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(Quinze heures quinze minutes)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
La commission de l'Assemblée nationale se réunit pour
continuer, dans une nouvelle séance, à étudier article par
article le projet de loi no 110.
Les membres de la commission pour la présente séance sont:
M. Baril (Arthabaska) remplacé par M. Grégoire (Frontenac); M.
Bertrand (Vanier), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Blank (Saint-Louis), M.
Bordeleau (Abitibi-Est), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Guay (Taschereau), M. Gratton (Gatineau), M. Jolivet
(Laviolette), M. Lachapelle (Dorion), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M.
Mailloux (Charlevoix), M. Lachance (Bellechasse), M. Pagé (Portneuf), M.
Paradis (Brome-Missisquoi), M. Rancourt (Saint-François) et M.
Vaillancourt (Jonquière).
Indemnités (suite)
Nous en étions, hier, à six heures, à
étudier un amendement qui avait été proposé pour
l'article 3 ayant pour objet d'ajouter, à la fin, l'aliéna
suivant: "Ce taux d'augmentation ne peut toutefois excéder 5%."
Motion d'amendement à l'article 3
(suite)
M. Blank: Sur cette question, je veux seulement lire quelque
chose que j'ai reçu ce matin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: C'est tiré de Parliamentary Newsletter du
Commonwealth Parliamentary Association. Il y a quelque chose qui touche
justement ce sujet, il paraît que, en Angleterre, on étudie
maintenant la question du salaire des députés. Ils ont
décidé que le salaire des députés serait
réétabli tous les quatre ans mais je veux vous lire l'article qui
est en anglais. "At Westminster, the government has accepted a recommendation
from a top-salary review body that the MP's salary should be reviewed in the
fourth year of every Parliament. For the current year, the Leader of the House,
Mr. John Biffen asked MP's to accept a 4% increase in line with the government
policy for the public sector. Mr Biffen stated that the proposal that the MP's
pay should increase automatically every year by reference to earnings of other
public service groups was not acceptable to the government."
Cela veut dire que, pour les quatre prochaines années, c'est 4%.
Cela est conforme à l'amendement du député de
Marguerite-Bourgeoys qui dit que "nonobstant l'indexation, c'est limité
à 5%". En Angleterre, c'est 4%. En parlant des salaires, dans le
même Newsletter, on parle des autres pays du Commonwealth, c'est
intéressant. "Datuk Seri Mahathir Mohamad, Prime Minister of Malaysia,
announced on June 12th that he would cut the pay and certain perka of
ministers, deputy-ministers and parliamentary secretaries. We are having the
pay cut not because of the recession, I just feel we are highly paid. Dr.
Mohamed and Datuk Musa Hitom cut their salaries by a 1000 $ each. The Chief
Minister of Sarawak" - un autre pays - "stated on June 9th that as of the 1st
of July State Ministers and their assistants would have a 10% cut in salary."
Un autre pays: "President Shagari of Nigeria made a cut in his own salary and
those of ministers and advisors and parliamentary assistants of 12.5% as part
of the austerity measures to combat an economic crisis."
Partout, on coupe, ici, on augmente.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, M.
le député de Taschereau.
M. Guay: En deux mots, ici, on n'augmente pas. Ici, on coupe
également les pensions des députés à coups de 20
000 $ par année.
M. Blank: On ne parle pas des pensions, on parle des
salaires.
M. Guay: Les salaires, cela va de pair.
M. Blank: Ne mélangez pas les carottes avec les...
M. Guay: Depuis quand les salaires et les avantages sociaux
sont-ils distincts? Tout va ensemble et cela forme un tout.
M. Bertrand: En tout cas, je retiens un autre point du
communiqué que nous a lu le député de Saint-Louis. "In
line with public
sector..."
M. Blank: Non, non. Ils refusent d'être "in line with the
public sector". "Mr. Biffen stated that the proposal that the MP's pay should
increase automatically every year by reference to earnings of other public
service groups was not acceptable to the government." Ce sont 4%, point.
M. Lalonde: M. le Président, nous avons, je pense,
établi notre point, hier, en ce qui concerne l'augmentation des
salaires. Nous avons présenté plusieurs amendements dans le but
de geler le salaire des députés pour l'année prochaine de
sorte que, à la fin de l'année prochaine, le Parlement se penche
une autre fois sur cette question en fonction de la situation
économique. Maintenant, le gouvernement semble s'entêter à
conserver cette politique incohérente de refuser de faire les sacrifices
qu'il impose aux autres. Alors, puisque c'est la position du gouvernement, nous
en prenons acte et nous verrons ce qu'en pensera la population.
Le Président (M. Lachance): Alors, est-ce que l'amendement
présenté par le député de Marguerite-Bourgeoys est
adopté?
M. Lalonde: Vote à main levée, s'il vous
plaît, ou appel des noms, comme vous dites.
Une voix: Appel des noms.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est comme suit:
"Ce taux d'augmentation ne peut toutefois excéder 5%." Alors, M.
Grégoire?
M. Grégoire: Contre l'amendement.
Le Président (M. Lachance): M. Bisaillon?
M. Bisaillon: Contre.
Le Président (M. Lachance): M. Blank?
M. Blank: Pour.
Le Président (M. Lachance): M. Brassard?
M. Brassard: Contre.
Le Président (M. Lachance): M. Guay?
M. Guay: Contre.
Le Président (M. Lachance): M. Lalonde?
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Lachance): M. Bertrand?
M. Bertrand: Contre.
M. Bisaillon: Est-ce que le vote est terminé?
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Sainte-Marie. Le résultat est de 5 contre, 2
pour. Donc, l'amendement est rejeté.
Motion d'amendement à l'article 3
M. Bisaillon: M. le Président, toujours à l'article
3, pour être conséquent avec l'intervention que j'ai faite sur cet
article hier, je voudrais proposer un amendement: Qu'on modifie le début
du paragraphe 3 en changeant 1984 par 1985.
Alors, je ne reprendrai pas toute l'argumentation que j'ai donnée
hier. Je reconnais l'importance de cet article et le fait qu'il réponde
aux voeux déjà exprimés dans des sous-commissions et des
commissions parlementaires quant à un mécanisme de progression
automatique du salaire sans que cela revienne constamment à
l'Assemblée nationale, mais je prétends que, pour s'aligner sur
ce qui a été fait et compte tenu du contexte dans lequel on le
fait, il faut dire 1985 plutôt que 1984. Cela réfère aussi
aux explications que j'ai fournies compte tenu du fait que, dans les secteurs
public et parapublic, il y a eu des réductions de salaire, en plus d'une
limitation dans les augmentations, ce qui fait que le salaire de juin 1982,
pour quelqu'un qui est dans les secteurs public et parapublic - en haut de 20
000 $, évidemment - se retrouvera à peu près identique en
janvier 1985. Donc, je me base sur la même date pour faire cet
amendement.
Le Président (M. Lachance): Alors, si je comprends bien,
M. le député de Sainte-Marie, l'amendement est le suivant:
À l'article 3, au premier alinéa, à la première
ligne, remplacer 1984 par 1985.
M. Bertrand: Nous voterons contre pour les mêmes raisons
que celles que nous avons invoquées hier lorsque, si ma mémoire
est bonne, un amendement a été apporté qui faisait
état de l'année 1986 plutôt que de l'année 1984 ou
1985 et aussi par souci de cohérence, me rappelant qu'effectivement nous
avons adopté un projet de loi qui introduit la notion d'augmentation sur
la base de l'indice des prix à la consommation dans le secteur public
à compter du 1er janvier 1984.
M. Lalonde: M. le Président, je pense
que je voterai en faveur de cet amendement, même s'il est
incomplet, parce qu'il aura au moins pour effet de repousser l'indexation d'une
année et, entre-temps, on pourra revoir toute la question.
M. Blank: Pour les mêmes raisons, je voterai pour cet
amendement.
M. Guay: Pour les mêmes raisons que le leader du
gouvernement a données, je voterai contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
je comprends...
Une voix: On est à l'étape du vote? M. Lalonde:
Question préalable.
M. Brassard: Pour les mêmes raisons que le
député de Taschereau et le leader du gouvernement, je voterai
contre.
M. Grégoire: Pour les mêmes raisons que le
député de Lac-Saint-Jean, le député de Taschereau
et le leader du gouvernement, je voterai contre.
M. Lalonde: Tout le monde a voté, M. le
Président?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que je dois comprendre que je dois appeler le vote? Est-ce que la motion du
"député d'amendement..."
M. Lalonde: Du député d'amendement?
M. Bertrand: Vous avez le même problème que moi,
vous.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
projet de loi, s'il vous plaît!
M. Bertrand: Cela est vrai, par exemple!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
est-ce que la motion d'amendement du député de Sainte-Marie sera
adoptée?
M. Guay: Elle est rejetée.
Une voix: Vous riez plus mal que lui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Rejeté sur division. Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Lalonde: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt,
Jonquière): L'article 3 est adopté sur division.
Article 4?
M. Lalonde: Adopté. C'est la même chose que ce qui
existe actuellement dans la Loi sur la Législature. C'est le
multiple?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bisaillon: M. le Président, pourriez-vous me donner la
liste des amendements qui ont déjà été votés
à l'article 1 et à l'article 2, pour que je les prenne en
note?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
pourriez adresser votre demande à ceux qui présentent des
amendements, parce que la présidence ne conserve que ceux qui sont
adoptés.
M. Bisaillon: Je veux savoir ceux qui ont été
adoptés; je ne veux pas savoir ceux qui ne sont pas adoptés.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II n'y a
aucun amendement, à ce jour.
M. Bisaillon: Aucun amendement adopté, M. le
Président? C'est épouvantable. Trois heures à essayer de
faire comprendre raison.
M. Lalonde: C'est pour cela que cela a pris du temps. Si cela
avait été adopté, on serait rendu plus loin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
m'informe que l'article 4 est une reproduction d'un article qui est
déjà dans la Loi sur l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: L'article 70 actuel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
4, adopté. Article 5?
M. Lalonde: M. le Président, l'article 5 ferait
frémir les travailleurs des secteurs public et parapublic. S'ils avaient
eu cet article dans la loi, on n'aurait pas pu voir la chirurgie des lois 70 et
105. C'est beau, n'est-ce pas? On se donne des protections juridiques pour que
notre salaire ne soit pas inférieur à celui de l'année
précédente, mais on les refuse à d'autres travailleurs.
C'est pour cette raison que je vais voter contre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 5 est-il adopté sur division?
M. Lalonde: Adopté sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 5, adopté sur division. Article 6?
M. Lalonde: C'est la reproduction de l'article 71, n'est-ce
pas?
Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
c'est exactement cela, je pense.
M. Bertrand: Au cas où il y aurait un vide juridique, il
faut avoir ce genre de disposition.
M. Lalonde: Oui. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
6, adopté. Article 7?
M. Bertrand: J'aurais un amendement, M. le
Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Bertrand: ... au premier paragraphe, relativement à
l'indemnité additionnelle du président de l'Assemblée
nationale.
M. Lalonde: On pourrait la baisser à 50%.
M. Bertrand: Mais, après avoir pris avis auprès de
certains groupes...
M. Lalonde: De pression? Une voix: II n'est pas
sûr.
M. Grégoire: Quand le président est directement mis
en cause, on invoque l'article 46.
M. Lalonde: Qu'en pensez-vous?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je vais
invoquer une question de privilège.
M. Grégoire: M. le Président, est-ce qu'on peut
invoquer l'article 46 pour vous demander de laisser la place pendant qu'on va
être sur cet article?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
comprends que vous n'avez pas d'amendement, M. le leader du gouvernement. M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, j'aurais une question
à poser au leader du gouvernement, concernant l'article 7. On voit
à l'article 7 les différentes indemnités additionnelles
qui sont versées selon les différents types de fonctions, mais
nulle part, dans l'article 7, on ne voit apparaître l'idée que
cela n'est pas cumulatif. Dans l'idée du leader du gouvernement, ces
indemnités annuelles peuvent-elles être cumulatives? Autrement
dit, quelqu'un, par exemple, qui serait whip adjoint et qui, en même
temps, agirait comme président ou vice-président d'une
commission, aurait-il les deux indemnités? Il me semble que ce
n'était pas ce qui existait dans l'ancienne loi; cela me semble avoir
été oublié en cours de route.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
m'informe qu'actuellement il n'y a absolument rien dans la loi qui
empêche le cumul des deux fonctions ou d'autres fonctions. Donc, la
personne pourrait être whip adjoint et, pas vice-président de
l'Assemblée nationale...
M. Lalonde: Leader adjoint.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ...
leader ajoint ou vice-président de commission. Mais, on me dit que c'est
la coutume et l'habitude qui font en sorte que jamais personne n'a
touché deux indemnités, même si on a pu cumuler deux
fonctions, jamais.
M. Lalonde: Mais, ce n'est pas la loi qui le disait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, ce
n'est pas la loi qui le dit. La loi est muette là-dessus.
M. Bertrand: M. le Président, il y a certains des
paragraphes qui indiquent, entre autres,...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Quand je
parle de la loi, je parle de la loi actuelle.
M. Bertrand: Je prends le quatorzièmement, par exemple:
"Le député qui est membre du Bureau de l'Assemblé
nationale, reçoit sur une base annuelle une indemnité
égale à 5% de l'indemnité annuelle, sauf s'il
reçoit déjà une indemnité en vertu du
présent article ou de l'article 7 de la Loi sur l'exécutif".
Alors, on en fait mention ici.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
seulement pour les membres du bureau. (15 h 30)
M. Bertrand: Oui, mais je comprends ce que veut dire le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Mais comme on en fait mention, à l'article 7
quatorzièmement, pour les membres du Bureau de l'Assemblée
nationale, il me semble que, dans l'esprit du reste de l'article, c'est ce
qu'on devait vouloir dire. Alors, pourquoi ne le dit-on pas pour l'ensemble des
fonctions, surtout à partir du moment où on sait que la coutume a
fait que jamais il n'y a eu de cumul?
M. Lalonde: Moi, j'ai toujours compris qu'il y avait une
interdiction, inscrite dans la loi ou traditionnelle, de recevoir plus d'une
indemnité additionnelle. Je n'aurais pas d'objection à ce qu'on
le mette dans la loi. Mais la raison pour laquelle ce n'est pas dans la loi,
c'est probablement parce que cela ne s'est jamais présenté. Mais
je n'aurais pas d'objection à le mettre dans la loi.
M. Bisaillon: La duplication des fonctions, cela peut...
M. Lalonde: Cela pourrait se présenter.
M. Guay: Si je prends mon cas, je suis leader parlementaire
adjoint et adjoint parlementaire, deux fonctions
rémunérées.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
un exemple...
Une voix: Voulez-vous envoyer un compte?
M. Guay: Non, non, n'ayez crainte.
M. Bertrand: Au même ministre. Je veille au grain.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On me
dit qu'il y a un exemple, au moins un, dans le Parlement actuel. M. Vaugeois
est président d'une commission, il a été élu
président d'une commission. Je pense qu'il occupe également le
poste d'adjoint parlementaire, mais il ne reçoit qu'une
indemnité. Il reçoit probablement la plus haute, celle d'adjoint
parlementaire.
M. Bertrand: M. le Président, nous sommes prêts
à regarder cela de ce côté-ci, sans pour autant... Comment
dirais-je, oui, peut-être que techniquement on pourrait suspendre
l'adoption de l'article. Nous sommes prêts à envisager ce qu'on
pourrait appeler un paragraphe de portée générale ou un
article de portée générale.
M. Blank: N'y a-t-il pas quelque chose dans la Loi sur
l'exécutif qui parle du ministre qui a deux ministères?
Une voix: Oui, mais cela s'applique seulement aux ministres.
M. Blank: On peut avoir le même article ici.
M. Bertrand: On va regarder cela.
M. Bisaillon: De toute façon, on peut effectivement
suspendre l'article.
M. Bertrand: Je sais que c'est le cas d'Alain Marcoux, c'est
aussi mon cas.
M. Blank: Non, mais je pense qu'il y a quelque chose dans la Loi
sur l'exécutif.
M. Bisaillon: M. le Président, je n'ai pas soulevé
cette question pour qu'on fasse un bilan des cas qui existent. Je n'ai pas
posé la question à partir de cas qui existent. Je dis seulement:
Est-ce qu'on peut regarder cela? En même temps, est-ce qu'on pourrait
aussi parler de la durée? Il n'en est pas fait mention non plus, je ne
pense pas, en tout cas, à ma connaissance. À quel moment se verse
l'indemnité annuelle? Supposons que quelqu'un est là seulement
pour six mois, est-ce qu'il reçoit l'indemnité seulement pour six
mois?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
bien oui.
M. Bisaillon: J'aimerais voir l'article qui le dit.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
sur une base annuelle.
M. Bertrand: C'est très simple, M. le député
de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: J'aime les choses simples, mais vous avez vu
que...
M. Bertrand: La période d'occupation du poste est, en
fait, le critère utilisé. Quand on réfère ensuite
au pourcentage auquel a droit la personne sur une base annuelle, c'est
évident que, lorsqu'on dit sur une base annuelle, implicitement, on
indique qu'il faut faire un calcul de la période de temps où la
personne occupe la fonction.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela
vous dérange-t-il lorsque la présidence intervient dans le
débat?
M. Lalonde: Cela nous fait un grand plaisir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Seulement pour votre information...
M. Bertrand: Cela fait partie de la réforme parlementaire,
M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): ... à l'article 7 de la Loi sur l'exécutif, on dit,
par exemple: Si le premier ministre occupe en même temps une des charges
énumérées dans l'article 4, il n'a droit à aucune
autre indemnité et allocation pour frais de représentation que
celle attachée à la fonction de premier ministre. Pour le premier
ministre, c'est très clairement exprimé. On parle du premier
ministre.
M. Bertrand: Je répète qu'on va regarder cela, M.
le Président, pour voir s'il n'y a pas moyen de...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
en ce qui concerne les autres paragraphes de l'article 7...
M. Bertrand: Je ne sais pas si c'est à ce moment-ci qu'il
conviendrait que je fasse l'amendement, M. le Président, ou bien si
c'est par concordance ensuite que l'amendement se fait. Je m'excuse
auprès de mes amis légistes qui sont avec moi, mais, dans le
projet de loi no 90, lorsque nous y parviendrons, j'apporterai un amendement
à l'article relatif aux adjoints parlementaires. J'expliquerai, à
ce moment-là, le sens de la modification qui, au départ, n'en
apparaîtra pas une véritablement aux yeux des parlementaires, mais
qui devra être expliquée par la suite. Il s'agit de remplacer le
mot "adjoint parlementaire" par "secrétaire parlementaire".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
qu'on peut voir aux deux. C'est le mot adjoint qui est
éliminé.
M. Lalonde: Est-ce que c'est sérieux cela? Quelle est
l'idée? Pourquoi? Pour plagier Ottawa, quoi?
M. Bertrand: L'idée est la suivante. Ce n'est pas
indiqué comme tel dans ce projet de loi no 110, c'est le projet de loi
90 qui y fait référence, mais il est de l'intention du
gouvernement de faire en sorte que, dans un esprit de réforme qui
présiderait à toute cette notion, dans un avenir que je ne peux
pas déterminer pour l'instant, les fonctions, les
responsabilités, le rôle qu'assumeront ceux qu'on a appelés
jusqu'à maintenant des adjoints parlementaires seront modifiés.
Ainsi, par exemple, si le premier ministre décide de procéder
à la nomination de certains secrétaires parlementaires, ces
personnes se verraient confier - ce qui n'est pas le cas à l'heure
actuelle - des mandats plus précis qu'ils ne l'étaient dans le
passé. Et cela se ferait par l'adoption au Conseil des ministres d'un
décret nommant une personne secrétaire parlementaire et
définissant de façon beaucoup plus précise le mandat, le
rôle, la fonction de cette personne qui serait attachée,
évidemment, à un ministre. Cela, ce n'est pas dans la loi. Mais
comme je pense que tout amendement proposé mérite une
explication, je voulais simplement indiquer quel était le sens de la
réforme que le gouvernement comptait apporter au niveau de ces fonctions
d'adjoint parlementaire.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce qu'on ne devrait pas
en discuter plutôt dans la loi 90? Ce n'est pas que je veuille soulever
une question de règlement sur la pertinence, mais la discussion va
fatalement être un peu boiteuse puisqu'on n'a pas ici devant nous
l'article qui concerne le mandat, les pouvoirs du secrétaire
parlementaire et je me demande si le leader du gouvernement a consulté
le vice-premier ministre là-dessus. Le vice-premier ministre avait des
descriptions de la tâche de l'adjoint parlementaire un peu
différentes de sorte qu'au lieu de secrétaire parlementaire, on
pourrait l'appeler le chauffeur parlementaire ou le portier parlementaire ou le
coupeur de rubans. De la façon dont il décrivait ce que l'adjoint
parlementaire faisait, c'était plutôt dans ce sens. Je ne sais pas
si le leader du gouvernement a consulté le vice-premier ministre, qui a
des choses à dire là-dessus certainement.
M. Grégoire: Est-ce l'amendement qui est proposé,
à l'heure actuelle?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non.
M. Bertrand: En 1974, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Dans ce temps-là.
M. Grégoire: II s'agit qu'on s'entende sur ce qu'il pense
maintenant de ce rôle.
M. Lalonde: Vous le ferez par concordance.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
7, suspendu. Article 8?
M. Bertrand: Adopté. M. le Président, je voudrais
indiquer qu'à l'article 7 on a introduit une indemnité
additionnelle pour les vice-présidents, mais cela, c'est dans le cadre
de la réforme parlementaire dans laquelle on s'est engagés.
M. Lalonde: Où cela? À l'article 7? Il n'y a rien
là-dedans.
M. Bertrand: Treizièmement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Moi,
dans mon projet de loi, il y a deux articles 7.
M. Lalonde: II y a quatorze sous-paragraphes à l'article 7
et, l'article 7 étant suspendu, tous les quatorze paragraphes sont
suspendus, à moins que vous ne vouliez qu'on en parle quand
même.
M. Bertrand: Je pensais qu'on en parlait.
M. Lalonde: On en parlera quand on pourra en parler.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
8?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: Cela a l'air d'une disposition transitoire, cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
9?
M. Bertrand: C'est comme l'autre article.
M. Guay: C'est quoi, l'article 9?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 9 est l'actuel article 78 de la loi.
M. Guay: Qu'est-ce que le chiffre 7 fait là?
M. Lalonde: C'est le septième paragraphe.
M. Bertrand: C'est la page qui porte un peu à confusion.
Cela va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 9 est la reproduction intégrale...
M. Lalonde: ... de l'article 78 actuel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
voilà.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
9, adopté. Article 10?
M. Lalonde: Quelle est la raison d'indexer cette allocation?
M. Bertrand: Là aussi, c'est un fameux débat. Quand
on lit les articles de journaux et qu'on constate que, chaque fois qu'on parle
du salaire du député, on dit toujours 35 000 $ plus 7 500 $, qui
est l'allocation de dépenses non imposable, on dit que le salaire du
député est de 42 500 $. Or, nous considérons que
l'allocation de dépenses, qui n'a pas été modifiée
depuis 1978, si ma mémoire est bonne, et qui, avant, ne l'avait pas
été depuis 1971... Même à une certaine
époque, je me rappelle qu'elle était à 7 140 $ et qu'elle
a été réduite à 7 000 $, puis elle est
remontée à 7 500 $. Comme il s'agit d'allocation de
dépenses et comme les députés ont des dépenses qui
augmentent d'année en année, et Dieu sait à quel point
dans plusieurs discours des députés ont fait valoir le fait que
ces dépenses... Je sais que ce n'est pas visé par cet article,
mais on n'a qu'à penser, par exemple, à la commission de
régie interne où on révise d'année en année
maintenant...
Une voix: De mois en mois.
M. Bertrand: ... oui, la question du loyer à Québec
pour ceux qui viennent de l'extérieur. Pour les dépenses, c'est
le même principe qui s'applique.
M. Lalonde: Autrement dit, ce n'est pas un avantage qui va au
député. C'est simplement reconnaître que les frais que cet
article doit couvrir ont souffert un taux d'augmentation régulier, mais
il n'y a pas d'avantage personnel pour le député.
M. Bertrand: C'est ça. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Par ailleurs, à partir du moment où
on dit que tous les ans ce serait revérifié selon un
critère qui est là, est-ce qu'il n'y a pas des années
où, effectivement, cela pourrait être supérieur aux
dépenses effectivement encourues? Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de
mettre une réserve à cela en disant: Sous réserve d'une
limite imposée par le Bureau de l'Assemblée nationale?
M. Bertrand: II faut dire que le Bureau de l'Assemblée
nationale aura toutes les responsabilités qu'a en ce moment la
commission de régie interne, plus d'autres responsabilités
effectivement qu'on lui ajoute dans la loi 90. Il y a donc plusieurs
éléments sur lesquels le Bureau de l'Assemblée nationale
pourra intervenir, sauf, bien sûr, sur cette allocation de
dépenses.
Je sais que cela a été discuté chez nous - il y en
avait qui étaient pour et d'autres contre - de prendre cette allocation
de dépenses, de la sortir de la loi comme telle, d'indiquer qu'il y a,
par ailleurs, une allocation de dépenses pour les députés,
mais
que le Bureau de l'Assemblée nationale se voie confier la
responsabilité, d'année en année, de décider de
l'augmentation de cette allocation de dépenses. Comme c'est, tout de
même, un montant important qui est là depuis très longtemps
dans la Loi sur la Législature et qu'au-delà de ces 7 500 $ le
Bureau de l'Assemblée nationale a d'autres responsabilités quant
à certains frais que doivent encourir les députés pour un
certain nombre de choses il nous paraît bon de laisser dans la loi
l'allocation de dépenses, mais de lui fixer effectivement un
critère d'augmentation qui ne soit pas laissé à la
discrétion du bureau. Il y avait un choix à faire et on a fait
celui-là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè
re):
Article 10, adopté. Article 11? (15 h 45)
Allocation de transition
M. Lalonde: À l'article 11, si je comprends bien, c'est un
changement à la proposition originelle du ministre en octobre. Il y
avait deux allocations de départ: une forfaitaire et l'autre
conditionnelle, et nous en avions discuté en sous-commission et en
public aussi. Je pense que je dois remercier le gouvernement de s'être
rendu, en fait, à nos arguments et à d'autres, j'imagine. Il y
avait aussi des difficultés d'application énormes à
calculer le montant net auquel aurait droit un député à
savoir quels sont les revenus, comment on les vérifie, comment on
contrôle tout cela. Je pense que c'est beaucoup plus modeste et plus
réaliste de faire simplement une allocation forfaitaire de
départ.
Il y a une chose, par exemple, sur laquelle on attire mon attention. Au
cas de départ par déchéance, pourquoi un
député y aurait-il droit?
Une voix: L'inhabilité à siéger?
M. Lalonde: L'inhabilité, bon! Conformément
à l'article 17 de la Loi sur l'Assemblée nationale - on est
fatalement obligé de référer à la loi 90 - un
député qui est déchu, en vertu des articles, pourquoi
aurait-il droit à un an d'allocation?
Une voix: C'est ce qui s'applique dans le cas de la pension.
M. Lalonde: À l'article 17, on dit: "Le siège d'un
député à l'Assemblée devient vacant si le
député: premièrement, décède;
deuxièmement, démissionne; troisièmement, est candidat
à une élection fédérale ou à une
élection provinciale dans une autre province; quatrièmement, est
nommé au Sénat." Tout cela, c'est un départ. Il part, il
quitte volontairement. S'il décède, ce n'est pas tout à
fait volontairement. À cinquièmement: "est reconnu coupable de
trahison, coupable ou tenu pour coupable de manoeuvres frauduleuses en
matières électorales." Est-ce qu'il aurait droit à une
année de salaire?
M. Bertrand: À l'article 11, le fait de ne pas mentionner
ce que le député de Marguerite-Bourgeoys dit, c'est une
indication que, dans le cas de déchéance, il n'est pas un
député qui est défait lors d'une élection ou qui
termine un mandat à ce titre sans être candidat à
l'élection qui suit la fin de ce mandat. Donc, il n'a pas droit à
l'allocation de transition.
M. Lalonde: Ah bon! Vous prétendez que le libellé
de l'article 11 est exclusif.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Lalonde: C'est seulement s'il démissionne.
M. Bertrand: C'est cela. M. Lalonde: S'il est
défait. M. Bertrand: C'est cela.
M. Lalonde: Mais les mots "termine un mandat", ce n'est
pas...
M. Bertrand: Non.
M. Lalonde: ... être déchu?
M. Bertrand: Non.
M. Lalonde: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. le député de Bellechasse.
M. Lachance: Oui, M. le Président. J'aimerais demander au
leader du gouvernement le sens de "sans être candidat à
l'élection qui suit". Je ne comprends pas très bien.
M. Bertrand: Imaginons très simplement que, le 13 avril
1986, il y a une élection générale. Le 13 mars 1986, un
mois avant, le député de Bellechasse décide qu'il n'est
pas candidat à cette élection. Il a droit de toucher l'allocation
de transition pour la période de temps correspondant à ses
années de service.
M. Grégoire: Quand il ne se présente plus.
M. Lachance: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. L'article 12?
M. Lalonde: L'article 12, en fait, établit un maximum de
12 mois, un an, de traitement. La proposition originelle était plus
modeste quant à l'allocation forfaitaire, mais elle était suivie
par deux années d'allocation partielle. C'est un peu
généreux, si on compare cela à d'autres secteurs, mais je
pense qu'on doit tenir compte du caractère particulier de la vie
politique et du mandat d'un député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais faire une
suggestion ici. Il y en a qui sont élus députés et qui
peuvent provenir de la fonction publique ou de l'enseignement. Quand leur
mandat est terminé, qu'ils sont battus ou qu'ils se retirent, ils
retournent à l'enseignement. En général, du moins,
après un mandat ou deux, comme enseignants, c'est la
sécurité d'emploi d'après les conventions collectives. Ils
peuvent y retourner. Dans la fonction publique, il y a aussi quelque chose du
genre et on parle de plus en plus d'essayer de faciliter cela. Il y a d'autres
catégories de personnes qui n'ont pas ces avantages. Je pense, par
exemple, à un cultivateur qui s'en vient siéger pendant huit ans.
Il engage un employé pour le remplacer sur sa ferme, mais en
réduit les activités, diminue son troupeau et tout. Il est battu.
Son allocation de transition lui donne tous les quinze jours un montant
égal au salaire qu'il reçoit. En d'autres termes, on le nourrit
tous les quinze jours, mais on ne lui donne pas le moyen de revenir comme il
était avant. Si son allocation lui était versée d'un coup
sec, ce cultivateur...
M. Lalonde: N'est-ce pas dit à l'article 15?
M. Grégoire: Oui, oui, "la période pendant laquelle
s'échelonne le paiement de l'allocation correspond au nombre de mois de
traitement"; on l'échelonne sur plusieurs mois.
M. Lalonde: Pourquoi est-ce que ce ne serait pas payé d'un
seul coup? Les allocations forfaitaires le sont.
M. Grégoire: Alors, si je continue mon...
M. Bertrand: La Loi sur l'impôt.
M. Grégoire: Est-ce que je peux terminer?
M. Lalonde: Je comprends.
M. Grégoire: Alors, il faudrait la lui donner d'un coup
sec. J'en parlais avec un cultivateur: le type qui a abandonné ou vendu
des quotas de lait peut retourner les acheter, parce qu'il a un montant
forfaitaire assez important d'un coup sec. Il peut retourner se chercher des
quotas de lait et se relancer. Là, au lieu de le nourrir tous les quinze
jours, on lui donne la possibilité de le faire de lui-même. C'est
la même chose pour le gars qui est marchand de meubles, qui s'en vient
ici et qui diminue ses activités tranquillement; quand il est
défait ou qu'il s'en retourne chez lui et veut rebâtir son
commerce. S'il a un montant forfaitaire au départ, il peut se relancer
et vivre par lui-même. Mais là, tout ce qu'on fait, c'est qu'on
l'étend sur un an sans lui donner la possibilité réelle de
reprendre là où il en était lorsqu'il est venu comme
député. C'est pour cela que je suggérerais que
l'allocation puisse être versée d'un seul coup. Si le gars veut
l'investir...
M. Bertrand: Ce n'est justement pas le sens de l'allocation de
transition; ce n'est pas un montant pour se lancer en affaires. C'est
l'équivalent d'un revenu prolongé pour permettre une transition
entre une fonction qu'on occupait et une nouvelle fonction qu'on occupera.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac s'il vous plaît, est-ce que je pourrais
émettre une opinion sur l'article 12 tel que libellé? Je n'ai pas
le droit de vote, de toute façon; je n'émettrai par mon opinion
sur ce que vous avez dit. Mais, au niveau de l'impôt, je comprends qu'on
a intitulé cela l'allocation de transition justement pour permettre
à un député qui, par exemple, ne pourrait se trouver un
emploi avant dix mois de profiter pendant un an de son traitement; ce serait
une sorte de sécurité, ce qui est, d'ailleurs, conforme aux
discussions de la sous-commission de l'Assemblée nationale. Mais si, par
hasard, le député en question, qui n'est plus
député et qui reçoit l'allocation selon les barèmes
qui sont mentionnés plus loin, se trouve un autre emploi, est-ce qu'il a
une sorte d'abri fiscal, de protection fiscale? J'ai l'impression qu'on peut
venir chercher cet argent au député durant cette
année-là par le biais de l'impôt. Il y en a qui seront
peut-être plus chanceux que d'autres et se trouveront un emploi, un
travail intéressant au bout de trois ou quatre mois. Au niveau fiscal,
le fisc viendra chercher un très grand pourcentage de cette allocation,
à toutes fins utiles.
Une voix: II est bien mieux de ne pas travailler.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'avais
été informé - je ne sais pas si, dans le projet de loi, il
y a quelque chose dans ce sens - que peut-être qu'il y aurait un sorte de
paiement différé ou je ne sais quoi pour faire en sorte
que...
M. Bertrand: On m'indique ici dans une note qu'au plan fiscal
cette allocation fait partie intégrante des revenus imposables de
l'année de réception, mais avec comme particularité que le
député peut verser, pour chaque année où il a
siégé à l'Assemblée, une somme de 2000 $ dans un
REER et différer ainsi une partie des impôts qui serait autrement
payable.
M. Grégoire: Alors, pour chaque année où il
a siégé, il peut placer 2000 $ sur cette allocation de transition
dans un REER.
M. Lalonde: M. le Président, je pense qu'on ne doit pas
changer la nature de cette disposition. La nature de la disposition, c'est
d'assurer une sécurité matérielle de revenu, d'existence
à un député qui change de vie, pour les raisons qu'on
mentionne là: démission etc. Toutes les autres conditions, il me
semble, devraient s'appliquer au député. C'est un revenu, il doit
payer de l'impôt là-dessus. Il a le droit de profiter des
dispositions des lois fiscales pour abriter une partie de son revenu, mais je
ne pense pas qu'on doive créer de situation particulière ou
particulièrement avantageuse pour les députés. C'est
déjà assez généreux de la façon dont on le
fait.
M. Grégoire: Si c'est cela une situation
particulièrement avantageuse, est-ce qu'on ne pourrait pas...
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ... je veux juste dire que le troisième
paragraphe, d'après moi, le ministre de l'Éducation dirait que
c'est superfétatoire, parce que c'est cela que dit l'article 15:
"L'allocation est versée dès la fin du mandat du
député de façon périodique et à terme
échu, de la même manière que lui était versée
son indemnité."
M. Lalonde: Oui, c'est vrai, c'est la même chose.
M. Bisaillon: Alors, il me semble qu'on pourrait enlever cela.
Étant donné que l'article 12 fixe le montant auquel a droit le
député, la façon dont cela va lui être payé
n'a pas d'affaire dans cet article. L'article 15 le prévoit exactement.
Je proposerais d'enlever les deux dernières lignes de l'article 12.
M. Guay: Ce n'est pas la même chose.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: A priori, cela se ressemble, mais ce n'est pas la
même chose. Le troisième paragraphe de l'article 12 dit que si
quelqu'un a droit à huit mois d'allocation, cela lui est payé sur
une période de huit mois et non pas de douze mois. Tandis que ce que
l'article 15 dit, c'est que cela lui est payé toutes les deux semaines,
mais pendant huit mois.
M. Brassard: C'est complémentaire. M. Guay: Mais
cela se ressemble.
M. Grégoire: Alors, est-ce que le point que je soulevais
viendrait mieux à l'article 15 qu'à cet article? Tout en
acceptant ce que le député de Marguerite-Bourgeoys disait, je me
demandais si à ce moment il n'y aurait pas lieu de laisser, en tenant
compte que cela n'apporte aucun avantage supplémentaire, le choix
à celui qui reçoit l'allocation. Qu'il soit soumis aux
mêmes clauses de l'impôt et tout, si vous voulez, mais que ce soit
au choix de celui qui reçoit.
M. Lalonde: La loi lui permet de faire ce qu'il veut avec ces
fonds. S'il veut faire un placement qui soit protégé par les lois
fiscales, sa liberté est totale.
M. Grégoire: Mais, ce n'est pas ce dont je parle. C'est
qu'il puisse le recevoir d'un seul coup, à son départ,
plutôt que de l'étendre sur un an. Je vous ai cité le cas
du cultivateur qui voudrait, parce qu'il a laissé diminuer ses quotas de
lait pendant sept ou huit ans, remonter d'un coup sec. Ce n'est pas en le
recevant tous les quinze jours qu'il peut aller aux encans où on vend
des quotas de lait. C'est de laisser le choix au gars qui reçoit son
allocation.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'objection à le laisser au choix
parce que, de toute façon, le montant dû est facile à
établir au moment du départ, parce qu'on sait le nombre
d'années où il a été député. Donc, on
sait à combien de mois de salaires il a droit. Que ce soit payé
d'un seul coup, comme c'est souvent le cas dans l'entreprise privée, les
paiements forfaitaires de départ, ou bien échelonné...
M. Grégoire: Au choix du récipiendaire.
M. Bisaillon: Comme les primes de dépenses.
M. Lalonde: Cela peut être plus avantageux au point de vue
fiscal de l'avoir, aussi, sur une période de temps, parce que cela peut
chevaucher deux années fiscales.
M. Grégoire: Deux ans. Au choix.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ah oui!
En rapport avec ce que vient de dire le député de Frontenac, on
me souligne qu'à l'article 44 de la même loi on dit "qu'aucune
pension n'est payable pour la période pendant laquelle est versé
le paiement de l'allocation de transition...". Cela veut dire que, si on le
paie comptant, à ce moment, on s'en vient vers une espèce de
contradiction.
M. Lalonde: Pour la période.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais,
s'il est payé comptant?
M. Lalonde: II est payé pour... Il faudrait changer
l'article 44.
M. Grégoire: C'est pour ceux qui sont déjà
élus, mais celui qui a été élu à la
dernière élection, qui prend le nouveau plan, qui a 30 ans, qui a
40 ans, qui ne reçoit pas de pension cette année-là et qui
ne la recevra pas avant 60 ans, ne recevrait pas de pension autrement. Alors,
pour lui...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
mais le but de l'article 44 est de dire: Pendant le moment où tu
reçois ton allocation de transition, si tu as droit à une
pension, tu ne touches pas à ta pension. Alors, si tu as ton paiement
comptant, à ce moment, cela te donne le droit, si on n'amende pas
l'article 44, d'avoir ta pension immédiatement.
M. Grégoire: Cela peut s'ajuster. Il y a une concordance
qui peut se faire.
M. Bertrand: II y a des principes qui sont en cause. Je crois
qu'il y a des principes qui sont en cause là. On choisit un principe ou
on en choisit un autre.
M. Lalonde: Moi, je serais satisfait de garder cela tel quel.
M. Guay: Pour ce qui est des quotas de lait, le moins qu'on
puisse dire, c'est que, s'il a un revenu assuré comme celui-là,
il peut aller voir son gérant de banque. C'est une bonne garantie.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
12, adopté?
M. Lachance: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: ... sans vouloir prendre trop de temps de la
commission, je voudrais dire que le sujet abordé par le
député de Frontenac concernant les congés sans solde est
précisément un point qui me concerne parce que c'est mon cas
présentement, j'ai un congé sans solde. Cependant, ce que les
gens ignorent souvent, c'est que le congé sans solde auquel j'ai droit
doit être, dans mon cas en tout cas, renouvelé d'année en
année. C'est très précis. Dans mon cas, je dois faire une
demande avant le 30 avril de chaque année pour le congé sans
solde d'un an du 1er juillet au 30 juin, puisque j'ai été
à l'emploi d'une commission scolaire. Ce qui signifie, M. le
Président, que, s'il y avait, par exemple, élections dans le mois
d'octobre et que je n'étais pas réélu, je serais
obligé d'attendre le mois de juillet de l'année suivante avant de
réintégrer mes fonctions, à moins que la commission
scolaire ne veuille bien être gentille et me réintégrer
immédiatement. (16 heures)
M. Bertrand: Je ne veux pas ouvrir le débat ici, parce que
cela est une question très importante qui mériterait d'être
très fouillée, mais je veux indiquer aux parlementaires que c'est
notre intention, au cours de l'année 1983, par le biais de la commission
de l'Assemblée nationale ou d'une de ses sous-commissions, de regarder
toute cette question des congés sans solde. Parce qu'il y a des
situations très différentes d'un député à
l'autre, suivant le milieu dont on vient. Il y a des protections qui sont
accordées dans certaines conventions collectives qui ne le sont pas dans
d'autres. Entre autres, dans le monde de l'enseignement, depuis qu'il y a des
négociations au niveau local, il y a des protections qui sont
données dans certaines commissions scolaires, mais qui ne le sont pas
dans d'autres. Toute cette question est très importante et je crois que
le député de Bellechasse a raison de la souligner ici. Mais,
là-dessus, nous prenons l'engagement, au cours de l'année 1983,
de fouiller des deux côtés, ensemble, comme parlementaires, des
trois côtés, cette question du congé sans solde.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 12 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt,
Jonquière): Article 13?
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait nous expliquer en deux mots ou
trois le sens de l'article 13?
M. Bertrand: L'allocation de transition se fondera sur les
indemnités reçues au cours des douze derniers mois du mandat du
député ou, si cela est plus avantageux pour le
député, sur les indemnités moyennes reçues au cours
des trois années de service les mieux
rémunérées.
Quant à la présomption qui est faite au deuxième
alinéa, de quoi s'agit-il, en fait? Par exemple, imaginons une situation
où quelqu'un aurait été ministre pendant cinq
années consécutives et qu'il redevienne député une,
deux ou - peu importe - trois années avant de quitter la vie politique.
Quelle que soit la façon de quitter la vie politique, la personne
pourra, dans la mesure où la moyenne de ses indemnités pour les
trois meilleures années est plus élevée que son salaire au
cours des douze derniers mois précédant son départ,
choisir de prendre la moyenne des trois meilleures années.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais poser une question au leader. Quand vous dites les trois meilleures
années, est-ce que ce sont les trois meilleures années de sa vie
politique ou les trois dernières années de sa vie politique?
