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Commission permanente des
affaires municipales
et de l'environnement
Etude du dossier olympique
Séance du 24
août 1976
(Dix heures treize minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement continue ce
matin l'étude du dossier olympique. Avant que nous ne recommencions,
puis-je informer la commission des changements suivants dans sa composition? M.
Charron (Saint-Jacques) remplace M. Bédard (Chicoutimi), M. Phaneuf
(Vaudreuil-Soulanges) remplace M. Boutin (Abtibiti-Ouest), M. Houde (Fabre)
remplace M. Déziel (Saint-François), M. Blank (Saint-Louis)
remplace M. Harvey (Charlesbourg), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) remplace
M. Parent (Prévost).
Je pense également qu'il serait de mise que nous
désignions un second rapporteur puisque le rapporteur d'hier, M.
Chagnon, n'est pas présent ce matin. J'aimerais suggérer que le
député de Verdun, M. Caron, agisse comme rapporteur pour
aujourd'hui.
M. Bellemare (Johnson): II ne peut pas parce qu'il est whip!
Le Président (M. Gratton): Agréé? M.
Léger: Agréé, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Y a-t-il une objection de la
part du député de Johnson?
M. Bellemare (Johnson): C'est parce qu'il est whip et qu'il
s'absente de temps en temps.
Le Président (M. Gratton): II m'a promis de ne pas
s'absenter aujourd'hui!
M. Caron agira comme rapporteur. L'honorable député de
Lafontaine.
Remarques générales
M. Léger: M. le Président, je voudrais simplement,
avant de continuer à étudier d'une façon globale et
superficielle le dossier, mettre une note d'espoir que nous aurons
bientôt la visite du premier ministre, qui nous donnera une
réponse à notre requête d'hier, à savoir où
il en est rendu dans sa cogitation concernant la possibilité d'une
enquête approfondie et les modalités de cette enquête,
à quel niveau de décision et de solution mitoyenne le premier
ministre en est rendu pour nous permettre d'arriver à un accord
permettant à la commission d'avoir des résultats bien
précis sur les raisons pour lesquelles les escalades de coûts nous
ont amenés à un déficit de $1 milliard.
Pour nous, M. le Président, il est bien important que nous ne
puissions pas clôturer cette commission en n'ayant été
qu'à la pêche, lançant des coups de sonde ici et là
pour essayer de voir s'il y avait quelque chose qui grouillait dans ce bout. Il
faut nécessairement qu'on arrive d'une façon systématique
à connaître en profondeur l'état du dossier olympique dans
tous ses détails, avec toutes les personnes qui y ont contribué
et qu'on ait réellement un rapport à la commission, qui aura un
rapport à faire, parce qu'il y a un rapporteur; il faut que ce rapport
de la commission soit un rapport satisfaisant pour l'ensemble et la
totalité des membres de cette commission et qu'il nous permette de dire:
II n'y a pas eu d'abus ou il y a eu de l'abus; s'il y a des gens qui ont mis
trop d'argent dans leurs proches, il y a peut-être moyen de le
récupérer.
Si on s'aperçoit qu'il y a eu des centaines de millions qui ont
été dépensés inutilement et qu'il y a des gens qui
se sont enrichis inutilement sur le dos des citoyens, à ce moment, nous
serons en mesure d'évaluer la possibilité de
récupérer des sommes d'argent, comme cela a été le
cas pour le Village olympique où, à un moment donné, le
gouvernement a décidé d'adopter une loi pour arrêter des
profits qui semblaient exorbitants de la part des Terrasses Zarolega. Je pense
qu'il peut y avoir la même chose ici. Ce n'est pas parce que cette
enquête pourrait amener certaines dépenses qu'on doit, au
départ, tenir pour acquis que ce sont des dépenses inutiles. Au
contraire, M. le Président, il faut s'entendre sur le principe que,
dorénavant, tout grand projet qui serait fait au Québec ne
laisserait pas un goût sur ou de la méfiance ou des attitudes de
défaitisme chez les Québécois, en disant: C'est normal,
tout le monde se graisse avec ces choses et, comme on ne fait jamais
d'enquête, il n'y a pas de problème, on peut continuer à
s'empiffrer et les rapaces continuent à accumuler des profits sur le dos
des contribuables. Je pense en effet que sur le simple fait du principe, il est
absolument essentiel qu'une enquête démontre qu'il n'y a pas eu ou
qu'il y a eu des coûts exorbitants, des dépenses exorbitantes et
des profits exorbitants. Il faut que cela soit mis en évidence de
façon qu'à une prochaine occasion où le Québec aura
le moyen d'avoir un projet d'envergure, on sache au départ qu'on ne peut
pas se moquer de l'autorité au Québec et qu'il y a quand
même des limites à la rapacité de ceux qui veulent se faire
une face...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, il avait
été bien entendu hier entre le gouvernement et le Parti
québécois qu'il y aurait d'abord une rétrospective
générale. Dans cette rétrospective générale
des trois grands, on a entendu d'abord le COJO en partie hier; il y aura
deuxièmement le rapport de la Régie des installations olympiques
et, troisièmement, les autorités de la ville de Montréal.
S'il y avait lieu, après avoir entendu ces gens nous donner des
informations qu'on a besoin de
connaître, de procéder autrement, par une méthode
qui serait déterminée, on y verrait. Hier, je pense que le
travail qu'on a fait a été un travail fort utile, les
renseignements qu'on a obtenus de la CECO, pardon du COJO, qui nous a
donné...
M. Goldbloom: Vive la différence!
M. Houde (Fabre): Vous êtes comme les Français,
vous!
M. Bellemare (Johnson): II y a les cocos aussi.
M. Lalonde: Vous lisez trop Paris-Match.
M. Léger: M. le Président, je m'excuse
auprès du député de Johnson...
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas tout à fait fini.
M. Léger: J'invoque le règlement sur ce que vous
venez d'affirmer.
Le Président (M. Gratton): Sur un point de
règlement, le député de Lafontaine.
M. Léger: Je voudrais immédiatement, avant que le
député de Johnson s'en aille dans une mauvaise direction, dire
que l'entente hier n'était pas du tout ce que le député de
Johnson est en traindedire. Il ne s'agit pas de dépendre de ce qu'on
aura pu découvrir ici, en commission parlementaire, pour décider
par la suite s'il y aura enquête ou non, comme l'ont dit le ministre, le
Solliciteur général et le député de Johnson. Ce
n'est absolument pas cela. Nous avons dit qu'actuellement nous pouvions faire
un tour d'horizon, évaluer dans le futur et passer de façon
superficielle sur l'aspect des coûts pour lesquels nous avons des
chiffres actuellement. Cela, c'est correct, mais cela n'a aucun rapport avec
une enquête générale qui doit être
décrétée en dehors des résultats que nous avons
aujourd'hui.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je vous redemande
la parole parce que...
M. Léger: Donc, ce n'est pas la même chose du
tout.
M. Bellemare (Johnson): ... le député m'a
interrompu sans raison. Le règlement, ce n'est pas cela. Il s'agit, pour
le député de Lafontaine, de reprendre encore une fois la parole
pour répéter exactement la même chose que je suis en train
de dire. Je n'étais pas sourd. J'ai assisté à toutes les
séances. Je dis et répète que le tour d'horizon que nous
faisons présentement est fort utile, au moins pour moi, personnellement,
qui n'ai pas toutes les lumières du Saint-Esprit. Il ferait
peut-être du bien à d'autres de les obtenir.
Une chose reste sûre, il y a une foule de détails, de
questions qui ont été posées. Extraordinaire est la
position qu'a prise le COJO quant à certaines données de base et
c'était utile qu'on le sache. Ce n'est pas en allant à la
pêche mais en parlant, puisqu'on a ces gens comme invités à
cette commission parlementaire, on les a devant nous et on peut leur poser
facilement bien des questions qui sont d'appoint. Le président est
là pour nous dire si on n'est pas dans l'ordre.
Je pense qu'hier a été une journée fort utile, nous
avons appris bien des choses. Qu'on cesse donc de dire qu'on est contre les
procédures judiciaires et qu'on ne veut pas qu'il en soit prises. Au
contraire, la commission parlementaire remplit bien son rôle. On est en
train de faire une rétrospective générale, on entre dans
certains détails qui sont peut-être bien utiles et qui seront
peut-être très utiles plus tard. On a entendu le COJO, on va
peut-être terminer ce matin avec ces honorables messieurs et nous
pourrons peut-être entendre, après cela, la Régie des
installations olympiques, elle aussi. Demain, peut-être que son honneur
le maire de Montréal, qui représente les intérêts de
la ville, nous fera un exposé de ce qui s'est produit. Je pense que
c'est la logique même, c'est le but de la commission parlementaire pour
lequel nous avons été convoqués. Je n'ai pas
été convoqué pour faire une enquête. S'il y a lieu
d'en faire, les parties s'entendront. Là, je pense que je serai, moi
aussi, en faveur de cela. Mais les aspects administratifs et sportifs de la
tenue des jeux, si ce n'est pas notre mandat, donnez-nous en un autre. Si c'est
notre mandat, tenons-nous à cela et arrêtons de dire qu'il y en a
qui se sont enrichis et qu'il y en a qui ont fait de l'argent. Cela, c'est pour
la publicité.
Cela fait l'affaire de ceux qui veulent trouver des scandales. Ecoutez,
ce n'est pas le régime qu'il faut abattre; c'est une commission
parlementaire qui siège entre gentilshommes et qui entend des
réponses qui sont données avec bon sens. Il y a des fois
où cela ne fait pas notre affaire. Il y a des réponses que je
n'ai pas encore eues; j'en attends ce matin. On dit qu'on est prêt
à répondre, qu'on va fournir d'autres détails. Mais je dis
qu'en vertu du mandat qu'on a on doit regarder, étudier les aspects
administratifs et sportifs.
On a commencé hier et on a fait un très bon travail. Je
pense qu'on devrait continuer notre travail ce matin et, quitte plus tard,
après avoir entendu les trois grandes parties, le COJO, la RIO et la
ville de Montréal, s'il y a lieu d'avoir une autre procédure,
à ce que la Chambre nous donnera un autre mandat. Si la Chambre ne nous
le donne pas, le gouvernement assumera sa responsabilité, en portera
tout l'odieux; si quelque chose est déterré ou s'il y a des
aspects douteux dans la position de certaines personnes, le gouvernement
assumera sa responsabilité.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, nous avons commencé
hier un travail qui me semble être utile et nous avons commencé
l'examen de certains écarts qui sont évidents, qui ont
été exposés clairement dans un tableau avec des dates qui
indi-
quent la progression des coûts dans un domaine, celui dont le COJO
a été responsable. Il y a d'autres dossiers qui nous ont
été remis hier, et d'autres qui s'en viennent et il y a d'autres
écarts entre les prévisions et les coûts réels, qui
sont encore plus importants que ceux que nous avons examinés hier soir.
Il me semble que la logique nous commande de poser des questions, pour obtenir
des explications et possiblement que ces explications vont faire de la
lumière sur les écarts que l'on connaît. Si, avec ces
explications, la commission parlementaire se dit satisfaite des
réponses, satisfaite des explications, elle va conclure en toute logique
qu'il n'y a pas lieu d'aller plus loin. Mais si la commission parlementaire
n'est pas satisfaite des réponses, il y aura une raison fondamentale
d'aller plus loin.
Le député de Lafontaine a parlé du Village
olympique et a dit: Le gouvernement est intervenu en présentant et en
faisant adopter un projet de loi pour assumer la responsabilité du
village et pour empêcher que d'autres profits exagérés, je
prends le sens de ses paroles, je ne les reprends pas nécessairement
à mon compte, mais il a dit que des profits exagérés
avaient été réalisés et qu'il était
nécessaire d'adopter une loi pour assumer la responsabilité
administrative du village pour empêcher que des profits
exagérés continuent de se faire.
M. le Président, je voudrais vous rappeler, ce que vous vous
rappellerez sans difficulté, que non seulement le gouvernement a fait
adopter un projet de loi mais il a entrepris une enquête et, comme
résultat de cette enquête, il y a eu des poursuites dont les
tribunaux vont disposer. Mais, M. le Président, il y avait un
début de preuve et on a donné aux autorités
compétentes la responsabilité de suivre ce début de preuve
jusqu'au bout pour savoir s'il y avait matière à poursuite. Il me
semble qu'il en est de même pour le travail que nous faisons
présentement, qu'il faut savoir s'il y a des explications raisonnables,
et si l'on n'est pas satisfait de ces réponses, si l'on croit qu'il y a
là-dedans un début de preuve, un soupçon raisonnable qu'il
y a quelque chose qui doit être poursuivi, là il y aura
matière à enquête et la forme de l'enquête devra
être décidée à ce moment-là.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Saint-Jacques.
M. Charron: M. le Président, il y a dans les remarques du
ministre des Affaires municipales, ce matin, et du partenaire tout
évident de l'Union Nationale...
M. Bellemare (Johnson): Comment, le partenaire tout
évident? Je suis membre de la commission, M. le Président, et je
ne veux pas que le député de Saint-Jacques m'insulte. C'est
clair? Respectez votre mandat et je vais respecter le mien!
M. Charron: M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Je ne permettrai pas que le
député de Saint-Jacques me lance...
M. Charron: Allez-vous me dire...
M. Bellemare (Johnson): Non, monsieur!
M. Charron: Allez-vous me dire...
M. Bellemare (Johnson): ...comme partenaire. Je suis
membre...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Charron: Est-ce que ce qu'a fait le député de
Johnson n'est pas une marque de partenaire évident dans ce dossier?
Bien...
M. Bellemare (Johnson): Je ne suis pas un partenaire. Je suis un
membre de la commission.
M. Charron: Cela saute aux yeux de tout le monde!
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas vous qui allez me mener dans
ça! Ce n'est pas votre idée non plus!
M. Charron: J'ai le droit de faire remarquer à la
commission, M. le Président...
M. Bellemare (Johnson): Je demande, M. le Président, qu'on
s'en tienne au sujet.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, à
l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Je ne permettrai pas à cet
insignifiant de me donner des leçons!
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bellemare (Johnson): C'est clair? Il ira faire cela ailleurs
qu'ici.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Charron: Je dis, M. le Président, que les remarques du
ministre des Affaires municipales sont dans le même sens absolu que
celles d'un député qui se prétend membre de la commission,
député de l'Opposition, c'est comme du bleu et du rouge
mélangés ensemble. C'est la même couleur. Je dis que, dans
les propos de tous les membres de la commission depuis le début,
à l'exception du député de Lafontaine, il y a ce matin une
tentation, une tentative de faire prendre les propos et les débats
d'hier pour ce qu'ils n'ont pas été et ce qu'ils ne sont pas.
Si j'ai bien compris le ministre des Affaires municipales, il n'est pas
encore convaincu qu'il faut faire une enquête. Il extrapole des
débats d'hier une condition qui aurait été posée
par je ne sais qui à l'effet que c'est la fin de ses travaux que la
commission jugera s'il faut faire une enquête plus approfondie ou pas, ce
qui n'a jamais été discuté hier, en aucun temps.
Il y a possibilité, à partir d'aujourd'hui, et
même à partir de l'expérience des questions-bidons
posées par le député de Johnson hier ou des questions des
ministres et des députés libéraux qui nous ont tout
simplement conduits à un éventail des dépenses sans aucune
justification apportée, il y a déjà matière
suffisante, dis-je pour n'importe quel esprit suffisamment ouvert à voir
que ce n'est pas ici que nous pouvons établir la raison fondamentale
pour laquelle les Québécois nous ont mandatés ici et
pourquoi l'aventure olympique s'est terminée par une catastrophe
financière, pourquoi ce qui devait s'autofinancer et ce qui devait
être une aventure à notre taille et modeste se termine par un
bilan aussi désastreux. Personne ne le sait. Est-ce que ce sont les
questions de pompier du député de Johnson qui vont permettre
à la population d'avoir cette information?
M. Bellemare (Johnson): J'espère que vous avez
été éclairé pour bien des choses, vous!
M. Charron: Est-ce que ce sont toutes les questions
posées...
M. Bellemare (Johnson): Vous avez essayé de faire
seulement du...
M. Charron: ...une fois qu'on fait l'éventail...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): C'est cela que vous appelez...
M. Charron: Voulez-vous le rappeler à l'ordre, M. le
Président?
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bellemare (Johnson): Si vous continuez...
M. Charron: II finit pas être gâteux, là!
Voulez-vous le rappeler à l'ordre?
M. Bellemare (Johnson): C'est lui qui va sortir, ce n'est pas
moi!
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Charron: J'ai l'impression que toutes les questions que nous
avons eues hier ne conduisent pas à une réponse satisfaisante et
que, dès ce matin, s'il en avait le courage et s'il en avait le cran par
son mandat qui lui a été confié par la population, le
gouvernement pourrait annoncer la décision, à la seule
expérience de la journée d'hier, qu'il faut effectivement
conduire à une enquête mieux menée et mieux conduite que
celle qu'on dit avoir conduite ou avoir entamée dans la journée
d'hier. Mais quand le ministre des Affaires municipales conclut en disant que
ce sont les travaux de la commission qui nous permettront d'établir s'il
y a effectivement ou non un besoin d'enquête publique, je dis qu'il est
en train de noyer un poisson qui ne devrait même pas être devant
nous actuellement.
Nous avons la responsabilité, et cela saute aux yeux à la
seule expérience et à la seule lecture des documents, que nous
sommes incapables, par nos seules forces, à moins de nous prendre, parce
que nous venons d'une époque antérieure, pour des génies
capables de saisir la réalité de toute l'administration publique,
de déterminer la question fondamentale pour laquelle nous sommes ici,
pourquoi cette catastrophe financière s'abat maintenant sur la
société québécoise.
M. Goldbloom: Avant le 17 juillet, vous étiez
capables.
M. Charron: Pardon?
M. Goldbloom: Avant le 17 juillet, vous étiez
capables.
M. Charron: Avant le 17 juillet, d'accord, je suis satisfait que
vous m'interrompiez de cette façon, parce qu'hier j'avais effectivement
manqué l'occasion de vous répondre sur cet argument. Le ministre
des Affaires municipales nous a apporté hier deux arguments ridicules.
Le premier, en nous disant que cela coûterait trop cher une
enquête. Avons-nous pensé au coût d'une pareille
enquête? Il faut être vraiment d'un sans-gêne
épouvantable pour être membre d'un gouvernement qui a permis
l'établissement d'un dossier aussi catastrophique par son laisser-faire
de $1,5 milliard et ensuite s'inquiéter des quelques milliers de dollars
que cela coûterait à la société pour recouvrer, chez
les voleurs qui se sont infiltrés dans cette opération avec le
consentement tacite du gouvernement, l'argent qui est dû à la
société québécoise. Il faut vraiment être
à court d'arguments pour aller invoquer jusque celui du coût d'une
enquête qui ne...
M. Goldbloom: Vous allez loin.
M. Charron: ...ferait que rétablir la justice et qui ne
ferait que rétablir et faire la lumière sur ce dossier
catastrophique.
L'autre argument, nous dit le ministre des Affaires municipales, c'est
qu'auparavant, avant le 17 juillet, nous nous sommes toujours contentés
d'une commission parlementaire et que nous devrions aujourd'hui, les jeux
étant faits, c'est le cas de le dire, continuer avec ce
procédé. M. le Président je dois vous dire que nous avons
été une année complète sans séance de la
commission parlementaire, entre le 9 juillet 1975 et le 17 juillet 1976. Si
vous regardez ce tableau, au moment où les coûts ont
augmenté d'une façon encore plus gigantesque, il n'y en a pas eu
de commission parlementaire, même si on l'a demandé dix fois,
vingt fois, trente fois. Ce que nous faisions, à cette époque,
avant le 17 juillet, M. le Président, c'était d'assister,
impuissants mais sidérés comme l'ensemble de la
société québécoise, à la croissance et au
développement d'une catastrophe financière
maintenant terminée, je l'espère. Et c'est là toute
la différence du monde, M. le Président. Quant au mandat de la
commission dans les autres séances, les deux seules autres fois
où a siégé cette commission à l'entendre
parler on a suivi de semaine en semaine le dossier olympique il nous
ment quand il laisse entendre telle chose. Il a été un de ceux
qui, complices comme d'autres membres du cabinet, ont interdit à la
commission de siéger pendant une année, au moment où les
coûts augmentaient de façon catastrophique. Mais nous assistions
simplement à une croissance de coûts. Notre devoir, à ce
moment, notre mandat était d'établir où s'en allait la
barque olympique. Elle est maintenant accostée. Avec quel coût de
transport? M. le Président, nous le savons tous, ou nous ne le savons
pas encore.
Ce que nous avons maintenant à faire, c'est pour cela que le
mandat de la commission est tellement différent aujourd'hui, maintenant
que les jeux sont faits, nous n'avons plus à suivre la barque, nous
n'avons plus à suivre la croissance des coûts, c'est maintenant
notre devoir, aussi vrai que l'autre fois c'était de suivre
minitieusement la croissance des coûts, notre devoir fondamental est
maintenant d'établir pourquoi ils ont crû de cette façon
avec la complicité de qui avec le consentement de qui et comment il se
fait que ce qui nous avait été promis comme une aventure modeste
qui devait s'autofinancer se termine par un coût exorbitant sur le dos de
la société québécoise. C'est maintenant cela, et
maintenant que c'est cela notre mandat, nous pouvons tout aussi bien dire que
cette commission n'est certainement pas prête à accomplir
totalement son mandat sans appui extérieur.
Nous sommes incapables d'établir aujourd'hui plus loin qu'un
éventail des dépenses sans pouvoir aller jusqu'à la
justification de chacune. Je vous répète ce que je vous disais
hier. Au mieux-aller, devrions-nous prendre les trois semaines, nous pourrons
établir exactement comment les $1500 millions engloutis dans l'aventure
olympique ont été effectivement dépensés à
chaque article. Au mieux, devrions-nous le faire à la suite d'une
série de petites questions inoffensives émanant aussi bien du
parti ministériel que des collègues de l'autre Opposition.
Au mieux, mais ce n'est même pas ce que nous pouvons
établir. Ce que nous devons établir, c'est pourquoi chacune de
ces dépenses s'est inscrite. Etaient-elles justifiées? Le COJO
pourrait nous remettre aujourd'hui, en entier et en photocopies, le document
qu'a en main M. Guay et dont il se sert pour fournir aux députés,
qui font semblant de mener une enquête, les réponses à
leurs questions. Nous pourrions distribuer ce document, et le COJO aurait
même pu l'imprimer à l'intérieur de celui qui nous a
été remis, et ce serait terminé, mais jamais personne
d'entre nous pourrait affirmer que nous avons conduit ici une enquête sur
les jeux.
Nous avons un éventail plus ou moins complet. Il pourrait
être beaucoup plus complet que ce petit tableau que nous avons sur le
coût total des jeux, mais ce n'est pas le mandat, ce n'est pas ce que
nous avons à faire maintenant. Nous avons à établir
pourquoi ces montants ont été dépensés de cette
sorte et comment il se fait que nous nous ramassons avec un déficit de
$1 milliard.
Si on venait à prouver et je conclus avec cela que
toutes les dépenses étaient justifiées, que toutes les
dépenses sont devenues, à un moment ou à un autre de
l'échéancier, nécessités et qu'effectivement aucune
ne pouvait être coupée, qu'aucune dépense inutile ne
pouvait être sauvée, aucun profit excessif ne pouvait être
écarté, alors, il faudra donc dire que la note totale de $1500
millions est un coût raisonnable, normal pour une pareille aventure. Mais
alors, il faudra remonter à ceux qui nous avaient promis qu'on s'en
tiendrait à $300 millions sans investissement ultérieur de la
société québécoise et juger ceux qui ont
laissé conduire cette barque en mentant à la population
dès l'origine, c'est-à-dire la catastrophe dans laquelle ils ont
embarqué la société québécoise.
Qu'on ne me dise pas que le mandat de la commission parlementaire est le
même qu'avant les jeux. Avant les jeux, c'est-à-dire les deux
seules fois où vous avez bien daigné faire un simulacre
d'observation de la croissance des coûts de l'aventure olympique, et ce
que c'est aujourd'hui, maintenant que les jeux sont faits, ce sont deux choses
tout à fait différentes.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre des
Affaires municipales.
M. Goldbloom: Je retiens, de ce long discours du
député de Saint-Jacques, un point qui me semble d'une grande
importance. Je n'ai pas l'avantage d'avoir déjà devant moi la
transcription de ses paroles. Je suis obligé de me fier à ce que
j'en retiens de mémoire. J'ai cru comprendre qu'il a dit, qu'il a
affirmé qu'il y a eu des voleurs qui ont touché aux sommes
d'argent dépensées pour la réalisation des installations
olympiques et la tenue des jeux.
Si c'est une affirmation... Et je l'ai écouté assez
attentivement parce que je me suis demandé: Est-ce un argument, est-ce
que nous devrions faire une enquête parce qu'il est possible qu'il y ait
eu des voleurs? Non, il a affirmé: II y a des voleurs qui ont
profité dans ce dossier olympique. S'il a des renseignements de cette
nature, qui lui permettent de faire une telle affirmation, c'est de son devoir
d'en informer le Solliciteur général pour qu'une enquête en
règle puisse se faire. Si c'est simplement de la spéculation, je
pense que nous avons intérêt à continuer le travail
sérieux que les autres membres de la commission parlementaire veulent
poursuivre.
M. Lalonde: M. le Président, l'inflation verbale du
député de Saint-Jacques étant terminée, est-ce que
je peux avoir la parole?
Le Président (M. Gratton): Pour des questions?
M. Lalonde: Pour des questions, oui.
Le Président (M. Gratton): L'honorable Solliciteur
général.
M. Bellemare (Johnson): Avant, M. le Solliciteur
général, on devait déposer ce matin des réponses
bidons aux questions que j'ai posées hier.
Vous savez que l'insulte est une arme bien utile pour celui qui n'a pas
de conviction. Alors, je me fous de tout ce qu'on peut dire de moi. C'est une
bien faible défense. On aura beau crier, puis on aura beau dire
n'importe quoi, M. le Président, mon travail que je fais, je le fais
consciencieusement dans le but d'entendre, d'abord comme membre de la
commission, le COJO; ensuite de cela, la RIO et la ville de Montréal.
Après cela, on sera en mesure, je pense, d'avoir une opinion plus grande
et meilleure.
Hier on devait déposer, M. le Président, certains
renseignements utiles et je ne sais pas si on est en lieu ce matin de les
déposer.
Comité organisateur des jeux olympiques
(suite)
M. Rousseau (Roger): M. le Président, hier, vous avez
posé des questions sur le mobilier du village, nous sommes en mesure de
vous répondre. Aussi, vous avez demandé la "cédule" de
paiements de l'ONF, nous sommes en mesure de vous répondre. Alors, M.
Guay pour...
M. Guay (Michel): Dans le cas du mobilier résidentiel du
Village olympique, M. le Président, il y a eu appel d'offres publiques
au mois de septembre 1975 et il y a eu ouverture de soumissions au début
d'octobre et, à la suite des études des soumissions, les contrats
sont allés au plus bas soumissionnaire, l'appel d'offres était
ventilé de façon à pouvoir choisir des manufacturiers
différents pour chacun des éléments du mobilier
résidentiel.
Les firmes suivantes ont eu des contrats: Opus, pour les lits, les
coffres, les écritoires et les penderies, pour $2 136 000; Exotic
Veneer, pour les lits bas, $204 000; Amsco, qui est de l'ameublement scolaire,
pour les bancs, $136 000; Henderson, pour les chaises, $135 000; Luxo, pour les
lampes, $133 000, pour un montant total de $2 746 000. Et il y a la firme Aftec
qui a fait le montage de la manutention, $236 000; la firme et l'ensemble
Dallaire et Jarry pour le design, $80 000; la firme Jacques Corriveau et
associés pour la coordination de l'ensemble du projet pour $140 000; un
montant total de $3 193 000 pour le mobilier résidentiel.
J'ai mentionné, hier, en réponse à une question, un
coût approximatif de $4 millions pour l'ensemble du mobilier du Village,
cela comprenait bien sûr d'autres fournitures, matériel de
bureaux, bureaux, qui étaient dans le secteur administratif du Village
olympique.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on peut en avoir des
photocopies?
M. Guay: Oui, on peut, c'est écrit à la main pour
le moment, on va le transcrire et vous le faire parvenir.
Dans le cas de l'Office national du film avec qui nous avons un contrat
pour la préparation du film officiel, le contrat est pour un montant
global de $900 000 et le contrat prévoit une cédule de paiements
et des montants qui doivent être payés à certains moments,
c'est-à-dire lors de la signature, lors de l'acceptation du synopsis,
lors de l'acceptation du scénario et ainsi de suite. En date du 1er
août il y avait $650 000 qui avaient été versés
à l'Office national du film sur les $900 000. Les prochains $250 000
seront versés selon une cédule de paiements qui s'étend
entre le mois d'août 1976 et le 2 mai 1977, date à laquelle
normalement copie du film en 35 milimètres sera remise au COJO et
à ce moment-là nous aurons versé les $900 000 à
l'Office national du film.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'on peut avoir une photocopie de
cela aussi?
M. Guay: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Le Solliciteur
général.
Vérification des livres
M. Lalonde: M. le Président, hier, nous avons pendant
plusieurs heures examiné surtout les écarts entre les
prévisions de juillet 1975 et ce que COJO nous présente comme
étant les chiffres actuels des dépenses, pour essayer de
déterminer, si ces écarts sont vraisemblables, justifiés,
enfin pour faire un peu de lumière sur la question des coûts.
Toutefois, nous parlons quand même au niveau des opérations
d'un budget de $132 millions. J'ai hier eu l'occasion de demander, en passant
seulement, si les opérations de COJO seraient vérifiées
par des vérificateurs indépendants. J'aimerais ce matin que M.
Rousseau nous décrive quel mandat le COJO a donné à ces
vérificateurs pour que la vérification des livres de COJO se
fasse et qu'un bilan final, définitif et même un bilan de
liquidation soient présentés éventuellement avec et
j'en profite pour l'ajouter maintenant la procédure de
liquidation qui serait prévue à partir de maintenant, à
partir de la clôture des jeux jusqu'à la fermeture des livres du
COJO.
M. Rousseau: M. le Président, si vous vous rappelez, au
tout début de la vie du COJO, nous avions comme vérificateur le
vérificateur de la ville. Il y a trois ans à peu près, le
conseil a demandé d'avoir un vérificateur du dehors, autonome, et
nous avons nommé à ce moment-là Samson Bélair.
Samson Bélair est notre vérificateur et il nous a aussi
aidé à monter le système de comptabilité. Il nous
suit pas à pas depuis qu'il a son mandat et le fera jusqu'au bout. Il
faut se rappeler qu'en ce moment, nous sommes en plein
démentèlement, en pleine démobilisation; les li-
vres ne se fermeront pas avant sept ou huit mois. Le vérificateur
nous suit depuis le début, et vous aurez certainement un rapport final,
complet, de tout ce que nous avons fait, et exposant comment cela s'est
fait.
M. Lalonde: Mais est-ce que vous aviez donné un mandat
spécial, plus détaillé à vos vérificateurs
ou si cela va être le mandat normal qu'une entreprise donne à ses
vérificateurs, que les actionnaires en fait donnent aux
vérificateurs d'une entreprise?
M. Rousseau: J'aimerais que le contrôleur vous explique
exactement le mandat du vérificateur.
M. Morin (Yves): M. le Président, le COJO étant une
compagnie incorporée en vertu de la partie 3 de la Loi des compagnies,
nous devons avoir un vérificateur. Le vérificateur doit
présenter le rapport aux membres de la corporation une fois l'an, selon
les normes et pratiques de l'Ordre des comptables agréés de la
province de Québec. De plus, les vérificateurs doivent porter
à la connaissance du comité exécutif et de ceux de qui ils
ont reçu mandat, c'est-à-dire les membres de la corporation, tout
problème ou toute anomalie qu'ils auraient pu trouver lors de la
vérification des livres de la compagnie.
Naturellement, ceci c'est dans le champ d'application du contrôle
interne qu'on retrouve dans toute organisation comme la nôtre ou de toute
grosse entreprise, dans des procédures qui méritent d'être
plus rigides, également, dans les autres procédures
administratives.
M. Lalonde: Alors, M. Morin, combien de vérifications ont
été faites jusqu'à maintenant par ces
vérificateurs, ce sont des vérifications annuelles,
j'imagine?
M. Morin (Yves): Oui.
M. Lalonde: Avec un rapport de vérification qui est joint
à votre bilan annuel.
M. Morin (Yves): Le premier rapport annuel, le premier
état financier vérifié par Samson Bélair,
c'était pour l'année terminée le 30 avril 1975; ce rapport
a été accepté par les membres l'été dernier.
Le deuxième rapport, en date du 30 avril 1976, sera
présenté à la prochaine réunion annuelle des
membres de la corporation, réunion qui doit avoir lieu cette semaine ou
la semaine prochaine, et je présume que le conseil d'administration va
alors nommer le même bureau pour l'année financière
terminée au 30 avril 1977.
M. Lalonde: Est-ce que vous prévoyez, à titre de
contrôleur vous êtes contrôleur du COJO donner
un mandat différent au vérificateur, pour la fermeture finale des
livres, c'est-à-dire en 1977? Par exemple, est-ce que vous reconnaissez
qu'il s'agira d'un bilan de liquidation?
M. Morin (Yves): Ce sera un bilan de liquidation
définitive et un bilan total, c'est-à-dire qu'il faudra
préparer un document consolidé, démontrant le coût
de chacun des secteurs pour la période, la vie du COJO. La vie du COJO
est à peu près de cinq ans. Il est bon d'avoir annuellement un
rapport de l'année étudiée, mais je crois qu'il est
également essentiel d'avoir la vue d'ensemble des cinq années de
la vie du COJO.
M. Bellemare (Johnson): Le vérificateur
général de la province, quand il fait rapport de la
vérification de tous les états financiers des différents
ministères, accompagne son rapport de remarques qui sont parfois
très intéressantes. Est-ce que, dans le premier rapport de Samson
Bélair, il y a eu des remarques, en même temps que le
dépôt du rapport du vérificateur?
Est-ce que ce document que vous avez en main pourrait faire
l'étude de la commission parlementaire s'il y avait eu des remarques
dans ce rapport?
M. Morin (Yves): II est de pratique courante que les
vérificateurs d'entreprises, après la vérification des
livres, produisent une lettre à la direction de l'entreprise lui
suggérant certaines modifications dans ses contrôles internes.
Nous n'avons pas échappé à la règle. Nous avons
reçu une telle lettre de nos vérificateurs et, dès
réception de la lettre, nous avons fait tous les efforts pour mettre en
application leurs recommandations.
M. Bellemare (Johnson): C'est justement là que vient la
raison pour laquelle ma question est posée. Il y a eu une lettre du
vérificateur dans laquelle il a attiré votre attention sur
certaines dépenses qui ont été faites d'une manière
peut-être irrégulière ou d'une manière qui a
outrepassé le pouvoir qu'avait le COJO de faire certaines
dépenses. Cette lettre, qui est dans vos dossiers, est-ce qu'elle peut
être produite?
M. Morin (Yves): M. le Président, cette lettre
suggérait surtout des procédures de contrôle interne.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas cela. Je veux savoir s'il
est possible que la lettre soit déposée.
M. Morin (Yves): La lettre est adressée au comité
exécutif du COJO. Ce n'est pas à moi de répondre à
cela, je m'excuse.
M. Bellemare (Johnson): Alors, puisque les autorités du
COJO sont ici...
M. Morin (Yves): Mais je n'ai pas la lettre en ma possession dans
le moment.
M. Bellemare (Johnson): Non, mais est-ce qu'on pourrait obtenir
cette lettre du vérificateur?
M. Rousseau: M. le Président, je crois qu'il faudrait en
parler au conseil. Nous rencontrons le
conseil vendredi. Je peux demander au conseil s'il a objection. Parce
qu'il faut se rappeler que c'est une corporation dont les membres sont des
Canadiens de partout au Canada. Alors, ils nous ont donné un mandat
d'une corporation autonome...
M. Bellemare (Johnson): M. Rousseau, vous allez admettre avec
moi...
M. Rousseau: Oui, oui.
M. Bellemare (Johnson): ... que c'est un point excessivement
important pour nous. Lorsque le vérificateur de la province fait la
vérification annuelle, il donne, au début de son rapport annuel,
certaines indications dans tous les ministères, ce qui ne fait pas
plaisir au gouvernement, c'est sûr, mais qui réalise bien le
pourquoi d'une vérification comme celle-là, la raison
d'être du Vérificateur général.
Alors, moi, je suis d'avis qu'une lettre comme celle-là,
où l'attention a été attirée d'une manière
spéciale sur certaines irrégularités ou certaines
dépenses qui sont dérogatoires, je pense qu'une lettre... Je n'ai
pas d'objection qu'à la lettre vous ajoutiez les raisons qui ont
motivé la correction qui a été apportée à
chacun des points soumis. Je pense que cela éclairerait
énormément la commission parlementaire et ce serait fort
intéressant de savoir quand vous avez eu, en 1973, le rapport de M.
François Belair, et vous allez en avoir un autre de Samson Belair, vous
avez certainement là des choses très intéressantes
à nous communiquer.
M. Lalonde: M. le Président, j'ajouterais que la
commission serait sûrement intéressée non seulement
à voir cette lettre mais aussi les bilans, les rapports des
vérificateurs attachés aux bilans.
D'après la réponse que vous nous avez donnée,
seulement celui du 30 avril 1975 aurait été vérifié
par Samson Belair. Est-ce que vous avez aussi produit des bilans pour
l'année terminée le 30 avril 1974.
M. Morin (Yves): Pour l'année 1974, le bilan avait
été vérifié par Guy Trudel, vérificateur de
la ville de Montréal; celui de 1975, par Samson Belair, lequel a
été approuvé par le conseil d'administration du COJO;
celui du 30 avril 1976 est terminé et il sera approuvé par le
conseil d'administration du COJO cette semaine.
M. Lalonde: Lorsque approuvé, pourriez-vous le mettre
à la disposition de la commission? On a indiqué que cette
commission, même si elle devait terminer cette première
période des travaux d'ici quelques jours, serait probablement
rappelée à se réunir encore sur cette question. Alors,
dans l'intervalle, avez-vous objection à mettre à la disposition
de la commission ces documents, c'est-à-dire tous les bilans vous
avez parlé du 30 avril 1974, mais s'il y en avait des
précédents, y compris le dernier, du 30 avril 1976 et
aussi la procédure de liquidation que vous allez probablement adopter ou
que la direction va suggérer au conseil d'administration?
M. Rousseau: Personnellement, je n'y vois aucun problème.
Je vais demander au conseil d'administration, vendredi, de déposer ces
documents.
M. Léger: Sur le même sujet, est-ce que le
rôle de vérificateur n'est pas surtout celui de s'assurer que les
contrats ont été réalisés tels que votés ou
tels que rédigés? Le vérificateur ne doit-il pas voir si
la procédure normale a été suivie, en d'autres mots, si
les responsables du COJO ou d'autres bureaux de direction ont suivi la
procédure normale? Je pense que c'est le rôle du
vérificateur. N'admettez-vous pas avec moi que c'est plutôt rare
que, dans le mandat du vérificateur, il peut porter un jugement de
valeur sur la réelle justification de telle dépense, sur le fait
que tel contrat est trop élevé, qu'il aurait pu être obtenu
à moins cher, que telle décision aurait pu en être une
autre et que cela aurait coûté moins cher? Ce n'est pas le mandat
du vérificateur de porter un jugement de valeur là-dessus.
M. Rousseau: C'est très juste.
M. Léger: Donc, le résultat des lettres ou des
recommandations du vérificateur touche beaucoup plus la procédure
comptable qui a été suivie, la justification que tel contrat a
bien été réalisé tel que convenu, mais cela ne
donne pas un jugement de valeur sur la qualité du contrat comme tel en
ce sens que ce contrat aurait pu être fait à de meilleurs termes
et à un coût moins élevé et non plus aussi sur la
qualité des produits qui ont été achetés, la
qualité des produits qui ont été livrés et si on
avait besoin de cette quantité. Ce n'est pas le rôle du
vérificateur de faire cela.
M. Bellemare (Johnson): Sauf si, dans votre mandat, comme celui
du Vérificateur général, il existe ce que dit le
député de Maisonneuve.
