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Etude des règlements relatifs à la loi
no 9 Loi électorale
(Vingt heures quinze minutes)
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Jean-Talon, à l'ordre!
Je déclare ouverte cette séance de la commission de
l'Assemblée nationale réunie ce mardi 10 juin à 20 heures
pour étudier les règlements découlant de la Loi
électorale.
J'ai l'honneur de signaler la présence parmi nous ce soir du
directeur général des élections et d'au moins l'un de ses
adjoints que j'ai aperçu. Je vous cède la parole...
Sont membres de la commission, M. Bertrand (Vanier), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Brochu (Richmond), M. Charron (Saint-Jacques), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), Mme Cuerrier (Vaudreuil-Soulanges), M. Duhaime
(Saint-Maurice), M. Dussault (Châteauguay), M. Goulet
(Bellechasse)...
M. Fontaine: Remplacé par...
Le Président (M. Richard):... remplacé par M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska); M. Jolivet (Laviolette), M. Lamontagne (Roberval),
M. Lavoie (Laval), M. Levesque (Bonaventure), M. Marquis (Matapédia), M.
Richard (Montmorency), M. Vaillancourt (Jonquière).
M. le ministre de la Justice.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, un
rapporteur de la commission.
M. Gratton: M. le Président?
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Pourriez-vous noter que M. Rivest (Jean-Talon)
remplacera M. Lamontagne (Roberval) et que je remplacerai moi-même M.
Levesque (Bonaventure)?
Le Président (M. Richard): Alors, M. le
député de Gatineau remplace M. Levesque (Bonaventure) et M.
Rivest (Jean-Talon) remplace M. Lamontagne (Roberval).
M. Gratton: Voilà!
Le Président (M. Richard): Je vous invite, M. le directeur
général des élections, à prendre place sur les
sièges qui sont situés en face.
Puis-je vous suggérer de faire motion pour la désignation
d'un rapporteur de la commission?
M. Bédard: M. Dussault.
Le Président (M. Richard): M. Dussault (Châteauguay)
est proposé comme rapporteur. Est-ce que cette motion sera
adoptée?
Etude des règlements relatifs à la loi
no 9
M. Bédard: M. le Président, comme vous le savez,
nous sommes ici aux fins d'adopter certains règlements qui seraient
édictés en rapport avec la loi 9. Je pense, M. le
Président, que M. le directeur général des
élections serait le plus indiqué pour nous donner le contenu de
cette réglementation qu'il propose à l'adoption de la
commission.
Le Président (M. Richard): Un moment, s'il vous
plaît, M. le député de Yamaska. M. le député
de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, c'est simplement pour
demander au ministre si, au point de vue de la procédure... Je conviens
qu'on devrait d'abord débuter par l'adoption des règlements
je ne pense pas que cela pose de problème sauf que, cet
après-midi, à l'Assemblée nationale, le leader du
gouvernement m'a déféré à la commission pour une
question d'ordre qui n'a peut-être absolument rien à voir avec les
règlements comme tels mais plutôt avec l'application de la loi.
Egalement, il y a certaines discussions qui entourent un projet du gouvernement
de modifier la loi électorale, la loi 9. Est-ce que c'est l'intention du
ministre de permettre à la commission de se pencher brièvement
là-dessus au cours de la séance de ce soir, quant à des
questions que nous aurions à poser, tant au ministre qu'au directeur
général des élections, par rapport aux modifications que
celui-ci propose d'apporter à la loi 9?
M. Bédard: Disons que lors de la réunion des
leaders du gouvernement, il a été convenu que, concernant les
demandes d'amendements au niveau de la loi 9, il y aurait une rencontre entre
les principaux représentants des partis en dehors de la tenue de la
commission et qu'à la commission elle-même, les travaux se
limiteraient pour le moment à l'adoption des règlements.
C'était le contenu de l'entente.
M. Gratton: Je ne suis pas partie à l'entente à
laquelle me réfère le ministre, mais sûrement que le
ministre était présent à l'Assemblée nationale cet
après-midi quand le leader du gouvernement m'a bel et bien dit que la
question que je lui posais en vertu de l'article 34 devrait être
posée ici, ce soir. J'imagine que c'est ici que je devrai la poser. Si
vous me dites de la poser en vertu de l'article 34 demain, il y aura quelque
chose qui ne marchera pas quelque part.
M. Bédard: J'étais à l'Assemblée
nationale cet après-midi, M. le Président, et je pense que le
député a posé des questions concernant l'application de la
mise en vigueur de la loi 9. Là-dessus, je serai en mesure de vous dire
qu'à partir du moment où nous aurons adopté la
réglementation qui nous est proposée par le directeur
général des élections, que nous aurons aussi
procédé à
l'adoption de certains amendements qui nous sont proposés par le
directeur général des élections, par le biais de
dispositions ajoutées à la loi omnibus que nous avons
déposée en Chambre, à ce moment-là, tout sera en
place pour une application rapide de la loi 9 et aux fins de l'application de
la loi 9, je demanderai au président général des
élections de me proposer un échéancier d'application de la
loi de manière qu'il soit clair que les élections partielles et
les élections générales à venir se fassent sous
l'empire de la loi 9.
M. Gratton: Tout ce dont je voudrais m'assurer, M. le
Président, avant qu'on entende le directeur général des
élections, c'est qu'on aura le temps ce soir, et j'avertis tout de suite
le ministre qu'il n'est pas dans notre intention de faire durer les travaux
indûment. Etant donné que la Loi électorale est ce qu'il y
a de plus fondamental quant à l'exercice du droit de vote des citoyens,
on voudrait tout au moins que les parlementaires s'entendent si on veut qu'au
bout de la ligne les citoyens s'y retrouvent. C'est dans ce sens-là que,
armés que nous sommes du projet d'amendement à la loi 9 que le
ministre a remis je ne sais trop à qui, mais dont j'ai copie ici...
M. Bédard: Lors de la réunion des leaders.
M. Gratton: A ce moment-là, je voudrais que le ministre
s'accorde avec nous pour nous dire qu'on pourra poser les questions qu'on a
à poser à ce sujet, ce soir, à la commission, étant
donné que nous y sommes, de façon que lorsque viendra le temps de
régler la question à l'Assemblée nationale, ce sera fait
beaucoup plus rapidement. C'est tout. Cela va? Merci.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Richard): M. le directeur
général des élections, vous avez la parole.
M. Côté (Pierre-F.): M. le Président,
messieurs, les règlements qu'on vous présente ce soir ont
été rédigés en vertu des dispositions de l'article
231 de la loi 9. Peut-être qu'on me permettra de le lire. C'est
très court et c'est pour vous indiquer par un bref préambule
quelle est la façon dont on a procédé pour rédiger
ces règlements.
L'article 231 dit que le directeur général des
élections élabore des règlements sur les matières
qui doivent être prévues par règlement en vertu de la
présente loi sauf celles visées dans l'article 232. Ces
règlements sont soumis à l'approbation de la commission
permanente de l'Assemblée nationale du Québec. Une fois
approuvés, avec ou sans modification par cette commission, les
règlements sont publiés dans la Gazette officielle du
Québec et entrent en vigueur à la date de sa publication ou
à une date ultérieure qui est fixée. Alors, la
façon de procéder que l'on propose, c'est qu'il y a dix
règlements.
En fait, il y a dix règlements, il y a dix articles dans la loi 9
qui requièrent, de ma part, d'élaborer des règlements et
de vous les soumettre. C'est le même pattern, dans chacun des
règlements, la même façon de procéder, vous
remarquerez: dispositions générales, loi d'interprétation,
l'article principal, l'objet du règlement et une disposition finale.
L'idée qu'on a eue de vous présenter dix règlements
différents, au lieu d'un seul, c'est de pouvoir, plus facilement s'il y
a lieu, en modifier un en cours de route, plutôt que de proposer à
la commission une modification au règlement, n'importe lequel, de 1
à 10, ce qui serait plus rapide.
C'est ce que j'ai à dire en guise d'introduction, M. le
Président, sur la façon dont on a élaboré ces
règlements. On peut les passer comme bon vous semblera, un par un, et
répondre à toutes les questions que vous voudrez bien me poser
là-dessus.
La déclaration de candidature
Le Président (M. Richard): Je vous remercie, M. le
directeur général.
J'appelle maintenant le 1er règlement qui est le règlement
concernant la déclaration de candidature.
M. Bédard: Adopté.
M. Côté: En bloc?
M. Bédard: Non, adopté.
M. Gratton: Quant à nous, le règlement no 1 peut
être adopté, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Alors, adopté.
M. Côté: Je m'excuse, M. le Président, si
vous permettez une suggestion de ma part. En révisant nos formules
attentivement, je voudrais attirer votre attention sur le fait que dans
l'article 2.01, il est fait référence à la formule 35.
Vous verrez, chaque fois qu'il y a un règlement, qu'il est suivi, s'il y
a lieu, d'une formule. Vous avez le numéro de la formule, en haut,
à gauche. Dans cette formule, il y a deux points qui ont
été oubliés; je voudrais les mentionner et les ajouter
à la formule. Au bas de la formule, on dit: Je joins à la
présente déclaration mon acte de naissance il faut mettre
un carré à cet endroit ou la pièce
d'identité suivante. Dans les pièces d'identité, on en a
oublié deux qui se réfèrent à l'article 2.02 du
règlement, le certificat de citoyenneté ou la déclaration
du nom usuel.
C'est cette petite modification qu'il faut apporter, son certificat de
naissance ou un certificat de citoyenneté et déclaration du nom
usuel. Une correction à apporter dans ce que je vous propose. C'est
seulement une précision.
Le Président (M. Richard): Je propose que quelqu'un fasse
un amendement en bonne et due forme, puisqu'on a un document officiel.
M. Bédard: On peut le rédiger et passer à un
autre article.
Le Président (M. Richard): On suspend momentanément
l'adoption du règlement concernant la déclaration de candidature.
Nous en venons au règlement no 2.
M. Côté: M. le Président, m'accordez-vous
encore une interruption? Je m'en excuse encore une fois.
Le Président (M. Richard): Bien sûr, M. le directeur
général.
M. Côté: Je crois que c'est une question qui va
revenir à tous les règlements. Dans le premier article de chacun
des règlements, il est dit: "Le présent règlement entre en
vigueur le jour de sa publication dans la Gazette officielle ou à la
date ultérieure qui y est fixée". Il faudrait peut-être
s'entendre, à un moment donné, sur la date qui pourrait
être fixée de l'entrée en vigueur des règlements.
Ceci rejoint un peu la question qui a été posée tout
à l'heure concernant la proclamation de certains articles.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le directeur général, est-ce qu'il y
a quelque règlement que ce soit, dans les dix que vous nous
présentez, qui normalement ne devrait pas entrer presque automatiquement
en vigueur en même temps que la loi 9 elle-même?
M. Côté: Si je peux faire une suggestion sur la
proclamation de la loi 9, je suggérerais qu'on envisage la
procédure suivante. Je pense qu'on devrait assez rapidement commencer
par proclamer l'article 256 et les articles suivants qui concernent la Loi sur
les listes électorales étant donné que le recensement de
septembre doit se faire là-dessus.
Pour votre information, je vous signale que nous allons pouvoir publier,
vous remettre très bientôt c'est en voie d'impression
une Loi sur les listes électorales, c'est-à-dire qu'on
prend ce texte et qu'on en fait un texte complet. On a fait une codification
administrative qui va être plus accessible pour tout le monde que ce
qu'il y a là. Deuxièmement, je pense qu'il serait
approprié de vous soumettre un calendrier ou un échéancier
de proclamation des articles. La raison est la suivante: au fur et à
mesure qu'on adopte les règlements ce soir si on passe à
travers les dix il faut qu'on se tourne de bord et qu'on procède
à l'impression, à voir à ce que les formules
elles-mêmes soient publiées.
Si on fixait tout de suite que l'article 23 ou l'article 25, par
exemple, étaient proclamés et que nous ne sommes pas prêts
à fournir les formules, je pense que c'est un exemple qui illustre bien
ce que je veux dire.
Mais mon intention, ce que je suggérerais, c'est que
l'échéancier que je proposerais serait uniquement un
échéancier de travail, de production de documents pour pouvoir
arriver le plus rapidement possible à ce que tous les articles de la loi
soient proclamés pour que la loi puisse être utilisée dans
les plus brefs délais, s'il y a lieu. (20 h 30)
M. Gratton: Qu'est-ce qui empêcherait le gouvernement de
proclamer tout simplement l'entrée en vigueur de l'ensemble de la loi 9,
à partir d'une date quelconque qui pourrait être la date de
l'émission des brefs, je ne sais trop? Vous pourriez me suggérer
la formule idéale. Pourquoi se compliquer la vie et dresser un
échéancier de la proclamation de divers articles au fur et
à mesure que des formules sont prêtes, par exemple?
M. Côté: Je vais vous donner un autre exemple pour
illustrer ma pensée. A moins, comme vous le suggériez, que ce ne
soit une proclamation qui détermine que le 31 juillet ou le 1er
août, la loi est proclamée en son entier; cela veut dire, à
ce moment-là, que non seulement nous sommes prêts à mettre
en vigueur ou à mettre en application toute la loi 9, mais
qu'également le gouvernement aussi est prêt à
préparer des règlements relatifs à l'article 232. C'est
seulement ce point-là. C'est une suggestion que je fais. Quand je parle
d'échéancier, c'est qu'au fur et à mesure qu'un article
est proclamé, on soit en mesure de fournir les documents requis.
M. Gratton: M. le Président, étant donné
qu'on est sur la question que j'avais soulevée cet après-midi,
à l'Assemblée nationale, c'est qu'on va se quitter possiblement
la semaine prochaine pour ne se retrouver qu'au lendemain d'une élection
générale.
M. Bédard: ...
M. Gratton: Non, mais c'est possible.
M. Bédard: C'est dans l'ordre des possibilités.
M. Gratton: Comme c'est possible, il faut prévoir.
M. Lavoie: ... c'est arrivé comme cela.
M. Bédard: Un mauvais souvenir!
M. Gratton: Si on veut être prévoyant, il faut quand
même se poser la question suivante: Si on se quitte la semaine prochaine
et qu'on n'a aucun engagement, aucune garantie que la loi 9 sera en vigueur,
sera proclamée pour être en vigueur à temps pour les
prochaines élections générales...
M. Bédard: M. le Président, je pense avoir
été clair tout à l'heure. L'intention non pas seulement du
ministre, mais l'intention du gouvernement, c'est de faire en sorte que la loi
9 soit en vigueur pour les élections partielles et les élections
générales à venir, à toute élection
partielle ou générale à venir...
M. Gratton: C'est très bien cela, M. le
Président.
M. Bédard: ... ce qui veut dire qu'à partir du
moment où M. le directeur général des élections
présenterait un échéancier qui fixerait une date de
terminaison au niveau de cet échéancier, on pourrait s'entendre
pour proclamer l'ensemble de la loi à la date de terminaison de cet
échéancier, ce qui permettrait toute la latitude au directeur
général des élections de faire le travail d'ajustement
nécessaire pour la date indiquée à la fin de
l'échéancier. Cela va?
M. Gratton: Quant à nous, M. le Président, c'est ce
que nous souhaiterions, c'est-à-dire qu'on puisse savoir, avant de se
quitter la semaine prochaine, idéalement ce soir, à quelle date
la loi 9 dans son ensemble sera en vigueur, de façon qu'on puisse
commencer à travailler en conséquence.
Je ne veux pas en faire un reproche au ministre, mais, pour le
référendum, on a dû attendre jusqu'à
l'avant-dernière journée de l'ajournement de Pâques ou je
ne sais pas trop quand pour savoir quels articles de la loi 9 s'appliqueraient
pour la tenue du référendum. Dieu sait on va en discuter
tantôt que cela a créé des problèmes dans
certains cas, parce qu'il y a eu des problèmes d'interprétation.
Il ne s'agissait pas des partis politiques à ce moment, mais il
s'agissait des comités nationaux, qui ne se sont pas retrouvés
aussi facilement qu'ils auraient dû se retrouver dans l'application des
articles qui étaient promulgués par la loi 101 ou je ne sais pas
trop comment elle s'appelait. De toute façon, est-ce que le directeur
général des élections serait en mesure de nous dire quelle
pourrait être cette date à compter de laquelle on pourrait compter
que l'ensemble de la loi 9 s'appliquera.
M. Côté: Ce peut être très difficile de
vous le dire dès ce soir, mais peut-être dans les prochains jours.
Ce serait très difficile de vous le dire dès ce soir. Je vais
vous donner un autre exemple qu'on me signale d'une difficulté. En ce
qui me concerne, ce sont uniquement des difficultés à
caractère technique.
M. Bédard: Je peux assurer mon collègue de
l'Opposition que dès que j'aurai eu la connaissance de
l'échéancier qui me serait fourni par M. le directeur
général des élections, je l'informerai de la date de
terminaison qui serait effectivement la date de mise en vigueur de l'ensemble
de la loi.
M. Gratton: Quand va-t-on savoir cela?
M. Bédard: Quand M. le directeur général des
élections me fera connaître l'échéancier.
M. Gratton: Est-ce que ce sera avant qu'on se quitte, la semaine
prochaine?
M. Côté: Je crois que je pourrais être en me-
sure je ne veux pas prendre des engagements que je ne saurais tenir
de vous donner cet échéancier dans le courant de la
semaine prochaine.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Quelles sont les objections majeures, importantes du
ministre pour ne pas la promulguer? On l'a étudiée, cette loi,
elle a été adoptée par l'Assemblée nationale,
unanimement, à la suite du rapport dirigé par le
député de Châteauguay. On a passé des heures
là-dessus. Je voudrais comprendre quelles sont les objections
importantes du ministre pour ne pas la promulguer demain matin d'une
manière globale pour que tous les partis politiques, tous ceux qui
veulent être candidats aux prochaines élections, connaissent le
plus tôt possible les règles du jeu. Quelles sont les objections
majeures pour retarder et pour dire: On vous le dira, on a besoin d'un
échéancier, on a besoin de ceci, et on ne sait pas quand?
Dites-moi pourquoi vous avez une objection pour ne pas la promulguer tout de
suite, à la connaissance de tout le monde, et qu'on connaisse les
règles du jeu aux prochaines élections? Ce n'est rien de
compliqué.
Le Président (M. Richard): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: M. le Président, je viens de l'indiquer
tout à l'heure. Premièrement, il y a l'adoption des
règlements auxquels il faut...
M. Lavoie: Ils vont être adoptés ce soir.
M. Bédard: Ensuite, il y a certains amendements que nous
avons portés à l'attention lors de la réunion des leaders
du gouvernement et qui nous ont été suggérés par le
directeur général des élections. Dès que tout
ça sera adopté, le directeur général des
élections me fera connaître, me dit-il, autant que possible,
dès la semaine prochaine, un échéancier possible,
éventuel de mise en application. A ce moment-là, nous n'avons
absolument aucune objection, parce que la détermination du gouvernement
est très claire cela, je vous le dis et redis dans le sens
que toute élection partielle ou toute élection
générale se fera sous l'empire de la Loi électorale, la
loi 9.
M. Lavoie: Avec votre permission, M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: ... je reviens à la charge. Dans
l'hypothèse que les amendements mineurs que vous proposez à la
loi 9 soient adoptés dans les prochains jours, avant qu'on se quitte,
est-ce qu'on peut avoir l'assurance... Prenons comme hypothèse que ces
amendements sont adoptés. Je
pose de nouveau la question que j'ai posée tout à l'heure.
Qu'est-ce qui empêche le ministre, le lendemain, de déclarer
à l'Assemblée nationale que la loi 9 est devenue loi, qu'elle est
promulguée, pour qu'on connaisse les règles du jeu aux
élections?
M. Bédard: A partir de ce que vient de dire le directeur
général des élections...
M. Lavoie: Qu'est-ce qu'il a dit? Un
échéancier?
M. Bédard: Un échéancier...
M. Lavoie: On n'a pas besoin d'échéancier.
M. Bédard: Non, vous, vous n'en avez peut-être pas
besoin, mais nous, je pense que c'est important d'être mis au courant,
quand même, des difficultés qu'il peut y avoir, de manière
à prévoir toutes les situations légales. Le directeur
général des élections va nous le faire connaître
avant l'ajournement de la session. A ce moment-là, on vous dira quelle
est la date d'entrée en vigueur.
M. Lavoie: M. le Président?
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: ... avec votre permission, je vais poser la question
au directeur général des élections. Quelles sont les
difficultés que vous pouvez prévoir, M. le directeur
général des élections, une fois la loi 9 amendée,
suivant vos propositions, ce qui peut être fait dans les prochains jours?
Quelles seraient vos objections ou vos réticences pour que la loi 9 ne
soit pas promulguée le lendemain, dans son ensemble? Quelles
difficultés cela peut-il vous procurer?
M. Côté: Pour le moment, M. Lavoie, je ne vois que
des problèmes de caractère technique, de la façon
suivante: une fois, par exemple, que les règlements qu'on étudie
ce soir sont adoptés, il faut qu'ils soient publiés dans la
Gazette officielle. Cela prend un minimum d'une quinzaine de jours avant de
pouvoir les faire publier dans la Gazette officielle, avant qu'ils n'entrent en
vigueur. Selon les règlements de la Gazette officielle, il faut les
envoyer et il faut les publier dans la Gazette officielle.
Deuxièmement, il y a l'impression de ces formules, parce que
ça, c'est un modèle, mais il faut les imprimer avec...
L'impression de ces formules... Il ne faut pas oublier que les imprimeries sont
fermées pendant une quinzaine de jours en juillet.
Ce sont uniquement des problèmes de cet ordre que je vous
signale. C'est pour ça que je parle d'un échéancier, mais,
dans mon idée, quand je parle d'un échéancier, ce n'est
pas du tout de retarder la proclamation. C'est simplement d'être certain
qu'au moment où soit l'ensemble de la loi, soit certaines parties, ou
article par article, si c'était le cas, quand il y aura proclamation...
Evidemment, le gouvernement est toujours libre de procéder
différemment, mais quand il y aura proclamation, j'aurai en main les
moyens de procéder. Je crois que, ceci étant dit, je peux vous
donner, au plus tard dans le courant de la semaine prochaine, plus de
précisions à cet égard sur ce qu'on appelle un
échéancier et sur les difficultés auxquelles on pourrait
avoir à faire face et à quel moment on pourrait être
prêt effectivement avec toutes les formules, pour pouvoir mettre la loi
en application de façon formelle.
M. Lavoie: M. le Président...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: ... deux questions à votre adresse, M. le
directeur général. Avant que vous puissiez promulguer vos
règlements, je pense bien qu'il faut que la loi qui habilite la
préparation ou la rédaction de règlements, il faut que ces
articles soient promulgués, j'imagine. Est-ce que vous pouvez promulguer
des règlements si les articles qui les autorisent ne sont pas
promulgués ou même si toute la loi n'est pas
promulguée?
M. Côté: La première question...
M. Bédard: Sur ce point-là, je pense que la loi
d'interprétation, à l'article 55 répond à
l'interrogation du député, qui se lit comme suit: "Lorsqu'une loi
ou quelque disposition d'une loi entre en vigueur à une date
postérieure à sa sanction, les nominations à un emploi ou
à une fonction qui en découlent peuvent valablement être
faites dans les trente jours qui précèdent la date de cette
entrée en vigueur pour prendre effet à cette date et les
règlements qui y sont prévus peuvent valablement être faits
et publiés avant cette date". Ce qui veut dire que, si nous adoptons les
règlements maintenant, nous pouvons le faire, ils seront publiés
et ils entreront en vigueur à la date de promulgation de la loi.
M. Lavoie: A la condition, éventuellement, que la loi soit
promulguée éventuellement.
M. Bédard: Mais, elle va l'être, cela fait à
peu près dix fois que je vous le dis.
M. Lavoie: Oui, mais cela donne quoi de publier des
règlements.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Qu'est-ce que cela donne au ministre et au directeur
général des élections, en même temps, de faire
publier des règlements, que nous allons adopter ce soir, dans la Gazette
officielle, tout en sachant que la loi n'est pas en vigueur? Qu'est-ce que cela
donne? Il me semble que c'est mettre la charrue devant les boeufs.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Quand vous nous parlez de l'échéancier,
ce n'est pas dans la loi, cet échéancier. On n'en a pas besoin.
On a passé, nous, de bonne foi... Je pense que tout le monde, tous les
députés ont travaillé pendant des mois sur le rapport d'un
comité multipartite. On a étudié une loi, on a
passé des heures. Pourquoi ne pas la promulguer?
M. Bédard: Vous ne nous la ferez pas promulguer. Le
gouvernement va la promulguer à la date qu'il entend le faire. Et il a
dit qu'elle sera promulguée de manière que toute élection
partielle ou toute élection générale ne puisse se tenir
autrement que sous l'empire de la loi 9. Et, pour la gouverne du gouvernement,
je préfère attendre l'échéancier qui sera
très rapidement, dans les jours qui viennent, proposé par le
directeur général des élections qui nous donnera une
indication sur la date exacte à laquelle nous devrions promulguer la
loi; ce qui ferait qu'à cette date-là, le directeur
général des élections, comme il l'a dit tout à
l'heure, serait prêt à procéder à tout point de
vue.
Le Président (M. Richard): Le député de
Laval.
M. Lavoie: Un dernier commentaire. Lorsqu'on a passé la
loi 9, ce ne sont pas vos engagements... Je regrette, mais on a eu des
expériences récentes. On a étudié la loi 9 et le
ministre avait fait des déclarations et de multiples déclarations
voulant que certaines dispositions de la loi 9 s'appliqueraient pour le
référendum. Combien y a-t-il eu de questions en Chambre,
notamment du député de Gatineau, je ne sais pas s'il sait compter
à ce point pour savoir combien il y a eu de questions. Orva attendu,
même s'il est ingénieur...
Le Président (M. Richard): Question de privilège?
M. le député de Laval.
M. Lavoie: Suite à l'absence de réponse de la part
du ministre, cela a été encore à la toute dernière
minute alors qu'on a pu savoir, et même, cela a pris des consentements
pour des amendements de dernière seconde pour permettre l'application de
certaines dispositions. C'est pour cela que ce n'est pas avec vos
déclarations que vous nous rassurez, malheureusement, M. le
ministre.
M. Bédard: C'est avec cela que vous allez vous contenter
par...
M. Lavoie: L'arrogance.
M. Bédard: Non, il n'y a pas d'arrogance et vous savez
très bien que je ne suis pas le genre pour cela, mais il y a toujours un
bout...
M. Lavoie: Oh là là!
M. Bédard: ... à vouloir obtenir des
réponses sur le coup comme cela. Je pense que c'est tout à fait
normal que nous puissions attendre et vous êtes encore capables
d'attendre quelques jours.
M. Gratton: Ça fait un an qu'elle est adoptée la
loi.
M. Bédard: Comme le gouvernement est capable d'attendre
quelques jours après un certain échéancier dont va nous
faire part le directeur général des élections qui
permettra de très bien situer la date de mise en vigueur de l'ensemble
de la loi.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: On se penserait devant le ministre des Affaires
intergouvernementales: c'est l'étapisme même dans l'application
des lois qui sont déjà votées, M. le Président.
M. Bédard: L'application se fait toujours par
étapes. Premièrement, vous avez l'adoption de la loi,
deuxième étape, vous avez la mise en vigueur. Troisième
étape...
Le Président (M. Richard): A l'ordre, M. le
député de Jean-Talon!
M. Gratton: II me semble que ce que vient de dire le
député de Laval est tout à fait pertinent. On a eu cette
expérience avant l'ajournement pour la campagne
référendaire de devoir poser des questions en vertu de l'article
34, pour nous faire dire par vous-même, M. le Président, que ces
questions devaient être posées à la période des
questions. (20 h 45)
On les a posées à plusieurs reprises et ce n'est que parce
qu'on a obtenu le consentement unanime de l'Assemblée nationale qu'on a
fini par faire appliquer pour le référendum certains articles du
projet de loi 9 que le même ministre, qui ce soir nous donne des
engagements solennels, s'était engagé solennellement à
faire promulguer pour la tenue du référendum, en décembre
dernier.
Là, il nous dit aujourd'hui: On va tâcher, si c'est
possible, de rassurer l'Opposition et il nous dit: Vous allez vous contenter de
cela. Je veux bien me contenter de ce que le ministre voudra bien, de sa
hauteur, nous donner, mais il me semble que le minimum de respect qu'on doit
aux citoyens, c'est de leur dire en vertu de quelle loi. M. le
Président, avant que le ministre ne m'interrompe, je dis simplement que
si le directeur général des élections nous dit qu'il doit
dresser un échéancier quant à l'entrée en vigueur
de certains articles, plus on attend, plus le directeur général
des élections, plus le gouvernement se mettent dans un carcan, parce que
ce n'est pas la mise en application de la loi. Cela n'a aucune espèce
d'importance tant qu'il n'y a pas d'élection. Je pense que tout le monde
va en convenir. S'il n'y a
pas d'élection partielle ou générale avant octobre,
cela a peu d'importance quelle loi électorale prévaut
présentement, mais ce qu'il est important de savoir aujourd'hui, c'est
lorsqu'il y aura une élection, qu'elle soit complémentaire ou
qu'elle soit générale, quelle loi va s'appliquer. Le ministre
nous fait des engagements solennels, mais, M. le Président, je ne veux
pas être obligé de recommencer ce qu'on a fait pour le
référendum, c'est-à-dire revenir à
l'Assemblée nationale à quatre ou cinq reprises pour obtenir
enfin un bout de papier qui nous donne quelque chose de concret. Je veux
l'avoir le plus vite possible et je veux surtout l'avoir avant qu'on ne se
quitte à la fin de cette session qui est prévue pour mardi ou
mercredi de la semaine prochaine.
Quant au projet de loi qui est prévu ici dans le bill omnibus,
qui vient amender la loi 9, au moins si le ministre nous disait: On va donner
des assurances, on va donner les échéances avant qu'on adopte
cela, ce serait déjà quelque chose, mais le ministre ne veut rien
nous donner. Il ne veut rien nous dire, sauf: Ne vous inquiétez pas, je
suis un bon gars. Faites-moi confiance. M. le Président, ce n'est pas
assez.
Le Président (M. Richard): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: M. le Président, j'ai
répondu...
