Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Désignation de présidents des
commissions permanentes de
l'Assemblée nationale
(Dix-sept heures trente minutes)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, madame et
messieurs!
Je déclare ouverte, un peu en retard, à cause de la
séance de l'Assemblée nationale, cette séance de la
commission de l'Assemblée nationale dont sont membres M. Bellemare
(Johnson), M. Bertrand (Vanier), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Blank
(Saint-Louis), M. Burns (Maisonneuve), M. Charron (Saint-Jacques), Mme Cuerrier
(Vaudreuil-Soulanges), M. Dussault (Châteauguay), M. Fallu (Terrebonne),
M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lamontagne
(Roberval), M. Lavoie (Laval), M. Proulx (Saint-Jean), M. Richard
(Montmorency), M. Vaillancourt (Jonquière).
Je vous demanderais, M. le leader parlementaire du gouvernement, de nous
proposer peut-être un rapporteur.
M. Charron: Oui, M. le Président, je proposerais le
député d'Abitibi-Ouest.
Le Président (M. Richard): Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Je vous signale
qu'il y a de petits problèmes techniques sur lesquels je vais rechercher
votre consentement unanime. D'une part, je vous rappelle que cette commission a
été convoquée d'abord aux fins de poursuivre
l'étude des crédits de l'Assemblée nationale et,
secondement, de désigner, suivant les dispositions de l'article 139 du
règlement, des présidents de commissions parlementaires.
Je vous rappelle que l'étude des crédits de
l'Assemblée nationale avait été abordée en
commission plénière et que, donc, cela pose un problème
technique pour le rapporteur, puisqu'il ne pourra pas faire état de ce
qui s'est déroulé en commission parlementaire.
M. Bellemare: Ce sera dans le journal des Débats.
Désignation de présidents des
commissions permanentes
Le Président (M. Richard): Exact. Mais il faudra donc
consentir à ce que le rapport soit partiel et ne vise que les objets
dont sera saisie la commission de l'Assemblée nationale. D'autre part,
il faudra accepter, de consentement unanime, qu'il y ait une double fin,
c'est-à-dire la désignation des présidents de commissions
parlementaires.
Et, en vous attendant, MM. les leaders parlementaires de la
majorité et de l'Opposition officielle, je me permets de vous
suggérer, aux termes des dispositions de l'article 133 de notre
règlement, de compléter ce qu'il est convenu d'appeler la banque
des présidents, par MM. Jean-Paul Bor-deleau, député
d'Abitibi-Est, Henri Laberge, député de Jeanne-Mance, et
Jean-Marc Lacoste, député de Sainte-Anne. Je vous signale qu'il y
a toujours eu en réserve, un nombre de neuf présidents de
commissions parlementaires, pour les 26 commissions parlementaires, et que,
maintenant, ce nombre a été réduit à six, pour
toutes sortes de raisons.
M. Lavoie: Pouvez-vous nous donner les noms des six actuels?
Le Président (M. Richard): Les six autres? Je vais laisser
Mme la vice-présidente, qui connaît les noms par coeur, s'exprimer
à ce sujet.
Mme Cuerrier: J'espère que je les connais par coeur: M.
Boucher (Rivière-du-Loup), M. Marcoux (Rimouski), M. Jolivet
(Laviolette)...
M. Gendron: M. Dussault (Châteauguay).
Mme Cuerrier: Merci. ... M. Dussault (Châteauguay) et M.
Laplante (Bourassa).
M. Lavoie: M. Blank (Saint-Louis).
M. Bellemare: Je m'oppose au dernier, M. Laplante, pour les
raisons que j'ai données l'an passée.
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire de
l'Union Nationale, je comprends que vous vous opposiez comme cela verbalement,
mais la première liste a déjà été
votée et adoptée.
M. Bellemare: Non, elle a été votée, mais
avec un protêt pour la nomination de M. Laplante auquel on avait
donné raison dans le temps.
Le Président (M. Richard): Avec votre dissidence.
M. Bellemare: Oui.
M. Lavoie: II y a eu un vote qui n'était pas unanime.
Le Président (M. Richard): II y a eu un vote, c'est cela.
C'est cela, il y a eu un vote qui n'était pas unanime, mais il y a eu un
vote majoritaire.