M. Bertrand: Non, ce ne sont pas les trois dernières, ce
sont les trois meilleures.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce sont
les trois meilleures. Cela veut dire que si une personne qui est
député actuellement a été ministre en 1970, 1971,
1972 et 1973, elle pourrait choisir de prendre ses trois meilleures
années parce que c'est le plus élevé des deux.
M. Bertrand: C'est exact. Il faut comprendre qu'il faut faire le
calcul en tenant compte de la valeur des dollars à l'époque.
M. Lalonde: II y a une chose que j'aimerais comprendre: Est-ce
que cela veut dire qu'on paie plus que le salaire du député?
M. Bertrand: Pardon?
M. Lalonde: Pourquoi l'allocation serait-elle supérieure
au salaire au député? Est-ce qu'il faut tenir compte des
indemnités additionnelles?
M. Bertrand: Quand on parle d'allocations de transition, il faut
savoir - on en a adopté ce matin à l'Assemblée nationale -
qu'elles sont sur la base de salaires variables dans le cas des trois personnes
que nous avons nommées. Elles tiennent compte du traitement de ces trois
personnes pour la raison suivante qui, je pense, est admise de façon
générale: la notion de transition veut dire qu'on passe d'un
"train de vie" à un autre.
M. Blank: En suivant cela, chez vous, vous avez deux ou trois
gars qui ont déjà été ministres et qui sont simples
députés aujourd'hui. Si ces gens démissionnent
aujourd'hui, ils vont avoir un salaire de ministre pendant un an, c'est
cela?
M. Guay: Le montant, les salaires de...
M. Blank: De ministre dans ce temps-là.
M. Guay: ... l'époque. M. Bertrand: À
l'époque.
M. Lalonde: Son train de vie, actuellement, est un train de vie
de député.
M. Blank: Oui.
M. Lalonde: Je trouve cela exagéré.
M. Guay: Ce qu'on a voulu prévenir, c'est l'injustice qui
peut exister si quelqu'un a été ministre et redevient
député et, un an plus tard, quitte la vie politique. Quelqu'un a
été ministre; un an avant les élections, il redevient
député et il quitte ou est battu aux élections. Un autre a
été député tout le temps, un an avant les
élections, il devient ministre et quitte ou est défait. Alors, la
personne qui a tout le temps été député et qui
devient ministre pendant la dernière année a droit à une
allocation de transition de ministre et l'autre, qui a été
ministre tout le temps, a droit à une allocation de transition de
député si on se fie à la seule dernière
année.
M. Bisaillon: Pourquoi tout le monde n'aurait-il pas droit
à une période de transition de député. Tout le
monde est député?
M. Lalonde: Tout le monde est député. Pour ma part,
quand quelqu'un a décidé que je n'étais plus ministre, ils
ne m'ont pas payé mon salaire de ministre pendant douze mois. Ils m'ont
donné mon salaire de député et j'ai "transitionné"
pour pas si mal.
M. Bertrand: Je ne veux pas faire une blague, je veux que ce soit
pris au sens sérieux du terme. Comment dirais-je, c'est
déjà une "drop" assez terrible de passer d'un statut à un
autre. On a considéré qu'au
niveau de l'allocation de transition il ne fallait pas ajouter une
deuxième "drop".
M. Lalonde: Non, moi, ce que je trouve, M. le Président,
c'est qu'on se fignole des belles petites conditions exagérées
ici. Le fait de prévoir le plein salaire pendant douze mois, c'est
déjà généreux comparé au secteur
privé. Mais je ne reviens pas là-dessus, il y a des raisons pour
cela. Mais je ne vois pas pourquoi - et je plaide contre moi - parce qu'ayant
été ministre pendant trois ans, je pourrais retourner en
arrière, de 1973 à 1976, et avoir une belle petite allocation.
Donc, on est tous en conflit d'intérêts ici, mais, cette fois, le
conflit d'intérêts joue contre moi.
M. Bisaillon: Pas moi.
M. Lalonde: On parle de nos conditions de travail et de salaire,
mais je pense que cela, on devrait l'oublier complètement et garder
l'indemnité de député simplement. C'est déjà
assez bien. C'est pas la misère noire, vous savez, recevoir 35 000 $ ou
37 000 $ pendant douze mois simplement pour essayer de trouver une autre "job".
Il y en a qui vont faire cela plus vite.
M. Grégoire: Par contre, je voudrais dire ceci à
propos de l'indemnisation. Un exemple: le leader de l'Opposition a
été adjoint parlementaire comme moi pendant sept ans. Depuis un
an, il est ministre. Au 1er janvier 1983, il va avoir accumulé à
peu près le même montant que moi dans son régime de
retraite. Lui, à l'avenir, va payer 10% de son salaire de ministre, soit
environ 7000 $ par année. Moi, je vais payer 10% de mon salaire
d'adjoint parlementaire, soit environ 4000 $ par année, mais ses 7000 $
et mes 4000 $ vont faire augmenter notre régime de retraite du
même montant en chiffres absolus.
M. Lalonde: On ne reviendra pas là-dessus, c'est un
régime de retraite.
M. Grégoire: Lui, qui aurait peut-être droit au
régime de retraite de 20 000 $ comme moi, tout ce qu'il va gagner avec
ses 7000 $, cela va être l'indexation de ses 20 000 $, comme moi je vais
le gagner avec 4000 $. Pour le ministre, c'est un peu injuste. C'est pour cela
que je crois qu'il peut se reprendre de ce côté.
M. Lalonde: Si vous voulez, on va être bien raisonnables.
On a fait une bataille, qui n'est pas terminée d'ailleurs, à
propos de l'augmentation du salaire des députés et on y tient,
mais là, par exemple, s'il vous plaît, soyez raisonnables. Qui, en
ce bas monde, pourra compter sur une indemnité de transition de 70 000 $
pour un an? Je serais gêné, moi.
M. Grégoire: Les plus perdants avec le nouveau plan de
retraite, ce sont les ministres.
M. Lalonde: Même ceux qu'on a votés tout à
l'heure, cinq ans, c'est six mois. Six mois, ce n'est pas un an.
M. Bertrand: Dans le secteur privé, il y a plusieurs
endroits où, effectivement, on accorde, comme cela, des
indemnités de départ calculées pour douze mois et qui
correspondent effectivement au traitement que la personne reçoit, pas un
pourcentage du traitement, le traitement complet.
M. Lalonde: Ils sont rares, les douze mois. Je prends le dernier
exemple, soit les six mois des commissaires qu'on vient d'élire ce matin
et c'est votre décision, vous l'avez négociée.
M. Blank: Pas cela, il y en a une de trois mois.
M. Lalonde: Là, on a déjà douze mois, le
salaire de député. Il me semble que c'est suffisant pour manger
trois fois par jour et chercher quelque chose.
M. Bertrand: Ce n'est pas le député de Vanier qui
est bien placé pour discuter de ce côté-là, n'ayant
pas de charges. Quoique, quand on dit qu'on est célibataire, cela
coûte plus cher.
M. Lalonde: Ne nous racontez pas votre vie. Est-ce que le
gouvernement est prêt à laisser tomber cela?
M. Bertrand: Non, nous le maintenons comme cela.
M. Lalonde: Là, c'est exagéré, par
exemple!
M. Bisaillon: Est-ce que dans le premier projet qui a
été déposé et qui avait fait l'objet de discussions
en sous-commission, l'allocation de transition était calculée de
cette façon-là?
M. Bertrand: Non, mais rappelez-vous que dans le projet qui avait
été soumis, premièrement, il y avait la proposition
Castonguay-Paré-Rouleau qui parlait de l'allocation de départ
comme étant forfaitaire et qui ajoutait à cela trois ans
d'allocation conditionnelle. Ensuite, on est passé à un
régime où il y avait deux années d'allocation
conditionnelle, plus l'allocation forfaitaire. Je crois que les
représentations qui nous sont venues des parlementaires à ce
sujet, parlant de bien-être social
parlementaire et des problèmes de la praticabilité
administrative et des problèmes relatifs à l'évasion
fiscale et à l'économie souterraine, nous ont amenés
finalement à dire qu'il y aura une allocation de transition sans
allocation conditionnelle pour les années qui suivront.
Dans ce contexte, prenant en considération le coût à
porter pour l'État, voyant, par rapport à la proposition
Castonguay-Paré-Rouleau, que cela diminuait considérablement, on
a décidé qu'effectivement il ne serait pas abusif de permettre
que l'allocation de transition soit généreuse.
Généreuse dans le sens où on donne finalement la chance
à quelqu'un, vraiment au maximum, de faire le passage entre sa
situation, telle qu'elle existait au moment où il est parti, et la
nouvelle situation qu'il cherche à se créer, une fois parti de la
vie politique.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je trouve, d'abord, que c'est un article difficile
à discuter, si on ne reste pas au plan des principes. Cela semble
vouloir, comme le texte même d'ailleurs, faire des distinctions ou des
différences: tu choisis entre ce que tu as de plus intéressant
pour toi comme individu par la suite.
L'idée introduite par le gouvernement dans le projet de loi est
la reconnaissance des difficultés que peuvent avoir des parlementaires,
une fois qu'ils laissent la vie publique, non seulement à se recycler,
mais aussi de la façon dont ils sont reçus par le secteur
privé par la suite. C'est le principe sur lequel tout le monde s'entend.
Maintenant, est-ce que les effets de la vie publique sont différents
pour quelqu'un qui a occupé des fonctions autres que celles de
député que pour un député qui n'a toujours
été que député? Je ne le pense pas. Je pense que
les deux personnes vont avoir les mêmes difficultés d'adaptation
si elles doivent en avoir, peu importent le rôle et le statut qu'elles
auront eus pendant l'exercice de leurs fonctions.
Je me dis qu'on devrait donc avoir une méthode unique de calcul.
Sauf que je répète que c'est quelque chose de difficile à
discuter, parce qu'on commence à entrer, à partir du moment
où on veut en discuter en pratique, dans des cas concrets, ce qu'on ne
veut pas. Donc, je me dis: Restons-en au principe. Si le principe est de
reconnaître qu'il faut faire quelque chose pour assurer un passage de la
vie publique à la vie privée, faisons en sorte que ce soit le
même barème pour tout le monde, puisque tout le monde a
passé par les mêmes étapes à l'intérieur.
M. Bertrand: Évidemment, on me dira que c'est un document
de travail et que nous sommes des parlementaires libres de décider ce
qu'on veut, ce qui est tout à fait exact, mais on a souvent dit que
plusieurs ont rêvé dans le passé à l'époque
où on pourrait enfin faire discuter de ces questions de salaires et de
pensions par des gens qui ne sont pas placés dans notre position d'avoir
à se décréter des conditions de travail, des salaires et
des pensions. Le groupe Castonguay-Paré-Rouleau - et je pense qu'on ne
peut certainement pas dire de ces gens qu'ils n'ont pas une bonne connaissance
du milieu, tout en ayant suffisamment de recul maintenant pour apprécier
l'ensemble des responsabilités de l'Assemblée nationale
-indiquait: "Pour l'allocation forfaitaire, aux fins de l'alinéa
ci-dessus, le traitement d'un mois est calculé à un
douzième de la somme des indemnités reçues par le
député pour les douze mois précédant la fin de son
mandat, exclusion faite des frais de représentation." Ensuite, ils
ajoutaient trois années d'allocation conditionnelle. (16 h 15)
À la fin, parce qu'ils n'avaient pas eu ce mandat, ils se
sentaient tout de même, comment dirais-je, peut-être moralement
obligés de dire: "Le remplacement du régime de pension des
députés par un nouveau régime de pension aura pour effet
de réduire considérablement la rémunération globale
du député. Notre mandat ne portant pas sur l'appréciation
du quantum de l'indemnité, il appartient aux autorités
compétentes - ça, c'est nous autres - si elles le jugent à
propos, de moduler l'indemnité de base du député pour
compenser, en totalité ou en partie, la perte subie."
Déjà, c'était sur la base d'une proposition qui, au niveau
des allocations de transition permettait, premièrement, une allocation
forfaitaire sur la base du traitement des douze derniers mois;
deuxièmement, des allocations conditionnelles pendant une période
de trois ans, qui était en fait, entre guillemets, "relativement
avantageuses".
M. Bisaillon: Vote.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
vote?
M. Lalonde: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
l'article 13 est adopté sur division. L'article 14, est-il
adopté?
M. Lalonde: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: En vertu du deuxième
paragraphe, si je comprends bien, comme j'ai été
élu en 1976 et que je suis député depuis six ans, cela
veut dire, par conséquent, que j'ai déjà droit à
une année...
M. Bertrand: Exact.
M. Brassard: ... à une allocation de transition pour une
année, c'est cela?
M. Blank: Et si vous êtes whip pour un an, c'est le salaire
de whip qui compte.
M. Bertrand: Mais le député de Lac-Saint-Jean sera
fort probablement promu à des responsabilités...
M. Blank: Je dis qu'il faut avoir douze mois dans sa "job". On
doit être en poste pendant douze mois pour avoir la totalité du
salaire de ministre ou...
Le Président (M.
Vaillancourt,
Jonquière): II faut avoir été
député pendant six ans. C'est deux mois par année de
service.
M. Grégoire: Tout ce que cela couvre, M. le
Président...
M. Lalonde: Est-ce que cela s'applique seulement aux ministres ou
si cela ne s'applique pas aussi...
M. Bertrand: À tout le monde.
M. Lalonde: ... au chef de l'Opposition, aux leaders?
M. Bertrand: Tout le monde. Tout le monde.
M. Lalonde: Comment cela se fait-il que c'est
marqué...
M. Bertrand: Votre traitement de la dernière année.
Le vôtre, le mien, celui de...
M. Grégoire: Est-ce que cela comprend...
M. Bertrand: C'est tout le monde. M. Bisaillon: M. le
Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: ... on en est toujours à l'article 14?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Bisaillon: De la façon dont je comprends l'article,
tout ce que cela dit, c'est qu'avant 1983 quelqu'un qui a fait deux
séjours à l'Assemblée nationale peut faire compter ses
deux séjours alors que, après 1983, quelqu'un qui aurait
été battu à une élection et qui reviendrait quatre
ans plus tard ne pourrait pas faire compter les années pour lesquelles
il a déjà eu une allocation. C'est cela que je comprends de
l'article 14 et seulement cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Bisaillon: Cela ne détermine pas le nombre de mois ou
rien de cela. Cela veut juste dire qu'avant 1983 ceux qui ont fait, par
exemple, deux mandats, mais à des époques différentes
peuvent faire compter les années de ces deux mandats-là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Bertrand: C'est exactement cela, M. le député
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: C'est le sens de ma question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 14 est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Brassard: Je m'excuse. Un instant. Là, on va se
comprendre parce que, selon le député de Sainte-Marie, ou de
Bisaillon comme le dirait M. le Président, vous avez répondu oui
à la question que je vous ai posée tantôt, M. le leader du
gouvernement. Là, cela ne semble pas du tout être la même
chose.
M. Bertrand: Un instant, M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: C'est parce que vous avez répondu à la
mauvaise question au mauvais article.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Bertrand: Je vous donne un exemple, M. le député
de Lac-Saint-Jean. Supposons que vous avez été
député...
M. Bisaillon: Si vous voulez savoir ce à quoi vous avez
droit, il aurait fallu poser la question à l'article 12.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bisaillon: L'article 14, c'est juste
pour vous dire que, si vous faites cela en deux bouts, avant 1983, vous
y avez droit et, après 1983, on va vous donner une année de
transition ou des périodes de transition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Bertrand: Je donne un exemple au député de
Lac-Saint-Jean.
M. Bisaillon: Votre question était posée au mauvais
article.
M. Bertrand: Si vous avez été député
de 1970 à 1973, vous avez trois années.
M. Brassard: Oui.
M. Bertrand: Vous avez été battu en 1973 et vous
revenez en 1976.
M. Brassard: Oui.
M. Bertrand: Vous êtes là de 1976 à 1981.
Cela vous donne cinq ans plus trois ans; cela vous fait huit ans, vous avez
donc droit à vos douze mois d'allocation de transition.
M. Brassard: Bien.
M. Lalonde: Mais, si vous avez reçu une allocation de
transition une fois....
M. Brassard: Si je vous donnais mon cas, M. le leader. Je suis
député depuis le 15 novembre 1976 et je le serai encore au 1er
janvier 1983; je l'espère, en tout cas. Cela fait donc plus de six ans.
Est-ce que, si je cessais...
M- Bertrand: Vous êtes rendu au maximum.
M. Brassard: ... d'être député, par exemple,
en avril 1983 ou en mai 1983, j'aurais le maximum aussi?
M. Bertrand: C'est exact, en fonction de l'article 12.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
l'article 12 qui prévoit cela.
M. Bisaillon: En fonction de l'article 12, pas de l'article
14.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Lalonde: Je ne comprends pas. Cela m'a l'air que vous...
M. Bertrand: Le sens de l'article 14, ce n'est pas la question
que vous posez, M. le député de Lac-Saint-Jean. Le sens de
l'article 14 est pour des gens qui font des mandats, mais avec une interruption
entre les deux mandats.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Bertrand: Votre réponse, M. le député de
Lac-Saint-Jean, est à l'article 12: Oui, vous avez droit à 12
mois.
M. Brassard: L'article 12 ne dit pas qu'on commence à
compter avant le 1er janvier 1983. L'article 12 ne fait qu'indiquer de quelle
façon on calcule l'allocation...
Une voix: De tous les députés.
M. Brassard: ... de tous les députés. Mais cela
peut vouloir dire qu'on commence à calculer à partir du 1er
janvier 1983.
Une voix: Non.
M. Brassard: Bien, ce n'est pas indiqué.
M. Bertrand: "Un député qui, après le 1er
janvier 1983, démissionne comme membre de l'Assemblée, est
défait lors d'une élection ou termine un mandat à ce
titre..." C'est à l'article 11. Remontez à l'article 11.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Est-ce que l'article 14 est adopté?
M. Bisaillon: II aurait avantage à le lire avant de venir
en commission.
M. Brassard: Articles 11 et 12.
M. Bisaillon: À l'article 14, il y a autre chose?
M. Bertrand: Oui, il n'y a aucun problème.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Avec la
division du député de Lac-Saint-Jean.
M. Bertrand: Je vais même donner une réponse encore
plus intéressante pour le député de Lac-Saint-Jean.
Supposons qu'il quitte le 2 janvier 1983, il aura douze mois d'allocation de
transition.
Une voix: Voilà.
M. Brassard: Les juristes vous l'assurent, je vais me fier aux
légistes.
M. Bertrand: II revient le 1er janvier 1986, il est élu
pour quatre ans, il a quatre
années de service, deux mois par année de service, il a
donc droit à huit mois d'allocation de transition en 1990.
M. Brassard: Je vais faire confiance aux légistes, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 14 est-il adopté?
M. Bertrand: D'accord, adopté.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander le droit de parole pour le député de Viger?
M. Bertrand: Consentement. M. Brassard: Certainement.
M. Maciocia: Supposons un cas concret, prenons mon cas. J'ai
été élu l'année dernière, en 1981. Il y aura
une élection en 1983-1984. Je suis battu, je me représente en
1987, je suis réélu. Est-ce que mes deux années
précédentes, 1981 et 1983, comptent pour les six années
maximales pour avoir mon droit à douze mois?
M. Bertrand: Quand vous serez battu en 1983...
M. Maciocia: Oui.
M. Bertrand: ... vous aurez droit à une allocation de
transition, parce que vous aurez été deux ans, donc quatre mois.
Quand vous reviendrez, que vous serez élu, que vous resterez, supposons,
pendant 8 ans, vous aurez droit quand vous quitterez, après huit ans,
à douze mois.
M. Lalonde: Oui, mais les deux ans qui ont compté pour
avoir sa première allocation, on ne les compte plus.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Lalonde: C'est cela qu'il faut savoir, parce que j'ai cru
comprendre, à un moment donné, que cela comptait deux fois.
M. Bertrand: Non, non.
M. Lalonde: Je suis parfaitement d'accord avec cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II n'y a
pas deux allocations.
M. Bisaillon: C'est pour cela que 14 est là.
M. Lalonde: L'article 14 est adopté. Le
Président (M. Vaillancourt,
Jonquière): Adopté. L'article 15? M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. L'article 16?
M. Grégoire: Je veux parler sur l'article 15, M. le
Président, pour qu'on laisse cela au choix du député,
qu'il puisse recevoir l'allocation d'une façon forfaitaire en un coup ou
la recevoir échelonnée sur un an. Tout cela, et je le
répète, c'est pour permettre à celui qui, au lieu d'avoir
pendant un an un montant à tous les 15 jours, voudrait recevoir le
montant, l'investir et ouvrir un commerce, acheter une ferme et apprendre
à vivre par lui-même. Je suis pour qu'il puisse le recevoir d'un
coup. S'il paie plus d'impôts parce qu'il est défait le 1er juin,
il pourrait en recevoir pendant un an, payer de l'impôt sur sept mois et
l'année suivante, sur cinq mois. Il aurait aussi ce choix. Je crois que
ce devrait être laissé à son choix.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
pourrais peut-être donner un autre exemple. C'est l'exemple de l'avocat
qui avait un bureau de pratique privée, qui ferme son bureau et qui
avait perdu sa clientèle durant six, sept ou huit ans, qui est
allé trouver d'autres avocats, qui a besoin de repartir un nouveau
bureau d'avocats. Il doit aller à la banque pour avoir des marges de
crédit absolument essentielles pour faire fonctionner ce bureau
d'avocats à des taux d'intérêt qui seront heureusement en
régression. Je n'ai pas droit de vote, mais je peux émettre mes
opinions là-dessus.
M. Lalonde: Non, moi...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Chaque
cas est un cas particulier, en fait.
M. Lalonde: Si on prend l'exemple du secteur privé, il n'y
a aucun doute que ces allocations sont payées à l'occasion. Une
somme complète au départ et, bonjour! on n'a plus rien à
faire avec celui qui est parti. Je ne vois pas l'avantage de traîner cela
sur une période de temps. Pourvu que le principe reste que c'est
strictement une question de sécurité de revenu pour se replacer,
parce qu'on sait exactement le montant auquel il a droit au moment où il
part. Cela se calcule en cinq minutes. Alors, si on veut mettre une disposition
qui donne le choix aux députés, je n'ai pas d'objection.
M. Bertrand: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Bertrand: ... je prétends que cela pose une
série de problèmes, pas seulement au niveau des modalités
d'application, mais au niveau des principes. Il ne s'agit pas ici de ce qu'on
pourrait appeler, Dieu sait qu'on a souvent utilisé l'expression, une
prime de séparation, une indemnité de séparation.
M. Lalonde: Je te paie, il faut que tu t'en ailles.
M. Bertrand: Oui. C'est une allocation de transition. N'oublions
pas que les députés qui sont ici à l'Assemblée
nationale actuellement et qui pourront décider d'avoir une pension en
vertu du régime actuel, mais modifié, comme on le verra un peu
plus loin, vont avoir une pension payable dès qu'ils quitteront la vie
politique. Les versements de cette pension vont en concordance avec le
versement de l'allocation de transition. Je prends un exemple. Si, en 1986, un
député a droit à une pension de 20 000 $, qu'il a le droit
à une allocation de transition, toujours, sur une année, de 40
000 $, il y a une pension qui lui est versée, on le verra plus loin,
selon certaines modalités pendant une année et la
différence entre cette pension et l'allocation de transition,
c'est-à-dire 20 000 $, qui lui est aussi versée.
M. Lalonde: Ce sont tous des chiffres qu'on peut savoir le
lendemain de son départ.
M. Grégoire: Tu lui donnes le surplus de sa pension d'un
coup sec.
M. Lalonde: On connaît exactement le montant de la pension
à laquelle il a droit; on connaît exactement le montant de
l'allocation. Le lendemain de son départ, cela se calcule facilement.
Alors, pour que la pension soit payée mensuellement, il faut que ce soit
naturellement un paiement régulier. On ne sait pas pour combien de
temps. Si le député meurt six mois après - c'est une
question qui en amène peut-être une autre...
M. Bertrand: Après.
M. Lalonde: ... je ne le sais pas, je ne l'ai pas vu ici - a-t-il
le droit de la recevoir ou sa veuve ou je ne sais qui?
M. Bertrand: C'est juste après. M. Lalonde: La
raison...
M. Bisaillon: Est-ce que cela ne devrait pas être moins
coûteux sur le plan administratif?
M. Lalonde: La réponse à votre question et à
la mienne se trouve...
Le Président (M. Vaillancourt,
Jonquière): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Cela ne pourrait-il pas être moins
coûteux sur le plan administratif aussi?
M. Lalonde: Non, ce n'est pas cela.
M. Bisaillon: Deux services qui paient parallèlement tous
les quinze jours par rapport à un montant versé d'un coup, cela
diminue les coûts d'administration sûrement un peu.
M. Lalonde: Non, la réponse est à l'article 16.
C'est que l'allocation de transition cesse au moment du décès. Si
le député décède un mois après son
départ, s'il a reçu l'allocation d'un seul coup à ce
moment, il faudra qu'il en remette.
M. Bisaillon: Très bien, on n'en parle plus.
M. Grégoire: Même là...
M. Lalonde: C'est correct. Moi, je retire ce que j'ai dit.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 16 est-il adopté?
M. Grégoire: Moi, je suis à l'article 15.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 15 a été adopté.
M. Grégoire: Non, on était sur l'article 15.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
l'article 15 a été adopté.
M. Grégoire: Le dernier qu'on a adopté était
l'article 14.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Je comprends qu'on discute de l'article 15, mais il est
adopté.
M. Bertrand: II faudrait faire...
M. Grégoire: Quand vous avez demandé s'il
était adopté, j'ai demandé la parole.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On est
à l'article 16; l'article 15 a été adopté, M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Non, non. M. le Président, quand vous
avez dit que l'article 14 était adopté, vous êtes
arrivé à l'article 15.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On m'a
dit adopté des deux côtés.
M. Grégoire: L'article 15 a été
adopté, sauf que moi, j'ai demandé la parole. J'ai dit: Non, je
veux parler.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je vous
ai donné la parole.
M. Grégoire: C'est sur l'article 15 que j'ai
demandé la parole.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, et
je vous l'ai donnée.
M. Grégoire: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et
l'article 15 a été adopté, on est rendu à l'article
16.
M. Grégoire: Non, moi, je crois que le
député de Marguerite-Bourgeoys m'a même montré des
cas spécifiques. Par exemple, un avocat qui, plutôt que de rouvrir
un bureau, veut devenir associé dans un autre bureau d'avocats, il va
devoir acheter des actions.
M. Lalonde: II n'aurait pas dû.
M. Grégoire: II devra acheter des actions et, à ce
moment, il sera content d'avoir un montant forfaitaire. On l'aide. Il y a le
cas du décès, là, j'admets que c'est... (16 h 30)
M. Lalonde: Je préfère le laisser comme cela
à cause du décès.
M. Grégoire: II y a le cas du décès qui
vient nuire à l'affaire.
M. Lalonde: Parce que cela, c'est toute une transition.
Une voix: Les gens ne devraient pas avoir le droit de
décéder.
M. Brassard: II faudrait un article qui interdirait de mourir
pendant l'allocation de transition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 16 sera adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 17?
M. Lalonde: Voulez-vous nous expliquer ce que cela veut dire?
M. Bertrand: Le député qui, en fin de mandat,
bénéficiera d'une assurance-invalidité - parce qu'on verra
que, effectivement, il y a une possibilité d'assurance-invalidité
qui va exister pour le député - continuera de recevoir une bonne
partie de son salaire et, par conséquent, il ne sera pas
nécessaire de lui verser une allocation de transition. En d'autres mots,
le principe de l'assurance-invalidité, c'est que vous allez pouvoir la
toucher tant et aussi longtemps que vous demeurez, évidemment, invalide.
Dans ce contexte, comme l'assurance-invalidité représente une
portion de votre traitement, nous ne faisons pas jouer l'allocation de
transition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cela serait doubler le...
M. Bertrand: C'est le bureau, d'ailleurs, qui, on le verra plus
loin dans le projet de loi no... Non? Dans celui-là?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
bureau va avoir du travail.
M. Bertrand: Est-ce que dans le projet de loi no 110, on a
maintenu les responsabilités du bureau pour l'administration de
cela?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On va
travailler fort à compter du 1er janvier. M. le leader de
l'Opposition.
M. Lalonde: Ce que je ne comprenais pas, c'était le sens
pratique du mot "emporte" le droit à l'allocation de transition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
"Enlève" le droit. "Emporte" veut dire enlever.
M. Bertrand: Le masculin emporte le féminin?
M. Guay: Cela veut dire que cela l'inclut.
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait répondre à ma
question, s'il vous plaît?
M. Bertrand: Pardon?
M. Lalonde: Emporte le droit à l'allocation.
M. Bertrand: Annule.
M. Lalonde: Annule le droit à l'allocation. Ah bon!
Très bien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ou
enlève.
M. Bertrand: C'est une expression...
M. Guay: C'est bien dit.
M. Lalonde: Non, non, d'accord. C'est
parce qu'on parlait de décès, tout à l'heure; il a
été emporté.
Une voix: C'est ainsi qu'on comprend le mieux.
M. Guay: Qu'en termes élégants, n'est-ce pas...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ou un
député s'est emporté.
M. Lalonde: Chaque fois que je m'emporte, je ne m'annule pas
nécessairement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 17 est-il adopté?
M. Bisaillon: Cela fait une meilleure loi si c'est plus difficile
à comprendre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Est-ce que l'assurance-invalidité
représente le montant intégral du salaire du
député?
M. Bertrand: C'est le bureau qui se verra confier la
responsabilité de négocier, avec, évidemment, les
compagnies qui viendront s'offrir pour présenter un plan
d'assurance-invalidité pour les députés, c'est le bureau
de l'Assemblée nationale qui aura cette responsabilité de
déterminer les quanta.
M. Maciocia: Je comprends, mais admettons, par exemple, que
l'assurance-invalidité représente 75% du salaire du
député. Est-ce que les autres 25% sont comblés par
l'allocation de transition, oui ou non?
M. Bertrand: Non, parce que cette assurance-invalidité va
courir tant et aussi longtemps...
M. Maciocia: Mais, alors, celui qui a une
assurance-invalidité est pénalisé? Il devient
automatiquement pénalisé de 25%.
Une voix: C'est un inconvénient d'être invalide.
M. Maciocia: C'est un inconvénient d'être invalide.
C'est ce que je voulais dire. C'est plutôt clair.
M. Brassard: Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas
compléter par l'allocation de transition.
M. Maciocia: C'est cela, combler, pour les droits de huit mois,
douze mois ou dix ou six mois, la différence.
M. Bertrand: On me dit que - les actuaires sont là,
paraît-il, pour nous faire comprendre ce genre de chose - quand on nous
verse une prestation d'assurance-invalidité, si elle est à un
niveau de 70%, 75% ou 80%, à toutes fins utiles, pour les calculs au
niveau de l'impôt, cela correspond à 100% du traitement.
M. Lalonde: Boni C'est fort bien dit, mais est-ce que le
récipiendaire a le même montant? Il a 100% du montant ou
bien...
M. Bertrand: Vous voulez dire la personne qui touche
l'assurance-invalidité?
M. Lalonde: Oui.
M. Bertrand: Cela dépend de ce qui aura été
négocié au niveau du Bureau de l'Assemblée nationale, si
on a décidé que c'est 70%, 75% ou 80% du traitement. On me dit
que quelqu'un qui, par exemple, aurait 80% de son traitement, à des fins
de calculs pour l'impôt, cela équivaudrait à peu
près à 100% de son traitement. Mais c'est le bureau qui aura la
responsabilité de...
M. Lalonde: Pourquoi ne pas simplement établir le principe
- et on verra ensuite ce que le bureau fera - qu'il ne peut recevoir...
M. Bertrand: Moins.
M. Lalonde: ... plus? Parce que l'idée, c'est qu'il
pourrait recevoir plus.
M. Bertrand: II ne peut recevoir moins.
M. Lalonde: Ni moins, ni plus. Il ne peut pas recevoir son
allocation plus les prestations d'assurance-invalidité, mais il ne peut
pas recevoir moins, non plus, que ce qu'il recevrait comme allocation. Qu'on
établisse le principe, après cela, on fera les calculs.
M. Maciocia: C'est le principe et, après cela, le calcul
des intérêts.
M. Lalonde: II ne faudrait quand même pas pénaliser
ceux qui sont invalides.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Suspension de l'article 17?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
18?
Indemnités (suite)
M. Bertrand: M. le Président, si j'obtenais le
consentement, nous pourrions revenir à l'article 7. Cela va nous
être utile
pour ensuite discuter du régime de retraite. Alors, l'amendement
que je ferais à l'article 7 serait le suivant: Les paragraphes
treizièmement et quatorzièmement de l'article 7 sont
remplacés par les suivants: "13° le député
nommé pour agir comme vice-président d'une commission
reçoit sur une base annuelle une indemnité égale à
5% de l'indemnité annuelle; 14 le député qui est membre du
Bureau de l'Assemblée nationale reçoit sur une base annuelle une
indemnité égale à 5% de l'indemnité annuelle."
L'article 7 est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Le député qui exerce plus d'une
fonction pour lesquelles sont accordées des indemnités en vertu
du présent article ou de l'article 7 de la Loi sur l'exécutif n'a
droit qu'à l'indemnité la plus élevée."
M. Lalonde: Parfait, adopté. Maintenant, il y a une chose.
Les vice-présidents, moi, je ne suis pas d'accord.
M. Bertrand: Pourquoi?
M. Lalonde: L'idée, c'est qu'on devait discuter cela dans
la réforme parlementaire. La sous-commission n'a pas encore conclu, n'a
pas encore terminé ses travaux et nous n'en sommes pas encore rendus
à la constitution même des commissions. On n'a pas fait de
consensus là-dessus. Il faut traverser le problème de
l'étude des crédits et, ensuite, arriver avec une formulation
plus précise. Déjà, vous créez le poste de
vice-président, alors que moi, je pense, après en avoir
discuté avec les membres du caucus, que nous ne sommes pas d'accord avec
cette fonction de vice-président. Je ne vois pas pourquoi on le mettrait
dans la loi, alors qu'on n'a pas fait l'accord qu'on recherche, le consensus
qu'on recherche, à la sous-commission. Vous nous précédez,
M. le leader.
M. Bertrand: Je suis bien prêt à retenir ce que dit
le député de Marguerite-Bourgeoys, mais je comprends mal à
ce moment comment il se fait qu'à la commission d'étude sur la
législation déléguée il y a effectivement un
vice-président.
M. Lalonde: Je sais. C'est une commission spéciale.
Là, on est encore au niveau des projets pilotes, à la
troisième commission spéciale. J'ai appris qu'un
député avait été nommé
vice-président, une fois que cela a été fait. Parfait,
mais les deux autres expériences précédentes nous ont
convaincus que c'est strictement une fonction honorifique ou presque et que ce
n'est pas le genre de structures que nous favoriserions. J'aimerais aussi qu'on
ne court-circuite pas les travaux de la sous-commission.
M. Bertrand: Alors, vous en faites un amendement?
M. Lalonde: On peut l'enlever maintenant et on l'ajoutera une
autre fois, si jamais on arrive à s'entendre.
M. Bertrand: Retrait du treizièmement. M. Vaugeois:
M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: ... comme vous réservez cette discussion pour
une instance où, moi, je ne siège pas, j'aimerais juste dire une
petite chose. D'abord, M. le leader parlementaire de l'Opposition vient de
signaler que cela peut devenir une fonction un peu symbolique, celle de
vice-président, mais ce peut aussi être une fonction importante
à une commission spéciale, dans la mesure où le
vice-président est membre d'un bureau de direction. Je sais que,
à notre nouvelle commission, on vient de se donner un bureau de
direction et je crois pouvoir dire que le vice-président va jouer un
rôle très actif et comparable à celui du président,
étant donné le rôle qu'il joue dans le bureau de direction
de la commission.
Deuxièmement, puisque vous allez regarder cela, il me semble
qu'en regardant le treizièmement, vous pourriez regarder le
douzièmement aussi, parce qu'avec les commissions parlementaires qu'on a
à l'esprit, à partir de l'an prochain, il me semble que la
fonction de président de commission va devenir très
importante.
M. Lalonde: 10%, ce n'est pas suffisant, comparé aux
adjoints parlementaires.
M. Vaugeois: Je suis d'accord. C'est ce que je voulais dire.
M. Lalonde: Quand on voit le travail que le député
de Sainte-Marie et le député de Verchères ont fait
à leur commission...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: ... et probablement le député de
Trois-Rivières, quand il a entrepris sa commission
spéciale...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît:
M. Lalonde: ... ce n'est pas du tout suffisant. Je coupe les
rubans!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Justement, M. le leader.
Une voix: M. le Président, vous aviez demandé la
parole.
M. Lalonde: Excusez-moi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, je
peux la prendre aussi à l'occasion, semble-t-il. C'est qu'au paragraphe
12 de l'article 7, actuellement, le président d'une commission
parlementaire élue a droit à une indemnité additionnelle
de 4 170 $.
M. Lalonde: C'est un montant fixe?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors
que 10% de l'indemnité annuelle font 3 500 $. Il y a un président
de commission parlementaire, dont je tairai le nom, qui est venu me voir
avant-hier au bureau pour soulever le fait qu'on était en train de
diminuer de 600 $ le paiement de l'indemnité annuelle...
M. Lalonde: C'est ça. C'est ça
l'austérité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... du
président de commission.
M. Grégoire: M. le Président, il y a un autre
article qui dit, un peu plus loin: "Une indemnité accordée en
vertu de l'article 7 ne peut être inférieure à celle qui a
été accordée pour l'année 1982." C'est le
même cas pour l'adjoint parlementaire. Auparavant, c'était 30%.
Mais on nous a diminué avec la loi, en 1978, à 20%, en disant
que' les 20% seront rattrapés un jour, mais, d'ici ce temps, le chiffre
absolu ne sera pas réduit. Cela a été la même chose
pour les présidents de commission.
M. Lalonde: Selon la loi actuelle c'est 10%.
M. Grégoire: Mais cela a été corrigé
en 1977. Avant, c'était 15% et pour les adjoints parlementaires,
c'était 30%.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. D'accord.
M. Grégoire: Nous étions à 8 200 $, je
pense. Nous sommes encore au-dessus des 20%. Notre rémunération
n'a pas augmenté en chiffres absolus, mais on se rapproche des 20%.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
avez raison. Qu'est-ce qu'on fait du paragraphe 13 de l'article 7?
M. Bertrand: On l'enlève.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Est-ce qu'il y a consentement unanime pour le retirer?
M. Vaugeois: M. le Président, j'insiste quand même.
Je plaide pour le cas de la sous-commission où je suis. On a un
vice-président qui a été nommé et qui joue un
rôle très important et, je le dis, comparable à celui du
président, compte tenu de la structure de la commission qu'on s'est
donnée. Alors, si vous voulez réserver un moment pour
régler cette question plus tard.
M. Lalonde: À moins de le mettre et de l'enlever
après, dépendant...
M. Vaugeois: Mais il faudrait que cela tienne compte...
M. Grégoire: Pourquoi l'enlever?
M. Lalonde: Non, on peut le laisser, mais qu'on s'entende bien
que cela ne préjuge pas des conclusions de la sous-commission sur la
constitution des commissions.
M. Bertrand: Très bien. D'accord. Quand on aura fait notre
travail sur la réforme parlementaire, si on décide de ne pas le
retenir, on le mettra dans la loi omnibus.
M. Vaugeois: M. le Président, je comprends que je peux au
moins compter sur le leader de l'Opposition pour défendre mon point de
vue.
M. Lalonde: Non, mais pour le comprendre au moins.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc, je
comprends qu'à l'article 7, par amendement du leader du gouvernement, au
paragraphe 13, on retranche tous les mots qui se retrouvent après les
mots "indemnité annuelle". C'est bien cela, M. le leader?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II en
est de même pour l'article 14.
M. Bertrand: Exact.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et on
ajoute un alinéa qui porterait probablement le numéro 15?
M. Bertrand: Non, c'est un paragraphe.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est un
paragraphe?
M. Bertrand: Un alinéa, pardon? Après
quatorzièmement, c'est comme si on mettait
un paragraphe.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et qui
se lit comme suit: "Un député qui exerce plus d'une fonction pour
lesquelles sont accordées des indemnités en vertu du
présent article ou de l'article 7 de la Loi sur l'exécutif n'a
droit qu'à l'indemnité la plus élevée."
Est-ce que ces motions d'amendement seront adoptées?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Pour des fins légistiques, cela s'appelle le
deuxième alinéa, le premier étant au tout début de
l'article 7. "En outre de l'indemnité annuelle", c'est le premier
alinéa.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord.
M. Bertrand: Le deuxième est celui que vous venez de
lire.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on pourrait répéter cela? Je
n'ai pas compris.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
non, c'est une question de concordance.
M. Bertrand: C'est purement légistique.
M. Lalonde: Vous ne comprendriez pas. C'est cela que cela veut
dire.
M. Vaugeois: Quand ce sont des questions d'argent, je
comprends.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
non, ce n'est pas une question d'argent.
M. Bertrand: Ce n'est pas une question d'argent.
M. Grégoire: C'est une question de paragraphe.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
une question de paragraphe et de chiffres. Est-ce que les amendements sont
adoptés?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Est-ce que l'article 7 tel que...
M. Lalonde: À l'article 7, je révisais le rapport
que vous avez signé, le 17 septembre 1981, de la sous-commission de
l'Assemblée nationale. À ce moment-là, c'était
l'article 126. En ce qui concerne l'indemnité additionnelle du whip en
chef de l'Opposition officielle, on avait marqué: Remplacer, à la
troisième ligne, le chiffre 0,20 par le chiffre 0,35. Est-ce que je
pourrais savoir ce qui est arrivé de cette proposition de la
sous-commission? (16 h 45)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Lalonde: Je vois qu'il n'y a pas eu de changement dans la
loi.
M. Bertrand: II n'y a pas eu de changement dans la loi et, si on
voulait faire des modifications, il faudrait effectivement proposer des
amendements ici.
M. Lalonde: Maintenant, je comprends que le leader du
gouvernement qui propose la loi ne suit pas la recommandation de la
sous-commission, mais va attendre que ce soit l'Opposition qui fasse
l'amendement. Qu'est-ce que c'est que cette espèce de dialectique?
Puisque vous avez décidé de ne pas le mettre dans la loi, c'est
que probablement vous avez pris une décision.
Une voix: C'est un oubli.
M. Lalonde: C'est un oubli ou quoi? Vous ne vous en souveniez
pas?
M. Bertrand: J'ai une feuille ici devant moi, que je pourrais
même déposer, sur laquelle on a l'indemnité additionnelle
actuelle, les propositions de la sous-commission...
