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Commission permanente des
affaires municipales
et de l'environnement
Etude du dossier olympique
Séance du 23 août 1976
(Quinze heures cinq minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement aborde cet
après-midi l'étude du dossier olympique. J'aimerais pour les
besoins de la séance d'aujourd'hui nommer les députés qui
sont membres de cette commission, soit MM. Bédard (Chicoutimi),
Bédard (Montmorency), Bellemare (Johnson), Boutin (Abitibi-Ouest), qui
est remplacé par M. Phaneuf (Vaudreuil-Soulanges), Caron (Verdun),
Chagnon (Lévis), Houde (Fabre), qui remplace M. Déziel
(Saint-François), Goldbloom (D'Arcy-McGee), Blank (Saint-Louis), qui
remplace M. Harvey (Charlesbourg), Leduc (Taillon), Léger (Lafontaine),
Ostiguy (Verchères), Pagé (Portneuf), Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), qui remplace M. Parent (Prévost), Roy
(Beauce-Sud), Samson (Rouyn-Noranda).
M. Léger: M. Charron (Saint-Jacques) remplace M.
Bédard (Chicoutimi).
Le Président (M. Gratton): Avant que nous n'abordions nos
travaux puis-je suggérer à la commission de procéder
à la nomination d'un rapporteur? Si je puis me permettre, j'aimerais
suggérer que le député de Lévis, M. Chagnon, agisse
comme rapporteur de la commission. Agréé?
Des Voix: Agréé.
Le Président (M. Gratton): Agréé.
Messieurs, je pense que tous nous savons les raisons qui nous
amènent à siéger cet après-midi. Comme il est
coutume, nous pourrions procéder à une discussion
générale que la commission voudra aussi brève que
possible, en commençant par le ministre des Affaires municipales ou le
premier ministre.
Le premier ministre.
Commentaires du premier ministre, M. Robert
Bourassa
M. Bourassa: Un mot, M. le Président, pour dire que nous
avons donné suite à des affirmations que nous avions faites
à l'Assemblée nationale. Je crois que le député de
Lafontaine, à au moins une dizaine de reprises, a demandé la
convocation de la commission parlementaire des affaires municipales. Nous avons
jugé de le faire après les Jeux olympiques, pas trop tôt,
évidemment, pour permettre dans toute la mesure du possible une certaine
préparation des réponses aux questions qui pourraient être
posées. Mais, comme je l'ai dit depuis quelques jours, nous ne pouvons
pas nous attendre à ce que les dirigeants du COJO, les autorités
municipales et celles de la RIO pourront donner toutes les réponses
à toutes les questions. C'est pourquoi il est fort possible que nous
ajournions, après quelques jours, à la fin de septembre ou au
début d'octobre, de manière que nous puissions, à ce
moment, prendre connaissance de tous les éléments du dossier.
Nous allons discuter, tantôt, de la procédure, mais je
crois qu'il est à souhaiter que cette discussion se fasse dans
l'atmosphère la plus positive possible. On sait que les Jeux olympiques
ont été un succès extraordinaire. Cela a été
le triomphe du savoir-faire québécois. Tout s'est
déroulé d'une façon qui a enchanté la population du
Québec. Il est à espérer que l'étude du dossier
comme tel et de ses conséquences financières, de ses
conséquences sportives, se fera dans une atmosphère très
positive.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
Exposé préliminaire du ministre, M.
Victor Goldbloom
M. Goldbloom: En abordant la discussion et en faisant ainsi
commencer le travail de la commission parlementaire, j'aimerais souligner
je pense que nous l'avons tous sentie l'extraordinaire
expérience humaine que nous avons vécue aux Jeux olympiques et le
sentiment que nous avons de pouvoir continuer de faire bénéficier
toute une population de l'héritage de cet événement. Nous
aurons l'occasion, sûrement, de parler de ces éléments en
cours de route.
Nous sommes ici davantage pour regarder le passé, pour analyser
les raisons pour lesquelles nous avons à payer une note qui est assez
élevée. J'aimerais ouvrir une parenthèse au tout
début. En effet, depuis quelques jours, en écoutant la
télévision et la radio, et en lisant les journaux, je constate
qu'il y a des journalistes qui sèment l'idée que des taxes s'en
viennent et que l'on doit exercer des pressions auprès du gouvernement
du Canada pour obtenir une contribution refusée jusqu'à
maintenant, selon eux, par le gouvernement du Canada. Je pense qu'il est
important de se rappeler que le déficit, le coût des Jeux
olympiques, qui se chiffre par un peu moins de $1 milliard, se divise en deux
parties, essentiellement: une partie dont le gouvernement du Québec
s'est rendu responsable et qui se chiffre par $800 millions en chiffres ronds,
et une partie qui reste la responsabilité de la ville de Montréal
qui, elle, sera bénéficiaire des installations et de
retombées économiques des Jeux olympiques et des
événements futurs et que le gouvernement du Québec a
maintenant pris les dispositions nécessaires pour rendre disponible
l'argent qui couvrira sa partie de la responsabilité.
Une taxe a été imposée, celle sur le tabac, et les
montants prévisibles devront suffire pour couvrir la partie qui restera
comme responsabilité de la province, parce qu'effectivement, le
gouvernement fédéral a pris des dispositions pour fournir,
à même la loterie nationale, une somme calculée à
quelque $350 millions.
Et c'est ainsi que, quant à 80% des coûts impliqués,
les prévisions sont déjà faites, les dispositions sont
prises pour que ces montants soient remboursés. Ensuite, M. le
Président, j'aimerais souligner que, pour le gouvernement, nous avons
identifié l'automne dernier un problème de gérance, nous
avons pris en main ce problème et nous avons travaillé de
façon à fournir la qualité de gérance
nécessaire pour assurer la réalisation des installations et donc,
par ricochet, la tenue des jeux.
Nous avons relevé ce défi et avec le succès que
l'on connaît. Puisque c'était pour nous, un problème de
gérance, nous avons travaillé dans ce sens. D'autres ont
soulevé d'autres questions, ont scruté la tendance des
coûts et ont soulevé des questions par rapport à ce qui a
été, dans une mesure dont on doit juger, une escalade de ces
coûts. Une des principales raisons pour la convocation de cette
commission parlementaire est justement d'examiner cette escalade de
coûts.
Il y a, dans l'esprit de certaines gens, une nouvelle pensée qui
ne semble pas avoir été dans leur esprit il y a un certain nombre
de mois, la pensée que cette commission parlementaire, maintes fois
réclamée, n'est pas le mécanisme convenable pour examiner
ce dossier.
Puisque la demande a été faite, puisqu'elle a
été acceptée par le gouvernement. Nous sommes ici. Il me
semble que nous devons poursuivre notre travail pour voir où ce travail
nous mènera et à quelle conclusion. Je voudrais dire une chose,
et c'est une chose que je dis au nom du gouvernement et au nom de la
Régie des installations olympiques depuis le début. Si quelqu'un
a des raisons d'indiquer qu'il y a des doutes d'une nature telle que les
mécanismes qui sont là, devraient être utilisés pour
poursuivre une enquête, si, pour être plus précis et plus
clair, il y a des éléments qui, aux yeux de personnes
responsables, devraient être confiés à la
Sûreté du Québec pour enquête, ces mécanismes
existent et ces mécanismes, aux yeux du gouvernement, devraient
être utilisés.
J'invite donc les membres de la commission à préciser leur
pensée quant à ce qu'ils vont examiner comme
éléments du dossier. S'il s'agit d'une question de nature
administrative, nous pourrons examiner cette question sur ce plan. S'il s'agit
de matière à enquête et si cette matière semble
assez solide, les mécanismes sont là pour poursuivre l'examen de
toute manière qui devrait nous intéresser, comme chargés
du bien commun, de l'intérêt de la population
québécoise.
Enfin, sur le plan pratique, la procédure que nous aimerions
proposer, c'est plutôt un ordre de procédure et d'examen. Nous
avons ici des personnes bien connues, le président et commissaire
général du COJO, des membres de l'équipe du
COJO. Nous avons également le président et plusieurs
membres de la Régie des installations olympiques et plusieurs membres de
l'équipe de hauts fonctionnaires de la régie.
Je suis informé que le maire de Montréal a écrit au
secrétaire des commissions parlementaires je pense que vous avez
cette lettre pour indiquer sa disponibilité. Nous avons donc
pensé que nous pourrions commencer par les personnes qui sont ici,
commencer par le COJO qui, d'ailleurs, a exprimé le désir
d'être entendu en premier lieu, ensuite, la Régie des
installations olympiques.
Quand nous serons prêts à entendre les représentants
de la ville de Montréal, nous enverrons de façon plus
précise cette invitation et les dirigeants de la ville et ceux qui ont
travaillé en collaboration avec eux viendront à notre invitation
et répondront aux questions des membres de la commission.
Or, M. le Président, c'est de cette façon que je vous
suggère que nous poursuivions notre travail, et je reviens au
début de mes remarques pour vous rappeler, comme si c'était
nécessaire, l'expérience que nous avons vécue, qui a
été toute une expérience pour nous, toute une
expérience sur le plan humain et toute une expérience sur le plan
de la fierté, ayant réussi une telle chose.
Je pense bien que nous avons raison d'examiner le cheminement qui nous a
menés à cet événement et c'est pour cela que nous
sommes ici aujourd'hui. Je pense que nous devrons garder dans notre esprit
cette séparation entre nos préoccupations. Nous avons
donné quelque chose au Québec, au Canada, au monde. C'est une
chose assez formidable. Nous devons en même temps, comme administrateurs
de la chose publique, examiner le cheminement qui nous a menés à
dépenser un certain montant d'argent pour cette réussite. Nous
devrons nous demander ce que nous ont valu et ce que nous vaudront à
l'avenir ces dépenses. C'est sûrement l'intention des membres de
la commission parlementaire de procéder de cette façon et de
procéder à faire la lumière sur toute la question du
cheminement des Jeux olympiques de 1976.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine, au nom de l'Opposition officielle.
Remarques de M. Marcel Léger
M. Léger: M. le Président, les Jeux de la XXIe
Olympiade ont maintenant eu lieu. Même s'il est un peu tôt pour le
faire, il faut essayer d'en dresser un premier bilan. Est-ce que ce fut un
succès? Est-ce que ce fut un échec? Je dirais que cela
dépend du point de vue. Sur le plan des compétitions
elles-mêmes, de leur déroulement et de leur diffusion à
travers le monde, je crois qu'on peut dire avec fierté que ce fut un
succès, même si celui-ci a été mitigé par
l'absence malheureuse des pays du continent africain.
Il est certain en tout cas qu'il y a lieu de féliciter tous ceux
qui ont participé au bon déroulement de ces quinze jours. Comme
on disait il y a
quelques années; Québec sait faire. Il en a donné
la preuve au monde durant ces quinze jours.
Par ailleurs, sur le plan financier, il est clair que les Jeux de
Montréal ont été une catastrophe dont les contribuables du
Québec devront supporter les effets pendant longtemps. C'est le maire de
Montréal lui-même qui disait devant cette commission, en janvier
1975, que l'autofinancement des jeux était plus important que les jeux
eux-mêmes. L'avenir même des Olympiades, nous a-t-il dit,
dépend du succès de l'autofinancement des Jeux de
Montréal, et le monde olympique attend avec espoir que Montréal
brise cette série de déficits monstrueux qui, depuis 1964, sont
en train de tuer les jeux olympiques.
Et je cite: "Dans le monde entier, on surveille de près et avec
espoir que l'expérience des Jeux olympiques autofinancés va
réussir parce que, depuis 1964 particulièrement, les jeux
olympiques ont commencé à projeter une lumière blafarde
d'extravagance financière. Cela s'est poursuivi en 1968 et en 1972. Et
si, en 1970, il n'y avait que trois villes candidates aux jeux olympiques
à l'Assemblée du CIO à Amsterdam, soit Moscou, Los Angeles
et Montréal, et que, quatre ans après, il n'y a que deux villes,
Moscou et Los Angeles, c'est parce que des pays, des villes craignent
l'aventure financière. "Or, continue M. Drapeau, dans la mesure
où les Jeux de Montréal vont s'autofinancer, l'espoir va
renaître dans le monde olympique. S'il faut que les Jeux de
Montréal ne soient financés que grâce à des
subventions directes des gouvernements, c'est l'échec d'une
expérience dont le succès conditionne l'avenir des Jeux
olympiques. C'est ma conviction et elle est partagée de plus en plus par
les divers comités nationaux. "En parlant à leurs
représentants dans les diverses occasions qui me sont données de
le faire et c'est le maire Drapeau qui parle et en lisant ce
qu'on a écrit un peu partout dans le monde, je saisis et j'exprime cet
espoir du monde entier de voir à ce que les Jeux de Montréal
soient entièrement autofinancés". Dixit le maire Jean Drapeau
à la commission parlementaire de janvier 1975.
Ceux qui ont à coeur le développement du mouvement
olympique doivent être bien déçus aujourd'hui car les Jeux
de Montréal, non seulement n'ont pas atteint leur objectif de modestie
et d'autofinancement, mais ils sont devenus le symbole de l'extravagance et du
gaspillage. Au lieu d'être le modèle de ce qu'il faut faire, ils
sont devenus l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Le plus malheureux, c'est
que cette catastrophe aurait très bien pu être
évitée.
Je suis personnellement convaincu que, malgré l'inflation
élevée que nous avons connue, les Jeux de Montréal
auraient pu s'autofinancer si on avait pris les moyens pour limiter le
gaspillage et se contenter d'installations modestes, car il y a eu gaspillage.
Il y en a eu beaucoup. Et les installations sont de loin les plus
coûteuses qui existent dans le monde entier. On ne peut pas, à la
fois, profiter des jeux pour bâtir l'infrastructure la plus dispensieuse
qui soit en permettant à des professionnels, à des entrepreneurs
et à des ouvriers de faire les gains les plus élevés de
leur carrière et, du même coup, espérer que les jeux vont
s'autofinancer.
L'autofinancement, dans l'histoire des Jeux de Montréal, n'a
jamais été qu'un mot. Rien n'a été fait dans le
concret, dans l'action concrète, pour lui donner une
réalité. C'est donc dire que la population du Québec a
été trompée. On lui avait promis, de façon
répétée et de manière solennelle, que les jeux de
1976 seraient autofinancés et que les fonds publics ne seraient
aucunement sollicités pour en défrayer le coût. Mais, dans
la pratique, on n'a rien fait pour s'assurer que cette promesse serait remplie,
avec le résultat que cela a coûté près d'un milliard
de dollars provenant des taxes. Je ne parle pas ici du revenu éventuel
de Loto-Canada qui peut être, à la limite, considéré
comme de l'autofinancement mais on n'a aucune garantie que ces sommes de $300
millions, et non $350 millions, nous soient réellement versées
à la suite de cette loto.
Donc, près de $1 milliard en provenance des taxes devraient
être consacrés à payer les coûts des installations
olympiques. C'est cette utilisation massive de fonds publics qui exige que
toute la lumière soit faite sur la façon dont les jeux ont
été organisés. Car, si les jeux coûteront
très cher au contribuable, ils auront permis à plusieurs de se
remplir les poches. Les Olympiades, pour la majorité, auront
été une dépense mais, pour un petit nombre, ç'a
été un revenu très plantureux. Je ne crains pas d'affirmer
qu'il y a eu, pour la construction des installations olympiques, un gaspillage
scandaleux; la population en fait les frais et a le droit d'en connaître
toute l'étendue.
Je vais donner des exemples précis. Commençons par les
services professionnels, et ne parlons pas des services de M. Taillibert dont
on n'a même pas encore fini de négocier le contrat. Prenons
l'exemple de gens bien de chez nous. Au mois d'octobre 1975, la
société Lalonde, Valois, Lamarre, Valois Inc., à titre de
mandataire coordinateur pour la ville de Montréal, louait les services
professionnels de trois ingénieurs à l'emploi de la compagnie
Simard-Beaudry Inc. Il s'agissait d'ingénieurs seniors
spécialisés surtout en matière de voirie et de travaux
publics.
La période de cet engagement était de neuf mois à
partir du 6 octobre 1975. Il était prévu que ces
ingénieurs travailleraient de dix à onze heures par jour, six ou
sept jours par semaine.
La compagnie Simard-Beaudry, qui est une compagnie de construction,
n'avait à fournir aucun rapport quelconque à ces trois
ingénieurs qui étaient, en quelque sorte, détachés
pour travailler au parc olympique sous la direction du gérant des
travaux, c'est-à-dire le consortium Desourdy, Du-ranceau.
Quel fut le prix de cette location de services de trois personnes, pour
neuf mois? $500 000. Je ne connais pas le salaire que ces trois messieurs
recevaient de Simard-Beaudry, mais, en supposant qu'ils gagnaient chacun $100
000 par année, ce
qui serait beaucoup pour un ingénieur salarié, ce contrat
permettait à leur employeur, Simard-Beaudry de faire sans risques et
sans frais un profit de plus de $250 000.
Pour moi, un contrat de ce genre est scandaleux et demande des
explications. Ce contrat particulier était-il une exception ou
était-il semblable à des centaines d'autres contrats
accordés en fonction des Jeux olympiques? Ce contrat, qui avait
été approuvé par le service des travaux publics de la
ville de Montréal, a-t-il été révisé par la
Régie des installations olympiques et a-t-il été
modifié?
Voilà le genre de transaction qui doit faire l'objet d'une
enquête approfondie qui forcera tous ceux qui y ont participé
à justifier leurs gestes.
Prenons un autre exemple, toujours dans le domaine des services
professionnels. Le 24 novembre 1975, la société de comptables
Raymond, Chabot, Martin, Paré & Associés écrivait
à M. Guy Trudel, vérificateur de la ville de Montréal, une
lettre au sujet de la vérification des montants facturés par la
Société d'études et d'équipements d'entreprise"
SEEE à la compagnie Schokbéton, dans laquelle on
retrouve le paragraphe suivant: "Nous désirons, cependant, vous faire
remarquer que les services rendus par la Société d'études
et d'équipements d'entreprises sont effectués à
Montréal par cinq employés, lesquels coûtent à la
ville de Montréal environ $8000 chacun par mois, ce qui
représente un salaire annuel de $96 000. Nous trouvons que ces montants
sont nettement exagérés et qu'il y aurait lieu d'informer le plus
tôt possible les autorités afin de renégocier une entente
fixant un mode de rémunération plus raisonnable."
Pour qu'un vérificateur privé engagé par la ville
se permette de faire de telles remarques, il fallait vraiment qu'il soit
frappé par le caractère abusif du contrat conclu avec cette firme
française.
Il serait intéressant de savoir quel est le montant total des
contrats confiés à la Société d'études et
d'équipements et les correctifs qui ont été
apportés à ces contrats à la suite des recommandations
faites dans la lettre du 24 novembre 1975.
Je voudrais souligner tout de suite que les deux cas que je viens
d'exposer ne sont que des exemples qui ont été portés
à ma connaissance et qui démontrent qu'une enquête en
profondeur s'impose. Ce qui importe ici, ce n'est pas tant d'obtenir une
réponse aux questions que soulèvent ces cas particuliers que de
savoir combien il y a de cas semblables. Et cela, seule une enquête
sérieuse, par des gens qui ont accès à tous les dossiers,
serait en mesure de l'établir.
Prenons un autre exemple qui se rapporte, celui-là, aux causes
des retards qui ont affecté les travaux, retards qui ont
coûté terriblement cher puisqu'ils ont nécessité une
quantité astronomique de surtemps, qu'ils ont compliqué
énormément la coordination des travaux. On a toujours voulu faire
croire que la cause de ces retards était surtout due aux
débrayages ouvriers qui ont paralysé les chantiers. Or,
d'après les informations qui m'ont été données, je
suis en mesure d'affirmer que ces débrayages n'ont eu à peu
près aucune influence sur la marche des travaux, tout simplement parce
que les plans de construction n'étaient pas prêts. Quand, en
décembre 1974, les ouvriers du chantier olympique
débrayèrent pour six semaines, afin d'obtenir un rajustement de
leur salaire en raison de l'inflation, les dirigeants des travaux, loin de
s'arracher les cheveux, reçurent ce délai comme une
véritable bénédiction, car ils n'avaient plus de plans
pour poursuivre les travaux.
M. Bourassa: Vous êtes bien informé.
M. Léger: C'est d'ailleurs ce qui explique que le
gouvernement ait pris tant de temps à intervenir. La même chose
s'est produite en dehors du chantier, dans la fabrication des pièces en
usine. Ainsi, un rapport de la RIO sur la régularisation du contrat de
Shokbéton affirme que les retards dans la production des pièces
sont dus principalement aux délais dans l'obtention des plans de
fabrication. Et il va jusqu'à recommander que Shokbéton
reçoive la prime de célérité de $150 000
prévue à son contrat, même si les pièces n'ont pas
été livrées à temps, étant donné que
Shokbéton n'était nullement responsable des délais de
production.
Evidemment, cela paraissait beaucoup mieux de faire porter le fardeau
des retards sur les ouvriers du chantier que sur ceux qui préparaient
les plans, et cela évitait que les véritables responsables aient
à payer, à même leurs honoraires fabuleux, le coût
engendré par leurs retards. C'est pourquoi je dis qu'une enquête
complète doit être faite sur les suppléments de coûts
occasionnés par le retard dans la préparation des plans et sur
les causes de ces retards, afin que l'Etat récupère des
responsables au moins une partie des coûts occasionnés directement
par leur faute.
J'ai parlé jusqu'ici du coût exorbitant de certains
services professionnels et de la cause principale des retards dans
l'exécution des travaux. Je veux maintenant donner un exemple dans un
autre domaine important, celui de la location d'équipement.
Lorsqu'elle est entrée en fonction, la Régie des
installations olympiques a constaté ce qui crevait les yeux de tous ceux
qui ont visité le chantier: le nombre effarant de grues dans le parc
olympique et les très nombreuses occasions où ces grues restaient
inutilisées. Aussi, la RIO a eu la bonne idée de faire
préparer une étude complète sur l'utilisation des grues
pour la construction.
Cette étude donne la liste de chaque grue utilisée, son
identification, sa capacité, son année de fabrication, le prix
d'une grue semblable à l'état neuf en 1976, le taux horaire
payé par la ville de Montréal, la date de son entrée et de
sa sortie du parc olympique et le montant total payé pour son
utilisation. La copie que j'ai n'est pas absolument complète puisqu'il y
a quelques cases qu'il reste à remplir. Je suis sûr que M. Rouleau
se fera un plaisir de déposer devant la commission une liste finale.
Cette étude démontre que la seule utilisation des grues a
coûté au total la modeste somme d'environ $31 millions. On y
constate, de plus, que
la location des grues s'est faite, non pas suivant un tarif au mois ou
à la semaine, comme c'est la pratique normale sur un chantier de ce
genre, mais suivant un taux horaire avec le résultat que, dans un
très grand nombre de cas, la ville de Montréal a payé pour
la location d'une grue pendant une année ou deux, beaucoup plus que la
valeur totale de cette grue. Ainsi, une grue de 100 tonnes, de marque American,
datant de 1969 et valant neuve, en 1976 ce qui n'était pas le cas
la somme de $360 000 a rapporté à la compagnie Si-cotte,
en un an et 4 mois, un profit net de plus de $500 000 et cela même si on
suppose qu'elle a été en opération 24 heures par jour,
tous les jours de la semaine, sauf le dimanche, et que le grutier était
toujours payé à temps double. Dans la réalité,
cette grue a dû rapporter à son propriétaire plus du double
de sa valeur réelle.
Si l'on prend l'ensemble des travaux confiés à la
compagnie Sicotte, on constate que cette compagnie a utilisé, à
un moment ou à un autre, 33 grues sur le chantier olympique. La valeur
de ces 33 grues, si elles avaient toutes été des grues neuves
ce qui n'est pas le cas achetées en 1976, aurait
été d'environ $7 800 000, ce qui veut dire que toute la valeur
réelle était considérablement moindre. Or, le total des
sommes payées à Sicotte fut d'environ $8 800 000. Bien sûr,
il faut tenir compte des sommes que la compagnie Sicotte a dû payer pour
le salaire des grutiers et des coûts d'entretien, mais il est
évident que le profit réalisé est hors de proportion avec
la valeur des grues et la régie n'est même pas propriétaire
de ces grues, ni la municipalité de Montréal.
Je suis très intéressé à connaître ce
que la RIO a fait après avoir pris connaissance de cette étude.
Est-ce qu'elle a établi ce qu'aurait été une juste
rémunération pour les locateurs de grues? Est-ce qu'elle a
tenté de récupérer, des compagnies concernées, les
profits excessifs qu'elles ont réalisés à l'occasion des
Jeux olympiques? J'aimerais également savoir, de ceux qui ont
approuvé ces contrats de location, comment peuvent-ils justifier le
paiement de tels taux horaires. Ce que j'aimerais surtout savoir, c'est si la
situation que je viens de décrire, concernant les grues, a
également prévalu dans la location des autres équipements,
dans l'achat des matériaux, dans l'attribution des autres sous-contrats
de coffrage, de plomberie, d'électricité, de chauffage, etc., et
cela, seule une enquête approfondie pourra nous le dévoiler. Quand
je parle d'enquête, ce n'est pas une enquête qui veut toucher des
aspects disons illégaux uniquement, mais l'aspect des abus. C'est une
enquête différente des autres sortes d'enquêtes.
La question qui se pose dès lors est la suivante: Est-ce qu'une
commission parlementaire comme la nôtre est un instrument capable de
conduire une enquête de ce genre?
Plusieurs des commentateurs et des éditorialistes qui ont
commenté l'annonce faite par le premier ministre qu'une commission
parlementaire serait chargée de faire toute la lumière sur
l'organisation des jeux ont exprimé des réserves sur la
capacité d'un groupe comme le nôtre, composé d'hommes
politiques, de conduire une enquête de ce genre. Et, en effet, il n'y a
aucun doute que si nous devions procéder suivant notre mode habituel de
fonctionner, nous serions dans l'impossibilité d'accomplir un travail
d'enquête satisfaisant.
C'est sans doute pourquoi le premier ministre a cru bon de
préciser que cette enquête parlementaire serait conduite à
la manière des enquêtes des commissions sénatoriales
américaines. Car ce qui fait la force de ces commissions
sénatoriales, c'est qu'elles peuvent compter sur des équipes
nombreuses et compétentes d'enquêteurs spécialisés,
qui préparent à l'avance avec le président et le
vice-président de la commission d'enquête le travail de la
commission elle-même.
Sans l'assistance de ces enquêteurs, aucune commission
sénatoriale américaine ne pourrait conduire à bien ces
enquêtes publiques. Il ne peut pas y avoir d'enquête sans
enquêteur et une commission parlementaire ne peut se charger d'une
enquête au sens précis du terme sans pouvoir compter sur l'aide
technique d'enquêteurs spécialisés.
C'est pourquoi j'ai l'intention de proposer qu'en ce qui concerne la
partie de notre mandat qui touche le passé, cette commission forme un
comité directeur composé de représentants du parti
ministériel et de l'Opposition et que ce comité directeur
s'adjoigne une équipe d'enquêteurs spécialisés, de
façon à préparer de manière sérieuse, les
séances publiques de la commission.
Dans mon esprit, l'équipe d'enquêteurs qui devrait servir
à la préparation de nos travaux devrait comprendre au moins une
dizaine de personnes, dont des comptables, des ingénieurs, des
architectes et des avocats. Cette équipe ferait rapport
régulièrement au comité directeur qui orienterait ces
travaux. Dès qu'une partie de travail d'enquête serait
prête, la commission elle-même se réunirait pour entendre
sous serment les témoins convoqués, parce que, M. le
Président, si nous ne procédons pas, avec une enquête, et
une préenquête faite par des enquêteurs
spécialisés, la commission parlementaire se verrait tout
simplement être une commission qui irait à la pêche; or,
pour nous, M. le Président, on n'est pas ici pour aller à la
pêche, pour ne prendre que les poissons qui voudront bien se
présenter au bout de la ligne, mais nous voulons réellement aller
poser les bonnes questions, aux bons endroits, basées sur des documents
précis, que seuls des enquêteurs ayant été sur les
lieux, avec des documents, et près des personnes concernées,
puissent nous alimenter pour que, par la suite, la commission puisse jouer
réellement un rôle sérieux.
Pour l'Opposition, l'attribution à la commission d'un moyen
d'enquête efficace est une condition sine qua non de sa participation
à une enquête parlementaire sur le coût et les aspects
administratifs des jeux. En effet, l'Opposition n'a aucunement l'intention de
cautionner un simulacre d'enquête. Si on nous donne les moyens de faire
ce travail particulier, nous serons très heureux d'y participer
activement, mais si la commission doit poursuivre ses travaux à
l'aveuglette, sans prépa-
ration préalable par des enquêteurs compétents,
alors, nous refusons d'y participer, afin que la population ne soit pas induite
en erreur par une enquête qui n'en serait pas une.
En réalité, M. le Président, si le gouvernement
n'accepte pas de donner à cette commission les moyens de faire une
véritable enquête, il vaudrait mieux que l'étude de tout ce
qui touche le coût des jeux soit confiée à une commission
d'enquête de type judiciaire, conduite par des commissaires nommés
en vertu de la Loi des commissions d'enquête, et que la présente
commission parlementaire limite son mandat à étudier le
présent et l'avenir.
Il y a quand même une différence à faire entre des
informations que la commission peut obtenir sur le futur et sur un rapport
moral du dossier actuel et la période d'enquête
particulière qui va directement à des cas bien précis.
Il y a, en effet, beaucoup d'informations à obtenir quant au
coût réel des jeux, aux revenus perçus et au financement du
déficit. De plus, certaines installations olympiques ne sont pas
terminées ou devront être modifiées: il importe de discuter
des coûts impliqués. En particulier, la commission devrait pouvoir
étudier la question des lanterneaux du vélodrome et des piscines
en entendant des experts sur les risques que comporte leur degré
élevé d'inflammabilité et sur la nécessité
ou non qu'il y a à les changer.
Quant au stade, il n'y a pas que le mât et le toit qui soient
inachevés. Beaucoup d'autres travaux restent à faire. Sont-ils
tous nécessaires et combien coûteront-ils? Pour ce qui est du
mât, je veux dire tout de suite que nous, de l'Opposition, nous nous
posons de sérieuses questions quant à l'opportunité de son
érection. Lors de la séance de janvier 1975, M. Bernard Lamarre
avait évalué le coût du mât et du toit, en haut du
niveau où il se trouve actuellement, à environ $30 millions. Or,
on parle actuellement de $125 millions, soit quatre fois plus. Nous croyons
qu'avant de procéder à compléter le mât, il faudrait
d'abord étudier s'il n'y a pas d'autres façons de mettre un toit
sur le stade, par exemple, un toit gonflé ou gonflable, ou maintenu par
la pression d'air. Deuxièmement, il faudrait faire une étude
coûts-bénéfices pour démontrer que cette
dépense de fonds publics est pleinement justifiée.