M. Léger: Le député de Lafontaine.
M. Bellemare (Johnson): Le député de Lafontaine,
excusez-moi. Je ne veux pas vous enlever votre comté. Il y a la question
qui a été posée tout à l'heure par le Solliciteur
général quant au mandat de la vérification. Est-ce que le
mandat pourrait être cité aussi? Si le mandat est comme celui du
Vérificateur de la province, il y aura là justement c'est
la question que pose le député de Lafontaine des remarques
qui s'attacheront au bilan qui sera déposé par Trudel en 1974,
par Bélair en 1975 et Samson Bélair en 1976.
M. Rousseau: Je crois qu'il est reconnu que les décisions
et les responsabilités sont du mandat de l'exécutif et du COJO.
Le vérificateur vérifie ce que nous faisons et vérifie que
c'est fait suivant les procédures en dedans de l'organisation.
M. Léger: S'il arrive, M. Rousseau, que, par hasard, des
vérificateurs vous font un jugement de valeur, c'est parce que cela a
peut-être dépassé les bornes. Je me réfère
à la lettre du 24 novembre
1975, par exemple, où on a dit: Cela a été un
contrat un peu trop élevé. Si on a pris la peine, une fois, de
dire cela, c'est parce que cela dépassait énormément les
normes, mais c'est un précédent, ce n'est pas...
M. Rousseau: Oui.
M. Léger: ...dans le rôle normal des
vérificateurs.
M. Rousseau: Non. Ce sont plutôt des observations que des
directions.
M. Léger: D'accord.
M. Rousseau: Que des directives.
M. Charron: M. Rousseau, l'exemple que vient de citer le
député de Lafontaine s'est adressé à la ville de
Montréal. Il est arrivé que la ville de Montréal a fait
appel à un vérificateur et, dans son rapport, le 24 novembre
1975, s'en tenant, d'autre part, à ce qu'un vérificateur est
censé faire, de vérifier si cela s'est fait selon les normes, les
règles comptables, les lois et les règles internes, par exemple,
de la ville de Montréal, etc., il s'est même permis d'aller plus
loin. Après avoir dit que tout était légal, sur le plan
image, que tout s'était fait comme il faut, il s'est permis de signaler
que le coût, même si c'était légal, lui paraissant
exorbitant. Nous l'avons cité hier, dans ce genre-là: Nous
désirons cependant vous faire remarquer que les services rendus par la
société dont on parle sont effectués à
Montréal par cinq employés lesquels coûtent à la
ville environ $8000 chacun par mois, ce qui représente un salaire annuel
de $96 000. Nous trouvons que ces montants sont nettement
exagérés et qu'il y aurait lieu d'informer le plus tôt
possible les autorités afin de négocier une entente fixant un
mode de rémunération un peu plus raisonnable.
Ce que nous vous demandons, à partir des rapports de
Vérificateurs généraux sur les années
antérieures les 30 avril 1975, 30 avril 1974 et même 1973
c'est de nous dire s'il est arrivé qu'en plus de vous dire si
tout avait été régulier, selon les normes, etc., on se
prononçait, chez le vérificateur des comptes, sur le
bien-fondé de la décision elle-même conduisant à
telle dépense. L'exemple que je viens de vous donner, c'était M.
Rousseau tout à fait légal.
Le contrat entre la ville de Montréal et la Société
d'études et d'équipements d'entreprises avait bel et bien
été signé et se déroulait tel qu'il avait
été signé. Donc, à ce chapitre, les
vérificateurs disaient: C'est "clean" comme on dit, c'est propre, il n'y
a pas d'entrave ni aux règles comptables, ni même aux lois du
Québec, aux lois fiscales ou quoi encore. Mais ils se permettaient de
dire et vous en conviendrez avec moi qu'un salaire annuel de $96
000 pour cinq employés de la ville de Montréal, c'est
peut-être bien légal, mais ce n'est pas justifiable. Est-il
arrivé que, dans son rapport, le vérificateur des comptes du COJO
sur les années que je vous ai mentionnées, se soit permis une
remarque, non seulement, encore une fois, sur le déroulement de la
dépense, mais sur la nature de la dépense elle-même?
M. Rousseau: Non, je ne me rappelle pas, peut-être que
monsieur...
M. Lalonde: M. Morin, est-ce que ce serait normal qu'un
vérificateur fasse de telles remarques?
M. Morin (Yves): Dans une corporation comme la nôtre et
avec le mandat, je ne crois pas que c'était le rôle des
vérificateurs de mettre en doute la compétence du comité
exécutif ou du conseil d'administration. Les contrats étaient
octroyés après analyse du comité exécutif et du
conseil d'administration et ce n'était pas le rôle de nos
vérificateurs de juger de la compétence...
M. Charron: ... M. Morin, si vous me permettez, nous permet de
conclure en disant: Les aurions-nous en main, les rapports du
vérificateur, cela ne nous apporte pas une réponse sur la
justification des dépenses et c'est pour cela que nous sommes ici.
M. Rousseau: Absolument pas.
M. Charron: Cela va nous donner une réponse sur le
déroulement régulier des dépenses...
M. Rousseau: Voilà.
M. Charron: ... on a dépensé $1,5 milliard dans les
normes comptables et dans les normes législatives ou légales,
mais le bien-fondé de la décision conduisant à la
dépense, comme vous dites, et je partage votre avis, ce n'est pas aux
vérificateurs de le faire. Au fond, nous avons même
signalé, hier, en donnant l'exemple que je vous citais tantôt de
la ville de Montréal, que pour qu'un vérificateur se permette,
parce qu'en quelque sorte, il outrepassait son mandat de vérificateur,
il fallait que le caractère abusif et insensé de la
dépense le frappe au point que sa conscience lui permette de le
signaler, même si ce n'était pas son rôle de le faire.
M. Lalonde: II me semble, M. Morin, si vous donniez au
vérificateur le mandat d'examiner cet aspect des dépenses,
à savoir le bien-fondé, est-ce qu'il ne ferait pas des remarques
sur le bien-fondé? Par exemple, si COJO avait décidé
d'acheter pour $16 millions de "walkie-talkies" au lieu de $1 600 000, est-ce
qu'il n'y aurait pas là une question que le vérificateur pourrait
se poser? Même si toutes les procédures de commandes d'achat
avaient été suivies?
M. Rousseau: Je crois qu'il faut se rappeler que le
vérificateur n'est pas celui qui connaît les besoins de
l'organisation. C'est lui qui voit à ce que les comptes soient faits en
dedans d'une procédure qui est reconnue par le vérificateur et
qui, souvent, dans notre cas, nous a aidé à monter la
procédure aussi bien que le système de comptabi-
lité. La question de décider si c'est $16 millions ou $1
million, c'est vraiment suivant les besoins reconnus par l'organisation et
entérinée par l'exécutif et le conseil. Je crois que le
vérificateur n'a rien à dire dans une chose comme cela
excepté...
M. Lalonde: M. Guay a quelque chose à ajouter.
M. Guay: M. le Président, j'aimerais ajouter que, dans le
processus pour avoir l'acquisition de biens et services, il a fallu
établir la justification du besoin. Le besoin s'est fait connaître
au cours des années, puis des experts de chaque domaine approprié
ont traduit les besoins en service en quantifiant le nombre d'appareils, le
nombre de personnes et le nombre d'éléments requis pour
répondre au besoin. Donc, le service était responsable
d'identifier les besoins d'un ordre donné au COJO. Ce service devait
traduire dans des documents en quantifiant les quantités et il devait
élaborer un budget qui couvrait le personnel, les experts
extérieurs, les biens et services qu'on devait acquérir. Il
devait faire justification à son directeur général qui, en
retour, devait aller défendre son dossier au comité
exécutif et le comité exécutif devait défendre
l'ensemble du budget préparé au conseil d'administration. Donc,
dans l'élaboration de la justesse des dossiers, il n'y a pas beaucoup de
personnes autres que celles qui ont fait les dossiers qui peuvent en
établir la justesse et la justification. Mais nous en sommes aux
annonces.
M. Lalonde: Vous nous avez décrit hier toute la
procédure suivie, les différents niveaux de décision. Le
vérificateur, lui, est-ce qu'il se satisfait que la procédure ait
été suivie?
M. Guay: C'est cela.
M. Lalonde: Bon, alors, c'est le maximum...
M. Guay: Si on devait faire un appel d'offre pour l'acquisition
de biens, il vérifie que l'appel d'offres a été fait selon
les normes et les procédures qui avaient été
établies et acceptées par le comité exécutif. Il
vérifie aussi de quelle façon les paiements ont été
exécutés. Il y a des exemples. Le contrôleur mentionnait
tout à l'heure que nous avons eu des observations, c'est sur les
méthodes de contrôle. Voici par exemple une observation que les
vérificateurs nous ont faite à un moment donné.
Après étude de toutes les situations du personnel temporaire au
cours de l'été 1975, ils nous ont fait l'observation qu'un
certain nombre de personnes avaient été payées plus que ce
à quoi elles avaient droit et qu'un certain nombre d'autres avaient
été payées moins que ce à quoi elles avaient droit.
Il a recommandé que le contrôleur informe l'exécutif du
COJO de cette situation pour que l'exécutif prenne les décisions
appropriées, soit d'aller chercher l'argent reçu en trop chez
certaines gens et de remettre tout leur dû à ceux qui n'avaient
pas tout reçu.
C'est donc dans la vérification des contrôles et de la
comptabilité de ces situations que le véri- ficateur a fait des
observations qui sont à l'intérieur d'un mandat normal de
vérificateur d'une corporation.
M. Lalonde: En plus de ces observations écrites, M.
Rousseau mentionnait tantôt, ou peut-être M. Morin, que vos
vérificateurs vous suivaient à la piste, quotidiennement, et
pouvaient vous apporter des anomalies. Est-ce qu'ils en ont soulevé des
anomalies, est-ce qu'ils en ont rapporté
régulièrement?
M. Guay: Le bureau Samson Bélair a présentement ce
travail, je parle aujourd'hui, entre dix et quinze personnes, la semaine
dernière elles étaient treize. L'équipe est
composée d'un associé qui est chez nous à temps plein,
plusieurs comptables agréés, des types qui ont leur
diplôme, et une autre équipe de juniors. Et il n'y a pas une
journée sans qu'ils viennent porter un problème à mon
attention ou demander explication pour certaines choses, et nous avons
fréquemment avec eux des discussions dans l'élaboration de plans
de contrôle qui doivent être développés presque
quotidiennement, parce que les situations changent. La dernière en
mémoire, c'est le système de contrôle interne que nous
avons dû créer de toutes pièces à la dernière
minute, lorsque certains pays se sont retirés des jeux et que le
comité exécutif a cru bon de rembourser ou d'offrir un
remboursement sur les billets.
Vous pouvez vous imaginez les sommes considérables que nous avons
dû manipuler et c'était de l'argent liquide; c'est avec le
concours des vérificateurs qu'on a établi toutes les
procédures de contrôle pour s'assurer qu'il n'y aurait pas
disparition de billets verts, et c'est avec leur concours que le processus de
remboursement de billets a été conduit. J'ai un rapport sur
l'évolution de ce dossier en date d'hier, qui nous démontre que
très peu d'erreurs se sont produites, grâce au concours des
vérificateurs et du COJO à l'établissement d'un
contrôle interne extrêmement sévère.
M. Bellemare (Johnson): M. le contrôleur, est-ce que la
rumeur qui voulait que lorsqu'il y a eu une grève on vous avait
rapporté qu'il y avait 300 employés, 300 ouvriers de trop sur le
COJO, sur les installations olympiques, était fondée, et
qu'après qu'il y a eu grève et que le gouvernement a eu
réglé en donnant, je crois, $0.20 ou $0.59 plus tard, il y a eu
une sélection de faite de tous les ouvriers et qu'à partir de
là, le contrôleur a vérifié chaque dossier et qu'au
lieu d'en engager 1500 employés comme avant la grève il n'y en
avait eu que 900 de rengagés, donc une différence de 600? Et
est-il vrai que le rapport qui a été fait à la suite de
cette coupure de 600 employés, 600 ouvriers, a été que les
travaux marchaient normalement et que tout allait pour le mieux? Est-ce que
c'est à vous qu'on a fait ce rapport?
M. Rousseau: Non, M. le Président, ceci n'a rien à
voir avec le COJO. Grâce à Dieu, nous n'avons eu aucune
grève au COJO, ni dans nos constructions. C'est pour la régie ou
la municipalité.
M. Bellemare (Johnson): C'est la ville de Montréal...
M. Rouleau (Claude): La ville de Montréal parce que c'est
en janvier 1975.
M. Bellemare (Johnson): C'est la ville de Montréal qui
répondra à cela.
M. Rouleau: Oui, j'espère.
M. Bellemare (Johnson): L'attention n'a pas été
attirée sur le fait qu'il y avait eu 300 ouvriers de trop.
M. Rouleau: On n'était pas né dans ce
temps-là.
M. Bellemare (Johnson): Non, pas vous autres, mais la ville de
Montréal.
M. Lalonde: M. le Président, je ne sais pas si d'autres
membres désirent continuer sur la question des dépenses. Quant
à moi...
Services
M. Bellemare (Johnson): II y a peut-être un point qui est
un peu spécifique, qui a 100% d'augmentation. Ce sont les services. Il y
a $15 millions qui avaient été prévus en juillet 1975, et
il y a eu une augmentation, en décembre 1975, probablement à la
suite des expériences que vous aviez faites avec les jeux, de $9 521 000
et la reclassification porte le tout à $31 360 000. Il y a là le
double. Est-ce qu'il y a des composantes concernant cette augmentation
considérable?
M. Guay: M. le Président, si vous me permettez, la section
des services couvre plusieurs aspects des opérations du COJO et il y a
eu des ajustements, à la fin de l'année 1975, en tenant compte,
bien sûr, de la réalité. Nous avons augmenté les
estimations budgétaires dans le domaine du contrôle du
matériel et entreposage, de $58 000; dans le domaine des hôtesses
et guides, de $512 000; dans le cas des uniformes, de $210 000; dans le cas de
notre secteur alimentaire, $68 000; dans le secteur médical, $436 000;
dans le secteur transport, $1 160 000; dans le secteur du camp olympique de la
jeunesse, $684 000; gestion des services, $6 355 000 d'augmentation.
Donc, ces $6 300 000 d'augmentation ont été dans
l'embauche de personnel additionnel pour les besoins durant
l'été, de $490 000, donc création de postes
supplémentaires, une diminution dans le personnel
bénévole, c'est-à-dire que nous avons dû mettre plus
d'argent parce que nous savions que nous aurions moins de
bénévoles que prévu dans le secteur, pour un demi-million;
nous avions placé $650 000 pour différents types
d'équipements requis dans l'ensemble du secteur de l'entretien et du
fonctionnement des lieux et nous avions $4,5 millions pour l'entretien sur les
lieux, incluant tous les lieux sous le contrôle de la ville de
Montréal et le parc olympique, c'est-à-dire payer les frais
d'entretien ménager, d'entretien mécanique et physique sur les
lieux pendant notre présence.
Ce que nous ne savions pas au cours des années 1974 et même
au début de 1975 était qui s'occuperait de maintenir dans un
état satisfaisant les lieux physiques pendant notre occupation.
Lorsqu'il est devenu évident que nous, le COJO, devions assumer toutes
les activités reliées à la tenue en état des lieux,
soit les corrections de plomberie, de chauffage, d'électricité,
d'éclairage et ainsi de suite, tout autant que le nettoyage de la place,
passer la vadrouille, nous avons dû faire des augmentations
budgétaires et cela explique le montant de $6,5 millions que je vous ai
mentionné.
Pour les uniformes, c'est à la suite d'un appel d'offres
où les chiffres étaient plus élevés que les
anticipations. Dans le cas des hôtesses, il nous a fallu augmenter leur
nombre et prévoir des sommes pour le temps supplémentaire. Dans
le secteur médical, c'est la question des drogues et des anabolisants.
Nous avons dû augmenter les sommes d'argent pour faire le travail de ce
secteur.
Dans le cas de la direction du transport, nous avons dû
prévoir pour $450 000 de plus de location d'autobus; $160 000 de plus
pour l'entretien du matériel roulant; $450 000 de plus
supplémentaire et de personnel additionnel pour la conduite des
véhicules que nous avons nolisés pendant la période des
jeux.
M. Bellemare (Johnson): Si on prend ce dernier contrat de
véhicules nolisés, c'étaient les petits autobus, les
mini-autobus ou les autos qui avaient été loués par le
COJO pour transporter les VIP.
M. Guay: Dans le cas de la flotte véhiculaire du COJO,
nous avions les véhicules fournis par la compagnie GM. Nous avions plus
de 1000 véhicules "sedan" et un certain nombre de véhicules
commerciaux, 300.
M. Bellemare (Johnson): Qui avaient été offerts
gratuitement.
M. Guay: Gratuitement par General Motors of Canada. Nous avions
à fournir du personnel pour conduire un certain nombre de ces
véhicules. Nous devions, bien sûr, en prendre soin comme de tout
autre véhicule qui peut vous appartenir pendant une certaine
période de temps. Donc, nous avons dû prévoir certains
frais concernant ce matériel. La deuxième section,
c'étaient des services nolisés de la part des transporteurs
urbains ou interurbains qui avaient les permis appropriés pour le
secteur à couvrir. Donc, sur le territoire de la communauté
urbaine, nous avons fait affaires avec la Commission de transport de la
communauté urbaine, sur la rive sud avec les compagnies qui offrent le
service dans les secteurs et jusqu'à Bromont, jusqu'à
Québec ou jusqu'à Sherbrooke ou Joliette en fonction du
transporteur qui avait le permis de la Régie des transports.
M. Rousseau: Je crois qu'il est bon de rappeler à la
commission que la direction générale des
services contenait plus de la moitié de notre personnel, ce qui
veut dire entre 12 000 et 13 000 personnes. C'est pourquoi vous voyez que c'est
à peu près la moitié, c'est la raison des $31 millions
ici.
M. Léger: Dans la colonne des frais divers, vous avez une
série d'articles, partant des droits de télévision
jusqu'à la construction, qui démontrent des chiffres à
soustraire. Est-ce que ce sont des revenus en déduction de
dépenses? Exactement, cela signifie quoi, toutes ces sommes?
M. Rousseau: C'est que certaines de nos divisions
s'autofinançaient. En d'autres mots, pour la division du revenu, par
exemple, pour aller chercher les revenus, cela coûtait tant. Cela
était retenu, regardé comme une dépense.
L'opération ne fait pas partie du coût pour aller chercher les
revenus, c'est une autre source. C'est pourquoi on le montre
différemment ici. On montre ce que cela a coûté pour le
faire et vous verrez ce que cela a rapporté comme revenu. Ce
n'était pas dans un coût direct d'opération.
M. Léger: Dans les droits de télévision,
entre autres, il y a $249 600. Ce ne sont pas uniquement les revenus que vous
avez là. Je vois, à la page B-2, pour aller avec la page A-2, que
vous avez mis les revenus en haut moins certaines dépenses en bas, mais
ce ne sont pas les mêmes chiffres. Je vois un chiffre, déficit net
de $181 000 mais on arrive avec $249 000. Le total des dépenses...
Comment peut-on concilier les deux? Pourquoi arrivez-vous avec $249 000? C'est
la totalité des revenus possibles des droits de télévision
qui sont applicables à des dépenses? Pouvez-vous nous expliquer
comment cela fonctionne?
M. Morin (Yves): Les cinq ou six postes, dans la section des
frais divers, ont des explications différentes. Si nous prenons les
droits de télévision, ce serait peut-être plus exact de
lire: Dépenses du COJO pour générer les droits de
télévision. Les dépenses, afin de permettre un
contrôle budgétaire, étaient entrées dans
l'informatique dans les livres comptables et les $249 000 que vous voyez
là sont inclus dans les $25 millions de gestion générale.
Ces dépenses étaient encourues pour gagner du revenu. Pour
trouver le budget d'opération réel du COJO, nous les soustrayons
et elles sont appliquées un peu plus loin dans le rapport contre les
revenus.
A la deuxième ligne, division des revenus, ce sont les
dépenses du groupe du COJO qui devait générer les
revenus.
Vous voyez dans la première section, aux sections
supérieures du rapport, un article qui s'appelle revenu et vous
remarquerez que c'est le même montant. Alors, la division des revenus,
les coûts de cette division du COJO étaient de $2,5 millions et
nous les soustrayons de nouveau pour trouver le budget net d'opération
du COJO.
Le troisième, services aux spectateurs, c'est la direction
générale du COJO qui est responsable de la vente des billets et
de l'hébergement. Egalement, cette division étant responsable de
générer les revenus de billets, nous les soustrayons et vous
allez trouver, à la ligne, dans la partie supérieure
également, le même montant que nous soustrayons ici, pour arriver
au budget net.
M. Léger: En général, sans aller dans tous
les détails, c'était tout simplement le principe que je voulais
voir de façon globale, ce sont des dépenses faites par votre
organisme, le COJO, qui sont applicables comme un revenu puisque c'est le COJO
qui donne ce revenu à l'ensemble des opérations, parce que vous
avez une dépense ailleurs qui correspond à la dépense qui
a été une source de revenus.
M. Lalonde: Je ne sais pas si vous avez compris, moi, je n'ai pas
compris.
M. Léger: Moi non plus.
M. Lalonde: Ce que je n'ai pas compris c'est ce que vous venez de
dire.
M. Rousseau: C'est très clair, cela prouve qu'il a fallu
dépenser de l'argent pour aller chercher des revenus et ce que vous
voyez sur chaque ligne, c'est ce que chaque division a dépensé
pour aller chercher les revenus que vous trouvez dans la section du revenu,
c'est aussi clair que cela.
M. Léger: En réalité, ce sont des revenus
nets?
M. Guay: C'est cela.
M. Rousseau: Ce sont des revenus nets, oui.
M. Léger: Maintenant, dans le domaine de la construction,
vous avez $32 millions de revenu net. Comment est-ce que cela fonctionne?
M. Rousseau: Ah non! c'est vraiment une déduction, ce
n'est pas un coût d'opération. Vous le voyez ici, à
l'article 34, en haut, dans les coûts, mais ce n'est pas un coût
d'opération, parce qu'on vous montre en bas $132 millions, c'est le
coût d'opération. Vous avez la construction qui est
enlevée.
M. Bédard (Montmorency): Dix-huit millions, c'est
quoi?
M. Houde (Fabre): Alors, $32 millions de revenu pour la
construction, cela rime à quoi?
Le dernier article sous le titre Divers, c'est marqué, vous avez
passé Division des revenus, Services aux spectateurs, etc., continuez
donc, quant à y être. On est rendu à Construction du
village.
M. Guay: Sur la construction, ce n'est pas un revenu, c'est un
coût relié aux travaux de construction. Rappelez-vous, le budget
du COJO a toujours été un budget d'opération et, en cours
de route, le COJO a dû se charger de certains travaux de construction et
c'est indiqué là simplement
pour arriver à démontrer que le budget d'opération
est de $132 millions. Enfin, parce qu'on ne tient même pas compte de la
valeur de récupération. C'est simplement le coût
assumé des travaux de construction.
M. Bédard (Montmorency): Oui, mais, étant
donné que...
M. Rousseau: Je crois que c'est très simple, si vous
regardez la première partie, vous voyez les dépenses que le COJO
a faites, $160 millions. Dans ces dépenses, vous avez les
dépenses qui ont été faites pour aller chercher du revenu
et vous avez aussi les dépenses de construction. Alors, pour vous
démontrer ce que cela a coûté d'opération, on
enlève cela, c'est tout, c'est aussi simple que cela.
M. Léger: Alors, dans les $2 millions, ce sont des
immobilisations?
M. Rousseau: C'est cela. M. Léger: D'accord.
M. Houde (Fabre): M. le Président, seulement une question.
A l'article du protocole, on arrive à une dépense de $1 893 900,
est-ce que cela inclut toutes les dépenses occasionnées par les
VIP, les invités, les chefs d'Etat, l'hôtel, tout cela?
M. Rousseau: Oui, justement, les médailles, les
certificats, les hôtels, les congrès et tout ce qui a
été dépensé pour les cérémonies de
remise des médailles, enfin tout ce qui touchait au protocole et au fait
que nous avons reçu le CIO, les fédérations et les
comités nationaux.
M. Léger: M. le Président...
M. Rousseau: Est-ce que c'est clair? Est-ce que vous comprenez
maintenant comment on vous présente cela?
M. Lalonde: Sûrement. Sûrement. M. Léger:
D'accord.
Le Président (M. Gratton): Le Solliciteur
général.
M. Lalonde: Sauf qu'au fond vous avez dépensé $160
millions et non pas $162 millions?
M. Rousseau: Cela dépend, justement. Oui, si vous dites
que le COJO a dépensé... En fait, si vous allez plus loin, $203
millions, mais il faut se rappeler que si on parle du COJO, son premier mandat
était un mandat d'organisation, d'opération strictement, mais
tout à coup on s'est retrouvé avec d'autres choses. Au
début on avait un budget de $60 millions qui était strictement
d'organisation. C'est pourquoi on fait la différence tout le long, parce
que ce sont des nouveaux mandats que nous avons dû prendre à notre
charge.
M. Lalonde: Exactement.
M. Rousseau: Bon.
M. Leduc: M. le Président, aux cérémonies
officielles, soit les cérémonies d'ouverture et de clôture,
qui étaient les annonceurs maison? Quelles étaient leurs
responsabilités, quel était le travail qu'ils avaient à
faire et quels ont été les honoraires qu'ils ont reçus
pour ce travail? Si vous n'avez pas la réponse, peut-être
pourriez-vous la faire parvenir par écrit au président de la
commission. Si vous avez la réponse, je serais curieux de savoir qui
étaient ces gens, quel était leur travail et quels étaient
surtout les honoraires qu'ils ont reçus pour ce travail?
M. Rousseau: Je crois que nous aurons à vous faire un
rapport écrit là-dessus, parce que vous donner tous les chiffres,
les noms, ce serait trop dangereux de ne pas vous les donner tous. Alors il
vaut mieux vous faire un rapport écrit sur cela.
M. Leduc: Merci.
M. Léger: M. le Président, est-ce qu'on a
terminé la partie des coûts? Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui ont d'autres questions sur les coûts?
Le Président (M. Gratton): On peut passer aux revenus?
Revenus
M. Léger: On peut passer aux revenus.
M. le Président, à la page B-1 vous avez l'ensemble des
revenus qui semble assez près, avec un petit écart, des chiffres
présentés à la commission parlementaire avec une certaine
inversion ici et là, mais, dans l'ensemble, c'est à peu
près la même chose.
Je voudrais savoir si le chiffre de la colonne "estimations août
1976" qui fait un grand total de $426 millions, selon vous, c'est un montant
qu'on peut dire final, ou si, dans les $230 millions de la loterie, vous avez
encore des revenus provenant de la prochaine loterie qui va être
tirée, je pense, dans quelques jours?
M. Rousseau: Si nous partons en haut, parlons de la monnaie,
l'office de la monnaie restera ouvert jusqu'en décembre, parce qu'il y a
beaucoup de souscriptions et il y a de l'argent qui va entrer jusqu'en
décembre. Les estimations ici sont des estimations et l'or, c'est
à peu près entre $35 millions et $38 millions. Pour les timbres,
c'est très difficile d'avoir des chiffres précis. On croit que ce
sera à peu près $5 millions. La loterie donnera $230 millions.
Comme vous le savez, le tirage se fait dimanche prochain; nous fermerons donc
les livres après. Il y a une chose qu'il faut se rappeler. Malgré
que Loto-Canada ouvre déjà ses portes, la Loterie olympique doit
se continuer pendant un an, parce que nous avons des engagements envers les
gens qui ont gagné, ceux qui ont
des billets pendant un an. Alors, on ne peut pas vraiment fermer les
livres, mais les $230 millions, c'est à peu près ce que nous en
sortirons. Si vous vous rappelez, on devait faire $32 millions avec la loterie
et nous en sommes maintenant à $230 millions. Les droits de
télévision, nous les montrons ici...
M. Léger: Est-ce que vous avez dépassé un
peu les $230 millions ou si vous vous attendez à $230 millions?
M. Rousseau: C'est à peu près cela. $25 millions,
c'est dans un autre rapport. Vous voyez qu'on est $181 000 en dessous. C'est
à peu près $25 millions.
M. Léger: Mais les $25 millions que vous mettez là
comme "estimations août 1976" à la page D-2, vous avez quand
même un chiffre, je ne sais pas si on peut le comparer, mais le contrat
avec ABC, si ma mémoire est bonne, il me semble que c'était un
contrat de $25 millions.
M. Rousseau: C'était un contrat de $25 millions, mais avec
$2 millions que nous devions lui donner en équipement. On s'est
aperçu, il y a à peu près un an ou deux, qu'il serait
mieux pour nous de lui remettre ses $2 millions et dire: Trouvez votre
équipement. Cela nous aurait coûté plus cher. Parce qu'il y
avait une liste d'équipement qu'on devait avoir dans le contrat; on
s'est aperçu que c'était plus facile pour ABC de prendre ces $2
millions et de faire ce qu'elle avait à faire. C'était vraiment
un contrat de $25 millions avec ces $2 millions d'équipement. Nous avons
eu une entente avec ABC et nous avons dit: Nous retournons à $23
millions, gardez vos $2 millions et trouvez votre équipement.
M. Léger: D'accord. Maintenant, dans le résultat
total de toute l'opération des droits de télévision, vous
arrivez avec un déficit net de $181 000. Expliquez-moi donc comment,
dans la procédure comptable, vous arrivez avec un revenu de $25
millions? Est-ce que toutes les dépenses qui diminuent les revenus de
$25 millions, soit $261 833, ces dépenses réapparaissent
ailleurs, mais vous mettez quand même comme droit de
télévision de revenus $25 millions?
M. Rousseau: C'est encore là une question
d'autofinancement. Nous avons eu un peu moins de $25 millions avec nos revenus
de télévision et nous avons payé à Radio-Canada $25
millions, alors, nous devons le démontrer.
M. Léger: D'accord.
M. Rousseau: C'est clair? En d'autres mots, on montre les $25
millions que nous avons payés.
M. Lalonde: Quelle est, M. Rousseau, la raison de la diminution
assez draconienne de $22,6 millions à $14 millions au niveau de la
division des revenus du COJO entre la commission parlementaire de 1975 et celle
de mars 1976?
M. Rousseau: Si vous vous rappelez, on s'attendait à faire
à peu près $12 millions de profit avec la
télévision. Mais, après le contrat de ABC...
M. Lalonde: Je m'excuse. Il s'agit de la division des revenus du
COJO. C'est le dernier poste, en bas, à B-1. Est-ce que ce sont les
concessions, les franchises?
M. Rousseau: Cela n'a rien à voir avec la
télévision, cela.
M. Lalonde: Non, non.
M. Rousseau: C'est strictement la division des revenus.
M. Lalonde: On en est encore aux revenus. Je veux avoir la raison
de la diminution, dans vos prévisions, entre juillet 1975 et mars 1976,
de $22,6 millions à $14 millions. Est-ce que c'était
l'enthousiasme ou si le marché a changé? Je suis à B-1, le
dernier poste.
M. Guay: M. le Président, c'est dans le secteur
"commandite et programmes de soutien" que la différence est la plus
marquée. En fait, il y a eu une baisse ou il y a eu un rendement
beaucoup moins élevé dans ce secteur de nos programmes internes
de financement que les prévisions.
M. Lalonde: Quelle est la raison? Vous aviez quand même
d'excellentes raisons de nous dire $22,6 millions en juillet, l'an dernier.
M. Guay: Les estimations étaient en fonction des
programmes établis, en fonction d'une anticipation de la réaction
du marché canadien surtout mais le rendement ne s'est pas
matérialisé. C'est ce qui explique la différence.
Si vous vous rappelez, on a mentionné hier, les efforts
additionnels qu'on a faits, au cours des derniers mois, pour essayer
d'améliorer l'image de l'ensemble du projet olympique à travers
le pays, et ainsi de suite. Il y a des relations de cause à effet dans
le rendement de ce programme.
M. Houde (Fabre): M. le Président, au chapitre des
billets, à la page B-4, vous avez vendu pour $26 millions de
billets.
M. Léger: Est-ce que vous êtes encore dans les
revenus?
M. Houde (Fabre): Oui, je suis encore dans les revenus. Je veux
savoir, $26 millions de billets, par rapport à une autre page je
cherche la page de votre dernier rapport en décembre, cela
représentait... En décembre, vous aviez fait un rapport selon
lequel il y avait à peu près un million et quelques centaines de
billets de vendus sur une possibilité de quatre millions et quelques
centaines. Je veux savoir combien $26 millions représen-
tent de billets par rapport à combien de billets possibles,
compte tenu de ceux qui se sont désistés, les Africains et tout
cela. Vous avez le décompte.
M. Rousseau: 3,2 millions.
M. Houde (Fabre): II y avait une possibilité de
vente...
M. Rousseau: Non, non, de 4,5 millions.
M. Houde (Fabre): Vous avez vendu 3,2 millions de billets sur une
possibilité de...
M. Rousseau: 4,5 millions.
M. Houde (Fabre): Cela fait une différence de combien?
M. Guay: M. le Président, pour faire un sommaire rapide,
au tout début, nous avions des possibilités pour 4,6 millions de
billets à vendre. En date de décembre, il s'en était
vendus 1,75 million mais nous avons eu plus de 3,2 millions sur les lieux et il
y a eu un certain nombre de programmes qui ont été annulés
à cause des pays qui se sont retirés des jeux, qui correspondent
à peu près à 450 000 places. Donc, nous avons eu 3,2
millions de présences sur une possibilité maximale de 4,2
millions.
M. Houde (Fabre): En pourcentage, est-ce que vous l'avez
calculé?
M. Guay: Cela fait 80%.
M. Lalonde: C'est plus que l'expérience de Munich. Est-ce
que ce n'était pas dans les deux tiers?
M. Rousseau: Munich a fait $9 millions et nous avons fait $17
millions.
M. Houde (Fabre): Voici où je veux en venir,
j'espère que cela servira aux prochains Jeux olympiques, je vais me
permettre d'être un peu malicieux, même si ce ne sont pas tout
à fait les chiffres que j'aurais souhaités pour justifier
davantage mon argumentation. Dans l'histoire des Jeux olympiques, ceux qui se
sont toujours intéressés à la cause sportive savaient par
tradition qu'il y a environ 30% des billets aux Jeux olympiques qui ne se
vendent jamais. L'expérience de Munich était pourtant
récente. L'expérience de Munich nous avait prouvé que plus
de 30% des billets ne se vendaient pas.
Nous avions demandé à un groupe, dans un document qui
s'appelait L'enjeu olympique, les éducateurs physiques de la province de
Québec, ceux qui sont intéressés à
l'activité physique dans la province de Québec, nous avons soumis
à toutes sortes d'autorités ce document qui s'appelait L'enjeu
olympique. Partant de l'expérience du passé, nous affirmions,
sans ne pouvoir rien prouver, bien sûr, qu'environ 30% des billets ne se
vendraient pas, de toute façon. Nous avions de- mandé, fin de mai
et début de juin, que ces 30% des billets, dont on était
moralement certain qu'ils ne se vendraient pas, soient remis à toutes
sortes d'organismes pour distribution dans les écoles, dans les milieux
défavorisés, particulièrement dans la région de
Montréal. Je tiens à dire que nous avons essuyé un refus
catégorique de toutes les autorités auxquelles ce projet avait
été soumis. Quant à moi, j'espère que, dans les
autres pays, qu'ailleurs on reprendra l'expérience de Montréal
qui a été quand même meilleure que l'expérience de
Munich, mais il reste quand même que 20% des billets n'ont pas
été vendus et il y a 20% des billets qui auraient pu être
distribués gratuitement à des milliers d'enfants qui n'avaient
pas les moyens d'assister aux jeux. C'est ce que j'avais à dire.
M. Léger: Dans le domaine des billets, à la page
F-3, dans vos prévisions, vous pensiez vendre à peu près
autant aux Etats-Unis. A ce moment-là, vous aviez vendu, au 31
décembre 1975, autant de billets aux Etats-Unis qu'il y en avait de
vendus au Canada. 735 000 contre 721 000. Ce qui est arrivé, en fin de
compte je ne sais pas si vous avez des chiffres là-dessus
c'est que, quand on a assisté aux différents
événements, on s'est aperçu qu'une proportion très
forte, une majorité même de gens qui étaient
présents était des Américains. On le voyait par
l'encouragement qu'ils donnaient pour les différentes disciplines, ils y
avaient une présence réellement majoritaire. Comment pouvez-vous
nous expliquer que les Américains aient eu tant de billets? Y a-t-il eu
une redistribution selon les pays à la dernière minute ou dans
les derniers jours, ou est-ce que les Américains ont eu plus de
facilité d'aller aux guichets, d'aller chez Eaton ou ailleurs pour
acheter des billets et qu'il y a eu moins de Québécois et de
Canadiens qui y sont allés?
M. Guay: En date de la fin de l'année 1975, à
partir de la fin de l'année 1975 et tout particulièrement du 1er
janvier 1976, pratiquement les trois millions de billets qui restaient à
vendre ne se sont vendus qu'au Canada et ne se sont vendus que par le bureau
préparé par le COJO sur la rue Saint-Jacques pendant tous les
mois de janvier, février, mars, avril et mai. A partir du mois de juin,
la vente s'est faite à partir de chez Eaton à Montréal.
Dans chaque ville où il y avait présentation olympique, les
magasins Eaton de ces villes vendaient les billets pour ces manifestations
données. Donc, tous les billets qui n'étaient pas vendus en date
du 1er janvier 1976 se sont vendus à Montréal, se sont vendus par
la poste pendant un certain nombre de mois et, après, par
l'intermédiaire des magasins Eaton.
M. Léger: Est-ce qu'il y a eu la vente de blocs de billets
ou si ça s'est vendu par petits groupes de 2, 4 ou 6 billets?
M. Guay: II n'y avait pas de politique. Cette politique avait
été publiée par le COJO. A partir du 1er janvier 1976,
nous satisfaisions les demandes
au premier arrivé, premier servi. Si vous nous écriviez et
demandiez 20 billets pour une partie de football et que vous aviez mis l'argent
nécessaire dans votre demande, vous obteniez 20 billets.
M. Léger: Y a-t-il eu des demandes de gros blocs de
billets d'agences de voyage ou autres?
M. Guay: Pas que je sache. Je ne peux pas répondre
à cette question.
M. Lalonde: Des commanditaires, des grosses corporations qui
avaient...
M. Guay: Dans le cas des commanditaires, nous avions aussi une
politique qui a été publiée.
Il y a eu 10% de billets qui ont été mis de
côté, qui ont été mis en vente parmi les
concessionnaires, selon l'importance de leur contribution au programme de
soutien du COJO.
M. Léger: Est-ce qu'on peut faire une enquête sur le
fait qu'il y aurait eu de gros blocs de billets de vendus ou de
distribués? Je vous pose cette question parce qu'il a été
visible qu'il y avait beaucoup de scalpeurs à la porte.
M. Lalonde: Des scalpeurs.
M. Léger: Scalpeurs. Si c'est le terme français, on
va le prendre. Est-ce que vous pouvez faire une enquête là-dessus?
Vous nous donnez quand même des explications sur le fait qu'il y a eu
tellement de gens qui vendaient des blocs de billets à des prix
exorbitants, avec des profits exorbitants; il était très
difficile de les arrêter, parce qu'il y en avait partout.
M. Rousseau: La première politique, comme l'a
expliqué M. Guay, était de vendre un certain nombre de billets la
première année. Il n'y avait pas cette même politique dans
le monde. Par exemple, aux Etats-Unis, chez Montgomery Ward, cette politique
n'était pas en vigueur. Probablement que c'était une question
d'agences, comment vous amenez les gens à Montréal. Au Canada, il
y avait certainement cette politique de vente d'un certain nombre de billets
jusqu'au début de cette année.
Après cela, il fallait vendre, parce que nous avions vendu
seulement 1 700 000 billets. Il fallait bouger. Il peut bien rester des billets
après.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que vous amenez une bonne raison
à l'argument qu'a apporté tout à l'heure l'honorable
député de Fabre au refus de distribuer les 20% des billets
résiduai-res?
M. Rousseau: II y a toutes sortes de raisons, M. le
Président. Premièrement, vous ne pouvez pas vendre et donner en
même temps; ce n'est pas possible.