M. Gratton: Je m'excuse, je n'avais pas terminé. Vous me
permettez de terminer ma phrase? Cet après-midi, à
l'Assemblée nationale, M. le Président, vous étiez au
fauteuil lorsque j'ai posé la question au leader du gouvernement en
vertu de l'article 34 et le leader du gouvernement m'a dit: Justement, j'ai la
solution, posez la question ce soir en commission de l'Assemblée
nationale. Je me suis relevé, j'ai dit: M. le Président, le
leader du gouvernement devrait me donner une réponse plus
précise. Il a dit: Non, je la trouve très bonne, la
première réponse. Je m'en viens ici en commission et on me dit:
Faites-nous confiance, on vous dira cela peut-être la semaine prochaine.
Il y a quand même une limite. On nous prend pour des valises.
M. Bédard: M. le Président, le député
de Gatineau parle tellement qu'il est en train d'oublier la question qu'il
avait posée tant à l'Assemblée nationale qu'ici à
la commission. La question qui m'a été posée dans les
premières minutes...
M. Gratton: Je ne l'oublierai pas, imaginez-vous donc!
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard: Je vous ai laissé parler,
j'espère que vous laissez parler les autres.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard: Ne soyez pas arrogant.
M. Gratton: Oui, mais arrêtez de m'accuser de toutes sortes
de choses. C'est épouvantable, c'est indigne de vous, M. le
ministre.
M. Bédard: C'est bien, c'est vrai que ce serait indigne de
moi. Je respecte les autres. Mais le député de Gatineau a
oublié la réponse que je lui ai donnée ou la question
qu'il avait posée, à l'Assemblée nationale et ici en
commission: Est-ce qu'il est clair que la Loi électorale, la loi 9 sera
en application pour toute prochaine élection? Je lui ai répondu,
dans les premières minutes des travaux de cette commission, qu'il est
clair et net que la loi 9 sera en application pour toute élection
partielle ou générale à venir. Il me semble qu'il ne peut
pas y avoir de réponse plus claire que celle-là. On voudrait en
plus me faire donner une date exacte. D'ici la fin de la session, je pense bien
que nous serons en mesure de donner cette date exacte, puisque nous aurons,
à ce moment-là, de la part de M. le directeur
général des élections, un échéancier qui
nous permettra de fixer cette date de la façon la plus correcte
possible, de manière que, ce jour de la promulgation, le directeur
général des élections, comme il l'a dit tout à
l'heure, soit en mesure de procéder.
Une Voix: M. le Président...
M. Fontaine: II n'y a pas de raison, cela devient
indécent.
M. Bédard: M. le Président, un autre point
soulevé par le député de Gatineau, c'est concernant
l'application de certaines dispositions pour le référendum. Je
n'avais pas cru bon de le faire, je ne croyais pas que la discussion allait
s'éterniser, mais je voudrais lui rappeler la promesse que j'avais faite
lors de l'étude de la loi 9, à savoir qu'aucune disposition de la
Loi électorale, la nouvelle Loi électorale, ne serait mise en
vigueur pour le référendum si ces dispositions étaient de
nature à changer, d'une façon notable, les habitudes des citoyens
dans leur manière de voter, de sorte que les citoyens ne soient pas trop
bouleversés, à l'occasion du référendum, par des
changements qui auraient été apportés à la
dernière minute dans l'application de certaines dispositions de la loi
9.
J'ai été fidèle à cette promesse, M. le
Président, puisque j'ai demandé au directeur
général des élections quels étaient les articles
qui seraient de nature à être mis en vigueur pour le
référendum et qui ne seraient pas de nature à changer les
habitudes des citoyens. M. le directeur général des
élections le député de Gatineau le sait m'a
fait savoir quels étaient ces articles qu'on pouvait mettre en vigueur,
ce que nous avons fait dans les derniers jours de la session. S'il avait fallu
donner suite aux suggestions qui nous étaient faites par l'Opposition,
de mettre en vigueur un grand nombre d'articles...
M. Gratton: Lesquelles?
M. Bédard: ... si nous avions...
M. Gratton: Quelles suggestions est-ce qu'on vous a faites? Vous
êtes en train de faire des affirmations, là.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard: On nous a dit que nous n'avions pas mis
suffisamment de nouvelles dispositions en vigueur.
M. Gratton: Je n'ai jamais dit ça. Question de
règlement, M. le Président. Pourquoi le ministre...
M. Bédard: Ce n'est pas vous, je ne parle pas seulement
à vous...
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, le ministre est en train de
me dire que je lui ai reproché de ne pas avoir mis en vigueur
suffisamment d'articles de la loi 9 pour le référendum. Je n'ai
jamais dit ça. Ce que j'ai dit, c'est qu'avant que le ministre ne se
décide à demander au directeur général des
élections de dresser la liste des articles qui pourraient être
promulgués pour la tenue du référendum, j'ai dû
poser la question quatre fois au ministre, en Chambre. Finalement, il s'est
décidé, il s'est réveillé, il a dit: ah oui! c'est
vrai, il y en aura peut-être des articles.
M. Bédard: M. le Président.
Le Président (M. Richard): Bon, bon, s'il vous
plaît, à l'ordre; s'il vous plaît, à l'ordre!
M. Gratton: Bien oui, c'est ça qui est arrivé. Je
n'ai jamais reproché au ministre de ne pas appliquer...
M. Bédard: Vous posez des questions à
répétition, vous ne regardez pas le résultat...
M. Gratton: Parce qu'on n'a jamais de réponse du
ministre.
M. Bédard: C'est justement, et il y a des questions qui ne
méritent pas de réponse. Il arrive certaines questions qui ne
méritent pas de réponse.
M. Gratton: Surtout quand on n'en a pas et qu'on ne sait pas
où on s'en va.
M. Bédard: La seule question qui était valable
concernant le référendum, c'était: Quelles sont les
dispositions qui seront en vigueur pour le référendum...
M. Gratton: Et si on ne vous avait pas posé la question,
vous auriez oublié.
M. Bédard: Soyez donc poli un peu, vous avez dit ce que
vous aviez à dire.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard: Laissez donc parler les autres.
M. Gratton: On va vous laisser parler, mais ne dites pas de
bêtises, voyons donc!
M. Bédard: Ce qui était la préoccupation,
tant de l'Opposition que du gouvernement, c'est à la suite d'une
promesse que j'avais faite en Chambre de mettre en vigueur seulement les
nouvelles dispositions qui seraient de nature à ne pas changer les
habitudes des citoyens à l'occasion du référendum. Nous
avons demandé des conseils au directeur général des
élections en ce sens et nous avons suivi les recommandations du
directeur général des élections.
Le Président (M. Richard): Le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, nous avions commencé
à étudier le règlement et nous avions annoncé un
amendement à la formule 35, alors je voudrais faire la...
M. Gratton: M. le Président, avant d'en arriver là,
un instant, M. le Président, question de règlement...
M. Dussault: ... proposition de l'amendement qu'on vous a remis,
s'il vous plaît.
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Je pense bien qu'on va quand même régler
cette question avant d'en arriver au règlement no 1, il y a quand
même une limite. Je pense qu'il est important de rappeler au ministre,
parce que souvent, je pense, il oublie ce qu'il veut bien oublier. Le texte de
l'article 314 de la loi 9 qui se lit comme suit: "La présente loi
entrera en vigueur à la date qui sera fixée par proclamation du
gouvernement, à l'exception des dispositions exclues par cette
proclamation, lesquelles entreront en vigueur, en tout ou en partie, à
toute date ultérieure qui pourra être fixée par
proclamation du gouvernement."
En d'autres mots, M. le Président, le gouvernement peut faire ce
qu'il veut. Il peut proclamer les articles qu'il veut bien, au moment où
il le veut bien; il peut exclure la promulgation de l'entrée en vigueur
de quelque article que ce soit, à sa guise,
à sa bonne volonté, tout ça, au moment où il
le veut. Je comprends que nous sommes de simples députés qui
n'avons pas la sagesse du ministre et du gouvernement, mais il me semble que la
Loi électorale, l'exercice du droit de vote, ce n'est pas seulement
l'affaire des députés et des parlementaires, c'est surtout
l'affaire des citoyens.
Quand on a vu la façon abusive avec laquelle certains officiers
d'élection ont administré la loi du référendum, au
cours de cette campagne référendaire, quand on a vu, par exemple,
que des officiers d'élection ont interprété la loi
référendaire en disant qu'un citoyen, c'était presque un
privilège pour lui d'exercer son droit de vote, plutôt qu'un
droit, quand on fait attendre des centaines de personnes pendant des heures
pour exercer leur droit de vote à un référendum soi-disant
historique, M. le Président, des beaux engagements solennels verbaux du
ministre, avec un texte de loi qui dit que le gouvernement peut faire ce qu'il
veut quand il veut, je regrette, je regrette énormément, mais je
ne m'en satisfais plus.
Et c'est dans ce sens-là que tout ce qu'on veut savoir ce soir,
c'est si la Loi électorale, c'est juste la loi du ministre de la Justice
du Parti québécois ou si c'est la loi de tout le monde. Il va y
avoir des élections complémentaires, il va y avoir des
élections générales. Je comprends le gouvernement, il sait
qu'il va perdre ses élections.
Nous, ce n'est pas ce qui nous importe, de savoir qui va les gagner et
qui va les perdre, les élections, parce qu'on le sait d'avance, nous
aussi, qu'on va les gagner. Mais c'est de savoir si les citoyens vont pouvoir
exercer leur droit de vote sans être obligés de devenir des
avocats, des procéduriers et des... Je ne trouve même plus les
mots, M. le Président, tellement je trouve cela épouvantable.
M. Bédard: C'est ce dont on se rend compte, que vous ne
trouvez plus les mots.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bertrand: On se fait dire cela par des
télégraphistes.
M. Blank: Dans Saint-Louis, je n'ai jamais fait des affaires dans
mon comté depuis M. Duplessis.
M. Bertrand: On parlera des Grecs...
M. Blank: Oui, viens en parler des Grecs. Tu vas voir des gens,
des milliers de gens, qui ont été empêchés de voter
par des péquistes.
Le Président (M. Richard): M. le ministre de la
Justice.
M. Gratton: Je n'avais pas terminé, M. le
Président. Est-ce que le ministre a invoqué une question de
règlement?
M. Bédard: Vous disiez que vous ne trouviez plus les
mots.
Le Président (M. Richard): Non, M. le député
de Gatineau, mais j'ai cru comprendre qu'au moment où vous avez dit que
vous n'aviez plus de mots, c'était terminé. M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: Tout simplement, en guise de résumé,
pour dire que je ne comprends absolument pas que le gouvernement ne soit pas
prêt à prendre l'engagement, au moins avant la fin de cette
session, que l'Assemblée nationale et donc les citoyens seront
informés de la date à compter de laquelle la nouvelle Loi
électorale... Et soit dit en passant, M. le Président, ce n'est
pas nous, de l'Opposition, qui avons réclamé un nouveau code
électoral. C'est le gouvernement qui l'a proposé, c'est le
gouvernement qui nous l'a fait adopter en décembre 1979, c'est le
gouvernement qui l'a fait sanctionner le 13 décembre 1979. Cela fait six
mois de cela, M. le Président. Après six mois, le ministre nous
dit: J'ai demandé au directeur général des
élections de dresser un échéancier.
Est-ce que dans six mois on va encore demander au directeur
général des élections de dresser autre chose? Je veux
savoir pas la date de l'élection à quelle date la
nouvelle Loi électorale entrera en vigueur, de façon que les
élections, tant complémentaires que générales,
qu'on sache une fois pour toutes qu'elles seront bel et bien tenues à
partir de la nouvelle loi et que ceux qui ont à travailler avec la Loi
électorale puissent le faire.
M. Bédard: M. le Président...
M. Gratton: M. le Président, le ministre nous dit: C'est
ce que je viens de vous dire. Le ministre conviendra que si on attend un mois
ou deux mois, on sera peut-être dans une situation où on
promulguera la Loi électorale, mais elle ne pourra pas s'appliquer
à une élection quelconque. C'est toujours du domaine du possible.
C'est ce que je veux éviter, M. le Président.
M. Bédard: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: Je vous donne l'assurance, et je vais parler
à ceux dont le député de Gatineau se préoccupe, qui
vont comprendre beaucoup plus rapidement qu'il ne semble vouloir le faire, je
donne simplement l'assurance aux citoyens du Québec que toute
élection partielle ou toute élection générale
à venir se fera sous l'empire de la nouvelle Loi électorale. Eux,
ils vont comprendre beaucoup plus rapidement que ne veut le faire
l'Opposition.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, je propose l'amendement qui
a été déposé relativement à la formule
35.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay, puis-je me permettre de faire une suggestion? Je pense qu'il
n'a pas été indiqué tout à l'heure que le
député de Chicoutimi n'est pas membre de la commission de
l'Assemblée nationale. Il faudrait bien que quelqu'un fasse une
suggestion.
M. Rivest: II n'a pas droit de parole, M. le Président.
(21 heures)
Le Président (M. Richard): On peut tenir pour acquis que
le député de Chicoutimi remplace...
M. Lavoie: Pas question.
M. Dussault: C'est M. Duhaime (Saint-Maurice) qu'il remplace, M.
le Président.
M. Rivest: ... de ce qui se passe.
M. Lavoie: Faites-le proposer par le député de
Jonquière.
M. Rivest: Qu'il y en ait un qui se mouille de l'autre
côté pour le proposer. Va-t-il y en avoir un qui va oser?
M. Dussault: II remplace M. Duhaime (Saint-Maurice), M. le
Président. M. le ministre remplace M. Duhaime (Saint-Maurice).
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay propose que le député de Chicoutimi remplace le
député de Saint-Maurice.
M. Lavoie: II n'y a pas de consentement. Le ministre de la
Justice ne coopère pas assez avec la commission. C'est un agent
négatif pour la commission et on n'en a pas besoin, M. le
Président.
M. Bédard: C'est vous autres qui étiez les agents
négatifs.
M. Lavoie: Oh! Je ne suis pas d'accord. M. Rivest: S'il
nous promet d'être poli. M. Gratton: Non, merci. M. Lavoie:
Non, proposez de l'autre côté. M. Fontaine: II n'y a
même pas de proposeur.
M. Rivest: Personne n'ose se mouiller de l'autre
côté.
M. Dussault: J'ai fait la proposition, M. le
Président.
M. Lavoie: Le député de Châteauguay
propose.
M. Rivest: II est toujours victime!
Le Président (M. Richard): La motion sera-t-elle
adoptée?
M. Dussault: Adopté.
M. Fontaine: Le souffre-douleur du ministre!
Le Président (M. Richard): C'est proposé par le
député de Châteauguay.
M. Lavoie: Si c'est proposé par le député de
Châteauguay, je suis d'accord; si c'était par le ministre, je ne
serais pas d'accord.
M. Dussault: Merci, M. le député de Laval.
M. Rivest: Ce sera à votre dossier, M. le
député de Châteauguay.
Le Président (M. Richard): Adopté. M. le
député de Châteauguay.
M. Bédard: A son dossier positif.
M. Dussault: Je vous réitère, M. le
Président, que je propose des amendements qui vous ont été
remis tout à l'heure relativement à la formule 35 du
règlement no 1.
Le Président (M. Richard): L'amendement, si je comprends
bien, à la formule 35, c'est à la fin du texte,
l'avant-dernière partie, si je peux m'exprimer ainsi: "Je joins à
la présente déclaration mon acte de naissance vous pourrez
toujours me corriger, M. le directeur général ou la
pièce d'identité suivante: mon certificat de citoyenneté
en lieu et place du mot "naissance", mon passeport, mon permis de conduire, une
copie du décret de changement de nom, une déclaration sous
serment que mes prénoms et nom usuel sont de notoriété
constante dans la vie politique, professionnelle ou sociale..."
M. Côté: C'est cela. C'est exact.
Le Président (M. Richard): Exact? M. Côté:
Oui, M. le Président.
M. Fontaine: On pourrait ajouter citoyenneté
"canadienne".
Le Président (M. Richard): Oui, je peux
répéter: "Une déclaration sous serment à l'effet
que mes prénoms et nom usuels sont de notoriété constante
dans la vie politique, professionnelle ou sociale, ce qui s'insère avant
"une photographie conforme aux normes prescrites au paragraphe 2.03 du
règlement no 1." C'est exact.
M. Blank: Une minute! J'ai un autre amendement, peut-être.
Ici, on parle de certificat de naissance et de certificat de
citoyenneté. C'est cela?
Le Président (M. Richard): C'est exact, M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Oui, mais un problème est arrivé durant
le dernier référendum et je ne veux pas que cela arrive encore
ici. Le certificat de citoyenneté, c'est un certificat émis par
le gouvernement qui dit que vous êtes citoyen, mais vous n'êtes pas
citoyen avant d'avoir passé vos tests de citoyenneté et d'avoir
fait le serment de citoyenneté. Cela veut dire que le certificat de
citoyenneté, c'est une preuve secondaire du fait que vous êtes
citoyen. Le fait d'avoir fait le serment de citoyenneté, c'est la preuve
que vous êtes citoyen.
Une Voix: Bravo!
M. Blank: II est arrivé qu'une semaine ou deux semaines
avant le référendum, des centaines et je peux dire des milliers
de citoyens du Québec et particulièrement de mon comté ont
passé leurs examens, ont fait le serment et ont reçu un
certificat, un papier rose disant: Oui, ce monsieur a fait le serment de
citoyenneté canadienne. Nonobstant cela, le président des
élections a émis une directive disant: C'est la preuve secondaire
et ces gens-là se sont fait refuser le droit de vote. Ils sont des
citoyens et on doit mettre ici un certificat de citoyenneté ou une
preuve qu'ils ont fait le serment de citoyenneté. C'est la meilleure
preuve; le certificat, c'est la preuve secondaire. Je ne suis pas d'accord avec
le président des élections qui a émis une directive disant
que le certificat de citoyenneté, c'est la preuve et que le certificat
rose, c'est la preuve secondaire. C'est le contraire. Il y a des milliers et
des milliers de citoyens qui ont été privés du droit de
vote par le Bureau de révision et par le président des
élections, même s'ils avaient fait le serment qu'ils
étaient des citoyens canadiens, qu'ils avaient un certificat
signé par le juge de la Cour de la citoyenneté. C'est la
meilleure preuve. Ils sont privés du droit de vote. C'est une autre
tactique du gouvernement.
M. Bédard: Je ne vois pas pourquoi vous mettez le
gouvernement là-dedans. Ce n'est pas lui qui est responsable.
M. Blank: Oui, d'accord. Cela fait vingt ans que je suis en
politique, je mets le gouvernement dedans.
M. Bédard: Ce n'est pas la meilleure des raisons, parce
que cela fait vingt ans que vous êtes en politique. Vous voulez dire que
vous connaissez cela, ces méthodes?
M. Blank: Je dis que j'ai peut-être plus
d'expérience.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard: Nous, on ne connaît pas cela.
M. Gratton: Cela veut dire que vous êtes dedans jusqu'au
cou.
Le Président (M. Richard): A l'ordre! M. le
député de Saint-Louis, nous en sommes au règlement no
1...
M. Blank: No 23.
Le Président (M. Richard): ... à la
déclaration de candidature. Puis-je me permettre de vous suggérer
de formuler votre amendement en bonne et due forme?
M. Blank: Que le mot "certificat de naissance", qui est
amendé maintenant, ou "certificat de citoyenneté" ou la preuve de
la citoyenneté.
Le Président (M. Richard): M. le directeur
général des élections.
M. Côté: J'attire votre attention seulement sur un
point. Je ne veux pas entrer dans le coeur de la discussion, M. Blank. Je veux
simplement vous signaler que l'article 25 dit que la personne qui pose sa
candidature joint à sa déclaration son acte de naissance ou toute
autre pièce d'identité. Dans l'énumération qui est
là, il s'agit uniquement d'une pièce d'identité de la
personne qui pose sa candidature.
M. Blank: Oui, mais il doit être citoyen avant d'être
candidat. Vous dites: le certificat de citoyenneté, c'est la preuve
secondaire. La preuve, c'est qu'il a fait serment, et le certificat rose, cela
dit qu'il a fait serment. C'est la preuve primaire, pas secondaire. Le petit
certificat avec la photographie, c'est la preuve secondaire. Le certificat
signé par le juge attestant que la personne a fait serment, c'est la
preuve primaire.
M. Gratton: En d'autres mots, ce que nous disons, c'est que, si
le certificat de citoyenneté peut servir à identifier le
candidat, la preuve d'avoir prêté le serment de citoyen devrait
également pouvoir servir de preuve de l'identité d'un candidat.
L'ayant acceptée ici, on pourra ensuite, au moment approprié,
présenter le même amendement pour que des électeurs ne
soient pas privés de leur droit de vote pour les mêmes
raisons.
M. Blank: Je donne un exemple: il y a une élection, d'ici
un mois, je veux me présenter et je suis citoyen naturalisé; je
n'ai pas de certificat de baptême ou de certificat de naissance au Canada
et j'ai perdu mon certificat de citoyenneté. Cela prend trois ou quatre
semaines avant de recevoir ce certificat, mais je peux avoir une lettre du juge
ou du Secrétaire d'Etat disant que je suis citoyen.
M. Bédard: Vous avez droit à votre passeport, vous
avez droit à votre permis de conduire.
M. Blank: Si je n'ai pas de passeport? Ce n'est pas tout le monde
qui a un permis de conduire.
M. Bédard: Non, mais un permis de conduire, vous pouvez en
avoir un, ou toute autre preuve qui est de nature à vous identifier.
M. Blank: Si je n'ai pas de permis de conduire? Une minute! Une
des raisons pour être candidat, c'est d'être un électeur, et
un électeur doit être un citoyen; alors, vous devez prouver que
vous êtes un citoyen. Comment va-t-on prouver cela? Si quelqu'un doute
que je suis un citoyen, comment vais-je le prouver? Oubliez toute cette
question d'identification. C'est secondaire, si je suis cette personne. Une des
raisons de base pour être candidat, c'est d'avoir les qualités
d'un électeur. Une des qualités d'un électeur, c'est
d'être citoyen. Comment puis-je prouver au président
d'élection de mon comté que je suis citoyen si je n'ai pas mon
certificat de citoyenneté, si j'ai seulement une lettre du
secrétaire d'Etat disant que oui, Harry Blank est un citoyen,
assermenté comme citoyen à telle date, ou la copie rose qu'on
donne avant qu'on ait le certificat? C'est ce qui est arrivé lors du
référendum. Il y en a des milliers qui avaient le certificat rose
signé par le juge de la Cour de citoyenneté disant qu'ils ont
fait serment, qu'ils ont juré allégeance à Sa
Majesté, qu'ils sont des citoyens canadiens, mais ils ont
été privés du droit de vote, parce qu'il y avait une
directive du président d'élection disant: C'est la preuve
secondaire.
Les bureaux de révision ont refusé d'accepter ça.
Parlez avec des Portugais et des Grecs dans mon comté. Vous allez voir
qu'il y en a des milliers qui ont souffert de cette directive. Je ne veux pas
que des gens qui veulent être candidats souffrent de cette affaire.
M. Bertrand: Ceux que M. Fox a inscrits n'ont pas souffert.
Le Président (M. Richard): Si je comprends bien, il y a un
sous-amendement qui est proposé par le député de
Saint-Louis, qui ajouterait, après les mots "la pièce
d'identité suivante", "mon certificat de citoyenneté ou une
preuve de citoyenneté", avant "mon permis de conduire".
Je mets aux voix le sous-amendement proposé par le
député de Saint-Louis. Est-ce que ce sous-amendement sera
adopté?
M. Blank: Attendez une minute!
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Au lieu d'avoir une preuve de citoyenneté, la
formule du serment de citoyenneté. Il y a une formule...
M. Bédard: La preuve de citoyenneté.
M. Blank: Je dois dire franchement que je ne veux pas la preuve
de citoyenneté, parce que, M. le ministre, au référendum,
le président des élections... Une minute! Laissez-moi finir!
M. Bédard: D'accord.
M. Blank: ... a émis une directive disant que la formule
rose, qui était la preuve du serment de citoyenneté, était
seulement la preuve secondaire, que le certificat était la preuve
primaire. Dans mon opinion, comme avocat, avec un peu d'expérience dans
ce domaine, je dis que c'est le contraire. La preuve du serment, c'est la
meilleure preuve. La citoyenneté... c'était la preuve
secondaire.
Les bureaux de révision ont pris la décision, dans mon
comté, que cette formule rose, signée par le juge de la Cour de
citoyenneté, disant que cette personne a prêté serment et
est citoyen canadien, de lui refuser le droit de vote. Je ne veux pas que des
gens qui ont ce certificat de serment se voient refuser le droit d'être
candidats. On appelle ça un certificat de serment, une feuille rose,
émise par la Cour de citoyenneté, signée par le juge de la
Cour de citoyenneté.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis, je ne voudrais pas être démesurément
pointilleux et procédurier, mais il faudrait peut-être que vous
retiriez votre premier...
M. Blank: Je retire mon premier et je présente le
deuxième.
Le Président (M. Richard): ... sous-amendement, avec le
consentement de la commission, que je tiens pour acquis et, maintenant,
formulez votre sous-amendement de nouveau, s'il vous plaît.
M. Blank: "... ou un certificat de serment de
citoyenneté". C'est comme ça qu'on appelle...
Le Président (M. Richard): Le sous-amendement, c'est: "...
ou un certificat...
Une Voix: La preuve...
M. Blank: ... la preuve du serment de citoyenneté. Parce
qu'être citoyen, dès le moment que tu prêtes ton serment, tu
es citoyen. La preuve de ce serment, c'est la citoyenneté. Le document,
la petite carte ou la grosse formule que l'on donne, c'est "the icing on the
cake".
Le Président (M. Richard): M. le
député...
M. Blank: La preuve, c'est le fait que j'ai prêté
serment. C'est là que je deviens citoyen.
Le Président (M. Richard): Bon! Puis-je me permettre, M.
le député de Saint-Louis, de vous suggérer la formulation
suivante: "... ou la preuve...
M. Lavoie: L'attestation.
Le Président (M. Richard): ... l'attestation c'est
ça que j'allais dire...
Une Voix: La preuve.
Le Président (M. Richard): ... la présentation de
l'attestation du serment de citoyenneté". M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Oui, je voudrais poser une question au
député de Saint-Louis. Cette preuve de serment, quand quelqu'un
veut obtenir sa citoyenneté, à quel moment tient-il cette preuve
de serment? Il y a un document qui est remis et par qui?
M. Blank: Par le juge de la Cour de citoyenneté.
M. Bertrand: Immédiatement?
M. Blank: II prête serment immédiatement. Je vais
vous dire comment ça fonctionne. Normalement, on ne donne pas ces
certificats, parce que ça prend... Vous avez un test de
citoyenneté. Vous passez devant un juge. Il vous pose des questions, si
vous parlez une des deux langues officielles, le français ou l'anglais.
Il vous pose des questions sur le Canada et le juge approuve ou rejette votre
demande de citoyenneté. S'il approuve votre demande de
citoyenneté, ça va au Secrétaire d'Etat, qui donne son
approbation et dit: Oui, cette personne a droit à la
citoyenneté.
A ce moment-là, ça prend de trois à quatre semaines
avant qu'on prépare la petite carte avec la photo et tout ça.
Mais, quand il y a des élections ou fédérales ou
provinciales, à certains endroits, au lieu d'attendre trois ou quatre
semaines, dès le moment où le Secrétaire d'Etat a dit:
Oui, cette personne a droit à la citoyenneté, c'est
retourné au juge, qui fait venir cette personne; celle-ci prête
serment et le juge lui donne un certificat qui atteste qu'elle a
prêté serment et qu'elle est un citoyen. Le reste, le petit
certificat ou la grande carte, vient après. C'est ce qui arrive... C'est
arrivé durant l'élection fédérale du 18
février et c'est arrivé durant le référendum. On
n'a eu aucun problème durant la période de l'élection
fédérale, mais je vais vous dire franchement, dans Saint-Louis,
on a eu un problème durant le référendum. (21 h 15)
M. Bertrand: Quand vous parliez tantôt de perte de
documents, vous disiez: Quelqu'un peut ne pas avoir son certificat de
citoyenneté, ne pas avoir son passeport, ne pas avoir son permis de
conduire, qu'est-ce qui arrive? Est-il possible qu'une personne n'ait pas cette
preuve de serment?
M. Blank: II peut demander au Secrétaire d'Etat de lui
donner une lettre signée par le Secrétaire d'Etat, avec son
sceau, disant: Oui, cette personne est citoyenne, elle a été
assermentée à telle ou telle date. Et l'autre document arriverait
deux ou trois semaines après.
M. Bertrand: Et cela irait aussi vite...
M. Blank: Vous prenez le téléphone et vous pouvez
l'avoir. Ou vous allez voir le juge de la Cour de citoyenneté qui fait
un téléphone à Ot- tawa ou envoie un télex pour
confirmer que vous avez été assermenté à telle ou
telle date, il vous donne cela.
M. Bertrand: Les certificats qui ont été remis
pendant la campagne référendaire, est-ce que c'est la preuve
d'attestation de serment qui a été remise ou le certificat?
M. Blank: Non, la preuve d'attestation de serment, c'est une
feuille rose.
Une Voix: Vous ne parlez pas des certificats...
M. Bertrand: ... ce qui a été remis cinq ou six
mois avant la date normalement prévue.
M. Blank: Non. M. Bertrand: Non?
M. Blank: Normalement deux ou trois semaines avant qu'on ait le
certificat.
M. Bertrand: Non, mais il y a des documents qui ont
été remis à plusieurs néo-Canadiens.
M. Blank: C'était remis durant la période de
révision.
M. Bertrand: Mais des documents qui, normalement, auraient
dû être remis plusieurs mois après.
M. Blank: Non, on ne donne jamais ces documents. Normalement, ces
personnes attendent deux à trois semaines pour avoir ces certificats
avec les photos.
M. Bertrand: Je pense que le député de Saint-Louis
n'a pas compris le sens de ma question. M. Fox a procédé, avant
la campagne référendaire, à la remise de certificats de
citoyenneté canadienne.
