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Étude des crédits de
l'Assemblée
nationale et ratification de la nouvelle
liste des présidents de commission
(Dix-sept heures neuf minutes)
La Présidente (Mme Cuerrier): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission parlementaire de l'Assemblée nationale se
réunit pour l'étude des crédits de l'Assemblée
nationale. Sont membres de la commission: M. Bellemare (Johnson), M. Bertrand
(Vanier), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Blank (Saint-Louis), M. Burns
(Maisonneuve), M. Charron (Saint-Jacques), Mme Cuerrier (Vaudreuil-Soulanges),
M. Dussault (Châteauguay), M. Fallu (Terrebonne), M. Gendron
(Abitibi-Ouest), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lamontagne
(Roberval), M. Lavoie (Laval), M. Proulx (Saint-Jean), M. Richard
(Montmorency), M. Vaillancourt (Jonquière). Est-ce que la commission
s'était nommé un rapporteur?
Une voix: M. Gendron (Abitibi-Ouest).
La Présidente (Mme Cuerrier): M. Gendron (Abitibi-Ouest)
avait été désigné comme rapporteur de la
commission. Il s'agit de poursuivre l'étude des crédits qui avait
déjà été commencée en commission
plénière. Nous avons réglé cette question lors
d'une précédente séance de la commission
parlementaire.
M. Richard: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le Président.
Coût de la télédiffusion des
débats
M. Richard: ... si vous me le permettez, je voudrais apporter une
correction à la confusion qui a été semée, je
pense, un peu par ma faute, parce que les chiffres que j'ai indiqués la
dernière fois, je crois que c'était le 9 mai, étaient
inexacts en ce qui concerne le coût de la télédiffusion des
débats pour le personnel.
Je voudrais d'abord rappeler une chose que j'ai omise à ce
moment-là, c'est que le contrat qui a été accordé
à Auvinic l'a été dans le cadre d'une soumission et que la
firme Auvinic était le plus bas soumissionnaire. Il y avait eu plusieurs
soumissions, mais la firme Auvinic était donc le plus bas
soumissionnaire et c'est pour cette raison que le contrat lui avait
été octroyé. Il reste que le coût pour le personnel,
qu'on avait chiffré par environ $40 000 la dernière fois, doit
être corrigé, parce qu'on avait pris comme chiffre de
départ $856 000 au lieu de $654 000. Donc, la moyenne, par
employé, pour le personnel de la télédiffusion des
débats se chiffre par environ $32 000, au lieu de $40 000, étant
bien entendu qu'Auvinic paie ensuite son personnel. Mais la moyenne est
d'environ $32 000 au lieu de $40 000. C'est une correction que je tenais
à apporter.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Laval.
M. Lavoie: On est aussi bien de continuer. J'avais une couple de
petites questions sur ce contrat pour la télédiffusion. Vous me
dites que la moyenne est d'environ $32 000 pour combien d'employés?
M. Richard: 21 employés, je crois.
M. Lavoie: Et le coût du contrat pour cette année,
je crois, d'avril à avril est de quelque $600 000?
M. Richard: C'est ça, c'est $654 000.
M. Lavoie: J'ai juste une question ou deux. Est-ce qu'il y aurait
lieu d'inviter notre collègue, le député de Johnson,
à venir partager avec nous ces...
M. Bellemare: Non merci, monsieur, pour protester contre la
discrimination dont mon parti a été sujet cet
après-midi.
La Présidente (Mme Cuerrier): Je ferai remarquer à
M. le député de Johnson qu'il est membre de l'Assemblée
nationale à part entière, qu'il est aussi membre de cette
commission.
M. Bellemare: ...
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Laval.
M. Lavoie: C'est une absence qui est fortement remarquée
quand même et qu'on regrette beaucoup.
M. Richard: Si vous, vous la remarquez, moi je la regrette.
M. Lavoie: Combien y avait-il eu de soumissionnaires pour ce
contrat? Vous avez vos conseillers en télédiffusion...
M. Richard: Je vais vous les donner: Auvinic. Je le note au
passage, M. le député de Laval, c'est une entreprise de votre
circonscription électorale.
M. Lavoie: Non, de ma région, je crois. C'est dans le
comté de...
M. Richard: Saint-Vincent-de-Paul, Laval, Québec.
M. Lavoie: Mais la ville de Laval a trois circonscriptions
électorales et c'est dans Mille-Îles, je crois. D'ailleurs, je
suis très heureux que ce soit une...
M. Richard: D'une ville dont vous avez été maire,
quand même.
M. Lavoie: Exactement, et père de temps en temps.
M. Richard: RCA Ltée, Câblevision nationale
Ltée, Ampex of Canada Ltd., Sono Video Inc., Paramedia Communications,
Thomson CSF, Phillips, Solitek... (17 h 15)
M. Lavoie: Avez-vous...
M. Richard: Un instant, ce n'est pas fini. Video Technique,
Association des câblodistribu-teurs du Québec et
Radio-Québec.
M. Lavoie: Je vous remercie, d'ailleurs, M. le Président,
parce que lors de la première séance de cette commission pour
l'étude des crédits, je vous avais demandé de nous fournir
la soumission ou le contrat d'Auvinic dont j'ai reçu copie hier matin.
Je dois vous dire franchement que je n'ai pas eu le temps de l'étudier.
J'imagine que ce n'était pas une soumission comme ça se fait aux
Travaux publics en général pour un prix ferme. Je crois que c'est
suivant des tarifs de location...
M. Richard: Avec des options, trois options, c'est un contrat
très complexe. Mais je vous signale qu'au moment où nous avons,
à l'Assemblée nationale, assumé la relève du
dossier, déjà Auvinic avait été
déclarée le plus bas soumissionnaire et, en quelque sorte,
Auvinic avait déjà obtenu en principe le contrat. Ce que nous
avons eu à faire, à l'Assemblée nationale, c'est de le
signer pour prendre en charge tout le dossier.