Deuxièmement, il y a eu, des organisations qui ont fait un bal
olympique, par exemple, pour acheter des billets. Cela a donné $109 000
et elles ont reçu 33 000 ou 35 000 billets pour donner aux enfants. Il y
avait d'autres programmes du même genre pour essayer d'acheter des
billets. On ne pouvait pas demander à certaines organisations de
travailler pour acheter des billets pour les enfants et d'un autre
côté les donner, cela ne marchait pas.
Quand la question est venue, nous avons eu des appels des gens qui
avaient travaillé très fort pour essayer d'acheter des billets
pour les enfants. A ce moment, allez-vous tomber dans cela? Les journaux ont
publié cette demande. Ce n'est pas facile d'essayer de vendre et de
donner en même temps.
M. Léger: Quelle procédure a été
prise pour contrer le fait que des groupes complets avaient des milliers de
billets. Je prends l'exemple de la finale de ballon-panier. J'ai assisté
à la plupart des événements et, à la finale de
ballon-panier, on voyait près de je dirais au minimum 8000
à 10 000 Américains qui étaient là pour encourager
leur équipe, ce qui est normal, mais comment se fait-il qu'ils ont pu
avoir tant de billets, tous à la même place pour une finale de
ballon-panier comme celle-là? Il y a certainement eu des moyens de pris
pour que des pays soient si bien servis même si on savait d'avance que
les Etats-Unis iraient en finale ou presque en finale. Comment est-ce qu'on a
pu déterminer que les Américains étaient tous
installés à la même place? Ce n'est certainement pas le
hasard qui a voulu que près de 8000 à 10 000 Américains
soient là pour encourager leur équipe.
M. Rousseau: La raison est que d'abord les Américains sont
très intéressés au ballon-panier, ce qui n'est pas le cas
ici. Vous allez jouer au ballon-panier à Montréal et vous aurez
2000 à 3000 personnes. Quand les Américains arrivent avec leur
équipe, chez eux, ils remplissent les arénas constamment au
ballon-panier. C'étaient des grands acheteurs de billets de
ballon-panier. Ce n'est pas plus malin que cela.
M. Léger: Mais...
M. Rousseau: On n'a pas pu trouver ce qui a amené cela. Il
y en a toujours chaque fois qu'il y a de grandes...
M. Léger: Ils ont eu quand même une facilité
pour les acheter.
M. Lalonde: M. le Président, remarquez qu'il y avait quand
même un tiers des billets à louer. Sur 4 600 000 billets à
louer, à la page F-3, les Etats-Unis avaient 1 580 000 billets. Ils en
avaient déjà 30%.
M. Léger: Ils étaient quand même tous
à la même place. Ce n'était quand même pas le fait du
hasard.
M. Rousseau: C'est une question d'intérêt dans
certains sports.
M. Léger: C'est parce que quelqu'un savait qu'il pourrait
vendre tant de billets. Il a donc acheté pratiquement une section
complète, bien planifiée, de billets pour que les gens soient
ensemble.
M. Lalonde: Peut-être que le député de
Lafontaine n'a pas compris l'explication que vous avez donnée, M.
Rousseau, qu'aux Etats-Unis, il n'y avait pas les mêmes restrictions
qu'ici, pour la première étape de la vente, à savoir
seulement un certain nombre de billets.
M. Guay: Mais le COJO a fait un effort au moment où on a
dû transmettre des billets en conformité avec le contrat que nous
avions avec tous les gens, lorsque vous aviez acheté des billets
à l'avance. Le COJO avait fait certains efforts pour faire de la
distribution dans les lieux. Le COJO a réellement fait des efforts parce
que, si vous avez eu l'occasion d'aller à plusieurs compétitions,
en différents lieux, lorsque les Japonais se levaient, vous commenciez
à voir des drapeaux japonais à peu près dans les 360
degrés, si vous faisiez un tour d'horizon. C'était la même
chose dans tous les sports. Il a pu se glisser, à certains moments, que,
par hasard, deux ou trois rangées représentaient le même
pays, mais cela a été le fait du hasard. Il y a eu effectivement
des efforts du COJO oour éviter ce que les gens, venant d'un pays
donné, ne se trouvent qu'à un endroit donné d'une
arène. Il y a eu des efforts réels.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le COJO a fait les mêmes
efforts pour empêcher les scal-peurs et quelle attitude a prise le COJO
quand c'est devenu un problème majeur pour la population?
M. Guay: Sur la question des scalpeurs, M. le Président,
une fois que le COJO a vendu deux billets à une personne, le COJO n'a
plus le contrôle sur cette personne.
M. Léger: ... des gros blocs de billets à vendre. '
M. Bellemare (Johnson): Non, mais... il y avait des blocs de
billets.
M. Guay: Le COJO n'a pas vendu de blocs.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le COJO a pris les mesures
disciplinaires avec la police, a fait des efforts...
M. Guay: Le COJO n'a pas vendu de blocs et la police a fait des
travaux dans ce secteur, mais c'est complètement hors du COJO.
M. Lalonde: Je peux peut-être ajouter, M. le
Président...
M. Houde (Fabre): II n'y a rien qui empêche ça.
M. Lalonde: ... non, non, la police de la CUM a mis sur pied une
escouade spéciale pour empêcher ces abus, immédiatement
après avoir eu connaissance de l'abus.
M. Houde (Fabre): En plus de ça, je ne suis pas avocat,
peut-être pourriez-vous nous éclaircir. Est-ce que c'est vrai
qu'il n'y a aucune loi actuellement qui empêche un scalpeur d'être
scalpeur, sauf la nuisance publique et de vendre sans permis? Donc il paye
à peu près $100 d'amende et c'est fini. Parce qu'en somme, c'est
un contrat. Si j'achète un billet $8 et je ne force personne avec une
mitrailleuse pour me le racheter $100, apparemment, il n'y a rien qui
m'empêche de le faire, sauf que je n'ai pas de permis de vente et si je
suis attrapé par la police, sur la rue, apparemment, on n'aurait
même pas le droit de m'arrêter sur le terrain du parc.
M. Lalonde: C'est une opinion juridique qu'on me demande, je n'ai
pas fait d'examen personnellement, je pense qu'en effet, c'est un
règlement municipal qui se trouvait à être violé,
que ça n'avait aucune connotation criminelle, mais que c'est en vertu du
règlement que cette personne était amenée en cour et
condamnée à une amende.
M. Houde (Fabre): Je voudrais poser seulement une autre question
à M. Guay. Quand vous dites qu'il y a eu 3,2 millions de
présences, est-ce que vous voulez dire de billets vendus ou de
présences, la première question? Dans ce chiffre de 3,2 millions,
est-ce que ça inclut ceux qui ne payaient pas leur billet? Je pense aux
journalistes, cela inclut les VIP, les délégations?
M. Guay: Ce sont des chiffres qui sont préliminaires,
parce qu'on n'a pas fini tout le décompte et on n'est pas capable de
dire si c'est 98% de ce montant qui étaient des billets payés ou
si c'était 96%. Mais ce chiffre comprend une estimation de
présences, de gens qui n'ont pas payé.
M. Houde (Fabre): Cela inclut ceux qui n'ont pas payé.
M. Guay: Cela inclut une certaine portion de ceux qui n'ont pas
payé. Il est trop tôt.
M. Lalonde: Cela inclut à peu près, en gros, les
représentants officiels des pays, des associations olympiques, des
fédérations internationales, du CIO; par le protocole, vous devez
avoir une bonne idée?
M. Rousseau: Est-ce que vous parlez de spectateurs ou de VIP?
M. Lalonde: Ils y sont tous allés.
M. Rousseau: Le problème, c'est qu'ayant des sports dans
différents lieux, on avait des places pour eux dans tous les lieux, ils
ne pouvaient pas être partout en même temps, c'était
ça le problème des bancs vides. C'est que, si, disons, l'un
était au grand stade, il ne pouvait pas être en même temps
au Forum, il ne pouvait pas être en même temps au centre
Paul-Sauvé et alors, il y avait des bancs vides, cela a
été un des grands problèmes.
Maintenant, ils étaient à peu près 2000 VIP.
M. Guay: A peu près, parce que la grande famille
olympique, incluant les gens de la presse écrite, électronique,
les techniciens, c'est 25 000 personnes. Donc, ces 25 000 personnes, ce qu'on
appelle les catégories A, B, C, D, E, F, G, ce sont les VIP de chacun
des niveaux: journalistes, athlètes, officiels de l'équipe,
membres des fédérations, officiels mineurs sur le terrain qui ont
droit à des emplacements dans les stades aussi.
Je pense que c'était une famille de 25 000 personnes qui
pouvaient se trouver sur l'un ou l'autre des lieux.
M. Léger: Je pense qu'une chose que les gens ont bien
appréciée, c'est le fait que, sur le billet, était
indiqué l'organigramme ou le dessin des stades et des endroits de
façon que les gens puissent facilement identifier, quand ils achetaient
un billet, à quelle place ils étaient. Je pense que c'est une
chose pour laquelle nous pouvons vous féliciter.
M. Bellemare (Johnson): Bon, en voilà une au moins!
M. Léger: Vous relevez, M. le Président, ce que le
député de Johnson vient de dire. C'est que la plupart des membres
du Parti québécois ont participé, ont assisté
à la plupart des événements et je pense que, sur le
contenu comme tel des Jeux olympiques, nous n'avons que des
félicitations à apporter sur la façon et l'ordre dans
lesquels se sont effectués les événements. Nous levons
notre chapeau là-dessus et je pense que ceux qui ne veulent pas
voir il y a des taupes partout que notre critique est surtout
basée sur l'aspect financier et non pas sur la qualité de ce que
nous avons eu comme spectacles et comme événements... Je pense
qu'il y a une grande différence à faire entre les deux.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Bellemare (Johnson): 99% de mon parti était
là!
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Saint-Jacques a oublié qu'il est séparatiste et a applaudi
l'arrivée de l'équipe canadienne.
M. Léger: II faut dire qu'il y avait des
Québécois dans l'équipe canadienne.
M. Goldbloom: Formidable!
M. Léger: Alors, M. le Président, concernant
l'autre article en dessous, Village olympique, vous mettez comme revenus $1 500
000. Maintenant, on ne voit nulle part les dépenses de financement du
COJO pour le Village olympique. Pouvez-vous nous expliquer comment cela
fonctionne? Combien ont coûté les dépenses de
financement?
M. Rousseau: A quel article sommes-nous?
M. Léger: A la page B-1, à la rubrique Village
olympique. Les revenus de séjour net.
M. Rousseau: Mais vous savez que chaque athlète doit payer
un certain montant pour rester dans le village, $12 par jour; alors, c'est
cela.
M. Léger: D'accord, mais, dans ma question, je me servais,
dans cette rubrique de Village olympique, des revenus pour savoir à quel
endroit vous avez dépensé, vous avez mis dans votre
système comptable les dépenses de financement du Village
olympique, autrement dit de construction du Village olympique...
M. Rousseau: Ce n'est pas la même chose.
M. Léger: ... ainsi que vos relations actuelles avec le
gouvernement. Maintenant que le gouvernement a pris en main le Village
olympique, quelles sortes de relations avez-vous avec le gouvernement
concernant les dépenses de construction que vous avez peut-être
encore à faire ou que vous avez faites?
M. Rousseau: II va y avoir une entente qui va se faire parce que
nous sommes arrivés à un certain moment où le Village
olympique était prêt, sauf les aménagements
spécifiques; en d'autres mots, les aménagements pour mettre le
village conforme à ce que nous avions besoin pour les athlètes,
ce que nous appelons les aménagements spécifiques.
Pour la question de terminer le village, on verra avec la RIO.
M. Léger: Avez-vous été remboursés
pour les sommes que vous avez prêtées et que vous avez investies
dans la construction du Village olympique?
M. Rousseau: Nous continuons à être le
prêteur.
M. Léger: Vous continuez à être le
prêteur actuellement.
M. Rousseau: Pour le moment, oui.
M. Léger: Quel montant avez-vous prêté
jusqu'ici?
M. Rousseau: $75 millions.
M. Léger: $75 millions. Maintenant, cela ne paraît
nulle part dans les chiffres que vous nous
présentez actuellement parce que c'est comme de l'immobilisation,
quoi?
M. Rousseau: C'est un prêt.
M. Léger: Vous demeurez comme deuxième
hypothèque.
M. Rousseau: C'est ça.
M. Lalonde: Préférez-vous la régie comme
débiteur?
M. Rousseau: Est-ce que je réponds? Le silence est d'or
encore une fois.
M. Léger: M. le Président, je ne sais pas si on a
terminé avec les revenus.
Le Président (M. Gratton): Y a-t-il d'autres questions sur
les revenus de la part des membres, avant qu'on passe à
l'héritage?
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais des questions
à poser sur C-2. Ce n'est pas dans les revenus de façon...
M. Léger: ... C-1, M. le Président.
M. Lalonde: Oui, c'est cela. C'est ce que je veux dire, les
installations...
M. Léger: Je voulais justement parler là-dessus, M.
le Président. J'avais la parole, si le ministre n'a pas d'objection.
Quand vous parlez d'une politique du COJO quant à la disposition des
biens, vous parlez, à un moment donné, à C-1 et C-2, de
Bromont, de l'Acadie, de la régie des installations. Cela va
probablement revenir à la RIO, je présume.
Maintenant, vous parlez pour un coût nominal et, à un autre
endroit, vous parlez pour un montant nominal. A Kingston, entre autres, vous
parlez d'un montant nominal pour la récupération des sites et,
à l'article 4b, vous parlez de coûts nominaux pour Sherbrooke,
Joliette, etc.
Est-ce la même chose? Un montant nominal, cela peut être $1
ou $100, tandis qu'un coût nominal, c'est ce que cela peut vous avoir
coûté ou un peu moins, un coût que vous déterminez.
Quelle est la différence entre les deux termes?
M. Rousseau: Vraiment, ce qu'on veut dire, c'est une somme
nominale. Cela veut dire $1. Il faudra avoir une entente. Lorsque nous aurons
une entente, il faudra mentionner un montant et ce montant sera probablement
$1.
M. Léger: A Bromont, comment cela va-t-il fonctionner?
Est-ce que cela va retourner à la RIO?
M. Rousseau: Tout ce qui est mobile, tout ce qui peut s'enlever
retournera à la RIO, mais j'aimerais mieux que M. Guay vous en parle,
parce qu'il s'occupe de la construction.
M. Guay: Nous sommes en discussion pour le moment avec la
Régie des installations olympiques et cela dépendra de beaucoup
d'éléments. Mais tout ce qui est récupérable est en
entrepôt et nous attendons que les décisions appropriées
aient été prises pour déterminer de quelle façon ce
sera liquidé, etc. Cela dépendra de l'utilisation
ultérieure prévisible ou potentielle de ces installations
aussi.
M. Bellemare (Johnson): Quelle est la valeur de l'entreposage que
vous avez à Bromont actuellement? Dans un paragraphe, vous parlez de
tout le matériel propriété du COJO c'est bien
sûr que c'est la propriété du COJO qui n'a pas
été transporté à Montréal. Donc, il y a une
partie qui a déjà été transportée. Quelle
est la partie qui reste et quelle est l'évaluation que vous en faites
présentement pour le COJO?
M. Guay: Cela devient quelque peu difficile. Il y a une partie de
l'équipement qui a été transportée à
Montréal. Le reste demeure à Bromont. Il y a des choses qui ont
une valeur si se continuent des activités de sport équestre.
Elles n'auront plus de valeur si on met les niveleuses dans le terrain et si on
vend les terrains pour bâtir des maisons. Cela dépendra de
l'utilisation ultérieure. La valeur globale, à ce moment, de ce
qui reste et qui est récupérable, si des activités
équestres se continuent, c'est certainement plus de $1,5 million,
chiffre que nous avons mentionné à C-1.
M. Bellemare (Johnson): Oui.
M. Guay: S'il n'y a plus d'activités équestres
nulle part, la valeur récupérable du matériel, c'est
probablement la valeur de revente du bois, une fois que vous avez défait
tous les morceaux et la valeur de récupération des chaises de
parterre, des tables, des choses comme cela.
M. Bellemare (Johnson): Ce n'est pas dans l'idée de la
ville de Bromont d'abandonner quasiment ce monopole qui a fait un peu la
renommée, au point de vue des jeux de Bromont.
M. Guay: C'est qu'à Bromont nous avons fait affaires avec
la ville de Bromont; nous avons fait affaires avec Bromont Inc., et avec un
certain nombre d'autres propriétaires.
M. Léger: Quelle est la nature du contrat? Contrairement
aux autres endroits où vous avez eu des ententes avec les villes, comme
Sherbrooke, Joliette, etc., à Bromont, il y a quand même eu, je
pense, un contrat avec les propriétaires. C'est privé, ce n'est
pas public. Quelle est la nature du contrat que vous avez avec les gens de
Bromont?
M. Guay: Quelles que soient les entités morales avec
lesquelles nous avons fait affaires, que ce soit une corporation municipale,
une corporation publique ou une corporation privée, nous avons des
contrats de même nature. Sur ce qui va de-
meurer dans les villes là-bas, on parle de faire une entente avec
un montant nominal. C'est parce que nous devrons faire un contrat
ultérieur, le contrat original ne prévoyant rien qui doive
être laissé à la ville de Sherbrooke ou à la ville
de Joliette et pas plus avec les entreprises privées, style Bromont
Inc., ou la Corporation des chasseurs et pêcheurs de Montréal.
Chaque fois, nous avons des dispositions dans les contrats qui indiquent que,
bien sûr, nous ne déferons pas les bouts de route que nous avons
faits ou les stationnements que nous avons pavés, mais nous sommes
obligés, par les termes de nos contrats, de remettre dans les conditions
originelles les endroits qui avaient été mis à notre
disposition ou d'en arriver à une autre entente. Mais aucun contrat ne
prévoit les autres ententes, que ce soit avec une corporation
privée ou publique.
M. Léger: Pouvez-vous déposer le contrat qu'il y a
eu avec les propriétaires privés de Bromont concernant
l'utilisation du territoire de Bromont pour les Jeux olympiques et les
installations à y intégrer?
M. Guay: Nous allons demander à l'autre partie son accord
et, si l'autre partie n'y voit pas d'empêchement, comme ce sont des
contrats privés...
M. Léger: Mais si elle y voit des empêchements?
M. Rousseau: La commission pourra demander. On fera rapport.
M. Léger: On prend bonne note de votre propos.
M. Bellemare (Johnson): M. Guay, vous avez bien dit tout à
l'heure que, dans tous les cas où vous aviez affaire à des
personnes morales, municipales ou groupes de personnes, c'était le
même genre de contrat? Alors, il y a un contrat qui a servi pour tout le
monde, même pour les intéressés de Bromont?
M. Guay: C'est-à-dire que chaque contrat est
différent, mais les mêmes principes ont été
utilisés et c'est ce qui arrive à la propriété de
COJO. Les obligations du COJO et les obligations de l'entité morale
varient énormément d'une place à l'autre. Cela constitue
la majeure partie d'un contrat, mais les mêmes principes ont
été utilisés et, bien sûr, certaines clauses
standards qu'on retrouve dans tous les contrats, en particulier, à la
disposition des biens et à la remise en état des lieux.
Le Président (M. Gratton): Le ministre responsable du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports.
M. Phaneuf: Dans le montant de $1,5 million qui est
indiqué ici comme une dépense faite à Bromont, M. Guay,
pouvez-vous m'expliquer la partie de cette somme qui a été
dépensée à l'aréna de Bromont, qui appartient
à la ville de Bromont?
M. Guay: $100 000.
M. Lalonde: Et le reste?
M. Guay: Le reste?
M. Lalonde: Oui. C'est un petit montant, $100 000, sur $1,5
million.
M. Guay: Nous avons dépensé à Bromont plus
de $3 millions et la valeur de récupération est fort probablement
de beaucoup supérieure à $1,5 million si les activités
équestres s'y continuent. Nous avons dû faire plusieurs
étables pour y loger 250 chevaux. Nous avons dû faire des aires de
pratique pour le dressage, des aires de pratique pour les sauts. Nous avons
fait le "steeple-chase"...
M. Phaneuf: ... le logement...
M. Guay: Le stade, oui, le logement des palefreniers et une
quantité énorme d'éléments, mais s'il n'y a pas
d'autres activités équestres, les aires de dressage pour la
pratique de ce sport et les aires de pratique pour le saut et d'autres
activités comme cela auront une valeur de récupération
nulle parce que ce sera la niveleuse qui fera des terrains et des maisons y
seront construites.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez bien dit que toutes les
propriétés et ces choses sont encore la propriété
du COJO?
M. Guay: Selon les termes du contrat, un certain nombre
d'étables ne sont pas notre propriété.
M. Bellemare (Johnson): Elles ont été
construites...
M. Guay: Elles ont été construites à cette
occasion, mais c'était l'équivalent d'une location.
M. Léger: Mais cela va quand même rester là.
A la page C-1, c'est écrit: Sous la Régie des installations
olympiques, Bromont: $1,5 million. Si cela revient à la RIO, le fonds de
terre n'est quand même pas la propriété de la RIO et,
nécessairement, c'est l'équipement, mais si cet équipement
part, cela ne vaut peut-être pas la même chose. S'il demeure
là, c'est un gros actif pour ceux qui demeurent propriétaires du
terrain là-bas.
M. Guay: C'est-à-dire que le propriétaire, pour
nous, parce que nous anticipons sur les dispositions de la loi 81, deviendra la
régie. Qu'est-ce que la régie arrivera à poser comme geste
ultérieur? Je ne peux pas le prédire.
M. Léger: Même si la régie, selon la loi, est
propriétaire, y a-t-il un bail emphytéotique? On est
propriétaire de ce qu'il y a dessus, mais on n'est pas
propriétaire du terrain. Cela fait une drôle de
propriétaire.
M. Guay: Justement. Cela demeure à déterminer.
C'est pour cela que nous avons dit que, dans le cas de Bromont, tout le
matériel propriété du COJO qui n'a pas été
transporté à Montréal sera conservé en
entrepôt jusqu'à ce que soit déterminée l'action la
plus avantageuse pour les parties impliquées.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que cela... M. Guay: il y a
un contrat...
M. Bellemare (Johnson): ... vous allez probablement le
déposer?
M. Guay: Après avoir demandé l'avis du partenaire.
C'est un contrat...
M. Lalonde: Vous dites, à plusieurs reprises: Selon une
entente à préciser. Pouvez-vous nous dire quand même quels
sont les paramètres qui vont présider à ces ententes,
quitte, par la suite, dans chaque cas, à déterminer quel est le
montant selon le marché?
M. Guay: C'est un peu difficile de répondre plus
précisément à la question parce que, chaque fois, nous
sommes en négociation avec les partenaires considérés, les
villes, sur des travaux additionnels qu'ils ont faits pour nous, selon les
besoins et, à l'heure actuelle, les contrats ne sont pas
précisés. Nous sommes en négociation et je
préfère ne pas aller plus loin au sujet des chiffres.
M. Léger: Pour Bromont, quelle est la nature du contrat?
Selon vous, les immobilisations appartiennent-elles à la
régie?
M. Guay: Certaines des immobilisations appartiennent à la
régie.
M. Léger: La régie a-t-elle construit des
immobilisations qui ne lui appartiennent pas sur le territoire de Bromont?
M. Guay: Je m'excuse. Elles appartiennent au COJO. Certaines
choses appartiennent au COJO.
D'autres appartiennent aux propriétaires de l'endroit et nous
avons les contrats qui déterminent les obligations et
propriétés des deux parties dans ce secteur. Celles qui sont
notre propriété, il faut en disposer un jour; il reste à
déterminer comment on en disposera.
M. Léger: Mais, est-ce qu'on peut avoir la liste de ce qui
appartient au COJO, de ce qui appartient à la RIO et de ce qui
appartient aux propriétaires dans ces immobilisations?
M. Guay: C'est-à-dire que rien n'appartient à la
RIO, il n'y a que des choses qui appartiennent au COJO et aux
propriétaires.
M. Léger: Est-ce qu'on peut avoir la liste de ce qui
appartient au COJO?
M. Guay: On peut certainement la faire parvenir à la
commission.
M. Léger: Maintenant, dans le contrat originel, quelle est
la teneur de l'entente concernant justement la construction de ces
immobilisations, qui étaient la responsabilité du COJO, et ce qui
arrive par la suite? Est-ce que vous avez eu uniquement un contrat disant: On
utilise votre territoire, on fait toutes les dépenses d'immobilisation
et, après cela, on reste propriétaires de l'immobilisation? Mais,
est-ce qu'il y a eu une entente concernant, dans l'avenir... En signant ce
contrat et en bâtissant pour cette somme quand même fabuleuse de $3
millions là-bas, qu'est-ce qui en résulte aujourd'hui? Vous
êtes obligés de négocier pour savoir ce que vous pouvez
rapporter, ce que vous pouvez laisser là. Il n'y a rien dans le contrat
originel qui prévoyait l'utilisation future d'équipement qui est
bâti à même les taxes des contribuables et sur un terrain
qui appartient à des propriétaires privés?
M. Guay: M. le Président, je vais me permettre de
rectifier plusieurs choses, parce que cela devient très confus. Le COJO
a signé un contrat avec une entreprise, Bromont Inc., et avec la ville
de Bromont et ces deux institutions fournissaient au COJO des installations
pour la tenue d'activités équestres et toutes les installations,
toutes les dépenses d'immobilisation appartiennent, étaient la
responsabilité du propriétaire. Nous n'avons absolument aucune
idée du montant précis investi. Nous savons qu'il est très
élevé, mais le propriétaire n'a pas à nous
dévoiler le montant qu'il a investi. Nous avons signé un contrat
d'aménagements, aménagements décrits au contrat et mis
à la disposition du COJO pour un montant donné.
D'autres travaux ultérieurs ont été
identifiés comme requis par le COJO, ont été construits
par le COJO et sont demeurés la propriété du COJO sur,
bien sûr, un terrain où il était, à toutes fins
pratiques, locataire. Comme dans tout autre contrat de location, nous devons
demander la permission aux propriétaires avant de faire des
modifications. C'est ce que nous avons dû faire au cours des deux
dernières années et les choses que nous avons dû construire
et faire construire sont demeurées notre propriété.
Enfin, ce sont aussi les aménagements de terrain. Lorsque vous
étendez de la tourbe, elle vous appartient, mais qu'est-ce que vous en
faites après l'avoir étendue? Vous mettez du gravier sur une
route, le gravier vous appartient, mais vous le reprenez et vous le placer
où? Il y a des choses qui sont prévues au contrat; des
améliorations de cette nature, on ne peut pas les reprendre. Les biens
physiques, meubles, mobiliers, tables de commentateurs, etc., sont notre
propriété.
M. Léger: Alors, je vous remercie quand même des
réponses, mais vous admettrez comme moi qu'on est quand même
obligé d'aller à la pêche régulièrement. Cela
prouve que nous n'avons pas les documents en main, comme l'accès aux
contrats et une infinité d'autres détails qui nous
permettraient de ne pas toujours aller à la pêche, mais d'aller
vous poser des questions pertinentes basées sur des documents que nous
n'avons pas en main. Je vous remercie quand même des réponses que
vous nous donnez, mais c'est encore une autre preuve que nous ne pouvons faire
autre chose que d'aller à la pêche parce que nous n'avons pas en
main les documents, entre autre le contrat, la liste des équipements qui
appartiennent au COJO et autres, nous permettant exactement d'avoir d'autres
renseignements provenant des documents qui nous permettraient de déceler
quels sont les points qu'il faut nécessairement éclaircir ou
peut-être apporter des recommandations.
M. Bellemare (Johnson): Lorsque le contrat sera
déposé... Dans le contrat, il y aura ces ententes que vous
mentionnez, c'est-à-dire que le financement d'une grande partie des
installations olympiques à Bromont a été
exécuté par une compagnie autre que le COJO, tout le financement.
Cela, c'est bien entendu que c'est dans le contrat?
M. Guay: C'est-à-dire que tout ce que l'entreprise devait
fournir, est-ce que c'était une propriété
antérieure courante ou prochaine? C'est une autre question. Mais nous,
nous n'avons fait aucun prêt pour aider le propriétaire de la
place à mettre à notre disposition des installations; c'est bien
sûr.
M. Bellemare (Johnson): Alors les immobilisations qui ont
été financées par le propriétaire reviennent,
après location probablement payée, au propriétaire. Mais
la partie des $1 500 000 est en dehors de cela, complètement en dehors.
Ce sont des réparations d'arénas, des chemins, construction de
certains équipements nécessaires qui vous ont été
imposés. Cela est récupérable, comme vous dites, si c'est
utilisé à l'avenir, dans une proportion très
considérable, mais très minime si ce n'est pas continué.
Alors il n'y a rien de scandaleux dans un contrat comme celui-là
où les parts ont été établies et connues bien avant
l'exécution des travaux.
M. Léger: M. le Président, est-ce que vous pouvez
me dire si, à Bromont, la résidence de sa gracieuseté la
reine a été payée par le COJO ou le gouvernement
fédéral?
M. Rousseau: II n'y avait pas de résidence pour la reine
à Bromont. La reine est revenue sur son yacht tous les soirs. Elle
demeurait sur le bateau et, quand elle était à Bromont, il y
avait une maison qu'on appelle la maison olympique et où elle se rendait
pour se reposer ou pour manger.
M. Léger: Aucune maison n'était
préparée pour recevoir la reine, le duc d'Edimbourg...
M. Rousseau: Non. Il y avait une maison olympique, une maison qui
servait à tous les visi- teurs qui venaient et qui était mise
à la disposition...
M. Léger: Est-ce qu'on a dépensé pour cette
maison au COJO?
Une Voix: Royalement!
M. Rousseau: Non.
M. Léger: Est-ce qu'il y a eu des dépenses faites
pour cette maison?
M. Rousseau: Non, vraiment, non.
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas eu à construire
comme à Kingston un endroit spécial pour la reine?
M. Rousseau: Aucunement.
M. Bellemare (Johnson): Non. Pour qu'elle ne monte pas les 72
marches à Kingston.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Je ne connais pas tout le détail du
séjour de la reine à Bromont, mais je suis informé qu'une
maison privée a été mise à sa disposition; à
ma connaissance, ce fut gratuitement. Le tout a été fait
discrètement pour des raisons de sécurité et autres. A ma
connaissance, la famille n'a demandé aucune compensation pour la mise en
disposition de sa maison.
M. Charron: C'est tellement grand, j'imagine.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à l'article "héritage"?
M. Ostiguy: Dans le cas de Lacadie on voit $1 803 000. Est-ce que
vous pouvez nous dire quel a été le coût des installations
qui ont été faites à Lacadie pour les compétitions
de tir?
M. Guay: Oui, vous trouvez le coût dans les sections
"coûts" effectivement à la page A-4-3. Au stand de tir de Lacadie,
le COJO, pour les fins des installations, a dépensé $2 065
000.
M. Bellemare (Johnson): Page A-4... M. Guay: Pardon? M.
Bellemare (Johnson): A-4-3? M. Guay: A-4-3. $2 065 000.
M. Ostiguy: Et la valeur de rachat que vous prévoyez est
de $1 803 000?
M. Guay: Oui, c'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Dans le Village olympique vous avez un
mobilier de $4 millions?
M. Guay: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que cela figure dans votre page
des évaluations du budget de fonctionnement quand vous parlez du Village
olympique?
M. Guay: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): L'augmentation de $6 millions à $9
millions?
M. Guay: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Ces $4 millions figurent là?
M. Guay: Oui, d'accord.
Le Président (M. Gratton): Sommes-nous prêts
à passer à l'article "personnel"?
Est-ce qu'il y a des questions à l'article "personnel"?
M. Houde (Fabre): Oui, à la page D-2, SPEQ, 7 051
employés; SPEQ est-ce que c'est professeur...
M. Guay: C'est par l'intermédiaire du Service de placement
étudiant.
M. Houde (Fabre): Cela règle la question, d'accord.
M. Guay: Cela a été une source de recrutement
très très importante pour nous. Et c'est un service qu'on a
hautement apprécié de cet organisme. Si vous vous rappelez, hier
M. Rousseau vous a mentionné que nous avions dû, à un
certain moment, engager plus de 500 personnes par jour. Cette période a
duré plus de deux mois.
Pendant deux mois, à chaque jour ouvrable, il nous a fallu
engager 500 personnes et plus. Il fallait faire passer des entrevues à
700, en moyenne, par jour, et il nous a fallu monter un service de personnel
qui a dépassé les 300 personnes. Le service Placement
étudiant du Québec représentait une partie importante de
ce service du personnel et, effectivement, a contribué au recrutement de
plus de 7000 personnes, tous des étudiants qui ont travaillé pour
nous.
M. Bellemare (Johnson): M. Guay, pourriez-vous nous fournir
certaines indications? Quand on voit "personnel militaire," cela ne doit pas
être la Gendarmerie royale?
M. Guay: Non. Le personnel militaire, c'est le personnel des
forces armées armée de terre, armée de l'air et la
marine qui a travaillé au COJO. Une portion d'entre eux a
commencé à travailler dès janvier 1976. Ils nous ont
fourni, dans plusieurs des services, le personnel de cadre, d'encadrement, le
personnel intermédiaire de cadre qui a dirigé effectivement tous
nos étudiants qui ont travaillé sur les différents lieux.
Donc, les cadres supérieurs permanents du COJO ont dirigé les
activités. Sous leur juridiction immédiate, on a retrouvé
plusieurs militaires, qui constituent surtout ces 3300 et, sous les militaires,
en majorité nos étudiants, notre personnel à très
court terme.
M. Bellemare (Johnson): Mais à ce moment-là, ils
n'étaient pas payés par le gouvernement
fédéral.
M. Guay: Ils étaient payés par le gouvernement
fédéral. Ils ont continué à retirer leur solde
régulière. Ils étaient sans frais au COJO.
M. Bellemare (Johnson): Sans frais au COJO. M. Guay: Sans
frais pour le COJO. M. Bellemare (Johnson): Ah bon!
M. Guay: Leur aide a été très importante
dans le...
M. Bellemare (Johnson): Ma question, c'est qu'ils n'ont
reçu aucune paye de la part du COJO.
M. Guay: C'est cela, aucune paye de la part du COJO. Tous nos
véhicules pour les fédérations, les membres du CIO, toutes
nos délégations d'athlètes étaient conduites par
ces militaires. Il y en avait plus de 1600 qui étaient dans le secteur
transport COJO.
M. Bellemare (Johnson): Dans les données
financières, on voit que vous avez $18 millions en salaires
réguliers, à la page D-3.
M. Guay: Oui, M. le Président. En fait, ce sont les
salaires réguliers mais nous avons versé...
M. Bellemare (Johnson): En vertu d'une convention collective ou
en vertu des arrangements entre le COJO et les personnes
désignées?
M. Guay: C'est en vertu de notre politique salariale et, bien
sûr, de l'entente que nous avions avec chacune des personnes. Ceux qui
ont été rétribués pour un montant global de $24
millions, ce sont nos employés moins les militaires. Donc, à peu
près 19 000 personnes se sont partagé les $24 millions. Cela veut
dire que les étudiants et les autres qui ont travaillé pour nous
cet été ont gagné en moyenne $1200.
M. Bellemare (Johnson): Quelle est la différence entre
salaire régulier et salaire brut? Vous avez $18 millions, à la
page D-3, vous avez aussi salaire brut, $24 millions.
M. Guay: C'est qu'il faut additionner au salaire régulier
les heures supplémentaires. Les gens ont fait du temps
supplémentaire. Il y a les vacances...
M. Bellemare (Johnson): Non mais sur la ligne, salaire
régulier, $18 millions, c'est quoi?
M. Guay: Ce sont les heures régulières de travail.
On travaillait à temps régulier pour un maximum de 45 heures par
semaine.
M. Bellemare (Johnson): L'autre, le salaire brut, qui est
reporté à $24 millions un peu plus loin?
M. Guay: On additionne le temps supplémentaire au temps
régulier, on additionne le coût des vacances et les primes aux
chefs de groupe. L'étudiant qui était responsable d'un groupe de
six ou sept autres étudiants gagnait $0.25 de l'heure de plus.
M. Bellemare (Johnson): Cela ne veut pas dire que vous avez
payé $42 millions, mais cela veut dire que vous avez payé $24
millions, brut.
M. Guay: $24 235 000.
M. Bellemare (Johnson): Qui se répartissent en salaires
réguliers, en salaires supplémentaires, en vacances et en
d'autres sortes de salaires.
M. Guay: C'est cela. Les déductions, c'est l'impôt
à la source, l'assurance-chômage...
Le Président (M. Gratton): D'autres questions sur le
personnel? Sinon, nous passons au sport, section 1. Il s'agit de statistiques,
je pense, et de données.
M. Leduc: Au personnel, M. le Président, juste un petit
point. On voit: Personnel, commandite, 1. Qui est ce monsieur?
M. Guay: A quel endroit?
M. Leduc: A la page D-2, vers le bas de la page.
M. Bédard (Montmorency): Juste après
bénévoles.
M. Rousseau: C'est probablement moi-même, payé par
le fédéral!
M. Leduc: D'accord.
Une Voix: ... bénévoles! Drôle de
coïncidence! Le Président (M. Gratton): Pas de question?
M. Bellemare (Johnson): II y en a une. Les abréviations,
il n'y a personne qui soit assez brillant pour interpréter cela.
M. Rousseau: Vous avez l'athlétisme et l'aviron, le
basketball, la boxe, le canoë.
M. Bellemare (Johnson): Vous êtes brillants, vous autres.
La boxe, ce n'est pas... Voulez-vous m'expliquer pourquoi est-ce HUN?
M. Rousseau: C'est la Hongrie.
M. Bellemare (Johnson): Un des pays, oui. M. Rousseau: Ce
sont les pays... Regardez...
M. Bellemare (Johnson): PM, qu'est-ce que c'est?
Une Voix: Pour les premiers ministres.
M. Bellemare (Johnson): II n'avait pas de femmes. PF, qu'est-ce
que cela veut dire?
M. Rousseau: Vous voulez la lettre des pays?
M. Bellemare (Johnson): Non, la liste des abréviations
pour les sports...
M. Lalonde: Les sports.
M. Rousseau: Dans les abréviations de sports, vous avez
l'athlétisme, l'aviron, le basketball, la boxe, le canoë,
l'escrime, le football, la gymnastique...
M. Guay: L'haltérophilie.
M. Rousseau: L'haltérophilie.
M. Guay: Le handball.
M. Rousseau: Le handball, le hockey, le judo, la lutte, la
natation, le pentathlon moderne.
M. Bellemare (Johnson): Comment?
M. Rousseau: Le pentathlon moderne.
M. Bellemare (Johnson): Je ne suis pas seul...
M. Lalonde: Nous autres, on faisait semblant.
M. Bellemare (Johnson): Oui. Vous êtes brillants, vous
autres. Vous vous cassez la tête.
M. Houde (Fabre): Les sports équestres.
Le Président (M. Gratton): Section f), billetterie.
M. Bellemare (Johnson): Une minute. Les pays qui se sont
désistés, est-ce qu'ils apparaissent quand même dans la
liste des inscriptions officielles?
M. Rousseau: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Oui?
M. Rousseau: Ils sont arrivés et ils sont repartis.
M. Bellemare (Johnson): Ils figurent dans la...
Le Président (M. Gratton): Section f), billetterie. S'il
n'y a pas de question...
M. Caron: J'aurais une question à poser. On parlait
d'alimentation hier, cela a augmenté énormément. Est-ce
que, dans le système que vous aviez pour recevoir la marchandise,
c'était assez bien contrôlé? Pour les factures qui ont
été signées, le montant de marchandises qui rentrait, vous
pouvez nous assurer qu'il est entré tant de viande, c'est un exemple que
je donne, est-ce que vous pouvez nous assurer que les factures qui ont
été signées, la marchandises est entrée en
conséquence?
M. Morin (Yves): M. le Président, afin de s'assurer que le
maximum des contrôles était exercé dans les
différents lieux, le bureau du contrôleur avait dans chacun des
lieux de compétition d'entraînement des représentants qui
vérifiaient quotidiennement l'application des règles et
procédures du COJO dans les différents secteurs. Pour
l'alimentation du village, les vérifications de base étaient
faites par des employés du Village olympique attachés à la
gestion administrative, laquelle était suivie de très près
par l'équipe de quatre personnes que j'avais au Village olympique,
quatre personnes qualifiées qui vérifiaient si toutes les
procédures administratives étaient suivies. On n'a pas
porté à ma connaissance d'anomalies du côté de
l'alimentation du village. Je dois donc présumer que tout s'est
déroulé tel que prévu dans les procédures
énormes qui avaient été préalablement
établies.