M. Bellemare: Alors, ce n'est pas plus unanime pour la nomination
de M. Laplante.
M. Lavoie: Non, cela ne fait pas l'objet de la motion.
Le Président (M. Richard): Non, mais, M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale, ce que je voulais vous signaler, c'est
qu'actuellement, il n'est pas question de voter pour désigner le
député de Bourassa comme président de commission
parlementaire, c'est fait. Il y a eu une résolution, il y a
déjà...
M. Bellemare: M. le Président, seulement, vous nous avez
dit, lors de cette intervention-là, que vous le verriez pour l'avertir
et lui faire certaines remarques. Je ne sais pas si cela a été
fait, mais ce n'est guère mieux depuis ce temps-là.
Le Président (M. Richard): Cela a été fait
et les rapports que j'ai, M. le leader parlementaire de l'Union Nationale, vont
dans le sens que cela va bien.
M. Bellemare: Un référendum bien
médiocre.
Le Président (M. Richard): La proposition, suivant les
dispositions de l'article 139 de notre règlement, c'est d'ajouter trois
noms à la liste de six noms qu'on vient d'énumérer. Ces
noms sont: Abitibi-Est, Jeanne-Mance et Sainte-Anne.
M. Lavoie: M. Bordeleau...
Le Président (M. Richard):... M. Laberge et M.
Lacoste.
Mme Cuerrier: Me permettriez-vous seulement une petite
intervention? J'aimerais qu'on cite, par ordre alphabétique, les noms
des présidents de commission que j'ai déjà cités
tantôt, des six présidents qui sont déjà en
exercice, au journal des Débats.
Le Président (M. Richard): Ils ont été
désignés tout à l'heure, ils ont été
nommés.
Mme Cuerrier: C'est simplement que je voulais que ce soit fait
par ordre alphabétique.
M. Bellemare: C'est parce qu'on va avoir un vote dans quelques
instants. J'ai quatre questions et j'ai fini.
M. Lavoie: Un instant! Ce n'est pas fini. Ce n'est pas encore
adopté.
M. Bellemare: Non?
M. Lavoie: Est-ce que vous auriez objection? J'en ai
soufflé un mot, il y a à peine quelques minutes au
président et au leader parlementaire du gouvernement, ainsi qu'au leader
parlementaire de l'Union Nationale, parce que c'est une demande qui m'a
été faite il y a à peine une heure, c'est un voeu de
l'équipe libérale, à savoir qu'il y aurait possiblement un
deuxième membre de l'aile libérale qui aimerait faire partie de
la banque de présidents des commissions... Le seul fait sur lequel je
peux argumenter, c'est qu'il y a eu un précédent d'établi
avec le nouveau règlement il y a quelques années, depuis que la
banque de présidents existe. Sous l'ancien gouvernement, sur six
députés d'Opposition, il y en avait un, M. Bédard, qui
était membre de la banque des présidents de commissions.
Aujourd'hui, l'Opposition est plus nombreuse, 26 députés. Je
plaide pour l'équipe libérale, je laisse au député
de Johnson le soin de plaider pour son parti.
J'aurais une proposition à vous faire pour indiquer un
deuxième candidat, un deuxième de l'équipe
libérale, en l'occurrence un député qui a
déjà eu l'expérience des commissions, très
mouvementées entre autres, la commission sur la loi 22, le
député de Gatineau, M. Michel Gratton, qui a été
très actif dans la banque des présidents, de 1972 à 1976,
et qui a une connaissance assez approfondie du règlement, je pense.
M. Bellemare: Sans vouloir léser les droits de la
majorité en Chambre de l'Opposition officielle, je pense que puisqu'on
est un parti reconnu par la loi on a même amendé la loi
pour nous reconnaître, j'en sais gré au gouvernement si on
accordait la demande que fait présentement le député de
Laval, nous aussi avons parlé au caucus souvent de la possibilité
qu'on ait un président, au moins un, dans la banque des
présidents de commissions parlementaires. Ce qu'on est unanimement
prêts à reconnaître, c'est que M. le député de
Nicolet, qui est un homme très sage, un avocat reconnu, qui plaide
très bien en Chambre aussi, soit ajouté à la liste.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Très rapidement, ce serait uniquement quelques
mots sur le principe. Je pense que l'essentiel des quelques
éléments de l'argumentation du député de Laval est
à savoir que lorsqu'ils avaient à constituer cette banque de
présidents, on avait reconnu le principe que l'Opposition d'alors puisse
avoir un représentant, ce qui est; de toute façon, pour
aujourd'hui, le Parti libéral dispose d'un représentant.
