Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Douze heures dix minutes)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Mesdames et messieurs, je déclare la séance de la
commission permanente de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation ouverte. Je rappelle le mandat qui est d'étudier le
projet de loi 69, Loi modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux.
Nous étions rendus à l'article 16.
M. Garon: On ne peut rien vous cacher, M. le
Président.
Des médicaments vétérinaires
(suite)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 16, 55.
1.
Alors, M. le ministre, on vous écoute si vous avez des
informations pertinentes.
M. Pagé: Certainement, M. le Président. J'ai
plusieurs remarques. Cependant, avant de commencer mon préambule,
j'aimerais vous faire part du contenu de la section IV. I.
M. le Président, je dois vous dire qu'on aborde une section
importante du projet de loi. C'est tout le volet des médicaments
vétérinaires, de i'ajout de médicaments à la
moulée. Les sections que nous abordons par l'étude de l'article
16 ont été longuement commentées par ceux et celles qui
ont témoigné la semaine dernière devant nous. J'ai fait
distribuer hier soir les amendements. Je suis prêt à aborder
l'étude de l'article 55. 1 en vous rappelant toutefois, M. le
Président, qu'il est possible que je demande de surseoir à
l'étude d'un article pour passer à un autre parce que - je ne
sais pas si cela est dû à la densité de la circulation sur
le chemin Sainte-Foy - les représentants de mon contentieux ne sont
point là. Je ne les vois pas. Les voici. Les représentants de
l'équipe sous-ministérielle ne sont point là non plus.
À l'article 55. 1, M. le Président, c'est la
définition de ce qu'est un prémélange
médicamenteux, lequel est composé d'un nutriment et d'un
médicament et est destiné à la fabrication
ultérieure d'un aliment médicamenteux. C'est l'encadrement qu'on
donne au prémélange et la définition de l'aliment comme
tel, lequel constitue une substance qui est destinée à être
utilisée sans transformation pour l'alimentation des animaux et
composée, entre autres, d'un prémélange ou d'un nutriment
ou d'un médicament, selon le cas.
À l'article 55. 2, on indique qu'"une personne ne peut vendre ou
fournir un médicament à moins d'être titulaire d'un permis
délivré à cette fin par le ministre et elle ne peut le
faire que sous forme d'un prémélange médicamenteux ou d'un
aliment médicamenteux. " On indique par cette disposition la
volonté ferme de notre gouvernement de s'assurer que les personnes et
sociétés, les entités qui, de par leurs activités,
s'occupent ou procèdent à la fabrication d'aliments
médicamenteux et de tels mélanges soient régies. C'est le
coeur même de cette section du projet de loi. On vient ainsi
régler la dualité qui existait comme suite de la loi
conférant des pouvoirs à l'Ordre des pharmaciens par rapport aux
autres dispositions des lois habilitantes et, notamment, en regard de la
coutume voulant que les meuniers aient pris une part importante de cette
responsabilité.
Alors, je suis prêt à procéder à leur
adoption, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions concernant l'article 55. 1?
M. Garon: À l'article 55. 1, l'Ordre des pharmaciens avait
suggéré une définition modifiée dans son
mémoire.
Je voulais demander au ministre si la proposition qui avait
été faite par l'Ordre des pharmaciens à l'article 55. 1,
qui suggérait la définition suivante: aliment
médicamenteux: un mélange de substances composé notamment
d'un nutriment et d'un médicament ou d'un prémélange
médicamenteux et présenté pour être
administré aux animaux sans transformation, dans un but
thérapeutique, préventif ou curatif, ainsi que pour des fins
de... Cela a été barré. ... diagnostic...
M. Pagé: Ou de stimulant de croissance.
M. Garon:... ou de stimulant de croissance. Alors, a-t-on
considéré cette proposition de l'Ordre des pharmaciens?
M. Pagé: On l'a étudiée.
M. Garon: Et puis?
M. Pagé: On l'a étudiée et on en vient
à la conclusion qu'il n'est pas opportun de donner suite à cette
proposition d'amendement, compte tenu qu'on pourrait détailler ou
préciser comme il le veut, mais dans plusieurs cas et de façon
bien différente, l'acte, la définition de ce qu'est un aliment
médicamenteux.
Comme le législateur n'est pas supposé parler pour ne rien
dire ou prévoir des dispositions inutiles - d'ailleurs, j'avais
formulé des réserves lorsqu'il nous en a parlé - on l'a
étudiée chez nous et on ne croit pas qu'il soit opportun
d'ajouter la disposition qui aurait pour effet de prévoir; et
présenté pour être administré aux animaux - c'est
certain que l'aliment médicamenteux est administré aux animaux,
c'est cela le coeur du problème - sans transformation, dans un but
thérapeutique, préventif ou curatif. C'est l'essence même
de la raison d'un ajout de médicament à des aliments. On a
regardé cela attentivement et on n'en vient pas à la conclusion
qu'il faille y aller dans le sens de cette représentation.
Les mots "aliment médicamenteux", on veut définir ce que
c'est en termes de contenu et non pas d'utilisation. La définition, par
essence, est de dire le plus clairement possible ce qu'est un aliment
médicamenteux. C'est ce qu'on fait par les dispositions prévues
à l'article 55. 1, telles que rédigées, alors que la
proposition de modification formulée par l'Ordre des pharmaciens
était d'ajouter à cette définition l'utilisation qui peut
en être faite. Il y a toute une gamme d'utilisations et on ne croit pas
que cela soit nécessaire.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Camden): L'article 55. 1 est
adopté. On passe maintenant à l'article 55. 2.
M. Pagé: M. le Président, 55. 2 est un article
important. Comme je vous l'indiquais tout à l'heure, cet article
prévoit qu'une personne ne peut vendre ou fournir un médicament
à moins d'être titulaire d'un permis. "Le titulaire de ce permis
ne peut vendre ou fournir un prémélange médicamenteux
qu'à un titulaire d'un permis visé au présent article ou
à celui visé à celui de l'article 55... "
Une voix:...
M. Pagé: Non, l'amendement est à l'article 55. 3.
"Le titulaire de ce permis peut toutefois préparer un
prémélange médicamenteux ou un aliment
médicamenteux. " L'article ne s'appliquera pas à une personne
habilitée à préparer, à vendre ou à fournir
un médicament en vertu de la Loi sur la pharmacie.
Alors, essentiellement, M. le Président...
M. Garon: Ce qui avait été demandé,
c'était d'enlever l'exception du quatrième alinéa...
M. Pagé: Du quatrième alinéa, oui.
M. Garon:... pour que les dispositions de la loi s'appliquent
aussi à des gens qui pourraient être membres de l'Ordre des
pharmaciens et de l'Ordre des médecins vétérinaires afin
qu'ils soient assujettis aux différentes dispositions de la loi eux
aussi, et pas seulement à la loi de leur ordre. C'était le
regroupement qui disait...
M. Pagé: Oui.
M. Garon: "Le regroupement n'est en principe aucunement
opposé à l'obligation de détenir des permis ni à ce
que les détenteurs de ces permis prévus au projet de loi 69
soient soumis à certains contrôles au niveau de la qualité
de leurs équipements et de leurs produits. Le regroupement trouve
cependant absolument nécessaire que toutes les personnes qui pourront
être impliquées dans la préparation d'un
prémélange médicamenteux et/ou d'un aliment
médicamenteux soient soumises au même contrôle de
qualité. En conséquence, il ne devrait pas être
prévu d'exemption en faveur des médecins
vétérinaires et des pharmaciens qui pourraient être
impliqués dans la préparation de tels produits. Le regroupement
tient à ajouter, à cet égard, qu'il ne met nullement en
cause l'éthique professionnelle, tant des pharmaciens que des
médecins vétérinaires, mais ces dernières
personnes, comme tous les autres détenteurs de permis, sont
dépendantes de leurs équipements et des résultats qu'elles
peuvent en obtenir. Le regroupement soumet que tous ceux qui peuvent être
impliqués dans la préparation de prémélanges
médicamenteux ou d'aliments médicamenteux devront être
assujettis à l'obtention d'un permis aussi sujet au contrôle
pouvant être attaché à chacun de ces permis. "
Cela a un certain bon sens, au fond. Le droit de pratique, c'est une
affaire, mais qu'ils soient assujettis aux mêmes dispositions que les
autres... Je ne comprends pas qu'ils aient demandé d'en être
exemptés. C'est évident qu'ils devraient non seulement être
assujettis à la loi, mais, au fond, ils devraient être plus
rigoureux que les autres. D'autant plus qu'aujourd'hui je ne pense pas que l'on
voit des pharmaciens pratiquer l'agriculture, mais on pourrait trouver des
vétérinaires; aujourd'hui, plusieurs agronomes sont cultivateurs
et ils devraient être
assujettis aux mêmes conditions que lea cultivateurs. Quand
quelqu'un est cultivateur, qu'il soit de n'importe quelle profession, il
devrait avoir les mêmes obligations. Les vétérinaires aussi
devraient avoir les mêmes obligations prévues dans la loi que les
autres, par exemple, au point de vue de toutes les conditions qui s'appliquent
à la qualité et à l'état de leur équipement.
On peut trouver le cas de vétérinaires qui seraient, en pratique,
propriétaires de commerce ou cultivateurs. Je ne vois pas trop l'objet
de cette exception. Il me semble que tout le monde serait plus heureux si l'on
sentait que tout le monde est sur un pied d'égalité.
M. Pagé: M. le Président, on a pris acte,
évidemment, de la demande ou de la proposition formulée par le
Regroupement professionnel en santé animale qui a témoigné
devant nous. Il ne nous apparaît toutefois pas opportun de soumettre les
pharmaciens et les médecins vétérinaires qui sont
visés par l'exception prévue à l'article 55. 2,
quatrième alinéa... On doit retenir que ces professionnels sont
autorisés, dans le cas des pharmaciens à préparer et
à vendre des aliments médicamenteux et, dans le cas des
médecins vétérinaires, à vendre des aliments
médicamenteux et non à en préparer. Il faut lire les
dispositions de cet alinéa avec le règlement du code de
déontologie de ces professionnels. À l'article 3. 01. 01: Avant
d'accepter un mandat, le médecin vétérinaire doit tenir
compte des limites de ses connaissances ainsi que des moyens dont il dispose.
Le pharmacien doit s'abstenir de faire des omissions ou des actes contraires
aux normes professionnelles actuelles et aux données actuelles de la
science. Avant de dispenser un service professionnel, le pharmacien doit tenir
compte des limites -même chose - de ses connaissances, etc. On pourrait
envisager que le code de déontologie de ces professions soit
modifié afin que le médecin vétérinaire et le
pharmacien soient soumis aux normes d'opération prévues au projet
de loi et aux règlements. Là-dessus, M. le Président, nous
sommes en communication avec le ministre responsable de l'Office des
professions, l'honorable député d'Argenteuil.
Le député de Lévis, hier, et à juste titre
d'ailleurs, s'interrogeait sur le caractère, l'aspect assez exorbitant
de la paperasse des contrôles, des permis, etc. Évidemment, ce
sont des professionnels qui ont à poser des actes de vente, de
prescription et de préparation d'aliments médicamenteux. Ces
professionnels sont régis par des lois. Ces professionnels sont
régis par un code de déontologie. Ces professionnels ont une
compétence qui est reconnue.
M. Garon: Le code de déontologie est souvent moins
sévère que les dispositions que l'on va trouver dans ce projet de
loi. II y a souvent des dispositions où les conflits
d'intérêts... Il y a toutes sortes de choses dans les codes de
déontologie des ordres professionnels; ils sont plus ou moins
précis et plus ou moins exigeants. Il y a des dispositions dans cette
loi qui vont sûrement être aussi exigeantes et peut-être
même plus exigeantes pour les cultivateurs que le code professionnel ne
va l'être pour le professionnel. Il me semble que le professionnel
devrait être au moins assujetti aux mêmes conditions que
l'éleveur. Cela devrait être tellement automatique...
M. Pagé: Quand te député de Lévis
s'interroge sur l'opportunité de maintenir cette disposition, est-ce
qu'il se réfère strictement et uniquement au cas où un
vétérinaire serait producteur agricole?
M. Garon: Non. M. Pagé: Non.
M. Garon: Non, c'est parce que je ne me...
M. Pagé: Pour un tel cas, il faudrait un permis de toute
façon...
M. Garon:... réfère pas seulement...
M. Pagé:... parce qu'en vertu de sa loi il n'a pas le
droit de préparer un médicament.
M. Garon: Je ne me réfère pas seulement au permis.
Je comprends que, si on veut éviter le permis, on a mis cela là.
Mais il n'y a pas seulement cela. Il y a une foule d'obligations qui vont avec
le permis et qu'il faut respecter. Par l'exemption qu'on met au
quatrième alinéa, on évite les permis et on évite
toutes les obligations qui vont avec le permis. Je trouve que ce n'est pas
correct. Qu'on ait voulu éviter le permis, c'est une affaire. Mais,
là, ce sont toutes les obligations. Celui qui est détenteur d'un
permis, pour maintenir celui-ci, a toute une série d'obligations qu'il
doit suivre et auxquelles le professionnel ne sera pas assujetti. Cela
m'apparaît...
M. Pagé: Dans le cas d'un vétérinaire, il
est un professionnel de la santé animale, il ne s'improvisera pas
vétérinaire demain matin.
M. Garon: Oui, mais la Loi sur les médecins
vétérinaires...
M. Pagé: Oui.
M. Garon:... de même que leur code de
déontologie ne prévoient pas tout un ensemble de
règles pour la protection sanitaire des animaux. Au point de vue de son
code de déontologie, le vétérinaire se trouve assujetti
à certaines obligations, mais ce ne sont pas des obligations qui ont un
caractère de précision comme toutes les obligations comprises
dans la Loi sur la protection sanitaire des animaux. Il me semble que les
professionnels devraient s'assujettir eux-mêmes aux obligations
auxquelles leurs clients sont assujettis. On crée deux classes de
citoyens: ceux qui sont assujettis aux règles et ceux qui ne le sont pas
nécessairement, parce qu'ils sont professionnels. Je ne voudrais pas que
vous pensiez que les professionnels font partie de la Sainte Trinité. Il
y a des cultivateurs qui sont plus exigeants vis-à-vis de leur troupeau
que les professionnels ne le sont. Je pense qu'il serait bon - je ne renverrai
pas à l'aspect permis, ce n'est pas cela que j'ai à l'esprit...
En faisant cette exception ou en disant que le présent article ne
s'applique pas à une personne habilitée à préparer,
à vendre ou à fournir un médicament en vertu de la Loi sur
la pharmacie ou de la Loi sur les médecins vétérinaires,
je vais vous dire une chose: L'Ordre des pharmaciens, par rapport à la
médecine vétérinaire ou à la protection sanitaire
des animaux, je suis persuadé qu'il n'y a pas un mot dans son code de
déontologie et dans sa loi constitutive sur le sujet. C'est la
même chose pour les vétérinaires. Je suis persuadé
qu'il n'y a pas grand-chose sur la protection sanitaire des animaux au sens
où on l'entend dans cette loi-là.
Il faudrait que les gens qui vont pratiquer dans ce domaine soient
assujettis aux mêmes règles; autrement, il y a quelque chose qui
ne va pas là. J'entends souvent cela, on dit: C'est un professionnel, on
n'a pas besoin de vérifier, c'est un professionnel. Aujourd'hui, un
professionnel, c'est un citoyen comme un autre. Je peux vous dire que, dans le
domaine agricole, il y a des cultivateurs, il y a des techniciens et il y a des
professionnels mais, dans bien des cas, je ne gagerais pas sur le plus
compétent. II m'apparaît que le professionnel lui-même doit
être assujetti, au moins, aux mêmes règles que le monde qui
l'entoure. Il va pratiquer dans le même domaine. Je comprends qu'on a
voulu éviter le permis mais, en évitant le permis, il y a des
conséquences. On sort le professionnel du système de
contrôle. Je crois qu'il faut le garder dans le système de
contrôle. Autrement, c'est exclure toute une catégorie de gens...
Être professionnel, cela ne donne pas l'état de pureté de
façon éternelle. Ce n'est pas parce que tu as passé tes
examens à l'université et que tu as le permis pour pratiquer la
médecine vétérinaire ou être pharmacien que tu es en
état de grâce permanent. Il me semble que ces gens devraient
être assujettis aux mêmes conditions que les autres. Qu'ils
obtiennent leur permis quasi automatiquement, je ne suis pas prêt
à nier cela, si c'est cela que j'ai compris. Qu'ils aient leur permis de
façon automatique, mais il faut qu'en ayant le permis ils soient
assujettis à toutes les obligations auxquelles est obligé un
détenteur de permis. (12 h 30)
Je ne sais pas si je marque bien le point que je veux indiquer. Le
regroupement, vous savez, il l'a dit et il voyait cela d'une façon
naturelle; je pense que cela ferait un meilleur climat aussi si tous les gens
se sentaient assujettis, les uns et les autres, aux mêmes obligations.
J'aurais tendance à présenter un amendement ici qui aurait pour
effet d'abroger le quatrième alinéa de l'article 55. Je
présenterais un amendement à cet effet.
M. Pagé: M. le Président, le député a
évoqué qu'il aurait tendance. Est-ce que vous le présentez
ou...
M. Garon: II faut le faire.
M. Pagé: Tendez-vous ou ne tendez-vous pas?
Déposez-vous ou ne déposez-vous pas?
M. Garon: Je ne tenais pas à le présenter
moi-même en particulier...
M. Pagé: À défaut.
Motion d'amendement proposant
de biffer le 4° paragraphe
de l'article 55. 2
M. Garon:... mais je vois bien que personne ne bouge, alors, je
vais le présenter. Je suggère qu'on abroge... Ce n'est
peut-être pas la seule formulation, mais je vais proposer d'abroger le
quatrième alinéa de l'article 55. 2. Est-ce correct? Est-ce
clair?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55.
2?
M. Garon: En fait, vous êtes à l'article 55. 3.
C'est le quatrième alinéa de 55. 2.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le quatrième
alinéa.
M. Garon: L'article se lit: "Le présent article ne
s'applique pas à une personne habilitée à préparer,
à vendre ou à fournir un médicament en vertu de la Loi sur
la pharmacie... "
M. Pagé: C'est l'article 55. 2.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est cela,
l'article 55. 2, mais le dernier paragraphe.
M. Garon: Le dernier paragraphe. M. Pagé: Le paragraphe
quatrième.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II n'y a pas de
numéro. En tout cas, c'est le dernier.
M. Garon: C'est le quatrième.
M. Pagé: Comme il vient après le troisième,
il y a de très fortes chances que ce soit le quatrième.
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II n'est pas
numéroté, mais il est là. Il se lirait comme... On vous
écoute, maître.
M. Garon: L'amendement propose qu'à l'article 55. 2 le
quatrième paragraphe soit biffé, lequel se lit ainsi: "Le
présent article ne s'applique pas à une personne habilitée
à préparer, à vendre ou à fournir un
médicament en vertu de la Loi sur la pharmacie... ou de la Loi sur les
médecins vétérinaires... selon le cas".
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors...
M. Pagé: M. le Président, j'ai eu l'occasion
d'indiquer tout à l'heure...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je pourrais dire
une chose.
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement...
M. Pagé: Est recevable.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... est recevable.
Je vous écoute, M. le ministre...
M. Pagé: L'amendement étant recevable, M. le
Président...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... vous avez des
remarques.
M. Pagé:... j'ai indiqué tout à l'heure que
je comprenais l'inquiétude du Regroupement professionnel en santé
animale qui a témoigné devant nous la semaine dernière et
qui souhaiterait que tout vétérinaire ou pharmacien
désireux de s'inscrire et de participer au vécu de cette loi, en
regard de l'ajout d'aliments médicamenteux, notamment, soit aussi soumis
à l'obtention d'un permis.
Je reviens à l'argumentation initiale que j'ai fait valoir,
à savoir que ces professionnels - il faut que je les qualifie ainsi,
malgré les réserves, que je ne rejette pas du revers de la main,
que formule le député de Lévis - sont régis par des
lois. Ces lois convient ces professionnels à poser leurs actes selon
certains paramètres de qualité, de compétence, de
jugement, etc.
J'ai clairement, de plus, indiqué que ces professionnels sont
autorisés, pour le cas du pharmacien, à préparer et
à vendre des aliments médicamenteux - pour le cas du
médecin vétérinaire, à vendre des aliments
médicamenteux. Le député se réfère à
la possibilité qu'un de ces professionnels soit producteur agricole,
qu'il ait lui-même son "mix-mill" et qu'il procède à
l'ajout de médicaments aux aliments consommés par son cheptel,
qu'il n'ait pas besoin de permis. À ce moment-ci, dans le cas de la ou
du vétérinaire qui serait producteur ou productrice agricole et
qui poserait un tel acte, cette personne devrait détenir un permis de
toute façon parce que la loi n'autorise pas le vétérinaire
à préparer des alimenta, mais à en vendre et à en
prescrire. Le député de Lévis, j'ai sensibilisé les
députés de cette commission au fait que ces professionnels ont
à poser des actes, à agir en vertu d'un code de
déontologie. Celui-ci n'est peut-être pas très
développé dans le cas des pharmaciens concernant l'acte du
pharmacien touchant l'ajout de médicaments à des aliments.
Cependant, comme j'en ai fait part tout à l'heure, je suis en
communication avec l'honorable député d'Argenteuil, qui est le
ministre responsable de l'application du Code des professions. Il est
très probable que des révisions ou des précisions pourront
être ajoutées éventuellement. Premier motif.
Deuxième motif, je voudrais sécuriser aussi les membres de cette
commission en leur disant que même le vétérinaire ne peut
pas prescrire des médicaments pour ses propres animaux. Cela est dans le
code de déontologie. C'est un exemple bien concret.
L'autre argument et l'autre élément, c'est que ce sont des
professionnels. Nous reconnaissons évidemment leur champ de
compétence et on les soustrait à l'obligation de détenir
un tel permis afin d'éviter, comme plusieurs des deux côtés
de la Chambre le souhaitent régulièrement, la paperasse, les
contrôles, etc., lesquels contrôles sont exercés d'autres
façons, cela va de soi. Il faut quand même faire
référence à un élément qui n'est
peut-être pas dans le libellé ici, mais qui est présent.
Vous savez, peu importe la personne qui pose un acte dans le cadre de son
travail, cette personne doit, dans son intérêt, dans
l'intérêt
des clients, dans l'intérêt de ceux qui sont susceptibles
de consommer son acte, "le faire" - entre guillemets - avec le plus grand
professionnalisme possible.
Je vais donner un exemple bien concret. Ici, en cette Chambre, on a
l'immunité parlementaire. Cela permet à un député
de ne pas être poursuivi pour des propos qu'il tient dans le cadre d'un
débat. Cela veut dire quoi concrètement? C'est définitif
que si on poussait cela à l'extrême, on pourrait dire que les
députés peuvent dire n'importe quoi, soulever n'importe quoi, sur
n'importe quel sujet car ils ne peuvent pas être poursuivis. Mais la
personne qui bénéficie d'un tel droit, sans qu'il y ait un code
de déontologie applicable au député, sait pertinemment que
ce droit doit être utilisé avec jugement, discernement; sinon,
c'est la crédibilité de l'ensemble de l'institution qui en
souffrirait.
Je vais faire référence à ceux qui sont dans le
domaine des communications, ceux qui participent à des émissions
- ceux qu'on appelle les "morning men" - de radio ou de
télévision. Ces gens n'ont pas de code de déontologie,
mais ils savent pertinemment qu'ils doivent encadrer leurs propos sous un
commun dénominateur qui est la responsabilité qu'ils ont comme
personne, sans qu'il y ait un code de déontologie et sans qu'il y ait
une loi.
Nous faisons affaire ici avec des professionnels de la santé, des
gens qui ont intérêt à ce que les aliments - parce que
c'est cela, finalement, le but de la démarche - consommés par
notre cheptel et auxquels on ajoute des médicaments répondent aux
normes normales, usuelles de la pratique de l'art, du métier, de la
profession. Ces gens n'ont pas d'intérêt évidemment, parce
qu'ils ne sont pas détenteurs d'un permis, à nager à
contre-courant, à aller à rencontre des objectifs poursuivis par
le législateur dans l'adoption de cette loi. C'est pourquoi, à
regret, j'en conviens, je devrai voter contre l'amendement du
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, M. le
député de Lévis, je vous écoute.
M. Garon: Je voudrais présenter un amendement qui parle
d'une certaine formulation. Ce que j'ai à l'idée - il est
possible qu'un autre amendement plus précis fasse davantage l'affaire -
ce que je veux dire au fond c'est que, sans être obligée de
détenir le permis exigé par le présent article, une
personne habilitée à préparer, a vendre, à fournir
un médicament en vertu de la Loi sur la pharmacie ou de la Loi sur les
médecins vétérinaires, selon le cas, devrait être
assujettie aux mêmes obligations que si elle était
détentrice de ce permis. Autre- ment, il serait anormal qu'un
professionnel, parce que la loi constitutive de sa corporation, son code de
déontologie n'en parle pas, se trouve devant un vide juridique, ne soit
pas assujetti dans le cadre de sa profession et soit libéré des
obligations de la loi par cette disposition. Cela m'apparatt
complètement anormal. Il faut arrêter de prendre les
professionnels pour des gens qui ne font jamais de fautes, qui sont parfaits.
Ce n'est pas exact. C'est une vieille conception du XIXe siècle
où on disait qu'un professionnel, voyez-vous, c'est quasiment issu de la
cuisse de Jupiter. Un professionnel, c'est un homme comme un autre qui a fait
des études plus poussées, mais qui doit être assujetti aux
dispositions de la loi comme les autres.
Une voix:...
