelques terrains
qu'on a là, ce sont des résidus de terrains qu'on a obtenus de la
commission scolaire, suite à une approbation du ministère de
l'Education. Il n'y a aucune propriété, c'est une ancienne
école qui a déjà été démolie il y a
trois ou quatre ans. Les terrains sont vacants, il n'y a aucune maison sur les
terrains.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Adopté.
Le Président (M. Picard): Adopté. Article 27 devenu
25, nouveau texte.
M. Lamontagne (Gilles): Avant de passer à
l'abrogation des différents articles. J'aurais peut-être
deux petits papillons à vous présenter, avant de terminer
là-dessus, dont un concerne un conseiller de la ville de
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Un papillon à trois heures
du matin.
M. Lamontagne (Gilles): Ce sont les plus beaux papillons.
M. Bédard (Chicoutimi): De beaux petits papillons.
M. Lamontagne (Gilles): ... qui concerne un des conseillers de la
ville de Québec qui a été conseiller sans
rémunération pendant huit ans. Il a reçu $115 comme
conseiller pendant un an, il a été trois ans maire à $200
ou $300 de rémunération et après cela, à l'annexion
de Charlesbourg-Ouest par la ville de Québec, il a été
rémunéré comme conseiller de la ville de Québec. Il
ne reçoit aucune pension, comme ses collègues de conseil de
ville. Je pense que c'est juste une question de justice et
d'équité, ayant servi si longtemps et étant maintenant
conseiller de la ville de Québec, il lui manque un an pour être
conforme à huit ans de service, comme équité, cela vaut la
peine.
D'ailleurs, la pension est de $1500. Ce n'est pas une pension
énorme. Je pense que c'est une protection pour quelqu'un qui sert
pendant tant de temps comme conseiller de la ville de Québec.
C'est en prévision. Il n'est pas encore à sa pension. Il
est encore conseiller. Si, par hasard, il revient aux prochaines
élections, s'il est réélu, à ce moment, le
problème ne se pose pas, mais, si par hasard, il veut tout de
même...
M. Goldbloom: Et l'article tombe, quant à son effet,
oui.
M. le Président, il y a lieu, je pense, de fermer l'article.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourrait-on mentionner le nom?
M. Lamontagne (Gilles): II s'agit de M. Marc-Omer Giroux, ancien
maire de Charlesbourg-Ouest qui a été annexée à la
ville de Québec.
M. Goldbloom: Je pense que nous ne pouvons nous engager pour
l'avenir. Il est possible que d'autres municipalités soient
annexées à la ville de Québec et qu'il y ait des cas
particuliers dans ces municipalités. Pour cette raison, et puisqu'il y a
maintenant un régime de retraite pour les maires et conseillers, il est
suggéré qu'à la quatrième ligne où l'on voit
les mots: "de la ville", on ajoute "avant le 1er janvier 1975". C'est la date
à laquelle le régime de retraite a été
créé. Charlesbourg-Ouest a été annexée avant
cela, donc...
M. Lamontagne (Gilles): D'accord, parfait.
Le Président (M. Picard): Cet amendement est-il
adopté?
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, comme nous
voulons viser une personne en particulier, on sent le besoin de dire: Une
personne ayant occupé une fonction de conseiller ou de maire.
M. Lamontagne (Gilles): Oui, il a été conseiller et
maire de sa municipalité. Il est maintenant conseiller de la ville de
Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela a une portée
générale. Pourquoi ne met-on pas le nom tout simplement? C'est ce
qui se fait d'ordinaire.
M. Brochu: Actuellement, il y a seulement un conseiller qui
était...
M. Lamontagne (Gilles): Dans cette situation.
M. Brochu: ... conseiller sous le Code municipal, dans une ville
régie par le Code municipal.
M. Blanchet: Ce serait d'avoir un conseiller dans la charte de la
ville de Québec.
M. Lamontagne (Gilles): Nous évitons les noms.
Une Voix: Adopté.
M. Goldbloom: Ce serait l'article 26.
Le Président (M. Picard): L'article 26 est adopté
tel qu'amendé. L'article 28, devenu l'article 27, est-il
adopté?
M. Goldbloom: Un instant, M. le Président. Il y a
peut-être un autre papillon.
M. Lamontagne (Gilles): II y a un autre papillon, mais c'est le
dernier, M. le ministre. L'article 15 de ladite charte, remplacé par
l'article 15, chapitre 87 des lois: "A compter du 1er mai 1976, les
indemnités et allocations prévues au présent article sont
majorées de 8%." C'est simple. Nous demandons une augmentation de la
rémunération des conseillers et du maire de Québec de 8%.
Il n'ont eu aucune augmentation depuis deux ans. Je pense que ce n'est pas
exagéré et tout est conforme à la loi anti-inflation.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une chose que vous
admettrez. Ce qui est désagréable, c'est que ce soit
présenté à trois heures du matin. Je comprends que vous
pouviez difficilement faire autrement.
M. Lamontagne (Gilles): J'aurais aimé autant vous
présenter cela ce matin.
Le Président (M. Picard): L'article 27 est adopté.
L'article 28 est-il adopté?
M. Buist: A l'article 27, qui abroge toute une série
d'articles de la charte de la ville de Québec qui sont désuets,
je voudrais suggérer d'ajouter après l'article 277, l'article
289.
M. Goldbloom: Un instant, j'aimerais être précis
là-dessus. Vous parlez du nouveau texte, sans doute.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est l'article 289.
M. Goldbloom: Vous avez mentionné l'article 240 à
un moment donné?
M. Buist: Nous voulons insérer, après l'article
277, l'article 289.
M. Goldbloom: Oui. D'accord.
M. Buist: Qui n'est pas inscrit au projet que vous devez avoir en
mains.
M. Goldbloom: Un de plus, un de moins. C'est apparemment
terminé.
M. Bédard (Chicoutimi): Pourvu que vous ne les remplaciez
pas ce soir.
M. Goldbloom: Simplement pour que vous retourniez chez vous avec
le sourire, je pense que c'est Me Blanchet qui a dit, à un moment
donné, pendant le débat, que les moineaux étaient revenus
à Québec. Le gouverneur de l'Etat du Maine m'a raconté
l'histoire d'un visiteur qui a dit à un autochtone: Vous avez des
drôles de gens ici. Et l'autre a répondu: Oui, mais ils retournent
chez eux après la fête du travail.
Le Président (M. Picard): Messieurs, au nom de tous les
membres de la commission, je désire remercier M. le maire, de même
que ses principaux collaborateurs et vous souhaiter à tous bonne
nuit.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à trois heures deux minutes)