M. Blank: Ah, ah! Ce n'est pas cela du tout. Chaque personne qui
veut avoir un certificat de citoyenneté doit passer un test. Tout cela
s'est passé normalement, sauf que ces gens-là qui, après
avoir été acceptés comme citoyens disons, aujourd'hui,
c'est le 10 juin, cela arrive sur le bureau du Secrétaire d'Etat, mille
personnes qui sont approuvées par les juges. Oui, ces personnes, boum,
ils sont des citoyens. Cela est envoyé à un autre bureau qui fait
préparer des petits certificats avec des photos; cela prend deux, trois,
quatre semaines, normalement. Voyant qu'il y avait un référendum,
une élection, ces personnes ont le droit de vote à partir du
moment où le Secrétaire a dit: Oui, ils sont citoyens. A ce
moment-là, ils ont envoyé une copie d'attestation du
Secrétaire d'Etat au juge de la Cour de citoyenneté et ces
personnes qui le voulaient pouvaient aller demander au juge ce certificat rose
qui prouve qu'elles ont fait le serment, qu'elles ont passé les
tests,
qu'elles sont des citoyens, mais la fameuse petite carte avec la photo
n'était pas préparée encore.
M. Bédard: Si je comprends bien, le
référendum a fait que la machine administrative a
fonctionné plus vite qu'à l'habitude.
M. Blank: Cela s'était fait dans toutes les
élections provinciales ou fédérales avant. Ce
n'était rien de nouveau. Si le député de Vanier pense que
la lourde machine bureaucratique doit priver des gens de voter, je pense qu'il
doit réfléchir un peu plus que cela.
M. Bédard: Vous avez remarqué que je ne vous posais
que des questions.
M. Blank: Oui, des questions, comme on dit en anglais,
"loadées".
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: Je pose la question à M. le
député de Saint-Louis. Peut-être que c'est M. le directeur
général des élections qui pourrait répondre
à la question. Je voudrais savoir, dans la loi électorale
fédérale, si ce problème peut se poser et quelle est la
solution. Laquelle des deux formules dont parle M. le
député...
M. Blank: Formule rose. Il prend la formule rose, cela
s'était fait à l'élection du 19 février.
M. Dussault: Alors, ce que je voudrais, M. le Président,
c'est qu'on suspende cette question, qu'on vérifie ce que l'on fait dans
la loi fédérale. Je pense que ça devrait être
quelque chose de sûr.
M. Blank: Dans la loi fédérale, c'est très
simple.
M. Dussault: Et qu'on applique ce qu'il y a de prévu dans
la loi fédérale à notre réglementation.
M. Blank: M. le député de Châteauguay, je
vais vous dire franchement. Dans la loi fédérale, c'est
très simple. On parle de la citoyenneté canadienne et tout
président d'élections fédérales a toujours pris ce
certificat rose comme preuve de la citoyenneté. Cela était fait
ici au Québec, avant, mais dans ce fameux référendum il y
avait une directive qui n'était pas mal, mais qui disait seulement que
ce certificat rose était la preuve secondaire. Je pense que l'intention
du directeur général des élections est d'accorder le droit
de vote à ces gens. C'est son intention. Lui, il considère que le
certificat est la preuve primaire et que cet autre document sera la preuve
secondaire. Mais le bureau de révision qui était, comme vous le
savez, à deux contre un, a refusé d'accepter cette formule disant
que c'était la preuve secondaire.
M. Dussault: M. le Président, ce que je veux, c'est
d'avoir la formule la plus sécuritaire. Je pense que pour faire quelque
chose de sérieux il faudrait vérifier comme il faut. Je pense
que, à moins qu'on ne nous donne immédiatement la réponse
parce que quelqu'un pourrait l'avoir en main, on devrait suspendre...
M. Blank: Nous sommes devant la commission et je veux qu'on
vote.
M. Bédard: Une seconde. Vous avez le droit de faire des
motions, on a le droit de faire des vérifications aussi. Une
seconde.
M. Lavoie: ... ont droit de voter.
M. Dussault: Parce que si on veut travailler
sérieusement...
M. Bédard: Ce que demande le député
de...
M. Gratton: Nous aussi on a le droit de voter,
peut-être.
M. Bédard: Oui, de voter quand vient le temps de voter,
c'est tout. Je pense que le député de Châteauguay est
très bien intentionné en se demandant ce qui est fait dans la loi
fédérale, de vérifier exactement ce qui est fait et on ira
dans ce sens-là.
M. Dussault: En attendant, qu'on suspende, M. le
Président. Je pense que cela ne fera de mal à personne et on fera
un travail sérieux.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je voudrais faire mienne la
proposition d'amendement que le député de Saint-Louis a
formulée et que vous avez vous-même ajustée ou
amendée et je voudrais qu'on en dispose immédiatement et non pas
qu'on suspende jusqu'aux calendes grecques. On veut que ce soit
réglé ce soir. On exige un vote, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Alors, pour la bonne tenue de
la formule 35, je pense bien qu'il y aurait consentement pour que le directeur
général des élections intervienne le cas
échéant, puisque c'est lui qui a conçu la formule 35,
comme les autres. Je proposerais à M. le directeur général
et à messieurs les membres de la commission, pour la bonne tenue, encore
une fois, uniquement, mais pas pour le contenu, qu'on ajoute, après "mon
certificat de citoyenneté ou l'attestation que mon serment de
citoyenneté a été dûment prêté."
M. Bédard: C'est le député de
Châteauguay.
M. Gratton: Mettez-la aux voix, mais nous, nous la
maintenons...
M. Rivest: D'accord, on va suspendre la commission et...
M. Dussautt: M. le Président, je crois au sérieux
de ce qu'avance M. le député de Saint-Louis. C'est justement
parce que je crois au sérieux que je pense qu'on devrait travailler en
conséquence, suspendre le temps d'une vérification, on y
reviendra. Je pense que c'est une façon bien correcte de travailler. On
le fait souvent.
M. Blank: M. le président des élections est au
courant.
M. Gratton: M. le Président, puis-je demander au directeur
général des élections de nous exprimer son avis
là-dessus? Est-ce que cela lui créerait un problème
insurmontable que de vivre avec une formule 35 qui se lirait comme la
proposition d'amendement que je fais?
M. Bédard: Je voudrais ajouter à la question du
député de Gatineau l'autre question: Est-ce que vous pourriez
nous indiquer ce qui est contenu dans la loi fédérale? C'est la
question du député de Châteauguay.
M. Côté: C'est ce que nous sommes en train de
vérifier, M. le ministre, mais je ne peux pas vous répondre
immédiatement. On a la loi fédérale en main. On est en
train de le...
M. Bédard: Est-ce qu'on peut suspendre?
M. Blank: La loi fédérale parle de la preuve de
citoyenneté, point.
M. Bédard: Est-ce qu'on suspend?
M. Gratton: Non, M. le Président, on ne suspend pas.
M. Blank: La loi fédérale parle de la preuve de
citoyenneté. La raison pour laquelle je soulève la question de
façon plus détaillée ici, c'est parce que c'est ce qui est
arrivé lors du référendum. Quand le directeur
général des élections, de bonne foi, a émis une
directive disant que ce certificat rose est la preuve secondaire et que les
bureaux de révision ont accepté cela en disant qu'on n'acceptait
pas cela... ce n'était pas la meilleure preuve, ils ont privé des
gens du droit de vote. Je ne veux pas que cela arrive encore une fois. On peut
détailler. Le certificat rose, le président des élections
sait de quoi je parle, vous savez, comme moi, que c'est la preuve de
citoyenneté. C'est cela.
M. Dussault: M. le Président, on comprendra les
précautions que je voudrais qu'on prenne à cette commission,
parce que je pense que je n'apprends rien à personne, nous faisons ce
soir une expérience unique et nouvelle au Québec: c'est la
première commission parlementaire qui adopte, si je ne me trompe pas,
une réglementation. Quand nous sortirons d'ici, l'Assemblée
nationale ne révisera pas le travail que nous avons fait, ça
deviendra la réglementation. Je pense qu'il est important de prendre
toutes les précautions d'usage avant d'adopter quelque chose qui n'est
peut-être pas tout à fait vérifié encore.
Pour les mêmes raisons, si le directeur général des
élections n'a pas encore trouvé la réponse à la
question que je posais, je propose à nouveau, M. le Président
je pense que ce serait parfaitement correct que l'on passe au
prochain amendement ou au prochain règlement.
M. Gratton: M. le Président...
M. Dussault: Non, quand on l'a adopté, on n'y revient
pas.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: ... en réponse à ce que vient de dire
le député de Châteauguay, c'est un gros
événement très historique encore ce soir, c'est la
première fois qu'une commission parlementaire se réunit... Ce que
je trouve de plus historique, c'est aussi que c'est la première fois, au
cours d'un référendum, qu'on a vu des gens, de façon
manifestement intentionnelle, tenter de brimer des citoyens d'exercer leur
droit de vote. Pour avoir droit de vote, au Québec comme au Canada, il
s'agit d'être citoyen canadien. De pouvoir fournir la preuve de sa
citoyenneté devrait être tout à fait ce qui est requis, et
de pouvoir fournir la preuve qu'on est citoyen canadien, ça n'inclut pas
seulement de fournir le certificat de citoyenneté, ça veut dire
fournir la preuve de citoyenneté. Et la preuve de citoyenneté,
c'est une déclaration d'un juge qui en attesterait, c'est une
attestation de quelqu'un qui est capable d'en attester. C'est ça qu'on
veut faire immédiatement. Simplement donner le droit aux citoyens
canadiens de voter au Québec.
M. Bédard: Le député de Gatineau ne devrait
pas poser en expert sur un point qui ne faisait même pas l'objet de sa
préoccupation il y a quelques minutes, qui nous a été
expliqué très correctement par le député de
Saint-Louis. De là à poser en expert et à essayer de
donner...
M. Gratton: Non, je ne pose pas en expert.
M. Bédard: Laissez parler les autres, vous parlez tout le
temps.
M. Gratton: Arrêtez de dire des bêtises, on va vous
laisser parlerl
Le Président (M. Richard): A l'ordre, à l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Bédard: M. le Président, à partir d'un
amendement...
M. Gratton: Le ministre qui n'est même pas membre de la
commission ne devrait pas dire de bêtises aux membres, M. le
Président.
M. Bédard: ... à partir d'un amendement qui est
donné...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau, M. le député de Gatineau, à l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Bédard: C'est vous qui dites continuellement des
bêtises, voyons donc!
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Bédard: M. le Président, à partir d'un
amendement qui est fait, qui est très sérieux, qu'on est en train
d'étudier, fait par le...
M. Gratton: II a été fait par un non-membre de la
commission, il ne pouvait pas en faire.
M. Bédard: ... député de Saint-Louis et non
par le député de Gatineau...
M. Gratton: Le ministre est dans les patates, encore une
fois.
M. Bédard:... qui n'y connaît absolument rien, M. le
Président. Nous sommes en train de faire les vérifications
nécessaires et le député de Gatineau...
M. Gratton: Je n'ai pas la prétention d'en connaître
autant qu'un ministre, c'est bien sûr.
M. Bédard:... n'est pas placé pour donner des
leçons à tout le monde de la commission ici, voyons donc. Restez
tranquille.
M. Gratton: Savez-vous quand la loi 9 va être
promulguée, vous qui savez tout?
M. Bédard: Moi, je le sais, vous, vous ne le savez
pas.
M. Gratton: Je ne le sais pas, c'est certain, parce que vous ne
voulez pas me le dire.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Gratton: Cachottier que vous êtes.
M. Bédard: Vous allez le savoir au bon moment...
M. Gratton: C'est ça, cachez-vous, continuez de vous
cacher.
M. Bédard: ... comme tout gouvernement. Quand vous
étiez le gouvernement, vous indiquiez, à un moment donné,
votre décision.
M. Gratton: On ne privait pas les citoyens d'exercer leur droit
de vote, quand on était au gouvernement. On n'avait pas peur que les
gens votent. D'ailleurs, on n'a pas plus peur aujourd'hui, on voit...
M. Bédard: Ce sont vos affirmations gratuites,
ça.
M. Gratton: ... les résultats d'élections
partielles; au référendum, on voit les résultats.
M. Bédard: Vous êtes bien trop arrogants et bien
trop confiants.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre de la Justice, s'il vous plaît!
M. Bertrand: S'il y a des morts qui pouvaient voter, on
s'assurerait qu'ils votent.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier.
M. Lavoie: Avez-vous vos racines, vous?
M. Gratton: Vous, je ne parlerais pas, 49% de oui, là.
M. Lavoie: Avec vos racines.
M. Bédard: Seulement penser au pouvoir, ça les
énerve, M. le Président, imaginez, quand ils l'exercent.
M. Bertrand: Ce n'est pas gentil pour le futur président
de l'Exécutif.
M. Lavoie: Je ne l'ai pas dit, j'ai parlé de vos racines
à vous.
M. Gratton: On est obligé de corriger vos projets de loi
depuis assez longtemps.
M. Bédard: Ils deviennent fous, fous, seulement à
penser au pouvoir.
M. Gratton: La loi 10, ils ne savaient même pas quand elle
allait entrer en application.
Le Président (M. Richard): La commission... à
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Gratton: Je m'excuse, M. le Président. M.
Bédard: Je m'excuse, M. le Président.
M. Rivest: Tout le monde s'excuse, profitez-en, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Si on ne revient pas au calme,
je vais simplement suspendre les travaux de la commission, ne serait-ce que
pour d'autres motifs. M. le directeur général, de part et
d'autre, on vous a posé une question, je ne sais pas si vous êtes
prêt à y répondre.
M. Côté: Je pense qu'il faut bien retenir que ce
dont il est question dans le règlement, c'est d'avoir une pièce
d'identité. Il y a une série de suggestions, d'actes ou de
documents pour bien identifier le candidat. Il peut y avoir un acte de
naissance, le certificat de citoyen, le passeport. Je me permets une humble
opinion à l'égard de ce que vient d'exprimer M. Blank, en se
référant à la loi électorale elle-même qui,
quand on parle de la preuve de citoyenneté, parle du certificat de
citoyenneté. Quant à ce à quoi vous faites allusion quand
vous me demandez si je connais la formule rose, ma réponse est oui,
parce que j'en ai vu des exemplaires. Je n'en connaissais pas avant, je vous
l'avoue bien franchement, qu'on m'en présente des exemplaires. (21 h
30)
Et sur cette formule rose, il est dit: Cette formule vaut pour une
élection fédérale. Il faudrait peut-être
suggérer que si on veut s'en servir comme un début de preuve que
la personne a prêté serment, que la personne qui la détient
est bien la personne qu'elle prétend être, il faudrait
peut-être suggérer au ministère de la Citoyenneté
d'ajouter: Cette formule peut être utilisée pour des
élections fédérales ou provinciales.
Je vous signale que cette formule qui est un...
M. Blank: ... n'est pas là, ce n'est pas bon. C'est
cela?
M. Bédard: Vous ne pourriez pas laisser au moins terminer
le directeur général des élections?
Une Voix: ... la police.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le directeur général des élections.
M. Côté: Ce qui semble important et je
reviens au problème que vous avez signalé tout à l'heure
quand j'ai dit que j'avais émis des directives, c'est vrai, en ce
sens que l'un des documents est une preuve secondaire et l'autre est une preuve
principale. Vous dites que vous êtes avocat et que vous connaissez ce
domaine. Je serais très heureux d'avoir votre opinion plus approfondie
que celle que j'avais exprimée, si c'est possible, parce que
d'après les opinions juridiques que j'ai obtenues à cet effet, la
première preuve est celle du certificat lui-même.
M. Blank: Non, pas du tout. C'est la signature du juge.
M. Côté: Je m'excuse, M. Blank, mais je me
réfère à la Loi électorale, à la Loi sur la
consultation populaire qu'on avait appliquée, qui dit
spécifiquement qu'elle peut exiger de cette personne d'établir,
par son certificat de naturalisation ou de citoyenneté, sa
qualité de citoyens canadien. C'est ce que dit le texte de la loi.
M. Gratton: On va l'amender.
M. Blank: On va l'amender. C'est pour cela qu'on ne veut pas
priver les citoyens canadiens à cause d'une technicalité de la
loi à laquelle personne n'a pensé à ce moment-là.
On n'a pas pensé au certificat rose à ce moment-là. On a
parlé du certificat de citoyenneté.
M. Côté: Je m'excuse, M. Blank.
M. Blank: Juste une minute. Quand on a un jugement de la cour, il
y a un jugement qui est signé par un juge. Après cela on a un
bref d'exécution et toutes sortes de choses qui peuvent suivre ce
jugement. Mais le jugement, c'est le document signé par le juge.
Quand une personne devient citoyen, c'est le document signé par
le juge qui, prioritairement, fait la preuve de la citoyenneté. L'autre
document qui vient après, c'est seulement la preuve secondaire du
jugement du juge. Le certificat rose, c'est la preuve primaire. Le certificat
avec la photo, c'est secondaire. C'est le juge qui a signé cela. Est-ce
que vous allez prendre la signature d'un fonctionnaire disant que le juge a
signé un document comme preuve primaire? Ou la signature du juge?
M. Rivest: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: M. le Président, il me semble que le
directeur général des élections a exprimé son
opinion et nous devons en tenir compte. Je crois que, conformément
à l'esprit de la loi qui parle de certificat de citoyenneté, la
réglementation doit être dans le sens de l'esprit de la loi, II ne
faut pas s'en écarter résolument.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: La loi à laquelle a référé
le directeur général des élections ainsi que le ministre
de la Justice, c'est la loi 92, la loi du référendum. Mais
là, nous ne sommes pas dans la loi 92, nous sommes dans la Loi
électorale.
Là, c'est la citoyenneté. Et quand vous
référez au certificat rose dont on parle, vous dites que sur le
certificat rose en question, vous avez constaté qu'il y avait une
inscription qui marquait son utilisation pour les fins d'une élection
fédérale. A ce moment-là, vous avez dit: Qu'on demande au
gouvernement fédéral de modifier et de dire que cela peut servir
aussi à une élection provinciale.
Mais est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de procéder, à
même nos règlements, notre législation â nous, de
façon à reconnaître une valeur de preuve, une valeur
probante à ce certificat? En somme, la raison de fond de tout le
débat est qu'une personne est citoyen ou elle ne l'est pas.
Or, à partir du moment où elle a fait le serment d'office,
elle acquiert, à ce moment-là, elle devient
citoyen canadien. C'est ce qui est l'acte juridique déterminant.
Toutes les attestations ultérieures, que ce soit le certificat rose, la
carte dont on parle ou le grand diplôme de citoyenneté, sont
relativement secondaires. Et si j'ai bien compris l'argumentation du
député de Saint-Louis, la première pièce pour des
fins électorales fédérales telles que conçues au
niveau du certificat rose, il n'y a rien qui empêche... La
première pièce qui existe, c'est celle-là.
Pour éviter que des gens soient entre deux eaux, moi je pense
qu'ils sont citoyens canadiens à partir du moment où ils ont fait
la prestation du serment. Alors, notre loi qui demande des pièces
justificatives doit faire la référence et s'ajuster en
conséquence de manière que le processus bureaucratique qui en
découle ne soit pas cela qui détermine l'exercice du droit de
vote. Là on parle de candidat, mais probablement aussi que pour les
électeurs, ce serait le même problème. Fondamentalement,
cette personne est citoyenne canadienne et, dès lors, d'après nos
lois, elle a le droit de poser sa candidature ou le droit de vote. Comme c'est
la première, parce qu'il peut arriver des délais, comme l'a
expliqué le député de Saint-Louis, il s'agit, au fond, que
notre loi rejoigne la première pièce possible et disponible pour
attester de sa citoyenneté. Il appert, d'après la discussion, que
cette première pièce est le fameux certificat rose. Que l'on
rédige un amendement de façon à valider, comme
étant la preuve de la citoyenneté effective du citoyen, le
certificat rose et ne pas attendre les cartes dont on a parlé. Je pense
que c'est cela le fond de la question.
M. Blank: Dans la Loi électorale.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît! A l'ordre, s'il vous plaîtl M. le député de
Saint-Louis. M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: C'est un peu pour abonder dans le même sens
que le député de Jean-Talon. Pour être candidat, il faut
être électeur, et pour être électeur, il faut
être citoyen canadien, en vertu de l'article 2 de la loi 9. Il s'agit de
déterminer quand un individu devient citoyen canadien. A ce
moment-là, il a le droit de vote et il a le droit d'être candidat.
Quand quelqu'un devient-il citoyen canadien? C'est au moment où il
prête le serment devant un juge. La preuve qu'il a prêté ce
serment devient en même temps la preuve qu'il est devenu citoyen
canadien. Je pense que c'est là la première preuve qui pourrait
être admissible pour déterminer la citoyenneté
canadienne.
Le Président (M. Richard): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: M. le Président, je pense bien que
personne ne peut se poser en expert sur cette question du moment de la
citoyenneté. On a parlé, sauf peut-être le
député de Saint-Louis qui a une expérience assez connue
dans ce domaine-là, qui a donné son opinion tout à
l'heure, comme avocat, par exemple, on a parlé de preuve primaire, de
preuve secondaire. D'autre part, M. le directeur général des
élections disait tout à l'heure qu'il a demandé une
opinion juridique qui ne va pas dans le même sens que les
représentations faites par le député de Saint-Louis. Je
pense bien que...
M. Rivest: Je m'excuse auprès du ministre, parce que c'est
un point important. Quand le directeur général des
élections a mentionné l'opinion juridique qu'il avait requise,
c'était dans le cadre de la loi 92, parce qu'il y avait une
rédaction particulière dans la loi 92, si j'ai bien compris.
M. Bédard: C'est la même.
M. Rivest: Pour clarifier ce point-là, c'est important,
est-ce que c'est la même rédaction?
M. Bédard: C'est la même rédaction que dans
la Loi électorale.
M. Rivest: Même dans la nouvelle loi, dans la neuve?
M. Fontaire: C'est à nous autres à
déterminer de quelle preuve on a besoin.
M. Bédard: Mais là, on est au niveau de la
réglementation. Je pense que la réglementation doit être
faite selon l'esprit de la loi, point.
M. Blank: Mais il existe une certaine jurisprudence, maintenant,
dans cette province. Il y a des bureaux de révision qui ont dit que le
certificat rose, ce n'est pas la preuve de citoyenneté. C'est cela le
problème. On doit régler cela ici, parce que si on ne fait rien,
on va suivre cette jurisprudence et il y aura encore des milliers de citoyens
qui seront privés du droit de vote à la prochaine
élection.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, dans les circonstances, je
pense que c'est très important de lever tout doute sur cette
question-là. Le député de Saint-Louis disait tantôt
que j'avais des questions "loadées". C'est vrai que j'ai
été agacé moi aussi par certaines choses qui se sont
déroulées, mais sans pour autant connaître tous les
éléments dont on parle ce soir. Je suis content qu'on puisse en
parler.
Il y a des éléments qui nous manquent en ce moment pour
apprécier la situation. Le député de Nicolet-Yamaska
disait, à juste titre, que, de toute façon, pour être
candidat à une élection, il faut avoir la qualité
d'électeur, et une des conditions, c'est la citoyenneté
canadienne.
A partir de là, même si, ce soir, on travaillait sur une
modification au règlement, cola ne change, sur le fond, à peu
près rien, puisque, de toute façon, si un des articles de la loi
n'est pas en accord avec le type d'amendement qu'on apporte-
rait au niveau de la réglementation, il faudrait songer d'abord
sérieusement à réviser cet article de la loi.
Si cet article ne nous apparaît pas suffisamment précis
pour la définition du moment où un individu acquiert la
citoyenneté dans un contexte comme cela, il faut quand même songer
à cet aspect de la chose. Il y a un article de la loi on vient de
se le faire dire qui n'était pas seulement dans la loi 92, mais
qui est dans l'actuelle loi 9.
M. Gratton: Est-ce qu'on pourrait savoir de quel article on parle
dans la loi 9?
M. Bertrand: 2.
M. Fontaine: II n'y en a pas.
M. Bertrand: S'il vous plaît, je n'ai pas
terminé.
M. Gratton: Non, c'est que je voudrais seulement ouvrir une
parenthèse. A quel article de la loi 9 parle-t-on du certificat de
citoyenneté canadienne?
M. Côté: C'est à l'article 256 de la loi 9,
au paragraphe 3 qui dit... Je m'excuse, j'ai eu un moment d'hésitation.
La Loi électorale E-3, la Loi électorale actuelle "est
remplacée à l'exception, troisièmement, des sections VIII,
IX et X comprenant les articles 50 et 138". Ce qu'on appelle la loi E-3, c'est
la loi actuelle, la Loi électorale refondue, ce que nous appelions dans
notre langage la loi verte, puisque la couverture est verte. Or, dans cette
loi, on retrouve la même disposition à l'article 108 que ce que je
vous ai lu tout à l'heure, qu'on retrouvait également dans la loi
92. L'article 108, troisième paragraphe, dit: "Lorsqu'une demande en
inscription ou radiation il s'agit, évidemment, du travail d'une
commission de révision à ce moment, ce que M. Blank a
souligné tantôt, et non pas d'une pièce d'identité
pour être candidat à l'occasion d'une élection
à la commission de révision en vient à la conclusion
qu'une personne inscrite sur une liste électorale n'est pas de
citoyenneté canadienne par naissance, elle peut exiger de cette personne
qu'elle établisse par son certificat de naturalisation ou de
citoyenneté sa qualité de citoyen canadien, à
défaut de quoi, son nom doit être omis ou rayé de la liste
électorale". C'est exactement la même citation...
M. Bertrand: M. le Président, pour continuer...
M. Blank: C'est en contradiction avec l'article 2.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Saint-Louis! M. le
député de Vanier.
M. Bertrand: Pour continuer, non seulement est-il important qu'au
niveau de la réglementation nous soyons très clairs et
très précis parce qu'il faut déposer un document, non
seulement est-ce important parce que cela touche des candidats
éventuels, mais je trouve que c'est drôlement plus important quand
on sait que cela touche l'ensemble de la population. Je pense que le
député de Saint-Louis sera d'accord avec moi pour admettre
si le député de Saint-Louis veut simplement prêter
l'oreille une seconde qu'en ce moment on est en train de discuter
uniquement de dispositions relatives aux déclarations de candidature.
Donc, ce sont quelques centaines de personnes qui pourraient être
touchées par cette modification au règlement. Quand il s'agit de
plusieurs milliers de citoyens qui, eux, peuvent avoir des problèmes
justement au moment des bureaux de révision, je pense qu'il serait
très important qu'on puisse voir de quelle façon on pourrait
amender la loi pour qu'il soit clairement établi, lorsqu'il s'agit de
faire la preuve que nous sommes citoyens canadiens, quels sont les documents
dont nous pouvons disposer à ce moment et qui peuvent être
présentés devant un bureau de révision.
M. Blank: Je pense que le problème se situait...
M. Bertrand: La conclusion, c'est uniquement pour dire que je
suis bien d'accord qu'il faut arriver à quelque chose de précis
au niveau de la réglementation, au niveau des candidatures, mais, de
toute façon, même si on apportait des clarifications au niveau de
la réglementation, si cela vient contredire, en tout cas, si cela vient
presque spécifier des choses que la loi elle-même n'a pas
spécifiées dans certains de ses articles les plus importants, il
m'apparaîtrait plus important d'inviter peut-être le ministre dans
les circonstances à voir, au cours des prochains jours, s'il n'y aurait
pas un élément parmi les amendements qui pourraient être
apportés à la loi, qui concernerait justement ces articles pour
que cela touche tous les citoyens, pas simplement les éventuels
candidats.
M. Blank: Je veux simplement ajouter cela. Quand on parle de
l'article 108, on dit que le certificat de citoyenneté, c'est la preuve
qu'il peut exiger. Il y a l'article 2 aussi qui dit que, pour être
électeur, on doit être citoyen. Cela veut dire qu'on peut avoir
n'importe quelle preuve qu'on est citoyen. La chose que je reproche ici,
après cet avis juridique que le directeur général des
élections a eu, je pense que c'est un avis erroné et que le
certificat rose serait la preuve primaire de la citoyenneté. Cela ne va
pas en contradiction avec l'article 108. C'est seulement la preuve qui est
exigée par l'article 2. C'est ce que je dis. Voyant qu'il y a
déjà de la jurisprudence sur ce fameux bureau de révision,
il faut donner plus de détails dans nos règlements, à
savoir qu'on accepte ce certificat comme preuve de citoyenneté, parce
qu'on ne veut pas que ça arrive aux candidats ou aux électeurs
à la prochaine élection et qu'on dise: Non, ce n'est pas la
preuve.
Je demanderais, à ce stade-ci, si c'était possible pour le
directeur général des élections de déposer deux
documents: 1) l'avis juridique dont vous parlez et 2) la directive que vous
avez donnée aux présidents des élections sur ce fameux
document rose.
Le Président (M. Richard): M. le directeur
général des élections.
M. Côté: Oui, on pourrait vous les fournir, la
directive en particulier, et on va retracer l'avis également qui a
été émis à ce moment-là.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. Je pense qu'il faut
faire une distinction entre deux choses. Le député de Saint-Louis
a soulevé un problème particulier qu'on a vécu au cours de
la campagne référendaire et qui concerne l'inscription sur les
listes électorales d'électeurs. Le problème a
été soulevé, bien expliqué et, je pense, compris
par le directeur général des élections.
Ce soir, on a à discuter d'un règlement qui concerne les
candidatures et ça n'a aucune relation avec l'inscription su les listes
électorales. Tout ce qu'on a à savoir ce soir, c'est comment
faire pour être candidat, quelle formule remplir et de quelle
façon la remplir, quelles sont les preuves à donner pour prouver
qu'on a la qualité d'électeur.
Dans la formule, c'est indiqué que, pour prouver qu'on a la
qualité d'électeur, il faut dire qu'on est citoyen canadien et en
faire la preuve. A nous de décider ce soir quelles sont les preuves
qu'on va accepter pour être citoyen canadien. On dit: On acceptera le
certificat de citoyenneté canadienne et on acceptera aussi la preuve,
une attestation d'un serment qui a été prêté devant
un juge de la Cour de citoyenneté canadienne.
Cela remplit les conditions de la loi, à l'article 2, qui dit
qu'il faut être citoyen canadien pour être électeur et, par
conséquent, citoyen canadien pour être candidat.