M. Lalonde: Ah! vous les avez. M. Bertrand: Je les ai.
M. Lalonde: Je croyais que vous les aviez oubliées.
M. Bertrand: Je les ai ici, pas dans le projet de loi. Ensuite,
ce qui a été introduit dans le projet de loi omnibus du mois de
juin dernier pour les leaders parlementaires adjoints, celui du gouvernement a
0,20 et celui de l'Opposition 0,15 et les nouvelles propositions contenues dans
le projet de loi, à savoir vice-président de commission 0,05 et
membre du bureau 0,05. Je sais qu'effectivement, à la sous-commission,
on proposait que le whip en chef de l'Opposition passe de 0,20 à 0,35.
On proposait aussi que le leader de l'Opposition...
M. Lalonde: Je n'étais pas leader de l'Opposition lorsque
cela a été décidé. Non, parce que vous m'avez
regardé d'un air suspicieux.
M. Bertrand: Le leader de l'Opposition,
c'est comme l'État; les êtres passent, mais la fonction
demeure. 11 passerait de 0,35 à 0,40 et pour le reste cela demeurerait
ce que c'est dans le moment.
M. Lalonde: Si je me souviens bien à ce moment-là,
les deux whips, le whip du gouvernement et le whip de l'Opposition, avaient
convenu que leur charge de travail de whip était beaucoup plus
élevée que ce que la considération reflétait dans
l'indemnité additionnelle. C'était plutôt pour rendre
l'indemnité additionnelle du whip de l'Opposition plus juste à
l'égard de l'indemnité additionnelle que recevait le whip du
gouvernement. Je ne vois pas la feuille du ministre, mais est-ce que la
conséquence serait qu'ils auraient la même chose?
M. Bertrand: Je pense.
M. Lalonde: C'était ce qui était le consensus
à ce moment-là, à savoir qu'ils recevraient la même
chose. La raison pour laquelle ils avaient monté l'indemnité du
leader de l'Opposition, c'était pour faire une différence entre
l'indemnité additionnelle du whip et celle du leader.
M. Bertrand: Je n'y étais pas, mais j'imagine que cela
devait...
M. Lalonde: Pour ceux qui étaient là,
c'était bien le consensus. Le président était là.
Je ne ferai pas de proposition. Le gouvernement a ce consensus de la
sous-commission. Qu'il fasse son lit, je pensais qu'il l'avait fait. Je voulais
avoir des explications, à savoir pourquoi cela avait été
refusé. Je ne pourrai même pas faire la proposition moi-même
parce que c'est une charge financière.
M. Bertrand: Pour dire les choses très clairement, je
pense que, pour ce genre de choses, il faut vraiment agir par consensus.
M. Lalonde: Le consensus était là.
M. Bertrand: Non, non. C'est parce que je regarde aussi quelque
chose qui ne m'apparaît pas exact. Je veux bien qu'effectivement le whip
en chef de l'Opposition soit à 0,20 actuellement. Quand on regarde
l'écart qu'il y a entre son indemnité additionnelle et celle du
whip en chef du gouvernement, il y a quand même un écart important
de 0,20 à 0,35. Si on le met à 0,35, comme la sous-commission le
proposait, je considère qu'à ce moment-là, quand on
regarde, par exemple, une décision qu'on a prise tout récemment
relativement aux leaders adjoints de part et d'autre, le leader adjoint du
gouvernement à 0,20 et le leader adjoint de l'Opposition a 0,15, il y a
deux choses qu'on pourrait faire, trois. On pourrait faire en sorte que le
leader de l'Opposition passe de 0,35 à 0,45, regardez pourquoi, que le
whip en chef du gouvernement passe de 0,35 à 0,40 et que le whip en chef
de l'Opposition passe de 0,20 à 0,35.
M. Lalonde: Je n'ai pas saisi cela.
M. Maciocia: Cela veut dire que le 0,35...
M. Bertrand: II m'apparaît important que le leader de
l'Opposition...
M. Maciocia: Est-ce qu'on parle du whip?
M. Bertrand: Non, que le leader de l'Opposition ait une
indemnité supérieure au whip.
M. Lalonde: C'est pour cela qu'on en arrivait à monter de
0,35 à 0,40 dans la sous-commission, pour faire la différence, en
fait, assez symbolique. Je ne vois pas pourquoi on irait à 0,45. Je ne
veux pas que cela ressemble à une négociation.
M. Bertrand: Je ne veux justement pas qu'on négocie.
M. Lalonde: Le consensus de la sous-commission était -
à ce moment-là, le député de Joliette était
whip et il était présent - la parité entre les deux whips
en chef...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
pour cela qu'ils ont été augmentés.
M. Lalonde: ... sachant que ce n'est pas la même fonction,
mais que le niveau de difficulté et de travail est à peu
près égal.
M. Grégoire: Non, non.
M. Lalonde: C'est différent.
M. Grégoire: Beaucoup.
M. Lalonde: C'étaient les deux whips qui se
décrivaient leurs fonctions.
M. Grégoire: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Lac-Saint-Jean avait demandé la parole.
M. Brassard: Je voudrais souligner un point. J'ai regardé
à plusieurs reprises cette liste des indemnités; je n'ai jamais
réussi -je vous l'avoue bien franchement - à trouver de la
cohérence au système des indemnités.
Une voix: II n'y en a pas.
M. Lalonde: Je ne sais pas où trouver cela.
M. Brassard: Est-ce que je peux vous donner quelques
incohérences? J'ai beaucoup de respect pour les vice-présidents,
n'est-ce pas, qui sont à 0,40. Mais je sais un peu quelle est leur
charge de travail. Si je la compare à celle des whips, je ne vois pas
pourquoi ils ont 0,40 et le whip en chef du gouvernement, par exemple, 0,35.
Les whips adjoints, je sais ce que c'est comme travail, sont à 0,15 et
les adjoints parlementaires sont à 0,20.
M. Guay: II y a des adjoints parlementaires qui travaillent
fort.
M. Brassard: Laissez-moi terminer, M. l'adjoint
parlementaire.
M. Guay: M. le leader parlementaire adjoint.
M. Lalonde: II est les deux.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
whip en chef, vous avez la parole.
M. Brassard: Je n'ai jamais voulu dire qu'un adjoint
parlementaire ne travaillait pas, mais je sais qu'un whip adjoint, cela
travaille aussi. Il a une somme de travail importante, mais cela doit
s'équivaloir, je pense. Pourquoi 0,15? Pourquoi 0,20?
M. Lalonde: Je n'ai aucune idée comment on en est
arrivé là.
M. Brassard: Je vous dis que le système des
indemnités, j'ai beau l'examiner sur toutes les coutures, je n'ai jamais
réussi à lui trouver de la cohérence. Je le dis bien
carrément. Je ne sais pas s'il y aurait lieu de le revoir et d'essayer
d'introduire un peu de cohérence dans ce système. Je n'ai jamais
réussi à en trouver.
M. Lalonde: Pouvons-nous suspendre?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc, je
tiens pour acquis que l'article 7 demeure suspendu, mais que les amendements en
question...
M. Lalonde: Sont adoptés.
Le Président (M. Vaillancourt): ... ont été
adoptés.
M. le député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: M. le Président, apparemment, on vous a
proposé un petit papillon en amendement à l'article 7 qui aurait
été accepté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Lequel?
M. Vaugeois: Cela dit: "Le député qui exerce plus
d'une fonction pour lesquelles sont accordées des indemnités en
vertu du présent article ou de l'article 7 de la Loi sur
l'exécutif n'a droit qu'à l'indemnité la plus
élevée."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela a
été adopté.
M. Vaugeois: Cela a été adopté? M.
Lalonde: Oui.
M. Vaugeois: Est-ce que je peux quand même dire que je ne
vois pas pourquoi?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
vous pouvez le dire.
M. Vaugeois: Si quelqu'un est adjoint parlementaire ou
président de commission ou ainsi de suite, que c'est une fonction qui
est compatible avec une autre fonction, comme être membre du bureau par
exemple, je ne vois pas pourquoi on empêcherait le député
en question de recevoir l'indemnité additionnelle à laquelle deux
fonctions différentes lui donnent droit. On n'est quand même pas
au bout de...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député, je n'ai pas à répondre à la
question. Tout ce que j'ai à vous dire, c'est que l'article a
été adopté. L'amendement a été
adopté.
M. Vaugeois: J'ai demandé tout à l'heure qu'on le
relise. On m'a dit: Non, non, on ne fait que le changer de place, sauf qu'on ne
l'avait pas entre nos mains. Je viens de l'avoir et je ne vois pas pourquoi on
vote cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela a
été voté.
M. Vaugeois: Puisqu'on suspend tout l'article 7 et qu'il fait
partie de l'article 7...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non,
l'article...
M. Vaugeois: Si on révise, comme vient de le souhaiter le
député de Lac-Saint-Jean, toute cette question de la
rémunération additionnelle, on peut encore se poser la question,
me semble-t-il.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De toute
façon, l'article 7 est suspendu;
donc, étant suspendu, on peut revenir sur l'ensemble de l'article
7.
M. Vaugeois: D'accord. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord? On est allé vérifier.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais souligner
au député de Marguerite-Bourgeoys ce qui fait, justement,
l'écart entre le whip en chef du pouvoir et celui de l'Opposition. C'est
que, quand la cloche sonne et qu'il n'y a pas quorum, le whip en chef de
l'Opposition se croise les bras et rit. L'autre whip en chef, lui, part et
ramasse...
M. Lalonde: Je dirais pire que cela, c'est lui qui demande le
quorum parfois.
M. Grégoire: C'est le whip de l'Opposition qui fait
travailler le whip du parti au pouvoir. Moi, je propose qu'on gèle
à 15% l'indemnité additionnelle.
M. Maciocia: Cela a été suspendu.
M. Bertrand: Contrairement à ce que dit le
député de Frontenac, je voudrais faire valoir que le whip de
l'Opposition doit être en Chambre pour s'assurer que le quorum n'existe
pas et invoquer le quorum. C'est une responsabilité importante.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'aimerais, quand même, dire quelque chose là-dessus. On a
parlé, tout à l'heure, des vice-présidents de
l'Assemblée nationale. Je dois vous dire que malgré les propos du
député de Lac-Saint-Jean, ils travaillent fort, dans le sens
qu'ils ont l'obligation d'être sur le banc pendant de très
nombreuses heures de la journée. Vous savez que le président,
à cause de ses fonctions administratives, quitte habituellement
après la période des questions et, généralement, ne
revient presque jamais sur le banc, à moins de circonstances
exceptionnelles. Au mois de décembre et au mois de juin, ils sont
appelés à tour de rôle, à chaque demi-heure ou
à chaque heure, à faire des présences
régulières, parfois jusqu'à des heures tardives la nuit.
Je tiens à dire ici au journal des Débats que le travail des
vice-présidents est loin d'être négligeable.
Peut-être qu'ils n'ont pas de fonctions administratives importantes,
mais, en termes de présence sur le banc, on sait que la Chambre ne peut
siéger sans un président. Je tiens à le dire pour le
bénéfice des membres de la commission.
M. Lalonde: Un élément d'information vient de me
parvenir. On me rappelle qu'avant 1973 la parité existait entre le whip
en chef de l'Opposition et le whip en chef du gouvernement. En 1973, à
cause du petit nombre de députés dans l'Opposition, il y avait le
chef de l'Opposition, le leader parlementaire et le whip - je ne sais pas s'il
avait une fonction additionnelle - avait à prendre soin de trois
députés.
M. Guay: Et il y avait un président de commission.
M. Lalonde: Et il y avait un président de commission.
Alors, il avait à prendre soin de deux députés. C'est
à ce moment que, d'un commun accord, ils ont décidé que le
whip en chef faisait moins le travail d'un whip qu'autre chose, Lorsqu'un
caucus dépasse 25 dans l'Opposition, c'est une tout autre sorte de
travail. C'est beaucoup plus complexe maintenant; à 43 c'est
extrêmement complexe.
M. Guay: Je pense que ce que le député de
Lac-Saint-Jean voulait dire, M. le Président, n'avait pas pour but
d'insinuer de quelque manière que ce soit que les vice-présidents
ne travaillent pas. Au contraire, tous savent la lourde somme de travail qui
leur est impartie, qui leur incombe. C'est seulement que, lorsqu'on on place
une fonction en regard d'une autre, on peut dire et je le dis à
l'égard du leader parlementaire de l'Opposition - qu'il y a quand
même quelque chose d'un peu incongru à ce que le leader
parlementaire de l'Opposition se retrouve en position moindre
financièrement j'entends comme indemnité.
Non, non, je sais, mais dans ce sens, cela n'est pas en soi. Tout le
monde sait que les vice-présidents travaillent fort et que les leaders
parlementaire et de l'Opposition aussi travaillent fort. Mais, quand on mesure
les responsabilités de l'un par rapport à l'autre, on saisit mal
pourquoi les salaires du leader parlementaire et du leader de l'Opposition
seraient en deçà de celui des vice-présidents. Il y a
quelque chose qui cloche là, à mon avis. En ce sens,
effectivement, on a l'impression que tout cela est fait à la va comme je
te pousse au fil des années et que cela aurait besoin d'être revu
de fond en comble.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 7, de toute façon, est suspendu au complet. L'article 18
est-il adopté?
Régime de pension
M. Grégoire: Adopté. M. Lalonde:
Adopté, oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est le
nouveau régime de pension.
M. Bertrand: Le nouveau régime de
pension. C'est un nouvel article.
M. Maciocia: Je voudrais seulement avoir une explication, si vous
me le permettez, M. le Président.
Une voix: Je vous en prie.
M. Maciocia: Je ne sais pas si c'est le moment opportun de le
demander, parce que je n'ai jamais compris ce système de retraite que
vous nous avez proposé. Je prends mon cas parce que nous sommes
plusieurs de l'Opposition qui veulent dire au gouvernement que nous avons
été élus le 13 avril 1981.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ne
parlez pas trop fort. Le député parle. (17 heures)
M. Maciocia: Je lisais dans le document qu'on a eu dans les mains
- je ne sais pas de quelle façon on l'a eu - daté du 25 mai 1981
que moi, par exemple, je contribuerais jusqu'au 31 décembre 1982 pour
5800 $ à peu près. Cela veut dire qu'après on entre dans
le nouveau régime de retraite. Admettons - et c'est cela, l'explication
que je voulais avoir - que j'ai deux mandats, cinq années, est-ce que
cela veut dire que j'ai droit au nouveau régime de retraite ou est-ce
que j'ai même la possibilité d'avoir l'ancien régime de
retraite, en ce sens que, si ma contribution est de 6000 $ jusqu'au 31
décembre 1982, cela veut dire que ce montant-là est gelé
à 6000 $? Il est indexé chaque année et, au bout de cinq
ans, j'ai droit à 46% du montant indexé.
M. Bertrand: Si vous avez été
réélu.
M. Maciocia: Si j'ai été réélu. Six
ans, sept ans, ce sera 56%, 60%, 70%, 75%.
M. Lalonde: II a compris, c'est exactement cela.
M. Bertrand: II l'exprime bien.
M. Maciocia: L'autre chose que je voudrais savoir, c'est ceci: En
tant que député marié, je dois contribuer au nouveau
régime 10% de mon salaire; cela veut dire 3500 $ et bientôt ce
sera 3700 $. Cela veut dire que je n'ai pas droit à la retraite avant 60
ans. Est-ce que c'est cela, le nouveau régime?
M. Bertrand: Attention. Si vous décidez de
transporter...
M. Maciocia: Si je décide de prendre le nouveau
régime au lieu de l'ancien.
M. Bertrand: Très bien. Cela veut dire
effectivement...
M. Maciocia: Cela veut dire à 60 ans. À 60 ans,
qu'est-ce que cela veut dire en réalité? Quel régime de
retraite avons-nous? Je ne l'ai jamais compris.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Plus
tard.
M. Bertrand: 4% de crédits de rentes par année de
service.
M. Maciocia: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On va le
voir dans les articles 20 et suivants.
M. Bertrand: Vous aurez ce droit à 55 ans, mais avec
réduction actuarielle pour cinq ans.
M. Maciocia: Oui, cela, je l'ai compris.
M. Lalonde: J'aurais seulement une remarque à faire en
abordant le régime de pension. J'aurai des propos à tenir en un
autre lieu sur l'à-propos de ce régime de pension. Je
considère que mon devoir est d'étudier celui qui nous est
proposé, mais le fait que je ne fasse pas ici les interventions que je
ferai aux deux autres étapes à l'Assemblée nationale ne
constitue pas une renonciation aux critiques, aux remarques et observations que
je devrais ou que je pourrais faire ici.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Est-ce que vous permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Est-ce que je pourrais demander le silence dans la salle, le
plus possible, s'il vous plaît?
M. Maciocia: C'est une autre question que je voudrais poser au
leader du gouvernement. Apparemment, il semblerait que ceux qui avaient
contribué à un régime de retraite, le RREGOP ou le RRE,
c'est le cas des enseignants, par un article dans la loi antérieure,
auront droit aux deux régimes de retraite, c'est-à-dire celui de
député et celui d'enseignant. Est-ce que cet article existe
encore? Cela veut dire qu'il y a une partie des députés qui
auront droit à cela et que d'autres députés, qui n'y ont
pas participé parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion d'être des
enseignants, n'auront pas les mêmes droits que ces enseignants.
M. Bertrand: Ce sont des droits acquis. M. Maciocia: Des
droits acquis. Cela
veut dire qu'au moment où il est admissible à la pension
de député, au même moment il devient admissible à
l'autre pension du RREGOP ou...
M. Bertrand: C'est tellement vrai que... M. Maciocia: ...
des trois régimes.
M. Bertrand: Des trois, RRE, RRF et RREGOP.
M. Maciocia: C'est cela. Les trois régimes.
M. Bertrand: II y aura plus que cela, M. le député
de Viger. Nous allons apporter une modification substantielle pour faire en
sorte que l'ancien article 73 de la Loi sur la Législature soit
enlevé afin que quelqu'un qui touchait, avant de devenir
député, une pension en vertu d'un régime de retraite
auquel il avait cotisé et qui lui donnait des droits puisse, pendant
qu'il est député, toucher cette pension.
M. Lalonde: C'est une rémunération
différée qu'il a gagnée.
M. Maciocia: L'autre question, toujours sur le même sujet:
Étant donné que le régime de retraite vient d'être
changé - ce n'est pas mon cas parce que je ne suis pas un enseignant, je
ne participe pas à ces trois régimes-là - disons que
j'aurais participé à ce RREGOP, si je prends l'ancien
régime de retraite, cela veut dire qu'après cinq ans, deux
mandats, j'ai droit à mes 4000 $, 3000 $, à tout cela. Est-ce
qu'automatiquement je deviens admissible aussi à la rente du RREGOP?
M. Bertrand: Si vous avez acquis des droits en vertu de ce
régime, vous allez retirer des sommes versées en vertu de ce
régime et vous pourrez cumuler.
M. Maciocia: Cela veut dire que ceux qui ne sont pas
pénalisés avec le nouveau régime, sont ceux qui n'ont pas
eu cinq ans et deux mandats. Je veux que cela soit clair parce que la loi entre
en vigueur le 1er janvier 1983. Cela veut dire que, moi, élu en 1981, je
n'ai pas mes cinq ans...
M. Bertrand: C'est cela.
M. Maciocia: ... et le droit à ma pension à ce
moment-là.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Maciocia: Je répète que ce n'est pas mon cas,
mais je pose la question parce que cela peut être un problème
demain. Est-ce que cela veut dire que la même personne a le droit,
après avoir accompli deux mandats de cinq ans, à ses 46% de 6000
$?
M. Bertrand: C'est exact.
M. Maciocia: Est-ce qu'elle a aussi droit à la rente du
RREGOP ou du RRE?
M. Lalonde: Immédiatement. M. Maciocia:
Immédiaitement. M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: C'est l'état de la loi actuelle.
M. Maciocia: C'est sûr, cela?
M. Lalonde: C'est assez étrange, cette
disposition-là. Je ne sais pas d'où cela vient.
M. Bertrand: Le fait qu'avant on ne pouvait pas?
M. Lalonde: Non, mais j'ai été fonctionnaire
pendant deux ans. Je n'aurai pas une grosse pension, mais, du fait que j'ai
été député, si je retire ma pension en sortant,
j'ai droit dès maintenant à cette partie de pension que j'aurais
à 65 ans.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En vertu
de la Loi sur la fonction publique.
M. Lalonde: Oui, mais quelle est la cohérence de cela, la
raison?
M. Maciocia: Quelle est la raison?
M. Lalonde: II y en a peut-être une parce que quelqu'un a
mis cela dans la loi à un moment donné.
M. Maciocia: C'est cela.
Une voix: Mais deux ans, je ne suis pas sûr.
M. Guay: On ne vous a pas remboursé vos...
M. Maciocia: Non, mais admettons même cinq ou dix
ans...
M. Lalonde: Non, j'ai conservé mon affaire.
M. Maciocia: C'est le principe. Pour quelle raison a-t-il droit
aux deux pensions?
M. Lalonde: Cela va me donner 1000 $ ou 1500 $ de plus.
M. Bertrand: On me dit que ça fait
huit ans que cela existe et on n'en connaît pas exactement la
raison.
M. Lalonde: On ne connaît pas la raison.
Une voix: C'était dans votre temps.
M. Lalonde: En tout cas, on va en arriver à cet article
à un moment donné.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 18. S'il vous plaît!
M. Bertrand: C'est l'article 103.15.
Une voix: Si cela fait huit ans, c'est en 1974.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! L'article 18 est-il adopté? S'il vous plaît! On
va prendre les articles les uns après les autres.
M. Lalonde: Êtes-vous contre, M. le député de
Bellechasse?
M. Lachance: Non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Pour les fins du journal des Débats, je voudrais qu'on
ne parle pas tous ensemble, parce qu'il y a un monsieur qui travaille
là-bas et qui doit avoir passablement de difficulté à
faire son travail. Alors, l'article 18 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. L'article 19?
Interprétation
M. Lalonde: Est-ce que le leader pourrait nous expliquer
rapidement ou succinctement la différence entre le nouvel article 19 et
l'ancien article 85 de la Loi sur la Législature où il y avait
aussi une définition de député et d'indemnité?
M. Bertrand: C'est pour être en mesure de bien comprendre
par la suite quelles seront les distinctions qui seront faites au niveau des
régimes de retraite. Alors, en d'autres mots, pourront, dans le cadre du
présent chapitre, participer au nouveau régime de retraite les
députés élus pour la première fois après le
1er janvier 1983 - je pense que tout le monde le comprend - les
députés actuels qui en feront l'option, parce qu'ils pourront
exercer une option lorsqu'ils quitteront la vie politique en vertu de l'article
103.17, et les anciens députés qui ne reçoivent pas
déjà une pension en vertu du régime actuel.
M. Lalonde: Donc, il y a deux sortes de députés
maintenant, alors que dans la loi actuelle il n'y a qu'un seul traitement pour
tout le monde.
M. Grégoire: Ceux qui ont été élus en
1974 et 1976 et qui sont encore députés aujourd'hui, s'ils
choisissent l'ancien régime, ne sont pas députés au sens
de la définition que vous venez de donner.
M. Bertrand: Oui, parce qu'ils peuvent choisir de profiter du
nouveau régime plutôt que de l'ancien.
M. Grégoire: Et s'ils choisissent l'ancien régime,
ils ne sont plus députés au sens que vous venez de
définir.
M. Lalonde: Oui, article 19, deuxièmement.
M. Grégoire: Oui, mais s'ils ont opté d'être
assujettis au présent régime de retraite, ils ne peuvent faire
partie des deux régimes en même temps.
M. Bertrand: Non.
M. Grégoire: Alors, s'ils sont dans l'ancien
régime, ils ne sont plus députés, tel que défini
ici. Donc, je ne suis plus député en vertu de cela.
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: Cela veut dire qu'on nous laisse choisir, ou
on reste député en vertu de la définition ou on ne l'est
plus. Vous avez tous le choix aussi.
M. Lalonde: C'est assez étrange qu'on définisse
comme "député" seulement celui qui le devient après le 1er
janvier 1983 ou qui opte pour le nouveau régime. Celui qui opte pour
l'ancien régime dans le sens de la section I n'est pas
député.
M. Bertrand: Ce qui est important, c'est que ce
député-là qui pourra faire un choix puisse être
couvert sur les deux fronts. Il faut qu'il puisse être un
député en situation d'ambivalence. Il faut qu'il soit un
député actuel, qui puisse décider de profiter du nouveau
régime plutôt que de l'ancien. Il faut aussi qu'il soit un
député qui, décidant de se prévaloir du
régime actuel, soit reconnu comme tel. En d'autres mots, le
député de Frontenac, il faut qu'on puisse ici, à l'article
19, faire état du fait qu'il est un député qui peut
décider de se prévaloir du nouveau régime de pension.
M. Lalonde: On verra dans le contexte ce que cela donne.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
De toute façon, vous avez été assermenté comme
député, M. le député de Frontenac.
M. Bertrand: Parce que le problème de la rédaction
de ce projet de loi no 110, c'est qu'il est évident qu'un jour il y aura
des gens qui ne seront plus du tout couverts par le régime actuel
modifié. Ce sont tous des gens qui auront une pension payable en vertu
du nouveau régime seulement. À cause de la transition qu'il faut
forcément établir pour ceux qui bénéficient du
régime actuel, il y a des dispositions de cette nature qu'il faut
introduire.
M. Grégoire: Si je comprends bien, le député
qui opterait de se prévaloir de l'ancien régime...
M. Bertrand: II n'opte pas tout de suite. Il y a un article pour
cela.
M. Grégoire: Ah bon!
M. Lalonde: Adoptons l'article 19.
M. Grégoire: On ne peut pas définir "est
député celui qui a opté d'être assujetti au
présent régime" puisqu'on le laisse opter seulement quand il
n'est plus député. Ce que vous voulez dire, c'est qu'il va opter
d'être assujetti au présent régime seulement quand il ne
sera plus député. Là, vous le définissez comme
député parce qu'il a opté et il opte quand il n'est plus
député. Expliquez-moi cela.
M. Lalonde: J'aurais un amendement à proposer. ...
M. Grégoire: Je ne suis pas un ingénieur.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
que le projet de loi no 90 définit le député,
définit la fonction d'un député, comment on acquiert le
titre de député et le serment d'un député, ainsi de
suite. Je pense que ce n'est pas dans la loi 110 mais dans la loi - c'est une
opinion que j'émets - 90 qu'on retrouve exactement qui est
député et qui ne l'est pas.
M. Grégoire: Là, vous passez une coquille, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas une coquille.
M. Lalonde: C'est en appel d'une décision du
président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
que c'est dans la loi de l'Assemblée nationale que nous allons voir qui
est député et qui ne l'est pas.
M. Grégoire: Ici, on définit un terme. On dit:
"Dans le présent chapitre, à moins que le contexte n'indique un
sens différent, on entend par: "député": la personne qui
remplit les conditions prévues à l'un ou l'autre des paragraphes
suivants": celui qui va devenir membre après le 1er janvier 1983;
deuxièmement, la personne qui a opté d'être assujettie au
présent régime de pension en vertu de l'article 103.17 de la Loi
sur la Législature.
Le gouvernement nous dit que l'option se fera lorsqu'on ne sera plus
député. On définit comme député celui qui ne
l'est pas encore, mais qui va le devenir après le 1er janvier 1983 et
celui qui va opter quand ii ne sera plus député. S'il n'y a pas
quelque chose de travers là...
M. Lalonde: C'est clair, très clair. L'argumentation du
député est étincelante. Sauf qu'on ne sait plus s'il est
député, selon la définition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 19 est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: Bien non, M. le Président,
clarifiez-nous cela avant.
M. Bertrand: Bon, clarifions. En vertu de la Loi sur la
Législature, il y a une définition du député. En
vertu de cet article 19, il y a une définition du député.
Ce que le député de Frontenac dit, c'est qu'à toutes fins
utiles il nous demanderait d'être député en vertu de deux
articles qui le forceraient, à toutes fins utiles, si on appliquait les
articles qui suivent, à contribuer deux fois 10% durant l'année,
donc 20%. Ce que je veux dire au député de Frontenac, c'est qu'il
se sente un peu comme le leader du gouvernement qui n'est ni actuaire, ni
avocat, qui a besoin de faire confiance à un certain nombre de personnes
qui m'assurent que le député de Frontenac existe. (17 h 15)
M. Grégoire: M. le Président, c'est parce que le
leader de l'Opposition n'a pas dû lire la théorie de la
relativité d'Einstein.
M. Bertrand: Et quand le député de Frontenac
arrivera à l'étude du paragraphe 103.17, il pourra effectuer un
choix de régime de retraite et sa définition de
député, qu'elle soit indiquée ici à l'article 19 ou
dans la Loi sur la Législature, qui permettra de prendre le meilleur des
deux régimes de retraite.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Bertrand: II est couvert dans la définition du titre de
député, pour pouvoir faire ce choix lorsque viendra le temps de
l'exercer en vertu du paragraphe 103.17.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: M. le Président, je crois que c'est
très facile. La définition de député à ce
moment-ci, c'est seulement en fonction du choix de la pension, c'est tout.
C'est aussi simple que cela.
M. Guay: II comprend les choses et il les interprète
clairement, M. le député de Frontenac.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 19 est-il adopté?
M. Grégoire: Parce que le paragraphe 103.17 est bien
clair. Il dit que la personne visée au paragraphe 103.1 choisit le
nouveau régime et que cet avis doit être donné,
premièrement, dans les quatre mois qui suivent la date à laquelle
elle cesse d'être membre de l'Assemblée nationale.
Une voix: Bon, voilà.
M. Guay: C'est précisément pour cela, M. le
député de Frontenac, que l'on dit que, nonobstant ce que dit la
Loi sur la Législature sur le fait que vous soyez député,
aux fins de la pension et aux fins du paragraphe 103.17, malgré le fait
que votre mandat soit terminé, vous êtes, pour les fins de cet
article, considéré comme étant député,
uniquement pour les fins de ce choix dans les quatre mois suivants.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 19 adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Grégoire: Abstention.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division.
M. Bertrand: II faudrait un amendement pour exclure de l'article
19 le député de Frontenac.
M. Lalonde: L'actuel député de Frontenac, pas son
successeur aux prochaines élections.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais
l'article étant adopté, existe-t-il encore? Alors, l'article 20
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M.
Vaillancourt,
Jonquière): D'ailleurs, c'est la reproduction d'un article
qui existait déjà. Adopté. Article 21?
Contribution
M. Bertrand: M. le Président, quand on lit l'article, cela
peut paraître extrêmement difficile à comprendre. On se
demande pourquoi on parle de, premièrement, "de 10% jusqu'à
concurrence du montant de l'exemption personnelle au sens de la Loi sur le
régime des rentes du Québec"; deuxièmement, "de 8,2% sur
l'excédent jusqu'à concurrence du maximum des gains admissibles
au sens de cette loi"; et, troisièmement "de 10% sur le reste."
Mentionnons que la cotisation versée au régime de rentes
est la suivante: Elle est de 0% jusqu'à concurrence du montant de
l'exemption personnelle au sens de la loi sur le RRQ. Donc, 10% plus 0%, cela
donne 10%. D'accord? Ou bien elle est de 1,8% sur l'excédent
jusqu'à concurrence du maximum des gains admissibles au sens de la loi.
Donc, 8,2% plus 1,8%, cela fait 10%. Ou bien, les deux 0% sur le reste; 10%
plus 0%, cela fait 10%.
M. Lalonde: Très, très bien, très clair.
Adopté.
M. Maciocia: M. le leader, je suis très pratique. J'ai un
salaire de 35 000 $, quel est le montant que je paie pour ce régime de
retraite?
M. Lalonde: 10 500 $.
M. Maciocia: 3 500 $?
M. Lalonde: Non, 10 500 $. C'est trois fois 10%, cela fait
30%.
M. Maciocia: Je pose la question parce qu'avec tous les...
M. Bertrand: Non, non.
M. Maciocia: Non, non, je sais. Je sais très bien que
c'est...
M. Bertrand: Je vous donne un exemple. M. Maciocia:
Oui.
M. Bertrand: Mentionnons qu'en 1983 un nouveau
député recevra un salaire de
36 675 $, prenez cela comme chiffre. Il versera au Régime de
rentes du Québec une contribution de 300,60 $. Il versera donc au
présent régime une contribution de 3 366,90 $, soit 10% de son
salaire moins 300,60 $.
M. Maciocia: Cela veut dire qu'on enlève les 300 $...
M. Bertrand: C'est exact.
M. Maciocia: ... sur le montant du salaire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Bertrand: Cela ne dépasse pas 10%.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On a
adopté un article et je voudrais revenir - vous allez dire que c'est
très personnel, mais c'est important aussi - à l'article 34 de la
loi actuelle qui dit: L'Assemblée nationale prévoit que le
président de l'Assemblée nationale, qui est aussi
député, lorsqu'il perd une élection, continue à
être président tant et aussi longtemps qu'un nouveau
président n'est pas élu par une nouvelle Législature.
Nous avons adopté l'article 6. Si un nouveau gouvernement
décidait de convoquer la Chambre cinq mois après, cela voudrait
dire qu'on ferait l'obligation légale au président d'être
président sur le plan administratif pendant quatre mois mais de
façon bénévole, ce qui n'est pas le cas dans la loi
actuelle. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu de prévoir à
l'article 6, compte tenu du fait que la loi sur l'Assemblée nationale
oblige le président à être président malgré
sa défaite comme député, qu'il reçoive son
allocation d'indemnité additionnelle pour la durée de ses
fonctions.
M. Bertrand: II y aura un amendement dans le projet de loi no 90
pour préciser cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord.
M- Lalonde: Est-ce à dire qu'il faudrait vous garder comme
président, M. le Président? On est prêt à
négocier.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
prends pas de chance.
M. Assad: Est-ce qu'on peut revenir à l'article 21?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
oui.
M. Assad: La contribution de 10%, comme vous l'avez
expliqué au député de Viger, c'est la cotisation.
D'accord?
M. Bertrand: Exact.
M. Assad: Mais la contribution à son fonds, par exemple,
ce n'est pas 10%.
Une voix: Pour l'ancien régime? M. Assad: Oui.
M. Maciocia: Non, pour l'ancien régime, c'est seulement
l'indexation du montant...
M. Bertrand: En vertu du nouveau régime, vous ne
contribuez pas...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pourquoi
est-ce qu'on ne dit pas 10% de notre salaire?
M. Bertrand: Dans les 10%, une partie va au Régime de
rentes du Québec et l'autre partie va à votre pension.
M. Maciocia: Mais pas sous l'ancien régime, c'est cela que
je veux lui dire. L'ancien régime, il se termine le 31 décembre
1982.
M. Bertrand: Votre fonds accumulé, les cotisations que
vous, député, avez versé...
M. Assad: Non, je suis au courant de cela. Mais à partir
du 1er janvier...
M. Bertrand: Cela n'engraissera pas votre fonds.
M. Assad: Ah! Et le nouveau régime?
M. Bertrand: Cela n'engraisse pas un fonds, cela ne fait que
permettre de verser une cotisation qui donne droit, dans le nouveau
régime - pour ceux qui vont vivre du nouveau régime - à un
crédit de rente égal, chaque année, à 4% du
traitement.
M. Assad: À 4%?
M. Bertrand: 4% du traitement.
M. Assad: D'accord.
M. Bertrand: Alors, 1983, 4%; 1984, 4%; 1985, 4%, etc.,
jusqu'à un maximum de 70% des trois meilleures années.
M. Assad: Cela, ce sont les 4%, mais on débourse, de toute
façon, 10% pour cela.
M. Bertrand: Et l'État débourse...
M. Assad: Les 6%, ce sont les frais de
fonctionnement?
M. Bertrand: Et l'État débourse 31%. M. Assad:
Je sais, je sais.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Le leader du gouvernement parle de 4%.
À Ottawa, c'est 5%. Je voudrais savoir du leader...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: ... si c'est parce qu'on est moins bon.
M. Bertrand: Les réminiscences du député de
Frontenac, qui a été longtemps à Ottawa...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
l'article 21, s'il vous plaît!
M. Maciocia: M. le Président, toujours sur l'article 21,
je ne vois nulle part actuellement - je pose la question à la
présidence - si c'est obligatoire ou facultatif, ces 10%. Est-ce que
cela va venir par la suite?
M. Bertrand: C'est écrit "doit être retenue".
M. Maciocia: C'est à ce moment-ci qu'on discute que c'est
obligatoire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On parle
du nouveau régime.
M. Grégoire: Là, c'est une obligation. M. Guay:
Chaque chose en son temps.
M. Lalonde: Article par article, s'il vous plaît!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est ce
que j'avais dit, mais il faut que les députés obéissent
aussi.
M. Lalonde: Ce n'est pas une conférence.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est de
l'article 21 qu'on parle.
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: Sur l'article 21, j'ai une question. Dans
l'ancien régime, il n'y avait pas de "doit être retenue".
C'était facultatif. Le député n'était pas
obligé de contribuer au régime de retraite. Mais c'est
obligatoire dans le nouveau, si je comprends bien.
Une voix: Ce n'est pas dans cet article-là.
M. Grégoire: Bien oui, "doit être retenue" sur
chaque versement.
M. Bertrand: C'est une obligation.
M. Lalonde: On nous a expliqué que c'est essentiel au
régime. C'est un régime collectif.
M. Bertrand: C'est cela, un régime collectif. Tous les
régimes publics sont comme cela.
M. Guay: L'aspect facultatif du régime actuel est une...
Il faudrait être marteau pour ne pas y participer.
M. Lalonde: II y a des députés qui n'ont pas
participé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
est-ce que l'article 21 sera adopté?
M. Lalonde: M. le Président, une seule question à
propos de l'article 21. Le dernier mot du premier alinéa, c'est
"député". Alors, "une contribution au régime de pension
sur chaque versement de l'indemnité du député." Je vais
voir à la définition et un député, c'est "la
personne qui remplit les conditions prévues à l'un ou l'autre des
paragraphes suivants: elle devient membre de l'Assemblée après le
1er janvier 1983." Alors, ce n'est pas nous. Le deuxième, c'est: "Elle a
opté d'être assujettie au présent régime de pension
en vertu de l'article 103 de la Loi sur la Législature." Ce n'est pas
nous. Alors, à quels députés va-t-on retenir ces 10%?
M. Bertrand: Cela peut être nous.
M. Lalonde: Mais, on va le savoir seulement plus tard.
M. Grégoire: Quand on ne sera pas
députés.
M. Lalonde: Alors, je reviens à votre argumentation; c'est
pour cela que je la trouvais étincelante, votre argument était
pertinent. Alors, le mot "député", je le surveillais.
M. Grégoire: Je l'avais vu, moi.
M. Lalonde: C'est la première fois que je le vois. Si on
dit "d'un membre de l'Assemblée nationale", à ce
moment-là, peut-être qu'on peut passer à côté du
problème. Mais, chaque fois qu'on va employer le mot
"député" dans ce chapitre, ce sera soit une personne qui est
devenue membre de l'Assemblée nationale à compter du 1er janvier
1983, soit une personne qui -et on ne le saura qu'après le choix - aura
choisi le nouveau régime. Alors, cela veut dire que je ne suis pas
député.
M. Grégoire: On me disait que je ne comprenais rien et je
m'aperçois que le député de Marquerite-Bourgeoys n'a rien
compris.
M. Brassard: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: ... je pense qu'il faut effectivement faire une
précision là parce que, si je comprends bien le régime, ce
sont tous les députés qui participent au niveau des
contributions. Mais, quand vient le temps de retirer le fonds de retraite, ce
n'est plus pareil, ce sont les députés tels que définis
à l'article 19. Alors, il faudrait préciser à l'article 21
qu'il s'agit du député au sens de la Loi sur la
Législature.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement, paraît-il, aurait une réponse.
M. Bertrand: Réponse, M. le Président, à
l'article 1Q3.4.
M. Lalonde: Ce n'est pas dans cette loi-là.
M. Bertrand: Oui, oui.
M. Lalonde: J'ai 75 articles, moi, dans cette loi-là.
M. Bertrand: Pardon, édicté par l'article 64.
M. Lalonde: Ah bon! Il faudrait mentionner le numéro de
l'article du projet de loi. Alors, 103.
M. Bertrand: Édicté par l'article 64. "L'article 96
de la Loi sur la Législature est remplacé par le suivant".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Bertrand: D'accord? Et là, vous l'avez et, quand vous
arrivez à 103.4, on vous indique que ce député...
Une voix: La présente section s'applique au
député qui...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Grégoire: Mais ici, on a le député selon
la définition de l'article de la Loi sur la Législature et non
pas le député selon la définition de l'article de la loi
no 110.
Une voix: C'est cela.
M. Grégoire: Alors, branchez-vous! Quelle
définition prenez-vous?
M. Guay: La présente section ne s'appliquant qu'au nouveau
fonds de retraite, il est évident qu'elle ne s'applique qu'aux
députés d'après le 1er janvier 1983 ou à tout
député qui aura choisi d'y être assujetti. Pour les autres,
c'est l'article 103.4 qui continue de s'appliquer. Ce n'est pas plus
compliqué que cela. Il faut toujours faire la distinction entre
député et député.
M. Bertrand: C'est cela. Il fallait, en d'autres mots, pour
être concordants et cohérents, avoir dans deux endroits
différents de ce projet de loi no 110 une référence,
premièrement, pour des députés dont la définition
est faite en vertu de 19 et, ensuite, pour des députés qui
existent en vertu de l'actuelle Loi sur la Législature et qui acceptent
d'avoir une pension en vertu du régime actuel mais modifié. C'est
là qu'on voit que leur contribution est établie sur le même
principe qu'à l'article 21.
M. Lalonde: Alors, donc, nous avons raison lorsque nous disons
que l'article 21 ne s'applique qu'aux députés selon l'article
19.
M. Bertrand: Exact.
M. Lalonde: On accrochera les autres députés
par...
Une voix: Dans la mesure où...
M. Lalonde: Oui, oui. C'est cela. Très bien. Alors, vous
aviez raison, M. le député de Frontenac.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
l'article 21 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: J'ai raison.
M. Lalonde: Vous avez raison.
M. Bertrand: Cela doit être rassurant.
M. Lalonde: On vous dira pourquoi une autre fois. (17 h 30)
Le Président (M. Vaillancourt,
Jonquière): L'article 21? Une voix: Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: Je ne comprends pas plus, M. le
Président.
Des voix: Ah!
M. Bertrand: Cela doit être rassurant.
M. Lalonde: Vous avez raison. On vous dira pourquoi une autre
fois.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Article...
M. Grégoire: Si j'ai raison, je voudrais savoir
pourquoi.
Une voix: 22.
M. Bisaillon: Ceux qui ont tort ont l'air de le savoir, eux
autres.