Nous devrions parler également de l'utilisation future des
installations olympiques. Que devrait-on faire du village olympique? Combien
coûtera l'entretien quotidien du stade? A quoi servira-t-il? Aux sports
professionnels uniquement ou est-ce qu'il peut réellement être
utilisé pour le sport amateur et pour l'utilisation par les groupes de
sportifs amateurs et des fédérations sportives au Québec?
Combien coûtera l'entretien quotidien de ce stade? Qu'adviendra-t-il du
Centre équestre de Bromont, du Centre de tir de Lacadie, du Centre de
tir à l'arc de Joliette? Quelle est la nature des discussions entre
Québec et Montréal quant au Centre Robillard et au Centre
Desmarteaux? Quelle est la politique du sport amateur qui permettra de tirer le
maximum de profits de toutes ces nouvelles installations? Toutes ces questions,
à mon sens, devraient faire l'objet de notre examen.
Je crois donc, en résumé, qu'il y a deux volets aux
travaux que nous entreprenons. Il y a le volet normal qui consiste à
obtenir de l'information et à tenir des discussions sur l'état
actuel du dossier olympique et sur l'avenir immédiat des installations
olympiques. Ce travail, nous pouvons très bien l'accomplir en
procédant de la façon habituelle, à l'audition des
responsables du dossier. Il y a également un volet additionnel qui
serait tout à fait nouveau pour une commission de l'Assemblée
nationale et qui consisterait à mener une enquête sur les
coûts des jeux, à la manière des commissions
sénatoriales américaines. Cette tâche nouvelle, nous sommes
prêts à l'accomplir et à y consacrer le temps et les
efforts nécessaires, mais à la condition essentielle qu'on nous
donne les instruments d'enquête dont nous avons besoin pour la mener
à bien.
Il est absolument nécessaire qu'il y ait une enquête sur le
coût exorbitant des jeux de Montréal. Cette enquête, nous
l'avons réclamée il y a plusieurs mois. D'autres également
l'ont réclamée. Comme la vieille chanson le disait: Tu l'as
voulu, tu l'as eu. Ce n'est pas sûr qu'on l'a eue aujourd'hui. Elle a
été promise par le premier ministre avant' et après les
jeux.
Plus tôt, au cours de mes remarques, j'ai donné des
exemples qui touchaient les services professionnels, la préparation des
plans et la location d'équipement. J'aurais pu en donner
également en ce qui concerne l'achat de matériaux. Ce
n'étaient que des exemples visant à démontrer qu'une
enquête en profondeur s'impose, puisque des centaines de millions de
dollars provenant de fonds publics sont en cause. A mon sens, le coût des
jeux a été scandaleux, mais il serait plus scandaleux encore de
ne pas tenir une enquête approfondie sur les causes de ce scandale. On
sait que des stades fermés ont été construits à
Seattle et en Nouvelle-Orléans. L'un a coûté environ $60
millions pour un stade de 60 000 sièges. L'autre $164 millions pour 97
000 sièges. Nous avons un stade qui ne contiendra qu'environ 50 000
à 55 000 sièges après les jeux et qui nous aura
coûté pas loin de $700 millions. Il est essentiel que la
population du Québec sache dès maintenant s'il y aura une
véritable enquête sur le coût des jeux. C'est pourquoi je
propose la motion suivante qui a pour but de donner à cette commission
les moyens de faire enquête.
Motion de l'Opposition
"Premièrement, que, pour la poursuite de ses travaux, la
commission distingue entre l'enquête qu'elle doit conduire sur le
coût des jeux et l'examen de la situation actuelle et future du dossier
des installations olympiques; deuxièmement, que pour les fins de
l'enquête sur le coût des jeux un comité directeur soit
formé, composé de deux représentants du parti
ministériel et d'un représentant de l'Opposition officielle
ou plus s'il le faut et chargé de préparer les
séances publiques de la commission; troisièmement, que ce
comité directeur soit assisté dans sa tâche d'une
équipe d'enquêteurs spécialisés, choisis par lui,
comprenant des comptables, des ingénieurs, des architectes et des
avocats; quatrièmement, qu'en attendant d'être en mesure de
poursuivre son travail d'enquête la commission entreprenne d'examiner
l'état actuel du dossier olympique, c'est-à-dire les coûts,
les revenus, les travaux à compléter, etc., et l'utilisation
future des installations olympiques".
M. le Président, je dépose la motion.
M. Bourassa: J'aurais seulement un point à souligner,
avant que le chef parlementaire de l'Union Nationale dise un mot, M. le
Président. Avant de discuter le mérite de la motion, je veux dire
que c'est de l'intimidation que fait le député à la page
10 en disant qu'ils vont prendre la porte si on n'accepte pas la motion. Si
vous voulez prendre la porte tout de suite, c'est aussi bien de la prendre.
Vous n'êtes pas encore au pouvoir. Je comprends que vous fixiez la date
des élections, mais vous n'êtes pas encore au pouvoir pour forcer
la commission à céder à votre motion. Sans vouloir
discuter sur le mérite de la motion, je n'accepte pas qu'on fasse ce
chantage à la commission parlementaire.
M. Léger: Je ne pense pas qu'à la page 10, M. le
Président je ne sais pas si le premier ministre prend ses voeux
pour la réalité qu'il a été dit dans le
texte que nous prenons la porte s'il n'y a pas de commission d'enquête
comme telle.
M. Bourassa: ... de participer.
M. Léger: Nous avons dit participer à une
commission qui serait un simulacre de commission d'enquête. C'est pour
cela que nous disons que quel que soit le style d'enquête, que ce soit
une commission parlementaire de type judiciaire ou autre, nous y soyons
aussi.
M. Bourassa: C'est inscrit: "Alors, nous refuserons d'y
participer". Cela veut dire partir.
M. Léger: S'il n'y a pas de commission d'enquête,
nous ne voulons pas être caution morale à une commission qui se
dirait d'enquête. Si vous dites que ce n'est pas une enquête,
d'accord, il n'y a pas de problème, ce n'est pas une enquête. Mais
nous ne voulons pas que la population soit bernée par le fait que le
gouvernement ait dit que c'est une enquête quand cela n'en est pas une.
On vient d'expliquer la façon d'avoir une enquête. Il y a deux
questions. Est-ce que le gouvernement veut une enquête? S'il en veut une,
il en a les moyens. Si le gouvernement ne veut pas d'enquête, qu'il nous
le dise; à ce moment, on parlera d'autre chose. Ce sera une
séance d'information. Il ne faut pas que la population pense qu'il y ait
eu enquête quand il n'y en a pas eu une.
M. Bourassa: M. le Président, avant de donner la parole au
chef parlementaire, le député de Lafontaine, je l'ai dit
tantôt, a demandé à une dizaine de reprises à avoir
une convocation de la commission parlementaire. Cela a été fait.
Il propose une motion. On peut discuter du mérite de la motion. Mais je
n'accepte pas qu'il dise dans son texte c'est écrit que,
si on n'accepte pas la motion, ils vont refuser de participer à la
commission parlementaire. Si le Parti québécois a
décidé de boycotter la commission parlementaire, il peut le faire
tout de suite.
M. Léger: M. le Président, que le gouvernement
prenne ses décisions, ses responsabilités et on prendra nos
décisions après.
M. Bourassa: Je vous dis que, si vous voulez prendre la porte,
vous pouvez la prendre tout de suite.
M. Léger: Si vous voulez nous sortir, vous ne nous
sortirez pas comme cela. Cela prendrait une élection. A ce
moment-là, ce seront d'autres qui vont sortir peut-être.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs. Je
demanderai avis à la commission. Normalement, comme une motion a
été déposée, nous devrions, en vertu de nos
règlements, en discuter et en disposer immédiatement. Par contre,
si la commission y consent, nous pourrions laisser le chef de l'Union Nationale
faire ses commentaires d'ordre général pour, ensuite, revenir
à la discussion de la motion. Cela va?
M. Léger: D'accord, M. le Président. On peut
suspendre la discussion sur la motion.
Le Président (M. Gratton): Alors, le dépôt
est fait, mais la discussion sur la motion est suspendue et j'invite le
député de Johnson à nous livrer ses remarques
préliminaires.
Remarques de M. Maurice Bellemare
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je suis fier
aujourd'hui d'être québécois et je suis fier d'être
canadien. Je voudrais rendre hommage à ceux qui ont pu réaliser
directement ou indirectement cet immense succès qu'ont connu les
Olympiades. A Son Excellence M. Rousseau, président
général et conseiller général, et à toute
son équipe du COJO, nos félicitations sans ambages. A ceux qui
ont pris la relève, particulièrement la Régie des
installations olympiques, Rouleau et Trudeau, notre reconnaissance bien
profonde pour avoir pu diriger ce bateau vers un port sûr et
réaliser ce que tous les Québécois et les Canadiens
attendaient.
A Son Honneur le maire de Montréal qui a été
l'instigateur et surtout celui qui a su tenir bien haut la flamme des
Olympiques, ma reconnaissance et mon profond attachement.
Nous avons devant nous aujourd'hui, messieurs, une commission
parlementaire qui est réunie afin de faire enquête sur les aspects
administratifs des Jeux olympiques.
Nous avons eu dans la province de Québec
des événements fort intéressants depuis dix ans. En
particulier, je veux citer la réalisation de ce qu'on a appelé
à travers le monde le grand succès de l'Exposition universelle de
Montréal.
Au début, il y avait eu une entente tripartite du gouvernement
fédéral, du gouvernement provincial et municipal qui en a
assuré la réalisation, mais aussi devait payer une proportion des
déficits, chose qui a été respectée. Si je compare
1967 à 1976 et la période de construction des installations de
l'Exposition universelle et de celles des Jeux olympiques, j'y trouve des
différences marquantes.
Si nous avons pu réaliser l'Exposition universelle en un temps
record, avec une paix sociale et une paix syndicale qui ont été
reconnues en haut lieu, sans avoir à subir une inflation des coûts
de production, nous avons quand même atteint, chiffre extraordinaire dans
le temps, un déficit d'au-delà de $300 millions. Mais nous
étions fiers de proclamer à travers le monde que l'Expo
universelle de Montréal avait grandi le Québec. Dieu sait
comment, au point de vue économique, nous nous en sommes ressentis
pendant des années; 50 millions de visiteurs sont venus admirer les
travaux et la réalisation de nos Québécois.
Aujourd'hui, le but principal de cette commission, c'est de faire
enquête sur les aspects administratifs. Je ne crois pas qu'il soit sain
pour notre peuple québécois de vouloir éparpiller à
travers le monde le fait qu'il y ait eu des petits scandales ou non pour s'en
faire un petit capital politique. Ce n'est pas le temps aujourd'hui,
après l'immense succès qu'a connu la province de Québec,
particulièrement seule pour payer si largement sa part, d'essayer par
des "trigauderies", par de Ja mesquinerie de descendre ce grand fait historique
pour les Québécois qu'ont été les Olympiades.
Oh! je ne voudrais pas que vous pensiez, messieurs, que j'ai
été vu par le gouvernement. Non, je ne suis pas tout à
fait un homme à être vu, ni approché directement ou
indirectement. Mais je crois que j'ai droit à mes opinions. On a assez
sali la province de Québec en dehors du Québec on en
reçoit un grand bénéfice au point de vue
économique, au point de vue des relations entre pays, entre provinces
particulièrement, ce qui assure le prestige et l'avancement du
Québec pour qu'aujourd'hui quelques "grigniteux" veuillent
chercher des scandales. Il peut y avoir eu des erreurs, c'est sûr, mais
des scandales véritablement organisés, prévus et faits
dans un but de monnayer d'une manière disproportionnée l'argent
de l'Etat... S'il y en a, qu'on les nomme et qu'on les poursuive. Je serai un
des premiers à le faire.
Mais qu'on ne prenne pas la commission parlementaire aujourd'hui pour
dire à la face de la province, combien nous avons milité, tous
les Québécois, pour obtenir ce succès gigantesque. Tout le
monde a souffert pendant des jours, des semaines et des mois de voir l'attente
qui devait se réaliser, ne pas venir en son temps.
Pourquoi ne faisons-nous pas actuellement enquête si c'est vrai,
sur l'entreprise privée? Ce n'est pas dans notre province qu'a
été construit l'oléoduc de Sarnia à
Montréal. Un article que je lisais dernièrement faisait
état que les coûts de base, évalués à $150
millions, étaient rendus, au 1er mai 1976, à $232 millions.
Est-ce que ces compagnies qui ont investi tant d'argent n'ont pas les moyens,
les ingénieurs, les enquêteurs, pour empêcher et freiner
cette dépense gigantesque qui va atteindre $300 millions lorsque
l'oléoduc de Sarnia-Montréal sera terminé?
Cela, c'est dans le capital privé. Le gazoduc du Mackenzie qui
devait coûter $4 milliards est rendu, en 1976, à $7,4 milliards.
Ce n'est pas dans la province de Québec, ce n'est pas fait par des
ingénieurs du Québec, ce n'est pas surveillé par des
entrepreneurs du Québec. C'est ailleurs et personne n'en parle.
Mais, chez nous, on a hérité d'une dette, c'est sûr,
qui va être astreignante; chez nous, on a fait des placements qui sont
onéreux, dans des circonstances extrêmement difficiles. Il faut
avoir passé, comme moi, le temps de l'Expo universeHe de Montréal
pour savoir les péripéties auxquelles le gouvernement du temps a
fait face courageusement. Il faut vivre aujourd'hui ce temps extraordinaire de
l'Olympiade de 1976 pour savoir aussi combien il y a eu, dans l'inflation, dans
les ententes syndicales, dans toutes sortes de compromis qui ont
été à l'abord et qui ont été discutés
pour le plus grand bénéfice de tous.
Oh, il y a un homme du pays qui se promène présentement
chez les autres nations pour dire que c'est lui qui a réalisé
tout ça et il est encensé par toutes les autres provinces, c'est
M. Trudeau. Mais qu'est-ce qu'il a fait pour nous aider à payer la
dette? Il est reçu par le Shah et par tous ces grands messieurs, et nous
autres, on va payer. Quand il est temps de dire qui a été le
grand responsable, c'est M. Trudeau qui ramasse toute la couronne. Voyez-vous
ça? Au lieu de payer, mon cher, la part qui lui revient tel que
demandé par le premier ministre et ses ministres, participation qu'il
devra donner comme Canadien à ce grand succès, ah non! il est
parti en voyage.
Nous sommes, mesdames et messieurs, ici dans un but tout autre que celui
de donner des médailles olympiques à M. Trudeau. Je
prétends, M. le Président, que la province fait largement sa
part. On aurait écopé de ce déficit, mais la ville de
Montréal sera appelée à payer sa part. Mais c'est
sûr que les installations olympiques sont un grand bénéfice
pour elle.
Mais devant cet immense succès de tous les ingénieurs, de
tous les entrepreneurs, de tous ceux qui, directement ou indirectement, ont
pris part à la réalisation de ce magnifique monument à
l'histoire canadienne et québécoise, pourquoi, aujourd'hui, aller
chercher, gratter pour trouver des petits scandales? Oui, on va en trouver des
scandales. Oui, on va trouver des gars qui ont été payés
à ne rien faire. Il y en a à la voirie à longueur
d'année qui ne travaillent pas et qui sont payés.
Mais, messieurs, je pense que l'immense prestige que nous en
récoltons aujourd'hui mérite peut-être qu'on s'attache
plutôt au succès de l'événement qu'à ce qui a
pu, dans l'exécution de ces travaux, amener certaines critiques.
Etiez-vous fiers, messieurs, le soir de la clô-
ture des jeux, de voir cette foule immense acclamer et crier sa
reconnaissance envers ceux qui étaient les grands responsables de cette
réussite? J'étais fier. J'étais heureux de dire que mes
Québécois, que mes Canadiens étaient heureux, à la
face du monde, devant des milliards de personnes, d'entonner, comme on le dit
si souvent, notre hymne national et de chanter O Canada, terre de nos
aïeux.
C'est à ça qu'on devrait particulièrement
s'attacher. Non seulement voir la brindille. Un ingénieur bien
payé, cela se voit encore aujourd'hui. A Montréal, à
côté de l'hôtel Windsor, il y a une bâtisse qui devait
coûter vingt fois moins cher, le Holiday inn. Vous irez voir. Vous
poserez des questions aux gens qui sont responsables de cette bâtisse en
plein milieu de la ville de Montréal. Quel était le prix initial
et quel est-il aujourd'hui et quel sera-t-il lorsqu'il sera terminé dans
deux ans? Y a-t-il eu des scandales? Y a-t-il eu des complots?
La bonne foi des gens devrait souvent être prise en
considération. Quand on voit un Rouleau et un Trudeau qui prennent une
tâche absolument impossible dans un temps record, n'a-t-on pas le droit
de dire à ces gens notre reconnaissance comme à celui qui a
présidé, M. Rousseau, qui a été vilipendé
comme le maire de Montréal?
Je pense qu'il faut aussi rendre un témoignage de
ténacité au maire de Montréal. C'est
particulièrement un homme d'une énergie extraordinaire. Je
comprends qu'il y a des endroits où il n'a pas fait de discours. Je sais
à peu près pourquoi, mais il avait peut-être des raisons
qui motivaient son abstention. Mais il n'a pas tellement parlé à
la fin des travaux, mais vous avez vu quelle acclamation! Le vox populi,
messieurs, le vox populi! Cela vaut quelque chose.
M. le Président, il y avait un grand premier ministre, M.
Saint-Laurent, qui avait dit un jour une phrase qui est restée
mémorable. Quand on lui parlait des ententes
fédérales-provinciales, "It is peanuts". C'étaient des
pinottes pour lui. Je ne dis pas que ce sont des pinottes, mais je dis que,
lorsqu'on regardera à la loupe... Et je vous invite, messieurs les
membres de la commission, à lire le rapport De Tilly sur tout ce qui
s'est fait et donné. Vous verrez qu'il y a là quinze grands
dossiers, bien compilés et bien organisés, faits avec beaucoup de
prudence et particulièrement vérifiés par des gens de
grande expérience et d'une grande valeur morale.
Dans les quinze grands dossiers que M. De Tilly a
préparés, vous verrez toutes les activités qui se sont
faites et comment chacune a été étiquetée presque
aux $100. C'est peut-être une révélation.
Qu'on veuille faire une enquête particulière pour
tâcher de trouver quelques petits scandales, mon Dieu Seigneur, qu'on
rapetisse donc la province de Québec! Je dis non à une
enquête. Je dis que la commission parlementaire est ici pour vous
entendre. On est des élus, élu chacun dans son comté pour
représenter le peuple au Parlement. On est au Parlement. Il y a une
commission d'enquête. On dit: II n'y en aura pas assez. On ne trouvera
peut-être pas assez de détails.
En 1935, il y a un homme qui s'est appelé Du- plessis. Il a fait
une commission parlementaire qui s'est appelée la Commission des comptes
publics. Dieu sait combien de choses il a trouvées. Comment?
M. Houde (Fabre): Avez-vous trouvé les culottes?
M. Bellemare (Johnson): Oui, les culottes à Vautrin et...
les plaques à Bériault.
Qu'on examine sérieusement, messieurs, au point de vue
administratif, le coût des jeux, j'en suis. Cela est normal et
raisonnable, mais qu'on veuille en faire véritablement un instrument de
supplice ou bien de recherche pour trouver la bi-bite noire puis en faire un
scandale demain matin, non, je ne marche pas. Qu'on me prouve qu'il y a eu des
ingénieurs, qu'il y a eu des architectes, qu'il y a eu des gens qui ont
dépassé les bornes et qu'il y a eu véritablement
complicité! Le Solliciteur général est ici, je suis
sûr et certain qu'il prendra action, une action immédiate, si
c'est prouvé, en temps et lieu. Cela serait correct, mais passer notre
temps à vouloir discréditer la province de Québec, parce
qu'on a connu un immense succès, essayer de nous donner un
croc-en-jambe; écoutez, j'ai les jambes plus longues que cela.
Je le dis donc, M. le Président, face à ces
réalisations "merveilleuses" qu'ont été les jeux, je rends
un témoignage spécial à ceux qui y ont participé
pour en faire véritablement un succès pour la nation,
particulièrement pour tous les Québécois, et je suis fier
d'être né de cette race. Merci.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, est-ce que la
commission veut maintenant se prononcer sur la motion présentée
par le député de Lafontaine et qui, à l'analyse, vise
à diviser la question à l'étude et propose la formation
d'un comité directeur?
Le ministre des Affaires municipales.
Débat sur la motion de l'Opposition
M. Goldbloom: M. le Président, quelques brefs
commentaires. Ayant été pendant une certaine période de
temps l'objet des questions du député de Lafontaine à
l'Assemblée nationale, je me rappelle que son objectif était
depuis longtemps la convocation de la commission parlementaire. Je ne suis pas
allé très loin, M. le Président. Je suis remonté
neuf mois en arrière et j'ai trouvé huit ou neuf occasions, en
feuilletant le journal des Débats, où c'était une
commission parlementaire et pas autre chose que réclamait le
député de Lafontaine. J'ai le mardi 11 novembre, page 1811, le
mercredi 19 novembre, page 2038, le mardi 16 décembre, page 2734, et
ainsi de suite jusqu'au mois de juin. Donc, il y a deux mois, c'était
toujours une commission parlementaire, au mois de juin, avec certaines nuances,
mais ce qui a été demandé a été
accepté par le gouvernement et nous sommes ici, M. le
Président.
Il y a une autre chose que j'aimerais vous faire remarquer. C'est que le
député de Lafontaine, à
l'appui de sa motion, recommande la constitution d'une équipe
d'enquêteurs. Il dit que, sans cette équipe, le travail de la
commission ne serait pas valable, n'aurait pas d'utilité. Il
suggère je prends ses propres mots au moins une dizaine de
personnes, architectes, ingénieurs ainsi de suite. M. le
Président, sans vouloir exagérer, si l'on tient compte des
honoraires que touchent des personnes de cette compétence et de la
durée que voudrait donner à ce travail le député de
Lafontaine et des dépenses et des frais additionnels qui seraient
nécessairement encourus, à mon sens, M. le Président, ce
que le député de Lafontaine nous demande est une dépense
entre un demi-million et $1 million pour faire enquête. Je trouve cela
fort, M. le Président.
Je remarque que, dans son discours, il pose un nombre important de
questions assez précises. Il me semble qu'il y en a là pour une
journée ou deux de séances de la commission parlementaire pour
obtenir fort possiblement des réponses claires et précises
à ces questions.
Il me semble, M. le Président, que la chose logique c'est que
tout le monde soit conséquent avec lui-même, que la commission
parlementaire étant convoquée, que des personnes ayant
été invitées à répondre à des
questions que poseront les membres de la commission, ces personnes étant
ou présentes ou dans l'attente d'être invitées, nous
poursuivions le travail de la commission, tel que prévu, et que nous en
fassions un certain bilan après le temps que voudra prendre la
commission pour examiner les questions que tous les députés ont
le désir de poser.
M. Blank: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Saint-Louis.
M. Blank: ...la question que je me pose est la question de la
légalité de cette motion. Pour commencer, nous avons le
règlement de la Chambre.
M. Charron: L'homme des grandes occasions!
M. Blank: Oui, l'homme des grandes occasions. On a un
règlement...
M. Charron: Envoyez fort!
M. Blank: ...que la Chambre a adopté et on doit suivre le
règlement. Pour commencer, cette commission n'a pas le droit de changer
son mandat. Deuxièmement, ce qui est très important et l'une des
bases de notre règlement, de notre loi constitutionnelle, c'est la
question des dépenses d'argent. Jamais l'Opposition n'a le droit de
proposer des dépenses d'argent, ce qu'on appelle un "money-bill"; c'est
seulement le gouvernement qui peut les proposer et l'Assemblée nationale
doit les voter. C'est l'Assemblée nationale qui doit voter pour changer
le mandat de cette commission.
C'est vrai. Il y a une partie seulement que je trouve légale dans
les trois ou quatre paragraphes.
Cette commission-ci a le droit de former un comité de direction
ou une sous-commission, mais pas plus. Le but de cette sous-commission est
d'engager ces gens-là; et elle n'a pas le droit de le faire. Comme
président, vous n'avez pas le droit de recevoir cette motion à ce
stade-ci. Cette motion peut faire partie du rapport de cette commission, on
peut recommander cela à la Chambre avec le rapport ou par intérim
ou le rapport final de cette commission. Mais faire une motion, à ce
stade-ci, contenant ces propos, à mon avis, c'est contre le
règlement de la Chambre.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, le
député de Saint-Louis a abordé la question de la
recevabilité. J'inviterais les opinants à me parler de la
recevabilité de la motion.
L'honorable député de Lafontaine.
M. Léger: Le ministre des Affaires municipales,
responsable de la régie, a dit que j'ai demandé continuellement
une commission parlementaire depuis près de neuf mois à un an.
C'est vrai, c'était une commission parlementaire avant la tenue des Jeux
olympiques de façon que nous puissions suivre
régulièrement l'allure de la construction des installations
olympiques.
Le premier ministre a jugé bon de ne pas accorder cette
commission parlementaire dans le style habituel avant les jeux. A ce
moment-là, il a déclaré en Chambre, et par la suite
à l'occasion de la remise des installations au COJO, qu'on ne ferait pas
de commission parlementaire avant, qu'on va la faire après, et que ce
sera un genre de commission d'enquête sénatoriale.
Là-dessus, nous avons dit: Peut-être que le premier ministre a
réellement l'intention de faire la lumière là-dessus.
C'est à la suite de cette demande, de cette proposition du premier
ministre que nous avons dit: D'accord, on va attendre que la visite soit partie
et on réglera nos problèmes ensemble, après.
La visite est partie...
M. Bourassa: Le député a toujours insisté
pour avoir la commission parlementaire, visite pas visite.
M. Léger: D'accord, avant les Jeux olympiques, oui.
M. Bourassa: Je crois, je m'excuse...
M. Léger: C'est le premier ministre lui-même qui a
parlé d'une enquête...
M. Bourassa: Oui.
M. Léger: ...de style sénatorial.
M. Bourassa: C'est-à-dire que les pouvoirs qu'on a nous
permettent d'avoir cela.
M. Léger: Ma question est la suivante.
M. Bourassa: Je voudrais simplement rappeler le
député à l'ordre sur une question de fait. Il a
toujours insisté pour avoir une commission parlementaire, visite
pas visite. Qu'il ne dise pas qu'il a...
M. Léger: D'accord, mais on a parlé d'enquête
après...
M. Bourassa: Oui.
M. Léger: ...puisque vous vouliez que les jeux aient lieu
à temps, qu'on n'ébruite pas à travers le monde entier des
problèmes internes. C'est après que la visite est partie qu'il y
a possibilité de faire la lumière là-dessus.
M. Bourassa: Vous dites cela aujourd'hui, vous ne l'avez pas dit
avant.
M. Léger: II ne faut quand même pas faire l'autruche
et dire: C'est tellement beau qu'on va laisser passer des choses qui ont
dépassé les bornes. Il y a eu, dans la réalisation de la
construction des installations olympiques je ne parle pas de la
qualité du spectacle qu'on a eu et de la qualité de la
présentation des jeux qui ont été, je pense, à la
hauteur et même mieux que la plupart des Jeux olympiques qui ont eu lieu
ailleurs, je ne parle pas de cela du gaspillage, des abus, de
l'incompétence, de la rapacité.
Il y en a qui se sont enrichis pour le reste de leurs jours, M. le
Président, au détriment des contribuables qui auront à
payer la note. On n'a pas le droit d'être des autruches ici, d'être
naïfs et de dire: II ne faut pas déterrer cela.
M. le Président, si on ne déterre pas cela, l'avenir nous
montrera que les citoyens seront d'accord pour dire: Ah! Il faut s'habituer
à cela; quand il y a des grosses réalisations, les gens ont le
droit de s'enrichir au détriment de la collectivité. Je ne crois
pas qu'on ait le droit d'accepter cela. C'est notre rôle de vous le dire.
En plus de cela, je dirais que, si on veut réellement avoir une
enquête, c'est vrai que cela peut être un style de "money bill",
comme le dit le député de Saint-Louis, parce que cela
amène des dépenses. Mais que le premier ministre nous dise
lui-même qu'il ne veut pas qu'il y ait d'enquête et cela finira
là, mais on le saura. Qu'il n'essaie pas de dire que la commission
parlementaire va faire la lumière là-dessus; c'est faux. Je n'ai
qu'un exemple à donner; la CECO, la commission Cliche a
été précédée...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre. M. Léger:
Là, j'explique...
Le Président (M. Gratton): Oui, laissez-moi vous expliquer
quelque chose. Je vous ai demandé tantôt de me parler de la
recevabilité. Moi, je n'ai pas à juger que vous avez raison ou
non. Vous êtes en train d'argumenter sur le fond de la motion. Ce que je
voudrais que vous me disiez, vous et tous les autres, c'est en vertu de quelle
disposition du règlement, je puis juger cette motion comme recevable ou
irrecevable. C'est à cela, tout d'abord, que je voudrais que vous vous
astreigniez pour qu'ensuite, si elle est déclarée recevable, on
fasse le débat que vous êtes en train de faire.
M. Léger: Elle va être recevable si le gouvernement
l'accepte.
Le Président (M. Gratton): II n'est pas question de
gouvernement. Je m'excuse, mais on a...
M. Léger: II n'y a rien d'illégal dans la
procédure que je viens de mentionner.
Le Président (M. Gratton): Vous allez me laisser...
M. Léger: II n'y a rien d'irrégulier.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Vous allez me
laisser vous expliquer ma conception à moi du parlementarisme; ce n'est
sûrement pas, pour un président de commission, d'agir selon la
bonne volonté et le voeu du gouvernement. Mon rôle en tant que
président de cette commission se limite à trancher les questions
de procédure et strictement à faire appliquer le règlement
que vous connaissez sans doute aussi bien que moi. C'est ce que j'ai
l'intention de faire et c'est ce que je veux; c'est ce à quoi je
voudrais qu'on se limite pour le moment.
M. Bourassa: Où est Robert? M. Charron: M. le
Président...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques, sur la recevabilité.
M. Charron: ...sur la question de la recevabilité de la
motion, soulevée par le député de Saint-Louis. D'abord,
vous me laisserez faire la remarque que l'utilisation du vice-président
de l'Assemblée nationale dans ce débat est un autre exemple du
triomphe du savoir-faire libéral lorsqu'il s'agit de sauver la face.