M. Garon: Non, non. On vérifiera. Pour l'Ordre des
pharmaciens, on ne trouve pas de disposition sur la protection sanitaire des
animaux comme on en trouve dans cette loi et comme on va en trouver dans les
règlements. On ne trouve pas ça. On ne trouve pas dans le code de
déontologie de la médecine de vétérinaire toutes
les obligations qu'on trouve dans la Loi sur la protection sanitaire des
animaux. Qu'on veuille faire un amendement - cela ne me fait rien que
l'amendement vienne du ministre - pour dire que celui qui est habilité
à préparer, à vendre, à fournir un
médicament en vertu de la Loi sur la pharmacie ou de la Loi sur les
médecins vétérinaires, selon le cas, n'a pas besoin du
permis prévu à l'article 55. 2, mais qu'il soit assujetti
à toutes les obligations prévues par la loi et les
règlements pour ce permis, comme s'il en avait un, c'est correct. Ce
n'est pas l'affaire de faire de la paperasse, mais il faut que le
vétérinaire ou le pharmacien qui va pratiquer, préparer,
vendre ou fournir des médicaments aux animaux, soit assujetti aux
mêmes dispositions, surtout dans le cadre de cette loi. Je pense que ce
serait irresponsable de ne pas le faire.
Je pense qu'il va y avoir des médecins vétérinaires
qui vont travailler pour des compagnies, qui vont être des
employés de la compagnie tout en étant des professionnels dans le
cadre de leur compagnie. Il va falloir qu'ils soient assujettis, autrement, il
va y avoir des pressions très fortes occasionnellement de la part des
compagnies ou d'autres personnes parce que les intérêts
pécuniaires qu'on trouve dans ces pratiques sont considérables.
Il me semble qu'il est important que ces personnes... Autrement, il va y avoir
des problèmes, il va y avoir des professionnels, il va y avoir des
techniciens, des éleveurs, des employés, et les médecins
vétérinaires n'auront pas de permis. Leur loi constitutive ne les
oblige pas à faire tout ce
qu'il y a là-dedans. On peut vérifier dans la Loi sur les
médecins vétérinaires, ou la Loi sur la pharmacie, on n'y
trouve pas ces dispositions. Je pense que l'ensemble des
vétérinaires et des pharmaciens qui vont travailler dans ce
domaine vont être soucieux de faire en sorte que les exigences de la Loi
sur la protection sanitaire des animaux soient présentes, soient
appliquées. Mais il peut y en avoir un certain nombre qui ne seront pas
particulièrement vigilants, d'autant plus que les sources de conflits
d'intérêts peuvent être très nombreuses.
Je sais, et ce n'est pas anormal, cela a été
mentionné au cours d'une commission parlementaire, je l'ai appris dans
des entrevues, que plusieurs grandes entreprises ont engagé un certain
nombre de médecins vétérinaires pour faire des
ordonnances. Vous savez, comme médecin vétérinaire, on
peut être plus "prescriveux" que d'autres, on peut croire aux
médicaments plus que d'autres. Si on regarde actuellement dans la
pratique de la médecine, les débats qu'il y a sur la pratique de
la médecine humaine où certains trouvent qu'il y a des praticiens
qui sont trop portés sur les médicaments, d'autres moins
portés sur les médicaments...
M. Pagé: M. le Président, je m'excuse, à cet
article, on ne parle pas de l'ordonnance des médicaments, on parle de la
préparation d'aliments médicamenteux...
M. Garon: Je le sais, c'est ça. (12 h 45)
M. Pagé:... et l'exemple que vous donnez, M. le
député, si vous permettez un commentaire... L'objectif du projet
de loi, c'est de contrôler les aliments consommés ou
préparés pour la consommation des animaux. C'est ça. Il
n'y a rien qui va empêcher, malgré le fait qu'on ne soumette pas
ces deux professionnels à l'obligation d'obtenir un permis dans la
majorité des cas, sauf le cas auquel j'ai référé
tantôt, il n'y a rien qui va empêcher le contrôle des
aliments pour les animaux par les services du ministère sur les
préparations de tels médicaments, de tels ajouts. Les services du
ministère vont continuer à contrôler. Le
député donnait l'exemple des vétérinaires qui
travaillent pour les entreprises. Prenons l'intégrateur qui a un
vétérinaire à son service, qui procède à des
actes de mélange. L'intégrateur devra détenir un permis.
Si c'est le vétérinaire qui est propriétaire, par exemple
de la meunerie, il devra détenir un permis.
M. Garon: Pourquoi?
M. Pagé: Parce qu'en vertu de la loi, il n'a pas le droit
de préparer des aliments médicamenteux, le
vétérinaire.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: Dans la Loi sur les médecins
vétérinaires.
M. Garon: Mais non. M. Pagé: Bien oui.
M. Garon: Un instant. Le présent article ne s'applique pas
à une personne habilitée à préparer, à
vendre ou à fournir un médicament en vertu de la Loi sur la
pharmacie, de la Loi sur les médecins vétérinaires. On ne
dit pas: Est-ce que les médecins vétérinaires ont le droit
de préparer des aliments médicamenteux? On dit: La personne qui
est habilitée à préparer, à vendre ou à
fournir un médicament en vertu de la Loi sur les médecins
vétérinaires va pouvoir le faire.
M. Pagé: Oui, mais la loi sur...
M. Garon: Sans permis. Oh! cela va beaucoup plus loin que
cela.
M. Pagé: M. le Président, je m'excuse.
M. Garon: Le fait de pouvoir pratiquer la médecine
vétérinaire, si on veut, "habilitée à
préparer, à vendre ou à fournir un médicament", ce
ne sera plus assujetti au présent article.
M. Pagé: Le vétérinaire va continuer
d'être assujetti aux dispositions de la loi qui régit son acte
professionnel.
M. Garon: Oui.
M. Pagés Dans la Loi sur les médecins
vétérinaires, à l'article 23, tout médecin
vétérinaire est autorisé à utiliser les
médicaments, les substances et les appareils dont il peut avoir besoin
dans l'exercice de sa profession de même qu'administrer les
médicaments aux animaux et à vendre des médicaments
utilisés pour soigner les animaux.
M. Garon: C'est cela.
M. Pagé: II n'a pas le droit d'en préparer.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: II n'a pas le droit d'en préparer. Il est
autorisé à en utiliser, il est autorisé à en
vendre, mais il n'a pas le droit d'en préparer.
M. Garon: Oui!
M. Pagé: II n'y a pas de Oui! M. le Président,
c'est clair. Le pharmacien, lui, a le droit d'en préparer en vertu de sa
loi.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Et il a le droit d'en vendre. Vous donniez
tantôt l'exemple du médecin vétérinaire qui
travaille pour une meunerie, intégrateur, ils ont un "mix mill", etc.,
cela lui prend un permis. Ce n'est pas parce qu'il y aurait un
vétérinaire à l'emploi du propriétaire qu'il n'aura
pas besoin de permis. Bien au contraire, ils vont devoir détenir un
permis. Le volet pour lequel le vétérinaire n'aura pas besoin de
permis, c'est le volet prescription dans le cadre des dispositions habilitantes
que lui confère la loi régissant sa profession. Pour moi, en tout
cas, c'est clair.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Prévost.
M. Forget: M. le Président, voici ma question, parce que
j'ai de la difficulté à comprendre. Les
vétérinaires n'auront pas le droit de préparer les
médicaments comme tels. Il va falloir à tout prix que ce soit un
pharmacien.
M. Pagé: Ou un meunier, avec un permis.
M. Forget: Le vétérinaire aura le droit de faire
des mélanges aussi ou s'il faut à tout prix que ce soit le
pharmacien qui fasse les mélanges.
M. Pagé: Le vétérinaire est habilité
à prescrire, à vendre, et s'il veut préparer, il lui
faudra un permis comme les autres.
M. Forget: Au même titre que le pharmacien.
M. Pagé: Non. Le pharmacien, en vertu de sa loi, a le
droit de préparer.
M. Forget: En réalité, les pharmaciens...
M. Pagé: En vertu de la loi sur les apothicaires.
M. Forget: Par contre, les pharmaciens, ce sera tout à
fait nouveau parce qu'ils ne se sont jamais impliqués
là-dedans.
M. Pagé: Je sais.
M. Forget: Dans la préparation de médicaments pour
animaux comme tels. Pour les petits animaux, d'accord, mais pour les gros
animaux, jamais. En réalité, cela peut devenir
compliqué.
M. Pagé: Oui, mais on règle ce problème par
l'obtention d'un permis au meunier. Ce que les meuniers faisaient depuis
plusieurs années, c'était - entre parenthèses - non
conforme aux dispositions de la loi et c'est pourquoi il y a eu un moratoire.
Les meuniers pourront continuer à préparer des
médicaments, à faire des mélanges, à vendre leur
moulée avec des ajouts de médicaments, etc. Mais cela devra
être à la suite d'une prescription qui vient d'un pharmacien.
Une voix: Qui peut venir du vétérinaire aussi.
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Attendez un peu.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, j'ai indiqué tout
à l'heure que je suis en communication avec mon collègue de
l'Éducation et responsable de la loi de l'Office des professions pour
m'assurer que, dans les meilleurs délais, on puisse avoir un code de
déontologie qui contienne des dispositions particulières de
l'acte que pourra poser un pharmacien en regard de l'ajout de
médicaments dans les aliments et que cela soit aussi
détaillé, que cela devienne aussi sévère que cela
peut l'être pour les meuniers, et c'est normal.
M. Garon: Je ne sais pas là, mais j'ai la Loi sur les
médecins vétérinaires devant moi: "Constitue l'exercice de
la médecine vétérinaire tout acte qui a pour objet de
donner des consultations vétérinaires, de faire des examens
pathologiques d'animaux, d'établir des diagnostics
vétérinaires écoutez bien! - de prescrire des
médicaments pour animaux, de pratiquer des interventions chirurgicales
vétérinaires, de traiter des affections médicales
vétérinaires en faisant usage de procédés
mécaniques, physiques, chimiques, biologiques ou
radiothérapiques... " Qu'est-ce que c'est, faire usage d'un
procédé chimique? Utiliser des médicaments, ce sont des
produits chimiques.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre.
M. Pagé: Ce qu'on veut dire par là...
M. Garon: II a le droit de traiter des affections
médicales...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre.
M. Pagé: II a le droit de donner des
pilules, mais il n'a pas le droit d'en préparer.
Une voix: C'est cela.
M. Garon: D'utiliser des procédés chimiques ou
biologiques...
Une voix: II ne les fabrique pas.
M. Garon: Il n'a pas besoin de les fabriquer, il n'a qu'à
dire: Faites un mélange de tant d'onces de tel produit dans tant de
livres de moulée et donnez cela à vos animaux. C'est de cela au
fond qu'il s'agit. On dit que le présent article ne s'applique pas
à une personne habilitée à préparer, à
vendre ou à fournir un médicament en vertu de la Loi sur la
pharmacie ou de la Loi sur les médecins vétérinaires. On
ne dit pas: une personne habilitée à préparer, à
vendre "et" à fournir un médicament, on dit que, si on est
habilité à faire l'un ou l'autre en vertu de telle ou telle loi,
on n'est pas assujetti à la présente loi. Que dit le
présent article de la loi? Il dit qu'une personne ne peut vendre ou
fournir des médicaments à moins d'être titulaire d'un
permis et ne peut vendre ou fournir un prémélange
médicamenteux qu'à un titulaire d'un permis visé au
présent article ou à celui visé à l'article 55. 3.
Le présent article exempte les vétérinaires. On ne dit pas
que les médecins vétérinaires doivent l'avoir dans leur
loi, on dit que le titulaire de ce permis ne peut vendre ou fournir un
prémélange médicamenteux qu'à un titulaire d'un
permis visé au présent article.
M. Pagé: M. le Président, si on prend le
présent article 7...
M. Garon: Si on lit tout cela, on dit tout simplement que, si
vous êtes vétérinaire en vertu de la loi, vous n'êtes
pas assujetti à l'article. Qu'est-ce que cet article comprend? C'est une
interdiction de pratiquer, à moins d'être exempté. Si vous
êtes exempté, vous avez la permission de pratiquer, ce qui est
prévu dans l'article 55. 2. En tout cas, cela m'apparaît
très clair. II n'y a pas ce lien complet dont on parle actuellement que,
parce que la Loi sur les médecins vétérinaires ne
prévoit pas la préparation comme telle d'un mélange
médicamenteux... Ce n'est pas ce que l'article 55. 2 dit. Il fait
l'obligation... On dit: Tu ne peux pas vendre ou fournir un médicament,
tu ne peux pas vendre ou fournir un prémélange
médicamenteux à moins d'être titulaire d'un permis, mais on
dit que si vous êtes un médecin vétérinaire, vous
n'en avez pas besoin. C'est tout ce que cela dit.
M. Pagé: M. le Président, je peux intervenir?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, je vous
écoute, M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, le député
de Lévis prend l'article 7 de la Loi des médecins
vétérinaires où il est dit - et c'est vrai: "Constitue
l'exercice de la médecine vétérinaire tout acte qui a pour
objet de donner des consultations vétérinaires, de faire des
examens pathologiques d'animaux, d'établir des diagnostics
vétérinaires, de prescrire des médicaments pour animaux
-tout comme le médecin a le droit à des actes analogues, mais
pour des personnes humaines - de pratiquer des interventions chirurgicales
vétérinaires, de traiter des affections médicales
vétérinaires en faisant usage de procédés
mécaniques... " Un procédé mécanique, cela peut
être l'hydrothérapie; un procédé physique, cela peut
être des massages; un procédé chimique, cela peut
être des pilules. On ne la prépare pas, on la prescrit et on
l'administre. Des procédés biologiques, cela peut être des
vaccins. On ne prépare pas le vaccin, on l'administre à l'animal.
La radiothérapie, cela peut être l'usage de rayons X pour voir ce
que l'animal a comme problème. Cela exclut tout cela: la
préparation des médicaments. L'essentiel du projet de loi, de ces
dispositions à cette section IV. l, c'est de s'assurer du contrôle
qualitatif et quantitatif de la préparation des médicaments. Il
n'a pas à en préparer. Il n'a pas le droit d'en préparer,
en vertu de sa loi. Il faut lire l'article 7 avec l'article 23 qui dit: "Tout
médecin vétérinaire est autorisé à utiliser
les médicaments... " - il Ies utilise; il ne les prépare pas - et
à la dernière ligne: "et à vendre des médicaments
utilisés pour soigner des animaux. " Il n'en prépare pas non
plus. Je ne comprends pas le débat de ce matin.
M. Garon: Je comprends un peu.
M. Pagé: M. le Président, je veux être bien
clair. Si la stratégie du député de Lévis - je n'ai
pas l'intention de passer la journée à faire des questions de
règlement - c'est de prendre tout ce qui a été
proposé et de faire des amendements, qu'il me le dise!
M. Garon: Non, non.
M. Pagé: Je m'excuse. Légiférer, c'est juger
des propositions qui nous sont faites, les analyser et décider. Je vous
ai indiqué que des suites qui seront données à certaines
des recommandations qui ont été formulées. Consulter, cela
ne veut pas dire: Faites n'importe quoi, dites-nous n'importe quoi et on va
écrire n'importe quoi. Je m'excuse, ce n'est pas cela.
M. Garon: Non, on n'a pas fait cela non plus.
M. Pagé: Là-dessus, M. le Président, il est
13 heures, j'ai des rendez-vous à mon bureau et on reviendra
tantôt, de 15 heures jusqu'à 18 heures.
M. Perron: II n'est pas 15 heures encore, de toute
façon.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Duplessis, je vous écoute.
M. Perron: M. le Président, autant le ministre et son
groupe parlementaire ministériel ont le droit de regarder attentivement
chacune des propositions qui ont été faites par les groupes,
autant les membres de l'Opposition ont le droit de faire exactement la
même chose. On vit dans une démocratie et on est capable de
prendre des décisions, de notre côté autant que de votre
côté. S'il y a des amendements auxquels on croit, je ne vois pas
pourquoi on ne les apporterait pas. Je ne vois pas pourquoi on n'en discuterait
pas.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, M. le
député de Duplessis, il est évident que...
M. Pagé: Nos interprétations sont
différentes sur la portée des dispositions du paragraphe.
M. Perron: Oui, mais on en a le droit, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II est
évident que vous avez le droit de faire des amendements.
M. Pagé: Je ne vous enlève pas ce droit. Je vous
demande si c'est là, votre stratégie.
M. Perron: On a le droit de l'interpréter
différemment du ministre.
M. Pagé: Ayez donc au moins la délicatesse de nous
le dire!
M. Perron: Bien, on le dit, justement. M. Pagé:
Parfaît!
M. Garon: M. le Président, je ferai remarquer au ministre
que, quand on a étudié la loi sur les jeunes agriculteurs,
à l'article 16, je disais aussi, à la commission parlementaire,
que cela prendrait d'autres amendements, que n'était pas suffisant celui
qu'il apportait. Il a nié cela dur comme fer. Il m'a traité de
"filibuster", etc. Mais, quatre heures plus tard, lors de l'étude des
crédits supplémentaires, il a dit qu'il apporterait un amendement
additionnel à l'article 16 de la Loi favorisant la mise en valeur des
exploitations agricoles. Entretemps, les conseillers du ministre ont dû
lui dire: Le député de Lévis a raison.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Alors, si
vous voulez bien, messieurs, on va suspendre.
M. Pagé: M. le Président, si le
député de Lévis veut jouer ce jeu-là, de s'envoyer
des louanges et de l'encens...
M. Garon: Je ne m'envoie pas de louanges!
M. Pagé: Envoyez-vous-enî Écoutez, ce n'est
pas cela qui va m'empêcher de dormir.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Maintenant, il est
13 heures. Nous suspendons nos travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
(Reprise à 15 h 7)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Je déclare la séance de la commission de l'agriculture,
des pêcheries et de l'alimentation ouverte. Nous étions rendus ce
matin à l'article 55. 2 avec un amendement du député de
Lévis, lequel se lisait comme suit: "Que le quatrième paragraphe
de l'article 55. 2, introduit par l'article 16, soit biffé".
Est-ce qu'il y a des interventions concernant cet article? Sommes-nous
prêts à le mettre aux voix, s'il n'y a pas d'intervention?
M. Garon: M. le Président, ce matin, on avait mené
un peu le débat pour mentionner qu'il serait normal que ceux qui sont
dans la vente ou la fourniture d'un prémélange
médicamenteux ou d'un aliment médicamenteux soient assujettis aux
obligations prévues par la toi, même si, pour éviter des
papiers administratifs, les médecins vétérinaires et les
pharmaciens étaient exemptés de l'application de cet article.
J'ai présenté un amendement pour que, à des fins
administratives, il soit toujours plus facile de connaître ceux qui
préparent, vendent ou fournissent des aliments ou des
prémélanges médicamenteux, car on sait qui il faut
surveiller. C'est pourquoi, dans un premier temps, j'ai présenté
un amendement pour que ces gens ne soient pas exemptés de l'application
de l'article et pour que tous -cela répondait à un voeu du
regroupement
professionnel en santé animale qui disait qu'on ne devait pas
prévoir d'exemption pour les médecins vétérinaires
et les pharmaciens qui pourraient faire la préparation de tels produits
- soient égaux devant la loi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville}: Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
M. Pagé: Je demande le vote, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le vote est
demandé. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Pagé: Rejeté, M. le Président. Une
voix: Adopté. M. Garon: On vote.
Le Président (M. Tremblay, Iberville}: On vote. Alors, M.
le secrétaire, appelle-le vote.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbintère)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Contre.
Le Secrétaire: M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Contre, M, le Président.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Iberville)?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Contre.
Le Secrétaire: M. Blais (Terrebonne)? M. Blais: Pour.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)? M. Garon:
Pour.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement est
rejeté.
M. Garon: J'ai compris que le ministre avait comme argument qu'il
ne voulait pas donner de permis.
M. Pagé: M. le Président, question de
règlement. L'étude de l'article 55. 2 est terminée. Je
vous invite à procéder à l'étude de l'article 55.
3.
M. Garon: L'article 55. 2 n'est pas terminé et nous
avons...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement est
rejeté. Je m'excuse, M. le ministre, mais...
M. Pagé: Le député a vingt minutes, M. le
Président, pour intervenir. Alors, qu'il intervienne.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est cela.
L'amendement est rejeté. Alors, on continue le débat sur
l'article 55. 2. M. le député de Lévis, je vous
écoute.
M. Garon: Je voudrais présenter un autre amendement qui
pourrait répondre au voeu que le ministre a indiqué dans son
exposé et qui se lirait de la façon suivante: Le paragraphe 4 de
l'article 55. 2 serait remplacé par le texte suivant: Sans être
obligée de détenir le permis exigé par le présent
article, une personne habilitée à préparer, à
vendre ou à fournir un médicament en vertu de la Loi sur les
pharmacies (L. R. Q., chapitre P-10) ou de la Loi sur les médecins
vétérinaires (L. R. Q., chapitre M-8), selon le cas, est
assujettie aux obligations dévolues au détenteur de ce permis
comme si elle en était elle-même un détenteur. Sans
être obligée de détenir - je suis en train de le
rédiger...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est cela. Si vous
voulez le rédiger et le donner au secrétaire,. s'il vous
plaît, on va le regarder.
M. Pagé: M. le Président, je fais motion pour qu'on
suspende pendant que le député va préparer cet
amendement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On suspend la
séance pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 19)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Mesdames et messieurs, nous réouvrons la séance de la
commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation. Je vous
écoute, M. le député de Lévis.
Motion proposant de modifier le dernier paragraphe de
l'article 55. 2
M. Jean Garon
M. Garon: L'article 55. 2, introduit par l'article 16, est
modifié par le remplacement du dernier paragraphe par le suivant: "Sans
être obligé de détenir le permis exigé par le
présent article, une personne habilitée à préparer,
à vendre au à fournir un médicament en vertu de la Loi sur
la pharmacie, (L. R. Q., chapitre P-10) ou de la Loi sur les médecins
vétérinaires (L. R. Q., chapitre M-8), selon le cas, est
assujettie aux mêmes obligations que le titulaire de ce permis, en vertu
de la présente loi".
Je pense que cela remplit exactement ce que le ministre voulait. Cela
veut dire qu'à ce moment-là, le médecin
vétérinaire et le pharmacien ne seraient pas obligés
d'avoir le permis. Mais, en vertu de l'amendement que je propose, ils seraient
assujettis aux mêmes obligations que le titulaire du permis en vertu de
la présente loi, c'est-à-dire le titulaire qui, n'étant
pas médecin vétérinaire ou pharmacien doit avoir le
permis. Ils auraient les mêmes obligations que lui. J'ai
été sensible aux arguments du ministre qui disait qu'il
faudrait... il voulait éviter des permis ou de faire des permis. J'ai
utilisé les mêmes termes pour ne pas mélanger les choses,
j'ai utilisé les mêmes termes qui étaient utilisés
dans l'article, où on dit "le titulaire du permis". On parle du
titulaire du permis. Cela veut dire que, sans être obligé d'avoir
le permis, ils auraient les mêmes obligations que les titulaires du
permis.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On a un amendement
sur l'article 55. 2, qui est de remplacer le quatrième paragraphe, par
le paragraphe suivant: "Sans être obligé de détenir le
permis exigé par le présent article, une personne
habilitée à préparer, à vendre ou à fournir
un médicament, en vertu de la Loi sur la pharmacie (L. R. Q., chapitre
P-10) ou de la Loi sur les médecins vétérinaires (L. R.
Q., chapitre M-8), selon le cas, est assujettie aux mêmes obligations que
le titulaire de ce permis, en vertu de la présente loi. "
Cet amendement est recevable.
M. Garon: L'amendement que j'ai proposé, c'était
beaucoup plus pour émettre l'idée qui avait été
mentionnée lors de nos consultations, laquelle est raisonnable. Nous
avons voulu faire en sorte de répondre au voeu du ministre qui disait
qu'il voulait éviter de donner des permis et de faire du papier. Je
pense bien que le point fondamental n'était pas qu'on donne ou qu'on ne
donne pas de permis, mais que tout le monde soit assujetti aux mêmes
obligations. Ce n'est pas parce que quelqu'un a un statut de professionnel
qu'il ne doit pas avoir les mêmes obligations que quelqu'un qui a un
statut de technicien ou quelqu'un qui pourrait être un agronome, par
exemple, ou quelqu'un qui pourrait être un cultivateur, un
éleveur, un agronome, un technicien, ou encore un
vétérinaire ou un pharmacien, ou un avocat ou un compatable qui
serait dans le domaine. Que l'on admette que le ministre, pour éviter de
délivrer des permis dans le cas des pharmaciens et des médecins
vétérinaires, veuille qu'en vertu de leur ordre professionnel ils
aient un certain privilège au point de vue des permis, puisque c'est
dans le cadre de la pratique de leur médecine ou de leur acte de
pharmacien, on peut peut-être l'admettre, mais il serait anormal que pour
la protection sanitaire des animaux, tout le monde ne soit pas assujetti aux
mêmes obligations. Je pense que cet amendement rencontre exactement les
voeux qu'a exprimés le ministre ce matin. Une loi ne doit pas être
discriminatoire. On peut sur le plan de l'administration faire en sorte qu'il
ne soit pas nécessaire dans certains cas de détenir des permis.
Même si on ne détient pas les permis - là il s'agissait
uniquement d'un acte administratif au point de vue des permis - ceux qui sont
dans le même type de travail, qu'ils aient des permis ou non, devraient
avoir les mêmes responsabilités, les mêmes obligations en ce
qui concerne la protection sanitaire des animaux. L'amendement
présenté a pour but d'atteindre cet objectif.
Je devrais dire que les gens du regroupement qui sont venus
représentent beaucoup de monde. Ils ont demandé cet amendement.