M. Lalonde: L'article 22 est adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un
instant! On m'indique qu'à l'article 21, on ne fait pas allusion au fait
que c'est annuellement que cette contribution existe. Est-ce que c'est
important ou non de le mentionner?
M. Bertrand: C'est 10% sur chaque versement de
l'indemnité.
M. Lalonde: Oui, parce que, s'il est député durant
treize ans et trois mois, il ne paiera pas pour quatorze ans.
M. Bertrand: Là est la notion de temporel.
M. Grégoire: Est-ce que je pourrais faire remarquer
également, M. le Président, que l'ancienne loi faisait mention
que, pour le député marié, c'était 10% et...
Des voix: Cela s'en vient. M. Bertrand: Cela s'en vient.
Une voix: "Be patient".
M. Bertrand: II y a de tout là-dedans. Il y a à
boire et à manger pour tout le monde.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 22 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 23?
M. Bertrand: C'est pour permettre à quelqu'un qui
déciderait de le faire de retirer la totalité de ses
contributions avec un intérêt composé.
Une voix: L'intérêt, c'est nouveau.
M. Lalonde: Oui, c'est nouveau. Il n'y a pas
d'intérêt actuellement.
M. Bertrand: Oui, c'est nouveau. Avant, il n'y avait pas
d'intérêt.
M. Lalonde: Adopté.
M. Maciocia: Je m'excuse.
M. Lalonde: Excusez-moi. Allez-y! Cela va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Pourriez-vous expliquer cela parce que je...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II parle
de chaque versement. Cela répond à la question.
M. Bertrand: Supposons que le député de Viger a
cotisé pour, disons - je donne un chiffre à tout hasard - 10 000
$. Au moment où il quitte, il peut se faire rembourser ces 10 000 $ - il
n'aura pas droit à la pension, évidemment - avec un calcul
à intérêt composé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 23 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 24?
Une voix: Adopté.
M. Lalonde: Une minute. L'article 24 est adopté.
M. Bertrand: Les articles 24 et 25 vont ensemble, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 24 est adopté.
M. Bertrand: En fait, ce sont deux articles qui ont pour effet de
permettre que, eu égard au député actuel qui choisira le
nouveau régime à la suite de la cessation de ses activités
politiques et qui demandera le remboursement de ses contributions en vertu
de ce nouveau régime, les contributions versées avant le
1er janvier 1983 portent, elles aussi, des intérêts.
M. Lalonde: Non.
Des voix: Non, c'est le contraire.
Une voix: II n'y a pas d'intérêt.
M. Lalonde: Elles ne portent intérêt qu'à
compter du 1er janvier 1983.
Une voix: Avant le 1er janvier...
M. Bertrand: Oui, mais cet intérêt ne commencera
à courir qu'à compter du 1er janvier 1983.
M. Lalonde: Oui.
M. Bertrand: Elles porteront des intérêts qui ne
commenceront à courir qu'à compter du 1er janvier 1983.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 25?
M. Bertrand: C'est l'un et l'autre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. L'article 26?
M. Lalonde: L'article 26 ne couvre que le cas où le
député cesse d'être député pour une
incapacité physique ou mentale.
M. Bertrand: On l'exonère de ses cotisations.
M. Lalonde: Maintenant, pour incapacité physique...
M. Bertrand: Ou mentale.
M. Lalonde: ... ou mentale, on utilise la définition
utilisée pour l'assurance-invalidité, j'imagine, qui serait
prévue à l'article 107.
M. Bertrand: Selon la définition que retiendra le bureau
pour le plan d'assurance-invalidité.
M. Lalonde: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
bureau aura des choses à faire, hein?
M. Bisaillon: Je me pose des questions sur le
député qui reste.
M. Bertrand: Qui reste quoi?
M. Lalonde: S'il souffre d'incapacité mentale et qu'il
reste, il se retrouve au Conseil des ministres.
Des voix: Ah!
M. Bisaillon: Et il ne reste pas longtemps.
Des voix: Ah!
Une voix: Quand il devient rien, ils le mettent dehors.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Vaugeois: Là, il se présente à la
mairie.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Vaugeois: Je vous ferai remarquer que j'ai couru
après.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 26 est-il adopté?
M. Guay: Ou alors, quand ils le mettent dehors, il devient
indépendant.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
27?
M. Guay: Ce n'était pas toi. C'est un autre
indépendant d'avant.
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Concordance.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 28?
M. Bertrand: Cet article octroie un privilège de rachat
à certains députés. Il s'agit de ceux qui, dans le
passé, ont été membres de l'Assemblée
nationale.
M. Lalonde: Dans le passé, c'est avant le 1er janvier
1983.
M. Bertrand: C'est cela. M. Lalonde: C'est cela.
M. Bertrand: ... puis ont cotisé au régime de
retraite en place, mais n'ont pu obtenir de ce régime une pension compte
tenu qu'ils ne répondaient pas aux critères suivants: 60 mois, 2
Législatures. Ce droit n'est toutefois pas consenti aux
députés qui participeront exclusivement au nouveau régime,
compte tenu que le retrait des contributions dans ce nouveau régime est
un droit facultatif et non un droit coercitif.
M. Brassard: Est-ce que c'est le cas, par exemple, M. le leader,
des députés qui ont été élus pour la
première fois le 13 avril 1981 et qui ont accumulé un certain
montant dans l'ancien régime de retraite?
M. Bertrand: Non.
M. Brassard: Est-ce qu'il est transférable dans le
nouveau?
M. Bertrand: Oui, il est transférable.
M. Brassard: Mais pas en vertu de cet article-là.
M. Bertrand: Non, pas en vertu de cet article-là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non. M.
le député de Viger a posé la question tout à
l'heure.
M. Bertrand: Pas en vertu de cet article-là. Cet
article-là s'adresse à des députés qui ont
déjà cotisé...
M. Guay: Qui ont retiré leur fonds de retraite.
M. Brassard: Mais qui l'ont retiré. M. Guay: Qui
l'ont retiré, oui.
M. Brassard: Qui n'y avaient pas droit et qui l'ont
retiré, mais qui sont redevenus députés par la suite.
M. Bertrand: C'est exact. M. Brassard: D'accord.
M. Bertrand: II n'y avait pas la clause des 60 mois, 2
Législatures. Alors, ils ont dit: Je retire mes cotisations,
forcément; je retire mes contributions.
M. Guay: Un peu comme Jérôme Proulx a fait. Il est
redevenu député en 1976 et il...
M. Bertrand: II n'avait pas le choix. Il fallait qu'il les
retire.
M. Maciocia: Est-ce qu'il avait payé pour cela?
M. Bertrand: Oui, il y a une formule de rachat qui prévoit
cela.
M. Guay: Comme Lise Bacon.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais poser ma
question sur les 4%.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article est adopté, mais vous pouvez poser votre question.
M. Bertrand: On n'est pas rendu à cet article. C'est plus
loin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
29?
Une voix: Ils vont te le dire.
M. Bertrand: C'est simplement pour permettre que le rachat puisse
être étalé sur...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un
certain nombre de mois ou d'années.
M. Lalonde: Dans le présent article 94 de la loi actuelle,
la période de rachat ne peut excéder cinq ans. Je comprends que
dans le nouvel article il n'y a pas de limite.
M. Bertrand: Le bureau va la fixer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
bureau va avoir de l'ouvrage.
Une voix: Jusqu'au moment de la retraite.
M. Bertrand: Oui, mais jusqu'au moment de la retraite cependant.
Il y a une limite quand même dans le temps.
M. Lalonde: Oui, je comprends, mais cette limite de cinq ans
devient inopérante.
M. Bertrand: C'est cela. On enlève cette disposition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
30?
Une voix: Adopté.
M. Bertrand: Le député qui se sera prévalu
d'un droit de rachat en cours de mandat et qui n'aura pas terminé
d'acquitter ce rachat au moment de la cessation de ses activités pourra
néanmoins poursuivre ses paiements une fois qu'il ne sera plus
député.
M. Lalonde: Parfait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Est-ce que le député de Frontenac
pourrait partir pour l'étude du prochain article, s'il vous
plaît?
M. Lalonde: Je ne suis pas sûr que je le veuille.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
31.
M. Bisaillon: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac... De Marguerite...
M. Bisaillon: Ne m'insultez pas trop, M. le Président.
Le Président (M- Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Lalonde: Vous savez, c'est sainte Marguerite-Bourgeoys
maintenant.
M. Grégoire: ... de Sainte-Marie, mais...
M. Lalonde: C'est Sainte-Marguerite-Bourgeoys maintenant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
parce que le député de Frontenac a demandé la parole
tellement souvent à cette séance.
M. Bisaillon: Je la demande maintenant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Si je comprends bien l'article 31, M. le
Président, est-ce que cela voudrait dire qu'un député qui
aurait fait, supposons, trois ans au Parlement du Québec, qui s'en va
siéger deux ans au Parlement fédéral, comme il y a une
clause qui permet de compter les années faites au Québec pour les
fins du calcul du fonds de retraite au fédéral...
M. Grégoire: Non, ce n'est pas vrai.
M. Bisaillon: Je vous dis qu'il y a une clause qui permet cela
actuellement à Ottawa dans les derniers amendements adoptés en
1981. Quelqu'un qui a été député au Québec
peut faire compter ses années suivant les amendements qui ont
été votés dans le régime fédéral. Si
on met cet article-là avec l'article 31, il revient faire une
année ici et je comprends qu'il a droit aux deux pensions.
M. Grégoire: II est bien dit dans la loi...
M. Bisaillon: Cela en fait seulement trois.
M. Grégoire: ... qu'un député qui
était membre et qui n'a pas droit à une allocation de retraite en
vertu de la Loi sur les allocations de retraite...
M. Bisaillon: C'est cela.
M. Grégoire: ... des membres du Parlement du Canada...
M. Bisaillon: Dans le cas, il n'y a pas droit.
Une voix: C'est adopté.
M. Bisaillon: Mais le passage de l'un à l'autre ferait en
sorte qu'il aurait droit, à un moment donné, aux deux.
M. Bertrand: À Ottawa? Une voix: C'est
adopté.
M. Bisaillon: Ici, si on prend cet article-là, si je
comprends l'article 31, on dit: Quelqu'un qui aurait fait, disons, deux ans au
fédéral et qui n'a pas droit, à ce moment-là,
à un fonds de retraite du fédéral, s'il s'en vient ici
à Québec, là, ces deux années vont compter. Mais si
le fait de compter ces deux années, ici à Québec, cela lui
donne le droit à la pension, inversement aussi le fait d'ajouter une
année ici va lui donner après le droit à la pension du
fédéral.
M. Bertrand: Les communications que nous avons eues avec
l'administration fédérale sont au contraire de ce que dit le
député de Sainte-Marie, et c'est tout récent. Qui a-t-on
appelé d'ailleurs là-bas?
M. Guy Brunet, l'administrateur du régime à Ottawa.
M. Bisaillon: J'aimerais qu'on puisse le revérifier pour
être certain, parce qu'il me semble que, quand on était en
sous-commission et qu'on a fait les comparaisons avec le nouveau régime
de retraite de la Chambre des communes, on a vu cet article où il y
avait un transfert possible que les députés
fédéraux avaient voté pour le régime de retraite
fédéral. Alors, si cela existe à Ottawa et qu'on le met
ici, trois ans là-bas, trois ans ici, cela ne nous donne le droit
à la pension ni à un endroit ni à l'autre. Mais le fait de
faire calculer ces années
ensemble, finalement, cela nous donnerait le droit aux deux
pensions.
M. Guay: Non, on n'a pas le droit.
M. Bisaillon: On n'y a pas droit au départ, mais, une fois
qu'on l'a obtenu, parce qu'on a fait compter les années.
M. Guay: Si vous partez d'Ottawa et si vous n'y avez pas droit,
vous les accumulez avec celles d'ici, vous y avez droit, mais vous avez droit
au régime d'ici.
M. Bisaillon: Et l'inverse?
M. Guay: Si vous partez d'ici et si vous n'avez pas droit
à votre régime, vous arrivez à Ottawa et vous
l'accumulez...
M. Bisaillon: Non, c'est qu'une fois que vous allez avoir fait
des années ici, vous allez pouvoir les faire compter. En tout cas, c'est
ce que je voudrais qu'on vérifie, parce que, moi, j'ai un cas en
tête.
M. Lalonde: ... c'est la même chose.
M. Guay: Où j'ai des réserves, je veux bien faire
de la souveraineté-association, mais dans la mesure où il y a une
réciprocité. En d'autres mots, je ne vois pas pourquoi on ferait
cela ici, si on ne prévoit pas la même chose à Ottawa.
Parce que, si on prévoit que des députés, n'ayant pas
droit au régime de retraite à Ottawa, viennent ici à
l'Assemblée nationale et que leurs années là-bas comptent
ici, cela veut dire que cela implique des déboursés.
M. Lalonde: II faut qu'ils achètent leurs...
M. Guay: Oui, mais cela implique aussi des
déboursés pour l'État québécois, pour les
années où ils n'étaient pas députés ici.
M. Lalonde: Les 31% sont toujours là.
M. Guay: Je n'ai pas d'objection, dans la mesure où
l'inverse est possible. Mais je ne vois pas pourquoi ce serait à sens
unique. Si on nous dit que c'est à sens unique, je ne vois pas ce que
fait cet article.
M. Lalonde: On pourrait peut-être demander au
député de Lafontaine d'aller négocier cela
là-bas!
M. Grégoire: Mais tout semble indiquer qu'Ottawa a inclus
la même clause.
M. Guay: Non, tout ne semble pas l'indiquer.
M. Bertrand: Le paragraphe 89 qu'on a, ce n'est pas cela.
M. Grégoire: Alors, votre information est mauvaise.
M. Guay: Est-ce qu'on peut le suspendre et vérifier?
M. Bisaillon: Là, c'est à vous de décider.
Votez les deux yeux fermés.
M. Grégoire: Je voudrais savoir une chose. Je sais que cet
article aurait inclus, entre les années 1966 et 1970, deux
députés qui avaient alors été députés
fédéraux à Ottawa, c'est-à-dire Jean Lesage et
Jean-Noël Tremblay. Jean-Noël Tremblay, n'ayant fait qu'un mandat
à Ottawa, n'avait pas droit à une pension, il vient ici et, avec
ses années passées à Ottawa, il a le droit à une
pension. Si, l'année prochaine, il décidait de se
représenter au fédéral...
Une voix: II y a Clément Vincent.
M. Grégoire: Clément Vincent a droit à une
pension à Ottawa. Alors, si Jean-Noël Tremblay décide de se
représenter au fédéral, fait compter les années
qu'il a déjà passées à Ottawa et retire une pension
fédérale, est-ce que cela veut dire que sa pension du
Québec tomberait?
Des voix: ...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! M. le leader du gouvernement.
M. Bertrand: II ne restera pas, à ce moment-là, M.
le Président!
M. Grégoire: Non, mais c'est déjà fait, il a
sa pension à l'heure actuelle.
M. Bertrand: Mais il ne la rachètera pas, parce qu'il
touche une pension à l'heure actuelle.
M. Grégoire: S'il en reçoit une autre d'Ottawa, il
se représente à Ottawa, il a déjà fait un mandat,
il regagne une pension à cause d'un deuxième mandat. Est-ce qu'il
va garder sa pension du Québec qu'on lui a accordée justement
parce qu'il n'en avait pas d'Ottawa? Tout à coup, il en a une d'Ottawa
et c'est parce qu'il n'en avait pas d'Ottawa qu'il a eu celle de
Québec.
M. Guay: C'est une très bonne question dans le fond.
M. Grégoire: Non, mais c'est simple.
M. Bisaillon: Je suis prêt à recommander qu'on
suspende cet article
jusqu'à ce que des vérifications puissent être
faites.
M. Bertrand: Très bien, suspendons-le.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
suspension à l'article 31? D'accord?
M. Guay: Voilà, suspendu. Admissibilité
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
32?
M. Bertrand: Ce que cela veut dire est très simple, c'est
que, quand vous aurez 65 ans, vous toucherez une pension, si vous avez cinq
années de service. Vous pourrez la toucher à 60 ans, mais pas
à 59, si vous avez plus d'années de service, mais vous pourrez la
toucher à 55 ans avec une réduction actuarielle équivalant
à 0,5% calculée chaque mois.
M. Maciocia: Si je comprends, M. le Président, on a le
droit de la retirer à 60 ans seulement, si on a été
député durant cinq ans? (17 h 45)
M. Bertrand: Votre âge et vos années de service
égalent 65 ans à ce moment-là. Vous avez 60 ans et cinq
ans de service. 60 plus 5 égalent 65.
M. Maciocia: Cela veut dire...
M. Bertrand: Supposons que vous avez fait quatre ans...
M. Maciocia: Quatre ans, cela veut dire à 61 ans.
M. Bertrand: Voilà.
M. Maciocia: C'est cela?
M. Bertrand: Trois ans, à 62 ans. Deux ans à 63
ans. Un an à 64 ans. Une demi-année à 64 ans et demi. Si
vous n'avez pas été député à 65 ans, vous
avez droit à une pension de député.
M. Brassard: Cela ne peut pas aller en bas de 60?
M. Bertrand: Cela ne peut pas aller en bas de 60. Sauf la
réduction actuarielle à 55 ans.
M. Brassard: Avec des pénalités.
M. Bertrand: Oui. 0,5% par mois.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 32 est adopté?
M. Bertrand: Cela représente à l'État un
coût de combien? La contribution de l'État de 31% peut
représenter combien? 5%.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 32 est adopté. L'article...
M. Grégoire: M. le Président, je ne serai pas
visé dans cela. Je ne suis pas impliqué dans un conflit
d'intérêts. Je crois quand même que cet article qu'on adopte
pour ceux qui vont être élus à un âge de plus en plus
jeune, je crois que c'est... Je suis plus ou moins d'accord et je veux au moins
le manifester.
M. Lalonde: Oui.
M. Grégoire: Je ne suis pas impliqué dans cela.
M. Lalonde: Pourquoi?
M. Grégoire: Parce que j'aurai mes 60 ans à
temps.
M. Bertrand: Vous savez que, quand il arrivera à 60
ans...
M. Grégoire: Je les approche, mes 60 ans.
M. Lalonde: Moi aussi. Tout le monde les approche.
M. Grégoire: Avec l'année de transition, ça
ne m'affectera pas du tout. Donc, je ne suis pas loin.
Une voix: Vas-y, vas-y!
M. Grégoire: Mais, justement, parce que je ne suis pas
impliqué et parce que cela ne changera rien du tout pour moi, je ne
crois pas que ce soit correct qu'on dise au gars qui va se faire élire
à 25 ans, qui va rester là 15 ans, jusqu'à 40 ans, qui
aura donné les meilleures années de sa vie...
M. Lalonde: Non, le meilleur, c'est...
M. Grégoire: Mais j'entends les meilleures années
de sa vie au point de vue de développement économique. C'est
l'âge où, s'il veut partir un commerce, il peut le faire. C'est
l'âge où, s'il sort de l'université, il peut ouvrir un
bureau de médecin ou d'avocat. C'est l'âge où il peut
accumuler de l'ancienneté, s'il est enseignant. C'est l'âge
où il peut réellement avoir, au point de vue économique,
les meilleures années de sa vie. Mais lui demander de recommencer
à 41 ans, c'est lui demander de faire une demi-vie au point de vue
économique. Puis on lui dit:
Vous allez attendre à 60 ans pour avoir une rente. Le gars qui a
commencé à 25 ans... J'admets qu'il y a des cas uniques qui
peuvent provoquer des choses abracadabrantes. C'est possible, mais c'est
peut-être parce qu'on n'a pas trouvé le joint. Si on avait dit,
par exemple: Vous allez avoir droit à tel pourcentage de pension
jusqu'à 60 ans sans indexation, j'aurais accepté, parce que,
l'indexation n'étant pas appliquée, pendant les premières
années, le gars aurait pu accumuler, de 40 ans à 60 ans, et
calibrer son indexation. Je l'ai déjà dit et je le
répète, je ne suis pas tout à fait d'accord avec cet
article.
Je prends, par exemple, le cas du fédéral et je le trouve
très correct. On lui donne sa pension mais non indexée. Le gars
qui quitte à 40 ans a 20 ans sans indexation. Il a le même
montant. Son indexation est rattrapée d'un coup sec quand il a 60 ans.
Je trouve cela mieux. Le scandale diminue, il disparaît. Je veux au moins
donner mon opinion.
M. Assad: Juste pour rejoindre l'idée du
député de Frontenac, j'aimerais demander au ministre de nous
expliquer comment vous en êtes arrivés à cette limite de 60
ou 65 ans? D'après ce que dit le député de Frontenac, on
sait que l'âge baisse et vous allez dans l'autre direction. Cela
prendrait un fou pour se présenter à l'Assemblée nationale
à 35 ans, quand il y a deux enfants à la maison, et de prendre le
risque que, après huit ans ou trois mandats, il doive recommencer sa vie
avec les responsabilités qu'il a. C'est un non sens. Expliquez-moi cela.
Je serais très intéressé de savoir comment vous arrivez
à cette conclusion.
M. Bertrand: De passer de 65 à 60? De mettre la pension
à 60 ans?
M. Assad: Non, non. Comment en êtes-vous arrivés
à dire qu'un type, à tel âge, il va entreprendre une vie
publique et qu'il est là pour deux mandats? Il y a beaucoup de gens dans
la vie publique, mais ils ont des responsabilités, ils ne peuvent pas
partir à l'aventure et dire: Je vais recommencer ma vie et mes clients
vont m'attendre à la porte à mon retour après huit ou
douze ans. Je serais très intéressé de savoir comment vous
en êtes arrivés à cette conclusion.
M. Bertrand: En partant du principe que ce qu'il fallait changer
dans le nouveau régime de retraite, c'est effectivement cette notion de
pension payable au moment où on quitte la vie politique par rapport
à la pension payable au moment où on arrive à l'âge
de la retraite. Etant, bien sûr, tout à fait conscient que ce que
vous dites est vrai. C'est que la carrière politique est une brisure
dans la vie d'un... Au moment où on se parle - on disait l'autre jour
que lorsqu'un député arrive à l'Assemblée
nationale, sa moyenne d'âge est de 45 ans, sa moyenne de vie politique
depuis 1962 - cela n'a pas beaucoup varié - est entre 5 et 7 ans.
M. Lalonde: Cela dépend comment vous faites les
calculs.
M. Bertrand: En gros, là. M. Assad: D'accord.
M. Bertrand: Entre 5 et 7 ans. Donc une brisure dans la
carrière. Il y a eu une première vie quant à la
carrière avant qu'il entre en politique, il y a sa vie politique et il y
en a probablement une autre après. C'est cela la moyenne des
députés depuis environ une vingtaine d'années.
M. Assad: Expliquez-moi...
M. Bertrand: Je suis conscient et c'est pour cela l'allocation de
transition entre autres.
M. Assad: Mais tous les gens - je pense qu'on a discuté
avec le député de Frontenac - savaient que le régime
était trop généreux. On était d'accord. On voulait
éliminer des scandales, c'est-à-dire des régimes de
retraite qui augmentaient en flèche à cause de l'augmentation des
salaires et la contribution de 10% additionnée. C'est
l'élément excessif qu'on voulait éliminer. Mais vous
êtes allés trop loin sur l'autre bord, selon moi, c'est une
opinion. Vous êtes allés à l'autre extrême. Vous nous
mettez dans une situation où des gens voudraient faire une
carrière politique et qui disent que les risques sont trop grands.
M. Lalonde: Si je peux tenter d'expliquer aussi parce qu'on a
suivi ce cheminement-là un peu du côté de la
sous-commission. D'autres moyens auraient pu être choisis pour
réduire la contribution énorme de l'État à notre
régime actuel. D'autres formules ont été
suggérées. Une, par exemple, était contenue dans un
document que le leader du gouvernement nous avait suggéré.
C'était bon de réduire le pourcentage de nos contributions
auxquelles on aurait droit pour le calcul de la pension. Il n'y a aucun doute
que celle qui est choisie est une réduction draconnienne de la charge de
l'État, donc rejoint ou atteint l'objectif que tous nous recherchions.
Je pense qu'au-dessus des partis, tous les députés étaient
d'accord qu'il fallait changer le système. Le gouvernement a choisi
celle-là. Peut-être que le leader pourrait parler des autres
formules...
M. Bertrand: L'autre formule - je
comprends très très bien le sens de l'intervention du
député - était de dire par exemple, au lieu d'avoir une
cotisation de 10%, vous auriez une cotisation de 6%.
M. Assad: Deux, quatre.
M. Bertrand: Deux, quatre. Au lieu d'avoir un maximum de 75%
après huit ans, vous auriez eu un maximum de 50% après huit ans.
Après cinq ans, plus votre réélection, au lieu de partir
à 46%, vous partiriez à 25%. Toute cette combinaison
d'hypothèses différentes mais qui essentiellement aurait
gardé la même structure de régime de retraite que celle
qu'on a à l'heure actuelle aurait fait baisser la contribution de
l'État de 85% du traitement du député qu'elle est à
l'heure actuelle aux environs de 35%. On avait remis un tableau en
sous-commission.
M. Assad: On n'a pas le grand tableau. Le grand, grand tableau en
couleur.
M. Lalonde: Sortez les pancartes toutes en couleur, en trois
dimensions.
M. Grégoire: ... leader du gouvernement là-dessus,
c'est... 75% après huit ans, ce n'est pas le cas. C'est 4% par
année, après huit ans, c'est 32% du salaire. C'est moins fort que
ce qu'on mentionnait tantôt.
M. Lalonde: On ne parle pas de la même chose.
M. Grégoire: Je veux dire le paiement de la pension, le
montant...
M. Maciocia: ...
M. Bertrand: Vous voyez l'hypothèse. Si on cotisait
aujourd'hui à 6%, on toucherait 25% après cinq ans de notre
fonds, et on toucherait au maximum 50% après huit ans, la
rémunération globale du député au lieu
d'être, comme elle l'est à l'heure actuelle, de 66 000 $, serait
de 47 162 $ et la contribution de l'État serait de 30,3%. Ce qui est
à peu près le 31% du nouveau régime.
M. Lalonde: Et la pension...
M. Bertrand: Est payable au moment du départ.
M. Lalonde: ... était beaucoup plus modeste et payable au
moment du départ. Elle était beaucoup plus modeste,
fatalement...
M. Bertrand: Forcément, oui.
M. Lalonde: À ce moment-là, le choix c'était
de savoir si elle suffisait pour atteindre l'objectif, aussi, de
l'espèce de sécurité de transition. Le gouvernement a
choisi une autre formule, c'est celle d'une pension...
M. Bertrand: II est évident... M. Lalonde: ... plus
tard avec une... M. Bertrand: ... allocation de transition. M.
Lalonde: ... allocation de transition.
M. Bertrand: II est évident que l'allocation de transition
qu'on propose est beaucoup plus avantageuse pour la réintégration
sur le marché du travail que le paiement d'une pension en vertu de cette
formule. Pour la transition, j'entends.
M. Lalonde: Oui. M. Bisaillon: Juste...
M. Bertrand: C'est vrai que la période de
transition...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Juste un court commentaire, M. le Président.
Dans le fond -on voit les chiffres et on compare - la chose qu'on ne peut pas
savoir au moment où on se parle, c'est les effets que cela va avoir par
rapport à l'ancien régime, par exemple. L'ancien régime a
été fait à une autre époque. Quand les
circonstances ont changé, il est devenu évident qu'on ne devait
pas garder les mêmes critères. Il est peut-être pensable de
dire que dans huit ans, neuf ans ou dix ans, parce que les conditions de
travail et de vie des députés vont être de plus en plus
lourdes, les gens vont peut-être entrer en politique plus
âgés et que, parce qu'ils vont être plus âgés,
ce régime, qui aujourd'hui a l'air moins coûteux, va être
demain peut-être plus coûteux. Cela on ne peut pas le savoir au
moment où on se parle parce que les circonstances aussi peuvent changer
comme elles ont changé dans le passé par rapport aux
critères qu'on a maintenant.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 32 est adopté. L'article 33? On suspend dans quelques
minutes.
M. Bertrand: Bon, cela c'est...
M. Brassard: C'est pourquoi, cela?
M. Bertrand: Je n'ai pas besoin de vous
dire que moi aussi j'ai posé la question.
M. Brassard: Oui, alors?
M. Bertrand: À 71 ans, la pension est
liquidée...
M. Brassard: Vous pouvez vous permettre d'être
généreux parce qu'à 71 ans il n'y en aura pas beaucoup
à l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: ... même si les députés
continuent de siéger à l'Assemblée nationale, cela en
raison des exigences fiscales en ce domaine. Dans les lois fiscales, il y a un
âge qui est fixé et qui est celui de 71 ans et donc, par pure
concordance, dans le fond, on introduit dans notre projet de loi l'âge de
71 ans, c'est-à-dire que, à compter de 71 ans, la pension
commence à être versée même s'il n'a pas cessé
d'être député.
M. Lalonde: Est-ce que ce serait en concordance avec le projet de
loi no 93?
M. Bertrand: L'article 70.15 du RREGOP, édicté par
l'article 93 du projet de loi no 93.
M. Lalonde: C'est cela. D'accord, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Les travaux de la commission sont suspendu jusqu'à 20
heures.
M. Brassard: Est-ce qu'on reste ici en soirée ou si on va
au salon rouge?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'après la motion, je pense qu'on reste ici.
M. Lalonde: On est mieux ici.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
moins que le salon rouge soit libre. Il n'est pas libre? Alors ici.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
(Reprise de la séance à 20 h 27)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bertrand: Le ministre des Communications s'excuse
auprès du leader du gouvernement.
Une voix: Et des autres membres de la commission.
M. Lalonde: C'est drôle, quand il fait quelque chose de
bien, il dit: J'ai fait quelque chose de bien. Quand c'est mal, il dit: Le
ministre des Communications s'excuse.
M. Grégoire: II ne s'excusera pas auprès de nous
autres...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Bertrand: Je m'excuse. Adopté?
Calcul de la pension
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle l'article 34.
M. Bertrand: Les commentaires. La pension payable est le total
des crédits de pension suivants: 1) ceux qui naissent des contributions
régulières; c'est l'article...
M. Lalonde: Quel article?
M. Bertrand: L'article 35, je crois.
M. Lalonde: Bon.
M. Bertrand: Alors, ceux qui naissent des contributions
régulières; 2) ceux qui naissent des contributions de rachat,
l'article 28; 3) ceux qui naissent des contributions de rachat faites par un
ex-député fédéral, article 31; 4) ceux qui naissent
du choix fait en faveur du nouveau régime, article 40.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: À part les naissances des contributions, le
ministre pourrait-il nous expliquer en termes plus faciles à comprendre
ce que cela veut dire: le total des crédits de pension prévu
à l'article 35.
M. Bertrand: L'article 35, c'est très simple.
M. Lalonde: C'est 4%.
M. Bertrand: C'est la contribution régulière de
4%.
M. Lalonde: L'article 28...
M. Bertrand: Le rachat. Ce sont des gens qui ont
racheté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Étant donné qu'on a suspendu l'article 31, ne serait-il pas
bon de suspendre l'article 34? On parle de l'article 31 dans l'article 34.
M. Bertrand: Oui, on pourra l'amender
quand on reviendra. Pour expliquer, comme le demande le
député de Marguerite-Bourgeoys: ceux qui naissent des
contributions de rachat, là, on revient à l'article dont on avait
parlé tout à l'heure; on peut racheter des années.
Une voix: Aie! Vous autres, les millionnaires d'en face, on veut
entendre cela, nous autres. (20 h 30)
M. Bertrand: C'est inclus, d'accord? Ensuite, les contributions
de rachat faites par un ex-député fédéral, ce sont
les fameuses années de service au Parlement fédéral. On
peut ajouter cela. Et ceux qui naissent du choix fait en faveur du nouveau
régime. Un exemple, le député de Brome-Missisquoi qui
déciderait de transporter ses années de service accumulées
depuis le 13 avril dans le nouveau régime. L'accumulation de ces quatre
éléments donne: Le montant de la pension annuelle payable est
égale aux crédits de pension prévus dans ces quatre cas.
Accumulé.
M. Paradis: Pourquoi je n'y aurais pas droit depuis ma
première élection? Pourquoi - vous dites depuis le 13 avril - je
n'y aurais pas droit depuis ma première élection? Novembre
1980.
M. Bertrand: Je m'excuse. Je me rappelle, je suis allé
faire campagne.
M. Lalonde: II vous remercie, cela l'a aidé.
Retournez-y.
M. Bertrand: À Redford, à Cowansville. J'y retourne
à Noël. La maison est encore là.
M. Lalonde: Article 34, suspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
35?
M. Lalonde: Article 35, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 36?
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait nous expliquer simplement le
0,7%?
M. Bertrand: C'est exactement ce dont on a parlé
tantôt. C'est la contrepartie de ce qu'on a adopté tantôt
quand on parlait de participation en termes de cotisation au Régime de
rentes.
M. Fortier: Si le Régime de rentes est modifié,
est-ce qu'on va modifier cela automatiquement?
M. Lalonde: J'ai vérifié avec mon conseiller
spécial et c'est exact. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 37?
M. Bertrand: C'est l'article qui permet d'indexer ce
crédit de rente.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Grégoire: Est-ce que le crédit de 4%, c'est 4%
sur l'année pour laquelle il paie et non pas 4% du salaire qu'il
reçoit à l'heure de sa retraite?
M. Bertrand: C'est exact.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Grégoire: Ces 4% sont indexés chaque
année?
M. Bertrand: C'est exact.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
38.
M. Bertrand: C'est pour fixer comme dans le régime de
pension actuel le maximum. 70% pour les trois années de service les
mieux rémunérées. C'est ce qui existe à toutes fins
utiles dans les régimes.
M. Lalonde: II y aurait une question que j'aimerais poser. La fin
du premier alinéa, "pourvu qu'ils aient été
ininterrompus", pourquoi pénalise-t-on le député qui a une
série de mandats, mais qui ne sont pas consécutifs?
M. Bertrand: D'accord, c'est cela. C'est le contraire, c'est que,
pour ne pas pénaliser la personne, on prend ses trois meilleures
années de service mais, dans la mesure où les trois meilleures
années de service seraient dans un mandat précédent, ce
serait celles-là qui prévaudraient.
M. Lalonde: Bon, voilà pourquoi votre fille est
muette.
M. Bertrand: C'est cela. Dans la mesure où elles servent
à majorer la pension de ce député, on va se servir
plutôt de ses trois meilleures années que des trois
dernières meilleures années passées dans le mandat final
du député qui quitte.
M. Lalonde: J'aimerais qu'on puisse rétablir une chose,
nous avons eu le privilège d'obtenir des réponses à des
questions de la part des experts qui entourent le ministre. Il s'agit de
questions souvent très complexes, très techniques, et je n'aurais
aucune
objection que les experts qui entourent le ministre répondent. Je
sais qu'au journal des Débats cela va paraître au nom du ministre;
cela ne pourra, je ne sais pas moi, qu'augmenter la qualité du style et
la précision des réponses, et tant mieux pour le ministre, mais
cela ira plus rapidement.
M. Bertrand: Vous avez raison. Depuis trois mois j'ai fait mes
classes dans ce domaine.
M. Lalonde: Oui, mais peut-être que vous n'avez pas
passé vos examens encore.
M. Bertrand: C'est exact.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
acceptez, M. le ministre?
M. Bertrand: Oh, oui, M. le Président, modestement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, l'article 35 a-t-il
été adopté?
M. Lalonde: Excusez-moi, mais je n'ai pas eu la réponse
à ma question. Si vous me le permettez, M. le député de
Frontenac. Si vous voulez, je vais lire le premier alinéa: "À la
date où la pension devient payable, le montant annuel de celle-ci ne
peut excéder 70% de l'indemnité moyenne reçue par le
député pour les trois années de service les mieux
rémunérées au cours de son dernier mandat ou au cours de
tous ses mandats pourvu qu'ils aient été ininterrompus." Si je
comprends bien, un député qui est élu pour un mandat de
quatre ans et qui est... Quand on parle des indemnités, cela comprend-il
aussi l'indemnité additionnelle?
M. Bertrand: C'est exact.
M. Lalonde: Bon! II a été ministre pendant ces
quatre ans. Il est battu. Il part pour un congé de quatre ans. Il
revient et là, il est député pendant huit ans. Il y a eu
une interruption de mandat. Il va avoir 70% de quoi?
Une voix: Voici pourquoi.
M. Bertrand: Ce ne sera pas indiqué Denis Leclerc. Ce sera
indiqué Jean-François Bertrand.
Une voix: D'accord.
M. Lalonde: Tant pis pour Denis Leclerc.
M. Bertrand: Au premier alinéa, on a établi le
principe selon lequel le député va se voir garantir un maximum
qui va être en rapport avec les salaires ou les traitements qu'il a eus
dans ses derniers mandats, pour autant que ses derniers mandats étaient
successifs.
M. Lalonde: Mais pourquoi successifs?
M. Bertrand: D'accord. Dans un alinéa ultérieur, on
dit: On va pouvoir, cependant, remonter dans des mandats
précédents qui sont non successifs dans la mesure où cela
vient majorer sa moyenne...
M. Lalonde: Parfait!
M. Bertrand: ... en vue d'éviter de pénaliser le
député. Par exemple, cela se produirait surtout dans le cas
où le député, ayant été ministre pendant
cinq ans, il y a X années, revient quatre ans plus tard à titre
de député. On pourrait constater qu'il serait
pénalisé si on n'introduisait pas le quatrième
alinéa.
M. Lalonde: Très bien. Alors, vous auriez dû me dire
simplement de lire le quatrième alinéa et j'aurais obtenu la
réponse à ma question, mais vous avez été trop poli
pour le faire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 38 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: M. le Président...
M. Lalonde: Excusez-moi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: ... c'est seulement une remarque de deux
minutes. J'ai relu l'article 38. À l'article 35, on met 4% de son
salaire et, à l'article 38, on monte à 70%. Je voudrais savoir ce
qui vous a fait choisir 4% et 70%, alors que, dans un autre Parlement où
je ne calcule pas qu'ils ont un rôle plus important que le nôtre,
les pourcentages sont de 5% et le maximum est de 75%.
M. Bertrand: On a obtenu 4%, M. le député de
Frontenac, parce qu'on a décidé de retenir la proposition qui
était contenue dans le rapport Castonguay-Paré-Rouleau; 5%, 2%,
3%, 8%, 14%, peu importe.
M. Lalonde: Pour certains, c'est 2%. Pour les policiers, c'est
2%.
M. Bertrand: 4%, c'est très...
M. Lalonde: C'est-à-dire que c'est
décidé par le nombre d'années de service que la
fonction justifie d'avoir comme pension, à un moment donné.
M. Bertrand: Au fédéral, c'est 5%.
M. Grégoire: Mais c'est 4% par année de quoi?
M. Lalonde: Cela aurait pu être 2%. À ce
moment-là, cela prend 35 ans pour arriver à 70%.
M. Bertrand: Oui, tandis que là, cela prend 18 ans.
M. Lalonde: Cela prend 18 ou 19 ans, quelque chose comme
cela.
M. Bertrand: 17 ans.
M. Grégoire: 17 ans et demi.
M. Lalonde: 17 ans et demi à 4%. Si c'était 5%,
cela prendrait un peu moins d'années. C'est vrai, par exemple, que le
député de Frontenac soulève quelque chose. Quand on
regarde la moyenne de vie politique des députés, surtout
récemment, 17 ans, c'est presque un rêve.
M. Grégoire: À Ottawa, c'est 5% et le maximum est
de 75%.
M. Bertrand: Retournez-y.
M. Grégoire: Je n'ai pas l'intention d'y retourner, mais
je me demande pourquoi ils seraient mieux que les députés...
Une voix: ...
M. Grégoire: Je vais t'envoyer là, toil
M. Lalonde: La zizanie s'est installée dans le camp
ennemi.
M. Bertrand: Dans la famille. M. Grégoire: Dans la
famille.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 38 est-il adopté?
M. Lalonde: L'article 38 est adopté pendant qu'ils se
chicanent, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 39?
M. Bertrand: M. le Président, il est complémentaire
à l'article précédent.
M. Lalonde: Oui, mais cela veut dire quoi? Tout est
complémentaire à tout.
M. Bertrand: Cela établit les règles à
suivre pour le député qui se verrait limité dans le
quantum de sa pension. Les contributions versées en trop, en d'autres
mots, parce qu'il peut arriver qu'il y ait des contributions versées en
trop, étant donné qu'il dépasserait le plafond, lui sont
remboursées à ce moment et celles-ci sont versées selon la
séquence suivante.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
39, adopté. Article 40?
M. Bertrand: II y a un amendement, M. le Président,
à l'article 40. Ajouter, à la fin de la première ligne du
dernier alinéa, donc le troisième...
Une voix: II est déjà là. M. Bertrand:
II est là.
M. Lalonde: Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Bertrand: À la première ligne du dernier
alinéa, après "37", mettre un point.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un
point?
M. Bertrand: Oui, un point, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
l'objet de l'amendement?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cette motion d'amendement sera adotée?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: Je le relis.
M. Lalonde: Je remercie le ministre d'avoir fait le point!
M. Bertrand: "Article 40. Ajouter, à la fin de la
première ligne du dernier alinéa de l'article 40, un point."
M. Lalonde: Comment épelez-vous "point"?
M. Bertrand: "Poing".
M. Lalonde: Un instant, on revient aux questions du
député de Frontenac.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Lalonde: "II est accordé à l'ancien
député..." Dans ce chapitre, "député", ce n'est
qu'un député élu le ou après le 1er janvier
1983...
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: ... ou un député avant, mais qui a
choisi le nouveau régime. Alors pourquoi dire qu'il "fait l'option
d'être assujetti au régime de pension constitué par le
présent chapitre"? Par définition il ne peut être assujetti
qu'au nouveau régime. À moins qu'on ne veuille couvrir la
période antérieure à 1983.
M. Bertrand: Ce qui est évoqué ici, c'est qu'on
veut parler du député qui déciderait de choisir le nouveau
régime plutôt que l'ancien.
M. Lalonde: Oui, mais cela est dans la définition de
"député".
M. Bertrand: Oui, je sais.
M. Lalonde: Cela n'enlève rien et cela ne change rien.
M. Grégoire: En vertu de la loi, on est
député seulement quand on a cessé de l'être.
M. Lalonde: Et c'est un bienfait!
M. Grégoire: C'est un fait, on est député
seulement quand on a cessé de l'être, en vertu de la
définition du mot "député" dans cette loi.
M. Lalonde: Enlever le mot "ancien" ne change absolument
rien.
M. Bertrand: On dit que trop fort ne casse pas, mais je crois
comprendre qu'il s'agit en fait de: "II est accordé au
député qui, en vertu de l'article...".
M. Fortier: ... c'est encore plus clair: "... au
député qui, en vertu de l'article 103.17 de la Loi sur la
Législature..."
M. Grégoire: II fait son option après avoir
cessé d'être député.