M. Blank: Excusez-moi, une question de privilège. Il n'y a
pas questions de privilège ici, mais je veux seulement rétablir
les faits. Quand je...
M. Charron: Je pense que vous auriez gagné dans l'esprit
de tout le monde...
M. Blank: Une minute, une minute, une minute. Vous faites une
accusation ici, j'ai le droit de répondre. Cela va? Moi, je
n'étais pas membre de la commission des affaires municipales, mais quand
j'ai vu dans les journaux qu'une commission allait étudier les Jeux
olympiques, comme député de l'île de Montréal, je
suis venu ici sans convocation pour y participer. Le premier ministre et
personne ici ne savaient que j'arrivais avant midi aujourd'hui.
Quand je suis arrivé à midi aujourd'hui, j'ai dit au whip,
le député de Verdun, que je voulais participer à cette
commission. Je lui ai demandé s'il y avait de la place, de me faire
placer sur la
commission; sinon, je serais ici comme observateur, parce que, comme
député de Montréal, j'ai un intérêt direct
à ce qui se passe ici. C'est comme député de Saint-Louis
et pas comme vice-président et personne du gouvernement ne m'a
suggéré de venir ou n'a discuté l'affaire. J'ai
l'obligation comme député de voir à ce qu'on observe les
règlements et, comme vice-président, j'ai une deuxième
obligation. C'est sur ce point que j'ai soulevé la question de la
recevabilité de cette motion.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
L'incident est clos: Recevabilité.
M. Charron: M. le Président, je reçois la remarque
du député de Saint-Louis de bon gré. Je pense que le chef
de son parti appréciera les services qu'il est en train de rendre et ce
sera à lui de lui remettre ce qui lui est normalement dû. Ce n'est
pas la première fois que le député de Saint-Louis sert
fort bien le chef du gouvernement.
M. Bourassa: Est-ce que ses arguments sont bons ou non?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Charron: M. le Président, le député de
Saint-Louis ou n'importe qui d'autre qui voudrait obtenir la même
promotion que le député de Saint-Louis n'a qu'à avancer
des arguments de cette nature que vous devez rejeter pour considérer
comme recevable la motion présentée par le député
de Lafontaine. Ce n'est pas irrégulier vous le savez comme moi,
M. le Président qu'une commission parlementaire, lors de
l'exercice d'un mandat, se rende compte, dès le dépôt d'un
certain nombre de faits, qu'elle ne peut pas se rendre, à elle seule,
à la limite du mandat qui lui a été confié.
Notre règlement lui-même vous permet, sur une motion de
l'assemblée, de faire rapport à la Chambre, en disant: Nous ne
pouvons pas nous acquitter convenablement de la tâche.
Ce serait faire preuve, non seulement de modestie, mais aussi d'une
grande volonté de justice et de lumière sur l'ensemble du dossier
olympique que de nous apercevoir, au seul dépôt de quelques faits
soulevés par le député de Lafontaine dans son intervention
tout à l'heure, qu'effectivement cette commission, qu'elle soit remplie
de toute la bonne volonté que l'on voudra, ne peut pas le faire par ses
propres moyens. Est-ce le député de Saint-Louis, est-ce le
député de Portneuf ou un autre qui va prendre sur lui et
à partir de quelle autorité, me le direz-vous d'aller
chercher tous les documents pertinents dont nous avons effectivement besoin
pour conduire une enquête? Cela saute aux yeux. Aucun des
députés membres de cette commission n'est capable dans son temps
et même dans son esprit, puisque nous n'avons jamais été
élus pour cela, de faire ce genre de travail. C'est être tout
simplement logique que de dire: Nous avons besoin d'aide pour remplir le mandat
de la commission, pour remplir le mandat qui nous a été
confié. C'est simplement respecter l'institution dans laquelle nous
sommes que de ne pas nous prendre pour d'autres et de dire qu'à d'autres
endroits nous avons besoin d'aide.
Je ne suis pas capable de faire enquête, mais je suis bien capable
comme n'importe quel autre, si la motion devait être adoptée, de
participer aux travaux d'un comité qui devrait faire
éventuellement rapport. Qu'est-ce qu'il y a d'irrégulier dans le
fait que propose le député de Lafontaine, que la commission se
rende compte qu'elle ne sera pas capable à première vue de
remplir adéquatement le mandat qui lui a été confié
par l'Assemblée? Et encore lui a-t-il été confié
par l'Assemblée, ce mandat? S'il y avait eu une motion
présentée un mercredi à l'intérieur de la Chambre,
dont le libellé aurait été un corridor à ce point
précis que nous aurions dû nous y en tenir, j'en conviendrais. Il
faudrait effectivement retourner à la Chambre et demander à la
Chambre de modifier sa motion. Le libellé de cette invitation que cite
le vice-président de la Chambre en appelle à
l'irrégularité de cette motion, d'après ce qu'il dit. Ce
libellé a été la création de qui? Pourquoi
serions-nous aujourd'hui prisonniers du libellé même par lequel
nous avons été convoqués ici quand aucune autorité
légale dans le règlement de l'Assemblée n'a
été appelée à le faire? Si c'était le
président de l'Assemblée nationale qui nous avait
convoqués, à partir de quoi aurait-il voulu nous confiner
à la limite de cela? Voyons donc!
Vous savez comme moi que la question de recevabilité et le
débat de règlement que vient d'ouvrir inutilement le
député de Saint-Louis n'ont qu'un but, c'est d'éviter au
gouvernement de se prononcer politiquement sur le fond de l'invitation qui est
contenue dans la motion. Vous savez très bien que toutes ces choses, ces
reconnaissances et ce besoin de former un comité, nous l'avons fait
lorsque nous avons travaillé à la réforme
électorale, nous l'avons fait lorsque nous avons travaillé
à d'autres dossiers. Nous avons reconnu qu'un comité directeur
peut, lui, se charger d'instruire la commission d'un certain nombre de faits
qu'à sa face même la commission est incapable d'aller chercher par
elle-même, à moins que nous en décidions entre nous. C'est
régulier que de vouloir faire un rapport comme cela et de
suggérer à la commission, aux fins de remplir le mandat, de se
diviser le travail. Une partie du travail devant concerner les coûts, si
la motion devait être adoptée, irait à un comité
directeur qui aurait ensuite à faire les démarches
nécessaires pour obtenir ce que la commission lui confierait. Le reste,
la commission parlementaire c'est dit dans l'intervention du
député de Lafontaine pourrait continuer à le faire
elle-même. Ainsi, nous nous acquitterions de la totalité du mandat
qui nous a été confié. Il n'est pas question de rejeter
une motion qui vient simplement nous proposer une façon de travailler.
C'est régulier au début d'une commission parlementaire que l'on
nous propose une façon de travailler.
Le Président (M. Gratton): Alors, sur la
recevabilité? J'insiste là-dessus, parce que je suis quasiment
prêt à me prononcer.
M. Bellemare (Johnson): Je ne voudrais pas vous influencer...
Le Président (M. Gratton): Je vous en prie. Si vous voulez
m'influencer sur la recevabilité, allez-y.
M. Bellemare (Johnson): J'aimerais qu'on relise ensemble
l'article 62 de notre règlement. L'article 62 de notre règlement,
je pense que c'est ce qui prévaut en Chambre et dans les commissions
parlementaires. Vous avez quatre conditions sine qua non qui sont bien
explicites, sur la recevabilité d'une motion. D'abord, je pense qu'il ne
faut pas qu'elle soit précédée d'accusations ou de motifs.
Dans treize pages, je pense qu'il y en a assez pour prévoir un peu de
motifs et un peu d'impressions.
M. Léger: Pas la motion.
M. Bellemare (Johnson): Pas la motion, mais ce qui
précède la motion, c'est tout ensemble. A l'article 62, on dit:
"Ne peut être précédée d'un exposé de
motifs". Cela en est quasiment un.
Deuxièmement, on ne doit pas s'attaquer à une loi qui est
adoptée par le Parlement. Les Jeux olympiques, c'est une loi de la
province. Il y a eu une loi qui a été faite pour organiser les
Jeux olympiques. C'est dans nos statuts. C'est certain qu'on y gagne à
les lire. "Ni renfermer des expressions dont il est interdit de se servir au
cours des débats." Il y en a dans cela et, si on s'en était servi
en Chambre, le député en question aurait peut-être eu
affaire au président, parce qu'il y a des expressions d'opinion, je
pense bien, qui seraient peut-être critiquées.
Ce n'est pas surtout une motion qui est rédigé dans un
style de discours électoral. Dieu sait combien le préambule de la
motion est un discours électoral. C'est l'article 62 qui est clair, M.
le Président. Pour la recevabilité, cela ne peut pas être
plus clair que cela, 1, 2, 3, 4; si cela ne vous a pas influencé, moi
cela m'a convaincu.
Le Président (M. Gratton): Le dernier opinant sur la
recevabilité, le député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, si cela peut facilier la
recevabilité de la motion, de façon qu'on puisse discuter du fond
et non pas être enfargé dans la procédure, je voudrais
peut-être qu'on lise la motion comme suit, au paragraphe 3. Elle se
lisait avant: "Que ce comité directeur soit assisté dans sa
tâche d'une équipe d'enquêteurs spécialisés".
Elle pourrait se lire comme suit: "Que la commission exprime le voeu que le
comité directeur soit assisté dans sa tâche d'une
équipe d'enquêteurs spécialisés choisis par lui
comprenant des comptables, des ingénieurs, des architectes et des
avocats".
Autrement dit, ce serait un voeu que la commission pourrait faire, ce
qui est complète- ment à l'intérieur des règlements
de procédure des commissions parlementaires, et, à ce moment
on n'a pas l'intention d'en faire un débat tellement long
il s'agirait pour le gouvernement de nous donner, au départ, une
réponse à une question. Est-ce que le gouvernement désire
une enquête? Si le gouvernement ne veut pas d'enquête, le voeu va
être battu et cela finira là. Si le gouvernement veut une
enquête et qu'il dit: Oui, on veut une enquête, réellement,
on veut que la commission parlementaire soit une enquête, à ce
moment, nous demandons au gouvernement, et on en exprime le voeu, qu'il donne
les outils nécessaires pour le faire, parce que, actuellement, il est
impossible... Comme responsable de la commission, chacun de nous n'a pas le
temps de faire un travail d'enquêteur.
M. Bourassa: Combien de recherchistes avez-vous?
M. Léger: Chaque recherchiste travaille à temps
plein sur un paquet d'autres sujets alors que les enquêteurs, dans
n'importe quelle commission d'enquête, sont à temps plein pour
travailler pour les commissaires et les commissaires eux-mêmes sont
à temps plein. Nous n'avons pas le temps, comme membres de la commission
parlementaire.
M. Bourassa: Seulement...
M. Léger: Si vous me répondez "oui" tout de suite,
cela va finir là, mais, comme ce n'est pas le cas, je pense qu'on va
continuer.
M. Bourassa: Non.
M. Léger: Deuxièmement, les membres ici n'ont pas
la compétence, je pense, de poser des questions qui touchent
réellement à des décisions de chantiers, des achats
précis de matériaux, des quantités de matériaux de
béton, de colle, d'asphalte ou je ne sais quoi, d'encadrage, etc. On n'a
pas la compétence pour être capable d'évaluer si les
réponses qui pourront nous être données correspondent
à la réalité ou correspondent exactement au besoin
à ce moment.
Quand on dit qu'on peut poser les questions aux personnes ici
présentes, M. Trudeau, M. Rouleau, M. Rousseau, M. Drapeau, ce n'est pas
comme cela qu'on fait une enquête. Quand on a fait une enquête sur
le syndicalisme dans la construction, les enquêteurs n'ont pas
immédiatement interrogé M. Laberge et M. Pepin; ils sont
allés faire une enquête dans tout le milieu du syndicalisme et ce
n'est qu'à la fin qu'on a posé des questions et les bonnes
questions. Parce que, sur un million de cas qu'il peut y avoir dans les trois
ou quatre années dans le travail de la construction olympique, il y a
peut-être 50 000 cas où il peut y avoir des abus ou
peut-être un million de cas qui seraient corrects.
Est-ce qu'on va commencer à poser des questions sur une
infinité de cas où il n'y a rien de précis? Les coupables
ne viendront pas d'eux-mêmes
s'afficher et dire ici: Nous avons fait un abus. Il y a eu des intrigues
là. Il y a une absence de surveillance de ce côté. Il y a
une rapacité ou une complicité dans des sous-contrats ici et
là. Ce sont des choses qui ne peuvent nous être amenées
à la commission parlementaire que par des spécialistes qui
connaissent la valeur des réponses qu'ils pourraient avoir en allant
dans le milieu donné, qui nous apporteront par la suite l'ensemble des
domaines qui pourraient être passablement plus restreints et sur lesquels
la commission parlementaire pourrait se pencher pour poser les bonnes questions
et amener un dossier qui nous fournirait une clarification des raisons pour
lesquelles les coûts ont été aussi astronomiques.
Je pense qu'il est bien important que le premier ministre nous
réponde aujourd'hui et non un patinage qu'il nous dise
exactement s'il veut une enquête. A ce moment, on lui demandera, comment
il veut la faire et s'il dit non, on va arrêter et passer à
d'autre chose, c'est-à-dire l'autre aspect, un autre rôle de cette
commission parlementaire, une question d'information générale sur
le dossier olympique en général et aussi sur les objectifs futurs
qu'on se fixe dans l'utilisation de toutes les installations et sur la
politique qu'on entend peut-être mettre de l'avant pour le domaine du
sport et des loisirs pour la jeunesse. Alors, M. le Président, le
premier ministre peut-il me répondre à la question à
savoir s'il veut réellement une enquête? La deuxième
question est: S'il veut une enquête, comment la veut-il?
Le Président (M. Gratton): Sur la recevabilité,
dois-je comprendre que le député de Lafontaine modifie le texte
de sa motion originale pour ajouter au début du troisième
alinéa les mots suivants: "Que la commission exprime le voeu", et
ensuite le texte original.
M. Léger: C'est ça.
M. Bourassa: M. le Président, le député de
Saint-Jacques devrait retirer ses paroles vis-à-vis du
député de Saint-Louis puisque son parti vient de donner raison au
député de Saint-Louis.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, sur la
recevabilité...
M. Léger: Est-ce ma réponse?
Le Président (M. Gratton): Non, c'est à moi
à trancher, le premier ministre répondra après. Pour que
ce soit bien clair pour tout le monde, et je prie les membres de noter qu'il
s'agit d'une modification majeure au libellé de la motion, regardons le
mandat de la commission qui est appelée à siéger cet
après-midi, et je cite l'avis de convocation qui a été
envoyé aux membres de la commission: "Veuillez prendre avis que la
commission élue permanente des affaires municipales se réunira le
lundi 23 août 1976, à quinze heures à la salle 81-A, aux
fins d'étudier les aspects administratifs et sportifs de la tenue des
Jeux olympiques de Montréal". Tel est le mandat de la commission.
La motion proposée par le député de Lafontaine vise
en fait deux buts. Le premier est de diviser la question sous étude,
soit l'étude des aspects administratifs et sportifs des Jeux olympiques,
de la diviser en deux volets, c'est-à-dire la partie enquête quant
aux coûts de la construction de ces installations, et la deuxième
partie qui est une étude de la situation actuelle et de l'utilisation
future des installations. Les articles 87 et suivants de notre règlement
édictent bien comment une telle motion doit être
présentée, comment elle doit être reçue et, de ce
côté, je dois la déclarer recevable.
De plus, l'article 143 de notre règlement indique qu'une
commission peut former un comité directeur "composé de
quelques-uns de ses membres". C'est ce que le deuxième paragraphe de la
motion du député de Lafontaine propose. Le tout est donc encore
recevable. Quant au troisième paragraphe, dans son libellé
original, je dois avouer que j'aurais dû aller dans le sens de
l'argumentation du député de Saint-Louis, qu'il s'agit là
d'une dépense publique que la commission n'a pas le droit, n'a pas les
recours de proposer et c'est d'ailleurs le député de
Lafontaine qui l'a admis en suggérant lui-même un texte qui veut
maintenant que la commission exprime un voeu, soit à l'Assemblée
nationale, soit, comme l'indique le règlement, au gouvernement qui, lui,
pourrait l'accepter ou le refuser par la représentation d'une motion par
un député ministériel.
Quant au quatrième alinéa, bien entendu, il suggère
de faire ce que nous devrions faire depuis trois heures, c'est-à-dire
d'étudier le dossier olympique. Je dois donc me rendre à
l'évidence que la motion, telle qu'amendée par l'addition des
mots "que la commission exprime le voeu", est tout à fait recevable et
j'invite les membres de la commission à se prononcer en faveur ou contre
cette motion.
M. Lalonde: M. le Président, voulez-vous dire qu'il n'y
aura pas de discussion sur la motion telle que reçue maintenant?
Le Président (M. Gratton): C'est ce que je dis. Je vous
invite à en disposer selon les règles courantes.
M. Bourassa: M. le Président, il y a un aspect de
l'argumentation du député de Lafontaine que je n'accepte pas.
C'est que si, d'après lui, on n'accepte pas les modalités que
lui-même a déterminées, il n'y a pas d'enquête.
Là, je trouve que...
M. Léger: Trouvez-en d'autres.
M. Bourassa: Non. Ce que j'ai dit au tout début, c'est que
nous étions prêts pour ces jours-ci à entendre les
dirigeants du COJO, de la ville de Montréal et de la RIO. Cela rejoint
indirectement la formule du député de Lafontaine. Il pourrait
certainement être utile que les dirigeants de ces organismes
préparent avec des groupes de travail des réponses
complètes et écrites aux questions qui seraient posées par
les membres de la commission parlementaire. Quand le député
de
Lafontaine dit qu'il n'est pas suffisamment compétent pour
accomplir ce travail, j'espère qu'il ne parle que pour lui. On est, je
crois, suffisamment compétents pour poser des questions pertinentes. Et,
dans quelques semaines, nous pourrons obtenir les réponses et là,
on pourrait, sans peut-être aller dans la formule telle que
proposée par le député de Lafontaine, d'un comité
directeur avec des fonds additionnels, essayer de ne pas faire
double-emploi.
Il est évident que les autorités du COJO, de la ville de
Montréal et de la RIO auront besoin d'aide pour préparer les
réponses à la commission parlementaire. Elles auront besoin
d'experts. S'il faut que nous, de notre côté, engagions des
experts pour examiner leurs propres experts, ça pourrait peut-être
être les mêmes firmes, je pense qu'il y a lieu de voir si on ne
pourrait pas trouver une formule qui soit plus cohérente.
Ce que je propose au député de Lafontaine, c'est qu'au
lieu de prendre immédiatement position sur cette formule, on puisse
commencer à entendre les dirigeants et on verra, dans quelques jours ou
quelques heures, s'il n'y a pas lieu de trouver une formule qui pourrait
combiner les objectifs du côté ministériel, de l'Union
Nationale et du Parti québécois.
M. Bédard (Montmorency): On va y mettre des
réponses.
M. Bourassa: Exactement.
M. Léger: M. le Président, pourvu qu'il ne soit pas
décidé qu'actuellement, ce que nous faisons, c'est
l'enquête, je n'ai pas d'objection à ce qu'on pose des questions
aux personnes qui sont présentes. Mais en ce qui nous concerne, nous ne
croyons pas qu'il y ait un seul député capable de poser les
réelles questions, parce qu'il n'y a pas eu au préalable une
enquête permettant de vérifier sur quoi on doit poser les bonnes
questions.
Nous ne sommes pas ici pour aller à la pêche, pour dire:
"Je vais poser telle question, tout à coup qu'on me dit qu'il y a une
irrégularité là-dedans". Ce n'est pas cela, ce n'est pas
tout à coup. Il faut être capable de poser les bonnes questions
sur les bons dossiers parce que les enquêteurs l'avaient fait avant. Dans
une enquête policière, les policiers ont déjà en
main beaucoup de choses qu'ils ont été chercher à la
source et qui amènent par la suite une enquête publique. Mais
nous, nous n'avons pas cela. Quelles sortes de questions autres que les
questions d'information générale pouvons-nous poser ou les
questions d'appréciation globale pouvons-nous poser? Sous l'aspect de
l'information, on y est puisqu'on a divisé notre façon de
procéder, à cette commission, en deux aspects bien précis,
la partie de l'information générale où on veut savoir ce
qu'on va faire avec les installations, la politique future du gouvernement,
combien les Jeux olympiques ont coûté jusqu'à
présent, mais cela ne nous dira pas que telle dépense dans tel
domaine était une dépense acceptable. Cela ne nous dira pas que
telle personne a permis à une autre de faire des profits exorbitants
parce qu'il n'y a pas eu de surveillance de cette administration.
Alors, je pense que le ministre comprend très bien qu'on peut
poser des questions pendant trois jours et ne jamais effleurer le fond du
problème.
M. Bourassa: Mais là, dans le cas...
M. Léger: On peut poser des questions et avoir beaucoup de
réponses pendant trois jours, pendant trois mois, mais on ne pourra pas
poser les vraies bonnes questions et ce ne sera pas nécessairement une
enquête.
M. Bourassa: Ce que je dis au député de Lafontaine,
c'est qu'il va falloir, à l'ajournement de cette commission
parlementaire, avant sa reprise à la fin de septembre ou au début
d'octobre, que les gens se mettent à l'oeuvre pour répondre aux
questions ou présenter le point de vue des dirigeants. C'est pourquoi,
de notre côté, demander à des gens de faire le même
travail que d'autres vont faire, peut-être qu'on pourrait trouver une
formule où ces groupes de travail pourraient travailler en collaboration
avec la commission parlementaire.
Je ne crois pas qu'il y ait tellement de différence entre ce que
propose le député de Lafontaine et ce que veut faire le
gouvernement. Mais il y a quand même des accusations précises dans
le texte du député. Il nomme des gens, des personnes. Je pense
qu'ici il y a des recherchistes qui ont travaillé là-dessus. Il
dit que ses recherchistes sont employés à autre chose. C'est
important, le dossier olympique. Je ne vois pas pourquoi les recherchistes du
Parti québécois ne pourraient pas accorder une certaine
importance à cette question.
M. Léger: Si vous voulez nous donner de l'argent pour
qu'on envoie nos recherchistes. Est-ce que le premier ministre
accepterait...
Le Président (M. Gratton): Est-ce que je peux faire une
suggestion avant que vous posiez votre question?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Gratton): Si je comprends bien, on est
d'accord des deux côtés...
M. Léger: Pas tout à fait.
Le Président (M. Gratton): Pas tout à fait, mais on
s'en vient bien.
M. Léger: Pas tout de suite.
Report du débat
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je suggérer
qu'on suspende le débat sur cette motion je l'ai
déclarée recevable, elle demeure reçue, si vous
voulez pour qu'on procède à l'audition de nos
invités, quitte à ce qu'il y ait délibération ou
rencontre entre les deux pour en arriver à une for-
mule peut-être meilleure que celle qui est proposée et que
nous y revenions de toute façon avant l'ajournement dont on a
parlé.
M. Bourassa: M. le Président, le député de
Lafontaine avait déjà participé au contrat du village
olympique. Il était venu à mes bureaux à
l'Hydro-Québec, je pense...
M. Léger: C'est ça, c'est ça, mais j'avais
des éléments, à ce moment-là, qui me permettaient
d'y aller.
Si le premier ministre accepte de remettre à plus tard je
ne sais pas à demain la question de l'enquête, qu'on ne
fasse pas l'enquête là, mais qu'on écoute les personnes qui
ont des choses à nous donner, que cela soit bien clair que ce n'est pas
l'enquête qui commence là.
Le premier ministre est-il d'accord?
M. Bourassa: Le député veut faire de la petite
politique.
M. Léger: Non. C'est de la grande politique!
M. Bourassa: On va essayer d'éviter, s'il y a moyen, parce
que nous ne sommes pas en période électorale, pour l'information
du député... Parlant avec l'esprit du chef parlementaire de
l'Union Nationale, s'il y avait moyen et comme je le disais
moi-même au tout début de la séance d'être
positif et d'éviter d'en tirer des avantages politiques, je dis que je
n'ai pas d'objection que d'ici à demain ou après demain nous
essayions de trouver une formule et là, on va entendre les parties qui
sont venues ici pour donner leur point de vue.
M. Léger: D'accord. Si on met cela de côté et
si on écoute les parties présentes...
M. Bourassa: D'accord.
M. Léger: ... on est d'accord.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, la motion est
reçue, quitte à revenir au cours de séances
subséquentes.
C'est avec beaucoup de plaisir que je souhaite, au nom de la commission,
la bienvenue, avec environ 1 3/4 heure de retard, à nos invités,
à ceux qui ont accepté de venir nous rencontrer.
Je pense que le ministre des Affaires municipales a déjà
suggéré un ordre des personnes qui voudront faire leur
présentation. Il s'agissait d'abord du COJO qui est
représenté, entre autres, par Son Excellence Roger Rousseau que
nous saluons et à qui nous souhaitons la bienvenue, pour ensuite
être suivi de la Régie des installations olympiques et finalement,
des autorités de la ville de Montréal.
Votre Excellence, M. Rousseau, je vous invite donc à nous
présenter les personnes du COJO qui vous accompagnent et à nous
faire votre présentation.
Comité organisateur des Jeux olympiques
M. Rousseau (Roger): M. le Président, si vous me
permettez, j'aimerais déposer le rapport que nous allons vous
présenter. Est-ce possible de le faire maintenant?
Le Président (M. Gratton): Oui.
A l'ordre, messieurs. Alors, Excellence.
M. Rousseau: Si vous permettez, M. le Président. Le
rapport a un préambule et une liste d'annexes; les annexes portent sur
les coûts, les revenus, l'héritage du COJO, le personnel, les
sports, la billetterie, art et culture.
Si vous permettez, je vais lire le préambule et il pourra y avoir
discussion sur les annexes.
Le Comité organisateur des jeux de la XXIe Olympiade
dépose aujourd'hui, à la commission permanente des affaires
municipales, un troisième rapport d'étape sur l'organisation des
Jeux olympiques qui se sont déroulés du 17 juillet au 1er
août 1976.
Fort de son mandat, tel que décrit à la commission
parlementaire de janvier 1975, le COJO a accueilli 9518 athlètes et
accompagnateurs de 119 pays dans le cadre des Jeux olympiques de 1976.
Des compétitions du plus haut calibre furent planifiées,
organisées et tenues dans 21 sports olympiques, ceci respectant
l'engagement pris par l'Association olympique canadienne et la ville de
Montréal devant le Comité international olympique.
Les Jeux de Montréal ont attiré plus de 3 200 000
spectateurs dans les 28 différents lieux de compétition
répartis dans neuf villes du Québec et de l'Ontario. Aussi, on
estime que plus d'un quart de la population du globe a assisté aux jeux
de Montréal par le truchement de la télévision.
Cette manifestation internationale aura non seulement permis
d'établir de nouveaux records olympiques et mondiaux, mais surtout elle
aura favorisé une prise de conscience collective, face aux bienfaits du
sport amateur et de l'activité physique en général.
Le COJO est fier de pouvoir souligner également sa contribution
substantielle au niveau des installations et des équipements sportifs
qu'il laissera en gage d'héritage aux divers organismes du Québec
et de l'Ontario. Les jeux auront également favorisé la
création de la Corporation de la loterie olympique dont une partie des
revenus est versée aux gouvernements provinciaux afin de
développer le sport amateur. La Corporation de la loterie olympique a
déjà versé à ces gouvernements plus de $20 millions
dont $9 millions au gouvernement du Québec.
Nous vous communiquerons les plus récentes estimations des
coûts de fonctionnement du COJO en rapport avec ceux
présentés à la commission parlementaire de juillet 1975 et
ceux révisés en mars 1976 par le conseil d'administra-
tion du COJO et reflétés dans le discours du budget du
ministre des Finances de l'Assemblée nationale.
Les revenus provenant de la monnaie, des timbres, de la loterie, des
programmes du COJO, fournisseurs, commanditaires, licenciés, des
billets, des droits de télévision et autres totalisent une somme
de plus de $426 millions.
Comme nous l'avons mentionné antérieurement, le monde du
sport amateur se voit privilégié par le legs que le COJO fera aux
divers organismes du Québec et de l'Ontario de l'équipement
sportif et des améliorations apportées à l'occasion des
Jeux olympiques.
La démobilisation du personnel temporaire et permanent s'effectue
telle que planifiée. Conséquemment, de 21 543 employés en
fonction le 17 juillet 1976, 80 seulement seront en poste le 31 décembre
de la présente année.
Le COJO a travaillé en étroite collaboration avec les
services du Placement étudiant du Québec. Plus de 7000
étudiants du Québec ont contribué au succès des
jeux de 1976. Des informations détaillées sont également
incluses quant au nombre d'athlètes et d'officiels d'équipes
présents ainsi que des statistiques sur le fonctionnement du Village
olympique. Conformément aux règles du Comité international
olympique, le COJO a tenu un vaste programme d'art et culture dans le cadre des
Jeux olympiques. La réalisation de ce programme a été
rendue possible grâce à la collaboration financière du
ministère des Affaires culturelles du Québec, des autres
provinces et celle du gouvernement fédéral.
Le COJO n'a pas terminé ses activités avec la fin des
jeux. Les principales tâches auxquelles le COJO doit s'attarder dans les
semaines et mois à venir sont: le démantèlement et la
disposition des biens; la démobilisation et le recyclage du personnel;
la production du film officiel; la rédaction du rapport officiel; le
règlement des affaires légales et la fermeture des livres.
Il est indiscutable que les Jeux olympiques de 1976 auront
apporté des effets bénéfiques pour l'ensemble de la
population. Qu'il suffise de souligner la découverte de nouveaux sports
dont la pratique ne peut que favoriser le développement de notre
jeunesse. Il est évidemment impossible, avec si peu de recul, de
déterminer d'une façon exhaustive tout l'impact de la tenue des
Jeux olympiques.
Le succès des Jeux olympiques est indéniable, comme en
font foi les divers témoignages d'appréciation que nous avons
reçus. Ce succès a été rendu possible grâce
au support que le Comité organisateur a reçu des
différents paliers du gouvernement, du monde des affaires et des autres
organismes impliqués dans la tenue de ces jeux.
Au nom du COJO, je désire remercier tous ceux qui ont
contribué au succès retentissant des jeux de la XXIe
Olympiade.
Si vous voulez aller à l'annexe A-1, vous verrez les
dépenses du COJO. Si vous vous le rappelez, nous parlions, au
début, seulement d'opérations. Vous verrez ici que le COJO a pris
à sa charge d'autres tâches qui ont remonté notre budget.