M. Lavoie: Si je me rappelle bien, cela avait été
demandé par le service des achats.
M. Richard: C'est M. Ouimet, du Service général des
achats qui a effectué toute la négociation.
M. Lavoie: Et la recommandation, étant donné que ce
sont des soumissions assez complexes, avec des options, avec différents
appareils, d'accorder le contrat à Auvinic se fait normalement par un
fonctionnaire du Service des achats qui étudie et analyse les
soumissions.
M. Richard: C'est ça.
M. Lavoie: Cette recommandation d'octroyer le contrat à
Auvinic...
M. Richard: Je pense que c'est... Cela s'est fait comme ceci.
À la suite de discussions relatives à ce contrat à la
commission de l'Assemblée nationale, la Commission de régie
interne de l'Assemblée nationale a chargé le secrétaire
général de l'Assemblée nationale de désigner M.
Ouimet pour effectuer les dernières négociations et signer le
contrat avec Auvinic.
M. Lavoie: La recommandation d'octroyer le contrat à
Auvinic aurait été faite par ce M. Ouimet?
M. Richard: Non. Cela s'est passé comme ceci. Pendant tout
le dossier, le cahier de charges que vous avez sous les yeux, M. Lavoie, a
été préparé par la Direction générale
des services techniques du ministère des Communications qui a
autorisé tout l'aspect technique. Vous avez ce qu'on appelle une
commande d'achat signée par M. Ouimet, qui sert, en quelque sorte, de
contrat. Alors le contrat a été accordé à Auvinic
dans la mesure où Auvinic remplissait tout l'aspect technique et
était le plus bas soumissionnaire. La Direction générale
des services techniques a toujours vérifié le travail des
installations qui s'est fait pendant tout le contrat.
M. Lavoie: La recommandation venait du service technique...
M. Richard: De la Direction générale des services
techniques dont le directeur est M. Guy Doré.
M. Lavoie: Pour le moment je n'ai pas d'autres questions, mais si
jamais on jugeait à propos... Je me permettrai peut-être de
communiquer directement avec vous si nous désirons d'autres
renseignements en dehors de la commission.
M. Richard: Cela me fera plaisir. Il y a aussi le comité
consultatif auquel vous pouvez poser toutes vos questions, que j'ai l'intention
de réunir avant la fin de la session, de convoquer.
M. Lavoie: Je ne sais pas si je serai encore membre de ce
comité-là, je n'en ai pas encore discuté avec le nouveau
leader parlementaire du Parti libéral. Mais comme vous le voyez, nous
faisons d'une manière collégiale ce que nous avons au point de
vue des travaux de l'Assemblée. Tout est collégial, sauf le
traitement, qui n'est pas partagé collégialement, attaché
au leader parlementaire de l'Opposition.
Congrès du Conseil mondial de la paix
Bon, deux petits points concernant la discussion que nous avons eue sur
un projet de l'Assemblée nationale, de la présidence, pour un
congrès du Conseil mondial de la paix, possiblement au mois
d'août. Est-ce qu'il y a des développements là-dessus?
M. Richard: Oui, j'ai pris la décision, à la suite
d'une consultation que j'ai effectuée, d'abandonner ce projet.
C'était un projet qui, je vous l'avais dit, était en veilleuse.
J'ai pris la décision de l'abandonner, et j'ai écrit une lettre
au président du Conseil mondial de la paix pour l'en informer.
M. Lavoie: Est-ce que vous avez des informations que, si
l'Assemblée nationale a abandonné ce projet, il y a
possibilité de relève de la part, non pas du côté
législatif, mais du côté exécutif? Est-ce qu'il y a
des intentions de la part du gouver-
nement de poursuivre ce projet pour qu'un tel congrès se
tienne?
M. Richard: Vous pouvez poser la question au leader
parlementaire. Quant à moi, je n'ai aucune information en ce sens.
M. Charron: Moi non plus, vraiment pas, je n'en ai pas entendu
parler.
M. Lavoie: D'après les informations que vous avez, ce
n'est pas dans les projets du gouvernement, de patronner un tel congrès
ici au Québec?
M. Charron: Pas du tout, en aucun temps, cela a été
même évoqué, à ma connaissance.
M. Lavoie: Un autre point, M. le Président, c'est
directement à vous que cela s'adresse. Il y a eu des rumeurs qui ont
circulé, j'ai même été témoin d'une
émission à la télévision où vous
étiez l'invité d'un chroniqueur parlementaire, que vous
quitteriez vos fonctions de président de l'Assemblée. Je ne peux
pas vous citer à la lettre les propos que vous avez tenus, entre autres
que, lors de votre nomination, vous aviez offert vos services pour deux ans,
que les deux années étaient écoulées, corrigez-moi
si ce ne sont pas les propos que vous avez tenus, que vous étiez
prêt à consacrer deux ans pour diriger, d'une manière fort
habile et fort compétente, les travaux de l'Assemblée. Vous avez
également dit à la télévision que ces deux
années étaient terminées, que vous étiez maintenant
en disponibilité pour un nouveau départ, une carrière
nouvelle.
Je crois que c'est très délicat pour notre institution
parlementaire et je crois que ce serait très important que vous nous
renseigniez et, si possible, que vous dissipiez tous les doutes à cet
effet. J'attache ça au sérieux de l'institution, à sa
crédibilité, à son objectivité. Un président
qui dit: Je quitte, pour aller sur le champ de bataille ou quoi que ce soit,
c'est déjà un pied dans les orties, quand on fait une
déclaration comme ça. Cela peut justement miner,
légèrement du moins, le respect que nous avons de
l'objectivité, de la crédibilité de la
présidence.
M. Richard: M. le député de Laval.
M. Lavoie: Je suis tout ouie pour que vous nous disiez que c'est
hors de question.
M. Richard: M. le député de Laval, dois-je
comprendre maintenant que vous êtes en disponibilité, que vous
seriez candidat?
