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(Vingt heures cinquante et une minutes)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare la séance de la commission de l'agriculture,
des pêcheries et de l'alimentation ouverte. Je rappelle que le mandat de
la commission est d'étudier le projet de loi modifiant la Loi sur les
produits laitiers et leurs succédanés. Je demande au
secrétaire d'annoncer les remplacements.
Le Secrétaire: II y a un seul remplacement. M. Forget
(Prévost) est remplacé par M. Kehoe (Chapleau).
M. Garon: Je suis étonné que le
député qui est cultivateur ne soit pas présent, lorsqu'on
étudie un projet de loi sur les produits laitiers.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends, M. le
secrétaire, qu'on était rendu à l'article 3 et la parole
est au député de Lévis. M. le député de
Lévis.
M. Garon: L'article 3? Je n'ai rien à dire, M. le
Président.
Le Président (M. Kehoe): Adopté.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Sur division. J'appelle l'article
4, paragraphe 48.
M. Pagé: C'est le contrôle des chats.
Demande du dépôt des
règlements
M. Garon: C'est le contrôle des chats. Seulement une
question que je voudrais poser au ministre. Est-ce qu'on pourrait avoir une
copie du projet de règlement qu'il entend adopter concernant l'article 3
pour le contrôle des chats dans les étables et les laiteries?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Pagé: J'avais indiqué, la semaine
dernière, qu'il serait adopté éventuellement.
M. Garon: Habituellement, les libéraux demandaient d'avoir
une copie des règle- ments, lorsqu'on étudiait un projet de loi;
à plusieurs reprises, très souvent, dans le domaine agricole,
tout le temps; dans le domaine des pêches, pas tout le temps. J'avais
à présenter une copie des règlements, notamment pour les
petits abattoirs pour lesquels il y aurait peut-être un règlement
d'un demi-pouce d'épaisseur comparé à la loi qui avait
peut-être quelques lignes seulement. Actuellement, on n'a pas de
règlement. Alors, je me demandais si le ministre pourrait déposer
une copie des règlements qu'il souhaite présenter concernant
l'adoption de ce projet de loi, après l'adoption du projet de loi. On
l'a fait à plusieurs reprises et les libéraux le demandaient tout
le temps. Je l'ai fait très souvent. Jusqu'à maintenant, ce n'est
pas arrivé une seule fois depuis que les libéraux sont au
gouvernement que nous ayons une copie des règlements au moment de
l'adoption du projet de loi.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, les libéraux
demandaient toujours le dépôt des règlements, les
péquistes refusaient tout le temps.
M. Garon: Non, non. Dans le domaine agricole, je ne me rappelle
pas une seule fois où je n'ai pas déposé les
règlements en même temps.
M. Pagé: Je m'excuse, vous avez fait adopter des lois et
trois ans plus tard, les règlements n'étaient même pas
adoptés.
M. Garon: Non, non. Dans le domaine des pêches, oui.
M. Pagé: Ah!
M. Garon: Dans le domaine des pêches, parce qu'on n'avait
pas beaucoup de personnel pour travailler aux règlements. Mais dans le
domaine de l'agriculture, dans le domaine des petits abattoirs, par exemple,
cela a été déposé en même temps à
l'Assemblée nationale. La plupart du temps on présentait les
règlements en même temps dans le domaine de l'agriculture parce
qu'on les faisait en même temps. La plupart du temps, j'ai
déposé les projets de règlement en même temps que
les projets de loi, dans le domaine agricole.
M. Pagé: M. le Président, nous sommes à
étudier, non pas le projet de loi sur les produits laitiers et leurs
succédanés, mais un projet de loi qui vient modifier cette
loi.
M. Garon: C'est cela.
M. Pagé: En vertu de la loi originale, il y a des
règlements qui existent; règlements sur le lait et les produits
laitiers. J'ai indiqué que des modifications seraient
éventuellement adoptées à la réglementation
actuelle une fois que notre projet de loi original sera modifié. J'ai
indiqué, la semaine dernière, que c'était en
préparation. Il est trop tôt, M. le Président. C'est avec
beaucoup de satisfaction, beaucoup de plaisir, que j'aurais aimé
déposer le projet de règlement, non le règlement, parce
qu'on ne peut pas déposer un règlement adopté en vertu
d'une loi qui n'est pas sanctionnée ni adoptée, et encore moins
qui est en commission parlementaire; mais il a paru impossible de
déposer le projet de règlement, qui pourra être
étudié et aussi adopté par le Conseil des ministres comme
suite des amendements à ce projet de loi. C'est impossible
actuellement.
M. Garon: Y a-t-il eu des études d'impact sur les
coûts additionnels qui résulteront, pour les cultivateurs, de
l'adoption de cette loi et de ces règlements? Si on a fait une
étude d'impact qu'on a présentée, comme on le fait souvent
dans le cas d'une nouvelle loi, il a fallu prévoir un peu les
règlements. J'aimerais savoir du ministre s'il a une étude
d'impact qui a été présentée aux différents
comités ministériels concernant les coûts additionnels qui
vont résulter de l'adoption de ce projet de loi et des règlements
pour les gens qui vont devoir subir l'application de ces règlements.
M. Pagé: Oui, M. le Président, il y a eu une
étude préliminaire, il faut bien le dire, parce que, comme je
vous l'ai indiqué il y a quelques minutes, autant le projet de
règlement n'est pas adopté, autant le projet de loi n'est pas
adopté non plus. On a une étude d'impact préliminaire qui
a été faite et nous sommes à analyser l'ensemble de la
question en tenant compte, évidemment, de cette étude
d'impact.
M. Garon: Est-ce que cette étude d'impact a
été présentée en même temps que le projet de
loi et le projet de règlement aux instances gouvernementales
décisionnelles, c'est-à-dire au comité ministériel,
au Conseil du trésor et au Conseil des ministres?
M. Pagé: II est sûr, M. le Président, que le
projet de loi a été étudié, évidemment, par
le Conseil des ministres, par le comité de législation et par le
comité ministériel permanent du développement
économique, et le règlement devra suivre les mêmes
étapes.
M. Garon: Le ministre, qui ne répond pas directement
à la question que je lui ai posée, peut-il nous déposer
l'étude d'impact qu'il a présentée pour indiquer quels
seraient les coûts additionnels qui en résulteraient pour les
personnes assujetties à cette loi, à cette modification à
la loi et aux règlements qu'il préconise?
M. Pagé: H ne serait pas dans l'intérêt
public, M. le Président, de déposer l'étude d'impact parce
qu'elle est préliminaire, elle tient compte d'un projet de
règlement qui n'est pas adopté, qui est susceptible d'être
modifié, cela va de soi, par rapport aux écritures initiales.
M. Garon: Le ministre ne veut pas déposer les
études qui démontrent...
M. Pagé: Je vous indique...
M. Garon: ...les coûts additionnels qui en
résulteraient. Est-ce qu'il préfère qu'on le fasse
nous-mêmes?
M. Pagé: Si vous l'avez, déposez-la, mon cher
ami.
M. Garon: Parfait. Le ministre ne veut pas indiquer non plus les
règlements...
M. Pagé: M. le Président...
M. Garon: ...les projets de règlement...
M. Pagé: ...j'ai indiqué qu'il n'était pas
opportun à ce moment-ci. Rien n'exclut que, au bénéfice du
député de Lévis ou des autres collègues, lorsque
l'opinion du gouvernement ou la décision du gouvernement sera prise,
l'on diffuse de telles études.
M. Garon: Elle est prise, puisque le projet de loi est
présenté.
M. Pagé: Concernant le projet de loi, mais vous demandez
l'étude d'impact du règlement, mai3 le règlement n'est pas
adopté.
M. Garon: Non, non. Le gouvernement, quand il accepte un projet
de loi, s'enquiert du projet de règlement et, normalement, des
coûts à la population. Si cela coûte plusieurs millions de
dollars additionnels à la population, j'imagine que les
députés des comtés ruraux, qui sont peut-être au
courant ou non, seront intéressés a savoir combien cela va
coûter dans le comté de Lotbinière, par exemple, la loi et
les règlements en
question. C'est indifférent au député de
Lotbinière parce qu'il n'est pas cultivateur, il ne paiera pas un cent,
mais est-il intéressé à savoir combien va coûter
à ses cultivateurs le projet de loi et de règlement qui est en
place ou proposé? Le député de Deux-Montagnes qui est ici
est intéressé ou indifférent, le député de
Kamouraska est intéressé ou indifférent aux coûts
additionnels qui vont résulter du contrôle, par exemple, des
règlements qui vont dire comment cela va fonctionner dans les locaux
où sont logés les animaux utilisés pour la production du
lait indépendamment des locaux où le lait va être
manutentionné. C'est cela que le ministre veut faire. Il veut distinguer
maintenant la réglementation indépendamment les locaux où
le lait est manutentionné, où les animaux sont logés. Il
veut qu'il y ait une distinction entre les deux. Maintenant, il nous dit qu'il
y aura peut-être un mur de ciment entre la laiterie et la vacherie pour
que les chats ne puissent pas passer d'un endroit à l'autre. Cela
coûte de l'argent des murs de ciment, des fondations, pour que cela ne
craque pas. Il y a des coûts qui peuvent être très
élevés, et représenter plusieurs millions de dollars. Ou
bien les députés dans leur caucus se sont enquis ou ils sont sur
le pilote automatique et ils ont dit: Nous, on ne s'en occupe pas.