Les opérations, à la commission parlementaire de juillet 1975,
étaient de $87 millions. Le budget de mars, de $132 millions et nous
sommes restés à $132 millions. Pour radiodiffusion et frais de
télévision, à un certain moment, nous nous attendions
à $38 millions et nous n'aurons que $25 millions, soit à peu
près ce que nous coûtent les frais de télévision
envers Radio-Canada.
Construction, groupe A. Notre contribution envers le groupe A, qui est
vraiment le groupe de la ville et de la régie maintenant, regroupe des
installations techniques et des panneaux-réclame; il était mieux
que ce soit acheté par le COJO parce que nous avions de meilleurs prix
ou que nous en achetions un peu partout.
Le groupe B. Si vous vous le rappelez, nous avons pris une partie des
installations, il y a à peu près deux ans, et c'est le groupe B.
Nous avions budgétisé ces installations à $25 millions et
elles coûteront $23 600 000.
Le groupe C a été ajouté finalement quand nous
avons dû changer d'endroit le grand centre de presse, quand nous l'avons
enlevé du stade pour l'amener au complexe Desjardins. Kingston est
resté le même.
Le Village olympique; c'étaient les honoraires du mandataire
coordonnateur et autres honoraires pour faire face à la construction que
nous avions au Village olympique. Y a-t-il des questions sur cela?
Le Président (M. Gratton): Les membres de la commission
ont-ils des questions sur cet aspect du rapport?
M. Léger: Je pensais que nous étions pour entendre
M. Rousseau et M. Rouleau au complet, de façon qu'on ait une idée
générale des deux groupes qui ont touché à cela
avant de commencer à poser des questions sur cela. On vient d'avoir le
document.
Le Président (M. Gratton): Si j'ai bien compris, au
début, il s'agissait de tâcher, si possible, de libérer un
groupe avant d'aborder l'autre. C'est ainsi que le ministre des Affaires
municipales suggérait que nous posions des questions au COJO
après avoir entendu M. Rousseau, de façon que, si possible, il
puisse se libérer afin que nous passions, nous de la commission,
à la régie.
M. Léger: Nous venons d'avoir le rapport devant les yeux,
immédiatement. C'est pas mal difficile de commencer à poser des
questions sur un rapport tout de suite comme cela, alors qu'on vient juste de
le déposer. Si on l'avait eu hier ou il y a une semaine,
peut-être. Je pense qu'il serait plus logique que nous entendions soit M.
Rousseau, qui continuerait à parler des autres groupes et qui pourrait
avoir quelque chose à ajouter sur les autres aspects de son document et
aussi qu'on entende M. Rouleau. Après, nous pourrons revenir
là-dessus. Ce n'est certainement pas à la réception
des documents qu'on peut immédiatement commencer à poser
des questions là-dessus.
M. Lalonde: Peut-être que j'aurais une couple de
questions.
M. Rousseau, en référant à la page A-2, qui fait
suite, j'imagine, à la page A-1 qui...
M. Rousseau: La page A-2 donne vraiment les explications...
M. Lalonde: Les détails.
M. Rousseau: ...les détails sur A-1.
M. Lalonde: Vous avez la disparition littérale du poste de
l'administration à un moment donné. Vous l'avez
reclassifié ailleurs, je crois.
M. Rousseau: Oui, quand nous sommes arrivés à
l'opération, nous avons démantelé l'administration pour
aller directement dans l'opération. On retrouve cet argent dans les
autres postes.
M. Lalonde: Mais pas dans un poste en particulier? Il est
distribué dans plusieurs postes.
M. Rousseau: Surtout aux services. Les services ont pris
l'administration, à ce moment-là, pendant la phase
d'opération. Parce qu'à un certain moment, si vous vous le
rappelez, nous avons dû un peu démanteler le COJO pour l'envoyer
dans les opérations, les unités d'opération, qui
étaient 27 ou 28, à ce moment-là. Donnant des services aux
28 lieux, ils ont pris l'administration en même temps.
M. Lalonde: Ce qui expliquerait peut-être l'augmentation
des services de $15 700 000 à $31 millions.
M. Rousseau: C'est exactement cela. M. Guay peut donner des
explications, si vous le voulez.
M. Guay (Michel): M. le Président, sur l'ensemble de
l'opération, lorsque nous avons démantelé un secteur comme
celui de l'administration, nous avons réparti les responsabilités
à travers d'autres divisions du COJO. Cela explique partiellement une
augmentation au niveau des services, parce que cette direction a pris une
partie des responsabilités ou la majeure partie des
responsabilités. Le reste de l'augmentation de la direction
générale des services est dû à deux grands
facteurs.
Un premier facteur est la prise en charge par le COJO d'un certain
nombre de responsabilités prévues ou prévisibles dans
l'exploitation du complexe olympique pendant la période des jeux. Un
autre facteur a été une meilleure connaissance du salaire horaire
que nous devrions verser à nos travailleurs durant l'été
1976. Nos premières prévisions ayant été faites en
1974, le côté des salaires horaires, même des
employés à court terme, a été influencé par
l'inflation que nous avons connue et nous avons dû augmenter le taux
horaire que nous avions prévu. Ce taux horaire devient très
important, lorsqu'on parle de 10 000 personnes dont la
rémunération est affectée par le changement de taux
horaire.
L'autre est l'aspect de la prise en charge de certaines
responsabilités quant à l'exploitation du complexe du parc
olympique. Nous avons pris en charge l'achat de certaines pièces
d'équipement destinées à être utilisées lors
de l'entretien et qui demeureront un actif pour la Régie des
installations olympiques, lorsque nous aurons transmis nos
responsabilités, nos biens à la Régie des installations
olympiques.
M. Lalonde: D'une question précise, M. le
Président, ou de détail, j'aimerais revenir à une question
plus générale. On voit une augmentation de $87 millions à
$130 millions au niveau des dépenses de fonctionnement entre vos
prévisions de juillet 1975 et en fait le budget de mars 1976, qui
à toutes fins pratiques s'est avéré exact dans les faits.
On ne voit pas du tout ce même taux d'augmentation dans tous les autres
postes. Au contraire, je pense qu'au niveau de diffuseurs, autres et frais, il
y a une diminution de $38 millions à $25 millions. Aux autres postes, il
y a soit une diminution ou enfin c'est la même chose que les
prévisions.
Pouvez-vous expliquer quand même l'augmentation d'environ $45
millions entre les chiffres que vous nous aviez donnés à la
commission parlementaire il y a un an à peu près et le budget de
mars 1976, et enfin la prévision d'août 1976?
M. Charron: M. le Président, sur une question de
règlement, avant d'entendre M. Rousseau et sans être
désagréable non plus envers le ministre qui vient de poser la
question. Voilà exactement le type de question fort légitime que
nous avons convenu tout à l'heure de garder. C'est exactement le genre
de question que nous pourrons avoir à des dizaines d'autres endroits. Le
ministre constate comme nous tous qu'il y a une progression de $45 millions.
C'est exactement ce que nous aurons à trancher éventuellement
plus tard, sous quelle forme nous enquêterons, par quel moyen nous
enquêterons sur ce genre de hausse de coûts.
Je ne veux pas empêcher M. Rousseau de répondre mais, si
vous vous rappelez bien, le débat n'est que suspendu; si nous devions
manquer à notre entente, nous devrions demander de rouvrir le
débat pour trancher la question. Je comprends très bien le
ministre de la poser, mais c'est cela. On va avoir une réponse
générale et cela ne complétera rien en fin de compte.
M. Lalonde: M. le Président, sur la question de
règlement. Je n'ai pas participé au débat sur la
recevabilité et ensuite au débat qui a suivi qui s'est
terminé par l'entente de le suspendre. Mais il me semble que sinon la
recevabilité peut-être dans son libellé originel,
sûrement pas dans le libellé
définitif du moins la pertinence de la motion qui avait
été déposée reposait, il me semble, sur une
question bien simple, c'est qu'elle était prématurée.
Comment pouvons-nous, comme membres de la commission, conclure,
après quelques heures ou quelques jours de délibération,
qu'on devrait faire enquête et dans quelle forme, si on n'a pas
posé des questions auparavant? Il me semble qu'il faut tout d'abord
commencer par poser des questions. On a des documents qui sont tout à
fait récents et qui me semblent clairs et évidents. De deux
choses l'une, ou la commission est satisfaite ou elle n'est pas satisfaite. Si
elle est satisfaite, à ce moment-là elle pourra prendre une
décision en toute connaissance de cause, à savoir si on doit, oui
ou non, faire enquête après coup.
Si elle n'est pas satisfaite, il s'agira de savoir quel genre
d'enquête on devrait faire. C'est pour cela que je demande au
député de Saint-Jacques de bien comprendre que je ne tente pas de
mettre de côté l'entente de suspension du débat sur la
motion du député de Lafontaine. Ce que j'essaie de faire, c'est
justement de m'éclairer, à savoir comment tous les autres
membres de la commission feront de même conclure à la fin.
Non seulement quel genre d'enquête on devrait faire, quel genre
d'études plus poussées au niveau des dossiers
détaillés. On doit quand même commencer au commencement et
non pas conclure d'avance, comme la motion du député de
Lafontaine le faisait, en invoquant, en concluant immédiatement au
gaspillage, à la rapacité, au scandale et à tout ce que
vous voulez. Cela ne me satisfait pas. Les gens responsables sont ici. Il faut
quand même leur poser des questions. Si leurs réponses nous
semblent évasives, dans l'hypothèse... Ce n'est sûrement
pas du tout ce qui est arrivé jusqu'à maintenant. On a
passé quarante à cinquante heures en commission parlementaire
à faire exactement ce genre de travail depuis un an et demi. On a eu
quand même un certain nombre de réponses. L'Opposition officielle,
comme tous les autres députés, a contribué à la
discussion, aux délibérations. Je pense que cela a aussi
éclairé la population. On doit commencer au commencement. C'est
pour cela que ma question est tout à fait pertinente, même
à la lumière de l'entente qui est intervenue tantôt.
Le Président (M. Gratton): Sur la question de
règlement, je pense que la question est pertinente. Je vous inviterais
à la poser à nouveau, toutefois, en plus bref. Allez-y.
M. Léger: M. le Président, sur le point de
règlement...
Le Président (M. Gratton): Ma décision est
rendue... Je pense que le ministre aurait pu m'enlever les paroles de la
bouche. La suspension du débat sur la motion de tantôt
n'empêche en rien que l'on pose des questions d'ordre
général ou même d'ordre spécifique à nos
invités. Il s'agira tout simplement d'y revenir sous une autre forme, si
la motion du député de Lafontaine ou une autre motion est
adoptée. Entre-temps, je pense que les questions du ministre sont tout
à fait conformes au règlement. Je l'invite à
continuer.
M. Léger: M. le Président, sur une question de
règlement, je pense que, tantôt, nous avons fait upe entente avec
le gouvernement pour mettre de côté la décision de faire
une enquête. Le ministre vient de nous dire que l'enquête, il va
décider s'il y en a une ou non, ou la commission va décider s'il
y en a une ou non, selon que l'on est satisfait ou non des réponses
qu'on nous donne. C'est exactement l'opposé parce qu'actuellement, on
est en train d'aller à la pêche.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! J'ai
déjà rendu ma décision là-dessus. Je n'ai pas
à la défendre. Que le ministre dise quoi que ce soit, je
reconnais son droit à poser la question qu'il a posée et je
l'invite à la répéter pour que M. Rousseau puisse y
répondre.
M. Lalonde: M. Rousseau, j'ai posé la question. C'est
l'écart entre les $87 millions de l'opération et les $132
millions...
M. Rousseau: Si vous permettez, M. le Président, je crois
qu'il faut retourner un petit peu en arrière. Nous avons, au tout
début, commencé avec un budget de $60 millions qui n'était
pas un budget, qui était vraiment une indication, parce qu'il faut se
rappeler qu'en 1972, pour l'opération de Munich, cela a
coûté $209 millions, et nous, rous partions avec $60 millions. A
partir de zéro, il faut se rappeler, on est parti de zéro. Alors,
on a commencé, sur une base de $60 millions, à essayer de faire
ce que les Allemands avaient fait, il y a quatre ans, avec $209 millions.
Tranquillement, en avançant vers la réalité, nous nous
sommes aperçus que ce n'était pas possible. Plus nous avancions,
plus nous nous apercevions que ce n'était pas possible. L'an dernier,
nous avons eu Ies compétitions internationales 1975, si vous vous
rappelez; là, on a appris. On avait 60 nations qui sont venues nous
voir. A ce moment, on a appris ce que cela coûtait de faire des jeux
comme cela. Sautez de juillet, après cela, en novembre. En
décembre, qu'est-ce que nous avons fait? Nous avons défait notre
COJO pour commencer à penser au 27 ou 28, une préparation qui
serait partout, avec tout ce que cela comporte du côté du
trans-Dort, du côté des communications et tout cela. C'est comme
cela que vous voyez les choses monter et monter assez vite. Pensez que nous les
faisons, quatre ans après, à $132 millions quand les Allemands
l'ont fait, il y a quatre ans, à $209 millions. C'est pourquoi cette
réalité nous a frappés constamment. On s'en venait, comme
vous le savez, si on retourne en arrière. Quand on a
présenté les $87 millions, le député de Lafontaine
a offert 15% de plus à ce moment et j'ai dit non. On ne sait pas, on
s'en va et on cherche. On veut savoir ce qu'est la réalité de
faire ces jeux. C'est pourquoi vous voyez les augmentations après, en
novembre
et en décembre. Vraiment, on frappait la réalité
après l'étude des compétitions internationales que nous
avions eues.
Après cela, il faut se rappeler qu'en décembre aussi, nous
avons dû penser, après que la régie nous a dit que ce
n'était pas possible d'avoir le centre de presse, à ajouter $7
millions ou $8 millions pour déplacer le centre et aller au complexe
Desjardins. Ce sont des choses comme cela, et aussi l'inflation dans les
coûts et l'augmentation du personnel, éléments qui,
à mesure qu'on avançait, nous ont fait réaliser ce dont on
avait besoin. Ce fut très difficile de travailler dans un centre comme
le COJO, qui était un centre unique, et finalement de se retrouver dans
seize édifices différents. Après cela, on s'est
retrouvé dans 27 lieux différents.
C'est là que, en faisant face à la réalité,
nous avons vu les coûts monter. Mais la raison pour laquelle je n'ai pas
accepté les 15% à ce moment, c'est que je ne le savais pas.
J'aimais mieux y aller en mettant le frein et en essayant de rester en bas.
Chaque chose a été étudiée, soumise à
l'exécutif, soumise au conseil, serrée, coupée, mais c'est
une réalité. Si vous voulez que M. Guay y réponde en
détail...
M. Lalonde: J'aimerais bien cela. Naturellement, je comprends que
vous ayez expliqué le contexte dans lequel vous avez fait face à
la musique. Je pense bien que tous les membres de la commission vous sont fort
sympathiques, à vous-même et à vos collaborateurs, qui avez
eu à faire face à ce genre de défi, mais j'aimerais quand
même, s'il est possible de le faire ici, que vous nous exposiez des
raisons assez précises qui ont donné... Pour le centre de presse,
vous nous avez dit que c'est un changement qui a été
occasionné par une décision de la Régie des Jeux
olympiques. On la retrouve dans un autre poste, au groupe C, je crois...
Une Voix: C'est cela.
M. Lalonde: Mais pour l'écart entre $87 millions et $132
millions, y a-t-il moyen d'être un peu plus précis et de donner
des raisons plus détaillées?
M. Guay: M. le Président, on peut s'arrêter à
cette page du document, qui est la page 2. Je suis en mesure de donner des
explications à chacune des lignes. Si les réponses ont besoin
d'aller plus loin, les questions viendront, je suppose. Au niveau de la gestion
générale, je vais m'arrêter aux colonnes de novembre 1975,
de décembre 1975 et de mars 1976.
En novembre 1975, c'est un montant qui représente l'ensemble du
coût des activités reliées au CIM 1975. C'est un ensemble
de compétitions qui ont eu lieu dans plus de 18 sports l'an
passé, au cours de l'été, et qui nous ont permis de mettre
à l'essai plusieurs des installations, qui nous ont aussi permis
d'augmenter la qualité du personnel qui serait à notre
disposition cette année. L'en- semble des opérations, cela veut
dire les ajustements aux bâtiments, à certains équipements
sportifs, les 3000 étudiants qui ont travaillé pour nous à
cette occasion et tous les frais inhérents à ces
activités, des compétitions internationales de Montréal
1975.
M. Lalonde: Cela totalise $4,419 millions?
M. Guay: $3,748 millions pour la gestion finale, novembre
1975.
M. Lalonde: Excusez-moi, avant...
M. Guay: C'est cela. C'est l'ensemble des opérations CIM
1975.
Au niveau de décembre, pour les $8,26 millions, les principales
composantes sont les suivantes: Au poste de la sécurité, $1,65
million, pour l'achat d'équipement technique et surtout les
"walkie-talkies" et les bases de radio nécessaires pour
l'opération sécuritaire.
Nous avons une deuxième composante qui est de $460 000, qui
représente le montage de notre centre d'opérations.
L'expérience de 1975 nous ayant enseigné qu'il nous fallait mieux
nous préparer aux opérations, nous avons développé
ce centre d'opérations avec un budget de $460 000.
Nous avons aussi, en même temps qu'inventé notre centre
d'opérations, inventé le concept de directeurs d'unités
d'opération, c'est-à-dire avoir une équipe
décentralisée de gestionnaires pour s'occuper de toutes les
activités à chacun des lieux de compétition. Les
prévisions pour le personnel surtout, parce que ce sont surtout des
salaires, se chiffraient par $850 000. A l'époque, aussi, parce que nous
avions réalisé qu'au cours de l'été nous avions
fait face à beaucoup d'inconnues, nous avons mis de côté un
montant de $5 millions pour les imprévus.
Ces $5 millions pour les imprévus ont été
utilisés en partie au cours du mois de juin 1976 et on sera en mesure
d'en parler un peu plus tard. Mais à ce moment-là, en
décembre, il y avait $5 millions placés comme imprévus et
sans qu'il y ait une identification pour l'utilisation. C'était purement
un coussin administratif.
Cela donne l'ensemble. En plus, d'autres montants, $200 000 pour les
aménagements spécifiques du Village olympique, $100 000 pour des
travaux reliés aux droits de télévision et aux
activités générales du bureau du vice-président,
représentent la majorité des $8 260 000. Au niveau de la
reclassification, c'était la fonction personnelle qui a
été transférée de la direction
générale administration à la direction gestion
générale, et au mois de mars 1976, les $3 millions sont dus aux
travaux associés au service du personnel. Notre évaluation
initiale du coût du montage de cette opération avait
été sous-estimée, lorsqu'on regarde en arrière, et
nous avons dû augmenter ce budget de $1 500 000.
Nous avons eu aussi à prévoir la répétition
générale. Si vous vous rappelez, au cours de la fin de juin, nous
avons eu une répétition générale sur
dix des lieux de compétition, incluant pour la première
fois des activités sportives au stade, à la piscine, au
vélodrome, au Centre Claude-Robillard, au Centre Etienne-Desmarteau et
à l'aréna Saint-Michel, tout un ensemble d'installations qui
n'avaient pas été utilisées au cours de l'année
1975. Nous avons répété, donc,$1 087 000.
Au niveau des assurances, primes d'assurances pour l'ensemble des
responsabilités auxquelles le COJO devait faire face, elles ont
augmenté de $407 000, ce qui vous donne $3 019 000 nécessaires
pour expliquer le passage, entre juillet 1975 et aujourd'hui, de $8 millions
à $25 millions au niveau de la gestion générale.
Au niveau des cérémonies officielles...
M. Charron: M. le Président, je m'excuse auprès de
M. Guay. Je voudrais intervenir à nouveau peut-être sur une
question de règlement pour vous expliquer, exemple en main, ce que nous
sommes en train de faire et le marathon dans lequel nous pouvons nous lancer
et, en même temps, l'inutilité de tout ce que nous pouvons faire
en ce moment.
Je n'ai aucune objection à ce que M. Guay poursuive
l'explication, d'ailleurs que nous devrions même avoir déjà
en main. Nous ne devrions même pas être obligés d'avoir une
telle nomenclature. Mais je souligne juste à votre attention
quelques-uns des éléments que vient de citer M. Guay. $1 650 000
d'équipement de "walkie-talkies", décision de $5 millions d'un
coussin administratif d'imprévus, $100 000 qu'il a classifiés
comme activités générales du bureau du
vice-président, $1 500 000 de plus que ce qu'il y avait de prévu
au service du personnel, et augmentation des assurances de $407 000.
Je ne dis pas que ces chiffres ne sont pas exacts, je dis qu'ils ne
disent rien à la commission sur le pourquoi de leur existence. Est-ce
que nous aurions pu trouver des assurances moins chères que les $407
000? C'était donc quoi l'augmentation? Qui a profité de cette
augmentation? Vous voyez bien que ce n'est pas la commission parlementaire qui
peut faire ce genre d'enquête, que nous n'en finirons jamais, et c'est
pourtant ça, le jus. Parce qu'aucun d'entre nous ici n'est capable de
dire si c'est trop cher ou pas assez cher, $1 650 000 de "walkie-talkies". Y
a-t-il eu des soumissions? Y avait-il des gens qui offraient moins? Qu'est-ce
que c'est les $100 000 d'activités générales au bureau du
vice-président?
M. Lalonde: M. le Président, je ne voudrais pas
interrompre le député, mais c'est une question de
règlement. Il faudrait quand même donner la chance au
témoin de répondre aux 7 ou 8 questions que le
député de Saint-Jacques vient de poser.
M. Charron: Je veux bien, si M. Guay veut aller plus loin. Je ne
veux pas que ce soit senti comme à rencontre de ce que vient de faire M.
Guay. Je reproche uniquement au COJO, pour ici, de ne pas nous avoir
donné, en détail, au moins cela. Et je vous dis que même
nous l'auriez-vous donné, la commission aurait parfaitement raison de se
dire insatisfaite. Qu'est-ce que nous savons de plus? $1 650 000 de
"walkie-talkies", ce n'est pas écrit, mais je l'apprends oralement.
Probablement que si on passe tous les points je vais en apprendre comme
ça.
M. le Président, ni moi, ni le député de
Montmorency, ni le ministre des Affaires municipales, ni le ministre
responsable du haut-commissariat ne sommes en mesure de dire: C'est trop cher
ou pas assez cher; comment cela a-t-il été octroyé comme
contrat, y a-t-il quelqu'un qui a exagéré là-dedans ou si
c'est bien "clean"? Si c'est bien "clean", tant mieux. Mais nous voyez-vous
faire ce travail? Nous voyez-vous y aller morceau par morceau quand, tout
à l'heure, on sera rendu aux grues du stade, quand on sera rendu dans
les autres affaires?
C'est cela, faire une enquête sur une affaire qui aboutit à
un déficit de $1 milliard. Ce sont les factures, les concessionnaires
qu'il faut aller voir pour voir où il y a eu de l'abus. Très
bien, on peut dire: Tout le monde est satisfait ici, mais j'espère qu'il
n'y a pas un député qui osera dire qu'il est satisfait parce que
le COJO nous a donné un bon rapport et qu'en plus de cela il nous a
donné, verbalement, l'explication de chacune des colonnes.
Mais il n'y a pas un gars honnête, autour de cette table, qui soit
capable de déceler à quel endroit il y a eu une
exagération et, pourtant, tout le monde est convaincu que, lorsqu'on
termine une aventure de ce genre avec $1 milliard de déficit, il y a eu
exagération quelque part.
On peut commencer à la deuxième ligne, si vous voulez. $2
500 000 pour la cérémonie officielle. M. Guay nous le
décrira, article par article. Qu'est-ce qu'on va apprendre? On va
apprendre ce qui aurait pu être un peu plus détaillé dans
le rapport du COJO, mais pourrons-nous nous présenter devant les
citoyens en disant: On sait pourquoi il y a un déficit de $1 milliard?
On ne sera pas capable. Qu'est-ce que sont les $100 000 d'activités
générales au bureau du vice-président? Probablement que M.
Guay sera en mesure de me dire qu'il y avait $50 000 pour des réceptions
ou $50 000 pour le secrétariat accompagnant le bureau du
vice-président. C'était quoi?
Ce n'est pas notre "job" à nous, comme députés, de
faire ce genre d'affaire et c'est pourtant ce qu'il faut faire. Le reste, c'est
de la frime. On va aligner des chiffres dont aucun citoyen qui lira les
articles des journalistes ne sera en mesure d'apprécier la réelle
portée à moins de trouver des affaires aussi effarantes que ce
qu'a cité le député de Lafontaine, trois ingénieurs
à $500 000 pour neuf mois. Cela ne prend pas la tête à
Papineau pour s'apercevoir qu'ils en ont mis beaucoup dans leur poche. Mais
ailleurs, à d'autres endroits, est-on capable de le faire? Voyez-vous le
jeu ridicule dans lequel on peut entrer, M. le Président? Si c'est cela
et qu'on est obligé de le faire ainsi, on est ici pour trois
semaines.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, sur cette
dernière intervention, je crois que, comme député du
comté de Montmorency et membre de la commission parlementaire, je serai
content d'avoir des chiffres et des explications qui me sont donnés. Ce
n'est pas moi qui vais vérifier s'il y avait besoin de 10 000
"walkie-talkies". Si je pose la question: Avez-vous demandé des
soumissions pour les unités dont vous aviez besoin et avez-vous
donné le contrat au plus bas soumissionnaire, je suis assuré que
les membres du COJO ont pris les intérêts de la population et je
passe à un autre sujet.
Ce n'est certainement pas moi qui vais dire: Au lieu d'avoir 10 000
"walkie-talkies", je crois que 9208 auraient été mieux.
M. Charron: Tu ne pourras pas m'assurer que Desourdy Construction
a pris les intérêts de la population!
M. Bédard (Montmorency): Dans le temps, on en reparlera de
Desourdy Construction et je pense que je serai peut-être plus
compétent pour en parler que vous et votre acolyte de Lafontaine.
M. Charron: Prenons l'exemple que vient d'avancer le
député de Montmorency, l'exemple des "walkie-talkies". Les
besoins réels, le COJO peut nous le dire ce qu'ils étaient.
Comment ont-ils procédé? Etait-il possible de l'avoir pour moins
cher que cela? Nous voyez-vous faire toute cette "job" maintenant?
M. Bédard (Montmorency): La question est trop courte.
D'abord, la première question: Avez-vous demandé des
soumissions?
M. Charron: Le ferez-vous pour chaque sujet?
M. Bédard (Montmorency): Pour les sujets où je
jugerai bon, comme représentant de mon comté, de demander des
explications.
M. Charron: Et vous allez aller à la pêche ainsi? Si
une affaire paraît un peu grosse, houp, on tire.
M. Bédard (Montmorency): Je n'irai pas à la
pêche. Je vais m'assurer que les sommes ont bien été
dépensées.
M. Charron: Est-ce remplir notre mandat que d'aller à la
pêche sur des chiffres...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Charron: ... qui nous sont donnés à la
dernière minute?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Bédard (Montmorency): Je ne suis pas
intéressé à savoir combien il y avait de majorettes
à la cérémonie d'ouverture.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Le ministre des
Affaires municipales.
M. Bédard (Montmorency): Je les ai vues, par exemple.
M. Goldbloom: M. le Président, voilà que le Parti
québécois se défend bien d'aller à la pêche,
mais nous demande d'engager des gens pour aller à la pêche.
M. Léger: Certainement.
M. Charron: Certainement. Ce n'est pas notre "job", mais c'est la
"job" d'autres personnes.
M. Goldbloom: Pour faire cela, le Parti québécois
nous demande de dépenser de l'argent pour trouver si on en a
dépensé en trop parce que ce n'était pas calculé
avec assez de rigueur, le nombre de "walkie-talkies" qu'il fallait.
M. Charron: Vous savez très bien que l'argent qu'on va
dépenser, on peut...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! A l'ordre!
M. Charron: ... le récupérer parce qu'il y a des
gens, à des endroits, qui en ont mis dans leur poche.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Charron: II y a eu dédoublement à l'occasion,
vous le savez.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Le ministre des
Affaires municipales a la parole.
M. Goldbloom: II me semble qu'il y a un affrontement absolument
inutile ici.
D'un côté, il y a des députés, les
péquistes, qui disent: Ces sujets nous inspirent des questions mais nous
ne voulons pas les poser parce que cela va prendre trop de temps pour avoir des
réponses. D'un autre côté, il y a d'autres
députés qui veulent poser des questions et obtenir certaines
réponses. Il me semble, M. le Président, en toute logique, que
nous ne sommes pas ici dans le domaine le plus litigieux du grand dossier et
que l'attitude prise à l'égard de ces questions peut être
un peu différente que celle que nous pourrons prendre quand nous serons
dans un autre chapitre du dossier. Il me semble qu'il y a ici des questions
bien simples et bien directes qui sont posées par des
députés. Faire de la procédure de façon à
empêcher la commission de poursuivre encore 40 minutes jusqu'à une
suspension, je ne vois pas de logique dans tout cela. Il y a des questions
raisonnables qui ont été posées qui vont faire un peu de
lumière sur tout le dossier et qui vont nous indiquer peut-être un
peu mieux comment nous pourrons procéder avec d'autres chapitres pour
avoir des renseignements plus utiles.
M. le Président, je ne comprends pas du tout le règlement
invoqué par le député de Saint-
Jacques pour essayer d'empêcher le ministre, le Solliciteur
général de poursuivre ses questions et les représentants
du COJO d'y répondre.
M. Léger: M. le Président, sur le point de
règlement soulevé par le ministre. Le ministre vient de dire que
d'après lui ce n'est pas ici, au moment précis où on
discute tel article, le temps le plus judicieux pour trouver des choses qui
seraient re-préhensibles. Qui peut savoir à quel moment c'est le
plus judicieux? Est-ce qu'on va évaluer cela par un chiffre global
indiqué ici? Selon la façon dont nous fonctionnons, M. le
Président, nous ne faisons que constater des chiffres, mais on n'est pas
en mesure d'évaluer la pertinence de cette dépense et la justesse
du choix des personnes qui ont eu à administrer cela. On veut faire
valoir que ce n'est pas en posant des questions globales qu'on va aller au fond
des choses. Si on veut le faire, on va tout simplement obtenir des chiffres,
constater des affirmations comme telles d'une façon globale. On n'est
pas en mesure d'évaluer et la justesse et la raison première pour
laquelle cette dépense a été faite. C'est pour cela que
nous sommes actuellement en train de perdre inutilement du temps. Le premier
ministre disait qu'il faudrait se contenter de questions d'ordre
général. On peut dire: D'après les réponses que M.