M. Rousseau: Je crois qu'il est intéressant de voir qu'il
y a eu 645 000 repas servis au village. Le maximum a été de 35
550 repas dans une journée. Cela vous donne une idée de ce que,
quand il y a un changement de coût dans un aliment, cela veut dire pour
35 000 repas dans une journée. C'est pourquoi vous avez vu une
différence dans l'alimentation.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'il y a des questions
à la section f), billetterie? Non. Section g): Art et culture?
M. Leduc: Pardon, au sujet des billets.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Taillon.
M. Leduc: Lorsque nous sommes allés faire la
tournée que mentionnait hier le député de Fabre, je me
souviens qu'en Allemagne, on nous avait mentionné à plusieurs
reprises qu'il y avait eu des problèmes, une pénurie de billets.
Lorsqu'on voit les billets alloués pour l'Europe, vous en aviez à
peu près un demi-million. Il y en a eu 169 000 de vendus. Est-ce
qu'avant le 31 décembre 1975, face aux demandes qui auraient pu
être faites par les Allemands, il y aurait eu une nouvelle allocation de
billets ou si c'était le montant qui leur a été
alloué sans qu'il y ait eu d'augmentation?
Est-ce que le commentaire qu'on nous a passé à Francfort,
à Munich et à Dusseldorf était justifié en ce
sens?
M. Rousseau: Je crois qu'il y avait une question de
qualité de billets et non pas de nombre de billets. L'Allemagne s'est
plainte justement qu'elle n'avait pas eu les billets qu'elle voulait.
C'était une question de qualité de billets. Finalement, il y a eu
une réallocation à l'Allemagne d'un certain nombre de billets de
qualité, parce qu'on nous a retourné certains billets de
qualité inférieure, mais ces gens voulaient certains autres
billets, à cause de l'intérêt qu'ils avaient parce qu'ils
avaient une équipe dans un certain sport et qu'ils n'avaient pas assez
de billets dans ce sport.
Alors, vous voyez, c'est assez difficile d'essayer de faire une
allocation dans le monde.
M. Bellemare (Johnson): II y a un demi-million de personnes qui
n'ont pu assister à des programmes annulés. Est-ce qu'il y a eu
remboursement des billets?
M. Rousseau: Oui, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Parce que vous avez un demi-million de
places à cause des programmes annulés qui sont au nombre de
vingt-et-un et, à part cela, vous en avez six qui sont partiellement
annulés. Est-ce que, dans ces 475 000 places, ces billets ont
été remboursés?
M. Rousseau: M. le contrôleur va vous répondre.
M. Morin (Yves): M. le Président, dès qu'une
session était annulée, on s'efforçait de rembourser, le
plus vite possible, les détenteurs de billets pour ces séances
afin de permettre à ceux-ci de pouvoir acheter des billets pour d'autres
événements non annulés. L'opération se tenait sur
les lieux mêmes de compétition et j'ai fait tantôt un bref
exposé de cela, lorsque j'ai parlé des contrôles internes
et des mouvements de fonds considérables que nous avions dû
déplacer durant les olympiques.
Le rapport préliminaire en date du 18 août 1976 nous
indique qu'à ce jour $262 000 ont été remboursés
aux détenteurs de billets et nous sommes maintenant dans la phase de
rembourser ou préparer des chèques au détenteurs de
billets qui nous ont fait parvenir leurs billets par la poste. Nous avons dans
le moment approximativement 4000 lettres, lesquelles peuvent contenir un
à plusieurs billets et, au cours des jours qui vont suivre, les
détenteurs de billets qui nous ont fait parvenir ces derniers par la
poste seront remboursés sous forme de chèque. Pendant la
période des jeux, le remboursement s'est chiffré par $262
000.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il y a une date limite que vous
avez fixée pour le remboursement possible?
M. Morin (Yves): Lorsque les séances étaient
annulées, nous avertissions les spectateurs et nous leur avons
donné les moyens, trois façons de procéder, à
savoir sur-le-champ même, sur le site.
Deuxièmement, au bureau de la billetterie du COJO situé
sur la rue Saint-Jacques ou d'écrire à l'adresse du COJO, avant
le 31 août 1976.
Maintenant, il va falloir demander l'opinion des avocats, afin de savoir
jusqu'à quand les détenteurs de billets peuvent légalement
réclamer le remboursement du COJO et, dans le moment, c'est fixé
au 31 août.
M. Bellemare (Johnson): Le 31 août. C'est la limite
que...
M. Morin (Yves): Si les avocats nous disent qu'on doit garder un
an, parce que c'est un genre de contrat, à ce moment-là...
M. Bellemare (Johnson): D'accord, mais est-ce que vous figurez le
prix du billet ou si vous figurez le prix du déplacement qu'a
occasionné cette compétition?
M. Morin (Yves): Nous remboursons le prix indiqué sur le
billet.
M. Bellemare (Johnson): Alors, les frais de transport, vous ne
vous occupez pas de cela?
M. Morin (Yves): Non.
M. Bellemare (Johnson): Si quelqu'un est parti, par exemple, du
Maine pour voir une compétition qui n'existe pas.
M. Morin (Yves): En général, je présume
qu'il y a des cas...
M. Bellemare (Johnson): C'est un cas extrême, mais il est
allé ailleurs, c'est sûr. Cela me satisfait moi. Très
bien.
M. Houde (Fabre): II est allé voir le scalpeur.
M. Leduc: M. le Président, lorsqu'il y a eu certaines
délégations qui ont quitté, il y avait un certain nombre
de billets qui leur étaient réservés. Est-ce que ces
billets, vous avez pu les récupérer pour ensuite les revendre ou
les redistribuer à d'autres délégations ou si, par le fait
que la délégation partait, ces billets étaient
inutilisés?
M. Guay: Au niveau des délégations, on ne peut pas
parler de billets, on peut parler de leur carte d'accréditation qui leur
permettait de se rendre sur les lieux. Toutes les cartes d'accréditation
qui comportaient une photo étaient automatiquement non
transférables.
Les cartes qui n'avaient pas de photo il y a une certaine
catégorie de cartes étaient transférables.
Normalement, nous récupérions ces cartes avant le départ
des gens. Il y a pu se glisser quelques cas où les cartes ont
été remises à d'autres personnes.
M. Leduc: D'accord. Merci.
Le Président (M. Gratton): Section f),
complétée. Section g): Art et culture. L'honorable
député de Saint-Jacques.
Art et culture
M. Charron: J'aurais aimé que le COJO nous fournisse, dans
le cadre du programme Art et culture, un tableau également de la
participation à ces événements, non seulement en termes
d'artistes, mais aussi de la participation populaire aux spectacles
présentés par ces artistes parce que le déroulement du
programme Art et culture qui, lui, s'étendait plus longtemps que la
période olympique proprement dite, soit l'ensemble du mois de juillet
1976, a donné lieu, quelques jours avant l'ouverture officielle des
compétitions sportives, à des remarques de la part du ministre
des Affaires culturelles et d'autres personnes, également à
Montréal, sur le fait que certains des programmes, donc des artistes,
dont on a une nomenclature ici, en termes de représentation provinciale,
se produisaient devant des salles à peu près vides.
On avait insisté, puisqu'il s'agissait de spectacles, à
toutes fins pratiques, subventionnés par une contribution du
ministère des Affaires culturelles, qu'on donne l'accès à
différentes personnes. Pouvez-vous présenter un tableau à
la commission de la participation à chacun des spectacles ou du moins
à l'ensemble des représentations qui ont été faites
du même spectacle et nous dire comment la direction du programme Art et
culture s'est ajustée à l'invitation faite par le ministre des
Affaires culturelles au cours du programme?
M. Bellemare (Johnson): Avant que la réponse soit
donnée, me serait-il permis de vous demander la différence qui
existe entre la page E-3, page 5, et la question que pose actuellement
l'honorable député de Saint-Jacques.
M. Rousseau: E-3?
M. Bellemare (Johnson): A la page 5 de E-3. Quelle est la
différence entre cette question... C'est dans le village?
M. Charron: C'était pour les athlètes, cela. Ce qui
était organisé pour les athlètes. Il n'a pas donné
la réponse...
M. Bellemare (Johnson): Cela, c'est dans le Village
olympique?
M. Rousseau: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Simplement pour les athlètes.
M. Rousseau: C'est cela.
M. Bellemare (Johnson): Très bien, merci.
M. Charron: II y en a eu plus que 96 dans le
Vieux-Montréal, en passant.
M. Rousseau: Athlètes?
M. Bellemare (Johnson): Non, non.
M. Charron: Des athlètes, quand vous marquez
Vieux-Montréal.
M. Guay: ...organiser cela.
M. Charron: C'était organisé, mais il y en a
d'autres qui venaient d'eux-mêmes.
Une Voix: Vous pensez? Le pot.
M. Charron: Oui. C'était le "pot". C'était
là que cela se passait.
M. Rousseau: Pour répondre à la dernière
question...
M. Charron: C'est pour cela qu'il y avait de l'ambiance.
M. Bellemare (Johnson): C'est pour cela qu'il n'y en avait pas
autant aux danses bavaroises.
M. Lalonde: II semble que les danses bavaroises n'ont pas eu de
succès.
M. Bellemare (Johnson): Zéro.
M. Rousseau: ...nous sommes justement à compiler les
pourcentages dans chaque théâtre et nous vous ferons parvenir un
rapport complet sur les spectateurs qui s'y sont rendus.
M. Charron: Bien, j'attendrai ces détails. Pouvez-vous me
dire quand même un taux moyen? Je sais qu'à certains spectacles,
ce qui avait amené le ministre des Affaires culturelles à
intervenir, c'est que le taux d'assistance était aussi peu
élevé que 10% des sièges et des fauteuils. Est-ce qu'on a
atteint...
M. Rousseau: Cela dépendait des théâtres et
cela dépendait des troupes de théâtre aussi. Dans certains
cas, comme le Barbier de Séville, cela a été 100%, mais,
dans un autre cas aussi, pour les enfants, cela a été presque
zéro. C'est difficile d'entrer les enfants dans des
théâtres pendant l'été.
M. Charron: Oui.
M. Rousseau: Par contre, les spectacles extérieurs, dans
les parcs, ont été très bien suivis par les enfants. Cette
question a été soulevée justement quant à un
théâtre pour les enfants, événement très peu
suivi, parce qu'entrer les enfants dans un théâtre
l'été, c'est difficile.
M. Charron: Oui, mais cela, on aurait pu s'en douter avant
d'organiser du théâtre pour enfants justement à partir des
fonds publics. On peut avoir une espèce d'idée...
M. Rousseau: II y a une chose qu'il faut se rappeler. La question
des théâtres, des programmes Art et culture, pendant
l'été, il n'y en a presque pas dans les théâtres,
presque tous les théâtres sont fermés. Pendant les jeux, on
devait avoir un programme Art et culture.
Nous avions chaque province qui avait amené des troupes et la
province de Québec voulant démontrer ce qu'elle pouvait faire du
côté...
M. Charron: M. Rousseau, je voudrais savoir, si les remarques
faites au cours du programme "Art et culture" ont amené le COJO à
de nouvelles dispositions, de nouvelles initiatives ou si c'est resté
lettre morte.
M. Rousseau: Non, il y a eu une campagne de publicité
justement pour mousser l'intérêt parce que c'est très
difficile d'amener les gens vers un programme "Art et culture" assez
étoffé assez important et en même temps les amener aux
jeux. Il y a eu un programme de publicité pour essayer de mousser
l'intérêt.
M. Charron: Mais est-ce qu'il y a eu distribution de billets
auprès de certains organismes disons de façon plus
systématique...
M. Rousseau: Je ne pourrais dire, je ne le sais pas, je poserai
la question. Vous aurez la réponse dans le rapport.
M. Charron: Parce que le responsable, c'était M.
Desrochers.
M. Rousseau: C'est cela, Yvon Desrochers.
M. Charron: Qui était responsable du programme Art et
culture. Il avait en réplique, ni plus ni moins à l'invitation
faite par le ministre des Affaires culturelles, assuré les journalistes
qui s'étaient fait un peu les représentants de la population,
à ce moment, qu'il y avait déjà un programme de
distribution, par exemple, auprès de clubs d'âge d'or ou d'autres
organismes sans but lucratif de billets pour assister à des programmes
d'Art et culture et qu'à la suite de l'appel lancé, ces efforts
seraient redoublés, donc que plus de groupes recevraient des billets
pour participer à cela. Vous ne pouvez pas me dire aujourd'hui si,
effectivement, un tel effort a eu lieu?
M. Rousseau: L'effort a eu lieu, mais je ne peux pas vous donner
les résultats.
M. Charron: Est-ce qu'en même temps que vous nous donnerez
des détails de l'assistance comme telle aux représentations, on
nous décrira les efforts faits par le COJO pour remplir les salles?
M. Rousseau: Je vais demander que ce soit fait.
M. Charron: Merci.
Camp international de la jeunesse
M. Houde (Fabre): M. le Président, est-ce que je peux
poser une question? Je voudrais savoir si cela relevait directement du COJO,
mais il n'y a aucun chapitre dans le rapport concernant le camp international
de la jeunesse, qui avait lieu au parc Lafontaine. Toute cette organisation,
présence, organisation, participation, il n'en est absolument pas fait
mention dans le rapport.
M. Rousseau: II n'y a pas eu de détail sur le camp de
jeunesse, mais nous avons donné les coûts, parce qu'ici on croyait
vraiment que l'intérêt, c'étaient les coûts, le
reste, c'était un peu pour vous dire ce qui s'était
passé.
M. Houde (Fabre): Mais cela entre dans le budget
général du COJO?
M. Rousseau: Oui.
M. Houde (Fabre): Maintenant, si vous pouviez compléter
avec "Art et culture", quel a été le nombre de pays
participants?
M. Guay: Chaque service à l'intérieur du COJO
produit un rapport de ses activités et très tôt dans
l'accumulation des rapports. Le 5 août nous étions encore en
action.
M. Rousseau: Nous sommes encore en plein
démantèlement et en pleine démobilisation.
Le Président (M. Gratton): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur le programme Art et culture?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais poser une
question simplement, parce que nous avons été en mesure, pendant
les jeux et maintenant en rétrospective, de constater certains
problèmes. C'est une question qui a été posée dans
d'autres contextes par divers collègues à la table. A part les
Russes, qui n'ont pas besoin de conseils, qui vont tout régler, mais
à ceux qui pourront à partir de 1984 tenir les jeux, quel conseil
donneriez-vous à partir de cette expérience dans le domaine des
arts et de la culture?
Organisation des jeux
M. Rousseau: II y a beaucoup de conseils à donner. C'est
très important pour le comité organisateur qui nous suit de bien
étudier ce que nous avons fait pour ne pas refaire les mêmes
erreurs et pour essayer de copier ce que nous avons fait de bon. Vous avez
parlé des Russes, justement nous avons eu plus de huit
délégations de Russie qui ont étudié chaque
division du COJO. Il y en a une autre qui vient vers le milieu de septembre
pour étudier la construction. C'est une entente entre les comités
organisateurs pour qu'il y ait cet héritage entre les comités
organisateurs de se donner le plus d'information possible, parce qu'il n'y a
vrai- ment pas au siège du CIO l'information voulue pour vraiment savoir
ce que c'est qu'entrer dans l'organisation des jeux.
Ici à Montréal, je crois que nous pourrons donner au CIO
vraiment l'histoire de nos jeux. L'histoire est assez bien décrite par
les parcs. Si vous vous rappelez au tout début dans la première
commission parlementaire, nous avons expliqué comment nous avions
organisé les jeux basé sur un système de parcs, de
sous-projets, si vous voulez.
Nous avions 125 sous-projets et c'est comme cela que nous avons
bâti un COJO, avec des sous-projets sous chaque division. Alors, cela
rend la chose très facile pour quelqu'un qui vient étudier
l'organisation et ce que cela veut dire, organiser les jeux, en suivant
justement ce système.
Quels conseils? Je crois que les conseils, il faut les donner par
division. On ne peut pas les donner en général.
M. Goldbloom: Lord Killanin, à un moment donné, a
souligné le fait que, en règle générale, chaque
comité organisateur commence à neuf, n'a pas d'expérience
dans le domaine de la présentation des jeux. Ce que vous venez de dire,
M. Rousseau, semble une réponse partielle à ce problème,
c'est-à-dire que vous avez accumulé des données qui seront
à la disposition de ceux qui vous suivront et, si je comprends bien,
même s'il y a eu des consultations avec vos prédécesseurs
sans doute que vous avez eu des conversations avec les Allemands de
l'Ouest, peut-être avec les Mexicains et les Japonais, je ne sais pas
vous n'avez pas obtenu assez de renseignements pour pouvoir
éviter certaines difficultés et vous voulez rendre un meilleur
service. Je ne critique pas les autres, je ne veux pas dire qu'ils vous ont
rendu un mauvais service, mais que vous voulez améliorer la
continuité de la présentation des jeux.
M. Rousseau: Justement, ce qui manque vraiment, c'est un
modèle qui devrait être au CIO, où les gens pourraient se
rendre pour étudier ce que cela veut dire. Avant même de demander
les jeux, il faudrait qu'un pays ou une ville surtout une ville
aille étudier ce que cela veut dire, ce que cela a coûté
à d'autres, ce que cela comporte organiser les jeux; c'est vraiment
quelque chose d'extraordinaire d'organiser les jeux, vous pouvez vous en rendre
compte.
Pour la question de l'Allemagne, nous avons été en
Allemagne, nous avons vu les jeux. Nous avions, à ce moment-là,
une équipe de 50 personnes qui ont étudié les
différentes divisions de l'opération de Munich. Nous avons
envoyé aussi des gens au Mexique j'y suis allé
moi-même à Tokyo. Mais on n'avait pas vraiment un
modèle. Ce qu'il faudrait, c'est un modèle, quelque chose qui
nous donne vraiment une idée de ce que cela comporte, ce que cela peut
coûter et ce que cela demande comme installations.
M. Guay aurait peut-être quelque chose à dire.
M. Lalonde: Excusez-moi, M. Guay. Vous avez dit tantôt que
vous souhaiteriez, que vous conseil-
leriez à ceux qui vous suivraient de ne pas faire les mêmes
erreurs. Quelles erreurs avez-vous faites? Quelles erreurs ont
été faites que vous ne referiez pas si c'était à
recommencer?
M. Rousseau: Je crois que c'est une question d'étudier
chaque division et de voir comment on l'a montée et, l'ayant
montée de toutes pièces, je crois que notre propre
expérience est toujours la plus coûteuse. Si on pouvait au moins
avoir une idée, comment cela s'est monté, avec un modèle,
non pas seulement aller voir les gens et le leur demander. Il y a des gens qui
sont venus nous aider aussi. Mais il devrait y avoir un modèle qui nous
aiderait à dire: Bon, cela prend tant de divisions et tant de choses,
cela coûte tant, cela prend tant de personnes et à quel moment
aussi.
Ce qui est important, c'est comment vous montez l'organisation. Vous
partez de cinq que nous étions, par exemple, en 1972, et nous sommes
montés jusqu'à 22 000 et à quelle vitesse vous faites
cela, à travers les quatre années que vous avez pour organiser
les jeux. Vous devriez en plus... C'est un conseil que je peux donner, c'est de
commencer au moment où vous avez les jeux parce que les deux ans que
vous avez avant de vous lancer dans l'organisation, quand les autres sont
encore à faire leurs jeux, vous êtes en paix. La presse ne vous
touche pas. Vous pouvez mettre en place...
Des Voix: Ha! Ha!
M. Rousseau: Parce qu'on est intéressé à
ceux qui organisent les jeux pour le moment.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, fort de votre
expérience vécue, puisque vous êtes à nous donner un
peu votre opinion sur des sujets qui sont fort intéressants, est-ce que
cela aurait été beaucoup mieux, avant d'organiser les jeux,
d'avoir l'assentiment des trois paliers de gouvernement, c'est-à-dire le
gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et le
gouvernement municipal? Parce que là, c'est le gouvernement municipal et
la province qui vont porter toute la responsabilité et le gouvernement
fédéral, lui, passe son temps à recevoir des coups de
chapeau!
M. Rousseau: L'assentiment pour avoir les jeux pas du
comité organisateur parce qu'il n'y en avait pas à ce
moment-là a dû être donné par le
fédéral, le provincial et le municipal.
Dans la demande faite par la ville de Montréal...
M. Bellemare (Johnson): Oui, seulement que...
M. Rousseau: ... il y avait des lettres disant que le
fédéral donnait son assentiment, ainsi que le provincial et le
municipal. Mais ce n'est pas une question d'assentiment, je crois, c'est une
question d'épaulement, de financement, si vous voulez. Alors, quand je
parle de deux ans avant, si vous aviez été capables de mettre en
place vos programmes, si nous avions mis en place, de 1970 à 1972, les
programmes de financement que nous avions lancés à ce
moment-là, si les questions de construction avaient été
mises en place, en d'autres mots, nous n'aurions pas eu à travailler
avec un échéancier toujours serré. Cela est une question
que chacun sait. Quand on a six ans devant soi, on se dit qu'on a beaucoup de
temps, mais ce n'est pas vrai.
M. Charron: M. Rousseau...
M. Leduc: Est-ce que l'idée de vos successeurs de croire
à l'autofinancement est valable?
M. Rousseau: L'autofinancement est valable et tout est une
question de dépenses.
M. Charron: C'est cela exactement. M. Léger: C'est
la même réponse.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Fabre.
M. Houde (Fabre): Compte tenu de ce que vous venez de dire, sans
être sadique et même sans rire, je me demande si vous seriez
prêt à aller jusqu'à conseiller, maintenant qu'on a les
installations, maintenant qu'on a une expérience fort positive, moins
les côtés négatifs, on les connaît, qu'on peut
éviter, politiquement, économiquement et à tout point de
vue, seriez-vous prêt, dis-je, à conseiller qu'une ville comme
Montréal redemande les jeux, pour 1988 ou 1992?
M. Rousseau: Je crois que tout cela est une question de vocation
des jeux. Au tout début, si on part d'Athènes, il y a eu à
ce moment-là cette idée de laisser les jeux à
Athènes pour toujours. Mais ce n'est pas la vocation des Jeux
olympiques. Les Jeux olympiques, en se promenant dans le monde, créent
vraiment une vague, vont dans le sens des jeux, qui est le développement
du sport amateur, et c'est extraordinaire. Si vous regardez les statistiques,
vous aviez treize pays, 285 athlètes à Athènes la
première fois. Cette fois-ci, le mouvement a 132 pays et nous parlons de
9000 à 10 000 athlètes et à travers le monde.
M. Lalonde: II y a plus de pays actuellement. M. Rousseau:
Dix fois exactement.
M. Lalonde: Non, mais vous avez plus de pays dans le monde qui
sont indépendants.
M. Rousseau: C'est possible, c'est que vous avez étendu le
sport amateur à travers le monde par les Jeux olympiques. Ce qu'il est
important de voir, c'est la force des fédérations, parce que
chaque fédération d'un sport permet qu'un sport soit joué
à travers le monde sous les mêmes standards, les mêmes
normes, les mêmes règles, ce
qui permet par exemple aux Canadiens d'aller jouer en Pologne, et que
les règles soient les mêmes, mais avant, ce n'était pas
cela.
Vous voyez que cela s'est étendu vraiment.
M. Houde (Fabre): Vous ne répondez pas tout à fait
à ma question, votre argumentation, M. Rousseau c'est que, d'accord, le
mouvement s'étend, mais ce n'est pas un précédent, les
Jeux olympiques d'été ou d'hiver. Dans le cas d'Innsbruck, c'est
la deuxième fois, à Lake Placid, en 1980, c'est la
deuxième fois, et, dans le cas des jeux d'été, ce n'est
pas un précédent non plus. Paris a eu les jeux deux fois, Londres
a eu les jeux deux fois. Alors, est-ce possible, d'après vous, avec
toute notre expérience? Moi, en tout cas, je vous donne mon opinion, si
j'avais à décider, en ce qui me concerne, je demanderais
immédiatement l'obtention des jeux pour dans quelques années
d'ici. Je pense que ce serait une façon de rentabiliser au moins nos
investissements, notre stade, puis...
Une Voix: On pourrait finir le stade!
M. Guay: M. le Président, je crois que si on regarde
l'expérience de Montréal, il faut toujours faire la
différence entre le coût des jeux et les installations qui ont
été construites à l'occasion des jeux. Quand on parle de
l'olympisme et de l'expérience de Montréal, au contraire, il faut
penser au programme des jeux comme étant un programme hautement
rentable, parce que Montréal aura eu les jeux et que le COJO a
réussi, par les différents programmes, à soulever plus de
$400 millions de revenus. Le COJO a des dépenses beaucoup moindres et
pour n'importe quelle grande ville du monde aujourd'hui qui a des installations
le moindrement acceptables, il est possible, en 1976, de tenir les Jeux
olympiques pour moins de $200 millions, et un petit pays comme le Canada, au
niveau de la population, a réalisé des revenus de plus de $400
millions.
Ce sont des choses, des réalisations qui sont à la
portée d'un grand nombre de pays et d'un grand nombre de villes dans le
monde. Lorsqu'on profite de ces occasions pour monter des installations qui
auront une très grande durée, et Dieu sait quelle durée
auront les installations de Montréal, et si on regarde simplement ce que
nous avions dans notre héritage, des dépenses que nous avons
faites et qui demeurent, à la disposition de la population, les Jeux
olympiques, c'est un projet très rentable pour n'importe quelle grande
ville et tous les pays du monde.
M. Charron: Sur cette réponse que vient de fournir M.
Guay, je voudrais renouveler le dialogue avec M. Rousseau sur son affirmation
qu'il y aurait des erreurs peut-être à ne plus refaire ou à
ne pas refaire au niveau du COJO parce qu'il est évident qu'au niveau
des installations cela saute aux yeux, les erreurs qui ont été
commises et nous aurons l'occasion d'en discuter. Mais au niveau de
l'Organisation des jeux, M. Rousseau, si vous vous souvenez, à notre
première rencontre en commission parlementaire, en janvier 1975, le tout
premier document sur lequel nous avions travaillé et sur lequel nous
vous avions demandé des informations, était cette entente entre
le COJO et la ville de Montréal où vous vous partagiez, d'une
façon ambiguë, au point que plusieurs députés avaient
soulevé les questions, la responsabilité de la construction des
installations olympiques. N'est-ce pas là un des endroits où nous
avons commis une erreur, je parle, nous comme Québécois dans
l'organisation des jeux? Est-ce qu'il n'aurait pas été
préférable que le Comité organisateur des Jeux olympiques
demeure le premier responsable, du début jusqu'à la fin, de la
création des installations olympiques? Je veux être bien clair, je
ne fais pas cela non plus à cause de la personnalité du maire de
Montréal et de sa manie de gigantisme, je dis simplement pour
l'administration comme telle. Autrement dit, contrôler la barque dans son
ensemble et savoir quelle est la partie de la barque qui est la plus
coûteuse et laquelle est la moins, comment ajuster les revenus en
conséquence?
M. Rousseau: Je crois qu'il faut retourner un peu en
arrière. Vous savez que les jeux sont obtenus par une ville et sont
retournés par le CIO au comité national qui s'appelle ici
l'Association olympique canadienne. Il n'y a pas encore de comité
organisateur. Ce sont ces deux entités qui forment un comité
organisateur et qui doit organiser. Vous avez parlé d'entente
ambiguë. Elle n'était pas ambiguë du tout. Nous ne faisions
aucune construction, nous nous occupions strictement de l'organisation et nous
étions aussi, le récipiendaire de tout l'argent qui venait des
programmes que nous partions nous-mêmes.
M. Charron: Et vous en remettiez à la ville de
Montréal?
M. Rousseau: On en remettait, l'exédent.
M. Charron: L'excédent de vos revenus à la ville de
Montréal.
M. Rousseau: A ce moment, on voyait une possibilité de
s'autofinancer, parce qu'à $310 millions, si nous étions
restés là tous, ce qui est peu possible, mais...
M. Charron: N'aurait-il pas été
préférable que vous gardiez la responsabilité des
installations olympiques également?
M. Rousseau: Je crois que ce n'est pas possible, parce
qu'à ce moment, vous montez un comité organisateur monstre.
Voyez-vous, l'idée est d'essayer de monter un comité organisateur
qui se fait entraider par les différents paliers. Vous avez des
capacités énormes au Canada ou dans tout pays dont vous pouvez
aller chercher la participation. Si vous voulez tout faire vous-même,
vraiment là, cela va être coûteux. Cela va être
coûteux par les erreurs que vous allez faire parce que
c'est nouveau pour vous encore. Tandis que là, vous pouvez aller
aux différents gouvernements comme nous avons fait avec les militaires,
par exemple. Les 3300 militaires qui sont venus vraiment, à la
dernière minute, nous aider, nous ont aidés de plusieurs
façons avec leur expertise, avec leurs qualités et aussi avec
leur discipline. Nous avons mis ensemble une organisation qui est partie de
zéro à 22 000. Au dernier moment, nous avons mis à peu
près 20 000 personnes à cette organisation. Comment discipliner
ces gens? Avec l'arrivée de l'armée, nous avons vu nos gens mieux
vêtus, mieux se tenir. Vous savez, il y a quelque chose et cette
participation est importante. C'est pourquoi je parle d'une participation de
différents niveaux où il y a des expertises que le comité
organisateur peut aller chercher. C'est très difficile parce que le
comité organisateur par lui-même a très peu
d'autorité.
M. Charron: Mais, M. Rousseau, aujourd'hui, si les Jeux
olympiques de 1976, disparus maintenant depuis 23 jours, laissent,
malgré la beauté indéniable du spectacle pendant les deux
semaines, la qualité de la retransmission et la qualité des
performances athlétiques pour aller jusque-là, auxquelles nous
avons eu droit d'assister, un goût extrêmement amer chez la plupart
des Québécois, à cause de la dette, n'est-ce pas
principalement à cause du coût des installations olympiques?
Si le Comité organisateur des jeux avait eu en même temps
la direction pour qu'il puisse s'appuyer sur des collaborateurs, j'en
conviens il ne faut pas penser qu'une pareille machine peut être
totalement centralisée à un seul endroit aux mains de deux, trois
ou cinq bonhommes, dans une structure souple et garder ce contrôle de la
création des installations olympiques; il y aurait peut-être une
image tout à fait différente. Somme toute, la mauvaise image des
jeux, c'est que vous en faites les frais, vous comme tout le monde. Et, comme
vient de le dire, M. Guay, si on regarde uniquement votre dossier, en tout cas
pour la partie qu'il nous est loisible d'examiner en commission parlementaire
il faut évidemment une enquête pour y aller plus
profondément mais pour ce qui est du survol auquel nos
possibilités nous limitent, vous avez eu des revenus excédant vos
propres dépenses. A toutes fins pratiques, vous savez très bien
qu'il vous faut dire et répéter que vous avez maintenant des
excédents de revenus sur vos dépenses, tellement l'image sur les
jeux a été mauvaise, à cause du coût des
installations olympiques et du caractère particulier des installations
olympiques. Je me demande donc si le COJO n'aurait pas mieux fait de garder
lui-même le contrôle de ces installations.
M. Rousseau: Je crois, M. le Président, sans vouloir
vraiment être très long, qu'il faut se rappeler que la nature du
comité organisateur est éphémère et que les
installations sont des installations permanentes. Alors, il faut absolument que
les organismes permanents aient quelque chose à dire dans les
installations qui feront partie de leur infrastructure.
C'est difficile de demander à un comité organisateur de
nature éphémère de décider pour une ville ou pour
un pays du type d'installations que cette ville ou ce pays devrait avoir. C'est
pourquoi il faut qu'il y ait une double responsabilité.
M. Houde (Fabre): M. le Président, je voudrais reprendre
une note de mon ami et collègue, le député de
Saint-Jacques, sur laquelle je ne suis absolument pas d'accord. Je ne peux pas
la laisser passer. Le député de Saint-Jacques a affirmé
c'est un excellent orateur que la grande majorité des
Québécois garderont un souvenir amer, un goût amer de
l'expérience des jeux à cause du déficit. Personnellement,
je ne suis pas encore convaincu, en tout cas, que les Québécois
vont en garder un goût amer à cause du déficit. J'ai
plutôt l'impression que les Québécois auront un goût
amer des jeux non pas tellement à cause du déficit mais si jamais
toutes ces installations ne servent pas à la population et si jamais
quelque niveau que ce soit de gouvernement ne trouve pas le moyen d'activer
l'activité sportive au Québec et aussi de présenter des
spectacles de haute performance à la population.
Nous avons été habitués à des spectacles
extraordinaires. Nous avons appris on le dit en toute humilité et
il n'y a pas de gêne pour qui que ce soit, au Québec, de l'avouer
pour une proportion d'à peu près 90% de la population,
à découvrir ce que c'était que le mouvement. Aujourd'hui,
cela fait partie de notre vocabulaire de parler de Nadia, de parler de Nelly,
de parler de John Naber et de Kornelia Ender, etc., et même de Dwight
Stones. Cela fait partie de notre vocabulaire. Je pense même que les gens
sont restés, depuis trois semaines, sur leur appétit. On les a
bourrés, on les a gavés, on leur a donné de bons
spectacles, la transmission en a été excellente, à la
télévision particulièrement, et tout le monde a pu
participer d'une façon ou de l'autre, à des spectacles culturels,
de danse et sportifs. On ne parle que du déficit. Si on ne parlait que
du déficit on n'aurait pas eu la canalisation du Saint-Laurent, on
n'aurait pas eu le pont Jacques-Cartier, on n'aurait peut-être pas eu je
ne sais quoi encore. Je ne suis pas assez expert dans les chiffres pour parler
du déficit. Mais j'essaie de rendre plus positive mon intervention en
disant et je le dis pour tous les collègues, le gouvernement
auquel j'appartiens, et le parti politique auquel j'appartiens que le
danger que nous courrons présentement, c'est qu'après avoir
atteint un sommet dans l'éducation sportive, si on ne bouge pas, nous
risquons de redescendre plus bas que nous ne l'étions avant les Jeux
olympiques.
Ce n'est pas en 1978 et demi, un an et demi avant les jeux de 1980,
qu'il va falloir se réveiller et commencer à se rappeler
l'importance de l'éducation physique et l'importance de
l'éducation sportive et espérer avoir des médailles d'or
en 1980.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Lafontaine.
M. Léger: Je voudrais, avant de clôturer la
séance pour le dîner, rendre hommage à M. Rousseau
et le féliciter pour la quantité énorme d'énergie
qu'il a dépensée pendant les Jeux olympiques, pour ses
qualités de persévérance, d'enthousiasme et d'efforts
continuels et spécialement de dignité qu'il a su tenir durant
toute la période où il a été en fonction. Je pense
qu'il a permis quand même de garder dans toute l'équipe,
malgré toutes les difficultés, cet esprit de collaboration et de
participation.
Maintenant, en ce qui nous concerne, je pense que, depuis deux jours,
nous avons fait un tour d'horizon, nous avons obtenu des informations
générales dont nous vous remercions. Mais pour nous le travail de
la commission parlementaire n'est pas encore commencé et nous
espérons que le gouvernement, très bientôt, au cours de
l'après-midi, j'espère, M. Bourassa, entre autres, le premier
ministre, viendra nous donner son appui à la motion que nous avons
présentée. Je souhaite que le gouvernement se décide de
faire une enquête sérieuse et qui ira au fond des choses, nous
permettant d'aller chercher les informations que nous et les
vérificateurs du COJO, comme ceux du RIO, comme ceux de la ville de
Montréal n'avons pu réellement faire ressortir. Même un
vérificateur du gouvernement ne pourrait faire ressortir les
évaluations et les décisions qui ont été prises,
des dépenses coûteuses, la plupart du temps et très souvent
du moins, inutiles qui ont été faites. Les députés
ici ne se sentent pas, je pense bien, capables d'évaluer, à la
suite des renseignements quand même très utiles que vous nous avez
donnés, l'ampleur des raisons pour lesquelles nous avons eu un
déficit qui nous laisse quand même avec peut-être on
oublie vite un déficit mais on le paie longtemps, cela est quand
même une chose très importante... J'espère que la
commission a de plus en plus réalisé jusqu'à quel point
seulement une équipe d'enquêteurs spécialisés,
compétents, enquêteurs impartiaux pourra nous permettre
d'évaluer la qualité des coûts dont nous avons eu à
tenir compte. J'espère que nous aurons cet après-midi le rapport
du gouvernement et la possibilité de savoir immédiatement le type
d'enquête sur laquelle nous pourrons nous attendre pour aller au fond des
choses.
De toute façon, en ce qui concerne les renseignements que vous
nous avez donnés, qui nous ont été très utiles, je
demande quand même d'être à la disposition, pas
nécessairement de demeurer ici, mais à la disposition de la
commission parlementaire pour d'autres séances, à la suite de la
décision de cette enquête qui est absolument essentielle.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne reprendrai
évidemment pas le débat sur la nature d'une enquête
possible. Ce que je voudrais dire c'est que nous avons été
impressionnés par tout ce qui s'est passé au cours des jeux et il
fallait que des êtres humains s'en occupent. Ces êtres humains
étaient principalement sous l'autorité du COJO et nous avons
été vraiment choyés par le comportement de tous ceux qui
ont contribué à l'excellent déroulement des jeux. Ce n'est
pas pendant les jeux eux-mêmes que tout cela est devenu possible. Il
fallait une préparation de longue date auparavant. Je pense, M. le
Président, que nous nous devons à M. Rousseau et à toute
l'équipe du COJO. M. Rousseau, je vous prie de transmettre à tous
vos collaborateurs les remerciements, non pas simplement ceux d'un certain
nombre de députés assis ici autour de la table, mais ceux d'une
population qui a été fière et qui continue d'être
fière. Dans mon contact quotidien avec cette population, j'ai la
conviction que je partage, avec mes collègues du côté
ministériel de la table, que le goût agréable domine et de
beaucoup sur un goût amer que peut avoir possiblement une personne ici et
là dans une population de 6 millions. Nous sommes extrêmement
fiers de ce que vous nous avez permis de réaliser et nos remerciements
vont à toute l'équipe.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau.
M. Rousseau: M. le Président, permettez-moi de remercier
tous les membres de la commission pour les bonnes paroles qu'ils ont dites
à l'égard...
M. Phaneuf: M. le Président, avant de le laisser terminer,
je pense que cela nous revient de droit. J'aimerais ajouter, en tant que
ministre responsable du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et
aux Sports qu'on a fait un peu le bilan de l'héritage que vous laissez,
compte tenu des travaux que vous avez accomplis pendant les trois ou quatre
dernières années.
Soyez assurés qu'en tant que ministre des sports, je suis
convaincu que le gouvernement du Québec et l'équipe que je
représente ont bien l'intention de se servir de cet héritage. Il
faut continuer nous aussi les travaux que nous avons entrepris
parallèlement aux vôtres pour la formation des athlètes
québécois. C'est sûr qu'à cause de cet
héritage nous allons pouvoir obtenir de meilleurs résultats, une
meilleure participation. L'héritage que vous nous laissez ne me laisse
pas un goût amer, il ne laisse pas un goût amer aux
éducateurs physiques, il ne laisse pas un goût amer à ceux
qui sont dans l'animation du sport québécois. Bien au contraire,
nous avons tous rêvé d'obtenir ce genre d'équipements, nous
les avons et nous avons bien l'intention de les utiliser et, personnellement,
je vous en remercie.
Le Président (M. Gratton): M. Rousseau.
M. Caron: M. le ministre, dans le même ordre
d'idées, si on n'avait pas eu les Jeux olympiques, est-ce que ces
installations, on les aurait au Québec, à Montréal?
M. Rousseau: M. le Président, si vous me permettez de
continuer, je veux remercier tous les
membres de la commission de leurs mots aimables à mon
égard, mais je voudrais vous dire que ce que vous avez vu pendant la
commission c'est un travail d'équipe, c'est vraiment un travail
d'équipe et d'une grande équipe.
Si vous avez remarqué, dans l'équipe du COJO nous n'avons
pas de grands noms, nous n'avons pas de noms fameux, mais nous avons des gens
qui ont travaillé très dur depuis le début pour arriver
aux résultats que vous avez vus. Je suis très heureux d'entendre
le ministre responsable des sports, des loisirs et de la jeunesse nous dire
qu'il a l'intention de voir à ce que servent les installations qui nous
sont laissées. Pour nous, c'est d'une importance capitale. Nous
disparaîtrons dans quelques mois, mais en sachant que le travail que nous
avons fait, en sachant que le travail qui a été fait par la
régie et par la ville de Montréal restera dans des installations
qui serviront vraiment aux jeunes du Québec et du Canada, parce que les
jeux ont amené beaucoup plus que les seules installations que vous avez
à Montréal, en sachant que tout cela servira, vraiment, c'est le
meilleur remerciement qu'on peut avoir.