C'est la raison pour laquelle je demande au ministre le projet de
règlement et les coûts qui vont résulter d'une telle loi et
d'une telle réglementation. Je pose la question comme
député de Lévis, comme critique en matière
agricole. Maintenant, si cela n'intéresse pas les députés
de la majorité ministérielle...
M. Pagé: M. le Président, je pense que le
fond...
Le Président (M. Kehoe): Le député de
Lotbinière a demandé la parole.
M. Camden: M. le Président, je constate que le
député de Lévis est un député d'une zone
urbaine et que cela fait déjà un bon moment qu'il n'est pas
allé visiter des agriculteurs et en particulier, ceux de
Lotbinière qui sont déjà bien au-delà de ce que le
ministre veut faire et bien au-delà des normes dites acceptables. Ce
sont des agriculteurs fort prospères, qui sont à la fine pointe
du développement et qui sont en consultation et en liaison
étroite avec le MAPAQ. Ils sont des agriculteurs très performants
sur la scène provinciale, nationale et même internationale.
Là-dessus, j'invite le député de Lévis, dans
ses fins de semaine de relâche ou en dehors des heures de la radio,
à faire une visite dans Lotbinière pour constater de visu la
performance des agriculteurs de mon comté.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, j'ai indiqué qu'on
a un projet de loi original qui est là, qu'on vient amender par le
projet de loi 133 qui est étudié ce soir, un règlement
pour venir étoffer cette loi, venir mettre de la chair sur l'ossature
qui est la Loi sur les produits laitiers et leurs succédanés. Il
y en a un qui s'applique déjà, qui a des dispositions. On a un
projet de règlement pour venir modifier ce règlement. J'ai
indiqué qu'il n'était pas opportun de le déposer, compte
tenu qu'il n'est pas approuvé par le Conseil des ministres, compte tenu
qu'il est toujours susceptible d'être modifié.
J'ai indiqué de plus qu'une étude d'impact avait
été faite concernant le projet de règlement qui, comme je
vous l'ai dit, est susceptible d'être modifié. Le règlement
et l'étude d'impact ne seront pas déposés; il ne
m'apparaît pas d'intérêt public de les déposer et de
les rendre publics, tant et aussi longtemps que les textes ne seront pas
devenus définitifs.
Et, par surcroît, j'ai indiqué au député de
Lévis et à mes autres collègues que lorsque les
règlements seront adoptés par le Conseil des ministres,
évidemment ils vont leur être transmis. Ces règlements vont
être publiés et aussi, l'étude d'impact pourra être
déposée. C'est clair et précis.
M. le Président, l'article 4, en ce qui nous concerne, doit
être adopté.
M. Garon: M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce que le ministre veut nous dire que le projet de
règlement qu'il a présenté ou qu'il a laissé
entendre qui serait éventuellement présenté,
l'étude d'impact qui a été déposée, je
suppose, au comité ministériel concerné était
tellement imprécise qu'elle n'est pas montrable, puisqu'il nous dit que
c'étaient des brouillons, des études préliminaires.
J'imagine qu'il a dû présenter ses projets de règlement et
ses projets d'impact financier sur la population à moins que ce ne soit
sur le pilote automatique. Ce n'est pas indifférent au gouvernement que
ces règlements coûtent tant ou tant à la population. Les
estimations que j'ai eues jusqu'à maintenant me disent que cela pourrait
coûter autour de 15 000 000 $ à 20 000 000 $. Ce sont des sommes
importantes pour des gens qui vivent dans le monde réel à moins
que le ministre ne nous dise que 15 000 000 $ à 20 000 000 $, ce sont
des "pinottes".
Est-ce qu'il veut nous dire qu'il a dû indiquer dans le projet de
règlement de quelle nature il serait au Conseil des
ministres? À moins que le Conseil des ministres ne soit
indifférent à ces choses concrètes et qu'il nous dise que
le projet d'étude d'impact est tellement tiré au fusil qu'il
n'est pas présentable et que le Conseil des ministres, le comité
ministériel du développement économique et le Conseil du
trésor soient satisfaits de ces données. C'est la question que je
pose au ministre. Est-ce que c'est présentable ou si ce ne l'est pas?
Est-ce que c'est assez réaliste pour être joint au mémoire
du ministre. C'est joint, mais ce n'est pas sérieux. Je suis un peu
surpris de la réponse du ministre qui prend assez
légèrement les analyses de coûts des projets de loi et des
règlements qu'il veut voir adopter et qui vont affecter la
population.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, étant donné
que je veux répondre aux propos du député de Lévis,
on va attendre qu'il revienne.
M. Garon: Cela va.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, le député
de Lévis m'impute des motifs, fait des affirmations tout à fait
gratuites en disant: Votre étude d'impact ne devait pas être
présentable, et patati et patata. Évidemment, cela va exactement
dans le sens de la réputation qu'il s'est bâtie ici, depuis qu'il
est dans l'Opposition, notamment. Je lui dis, et je lui répète,
qu'il pourra passer toute la soirée s'il le veut... De toute
façon, c'est presque terminé, étant donné l'heure
à laquelle le député de Lévis s'est joint à
nous, soit 21 h 47...
M. Garon: Non, non,
21 h 47...
M. Pagé: 20 h 47. M. le Président, j'ai
indiqué que cela apparaissait inopportun, inapproprié. Si le
député ne le comprend pas, je m'excuse, je ne peux le lui
expliquer plus clairement, je crois. Il n'est pas opportun de déposer
une étude d'impact, tant que le projet de règlement n'est pas
devenu définitif. J'ai indiqué que le Conseil des ministres
n'avait pas adopté le règlement, n'en avait pas été
saisi et que le règlement déposé ou le texte
déposé est susceptible d'être modifié. Ce n'est
qu'à ce moment-là que le projet de règlement sera
adopté. Une fois qu'il sera adopté - je le dis pour la
quatrième fois - il sera évidemment rendu public par sa
publication et, à ce moment-là, il est probable que je
dépose l'étude d'impact, mais une étude d'impact sur la
foi d'un texte qui est devenu définitif.
M. Garon: Est-ce que le ministre peut dire s'il a
déposé l'étude d'impact, à une étape ou
à l'autre du cheminement de son projet de loi, pour que le Conseil des
ministres et les organismes appropriés comme le Conseil du
trésor, le bureau de législation ou le Comité
ministériel permanent de développement économique lui
donnent un avis positif et qu'il puisse continuer en vue de l'adoption du
projet de loi.
M. Pagé: Le député devrait comprendre et
devrait savoir, lui qui a été ministre pendant neuf ans, que le
comité de législation n'analyse pas les études
d'impact.
M. Garon: J'ai demandé de nommer les différents
organismes.
M. Pagé: Je me réfère à ce que vous
avez dit. Vous vous relirez. Vous avez dit les différents
comités, comité de législation etc. Le comité de
législation étudie le texte. Le CMPDE est actuellement saisi d'un
projet et je n'ai pas l'intention, M. le Président, d'indiquer ici la
teneur des échanges, le contenu des échanges. Je m'excuse, si le
député de Lévis, alors qu'il était ministre, se le
permettait, moi, je ne me le permets pas.
M. Garon: Je sais que quand je présentais un projet de
loi, je présentais normalement des avis concernant le règlement
qui suivrait et des études d'impact étaient exigées pour
savoir combien cela coûterait à la population. Le Conseil des
ministres et le Comité du développement économique, dans
le temps du Parti québécois, s'intéressaient au coût
éventuel des projets de loi que les ministères
présentaient. Est-ce que le ministre veut nous dire que le Conseil des
ministres actuel est indifférent...
M. Pagé: C'est une question de règlement. Le
député de Lévis impute encore des motifs...
M. Garon: Non, je demande...
M. Pagé: Vous faites des affirmations complètement
fausses, complètement gratuites...
M. Garon: Je n'affirme rien. Je demande...
M. Pagé: Vous affirmez. Vous dites: Cela veut dire que...
tatatata. On vous connaît.
M. Garon: Non. J'ai dit: Est-ce que... M. Pagé: Je vous
dis que le Conseil des
ministres et le Comité ministériel permanent du
développement économique ont reçu évidemment le
projet de règlement avant de l'étudier. Vous comprenez cela, que
normalement avant de se prononcer, avant de discuter, il faut qu'ils
reçoivent un texte. Ils l'ont reçu.
M. Garon: Le projet de loi ou le projet de règlement?
M. Pagé: Le projet de loi, et aussi le projet de
règlement.
M. Garon: Bon.
M. Pagé: L'étude d'impact aussi. Ne me demandez pas
le contenu. Je vous ai indiqué et je vais vous le répéter
pour la nième fois. Je ne sais pas quel est le problème... Je
vous le dis pour la nième fois. Il n'est pas question que je rende
publique l'étude d'impact, étant donné que le projet de
règlement est susceptible d'être modifié. C'est
clair?
M. Garon: Le gouvernement précédent déposait
régulièrement les projets de règlement...
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: ... qui étaient demandés par
l'Opposition. On déposait des projets de règlements
régulièrement, en même temps que les projets de loi pour
que les gens aient le portrait global.
M. Pagé: Est-ce que vous les déposiez avant qu'ils
soient devenus définitifs, dans votre temps?
M. Garon: Oui. Souvent.
M. Pagé: Un texte ici, une feuille là.
Voyons-donc.