Guay nous donne, c'est satisfaisant, $1 650 000 pour les "walkie-talkies",
c'est le chiffre que nous constatons. Est-ce qu'on aurait pu en dépenser
seulement $1 million, est-ce qu'on les a tous utilisés, est-ce que
c'était la qualité qu'on nous a promise qu'on nous a
donnée, est-ce qu'il y en a qui ont fait des profits exorbitants? On ne
le saura jamais par le genre de questions qu'on a ici. On n'est pas ici pour
aller à la pêche, M. le Président, on est ici pour poser
les bonnes questions aux bons endroits. On ne pourra pas le faire si on n'a pas
avec nous de bons guides comme quand on va à la pêche pour choisir
la bonne place pour trouver le poisson. Lui il le sait où est le
poisson.
M. Lalonde: Si j'avais voulu aller à la pêche, ce
n'est pas ici que je serais venu, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, sur la question de
règlement, j'espère qu'on va pouvoir la vider une fois pour
toutes. On est ici pour poser des questions, pour étudier. Notre mandat
dit d'étudier les aspects administratifs et sportifs de la tenue des
Jeux olympiques de Montréal. Si la commission veut passer trois mois
à faire une étude semblable, libre à elle de le faire, moi
je n'ai rien que cela à faire. Dans la motion du député de
Lafontaine tantôt, son quatrième paragraphe nous disait qu'en
attendant la formation du comité directeur, en attendant d'être en
mesure de poursuivre son travail d'enquête la commission entreprenne
d'examiner l'état actuel du dossier olympique (coûts, revenus,
travaux à compléter) et l'utilisation future des installations
olympiques. A mon avis c'est ce qu'on a commencé à faire et ce
n'est pas à moi de juger si cela va être trop long ou si cela va
être trop court. Si la commission, à un moment donné,
décide que c'est trop long, que c'est superflu, elle en décidera
à ce moment. Si elle veut en décider tout de suite, qu'on me
fasse une motion. Mais c'est la dernière fois que j'accepterai qu'une
question de règlement soit soulevée sur ce point.
Le ministre d'Etat.
M. Léger: M. le Président, juste un mot. M.
Lalonde: M. le Président...
M. Léger: Je fais appel aux membres de la commission pour
essayer qu'on embarque dans l'étude précise des coûts
passés, on va revenir là-dessus. On est là pour savoir ce
que va être l'utilisation future des équipements et les chiffres
globaux.
M. Lalonde: M. le Président, je n'ai pas besoin du
député de Lafontaine pour me dire quelles questions poser.
M. Léger: Dans l'ensemble, si on veut tenir compte...
M. Lalonde: Le député de Lafontaine posera les
questions qu'il veut.
M. Léger: ...de la question qui a été mise
de l'avant avec le premier ministre...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Léger: Si on veut s'en tenir à cela, on pourrait
quand même fonctionner d'une façon beaucoup plus
agréable.
M. Lalonde: Ecoutez, M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre d'Etat et
ses questions.
M. Lalonde: Je ne voulais être désagréable
pour personne. Maintenant, je mets en garde le Parti québécois
contre la manoeuvre qu'il est en train de poursuivre, de bâillonner la
commission. Nous avons été convoqués ici, nous autres,
pour faire un travail honnête, un travail précis et ce n'est pas
mon intention de demander à M. Guay ou à aucun autre
témoin des détails sur toutes les dépenses. Il me semble
que l'article des $45 millions est suffisant pour qu'on se pose des questions.
Il y aura d'autres questions aussi à poser, qu'il est
prématuré de poser maintenant, mais en conclusion, à
savoir, par exemple: Est-ce que le COJO va procéder à la
vérification de ses livres par des vérificateurs
indépendants? Je m'attends à avoir une réponse
là-dessus éventuellement, ce qui pourrait rassurer les membres de
la commission justement sur le fait que des vérificateurs
indépendants vont se pencher sur toutes les questions qu'on peut se
poser, à savoir: Est-ce que les dépenses ont été
faites de façon pertinente? Est-
ce que les procédures administratives ont été
suivies? Enfin, tout ce qu'un vérificateur fait
régulièrement dans une entreprise.
La question que je posais à M. Guay était justement sur
l'écart entre les $87 millions et les $132 millions. M. Guay, vous
étiez rendu, je crois, aux cérémonies officielles. On a un
écart, là, de $2 500 000 en juillet 1975 à $4 700 000,
c'est-à-dire environ $2 millions; cela me paraît assez important
pour vous poser la question.
M. Guay: Dans le cas des cérémonies officielles, il
y a un certain nombre de composantes qui expliquent...
M. Bellemare (Johnson): Avant d'aller au deuxième article,
comme politique générale, est-ce que le COJO avait une
façon de procéder au point de vue de l'intérêt
public, soit par des soumissions ou bien par des appels d'offres? Quelle est la
politique générale que vous avez établie dans l'ensemble?
Y avait-il une politique du plus bas soumissionnaire? Est-ce qu'il y avait une
politique d'appels d'offres? Est-ce qu'il y avait une politique
générale d'établie? Ce serait peut-être bon de le
savoir au début.
M. Rousseau: Nous avions différentes procédures
pour les questions d'achat, selon le montant. Si c'était un montant de
$25 000, nous avions une procédure; si c'était $50 000, nous
avions une autre procédure. Selon le temps, aussi. Quand c'était
possible, si c'était un montant important, nous allions toujours en
appel d'offres.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez toujours été au
plus bas soumissionnaire?
M. Rousseau: Autant que possible. Autant que possible, à
moins...
M. Bellemare (Johnson): C'est quoi, autant que possible? C'est 90
sur 100?
M. Rousseau: Au moins.
M. Guay: Sur la question des politiques d'achat du COJO, elles
étaient les suivantes. C'était toujours, dans le cas de
soumissions, le plus bas soumissionnaire conforme. Donc, si je prends comme
exemple les "walkie-talkies" de tout à l'heure, nous avons eu un cahier
de charges techniques très élaboré qui a été
soumis à toutes les entreprises aptes à fournir des services dans
ce secteur. Lorsque nous avons ouvert les offres, nous avions quatre offres
d'entreprises responsables qui étaient valables. L'entreprise qui
offrait le meilleur marché, parce que nous avons pris la
deuxième, ne nous garantissait pas les dates de livraison
demandées et elle avait une couple d'autres conditions additionnelles
à nos conditions générales dans l'appel d'offres.
La deuxième et si ma mémoire est fidèle, il
y avait $50 000 de différence entre les deux elle, garantissait
les dates de livraison et n'ajoutait pas de conditions additionnelles à
celles de notre cahier de charges. Donc, nous avons opté effectivement
pour la soumission conforme la plus basse.
M. Bellemare (Johnson): Quand vous dites "nous avons", c'est qui,
ça, "nous"?
M. Guay: C'est le COJO. Pour expliquer le "nous", nous avions le
service responsable de l'élaboration des détails techniques d'un
appel d'offres. Ce service transmettait au service des achats du COJO ce cahier
technique. A ce cahier technique étaient accolées les
informations de nature générale et les conditions
générales qui étaient précisées par notre
service des achats. Ce document, qui était émis aux entreprises,
occasionnait une réponse de la part des fournisseurs.
Cette réponse des fournisseurs a été
étudiée par deux groupes, le groupe responsable de la section
technique comme dans le cas des "walkie-talkies", notre groupe de
télécommunication et, dans les conditions
générales, notre service des achats. Ces deux services faisaient
une recommandation conjointe au comité exécutif du COJO. Bien
sûr, à l'intérieur de cette direction
générale en premier, le directeur général
transmettait sa recommandation au comité exécutif du COJO et le
comité exécutif statuait sur la décision à prendre,
est-ce qu'on retient le soumissionnaire tel que recommandé par le
service impliqué et, lorsque le montant d'achat dépassait $100
000, il fallait en plus que le comité exécutif transmette au
conseil d'administration sa recommandation.
Donc, pour l'obtention des "walkie-talkies" dont on a parlé tout
à l'heure, il y a eu un appel d'offres, il y a eu étude des
soumissions, il y a eu recommandations du service impliqué au
comité exécutif, recommandations du comité exécutif
au conseil d'administration qui a entériné et autorisé le
service des achats à émettre une commande au soumissionnaire
choisi. Par la suite, le service qui était responsable de fournir un
support à l'ensemble du COJO avait intérêt à ce que
le soumissionnaire choisi rencontre les exigences qui avaient été
spécifiées dans l'appel d'offres, parce que, si le fournisseur ne
livre pas à la bonne date, il ne peut pas remplir ces services. En plus,
le service en question faisait une recommandation au contrôleur, pour
autoriser les paiements selon le programme prévu aussi dans le cahier
d'appel d'offres et le contrôleur, de son côté, demandait au
service de confirmer s'il avait bien obtenu les services en qualité et
en quantité tels que décrits dans le cahier de charges, avant
d'autoriser un paiement. Le contrôleur, après avoir
autorisé le paiement et fait faire le chèque, la question
était de nouveau soumise par la procédure interne du COJO au
comité exécutif qui approuvait le paiement à l'entreprise.
C'était la politique générale du COJO et c'est celle qui a
été suivie pour l'attribution des biens et services pour les
opérations du COJO.
M. Bellemare (Johnson): Vous nous dites que dans 90% de tous les
cas des achats, il y a eu demande de soumissions publiques.
M. Guay: Dans tous les cas où c'était possible de
faire des appels d'offres.
M. Bellemare (Johnson): Possible, pourquoi?
M. Guay: Possible, quand il y avait au moins plus d'un
fournisseur connu comme pouvant répondre aux besoins et que les
détails dans le temps étaient là. Et, il y a eu annonces
dans les journaux, invitant les fournisseurs éventuels, inconnus,
à venir au COJO chercher le cahier de charges. Nous avons même,
dans certains cas, placé des annonces dans les journaux à
l'extérieur du pays, parce qu'il n'y avait pas assez de concurrence
possible à l'intérieur du pays. Il fallait sortir du pays pour
avoir une idée de la valeur réelle du service et des coûts
associés à ces services.
M. Bellemare (Johnson): En millions de dollars, comment est-ce
que cela représenterait, 90%?
M. Guay: Cela représenterait, c'est difficile...
L'ensemble des coûts du COJO, cela doit être à peu
près 50% en personnel et 50% en biens et services acquis. Biens et
services acquis, la très grande majorité, 90%, on pourrait dire
$50 millions, $60 millions ou $80 millions.
Sur tous les biens acquis par le COJO, il y a toujours eu des appels
d'offres en privé, des appels d'offres sur invitation.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a jamais personne, une seule
personne qui a décidé en l'occurrence?
M. Guay: Non.
M. Rousseau: Jamais.
M. Bellemare (Johnson): Cela a toujours été trois
paliers, avant que cela soit accordé et après cela, par le
contrôleur, revérifié à nouveau par
l'exécutif?
M. Guay: Oui, c'est cela.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a jamais eu d'autre chose que
cela?
M. Guay: C'est la procédure du COJO.
M. Bellemare (Johnson): Alors, vous êtes combien de
personnes à décider, en l'occurrence, d'un achat? Douze, quinze,
vingt personnes à décider d'un achat comme cela?
M. Guay: II y a le service concerné, il y a le service des
achats, il y a le contrôleur, le service du contrôleur...
M. Bellemare (Johnson): Cela veut dire combien de personnes en
somme? A peu près?
M. Guay: II y a eu moins une douzaine de personnes, de
responsables qui ont été impliqués.
M. Bellemare (Johnson): Une douzaine de personnes qui ont
été directement impliquées dans tout le processus.
M. Guay: II y a eu six décisions par la direction du COJO
sur tout sujet qui a amené les acquisitions.
M. Bellemare (Johnson): Alors, il ne pouvait pas y avoir
collusion dans le temps, ni dans les moyens, ni dans la manière de
procéder?
M. Guay: Ce n'était pas facile.
Le Président (M. Gratton): Le ministre d'Etat.
M. Lalonde: M. le Président... Non, je remercie le
député de Johnson de m'avoir interrompu, je pense que
c'était très pertinent d'établir quelle était la
politique d'achat.
Je présume aussi que, dans les autres activités au niveau
du personnel, par exemple, puisque la moitié, vous dites, de votre
budget allait en personnel, en effectif. Vous aviez aussi des politiques
d'embauche de même nature, qui comprenaient des contrôles. Est-ce
que vous pourriez les décrire, étant donné qu'on est
à ce niveau actuellement?
M. Guay: M. le Président, sur la question des politiques
d'embauche, il y a deux éléments à mentionner. Nous avions
une politique d'emploi et une politique salariale accompagnant cette politique
d'emploi. Donc, cela déterminait le niveau de salaire qui devait
être payé à tous les individus qui travailleraient au COJO,
selon le niveau de responsabilité et de juridiction. Le deuxième
aspect, c'est qu'au niveau du recrutement, nous avions aussi une politique
à suivre. Au personnel d'une division donnée, après les
approbations nécessaires, parce que c'était obtenu au moment des
études de budget, pour l'établissement d'un poste donné,
lorsqu'on voulait remplir ce poste la direction générale
impliquée devait faire une demande à la direction du personnel
pour trouver des candidats aptes à remplir ce poste. La direction du
personnel faisait les recherches nécessaires, comme dans toute
entreprise, et soumettait des candidats au service concerné qui, lui,
choisissait l'individu le plus apte à son avis à remplir le
poste. Comme le niveau salarial avait été établi de par la
politique et qu'il y avait une petite marge entre le montant le plus bas et le
montant le plus haut associé à une fonction donnée, en
collaboration avec la direction du personnel, le service impliqué
établissait le montant le plus apte à bien donner une
rémunération à cet individu. Par la suite, la direction du
personnel faisait une recommandation à l'exécutif de
procéder à l'embauche de cette personne aux conditions salariales
données. Donc, si l'exécutif avait trouvé qu'une personne
n'avait pas les qualifications nécessaires pour mériter le poste
au niveau donné et pour un salaire, donné, l'exécutif
avait toute liberté, à ce moment, de refuser de poursuivre les
négociations avec l'individu.
La politique du COJO au niveau de l'emploi du personnel a aussi
impliqué que, pour toute personne dont le revenu serait supérieur
à un certain montant ce montant a varié au cours des
années, comme $25 000, $30 000 ou $35 000 par année,
l'emploi de ce cadre devait être ratifié par le conseil
d'administration. Ceci veut dire que le comité exécutif acceptait
une recommandation du service du personnel et du service approprié et
transmettait sa recommandation au conseil d'administration d'accepter l'emploi
de ce cadre à un salaire supérieur, à un niveau
supérieur. Donc, c'est la politique qui a été
suivie...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous acceptiez les
recommandations de certains échevins de la ville de Montréal ou
de certains députés en place?
M. Guay: Tout le personnel du COJO a été choisi en
fonction de ses mérites et a répondu aux objectifs d'une
tâche donnée à l'intérieur du COJO.
M. Bellemare (Johnson): II n'y a pas eu d'influence indue.
M. Guay: Ce sont toujours les directeurs des services
inpliqués qui ont choisi les individus les plus aptes à accomplir
les fonctions prévues.
M. Houde (Fabre): II y avait quelques "bleus" dans le COJO,
mais...
M. Bellemare (Johnson): Ils étaient royalement
noyés à travers les autres.
M. Lalonde: ... comme il se doit, électoralement
aussi.
M. Bellemare (Johnson): Ma question est celle-ci: Vous aviez
formé comme un exécutif d'une commission de fonction publique.
Est-ce que c'est cela?
M. Rousseau: Nous travaillions comme une corporation. Nous avions
un conseil, nous avions l'exécutif, qui s'occupe au jour le jour des
grandes décisions et de la grande politique. Nous avions aussi un
comité de gérance qui s'occupait vraiment de l'opération.
Il fallait que tout passe par cela. Nous avions une procédure tout
à fait reconnue et basée sur des gens d'expérience et des
organisations d'expérience aussi, la ville de Québec, le
gouvernement de Québec et celui d'Ottawa. Tout passait vraiment par une
procédure, tous les cas.
M. Ostiguy: Est-ce qu'il vous est arrivé de faire appel
à des firmes spécialisées pour...
M. Rousseau: Très souvent, parce que, si vous vous
rappelez, au tout début, à la première commission
parlementaire, nous avions dit que nous ne voulions pas que le COJO devienne
une très grosse organisation, seulement à la fin. Alors, nous
nous tournions très souvent vers les consultants, par exemple, pour le
personnel.
Il s'agissait de trouver 20 000 personnes, à ce moment. Notre
personnel n'était pas capable de faire une telle chose. Nous sommes
allés chercher des gens spécialisés qui ont monté
une machine extraordinaire. Les gens entraient au nombre de 500 par jour
à certains moments. Cette opération était faite avec des
consultants qui nous ont aidés et qui aujourd'hui sont partis.
M. Lalonde: Votre politique administrative aussi, je pense, a
été dessinée à l'aide de consultants au tout
début.
M. Rousseau: Si vous vous rappelez, tant du côté
comptable que du côté administratif, nous avons fait des
modèles avec des gens, des consultants pour vraiment marcher sur une
base logique.
Le Président (M.Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, dans
cette page 2, on s'aperçoit de la différence des $45 millions. Le
budget que vous aviez présenté à la commission
parlementaire, en juillet 1975, était de $87 138 millions. Les $45
millions ont été dépensés ou, du moins, les
prévisions ont été ajoutées après juillet
1975. Compte tenu des dépenses qui se sont faites, à partir de
juillet de 1975, elles étaient de $57 millions. Vous êtes
allés chercher $13 millions de revenus de plus que prévu. On
arrive encore avec les $45 millions.
Je m'aperçois que, globalement, il y a six postes où cela
a défoncé passablement plus que prévu. On a, au poste des
cérémonies officielles, une augmentation de 98%. Autrement dit,
vous aviez déjà budgétisé $2,5 millions et vous
avez dépensé réellement $4,786 millions. Le
deuxième poste où cela a augmenté de 60%, ce sont les
communications, qui sont passées de $7,7 millions à $12 millions.
Le troisième poste, c'est le Village olympique, qui a augmenté de
45%. Le quatrième, c'est la construction, qui a augmenté de 70%.
Le cinquième, les services, qui ont augmenté de 100% et, le
sixième, le service des sports, qui a augmenté de 25%.
Comme augmentation, ce sont les six principaux postes. Pourquoi
c'est arrivé comme cela après juillet 1975, après
avoir déposé un budget en juillet 1975?
M. Rousseau: C'est assez facile. Il faut se rappeler que les deux
premières années étaient les années d'organisation,
de planification. La réalité a commencé l'an dernier,
à peu près vers juillet, quand on a eu les compétitions
internationales; on arrivait à la réalité. Là, on
ne pouvait plus se baser sur les chiffres de la planification. Vraiment on
arrivait à la réalité et les coûts montaient. Si
vous voulez continuer.
M. Guay: Si vous le permettez, M. le Président, je vais
ajouter, suite à cette question, que
l'augmentation est due en très grande partie au fait que le COJO
a assumé des responsabilités additionnelles, parce que tout
l'accroissement au niveau de la construction est dû à des
responsabilités additionnelles. On l'a mentionné tout à
l'heure, le fait que le grand centre de presse a dû être
déplacé du grand stade au complexe Desjardins nous a
obligés à faire des dépenses directement, dépenses
qui auraient peut-être eu lieu autrement mais qui auraient
été dans le coût de construction du complexe olympique
originalement.
Nous avons fourni tout le mobilier pour le parc olympique. Vous vous y
êtes rendus. Vous connaissez les immenses espaces et le besoin d'espace
que nous avions pour effectuer notre travail. Nous avons acquis le mobilier,
mobilier qui reste au parc olympique.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce la même chose pour le
Village olympique au point de vue du mobilier...
M. Guay: C'est la même chose. Le mobilier au Village
olympique a aussi été acquis par le COJO et demeure, pour le
moment, au sein du Village olympique.
Un deuxième volet important dans l'augmentation des coûts,
celui-là on le retrouve partout. Pour tout notre personnel temporaire,
les 20 000 personnes ou pratiquement les 20 000 personnes qui ont
travaillé pour nous durant l'été 1976, nous avions fait
des estimations, et on les retrouve dans le budget qui a été
déposé à la commission en juillet 1975, en tenant compte
des prévisions salariales horaires de l'automne 1974 à
décembre 1975. Avec la fin de l'année 1975, nous avons
réalisé que nous devions augmenter, pratiquement par un facteur
de 40%, le taux horaire nécessaire pour recruter les étudiants et
autres personnes pendant la période des jeux. Donc, tous les services
étaient utilisateurs de ce personnel temporaire et tous les services ont
dû augmenter leur budget pour faire face à la politique salariale,
tout simplement.
M. Bellemare (Johnson): Quand vous dites 40% d'augmentation,
c'est de $6000 à $8000?
M. Guay: Non, c'est dans le taux payé, pas dans le nombre
d'individus. Le nombre d'individus.
M. Bellemare (Johnson): De piastres. M. Guay: De piastres,
c'est ça. M. Bellemare (Johnson): $6000 à $8000. M.
Guay: A $8000.
M. Bellemare (Johnson): C'est ça qui a fait augmenter de
40%.
M. Guay: Oui. De $6000 à un équivalent de
$7000.
M. Bellemare (Johnson): $7000.
M. Guay: Oui. Equivalent à $9000, c'est-à-dire.
M. Bellemare (Johnson): $9000. M. Guay: Oui. Tout près de
$9000.
M. Bellemare (Johnson): Les $6000 pour lesquels vous les engagiez
dans le temps...
M. Guay: Oui.
M. Bellemare (Johnson): ... c'était le barème
ordinaire, normal...
M. Guay: Normal.
M. Bellemare (Johnson): ... de 1974/75, et vous avez dû le
porter à 40% de plus en 1976, soit à $9000.
M. Guay: C'est ça, M. le Président. Et cela
explique le fait que nous devions assumer aussi ces responsabilités
additionnelles dans l'opération du complexe du parc olympique par
rapport à ce que nous avions anticipé, suite aux discussions et
aux façons de procéder qu'effectivement nous avons connues avec
les installations sous l'autorité de la ville de Montréal.
M. Bellemare (Johnson): Au point 2, cérémonies
officielles... pardon, avez-vous fini?
M. Bédard (Montmorency): Non.
M. Bellemare (Johnson): Excusez-moi, M. le
député.
M. Bédard (Montmorency): Je vous l'ai permis à une
couple de reprises, mais là...
M. Bellemare (Johnson): D'accord, d'accord, je m'excuse, je
retire, je retire.
M. Bédard (Montmorency): Toujours dans mon tableau, M.
Guay, vous allez m'expliquer comment une personne peut faire un budget, au
point Services, de $15 738 000 et l'augmenter de 100% en l'espace d'un an?
J'admets bien, pour une partie, les salaires, mais il y a l'autre point:
cérémonies officielles. Celui qui a budgétisé
ça, $2 500 000, il ne connaissait pas ça plus que moi, parce que
cela a augmenté de 100%. C'est ça que je ne comprends pas, ces
deux gros points-là.
M. Guay: M. le Président, je ne peux qu'indiquer quelles
sont les composantes qui ont causé l'augmentation. Au niveau des
cérémonies officielles, les frais avec la Guilde des musiciens,
l'Union des artistes, c'est augmenté de plus de $500 000. Pour le
service de transport requis pour l'ensemble des jeunes qui participaient
à la cérémonie d'ouverture, si vous vous rappelez, la
chorégraphie avec plusieurs milliers de jeunes qui venaient, soit la
moitié de la rive sud de la région métropolitaine, l'autre
moitié, du territoire de la ville de Montréal, nous avons
dû augmenter le budget as-
socié au transport. Effectivement, simplement le transport des
jeunes pour participer aux répétitions a coûté plus
de $500 000. Ce sont des sommes que les services d'autobus de la région
métropolitaine ont obtenu pour faire le travail.
M. Bédard (Montmorency): Ce qui n'était pas inclus
dans les $2 500 000.
M. Guay: C'est ça.
M. Rousseau: II faut se rappeler aussi que cela a duré
presque six mois, que les gens ont pratiqué pendant six mois. Il a fallu
bouger ces jeunes pendant six mois. On les avait par groupes ici et là
et finalement, il fallait les mettre ensemble. Vous parlez de plusieurs
milliers, comme vous l'avez vu.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Fabre.
M. Houde (Fabre): M. le Président, sur le même
sujet, concernant les cérémonies d'ouverture, d'abord, j'aimerais
savoir si c'est uniquement l'ouverture et la fermeture.
M. Rousseau: Oui.
M. Houde (Fabre): Aucune autre cérémonie
d'ouverture?
M. Guay: Incluant le parcours de la flamme.
M. Houde (Fabre): Dans les cérémonies
d'ouverture.
M. Guay: Dépendant des postes, on les retrouve dans
l'ensemble à cérémonies.
M. Houde (Fabre): Vous avez $4 786 000. C'est à la page
A-2. Par contre, à la page A-5, vous avez encore une fois
cérémonies d'ouverture, système de son et, là, vous
ajoutez $1 760 000. Est-ce que ce système de son, s'il n'y avait pas eu
de cérémonies d'ouverture et de fermeture, aurait
été nécessaire quand même?
M. Guay: Non.
M. Houde (Fabre): Non. Donc, à la page A-2 je
reviens quand vous dites $4 786 000 pour les cérémonies
officielles, c'est plus que cela. Ce n'est pas $4 millions. Je suis rendu
à $6 millions ou $7 millions.
M. Guay: Nous avons différentes définitions qui
sont toujours les mêmes et que nous avons transportées au cours
des années. Il y a une entité opérationnelle,
cérémonies d'ouverture, et il y a une entité de
construction reliée aux cérémonies d'ouverture.
Donc, les services de construction du COJO étaient responsables
de fournir des installations adéquates aux différents services. A
mesure que s'est précisé le fonctionnement des
cérémonies officielles, il est devenu évident qu'il
fallait avoir des installations techniques particulières pour mener
à bien ces projets. Les installations techniques particulières
pour mener à bien ces projets sont reflétées dans ce poste
que vous venez de mentionner, de $1 700 000, et couvrent l'acquisition ou la
location de matériel et de personnel pour les systèmes de son,
les systèmes d'éclairage, les systèmes de
télécommunication, tout autant au parc Kent où ont eu lieu
les répétitions qu'au Parc olympique où ont eu lieu toutes
les répétitions finales et les manifestations
elles-mêmes.
M. Houde (Fabre): Maintenant, une question d'ordre très
général. Dans le cadre des $6 millions consacrés aux
cérémonies d'ouverture, je voudrais savoir, en gros, sans entrer
dans les détails, qui a été payé et qui
était bénévole.
M. Bellemare (Johnson): Le nuvite!
M. Houde (Fabre): Le nuvite était bénévole.
Quelle partie du talent, autrement dit, pour employer une expression de
télévision, était payée? Quelle partie du talent
était bénévole?
M. Guay: Tout le talent, pour autant que je puisse me rappeler,
était payé.
M. Rousseau: Sauf les enfants.
M. Guay: Excusez. Je pensais plutôt aux professionnels qui
faisaient partie du spectacle. Les enfants n'ont pas été
payés, mais nous avons fait beaucoup de déboursés
reliés à cela.
Nous avons eu des frais parce que nous avons remis des souvenirs
à ces jeunes. Nous avons eu d'autres frais parce que nous avons offert
la possibilité d'assister à des événements aux
parents de ces enfants et à ceux qui les ont encadrés pendant les
répétitions. Il faut se rappeler que le travail des
répétitions a commencé aussi tôt qu'en janvier
dernier et les enfants n'ont pas été payés, mais nous
avons encouru, bien sûr, des frais associés à la
présence des enfants.
M. Rousseau: La nourriture, le transport.
M. Houde (Fabre): Maintenant, dans ceux qui ont été
payés c'est peut-être une question indiscrète, mais
j'aimerais le savoir sans qu'il soit nécessaire d'avoir de noms
est-il vrai que certains responsables des cérémonies d'ouverture
et de clôture ont fait un salaire de $60 000 et peut-être un peu
plus?
M. Rousseau: Dans le cas des réalisateurs, oui. Il y en a
deux ou trois.
M. Guay: Ce sont des honoraires payés à des
entreprises qui ont été versés pour des périodes
allant de six, huit, dix mois; dans d'autres cas, quatre mois.
M. Ostiguy: Les sommes d'argent ont été
versées à des entreprises, et non pas à des individus.
M. Guay: C'était versé à des
entreprises.
M. Ostiguy: ... qui déléguaient des individus,
c'est-à-dire que ce n'était pas un individu.
M. Rousseau: II y a eu des salaires, il y a eu des
honoraires.
M. Ostiguy: Le système de son; on parlait de $1,760
million, est-ce qu'il demeure ou si cela a été loué
simplement? Est-ce qu'il demeure propriété du COJO?
M. Guay: Dans le cas du système de son, ce n'est pas la
propriété du COJO, c'est une location d'équipement, de
services et de personnel incluant le support nécessaire dans le cas de
déménagements, d'installations, de désinstallations, et
ainsi de suite.
M. Ostiguy: Et ce montant de $1 760 000 pour la location de ce
système de son n'a duré que quinze jours, uniquement pour la
durée des jeux?
M. Guay: M. le Président, la question de $1,7 million, ce
n'est pas que la location et ce n'est pas que le système de son. Il y a
système de son, système d'éclairage, système de
télécommunication, podium, centre de régie, services de
toilette au parc Kent et, quand vous avez 3000 personnes qui vont dans un parc
et que vous gardez huit heures à un soleil de 28 à 30
degrés, cela prend des installations sanitaires, cela prend des centres
de premiers soins, cela prend tous ces services. Les systèmes de son,
les éléments du système de son. le coût en est
inclus dans $1,7 million et $1,7 million correspond à tout cela, les
honoraires professionnels, les firmes d'ingénieurs dans la mise au point
et ainsi de suite.
M. Ostiguy: C'est parce qu'à la page 5, dans l'article
A-4, vous dites: cérémonie officielle, système de son.
Alors, cela nous donne l'impression que c'est $1 760 000.
M. Guay: C'est à cause d'une abréviation parce que
la composante la plus lourde de conséquences, ce n'est pas le
système de son.
M. Ostiguy: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Caron: Dans le même ordre d'idées, combien
allez-vous pouvoir récupérer d'argent? Vous avez dit 50% de
salaire, 50% d'achat, à peu près. Vous allez pouvoir
récupérer un montant de combien quand vous allez vendre et
retourner les équipements que vous avez achetés, comme
l'ameublement au Village olympique, enfin, tout?
