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Membres des commissions permanentes
de l'Assemblée, indemnités et
allocations
des députés, audition des membres de
la
Commission de la représentation
électorale
(Dix heures dix-neuf minutes)
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare ouverte cette séance de la commission de
l'Assemblée nationale. Nous allons commencer par prendre les
présences. M. Bertrand (Vanier), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Blank
(Saint-Louis).
M. Blank: Présent.
Le Président (M. Richard): M. Brochu (Richmond).
M. Brochu: Présent.
Le Président (M. Richard): M. Charron (Saint-Jacques).
M. Charron: Présent.
Le Président (M. Richard): M. Chevrette
(Joliette-Montcalm).
M. Chevrette: Présent.
Le Président (M. Richard): Mme Cuerrier
(Vaudreuil-Soulanges).
Mme Cuerrier: Présente, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. Dussault
(Châteauguay).
M. Dussault: Présent.
Le Président (M. Richard): M. Fallu (Terrebonne).
M. Fallu: Présent.
Le Président (M. Richard): M. Gendron (Abitibi-Ouest)
remplacé par M. Godin (Mercier); M. Goulet (Bellechasse), M. Lamontagne
(Roberval).
M. Lamontagne: Présent.
Le Président (M. Richard): M. Lavoie (Laval); M. Proulx
(Saint-Jean) remplacé par M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata) remplacé par M. Gratton (Gatineau).
M. Shaw: Si on considère le fait que mon comté est
enlevé de la carte électorale, je crois qu'il est important que
je sois présent à cette commission pour discuter...
M. Lavoie: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je pense qu'il serait normal et dans l'ordre
traditionnel que tous les députés de l'Assemblée nationale
aient droit au chapitre à cette commission, spécialement sur la
carte électorale et les autres sujets. Or, j'en fais une motion en
conséquence.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Pointe-Claire, vous n'aviez pas besoin de demander d'être membre de la
commission de l'Assemblée nationale. M. le député de Laval
propose que chacun des membres de l'Assemblée nationale ait le droit
d'intervenir au sein de cette commission de l'Assemblée nationale
à l'occasion de cette séance spéciale. C'est bien le
sens...
M. Lavoie: ... incluant les députés dont les
comtés disparaissent également.
Le Président (M. Richard): Je signale toutefois, M. le
député de Laval, que je ne pense pas que notre règlement
les autoriserait à utiliser un droit de vote, mais seulement le droit
d'intervention.
M. Lavoie: D'intervention...
Le Président (M. Richard): Est-ce que la motion du
député de Laval voulant permettre à tous les membres de
l'Assemblée nationale d'intervenir à l'occasion de cette
séance de la commission de l'Assemblée nationale sera
adoptée?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Alors, M. le
député de Pointe-Claire, votre problème est
réglé.
Adoption de la liste des membres des
commissions
Puis-je me permettre de vous suggérer, M. le leader parlementaire
du gouvernement, de déposer la liste des membres des diverses
commissions de l'Assemblée nationale. Peut-être qu'on accepterait
de ne pas avoir à donner tous les noms et qu'on vote globalement sur des
listes déposées par le leader parlementaire du gouvernement et
par l'Opposition officielle de même que par vous, M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale.
M. Charron: Oui, M. le Président, je dépose la
liste des membres des commissions du côté du gouvernement.
M. Lamontagne: M. le Président, je vous ai remis
personnellement la liste de l'Opposition officielle.
Le Président (M. Richard): L'Opposition officielle m'a
également remis sa liste. Est-ce que...
M. Brochu: M. le Président, j'ai ici la liste
modifiée des membres des commissions élues permanentes.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la commission sera
d'accord pour adopter en bloc les listes telles que déposées?
M. Charron: D'accord, M. le Président. Le
Président (M. Richard): Adopté? M. Levesque (Bonaventure):
Adopté. M. Charron: Adopté.
Versement des indemnités et allocations des
députés
Le Président (M. Richard): Maintenant, je voudrais
solliciter votre collaboration pour adopter une décision à
l'occasion de cette séance, puisque c'est la première occasion
qui m'est fournie, pour permettre, conformément à la Loi de la
Législature, de donner suite à une décision de la
commission de régie interne de l'Assemblée nationale.
A l'occasion d'une séance récente de la commission de
régie interne de l'Assemblée nationale, pour des raisons d'ordre
administratif, il a été décidé que les
députés, désormais, verraient leurs émoluments
payés sur la base de 26 périodes annuelles au lieu de 24. Je
pourrais vous indiquer tous les motifs à l'appui de cette
décision qui a été prise par la commission de régie
interne de l'Assemblée. C'est pour des raisons d'ordre administratif,
pour simplifier notre système et pour intégrer le paiement des
indemnités des députés au standard habituel de tous les
organes du gouvernement du Québec, notamment pour pouvoir faire payer
les indemnités dues aux députés à même le
service d'informatique gouvernemental. C'est pourquoi je vous propose,
conformément aux dispositions de l'article 72 de la Loi de la
Législature, la résolution...
M. le leader parlementaire du gouvernement, je vais vous demander de le
proposer.
M. Charron: Oui, M. le Président, je fais la proposition,
que, sous l'autorité de l'article 72 de la Loi de la Législature,
les indemnités et allocations de frais de représentation qui sont
versées aux députés en vertu des articles 35, 39, 70, 76,
77 et 78 de la Loi de la Législature soient payées sur la base de
26 périodes annuellement, à compter de la date
d'intégration, au système automatisé de gestion
intégrée du personnel.
Le Président (M. Richard): A compter du 1er avril.
M. Charron: M. le Président, est-ce que je peux
spécifier que le fait que ce soit sur 26 versements plutôt que 24
versements nous donne quand même droit à la réduction
d'impôt de 3%, comme tous les autres citoyens du Québec.
M. Lavoie: Est-ce que vous êtes bien assuré qu'en
portant les paiements de 24 à 26, il n'y a aucune augmentation des
émoluments ou des trai- tements des députés, surtout avec
le déficit de $2 300 000 000 que le Québec a connu cette
semaine?
Une Voix: Les messages sont passés.
M. Samson: Vous devriez vous inquiéter plutôt pour
la baisse.
Le Président (M. Richard): Puis-je vous ramener tout le
monde à la pertinence?
M. Lavoie: C'est tout à fait pertinent, avec un
déficit de la sorte.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la motion
proposée par le leader parlementaire du gouvernement sera
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté.
Audition des membres de la Commission de la
représentation électorale
Nous en venons immédiatement à l'ordre du jour pour lequel
nous avions été convoqués, la séance de la
commission avait été convoquée. Je voudrais tout d'abord
saluer les commissaires et vous remercier au nom de la commission de vous
êtes rendus disponibles, MM. les commissaires. Je pense que tout se
déroulera conformément au voeu exprimé par les membres de
l'Assemblée nationale.
M. Lamontagne: M. le Président, excusez-moi.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Roberval.
M. Lamontagne: M. le Président, on m'informe en
arrière qu'il aurait fallu demander que les listes
déposées soient inscrites au journal des Débats.
Le Président (M. Richard): Oui, ce sera fait. (Voir
annexe)
M. Lavoie: M. le Président, est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu de nommer un rapporteur de la commission?
Le Président (M. Richard): Très juste. Je voudrais
vous suggérer de désigner maintenant un rapporteur de la
commission.
M. Charron: Je propose le député de Pointe-Claire,
M. le Président.
M. Blank: On va l'avoir en anglais, cette fois-ci.
Une Voix: II n'est pas membre.
Le Président (M. Richard): Je regrette, mais...
M. Lavoie: Je propose le député de Saint-Jacques,
M. le Président. Ha! Ha!
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: Je voudrais proposer le député de
Kamouraska-Témiscouata, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. M. le
député de Kamouraska-Témiscouata, vous êtes
désigné rapporteur de la commission. M. le leader parlementaire
du gouvernement, je vous cède la parole.
Remarques préliminaires M. Claude
Charron
M. Charron: M. le Président, j'ai des remarques tout
à fait brèves à faire. Comme la motion du
député de Laval le permettra, c'est à l'ensemble des
députés à intervenir plutôt qu'à moi,
à titre de leader du gouvernement. Je veux simplement saluer moi aussi
la présence des commissaires à la représentation
électorale et leur dire que, quelles que soient les opinions ils
s'en doutent sûrement plutôt négatives qu'ils auront
sur ' quelques coins de territoire, on est ici pour cela, en fin de compte,
c'est-à-dire pour obtenir des suggestions à l'encontre de la
proposition que nous avons considérée depuis deux ou trois jours
maintenant.
Je veux quand même leur dire que ces remarques vont s'inscrire sur
un fond d'appréciation du travail accompli et que nous avons tous
apprécié le fait que, dans un délai très court
peut-être que M. le président pourrait nous dire, lorsqu'il
interviendra tout à l'heure, en nombre d'heures et de travail, ce que
cela a pu signifier mais nous savons tous que les délais
étaient courts... Nous en étions tellement conscients que nous
avons adopté une loi toute récente pour vous permettre encore une
quinzaine de jours additionnels, parce que nous savons que les délais
étaient très serrés. (10 h 30)
En conséquence, nous sommes tous convaincus que le travail, dans
un délai aussi court, a été fort bien fait.
D'autre part, M. le Président, je n'ai pas l'intention, au nom de
l'équipe gouvernementale, de me prononcer ex cathedra et pour l'ensemble
sur la valeur de la carte, en disant que c'est une bonne carte ou que c'est une
mauvaise carte, et qu'il y a des choses inacceptables. Je crois que les
commissaires vont nous fournir eux-mêmes des explications.
Il n'y aura donc pas de présentation collective de notre opinion
sur la carte, parce qu'il n'en existe pas chez nous. Il y a des
députés tout à fait satisfaits du découpage qu'on a
pu présenter. J'en suis un, pour ma circonscription. D'autres ont des
représentations à faire et ils sont ici. C'est donc
individuellement qu'on devra entendre les membres de l'équipe
gouvernementale plutôt qu'en bloc.
D'autre part, je voudrais signaler, avant de terminer, que la fin de
cette commission est prévue pour 12 h 30. Mais, si l'Opposition le
souhaite, nous sommes tout à fait disposés à revenir cet
après-midi et ce soir, aux heures régulières de la
Chambre, pour continuer le travail si, par hasard, tous les
députés souhaitent intervenir et dialoguer avec les commissaires
et qu'ils n'auraient pas eu le temps de le faire durant la matinée.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Jean-Noël Lavoie
M. Lavoie: Très brièvement, M. le Président,
je remercie les membres de la commission de s'être déplacés
à notre invitation. Comme la loi l'indique, le but de cette commission
est de donner l'occasion et aux députés et à la population
de venir faire des représentations avant que cette carte ne devienne
définitive.
Je crois que, d'après la loi ou les modifications qu'on y a
apportées, cette carte, sans revenir devant l'Assemblée
nationale, deviendra en vigueur dans le courant du mois d'avril dès sa
publication dans la Gazette officielle.
Voici le seul commentaire que je peux faire de portée
générale. Je trouve un peu bizarre c'est sans doute
à cause de la loi, ce n'est pas une plainte que j'adresse à la
commission qu'il y ait eu, suite à la formation de la commission
et l'adoption de la loi 10 au mois de novembre, une très grande
publicité dans le courant du mois de février, invitant la
population du Québec intéressée individus,
municipalités, corps publics, ou autres à faire des
représentations à le faire lors de la tournée que vous
avez faite à travers le Québec.
Là, à cause d'un cul-de-sac qu'on a, une fois que la carte
est faite, ce qui a été fait, il nous reste à peine un
délai d'un mois, grosso modo, avant qu'elle ne devienne en vigueur. Que
la population ne soit pas informée de la nouvelle carte, je trouve cela
un peu bizarre. Qu'on ait eu énormément d'encarts dans les
journaux, dans les quotidiens, dans les hebdos à travers le
Québec, c'était très bon pour inviter les gens à
prendre connaissance du cinquième rapport qui était celui de vos
prédécesseurs, qui était votre document de base pour faire
la nouvelle carte. Cependant, une fois qu'elle est faite on l'a ici
la population n'est plus au courant et même aujourd'hui, nous, les
députés, sommes mal placés pour faire des
représentations. D'ailleurs, aujourd'hui, on a cette commis-
sion et lundi on aura le débat de cinq heures; ce sera la
dernière étape de représentations auprès de la
commission.
Dans ce court délai je ne parle pas au nom des
députés de l'Opposition, mais de tous les députés
les députés n'auront pas eu le temps de prendre le pouls
ou d'avoir la réaction de la population, étant donné que
la population va ignorer la vraie nouvelle carte, sauf peut-être les
citoyens qui sont ici actuellement et qui, d'une manière peut-être
un peu particulière, ont été mis au courant,
peut-être accidentellement. Tout le reste de la population du
Québec va rester ignorante de cette nouvelle carte et, effectivement, la
nouvelle carte va entrer en vigueur d'ici à peu près quinze jours
ou trois semaines. Il y a seulement cela que je trouve un peu anormal. C'est
pour cela qu'en Chambre, au début de la semaine, j'avais même
suggéré je ne sais pas si c'est possible et je
réitère ma suggestion que la commission en fasse, peut-être
pas avec autant de battage que la première fois sur la carte de la
démocratie, la publication quand même assez générale
au Québec. Je me demande si les délais sont encore possibles.
Je termine par la suggestion que j'ai faite au leader du gouvernement,
à savoir qu'il puisse y avoir une publication rapide de cette nouvelle
carte, au moins une fois à travers le Québec, et que le
débat de cinq heures qui doit avoir lieu lundi n'ait lieu qu'en
revenant, après Pâques. On ajourne une semaine à
Pâques, du 2 avril au 9 avril, après quoi la Chambre revient. On
pourrait tenir ce débat de cinq heures le 10 avril, possiblement, et
durant cette semaine de Pâques on aurait eu le temps de retourner dans
nos comtés et d'avoir vraiment une réaction de la population, ce
qu'elle en pense. On aurait quand même une dernière chance de
sensibiliser la commission lors de ce débat. Il resterait, même
avec la loi qu'on a adoptée cette semaine, la loi qui a corrigé
certaines lacunes dans la loi 10, peut-être deux semaines à la
commission pour faire des derniers réajustements ou des
frontières ou des technicités avant qu'elle entre en vigueur pour
la fin d'avril. C'est la suggestion que je fais au nom de l'Opposition.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Laval. M. le député de Richmond.
M. Yvon Brochu
M. Brochu: Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais
tout simplement remercier les commissaires de l'effort qu'ils ont fait quand
même dans le délai qui était le leur également pour
produire l'imposante documentation qu'ils ont produite et faire la consultation
qu'ils ont faite jusqu'à maintenant. Je pense que, sans entrer dans une
discussion de fond sur le contenu, à savoir si on est d'accord ou non
sur tel point ou tel autre, on doit souligner la valeur du travail qui a
été produit et mentionner que, dans le délai qui
était le leur, c'était quand même assez formidable.
On doit maintenant s'accommoder des délais qui sont devant nous,
tant du côté des commissaires que du côté de
l'Assemblée nationale et des députés également.
Là-dessus, je suis tenté, au départ, de souscrire aux
propos de mon collègue, le député de Laval, dans ce
sens-là. Il semble en effet y avoir un petit peu de disproportion entre
le premier souci démocratique qu'on a montré en faisant cette
tournée, de la part des commissaires, cette investigation auprès
de la popultion en ce qui concerne leur volonté relativement à la
carte démocratique, et maintenant, où on arrive, au moment de
l'adoption, après avoir établi les paramètres qui vont
être ceux de la nouvelle carte, qu'on soit placé dans une
situation où il devient pratiquement impossible d'obtenir de nouveau la
version finale de l'opinion publique. Il me semble que, de ce
côté-là, il y a une certaine lacune qui nous semble
difficile ou à peu près impossible à combler dans le
délai qui est le nôtre. C'est pour ça que je souscris
à la proposition qui a été faite dans ce
sens-là.
J'aimerais, brièvement, attirer l'attention des commissaires
aussi sur le fait que si l'on doit augmenter le nombre de comtés
à l'allure qui semble être celle qu'on donne à la nouvelle
démocratie électorale dans la carte maintenant, on devrait
peut-être également avoir cette préoccupation d'envisager
toute la question de la proportionnelle également dans ce domaine, qui
se greffe presque automatiquement, sur le plan de la logique, à ce
réaménagement de carte électorale et à cette
démocratisation plus poussée de notre système, en tenant
compte évidemment aussi des différences. J'attire l'attention des
commissaires là-dessus également. Cela a pu être
soulevé à quelques occasions, mais je pense qu'on vient de le
souligner de nouveau, parce que c'est assez important, c'est-à-dire les
différences fondamentales qui existent entre le travail de l'élu
en milieu urbain et le travail de l'élu en milieu rural. C'est un
travail qui ne se compare absolument pas, puisque l'élu en milieu rural
est directement en contact avec une population beaucoup plus exigeante. A ce
moment-là, il n'y a pas de commune mesure qu'on doive retenir, et on
doit tenir compte de ce facteur pour faire des découpages de carte
électorale et confier des responsabilités à des
élus.
C'étaient là les quelques remarques que je voulais faire
au départ, tout en soulignant que je souscris aux propos du
député de Laval tout à l'heure, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Merci.
M. le président, peut-être pourrais-je maintenant vous
céder la parole.
Diffusion du rapport préliminaire
M. Lemieux (Jean-Luc): M. le Président, au nom de mes
collègues et en mon nom personnel, nous vous remercions beaucoup pour
l'accueil chaleureux que vous nous réservez ce matin. C'est un plaisir
pour nous que d'accepter de comparai-
tre ou de paraître, si vous voulez, devant cette commission
parlementaire. Nous essaierons, dans toute la mesure du possible, de
réponse aux questions qui nous seront posées par les membres de
cette commission.
Avec votre permission, il a été prévu, lors d'une
réunion tenue dernièrement, que la commission, pour correspondre
au désir de certains membres de l'Assemblée nationale... Il est
vrai que notre commission a fait ce que M. le député de Laval a
appelé un battage publicitaire à travers la province, nous en
sommes pleinement conscients. D'ailleurs, nous croyons qu'avec le court laps de
temps qui nous avait été fixé par l'Assemblée
nationale, nous étions dans l'obligation de procéder de cette
façon et d'essayer de rejoindre le plus de citoyens et d'organismes
possible à travers la province. D'ailleurs, je puis vous assurer, M. le
Président, que nous avons eu une réponse qui a
dépassé toute attente dans plusieurs cas. On pourrait plus tard,
au cours de cette réunion, vous donner une idée des travaux que
nous avons dû accomplir.
Pour revenir à la proposition qui a été faite par
le député de Laval et par celui de Richmond également,
nous allons faire paraître, dès la semaine prochaine, dans divers
media d'information du Québec, et en particulier les quotidiens, des
extraits du rapport préliminaire qui a été
déposé devant les membres de l'Assemblée nationale.
M. Lavoie (Laval): Cela est formidable, je vous en remercie en
mon nom personnel et, j'imagine, au nom de la commission. Mais il faudrait que
la parole soit remise au leader parlementaire du gouvernement, parce que les
annonces ne serviraient à rien et ce nouveau contact avec la population
n'aurait aucun effet si le débat qui est prévu pour lundi
prochain se tient effectivement lundi prochain. Il faudrait que ce
débat-là se tienne à l'Assemblée nationale au
retour des courtes vacances de Pâques parce que autrement... Qu'il y ait
de la publicité, mais, s'il n'y a plus moyen de faire des
représentations auprès de la commission, il y aurait un manque
d'équilibre.
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire du
gouvernement.
M. Charron: II y a un élément qui doit redevenir
présent dans l'esprit du député de Laval, je crois. C'est
que la nouveauté, cette année, que la loi a introduite, c'est que
les députés ne sont plus la seule courroie de transmission
d'opinions sur la carte électorale. Ils sont, dans un certain sens,
privilégiés, comme il se doit, ce qui explique la tenue de cette
commission et la tenue du débat, mais la population elle-même peut
s'exprimer sur la carte électorale sans être obligée de
voir son seul canal d'opinion être son député, qui peut,
par ailleurs, ne pas nécessairement partager l'opinion de la population,
ce qui a expliqué que la consultation s'est faite préalablement
non seulement auprès des députés, mais auprès de la
population.
Je suis sûr que dans la publicité faite au cours de la
semaine dernière, en fin de semaine prochaine, comme vient de le dire M.
le Président, on indiquera très clairement, à nouveau,
l'adresse de la Commission de la représentation électorale, ce
qui fera que les citoyens entre cette période et le 15 avril, que ce
soient des conseils municipaux, des regroupements de comtés ou des
organismes socio-économiques, peu importe, tous ceux qui ont pris la
parole lors de la consultation pourront exprimer soit leur satisfaction, ou
leur insatisfaction aux commissaires, sans être obligés de passer
par leur député. (10 h 45)
Ce qui est nouveau et essentiel, je crois, c'est que les citoyens soient
désormais impliqués dans la carte électorale. Hier, nous
avons décidé, lors de la réunion des leaders, de tenir les
cinq heures de débat, qui est la partie réservée aux
députés, lundi soir prochain, pour les deux premières
heures, et mardi après-midi, le 1er avril, pour les trois autres heures.
Toute autre date possible le député l'a lui-même
évoqué serait le 10 avril. Avec le délai du 15
avril, que la loi 95, à l'unanimité de l'Assemblée, a
fixé, on se retrouverait exactement, si on attendait au 10 avril pour
faire la représentation comme député, dans la même
situation que celle qu'on vient d'essayer d'éviter par la loi,
c'est-à-dire qu'il ne resterait que quatre jours aux commissaires pour
se placer devant la réaction apportée aux remarques que les
députés voudraient faire lors du débat.
D'autre part, M. le Président, je veux bien spécifier
qu'on peut différer d'opinion sur l'importance des étapes avant
que la carte ne soit confectionnée de la manière que la loi le
prévoit. Je crois que la réunion de cette commission, ce matin,
est peut-être encore plus importante que le débat de cinq heures
encore une fois, je le dis, on peut différer d'opinion
parce que, ce matin, nous avons la possibilité d'échanger avec
les commissaires, de formuler des questions, des réponses, des
explications, qui peuvent amener l'un ou l'autre à modifier son opinion
même le député fait des représentations
alors que le débat de cinq heures, je pense que tout le monde le
reconnaît, va être une enfilade d'opinions qui sera, sans aucun
doute, suivie avec intérêt par les commissaires, qu'ils nous
fassent l'honneur d'être dans les galeries de l'Assemblée ou
qu'ils relisent les transcriptions du débat, mais cela n'aura pas la
valeur dynamique d'un échange comme celui de ce matin. Dans ce
sens-là, le débat qui aura lieu lundi et mardi m'apparaît
bien situé et personne, hier, lors de la réunion des leaders, ne
m'a demandé de le déplacer.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je souscris à ce que
vient de dire le ministre, leader parlementaire du gouvernement, soit reporter
le débat au 10 avril, s'il était possible de le faire, que cela
ne
donnerait pas beaucoup de temps à la commission de réagir
aux propositions, recommandations ou suggestions qui pourraient être
faites au cours du débat. Il me semble que le motif du débat
n'est pas tellement d'influencer la décision des commissaires que
d'informer la population sur les représentations qui ont pu être
reçues. En effet, en publiant les annonces dont nous a parlé le
président de la commission tantôt, au cours de la semaine
prochaine, on est en droit de s'attendre qu'il y ait des réactions qui
soient suscitées par cette publication de la part des
municipalités, d'organismes publics ou même d'individus. On va, je
suppose, par les annonces, inviter les gens à faire des
représentations écrites auprès de la commission. Le fait
demeure, M. le Président, que tout cela sera fait au vu et au su de la
commission, mais pas nécessairement au vu et au su de la population.
Je pense que ce que recherche le député de Laval en
suggérant que le débat n'ait lieu que le 10 avril plutôt
que lundi, tel que prévu, c'est de permettre à ces
députés qui participeront aux débats, qui auront
été informés des représentations qui sont
acheminées vers la commission, d'en faire état devant les
caméras de télévision, de façon publique, de
façon que la population sache que tel groupe, tel individu, tel
organisme a fait telle demande ou telle suggestion à la commission qui
pourra être acceptée ou pas par la commission.
Dans le but d'informer, il me semble, que ça devient important de
retarder et il me semble que si un organisme quelconque en fait une demande ou
une recommandation auprès de la Commission de la représentation
électorale, la commission peut se faire une opinion, peut en
étudier l'impact sur la carte elle-même, sans pour cela attendre
le débat de cinq heures. Elle pourra avoir l'avis et au moment du
débat, ça pourra être un témoignage de plus pour
appuyer ou pour infirmer la recommandation reçue, mais, tout au moins,
on aura permis à la population d'être informée.
Présentement, le débat prévu pour lundi prochain ne
servira malheureusement pas à grand-chose autre que de faire ce que fera
la publicité payée par la commission, de toute façon,
c'est-à-dire d'informer la population de ce qui est proposé
à ce moment-ci. Elle ne pourra pas faire état publiquement et
parmi la population de ce qui peut être revendiqué par un groupe
quelconque.
C'est dans ce sens que je suggère au leader du gouvernement d'y
songer non pas dans le but d'influencer la décision éventuelle de
la commission par le débat de cinq heures, mais plutôt de mieux
informer la population.
Le Président (M. Richard): M. le commissaire
Côté.
M. Côté (Pierre-F.): A moins que je
n'interprète mal la loi adoptée hier, le projet de loi 95,
j'avoue que ce serait très difficile que le débat dont vous
parlez puisse se tenir le 10 avril, parce que le 3e alinéa dit que "dans
les dix jours suivant ce dépôt, ce rapport fait l'objet d'un
débat conformément aux deuxième et troisième
alinéas de l'article 31." Or, le dépôt a eu lieu le 24
mars. Il faut donc, si je comprends bien cet article, que le débat ait
lieu dans les dix jours suivant le dépôt.
Le deuxième point que je voudrais mentionner, c'est que la
publicité que nous avons l'intention de faire, dans le courant de la
semaine prochaine, jeudi ou vendredi, le plus tôt la semaine prochaine,
serait à l'effet d'informer, par l'intermédiaire des grands media
d'information, les quotidiens, la population sur la teneur de ce qu'on appelle
le rapport préliminaire et d'inviter les citoyens à nous
soumettre des commentaires, des observations à la commission, mais au
plus tard on envisage comme date le 10 ou le 11 avril. De sorte
que la date qui est impartie dans la loi, le 15 avril, étant la date
limite, finale nous l'avons souligné dans une lettre
adressée au leader parlementaire et au leader de l'Opposition
nous adressions au président de l'Assemblée nationale une lettre
signifiant que notre travail est terminé et que nous procédons
à sa publication dans la Gazette officielle et à son
impression.
Mais il faut bien réaliser qu'entre le 10 avril ou le 12 avril et
le 15 avril, ça nous laisse très peu de jours pour prendre en
considération et étudier les commentaires ou remarques que les
gens peuvent nous faire. Mais je pense que c'est une solution de compromis,
celle qu'on envisage, qui est de publier, la semaine prochaine, le rapport
préliminaire.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je trouve bonne l'idée
de la commission de faire la puplication, dès la semaine prochaine, dans
les quotidiens, mais je voudrais suggérer, si c'est possible, que la
commission fasse ses publications également dans les hebdos
régionaux, car les régions périphériques, comme
celle que je représente, sont très mal couvertes par les
quotidiens. Je ne sais pas le nombre de quotidiens qui peut entrer dans une
région comme celle de l'Abitibi-Témiscamingue, par exemple,
quelques centaines de copies seulement par jour, et ça ne rejoint pas la
population au même titre que cela peut le faire dans des régions
comme Montréal ou Québec, par exemple.
Pour donner à ces gens au moins autant de chance qu'aux gens des
grandes régions métropolitaines d'être informés, il
me semble qu'on devrait prendre en considération la publication dans les
hebdos régionaux reconnus, pour les régions
périphériques. Quand je parle de régions
périphériques, je parle de l'Abitibi-Témiscamingue, du
Saguenay-Lac Saint-Jean, du Bas-du-Fleuve, de la Gaspésie. Ce sont des
régions que vous ne rejoignez pas facilement avec des quotidiens. Dans
les autres régions, autour de Montréal et de Québec, il
n'y a pas de problème, les quotidiens entrent partout.
M. Côté: On peut faire l'impossible pour suivre
votre suggestion, mais, comme vous le savez, la publication dans les hebdos
comporte la difficulté de leur fournir des textes pratiquement une
semaine à l'avance de la date de publication. Mais on me dit que c'est
possible, surtout...
M. Samson: Pour votre information, dans ma région, si vous
soumettez les textes pour le lundi midi, cela passera la semaine prochaine. Je
sais qu'il n'y a pas beaucoup de temps, mais c'est la seule façon,
autrement, la population ne sera pas informée.
M. Côté: Nos textes ne pourraient être
prêts que mercredi matin. Dans les hebdos de votre région, ils
seront publiés l'autre semaine. Il n'y a pas possibilité de le
faire avant.
M. Samson: Ils vont être publiés après que
cela va être passé. Comme toujours, on va être
informés après les autres.
M. Côté: Non, je m'excuse. Mais, à moins que
je comprenne mal le calendrier, ils vont être publiés la semaine
suivant la publication dans les quotidiens.
M. Samson: Je ne suis pas votre raisonnement. Vous avez le souci
et je pense que c'est valable ce que vous avez comme souci de
publier dans les quotidiens pour permettre à la population d'avoir une
réaction que vous accueillerez. Si vous ne permettez pas que cette
publication se fasse en même temps dans les hebdos régionaux,
là où il n'y a pas de quotidiens qui entrent ou presque pas, vous
ne permettez pas à ces gens d'avoir une réaction. En tout cas, si
vous en avez une, vous allez l'avoir une fois la carte adoptée
définitivement.