Encore une fois, merci beaucoup à tout le monde. Nous avons
terminé, s'il y a d'autres questions, nous sommes toujours là au
COJO, pour quelques mois en fait.
Le Président (M. Gratton): MM. Rousseau, Guay et Morin, la
commission vous remercie. Je pense que nous sommes tous d'accord que, cet
après-midi, après la suspension pour le dîner, nous
aborderons le dossier ou l'aspect de la Régie des installations
olympiques, et je pense que M. Rouleau, le président, a quelque chose
à nous dire immédiatement.
M. Rouleau: Concernant les documents, je regrette de ne pas vous
les avoir distribués avant, nous les avons terminés ce matin.
Dans les documents que nous vous remettons, l'un est le mémoire que je
vais présenter cet après-midi; le deuxième, c'est le
dossier du financement de la régie, c'est-à-dire les $700
millions que nous avons financés; le troisième rapport est le
rapport financier, c'est-à-dire des différents coûts en
décembre, mars, juin, etc.; le quatrième dossier est un dossier
photographique qui donne, à partir de 1973, les travaux de construction
du stade, du mat, de la piscine, et il prouve bien que les gens de chez nous
sont capables de faire de grandes choses. A cet après-midi.
Le Président (M. Gratton): Alors, à cet
après-midi, à quinze heures. Est-ce qu'on peut excuser les gens
du COJO? Les gens du COJO, s'ils doivent s'en retourner, peuvent le faire. La
commission les remercie de leurs bons offices.
La commission suspend ses travaux jusqu'à cet après-midi,
quinze heures.
(Suspension de la séance à 13 h 9)
Reprise de la séance à 15 h 15
M. Gratton (président de la commission permanente des affaires
municipales et de l'environnement): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires municipales et de l'environnement reprend ses
travaux. Tel que convenu à la séance de ce matin, nous en sommes
rendus à l'étude du dossier qui touche la Régie des
installations olympiques.
Enquête
M. Léger: Avant de commencer, M. le Président, et
d'entendre M. Rouleau, qui a certainement des choses intéressantes
à dire d'après le texte qu'il nous donné, je voudrais
ramener à l'ordre du jour l'entente qui a été faite avec
le gouvernement, qui doit être respectée très
bientôt.
Il y a eu une motion de déposée, qui a été
retardée d'une journée, pour permettre de commencer à
avoir certains renseignements, une information générale. Nous
avons, à ce jour, entendu les représentants du COJO. Nous sommes
maintenant rendus à entendre les représentants de la RIO.
M. le Président, au départ, nous avons bierr fait la
différence qui existe entre la période d'information concernant
soit l'avenir des installations olympiques, soit des chiffres globaux des
coûts de réalisation et la partie d'étude en profondeur des
coûts qui devrait faire partie d'une enquête plus poussée
avec les moyens voulus.
Nous avons discuté, M. le Président, au début, avec
le premier ministre. Il avait convenu que la motion était recevable.
Elle demandait justement que, pour que la commission parlementaire puisse aller
au fond des choses, elle ait les équipements voulus, le personnel voulu,
les techniciens voulus pour évaluer la qualité des
réponses, évaluer les jugements qui ont été
passés, évaluer les décisions qui ont été
prises et déceler, avant que les commissaires ne puissent poser des
questions, les dossiers sur lesquels il fallait appuyer davantage, et elle
affirmait que seule une enquête pouvait nous permettre cela. Nous avons
déposé cette motion.
Le premier ministre nous avait garanti qu'il viendrait nous donner la
réponse du gouvernement dans les heures qui suivraient, en dedans d'une
journée environ. Je vois que le gouvernement semble vouloir continuer
à passer à travers la commission parlementaire en entier sans
avoir donné l'assurance aux membres de cette commission qu'il y aura
enquête ou pas. Pour nous, c'est primordial que nous sachions s'il y a
enquête ou pas.
Le premier ministre avait promis d'être ici soit hier, soit ce
matin, et il n'est pas encore là. S'il vient nous dire qu'il n'y aura
pas d'enquête, à ce moment-là, ce sera clair. Nous
continuerons à procéder avec des questions d'ordre
général, d'appréciation générale et
d'information générale. Si le premier ministre vient nous dire
qu'il est d'accord sur une enquête et qu'il nous donne les moyens de la
réaliser, nous serons d'autant plus
heureux de continuer la commission parlementaire. Si le premier ministre
vient nous donner l'idée qu'il y aura une enquête mais avec des
modalités qui sont plus ou moins acceptables, nous ne voulons pas
être caution à un simulacre d'enquête.
M. le Président, je ne comprends pas pourquoi le premier
ministre, qui nous a fait cette promesse, n'est pas encore présent
à la commission parlementaire, puisqu'il nous avait promis de prendre
une décision sur la motion que nous avons mise de l'avant.
Pour le bienfait de tous les membres de la commission, je lirai la
déclaration du premier ministre ainsi que l'échange que nous
avons eu avec lui le 23 août à 16 h 40: "M. Léger: Si le
premier ministre accepte de remettre à plus tard, je ne sais pas,
à demain peut-être la question de l'enquête,
qu'on ne fasse pas l'enquête là, mais qu'on écoute les
personnes qui ont des choses à nous donner, que cela soit bien clair que
ce n'est pas l'enquête qui commence là. "Le premier ministre
est-il d'accord? "M. Bourassa: Le député veut faire de la petite
politique. "M.Léger: Non. C'est de la grande politique! "M. Bourassa: On
va essayer d'éviter, s'il y a moyen, parce que nous ne sommes pas en
période électorale... Parlant avec l'esprit du chef parlementaire
de l'Union Nationale, s'il y avait moyen et comme je le disais
moi-même au tout début de la séance d'être
positif et d'éviter d'en tirer des avantages politiques, je dis que je
n'ai pas d'objection, d'ici à demain c'est lundi qu'il disait
cela ou après-demain, à essayer de trouver une formule et
là, on va entendre les parties qui sont venues ici pour donner leur
point de vue. "M. Léger: D'accord. Si on met cela de côté
et si on écoute les parties présentes... "M. Bourassa:
D'accord."
M. le Président, le premier ministre devait venir aujourd'hui ou
demain matin. Je tiens à dire, pour le bénéfice de la
commission, qu'il est important que le premier ministre remplisse au moins une
des promesses qu'il a faites, celle de venir nous dire ce qu'il en pense et non
pas jouer le scénario de nous faire faire une commission parlementaire
et de ne donner sa position sur la motion que nous avons
présentée qu'à la fin de la commission parlementaire.
C'est inacceptable, parce que jamais nous ne pouvons accepter que la
perception que nous aurons de la commission parlementaire ne puisse nous
permettre de déceler s'il faut une enquête ou non. Vous ne savez
pas, M. le Président, en voyant le dessus d'un panier, s'il y a des
pommes pourries dans le fond. Il faut d'abord aller dans le fond puis,
après cela, on peut savoir lesquelles il faut sortir.
Alors, M. le Président, la commission parlementaire n'est
aucunement un moyen de vérifier s'il faut enquête ou non. Il faut
au départ ne pas partir, de cette prémisse parce qu'elle est
fausse, et nous ne l'accepterons pas. Ce que nous vou- lons savoir c'est si,
à la suite de ce que le gouvernement sait, à la suite de ce que
le gouvernement peut prévoir et à la suite des enquêtes,
c'est-à-dire à la suite des études qui ont
été faites par la RIO, M. Rouleau en particulier... Si on n'est
pas capable, à ce stade-ci, avec les exemples que j'ai donnés
hier, d'évaluer s'il faut une enquête générale, M.
le Président, à ce moment-là qu'on nous le dise tout de
suite pour qu'on sache à quoi s'en tenir, mais qu'on n'essaie pas de
jouer un scénario préélectoral uniquement pour donner
à cette commission parlementaire un rôle qu'elle n'a pas.
M. le Président, je m'attends à ce que le premier ministre
vienne nous voir avant demain matin, parce que nous ne participerons pas
à un simulacre d'enquête quand ce n'en est pas une. Je pense que
la population a le droit de savoir s'il y aura enquête ou non et qu'on
n'essaie pas de nous faire perdre du temps ici, à poser des questions
générales, d'ordre global qui ne font que donner une constatation
d'une situation générale, mais qui ne donne absolument pas les
renseignements pertinents que la population a le droit de savoir.
Le Président (M. Gratton): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Quoi dire du jeu politique du Parti
québécois. S'il y a des députés autour de la table
qui trouvent que c'est une perte de temps, il y en a d'autres qui trouvent que
ce n'est pas une perte de temps et que l'on obtient des renseignements qui
permettraient, à des gens objectifs et raisonnables, de juger s'il y a
ou s'il n'y a pas lieu d'aller plus loin. Le premier ministre a dit:
Aujourd'hui ou demain. Je ne vois donc pas ce que vient faire, dans le
déroulement essentiellement paisible des travaux de la commission
parlementaire, l'ultimatum que vient de lancer le député de
Lafontaine.
Le gouvernement, en réponse à des demandes maintes fois
répétées, a convoqué la commission parlementaire.
Nous voici, nous allons continuer notre travail pour voir si nous sommes ou si
nous ne sommes pas satisfaits des explications données et c'est ce qui
va permettre de voir s'il y a lieu d'aller plus loin. Le premier ministre
viendra quand il décidera de venir, avant la fin des travaux de la
commission parlementaire, il répondra au Parti québécois,
probablement sur un ton moins politisé et moins niaiseux.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, j'invite le
président de la Régie des installations olympiques, M. Rouleau
à nous faire sa présentation.
Régie des installations olympiques
M. Rouleau: Voici comme tout le monde sait, la Régie des
installations olympiques a pris possession du chantier olympique depuis le 21
novembre. Maintenant, avant de vous présenter le petit mémoire
que j'ai ici, j'aimerais vous présen-
ter les membres du conseil d'administration. D'abord, le
vice-président du conseil d'administration est M. Roland Giroux,
président de l'Hydro-Québec, qui est à une autre
commission parlementaire aujourd'hui. Vous avez M. Roger-T. Trudeau, qui, en
plus d'être directeur général, est sous-ministre des
Travaux publics et de l'Approvisionnement. Vous avez M. Pierre Goyette, qui est
sous-ministre des Finances, M. Jacques Fortier, comptable de
Québec...
M. Bellemare (Johnson): Monsieur, pas trop vite. On est
habitué à beaucoup de rapidité avec vous, mais...
M. Rouleau: Avez-vous pris votre règle?
M. Bellemare (Johnson): Je suis toujours en règle. Jacques
Fortier, oui.
M. Rouleau: ...Maurice Custeau, que vous connaissez bien.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce qu'il est ici? M. Custeau:
La politique est ingrate.
M. Rouleau: ...et M. Gerry Fitzpatrick, entrepreneur de
Montréal. Maintenant nous tenons, avant de débuter, à
remercier M. Boileau et M. Charles Denis de la ville de Montréal, qui
ont été membres du conseil d'administration, jusqu'au
début du mois d'août, pour le premier mandat, c'est-à-dire
de la construction du chantier olympique. J'aimerais souligner aussi la
présence de M. Michel de Tilly, secrétaire de la régie et,
entre autres, nous avons un excellent trésorier qui est malheureusement
en vacances et peut-être que j'ai quelques chiffres manquant à
cause de cela, M. Claude Tremblay, qui nous a été
prêté par le Conseil du trésor.
M. Charron: Etes-vous sûr que ce n'est pas plutôt
Fernand Denis que Charles Denis?
M. Rouleau: Fernand Denis.
M. Charron: Parce que Charles Denis, j'imagine qu'il a
travaillé à la rédaction du texte, mais pas plus que
cela.
M. Rouleau: M. Charles Denis n'a pas travaillé à la
rédaction du texte.
M. Lalonde: Cela va être peut-être quand même
un bon texte.
M. Caron: II s'en va peut-être pour le Jour.
M. Rouleau: Nous avons divisé notre texte en six
étapes importantes depuis que nous avons pris le chantier olympique,
soit le 21 novembre 1975. Nous partirons de la première étape,
c'est-à-dire un constat de la situation qui commencerait le 20 novembre
et irait au 10 janvier 1976, grosso modo.
Au moment de la création de la Réqie des installations
olympiques, les travaux de construction au chantier du parc olympique
accusaient un retard considérable.
Ce retard était principalement dû a un processus
administratif et décisionnel très lourd et à la confusion
et l'indiscipline est-ce qu'on achève? qui régnaient
dans la direction du chantier, à l'existence de problèmes de
montage apparemment insurmontables et à l'encombrement du chantier par
l'excès d'équipement, à la détérioration des
relations ouvrières et à la fatigue des ouvriers et, je devrais
ajouter, de certains cadres, et aux retards dans les paiements aux
entrepreneurs.
Non seulement il s'avérait impossible de réaliser à
temps les installations olympiques telles que conçues originellement,
mais il semblait même im-possible d'effectuer le strict minimum requis
pour les jeux.
Par ailleurs, l'analyse des coûts effectués par la
Régie à ce moment pour ces installations olympiques indiquait des
dépenses de l'ordre de $816 millions.
Face à cette situation, la Régie des installations
olympiques songea même un instant à recommander au gouvernement de
tout abandonner et de ne pas tenir les Jeux olympiques.
Cependant, avant de faire une telle recommandation, il y avait lieu
d'une part de mettre de l'ordre sur le chantier du parc olympique, et, d'autre
part, d'étudier toutes les possibilités permettant la
présentation des jeux.
Aussi, dès le début des activités de la
Régie, le directeur général s'établit en permanence
sur le chantier pour y diriger les opérations au jour le jour, prendre
les décisions quotidiennes et le contrôle du chantier, alors que,
d'un autre côté, l'équipe de relations de travail mise sur
pied par la régie a visé à améliorer les relations
ouvrières et, pour ce faire, a maintenu des liens constants avec les
représentants syndicaux et patronaux.
Par ailleurs, la régie prenait la décision de reporter
après la tenue des Jeux olympiques tous les travaux dont
l'exécution n'était pas strictement nécessaire,
s'attachant uniquement à la réalisation des installations
essentielles, et, à cet effet, faisait refaire un
échéancier et un cheminement critique tenant compte de cette
décision.
En même temps, la régie faisait effectuer par une firme
spécialisée une étude sur les possibilités
d'utilisation de sites alternatifs.
Sur le plan budgétaire, des enveloppes de $272 millions
étaient approuvées par le Conseil du trésor le 19
décembre 1976. Ces enveloppes budgétaires s'inscrivaient à
l'intérieur d'un programme d'immobilisation estimé à $816
millions et devaient par la suite être révisées
mensuellement par le Conseil du trésor.
Le gouvernement adoptait un règlement concernant les contrats de
la régie, règlement qui laissait à la régie une
certaine latitude pour octroyer ses contrats à l'intérieur des
enveloppes budgétaires approuvées par le Conseil du
trésor.
Au niveau de l'information, la régie décida
d'établir des liens continuels avec le public et de mettre sur pied des
visites mensuelles des représentants de la presse au chantier
olympique.
Finalement, dans le but de permettre aux ouvriers de se reposer, la
régie décidait de fermer en partie le chantier durant la
période des Fêtes.
La deuxième étape, du début de janvier aux
alentours du 15 février 1976.
Vers le début de janvier 1976, la régie recevait le
rapport concernant les sites alternatifs, lequel rapport concluait qu'il
était trop tard pour édifier un site alternatif à temps
pour les jeux.
C'est à ce moment que le mandataire-coordonnateur et le
gérant des travaux suggérèrent à la régie de
remplir le dessous du stade de pierre concassée de façon à
gagner du temps. La régie refusa cette solution draconienne et
préféra faire effectuer des échéanciers qui
sacrifièrent d'autres éléments moins essentiels.
C'est ainsi que, la cinquième version du cheminement critique
révélait qu'il était impossible de terminer les
installations olympiques à temps aux conditions suivantes.
M. Lalonde: Excusez-moi. Vous avez dit impossible, mais je pense
que c'est possible.
M. Rouleau: Possible. C'est pour corriger le texte.
M. Bellemare (Johnson): Possible.
M. Rouleau: Possible.
On n'était pas sûr, mais c'était possible. a) II est
essentiel d'installer des roulottes plutôt que les aménagements
prévus pour les athlètes et les services de
télécommunication en dessous du stade; b) II faut suspendre la
construction du mât au niveau 42,16; c) II faut installer des gradins
temporaires avec structure d'acier au niveau 300 du stade au lieu de gradins
permanents; d) II n'est pas possible d'installer au stade olympique le grand
centre de presse qui devait y être aménagé.
La régie décida donc de terminer les installations selon
cette dernière solution et, à cette fin, de prendre le
contrôle complet des opérations du chantier.
Cette prise de contrôle des opérations se manifesta
principalement par la division de l'ensemble du chantier en cellules ayant
chacune à sa tête un ingénieur responsable, relevant de la
régie, l'instauration d'une procédure de décision du
chantier pour assouplir le système administratif, l'implantation d'une
réunion hebdomadaire de chantier et l'allégement de la
procédure générale d'octroi de contrats, d'approbation de
commandes et d'émission de chèques, lesquels sont faits
directement par la régie.
Désormais, les décisions se prennent au jour le jour sur
le chantier.
Pour faire face à ces besoins et diriger les opérations de
construction, la régie engage des ingénieurs et un personnel
d'encadrement venant de l'administration publique et de l'entreprise
privée.
Elle passe également des ententes pour récupérer du
personnel de la ville de Montréal et des différents
ministères et organismes du gouvernement.
La régie met sur pied pareillement une équipe pour
effectuer l'analyse des contrats conclus ou octroyés par la ville de
Montréal, en vue de la substitution de la régie dans ces
contrats. D'ailleurs, c'est le document qu'on vous a remis hier et que nous
avons remis aux journalistes aujourd'hui.
En ce qui concerne les travaux à effectuer, la régie
établit un ordre de priorité en fonction des services aux
athlètes, des services complémentaires aux athlètes, des
services de télédiffusion, de radiodiffusion ou tout autre
service de communication et finalement des services aux spectateurs.
A un niveau plus technique, la régie instaure-une semaine de
travail de six jours avec une équipe minimale le dimanche.
Par ailleurs, on procède à la réduction du nombre
de grues et à l'enlèvement du surplus d'équipement qui
encombrait le chantier.
On assiste à une véritable transformation du chantier du
parc olympique.
Pour la première fois depuis plusieurs mois, on fait face a une
équipe de direction homogène qui fonctionne harmonieusement.
Cette ligne d'autorité clairement définie suffit à
générer la confiance nécessaire à l'ensemble de
l'équipe; chacun assume ses responsabilités sans s'occuper de
celles des autres.
Il y a regain de confiance de la part des entrepreneurs et augmentation
de la productivité au niveau des travailleurs.
Le personnel de montage sur le chantier étant plus
discipliné et plus qualifié, on assiste notamment à une
accélération marquée du montage des installations.
Cette réorganisation de la direction du chantier et ce nouvel
esprit qui régnait sur le chantier permettaient à la régie
d'affirmer, dans son rapport au Comité international olympique, à
Innsbruck, que les installations requises pour les jeux seraient prêtes
à temps.
Troisième étape: Accélération de la cadence
de la productivité entre le 15 février 1976 et environ le 18
avril 1976.
Durant cette période, la productivité sur le chantier
s'accélère constamment et la production s'avère même
supérieure aux prévisions.
Ceci est dû en partie à l'expérience acquise par les
ouvriers mais principalement au fait que l'on a suivi de très
près l'échéancier hebdomadaire.
En raison de cette augmentation de production, la régie
décidait d'effectuer avant les jeux tous les travaux qu'il était
possible d'effectuer, soit la dalle-promenade, les cascades et autres travaux
connexes. De plus, suite à la décision de la régie
d'utiliser une structure d'acier plutôt qu'une structure de béton,
les gradins du niveau 300 deviennent permanents au lieu de temporaires.
Suite à une demande des ingénieurs, la régie
décide d'ajouter un étage supplémentaire au mât afin
de garantir une meilleure stabilité.
Au niveau des services à assurer durant les jeux, une entente par
laquelle la régie prend la charge des concessions alimentaires est
conclue avec le COJO et, sur appel d'offres, un concessionnaire est choisi par
la régie.
On note donc, durant cette période, un rythme très rapide
dans la progression des travaux et une évolution telle dans la
construction des installations que la régie décidait de permettre
au grand public de visiter les installations olympiques durant le congé
de Pâques.
Par ailleurs, suite à une révision des estimations et
à une réévaluation de chaque contrat, le budget de la
régie passe de $816 millions à $987 millions.
En effet, l'hiver rigoureux de 1975/76 a entraîné des
augmentations substantielles dans les coûts de construction
prévus.
C'est ce coût prévu de $987 millions qui a
été mentionné dans le discours du budget et qui a servi de
base pour l'établissement du programme de financement à long
terme de la régie.
Quatrième étape: La fin de la construction et de
l'aménagement du parc olympique, son exploitation et la prise en charge
du Village olympique.
Fin de la construction au parc olympique. Au cours de cette
période les travaux en général avancent très bien;
on termine la pose des gradins permanents, des gradins temporaires, du niveau
200 au niveau 100, de la piste et pelouse et de la piste du stade. De
même les travaux d'aménagement extérieurs, de peinture et
de finition sont effectués à un rythme très rapide. Ainsi,
au niveau des aménagements extérieurs, le service des parcs de la
ville de Montréal effectue un excellent travail dans un laps de temps
très court.
Toutefois, la régie se bute à certains problèmes
importants au chantier, avec les électriciens et les plombiers, ce qui
la force, d'une part, à prendre des procédures en injonction
vis-à-vis de ces groupes d'ouvriers et, d'autre part, de procéder
à certains congédiements et à l'embauche de nouveaux
ouvriers.
Malgré cela, l'heureuse évolution de l'avancement des
travaux permet à la régie de remettre officiellement ses
installations au COJO, le 13 juin 1976. Cependant cette remise officielle des
installations ne signifie pas pour autant la fin des travaux. On continue
à effectuer certains travaux mineurs de finition et ce jusqu'au 14
juillet 1976, date à laquelle la construction proprement dite est
officiellement arrêtée.
En conséquence, dès la fin du mois de juin, une
démobilisation progressive du personnel ouvrier est effectuée au
chantier.
Suite à l'adoption de la loi 25, sur le Village olympique, la
Régie des installations olympiques s'est vu confier la
propriété. Dès le départ, la régie, afin de
permettre la continuation des travaux, rassure l'ensemble des
sous-entrepreneurs du village en les avisant que, d'une façon
générale, l'ensemble des contrats octroyés seront
respectés.
La régie engage également un gérant de travaux et
crée une cellule autonome sous l'autorité du directeur
général pour s'occuper du Village olympique, avec un
ingénieur responsable à la tête de cette cellule. Comme
pour le parc olympique, la régie met aussi sur pied une équipe
composée d'avocats, de comptables et d'ingénieurs, pour effectuer
l'analyse des contrats du Village olympique en vue d'une éventuelle
substitution. Pour former cette équipe, la régie engagea des
firmes de l'extérieur étant donné que son personnel
régulier était trop accaparé par ses opérations
courantes.
De plus, étant donné l'état avancé du
dossier, la régie s'entend avec le COJO pour conserver le système
administratif en place. La régie poursuit la completion des travaux de
construction de sorte que le 25 juin 1976, on procède à
l'ouverture officielle du Village olympique.
L'exploitation des installations olympiques. Quoique depuis plusieurs
mois déjà, la régie recevait de plus en plus de demandes
relatives à la location des installations olympiques, elle avait alors
reporté à plus tard les réponses à ces demandes
parce que sa priorité se situait au niveau de la construction.
Maintenant que l'essentiel des installations est construit, et que les
demandes de location, en particulier en ce qui concerne le baseball et le
football, s'avèrent de plus en plus nombreuses, la régie engage
des responsables au niveau de l'exploitation et de la promotion. Elle met
également sur pied une équipe pour visiter certains stades
américains comparables au stade de Montréal et étudier
leur fonctionnement et leur rentabilité.
A titre expérimental, la régie autorise les Alouettes de
Montréal, à jouer certaines parties de football au stade durant
l'automne 1976. Elle accepte également que la coupe Grey soit
jouée au stade olympique en novembre 1977. Toujours sur une base
expérimentale, elle permet l'utilisation du vélodrome et de sa
piste, ainsi que la tenue de certains banquets à l'intérieur de
son enceinte. Elle accepte aussi d'effectuer, dès la fin des jeux de
1976, la pose de l'astroturf dans le stade olympique, afin que ce dernier soit
prêt pour les clubs de baseball et de football de Montréal et
entreprend les négociations préliminaires avec ces clubs, en vue
de la passation d'un contrat à long terme avec ces équipes.
Parallèlement, elle fait effectuer des études sur les
coûts d'entretien des installations et sur les prix de location de ces
installations.
Cinquième étape: Opérations durant les jeux.
L'entretien pendant les jeux.
Quoique les installations olympiques soient sous la
responsabilité et le contrôle du COJO pour la période des
jeux, la régie continue à collaborer avec cet organisme. En
effet, après entente avec le COJO, la régie a pris la charge de
l'entretien physique, de l'entretien ménager et de l'entretien
électrique et mécanique du parc olympique pendant les jeux.
Les parties jugeaient qu'il était préférable
d'avoir un personnel responsable 24 heures par jour pour les cas d'urgence
susceptibles de survenir au parc olympique.
Les travaux effectués après les jeux.
Songeant à l'exploitation de ses installations, la régie a
fait effectuer des études sur les travaux de construction à
être effectués après les jeux. Ces travaux peuvent se
résumer en trois catégories.
Premièrement, il y a les travaux qui sont jugés absolument
essentiels, tels que la pose de l'astro-turf et les travaux relatifs à
l'hibernisation. Ces travaux représentent des dépenses d'environ
$21 millions et devraient être terminés vers la fin de l'automne
1976.
Ensuite, il y a les travaux de finition du mât et de montage de la
toiture mobile, lesquels sont évalués à environ $70
millions. La régie a recommandé au gouvernement de l'autoriser
à effectuer ces derniers travaux sur une période de 18 mois
débutant à l'automne 1976 et se terminant au printemps 1978.
Finalement, il restera à effectuer les travaux relatifs à
la finition intérieure du stade et du mât qui ne sont pas
jugés essentiels pour le moment. Actuellement, ces travaux demeurent en
suspens et ils ne seront entrepris qu'après analyse des besoins.
La vocation du Village olympique. La Régie des installations
olympiques a également fait effectuer des études et des analyses
sur l'utilisation future du Village olympique et, suite à ces
études, elle recommande au gouvernement qu'elle soit autorisée
à exploiter elle-même une aile du Village olympique à titre
expérimental louant ses appartements comme appartements semi-luxueux,
d'autres diront peut-être luxueux, en louant les espaces du
rez-de-chaussée pour des boutiques, petits commerces et restaurants et
les espaces du deuxième étage pour des locaux à
bureaux.
Parallèlement la régie étudie également la
possibilité de vendre le Village olympique.
Sixième étape: "finalisation ' des dossiers et mise en
marche de l'exploitation.
Au cours de cette période la régie compte compléter
l'ensemble de ses dossiers de construction de la phase préolympique,
procéder à l'acceptation des travaux effectués et à
la vérification comptable requise, compléter les contrats et la
procédure de substitution pour le parc olympique et pour le Village
olympique.
Elle compte également faire compléter les analyses de
coût pour chacune des installations.
En ce qui concerne l'exploitation, la régie a mis en marche la
direction de l'exploitation et procède à l'engagement du
personnel nécessaire à la prise en charge des piscines, du
vélodrome et éventuellement du stade olympique, et à
l'exploitation des stationnements. Elle compte également mettre sur pied
des visites guidées c'est déjà fait du site
olympique et ouvrir les piscines au public, le plus tôt possible.
J'aimerais en terminant, si c'est possible, avec votre permission,
remercier et féliciter toute l'équipe qui a participé
à la régie olympique, que ce soit du simple commis en montant.
Nous sommes partis d'un peu partout, soit des gens de la ville de
Montréal, du gouvernement du Québec, de l'entreprise
privée; au départ c'était assez hétéro-
clite mais au bout de deux ou trois mois nous avons formé une grande
famille et c'est grâce à cela, si tous ensemble nous avions un
voeu commun, celui de réussir. Je pense que nous avons réussi et
je tiens à les féliciter et à les remercier.
Merci, M. le Président.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que je dois me
limiter à faire écho à ce que vient de dire le
président de la régie pour remercier et féliciter tous les
membres de l'équipe. Ayant été le ministre responsable de
la régie au cours des neuf derniers mois, je pense que je ne suis pas
celui qui doit poser des questions. Je cède donc la parole aux autres
membres de la commission.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je remercie M. Rouleau
pour son exposé optimiste. Vous avez dû dans votre première
ou deuxième étape faire faire une évaluation de la
situation et une évaluation des contrats auxquels vous deviez vous
engager par substitution. Pour réviser ces contrats, je vois ici dans un
document que j'ai obtenu, que vous m'avez fait parvenir, entre autres, qu'il y
a eu 161 contrats dont la substitution de 109 a été
autorisée. C'est donc dire qu'il a fallu qu'il se soit fait des
études pour chacun des contrats pour voir à ce qu'ils soient
révisés. Même malgré toute votre propre connaissance
et expérience, vous avez eu certainement besoin d'aide pour cela. Est-ce
que vous pourriez nous dire combien d'experts vous avez utilisés pour
réviser ces contrats?
M. Rouleau: Le nombre exact, c'est entre quinze et vingt
personnes. Ces personnes viennent soit de l'Hydro-Québec, soit de la
Société de développement de la baie James, soit du
ministère de l'Industrie et du Commerce, soit du Conseil du
trésor, soit du ministère des Travaux publics, soit du
ministère des Transports et plusieurs viennent des entreprises
privées et du ministère de l'Education. En fait, je dois dire que
tous les ministères nous ont aidés dans cette tâche et nous
avions aussi des avocats de l'entreprise privée et des avocats qui sont
venus de différents ministères évidemment, comme
vous le savez, tous les avocats viennent du ministère de la Justice
prêtés par différents ministères.
M. Léger: J'ai ici une liste de noms...
M. Rouleau: J'en ai dix-neuf moi, mais je n'aime pas donner des
chiffres justes; tout à coup que c'est dix-huit, vous allez me dire...
Alors, c'est entre quinze et vingt. La liste que j'ai, c'est dix-neuf.
M. Léger: D'accord.
M. Rouleau: Mais cela ne veut pas dire... Cela peut être
vingt, pour deux jours peut-être.
M. Léger: Maintenant, cette liste que vous mentionnez...
Qu'est-ce que cela leur a pris de travail et de temps et quelles sortes
d'études ont été faites pour vous apporter des
renseignements vous permettant de corriger ou de renégocier ces
contrats?
M. Rouleau: Ce n'était pas une question de
négociation. Cela a fait, c'est, comme on disait, se substituer à
la ville de Montréal. Il faut bien entendre que la ville de
Montréal la même chose s'applique pour le Village olympique
la ville de Montréal avait signé des contrats avec
certains entrepreneurs ou certains professionnels et lors-qu'après
étude par les personnes que je vous ai mentionnées, comptables,
ingénieurs, avocats, nous avions une recommandation disant que tout
était parfait, que tout était correct, là, nous adoptions
une résolution à l'assemblée de la régie disant que
nous substituions... Donc, cela veut dire que, dans un contrat où
c'était marqué la ville de Montréal, cela devenait la
Régie des installations olympiques et, chaque fois que la régie
acceptait une résolution comme celle-là, cela devait aller au
conseil des ministres pour ratification.
M. Léger: Maintenant, cette étude était
quand même faite, avant de discuter avec l'autre partie contractante,
pour évaluer toutes les implications de ces contrats. Alors quelles
sortes d'études fallait-il que ces spécialistes fassent pour vous
donner les renseignements voulus vous permettant de prendre telle ou telle
décision?
M. Rouleau: D'ailleurs, c'est pour cela que nous avons remis la
documentation. Je vous l'ai fait parvenir vendredi, c'était
peut-être un peu tard, mais vous comprendrez; comme partout ailleurs, on
a beaucoup de gens en vacances. Vous savez exactement comment cela se passait.
Nous avions des dossiers signés par les différents
professionnels, disant que tout était en ordre et on pouvait se
substituer... Je peux bien vous lire de longs textes, je n'ai pas
d'objection.
M. Léger: ... à des décisions ou des
remarques comme, dans tel contrat, il y a un feu vert; dans tel autre contrat,
feu jaune; tel autre contrat, feu rouge; c'est parce que, pour le feu vert, il
n'y avait aucune complication; pour le feu jaune, il y avait certaines choses
à corriger, puis, pour le feu rouge, il fallait réellement
remodifier tout l'ensemble... Pour arriver à ces constatations...
M. Rouleau: Non, pas nécessairement le modifier. Il faut
faire attention sur des feux rouges. Il y a certains contrats qui
étaient tellement complets que nous n'avions pas le temps de les
regarder tout de suite et nous nous étions entendus avec ces
entrepreneurs ou avec les professionnels en disant: On regardera cela plus
tard, lorsque nous aurons le temps. Il y a d'autres contrats à feu rouge
où on n'était pas satisfait et nous voulions regarder plus
à fond. Il y a deux catégories de contrats.
M. Léger: Mais quelles que soient les catégories de
contrat, vous admettez que, pour faire un travail sérieux, cela vous
prenait une équipe de personnes de différentes disciplines,
capables d'évaluer les conséquences de chacun des contrats.
Maintenant, en ce qui nous concerne, je pense que c'était la
chose logique à faire et j'admets qu'il fallait que vous fassiez ce
travail et vous l'avez fait. Mais, dans cette sorte d'étude, vous
n'aviez pas à passer de jugement comme tel sur qui était
responsable de quoi là-dedans. C'était tout simplement pour
évaluer, si vous preniez la place de la ville dans ce contrat, comment
se situerait la régie dans ce contrat et tout simplement, pour l'avenir,
vous étiez capable d'évaluer que, pour que la régie prenne
en main ce dossier-là, il fallait qu'il y ait certaines modifications
à ces contrats.
M. Rouleau: Pour les feux rouges, je comprends?
M. Léger: Oui.
M. Rouleau: Voici les barèmes de base pour les contrats
qualifiés de feux rouges. Je vais vous donner quelques barèmes de
base. Les contrats qui étaient relatifs au mât, les travaux qui
avaient été suspendus. On sait que le contrat du mât
était donné jusqu'en haut. Nous avons suspendu le contrat. Alors,
c'est évident que c'était un contrat, pour nous, qui était
plus difficile à regarder; alors, cela passait dans un contrat à
feu rouge.
Les travaux originellement donnés en régie. Les travaux
donnés en régie. Evidemment, c'était normal qu'on les
regarde de plus proche que les travaux donnés en soumission ou
même si c'est sur invitation. Les travaux où les entrepreneurs
étaient en retard. Certains entrepreneurs avaient, je ne sais pas, un
contrat de $2 millions puis ils étaient en retard. Il fallait changer
d'entrepreneur. C'est évident que, pour nous, il fallait
renégocier ces contrats. Alors, c'est le genre de contrat qui pouvait
tomber dans les feux rouges.
Maintenant, les contrats où il y avait des additions de $3
à $4 millions, dans notre tête, il fallait réorganiser et
regarder tout cela. Si vous aviez un contrat en litige avec un autre
sous-contrat, cela nous amenait sur le feu rouge et nous les regardions de plus
près. C'est à peu près le "pattern" des contrats que nous
avions sous les feux rouges.
M. Léger: En gros, c'est plutôt une perception de
gestionnaire que vous avez eue; autrement dit, être capable
d'évaluer comment, dans le futur, vous pourriez fonctionner avec ces
contrats. Vous n'avez pas eu un rôle d'enquêteur là-dedans;
à propos de ce qui s'est passé avant, vous n'aviez pas comme
mandat de corriger ce qui avait déjà été
dépensé, ce qui avait déjà été fait.
C'était surtout pour l'avenir, pour savoir d'après le contrat ce
qu'il vous restait à faire, comment vous déterminiez la
façon de continuer l'entente à la place de la ville avec les
entrepreneurs.
M. Rouleau: Evidemment, notre rôle n'était pas
d'enquêter. C'est ce à quoi vous voulez en venir. Je suis
anti-enquête. Je parle par expérience. Je ne donnerai pas mon
point de vue, il paraît que je n'en ai pas le droit.
Ce n'était pas notre rôle, mais lorsque nous nous sommes
substitués à un contrat, c'est parce que nous étions
convaincus que, du début du contrat, même dans le temps de la
ville de Montréal, jusqu'à la fin, c'était normal.
M. Léger: Seulement pour terminer sur ce sujet, ce que je
peux conclure de ce que vous dites, c'est que vous, une personne
d'expérience, vous avez jugé qu'il était absolument
essentiel de vous entourer de spécialistes pour évaluer les
contrats que vous aviez devant vous. Pour nous, en ce qui nous concerne, quand
nous parlons d'enquête, la question de justification des contrats
n'était pas une de vos préoccupations à ce moment.
C'était uniquement en prévision de l'avenir. Si vous, vous avez
eu besoin d'enquêteurs, non pas d'enquêteurs mais de
spécialistes, de techniciens pour évaluer les contrats comme
gestionnaire, ce que moi je veux faire relever, c'est l'importance, pour la
commission parlementaire, où nous n'avons pas l'expérience
requise sauf peut-être quelques exceptions, pour un ingénieur,
pour quelqu'un qui peut avoir une certaine expérience dans certains
domaines, je veux faire relever l'importance, dis-je, d'avoir la
possibilité de faire une enquête ou une étude approfondie
pour évaluer non seulement la qualité des contrats mais la
justification de tel ou tel contrat. Je pense qu'on peut en conclure facilement
à cette commission que s'il a fallu à des personnes
d'expérience toute une équipe de spécialistes, de
techniciens pour évaluer les contrats, c'est d'autant plus important et
essentiel pour une commission parlementaire qui est composée de
personnes qui n'ont pas directement une expérience dans ce domaine,
d'être équipée par des spécialistes pour nous aider
à faire une étude approfondie qui correspondrait à une
enquête pour savoir ce qu'il faut non seulement au sujet des contrats
actuels, mais de tous ceux qui sont terminés, tous ceux qui ont
déjà été au bout de leur réalisation, et
à ce moment, s'il faut aller faire de la récupération, il
faudrait nécessairement avoir des spécialistes pour le faire.
M. Rouleau: C'est exactement ce que la régie a fait sur
l'ensemble des contrats où nous nous sommes substitués.
M. Léger: Pas pour le passé, pour l'avenir.
M. Rouleau: Lorsque nous nous sommes substitués dans un
contrat, c'est parce que nous étions satisfaits de la manière
dont le contrat avait été donné et des conditions du
contrat.
M. Léger: D'accord.
M. Rouleau: Si vous me demandez mon opinion, je peux aller plus
loin que cela.
M. Léger: II vous reste quand même 52contrats, je
pense, qui font encore l'étude de la régie.
M. Rouleau: C'est exact. Cela peut être 51 ou 53contrats,
parce que cela évolue avec le temps.
M. Charron: M. Rouleau, quand vous me parlez de votre opinion,
justement, je serais curieux de la connaître. Estimez-vous qu'il y a
encore un certain nombre de contrats, sur lesquels, si on disposait d'une
équipe semblable à celle que vous aviez constituée
à votre arrivée à la Régie des installations
olympiques, effectivement, on pourrait se retrouver selon les critères
du feu vert, du feu jaune et du feu rouge et qu'à certains endroits on
réclamerait une réouverture de la négociation du contrat,
tellement à certains endroits les clauses nous apparaissent
abusives?
M. Rouleau: C'est ce qu'on a fait. M. Charron: Croyez-vous...
M. Rouleau: C'est ce qu'on est en train de faire
actuellement.
M. Charron: Croyez-vous qu'il y en a d'autre à faire
également et qu'il pourrait y en avoir d'autres de faits dans l'ensemble
du dossier?