Je pense qu'on peut adopter ce soir ce règlement avec les
amendements qu'on y propose sans modifier la loi 9. S'il y a d'autres choses
à modifier concernant l'inscription des personnes sur les listes
électorales, on pourra le faire plus tard, à la suite des
suggestions du député de Saint-Louis. Mais, ce soir, on parle
seulement d'une déclaration de candidature et de la façon de
prouver qu'on est citoyen canadien pour cette candidature.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Je vous donne un autre exemple très simple. Vous
parlez ici d'un permis de conduire. Je perds mon permis de conduire
aujourd'hui. Je vais au Bureau des véhicules automobiles à
Montréal, sur la rue Crémazie, je paie les $3 et on me donne un
reçu attestant que j'ai un permis de conduire et que j'ai le droit de
conduire, mais le certificat me sera posté quand l'ordinateur de
Québec l'émettra.
Cela veut dire que j'ai le droit de conduire. J'ai une preuve que j'ai
un permis de conduire, mais je n'ai pas le permis de conduire. Ce n'est pas la
preuve?
M. Bertrand: Vous n'avez pas le droit de conduire non plus.
M. Blank: Oui, avec le reçu du Bureau des véhicules
automobiles, qui a vérifié sur l'ordinateur que j'ai un permis.
On me donne ce petit document disant que j'ai le droit de conduire et que le
certificat viendra.
Une Voix: Vote!
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay.
M. Fontaine: ... poser la question préalable... M.
Lavoie: Voyons!
M. Dussault: Pour qu'on se situe bien, je pense qu'il faudrait se
rappeler que ce qui fait l'objet du débat actuellement, c'est dans la
formule 35, la transposition de ce qu'il y a de prévu à l'article
202 du règlement, qui dit ceci: La personne qui pose sa candidature peut
joindre à sa déclaration, au lieu de son acte de naissance,
toutes sortes de choses, et on en fait la liste. On dit: soit un certificat de
citoyenneté, soit son passeport, soit son permis de conduire, soit une
copie du décret de changement de nom, etc.
Or, ce dont il est question actuellement, c'est d'une pièce
d'identité qui n'a pas d'autre raison d'être que de prouver que la
personne est bien la personne dont il s'agit. Il ne s'agit pas, dans les
circonstances, de prouver si la personne est citoyenne canadienne. Nous
faisons, depuis une demi-heure, un faux débat, M. le Président.
Je voudrais qu'on en finisse, qu'on s'en tienne à ce qu'il y a
déjà de formulation dans la loi 9 et qu'on s'en tienne à
ça, M. le Président.
Le Président (M. Richard): C'est le sous-amendement, M. le
député de Laval, puisqu'il y avait déjà un
amendement qui avait été proposé auparavant. Alors, le
sous-amendement, c'est: "ou l'attestation que mon serment de citoyenneté
a été dûment prêté." Cela est le
sous-amendement, est-ce qu'on le met aux voix?
Quels sont ceux qui sont en faveur de ce sous-amendement?
C'est le sous-amendement proposé par M. le député
de Gatineau.
En faveur: un, deux, trois, quatre.
Quels sont ceux qui sont contre?
Un, deux, trois, quatre, cinq.
M. Lavoie: Un instant! Le ministre n'est pas membre de la
commission.
M. Bédard: Vous l'avez accepté tout à
l'heure.
M. Lavoie: Je ne l'ai pas accepté, tout à
l'heure.
M. Bédard: Oui, oui, oui.
Le Président (M. Richard): Oui, cela a été
voté, M. le député de Laval.
M. Lavoie: Si cela a été voté, donnez-moi le
résultat du vote, M. le Président.
M. Bédard: Vous l'avez accepté tout à
l'heure.
Le Président (M. Richard): Ça a été
adopté, M. le député de Laval.
M. Gratton: Au contraire, il a dit non.
M. Lavoie: J'ai dit non. Question de règlement.
M. Bédard: II l'a dit, ce sera sur le dossier positif du
député de Châteauguay.
M. Lavoie: La preuve, c'est que l'amendement a été
proposé par le député de Châteauguay. On n'a pas
permis que ça soit déposé par le ministre.
M. Dussault: M. le Président, je voudrais rappeler
à M. le député de Laval qu'il m'a fait confiance, tout
à l'heure. Il a dit: J'accepte, si c'est M. le député de
Châteauguay qui en fait la proposition.
M. Lavoie: J'acceptais l'amendement. Bon! M. le Président,
j'ai le droit de donner...
M. Rivest: On est d'égal à égal.
M. Lavoie: M. le Président, voulez-vous nommer les membres
de la commission.
M. Rivest: Quels sont les membres?
M. Lavoie: Qui sont les membres de la commission?
Le Président (M. Richard): De consentement, M.
Bédard (Chicoutimi) remplace M. Duhaime (Saint-Maurice), comme membre de
la commission, à la suite d'une motion du député de
Châteauguay. C'est dans le rapport du secrétaire et j'ai
proposé cela.
M. Lavoie: Est-ce que je pourrais avoir les noms des membres de
la commission, M. le Président?
Le Président (M. Richard): Les membres de la commission
ont été énumérés au début de la
commission.
M. Lavoie: Qu'on me les rappelle.
Le Président (M. Richard): MM. Bertrand (Vanier),
Bisaillon (Sainte-Marie), Brochu (Richmond), Charron (Saint-Jacques), Chevrette
(Joliette-Montcalm), Cuerrier (Vaudreuil-Soulanges), Duhaime (Saint-Maurice),
Dussault (Châteauguay), Goulet (Bellechasse), Jolivet (Laviolette),
Lamontagne (Roberval), Lavoie (Laval), Levesque (Bonaventure), Marquis
(Matapédia), Richard (Montmorency), Vaillancourt (Jonquière).
M. Rivest: Est-ce que vous avez le procès-verbal des
remplacements qui ont été faits pour savoir ceux qui ont le droit
de vote?
M. Fontaine: M. le Président, vous avez une erreur
là-dessus, je vous avais demandé de remplacer Bertrand
Goulet.
Le Président (M. Richard): C'est cela. Il me demande les
membres habituels, si j'ai bien compris le sens de la question.
M. Rivest: Avec les motions?
Le Président (M. Richard): A l'ordre! Dans un premier
temps, il y a eu M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), qui a remplacé M. Goulet
(Bellechasse); M. Rivest (Jean-Talon), qui a remplacé M. Lamontagne
(Roberval); M. Gratton (Gatineau), qui a remplacé M. Levesque
(Bonaventure), et M. Bédard (Chicoutimi), qui a remplacé M.
Duhaime (Saint-Maurice).
M. Gratton: En même temps, M. Blank remplaçait
qui?
Le Président (M. Richard): Alors, le sous-amendement est
rejeté. Je mets maintenant aux voix l'amendement qui a été
proposé par M. le député de Châteauguay. Est-ce que
l'amendement sera adopté?
Des Voix: On va voter contre.
Le Président (M. Richard): Quels sont ceux qui sont en
faveur de l'amendement proposé par M. le député de
Châteauguay et qui se lit comme suit:
Remplacer le mot "naissance" par "citoyenneté" et avant "une
photographie" intercaler les mots "une déclaration sous serment à
l'effet que mes prénoms et non usuels sont de notoriété
constante dans la vie politique, professionnelle ou sociale." Est-ce que cet
amendement serait adopté? Que ceux qui sont favorables à cet
amendement veuillent bien se lever la main, s'il vous plaît. Un, deux,
trois, quatre, cinq. Ceux qui sont contre: un, deux, trois, quatre. Alors,
l'amendement est adopté.
M. Blank: Avant qu'on adopte le document lui-même, je l'ai
regardé. C'est un document de déclaration de candidature qu'on
donne au président des élections, attesté par les
signatures des électeurs et, si c'est tout rempli et le document
d'identification y est attaché, cette personne devient candidate.
C'est cela? Mais est-ce qu'il y a une place ici qui indique qu'elle a des
qualités d'électeur, qu'elle réside au Québec
depuis un an, qu'elle a 18 ans? C'est dans la loi, mais ce n'est pas dans le
document. C'est le document que le président d'élection va
recevoir. S'il est rempli et signé, il doit l'accepter. Il ne peut pas
demander d'autres questions.
M. Gratton: Qu'est-ce qui exclut la possibilité qu'un
Ontarien qui est déménagé au Québec, il y a six
mois, qui remplirait la formule 35, devienne candidat? Elle dit aussi qu'il
faut qu'il soit citoyen canadien et on en exige la preuve.
M. Dussault: Pour être électeur, il faut être
citoyen canadien.
M. Blank: Oui, mais il doit être au Québec un an
aussi. Il doit avoir 18 ans.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Fontaine: ... de permis de conduire.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: ... son permis de conduire, il n'est pas citoyen et il
donne son permis de conduire, c'est la preuve que c'est le monsieur. Ce n'est
pas une preuve de citoyenneté. Ne pensez-vous pas qu'on doit mettre ici
que j'ai les qualités d'un électeur au moins quelque part dans
cette déclaration? C'est secondaire, cela ne compte pas.
M. Côté: Si vous regardez, M. Blank, il est au moins
dit, dans l'article 216, que: Commet une infraction quiconque pose sa
candidature en sachant qu'il est inéligible.
M. Blank: Oui, mais c'est après. Qu'est-ce qui arrive si
on trouve cela après l'élection?
M. Gratton: Quiconque donnerait une mauvaise adresse enfreindrait
la loi, mais on exige qu'il inscrive son adresse quand même. Alors, il me
semble qu'on devrait exiger qu'il inscrive qu'il est...
M. Blank: Au moins, on doit avoir une ligne ici disant: J'ai les
qualités d'un électeur. Ne pas donner tous les détails,
que je suis citoyen depuis un an, que j'ai 18 ans, etc., mais au moins que je
suis un électeur au Québec.
M. Bertrand: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: A moins que le directeur général des
élections ne nous apporte une information à ce sujet, je pense
que le député de Saint-Louis a raison de soulever ce
problème. Peut-être qu'on pourrait imaginer qu'au début de
la formule 35, après que la personne a mentionné son
prénom, son nom en disant: Pose ma candidature dans la circonscription
électorale de... et déclare que... Premièrement, on
pourrait inscrire, avant: L'adresse de mon domicile est, premièrement,
et la qualité d'électeur avec les conséquences qui
s'ensuivent, c'est-à-dire que la personne doit faire la
démonstration de sa citoyenneté si une telle chose lui est
demandée.
M. Blank: C'est cela, je me trompais dans mon amendement.
M. Gratton: On pourrait peut-être demander aux
électeurs...
M. Blank: Je dois dire franchement que le député de
Châteauguay avait raison de me reprocher de faire cet
amendement-là parce que je pensais qu'on demandait la citoyenneté
ici pour la preuve d'électeur. On demande la citoyenneté
seulement pour la preuve d'identité, c'est une chose complètement
différente. Je demande au moins qu'on prouve que la personne a le droit
d'être un électeur et, après cela, il a le droit
d'être un candidat.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier, pourriez-vous proposer votre amendement en bonne et due forme, parce
qu'il s'agit de modifier également la numérotation, je pense,
à un, deux, trois et quatre.
M. Bertrand: Alors, mon amendement serait à l'effet, M. le
Président, au début de la déclaration de candidature,
après les mots "et déclare que", d'ajouter, premièrement,
"j'ai la qualité d'électeur". Ainsi, après les mots "et
déclare que", ajouter "je possède la qualité
d'électeur." (22 heures)
Le Président (M. Richard): Et vous modifiez en
conséquence la numérotation, par la suite.
M. Bertrand: Et je modifie, en conséquence, la
numérotation, jusqu'à cinquièmement.
Le Président (M. Richard): Sur le nouvel amendement, M. le
député de Jean-Talon. Non?
M. Rivest: Après...
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Richard): Alors, adopté?
M. Gratton: M. le Président, non, je m'excuse...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Je trouve qu'on y va d'une façon très
cavalière, après qu'on ait demandé... le directeur
général des élections ne s'est pas prononcé
sur les dangers que pourrait constituer l'adoption de cet amendement du
député de Vanier. Est-ce qu'il y a un problème majeur, M.
le directeur général des élections à inscrire, sur
la formule 35, l'amendement proposé par le député de
Vanier? Est-ce qu'il est nécessaire qu'on ait des avis juridiques
à cet égard?
M. Côté: Pour le moment...
Le Président (M. Richard): M. le directeur
général des élections, vous avez la parole.
M. Côté: Pour le moment, je ne vois pas d'objection
majeure à ce que cette précision soit apportée.
M. Gratton: Merci.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement du
député de Vanier sera adopté? Adopté.
M. Rivest: ... la formule, telle qu'elle se présente
maintenant...
Le Président (M. Richard): Le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... je pense que là, le problème se
pose, le problème qu'on a soulevé, qui risque, avec les
dispositions actuelles de la loi, de faire en sorte qu'étant
donné l'exigence de preuves qu'on doit avoir de la qualité
d'électeur pour poser sa candidature, le problème se pose dans
son entier, à savoir s'il ne serait pas possible que des individus ayant
la qualité d'électeur, à cause des procédures
administratives et du décalage qui se produit par le feuillet rose,
soient privés de poser leur candidature alors qu'ils sont citoyens
canadiens par la prestation du serment.
Le Président (M. Richard): Alors, vous en faites un
amendement?
M. Rivest: Je pose le problème qui est très
réel.
M. Bédard: C'est la même discussion que tout
à l'heure.
M. Rivest: Là, il est très réel. Tout
à l'heure, je crois que le député de Châteauguay
avait parfaitement raison, comme l'a signalé le député de
Saint-Louis, mais maintenant, le problème est très réel.
Et vous allez tolérer ça? Les gens vont être citoyens
canadiens et malgré toute l'économie de la loi, malgré
l'opinion auquelle a référé le président
d'élections, l'avis qui a été émis par le
député de Saint-Louis, via l'article 2, on ne le sait pas et
actuellement, on est dans une zone grise. C'est la situation actuelle. En fait,
si c'est important pour les candidats, ça va devenir encore beaucoup
plus important pour l'exercice du droit de vote, compte tenu de la
jurisprudence qui s'est développée à cet égard.
La Présidente (Mme Cuerrier): M. le député
de Vanier.
M. Bertrand: Là-dessus, Mme la Présidente, il faut
bien noter qu'à l'article 2.02, le député de
Châteauguay avait tout à fait raison de dire que ce qu'on demande
à la personne de produire, c'est son acte de naissance, et c'est
uniquement dans l'hypothèse où la personne ne possède pas
cet acte de naissance, qu'on lui demande de produire un autre type de document,
dont le certificat de citoyenneté n'est qu'un des exemples possibles. Il
y en a 3, 4 ou 5 autres qui sont encore possibles.
Deuxièmement, je ferai valoir ceci, Mme la Présidente, que
ça ne règle pas, de toute façon, le problème plus
général...
Une Voix: ... d'électeur...
M. Bertrand: ... oui, de la qualité d'électeur pour
l'ensemble des électeurs, parce que le candidat est un électeur
comme tous les autres, son droit de vote ne se trouve pas augmenté pour
autant, il n'a pas le droit de voter plus souvent qu'un électeur normal
et, dans les circonstances, je pense que ce qui serait plus normal, c'est
d'inviter le ministre, dans la mesure où cela peut se faire, à
évaluer la possibilité de préciser, à l'article
où il en fait mention, et je pense que cet article, c'est celui
où on conteste justement la validité d'électeur de
quelqu'un.
Donc, au moment du travail des bureaux de révision, quand on
conteste la validité d'électeur et qu'on invoque la notion de
citoyenneté canadienne et qu'on demande la production d'un document, il
est fait mention de la production du certificat de citoyenneté, c'est
là qu'il faudrait faire le changement. Mais il m'apparaîtrait
inconcevable de commencer par faire un amendement au niveau d'un
règlement, sur des candidats, avant même d'avoir
étudié la possibilité de le faire au niveau des
électeurs dans leur ensemble. Si le député de Jean-Talon
se joignait à moi pour faire cette invitation...
M. Rivest: Mme la Présidente, c'est ce que j'allais dire,
étant donné tout le débat ou même le flottement qui
peut exister sur l'interprétation de part et d'autre des lois.
Est-ce que le ministre de la Justice consentirait à apporter au
niveau de la loi, compte tenu qu'il y aura un projet de loi omnibus sur cette
modalité précise il ne s'agit pas de changer toute
l'économie de la loi d'apporter, dis-je, au niveau du texte de la
loi les précisions qui semblent découler de la conversation qu'on
a eue ce soir? Est-ce que le directeur général des
élections y verrait des objections majeures si on faisait les
précisions nécessaires, de façon à valider tel ou
tel document d'une façon ou d'une autre comme preuve de la
citoyenneté parce que la loi et toute l'économie de la
loi, c'est la citoyenneté ou à éliminer
l'incertitude qui existe à savoir lequel des documents est la meilleure
preuve entre le feuillet rose et le certificat de citoyenneté, quitte
à corriger la
rédaction du projet de loi 9 et même la loi
référendaire qui mentionne, par voie de référence,
le certificat de citoyenneté, pour mettre une formule qui pourrait
embrasser et recouvrir les deux documents?
M. Bédard: Je vais étudier la suggestion faite par
le député de Jean-Talon. D'ici le bill omnibus, on pourra aviser
en conséquence.
M. Rivest: Vous allez nous indiquer si vous voulez le faire
à l'intérieur de la loi. On va adopter cela avant la fin de la
session, alors...
Une Voix: Avant la fin de la séance.
M. Rivest: Avant la fin de la séance, ce n'est pas
possible?
M. Bédard: C'est ce que j'ai dit. Je vais le faire
étudier.
M. Rivest: Mais quand allez-vous pouvoir nous indiquer cela?
M. Bédard: Je viens de le dire.
M. Rivest: Excusez-moi. Vous êtes devenu timide
soudainement, vous parlez très faiblement.
M. Bédard: Ils sont devenus plus raisonnables.
M. Rivest: Excusez-moi, M. le ministre, quand?
M. Bédard: Je l'ai dit tout à l'heure, lorsqu'on
procédera à l'adoption de certaines dispositions du bill omnibus.
J'en aviserai.
M. Gratton: En d'autres mots, jamais.
M. Rivest: Le plus loin possible, pour respecter vos engagements,
à la dernière limite. J'espère que cet article n'entrera
pas en vigueur par promulgation.
M. Bédard: Vous avez fait une suggestion ou vous faites
une insulte à qui de droit?
M. Rivest: Suggestion, M. le ministre. M. Gratton: II n'a
pas voulu vous le dire.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Gratton: II a décidé de ne pas suivre le
ministre.
Le Président (M. Richard): Je mets aux voix le
règlement no 1.
M. Fontaine: Un instant, s'il vous plaît!
Le Président (M. Richard): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: A l'ancienne formule qui était prévue
dans le cahier vert, il y avait un allégué à savoir que le
candidat déclarait qu'il n'était pas candidat dans une autre
circonscription électorale. Il semblerait qu'on n'a pas jugé bon
de reproduire ce nouvel allégué dans la déclaration de
candidature actuelle. Est-ce qu'il y a une raison à cela?
Le Président (M. Richard): M. le directeur
général des élections, vous avez la parole.
M. Côté: Ma réponse à votre question
est la suivante: Le règlement no 1 a été
rédigé à compter des dispositions du chapitre 2 de la loi
9, qui ne parle pas de cette exigence.
M. Fontaine: Mais il y a quand même une infraction
prévue dans la loi à savoir qu'on ne peut pas être candidat
dans deux circonscriptions.
M. Côté: Si vous le permettez, je vais
vérifier et je vais vous donner une réponse peut-être plus
précise que celle que je viens de vous fournir. Je veux être bien
sûr de la réponse que je veux vous donner.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Richard): On va donner quelques minutes
au directeur général pour consulter ses documents.
M. Côté: Si vous permettez, M. Fontaine, je pense
que j'ai des explications plus précises. D'abord, vous avez tout
à fait raison, c'était dans l'ancienne déclaration, ce
qu'on appelait le bulletin de présentation à ce moment-là.
Cette exigence se réfère à l'article 11 de la loi 9
actuelle. La façon dont on a rédigé le règlement,
c'est en s'en tenant, de façon assez stricte et plutôt stricte,
aux dispositions que je mentionnais au chapitre II, des articles 21 et
suivants, mais, personnellement, je ne verrais pas d'objection à ce
qu'on ajoute dans le projet de règlement cette disposition-là,
puisqu'elle est prévue à l'article 11.
M. Fontaine: Pensez-vous que c'est utile de l'inscrire ou
pensez-vous que ce n'est pas utile?
M. Côté: Cela peut être utile, oui, parce que
c'est prévu dans les infractions. Il est prévu que cela peut
être une infraction, si je ne me trompe pas. Je veux vérifier dans
les infractions. A l'article 219.3, c'est prévu que cela peut être
une infraction. Il n'y aura pas de mal à l'ajouter, à mon
avis.
M. Bédard: Est-ce que vraiment c'est nécessaire? Je
comrends que tout peut être utile, mais...
M. Côté: Comme je vous dis, ce qui était en
cause dans la question que pose le député, c'est
en fait la façon dont on a rédigé les
règlements en s'en tenant de façon assez stricte aux exigences
des articles... Quand on dit à l'article une seconde, je vais le
retracer 23 que: "La déclaration de la candidature doit
être faite sur la formule prescrite par règlement et être
signée pr la personne qui désire poser sa candidature. Cette
personne inscrit ses prénom et nom, adresse de son domicile, sa date de
naissance, sa profession et son appartenance à un parti autorisé
ou, à défaut, la mention "indépendant" si elle le
désire. De plus, elle inscrit le nom de son agent officiel et, si elle
choisit d'en nommer un, celui de son mandataire"... Je vous signale l'article
24 qui, tout à l'heure, a été répété
dans la formule 35, mais qui est l'article 24, ce qui a été
reproduit dans la formule 35, dans l'amendement: "Un candidat peut poser sa
candidature sous ses nom ou prénom usuels à la condition qu'ils
soient de notoriété constante dans la vie politique,
professionnelle ou sociale et que le candidat agisse de bonne foi". Je pourrais
vous lire tous les articles les uns après les autres, de l'article 21
à l'article 32, dont nous nous sommes inspirés pour respecter
l'esprit de l'article 23, mais un autre point que je voudrais vous signaler,
que j'ai mentionné au début aussi, c'est le pouvoir de la
présente commission d'amender ou de modifier les règlements qu'on
a préparés, si vous jugez opportun d'apporter des
précisions. Evidemment, personnellement, je n'y vois pas d'objection,
pour autant que vous me demandiez mon opinion. Je ne crois pas que ce soit
contraire aux dispositions de la loi.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Cela peut sembler banal de mettre cela dans une
formule, mais il faut quand même se référer à
l'article 29 qui dit que "Le directeur du scrutin doit sur-le-champ recevoir la
déclaration si elle est complète et si tous les documents requis
y sont joints. Il donne alors un accusé de réception qui fait
preuve de la candidature". Si on ne met pas tous les éléments
dans la formule, il va arriver que quelqu'un sera déclaré
candidat en allant porter sa formule et, d'autre part, on va s'apercevoir qu'il
n'aura pas toutes les qualités nécessaires pour être
candidat, si, par exemple, il était candidat dans deux circonscriptions
électorales ou si, par exemple, il n'avait pas fait la
déclaration dans le sens qu'à la dernière élection,
il avait rempli son rapport. Tout cela étant dans l'ancienne formule et
on ne le revoit pas ici.
M. Côté: En fait, je peux me répéter,
je vous ai signalé dans quel esprit ou de quelle façon, on a
pensé rédiger ces règlements. Si vous jugez
approprié d'apporter des modifications...
M. Fontaine: Mais est-ce exact que quelqu'un qui poserait sa
déclaration de candidature avec la formule actuelle serait
automatiquement déclaré candidat alors que, d'autre part, dans la
loi, il y aurait des articles qui prévoiraient qu'il ne peut être
candidat s'il n'a pas rempli tel ou tel...
M. Côté: Je me pose seulement une question. Il y a
une précision que je voulais avoir.
M. Bédard: Même si la mention était
là, il pourrait poser quand même sa candidature, sauf qu'à
ce moment-là il serait sujet à une sanction, comme il l'est de
toute façon, même s'il ne le déclare pas.
M. Fontaine: II y a certainement une demoiselle Bertrand qui ne
pourra pas l'être. (21 h 15)
Le Président (M. Richard): M. le directeur
général.
M. Bédard: Ne faites pas de propositions expresses, parce
que, même si c'était mentionné, cela n'empêcherait
pas quelqu'un de faire acte de candidature. A ce moment, s'il commet une
infraction, il est susceptible de sanction. Cela ne change absolument rien que
ce soit mentionné ou pas.
M. Fontaine: N'oubliez pas qu'il va quand même être
candidat. Il aura les sanctions que la loi prévoit, mais il va
être candidat quand même.
M. Bédard: La sanction est prévue, c'est qu'il ne
sera plus candidat.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: J'ai posé la question au ministre de la Justice
tantôt, mais je l'avais également adressée au
président général des élections. De votre point de
vue, à titre de président général des
élections, est-ce que vous jugeriez utile les précisions, au
niveau des lois, autant de la loi référendaire que de la Loi
électorale, les précisions apportées quant à la
preuve de citoyenneté qui a fait l'objet du débat qu'on a eu
tantôt, compte tenu de l'expérience que vous avez au titre de la
révision pour l'exercice du droit de vote des électeurs, dans la
perspective que l'économie de la loi confère le droit de vote
à une personne qui a acquis la citoyenneté et qu'elle arrive au
moment de la prestation du serment?
M. Côté: Là-dessus, M. Rivest, je crois
préférable de réserver mon jugement. Je pense qu'il y a eu
des opinions très valables d'exprimées de la part de plusieurs
membres de la commission ce soir. Je crois que cela vaut la peine pour moi de
les considérer sérieusement et de revoir cette question à
fond avant de vous donner une opinion définitive.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Après qu'on est élu député,
on vient ici, à la Chambre, et c'est le secrétaire de
l'Assem-
blée nationale qui fait prêter serment. A ce moment, vous
avez le droit de siéger, vous êtes député. C'est le
moment où on devient député. Quelques mois après,
on nous donne une carte avec notre photographie. Quelle est la preuve que je
suis député? Est-ce le serment que m'a fait prêter M.
Blondin, qui me donne le droit de siéger, ou cette fameuse carte avec ma
photographie qui dit que je suis député? Ce n'est pas une preuve.
C'est une preuve secondaire qui dit que je suis député. C'est la
même chose pour le certificat de citoyenneté. C'est la preuve que
j'ai prêté le serment et que je suis citoyen. La preuve, c'est que
le juge a signé, ce qui prouve que j'ai prêté serment et,
à ce moment, je suis citoyen. C'est exactement la même chose. Je
suis député, avec tous les pouvoirs, les privilèges, les
obligations d'un député à partir du moment où je
prête serment devant M. Blondin, pas quand je reçois cette
carte.
M. Bédard: M. le Président, nous avons dit tout
à l'heure que nous étudierions cette suggestion.
M. Rivest: J'aimerais, par ailleurs, après les
études du président général des élections,
que l'avis puisse être communiqué à tous les membres de la
commission parlementaire, à savoir la nécessité ou pas, ou
les avantages et les désavantages qu'il pourrait y avoir d'apporter des
précisions au titre de la loi, parce que je pense que c'est
l'économie du droit électoral que l'ensemble des membres de
l'Assemblée nationale puissent être informés des sentiments
et des opinions du président général des
élections.
M. Blank: Je donne un autre exemple. Avant d'être citoyen,
on devient immigrant reçu. Pour être immigrant reçu, on
vous donne une formule qui s'appelle la formule IMM-1000 et on met un timbre
sur votre passeport.
Il arrive que des gens perdent tout ça. Savez-vous quelle est la
preuve? Il y a une lettre signée par un officier de l'Immigration disant
que vous êtes reçu immigrant à telle ou telle date. C'est
la preuve que vous êtes reçu immigrant. Cela ne prend pas de
document sacramentel, la feuille rose IMM-1000 avec toutes les informations ou
le timbre dans votre passeport pour prouver que vous êtes immigrant
reçu. Ou vous êtes immigrant reçu ou vous ne l'êtes
pas. C'est la preuve que vous êtes immigrant reçu. C'est la
même chose avec la citoyenneté.
La preuve que vous avez prêté le serment
d'allégeance, ça, c'est la preuve. Pas toutes sortes de documents
"fancy" qu'on peut avoir.
M. Rivest: Je n'ai pas eu ma carte de député
encore.
M. Blank: Voilà! Vous n'êtes pas
député, pas le droit de siéger.
Le Président (M. Richard): Alors, je mets aux voix le
règlement concernant la déclaration de candidature avec la
formule...
M. Blank: Attendez une minute! J'ai seulement un autre petit
exemple.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Je vais vous montrer quelque chose
d'intéressant.
M. Bédard: On a droit à un cours...
M. Blank: Moi, j'ai un certificat de citoyenneté,
d'accord? Voilà! C'est la fameuse carte de citoyenneté.
Savez-vous que je n'ai jamais prêté serment? Parce que je suis
né au Canada, j'ai droit à la citoyenneté. Cela, c'est
seulement la preuve que je suis un citoyen. La preuve que je suis devenu
citoyen, c'est mon certificat de naissance. Cela, c'est la preuve. Avec un
étranger d'un autre pays qui devient citoyen, la preuve de son
assermentation, ça, c'est la citoyenneté, pas ce
document-là. Moi, j'ai celui-là, mais je ne viens pas de
l'étranger. C'est seulement la preuve que je suis né au
Canada.
L'autre monsieur qui a le même certificat, c'est la preuve qu'il a
prêté serment pour devenir citoyen. C'est le serment qui donne la
citoyenneté, non pas ce papier-là.
Le Président (M. Richard): Je mets aux voix le
règlement...
M. le député de Niclet-Yamaska.
M. Fontaine: Je m'excuse. La page 2 de ce règlement fait
partie intégrante... Il ne faudrait pas oublier cette page. Je comprends
que la loi impose...
Le Président (M. Richard): Je n'oublie pas, M. le
député de Nicolet-Yamaska, cette page, puisque tout le monde
avait dit tout à l'heure que sauf la formule 35, le règlement
était adopté. C'est ce que j'allais mentionner.