M. Fortier: Le député est défini à
l'article 19.
M. Bertrand: D'accord. Il n'y a pas vraiment de problème
de fond, mais la seule raison, c'était pour indiquer qu'il s'agit bien
d'un ancien député, c'est-à-dire de quelqu'un qui
était là avant le 1er janvier 1983, pour qu'on comprenne bien
qu'il s'agit de ce député.
M. Lalonde: Non, là, par exemple, s'il vous plaît,
vous allez être cohérent, cela ne vous arrive pas souvent, mais si
c'est "ancien député", c'est quelqu'un qui n'est plus
député et non pas quelqu'un qui était député
avant 1983. Là-dessus on va s'entendre.
M. Bertrand: À quelqu'un qui n'est plus
député depuis?
M. Lalonde: C'est-à-dire que quand on dit: "II est
accordé à l'ancien député..." on parle de quelqu'un
qui n'est plus député et qui peut exercer son choix dans les
quatre mois. Donc son choix se fait après la cessation de son mandat.
Qu'on parle de l'ancien député, je veux bien, mais qu'on ne
répète pas nécessairement...
M. Bertrand: Parce que pour vous l'ancien c'est l'ex?
M. Lalonde: Un ex-député, c'est-à-dire un
député qui n'est plus député, un ancien
député... Je n'aimerais pas d'ailleurs qu'on me désigne
comme un ancien député simplement parce que j'ai
été élu avant le 1er janvier 1983. Peut-être
qu'ancien député, ce n'est pas synonyme
d'ex-député. (20 h 45)
M. Bertrand: Non, c'est exact.
M. Lalonde: Mais pourquoi nous qualifier d'anciens?
M. Bertrand: C'est simplement pour rendre plus
compréhensible...
M. Lalonde: Je comprendrais si j'avais les cheveux gris du
député de Trois-Rivières.
M. Bertrand: C'est pour l'intelligibilité de l'article.
Mais si vous pensez que c'est aussi intelligible en disant: "II est
accordé au député" et "en vertu de".
M. Lalonde: Sûrement, sûrement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais c'est
qu'au moment où il fait son choix, il n'est plus
député.
M. Grégoire: II n'est plus député parce
qu'il recevra la pension.
M. Lalonde: Ah bon! C'est un ex-député à ce
moment.
M. Grégoire: II reçoit sa pension et il a fait son
option, il n'est plus député.
M. Bertrand: La définition de député, telle
qu'on l'a établie tout à l'heure, continue de jouer...
M. Lalonde: C'est justement pour cela...
M. Bertrand: ... le fait de la qualifier d"'ancien" ne fait que
dire qu'il ne l'est plus.
M. Lalonde: Non, mais alors pourquoi dire: "... fait l'option
d'être assujetti..."? Cela est dans la définition. Bon,
écoutez, cela me fait penser à celui qui faisait de la prose et
qui ne le savait pas.
M. Grégoire: C'est dans l'article qui traite de celui qui
a cessé de l'être. Ah! Bien cela ne se peut pas alors.
M. Lalonde: Bon. On peut laisser cela comme cela, cela fera des
causes pour les avocats.
M. Grégoire: ... des bonnes plaidoiries.
M. Bertrand: Qu'est-ce que vous préférez? On ne
peut pas dire "II est accordé au député", il ne l'est
plus. Bon. Il est accordé à l'ex-député...
M. Fortier: ... au bénéficiaire.
M. Bertrand: ... ou il est accordé à l'ancien
député? Je pense que l'ancien...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... ou
à celui qui a déjà été député.
Non?
M. Fortier: M. le ministre, je prétends que vous ne pouvez
même pas dire cela parce que la personne pourrait décider de
reprendre toutes ses contributions. Alors, c'est seulement à celui qui
décide de recevoir une pension, donc c'est au
bénéficiaire.
M. Bertrand: Oui.
M. Fortier: Un député pourrait décider
lorsqu'il quitte la profession de retirer toutes ses contributions, alors il ne
recevrait pas les prestations définies par l'article 40.
M. Lalonde: Larousse définit "ancien" par: qui existe ou
qui date depuis longtemps. Je comprends que pour le député de
Frontenac, cela ne créerait aucun problème.
M. Grégoire: Non, c'est vrai. Je suis un vieux de la
vieille.
M. Lalonde: Autrement dit, le mot est mal choisi pour les autres.
Qui penserait au président comme à un ancien
député, n'est-ce pas?
M. Bertrand: M. le Président, je crois que
là-dessus, il n'y a pas les problèmes qu'on voit. On veut
simplement indiquer qu'il s'agit d'un député visé par les
articles sur lesquels on a fait porter notre discussion un peu plus tôt
durant la journée, mais qui maintenant doit être
considéré comme un ancien député.
M. Lalonde: Une personne qui n'est plus député,
est-ce que c'est cela que vous voulez dire?
M. Bertrand: Elle ne l'est plus; elle fait une option et elle
l'exerce dans les quatre mois qui suivent.
M. Lalonde: Alors, ce n'est pas un ancien, c'est un
ex-député.
M. Bertrand: L'"ex", avez-vous beaucoup vu cela dans les textes
de loi?
M. Lalonde: L'ex... J'aime cela.
M. Bertrand: C'est un crime de "l'ex-Majesté".
M. Grégoire: Je pense bien que le terme "ancien" dans ce
cas signifierait "qui a cessé d'être député".
M. Lalonde: II ne faut pas répéter non plus.
M. Grégoire: Adopté, M. le Président. M.
Bertrand: C'est suspendu pour... M. Lalonde: Bon, peut-être,
mais... M. Bertrand: Non, même pas. M. Lalonde: D'accord,
cela va.
M. Bertrand: C'est que c'est dans la Loi sur la
Législature.
M. Lalonde: Cela n'a pas créé de problème,
alors, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
41?
M. Grégoire: Adopté. M. Lalonde:
Adopté.
Ajustement de la pension
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 42.
M. Lalonde: J'aimerais simplement avoir une clarification sur les
deux dernières lignes "... indexée annuellement de
l'excédent du
taux d'augmentation de l'indice des rentes déterminé par
cette loi sur 3%." Est-ce qu'on veut faire une soustraction "excédent",
ou une division sur 3%?
M. Bertrand: Une soustraction. C'est-à-dire qu'elle sera
indexée, mais à un niveau moindre et sur la base de
l'augmentation de l'indice des rentes, c'est-à-dire...
M. Lalonde: Oui, mais ce n'est pas clair.
M. Bertrand: Non?
M. Lalonde: Non, ce n'est pas clair.
M. Bertrand: Diminuer de 3%. C'est ce qu'on pourrait, à
toutes fins utiles... On parle parfois de l'IPC moins 3%.
M. Lalonde: Si on disait: indexer annuellement du taux
d'augmentation de l'indice des rentes déterminé par cette loi,
moins 3%.
M. Fortier: Non, cela n'a pas de sens. M. Bertrand: II y a
un RREGOP 1...
M. Lalonde: II ne faut pas répéter nos erreurs.
M. Bertrand: II y a un RREGOP 2, c'est vrai. Est-ce que ce
"moins" changerait beaucoup?
M. Lalonde: Non, ce n'est pas "moins 3%". C'est l'excédent
sur 3%.
M. Bertrand: Je viens d'entendre une belle chose. Quand on veut
dire la même chose, il faut s'exprimer de la même façon.
M. Lalonde: C'est pareil.
M. Bertrand: C'est dit comme cela. Sur 3% voulant dire moins
nécessairement.
M. Lalonde: Je comprends que le ministre veut
répéter les ambiguïtés que son gouvernement a
reconduites depuis quelques années ou que les anciens gouvernements ont
reconduites, dis-je.
M. Bertrand: À l'article 77, le pension annuelle est,
à l'époque prescrite, etc.. indexée annuellement pour la
partie attribuable, etc.. de l'excédent de cet indice sur 3%. Cela n'a
jamais posé de problème juridique.
M. Lalonde: Je vous croyais sur parole. M. Bertrand: Moins
parole.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac
M. Lalonde: Parfois, je préférerais...
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais demander
ceci au leader du gouvernement et ministre des
Communications: Le régime actuel, quel est son style
d'indexation?
M. Bertrand: C'est l'indexation totale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela va
venir plus tard, M. le député de Frontenac
M. Grégoire: C'était pour pouvoir faire une
comparaison. C'était une question de renseignement.
M. Bertrand: II n'y a pas de moins.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
42, adopté.
M. Grégoire: II n'y a pas de moins.
M. Lalonde: Ce n'est même pas sûr non plus.
Maintenant, s'il n'y a pas d'excédent, si le taux d'augmentation de
l'indice est de 2%, qu'est-ce qui arrive?
M. Grégoire: Le fonctionnaire va...
M. Lalonde: II n'y a pas d'excédent, mais on reste
à 2%, c'est cela.
M. Fortier: C'est un excédent positif.
M. Bertrand: Cela peut être une forme de
comptabilité qui fait que chaque fois que le critère 3% ne peut
pas se soustraire d'un moins de 3%...
M. Lalonde: Cela pourrait être moins 1%.
M. Bertrand: Cela ne peut pas être moins 1%.
M. Fortier: Cela ne veut pas dire l'excédent positif, s'il
y en ait.
M. Bertrand: Non? Ah bon!
M. Lalonde: Un excédent peut être
négatif.
M. Bertrand: On me souffle à l'oreille qu'on n'a pas
prévu cette catastrophe.
M. Grégoire: Savez-vous qu'au cours des 25
dernières années, il y a peut-être 18 ans où le
coût de la vie a augmenté de moins de 2%?
M. Lalonde: Quand vous êtes arrivé au pouvoir, je
n'étais pas là.
M. Grégoire: Ce n'est que durant les dernières
années qu'il y a eu des augmentations comme celles-là.
M. Fortier: Un excédent positif, tout le monde est
d'accord.
M. Lalonde: Cela va.
M. Bertrand: L'excédent positif, c'est...
M. Grégoire: Je voulais poser une autre...
M. Bertrand: Le député de
Trois-Rivières...
M. Lalonde: Non, en fait...
M. Fortier: II faut faire face aux actuaires...
M. Lalonde: Cela va. Adopté.
M. Grégoire: Je voulais poser une dernière
question, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: Est-ce la dernière?
M. Grégoire: Une dernière là-dessus. Je
voulais juste vous faire penser que si le député est élu
à 28 ans et qu'il se retire à 40 ans, il a sa pension à 60
ans, il perd 3% sur l'indice du coût de la vie par année. À
60 ans, il est 60% en arrière de son temps. J'ai demandé avant
qu'elles étaient nos pensions. Je n'entre pas dans cela. Je suis
rendu...
M. Bertrand: M. le député de Frontenac, ces
crédits de rente sont indexés jusqu'à l'âge
où il les touche. C'est à partir du moment où il les
touche que s'applique le moins 3%.
M. Lalonde: Est-ce sûr, cela?
M. Bertrand: Sûr. C'est moins. C'est sûr dans le
sens...
M. Lalonde: C'est sûr 3%. M. Bertrand: C'est
cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Modes de paiement de la pension
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
43?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
44?
M. Lalonde: Adopté.
M. Grégoire: Est-ce qu'on pourrait savoir, à titre
de renseignement, combien il y en a qui retirent leur salaire de
député et leur retraite, à l'heure actuelle, en vertu de
cet article?
M. Bertrand: Non, je ne sais pas. M. Grégoire: II
n'y en a pas. M. Bertrand: Comment?
M. Grégoire: Est-ce qu'il y en a, à l'heure
actuelle, à l'Assemblée nationale, qui retirent et salaire et
retraite en vertu de...
M. Bertrand: Quelle retraite?
M. Grégoire: Leur régime de retraite, parce
qu'à 71 ans on retire le salaire et le régime de retraite.
M. Bertrand: II n'y a personne. M. Grégoire: II n'y
en a pas un? M. Bertrand: Absolument pas! M. Grégoire: On
ne sait jamais...
M. Bertrand: À part vous, M. le député de
Frontenac, je ne connais personne...
M. Lalonde: II y a une question que j'ai conservée...
M. Grégoire: Mon petit neveu...
M. Bertrand: Parce qu'on a des retrouvailles au moment de
Noël et on voudrait se séparer avant.
M. Grégoire: Quand arrive le temps des fêtes, la
famille se chicane.
M. Lalonde: D'accord. J'ai conservé une question que
j'avais trouvée il y a quelques heures. Je l'ai indiquée à
cet article et ce n'est peut-être pas l'endroit où je dois la
poser. On parle ici de paiement d'allocation de transition. L'allocation de
transition, on le sait, est déterminée par le salaire qui
précède le départ. On prévoit aussi que la pension
n'est pas payable pendant cette
période...
M. Bertrand: J'avais commis une erreur tout à l'heure. Je
veux effectivement rectifier. J'avais dit qu'il y avait une différence
qui était comblée entre la pension payable et l'allocation de
transition; ce n'est pas exact. On paie l'allocation de transition et la
pension devient payable après l'allocation de transition.
M. Lalonde: Ce qui arrive au même résultat. Mais
admettons - je ne sais pas si on a un cas actuellement - qu'un
député est ici depuis longtemps en fonction de l'ancien
système, du système actuel, qui aurait droit à une
pension, pour les fins de la discussion, par hypothèse de 50 000 $ et
dont le paiement de l'allocation de transition serait de 40 000 $;
pourquoi...
M. Bertrand: II va toucher sa pension. M. Lalonde: En
vertu de quel article? M. Bertrand: Quelque part. Plus loin. M.
Lalonde: Un peu plus loin? Merci.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
44, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 45?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 46?
M. Lalonde: Un instant, s'il vous plaît! Dans le projet
soumis en commission, ce délai de 10 ans faisait référence
à la date à laquelle le pensionné avait reçu sa
première prestation de pension. Dans le texte qu'on nqus soumet, le
délai de dix ans réfère au dernier mandat de
député. Ce n'est pas la même chose.
M. Bertrand: Non, on met le compteur à zéro.
M. Lalonde: Théoriquement, il se pourrait que ce
délai de dix ans soit écoulé avant même que la
personne ne reçoive un premier chèque. Prenons le cas d'un
député qui quitterait à l'âge de 35 ans,
après dix ans de service. La pension ne lui est pas payable avant
l'âge de 55 ans, soit 20 ans après son dernier mandat. Comment
réglez-vous cela par votre article?
M. Bertrand: Oui. C'est au début de l'article: "... avant
qu'une pension lui ait été accordée pendant au moins dix
ans, à la suite de son dernier mandat de député".
M. Lalonde: Parce que c'est sous réserve de l'article
186...
M. Bertrand: L'ancien 186.
M. Lalonde: 186, c'est l'ancien, l'article 51. L'article 51 ne
règle pas notre problème.
M. Bertrand: Oui, mais l'article 51 est celui qui permet le choix
entre...
M. Lalonde: Une rente viagère. M. Bertrand: C'est
cela.
M. Lalonde: Alors, si une personne admissible à la pension
décède avant qu'une pension lui ait été
accordée pendant au moins dix ans à la suite de son dernier
mandat...
M. Bertrand: Lui ait été accordée.
M. Lalonde: C'est cela. Alors, pendant au moins dix ans, à
la suite de son dernier mandat de député, ses ayants droit...
M. Bertrand: Peu importe le nombre d'années après.
Si je comprends bien, peu importe le nombre d'années après. La
période de dix ans revient à la fin de chaque mandat.
M. Lalonde: Les conseillers peuvent-ils parler librement?
M. Bertrand: Oui, oui. Lorsqu'on indique spécifiquement
que c'est à la suite de son dernier mandat que ces dix ans lui sont
garantis, c'est que, si à la fin d'un premier mandat il reçoit
une pension pendant trois années et qu'il revient comme
député pour un autre mandat subséquemment, ces trois ans
ne sont pas déduits des dix ans additionnels, à savoir
qu'à la fin de son deuxième mandat ce sont dix nouvelles
années qui lui sont garanties...
M. Lalonde: C'est pour cela que l'on dit: À la suite de
son dernier mandat.
M. Bertrand: C'est cela. C'est toujours à la suite de son
dernier mandat que les dix ans lui sont garantis. (21 heures)
M. Lalonde: C'est pour cela que l'on dit "à la suite de
son dernier mandat".
M. Bertrand: C'est cela. C'est toujours à la suite de son
dernier mandat que dix ans lui sont garantis.
M. Lalonde: Pouvez-vous nous donner un
exemple?
M. Bertrand: Si vous faites un mandat de quatre ans et que vous
bénéficiez d'une pension pendant trois ans, normalement, pendant
ces dix ans, il vous reste sept ans qui vous sont garantis en faveur de vos
ayants droit. Si, au bout de trois ans, vous revenez à
l'Assemblée nationale comme député pendant une autre
période de quatre ans, que vous cessez d'être député
et que vous recevez une pension pendant trois ans, à ce moment vos
héritiers bénéficieront de sept ans.
M. Lalonde: Le premier ne compte pas.
M. Bertrand: Voilà. De sept ans et non pas de quatre
ans.
M. Lalonde: C'est un cas où un député
revient à la politique sur le tard.
M. Grégoire: II a déjà été
battu une fois et il revient une deuxième fois.
M. Bertrand: Non, non. La pension a commencé à
être versée.
M. Lalonde: II a déjà commencé à
recevoir une pension. C'est-à-dire qu'il avait 60 ans...
M. Bertrand: Cinquante-cinq.
M. Lalonde: Cinquante-cinq ans et après cela il est
revenu. C'est très bien. Les explications sont scintillantes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté!
Une voix: Merci, M. Bertrand!
M. Lalonde: Adopté. C'est tellement facile de le faire
parler... Cela va aller plus vite.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 47?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 48?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 49?
M. Bertrand: Un petit amendement, M. le Président, au
deuxième alinéa.
M. Lalonde: De l'article 48?
M. Bertrand: De l'article 49. Au deuxième alinéa,
on changerait. On dirait: Toutefois, dans le cas de cette...
M. Lalonde: II est dans le projet de loi.
M. Bertrand: Oui, le deuxième alinéa de l'article
49 du projet de loi est remplacé par le suivant: "Toutefois, dans le cas
de cette dette alimentaire..."
M. Lalonde: De cette dette?
M. Bertrand: De cette dette... pardon, je m'excuse. "Toutefois,
dans le cas de dette alimentaire, elles sont insaisissables..."
M. Lalonde: Ce sont les pensions et non pas la dette.
M. Bertrand: Voilà. Ce n'est pas le chapitre qui est
insaisissable, ce sont les pensions. Alors, l'article 49 se lirait donc comme
suit: "Les pensions payables et les contributions remboursées en vertu
du présent chapitre sont incessibles et insaisissables. "Toutefois, dans
le cas de dette alimentaire, elle sont insaisissables jusqu'à
concurrence de 50%."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article tel qu'amendé est-il adopté? Adopté.
Article 50?
M. Lalonde: J'aimerais que le ministre m'explique...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lalonde: J'aimerais que le ministre m'explique le
caractère rationnel de cet article. Si on se fonde sur le principe que
la pension est une rémunération différée,
gagnée, à ce moment, pourquoi un député qui a
été déchu "dont le siège est devenu vacant à
la suite d'une infraction", donc qui a été déchu pour une
des raisons qui sont inscrites dans la loi, perdrait-il le
bénéfice de sa rémunération
différée?
M. Bertrand: D'abord, il y a une incongruité.
M. Lalonde: "La présente loi", c'est la loi 90, alors,
c'est l'ancienne loi.
M. Bertrand: II faut changer ici, parce que là il y a
quelque chose qui ne marche pas.
M. Lalonde: Ah bon, c'est par...
M. Bertrand: On rédige cela. Deuxièmement, sur la
question de principe que pose le député de Marguerite-Bourgeoys,
c'est une décision. Il y a déchéance. Le
député déchu de ses fonctions perd son siège et on
lui dit: Une des pénalités que vous avez à encourir c'est
que vous pouvez toujours vous faire rembourser vos contributions, mais vous
n'avez certainement droit ni à une allocation de transition ni, bien
sûr, à une pension.
M. Lalonde: Naturellement l'allocation de transition, on en a
pris soin plus tôt.
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: L'allocation de transition est pour le
réhabiliter ou enfin le "transitionner". Si on applique de façon
cohérente, non pas rigide, le principe à savoir que la pension
est une rémunération différée qui est
gagnée, ira-t-on lui chercher dans ses poches, en plus de cela, une
partie du salaire qu'il a gagné pendant les dix ans durant lesquels il
était député?
M. Bertrand: II rembourse. M. Lalonde: Non, non.
M. Fortier: II ne rembourse pas les contributions de
l'employeur.
M. Bertrand: Non, c'est exact.
M. Fortier: Mais, dans le secteur privé, on ne fera jamais
cela, c'est impensable.
M. Lalonde: Alors quelle est la cohérence
là-dedans? Le bonhomme a été déchu parce qu'il a
été condamné à quelque chose. Il a eu son amende ou
il est allé en prison pour je ne sais pas combien de temps. Pourquoi,
dans une loi qui prévoit un régime de retraite, lui donnerait-on
une peine additionnelle simplement parce qu'il est député? Dans
le secteur privé, le bonhomme qui a chuté, qui a fauté et
qui a travaillé pendant vingt ans, qui a gagné son salaire -il ne
s'agit de faire ni l'ange ni la bête -cela est placé pour ses
vieux jours. Pourquoi, dans ses vieux jours, lorsqu'il aura payé sa
dette, ne profiterait-il pas de ce qu'il a placé comme tout le monde,
comme tous les autres députés? Je trouve qu'il y a deux poids,
deux mesures là-dedans.
M. Bertrand: Si on accepte cela...
M. Lalonde: On fait du pénal là-dedans.
M. Bertrand: ... c'est qu'on accepte qu'il y a eu effectivement
évolution au niveau de notre réflexion par rapport à ce
genre de problème parce que la Loi sur la Législature... Oui, je
suis d'accord avec cela, moi. La Loi sur la Législature disait bien
qu'un député qui a été expulsé par
décret de l'Assemblée nationale en vertu de l'article 66 n'a
droit qu'au remboursement de ses contributions y compris la contribution
additionnelle visée au paragraphe 2 de l'article 87. Ensuite, il y avait
les dispositions relatives au Code criminel.
M. Lalonde: À l'époque médiévale, on
avait toutes sortes de choses. Il me semble que c'est une question de culture.
Est-ce que...
M. Bertrand: Dans le sens du terme.
M. Lalonde: ... techniquement, dans le sens d'habitude de vie...
Il y a encore des pays qui, en 1982, coupent les mains de celui qui vole. On
n'en est pas là. Si vous êtes d'accord que la pension est une
rémunération différée, que c'est gagné,
pourquoi faudrait-il pénaliser davantage ce citoyen qui est le
député qui a été déchu de ses fonctions
parce qu'il a fauté et qu'il a payé sa dette -j'imagine, je
présume qu'il a eu une condamnation, un verdict et une sentence -et
qu'en plus de cela, lorsqu'il aura 65 ans, il n'aura pas cette protection qu'il
s'est achetée comme tout le monde, pendant la période où
il était, comme tout le monde, dans le secteur où il faisait
affaires?
M. Guay: M. le Président, la comparaison avec le secteur
privé est plutôt délicate. Dans le secteur privé, il
est vrai qu'une compagnie n'agirait pas comme cela. Mais une compagnie ne fait
pas ses lois. Une compagnie est une personne morale soumise aux lois
générales. Je ne suis pas en désaccord au fond avec ce que
vous dites. Je me place simplement dans une autre perspective et j'essaie de
voir quelle serait la réaction du public, de la population. Si vous avez
un député qui est déchu et les journaux font la manchette
qu'il aura une pension annuelle de... Il est déchu pour avoir
violé la loi sur l'Assemblée nationale, pas n'importe quelle loi,
celle sur l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: ... ce n'est pas seulement la loi sur
l'Assemblée nationale, ce sont les lois pénales.
M. Guay: Non, non, non...
M. Grégoire: À la suite d'une infraction à
la présente loi.
M. Lalonde: La loi sur l'Assemblée nationale, mais les cas
de déchéance, c'est le criminel...
M. Grégoire: Changer la loi sur l'Assemblée
nationale.
M. Lalonde: Oui, le cas de déchéance, s'il est
reconnu coupable de trahison. On nous a appelés traîtres, on nous
a traités de traîtres, nous autres; des fois, on avait peur que
vous nous déclariez coupables de trahison. Reconnu coupable ou tenu
coupable de manoeuvres frauduleuses en matière électorale et
reconnu coupable d'avoir commis plusieurs des infractions ou plusieurs fois
l'une des infractions mentionnées à l'article 136 de la Loi sur
les listes électorales. Mais, "est condamné à une peine
d'emprisonnement pour un acte criminel..." Là, on a tout le Code
criminel qu'on lance dans la loi sur l'Assemblée nationale. "...
punissable d'une peine d'emprisonnement d'au moins deux ans" cela est n'importe
quoi, c'est-à-dire d'au moins deux ans. Ce n'est pas comme
député, ce n'est pas comme... Il n'a pas violé la loi sur
l'Assemblée nationale, ce citoyen qui a fait un acte criminel punissable
d'une peine d'emprisonnement d'au moins deux ans...
M. Bertrand: Fédéral.
M. Lalonde: ... et là, il a été
condamné, il est déchu. Il a payé, comme tout le monde, sa
cote dans ce qu'il faut pour avoir une pension. Dans l'ancienne loi ou dans la
loi actuelle, il recevait sa pension immédiatement après avoir
cessé d'être député. Le bonhomme était en
prison et il recevait son chèque. Je comprends que cela devenait
gênant. Mais, là. C'est un système de pension comme dans le
secteur privé, c'est-à-dire que lorsqu'il aura 60 ans, etc.. Je
me demande si ce n'est pas un petit peu trop...
M. Bertrand: L'article 137 de la loi no 90, M. le
Président, dit qu'un député, qui contrevient à une
disposition de la section -enfin, c'est basé sur un certain nombre de
critères qui sont définis - commet une infraction et est passible
d'une ou de plusieurs sanctions. Et on les établit. Il y en a six. La
réprimande...
M. Lalonde: Quel article?
M. Bertrand: 137.
M. Lalonde: De?
M. Bertrand: La loi no 90.
M. Lalonde: La loi no 90.
M. Bertrand: La réprimande, c'est dans le style: Tu
n'aurais pas dû faire cela. L'amende, c'est dans le style du
député de Saint-Hyacinthe qui dit: J'accepte votre amende
honorable. Le remboursement des profits illicites...
M. Lalonde: Illicites ou...
M. Bertrand: Oui, oui. Forcément. Remboursement des
indemnités, allocations ou autres sommes. La suspension temporaire sans
indemnité parlementaire et la perte de son siège. Et c'est dans
ce cas-là...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela. C'est la liste des
pénalités.
M. Bertrand: Mais on dit: Dans ce cas-là, pas dans les
cinq cas précédents, dans ce cas-là - la perte du
siège - on émettait l'idée que...
M. Lalonde: Je pense que c'est excessif, exorbitant.
M. Bertrand: Oui?
M. Lalonde: Parce que si on prend, dans le secteur privé,
un président de compagnie qui commet des fautes semblables à
cela, il va perdre sa "job". La loi le protège dans le sens qu'il va
garder sa pension à 65 ans.
M. Lalonde: Alors, suspendons le député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
l'article 50 est suspendu. Article 51?
M. Bertrand: Alors, M. le Président, à 51, je vais
permettre à M. Bertrand de s'exprimer sur les 100% et les 50% de la
rente viagère.
On sait que le régime offre une pension de base, qui est une
pension garantie pour 10 ans. Ce qui est offert par l'article en question ici,
c'est que le type pourra convertir la pension à laquelle il avait droit
sur cette base en un autre type de pension. C'est une pension viagère
qui, en cas du décès du participant, se continuera à son
conjoint survivant dans la proportion de 50% ou de 100%. À titre
d'exemple, pour savoir ce que cela va donner, et c'est exclusivement à
titre d'illustration, un député qui aurait droit à 1000 $
de pension par mois, s'il choisit une rente viagère qui se poursuit
à 50% à son conjoint, cela lui donnera aux alentours de 920 $.
S'il choisit plutôt la rente qui se continue à 100%, encore
là, cela va être moins. Ce qui veut dire 816 $. C'est sur une base
d'équivalence actuarielle au sens où ces transformations,
ces conversions sont faites de façon que sur une base de
coût actuariel, il n'y a aucun changement. C'est la même chose.
M. Lalonde: Vous lui enlevez - à lui, ou en fait, à
l'ancien député, à elle ou à lui -ce que cela
coûte pour permettre que le conjoint survivant ait la continuation de la
pension.
M. Bertrand: Effectivement.
M. Fortier: Je pense que j'ai la réponse. Cela s'applique
aussi à l'ancien député qui a choisi de continuer selon
l'ancien régime de pension.
M. Grégoire: Non, c'est cela qu'on voudrait faire
changer.
M. Bertrand: Cela va venir dans...
M. Grégoire: Cela ne s'applique pas à l'ancien
système, mais comme c'est quelque chose d'actuarisé, je vous ai
demandé de préparer un amendement pour que ceux qui restent sous
l'ancien système puissent profiter du même paragraphe.
M. Fortier: Je pense que ce serait raisonnable.
M. Lalonde: Est-ce que le neveu est d'accord?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article est adopté?
M. Grégoire: Est-ce qu'on fait l'amendement là ou
si l'amendement doit venir ailleurs, M. le Président? (21 h 15)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si vous
avez un amendement à proposer, proposez-le.
M. Grégoire: On m'a dit qu'on en avait un de
préparé.
M. Guay: Non, c'est dans la pension. Le nouveau système
viendra plus loin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
plus loin.
M. Grégoire: Cela va venir plus loin? D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 52?
M. Bertrand: De concordance avec l'article
précédent, M. le Président.
M. Lalonde: C'est-à-dire que la clause des dix ans
minimaux ne s'applique pas si le pensionné a opté pour une
pension viagère avec continuité au bénéfice du
conjoint survivant.
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: Qu'on sorte le député de
Frontenac!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
53?
M. Bertrand: L'article 53 veut définir le conjoint. C'est
analogue à la définition retenue pour le Régime de rentes
du Québec et pour les régimes de retraite dans les secteurs
public et parapublic.
M. Fortier: J'ai juste une question. Étant donné
que quand on est marié c'est légalement compréhensible, au
moins, pourquoi faut-il qu'ils cohabitent en plus?
M. Bertrand: M. le député de Frontenac, voulez-vous
répondre à cette question, s'il vous plaît?
M. Grégoire: Je suis pris les culottes à terrel
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Bertrand: Les culottes de M. Vautrin. M. le Président,
scandale. Loi spéciale!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
53, adopté?
M. Lalonde: Je ne sais pas. L'article 53.2b...
M. Fortier: Non, mais c'est parce que marié, c'est
légalement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Lalonde: ... "sont publiquement représentés
comme conjoints", est-ce que cela implique que les deux personnes sont de sexe
opposé, comme le dit la chanson?
M. Bertrand: II est dit au début: "signifie l'homme et la
femme".
M. Lalonde: Ah boni C'est vrai. Une voix: Non, nonl Une
voix: Oui, oui!
M. Bertrand: J'avoue qu'il y a discrimination.
M. Lalonde: Ne trouvez-vous pas que cela va à rencontre de
la Charte des droits et libertés de la personne sur l'orientation
sexuelle?
M. Bertrand: Oui, cela va à l'encontre, sauf à
l'article 2a.
M. Lalonde: Cela dépend.
M. Bertrand: Cela ne va pas à l'encontre de la charte, M.
le Président.
M. Lalonde: Cela ne va pas à l'encontre de la charte? On
me dit que cela correspond aux définitions prévues au nouveau
Code civil.
M. Fortier: M. le Président, je n'ai pas eu de
réponse à ma question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député d'Outremont.
M. Bertrand: Je m'excuse, M. le député.
Une voix: On la pose tous.
M. Guay: Pourquoi faut-il que des gens mariés
cohabitent?
M. Fortier: Légalement parlant, je comprends qu'il faut
une définition quand les gens habitent ensemble et qu'iis ne sont pas
mariés, mais, quand ils sont mariés, pourquoi faut-il une autre
définition?
Une voix: Surtout quand on est député!
M. Fortier: D'autant plus qu'il y en a un qui vit à
Montréal et l'autre à Québec.
M. Lalonde: Passer cinq mois à Québec, est-ce de la
cohabitation?
Une voix: ... vous ne comprenez pas, vous.
M. Bertrand: II y a des jeunes, entre autres - cela existe
maintenant - qui se sont mariés pour toucher des prêts et
bourses.
M. Grégoire: S'il est député, il n'a pas
droit aux prêts et bourses. Ses revenus sont trop
élevés.
M. Bertrand: Et ils ne cohabitent pas. C'est vrai. J'avoue...
M. Lalonde: Pourquoi la cohabitation est-elle nécessaire
pour un conjoint?
M. Bertrand: Les gens peuvent être mariés et
néanmoins ne pas demeurer ensemble et ne pas être
considérés, l'un et l'autre, comme des étrangers;
notamment, pour les fins du divorce, trois ans de non-cohabitation constituent
une cause de divorce. Lorsqu'il n'y a pas d'autres motifs de divorce que
celui-là, les gens se séparent, demeurent mariés et
attendent trois années de non-cohabitation pour avoir le jugement
définitif de divorce. De fait, l'un et l'autre ne souhaiteraient pas que
son conjoint reçoive une pension ou des avantages patrimoniaux ou
autres.
Une voix: J'ai un cas très pratique, le
député de Brome-Missisquoi.
M. Fortier: Oui, c'est pour la rente viagère.
Une voix: C'est un cas très pratique. M. Fortier:
J'ai compris.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Ce n'est pas sûr que les explications me
satisfassent. On peut avoir le cas de gens qui sont mariés et qui
viennent de se séparer il y a six mois. Il y en a qui ne cohabitent plus
et, tout à coup, le conjoint n'a pas droit à cette rente.
M. Fortier: Ce n'est pas la rente, c'est la rente
viagère.
M. Lalonde: Appelez-la viagère ou non, il n'a pas droit
à la pension.
Une voix: D'autres lois disaient divorcer aussi.
M. Guay: On a vu à plusieurs reprises, ces derniers temps,
au Canada et aux États-Unis aussi, mais au Canada en particulier, des
problèmes. D'ailleurs, je pense que la Cour suprême a porté
un jugement sur cette nature, ces jours derniers, l'apport que le conjoint
amène dans l'entreprise. Un homme peut avoir été
député et marié pendant un certain temps - je pose la
question - et avoir établi une rente viagère pour son conjoint
et, tout d'un coup, le retour d'âge, il décide qu'il a
trouvé quelqu'un d'autre à 60 ans; cela arrive, paraît-il.
La personne
avec laquelle il avait été marié, pour laquelle une
rente viagère avait été établie, du fait qu'il ne
cohabite plus, est-ce qu'il se trouve à la perdre? Cela me semble
plutôt... Pour qu'il réempoche la pension pour pouvoir, je trouve
qu'il y a là quelque chose de...
M. Vaugeois: Ce qui est écrit à l'article 51, ce
choix est irrévocable dès que commence le versement de la
pension.
M. Quay: Oui, sauf que pour le verser à un conjoint...
C'est cela, c'est une question que je pose en même temps.
Une voix: On ne devrait pas répondre à la place des
autres.
M. Bertrand: On est prêt à évaluer les
possibilités d'enlever les mots "et cohabite", mais Me Chrétien
me fait remarquer qu'effectivement, cela pose des problèmes parce qu'il
peut arriver que des gens soient mariés, ne cohabitent pas, cela fait
quelques mois à peine et par le fait même de ne pas cohabiter, ne
veulent pas que certains droits soient reconnus à l'un ou à
l'autre.
M. Vaugeois: Oui, mais la rente ne peut pas être
versée à l'autre si celui qui a la pension ne veut pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Quand on dit: "Ce choix est
irrévocable dès que débute le versement de la pension."
Quel choix est irrévocable? Le choix de la personne avec qui il
cohabite?
M. Bertrand: Normalement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement sera-t-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Article 2a. Résident ensemble depuis trois ans
ou depuis un an, si un enfant est issu de leur union. Qu'est-ce qui arrive dans
les cas d'adoption?
M. Bertrand: M. le Président, là-dessus je me
fierais davantage, beaucoup à ce que Me Chrétien me dit, mais
peut-être que le député de Brome-Missisquoi a une
appréciation différente. René.
M. Lalonde: Vous avez dit que vous vous fiiez beaucoup à
ce que Me Chrétien vous disait. Je voulais faire la précision, ce
n'est pas Me Jean Chrétien.
M. Bertrand: Parce que je me suis dit, si je dis René,
vous allez penser une foule de choses.
Un enfant adopté, selon la Loi sur l'adoption, est
considéré comme ayant tous les droits d'un enfant issu d'une
union telle que stipulée à l'article 11.
M. Lalonde: Vous affirmez que les mots "est issu de leur union"
s'appliqueraient aussi à un enfant adopté.
M. Bertrand: C'est exact.
M. Lalonde: C'est très important qu'on inscrive au...
M. Bertrand: Au journal des Débats.
M. Lalonde: ... journal des Débats, si jamais quelqu'un
veut examiner la volonté du législateur...
M. Bertrand: Au moins, s'il y a des corrections à apporter
à ce moment, il faudra les apporter.
M. Grégoire: Peut-être qu'en vertu de la Loi sur
l'adoption, l'enfant a tous les droits. Là, ce sont des droits qu'on
donne non pas à l'enfant par cet article, mais au parent, au conjoint du
député. Ce n'est pas l'enfant qui se trouve à recevoir ces
droits.
M. Bertrand: Là n'est pas la question. La question est de
savoir, dans le cas de personnes qui résident ensemble depuis un an et
qu'un enfant est issu de leur union, si on considère qu'un enfant qui a
été adopté depuis un an après que ces personnes
résident ensemble est un enfant qui est considéré aux fins
de la Loi sur l'adoption comme un enfant issu de leur union et...
M. Grégoire: Oui...
M. Bertrand: ... qui procurerait...
M. Grégoire: ... le conjoint du député.
M. Bertrand: Oui, oui. Il est dont reconnu comme issu de leur
union, ce qui donne non seulement des droits à l'enfant, mais, par effet
d'entraînement, des droits aux parents, par exemple le droit de toucher
les allocations familiales pour l'enfant en question.
M. Paradis: Qu'arrive-t-il dans le cas où l'enfant aurait
été adopté par un des conjoints avant l'union? Et
même après l'union?
M. Bertrand: II faut qu'ils résident ensemble depuis trois
ans.
M. Paradis: Oui, mais s'ils résident ensemble depuis un
an?
M. Bertrand: Et l'enfant est issu d'une union qui n'était
pas celle de ces deux personnes, mais de deux autres personnes.
M. Vaugeois: II me semble que c'est clair.
M. Bertrand: En d'autres mots, Mme A et M. B ont adopté un
enfant...
M. Paradis: Une des personnes, un des conjoints peut adopter un
enfant en vertu de la Loi sur l'adoption.
M. Bertrand: Oui, c'est exact. M. Paradis: D'accord.
M. Bertrand: Je connais des cas, effectivement, où un
homme...
M. Lalonde: Des députés? Parce qu'on parle des
députés ici. Est-ce qu'il y a des députés qui
ont...
M. Bertrand: Non, non.
M. Lalonde: ...des causes aussi compliquées que cela?
Est-ce possible?
Des voix: Ah! Ah!
M. Bertrand: Je connais des gens... Enfin, j'ai une personne
présente à l'esprit qui a adopté un enfant sans
être...
M. Lalonde: N'attaquez pas... Alors, cela va bien.
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: D'accord. Tel qu'amendé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, tel
qu'amendé. Article 55?
M. Paradis: C'est un cas d'adoption.
M. Lalonde: "L'ancien député". Ah! là, il
est ancien, parce qu'il est décédé.
M. Bertrand: On ne l'amende pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Bertrand: Adopté.
M. Lalonde: En fait, on devrait dire "décès du
député". Enlevez "l'ancien", s'il vous plaît.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
55.
M. Lalonde: Non, mais écoutez, M. le
Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Lalonde: ... le droit à la pension de conjoint
survivant débute le lendemain du décès du
député; non?
M. Bertrand: Non.
M. Fortier: Non. L'ancien député, c'est une
dénomination très connue.
M. Lalonde: De l'ex-député. Cela va. Allez-y.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
55.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais savoir
une chose. Supposons que vous êtes dans la période... Le
député a 40 ans et il retire sa pension à 60 ans. Si le
député décède à l'âge de 50 ans, quand
son conjoint ou sa veuve recevra-t-elle sa pension? Quand il aura eu 60 ans ou
quand elle aura 60 ans ou le lendemain de son décès?
M. Paradis: C'est une bonne question, une très bonne
question.
M. Bertrand: Remboursement de cotisations.
Une voix: C'est vrai.
M. Grégoire: Pourquoi?
M. Bertrand: Parce qu'il n'est pas arrivé à
l'âge où il peut toucher sa pension. Il n'a pas droit à la
pension.
M. Grégoire: Ah, bien, câline! Aïe!
M. Lalonde: N'adoptez rien. Je m'en vais...
M. Bertrand: On a adopté un article tantôt qui
disait que la pension était payable à 65 ans, à 60 ans ou
à 55 ans.
M. Grégoire: Mais si la veuve dit: Je ne prends pas les
cotisations, mais, à l'âge où mon mari aurait droit
à sa pension, je la prends.
M. Lalonde: Non, elle ne peut pas.
M. Bertrand: Absolument. Il n'y a pas un régime qui
prévoit cela.
M. Vaugeois: Oui. C'est... Quand il meurt. Le conjoint...
M. Bertrand: Dans la fonction publique, on me dit que le RRE et
le RRF le prévoient, mais, dans le RREGOP, on ne retrouve pas ce genre
de situation.
M. Vaugeois: Après je ne sais plus combien
d'années, quand un enseignant décédait et les
fonctionnaires... peu importe l'âge où il décédait.
(21 h 30)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 54 est-il adopté? S'il vous plaît! M. le
député de Frontenac, voulez-vous vous asseoir si vous voulez
parler, s'il vous plaît!
Je demanderais, s'il vous plaît, aux députés - tous
les propos sont enregistrés -de demander la parole, parce que là
tout le monde parle en même temps et cela doit être très
difficile pour le technicien de suivre nos conversations. Si on peut appeler
cela des conversations; Article 55.
M. Guay: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: ... il pourrait ouvrir tous les micros en même
temps, cela réglerait le cas.
Effectivement, l'argumentation du... Le député de
Frontenac a utilisé un terme peu parlementaire, mais qui
néanmoins traduit la réalité. C'est un peu cochon, cela me
semble raide en maudit, si vous me permettez l'expression dans le journal des
Débats.
M. Vaugeois: ... l'expression mort raide!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières, s'il vous plaît;
M. Guay: Je trouve que c'est d'une sévérité
excessive, à moins qu'on puisse le justifier.