M. Rouleau: Actuellement, l'équipe n'est pas
démantelée. Nous avions une plus grosse équipe en
février parce qu'il y avait un travail... Il y avait peut-être une
accélération, il y en avait plus de choses à regarder. On
voulait payer les gens. Actuellement, dans ce qui reste, nous sommes à
travailler sur chaque contrat individuellement. Nous avons une équipe,
nous avons des avocats qui viennent des différents ministères
pour faire ce travail.
M. Lalonde: M. Rouleau, excusez-moi. Vous, en examinant un
contrat, vous en évaluez la justification, j'imagine. Vous vous assurez
que ce contrat entre bien dans le projet qui vous est confié.
M. Rouleau: C'est exact.
M. Lalonde: II est pour une fourniture soit de biens ou de
services qui entrent dans la construction du Parc olympique.
M. Rouleau: C'est-à-dire on essaie actuellement dans les
contrats où il y a des feux rouges. Il y a des contrats qui ont
été négociés ou transiger avec la ville de
Montréal qui ne répondaient peut-être pas aux
barèmes cela est une question contractuelle du
gouvernement. Nous essayons de les rentrer dans les mêmes barèmes
que des différents ministères que nous avons au gouvernement.
Tout le monde sait quelles règles sévères nous avons au
gouvernement.
M. Lalonde: Oui, mais voici ce que je veux dire. Le
député de Lafontaine, qui essayait de faire
sa petite scène politique et de prouver son point, a
mentionné que vous ne vous occupiez pas de la justification des
contrats. J'imagine qu'étant appelé à assumer des
contrats, donc des obligations, vous deviez vous assurer que le contrat
était justifié au départ, quitte après coup
à le refuser pour en demander la renégociation ou simplement
l'annulation. Mais vous deviez, avant d'assumer un contrat, vous assurer qu'il
était pertinent au projet que vous aviez en charge.
M. Rouleau: C'est exact.
M. Lalonde: Est-ce que, dans les contrats que vous avez
examinés jusqu'à maintenant, il y en a plusieurs en quel
nombre à peu près, je ne vous demande pas un nombre exact, je
sais que c'est difficile qui présentaient des
irrégularités ou qui étaient totalement
injustifiés? Par exemple, un contrat que la ville aurait par
hypothèse passé pour autre chose qu'au Parc olympique, mais qui
était dans ce projet. Est-ce qu'il y avait des situations comme
cela?
M. Rouleau: A ce jour nous n'avons trouvé aucune situation
dans ce genre. Il y a des contrats qui ont été signés par
la ville, au sujet desquels nous ne sommes pas situés encore, des
travaux qui étaient faits au chantier olympique. Nous ne sommes pas
satisfaits encore des conditions ou peut-être qu'il y a des
réaménagements de conditions à faire. C'est pour cela
qu'ils sont encore au rouge et peut-être aussi pour le manque de temps
que nous avons eu pour les étudier.
A ce jour nous n'avons pu trouver d'aucune façon des contrats qui
avaient été exécutés ailleurs que sur le Parc
olympique.
M. Lalonde: Est-ce que vous avez demandé d'en
renégocier quelques-uns?
M. Rouleau: Oui, monsieur.
M. Lalonde: Quel est à peu près le nombre ou
l'importance? Pouvez-vous en donner quelques exemples?
M. Rouleau: Actuellement, tous les contrats professionnels.
M. Lalonde: Tous les contrats professionnels.
M. Rouleau: Oui. Tous, c'est un mot que je n'emploierai plus; la
plupart des contrats professionnels.
M. Bellemare (Johnson): Dans les sept péchés
capitaux que vous avez trouvés, en arrivant, en exécutant votre
mandat comme président, vous notez, dans la justification de ces
contrats, qu'il y a d'autres articles qui sont connexes à cette
justification. Les péchés capitaux que vous avez trouvés,
que vous avez énoncés, dès le début, sont au nombre
de sept. Premièrement, le processus administratif décisionnel,
qui est trop lourd; cela est un point très important. Deuxième
péché capital, la confusion indescriptible qui règne; ce
sont vos termes. Troisième péché capital, l'indiscipline
générale dans la direction du chantier; cela aussi doit importer
énormément dans la justification des contrats.
Quatrièmement, les problèmes de montage qui étaient dans
le temps insurmontables. Cinquièmement, l'encombrement du chantier d'une
manière excessive par de l'équipement. Sixièmement, la
détérioration du climat des relations patronales-ouvrières
et, le septième péché capital, le retard des paiements aux
entrepreneurs.
Dans ces sept péchés capitaux, quel est le premier que
vous avez réglé? Est-ce le paiement aux entrepreneurs?
M. Lalonde: C'est sûrement capital.
M. Bellemare (Johnson): Problème capital, certain.
M. Rouleau: Une des premières choses qu'on a faites
à la régie lorsque nous sommes arrivés, c'est une
rencontre avec les délégués de chantier.
Je souhaite l'expérience à tout le monde, quand un
chantier va mal depuis deux ans, de vous faire recevoir de la façon dont
on a été reçu. Il faut dire qu'au bout de trois heures
c'était assez agréable; on a fini par s'entendre parce qu'il y
avait des gars qui connaissaient la construction, comme Dion puis Girouard.
Après cela, nous avons rencontré les entrepreneurs aussi
pour les rassurer. Beaucoup d'entrepreneurs étaient inquiets, soit que
leur contrat n'était pas signé ou qu'ils n'avaient pas eu de
paiement. Tout de suite aussi, ce fut la réorganisation du chantier
même. Je pense dans la première...
M. Bellemare (Johnson): Vous n'avez pas arrêté
l'exécution des contrats en arrivant?
M. Rouleau: Du tout. On a gardé la même
équipe.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez gardé la même
équipe? Mais tous les contrats ont continué à fonctionner,
sauf que les mécanismes ont changé.
M. Rouleau: Avec les mêmes gars qui étaient en
place, les mêmes surintendants, les mêmes ingénieurs...
M. Bellemare (Johnson): Vous avez dû changer les prix par
exemple?
M. Rouleau: Non, M. le Président.
M. Bellemare (Johnson): Ah oui! Bien, il y a une augmentation,
quand vous êtes arrivés, de $800 millions à $900
millions.
M. Rouleau: Cela, c'est une autre affaire.
M. Bellemare (Johnson): Non. Cela va avec l'autre.
M. Rouleau: Pas parce qu'on a changé les contrats. Si vous
regardez après cela les raisons pour lesquelles c'est passé de
$816 millions à $987 millions, vous avez un document, je pense, qui
s'appelle...
M. Bellemare (Johnson): Les contrats, vous les avez
renégociés.
M. Rouleau: On n'a pas renégocié les contrats.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez justifié les
contrats?
M. Rouleau: On a gardé les mêmes contrats.
M. Bellemare (Johnson): Vous avez gardé les mêmes
contrats, mais est-ce qu'il y a eu dans certains contrats des augmentations
très sensibles, même du double?
M. Rouleau: Non, il n'y a pas eu d'augmentations sensibles. Il a
pu y avoir des réclamations. Par contre, nous, à la régie,
lorsque nous sommes arrivés, nous avons accordé beaucoup de
contrats aussi qui n'étaient pas accordés.
Une Voix: Qui se chiffrent par une couple de cents.
M. Rouleau: Peut-être plus. Une couple de cents contrats
que nous avons accordés à la régie même après
le 21 novembre 1975.
M. Charron: M. Rouleau, quand vous dites que vous n'avez pas
renégocié de contrats, cela apporte une lumière nouvelle
sur ce que vous aviez commencé à dire tout à l'heure. Les
contrats où vous avez indiqué feu rouge, soit parce qu'ils
étaient irréguliers dans leur forme, soit parce qu'ils vous
apparaissaient abusifs, vous ont amenés à faire des
représentations au gouvernement. Je vous donne un exemple bien
précis et vous allez me suivre: les honoraires des professionnels; vous
avez effectivement modifié des contrats dans cette cause. Vous avez
demandé au gouvernement l'autorisation de modifier le taux à
partir duquel les honoraires professionnels des ingénieurs, par exemple,
des architectes sur le chantier pouvaient être touchés à
compter du 20 novembre 1975.
M. Rouleau: Je voudrais bien qu'on me corrige, parce que moi je
parle souvent d'ingénieurs. Je n'ai pas la subtilité des avocats
et des politiciens. Dans le sens où M. Bellemare m'a posé la
question, il parlait de renégocier les contrats si j'ai bien
compris plus haut que les contrats étaient.
M. Bellemare (Johnson): Vous nous avez dit tout à l'heure
qu'il y avait un contrat de $3 millions qui avait été
porté à $6 millions.
M. Rouleau: II peut y avoir une plus grande quantité de
ces choses-là. Je dis qu'au point de vue de prix unitaire, si vous avez
un contrat de $3 millions... Vous connaissez cela, la voirie, l'asphalte?
M. Bellemare (Johnson): Avez-vous envie de parler de patronage,
parce que vous n'êtes pas exempt de péché?
M. Lalonde: Revenons à la pertinence du débat.
M. Rouleau: Si vous décidez de donner deux milles de route
d'asphalte à tel prix unitaire, tant la verge, mais, si vous
décidez d'en faire trois milles, cela coûte plus cher. Ce n'est
pas une renégociation de contrat; c'est une augmentation de
quantité.
M. Charron: M. Rouleau, essayons de rester sur le sujet dont nous
parlons depuis le début. Vous nous avez dit qu'à certaines
occasions vous avez, d'autorité, demandé pouvoir qui vous
avait été confié par l'article 21 de la Loi constituant la
Régie des installations olympiques de renégocier des
contrats déjà signés. Vous avez, en vous substituant
à la ville de Montréal, également modifié le taux
d'honoraires professionnels prévu dans ledit contrat au titre
d'architectes ou au titre d'ingénieurs. Cette demande, à moins
qu'on ne soit complètement dans le vide, a donné lieu à un
arrêté en conseil no 1395-76 du 14 avril 1976, concernant une
autorisation de principe au sens de l'article 21 de la Loi constituant la
Régie des installations olympiques.
Si vous vous êtes rendus jusqu'au cabinet pour demander un
arrêté en conseil vous permettant de modifier des taux
d'honoraires professionnels précédemment conclus entre la ville
de Montréal et ces professionnels, c'est pour une raison, j'imagine. Je
vous demande de me dire si c'est celle-là: parce que vous avez
constaté des taux abusifs et que vous avez cru de votre devoir de
recommander au gouvernement un taux inférieur à celui qui avait
été précédemment signé par la ville de
Montréal pour que cela demeure dans les limites du bon sens et qu'ainsi,
éventuellement, le coût total des Jeux olympiques soit
diminué. Etait-ce pour une autre raison? Qu'est-ce qui vous a conduits
à faire des représentations, en vertu de l'article 21 de la loi
qui a constitué la régie dont vous êtes président,
au cabinet et au ministre des Affaires municipales?
M. Rouleau: Je vais répondre, j'ai compris. En fait, c'est
parce qu'autant M. Trudeau qui est au ministère des Travaux publics que
nous autres au ministère des Transports nous engageons beaucoup de
professionnels à longueur d'année. Nous suivons les
barèmes qui sont ceux du gouvernement, c'est-à-dire
l'arrêté en conseil 1273.
Dans ce cas, c'est le tarif minimum de la corporation. Mais le client
n'est pas obligé de payer le tarif minimum. Alors, je ne dis pas que la
ville était abusive, tout cela, mais on voulait s'en tenir au ta-
rif minimum, parce que le contrat entre la ville et plusieurs
ingénieurs-conseils était plus que le tarif minimum, pour des
raisons que je n'ai pas à défendre. Vous poserez la question
à ceux qui ont signé le contrat.
M. Charron: Eventuellement, une enquête devrait vous faire
savoir pourquoi on en a signé au-delà du tarif minimum...
M. Rouleau: Je ne dis pas que c'était abusif, mais...
M. Charron: ... et pourquoi, à certains endroits, on en
avait signé à de tels écarts entre ce que vous appelez le
tarif minimum, qui est le tarif gouvernemental régulier dans ce genre
d'opération où les fonds publics sont engagés et pourquoi
la ville de Montréal s'était écartée du tarif
minimum, à certaines occasions. Vous admettrez avec moi, on pourra en
citer des...
M. Rouleau: Ces gens ont probablement de bonnes raisons, mais
c'est à eux de...
M. Charron: Ce sera à eux de les défendre. Quand
vous avez mené, à l'aide de votre équipe de techniciens
dont nous avons parlé tout à l'heure, la vingtaine de personnes
qui vous ont aidé à réévaluer l'ensemble des
contrats... Je vous pose cette première question, M. Rouleau. C'est
probablement à la suite de leur analyse qu'elles vous ont fait la
recommandation d'utiliser l'article 21 de la loi et de demander un pouvoir de
modification de ces contrats. C'est à partir de l'analyse scientifique.
Vous n'avez pas fait cela à partir de vous-même, tout aussi
qualifié que vous soyez comme sous-ministre des Transports, ou quelqu'un
de l'équipe aurait pu le faire...
M. Rouleau: Vous seriez surpris, vous seriez surpris parce que,
dans le cas des professionnels, en fait, c'est une décision plus de
principe qu'autre chose.
M. Charron: J'imagine, très bien, à cause des
professionnels.
M. Rouleau: Et la plupart des dossiers qui ont été
étudiés par le groupe de travail ont été
étudiés sur les contrats de construction. J'ai quelqu'un qui
travaille avec moi depuis de nombreuses années, Jean-Claude Villard, qui
est expert dans ces choses, qui a passé un an au Conseil du
trésor, qui est au ministère, chez nous; il connaît cela.
Après discussion avec Roger Trudeau, Jean-Claude et nous, nous avons
demandé... C'est une affaire de principe.
M. Charron: Oui.
M. Rouleau: Ce n'est pas compliqué l'administration, c'est
une question de principe.
M. Charron: Mais vous admettrez quand même, M. Rouleau,
qu'entre vous et nous, il y a déjà une différence. Vous
êtes au ministère et vous êtes entouré d'hommes qui
ont travaillé dans ce genre de choses depuis nombre d'années,
alors qu'ici, autour de la table, aucun de ces hommes, fût-il de bonne
volonté, ne sera en mesure d'évaluer, même sur une question
de principe, parce que la plupart d'entre nous sont même ignorants du
taux régulier minimum payé à une corporation. Vous nous
remettriez, demain matin, un contrat d'un architecte de la ville de
Montréal et aucun d'entre nous, à sa face même, ne serait
capable de dire si ce contrat est exagéré ou s'il ne l'est pas.
On apprendrait la somme totale d'un contrat entre un ingénieur
précédemment signé avec la ville de Montréal et
aucun d'entre nous ici ne sera en mesure de dire: Est-ce que c'est trop cher ou
pas cher.
M. Rouleau: Bien, nous...
M. Charron: C'est une expérience que vous vous permettez
de faire.
M. Rouleau: Dans cinq minutes, on est capable de le savoir.
M. Charron: Bon, c'est cela. Vous êtes déjà
beaucoup plus...
M. Rouleau: Alors, ce n'est pas...
M. Charron: ... avancé pour mener une enquête que
les députés le sont. Cela, j'en conviendrai bien facilement. Mais
il reste une chose dont je voudrais parler en dernier lieu, maintenant que ceci
est clair. C'est que la loi vous permettait, à la rigueur, de faire la
suggestion qui a conduit à l'arrêté en conseil que je vous
ai cité tout à l'heure, à partir du 20 novembre, mais le
caractère abusif de certains contrats que vous aviez constaté et
qui vous rendait urgent de demander cette modification, qui vous faisait
suggérer de revenir plutôt au taux régulier qu'aux taux qui
avaient été précédemment octroyés, vous
n'aviez aucun moyen de récupérer ces sommes.
Autrement dit, pour toutes ces sommes qui ont été
acceptées et qui constituaient des dépenses extravagantes
peut-être à l'occasion, avant que vous entriez en scène,
avant le 20 novembre 1975, pour tous ces contrats qui avaient été
signés à des taux bien au-delà du taux minimum auquel vous
les avez rétablis par l'arrêté en conseil, il n'y a eu
aucun moyen de récupérer ces sommes. Chacun d'entre nous est en
mesure de juger que ces sommes ont été dépensées
inutilement puisque, pour le même travail, à compter du 20
novembre, on a pu payer moins cher les professionnels qui étaient sur le
chantier, tout en réussissant à accomplir l'exploit d'ouvrir les
portes le 17 juillet à l'heure convenue.
C'est donc dire que ces sommes, qui font partie du $1,5 milliard et
dépensées avant le 20 novembre 1975, sont à jamais, si on
s'en tient ici et si on s'en tenait simplement à cette séance
d'information de la commission parlementaire, irrécupérables,
même si elles sont carrément des dépenses
injustifiées, puisque vous-même avez cru bon de
réclamer qu'un taux un peu plus raisonnable et un peu plus
régulier, c'est-à-dire celui qui est pratiqué dans les
rapports réguliers du gouvernement quand il administre des fonds publics
avec des contrats de ce genre, soit appliqué.
M. Rouleau: Je n'ai jamais dit que c'était abusif et
extravagant. Il y a des conditions dans le temps où les contrats ont
été donnés, il y avait une période de temps X, mais
ce n'est pas à moi de défendre ce dossier.
Si vous voulez tomber sur le sujet de l'arrêté en conseil,
il dit bien "en principe". Il faut bien admettre que les gars ont des contrats
signés et si les gars voulaient, ils pourraient nous charrier. Il
n'auraient pas besoin de négocier avec nous autres. Il nous faudrait
prendre un avocat et nous serions obligés de payer. Si cela
répond à ce que vous voulez, je vais vous le donner, mais cela va
permettre à nos professionnels de savoir qu'ils peuvent le collecter
quand même.
M. Charron: Quand vous me dites je vais vous corriger
immédiatement, si vous me le permettez l'arrêté en
conseil du 14 avril 1976 dit: "en principe", vous avez raison. Cela se termine
en disant: "II est ordonné sur la proposition du ministre responsable de
la Régie des installations olympiques, que la RIO soit autorisée,
en principe, à se substituer, à compter du 20 novembre, etc..."
Il est dit plus loin que "la présente autorisation de principe ne
s'applique que dans le cas..." Vous avez raison.
Mais il y en a un autre arrêté en conseil, celui du 19 mai
1976, soit 35 jours après celui que je viens de vous citer qui dit: "II
est ordonné, sur la proposition du ministre responsable de la
Régie des installations olympiques, que l'arrêté en conseil
no 1395-76 du 14 avril 1976 concernant une autorisation de principe au sens de
l'article 21 je continue, suivez attentivement de la Loi
constituant la Régie des installations olympique soit modifié en
retranchant, dans le titre et dans le deuxième paragraphe du dispositif,
les mots "de principe". Donc, on a retiré, et dans le deuxième
paragraphe du préambule et dans le premier paragraphe du dispositif, les
mots "en principe". Dans l'attendu de cet arrêté en conseil
pour être encore plus précis il est dit: "Attendu qu'il y a
lieu que cette autorisation de principe devienne une autorisation
exécutoire." Donc, cela n'a été une autorisation de
principe qu'une trentaine de jours. C'est devenu une autorisation
exécutoire.
M. Rouleau: C'est-à-dire le principe du 21 novembre
à aller jusqu'au premier arrêté en conseil et jusqu'au
deuxième. En fait, les arrêtés en conseil sont
suggérés, la plupart du temps, par... C'est nous qui avons
demandé cela pour pouvoir négocier plus difficilement.
M. Charron: Je voudrais que vous expliquiez pourquoi,
après avoir essayé l'autorisation de principe, vous avez cru bon
de redemander au lieutenant-gouverneur en conseil de modifier cela pour que
cela devienne une autorisation exécutoire.
M. Rouleau: Je vais demander à Michel d'essayer de
répondre.
M. de Tilly (Michel): C'est bien simple. La première fois
qu'on a suggéré un texte d'arrêté en conseil comme
celui-là, c'était pour connaître la position du
gouvernement également sur le sujet. Mais, par contre, le premier
arrêté en conseil ne nous permettait pas de régler chacun
des dossiers ad hoc puisque c'était un arrêté en conseil de
principe. Le second arrêté en conseil qui a été
proposé au gouvernement a été justement pour faire
disparaître les mots "de principe" de façon que nous puissions
commencer à renégocier chacun des points, à discuter des
conditions de chacun de ces dossiers.
M. Charron: Et ainsi substituer les tarifs négociés
dans le contrat par les tarifs réguliers de façon
exécutoire.
M. de Tilly: Exactement, pour autant que les entreprises soient
consententes à le faire.
M. Charron: Cette autorisation vous a permis de modifier combien
de contrats?
M. Rouleau: On va vous trouver la réponse, ce ne sera pas
long.
M. de Tilly: Jusqu'à maintenant, on en a six plus cinq
autres, ce qui fait onze.
M. Charron: Onze contrats portant sur des services professionnels
exclusivement? Il ne s'agit pas d'achat de matériaux, là. On
n'est pas encore là-dedans.
M. de Tilly: Non. Les services professionnels.
M. Charron: Des services professionnels. Donc, on peut dire
qu'à onze endroits dans onze contrats, vous avez transformé le
tarif prévu en y substituant le tarif régulier gouvernemental.
C'est exact?
M. de Tilly: Exactement.
M. Charron: Avez-vous une évaluation...
M. de Tilly: Les entreprises ont accepté cette
négociation de la part de la régie. Ces entreprises ont
accepté.
M. Charron: Elles ont accepté comment? M. de Tilly:
Par le...
M. Charron: Par le pouvoir exécutoire dont vous
disposiez?
M. de Tilly: Non. Ce n'est pas un pouvoir exécutoire.
C'est une question de négociation, c'est
un contrat entre deux parties, finalement. La régie a dit: Nous
accepterions de nous substituer dans ces contrats à la condition que les
entreprises en question acceptent. Les entreprises ont accepté les
conditions. Il y a eu un échange de lettres à cet effet et une
résolution de la régie. Le dossier est réglé.
M. Bellemare (Johnson): Les onze contrats sur combien?
M. de Tilly: Sur 17 contrats.
M. Charron: Avez-vous une idée des sommes
impliquées dans la différence entre ce qu'aurait
été l'application du contrat tel que précédemment
signé avec la ville de Montréal et la somme que cela
représente maintenant que vous avez substitué votre propre tarif,
le tarif régulier?
M. Rouleau: Actuellement, on ne l'a pas ici. On pourra remettre
cela éventuellement.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. Rouleau a certainement pris
connaissance d'un document qui nous a été fourni hier
après-midi, du moins s'il ne l'a pas lu il l'a certainement entendu.
J'aurais cinq questions à poser, quatre qui ont trait au document
présenté par le député de Lafontaine, et une
globalement en ce qui concerne les parties octroyés dans certains
contrats.
D'abord, M. Rouleau, concernant le supposé scandale de services
de trois ingénieurs loués de la firme Simard-Beaudry Inc., dans
lequel supposément Simard-Beaudry aurait fait $250 000 dans l'espace de
neuf mois, est-ce que vous avez déjà fait des recherches sur cet
énoncé qui nous a été fourni hier
après-midi?
M. Rouleau: Je connais le dossier mais, par contre, cela avait
été engagé lorsque la ville de Montréal
était responsable du dossier.
M. Bédard (Montmorency): Mais est-ce que vous pouvez dire
que les chiffres qui ont été avancés seraient
réels, lorsque vous en avez pris connaissance?
M. Rouleau: M. Bernard Lamarre est ici, il peut expliquer
cela.
M. Lamarre (Bernard): Au sujet de Simard-Beaudry, c'est un
problème qui remonte, il y a longtemps, qui remonte au mois de mai ou
juin 1975. On avait des problèmes d'encadrement énormes sur les
chantiers. A la lecture du document du président, vous avez vu, tout
à l'heure, qu'il y avait des problèmes d'encadrement, des
problèmes de direction sur ce chantier. De toute évidence, des
entrepreneurs, des gérants de travaux, des sous-traitants qui
étaient déjà sur le chantier n'étaient plus
capables de suffire à la tâche quant à la fourniture de
l'encadrement.
Il n'y avait pas beaucoup d'entrepreneurs, ici à Montréal,
qui pouvaient nous fournir ce genre de cadres. Une négociation avait
été entreprise avec Simard-Beaudry, Maujean et Rumabeck, afin de
leur donner un contrat pour le montage des éléments de
remplissage, c'est-à-dire tous les éléments qui ne sont
pas les éléments axiaux du système. Pour des raisons que
je ne connais pas, la ville de Montréal avait refusé de leur
accorder ce sous-contrat.
Les choses allant de mal en pis, il a été
décidé qu'on recourrait à certains éléments
de chez Simard-Beaudry pour prendre la direction de certaines parties, certains
travaux du stade. On voulait avoir au départ quatre de leurs meilleurs
ingénieurs et hommes expérimentés en travaux de ce
genre-là. Simard-Beaudry, en fait, c'est une des firmes, ici, dans le
Québec, qui a la meilleure équipe technique qu'on puisse
trouver.
Malgré tout, leur équipe technique est assez
réduite. Il y a, en tout et partout, je pense, six cadres
supérieurs. Quand on a discuté avec eux pour avoir quatre de
leurs cadres, ils nous ont dit que ce n'était pas possible, mais qu'il y
en avait peut-être trois qu'ils pourraient nous passer avec des
sacrifices énormes. En fait, la négociation s'est engagée
dans ce sens. Ils nous ont montré, avec chiffres à l'appui, que
les opérations qu'ils faisaient annuellement leurs apportaient à
peu près $1 million par année de profits avant l'impôt, et
que, si on prenait trois de leurs cadres supérieurs, ils seraient
obligés de réduire et c'est ce qu'ils ont fait
effectivement de réduire leurs soumissions, de réduire les
nouveaux travaux et qu'il fallait absolument les compenser dans ce sens.
En fait, c'est ce qu'on a fait. On a dit: Si la moitié des
travaux que vous ne prenez pas, pendant cette période, cela
représente $500 000 de moins de revenus à la fin de
l'année, c'est pendant une période de neuf mois, donc trois
quarts de cela c'est $375 000, plus vos trois bons hommes qu'on avait
évalués à ce moment-là être payés $50
000 par année, en travaillant presque sept jours par semaine, onze
heures par jour, ce qui représentait, pour les neuf mois, à peu
près $200 000, ce qui faisait $575 000 et qui a été
réduit mettons à $500 000 pour les négociations de cette
chose en particulier.
M. Bédard (Montmorency): Est-ce que c'étaient des
ingénieurs spécialisés en construction routière ou
plutôt en construction...
M. Lamarre: Non, c'étaient des gens
spécialisés en travaux publics.
M. Bédard (Montmorency): C'était déjà
une première marque.
M. Lamarre: On peut les mentionner bien facilement. Il y avait M.
Hénault, M. Dubois et M. Ruel, qui sont à peu près les
ingénieurs qui ont le plus d'expérience dans ce genre de travaux
à Montréal.
Le Président (M. Gratton): Je ne voudrais pas formaliser
les travaux plus qu'il faut, mais je me
rends compte qu'on est sorti de la régie et qu'on est
tombé un peu dans les affaires de la ville de Montréal.
J'inviterais le député de Montmorency à limiter ses
questions à des questions qui peuvent... Les réponses sont
très correctes, j'en conviens, mais il y aura un temps pour cela.
D'ailleurs, j'avise la commission que j'ai reçu une confirmation de la
présence des autorités municipales de la ville de
Montréal, dès demain matin. Je ne voudrais quand même pas
qu'on ait vidé la question de la ville de Montréal avant que les
autorités municipales arrivent demain matin. J'invite donc les membres
de la commission à poser des questions auxquelles les réponses
peuvent être fournies par les gens de la régie, quitte à
vider ces questions demain matin.
M. Bédard (Montmorency): J'aimerais vous faire remarquer
qu'indirectement c'est la responsabilité de la régie. S'il faut
commencer à différencier chacune des questions qu'on a à
poser, je n'ai pas été celui qui en a posé le plus
jusqu'ici. J'ai entendu souvent beaucoup plus de balivernes qu'autre chose de
la part spécialement du Parti québécois. Il me semble que,
pour une fois, du moins, le parti ministériel prend les devants, parce
que ces mêmes questions, le parti québécois aurait dû
les poser avant nous. C'est pour cela que je vous ai demandé la parole
et que j'ai spécifié que j'avais cinq points à tenir.
J'aimerais les vider et je demande la collaboration des membres de la
commission, par votre intervention, pour me permettre de poser ces questions.
Je ne veux, pour aucune considération, poser des questions qui vont
toucher l'administration de la ville de Montréal. Si je pose une
question et qu'on me dit: En ce qui nous concerne, ce n'est pas de notre
ressort, je marquerai à côté de la question: Ce n'est pas
de notre ressort et je la poserai à la ville de Montréal.
Vous savez que, dans tout ce dossier, on ne peut se permettre de poser
une question pour un individu. Il est entendu qu'on pose nos questions au
président de la régie. Il n'est pas au courant de tout ce qui
s'est passé là, il est entouré de spécialistes et
c'est chacun des spécialistes qui devra venir répondre. Je ne
poserai pas de question en l'air. Cela va être sur des points
précis.
M. Léger: Sur le point de règlement qui a
été soulevé, je veux simplement faire remarquer qu'on ne
peut commencer à aller dans tous les détails sans avoir cette
enquête. Quand le député vient de dire...
M. Bédard (Montmorency): II n'y a pas de question de
règlement dans cela.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bédard (Montmorency): II n'y a pas de question de
règlement.
Le Président (M. Gratton): C'est quoi la question de
règlement?
M. Léger: La question de règlement, c'est que le
député voulait poser des questions là-dessus. Vous semblez
dire qu'il aurait le temps de les poser là-dessus. Peut-être,
peut-être pas. Mais tout ce que je veux faire mettre de l'avant, c'est
qu'on ne peut pas, à ce stade-ci, étudier chacun des cas. J'ai
énuméré ce cas comme un exemple de base. S'il fallait que
j'en donne dix, il faudrait passer chacun des cas. Ce n'est pas à nous
de faire cela, ce sont les enquêteurs qui peuvent faire l'ensemble des
cas. Si vous voulez soulever chacun des cas et qu'on vous dise que c'est vrai,
on n'aura pas atteint l'objectif de la commission, parce que ce sont tous les
cas qu'il faut vérifier et on n'est pas en mesure de tous les
vérifier. Je n'ai pas d'objection à ce que vous posiez une
question là-dessus, mais c'est un exemple où on ne peut pas aller
continuellement à la pêche comme cela, mais on a maintenant la
preuve que ce que j'avais avancé était vrai.
M. Bédard (Montmorency): II y a une partie qui est vraie
et une partie qui est fausse.
M. Léger: Mais on n'aura pas réglé le
problème pour autant.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président...
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre
responsable du haut-commissariat.
M. Phaneuf: Je suis en partie d'accord avec le
député de Lafontaine sur ce qu'il vient de dire, mais, avant de
me faire une opinion, à savoir s'il doit y avoir enquête ou non,
on avait décidé de faire siéger la commission, c'est pour
cela que je suis assis ici. Vous avez soulevé des problèmes et
vous avez soulevé des scandales ou des pseudoscandales dans votre texte,
vous avez fait des affirmations. On a décidé, nous, de poser des
questions, pour savoir véritablement quel est le fond de ces
affirmations que vous avez faites. C'est ce genre de truc qui va nous orienter
sur la décision qu'on aurait à prendre sur la recommandation
à faire à l'Assemblée nationale s'il doit y avoir
enquête ou non.
Vous êtes parti, dès le départ de cette commission,
avec une proposition de faire une enquête. Nous, nous avons
décidé de faire siéger la commission, c'est ce qu'on fait
actuellement. Ce genre de travail va nous permettre de nous faire une opinion.
Lorsque notre opinion sera faite, on décidera, nous aussi, de notre
côté de la table, ce qu'on a l'intention de faire. Mais avant,
vous allez nous permettre de continuer à faire ce genre de travail, de
poser toutes les questions qu'on a l'intention de poser.
M. Léger: J'ai hâte de connaître l'opinion du
député ou du ministre sur cette question.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): J'ajouterais à ma
première question qu'à première vue cela nous a pas mal
éblouis de voir qu'une compagnie pouvait épargner $250 000 du
fait de passer trois de ses ingénieurs. Mais, avec les réponses
qui viennent de nous être données, et surtout avec ce que j'ai
fait spécifier par M. Lamarre, que les trois ingénieurs
responsables n'étaient pas des ingénieurs de travaux publics et
surtout de voirie, mais des ingénieurs avec compétence dans le
bâtiment, parce que, dans le premier énoncé du
député de Lafontaine, il s'agissait d'ingénieurs
séniors spécialisés surtout en matière de
voirie.
M. Charron: De travaux publics, c'est ce qu'a dit M. Lamarre.
M. Bédard (Montmorency): Non pas de travaux publics, ce
sont des travaux de bâtiments.
M. Charron: M. Lamarre, vous avez dit... M. Lamarre: Structure de
travaux publics. M. Charron: De structure.
M. Bédard (Montmorency): C'est parce que nous, on voit la
différence entre travaux publics et structure.
M. Charron: D'accord.
M. Bédard (Montmorency): Deuxième question, M. le
Président.
M. Bellemare (Johnson): M. Lamarre, est-ce que vous avez fini de
nous donner ces renseignements?
M. Lamarre: En fait, je pourrais vous donner un autre exemple qui
s'est passé au stade olympique, quand la régie était
là. On a eu le problème de vouloir augmenter l'encadrement. On a
voulu aller chercher des gens de chez Buig qui avaient monté le stade
des Princes à Paris et qui l'avaient monté de façon
extraordinaire. On les a eus pour six semaines à des taux qui variaient
entre $3000 et $2200 par semaine. Au bout de' six semaines, quand ils ont fini
leur analyse, on a dit: On aimerait peut-être vous avoir jusqu'à
la fin de mai. On était au début de janvier. Ils nous ont
demandé $3 millions pour quatre bons hommes pendant quatre mois.
C'était complètement inacceptable.
M. Bellemare (Johnson): Ce doit être une preuve
évidente qu'il n'y a pas de scandale dans les $250 000.
M. Lamarre: Pour moi, il n'y a pas de scandale du tout, c'est moi
qui ai recommandé ça et il n'y a pas de scandale
là-dedans, aucunement.
M. Bédard (Montmorency): De toute façon, je suis
certain que ça fait plaisir à M. Lamarre de répondre
à ces questions, parce qu'on établit les faits.
M. Léger: ... quelqu'un qui a un scandale là, quand
même.
M. Bédard (Montmorency): Vous, avec les connaissances que
vous avez, vous pouvez voir des scandales un peu partout.
M. Léger: Dans les piastres.
M. Bédard (Montmorency): Parce que gagner ça, un
salaire de $100 000 par année, je pense que vous n'avez jamais
gagné ça de votre vie. Vous n'êtes pas appelé
à le gagner à part ça.
M. le Président de la régie, le deuxième
pseudo-scandale dont on a entendu parler hier, c'eût été
l'engagement de comptables de la firme Raymond, Chabot, Martin, Paré,
qui étaient engagés sur une base de $8000 par mois, soit $96 000
par année. Est-ce que vous avez des commentaires à faire sur
cette question ou si vous aimez mieux laisser les autorités de la ville
de Montréal y répondre?
M. Rouleau: Je n'ai pas de commentaires à faire
là-dessus, sauf que la firme Raymond, Chabot a continué à
travailler pour nous parce que nous avions confiance en eux. Actuellement
à la régie, quant aux comptables, on engage 8 bureaux de
comptables avec au-dessus de 50 employés qui travaillent à
différents contrats, à différentes choses pour analyser
tout ce qui s'est passé.
Jusqu'à maintenant, rien que les comptes de comptable et
il y a d'autres professionnels pour vérifier tous les contrats
c'est rendu assez extraordinaire; on voulait voir clair nous autres aussi.
L'autre question, je ne suis pas au courant.
M. Lamarre: En fait, je pourrais vous répondre
là-dessus aussi. Pour la SEEE, on avait confié un contrat de
préfabrication de tous les voussoirs et des anneaux techniques chez
Shokbéton. En fait, aucun de ces voussoirs, aucun de ces
éléments n'était standard, n'était uniforme.
C'étaient des coffrages à géométrie variable
utilisés pour la première fois ici en Amérique suivant des
principes européens. Au départ, il n'y avait personne qui
était capable de faire marcher ces coffrages. Il a fallu demander
à la SEEE, qui avait été à la base de cette
conception, de nous envoyer des experts pour pouvoir faire le
procédé de préfabrication.
Ils ont envoyé cinq experts à leur taux normal, qui
était de 2,5 fois les salaires, et c'est ça qui a fait, disons,
l'équivalent de $8000 par mois. $8000 par mois, il ne faut pas s'en
étonner; toutes les sociétés françaises qui
travaillent à l'étranger, soit pour la Banque mondiale, soit pour
les Nations Unies, ont des taux qui varient entre $6000 et $10 000 par mois.
Ceux-là étaient à peu près les meilleurs chez SEEE
pour pouvoir mettre le chantier en marche.
Encore là, à mon sens, même si dans ce cas en
particulier on n'a rien eu à dire, il n'y a pas de matière
à scandale du tout.
M. Charron: Parce qu'on faisait un stade français, il
fallait engager des Français, il fallait avoir
des tas de Français, il fallait faire ça en
français et c'est pour cela que ç'a coûté un
déficit...
M. Lamarre: M. le Président...
M. Charron: Si on remonte tout le temps à l'origine des
dépenses, c'est bien certain si vous me dites...
M. Lamarre: M. le Président...
M. Charron: ... c'est le prix... pourquoi aller chercher...
Pourquoi est-ce qu'on n'a pas fait...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Bédard (Montmorency): M. le Président... A
l'ordre, M. le Président, à l'ordre!
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Des Voix: A
l'ordre!
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Le
député de Montmorency avait commencé...
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, je suis
encore dans ma période de questions.
M. Charron: ... de justifier...
M. Bédard (Montmorency): Si vous avez des questions
à poser, vous les poserez après. Je ne permets pas qu'on soit
interrompu.
M. Charron: ... on faisait un gros stade. M. Léger:
Ecoutez...
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, je n'ai
jamais interrompu le député de Lafontaine. Vous avez...
M. Léger: J'ai commencé ma période de
questions, j'ai été interrompu et je n'ai pas dit un mot.
M. Bédard (Montmorency): J'ai pris la peine de demander au
président de me donner la parole sur cinq points; je n'ai pas fini, je
suis rendu au deuxième. Je veux avoir des éclaircissements avant
de me faire une idée.
M. Léger: Même le point que vous soulevez, je l'ai
mentionné. Si M. Lamarre veut dire qu'il trouve que c'est normal, il y a
quand même une différence d'opinion puisque la firme de comptables
Chabot. Martin et Paré a dit qu'il fallait renégocier ça
parce que c'est une rémunération qui n'est pas raisonnable.
Alors, M. Lamarre a opté que c'était raisonnable parce
qu'il était d'accord là-dessus, mais nous savons qu'une firme de
comptables, qui a vérifié le dossier, a dit que ce n'était
pas raisonnable. Alors, vous pouvez conclure ce que vous voulez, mais il y en a
d'autres qui ont conclu différemment.
M. Bédard (Montmorency): Exactement. C'est lui qui avait
la décision à prendre. Je suis membre de la commission
parlementaire et, après l'étude de tous ces dossiers et les
réponses qui me sont fournies, je déciderai s'il y aura une
enquête ou pas.
M. Léger: Rien qu'à vous regarder, je sais votre
décision actuelle.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, je
continue. Le taux dont vous venez de parler, M. Lamarre, lorsque vous dites que
les honoraires exigés par la SEEE étaient d'environ 2,5 fois le
salaire payé, je crois que c'est une coutume je me souviens un
peu du génie-conseil; cela fait déjà trois ans que je n'en
fais plus et que c'est à peu près la norme
appliquée dans nos bureaux d'ingénieurs-conseils, ici-même
dans la province de Québec.
M. Lamarre: Cela dépend. Quand on travaille pour des
particuliers, c'est à peu près cela. Quand on travaille pour le
gouvernement, c'est beaucoup moins que cela. Mais les particuliers paient plus
que le ministère des Transports.
M. Bédard (Montmorency): D'accord. Troisième point,
M. le Président, la fameuse prime de célérité qui a
été payée à Shokbéton, $150 000 sans avoir
fourni les ouvrages. Cette prime aurait été donnée parce
que les plans de construction n'étaient pas prêts. Donc, cela ne
dépendait pas de la compagnie, mais on a jugé bon de donner la
prime de célérité quand même. Est-ce vrai et pour
quelles raisons, si la réponse est affirmative?