M. Fontaine: Je comprends que la loi oblige, je pense, d'inclure
dans le règlement les sanctions qui sont prévues pour des
personnes qui font des infractions à la loi. Je pense que c'est
ça? Je trouve un petit peu embêtant de mettre ça au
début d'une formule, d'obliger les gens à lire ces trois
paragraphes...
M. Côté: L'article 28 dit que ça doit
être énoncé sur la formule elle-même, l'article 28 de
la loi 9.
M. Bédard: Au contraire, je trouve que c'est une bonne
chose de bien expliciter le genre de sanction qui est prévue pour une
personne qui a à faire un geste officiel. Peut-être y a-t-il
d'autres formules d'assermentation aussi plus loin où on ne fait pas
mention de la sanction. Ce serait peut-être une bonne chose que le
citoyen soit informé très carrément non seulement de la
teneur du document qu'il signe, mais des sanctions qui sont prévues au
cas où il le ferait "erronément".
M. Fontaine: ... qui pourrait peut-être mal comprendre les
articles en question et dirait: Je ne veux pas signer ça, moi.
M. Bédard: Oui, mais c'est mieux que quelqu'un sache les
sanctions. Parfois, ça fait réfléchir.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce qu'on peut mettre aux voix le règlement no 1
concernant la déclaration de candidature, ainsi que la formule 35 en
annexe, la page 2, et la formule qu'elle contient, de même que la page
3...
Une Voix: A la page 3, il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Richard): ... et la page 4? Est-ce que le
règlement no 1 sera adopté?
M. Rivest: Adopté sur division.
Le Président (M. Richard): Adopté sur division.
Avis d'une nouvelle élection par suite du
décès d'un candidat
Nous en venons maintenant au règlement no 2: Avis d'une nouvelle
élection par suite du décès d'un candidat. Est-ce que le
règlement no 2 sera adopté?
Une Voix: Adopté. Le Président (M. Richard):
Adopté.
Le vote par anticipation
On en vient au règlement no 3: Règlement concernant le.
vote par anticipation. Est-ce que le règlement no 3 sera adopté
avec les formules en annexe, c'est-à-dire les formules 37, 38, 39,
40?
M. le député de Jean-Talon pour votre question.
M. Rivest: J'ai simplement une question sur le vote par
anticipation, c'est une question très simple concernant toutes les
difficultés que vous avez rencontrées et que les électeurs
ont rencontrées sur le vote par anticipation. Par exemple, sur la
longueur des procédures qui sont inscrites dans la loi,
évidemment, c'est au niveau de la loi. Est-ce que vous avez une
recommandation ou une évaluation de la situation que les personnes ont
connue?
Deuxièmement, j'ai une question au niveau des directives purement
administratives, sur le nombre de bureaux de scrutin disponibles pour le vote
par anticipation. Dans ma circonscription, la loi avait élargi
considérablement les possibilités de voter au "poll" ce qu'on
appelle le bureau de scrutin provisoire. Or, le nombre des endroits possibles
était de trois. Alors que, dans l'élection partielle, il
était également de trois. Si bien que les gens devaient attendre
une heure, une heure et demie et deux heures en raison d'abord du processus qui
est beaucoup plus lent et j'inviterais j'en fait une demande très
simple le directeur général des élections, à
la prochaine occasion, étant donné les possibilités
nouvelles qui sont offertes aux citoyens de voter dans les bureaux, de faire en
sorte que, sur le plan physique on puisse prendre les moyens nécessaires
de manière à ne pas imposer aux électeurs qui se
présentent vraiment des conditions qui étaient pénibles,
à certains endroits.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Bédard: Je peux dire au député de
Jean-Talon que nous sommes en train d'étudier ces situations auxquelles
il fait allusion et que nous serons très ouverts au niveau de
suggestions qui pourraient être apportées concernant le vote par
anticipation.
M. Rivest: La façon simple de régler cela, ce
serait de mettre plus de bureaux, parce qu'il y a la prestation. Là,
évidemment, je ne veux pas faire un débat là-dessus.
Une Voix: Ce n'est pas à lui d'étudier cela, c'est
au directeur général.
M. Rivest: Oui, c'est cela. Mais peut-être au niveau de la
loi, pour ce qui est du ministre, cette partie-là à tout le
moins. Les procédures prêtent, dans certains cas il ne
s'agit pas de dramatiser non plus à certains abus, surtout pour
les personnes handicapées et les personnes âgées. Il y a
des conditions vraiment particulières et pénibles à
certains endroits qu'on a vues non seulement chez nous, mais, j'imagine, dans
tout le Québec.
Mettons, par hypothèse, qu'il n'y a pas eu de mauvaise foi, mais
la longueur des procédures... Il y en a qui lisaient la formule, etc.,
et on posait des questions sur l'adresse, si c'était la bonne, dans les
conciergeries, si c'était le bon numéro d'appartement, etc. Et
surtout, je pense qu'une des façons pratiques de régler cela pour
le ministre, si le ministre pense que sur le plan législatif il n'y a
pas moyen, que la loi est ce qu'elle est, ce serait de ne pas hésiter
à multiplier le nombre des endroits de votation. Vraiment,
là-dessus, il y a eu des lacunes au moment du référendum
qui sont regrettables, vraiment, parce que, en fin de compte, il y a plusieurs
personnes qui ont été privées de l'exercice de leur droit
de vote. Et on doit travailler dans ce sens-là, je pense, à cause
de la longueur des attentes qui leur étaient imposées.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, c'est
simplement une suggestion que je voudrais faire à M. le directeur
général des élections, sans
vouloir faire allusion à aucune chose en particulier. Je sais
que, dans bien des comtés du Québec, lors du dernier
référendum, des personnes âgées non
handicapées je pense que le fait d'être âgé ne
nous amène pas nécessairement à être incapable
d'exercer notre droit de vote le jour normal du scrutin ont
été malheureusement amenées dans les bureaux de vote par
anticipation pour exercer leur droit de vote par anticipation. Elles n'ont pas
pu l'exercer, précisément parce qu'elles ne pouvaient
prêter le serment qu'elles seraient absentes, ou qu'elles seraient
incapables de voter le jour du scrutin parce qu'elles étaient
présentes le 20 mai et qu'elles n'étaient pas handicapées.
Donc, ces gens-là ont été déplacés, soit par
autobus ou par véhicule automobile, se sont changées, ont pris
une heure, une heure et demie de leur temps, se sont présentés au
bureau de votation, ont attendu et, lorsque, à la question qui leur
était posée: Est-ce que vous allez être ici le 20 mai?
Est-ce que vous êtes handicapés? Ils ont répondu non. Ces
personnes-là sont retournées à la maison choquées,
déçues de ne pas avoir exercé leur droit de vote, qu'elles
ne pouvaient d'ailleurs exercer en vertu de la loi. (22 h 30)
Je pense que plusieurs de ces personnes frustrées et
choquées n'ont pas exercé leur droit de vote le 20 mai,
précisément parce qu'elles s'étaient
déplacées inutilement le 16 et le 17 mai. Je pense qu'on aurait
intérêt, tous ensemble, la collectivité
québécoise, à informer davantage les citoyens, à
dire quelles sont les personnes qui ont effectivement le droit de vote en vertu
de la loi no 9 afin que des personnes âgées, mais non
handicapées, qui sont présentes la journée
régulière du vote, ne se déplacent pas inutilement.
M. Fontaine: Si le ministre avait présenté cet
amendement avant, on aurait peut-être eu plus le temps de les
informer.
M. Vaillancourt (Jonquière): Non, c'est une suggestion, ce
n'est pas un reproche. C'est une suggestion que je fais, parce que ce sont des
situations qui ont été vécues, au cours du
référendum.
M. Bédard: Le député parle
d'information.
M. Fontaine: On n'a pas eu le temps de les informer, on a
présenté la loi juste avant de partir.
M. Vaillancourt (Jonquière): Ce n'est pas un reproche,
c'est une suggestion.
Le Président (M. Richard): Alors, est-ce que le
règlement no 3... M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Oui, s'il vous plaît, M. le Président.
Les formules 37 et 38 sont sensiblement les mêmes sauf que, dans un cas,
c'est pour dire qu'on sera absent de la section de vote, et l'autre, pour dire
qu'on sera incapable de voter dans la section"de vote. Est-ce que le directeur
général des élections pourrait nous dire pourquoi il
utilise deux formules plutôt qu'une seule, et ne met pas les deux
possibilités sur la même formule? Ce serait, je pense, plus
efficace au point de vue de l'utilisation des formules et ce serait
également plus économique.
M. Côté: C'est à cause du pluriel qui est
utilisé dans l'article 44 de la loi 9 qui dit: Prêter serment
suivant les formules prescrites par règlement. L'article 44
prévoit deux situations, et comme c'était le pluriel, on a
pensé qu'il fallait avoir deux formules plutôt qu'une.
M. Fontaine: Comme, à l'interprétation des lois, le
pluriel inclut le singulier.
M. Côté: Oui, le singulier avec le pluriel.
M. Fontaine: Ce serait beaucoup plus économique et ce
serait beaucoup plus efficace aussi parce que là...
M. Côté: C'est le singulier qui inclut le pluriel,
l'inverse.
M. Fontaine: ... on s'embarrasse de la formule...
M. Lavoie: II y a assez de formules dans les boîtes.
M. Rivest: C'est long d'imposer cela aux gens.
M. Côté: Je vous signale que nous nous en sommes
tenus à l'article 81.
M. Fontaine: On aurait juste à cocher...
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
concernant le vote par anticipation, le règlement no 3, avec ses
formules 37, 38, 39 et 40 sera adopté? M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Est-ce que je pourrais demander au directeur
général des élections quels sont les critères
à partir desquels les directeurs de scrutin locaux fixent le nombre des
bureaux de vote par anticipation? J'ai un exemple ici. Dans le comté de
Verdun, il y avait 34 361 électeurs au moment du
référendum, avec huit bureaux de scrutin. Dans le comté de
Saint-Jean, il y en avait 40 000, cela fait 6000 de plus avec seulement quatre
bureaux de scrutin. On retrouve cela dans toute la province, des endroits
où c'est très facile de voter par anticipation, et d'autres
endroits où c'est pratiquement impossible. Quelles sont les directives
que les directeurs de scrutin locaux ont du directeur général des
élections quant à la localisation et quant au nombre des bureaux
de vote spéciaux?
M. Côté: L'article qui s'applique, M. le
député, c'est l'article 5 de la loi 100 qui a modifié
l'article 275 de la loi 3 qui dit que l'article 275 a été
remplacé par le suivant: Le président des élections
de chaque district électoral doit a) établir autant de bureaux
spéciaux de scrutin qu'il juge nécessaire pour permettre aux
personnes mentionnées à l'article 283 de donner leur vote, et b)
déterminer les sections de vote qui leurs sont rattachées. Il
fallait déterminer les sections de vote rattachées aux bureaux
spéciaux de scrutin. Les instructions qu'on a données aux
présidents d'élection dans l'établissement des bureaux
spéciaux de scrutin ça été d'en établir le
plus grand nombre possible à partir du nombre de sections de vote qui
devraient être rattachées à chacun des bureaux
spéciaux de scrutin.
M. Gratton: Est-ce que cela a fait l'objet d'une directive
écrite de la part de votre bureau ou sont-ce strictement des
instructions qu'on donne verbalement?
M. Côté: II faudrait que je vérifie, je vous
le donne de mémoire, mais je sais qu'à un moment donné
j'ai donné instruction de les doubler. Le nombre qui avait
été prévu initialement, on a donné instruction de
le doubler, parce qu'on anticipait... Il faut bien vous le signaler, je pense
que vous le réalisez comme nous, c'était la première
expérience pour nous de cet élargissement du vote par
anticipation. On a donné instruction de doubler ce qui avait
été décidé pour essayer de répondre à
la demande. Peut-être qu'on n'y a pas complètement réussi,
mais, à cet égard, ça peut répondre en partie
à la question du député de Jean-Talon, les rapports des
présidents d'élection sur les situations qui ont pu se produire
sont en voie de rédaction.
J'ai eu des rencontres les quatre derniers jours avec les
présidents d'élection et, sur des questions comme
celles-là en particulier, je leur ai demandé de me donner leur
opinion et leurs recommandations.
M. Rivest: Si vous me permettez...
Le Président (M. Richard): Le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... il y a un élément additionnel, c'est
qu'il y a une pratique... évidemment, les gens ne peuvent pas entrer
dans les bureaux de scrutin. Lors du référendum, cela a
occasionné, malgré des situations difficiles pour les personnes
âgées et les personnes handicapées en particulier, des
inconvénients, parce qu'elles étaient sur le trottoir et,
à un endroit en particulier, littéralement dans la vue. Imaginez
ce qui serait arrivé, pour la protection de l'exercice du droit de vote
de ces gens, si on avait connu une journée ou une période de
l'année où la température n'avait pas été
aussi clémente qu'elle l'a été le 20 mai dernier.
Vraiment, je pense que vous devriez discuter de cette question avec les
directeurs d'élection dans chacune des circonscriptions, parce que
ça pourrait effectivement entraîner... Il y a les délais,
le nombre de bureaux, mais il y a aussi l'organi- sation physique à
laquelle vous devriez porter une très grande attention parce que
plusieurs personnes, s'il avait fait mauvais, auraient rebroussé chemin.
Les personnes qui se sont présentées là avaient le droit
de vote et avaient... en tout cas, j'ai l'impression... j'ai eu connaissance de
très peu de cas où des personnes n'ont pas pu exercer leur droit
de vote. Celles qui n'ont pas exercer leur droit de vote, c'est parce qu'elles
sont parties, parce qu'elles ne pouvaient plus rester là.
M. Côté: Je vous ferai remarquer qu'il y a eu un
effort particulier de fait sans que la loi l'exige pour avoir des rampes
d'accès à ces bureaux spéciaux de scrutin pour les
personnes handicapées. Il n'y a aucun endroit dans la loi qui l'exige,
mais c'est un effort qu'il a fait justement pour faciliter l'accès cette
année... Mais, dans le sens où vous le soulignez, je pense qu'il
faudrait regarder ce problème attentivement.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
no 3...
M. Lavoie: Dernière question.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: ... M. le directeur général, est-ce
qu'il y avait une directive qui avait été donnée de tout
regrouper les bureaux de scrutin au même endroit? Dans le comté de
Laval, entre autres, il y avait dix bureaux de scrutin pour le vote
anticipé et ils étaient tous situés au même endroit.
Est-ce que cela n'aurait pas été plus facile de les
répartir en trois ou quatre endroits, dans le comté?
M. Côté: Si je ne me trompe pas, cela s'est produit
de cette façon: exemple, on disait que dans tel bureau spécial de
scrutin, telle et telle section de vote c'est ce que vous voulez dire
étaient...
M. Lavoie: Groupées.
M. Côté:... regroupées. C'est la façon
dont on a interprété le paragraphe b de l'article 275, quand il
dit: "ceux qui leur sont rattachés".
M. Lavoie: D'accord, mais ce n'était pas obligatoire que
tous les bureaux de scrutin soient dans la même école. Chez moi
il y a une superficie moyenne dans ce comté tous les
bureaux de scrutin pour le vote anticipé étaient situés au
même endroit. Dix bureaux de scrutin, cela a provoqué de
l'encombrement, tout en créant des inconvénients aux personnes
handicapées qui devaient se déplacer sur une longue distance.
Est-ce que vous saisissez ma question?
M. Côté: Oui, oui, je comprends le problème,
je suis en train de le noter. Il va falloir que je revoie ce qui s'est
passé plus précisément.
M. Lavoie: On m'informe que dans d'autres comtés, dans le
comté de Jean-Talon, il y avait trois endroits où étaient
situés les bureaux de scrutin. Je comprends que le "bureau de scrutin"
no 1, c'étaient les listes des bureaux no 1 à 25 qui votent au
même endroit, alors que cela aurait pu être partagé dans le
comté à deux ou trois endroits.
M. Côté: Ma première réaction est que
vous avez probablement raison. C'est une chose qu'il va falloir revoir. Je
pourrait peut-être compléter la réponse que j'ai
donnée également. Je disais que c'était une
première expérience. C'est le seul point de
référence que nous avions, c'était ce qui c'était
passé, par comparaison, lors de l'élection
fédérale. Et, lors des élections fédérales,
il y a eu vote par anticipation. Il s'est produit le phénomène
suivant à l'occasion du dernier scrutin, c'est qu'on a eu le double de
personnes, lors du vote par anticipation au référendum que lors
de l'élection du 22 mai au fédéral.
M. Lavoie: C'est compréhensible. Cela a voté
à 50% ou 60% lors des élections fédérales au
Québec, alors que cela a voté à 85% à
l'échelle provinciale au référendum.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
concernant...
M. Blank: Moi, j'ai gagné partout. M. Gratton: M.
le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Le directeur général des
élections disait tantôt que, dans les bureaux spéciaux de
scrutin, on avait aménagé à certains endroits des rampes
d'accès et tout cela, pour faciliter l'accès aux personnes
handicapées.
Est-ce que, dans cet esprit, il ne serait pas excellent de
suggérer aux directeurs de scrutin locaux, là où c'est
possible, là où rien d'autre ne l'empêche, de localiser ces
bureaux de scrutin spéciaux dans les hôpitaux, dans les foyers
d'accueil, en d'autres mots, dans les institutions publiques auxquelles on se
réfère à l'article 66? Ceci faciliterait encore plus
l'exercice du droit de vote.
Je dois vous dire que dans le comté de Gatineau, au crédit
du directeur de scrutin local, cela a été fait dans au moins une
localité, avec des résultats très heureux quant à
la participation des électeurs.
M. Côté: Je pense, M. Gratton, que la remarque que
vous faites va être plus facile d'application en vertu des dispositions
de l'article 66 de la loi 9, qu'elle l'était dans l'ancienne loi. Il va
être plus facile de tenir compte de votre suggestion.
M. Gratton: J'en fais une suggestion, j'en émets le voeu,
que le bureau du directeur général des élections en
saisisse les directeurs locaux du scrutin, de façon qu'on le fasse de
façon systématique, si possible.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
no 3 sera adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Gratton: M. le Président, pourrions-nous revenir
très brièvement à la formule 36, parce que je vois qu'il
s'est glissé une erreur? Il s'agit de l'avis d'une nouvelle
période de production des déclarations de candidature, dans le
cas du décès d'un candidat.
On se réfère au no 2, dans le bas de la page. On sait que
si un candidat décède, la loi dit que l'élection
non pas pour remplacer le candidat décédé mais pour
élire un député doit se tenir le deuxième
lundi qui suit le jour du décès, sauf si c'est un jour
férié. Ce n'est pas le lundi, à ce moment-là.
Donc sur la formule, quand on dit, au no 2, que le scrutin aura lieu le
deuxième lundi subséquent, il me semble qu'il faudrait ajouter
aussi: "ou si c'est un jour férié, le lendemain" et ne pas
inscrire les mots suivants "lundi le", parce qu'on pourrait dire "mardi", dans
certains cas.
M. Côté: L'explication est la suivante: C'est que
l'article 39 dit: "Les déclarations de candidature sont alors produites
au plus tard le deuxième lundi qui suit le jour du décès
du candidat et l'élection a lieu le deuxième lundi
subséquent." Il aurait peut-être fallu ajouter à cet
article les dispositions de l'article 16 et, par interprétation, on
pourrait dire que les dispositions de l'article 16, qui prévoient que si
cela tombe un jour férié c'est remis au lendemain,
s'appliquent.
M. Gratton: C'est qu'au no 2, je voulais simplement
éviter...
M. Bédard: Sous réserve des dispositions de
l'article 16.
M. Côté: C'est cela. Je ne verrais pas tellement de
difficulté à comprendre en tout cas que le deuxième
paragraphe de l'article 39 s'interprète en tenant compte de l'article
16. (22 h 45)
M. Gratton: La formule sera amendée?
M. Bédard: Sous réserve des dispositions de
l'article 16.
M. Gratton: II est "smart" le ministre.
Le Président (M. Richard): Le règlement concernant
le vote par anticipation, adopté.
Le choix des candidats ayant le droit de faire des
recommandations
Nous en sommes au règlement no 4, règlement concernant le
choix par le directeur général des élections des candidats
ayant le droit de faire
des recommandations. Est-ce que ce règlement sera adopté?
M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, il va y avoir un recensement
cet automne. Est-ce qu'on va faire le recensement dans les nouvelles
circonscriptions électorales?
M. Côté: C'est ce que dit la loi 10, oui.
M. Fontaine: Oui. A ce moment-là, les nominations pour ce
rencensement seront faites de quelle façon?
M. Bertrand: ... il en parle.
M. Fontaine: Les officiers qui vont faire le recensement seront
nommés de quelle façon?
M. Côté: C'est en vertu de la Loi sur les listes
électorales, ce n'est pas en vertu de ce règlement-là.
Cela, c'est le règlement qui détermine les scrutateurs et les
greffiers.
M. Fontaine: Oui.
M. Côté: Mais les recommandations qui seront faites
pour le recensement qui va se tenir les 2, 3 et 4 septembre, sur la base des
122 circonscriptions électorales, seront faites en vertu de l'article 50
de la loi E-3 ou de la Loi électorale refondue.
M. Fontaine: Qui les nomme?
M. Côté: Comme cela se fait traditionnellement,
selon la recommandation écrite du premier ministre ou de la personne
désignée à cette fin dans chaque district électoral
et, l'autre, sur la recommandation écrite du chef de l'Opposition
officielle ou de la personne qu'il désigne à cette fin dans
chaque district électoral. Il y a l'autre paragraphe que je peux vous
lire, si vous voulez, qui dit: "Toutefois, dans chaque district
électoral représenté par un député
d'Opposition qui n'est pas membre de l'Opposition officielle ou qui
siège comme indépendant et pour autant qu'il a été
élu comme tel, la recommandation des recenseurs prévue au premier
alinéa est faite dans ce district pour lui ou par le
délégué qu'il désigne par cet écrit au
président de l'élection aux lieu et place du chef de l'Opposition
officielle ou de son délégué. De plus, dans les districts
électoraux d'Abitibi-Est, d'Abitibi-Ouest, de Duplessis et de Saguenay,
plus d'un délégué peut être désigné
par écrit au président d'élection en autant que le
territoire attribué à chacun d'eux est clairement
délimité."
M. Fontaine: Oui, mais dans les douze circonscriptions
additionnelles?
M. Côté: C'est l'article général,
l'article 50, qui va s'appliquer. Les recommandations vont être faites
par... Le jeudi de la semaine précédant celle au cours de
laquelle un recensement annuel est tenu, le président d'élection
doit nommer suivant la formule 5, pour dresser la liste électorale de
chaque section urbaine, deux recenseurs, l'un sur la recommandation
écrite du premier ministre ou de la personne qu'il désigne
à cette fin enfin, ce que je viens de vous lire l'autre,
sur recommandation écrite du chef de l'Opposition officielle ou la
personne qu'il désigne à cettee fin dans chaque district
électoral.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Continuez.
M. Fontaine: Dans les circonscriptions modifiées, par
exemple, dans mon comté, il y a deux municipalités qui s'en vont
dans Richelieu. Qui va faire les recommandations pour ces deux...
M. Côté: Etant donné que le recensement va se
tenir sur la base des nouvelles délimitations des circonscriptions
électorales il y en a 122 dans chacune des 122
circonscriptions électorales, les recommandations des recenseurs vont
être faibles en vertu des dispositions de l'article 50 que je viens de
vous lire, dans tous les cas, peu importe qu'il y ait eu modification à
l'intérieur d'une circonscription électorale. Je pense qu'il y a
80 circonscriptions qui ont subi des modifications.
M. Gratton: Les sections de vote, si on a l'intention de
procéder au recensement annuel le 2 septembre prochain, j'imagine qu'on
va devoir connaître les délimitations des sections de vote
bientôt; à quel moment le directeur général des
élections prévoit-il qu'elles seront prêtes?
M. Côté: Je crois qu'on va être capable, mais
je vous le donne sous toute réserve, parce que, malgré toutes les
assurances qu'on me donne, je veux être bien certain que la
réponse va être exacte. La période du recensement va
débuter le 18 août. Les documents nécessairs pour le
recensement vont parvenir au directeur de scrutin au début d'août.
Les délimitations des sections de vote sont actuellement presque
complétées. Elles sont actuellement transposées dans les
nouvelles circonscriptions électorales. Cette transposition qui est
faite doit être vérifiée d'ici une quinzaine de jours ou
trois semaines. C'est pour cela que j'hésite un petit peu sur la
période de temps, au plus quinze jours ou trois semaines. Elles doivent
être vérifiées par les présidents d'élection.
Evidemment, cela suppose... Est-ce que cela répond à votre
question?
M. Gratton: Oui. Est-ce que je dois comprendre que, d'ici la fin
du mois de juin environ, les directeurs de scrutin locaux devraient normalement
les connaître?
M. Côté: D'ici la fin du mois de juin est
peut-être un peu tôt. On va s'efforcer de le faire, mais ce serait
plus sécuritaire si je vous disais plutôt
vers le milieu de juillet qu'à la fin de juin pour les
descriptions des sections de vote. D'après ce que je crois comprendre
actuellement, c'est que ce travail est presque complété. Il
s'agit de faire des dernières vérifications.
M. Gratton: Une autre question.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: A l'article 201a, on dit à partir des
résultats des dernières élections générales.
Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de ne pas exclure le résultat des
élections partielles quant aux partis qui peuvent désigner des
officiers d'élection?
Une Voix: Oui.
M. Gratton: On ne prendra pas le comté de Jean-Talon,
parce qu'effectivement ce serait le même parti, même si le
député est changé, pas nécessairement pour le
mieux, mais prenons le cas du comté de Maisonneuve. Oui? Vous avez une
question de privilège?
M. Rivest: Pas du tout, l'ancien député de
Jean-Talon était un excellent député.
M. Bertrand: Irremplaçable.
M. Rivest: A certains égards.
M. Lavoie: Beauce-Sud, c'est bien pire. Ce n'est pas comme
Maisonneuve, ça.
M. Gratton: Maisonneuve est un cas d'espèce; Beauce-Sud
également. Mais Beauce-Sud est peut-être encore mieux parce que le
résultat de l'élection générale donnerait la
possibilité au Parti nationale populaire, si c'était de ce parti
qu'il était membre au moment où il a été élu
je ne me le rappelle plus trop de désigner ou de
recommander les scrutateurs, alors que le député libéral
actuel du comté de Beauce-Sud, lui, devrait se résigner à
ne recommander peut-être personne, je ne sais pas qui avait fini
deuxième en 1976. Le Parti libéral, ayant terminé bon
deuxième en 1976, aurait droit de recommander les noms des
secrétaires. Est-ce qu'on ne devrait pas plutôt prévoir,
dans la réglementation, lorsqu'il y a eu élection partielle, que
ce soient les résultats des élections partielles qui
prévalent?
M. Rivest: Bien oui, c'est ça, le verdict. Vous avez bien
raison.
M. Côté: Je ne vous cache pas, M. le
député, que ce règlement a été
peut-être un des plus difficiles pour nous à rédiger. Quand
vous le lisez une fois qu'il est rédigé, vous voyez de quelle
façon ça se répercute. La recommandation est remise
à d'autres.
Dans la première section, il s'agit de circonscriptions nouvelles
dont un très grand nombre ont subi des modifications. On me signale
qu'il n'y aurait peut-être pas objection à ce que la modification
que vous suggérez intervienne plutôt dans la section III, à
la page 3.
Si vous me le permettez, je vais m'accorder une minute de
réflexion encore, parce qu'il est peut-être possible de
répondre plus facilement à votre question.
M. Gratton: J'aimerais que vous preniez en considération,
par exemple, on me le signale, que le cas de Maisonneuve est effectivement
changé ou ses limites sont changées par l'ajout de certains
districts de Bourget. Donc, le cas se présente là aussi.
M. Côté: Je pense qu'on pourrait suivre votre
suggestion, M. Gratton, de l'ajouter dans...
M. Gratton: Est-ce qu'on atteindrait nos fins en ajoutant,
après le mot "générale", les mots "ou
complémentaires"?
M. Côté: Ce serait peut-être plus simple
d'enlever le mot "générale" et dire "dans la dernière
élection". On rejoindrait comme cela...
M. Gratton: A partir du résultat de la dernière
élection.
M. Côté: On rejoindrait, comme cela, la disposition
de l'article 72.
M. Bédard: Ce n'est pas se référer aux
élections générales, de façon spéciale?
M. Côté: L'article 72 parle des dernières
élections et non pas nécessairement des dernières
élections générales. Ce règlement est fait en vertu
de l'article 73 qui vient apporter les précisions et détermine
une procédure qui doit être suivie quand les dispositions de
l'article 72 ne peuvent pas s'appliquer. L'article 72 est la règle
générale, pour la désignation: "Dans chaque bureau de
vote, le directeur du scrutin nomme comme scrutateur la personne
recommandée par le candidat du parti autorisé dont le candidat
s'est classé premier lors de la dernière élection ou par
le député indépendant élu comme tel s'il se
présente à nouveau. Il nomme comme secrétaire du bureau de
vote la personne recommandée par le candidat du parti autorisé
dont le candidat s'est classé deuxième lors de la dernière
élection". Et tous les autres cas qu'on essaie de prévoir dans ce
règlement sont ceux qui font état de ce qui arrive dans une
nouvelle circonscription ou dans une circonscription dont la limitation a
été changée depuis la dernière élection.
M. Gratton: Je comprends l'appréhension du ministre.
M. Bédard: Ce n'est pas de l'appréhension, je suis
comme vous, je pose des questions.
M. Gratton: II est sec. M. le Président, je pense que le
directeur général des élections vient de dire que
l'économie générale de la loi parle à l'article 72
de la dernière élection sans mentionner une élection
générale, donc il me semble que le règlement devrait
reprendre exactement la même formulation. J'en fais la proposition, M. le
Président, pour qu'à la deuxième ligne du paragraphe a) de
l'article 201 du règlement no 4, on biffe le mot
"générale".
Le Président (M. Richard): Est-ce que...
M. Gratton: Est-ce utile que je répète, M. le
Président?
Le Président (M. Richard): S'il vous plaît, oui.