C'est un amendement qui répond véritablement au voeu du
Regroupement professionnel en santé animale et aussi aux voeux du
ministre. Le Regroupement professionnel en santé animale
représente l'Association canadienne de l'industrie de l'alimentation
animale, l'Association des couvoiriers du Québec, l'Association
professionnelle des meuniers du Québec, Canada Packers, division
Shur-Gain, le Conseil des viandes du Canada, section Québec, la
Coopérative fédérée du Québec, l'Institut
canadien de la santé animale, Nutribec Ltée, l'Ordre des
agronomes du Québec, Ralston Purina Canada Inc. et l'Union des
producteurs agricoles. Et, eux-mêmes, à la page 7 de leur
mémoire ils disent: "Le regroupement n'est, en principe, aucunement
opposé à l'obligation de détenir de3 permis ni à ce
que les détenteurs de ces permis prévus au projet de loi 69
soient soumis à un certain contrôle au niveau de la qualité
de leurs équipements et de leurs produits. Le regroupement trouve
cependant absolument nécessaire que toutes les personnes qui pourront
être impliquées dans la préparation d'un
prémélange médicamenteux et/ou d'un aliment mé-
dicamenteux soient soumises au même contrôle de
qualité. En conséquence, il ne devrait pas être
prévu d'exemption en faveur des médecins
vétérinaires et des pharmaciens qui pourraient être
impliqués dans la préparation de tels produits.
Le regroupement tient à ajouter, à- cet égard,
qu'il ne met nullement en cause l'éthique professionnelle tant des
pharmaciens que des médecins vétérinaires, mais ces
dernières personnes, comme tous les autres détenteurs de permis,
sont dépendantes de leurs équipements et des résultats
qu'elles peuvent en obtenir. Le regroupement soutient que tous ceux pouvant
être impliqués dans la préparation des
prémélanges médicamenteux ou d'aliments
médicamentaux devront être assujettis à l'obtention d'un
permis et aussi sujets au contrôle pouvant être rattaché
à chacun de ces permis.
Que le ministre, pour le plan administratif, ne souhaite pas donner des
permis dans le cas des personnes habilitées à préparer,
à vendre ou à fournir des médicaments, en vertu de la Loi
sur la pharmacie ou de la Loi sur les médecins
vétérinaires, selon le cas, nous pouvons l'admettre- Mais,
à ce moment-là, il faut quand même qu'elles restent
assujetties aux mêmes obligations que les autres. C'est pourquoi cet
amendement a pour but d'éviter la discrimination, c'est-à-dire
que tous ceux qui travaillent dans la préparation des aliments
médicamenteux ou encore des prémélanges
médicamenteux soient tous sur le même pied, avec les mêmes
obligations, qu'ils soient obligés de détenir un permis ou non.
Je pense qu'il n'y a rien de malin là-dedans. Je ne veux pas parler plus
longtemps pour expliquer cet amendement, dont la teneur m'apparaît
évidente.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
député de Lévis. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur cet amendement?
M. Pagé: M. le Président...
Le Président (M. Tremblay, Iberville); Oui, M. le
ministre, on vous écoute.
M. Pagé: J'ai le droit d'intervenir pour combien de temps
là-dessus?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est 20
minutes.
M. Pagé: Donc, 20 minutes. Merci, M. le Président.
Avant de commencer, j'aimerais m'assurer que le député de
Lévis a bel et bien terminé son intervention.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis a terminé, mais il lui reste encore
du temps s'il veut...
M. Pagé: Ce que je veux savoir, c'est s'il a
terminé ou non?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que vous
avez terminé?
M. Garon: Cela dépend de vous. J'ai terminé, pour
le moment.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II a terminé
pour l'instant.
M. Pagé: D'accord, j'ai 20 minutes.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est cela. (15 h
30)
M. Michel Pagé
M. Pagé: D'accord, M. le Président. Notre
système parlementaire s'appuie entre autres sur le fait que les partis
politiques en cette Chambre se parlent par la voix de leur leader et par celle
de leur whip. Notre système parlementaire, malgré ses grands
défauts, a certaines qualités en ce qu'il ne pourrait fonctionner
s'il n'y avait pas un minimum d'échanges, de bonne foi de part et
d'autre, de "fair play" et de relations de confiance entre les grandes
formations politiques, auquel cas il deviendrait tout à fait impossible
de faire fonctionner l'appareil. Je tiens à vous indiquer que le
Parlement ne serait pas appelé ou ne serait pas capable d'adopter les
lois qu'il voudrait adopter, sinon d'imposer régulièrement des
clôtures.
Force m'est de constater que ceux et celles, qui exprimaient des
réserves en regard des travaux de la commission parlementaire de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, avaient raison. Ces
réserves étaient dans le sens qu'il devenait quasiment impossible
de s'entendre ou de dégager ensemble des consensus. On a eu un exemple
très éloquent avec la loi 71, dont le rapport a été
déposé aujourd'hui, qui devait, selon la voix du leader de
l'Opposition, de bonne foi - je ne mets pas du tout en doute sa parole, au
contraire, je le respecte, je le connais depuis longtemps, c'est un homme de
parole - être étudié dans un délai assez bref. On
constatera qu'il aura fallu passer des heures et des heures pendant plusieurs
jours pour l'étude de cette loi-là.
Aujourd'hui, M. le Président, nous sommes conviés à
étudier le projet de loi 69, un projet de loi particulier. Ce projet de
loi est particulier en ce qu'il a été écrit... Plusieurs
des volets contenus au projet de loi ont été écrits par le
précédent gouvernement et celui qui occupait le fauteuil que
j'occupe aujourd'hui était le député de Lévis. J'ai
repris les documents qui étaient sur ta table de travail; on les a
modifiés à la lumière de représentations qui nous
ont été faites. J'ai eu plusieurs rencontres, plusieurs
échanges
avec des groupes concernant ce projet. C'est sûr que dans un
projet de loi on ne peut faire plaisir à tout le monde, à son
père, aux groupes, aux associations, etc. On doit décider,
prendre position, attacher notre ceinture, comme on dit chez nous. On a
rédigé le projet de loi, on l'a déposé et, fait
à remarquer, le projet de loi a été déposé
avant le 15 mai. J'ai vu combien de fois ici, moi, à l'Assemblée
nationale du Québec depuis 1976 des projets de loi déposés
par le ministre de l'Agriculture du temps qui arrivaient à la toute fin
de la session, bousculant tout le monde, mettant de côté les
règles, faisant fi du parlementarisme, faisant fi des échanges
entre les leaders, faisant fi du programme parlementaire: Ma loi, il faut
qu'elle passe, disait-il. C'était le député de
Lévis, alors qu'il était ministre de l'Agriculture. Lorsqu'elle
ne passait pas, parce que déposée hors délai, il en
imputait la responsabilité à tout le monde, sauf à lui,
évidemment, cela va de soi.
Le projet de loi a donc été déposé le 15
mai. Le projet de loi a été étudié. Aucun
mécanisme ne nous obligeait à entendre les groupes
intéressés en commission parlementaire. On a passé une
journée à entendre les groupes directement
intéressés par le projet de loi. Les groupes se sont inscrits,
évidemment, en réaction et aussi en demande. C'est
légitime, c'est normal. Le rôle d'une commission parlementaire
comme la nôtre, c'est, une fois qu'on a entendu les groupes, de voir les
articles, les modifications auxquelles on peut souscrire et celles auxquelles
on ne peut pas souscrire, soit parce que les dispositions qu'on demande de
modifier sont touchées par d'autres articles du projet de loi, soit que
notre position consiste à ne pas les adopter pour un motif ou un
autre.
Je dois constater aujourd'hui que le député de
Lévis, qui présente deux amendements à l'article 55. 2,
alinéa 4, soit méconnaît profondément notre
système parlementaire - ce qui me surprendrait parce qu'il a quand
même été dix ans ici, il n'a pas toujours dormi, il
était actif - soit ne reconnaît pas le fait que depuis le 2
décembre, et plus particulièrement depuis le 12 décembre,
il n'est plus du côté des décideurs. Je comprends que, par
nostalgie, que par crédit personnel, le député de
Lévis veuille à tout prix, comme il l'a d'ailleurs signalé
pour quelques articles en regard de la loi 71, s'inscrire, s'identifier, se
faire valoir comme étant celui qui décide encore.
M. le Président, je profiterai de cette modification à
l'article 55. 2 pour lui dire clairement: Premièrement, au cas où
vous ne le sauriez pas, vous ne décidez plus. Deuxièmement, au
cas où vous ne le sauriez pas, vous ne déciderez pas d'ici
à la prochaine élection. Troisièmement, peu importe
l'entêtement que vous manifesterez pour l'adoption des amendements comme
ceux-là, je vous ai clairement indiqué que nous étions
disposés à déposer des amendements. Je vous ai
manifesté une collaboration ouverte et loyale. Il n'y a pas eu
d'impatience de notre côté, même si les débats
devaient être quand même limités dans certains cas et que
cela a duré des jours. Je vous le dis tout de suite, c'est fini, c'est
clair. On va procéder à l'étude du projet de loi, article
par article, on va voter sur ces articles.
Je vous donne de plus, M. le Président, un avis qui est le
suivant: Je m'étais fié de bonne foi. Je dois donc comprendre
qu'à compter de maintenant on ne pourra plus se fier, non pas au leader
du gouvernement mais à la parole donnée par les porte-parole de
l'Opposition en matière d'agriculture dont le député de
Lévis. Je peux vous dire ceci: L'étude du projet de loi devait
être complétée à 18 heures ce soir. Hier soir, cela
a été relativement bien. On a encore des travaux parlementaires
en regard d'autres projets de loi. On a la prise en considération du
rapport sur la Raffinerie de sucre du Québec qui va très
certainement conduire à plusieurs réactions. On a la
troisième lecture sur la Raffinerie de sucre du Québec qui va
très certainement conduire à plusieurs interventions là
aussi. On a la prise en considération du rapport sur le projet de loi 71
qui va amener des interventions et on a la troisième lecture du projet
de loi 71 qui va, elle aussi, amener des interventions. Je vous indique tout de
suite, M. le Président, que depuis bientôt trois semaines, je suis
personnellement ici avec mes collègues présent continuellement
presque tous les soirs jusqu'à minuit ou occupé à d'autres
travaux, ici, à l'Assemblée et que si c'est l'intention de
l'Opposition et particulièrement du député de
Lévis, parce qu'on est en fin de session, parce que nous sommes dans un
contexte de session intensive, de profiter de cette situation pour imposer ses
volontés, pour ensuite aller se targuer, se vanter littéralement,
se bomber le torse et dire: Ah, c'est encore moi qui "runne", c'est moi qui ai
bonifié la loi, je m'excuse, non, cela c'est non, c'est clair. Si le
prix à payer pour cela c'est que la loi ne soit pas adoptée, elle
ne sera pas adoptée purement et simplement. Mais le député
de Lévis devra chausser ses culottes, mettre sa ceinture et porter la
responsabilité qui lui incombe parce que si cette loi n'est pas
adoptée pour le 1er septembre, les députés - je
présume qu'il le sait et qu'il en est conscient - devraient comprendre
que cela va être une situation de conflits, une situation
d'affrontements, une situation de poursuites en raison de la fin du moratoire
le 1er septembre 1986. Si c'est ce que vous souhaitez, dites-le clairement.
Si la loi n'est pas adoptée à cause de l'entêtement
du député de Lévis à vouloir
faire modifier la loi comme il le veut, je m'excuse, ce n'est pas vous
qui décidez et ce n'est pas vous qui allez décider; on a
été bon prince jusqu'à maintenant, c'est fini. Comme on
dit chez nous: "That's it, that's all". Présentez les amendements que
vous voulez, causez toujours mon lapin pendant vingt minutes sur chacun des
articles, chacun de vos amendements, chacun de vos sous-amendements, quand vous
aurez fini, quand vous serez fatigué...
M. Garon: Question de règlement.
M. Pagé: M. le Président, j'ai mon vingt minutes.
Le député n'aura qu'à arrêter purement et simplement
et si la loi n'est pas adoptée, vous en porterez la
responsabilité, je vous le dis clairement.
M. Garon: Question de règlement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): S'il vous
plaît! Oui, je vous écoute.
M. Garon; Je voudrais que le député emploie des
termes parlementaires. Mon lapin c'est antiparlementaire.
M. Pagé: M. le Président, je m'excuse.
M. Garon: II peut dire: député de Lévis,
mais je n'admets pas ce genre de familiarité entre les
députés qui siègent selon l'ordre des règlements,
qui appliquent le règlement. J'aimerais qu'il retire ses paroles.
M. Pagé: On va régler cela vite, M. le
Président, sur la question de règlement. Je retire le mot lapin.
Que l'honorable député de Lévis cause toujours, qu'il se
fasse aller à vingt minutes sur chacun de ses amendements, de ses
sous-amendements, qu'ils se sous-sous-sous-amende s'il le veut, qu'il s'amuse
dans les procédures dilatoires d'entêtement inacceptables de notre
part et qui ne vont pas dans le sens du "fair-play" parlementaire auquel nous
gommes conviés et comme gouvernement et comme Opposition officielle sur
la foi de la parole donnée par le leader de l'Opposition.
M. le Président, à l'article 55. 2, je l'ai indiqué
clairement, les inquiétudes du député lesquelles me
surprenaient, soit dit en passant, n'étaient pas fondées pour les
motifs que j'ai invoqués et pour les mêmes motifs nous voterons
contre la proposition d'amendement qui est formulée par le
député.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
ministre. J'ai reconnu le député de Terrebonne.
M. Yves Blais
M. Blais Merci beaucoup, M. le Président. Je comprends
très facilement l'impatience du nouveau titulaire du ministère de
l'Agriculture. Cependant, il faut penser que nous sommes mardi seulement et que
sans être au fait de tous les détails de cette commission depuis
les tout débuts parce que j'étais dans trois autres commissions
précédemment, je sais pertinemment que de façon
générale, l'ancien titulaire du ministère de l'Agriculture
a toujours été détenteur d'un talent connu pour
tâter le pouls de l'agriculture. Je ne voudrais pas que la tension que je
semble voir sous le nouveau ministre de l'Agriculture déteigne sur les
pourparlers. J'ai l'impression qu'il y a moyen d'ici un certain laps de
temps...
M. Pagé: Non. "That's it, that's all".
M. Blais: II y a certainement moyen de voter cette loi. De toute
façon, c'est dans l'attente de la détente du nouveau titulaire
parce que je le sens tendu; j'ai bien l'impression que je ne peux pas, par une
intervention de la sorte, détendre la situation. C'est bien sûr.
Mais j'aimerais beaucoup que, d'un, autre côté, il accepte que de
ce côté-ci, le responsable c'est lui qui conduit cette commission;
et il sait pertinemment, j'en suis sûr, que si cette loi n'est pas
adoptée et s'il juge qu'elle devrait l'être, il a tout ce qu'il
faut pour qu'elle ne soit pas adoptée. C'est bien sûr que ce sont
les ministres qui présentent les lois, mais c'est l'Opposition qui
décide de la vitesse à laquelle elles doivent être
adoptées et dans chacun des domaines. Ce n'est pas moi qui suis
responsable du dossier de l'agriculture, c'est l'ancien ministre de
l'agriculture qui l'est et je me dois, à cette commission, d'être
solidaire de la position qu'il a prise et qu'il prend, même si, pour ce
faire, certaines tensions sont là et que l'attente de la détente
du nouveau titulaire du ministère de l'Agriculture semble là,
latente. Personnellement je vais donner toute ma coopération aux deux
côtés de la Chambre, pour le mieux au pour le pire de notre
régime parlementaire. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
député de Terrebonne. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Oui, j'ai reconnu le député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, je présente un
amendement qui va exactement dans le sens de ce qu'a mentionné le
Regroupement professionnel en santé animale lorsqu'il est venu à
cette commission. Sur je ne sais pas combien d'articles jusqu'à
présent, c'est le deuxième amendement que je présente sur
l'étude de dix pages d'articles. Sur le rôle
dans une commission parlementaire: je regrette, mais le ministre est un
membre comme les autres. Ce n'est pas un projet de loi qui appartient au
ministre. C'est un projet de loi qui va être appliqué par le
ministre, mais qui appartient à l'Assemblée nationale. Le
rôle des parlementaires, tant du gouvernement qui peut s'en
prévaloir ou non du côté ministériel, est de faire
en sorte qu'un projet de loi soit meilleur. On a écouté des
personnes qui sont venues faire des représentations et qui ont
demandé que tous soient égaux devant la loi. L'amendement que je
présente vise à faire en sorte qu'on applique une telle
disposition. Je ferai remarquer au ministre que c'est vrai que j'ai
déposé un projet de loi très proche, très
ressemblant, au mois de juin 1985, mais je ferai remarquer qu'il n'y avait pas
de telles exemptions dans mon projet de loi. Si vous regardez dans tout le
projet de loi que j'ai déposé - je l'ai devant moi - le 18 juin
1985, il n'y avait aucune exemption pour les médecins
vétérinaires ou pour les pharmaciens au point de vue de la
détention des permis et il n'y avait pas de discrimination dans le
projet de loi que j'ai déposé. Je comprends qu'on ait pu lui
proposer cela et qu'il n'ait pas vu les implications mais je n'ai même
pas essayé de lui en faire le reproche de quelque façon que ce
soit.
M. Pagé: M. le Président, te député
de Lévis dit des faussetés. Il m'impute des choses qui ne sont
pas vraies. Le projet de loi a été étudié, il a
été analysé, j'ai eu un minimum - et les fonctionnaires
peuvent en témoigner sur la foi d'affidavits - un minimum d'une
quinzaine d'heures de discussion avec eux et je prierais le
député, plutôt que de lancer des pierres dans le jardin du
voisin en regard de la compréhension du projet de loi, de regarder le
commentaire qu'il a fait et tenter d'apprécier dans le vrai sens des
dispositions de l'article 55. 2 cet article-là et il sera à
même de constater que s'il y en a un autour de cette table qui n'est pas
placé pour lancer des pierres dans le jardin du voisin au chapitre de la
compréhension de la loi c'est bien lui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, si vous
vouiez bien procéder, M. le député de Lévis.
M. Garon: M. le Président.
M. Pagé: Combien lui reste-t-il de temps, M. le
Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II reste treize
minutes au député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, vous savez que l'ancien article
58 que j'avais présenté au mois de juin dernier qui avait le
même but que l'article 55. 2 actuel se lisait comme suit: "Nul ne peut
vendre ou fournir un médicament dont le nom apparaît à la
liste visée à l'article 9 de la Loi sur les médecins
vétérinaires... autrement que sous forme de
prémélanges médicamenteux ou d'aliment
médicamenteux et à moins d'être titulaire d'un permis
délivré par le ministre ou d'en être habilité en
vertu d'une loi. " (15 h 45)
II n'y avait pas d'exception comme telle, tandis qu'actuellement on fait
une exception générale.
M. Pagé: Question de règlement, M. le
Président. Question de règlement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
J'écoute...
M. Garon: M. le Président, j'ai la parole. Je pense que le
ministre pourrait répondre à sa place.
M. Pagé: Excusez-moi. Vous dites des faussetés.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Une seconde. Oui,
s'il vous plaît: Bien, s'il y a une question...
M. Garon: J'ai la parole, M. le Président. Et même,
que je dise ce que je voudrai, c'est à moi à parler.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): S'il y a une
question de règlement, il faut quand même que j'écoute ce
qu'ils ont à dire.
M. Pagé: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Pour autant que
c'est une question de règlement vraiment.
M. Garon: Oui, mais il dit qu'il n'est pas d'accord sur
l'interprétation.
M. Pagé: M. le Président, le député
de Lévis vient de dire, et je te cite, qu'il n'y avait pas d'exception
dans sa loi. Je vous invite à prendre la dernière ligne de
l'article 58 du projet de lo. qui a été présenté:
"... à moins d'être titulaire d'un permis délivré
par le ministre ou d'en être habilité en vertu d'une loi. " Et
l'habilitation se faisait en vertu de !a Loi sur la pharmacie et de la Loi sur
les médecins vétérinaires, monsieur. C'est exactement la
même chose.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, M. le
député de Lévis, si vous voulez continuer votre
intervention.
M. Pagé: Je comprends que vous soyez dans l'Opposition,
mais...
M. Garon: M. le Président, j'estime que ce n'est pas le
une exception. Je dis très clairement que ce n'est pas là une
exception, puisque tout le monde veut avoir un permis et il n'y a personne,
aucune loi qui prédispose à faire des prémélanges
médicamenteux ou des aliments médicamenteux sans permis. C'est
pourquoi l'exception qui est indiquée dans la loi à l'article 52.
2, paragraphe 4, est une exception générale qui ne demande pas de
comporter tous les éléments et cette exception, à ce
moment, est une véritable exception alors que dans le projet de loi
antérieur il n'y avait pas d'exception.
M. le Président, le député de Portneuf pourra faire
des grands sparages, il pourra se choquer, il pourra parler des bouts en
anglais, cela ne me dérangera pas. Je ne suis pas de tempérament
nerveux. Je pense que mon rôle comme député de l'Opposition
est de faire l'analyse correctement des projets de loi. Vous remarquerez que ce
projet de loi a eu actuellement trois heures d'étude, ce qui n'est pas
considérable. Je dis trois heures, c'est un peu plus que trois heures,
peut-être quatre heures d'étude. On a commencé à 21
h 30 hier jusqu'à minuit -cela fait deux heures et demie - et une heure
ce matin. Cela fait trois heures et demie.
Cela veut dire que la moitié du projet de loi a été
étudiée. Neuf pages d'articles en trois heures et demie. Je pense
que c'est un rythme qui est assez rapide et tout le monde sait que, dans ce
projet de loi, les articles contentieux sont autour des dispositions qu'on
étudie actuellement à 55. 2, 55. 3, 55. 8 et 55. 9. Quand on aura
passé à travers ces articles, les autres articles ne sont pas
très contentieux et normalement l'étude devrait être assez
rapide. C'est pour cela que cela ne donne rien pour le ministre de faire des
colères comme un enfant à qui on vient d'enlever un jouet.
M. Pagé: M. le Président. Question de
règlement, M. le Président. Je n'ai jamais fait de colère
au Parlement. Je n'ai que signifié de façon très claire et
très précise que le haut degré de patience qui m'avait
animé dans ces débats est maintenant terminé compte tenu
des motions dilatoires, des pertes de temps et surtout, ce qui est
inquiétant, de l'incompréhension chronique...
M. Garon: Il n'y a pas de question de règlement
là-dedans.
M. Pagé:... du député de Lévis
à l'égard de certains articles.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ce n'est pas une
question de règlement, M. le ministre. Alors, continuez, M. le
député de Lévis.
M. Pagé: On ne peut pas lui permettre de dire n'importe
quoi.
M. Garon: II n'y a pas d'article sur le caractère soupe au
lait des ministres dans notre règlement et les ministres peuvent se
choquer mais...
M. Houde: Monter le ton. M. Garon: Hein?
M. Houde: Monter le ton. Monter, augmenter le ton.
M. Garon: Ah oui! Mais l'analyse doit se faire quand même.
On dit: Le chien aboie mais la caravane passe. Ceci veut dire qu'au fond ce
n'est pas le bruit qui dérange les organismes prévus par notre
règlement. Je dis que comme parlementaires on est tous égaux. Le
ministre est invité à faire partie de notre commission, surtout
avec les nouveaux règlements, à l'occasion d'un projet de loi
dont il devra assumer plus tard la responsabilité devant le Parlement.
Les parlementaires sont libres d'accepter ou non le projet de loi, de le
modifier et même de le renvoyer s'ils le veulent. Les parlementaires sont
complètement libres. Même un langage fort ou violent ne doit pas
intimider les parlementaires. C'est pourquoi je dis que face au projet qu'on
nous présente, on ne veut pas prendre tous ceux qui ont fait cette
proposition, qui sont venus nous voir, comme des gens qui ont voulu faire
perdre le temps de la commission. Ils ont voulu présenter leur point de
vue et, eux aussi, ont vu qu'il s'agissait d'une exception; ils nous ont
demandé qu'il n'y ait pas d'exemption pour qui que ce soit, relativement
à l'article 55. 2. Ce sont des gens du public qui, eux-mêmes, ont
regardé cela, ils sont plusieurs groupes là-dedans, ce ne sont
pas des "pee-wee".
Les groupes qui sont ici et qui ont fait une telle recommandation
regroupent pas mal de monde: l'Union des producteurs agricoles -habituellement,
ils font analyser cela par leurs avocats, par leurs conseillers - Ralston
Purina Canada Inc., l'Ordre des agronomes -il y a plusieurs agronomes qui
conseillent le ministre, il ne doit pas avoir le mépris des agronomes -
l'Institut canadien de la santé animale, Nutribec, la Coopérative
fédérée du Québec, le Conseil des viandes du
Canada, section Québec, cela fait pas mal de monde. Canada Packers inc.,
division Shurgain, l'Association professionnelle des meuniers du Québec,
l'Association des couvoiriers du
Québec, l'Association canadienne de l'industrie d'alimentation
animale. Tous ces gens ensemble nous disent qu'ils souhaitent qu'il n'y ait pas
d'exemption pour un groupe professionnel ou pour un autre, que tous soient
égaux au point de vue des obligations prévues dans la loi dans la
préparation des produits médicamenteux, c'est-à-dire des
prémélanges ou des aliments médicamenteux. Ce n'est pas un
article méchant. Il ne vise même pas à emmerder qui que ce
soit. C'est un projet - je vous le disais, j'aurais
préféré que le ministre lui-même le fasse. Mais
c'est un projet. J'ai vu aussi qu'il y avait eu d'autres amendements qui
avaient été proposés comme à l'article 55. 1 sur la
définition de l'aliment médicamenteux. J'ai pensé que ces
explications étaient valables. Il n'était pas nécessaire
d'apporter les amendements qui avaient été souhaités par
l'Ordre des pharmaciens parce que je pense que la définition qui est
là comprend les éléments qu'ils souhaitaient voir inclus.
Ce n'était pas nécessaire, il y aurait peut-être eu une
formule redondante, si on avait employé une formule plus
élaborée, parce que je pense que les termes employés
comprennent ceux que les pharmaciens voulaient voir ajouter.