M. Lavoie: Non, du tout. J'ai perdu ma virginité.
M. Richard: M. le député de Laval...
M. Lavoie: L'hymen est tombé.
M. Richard: M. le député de Laval, mon
prédé- cesseur, que vous connaissez bien, avait été
très hésitant, pour autant que je le sache, à assumer
cette lourde fonction et cette lourde responsabilité. Même
après avoir hésité au départ, il l'a assumée
durant six ans, ce qui est au-delà de la moyenne des présidents.
Depuis trois ans, sans doute parce que c'est une tâche qui n'est pas
toujours facile et aujourd'hui même, je peux en témoigner, M. le
député de Laval, ce n'est pas toujours facile, et à cause
de cela, sans doute, il y a beaucoup de rumeurs qui circulent, depuis trois
ans, et elles ne se sont jamais, pour autant que je sache,
avérées fondées.
Je peux infirmer les rumeurs selon lesquelles je quitterais, à
brève échéance, la présidence, ce qui n'est pas
pour autant un engagement d'y demeurer à vie. Cela semble vous
étonner, mais c'est la vérité, M. le député
de Laval. Je vous répète la même chose, M. le
député de Roberval, et j'en suis fort aise.
M. Charron: De toute façon, le successeur, c'est moi.
Alors, choisissez.
M. Lavoie: Faites vos jeux. Vous pouvez nous assurer qu'il n'en
est pas question pour le moment?
M. Richard: Je viens de le faire, mais, autant que je sache, il
n'y a eu que des rumeurs. Je n'ai jamais dit que je quitterais à quelque
journaliste que ce soit. Je n'ai jamais fait quelque déclarations que ce
soit à cet effet. J'ai toujours dit, cependant, que je ne voudrais pas
en faire une carrière démesurément prolongée. Je
vous laisse le soin d'interpréter ce que cela signifie.
La Présidente (Mme Cuerrier): Cette commission est-elle
prête à adopter...
M. Lamontagne: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Roberval.
M. Lamontagne: Vous savez, cette bâtisse, c'est comme un
séminaire, tout le monde est pris pour se rencontrer dans les
mêmes corridors. Il arrive que des personnes soi-disant bien
informées de l'appareil gouvernemental laissent tomber assez
régulièrement, par les temps qui courent, des sujets qui touchent
la présidence en certaines circonstances.
De là les questions du député de Laval, à
savoir si les propos attribués au président de l'Assemblée
nationale devant un journaliste et, d'autre part, ceux qu'on entend
occasionnellement ici même dans la bâtisse... C'est pour cela que
pour nous, de l'Opposition officielle, il devient important de connaître,
d'une façon officielle, l'avis du président là-dessus.
M. Richard: J'infirme les rumeurs, une fois de plus, qu'à
brève échéance je souhaite quitter. J'ai dit: J'infirme
les rumeurs selon lesquelles je souhaite quitter à brève
échéance.
La Présidente (Mme Cuerrier): D'autres intervenants? M. le
député de Laval.
M. Richard: Même si parfois, M. le député de
Laval, je trouve la tâche difficile, pénible et très
lourde.
Une voix: Nous en convenons.
M. Lavoie: II y a de grands sacrifiés, comme cela.
Relations interparlementaires
Vous m'avez remis également, M. le Président, il y a une
journée ou deux, le rapport que je vous avais demandé sur les
activités du bureau des relations interparlementaires. Je vous en
remercie. Est-ce que, dans les budgets de l'Assemblée nationale, il y a
un programme ou un élément indépendant pour... On l'a, je
crois. Je m'excuse.
M. Richard: ... ce sera totalement nouveau. Avant cela, il y
avait confusion dans ce budget et la réorganisation administrative nous
a permis d'avoir un budget séparé et indépendant pour les
relations interparlementaires.
M. Lavoie: À partir de l'année prochaine? M.
Richard: Depuis le 1er avril.
Une voix: L'an prochain. Dans le rapport de l'année
prochaine.
M. Lavoie: Mais dans les estimations budgétaires de cette
année, est-ce qu'il y a...
M. Richard: Dans le programme 1, à l'élément
4, je crois.
M. Lavoie: $288 600 pour 1979/80 et l'année
dernière, c'était $263 600.
M. Richard: C'est exact.
M. Lavoie: J'ai parcouru cela. Je vous félicite pour la
continuation de ces activités, de ces échanges de parlementaires,
autant ici au Canada qu'aux États-Unis et à l'étranger. Il
y a une seule activité où je me demande s'il n'y a pas un
chevauchement avec l'exécutif. Vous savez qu'on est toujours très
sévère, on veut être très respectueux de
l'indépendance du législatif, de la Législature. Je vois
qu'il y a eu une délégation de la communauté Inuit devant
la commission parlementaire des affaires intergouvernementales concernant la
création de la société Makivik. Il y avait eu... Les noms
des invités... Il y a des noms dont vous pourriez me dispenser. Il y en
a qui sont assez faciles comme... (17 h 30)
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Laval, donnez-nous la liste par écrit.
M. Lavoie: ... pas Lucie Kadakduok, il y en a un qui s'appelle
"Snowball", c'est un peu plus facile. Cette réception n'aurait-elle pas
dû normalement se tenir par le truchement du ministère des
Affaires intergouvernementales, étant donné que c'était
à l'occasion d'une comparution devant une commission parlementaire?
M. Richard: D'une commission parlementaire, sauf que
c'était une espèce de précédent où ces gens
avaient l'occasion de s'amener pour une première fois à
l'Assemblée nationale.
C'est cela. Précisément à cause de cela, j'avais
tenu à dépolitiser. À cause de l'autonomie de
l'Assemblée nationale, pour les mêmes raisons que vous invoquez,
j'ai fait le contraire, j'ai tenu que ce soit l'Assemblée nationale qui
reçoive plutôt que le gouvernement.