M. Guay: Vous avez dans le moment une annexe qui s'appelle
"Héritage" et qui donne une première estimation, section C,
annexe C.
Vous allez retrouver là quelques chiffres qui donnent un premier
aperçu de l'héritage, en fait, d'éléments qui sont
récupérables et faciles à récupérer dans ce
cas-ci, et dans la majorité des cas, par rapport à nos budgets.
Ces chiffres sont préliminaires et devraient augmenter dans le futur.
Vous avez là des valeurs ajoutées aux installations et
améliorations, ce qui comprend des équipements sportifs surtout
et du mobilier. Il y a des améliorations, si on prend, à
l'université McGill ainsi qu'à l'Université de
Montréal, le gazon artificiel et d'autres valeurs de cette nature qui
représentent possiblement plus de $25 millions.
M. Caron: Quand vous dites que vous allez vendre avec une entente
à préciser, cela veut dire quoi?
M. Guay: Une entente à préciser, c'est qu'il faut
finalement avoir un contrat en bonne et due forme parce que ce sont deux
corporations qui vont échanger des biens pour certaines
considérations. Donc, le contrat n'est pas conclu encore avec la ville
d'Ottawa ou la ville de Sherbrooke concernant la valeur résiduelle de
nos efforts là-bas, mais cela va se faire, et c'est le montant que cela
représente, disons, pour la ville de Sherbrooke, $748 000, le fait que
le COJO soit passé là et que le COJO y ait tenu les
compétitions de football et de handball. Cela implique des
améliorations aux bâtiments, c'est-à-dire une augmentation
de la valeur des bâtiments ainsi que des équipements sportifs et
du mobilier dont la ville pourra faire usage à bon escient.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Saint-Jacques.
M. Charron: Je vais précéder ma question d'une
remarque sur le genre de réponses que nous recevons depuis le
début et aussi, je dois le dire, sur le genre de questions auxquelles
nous devons forcément je n'en fais aucun grief aux membres de la
commission nous limiter. J'espère qu'aucun d'entre nous n'a
l'impression qu'on est vraiment en train de faire une enquête sur les
Jeux olympiques, parce qu'on ne se rend nulle part avec le genre d'informations
qu'on reçoit actuellement.
Ce qui va arriver probablement comme tableau, c'est qu'on va
s'apercevoir que toutes les dépenses étaient justifiées
à la pièce mais que le total en est inqualifiable et
injustifiable. Quel service aura-t-on rendu à la collectivité
à ce moment-là? On va se dire: Bien oui, il fallait faire cela.
Il fallait un système de son, il fallait ceci et il fallait cela. Il n'a
pas coûté trop cher et on a fait tout cela très bien, tout
cela a bien été. Pour tout, cela va bien à la
pièce. Mais on va arriver au bout avec un déficit de $1 milliard
et il n'y a personne, je l'espère, à cette table, qui peut dire
que la société québécoise pouvait se payer
cela.
Autrement dit, cela va être aussi fastidieux qu'inutile, en
quelque sorte, le genre d'exercice auquel on est en train de se prêter.
J'ai entendu
dire, M. Guay, que, lors de ces fameuses cérémonies
d'ouverture et de clôture, l'ensemble de la musique, du chant, y compris
ce qu'on nous a présenté comme étant un direct de Moscou,
lors de la cérémonie de clôture, avait été
préalablement enregistré et qu'effectivement tous ceux que nous
voyons sur scène, l'Orchestre symphonique de Montréal, comme
choeur et chorale, n'étaient en réalité que des figurants
produisant du "lipsing".
Est-il exact que le son qui parvenait aux oreilles des spectateurs et
des téléspectateurs avait été préablement
enregistré?
M. Guay: M. le Président, je peux confirmer que le son
avait été préalablement enregistré et
c'était une nécessité pour assurer la qualité,
mais...
M. Charron: M. le Président, j'enchaine
immédiatement. Combien a coûté la présence de
musiciens qui ne jouaient pas, de chanteurs qui ne chantaient pas, et d'une
reproduction de Moscou qui ne venait pas de Moscou, combien vous a
coûté ce "show off", juste pour le "fun"?
M. Guay: Je n'ai pas le chiffre exact, à ce moment-ci,
à la mémoire, mais je peux mentionner qu'on aurait aimé,
nous, les premiers, s'en dispenser. Mais c'est une condition sine qua non des
contrats que nous avons dû signer avec la "Guild" des musiciens et
l'ensemble de ce qu'on appelle en anglais les "Talents Unions". Ce
n'était pas notre choix d'avoir la présence de gens là,
faisant du "lipsing", mais qu'ils soient présents ou pas, nous devions
payer les mêmes frais.
M. Charron: Est-ce que les personnes dont parlait le
député de Fabre tout à l'heure, à $60 000 par
année, sont les initiateurs de pareils spectacles de qualité?
M. Guay: M. le Président, je peux simplement mentionner
que nous devions payer selon les contrats que nous avions, avec l'Union des
musiciens.
M. Charron: Combien cela a-t-il coûté, M. Guay?
M. Guay: Plus de $500 000. J'ai mentionné tout à
l'heure plus de $500 000 avec l'Union des musiciens.
M. Charron: Voilà, M. le Président, je me suis
aventuré dans ce genre de question à partir d'une information
dont je disposais, mais vous voyez très bien quel genre inutile on peut
faire. Ce n'est pas à nous; moi, j'avais eu cette information. Chaque
député peut y aller par une rumeur qu'il a eue, qu'il a entendue,
essayer d'aller à la pêche, pour voir, parce que j'avais
remarqué, depuis que vous parliez des cérémonies
officielles, que vous aviez oublié de mentionner à la commission
ce trucage coûteux. Mais vous voyez très bien, M. le Prési-
dent, que, si on se fie seulement sur l'inspiration, les rumeurs qui sont
parvenues aux oreilles des députés, nous ne faisons absolument
pas ici une enquête sur les Jeux olympiques de Montréal. C'est
à des gens qualifiés, dirigés par la commission
parlementaire s'il le faut, des gens qualifiés pour aller dans
l'ensemble du dossier pour nous faire ensuite rapport, que là, nous
pourrons y aller par des questions autrement que par des rumeurs.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs,...
M. Lalonde: Est-ce qu'il y a quelque chose de truqué
là-dedans? Est-ce que ce sont des rumeurs? Non, parce que vous
êtes...
M. Charron: C'est complètement insatisfaisant.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Lalonde: Je voudrais mentionner au député de
Saint-Jacques que nous, on ne part pas de rumeurs.
M. Charron: II n'y a rien là-dedans.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on pouvait faire des
études sur cela, M. Guay? Est-ce que c'est ce que vous avez fait
actuellement?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Monsieur...
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y avait quelque chose qui
n'avait pas été autorisé que vous avez fait? Est-ce qu'on
pouvait faire d'autre chose avec...
Le Président (M. Gratton): Je fais du "lipsing". M. le
député de Johnson. Il faisait du "lipsing".
M. Bellemare (Johnson): Je ne vous ai pas vu.
Le Président (M. Gratton): II est 18 heures, messieurs. Je
pense que, sur cette note, nous devrions suspendre... Attention, je pense que
le président de la Régie des installations olympiques aurait
certains documents qu'il voudrait déposer avant que nous ne
suspendions.
M. Rouleau: Oui, en fait, un document dont vous pourrez prendre
connaissance peut-être demain pour poser des questions. En fait, c'est le
contrat de Sepa Lepage, les contrats auxquels nous nous sommes
substitués à la ville de Montréal, et les contrats de
financement entre la ville de Montréal et la Régie des
installations olympiques. Alors, nous allons les déposer sur la
table.
Le Président (M. Gratton): J'inviterais les membres de la
commission à rapporter leurs do-
cuments avec eux. Il n'y a pas de sécurité assez vaste
pour assurer que vos documents seront ici si vous les laissez ici. Avant de
suspendre, j'aimerais m'excuser auprès des membres de la commission. Je
pense que, tantôt, j'ai soit exagéré ou menti lorsque j'ai
dit que cela ne me faisait rien de rester ici trois mois. Ce n'est pas tout
à fait vrai. La commission suspend ses travaux jusqu'à 20 h
15.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
Reprise de la séance à 20 h 28
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement continue
ses travaux ce soir. Je pense qu'au moment de la suspension à 18 heures
nous en étions à la période des questions à
l'endroit de M. Rousseau. Si le député de Verchères avait
terminé, je céderais immédiatement la parole au
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je voulais simplement
poser certaines questions de l'ordre de l'avenir, puisqu'au niveau des
coûts, en ce qui nous concerne, nous allons revenir dans un cadre
différent qui permettra de faire une étude de l'ensemble de toute
l'administration. J'espère conclure, plus tard, dans l'autre cadre, que
tout a bien été, qu'il n'y a pas de problème de ce
côté. Mais aujourd'hui ce n'est pas dans ce cadre que nous pensons
aller chercher des renseignements puisque, comme on l'a dit depuis le
début, c'est seulement par une enquête générale que
nous pourrons arriver à ces fins.
Sans poser de questions dans le domaine des coûts, nous en avons
quand même quelques-unes dans le domaine de l'avenir, spécialement
à l'article C-1...
M. Lalonde: M. le Président, excusez-moi. Je ne veux pas
interrompre inutilement le député de Lafontaine, mais je pense
que la présidence devrait s'assurer qu'aucun autre membre de la
commission n'aura de question à poser à propos de coûts
avant de passer à un aspect différent des
délibérations.
Quant à nous, nous étions en train d'obtenir des
représentants du COJO des renseignements en ce qui concerne les
coûts. Je ne pense que ce soit terminé. Sans vouloir interrompre
inutilement le député de Lafontaine, ce serait faire peu de cas,
je crois, de cet aspect important que de tourner la page immédiatement
et de passer à un autre aspect.
M. Léger: M. le Président, si le ministre me le
permet, ce n'est pas parce que j'ai des questions dans un autre ordre que cela
clôt le domaine des coûts, puisque nous avons un dossier qui a
été remis dans son ensemble. Chacun peut poser les questions dans
le domaine où il veut bien les poser. Ce n'est pas parce que je poserai
des questions à côté que cela empêchera un autre
député de revenir dans le domaine des coûts, s'il veut.
M. Lalonde: Le préambule du député me
semblait indiquer qu'il pensait que les délibérations concernant
les coûts étaient terminées.
M. Léger: Non. C'était seulement en ce qui nous
concerne.
M. Lalonde: Etant donné que le député admet
que les délibérations concernant les coûts ne sont
pas terminées, je vous suggère, M. le Président,
que, pour le bon ordre de cette réunion, on devrait continuer à
examiner cet aspect avant de passer à un autre. Il me semble que ce
serait logique de terminer cet aspect. Je sais que des députés
ont sûrement des questions à poser concernant les coûts.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, pour donner suite
à la remarque que vient de faire l'honorable Solliciteur
général, j'en aurais quelques-unes, si vous me le permettiez,
à poser à M. Guay, en ce qui regarde les coûts.
Le Président (M. Gratton): Si vous me le permettez, si
c'est là le désir de la commission, je n'ai sûrement pas
d'objection. On va vider la question des coûts pour venir ensuite
à l'utilisation future des installations.
M. Léger: M. le Président, sur ce point-là,
il faut quand même qu'on s'entende une fois pour toutes et qu'on ne
revienne pas continuellement sur ce problème. Cet après-midi,
avec le premier ministre, nous avions dit que nous mettions de
côté une motion qui concerne une enquête. Par la suite, nous
nous étions entendus pour dire que, si on veut parler de coûts, il
n'y a pas de problème, pourvu qu'on ne touche pas au domaine de
l'enquête qu'on ne peut pas faire immédiatement.
Alors, je ne vois pas pourquoi, parce que nos questions portent sur un
autre domaine dans l'ensemble du dossier il n'y a aucune règle
qui dit qu'il faut parler plutôt de l'article a) avant de parler de
l'article b) ou de l'article c), c'est un ensemble de sujets quand le
droit de parole nous revient, il faudrait nécessairement finir les
coûts. Les coûts ne seront quand même pas finis quand on aura
terminé, aujourd'hui ou demain, la question du COJO. On ne peut pas les
étudier ici. Alors, je ne vois pas pourquoi on essaie de fendre un
cheveu en quatre en disant qu'on va finir les coûts; ils ne seront pas
terminés tant qu'il n'y aura pas eu d'enquête.
Que chacun pose les questions qu'il veut dans ce dossier. Je ne vois pas
pourquoi on dirait: II faut que ce soient les coûts avant. Je n'ai que
deux questions à poser dans un autre domaine qui est dans ce rapport et
je ne vois pas pourquoi on viderait les coûts. On ne les videra pas
aujourd'hui, les coûts.
M. Lalonde: Avant que le député de Lafontaine pose
ses questions, il faudrait quand même, M. le Président, que vous
décidiez quelle est la procédure à suivre. Nous avons
commencé à poser des questions en ce qui concerne les
coûts. Je pense qu'il serait logique, simplement raisonnable et normal
que nous continuions dans cette ligne. Autrement, je pense que les travaux de
cette commission seraient plutôt désordonnés. Ce n'est pas
tellement une question de règlement; je ne pense pas qu'on trouve de
disposition écrite là-dessus dans les règlements, mais je
pense que, comme président de la commission parlementaire, vous avez une
certaine responsabilité à faire en sorte que les travaux se
déroulent d'une façon ordonnée et que vous permettiez
à des députés qui ont des questions à poser
concernant les coûts de le faire avant que nous attaquions un autre
aspect de la discussion.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, cet
après-midi, pendant une heure et dix minutes, nous avons pu obtenir
certains éclaircissements qui ont rendu immensément service
à ceux qui ont voulu en prendre note. Aux questions que nous avons
posées à M. Rousseau et à M. Guay, nous avons reçu
un lot de renseignements complémentaires qui n'étaient jamais
apparus. Exemple: Est-ce qu'il y a eu des soumissions publiques, oui ou non? En
fin de compte, le mythe a sauté. Oui, il y en a eu, sauf de très
rares exceptions, et cela a passé par les trois échelons. Tout le
temps. Est-ce qu'il y a eu 50% de personnel, 50% dans les achats? Encore un
renseignement fort utile. Comment s'est fait l'embauchage des fonctionnaires?
On nous l'a expliqué.
Bien, c'est ça, M. le Président, le rôle de la
commission. C'est ça que le public a besoin de savoir pour
démystifier tout cet énorme fardeau du milliard, et on a d'autres
questions. Moi j'ai d'autres questions qui sont appropriées, je pense,
aux explications qui nous ont été fournies cet après-midi
et on en profite puisqu'on a devant nous ceux qui sont accusés
d'être les responsables afin qu'ils puissent nous donner des
détails supplémetaires qui nous aident.
Je pense que, sur ça, le député de Maisonneuve a
vu, cet après-midi, par la décision de la présidence,
diviser sa motion en deux parties différentes. Surtout,
premièrement, quand le président a dit: En vertu des articles 87
et 88, vous avez le droit de diviser et, en vertu de l'article 143, vous avez
droit à la deuxième partie, à un comité directeur;
d'accord. Vous avez rendu votre décision, on la respecte.
Mais, pour obtenir des renseignements utiles que tout le monde a besoin
de savoir, laissez-nous poser quelques questions avant de vous en aller. C'est
sûr et certain qu'il y a des choses que vous n'aimerez pas,
peut-être, tout à l'heure, et vous allez nous laisser vers 8 h 45
ou 8 h 50. En tout cas, si vous partez, on va rester, nous autres. Mais on a
des questions intéressantes à poser et, surtout, on veut savoir,
messieurs, comment l'administration s'est faite dans le COJO. On a eu
jusqu'ici, je pense, un lot considérable, sans hésitation de la
part de M. Guay que je vois pour la première fois; on ne s'est
pas entendu avant, M. Guay, je ne pense pas de réponses
satisfaisantes. Là, j'en ai d'autres à vous poser. Je ne pense
pas que le député, ni les membres du PQ peuvent s'opposer
à ça parce que c'est réglementaire.
J'ai, par exemple, des questions à poser sur le Village
olympique.
Tout le monde sera renseigné, je l'espère, à la
suite des réponses qui nous seront données et je pense bien qu'on
devrait procéder. Vous devriez me donner la parole pour que je continue
mes quelques questions.
Je ne pense pas qu'elles ne soient jamais ennuyantes.
Le Président (M. Gratton): Sur la question de
procédure, bien entendu, il serait tout à fait normal que,
lorsque nous abordons un sujet donné, nous le vidions avant de pouvoir
passer à autre chose et, compte tenu de l'ampleur du sujet, vous
comprendrez qu'il faudra avoir quand même une certaine
flexibilité. Je n'essaierai pas de faire de jugement de Salomon, mais je
pense qu'on devrait, si possible, dans les prochaines minutes, compléter
ou tout au moins tenter de compléter la question des coûts...
M. Bellemare (Johnson): Ecoutez, M. le Président. Quelques
minutes...
Le Président (M. Gratton): Laissez-moi finir parce
que...
M. Bellemare (Johnson): Quelques minutes, c'est quoi?
Le Président (M. Gratton): Tout ce que je voudrais dire
est que je permettrai au député de Johnson d'aborder ou de
continuer la discussion sur les coûts tout en assurant le
député de Lafontaine qu'il aura la chance, à la
séance de ce soir, de poser...
M. Bellemare (Johnson): Certainement.
Le Président (M. Gratton): ... ses questions sur les
utilisations futures des installations.
M. Bellemare (Johnson): Je ne veux pas vous interrompre, mais,
quand vous dites quelques minutes, je pense que cela va peut-être prendre
plusieurs heures parce qu'il y a des questions fort importantes.
Si le député de Lafontaine avait calculé son
départ pour 8 h 45, il partira à 10 h 45, soit dans deux
heures.
Le Président (M. Gratton): Je ne suis pas dans le secret
des dieux...
M. Bellemare (Johnson): Moi non plus, mais je pressens cela.
Le Président (M. Gratton): J'assure le
député de Lafontaine qu'il aura la chance de poser ses questions
et je cède la parole au député de Johnson.
M. Léger: Vous allez voir quand j'aimerai poser une
question à la présidence... La président a-t-il
décidé, actuellement, qu'avant d'entrer dans des questions qui
pourraient toucher le secteur B du rapport, on va vider le secteur A? Je
voudrais bien, lorsque j'aurai des questions à poser sur le secteur B,
avoir la parole... Si on me dit que les autres députés ont
beaucoup de questions à poser dans le secteur A, je n'ai pas d'objection
à leur laisser poser des questions et que, si cela leur fait plaisir
d'avoir des réponses du style que nous avons là, avec la
meilleure volonté possible, je n'ai pas d'objection à
écouter cela, à la condition que dès que nous aurons
terminé le groupe A, j'aimerais bien avoir la parole pour le groupe
B.
Le Président (M. Gratton): D'accord. Qu'il en soit
ainsi.
M. Bellemare (Johnson): C'est la grâce que je vous souhaite
de tout mon coeur! On voit ici: Village olympique. J'espère bien que
personne n'aura l'audace de me dire qu'en vertu du règlement, c'est sub
judice.
M. Léger: Cela dépend où est la faute.
M. Bellemare (Johnson): Parce que je vois $6 millions en juillet
1975 et, en novembre 1975, il n'y a rien sur le budget présenté,
même après l'expérience acquise. En 1975, au mois de
décembre, on voit $1,9 million de plus.
Je voudrais avoir de M. Guay, si c'est possible, avec certains
détails, comme il les a donnés cet après-midi, par
exemple, une des raisons pour lesquelles c'est rendu à $9 millions,
première prépondérance, deuxième raison,
troisième argument, quatrième et ainsi de suite, pour produire ce
montant assez considérable de $9,469 millions au village olympique.
C'est sûr et certain que, dans ce domaine, il va y avoir bien des
questions posées avant longtemps, sur bien des choses et bien des
sujets; il y en a sub judice présentement, mais il y en a d'autres qui
sont permises ici, je pense, en commission parlementaire pour éclairer
les gens. Comment cela se fait-il donc que c'est rendu à $9 millions?
Vous aviez au début un budget de $6 millions approximativement, un
budget assez complet, qu'est-ce qui a produit cette augmentation fantastique de
$3 millions dans l'espace de quelques mois?
M. Guay: M. le Président, l'augmentation des coûts
d'opération du Village olympique, parce qu'ici il faut bien se le
rappeler, quand on parle de l'opération du Village olympique, c'est, une
fois que le bâtiment est prêt, son utilisation par le COJO pour le
logement des athlètes et des officiels d'équipes, les
coûts, dis-je, qui ont amené cette augmentation dans nos budgets
d'opération du village sont associés surtout au mobilier, qui a
coûté $1,198 million de plus que ce que nous anticipions.
M. Bellemare (Johnson): $1 million?
M. Guay: $1,198 million.
M. Bellemare (Johnson): De plus que prévu.
M. Guay: De plus que prévu.
M. Bellemare (Johnson): C'est-à-dire $2 millions.
M. Guay: Oui, en fait, l'ensemble du mobilier a
coûté tout près de $4 millions.
M. Bellemare (Johnson): Puis vous avez eu une augmentation de
50%.
M. Guay: Une augmentation d'environ un tiers par rapport à
nos prévisions. Nous avons dû aussi élaborer...
M. Bellemare (Johnson): $1,098 million ou plutôt $1,198
million.
Le mobilier a coûté un tiers de plus que prévu?
M. Guay: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Par soumissions publiques?
M. Guay: Le projet a été une conception à
laquelle le ministère de l'Industrie et du Commerce du Québec a
participé. Celui-ci demandait aussi que le mobilier soit fabriqué
par des entreprises québécoises.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas ma question, M. Guay. Ma
question c'est: Est-ce par soumissions publiques?
M. Guay: Je ne crois pas qu'il y ait eu de soumissions publiques
pour...
M. Bellemare (Johnson): Bon. Là, vous admettez qu'il n'y a
pas eu de soumissions publiques pour $4 millions.
M. Guay: On va faire une recherche pour la précision sur
cette question.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez vécu dans cela, M. Guay,
ne me dites pas que vous allez rechercher si vous avez fait cela ou pas!
M. Guay: Personnellement, je n'ai pas travaillé sur ce
dossier.
M. Bellemare (Johnson): II doit y en avoir, à
côté de vous, qui y ont travaillé.
M. Guay: Nous allons faire des recherches. Il n'y a personne ici
qui peut...
M. Bellemare (Johnson): Personne ne sait...
M. Guay: ... apporter une réponse plus précise.
M. Bellemare (Johnson): $4 millions sans soumissions; vrai ou
faux?
M. Rousseau: Ce n'est pas tout à fait cela. Il y a eu
d'abord le dessin fait pour l'Industrie et le commerce. Après cela, il y
a eu une autre subvention donnée pour étudier comment on pourrait
faire 10 000 lits, 11 000 au fait, et tant de chaises, 40 000 chaises. Cela a
été fait par une étude de consultants, justement
payée par la province de Québec, et les meubles ont
été faits à peu près par six différentes
compagnies parce qu'il n'y avait pas une compagnie qui était capable de
faire la même chose. Cela a été mis ensemble sous la
direction du ministère de l'Industrie et du Commerce parce qu'il voulait
justement aider ou, enfin...
M. Bellemare (Johnson): M. Rousseau, cela a l'air
mêlé, votre affaire!
M. Rousseau: Ce n'est pas mêlé du tout. Du tout.
M. Bellemare (Johnson): On a trouvé, à un moment
donné, à la commission parlementaire des engagements financiers
de la province, ce bon monsieur qui avait été payé $80
000, une bonne journée, et une autre fois $90 000. On s'est surpris de
cela. On a dit: C'est un intouchable, ça, c'est un gars qui travaille
pour le COJO, il fait une bonne "job".
Aujourd'hui, devant vous autres, je voudrais avoir quelques chiffres et
quelques précisions. Il me semble que c'est bien normal. Je ne veux pas
vous chicaner parce que vous avez donné rien que $4 millions de contrats
sans soumissions, mais cela me surprend un peu, surtout dans un domaine comme
celui-là, quand il s'agit de Zarolega.
M. Rousseau: Non, non, cela n'a rien à voir.
M. Bellemare (Johnson): Non, non. J'ai prononcé le mot de
trop. Je le retire, celui-là. Cela vous a fait sursauter, n'est-ce pas,
M. Rousseau?
M. Rousseau: Non, nous ne sommes pas dans la construction.
M. Bellemare (Johnson): Non, je ne dis pas Zarolega, je dis
soumissions publiques. Non, c'est cela?
M. Guay: II n'y a absolument pas eu de soumissions publiques, il
y a eu des soumissions par invitation. Quant aux soumissions par invitation,
aucune des entreprises ne pourrait par elle-même prendre l'ensemble du
contrat et le contrat possible a été brisé en plusieurs
parties. Il nous faudra faire des recherches pour vous indiquer quelle est la
portion que chaque entreprise faisant des meubles s'apparentant au mobilier
requis a reçue et la formalité qui était suivie.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas bien bien bon comme
réponse, mais en tout cas, si vous n'en avez pas d'autres. Il y a un
montant important de $4 millions qui est pour tout le monde un gros point
d'interrogation quant à la qualité, puis quant à ceux qui
ont visité les lieux. Je pense que si on fait une comparaison, diviser
le prix par le nombre d'appartements, il n'y a pas bien bien des maisons dans
la province de Québec qui sont meublés comme cela, pour le
prix.
M. Guay: C'est que vous deviez vous équiper pour
être capable de recevoir 11 000 personnes. Donc...
M. Bellemare (Johnson): Oui, tout à la machine, tout
"standard".
M. Guay: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Alors ce n'est pas bien compliqué.
Pourquoi ne pas avoir demandé de soumissions publiques, vous aviez une
bonne raison?
M. Guay: C'est qu'il y a eu des soumissions par invitation. Le
processus de soumissions publiques et de soumissions par invitation est
différent au niveau des procédures, mais il n'est pas
différent au niveau des résultats.
M. Bellemare (Johnson): Qui a recommandé cela? Est-ce
l'exécutif?
M. Guay: II y avait une participation du gouvernement du
Québec dans le projet et l'ensemble du projet devait se faire au
Québec.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais il y a eu un comité de
contrôle dont faisait partie mon excellent ami de gauche ici, le
Solliciteur général. Il était déjà
prévu que certaines dépenses seraient faites pour meubler le
Village olympique. A ce moment-là il avait été entendu
qu'il y aurait des soumissions publiques, parce que le gouvernement payait $170
000, qui ont été mentionnés ici en commission
parlementaire, pour aider le COJO à acheter des meubles
québécois. Mais après que le comité de
contrôle eut été disloqué par l'arrivée de la
RIO, je ne sais pas pourquoi, il n'y a pas eu de soumissions publiques.
Le président de la RIO pourrait peut-être nous dire quelque
chose, je ne sais pas. Non, pas lui, ce n'est pas son domaine.
M. Rouleau: C'était avant nous.
M. Bellemare (Johnson): C'est avant vous cela? Ah! Pilate.
M. Lalonde: Est-ce que vous pourriez indiquer quand ce contrat,
à peu près, a été donné, est-ce que cela
fait un an, deux ans?
M. Guay: II y a une année environ. Il y a environ une
année que le contrat a été donné.
M. Lalonde: Est-ce que je vous comprends bien quand vous dites
qu'étant donné l'ampleur du contrat, après avoir
été en soumissions par invitation, parce qu'il fallait se limiter
aux entreprises québécoises, vous avez dû diviser le
contrat?
M. Guay: C'est cela, parce qu'aucune entreprise n'avait fourni
une proposition conforme au dossier.
M. Lalonde: A ce moment, la division du contrat cadrait mal avec
une autre soumission publique ou sur invitation. A ce moment, c'est de la
négociation.
M. Guay: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez eu combien d'appels,
d'invitations? Sept ou huit?
M. Guay: Je n'ai pas ce chiffre.
M. Bellemare (Johnson): C'est une excellente réponse.
M. Lalonde: A ce moment, pour satisfaire le député
de Johnson...
M. Guay: Nous pourrons produire les chiffres demain matin sur ce
dossier.
M. Bellemare (Johnson): Là, vous nous fournissez des
indications qui sont très conformes à ce que vous avez fait et
qui sont dans les 10% des 100% d'achats qui ont été
demandés sans soumissions. C'est une partie des 10%.
M. Guay: C'est-à-dire qu'ils ont été
demandés par soumissions, mais, quand vous n'avez pas une réponse
satisfaisante par l'intermédiaire des soumissions, vous devez
négocier. Parce qu'on ne pouvait pas attendre; le 1er juin 1976, le
Village olympique devait être équipé, prêt à
fonctionner. On ne peut pas recommencer un processus de cette nature en cours
de route.
M. Bellemare (Johnson): Sur ces meubles, combien pensez-vous en
récupérer?
M. Guay: Pour l'ensemble du projet, nous transmettons l'ensemble
du mobilier du Village olympique à la Régie des installations
olympiques. La Régie des installations olympiques fera des
démarches et en disposera à son gré. Il y a
différentes modalités qui, autant que je sache, sont à
l'étude.
M. Bellemare (Johnson): Quel était le prix total de ces
achats?
M. Guay: Au niveau du mobilier, un peu plus de $4 millions.
M. Bellemare (Johnson): Qui ont été dirigés
vers le Village olympique?
M. Guay: Vers le Village olympique.
M. Bellemare (Johnson): Vous qui êtes un bon comptable, un
excellent comptable, un homme excellent dans ces chiffres, combien pensez-vous
que le COJO ou la Régie des installations olympiques peut
récupérer: 50%, 30%, 20%, 1%?
M. Guay: Cela m'est difficile d'y répondre. Cela peut
aller jusqu'à 100%. Tout dépend de l'acheteur. Il peut y avoir
des organismes parapublics qui soient intéressés.
M. Lalonde: M. le Président, dans la même
ligne...
M. Guay: Nous avons prévu dans nos estimations 50% de
récupération.
M. Lalonde: ... le député de Johnson était
au titre du Village olympique où le montant des prévisions est
passé de $6,7 millions de juillet 1975 à $9,4 millions
actuellement. La différence d'environ $2,7 millions a été
causée par quoi? Est-ce le nombre, la quantité qui a
augmenté ou est-ce que ce sont les prix qui ont été plus
élevés que prévu?
M. Guay: II y a un différent nombre
d'éléments. J'ai mentionné le coût du mobilier. Un
deuxième, c'est le coût des aliments. Nous avons dû
prévoir une révision budgétaire au début de cette
année de plus de $700 000 additionnels pour faire face au coût des
aliments qui avaient monté au cours des derniers douze mois et, suite
à une recommandation de nos consultants, la maison V S Foods, nous avons
procédé à une augmentation du coût pour les
aliments.