Par ailleurs, l'article 55. 2 à son quatrième
alinéa fait une discrimination, une exemption, en faveur des
médecins vétérinaires et des pharmaciens. À mon
avis, les gens qui ont fait des recommandations ont raison. Il n'y a pas de mal
à admettre cela. Il n'y a pas de mal non plus au contraire. S'il y a des
effaces au bout des crayons, c'est parce qu'on s'imagine que les gens peuvent
se tromper. Pensez-vous, à la commission parlementaire, que le
président du Conseil du trésor qui est ménager, qui veut
faire des compressions budgétaires, aurait acheté des crayons
avec des effaces, si on pouvait ne pas se tromper et si on né voulait
amender aucun article? Si on ne devait jamais effacer rien, on aurait des
crayons sans efface. On a des crayons avec des effaces, pourquoi? Parce qu'il
n'y a rien de mal à améliorer un projet de loi. Il n'y a rien de
mal, il n'y a pas d'humilité là-dedans.
Le député de Portneuf, ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation a peur que je dise: Voyez-vous, j'ai
amendé un article. L'amendement ne vient pas de moi, ce n'est pas mon
idée. Je vais vous dire là que ce n'est pas mon idée,
c'est l'idée du regroupement professionnel de la santé animale.
Après l'avoir entendu, j'ai trouvé qu'il avait raison. Parce que
je pense qu'il a raison, je pense que, comme parlementaire, il est de mon
devoir de présenter un amendement dans ce sens. J'aurais
préféré que celui-ci vienne du ministre. Si le ministre
aime mieux lui-même le mettre à son nom, pour que je ne puisse pas
éventuellement me donner le crédit de l'amendement, cela ne me
fait rien. Je suis prêt même à faire enlever mon nom des
minutes. Je sais bien qu'au ministère il y en a qui aimeraient cela que
mon nom ne soit sur aucun document qu'il y a au ministère. Il y en a qui
aimeraient que mon nom ne soit sur aucun document au ministère.
Qu'est-ce que vous voulez? Pendant neuf ans, j'ai fait pas mal d'ouvrage. Mon
nom est sur pas mal de documents. Je comprends que cela peut... On n'est pas en
république soviétique actuellement où on veut briser
l'histoire et dire: les noms des gens ne pourront plus être sur les
documents parce que le gouvernement a changé. De la même
façon, on a le droit de présenter un amendement comme
parlementaire sans subir les foudres du ministre. Autrement, il va falloir
s'acheter des paratonnerres.
Ce que je veux tout simplement, c'est de présenter l'amendement
qui a été proposé... Pas l'amendement, mais le texte ou
les objectifs souhaités par le Regroupement professionnel en
santé animale et faire en sorte qu'il n'y ait pas d'exceptions et qu'il
n'y ait pas d'exemptions à l'article 55. 2. C'est là le but de
mon amendement. Je n'utiliserai même pas tout le temps de mon droit de
parole. Je pense que tous les arguments que j'ai fournis sont excellents. Je
crois que le ministre au lieu de s'entêter devrait se dire que c'est un
bon amendement, que le Regroupement professionnel avait une bonne idée.
Que l'amendement vienne de tel ou tel parlementaire, il n'y a pas de mal
à cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
député de Lévis.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant cet amendement?
Une voix: Le député de Saint-Hyacinthe?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II n'y a pas
d'autres interventions. Nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que vous désirez un vote enregistré?
M. Pagé: S'il vous plaît.
Le Président (M. Tremblay» Iberville): J'appelle le
vote. M. le secrétaire.
Le Secrétaire: Mme Legault (Deux-Montagnes)?
Mme Legault: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Contre.
Le Secrétaires M. Messier (Saint-Hyacinthe)?
M. Messier: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secretaire: Mme Dionne (Kamouraska-Témiseouata)?
Mme Dionne: Contre.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Contre.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Iberviile)?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Contre.
Le Secrétaire: M. Blais (Terrebonne)?
M. Blais: Pour.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Pour.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement est
rejeté.
Nous revenons à l'article. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'article 55. 2?
S'il n'y a pas d'autres interventions, nous sommes prêts pour la
mise aux voix.
Est-ce que l'article 55. 2 est adopté?
M. Pagé: Adopté, M. te Président. M.
Garon: Adopté sur division.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté sur
division.
Reprise de l'étude
J'appelle l'article 55. 3. M. le ministre.
M. Pagé: L'article 55. 3 parle de lui-même. Il y a
un amendement que j'ai déposé et il parle de lui-même, si
on lui a donné bonne et valable lecture. Je suis prêt pour son
adoption?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Il y a un
amendement à l'article 55. 3.
M. Pagé: Oui, il a été déposé.
L'amendement parle de lui-même si on en prend connaissance. Il va dans le
sens des représentations qui nous ont été faites.
M. Garon: Normalement, je pense qu'il faudrait fonctionner selon
les règles. On a reçu des amendements, mais, quand on arrive
à un article, il faut que l'amendement soit présenté dans
les formes.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Garon: II pourrait y avoir des sous-amendements. Qu'on discute
de l'amendement...
M. Pagé: M. le Président, je dépose
l'amendement suivant...
M. Garon:... après avoir réglé la question
de l'amendement, qu'on parle de l'article. Il peut y avoir un amendement. Il
peut y avoir des sous-amendements. Il peut y avoir d'autres amendements une
fois qu'on a disposé de l'amendement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Cet article est un
article amendé proposé par le ministre actuellement. Donc, est-ce
qu'on peut le recevoir tel qu'il est avec son amendement comme étant une
motion ou s'il faut faire l'amendement?
M. Garon: Non, non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Nous
allons disposer de l'amendement en premier.
M. Pagé: M. le Président, je propose l'amendement
suivant: "L'article 55. 3 introduit par le l'article 16 du projet de loi 69 qui
est modifié: 1° par l'addition après le premier alinéa
du suivant: Une personne peut préparer un tel aliment pour ces animaux
sans le permis visé au premier alinéa lorsqu'elle en
prépare au plus un kilogramme ou un litre; 2° par le remplacement du
paragraphe 4° du second alinéa par le suivant: 4° à une
personne qui prépare un aliment médicamenteux pour un animal qui
n'est pas destiné ou dont les produits ne sont pas destinés
à l'alimentation humaine, sauf si cet animal est élevé
pour sa fourrure. "
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'amendement proposé par le ministre?
M. Garon: Des représentations ont été faites
concernant l'article 55. 3, paragraphe 3. Est-ce que le ministre a
considéré faire des propositions concernant le troisième
paragraphe de l'article 55. 3?
M. Pagé: M. le Président, l'article reste tel
quel.
M. Garon: II n'a pas jugé opportun de...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... le changer.
M. Pagé: Si on avait jugé opportun de le changer,
on l'aurait changé, M. le Président. (16 heures)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Sûrement.
M. Garon: M. le Président, c'est un article, au paragraphe
3° de l'article 55. 3, qui posait le plus de problèmes tant pour
l'Ordre des pharmaciens que pour les médecins
vétérinaires. Peu de gens trouvaient très bien l'article
aussi large d'exemptions prévues au troisième paragraphe de
l'article 55. 3, puisqu'on y dit que "le présent article ne s'applique
pas à une personne soustraite à l'obligation d'être
titulaire d'un permis selon un règlement adopté en vertu du
paragraphe 2° de l'article 55. 9".
Au paragraphe 2° de l'article 55. 9, on dit: "Le gouvernement peut,
par règlement, soustraire une catégorie de personnes de
l'obligation d'être titulaire d'un permis pour préparer un aliment
médicamenteux pour ses propres animaux". Dans le mémoire des
pharmaciens, on lit: Nous éprouvons quelques difficultés à
comprendre la logique de ces dispositions. Ils faisaient
référence aux articles 55. 3, 55. 9 et à l'article 21 du
projet de règlement, d'autant plus qu'à l'article 21 du projet de
règlement, nous n'exprimons nullement la qualité des personnes
qui pouvaient poser ces actes.
On ne pourra pas accuser le président de l'Ordre des pharmaciens
d'être un péquiste acharné. Il n'est pas membre du Parti
québécois. Qu'a-t-il dit? Il a dit: Nous éprouvons
quelques difficultés à comprendre la logique de ces dispositions.
L'exigence d'un permis manifeste clairement la préoccupation du
législateur de confier la préparation, la vente et la fourniture
d'aliments médicamenteux à des personnes offrant des garanties de
compétence suffisantes. Comment peut-on concevoir du même souffle
que certaines catégories de personnes puissent échapper à
ce minimum de prudence et de sécurité? Si certaines situations
particulières peuvent le justifier, nous croyons qu'elles devraient
être énumérées de façon exhaustive afin de ne
laisser aucun doute ni aucune ambiguïté.
Vous voyez que ce paragraphe est assez particulier pour indiquer qu'il
ne devrait pas y avoir autant d'exemptions. Si on voulait faire des exemptions,
il ne suffit pas d'avoir une ouverture large comme une porte de grange comme au
paragraphe 3° de l'article 55. 3, mais plutôt
d'énumérer d'une façon exhaustive ceux que l'on veut
exempter.
M. le Président, je vais vous demander une directive, car je
voudrais présenter un amendement pour retrancher le paragraphe 3°,
Aimez-vous mieux qu'on le fasse après que nous aurons disposé de
l'amendement ou que je l'apporte comme sous-amendement? Cela m'est égal.
Je sais qu'on pourrait faire l'un ou l'autre, mais, si, pour la
simplicité... Je pense qu'il serait mieux d'attendre, car ce n'est pas
vraiment un sous-amendement à l'amendement. Il serait peut-être
préférable de disposer de l'amendement en premier.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, on pourrait
faire un sous-amendement, car déjà l'amendement vient modifier
l'article 55. 3 et vous, M. le député, voulez maintenant modifier
l'amendement en y incluant 3°. Cela pourrait être un
sous-amendement.
M. Garon: D'accord. Alors, en sous-amendement, M. le
Président, troisièmement, je voudrais que l'amendement qui se
lit: "L'article 55. 3, introduit par l'article 16 du projet de loi 69, est
modifié en ajoutant un troisième paragraphe qui se lirait comme
suit...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est un
sous-amendement à l'amendement du ministre.
M. Garon: C'est cela. 3° par la suppression du paragraphe
3°.
Une voix: De l'article 55. 3.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Le
sous-amendement se lirait comme suit: Biffer le paragraphe 3 de l'article 55.
3.
M. Blais: Le troisièmement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est-à-dire
le troisièmement.
M. Garon: On a premièrement et deuxièmement, mais
le troisièmement...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): La
suppression...
M. Garon:... suppression.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... du
troisièmement.
M. Garon: Par l'abrogation...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'abrogation.
M. Garon:... du paragraphe 3.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est-à-dire
le point 3.
M. Garon: Mais c'est parce qu'on a parlé de paragraphe
avant. Je veux rester cohérent.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Excusez.
M. Garon: On a dit les deux. On a dit: Par l'addition,
après le premier alinéa, du suivant et par le remplacement du
paragraphe 4. Comme on voulait le faire au paragraphe 4 et que je vais faire au
paragraphe 3, je vais employer la même terminologie que l'amendement
proposé...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Par le
ministre.
M. Garon:... pour que cela soit plus clair. Je suis un homme
souple et je suis capable de m'adapter aux situations.
Le Président (M, Tremblay, Iberville): Par le paragraphe
identifié numéro 3.
M. Garon: II faut garder une certaine souplesse pour la
cohérence du projet. C'est pour indiquer que, dans un sous-amendement,
un troisième point serait la suppression du paragraphe 3.
Le Président (M. Tremblay, Iberville);
D'accord. Le sous-amendement proposé par le député de
Lévis est la suppression du paragraphe identifié numéro
3.
M. Garon: C'est cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est pas beau, un
peu?
M. Blais Comme dans le catalogue.
M. Garon: Pourriez-vous nous faire des copies?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions? Est-ce que vous voulez utiliser votre droit de parole
maintenant sur votre sous-paragraphe?
M. Garon: Oui, oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je vous
écoute.
M. Garon: M. le Président, c'est évident que je
vais présenter des amendements aux articles correspondants, comme
à l'article 55. 9, deuxième paragraphe, auquel se
réfère le paragraphe 3 de l'article 55. 3. Pourquoi? Parce que
essentiellement les gens qui sont venus, devant cette commission, ont
demandé, et avec raison je pense, qu'il n'y ait pas d'ouverture aussi
forte permettant de soustraire des personnes à l'obligation d'être
titulaire d'un permis selon le règlement adopté en vertu de
paragraphe 2 de l'article 55. 9. Pourquoi? Parce qu'on fait une loi
générale qui a pour but de couvrir vraiment toutes les personnes
et, après cela, on ouvre une porte de grange pour pouvoir laisser entrer
autant de monde qu'on veut dans l'exception. Ou bien l'obligation est bonne, ou
elle n'est pas bonne. Si elle est bonne, elle devrait être
respectée par tous, ce qui ne veut pas dire que, dans les
modalités d'application, il ne soit pas possible de prévoir des
aménagements différents dans certains cas pour qu'une fois les
objectifs réalisés, certaines modalités, dans des cadres
particuliers, puissent permettre ces particularités l'application ou le
vécu de ces particularités.
À ce moment-ci, il ne s'agit pas de cela. Il s'agit de soustraire
des personnes à l'obligation d'être titulaire d'un permis, ce qui
veut dire, au fond, qu'il y a une foule de personnes qui vont pouvoir faire ce
qui est réglementé par la loi, ce qui exige pour l'ensemble des
permis. Après cela, il y a des personnes qui vont pouvoir agir, pensant
qu'elles peuvent le faire en dehors de la loi et sans savoir où se
trouvent ces personnes, ce qui fait que l'administration de ce projet de loi va
être beaucoup plus onéreux parce que, lorsque vous avez des gens
qui doivent détenir un permis, le permis n'est pas une grosse
obligation. Vous connaissez ceux qui ont des permis et vous savez qui vous
devez surveiller. Lorsque vous faites des exemptions en termes de permis, vous
devez avoir un système de vérification sans savoir quelles sont
les personnes qui sont soustraites à l'obligation d'être
titulaires du permis. Elles peuvent être situées n'importe
où dans le territoire québécois, ce qui oblige à
avoir beaucoup plus de surveillants ou, encore, pas plus de surveillants et une
loi mal administrée. Pourquoi a-t-on eu tant de trous par le
passé dans l'inspection des aliments et que cela a mené à
des scandales? Pourquoi? Parce que, justement, il y avait des obligations en
vertu de la loi, mais il n'y avait pas un nombre de personnes suffisant pour
voir à la surveillance ou à l'administration de ces lois.
Je pense qu'il est mauvais et ce n'est pas par hasard que les groupes
qui sont venus nous rencontrer l'ont indiqué lorsqu'ils sont venus nous
parler des différentes dispositions que l'on trouve dans le projet de
loi. J'ai lu celle qu'indiquaient les pharmaciens. Ils l'avaient
indiquée dans leur mémoire. On constate également que
d'autres organismes l'ont fait valoir pour l'ensemble des articles 55. 3, 55.
8, 55. 9, qui permettent des exemptions ou de soustraire des personnes à
l'obligation d'être titulaire des permis. Ce qui fait que nous allons
nous
trouver devant une loi avec beaucoup d'exceptions. Le but d'une loi,
normalement, c'est d'avoir le moins d'exceptions possible pour que l'on puisse
avoir des gens qui soient tous égaux devant la loi. Ce qui ne veut pas
dire, par la suite, que les mécanismes de contrôle ne puissent pas
prévoir certaines modalités, excepté qu'il faut d'abord
que la loi prévoie le système général auquel
l'ensemble des gens sont assujettis. Ici, l'exemption que l'on prévoit
au troisième paragraphe de l'article 55. 3 va permettre d'établir
un régime ou de soustraire des personnes au régime
général de protection sanitaire des animaux avec une
référence à un autre article où on va pouvoir
indiquer qui va être soustrait. Quand on voit de quelle façon est
rédigé l'article 21 du règlement, ceux qui ont fait des
représentations ont dit à bon droit que ce n'était pas une
qualification. Vous savez qu'a l'article 55. 9, paragraphe 2, on dit:
"soustraire une catégorie de personnes de l'obligation d'être
titulaire d'un permis pour préparer un aliment médicamenteux pour
ses propres animaux". Le gouvernement peut faire cela par règlement, se
réfère au troisième paragraphe de l'article 55. 3. On lit
aussi dans le règlement: "le propriétaire ou le possesseur d'un
animal peut préparer un aliment médicamenteux, sans être
titulaire d'un permis, lorsque la quantité préparée ne
dépasse pas un kilogramme ou un litre. "
L'objet de tout cela est indiqué dans le règlement
à l'article 21. On voit que le ministre, par son règlement, par
son amendements vient justement de mettre dans la loi - ce qui est bien - un
article qui était prévu dans le règlement et qui soustrait
les personnes de cette obligation lorsqu'elles préparent au plus un
kilogramme ou un litre. Ce qui veut dire, au fond, et ça, c'est
l'article du règlement qui est mis dans la loi, que l'ouverture ou la
soustraction de l'obligation qu'on trouvait au règlement, étant
inclus dans la loi, les articles en question n'ont plus d'objet. Si ce que l'on
voulait couvrir c'était cela et que la disposition qui était dans
le règlement maintenant se retrouve dans la loi, on n'a plus besoin des
articles habilitant à refaire le règlement puisque la disposition
que l'on retrouvait dans le règlement, se trouve dans la loi.
Je vous lis l'article 21 contre lequel d'ailleurs s'était
élevé l'Ordre des pharmaciens. L'article dit, au fond, qu'il
3'agit d'éliminer dans le cas d'une petite préparation... Le but
d'éliminer ce cas-là, c'est quand il s'agit d'une petite
préparation. On dit: "Le propriétaire ou le possesseur d'un
animal peut préparer un aliment médicamenteux, sans être
titulaire d'un permis, lorsque la quantité préparée ne
dépasse pas un kilogramme ou un litre. " C'est évident que s'il
s'agit d'un kilogramme de moulée avec tel genre de médicament
dedans, il est difficile de donner des médicaments à la
cuillère aux vaches. On le met dans une chaudière de grains et ta
vache assimile le médicament en mangeant le grain; c'est la même
chose pour un porc. Cela vaut également pour le liquide,
c'est-à-dire qu'un litre de liquide va contenir un médicament et
l'animal, en ayant bu te liquide, a ingurgité le médicament. Puis
on veut faire une exception pour la petite quantité. Ce qui est bien,
c'est que le ministre le présente dans son amendement. (16 h 15)
Mais, comme il présente dans son amendement l'objet de son
règlement qui découle d'articles habilitants qu'on trouve dans la
loi à l'article 55. 3, au paragraphe 3° et à l'article 55. 9,
au paragraphe 2°, ces articles ne sont plus nécessaires, puisque la
disposition réglementaire va disparaître et elle va se trouver
dans le projet de loi justement à l'article 55. 3. Le ministre vient de
dire dans son amendement, et vous t'avez devant les yeux, après le
premier alinéa où on dit "Une personne ne peut préparer un
aliment médicamenteux pour ses propres animaux ou pour tes animaux dont
elle a la garde, à moins d'être titulaire d'un permis
délivré à cette fin par le ministre" qu'on ajouterait, si
l'amendement est adopté et il sera sûrement adopté: "Une
personne peut préparer un tel aliment pour ses animaux sans le permis
visé au premier alinéa lorsqu'elle en prépare au plus un
kilogramme ou un litre".
À ce moment, il n'est plus nécessaire, dans le
troisième paragraphe de l'article, d'avoir une disposition qui a pour
effet de soustraire... On dit: "Le présent article ne s'applique pas
à une personne soustraite à l'obligation d'être titulaire
d'un permis selon un règlement adopté en vertu du paragraphe
2° de l'article 55. 9". L'article 55. 9 dit: "Le gouvernement peut, par
règlement: 2° soustraire une catégorie de personnes de
l'obligation d'être titulaire d'un permis pour préparer un aliment
médicamenteux pour ses propres animaux". Le règlement
adopté en vertu de ces dispositions était l'article 21 du
règlement qu'on va retrouver au projet de loi.
À mon avis, M. le Président, il est évident
à sa face même que le paragraphe 3° de l'article 55. 3 doit
maintenant être supprimé. C'est pourquoi j'en ai fait la
proposition pour faire en sorte que les gens sentent dans ce projet de loi
qu'il n'y a pas d'ouverture facilement à des exceptions. Je sais
gré au ministre d'avoir introduit son exception dans le projet de loi
puisque cela devient plus contraignant et en même temps c'est une
règle dont les gens vont être beaucoup plus heureux de voir la
teneur dans le projet de loi que dans un règlement.
Mon seul but, c'est de faire disparaître la disposition
habilitante d'un règlement qui
n'est plus nécessaire, puisque le ministre veut l'inclure dans le
projet de loi. Est-ce que c'est clair?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
député de Lévis. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
concernant ce sous-amendement? Il n'y a pas d'intervention. Alors, est-ce qu'on
peut disposer du sous-amendement?
M. Pagé: Immédiatement, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que le
sous-amendement est adopté?
M. Pagé: Non.
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vote
enregistré. Alors, j'appelle le vote.
Le Secrétaire: Mme Legault (Deux-Montagnes)?
Mme Legault: Contre.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Contre.
Le Secrétaire: M. Messier (Saint-Hyacinthe)?
M. Messier: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah
(Îles-de-Ia-Madeieîne)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata)?
Mme Dionne: Contre.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M- Pagé: Contre.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Iberville)?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Contre.
Le Secrétaire: M. Blais (Terrebonne)? M. Blais: Je suis
pour, M. le Président. Le Secrétaire: M. Garon
(Lévis)?
M. Garon: Pour.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, le
sous-amendement est rejeté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention...
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui. M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais poser une question au ministre.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui.
M. Garon: C'est une disposition nouvelle qui était
prévue au règlement. Quand on dit qu'une personne peut
préparer un tel aliment pour ses animaux sans le permis visé au
premier alinéa lorsqu'elle en prépare au plus un kilo ou un
litre, est-ce qu'on peut imaginer des cas où les produits sont tellement
forts que même un kilo ou un litre, ce serait trop? Sur quoi s'est-on
basé pour dire un kilo ou un litre?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre.
M. Pagé: L'administration de ce médicament, M. le
Président, se fait en vertu d'une ordonnance d'un médecin
vétérinaire, lequel en vertu de sa loi constitutive est
régi professionnellement, lequel a un code de déontologie
même si le député de Lévis doute de
l'opportunité d'un tel code. Il faut lire l'article par
lui-même.
M. Garon: Je n'ai jamais parlé... Cela donne rien. Que le
ministre dise ce qu'il a à dire et qu'il laisse faire ce que je dis. Je
n'ai jamais parlé contre le code de déontologie des
médecins vétérinaires, j'ai dit que le code de
déontologie des médecins vétérinaires ne comprenait
pas la loi en entier. La Loi sur la protection sanitaire des animaux
n'était pas comprise dans le code de déontologie des
médecins vétérinaires: c'est tout ce que j'ai dit. C'est
pourquoi, quand on ne couvre pas les médecins par la Loi sur la
protection sanitaire des animaux, je pense, avec les autres qui se sont
présentés en commission, qu'on doit le faire parce que leur code
de déontologie ne comprend pas toute la Loi sur la protection sanitaire
des animaux. Je n'ai pas dit autre chose, mais j'ai dit cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant cet amendement? S'il n'y a pas d'autres
interventions... Oui.
M. Garon: J'attends la fin de la réponse à ma
question, j'ai interrompu le ministre avec ma question de règlement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre,
est-ce que vous avez un complément de réponse?
M. Pagé: M. le Président, comme on le sait, le
règlement sur les ordonnances des médecins
vétérinaires prévoit, au chapitre de l'ordonnance qui est
écrite, que le médecin vétérinaire doit
prévoir la concentration du médicament. C'est donc dire, exemple
- je termine là-dessus parce que notre temps est précieux et il
fuit...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Rapidement.
M. Pagé: Le médecin vétérinaire
pourra indiquer combien de litres ou de parties d'un litre il devra appliquer
par masse d'aliments. C'est tout, ce n'est pas plus compliqué que
cela.
M. Garon: Est-ce que le règlement dont vous parlez en fait
une obligation ou dit tout? Est-ce que vous pourriez le relire, parce que je
pense que c'est l'article pertinent?
M. Pagé: L'article 3 dit: Le médecin
vétérinaire qui prescrit un médicament vendu et
administré par une autre personne "doit" indiquer dans l'ordonnance les
éléments suivants... Doit indiquer dans l'ordonnance -à
cinquièmement - la concentration du médicament. Tant de
centilitres par tant de masse, etc.
M. Garon: Je vous remercie de votre réponse. C'est une
très bonne réponse.
M. Perron: Très bonne réponse.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant l'amendement?
M. Garon: Cela répond à mon interrogation.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Pas d'autres
interventions?
M. Garon: Attendez un peu, maintenant on va lire le
quatrième.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Garon: M. le Président, j'aimerais demander au ministre
s'il n'est pas pensable - je crois qu'il l'est - que des animaux soient
élevés à la fois pour la fourrure et pour la viande. Dans
ce cas-ci, on dit: "Sauf si cet animal est élevé pour sa
fourrure". J'ai eu l'occasion, sur la Côte-Nord, de manger du castor. Un
castor pourrait être élevé pour sa fourrure et pour sa
viande. D'ailleurs, j'en ai mangé une fois ou deux et, si on ne me
l'avait pas dit, j'aurais pensé que c'était du boeuf.
On sait par exemple que plusieurs animaux à fourrure,
peut-être pas à consommation courante, sont élevés
pour la fourrure et pour la viande. Il y a des gens, par exemple, qui vont
à la chasse au lièvre, qui gardent la peau et qui mangent la
viande. On peut concevoir certains animaux qui sont élevés pour
la fourrure, mais dont la viande est consommée.
M. Pagé: Pour répondre à la question du
député de Lévis, M. le Président, très
rapidement: un castor n'est pas élevé en captivité, donc
il n'y a pas besoin de permis.