Je pense qu'on ne doit pas retenir ce motif à partir du moment
où on fait exactement le même geste, reconnaître, je pense,
que dans la banque des présidents, il y ait au moins un
représentant de l'Opposition officielle. Quant à moi, je serais
opposé à ce qu'on en ajoute un deuxième, pas du tout
relié à la compétence ou à la qualité du
candidat suggéré, mais, compte tenu de l'obligation que ça
créerait, éventuellement, d'ouvrir la porte à d'autres
partis représentant l'Opposition. Je ne vois pas en quoi il est
justifié de dire oui pour un ajout de l'Opposition officielle sans
répondre affirmativement à la demande du représentant de
l'Union Nationale. En ce sens, je serai contre.
M. Lavoie: M. le Président, on sait que, depuis un an ou
deux qu'il y a un règlement sessionnel, le nombre des commissions a
augmenté énormément. Auparavant, il y avait, si je me
rappelle bien,
des commissions où plusieurs ministères étaient
greffés à la même commission, mission économique ou
autre, et je pense qu'il y avait douze ou treize commissions. Maintenant, cela
a doublé.
J'irais plus loin que ça, quant à moi. J'accepterais la
proposition de l'Union Nationale selon laquelle il y aurait un
représentant de ce parti. Il n'y a rien de monolithique dans un
Parlement; dans la participation aux commissions parlementaires, il y a
toujours une proportion qu'on respecte du nombre de députés en
Chambre. Vous avez, dans le moment, je pense, 71...
M. Bellemare: 70.
M. Lavoie:... 70 députés, 26 et 10, si je ne me
trompe pas ou quelque chose comme ça. Dans les commissions, sur 19
membres, on s'assure qu'il y ait une majorité gouvernementale à
l'image de la majorité que vous avez en Chambre. Sur 19, vous en avez
11, 12, 13, je ne sais pas. Nous en avons 4, l'Union Nationale en a 2 et les
tiers partis sont représentés. Dans le passé, il y a
toujours eu huit ou neuf membres par commission, alors qu'il y avait treize
commissions. Ce n'est pas ça qui va grever le budget de la province.
J'ignore même ce que ça représente au point de vue
émoluments additionnels.
Que vous en ajoutiez deux... Je ne veux pas que vous en sacrifiiez
même un de vos neuf. On pourrait facilement négocier ça,
dire: N'en gardez que huit, deux de l'Opposition officielle et un d'un autre
parti reconnu. Qu'il y en ait neuf et deux autres, onze, il n'y a pas
d'exagération là, surtout avec le nombre accru de commissions
qu'il y a. Quant à moi, ce serait une suggestion. Je n'ai pas le droit
d'en faire une motion, mais ce serait une proposition: qu'il y en ait neuf de
la majorité, deux de l'Opposition officielle et un de l'Union Nationale.
Qu'on ajuste le Parlement.
M. Bellemare: Je pense, M. le Président, qu'à cause
des questions tellement compliquées, non pas à cause des
commissions parlementaires sur les différents crédits des
ministres, mais sur la législation qui va être très forte
à l'automne quand on reviendra, parce que plusieurs projets de loi
seront étudiés en commission parlementaire et là, je crois
que la banque de présidents pourra nous rendre service à
tous.
M. Charron: M. le Président, la proposition faite par le
député de Laval en fait, il n'en a pas fait une motion,
mais l'idée lancée sur la table par le député de
Laval a déjà pris l'ampleur que je craignais qu'elle
prenne, c'est qu'il y a du bien-fondé dans la position du
député de Johnson également. Alors, la reconnaissance du
bien-fondé des arguments du député de Johnson et du
député de Laval porterait à deux nouveaux membres de
l'Opposition le nombre des membres de la banque de présidents. Je vais
vous dire que je n'en sens pas la nécessité pour deux raisons. La
première, c'est que, quel que soit le nouveau nombre de commissions
parlementaires que l'on ait, c'est vrai, c'est une décision unanime de
l'Assemblée que d'en faire une par portefeuille.