M. Garon: Non, le projet de règlement accompagnant le
projet de loi. Les petits abattoirs, par exemple, vous pouvez demander à
M. Drapeau, député dans le comté de Kamouraska. Je vous
mets au défi de le demander à M. Drapeau. La première
année où j'ai été ministre, au mois de
décembre 1977, j'ai déposé le projet de loi et j'ai
produit également le projet de règlement pour que les gens
puissent avoir vraiment le portrait de ce qu'on présentait. Actuellement
il est impossible de savoir ce que le ministre veut présenter seulement
avec le projet de loi qui est là. De quelle façon va-t-il
réglementer le logement des animaux dans les étables? On n'a
aucune idée de ce qu'il va faire. Je peux vous dire que c'est
demandé régulièrement par l'Opposition. On a dit que cela
avait du bon sens que l'Opposition puisse voter intelligemment les projets de
loi en connaissant les projets de règlement qui suivraient. Nous l'avons
fait régulièrement.
Je vous donne un exemple. Un projet de loi qui avait au moins un quart
de pouce d'épaisseur. Je sui3 étonné que le ministre dise
qu'il l'a présenté au Conseil des ministres et qu'il ne veuille
pas dire aux législateurs avant d'adopter le projet de loi quel projet
de règlement il a en tête pour adopter telle chose. Ici, par
exemple, on parle du logement des animaux. Il serait intéressant de
savoir de quelle façon le ministre veut réglementer le logement
des animaux. C'est normal que les législateurs le sachent et aient une
idée du coût que cela représente pour l'ensemble du
Québec. Je comprends que le député de Lotbinière a
dit: Cela ne coûterait pas un cent dans Lotbinière, sauf que les
indications que j'ai jusqu'à maintenant disent que cela va coûter
au moins 15 000 000 $, possiblement 20 000 000 $ et peut-être plus.
M. Camden: ...
M. Garon: C'est ce que vous avez dit. Vous avez dit que vous
étiez au-dessus des normes, que, quelles que soient les normes
adoptées, cela ne coûte rien dans Lotbinière.
M. Camden: Le député de Lévis erre
encore.
M. Garon: C'est ce que vous avez dit, c'est enregistré de
toute façon.
M. Camden: Le député de Lévis
interprète...
M. Garon: Sauf qu'il est question que l'adoption d'un tel projet
de loi, d'un tel projet de règlement va coûter plusieurs millions
de dollars. Il serait normal que les législateurs aient le projet de
règlement pour pouvoir mieux analyser le projet de loi. Il n'y a rien de
méchant là-dedans. Cela s'est fait régulièrement
dans les années passées. La pratique a été
demandée par l'Opposition libérale à laquelle le
gouvernement du Parti québécois s'est plié, parce qu'il
trouvait que c'était intelligent d'avoir le projet de règlement
en même temps, au même moment que l'étude du projet de loi
se réalisait pour qu'on puisse mieux analyser l'ensemble du projet. Le
projet de loi est là pour adopter un projet de règlement qui,
souvent, décrit mieux les normes que le projet de loi.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous quelque chose à
ajouter, M. le ministre?
M. Pagé: Je l'ai dit à plusieurs reprises, M. le
Président. Je retiens que, selon le député de
Lévis, dans le temps du
Parti québécois, qui a pourtant été
sévèrement battu et quasiment liquidé à la
dernière élection - entre parenthèses, ils sont en train
de se liquider actuellement...
M. Garon: On verra.
M. Pagé: Et le député de Lévis y est
pour beaucoup d'ailleurs - dans le temps, disais-je, selon le
député de Lévis, alors qu'il était ministre, il
rendait publics des projets de règlement qui n'étaient pas
devenus définitifs et tant mieux pour lui. Il l'a peut-être fait
dans le cas des petits abattoirs, mais on a vu ce que cela donnait. On a vu les
problèmes que cela a créé. On pourrait en parler
longuement, des petits abattoirs, mon cher collègue.
M. Garon: J'aimerais mieux que vous disiez que c'est votre
collègue qui dépose le projet de loi pour modifier l'inspection
sur les produits marins, alors que vous êtes responsable de la loi. On
verra cela plus tard. On verra de quelle façon il y a une concertation
entre les deux ministres. On aura du plaisir là-dessus, d'ailleurs.
M. Pagé: M. le Président, les menaces du
député de Lévis ne m'inquiètent pas.
M. Garon: Non! Je ne fais jamais de menaces. Je n'ai pas besoin
de faire de menaces. Le député de Portneuf est capable de se
caler tout seul, je n'ai pas besoin de le menacer.
M. Pagé: M. le Président, si le
député de Lévis a d'autres accusations à faire,
qu'il les fasse. On a vu les résultats que cela a donnés avec la
première.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît! On est rendu à l'article 4.
M. Garon: On a vu que les gens impartiaux...
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...commencent à juger l'affaire...
M. Pagé: Vous voulez en parler de l'affaire? Bien oui.
M. Garon: ...et trouvent que c'est très facile...
Le Président (M. Kehoe): Un instant, s'il vous
plaît! Un instant!
M. Pagé: L'arroseur arrosé! Garon au tapis!
Le Président (M. Kehoe): Le paragraphe 48,..
M. Garon: Vous vous êtes promené pendant des mois
assez blême dans les corridors que tout le monde a jugé que...
M. Pagé: Comment dites-vous? Je m'excuse, M. le
Président, qu'est-ce que le député de Lévis vient
de dire?
M. Garon: Vous vous êtes promené dans les corridors
assez blême pour que tout le monde ait vu...
M. Pagé: Ah! M. le Président, on connaît la
gentilhommerie qui a toujours caractérisé le député
de Lévis et qui a toujours trouvé sa force dans les attaques
personnelles. Je ne m'abaisserai pas à me référer au
physique du député de Lévis.
Le Président (M. Kehoe): Tous les messages étant
passés, on est rendu à l'article 4, paragraphe 48 de la loi.
Est-ce que l'article 48 est adopté?
M. Garon: Non. L'article 48 n'est pas adopté
puisque...
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'on peut discuter de
l'article 48?
M. Garon: Oui. Je disais au ministre qu'il est très
important qu'on puisse connaître les projets de règlement qu'il a
l'intention de faire adopter en vertu de cette loi et qu'il est absolument
anormal que le ministre... On est en 1987, on n'est pas dans le temps de
Taschereau, dans le temps où le premier ministre faisait mettre de
l'argent de la province dans le compte de son beau-frère ou de son
cousin - je ne me rappelle pas - et qu'il gardait les intérêts
pour lui.
M. Houde: ...ils gardaient des chèques dans leurs
poches...
M. Garon: Oui, mais il ne gardait pas l'argent dans ses poches.
Sauf que cela a été dévoilé ici, en cette Chambre,
par M. Duplessis, dans les années qui ont précédé
1936.
M. Houde: ...On parle du gars en face de nous. (21 h 15)
M. Garon: Oui, c'est cela.
M. Houde: ...c'est pas une affaire de drapeau...
M. Garon: Faites corriger vos "pamphlets" pour qu'ils ne disent
pas de faussetés, vous en aurez plein votre casque.
M. Houde: Pas de problème, pas de problème.
M. Garon: C'est cela.
M. Houde: Je n'ai pas de temps à perdre pour parler de
choses comme celle-là.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre!
M. Garon: N'essayez pas d'indiquer à vos gens de
dézoner leur terre. Je n'ai jamais spéculé sur les quotas
en aucune façon.
M. Houde: M. le Président, je voudrais que le
député de Lévis prenne bien note que quand on a
transigé des quotas, on a fait cela en bonne et due forme, devant la
fédération des producteurs d'oeufs. Cela a été
accepté par le président, reconnu pour un précédent
modèle du Québec et du Canada. En passant, que le
député mette cela dans sa pipe et qu'il tire. D'accord? Quand
vous avez des choses à insinuer, vous le ferez...
M. Garon: Je ne nie pas que le président de la
fédération des producteurs d'oeufs est un excellent bonhomme.
Le Président (M. Kehoe): On revient à l'article
48.
M. Houde: C'est lui qui acceptait les transferts. D'accord?
N'insinue pas n'importe quoi.
M. Garon: Je ne dis rien concernant le président de la
fédération des producteurs de volailles.
M. Houde: On connaît cela.
M. Garon: Je dis simplement que je n'ai jamais
spéculé sur les quotas.
M. Houde: On a vu cela dernièrement, insinuer n'importe
quoi. On a peur de mettre notre siège en jeu aussi après.
M. Garon: N'ayez pas peur. N'importe quand devant un tribunal
impartial.
M. Houde: Oui.
M. Garon: Tout le monde le sait aujourd'hui.
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre! La
pertinence.
M. Garon: De plus en plus les commentateurs auront l'occasion
d'analyser cette cause, vous allez voir.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Les libéraux ont honte.
Le Président (M. Kehoe): L'article 48.