M. Garon: Même si un animal n'est pas élevé
en captivité, on pourrait concevoir également... Je vais vous
donner d'autres exemples: des moutons qui sont surtout élevés
pour la laine, une laine spéciale, et dont la viande est
consommée. Il y a plusieurs animaux qui sont élevés pour
leur fourrure et pour leur viande. Ce n'est pas une question farfelue. Je vous
donne un exemple.
M. Pagé: C'était une question farfelue. Il m'a
donné l'exemple du castor, je lui ai répondu.
M. Garon: J'ai donné l'exemple du castor pour dire qu'il y
a des animaux dont la fourrure est utilisée.
M. Pagé: Le député doit certainement
comprendre et savoir qu'il faut un permis pour produire de l'agneau et pour
produire...
M. Garon: II faut un permis pour élever de l'agneau?
Depuis quand?
M. Pagé: Si le député doit comprendre que,
pour mélanger des médicaments à des aliments afin de
nourrir des animaux, il va falloir un permis, ce qui n'était pas le cas
pour les castors...
M. Garon: Ce n'est pas cela que vous faites.
M. Pagé: Bien oui.
M. Garon: Non, non. Par l'amendement on dit que le présent
article ne s'applique pas à une personne qui prépare un aliment
médicamenteux pour un animal dont Ies produits ne sont pas
destinés à l'alimentation humaine...
M. Pagé: Sauf...
M. Garon:... sauf si cet animal est élevé pour sa
fourrure.
M. Pagé: Là, cela demande un permis.
M. Garon: Pour les gens qui élèvent des animaux,
comment va-t-on faire la distinction pour savoir si un animal est
élevé pour la viande ou pour...
Une voix: Pour la fourrure.
M. Garon:... la fourrure? Ce n'est pas écrit dans l'oeil
de l'éleveur.
M. Pagé: Cela prend un permis.
M. Garon: Alors qu'est-ce que cela donne de le mettre?
M. Pagé: M. le Président, le spécialiste
m'indique que l'objectif recherché, c'est que, lorsque t'animai n'est
destiné ni à la fourrure ni à l'alimentation, il n'y a pas
de permis d'exigé. On fait référence, entre autres, au cas
des "pet shops" où, pour l'ajout d'un médicament à un
aliment pour un serin, comme ce n'est ni pour l'alimentation ni pour la
fourrure, on n'exigera pas de permis.
Une voix: S'il y avait des poissons?
M. Blais: C'est rare des poissons qu'on élève pour
la fourrure.
Une voix: Non mais pour la viande.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à ce sujet?
M. Pagé: C'est rare qu'on mange des serins...
M. Blais: Les poissons volants, ce n'est pas des oiseaux.
Une voix: II y en s des "flying fishes" à la Barbade.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II n'y a pas
d'autres interventions? Est-ce que l'amendement soumis par le ministre est
adopté?
M. Pagé: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
Est-ce que l'article 55. 3 est adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Tel
qu'amendé? Adopté?
M. Garon: Un instant.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Là on vient
de régler l'amendement.
M. Garon: On vient de régler l'amendement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Maintenant, j'ai
dit l'article 55. 3.
M. Garon: Nous ne pourrons pas voter comme nous l'aurions
aimé pour l'article 55. 3 à cause de l'ouverture du paragraphe
3.
M. Blais: Qu'est-ce qu'il fait ce paragraphe 3°?
M. Garon: Pardon?
M. Blais: Qu'est-ce qu'il fait ce paragraphe 3°?
M. Garon: J'aimerais vérifier juste une chose, par
exemple.
M. Blais: À part d'être entre 2° et 4°.
M. Garon: Je veux juste vérifier une chose avant de vous
dire... Sur division. (16 h 30)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 3 est
adopté, tel qu'amendé, sur division. À l'article 55. 4, il
y a un amendement qui vous a été soumis. Il faudrait discuter
d'abord de l'amendement proposé par le ministre. Vous avez l'amendement?
Voulez-vous que je le lise?
M. Blais: Lisez-le-me-le, s'il vous plaît.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ah! Ah! Ah!
L'article 55. 4 introduit par l'article 16 du projet de loi 69 est
modifié par l'insertion, dans la troisième ligne, après le
mot "vétérinaire" des mots "et qu'elle a obtenu sans une
ordonnance". M. le ministre, si vous avez quelque chose à ajouter, je
vous écoute attentivement.
M. Pagé: L'article 55. 4 parle par lui-même. C'est
une disposition qui peut appraïtre restrictive, mais qui est
nécessaire. L'ajout qu'on y apporte veut couvrir les cas où une
personne pourrait avoir obtenu des médicaments sans ordonnance. On sait
que l'on a déploré la publicité; on a
déploré le fait que des médicaments pouvaient être
vendus. Dans ces cas-là aussi, de tels médicaments seront
régis par les dispositions de l'article 55. 4.
M. Garon: II s'agit d'articles qui sont couverts par la
liste...
M. Pagé: Seulement les médicaments.
M. Garon: En vertu de l'article 9 de la Loi sur les
médecins vétérinaires.
Le Président (M. Tremblay, lberville): Est-ce qu'il y a
des interventions?
M. Garon: Non, c'est bon, cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Aucune
intervention?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que c'est
adopté. Adopté...
M. Garon: Un instant!
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement est
adopté.
M. Garon: L'amendement, oui. Je veux juste regarder une chose. Si
vous voulez me donner seulement une seconde.
M. Pagé: On peut suspendre, M. le Président.
M. Garon: Non, non, cela va bien, là. Il n'y avait pas eu
d'augmentation à cet effet. Je pense que c'est le ministère qui
s'est rendu compte que c'était une porte ouverte.
M. Pagé:... qui tient compte des représentations
qui nous ont été faites et des inquiétudes qui ont
été formulées dans tous les amendements que l'on
présente, M. le Président.
M. Garon: Qui a formulé une inquiétude à ce
sujet-là?
M. Pagé: Ce n'était peut-être pas à
cette table, mardi, mais c'est dans le cadre des discussions privées que
j'ai eues avec les groupes. Cela vise en particulier les
intégrateurs.
M. Garon: Les intégrateurs étaient inquiets de...
?
M. Pagé: Ce ne sont pas les intégrateurs qui
étaient inquiets.
M. Garon: C'était les organismes professionnels qui
craignaient que l'on achète des médicaments, d'autant plus qu'ils
vont avoir des vétérinaires à leur emploi. Cela
marche!
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, l'article
55. 4 est adopté tel...
M. Garon: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ...
qu'amendé. L'article 55. 4 est adopté tel qu'amendé.
M. Garon: Nous concourons à l'adoption de cet article, M.
le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Très
bien.
M. Pagé: Cela concourt sans courir!
M. Garon: Comme disent les Italiens: Qui va piano va sano.
M. Pagé: Ah oui! Cela fait cinq fois que vous me la
racontez!
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'appelle
maintenant l'article 55. 5. Cet article est tel quel; il n'y a pas
d'amendement. Y a-t-il des interventions concernant l'article 55. 5?
M. Pagé: L'article parle par lui-même, M. le
Président. "Le titulaire d'un permis visé à l'article 55.
2 doit tenir, conformément aux règlements, un registre des
médicaments, des prémélanges médicamenteux et des
aliments médicamenteux qu'il acquiert, utilise ou dont il dispose dans
l'exercice de ses activités. "
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté? Il
n'y a aucune intervention, alors adopté. L'article 55. 6. " Y a-t-il des
interventions concernant l'article 55. 6?
M. Pagé: J'ai eu l'occasion de revenir à plusieurs
reprises sur cet article parce que c'est un maillon important de la
chaîne de contrôle que l'on veut imposer en regard de la
santé animale. II prévoit que le propriétaire ou celui qui
a la garde de l'animal, auquel un médicament a été
administré ou qui a consommé un aliment médicamenteux a
à déclarer ce fait par écrit à l'acheteur de
l'animal lorsque le délai d'attente n'est pas expiré. Le
délai d'attente, on le définit. Évidemment, c'est la
période nécessaire pour que soit éliminé des tissus
d'un animal tout résidu de médicament qu'on lui a
administré. Évidemment, le délai est spécifique
à chaque médicament, cela va de soi aussi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 55. 6?
M. Pagé: Tout cela est précisé dans
l'ordonnance du médecin vétérinaire.
M. Blais:... cela me prendrait une ordonnance.
Le Président (M, Tremblay, Iberville): D'un
vétérinaire?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Excusez-moi,
c'était juste pour rire.
M. Blais: Pas de problème.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
M. Blais: Chez nous, on dit: La chanson du porc par l'auteur,
alors, je ne vous en tiens pas rigueur.
M. Garon: Qu'est-ce qu'il dit?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je ne gagne jamais
avec lui. Alors, l'article 55. 6 est adopté tel que
rédigé. J'appelle maintenant l'article 55. 7.
M. Pagé: Même chose.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions à l'article 55. 7? Il n'y en a pas?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, s'il n'y a
pas d'intervention, l'article 55. 7 est adopté. J'appelle maintenant
l'article 55. 8, mais il y a un amendement.
M. Garon: Là, on tombe dans les principaux articles, 55. 8
et 55. 9.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À l'article
55. 8, il y a un amendement, oui. Alors, est-ce que vous voulez... Non?
D'accord.
M. Pagé: L'article 55. 8.
Amendement et sous-amendements
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 8,
introduit par l'article 16 du projet...
M. Pagé: Nous y arrivons, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... de loi
69...
M. Pagé: L'article 55. 8, introduit par l'article 16 du
projet de loi 69, est modifié par le remplacement du premier
alinéa par les suivants: "55. 8. Malgré l'article 17 de la Loi
sur la pharmacie et les articles 9, 21, et 24 de la Loi sur les médecins
vétérinaires, le ministre peut, pour des motifs d'urgence, pour
des raisons d'intérêt public ou pour faciliter l'administration
d'un médicament, élaborer des programmes sanitaires autorisant la
vente et l'administration de médicaments destinés à des
catégories d'animaux. "Sauf pour des motifs d'urgence, le ministre forme
un comité qui le conseille dans l'élaboration d'un programme. Ce
comité est formé d'au moins 4 membres, dont un représente
le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
du Québec, un l'Ordre des pharmaciens du Québec, un la
Corporation professionnelle des médecins vétérinaires du
Québec et un les producteurs agricoles. "
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions sur cet amendement proposé par le ministre?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, je vous écoute religieusement.
M. Garon: Je voudrais présenter un sous-amende ment, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On vous
écoute.
M. Garon: Au premier alinéa, à la quatrième
ligne, après les mots "motifs d'urgence", enlever la virgule et inscrire
le mot "et" et, après les mots "d'intérêt public", biffer
les mots "ou pour faciliter l'administration d'un médicament".
Le Président (M. Tremblay, Iberville): As-tu compris?
Voulez-vous répéter? Vous dites: après des motifs
d'urgence...
M. Garon: Je peux le rédiger rapidement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... on
enlève la virgule...
M. Garon: Et on met le mot "et".
Le Président (M. Tremblay, Iberville): E-t, "et", oui.
Et?
M. Garon: Et, après les mots...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): E-t"et"?
M. Garon: E-t "et"?
Le Président (M. Tremblay, lberville): D'accord.
M. Garon: Et, après les mots "pour des raisons
d'intérêt public", biffer les mots "ou pour faciliter
l'administration d'un médicament".
Alors, la phrase se lirait comme suits Malgré l'article 17 de la
Loi sur la pharmacie et les articles 9, 21 et 24 de la Loi sur les
médecins vétérinaires, le ministre peut, pour des motifs
d'urgence et pbur des raisons d'intérêt public, élaborer
des programmes sanitaires autorisant la vente et l'administration de
médicaments destinés à des catégories
d'animaux.
M. Pagé: Est-ce que l'amendement est recevable, M. le
Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement est
recevable.
M. Garon: Alors pourquoi, M. le Président, ai-je
présenté ce sous-amendement? Lors de nos
délibérations en commission parlementaire, il a été
indiqué clairement par les groupes, pour à peu près tous
les groupes qui sont venus devant nous, qu'ils souhaitaient que cet article,
s'il devait demeurer, demeure uniquement pour des raisons d'urgence ou
d'intérêt public. Ce que je dis est à tel point vrai que la
Corporation professionnelle des médecins vétérinaires du
Québec a proposé un texte d'amendement où elle indique
qu'elle souhaite que l'article se lise: Le ministre peut, pour des raisons
d'urgence et d'intérêt public, élaborer des programmes
sanitaires. Les réserves portaient justement sur le texte où on
dit: Le ministre peut, pour des raisons pratiques ou d'intérêt
public. Des raisons pratiques, on estime qu'elles peuvent donner ouverture
à l'élimination des règles prévues par la loi et
des objectifs visés par la loi.
Ce n'est pas le seul organisme, à peu près tous les
organismes ont fait les mêmes représentations. Je vous dirai
d'abord, je me réfère à mes notes: L'Association des
médecins vétérinaires praticiens estimait que l'article
55. 8 et l'article 55. 9 alinéa 2 n'étaient pas
nécessaires et qu'ils ne devraient pas être là, parce qu'on
prévoit essentiellement une exception qui n'est pas nécessaire.
On n'a pas besoin de la loi pour faire un programme d'urgence, on n'a pas
besoin d'une loi pour ça. Il y a eu des problèmes qui sont
survenus dans le passé, sans que ces dispositions existent, et les gens
du ministère, en consultation avec l'Institut Armand-Frappier, avec la
Faculté de médecine vétérinaire, avec l'Association
des médecins vétérinaires praticiens ou l'Ordre des
vétérinaires, faisaient des réunions rapides et d'urgence
- souvent les fonctionnaires du gouvernement fédéral
étaient invités également - pour dire ce qu'on pourrait
faire pour palier telle maladie qui aurait pu avoir un caractère
épidémique, parasitaire, ou se répandre si on
n'intervenait pas rapidement et immédiatement. Il n'y avait aucune
disposition légale. Il n'est pas nécessaire d'avoir des
dispositions légales pour faire ça. C'est pourquoi cet article,
dans son ensemble, n'est pas nécessaire.
Si je présente un amendement, c'est pour au moins enlever le pire
de l'amendement du ministre. C'est dire en d'autres mots, au fond: pour des
raisons pratiques. Les gens qui sont venus ici ne voulaient pas voir les mots
"pour des raisons pratiques". Aujourd'hui, on change ça pour "faciliter
l'administration des médicaments" et, alors, on a dit: C'est ça
qu'on voulait dire quand on mettait "pour des raisons pratiques". Même
quand on a dit ça, les gens qui sont venus nous rencontrer ne
souhaitaient pas voir une telle disposition. Je vous ai parlé de
l'Association des médecins vétérinaires praticiens.
L'Office des professions lui-même - ces gens-là ne
s'étaient pas parlés, ils sont arrivés après - ne
voyait pas l'utilité de cette disposition à l'article 55. 8.
Simplement, ils disaient: sur avis obligatoire de l'ordre des
vétérinaires et du conseil de pharmacologie, voilà la
disposition que l'Office des professions nous avait proposée: "sur avis
obligatoire de l'ordre des vétérinaires, du conseil. de
pharmacologie", etc.
Dans les questions d'urgence... Là, on veut former un
comité, sauf pour des motifs d'urgence. Quand on a des motifs d'urgence
pour agir, c'est justement le moment où il est bon de rencontrer
rapidement les responsables. Je dois vous dire que, quand vous voulez
rencontrer rapidement les gens de l'Institut Armand-Frappier, les gens de la
Faculté de médecine vétérinaire - qui a d'ailleurs
plusieurs contrats avec le ministère, pour des analyses et des
diagnostics, des analyses pathologiques dans certains cas, etc. - les
réunions sont très rapides, aussi rapides qu'avec des
fonctionnaires du ministère. D'ailleurs, ces organismes sont des
organismes de support du ministère. Un des plus importants clients de
l'Institut Amand-Frappier c'est le ministère de l'Agriculture du
Québec. Alors le ministère de l'Agriculture, la Faculté de
médecine vétérinaire, l'Association des médecins
vétérinaires praticiens, la Corporation des médecins
vétérinaires et même les organismes fédéraux
sont en consultation régulière, et lorsqu'il arrive des motifs
d'urgence, les rencontres peuvent se faire très facilement, à
plus forte raison lorsqu'il s'agit de la façon d'administrer un
médicament. Il n'est pas nécessaire d'avoir un article de loi
pour faire en sorte que l'on "fasse" ces dispositions. (16 h 45)
Maintenant je sais que je ne peux pas
présenter un amendement pour dire: Supprimez l'article 55. 8,
parce que la façon de voter l'article 55. 8 c'est de voter contre. Comme
je sais qu'à la fin on devra voter pour ou contre l'article 55. 8 puis
qu'il y a de bonnes chances que l'article 55. 8 soit adopté, il
m'apparaît important à ce moment-ci d'essayer, au meilleur de ' ma
connaissance, de faire des propositions pour que l'article 55. 8 soit le
meilleur possible. Alors mon amendement a pour but de rencontrer les voeux des
différentes associations qui sont venues nous rencontrer et qui ont
toutes dit la même chose.
J'ai parlé tantôt de l'Association des médecins
vétérinaires praticiens, j'ai parlé de l'Office des
professions, je parle de l'Ordre des pharmaciens, mais j'ai également
parié de la Corporation professionnelle des médecins
vétérinaires du Québec, qui a dû écrire la
même lettre au ministre que celle qu'elle m'a envoyée, où
l'on dit comment l'article devrait se lire et où on indique que l'on
devrait enlever les mots "pour des raisons pratiques" et écrire "pour
des raisons d'urgence et d'intérêt public".
L'Ordre des pharmaciens disait aussi: "Nous ne pouvons pas nous rallier
à l'idée que "des raisons pratiques" puissent, à elles
seules, amener le ministre à mettre en veilleuse des dispositions
légales d'intérêt public. L'article 17 de la Loi sur la
pharmacie, tout autant que les articles 9, 21 et 24 de la Loi sur les
médecins vétérinaires ne peuvent être
écartés pour la seule raison que le ministre ne trouverait pas
leur application pratique dans une situation donnée. Que des motifs
imprévus, épidémie, séisme, etc., compromettent une
race, un troupeau important et que l'ordre et l'intérêt public
réclament une intervention ponctuelle particulière cela justifie
une intervention spécifique exceptionnelle, mais pas des raisons
pratiques. " L'Ordre des pharmaciens ajoute: "Nous croyons également que
la formation du comité, prévue à cet article, devrait
être coercitive et davantage, que sa composition soit prévue
législativement. À cet égard nous sommes d'avis qu'une
majorité des membres du comité devrait être composée
de médecins vétérinaires et de pharmaciens du secteur
privé. Et si en temps normal, les législateurs croient
nécessaire et important que la vente et l'administration des
médicaments soient effectuées sous le contrôle et la
surveillance de pharmaciens ou de médecins vétérinaires,
nous croyons à plus forte raison qu'en période exceptionnelle,
dans le cadre de programmes spéciaux, leur intervention soit encore plus
indispensable, puisque leur compétence professionnelle en cette
matière est la plus appropriée. " Tous les organismes qui sont
venus devant nous nous ont fait des représentations, à savoir
qu'ils étaient contre ce type d'intervention.
M. le Président, ce sous-amendement que je présente a pour
but uniquement de tenir compte de tous les avis qui nous ont été
fournis par ceux qui sont venus devant cette commission. Ils étaient
unanimes pour demander, à toutes fins utiles, la disparition de
l'article 55. 8. Ils voyaient comme un pis aller le fait de le maintenir pour
des raisons d'urgence. Là le ministre réintroduit d'autres mots
dans son article qui remplacent au fond "pour des raisons pratiques" en disant:
Pour faciliter l'administration d'un médicament. Alors cette
disposition, à notre avis, est inutile et c'est pourquoi nous en
demandons la suppression.
Le Président (M, Tremblay, Iberville): Y a-t-il d'autres
interventions concernant ce sous-amendement? Le sous-amendement est-il
adopté?
M. Pagé: Rejeté, M. le Président. M. Garon:
Un vote.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Un vote. Alors, un
vote enregistré. J'appelle le vote. M. le secrétaire, je vous
écoute.
Le Secrétaire: Mme Legault (Deux-Montagnes)?
Mme Legault: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M- Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Contre.
Le Secrétaire: M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M- Farrah: Contre.
M. Pagé: On peut arrêter, on a gagné.
Le Secrétaire: Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata)?
Mme Dionne: Contre.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Contre.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Iberville)?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Pour.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le sous-amendement
est rejeté.
M. Garon: M. le Président» je voudrais
présenter un autre sous-amendement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On vous
écoute.
M. Garon: II se lirait comme suit: L'article 55. 8, introduit par
l'article 16 du projet de loi 69, est modifié en ajoutant, après
le premier alinéa de l'amendement, les deux alinéas suivants...
Je les ai ici, si vous voulez, je vais vous les lire: Chaque programme doit
indiquer notamment la nature des médicaments, la catégorie
d'animaux visés, la durée du programme et la région
où il s'applique, les personnes autorisées à vendre ou
à administrer ces médicaments et s'il doit y avoir ordonnance
d'un vétérinaire.
Autre alinéa: Chaque programme est soumis à l'approbation
du gouvernement qui peut le modifier.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Peut-on l'avoir
pour voir s'il est recevable? N'y a-t-il pas répétition au
début de l'article 55. 8?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non?
M. Garon: On spécifie ce que doit contenir le
programme.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le sous-amendement
est recevable. Alors, M. le député de Lévis...
M. Garon: Va-t-on l'avoir pour... Pouvez-vous me dire si cela va
être bien long? J'aime autant attendre un peu.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Cela prend deux
minutes faire faire une photocopie?
M. Garon: On va attendre un peu qu'il soit revenu.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je vais suspendre
la séance pour deux ou trois minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 54)
(Reprise à 17 h 2)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je déclare
la séance réouverte et nous étions au sous-amendement du
député de Lévis. L'amendement à l'article 55. 8
introduit par l'article 16 est modifié par l'ajout, à la fin, des
paragraphes suivants: "Chaque programme doit indiquer notamment la nature des
médicaments, la catégorie d'animaux visés, la durée
du programme et la région où il s'applique, les personnes
autorisées à vendre ou à administrer ces
médicaments et s'il doit y avoir ordonnance d'un
vétérinaire. "Chaque programme est soumis à l'approbation
du gouvernement qui peut le modifier. "
M. Pagé: M. le Président, l'amendement est
irrecevable à ce moment-ci puisqu'il propose de modifier le
deuxième alinéa, lequel n'est pas modifié par le premier
amendement que j'ai déposé. C'est donc dire qu'on doit disposer
du premier amendement. Une fois qu'on en aura disposé, nous pourrons
procéder à l'étude et à la recevabilité.
À ce moment-là, et bien à ce moment-là,
l'amendement devra être redéposé par le
député de Lévis.
M. Garon: II ne modifie pas. J'ajoute un deuxième
alinéa. D'accord. Je n'ai pas d'objection à cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Considérant
que tout le monde est d'accord, pour dire qu'il est irrecevable, c'est facile
pour moi de dire qu'il est irrecevable, pour l'instant.
M. Garon: Je ne dis pas qu'il est irrecevable. J'aime autant
attendre et que cela soit plus ordonné.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, mais en
fonction de l'amendement qu'on a sur la table, il est irrecevable. Alors, nous
revenons à l'amendement. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement ou est-ce que nous sommes prêts à le mettre aux
voix?
M. Pagé: Très brièvement. Le nouvel article
55. 8 traduit une disposition qui est nécessaire pour faire face
à deux catégories de situations, comme j'ai eu l'occasion de
l'indiquer à plusieurs reprises en commission parlementaire lors de
notre échange de mardi dernier.
Dans un premier temps, on a des médicaments qui sont
utilisés de façon routinière et à grande
échelle. Qu'il suffise de donner l'exemple du vaccin contre la maladie
de Marek qui en est probablement un des meilleurs exemples. Ce vaccin est
administré à tous les poussins à l'âge d'un jour,
donc 90 000 000 de doses par année sont administrées.
Quoique le règlement sur l'ordonnance des médecins
vétérinaires permette, permette disais-je bien, qu'une ordonnance
soit rédigée pour un groupe d'animaux et dans le cas de
médicaments utilisés à titre préventif pour une
période d'un an, la vente de ce vaccin pourrait faire l'objet d'un
programme.
M. le Président, on a aussi le cas des situations d'urgence.
Devant une épidémie qui pourrait affecter les cheptels, on
associe souvent l'intervention gouvernementale à l'éradication de
la maladie par l'abattage des animaux atteints et par un programme de
subventions, de compensations financières pour les propriétaires.
tl n'est toutefois pas toujours nécessaire d'abattre les animaux pour
contrôler les problèmes épidémiques. L'article 55. 8
a notamment comme objectif de favoriser la mise en place d'alternatives. Dans
le cas d'une épidémie qui prendrait des proportions importantes,
qu'il suffise de se référer, par exemple, à la
leptospirose, le Conseil des ministres pourrait sanctionner un programme
préparé par le ministre de l'Agriculture en vertu duquel - je
donne des exemples ici -les bureaux locaux pourraient être
autorisés à distribuer un médicament, un vaccin à
un coût moindre que celui offert par le Centre de distribution de
médicaments pour des motifs d'accessibilité.
Deuxièmement, on doit retenir que les éleveurs pourraient
se procurer ce vaccin sans présenter l'ordonnance d'un médecin
vétérinaire lorsqu'un tel programme aurait été
établi et lorsqu'on l'aurait dégagé dans le cas d'une
situation d'urgence.
On doit aussi retenir les instructions relatives à
l'administration du médicament qui serait prévu au programme et
où l'éleveur serait lui-même autorisé à en
faire l'administration, malgré la Loi sur les médecins
vétérinaires. Le programme aurait une durée suffisante
pour permettre une protection rapide et adéquate des animaux.