M. Côté: Je vais reprendre ma phrase de tout
à l'heure, M. Samson. Nous allons faire l'impossible pour les fournir
lundi. Cela veut dire qu'on travaille cette nuit et toute la fin de semaine. On
va faire l'impossible. Mais si ce n'était pas possible, cela veut dire
que la publication dans les hebdos se ferait le 9 avril. Je vous concède
que c'est plus tard que la publication que j'ai prévue pour les 3, 4 et
5 avril. La semaine subséquente, ce serait le 9. Mais on va faire
l'impossible pour que ce soit la semaine prochaine.
M. Samson: Si vous me permettez, M. le Président. Si vous
considérez et je pense que vous avez le droit de le faire
qu'il serait normal d'avoir quatre ou cinq jours pour vous retourner de bord
une fois que vous aurez les réactions, je pense qu'il est d'autant plus
normal pour la population de ma région d'avoir quatre ou cinq jours pour
se retourner de bord aussi, pour vous faire des propositions. Ces gens ne sont
pas structurés comme vous autres pour se retourner de bord. Chaque
citoyen, de son côté, va prendre connaissance de cela, et, avant
d'en avoir parlé à son voisin et à son association, vous
allez avoir une réaction à retardement qui va faire que,
finalement, si ce n'est pas publié dès la semaine qui vient, la
bonne intention que vous avez manifestée de faire en sorte que la
population soit mise au courant encore une fois et qu'elle puisse
réagir, dans les faits, cela ne se concrétisera pas.
Le Président (M. Richard): M. le commissaire Drouin.
M. Drouin (François): Evidemment, M. le
député de Rouyn-Noranda, vous comprendrez, comme le dit le
commissaire Côté, que nous allons faire l'impossible pour que ce
soit publié la semaine prochaine. Mais si nous sommes incapables de
préparer tout cela pour que les hebdos soient en mesure de le publier,
que voulez-vous? On ne pourra pas arriver.
Nous ne pouvions pas non plus donner cela avant de le déposer
ici, parce que cela aurait été blesser l'Assemblée
nationale que de donner aux quotidiens ou aux journaux ou aux hebdos le rapport
que nous remettions aux députés. Vous avez le droit d'être
les premiers.
M. Samson: Je comprends, M. le Président, le souci qu'a M.
le juge. C'est un souci que, malheureusement, on ne retrouve pas toujours
à l'Assemblée nationale dans d'autres organismes, mais
peut-être que, comme compromis, il vous serait davantage possible de
rendre cela publiable la semaine prochaine, si vous faisiez parvenir aux
journaux régionaux des régions périphériques les
changements de votre rapport qui concernent seulement cette
région-là. C'est cela qui les intéresse. Les gens de
l'Abitibi ne sont pas intéressés à savoir les changements
qu'il y a en Gaspésie, mais ils sont intéressés à
savoir ce qu'il y a chez eux, par exemple. Il me semble que c'est leur droit.
Je tente de défendre ce droit-là.
Le Président (M. Richard): Deux mots pour apporter une
conclusion, M. le député de Laval.
M. Lavoie: Je ne voudrais retarder les travaux de la commission
d'aucune façon, mais je maintiens quand même, à la suite de
ce qu'on vient de dire, que, de toute façon, si c'est publié la
semaine prochaine, ce sera au tout début d'avril, le 1er, le 2 ou le 3
avril. Comme Me Côté le dit, la commission est prête
à accepter les dernières représentations de la population
ou des personnes intéressées, vous avez dit, jusqu'au 10 ou au
11. Cela confirme la proposition que je faisais, c'est-à-dire que le
débat, en toute logique, pourrait se tenir de la même façon
vers le 10 avril, ce qui est dans les mêmes délais que ceux que
vous venez de mentionner.
Que le débat sur cette question, au point de vue des
procédures, soit amorcé lundi et, du consentement de la Chambre,
qu'il soit ajourné au 10, on corrigerait l'obstacle que vous venez de
mentionner. Comme dernier point d'argumentation, c'est sûr que les
députés, avec cette loi-là,
comme auparavant également, ne sont pas les seuls. Je ne voudrais
pas qu'on considère les droits des députés comme une
chasse gardée, mais c'est quand même le rôle de base d'un
député d'être l'intermédiaire entre la population
d'un comté et le Parlement, et le gouvernement. C'est la base même
du rôle d'un député. Il est envoyé là comme
délégué d'une région pour faire des
représentations au Parlement au nom de la population qu'il
représente.
La preuve de cela, c'est lorsque le cinquième rapport a
été déposé il y a deux ans. Je m'occupais de ce
dossier-là. Autant le ministre responsable de cette loi dans le temps
que les partis de l'Opposition, nous avons reçu, en tant que
députés et partis de l'Opposition, depuis le dépôt
du cinquième rapport, au moins 300 représentations, si je me
rappelle bien, des conseils de comté, des municipalités, des
chambres de commerce, des groupes. Cela était dirigé vers le
canal normal que sont les partis politiques et les députés. (11
heures)
En tout cas, je termine sur cela. Je trouve que cela aurait beaucoup
plus de sens, que ce serait plus logique, surtout à la suite de votre
publication la semaine prochaine, demandant aux personnes
intéressées, leur donnant une date limite, comme vous l'avez dit,
le 10 avril ou le 11 avril, que le débat à l'Assemblée
nationale, étant donné que c'est un débat très
limité de cinq heures, se tienne le 10 ou le 11 avril. Même si on
a dit dans la loi, qu'on n'a pas adoptée, que vous avez un délai
pour le 15 avril, cette obligation que vous avez pour le 15 avril n'est pas
très rigide à mon point de vue. Le 15 avril, c'est que la
commission établit la délimitation des circonscriptions
électorales et leur attribue un nom. Je trouve l'autre alinéa
beaucoup plus important. La carte va devenir en vigueur après la
publication dans la Gazette officielle. C'est ce qui est important. Ce
délai est le 30 avril.
Si le leader du gouvernement ne veut pas, il a la majorité. On
fera notre débat qui ne mènera nulle part, lundi. C'est tout.
Point final.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Joliette-Montcalm.
Questions et commentaires des députés
Région de Joliette
M. Chevrette: Merci. Vous introduisez très bien mes
commentaires, M. le Président, en présentant le
député de Joliette-Montcalm, puisque j'ai une question à
poser à MM. les commissaires, tout d'abord sur le nom de ma nouvelle
circonscription.
Vous avez changé le nom de Joliette-Montcalm en celui de Montcalm
uniquement. Chez moi, les réactions ont été vives et
spontanées. Je connais déjà le pouls de la population sur
cette circonscription, en ce sens que vos délimitations fixées
enlèvent pratiquement au comté de Joliette-Montcalm existant la
grande majorité des municipalités appartenant actuellement
à la section de
Montcalm, à l'ancien comté de Montcalm, de sorte qu'on
demeure avec la circonscription de Joliette et ses banlieues immédiates.
Joliette, ce n'est pas en l'honneur du découvreur, mais bien de
Barthélémy Joliette. Joliette demeure le principal pôle
d'attraction du nouveau comté, de la nouvelle circonscription. Je sais
que vous allez me répondre je vais déjà au-devant
que vous avez voulu éviter le nom des villes, mais je regardais
mon ami de Richmond en face qui a conservé le nom de sa ville, comme
circonscription électorale; Vanier, à ma gauche. Je me demande
s'il vous serait possible de reconsidérer très
sérieusement le nom de la nouvelle circonscription pour la nommer
Joliette. Je pense que l'agglomération de Joliette demeurera toujours un
pôle principal, quels que soient les découpages. Cela
correspondrait mieux à une entité vraiment régionale.
Est-ce possible que ce soit révisé?
M. Lemieux: M. le Président, nous prenons en
sérieuse considération la remarque qui est formulée par le
député de Joliette-Montcalm et nous la trouvons très
pertinente. Je crois que cela ne posera pas de problème, selon mon
opinion personnelle.
M. Chevrette: Au nom des citoyens de Joliette, sur cette
première partie, je vous remercie... de l'agglomération de
Joliette, devrais-je dire d'ailleurs.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Montcalm.
M. Chevrette: Je n'ai pas terminé, il me reste une
deuxième remarque. Ma deuxième remarque est en fonction de
représenter les gens du nouveau comté de Rousseau. Vous avez eu
au cours de vos pérégrinations à travers le Québec
énormément de remarques sur cette circonscription
électorale. J'ai bien compris que vous deviez, pour respecter les normes
de plus ou moins 25 000, à partir de 32 000, vous ramasser avec des
difficultés de découpage, sauf que les gens comprennent
difficilement l'embardée qui est faite du côté des
Laurentides, Mont-Rolland, Saint-Hippolyte et Sainte-Adèle. Ils
comprennent aussi difficilement le fait que Sainte-Anne-des-Plaines ou
Saint-Roch-Ouest, en bas, ne soient pas rattachés à d'autres
circonscriptions électorales.
Si on regarde les populations électorales couvertes, serait-il
possible d'étudier de nouveau également ce découpage qui
est fait, où l'accessibilité actuellement est pénible
quand vous partez de Saint-Donat en descendant et que vous empruntez le domaine
l'Estérel pour aller vers Sainte-Adèle? On se demande vraiment
quelle entité cela peut représenter. Les gens du CRD ont une
expression, ils nous ont dit que c'est un comté fourre-tout pour
dépanner la commission dans le découpage qu'elle a dû
faire, compte tenu des normes. Je vous comprends, mais est-ce que c'est
possible de reconsidérer cette partie que j'ai nommée, à
savoir Sainte-Adèle, Mont-Rolland,
Saint-Hippolyte, du côté des Laurentides, et
Sain-te-Anne-des-Plaines, du côté ouest, ou Saint-Roch-Ouest,
cette région?
Le Président (M. Richard): M. le président
Lemieux.
M. Lemieux: M. le Président, nous prenons bonne remarque
des commentaires formulés par M. le député de
Joliette-Montcalm. Le travail n'a pas été facile dans cette
région, j'en conviens. Effectivement, nous avons eu plusieurs
représentations d'organismes à caractère local et
régional dans cette région. Nous avons été
obligés, dans certains cas, d'accepter, en partie, des propositions et
d'en laisser d'autres. D'ailleurs, il n'y avait pas, dans certains cas, un
consensus unanime dans cette région. Il y avait des gens qui
prônaient un certain découpage; d'autres, un autre type de
découpage. Nous avons accepté des parties des propositions qui
ont été faites.
Maintenant, à la suite des remarques qui nous ont
été formulées par M. le député, nous allons
nous pencher à nouveau sur le problème de cette région,
mais, soit dit en passant, c'est une région où le
découpage est l'un des plus difficiles à l'heure actuelle, au
Québec, et nous sommes pleinement conscients qu'il y a même des
municipalités qui ne sont pas heureuses, à l'heure actuelle,
d'avoir été placées dans une circonscription par rapport
à une autre. Par contre, M. le député mentionne un fait
qui est évident. C'est que les communications, dans cette partie du
Québec, ne sont pas toujours faciles. L'accessibilité est
très difficile, mais nous allons nous pencher à nouveau sur cet
aspect.
Essayer de traiter de ce problème ici ce matin, dans sa
totalité, serait très difficile pour nous, parce qu'il y a eu
beaucoup de demandes et il y a même eu des propositions qui nous ont
été faites, comme je l'ai mentionné tout à l'heure,
qui étaient très valables, à l'exception que, souvent, les
gens je m'excuse de m'exprimer ainsi réglaient les
problèmes de leur patelin et nous laissaient en pendant des
circonscriptions électorales, à un moment donné, qui
atteignaient 46 000 ou 47 000 électeurs. Ils nous disaient: Là,
écoutez, ça, c'est le découpage idéal pour deux ou
trois circonscriptions. Maintenant, essayez de régler, messieurs de la
commission, le problème, et ainsi de suite. Ils refilaient à
d'autres membres de l'Assemblée nationale, si vous voulez, des
problèmes qui devenaient, à ce moment-là, assez cruciaux.
Il aurait fallu, dans certains cas, faire un bon nombre d'exceptions dans cette
région. D'ailleurs, nous en avons déjà une ou deux, si ma
mémoire est bonne.
M. Chevrette: Merci beaucoup. M. Lemieux: Merci,
monsieur.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Rouyn-Noranda.
Région de
l'Abitibi-Témiscamingue
M. Samson: M. le Président, il n'y a pas tellement
longtemps, j'avais l'occasion, devant la commission, de faire des
représentations pour la région d'Abitibi-Témiscamingue et
les comtés qui devaient être concernés par cette
région. Nous demandions quatre comtés pour la région. Je
vois que la commission a donné suite à cette demande.
Deuxièmement, nous demandions un comté d'exception pour
Témiscamingue et balancer les trois autres vers le nord. Je vois que la
commission n'a pas donné suite à cette suggestion. Ce qui nous
amène, dans les faits, avec une proposition du présent rapport
préliminaire pour un comté qui est actuellement le mien, avec un
agrandissement que je considère comme déraisonnable, compte tenu
du fait que le comté que je représente a du territoire. On me
propose Rouyn-Noranda-Témiscamingue, avec 36 193 électeurs. J'ai
fait une petite tournée rapide et il y a au moins une douzaine ou une
quinzaine de comtés de Montréal qui ont moins d'électeurs
que le nombre que vous me proposez dans votre rapport.
Tout le monde sait que dans la ville de Montréal, vous pouvez
parcourir votre comté à pied en l'espace de dix ou quinze
minutes, alors que le comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue que
vous me proposez ne pourra pas se parcourir en automobile en moins de deux ou
trois heures. C'est complètement... Je parle seulement du nord au sud et
de l'est à l'ouest. Si on parlait de faire le tour de toutes les
paroisses, c'est beaucoup plus que ça. Mon collègue de
Pointe-Claire, qui vient de perdre son comté, a parfaitement raison de
me le faire remarquer. A ce moment-là, c'est une question de
semaines.
Il y a possibilité, si vous acceptiez certaines suggestions, de
trouver un moyen pour que ça devienne plus raisonnable et plus
acceptable pour la population. Un député et on n'a pas
assez insisté là-dessus qui représente des
régions rurales ou semi-rurales ou encore des régions
périphériques est un personnage qui doit mettre beaucoup plus de
temps au service de ses électeurs, en tant qu'individu, que les
députés des villes, car les députés des villes ont
des services et des pouvoirs de décision tout près d'eux. Il y a
des ministères à Québec et il y en a à
Montréal qui sont installés avec pouvoirs décisionnels,
alors qu'il n'y a pas ça dans les régions. Le
député régional devient donc un protecteur du citoyen,
autrement dit un représentant de ses électeurs et un batailleur
pour ses électeurs. Je vous y inviterais, je sais que vous n'avez pas le
temps, mais je suis persuadé que si vous pouviez passer une
journée avec moi à mon bureau de comté, vous comprendriez
sûrement ce que je veux dire. Plus de 30 et 40 personnes qui viennent
nous voir dans la même journée pour des problèmes
différents et qui ne se retrouvent pas dans les comtés des
villes.
Par exemple, le député de Westmount n'a pas trop de
problèmes avec les terres et forêts...
Une Voix: II n'y en a pas à Montréal.
M. Samson: Le comté de Westmount n'a pas trop de
problèmes avec le ministère des Transports, avec la voirie, il
n'a pas trop de problèmes avec son agriculture non plus, il n'a pas trop
de problèmes avec son environnement, il n'a pas trop de problèmes
avec... Vous savez, le genre de choses que comme députés, nous
sommes obligés de faire à part ça, c'est le mandat qui
nous est donné par la population, ce n'est pas nous qui choisissons
ça, c'est la population qui l'exige de nous.
Même l'aide sociale est municipalisée à
Montréal. Donc, les députés sont moins bourrés dans
leur comté, mais je peux vous dire que, chez nous, ce n'est pas
municipalisé, c'est généralisé, c'est pas mal
différent. Cela se retrouve dans plusieurs comtés de la province,
des comtés qui ressemblent au mien. Ce que je veux faire comprendre,
c'est que 36 000 électeurs, dans une région comme celle que je
représente, on est au bout du monde, on est à 600 milles de
Québec, figurez cela, ça n'a pas de sens. Je ne peux pas dire
qu'il n'y a pas eu plus d'abus que ça dans le passé. Je vois mon
collègue d'Abitibi-Est qui est devant moi, il a déjà eu un
comté de 45 000 électeurs environ, mais ce n'est pas parce qu'il
a été puni longtemps qu'on doit me punir maintenant.
Vous avez corrigé sa situation, vous le descendez à 25 000
électeurs. Il ne se retrouvera plus, pauvre lui, 25 000 électeurs
comparativement à 45 000, il va se penser un député de
ville.
Il reste que ce que je veux faire remarquer, c'est qu'on me propose 36
193 électeurs pour le comté de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Je deviens donc le représentant du
comté le plus populeux de toute cette région. Mon voisin
d'Abitibi-Est en a 25 659. Il me semble que c'est un manque de proportion qui
saute aux yeux. Quant à Abitibi-Ouest, mon autre voisin, il en a 29 000.
Il y a encore une différence assez marquée.
D'un autre côté, vous avez le nouveau comté
d'Ungava, qui est un territoire immense. On ne compte pas les électeurs
au pied carré, on les compte aux 100 milles carrés. Il y a
là 31 000 électeurs. Il me semble que le comté d'Ungava
est trop populeux et que le comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue
devient trop populeux, comparativement aux deux autres comtés de la
même région qui sont de 25 000 et de 29 000. (11 h 15)
Ce que je voulais suggérer, c'était peut-être de
faire des réaménagements. J'accepte votre structure. Je trouve
valable la structure des quatre comtés, Ungava, Abitibi-Ouest,
Abitibi-Est, Rouyn-Noranda-Témiscamingue, mais, si vous acceptiez de
faire certains aménagements, nous pourrions peut-être
réduire Rouyn-Noranda-Témiscamingue de 36 193 électeurs
à environ 32 600. Pour ce faire, il faudrait augmenter Pontiac, qui est
aussi mon voisin, de 30 000 qu'il est à 32 000 et varier les deux autres
voisins, Abitibi-Est et Abitibi-Ouest, de quelques centaines d'électeurs
seulement.
Je vous explique pourquoi je vous le suggère de cette
façon-là. C'est d'abord parce que c'est beaucoup trop populeux.
Il faut faire quelque chose, mais aussi parce qu'en faisant quelque chose, on
peut le faire d'une façon qui devient plus pratique. A titre d'exemple,
la commission pourrait facilement... J'ai pris la précaution, je vous le
dis, et on me contredira si ce n'est pas vrai, d'en parler avec mes voisins. Le
comté d'Abitibi-Est pourrait facilement prendre Cadillac, Rapide-Deux et
Rapide-Sept qui se trouvent dans son entourage. Cela changerait à peu
près 800 votes de place. Je vous donne cela sous toute réserve.
Je n'ai pas fait les calculs exacts. Le comté d'Abitibi-Ouest pourrait
prendre Rapide-Danseur et Duparquet, ce qui changerait environ 600 votes de
place. A Duparquet, je vous l'ai déjà souligné, mais je ne
sais pas si je vous l'ai dit assez fort, il y avait tellement d'autre chose
à dire; à Duparquet, tout le monde fait affaires à La
Sarre, donc dans Abitibi-Ouest. C'est naturel pour eux, la même chose
pour Rapide-Danseur.
L'autre aménagement que je suggère, je l'ai
déjà suggéré à la commission parlementaire,
j'en ai parlé hier avec le député de
Pontiac-Témiscamingue, qui deviendra le député de Pontiac,
j'imagine, parce que son nouveau comté va s'appeler Pontiac. Ce serait
pour les municipalités de Témiscaming, parce ue c'est en anglais
qu'ils l'écrivent encore, Letang, Laniel et Tea Lake, ainsi que les
réserves indiennes de kipawa et de Témiscamingue. J'ai une
question à vous poser avant d'aller plus loin, parce que je ne suis pas
sûr, lorsque vous parlez de la réserve indienne de
Témiscamingue, si vous parlez de la réserve indienne qui se
retrouve près de la ville de Témiscamingue ou si vous parlez de
la réserve indienne qui se retrouve près de Notre-Dame-du-Nord.
Ce serait à vérifier. Une fois vérifié, si c'est
celle qui se retrouve près de la ville de Témiscamingue, je
suggérerais qu'elle fasse partie des municipalités que je viens
de vous nommer, Letang, Témiscamingue, Laniel, Tea Lake, réserves
de Kipawa et de Témiscamingue. Je suggère que ce soit
transféré au comté de Pontiac.
Après en avoir discuté avec le député actuel
de Pontiac-Témiscamingue, il lui semble, lui aussi, raisonnable que ces
gens-là fassent partie plutôt de son comté que du nouveau
comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, ce qui aurait pour effet,
sur une base de cinq comtés, quatre dans la région
d'Abitibi-Témiscamingue et l'autre qui se retrouve dans le haut de
l'Outaouais, de les rebalancer un peu. Ce ne serait pas parfait, bien
sûr, mais le problème qui est causé au comté de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue en étant beaucoup trop populeux,
d'après le rapport préliminaire, pourrait trouver une partie de
solution de cette façon-là. Autrement dit, de cette façon,
le comté de Rouyn-Noranda-Témiscamingue se retrouverait avec
environ 32 600 électeurs environ, ce qui serait encore trop, sur le plan
pratique, pour un député régional, parce que ce sont
des
régions, ces comtés, mais ça ferait moins mal que
d'en avoir 36 000. Cela permettrait au député de faire un
meilleur travail que d'avoir tout l'ensemble du territoire qui est actuellement
suggéré. J'aimerais savoir ce que la commission en pense,
à première vue.
Le Président (M. Richard): M. le commissaire Lemieux.
M. Lemieux: Je vais passer la parole, M. le Président, si
vous le permettez, à Me Côté.
Le Président (M. Richard): Me Côté.
M. Côté: M. Samson, pour répondre à
votre question au sujet de la réserve, c'est celle qui est près
de Rivière du Nord et non pas celle près de
Témiscamingue.
M. Samson: ... Notre-Dame-du-Nord. M. Côté:
Oui.
M. Samson: Dans ce cas-là, celle-là devrait rester
dans Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Côté: De prime abord, vous nous soulignez qu'il y
aurait accord des députés de Pontiac, Abitibi-Est et
Abitibi-Ouest. Il me semble, parce qu'il faudrait étudier et revoir la
carte de façon très précise, que les suggestions de
transferts que vous nous proposez sembleraient acceptables. Il semblerait qu'il
soit possible d'en tenir compte de façon très sérieuse. La
première réaction que je peux avoir... vous comprenez, c'est
très difficile, parce qu'il faut qu'on suive la même
procédure. Si vous me permettez, seulement une parenthèse, la
procédure qu'on a suivie, tout au long de nos travaux, était la
suivante. Ça peut peut-être fournir des explications pour le reste
des commentaires que vous voulez bien nous soumettre aujourd'hui. Au fur et
à mesure que les propositions nous sont faites, la première chose
que nous faisons comme travail, c'est de les transposer tout de suite sur une
carte et d'étudier le problème des transferts ou du nombre
d'électeurs.
Évidemment, l'autre aspect que nous devons immédiatement
considérer, c'est de voir si ça produit une réaction eh
chaîne en la modifiant. Dans ce cas-là, si j'ai bien compris, je
pense qu'une des limites qu'on voulait à moins que j'aie mal
compris le point que vous avez signalé tantôt observer, sur
laquelle tout le monde a beaucoup insisté, c'était que Pontiac se
termine à la rivière Lemoyne. Si je comprends bien, on
déborderait.
M. Samson: II faudrait repousser cette limite un peu vers le
nord, mais de toute façon, en regardant votre carte, vous voyez que cela
ne vous cause pas un précédent dangereux, parce que le
comté de Pontiac, sa limite nord étant actuellement la
rivière Lemoyne, vous retrouvez la limite nord de Gatineau beaucoup plus
haute. Elle entre dans les trois quarts du comté de Rouyn-Noranda, la
limite nord de Gatineau.
M. Côté: Ce serait au nord, votre suggestion.
M. Samson: Ma suggestion serait de repousser la limite de Pontiac
qui est une limite nord-sud présentement, vers l'ouest; cela la repousse
d'environ 50 milles, je pense, mais ça englobe 2000 électeurs.
Compte tenu du fait que Pontiac n'a pas tellement de territoire pour 30 000
électeurs, son territoire est beaucoup moins grand que l'autre, de cette
façon, en redonnant ces 2000 électeurs à Pontiac, ce qui
en ferait 32 000, ça baisserait l'autre comté de 2000
électeurs, ce qui deviendrait plus acceptable.
Ce qu'il faut considérer évidemment je ne vous en
veux pas de ne pas le savoir, il faut avoir vécu dans cette
région pour comprendre ça c'est que Rouyn-Noranda, dans ce
comté, se trouve situé au nord du comté, c'est le
pôle d'attraction du comté, c'est là où il y a le
plus d'électeurs. Mais de là à Témiscamingue-Sud,
il y a un joli nombre de milles. Il y a une soixantaine de milles entre
Témiscamingue-Sud et Béarn-Ville-Marie, c'est isolé. De
toute façon, Témiscamingue-Sud est isolé du
Témiscamingue autant que de Pontiac. Mais comme il me paraît qu'il
serait bien raisonnable d'abaisser le nombre d'électeurs du comté
de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, j'ai pris la précaution d'en
parler avec le député de Pontiac-Témiscamingue pour voir
si ça pouvait causer des problèmes; d'après lui, c'est
acceptable pour son comté, que Témiscamingue soit dans cete
orbite, compte tenu du fait que la population de Témiscamingue-Sud est
une population qui a exactement la même mentalité que celle de
Pontiac.
M. Côté: La première réaction que
j'aurais, M. Samson, serait la suivante. Peut-être que vous nous
soumettez une solution surtout s'il y a un accord entre les
députés qui, finalement, nous apporterait... C'est un des
points où on a eu le plus de difficulté à travailler,
surtout à cause du grand nombre de représentations qu'on a eues
pour faire du Témiscamingue une circonscription d'exception. Cet endroit
de la carte, ce secteur de l'Ouest du Québec a été une des
plus difficiles.
C'est pour cela que j'ai l'impression que la proposition que vous nous
faites, si elle rejoint l'accord de d'autres députés, peut nous
permettre d'en arriver à un compromis.
M. Samson: En discutant avec M. Larivière hier je
m'excuse de l'avoir oublié il m'a fait remarquer que c'est
à Laniel qu'il y avait une limite. Je pense que c'est un
parallèle que vous retrouvez là. Est-ce que cela se trouve sur
votre carte? Sur la mienne, je n'ai pas ce genre d'information. Il m'a dit que
ce serait facile à séparer à Laniel. Est-ce que c'est une
ligne parallèle?
M. Côté: Ce serait le 47e parallèle
probablement.
M. Samson: C'est le 47e parallèle. C'est ce qu'il m'a dit
hier, mais je ne m'en rappelais pas.
M. Côté: La proposition que vous faites rejoint en
partie des représentations qui nous ont été faites par des
gens de Pontiac.
M. Samson: Oui. Il m'a dit cela aussi.
M. Côté: Vous avez peut-être une proposition.
Je dis toujours peut-être parce que, comme je l'ai mentionné
tantôt, on va la transposer et on va voir sur les cartes. Si c'est
possible...
M. Samson: Ce que je suggère, c'est sûr que cela
n'atteint pas encore l'idéal pour les gens de Témiscamingue qui
continuent encore à réclamer un comté d'exception, mais
c'est un compromis qui m'apparaîtrait plus acceptable, en tout cas, et
peut-être plus facile à leur faire comprendre.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): M. le
Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
Région de Kamouraska-Témiscouata
Rivière-du-Loup
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Merci, M. le Président. Je remercie les membres de la commission,
MM. les juges, et je tiens à féliciter les maires de
Témiscouata, Kamouraska et du comté voisin de
Rivière-du-Loup et les citoyens de s'être
déplacés.
Un peu comme le disait le député de Rouyn-Noranda, avant
1973, Kamouraska, Témiscouata et Rivière-du-Loup,
c'étaient trois comtés. En 1972, lorsque la dernière carte
avait été faite, le Témiscouata avait mangé un coup
de matraque pour le séparer et en donner une partie à
Rivière-du-Loup et une partie à Kamouraska.
Vous avez eu des représentations sur la carte électorale,
au mois de février, du conseil de comté de Témiscouata qui
vous demandait de leur redonner leur comté, le comté de
Témiscouata, qui comprenait 16 ou 17 municipalités. J'ai
d'ailleurs ici le mémoire que j'ai lu attentivement. Après
consultation, ils sont encore d'accord sur ce point, de ravoir leur
comté.
Un peu comme le disait le député de Rouyn-Noranda, dans
les comtés urbains, comme Kamouraska, Témiscouata ou
Rivière-du-Loup il n'y a que la partie arrière de
Rivière-du-Loup qui est rurale on a de sérieux
problèmes, comme députés, à voir nos gens, à
cause de la distance. Si le député vient du côté est
ou ouest du comté, il y a toujours des problèmes de
communications entre les électeurs, même si le nombre
d'électeurs n'est pas de 40 000 ou de 50 000. Ce sont les distances qui
défavorisent les électeurs de ces comtés.
Vous prenez un comté de Montréal de 25 000, 30 000 ou 35
000 électeurs, comme le disait le député tout à
l'heure, ce n'est pas un problème parce que les services sont
déjà là. Ils n'ont pas de problèmes de voirie
rurale, de voirie municipale, de chemins à vocation agricole. Tout cela
existe dans le comté de Kamouraska-Témiscouata aussi bien que
dans celui de Rivière-du-Loup. (11 h 30)
Depuis lundi, après que la carte a été
déposée, j'ai eu à peu près une douzaine de
télégrammes venant du secteur de Kamouraska. Ces gens s'opposent
carrément au nouveau découpage présenté le 24 mars.
Ils sont d'accord à donner à nouveau à Témiscouata
son comté, à Kamouraska son comté et à
Rivière-du-Loup son comté, pour la raison que je donnais tout
à l'heure. Ce n'est pas tellement à cause du nombre
d'électeurs. On pourrait faire des exceptions. C'est sûr qu'il
faut s'arrêter à 26 000 électeurs.