M. Lavoie: Mais plus que ça...
M. Charron: II reste que...
M. Lavoie: ... et d'autres dossiers, pas seulement les
portefeuilles, qui ne sont pas des...
M. Charron: D'autres dossiers... il reste, M. le
Président, que le règlement n'a pas été
modifié, quant au nombre de commissions qui siègent à la
fois. Nous avons deux commissions qui siègent à la fois. Les
présidents des commissions sont, en fin de compte, affectés
également par famille, comme à l'ancienne époque. Donc, le
nombre de commissions n'a rien changé. S'il y avait, en plus de la
Chambre, trois ou quatre commissions qui siégeaient à la fois,
j'admettrais que la quantité de travail exigé des
présidents des commissions est trop grande. D'autre part, il y a aussi
un point important, M. le Président, il y a l'expérience que peut
prendre un président de commission qui vient, sans aucun doute, avec le
nombre de fois où il est appelé à travailler, sans que
ça devienne une surcharge. Il faut, je crois on l'apprécie
de tous, quand on travaille à des projets de loi qu'il y ait une
certaine régularité et une pratique qui finisse par en faire un
bon président. La preuve même, c'est que c'est dans la banque des
présidents des commissions qu'on est venu chercher votre
vice-président, parce que le nombre de fois où on l'avait vu
à l'oeuvre et cela avait été remarqué par
chacun des députés lui avait permis de prendre une
certaine ampleur au point qu'aujourd'hui, ce sont les travaux mêmes de
l'Assemblée qu'il est appelé à présider.
M. Bellemare: On ne peut pas dire la même chose du
député de Bourassa.
M. Charron: Je crois qu'actuellement, M. le Président,
pour leur en avoir parlé à quelques-uns, quand on était
à discuter de cette question, les présidents de commission, ceux
qui ont déjà été élus au début de la
session et ceux qu'on propose actuellement, n'auraient ni trop de travail ni
pas assez, au point de ne pas acquérir la formation nécessaire
qui va en faire de bons dirigeants de débats dans les commissions
parlementaires. Si on prend l'étude des crédits, je ne pense pas
que ce soit tellement là qu'un président de commission prenne de
l'expérience. Je le dis par mon expérience à moi, puisque
avec l'accord qui règne désormais dans la façon
d'organiser l'étude des crédits, ça roule très
facilement. C'est au niveau des lois que le rôle d'un président de
commission, à l'étude article par article est éminemment
important, et, en ce sens-là, plus il est rodé, plus il pratique,
plus, je crois, c'est à l'avantage de l'Assemblée. Le nombre de
présidents, avec les trois propositions actuelles, avec la proposition
de trois noms, m'apparaît convenable dans les circonstances. (17 h
45)
M. Lavoie: M. le Président, nous essuyons un refus de la
part du leader parlementaire du gouvernement. Je m'excuse d'avoir
apporté cette question à la toute dernière minute; je vous
ai dit pourquoi, parce que la représentation ne m'a été
faite qu'il y a une heure et j'aurais préféré pouvoir en
discuter hier ou avant-hier, si j'avais eu l'information à ce
moment-là. Je vous prends un peu par surprise, je m'excuse encore une
fois.
Ce que je proposerais, c'est ceci: il est 17 heures 45. On sait qu'on va
être appelé à voter dans quelques minutes à peine;
d'ailleurs, le Président a annoncé qu'à 17 heures 40, il
ferait sonner les cloches pour qu'on puisse aller voter; mais il est 17 heures
45.
Le Président (M. Richard): Je me permets de rectifier. Le
Président a annoncé, et c'est moi qui le lui avais
suggéré, qu'à 17 heures 40, quelle que soit
l'intervention, il va donner le droit de réplique.
M. Lavoie: D'accord. De toute façon, on en a à peu
près pour cinq minutes. Je sais que le député de Johnson a
trois ou quatre questions...