Je comprends que des représentations nous ont été
faîtes par les vétérinaires, notamment. On a apporté
une modification qui vient restreindre l'appplication, entre autres pour des
motifs d'urgence, pour des raisons aussi d'intérêt public. J'ai
donné suite aux représentations qui nous ont été
faites en enlevant les termes suivants: que le ministre pouvait, pour des
raisons pratiques.
Alors, je crois qu'en appuyant notre intervention sur des motifs
d'urgence et/ou d'intérêt public, que nous sommes tout à
fait légitimés de le faire.
Il faut que je rappelle, M. le Président, qu'un projet de loi 65
déposé en juin 1985 et non adopté faisait en sorte
à l'article 81 qu'il n'y avait aucune balise comme celles auxquelles je
me réfère par l'article 55. 8 tel qu'amendé. Je suis
certain que cela ne fera pas l'affaire encore. Je suis certain que ce ne sera
pas assez. Que voulez-vous?
L'Opposition doit s'opposer. Les critiques doivent critiquer et
l'Opposition s'oppose. L'Opposition ne peut initier, elle amende. Elle devrait
plutôt s'amender.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Y a-t-ii d'autres
interventions concernant cet amendement? Peut-on mettre aux voix? On est sur
l'amendement.
L'amendement est-il adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté sur
division. Nous revenons maintenant à l'article lui-même.
M. Garon: Alors, M. le Président, je veux proposer un
amendement...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je te signe
celle-là ici?
M. Garon:... qui est le même que tout à l'heure. Je
l'ai rédigé différemment.
Au deuxième alinéa, c'est-à-dire: l'article 55. 8
introduit par l'article 16 est modifié par l'ajout au - cela devient le
troisième alinéa, je suppose - troisième alinéa,
à la deuxième ligne, après les mots "la catégorie
d'animaux concernés, " ajouter les mots "la durée du programme et
la région où il s'applique". Est-ce clair? L'article 55. 8,
amendé, introduit par l'article 16, est modifié par l'ajout au
troisième alinéa, à la deuxième ligne, après
les mots "la catégorie d'animaux concernés, " les mots "la
durée du programme et la région où il s'applique". Sur la
recevabilité...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement
à l'amendement suggéré, c'est-à-dire le
sous-amendement... Ce n'est pas un sous-amendement, c'est seulement un
amendement, vu que cela vient dans le texte général. Alors,
l'amendement est recevable.
M. Garon: Essentiellement, dans les mêmes dispositions
où j'avais demandé aux organismes, qui nous ont rencontrés
la semaine dernière à la commission parlementaire, de nous faire
des propositions d'amendement qui iraient dans le sens des objectifs qu'ils
souhaitaient que la loi réalise et de nous expédier ces
propositions d'amendement, j'ai fait un texte de proposition d'amendement qui,
à mon avis, circonscrit bien la réalité.
Évidemment, cela aurait été mieux si on l'avait
acceptée, mais l'amendement est voté et la commission
parlementaire a décidé de garder une phrase qui maintient une
certaine ouverture pour des exceptions. L'amendement que je propose a pour but
de circonscrire ce type de programmes exceptionnels. C'est pourquoi
l'amendement que je propose ajoute: la durée
du programme et la région où il s'applique
-évidemment, quand on dit la, cela comprend les régions où
il s'applique - pour vraiment circonscrire un projet exceptionnel. Selon le
projet qui est présenté, l'article 55. 8 donne ouverture à
des programmes spéciaux dans les cas qu'on a dits d'urgence,
d'intérêt public ou pour faciliter l'administration d'un
médicament.
Il faut faire une distinction dans tous ces programmes qui peuvent
être plus ou moins nombreux. Peut-être, pas nombreux? Mais, quelle
sera la durée du programme et la région où il va
s'appliquer? Pourquoi? Parce qu'il est toujours plus facile d'avoir une absence
de contrainte et, comme on est dans un domaine particulier où on vise la
santé humaine, où on vise à être plus précis
dans l'application et l'utilisation des médicaments, une disposition
comme celle-là oblige ceux qui font les règlements à
préciser les objectifs visés. Si on a un objectif de durée
dans le temps, il va falloir le démontrer. (17 h 15)
II faudrait aussi démontrer, si l'amendement est adopté,
où il va s'appliquer. Un programme spécial qui ne s'appliquerait
pas nécessairement dans tout le Québec pourrait inciter d'autres
régions, de façon préventive, à utiliser un
même type de programme sans que cela ne soit nécessaire. Il serait
bon, dans un programme sanitaire de médecine vétérinaire,
que l'on précise la durée de son application de même que la
région où il va s'appliquer.
M. le Président, c'est pourquoi je présente ces
amendements. Ils m'ont été suggérés à la
suite de rencontres avec des organismes qui ont duré une journée
entière la semaine dernière. La proposition m'a été
faite par la Corporation professionnelle des médecins
vétérinaires du Québec afin de mieux circonscrire ces
programmes exceptionnels pour des raisons d'urgence et d'intérêt
public, auxquels le ministre a cru bon d'ajouter des cas pour faciliter
l'administration d'un médicament.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
M. Pagé: Oui, M. le Président, très
brièvement. Je suis très surpris de voir que cet amendement est
proposé par le député de Lévis, lequel est avocat,
lequel a, par surcroît, déjà enseigné à
l'université. Cela n'a pas de bon sens venant de sa part. Il oublie ses
bonnes vieilles notions de droit.
L'utilisation du terme "notamment" en droit est indicatif et non
limitatif. Cela veut donc dire quoi concrètement? Cela veut dire qu'en
tout temps, on pourra, à l'intérieur d'un programme,
établir la juridiction territoriale où s'appliquera le programme
et aussi le temps. Exemple concret: avec une telle disposition dans le cas du
vaccin de Marek, il faudrait prévoir cela pour l'ensemble du territoire
du Québec, à l'infini, jusqu'à l'an 7004 ou l'an 2012,
quand on sait pertinemment qu'il faut l'appliquer. L'utilisation du terme
"notamment" est strictement indicative, elle n'est pas limitative. Le ministre
de l'Agriculture, sur la foi des recommandations formulées, entre autres
dans les cas d'intérêt public... Le comité sera d'ailleurs
majoritairement formé de professionnels, tel que les groupes le
demandaient et il pourra prévoir au besoin la région et la
période pour laquelle une telle action pourra avoir cours. Pour ces
motifs, M. le Président, on va voter contre l'amendement du
député.
Le Président (M. Tremblay, Iberville}: Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cet amendement?
M. Garon: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, M. le
député de Lévis, je vous écoute.
M. Garon: M. le Président, l'article dit: "doit indiquer
notamment". Il doit indiquer les choses qui sont
énumérées, mais pas seulement celles-là. Il faut
lire l'article.
M. Pagé: C'est ce que je dis.
M. Garon: Cela n'exclut pas... L'article n'oblige pas à
indiquer la durée du programme et la région où il
s'applique. En ajoutant ces mots-là, cela veut dire que chaque programme
devra indiquer la durée du programme et la région où il
s'applique et ce n'est pas limitatif. Mais les éléments qui sont
mentionnés après le mot "notamment" devront faire partie du
programme. Il faut lire l'article. Je remarque que des professeurs ont
enseigné le droit, mais...
M. Pagé: C'est la même chose que les lettres, sauf
que nous on dit - et vous devrez le confirmer - qu'on pourra, si le
gouvernement le juge opportun, sur la recommandation du ministre de
l'Agriculture, indiquer la région et la période. C'est ce qu'on
recherche, point final.
M. Garon: Alors pourquoi ne pas l'indiquer dans l'article?
M. Pagé: Non.
M. Garon: L'article va se lire comme suit, si l'amendement est
adopté: "Chaque programme doit indiquer notamment la nature des
médicaments, la catégorie d'animaux visés, la durée
du programme et la région où il s'applique, les personnes
autorisées à vendre ou à administrer ces
médicaments et s'il doit y avoir ordonnance d'un
vétérinaire". Le programme peut indiquer autre chose, mais il
devra indiquer cela. Si on n'inscrit pas, dans le paragraphe, qu'on doit
indiquer la durée et la région où il s'applique, le
programme ne le comportera pas nécessairement. C'est pourquoi
l'amendement propose que l'on soit obligé d'indiquer la durée du
programme et la région où il s'applique; autrement, le
gouvernement ne sera pas obligé de l'indiquer dans son décret.
Tandis qu'avec la disposition que je viens de présenter, le
gouvernement, le ministre et les fonctionnaires seront obligés
d'indiquer la durée du programme et la région où il va
s'appliquer. L'article de loi, tel qu'il est actuellement, n'empêchera
pas le ministre d'indiquer la durée du programme et la région
où il s'applique, mais il ne sera pas obligé de le faire. De
là la nuance entre les deux positions et c'est pourquoi, d'accord avec
la Corporation professionnelle des médecins vétérinaires
du Québec, je propose cet amendement, parce que l'article 55. 8,
alinéa 3, tel que présenté par cet amendement, va
circonscrire davantage le caractère exceptionnel indiqué. On dit
que le ministre peut, pour des raisons pratiques ou d'intérêt
public, parce qu'il s'est ajouté, il ne faut pas l'oublier: "ou pour
faciliter l'administration d'un médicament"... "Faciliter
l'administration d'un médicament", c'est très large, c'est
très vague et cela donne une ouverture à beaucoup d'exceptions.
C'est pourquoi il est encore plus nécessaire de circonscrire la
conception du programme.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
député de Lévis.
M. Pagé: M. le Président, il reste combien de
temps?
Le Président (M. Tremblay, Iberville}: II lui reste
combien de temps?
M. Pagé: À moi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À vous? Vous
n'avez pas parlé sur ce projet-là?
M. Pagé: J'ai parlé tout à l'heure.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ah! Deux minutes.
Cela fait 18 minutes.
M. Pagé: M. le Président, je n'entends pas
consommer les 18 minutes. Premièrement, j'ai indiqué qu'il
n'était pas opportun -et c'était là notre décision
- d'ajouter une telle disposition pour les motifs que j'ai fait valoir,
à savoir que l'on peut le faire et on ne veut pas s'obliger et
s'établir la condition et l'obligation de le faire. Deuxièmement,
le libellé que je propose pour fins d'adoption reprend exactement les
dispositions prévues par mon prédécesseur dans le projet
de loi 65 qui avait été déposé où il
n'était pas prévu à ce moment-là - je comprends,
vous n'étiez pas dans l'Opposition; cela explique très
probablement votre argumentation - de limiter cela dans le temps, de le
circonscrire à une, deux ou trois régions et de les nommer.
Le député de Lévis nous dit: J'ai
écouté la proposition des médecins
vétérinaires. Je dois lui répondre ceci: Je comprends
qu'il est en train de succomber à toutes les propositions qui lui ont
été faites et je lui rappellerai qu'il n'est pas bien de
succomber à toutes les propositions qui nnus sont faites. Pour ces
motifs, M. le Président, on va voter contre.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, M. le
député de Lévis, je vous écoute.
M. Garon: Je dois dire que je ne succombe pas à toutes les
propositions qui nous sont faites, loin de là, mais, quand on
reçoit des gens en commission parlementaire, il faut écouter
attentivement ce qu'ils nous disent, ne pas non plus refuser des propositions
ou des conseils qu'ils nous font par entêtement ou par orgueil. Je le dis
d'autant plus à l'aise que vous avez raison, Sa disposition de l'article
présenté au mois de juin 1985 était la même que la
vôtre. Les suggestions qu'ils nous ont faites étaient bonnes.
Elles sont bonnes. C'est pourquoi il ne faut pas s'entêter, mais au
contraire dire: On a reçu des gens; on les a écoutés; ils
nous ont fait des bonnes propositions et on en reconnaît la valeur en
adaptant certaines propositions qu'ils nous ont faites, sans
nécessairement succomber à toutes les propositions. Même si
on succombait à toutes, cela ne veut pas dire que cela serait
nécessairement mauvais. Il peut arriver qu'il y ait un grand nombre de
bonnes propositions qui sont faites et que leur adoption soit
bénéfique pour le projet de loi, pour l'administration et pour la
protection sanitaire des animaux. J'ai proposé un amendement que nous
proposent les vétérinaires, parce que cela bonifierait le projet
de loi.
Notre rôle en commission parlementaire, c'est de bonifier les
projets de loi. Voilà, M. le Président! Autrement, pourquoi faire
venir des gens si on n'écoute pas ce qu'ils nous disent ou si on ne veut
pas adopter leurs propositions? Ce que j'ai proposé comme amendement...
je comprends que vous avez à l'esprit d'en faire un objectif,
c'est-à-dire d'indiquer la durée du programme et la région
où il s'applique; alors, pourquoi ne pas l'inclure dans l'article? Vous,
vous pouvez avoir un bon naturel et vouloir faire cela, mais, votre successeur,
il
pourrait avoir un mauvais naturel et ne pas vouloir le faire.
M. Pagé: II est possible...
M. Garon: Avec les années, le temps qui passe...
M. Pagé:... qu'avec les années, oui...
M. Garon:... les événements qui surviennent...
M. Pagé:... que la loi soit refondue. M. Garon: La loi
peut être refondue. M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: Mais, comme vous dites vous-même que c'est ce que
vous voulez faire, pourquoi ne pas l'indiquer?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
M. Pagé: M. le Président, seulement un rappel. Les
amendements que je propose aujourd'hui, qui sont quand même nombreux,
témoignent d'une absence très claire d'inflexibilité ou de
quoi que ce soit comme cela; nous sommes flexibles, nous sommes ouverts, on le
démontre. Cependant, on n'embrasse pas toutes les causes, c'est normal.
Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville]: Est-ce que
l'amendement est adopté? Rejeté.
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vote
enregistré. Alors, M. le secrétaire, j'appelle le vote.
Le Secrétaire: Mme Legault (Deux-Montagnes)?
Mme Legault: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Contre.
Le Secrétaire: M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata)?
Mme Dionne: Contre.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Je suis contre, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Iberville):
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Contre.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)? M. Garon:
Pour.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement est
rejeté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'article 55.
8? S'il n'y en a pas, est-ce que l'article 55. 8 est adopté, tel
qu'amendé?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Sur division.
Alors, c'est adopté tel qu'amendé, sur division. J'appelle
maintenant l'article 55. 9.
M. Garon: M. le Président, je ne sais pas si le
ministre... Il n'y a pas d'amendement à cet article, je pense. On a
utilisé tous les amendements du ministre.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui. Il n'y a plus
d'amendements connus.
M. Garon: J'aurais un amendement à l'article 55. 9, qui se
lirait... Je peux bien vous en indiquer la teneur, d'abord, afin...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Pour juger de la
recevabilité.
Une voix: Oui.
M. Garon: II a pour effet de biffer le deuxième paragraphe
de l'article 55. 9, lequel paragraphe dit: "Soustraire une catégorie de
personnes de l'obligation d'être titulaire d'un permis pour
préparer un aliment médicamenteux pour ses propres animaux. "
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, l'amendement
est recevable.
M. Garon: M. le Président, essentiellement, c'est que cet
article est trop général.
Non pas que certaines des réalités que veut couvrir le
ministre soient mauvaises, mais je pense que l'article devrait être
davantage circonscrit. Je ne suis pas le seul à le dire, il y a
plusieurs organismes qui nous en ont parlé, à savoir l'Ordre des
pharmaciens, la Corporation professionnelle des médecins
vétérinaires du Québec et l'Association des
médecins vétérinaires praticiens du Québec.
Pourquoi? Non pas parce que la disposition est entièrement mauvaise,
mais je dirais comme la Corporation professionnelle des médecins
vétérinaires du Québec nous a dit: "Nous sommes
également d'avis que l'article 55. 9, deuxième alinéa,
doit être éliminé à défaut d'être plus
précis. " (17 h 30)
Essentiellement, ce n'est pas parce que certaines des
réalités que vise le ministre sont mauvaises, mais parce qu'elles
manquent de précision. Ce manque de précision donne ouverture
à des exceptions qui peuvent être trop nombreuses. On voit, M. le
Président, une lacune dans le fait que cette disposition n'est pas
suffisamment précise. Je ne voudrais pas qu'encore une fois le ministre
pense qu'on veut l'embêter. Ce sont des propos qui ont été
tenus à peu près par tous les gens qui sont venus devant cette
commission. On crée une règle et il ne faut pas, par d'autres
dispositions, écarter la règle et vider la loi de son
contenu.
Le paragraphe 2 de l'article 55. 9 de la loi, tel que libellé,
pourrait vider la loi de son contenu en énumérant des
catégories de personnes qui seraient soustraites de l'obligation
d'être titulaires d'un permis pour préparer un aliment
médicamenteux pour leurs propres animaux. Cela ferait en sorte qu'on se
retrouverait avec un nombre considérable de personnes, voire des
milliers de personnes, qui seraient soustraites de l'application de la loi. La
loi vise des fins et des objectifs précis. Si, par des dispositions
comme celle-là... Je ne veux pas que le ministre pense que je veux
l'embêter. On a rencontré et entendu des gens et ils nous ont fait
remarquer qu'il serait préférable de préciser cet article.
Je pense que le ministre va me dire: Oui, il y avait une disposition semblable
dans l'ancien projet de loi. Et puis? Un projet de loi, c'est fait pour
être amélioré, c'est fait pour être
précisé. Si on a voulu rencontrer - et je pense que
c'était une bonne chose - les intervenants du milieu à ce sujet,
il était important d'écouter ce qu'ils avaient à dire. Ils
nous ont dit: Nous craignons votre disposition 2 de l'article 55. 9 et, dans
l'état actuel de sa rédaction, on aimerait mieux qu'elle n'existe
pas si elle n'est pas précisée. Ils nous ont indiqué
qu'ils souhaitaient qu'elle soit davantage précisée pour ne pas
que cela constitue un article susceptible de vider la loi de son contenu.
La représentation qui a été faite n'est pas
mauvaise. C'est pourquoi je dis au ministre qu'il est préférable
- et c'est pourquoi j'ai présenté un amendement à cet
effet - de retirer le paragraphe 2 de l'article 55. 9, quitte à arriver
avec un amendement à l'automne qui pourra davantage ou mieux
circonscrire le secteur d'exception, d'autant plus que le ministre, qui doit
appliquer la loi à partir du 1er septembre, a eu deux mois pour
travailler sur la réglementation, a connu un peu mieux la pratique et
l'usage de cette nouvelle loi, d'autant plus que plusieurs mesures ont
été adoptées au cours de l'année 1985 aussi dans ce
secteur pour mieux contrôler l'utilisation des médicaments. Je
pense que le ministre et l'intérêt public ne souffriront pas de la
suppression de cet article. Des dispositions nouvelles pourraient être
adoptées au cours de l'automne prochain pour mieux circonscrire ce
secteur d'exception.
M. le Président, je me le rappellerai toujours, quand
j'étais étudiant du père Lévesque, il y avait un
cours...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): S'il vous
plaît, messieurs! Messieurs!
M. Garon:... qui s'appelait: Morale et technique de l'action. Le
père Lévesque nous disait: Un homme prudent, ce n'est pas
quelqu'un qui n'agit pas, c'est quelqu'un qui agit. Un homme qui n'agit pas
n'est pas un homme prudent, c'est un homme qui n'agit -pas. Mais quelqu'un qui
agit doit être prudent dans son action parce que, par manque de prudence,
il peut détruire la bonté de son action. Une action qui serait
bonne, si elle est faite sans égard aux circonstances, sans prudence
dans les gestes posés, peut avoir pour résultat de briser toute
la bonté et toute l'amélioration de la situation qu'il y avait
dans son action. Il me semble, après avoir entendu les gens qui sont
venus nous parler, qu'il serait préférable de biffer le
deuxième paragraphe de l'article 55. 9, quitte à ce que,
après davantage de discussions, de connaissances et
d'élaboration, à l'automne, le ministre présente un autre
amendement où, à ce moment-là, ces catégories
d'exceptions seraient mieux définies que l'ouverture faite au
deuxième paragraphe de l'article 55. 9.
Le Président (M. Tremblay, Iberville}: Merci, M. le
député de Lévis. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. le ministre, je vous écoute.
M. Pagé: Certainement, M. le Président. Les
dispositions de l'article 55. 9 prévoient que le gouvernement peut, par
règlement, soustraire une catégorie de personnes de l'obligation
d'être titulaire d'un permis pour préparer un aliment
médicamenteux pour ses propres animaux. On m'a demandé quelques
exemples l'autre jour.
J'ai fait référence au cas des chiens dans le Grand-Nord.
On a tenté de me serrer dans le coin, comme on le dit en termes
d'argumentation, en me demandant d'autres exemples.
On peut en citer d'autres, M. le Président, que ce soit le cas de
l'eau médicamentée pour le traitement des porcs. On sait que
certains éleveurs doivent préparer de l'eau
médicamentée pour traiter leurs porcs, durant de courtes
périodes de trois jours, entre autres dans le cas de la salmonellose.
L'eau médicamentée constitue un aliment médicamenteux au
sens du projet de loi. Il n'apparaît pas nécessaire, dans
l'immédiat, d'exiger l'obtention d'un permis pour la préparation
de ce produit. L'évolution des pratiques d'élevage pourra
éventuellement nécessiter que le gouvernement modifie ses
politiques de contrôle de la préparation des aliments
médicamenteux, d'où la nécessité pour le
gouvernement de pouvoir modifier les exigences relatives à cette
pratique.
M. le Président, il est possible que, d'ici à quelques
années, certaines maladies des poissons d'élevage soient
contrôlées à l'aide de médicaments ajoutés
à l'eau. L'eau médicamentée constitue un aliment
médicamenteux, mais, ne connaissant pas la nature exacte des
médicaments qui seront et qui pourront être disponibles à
ce moment-là, il serait peu prudent à cette date d'exempter les
pisciculteurs de l'obligation de détenir un permis pour préparer
des solutions médicamenteuses. Cependant, si cela le devient, j'aurai,
ou la personne qui occupera la fonction de ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation aura les dispositions prévues
à l'article 55. 9 pour les adopter.
M. le Président, il est 17 h 40...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est cela. On est
obligé de suspendre. La cloche nous appelle.
M. Pagé: Nous devons nous rendre en Chambre pour
célébrer avec un grand parlementaire le trentième
anniversaire...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'on peut
disposer de cet amendement avant?
M. Pagé: Nous sommes prêts, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On serait
prêt à voter?
M. Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vote
enregistré. M. le secrétaire, j'appelle le vote sur l'amendement
du député de Lévis.
Le Secrétaire: M. Messier (Saint-Hyacinthe)?
M. Messier: Contre.
Le Secrétaire: Mme Legault (Deux-Montagnes)?
Mme Legault: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M, Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Contre.
Le Secrétaire: M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Farrah (Îles-de-Ia-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata)?
Mme Dionne: Contre,
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Iberville)?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Contre.
Le Secrétaire: M. Perron (Ouplessis)? M. Perron: Pour
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)' M. Garon:
Pour.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'amendement est
rejeté.
M. Pagé: Est-ce qu'on adopte l'article 55. 9?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On peut. M. le
député de Lévis, est-ce qu'on est prêt à
mettre aux voix l'article 55. 9?
M. Garon: J'aurais quelques questions à poser concernant
le paragraphe 5. Ce sera très bref.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On n'aura pas le
temps,
M, Pagé: D'accord, M. le Président, on va suspendre
nos travaux.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): En tout cas, on le
fera demain matin.
M. Pagé: Qu'indique l'ordre de la Chambre, M. le
Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'ordre de la
Chambre indique que nous devons nous rendre au salon rouge.
Une voix: Jusqu'à quelle heure suspend-on?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On suspend
jusqu'à demain et on aura un nouvel ordre de la Chambre pour
siéger. Nous ajournons nos travaux sine die.
(Suspension de la séance à 17 h 39)
(Reprise à 20 h 23)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Mesdames et messieurs, je déclare la séance de la
commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation ouverte.
Je rappelle le mandat qui est celui d'étudier le projet de loi 69, Loi
modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux.
Nous étions rendus, cet après-midi, à l'article 55.
9. Est-ce qu'il y a des intervenants à l'article 55. 9? M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
M. Pagé: Non, M. le Président, mes commentaires
étaient terminés.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous les aviez
faits.
M. Pagé: Nous sommes prêts à discuter cet
article.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 55. 9 avant qu'on le mette aux voix?
M. Garon: J'ai une question sur le paragraphe 5°. On dit que
le ministre peut déterminer par règlement... "Le gouvernement
peut, par règlement: 5° déterminer les qualités
requises d'une personne qui fait une demande de permis ainsi que les
qualités requises d'un employé affecté aux
activités pour lesquelles un permis est exigé. " Qu'est-ce que
vous visez par cela?
M. Pagé: On doit retenir, M. le Président, qu'il
n'existe actuellement aucune mesure réglementaire qui touche les
qualités qui sont requises d'une personne qui fait une demande de
permis. Le ministère ne nie pas le fait qu'il y aurait
éventuellement un besoin en matière de formation des personnes
qui préparent ou vendent des aliments médicamenteux, que ce soit
le producteur à sa ferme, notamment. On n'ira pas exiger ou formuler des
exigences déraisonnables. Il n'est pas exclu qu'éventuellement,
pour la santé de l'exercice, pour être certain qu'on puisse bien
atteindre les objectifs établis par le projet de loi qu'on
présente, de telles dispositions puissent s'appliquer. Cependant, on
doit retenir, dans un premier temps, que la mesure qui est la plus importante
pour nous, c'est un système de contrôle de la qualité. Dans
un deuxième temps, l'application de ce système pendant une
certaine période va sûrement nous permettre d'identifier les
besoins. Il est possible qu'on intervienne à ce sujet.
Encore une fois plutôt que d'ouvrir la loi, de présenter
une loi qui pourrait traîner en commission parlementaire pendant des
heures, des heures et des jours, on préfère se donner le pouvoir
ici d'intervenir par voie réglementaire. Ce n'est pas plus
compliqué que cela.
M. Garon: Je comprends, mais quelles sont les qualités que
vous pensez requérir?