Kamouraska-Témiscouata et Rivière-du-Loup englobent environ 61
000 ou 62 000 électeurs, je n'ai pas les chiffres exacts. Cela pourrait
se diviser en trois. Kamouraska et Témiscouata je suis sûr
que mon collègue pourra en parler tout à l'heure seraient
d'accord à reprendre ce qu'on avait avant 1973, avant la dernière
carte, 1972.
En regard de la proposition du conseil du comté de
Témiscouata, j'ai d'ailleurs des télégrammes de quelques
municipalités qui disent qu'elles n'acceptent pas la nouvelle carte.
Elles sont d'accord pour ravoir le comté de Témiscouata, mais
elles ne veulent pas briser la partie de Rivière-du-Loup, de
Trois-Pistoles, de l'Isle-Verte et toutes les paroisses qui sont à
l'arrière.
Je représente un peu les deux secteurs dans mon comté de
Kamouraska-Témiscouata. C'est sûr que les gens de Kamouraska
n'acceptent pas votre nouvelle proposition de carte. D'ailleurs, vous aurez
sûrement des gens qui feront des pressions auprès de la
commission. Comme Témiscouata, les gens veulent garder leur
entité, leur culture. Le palais de justice de Rivière-du-Loup
porte le nom du palais de justice du district de Kamouraska. On a notre
entité aussi, comme Témiscouata a son entité et comme
Rivière-du-Loup a son entité.
C'est pour cela, M. le Président, que je demande à la
commission de vérifier, de retourner cela de bord pour voir s'il n'y
aurait pas possibilité de donner à Témiscouata son
comté, même avec 20 000, 21 000 ou 22 000 électeurs,
à Kamouraska, son comté et à Rivière-du-Loup son
comté. J'ai vu dans la liste des nouveaux comtés que ce n'est pas
un comté de plus ou un comté de moins qui fait la
différence. Quant à être parti, aussi bien essayer de
satisfaire la population éloignée. Je vous dis que ce n'est pas
un cadeau pour un député d'être obligé de parcourir
une distance de 135 milles pour aller d'un bout à l'autre de son
comté avec les problèmes qui existent dans nos comtés. Ce
ne sont pas des comtés de Montréal, ce ne sont pas des
comtés de Québec. C'est pour cela que je demanderais la
révision du projet de carte pour voir s'il n'y aurait pas
possibilité de faire une petite exception, parce qu'on est tout
près de la limite de 26 000 électeurs qui serait
permise. Vous l'avez déjà fait dans une couple de
comtés.
Je sais que, du côté du comté où on veut
annexer Rivière-du-Loup à Kamouraska, c'est sûr qu'il va y
avoir des oppositions très fortes de la part de mon collègue de
Rivière-du-Loup. Il va sûrement prendre la parole lui aussi. Tout
cela pourra aller ensemble. Si ce n'est pas possible, une bonne partie des
municipalités qui m'ont fait parvenir des télégrammes
demandent le statu quo, demandent de ne pas aller donner un autre coup de
matraque à un autre comté pour...
Le Président (M. Richard): Je prierais peut-être M.
le président Lemieux de céder la parole immédiatement au
député de Rivière-du-Loup. M. le député de
Rivière-du-Loup.
M. Boucher: Merci, M. le Président. Je vais essayer
d'être le plus bref possible, étant donné la
complexité de l'affaire. Je pense qu'il y a eu un malentendu, au
départ, avec la question de la consultation. Je comprends que les
commissaires ont peut-être tenu compte on m'a dit que, dans 90%
des cas, ils en avaient tenu compte dans leur rapport préliminaire
des représentations qui ont été faites lors des
différentes réunions tenues à travers le
Québec.
Dans le cas de celle de Rivière-du-Loup, le rapport V, le rapport
de la carte de la démocratie, disait: Aucun changement. Ce fut à
peu près comme cela pour l'ensemble des comtés de l'Est du
Québec. Il n'y avait aucun changement dans le rapport V.
Les municipalités et les conseils de comté ont pris
connaissance du rapport et se sont abstenus de faire des représentations
en pensant qu'il n'y aurait pas de changement. Ils acceptaient on
pourrait dire: Qui ne dit mot consent le rapport V. Or, un conseil de
comté, le comté de Témiscouata, est allé faire des
représentations devant la commission pour dire 11
municipalités sur 37 qu'il voulait avoir un comté qui
s'appellerait le comté de Témiscouata. On s'attendait
peut-être, à ce moment, qu'il y ait un changement, qu'il y ait un
découpage avec des changements mineurs, mais pas un chambardement.
Les municipalités qui acceptaient le rapport V ont dit: Cela ne
sert à rien d'aller devant la commission pour dire qu'on est d'accord.
Ce sont celles qui n'étaient pas d'accord qui y sont allées. Dans
ce cas, je pense qu'il y a eu une espèce de malentendu au départ
dans la représentation, parce qu'aujourd'hui, les conseils de
comté de Kamouraska... Dans le territoire dont on parle, il y a quand
même trois conseils de comté municipaux, il n'y en a pas qu'un. Il
y a le conseil de comté de Kamouraska, il y a le conseil de comté
de Rivière-du-Loup, il y a le conseil de comté de
Témiscouata. A partir de ce moment, si on respecte la démocratie,
il faudrait quand même qu'on sache un peu aussi l'opinion des deux autres
conseils de comté. Or, les deux autres conseils de comté sont
complètement en désaccord sur la proposition qui est faite dans
le rapport actuel.
Je pense qu'on ressuscite en même temps une vieille chicane. En
1972, M. Drouin, je pense que vous étiez là. Qu'est-ce qui s'est
passé en 1972? On avait justement apporté à peu
près ce pattern, et la population s'est soulevée et a dit: Non,
ce n'est pas ce qu'on veut. On a décidé en 1972 de la carte
actuelle qui fonctionne quand même depuis deux mandats et qui, à
mon sens, ne pose pas d'inconvénients majeurs. C'est pour cela que je
dis qu'il ne faudrait quand même pas remettre encore... Les gens
commencent à être tannés de toujours livrer les mêmes
batailles. La bataille revient toujours périodiquement.
Quand on regarde aujourd'hui la division actuelle, où on a deux
comtés, si on regarde le rapport de la population de 1979, on voit que,
dans le comté de Rivière-du-Loup, actuellement, la population
électorale, en 1979, vous avez 30 931 de population et, dans le
comté de Kamouraska-Témiscouata, vous avez 30 630, deux beaux
comtés bien balancés sur le plan de la représentation, un
député pour cela. On propose actuellement de virer cela de bord,
35 000 dans le comté de Ri-vière-du-Loup-Kamouraska et 26 000
dans le comté de Témiscouata. Cela veut dire que le
député de Kamouraska-Rivière-du-Loup va avoir 10 000
électeurs de plus à représenter que son collègue
dans le comté de Témiscouata. Sur le plan de
l'égalité des chances, surtout quand on joue avec des populations
d'une trentaine de mille électeurs, cela donne des pourcentages assez
élevés de représentation, 10 000 électeurs de plus
que l'autre.
Pour ma part, j'ai évidemment consulté les
municipalités actuellement qui ont vu... Je leur ai fait part de la
nouvelle proposition et c'est à ce moment que les gens ont dit: Cela ne
fonctionne pas. On réveille encore la vielle chicane de 1972. Le conseil
de comté de Kamouraska et le conseil de Rivière-du-Loup sont
complètement contre la proposition actuelle. Cela créerait plus
de problèmes que cela va en régler. Cela réveille des
vieilles rivalités entre les municipalités. Quand on regarde
cela, vous avez, par exemple, Cabano, à 45 milles de
Rivière-du-Loup, et, de l'autre côté, à 35 milles,
Trois-Pistoles. Pour aller à Trois-Pistoles et se promener entre les
deux, cela fait quand même à peu près 90 milles. Cela
commence à être des distances! Pour un député qui va
représenter cette circonscription, il va y avoir des problèmes
tantôt.
J'ai l'impression que la commission devrait maintenir le rapport V,
parce qu'à ce moment, on garde quand même une certaine
cohérence dans les populations, dans la représentation et, en
même temps, cela fonctionne depuis deux mandats, les gens commencent
à être habitués. Qu'il y ait encore des nostalgies pour
l'ancien comté de Témiscouata, on comprend cela, c'est humain,
mais quand même, il faut regarder les choses d'une façon
réaliste et dire: Cela a fonctionné comme cela pendant deux
mandats, depuis 1972, et cela n'a pas créé de révolution.
MM. les commissaires, je vous soumets respectueusement cette demande, dans le
sens de maintenir tout simplement le rapport V.
Le Président (M. Richard): M. le commissaire
Côté.
M. Côté: M. Boucher, M. Lévesque, c'est
évident que le problème que vous soulevez et la solution que nous
avons essayé de trouver aux représentations qui ont
été faites est d'envergure, il va de soi que, dans ce
coin-là, ce n'est pas facile.
M. Boucher, vous avez fait état tout à l'heure du fait
qu'on avait peut-être mal interprété les invitations que la
commission a faites à la population de faire des représentations
et que certaines personnes ou certains groupes s'en sont prévalus,
tandis que d'autres, non. Tant mieux pour celles qui s'en sont prévalues
et tant pis pour celles qui ne s'en sont pas prévalues. On a fait
tellement de publicité, d'ailleurs, qu'on nous a fait remarquer qu'on en
a peut-être trop fait à certains moments.
D'autre part, on a également ajouté dans notre
publicité le fait qu'on a prévenu qu'un changement à une
circonscription pouvait entraîner des changements même au rapport
V. On a fait une publicité spéciale là-dessus. Je tiens
simplement à vous apporter cette précision, parce que les gens
ont été bien prévenus de ça.
D'autre part, je voudrais comprendre, de la part de M. Lévesque,
si la proposition qu'il faisait tout à l'heure était de revenir
au rapport V ou de revenir à la situation antérieure qui
existait, de retrouver l'ancien Kamouraska, l'ancien Rivière-du-Loup et
l'ancien Témiscouata. Si c'est ça, ça veut dire, en termes
d'électeurs, que l'ancien Kamouraska compterait 17 921 électeurs,
Rivière-du-Loup, 28 000 et Témiscouata, 14 000. Si vous
permettez, je veux simplement fournir une autre explication. Ce secteur pour
nous est certainement l'un des plus difficiles à analyser et à y
trouver une solution.
On a souvent entendu devant la commission, à l'occasion des
représentations qui nous ont été faites, un argument qu'on
a retrouvé pendant toute notre tournée à travers la
province, un argument qui est un des paramètres, je dirais, qu'on a
retenus, des décisions qu'on a appliquées pratiquement partout et
qui nous a passablement surpris comme argument, du fait qu'on le retrouve
constamment. On l'a même retrouvé à l'intérieur de
villes, dans une ville comme Montréal; on nous a fourni l'argument
suivant: Les gens nous disent qu'ils ont un sentiment d'appartenance à
un milieu, à un endroit déterminé, à une
région déterminée, à tel point qu'on a eu
l'impression à certains moments, qu'on avait affaire on a
employé cette expression à différentes patries,
à différents pays ou à différents coins du pays, le
sentiment d'appartenance à un milieu.
Quand les représentations nous ont été faites
concernant les délégations qui sont venues de la région de
Témiscouata, c'est un des principaux arguments qui nous ont
été apportés. On s'est dit: De quelle façon peut-on
essayer de donner suite à cette demande sans c'est là
qu'est le dilemme pour nous, cela a été une des autres
préoccupations qui nous ont animés tout le long de notre travail
créer une nouvelle circonscription. Je vais vous donner quelques
chiffres. Si on retenait la proposition d'avoir Kamouraska, Rimouski,
Rivière-du-Loup, Témiscouata, cela affecterait également
Montmagny-L'Islet. Là, il faut voir qu'il y a une conséquence...
C'est toujours une solution possible. Je le mentionne, mais on aurait des
circonscriptions dont le nombre d'électeurs serait très petit. Ce
serait de 24 000, 23 000, Rimouski serait plus haut, 33 000,
Rivière-du-Loup, 24 000... On arriverait peut-être juste sur la
marge.
Ce qu'on a essayé d'éviter, c'est de ne pas avoir
d'exceptions, dans toute la mesure du possible. Mais peut-être que vous
nous arrivez avec des arguments qui nous amèneraient à avoir des
exceptions, mais ne pas avoir d'exceptions, dans la mesure du possible, plus
bas que 24 000. Si vous remarquez, toutes les exceptions qu'on a
proposées et qu'on propose, sont toutes au-delà du chiffre de 40
000. Si, évidemment, tout le monde nous fait des représentations
et nous dit: Écoutez, ayez d'autres circonscriptions avec une exception,
il faut bien retenir que ça veut dire que non seulement ce ne sera pas
douze nouveaux membres à l'Assemblée nationale, mais ce serait
treize. On a augmenté d'un à cause de l'argumentation de la
population qu'on mentionne au rapport V. S'il faut l'augmenter d'un autre, je
pense qu'il faut se poser la question.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Oui, c'est sûr que, comme vous dites, faire quatre comtés
peut-être en allant un peu vers Montmagny-L'Islet, quand vous parlez de
Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata, vous empiétez un
peu sur le comté de Montmagny-L'Islet, Saint-Jean-Port-Joli, etc. Quand
vous disiez tout à l'heure Kamouraska, 17 000, Rivière-du-Loup,
20 000, si vous mettez le vieux Kamouraska d'avant 1972... (11 h 45)
M. Côté: C'est ce que je voulais comprendre dans
votre question, tout à l'heure, quand vous avez dit qu'il faudrait
revenir aux anciennes. Est-ce que c'est celui du cinquième rapport,
c'est-à-dire la situation actuelle, ou du très vieux quand on
retrouvait Kamouraska, Rivière-du-Loup et Témiscouata, dans les
années 1930.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Comme mon collègue le mentionnait tout à l'heure, c'est
sûr que d'ici à ce que la carte soit publiée, il y a
sûrement des conseils de comté et des municipalités qui
vont donner leur opinion, ils peuvent vous les faire parvenir par
résolution de conseil ou par télégramme. Je veux dire que
si vous nous entendez, si vous prenez nos suggestions et les regardez, à
la suite de représentations qui seront faites des élus municipaux
et des chambres de commerce, est-ce que vous allez en tenir compte ou bien
est-ce que le rapport est définitif?
M. Côté: Non, non. Je m'excuse, le principal
objectif de notre présence ici ce matin, c'est d'entendre vos remarques
et vos représentations, de les étudier et d'en tenir compte de la
même façon que, comme je l'ai exprimé tout à
l'heure, si on veut publier dans les journaux et que les gens nous fassent des
représentations, c'est pour en tenir compte.
Mais il va de soi que, lorsqu'on dit qu'on va en tenir compte, ça
ne veut pas nécessairement dire qu'on va donner suite à toutes
les demandes qui nous seront faites. On va les étudier avec le plus
grand sérieux possible, c'est certain. Soyez assurés qu'on va les
étudier avec beaucoup d'attention.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Rivière-du-Loup.
M. Boucher: II y a un aspect que je n'ai peut-être pas
mentionné tantôt on a parlé de la population
c'est la question du nombre de paroisses. Si on regarde la situation actuelle
dans les deux comtés Kamouraska-Témiscouata, il y a 34 paroisses.
Si je compte la ville de Pohénégamook, ça fait quand
même trois... Il y a donc 34 paroisses et, dans le comté de
Rivière-du-Loup, 29 paroisses. Alors, cela s'équilibre.
Là, on aurait 10 000 de plus de population et les deux
comtés auraient à peu près le même nombre de
paroisses, soit 31 et 33. Cela reste quand même une objection. Pour 10
000 de population de plus, le député aurait simplement le
même nombre de paroisses que l'autre qui en aurait 10 000 de plus. Il y a
encore un déséquilibre à ce moment-là.
M. Côté: Très bien, on va se repencher
là-dessus.
M. Boucher: Vous avez dû certainement prendre connaissance
de tous les télégrammes et de toutes les résolutions que
les conseils de comté vous ont fait parvenir. On voit que la population
est au courant actuellement. Elle ne l'était pas lors des auditions,
mais elle l'est actuellement. Quand on parle de la publicité qui a
été faite pour les auditions, c'est évident que les gens
regardaient ça et ils étaient au courant du rapport V. Ils
n'étaient pas au courant de ce qui pouvait éventuellement leur
arriver dans la face. Alors ils se basaient sur le rapport V pour dire: On n'a
pas de changement à présenter, alors on n'y va pas. Ce sont ceux
qui avaient à proposer ce qu'on a dans le rapport actuellement qui y
sont allés, mais il faudrait quand même regarder si,
démocratiquement, cela s'équilibre, les représentations
qui ont été faites par rapport à celles qui se font
présentement.
M. Côté: C'est pour ça qu'on va tenir compte
des autres représentations qui nous parviendront.
M. Boucher: Merci beaucoup, M. Côté.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le commissaire
Côté. M. le député de Pointe-Claire, avant de vous
céder la parole, j'aimerais connaître l'opinion des membres de la
commission sur l'heure de la suspension de nos travaux. Certains membres m'ont
fait valoir qu'il y avait au moins un caucus de formation politique ce midi.
Peut-être que l'intervention du député de Pointe-Claire
devrait être la dernière ce midi, compte tenu du fait que nous
nous retrouverons après la période de questions cet
après-midi. Est-ce qu'il y a consentement là-dessus?
M. Saint-Germain: M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Germain...
M. Saint-Germain: Le député de Pointe-Claire est
mon voisin. Peut-être qu'il n'y aura pas lieu...
Mme Cuerrier: Ce n'est pas le député de
Saint-Germain, c'est Jacques-Cartier.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Oui. Comme le député de
Pointe-Claire, on pourrait faire la discussion...
Le Président (M. Richard): Oui, je pense que cela ne
posera pas de problème. M. le député de Pointe-Claire,
vous avez la parole.
M. William Shaw
M. Shaw: Avec le temps qui s'écoule, j'ai d'autres
remarques au sujet du pourcentage de vote dans les comtés de l'Ouest de
l'île de Montréal. Premièrement, vu qu'il est presque
certain que cette carte sera déposée, il y a des changements de
noms de comtés.
Mon collègue, le député de Jacques-Cartier voit son
comté coupé en deux entre le comté de Marquette et le
comté de Jacques-Cartier. J'ai vu le mien coupé en deux et on
suggère que, compte tenu du fait que la ville de Pointe-Claire n'est pas
seulement la principale ville dans le nouveau comté de Jacques-Cartier,
qu'elle représente les deux tiers de la population de ce comté,
compte tenu du fait que le symbole du moulin de Pointe-Claire a
été le symbole du West Island depuis 250 ans et compte tenu du
fait que le comté de Pointe-Claire est devenu maintenant presque
symbolique dans notre région, que le nom du comté de
Pointe-Claire remplace celui de Jacques-Cartier et que celui de Jacques-Cartier
remplace celui de Marquette. En même temps, je veux suggérer que
le nom de Nelligan, parce que le nom de Nelligan, à mon avis, a
été choisi je ne sais pourquoi, le nom de Nelligan soit
changé pour le nom de Macdonald, qui représente le collège
Macdonald, qui est comme un symbole de formation en agriculture depuis 200 ans
ou presque. Les efforts
de la famille Macdonald pour le Québec, c'est plus
représentatif du milieu du West Island que le nom de Nelligan. C'est une
suggestion qui, à mon avis, est valable, et je suis très
conscient de la pensée des citoyens de West Island. Le
député de Jacques-Cartier pourrait peut-être...
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le Président... M.
le député de Jacques-Cartier.
Région de Montréal
M. Saint-Germain: Mme la Présidente, premièrement,
je me demande pour quelle raison, dans tous les projets de redistribution des
comtés, on a semblé tenir à séparer la ville de
Lachine. Lachine a toujours été traditionnellement incluse dans
un même comté et on n'a jamais vu son territoire divisé.
C'est d'ailleurs une des plus anciennes villes de l'île de
Montréal. Sa fondation date déjà de quelques
siècles. Il s'est établi dans la ville de Lachine des relations
entre tous ses citoyens, des relations d'affaires, des relations sociales,
culturelles, et il me semble inconcevable qu'on puisse diviser la
municipalité ainsi, d'autant plus qu'en conservant
l'intégrité du territoire de Lachine, on peut facilement, en
allant vers l'est ou vers l'ouest, construire un comté nouveau.
D'ailleurs, Lachine a toujours servi de pivot au comté auquel elle a
appartenu. Il y a une autre chose que je remarque et c'est dommage. Je crois
qu'entre les citoyens de langues différentes à Lachine, il y a
toujours eu une harmonie. On a été habitué à vivre
ensemble et je remarque qu'avec cette nouvelle proposition, on scinde la
municipalité en deux, à la 32e avenue, et on sépare
complètement, au point de vue représentativité au niveau
provincial, les citoyens anglophones des citoyens francophones. Je me demande
si, à long terme c'est là un actif en vue de développement
futur de Lachine comme d'un certain esprit qui devrait exister dans le
comté.
Ceci dit, Mme la Présidente, dans le cinquième rapport, la
division se faisait au niveau de la 46e avenue. On avait poussé le nom
de Jacques-Cartier vers l'ouest, bien qu'en fait, la grande majorité des
citoyens qui sont actuellement dans le comté de Jacques-Cartier se
trouvaient à être inclus dans ce nouveau comté de LaSalle,
c'était le nom qu'on donnait dans le temps. Alors, on poussait vers
l'ouest le nom de Jacques-Cartier, on appelait ce nouveau comté LaSalle,
bien que la majorité des votants actuels du comté de
Jacques-Cartier se soient trouvés inclus dans le nouveau comté de
LaSalle.
On avait poussé vers l'ouest le nom de Pointe-Claire, ce qui
faisait que la ville de Pointe-Claire n'était plus dans le comté
de Pointe-Claire; cela m'a semblé tout à fait contre le gros bon
sens. Je ne sais pas, dans la distribution des noms, jusqu'à quel point
le cinquième rapport vous a influencés, mais il me semble qu'il
serait normal qu'on laisse le nom de Jacques-Cartier approximativement dans la
région du nouveau comté que vous appelez maintenant
Marquette.
La ville de LaSalle comme la ville de Saint-
Pierre et comme cette partie de Lachine, cela a toujours
été dans le comté de Jacques-Cartier, pour autant que je
me souvienne. Le comté s'est agrandi, on a ajouté les noms de
Baldwin et Saint-Laurent et, dans la division, on a conservé le nom de
Jacques-Cartier seul.
Il y a un autre facteur qui se dégage lorsqu'on observe ce
nouveau comté, c'est que la commission a semblé vouloir
séparer les anglophones des francophones. Je ne sais pas si c'est une
politique, une philosophie ou une façon de voir qui a été
établie à la commission ou si c'est un pur hasard qui a fait
cette division. On sépare Lachine selon les groupes ethniques et on
ajoute, à cette partie est de Lachine, la ville de Saint-Pierre qui est
en majorité francophone et qui faisait partie d'un comté
anglophone, à majorité anglophone.
Une autre chose qui m'a frappé, pour appuyer ce que je vous dis,
je ne sais pas si je parle d'une façon que va apprécier Madame
qui représente le comté de Vaudreuil-Soulanges, vous avez soutenu
qu'il devait y avoir là une exception, parce que,
géographiquement, ce comté est borné par la rivière
Ottawa et le fleuve Saint-Laurent. Cela se soutient très bien, mais vous
avez l'île Perrot; si je ne m'abuse, vous avez conservé
l'île Perrot dans le comté de Vaudreuil.
A l'île Perrot, les relations commerciales, sociales ou
culturelles se font toujours vers l'ouest. Elles ne se font certainement pas
vers Rigaud ou vers Cornwall ou le long du fleuve, vers le sud. Cela me semble
évident. D'ailleurs il y a beaucoup de citoyens de Lachine qui se sont
établis a l'île Perrot et il y a une bonne partie des gens de
l'île Perrot qui gagnent leur vie sur l'île de Montréal.
Je dis cela pour dire que l'île Perrot qui est en majorité
francophone, on la détache de l'île de Montréal qui est,
à cette extrémité de l'île, peuplée de gens
de langue anglaise.
On se pose des questions. Je crois qu'on en a le droit. Mais quant
à cette séparation de Lachine, je sais bien qu'il est trop tard
maintenant parce que, comme vous le dites, ce sont des réactions en
chaîne. Mais j'aimerais bien que vous me disiez pour quelle raison, comme
on l'a fait antérieurement d'ailleurs, vous avez divisé Lachine
pour rétablir par la suite les comtés environnants. Cela semble
avoir toujours été le point de départ, cette division de
Lachine. Et comme je vous le dis, il aurait été aussi facile
d'ajouter ou de retrancher à l'est ou à l'ouest, pour garder
l'intégrité de la ville. Est-ce que je pourrais avoir une
réponse à ce point de vue?
La Présidente (Mme Cuerrier): Le député de
Mercier voulait intervenir sur le même sujet. Est-ce qu'on accepterait
maintenant de le laisser parler? M. le député de Jacques-Cartier,
vous profitez du fait que je suis la présidente de cette commission pour
intervenir auprès de la commission. Je maintiens ce que j'avais
déjà dit. M. le député de Mercier.
M. Saint-Germain: Je regrette que vous soyez à la
présidence, mais veuillez croire que loin de là
était mon idée de profiter de cette occasion. Je l'aurais
dit même si M. le président n'avait pas quitté si
tôt. Croyez que mon argumentation aurait été tout à
fait la même.
La Présidente (Mme Cuerrier): Je n'en doute pas. M. le
député de Mercier, sur le même sujet.
M. Godin: C'est au sujet du nom Nelligan, M. le Président
et MM. les commissaires. Je me réjouissais de voir que parmi les
nouveaux noms, il y avait un scientifique, Rousseau, un poète de plus,
ce qui faisait deux avec Crémazie. Vu ma profession, j'ai trouvé
cela une reconnaissance depuis longtemps attendue. Je pense qu'il y a
déjà quatre femmes. C'est peu, mais avec La Peltrie, vous
modifiez un peu. Il y a 27 hommes politiques. Macdonald sera le 28ième.
Moi, je plaiderais pour le maintien du nom de Nelligan.
La Présidente (Mme Cuerrier): Si le président ou
l'un des deux commissaires veut intervenir, ce seraient les dernières
interventions avant la suspension de ce matin. (12 heures)
M. Saint-Germain: J'imagine qu'on veut bien me
répondre.
La Présidente (Mme Cuerrier): Certainement.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'on ne devrait pas terminer cette
discussion? il me semble qu'avec quelques minutes de plus, on pourrait
terminer.
La Présidente (Mme Cuerrier): Si vous avez à
intervenir à nouveau, M. le député de Jacques-Cartier,
nous en tiendrons compte. M. le Président.
M. Lemieux: Je vous remercie, Mme la Présidente. Il y a eu
plusieurs suggestions qui se sont succédé depuis quelques
minutes. Nous avons en premier le député de la circonscription
actuelle de Pointe-Claire qui s'étonne de voir que le nom de sa
circonscription électorale a été changé en celui de
Nelligan. Effectivement, il a mentionné que la municipalité de
Pointe-Claire était retranchée à ce moment-ci de la
circonscription du même nom. C'est une politique qui est peut-être
nouvelle, qui est à titre expérimental à l'heure actuelle
chez nous. On sait très bien que la loi nous dit qu'il faut consulter la
Commission de toponymie du Québec pour l'attribution des noms à
circonscriptions électorales. Cette commission est très ouverte
à toutes les suggestions qui lui sont faites et nous prenons très
bonne note de la suggestion qui a été présentée par
M. le député de Pointe-Claire. Si je suis dans l'erreur, M. le
député pourra me rappeler à l'ordre à ce moment-ci.
Je crois qu'il a exprimé le voeu que la circonscription qui regroupe
actuellement la plus grande partie de Pointe-Claire porte l'appellation de
Macdonald.
M. Shaw: Non, Pointe-Claire, celle de Nelligan, parce que la
ville de Pointe-Claire est là-dedans et que le moulin de Pointe-Claire
est là. C'est un symbole du West Island depuis 200 ans, avant même
que cela ait été développé.
M. Lemieux: Pointe-Claire, à cause du moulin de
Pointe-Claire.
M. Shaw: J'ai suggéré que le nom de Jacques-Cartier
remplace celui de Marquette, pour garder le nom de Jacques-Cartier, qui a
toujours été le nom d'un comté.
M. Lemieux: A ce moment-là, cette proposition rattrape
celle de monsieur Saint-Germain.
M. Shaw: Celle du député de Jacques-Cartier. On
veut la même chose, garder le nom de Pointe-Claire pour les villes de
Pointe-Claire, Dorval et une moitié de Lachine et que le comté de
Marquette garde le nom de Jacques-Cartier comme avant.
M. Lemieux: Jacques-Cartier, mais vous aviez fait une proposition
tout à l'heure ou peut-être une remarque sur Macdonald.
M. Shaw: Sur le nom de Nelligan... M. Lemieux:
Nelligan.
M. Shaw: ... et du comté qui regroupe Bea-consfield,
Kirkland, Sainte-Anne-de-Bellevue, Baie-d'Urfé et l'ouest de l'île
de Montréal, dans lequel vous avez le Macdonald College, peut-être
le comté le plus WASP au Québec. J'ai proposé que ce
comté donne une image de la population. J'ai suggéré qu'au
lieu d'employer le nom de Nelligan, qui est celui d'un poète, je le
sais, reconnu au Québec, on emploie le nom de Macdonald. Jacques-Cartier
va remplacer Marquette, celui qui est Jacques-Cartier maintenant devenu
Pointe-Claire, parce que cela regroupe la ville de Pointe-Claire et les deux
autres villes et celui du West Island sera Macdonald.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le Président.
M. Lemieux: Mme la Présidente, je remercie beaucoup M. le
député de Pointe-Claire pour cette mise au point. D'ailleurs, il
m'a rappelé à l'ordre, c'est parfait.