M. Grégoire: M. le Président, je voudrais ajouter
quelque chose là-dessus. Je suis un de ceux qui vont atteindre 60 ans et
qui ne sont pas en conflit d'intérêts. Quand je prends des gars
comme le ministre du Revenu, qui est jeune, le ministre des Transports, qui a
quel âge, a-t-il 35 ans?...
M. Bertrand: Non.
M. Grégoire: ... le ministre des Communications, qui est
jeune, imaginez-vous ces ministres - que ce soit n'importe quel ministre - sont
à leur bureau jusqu'à minuit, une heure ou deux heures. Ils
viennent de Montréal et pendant qu'ils sont à Québec,
leurs femmes sont seules à s'occuper des enfants; elles ne voient pas
leur mari de la semaine.
Une voix: "Wo! Wo!"
M. Grégoire: Non, mais je parle des ministres qui sont
à Québec toute la semaine, qui sont mariés et qui viennent
de Montréal.
M. Bertrand: Non, mais le député dit que les femmes
sont seules à la maison...
M. Grégoire: À s'occuper des enfants, oui, et dans
bien des cas, parce que la moyenne d'âge des ministres, comme le ministre
du Revenu, le ministre des Transports, le ministre de l'Environnement et
d'autres... C'est vrai, les épouses de ces ministres ne voient quasiment
jamais leur mari, seulement les fins de semaine, et même les fins de
semaine ils sont partis en tournée ou ils sont partis par affaires.
Comment pensez-vous à eux avec cela? Ils ne font pas leur part pendant
ce temps? Regardez, avec la nouvelle loi comme vous les maganez;
Le député de Taschereau dit: C'est cochon, et je trouve
cela cochon pour eux.
M. Guay: C'est vous qui avez dit cela d'abord.
M. Grégoire: C'est parce que vous me l'aviez
soufflé, je l'ai répété et vous avez repris
l'expression que vous m'aviez soufflée.
Mais, M. le Président, je dis au ministre des Communications que
je trouve dur ce qu'il est en train de faire. Je trouve que cela n'a pas de bon
sens.
M. Bertrand: Le ministre des Communications a l'intention d'en
reparler au leader...
M. Grégoire: Alors je dis au leader du gouvernement que je
ne trouve pas cela correct. Je ne sais pas à quel article cela se
trouve, parce que même vous, quand je vous ai posé la question, M.
le ministre, vous avez été tout surpris d'entendre l'objection.
Je ne pense pas que ce soit mentionné nulle part cette chose, mais cela
va prendre un vote.
M. Bertrand: Ce que dit le député de Frontenac
c'est qu'en fait, peu importe que le député ait oui ou non
touché certains versements en vertu d'une pension qui lui était
payable à 55 ans, 60 ans ou 65 ans, s'il décède à
40 ans, son conjoint devrait avoir la possibilité, à 55 ans, 60
ans ou 65 ans, de toucher une partie de cette pension.
Une voix: Immédiatement?
M. Bertrand: Non, à l'âge où la personne
elle-même parvient...
M. Fortier: Où normalement elle l'aurait touchée,
aux mêmes conditions.
M. Vaugeois: Je donne mon opinion...
M. Grégoire: Immédiatement... Dans les cas
ordinaires - je ne suis pas au courant trop trop - qu'est-ce qui se produit? Si
un gars meurt à l'âge de 45 ans, automatiquement sa femme n'a pas
droit à une pension et la famille devient bénéficiaire de
l'aide sociale automatiquement?
M. Maciocia: Elle ne peut pas rester dans la rue, c'est vrai.
M. Grégoire: Qu'est-ce qui se produit à
l'Alcan?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Elle va
retirer sa pension au moment où son époux aurait eu le droit
à la pension ou à la retraite anticipée.
M. Maciocia: Oui, mais s'il meurt? M. Grégoire:
S'il meurt, le mari?
M. Maciocia: Le conjoint doit avoir droit à cela, je suis
parfaitement d'accord avec...
M. Grégoire: M. le Président, je suis d'autant plus
à l'aise pour le dire que je ne suis pas impliqué, mes 60 ans et
mon droit à la pension vont être là.
M. Vaugeois: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je suis assez sensible aux arguments du
député de Frontenac.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
prends acte de votre sensibilité.
M. Grégoire: C'est le ministre qui doit prendre acte, pas
le président.
M. Vaugeois: Oui, mais je suis plus proche de lui que vous.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne
peux que prendre acte.
M. Bertrand: C'est un débat très
intéressant. On part, nous, d'un avis qui nous a été
donné par des gens à qui on a demandé de se pencher sur la
question et qui nous ont parlé, dans le rapport
Castonguay-Paré-Rouleau, du décès du député
avant le commencement de la pension: "Si le député
décède avant le premier versement de sa pension, ses
contributions seront remboursées à ses héritiers avec
intérêt. Le taux d'intérêt crédité
à chaque année correspond -on a changé cela - au taux de
rendement moyen dans l'année des obligations du Québec d'un terme
de dix ans." Alors, si je comprends bien, le député de Frontenac,
le député de Taschereau, le député de Viger et le
député d'Outrement...
M. Fortier: Je n'ai pas parlé de cela.
M. Bertrand: II n'en a pas parlé - ... le
député de Trois-Rivières remettent ce principe en
question.
M. Vaugeois: On ne le remet pas nécessairement en
question, c'est qu'on est là pour en discuter. Vous arrivez avec un
avis, mais on pourrait donner un exemple où les risques sont plus
grands. Je ne voudrais pas caricaturer, mais le type de vie que mènent
les parlementaires, sans être assimilable à celui des militaires
et des policiers, en est quand même un qui comporte sa part de risques.
Déjà, à 55 ans, on est au-dessus des métiers
auxquels je me réfère; il me semble au moins que pour le conjoint
ou la conjointe, au moment du décès... S'il décède
jeune, ce sera la preuve que le métier est exigeant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 54 ou 55?
M. Bertrand: Suspendus.
M. Vaugeois: Je n'ai pas de problème de ce
côté, c'est...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
54...
M. Bertrand: ... et 55.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
les articles 54 et 55 sont suspendus. Article 56.
Une voix: M. le député de Frontenac, on est
à...
M. Grégoire: L'article 54 dit...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
suspendu, M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: Ah! D'accord, mais il serait peut-être
correct.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle l'article 56.
M. Grégoire: L'article 54, M. le Président.
M. Vaugeois: C'est vrai, l'article 54, pris à la
lettre...
M. Grégoire: En fait, pris à la lettre, il veut
dire cela, n'est-ce pas? Si vous lisez l'article 54 pris à la
lettre...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
56, s'il vous plaît.
M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
56. M. le député de Viger.
M. Maciocia: Je voulais seulement ouvrir une parenthèse si
vous le permettez. Il est clair, à l'article 54, que le conjoint a droit
à la pension tout de suite après le décès du
député, si vous le lisez bien. Je ne l'avais pas lu...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
que le droit à la pension est déterminé par un autre
article.
M. Vaugeois: Mais si on disait: Le droit à la pension
commence le lendemain du décès du député. Ce serait
difficile à refuser.
M. Maciocia: C'est cela, on enlève "ancien" et on met
"commence".
M. Bertrand: Par rapport à un autre article qu'on a
adopté, M. le député de Trois-Rivières, il faut que
ce soit forcément à partir de 55 ans.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
cela.
M. Bertrand: En tout cas, on regarde cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
56.
M. Bertrand: Adopté. On revient là-dessus, c'est
suspendu parce qu'il est relié à l'article 54.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 56 est-il adopté?
M. Bertrand: Oui.
M. Fortier: L'article 56 est adopté.
Administration
M. Bertrand: Alors, l'article 57, c'est sur l'administration et
là vous verrez que le bureau se voit confier un certain nombre de
responsabilités aux articles 57 et 58.
M. Paradis: J'aurais peut-être juste une correction,
pourquoi ne dit-on pas le Bureau de l'Assemblée nationale à
l'article 57 puisqu'on le dit à l'article 58?
M. Bertrand: Ah bon! Très bien, on fait un amendement:
Ajouter après les mots "le Bureau"...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! S'il vous plaît!
M. Bertrand: ... les mots "de l'Assemblée nationale".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement sera adopté?
M. Fortier: Adopté. J'aurais juste une question. Quand on
parle d'administration, il y a deux aspects: l'administration financière
- je pense que c'est de quoi on parle - et il y a l'administration courante qui
est de répondre aux questions des députés et de...
M. Bertrand: ... jurisconsulte... M. Fortier: Pourquoi
jurisconsulte?
M. Bertrand: Dans la loi no 90, dans l'autre projet de loi.
M. Fortier: L'autre projet de loi, mais est-ce que cela
répond à ma question dans ce sens: Est-ce que c'est le bureau qui
est chargé de l'administration courante par rapport à... Dans le
moment, ce sont des directeurs des services administratifs qui font cela.
Est-ce qu'ils relèveront de ce bureau pour les fins de répondre
aux questions?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ils vont
travailler en collaboration avec le bureau...
M. Fortier: Alors, il n'y a aucune difficulté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
...d'ailleurs le bureau aura...
M. Bertrand: En ce moment, la Commission administrative du
régime de retraite s'occupe du régime de retraite des
députés. Dans le cas présent ici, le Bureau de
l'Assemblée nationale pourrait prendre à sa charge...
M. Fortier: Alors en réponse à la question, on dit
que c'est l'administration financière et peut-être
l'administration courante.
M. Bertrand: C'est exact, peut-être, mais ils peuvent comme
vous le voyez ici...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais
évidemment, le bureau aura à se doter de nouveaux services qu'il
n'a pas actuellement.
M. Fortier: Est-ce que cela pourrait être des services
existants qui se rapporteraient à cela ici, pour ces fins?
M. Bertrand: Tout à fait. M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ils sont
très près de moi d'ailleurs.
Une voix: On les félicite.
M. Bertrand: Ils font du beau travail.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
57.
M. Bertrand: Citez-moi un cas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 57 est adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 57 est adopté. Article 58?
M. Bertrand: C'est toute une série de pouvoirs
réglementaires qui sont donnés au bureau.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
bureau aura du travail.
M. Paradis: Quant à l'article 58, huitième...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
58, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Bertrand: II y aurait une modification à apporter
à l'article 58, M. le Président. À la suite des
représentations faites par le député de Frontenac, nous
allons suspendre l'article pour l'instant, par concordance avec une
décision prise à un autre article.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sous
l'article 54 ou 55.
M. Bertrand: Les modifications que nous apporterons au papillon
sur le droit à la pension au conjoint survivant dans le régime
actuel modifié de la Loi sur la législature amèneront des
amendements de concordance aux pouvoirs réglementaires du Bureau de
l'Assemblée nationale prévus à l'article 58 du projet de
loi no 110.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc,
suspendu. Article 59?
M. Fortier: Quel article?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
59.
M. Bertrand: C'est l'introduction du cumul, pour les
députés élus pour la première fois après le
1er janvier 1983 et aussi pour ceux qui ont été membres de
l'Assemblée nationale le 1er janvier 1983 et qui n'ont obtenu aucun
droit de pension en vertu du régime de retraite actuel. Mais, et
là je crois que c'est important de le mentionner, c'est un principe sur
lequel on pourrait discuter longtemps, le droit de cumuler le salaire et la
pension sera maintenu pour ceux qui étaient en fonction le 1er janvier
1983 au nom de ce qui existe déjà ailleurs, qui s'appelle le
droit acquis.
M. Vaugeois: ... que le ministre des Finances... de toute
façon.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Paradis: Mais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si on lit l'article, on interdit le cumul des revenus
pour celui qui a été élu après le 1er janvier 1983,
strictement...
M. Bertrand: Strictement et aussi ceux qui ont été
membres de l'Assemblée nationale le 1er janvier 1983, mais qui n'ont
obtenu aucun droit de pension en vertu du régime de retraite actuel. Il
faut bien comprendre qu'il y a des gens qui, n'ayant pas fait leurs cinq ans,
ni leur réélection, n'ont pas droit à une pension, en
vertu du régime actuel. Donc, ces gens-là ne pourront pas cumuler
salaire et pension.
Retour au travail dans une autre fonction
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
59?
Une voix: Ils n'y ont pas droit?
M. Bertrand: Non, parce qu'ils n'ont pas droit à la
pension.
M. Maciocia: Alors, pourquoi...
M. Bertrand: C'est seulement pour vous expliquer pourquoi...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ils ne
peuvent pas cumuler, ils n'ont pas droit à la pension.
M. Bertrand: ... il n'y a pas de cumul.
M. Maciocia: S'il n'a pas droit à la pension, je ne vois
pas comment...
M. Fortier: Est-ce que c'est clair pour ceux qui ne sont pas des
anciens députés, qu'ils n'ont pas droit de cumul?
M. Bertrand: Les anciens députés?
M. Fortier: Dans le texte, on parle des anciens
députés.
M. Bertrand: Vous y avez droit.
M. Fortier: Moi, je ne suis pas un ancien
député.
M. Bertrand: Vous êtes un député... M.
Fortier: Aie-je droit de cumul?
M. Bertrand: Oui, parce que vous êtes un
député qui, en vertu des dispositions actuelles...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Si vous
êtes là le 1er janvier 1983.
M. Bertrand: ... du projet de loi no 110, vous pouvez vous
prévaloir du régime actuel modifié, bien sûr.
M. Fortier: Je ne savais pas qu'il barbouillait tant que
cela.
M. Bertrand: Donc, si vous avez une réélection,
plus la clause de cinq ans, vous avez droit effectivement à un cumul
salaire et pension.
M. Fortier: C'est vrai que la pension est différée
de toute façon. Il n'y a pas de problème.
M. Bertrand: C'est exactement l'application de ce qu'on a
introduit dans le projet de loi no 93 sur l'abolition de la retraite
obligatoire.
M. Vaugeois: Non, non, je veux dire que c'est parce que tu
déduis...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dans le
micro, s'il vous plaît, M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Je ne voudrais pas en faire une question
d'État. Moi, c'est une question de français.
Une voix: Ah!
M. Vaugeois: C'est déduit de sa pension si la pension est
supérieure, si la pension est inférieure que fais-tu?
M. Bertrand: On comble la différence.
M. Vaugeois: Ce n'est pas ce qui est dit.
Une voix: Oui, elle est déduite de sa pension.
M. Guay: C'est évident.
M. Bertrand: C'est cela. Si la pension est inférieure, il
ne reçoit pas la pension, mais le plein traitement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: Le cas prévu...
M. Vaugeois: Entre le traitement et la pension...
M. Bertrand: Je dis qu'il ne reçoit pas la pension.
M. Lalonde: Le traitement n'est pas déduit de sa pension.
C'est le traitement qui est réduit de sa pension.
M. Vaugeois: Voilà! Le traitement est réduit du
montant de la pension. C'est le traitement qui est soustrait du montant.
M. Lalonde: C'est-à-dire qu'on soustrait la pension du
montant du traitement. (21 h 45)
M. Grégoire: Le traitement est déduit de la
pension. Pas déduit, le terme déduit n'est pas bon.
M. Vaugeois: Déduire, c'est soustraire.
M. Lalonde: C'est-à-dire que de la façon dont vous
l'exprimez, vous présumez que le traitement est plus élevé
que la pension.
M. Bertrand: ... il n'y aurait rien qui se produirait.
M. Lalonde: Si la pension est plus élevée que le
traitement, qu'est-ce qui arrive? Il reçoit sa pension et il n'a aucun
traitement.
M. Bertrand: Le traitement lui est d'abord...
M. Lalonde: II va travailler pour rien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Leclerc pour M. Bertrand.
M. Bertrand: Le traitement lui est d'abord versé. À
ce moment on parle d'un député qui est dans la fonction publique
ou parapublique, peu importe. Son traitement de fonctionnaire lui est d'abord
versé intégralement; mais pour ce qui est de sa pension à
laquelle il a droit à titre de député, cette pension va
être diminuée de 1 $ pour chaque dollar de salaire qu'il
reçoit.
M. Lalonde: Donc, c'est la pension qui est réduite et non
pas le traitement.
M. Bertrand: C'est la pension qui est réduite. Mais s'il
arrivait que la pension soit supérieure au traitement, la pension va
être encore réduite mais il va lui en rester à ce moment
une certaine portion. La portion qui reste va être payable.
M. Lalonde: Je comprends tout cela. C'est très clair. Mais
ce que je comprends mal, c'est la rédaction, le traitement est
déduit de sa pension.
M. Bertrand: II reçoit une pension et on réduit son
traitement de cette pension. Le traitement est déduit de sa pension.
M. Lalonde: La pension est réduite du montant du
traitement.
M. Grégoire: Le traitement est déduit de sa
pension.
M. Bertrand: Le traitement est déduit de sa pension.
M. Grégoire: Le traitement est déduit de sa
pension.
M. Bertrand: Le traitement est déduit de sa pension.
M. Grégoire: C'est correct.
M. Bertrand: Ce qui ne veut pas dire pour autant que le
traitement qu'il reçoit comme fonctionnaire est modifié. Cela lui
est versé intégralement. Mais c'est la pension qui, elle, est
soustraite de quelque chose qui est le traitement.
Si je comprends bien, tout le monde a raison. Il n'y a pas de
problème.
M. Grégoire: Le texte est bon.
M. Bertrand: II n'y a pas de problème.
Une voix: Si on disait - la pension est déduite de son
traitement, c'est là que cela poserait des problèmes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Bertrand.
M. Bertrand: Si on disait l'inverse, à mon avis, c'est
là que cela causerait des problèmes au sens où - si on
disait que la pension est réduite de son traitement, cela voudrait dire
que l'organisme pour lequel il travaille ne lui verserait pas son plein
traitement. Il lui verserait son traitement moins la pension. Or, là ce
qu'on veut, c'est exactement l'inverse. C'est que l'organisme pour lequel il
travaillera, qui s'appellera peu importe, lui verse son plein traitement; mais
l'organisme qui lui verse la pension lui versera sa pension moins le traitement
qu'il reçoit de l'autre.
M. Lalonde: Alors, mettez-le comme vous voulez. Mais il y a une
chose que je ne comprends pas. C'est pourquoi on applique cela seulement au
député qui est devenu membre de l'Assemblée pour la
première fois après le 1er janvier 1983.
M. Bertrand: Concordance par rapport à ce qui a
été introduit dans le projet de loi no 93 à la suite de
l'abolition de la retraite obligatoire, pour savoir qu'on parle ici de
député qui touchera une pension ou à 65 ans, ou à
60 ou à 55 ans. Or, les dispositions de la loi 93 prévoient
effectivement ce genre de calcul pension-traitement.
M. Lalonde: C'est une réponse technique.
M. Bertrand: De principe.
M. Lalonde: Au nom de l'équité, pourquoi le
député qui est devenu membre de l'Assemblée nationale pour
la première fois avant le 1er janvier - nous tous - pourquoi nous, nous
pourrions occuper une fonction au sein du gouvernement ou d'un de ses
ministères ou d'un organisme public et à ce moment, retirer tout
notre traitement?
M. Bertrand: Dans ce cas, c'est aussi ce qui est prévu
dans le projet de loi no 93, c'est-à-dire que les gens qui
réintégreraient un emploi dans le secteur public, au moment
où ils touchent une pension qui leur a été versée
en vertu d'un régime quelconque dont ils sont
bénéficiaires, peuvent réintégrer la fonction
publique, par exemple, et toucher à la fois un salaire et une
pension.
M. Lalonde: Lorsqu'on parle de député... Oubliez
l'article 93. L'article 93, c'est une autre histoire. Là, on a des
députés de deux catégories. Il y a ceux qui ont
été élus après le 1er janvier 1983 - on
présume qu'il n'y
aura jamais d'élections le 1er janvier - et ceux qui ont
été élus avant. Ceux qui ont été élus
avant peuvent occuper une charge ou fonction au sein du gouvernement, etc., et
recevoir à la fois la pension et le traitement.
M. Grégoire: C'est cela qui n'était pas bien. On ne
peut pas enlever les droits acquis. Je calcule que le gars - il y en a eu des
deux côtés - qui a une pension de 25 000 $ ou 30 000 $ et qui, en
plus de cela, peut être nommé juge, parce qu'il a 50 ans, je
trouve que cela n'était pas bien.
M. Lalonde: Dites-moi cela.
M. Grégoire: Non, je ne trouve pas cela correct.
M. Lalonde: En vertu de quel principe?
M. Grégoire: Toucher une pension et un traitement du
même gouvernement, en même temps, je ne trouve pas cela correct,
parce qu'il est employé par le même gouvernement et le même
gouvernement lui paie une pension.
M. Lalonde: Pourquoi?
M. Grégoire: Payez-vous une pension à vos
employés?
M. Lalonde: Est-ce que la pension...
M. Grégoire: II n'y a personne qui le fait dans
l'entreprise privée. On ne paie pas une pension à un de ses
employés.
M. Lalonde: Je regrette, cela arrive dans l'entreprise
privée. Cela arrive souvent que de vieux employés qui sont
pensionnés dont une entreprise a besoin...
M. Grégoire: ... comme occasionnels.
M. Lalonde: Si vous me permettez de continuer. ... on peut les
employer sous forme de contrat, leur donner une rémunération
conforme au service qu'ils donnent. Habituellement, le fameux cumul, on parle
d'un ancien député qui est juge, il a sa pension et son salaire.
S'il est payé par le gouvernement fédéral...
M. Fortier: Pas de problème.
M. Lalonde: ... pas de problème. S'il est président
de la compagnie X Y Z...
M. Grégoire: ...
M. Lalonde: Oui. Tous les autres, pas de problème.
Pourquoi? Parce que sa pension est une rémunération
différée qu'il a gagnée légalement,
légitimement et, de plus, parce qu'il a un service qui est
rémunéré en fonction du service qu'il rend, simplement
parce que le payeur est le même, tout à coup, ces deux principes
ne marchent plus. Il y a une limite à avoir peur de ceux qui
écrivent sur ces choses.
M. Grégoire: Vous le direz au gouvernement
fédéral aussi, c'est cela qu'il fait. Ils n'ont pas le droit de
recevoir de cumulé.
M. Lalonde: II faut arrêter d'imiter le
fédéral quelquefois.
M. Bertrand: ... le fédéral. Vous le savez
vous-même.
M. Grégoire: J'ai trouvé que ce non-cumul
était correct. Le cumul des deux, que cela soit d'un côté
ou de l'autre, je ne trouve pas cela correct.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division?
M. Bertrand: Non, on est prêt à garder cela.
J'écoute le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Écoutez, naturellement, le ministre n'a pas eu
le privilège de participer à nos réunions de la
sous-commission, on n'en fait pas de reproche, cela s'adonnait qu'il
n'était pas là, il occupait d'autres fonctions. Mais, on a
passé cela de A à Z, je pense que le président s'en
souvient, il y avait d'autres députés ici autour de la table.
Lorsqu'on analyse froidement et rigoureusement la situation, si un juge de la
Cour provinciale fait son boulot correctement, il a droit à son salaire
pour le boulot qu'il fait. Si, parce qu'il est pensionné d'une
entreprise privée, son ancien bureau d'avocat lui paie une pension de 25
000 $, il va quand même pouvoir le retirer. Si c'est un ancien
député qui a eu le malheur de consacrer quelque vie à la
"res publica", lui, il n'aura pas le droit d'avoir sa
rémunération différée. Je trouve qu'il y a quelque
chose qui ne marche pas là-dedans. D'ailleurs, je pense que le ministre
n'avait pas inclus ce principe ou cette disposition dans les projets, c'est
nouveau.
M. Bertrand: Ce sont des précisions. C'est-à-dire
que le député de Marguerite-Bourgeoys m'a dit: Oublions la loi no
93. La loi 93 dit, effectivement, que ceux, avant l'entrée de la loi,
qui avaient acquis un droit de se voir verser une pension en même temps
qu'un salaire, très bien, ils en profitaient et on se disait: Mutatis
mutandis. Même chose pour les députés. Ceux qui, par
contre, entrent dans le système après
l'entrée en vigueur de la loi n'ont pas ce droit.
M. Lalonde: Au nom de quel principe?
M. Grégoire: J'en ai un principe...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Lalonde: La loi 93, je regrette, je ne l'accepte pas comme
exemple. Elle a été adoptée il y a quelques jours ou hier,
je ne sais pas si on a fait le débat à cet endroit, mais je sais
qu'on a fait le débat à la sous-commission.
M. Bertrand: II y a eu un "filibuster" de deux intervenants de
chaque côté, je crois.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: M. le Président, j'ai tendance à abonder
dans le même sens que le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Que de courage! D'autant plus qu'il y a deux sortes
de députés dans ce coin, moins...
M. Guay: Je n'ai jamais été chatouilleux sur la
question du cumul. C'est un droit à la pension que quelqu'un a acquis
pour une fonction qu'il a occupée et pour des services rendus à
la collectivité. Il y a droit. Parce qu'il rend d'autres services
à la même collectivité, il devrait le faire quasiment
gratuitement dans certains cas. Je trouve cela plutôt absurde. Il y a une
autre chose qui me porte à m'interroger sur l'article 59. On aurait ici
un ancien député qui devient fonctionnaire. Qu'arrive-t-il
à l'ancien fonctionnaire qui devient député? Il aurait
droit aux deux pensions.
M. Lalonde: J'espère.
M. Guay: Si cela fonctionne dans un cas...
M. Lalonde: S'il les a gagnées toutes les deux...
M. Guay: Oui, je suis bien d'accord. Je ne comprends pas
pourquoi, dans un sens, il a droit aux deux et, dans l'autre sens, il n'y a pas
droit. Cela me dépasse.
M. Lalonde: On joue au Tartuffe ici à faire des choses
comme cela.
M. Guay: Prenons le cas de quelqu'un qui a été
nommé juge, parce qu'on a estimé qu'il pouvait jouer un
rôle utile à cet endroit. Pourquoi devrait-il être un juge
à rabais, parce qu'il a fait autre chose dans la vie en servant la
collectivité comme député...
M. Grégoire: M. le Président...
M. Guay: ... se privant, d'ailleurs, en ce faisant, de revenus
plus importants que s'il était resté en pratique privée,
très souvent?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, je crois justement
que c'est là le principe. C'est pour essayer d'éviter cette
tendance que peut avoir un gouvernement de favoriser certains amis et de les
nommer à des postes, souvent pour la simple raison qu'ils ont
été ministres, qu'ils ont été députés
ou qu'ils ont bien servi le parti, en faisant abstraction d'un parti ou de
l'autre. Cela peut se produire des deux côtés ou des trois
côtés s'il y a trois partis. Cela peut se produire. Cette
répugnance que j'ai pour le cumul, c'est que, justement, cela favorise
cette tendance à dire: Pour ta "job", on te nomme là,
président de la Commission des accidents du travail ou président
du Canadien National. C'est sur le principe de base que je suis contre le
cumul.
M. Lalonde: Cet argument nous avait tellement
impressionnés, à un moment donné, qu'à la
sous-commission, on avait inventé une catégorie de cumul
interdit, à savoir les fonctionnaires, dans le sens très large du
mot, qui seraient nommés par le Conseil des ministres. Autrement dit,
peut-être que le Conseil des ministres nomme des gens sans faire passer
les concours, alors que, pour tous les fonctionnaires qui passent par la
machine à saucisse et par les concours, il n'y a pas d'intervention
politique. On leur laissait leur pension. On avait imaginé quelque chose
dans ce sens, mais cela n'a pas résisté à l'examen non
plus.
M. Guay: C'est un exercice valable, mais le résultat me
paraît farfelu, parce que cela voudrait dire que quelqu'un qui aurait le
talent et l'expérience et qu'on voudrait avoir comme sous-ministre
adjoint, il faudrait plutôt qu'il passe un concours comme directeur
général. C'est un peu absurde.
M. Lalonde: Oui. À ce moment, d'un côté comme
de l'autre, quel que soit le gouvernement, les gouvernements vont se priver
souvent de gens d'expérience, en pleine possession de leurs moyens,
prêts à servir dans des fonctions importantes et qui n'accepteront
pas, parce qu'on va leur demander un sacrifice trop grand par rapport à
ce qu'ils ont déjà gagné. Je ne veux pas
faire le plaidoyer du gouvernement là-dessus... (22 heures)
M. Bertrand: Je voudrais juste poser une question au
député de Marguerite-Bourgeoys. Il m'a dit tout à l'heure
- et je comprends très bien son raisonnement - On a des choses à
discuter et il s'agit de voir si, au niveau des principes, on trouve que c'est
raisonnable ou pas. Il dit: Je ne suis pas d'accord avec certaines des
dispositions de cette loi, faisons abstraction de la loi 93. D'accord, mettons
cela de côté. Il pose un certain nombre de principes et il se dit:
Je pense qu'étant donné que, de toute façon, dans le
nouveau régime, la pension sera payable à 55, 60 ou 65 ans, qu'on
ne devrait pas empêcher, étant donné que nous on a
déjà des droits acquis en vertu du régime actuel de
cumuler salaire et pension, que cela puisse se faire pour... Je veux simplement
lui demander, si, par exemple, il proposait un amendement qui consisterait
à abroger à toutes fins utiles la section V, les deux articles 59
et 60, s'il est conscient qu'à ce moment-là, effectivement - et
là je suis obligé de ramener l'autre dossier - on va à
l'encontre de principes qui ont été appliqués dans le
projet de loi no 93.
M. Lalonde: C'est excellent qu'on adopte quelque chose de
contraire à ce qu'on a adopté hier ailleurs. Cela montrera qu'on
est capable de penser par nous-mêmes, premièrement, et
peut-être de faire avancer les choses non pas dans des corridors qui sont
définis par d'autres.
M. Bertrand: Faites un amendement.
M. Lalonde: Non, j'invite le gouvernement à
réfléchir là-dessus. On pourrait peut-être le
suspendre et, si vous le changez, je suis parfaitement d'accord pour les
raisons que je viens de donner. Mais je n'en ferai pas une bataille. D'abord,
parce que je n'ai pas l'intention de cumuler quoi que ce soit, mais on l'a
tellement disséqué en sous-commission deux années de
suite, tous les gens qui étaient autour de la table, et tous ces
arguments-là ont été rendus. Je ne sais pas si cela a paru
au rapport. J'essaie tout simplement de transmettre à la commission le
fruit de notre réflexion qui avait été faite sans aucune
partisanerie, strictement du point de vue du principe qu'une pension, ce n'est
pas un cadeau, ce n'est pas un privilège, c'est une
rémunération différée, gagnée. C'est un
droit. Je ne vois pas pourquoi ce droit-là devrait être
coupé en deux parce qu'on occupe une fonction plutôt qu'une
autre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: J'ajoute que, si on lit l'article 60, on arrive - parce
que cela couvre absolument tout, y inclus les universités...
M. Lalonde: ... question, c'est qui cela? Parce qu'un
hôpital...
M. Guay: Le projet de loi no 93, je suis bien d'accord, mais
là on parle de gens qui ont été des parlementaires. Donc,
ils ont fait un stage plus ou moins long à l'Assemblée nationale.
C'est une situation unique. Il y a des personnes auxquelles on ne peut pas
comparer un parlementaire parce que c'est une situation unique que d'être
parlementaire. Ce qui veut dire que quelqu'un qui aurait été
parlementaire, éminent parlementaire, quelqu'un... Prenons quelqu'un qui
est décédé. À supposer que Jean-Charles Bonenfant
avait été parlementaire. Il prend sa retraite. Enfin, bref il
n'est plus député. Il ne pourrait pas enseigner à l'ENAP
et recevoir sa pleine pension. Par contre, un professeur de commission scolaire
qui prend une retraite au bout d'un certain nombre d'années - et cela
arrive parfois assez rapidement - lui, peut, à la retraite,
décider de faire de la politique. Il se présente comme
député, il est élu. Il a droit aux deux pensions.
M. Lalonde: II y a droit. C'est gagné.
M. Guay: D'accord, mais à l'inverse dire... Prenons le cas
concret de l'ENAP ou des universités en général où
des gens d'une expérience très valable auraient un apport
intéressant, utile à fournir par la voie des universités,
compte tenu de leur expérience parlementaire. On leur dirait:
Très bien, on aimerait cela vous avoir à l'université. Un
professeur d'université a tant comme salaire; vous, comme vous avez
été parlementaire, on va vous couper cela de moitié. On
aura un professeur à rabais.
M. Grégoire: On ne le coupe pas, on lui donne son plein
salaire mais il n'a pas sa pension...
M. Guay: Sauf que, appelle cela comme tu voudras, au bout du
compte le résultat est le même, bonnet blanc, blanc bonnet. Mais
le fait est qu'au bout du compte le résultat est le même.
M. Lalonde: Je ne parle pas pour les avocats mais voici un
exemple. Un avocat a été député pendant quinze ans.
Il a droit à sa pension. Il va aller donner quelques années
à l'aide juridique. Il va y aller bénévolement. Un
médecin, une enseignant parce que, si je comprends bien, l'article 60
c'est beaucoup de chose, cela comprend tout, cela comprend les commissions
scolaires...
M. Quay: La seule chose qu'un ancien député peut
faire pour garder sa pension et recevoir un plein salaire de l'État,
c'est être le lieutenant-gouverneur. Parce que ce n'est pas couvert.
M. Grégoire: C'est une nomination qui ne vient pas du
gouvernement.
M. Guay: Non, qui est payée par contre par le
gouvernement.
M. Grégoire: Oui, c'est vrai. M. Guay: Par qui
c'est payé?
M. Grégoire: Suspension, M. le Président.
M. Vaugeois: M. le Président, pour ajouter rapidement. Je
me rappelle avoir vu dans la loi quelque part qu'un avocat ou un médecin
peut toucher des honoraires, en vertu de l'aide juridique ou de l'assurance
maladie, si les honoraires sont payés sur une base neutre pour tous les
professionnels qui est déjà prévue par une loi. Donc, on
serait plus sévères vis-à-vis de la pension que
vis-à-vis du salaire.
M. Lalonde: Je pense que le député de
Trois-Rivières était à notre réunion l'an
dernier. Vous vous souvenez ce que vous avez dit?
Une voix: Suspension?
M. Grégoire: S'il est vrai qu'il y a une loi, le
problème se posera moins. Le type va prendre sa pension à 60 ans.
Aujourd'hui, ce qui cause le plus de...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors
l'article 60 est suspendu?
Une voix: Oui.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
article 59 et 60 sont suspendus. Article 61?
M. Lalonde: Pourquoi, non? Les dispositions pénales ne
sont pas là?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Lequel?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): 61.
M. Lalonde: À 61, il y a une petite chose, le
troisième paragraphe.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Lalonde: Excusez-moi, à l'alinéa 3. Le
paragraphe 3, plutôt. On dit "en outre des indemnités, allocations
et autres sommes et bénéfices auxquels il a droit suivant la Loi
sur les conditions de travail... chaque autre membre du Conseil..." On parle
d'abord du premier ministre. C'est 130%. "... chaque membre du Conseil
exécutif..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! M. le leader.
M. Lalonde: Pour chaque membre du Conseil exécutif c'est
90% et tout à coup "... chaque autre membre du Conseil
exécutif..." C'étaient les anciens ministres d'État et
est-ce que c'est encore dans la loi?
M. Bertrand: C'est encore dans la loi.
M. Lalonde: Ah, c'est encore dans la loi:
M. Bertrand: Puis, tant et aussi longtemps qu'on ne prend pas une
décision là-dessus cela va y rester. Effectivement, en ce moment,
cela ne correspond à rien.
M. Lalonde: Mais, quelle est la différence entre un membre
du Conseil exécutif...
M. Bertrand: Et un autre membre.
M. Lalonde: ... et un autre membre. Est-ce que cela couvre les
ministres délégués ou quoi?
M. Bertrand: Non. Ils sont considérés comme membres
du Conseil exécutif à 90% d'indemnité annuelle.
M. Lalonde: Puis, un autre membre? Un membre..?
M. Bertrand: En ce moment, cela n'existe pas.
M. Lalonde: En tout cas, c'est cette anomalie que je voulais
soulever.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lachance: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Bellechasse.
M. Lachance: Au sujet des dispositions de l'article 61. Je
regarde l'article 75, qui est le dernier, et on dit que la présente
loi
entre en vigueur le jour de sa sanction à l'exception des
articles 11 à 60 et 63 à 72 lesquels entreront en vigueur le 1er
janvier 1983. Donc, j'en déduis que l'article 61 va entrer en vigueur le
jour de sa sanction.
M. Bertrand: Oui, oui. Il est déjà en vigueur,
alors il n'y a pas de problème.
Une voix: II est déjà en vigueur.
M. Bertrand: II est en vigueur. Il reste en vigueur.
M. Lalonde: De la législature actuelle. Il reste en
vigueur jusqu'à ce qu'il soit remplacé par celui-ci.
M. Fortier: Cela veut dire qu'il n'y a pas de changement dans les
indemnités?
M. Bertrand: C'est cela. C'est exactement cela.
M. Lachance: D'accord. Merci.
M. Bertrand: En l'espace d'une seconde, au moment de la signature
du lieutenant-gouverneur, il n'y a rien qui s'est passé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: 61 et 62 sont adoptés.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adoptés. Article 63? S'il vous plaît:
M. Lalonde: Oui, on avait suspendu cela.
M. Bertrand: Autant en emporte le vent!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
63, suspendu. Article 64?
M. Bertrand: C'est une disposition qu'on avait introduite pour le
nouveau régime.
M. Lalonde: C'est de concordance.
M. Bertrand: C'est purement de concordance.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
64, qui amende l'article 96, adopté.
M. Vaugeois: M. le Président, au cas où on
laisserait tomber l'article 63, il ne faudrait pas oublier, à l'article
64, de reprendre la Loi sur la Législature. Autrement, cela ne serait
pas compréhensible. On se référerait, à ce
moment-là, à la Loi sur l'exécutif.
M. Bertrand: C'est exact. C'est une bonne remarque; je ne
comprends pas que ça vienne d'un historien.
Pension modifiée
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
65?
M. Bertrand: À l'article 65, c'est le régime de
pension actuel, modifié, qu'on commence ici avec les articles
suivants.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
65, qui ajoute l'article 103.1 à la loi de l'Assemblée nationale.
Adopté?
M. Lalonde: Un instant. Est-ce qu'on les adopte un à
un?
M. Bertrand: Oui, un à un.
M. Lalonde: Article 103.1, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 103.2?
M. Bertrand: II y a une petite modification, M. le
Président. Ajouter, à la troisième ligne de l'article
103.2, édicté par l'article 65 du projet de loi, après le
mot "Loi", le mot "sur", qui ne veut pas dire moins. "Loi sur les conditions de
travail". C'est purement une erreur de typographie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je veux
profiter de l'occasion pour dire que le ministère de la Justice a
émis l'avis que les indemnités des députés sont
saisissables à 100% puisqu'il ne s'agit pas de traitements, de salaires
ou de gages. Si le législateur voulait les déclarer
insaisissables, il faudrait qu'il le déclare tel quel ou encore qu'il
les assimile à des traitements, salaires ou gages en vertu d'un article
du Code de procédure civile du Québec. C'est juste une remarque
que je fais en passant, tout dépend de la volonté du
législateur.
M. Bertrand: Est-ce que dans l'avis juridique que vous avez eu,
M. le Président, on propose un amendement quelconque?
M. Fortier: Cela a été défini par la loi
et...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ou bien
on les déclare insaisissables ou bien on les déclare comme
traitements, salaires et gages en vertu du Code de procédure civile.
C'est le Code de procédure civile qui s'applique à ce
moment-là. "Aux fins du paragraphe 11 de l'article 533 du
Code de procédure civile, l'indemnité législative
de base et les indemnités additionnelles prévues dans la
présente sous-section sont considérées comme des
traitements". C'est une remarque de la présidence. Tout dépend de
la volonté du législateur.
M. Guay: Si on voulait rendre nos traitements...
M. Lalonde: La remarque visait le paragraphe 103.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je n'ai
fait que soulever le point.
M. Lalonde: Pourquoi cela devrait-il être
insaisissable?
Une voix: C'est une question personnelle?
M. Guay: Je ne vois, pas pourquoi ça devrait l'être,
mais si on juge que ça doit l'être...
M. Lalonde: Je ne saisis pas la distinction. (22 h 15)
M. Bertrand: S'il y avait la possibilité, M. le
Président, que vos conseillers discutent avec les miens là-dessus
pour voir ce qu'il y aurait lieu de...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): En fait,
l'article 500 dans le Code de procédure civile ne le rend pas totalement
insaisissable. Il le rend insaisissable pour un certain pourcentage.
M. Lalonde: Je vous pose la question. Pourquoi?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas une opinion que j'émets.
M. Lalonde: Non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
soulève le problème.
M. Lalonde: Je pose la question aux membres de cette commission,
pourquoi le salaire ou l'indemnité du député devrait
être insaisissable? Le régime du droit, c'est que tout est
saisissabie à moins qu'on dise que c'est insaisissable. On rend
insaisissable généralement un certain nombre de revenus lorsque
la situation du récipiendaire est un peu plus vulnérable, les
personnes âgées, les pensionnés, quelque chose comme cela.
Je ne vois pas pourquoi cela devrait être...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas le point.
M. Lalonde: Moi, je ne suis pas d'accord pour qu'on le rende
insaisissable.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord.
M. Lalonde: Pas la pension, parce que là on devient
pensionné.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 103.2 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.3?
M. Bertrand: M. le député de Frontenac n'a pas
siégé sur la commission parlementaire qui a étudié
le projet de loi no 93.
M. Grégoire: ... que cela?
M. Bertrand: Non, qui a été adopté en trois
heures.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté tel qu'amendé, l'article 103.2?
M. Bertrand: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce sont
les articles actuels de la Loi sur la Législature.
M. Bertrand: C'est cela. Les articles 85 à 100, 102 et 103
de la Loi sur la Législature actuelle continuent d'être
applicables au député actuel qui n'aura pas fait le choix du
nouveau régime. Il faut le mentionner.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: Article 103.4 naturellement, cela devient
obligatoire.
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M, Vaillancourt, Jonquière):
L'article 103.4 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.5.
M. Bertrand: C'est la fameuse disposition qui prévoit que
toute cotisation maintenant versée à partir du 1er janvier 1983
ne vient pas augmenter le fonds du député gelé au 31
décembre 1982.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que je pourrais vous poser une question, M. le leader?
M. Bertrand: Certainement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
quel endroit dans ces articles parle-ton que le fonds sera indexé? Ah,
oui, à l'article suivant, je pense.
M. Lalonde: C'est l'article 103.5, premier paragraphe.
Indexé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Article 103.5?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Grégoire: II faudrait au moins comprendre quelque chose
là.
M. Lalonde: Pardon?
M. Grégoire: Cela veut dire qu'à l'article 103.4 on
soustrait 10%. Dans l'article 103.5, on nous dit: tout ce qu'on a de
versé à ce jour c'est notre pension, qui est gelée sauf
les indexations.