Nous avons dû aussi prévoir un Village olympique à
Bromont. Lorsque toutes les décisions ont été prises,
d'avoir toutes les compétitions équestres à Bromont, sauf
pour le Grand Prix des Nations lors de la fermeture, nous avons dû
prévoir des aménagements à Bromont qui étaient plus
élaborés que ce qui était initialement prévu. Ceci
représente $240 000.
Nous avons aussi dû faire des ajustements sur plusieurs
éléments des dossiers et augmenter le personnel ou payer du
personnel que nous devions obtenir sur une base bénévole. Nous
avons dû faire des ajustements budgétaires pour chacun des postes
du Village olympique, pour l'ensemble des activités du village. Mais les
composantes les plus importantes, je l'ai mentionné, c'est le mobilier,
le Village olympique de Bromont, l'alimentation qui, à elles seules,
représentent plus de $2 millions.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, à la suite
du départ des Africains, y a-t-il eu un réajustement dans le
contrat?
M. Guay: Non, le contrat, pour nous, c'étaient des
estimations budgétaires. Nous avons acquis les matériaux
nécessaires à la vie du village. Lorsque les gens mangent moins,
vos patates durent plus longtemps, etc. A la fin, vous en achetez moins. On ne
connaît pas ces montants encore. Il est trop tôt, parce que le
village a fermé le 4 août dernier.
M. Houde (Fabre): M. le Président, sur le même
sujet, si le député de Johnson le permet...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Fabre.
M. Houde (Fabre): ... quand on parle du mobilier, on vient d'en
parler assez abondamment, on s'est intéressé surtout aux meubles.
Est-ce que, dans vos chiffres, lorsqu'on parle du mobilier avec un grand "M",
cela inclut tout le mobilier Dieu sait si c'était bien fait
concernant l'aspect médical? Est-ce que cela inclut toutes les
machines à écrire qu'il y avait dans le Village olympique? Est-ce
que cela inclut tous les appareils de télévision en couleur ou en
noir et blanc qui étaient dans le Village olympique? Finalement, est-ce
que cela inclut tout le mobilier de cuisine, les poêles, etc.?
M. Guay: Cela inclut l'équipement de cuisine, la
majorité des biens meubles à l'intérieur du village, sauf,
comme exception, les téléviseurs qui étaient fournis
gratuitement. Ce poste de mobilier comprend tout le mobilier nécessaire
à l'activité du village, à meubler les chambres tout aussi
bien qu'à meubler les bureaux.
M. Houde (Fabre): Cela veut dire que, pour faire suite à
la question du député de Johnson, dans la partie
récupérable par la Régie des installations olympiques, il
faut s'attendre à avoir dans l'inventaire X centaines de machines
à écrire, de tables d'examen ou enfin d'équipements
médicaux qu'on retrouvait là-bas. C'est cela?
M. Guay: Essentiellement, oui. M. Charron: M. le
Président...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Saint-Jacques.
M. Charron: J'ai suivi l'échange sur ce sujet et
j'espère que les membres de la commission ne se sentent pas satisfaits
des réponses obtenues; ce n'est pas parce que nous savons qu'il y avait
une erreur de $700 000 dans la prévision budgétaire sur les
aliments que cela justifie ces $700 000. Comment pouvait-on avoir fait des
prévisions aussi mauvaises au point d'en arriver à un tel
écart entre la réalité et la prévision? C'est
vraiment ce sur quoi nous devrions enquêter, pas nous, mais ces gens plus
compétents que nous, exactement comme nous justifions une réponse
en disant: Un moment donné on a décidé de mettre plus de
monde au Village olympique de Bromont. Cela nous explique peut-être ce
qui est arrivé là, mais cela ne nous dit pas pourquoi on a pris
cette décision-là. Qu'est-ce qui s'imposait comme source?
D'où vient la justification d'une telle dépense?
Je veux dire qu'on ne peut pas suivre un échange comme
celui-là, M. le Président, sur le Village olympique comme sur
n'importe quoi puisqu'on ne sait pas pourquoi... et il ne s'agit pas seulement
de savoir quel montant a été consacré à une
dépense, mais pourquoi la dépense a été faite.
Aurait-elle pu être plus petite? Aurait-on pu sauver?
M. Lalonde: Posez la question.
M. Charron: A-t-on fait face à ces choses?
M. Lalonde: Posez la question.
M. Charron: Pensez-vous que c'est à eux qu'il faut poser
ces questions-là.
M. Lalonde: Oui, c'étaient eux les responsables.
M. Charron: Pensez-vous qu'on va s'en aller à la
pêche comme cela continuellement...
M. Lalonde: Comme député de l'Opposition, tous les
ans...
M. Charron: ...avec ce genre de questions-là?
M. Lalonde: Tous les ans, comme député de
l'Opposition, vous prétendez étudier des crédits de la
province qui totalisent une dizaine de milliards de dollars; or, pourquoi ne
seriez-vous pas compétent, puisque vous avez avoué ne pas
l'être, de discuter quelques centaines de millions? Je vous le
demande.
M. Léger: Oui, mais on ne fait pas une enquête quand
on parle de questions au gouvernement à ce moment-là. Là,
c'est une question d'enquête.
M. Lalonde: Alors, posez la question. Pourquoi avez-vous
dépensé $700 000 de plus d'aliments? Est-ce l'inflation? Est-ce
le nombre de clients additionnels? Posez des questions au lieu d'accuser une
ignorance épouvantable.
M. Charron: Dans ce dossier, il s'agit d'avoir des
réponses complètes et détaillées sur ce qui aurait
pu être fait et ce qui a été fait et pourquoi cela a
été choisi comme tel. Voyez-vous la tâche dans laquelle
nous nous embarquons actuellement?
M. Lalonde: Nous, nous sommes embarqués.
M. Charron: Si je n'avais pas soulevé cette
question-là, cela passait encore une fois comme cela. On prend bonne
note.
M. Lalonde: Faites votre job.
M. Charron: $700 000 sur les aliments. Mais c'est le gouvernement
qui ne veut pas d'enquête finalement. Le gouvernement se contente
d'apprendre: $700 000 de plus que prévus aux aliments et on prend bonne
note...
M. Lalonde: On prend note et on posera d'autres questions plus
tard.
M. Charron: Mais tout est comme cela. On peut demander partout
pourquoi cela a coûté tant que cela. Avez-vous cherché
à économiser? Avez-vous trouvé un moyen? Avez-vous fait
toutes les soumissions?
M. Lalonde: ...de répondre.
M. Charron: Le député de Johnson était
satisfait tantôt d'apprendre que 90% des dépenses ont
été faites par soumissions publiques et il est le premier
à mettre le doigt sur une dépense de $4 millions qui
n'était pas par soumissions publiques.
M. Bellemare (Johnson): Je pose la question. Pourquoi $700 000 de
plus dans l'alimentation? Je pose la question?
M. Guay: M. le Président, la hausse dans l'alimentation
est simplement due aux rajustements du coût des aliments, la même
quantité d'aliments a été commandée que celle qui a
été planifiée il y a deux ans. Donc, nous n'avons à
peu près pas de variations sur les quantités, ce n'est qu'un
ajustement à cause du coût additionnel de l'unité dans le
domaine alimentaire.
M. Lalonde: C'est une réponse. Cela satisfait-il le
député de Saint-Jacques?
M. Charron: Pas du tout.
M. Lalonde: Bon. Il faudrait qu'il voit les patates.
M. Charron: Non.
M. Lalonde: Je dis que le député de Saint-Jacques
est dans les patates.
M. Charron: Cela ne me satisfait pas.
M. Lalonde: Qu'il pose des questions et il aura les
réponses.
M. Charron: C'est une variante.
M. Lalonde: Vous bâillonnez la commission, mais nous ne
nous laisserons pas bâillonner.
M. Charron: Qui avait fait les prévisions il y a deux ans
pour être à ce point dans l'erreur?
M. Lalonde: Qui avait fait les prévisions il y a deux
ans?
M. Guay: La firme VS Foods et en fonction du coût du
marché à ce moment-là. Dans le cas des aliments, nous
avons eu des soumissions publiques qui ont amené 85 réponses et
nous avons choisi le meilleur marché dans tous les secteurs, mais,
malgré cela, le coût des aliments au cours des deux
dernières années a augmenté de façon draconienne et
cela explique...
M. Lalonde: Quel était le taux d'augmentation? On parlait
de $700 000.
M. Guay: Juste un moment, je vais vous donner ça. Cela a
été une augmentation de $2,1 millions à $2,8 millions,
donc un tiers.
M. Lalonde: Un tiers, 30%. M. Guay: 29%.
M. Lalonde: C'étaient des prévisions qui dataient
de deux ans.
M. Guay: C'est ça.
M. Blank: Un gars qui avait une femme et deux enfants savait que
le coût de l'alimentation augmentait.
M. Léger: M. le Président, ce qu'il est bien
important de savoir à ce stade-ci, c'est que je n'ai pas aimé la
répartie du Solliciteur général qui dit qu'on veut
baîllonner la commission. Au contraire, c'est par la façon dont
nous aurons posé nos questions et la façon dont nous aurons les
réponses que la commission sera bâillonnée sur les vraies
raisons pour lesquelles telles ou telles dépenses ont été
faites. Je pense que tant que le gouvernement ne se donnera pas les instruments
et le personnel impartial pour aller vérifier dans le détail aux
bons endroits, les questions de jugement qui ont été prises, les
décisions qui ont été prises sur les dépenses par
des personnes qui sont directement impliquées, ce ne sont pas les
réponses que nous obtenons aujourd'hui qui peuvent nous satisfaire.
Parce qu'on peut nous dire aujourd'hui qu'on a pris la bonne
décision, qu'on a agi avec un bon jugement en prenant telle
décision, mais ce ne sont pas des personnes impartiales qui
répondent puisque ce sont elles-mêmes qui nous donnent un rapport
aujourd'hui et qui nous disent: On a pris une bonne décision. Nous, on
constate qu'on nous a répondu cela, mais les questions ont
été posées par des personnes qui n'avaient pas devant
elles les instruments pour évaluer la qualité et la justesse de
ces dépenses et de ces décisions, et c'est pour ça que je
dis que tant que nous ne posons que des questions basées sur des
réponses globales comme celles-là, qui ne sont pas
apportées par des gens qui sont allés sur place pour voir les
raisons qui ont amené ces jugements et ces décisions, nous
perdons notre temps.
C'est pour ça que, M. le Président, quand on parle de
baîllonner, ce n'est pas baîllonner en ne posant pas de questions,
c'est baîllonner justement en posant les fausses questions et en
n'étant pas renseigné en passant cela et en allant à la
pêche pour espérer trouver quelque chose.
M. Lalonde: M. le Président, nous ne reprendrons pas le
débat que nous avons eu cet après-midi. Maintenant, si je me
souviens bien, l'Opposition officielle a accepté de suspendre le sort de
sa motion. Si cette suspension du sort de la motion de l'Opposition officielle
ne plaît pas au député de Lafontaine, il n'a qu'à
réaliser la menace qu'il nous a faite, soit de se retirer et de laisser
la commission...
M. Léger: J'invoque le règlement.
Le Président (M. Gratton): Le député de
l'Op-position sur une question de règlement.
M. Léger: C'est le ministre qui dit que nous voulions nous
retirer. Cela arrivera peut-être, mais on ne l'a jamais dit. Moi, je
tiens à dire...
M. Lalonde: Vous l'avez dit.
M. Léger: ... que le premier ministre nous a promis de
prendre une décision rapidement sur cela. Moi, je m'attendais à
voir le premier ministre ici ce soir. J'espère qu'il va être
là demain pour nous donner une réponse pour qu'on ne perde pas
notre temps indéfiniment en faisant semblant qu'on fait enquête
actuellement quand ce n'est pas le cas.
M. le Président, j'espère que le premier ministre va nous
arriver bientôt, soit ce soir ou demain matin, parce qu'il est grand
temps qu'on sache où on s'en va là-dedans.
Le Président (M. Gratton): Comme question de
règlement, la visite du premier ministre en commission, je ne pense pas
que ce soit acceptable. De toute façon...
M. Léger: Vous n'accepteriez pas la visite du premier
ministre?
Le Président (M. Gratton): La visite elle-même, je
l'accepterais, mais la discussion de sa visite, un peu moins. De toute
façon, j'ai déjà dit cet après-midi qu'il n'est
plus question de discuter de la motion qui est en suspens tant et aussi
longtemps qu'il n'y aura pas une entente quelconque et je pense bien qu'on peut
tenir pour acquis que ça ne sera pas avant demain matin.
J'invite les membres de la commission à continuer leur
série de questions à l'endroit des coûts auprès des
gens du COJO.
M. Léger: M. le Président, sur le point que vous
venez de soulever, j'espère que vous n'empècherez pas les membres
de cette commission d'évaluer la qualité des réponses
qu'on a à mesure que nous les avons.
Le Président (M. Gratton): Absolument pas.
M. Léger: Parce que, pour nous, si les réponses
qu'on nous donne ne nous apportent pas l'éclairage nécessaire
pour évaluer la situation, c'est notre devoir de dire continuellement
que telle ou telle réponse n'apporte pas l'éclairage voulu parce
que nous n'avons que des réponses globales et ce ne sont pas les
personnes actuelle-
ment ici qui sont capables de nous donner les réponses aux bonnes
questions qui sont posées.
Le Président (M. Gratton): Je pense bien que vous ne
pourrez pas m'accuser de vous avoir empêché de le dire, vous
l'avez dit au moins quatre ou cinq fois depuis cet après-midi. Le
député de Verdun.
M. Caron: M. le Président, c'est de la mauvaise foi parce
que, jusqu'à maintenant, ces gens ne refusent pas de répondre
à nos questions. Mon collègue de Johnson a posé une
question pas mal embarrassante tout à l'heure et il a dit qu'il n'avait
pas de réponse...
M. Bellemare (Johnson): J'ai eu une réponse
satisfaisante.
M. Caron: ... on en a d'autres, on va continuer. Voyons...
Le Président (M. Gratton): Une question du
député de Verchères.
M. Ostiguy: M. le Président, je voudrais passer à
un autre point, celui de la construction? Le Village? Avez-vous d'autres
questions sur le Village?
M. Lalonde: On a eu quatre raisons d'augmentation à propos
du village, quatre composantes de l'augmentation et avec des justifications qui
nous permettent au moins d'avoir une idée de l'évolution des
coûts. En ce qui me concerne, je suis prêt à passer à
un autre point.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, M. Guay nous a
dit tout à l'heure qu'il serait prêt à nous fournir des
renseignements supplémentaires. Est-ce que ce seront des renseignements
écrits quant aux $700 000 qui ont fait la différence dans le
montant de $2,8 millions?
M. Guay: Sur...
M. Bellemare (Johnson): Sur une des composantes que vous nous
avez données pour l'augmentation de $6 millions à $9
millions?
M. Guay: C'était dans le cas du mobilier. Nous aurons des
informations additionnelles à communiquer à la commission
demain.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Guay: Au niveau de l'alimentation, les $700 000 sont une
composante et il n'y a qu'une explication, soit celle que j'ai donnée il
y a quelques moments.
M. Caron: Y aurait-il possibilité de savoir combien il y a
eu de fournisseurs aussi dans le mobilier?
M. Guay: Six.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Verchères.
M. Ostiguy: Dans le secteur de la construction, vous aviez un
budget de $21 166 400. Votre total arrive à $34 965 300, ce qui veut
dire une augmentation de 75%. Pourriez-vous nous faire la ventilation de cette
augmentation de 75%. A quoi cela a-t-il été dû et dans quel
secteur?
M. Guay: L'augmentation principale date du mois de
décembre 1975 et correspond à des responsabilités
additionnelles que notre direction générale de la construction a
assumées. Ces responsabilités comprennent le grand centre de
presse: $5 millions; les installations techniques pour les
cérémonies d'ouverture et de fermeture: $2 millions, et une
estimation pour le coût de l'ameublement pour l'ensemble des lieux de
compétition, non sous la juridiction de la ville de Montréal,
c'est-à-dire ceux sous la juridiction immédiate du COJO et de la
Régie des installations olympiques, pour un montant de $3 millions.
Donc, ceci représente l'augmentation de décembre 1975.
L'augmentation de mars 1976 de $300 000 était le coût de
location des installations louées, telles que les installations des
CEGEP de la région de Montréal et d'écoles de la
Commission des écoles catholiques. Les négociations nous ont
demandé $300 000 de plus que nos prévisions. L'augmentation du
mois de novembre 1975, $2 650 000, était une augmentation de nos
estimations pour la préparation des lieux de compétition et
d'entraînement sous la direction du COJO.
Si vous allez à notre rapport, et c'est à la section A-4,
vous trouverez le détail par lieu. Cette augmentation est
distribuée dans tous les lieux de compétition et les lieux
d'entraînement que vous trouvez à la page A-4.3 et A-4.4 par
rapport à une estimation qui avait été
développée en août-septembre 1974.
M. Ostiguy: Si je comprends bien, d'abord, il y a eu une addition
de $5 millions pour le centre de presse.
M. Guay: C'est cela.
M. Ostiguy: Lorsque les prévisions avaient
été faites, que les budgets avaient été faits, ceux
qui avaient préparé les budgets n'avaient pas prévu que le
centre de presse...
M. Guay: Le centre de presse était situé au grand
stade.
M. Ostiguy: Et il a été changé.
M. Guay: Et le grand stade était sous la direction de la
ville de Montréal. Donc, nous ne prévoyions aucun coût de
préparation étant donné que cela était dans les
budgets sous la direction de la ville de Montréal. Lorsque la
Régie des installations olympiques a pris la responsabilité
du
stade, il était clair, à ce moment, que le temps
manquerait pour préparer le grand centre de presse à l'endroit
prévu, à l'intérieur du stade, et la Régie des
installations olympiques était, je dois dire, heureuse que le COJO se
charge de développer les installations du centre de presse. Cela
enlevait un fardeau dans leurs travaux de préparation des installations
olympiques.
M. Ostiguy: Et le grand centre de presse était
situé, je pense, au complexe Desjardins. Et vous aviez aussi, par la
suite, $2 millions pour...
M. Guay: ... les installations techniques,
cérémonies. La majorité de ces sommes d'argent a
été dépensée pour les systèmes de son, les
systèmes d'éclairage, les systèmes de communication,
personnel et équipement utilisés pour fins de
répétition, et surtout au stade olympique, podium pour
l'orchestre, podium pour les chanteurs, le rostre l'installation pour la flamme
olympique, etc.
M. Bellemare (Johnson): II y a dans votre tableau, à la
page 4, entre les montants approuvés en novembre 1975 et les montants
anticipés, particulièrement des différences
énormes. A quoi cela est-il dû, par exemple, dans le CEGEP du
Vieux-Montréal, dans le CEGEP Maisonneuve?
Vous avez aussi dans la polyvalente Montpetit $62 790, approuvés
en novembre 1975, et un montant anticipé de $29 250. Cela se termine par
le montant de l'engagement, $29 500. Est-ce que vous pourriez nous expliquer
ces différences? Si vous regardez les deux polyvalentes ou high schools,
la polyvalente William-Hingston, il y a une différence énorme
entre le montant approuvé du budget $39 700 et puis le montant à
Engagement et dépenses, $1500.
M. Guay: Ces différences importantes sont partiellement
dues au fait que nous avons dans le bas du document, sommaire de contrats 3636,
un montant d'un demi-million de dollars qui correspond à des
dépenses qui ont été faites dans l'un ou l'autre de ces
bâtiments. Mais, comme nous avons donné un contrat global à
une entreprise de construction pour faire des ajustements dans plusieurs
écoles, nous n'avons pas fait de redistribution des coûts par
école. L'effort n'en vaut pas le coût.
M. Bellemare (Johnson): Simplement une question pour
éclairer ma lanterne; le montant qui a été approuvé
en novembre 1975, prenons le CEGEP de Maisonneuve, $84 990, et le montant
anticipé au 31/07/76 qui correspond aux engagements et dépenses
finals, est-ce que c'est cela la différence quant à
l'économie qui s'est faite là?
M. Guay: M. le Président, dans le cas du CEGEP de
Maisonneuve, je pense que nous n'avons donné qu'un seul contrat.
Effectivement, le coût du contrat a été moindre que
l'évaluation que nous avions originellement. C'est parce que nous avons
eu un certain nombre de situations comme celle-ci qu'au niveau du sommaire nous
prévoyons en fait un coût final du côté des
constructions qui sera d'au moins $2 millions de moins que les budgets
approuvés.
M. Bellemare (Johnson): Dans certains cas, il y a surplus, comme
par exemple dans le contrat de la polyvalente Anjou, $55 650, budget
approuvé. La dépense réelle est de $63 200. Cela justifie
qu'il y a eu plus de dépenses faites pour l'organisation par
l'entrepreneur?
M. Guay: Nos évaluations approuvées datent de
novembre 1975 et étaient en fonction d'un programme d'activité
prévu et souvent le programme d'activité a été
modifié quelques semaines avant la fin des travaux. Nous avons fait des
modifications au contrat et, à ce moment, nous avons
dépassé plus que les évaluations que nous avions. Mais il
y a des évaluations dont la date d'approbation est de novembre 1975 pour
l'ensemble, mais qui datent de plus de deux ans. C'est-à-dire, ce
chiffre n'avait pas bougé depuis deux ans.
M. Lalonde: Dans l'ensemble, si vous me permettez, M. le
député de Johnson, vous avez quand même réduit les
coût d'environ $1 200 000 à $745 000?
M. Guay: C'est cela.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez eu moins de travaux à
faire que prévus ou si les coûts ont été moindres
que ceux que vous aviez prévus?
M. Guay: C'est que nous avons tout fait pour rester à
l'intérieur des budgets approuvés et nous avons tout fait pour
dépenser l'argent de la façon la plus rationnelle possible. A la
fin nous avons réussi à le faire en respectant tous les
objectifs, mais sans dépenser tout le budget qui était
alloué.
M. Lalonde: Non, ce n'est pas un reproche mais c'est assez
inusité. C'est pour cela que j'attire votre attention.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y avait un prix de location
au pied carré dans toutes les polyvalentes qui était
établi par le COJO avant ou si après ça il y a eu des
contrats d'appels d'offres pour mettre a la disposition certains locaux qui
manquaient de finition, qui répondaient moins aux exigences pour les
Jeux olympiques?
M. Guay: M. le Président, le choix des différents
bâtiments a été fait par notre direction
générale des sports. Elle connaissait les exigences du sport, que
ce soit le volley-ball, le basket ou le handball. Elle a décidé
que le CEGEP Ahuntsic serait intéressant pour tel sport, le CEGEP de
Maisonneuve pour tel autre sport. La direction générale du sport
nous a aussi dit: A ce bâtiment manquent tel élément, tel
élément.
Mais ce furent, par la suite, deux décisions
séparées, celle de négocier le coût de location du
CEGEP et celle de développer le budget nécessaire pour les
modifications apportées à ce CEGEP.
M. Bellemare (Johnson): C'est une partie de ma question, mais
est-ce qu'il y a eu un prix unitaire pour la location, premièrement?
M. Guay: II n'y a pas de comparaison d'un CEGEP à
l'autre.
M. Bellemare (Johnson): Non?
M. Guay: C'est par négociation que nous sommes venus
à des ententes avec ces CEGEP, ententes qui devaient, bien sûr,
les aider à défrayer les dépenses de leur personnel qui
était mis à notre disposition pendant notre présence et
d'autres pratiques courantes que ces CEGEP ont quant à la location de
leurs installations à des municipalités ou à d'autres
organismes.
M. Bellemare (Johnson): Par exemple, au "high school" de
Rosemont, montant approuvé, $29 720; montant anticipé $1500;
montant engagé réellement, $1500. Est-ce qu'il y a une
explication devant ces chiffres comparativement aux autres CEGEP?
M. Guay: Dans le cas du Rosemont High School, la majorité
des travaux a été faite par un contrat global. Si on allouait de
nouveau $25 000 à chacune des installations, peut-être que, dans
le cas du Rosemont High School, on trouverait $20 000 dépensés;
je ne le sais pas. Pour l'ensemble des lieux d'entraînement, nous avions
$1 193 000 à notre disposition. Nous avons fait des travaux pour $765
000.
M. Charron: Si les membres de la commission ont terminé
leurs questions...
M. Bellemare (Johnson): Non, non, pas encore.
M. Charron: ... sur la construction...
M. Bellemare (Johnson): Sur la construction, oui, mais j'aurais
quelques questions sur le service.
M. Charron: Bon. Puisque vous avez terminé sur la
construction, je vais prendre un point pardessus lequel les membres ont
passé, la réalisation du programme Art et culture dont le
coût total est de $1 330 000. Je ne vous poserai pas de question sur le
coût, mais sur certains événements qui ont marqué le
déroulement du programme Art et culture à Montréal.
Vous savez comme moi que les grandes fêtes d'envergure donnent
malheureusement toujours lieu à des abus. Il semble que c'est
inéluctable; le fait de mettre autant de monde dans un même
endroit, en même temps conduit nécessairement à des actes
imprévisibles d'une certaine manière et toujours
prévisibles d'une autre. Quand je parle d'abus, je ne veux pas dire
uniquement dans la préparation, dans l'édification de la
fête comme le montrent les exemples qu'a donnés le
député de Lafontaine dans le texte qu'il a livré cet
après-midi. Je ne parle pas de l'abus de ceux qui la préparent,
de ceux qui l'organisent; je parle de son déroulement même.
Je pense que nous pouvons tous nous réjouir, puisque l'appel est
au ton positif, du fait que le déroulement des jeux se soit fait dans un
ordre impeccable et qu'aucune des très coûteuses installations
sportives que Montréal s'est données à cette occasion
n'ait été touchée par un incident majeur qui puisse porter
atteinte à ce qui est maintenant et Dieu sait que l'occasion est
belle de l'appeler ainsi une propriété publique. Nous
avons eu à déplorer un seul acte de vandalisme au cours de cette
période. Dieu merci qu'il n'ait pas été suivi parce qu'il
a été commis par quelqu'un qui venait de haut. S'il avait fallu
que son exemple fût suivi par des gens moins importants que lui,
Montréal serait probablement à feu et à sang
actuellement.
Un seul individu a perdu la tête au cours de cette période
et s'est livré au saccage de la propriété publique. Des
instruments d'expression artistique avaient été, conjointement
par le COJO et par le ministère des Affaires culturelles donc par
ce gouvernement édifiés à l'intention des
Montréalais, le long de la rue Sherbrooke, pour leur rappeler ce qu'a
déjà été notre ville. Plusieurs artistes avaient
répondu à l'appel du gouvernement, représentant l'ensemble
de la collectivité québécoise, et du Comité
organisateur des Jeux olympiques qui, en cela, remplissait le mandat qui lui
échoit comme à n'importe quel comité organisateur
lorsqu'il le reçoit du Comité international olympique. Il va sans
dire qu'un geste aussi dégoûtant que celui auquel s'est
livré le maire de Montréal et aussi répressif portait sans
aucun doute la marque d'un homme qui en voyait trop en même temps.
Il y a des limites qu'un cerveau ne peut pas prendre. Il reste que,
lorsque c'est à sa propre propriété privée qu'il
s'attaque, il y a des endroits spécialisés dans la
société pour soigner cela. Lorsque c'est sur la
propriété publique qu'un homme fait porter à l'occasion
des actes démentiels, la société a aussi le droit de se
protéger en ce sens. Je pense que tous les députés autour
de cette table conviendront que, si nous voyons demain n'importe quel individu
saccager un banc, dans un parc qui nous appartient à nous, et que nous
voyons un policier intervenir, personne d'entre nous ne le blâmera de le
faire; cela nous appartient.
Sauf qu'il y a des gens plus gros que d'autres et qui échappent
à la justice. Vous étiez directeurs du COJO,
copropriétaires et responsables de ce que des artistes vous avaient
remis, biens, d'ailleurs, qu'ils n'ont pas encore
récupérés et, selon certaines informations émanant
de ces artistes, qu'ils ne récupéreront jamais, parce que,
semble-t-il, il ne s'est pas contenté de les arracher, il les a
piétinés; c'est presque du Néron de 1976.
Je voudrais demander à M. Rousseau et à M.
Guay de nous expliquer la faiblesse lamentable du COJO dans ce dossier.
Je sais très bien que vous étiez au beau milieu de la fête
et qu'au moment des jeux, Néron est roi plus que jamais, mais il reste
aussi que la propriété publique ne disparaît pas pour
autant, parce qu'un homme est au sommet de sa fiesta. Je voudrais demander
à M. Rousseau de nous expliquer pourquoi il s'est littéralement,
aux yeux de tellement de gens et à ceux qui ont à coeur la
liberté d'expression, caché sous le tapis sur cette question.
Pourquoi avez-vous évité de réclamer, comme, nul doute,
à bien d'autres endroits, vous aviez été d'une vigilance
extrême, pour reprendre possession du bien qui vous avait
été confié et qui venait de vous être
enlevé?
Outre la puissance temporaire de l'homme politique dont on parle,
pouvez-vous trouver d'autres justifications à l'inaction du COJO dans ce
dossier?
M. Lalonde: Le discours est fini, vous pouvez répondre, M.
Rousseau.
M. Rousseau: M. le Président, vous savez que cette
question est en cour en ce moment; j'aimerais ne pas la commenter, si
possible.
M. Charron: Ne confondons rien, M. Rousseau, je m'attendais que
vous me donneriez cette réponse; ne confondons rien. Ce qui est en cour
actuellement, c'est une poursuite émise par le ministère des
Affaires culturelles, par le procureur du ministère des Affaires
culturelles, pour une excellente raison que vous connaissez bien. Tout ce qui
est au programme Art et culture reviendra au ministère des Affaires
culturelles le 15 décembre prochain. Et comme on s'attend que cela
traîne longtemps devant les tribunaux, toujours à cause de
l'importance du personnage en cause, il était sage de la part du
ministre des Affaires culturelles de prendre en main ce dossier puisque cela
dépasserait éventuellement le 15 décembre et que cela lui
reviendra donc éventuellement en main. Ce n'est pas de cela que je vous
parlais.
Je ne vous demande pas de commenter ce qui était en cause, ce qui
est en cour; je vous demande de commenter votre propre attitude, au moment
où ce n'était pas en cour, au moment où l'acte s'est
produit et au moment où le comité exécutif du COJO a
été saisi de cette question, avant même que le ministre des
Affaires culturelles n'ait déposé devant la cour une poursuite
à l'endroit des autorités de la ville de Montréal.