M. Bellemare: Trois questions.
M. Lavoie:... j'en ai quelques-unes également, je n'en ai
pas autant que je l'avais dit déjà, c'est-à-dire qu'en une
heure, on aurait amplement de temps pour vider et adopter les crédits de
l'Assemblée nationale. Je l'avais dit déjà lors de notre
première séance.
Est-ce que je pourrais suggérer c'est encore, je
l'espère, dans un esprit positif que, même si on ne finit
pas immédiatement, je serais prêt à donner mon consentement
la semaine prochaine, à un moment donné, même pendant les
travaux de la Chambre, pour qu'il y ait trois commissions, pour permettre
d'aller chercher cette heure la semaine prochaine. On accordera notre
consentement; je parle de mon côté, je ne sais pas si le
député de Johnson... Pour qu'on puisse vraiment prendre une
heure...
M. Bellemare: Je ne m'engage plus.
M. Lavoie:... je serais prêt à donner mon
consentement la semaine prochaine pour qu'il y ait trois commissions pendant
les travaux de la Chambre, pour prendre une heure pour terminer les
crédits de l'Assemblée nationale. Je ne vois pas comment, dans
quatre minutes, on peut répondre aux questions du député
de Johnson et aux questions que j'aurais à poser.
Je m'excuse également d'être arrivé en retard; vous
savez pourquoi, il y avait des travaux à l'Assemblée et je
calculais que ma présence pouvait être utile. Je laisserais donc
en suspens la question de la banque des présidents jusqu'à la
semaine prochaine, pour que nos consultations puissent se continuer d'ici trois
ou quatre jours et on pourrait terminer ça la semaine prochaine.
M. Bellemare: M. le Président, ma première
question, c'est: Est-ce que les députés vont continuer à
signer pour obtenir leur chèque de paie?
M. Lavoie: Si on commence ça, je...
M. Bellemare: Vous m'avez dit, l'année passée:
"J'ai étudié la question...". Ma deuxième question: Est-ce
que...
M. Lavoie: Dans ce cas-là, je ferai une motion pour qu'on
ajourne nos travaux. On n'est pas pour commencer à...
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire de
l'Union Nationale, nous n'en sommes pas encore à l'étude des
crédits, nous sommes toujours à la proposition que j'ai faite
à la commission, aux termes de l'article 139 de notre règlement,
de désigner trois présidents. Nous en sommes là.
M. Lavoie: Est-ce que ma proposition est acceptée? Sinon,
je vais faire une motion.
M. Charron: Je vais vous le dire tout de suite. Sur la question
de la banque de présidents, la proposition qu'on vient de faire, ce ne
sont pas trois ou quatre jours qui vont changer ma position, je pense que celle
que je viens de donner...
M. Lavoie: À tout respect du règlement, je n'aime
pas votre position catégorique là-dessus, parce qu'elle ne vous
appartient même pas. En vertu du règlement, c'est le
président qui doit former la banque de présidents, après
consultation, d'accord. Je le faisais comme suggestion et non comme motion;
comme vous n'avez pas le droit de dire non. Vous avez le droit de dire non en
consultation avec le président, mais le règlement dit que c'est
le président qui propose la banque.
M. Charron: Peu importe.
M. Lavoie: Vous n'avez pas le droit de vous substituer au
président.
M. Charron: Je n'ai pas l'intention de me substituer au
président. Si c'est sous forme de motion, M. le Président, je
vais vous dire que je vais voter pour les trois noms et pour aucun autre nom
supplémentaire. Si c'est pour votre décision, prenez-la, je
laisse l'Opposition essayer de vous convaincre d'en ajouter deux autres, un qui
serait de l'Union Nationale, un des libéraux, s'ils sont capables de
vous en convaincre. Je vous dis que je n'irai pas faire le pied de grue
à votre bureau. Je vous le dis ici. Ma position, c'est que
l'équipe de présidents que vous aurez, avec les trois noms que je
suis prêt à accepter bien volontiers, suffit en ce qui me
concerne.