M. le député de Jacques-Cartier a fait deux remarques.
Dans la première, il s'étonnait qu'à un moment
donné, on fasse une séparation entre les francophones et les
anglophones. Ce n'est pas du tout l'intention de cette commission de se lancer
dans des travaux de ce genre. Ce serait très malhabile de notre part
d'essayer de faire ce qu'on appelle communément de la balkanisation.
C'est une opération que MM. les commissaires veulent absolument
éviter par tous les moyens possibles.
Par contre, nous avons eu, dans le passé, à l'ancienne
commission, et même au cours des audiences que nous avons tenues à
Montréal, à plusieurs reprises, des citoyens ou des groupes
de
citoyens qui nous ont fait la remarque, et même à
l'occasion, sous toute réserve, si ma mémoire est bonne, il y a
même eu un membre de l'Assemblée nationale qui nous a dit: Faites
attention à la façon dont vous pouvez faire le découpage
dans certaines parties de l'île de Montréal, parce que, parfois,
il arrive, à la suite de méconnaissance du terrain ou des groupes
qui se retrouvent dans l'île de Montréal, que vous scindiez en
deux certains secteurs où il y a une communauté ethnique.
Lorsqu'on examine cela ce n'est pas un blâme que je veux
faire porter à l'ancienne commission, ni aux membres de cette
Assemblée nationale on voit qu'il est arrivé, à
l'occasion, dans le passé, que, dans certains découpages, on a
scindé, une fois en particulier, un secteur de Montréal où
il y avait un groupe d'Italiens qui était bien organisé, qui
était autonome, qui formait ce qu'on appelle une petite
communauté ou une petite patrie dans le jargon des gens de la place. Il
y avait une proposition pour scinder leur secteur en quatre, donc redistribuer
ce groupe d'Italiens dans quatre circonscriptions électorales
différentes. Ces gens, à ce moment, avaient poussé de
hauts cris. Je crois personnellement qu'ils avaient raison parce que
c'était faire hériter quatre membres différents de
l'Assemblée nationale d'un problème qui pouvait devenir
chronique. Lorsqu'on a procédé à cette proposition de
découpage dans la circonscription électorale de Jacques-Cartier,
sur le territoire de la circonscription actuelle, il n'a donc pas
été du tout dans notre intention d'isoler un groupe de
francophones, c'est tout à fait le contraire.
Maintenant, il y a une suggestion que l'on va retenir, celle qui nous a
été faite par M. le député de Jacques-Cartier,
à savoir la possibilité d'intégrer, dans une seule
circonscription électorale, ce que l'on appelle la ville de Lachine et
surtout le Vieux-Lachine. Nous conviendrons tous ensemble que ce n'est pas une
opération facile, mais, dès cet après-midi ou dès
demain, nous prenons acte de votre remarque et nous allons étudier le
tout à sa juste valeur.
M. Saint-Germain: Mme la Présidente, simplement pour
terminer.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Dans vos études, je sais pertinemment,
parce que ça semble être la façon que vous avez de
procéder, que les relations humaines se font de l'est à l'ouest,
dans l'ouest de l'île de Montréal. Je dis ça pour Lachine.
Il y a une chose que je voudrais vous faire remarquer. Lachine, ce n'est pas
une ville qui, après la guerre, a quadruplé ou quintuplé
sa population. On a peut-être un peu plus que doublé de
population. On n'est pas une ville champignon. Alors, il existe un fort noyau
communautaire à Lachine, de vieilles familles, soit de langue
française, soit de langue anglaise, ou des communautés italienne,
slave, et je trouverais dommage qu'on sépare la ville.
Maintenant, comme les gens de Dorval... Dorval, c'est une ville qui a
progressé, si vous voulez, beaucoup plus vite que Lachine, après
la guerre. Les gens de Lachine, les gens de l'île Saint-Pierre sont
habitués, ont des relations de toutes sortes ensemble, comme groupes.
Vous avez tout à fait liberté d'action de gruger, si vous voulez,
vers l'ouest ou de gruger vers l'est. Je crois aussi qu'on doit
considérer que, dans la partie ouest de l'île de Montréal,
c'est une population qui est sûrement plus flottante. On sait qu'il y a
beaucoup de transferts d'employés parmi les grandes compagnies et, en
plus, c'est un endroit qui se développe, qui s'est
développé beaucoup et qui se développe encore. Je crois
que... Les gens dans l'ouest sont plus habitués à voir leur
comté changer de frontières par la force des choses. Si vous
analysez les modifications qui se sont faites là depuis 1966, la carte
électorale a été modifiée profondément, mais
Lachine, tout de même, est toujours resté le noyau d'un
comté.
Je crois donc que cela devrait être étudié.
C'était aussi le même phénomène dans les rapports
précédents. Je n'ai jamais compris... Est-ce qu'il y a une raison
particulière pour laquelle vous avez... Il me semble que dans vos
études vous avez commencé par diviser Lachine pour continuer d'un
côté ou de l'autre.
M. Côté: II faut bien réaliser que dans
l'île de Montréal, une des solutions qui serait idéale,
serait de jeter des électeurs dans le fleuve...
M. Saint-Germain: De jeter les électeurs...
M. Côté: Dans le fleuve. C'est très difficile
dans l'île de Montréal parce que l'expansion de la population des
électeurs se fait aux extrémités de l'île. Donc,
pour pouvoir maintenir un certain équilibre il y a une trentaine
de circonscriptions électorales dans l'île de Montréal
il faut à un moment donné, trancher... Prenons l'exemple
de la seule ville de Lachine qui comporte 26 790 électeurs. Si on prend
le même raisonnement pour d'autres secteurs, il n'y a pas
possibilité de tenir compte d'entités comme celles-là et
de dire on va former une... à moins qu'on n'en arrive à la
conclusion qu'on va augmenter le nombre des circonscriptions
électorales, encore là.
M. Saint-Germain: Oui, mais est-ce que vous admettez, puisque
j'imagine que vous connaissez bien le secteur, qu'en partant de ces 26 000
électeurs, vous avez une liberté de découpage vers l'est
aussi bien que vers l'ouest?
M. Côté: En ce qui concerne la ville de Lachine
elle-même?
M. Saint-Germain: Oui.
M. Côté: Oui, mais il faut voir ce que cela donne
comme résultat aussi, comme réaction pour l'est
également.
M. Saint-Germain: Oui, je comprends que c'est une réaction
en chaîne, cela est tout à fait évident.
M. Côté: C'est ça, ce que vous soulevez ici,
c'est un de nos principaux dilemmes. C'est peut-être la plus grande
difficulté qu'on rencontre. On le répète à chaque
fois, mais c'est tellement important de le souligner, aussitôt qu'on
touche a une division limite, cela a une répercussion sur les autres,
surtout sur l'île évidemment.
M. Saint-Germain: Je vous remercie.
La Présidente (Mme Cuerrier): Alors, M. le...
M. Lavoie (Laval): Mme la Présidente, juste une question,
parce qu'il est possible que je n'y sois pas cet après-midi.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Laval.
M. Lavoie (Laval): J'avais donné une préavis
d'ailleurs à Me Côté. Combien a coûté la
campagne de publicité lors des auditions?
M. Lemieux: Mme la Présidente... La Présidente
(Mme Cuerrier): ...
M. Lemieux: Merci. Pour répondre à la question de
M. le député de Laval, tous les imprimés que nous avons
faits dans les journaux, dans les quotidiens et dans les hebdos, sous toutes
réserves, nous avons publié dans 222 journaux, je crois, mais
sous toutes réserves, M. le député. Je pourrais vous
communiquer le chiffre plus exactement à ce moment-là et cette
liste de journaux dans lesquels nous avons publié. On s'est
inspiré de celle que possède le Directeur général
des élections. Si on ajoute également le coût des annonces
publicitaires que nous avons fait diffuser dans les postes de radio nous
n'avons pas annoncé à la télévision, parce que
c'était beaucoup trop dispendieux et nous n'avions pas les délais
pour le faire, mais le coût était exagéré dans les
postes de télévision le total arrondi est de $800 000.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le Président,
messieurs les commissaires, nous vous remercions d'avoir bien voulu vous
prêter à ces auditions. Messieurs les membres, de consentement,
nous suspendons cette commission parlementaire jusqu'à quinze heures,
c'est-à-dire plus précisément jusqu'après la
période de questions.
M. Lavoie: Elle va être convoquée de nouveau. C'est
comme si c'était sine die, en somme.
La Présidente (Mme Cuerrier): Alors, sine die, bien
sûr.
Fin de la séance à 12 h 16
Reprise de la séance à 15 h 57
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): A
l'ordre, messieurs!
Il s'agit de la réunion de la commission parlementaire de
l'Assemblée nationale qui est composée des membres suivants: M.
Bertrand (Vanier), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Brochu (Richmond), M.
Charron (Saint-Jacques), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), Mme Cuerrier
(Vaudreuil-Soulanges), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Dussault
(Châteauguay), M. Goulet (Bellechasse), M. Jolivet (Laviolette), M.
Lamontagne (Roberval), M. Lavoie (Laval), M. Levesque (Bonaventure), M. Marquis
(Matapédia), M. Richard (Montmorency). J'ajoute que tous les membres de
l'Assemblée nationale, même s'ils ne sont pas membres
officiellement de la commission de l'Assemblée nationale, peuvent avoir
le droit de parole et ont le droit de parole à cette commission.
Oui, M. le député de Gatineau.
M. Gratton: Au cas où il pourrait y avoir un vote
très important qui risquerait de renverser le gouvernement,
pourriez-vous noter que M. Lamontagne (Roberval) sera remplacé par M.
Blank (Saint-Louis) et que M. Lavoie (Laval) sera remplacé par
moi-même?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
fait, M. le député de Gatineau. Le ministre de la Fonction
publique et député d'Abitibi-Ouest m'informe que, pour des
raisons d'horaire, il aimerait prendre la parole en premier. Il en a seulement
pour quelques minutes. Or, je suis sûr qu'il y a un consentement pour
permettre au député d'Abitibi-Ouest de dire ce qu'il a à
dire. M. le député d'Abitibi-Ouest.
Région de l'Abitibi-Témiscamingue
(suite)
M. Gendron: Je remercie, M. le Président, les membres de
la commission de me permettre d'intervenir immédiatement. Effectivement,
je vais essayer d'être très bref. J'aimerais faire seulement
quelques commentaires. D'ailleurs, ce sont à peu près les
mêmes commentaires que j'avais faits lors des auditions que les membres
de la commission nous avaient permis de faire.
Je voudrais d'abord souligner aux membres de la commission permanente de
la refonte des districts électoraux que je regrette qu'ils n'aient pu
donner suite à la demande presque unanime des citoyens de la
région d'Abitibi-Témiscamingue concernant un comté
particulier pour les gens de Ville-Marie, du Témiscamingue
francophone.
Ceci étant dit, je suis quand même heureux, compte tenu que
vous n'avez pas pu donner suite à cette demande, que vous ayez reconnu
le principe de la création d'un comté nordique que vous avez
appelé l'Ungava. Je pense que c'est quelque chose qui est très
bien accueilli par tous les citoyens de l'Abitibi-Témiscamingue, avec
une seule réserve. A ce sujet, d'ailleurs, je voudrais vous dire que je
pense avoir l'appui de mon
collègue d'Abitibi-Est qui vous en parlera, de M. le
député de Rouyn-Noranda, M. Samson, qui a été
entendu ce matin, je pense, pour dire que le comté d'Ungava, je pense,
ne devrait pas inclure la ville de Lebel-sur-Quévillon. Il est tout
à fait irrégulier, je pense, que la ville de
Lebel-sur-Quévillon qui compose naturellement, à tous les points
de vue je n'ai pas envie de me référer à vos
propres critères, contenus dans votre document de présentation,
sur lesquels vous vous êtes basés pour faire un partage de la
carte électorale il me semble que, tout naturellement, les gens
de Lebel-sur-Quévillon ont toujours composé avec plus
particulièrement l'est de la région, c'est-à-dire
Senneterre, Val-d'Or. Vous l'avez presque reconnu en maintenant Beattyville
dans le comté d'Abitibi-Est. (16 heures)
Ce que j'aimerais faire comme représentation, c'est qu'il me
semble que Lebel-sur-Quévillon devrait beaucoup plus naturellement
être à l'intérieur de la circonscription d'Abitibi-Est que
du comté nord qu'on appelle Ungava. En termes de découpage, sans
être un spécialiste, je pense que cela ne pose à peu
près aucun problème de réadapter ce découpage.
L'autre commentaire que je voudrais faire, c'est celui au niveau du
comté d'Abitibi-Ouest. Je pense qu'unanimement tous les intervenants de
la région, de même que les quatre représentants des
circonscriptions de l'Abitibi-Témiscamingue, avaient convenu que, pour
Abitibi-Ouest, il est inconvenant de placer les municipalités de
Dupar-quet et de Rapide-Danseur avec Rouyn-Noranda, compte tenu qu'il y a une
bande de dix ou quinze milles inhabitée entre les deux territoires,
c'est-à-dire Rouyn-Noranda et Abitibi-Ouest. Pour toutes sortes de
raisons, Duparquet et Rapide-Danseur ont toujours eu, également, des
relations avec les gens du comté d'Abitibi-Ouest, plus
particulièrement l'agglomération de La Sarre, au point de vue
scolaire, au point de vue des services de santé, à tous les
égards. Les citoyens de Duparquet et de Rapide-Danseur font affaires et
fonctionnent avec le côté ouest plutôt que la limite centre
de Rouyn-Noranda et d'Abitibi-Témiscamingue.
Encore là, ce ne sont pas des bassins d'électeurs
importants, ce ne sont pas des volumes d'électeurs importants, je parle
du nombre. Donc, cela ne changerait pas du tout, globalement, le nombre
d'électeurs prévu dans l'une ou l'autre des circonscriptions
puisque, si vous les incluiez, comme cela a déjà
été en Abitibi-Ouest, c'est un volume je peux faire
erreur, mais ce serait facile de le vérifier de 500 ou 600
électeurs au maximum. Comme le comté d'Abitibi-Ouest, au moment
où je vous parle, dans ce que vous proposez, contient 29 051
électeurs, cela ne poserait pas un problème de le mettre à
29 500. Cela aurait comme avantage de diminuer, d'atténuer un petit peu
celui qui est proposé, que vous appelez
Rouyn-Noranda-Témiscaminque qui, lui, est à 36 000.
Un dernier commentaire que j'aimerais faire également pour ce qui
est de la région de l'Abitibi-
Témiscamingue. Justement, dans le comté de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, toujours puisque vous n'avez pas pu donner
suite à la demande des citoyens de la région du
Témiscamingue en enlevant Rouyn-Noranda, l'ancien comté qui
s'appelait Pontiac-Témiscamingue, je pense qu'il serait peut-être
plus logique d'analyser la possibilité d'inclure dorénavant dans
Pontiac le secteur anglophone du Témiscamingue, qui s'appelle
Témiscamingue-Sud, et les quelques localités avoisinantes et tout
simplement déplacer la démarcation, la frontière. Je pense
que c'est une rivière qui fait la frontière naturelle. De toute
façon, je pense que vous savez très bien ce à quoi je fais
allusion. Pour cela également, il y a une entente des collègues
de la région, y compris même le député actuel de
Pontiac-Témiscamingue qui serait d'accord pour inclure des secteurs
anglophones, qu'on appelle le Témiscamingue-Sud dans la circonscription
Pontiac-Témiscamingue. Encore là, ça ne fait pas un gros
volume ou un gros déplacement d'électeurs, ce qui permettrait, je
pense, de rééquilibrer. Je regrette de ne pas l'avoir sorti,
parce que j'ai préparé ça à la dernière
minute, mais je pense que les commissaires savent mieux que moi le nombre
d'électeurs que ça peut représenter,
Témiscamingue-Sud. Je ne sais pas si...
M. Côté: Témiscamingue-Sud, si on comprend
bien ce que vous désignez par ça, c'est environ 2000.
M. Gendron: C'est ça. Bon! ça va. C'est le chiffre
que j'avais, environ 2000, mais ça comprend Témiscamingue-Sud
élargi, parce qu'il y a deux ou trois petites municipalités
anglophones avoisinantes.
Quant à moi, en gros, MM. les commissaires et membres de cette
commission, ce sont les commentaires que j'aimerais faire, mais en insistant
particulièrement sur deux choses. Lebel-sur-Quévillon, je pense
qu'il est nécessaire de revoir ça et d'affecter ça en
Abitibi-Est et, en Abitibi-Ouest, laisser les composantes naturelles pour la
population de Rapide-Danseur et de Duparquet. Je suis convaincu que ça
rejoindrait tous les intervenants qui vous avaient fait part de ces
observations. Dans l'ensemble, quant à moi, je pense que vous avez
réussi à trouver un découpage convenable à la
région de l'Abitibi-Témiscamingue et j'en suis fort heureux.
Ce sont les commentaires que je voulais faire. Merci.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
Président?
M. Lemieux: M. le Président, je vous remercie beaucoup et
je tiens également à remercier M. le député
d'Abitibi-Est pour les remarques qu'il nous a faites. Nous allons les prendre
en sérieuse considération, surtout que vous êtes d'accord,
il n'y a pas de doute sur ça, avec votre confrère de
Rouyn-Noranda et, à ce moment-là... Souvent, nous avons
procédé de cette façon au cours de
nos délibérations et surtout lors de notre tournée
à travers la province. Nous avons souvent accepté des
modifications lorsque plusieurs personnes étaient d'accord. C'est plus
rassurant pour nous. On sait très bien que les membres de
l'Assemblée nationale ont souvent de meilleures connaissances du
territoire que nous en avons, même si nous en avons acquis beaucoup sur
la connaissance, du territoire. C'est pourquoi nous avions
réservé des audiences spéciales pour les membres de
l'Assemblée nationale.
Il est normal, je crois... Je parle en mon nom personnel et, d'ailleurs,
c'est un rapport préliminaire que nous avons déposé. Cette
commission se veut...
M. Gendron: Si vous permettez, M. le Président,
j'ajouterais un petit élément. Si vous deviez être
amenés à donner suite à la demande du député
de Rouyn-Noranda pour ce qui est de Cadillac, Rapide-des-Cèdres et une
autre petite agglomération, je veux simplement vous dire que je n'ai pas
aucune objection, parce qu'effectivement, il n'y a pas un gros volume
d'électeurs. Cela pourrait permettre de les transférer du
côté d'Abitibi-Est et de diminuer son nombre d'électeurs
pour Rouyn-Noranda-Témiscaminque. Mais, quant à moi,
personnellement, je n'en fait pas une objection majeure, sauf que je pense
qu'il y aurait encore une certaine affinité naturelle à composer
davantage avec l'Est plutôt que Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Je
tenais à faire le commentaire, parce que j'y pense.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
commissaire Côté.
M. Côté: C'est simplement une information je
viens d'obtenir les chiffres en ce qui concerne
Lebel-sur-Quévillon, ça représenterait 2490
électeurs; pour Duparquet et Rapide-Danseur, en tout, ça
représenterait 555 électeurs. Vous avez raison, ce ne sont pas
des chiffres énormes et, dans le sud de Témiscamingue, c'est 2093
électeurs que ça représenterait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pour
demeurer dans la même région, M. le député
d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président, merci aussi à
mes collègues de me permettre de me faufiler après mon
collègue voisin d'Abitibi-Ouest. MM. les commissaires, je voudrais
d'abord simplement dire une mot sur la carte en général pour
l'Abitibi-Témiscamingue. Je pense qu'il y a eu un bon travail de fait et
les gens de chez nous semblent très satisfaits de la consultation qui
s'est tenue, pour en arriver finalement à ce qu'on demandait
globalement, quatre comtés. Vous avez accepté aussi, et il est
très agréable de le souligner, l'idée du comté
nordique qui est, je pense, très logique en soi.
Je ne veux pas refaire tous les commentaires que j'avais faits à
l'occasion de la première com- parution devant les commissaires, mais
ça répète simplement un peu ce que le ministre et
député d'Abitibi-Ouest disait. Il y a une restriction en ce qui a
trait au comté nordique, c'est Lebel-sur-Quévillon qui, à
mon sens, pour bien des raisons, économiques, sociales, se rattache
à Senneterre et qui devrait être rattachée, je pense, au
comté d'Abitibi-Est. Parce que, de toute façon, si on regarde la
limite du comté, vous passez par le quarante-neuvième
parallèle et Lebel-sur-Quévillon est juste au-dessus. Vous me
laissez quand même des petites municipalités qui sont à six
ou sept milles de Lebel-sur-Quévillon qui va se retrouver dans le grand
comté du nord, ce qui m'apparaît un peu illogique.
Il s'agirait simplement de faire un accroc, un carré ou un
rectangle qui engloberait Lebel-sur-Quévillon avec Abitibi-Est.
Pour le reste, ça va bien. On s'est effectivement
consulté, les trois députés de la région, les
quatre même, et ce que les autres députés ont dit, entre
autres celui de Rouyn-Noranda et ce que vient de dire mon collègue
d'Abitibi-Ouest, je l'endosse également. Je pense que ça
permettrait à tout le monde de la région d'être encore un
peu plus satisfait de la nouvelle carte électorale. C'était le
commentaire que je voulais faire.
M. Lemieux: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, M.
le président.
M. Lemieux: Si M. le député me permet, ça
veut dire que vous seriez prêt à accepter ou vous pourriez
proposer que les quelques municipalités qui ont comme pôle
d'attraction, qui sont très petites, qui se retrouvent autour de
Lebel-sur-Quévillon, vous seriez d'accord qu'on puisse les ramener dans
la circonscription.
M. Bordeleau: Oui, déjà Beattyville est dans
Abitibi-Est. Il s'agit donc d'ajouter Lebel-sur-Quévillon et un autre
village, sans aller quand même trop loin; rendu à Miquelon et
Desmaraisville, ça peut facilement demeurer dans l'Ungava, parce que
ça se rattache... Vous avez une réserve indienne, par exemple,
à Waswanipi, qui est tout près de Miquelon et de Desmaraisville,
qui se rattache assez bien avec Chapais et Chibougamau. Ce n'est pas plus loin
d'un côté que de l'autre. Cela ferait simplement le tour de
Lebel-sur-Quévillon et d'un village forestier qui s'appelle Comtois, qui
est aussi à sept ou huit milles de Lebel-sur-Quévillon.
Le Président (M. Vaillancourt (Jonquière): M. le
commissaire Côté.
M. Côté: Je voudrais juste ajouter un point
d'information, parce que cela fait deux fois que deux députés
nous soulignent leur appréciation de la création de ce qu'on a
appelé la circonscription électorale nordique et qu'on a
désignée comme étant l'Ungava. C'est juste pour vous
faire
savoir que, lors des auditions à Montréal, on a eu un
mémoire présenté par M. Makiuk, de la
Société Makivik. Il faut souligner l'originalité de la
présentation de ce mémoire qui a été
présenté en trois langues: en esquimau, en français et en
anglais et nous avions, lors de ces auditions, un traducteur esquimau pour lui
permettre de s'exprimer dans sa propre langue.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci.
Pour demeurer dans cette même grande région de
l'Abitibi-Témiscamingue, je cède la parole au
député de Gatineau.
Région de l'Outaouais
M. Gratton: M. le Président, on va bifurquer. En fait, les
représentations qu'on faites le député de Rouyn-Noranda et
le ministre de la Fonction publique par rapport à l'opportunité
de rattacher ce qu'on désigne comme le Témiscamingue-Sud au
comté de Pontiac, je suis convaincu que la commission voudra bien
constater, et je n'exprime pas d'opinion là-dessus, parce que je ne m'y
connais réellement pas, mais la commission devra quand même
constater que, si on devait ajouter quelque 2000 électeurs de plus au
comté de Pontiac proposé, on retrouverait alors au-delà de
32 000 électeurs dans le comté de Pontiac, alors que le
comté voisin de Gatineau n'en compterait que 24 400.
Il n'y a rien de répréhensible à cela, sauf que
cela viendrait peut-être faciliter la tâche de la commission de
répondre favorablement à la recommandation que je voudrais lui
faire, c'est-à-dire de détacher du comté de Pontiac, pour
les inclure dans le comté de Gatineau, les municipalités du
Lac-Cayamant, je pense que c'est le canton de Dorion, aussi bien que celle du
Lac-Danford, qui sont toutes deux à la presque extrémité
nord-est du comté de Pontiac, qui n'ont réellement pas beaucoup
d'attaches avec le comté de Pontiac. Le conseil de comté du
comté de Gatineau et je pense que vous retrouverez cela dans les
demandes qui avaient été adressées à l'ancienne
commission des districts électoraux la municipalité du
canton de Dorion aussi bien que le conseil de comté du comté de
Gatineau avaient formulé des demandes dans ce sens-là, pour que
ces deux municipalités, ces deux territoires soient rattachés au
comté de Gatineau.
Il y a également cette demande que j'avais moi-même
formulée au cours de la commission spéciale qu'on a eue tout
récemment, et on ne le retrouve pas dans le rapport qu'a
déposé la commission pour la bonne et unique raison qu'on s'est
limité à parler de municipalités; mais il s'agissait
d'inclure tout le territoire du lac des Trente et un Milles dans le
comté de Gatineau. Le comté actuel de Gatineau n'inclut qu'une
partie de cet immense lac et cela aussi avait fait l'objet de demandes
répétées tant de la ville de Maniwaki, des
municipalités de Cameron et de Sainte-Thérèse-de-Gatineau
que de la corporation du comté de Gatineau. Alors, si on me le permet,
j'aimerais demander à la commission de retracer ces demandes et de voir
s'il n'y aurait pas lieu de leur donner une réponse favorable au moment
où on terminera le découpage de la nouvelle carte
électorale. (16 h 15)
M. le Président, on me permettra sûrement de dire à
la commission que le fait d'avoir ajouté un cinquième
comté dans la région de l'Outaouais a permis, à mon point
de vue à la commission de satisfaire à peu près tous les
organismes qui étaient venus comparaître devant la commission,
tant ceux qui souhaitaient un retour aux anciennes limites du comté de
Papineau, comme le juge Drouin s'en souvient, tant ceux qui ne voulaient
absolument pas voir la région de la Haute-Gatineau rattachée
à Mont-Laurier et à Laurentides-Labelle, aussi bien que ceux qui,
comme moi, préconisaient de détacher le Témiscamingue de
Pontiac, parce qu'à notre avis, ça représentait une
aberration au point de vue des distances à parcourir, tout
ça.
Je félicite la commission. Je ne pense pas qu'elle aura beaucoup
de représentations défavorables qui proviendront de la
région de l'Outaouais quant à la carte qu'elle propose
présentement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
Président.
M. Lemieux: M. le Président, avec votre permission, M. le
député a parlé du Lac des Trente et un Milles, on a
envisagé justement de le rattacher parce qu'on avait eu une demande en
ce sens. Maintenant, on s'est aperçu que la limite de la
municipalité, à un moment donné, passait au centre du lac.
Il y a des gens qui font une farce, qui nous disent: Vous prenez le poisson
dans une municipalité par rapport à l'autre. Sur la droite du
lac, si on place une carte devant soi, on a la municipalité qui fait
à peu près 260 électeurs, ce n'est rien pour écrire
à chez nous, comme on dit, en langage populaire. A ce moment-là,
est-ce que vous verriez des objections à ce qu'on coupe le territoire de
la municipalité en deux? Parce que, si on va très loin,
jusqu'à la limite de la municipalité, ça fait une
échancrure assez profonde dans la circonscription voisine. Il n'y a
personne là. Souvent, on a essayé d'éviter de couper les
municipalités en deux parce que c'est sûr que c'est embêtant
pour tout le monde, aussi bien pour les membres de cette Assemblée
nationale que pour le directeur général des élections, qui
doit respecter des procédures spéciales.
Donc, est-ce que vous auriez des objections, hypothétiquement,
à ce que l'on rattache le Lac des Trente et un Milles, qu'on n'englobe
pas toute la municipalité, mais seulement les parties habitées?
C'est sûr que ça fait une municipalité qui est dans deux
circonscriptions électorales.
M. Gratton: Ceux qui sont à l'origine de cette demande
d'inclure tout le lac des Trente et un Milles dans le comté de Gatineau,
c'est la munici-
palité de Sainte-Thérèse-de-Gatineau surtout, qui
est elle-même dans le comté de Gatineau, il va sans dire, mais
c'est parce que le seul accès possible au Lac des Trente et un Milles,
tant à l'extrémité est ou à droite, quand on
regarde la carte, qu'à l'extrémité ouest, se retrouve dans
cette municipalité. Ces gens disent donc que toutes les dépenses
afférentes à l'accès à ces gens, c'est nous qui
devons les assumer, même si le territoire en question est situé
dans une municipalité dont je ne sais pas le nom et qui est à
l'est, mais, en tout cas, il n'y a pas de route d'accès.
Personnellement, je ne pense pas que ceux qui font cette demande
auraient quelque objection que ce soit à ce que la municipalité
à l'est soit scindée de façon à permettre... On
parle même de la ligne de division des eaux, parce qu'effectivement, la
limite qu'on souhaite voir adopter serait celle où les eaux se
séparent pour venir, d'une part, dans l'Outaouais et, d'autre part, dans
la région des Laurentides.
Alors, il n'y aurait pas d'objection de principe, je ne pense pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député d'Abitibi-Ouest a quelque chose à ajouter.
M. Gendron: Je m'excuse encore, mais quand on nous avait
consultés, j'avais indiqué qu'il y avait une certaine logique
à ce que les municipalités au nord de Barraute, vous vous
rappelez, il y avait Rochebaucourt, La Morandière, Lac-Casta-gnier,
Despinassy et Champneuf.
Dans la suggestion que vous faites pour Abitibi-Ouest, toutes ces
petites municipalités, sauf une, Champneuf, demeureraient en
Abitibi-Ouest et vous laissez Champneuf en Abitibi-Est. J'aimerais que les
commissaires analysent la possibilité...