Pouvoirs de l'inspecteur
M. Garon: À l'article 48, je demande au ministre
simplement de nous produire les règlements. Ce n'est pas rien. Il veut
pénétrer à toute heure raisonnable dans des
établissements et des dépendances et des locaux des cultivateurs
et en faire l'inspection. C'est écrit: Tout inspecteur peut, "dans
l'exercice de ses fonctions: 1° pénétrer, à toute
heure raisonnable, dans cet établissement et ses dépendances ou
ce local et en faire l'inspection; 2° ordonner l'immobilisation de tout
véhicule qui transporte des produits laitiers ou leurs
succédanés et en faire l'inspection; 3° inspecter tout
produit laitier ou succédané ou autre objet auquel s'applique la
présente loi et prélever gratuitement des échantillons;
3.1° prendre des photographies de ce produit laitier, de ce
succédané, de cet objet, de ce véhicule, de cet
établissement et de ses dépendances ou de ce local; 4° exiger
la communication pour examen ou établissement d'extraits de tout
document relatif à des tels produits, s'il a des motifs raisonnables de
croire qu'ils contiennent des renseignements relatifs à l'application de
la présente loi ou de ses règlements."
Avec ces pouvoirs par rapport à la loi et aux règlements,
on ne s'enquerra pas, on va dire: Les règlements, ce n'est pas
important. On va pouvoir entrer dans les maisons des gens, on va pouvoir entrer
dans les véhicules, les arrêter n'importe quand, sans savoir
pourquoi. Je suis un peu étonné parce qu'on parle de la charte
des droits et de toutes sortes de choses pour protéger les gens et
maintenant on va pouvoir faire n'importe quoi et on ne saura pas quels sont les
règlements qui vont s'appliquer. À une époque où on
est dans le respect des droits des personnes, dans la charte des droits de la
personne, il est un peu normal non seulement qu'on sache quand cela va
s'appliquer à la loi et aux règlements, mais qu'on sache quels
règlements vont être appliqués.
On dit: "Le propriétaire ou la personne responsable de cet
établissement, ce local ou ce véhicule est tenu d'aider
l'inspecteur dans l'exercice de ses fonctions et de mettre à sa
disposition tous les livres, factures et autres documents pertinents qu'il
désire examiner." Ce sont des pouvoirs exorbitants. Je ne dis pas qu'ils
sont anormaux mais qu'ils sont exorbitants. Il faut savoir par quoi ils
s'appliquent: par rapport à la loi, on a la loi devant nous; mais par
rapport aussi aux règlements, sauf qu'on n'a pas les règle-
ments. Le ministre dit qu'il fait cette loi. J'imagine qu'il ne fait pas
cela de façon inutile, c'est parce qu'il veut changer des
règlements. Autrement, s'il veut faire une loi sans changer des
règlements, toute sa loi est à peu près inutile. Donc, il
veut changer les règlements. Je demande si je ne peux pas avoir une
copie des règlements pour savoir par rapport à quelle disposition
vous avez l'intention d'exercer ces pouvoirs qui sont très forts,
très rigoureux.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, je ne comprends pas que
le député de Lévis veuille déchirer son linge ce
soir. Le texte actuel de la loi, laquelle n'a pas été
modifiée par mot, qui a été mise en application sous
l'empire du ministériat du député de Lévis, dit:
"Toute personne autorisée par le ministre - cela, c'est la loi que vous
avez administrée vous-même - à agir comme inspecteur pour
les fins de la présente loi peut, dans l'exercice de ses fonctions: a)
pénétrer en tout temps dans un établissement de
fabrication de produits laitiers ou de succédané et ses
dépendances ou dans un local servant au commerce ou à
l'entreposage de ces produits ou à leur livraison directe à la
consommation; arrêter en cours de route toute expédition de tels
produits; exiger la production de tout document, etc." Le texte modifié
prévoit certaines dispositions de facture ou de lecture nouvelle pour se
conformer à la charte des droits, tel que j'ai eu l'occasion de
l'indiquer la semaine dernière avec les fonctionnaires de mon
ministère, et ce, à la satisfaction du député de
Taillon, d'ailleurs, qui est intervenu sur le projet de loi 92 qui a
été adopté en décembre 1986.
Faisons une première distinction. Le texte administré par
le député de Lévis alors qu'il était ministre
disait: Toute personne autorisée par le ministre peut
pénétrer en tout temps dans un établissement de
fabrication. Nous, on le modifie pour dire: Pénétrer à
toute heure raisonnable. On vient s'inscrire en moins par rapport à la
disposition très rigoureuse qui était en application lorsque le
député de Lévis était ministre. Là,
évidemment, il s'arrache les cheveux, il arrache son linge, il s'agite,
il s'anime, il bouge, il crie, il parle fort.
M. Garon: Pas du tout.
M. Pagé: M. le Président, ce sont les pouvoirs
normalement dévolus à un inspecteur qui agit en semblable
matière et, par surcroît, du résultat de son travail
dépend directement la qualité des produits mis en marché,
par conséquent, la santé du public. Je ne comprends vraiment pas
que le député de Lévis s'oppose avec autant de
véhémence à ce projet de loi. Je me suis dit, en
début de session - je crois qu'on n'a plus à se surprendre de
quoi que ce soit de la part du député de Lévis - qu'il ne
pourra pas s'opposer aux projets de loi 133 et 134. Cela va évidemment
dans le sens des représentations tout à fait légitimes et
de l'évolution du droit pour tenir compte des adaptations à
faire, en termes législatifs, avec la charte des droits, cela va dans le
sens des intérêts des consommatrices et des consommateurs. Mais
non, il est contre, point. Adopté, M. le Président.
M. Garon: M. le Président, je n'ai pas dit que
j'étais pour ou contre, je lui ai demandé... Si le ministre dit
qu'il va être moins sévère, il ne devrait pas avoir peur de
déposer ses règlements. Je lui ai demandé une chose. Je
lui ai dit: Vous changez le projet de loi et, là, vous changez le projet
de règlement. Je vous demande tout simplement de nous produire le projet
de règlement que vous avez l'intention d'adopter par rapport à ce
projet de loi. C'est tout ce que j'ai demandée Je n'ai rien dit par
rapport au reste. Tout ce que j'ai demandé, c'est le projet de
règlement. Le ministre agit comme si on était dans le temps de
Taschereau -comprenez-vous - où les règlements n'étaient
pas montrés, c'était comme une cachette. Moi, pendant des
années, j'ai produit des règlements en même temps que les
projets de loi pour que les gens puissent savoir de quoi il s'agissait. Dans le
domaine agricole, j'ai fait cela régulièrement. Dans le domaine
des abattoirs... Je vous demande - la députée de Kamouraska est
ici - de demander à M. Drapeau qui demeure et qui a un abattoir à
Saint-Pascal-de-Kamouraska. J'ai non seulement produit le règlement au
député, mais, à ce moment-là, M. Drapeau, de
Saint-Pascal-de-Kamouraska, était là pour conseiller les
députés en même temps, au cas où il pourrait y avoir
des anicroches non seulement par rapport au projet de loi, mais par rapport au
projet de règlement. Je n'avais pas honte du règlement que je
voulais présenter. Le ministre agit comme s'il avait honte de son
règlement. Tout ce que je lui demande... Je ne dis pas que je suis pour
ou contre, mais je lui dis: On voudrait avoir votre projet de règlement
qui va aller avec ce projet de loi, c'est tout, rien d'autre. Pourquoi
s'obstiner comme... Je comprends qu'un enfant, à deux ans, se fait
valoir et prouve son existence en disant non. Je ne demande rien de
spécial. Je dis: II y a un projet de loi qui est là, des
changements vont y être apportés, je ne dis même pas qu'ils
sont bons ou mauvais. J'aimerais savoir quels règlements vont aller avec
cela pour qu'on puisse comparer les règlements proposés par le
ministre par rapport aux règlements actuels. On voit le projet de
loi
par rapport au projet de loi actuel, par rapport à celui qui le
préconise, on voudrait avoir la même chose par rapport aux
règlements, c'est tout, sans parler ni pour, ni contre. Je ne comprends
pas.
De plus en plus, la pratique parlementaire a évolué dans
le sens où les parlementaires voient les projets de règlement en
même temps que les projets de loi. C'est à la demande du Parti
libéral lui-même. C'est le Parti libéral lui-même qui
a demandé cela pendant des années et on a dit: Bon, ce n'est pas
complètement fou de demander cela. On est arrivé à le
faire de plus en plus. Et je vais vous dire que celui qui l'a fait le plus,
c'est moi, comme ministre de l'Agriculture. Je l'ai fait de plus en plus parce
que je trouvais que ce n'était pas bête. Je n'avais pas honte des
règlements qu'on préconisait. Je me disais: S'ils trouvent des
failles dans les règlements, bravo, on va les corriger avant qu'ils
soient adoptés. Plus il y a de gens qui regardent cela, plus il y a de
gens qui voient les projets de loi et les projets de règlements, cela
évite des erreurs, c'est bon pour les gens, c'est bon pour le monde.
Qu'est-ce qu'il y a de mal là-dedans? On n'est pas dans une sorte de
"cock-fight", de batailles de coqs que l'on retrouve dans certains pays, pas
ici. Qu'y a-t-il de mal à voir les projets de règlements avant?
Le ministre nous dit qu'il les a, qu'il les a présentés et qu'il
a présenté les études d'impact également, et il ne
veut pas nous en donner des copies. Je ne comprends pas trop. C'est tout ce que
j'ai demandé au ministre.
Je n'ai pas dit qu'on était pour ou contre ce qu'il y a
là. Je trouve que le projet de loi n'annonce pas toute la musique. On
demande de voir le projet de règlement, pour voir de quoi il s'agit.
Cela nous permettra peut-être de voter pour.
M. Pagé: M. le Président, le député
de Lévis se répète plus souvent que d'habitude ce
soir.