M. Trudeau: Le dossier de Shokbéton n'est pas
réglé.
M. Bédard (Montmorency): Donc, la prime de
célérité de $150 000, ce n'est pas vrai.
M. Rouleau: Elle est en négociation.
M. Bédard (Montmorency): Bon. C'est une bonne question que
j'ai posée là, M. Rouleau.
M. Léger: M. le Président...
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, je
n'accepte pas; qu'il prenne des notes.
M. Léger: J'invoque le règlement, M. le
Président.
M. Bédard (Montmorency): Non.
M. Léger: J'invoque le règlement, M. le
Président, parce que le député affirme une
fausseté. Dans le texte que j'ai cité...
Le Président (M. Gratton): Le député de
Lafontaine, question de règlement.
M. Charron: Lis comme il faut. M. Léger: ...on a
recommandé...
M. Charron: Et c'est ce que vient de dire M. Rouleau.
Le Président (M. Gratton): Un à la fois, un
à la fois, s'il vous plaît! Une question de règlement, le
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, le député
a déformé les paroles que j'ai dites. S'il relit le texte, il
verra que j'ai bien écrit qu'on a recommandé le paiement de la
prime de célérité de $150 000. A ce moment, c'est ce que
vient de confirmer M. Trudeau. Donc, dans les trois exemples qui ont
été mentionnés jusqu'à présent, vous n'avez
rien prouvé.
M. Bédard (Montmorency): Dans votre optique, je n'ai
peut-être rien prouvé...
Une Voix: Un autre ballon dégonflé!
M. Charron: L'autre qui essaie de faire du Bourassa ici.
Il n'est pas ici et on est bien. Laissez-le tranquille.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Charron: Je sais qu'il vous mène par le bout du nez,
mais cela va faire.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Montmorency.
M. Bédard (Montmorency): M. le Président, ma
quatrième question concerne la location des grues mécaniques. M.
Lamarre, avez-vous pris connaissance, toujours au sujet du même dossier,
qu'on a donné l'exemple qu'une grue de cent tonnes, qui coûtait
$360 000 à l'achat, neuve, en 1976, a rapporté à la
compagnie Sicotte, en l'espace de 16 mois, un profit net de $500 000? Il y
avait tellement de grues sur le chantier qu'il devait certainement y avoir une
politique de location horaire, compte tenu des heures travaillées durant
le mois. Je sais un peu de quelle façon la location de machinerie se
fait; même si c'est au mois, c'est sur une base calculée de 175
heures par mois. Les heures additionnelles souvent coûtent plus cher que
les 175 heures garanties. Cette allégation à l'effet qu'il y a eu
passablement de profits réalisés simplement pour la location
d'une grue mécanique est-elle réelle?
M. Rouleau: En ce qui touche le dossier des grues, c'est une des
premières préoccupations que nous avons eues en décembre
et janvier. Nous avons monté un dossier complet sur les grues avec des
comptables, des ingénieurs. Nous avons transmis une recommandation au
Conseil du trésor il y a environ une quinzaine de jours. Comme tous les
autres contrats à la Régie des installations olympiques depuis
que nous sommes là, ce sont des contrats publics, c'est-à-dire
que, dès que le contrat est signé, il s'en va sur une table...
Depuis qu'on a mis cela, il n'y a plus personne qui vient, par exemple. M. Guy
Pinard est venu la première journée; après cela, on ne l'a
plus revu.
Alors, cela a toujours été public. Dès que ce
contrat-là sera accepté par le Conseil du trésor, on va
prendre le document et, si vous voulez qu'on l'envoie à la commission
parlementaire, on va l'envoyer, mais il va encore être un dossier public
comme tous les autres contrats qui sont signés à la
régie.
M. Bédard (Montmorency): D'après cette étude
qui a été transmise au Conseil du trésor, M. le
Président, les taux de location que vous avez étudiés
étaient-ils dans l'ordre ou si c'était exagéré?
Etes-vous capable d'avancer cela aujourd'hui?
M. Rouleau: Evidemment, sur le nombre de grues qu'il y avait sur
le chantier, dans l'ensemble c'était normal.
Il peut y avoir un cas ou deux où on trouve que c'est un peu
cher, mais, il y a aussi d'autres cas où c'était loué
à meilleur marché que le prix du marché.
M. Bédard (Montmorency): Cinquième question et
dernière pour l'instant, M. le Président. Compte tenu des
coûts de construction qui étaient de $816 millions lorsque vous
avez pris la responsabilité de la régie et qui, aujourd'hui, sont
rendus à $987 millions, avez-vous des pourcentages, dans ces deux
montants, celui de $816 millions et celui de $987 millions, des salaires
versés aux ouvriers, le pourcentage d'achat des matériaux, le
pourcentage des impôts payés et le pourcentage des avantages
sociaux?
M. Rouleau: Non.
M. Bédard (Montmorency): Pourriez-vous nous fournir
ces...
M. Rouleau: II faudrait faire attention quand on parle du budget
lorsque la régie est arrivée. Lorsque nous sommes arrivés,
en plus d'essayer de mettre de l'ordre sur le chantier, nous nous sommes
attaqués à faire un budget pour le présenter au Conseil du
trésor, comme nous nous y étions engagés. Il y a un espace
de 15 jours à 17 jours. Je ne sais pas si tout le monde a lu le document
que je vous ai passé sur le rapport financier, le texte de
présentation. Nous sommes arrivés à un montant de $816
millions basé sur les contrats déjà accordés et
à être accordés. Au mois de mars, après deux ou
trois mois où nous étions plus au courant et aussi après
avoir passé un hiver très rigoureux, nous en sommes
arrivés à une estimation de $987 millions.
Mais, pour répondre aux autres questions, les avantages sociaux,
le montant des salaires et tout
cela, malheureusement, je ne les ai pas. On pourrait peut-être les
sortir un peu plus tard. Mais, actuellement, ce n'est pas possible,
malgré que vous les ayez un peu en ce qui touche le contrat
Duranceau-Désourdy, les salaires, où vous avez $97 millions. Il
s'agirait de faire la proportion avec les autres entrepreneurs. Habituellement,
dans une "job" comme cela, je pense que c'est 25% ou 30% de salaires.
M. Bédard (Montmorency): Non, mais j'aimerais avoir ces
quatre pourcentages. Je comprends que vous n'êtes pas capables de nous
les fournir cet après-midi, mais ce serait assez intéressant
d'avoir les quatre pourcentages pour disséquer le montant de $987
millions.
M. Rouleau: On va lire le document qu'il nous passe et...
M. Bédard (Montmorency): Exactement.
Le Président (M. Gratton): Les députés de
Lafontaine, de Marguerite-Bourgeoys et de Saint-Jacques. Le
député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, jusqu'ici, les quatre
cas que j'avais mentionnés dans le document se sont avérés
exacts, comme tels. Il s'agit maintenant d'une question d'opinion que les
personnes doivent se faire, si c'était exagéré ou non. Je
pense, pour ceux qui ne veulent pas faire la taupe, que c'est évident
à la face même qu'il y a eu des profits exagérés.
Quand on affirme avoir payé $31 millions pour des grues alors que la
valeur totale, en 1969, pour une grue neuve, évaluée en 1976...
Il y a déjà un décalage de valeur, une diminution de
valeur quand une grue est vieille de sept ans. Les $31 millions
dépassent quand même la valeur de ces grues qui ne sont pas la
propriété de ceux qui les ont payées.
Je pense que ce que j'ai mis de l'avant était des exemples que
nous avions pu obtenir pour être capables de démontrer
jusqu'à quel point il était nécessaire que des
spécialistes techniciens puissent faire enquête pour en
découvrir une quantité d'autres, parce que ce ne sont pas les
seuls exemples.
Je pense que, jusqu'ici, on a pu voir, par les cas qui ont
été mis de l'avant, que c'étaient tout simplement des cas
exacts. La preuve est faite. Il s'agit maintenant d'évaluer, dans
l'esprit des gens, si c'était exorbitant ou non et, par la suite, de
faire une enquête pour voir les autres cas, jusqu'à quel point
nous avons encore des exemples qui peuvent démontrer qu'il y a eu des
profits exorbitants pour nous amener à un coût global de $1,5
milliard.
Je vais demander au président de la régie, M. Rouleau,
s'il peut nous dire quel est le coût actuel des différentes
installations qui sont complétées et aussi ce qu'il reste
à faire. Parce que, jusqu'ici, les chiffres que vous nous avez
donnés, je pense, remontent à mars 1976, si je ne me trompe pas.
Quel est le coût actuel non terminé du stade olympique?
M. Rouleau: Avant de répondre, puis-je amener un
commentaire sur les grues?
Le Président (M. Gratton): Allez.
M. Rouleau: Je ne veux pas défendre ce dossier, parce que
cela a été signé par d'autres. Je voudrais que ce soit
bien clair. Quand même, dans les grues, il y a l'affaire des salaires, le
temps supplémentaire, le carburant, l'huile, le transport des grues, le
montage, le démontage, l'entretien, l'assurance, etc. Il y en a un
paquet que je pourrais ajouter. Il y a une chose que je voudrais ajouter et que
je viens d'apprendre. Comme je suis au ministère des Transports, je
devrais le savoir depuis un bout de temps. C'est qu'un conducteur de taxi qui
conduit un véhicule de $5000 doit avoir $10 000 de revenus pour le faire
vivre. C'est quasiment quatre pour un. Si les grues valaient $8 millions et
qu'on arrive à $32 millions, c'est quatre pour un pour un an. Cela
s'équilibre passablement. Je ne sais pas si vous*comprenez l'astuce?
M. Léger: Non, pas tellement.
M. Rouleau: Avec un véhicule de $5000, un chauffeur de
taxi, pour vivre raisonnablement, doit faire entre $18 000 et $20 000 de
revenus. Un gars qui a $8 millions de "cranes" pour vivre, comme toute
comparaison n'est pas bonne, cela devrait faire $32 millions.
M. Léger: Vous vous placez à l'endroit de celui qui
veut faire de l'argent, mais je me place à l'endroit de celui qui ne
veut pas en perdre, c'est-à-dire à la place de la régie ou
de l'entrepreneur. Si la régie, si l'entrepreneur ou si la ville de
Montréal avait décidé d'acheter ces grues, au prix qu'elle
aurait payé, elle aurait pu, par la suite, en être
propriétaire et les revendre. Cela aurait coûté bien
meilleur marché que d'avoir loué à un prix
supérieur à la valeur de ces équipements. C'est cela, je
pense, qu'il faut dénoncer, c'est le fait d'avoir payé plus cher
que si on les avait achetées. Après, on aurait eu, au moins, la
possibilité de les revendre à n'importe quel prix qui rapportait
de l'argent pour ce qui avait été investi.
Je me place du côté de celui qui a des grues et qui veut
les louer. C'est sûr qu'il va les louer au plus haut prix possible. S'il
y a des gens assez gentils et assez naïfs pour les payer à ce prix,
c'est eux qui sont à blâmer.
M. Rouleau: Je m'excuse. Je pensais que le député
de Lafontaine, que je connais depuis longtemps à la Chambre de commerce
des jeunes, avait le sens de l'humour.
M. Léger: Vous remarquerez que je souris en disant cela,
aussi. Est-ce que M. Rouleau pourrait maintenant, tout en gardant le même
sourire, nous donner les chiffres concernant les équipements que nous
avons maintenant et, spécialement, le prix actuel du stade non fini et
ce qu'il reste à faire après?
M. Rouleau: Si on prend les $987 millions, c'est plus facile de
partir de là.
M. Léger: Cela c'est en mars.
M. Rouleau: Cela comprend tout. Les chiffres en mars sont aussi
bons en août, sinon meilleurs. $987 millions. On a dit dans le document
tantôt qu'on avait $21 millions, grosso modo, de travaux à faire
en 1976 et $70 millions, après 1976, pour finir le mât, ce qui
fait $91 millions. Si vous prenez $91 millions, plus quelques travaux qui
doivent être terminés par après et qui monteront à
$21 millions pour l'automne 1976, $70 millions pour finir le mât, ce qui
fait $91 millions, il resterait $46 millions à finir après
l'automne 1977.
M. Léger: A $987 millions, il faut ajouter les $91
millions, plus les $46 millions?
M. Rouleau: Non. Il faut déduire $137 millions de $987
millions. Cela veut dire qu'il y aurait $850 millions de travaux de faits.
M. Léger: Donc, $987 millions, c'est encore bon. Vous ne
vous attendez pas de dépasser ce chiffre-là.
M. Rouleau: Non, monsieur.
M. Léger: Quelle est la valeur exacte du stade
olympique?
M. Rouleau: Cela veut dire?
M. Léger: Combien va coûter le Stade olympique comme
tel quand il va être terminé, avec le mât?
M. Rouleau: $987 millions. M. Léger: C'est le stade
seul.
M. Rouleau: Vous l'avez ici, je vous ai remis un document.
M. Léger: C'est l'ensemble du parc olympique. Dans le parc
olympique, vous avez le stade avec la piscine. Il y a d'autres choses; il y a
le vélodrome et il y a beaucoup d'autres choses.
M. Rouleau: Je vous ai remis les documents.
M. Léger: On n'a pas les détails
précisément pour chaque bâtisse importante. Je ne parle pas
de toutes les bâtisses, mais je parle des grosses, les importantes. Le
stade comme tel?
M. Rouleau: Actuellement, pour nous autres, le stade, le
mât et la piscine, cela fait un tout.
M. Léger: C'est combien, pour cela, c'est $987 millions?
Bien non, cela comprend...
M. Rouleau: Vous avez le chiffre, $577 millions. Je vous l'ai
remis avant, à une heure.
M. Trudeau (Roger): Article c).
M. Léger: Ah bon! à la deuxième page.
M. Trudeau: $577 millions.
M. Léger: $577 millions.
M. Trudeau: Maintenant, il faut que vous ajoutiez une partie de
l'excavation et une partie de l'installation, équipement de chantier,
une usine de préfabrication. Vous pouvez enlever...
M. Léger: Est-ce que vous pourriez parler dans le micro,
M. Trudeau, je ne vous entend pas.
M. Rouleau: Nous sommes à faire une extrapolation. Si vous
avez $577 millions, il faut que vous preniez une partie de l'excavation A, une
partie de l'installation et de l'équipement de chantier, une partie des
consultants et une partie de l'administration. La réponse est
qu'actuellement on n'est pas capable, aujourd'hui, de les diviser exactement
parce qu'on n'a pas pu tout additionner et arriver aux vrais chiffres. Dans un
avenir pas trop loin, on espère pouvoir disséquer exactement le
stade, le mât et la piscine. Actuellement, on n'est pas capable.
M. Léger: Donc, ce n'est pas fini?
M. Rouleau: Qu'est-ce qui n'est pas fini?
M. Charron: $987 millions n'est pas le chiffre final?
M. Rouleau: Bien oui, mais la partie des consultants, qui
s'applique au stade, n'est pas ventilés, la partie de l'excavation qui
s'applique au stade... L'excavation s'applique au stationnement Pie IX, au
stade, au vélodrome, au stationnement Viau. Il s'agit de faire la
répartition de ces chiffres pour en arriver à un chiffre total
pour le stade et cela n'est pas fait.
M. Léger: Maintenant, vous avez étudié la
possibilité de continuer le mât. Le mât comme tel, avec $70
millions, c'est le mât nu, c'est absolument sans salles finies
là-dedans, de restaurants, comme on avait parlé, et tout
l'ensemble des commodités. Cela, c'est nu?
M. Rouleau: II faut faire attention, quand on dit $70 millions,
cela comprend le mât fini, avec ce que j'appelle le parapluie qui vient
s'accoter, et certains travaux connexes dans le stade aussi.
M. Léger: Mais pas l'aménagement
intérieur?
M. Rouleau: Fini, je veux dire, peut-être pas
l'aménagement extérieur, si on joue au football...
M. Léger: Non, non, intérieur.
Intérieur.
M. Rouleau: L'intérieur, oui. Mais si on joue au
volleyball, tout cela, les affaires ne sont pas ac-
crachées pour jouer au volleyball, mais tout sera fini à
l'intérieur.
M. Léger: Mais quand je parle d'aménagement, en
tout cas il avait été question...
M. Rouleau: La plomberie était montée,
l'électricité était montée, toutes ces choses.
M. Léger: Maintenant, est-ce que vous avez fait une
étude pour savoir si, avant que la décision soit prise de faire
le mât, pour recouvrir le stade olympique, il est absolument essentiel
d'avoir le mât? Je m'explique. Avec le système actuel, la
couverture, le toit, qui est déjà, je pense, en Allemagne
actuellement, qui est conservé là en attendant qu'on puisse
l'utiliser, le toit comme tel, est-ce que vous avez évalué si
cela valait la peine de dépenser $70 autres millions et plus pour le
mât, uniquement dans l'intention d'avoir un toit qui soit accroché
par cela?
Est-ce que vous évaluez la possibilité d'avoir une autre
sorte de toit, soit gonflabe ou autrement, qui ne nécessiterait pas
absolument le mât, si le mât n'est pas rentable?
M. Rouleau: Le mât, ce n'est pas seulement pour supporter
le toit. Dans le mât, vous avez deux restaurants en haut, vous avez,
après cela, toutes les choses d'athlétisme, judo, volleyball, un
paquet de choses à chaque étage, je n'ai pas les détails
avec moi là.
M. Léger: Mais vous n'avez pas évalué quand
même que cela coûterait moins cher de faire des gymnases ailleurs
que là? A moins que vous évaluiez que des salles et des
restaurants, puis des bureaux possibles, dans le mât, ne vous rapportent
suffisamment pour la dépense actuelle. En d'autres mots, si on se
prépare un déficit de $1 milliard, et qu'il faille mettre encore
$70 millions, il faut savoir si c'est nécessaire de le faire ou s'il n'y
a pas moyen d'avoir un toit qui ne nécessiterait pas le mât, si le
mât n'est pas rentable.
M. Rouleau: Grosso modo, actuellement il y a à peu
près $40 millions pour finir le mât. Il y a à peu
près $12 millions pour le parapluie. Votre affaire gonflable, que vous
appelez, ou d'autres choses identiques, c'est $12 millions.
M. Léger: Mais avez-vous fait des études sur la
rentabilité de ce mât, avant de prendre la décision qu'il
faut faire le mât? Nécessairement, le toit doit être
attaché au mât, tel qu'il est pensé actuellement. Si le
mât n'a pas une rentabilité basée sur des études,
pour quelles raisons ferait-on le mât s'il y a moyen de faire un toit
d'une autre façon, et que cela coûterait moins cher que
d'embarquer un autre $50 millions ou $70 millions? A-t-on fait une étude
là-dessus pour affirmer qu'il faut faire le mât?
M. Rouleau: Actuellement je dois dire que l'étude n'est
pas terminée pour voir si on doit continuer le mât ou non. Les
études sont en train de se faire, là. A première vue, dans
ma tête c'est impensable qu'on ne finisse pas quelque chose qui pourrait
rentabiliser le tout. Le stade sans couverture, on vit quand même
à Montréal où il y a de la neige encore l'hiver, à
ce que je sache. C'est impensable qu'on ait des installations qui ne soient pas
utilisables douze mois par année.
M. Léger: Non, on est d'accord là-dessus pour la
question de couvrir le stade.
M. Rouleau: Et à l'intérieur du stade, il y a quand
même au-dessus quasiment un million de pieds carrés. On ne peut
presque pas s'en servir tant qu'on n'a pas quelque chose, il va falloir que ce
soit tout chauffé.
M. Léger: Oui, d'accord...
M. Rouleau: II faut que tout cela se rentabilise. On va en faire
faire un, rapport. Cela va satisfaire tout le monde. On a commencé,
d'ailleurs.
M. Léger: Non, mais on se comprend bien. On est d'accord
sur le fait que, si on veut que le stade soit utilisé douze mois par
année, il faut nécessairement qu'il y ait un toit. Ma question
c'est: en plus du toit, à cause du toit tel que conçu
actuellement, vous calculez qu'il faut un mât? Ce mât, si les
études vous démontrent qu'une dépense
supplémentaire de $70 millions et plus parce que ce n'est pas
encore aménagé, cela cela ne rapporterait pas pour les
dépenses faites, avez-vous évalué la possibilité
d'avoir une autre sorte de toit permettant d'avoir des opérations douze
mois par année, sans qu'il y ait un mât, si ce n'est pas
rentable?
M. Rouleau: C'est non.
M. Léger: Avez-vous l'intention de faire une étude
là-dessus?
M. Charron: Tout à coup le mât, il fait juste
augmenter...
M. Rouleau: On a fait assez d'études. On a fait une
étude pour savoir si c'était possible de faire les jeux ailleurs.
On a dépensé une couple de $100 000 et cela n'a rien
donné. Là, on est à faire des études pour voir si
on doit aller en acier. Moi, je n'ai pas d'objection à faire faire des
études, cela fait travailler tout le monde. On a envoyé des gens
visiter tous les stades aux Etats-Unis. Une ba-loune, qu'est-ce qu'elle va
faire? Elle va péter et on va se réveiller en bas.
M. Charron: Oui, mais tout à coup on bâtit une autre
maudite belle patente avec des restaurants, des gymnases et des affaires de
même et que l'entretien quotidien de cela parce que cela va durer
au moins jusqu'après 1980, cette patente-là fait juste
augmenter l'entretien du stade, c'est-à-dire le déficit quotidien
du stade qui, lui est évalué à environ $50 000 quand il
n'y a aucune activité dedans. Bon Dieu, pourquoi ferait-on
le mât? On est déjà dans le trou, pourquoi
s'enfoncer dedans? Si on est capable de fermer le stade sans...
Si vous me dites, les restaurants, les... Mais là, ce n'est pas
une promesse à la Drapeau. Si vous me garantissez, sur une étude
sérieuse, que les restaurants, les gymnases vont rapporter et ainsi
aider à combler le déficit du stade lui-même, à
côté du mât, d'accord, finissez-le, on va le payer, on aura
un toit et on pourra l'utiliser douze mois par année. Mais si c'est pour
augmenter le déficit du stade, est-ce qu'ils vont être rentables,
ces restaurants? Est-ce qu'ils vont être rentables, ces
équipements? Les bureaux qu'on va louer là... Dans le temps
où il nous faisait jouer sa maquette, alors qu'il faisait monter le
parachute et descendre le parachute, il nous disait, le souverain pontife qu'on
va voir demain, qu'il allait y avoir là-dedans les
fédérations sportives et que ce serait l'idéal; on ferait
un jogging alentour du stade.
Les fédérations sportives ne pourront pas payer un loyer
de $40 000 par année pour rester là-dedans et, si c'est cela que
ça coûte, $40 000 par année pour rester dans le stade, dans
le mât du stade, pour faire que le mât ne soit pas, lui non plus,
déficitaire quand le stade l'est, on est aussi bien de ne pas en faire.
Les Québécois en ont assez de payer des affaires qui non
seulement coûtent une fortune après avoir été
promises économiques mais, en plus de cela, qui sont quotidiennement
coûteuses par la suite parce qu'elles ne rapportent rien. C'est non
seulement une aventure de $1 milliard, mais qu'on y sacre $50 000 par jour
dedans en plus de cela...
M. Rouleau: J'ai répondu à la question tout
à l'heure. Je n'ai pas d'objection à recommencer et à
répondre trois fois la même chose. J'ai dit: Non, on n'a pas fait
d'étude, on en fait une actuellement. Comme toutes les autres
études qu'on a faites, lorsqu'elle sera finie, on la rendra publique
encore.
M. Charron: Autrement dit, il faudrait dire au premier ministre,
qui dit partout que le mât va se faire et que le stade va se faire, qu'il
ait donc la prudence d'attendre de voir si cela va être rentable avant de
nous engager, lui...
M. Rouleau: Parlez au premier ministre, non pas à moi.
M. Charron: ... à son tour dans une autre aventure de
même. Sa négligence dans le précédent dossier a
été assez coûteuse sans qu'on aille trop rapidement dans
des promesses. On ne le sait pas. On devrait se dire, entre nous, qu'on ne sait
pas s'il va y avoir un mât. On devrait se poser comme condition, pour
qu'il y ait un mât, qu'il soit rentable.
M. Rouleau: C'est un "must" qu'il y en ait un.
M. Lalonde: Dans la même ligne d'idée, est-ce que,
dans la décision de terminer le mât, vous allez tenir compte du
fait que déjà une bonne partie du mât est construite? On
m'a déjà dit qu'en termes de coût cela équivaudrait
à peu près à 75%.
M. Rouleau: 75% du béton coulé et laissez
l'armature posée et on tombe dans des parties plus étroites.
M. Lalonde: Ce qui serait une pure perte si on ne terminait pas.
Cela ne veut pas dire qu'il faut le terminer seulement pour cela, mais il faut
en tenir compte.
M. Rouleau: II faut tenir compte que, lorsqu'on ne termine pas
des choses comme celle-là, il faut aller tout isoler l'ensemble de cela
et on va dépenser quand même de $15 à $20 millions. C'est
pour cela que je dis, dans ma tête, qu'on va faire des études pour
satisfaire tout le monde, mais ce n'est pas pensable de ne pas le finir.
M. Houde (Fabre): M. Rouleau...
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse, mais il y a
déjà deux députés qui ont été
reconnus.
M. Houde (Fabre): Excusez.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre
responsable du Haut-Commissariat, après l'honorable Solliciteur et,
entre cela, le député de Taillon.
M. Lalonde: J'avais une autre question qui revient sur un sujet
dont on a parlé tantôt, ce sont les honoraires des professionnels.
Un député a suggéré que les honoraires, qui avaient
été prévus par les contrats existants au moment où
vous êtes entré en fonction, étaient abusifs et
exorbitants. Vous avez dit, M. Rouleau, que vous n'aviez pas dit qu'ils
étaient abusifs. Bon. Maintenant, pour l'information de la commission,
est-ce que les taux d'honoraires prévus par les contrats existants
à ce moment-là étaient raisonnablement acceptés ou
enfin étaient dans la ligne de ce qui était normalement
payé par la ville de Montréal à ce moment-là pour
des travaux?
M. Rouleau: Je ne sais pas, je pense que oui. Il faudrait
demander à la ville de Montréal. Je pense que oui.
M. Lalonde: C'est plus élevé que ce que le
gouvernement paie.
M. Rouleau: Oui. Les grosses compagnies paient plus cher que
cela.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre
responsable du Haut-Commissariat.
M. Phaneuf: M. le Président, c'est seulement une mise au
point, compte tenu qu'on a parlé de l'utilisation du mât comme tel
et que le député de Saint-Jacques a fait une affirmation sur
l'utilisation de ce mât par les fédérations sportives. Il
disait que, si cela coûtait $40 000 de location, etc.,
on n'en avait pas les moyens et que les Québécois sont
tannés de payer. Je veux dire qu'actuellement la centrale
administrative, qui rend service aux fédérations sportives, aux
fédérations de plein air et aux fédérations
socio-culturelles, coûte plus de $1 million, annuellement, aux
Québécois, et c'est déjà quelque chose qui est
démarré et c'est déjà dans le budget.
M. Léger: Non pas en location.
M. Phaneuf: En location et en personnel; il y a 500 personnes qui
travaillent à la centrale administrative. Qu'on les loge dans le
mât ou qu'on les loge ailleurs que dans le mât, il va falloir qu'on
paie de toute façon. On paie déjà de toute façon un
loyer à l'entreprise privée.
Cet exemple est un peu boiteux parce que, dans les $40 millions du
budget du haut-commissariat, il y a déjà plus de $1 million qui
est dépensé pour la centrale administrative. Si celle-ci va dans
le mât, cela ne coûtera pas plus cher qu'actuellement cette
année dans le budget de fonctionnement, et vous le savez fort bien.
M. Léger: Si c'est rentable, il n'y a pas de
problème...
M. Phaneuf: Non, je ne dis pas si c'est rentable, je dis que
c'est rentable si on met les fédérations là. On peut les
utiliser, parce qu'on fait déjà une location à
l'extérieur. On n'a pas à se servir de cet exemple pour dire que
le mât n'est pas nécessaire. On peut fort bien aller s'installer
dans le mât pour la centrale administrative.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Taillon.
M. Leduc: M. le Président, il y a deux points que je
voudrais faire ressortir de mon intervention; le premier c'est quant à
la rentabilité. Je ne sais pas à quel point on peut
évaluer la rentabilité d'un service de police, la
rentabilité d'un service contre l'incendie, la rentabilité de nos
transports en commun, mais ce sont des services dont la population a
besoin.
Face à un mât ou à n'importe quelle installation
dont on peut bénéficier aujourd'hui, il faut penser que
peut-être il peut y avoir un déficit, mais ce déficit doit
quand même être au service de la population. Ma question est
celle-ci: Est-ce que la Régie des installations olympiques a eu,
à un moment donné, l'obligation d'engager des agents de
sécurité pour surveiller les travailleurs sur le chantier
olympique de façon que ceux-ci ne partent pas avec des
éléments qui pouvaient être utiles à la construction
du chantier? Les a-t-on empêchés de partir avec des
éléments qui étaient à leur disposition et qu'ils
devaient ne pas utiliser? Quel est le montant, si telle chose s'est
passée, qu'on a eu à débourser pour cette protection,
cette sécurité? Comme toutes les autres questions que j'ai
posées, je ne demande pas une réponse aujourd'hui. Qu'elle soit
transmise au président de la commission par écrit d'ici quelques
jours, cela me satisferait.
M. Rouleau: Le montant, en fait, je ne l'ai pas. On pourra le
trouver assez facilement. Mais tout gros chantier de construction j'ai
été à la Place Desjardins où c'était la
même chose demande de la sécurité et beaucoup de
sécurité. Une des premières choses que nous avons faites
lorsque nous sommes arrivés sur le chantier olympique, fut de placer, en
plus de la sécurité privée que nous avions, une automobile
de police de la Communauté urbaine à chaque barrière. Nous
avons aussi demandé la collaboration de la Sûreté du
Québec pour mettre de l'ordre sur le chantier.
M. Leduc: Ma question est bien spécifique, M. le
Président. Est-ce que, à un moment donné, la Régie
des installations olympiques n'a pas dû engager une
société, en imaginant que cela est possible, dans le but bien
spécifique d'éviter que des outils ou des éléments
qui étaient sur le chantier ne sortent du chantier d'une façon
indue?
M. Rouleau: Non pas seulement...
M. Leduc: Là encore je ne vous demande pas la
réponse aujourd'hui. Je vous laisse la liberté de répondre
d'ici les prochains jours et d'envoyer la réponse par écrit
j'apprécierais qu'elle soit par écrit sur le nombre
de gens que vous avez engagés, le coût, à quel moment vous
avez pris cette décision et la période de temps où vous
avez dû, par la force des circonstances, d'après la rumeur,
engager ces gens.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Fabre.
M. Houde (Fabre): M. le Président, je voulais revenir au
mât pour une seconde. Voici ce qui s'est passé un peu partout,
soit pendant les jeux ou la période qui a précédé
les jeux. A l'occasion de plusieurs voyages à l'étranger, les
gens de la presse, les spécialistes des agences de voyages, par exemple,
et même des spécialistes en organisation de congrès, de
conventions, enfin de l'industrie touristique au sens le plus large nous ont
fait remarquer, à plusieurs Québécois
effectivement, je pense que c'est vrai qu'avant même que le sigle
des Jeux olympiques de Montréal, le fameux M qui représentait
Montréal et la piste, soit connu il y en a un sigle qui a
été propagé à travers le monde par des maquettes,
par des photos, et c'est le stade avec le mât.
Je me souviens fort bien des toutes premières conférences
de presse au début des jeux, au centre de presse, au complexe
Desjardins. Un très grand nombre de journalistes étrangers
déploraient le fait que le mât ne soit pas complété
car, pour eux autres, il identifiait Montréal et je pense que
Montréal est maintenant identifié par son stade,
particulièrement le mât, un peu comme Athènes est
identifiée par le Parthénon et Paris par la tour Eiffel.
Là où je veux en venir, c'est que si vous faites une
étude, je pense qu'il y a une dimension drôlement beaucoup plus
importante que la dimension de location au point de vue de la
rentabilité, il
y a l'attraction touristique d'un tel mât et d'un tel stade. Je
sais, et plusieurs le savent aussi, que le long du mât je ne sais
pas si on appelle ça un téléférique ou un
funiculaire il y a une espèce de petit char qui va partir d'en
bas et qui va nous grimper jusqu'en haut pour aller manger et aller regarder ce
qui se passe, voir le tout Montréal.
Je serais curieux parce que je suis convaincu qu'il y a des
spécialistes là-dedans, qu'on serait capable d'extrapoler
d'avoir une idée pour l'avenir. Si on se base sur la dernière
semaine et le nombre de visiteurs, presque un million de visiteurs depuis une
semaine, qui ont parcouru un chantier olympique non complété, un
chantier, je dis bien le mot chantier, presque encore en pleine construction,
puisqu'on est en train d'installer l'astrotube, si un million de gens se
donnent la peine de se déplacer pour aller visiter le parc olympique non
complété, je serais curieux de savoir ce que les experts en
industrie touristique pourraient placer comme chiffre en extrapolant dans
l'avenir quant au nombre de visiteurs qui viendraient à Montréal
spécialement et spécifiquement pour visiter le parc olympique.
Moi, en tout cas, je suis convaincu...
M. Rouleau: Comme la tour de Toronto.
M. Houde (Fabre): Comme ils font pour la tour justement à
Toronto, la tour Eiffel. Je pense que si vous faites faire cette étude,
vous pourriez peut-être demander à la firme qui ferait
l'étude d'inventorier cette dimension touristique. Il n'y a rien
à faire avec la location ou les fédérations sportives et
le sport.
M. Rouleau: Je pense que ce serait la cerise sur le gâteau,
parce que le reste va être assez étoffé...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine.
M. Léger: Simplement, quand je parlais d'une étude
avant d'aller plus avant dans la construction du mât, c'était
simplement dans le but de savoir si c'est une opération qui va
être rentable. Si c'est rentable, j'en suis, tant mieux si on peut y
mettre des fédérations sportives subventionnées par le
gouvernement à un prix normal. Il n'y a pas d'erreur de ce
côté, c'est certain. Quant à l'affirmation du
député de Fabre, c'est sûr qu'un stade qui a fait les
manchettes comme étant le stade le plus cher au monde est une attraction
touristique. Mais ce n'est pas parce que le mât est sur toutes les cartes
postales... ' M. Houde (Fabre): Non seulement parce qu'il est le plus
cher, parce qu'il est le plus beau aussi.
M. Léger: II est très beau à part ça.
Mais, là-dessus, il y a des questions de goût. Ce n'est parce que
les cartes postales du monde entier montrent un stade avec un mât qu'on
est obligé de le faire par la suite. Il s'agit de savoir si c'est
rentable ou non. Si c'est rentable, nous en sommes, parce que nous pensons
qu'il faut nécessairement qu'il y ait un toit.
Il y a aussi autre chose qu'il va falloir terminer au niveau du stade
complètement fermé. Est-ce que M. Rouleau peut nous dire si,
actuellement, il y aurait d'autres travaux, en plus du toit qui doit être
fait, pour qu'il soit complètement recouvert? Est-ce qu'il n'y a pas
d'autres sections encore ouvertes et susceptibles de recevoir de la pluie ou de
donner lieu à des incidents durant l'hiver ou autre chose?
M. Rouleau: Non, j'ai dit qu'il y avait pour $70 millions de
travaux à terminer avant la fin de l'automne, soit le revêtement
extérieur au niveau 300, le revêtement extérieur au niveau
500, une partie du 400, il faut l'hibernisation. On me parle de moins, parce
qu'on ne calcule pas les intérêts pendant la construction, les
frais d'administration et les frais d'ingénieur.
On arrive à ça, parce que, tout à l'heure... ils
sont en train de me mélanger. C'est $21 millions, c'est exact, c'est le
chiffre que j'avais tout à l'heure. Cela inclut les frais de
financement, les frais d'ingénierie, cela inclut tout. Cela comprend
à peu près ce que je viens de vous dire, plus l'astrotube, plus
ces choses-là.
M. Léger: Est-ce que vous pouvez nous dire quel sera le
coût d'exploitation du stade, soit annuellement, soit par jour, je ne
sais pas? Comment avez-vous évalué le coût de
l'exploitation quotidienne, mensuelle ou annuelle du stade pour payer,
l'exploitation comme telle, pour ne pas parler de la dette.
M. Rouleau: Aucune idée.
M. Léger: Vous n'avez aucune idée jusqu'à
maintenant?
Il y a des chiffres qui ont été avancés, $50 000
par jour, vous ne pouvez ni confirmer ni infirmer ces chiffres?
M. Rouleau: Je pourrais peut-être me baser sur le rapport
de la ville de Montréal, mais ces chiffres me font maintenant peur.
M. Léger: Les chiffres de Montréal étaient
quoi? Les chiffres qui vous font peur étaient quoi?
M. Rouleau: Si la ville de Montréal décide de vous
remettre le bouquet qu'elle a sur l'exploitation du stade par après,
elle pourra vous le remettre, c'est son dossier à elle. Nous,
actuellement, nous sommes à faire l'étude et, évidemment,
ce sera une étude avec les installations que nous avons actuellement.
Lorsque le mât et le parapluie et tout cela seront construits, il y aura
un autre coût. Nous calculons que, d'ici quatre à cinq semaines,
nous devrions avoir terminé l'étude et savoir ce que cela va
coûter.
M. Léger: Comment pouvez-vous évaluer des contrats
à signer avec les Expos, avec le club de football des Alouettes ou la
location du stade pour
la joute de la coupe Grey en 1977 si vous n'avez pas au moins une
idée approximative ou la plus proche de la réalité de ce
que cela vous coûte pour fonctionner?
M. Rouleau: Tout cela s'additionne. Actuellement, même les
visites que nous avons, le stationnement, toutes ces choses s'additionnent. Ce
n'est pas basé sur le coût du stade ni de ces choses-là.
S'il fallait louer proportionnellement à ce que cela a
coûté, il n'y aurait jamais personne dedans.
On pourrait peut-être inviter les gens à venir se baigner
au coût que la piscine a coûté, mais il n'y aurait pas grand
monde dans la piscine. C'est comme les fédérations sportives qui
viennent nous voir. La plupart sont subventionnées pour ces
choses-là. Elles ne seraient pas capables de payer le même prix
que paierait réellement une compagnie, quand elle y présente un
événement. Tout cela est flexible. Actuellement, pour les deux
prochaines années, nous avons une idée des prix qu'il faut louer,
nous avons une idée des négociations, mais nous marchons un peu
"trial and error" comme on le pratique souvent dans n'importe quelle
compagnie.
M. Léger: Comme c'est l'utilisation des groupes
professionnels comme les Expos, les Alouettes et d'autres, si on loue
quotidiennement ou par un bail à l'année à un prix
inférieur à ce que cela nous coûte, on se trouve
directement à financer des opérations privées. C'est comme
si on finançait le Forum. Si, à même les fonds publics, on
est obligé de facturer les organismes privés qui viennent
utiliser le stade à un prix inférieur à ce que cela nous
coûte, c'est avec les taxes des Québécois qu'on finance une
entreprise privée.
M. Rouleau: Actuellement, on ne peut pas quand même charger
plus cher que ce que les gens chargent ailleurs. Je ne parlerai pas des Expos
ni des Alouettes. Si on veut louer le vélodrome, même si on le
louait quatre fois plus cher que le Forum, on n'aurait jamais un client. On est
en compétition avec les autres. C'est cela le problème.
M. Léger: C'est donc dire qu'on a des équipements
qui sont trop chers pour l'utilisation normale publique.
M. Rouleau: Cela s'applique à: Est-ce qu'une
bibliothèque, c'est trop cher pour...
M. Léger: Non, je parle de sports professionnels entre
autres. On va se trouver, à cause du sport amateur pendant les Jeux
olympiques, à financer le sport professionnel.
M. Rouleau: Cela, ce n'est pas mon "statement" à moi.
Nous, nous étions responsables de la construction des installations
olympiques. Je n'ai pas de "statement" à faire sur le reste.
M. Charron: Vous êtes responsable de l'exploitation
éventuelle du stade.
M. Rouleau: De l'exploitation, oui.
M. Charron: C'est vous qui allez négocier et signer
éventuellement un contrat avec des équipes professionnelles de
baseball.
M. Rouleau: On n'a pas encore fini de négocier.
M. Charron: J'ai dit éventuellement.
M. Rouleau: Cela va être un document public, parce qu'il
faut aller au conseil des ministres avant de signer le contrat.