Ce sont quatre territoires non organisés, non
municipalisés. Il est fort probable, pour toutes sortes de
considérations, que ces agglomérations se regrouperont
éventuellement. Je veux quand même laisser les gens libres. Ce
serait peut-être tout à fait naturel et encore là,
ce n'est pas un mouvement d'électeurs important; je répète
toujours que ce n'est pas en termes de qualité, c'est en termes de
nombre il y a 200 ou 250 électeurs à Champneuf. Si on
regarde cela sur la carte, je pense qu'il serait plus naturel que ces petites
municipalités demeurent dans la même circonscription
électorale puisque, de toute façon, dans vos suggestions, elles y
sont toutes, sauf Champ-neuf. J'aimerais que vous en teniez compte et que vous
regardiez cela.
M. Lemieux: On prend acte de votre suggestion.
M. Gendron: Je vous remercie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Demeurant toujours dans cette belle région, M. le député
de Papineau.
M. Alfred: M. le Président, MM. les commissaires, je
n'allais pas intervenir parce que, normalement, j'ai trouvé que le
travail était très bien fait, avant de recevoir un appel
téléphonique de M. Roméo Chartrand, membre de la
commission, qui a fait redonner au comté de Papineau les limites
actuelles.
Effectivement, il a eu à m'appeler après avoir reçu
des appels téléphoniques de gens de Temple-ton, comme je l'avais
présupposé d'ailleurs, c'est-à-dire que les gens de
Templeton ne sont pas prêts, à supposer, par exemple, que le
député de Fassett... Je vois mal que le député de
Fassett s'occupe de la partie urbaine de Templeton, par exemple. Il faut savoir
qu'il y a une grande partie de Templeton qui est très urbanisée.
C'est la raison pour laquelle il y a deux personnes de la commission qui m'ont
appelé, dont Mark Assad, hier soir, qui m'a dit qu'il était bien
d'accord... Mark Assad est membre de la commission de Papineau, vous le
connaissez très bien, c'est un de vos ex-confrères.
Il y a également Roméo Chartrand. Les deux sont d'accord
pour que Templeton fasse partie de la ville de Gatineau, étant
donné qu'effectivement, on a regroupé, en 1975, la ville de
Gatineau.
J'ai reçu des télégrammes des citoyens. Ces
télégrammes ont été aussi appuyés par le
maire John Luck. Il ne se voit pas avoir des rapports avec un
député qui serait de Chapleau et également un
député qui viendrait de Fassett. A ce moment-là, cela ne
marcherait pas.
Ce serait quand même pour moi malaisé de ne pas
représenter les doléances de ces gens-là que je trouve
valables. D'une part, les raisons évoquées par ces
gens-là, c'est que le comté de Chapleau est un comté
très petit, urbain et est tout près, d'une part.
Deuxièmement, la ville de Gatineau a été regroupée
en 1975. Et troisièmement, le comté de Papineau, tel qu'il est
là maintenant, est très grand.
Je serais d'accord que le comté de Papineau ait 24 000
électeurs, comme le comté de Gatineau, à cause de sa
superficie, parce que c'est très grand, cela va de Val-des-Monts
je ne sais pas si vous connaissez la région, mais je m'y connais un peu
Val-des-Bois, Mulvihell et Derry jusqu'à Val-des-Monts
jusqu'à Fassett en passant par Saint-André-Avellin, Amherst,
etc.
Je pense qu'effectivement, on devrait faire le même sort au
comté de Papineau, au député qui serait pris avec les
municipalités très nombreuses, qui sont dans le comté de
Papineau, qu'on a donné au comté de Gatineau, c'est-à-dire
un pourcentage d'électeurs moins élevé. Par exemple, 24
000 électeurs seraient acceptables pour Papineau, comme c'est acceptable
pour le comté de Gatineau à cause du nombre de
municipalités que le député aura à servir.
Quant à moi, personnellement, j'appuie les propositions de
citoyens qui ont envoyé des télégrammes, y compris le
maire, pour que le cap Templeton soit rattaché. Cela donnerait un
comté de 36 000 ou 37 000 électeurs urbains. Il n'y a pas de
problème là-dedans.
M. Gratton: Est-ce qu'on pourrait savoir justement combien il y a
d'électeurs...
Une Voix: 6000 à 7000 électeurs.
M. Côté: C'est la question justement que je vais
poser à M. le député. Si vous parlez de Templeton au
complet, cela comprend Templeton-Ouest, Templeton-Est, ce qu'on appelle
Temple-ton...
M. Alfred: Le cap Templeton.
M. Côté: ... cela comprend au moins 6000
électeurs.
M. Alfred: 6000 électeurs, ce qui fait qu'on aurait 37 000
électeurs. Cela ne va pas du tout. Pour un comté urbain, ce n'est
pas grave.
M. Côté: Votre suggestion, si je la comprends bien,
ce serait de le rattacher à Chapleau.
M. Alfred: A Chapleau, oui, c'est cela.
M. Côté: Ce serait 37 000 électeurs et cela
diminuerait la circonscription électorale de Papineau de 6000
électeurs.
M. Alfred: Cela ramènerait Papineau à 24 000
électeurs, ce qui arrangerait très bien le député
du futur comté de Papineau. Je ne sais pas qui sera là à
cause du nombre de municipalités qui vont se trouver dans ce
comté-là.
M. Côté: Et l'étendue du territoire qui est
plus grande.
M. Alfred: L'étendue du territoire, c'est un argument
très valable. D'ailleurs, j'ai ici un télégramme de M.
Léo Paquin, un homme de 75 ans qui vit dans Templeton village, que je
dois vous lire. J'ai ici ceux d'autres gens. D'ailleurs, vous les avez aussi,
le président a reçu également les
télégrammes.
Encore une fois, j'inscrivais personnellement le comté de
Chapleau. Je vois que la commission a rendu l'impossible possible.
J'étais d'accord. Pour un comté urbain, que Chapleau ait 37 000
électeurs, il n'y a pas de problème de ce
côté-là. D'une part, cela ne donnerait pas trop de travail
au député qui serait dans Chapleau et, deuxièmement, cela
soulagerait le travail du député qui serait dans Papineau.
M. Côté: M. Alfred, en chiffre précis, si on
suivait votre suggestion, dans la circonscription électorale de
Papineau, il y aurait 25 121 électeurs et, dans la circonscription de
Chapleau, il y en aurait 36 252.
M. Alfred: Ce qui est très acceptable, M. le
Président. Si on voit l'étendue du territoire qu'auront à
couvrir ceux qui travailleraient dans le comté de Papineau, ce serait le
même sort que vous feriez au comté de Gatineau.
M. Côté: Oui, j'ajouterais seulement un seul
commentaire, si vous permettez. Évidemment, la commission va se pencher
sur votre suggestion, c'est que cela irait dans le sens d'autres
décisions qui ont été prises; les circonscriptions
électorales à caractère urbain ont un plus grand nombre
d'électeurs que des circonscriptions électorales à
caractère rural.
M. Alfred: Oui, c'est cela. Vous avez donné comme limite
Chernin-du-Lac, mais je ne sais pas si vous êtes allé à
Templeton, c'est très urbanisé. Il y a une entité
commune... Gatineau et le comté de Chapleau. C'est la raison pour
laquelle d'ailleurs le maire a appuyé cela aussi. Si on veut être
pratico-pratique, le maire qui aurait un problème tout près de
là... d'une part, et deuxièmement, le nombre de
municipalités qui seraient dedans. Troisièmement, cela ne vous
nuit en rien parce que c'est uniquement le déplacement de l'autre,
ajouté pour satisfaire la demande des citoyens qui ne veulent pas
être rattachés au grand comté de Papineau.
M. Côté: Si vous me permettez un commentaire
additionnel qui pourrait peut-être éclairer pour d'autres demandes
du genre qui peuvent nous être faites ou même d'autres
décisions que nous prendrions. Il ne faut pas oublier aussi un facteur
qu'on devra se rappeler dans l'avenir. Quand on est près du chiffre
maximum permis il nous est loisible d'avoir certaines exceptions; nous
en proposons une dizaine dans notre solution si on prend l'exemple de
Hull qui est à 36 624, il est possible ou Chapleau, si on le
porte à 36 000 que dans quelques années, on l'atteigne
assez rapidement. Ce n'est pas nécessairement dans ce coin, mais je vous
donne seulement l'idée générale, que dans certains
secteurs, c'est une question qu'on s'est posée, qu'on atteigne assez
rapidement le maximum permis.
M. Alfred: Je pense que non. Le comté de Hull...
M. Côté: Ce qui voudrait dire que si on atteint un
maximum assez rapidement, on va peut-être être obligés
si on ne le fait pas maintenant à l'avenir de diviser des
circonscriptions électorales de façon assez radicale.
M. Alfred: Non, de toute façon, pour l'Outaouais
québécois, sachez bien que nous sommes fertiles. Il y a un taux
de natalité assez intéressant, 2,2%. Vous aurez à revoir
cela. De toute façon, vous aurez à revoir cela. Cela monte d'une
façon vertigineuse, d'une part, et d'autre part, l'Outaouais est un
endroit de passage où les gens viennent en grand nombre;
troisièmement, au niveau démographique. Ce qui est important,
à Hull, il y a une stabilisation, c'est statique. Cela ne peut que
diminuer. Cela n'augmentera pas. De l'autre côté, cela monte.
Cependant, je trouve, personnellement, que la demande des citoyens
appuyée par le maire, est correcte, étant donné qu'en
1975, le gouvernement libéral avait regroupé la ville de Gatineau
en une seule, d'une part, et d'autre part, il y
a une très grande partie de la ville de Templeton qui est
très urbanisée et qui est déjà collée
à la ville de Gatineau. Je ne vois pas pourquoi vous mettez tout cela...
C'est déjà collé ensemble.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: Très brièvement, je voudrais mettre la
commission en garde, d'abord, et lui dire que je n'ai reçu aucune
représentation à cet égard. Je le fais de façon
tout à fait dégagée. Lorsque l'on sait que la ville de
Gatineau regroupée, vous avez dû la recouper en plus d'un
comté pour la bonne et unique raison qu'il se retrouverait trop
d'électeurs pour en faire un seul comté... C'est ce qui vous a
poussés à laisser le secteur Touraine à l'extérieur
du comté de Chapleau, ce qui vous justifiait probablement de laisser les
gens de Temple-ton également à l'extérieur du comté
de Chapleau. Je voudrais qu'on comprenne bien que si on donnait suite à
la demande... je ne sais si la demande est formulée par le comité
ou par les citoyens, parce que je pense qu'il est beaucoup plus important de
satisfaire les citoyens que quelque comité ou quelque
député que ce soit. On a le comté de Pontiac pour
lequel on a demandé tantôt de greffer la partie
Témiscamingue-Sud, ce qui amènerait le comté de Pontiac
à quelque 33 000 ou 32 000 électeurs dans un territoire beaucoup
plus vaste, et par cinq ou six fois plus vaste que le comté dont nous
parle le député de Papineau. (16 h 30)
II faudrait quand même qu'il y ait un certain équilibre. Le
comté de Gatineau proposé par la commission est encore plus vaste
que celui proposé de Papineau. Quant à moi, je n'y ai aucune
objection, mais je n'aurais pas plus d'objection, non plus, à ce qu'on y
rattache une partie de la ville d'Aylmer. Mais ça demeure que le
comté de Pontiac, lui, devient presque encore un pays et on a beau faire
allusion aux 13 000 ou 14 000 électeurs qui se retrouvent dans la partie
urbanisée d'Aylmer, ça demeure qu'il y aura plusieurs centaines
de milles qui sépareront la ville d'Aylmer du reste du comté de
Pontiac. Il ne faudrait pas non plus qu'on place les gens dans n'importe quel
comté, dans quelque comté que ce soit, dans une situation
où ils sont tellement dominés par le secteur urbain qu'ils ne s'y
retrouvent plus.
Je pense que c'est l'ensemble du territoire qu'il faut que la
commission... D'ailleurs, je suis sûr que c'est comme ça que la
commission a procédé au découpage qu'elle nous propose
présentement, et je suis convaincu que c'est comme ça que vous
continuerez d'étudier les propositions qui vous sont faites aujourd'hui,
y incluant celles que je vous faisais tantôt par rapport à Dorion
et...
M. Alfred: Oui, d'ailleurs, le député de Gatineau a
dit qu'il n'a rien reçu. Bien sûr, il n'a rien reçu, parce
qu'il nest pas impliqué. Celui qui est impliqué, c'est le
député de Papineau, parce que c'est le comté de Papineau
qui a été coupé en deux. C'est tout normal que vous n'ayez
rien reçu, d'une part.
J'ai commencé par dire que MM. Mark Assad et Roméo
Chartrand étaient les deux membres du comité qui... M. Mark Assad
a même donné une limite pour le comté de Chapleau.
M. Gratton: II ne demeure pas à Templeton, lui?
M. Alfred: Je ne sais pas où il demeure, allons donc! Mark
Assad a donné, bien sûr, une ligne imaginaire qui couperait
ça comme ça. Il dit que cela comprend les gens de Templeton.
C'est M. Mark Assad lui-même.
Deuxièmement, M. Roméo Chartrand m'a
téléphoné pour dire qu'il a reçu des appels
téléphoniques de gens qui ne sont pas d'accord du tout pour...
C'est après ça seulement que j'ai commencé, bien
sûr. J'ai dit: Qu'est-ce qui se passe? Parce que, pour ma part, je lui
avais parlé. Il dit: Je pense que... Mais je me rends compte
effectivement qu'il y a une partie très urbanisée à
Templeton, effectivement, que vous avez rattachée à Fassett, je
vois très mal l'affaire.
Deuxièmement, je le répète, c'est un comté
urbain. Normalement, qu'on ait 35 000, 36 000, 37 000 électeurs, je
pense qu'il n'y a pas de difficulté là-dessus. Il y a selon moi
des services adéquats aux citoyens. Les citoyens seraient très
mal servis, n'en déplaise au député de Gatineau,
d'après ce qu'il dit, même si Pontiac est encore un pays, il y
aura beaucoup de comtés au Québec qui seront des pays. Ce n'est
pas notre faute si le Québec est très grand et que nous sommes
six millions, pleins de potentiel, pleins d'énergie, pleins de tout, ce
n'est pas notre faute si, par exemple, il y aura encore des comtés qui
seront trop loin du monde. Mais si on peut éviter que certains citoyens
aient des services accessibles pas trop éloignés, mon Dieu! Si on
peut donc leur éviter cet inconvénient, je ne vois pas, par
exemple, M. Léo Paquin, qui est dans le village de Templeton, qui a un
problème et qui doit appeler M. le maire, qui serait
éventuellement à Fassett. C'est une affaire de simple
logique.
J'inviterais les commissaires, s'ils le croient opportun, à
donner suite aux demandes des citoyens. Encore une fois, si M. le
député de Gatineau n'a pas reçu de lettre, c'est tout
normal, parce qu'on n'a touché ni à Aylmer, ni à Maniwaki,
on n'a pas touché à son comté. Il est content de la
façon que le comté a été décidé. Moi
aussi, j'étais d'accord avec Chapleau, mais les citoyens ont
demandé des renseignements.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Papineau, s'il vous plaît!
M. Alfred: Donc, je termine...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
s'il vous plaît, parce que ce n'est pas un débat.
M. Alfred: ... rapidement pour vous dire que les demandes des
citoyens...
M. Blank: ...
M. Alfred: ... sont justifiées, et, deuxièmement,
ce sont les deux membres du comité qui ont demandé que ce soit
divisé comme ça.
Je vous remercie, cependant, d'avoir rendu l'impossible possible.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci.
J'aimerais rappeler aux membres de la commission de l'Assemblée
nationale que vous êtes ici pour faire valoir vos arguments, mais il ne
faut pas que ça devienne un débat. C'est la commission qui est
ici pour entendre vos arguments et c'est elle qui a le pouvoir
décisionnel en vertu de la loi. Vous n'avez pas de
délibéré aujourd'hui et vous n'aurez pas de jugement
aujourd'hui.
Nous changeons de région. M. le député de
Mercier.
Région de Montréal (suite)
M. Godin: Merci, M. le Président. Je voudrais saluer
d'abord les commissaires et leur président et les féliciter de
l'excellence de leur travail. D'après ce que nous avons entendu dire,
aussi bien des citoyens que des membres de l'Assemblée nationale,
l'immense majorité est satisfaite, ou les gens sont satisfaits du
travail qui a été fait. Je voudrais aussi m'excuser d'arriver si
tard dans la partie avec des propositions relatives au comté de Mercier.
Je n'ai pu être ici en février dernier pour faire valoir mes
opinions et mes arguments, mais c'était pour des raisons de voyage au
nom du gouvernement.
Je voudrais invoquer trois aspects de la loi pour fonder les suggestions
que j'ai à faire à la commission: l'aspect de la
communauté naturelle, celui des frontières également
naturelles et de l'homogénéité socio-économique
cité à l'article 7. Je retiens une expression employée par
le président ce matin, la balkanisation.
Il existe, dans la région qui nous occupe et qui touche mon
comté plus particulièrement, deux communautés naturelles
historiques qui sont le plateau Mont-Royal et le Mile-End, qui correspond
d'ailleurs à l'ancien comté de Saint-Louis.
Le plateau Mont-Royal est donc délimité
traditionnellement, il a la forme d'un piano à queue. C'est le seul
comté au Québec qui a la forme d'un piano à queue, ce qui
convient à un amateur de musique.
Le plateau Mont-Royal est donc délimité historiquement
aussi bien par les gens qui l'habitent que par le journal qui s'appelle Guide
Mont-Royal, dans sa distribution gratuite de porte à porte, par la voie
ferrée du CP qui fait cette courbe que vous connaissez, le parc
Lafontaine, donc la rue Rachel au sud et la rue Saint-Laurent à
l'ouest.
Le Mile-End est délimité historiquement lui aussi par la
même voie ferrée au nord, la rue Saint-Laurent à l'est, les
limites de la ville d'Outremont à l'ouest, tandis que la
frontière sud, donc, vers le centre-ville, a évolué au
cours des années.
En fait, ces deux communautés naturelles sont tellement de telles
communautés que chacune d'elles a correspondu longtemps à un
comté. Le Mile-End était le comté de Saint-Louis
historique depuis 1941 déjà et, jusqu'en 1973, le Mile-End a
constitué le coeur même du comté de Saint-Louis, tandis que
le plateau Mont-Royal tel que décrit a constitué le coeur du
comté de Mercier.
Pour des raisons pour lesquelles je n'ai pas eu d'explication, en 1973,
et le plateau Mont-Royal et le Mile-End ont été modifiés,
les frontières en ont été modifiées. Le plateau
Mont-Royal a été tranché en deux à la hauteur de
l'avenue Mont-Royal, qui a été la nouvelle frontière sud
du comté, et le Mile-End a été également
coupé en deux par la rue Esplanade, qui est devenue la nouvelle
frontière ouest du comté de Mercier, avec le résultat
qu'étant devenu le député de ce comté-là,
j'ai constaté qu'en bientôt quatre ans, alors qu'à peu
près 15% de la population est dans la partie dite Mile-End sur 4000
citoyens qui sont venus au bureau, il en est venu 98% de la partie ex-plateau
Mont-Royal et seulement 2% de la partie correspondant au Mile-End. Il y a donc
deux communautés très différentes, qui parlent d'ailleurs
une langue différente, et qui se reconnaissent beaucoup plus dans
l'ancien comté de Saint-Louis, qui circulent le long du Saint-Laurent
vers le bas de la ville que dans une direction ouest vers l'est.
Ce que je souhaite, c'est que vous reveniez au plateau Mont-Royal et
à ses dimensions historiques, c'est-à-dire la voie ferrée,
la rue Saint-Laurent et le parc Lafontaine. Le parc Lafontaine qui est
un parc d'un demi-mille de longueur constitue une barrière
naturelle entre ce qu'on appelle le plateau lui-même et ce qui est un
coteau, en fait, et le bas du coteau, qui est le comté de
Saint-Jacques.
Je suis passé, avec la réforme proposée, de 30 000
électeurs à 36 900, si la nouvelle carte était
appliquée. Comme il faut tenir compte des effets d'entraînement et
des répercussions en chaîne ou de la théorie des dominos
rendue célèbre il y a quelques années sur un changement de
frontière par rapport à un autre comté, la suggestion que
je ferais, après en avoir parlé d'ailleurs avec le
député de Saint-Louis, ce serait que la partie dite du Mile-End
historique, entre la voie ferrée au nord, Saint-Laurent à l'est,
la frontière de la ville d'Outremont à l'ouest, retourne
là où elle a été de 1941 à 1973,
c'est-à-dire au comté de Saint-Louis. D'ailleurs le
député de Saint-Louis est d'accord sur cette suggestion, parce
qu'il a été élu, en 1960, dans ce territoire, et cela le
rajeunirait de vingt ans.
D'autre part, je ne suis pas sans ignorer que cela aurait des effets sur
le nombre d'électeurs qu'il y aurait dans son comté. De
manière qu'il ne dépasse pas la norme établie, je
suggérerais que la frontière est de son comté soit une
rue, soit Saint-Laurent ou Saint-Dominique ou De Bullion, donc qu'on tienne
compte également, comme ligne de délimitation, de ce qui est
à Montréal une ligne psychologique entre l'ouest anglophone et
l'est francophone, la rue Saint-Laurent.
Cette règle, évidemment, peut subir des exceptions en
fonction de la norme moyenne de chacun des comtés, mais si le
comté de Saint-Louis avait une frontière plus à l'ouest,
cela modifierait le comté de Saint-Jacques de telle matière que
le nombre d'électeurs ne serait pas modifié, mais que le
comté de Mercier, en haut, reprendrait ses anciennes frontières
du plateau Mont-Royal, frontières historiques. Donc, Saint-Jacques, de
son côté, vers l'ouest, irait trois ou quatre rues plus loin que
Sanguinet, sa frontière actuelle, d'une part. D'autre part, sa
frontière serait le parc Lafontaine, donc Rachel et, pour tenir compte
également de l'histoire de ce comté et si cela pouvait être
utile à la commission pour équilibrer les trois comtés de
manière à avoir un nombre d'électeurs à peu
près semblable, la règle de la rue Rachel comme limite sud du
comté pourrait subir une exception à la hauteur de la rue
Christophe-Colomb, en remontant vers le nord jusqu'à Marianne. Donc, il
y aurait une frontière naturelle qui serait le parc Lafontaine au sud,
frontière qui deviendrait Marianne à partir de
Christophe-Colomb.
La plupart des gens qui viennent dans un bureau de député
sont des personnes âgées et il est plus facile pour elles de
rester sur le plateau Mont-Royal en partant de la rue Parc-Lafontaine vers la
rue Gilford, où est mon bureau, que de traverser le demi-mille du parc
Lafontaine et de descendre le côteau vers le quartier Saint-Jacques.
C'est tellement vrai qu'il y a des institutions, entre autres, la garderie
Soleil du quartier qui était sur la rue Marianne, relevant donc
historiquement de Saint-Jacques brève histoire, cinq ou six ans
qui viennent plutôt à mon bureau qu'au bureau du
comté de Saint-Jacques parce qu'il leur semble que c'est plus naturel,
étant sur le plateau, d'aller voir le député du
plateau.
En gros, messieurs les commissaires, M. le Président, ce seraient
les suggestions que j'avais à faire et je pense que si elles
étaient appliquées, cela résoudrait le problème des
trois comtés et cela éviterait la balkanisation de mon
comté qui deviendrait, si votre réforme était
appliquée, un des plus balkanisés dans le Québec.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, M.
le député de Saint-Louis.
M. Blank: Je voudrais ajouter à ce que le
député de Mercier a dit. S'il veut des changements, cela ne me
dérange pas. Comme je l'ai dit à la commission quand j'avais fait
ma présentation en bas, si j'ai 40 000 électeurs ou 45 000
électeurs, cela ne me dérange pas. La seule chose que je veux
dire à la commission, c'est que si on décide de prendre la
suggestion du député de Mercier, que la limite est de Saint-Louis
ne dépasse pas ou la rue Saint-Laurent ou la rue Saint-Dominique, parce
qu'en descendant vers le sud, vers le fleuve, si on va plus à l'est de
Saint-Dominique, on va couper les habitations Jeanne-Mance en deux. Je veux
dire que les habitations Jeanne-Mance doivent rester en bloc, parce qu'il y a
les mêmes problèmes, ou dans Saint-Jacques ou dans Saint-
Louis. Les frontières des habitations Jeanne-Mance sont la rue
Saint-Dominique et la rue Sanguinet. Si on décide d'accepter la
proposition du député de Mercier, que la limite de Saint-Louis
à l'est soit la rue Saint-Laurent tout le long du fleuve jusqu'à
la voie ferrée ou, si on veut prendre une moitié de
quadrilatère, jusqu'à Saint-Dominique, mais pas plus. Ce doit
être Saint-Dominique ou Sanguinet. (16 h 45)
Je pense qu'avec les chiffres, dans le comté de Saint-Louis,
ça ne changera pas tellement le total, environ 32 962 électeurs
maintenant, avec les changements, ça va me donner 33 000 ou 34 000, pas
plus. C'est seulement ça. La section qu'on veut couper, c'est la section
qui était presque 100% allophone. On y retrouve des Portugais, des
Grecs, des Italiens et des gens des communautés orthodoxes juives.
En haut, au nord de Montréal, jusqu'à la voie
ferrée, la francophonie et l'allophonie se divisent par la rue
Saint-Laurent. Au sud, c'est un peu différent, il y en a d'un
côté et de l'autre. Mais au nord de Montréal, ça se
coupe par la rue Saint-Laurent. Si le député veut avoir un
comté complètement francophone, c'est à lui à
décider.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
commissaire Côté.
M. Côté: La proposition de M. le
député de Mercier, à prime abord, semble
intéressante. Vous avez étudié les effets
d'entraînement. On va faire de l'exercice, à moins que vous les
ayez déjà. Il faudrait voir ce que ça signifie en termes
de transferts d'électeurs et en particulier l'effet que cela aurait sur
la circonscription électorale de Saint-Jacques, parce que c'est
là, je pense, que peut se poser le problème. Si on suit
votre...
M. Godin: C'est-à-dire que si vous rognez à
Saint-Jacques une partie de ce qui est compris entre Mont-Royal et Rachel,
admettons qu'il y aurait la vieille limite de 1969, je pense...
M. Côté: Parc-Lafontaine.
M. Godin: ... sinon avant ça, monter à partir de
Christophe-Colomb jusqu'à Marianne et jusqu'à Saint-Laurent, cela
modifierait peut-être les chiffres de façon positive pour les
deux.
M. Côté: Si j'ai bien compris tout à l'heure,
vous avez suggéré que le Parc Lafontaine soit dans Mercier.
M. Godin: Non, que la limite nord du Parc Lafontaine...
M. Côté: Ah, la limite nord.
M. Godin: ... soit la limite sud de Mercier.
M. Côté: Ah bon, ça veut dire seulement une
rue ou deux. Deux rues.
M. Godin: En fait, c'est Marianne et Rachel... M. Côté:
Je comprends.
M. Godin: ... qui sont les limites naturelles de ce qu'on
appelait le plateau Mont-Royal.
M. Côté: D'accord.
M. Blank: ... s'ajouteraient à Saint-Jacques, avec ce
changement, environ 4000 électeurs.
M. Godin: Au fond, ce que nous redonnerions à Saint-Louis,
je le reprendrais dans l'ancien plateau Mont-Royal et ce que Saint-Jacques
perdrait au plateau, il le regagnerait vers Saint-Laurent, en incluant ce qu'on
appelle le plan Dozois, du nom de l'ancien député de
Saint-Jacques d'ailleurs qui serait probablement heureux de voir revenir
le plan Dozois dans le comté qui l'a représenté
pendant de longues années au parlement.
M. Côté: Est-ce qu'on peut seulement vous demander,
M. le député, si vous croyez que le député de
Saint-Jacques serait également du même avis que le
député de Saint-Louis à cet égard?
M. Godin: M. le député de Saint-Jacques m'a dit
qu'il réserverait ses commentaires. Malheureusement, il a dû
s'absenter cet après-midi, mais après des conversations avec lui,
je pense que la solution que je propose, qui serait de remonter
Christophe-Colomb jusqu'à Marianne, si elle ne le rend parfaitement
heureux personne ne peut jamais l'être, pas plus que moi avec ma
suggestion que lui avec les siennes résoudrait une partie des
problèmes qu'il y aurait.
M. Côté: Cela va, je pense qu'on va étudier
ça très sérieusement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Merci.
M. Godin: Cela va?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Dubuc, de la belle région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean .
Région du Saguenay-Lac-Saint-Jean
M. Desbiens: M. le Président, je constate ce matin qu'il y
a quand même beaucoup de travail fait par la commission et qui semble
satisfaire, sauf sur des détails ou une ou deux exceptions.
Malheureusement, je me retrouve dans le lot des déçus, parce
qu'on avait je parle ici au nom de la population de mon comté
un immense espoir. On enlève au comté actuel de Dubuc
quatre municipalités à la Haute-Côte-Nord,
Sacré-Coeur, Tadoussac, Bergeronnes, Escoumins, qui s'en vont dans le
comté de Saguenay.
C'est à la suite sans doute de demandes des citoyens de la
Côte-Nord, de même que de représentations de maires de la
Côte-Nord que la commission en est venue à cette conclusion.
Cependant, je reste, avec les réactions que j'ai reçues depuis la
parution du rapport, convaincu qu'il y a certainement une majorité de
gens de la Côte-Nord, si on n'est pas capable de leur garantir qu'on va
cesser de les déménager d'un comté à un autre,
d'une redistribution à une autre, qui préfèrent se fixer
dans Dubuc, avec le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Il y aurait avantage pour le député dans la proposition
que vous nous faites. Mais il reste que ce n'est pas le député
qui est important dans cela. Je peux continuer, quant à moi, à
parcourir 40 000 milles par année pour sillonner le comté. Ce qui
est important, je pense que ce sont les citoyens. Ces gens-là et
j'en suis fermement convaincu sont désireux de se fixer quelque
part, de se créer une appartenance nouvelle s'il le faut. J'ai
l'impression que je me suis mal acquitté de ma tâche lorsque j'ai
fait des représentations à l'Assemblée nationale. Je m'en
excuse auprès de la commission. Mais enlever ces quatre
municipalités ne règle pas le fond du problème du
comté de Dubuc.