M. Lavoie: Qu'est-ce qu'il y avait eu dans cette
activité?
M. Richard: On avait logé ces gens durant la commission
parlementaire et on les a nourri deux jours, parce qu'il n'y avait pas d'autre
possibilité. Ils ne pouvaient pas venir autrement, c'est-à-dire
qu'ils n'auraient pas pu venir.
M. Lavoie: II fallait un soutien pour les financer.
M. Richard: C'était tellement un précédent
d'envergure qu'on a dit: L'Assemblée nationale devrait le faire
plutôt que le gouvernement.
Personnel de cabinet
M. Lavoie: Si vous voulez m'excuser une seconde, j'aurais un
dernier point peut-être à soulever. Je crois que ce serait
l'endroit.
Concernant la nouvelle réglementation pour le personnel de
cabinet, je me rappelle que, lors de l'étude des crédits au mois
de mai 1977, le président de l'Assemblée avait
déclaré qu'il y avait un comité... Je peux le citer, c'est
très court. "Je voudrais, M. le Président, dire au
député de Laval et leader parlementaire de l'Opposition
officielle ainsi qu'au député de Beauce-Sud qu'ils rejoignent
tous deux l'une de mes préoccupations. La commission de régie
interne a, il y a déjà plusieurs semaines, adopté une
résolution en vertu de laquelle un comité ad hoc a
été constitué pour étudier toute cette question. Ce
comité ad hoc est formé d'un représentant, bien sûr,
de l'Assemblée nationale, d'un représentant du Conseil du
trésor, d'un représentant du ministère de la Fonction
publique et d'un représentant de la Commission de la fonction publique.
Dès que ce comité ad hoc aura fait son rapport, je me ferai un
devoir d'en informer tous les intéressés."
J'imagine que ce comité ad hoc a fait rapport. Ce que je regrette
un peu, c'est qu'il y ait eu adoption immédiate de ce rapport par la
commission de régie interne sans peut-être cette consul-
tation qu'on aurait souhaitée entre le rapport et l'adoption de
cette réglementation qui est devenue en vigueur le 1er avril.
M. Richard: Je crois, si je suis bien informé, qu'il y a
eu consultation. La consultation n'a peut-être pas eu un caractère
très formel, mais je sais en tout cas que mon chef de cabinet avait
été chargé de consulter les diverses formations politiques
relativement à ce nouveau règlement et il m'a informé que
cela avait été fait et que l'avis avait été
favorable.
M. Lavoie: Les informations que j'ai ici d'une personne qui
était au cabinet de M. Gérard D. Levesque et qui est encore du
cabinet de M. Claude Ryan me disent que lorsqu'ils ont été
invités à une réunion, la réglementation
était déjà en vigueur.
M. Richard: C'est-à-dire qu'elle avait été
adoptée rétroactivement au 1er avril, mais son application avait
été suspendue. Je vous réfère, à cet
égard, à une déclaration que j'avais faite justement
à Daniel L'Heureux, du journal La Presse, que je peux
révéler aujourd'hui, mais je n'avais pas voulu lui dire pourquoi.
Vous m'avez demandé s'il avait appris, je ne sais pas trop par quelle
source, l'existence du nouveau règlement; il avait communiqué
avec moi pour me demander s'il était en vigueur et je lui avais dit:
Non, le règlement n'est pas en vigueur, même s'il a
été adopté par la Commission de régie interne,
parce qu'il y a eu une entente à la Commission de régie interne,
c'est-à-dire que son application serait suspendue tant et aussi
longtemps que les formations politiques de l'Assemblée nationale et la
formation de l'Opposition officielle et l'Union Nationale n'auraient pas
donné un avis favorable. Cet avis, autant que je sache, a
été obtenu. Il était favorable. Ensuite, nous avons
décidé rétroactivement de mettre le règlement en
vigueur.
M. Charron: II faut bien comprendre, si je peux ajouter quelque
chose là-dessus, que cette réglementation... Le comité de
régie interne avait été mandaté par une loi
à faire cette réglementation à la loi 50 de la Fonction
publique. En ce sens, il s'agit donc d'une responsabilité de
l'Exécutif qui avait mandaté, plutôt que le
lieutenant-gouverneur en conseil, le comité de régie interne de
l'Assemblée de le faire. C'est nommément dit dans la loi. En ce
sens, nous nous sommes acquittés d'une tâche qui ne
nécessitait pas, légalement parlant, le consentement unanime de
l'Assemblée. Cela a été un choix politique des membres du
comité de régie interne, même si la loi les autorisait
à eux seuls à le faire, c'est-à-dire qu'avant de mettre en
application ce règlement, visitons nos amis de l'Opposition pour voir
s'ils ont des objections d'envergure, à un point ou à un autre,
qui nous inciteraient à reprendre notre travail. Le rapport que m'a fait
mon chef de cabinet, qui assistait à la séance de travail qui a
eu lieu quelques jours, quelques heures même après la
réunion du comité de régie interne... Je l'ai dit au chef
de l'Opposition ce matin, lors de l'étude des crédits du premier
ministre, non seulement il n'y avait pas de désaveu, mais, au contraire,
on semblait satisfait.
M. Lavoie: Satisfait, on n'a fait aucune... D'après mes
renseignements, en ce qui concerne l'Opposition officielle, on n'a pas
donné d'acquiescement formel à cela. On l'a eu, vous savez
à quel moment, dans le courant d'avril, dans le courant de mai, alors
qu'il y avait ce transfert, ces mutations entre M. Ryan prenant la place de M.
Gérard D. Levesque, et M. Levesque également prenant... Cela a
fait l'objet de quelques discussions dans ce transfert des pouvoirs, si on peut
dire. Rien n'empêche, quand même j'ai bien
vérifié qu'on n'a pas donné, en ce qui nous
concerne, un acquiescement formel à cela. On se pose des questions. Ces
questions, je suis prêt à les poser immédiatement. J'en
profite, parce que cela relève du président de l'Assemblée
nationale qui préside ce comité de régie interne et
également du leader parlementaire du gouvernement qui joue un rôle
toujours important dans ce comité de régie interne, étant
donné ses responsabilités auprès de l'Assemblée,
comme représentant du gouvernement.