Pourquoi ce silence, pourquoi cette volonté de cacher, de ne même
pas prendre une position qui soit un tant soit peu défenderesse de la
propriété publique qui venait d'être saccagée et
dont vous étiez responsable? Pourquoi cette faiblesse, autrement
dit?
M. Rousseau: Comme je l'ai dit il y a un moment, j'aimerais mieux
ne pas commenter cela parce que, dans un certain moment, dans les grandes
occasions, comme vous l'avez dit, le silence est d'or et, il vaut mieux ne rien
faire.
M. Charron: Entre nous, cela ne sortira pas d'ici, entre vous et
moi, vous avez appris, depuis que vous êtes au poste que vous occupez,
à connaître le bonhomme dont on parle et c'est le bonhomme en
cause qui a conduit au silence.
M. Lalonde: M. le Président...
M. Charron: Attendez, j'attends la réponse de M.
Rousseau.
M. Lalonde: M. le Présidnet, j'ai attendu la
réponse moi aussi et je ne l'ai pas eue.
M. Charron: Est-ce qu'il y en a une réponse, M.
Rousseau?
M. Rousseau: Je ne sais vraiment pas.
Le Président (M. Gratton): Le Solliciteur
général.
M. Lalonde: M. le Président, au niveau des communications,
nous avions en juillet 1975 des prévisions de $7,7 millions qui se
retrouvent à $12,394 millions, donc un écart de plus de 50%, 45%,
me dit-on. Est-ce que vous pourriez nous donner des explications, surtout en
tenant compte que vos prévisions ont réellement fait en
décembre 1975 un bond de $3,283 millions. Si M. Guay
préfère répondre, c'est à sa guise.
M. Rousseau: Voici les composantes que nous avons ici. Les
publications ont remonté de $802 000. Il y a eu un film de $12 500. Les
relations publiques ont coûté $1,128 million. J'aimerais bien dire
quelques mots là-dessus, parce que, si vous vous rappelez, il y a peu
près sept ou huit mois, nous avons eu une réorganisation des
relations publiques et des communications. Nous avons nommé des agences
un peu partout dans le monde pour essayer de remonter notre image, parce que,
vraiment, dans le monde, à ce moment, nous étions assez bas. Au
fait, quand les gens sont venus aux jeux, ils étaient même surpris
de voir où nous en étions, parce que, suivant ce qu'ils lisaient
dans les journaux, il n'y aurait pas de jeux à Montréal. Alors,
il y a eu un effort très spécial qui s'est fait dans le monde
pour essayer de vraiment remonter cette image qui était vraiment
très basse. Il s'est alors dépensé avec les agences un peu
partout dans le monde $1,128 million.
M. Lalonde: Est-ce que c'est l'écart qui est de $1,128
million.
M. Rousseau: Oui.
M. Lalonde: Donc, c'était $1,128 million de plus?
M. Rousseau: De plus. C'est cela. Dans les relations
publiques.
M. Lalonde: Dans les relations publiques. Cela m'apparaît
énorme. Est-ce que vous aviez un budget de relations publiques plus
considérable?
Je précise: si l'augmentation est de $1,1 million ou à peu
près, quel était le budget global des relations publiques?
M. Guay: II y avait un budget originalement approuvé pour
une période de deux ans de $738 000. Cette augmentation de plus de $1
million a été due à une addition de personnel à
cette division de $250 000. Il y a eu un montant de $200 000 pour des
activités qui ont eu lieu en Europe. Ce sont des conférenciers,
des agences de relations publiques, etc., qui ont fait du travail en Europe. Il
y a eu des conseillers, il y a eu diffusion de promotion nationale et
internationale pour $337 000, des travaux de conception de recherche, de
préparation de documentation pour fins de diffusion, au coût de
$260 000. Une série d'autres activités telles pue la tenue d'un
certain nombre de conférences de presse et le traitement du personnel
qui a travaillé à ces conférences de presse tout autant au
Québec qu'à l'extérieur du Québec et en Europe ont
coûté $100 000.
M. Lalonde: A votre expérience, est-ce que vous croyez que
cette injection massive de fonds au niveau des relations publiques a
été rentable?
M. Rousseau: Ceci nous a été demandé aussi
pour la monnaie, parce qu'au service de la monnaie, on nous avait
demandé d'essayer de redorer notre image, car les ventes étaient
absolument à la baisse.
C'est à ce moment que M. Page est venu nous voir pour dire:
Qu'est-ce que vous pouvez faire au COJO pour remonter l'image, parce qu'il
avait déjà un assez gros programme et il sentait que son
programme, sans être soutenu par le nôtre, ne marcherait pas. C'est
pourquoi on a fait une...
M. Lalonde: D'après les ententes que vous aviez avec
l'organisme responsable de la vente de la monnaie, est-ce que c'est cet
organisme qui devait être responsable de ses propres relations publiques
ou vous-mêmes.
M. Rousseau: Oui. Il avait un programme. Il s'attendait que nous
le soutenions avec un autre programme, parce que le sien ne semblait pas
vraiment porter sur ce qu'il devait faire. Sans que l'organisation vienne dire,
vraiment nous allons faire les jeux, parce qu'il vendait la monnaie, nous
sommes venus pour essayer de refaire cette image qui était très
mauvaise.
M. Lalonde: Ma question était: Est-ce que cela a
été rentable?
M. Rousseau: Oui, très rentable. Cela a remonté en
Europe certainement et aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis aussi, nous avons
redoré l'image et cela a remonté vraiment les ventes.
M. Lalonde: Vous avez une relation de cause à effet entre
vos investissements au niveau des relations publiques et la vente de la
monnaie?
M. Rousseau: La vente de la monnaie, la vente des billets et
aussi l'intérêt dans les journaux.
M. Lalonde: Est-ce que vous pouvez quantifier cela d'une certaine
façon ou si c'est une impression que vous avez?
M. Rousseau: Non, quantifier, c'est très difficile, mais
l'impression certainement a changé, parce que l'intérêt
dans les jeux a remonté et les gens sont venus. Beaucoup de gens ne
voulaient pas venir d'Europe, vous savez, et même des Etats-Unis. Ils
avaient même commencé à revendre leurs billets. Je crois
que cela a valu la peine.
M. Bellemare (Johnson): En communications, vous aviez un
comité spécial qui était composé de neuf membres
qui dépendaient directement du COJO?
M. Rousseau: Nous avons toute une division de communications.
M. Bellemare (Johnson): Qui était le président de
cette division spéciale des communications?
M. Rousseau: Jean Loiselle. Nous étions plus de cent dans
les communications. Eventuellement, pendant les jeux, nous étions
combien?
M. Guay: 1000 personnes étaient dans ce secteur.
M. Rousseau: Près de 1000 personnes.
M. Guay: II y avait 1000 personnes pendant les jeux.
M. Rousseau: Pendant les jeux, parce que les communications,
c'est aussi la presse.
M. Lalonde: Vous avez donc une augmentation de $1,8 million.
Est-ce $1,8 million sur les relations publiques ou $1,1 million?
M. Guay: Nous avons mentionné $800 000 dans les
publications, $1,1 million dans les relations publiques. Il y a eu une
augmentation de $500 000 dans la production du document audiovisuel.
M. Lalonde: Est-ce le film?
M. Rousseau: Ce sont surtout des films, des photos et des
montages audio-visuels pour les tournées québécoises et
canadiennes. Nous avions un programme de conférenciers avec la Chambre
de commerce du Canada et nous devions fournir à ces conférenciers
des montages audio-visuels qui changeaient toutes les quelques semaines pour la
présentation dans les clubs sociaux et autres pour promouvoir l'image du
COJO au Québec et au Canada.
Nous avons eu aussi des cours associés à la
multiplication des copies des documents audiovisuels, lorsque nous
faisions un film. Il y avait le film Olymfilm qui se fabriquait toutes les
quatre à cinq semaines et qui était multiplié à un
très grand nombre de copies. Tous les réseaux internationaux de
télévision, les réseaux nationaux recevaient ce film,
ainsi que des agences de publicité. Ce film se centrait surtout sur les
activités de construction et cherchait à démontrer que
nous serions prêts à recevoir ces visiteurs au mois de juillet
1976 et que nous serions prêts pour la tenue des compétitions tel
que prévu.
M. Lalonde: La publication, $800 000, c'est encore une
augmentation.
M. Guay: C'est cela.
M. Lalonde: Quel est le montant global du budget?
M. Guay: Le montant global du budget pour les publications est de
$3 140 000.
M. Lalonde: Quelles différentes catégories de
publications avez-vous? Cela me semble assez énorme.
M. Guay: Oui, il y a un très grand nombre de brochures et
de documents qui ont été préparés par notre service
de communications. Nous avons trouvé la brochure officielle de plusieurs
des divisions telle que la brochure du village. Il y avait le journal du
village, le journal du camp de jeunesse. Il y avait la brochure "Tout sur les
jeux ' qui est familière à beaucoup de gens. Il y a le rapport
officiel.
Cet argent n'est pas tout dépensé à ce moment-ci,
nous avons le rapport officiel à produire, et dans le cas du rapport
officiel, nous avons $750 000 et nous avons des formulaires, nous avons des
éléments quant au programme du jour, nous avons le personnel
associé à cela. Donc, cela a été une augmentation
de $800 000 qui s'ajoutaient à un budget original de $2,338
millions.
Il y avait les brochures mensuelles qui étaient destinées
à la presse. Il y a eu un grand nombre de publications
préparées par le COJO.
M. Lalonde: Maintenant ces budgets étaient affectés
à l'achat de services et de biens aussi. Dans quelle mesure avez-vous pu
recourir aux soumissions publiques pour accorder ce genre de contrat?
M. Guay: Aux soumissions sur invitation, il y a eu des
soumissions dans la grande majorité des cas et nous avons fait des
soumissions publiques pour les grandes publications telles que les programmes
du jour et d'autres publications de cette nature. Autrement, c'étaient
des soumissions sur invitation auprès des maisons
spécialisées.
M. Lalonde: Quand vous parlez de conseillers, vous avez $335 000
d'augmentation. Recouriez- vous aux soumissions pour engager les conseillers en
publicité?
M. Guay: Ce sont différentes personnes qui ont
travaillé sur une base contractuelle au COJO. Ce ne sont pas
nécessairement des conseillers en publicité, dans un grand nombre
de cas. Il y a eu des maisons de publicité qui ont été
aussi associées au projet.
M. Lalonde: Mais ma question est à savoir dans quelle
mesure vous avez pu recourir aux soumissions publiques ou sur invitation?
M. Guay: La majorité des contrats pour conseillers ont
été faits dans des négociations privées; il n'y a
pas eu d'appels d'offres pour la fourniture de services.
M. Bellemare (Johnson): Mais dans les contrats contractuels, vous
aviez pour tout le monde un prix de base?
M. Guay: Cela faisait l'objet d'ententes privées, de
négociations privées et donc c'est en fonction de la valeur
estimée du service attendu et de la crédibilité de la
personne.
M. Bellemare (Johnson): II y avait, dans cet appareil, beaucoup
de discrétion qui vous était accordée, je suppose, pour le
choix de ces personnes contractuelles?
M. Guay: Dans le cas des contractuels, il y a plus de
discrétion accordée, c'est sûr, c'est habituel. Vous devez
trouver quelqu'un qui est capable de faire telle fonction d'une certaine
façon, avec qui vous êtes capable de travailler et ainsi de suite,
qu'il y ait des taux acceptables et acceptés dans des fonctions. Ce sont
des services professionnels.
M. Bellemare (Johnson): Le film sur les Jeux olympiques est-il
terminé?
M. Rousseau: Vous parlez du film officiel? M. Bellemare
(Johnson): Du film officiel, oui.
M. Rousseau: II y a eu pour à peu près 400 000
pieds de prises pendant les jeux; c'est entre les mains de l'Office national du
film qui en fera l'édition.
M. Bellemare (Johnson): Au point de vue du budget, avez-vous
gardé une certaine prévision dans...
M. Rousseau: Nous avions $1 032 000 et c'est plutôt une
subvention à l'Office national du film pour faire ce film.
M. Bellemare (Johnson): Quand sera-t-il prêt?
M. Rousseau: Si l'on en juge par les jeux
précédents, c'est à peu près un an ou un an et
demi
après, parce qu'éditer 400 000 pieds de film, c'est
quelque chose et surtout faire un scénario de ce film. C'est très
difficile à faire parce qu'on doit montrer dans le film les 21 sports,
les finales de chaque sport et il faut rattacher cela pour faire un film qui se
tient. C'est très difficile.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez donné le montant de $1
032 000?
M. Rousseau: C'est le vérificateur. Il y a un contrat
d'intervenu entre COJO et l'Office national du film.
M. Bellemare (Johnson): Comment s'appelle le
vérificateur?
M. Rousseau: M. Yves Morin.
M. Bellemare (Johnson): M. Morin, bonsoir.
M. Morin (Yves): M. le Président, un contrat est intervenu
entre le COJO et l'Office national du film, lequel contrat prévoit une
cédule de paiements que nous respectons.
Il y a des paiements qui ont été faits et il y en a
plusieurs à venir. C'est selon une cédule
préétablie entre les parties contractantes.
M. Bellemare (Johnson): Très bien comme réponse,
mais cela ne nous dit pas combien vous avez payé jusqu'à
maintenant.
M. Morin (Yves): De mémoire, mon cher monsieur, je ne peux
pas, mais demain matin...
M. Bellemare (Johnson): 25% sur le million, 30% sur le
million?
M. Morin (Yves): Demain matin, cela me fera plaisir de donner
exactement les chiffres précis à la commission, les montants
payés, les dates des versements qui ont été faits ainsi
que les montants à venir. Je me réserve...
C'est que je n'ai pas en mémoire le chiffre et avancer un chiffre
serait induire en erreur plus qu'informer la commission.
M. Rousseau: II est très important pour la commission de
comprendre que nous avons plus de 1000 contrats. On ne peut pas avoir en
tête tous les...
M. Bellemare (Johnson): On ne fait pas de reproches.
M. Rousseau: Non, non, mais je vous dis, je crois...
M. Bellemare (Johnson): Je constate simplement que la question
était bien posée et que la réponse est concordante.
M. Rousseau: Pour répondre vraiment, il faudrait le
contrat ici et on ne l'a pas.
M. Lalonde: On constate aussi que vous êtes prudent en
donnant vos réponses et j'accepte votre prudence. Je pourrai attendre
à demain matin.
M. Rousseau: Merci.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Fabre.
M. Houde (Fabre): M. le Président, je ne veux pas ouvrir
de débats avec le COJO et encore moins avec M. Rousseau. Mais par souci
d'objectivité et d'honnêteté, et puisqu'un vieux dicton dit
qu'il faut rendre à César ce qui appartient à César
et à Néron ce qui appartient à Néron, je voudrais
souligner que ce que M. Rousseau a dit, c'est très vrai, qu'il fut un
temps où l'image du COJO était au plus bas. C'est très
vrai qu'à l'unanimité tous les media d'information, pendant
plusieurs années, ont reproché au service des communications du
COJO de faire un piètre travail. C'est très vrai
également, il faut l'avouer, que l'olympisme, avec ce que cela comporte,
n'a pas été une des meilleures réalisations du COJO.
Ce n'est assurément pas avec les quelques millions qu'on a
ajoutés que le COJO a réussi à vendre aux Canadiens,
particulièrement aux Québécois, ce qu'était le
sport amateur et ce qu'était l'olympisme. Il y a eu, dans les derniers
milles, bien sûr, des améliorations. Mais par souci
d'objectivité, indépendamment des compagnies qui ont
été engagées avec de bons honoraires probablement, que ce
soit en Europe, au Québec ou à l'intérieur du Canada, je
tiens à souligner parce qu'on nous fait souvent des reproches
qu'une mission parlementaire composée de députés a
peut-être été le point tournant de la bonne
publicité vis-à-vis de Montréal et des Jeux olympiques. Au
mois d'octobre il y a un an, accompagné de plusieurs collègues
qui sont ici autour de la table, j'ai dirigé dans cinq pays une mission
qui avait pour but d'aller vendre l'olympisme, d'aller vendre aux
étrangers notre accueil, notre hébergement. En tant que
parlementaires, nous avons rencontré des agences de voyage, un millier
de journalistes avec à peu près rien comme matériel
audio-visuel, sauf ce que nous avions ramassé, ce que nous avions
trouvé à distribuer.
Je voudrais souligner que, si l'olympisme et l'image du COJO ont
remonté, c'est également dû à la création par
une loi de la Régie des installations olympiques. Je pense bien aussi
qu'il faut admettre, car nous sommes allés nous aussi en Europe à
quelques occasions, que les agences qui ont été engagées
par le COJO, on ne les a pas vues souvent. A toutes fins pratiques, si je
voulais entrer dans les détails, je pourrais demander le nom des agences
qui s'occupaient de l'image du COJO à Paris ou à Vienne ou
à Innsbruck. En tout cas, en ce qui nous concerne, ce qu'on a vu, nous,
il n'y avait rien pour nous impressionner. Mais l'arrivée des
installations olympiques, par son service de la promotion dirigée par
Jean Riendeau, a fait énormément énormément,
je tiens à le dire, j'espère que le COJO m'approuvera et le
soulignera également pour relever cette image qui
était à son plus bas comme vous l'avez dit
vous-même.
Un autre groupe que je tiens à féliciter en ce qui me
concerne, et c'est peut-être celui dont on a le moins parlé, est
un groupe d'éducateurs physiques, un organisme créé par un
groupe autour de la table, aidé énormément par notre
ministre responsable du Haut-Commissariat, à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports. Il s'appelait POMS. Promotion de l'olympisme en milieu scolaire. Le
même groupe a fait faire des dessins, par exemple, aux enfants, a
affiché dans chacune des chambres des athlètes un dessin avec le
nom de l'enfant, son adresse, pour que l'athlète puisse lui
répondre, lui écrire et le remercier.
Je tiens à souligner que POMS a envoyé, à ses
frais, quelques dizaines de jeunes éducateurs physiques du Québec
se spécialiser dans le mouvement olympique, à Olympie, à
l'académie olympique en Grèce.
Je tiens à dire aussi que plusieurs parmi ces jeunes
éducateurs ont parcouru la province, bénévolement, pour
passer le message et inciter les Québécois de toutes
catégories, de tous âges à comprendre un peu l'olympisme,
à recevoir et à mieux se préparer à accueillir le
monde entier.
Je tenais à dire cela et cela n'enlève rien, remarquez,
aux mérites et aux efforts qui ont été faits dans les
derniers milles par le service des communications, mais, en ce qui me concerne,
je souhaite que, si jamais on a une autre expérience du genre, les
administrateurs ou les gouvernements en place, en ce qui concerne les
communications, ne se fient pas uniquement à quelques réputations
surfaites, à quelques réputations plus ou moins fondées
sur des expériences, mais qu'on pense également, dans des trucs
comme les Jeux olympiques, à se procurer les services de ceux qui ont le
feu sacré et de ceux qui ont oeuvré dans des secteurs qu'ils
connaissent et qu'ils aiment et cela, depuis toujours.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas besoin de vous dire que c'est
un expert qui vient de parler. Il a...longtemps servi sa province et il n'a
jamais été reconnu par son gouvernement.
M. Caron: Ce sont des intérêts à la
banque.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Taillon.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse.
M. Bellemare (Johnson): Mais je l'ai vu à l'oeuvre pendant
des années dans l'Opposition et je l'ai toujours considéré
comme un homme d'avenir. Je n'ai pas besoin de vous dire que M. Duplessis m'a
dit cela pendant 20 ans!
M. Houde (Fabre): Après vous, il y a Oswald qui m'a dit la
même chose.
M. Bellemare (Johnson): Mais, un jour, je me suis fatigué
d'être un petit gars de l'avenir et je suis devenu un gars du
présent.
Mais, c'est vrai, M. le Président. Rendons hommage au
député de Fabre qui a été un instigateur formidable
et qui a suivi les jeux avec beaucoup d'intérêt, et surtout la
préparation, et qui a été un apôtre
véritablement bénévole dans toute la province et dans les
autres pays pour aller porter le message.
Je pense que, si on doit rendre témoignage à la
vérité, c'est ici ce soir qu'on doit lui dire merci d'une
manière particulière pour son désintéressement, sa
foi dans l'avenir du Québec et, particulièrement, sa grande
préoccupation pour son avenir politique.
M. Lalonde: Allez-vous l'inviter à votre prochain
congrès au leadership?
Le Président (M. Gratton): Si je comprends bien, vous avez
terminé! Le député de Taillon.
M. Leduc: Si j'ai bien compris, dans votre budget
supplémentaire que vous avez mentionné tout à l'heure, au
niveau des communications, il y avait $1 100 000 ou approximativement et un des
buts de ce budget supplémentaire était d'appuyer le programme de
la monnaie olympique dans toute l'Europe ou à l'extérieur de la
province.
Y aurait-il possibilité d'avoir la liste des agences qui ont
été engagées pour faire ce travail ainsi que leur mandat?
Avaient-elles exclusivement la monnaie olympique à s'occuper...
M. Rousseau: Oh non!
M. Leduc: ...par exemple, ou avaient-elles à s'occuper de
la promotion des Jeux olympiques à Montréal et, ensuite, quels
étaient les outils qu'on leur a donnés pour qu'elles puissent
faire leur travail?
M. Guay: Pour revenir à ce sujet, les entreprises qui ont
été choisies par le COJO avaient strictement la promotion des
Jeux de Montréal comme mandat. C'est par un effet secondaire que les
gens de la monnaie espéraient retirer des profits d'une meilleure image
du COJO un peu partout dans le monde, mais les gens que nous avons
engagés n'ont eu qu'un mandat, soit celui de promouvoir l'image du COJO
et, dans les outils qu'ils ont eus à leur disposition, on a
mentionné tout à l'heure les documents audio-visuels pour
lesquels nous avions mis aussi un budget plus élevé pour faire
des films à fréquence plus rapporchée, pour faire tirer un
plus grand nombre de copies de ces films et d'autres éléments
audio-visuels qui étaient mis à leur disposition et qu'ils
utilisaient dans leurs activités de mise en marché.
M. Leduc: D'accord, M. Guay, mais ce que j'aimerais, et ce n'est
pas pour demain matin, cela peut se faire dans dix jours ou quinze jours,
c'est
que les membres de la commission puissent l'avoir du moins; moi, cela
m'intéresse, je veux savoir qui étaient ces gens.
M. Guay: D'accord.
M. Leduc: J'imagine qu'à la fin de leur travail ils vous
ont fait un rapport, ils vous ont dit qu'ils avaient fait tant de
conférences, tant de vitrines dans les agences de voyage ou enfin
aidé des gens qui vendaient des billets; j'aimerais avoir un
résumé de ces rapports de chacune de ces agences à
l'extérieur de la province de Québec, si c'est possible.
M. Guay: D'accord. M. Leduc: Merci.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Verdun.
M. Caron: M. Rousseau serait-ce possible de savoir ce qu'a
coûté Munich, si on transportait Munich en 1976 et en dollars
canadiens? Combien s'est-il dépensé, si on fait la comparaison
avec le budget, les dépenses que vous avez faites? Est-ce que cela
serait possible?
M. Rousseau: M. le Président, c'est extrêmement
difficile. Tout ce qu'on peut dire, ce sont les faits, et les faits sont que,
pour l'organisation, cela a coûté $209 millions pour
l'opération seulement.
M. Caron: A Munich?
M. Lalonde: En dollars de 1976 ou en dollars de 1972?
M. Rousseau: De 1972. En dollars 1972. M. Guay: $209
millions en dollars 1975.
M. Rousseau: 523 millions de marks. On parlait de $209 millions
tout de suite après les jeux.
M. Bellemare (Johnson): C'était un déficit de
combien?
M. Rousseau: On ne parlait pas de déficit là-bas,
parce qu'il n'y avait pas cette question d'autofinancement. La raison pour
laquelle on parle de déficit ici, c'est parce qu'on a parlé
d'autofinancement et on fait la différence entre les revenus et les
dépenses. C'est la première fois dans le monde qu'on parle d'un
déficit pour les Jeux olympiques.
M. Léger: C'est un écart.
M. Rousseau: Enfin, appelez-le comme vous voulez.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce le gouvernement
fédéral ou l'Etat qui a payé à ce moment?
M. Rousseau: II y avait cette formule entre le
fédéral, le provincial et la ville, comme vous aviez ici pour
l'Expo. Il n'était pas question à ce moment de parler de
déficit du tout, parce qu'il n'y a pas vraiment de revenus pour les Jeux
olympiques qui peuvent payer pour ces choses. Il ne faut pas oublier que la
construction, après tout, laisse un actif. Ici, on n'a jamais
parlé d'actif, on n'a jamais essayé de mettre une valeur sur les
constructions. On les a regardées comme des dépenses.
M. Charron: Vous voulez dire que, là-bas, il n'y avait pas
notre gars de tout à l'heure. C'est cela la différence.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Le Solliciteur
général.
M. Lalonde: J'aurais un autre poste, le poste des sports. Le
poste des sports, encore à la page A-2, qui a accusé une
augmentation de presque 25% de $8,364 millions à $10 393 millions,
l'augmentation étant exprimée ou ayant eu lieu en décembre
1975. Est-ce que vous pourriez nous indiquer les composantes et les
raisons?
M. Rousseau: Si M. Charbonneau était ici, il vous dirait
que, dans sa première évaluation, il avait demandé $10
millions et c'est nous qui avions coupé ce montant. Maintenant, M. Guay
va vous donner les composantes des $2 millions.
M. Guay: Les composantes des $2 millions se détaillent de
la façon suivante: installations, équipements, $725 000 de plus;
administration sportive, $388 000 et chacun des 21 sports, mais ensemble, $890
000. Les différences pour chacun des sports qui montent au total de $890
000 sont dues à l'expérience de 1975 et à la
préparation d'un scénario détaillé des
activités couvrant les compétitions sportives de 1976 et c'est
surtout le personnel qui a dû être augmenté pour faire face
à la situation. L'augmentation la plus importante a été de
$127 000 pour la gymnastique et cela allait aussi bas que $4000 pour le
cyclisme, c'est-à-dire un ajustement dépendant de la
qualité du scénario préparé en 1974 originellement
et amélioré au cours de 1975.
Dans ce qu'on appelle l'administration sportive, c'étaient les
frais d'hébergement de délégués techniques, frais
d'hébergement de présidents et secrétaires
généraux des fédérations internationales, frais
d'hébergement des officiels techniques des fédérations
internationales qui ont augmenté de $283 000. Nous sommes responsables
du logement de ce personnel et, une fois que nous avons fait les ententes avec
les hôtels et institutions hôtelières, ce sont les
augmentations auxquelles nous devions faire face et nous devions les incorporer
à notre budget.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): ... à la toute fin de cette
première journée de l'étude très instructive de
l'évolution du budget d'opération et surtout, selon notre mandat,
de l'étude des aspects administratifs et sportifs, je crois qu'il serait
de mise de rendre témoignage à un grand absent ce soir. Je veux
parler de M. Simon Saint-Pierre qui est disparu inopinément, en pleine
jeunesse, qui a laissé un excellent souvenir parmi tous ceux qui, de
près ou de loin, ont travaillé au COJO avec lui.
Ce soir, je pense qu'il est de mise de lui rendre un témoignage
bien particulier pour son apport généreux à la
réalisation de ces jeux par son travail, son assiduité, sa grande
compétence et particulièrement son sens inné des affaires.
Personnellement et, au nom de tous mes collègues, je voudrais le
remercier et avoir pour lui cette pensée qu'il doit sûrement
suivre de près toutes ces activités.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: J'aimerais abonder dans le même sens que
l'honorable député de Johnson. Le souvenir laissé par feu
M. Saint-Pierre est pour nous tous, qui avons été
mêlés de près ou de loin à l'entreprise olympique,
inoubliable. Je voudrais m'associer à ce que vient de dire le
député de Johnson à la mémoire de M. Saint-Pierre.
Je voudrais ajouter que ce décès absolument inattendu,
imprévisible est arrivé à un moment critique pour le COJO,
pour toute l'entreprise olympique. Je voudrais, à cause de cela, rendre
un témoignage à ceux qui ont pris la relève et qui ont,
malgré cette lourde perte, assuré la réalisation de tout
ce qu'il y avait à faire et ont assuré la tenue et une tenue bien
réussie des Jeux olympiques.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger: Je voudrais, de même que mon
collègue il y a M. Saint-Pierre et aussi M. Pierre Charbonneau
qui est mort à la tâche en profiter pour signaler les
qualités d'homme de devoir de M. Saint-Pierre comme brillant bras droit
de M. Rousseau. J'ai cru remarquer, au cours de la période où
nous avons eu des contacts, que c'était une personne qui était
dédiée à la cause olympique. Je crois que nous devons
avoir une pensée, comme l'a dit le député de Johnson, pour
une personne qui a mis sa santé au service d'une cause à laquelle
il croyait. J'en profite pour démontrer toute notre amitié
à ces deux personnes qui ont apporté énormément
à la cause olympique qu'ils ont bien servie durant les quelques
années qu'ils ont été là. Je suis sûr et
certain qu'ils auraient été très heureux de voir les Jeux
olympiques qui ont eu lieu comme une réalisation à laquelle ils
ont participé pleinement et profondément.
Le Président (M. Gratton): L'honorable Solliciteur
général.
M. Lalonde: Je ne voudrais pas que cela devienne une
cérémonie, mais, étant donné que j'ai
été associé, depuis le tout début, à peu
près au moment de l'arrivée de M. Saint-Pierre à COJO, je
voudrais aussi exprimer le sentiment de perte que tous ceux qui à ce
moment-là, étaient associés à la grande entreprise
ont ressenti lorsque Simon Saint-Pierre est décédé
subitement, lors d'un accident. Oui, naturellement hommage à ceux qui
l'ont remplacé de façon si brillante, il y en a ici.
Malheureusement, les derniers jours de M. Saint-Pierre ont été
assombris par des problèmes qui, j'en suis sûr, seront
effacés lorsque l'avenir nous apprendra exactement ce qui s'est
passé.
Son mérite est grand et je suis sûr qu'il sera reconnu de
façon définitive, sans aucune ombre ni aucun nuage dans
l'avenir.
M. Caron: Messieurs, avant de terminer, vu qu'on a parlé
des gens qui sont partis, il serait peut être bon aussi de dire quelques
mots sur les ouvriers qui ont été tués. Je reprends les
paroles qui ont été avancées pour mentionner aussi les
ouvriers qui sont morts en devoir sur la construction: je m'associe aussi avec
les autres paroles.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, la commission
va maintenant ajourner ses travaux à demain, dix heures?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux à demain matin, dix heures, au même endroit.
(Fin de la séance à 22 h 1)