Le problème du comté de Dubuc, c'est notre majestueux
Saguenay, qui se trouve à créer une barrière
infranchissable. Il n'y a pas de lien direct à l'intérieur du
comté. Il n'y a pas de lien entre les populations non plus, étant
trop éloignées. Certains citoyens doivent traverser parfois deux
comtés, partant de Dubuc, pour revenir dans Dubuc. Il n'y a pas de lien
géographique, il n'y a pas de lien entre les citoyens, d'associations ou
de liens économiques. Chacune de ces deux parties du comté de
Dubuc, ce sont des communautés. Il y a deux pôles d'attraction
différents. Ce sont deux communautés naturelles distinctes.
C'est, chacun de son côté, un petit pays, une petite patrie. Le
sentiement d'appartenance des citoyens des municipalités qui sont au
nord du Saguenay, c'est la partie de Chicoutimi qu'on appelle Chicoutimi-Nord,
qui était d'ailleurs la ville de Chicoutimi-Nord auparavant. C'est un
pôle d'attraction naturel et normal; comme, sur la rive sud, c'est La
Baie qui constitue le pôle naturel d'appartenance.
Étant donné que tout le monde qui s'exprime sur la
question, depuis qu'on en discute cela fait quinze ans que ce
comté est ainsi séparé tout le monde au Saguenay et
également au Lac-Saint-Jean est d'accord qu'il faut... On nous dit
toujours: II faudrait que votre comté soit amélioré, il
faudrait le redistribuer.
Quand la loi 10 a été adoptée et qu'on a vu dans
cette loi l'inclusion de nouveaux critères comme communautés
naturelles, considérations géographiques, démographiques,
sociologiques, quand on a aussi constaté que cette loi créait une
commission indépendante, tous les espoirs semblaient permis pour les
citoyens de Dubuc. Ils se sont lancés avec enthousiasme dans la
préparation d'un projet qu'ils ont voulu assez bien prépa-
ré, je crois, qui leur semblait être très logique,
qui était appuyé sur les arguments et sur ces
considérations dont on parle dans la loi, d'ordre démographique,
géographique, sociologique, d'appartenance à une
communauté naturelle, appuyé par tous les maires du comté,
appuyé à l'intérieur du mémoire par le
secrétaire du CRD, par les organismes sociaux, par le conseil du
comté de Lac-Saint-Jean-Est et par le mémoire aussi de citoyens
de Sacré-Coeur. Vous vous imaginez que les citoyens étaient
vraiment convaincus qu'après quinze ans, dans Dubuc, les deux
communautés seraient reconnues et ils considéraient qu'enfin, ils
obtiendraient justice, qu'ils pourraient à leur tour vivre la carte de
la démocratie.
Ce fut une déception immense cette semaine, quand ils ont pris
connaissance du rapport. Cette déception, si elle est vraie dans Dubuc,
je dois dire qu'elle est vraie aussi au niveau du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
parce qu'il y a la perte d'un sixième comté. Le cinquième
rapport proposait pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean un sixième
comté. On sait que, comme le mémoire du CRD l'avait
souligné aussi, dans une région aussi éloignée que
la nôtre, une région périphérique, un
député constitue un élément de première
importance. Comme les intéressés le disent également dans
leur mémoire, le disaient dans leur mémoire, l'organisation
physique des circonscriptions doit correspondre aux réalités
sociales, économiques et géographiques en permettant à
l'élu de travailler à l'unité de pensée et
d'intérêt avec la population. L'augmentation du nombre des
circonscriptions constitue un moyen d'atténuer les disparités
régionales, une reconnaissance de l'importance des
régions-ressources.
Quand on observe la population du Saguenay-Lac-Saint-Jean, si on fait la
division du nombre des électeurs, 183 350, en cinq comtés, on se
retrouve avec une moyenne de 35 670 électeurs par comté, ce qui
est évidemment bien au-delà de la norme que vous avez choisie
pour tout le Québec, alors que les 4 244 000 électeurs donnent
une moyenne de 34 791 par comté et, si on ajoutait ce sixième
comté à la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean en maintenant
dans la région les quatre municipalités qu'on veut soustraire, on
obtiendrait une moyenne de 31 250, tout près de nos 32 000.
C'est une déception du point de vue de Dubuc, c'est une
déception aussi au niveau régional, parce qu'on est
sous-représenté de cette façon-là par rapport
à l'ensemble de la région. Vous avez fait des exceptions pour dix
circonscriptions au Québec. Je ne sais pas si ce sont les talents de
plaideur de notre député de Jonquière, notre
président de la commission, qui ont fait que vous avez oublié
ce n'est pas mentionné nulle part dans le rapport que
Jonquière devient une onzième exception. Il y a justification
pour ce sixième comté-là, de toute façon, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Les citoyens aimeraient bien connaître les raisons ils n'en
trouvent pas pour l'instant pour lesquelles on n'accorde pas un
sixième comté dans la région et que ce ne soit pas Dubuc
qui jouisse de cette redistribution de territoire conformément au
mémoire présenté, c'est-à-dire que Dubuc
constituerait un comté autour de la baie avec les paroisses
environnantes et l'ouest de la rivière aux Sables. C'est le couloir
historique du développement du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les Vingt et un
qui sont arrivés à la Baie se sont dirigés vers
Laterrière, puis vers le lac Kénogami, le canton de
Kénogami, l'ouest de la rivière aux Sables et c'est ainsi qu'ils
ont essaimé partout vers le lac Saint-Jean.
Toutefois, je dirais ici à la commission qu'il y a une partie
quand même de la proposition qui devrait être exclue. C'est le cas
de Saint-Jean-Eudes qui devrait, je crois, rester à l'intérieur
des limites de la ville et du comté de Jonquière. Le nouveau
comté de Saguenay je reviens avec le nom de Saguenay, vous savez,
parce que c'est une proposition qui nous a paru excellente et cela
répondait en même temps au désir des gens du comté
actuel de Saguenay de modifier aussi leur nom correspond aussi un peu
à une partie de la population justement des quatre paroisses
mentionnées qui ont pour beaucoup plutôt la nostalgie du nom de
Saguenay. Je reçois encore des lettres: Telle adresse, Bergeronnes,
comté de Saguenay ou Tadoussac, comté de Saguenay. Les gens
tiennent à ce nom.
Je crois, M. le Président, que la solidarité
régionale ne fait plus de doute au sujet de cette motion qui a
été présentée. Le député de
Lac-Saint-Jean ne peut pas être présent ici, cet
après-midi, parce qu'il est retenu dans mon comté. Il m'a quand
même permis et dit que je pouvais m'adres-ser à vous en son nom
pour appuyer mes propos. J'ai parlé aussi avec le député
de Saguenay qui est retenu aussi à la Chambre il est aussi
conscient du fait que les citoyens de ce coin-là ne veulent pas
être ballottés constamment, comme des queues de veau, d'un
comté à l'autre. Je peux dire qu'il y a certainement
unanimité régionale pour qu'il y ait un sixième
comté de créé dans la région. (17 heures)
En conséquence, MM. les membres de la commission, je vous
prierais de vous pencher à nouveau sur la carte électorale du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, en particulier, sur Dubuc. A partir de ce moment,
j'espère qu'à la fin de tout je pourrai, avec vous autres,
déclarer mission accomplie. Je vous remercie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
commissaire Côté.
M. Côté: M. Desbiens, je dois préciser au
départ que, contrairement à ce que vous avez dit au début
de votre intervention, nous, membres de la commission, avons l'impression que
vous vous êtes bien acquitté de votre tâche parce que vous
êtes un des députés qui s'est présenté deux
fois devant la commission. Les représentations qui ont été
faites de votre part et de la part des gens de la région ont
été étudiées avec énormément
d'atten-
tion par nous. Nous avons élaboré jusqu'à six
hypothèses pour essayer de trouver des solutions dans cette
région. Vous aviez raison, incidemment, de dire qu'il y a bien onze
exceptions et non pas dix. C'est une erreur dans le début du texte, la
onzième exception étant Jonquière. Je veux faire la
précision tout de suite.
La seule façon de sortir du dilemme que nous pose cette
région, c'est celle que vous avez mentionnée à la fin. Il
faudra qu'on se penche sur cette interrogation, à savoir si on
ajouterait ou non une autre circonscription électorale. Cela a
été une des grosses difficultés auxquelles on a eu
à faire face tout le temps de notre travail. Combien de circonscriptions
électorales ajouterions-nous finalement? Nous sommes allés
jusqu'à douze. On a même fait remarquer à plusieurs
reprises, lors des audiences, que si on suivait toutes les demandes d'exception
qui nous ont été faites, il faudrait que les exceptions
deviennent la règle générale et on pourrait se ramasser
avec un très grand nombre de circonscriptions électorales.
D'autre part, on nous a fait souvent des commentaires dans le sens
suivant: N'augmentez pas cela indéfiniment, parce qu'à chaque
fois que vous augmentez le nombre, cela coûte cher. Je ne
répéterai pas tous les arguments qui ont été
évoqués. Pour nous, c'est vraiment un dilemme, parce qu'on trouve
que c'est une grosse responsabilité que celle de décider s'il y
aura une, deux, trois ou quatre circonscriptions électorales
d'ajoutées. Évidemment, si tout le monde était unanime
à nous dire: Ecoutez, vous avez suggéré douze de plus,
ajoutez-en quatre, cinq ou six autres, personne n'y verrait d'objection. Par
exemple, si tous les membres de l'Assemblée nationale nous faisaient
cette réflexion, on pourrait toujours donner suite à une demande
comme celle-là.
Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, vous avez raison de
dire que la difficulté réelle de votre circonscription
électorale, la barrière et on vous l'a souligné
lors des audiences c'est la rivière Saguenay. Pour pouvoir donner
une réponse à cela, cela voulait dire un
réaménagement complet de la région. Ajouter une autre
circonscription électorale dans le secteur voulait dire également
que cela aurait été une circonscription électorale
relativement faible, en termes du nombre d'électeurs.
Il y a un autre commentaire que je voudrais porter à votre
attention, en vous disant que nous allons étudier avec beaucoup de soin
les remarques que vous nous faites cet après-midi. Il y a seulement un
point qui me surprend un petit peu dans votre intervention, à moins que
je n'aie mal compris, c'est la position que prendraient présentement,
ces jours-ci, ou les réactions que vous auriez de la part des
municipalités qui sont situées près du fleuve, qu'on a
incluses, dans notre proposition, dans la circonscription électorale de
Saguenay. Les demandes qu'on a eues sont nombreuses, tant de ces
municipalités que des représentations, à savoir
d'être rattachées à la circonscription électorale de
Saguenay. C'est un point qui me surprend un petit peu. Peut-être qu'il y
a une mésentente quelque part, à moins que je n'aie mal compris
votre intervention. Le fait qu'on les ait enlevées de la circonscription
électorale de Dubuc pour les rattacher à Saguenay, d'après
ce qu'on a compris des représentations qu'elles ont faites, c'est pour
répondre à un très grand nombre de demandes. Je pourrais
vous en énumérer d'ailleurs un certain nombre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: J'aurais peut-être quatre points, en
commençant par cela. Je n'ai pas dit je me suis mal
exprimé sans doute que les maires avaient changé leur
fusil d'épaule, comme on dit. C'est une conviction personnelle.
D'ailleurs, j'ai dîné avec un maire qui s'adonnait à
être ici ce midi, à Québec, un des cinq maires du coin.
Evidemment, la proposition qu'ils ont envoyée à la commission a
été envoyée avant que je fasse mes représentations
et avant que je les rencontre pour leur expliquer la proposition qu'on voulait
faire de notre côté. Je ne veux pas dire que les autres maires ont
changé d'avis, je ne le sais pas, mais il y en a au moins un qui
dit...
M. Côté: J'ai mal compris, alors. Très
bien.
M. Desbiens: C'est un sentiment personnel que j'ai et les appels
téléphoniques que j'ai reçus depuis cette semaine de
certains citoyens dans ce secteur me font croire d'ailleurs, depuis sept
ans que je tourne là-dedans, j'y vais souvent et j'ai l'occasion d'en
discuter avec, la population de ces quatre municipalités au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, je m'en tirerais avec une majorité
peut-être même confortable. J'en suis convaincu personnellement,
mais je n'ai rien pour appuyer ça au point de vue technique.
Je reviendrai aussi sur une de vos remarques où vous dites
qu'évidemment, en créant les quatre comtés, en
redistribuant trois comtés actuels du Saguenay en quatre comtés,
ça veut dire une représentation faible en électeurs, sauf
qu'il faut considérer aussi quand même que le comté de
Lac-Saint-Jean comme tel, on respecte son désir et on n'y touche pas, et
que le comté de Roberval n'est pas touché non plus et que, en
divisant les 187 000 électeurs qu'on aura ainsi en six comtés, on
obtient quand même 31 251 électeurs pour la région.
M. Côté: A quel endroit placez-vous
Chibougamau-Chapais à ce moment-là?
M. Desbiens: Chibougamau-Chapais n'a jamais fait partie de la
carte électorale du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Côté: Non, mais comme effet?
M. Desbiens: Non, je ne compte pas Chibougamau-Chapais. Si on
ajoutait Chibougamau-Chapais, ce serait 200 000. On ne touche pas à
Chibougamau-Chapais. Roberval reste intact. Lac-Saint-Jean reste intact
et c'est le mémoire qui a été présenté
à Chicoutimi. Chibougamau-Chapais reste... D'ailleurs,
Saguenay-Lac-Saint-Jean avait appuyé la demande d'un comté
nordique. Quant au nombre des comtés, évidemment, je sais que
vous ne pouvez pas indéfiniment l'augmenter non plus, c'est bien
sûr, sauf que si on prenait la moyenne prévue par la loi à
34 000 électeurs, il vous reste des possibilités, en tout cas,
d'ajouter deux ou trois comtés supplémentaires, tout en
maintenant une moyenne de 34 000 électeurs.
Je ne vois pas pourquoi les citoyens de Dubuc et du
Saguenay-Lac-Saint-Jean auraient à souffrir d'une
sous-représentation parce qu'on ne veut pas ajouter un sixième
comté ou parce qu'on ne veut pas en ajouter un cent
vingt-troisième. Je ne sais pas, peut-être y a-t-il moyen aussi
ailleurs de regarder ça.
M. Lemieux: M. le Président, nous prenons connaissance des
remarques qui nous sont formulées par M. le député de
Dubuc. Il y a des remarques qui sont intéressantes. Maintenant, nous
allons, dans les jours à venir, nous pencher à nouveau sur les
observations que le député nous a formulées cet
après-midi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Merci.
M. le député de Portneuf.
Région de Portneuf-Lac-aux-Sables
M. Pagé: Merci, M. le Président. Très
brièvement, je tiens tout d'abord à remercier le
député de Rosemont qui me donne priorité sur lui.
M. le Président, messieurs les commissaires, messieurs les
adjoints, tout d'abord, je tiens à m'excuser. J'aurais aimé, moi
aussi, tout comme mon collègue, le député de Mercier,
être ici au mois de février dernier lorsque vous êtes venus
discuter, échanger avec les parlementaires et entendre leurs
représentations à ce moment-là.
Si je n'y ai pas participé, c'est particulièrement pour
deux motifs. Le premier, c'est que j'étais à l'extérieur
du Québec à ce moment-là et, d'ailleurs, je vous l'avais
signifié; le deuxième, c'est que je me disais que le
cinquième rapport ou le dernier rapport sur lequel vous avez à
travailler ne prévoyait aucune modification au comté de Portneuf,
comté qui, si ma mémoire est fidèle, avait, avant les
modifications proposées, quelque 31 000 électeurs. Ce
comté se situait dans la moyenne. De toute façon, peu importe, je
vais être assez bref sur les représentations que j'ai à
formuler, on m'a dit et j'ai été informé que quelques
jours avant les auditions de la commission à Montréal, des
représentations et une pétition ont commencé à
circuler dans la municipalité de Saint-Rémi du Lac-aux-Sables,
qui est située à l'extrémité nord-ouest du
comté de Portneuf.
Évidemment, j'étais à l'extérieur, on m'en a
informé. Des gens ont communiqué avec moi pour me dire: "Michel,
qu'est-ce qu'on peut faire pour rester dans notre comté?" Je leur ai
recommandé, à ce moment-là, de signer eux aussi une
pétition, de faire valoir leur point de vue et de faire leurs
représentations auprès de votre commission.
Mes informations sont que vous auriez eu d'ailleurs, je ne veux
pas revenir sur la procédure deux pétitions, somme toute:
l'une de gens demandant que la municipalité de Saint-Rémi du
Lac-aux-Sables soit rattachée au comté de Laviolette et l'autre
demandant que la municipalité de Saint-Rémi du Lac-aux-Sables
demeure dans le comté de Portneuf. Celle-là, celle qui demandait
de ne rien changer, était d'ailleurs appuyée par la corporation
municipale de l'endroit et par 400 ou 500 signatures, et je dois vous dire
qu'il y a environ 800 électeurs.
Les représentations que j'ai à vous faire aujourd'hui...
Oui?
M. Lemieux: M. le Président, à notre connaissance,
on aurait eu seulement une pétition d'un groupe de citoyens. M. le
député parle de deux pétitions. On se sent...
M. Pagé: Bon, et celle que vous avez reçue
demandait, si ma mémoire est fidèle, de demeurer...
M. Côté: Non, c'est l'inverse. M. Lemieux:
C'est l'inverse.
M. Pagé: Je m'excuse. Vous n'avez pas pris connaissance de
la résolution que j'ai ici?
M. Côté: On va faire des recherches, c'est pour
ça que je me suis informé auprès de mes...
M. Pagé: Écoutez, M. le Président, je ne
sais pas si c'est le moment ou si on peut à ce moment-ci élaborer
sur...
M. Côté: Transmettez-la nous de toute façon
parce qu'on va l'étudier, mais, d'après les premières
recherches qu'on peut faire auprès de nos spécialistes, on n'a eu
qu'une pétition.
M. Pagé: C'est peut-être possible que vous n'ayez eu
qu'une pétition demandant de demeurer dans le comté et que vous
ayez eu une comparution à Montréal, parce que...
M. Côté: ... à Montréal, demandant que
la municipalité de Saint-Rémi du Lac-aux-Sables soit
transférée de Portneuf à Laviolette, mais, à notre
connaissance, on n'a pas eu d'autre pétition.
M. Pagé: Je n'étais pas là, je fonctionne
évidemment par ouï-dire, mais on m'a dit et, d'ailleurs, le
maire de la municipalité m'a confirmé à moi en personne,
même pas au téléphone "M. Pagé, on a fait
signer une pétition, on a pris la pétition et la
résolution que j'ai ici de la corporation municipale, on est allé
la porter au bureau de la carte de la démocratie."
M. Côté: On va prendre copie de ce que vous avez et
en tenir compte évidemment.
M. Pagé: D'accord! Ce que je veux porter à votre
attention aujourd'hui, c'est que la principale argumentation possible pour
prendre Saint-Rémi du Lac-aux-Sables et la rattacher au comté de
Laviolette, c'est le motif suivant: Cette municipalité, comme une autre
de mon comté, fait partie de la région 04. Elle participe, pour
les services du gouvernement du Québec, à la région du
Cap-de-la-Madeleine, au district du Cap-de-la-Madeleine, à
Grand-Mère surtout. L'affinité sociologique entre les gens de
Saint-Rémi du Lac-aux-Sables et ceux qui font partie de Portneuf et les
gens de Laviolette, c'est très étroit. Les gens se côtoient
régulièrement, les services, etc., et l'appartenance de la
municipalité de Saint-Rémi aux institutions du comté de
Portneuf est, elle aussi, très importante. Elle fait partie du conseil
de comté de Portneuf, elle participe à une foule de programmes ou
d'actions ou d'activités au niveau intermunicipal avec le comté
de Portneuf. C'est une municipalité qui a toujours été
dans le comté de Portneuf. D'après moi d'ailleurs, vous
pourrez le vérifier je suis convaincu que, dans le temps
où le comté s'appelait Hampshire, au tout début,
Saint-Rémi devait être dans le comté de Hampshire. Elle
n'était pas dans d'autres comtés.
J'ai eu des représentations qui m'ont été faites
dès qu'on a pris connaissance qu'un mémoire allait être
déposé à Montréal, demandant le changement de
comté. On m'informe qu'il y a eu une pétition signée
demandant de demeurer dans Portneuf. J'ai une copie de la résolution
municipale ici et ma démarche de ce matin, de cet après-midi,
vise à vous demander ceci: de ne point toucher au comté de
Portneuf. Vous m'enlevez purement et simplement une municipalité.
Si vous vous dites que, compte tenu de cette
municipalité-là, de son appartenance à des services
gouvernementaux, elle va avec Grand-Mère et Cap-de-la-Madeleine, etc.,
si vous soutenez qu'en raison de son appartenance à la région 04,
elle doit être dans le comté de Laviolette, vous devrez, à
ce moment-là, prendre les deux municipalités de mon comté
qui participent à cette région, les municipalités de
Saint-Rémi du Lac-aux-Sables et de Notre-Dame-de-Montauban. (17 h
15)
Alors là, vous avez coupé en deux, vous avez pris
Saint-Rémi du Lac-aux-Sables dans la nouvelle carte qui a
été déposée cette semaine, vous l'envoyez dans
Laviolette et vous laissez Notre-Dame-de-Montauban dans le comté de
Portneuf. Je ne me l'explique pas et la population ne se l'explique pas. C'est
pourquoi, aujourd'hui, je veux intervenir. Je ne veux pas être long. La
seule chose que je vous demande, c'est de faire en sorte que Saint-Rémi
du Lac-aux-Sables demeure dans mon comté, dans le comté de
Portneuf. Je vous invite, si possible je ne sais pas si du point de vue
de la procédure en quoi vous êtes liés à bien
regarder chez vous si vous avez la pétition qui, selon ce que m'en dit
le maire, a été effec- tivement déposée à
vos bureaux, avec la résolution de la municipalité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
Président.
M. Lemieux: M. le Président, nous pouvons assurer M. le
député de Portneuf que nous allons faire des recherches. Nous
allons vérifier. C'est un cas que nous allons prendre en
considération le plus rapidement possible. D'ailleurs, je tiens à
rassurer M. le député de Portneuf que tel qu'il a
été convenu et mentionné ce matin, la commission a un peu
modifié... C'est un rapport préliminaire et, à la suite
d'une modification qui a été apportée à la loi 10
par l'adoption d'une autre loi, hier, il est prévu que la commission a
jusqu'au 15 avril 1980 pour apporter des modifications au rapport
préliminaire qu'elle a déposé, ce qu'elle fera
effectivement. Donc, nous allons remuer ciel et terre pour retrouver cette
pétition.
M. Pagé: Je vous remercie beaucoup, M. le
Président, et je tiens à...
M. Côté: Pour reprendre l'expression du
président Lemieux, je pense que le ciel et la terre viennent
déjà d'être remués, parce qu'effectivement nous
avons reçu la pétition, à la suite des recherches qu'on
vient de faire. Mais j'aimerais que vous nous en fournissiez une copie, pour
être bien certain qu'on a la même chose, parce qu'il y a quelque
chose que je ne comprends pas dans le document que j'ai ici.
J'apprécierais que vous nous donniez une copie de ce que vous avez.
M. Pagé: J'ai une copie de la résolution. M.
Côté: La résolution de la corporation?
M. Pagé: De la municipalité. On m'a dit: On n'a pas
de copie de la pétition. On est allé la porter au bureau, parce
que cela s'est fait assez rapidement.
M. Côté: Nous l'avons reçue.
M. Pagé: Vous l'avez. D'accord.
J'ai une dernière représentation, M. le Président,
si vous me le permettez. Si, pour le motif de l'appartenance aux services
gouvernementaux à la région 04 vous jugez que
Saint-Rémi-du-Lac-aux-Sables, qui a toujours été dans
Portneuf et qui a autant d'affinités sociologiques évidemment
avec Portneuf, doit aller dans la région 04, par conséquent dans
Laviolette, pour être conséquent avec cette prise de position,
vous devriez, par le fait même, prendre l'autre municipalité, qui
est Notre-Dame-de-Montauban et à ce moment-là mon comté
partira de 31 000 et va tomber en bas de 30 000. Cela va vous obliger à
venir jouer dans le comté de La Peltrie, ici en bas. Tandis que
là, cela allait bien, il n'y avait pas de problème et pouf! cela
nous arrive comme un cheveu sur la soupe.
M. Lemieux: M. le Président, nous nous excusons
auprès de M. le député de Portneuf de ce qu'on pourrait
appeler une méprise. Je crois qu'on est humain. On a essayé de
faire...
M. Pagé: Je ne vous en sais pas gré.
M. Lemieux: ... notre travail le plus consciencieusement possible
et de considérer le tout. Ce qui m'étonne un peu... Je crois
qu'on a l'explication. Quelqu'un a dû venir porter cette documentation
peut-être en dehors des heures normales, parce qu'il n'apparaît
aucun tampon de reçu officiel du document. Donc, nous pouvons assurer,
M. le Président, M. le député de la circonscription
électorale de Portneuf que nous allons nous pencher de nouveau sur ce
problème et voir à régler le tout à la satisfaction
de tous et chacun.
M. Pagé: Merci beaucoup, monsieur. Merci, M. le
député de Rosemont.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rosemont.
Région de Montréal (suite)
M. Paquette: M. le Président, MM. les commissaires, c'est
la deuxième fois que j'interviens devant vous pour la même raison.
Je tiens tout d'abord à souligner que le problème que je vais
vous présenter est tout à fait analogue à celui qui vient
d'être présenté tout à l'heure par mon
collègue de Mercier.
Dans la ville de Montréal, ce qui est important, ce n'est pas
tellement le nombre d'électeurs entre 30 000 ou 40 000 ou même 45
000, je pense qu'un député peut faire son travail correctement
dans la ville de Montréal, contrairement à ce qui se passe dans
les comtés ruraux. D'autre part, les distances aussi, la forme
rectangulaire ou carrée du comté ou les distances à
parcourir sont, de toute façon, relativement faibles. Cela non plus
n'est pas important. Ce qui est important, dis-je, ce sont les
communautés naturelles, ce sont les quartiers historiques, ce sont les
petites patries.
Mon collègue de Mercier a défendu tout à l'heure le
fait qu'il n'était pas opportun de diviser le plateau Mont-Royal en
traçant la limite de son comté en plein centre de la rue
Mont-Royal, qui est l'artère commerciale naturelle autour de laquelle
gravite le plateau Mont-Royal. De la même façon, dans Rosemont,
l'artère naturelle est la rue Masson. On constate qu'entre la rue
Iberville et la 8e Avenue, dans le projet que vous soumettez, les deux
côtés de cette artère commerciale principale de Rosemont
qu'est la rue Masson sont partagés entre les comtés de Rosemont
et de Gouin.
D'autre part, lors de ma première intervention, j'avais
également souligné le fait que la limite de la 6e Avenue coupait
en deux, littéralement en deux, dans la plus ancienne paroisse de
Rosemont, autrefois Sainte-Philomène, maintenant Saint-Esprit, la
première église qui a été bâtie dans
Rosemont, au début du siècle. C'est encore le cas, sauf qu'on
pousse la limite de la 6e Avenue à la 8e Avenue, ce qui est loin
d'améliorer le problème.
J'avais également souligné, lors de ma première
intervention, qu'il y avait deux Rosemont, le vieux Rosemont et le nouveau
Rosemont. Le véritable quartier Rosemont auquel se rattachent les gens,
qui est un pôle d'appartenance, l'essentiel et on peut greffer
autour de ça tout ce qu'on veut comme rues, il y a une souplesse
possible c'est un quadrilatère qui va de Rachel et de la voie de
chemin de fer au sud jusqu'au boulevard Rosemont au nord, à l'ouest,
d'Iberville à Pie IX, qui est la limite naturelle. C'est vraiment
l'essentiel du vieux Rosemont. On peut pousser la limite ouest jusqu'à
Papineau, on peut pousser la limite nord jusqu'à Beaubien,
essentiellement, le vieux Rosemont, c'est Iberville, Rosemont, Pie IX et
Rachel.
Au nord du boulevard Rosemont, on tombe dans de nouveaux
développements, un phénomène d'appartenance beaucoup moins
fort. C'est un quartier qui s'est développé essentiellement
à partir de la dernière guerre, on y retrouve des logements plus
récents, on y retrouve même des bungalows, on retrouve,
plutôt qu'une classe d'ouvriers comme dans le vieux Rosemont, des
professionnels. Même les minorités ethniques sont
différentes. Au sud de Rosemont, c'est une minorité d'origine
anglo-saxonne; au nord de Rosemont, ce sont des minorités d'origine
principalement ukrainienne et italienne.
D'autre part, au nord de Rosemont, l'artère commerciale
principale est la rue Beaubien, comme dans la partie ouest du comté de
Gouin, où l'artère principale est également la rue
Beaubien, alors que dans le vieux Rosemont l'artère principale est la
rue Masson.
J'ai décrit le Rosemont naturel, je pense que le Gouin naturel se
situerait également dans le prolongement de la rue Beaubien, même
à l'est de la 8e Avenue. Je pense qu'il y a une façon tout
à fait simple de régler le problème, c'est tout simplement
d'échanger un quadrilatère qui appartient actuellement au
comté de Gouin, d'après le projet, qui est celui de la 8e Avenue,
Masson au sud, Iberville à l'ouest et Rosemont au nord, pour un
quadrilatère de Rosemont qui passerait dans Gouin, qui pourrait se
situer n'importe où de la 8e Avenue à Pie IX, possiblement avant
Pie IX, et du boulevard Rosemont à la rue Bélanger.