Par contre, si vous vous rappelez bien, c'est sûr que la
régie interne, d'après la loi, a l'autorité absolue,
finale, même sans consultation. Il y a quand même des usages et des
traditions que, dans le passé... Si vous vous rappelez bien, lorsque le
gouvernement actuel était dans l'Opposition, il y avait toujours une
consultation, soit par le biais du leader parlementaire du gouvernement ou par
le biais du président de l'Assemblée, pour toute décision
concernant ce personnel de soutien, ce personnel des cabinets, des chefs
attribué aux députés de l'Opposition qui occupent des
postes spéciaux à l'Assemblée nationale.
Je trouve qu'il y a peut-être certaines disproportions dans
l'attribution du nombre de personnes ou de l'enveloppe budgétaire
donnée à certains postes. Je ne voudrais pas faire...
Écoutez, ce n'est pas un procès d'intention que je veux faire,
mais je trouve que vous y avez été très fort, d'une
manière qu'on calcule, nous, peut-être trop
généreuse. J'ai des comparaisons, entre autres, et ce n'est
aucunement... Attendez, je vais trouver mon document. On se rappelle, en 1977,
entre autres, pour le personnel des cabinets de ministres, j'ai une
déclaration de M. Burns, à l'époque, qui était
leader parlementaire du gouvernement, qui disait que le premier ministre avait
été très sévère lors de la prise du pouvoir
du gouvernement actuel et qu'il y avait que quatre ou cinq attachés, si
je me rappelle bien, au cabinet. Maintenant, c'est rendu à sept, si on
peut dire, sur dix employés de soutien.
Une question en passant: Est-ce que, en ce qui vous concerne, le leader
parlementaire du gouvernement, étant donné que vous avez deux
chapeaux, si on peut dire, comme ministre délégué au
Haut-Commissariat et leader parlementaire, ça double le nombre de
personnes?
M. Charron: Oui.
M. Lavoie: Cela double.
M. Charron: Cela donne droit à deux équipes, parce
que ce sont deux responsabilités tout à fait
différentes.
M. Lavoie: Cela veut dire que vous avez 17 personnes comme leader
parlementaire du gouvernement...
M. Charron: Non.
M. Lavoie: ... et 17 au Haut-Commissariat. Vous avez droit
à ça.
M. Charron: J'ai droit à ça. C'est ce que ça
dit. Il faut comprendre une chose, M. le Président, et je vais le faire
tout de suite pour qu'on ne se perde pas dans des méandres.
Il s'agit de masse salariale permise, c'est-à-dire un maximum. Je
ne connais pas, je ne pense pas que le chef de l'Opposition l'ait atteint. On
l'a démontré ce matin, à la commission de la
présidence du conseil que le cabinet du premier ministre n'a pas atteint
le plafond permis non plus, et je ne pense pas qu'aucun collègue
ministre l'ait fait. Par exemple, j'ai droit, en vertu des deux
responsabilités que j'ai, à quatorze personnes politiques. J'en
ai actuellement huit, je pense, quatre au Haut-Commissariat, trois au bureau du
leader, en tout cas, à peu près, de mémoire, et je n'ai
pas l'intention de monter davantage non plus.
Cette masse est donc généralement plus grosse que les
besoins réels pour permettre ceci: le personnel politique
désormais engagé n'a plus la permanence dans la fonction
publique...
M. Lavoie: On est au courant de ça.
M. Charron: ... et, en ce sens... Oui, mais il faut comprendre
pourquoi, en ce sens que, quand on allait chercher quelqu'un auparavant, qu'on
l'introduisait comme secrétaire particulier à $24 000, $25 000
par année, au bout d'un an de fonction auprès du whip de
l'Opposition officielle, comme aussi bien du premier ministre, cette personne
gagnait une sécurité d'emploi qui, jusqu'à 65 ans, lui
garantissait un salaire dans la fonction publique, même s'il est
tabletté pendant des années, au moins à 90% de ses $25
000, avec des échelons rituels de la fonction publique et tout
ça. Ce qu'on va faire maintenant, c'est que, quand on ira chercher un
gars ou une fille qui travaille dans une profession quelconque pour du travail
dans un cabinet politique, on ne peut plus lui assurer la
sécurité d'emploi. Par contre, nous pouvons, en
conséquence de cela, lui permettre un meilleur salaire et le
rejoindre.
J'invite mes amis de l'Opposition officielle, comme je l'ai fait au chef
de l'Opposition ce matin, à faire le calcul. Quand vous dites:
Exagéré au point de vue masse qui, par ailleurs, n'est jamais
atteint totalement, calculez combien ça coûte aux
Québécois et à l'État
québécois en échange de l'ancien régime. Cela
coûtait bien plus cher auparavant de garantir à quelqu'un un
emploi jusqu'à 65 ans que de lui donner $4000 ou $5000 de plus, mais
sans sécurité d'emploi, ce qui fait que moi, par exemple, quand
je vais quitter le Haut-Commissariat éventuellement, tout mon personnel
politique nouveau je ne parle pas de ceux qui étaient sous
l'ancien régime, parce que là, il y a des droits acquis que
chacun est prêt à respecter toute personne nouvelle que
j'aurai engagée à partir du 1er avril de cette année, s'en
va aussi. Elle est littéralement en chômage. Donc, il n'est pas
question de la placer.
C'était pour vous dire, M. le Président, que j'ai encore
un tabletté en héritage - il y a maintenant presque trois ans que
nous sommes au pouvoir -un membre du cabinet de l'ancien ministre qui m'a
précédé au Haut-Commissariat, et cette personne
coûte éminemment plus cher que quelqu'un qu'on va chercher sans
sécurité d'emploi, quitte à lui donner un ajout de
compensation.