M. Charron: Si le contract avec les Expos de Montréal ou
ce qu'il en reste devait être signé à l'automne, est-ce que
l'équipe pourrait débuter au stade olympique en avril
prochain?
M. Rouleau: Oui, monsieur.
M. Charron: Vous répondez sans aucune
hésitation?
M. Rouleau: II me semble que j'ai dit oui.
M. Charron: D'accord. Auparavant, on nous avait répondu
avec des hésitations.
M. Rouleau: Oui, mais tout évolue dans la vie. Je regarde
mes enfants évoluer chaque semaine. Toutes les semaines, quand je les
retrouve, ils ont évolué. C'est la même chose.
M. Charron: Y a-t-il un contrat de signé avec les
Alouettes de Montréal actuellement?
M. Rouleau: Non, monsieur.
M. Charron: II y a une lettre d'entente avec les Alouettes de
Montréal?
M. Rouleau: Non, monsieur.
M. Charron: Comment se fait-il que les Alouettes de
Montréal annoncent qu'ils vont jouer dans le stade le 26 septembre?
M. Rouleau: N'importe qui peut dire ce qu'il veut.
M. Charron: Autrement dit, ce qui est annoncé dans les
pages sportives des journaux d'aujourd'hui ou d'hier que la première
joute aura lieu le 26 septembre et qu'il faut dédommager les Rough
Riders d'Ottawa, qui ont accepté un changement au calendrier, tout cela,
ce sont des inventions du propriétaire des Alouettes?
M. Rouleau: Non, monsieur. On est en négociation. Vous
m'avez demandé s'il y avait des affaires écrites, s'il y avait
des contrats, et j'ai dit non. On est en négociation.
M. Charron: Vous êtes en négociation.
M. Rouleau: Les Alouettes essaient de jouer le 26 septembre au
stade et de changer de date entre le 5 septembre, où ils devaient jouer
à Montréal, et le 26 septembre à Ottawa. Pour notre part,
nous ne sommes pas sûrs d'avoir fini nos installations le 26 septembre.
On fait notre possible à 500%. On ne leur a pas garanti la date, car
c'est un risque.
C'est un fait, la négociation, mais il n'y a pas de lettre et il
n'y a pas de...
M. Charron: Cela ne vous apporte aucun blâme, à
vous. C'est que j'ai constaté, dans les pages sportives de
Montréal-Matin, ce matin...
M. Rouleau: Vous lisez tous les journaux.
M. Charron: Oui. Vous savez que bien des gens autour du dossier
dont vous êtes responsable se sont abondamment servis des journaux aussi,
là-dedans, et le fait que le propriétaire des Alouettes s'en
serve à son tour maintenant... Ce n'est qu'un dernier. Il y a bien du
monde qui a fait bien du rnillage sur cette affaire-là. D'accord? Il y
avait bien des promesses de faites autour de cette affaire-là. Il y
avait bien des engagements concrets, assurés; cela ne nous
coûterait rien, ce serait modeste; on va partir de là pour nous
rendre jusqu'à aujourd'hui. On ne peut pas le reprocher. Je veux juste
prendre note que le propriétaire des Alouettes, hier, a juste
été un petit peu trop vite en affaires.
M. Rouleau: C'est de la bonne publicité pour lui.
M. Charron: Cela l'aide dans sa négociation,
éventuellement. Non? Pourquoi l'a-t-il fait alors?
M. Rouleau: Posez-lui la question.
M. Charron: C'est parce que les Alouettes de Montréal
prétendent c'est peut-être vrai ou faux qu'ils ont
déjà une abondante demande de billets pour les joutes devant se
dérouler au stade olympique cet automne.
M. Rouleau: J'espère qu'il va y avoir beaucoup de monde,
parce qu'on va avoir une ristourne sur chaque billet, si on règle
cela.
M. Charron: Exactement. Lui aussi, imaginez-vous donc!
M. Rouleau: C'est normal...
M. Charron: Plus il crée l'appétit chez les
amateurs de football de Montréal, la hâte d'aller dans le stade
olympique, plus il va mettre de la pression sur la régie pour que la
régie signe le plus rapidement possible cette entente. Je vous dis, avec
ce genre.
M. Rouleau: Le député de Saint-Jacques
connaît les gens avec qui il fait affaires aussi.
M. Charron: Je vous dis que le genre de climat, par exemple, que
le sport professionnel est en train de créer autour de cela va
éventuellement conduire à vous faire demander publiquement, en'
répondant à l'opinion publique, pourquoi vous tardez à
refuser de faire jouer les Alouettes ou éventuellement de faire jouer
les Expos. Je vous le dis, cette histoire va se préparer ainsi; vous
allez avoir l'air, à un moment donné, parce que vous allez exiger
un bon taux de loyer ou un bon taux de location, de gens qui ne veulent pas que
le public montréalais aille voir ses Alouettes dans le stade. Cela fait
partie d'une stratégie de négociation, vous avez amplement raison
de le dire. Ces gens "boost" le monde autour de cela, ils bousculent le
calendrier de la Ligue canadienne de football, ils font des ententes avec les
autres clubs, tellement ils sont certains des revenus. C'est bien certain que,
le premier jour, ils vont le remplir. A la première manifestation
sportive qui va avoir lieu dans le stade après les Jeux olympiques, cela
va être cela. Pas de question, si c'est un beau dimanche de septembre,
cela va être rempli; il va faire du "bacon" en masse, cette
journée-là, le propriétaire des Alouettes de
Montréal. Je vous posais la question, pas de cette façon, c'est
parce qu'ils sont en train de créer un climat, que le jour où,
par intérêt public, la Régie des installations olympiques
dirait, par exemple, aux Expos de Montréal: Non, nous ne cédons
pas sur ce point, parce que vous devez payer un loyer normal comme
équipe professionnelle pour jouer dans une installation aussi luxueuse,
vous allez avoir l'air de gars qui n'aiment pas le baseball, qui n'aiment pas
le public montréalais qui veut du baseball. Ils sont en train de faire
cela. Je vous dis que ce climat, je prenais l'exemple de Montréal-Matin,
va certainement contribuer au développement...
Il est entendu que les Montréalais ont hâte d'y aller dans
ce stade. C'est bien certain. Que ce soit par défense de
l'intérêt public ou par simple calcul pour au moins arriver
à une rentabilité minimale du stade, si vous ne signez pas
n'importe quelle proposition des clubs professionnels, à un moment
donné, le fardeau de la preuve va venir sur vous. Actuellement, je pense
que tout le monde a le coût du stade; $1 milliard que cela nous
coûte.
M. Rouleau: Voulez-vous dire qu'on devrait signer tout de
suite?
M. Charron: Non. C'est cela que je vous dis.
M. Rouleau: J'essaie de comprendre.
M. Charron: Je vous dis: Actuellement, vous l'avez, le gros bout
du manche, comprenez-vous, dans la négociation.
M. Rouleau: On n'aurait pas signé pour six mois, n'importe
quoi.
M. Charron: Actuellement, vous avez la négociation.
M. Rouleau: On n'aurait pas signé pour six mois, n'importe
quoi. J'ai l'impression, de la manière dont cela se déroule, que
vous voulez dire: Plus on va attendre, c'est nous qui allons être...
M. Charron: Mal pris.
M. Rouleau: Si on avait signé il y a six mois, on aurait
signé un document que tout le monde aurait regretté.
M. Léger: N'avez-vous pas signé une rencontre pour
la coupe Grey à un prix définitif?
M. Rouleau: La coupe Grey, c'est une autre affaire. C'est un
"one-shot-deal".
M. Léger: Est-ce exact, le prix de $35 000 pour la
journée?
M. Rouleau: Pardon?
M. Léger: Est-ce exact que cela a été
signé à $35 000?
M. Rouleau: C'est un minimum de $35 000, peu importe le nombre,
et, au-dessus de $835 000, c'est 50/50; par contre, nous gardons le
stationnement, la restauration qui vont rapporter entre $15 000 et $20 000, les
concessions et le stationnement.
M. Charron: Vous me comprenez, M. Rouleau, je ne veux pas
insister inutilement là-dessus.
M. Rouleau: Non, non.
M. Charron: Vous me comprenez en ce sens. Actuellement, quand
vous prenez comme position que les Alouettes ou les Expos, par exemple
parce qu'il s'agit de 81 parties dans ce cas-là vont venir jouer
au stade, mais qu'ils vont payer un bon prix parce qu'on leur met le plus beau
stade au monde et le plus cher entre les mains pour évoluer...
M. Rouleau: Je n'ai pas dit cela.
M. Charron: Non, mais je dis: Actuellement, dans l'opinion
publique, quand vous insistez pour dire que le produit que vous leur remettez a
une valeur locative qui va de soi, je pense que tout le monde est d'accord avec
vous actuellement. Je dis qu'à long terme c'est pour cela qu'ils
ont peut-être intérêt à faire traîner les
négociations quand on va arriver à la fin de novembre ou
en décembre et que le contrat ni avec les Alouettes, ni avec les Expos
ne sera signé, toute la propagande que ces machines sportives sont
capables d'édifier va être à l'encontre de la Régie
des installations olympiques. Vous allez avoir des gars qui ne veulent pas que
les Expos jouent là-dedans. Vous voulez cantonner le baseball dans le
parc Jarry. A ce moment, ils vont bénéficier d'un pouvoir de
pression dans l'opinion. Attendez de voir les colonnes sportives...
M. Rouleau: Mais la suggestion pratique, cela finit comment?
M. Charron: ...les éditorialistes sportifs...
M. Rouleau: La suggestion pratique, qu'est-ce que c'est
là-dessus? C'est ce que j'essaie de comprendre parce que j'aimerais bien
m'instruire lorsque je viens ici. Alors, la suggestion pratique que vous voulez
faire, c'est quoi?
M. Charron: Actuellement, je crois que la Régie des
installations olympiques devrait faire connaître son intention aux sports
professionnels et les exigences qu'elle pose pour y jouer. Je pense
qu'actuellement vous bénéficiez d'un tel climat que vos positions
de départ en négociation mériteraient d'être connues
du public parce que vous pouvez avoir l'opinion public avec vous.
Si cela se fait secrètement, à un moment donné, la
pression de la presse sportive sera tellement forte que vous serez
obligés de céder sur des points et ainsi c'est ce que
soulignait le député de Lafontaine tantôt quand il posait
la question vous en viendrez ni plus ni moins à subventionner,
à même le stade, le sport professionnel à
Montréal.
Je pense que vous avez raison de dire, surtout avec l'équipe
bâtarde qui existe à Montréal actuellement: S'ils veulent
jouer dans un stade de $1 milliard, ils vont payer le prix de location, parce
qu'on va leur céder 81 jours sur 365, au moins par année, sans
parler des matchs hors concours.
Je pense que la régie aurait intérêt à faire
connaître sa position parce qu'actuellement on peut très
facilement l'endosser. En tout cas.
M. Custeau (Maurice): M. le Président, si vous me le
permettez, pour faire suite aux remarques du député bien
sûr, il a droit à ses opinions ce n'est pas tout à
fait l'angle dans lequel on se place. Il y a un stade actuellement dans
Montréal et je pense qu'à la régie, comme tout le monde,
on a constaté qu'il y avait un stade en panne; on l'a
dépanné et aujourd'hui, il faut le faire fonctionner.
Il faut le faire fonctionner. Quand on se rend compte de ce qui se passe
ailleurs dans ce genre de marché on voit qu'on ne peut pas louer un
stade ou une bâtisse à des taux qui ne sont pas comparables
à ceux de Toronto, par exemple. Le stade de Toronto, on sait
jusqu'à quel point il est loué. Ce n'est pas parce que le
nôtre coûte plus cher qu'on doit exiger plus cher.
Dans le cas du baseball, il faut prendre l'enfant comme il est; c'est un
fait. Ce n'est pas vous qui l'avez commandé, le stade, et nous non plus,
mais c'est un fait. La canalisation du Saint-Laurent est là; elle a
coûté $960 millions et les revenus ne rapportent même pas la
moitié des intérêts. Les autoroutes sont là. Les
revenus de l'Autoroute du nord rapportent 90% des intérêts et les
deux autres entre 30% et 40%, mais elles sont là. Alors, c'est la
même chose. Le président mentionnait, tantôt, la
bibliothèque municipale; il y a la Place des Arts, les hôpitaux.
Dans le domaine sportif aujourd'hui, c'est le tiers de la vie des gens.
Alors, on se place dans ce contexte et on dit: Ailleurs, cela se loue
tant dans le baseball. Je m'oppose à déclarer les conditions de
négociations parce qu'eux c'est une entreprise, bien sûr,
mais de là à dire qu'on va participer à leur
financement, c'est un peu fort. Je n'admets pas cela. Seulement, il faut, dans
le même contexte, analyser l'économie de ce qu'un club de
baseball, les Alouettes ou disons le "merchandising" du parc olympique va
rapporter. On s'en est rendu compte récemment Juste par un coup de
plume. A un moment donné, on a parlé du métro qui avait eu
un achalandage exceptionnel. Il semble qu'on l'avait oublié,
celui-là. La même chose va arriver. Quand on voit arriver 3, 4 ou
5 millions de personnes dans une région, qui est la partie nord-est de
la ville, c'est une économie qu'on ne peut pas négliger.
C'est la taxe sur ceci, sur l'essence, sur la restauration, enfin tout
ce que vous voudrez et on doit honnêtement essayer d'assumer le
coût d'entretien. C'est sûr, quand on aura le coût du
chauffage puis le coût de l'électricité, on va tenter par
tous les moyens de... Il ne faut pas faire le même péché
dont la Nouvelle-Orléans a été victime avec 400
employés. Ces gens sont conscients de cela. Moi, j'arrive, mais je me
dis, par exemple, qu'on fait tous les efforts pour aller chercher tout ce qu'on
peut trouver de location pour faire marcher les bâtisses mais
également faire partie de cette économie.
Le toit, c'est un apport exceptionnel. La semaine passée, j'ai
reçu des gens de Londres. J'en ai reçu de l'Ontario, j'ai
reçu des appels téléphoniques également de gens que
je connaissais avant dans ce domaine et je ne vous dirai pas qu'il y a une
euphorie, mais je peux dire, par exemple, sous serment que j'ai
déjà une quinzaine de demandes dont la moitié sont
archisérieuses. Ce midi, j'ai dîné avec un groupe plus que
sérieux et je suis acculé au mur, parce que je dois lui donner
des dates, des dates dans un stade où il y a un mât, mais cela va
être...
M. Léger: Un mât ou un toit?
M. Custeau: Un toit. Un toit mais le mât, c'est le
complément. Le reste du mât peut coûter une quarantaine de
millions, mais cela va nous apporter deux millions de touristes par
année. Vous avez la tour de Toronto de 1800 pieds qui vient d'être
construite, malgré l'ampleur des terrains du CNE Grounds, comme on les
appelle, où on a développé un "merchandising" d'exposition
depuis vingt ans. Ces gens ont senti le besoin d'avoir une tour, après
que la nôtre eut été annoncée. Enfin, la
nôtre, je dis la nôtre parce qu'elle nous appartient. Alors, ils
ont senti le besoin d'avoir de l'attraction additionnelle. A Calgary, vous
débarquez à l'aéroport, vous vous rendez dans le centre de
la ville, elle a une tour. Bien nous, on en a une, elle est un peu oblique,
c'est là que cela va être comique, à cause du
téléférique, les gens vont avoir l'impression de tomber
dans le trou. Vous savez, c'est une attraction par elle-même.
M. Léger: Mais, nous autres aussi, on s'est fait jouer un
tour et on est tombé dans le trou.
M. Custeau: Mais tout cela, c'est une attraction par
elle-même, elle va être unique au monde.
J'ai lu, récemment, l'histoire de la tour Eiffel, il faut lire
cela. Il a failli se tuer, cela a été une protestation, un
tollé, les gens voulaient tuer Eiffel. Au bout de deux mois, ils ont
arrêté, puis il a continué quand même. Aujourd'hui,
c'est $200 millions environ mais c'est chez nous cela, c'est dans
Montréal, la ville de Montréal est dans la province. C'est de cet
esprit d'économie, pour ma part, dont je suis imbu positivement. Mon
but, ce n'est pas de savoir si je finance les Expos, mon but c'est d'aller
chercher $2 millions ou $3 millions dans ce coin. Cela, c'est mon but. Puis
d'autres $300 000 ou $400 000 ailleurs, pour arriver, après cela,
à aller chercher des superexpositions, des supershows qui se font
ailleurs, qui ne sont jamais venus chez nous, parce qu'on n'avait pas l'ampleur
d'un stade, pour accommoder tout cela.
Toujours l'attraction touristique et je me permettrai de soulever une
étude qui a été faite par deux professeurs du McGill, sur
le "merchandising" après les jeux. Ils envisageaient, pour une
période de quatre à cinq ans, 10 000 à 14 000 personnes
additionnelles qui allaient venir à chaque événement chez
nous. Alors, ce sont des facteurs dont on doit tenir compte, moi, dans mon cas,
parce qu'il s'agit d'en faire un succès, le meilleur possible. Plus on
va rapporter, moins cela va coûter cher au Québec. C'est un peu la
base de raisonnement dont je suis imbu.
M. Léger: Mais, M. Custeau, est-ce que vous avez
évalué quels sont les organismes ou les sports amateurs qui
auront les moyens d'utiliser le stade?
M. Custeau: Toute ma vie j'ai contribué au sport amateur,
toute ma vie j'ai contribué à relever les déficits
à la Palestre nationale et aux contributions du Centre sportif
Paul-Sauvé. A trois reprises, j'ai organisé des "parties"
à $1000 le couvert pour payer les dettes de la Palestre. Alors, vous
comprendrez que, quand on parle de sport amateur, je sais ce que je vais
avancer. C'est sûr que le sport amateur n'est pas rentable. C'est
sûr que pendant 25 ans, lorsqu'on voyait ailleurs les résultats
des Jeux olympiques, qu'est-ce qu'on faisait? Tout le monde pleurait, tout le
monde pleurnichait. A un moment donné, il faut se redresser, se remonter
les manches et se dire: On va faire quelque chose. C'est entendu que ce n'est
pas payant, mais, si dans le mât, il a été prévu 300
000 pieds de gymnase, il y a des gens qui sont spécialistes
là-dedans. On a nos fédérations, la CSQ puis l'Institut
des sports qui s'en vient. C'est à eux de le faire marcher.
Le ministre a dit tantôt: Au lieu de payer un loyer là, ils
le payent là. Mais s'ils nous donnent $500 000 à $600 000 de
loyer, cela n'empêche pas de faire marcher mon
téléférique, cela n'empêche pas de faire marcher les
restaurants, cela n'empêche pas de faire marcher les magasins d'en bas.
Alors, le tout est une attraction touristique, en plus d'aider au sport. C'est
entendu que la vocation du sport va être définie tout à
l'heure. Je pense bien que je m'éloigne un peu de ma
responsabilité.
M. Léger: Je ne parle pas uniquement de la
rentabilité du sport amateur, je demande: Quels
organismes sportifs amateurs peuvent utiliser le stade? Actuellement,
vous avez des sièges et vous avez un terrain. Sur le terrain, il n'y
aura plus de piste de course parce que, si on veut y faire du baseball, cela
prend de la verdure par-dessus. Quels sont les organismes sportifs qui,
physiquement, peuvent utiliser le stade actuellement? Je ne parle pas du
mât dans lequel il peut y avoir des gymnases. Qui peut s'en servir,
actuellement? Ce n'est pas fait pour du sport amateur, cela a été
fait pour des organismes sportifs publics professionnels et non pas pour des
groupes sportifs amateurs. Il n'y a pas d'aménagement pour cela,
actuellement.
M. Rouleau: A quelle place avez-vous lu que la piste était
disparue du stade?
M. Léger: Elle n'est pas disparue, mais, pour avoir du
baseball, il faudrait nécessairement qu'elle soit recouverte par de la
verdure.
M. Rouleau: Oui, mais cela se découvre.
M. Houde (Fabre): Cela se découvre en quelques
minutes.
M. Léger: Oui, mais, quand vous le découvrez, les
fédérations ne sont pas d'accord pour dire qu'elles vont accepter
les compétitions là-dessus.
M. Rouleau: Quelle différence y a-t-il? C'est la
même piste que...
M. Léger: Ce sont les fédérations sportives
qui ont admis cela.
M. Rouleau: Oui, mais...
M. Léger: Vous dites qu'on peut utiliser, avec les normes
des fédérations nationales et internationales, la piste,
même si elle a été recouverte et qu'on peut la
redécouvrir.
M. Houde (Fabre): Oui, c'est la même piste qu'aux jeux.
Pour répondre un peu à la question et rassurer aussi le
député de Saint-Jacques, sans dévoiler ce que je n'ai pas
à dévoiler, le député de Saint-Jacques a
soulevé publiquement certaines appréhensions, certaines craintes
concernant les négociations avec les Expos ou les Alouettes. Je n'en
dirai pas plus qu'il faut, mais je peux le rassurer. J'ai vu négocier
ceux qui se trouvent avec John McHale et je ne sais pas lequel des deux a le
plus peur.
En plus du stade, il y a quand même le vélodrome qu'il ne
faut pas oublier. Tout le monde, je pense, doit se rappeler, se mettre en
tête que le vélodrome est polyvalent. En plus de la piste cyclable
je pense bien qu'on l'a assez répété vous
avez une surface de glace à l'intérieur. La glace artificielle,
c'est déjà installé. Pendant les jeux, il y a eu du
cyclisme et il y a eu du judo. Donc, le vélodrome est vraiment
polyvalent. On peut faire un tas de trucs avec le vélodrome dans le
domaine sportif et, même dans le domaine des banquets, puisqu'on a fait
des essais, aussi, dans les quelques salles qui servaient aux centres de presse
et aux VIP. Au vélodrome, il y a une quantité assez importante
d'événements qui peuvent avoir lieu, y inclus le tennis.
D'ailleurs, il y a déjà un match de tennis qui est annoncé
dans tous les journaux, dans quelques jours, au vélodrome.
Le hall de natation, inutile de vous dire que c'est vraiment le sport
amateur qui va en profiter. En ajoutant, ce qui n'existait pas aux Jeux
olympiques, le fameux bassin de plongée sous-marine qui va pouvoir...
C'est un sport quand même assez populaire. C'est évident que ce
n'est pas un sport très rentable, mais je pense bien qu'il y a quand
même possibilité de le faire servir aux amateurs.
M. Charron: II y a le "jogging" autour du stade, aussi.
M. Houde (Fabre): II y a le "jogging" autour du stade, il y a une
piste à l'intérieur du stade. Il y a une piste qui est plus
qu'une piste de "jogging"; il y a quand même une piste de 400
mètres, officielle, à l'extérieur du stade, qui a servi au
championnat de la province immédiatement après les jeux; il y a
une piste de 400 mètres, officielle, à l'extérieur; il y a
des documents de travail, actuellement, qui sont déposés au
bureau de M. Trudeau ou de M. Custeau. Par exemple, il y a un document qui
existe de la CECM. J'ai moi-même rencontré au-delà d'une
trentaine de fédérations sportives pour leur faire part de la
possibilité pour elles d'utiliser les aménagements.
Déjà, les fédérations sportives, dans un grand
nombre de cas M. Custeau pourrait donner les chiffres ont
répondu, ont écrit.
Toutes sortes d'organismes sont actuellement en train d'être mis
sur pied avec le Haut-Commissariat, avec l'Institut des sports. Il y a quand
même des championnats à aller chercher. Il n'y a pas seulement les
Jeux olympiques à tous les quatre ans, il y a les Jeux du Commonwealth,
il y a les Jeux de l'Arctique, il y a les Jeux panaméricains, il y a les
Jeux de Maccabée, il y a les Universiades qui existent. Je parle des
grands jeux qui reviennent à tous les quatre ans. A chaque année,
vous avez les championnats du monde, vous avez ce que les Américains
appellent les "Dual Meet". Il n'y a rien qui nous empêche, comme on l'a
fait depuis quelques années, Canada-Russie, Québec-Ontario,
Québec-Maine, etc. Il y a une quantité quand même assez
importante d'activités qui peuvent se faire. Je pense que, si on donne
le goût aux Québécois, si on leur donne la
possibilité d'assister à des performances et à des
spectacles de valeur, je pense bien qu'avec les découvertes que les
Québécois ont faites récemment, et Dieu sait si on en a
fait...
On n'a qu'à penser au volley-ball qui a été la
découverte des jeux, par exemple, de même que
l'haltérophilie. Je pense qu'il y a possibilité, avec un
excellent programme de promotion, indépendamment du baseball ou du
football qui sont deux sports professionnels naturels, je crois que si les
fédérations font leur possible, il y aura possibilité
de remplir le stade, de remplir les halls de natation et le
vélodrome très souvent pour du sport amateur.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Portneuf.
M. Léger: Je n'avais pas terminé, M. le
Président. Parce que j'ai eu une réponse du député
de Fabre. C'est justement ce que je voulais dire tantôt: Quel effort
fait-on pour être assuré que l'utilisation, par les organismes
sportifs amateurs, serait faite du stade? C'est sûr qu'il y a d'autres
endroits, comme le vélodrome. On pourrait l'évaluer aussi et on
pourrait me donner la réponse tantôt. L'évaluation du
coût d'exploitation du vélodrome, on pourrait revenir tantôt
là-dessus.
Au niveau du stade comme tel, je parle de l'intérieur du stade,
ce sont peut-être les piscines qui peuvent permettre à certains
groupes d'y aller. Mais le reste du stade, au niveau du sport amateur,
qu'est-ce qui peut utiliser régulièrement un stade qui est
nécessairement fait pour être l'hôte de spectateurs qui
regardent un spectacle de sport professionnel?
M. Custeau: M. le Président, si vous me permettez, encore
une fois, c'est dans les cadres de l'organigramme du comité de promotion
que je dirige de faire groupe avec certaines personnalités dans le monde
sportif, dans le monde administratif on a cinq ou six membres
présentementet également de s'adjoindre incessamment des
gens dans le domaine du Haut-Commissariat, de la Confédération
des sports du Québec, de l'Institut national des sports, du Montreal
Recreation and Playground, de trouver une couple de personnes anglophones pour
représenter le comité, avoir une représentativité
de toutes les classes de la société, y compris quelqu'un qui va
représenter les arts pour avoir des manifestations également dans
le domaine culturel.
On veut essayer de créer une équipe d'une quinzaine de
personnes qui vont nous orienter, nous diriger, nous suggérer, nous
aider, préparer l'opinion publique à ce qu'il y ait certaines
manifestations dans tous ces domaines.
Les suggestions qui nous seront apportées dans le domaine du
sport amateur concernant l'utilisation de nos facilités et les quelques
facilités que nous avons, bien, on les prendra là, jusqu'à
ce qu'on puisse bénéficier des 300 000 pieds de gymnase dans le
grand mât.
Mais dans le vélodrome, vous avez le patinage de fantaisie
également, les gens sont approchés, vous avez le patinage de
vitesse, vous avez une équipe de crosse. On va aider
immédiatement, on a prêté le vélodrome gratuitement
au Comité national du cyclisme. En fin de semaine, il y avait le
championnat canadien du cyclisme junior. C'est apprécié. On a mis
nos installations à leur disposition, sans aucune charge.
On va essayer, avec tous les moyens que nous avons, d'aider ces gens. On
va essayer également, le cas échéant, s'il y a moyen,
d'aller chercher ce que ça coûte d'administration, le minimum. Si
on n'a pas les moyens, on va les aider quand même. Parce que je pense que
c'est une vocation qui nous incombe. Il y a le côté commercial,
mais il y a le côté amateur également.
M. Léger: Est-ce que M. Rouleau peut nous dire si, pour la
finition du stade, vous avez encore besoin des services de M. Taillibert?
M. Rouleau: A qui posez-vous la question?
M. Léger: A M. Rouleau. Est-ce que pour la finition...
M. Rouleau: Le directeur général, qui est tout le
temps sur le chantier, M. Trudeau, est responsable du côté
technique.
M. Houde (Fabre): C'est du football, on se passe le ballon.
M. Trudeau: La réponse à cela, c'est non.
M. Léger: Est-ce que vous pouvez nous donner maintenant,
si vous avez fait l'étude, le coût de rentabilité annuelle,
mensuelle, à l'heure ou au jour du vélodrome?
M. Rouleau: Comme je vous ai dit, tout l'ensemble du complexe,
combien ça va nous coûter pour exploiter ça, parce que tout
ça est chauffé par la même place et il faut faire une
extrapolation pour savoir où va chaque chose, on le saura d'ici quatre
ou cinq semaines. Actuellement, on marche d'ici la fin de l'année. On a
des tarifs pour des choses lucratives et on a d'autres tarifs pour des
événements non lucratifs, selon l'endroit d'où ça
vient, et on marche là-dessus pour une certaine période. Mais
d'ici une couple de mois, on va voir plus clair.
Il faut bien se mettre dans la tête, je ne voudrais pas qu'on se
défende trop, que notre priorité première a
été de finir le chantier olympique, et je dois dire que tout le
monde s'est mis à la tâche. Au mois d'août, le 3 août,
un bout de temps, je me demandais si je n'étais pas tout seul sur le
chantier parce que tout le monde était parti en vacances. C'était
normal, les gars ont travaillé sept jours par semaine pendant huit mois.
Mais on veut remettre la roue en marche au début de septembre. Nous
avons l'intention, d'ailleurs nous avons commencé, d'engager des gens un
peu partout, et au fur et à mesure que les engagements seront
confirmés, on les rendra publics, comme on fait tout le temps.
D'ici le 15 septembre enfin, on espère voir assez clair pour
donner tous les détails que vous demandez.
M. Léger: Concernant le centre Robillard et le centre
Desmarteau, je ne sais pas si vous avez des choses à dire sur cela.
M. Rouleau: Ces la loi de la Régie des installations
olympiques. Cela se limite à l'intérieur Viau, Sherbrooke,
Pie-IX, Pierre-de-Coubertin, à
l'exception de l'aréna Maurice-Richard et Maisonneuve.
M. Léger: Donc, vous n'avez pas d'études
vous-même. Cela ne relève pas de votre compétence?
M. Rouleau: C'est clair?
Le Président (M. Gratton): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, tout à l'heure on
a fait état qu'il y avait des primes de célérité
qui étaient données pour les entrepreneurs qui terminaient les
travaux avant terme. Par corollaire, y avait-il des clauses pénales dans
les cas où les entrepreneurs n'auraient pas terminé les travaux
dans les délais?
M. Rouleau: Je ne pense pas. Il y en a peut-être eu une,
mais je ne pense pas. On en avait peut-être une dans le cas du
vélodrome, mais c'est un cas isolé s'il y en a. On a
laissé une petite porte de sortie, mais c'est un cas isolé s'il y
en a.
M. Pagé: Qui avait des clauses pénales.
M. Rouleau: C'est-à-dire que j'ai dit qu'il n'y en avait
pas, sauf un ou deux cas.
M. Pagé: Mais vous avez quand même eu des cas
où des travaux n'ont pas pu être rendus à terme selon la
soumission ou l'engagement de l'entrepreneur?
M. Rouleau: Oui.
M. Pagé: A ce moment, qu'est-ce que cela impliquait? Cela
impliquait une réduction du contrat, une renégociation pour ce
qui avait été fait ou quoi?
M. Rouleau: C'étaient des contrats avant que nous
arrivions parce que, lorsque la régie est arrivée, je pense qu'on
n'a pas signé de ces contrats.
Alors, si M. Lamarre veut répondre.
M. Lamarre: La seule qui peut s'appliquer il y en a,
actuellement, deux qui, de mémoire, pourraient s'appliquer, le contrat
Duranceau pour le vélodrome et je ne sais pas exactement parce
que...
M. Rouleau: C'est en négociation.
M. Lamarre: II n'y a rien de terminé là-dessus au
point de vue d'arrangement final pour ce contrat. Il y en avait une autre dans
le cas de Desourdy-Duranceau, mais c'était une prime
décroissante. Ce n'était pas une pénalité,
c'était une prime décroissante.
M. Pagé: D'accord. Mais là vous dites: On est en
négociation actuellement; Iorsque ce sera ter- miné, pourrez-vous
déposer les documents auprès de la commission?
M. Rouleau: Oui, certainement.
M. Pagé: En ce qui concerne les primes de
célérité, les contrats octroyés par la RIO
prévoyaient eux aussi des primes de célérité?
M. Rouleau: Je pense que la régie, depuis que nous sommes
là, n'a pas donné de contrats avec des primes de
célérité, sauf Canron.
M. Pagé: Vous allez m'expliquer un peu. Ces primes de
célérité je ne suis pas entrepreneur ni
ingénieur y a-t-il un délai limité? Dit-on, par
exemple: Si vous terminez les travaux trois jours, dix jours avant, vous avez
tant par jour?
M. Rouleau: Non, non. Si vous finissez les travaux admettons le 6
juin vous avez droit à une prime d'un million. Je vais prendre un
exemple, Duranceau-Desourdy; je ne sais pas si c'est le 6 juin, mais c'est
quelque chose comme cela. Après cela, s'il finit le 7 juin, c'est $100
000 de moins; s'il finit le 8 juin, c'est $200 000 de moins. Alors, s'il finit
10 jours après, il n'a plus de prime.
M. Pagé: D'accord. Mais il n'y a pas de prime, disons,
tant par jour avant la fin de telle date?
M. Rouleau: Non. C'est rare que cela arrive parce
qu'habituellement il y a une prime parce qu'on veut arriver à telle
date.
M. Pagé: C'est fondé sur quoi? C'est un pourcentage
du contrat ou quoi pour établir le montant à mettre au bout de
cela?
M. Rouleau: Ce n'est pas un pourcentage. Habituellement, c'est un
montant fixe.
M. Pagé: C'est un montant forfaitaire.
M. Rouleau: Ou un montant forfaitaire, oui.
M. Pagé: Concernant le Village olympique maintenant
à la page 8...
M. Rouleau: Demandez à M. Girard s'il a fini, Normand.
M. Pagé: Un outrage à la commission, ce n'est pas
un outrage au tribunal. Vous allez me faire rougir.
Le Président (M. Gratton): J'ai constaté qu'il a
fini. Le député de Portneuf.
M. Pagé: A la page 8 du document dont vous nous avez fait
état tout à l'heure, vous nous parlez des possibilités
d'utilisation du village. Vous dites à la page 8: La régie
étudie également la possibilité de vendre le Village
olympique. Qu'est-ce qui se fait à ce niveau?
M. Rouleau: Pardon? M. Pagé: Vous
étudiez...
M. Rouleau: Je pense que nous allons avoir une rubrique dans les
journaux bientôt pour le mettre en vente.
M. Pagé: Par appel d'offres.
M. Rouleau: Après avoir eu les autorisations de tout le
monde. Il faut passer à la régie, mais c'est...
M. Pagé: Un député fédéral, il
y a quelque temps, a lancé la possibilité d'en faire un genre de
cité pour étudiants dans la région de Montréal.
M. Rouleau: Qui va le payer?
M. Pagé: Avez-vous étudié cela? Avez-vous du
moins regardé cela?
M. Rouleau: Actuellement, les différentes
possibilités ont été étudiées. Je ne sais
pas si Roger...
M. Trudeau: Actuellement, il y a une étude qui a
été faite par une firme qui a établi les coûts de
fonctionnement et une autre firme qui a établi les loyers qu'on pourrait
charger, les loyers qui seraient acceptables sur le marché pour ce genre
de logements. Il y a eu une recommandation de faite au Conseil du trésor
pour louer, pour tenter de louer une aile d'une des pyramides. L'autre
solution, c'est de le mettre en vente. Dès qu'on aura l'autorisation du
Conseil du trésor pour le mettre en vente, il y aura des appels d'offres
publiques dans les journaux.
M. Rouleau: Dans le rapport que nous avons ici, c'est bien clair.
Le complexe n'a pas été conçu pour un édifice
scolaire; il pourrait difficilement s'y prêter. Je vous laisse faire le
reste. En conclusion, cette solution n'est pas à retenir.
M. Pagé: Merci pour cela. Dans un autre ordre
d'idées maintenant, dans les matériaux qui ont été
utilisés et qui restaient à la fin des travaux, après les
jeux, comme l'exemple des roulottes ou ces choses, qu'est-ce que vous faites
avec cela? Est-ce que vous les vendez par soumissions publiques? Cela retourne
où?
M. Rouleau: C'est-à-dire qu'on a beaucoup de demandes de
certains ministères, dont un ministère où on s'entend
assez bien, c'est le ministère des Transports.
M. Pagé: Je présume.
M. Rouleau: On lui en a vendu une quarantaine pour $1, mais, par
contre, nous sommes allés en soumissions publiques pour la
bétonnière. Nous n'étions pas satisfaits des soumissions
et nous avons fini par la vendre à la SEBJ, dont l'of- fre était
meilleure que toutes les autres offres que nous avions.
Actuellement, nous avons en entreposage passablement de matériel.
C'est notre intention, en septembre, d'essayer de le vendre par soumissions ou
de le vendre à certains ministères, s'ils en veulent, ou à
des corps publics. Je sais qu'on a beaucoup de demandes actuellement, nous
sommes à les compiler et, vers le milieu de septembre nous allons
commencer à faire la distribution.
Je sais que nous avons une entente avec Fe-runi aussi, une filiale de
SIDBEC-DOSCO pour ramasser l'acier de rebus.
M. Pagé: Mais toujours par soumissions publiques?
M. Rouleau: Non, pas avec SIDBEC-DOSCO. M. Pagé:
D'accord.
M. Houde (Fabre): Ce serait peut-être un moyen de remplir
le stade de faire un encan monstre.
M. Rouleau: Déménager le "stock" deux fois, cela
coûte bien cher.
Le Président (M. Gratton): Y a-t-il d'autres questions?
Dois-je conclure que la commission a fini d'interroger les membres de la
Régie des installations olympiques?
M. Charron: Oui, M. le Président.
M. Léger: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Messieurs de la régie,
nous vous remercions. La commission vous remercie non seulement de la
quantité mais de la qualité des réponses fournies aux
membres de la commission. Je pense qu'avec l'assentiment de la commission nous
pourrions probablement ajourner nos travaux à demain matin, 10 heures,
pour entendre les autorités de la ville de Montréal.
M. Léger: M. le Président, je voulais simplement
remercier M. Rouleau d'être venu avec son équipe, M. Trudeau, M.
Custeau, M. de Tilly et les autres. Je voudrais quand même demander au
groupe d'être disponible pour la commission en d'autres circonstances,
selon la décision que le premier ministre nous donnera demain matin,
parce que nous avons eu la preuve, cet après-midi, en essayant de faire
ressortir les quatre cas que j'avais mentionnés, grâce au
député de Montmorency, que ces cas que j'avais mentionnés
étaient exacts et cela présuppose qu'il y en a probablement
beaucoup d'autres que nous n'avons pas pu, faute de moyens, évaluer.
Je pense que la conclusion, c'est qu'une enquête s'impose. Nous
attendons la réponse du premier ministre demain matin pour savoir
exactement quel sera le sort du dossier olympique.
M. Goldbloom: M. le Président, la marotte vient d'une
maladie, mais je pense que nous avons
chacun eu une preuve de quelque chose, la preuve que nous cherchions cet
après-midi, et je ne peux m'empêcher de dire que, parmi les
preuves offertes, il y a eu celle de la compétence de l'équipe
représentée par M. Rouleau et ses collaborateurs. Nous leur
devons un gros merci. Le mot est petit, le sentiment est grand, parce que c'est
notre fierté de nous tous qui a été sauvée et c'est
grâce à leur travail que cela a été
réussi.
M. Rouleau: M. le Président, j'aimerais remercier les
membres de la commission. Cela me rappelle que, lorsque j'étais
allé à Innsbruck, j'avais été bien
impressionné. J'étais tellement pas sûr qu'on puisse finir
les installations olympiques que j'ai fait parler le Dr Goldbloom et Michel
Guay. Je me souviendrai toujours qu'à la table l'eau me coulait au bout
des doigts et j'avais dit: Quand on revient chez nous, en terre
québécoise... Mais c'est beaucoup plus facile aujourd'hui,
d'autant plus que je connais bien tout le monde. Je tiens à vous
remercier de l'expérience que vous nous avez donnée et je tiens
à remercier aussi toute l'équipe de la régie qui nous a
supportés. Alors, merci et nous sommes toujours disponibles pour
revenir.
Le Président (M. Gratton): Merci. La commission ajourne
ses travaux à demain matin, dix heures.
(Fin de la séance à 17 h 46)