De cette façon, le comté de Gouin serait axé sur
son artère principale qui est la rue Beaubien et le comté de
Rosemont sur son artère principale qui est la rue Masson. Je pense que
c'est une chose très simple à faire, c'est un échange
entre deux comtés.
Maintenant, si on veut aller plus loin, il y a, bien sûr, toute la
partie est du comté de Rosemont que je n'ai pas d'objection à
voir greffée au vieux Rosemont, comme je le disais au début, mais
qui pourrait être rattachée, en partie au comté de Viger,
en partie au comté de Bourget. Il y a là-dedans 8000
électeurs, à l'est de la rue Pie IX, qui peuvent se
répartir vers Viger et Bourget, mais qui peuvent tout aussi bien rester
dans Rosemont aussi.
Je pense que c'est l'essentiel des représentations que j'avais
à faire sauf peut-être une question qui est le nombre
d'électeurs. Je disais tantôt que, dans la ville de
Montréal, c'est un facteur de beaucoup moindre importance que les
communautés de base, que les quartiers, que les petites patries.
Cependant, il faut tenir compte de l'éventuel
développement du terrain des usines Angus. Il y a deux projets
concurrents, cela fait l'objet d'un débat actuellement. Mais quel que
soit le projet retenu, il y aura un développement résidentiel
qu'on peut évaluer entre 3000 et 7000 personnes.
A ce moment-là, onn en tiendrait compte beaucoup mieux par la
suggestion que je propose de ce développement futur, que par celle qui
est proposée maintenant, qui place le comté de Gouin à 34
000 et le comté de Rosemont à 38 000.
Je pense que c'est un problème qu'on pourra toujours
régler à l'occasion de la prochaine refonte de la carte, si les
commissaires ne souhaitent pas s'y pencher immédiatement. Pour moi,
c'est un problème secondaire. Le problème principal, c'est de
s'assurer que le vieux Rosemont soit dans le même comté, au lieu
d'être séparé entre les comtés de Gouin et de
Rosemont comme actuellement et comme c'est le cas depuis longtemps
d'ailleurs.
M. Côté: J'aimerais vous poser une question, si vous
le permettez. Dans l'échange que vous suggérez de faire entre
Gouin et Rosemont, des deux blocs, est-ce que vous avez une idée de la
position que prendraient à cet égard le député de
Gouin ou des gens de ce secteur?
M. Paquette: Je n'ai aucune idée. Je tiens simplement
à vous faire remarquer que si on regarde les organismes communautaires,
le Journal de Rosemont a à peu près le territoire du vieux
Rosemont; le CLSC-Rosemont a à peu près le territoire
situé entre Iberville, le boulevard Rosemont, Pie IX et Rachel. De cette
façon également, on ne coupait aucune paroisse en deux.
J'ai souvent à mon bureau de comté des gens qui sont sur
la 4e Avenue ou la 5e Avenue. Ceux qui sont au sud de Masson sont dans Rosemont
et ceux qui sont au nord sont dans Gouin. Il y en a qui viennent me voir. Il y
a un problème d'appartenance. Il y a des tas d'organismes communautaires
également qui sont à cheval sur les deux comtés. Cela
complique les relations et l'animation de la vie de quartier.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
commissaire Drouin.
M. Drouin: Est-ce que vous avez une idée du nombre
d'électeurs contenus dans chacun des quadrilatères,
approximativement?
M. Paquette: J'ai l'impression que c'est dans les 5000 ou
6000.
M. Drouin: Chacun?
M. Paquette: Oui. Il y a une souplesse au niveau du
quadrilatère qui passerait de Rosemont à Gouin. On peut aller
jusqu'à Pie IX. On peut s'arrêter avant ou on peut même
dépasser un peu Pie IX. Sur le plan de la vie de quartier, cela n'a pas
un impact énorme, je pense.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
Président.
M. Lemieux: M. le Président, nous remercions beaucoup le
député de son exposé. Il y a une petite difficulté
qu'il comprendra facilement. Nous allons étudier sa demande. Lorsque
l'opération se fait entre deux circonscriptions électorales,
c'est beaucoup plus facile de faire des échanges maintenant. Il faudrait
peut-être, dans la mesure du possible, avoir l'avis de son
collègue de la circonscription électorale de Gouin.
Mais nous avons rencontré une petite difficulté dans la
définition de ce qu'était le vieux Rosemont. Nous avons à
peu près quatre délimitations légèrement
différentes de ce que peut être le vieux Rosemont. Disons que cela
nous embête un petit peu.
M. Paquette: Quelle est la différence de nature entre ces
quatre? La limite ouest?
M. Côté: Le territoire n'est pas le même.
M. Paquette: Je sais bien, mais c'est la limite ouest?
M. Lemieux: Oui, c'est la limite ouest, de mémoire, mais
sous toute réserve.
M. Paquette: Je vous suggère personnellement Iberville
pour la bonne raison que, passé Iberville, les avenues de Rosemont
commencent. Si on veut vraiment le vieux Rosemont historique, cela va
jusqu'à Papineau. Les gens, entre Papineau et Iberville, ont plus ou
moins un sentiment d'appartenance avec Rosemont. C'est la paroisse
Saint-Jean-Berchmans. Certains se sentent plutôt rattachés au
quartier Saint-Edouard, la partie de Gouin qui est la plus à l'ouest,
d'autres plus vers Rosemont. Encore là, il y a un jeu entre Papineau et
Iberville qui rend les choses plus faciles sur le plan de l'équilibre
numérique. Je pense qu'il n'y a aucun quartier qui est
délimité au couteau de toute façon. On peut toujours
donner plusieurs définitions d'un quartier. (17 h 30)
Je pense qu'il n'y a aucun quartier qui a été
limité au couteau. De toute façon, on peut toujours donner
plusieurs définitions d'un quartier, mais je pense que, dès qu'on
arrive à l'est d'Iberville, les avenues de Rosemont commencent, les gens
se sentent dans Rosemont. D'autre part, c'est là que l'artère
commerciale principale de
Rosemont, la rue Masson, commence, puisque c'est à cet endroit
que se trouvent les tunnels qui passent sous la voie de chemin de fer. Il y a
vraiment une limite assez naturelle à Iberville. Comme je vous le dis,
on peut toujours étendre un peu à l'ouest, mais Iberville semble
une assez bonne définition opérationnelle en termes
d'appartenance également, en termes d'obstacles naturels du quartier
Rosemont.
M. Lemieux: M. le Président, nous tenons à
remercier M. le député de Rosemont pour son exposé et pour
les renseignements supplémentaires qu'il nous a fournis sur la
délimitation du vieux Rosemont.
M. Paquette: Une dernière remarque, M. le
Président. Si jamais, pour une raison que j'ignore et qui me
paraîtrait inexplicable enfin, cela pourrait se produire on
décidait de maintenir les limites actuelles des comtés de
Rosemont et de Gouin, quant à faire changer de comté des
personnes sans redonner à Rosemont son véritable bassin naturel,
aussi bien ne pas le faire. Je pense qu'on devrait laisser, à ce
moment-là, le comté de Rosemont à peu près intact.
Mon collègue de Viau n'aurait pas d'objection à ce que sa limite
sud s'étende à Saint-Zotique et j'imagine que mon collègue
de Gouin n'aurait pas d'objection à ce que la limite est de son
comté soit la 6e avenue, comme actuellement.
A ce moment-là, faute d'avoir les quartiers naturels, il y aurait
au moins la force de l'habitude qui permettrait aux citoyens de savoir dans
quel comté ils habitent.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci,
M. le député de Rosemont. Excusez-moi, je n'étais pas ici
ce matin. J'ai essayé de prendre, du mieux possible, l'ordre des
interventions selon...
M. Laberge: Avez-vous mis mon nom sur la liste?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II ne
faudrait pas qu'il y ait de chicane, vous allez tous y passer.
M. Laberge: Non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dans
l'ordre, M. le député de Sainte-Anne, M. le député
de Terrebonne, M. le député de Jeanne-Mance, M. le
député de Vanier. M. le député de Sainte-Anne.
M. Lacoste: Merci, M. le Président. Je tiens à
féliciter les commissaires pour le choix de la rue Saint-Antoine pour la
limite du comté de Sainte-Anne. Je pense que cela allait de soi,
à cause de l'autoroute... je ne sais plus son nom, si c'est Ville-Marie
ou Décarie, qui sépare justement par la rue Saint-Antoine vers la
Petite Bourgogne. C'est un choix très judicieux. De même pour la
limite venant de Verdun jusqu'à Wilbrod, vous avez respecté les
quartiers municipaux et les paroisses. Je dois féliciter les
commissaires pour ce choix-là au niveau d'une partie de Sainte-Anne dans
Verdun.
Il semble y avoir un problème très mineur. Je le
considère comme étant mineur, mais assez important pour garder le
socio-économique du comté. Vous avez pris comme limite la rue
McGill, en prenant aussi Habitat 67 dans l'île au niveau du fleuve. Cela
pose un problème au niveau socio-économique. Je sais bien que,
dans le rapport que je vous ai fait parvenir, j'ai insisté beaucoup pour
que !e comté, dans la mesure du possible, soit assez homogène au
niveau socio-économique, puisque Sainte-Anne, c'est un comté
qu'on peut désigner comme étant assez pauvre, M. le
député de Saint-Louis, avec la Pointe Saint-Charles, la Petite
Bourgogne, le projet de rénovation. Je verrais mieux que la limite soit
la rue Inspecteur, mais sans prendre Habitat 67 et en le retournant dans le
comté de Saint-Louis.
M. Blank: Je suis prêt à le prendre.
M. Lacoste: En fait, c'est juste pour respecter le
socio-économique du comté de Sainte-Anne et les limites
naturelles aussi, parce que la rue Université, vous pouvez vous
l'imaginer, c'est la sortie de l'autoroute ou du pont Champlain, une des voies
d'entrée ou de sortie du pont Champlain, et Habitat 67 ne va pas du tout
dans le comté de Sainte-Anne. Je pense que c'est assez clair.
Quant au reste, je tiens à le souligner et même à
vous féliciter, parce que la rue Saint-Antoine, vous avez très
bien respecté le milieu de vie de ces citoyens, de même,
jusqu'à la rue Wilbrod, à Verdun, au niveau
socio-économique, c'est le même genre de population qui se situe
dans cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Saint-Louis, puisque vous avez été mis en
cause, est-ce que vous êtes prêts à les prendre? Il n'y a
pas de problème? D'accord.
M. Blank: ... pas de problème.
M. Lacoste: Naturellement, je suis très malheureux de
perdre peut-être une partie du coin de Saint-Henri. Les gens
commençaient à s'habituer à être dans le
comté de Sainte-Anne. Il commençait à y avoir une
affinité avec le genre de population au niveau socio-économique.
C'est quand même un choix qui est valable au niveau de la commission.
M. Lemieux: M. le Président, nous remercions beaucoup M.
le député de Sainte-Anne pour ses félicitations.
D'ailleurs, il y a beaucoup de membres de cette commission qui nous ont
adressé des félicitations depuis ce matin. C'est assez
fantastique. On tient à assurer M. le député de
Sainte-Anne que nous allons étudier le cas qu'il nous soumet. Nous
espérons pouvoir répondre à ses aspirations. M. le
député de Saint-Louis semble on ne peut présumer de
rien acquiescer.
M. Blank: ... envers 700 électeurs peut-être.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si la
présidence pouvait vous féliciter, elle le ferait. M. le
député de Terrebonne.
Région de Terrebonne
M. Fallu: Merci, M. le Président. M. le Président,
MM. les commissaires, c'est également pour une seconde fois que je me
présente devant vous. Cette fois, c'est d'abord pour vous
féliciter parce que je crois que vous avez réussi la quadrature
du cercle avec le comté de Rousseau. Ma première remarque,
d'abord, nous sommes très heureux de voir ce nom de Rousseau
apparaître. C'est original. On s'était habitué à des
noms de lieux, des noms de personnages politiques, alors que là, on voit
une marque de reconnaissance envers l'un de nos savants de marque. Il est
peut-être déraciné c'est un mauvais jeu de mots en
l'occurrence pour le personnage mais je crois que son nom est
intéressant pour le milieu. Avec le resserrement urbain de L'Assomption,
de Terrebonne, de Masson, de Prévost, il arrive que vous ne pouviez
guère faire mieux, je crois. Mon collègue de Joliette ou de
Montcalm, ce matin, faisait certaines remarques. Je crois que je dois aller un
peu dans le même sens, parce qu'il y a un problème
résiduaire qui se pose. Je dirai que ce n'est pas en tant que
député que je le soulève, c'est en tant que porte-parole
de mes concitoyens. C'est d'ailleurs la même remarque que je faisais il y
a moins d'un mois. C'est le problème de Bois-des-Filion. Mes concitoyens
de Bois-des-Filion vous supplient encore par ma bouche d'être
rattachés à Masson. J'entendais tout à l'heure le
député de Rosemont parler de délimitation de quartiers.
J'apprenais que Montréal s'était fait village ni plus ni moins,
c'est ce que j'ai cru comprendre depuis le matin. Mon collègue de
l'ouest de Montréal faisait la même remarque, j'entendais le
député de Jacques-Cartier et le député de
Saint-Louis. Il semble qu'il y a de vrais villages dans Montréal. Pour
moi, c'est une découverte. A ce compte...
M. Blank: Dans la partie que le député de Mercier
veut me donner, il y a l'ancien hôtel de ville, de Saint-Louis, à
l'angle Laurier et Saint-Laurent.
M. Fallu: II arrive que chez nous, les villages ont des
distances. Or, dans le cas de Bois-des-Filion, il y a une distance physique
entre Bois-des-Filion et l'autre pôle d'attraction qui serait Terrebonne,
Lachenaie, Mascouche, alors que Bois-des-Filion est rattaché
géographiquement au bassin de Sainte-Thérèse, Blainville,
Boisbriand, Rosemère, Lorraine. Ce sont les mêmes réseaux
d'égout, les mêmes réseaux d'acqueduc. C'est le même
CLSC. Tantôt, ce sera d'ailleurs la même corporation
intermunicipale de comté, puisqu'ils l'ont décidé
récemment. C'est ce qu'on appelle la zone centre de SATRA. Ce sont des
gens qui sont habitués à travailler ensemble. Ils ont les
mêmes problèmes d'épuration des eaux, par exemple,
où les ententes commencent à se préparer.
Il y avait une remarque que vous nous aviez faite au moment de la
présentation, en ce sens que cela excédait
légèrement 40 000. J'avais tenu pour acquis, à ce moment,
que peu de comtés devaient excéder 40 000. On en avait un peu
fait notre lit, alors qu'actuellement certains comtés excèdent,
allant même jusqu'à 45 000. C'est carrément une demande en
ce sens.
Je sais toutefois que, du seul fait de vous demander de rattacher
Bois-des-Filion à Masson plutôt qu'à Terrebonne, il y a des
phénomènes d'entraînement qui, peut-être, pourraient
être solutionnés de la façon suivante, à l'avantage,
d'ailleurs, du comté de Rousseau, qui n'est pas si grand, ou si
populeux, mais si désarticulé. Cela permettrait peut-être
de rattacher à Terrebonne, en revanche, un morceau du bas, enfin, soit
Saint-Roch, soit Saint-Roch paroisse, soit Sainte-Anne-des-Plaines, puisque,
déjà, vous avez accepté la proposition qu'on vous faisait
de rattacher La Plaine, et on vous en remercie.
Donc, ça pourrait être un élément de
compensation, puisqu'il y a des populations assez équivalentes. Il y a
peut-être encore, au niveau de votre conscience politique, une
restriction: ça dépasserait probablement de 400 ou 500 le nombre
de 40 000. Toutefois, c'est une demande vraiment pressante que les citoyens de
Bois-des-Filion vous font.
Une deuxième remarque, je sais que M. le juge va m'en vouloir
peut-être bien, mais je me dois de la faire, cela concerne le nom de
Masson. Je vous dirai honnêtement que mes concitoyens, d'une façon
vraiment unanime, ne voudraient pas que le comté s'appelle Masson. A la
limite, il peut entraîner des noms un peu partout. Il y a Montcalm qui,
peut-être, resterait vide. On avait songé un moment à
Chapleau. Vous l'avez pris pour ailleurs, alors que Chapleau est né
à Sainte-Thérèse et sa maison existe toujours à
Sainte-Thérèse. Il y avait Lionel-Groulx qui nous aurait bien
intéressé puisqu'il était un élève du
séminaire de Sainte-Thérèse et il y a fait sa
première carrière de professeur. Il y a des noms qui ne sont pas
utilisés et qui intéressent la région, soit
Chénier, soit Ducharme, qui est le fondateur du séminaire de
Sainte-Thérèse, devenu le collège Lionel-Groulx.
Il y a la proposition que je vous faisais, lors de notre dernière
rencontre, de profiter de certains vacuums pour peut-être dénommer
le comté du nom d'une de nos femmes célèbres au
Québec et d'augmenter la moyenne. C'est peut-être un peu dans ce
sens-là que j'insisterais.
Vous avez trouvé de très beaux noms, que ce soit Rousseau,
que ce soit Lionel-Groulx, que ce soit Marquette, que ce soit Viger. Nous vous
demandons très sincèrement, très profondément, mais
très résolument aussi cette fois un effort, pourvu que ce ne
soient pas des noms qui, quand même, correspondent à la
région, comme Colbor-ne, qui, effectivement, a passé une partie
de sa carrière dans le coin.
Merci, messieurs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Merci.
M. le Président.
M. Lemieux: M. le Président, est-ce que M. le
député, à ce moment-ci, pourrait nous faire des
propositions sur des noms de dames. Peut-être y a-t-il une dame
célèbre de la région, ou ainsi de suite? Cela nous ferait
bien plaisir de... Pardon?
M. Blank: Chaput-Rolland.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Saint-Louis, à l'ordre!
M. Fallu: Entre Colborne et Chaput-Rolland, j'accepterais
Colborne.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Terrebonne...
M. Fallu: Oui, j'avais fait, d'ailleurs, lors de notre rencontre,
deux suggestions qui allaient dans le sens de l'histoire du patrimoine chez
nous, De Langloiserie, qui était la femme de De Blainville, et sa fille,
Mme Lamarque. Sans doute, ce sont des noms moins connus. Je dirai...
M. Bertrand: Elle s'appelle comment, la première?
M. Fallu: De Langloiserie. Cela se dit un peu mal,
peut-être bien. De toute façon, je vous renvoie un peu la balle
parce que c'est un comté si vous voulez du moins éviter
qu'il s'appelle d'un des noms de lieu qui est déjà
récupéré au niveau de l'une ou l'autre des
municipalités. C'était jadis la paroisse de
Sainte-Thérèse-de-Blainville, le comté comme tel, c'est
essentiellement l'ancienne seigneurie de Blainville, sauf que, maintenant,
l'une des municipalités s'appelle Blainville, l'autre s'appelle
Boisbriand, du nom du premier seigneur. Si vous voulez éviter ce
problème, il vous reste donc un comté qui est largement ouvert
à des listes de personnages célèbres du Québec.
M. Lemieux: M. le Président, nous remercions beaucoup le
député pour son exposé et nous allons le prendre en
sérieuse considération. D'ailleurs, il nous invite à
choisir un autre nom, chose que nous allons essayer de faire dans les jours ou
dans les semaines à venir. (17 h 45)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci
beaucoup. Pour 30 secondes, une précision, M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: On m'a demandé tout à l'heure si le
député de Gouin était d'accord avec ma proposition. Je
viens de le consulter à l'instant. Il est actuellement occupé au
débat sur le budget à l'Assemblée, il me manifeste son
accord et il m'a demandé d'en faire part à la commission.
M. Lemieux: Nous remercions beaucoup M. le député
pour sa mise au point.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci.
M. le député de Jeanne-Mance.
Région de Montréal (suite)
M. Laberge: Merci. Je voudrais d'abord être le plus bref
possible et commencer par remercier les membres de la commission d'avoir
entendu non seulement les remarques que j'avais faites lors de ma
première comparution, mais aussi celles que mes concitoyens
étaient allés vous faire, je pense, à votre passage
à Montréal, à savoir que la division proposée par
le rapport no V était relativement inacceptable et cela a
été modifié pour diviser malheureusement le comté
de Jeanne-Mance, qui doit l'être, mais selon la ligne du boulevard
Métropolitain plutôt que du nord au sud. Je pense qu'il y a
beaucoup de personnes qui veulent se servir de ma présence ici pour vous
remercier et comprendre que maintenant les entités de vie ont
été respectées.
Il y a cependant une question que je me suis posée lorsque j'ai
reçu la carte la semaine dernière et que d'autres se sont
posée par la suite. J'avais fait la remarque dans ma demande ou ma
comparution, pour que la limite ouest antérieure du comté soit
respectée. Evidemment, il y avait la question que le boulevard Pie IX
était peut-être plus une limite naturelle que le milieu d'une
carrière, où c'était une ligne imaginaire. Cependant, ce
que vous êtes arrivés à tracer comme ligne, c'est que vous
descendez le boulevard Pie IX, la limite ouest, et, à Robert, vous
bifurquez vers la limite de Montréal et de Saint-Léonard. A ce
moment-là, on se trouve à couper une paroisse en deux, parce que
l'église, si vous la voyez d'ailleurs sur votre carte, est située
juste au-dessus du boulevard Robert et, au-dessous, on se trouve à
diviser ces citoyens-là qui forment une unité de vie avec leur
église. Juste au sud de la limite, à l'extrême pointe est,
si vous voulez, il y a un grand carré qui comprend 300 logements
à prix modique, des gens qui sont très rattachés à
leur niveau paroissial; pour les autres, il y en a plusieurs que je connais,
ils m'ont fait des remarques en disant: Que s'est-il passé dans ce
coin-là?
Avant que vous me répondiez là-dessus, je suis d'accord
pour le reste. Ce qui est au sud de la rue Jarry le comté partait
antérieurement de la rue Léonard-de-Vinci jusqu'à l'est
ce qui est compris entre Métropolitain et Jarry pourrait demeurer
encore dans le comté de Viau, rattaché naturellement, parce que
tous ces citoyens, aller jusqu'à la limite de Saint-Léonard,
celle que vous avez tracée, font partie de la paroisse de Saint-Damase,
mais, du côté nord de Jarry, autrement dit le quadrilatère
Pie IX, Jarry, la limite de Saint-Léonard et Robert, cela comprend 2104
électeurs et ces gens-là se demandent je n'ai pas
consulté les 2104, cela n'a pas été possible, mais ceux
que j'ai pu consulter pourquoi ils ne demeurent pas rattachés
à Jeanne-Mance. Mais ce qui est au sud de Jarry, même s'il y avait
une petite pointe piquée, ce sont des gens qui font partie de la
paroisse Saint-Damase.
M. Côté: II faut dire qu'on s'est attardé
assez longuement sur ce problème que vous soulevez et
l'hésitation qu'on avait, c'est que la solution que vous proposez
je pense que vous en êtes conscient nous mènerait au seuil
des 40 000 dans ce coin-là.
M. Laberge: C'est-à-dire que, selon les chiffres
originaux, ce que je vous avais fait comme demande et que je vous transmettais
au départ, c'était de garder la limite ouest intacte, ce qui veut
dire que ce qui était compris entre Jarry et Métropolitain, de
Léonard-de-Vinci, dans Saint-Michel, aller jusqu'à la limite de
Saint-Léonard, cela comprend 900 ou 1000 électeurs. Là, on
atteignait 39 800 ou quelque chose comme cela. C'était assez
serré. Avec les chiffres que j'ai compilés ici, qu'on m'a
fournis, vous arrivez dans le comté de Jeanne-Mance, avec 36 820. Si
vous ajoutiez les 2 104, vous arriveriez à 38 900 pendant que,
évidemment, ce nombre serait soustrait à Viau, mais il resterait
encore tout près de 36 000 à Viau.
J'ai les chiffres en détail de chacune des huit sections de vote
impliquées dans le quadrilatère. Je peux vous les transmettre si
vous le voulez, j'en ai même fait des copies pour les huit sections de
vote; j'ai les chiffres qu'on m'a fournis, mais ce sont des chiffres
révisés. Je vous les donnerai tout à l'heure.
C'était la remarque que j'avais à faire concernant la paroisse
Saint-René-Goupil qui se trouvait coupée en deux. Quant au reste,
l'image globale, sauf cette remarque, je dirais que c'est plein de
satisfaction.
Évidemment, les gens sont satisfaits parce que les trois
paroisses au nord sont respectées; au sud, il y a deux paroisses qui
sont presque intégralement respectées. Pour la partie dont mon
confrère le député de Rosemont parlait, à l'est de
Pie IX, évidemment, l'inclure dans le comté de Viger, le petit
crochet qui est fait, faire un bloc carré avec le boulevard Rosemont et
le ramener avec Pie IX, cela dépend. Cela peut peut-être vous
mener à la limite. Je n'ai pas les chiffres de ce secteur, si c'est 4000
électeurs ou quelque chose comme cela. Cela peut peut-être vous
créer des problèmes, mais j'ai moins de détails sur ce
petit secteur qui était à l'extérieur.
Qu'il y ait un crochet dans la ligne, au lieu de descendre le boulevard
Pie IX tout droit, qu'on fasse un petit crochet entre Jarry et le boulevard
Métropolitain, ce serait compréhensible, parce que ces
gens-là font partie de la paroisse Saint-Damase. Ils n'ont pas de liens
avec les autres secteurs et ce sont deux rues strictement de bungalows qui ont
35 ou 40 ans d'existence et qui sont rattachés à Saint-Damase. Au
nord de Jarry, tout le monde fait partie de la paroisse
Saint-René-Goupil.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
président.
M. Lemieux: Merci. M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
Président.
M. Lemieux: Merci. Nous pouvons assurer M. le
député que nous allons prendre en réelle
considération ses remarques et on le remercie beaucoup.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Vanier.
Région de Québec
M. Bertrand: MM. les commissaires, l'essentiel de mon propos
n'est certes pas pour faire des représentations, mais c'est pour
acheminer aux membres de la commission nos félicitations très
sincères et nos remerciements, disons-le très franchement, pour
le travail que vous avez effectué dans la région urbaine de
Québec. La partie n'était pas facile, je pense que vous aviez
senti, à l'audition des différents parlementaires
représentant cette région, qu'il y avait tout de même des
inconvénients majeurs présentés par le rapport V; qu'il
s'agisse simplement de souligner le problème de Château-Richer,
que toute la population et le député en tête se
réjouissent de voir aujourd'hui réglé, même s'il
faut dépasser le maximum, mais de très peu.
Les gens de Giffard sont aussi heureux, avec le député, de
voir se reconstituer dans son intégralité,
l'ex-municipalité de Giffard, donc appartenir au comté de
Limoilou. Le comté de Taschereau, tout en prenant le Cap Blanc, ce qui
paraissait presque inévitable, se réjouit quand même de
voir que vous avez retenu la suggestion sur la reconstitution intégrale
du quartier Saint-Jean-Baptiste, avec l'arrêt à la rue
Saint-Cyrille.
Dans le comté de Louis-Hébert peut-être que
le député de Jean-Talon n'aura pas eu le même succès
vous avez respecté ce principe de maintenir les limites de
Sainte-Foy au niveau de la cité universitaire, seulement quelques rues
plus loin, dans la circonscription de Louis-Hébert, comme cela
était avant, par contre, de prolonger le comté de Jean-Talon
derrière cette muraille presque naturelle qui est maintenant
constituée par le boulevard Laurier, les centres commerciaux, la
cité universitaire, et tout.
Je vous remercie aussi d'avoir intégré une femme dans les
circonscriptions de la région de Québec, Mme de La Peltrie, dont
nous avons appris qu'elle avait été la première
secrétaire de Maisonneuve, le gars de Montréal, mais on vous
remercie d'avoir rapatrié une partie de Montréal vers
Québec. Le député s'en réjouit.
Bien sûr, on constate, c'est évident, que certains
problèmes demeurent maintenus, nous en étions tous conscients. Je
pense que c'est un problème, par exemple, pour le nouveau comté
de Chauveau, d'avoir plus de 39 000 électeurs, c'est une circonscription
maintenant beaucoup plus rurale qu'urbaine, alors que le nouveau comté
de La Peltrie n'en comptera que 34 000, le comté de
Taschereau qui est déjà tout petit, n'en contient que 31
000 à peu près. Il est évident que voilà le genre
de problèmes auxquels vous devrez faire face, après la prochaine
élection, mais nous comprenions très bien dans quelle situation
vous étiez placés, nous comprenions qu'il fallait faire vite
nous comprenions qu'il fallait y avoir le moins de chambardements
possible et en même temps tenter de répondre aux demandes
des citoyens. Je pense que, dans la région de Québec, le moins
qu'on puisse dire, c'est que vous avez été très sensibles
aux demandes qui ont été formulées par les citoyens.
Ceci étant dit, parlant du comté de Vanier comme tel, je
n'ai pas besoin de vous dire que j'ai constaté moi-même que vous
avez fait bonne lecture du mémoire que je vous avais soumis. Il y a
simplement une question que je voudrais vous poser. Remarquez que je n'en fais
pas un plat, c'est une demande que je dépose très simplement
devant la commission. Je me demandais s'il n'était pas possible de
maintenir, du côté de Limoilou, la limite qui était celle
du comté précédent. Il est vrai que déjà,
après la prochaine campagne électorale, je suis convaincu que
vous songerez très sérieusement à reconstituer le quartier
de Limoilou dans un seul comté. Je pense que cela pose des
problèmes pour les gens là-bas, mais c'était très
normal que, pour la présente carte, vous ne puissiez le faire. Je le
comprenais très bien.
Cependant, il y avait une limite artificielle entre vous et moi,
finalement, qui était tracée avec la 3e Avenue, la 18e Rue, la
1ère Avenue, la voie ferrée et l'avenue du Colisée. Vous
avez décidé de repousser d'une rue la limite du côté
de l'avenue du Colisée, c'est-à-dire jusqu'à la rue des
Cerisiers. Est-ce que je pourrais savoir quels sont les motifs qui ont
poussé la commission à procéder à ce
déplacement d'une rue?