M. Lavoie: Mais, quand même, écoutez. J'ai des
chiffres ici, entre autres, à savoir que votre
prédécesseur comme leader parlementaire du gouvernement, M.
Gérard D. Levesque, qui était ministre et qui a occupé
plusieurs postes ministériels et qui avait, en 1976, à son
cabinet de leader parlementaire quatre personnes, avec une enveloppe. (17 h
45)
Le coût à ce moment était de $54 000, alors que
l'enveloppe que vous avez actuellement, comme leader parlementaire, est de $370
000, avec une possibilité de 17 personnes. C'est quand même sept
fois plus.
M. Charron: Je dois vous dire qu'à mon cabinet de leader
j'ai deux personnes. J'en ai une de moins que l'ancien leader du gouvernement:
Mme Malouin et Mme Juneau, préposée à la
télévision.
M. Lavoie: II y a le personnel de soutien également. Les
quatre qu'il y avait comprenaient le personnel de soutien: la secrétaire
et la téléphoniste. Cela n'y est pas.
M. Charron: J'en ai cinq dans ce cas, parce que j'ai deux
téléphonistes. J'en ai une qui fait le jour et une qui fait le
soir.
M. Lavoie: Vous avez la possibilité quand même
d'augmenter d'une dizaine d'autres. Vous avez ce pouvoir.
M. Charron: Oui.
M. Lamontagne: Je voudrais m'adresser au président.
Advenant le cas où les trois cabinets de l'Opposition officielle se
prévalaient du privilège qu'il leur est octroyé par ces
trois enveloppes budgétaires, est-ce que vous pourriez nous indiquer
à quelle place on pourrait placer ce monde à notre
étage?
M. Richard: M. le député de Roberval, je pense que
jusqu'à maintenant, et vous allez en témoigner, tout a
été fait pour vous accommoder en ce qui concerne l'espace et on
va essayer de vous accommoder dans la mesure du possible. J'ai tenté
depuis deux ans et demi que j'assume la présidence d'éviter que
des gens qui ne sont pas reliés directement à l'Assemblée
nationale occupent des espaces de l'Assemblée nationale. Je poursuis les
mêmes efforts, je vais déployer les mêmes efforts pour faire
en sorte que l'Assemblée nationale soit réservée autant
que possible aux parlementaires, les édifices A et B à tout le
moins. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'il n'y a pas de problèmes
d'espace. Il y a le leader parlementaire du gouvernement qui me talonne
à peu près tous les jours; les deux leaders adjoints, eux, c'est
plus que tous les jours, c'est plusieurs fois par jour, mais il y en a moins ce
qui est moins pire. Il y a des problèmes d'espace pour tout le monde. On
devrait dégager de nouveaux espaces au cours de l'été, je
crois, avec le départ, entre autres, du lieutenant-gouverneur qui est
très heureux et enchanté d'aller dans l'édifice E, en
face.
La Présidente (Mme Cuerrier): ...
M. Lavoie: Un instant, une petite seconde.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Laval.
M. Lavoie: Est-ce que, en ce qui concerne le président de
l'Assemblée nationale, vous avez le droit également je ne
sais pas si vous avez comblé tous ces postes à une
enveloppe de 17 personnes comme...
M. Richard: Oui, et quant à moi, je n'aurai jamais besoin
d'utiliser, je crois, tout ce monde pour les mêmes raisons que sans doute
vous auriez invoquées. J'ai même été tenté,
à un moment, de demander une réduction en ce qui concerne la
présidence. Mais à cause du prestige attaché à la
fonction, suivant les leçons que vous m'avez souvent données
à cet égard, s'il y en a un qui a eu le mérite de faire en
sorte que jamais on ne fasse de distinction entre un ministre et le
président de l'Assemblée nationale sur le plan des services qui
leur sont fournis, c'est bien mon prédécesseur. Alors, je n'ai
pas voulu qu'on fasse de distinction entre un ministre et le président
de l'Assemblée nationale. Pour cette raison, je n'ai pas demandé
qu'on réduise. Il est bien évident que ça m'apparalt un
peu trop pour le président de l'Assemblée nationale. Encore une
fois, je répète les propos du leader parlementaire du
gouvernement, c'est ce qui est permis, mais ça ne sera jamais
utilisé, je ne le crois pas, sauf que ça pose quand même
certains problèmes au niveau du personnel de soutien. Là, il y a
quand même une augmentation considérable, ne serait-ce qu'à
cause de la télévision, etc. Pour le personnel de soutien,
ça prend au moins deux téléphonistes, des
secrétaires, etc. Il y a un personnel de soutien.
Alors, on va faire l'expérience, quitte à rajuster plus
tard si le besoin s'en fait sentir.
M. Lavoie: Ce même commentaire peut-être peut se
faire...
M. Richard: Un moment, pour vous préciser j'ai trois
personnes dans mon cabinet. Je ne parle pas du personnel de soutien.
M. Lavoie: Non. En tout, je pense que vous en avez à peu
près dix dans le moment?
M. Richard: Oui, ces gens étaient déjà en
place au moment où j'ai pris la succession.
M. Lavoie: Non, je ne considère pas dans ça ceux
qui sont rattachés directement à l'Assemblée. Il y en a
deux qui sont attachés depuis des temps immémoriaux à
l'Assemblée nationale...
M. Richard: II y a deux téléphonistes et deux
secrétaires. Une de jour et une de soir. Ce qui fait une personne de
plus parce qu'à l'époque, vous vous souviendrez que
c'était une seule et même téléphoniste qui
travaillait et le jour et le soir et qui accumulait ainsi c'était
sa façon à elle de choisir de très longues
périodes de vacances. Elle pouvait accumuler quatre, cinq et six mois de
vacances et elle se faisait compenser en vacances. Comme elle a quitté
maintenant, on a dû la remplacer par deux
téléphonistes.