M. Bertrand: C'est cela. L'augmentation du pourcentage et cela
vient...
M. Grégoire: Ce n'est pas cela?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Très bien.
M. Bertrand: C'est un article non modifié donc maintenu:
reconduction d'un article déjà prévu qui indique que si
vous êtes en ce moment à 50% au niveau de ce que vous pouvez
toucher sur la base du fonds que vous avez accumulé, vous pouvez aller
jusqu'à 75%.
M. Fortier: Est-ce que l'ordinateur, pour le moment, calcule les
contributions au 1er janvier ou au 28 décembre parce qu'ils font
l'ajustement au 1er. C'est juste un problème technique.
M. Bertrand: 31 décembre.
M. Fortier: Parce que nos paies vont de deux semaines en deux
semaines. Cela n'arrive pas nécessairement à une date fixe. C'est
juste un problème d'ordinateur.
M. Lalonde: On me dit qu'il y aura un rétroactif, parce
que les paies sont déjà parties.
M. Bertrand: En d'autres mots, on en tiendra compte.
M. Fortier: C'est facile de changer la date ici. C'est parce que
vous avez probablement un ordinateur.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
informations sont déjà données à l'ordinateur.
M. Bertrand: S'il fallait le faire pour 330 000 personnes, ce
serait un problème. 122, même à la mitaine, on peut.
M. Lalonde: On pourrait faire venir l'ordinateur, s'il vous
plaît, pour témoigner.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.6?
M. Bertrand: Suspendre, M. le Président, il y aurait un
amendement ici.
M. Lalonde: Pourquoi l'article 103.6 est-il suspendu?
M. Bertrand: Parce qu'il y aura un amendement à apporter
tout à l'heure.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 103.6 est suspendu. Article 103.7?
M. Bertrand: M. le Président, il s'agit ici de
prévoir que l'on tient compte de l'indemnité additionnelle,
évidemment, de personnes qui ont été introduites... je ne
sais pas si c'était le paragraphe 13e ou 14e tantôt, mais du
vice-président d'une commission et du membre du bureau de
l'Assemblée nationale. C'est ce qu'on avait oublié de faire dans
le projet de loi omnibus, en juin, pour les leaders parlementaires adjoints des
deux formations politiques et qu'on a modifié par un article qui
modifiait l'article 85 dans la loi omnibus. C'est cela.
M. Lalonde: Je vois que dans l'ancien projet de loi 90, on
référait aux paragraphes 9, 10, 13 et 14 de l'article 142.
M. Bertrand: Et on a enlevé les articles 9 et 10.
M. Lalonde: On m'a dit qu'aux articles 9 et 10, c'étaient
les leaders adjoints et...
M. Bertrand: Cela a été réglé dans la
loi omnibus, c'est-à-dire la loi 110.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 103.7 est adopté. Article 103.8?
M. Grégoire: II semble qu'il y ait une abstention, M. le
Président, parce que je n'ai pas compris tout à fait ce que
c'était, l'article 103.7.
M. Lalonde: Cela va peut-être être une abstention,
oui, un cas d'abstinence plutôt.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.8?
M. Lalonde: Cela va. À l'article 103.8, il n'y a pas de
problème?
M. Bertrand: Non, c'est la notion de rachat, mais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît: Adopté.
Une voix: Je ne me prononce pas là-dessus.
M. Lalonde: Est-ce sur abstinence aussi?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.9?
M. Grégoire: On aurait des réserves.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Lalonde: 103.10?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
103.9.
M. Bertrand: C'est pour... Des voix: Ah! Ah!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! S'il vous plaît: M. le député de
Frontenac, s'il vous plaît:
M. Bertrand: ... corriger une clause discriminatoire, M. le
Président, relativement aux rentes pour les conjoints. Comme tout le
monde cotisera maintenant à 10%, cela deviendra, évidemment...
Vous savez que la différence entre les 8% et 10%, c'était la
notion, finalement, de conjoint. Comme tout le monde va maintenant cotiser
à 10%, le droit pour les conjoints va exister pour tout le monde.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Grégoire: 10%... Je vous fais confiance.
M. Bertrand: Non. Là, c'est le genre d'article avec lequel
vous devriez être d'accord sans réserve.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ah, bon!
Article 103.10?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: II a un bon recherchiste.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.11?
M. Bertrand: Avant l'article 103.11, M. le Président, il y
aurait un amendement qu'il faudrait apporter et qui se lirait comme suit:
"L'article 65 - parce que nous sommes toujours à l'article 65 - ajouter
après l'article 103.10 de la Loi sur la Législature
édictée par l'article 65 du projet de loi l'article suivant: "Le
député ou l'ancien député peut, avant qu'une
pension lui devienne payable, choisir de remplacer cette pension par une
pension viagère avec continuité en faveur de son conjoint
survivant. Ce choix est réputé n'avoir jamais été
fait si, au moment de son décès, le versement de sa pension n'a
pas débuté. Ce choix est irrévocable dès que
débute le versement de la pension. Il peut toutefois l'exercer ou
l'annuler selon le cas pendant que cesse le versement de sa pension à la
suite de l'exercice d'un nouveau mandat. La pension du conjoint survivant est
égale au montant de la pension à laquelle il a droit compte tenu
de l'ajustement résultant de l'équivalence actuarielle, telle
qu'établie selon les critères prescrits par le règlement
du bureau. Ce choix emporte le droit aux pensions prévues à
l'article 98."
M. Lalonde: Aux pensions prévues? M. Bertrand:
Prévues à l'article 98. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement...
M. Grégoire: Pourrait-on en avoir une copie avant de
l'adopter? Vous nous demandez d'adopter un amendement qu'on n'a même pas
lu.
M. Lalonde: Je vous lirai cela... Oui, mais j'ai entendu.
M. Grégoire: Parce que je trouvé que l'autre, dans
l'autre texte, était simple, mais
celui-là, vous me l'avez compliqué.
M. Bertrand: Oui, mais c'est pour le rendre clair.
M. Grégoire: Ah, bien! J'aimerais mieux...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Grégoire: II faudrait qu'on l'ait lu, au moins.
M. Vaugeois: ... Après tout, vous n'avez
qu'à...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement est adopté.
M. Grégoire: Non, non, non! On a demandé la
suspension jusqu'à ce qu'on l'ait lu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Avez-vous fait une motion de suspension?
M. Grégoire: Oui, pour qu'on le lise. M. Vaugeois:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
motion est déclarée recevable. Débat sur la motion de
suspension.
M. Bertrand: M. le Président...
M. Brassard: Je suis pleinement d'accord avec cela, M. le
Président.
M. Vaugeois: Non, écoutez on va voir l'amendement.
M. Grégoire: Jusqu'à ce qu'on l'ait lu. M.
Bertrand: Très bien.
M. Vaugeois: ... cet amendement, qu'on le regarde.
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait simplement suspendre
l'amendement, passer aux autres articles et on reviendra?
M. Bertrand: Oui. Une voix: Oui.
M. Lalonde: Cela va très bien, je pensais que vous vouliez
suspendre les débats.
M. Grégoire: Non. Une voix: Non, non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.11?
M. Bertrand: C'est une disposition qui permet...
M. Lalonde: C'est adopté, M. le Président.
M. Bertrand: Article 103.12. Des voix: ...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Je vais faire une motion de séparation pour faire en
sorte d'éloigner le député de Frontenac des
députés de Bellechasse et de Lac-Saint-Jean, si cela
continue!
M. Grégoire: M. le Président, les
députés d'arrière-ban sont toujours ensemble.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.12?
M. Brassard: Nous sommes des députés
sérieux, on veut voir l'amendement, c'est tout.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Bertrand: L'article 103.12, c'est ce que j'avais
indiqué tout à l'heure.
M. Lalonde: C'est la réponse à la question que je
posais.
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Alors, si la pension est plus élevée
que l'allocation, il reçoit sa pension.
M. Bertrand: "Toutefois, si cette allocation est égale ou
inférieure à la pension, la pension est payable au moment
où le député qui y a droit cesse d'être membre de
l'Assemblée..."
M. Lalonde: C'est cela, il n'a pas d'allocation, il a la
pension.
M. Brassard: C'est enfin un article compréhensible.
Adopté.
M. Bertrand: Article 103.13?
M. Lalonde: Pourquoi se réfère-t-on à
l'article 188 de la loi sur l'Assemblée nationale, alors qu'on vient de
définir "conjoint" à l'article 110? Ah, excusez-moi, j'avais
l'ancien texte. D'accord, cela va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquiè-
re): Article 103.13?
M. Bertrand: C'est le conjoint de fait...
Une voix: ...
M. Bertrand: C'est cela, on a enlevé la cohabitation.
M. Lalonde: Là, je comprends, parce que je me demandais
pourquoi on décrivait la loi au long. C'est que cet article va se
retrouver dans l'ancienne Loi sur la Législature.
M. Bertrand: Exactement cela.
M. Lalonde: ... se référer à la loi
actuelle. C'est très subtil:
M. Bertrand: ... quatre heures du matin, qu'on me dit...
M. Lalonde: Félicitations à M. Chrétien!
M. Bertrand: Ce n'est pas catholique, mais...
M. Lalonde: Alors que je demandais une très simple et
très ordinaire division d'une loi en deux, voilà que nous en
avons trois, la loi 90, la loi 110 et la Loi sur la Législature qui va
survivre jusqu'au dernier bénéficiaire...
M. Guay: ... bénéficiaire du régime
actuel.
M. Bertrand: Les légistes qui ont des lettres me disent
qu'il faut toujours faire attention à ce que l'on veut, parce qu'on
finit toujours par l'avoir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.14?
M. Bertrand: Quand on a parlé tantôt des 10% qui
permettent maintenant d'avoir droit à un versement au conjoint, ici,
rétroactivement on dit que tous ceux qui effectivement, jusqu'à
maintenant, ont toujours versé 8% pourraient racheter ces 2%.
M. Lalonde: Est-ce qu'on...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'ailleurs, je dois vous aviser que j'avais demandé un avis à
la Commission des droits de la personne sur cette question, en ce qui concerne
les 8% pour les célibataires et les 10% pour les personnes
mariées. J'ai cet avis juridique de la Commission des droits de la
personne qui dit que c'est une disposition qui était
discriminatoire.
M. Lalonde: Alors, M. le Président, on vous croit sur
parole.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
peux...
M. Lalonde: Non, cela va très bien. Maintenant, cet
article 103.14 exige-t-il que le député verse le montant
égal aux 2%? Si, pour toutes sortes de raisons, il n'avait les moyens
que de verser une partie, pourquoi ne pas le laisser faire?
M. Bertrand: "... un député peut verser...
M. Lalonde: ..."... additionnel de 2%".
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Alors s'il reste seulement 1,5%?
M. Bertrand: Alors, de 2% ou moins.
M. Lalonde: En tout ou en partie?
M. Fortier: C'est cela.
M. Bertrand: En tout ou en partie?
M. Fortier: Dans le moment, si c'est 2% pour la globalité
de...
M. Bertrand: Oui.
M. Fortier: C'est 2% pour l'ensemble de la période pendant
laquelle il a été député. (22 h 30)
M. Bertrand: Non, où sa contribution a été
de 8%.
M. Fortier: ... 8%.
M. Lalonde: Alors, le célibataire a versé 8% depuis
dix ans...
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: ... et, tout à coup, les 2%
représentent quelques milliers de dollars; il ne les a pas. Il se dit:
Bon, je verserai le 1%. Est-ce qu'il peut avoir un étalement? Comment?
Le bureau déterminera l'étalement, oui.
M. Bertrand: Oui. Les critères, conditions et
modalités du paiement...
M. Lalonde: Cela va, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: De toute façon, les célibataires ont
tort.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.15?
M. Bertrand: Alors, c'est déjà un article qui est
présent dans les régimes de retraite du secteur public. On le
reprend, mais de façon que le paiement de ces droits à la pension
ne soit pas retardé pour le fait que le député
reçoit une allocation de transition.
M. Lalonde: C'est la question qui avait été
soulevée par le député de Viger.
M. Maciocia: Oui.
M. Lalonde: À savoir que le pensionné, enfin celui
qui aurait droit à une pension de l'État éventuellement et
qui, entre-temps, est devenu député, lorsqu'il cesse d'être
député en vertu du régime actuel des pensions, a droit
à une accélération de son premier régime de
retraite. Je ne me souviens pas de la raison, je ne sais pas si le
député de Lac-Saint-Jean ou le député de
Bellechasse ont des objections à exprimer là-dessus.
Une voix: J'en ai.
M. Bertrand: II est clair qu'on pourrait peut-être...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Au nom
de M. Bertrand.
M. Bertrand: On sait que, présentement, les
députés qui ont précédemment été
fonctionnaires, enseignants ou au moins cotisants au RREGOP ou à un de
ces régimes, ont normalement droit à une pension
différée qui serait normalement payable à 65 ans. Mais les
régimes de retraite du RRE, du RRF et du RREGOP permettent que cette
pension ne soit pas différée à 65 ans, mais qu'elle soit
payable dès le jour où la pension du député devient
payable. C'est déjà dit dans le RRE, le RRF et le RREGOP. Ici, ce
qui est ajouté, c'est le moment à compter duquel la pension RRE,
RRF et RREGOP deviendra payable, à savoir que c'est le jour où le
député cesse d'être membre de l'Assemblée nationale
et non pas le jour où cesse l'allocation de transition. L'allocation de
transition va démarrer, mais, en même temps, simultanément,
la pension du RRE, du RRF et du RREGOP, l'une ou l'autre, commencera.
M. Lalonde: Pourquoi?
M. Fortier: Indépendamment du début de la pension
comme député.
M. Bertrand: Indépendamment du début de la pension
comme député...
M. Lalonde: Mais pourquoi ne pas attendre la fin de l'allocation
forfaitaire?
M. Bertrand: La raison est la suivante: c'est déjà
un droit qui est conféré actuellement à savoir que la
pension du RRE, du RRF et du RREGOP commence dès le jour où le
député cesse d'être membre de l'Assemblée nationale,
d'une part. D'autre part, il faut bien se dire une chose: c'est que la pension
non différée du RRF, par exemple, c'est une pension qui a
été établie le jour où le député a
cessé d'être enseignant. C'est une pension qui est calculée
sur la base de ses salaires au moment où il a cessé d'être
fonctionnaire. Ce régime de retraite n'a pas été
revalorisé pendant tout le temps où il a été
à l'Assemblée nationale. Donc, c'est déjà une
pension qui est dévalorisée en termes de pouvoir d'achat. On
s'est dit: On va la conférer immédiatement plutôt que
d'attendre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lachance: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
M. le député de Viger, excusez-moi.
M. Maciocia: C'est seulement sur la question de poser une
objection. Je crois que le principe du régime de retraite, du changement
de ces régimes de retraite, c'est justement parce que le gouvernement
payait beaucoup d'argent et c'était de l'argent des contribuables et
patati et patata... En réalité, c'était cela, l'histoire.
Le leader du gouvernement en a fait état en disant qu'on épargne
2 800 000 $ et il a fait toute une histoire sur cela. Je ne comprends pas
pourquoi le même principe ne devrait pas s'appliquer aux deux
régimes de retraite justement, du RRE et du RREGOP. C'est quand
même encore de l'argent du gouvernement. Les fonctionnaires qui
travaillent au gouvernement ou qui travaillent ailleurs sont payés par
le gouvernement. Le droit à la pension existe et ils y auront droit au
moment où ils démissionnent ou qu'ils cessent d'être
députés.
J'écoutais tantôt le fonctionnaire, M. Leclerc, qui disait
que c'était un droit acquis. C'est ce que j'ai cru comprendre. C'est un
droit acquis. Mais, quand même, c'est l'argent du gouvernement. Si on
fait ce raisonnement, on devrait aller jusqu'à dire: Moi aussi, quand je
suis entré à l'Assemblée nationale, j'ai été
élu député et j'ai été élu à
des conditions bien précises. Alors, qu'on change ces conditions en
cours de route. Je ne comprends pas pourquoi certaines
personnes auraient le droit d'avoir deux pensions au moment où
elles cessent d'être députés et d'autres ne l'auraient
pas.
M. Bertrand: Tout à l'heure, M. le député de
Viger - je ne sais pas à quel article exactement - mais on va
indiquer... Dans l'ancienne Loi sur la Législature, il y avait un
article...
M. Maciocia: Je sais qu'il était là-dedans, dans
l'ancienne.
M. Bertrand: On va changer cela...
M. Maciocia: Pourquoi ne pas le changer?
M. Bertrand: On le change.
M. Maciocia: Vous le changez comment? Il a droit à deux
pensions.
M. Bertrand: Oui. Quelqu'un qui, en vertu d'un régime de
retraite auquel il aurait contribué, a eu droit à une pension
avant de devenir député...
M. Maciocia: Oui.
M. Bertrand: ... verra cette pension lui être versée
pendant qu'il sera député et, forcément, une fois qu'il
aura quitté la vie de député, il pourra cumuler à
la fois cette pension et celle qu'il aura acquise comme
député.
M. Maciocia: Oui, mais ce n'est pas le cas ici. Ici, la personne
aura droit à la pension du RREGOP ou du RRE seulement parce qu'elle est
devenue député et qu'elle cesse d'être
député, parce qu'autrement cette pension lui serait payée
à 65 ans. Ce ne serait pas payé...
M. Lalonde: C'est le principe que je ne comprends pas
là-dedans.
M. Maciocia: C'est le principe même que je ne peux pas
accepter. Soyons logiques.
M. Lalonde: En fait, ce que j'ai demandé, j'ai posé
la question: Quand cela a été inscrit dans la loi, j'imagine que
quelqu'un a eu une idée brillante. Je me demande comment il se fait, 72,
68, je ne sais pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît:
M. Grégoire: Je crois que cela a été
inscrit...
M. Lachance: M. le Président, sous toute réserve,
je me suis laissé dire que ce serait un legs de M. Marcel Masse qui
était enseignant, mais sous toute réserve.
M. Lalonde: Grâce à qui? Grâce à
l'Union Nationale, comme il le disait.
M. Lachance: J'aimerais, pour que ce soit très clair,
parce que comme ancien membre du secteur parapublic, cela me concerne. On a eu,
à un moment donné, de la part du directeur général
de la CARR, M. Monfette, qui travaillait à cet endroit à ce
moment, une lettre nous disant que nous aurions droit à un montant X le
jour où nous deviendrions admissibles au régime de retraite des
membres de la Législature. Ma question est la suivante: Dans le cas de
quelqu'un qui a été élu en 1981 présentement, je ne
suis pas admissible au régime de retraite des membres de la
Législature, puisque j'ai été élu depuis moins de
cinq ans et seulement une fois - est-ce que cela continue comme auparavant ou
le montant...
M. Maciocia: Excusez-moi, M. le Président, si vous
permettez, j'ai posé la question au leader cet après-midi. Le
leader a bien répondu que vous y avez droit, que les gens y ont droit,
parce que selon notre régime de retraite, on peut choisir le nouveau
comme l'ancien régime de retraite. Cela veut dire qu'au 31
décembre 1982, si tu as contribué pour 5000 $ dans le
régime de retraite, tu peux choisir l'ancien régime - ce serait
gelé au 31 décembre - et automatiquement tu as droit à ton
autre pension d'enseignant, celle du RREGOP ou du RRE. Automatiquement, tu as
droit à cela.
M. Bertrand: Quand?
M. Maciocia: Tout de suite après que tu as
terminé.
M. Lalonde: La question est différente. S'il choisit le
nouveau régime, où la question se pose pour tout nouveau
député élu après le 1er janvier 1983, la pension
d'enseignant qu'il devait recevoir à 65 ans et qui lui serait payable en
vertu du régime actuel au moment où il cessera d'être
député lui sera-t-elle payée au moment où il
cessera d'être député? C'est la question qu'il posait.
M. Lachance: C'est cela la question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Leclerc, pour M. Bertrand.
M. Bertrand: Cette pension d'enseignant, par exemple, serait
payable au député le jour où il cessera d'être
membre de l'Assemblée nationale à condition qu'à ce moment
il ait le droit à une pension. Donc, pour les députés en
place actuellement, s'ils
optent pour le régime actuel modifié, c'est sous condition
qu'ils aient le critère 60 mois, deux Législatures.
M. Lalonde: C'est cela.
M. Bertrand: Quant à ceux qui opteront pour le nouveau
régime ou quant aux nouveaux députés qui entreront en
fonction après le 1er janvier 1983, c'est que, le jour où ils
vont être admissibles à une pension, c'est à 55 ans. Donc,
au lieu d'être différée à 65 ans, elle le sera
à 55 ans. C'est cela le nouveau régime.
M. Maciocia: C'est clair comme de l'eau de roche. C'est le
principe dont on a parlé avant que je considère comme
n'étant pas juste.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.15 adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.16?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté, M. le leader de l'Opposition?
M. Lalonde: Oui, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! S'il vous plaîtl C'est pire qu'à
l'Assemblée nationale ce soir.
M. Lalonde: Si vous permettez...
Choix du régime de pension
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît: Article 103.17?
M. Lalonde: Je ne veux pas être impoli à
l'égard de mon collègue...
M. Maciocia: II y a une question que je voulais poser...
M. Lalonde: Oui, posez toutes les questions que vous voulez, on
vous répondra. Mais je voulais dire que je pense que le système
qu'on reproduit, qu'on fait continuer pour le régime actuel
modifié existe depuis plusieurs années. Il ne semble pas que le
gouvernement veuille le remettre en question. Veut-on faire l'autopsie du
passé pour savoir pour quelle raison cela avait été fait
comme cela? Il y avait peut-être de bonnes raisons qu'on pourrait nous
donner. En vertu du nouveau système, le nouveau régime ne sera
pas payable au moment où le député cesse d'être
député, mais, d'après les réponses que nous avons
eues, il deviendra admissible seulement à l'âge de 55 ans. C'est
déjà une amélioration sur le système actuel, si
celui-ci n'est pas le meilleur.
M. Maciocia: Oui, mais où il y a injustice, c'est que
celui qui est élu après le 1er janvier 1983, aurait droit
à la pension du RRGOP à 55 ans, à 60 ans ou à 65
ans, automatiquement, est-ce clair? Cela veut dire aussi que l'autre, qui a
été élu en 1981, a des droits acquis, si on peut les
appeler comme cela. Ce sont des droits acquis sur lesquels il faudrait
reconsidérer...
M. Bertrand: Ils sont maintenus.
M. Maciocia: C'est cela. Mais, il y a d'autres choses qui ne sont
pas maintenues à l'intérieur du projet de loi. Si on
considère que c'est vraiment l'objectif premier de couper un peu
partout, il faudrait couper là aussi.
M. Bertrand: C'est ce qu'on fait.
M. Maciocia: Mais non, vous ne le faites pas.
M. Bertrand: Le député de Viger, qui est
effectivement placé dans la situation du député élu
le 13 avril 1981, on en a parlé cet après-midi, a un fonds qui
ressemble à quelque chose comme 5000 $ à 6000 $ au 31
décembre 1982. S'il est réélu, qu'il a ses 60 mois et
qu'il est encore en politique pendant douze ans, je ne connais pas l'âge
du député de Viger, mais le tout dépend de son âge,
quand il quittera la vie politique; dans les quatre mois qui suivront son
départ, il fera un choix et il évaluera si la pension
versée en vertu du régime actuel est plus profitable pour lui que
le nouveau régime.
M. Maciocia: M. le Président, pourrais-je poser au leader
une autre question?
M. Bertrand: Oui.
M. Maciocia: Combien de membres de l'Assemblée nationale
ont droit aux deux plans de retraite?
M. Bertrand: Aucun. Aucun. Personne n'a droit aux deux plans.
M. Maciocia: Non, non, qu'on s'explique...
M. Bertrand: Cumulés?
M. Maciocia: Non, non.
M. Bertrand: Ah! j'ai mal compris!
M. Maciocia: Quand je dis les deux, je
parle de la pension du gouvernement, du RRGOP du RRF et du RRE. C'est ce
que je voudrais savoir aussi. Si vous pouvez me donner la réponse
demain, cela m'irait quand même.
M. Vaugeois: Invitez-moi à souper tout à l'heure,
je vais vous le dire.
M. Bertrand: Entre 20 et 30 environ?
M. Maciocia: Si vous pouvez me le dire demain...
M. Bertrand: Si on avait une réponse, combien pourraient
théoriquement...
M. Lalonde: Pourrais-je suggérer de compléter
l'appellation de bureau. Je pense que le bureau est défini dans l'autre
loi, dans la loi no 90. Est-ce qu'on sait exactement si c'est bien le Bureau de
l'Assemblée nationale?
M. Bertrand: On l'a nommé un peu plus tôt
dans...
M. Lalonde: On l'a défini?
M. Bertrand: On a fait un amendement. Oui. Au premier article, on
a fait un amendement, on a ajouté "de l'Assemblée nationale".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Bertrand: Oui, c'est cela. Un article
précédent.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
article 103.17. (22 h 45)
M. Lalonde: C'est un bureau politique.
M. Grégoire: C'est parce que je voulais... Cela va.
D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.18?
M. Bertrand: C'est très simple...
M. Lalonde: On me dit qu'on l'a défini dans un article qui
reste dans la loi 110, tandis que ceci s'en va dans la Loi sur la
Législature.
M. Bertrand: Non, on l'a mis juste avant, je vais vous dire
à quel article on l'a mis.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
que M. le leader de l'Opposition a raison. Effectivement, c'est l'article
57.
M. Lalonde: C'est à l'article 57 qu'on l'avait
défini et il reste dans la loi no 110, tandis que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Voilà. M. Chrétien.
M. Bertrand: On n'a pas, effectivement, redéfini "bureau"
dans la Loi sur la législature, sauf que, à une occasion, on a
parlé de "Bureau de l'Assemblée nationale"; vu que cela deviendra
un organisme public, c'est suffisant comme identification. Par la suite, dans
la même loi, lorsqu'on parlera du "Bureau", ce sera nécessairement
celui dont on a parlé précédemment. Je pense qu'il n'y a
aucun problème de...
M. Lalonde: Cela va.
M. Bertrand: ... cohérence et d'identification.
M. Lalonde: Un avis écrit au bureau.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
comptais que mon Bureau ait un "b" majuscule, d'ailleurs.
M. Lalonde: N'envoyons pas l'avis à mon bureau à
moi, par exemple.
M. Bertrand: C'est comme quand on avait demandé le
dépôt de documents au bureau du...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.18?
M. Bertrand: ... leader.
M. Lalonde: J'ai déjà profité de
l'ambiguïté du mot.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103.18?
M. Bertrand: M. le Président, c'est simplement pour
indiquer que quelqu'un qui déciderait de se prévaloir du nouveau
régime ne pourrait pas, effectivement, se prévaloir du
régime actuel modifié.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
66?
Articles en suspens
M. Lalonde: À l'article 65, on a l'amendement, le nouvel
article qui a été suspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
65.
M. Bertrand: Ah oui!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
l'article 103.10.1. Donc, l'article n'est pas adopté.
M. Grégoire: On peut revenir là-dessus tout de
suite, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
l'article 103.10.1. Voulez-vous relire l'amendement, M. le député
de...
M. Bertrand: M. le député de Frontenac va le faire,
M. le Président.
M. Grégoire: Non, non. Cela ressemble pas mal aux autres.
Je n'ai qu'une question à poser, c'est celle-ci: Pourquoi est-ce que le
choix est irrévocable dès que commence le versement de la
pension?
M. Lalonde: Parce qu'il a choisi.
M. Grégoire: Non, non. Je vais vous donner un exemple.
M. Lalonde: II ne peux pas changer d'idée chaque fois.
M. Grégoire: Prenez cet exemple: Le type a une pension,
mettons, de 100 $; après le calcul actuariel - le député
de Marguerite-Bourgeoys va comprendre quelque chose - pour le transformer en
rente viagère applicable et à lui et à son conjoint, le
montant lui donne 85 $ applicable aux deux. Deux mois après avoir
commencé à recevoir sa pension...
M. Lalonde: II change de conjoint.
M. Grégoire: ... son conjoint décède. Il
dit: Je voudrais revenir, je ne fais rien perdre au gouvernement; pendant deux
mois, j'ai reçu moins, je vous le laisse; mais je veux revenir à
l'ancien plan. Là, il n'y a plus de conjoint qui va recevoir la rente
viagère par la suite, qui va recevoir les 85 $. Pourquoi est-ce qu'il ne
pourrait pas changer son choix? Par contre...
M. Guay: Pour une excellente raison, c'est parce qu'en faisant
des rentes viagères pour les deux, il y a de fortes chances, des
probabilités que cela peut coûter, en fin de compte, comme il y en
a deux, plus cher à l'État. C'est un risque à prendre. Une
fois que tu as pris le risque, si cela ne marche pas, c'est bien tant pis. Tu
ne peux pas avoir ton gâteau et le manger en même temps.
M. Maciocia: Je suis plutôt d'accord avec la
thèse-Une voix: Libérale, c'est une traduction
libérale.
M. Bertrand: You cannot have your cake and eat it.
M. Grégoire: Maintenant, prenons-le en sens contraire. Le
type, à 60 ans, décide: Je suis célibataire, je veux
prendre ma pension à 100%. Trois mois après, il décide de
se marier. Il dit: Là, je voudrais la changer pour favoriser mon
conjoint, pour qu'il en ait une, sur le plan de la rente viagère,
égale à la mienne. Pourquoi est-ce qu'il ne pourrait pas faire
cela?
M. Lalonde: C'est une bonne question.
Une voix: Oui, c'est une bonne question, très
pertinente.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader du gouvernement.
M. Lalonde: C'est un homme prévoyant, le
député de Frontenac.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Leclerc pour M. Bertrand.
M. Bertrand: La raison pour cela... Pourquoi est-ce que le choix
est irrévocable dès que commence la pension? C'est en vue
d'éviter l'antisélection, l'antisélection qui peut mener
à des coûts très sérieux. On pourrait vous donner
l'exemple de la personne dont le conjoint serait décédé
deux mois après, mais on pourrait revenir illustrer le cas de la
personne pour laquelle il y aurait eu dix ans de pension et son conjoint
décède. Elle se rend compte qu'elle a fait un mauvais choix.
Imaginez-vous, rétroactivement, ce que cela impliquerait de redonner le
surplus. On revient dix ans en arrière.
M. Grégoire: Pourquoi lui redonner le surplus? Pourquoi
lui redonner le surplus qu'il n'a pas reçu? On ne le lui redonne pas,
c'est tout.
M. Bertrand: Oui, mais c'est jouer contre le système. Le
jeu est comme cela. Je vais vous donner une référence à
cela. Dans la loi sur les ex-religieux, c'est exactement la même
disposition. Le choix est fait avant que la pension débute et le jour
où le choix est fait, il est irrévocable. Ce sont des
dispositions pour lesquelles je vais référer à la loi sur
les régimes supplémentaires qui existe aux États-Unis, le
ERISA (Employee Retirement Income Security Act) c'est la même chose. On
permet à
quelqu'un de faire son choix avant le jour où sa pension
débute, mais dès le moment où la pension débute, le
choix doit devenir irrévocable. Sans cela, cela va être
continuellement un jeu avec le système.
M. Grégoire: Je ne vois pas pourquoi, mais je vais vous
soumettre un autre cas. Le gars à 60 ans commence à recevoir sa
pension, mais il est veuf. Tout à coup, trois mois après, il
décide de se marier et il voudrait bien que sa femme l'ait. Pourrait-il
revenir sur l'autre sens et dire: Vous allez me la reformuler? Je vais vous
payer ce qu'il faut et vous allez me la mettre en rentes viagères pour
les deux.
M. Bertrand: C'est irrévocable encore là pour les
mêmes raisons.
M. Grégoire: II n'y avait pas de raison tantôt,
c'est parce qu'il fallait faire un choix. Ce n'était pas une raison, il
fallait faire un choix. Alors?
M. Bertrand: C'est une règle qui n'est pas
universellement, parce que ce serait trop long, mais qui est
généralement appliquée, à savoir que le choix d'un
nouveau mode de liquidation, c'est introduit de plus en plus. Cela n'existait
pas précédemment, mais c'est de plus en plus répandu dans
les régimes de retraite. Lorsque cela se fait, règle
générale, on exige que le choix soit irrévocable à
compter du moment où la pension devient payable, pour éviter des
coûts exceptionnels au régime, pour éviter que la personne,
le prestataire ne joue contre le système.
M. Grégoire: Non, parce que vous dites bien dans votre
affaire, dans le dernier paragraphe: "La pension du conjoint survivant est
égale au montant de la pension à laquelle il a droit, compte tenu
de l'ajustement résultant de l'équivalence actuarielle." Si le
gars décide de la prendre à 55 ans, qu'il est seul et qu'il
décide de se marier, évidemment son montant va baisser plus que
s'il avait commencé à prendre sa pension seulement à
soixante ans. L'actuarialisation va commencer à se faire à ce
moment. On va l'actuarialiser, on va dire: Woh! le risque n'est plus le
même, on change les montants et on vous actuarialise. On a des tables
pour cela.
M. Bertrand: Mais l'équivalence actuarielle, M. le
député Grégoire, c'est qu'elle est faite en...
M. Lalonde: De Frontenac.
M. Bertrand: ... présumant que le choix est
irrévocable. La conversion, l'équivalence actuarielle se fait en
présumant que ce choix va être définitif. La conversion ne
peut pas se faire en anticipant qu'un de ces jours la personne va modifier son
choix. Sinon, on pourrait à la limite faire la conversion et elle ne
serait pas exacte à ce moment.
M. Lalonde: Cela deviendrait de la loterie.
M. Bertrand: Cela deviendrait une forme de
spéculation...
M. Lalonde: De la spéculation.
M. Bertrand: ... à savoir: Est-ce que le prestataire va
modifier son choix éventuellement ou pas? Cela va être pure
spéculation. Et là, nécessairement compte tenu que
l'équivalence actuarielle va s'être faite en supposant que le
choix aura été irrévocable, nécessairement,
l'équivalence actuarielle ne sera plus respectée et donc il y
aura des coûts additionnels.
M. Lalonde: M. le Président, la seule chose que je
regrette, c'est que ces savantes paroles vont apparaître au journal des
Débats au nom du ministre.
M. Bertrand: M. le Président...
M. Lalonde: Là, c'est le vrai ministre qui parle.
M. Bertrand: Là, c'est le vrai ministre qui parle. Puis-je
me permettre de dire que, derrière la bonne blague du
député de Marguerite-Bourgeoys, il y a quelque chose de
très sérieux?
M. Lalonde: On va corriger bientôt.
M. Bertrand: De très sérieux. C'est que, d'abord,
on est en train d'appliquer le principe de l'imputabilité, on ne peut
mieux, mais, deuxièmement, on se rend compte d'une chose, c'est qu'il y
a des gens dans notre fonction publique qui sont drôlement
compétents.
M. Lalonde: Ah oui!
M. Grégoire: Mais, cette fois, je n'ai pas
été convaincu. Je regrette, mais cette fois je suis loin d'avoir
été convaincu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 103.10.1... S'il vous plaît!
M. Grégoire: On abandonne parce que tout le monde semble
vouloir passer cela vite, à la vapeur.
M. Bertrand: Même si le député du
comté qui veut répondre par la bouche de ses canons essaie encore
une fois...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 103... S'il vous plaît!
M. Grégoire: M. le Président, je vais le dire comme
je l'ai souvent entendu dire: On est en train de nous passer une loi à
la vapeur.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaîtl Est-ce que l'article 103.10.1 est
adopté?
M. Lalonde: Oui, adopté. Peut-être, M. le
Président, simplement pour les fins de l'énumération,
qu'on pourrait en faire un 103.11 au lieu de 103.10.1. On va le faire plus
tard? Très bien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc,
est-ce que l'article 65 tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: D'accord. Alors, M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 66?
M. Bertrand: ... on vient d'adopter un amendement qui
s'introduisait entre 103.10 et 103.11. On l'appelle 103.10.1. Par concordance,
il faut donc faire un amendement à l'article 58...
Articles en suspens
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Qui
avait été suspendu.
M. Lalonde: Comment a-t-on pu l'amender si on l'avait
suspendu?
M. Bertrand: En tout cas, on peut au moins...
M. Lalonde: Informer.
M. Bertrand: ... vous informer qu'à l'article 58 nous
allons remplacer le paragraphe cinquièmement par le suivant: "Fixer des
critères permettant l'établissement de l'équivalence
actuarielle en vue de l'ajustement de la pension du conjoint survivant
conformément à l'article 51 de la présente loi ou - c'est
cela qui est nouveau - conformément à l'article 103.10.1 de la
Loi sur la Législature."
M. Lalonde: C'est brillant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Est-ce que cette motion d'amendement est adoptée?
M. Lalonde: Oui, on va l'adopter. Comment peut-on adopter un
amendement à un article qui a été suspendu? Je vous pose
la question simplement.
M. Bertrand: On l'introduit pour information. On a dit qu'on
suspendait l'article 58 parce qu'on avait un amendement à proposer.
J'aurais un autre amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
pourrait donc entreprendre l'étude de l'article 58.
M. Lalonde: Allons-y, allons-y à l'article 58.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle donc l'article 58. J'appelle l'amendement du leader. Est-ce que
l'amendement du leader à l'article 58.5 est adopté?
M. Lalonde: II n'y a pas de problème pour
l'amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 58 tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: J'aimerais simplement soulever une question sur le
huitième paragraphe. Quand on dit que le bureau pourra "prescrire toute
autre mesure utile pour permettre l'application du présent chapitre",
c'est sûrement agréable d'avoir cette espèce de soupape au
cas où on aurait oublié d'écrire certains pouvoirs. Je le
soulève simplement.
M. Bertrand: C'est une disposition générale qui est
déjà inscrite dans des lois fiscales quand on veut, par exemple,
s'assurer une certaine souplesse au niveau de l'application de lois
fiscales.
M. Lalonde: M. le Président, comme l'Opposition
siégera après les prochaines élections
générales au bureau, je vais l'accepter tel quel.
M. Bertrand: C'est ce que j'allais dire. Comme le bureau sera
constitué de parlementaires représentant et l'Opposition et le
gouvernement...
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 58 tel qu'amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: Puisqu'on était à l'article 65
lorsqu'on a...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On est
rendu à l'article 66.
M. Bertrand: Oui, mais j'aimerais revenir à l'article 65
de la présente loi, mais qui réfère à 103.6 et qui
avait été suspendu parce que nous avions un amendement. À
cause même de ce que nous venons d'adopter, il faudrait ajouter à
la fin de l'article 103.6 de la Loi sur la Législature
édicté par l'article 65 du projet de loi l'alinéa suivant:
"Le calcul de ces pensions se fait sans égard aux effets du choix
prévu à l'article 103.10.1."
On a apporté un amendement concernant le bureau à
cinquièmement parce qu'on vient d'adopter l'article 103.10.1. Il faut
l'introduire ici.
M. Lalonde: J'essaie de comprendre le "sans égard"
à ce qu'on vient d'adopter à l'article 103.10.1. Laissez-moi le
regarder une seconde.
M. Vaugeois: II faut calculer la rente viagère. (23
heures)
M. Bertrand: À l'article 103.6 on dit: "... il a droit, au
moment où il cesse d'être membre de l'Assemblée nationale
ou le jour où il atteint l'âge de 71 ans, de recevoir le plus
élevé des montants suivants: 1°, 2° et 3 , c'est - il est
parti? - celui que je viens de vous donner, M. le Président. 1°,
2° et, après cela, une fois qu'on a dit" 1° "la pension
recalculée en vertu des articles 89 et 103.5 ou 2 la pension à
laquelle il aurait droit à ce moment..." nouvel alinéa: "Le
calcul de ces pensions - 1 et 2 - se fait sans égard aux effets du choix
prévu à l'article 103.10.1."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Leclerc pour M. Bertrand.
M. Lalonde: Je me demande simplement si c'est nécessaire.
C'est tout.
M. Bertrand: Oui, je crois, présentement, compte tenu de
l'amendement apporté. Pour bien se situer, on est dans la situation
suivante. C'est le cas du député qui a retiré une
première fois une pension, qui serait revenu à l'Assemblée
nationale et qui repart une deuxième fois comme retraité. La
première fois qu'il a été retraité, il a fait un
choix de pension, un choix sur le mode de liquidation qui était soit 50%
ou 100%.
M. Lalonde: Oui.
M. Bertrand: Quand il redevient retraité, il a droit
à la pension telle qu'établie là, qui est la plus
élevée des deux. Or, quand on fait la comparaison entre les deux
pensions que l'on cite aux premier et deuxième paragraphes, il faut que
ces deux pensions soient établies sur la même base. Si, dans un
premier temps, on établit que c'est une pension à 50%, il
faudrait qu'on continue avec une pension à 50% pour que ce soit
comparable.
M. Lalonde: Alors, vous ajoutez aux malheurs du
député de Frontenac. Non seulement il n'a pas le droit de changer
en plein milieu de la même pension, mais même si c'est une nouvelle
pension qu'il reçoit à la suite d'un nouveau mandat, si je
comprends bien. Quand vous parlez d'un député qui a cessé
de l'être et qui est redevenu député, il est lié
même pour la deuxième manche. Est-ce que je vous ai bien
compris?
M. Maciocia: C'est cela que j'ai compris, moi aussi.
M. Lalonde: II est lié par son premier choix?
M. Maciocia: C'est cela. Je trouve cela illogique, de toute
façon.
M. Grégoire: C'est illogique. C'est un nouveau mandat. Le
député s'est retiré et il revient. Il a le premier plan et
il veut choisir le deuxième.
M. Maciocia: Au moment où il a fait son choix,
c'était bon, mais après?
M. Guay: Si Robert Bourassa, qui a sa pension, revient en
politique, est-ce qu'il est cotisé pour le nouveau régime de
pension, ce qui ferait qu'il cumulerait deux pensions au bout du compte?
M. Maciocia: II peut choisir.
M. Bertrand: Non, le choix est fait. Il est
irrévocable.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Est-ce que le paragraphe 103.6 tel qu'amendé est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Est-ce que l'article 65 tel qu'amendé et
amendé et amendé est adopté?
M. Bertrand: On accepte votre amende honorable, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
66?
M. Bertrand: Les articles 66, 67, 68, 69, 70 et 71, M. le
Président, sont des articles de pure concordance.
M. Lalonde: Adopté, articles 66, 67, 68, 69, 70 et 71.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: Article 72? M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Attendez
un peu.
M. Bertrand: Une clause transitoire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
72?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 73?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 74?
Une voix: Adopté.
M. Lalonde: Qu'est-ce que c'est, l'article 74?
Une voix: Conformément à la loi...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
leader.
M. Lalonde: Article 74, adopté sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division.
M. Bertrand: Pardon?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 74 est adopté sur division.
M. Bertrand: Oui, d'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
75?