M. Pagé: Je viens de vous indiquer qu'elles
n'étaient pas définies. Alors, elles sont d'autant plus
difficiles à évoquer.
M. Garon: Alors, c'est un pouvoir réglementaire que vous
demandez dans l'air?
M. Pagé: Non, il n'est pas dans l'air, il est dans la
loi.
M. Garon: Je comprends, mais vous ne savez pas ce que vous voulez
faire avec ce...
M. Pagé: On sait ce qu'on veut faire, mais on vous assure
qu'on ne s'en servira pas tout de suite, vu que les principales
priorités vont porter sur l'atteinte générale des
objectifs recherchés par le projet de loi.
M. Garon: Dans quel article se trouvait-il dans l'ancien
projet?
M. Pagé: Je suis à y voir pour le
bénéfice du Journal des débats. Je fouille, je
regarde, je cherche, et j'ai trouvé. C'est l'article 80, 7 où il
est indiqué que le gouvernement peut déterminer les
qualités requises du personnel affecté aux activités pour
lesquelles un permis est exigé. In extenso ou presque.
M. Garon: Je comprends qu'on demandait les qualités
requises du personnel affecté aux activités pour lesquelles un
permis était exigé, mais pourquoi les qualités requises
d'une personne qui fait une demande de permis? Cela pourrait être
l'actionnaire ou le président d'une compagnie...
M. Pagé: Généralement, ce sont les..
»
M. Garon:... et ce sont ses employés qui font les
activités.
M. Pagé: Très certainement que dans le
règlement nous prévoirons une mesure qualificative dans le sens
que si ce n'est pas le propriétaire lui-même par sa personne
physique qui voit à articuler le permis, c'est-à-dire à
mélanger lui-même les aliments, il est très probable qu'on
ait une mesure qualificative permettant a un employé de qualifier
l'entreprise, comme c'est le cas dans les règlements adoptés en
vertu de la Régie des entreprises en construction du Québec
où un employé peut qualifier une entreprise.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est tout?
M. Garon: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 9 est
adopté sur division.
M. Garon: À cause du paragraphe 2.
Inspection, saisie et confiscation
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'appelle l'article
55. 10.
M. Pagé: L'article 55. 10 aborde la section IV. 2 qui se
réfère aux dispositions applicables dans les cas d'inspection, de
saisie et de confiscation. Ces articles parlent d'eux-mêmes.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 10
est adopté. J'appelle l'article 55. 11.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est à la
suite ici.
J'appelle l'article 55. 12.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'appelle l'article
55. 13.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ha! Ha! Ha! Il l'a
lu, il sait où arrêter. J'appelle l'article 55. 14.
M. Garon: Pardon? Qu'est-ce que vous dites?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'ai dit: Il l'a
étudié et il sait où il va intervenir.
M. Pagé: M. le Président. Vos commentaires sont
susceptibles de retarder les travaux de la commission.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Mais cela
prouve qu'il l'a étudié.
M. Pagé: Je ne suis pas sûr de cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55.
14.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que
l'article 55. 14 est adopté?
M. Pagé: On ne vous dérange pas?
M. Garon: II ne faut pas aller trop vite non plus. C'est comme un
gars en automobile: la voiture d'en arrière va me rentrer dans le
coffre, si je vais trop vite.
Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 14
est adopté. L'article 55. 15?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55.
16.
Une voix: Adopté.
M. Pagé: C'est la copie du procès-verbal d'une
saisie. On n'identifie pas la couleur du papier mais cela sera fait par pouvoir
réglementaire.
M. Pagé: Adopté.
M. Garon: L'article 55. 16?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): 55. 16, oui. C'est
de la technicité.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 16
est adopté.
Est-ce que l'article 55. 17 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55.
18?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 18
est adopté. L'article 55. 19?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
L'article 55. 20?
M. Garon: Non. À l'article 55. 20, il y a des
représentations qui ont été faites selon lesquelles il
devrait y avoir un délai de 30 jours plutôt qu'un délai de
90 jours. On dit: "L'animal, le produit ou l'équipement saisi doit
être remis au propriétaire ou au possesseur lorsque survient l'une
ou l'autre des situations suivantes: "1° un délai de 90 jours s'est
écoulé depuis la date de la saisie et aucune poursuite n'a
été intentée; "2° l'inspecteur considère,
après vérification au cours de ce délai, qu'il n'y a pas
eu infraction à la présente loi ou aux règlements ou que
le propriétaire ou le possesseur de ce qui a été saisi
s'est conformé depuis la saisie aux dispositions de la loi ou des
règlements. "
Trouvez-vous vraiment nécessaire d'avoir 90 jours ou si le
délai ne pourrait pas être réduit? Je ne veux pas dire
nécessairement à 30 jours, mais est-ce qu'il ne serait pas bon
d'avoir un délai un peu plus court? D'autant plus qu'il y a une
disposition, un peu plus loin, qui va vous permettre de prolonger le
délai, à l'article 55. 22. Est-ce qu'il serait nécessaire,
dans une première étape, d'avoir 90 jours ou si cela ne pourrait
pas être un peu plus court pour faire en sorte d'obliger l'administration
à prendre action plus rapidement ou à laisser tomber plus
rapidement? J'attends une réponse.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous attendez la
réponse du ministre?
M. Pagé: J'attends qu'on me donne la parole! Je
m'excuse.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre, je
vous cède la parole.
M. Pagé: Je suis très respectueux du
règlement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Très
bien.
M. Pagé: Me donnez-vous la parole, M. le
Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui.
M. Pagé: M. le Président, très rapidement,
j'ai songé, pendant un certain temps, à la possibilité
d'abréger le délai de 90 jours qui était imparti selon les
dispositions de l'article 55. 20. Cependant, j'ai constaté que le
délai de 90 jours s'inscrivait dans l'économie
générale de nos lois au Québec. Ce délai est
décrit par les gens du ministère de la Justice comme étant
le délai raisonnable minimal pour permettre qu'une poursuite soit
entreprise. C'est évident que le délai de 90 jours pourrait, dans
certains cas, être moindre. Cependant, on doit retenir que
l'économie générale de nos lois prévoit un
délai de 90 jours.
À l'article 55. 21, on dit bien que le propriétaire ou le
possesseur de ce qui a été saisi peut en demander la remise
à un juge de paix. Il y a donc une porte qui est ouverte. "Cette demande
doit être signifiée au saisissant ou, si une poursuite est
intentée, au poursuivant. Le juge accueille cette demande s'il est
convaincu que le demandeur subira un préjudice sérieux ou
irréparable si la rétention du bien se poursuit et que la remise
du bien n'entravera pas le cours de la justice. " On m'indique de plus que
c'est généralement le temps qu'il faut à nos
fonctionnaires pour "se revirer de bord" pour porter une plainte.
M. Garon: Cela veut dire que la justice a le bras long, mais
qu'elle l'étire lentement!
M. Pagé: C'est comme le parlementarisme, c'est comme
l'Opposition. Elle a la parole longue et l'adoption lente.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Y a-t-il d'autres
interventions concernant cet article?
M. Garon: C'est parce que 90 jours, cela permet à la
justice d'être lente, alors qu'au paragraphe 2, on dit: "l'inspecteur
considère, après vérification au cours de ce délai,
qu'il n'y a pas eu infraction à la présente loi ou aux
règlements ou que le propriétaire ou le possesseur de ce qui a
été saisi s'est conformé depuis la saisie aux dispositions
de la loi ou des règlements. "
Une voix: Chaque...
M. Garon: L'inspecteur ne sent pas une grosse pression pour
régler vite, il se dit: J'ai 90 jours. De sorte que son délai de
90 jours - supposons qu'il ait fait erreur - a pour effet de pénaliser
la personne saisie, même si elle n'est pas coupable. Avez-vous des
exemples dans d'autres lois où il y a 90 jours.. ?
M. Pagé: Vous pouvez présenter une
motion, M. le Président, pour qu'une commission rogatoire se
rende au ministère de la Justice pour étudier l'ensemble de cette
question. Je ne crois pas que cela soit avisé de le faire. C'est
l'économie générale de nos lois qui le prévoit,
d'ailleurs.
M. Garon: Vous pouvez affirmer cela mais je me dois... Si c'est
l'économie générale de nos lois, vous devez avoir un
exemple ou deux, ou trois...
M. Pagé: Nul n'est censé ignorer la loi, un avocat
par surcroît.
M. Garon: Je comprends cela mais les gens qui sont ici ne sont
pas tous avocats.
M. Pagé: Ils ne sont pas plus légitimés
d'ignorer la loi.
M. Garon: Et ceux qui vont lire le Journal des débats ne
sont pas tous avocats.
M. Pagé: C'est la même chose dans les lois sur la
pomme de terre et sur l'aquaculture qui ont été
présentées par mon prédécesseur qui, je
présume, connaissait le contenu des lois qu'il présentait.
C'étaient les mêmes dispositions, 90 jours.
M. Garon: Les lois sur l'aquaculture et les pommes de terre, vous
ne les avez pas mises en vigueur.
M. Pagé: Non, ce n'était pas dans vos habitudes de
mettre en vigueur des lois, vous.
M. Garon: Mais non, on faisait des lois et il fallait faire la
réglementation.
M. Pagé: Parce que les projets de règlement
traînaient sur votre bureau.
M. Garon: Vous lirez le Conseil économique du Canada qui
dit que cela lui prendrait quinze ans, au Canada, pour faire des lois sur
l'aquaculture. J'ai réussi à les faire en dedans de deux ans.
M. Pagé: Bravo pour Garon!
M. Garon: Vous pouvez lire le Conseil économique du Canada
qui a une publication là-dessus pour démêler les
juridictions.
M. Pagé: Pour le bénéfice du Journal des
débats, M. le Président, j'applaudis.
M. Garon: Je voudrais que le ministre comprenne bien que je ne
pouvais pas tout lui donner cuit dans le bec. Je voulais lui laisser la chance
de faire une couple de règlements.
M. Pagé: L'agriculture naquit avec lui et elle mourut avec
lui.
M. Garon: II a pu y avoir quelques règlements qui sont
là, des projets sont là. Je veux voir comment cela va vous
prendre de temps pour adopter des règlements qui étaient sur le
bureau.
M. Pagé: Quel paternalisme!
M. Garon: Vous avez été chanceux.
M. Pagé: Vous me touchez.
M. Garon: Un ministère où les tiroirs
étaient pleins.
M. Pagé: De quoi?
M. Garon: De projets. Moi, je n'avais pas un ministère
où les tiroirs..
M. Pagé: Vous parlez du temps où vous êtes
arrivé, quand les prédécesseurs avaient laissé la
loi sur le zonage agricole...
M. Garon: Quand je suis arrivé, les tiroirs étaient
vides. Vous pouvez la regarder, la loi, il y avait une loi, vous pouvez la
regarder et la lire. Je peux vous dire que celui qui l'aurait adoptée
aurait commis un suicide.
M. Pagé: Politique ou économique.
M. Garon: À tout point de vue. C'est un projet qui,
à mon avis, était non opérationnel.
M. Pagé: C'est pour cela qu'on ne l'avait pas
adopté.
M. Garon: Vous n'en aviez pas fait un bon. Ce n'est pas ma
faute.
M. Pagé: L'article 55. 20, M. le Président. On
pourrait continuer jusqu'à minuit. Ce serait bien agréable...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 20
est-il adopté tel que rédigé?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté. Sur
l'article 55. 21 maintenant, y a-t-il des interventions?
M. Pagé: L'article parle de lui-même, M. le
Président. Je m'y suis d'ailleurs référé tout
à l'heure. On y dit que le propriétaire ou le possesseur d'un
bien saisi peut se prévaloir d'une disposition où il communique
avec un juge de paix.
M. Desbiens: Cela veut dire qu'il peut faire cela aussitôt
qu'il a été saisi. Il peut immédiatement faire la demande,
c'est cela?
M. Pagé: II peut faire la demande, mais c'est le juge de
paix qui détermine.
M. Desbiens: Dès que cela a été fait? M.
Pagé: C'est cela.
M. Desbiens: II n'y a pas de limite de temps; donc, cela peut
être immédiat, dès qu'on a procédé à
la saisie?
Une voix: Deux minutes après.
M. Pagé: II faudra le convaincre que le requérant
peut subir un préjudice sérieux si le bien ne lui est pas remis.
Cela fait partie de la preuve et non pas de la formalité. Ce n'est pas
compliqué.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
L'article 55. 22, maintenant? Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Pagé: Même confiscation des animaux, produits ou
équipements dont on ne connaît pas le possesseur ou le
propriétaire.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 22
est adopté. L'article 55. 23?
M. Garon: Vous aviez dit l'article 55. 21.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55.
22.
M. Garon: Non. On vient de dire 55. 21.
M. Pagé: On peut relire l'article 55. 21, M. le
Président, ce n'est pas gravel On n'est pas à une révision
près.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, l'article
55. 21. L'article 55. 22?
M. Garon: Attendez un peu. Vous avez raison, c'était
l'article 55. 22. L'article 55. 23.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 23,
maintenant? Y a-t-il des interventions concernant cet article?
M. Garon: Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Desbiens: Cela veut dire que, s'il y a une saisie en vertu de
l'article 55. 21, cela ne s'appliquerait pas sur demande du saisissant?
M. Pagé: Le saisissant peut demander. Par exemple, si le
saisissant... Je comprends que votre question s'adressait au
député. Je vais laisser au député le soin de vous
répondre.
M. Desbiens: Cela s'adresse à qui peut me répondre.
Normalement, c'est le ministre.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Le ministre,
depuis le 12 décembre, c'est moi. Je voudrais vous dire ceci; II est
possible que celui qui dépose la procédure de saisie, qui la
signifie, doive recourir à un délai plus long que 90 jours pour
enclencher une procédure ou pour compléter sa preuve. Il peut en
faire la demande.
M. Desbiens: En plus des premiers 90 jours.
M. Pagé: Oui. C'est du "wishful thinking".
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
L'article 55. 23 est adopté. J'appelle l'article 55. 24.
M. Garon: Est-ce qu'il y avait des dispositions semblables dans
le projet de loi de l'an dernier?
M. Pagé: Mes yeux et mes doigts se retournent rapidement
vers le projet de loi 65 déposé au mois de juin 1985. On parle de
la façon dont on dispose et de ce qui est confisqué en vertu du
présent article. Si ma mémoire est fidèle, cela se
retrouvait à l'article 91. On disait: "Sous réserve des articles
92, 93 ou 94, la chose saisie ou le produit de sa vente doit être remis
au propriétaire ou au possesseur si aucune accusation relative à
cette chose n'est portée dans les 90 jours... ". À l'article 92:
"Si parmi les choses saisies il s'en trouve qui soient rendues inutilisables
pour les fins auxquelles elles étaient destinées, un inspecteur
ou agent peut autoriser celui qui en a la garde à les détruire...
".
M. Garon: C'est à l'article 55. 24.
M. Pagé: "... à la demande du saisissant... " C'est
à l'article 55. 23. "Toute chose saisie dont le propriétaire ou
le possesseur est inconnu ou introuvable... ". D'accord, c'est l'article 55.
22.
M. Garon: Cela n'existait pas avant.
M. Pagé: Non, cela n'existait pas. Ce sont donc des droits
nouveaux.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est un nouvel
article.
M. Pagé: Adopté, M. le Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'attendais. Oui,
M. le député de Dubuc.
M. Desbiens: "Sur demande de l'une des parties, c'est le
saisissant ou le saisi? (20 h 45)
M. Pagé: Ou le saisi, oui.
M. Desbiens: Quand le saisi va-t-il faire cela?
M. Pagé: Cela pourrait arriver dans les cas où il
lui en coûterait plus cher de se voir remettre le bien saisi que d'en
demander la confiscation. Ce sont les seuls motifs que je peux trouver. J'ai
déjà vu cela, en pratique, dans les cas de saisie de viande
sauvage pour des infractions à la chasse où, après un an
et demi de procès, je vous dis, la viande d'orignal... Après un
acquittement, ce n'était pas intéressant pour le chasseur
poursuivi de se voir livrer à son domicile, par un beau 19 août
dans l'après-midi, à 80° de chaleur, la viande d'orignal
saisie depuis un an et demi, avec deux gardes-chasse la transportant.
Généralement, la personne poursuivie demandait au juge que le
bien saisi soit confisqué et que la viande d'orignal soit envoyée
dans te comté du député de Lévis, à
Saint-Romuald, pour faire de la colle.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant l'article 55. 24?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 24
adopté. J'appelle maintenant l'article 55. 25. M. le
député de Dubuc, on vous écoute.
M. Desbiens: Est-ce qu'on revoit 55. 22, 55. 23; "disposé
suivant les instructions du ministre", 55. 24, "le ministre prescrit la
manière"... Là encore c'est selon les instructions du ministre.
Sur les instructions du ministre, c'est normal, c'est courant dans les lois de
cette nature?
M. Pagé: Oui. Évidemment, le ministre ne se
lève pas tous les matins à sept heures pour se
dépêcher d'appeler à son bureau pour voir s'il y a des
instructions...
M. Desbiens: Ce n'est pas lui qui va livrer l'orignal à
Charny...
M. Pagé: Ce sont des rapports qui lui sont produits qu'il
signe, qu'il endosse; il devient imputable de sa signature et de l'acte qu'il
pose.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 55. 25?
M. Pagé: Cela n'a pas l'air. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 25
adopté. Article 55 26, maintenant.
M. Pagé: Une nouvelle section, M. le Président, la
section...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Les permis...
M. Desbiens: Cela ne vous fait rien de revenir une petite seconde
en arrière? On dit: "pour qu'il soit éliminé aux frais du
détenteur"; cela peut être n'importe quoi, vous vous en
débarrassez de toute façon?
M. Pagé: Oui, oui.
Permis
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Très bien.
Article 55. 26 section IV. 3c Permis. Les permis.
M. Pagé: M. le Président, cette section reprend
presque mot à mot les dispositions du projet de loi 65 et ce, à
compter de l'article 62, si ma mémoire est fidèle.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 26
est adopté. Article 55. 27?
M. Pagé: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 27
est adopté. Article 55. 28?
M- Pagé: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'appelle
maintenant 55. 29.
M. Pagé: Adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 29
est adopté. Article 55. 30? M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 30
est adopté.
M. Desbiens: On dit: "ne peuvent être valablement... " En
tout cas, l'article est adopté, mais "ne peuvent être
valablement... "
M. Pagé: II faut dire que ce qui est accordé en
vertu... "Valablement, c'est qu'il devient invalide s'il est transporté,
ce n'est pas compliqué.
M. Garon: C'est personnel, le permis est...
M. Desbiens: Ah! d'accord, merci!
M. Pagé: Le permis est considéré comme un
privilège, en somme. Du fait que ce n'est pas un droit, il ne peut
être transféré, et le possesseur ne peut alléguer le
maintien de ce qui est conféré en vertu du permis. Le plus bel
exemple, c'est le permis de conduire. Un permis de conduire, c'est un
privilège; si c'était un droit on ne pourrait jamais l'enlever
à un possesseur.
M. Desbien: Merci.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Très
logique. Article 55. 31?
M. Pagé: Adopté. M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
Article 55. 32?
M. Garon: Adopté.
M. Pagé: Les décisions du ministre sont toujours
motivées. On ne dit pas par quoi, cependant.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 33?
Une voix: Mais il n'y a pas d'appel? M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'appel, c'est dans
l'autre section.
Une voix: Dans l'autre section? M. Garon: C'est le titre.
M. Pagé: L'article 55. 33, c'est la révocation, la
suspension d'un permis, la date de sa réception par le titulaire.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 35,
adopté. Article 55. 34.
M. Garon: Adopté. Appel
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 34,
adopté. Section IV. 4, Appel. Article 55. 35?
M. Pagé: M. le Président, cette section
prévoit un recours en appel devant la Cour provinciale pour toute
personne qui se sent lésée dans les cas qui nous occupent par une
décision prise par le ministre ou par le comité de surveillance
des étalons. C'est une question de droit ou de compétence: "Celui
dont la demande de permis est refusée pour des motifs autres que
d'intérêt public. " Si le détenteur ou le requérant
s'interrogeait sur les motifs que peut invoquer le ministre pour lui refuser
l'octroi du permis... Il doit y avoir un ministre à la tête du
ministère qui décide d'appuyer ses décisions sur des
critères politiques, retarder les signatures de documents concernant des
gens qui ne sont pas de son parti.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Pensez-vous que
cela se peut?
M. Pagé: Tout est possible en ce bas monde, M. le
Président.
Une voix: Ce n'est pas l'intention du ministre.
M. Pagé: Du tout. D'ailleurs, j'ai la réputation
d'être très réceptif à l'égard même des
députés péquistes. Vous savez que, même s'ils ont le
défaut d'être péquistes, ils représentent quand
même des gens qui paient des taxes et des impôts comme les autres
citoyens et citoyennes. Encore cet après-midi, je signais des documents
importants, des engagements financiers dans le comté de
Lévis.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ah oui?
M. Pagé: Dans le comté de Dubuc aussi. J'ai
été très surpris de constater que vous ne m'ayez pas
posé de questions sur le gel des bleuets. Un peu plus de vigueur,
Hubert:
M. Desbiens: Responsable de l'agriculture.
M. Pagé: Un peu plus de vigueur, Jean!
Pour revenir à l'article 55. 35, si un ministre s'avisait, s'il y
avait un recours en
appel auprès des honorables juges de la Cour provinciale du
Québec... Dans votre cas, ce pourrait être l'honorable juge
Vaillancourt.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions?
M. Garon: Non. Même disposition qu'au mois de juin l'an
dernier. Adopté.
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II n'y a pas de
changements.
M. Garon: Pas de changements.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
Alors, l'article 55. 36.
M. Pagé: C'est ta façon dont la requête est
interjetée. Dépôt d'une requête au greffe de la Cour
provinciale du district judiciaire. Je pense que c'est Roberval dans votre cas?
Non, Chicoutimi?
M. Garon: Adopté.
M. Pagé: Le juge Vaillancourt, c'est dans Roberval.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 36,
adopté.
M. Pagé: On dit qu'il fait bien cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 37.
M. Desbiens: Je pense qu'ils vont un peu partout. Parfois, je
l'ai vu siéger à Chicoutimi, quelquefois.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 37
est-il adopté? Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Pagé: J'ai cru comprendre qu'il était
adopté, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non.
M. Garon: 36.
M. Pagé: C'est 36 qui a été
adapté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est 36 qui a
été adopté, oui. Je suis à 37.
M. Pagé: Ah!
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je vais trop
vite?
M. Pagé: Non, du tout.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Voulez-vous que je
ralentisse?
M. Pagé: Vous n'allez pas trop vite, M. le
Président, mais votre enthousiasme dépasse parfois les
consentements donnés par le député de Lévis. On ne
peut pas être enthousiaste avec le député de
Lévis.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous me
prêtez des intentions, M. le ministre.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, l'article
55. 37 est adopté. Article 55. 38?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 38,
adopté. Article 55. 39?
M. Pagé: Technicité. On dit que ce n'est pas un
procès de novo, évidemment. La demande est étudiée
d'après le dossier qui est transmis au greffe puisqu'il s'agit de
décider d'une question de droit ou de compétence. Le plancher
d'appel est limité, question de droit ou de compétence en Cour
provinciale. Adopté, M. te Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): J'attends les
interventions. Est-ce que c'est adopté ou s'il y a des interventions
concernant l'article 55. 39?
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 39,
adopté. J'appelle maintenant l'article 55. 40.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 40,
adopté. Article 55. 41?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 42?
M. Garon: Adopté.
Dispositions pénales
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ceci met fin
à la section des appels. Maintenant, section IV. 5, Dispositions
pénales. Article 55. 43. Est-ce que M. le ministre a des remarques
préliminaires?
M. Pagé: C'est le montant des amendes, qui peut varier de
200 $ à 2000 $
dans le cas d'un individu, de 500 $ à 5000 $ dans le cas d'une
personne morale. Ce sont les amendes minimales et maximales qui peuvent
être imposées pour telle infraction. On identifie
précisément les cas d'infraction sanctionnés. Ces
dispositions se retrouvent dans les dispositions antérieures de
l'article 95 du projet de loi déposé en juin 1985. Lorsqu'on fait
référence à un cas de récidive dans les deux ans de
condamnation pour une même infraction, le contrevenant est passible,
outre le paiement des frais, d'une amende de 1000 $ à 10 000 $. Dans le
cas d'un individu, c'est de 3000 $ à 30 000 $. On ne peut pas jouer avec
la santé animale. On ne peut pas jouer avec la santé des hommes.
Les dispositions pénales doivent le démontrer.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 43,
adopté.
M. Garon: Ce sont les mêmes infractions qui étaient
prévues au mois de juin dernier.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Article 55. 44?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville); Est-ce qu'il y a
des interventions à l'article 55. 44? M. le député de
Dubuc, on vous écoute.
M. Desbiens: On parle de l'individu ou d'une personne morale. Une
corporation.
M. Pagé: Une personne morale est une corporation, une
société, une coopérative.
M. Desbiens: Mais les administrateurs ne sont pas conjointement
solidaires.
M. Pagé: Oui, puisqu'on a enlevé l'emprisonnement,
on n'a pas d'intérêt à rechercher par la
pénalité qui peut être imposée une personne
physique. Par conséquent, comme on fait simplement
référence à des pénalités en termes
d'amendes à payer, on n'a pas à rechercher les
administrateurs.
M. Desbiens: Est-ce que c'est possible que cela se produise et
qu'il n'y ait pas - je ne sais pas, moi... Un cas de faillite, par exemple?
M. Pagé: Pardon?
M. Desbiens: Un cas de faillite, par exemple? Que ce ne soit pas
possible d'imposer la corporation ou de retirer, en tout cas, le
bénéfice de la...
M. Pagé: II faut quand même retenir que si la
compagnie est en faillite, il n'est pas très opportun pour elle de
maintenir son permis, premièrement. Deuxièmement, une
créance, comme suite d'une amende à payer, est traitée
comme d'autres dans le cas d'une faillite ou d'une proposition refusée
en vertu des lois adoptées par la Loi sur la faillite relevant du
Parlement du Canada. À ma connaissance, une amende n'est pas une
créance privilégiée.