M. Côté: C'est la limite de la paroisse
Sainte-Odile.
M. Bertrand: J'ai pensé que c'était la raison,
quoiqu'il y a deux petites rues, tout au bas, tout près de la voie
ferrée, qui n'appartiennent pas à la paroisse Sainte-Odile. Il y
a une déviation toute petite.
M. Côté: On pourrait enlever la déviation et
respecter la limite de la paroisse.
M. Bertrand: Mais si c'était le principe que vous vouliez
retenir, je vous ferais simplement valoir ceci. C'est pour cela que je plaide
en faveur du maintien de l'actuelle limite, encore là, pour chambarder
le moins possible pour ces électeurs qui savent qu'ils sont dans le
comté de Limoilou actuellement et qui, demain matin, vont devoir se
faire expliquer que maintenant ils sont dans le comté de Vanier, tout
cela pour le changement d'une rue. Déjà, la paroisse Saint-Esprit
n'est pas intégralement dans mon comté. Déjà, la
paroisse Saint-François n'est pas intégralement dans mon
comté. Déjà, la paroisse Sainte-Claire n'est pas
intégralement dans mon comté.
Je comprenais très bien que les limites soient maintenues comme
elles étaient, justement pour empêcher les chambardements et que
les gens puissent s'y reconnaître. C'était la seule
représentation que j'avais à faire. Il y a à peine 800
électeurs qui passeraient dans Limoilou plutôt que d'être
dans Vanier. Je pense qu'il n'y a pas là de quoi fouetter un chat,
surtout si on considère que le comté de Limoilou s'en va vers une
baisse de population, progressivement parlant, alors que Vanier est à
peu près stable.
M. Côté: II n'y a pas tellement de difficulté
aux suggestions que vous nous faites sauf que, pour notre part, tout ce qu'on
peut vous dire, c'est que c'était un effort que d'essayer de respecter
les limites paroissiales parce que cela vous souligne que dans le travail
à venir, dans les spécifications de la nouvelle loi, on doit
s'efforcer de respecter ces limites paroissiales.
M. Bertrand: Je suis tellement d'accord avec ce que vous dites,
M. Côté, que j'ai déjà des plans pour
l'après-prochaine campagne électorale. Je pense que vous vous en
allez vers un comté de Limoilou intégral. Tôt ou tard, il
faudra y venir, je pense. Vous connaissez la ville de Québec, M.
Côté, beaucoup mieux que moi. Vous la connaissez depuis fort
longtemps. Vous avez été président d'élection dans
la ville de Québec. Voilà un quartier qui existe par
lui-même. Dans le temps où il y avait le comté de Limoilou,
les gens se sentaient bien dans ce comté-là, mais la population a
fait qu'on ne pouvait plus à un moment donné... Je pense que vous
vous en venez progressivement avec un comté qui va ressembler à
quelque chose comme DSNCO, c'est-à-dire Duberger, Les Saules,
Neufchâtel et Charlesbourg-Ouest, c'est-à-dire les quatre nouveaux
districts annexés de la ville de Québec. Je pense que, tôt
ou tard, vous vous en allez vers un comté très homogène de
ce côté-là, mais, par contre, je pense que c'est quelque
chose qui va venir dans deux ou trois ans. C'est inévitable.
Si c'était possible, il y a quatre sections de vote
concernées par cette modification, les gens sont déjà dans
Limoilou, ils le savent, y aurait-il simplement moyen de la maintenir,
étant donné que, de toute façon, les paroisses, en ce
moment, ne sont pas respectées intégralement?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci.
M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: Messieurs les commissaires, je voudrais faire un bref
commentaire. A la suite, j'ai...
M. Bertrand: M. le Président, si vous permettez, je
m'excuse auprès du député de Jean-Talon, j'en ai
parlé avec le député de Limoilou. Il ne voit aucune
objection lui-même pour les mêmes raisons. J'en ai glissé un
mot à M. Raymond Gravel, le député de Limoilou et lui
aussi disait: Oui, dans le fond, les gens y sont habitués maintenant.
Pourquoi ne pas la maintenir exactement comme cela?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Etant
donné qu'il est 18 heures, est-ce qu'il y aurait consentement unanime,
pour continuer étant donné qu'il reste seulement deux
interventions?
M. Rivest: Deux secondes. M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Consentement unanime, M. le député de Jean-Talon. (18 heures)
M. Rivest: Très brièvement, messieurs les
commissaires. J'ai constaté, à la suite de vos recommandations,
que le comté de Jean-Talon était doté d'un degré
d'élasticité que je ne lui soupçonnais pas, dans la mesure
où, maintenant, je m'étends jusqu'au pont de Québec, en
partant du Parlement, dans le sens que le comté de Jean-Talon va
maintenant comprendre deux paroisses de la municipalité de Sainte-Foy,
Saint-Yves et Saint-Louis-de-France.
Il y avait d'autres hypothèses que je vous avais soumises, celles
du cinquième rapport, dans le sens de prendre plutôt le secteur en
allant jusqu'à du Vallon. Vous avez décidé de me laisser
au sud du boulevard Laurier. Je voulais simplement avoir un bref commentaire
sur ce qui a motivé ce choix. En tout cas, probablement que la
motivation principale a été d'assurer le caractère dont on
avait parlé, l'homogénéité de la circonscription.
C'est probablement cela.
Deuxièmement, sur le plan de la frontière de
Saint-Cyrille, vous savez que, maintenant, la limite, c'est Salaberry. Pourquoi
Saint-Cyrille? Pourquoi n'avez-vous pas donné à Taschereau, qui a
simplement 31 000 électeurs, la partie sud de Saint-Cyrille,
c'est-à-dire à peu près jusqu'aux Plaines?
Troisièmement, Notre-Dame-de-la-Garde, quelle a été votre
raison? Est-ce que c'est pour augmenter le nombre d'électeurs de
Taschereau que Notre-Dame-de-la-Garde, pour la première fois, sauf
erreur, va faire partie de Taschereau? C'est le secteur du Petit Champlain,
comme on l'appelle.
Le Président (M. Richard): M. le président
Lemieux.
M. Lemieux: Merci beaucoup. M. le Président, M. le
député de Jean-Talon pose trois questions, si j'ai bien compris.
On peut peut-être commencer à reculons, c'est plus facile. La
première, c'est la paroisse de Notre-Dame-de-la-Garde. Comme M. le
député l'a effectivement mentionné, nous savons tous que,
dans la région métropolitaine de Québec, nous avons une
circonscription qui est toujours mal en point d'année en année.
On nous prédit des constructions pour bientôt dans la
circonscription électorale de Taschereau. Nous avons pensé que ce
serait bon, même si c'est un précédent, comme vous l'avez
si bien mentionné, M. le député, de rattacher la paroisse
de Notre-Dame-de-la-Garde à Taschereau; les voies de communication,
à ce moment, seront beaucoup plus faciles. On a cru que l'isolement
relatif dans lequel pouvaient se sentir ces gens pourrait être
minimisé, si vous voulez, en allant dans la circonscription
électorale de Taschereau.
On sait qu'il y a même eu des groupes de citoyens qui nous
faisaient des remarques, à savoir: Notre-Dame-de-la-Garde, on aime bien
ces gens, mais on aimerait bien que quelqu'un prenne une décision en
leur nom. Effectivement, c'est ce qui s'est produit, c'est qu'il a fallu
décider pour cette paroisse. On a cru bon de la rattacher à
Taschereau.
Vous soulevez la question du boulevard Saint-Cyrille, du sud du
boulevard Saint-Cyrille. Je vais avouer un peu mon ignorance. On a eu plusieurs
propositions dans ce secteur. Personnellement, je suis prêt à
réviser le travail que nous avons effectué. Je ne sais pas
exactement ce que cela pourrait donner que de rattacher momentanément ce
secteur à la circonscription.
M. Rivest: Votre proposition ferait de la frontière entre
le comté de Taschereau... En fait, c'est la rue Saint-Cyrille et la
partie nord de Saint-Cyrille va dans Taschereau. Probablement qu'il y a des
raisons.
Encore là, je pense que c'est finalement votre critère qui
a été souligné, d'ailleurs, par le député de
Taschereau, savoir l'homogénéité encore, parce que la
population au nord de Saint-Cyrille est sensiblement la même en termes
socio-économiques, le même type de population que celui du
comté de Taschereau, tandis qu'au sud de Saint-Cyrille, à partir
de l'Assemblée nationale, enfin, c'est la Grande-Allée, en haut,
qui se rapprocherait peut-être davantage... Fondamentalement, la
décision pour ma circonscription, c'est que vous en avez fait un
comté très homogène, sur le plan
socio-économique.
M. Côté: C'est ce qu'on a essayé
également pour Taschereau. Les raisons que vous venez de donner
sont...
M. Rivest: Oui, c'est ça... M. Côté:
C'est ça.
M. Rivest: Je crois que j'ai cru comprendre le sens de votre
décision. Vous avez décidé de faire du comté de
Taschereau et du comté de Jean-Talon les comtés les plus
homogènes possible, et même pour le comté de
Louis-Hébert, dans la mesure où, sans avoir les chiffres à
l'esprit, en gardant le secteur du Vallon et la cité universitaire avec
Sainte-Foy, qui est quand même une population plus jeune que celle qu'on
peut retrouver, par exemple, à Sillery ou sur Grande-Allée.
En tout cas, quant à moi, je ne remettrai pas toute la structure
de votre rapport en question, mais j'avais formulé le souhait, en n'y
voyant absolument pas d'inconvénient, mais là, on avait eu
peut-être une petite interprétation... Est-ce que vous avez eu des
interprétations additionnelles
sur... Avez-vous interprété la loi comme étant un
des critères qui étaient décisifs dans la loi, à
l'effet de chercher vous n'avez sans doute pas pu le faire partout, de
ça, j'en conviens volontiers à respecter
l'homogénéité des circonscriptions électorales?
Est-ce que cela a été à l'échelle de la province,
d'une façon générale, une ligne que vous vous êtes
gardée?
M. Côté: Cela a été un des
paramètres que nous nous sommes fixés, mais non pas par voie de
déduction de la mise en application de la loi, parce que l'opinion
juridique, dont on a transmis copie aux différents partis politiques ces
jours derniers, veut que notre responsabilité soit de mettre en
application l'article 40 comme tel, en ayant, par exemple, comme quotient, non
pas 34 000, mais 32 000.
Mais, cela étant dit, il ne faut pas oublier, parce que je ne
voudrais pas soulever le débat, qu'en réalité, dans les
faits, on a vraiment dépassé ces 32 000. C'est pour ça
que... Cela a été une préoccupation. C'était
l'esprit de la loi, ce que vous exprimez, le caractère
d'homogénéité, et surtout parce que cette idée est
constamment revenue, de la part de toutes les représentations qui nous
ont été faites.
M. Rivest: Mais, dans la mesure où les gens, d'une
façon générale, vous ont dit ça, respecter, en
fait, le sentiment d'appartenance, les communautés naturelles,
peut-être, appelons ça ainsi, c'est le découpage que vous
avez proposé...
M. Côté: Oui, certainement.
M. Rivest: ... entre autres nommément, pour
Louis-Hébert...
M. Côté: Certainement.
M. Rivest: ... Taschereau et... Alors, la structure est
là, comme vous l'avez fait dans votre rapport. Très bien.
M. Côté: Oui.
M. Rivest: Très bien.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? M. le président Lemieux.
M. Lemieux: Si vous permettez, M. le Président,
j'ajouterais même que plusieurs des circonscriptions d'exception que nous
avons faites le sont spécialement à cause de ce
phénomène d'appartenance des gens. Les gens nous disaient: C'est
impossible, c'est inconcevable, par exemple, que vous nous sépariez de
tel groupe simplement pour des critères d'ordre numérique, ce qui
a fait que la circonscription électorale de Jonquière
dépasse celle de Lévis et plusieurs autres.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: Merci, M. le Président. Au nom de ma
formation politique, du parti ministériel, je vais conclure
brièvement en remerciant la Commission de la représentation
électorale de s'être prêtée aimablement à cet
exercice d'aujourd'hui, à l'audition des députés
ministériels particulièrement. Nous nous réjouissons,
évidemment, que les travaux, jusqu'à maintenant, se soient faits
dans le ton souhaité par le législateur au moment où la
loi 10 a été étudiée et adoptée.
Le leader du gouvernement a manifesté ce matin notre sentiment
général il parlait au nom de notre formation face
au travail fait par la Commission de la représentation électorale
et nous aurons l'occasion de faire connaître, de façon plus
particulière, nos positions sur l'ensemble du rapport de la commission
lors du débat de cinq heures qui est prévu pour la semaine
prochaine.
J'ajoute que nos collègues du parti ministériel, qui ne
sont pas venus se faire entendre aujourd'hui, sont satisfaits et largement
satisfaits du travail de la Commission de la représentation
électorale. Moi qui suis de la rive sud de Montréal et plus
spécifiquement du sud-ouest de Montréal, je voudrais aussi vous
faire part de ma satisfaction face au travail que vous avez fait. Je pense que
nous avons été largement sur la même longueur d'onde, ce
qui fait que, très largement, ce que nous avons recommandé a
été retenu. Ceci dit, je vous remercie encore.
Le Président (M. Richard): Alors, le mot de la fin. M. le
Président, messieurs les commissaires, comme vous avez pu le constater,
toutes les formations politiques représentées à
l'Assemblée nationale sont heureuses, en quelque sorte, du fait que vous
vous soyez, pour emprunter l'expression de mon collègue de
Châteauguay, prêtés à cet exercice.
Je voudrais, non seulement au nom de tous les membres de la commission
de l'Assemblée nationale, mais voire au nom de tous les membres de
l'Assemblée nationale, vous remercier de l'à-propos de vos
remarques et aussi de vous être mis à la disposition des membres
de l'Assemblée nationale qui voulaient, eux aussi, avec un certain
à propos, vous adresser certaines remarques. Au nom aussi, enfin, des
membres de la commission de l'Assemblée nationale, je voudrais remercier
tout votre personnel qui a travaillé d'arrache-pied pour produire cette
carte qui je ne pense pas m'aventurer trop loin est beaucoup
moins contestée que ce qu'on a déjà vu dans le
passé.
Enfin, finalement devrais-je dire, au nom du député de
Montmorency, je vous sais gré d'avoir constaté que les gens de
Château-Richer se trouvaient fort bien dans Montmorency.
Messieurs les commissaires, à vous et à votre personnel,
merci.
M. Lemieux: M. le Président, nous vous remercions
beaucoup.
Le Président (M. Richard): La commission ajourne ses
travaux sine die.
Fin de la séance à 18 h 12
LISTE DES MEMBRES DES COMMISSIONS
PARLEMENTAIRES
MARS 1980 PARTI QUÉBÉCOIS
AFFAIRES CULTURELLES
AFFAIRES SOCIALES 1- Vaugeois, Denis
1- Lazure, Denis 2- Proulx, Jérôme 2- Marcoux, Alain 3- Brassard,
Jacques 3- Alfred, Jean 4- De Bellefeuille, Pierre 4- Gosselin, Gérard
5- Alfred, Jean 5- Martel, Maurice 6- Fallu, Elie 6- Boucher, Jules
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Guay, Richard 1- Paquette,
Gilbert 2- Bordeleau, Jean-Paul 2- Godin, Gérald 3- Laplante, Patrice 3-
Guay, Richard 4- Bisaillon, Guy 4- Chevrette, Guy 5- Lefebvre, Charles-A. 5-
Bertrand, Jean-François
AFFAIRES INTERGOUVERNEMENTALES
AGRICULTURE, ALIMENTATION ET
PÊCHERIES 1- Morin, Claude 1- Garon, Jean 2- De Bellefeuille, Pierre
2- Beauséjour, Jacques 3- Charbonneau, Jean-Pierre 3- Lévesque,
Léonard 4- Bertrand, Jean-François 4- Gagnon, Marcel 5- Godin,
Gérald 5- Rancourt, Réal 6- Guay, Richard 6- LeBlanc-Bantey,
Denise
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- LeBlanc-Bantey, Denise 1-
De Bellefeuille, Pierre 2- Gosselin, Gérard 2- Ouellette, Adrien 3-
Rancourt, Réal 3- Charbonneau, Jean-Pierre 4- Perron, Denis 4- Baril,
Jacques 5- Proulx, Jérôme 5- Mercier, Jean-Guy
AFFAIRES MUNICIPALES
ASSEMBLÉE NATIONALE 1- Tardif,
Guy 1- Richard, Clément 2- Ouellette, Adrien 2- Vaillancourt, Claude 3-
Beauséjour, Jacques 3- Cuerrier, Louise 4- Rancourt, Réal 4-
Chevrette, Guy 5- Mercier, Jean-Guy 5- Marquis, Léopold 6- Guay, Richard
6- Dussault, Roland 7- Duhaime, Yves-L.
INTERVENANTS: 8- Bertrand, Jean-François 9- Charron, Claude 1- De
Bellefeuille, Pierre 10- Bisaillon, Guy 2- Paquette, Gilbert 11- Jolivet,
Jean-Pierre 3- Grégoire, Gilles 4- Lefebvre, Charles-A. 5- Alfred,
Jean
COMMUNICATIONS
ÉNERGIE ET RESSOURCES 1- Vaugeois,
Denis 1- Bérubé, Yves 2- Proulx, Jérôme 2-
Grégoire, Gilles 3- Brassard, Jacques 3- Desbiens, Hubert 4- De
Bellefeuille, Pierre 4- Bordeleau, Jean-Paul 5- Alfred, Jean 5- Marquis,
Leopold 6- Fallu, Elie 6- Perron, Denis
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Guay, Richard 1- Michaud,
Gilles 2- Bordeleau, Jean-Paul 2- Mercier, Jean-Guy 3- Laplante, Patrice 3-
Rancourt, Réal 4- Bisaillon, Guy 4- Lévesque, Léonard 5-
Lefebvre, Charles-A. 5- Dussault, Roland
CONSOMMATEURS, COOPÉRATIVES
ENGAGEMENTS FINANCIERS ET
INSTITUTIONS FINANCIÈRES 1- Lessard, Lucien 1- Joron, Guy 2- Baril,
Jacques 2- Laberge, Henri 3- Proulx, Jérôme 3- Paquette, Gilbert
4- Guay, Richard 4- Michaud, Gilles 5- Mercier, Jean-Guy 5- Lavigne, Laurent 6-
Ouellette, Adrien 6- Gagnon, Marcel 7- LeBlanc-Bantey, Denise 8- Godin,
Gérald INTERVENANTS: 1- Lefebvre, Charles-A. 2- Martel, Maurice
3- Bisaillon, Guy 4- Baril, Jacques 5- Brassard, Jacques
CORPORATIONS PROFESSIONNELLES
FINANCES ET COMPTES PUBLICS
1- Morin, Jacques-Yvan 1- Parizeau, Jacques 2- Fallu, Elie 2- Grégoire,
Gilles 3- O'Neill, Louis 3- Michaud, Gilles 4- Gosselin, Gérard 4-
Desbiens, Hubert 5- Martel, Maurice 5- Perron, Denis 6- De Bellefeuille, Pierre
6- Laplante, Patrice
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Mercier, Jean-Guy 1- Baril,
Jacques 2- Beauséjour, Jacques 2- Martel, Maurice 3- Godin,
Gérald 3- Laberge, Henri 4- Lefebvre, Charles-A. 4- Fallu, Elie 5-
Michaud, Gilles 5- Brassard, Jacques
ÉDUCATION
FONCTION PUBLIQUE 1- Morin, Jacques-Yvan
1- Gendron, François 2- Paquette, Gilbert 2- Jolivet, Jean-Pierre 3-
Alfred, Jean 3- LeBlanc-Bantey, Denise 4- Brassard, Jacques 4- Gosselin,
Gérard 5- Fallu, Elie 5- Marcoux, Alain 6- Dussault, Roland 6-
Bisaillon, Guy
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Desbiens, Hubert 1- Perron,
Denis 2- Lacoste, Jean-Marc 2- Chevrette, Guy 3- Charbonneau, Jean-Pierre 3-
Beauséjour, Jacques 4- Bertrand, Jean-François 4- O'Neill, Louis
5- O'Neill, Louis 5- Lavigne, Laurent
IMMIGRATION
PRÉSIDENCE DU CONSEIL 1- Couture,
Jacques 1- Morin, Claude 2- Jolivet, Jean-Pierre 2- Dussault, Roland 3-
Lacoste, Jean-Marc 3- Paquette, Gilbert 4- Lefebvre, Charles-A. 4- Laberge,
Henri 5- Fallu, Elie 5- Charbonneau, Jean-Pierre 6- O'Neill, Louis 6- Bertrand,
Jean-François
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Laplante, Patrice 1- De
Bellefeuille, Pierre 2- Alfred, Jean 2- Guay, Richard 3- Gosselin,
Gérard 3- Godin, Gérald 4- Gagnon, Marcel 4- Fallu, Elie 5-
Proulx, Jérôme 5- LeBlanc-Bantey, Denise
INDUSTRIE, COMMERCE ET TOURISME
PROTECTION DE
L'ENVIRONNEMENT 1- Duhaime, Yves-L. 1- Léger, Marcel 2- Lavigne,
Laurent 2- Lavigne, Laurent 3- Perron, Denis 3- Beauséjour, Jacques 4-
Ouellette, Adrien 4- Gagnon, Marcel 5- Lefebvre, Charles-A. 5- Mercier,
Jean-Guy 6- Godin, Gérald 6- Rancourt, Réal
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Desbiens, Hubert 1- Proulx,
Jérôme 2- Rancourt, Réal 2- Jolivet, Jean-Pierre 3-
Grégoire, Gilles 3- Baril, Jacques 4- Michaud, Gilles 4- Brassard,
Jacques 5- Paquette, Gilbert 5- O'Neill, Louis
JUSTICE
REVENU 1- Bédard, Marc-André 1-
Clair, Michel 2- LeBlanc-Bantey, Denise 2- Michaud, Gilles 3- Guay, Richard 3-
Martel, Maurice 4- Godin, Gérald 4- Gagnon, Marcel 5- Boucher, Jules 5-
Ouellette, Adrien 6- Marquis, Léopold 6- Marcoux, Alain
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Charbonneau, Jean-Pierre 1-
Gosselin, Gérard 2- Desbiens, Hubert 2- Grégoire, Gilles 3-
Marcoux, Alain 3- Desbiens, Hubert 4- Laberge, Henri 4- Boucher, Jules 5-
Lévesque, Léonard 5- Marquis, Léopold
LOISIR, CHASSE ET PÊCHE
TRANSPORTS 1- Lessard,
Lucien 1- De Belleval, Denis 2- Lacoste, Jean-Marc 2- Baril, Jacques 3-
Lévesque, Léonard 3- Grégoire, Gilles 4- Desbiens, Hubert
4- Proulx, Jérôme 5- Brassard, Jacques 5- Lévesque,
Léonard 6- Chevrette, Guy 6- O'Neill, Louis
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- Ouellette, Adrien 1-
Ouellette, Adrien 2- Lavigne, Laurent 2- Beauséjour, Jacques 3- Mercier,
Jean-Guy 3- Michaud, Gilles 4- Grégoire, Gilles 4- Bordeleau, Jean-Paul
5- Marcoux, Alain 5- Perron, Denis
TRAVAIL ET MAIN-D'OEUVRE
TRAVAUX PUBLICS ET
APPROVISIONNEMENT 1- Johnson, Pierre-Marc 1- Ouelette, Jocelyne 2-
Chevrette, Guy 2- Charbonneau, Jean-Pierre 3- Paquette, Gilbert 3- Bordeleau,
Jean-Paul 4- Lefebvre, Charles-A. 4- Laplante, Patrice 5- Lavigne, Laurent 5-
Baril, Jacques 6- Bisaillon, Guy 6- Martel, Maurice
INTERVENANTS:
INTERVENANTS: 1- LeBlanc-Bantey, Denise 1-
Marquis, Léopold 2- Dussault, Roland 2- Jolivet, Jean-Pierre 3-
Lévesque, Léonard 3- Gagnon, Marcel 4- Boucher, Jules 4-
Beauséjour, Jacques 5- Gosselin, Gérard 5- Lacoste, Jean-Marc
PARTI LIBÉRAL
ASSEMBLÉE NATIONALE
COMMUNICATIONS
Gérard-D. Levesque Jean-Claude Rivest
Robert Lamontagne Fernand Lalonde
Jean-Noël Lavoie Mme Solange Chaput-Rolland
John Ciaccia
PRÉSIDENCE DU CONSEIL
CONSOMMATEURS,
COOPÉRATIVES
ET DE LA CONSTITUTION
ET INSTITUTIONS
FINANCIÈRES
Claude Ryan Noël Saint-Germain
Gérard-D. Levesque Julien Giasson
Claude-E. Forget Fernand Lalonde
Reed Scowen Hermann Mathieu
FINANCES ET COMPTES PUBLICS
ÉDUCATION
André Raynauld Fernand Lalonde
Reed Scowen Jean-Claude Rivest
John Ciaccia Yvon Picotte
Julien Giasson Mme Thérèse Lavoie-Roux
AFFAIRES CULTURELLES
FONCTION PUBLIQUE
Jean-Claude Rivest Michel Pagé
Fernand Lalonde Raymond Mailloux
Mme Thérèse Lavoie-Roux Georges Lalande
Mme Solange Chaput-Rolland George Springate
AFFAIRES INTERGOUVERNEMENTALES
IMMIGRATION
Claude-E. Forget John Ciaccia
Gérard-D. Levesque André Marchand
André Raynauld Harry Blank
Reed Scowen Lucien Caron
AFFAIRES MUNICIPALES
INDUSTRIE, COMMERCE ET
TOURISME
Jean-Noël Lavoie Reed Scowen
Lucien Caron André Raynauld
Raymond Mailloux Raymond Mailloux
Claude Dubois Jean-Noël Lavoie
AFFAIRES SOCIALES
JUSTICE
Mme Thérèse Lavoie-Roux Claude-E. Forget
John O'Gallagher Harry Blank
Jean-Guy Larivière Fernand Lalonde
Reed Scowen Georges Lalande
AGRICULTURE, ALIMENTATION ET PÊCHERIES
REVENU
Julien Giasson Richard Verreault
Yvon Picotte André Raynauld
Georges Vaillancourt Reed Scowen
Claude Dubois John O'Gallagher
TRANSPORTS
PROTECTION DE
L'ENVIRONNEMENT
Michel Gratton Yvon Picotte
Richard Verreault Claude Dubois
Raymond Mailloux Lucien Caron
Hermann Mathieu Michel Gratton
TRAVAIL ET MAIN-D'OEUVRE
LOISIR, CHASSE ET
PÊCHE
Michel Pagé Jean-Claude Rivest
Raymond Mailloux André Marchand
Claude-E. Forget Raymond Mailloux
George Springate Michel Pagé
TRAVAUX PUBLICS ET
ÉNERGIE ET RESSOURCES
APPROVISIONNEMENT
Georges Vaillancourt John Ciaccia
Richard Verreault André Raynauld
Michel Gratton Julien Giasson
Raymond Mailloux John O'Gallagher
ENGAGEMENTS FINANCIERS
CORPORATIONS
PROFESSIONNELLES
André Marchand John O'Gallagher
Richard Verreault Fernand Lalonde
Harry Blank Noël Saint-Germain
UNION NATIONALE Commission des affaires
culturelles
Membre: Michel Le Moignan (Gaspé) Intervenant: Yvon Brochu
(Richmond)
Commission des affaires intergouvernementales
Membre: Michel Le Moignan (Gaspé) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission des affaires municipales
Membre: Fabien Cordeau (Saint-Hyacinthe) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission des affaires sociales
Membre: Serge Fontaine (Nicolet-Yamaska) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission de l'agriculture, de l'alimentation et des
pêcheries
Membre: Bertrand Goulet (Bellechasse) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission de l'assemblée nationale
Membres: Yvon Brochu (Richmond)
Bertrand Goulet (Bellechasse)
Commission des communications
Membre: Michel Le Moignan (Gaspé) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission des consommateurs, coopératives et
institutions financières
Membre: Bertrand Goulet (Bellechasse) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission des corporations professionnelles
Membre: Serge Fontaine (Nicolet-Yamaska) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission de l'éducation
Membre: Michel Le Moignan (Gaspé) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission de l'énergie et des
ressources
Membre: Yvon Brochu (Richmond) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission des engagements financiers
Membre: Serge Fontaine (Nicolet-Yamaska)
Commission des finances et des comptes publics
Membre: Bertrand Goulet (Bellechasse) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission de la fonction publique
Membre: Yvon Brochu (Richmond) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission de l'immigration
Membre: Yvon Brochu (Richmond) Intervenant: Michel Le Moignan
(Gaspé)
Commission de l'industrie, du commerce et du
tourisme
Membre: Bertrand Goulet (Bellechasse) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission de la justice
Membre: Serge Fontaine (Nicolet-Yamaska) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission de la présidence du conseil et de la
constitution
Membre: Michel Le Moignan (Gaspé) Intervenant: Yvon Brochu
(Richmond)
Commission de la protection de l'environnement
Membre: Fabien Cordeau (Saint-Hyacinthe) Intervenant: Yvon Brochu
(Richmond)
Commission du revenu
Membre: Bertrand Goulet (Bellechasse) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission du loisir, de la chasse et de la
pêche
Membre: Serge Fontaine (Nicolet-Yamaska) Intervenant: Fabien Cordeau
(Saint-Hyacinthe)
Commission des transports
Membre: Bertrand Goulet (Bellechasse) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission du travail et de la main-d'oeuvre
Membre: Yvon Brochu (Richmond) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)
Commission des travaux publics et de
l'approvisionnement
Membre: Fabien Cordeau (Saint-Hyacinthe) Intervenant: Serge Fontaine
(Nicolet-Yamaska)