M. Lalonde: J'aimerais qu'on m'explique pourquoi on suspend
l'entrée en vigueur des articles 11 à 60 et 63 à 72.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce sont
ceux qui ont trait à la pension.
M. Bertrand: Ce sont des dispositions relatives...
M. Lalonde: On présume que le jour de la sanction va
précéder le 1er janvier 1983.
M. Bertrand: C'est exact.
M. Lalonde: C'est une présomption.
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Ce pourrait être sanctionné en
février.
M. Bertrand: Oui.
M. Lalonde: Vous pourriez avoir des articles qui seraient
entrés en vigueur le 1er janvier alors que la loi ne serait pas
sanctionnée.
M. Bertrand: Exactement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: Mais ce serait la faute du
lieutenant-gouverneur.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté, article 75?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Bon.
M. Bertrand: M. le Président, un instant.
M. Lalonde: C'est un article suspendu, cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II y a
des articles suspendus.
M. Bertrand: Article 1.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On y va
dans l'ordre, M. le leader?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
7. Je les ai tous pris en note.
M. Bertrand: Voici l'amendement, M. le Président.
Commençons par l'article 7. M. le
Président, je demanderais une suspension de cinq minutes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord? Consentement?
M. Lalonde: On a besoin d'une suspension, certain.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Consentement.
(Suspension de la séance à 23 h 07)
(Reprise de la séance à 23 h 10)
M. Bertrand: À l'article 7. on a maintenu les paragraphes
13° et 14° , si ma mémoire est bonne. Au paragraphe 8° , M.
le Président, je proposerais l'amendement suivant: à la
troisième ligne, changer "20%" par "30%".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
la troisième ligne ou au troisième paragraphe?
M. Lalonde: Au huitième paragraphe.
M. Bertrand: Au huitième paragraphe, troisième
ligne.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
comprends qu'on va attendre les chiffres avant d'adopter les amendements.
Est-ce que vous avez d'autres amendements à l'article 7?
M. Bertrand: II y en aura probablement, M. le Président,
dans une autre étape, une fois débattu tout le dossier de la
réforme parlementaire.
M. Grégoire: De 20% à 30%?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que la motion de sous-amendement du leader du gouvernement sera
adoptée?
M. Lalonde: En l'adoptant, je dois, s'il y en a qui sont
inquiets, remercier le leader du gouvernement de s'être rendu non pas
tout à fait mais un peu à ce que la sous-commission de
l'Assemblée nationale m'avait invité à faire.
C'était la parité avec le whip du gouvernement. Il n'y a pas de
parité, mais on sait qu'il y avait parité avant 1973. La
question, c'est de rétablir un peu plus de justice entre les deux
fonctions, celle du whip en chef du gouvernement et celle du whip en chef de
l'Opposition. Moi, je suis prêt à l'adopter.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Est-ce que l'amendement est adopté? M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Est-ce que l'article 7 tel qu'amendé est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Bertrand: II y aurait un amendement, M. le Président.
Après l'article 7, insérer un nouvel article.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, M.
le leader du gouvernement.
M. Bertrand: Le paragraphe qui empêchait le cumul des deux
indemnités additionnelles a été adopté, si ma
mémoire est bonne? Vous devez l'avoir?
Une voix: On a tout mis en suspens.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
devez l'avoir.
M. Lalonde: II ne doit pas avoir été adopté
puisque l'article a été suspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Moi,
j'ai demandé si l'article...
M. Lalonde: On a adopté les amendements.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On a
adopté les amendements et là j'ai demandé si l'article 7
tel qu'amendé était adopté et il avait déjà
été amendé par l'ajout.
M. Lalonde: Cela avait été adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On avait
amendé les paragraphes 13 et 14 , on avait ajouté un nouvel
alinéa à la fin de l'article 7 et là on a modifié
le paragraphe 8 et j'ai demandé si l'article 7, tel que
déjà préalablement amendé et tel que
récemment amendé, avait été adopté et on m'a
dit oui.
M. Vaugeois: Si vous me le permettez, moi, j'avais compris qu'on
l'avait adopté et qu'après cela on avait suspendu tout l'article
7.
M. Lalonde: On peut rouvrir n'importe quel article.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 7 est adopté tel qu'amendé.
M. Vaugeois: Je voudrais faire valoir à l'attention du
leader en particulier que, si le
cumul n'est pas possible, on va peut-être tomber dans le
piège que signale l'Opposition, c'est qu'on va faire du saupoudrage. On
va s'arranger pour que tout le monde ait autant que possible sa petite charge
additionnelle pour avoir une rémunération additionnelle, alors
que, si le cumul est possible, quelqu'un aura déjà une fonction
de président et, s'il convoite une fonction au bureau, il s'arrangera
avec son conseil des députés pour se faire élire au
bureau. S'il va au bureau, il aura la rémunération qui est
rattachée à cette fonction et il gardera celle à laquelle
il a droit comme président et ainsi de suite. Je trouve
qu'empêcher ce genre de cumul, quand on est dans les 5%, 10% ou 15%, il
me semble qu'on n'est pas dans des choses considérables. Si une
même personne, comme député, mérite la confiance de
son conseil des députés, elle pourra avoir une fonction de
président, parce qu'on peut supposer que les conseils des
députés auront un mot à dire là-dessus, et une
fonction au bureau. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas cumuler les
deux.
M. Lalonde: M. le Président, je n'ai pas d'objection de
principe. Tout ce que j'ai émis, c'est ce que je croyais être la
tradition, à savoir qu'il n'y avait jamais eu de cumul de fait. Si on
confie à quelqu'un deux fonctions, c'est qu'on s'attend qu'il exerce les
deux fonctions et qu'il soit rémunéré pour les deux. Cela
ne devrait pas s'appliquer à un ministre qui, par exemple, est à
la fois ministre et leader. D'ailleurs, je pense que la Loi sur
l'exécutif le prévoit. Mais qu'un député soit
président de commission et qu'il fasse son boulot comme il faut et qu'en
plus il soit délégué au bureau et qu'il fasse le travail
qu'il faut faire au bureau... Mais, d'un autre côté, cela va
être tous les mêmes.
M. Bertrand: Chez les fonctionnaires, il y a en a qui ont des
charges additionnelles.
M. Vaugeois: Ils ont une rémunération
additionnelle.
M. Bertrand: Non, non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle l'article 31.
M. Bertrand: J'ai un amendement, M. le Président,
après l'article 8.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Après l'article 8?
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui?
M. Bertrand: Insérer après l'article 8 l'article
suivant: "8.1 Les indemnités et l'allocation de transition
prévues par le chapitre I constituent un traitement aux fins... - de ou
du? - ...
M. Lalonde: Du paragraphe.
M. Bertrand: ... du paragraphe Ile de l'article 553 du Code de
procédure civile (Lois refondues du Québec, chapitre C-25)." Cela
va, Me Leclerc?
M. Lalonde: Cela a pour effet de le rendre insaisissable, quoi?
Dans quelle proportion? 70%?
M. Bertrand: Je vais vous montrer l'article du Code de
procédure.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Où est l'avis juridique?
M. Lalonde: D'accord. Cela va.
M. Vaugeois: Tant pis alors! On travaillera pour la gloire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 8.1 est-il adopté?
M. Lalonde: J'avais plaidé dans le sens contraire, tout
à l'heure, à savoir que les indemnités des
députés devraient être saisissables, mais il semble qu'on
propose que l'indemnité soit traitée comme le salaire de tous les
citoyens. Alors, je me range. Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 8.1 est adopté. L'article 17 est-il adopté?
M. Bertrand: Non. J'avais mis un tiret vis-à-vis.
L'article 17, M. le Président, est remplacé par le suivant: "Si,
au moment où il cesse d'exercer ses fonctions, un député a
droit à des prestations en vertu d'un plan d'assurance-invalidité
visé dans l'article 26, l'allocation de transition est diminuée
d'un montant égal aux prestations qu'il reçoit pendant la
période où il a droit à la fois à l'allocation et
aux prestations."
M. Lalonde: C'est clair.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc,
étant donné que j'avais fait adopter, l'article 17 il y a un
consentement unanime pour le rouvrir. D'accord?
M. Lalonde: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
nouvel article 17 est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lalonde: Cela me fait plaisir de voir le président de
l'Assemblée nationale s'astreindre à faire un travail de
président de commission; il fait des écritures.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
excusez, mais tous les articles doivent être contresignés, si vous
voulez que votre projet de loi s'applique. Article 31, M. le leader,
adopté?
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
division?
M. Guay: Je ne vois pas pourquoi on leur donnerait cet avantage
si on ne sait pas...
M. Lalonde: Le droit à la dissidence, on en voit de plus
en plus!
M. Vaugeois: II n'y a pas de droit à la dissidence, on
pratique la dissidencel
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
50?
M. Bertrand: M. le Président, j'ai un amendement.
M. Lalonde: Est-ce que l'article 34 n'avait pas été
suspendu?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, je
l'avais oublié, celui-là. Oui, l'article 34 avait
été suspendu.
M. Bertrand: Oui, c'est à cause de l'article 31.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
c'était à cause de l'article 31 et l'article 31 vient
d'être adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 34 est adopté. Article 50?
M. Bertrand: II y a un amendement. L'article 50 est
remplacé par le suivant: "Un député dont le siège
est devenu vacant à la suite d'une infraction à la section II du
chapitre III de la loi sur l'Assemblée nationale n'a droit qu'au
remboursement de ses contributions." Savez-vous de quoi il s'agit? C'est
l'incompatibilité de fonctions. En d'autres mots, quelqu'un qui
était député sans avoir le droit d'être
député. C'est plus logique.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
l'ai.
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article 50 est adopté?
M. Lalonde: Adopté. Autrement dit, un député
qui n'était pas député n'a droit à rien.
M. Bertrand: C'est quelqu'un, par exemple, qui est
député dans une autre province et qui décide d'être
député à l'Assemblée nationale du Québec. Il
y a vraiment une incompatibilité de fonctions.
M. Lalonde: Ou qui est maire de Trois-Rivières, dans
l'hypothèse où la loi ne l'aurait pas permis.
M. Bertrand: Ne le lui aurait pas permis.
M. Vaugeois: Je suis loin du compte, M. le Président!
M. Guay: Avis aux maires...
M. Bertrand: Comprenez-vous maintenant?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 54 a été suspendu, de même que l'article
55.
M. Bertrand: Pour les articles 54 et 55, je vous demanderais la
possibilité que nous puissions y revenir plus tard, si nécessaire
demain matin, entre 11 heures et 13 heures, parce qu'il y a vraiment là
matière à réflexion pour nos actuaires et nos
légistes.
M. Lalonde: Cela veut dire qu'on ne pourra pas adopter la loi,
mais on la suspendra et on pourra commencer l'autre.
M. Bertrand: Oui, c'est cela.
Une voix: Ce sont les seuls qui manquent?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
pourra y revenir.
M. Bertrand: Oui. M. Lalonde: Cela va.
M. Bertrand: Ou bien ce qu'on peut faire - cela dépend du
consentement - on peut adopter les articles 54 et 55, et j'arrive
en prise en considération ou en troisième lecture avec un
papillon. Mais, si on préfère le faire en commission, je pense
que demain, entre 11 heures et 13 heures, on aura probablement une
proposition.
M. Lalonde: C'est moins facile, de l'autre côté, de
se mettre à expliquer...
M. Bertrand: Oui, c'est cela. Demain?
M. Lalonde: ... et à échanger. Puisque, de toute
façon, il faut que la commission se réunisse pour l'autre loi,
aussi bien le suspendre.
M. Bertrand: D'accord, très bien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
59?
M. Lalonde: C'est le cumul.
M. Bertrand: J'en propose l'adoption. C'est une décision
que je prends au nom du gouvernement d'en proposer l'adoption. Et si jamais il
devait y avoir changement, j'en ferai part lors de la prise en
considération ou lors de la troisième lecture du projet de
loi.
M. Lalonde: Si je comprends bien, le ministre ne sera pas en
mesure, demain, de nous informer d'un changement de pensée?
M. Bertrand: Si je pouvais, entre 11 heures et 13 heures, je
répondrai ici en commission parlementaire.
M. Lalonde: Bon, alors, on l'adoptera sur division, M. le
Président.
M. Bertrand: Pardon?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté sur division?
M. Bertrand: Adopté sur division.
M. Lalonde: Sur division. Ce sont les deux, n'est-ce pas?
M. Bertrand: Oui, les deux. Ensuite, on va où?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
63. Les articles 59 et 60 sont adoptés sur division.
M. Lalonde: En fait, c'est difficile de se diviser sur l'article
61.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
n'est-ce pas?
M. Lalonde: C'est l'article 60.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
l'article 60, oui.
M. Lalonde: Mais étant donné qu'il découle
de l'article 59, qui a été adopté sur division...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, sur
division.
M. Bertrand: Alors, est-ce que le papillon s'en vient?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
63?
M. Bertrand: II y a un papillon qui s'en vient, M. le
Président.
M. Vaugeois: Est-ce que vous laissez l'article 60 tel quel?
M. Bertrand: Oui, oui.
M. Lalonde: Cela veut dire qu'il comprend tous les enseignants,
tous les infirmiers dans les hôpitaux; cela comprend tout.
M. Vaugeois: On veut bien que notre leader nous propose la
solidarité sur l'article 59, mais quant à maintenir l'article 60
tel quel, il me semble qu'on exagère. On peut le faire pour la fonction
publique, mais pas nécessairement pour le parapublic. Ce n'est pas
pareil d'aller à l'université, d'aller à l'hôpital
et...
M. Bertrand: Je déploierai tous les efforts pour revenir
en commission parlementaire demain matin. Alors, suspendons les articles 59 et
60.
M. Vaugeois: On révoque le vote et on suspend les articles
59 et 60, si je comprends.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est ce
que je viens de comprendre. Donc, est-ce qu'il y a consentement unanime pour
révoquer l'adoption sur division des articles 59 et 60?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
63?
M. Bertrand: M. le Président, l'article 63 est
remplacé par le suivant: "63. L'article 93 de la Loi sur la
Législature (Lois refondues du Québec, chapitre L-l) est
remplacé par le suivant: 93. Un député dont le
siège est devenu vacant à la suite d'une infraction à la
section II du chapitre III de la loi sur l'Assemblée nationale n'a
droit
qu'au remboursement de ses contributions." Il y a concordance avec ce
qu'on a adopté tout à l'heure.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est un
nouvel article.
M. Bertrand: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article 63...
M. Lalonde: M. le Président, je n'ai pas soulevé la
question lors de la première occasion, c'est-à-dire à
l'article 50, mais vous reconnaissez qu'on adopte des articles en
présumant que la loi sur l'Assemblée nationale sera
adoptée. On réfère à une loi qui n'est pas
adoptée.
M. Bertrand: C'est exact.
M. Lalonde: Lorsque vous proposerez l'adoption de la loi,
naturellement, ce sera adopté sur division compte tenu des articles 1, 2
et 3, mais il faudrait que ce soit aussi...
M. Bertrand: Les articles 2 et 3, pas l'article 1.
M. Lalonde: Les articles 2 et 3, oui, mais il faudrait aussi que
ce soit adopté presque sous réserve que la loi no 90 soit
adoptée.
M. Bertrand: C'est cela.
M. Guay: S'il faut faire le projet de loi no 90 demain et revenir
au projet de loi no 110, on réglerait le projet de loi no 90 et on
reviendrait au projet de loi no 110.
M. Lalonde: Ah! Mais écoutez, on ne fait pas des patates
frites ici.
M. Bertrand: Non, non.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cela
dépendra dans quel ordre les lois seront mises au vote en
troisième lecture.
M. Lalonde: Oui, oui, mais on ne l'adopte pas ce soir, c'est
vrai, parce que c'est suspendu. Très bien, je m'excuse. Je croyais qu'on
l'adoptait ce soir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
est-ce que le nouvel article 63 est adopté?
M. Bertrand: Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 103.6, le dernier article à ma connaissance,
à moins que vous n'en ayez découvert d'autres. L'article 103.6
avait été suspendu. Enfin, l'article 65...
M. Maciocia: L'article 64 aussi était suspendu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pardon?
Non, l'article 64 a été adopté. Il reste l'article 65.
M. Lalonde: L'article 65 avait été
adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, pas
l'article 65; l'article 103.6 n'avait pas été...
M. Lalonde: On l'avait tout adopté.
M. Bertrand: Non, non, cela avait été
réglé, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pardon?
Cela a été réglé.
M. Bertrand: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Donc, il
reste les articles 54, 55, 59 et 60.
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
adopté tel qu'amendé; c'est indiqué d'ailleurs ici.
M. Lalonde: D'accord, j'en prends note. Excusez-moi, qu'est-ce
que c'est?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
54, 55...
M. Bertrand: ... 59 et 60.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
qu'on peut adopter immédiatement le titre du projet de loi?
M. Lalonde: Pourquoi est-ce qu'on ne met pas loi sur les
salaires, les conditions de travail et le régime de retraite? Est-ce
qu'on a peur de le mettre?
M. Bertrand: Dans les conditions de travail, il y a les salaires.
(23 h 30)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le titre est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Bertrand: Présenté par le fils à
Jean-Jacques.
M. Lalonde: Et neveu du député de Frontenac.
M. Bertrand: II me semble que c'est le petit-cousin.
M. Guay: C'est Jean-Jacques Bertrand qui a proposé le
projet de loi...
M. Bertrand: 90.
M. Guay: ... 90 nommant l'Assemblée législative
Assemblée nationale et abolissant le Conseil législatif.
C'était la loi 90.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord?
M. Bertrand: II y a un bon gag qui court à
Trois-Rivières. Je pense que le député de
Trois-Rivières devrait le raconter.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
Une voix: II est très bon.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Nous
avions eu mandat de l'Assemblée de nous réunir pour
étudier les projets de loi 110 et 90. Je comprends que demain, par une
motion du leader parlementaire, nous reviendrons en commission pour
étudier les articles qui restent sur la loi 110. Est-il de l'intention
des membres de la commission de commencer l'étude du projet de loi no
90? Oui?
M. Lalonde: Oui.
Une voix: II n'y a rien qui nous arrête.
M. Bertrand: M. le Président, indépendamment de
tout ce qu'on peut penser sur le fond du projet de loi no 110, est-ce qu'on
pourrait remercier, et je pense le faire aussi au nom des membres de
l'Opposition...
M. Lalonde: Vos conseillers sont superbes.
M. Bertrand: M. Denis Leclerc, les parlementaires vous remercient
infiniment, ainsi que...
M. Lalonde: Sans division.
M. Bertrand: ... nos bons amis actuaires...
M. Lalonde: Tous ceux qui ont passé la nuit blanche
l'autre soir, par ma faute. Les nuits blanches?
M. Bertrand: ... légistes qui ont - dois-je le dire, je
pense que le député de Marguerite-Bourgeoys le sait - ...
M. Lalonde: Je vous ai connu aux Institutions
financières.
M. Bertrand: ... réussi à rédiger un
régime de retraite qui normalement aurait sollicité de leur part
une attention de cinq à six mois et qui a été pondu en
l'espace de quelques semaines à peine.
Projet de loi no 90
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
présume que ce sont les mêmes membres pour la loi 90.
M. Maciocia: Est-ce que je peux être membre?
M. Lalonde: Sûrement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
la place de?
M. Lalonde: C'est pour la soirée, pour une demi-heure? Il
peut prendre ma place.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De toute
façon, cela ne changera pas grand-chose.
M. Lalonde: Prendre la place... Une voix: M. Blank. M.
Lalonde: ... du whip.
M. Maciocia: Très bien. J'ai une augmentation de
salaire.
M. Vaugeois: Maintenant qu'il a son augmentation, il va se
retirer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle le projet de loi no 90. Les membres de la commission seront les
mêmes qui ont siégé depuis 15 heures cet après-midi,
sauf que le député de Portneuf, M. Pagé, est
remplacé pour la présente séance par le
député de Viger.
M. Lalonde: Par le député de Viger.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
rapporteur qui a été choisi pour le projet de loi no 110 est M.
Bordeleau; doit-on nommer un nouveau rapporteur?
Une voix: Est-ce qu'il faut le faire chaque fois?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
parce qu'il a été nommé rapporteur pour la loi 110.
M. Lalonde: Allez, cela va très bien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Maintenant, nous sommes sur la loi 90. Il y aurait lieu de proposer un
rapporteur.
M. Lalonde: II fera deux rapports.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, ce
sera deux rapports.
Une voix: Le député de Frontenac. M. Maciocia:
De Trois-Rivières.
M. Bertrand: Cela lui revient de plein droit.
M. Guay: Le comté de M. Duplessis.
M. Lalonde: De Trois-Rivières. Ce ne sera pas le premier
rapport qu'il fera.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cette
motion est-elle adoptée?
M. Lalonde: Oui. Ce n'était pas un rapport, votre
étude?
M. Bertrand: Ne vous trompez pas de rapport quand vous le
déposerez. Ce n'est pas votre brique rouge qu'on veut.
M. Guay: Y a-t-il une indemnité additionnelle comme
rapporteur?
M. Brassard: II n'aura pas à le rédiger
celui-là.
M. Vaugeois: Non.
M. Brassard: II va être meilleur.
M. Bertrand: Modifie-t-on des notes explicatives, M. le
Président, en commission parlementaire?
M. Lalonde: Cela ne fait pas partie de la loi.
M. Bertrand: C'était seulement pour indiquer que, quand
j'ai lu le projet de loi... Était-ce hier matin?
M. Lalonde: C'est inutile, on s'en est aperçu.
Une voix: Ce n'est pas grave.
M. Lalonde: On ne l'a pas relevé. Il y en a tellement
d'autres à relever.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Projet
de loi no 90, article 1?
M. Lalonde: M. le Président, si vous m'accordez 30
secondes, vous savez que la Loi sur la Législature actuelle
prévoit une Assemblée nationale de 110 députés
seulement. Alors, il y en a peut-être 22 qui siègent
illégalement.
M. Guay: 12.
M. Lalonde: 12 qui siègent illégalement, y compris
le député de Viger, membre de cette commission. Alors, cet
article 1 aura pour effet de corriger...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Dois-je
comprendre que je dois rayer le nom du député de Viger comme
membre de la commission?
M. Lalonde: Non, non. Consentement pour qu'il reste.
M. Bertrand: M. le Président, j'aurais un amendement
à apporter à la formule introductive du projet de loi. Il
faudrait lire "Sa Majesté, de l'avis et du consentement de
l'Assemblée nationale", et ajouter les mots "du Québec".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Où cela?
M. Bertrand: Dans la formule introductive du projet de loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "Sa
Majesté".
M. Lalonde: "du Québec".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cette
motion d'amendement sera-t-elle adoptée?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'appelle l'article 1.
Organisation et fonctionnement
M. Lalonde: Un instant.
M. Maciocia: Sur l'Assemblée nationale du
Québec?
M. Bertrand: Non.
M. Lalonde: Ils ont enlevé les mots "du Québec"
après, parce que c'est défini. Alors, l'article 1 est
adopté. Article 2, adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 3 est adopté.
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
4?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 5?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 6?
M. Lalonde: Adopté. Ce serait peut-être utile pour
ceux qui liront nos débats d'expliquer que cette loi, sauf quelques
articles, est le résultat d'une longue préparation à
laquelle ont collaboré les députés des deux
côtés de cette Chambre, de sorte que ce n'est pas un texte
nouveau.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Et la
présidence et les services de l'Assemblée nationale.
M. Lalonde: Et la présidence et les services de
l'Assemblée nationale.
M. Bertrand: Pas mal de gens se sont penchés
là-dessus.
M. Lalonde: C'est pour cela que c'est avec enthousiasme qu'on
veut les adopter le plus tôt possible.
M. Bertrand: M. le député de Viger.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
7?
M. Maciocia: À l'article 8, j'ai...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
article 7, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 8?
Motion d'amendement à l'article 8
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais un amendement
à proposer à l'article 8, lequel est de remplacer le mot
"dixième" par le mot "sixième".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
déclare l'amendement recevable.
M. Lalonde: M. le Président, j'expliquerai seulement que
le sixième, c'est environ 20 députés. C'est une
amélioration pour ceux qui considèrent que le quorum actuel de 30
députés est trop élevé. Il serait maintenant de 20
ou d'une vingtaine en tout temps, qu'il y ait des commissions qui
siègent ou non. J'invoque, si c'est nécessaire, l'autorité
de la sous-commission de l'Assemblée nationale. Elle avait
accepté que le quorum de l'Assemblée soit du quart de ses membres
en temps normal et du sixième de ses membres, toujours y compris le
président, lorsqu'une commission de l'Assemblée siège.
Toutefois, pour donner tout le dossier, il y a une remarque que fait le rapport
que vous avez signé le septembre 1981. Cette remarque se lit comme suit:
"Cependant, la sous-commission s'interroge sur la possibilité
d'introduire un quorum obligatoire seulement pour l'ouverture de séances
et lors des décisions de l'Assemblée." Donc, vous avez là
tout le portrait. La raison pour laquelle nous croyons que le quorum devrait
être de plus qu'une douzaine - une vingtaine, nous apparaît un
minimum -en fait, le quorum est un minimum, c'est que c'est une
assemblée. Cela n'est pas une réunion de formalité, c'est
une assemblée et, pour délibérer, cela prend quand
même un certain minimum de quorum et de décorum.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que vous avez terminé?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais peut-être ajouter, sans prendre position sur le sujet, que,
depuis Pâques 1982, à la suite d'une entente, d'une rencontre avec
les deux leaders, nous avons adopté une politique que les
députés -d'ailleurs, les deux partis politiques - grâce
à l'intervention des leaders, ont suivie. Cette politique veut que nous
commencions, depuis Pâques 1982, environ trois ou quatres minutes au
maximum plus tard que l'heure prévue à notre règlement.
Cela veut dire, en pratique, que dès que le président constate
qu'il y a quorum, il entre à l'Assemblée. À ce
moment-là, bien sûr, le nombre qu'on fixe pour le quorum devient
d'autant plus important.
M. le député de Lac-Saint-Jean et whip en chef du
gouvernement.
M. Lalonde: Le whip n'a pas le droit, il y a conflit
d'intérêts!
M. Brassard: M. le Président, le sixième, je serais
prêt à accepter cela. Je remarque que, par rapport à la Loi
sur la Législature, le quorum est le même. Le quorum était
différent dans la Loi sur la Législature quand une ou des
commissions siégaient.
M. Lalonde: C'était trente quand il n'y avait pas de
commission et vingt quand il y avait une commission.
M. Brassard: Trente et vingt.
M. Lalonde: Là, je le réduis à vingt, qu'il
y ait commission ou non.
M. Brassard: Commission ou non. Vous ne pouvez pas ramener cela
à quinze, quand il y a des commissions?
M. Lalonde: Je ne veux pas négocier, M. le
Président. Quinze, c'est près de douze.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Taschereau.
M. Guay: M. le Président, il est bon par moments de se
comparer à d'autres Parlements de nature analogue, notamment, le
Parlement qui est la mère...
M. Lalonde: Je l'ai déjà entendue,
celle-là.
M. Guay: ... des Parlements, celui de Londres, où est
né le système parlementaire britannique et où il continue
à évoluer. À Londres, il y a 635 députés et
le quorum est de 40, c'est-à-dire, d'après mes calculs, à
peu près 7,5% des députés, même pas 10%. Si eux
peuvent fonctionner comme cela... À Ottawa, d'ailleurs, c'est 20
députés sur 282, même pas le dixième: pourtant, cela
fonctionne. Compte tenu du rôle considérablement accru que l'on
veut donner aux commissions parlementaires, compte tenu que c'est par ces
commissions que, dorénavant, l'Assemblée va être davantage
en mesure d'exercer son pouvoir législatif et surtout son pouvoir de
contrôle et de vérification, il y a peut-être lieu de
permettre - c'est un autre débat à faire à une autre place
et à un autre moment -qu'il y ait plus de deux commissions qui puissent
siéger en même temps. Compte tenu de l'importance que vont prendre
ces commissions, c'est évident que cela a un rapport direct avec le
quorum en Chambre. (23 h 45)
En ce sens, la proposition telle qu'elle est à l'heure actuelle,
qui est d'avoir le dixième des membres, m'apparaît tenir compte de
ce qui se fait ailleurs dans des Parlements dont on ne peut pas douter du
sérieux et à la fois de la réforme parlementaire et de ses
implications quant au rôle accru des commissions parlementaires. En ce
sens, je ne suis pas viscéralement contre l'amendement, mais il me
semble que cela nous ramène à une situation que l'on
connaît déjà en partie et, si on veut l'améliorer,
cela passe, peut-être marginalement, mais notamment par une diminution du
quorum.
M. Lalonde: M. le Président, excusez-moi, mais j'aimerais
répondre seulement parce que je suis allé comme la plupart
d'entre nous, j'imagine, pas par plaisir, mais dans un voyage de travail,
à la mère de tous les Parlements, à Westminster et
j'aimerais poser une question parce qu'il y a peut-être la
réponse. Je me suis aperçu qu'il n'y avait pas de place pour tous
les députés. Une quarantaine de députés dans cette
salle, cela commence à ressembler à une assemblée. Il y a
peut-être de la place pour environ 200.
M. Guay: Pour 250.
M. Lalonde: Pour 250. Bon, 40, cela commence à ressembler
à une assemblée. Chez nous, j'ai vu le député de
Nelligan -j'ai raconté cela au leader du gouvernement, qui n'en
était pas responsable et qui a eu la gentillesse d'écrire une
note au député quelques jours plus tard - faire un discours
devant une Chambre vide, un vendredi après-midi; on discutait du projet
de loi no 96 sur les amendements à la Charte des droits et
libertés. Les orateurs qui l'avaient précédé
avaient quittés le lieux et moi, j'étais assis dans une chaise de
messager, parce que je ne voulais pas - j'étais de son
côté, il était tout près de moi - passer devant lui.
Tout à coup, quelqu'un a attiré mon attention sur le fait qu'il
n'y avait personne, sauf le président et lui. Il a fait son meilleur
discours, d'ailleurs. Non, mais, je vous le dis...
M. Bertrand: II n'a pas été
dérangé.
M. Lalonde: ... c'était un discours qui était
très touchant, parce qu'il parlait des handicapés. Je ne sais pas
si vous l'avez lu.
M. Guay: Non.
M. Lalonde: Je vous invite à le faire, parce que vous
connaissez la situation. Et là, je me suis aperçu qu'une
Assemblée sans quorum du tout, sans personne, cela peut marcher à
cause de la télévision, mais je vous assure que cela fait
drôle. J'essaie de penser ce que c'est qu'une Assemblée comme la
nôtre. Si vous voulez ne pas avoir le quorum, mais que ce soit douze ou
deux, à ce moment, on va rester dans nos bureaux, on va se faire
installer une caméra avec une console qui sera installée dans le
bureau du président. À un moment donné, ce sera notre tour
de nous lever et de faire notre discours. Et puis, cela pourra marcher comme
cela. Il me semble qu'à une Assemblée, il doit y avoir quelque
chose, quelqu'un, du monde, il est bon qu'on s'interpelle, qu'on s'interrompe,
s'il le faut, au grand dam du président. Mais vingt c'est
déjà un amendement dans le sens
de ceux qui disent qu'il en faut moins que trente. Trente, c'est trop.
Vingt, cela m'apparaît raisonnable.
M. Bertrand: Voulez-vous entendre le chef d'orchestre de la
réforme parlementaire?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: J'étais attentif à ce que vient de
dire le leader parlementaire de l'Opposition. On peut d'ailleurs, sans
caricaturer, faire le genre de projection qu'il faisait. Il n'est pas
impossible que la nature même de cette Assemblée se modifie. Il y
a des Parlements actuellement qui ont branché les parlementaires par la
télévision, etc., sur ce qui se passe à l'Assemblée
et sur des banques de données, etc. On va assister à une
révolution. Mais il me semble que le public le plus important, c'est
celui que vous avez rappelé, celui de la télévision. Il
faut être conscient de cela. Que ce soit gênant ou pas de
l'admettre, c'est la réalité, et nous avons convenu de
déplacer l'essentiel de notre travail vers les commissions. Il me semble
que c'est une bonne décision que nous prenons.
Si on prend les trois Parlements les plus importants pour nous, celui
d'Ottawa, celui de Londres et celui de Paris, la proposition qui est devant
nous est plus généreuse en termes de quorum que dans ces trois
Parlements. À Paris, à toutes fins utiles, il n'y a pas de
quorum. Il y a un quorum pour les décisions. À Londres, à
toutes fins utiles, il n'y a pas de quorum. On n'appelle jamais le quorum et on
convient qu'on peut siéger à trois et deux à la limite, le
président comptant pour un et l'orateur pour un, celui qui
s'apprête à donner la réplique pour un autre. A Ottawa
également, on n'est pas très rigoureux pour le quorum.
Si vraiment on veut débattre de cela, il me semble que ce qui est
important c'est qu'au sixième ou au dixième, cela n'a pas
tellement d'allure, notre affaire, si cela veut dire également qu'on
peut voter avec le quorum. Je trouve qu'il serait plus important à ce
moment-là, si vraiment on veut s'arrêter à cela, de
s'arrêter à un quorum qui est nécessaire pour les
décisions, pour les votes. Autrement, moi, je trouve que le
dixième, pour le fonctionnement de l'Assemblée nationale, est
plus exigeant que dans plusieurs autres Parlements. Je trouve que prendre une
décision avec le dixième des membres - parce que cela est
possible à Ottawa; les députés y ont pris une
décision fantastique sur le Dominion avec une poignée de
députés, ils avaient quorum, ils pouvaient prendre la
décision - cela a l'air un peu ridicule.
M. Lalonde: Je voudrais ajouter un élément que je
n'ai pas mentionné, c'est l'argument de l'évolution. Je ne suis
pas évolutionniste comme croyance, mais faire changer les choses dans le
sens plutôt de l'évolution que de la cassure, c'est plus conforme
à ma perception des choses. En ce qui concerne les décisions, ce
n'est pas là que cela fait problème.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pour les
décisions du président, cela prend du monde.
M. Lalonde: Ce n'est pas là que cela fait problème
parce que, généralement, le gouvernement, le parti
ministériel ne veut pas se faire renverser sur une décision. S'il
sait que l'Opposition peut cacher 25 membres dans les corridors et, au moment
où la décision se prend, les faire rentrer et voter à main
levée, il va y avoir une poignée de 5 qui va demander un vote
enregistré. Je ne me souviens pas de décision importante, sauf
peut-être ce qu'on fait ici avec une poignée de membres, on est 6
ou 7, mais on peut toujours réviser cela plus tard. Ce n'est pas
tellement au moment des décisions qu'on peut être inquiet en ce
qui concerne le minimum de personnes qui participent à la
décision. C'est dans le déroulement des
délibérations, de la discussion, des discours.
L'autre aspect de l'évolution de notre parlementarisme qui a
commencé il y a quand même pas tellement longtemps -
peut-être une vingtaine d'années - et s'est accentué depuis
1970, ce sont les commissions parlementaires. Il est vrai que la réforme
parlementaire semble aller dans ce sens-là. Raison de plus de conserver,
quand même, à notre "bureau-chef" un semblant de fonctionnement
qui a l'air de quelque chose. Là, on va s'éparpiller en conseils
d'administration dans les salles 91, 81 et on va en trouver d'autres,
peut-être 3, 4 et 5 commissions, et on va se déguiser en
administrateurs. Or, nous sommes des législateurs. Le centre du
fonctionnement de l'Assemblée nationale, c'est le salon bleu. Conservons
lui au moins un minimum de vie. Si 20 députés, c'est trop, dans
cinq ans, de toute façon, il y aura d'autres lois de l'Assemblée
nationale et nos successeurs verront à corriger la situation.
M. Brassard: Je serais d'accord pour 20 quand aucune commission
ne siège. Mais si on porte le quorum de l'Assemblée nationale
à 20 ou au sixième, ce qui équivaut à peu
près à 20...
M. Lalonde: Cela dépend du nombre.
M. Brassard: ... je proposerais d'inclure également que le
quorum serait baissé au dixième quand une ou des commissions
siègent.
M. Lalonde: De 20 à 15?
M. Brassard: J'accepterais le sixième et je le baisserais
au dixième quand une ou des commissions siégeraient.
M. Vaugeois: Cela aurait du bon sens.
M. Guay: II faut aussi mesurer que toute l'histoire du quorum, en
pratique, c'est le côté ministériel - on se le fait
répéter occasionnellement - qui a la charge de l'assurer. On va
dire: Vous êtes plus nombreux. C'est vrai, mais, là-dessus, il y a
des ministres qui sont affairés ailleurs. Ce qui fait qu'en pratique,
c'est facile pour le whip de l'Opposition, à trois heures du matin,
quand il y a un autre député de l'Opposition qui attend pour
faire son discours, d'appeler le quorum. Ils sont deux et ils vont rester deux.
C'est le côté ministériel. D'ailleurs, quelle que soit
l'Opposition ou quel que soit le parti politique, c'est toujours comme cela que
cela fonctionne. Ce qui a l'air très rationnel dans les propos du leader
de l'Opposition, et j'en conviens, devient une arme agaçante et
puérile, à mon avis, par son utilisation.
M. Lalonde: Pardon? Appeler le quorum? On faisait un
"filibuster"!
M. Guay: Ah non! On s'est fait appeler trois fois la semaine
dernière à des heures avancées du matin.
M. Lalonde: Je n'ai été témoin que d'une
fois et je n'en étais pas responsable.
M. Guay: Bien, j'ai été témoin de deux
autres fois.
M. Lalonde: Vous vous souvenez que ce n'était pas moi.
M. Guay: Ce n'est jamais vous, mais...
M. Vaugeois: C'est de lui qu'on a augmenté le salaire.
M. Guay: II y a un jeune homme dont on vient d'augmenter le
salaire qui le demande souvent.
Une voix: L'indemnité!
M. Guay: Qui a l'air de trouver cela bien drôle.
M. Brassard: Qui a l'air de s'amuser drôlement.
M. Lalonde: Mon mandat, M. le Président, est restreint
à 20, mais j'accueille quand même l'ouverture.
M. Brassard: Bien, adoptons cet amendement du sixième et
j'en proposerai un autre.
M. Lalonde: Bon, alors, vous voulez voter sur cet
amendement-là du sixième?
Une voix: Bon, d'accord.
M. Lalonde: Vous le sous-amendez en disant: Lorsqu'une
commission...
M. Brassard: Je le sous-amenderais. C'est vrai. Je puis faire un
sous-amendement, n'est-ce pas?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
Motion de sous-amendement à l'article 8
M. Brassard: II se lirait comme suit: "Le quorum est
réduit au dixième lorsqu'une commission élue de
l'Assemblée siège en même temps que l'Assemblée ou
la commission plénière.
M. Guay: II s'agit de reprendre l'article 30 de la Loi sur la
Législature...
M. Brassard: Oui.
M. Guay: ... et de modifier les chiffres.
M. Lalonde: L'article 30 dit ce nombre.
M. Brassard: Oui, mais, dans l'article 30 de l'ancienne loi, on
fonctionnait avec des chiffres comme tels et non pas avec des...
M. Lalonde: Avec des nombres pour le quorum.
M. Brassard: Alors, c'est pourquoi je dis: Ce quorum est
réduit au dixième lorsqu'une commission élue de
l'Assemblée siège en même temps que l'Assemblée ou
la commission plénière.
Une voix: Pourriez-vous me l'écrire, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
c'est un à-peu-près, cela.
M. Brassard: Je vais vous l'écrire, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le sous-amendement du député de Lac-Saint-Jean est
adopté?
M. Lalonde: Le sous-amendement est
adopté sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
sous-amendement est adopté sur division. Est-ce que l'amendement tel que
sous-amendé est adopté?
M. Lalonde: Adopté, fatalement, c'est mon amendement! Il
ne change pas assez la nature de mon amendement pour que je l'adopte sur
division. Alors, adopté. Si je comprends bien, le résultat, c'est
que le quorum de l'Assemblée ou de sa commission plénière
est le sixième de ses membres, y compris le président; ce quorum
est réduit à...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Point-virgule?
M. Lalonde: Bien, je ne sais pas, si on copie l'article 30.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Point-8
virgule, d'accord. Ce quorum...
M. Lalonde: Ce quorum est réduit au dixième...
M. Brassard: ... quand une commission élue de
l'Assemblée siège en même temps que l'Assemblée ou
la commission plénière.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je vais
l'écrire, M. le député. "Ce quorum est...
Une voix: Non. "Ce nombre est réduit..."
M. Lalonde: Non. "Ce quorum..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "Ce
quorum est réduit...
M. Lalonde: "... au dixième..." Ce qui peut sous-entendre
"de ses membres".
M. Brassard: C'est peut-être mieux de le dire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "... au
dixième de ses membres..."
M. Lalonde: "... de ses membres..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
n'êtes pas obligé de rajouter.
M. Lalonde: Non, non. "... lorsqu'une commission
élue..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "...
lorsqu'une commission..."
M. Brassard: "... élue de l'Assemblée..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "...
lorsqu'une commission de l'Assemblée..."
M. Lalonde: Bien, ce n'est pas n'importe quelle commission. Il
peut y avoir des commissions spéciales.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): "...
siège..."
M. Brassard: C'est cela.
M. Vaugeois: ... lorsqu'une commission de l'Assemblée
siège. Autrement, on n'aura plus personne.
M. Lalonde: M. le Président, étant donné
qu'il est minuit, voulez-vous suspendre, parce que le concept de commission va
beaucoup changer? Quand la commission Bisaillon et la commission Charbonneau
siégeaient, on ne le savait pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
suspend l'article 8?
M. Lalonde: Elles siégeaient à Montréal,
quelque part, et on ne réduisait pas le quorum de 30 à 20.
C'étaient des commissions élues dont un avis est donné ou
une motion. Peut-être qu'on pourrait dire: Lorsqu'une commission... (24
heures)
Une voix: Permanente élue.
M. Lalonde: Cela ne serait peut-être pas exact. Je veux
dire une commission qui siège sur un ordre de l'Assemblée ou sur
un avis du leader. Ce ne seraient pas toutes les commissions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Nous
allons suspendre l'article 8.
M. Bertrand: Ce que le député veut dire, c'est que,
quand c'est une commission d'initiative parlementaire, par exemple, ce n'est
pas assimilable à une commission pour des lois.
M. Guay: Cela prend quand même des
députés.
M. Bertrand: Bien oui, c'est cela.
M. Vaugeois: II n'y a pas tellement de différence.
M. Guay: C'est de part et d'autre, d'ailleurs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Bon, il
est minuit. L'amendement avait été adopté, tel que
sous-amendé. Je comprends qu'il y a consentement unanime
pour qu'on retire tout cela et qu'on suspende l'article 8.
M. Lalonde: C'est seulement pour savoir comment on décrit
les commissions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord, on reviendra demain sur l'article 8.
M. Lalonde: Demain, oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
travaux de la commission de l'Assemblée nationale sont ajournés
sine die.
(Fin de la séance à 00 h 01)