M. Garon: Non.
M. Pagé: Non? J'ai indiqué...
M. Garon: Je n'en ai pas parlé jusqu'à maintenant.
Non, vous lisez les galées de la séance antérieure. Je
n'ai pas parlé de cela une seule fois.
M. Pagé: Je ne référais pas au fond, je
référais à la forme.
M. Garon: Je me demande même si les députés
de votre parti ont vu l'étude d'impact et s'ils savent les coûts
qu'elle représente.
M. Pagé: M. le Président, serait-il possible de
rappeler le député de Lévis à l'ordre? Il devrait,
M. le Président, avec la performance de sa formation politique au cours
des derniers mois, se préoccuper davantaqe des problèmes de
caucus de son propre parti que de la façon de travailler utile,
efficace, constante et soutenue des députés libéraux.
M. Garon: Le caucus va bien.
M. Pagé: Vous avez assez de problèmes dans votre
caucus.
M. Garon: Non, on n'en a pas.
M. Pagé: Vous êtes sorti la tête basse
à Sainte-Marie.
M. Garon: 11 n'y a pas... Au contraire.
M. Pagé: Vous devriez vous préoccuper davantage de
votre caucus que du dossier. Cela va bien de notre côté. Notre
caucus agricole fonctionne bien. On est encore en réunion ce matin. On
est en réunion régulièrement. Nos députés
sont mis à contribution. On travaille fort. On présente de bonnes
lois. Regardez sur le terrain. Le degré de satisfaction est très
élevé, M. le député.
M. Garon: Non, non. Il est très bas, au contraire.
M. Pagé: Très élevé, M. le
député.
Le Président (M. Kehoe): On est toujours rendu à
l'article 48. Est-ce que l'article 48...
M. Pagé: H est adopté, M. le Président.
M. Garon: On verra cela aux prochaines élections.
Le Président (M. Kehoe): Non. À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Pagé: Bien oui, cela va être 18 sur 18 dans la
région de Québec.
Le Président (M. Kehoe): L'article 48 est-il
adopté?
M. Garon: Je dois dire qu'on envisage pour la première
fois de prendre le comté de Portneuf.
Le Président (M. Kehoe): Bon. En tout cas.
M. Pagé: Seigneur! Des voix: Ha! Ha!
M. Pagé: N'importe quand, n'importe quand! Amenez-vous
chez nous, M. le député de Lévis.
Le Président (M. Kehoe): De la pertinence! De la
pertinence!
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: Amenez-vous chez nous, une main derrière
le dos.
Le Président (M. Kehoe): L'article 48? M. Garon:
Sur division.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle maintenant l'article
48.1.
M. Garon: Vote nominal.
Le Président (M. Kehoe): Pardon?
M. Garon: Vote nominal.
Le Président (M. Kehoe): Pour l'article 48? Sur division.
D'accord. J'appelle l'article 48.1.
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
M. Garon: Encore là, il y a des règlements.
À l'article 48.1, on voit que "l'inspecteur peut- saisir tout produit
laitier ou son succédané ainsi que les objets pouvant servir
à sa fabrication, s'il a des motifs raisonnables de croire que ce
produit laitier ou son succédané, ou que cet objet a servi
à commettre une infraction à la présente loi ou à
ses règlements..." Encore là, il s'agit d'infraction à la
loi et au règlement.
M. Pagé: Ce n'est pas modifié?
M. Garon: "...ou qu'une infraction a été commise
à leur égard". J'imagine que le ministre veut produire ou ne veut
pas produire les règlements pour cet article.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous autre chose à
ajouter, M. le député de Lévis?
M. Garon: Non, je demande au ministre s'il veut nous produire les
règlements qui vont avec l'article 48.1.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, je pense que
c'est la même question pour l'article 48.1.
M. Pagé: II n'y a aucun pouvoir réglementaire
à l'article 48.1.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Non, non. M. Garon: Mais oui. M.
Pagé: Non.
M. Garon: "...ou que cet objet a servi à commettre une
infraction à la présente loi ou à ses
règlements".
M. Pagé: Oui, mais ce n'est pas à l'article... Le
contenu de l'article 48.1 réfère à l'inspecteur qui "peut
saisir les produits laitiers ainsi que les objets pouvant servir à leur
fabrication, s'il a des motifs raisonnables de croire que ce produit laitier ou
son succédané, ou que cet objet a servi à commettre une
infraction à la présente loi ou à ses règlements ou
qu'une infraction a été commise à leur égard".
M. Garon: C'est cela.
M. Pagé: Mais le règlement auquel on fait allusion
ici n'est pas adopté en vertu de l'article 48.1.
M. Garon: Cela ne fait rien.
M. Pagé: II est adopté en vertu de l'article
42.
M. Garon: Cela ne fait rien. On demande s'il y a des changements
à cet article dans les règlements. (21 h 30)
M. Pagé: Je vous ai indiqué tout à l'heure,
M. le député... Je vais me faire un plaisir, M. le
Président... Je prends l'engaqement, dès le moment où le
règlement sera adopté par le Conseil des ministres, dans les
meilleurs délais, et si je passe par Lévis, M. le
Président, j'arrêterai le livrer moi-même derechef à
son bureau de comté, mais il n'est pas question que je le dépose
tant et aussi longtemps que le libellé ne sera pas devenu
définitif. Ca, c'est clair. Je l'ai dit et je le
répète.
M. Garon: Très bien. Je veux que ce soit
enregistré. Je peux vous dire une chose. À un moment
donné, on va revenir au gouvernement et, quand vous me demanderez des
projets de règlement, vous n'en aurez pas un sacrifice.
M. Pagé: Bon, M. le Président, des menaces du
député de Lévis.
M. Garon: Non, pas de menaces. Pendant des années, je les
ai produits.
M. Pagé: Ha! Ha!
M. Garon: C'est parce que je pensais que le Parti libéral
était un parti qui
fonctionnait avec une pensée, une philosophie. Je me suis rendu
compte que le Parti libéral n'est pas intéressé à
ce que les règlements soient présentés. Parfait. Si c'est
cela le Parti libéral, parfait. C'est cela. Ces gens ne veulent pas
avoir de projets de règlement. Ils ne veulent pas en déposer. Ils
n'en déposeront pas, parfait, sauf que je pose la question au
député pour qu'elle soit enregistrée dans nos
débats. Le Parti libéral ne veut jamais en déposer des
règlements? Parfait. Mais il va le dire, par exemple. Et je vais le
demander chaque fois que c'est marqué "règlement". Si on veut
revenir au temps de Taschereau, parfait. Les études d'impact, je les
déposerai, si le ministre ne les a pas déposées, pour
indiquer à la population combien cela va lui coûter ce projet de
loi-là. Pas de problème.
M. Pagé: Si vous les avez, déposez-les.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Déposez-les.
M. Garon: Parfait.
M. Pagé: Déposez-les. C'est le temps.
M. Garon: Non, on ne les déposera pas en commission.
M. Pagé: Consentement.
M. Garon: Non.
M. Pagé: Consentement.
M. Garon: Non, je ne les déposerai pas en commission.
M. Pagé: Ah!
M. Garon: Mais les gens vont savoir de quoi il en retourne.
M. Pagé: J'espère que vous aurez l'étude
d'impact...
M. Garon: Oui.
M. Pagé: ...par rapport au règlement qui sera
devenu définitif et avec les modifications qui auront été
apportées. Pas n'importe quoi.
M. Garon: Je ne déposerai rien. Alors... M. Pagé:
Ah, vous ne déposerez rien!
M. Garon: Non, non. Vous ne déposez rien. Vous vous
expliquerez au moment où on aura déposé ce qu'on a.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 48.1 est
adopté sur division?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 48.2.
Garde de la chose saisie
M. Pagé: L'article parle par lui-même, M. le
Président. Il renvoie à quoi? À la garde de la chose
saisie.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Pas de problème là.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division?
M. Garon: Non. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 48.3.
M. Pagé: L'article, M. le Président,
détermine dans quelles situations la chose saisie doit être remise
au propriétaire ou au possesseur de la chose saisie.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Garon: Attendez un peu. Encore là, on dit que le
propriétaire de l'objet ou le possesseur de la chose s'est
conformé depuis la saisie aux dispositions de la loi ou des
règlements. On ne sait pas quels sont les règlements qui vont
concerner la chose saisie. II s'agit des dispositions qui sont indiquées
à l'article 48.3 et, encore là, il y a des règlements. On
ne sait pas s'il y aura des changements. On ne sait pas comment cela va
fonctionner. Le ministre ne semble pas intéressé à nous le
dire.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre, avez-vous des
commentaires à l'article 48.3?
M. Pagé: M. le Président, l'article est clair. Il
parle par lui-même.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article est
adopté sur division?
M. Garon: L'article ne parle pas par lui-même, parce qu'il
laisse entendre qu'il y aura des dispositions de la loi ou des
règlements. Sauf que les dispositions des règlements, on ne les
connaît pas.
M. Pagé: M. le Président, le projet de
règlements deviendra définitif et sera déposé,
lorsque le texte sera devenu définitif. Le projet de règlement
est encore sur la table
de travail et, étant donné que le projet de
règlement est encore sur la table de travail, il n'est pas opportun de
le déposer.
M. Garon: Donc, ce n'est pas prêt. Donc, le Conseil des
ministres a adopté un projet de loi sans savoir quelles sont les mesures
qui vont être ajoutées par règlement.