M. Lavoie: Pour les fins du journal des Débats, les
mêmes commentaires... Je ne veux pas ouvrir de débat, mais on me
donne ici, comme personnel attaché au président, dix, onze ou
douze peut-être, autour de ça. Bon. Les mêmes commentaires
sur les cabinets des vice-présidents également. En 1976, les deux
vice-présidents avaient une enveloppe... Le coût de tout le
personnel des deux vice-présidents était de $115 000 et,
aujourd'hui, une nouvelle enveloppe leur accorde $328 000. Deux fois $163 000.
On trouve que c'est quand même assez fort.
M. Richard: Oui, mais, encore là, pour autant que je
sache, j'ai demandé aux deux vice-présidents de ne pas utiliser
l'enveloppe. Je vous rappelle, M. le député de Laval, qu'un
membre de cabinet tabletté vers l'âge de 30 ou 35 ans a
coûté, à 65 ans, $1 million à peu près, juste
une seule personne, à l'État.
M. Lavoie: II n'y a pas eu de tabletté à
l'Assemblée nationale. À ma connaissance, je pense qu'il n'y en a
pas eu.
M. Richard: Non, à l'Assemblée, c'était
autre chose, mais il est évident que quand on ne peut pas offrir la
sécurité d'emploi, comme c'était le cas jadis, que les
négociations sont plus ardues avec les gens qu'on veut faire membres de
nos cabinets respectifs.
M. Lavoie: Une dernière remarque sur ça. En vertu
de la réglementation je demanderais peut-être au leader du
gouvernement de se pencher sur ce problème-là la nouvelle
réglementation permet à tout le personnel de cabinet, les trois
catégories: attaché politique, directeur de cabinet... où
chaque ministre, on le sait, a le droit à 17 personnes si je ne me
trompe pas. Si on multiplie ça par 28 ou 30... Ils ont droit maintenant
à tous les frais de déplacement en vertu de la
réglementation. Imaginez-vous que ça fait un nombre énorme
de personnes.Si je ne me trompe pas, à moins que j'erre, mais j'ai bien
lu la réglementation...
M. Charron: Mais je voudrais savoir ce qu'il y a de neuf
là-dedans.
M. Lavoie: C'est que le personnel de soutien n'avait pas le
droit, avant, à ma connaissance, de se déplacer en province.
C'étaient uniquement les directeurs de cabinet ou les secrétaires
particuliers adjoints qui avaient le droit d'aller à Montréal ou
de se balader en province, tandis que maintenant, tout ça
représente 500 ou 600 au moins, peut-être plus...
M. Charron: Si je m'informe autant, c'est parce que vous semblez
d'une autre époque, et meilleur connaisseur que moi. Par exemple, au
début de mon mandat au Haut-Commissariat, en 1977, ma secrétaire
principale était ici, à l'édifice G. À l'occasion,
je rencontrais des groupes plutôt au bureau de Montréal. C'est
évident, le vendredi ou des choses comme ça, quand je la faisais
descendre pour m'accompagner, l'aurait-elle fait à ses frais? Elle le
faisait avec M. Phaneuf qui était là avant moi et j'aurais
été très surpris, au salaire qu'elle gagne, qu'elle pousse
le bénévolat jusqu'à le faire à ses frais. Je suis
convaincu que ma secrétaire est remboursée, je l'espère en
tout cas, sinon c'est complètement ridicule.
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a quelqu'un de l'administration qui
pourrait nous éclairer sur ça?
M. Charron: C'était remboursé. Mme Malouin, qui a
été au bureau du premier ministre Bertrand pendant un certain
temps, nous dit que c'était remboursé.
M. Lavoie: Je ne sais pas quel titre elle avait comme
soutien.
M. Charron: II y a une enveloppe pour cela. Si c'est vrai,
j'étais à la tête d'une injustice.
M. Richard: On m'explique que la seule différence qu'il y
a, c'est que, maintenant, les employés de soutien, quand ils sont
appelés à aller travailler en dehors de l'endroit où ils
travaillent normalement, sont remboursés comme les membres de cabinet,
comme les secrétaires particuliers. Jadis, ils étaient
remboursés, mais comme des fonctionnaires. Dans l'un et l'autre cas, ils
sont remboursés, c'est l'équivalent, mais là, ils sont
remboursés sur la base des secrétaires particuliers adjoints.
Jadis, ils l'étaient sur la base des fonctionnaires et des
règlements de la fonction publique.
M. Lavoie: Quand même, ne trouvez-vous pas que ça
devrait être limité uniquement aux directeurs de cabinet ou aux
attachés politiques? Autrement, ça fait 300, 400 ou 500 personnes
qui peuvent le faire.
M. Charron: II ne faudrait peut-être pas l'abolir
complètement...
M. Lavoie: Je n'ai pas dit de l'abolir.
M. Charron:... mais le maintenir. Ce que vous soumettez à
ma réflexion, c'est s'il ne serait pas plutôt opportun de garder
le personnel de soutien au remboursement des fonctionnaires, comme
c'était auparavant, plutôt que des secrétaires particuliers
adjoints et non pas d'abolir les dépenses.
M. Lavoie: Je pense qu'il n'était pas tellement dans la
coutume, j'imagine, pour la grande majorité du personnel de soutien, de
sortir du milieu de travail normal ou habituel.
M. Richard: Pas davantage aujourd'hui, M. le député
de Laval. C'est exactement la même chose. Sauf que la base de la
réglementation...
M. Lavoie: Les réceptionnistes et tout, actuellement, les
secrétaires, ces personnes peuvent, ont le droit d'être
envoyées dans les comtés, en province, n'importe où.
M. Richard: Comme jadis, mais, en pratique, ça ne se passe
pas ainsi, c'est peu fréquent, c'est ce qu'on me dit.
M. Lavoie: Si cela se faisait, en pratique, dans le
passé...