Le Président (M. Richard): Si vous me permettez de vous
lire les dispositions de l'article 139, je ne pense pas que ça
relève essentiellement du président. Le président fait une
proposition, mais
encore faut-il que sa proposition soit adoptée à la
majorité. On dit: "Au début de chaque session ou lorsque le
président désire apporter des changements, il soumet à la
commission de l'Assemblée nationale la liste des noms d'au moins sept
députés qu'il propose pour présider les commissions
élues. Cette liste est adoptée ou rejetée globalement."
Alors, je comprends bien que ça doit se faire par consultation, parce
qu'il est illusoire de prétendre que ça relève du
président, si le président n'a pas la majorité requise
pour faire accepter sa proposition. C'est pour cette raison que cela doit se
faire après consultation généralement.
M. Lavoie: Mais je maintiens que la liste doit être faite
uniquement, dans le respect du règlement, par vous. Le leader du
gouvernement aurait le droit de la contester une fois qu'elle est faite. Est-ce
que je comprends qu'elle est faite à trois ou quoi, je ne sais pas?
Le Président (M. Richard): Non. Alors, M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale, comme vous l'avez dit tout à
l'heure, je pense qu'il n'y a pas désaccord là-dessus, vous avez
prévenu de votre demande uniquement en entrant ici, un peu tardivement.
Dans ces conditions, vous comprenez bien qu'il m'était à peu
près impossible de soumettre une proposition comprenant un
deuxième nom pour votre formation politique et un pour la formation de
l'Union Nationale.
Compte tenu du fait que ce serait là un précédent,
manifestement un précédent, autant que je sache. Il n'y a pas de
précédent à cela. Je m'en étais tenu à la
règle, qui avait toujours été en vigueur, d'au moins un
membre de l'Opposition officielle dans la banque des présidents. C'est
ainsi que pour la compléter, je vous avais soumis trois noms.
M. Lavoie: Question de règlement, M. le Président.
Votre proposition est que MM. Bordeleau, Laberge et Lacoste soient
nommés présidents. Je voudrais faire une motion d'ajournement des
travaux de cette assemblée, sinon, je vais en faire une question de
règlement. Si vous voulez respecter l'article 139, vous devez nous
soumettre une liste complète.
M. Bellemare: En vertu de la jurisprudence établie, il y a
des jugements...
M. Lavoie: II faut reprendre la liste complète, l'article
139 le dit. Vous n'avez pas le droit de n'en ajouter que trois.
M. Bellemare: II y a une jurisprudence établie aussi.
M. Charron: M. le Président, je ne veux pas que cette
commission se mette à faire des spara-ges inutiles. Vous pourriez tout
de suite faire une liste qui comprendrait les six noms qui étaient
déjà là, plus ces trois noms. Cela ferait une liste
complète et vous pourriez nous la soumettre d'ici trente secondes,
puisque vous avez tous les noms en main. On se prononcera là-dessus.
M. Lavoie: Je propose que la commission ajourne ses travaux.
M. Charron: Sur la proposition d'ajournement des travaux de la
commission...
M. Lavoie: J'ai le droit de parler dix minutes sur cela, M. le
Président, mais je n'ai pas l'intention de le faire. Mais j'en fais une
motion ferme, que la commission ajourne ses travaux sine die et qu'elle n'a pas
fini ses travaux.
M. Charron: M. le Président, j'ai pris note des paroles du
député de Laval tout à l'heure et de son consentement
à donner une permission à une troisième commission de
siéger. Je lui dis tout de suite que j'apprécie ce consentement
unanime, je suis prêt à y concourir, je redescendrai pour faire
une heure de travail, s'il y a consentement unanime au niveau de
l'Assemblée, bien sûr, mais demain.
Je tiens, comme à la prunelle de mes yeux, à ce que
l'étude des crédits de chacun des ministères de cette
Assemblée soit achevée demain soir, pour que nous entreprenions
la fin de juin librement, et ainsi avoir deux commissions pour faire de la
législation.
M. Lavoie: M. le Président, je maintiens mon consentement,
du moins en ce qui nous concerne, que demain, si le leader parlementaire le
juge à propos, il pourra y avoir trois commissions. Je donnerai mon
consentement.
Le Président (M. Richard): Dont la commission de
l'Assemblée nationale?
M. Bellemare: Le nôtre est réservé.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la motion
d'ajournement sine die est adoptée?
Des voix: Adopté.
Fin de la séance à 17 h 54