M. Pagé: M. le Président, excusez-moi. Quand
même, le député de Lévis, je comprends qu'il est
dans l'Opposition, je comprends qu'il déteste farouchement tout ce qui
est libéral. Je comprends que tout ce qui vient du gouvernement actuel
est méchant, mauvais, laid et odieux, selon lui. Mais, écoutez,
il est en train de déplorer le fait qu'un projet de loi est
adopté prévoyant un pouvoir réglementaire sans que le
règlement soit adopté. Voyons donc! Vous déposez à
l'Assemblée nationale. Cela se fait couramment. Cela s'est fait
régulièrement.
M. Garon: Non.
M. Pagé: Vous l'avez fait couramment comme gouvernement.
Évidemment, à l'intérieur de ce gouvernement,
contrairement à ce que Mme Bissonnette disait, vous étiez, selon
vous, le meilleur, le plus compétent, celui qui avait le plus de
leadership, celui qui déposait les règlements. Vantez-vous comme
vous pouvez, mon cher ami, mais ne venez pas déplorer le fait qu'un
projet de loi est étudié dans cette Chambre parce qu'il
prévoit un pouvoir réglementaire et qu'un règlement n'est
pas déposé en Chambre. Cela s'est fait des centaines et des
centaines de fois dans votre temps. Je comprends que pour s'opposer, on peut
s'opposer, mais cela n'implique pas pour autant le droit de dire n'importe
quoi.
M. Garon: Ce que Mme Bissonnette pense ou ne pense pas, ce n'est
pas ma principale préoccupation dans la vie. Elle est rendue qu'elle
doit écrire dans les journaux de Toronto parce qu'elle ne peut plus
s'entendre avec à peu près aucun journal du Québec. Ce
n'est pas mon grand souci. Vous pourriez demandé à votre
collègue de l'Éducation comment il s'entendait avec Mme
Bissonnette. Il semble que son successeur, M. Roy, qui a été une
de vos nominations, ne s'entendait pas, lui non plus. Alors, mon souci n'est
pas important.
M. Pagé: Avec Mme Bissonnette?
M. Garon: Non. Mme Bissonnette n'est pas ma préoccupation.
Mais ce que je vous dis tout simplement, il y a des règlements que vous
préconisez dans votre projet de loi. Vous demandez de voter des lois. Il
y a des implications pour la population. Vous ne voulez pas que ce soit
discuté. Vous ne voulez pas que les gens en soient saisis et vous voulez
faire adopter les projets de loi et les règlements sans que les
règlements soient connus. Moi je vous dis: Et en cela, je prends la
même position que les libéraux prenaient dans l'Opposition, et
auxquels nous avons donné satisfaction en produisant les
règlements au cours de l'étude du projet de loi. Je prends
acte... Je ne dis pas un mot. Je vais vous faire dire ça à chaque
article. Et, je vais vous dire une chose, si c'est cela le comportement du
Parti libéral, un jour vous serez dans l'Opposition. Les
règlements seront traités comme cela. Quant à moi, pendant
neuf ans, j'ai produit des règlements le plus souvent possible avec le
projet de loi. Dans le domaine agricole, à peu près tout le
temps.
M. Pagé: Le plus souvent possible, M. le Président,
c'est ce que je me propose de faire...
M. Garon: Là le député nous dit...
M. Pagé: ...et je le ferai lorsque le texte sera devenu
définitif.
M. Garon: ...qu'il a les projets de règlements. Ils ne
sont pas définitifs, mais il les a. Il nous a dit qu'il les avait. Il a
dit qu'il avait l'étude d'impact, il ne veut rien produire. Parfait.
Le Président (M. Kehoe): L'article est-il adopté
sur division?
M. Garon: Sur division. Vote enregistré.
Le Président (M. Kehoe): Un vote enregistré.
Le Secrétaire: Mme Legault (Deux-Montagnes)?
Mme Legault: Pour.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé)?
M. Beaudin: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière)?
M. Camden: Pour.
Le Secrétaire: Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata):
Mme Dionne: Pour.
Le Secrétaire: M. Pagé (Portneuf)?
M. Pagé: Pour.
Le Secrétaire: M. Kehoe (Chapleau)?
Le Président (M. Kehoe): Pour. Le Secrétaire:
M. Garon (Lévis)? M. Garon: Contre.
Le Président (M. Kehoe): Adopté à la
pluralité des voix. J'appelle l'article 48.4.
M. Pagé: M. le Président, l'article 48.4 est la
suite de l'application de l'article 48.3. Évidemment, il établit
dans quelle situation la chose saisie doit être remise au
propriétaire. Ici à l'article 48.4, on y prévoit quand et
comment le propriétaire ou le possesseur de la chose saisie peut en
reprendre possession.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 48.5.
M. Pagé: L'article 48.5 traite du cas du
propriétaire ou du possesseur inconnu ou introuvable.
M. Garon: On dit à l'article 48.5: "Toute chose saisie
dont le propriétaire ou le possesseur est inconnu ou introuvable est
confisquée 90 jours après la date de la saisie. Il en est ensuite
disposé suivant les instructions du ministre."
M. Pagé: C'est une ordonnance qui est émise.
M. Garon: Le ministre peut-il nous dire dans quel cas il saisit
une chose de quelqu'un sans savoir qui est le propriétaire ou le
possesseur?
M. Pagé: Oui. Il y a des exemples.
M. Garon: Le ministre peut-il nous donner des exemples? Il
étudie le projet de loi, là. Ou s'il a besoin de se faire
souffler des exemples?
M. Pagé: M. le Président, quand même, il est
d'une ingratitude marquée.
M. Garon: Non, non, mais si vous avez des exemples. Vous l'avez
adopté avant?
M. Pagé: Une autre flèche à l'arc de la
mesquinerie du député de Lévis. Ce n'est pas surprenant de
sa part. Un transporteur qui transporte un produit qui ne répond pas aux
normes et pour lequel le conducteur n'a pas de connaissement de transport.
M. Garon: Je ne sais pas où il a pris le produit ni
où il va le porter.
M. Pagé: On peut donner des exemples de produits qui sont
transportés, qui ne répondent pas aux normes et qui doivent
être saisis. On donne des exemples de transport de margarine
frauduleusement commercialisée. On donne l'exemple ou les cas
d'incendie... Si le député de Lévis veut plus de
détails, mes adjoints vont pouvoir donner moult exemples, vu que c'est
leur travail quotidien, ce n'est pas celui du ministre. Dans ce cas-ci, le
ministre va agir par ordonnance. Ce n'est pas plus compliqué que
cela.
M. Garon: Que voulez-vous dire par "cas d'incendie"?
M. Pagé: Je demanderai à mon sous-ministre d'y
ajouter, au bénéfice du député, M. le
Président.
M. Cantin (Louis-Gérard): Après un incendie, on va
trouver des produits qui vont être mis au rebut. Personne ne les
réclame, mais quelqu'un peut être intéressé à
les récupérer. Ces produits sont insalubres. À ce
moment-là, il n'y a aucun propriétaire, ils sont au rebut. Il
faut pouvoir les confisquer.
M. Garon: S'il y a eu un incendie, ils ont brûlé
dans la maison de quelqu'un.
M. Cantin: Bien non, pas toujours. Il peut rester des produits
qui demeurent une proie facile pour des gens qu'on appelle des regrattiers, qui
font le commerce, dont la spécialité est de ramasser cela pour le
remettre en commerce au rabais. Ces produits peuvent être dangereux dans
certains cas.
M. Garon: Est-ce que c'est arrivé souvent?
M. Cantin: Cela arrive continuellement après un incendie
de dépanneur, d'épicerie. Il y a toujours un incendie. À
ce moment-là, c'est mis au rebut. À partir du moment où
c'est au dépotoir, on retrouve régulièrement des produits
qui peuvent être ramassés, même dans les
arrière-cours d'épicerie.
M. Garon: Dans le dépotoir.
M. Cantin: Non, pas encore dans le dépotoir mais dans
le...
M. Pagé: Entre le feu et l'incinérateur. M.
Cantin: C'est cela.
M. Garon: La maison a brûlé, la margarine est
intacte. Quelqu'un va la porter au dépotoir, d'autres vont la prendre au
dépotoir.
M. Cantin: Elle n'est pas intacte. Après
un incendie souvent, il y a des...
M. Garon: Oui, un exemple fréquent.
M. Cantin: Après un incendie, souvent il y a des produits
qui sont encore là, la majorité des produits sont encore
là. Il faut bien dire que cet article existe dans la Loi sur Ies
produits agricoles, les produits marins et les aliments.
M. Garon: Oui. Je comprends cela. Je vous demande des exemples.
Vous dites qu'il y a eu un feu, la margarine est restée là
intacte.
M. Cantins: Elle peut être restée intacte là
dans un coin où il y a eu un incendie.
M. Garon: Elle n'a pas fondu, rien. M. Cantin: Cela peut arriver.
M. Garon: C'est déjà arrivé? M. Cantin: C'est
déjà arrivé. M. Garon: Où?
M. Pagé: M. le Président, je comprends que le
député de Lévis...
M. Garon: Non, non. Mais où? Ce n'est pas fréquent
quand même que, dans un incendie, la margarine n'ait pas fondu.
M. Pagé: M. le Président, il n'y a pas de... Il
peut y avoir de la fumée. II peut y avoir de la fumée seulement,
M. le député, dans un incendie.
M. Garon: Oui. Si c'est juste de la fumée, le produit peut
être encore bon. Vous dites qu'il est rendu dans le dépotoir.