M. Gratton: Ma motion viserait à biffer le mot
"générale" à la deuxième ligne du paragraphe a) de
l'article 2.01. Il s'agit, bien entendu du règlement no 4.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Est-ce qu'il ne convient pas d'ajouter: ainsi
qu'à tous les autres endroits où...
M. Gratton: M. le Président... Justement c'est ce que
j'allais faire. La collaboration du député de Vanier est
exemplaire. Je l'en remercie. (23 heures)
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, a priori, cela me semble
intéressant, effectivement, d'enlever le mot "générale"
sauf que je vois un problème, dont je ne vois pas les
conséquences, cependant. Je voudrais que M. le directeur
général me dise s'il voit des problèmes.
Il se pourrait qu'en additionnant les votes d'une partie de l'ancien
comté et du comté concerné, on ait les résultats
d'une élection générale dans un cas et le résultat
d'une élection partielle dans l'autre cas. C'est le seul problème
que je vois, encore qu'il n'y a pas de conséquence visible pour le
moment.
M. Gratton: Je pense que c'est ce que ça permettrait de
faire, de biffer le mot "générale". On n'ajoutera pas le mot
"référendum".
Une Voix: Oui, oui.
M. Lavoie: ... élection ou référendum.
M. Bertrand: Etant compris, M. le Président, qu'on
n'enlève pas le mot "générale" après les mots
"directeur des élections". M. le Président, est-ce que le
député de Gatineau admet qu'on puisse laisser le mot
"général" après le mot "directeur"? Directeur partiel des
élections.
Le Président (M. Richard): Est-ce que...
M. Bédard: M. le Président, sur le problème
soulevé par le député de Châteauguay, est-ce qu'il
faut conclure que s'il y avait une autre partie de comté qui s'adjoint,
à ce moment-là, ce serait le résultat de l'élection
générale ou de l'élection partielle? Est-ce que
l'élection générale pourrait changer le résultat de
l'élection partielle?
M. Côté: Je pense qu'il faudrait certainement
approfondir, il faudrat voir quelles sont les... il y a certaines
circonscriptions électorales où il y a de très gros
découpages, d'autres où il y en a eu moins, il faudrait
peut-être voir de quelle façon ç'a... Parce que le
règlement prévoit ceci: ... "opère une transposition en
calculant le nombre de votes valides attribués aux candidats des partis
autorisés et aux députés indépendants élus
comme tels;". C'est le calcul de la transposition qui peut peut-être
amener une différence, si on se base sur une élection partielle
ou une élection générale.
M. Gratton: De la même façon que quand on tient une
élection, on ne prend pas la liste électorale d'il y a quatre ans
ou d'il y a trois ans on prend celle qui a été le plus
récemment confectionnée il me semble que pour en
arriver... C'est strictement de la technique, ce n'est pas une question de
principe. On veut s'entendre sur des chiffres à utiliser pour pouvoir
déterminer qui, d'un parti ou de l'autre, a le droit de recommander un
scrutateur ou un secrétaire.
Ce n'est pas tout le processus démocratique qu'on met en cause.
Je dis tout simplement que dans un comté nouveau, changé ou qui
reste le même, on a des résultats d'une élection
générale et on a des résultats d'une élection
partielle pour certaines parties. On prend les résultats de la
dernière élection générale ou partielle, ça
donne un résultat quelconque sur l'ensemble de la nouvelle
circonscription électorale, c'est-à-dire celle où on veut
tenir une élection. On se sert de ça pour décider qui
désigne les officiers d'élection.
Il me semble que ce n'est pas la mer à boire et qu'on ne devrait
pas être obligé de demander des avis juridiques à personne
pour ça.
M. Bédard: Non, la logique, c'est que quand le
comté n'est pas changé, ce sont des élections partielles,
les résultats des élections partielles.
M. Gratton: Je suis bien sûr que le ministre va trouver
quelque chose.
M. Bédard: Quand le comté est changé, c'est
le résultat de la dernière élection, tel que
changé.
Une Voix: Oui, mais il n'y a pas un cas où...
M. Rivest: Au contraire, dans toutes les élections
partielles, les comtés ont été modifiés.
M. le Président, il n'y a pas de problème. Le principe est
le même. On se base, pour les recommandations, sur la dernière
expression populaire qui s'est produite. Par exemple, dans ma circonscription,
je prends un secteur de Louis-Hébert, ce serait le dernier
résultat disponible qui est celui de 1976 et la section de Jean-Talon
que je conserve, c'est l'élection partielle. Quel est le problème
philosophique concernant cette espèce de base ou de calcul
mathématique? Ce sont des votes. La seule chose qu'on fait, c'est qu'on
accorde la crédibilité première à l'expression du
dernier vote qui a eu lieu sur le territoire donné, qui forme une
nouvelle circonscription.
C'est cela la démarche. Il n'y a pas de mauvais vote ou de bon
vote, ou de mauvais résultats ou de bons résultats. Ce sont les
derniers résultats, quelque chose de plus neutre que cela.
M. Bertrand: Prenons le cas de Jean-Talon, qui est un bon cas.
Dans toutes les sections de vote où le député actuel a
gagné à l'élection partielle, il est évident que la
prescription à suivre est très simple, c'est celle du
résultat de la dernière élection, soit l'élection
partielle.
Prenons le cas de la section que vous avez acquise,
Saint-Louis-de-France et tout ce coin, suite au redécoupage de la carte;
celui qui est arrivé le deuxième Claude Morin, du Parti
québécois, est arrivé premier disons que ce n'est
pas Raymond Garneau, libéral, mais que cela aurait été le
candidat de l'Union Nationale...
M. Rivest: Dans la partie que j'acquiers, dans
Louis-Hébert? Non, c'était Jean Marchand.
M. Bertrand: Supposons que c'était le candidat de l'Union
Nationale qui serait arrivé deuxième. Qu'est-ce qui aurait
prévalu à ce moment-là?
Des Voix: C'est le total.
M. Rivest: C'est le total. Ce sont des votes neutres, ce sont des
résultats neutres. On fait le total et on voit. C'est une formule
mathématique. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas une
différentiation de qualité de votes. On le prend. On trouve une
formule mathématique et on les additionne. Qu'est-ce que vous voulez?
C'est cela. Il faut en trouver une. Il y a peut-être de meilleures
formules, mais on nous en propose une qui respecte la dernière
expression populaire. C'est cela la philosophie de base de cette
mathématique. Et la philosophie de la loi générale,
indépendamment de cela, c'est qu'on respecte la dernière
expression populaire. Le parti ministériel nommait ce qu'on appelait les
scrutateurs et le parti de l'Opposition officielle les greffiers.
Là, on a une formule qui s'inscrit exactement dans cette
philosophie. On respecte le dernier résultat électoral. La seule
chose un peu comme le signalait le député de
Châteauguay c'est qu'il y a un certain mélange, parce qu'il
y a certaines dernières expressions populaires qui sont plus
récentes que d'autres. C'est la seule différence. Mais la formule
est neutre.
M. Dussault: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: Ce serait exactement dans l'esprit de la loi 9 et je
pense qu'on devrait effectivement accepter cet amendement et voter
là-dessus.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau, pourriez-vous le reformuler une dernière fois, pour être
bien sûr qu'il n'y a pas d'erreur?
M. Gratton: A force de reformuler, M. le Président, je
risque de me tromper. Il s'agit de biffer non seulement dans la deuxième
ligne du paragraphe a) de l'article 2.01 le mot "générale" mais
de le biffer également, pour faire la concordance, partout dans le
règlement no 4.
Le Président (M. Richard): ... dans la section 3. Est-ce
qu'il y en a d'autres à la page 2? M. le député de Laval,
vous avez l'air d'avoir fait le recensement.
M. Lavoie: Je n'en ai pas vu à la page 2.
Le Président (M. Richard): Moi non plus, je n'en ai pas vu
à la page 2.
M. Rivest: Le député de Vanier...
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y en a à la
page 2, M. le député de Vanier? A part le directeur
général, est-ce qu'il y a des "générale"?
M. Bertrand: Non. Je n'ai vu que le général sans
"e". Général au masculin.
Le Président (M. Richard): On l'a à l'article 3.01,
à la troisième ligne. Vous êtes d'accord? Troisième
ligne...
M. Lavoie: Cinquième ligne.
M. Côté: M. le Président, si vous le
permettez, il y a deux endroits où il faut le modifier.
Le Président (M. Richard): A la première, je n'en
ai qu'un. Donnez-moi donc l'autre, M. Côté.
M. Côté: La troisième ligne du paragraphe
2.01 et la deuxième ligne du paragraphe a).
Le Président (M. Richard): C'est vrai, au paragraphe 2.01.
Au paragraphe 3.01, il y en a deux. Cela va?
M. Côté: Au paragraphe 3.01, il y en a trois.
Le Président (M. Richard): Trois.
M. Côté: Au paragraphe 3.02, il y en a un.
Le Président (M. Richard): Un instant! pour le paragraphe
3.02.
M. Côté: L'avant-dernière ligne. Au
paragraphe 3.03, il y en a un, l'avant-dernière ligne.
Le Président (M. Richard): Cela va.
M. Côté: Au paragraphe 3.04, il y en a un à
l'avant-dernière ligne.
Le Président (M. Richard): Cela va.
M. Côté: Au paragraphe 4.01a, à la
deuxième ligne.
Le Président (M. Richard): Où en
êtes-vous?
M. Côté: A la page 4, au paragraphe 4.01a.
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Côté: La deuxième ligne.
Le Président (M. Richard): La deuxième ligne, Cela
va. Y en a-t-il d'autres? Il n'y en a pas d'autres. Est-ce que l'amendement
sera adopté? M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, dans la loi actuelle, on
fait référence seulement aux élections
générales, lorsqu'il est question des nominations...
M. Côté: Voulez-vous dire des recenseurs ou des
scrutateurs?
M. Fontaine: Des scrutateurs. On ne fait pas
référence aux élections partielles.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay, en attendant.
M. Dussault: En attendant, effectivement. C'est peut-être
vous, dans le fond, qui pourriez répondre à la question que je
vais poser. C'est peut-être une question de sémantique, mais elle
peut avoir son importance. Etant donné qu'il s'agirait, dans un cas
d'élection générale ou de la dernière
élection, puisque les deux pourraient être concernées dans
une même circonscription, n'y aurait-il pas lieu de dire plutôt
dans les termes suivants ce que l'on veut dire: "A partir des résultats
de la dernière élection générale, ou de la
dernière élection, ou des deux à la fois, dans les
secteurs électoraux ou les sections de vote compris..." Je me demande
s'il n'y a pas lieu d'être assez explicite pour être bien sûr
qu'on ne veuille pas faire une généralité à partir
de l'une ou l'autre des élections en question. C'est une
inquiétude sémantique.
M. Bédard: Si vous êtes d'accord, vous pouvez le
mettre. Qu'en pensez-vous?
M. Dussault: C'est un relent de professeur de français qui
me fait dire cela, M. le Président. Dans le sens de
l'interprétation qu'on fait généralement des expressions
dans les lois, c'est une inquiétu- de. Si un expert nous dit qu'il ne
risque pas d'y avoir de problème, je laisse tomber.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Châteauguay, je suis infaillible en matière de procédure,
mais non pas en matière de sémantique. Je trouve que vous
alourdissez la phrase.
M. Dussault: Je veux surtout que vous regardiez très
attentivement la préoccupation, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Je sais.
M. Bédard: L'Opposition est-elle d'accord? Pourriez-vous
répéter pour l'Opposition?
M. Dussault: A ce que je vois, c'est possible quand même
que le problème se pose. Dans la nouvelle circonscription, si on dit "la
dernière élection", évidemment, s'il y a eu une
élection générale dans un cas, pour une partie du
comté, une élection partielle dans l'autre cas, en disant "la
dernière élection", si on me dit qu'on comprend absolument, d'une
façon certaine, qu'on parle, dans un cas de l'une et dans l'autre cas de
l'autre, il n'y a pas de problème.
M. Gratton: C'est comme cela que le directeur
général des élections l'a sûrement compris. (23 h
15)
M. Dussault: Comme celui qui va appliquer la loi, c'est le
directeur général, je vais lui faire confiance.
M. Côté: J'espère que je vous ai bien
compris, surtout.
M. Rivest: Vous comprenez ce que vous comprenez, c'est ce qui
compte.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, la question que j'ai
posée tantôt au directeur général des
élections est quand même importante, parce qu'avec l'amendement
qu'on propose on ferait une modification à tout ce qui s'est fait
jusqu'à maintenant dans cette matière, c'est-à-dire
qu'auparavant, dans la loi actuelle, si je ne me trompe, après
vérification, on a toujours fait référence aux
élections générales. Avec la modification...
M. Bédard: L'économie de la loi, c'était de
référer à des élections générales
tout le temps.
M. Lavoie: Qu'est-ce que disait l'ancienne loi?
M. Fontaine: Je me demande comment il se fait que le gouvernement
est prêt à accepter un amendement comme cela.
M. Bédard: Vos réactions nous
intéressent.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Si on étudie l'article 16, par exemple, il
dit: "Toute élection a lieu le cinquième lundi qui suit
l'émission du décret convoquant les électeurs". Alors, ce
n'est pas seulement l'élection générale. C'est
l'élection générale, c'est l'élection partielle,
c'est toute élection. On pourrait retrouver je ne sais combien de
références semblables. A l'article 72, on dit
spécifiquement: "Dans chaque bureau de vote, le directeur du scrutin
nomme comme scrutateur la personne recommandée par le candidat du parti
autorisé dont le certificat s'est classé premier lors de la
dernière élection". On ne spécifie pas dernière
élection générale ou partielle; on dit "la dernière
élection". Comme le règlement no 4 découle de l'article
72, il est normal de retrouver les mêmes mots dans le règlement
qu'à l'article. Quand on veut spécifier qu'il s'agit
d'élections générales, on le dit. On voit à
l'article 14, par exemple: "Lors d'élections générales, la
date d'élection est la même pour toutes les circonscriptions
électorales? Là, on veut parler spécifiquement
d'élections générales, parce qu'on sait que des
élections partielles, il pourrait y en avoir à des dates
différentes. Je pense que l'économie de la loi, justement va dans
le sens de l'amendement qu'on a proposé et qu'on a, d'ailleurs,
adopté.
M. Côté: Si vous me le permettez, pour donner un
renseignement à M. Fontaine, l'article qui s'appliquait dans l'ancienne
loi, c'est l'article 180 qui va dans le même sens que l'article que j'ai
mentionné tout à l'heure pour la désignation des
recenseurs. C'est le même principe.
Une Voix: Ce n'est pas la même numérotation.
M. Côté: Peut-être que je ne donne pas la
même référence. C'est parce qu'il y a la loi refondue et
l'ancienne loi. Vous avez la loi verte?
M. Fontaine: Oui.
M. Côté: Ce doit être quelques articles
avant.
M. Lavoie: Huit ou neuf articles, quelque chose comme cela.
M. Côté: Ce doit être 170 ou 171. C'est parce
que la loi refondue a changé la numérotation. Dans le cas de
l'article 171 ou 180, c'est toujours par le parti ministériel et par le
parti d'Opposition.
M. Gratton: Je vous pose la question pour le comté de
Huntingdon.
M. Côté: Huntingdon?
M. Gratton: Oui, le député n'est pas changé,
mais le député a changé de parti. Qui va
désigner... On prendrait les résultats de la dernière
élection et ce serait, en l'occurrence, l'Union Nationale qui
proposerait...
M. Côté: Cela va être l'article 72. M.
Gratton: Oui, d'accord.
M. Rivest: II n'y a pas seulement le cas de Huntingdon. Il y a
d'autres députés qui changent de parti en cours de route. Dans la
rédaction du règlement, qu'est-ce qui arrive?
M. Côté: On a essayé de tout prévoir
dans la rédaction du règlement.
M. Rivest: Est-ce que cette hypothèse est
prévue?
M. Côté: Quand un député change de
parti? M. Rivest: A changé en cours de route.
M. Lavoie: Pointe-Claire, ce serait l'Union Nationale encore.
Une Voix: Non.
M. Rivest: C'est parce que le...
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement du
député de Gatineau sera généralement adopté?
Adopté?
M. Fontaine: Le vote?
Le Président (M. Richard): Vous demandez le vote? Que ceux
et celles qui sont en faveur de l'amendement du député de
Gatineau en vue de biffer le mot "générale" aux articles 201,
301, 302, 303, 304 et 401, paragraphe a), de même qu'au paragraphe a) de
201, lèvent la main, s'il vous plaît? Un, deux, trois, quatre,
cinq, six, sept, huit, neuf.
Que ceux et celles qui sont contre lèvent la main, s'il vous
plaît?
L'amendement est adopté.
M. Rivest: Le regroupement des Québécois pour le
oui.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
no 4, tel qu'amendé, sera adopté? Adopté.
M. Gratton: M. le Président, une dernière question.
Les directeurs de scrutin ont-ils tous été nommés...
est-ce qu'il y en a 122 en fonction présentement?
M. Côté: Non, M. Gratton.
M. Gratton: Combien en manque-t-il?
M. Côté: II en manque douze.
M. Gratton: II manque les douze nouveaux.
M. Côté: Oui.
M. Gratton: A quel moment seront-ils désignés?
M. Côté: Dans les plus brefs délais. M.
Gratton: Je l'imaginais bien.
Le Président (M. Richard): Nous en sommes au
règlement...
M. Gratton: M. le Président, je pense que c'est important
de demander au directeur général des élections s'ils
seront nommés en vertu des dispositions de la nouvelle ou l'ancienne
loi.
M. Côté: La loi no 10, la Loi sur la
représentation qui prévoit que les douze nouveaux directeurs de
scrutin sont désignés par moi.
M. Gratton: Oui, ah bon! C'est vrai, merci.
M. Rivest: II n'y a pas eu de modification là-dessus dans
les lois...
M. Lavoie: Est-ce qu'il va consulter?
M. Rivest: ... par rapport à ce qui se faisait dans le
passé? Est-ce que c'est toujours la procédure qui existait dans
l'ancienne loi qui a cours sur la désignation des directeurs de scrutin
dans les comtés?
M. Côté: II faudrait que je vérifie si c'est
la même disposition que lorsqu'il y avait un...
M. Rivest: D'accord, M. le Président. On vient de
m'indiquer la référence. Parfait.
Une Voix: Adopté?
Le serment de discrétion du représentant
Le Président (M. Richard): Règlement no 5... Une
Voix: No 5, adopté.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
no 5, concernant le serment de discrétion du représentant, sera
adopté?
M. Rivest: M. le député de Gatineau,
adopté?
Le Président (M. Richard): Règlement concernant le
serment de discrétion du représentant, adopté?
Adopté.
Le fabricant de papier à bulletins de vote et
l'imprimeur de bulletins de vote
Nous en sommes au règlement no 6. M. Bertrand: ... je
m'excuse.
M. Bédard: ... fabricant de papier à bulletins de
vote.
Le Président (M. Richard): Règlement concernant le
fabricant de papier à bulletins de vote et l'imprimeur des bulletins de
vote. Est-ce que le règlement no 6 sera adopté?
M. Fontaine: Adopté. M. Bertrand: ...
Le vote
Le Président (M. Richard): Adopté. Règlement
no 7 concernant le vote. Est-ce que le règlement no 7 concernant le vote
sera adopté? Avec les formules, parce que je signale que 42, 43, 44, 45,
46, 47...
M. le député de Jonquière, sur le règlement
numéro 7, vous avez la parole.
M. Vaillancourt (Jonquière): Oui, et plus
particulièrement sur la formule 43 où on fait allusion qu'une
personne qui vote pour une autre personne, parce que celle-ci est incapable
d'exercer elle-même son droit de voter, doit prêter serment
à l'effet qu'elle n'a pas déjà porté assistance
à un autre électeur ou à une autre électrice au
cours de ce même scrutin.
Or, la question que je vous pose est la suivante: Est-ce que la loi
numéro 9 comporte des sanctions pour une personne qui ferait ce serment
à plus d'une reprise? Et sinon, doit-on se référer au Code
criminel du Canada et au parjure ou au faux serment?
Si, par exemple, un aveugle vient pour voter et, la même personne
dans la même journée, à cinq reprises, prête le
serment qui est à la formule 43, fait voter cinq aveugles
différents dans la même journée et, à chaque
occasion, elle jure que c'est la première fois qu'elle agit, est-ce que
la loi numéro 9 prévoit des sanctions dans ces cas-là ou
si on doit se référer au Code criminel du Canada?
M. Côté: C'est l'article 226, je crois de la loi 9
qui devrait s'appliquer dans ce cas-là: "Quiconque contrevient à
une disposition de la présente loi ou des règlements pour
laquelle aucune peine n'est prévue commet une infraction et est passible
d'une amende n'excédant pas $200 et, à défaut de paiement,
d'un emprisonnement d'au plus deux mois."
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
no 7, concernant le vote, sera adopté? M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Aussi brièvement que possible, on sait qu'il y
a une formule qui parle du gabarit, cela m'amène à parler des
dépassements du casier où on doit inscrire la marque pour voter.
Le directeur général des élections a émis, à
un moment donné, une opinion voulant que si on apportait certains
changements au bulletin de vote, on pourrait possiblement réduire le
nombre des bulletins rejetés à cause d'un dépassement
à l'extérieur du cercle ou du carré où on doit
inscrire son vote.
Malheureusement...
Une Voix: ...
M. Gratton: Oui j'ai voté.
Une Voix: Est-ce un cercle?
M. Gratton: Voulez-vous savoir comment?
Une Voix: Voici un gabarit.
M. Gratton: Malheureusement les instructions du directeur
général des élections n'ont sûrement pas
été suivies par un très grand nombre de scrutateurs. Parce
que, encore une fois, on a constaté qu'il y a un très grand
nombre de bulletins rejetés, un nombre beaucoup plus grand que ce
à quoi la tradition des années antérieures nous avait
habitués.
Une Voix: ...
M. Gratton: Bien, c'est qu'on peut identifier si c'est un noir
d'une teinte différente et cela, il faudrait le demander à vos
scrutateurs, c'est vous qui les recommandiez. Comment ont-ils réussi?
Mais, ils ont réussi, imaginez-vous à en faire rejeter un
très grand nombre.
M. Rivest: 800 dans le comté de Jean-Talon.
M. Gratton: M. le Président, je vous cite vos
écrits, M. le directeur général des élections. Vous
disiez dans une lettre adressée à M. Dussault, au moment
où on a discuté des diverses possibilités d'amendements
à la loi référendaire: En conclusion, je crois cependant
qu'une bonne partie du bénéfice recherché par les
dispositions de cet article serait obtenu en transformant quelque peu le
bulletin de vote actuel de façon à entourer le carré blanc
destiné à recevoir la marque de l'électeur d'une surface
noire qui aurait pour effet d'absorber la plupart des dépassements qui
peuvent être effectués par le crayon du voteur. Ces retouches
à la forme du bulletin de vote même ne nécessitent aucune
modification particulière de la loi ou des autres documents ci-dessus
énumérés, le directeur général des
élections ayant toute juridiction sur le bulletin de vote. (23 h 30)
Nous y avons souscrit volontiers, en fait, toujours dans l'esprit de
faciliter l'exercice du droit de vote et surtout de valider le droit de vote
des citoyens. La suggestion ou l'observation que je désire porter
à l'attention du directeur général des élections
c'est que cela n'a pas, malheureusement, semblé avoir l'effet
désiré, en tout cas dans certains comtés, dans certains
bureaux de votation. Il y aurait sûrement lieu de donner des instructions
très précises aux scrutateurs à une élection
éventuelle pour qu'on n'abuse pas de cette raison pour invalider des
bulletins de vote.
M. Côté: Dans le cas que vous mentionnez, il
s'agissait d'un bulletin de vote dont la constitution ou la création
était ma responsabilité. Vous vous référez à
une lettre qui traitait du problème de la consultation populaire. Dans
le cas qui nous occupe présentement, il faut se référer
à deux choses, à l'annexe C qui reproduit le bulletin de vote et
à la deuxième phrase, la deuxième ligne de l'article 119
qui dit que "le scrutateur déclare valide tout bulletin de vote que
l'électeur a marqué dans un des cercles". C'est très clair
dans l'article 119 que la marque doit être faite dans le cercle et ne
doit pas dépasser le cercle, ce doit être dans le cercle et non
pas le dépasser.
M. Lavoie: Ne doit pas le dépasser. M.
Côté: Non.
M. Lavoie: Cela veut dire qu'un bulletin de vote, une croix
exprimée de la sorte, qui touche au noir serait rejeté?
M. Côté: C'est la façon dont je comprends
l'article 119.
M. Gratton: M. le Président, je ne comprends pas, parce
que je vais vous citer un passage de la lettre du directeur
général des élections où il expliquait qu'il
changerait le bulletin, il mettrait du noir autour pour éviter qu'on...
J'avais compris que c'était pour éviter qu'on invalide les votes
qui auraient dépassé quelque peu. Est-ce que le directeur
général des élections est en train de nous dire que...
M. Côté: Non, c'est un objectif recherché,
vous avez raison. Mais ce que je vous dis c'est que dans la loi actuelle dont
il est question, à moins que je ne comprenne mal ce qui est écrit
à l'article 119, "le scrutateur déclare valide tout bulletin de
vote que l'électeur a marqué dans un des cercles à la
manière prévue par l'article 101".
M. Lavoie: Oui, mais l'interprétation que vous venez de
nous donner, M. le directeur, si c'est cela le bulletin de vote, avec des
scrutateurs qui sont stricts, vous pouvez avoir 20% des bulletins
rejetés, parce que les gens ne le savent pas et pratiquement toutes les
croix vont toucher au noir à côté. Si
l'interprétation que vous venez de nous donner c'est celle...
M. Rivest: II y a certains bureaux de scrutin où les gens
m'ont dit, pas d'une façon générale, mais où j'ai
eu, au référendum, 35, 40 bulletins rejetés et la raison
dominante était les dépassements, c'est-à-dire que le
scrutateur, qui détermine cela, a interprété la loi au
sens que vous venez de nous indiquer, mais ce qui était contraire
à... C'est très sérieux, parce que, par exemple, on a
changé la loi pour éviter ce genre de situation et, dans ma
circonscription, il y a eu 800 votes annulés dont la majeure partie
était des situations de dépassement du cercle et du carré,
en l'occurrence, au moment du référendum.
M. Bertrand: On va faire un recomptage judiciaire.
M. Rivest: Non, je ne voudrais pas avoir un deuxième
référendum. Je pense que c'est un problème
fondamental.
M. Lavoie: II faut clarifier cela ce soir. M. Gratton: Avant
qu'il fasse noir.
M. Lavoie: Je ne peux pas accepter l'interprétation du
directeur général des élections, parce qu'on va avoir 25%
de bulletins rejetés.
M. Fontaine: C'est pire qu'avec l'ancien bulletin, parce que
là les gens pensent qu'ils peuvent dépasser.
M. Gratton: M. le Président, est-ce qu'on pourrait...
M. Côté: M. Lavoie, je serais disposé
à repenser à l'interprétation assez rapide que j'ai
donnée tout à l'heure de l'article 119, parce que je crois que le
sens du nouveau bulletin de vote est peut-être d'éviter ce
problème et, justement parce qu'il y a du noir autour et qu'on doit
utiliser un crayon de mine noire, le sens qu'on peut comprendre de l'article,
même s'il y a un léger dépassement, c'est...
M. Lavoie: C'est capital, M. le directeur.
M. Côté: Oui, mais je vous signale, M. Lavoie, qu'il
y a un problème d'interprétation et je pense que, pour ma part,
en tout cas, il faudrait que j'y repense pour voir de quelle façon la
loi... Est-ce que la loi est assez spécifique?
M. Lavoie: II faudrait, je crois, à la suite de votre
interprétation, que vous ayez une directive générale,
à savoir que les croix qui dépassent et touchent au noir doivent
être valides, autrement, c'est... Telle que la loi est faite, je ne suis
pas satisfait. Il va falloir, je pense, que l'article 79 soit amendé,
parce que cela n'a aucun sens.
M. Côté: II y a deux façons, soit de le
préciser de façon très stricte dans la loi ou de le faire
sous forme de directives, ce que je peux faire en vertu de la loi.
M. Gratton: M. le Président, M. le Président...
M. Bédard: II s'agit décidément d'invalider
le moins de votes possible. Je crois que si on...
M. Gratton: Cela semble avoir eu l'effet contraire.
M. Bédard: ... interprétait que le moindre
dépassement du cercle blanc, à partir du moment où
l'expression d'intention de vote était bien exprimée dans le
cercle blanc...
M. Côté: C'est pour ça, M. le ministre, que
je veux absolument atténuer ce que j'ai mentionné tout à
l'heure concernant l'interprétation de l'article...
M. Lavoie: Pas l'atténuer, le retirer. Non, ce n'est
pas... je ne le dis pas méchamment, d'aucune façon, mais
autrement, cela n'a aucun sens.
M. Bédard: Cela dépend du genre de
dépassement, s'il y a un dépassement de bord en bord du bulletin
de vote, je comprends, mais...
M. Bertrand: Si ça va sur le bulletin du voisin...
M. Gratton: M. le Président, c'est à 6o, j'imagine,
que certaines personnes pourraient retrouver les motifs d'invalider un bulletin
de vote qui aurait dépassé, où la croix aurait
dépassé, à 119, 6o. On dit: "toutefois, le
scrutateur...
M. Côté: Oui.
M. Gratton:... rejette un bulletin qui a été
marqué ailleurs que dans un des cercles." Mon interprétation, je
voudrais bien qu'elle soit la même pour tout le monde, c'est qu'on ne
doit pas marquer un bulletin de vote dans le coin à droite, il faut le
marquer dans un cercle.
M. Côté: Ecoutez, si c'était l'expression
d'opinion unanime des membres de la commission, l'opinion qui est
exprimée, je suis prêt à vous dire ce soir que je m'engage
à donner des directives dans le sens que vous l'interprétez
présentement, si c'est bien une opinion unanime des membres de la
commission...
M. Gratton: Je pense qu'on pourrait s'entendre pour en
exprimer...
M. Bédard: Je pense...
M. Côté: ... j'émettrais des directives
très claires et j'en prends l'engagement, à l'occasion de la
séance de cette commission.