M. Desbiens: Non.
M. Pagé: Le premier à être payé, c'est
le syndic.
M. Desbiens: Cela passe en septième lieu, oui.
M. Pagé: Le deuxième, c'est l'avocat. Le
troisième, ce sont les frais judiciaires.
M. Desbiens: C'est eux qui font les lois?
M. Pagé: Pardon?
M. Desbiens: C'est eux qui font les lois? Non.
M. Pagé: Non, ce sont les législateurs,
c'est-à-dire vous et moi.
M. Desbiens: Qui préparent les lois.
M. Garon: Je suis content de vous l'entendre dire.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II aura une
réponse à sa question à l'article 55. 46.
M. Pagé: Le député de Lévis est
heureux de m'entendre dire quoi? Je me méfie lorsque le
député de Lévis est heureux.
M. Garon: Vous dites: C'est vous et moi qui faisons les lois. Je
suis content de vous l'entendre dire; je pense cela aussi, ce n'est pas cela
que vous disiez cet après-midi.
M. Pagé: Non, j'ai dit, cet après-midi, que c'est
nous qui allions décider par voie de la majorité.
M. Garon: II n'y a pas de majorité dans les lois.
M. Pagé: Cela a paru dans vos amendements. Ils n'ont pas
été acceptés cet après-midi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
des interventions à l'article 55. 44?
M. Pagé: Si cela continue, on va en avoir.
M. Desbiens: Cela a donné lieu à ces
interventions.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Desbiens: Je me pose la question...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): La question du
député de Dubuc...
M. Desbiens: Le ministre du Revenu ne s'est pas donné le
pouvoir de saisir le procédé contre les membres du conseil
d'administration pour la question des taxes ou des impôts non
perçus, en cas de saisie, en cas de faillite? (21 heures)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 46
vous donne la réponse. Tout a été prévu ou
presque.
M. Pagé: Dans les cas d'impôt, vous savez, c'est
explicable, je pense.
M. Desbiens: Non, cela ne répond pas à ma
question.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Bien oui.
M. Desbiens: Non, ce que je demandais, c'est si le ministre avait
pensé de prévoir percevoir les amendes possibles d'une personne
morale en rendant solidairement responsables les membres du conseil
d'administration.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est ce qui arrive
à l'article 55. 46.
M. Pagé: Dans l'économie générale de
nos lois des compagnies, dans le cas de faute lourde, quoique la notion de
faute lourde soit sujette à interprétation, les administrateurs
peuvent être recherchés en responsabilité. Je ne vois pas
beaucoup de cas ici d'une entreprise qui a fait faillite, qui a cessé
ses activités, où on pourrait s'inscrire pour se voir
privilégier en regard de l'amende à être imposée
à la suite d'un procès, d'une poursuite, d'une infraction commise
il y a je ne sais combien de mois.
Non, ne vous inquiétez pas.
M. Desbiens: Je vous remercie.
M. Pagé: Bienvenue.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que
l'article..,
M. Pagé: Un instantl Avant que vous quittiez le fauteuil,
M. le Président, on présume donc que le nouveau
député qui occupe le fauteuil sera accepté par tout le
monde. J'en fais motion.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je transmets mon
pouvoir, je ne demande pas la permission. C'est la prérogative du
président.
M. Pagé: M. le député de Saint-Hyacinthe,
vous êtes investi des pouvoirs du président.
Le Président (M. Messier): Les pouvoirs qu'il me
confère, mon Dieu, c'est beaucoup de choses.
M. Pagé: À quel article étions-nous rendus,
M. le Président?
Le Président (M. Messier): L'article 55. 44.
M. Pagé: Exactement, M. le Président.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Lévis, avez-vous des commentaires? M. le ministre?
M. Pagé: Aucun commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Messier): Aucun commentaire.
Adopté.
M. Pagé: Cela marche.
Le Président (M. Messier): L'article 55. 44 est
adopté.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Messier): Article 55. 45? M. le ministre,
avez-vous des commentaires?
M. Pagé: L'article parle de lui-même, M. le
Président.
Le Président (M. Messier): Est-ce que les gens de
l'Opposition ont des commentaires? Est-ce que l'article 55. 45 est
adopté?
M. Garon: Attendez un peu!
Le Président (M. Messier): Je vous écoute, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Est-ce qu'il y avait... Ce n'était pas compris
dans le projet de loi antérieur? Dans le projet de loi
déposé au
mois de juin dernier, ce n'était pas là, je pense?
M. Pagé: On parle de 55. 45 ou de 55-46, M. le
Président?
M. Garon: L'article 55. 45.
Le Président (M. Messier): Exact, l'article 55. 45.
M. Garon: L'article 31, c'est un article qui n'est pas encore en
vigueur.
M. Pagé: L'article 31 de la loi qui parle de la vente aux
enchères d'animaux vivants...
M. Garon: "Nul ne peut exploiter un établissement s'il ne
détient un permis délivré à cette fin par le
ministre. "
M. Pagé: C'est ça.
Une voix: Est-ce que c'est en vigueur?
M. Garon: Non, l'article n'est pas en vigueur.
M. Pagé: II n'est pas en vigueur, il va l'être
bientôt. Cependant, les pénalités n'étaient pas
prévues et, là, on les prévoit.
Je m'excuse, M. le Président, la pénalité
était prévue à la fin de la section et ce qu'on fait, par
le projet de loi qu'on étudie actuellement, c'est qu'on a
regroupé les pénalités.
M. Garon: Antérieurement, vous deviez le trouver à
la fin de la section à l'article 51. Les amendes, dans ce cas-là,
n'ont pas été changées.
M. Pagé: Ce sont les mêmes.
M. Garon: Elles sont maintenues comme elles étaient...
M. Pagé: Antérieurement. M. Garon:... depuis 1973.
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: Quand avez-vous l'intention de mettre l'article 31 en
vigueur?
M. Pagé: Bientôt.
M. Desbiens: C'est la plus grande précision que le
ministre puisse faire.
M. Pagé: Bien avant la fin du mandat. Une voix:
Cela peut être très tôt.
M. Pagé: Bientôt inclut très tôt. M.
Garon: Adapté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 45
est adopté. J'appelle maintenant l'article 55. 46.
M. Pagé: Essentiellement, il s'agit, comme on le disait
tout à l'heure, d'un administrateur, d'un employeur, d'un
supérieur ou d'une personne en autorité qui consent à la
commission d'une infraction par un employé ou une personne sous son
autorité, qui l'encourage à commettre une infraction, qui lui
conseille la commission d'une infraction, qui lui ordonne la commission d'une
infraction. Cette personne peut être recherchée en
responsabilité pénale.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 46
est adopté. J'appelle maintenant l'article 55. 47.
M. Pagé: M. le Président, l'article 55. 47
évoque que l'on peut pécher par action ou par omission, on se
rappelle de cela. Le député de Dubuc évoque le petit
cat...
M. Desbiens: Ce n'est pas la même chose que l'article 55.
46?
M. Pagé: Non. À l'article 55. 46, on parle de son
consentement, de son encouragement, de son conseil et de son ordre, tandis
qu'à l'article 55. 47, on parle d'un acte, mais aussi de l'omission d'un
acte.
M. Desbiens: On aurait peut-être pu mettre cela dans le
même article. En tout cas, ce n'est pas grave.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 47
est adopté. J'appelle maintenant l'article 55. 48.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M- Tremblay, Iberville): L'article 55. 48
est adopté. J'appelle maintenant l'article 55. 49.
M. Pagé: La Loi sur les poursuites sommaires.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 49
est adopté. J'appelle l'article 55. 50.
M. Pagé: C'est un article en vertu duquel on n'a pas
à prouver la signature du signataire et le procès-verbal fait
preuve; cette preuve peut cependant être contestée. Cela s'inscrit
dans l'économie générale de nos lois qui régissent
les dispositions de poursuites, en vertu des poursuites sommaires.
M. Garon: C'était prévu dans le projet du mois de
juin à l'article 101.
M. Pagé: On retrouve cela dans les dispositions où
l'on prévoit qu'un procès-verbal, un constat, peut servir comme
preuve initiale, dans une poursuite en vertu de la Loi sur les poursuites
sommaires.
M. Garon: Adopté.
M. Pagé: Vous comprenez cela, M. le Président?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui.
M. Pagé: C'est très bien qu'il en soit ainsi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 55. 50
est adopté.
M. Desbiens: Vous êtes chanceux, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Pardon? Je suis
chanceux, dites-vous?
M. Desbiens: Vous comprenez cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): En
réalité, le droit, c'est du gros bon sens, n'est-ce pas
maître?
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que
l'ensemble de l'article 16, de tous ces articles que l'on vient de... Il n'y a
pas eu d'amendement là-dedans, non, aucun?
Une voix: Oui, il y a eu des amendements.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, il y a en a
deux ici, d'accord. Est-ce que l'article 16 dans son ensemble est
adopté, tel qu'amendé?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
M. Garons L'article 17.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 17.
M. Pagé: C'est une mesure transitoire purement et
simplement, M. le Président, qui a pour objet de maintenir en vigueur,
jusqu'à leur remplacement ou modification, les règlements, entre
autres sur l'insémination artificielle des bovins. On ne peut
créer de vide juridique.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Garon: Je pense qu'on ne peut pas toucher à cet
article.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que
l'article 18 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
J'appelle l'article 19.
M. Garon: Avant, je voudrais poser une question au ministre. J'ai
remarqué qu'il n'y avait pas de clause nonobstant. Par ailleurs, il y a
des dispositions légales au gouvernement fédéral. Il y a
une loi sur la protection sanitaire des animaux qui ne porte pas le même
nom, mais qui vise les mêmes fins dans un certain cadre
déterminé. Est-ce que, comme les deux gouvernements ont
juridiction de part et d'autre sur l'agriculture, on ne trouve pas imprudent,
étant donné la charte canadienne des droits, de ne pas avoir
prévu une clause nonobstant pour que les dispositions du Québec
valent, indépendamment des dispositions fédérales,
d'autant plus que le Québec a juridiction dans l'agriculture autant que
le gouvernement fédéral en vertu de la constitution de l'Acte de
l'Amérique du Nord britannique? Il me semble un peu imprudent de...
M. Pagé: Je crois, M. le Président, qu'il est
inopportun de tenter de prévoir ce qui ne peut se produire, autant en
droit que dans les faits. À quoi bon prévoir ce qui ne peut
survenir? Je vais vous dire pourquoi. Ce n'est pas compliqué, c'est
parce qu'il y a déjà une clause nonobstant dans la loi, à
l'article 56, qui dit: "La présente loi a effet indépendamment
des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de
1982".
M. Garon: C'est une loi qu'on vote.
M. Pagé: On vote une loi qui amende une loi existante. On
ne touche pas à l'article qui existe actuellement; donc, l'article qui
existe actuellement sera
reconduit dans la prochaine loi sans amendement in extenso. Ce n'est pas
compliqué.
M. Garon: Mais, par mesure de prudence, maintenant que vous avez
de nouveaux conseillers juridiques... Antérieurement, les conseillers
juridiques conseillaient au gouvernement d'insérer cela dans toutes les
lois; même dans les lois qui amendaient des lois, la clause était
déjà placée.
M. Pagé: La disposition de l'article 56 de la loi actuelle
va continuer de s'appliquer.
M. Garon: La meilleure preuve de ce que je vous dis là,
c'est que, dans la loi présentée en juin 1985, il y avait une
clause nonobstant, indépendamment du fait qu'il y en avait une à
l'article 56 de la loi de... Je suis d'accord qu'il y en a une dans la loi de
base qu'on amende.
M. Pagé: Qu'on poursuit. Elle ne sera pas
invalidée.
M. Garon: Mais, il y a des légistes... C'est une loi qui
existe, ça. La clause nonobstant n'étant pas indiquée dans
les dispositions finales, certains prétendent que cela pourrait avoir un
effet. Je ne suis pas expert en droit constitutionnel mais, quand on peut
avoir, pour pas plus cher, des ceintures et des bretelles...
M. Pagé: Quand on a une bonne ceinture, on n'a pas besoin
de bretelles. La preuve, vous n'en avez pas ce soir.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Garon: C'est pour d'autres raisons. Je vous dis cela en toute
bonne foi. Les experts en droit constitutionnel...
M. Pagé: Dois-je comprendre que vous me dites des choses
parfois qui ne sont pas en toute bonne foi? (21 h 15)
M. Garon: Je vous dis cela d'autant plus à l'aise que
n'étant pas un expert en droit constitutionnel je me
réfère beaucoup plus à ce que nous disaient les gens qui
nous conseillaient dans ce domaine. Dans le domaine agricole, plus que dans
n'importe quel autre domaine,, parce que c'est un domaine où...
M. Pagé: Compte tenu des deux juridictions.
M. Garon:... en vertu de la constitution, on a autant juridiction
que le gouvernement fédéral, il est important de faire en sorte
que nos lois vivent par elles-mêmes sans être assujetties à
la Charte canadienne des droits et libertés de la personne, pour qu'on
ait un rôle plus grand à jouer dans le domaine agricole.
M. Pagé: Je ne vois pas ce que cela vient faire
là-dedans.
M. Garon: En tout cas, je le souligne...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que...
M. Garon:... au ministre en lui disant que, par mesure de
prudence, je pense qu'il serait mieux de l'indiquer.
M. Pagé: Le ministre a toujours été
prudent.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions concernant l'article 19?
M. Garon: Je proposerais, je ne sais pas si...
M. Pagé: J'ai autre chose à proposer, M. le
Président.
Le Président CM. Tremblay, Iberville): On va
écouter le député de Lévis vu qu'il a
demandé...
M. Garon: Un article...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... à moins
que cela ne puisse modifier ce qu'il veut demander.
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que vous
permettez que M. le ministre parle avant? Il dit qu'il a quelque chose à
proposer. Je ne sais pas si c'est un amendement. Non.
M. Pagé: Vous allez le savoir quand je vais le
proposer.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
Voulez-vous terminer ou si vous voulez que je cède la parole à M.
le ministre?
M. Garon: Je vais terminer.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous voulez
terminer. Alors, terminez!
M. Garon: Je voulais proposer qu'entre les articles 18 et 19 on
ajoute un article qui serait l'article 19, quitte à numéroter
après l'article 19 en article 20 si l'amendement est adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Donc, un amendement
à l'article 19.
M. Garon: Non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Un nouvel article
19.
M. Pagé: Un nouvel article. M. Garon: Un nouvel
article...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Donc, l'article 18.
1. D'accord, pour l'instant.
M. Garon:... qui dirait...
M. Pagé: À quoi bon mettre un article 18. 1 s'il
n'y a pas d'article 18. 2?
M. Garon: J'aurais plutôt tendance à ajouter un
autre article 19.
Le Président (M, Tremblay, Iberville): En tout cas, de
toute façon...
M. Garon: D'accord, à l'article 18. 1...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On ne fera pas un
débat sur les numéros d'article.
M. Garons Non, on ne fera pas de débat.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, on vous
écoute, M. le député de Lévis.
Motion proposant d'ajouter une clause
"nonobstant"
M. Garon: Un article qui se tirait comme suit: "La
présente loi a effet indépendamment des dispositions des articles
2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur
le Canada, chapitre II du recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour
l'année 1982). "
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est après
l'article 18... Avant l'article 19.
Une voix: II va devenir...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 18 et
demi.
M. Garon: Cela pourrait être l'article 19. On pourrait
renuméroter après cela les articles 19 et 20.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): De toute
façon, avant de mettre un numéro, on va voir si...
M. Garon: Si c'est adopté, oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): ... cela va
être adopté.
Une voix: On parlera des numéros après.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est cela. La
proposition est d'ajouter, après l'article 18, l'article suivant: "La
présente loi a effet indépendamment des dispositions des articles
2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur
le Canada, chapitre II du recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour
l'année 1982V
M. Pagé: M. le Président, le député
de Lévis s'est empressé de formuler une proposition alors que je
m'apprêtais à formuler une suggestion. Si les membres de cette
commission acquiescent d'emblée, je ne voudrais pas engendrer de
débat, vu tes nombreuses heures passées, ici, depuis trois
semaines, pour des lois agricoles qui relèvent de mon
ministère.
J'avais l'intention de vous proposer, M. le Président...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je tiens à
vous dire, M. le ministre, avant de continuer que l'amendement est
recevable.
M. Pagé: Je ne doute pas qu'il soit recevable.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non, mais je
voulais simplement le mentionner. Il était de mon devoir de vous le
mentionner. Alors, je vous écoute maintenant.
M. Pagé: M. le Président, je crois que si nous
procédions à une renumérotation de l'article 55, le
problème serait réglé. L'article 55. 1 deviendrait
l'article 56. L'article 55. 2 deviendrait l'article 57. L'article 55. 3
deviendrait l'article 58. L'article 55. 5 deviendrait l'article 59. L'article
55. 4 deviendrait 60. L'article 55. 6 deviendrait par conséquent
l'article 61. L'article 55. 7 deviendrait l'article 62 et ainsi de suite. Ce
qui ferait une loi avec davantage de suite en termes numériques. Cela
aurait comme résultat que l'article 56 actuel de la loi deviendrait
l'article... Avec quel numéro, M. le secrétaire,
coïnciderait l'article 5. 50.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II faut qu'il
rajoute...
M. Pagé: II y a d'ailleurs une proposition qui a
été formulée par les intervenants.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Un petit
instant.
M. Pagé: On y va par "verba enumeri".
M. Garon: On fera une proposition pour la renumérotation,
à la fin.
M. Pagé: L'article 56 deviendrait l'article qui suivrait
la disposition prévue à l'article 5. 50.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Si je comprends bien l'intention du ministre, c'est
que le nonobstant qui est déjà dans la loi s'applique à
l'ensemble de la loi.
M. Pagé: C'est ça.
M. Desbiens: Il me semble qu'il serait plus simple
d'accepter...
M. Pagé: Non, il y a déjà eu une demande de
renumérotation. Vous étiez là, si je me rappelle bien. Les
gens ont indiqué leur réserve à avoir un article 5. 1, 5.
2... 5. 50. Bingo! Si on y allait avec une renumérotation, l'article 56
actuel serait modifié dans le projet de loi qu'on adopte parce qu'il
deviendrait l'article cent et quelque. Il aurait effet non seulement sur le
projet de loi mais sur la loi actuelle. Cela nous permettrait d'adopter... Dans
un geste de grande générosité, pour le
bénéfice du Journal des débats, je transmets des trombones
au député de Lévis.
M. Garon: Non. Non. Je n'en veux pas de vos trombones.
M. Pagé: Je les reprends. M. Garon: Merci.
M. Pagé: Je me souviens que je n'en ai pas trouvé
dans son bureau. Il n'y avait rien, dans son bureau, quand je suis
arrivé. Même pas un trombone.
M. le Président, ceci étant dit, j'en fait une proposition
formelle.
M. Garon: Vous avez trouvé cela propre.
M. Pagé: Je vais être indulgent avec le
député.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous faites une
autre proposition en ce sens présentement.
M. Pagé: Ce n'est pas dans le même sens.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non, d'accord.
M. Pagé: Je formule une proposition de
renumérotation.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
On a deux propositions.
M. Pagé: Laquelle a pour effet d'annuler la disposition
formulée par le député de Lévis en ce que le
législateur n'est pas supposé parler pour ne rien dire et, par
surcroît, deux fois de suite pour dire la même chose.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que ce
serait le même but d'après...
M. Garon: Je ne pense pas.
M. Pagé: Moi, je pense que oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Autrement, si on a
deux propositions, îl faut faire quelque chose. Il faut en retirer une ou
on va voter sur les deux.
M. Desbiens: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Excusez.
M. Desbiens: II semble que ce que le ministre propose, c'est tout
simplement la proposition que l'on fait à la fin de l'étude de
chaque projet de loi. C'est une proposition de renumérotation. On le
fait toujours.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non, non.
M. Pagé: Non, non. C'est plus que cela?
M. Desbiens: C'est plus que cela. M. Pagé: Oui. C'est plus
que cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Bien oui.
M. Pagé: On prend l'article 5 qui a 50 points pour
l'étoffer et on en fait 50 articles autonomes. En faisant cela, on
touche nécessairement à l'article 56. On n'est pas pour garder la
clause "nonobstant" qui existe dans la loi à quelque part au milieu
d'une section, on va la mettre à la fin. Donc, on va changer le
numéro. En changeant te numéro, elle se trouve à
être modifiée par le projet de loi. Donc, elle couvre les deux
éléments ou les deux inquiétudes soulevées par le
député de Lévis. C'est facile.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On serait rendu
à l'article 106.
Une voix: Cela va faire que l'article 3. 1 devient l'article
4.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): L'article 3. 1?
Non, on ne change rien là. On ne change qu'à partir... Dans
l'article 16, il y a 50 articles. Alors, on en aurait 105 parce qu'il y en a
50, plus 55 là, cela ferait 105 articles. On serait rendu à
l'article 106. Il faudrait tout refaire cela.
M. Pagé: M. le Président, vous avez des
réserves?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Ce sont des
questions techniques seulement.
M. Pagé: Je n'ai pas fait de motion. J'ai indiqué
que c'était une suggestion. Je peux purement et simplement la
retirer.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Bon.
Une voix: II y en a un de flottant, en plus.
M. Pagé: Bien oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, en voici une
supplémentaire, s'il y a lieu. Alors, que fait-on avec cela? On
suggère...
M. Pagé: On s'y réfère. M. le
Président, cela fait quinze minutes que nous en sommes... Je suis
persuadé que la disposition prévue à l'article 56 comme
clause "nonobstant" constitue une très bonne ceinture qui s'applique
actuellement et on n'a pas besoin de parler deux fois pour dire la même
chose. Alors, je ne donne pas suite à ma suggestion de
renuméroter les articles.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui.
M. Pagé: Les gens se référeront aux articles
5. 1, 5. 2, 5. 50, bingo!
Le Président (M. Tremblay, Iberville);
D'accord.
M. Pagé: Et les gens seront en sécurité en
raison de la dualité possible des lois fédérales et
provinciales, compte tenu de la clause "nonobstant" qui existe
déjà, qui n'est pas modifiée, qui n'est pas
ajoutée, qui n'arrive pas mais qui est prévue à l'article
56.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Pagé: II n'est pas nécessaire d'adopter la
motion ou la proposition formulée par l'honorable...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le
député de Lévis.
M. Pagé:... député de Lévis.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Y a-t-il
d'autres interventions sur la motion du député de Lévis?
Voulez-vous que je la relise? Non? Tout le monde est d'accord?
M. Garon: Vous pouvez la lire.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): La relire?
M. Garon: II est aussi bien de la lire pour le savoir.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Alors,
à l'intention des membres de la commission, voici: II s'agit d'ajouter
après l'article 18 l'article suivant: "La présente loi a effet
indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la
Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre II du
recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982). "
Y a-t-il des interventions concernant cette motion?
M. Garon: M. le Président...
M. Pagé: J'ai fait valoir les motifs invoqués au
soutien de notre refus.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, M. le
député de Lévis, on vous écoute.
M. Garon: M. le Président, je pense qu'il est important de
mettre cette disposition puisque la loi 69 est une loi qui existe par
elle-même une fois adoptée, même si elle modifie une autre
loi. Je pense qu'il est plus prudent d'avoir cette disposition dans le projet
de loi 69 qui est la loi modificatrice de la Loi sur la protection sanitaire
des animaux et qui rajoute des éléments complètement
nouveaux, des sections nouvelles dans cette loi et qu'il est important que l'on
sache que l'Assemblée nationale veut, pour protéger les
juridictions du Québec en matière agricole, que l'on puisse faire
en sorte que ce projet de loi que nous venons d'adopter... Il est important que
nous indiquions clairement que nous souhaitons qu'elle prévale, quelle
que 3oit l'interprétation que l'on peut donner à la Charte des
droits et libertés de la personne. C'est pourquoi j'ai
présenté cet amendement,
pour qu'éventuellement si nos lois peuvent être
contestées, s'il y a des contentieux, nous soyons assurés que les
dispositions de cette loi prévalent.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci, M. le
député de Lévis. Y a-t-il d'autres intervenants?
La motion du député de Lévis est-elle
adoptée?
M. Pagé: Rejeté, M. le Président. M.
Garon: Vote enregistré.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vote
enregistré. Alors, M. le secrétaire, on appelle le vote.
Le Secrétaire: M. Farrah (Île-de-la-Madeleine)?
M. Farrah: Contre.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Contre.
Le Secrétaire: M. Forget (Prévost)?
M. Forget: Contre.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Contre.
Le Secrétaire:. M. Houde (Berthier)?
M. Houde: Contre.
Le Secrétaire: Mme Legault (Deux-Montagnes)?
Mme Legault: Contre.
Le Secrétaire: Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata)?
Mme Dionne: Contre.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Contre.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Iberville)?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Contre.
Le Secrétaire: M. Desbiens (Dubuc)?
M. Desbiens: Pour.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis)?
M. Garon: Pour.
Le Président (M. Tremblay, Iberville}: La motion est
rejetée.
M. Pagé: Vous avez oublié le docteur Bernard...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Maintenant
j'appelle l'article 19.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Y a-t-il des
interventions sur l'article 19?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, l'article 19
est adopté. Les titres des différentes sections du projet de loi
sont-ils adoptés?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté: Loi modifiant la Loi
sur la protection sanitaire des animaux?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
Est-ce que le projet de toi 69 est adopté tel qu'amendé?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
Alors, mesdames et messieurs, nous avons complété notre mandat
concernant l'étude du projet de loi 69. Nous ajournons sine die.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Merci beaucoup aux
députés de la majorité qui ont contribué de
façon utile à l'étude de ce projet de loi. Merci à
mes fonctionnaires. Bonne fin de journée.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Merci.
(Fin de la séance à 21 h 32)