M. Cantin: La poudre de lait. Cela se conserve en sac.
M. Garon: La poudre de lait, oui, je comprends. Ce n'est pas la
même chose.
M. Cantin: Bon. C'est un produit laitier.
M. Garon: Oui. Ce n'est pas entreposé de la même
façon. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 48.6
M. Pagé: M. le Président, on traite purement et
simplement de la prolongation de la saisie. On dit qu'un juge de paix peut
ordonner que la période de maintien sous saisie soit prolongée
au-delà du maximum de 90 jours qui est prévu dans la loi. M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 48.7. (21 h
45)
M. Pagé: J'aurais une modification à apporter
à l'article 48.7, M. le Président. J'en avais donné des
copies au secrétariat la semaine dernière. Est-ce qu'on pourrait
les distribuer, s'il vous plaît? Oui, j'en avais donné. Je vais en
faire refaire de celle-là ici.
Le Président (M. Kehoe): II y a un amendement...
M. Pagé: Pour le bénéfice du
député de Lévis, M. le Président.
Le Président (M. Kehoe): M. le député.
M. Garon: C'est pour le bénéfice de la commission,
c'est votre amendement.
Le Président (M. Kehoe): On peut lire l'amendement.
Disposition de la chose saisie
M. Pagé: Certainement, M. le Président. À
l'article 4 - c'est 48.7 de la Loi sur les produits laitiers et leurs
succédanés - : Ajouter à la fin de l'article 48.7,
l'alinéa suivant. Alors, 48.7 se lit comme suit: "Le juge qui impose une
pénalité pour une infraction à la présente loi ou
à ses règlements peut, sur demande de l'une des parties,
lorsqu'il y a saisie effectuée en vertu de l'article 48.1, prononcer la
confiscation de la chose saisie." On y ajouterait à l'article 4: Ajouter
à la fin de l'article 48.7, l'alinéa suivant: "Le ministre
prescrit la manière dont il est disposé de la chose
confisquée en vertu du présent article." Par ordonnance là
aussi, M. le Président, tel qu'on l'a vu dans une disposition
préalable.
Le Président (M. Kehoe): L'article 48.7, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Garon: Voulez-vous me dire pourquoi c'est le ministre qui peut
prescrire la manière dont sera disposée la chose
confisquée, en vertu du présent article, plutôt que le
juge?
M. Pagé: M. le Président, je vais demander à
mes adjoints...
Le Président (M. Kehoe): Pourriez-vous vous identifier
pour le Journal des débats?
M. Pagé: M. le Président, M. Cantin,
du ministère.
M. Cantin: Gérard Cantin. M. le député,
voici ce qui se produit à cet article. Le juge prononce la sanction sur
le plan juridique et, ici, il s'agit simplement de la disposition
matérielle du produit. Ce genre de disposition existait auparavant
même dans la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les
aliments et elle a été maintenue après la modification
à la charte. Il s'agit simplement ici de l'attribution
matérielle, c'est-à-dire la sanction judiciaire imposée et
c'est la modalité d'élimination du produit.
M. Pagé: Comment en disposer.
Le Président (M. Kehoe): L'amendement... L'article 48.7,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Garon: L'élimination dont on parle, on dit que ce n'est
pas tellement l'élimination que la disposition de la chose
confisquée. Ce n'est pas nécessairement un produit qui va
être éliminé. Ce n'est pas nécessairement un produit
mauvais. Il me semble, pour des raisons d'équité, qu'il serait
peut-être mieux de demander au juge d'indiquer dans son jugement
comment on pourrait disposer de la chose confisquée plutôt que ce
soit le ministre. Pourquoi demande-t-on que ce soit le ministre plutôt
que le juge?
M. Pagé: C'est le tribunal qui confisque, qui a le pouvoir
de confisquer la chose saisie. C'est le tribunal qui ordonne la confiscation.
Comment en disposer? Il est normal... Ce n'est pas au juge à indiquer
comment détruire cet aliment, ce produit, où le
détruire...
M. Garon: ...pas nécessairement le détruire.
M. Pagé: ...comment en disposer. C'est par ordonnance du
ministre qui a la responsabilité de l'application de cette loi et qui a
la responsabilité de la santé publique. C'est normal, c'est
explicable.
M. Garon: Ce n'est pas nécessairement détruire...
Ce sont les produits qui ont été... Une saisie a
été effectuée en vertu de l'article 48.1, l'article 48.1,
en aucun endroit, ne fait référence à un produit
insalubre, on parle d'une infraction... Pour une raison d'infraction à
la présente loi, on saisit un produit. Cela pourrait être un
produit, par exemple, très sain, très bon et l'élimination
pourrait faire en sorte de créer un déséquilibre dans le
marché, par exemple, dans la disposition du produit, s'il s'agit d'une
quantité importante. Je me demande comment il se fait que ce soit le
ministre qui le fasse plutôt que le juge, parce qu'il pourrait y avoir
des conséquences à la disposition de la chose confisquée,
des répercussions, par exemple, par rapport au marché.
M. Pagé: M. le Président, l'ordonnance du ministre
peut prévoir que le produit soit éliminé, que le produit
soit détruit, que le produit soit acheminé vers la consommation
animale, qu'il soit acheminé dans une usine ou dans une entreprise
susceptible de recevoir tel type de produit et de faire autre chose avec pour
autant que ce ne soit pas pour consommation humaine. Ce n'est pas au juge
à juger ou à décider que ce lot de produits saisi et
confisqué doit être acheminé de telle façon à
tel endroit. C'est une responsabilité ministérielle en vertu de
la loi. Il n'y a pas d'anguille sous roche, M. le Président.
M. Garon: Cela va l'être en vertu de la loi, ce ne l'est
pas actuellement. Pourquoi présentez-vous un amendement? Parce que vous
voulez que ce le soit.
M. Pagé: Ce le soit.
M. Garon: En vertu de la Loi sur les produits agricoles, les
produits marins et les aliments, je ne l'ai pas devant moi, que
prévoit-on?
Le Président (M. Kehoe): M. Cantin. M. Pagé:
La même chose.
M. Cantin: Actuellement, ce qui est prévu à
l'article 33.7, tel que modifié sous la charte au deuxième
alinéa, lors d'une confiscation prononcée par le tribunal, le
ministre prescrit la manière dont il est disposé de la chose
confisquée en vertu du présent article.
M. Garon: En vertu de la Loi sur les produits agricoles, les
produits marins et les aliments.
M. Cantin: Tel qu'actuellement en vigueur.
M. Pagé: Quand cette disposition a-t-elle
été adoptée, M. Cantin?
M. Cantin: Cela a été adopté en
décembre 1986 et c'est entré en vigueur le 15 février
1987.
M. Pagé: On a discuté de ce sujet en
décembre 1986.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): L'article 48.7 tel
qu'amendé est adopté sur division.
M. Garon: Sur division. L'amendement sur division et tel
qu'amendé sur division.
Le Président (M. Kehoe): Oui. J'appelle l'article
48.8.
M. Pagé: M. le Président, on réfère
toujours aux pouvoirs de l'inspecteur. Cet article permet à l'inspecteur
d'éliminer des produits impropres à la consommation humaine ou
altérés de manière à les rendre impropres à
la consommation humaine. Ici on réfère à une situation
où l'inspecteur doit avoir des motif3 raisonnables de croire qu'un
produit laitier ou un succédané est impropre à la
consommation humaine ou est altéré de manière à le
rendre impropre à la consommation humaine. H peut exiger qu'il y ait ou
non saisie de ce produit laitier ou de son succédané, que le
détenteur procède à son élimination en lui donnant
avis à cet effet au moyen d'un procès-verbal qui lui est remis
etc. L'élimination doit être assumée en présence
d'un inspecteur. C'est normal.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe)s Adopté. J'appelle
l'article 48.9.
M. Pagé: À l'article 48.9, on spécifie que
seul un juge ou un tribunal peut ordonner l'élimination d'un produit
autrement non conforme à la loi ou au règlement.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): L'article 48.9 est adopté
sur division. J'appelle l'article 48.10.
M. Pagé: L'article 48.10 prévoit que nul ne peut,
sans l'assentiment d'un inspecteur, vendre ou offrir en vente un produit
laitier ou son succédané saisi ou confisqué. C'est normal.
Une telle disposition se retrouve tant à l'article 14 du
règlement sur les normes microbiologiques de la propreté des
produits laitiers qu'à l'article 55 du règlement sur les
succédanés des produits laitiers. Cette règle n'est pas
spécifiquement autorisée par la loi. Il s'agit de la
sécuriser juridiquement en insérant à la loi la
prohibition précise. Cette disposition est du même ordre que celle
prescrite à l'article 37 de la Loi sur les produits agricoles, les
produits marins et les aliments.
À l'article 37 on lit: "Nul ne peut, sans l'assentiment d'une
personne autorisée, vendre ou offrir en vente un produit saisi ou
confisqué ni enlever ou permettre d'enlever ce produit sous son
contenant, le bulletin de saisie ou de confiscation, ni enlever ou briser un
scellé apposé par une personne autorisée."
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 48.11.