M. Bédard: L'esprit de la loi...
M. Lavoie: J'en fais une motion, M. le Président.
M. Gratton: J'appuie cette motion.
M. Bédard: ... était très clair, au niveau
de l'étude de la loi, lorsqu'on a fait les changements
nécessaires au bulletin de vote et nous souscrivons d'emblée,
nous pouvons même en faire une proposition, mais je pense...
M. Gratton: Le président va l'exprimer au nom de...
M. Côté: Ce qui serait une modification à la
loi, je prends l'engagement d'émettre une directive très claire
et je vais essayer de l'exprimer, ce que
j'indiquerais dans la directive aux scrutateurs. C'est que, lorsqu'il se
produit un dépassement de la manifestation de l'intention de
l'électeur exprimée selon l'article 101. dépassement
à l'extérieur du cercle, un léger dépassement, ce
n'est pas une cause d'invalidation du bulletin. Est-ce que ceci...
M. Bédard: L'expression d'opinion est très claire,
le consensus au niveau des membres de la commission.
M. Côté: Je prends une note très
précise pour émettre des directives dans ce sens-là.
M. Rivest: On en fait une motion.
M. Bédard: Je pense que l'expression d'opinion est
suffisamment claire, à partir de ce que nous dit le directeur des
élections.
M. Rivest: Peut-être pour aider... pour que le
président ait, non pas une base juridique, mais une base des membres de
la commission, ce ne serait peut-être pas mauvais qu'il y ait une
résolution formelle qui soit transmise au président. Je pense que
c'était le sens que j'ai compris de la remarque du président.
M. Lavoie: M. le Président, le seul moyen pour une
commission ou pour l'Assemblée de s'exprimer, c'est par une
résolution.
M. Rivest: Le ministre l'a fait d'ailleurs.
M. Gratton: Est-ce que le ministre veut la faire ou si...
M. Rivest: On peut la faire.
M. Bédard: Je crois que l'expression du consensus des
membres de ia commission est suffisante. Si vous voulez aller jusqu'à
une motion, faites-la.
M. Lavoie: Je crois que c'est suivant notre règlement, M.
le Président.
M. Bédard: Je ne vous dis pas que vous êtes dans
l'illégalité si vous faites une motion, vous pouvez la faire. Je
pense que nous nous sommes exprimés de façon suffisamment claire,
le président des élections s'est engagé, à la suite
de cette expression d'opinion, à donner des directives dans ce sens.
M. Lavoie: M. le Président, est-ce que le président
pourrait au moins s'exprimer au nom de la commission sur ce voeu unanime...
M. Rivest: Le consensus.
M. Lavoie: ... sur notre consentement.
Le Président (M. Richard): S'il y a consente- ment pour
que j'exprime le voeu que, quand il y a un dépassement-Une Voix:
Léger.
Le Président (M. Richard): ... un léger
dépassement, mais que la volonté de l'électeur est
manifestement et clairement exprimée, qu'il y ait un consensus M.
le député de Laval, vous me corrigerez il y avait
unanimité de la commission à savoir qu'une directive devrait
être émise par le directeur général des
élections pour ne pas invalider un tel vote.
M. Gratton: Très bien.
M. Lavoie: M. le directeur général, avez-vous un
relevé du nombre de bulletins rejetés qu'il y a eu au
référendum récent?
M. Côté: On va l'avoir quand le rapport va sortir,
vers le 15. J'espère sortir le rapport préliminaire du dernier
scrutin entre le 15 et le 20.
M. Lavoie: Entre le 15 et...?
M. Côté: Entre le 15 et le 20 juin.
M. Lavoie: Mais n'avait-il pas été question que
cela devait sortir avant cela?
M. Rivest: On a parlé du 5.
M. Côté: Non. Je m'excuse. Il y a une nouvelle qui a
paru dans un journal à l'effet que cela sortirait vers le 5, mais cela a
été une imprécision. Ce qu'on voulait signifier dans la
nouvelle qui a été exprimée dans un journal en
particulier, c'est que la période pour la contestation du scrutin se
terminait le 5.
Je vous ai exprimé à vous-même, quand je vous ai
fait parvenir copie des formules J préparées par les
présidents d'élection, la difficulté qu'il y avait de
sortir ce rapport très rapidement à cause de la conciliation
qu'il fallait faire entre les différents chiffres qui nous sont fournis
et de les concilier.
On a fait cette conciliation. Et, après l'avoir faite, il faut
vérifier avec le président d'élection si notre
conciliation est exacte et subséquemment procéder à la
publication. Je crois qu'entre le 15 et le 20 juin nous pourrons sortir un
rapport préliminaire officiel du scrutin, ce qui est beaucoup plus
rapide qu'antérieurement, si vous me permettez de vous le souligner. Ce
sera suivi d'un rapport général plus détaillé du
scrutin qui comportera des observations sur les différentes
opérations s'y déroulant.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Nos amis d'en face vont garder espoir jusqu'au 15 ou
20 juin.
M. Bertrand: Vous aurez des surprises.
M. Rivest: M. le Président, une question. Il y a un
problème également qui est peut-être moins important que
celui qu'on a signalé précédemment. Est-ce qu'il y a, dans
la loi, des sanctions sur le fait qu'à certains moments le scrutateur
donne un stylo pour voter? Dans certains cas je ne veux pas
généraliser et en faire un drame on a donné, dans
certains bureaux de scrutin, peut-être pas d'une façon
systématique, mais cela s'est produit, des stylos. Et est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen que vous exerciez une vigilance très grande sur cette
façon de procéder qui entraîne l'invalidation du vote des
personnes qui votent avec le stylo?
M. Côté: Je crois qu'il y a deux articles qui
s'appliquent, M. Rivest. Il y a l'article 101 et l'article 226. L'article 101
est assez clair sur la façon de le marquer. L'électeur marque le
bulletin de vote en y faisant une croix, un x, une coche ou un trait, au moyen
d'un crayon à mine noire que le scrutateur lui remet en même temps
que le bulletin de vote.
M. Rivest: Mais quand il remet un stylo? M. Côté:
Si le scrutateur remet un stylo?
M. Rivest: Cela arrive, dans certains cas. Remarquez que je ne
veux pas dire que c'est de mauvaise foi, mais cela arrive. Mais, dans certains
cas où cela pourrait arriver, est-ce qu'il y a une sanction si un
scrutateur décidait qu'il fait cela dans un bureau de scrutin où
il aurait peut-être intérêt à le faire? Cela s'est
fait.
M. Côté: Evidemment, si un scrutateur pose un geste
comme celui-là et que c'est porté à notre connaissance le
jour du scrutin, il peut être destitué automatiquement. C'est la
première sanction qu'il faut appliquer assez rapidement.
M. Rivest: Mais, par la suite, il n'y a aucune sanction?
M. Côté: Oui, l'article 226. M. Rivest: Qui
est?
M. Côté: L'article général que je
mentionnais tout à l'heure. "Quelqu'un qui contrevient à une
disposition de la présente loi ou à des règlements pour
lesquels aucune peine n'est prévue commet une infraction et est passible
d'une amende n'excédant pas $200 et, à défaut de paiement,
d'un emprisonnement d'au plus deux mois."
Une Voix: Quel est cet article?
M. Côté: L'article 226. A part cela, si on le
destitue, il n'a pas sa rémunération, il n'a pas ses
honoraires.
M. Rivest: II n'y a pas une grande protection pour le droit de
vote.
M. Lavoie: Vous essaierez de rejoindre le président des
élections...
M. Rivest: Une personne qui le fait systématiquement de
mauvaise foi, les gens perdent leur vote.
M. Côté: ... quand même. Si un scrutateur se
permet d'agir de cette façon, il le fait au vu et au su et du greffier
et des représentants.
M. Rivest: Le petit crayon était à l'ombre du
fleur-de-lys sur la boîte, quand je suis passé. Ce n'est pas
tellement visible. En tout cas.
M. Bédard: II y a du monde pour le surveiller, quand
même. (23 h 45)
M. Lavoie: J'ai eu cinquante votes dans une boîte qui ont
été rejetés à cause de cela. Ils dormaient.
M. Bédard: Tout le monde dormait.
M. Lavoie: II y a 20 000 bureaux de scrutin au Québec. Ce
ne sont pas les 20 000 représentants, d'un côté, et les 20
000, de l'autre, ce qui donne 40 000 qui connaissent la loi.
M. Fontaine: C'est parce que l'Union Nationale n'avait pas de
représentants.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, puisqu'on en est à
formuler des recommandations au nom de la commission, je ne sais pas si la
commission voudrait faire sienne une recommandation dans le sens que le
directeur général des élections émette une
directive à l'intention des constables, ou je ne sais pas comment on les
appelle, pour faire le travail en fonction de faciliter l'exercice du droit de
vote, plutôt que de le limiter, de le contingenter. Tout au cours du
vote, lors du référendum c'est arrivé partout
où je suis passé et des collègues m'ont parlé du
même problème on faisait aligner des personnes à
l'extérieur. Par exemple, si les sept ou huit bureaux de scrutin
étaient localisés dans un gymnase d'école, on demandait
à toutes les personnes d'attendre dans un passage qui menait à
l'intérieur du gymnase, plutôt que de permettre aux personnes
d'aller se placer devant la table de leur bureau de scrutin. Cela a eu pour
résultat, en tout cas dans l'école où je suis allé
voter, qu'une lignée d'une centaine de personnes attendait. Le constable
était placé à l'entrée du gymnase et attendait
qu'un bureau de vote soit libéré complètement,
c'est-à-dire qu'il n'y ait plus d'électeur en train de voter et
criait à ce moment-là le numéro de la section de vote. Les
gens d'en avant qui ne
votaient pas dans cette section de vote devaient laisser passer souvent
des personnes qui venaient tout à fait de l'arrière qui allaient
voter là. En plus, cela exigeait de chacun, avant de se mettre en ligne,
comme à la petite école, de savoir dans quel bureau de scrutin il
votait. J'ai moi-même fait la suggestion au constable de laisser passer
les personnes mais, apparemment, il y avait accord des deux partis, des deux
comités pour qu'il en soit ainsi.
Il me semble que l'économie de la loi, l'esprit de la loi, ce
n'est pas de compliquer la vie aux gens, ce n'est surtout pas de les mettre
devant une espèce d'inquisition quand ils vont exercer leur droit de
vote, à savoir si c'est un privilège qu'on leur permet d'exercer.
C'est un droit qu'ils ont et on doit leur faciliter l'exercice de ce droit. Il
me semble que les constables, en tout cas tous les officiers d'élection
devraient recevoir des directives très claires de la part du directeur
général des élections dans ce sens-là, parce que
c'est exactement le contraire qui s'est produit dans trop d'endroits, lors du
référendum.
M. Côté: M. Gratton, j'ai fait part tout à
l'heure qu'hier et aujourd'hui et jeudi et vendredi, j'ai rencontré
durant ces quatre jours les présidents d'élection. Lors de ces
rencontres, je leur ai fait part de mon intention de rédiger ce qu'on a
appelé vous avez dû en avoir un exemplaire des
aide-mémoire pour aider, à l'occasion, les principaux officiers.
On a l'intention de rédiger un aide-mémoire, on l'a appelé
comme cela, mais cela peut prendre l'allure même d'une directive,
à l'intention du préposé à l'information et au
maintien de l'ordre qui est nommé en vertu de l'article 71. Cela
répond, je pense, à ce que vous exprimez sur la façon de
remplir sa fonction, ce qu'il a à faire, comment il doit le faire.
M. Gratton: Dois-je conclure de la remarque du directeur
général des élections qu'il a lui-même
constaté ou qu'on lui a fait part des difficultés dont je viens
de parler, de difficultés du même genre?
M. Côté: Oui, mais je ne dirais pas de façon
peut-être aussi formelle que vous l'avez formulé. Ce que je pense,
c'est que ce qu'on appelle les constables spéciaux, selon le nouveau
nom, ce sont les personnes qui ont un rôle à jouer qui est
très spécifique dans la nouvelle loi et je pense qu'on doit leur
indiquer plus précisément de quelle façon ils doivent le
remplir.
Le Président (M. Richard): Le règlement no 7
concernant le vote sera-t-il adopté?
M. Bédard: Concernant certaines formules...
Le Président (M. Richard): Le feu est pris, M. le
ministre.
M. Bédard: J'espère qu'on va y aller
rapidement.
M. Rivest: Vous avez trouvé le moyen...
M. Bédard: Cela vous prend presque le feu pour bouger.
L'esprit de la Loi électorale, c'est évidemment de faciliter le
vote le plus possible et d'éviter aussi que des fraudes ne se fassent.
Concernant les formulaires 45, 46 et 47, je remarquais, par exemple, que, dans
un chapitre précédent, vous aviez fait état de la sanction
qui est prévue au cas où une personne commet une infraction,
disons au niveau de la présentation. Etant donné l'importance du
geste qui est posé par ces personnes concernées par les formules
45, 46 et 47, peut-être qu'il y aurait avantage à ce que les
sanctions soient portées à la connaissance des personnes en
question. Concernant la formule 45, la déclaration sous serment d'une
personne dont la qualité d'électeur ou d'électrice est
mise en doute, il me semble que l'autre formulation, celle qui était
dans la loi précédente, était beaucoup plus serrée.
On y faisait état d'un questionnaire très précis qui
obligeait la personne à répondre par oui ou par non à des
questions qui lui étaient posées, qui devaient lui être
posées, lui être formulées en vertu de la loi
elle-même, et qui n'étaient pas de nature à embêter
la personne, mais à bien spécifier qu'elle exerçait un
droit qui n'avait pas été exercé.
M. Côté: La première remarque, enfin...
M. Bédard: II y en a qui sont honnêtes et il y en a
qui sont moins honnêtes. Il y a des personnes qui se spécialisent
un peu à voter à plusieurs reprises. Je pense qu'on a tout
intérêt à ne pas faciliter ce genre de pratique. Il me
semble que les formulations antérieures étaient...
M. Côté: Une des difficultés, M. le ministre,
que je vois dans la reprise de l'ancienne formule... C'était la formule
53 de l'ancienne loi.
M. Bédard: Peut-être pas toute la reprise, mais il y
avait 51.
M. Côté: II y a certaines dispositions que vous
aimeriez revoir dans cela?
M. Bédard: C'est la formule 51 de l'ancienne loi.
M. Côté: C'était la formule 51 dans la loi
verte, mais c'est la formule 53 dans la loi refondue. C'est la même
formule, je pense.
M. Bédard: La formule 51 dans la loi verte. Il y avait une
série de questions énumérées aux paragraphes 7, 8,
9, 10 et 11 qui nous semblaient très à propos.
M. Côté: La difficulté que je vois, c'est que
l'article 107 dit: "Avant que le scrutateur ne remette un bulletin de vote, ce
dernier, le secrétaire du bureau de vote ou le représentant d'un
candidat peut exiger d'une personne qu'elle déclare sous serment,
suivant la formule prescrite par
règlement, qu'elle est électeur". C'est la limitation
qu'il y a dans l'article 107. Dans l'ancienne formule 51 ou 53, il y a plus
qu'une déclaration disant qu'elle est électeur. Il y a, par
exemple, la question 7: Avez-vous déjà voté avant
l'élection? Quelqu'un vous a-t-il fait des promesses? Ce que j'ai
compris de l'article 107, cela dépasse les dispositions de l'article
107.
M. Bédard: L'article 99 dit: "Le scrutateur admet à
voter l'électeur qui ne l'a pas déjà fait". Est-ce que
cela ne rejoint pas une des questions qui étaient posées
précédemment, au paragraphe 7, qui demandait très
carrément: "Avez-vous déjà voté à la
présente élection, soit dans ce district électoral, soit
dans un autre?
M. Côté: Si c'est le désir de la commission,
je n'ai pas d'objection à l'ajouter. Comme je le mentionnais,
peut-être que je comprends mal l'article 107, mais...
M. Bédard: II y aurait la mention des sanctions.
M. Côté: Celui qui a déjà voté,
c'est la formule 46, si quelqu'un a déjà voté à la
place d'un autre.
M. Lavoie: Ce n'est pas suffisant? Quant à moi, je suis
d'accord avec le ministre, si c'est possible de... Qu'est-ce que vous ajoutez,
le septièmement, entre autres?
M. Bédard: II y avait 7, 8, 9, 10 qui demandaient... Il y
avait quatre ou cinq questions qui étaient posées. Il me semble
que l'esprit de la loi, c'est autant faciliter le vote que rendre toute
manoeuvre frauduleuse difficile.
M. Côté: Non, quant à moi, je suis d'accord
avec vous, M. le ministre. On pourrait ajouter facilement 7, 8, 9 et 10, et
ajouter les sanctions qui s'y réfèrent. On pourrait les retrouver
et répéter au début de l'article ce qu'on a fait à
l'autre, à savoir les sanctions qui s'y rapportent.
M. Bédard: Cela, plus la sanction. C'est ça,
d'accord.
M. Lavoie: Ecoutez, pour ma part, je suis favorable au principe,
mais est-ce que ça n'entraîne pas un amendement à l'article
107?
M. Côté: Pas nécessairement. Enfin, je vous
donne ma première réaction, M. Lavoie, mais...
M. Bédard: Pour vérifier le consensus de la
commission...
M. Lavoie: Non, c'est simplement pour respecter le fait qu'un
règlement ne peut pas dépasser une loi. Ecoutez, il y a des
légistes qui sont plus qualifiés que nous pour ça. Quant
à moi, je suis en faveur du principe.
M. Bédard: Je ne jouerais pas au spécialiste
là-dedans, mais il me semble que...
M. Côté: De prime abord, je ne vois pas de
difficulté majeure. On pourrait l'approfondir.
M. Bédard: En tout cas, on pourrait analyser la
situation.
M. Côté: Je ne pense pas qu'il y ait d'objection
majeure à le... parce que ce que mentionnait le ministre, ça
rejoint l'esprit de la loi d'ajouter ces questions.
M. Bédard: D'accord. Je n'ai pas autre chose.
Le Président (M. Richard): Alors, est-ce que le
règlement no 7 concernant le vote sera adopté?
M. Lavoie: Est-ce qu'il y a lieu d'apporter les amendements?
M. Bédard: Avec amendements.
M. Côté: Avec les amendements proposés ou
non?
Le Président (M. Richard): Avec amendements?
M. Lavoie: Nommez-les, les amendements.
Le Président (M. Richard): Oui, mais j'ai un
problème.
M. Gratton: Vous avez un problème? M. Rivest: Vous
êtes président. M. Lavoie: Vous êtes infaillible,
surtout. M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Richard): Oui, je suis allé
éteindre le feu.
M. Bédard: Avec...
M. Côté: M. le Président, les amendements que
j'ai proposés, pour aider M. le président, ont pour but d'ajouter
des sanctions au début de trois formules, 45, 46, 47, et d'ajouter...
Pardon?
M. Lavoie: Où retrouve-t-on les sanctions?
M. Côté: Je peux vous en indiquer quelques-unes,
pour 45, c'est l'article 217, troisièmement...
M. Lavoie: 217, troisièmement. Le Président (M.
Richard): 46? M. Côté: 46, c'est 217,
premièrement. Le Président (M. Richard): 47?
M. Côté: 47, c'est encore, si je ne me trompe,
217... Non, c'est 226, je ne pense pas qu'il y ait de dispositions aussi
spécifiques. Pour les deux autres, il faudrait le revérifier, si
vous le permettez. Oui, c'est parce que le problème n'est pas le
même à 47. C'est une demande d'autorisation de voter lorsque le
nom n'apparaît pas sur la copie...
Le Président (M. Richard): M. le directeur
général, je m'excuse, prenons 45. Vous me référez
à 217, troisièmement: "Commet une infraction quiconque vote sans
en avoir le droit".
M. Bédard: C'est ça.
Le Président (M. Richard): C'est tout? Est-ce que vous
voulez ajouter...
M. Bédard: ... la sanction. M. Bertrand: Les
pénalités... M. Bédard: Les
pénalités.
M. Côté: C'est 221, à ce moment-là.
C'est 217 qui détermine l'infraction...
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Côté: ... 221 qui détermine... Ce que
suggère le ministre, c'est qu'il faudrait reproduire la disposition de
217 et les dispositions de 221 qui sont les pénalités.
Le Président (M. Richard): 217, troisièmement, plus
221.
M. Côté: C'est ça.
Le Président (M. Richard): C'est ça?
M. Côté: Oui.
M. Lavoie: Vous allez ajouter tout ça à la formule?
(Minuit)
Le Président (M. Richard): Et...
M. Bédard: Vous mentionnez 217, la formule d'infraction.
C'est simplement la pénalité comme c'est le cas.
M. Côté: Oui, c'est moi qui ai fait erreur.
M. Bédard: Comme vous le faites pour
l'électeur.
M. Côté: C'est cela. C'est l'article 221 que vous
suggérez qu'on...
M. Bédard: La formule de candidature.
M. Côté: Comme on a fait dans l'autre formule.
M. Bédard: C'est cela. M. Côté: Oui,
oui.
Le Président (M. Richard): Alors c'est l'article 221 au
complet que vous voulez reproduire.
M. Côté: C'est cela.
M. Lavoie: Ce n'est pas dans l'ancienne formule, cela,
d'après l'ancienne loi?
M. Côté: Cette pénalité?
M. Lavoie: Non, mais, est-ce que, dans la formule de
serment...
M. Côté: Si on indiquait la pénalité?
M. Lavoie: Non.
M. Côté: Dans chaque bureau, dans chaque isoloir, si
je ne me trompe pas, c'était indiqué sur un avis qui
apparaissait, qui était détaché du registre des
électeurs et qui apparaissait dans l'isoloir.
M. Lavoie: Non, moi, je suis bien favorable au principe qu'il
faut éviter et empêcher le plus possible des votes
illégaux. Par contre, il ne faut pas alourdir la machine pour que
ça prenne vingt minutes pour lire chaque assermentation. Si cela se fait
d'une manière systématique, le vote peut être long dans une
journée. Je pense qu'il faut prendre le juste milieu. S'il faut lire
toute la formule à chaque électeur...
M. Côté: Volontiers, M. Lavoie, je pense que c'est
relativement plus facile de l'avoir, disons, en lettres italiques au
début d'une formule, de façon à le rappeler très
clairement à tout le monde, plutôt que comme on l'avait dans la
formule 45 dans l'ancienne loi où on reproduisait ces dispositions
analogues qu'on retrouve à l'article 221 et dont, finalement, personne
ne prenait connaissance parce que c'était collé sur le panneau de
l'isoloir.
Le Président (M. Richard): Je ne sais pas si j'ai le droit
de le faire, mais, en tout cas, comme le feu est pris, je vous
suggérerais quelque chose: une motion omnibus permettant au directeur
général un addendum au règlement, s'il le juge à
propos, de toujours indiquer la sanction dans ces formules.
C'est parce que je crains les erreurs de dernière heure et il me
semble, en tout cas, que le directeur peut juger approprié, même
dans d'autres cas, d'indiquer, dans les formules, s'il indique uniquement la
sanction prévue par la loi.
M. Bédard: D'accord. Cela pourra permettre
d'évaluer.
Le Président (M. Richard): On aurait le mérite de
ne pas alourdir les formules actuelles et cela
vous donnerait tout le temps de trouver une façon pour ne pas
augmenter le temps de lecture des...
M. Côté: Si les membres de la commission sont
d'accord sur votre proposition, je m'y rallierais très volontiers.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Nicolet-Yamaska, vous en faites une proposition?
M. Fontaine: Non, non. Le ministre va le faire.
M. Bédard: J'en fais une proposition, M. le
Président. Votre suggestion.
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Est-ce qu'on pourrait indiquer cela comme étant le
règlement no 11? M. le directeur général des
élections, est-ce que cela pourrait devenir le règlement
numéro 11?
M. Côté: Je ne crois pas parce que les dix
règlements sont reliés directement à des articles. Ils
sont adoptés en vertu de l'article 231 et ils se réfèrent,
chacun, à des articles spécifiques. Je pense que ça peut
prendre plutôt la forme d'une recommandation de la part de la commission,
ou d'une motion, mais je ne crois pas que cela puisse faire l'objet d'un
règlement additionnel.
Le Président (M. Richard): Cela n'invalide pas une formule
parce qu'il y a une sanction.
Le seul problème que je me pose c'est que la commission est en
train d'adopter des formules telles quelles. Il faut donc qu'on rattache la
proposition du ministre d'Etat à la réforme électorale aux
formules pour ne pas qu'un bon jour on veuille invalider une formule parce
qu'elle n'est pas entièrement conforme aux règlements qu'on a
adoptés. Il faut faire un lien quelque part. M. le directeur
général des élections, c'est pour cela que je lui disais
qu'on va lui donner.
M. Bédard:... donner au directeur général
des élections la possibilité d'évaluer.
M. Côté: Si c'est le voeu de la commission,
j'agirais dans ce sens-là.
M. Bédard: D'accord.
M. Gratton: C'est parce que tantôt la commission,
unanimement, a donné mandat en quelque sorte au directeur
général des élections de donner des directives par rapport
à un cas spécifique. Là, on lui donne le mandat de faire
les ajustements qui s'imposent au règlement. Je ne pense pas que ce soit
nécessaire de faire autre chose que cela.
M. Bédard: Dans le sens que les sanctions soient
spécifiées.
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Richard): D'accord. Est-ce que la motion
sera adoptée?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. Alors, le
règlement concernant le vote est adopté tel quel.
Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté.
M. Bédard: Alors, M. le Président, il y avait
également, je ne veux pas revenir sur ce qu'on a dit tout à
l'heure, on était convenu avec l'Opposition de certaines questions
à ajouter. On référait aux paragraphes 7, 8, 9, 10 et
11.
M. Côté: Moi, j'ai compris que c'était
unanime, qu'on ajoutait ces questions aux formules, les questions 7, 8, 9 et 10
de l'ancienne formule.
M. Bédard: D'accord.
L'avis d'une nouvelle élection en cas
d'égalité des voix
Le Président (M. Richard): Nous en sommes maintenant au
règlement no 8 concernant l'avis d'une nouvelle élection en cas
d'égalité des voix. Est-ce que ce règlement sera
adopté?
M. Bédard: Adopté.
L'authenticité et la
délégation
de signature des documents émanant
du directeur général des
élections
Le Président (M. Richard): Adopté. Nous en sommes
au règlement no 9, règlement concernant l'authenticité et
la délégation de signature des documents émanant du
directeur général des élections. Est-ce que ce
règlement no 9 sera adopté? Oui, M. le député de
Gatineau, vous avez la parole.
M. Gratton: Je devine un peu la réponse, mais on indique
le nom des personnes qui sont habilitées à signer des documents
plutôt que de désigner les postes que ces personnes
détiennent. C'est une pratique qui est un peu inusitée. Est-ce
qu'il n'aurait pas été possible de désigner les postes
plutôt que les personnes?
M. Côté: On m'assure qu'il y a deux façons de
procéder, indiquer les postes et en annexe les noms, mais la pratique
courante dans les différents ministères est d'indiquer d'une
façon ou d'une autre le nom des personnes.
M. Gratton: En désignant le nom des personnes dans le
règlement, est-ce que cela n'implique pas que, quand il y aura mutation
ou...
M. Côté: Une modification au règlement,
oui.
M. Gratton: II faudra revenir devant la commission de
l'Assemblée nationale?
M. Côté: Oui.
M. Gratton: Cela me semble passablement lourd comme... On me
souligne ici que, si l'Assemblée nationale ne siège pas, cela
prendra une convocation spéciale de la commission pour remplacer Jos
Bleau par M. X.
M. Bédard: Cela ne veut pas dire que ce serait moins
lourd, mais ce ne serait pas l'Assemblée nationale, il faudrait que la
commission se réunisse.
M. Gratton: Oui, la commission. Est-ce que la principale
difficulté provient du fait que certaines de ces personnes n'ont pas de
titre spécifique ou de tâche spécifique?
M. Côté: Non, pas dans les articles qui sont
proposés. On pourrait laisser tomber les noms.
M. Gratton: II me semble que ce serait beaucoup moins lourd de ne
pas mentionner de noms, de parler du directeur général des
élections, de ses adjoints et des autres officiers.
M. Côté: C'est une opinion qu'on avait
demandée au Conseil du trésor qui nous avait
précisé que c'était ce qui se faisait ou devait se faire,
qu'on devait indiquer les noms. Comme la commission a tous les pouvoirs, si
vous décidez d'enlever les noms, je n'y vois pas d'objection.
M. Rivest: Au Conseil du trésor, cela ne cause pas de
problème parce que les réunions sont continuelles, il n'y a pas
de problème.
M. Lavoie: Hebdomadaires.
M. Gratton: Elles sont régulières.
M. Côté: Ce que je vous signale, c'est la pratique.
Il y a un autre point que cela me permet de préciser. Vous voyez
qu'à 2.02 il y a un blanc, il y a un chiffre à déterminer.
Je voudrais vous faire une proposition là-dessus. Tout document
comportant un engagement financier de $1000 ou moins est authentique. Je
suggère le montant de $1000. Ce pourquoi il n'a pas été
indiqué au départ, c'est parce qu'on voulait faire l'étude
pour savoir quelle était le nature des transactions, le nombre de
transactions. Alors, après étude, je peux vous dire qu'il y a
78,6% des transactions qui ont été faites pour des montants
inférieurs à $500 et près de 88% pour des montants
inférieurs à $1000. Cette délégation de signature
va alléger d'autant le grand nombre de signatures que je dois faire tous
les jours pour les petits montants.
M. Bédard: $1000 ou moins.
M. Côté: C'est $1000 ou moins. C'est le chiffre que
je suggère qu'on indique ici.
M. Bédard: D'accord.
M. Côté: C'est le chiffre que je suggère
qu'on indique.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la commission est
unanime à cet égard?
M. Gratton: Est-ce qu'on mandate le directeur
général des élections d'apporter les corrections,
remplacer les noms par les postes...
M. Fontaine: Les deux postes d'adjoints sont permanents.
Une Voix: Les postes d'adjoints n'existent plus.