M. Charron: Honnêtement, ne fendons pas les cheveux en
quatre, ce qui peut arriver...
M. Richard: Occasionnellement, me dit-on, comme aujourd'hui.
M. Charron: ... c'est que la secrétaire principale du
ministre, par exemple, l'accompagne dans des voyages, Montréal,
Québec, qui sont fréquents pour plusieurs ministères.
Quand on dit un employé de soutien, c'est qu'un ministre qui s'en va en
tournée peut être accompagné d'une personne de soutien,
dans la manutention des papiers, à l'imprimerie et à ces
choses-là. Il ne faut jamais penser que tout le cabinet politique du
ministre, y compris les réceptionnistes le suivent à
Québec à Montréal. Il ne faut pas exagérer. Ce que
le règlement dit, c'est que c'est permis, parce que ce serait ridicule
de l'interdire. Cela ne dit pas que tout le monde doit le faire. C'est cela,
l'affaire.
M. Lavoie: Les propos que je tiens, c'est que, par mesure
d'économie, il ne faudrait pas que ce soit élargi. Je ne sais pas
ce que ça coûterait. Je
ne peux pas additionner ce que ça peut représenter si ces
personnes peuvent se déplacer constamment, comme frais d'hôtel,
frais de restaurant, frais de déplacement et tout. Il n'y aura plus de
limite.
M. Richard: On m'informe, M. le député de Laval,
que c'est peu fréquent; c'est comme jadis, ça n'a pas
changé.
La Présidente (Mme Cuerrier): Est-ce que nous en avons
terminé avec les questions?
M. Lavoie: Oui, je crois. Nous allons respecter l'entente. Il est
six heures moins deux minutes et en ce qui me concerne, pour le moment, je n'ai
plus de questions.
La Présidente (Mme Cuerrier): Vous seriez prêt
à ce que nous adoptions immédiatement tous les programmes; 1, 2,
3, 4, 5, et 6, adoptés?
M. Lavoie: Est-ce que le député de Johnson est
d'accord?
M. Bellemare: Sans commentaire.
M. Lavoie: Adopté.
La Présidente (Mme Cuerrier): Adopté. Le budget de
l'Assemblée nationale est adopté.
M. Richard: Conformément à la tradition, mais plus
brièvement que d'habitude, Mme la Présidente, je voudrais
remercier tous ceux qui collaborent M. Blondin, vous anticipez, le
secrétaire général anticipe au bon fonctionnement
de l'Assemblée nationale, en commençant par les leaders
parlementaires, y compris celui qui vient de partir, et surtout tous les
fonctionnaires. Je ne peux pas les énumérer aujourd'hui, il est
déjà six heures et moi aussi je veux respecter l'entente, mais
tous les fonctionnaires de l'Assemblée nationale, notamment ceux qui
viennent d'assumer de nouvelles fonctions, de nouvelles responsabilités
avec la réorganisation. Au nom des deux vice-présidents et en mon
nom, je voudrais vous remercier. (18 heures)
M. Lavoie: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Cuerrier): ... tout à fait six
heures, je voudrais faire remarquer à cette commission que nous avions
un autre mandat, qui était la nomination des présidents de
commission.
M. Lavoie: Brièvement, pour les crédits, je tiens
à vous féliciter, M. le Président, de la mise en place de
votre nouveau système administratif. Cela montre, encore un fois, le
rôle accru de l'Assemblée nationale. Il y aura plus d'ordre, je
crois, dans l'administration de ce budget qui devient de plus en plus
important.
Je vous félicite également pour vos nominations. Je pense
que vous êtes entouré de personnes expérimentées,
compétentes et honnêtes.
M. Charron: M. le Président, nous devons aussi vous
remercier d'avoir infirmé les rumeurs de votre départ de la
présidence, qui vont peut-être infirmer les rumeurs de mon
départ du Haut-Commissariat.
Adoption de la nouvelle liste des présidents de
commission
Le Président (M. Richard): Je reprends le rôle de
président de la commission pour vous soumettre, conformément aux
dispositions de l'article 139 de notre règlement, une liste
complète des présidents de commission, c'est-à-dire: M.
Blank (Saint-Louis), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Dussault
(Châteauguay), M. Jolivet (Laviolette), M. Marcoux (Rimouski), M.
Laplante (Bourassa), M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Laberge (Jeanne-Mance), M.
Lacoste (Sainte-Anne).
M. Lavoie: Est-ce que cela veut dire que les
représentations que j'ai faites hier pour qu'il y ait un deuxième
membre de l'équipe libérale et un membre de l'Union Nationale
n'ont pas été retenues?
Le Président (M. Richard): C'est à peu près
la signification que cela peut avoir, parce que les consultations que j'ai eues
auprès de mon collègue le leader parlementaire du gouvernement se
sont avérées infructueuses, M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Si vous aviez fait une motion en ce sens, vous pouvez
avoir l'assurance qu'elle aurait été battue.
Le Président (M. Richard): À peu près.
À moins d'un blanc de mémoire ou d'un oubli momentané du
leader parlementaire du gouvernement.
M. Lavoie: Dans ce cas-là, pour être
conséquent avec nous-même, du fait que nous avions des
réserves en ce qui concerne un des présidents je ne
voudrais pas inutilement mentionner son nom, mais ces réserves avaient
été exprimées lors de la création de la banque au
début de la session et également du fait que ma demande
n'a pas été accetée, je devrai demander le vote et
m'exprimer négativement sur votre motion, avec beaucoup de regret, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): La liste sera adoptée
avec dissidence?
M. Lavoie: Je vais être d'accord, parce que ce serait
dangereux si je demandais le vote. Je me demande si on a quorum. Et votre
motion ne pourrait pas être adoptée, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Adopté,
adopté.
M. Lavoie: Dissidence. Vous pouvez l'enregistrer.
Le Président (M. Richard): Dissidence du
député de Laval. Je mets un terme à la commission de
l'Assemblée nationale qui ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 18 h 4