Ordonnance de faire cesser l'exploitation d'un
lieu
M. Pagé: M. le Président, quant à l'article
48.11, on en a longuement discuté au moment de l'étude du projet
de loi en deuxième lecture. L'article 48.11 peut apparaître
exorbitant en termes de pouvoirs donnés au ministre; cependant, j'ai eu
l'occasion de citer quelques cas très délicats que j'ai eus
à vivre depuis que je suis à la tête du ministère,
où la santé du public aurait pu être non seulement mise en
danger, mais sérieusement affectée dans certaines régions
du Québec, à la suite de la mise en marché de produits
impropres à la consommation humaine. Dans les cas que j'ai vus,
c'était la salmonellose.
Le pouvoir qui est ici accordé au ministre l'est par une
disposition qui vise à donner au ministre, dans le secteur des produits
laitiers et des succédanés, un pouvoir d'urgence analogue
à celui déjà conféré au ministère de
l'Environnement par l'article 26 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, tel que réaménagé par l'article 273 du
chapitre 95 des lois de 1986 présenté par le ministre de la
Justice et intitulé; Loi modifiant diverses dispositions
législatives eu égard à la Charte des droits et
libertés de la personne. Dans cet article 26, on dit toutefois: "Le
sous-ministre peut sans préavis mais pour une période d'au plus
30 jours ordonner aux responsables d'une source de contamination, de cesser ou
de diminuer dans la mesure qu'il détermine, l'émission, le
dépôt, le dégagement ou le rejet d'un contaminant
lorsqu'à son avis il en résulte un danger immédiat pour la
vie ou la santé des personnes ou un danger de dommage sérieux ou
irréparable aux biens. Cette ordonnance doit contenir
l'énoncé des motifs du sous-ministre. Elle prend effet à
la date de sa signification au responsable de la source de contamination."
De plus, ce pouvoir, en ce qui concerne l'inspection sur le territoire
de la Communauté urbaine de Montréal, a été
consenti aux inspecteurs. Dans ta Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal, on prévoit, à l'article 153.1: Pouvoirs de la
communauté à l'égard de la santé publique:
"Autoriser un inspecteur, un autre fonctionnaire que le comité
exécutif désigne à cette fin ou une personne visée
à l'article 32 de la Loi sur les produits agricoles, les produits marins
et les aliments ou à l'article 48 de la Loi sur les produits laitiers et
leurs succédanés, à faire cesser l'exploitation d'un
établissement
ou d'un véhicule visé au paragraphe 1° ou à
saisir ou confisquer les aliments qui s'y trouvent, tant que cet inspecteur, ce
fonctionnaire ou cette personne juge que cette exploitation constitue un danger
immédiat pour la vie ou la santé des consommateurs."
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 48.11...
M. Garon: M. le Président, nous considérons que cet
article est inutile puisque le ministre a déjà le droit de
retirer un permis à une entreprise qui n'est pas conforme sur le plan
des normes de la construction. Par ailleurs, quand il s'agit des produits,
s'ils sont impropres, il peut les saisir en tout temps. Je ne comprends pas
trop pourquoi le ministre veut fermer les usines alors que si une usine est
conforme sur le plan de la construction, il peut saisir les produits qui ne
sont pas bons. Ce sont des pouvoirs exorbitants.
Nous avons eu l'occasion d'en parler en deuxième lecture, nous
aurons l'occasion d'en parler lors du débat sur le rapport de la
commission et en troisième lecture. C'est pourquoi, là-dessus, je
vais demander un vote nominal puisqu'il s'agit d'une disposition très
forte que demande le ministre qui, à mon avis, est inutile.
M. Pagé: Seulement une petite information, M. le
Président. Le député de Lévis dit qu'on pourrait
retirer le permis. À ce moment-là, cela voudrait dire que dans
les cas où un inspecteur, - comme je l'ai vu et comme on l'a vu dans un
procès-verbal qui m'a été envoyé au
ministère, arrive dans un endroit faisant la mise en marché de
produits laitiers ou de produits agricoles sans permis, dans des conditions
totalement insalubres, inacceptables, l'inspecteur devrait dire: Bonjour, vous
produisez un bien, un aliment complètement insalubre, qui risque de tuer
les enfants, mais vous n'avez pas de permis. Si vous aviez eu un permis, je
vous l'aurais retiré; mais comme vous n'en avez pas, je ne le retirerai
pas, je vous dis bonjour, cependant, je le saisis.
M. Garon: II n'a pas le droit d'exploiter.
M. Pagé: Vous n'avez pas le droit d'exploiter, je saisis.
Là, il faudrait dire: 24 heures par jour.
M. Garon: Non, mais la personne n'a pas le droit d'exploiter le
lieu. Comment peut-elle l'exploiter alors qu'elle n'en a pas le droit?
M. Pagé: C'est de fermer la botte.
M. Garon: Oui, vous avez déjà le droit, elle n'a
pas de permis. Vous n'avez pas besoin de ce pouvoir. Qu'est-ce que c'est, cette
affaire-là? Si l'individu n'a pas de permis et qu'il n'a pas le droit
d'exploiter le lieu sans permis, vous n'avez pas besoin d'un pouvoir
additionnel. Cela n'a pas de bon sens.
M. Pagé: II n'y a pas de permis pour tous les
établissements visés à l'article 48, les restaurants, les
dépanneurs, les épiceries.
M. Garon: Non, non. M. Pagé: Oui.
M. Garon: Ce sont deux choses différentes.
M. Pagé: On parle des produits laitiers.
M. Garon: II y a des lieux qui peuvent être
exploités et qui, en fonction des normes de construction, ne peuvent pas
l'être. Si on peut exploiter, on peut exploiter, c'est une affaire; s'il
y a les produits insalubres, c'est une autre affaire. On exploite en fonction
d'une chose ou de l'autre mais pas des deux en même temps. Le ministre a
fait cela à plusieurs reprises, il veut absolument avoir ce pouvoir, il
a la majorité, il va l'avoir. Sauf que je pense que c'est inutile, mais
les tribunaux jugeront. Les lois, cela saute, les règlements, les
dispositions législatives, cela saute. C'est arrivé à
quelques reprises. Le ministre veut l'avoir, sauf que je vais demander un vote
enregistré parce que j'estime que c'est une disposition importante avec
laquelle je suis en complet désaccord.
Le Président (M. Kehoe): Le vote enregistré, s'il
vous plaît, M. le secrétaire.
Le Secrétaire: M. Houde (Berthier).
M. Houde: Pour.
Le Secrétaire: M. Beaudin (Gaspé).
M. Beaudin: Pour.
Le Secrétaire: M. Camden (Lotbinière).
M. Camden: Pour.
Le Secrétaire: Mme Dionne
(Kamouraska-Témiscouata).
Mme Dionne: Pour.
Le Secrétaire: M. Paqé (Portneuf).
M. Pagé: Pour.
Le Secrétaire: M. Kehoe (Chapleau).
Le Président (M. Kehoe): Pour.
Le Secrétaire: M. Garon (Lévis).
M. Garon: Contre.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division.
Je vous ferais remarquer qu'il est maintenant 22 heures.
M. Pagé: M. le Président, il reste deux
articles.
Le Président (M. Kehoe): C'est cela. Avec le consentement
des deux côtés, on pourrait continuer pour terminer l'étude
du projet de loi. J'appelle l'article 4 tel qu'amendé? L'article 4 au
complet, tel qu'amendé.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 5.
M. Pagé: M. le Président, l'article 5 réfère
à l'article 50.1 de la Loi sur les produits laitiers et leurs
succédanés. On assujettit à une amende minimale
élevée quiconque dispose illégalement d'un produit saisi
ou confisqué comme c'est le cas pour une personne qui entrave un
inspecteur tel que prévu à l'article 49. Il s'agit de
pénalités qui sont identiques à celles prescrites par
l'article 43 de la Loi sur les produits agricoles, les produits marins et les
aliments modifiée par l'article 77 du chapitre 58 des lois de 1986.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 6.
M. Pagé: L'article 6, M. le Président,
réfère à une modification après l'article 58.1
où l'on dit qu'"en l'absence de toute preuve contraire, la personne qui
détient un produit laitier ou son succédané dans une
quantité qui excède les besoins de sa propre consommation est
présumée destiner ce produit laitier ou son
succédané à la vente."
M. le Président, on assouplit le fardeau de la preuve de
détention à des fins commerciales, de façon identique
à ce qui est prévu à l'article 54 de la Loi sur les
produits agricoles, les produits marins et les aliments, tel que
réaménagé par l'article 243 du chapitre 95 des lois de
1986 présenté par le ministre de la Justice.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 6,
paragraphe 58.1 est adopté?
M. Garon: M. le Président, il s'agit d'une disposition
dans un domaine plus particulier, dans le domaine des produits agricoles, des
produits marins et des aliments. Il est possible qu'une disposition
générale puisse être utile dans certains types de produits.
Mais dans ce cas, cela m'apparaît une disposition qui est plus abusive
parce que les temps de conservation de ces produits peuvent être assez
longs. Je ne vois pas pourquoi on présumerait d'une façon
générale les gens coupables alors que normalement la preuve est
à faire par ceux qui les accusent. Je vais vous dire que cet article est
adopté sur division.
Le Président (M. Kehoe): Adopté sur division.
J'appelle l'article 7.
M. Pagé: M. le Président, cet article
réfère à la date d'entrée en vigueur du projet de
loi. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle le titre de la loi.
Adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'ensemble du projet de
loi. Est-il adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Sur division. Je déclare
les travaux de la commission ajournés sine die.
(Fin de la séance à 22 h 4)