M. Côté: C'est justement une des questions que je
suis en train de me poser. Il peut arriver effectivement, je suis en
train de procéder à une étude de la structure
administrative du DGE que certains postes soient différents, mais
je ne crois pas, en fait, que dans un proche avenir, à l'égard
des deux adjoints, il y aura des modifications d'apportées. Ni à
l'égard du secrétaire exécutif... Il va toujours y avoir
un chef de la gestion financière, un directeur de la gestion et de la
planification. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de risques à prendre de
laisser, pour le moment, les titres des postes tels qu'ils sont indiqués
dans le règlement présentement. Enlever les noms des personnes,
laisser les postes, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de risques de
modifications très très prochaines que je pourrais vous demander
d'apporter au règlement.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le règlement
numéro 9, règlement concernant l'authenticité et la
délégation des signatures des documents émanant du
directeur général des élections, sera adopté?
M. Fontaine: Est-ce qu'on l'amende ou si on le laisse...
Le Président (M. Richard): Tel quel, si j'ai bien
compris.
M. Côté: Non. J'ai compris qu'il y avait deux
amendements, M. le Président.
M. Bédard: Je sais que vous avez des problèmes de
délégation de signatures. Le texte est suffisamment fort pour
cela? Oui?
M. Côté: Tel qu'il est rédigé? M.
Bédard: Oui. M. Côté: Oui.
M. Bédard: II ne peut pas être renforcé?
M. Côté: Non. Il est bien comme il est là, M.
le ministre.
M. Bédard: Parfait.
M. Côté: II y a deux modifications: enlever les noms
et ajouter le montant de $1000 qui n'est pas indiqué.
M. Bédard: On met le montant de $1000 et on biffe les
noms. Il faudrait faire une proposition?
Le Président (M. Richard): II faudra qu'il y ait une
proposition d'amendement.
M. Bédard: Un amendement à l'effet de biffer les
noms et d'indiquer le montant de $1000 dans l'espace en blanc.
Une Voix: Le dixième et dernier règlement.
M. Gratton: M. le Président, quant au dixième et
dernier règlement, malheureusement, il suscite certaines
difficultés qu'il nous serait impossible de régler, je suis
sûr...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gatineau, je vais revenir là-dessus. Le règlement numéro 7
est adopté, en biffant les noms à 2.01. Est-ce que c'est exact?
Je ne veux pas qu'il y ait d'erreur.
M. Côté: M. le Président, vous avez
mentionné le règlement numéro 7 et je pense que c'est le
règlement numéro 9.
Le Président (M. Richard): Règlement numéro
9. J'ai dit numéro 7?
M. Côté: Oui.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse! C'est un lapsus.
C'est le règlement numéro 9. En biffant les noms à
l'article 2.01 et en mettant $1000 à l'article 2.02.
M. Côté: Et en biffant également les noms
à l'article 2.02.
Le Président (M. Richard): En biffant également les
noms à l'article 2.02. Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. M. le
député de Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, étant donné
que par la loi les adjoints du président n'existent pas, est-ce que le
fait qu'on a biffé les noms des deux personnes qui sont là
pourrait permettre qu'il s'ajoute d'autres noms entre-temps?
M. Côté: S'il y a d'autres adjoints de
désignés?
M. Dussault: Est-ce que cela pourrait permettre d'élargir
le nombre des personnes qui pourraient signer les documents ou qui pourraient
permettre des sorties d'argent?
M. Côté: S'il y avait d'autres adjoints
d'ajoutés? C'est ce que vous voulez dire?
M. Dussault: Oui.
M. Fontaine: Cela ne veut plus rien dire.
M. Côté: Dans mon esprit, cela veut dire les
personnes qui sont là présentement. J'en ai deux qui existent
présentement et dans la loi actuelle, ce n'est pas prévu. Mon
intention, c'est de maintenir ces personnes et ces postes tels qu'ils existent
présentement...
M. Fontaine: Au point de vue de la loi, ils n'existent plus.
M. Côté: ... au nombre de deux pour le moment.
M. Fontaine: Au point de vue de la loi, ils n'existent pas, ces
adjoints.
M. Côté: Dans la structure administrative, ils
peuvent exister.
M. Lavoie: Ils pourront exister sans pouvoirs.
M. Côté: Non, mais dans la structure administrative
ils peuvent exister. (0 h 15)
Les conditions d'exercice des fonctions du directeur
du scrutin
Le Président (M. Richard): II a été
adopté, M. le député de Châteauguay.
Nous en sommes au règlement no 10, règlement concernant
les conditions d'exercice des fonctions de directeur du scrutin. M. le
député de Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais demander au
directeur général des élections comment il se fait
qu'à l'article 201e, on mentionne qu'il soit nécessaire de
posséder un diplôme d'études collégiales ou
l'équivalent?
M. Côté: Parce qu'il nous a semblé qu'il
était important qu'un directeur de scrutin ait une certaine formation
académique, qui nous a semblé être un minimum, parce que,
dans certains cas, il y a des directeurs de scrutin qui n'ont pas ce minimum et
nous pensons qu'on devrait l'avoir.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants pour le règlement no 10? M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Au paragraphe g), on parle d'accomplir son travail
d'une façon efficace à la satisfaction du directeur
général des élections. Peut-on préciser un peu de
quoi il s'agit? Par exemple, une personne, un électeur qui voudrait
formuler une plainte concernant le travail d'un directeur de scrutin, à
qui l'adresserait-il? Au directeur général des
élections?
M. Côté: Oui.
M. Gratton: Est-ce que c'est le seul motif qui inciterait le
directeur général des élections à porter un
jugement sur la capacité d'accomplir son travail de façon
efficace ou s'il peut, de son propre chef, instituer non pas une enquête,
mais des procédures quelconques?
La question que je me pose c'est: Est-ce que le directeur
général des élections doit recevoir une telle plainte
avant de procéder? Est-ce que, par exemple, on a fait une
évaluation ou est-ce qu'on se propose de faire une évaluation du
travail des directeurs de scrutin lors du dernier référendum? Si
oui, à partir de quelles sortes de critères quant à la
performance?
M. Côté: A l'égard du travail effectué
à l'occasion du dernier scrutin, on ne peut évidemment pas
appliquer rétroactivement ce projet de règlement. En ce qui
concerne le paragraphe g): "accomplir son travail d'une façon efficace
à la satisfaction du directeur général des
élections", le principal critère, quant à moi, est
l'application du troisième alinéa de l'article 196 qui dit: "Le
personnel électoral doit se conformer aux directives du directeur
général des élections".
Si, par exemple, un directeur de scrutin ne se conforme pas aux
directives que je lui transmets, c'est une cause suffisante pour que je puisse
juger de son efficacité.
M. Gratton: Si le directeur général des
élections décide qu'un directeur de scrutin ne remplit pas sa
tâche efficacement, quelles sont les mesures qu'il peut prendre à
son endroit? Peut-il le destituer?
M. Côté: C'est l'article 214 qui dit: "Le directeur
général des élections peut destituer un directeur de
scrutin qui néglige d'accomplir ses fonctions, qui se livre à un
travail de nature partisane ou qui n'a pas les qualités requises pour
occuper la fonction". C'est l'article 214 de la Loi électorale.
M. Gratton: Ce n'est pas nécessairement l'application en
regard de l'alinéa g). A l'alinéa g), le directeur
général des élections doit porter un jugement sur
l'accomplissement efficace du travail. Un directeur de scrutin pourrait ne pas
enfreindre les dispositions de la loi, respecter les directives du directeur
général des élections, mais pourrait-il aussi ne pas
satisfaire les exigences du directeur?
M. Côté: Si je comprends bien votre inter- vention
je m'excuse, c'est peut-être dû à l'heure
avancée elle porte surtout sur le fait...
M. Gratton: Je m'excuse de ne pas la formuler très
clairement à cette heure-ci moins non plus.
M. Côté: Non, mais si je comprends bien, ça
porte particulièrement sur le fait que le paragraphe g) dit qu'il doit
accomplir son travail "d'une façon efficace"; c'est le point qui...
M. Gratton: "... à la satisfaction du directeur
général des élections", ça me semble subjectif.
M. Côté: Parce que c'est une suite logique, à
mon avis, de l'article 214, que je vous mentionnais tout à l'heure. Il
faut qu'il y ait dans ce règlement, qui est rédigé en
vertu de l'article 209, des conditions d'exercice des fonctions. Alors, pour
qu'un directeur de scrutin puisse continuer à exercer ses fonctions, il
faut les définir de façon satisfaisante. Il faut les
déterminer par règlement. Evidemment, une des difficultés,
c'est d'essayer de voir ce qui est satisfaisant ou non. Il y a une part qui est
très large, surtout si on interprète l'article 214, de
discrétion qui est laissée au directeur général des
élections quant à l'efficacité ou à la façon
dont un directeur général de scrutin remplit ses fonctions.
C'est le sens qui est donné à l'article 211.
M. Bédard: Est-ce que le député de Gatineau
a terminé? A l'article, au paragraphe b), quand vous dites "n'être
membre d'aucun parti politique", c'est au niveau de l'exercice, j'imagine? Que
ce soit n'importe quel parti, c'est à partir du moment où la
personne...
M. Côté: ... est désignée directeur de
scrutin.
M. Bédard: ... est désignée directeur de
scrutin.
M. Côté: Oui, oui. Au moment où elle est
désignée, si elle l'a déjà été, elle
ne doit plus être membre d'un parti politique. Ce n'est pas
antérieurement à sa nomination, évidemment.
M. Bédard: D'accord.
M. Rivest: Est-ce que cela couvre tous les niveaux de
juridiction, ou bien, si tel que rédigé... J'imagine que cela
implique un parti politique qui oeuvre au niveau provincial, mais, si on prend
le texte à la lettre, est-ce que cela voudrait dire que cette personne
ne peut pas être membre d'un parti politique municipal ou même
fédéral? Je pense que l'idée est pour le provincial, c'est
dans le champ de juridiction inhérent à ses fonctions.
M. Bédard: Personnellement, aucun parti... Vous ne pensez
pas que cela devrait être précisé, "aucun parti", non
seulement provincial mais fédéral... Il ne faut pas...
M. Rivest: Le municipal... Vous voudriez l'exclure aussi du
municipal?
M. Bédard: Pardon?
M. Côté: Où est-il dit qu'il ne faut pas
cumuler deux fonctions?
M. Rivest: A ce moment-là, gardez la rédaction
telle quelle.
M. Bédard: Fédéral et municipal.
M. Rivest: Oui, aussi. Ah! vous voulez les trois, vous?
M. Bédard: Oui, oui. Dans le fond...
M. Rivest: D'accord! Nous n'avons pas d'objection.
M. Bédard: II ne doit plus avoir aucune activité
politique...
M. Rivest: Oui, oui, il peut y avoir du recoupage.
Je pense que la suggestion du ministre, de façon que ce soit plus
clair, c'est d'ajouter peut-être "aucun membre..."
M. Côté: Oui, oui, mais je voudrais bien comprendre
la suggestion.
M. Rivest: ... "aucun membre d'aucun parti politique, municipal,
provincial ou fédéral..."
M. Bédard: Provincial et fédéral.
Maintenant, du point de vue municipal, j'aimerais avoir plus d'explications. Je
ne sais pas.
M. Rivest: II n'est pas exclu pour les partis politiques
provinciaux de mener, sur le plan municipal, des actions. A ce
moment-là, qu'est-ce que vous voulez, si la personne s'identifie dans le
milieu, d'autant plus que le président d'élection doit être
une personne du milieu, moi, je trouve que ce serait plus prudent.
M. Lavoie: Je vous donne un exemple. Il peut y avoir un directeur
de scrutin qui peut être un conseiller municipal. Il est
nécessairement membre, dans plusieurs municipalités, d'un parti
politique municipal. Vous avez dit qu'il ne pourrait pas l'être à
cause de cela.
M. Rivest: II faudrait qu'il démissionne. Cela pourrait
être une bonne personne. Je ne sais pas, sur le plan municipal, j'ai des
doutes.
M. Gratton: Est-ce que la même logique... M.
Bédard: ... fédéral et municipal... M. Rivest:
Vous excluez les trois? M. Lavoie: Vous voulez les exclure?
M. Bédard: Oui, oui. Provincial, fédéral et
municipal. C'est ce que vous... J'ai parlé de fédéral et
on vient de nous parler du municipal...
M. Gratton: On dit, non, au municipal... M. Rivest: Est-ce
qu'il y a des échevins...? M. Bédard: Pardon?
M. Gratton: On dit non, au municipal. On dit que le municipal ne
devrait pas être exclu. Un membre d'un parti politique municipal ne
devrait pas l'être.
M. Bédard: Peut-être que cela ne venait pas de vous,
mais quelqu'un, à côté de vous, tantôt, parlait du
municipal.
M. Gratton: Non, non, mais c'est ce qu'il vient de dire.
M. Rivest: C'est-à-dire que je parlais, au début,
du municipal, mais mon collègue de Laval me signale, par exemple, qu'un
échevin pourrait faire un excellent président d'élection.
Par contre, par ses fonctions, au niveau municipal, il pourrait être
empêché, si le règlement excluait le monde municipal.
Mme Cuerrier: II me semble que cela peut enlever de la
crédibilité pour l'exercice de son mandat comme tel, au niveau
provincial.
M. Côté: Du côté municipal, si vous
voulez, c'est seulement une réflexion, ce n'est pas une opinion
définitive. Mais, dans un autre projet de loi qui est à
l'étude à l'Assemblée nationale, qui se
réfère à la loi 44, il est prévu que le directeur
général des élections peut apporter de l'aide
j'emploie l'expression comme ça, parce que je n'ai pas le
mot-à-mot au président d'élection municipale. Une
des façons peut-être de le faire, ce sera par
l'intermédiaire, à l'occasion, d'un directeur de scrutin.
M. Lavoie: Je n'ai pas d'opinion catégorique, mais vous
pouvez en avoir, même dans vos... J'aurais une autre question, suite
à la question du député de Vanier. Avez-vous fait une
compilation, à ce jour, des 110 directeurs de scrutin? Combien y en
a-t-il qui ont un diplôme collégial? J'ajouterais à cet
élément un argument...
M. Côté: Non. Excusez, si je réponds un peu
vite, M. Lavoie. Je vous réponds non. Nous avons, évidemment, au
bureau, les informations concernant... Je m'excuse; je me reprends
complètement; c'est l'heure qui est trop avancée, je pense. Nous
avons cette...
M. Lavoie: Si c'est trop avancé, je pense que, pour moi
aussi, c'est trop avancé; il est passé minuit.
M. Côté: ... information. Je n'aurais
peut-être pas dû faire cette remarque. Mais, enfin, je suis
à la disposition de la commission.
M. Lavoie: D'accord, moi aussi, je crois que c'est
énorme.
M. Côté: Nous avons sûrement cette information
au bureau.
M. Lavoie: Cela fait quatre heures et demie qu'on
siège.
M. Rivest: Là-dessus, j'ajouterais un commentaire sur la
question des diplômes. Etant donné les pouvoirs, au fond, si vous
voulez que les présidents d'élection accomplissent bien leur
devoir... Au paragraphe g), c'est à la satisfaction du président
général des élections. Exiger des qualifications de
scolarité m'apparaît superflu, dans la mesure où une
personne qui peut ne pas avoir le diplôme collégial peut
être un excellent président, peut très bien travailler
à la" satisfaction du président général des
élections. Si, pour des raisons d'insuffisance de qualifications d'ordre
scolaire, vous jugez qu'une personne ne peut pas accomplir la fonction de
président d'élection, une personne en place ou une personne que
vous nommeriez éventuellement, à ce moment, vous avez
l'entière Iiberté. Je trouve que vous allez vous priver, surtout
dans le domaine électoral, d'excellentes ressources, qui, sur le plan
des qualifications scolaires, ne répondraient pas à cette
exigence. Quant à moi, je trouve que, tout en tenant compte du point de
vue du député de Laval sur la situation actuelle, il peut y avoir
d'excellents présidents d'élection qui n'ont pas ces
qualifications. Quant à moi, je l'enlèverais, parce que vous avez
tous les pouvoirs nécessaires et l'autorité nécessaire,
sans avoir cet élément e), pour vous assurer que vous avez des
bons présidents d'élection.
M. Côté: Je trouve vos remarques pertinentes et je
serais disposé à atténuer, tout au moins, la formulation
de l'élément e), si ce n'est pas de le modifier
complètement. Je me rallierais aux voeux des membres de la
commission.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier.
M. Rivest: Je peux faire la proposition de biffer le paragraphe
e) de l'article 201, et de renuméroter en conséquence ou, enfin,
de redésigner les paragraphes en conséquence.
M. Côté: II y aurait seulement un petit point, M.
Rivest. Je voudrais apporter un éclaircissement: il y avait
évidemment une équivalence qui était prévue. Je
suis prêt à rejoindre votre suggestion.
M. Bédard: M. le directeur des élections, il y
aurait peut-être possibilité d'atténuer dans le sens... On
dit: Posséder un diplôme d'études collégiales ou
l'équivalent. On parle d'équivalent.
M. Rivest: Le seul point que j'ai, c'est que ça devient un
critère de scolarité, de toute manière.
M. Bédard: Si on ajoutait le mot "expérience ".
M. Lavoie: Qui va déterminer que
l'expérience...
M. Rivest: Comment une expérience peut-elle être
équivalente à un critère de scolarité?
M. Bédard: Dans la fonction publique, on voit
régulièrement ça. Cela m'est venu à l'idée
parce que, dans la fonction publique, on demande souvent certains
diplômes...
M. Rivest: Je trouve qu'on n'en a pas besoin. Fondamentalement,
je trouve qu'on n'en a pas besoin. Le directeur général des
élections a tous les pouvoirs nécessaires pour s'assurer qu'il y
ait de bons présidents d'élection. Un des gros points,
finalement, vous le savez très bien, dans la conduite des
présidents d'élection il y a des connaissances minimales,
bien entendu, bien sûr, qu'il faut avoir mais un des gros points,
c'est peut-être d'avoir un bon diplôme en relations humaines.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Vanier. (0 h 30)
M. Bertrand: M. le Président, si j'ai fait la remarque
tantôt, c'est que je me posais des questions moi aussi. Et, plus que
ça, c'est aussi sur les remarques qui ont été faites par
l'Opposition relativement aux responsabilités au niveau municipal.
On va partir du vécu de tout le monde. Je m'inspire du cas de
notre propre président d'élection, dans notre comté, qui
est le maire d'une municipalité, et qui n'a pas de diplôme
d'études collégiales. Je pense que tous les partis politiques,
à l'intérieur de cette circonscription, seraient d'accord pour le
suggérer auprès du directeur général des
élections comme étant un excellent président
d'élection, ayant accompli son travail de façon extrêmement
efficace, selon les règles les plus strictes de la
neutralité.
Maintenant, j'avoue que, effectivement, il y a toujours des questions
qui peuvent se poser; par exemple, quand vient le temps de nommer un certain
nombre d'officiers d'élection, en temps de période
électorale ou quoi que ce soit, quand vous êtes amenés
à nommer des citoyens de votre propre municipalité, qui vont
devenir en même temps de futurs électeurs, lorsque vous aurez
à vous présenter comme maire ou comme échevin, il y a des
gens qui disent: Est-ce qu'il n'y a pas là une forme de conflit
d'intérêts, du seul fait que la personne, sous son titre de
président d'élection, directeur de scrutin peut donner un certain
nombre de responsabilités lucratives en temps d'élection et, en
même temps, avoir ces gens comme futurs électeurs au moment d'une
élection.
Alors, il y a tout de même un problème qui existe, mais je
prends un cas précis, qui est le nôtre, même si le
problème pourrait théorique-
ment exister et même si effectivement on pourrait inclure des
notions comme diplôme d'études collégiales et ne pas avoir
de participation au niveau municipal. Il peut arriver des cas où une
personne est tout à fait recommandable parce que, effectivement, son
passé, son expérience de plusieurs années
témoignent d'une capacité de se situer au-dessus de la
mêlée politique, malgré certains éléments qui
pourraient porter à discussion. Alors, c'est très
délicat.
M. Rivest: Evidemment, on ne peut pas généraliser,
mais sur le plan de la qualification académique, je suggère, en
tout cas, j'en fais la proposition je ne sais pas si tout le monde est
d'accord qu'on enlève cet élément. J'ai fait la
proposition, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Elle est faite, alors je
demande si l'amendement pour biffer l'alinéa 1 de l'article 201 sera
adopté.
M. Lavoie: Dans le paragraphe b) on pourrait mettre "parti
politique fédéral ou provincial".
M. Bédard: Fédéral et provincial? Si
ça rejoint le consensus, ça va.
Le Président (M. Richard): Est-ce que la motion de M. le
député de Laval sera adoptée pour ajouter
"fédéral et provincial"?
M. Bédard: "... il ne se livrera à aucun travail de
nature partisane...", ça va de soi...
Le Président (M. Richard): Adopté? Alors,
"fédéral et provincial", adopté.
Puis-je me permettre de faire une suggestion de pure forme? A
l'alinéa d), je pense qu'il faudrait éviter d'utiliser
l'expression "sa circonscription électorale" c'est une expression
de député, manifestement ça a été
rédigé par un législateur et dire plutôt "la
circonscription électorale pour laquelle il est désigné"
ou tout simplement "la circonscription électorale", mais...
M. Godin: On pourrait remplacer la lettre "s" par la lettre
"I".
Le Président (M. Richard): Tout simplement, oui. Qui en
fait motion?
Des Voix: ...
Le Président (M. Richard): Adopté. Est-ce que le
règlement no 10...
M. Rivest: Un instant. A l'avant-dernier élément,
dans certaines circonscriptions, à tout le moins, la connaissance de la
langue française et de la langue anglaise peut être un
élément essentiel dans l'exercice des fonctions. Je ne sais pas
si vous pourriez en faire un critère. J'imagine que vous y voyez dans la
pratique. Mais il faut penser aussi à cette dimension et trouver une
formulation comme la connaissance de la langue française et, lorsque le
nombre le justifie, quelque chose de semblable, la connaissance de la langue
anglaise.
M. Bédard: II faut avoir de l'efficacité. Il y a
des circonscriptions où il faut nécessairement que la personne
sache parler anglais.
M. Rivest: Je le sais, c'est ce que je disais. Mais, étant
donné que ça fait aussi partie de la pratique que la personne
soit intègre et qu'on en fait un élément particulier...
C'est très important...
M. Bédard: Ce n'est pas de la même nature.
M. Rivest: Oui, c'est plus important que le ministre...
M. Bédard: Je ne dis pas que ce n'est pas important, je
dis que ce n'est pas de la même nature.
M. Rivest: Mais pourquoi vous opposez-vous à ce que ce
soit indiqué?
M. Bédard: Je n'ai pas dit que je m'y opposais. On a le
droit de réfléchir et d'avoir des opinions. Est-ce qu'on est
condamné à être d'accord avec vous?
M. Rivest: Est-ce que le ministre a terminé sa
réflexion?
M. Bédard: J'ai terminé ma réflexion pour le
moment.
M. Rivest: Je voudrais en faire un élément, une
proposition...
Une Voix: ...
M. Rivest: Non, je la fais. Avoir une connaissance de la langue
française et de la langue anglaise, lorsque le nombre d'électeurs
le justifie.
Une Voix: ... M. Rivest: Non.
M. Bertrand: Non, est-ce que c'est nécessaire, 8%?
M. Rivest: Non, je crois que le directeur général
des élections est en mesure d'exercer son jugement.
Le Président (M. Richard): Cela deviendrait quel
alinéa?
M. Rivest: Cela deviendrait l'alinéa 1), puisqu'on a
biffé un alinéa. Ce serait le dernier alinéa.
Le Président (M. Richard): Est-ce que l'amendement...
M. Bertrand: Pouvez-vous le lire?
Le Président (M. Richard): Ajouter: "avoir une
connaissance de l'anglais..."
M. Bertrand: Non, ce n'est pas ça.
Le Président (M. Richard): ... "du français et de
l'anglais, lorsque le nombre d'électeurs le justifie".
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais savoir quelle
est la formulation exacte du député de Jean-Talon.
Le Président (M. Richard): Pourriez-vous
répéter votre formulation?
M. Rivest: "Avoir la connaissance de la langue française
et de la langue anglaise, lorsque le nombre d'électeurs anglophones le
justifie."
Le Président (M. Richard): C'est boiteux, comme
formulation.
M. Rivest: M. le Président, je vous donne l'idée,
mais vous êtes un formaliste tellement remarquable!
M. Bertrand: C'est la formule de M. Davis, de l'Ontario. Cela n'a
pas été loin!
M. Rivest: Ce n'est pas exactement ça, il l'avait mieux
que moi. Il avait des propositions très intéressantes. Il y avait
une formulation très intéressante dans le livre beige à ce
titre. Malheureusement, je n'ai pas mon document ce soir, mais je pense que le
président est en train de...
M. Bertrand: II est important, M. le Président...
M. Bédard: II l'avait mieux que vous, mais ça n'a
pas donné grand résultat.
M. Bertrand: ... que les derniers mots: "lorsque le nombre
d'électeurs le justifie", se rapportent à la langue anglaise et
non pas aux deux.
M. Rivest: C'est ce que j'essayais de faire.
M. Bédard: C'est pour les électeurs
anglophones...
M. Bertrand: C'est dans ce sens-là. M. Lavoie: Dans
ce dernier cas...
M. Rivest: Voilà! Donc, avoir la connaissance de la langue
française et de la langue anglaise, lorsque... M. le Président,
faites donc un effort. Lâchez les feux et rédigez ça.
Le Président (M. Richard): Moi, je dirais ceci, tout
simplement, ce serait plus simple: Etre bilingue, lorsque le contexte
socioculturel de la circonscription le justifie.
M. Bertrand: Ah non! Très très mauvais!
M. Rivest: Très mauvais. Bon, laissez-moi deux secondes,
je vais le faire.
M. Bertrand: Bilingue, cela peut être le français et
le grec. Il y a des comtés où il se parle plus de grec que
d'anglais.
Mme Cuerrier: M. le Président, si vous me le
permettez...
M. Rivest: Tiens, voilà. Oui, allez-y, madame. Allez-y, je
vais finir.
Mme Cuerrier: D'accord, si vous voulez. On est en train de
discuter de votre motion; je n'ai pas l'intention d'intervenir
là-dessus. C'est juste parce que je voulais meubler le silence.
M. Rivest: Bon. "Avoir la connaissance de la langue
française et, lorsque le nombre d'électeurs de langue anglaise le
justifie, avoir la connaissance de la langue anglaise."
Le Président (M. Richard): Pourquoi ne faites-vous pas 1)
et m)?
M. Rivest: C'est ce qu'on m'a suggéré.
Le Président (M. Richard): Oui, et je trouve ça
brillant.
M. Rivest: C'est de la part de M. Pitre.
Le Président (M. Richard): Oui, et je trouve ça
brillant; 1) avoir la connaissance de la langue française et m)
comme amendement lorsque le nombre d'électeurs de langue anglaise
le justifie, avoir la connaissance de la langue anglaise.
M. Rivest: Avoir la connaissance de la langue anglaise.
Très bien, M. le Président. Est-ce que ça va comme
ça?
M. Bédard: Dans le contexte du fédéralisme
renouvelé, nous sommes très ouverts.
M. Côté: Si vous me le permettez, M. le
Président, on attire mon attention sur un point d'interrogation. On ne
connaît pas la réponse parce que nous n'avons pas la loi devant
nous. Mes collègues se demandent si cela n'irait pas à rencontre
de la Charte des droits et libertés de la personne, cette exigence.
M. Rivest: De la Charte des droits et libertés de la
personne, au contraire; de la Charte de la langue française, je ne pense
pas. Des droits et libertés de la personne...
M. Côté: C'est la question qu'on se pose, mais comme
je vous dis...
M. Rivest: ... en vertu de quel principe? On accorde des droits
aux individus qui sont de l'une
ou l'autre des deux grandes dénominations linguistiques du
Québec. En quoi cela est-il restrictif?
M. Côté: Le seul point que je vous mentionne, M.
Rivest, c'est qu'on se pose la question. Je n'ai pas la réponse du tout.
On se demande s'il n'y a pas dans la charte une disposition qui...
M. Bédard: Nous blâmerons le député de
Jean-Talon, si c'est le cas.
M. Rivest: A l'avance, je ne crains nullement d'assumer les
blâmes de la commission à ce sujet.
M. Bertrand: Atteinte aux libertés individuelles.
M. Côté: Pardon?
M. Rivest: C'est parce que je réponds au ministre.
M. Bertrand: Atteinte aux libertés individuelles.
M. Bédard: Discrimination par la langue.
M. Bertrand: II faudrait refuser cet amendement, M. le
Président, parce que l'électeur est censé connaître
le français.
Le Président (M. Richard): Alors, est-ce que l'amendement
de M. le député de Jean-Talon sera adopté? Je le lis. On
ajouterait l'alinéa 1) qui serait: "avoir la connaissance de la langue
française", et l'alinéa m): "avoir la connaissance de la langue
anglaise, lorsque le nombre d'électeurs anglophones le justifie".
Est-ce que cet amendement sera adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté.
M. Lavoie: Oh! la la! Cela a été difficile, pour le
ministre, hein? Ouf!
M. Bédard: Je pense à tous les débats que
cela va donner "lorsque le nombre le justifie ".
Le Président (M. Richard): A l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que le règlement no 10, concernant les conditions
d'exercice des fonctions de directeur du scrutin, sera adopté?
Mme Cuerrier: M. le Président, je voudrais juste rappeler
que, souvent, le travail d'un président d'élection est un travail
à temps partiel et qu'au moment de la nomination on pourrait
peut-être penser qu'il y a des femmes à la maison qui pourraient
se rendre disponibles dans les périodes où le travail est plus
intensif et qu'elles pourraient peut-être accepter. Surtout que, en
général, elles sont minutieuses, efficaces et qu'elles sont
attentives aux gens. En général.
M. Bertrand: Sexisme. Déclaration sexiste.
Mme Cuerrier: J'ai dit en général. M.
Bédard: Adopté.
Mme Cuerrier: Je ne généralise pas tout à
fait, dans ce temps-là.
Le Président (M. Richard): Alors le règlement no 10
est adopté?
M. le directeur général, au nom de la commission, je vous
remercie de vous être prêté, vous et vos collaborateurs,
avec une remarquable courtoisie à cette séance, longue et ardue,
de la commission permanente de l'Assemblée nationale. Merci à
tous. Je tiens pour acquis que la commission ajourne ses travaux sine die. Vous
pouvez tous aller voir le feu, maintenant.
M. Côté: Merci, M. le Président.
Fin de la séance à 0 h 45