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(Onze heures cinquante minutes)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À l'ordre,
s'il vous plaît! Veuillez prendre place. MM. les députés,
si vous voulez prendre place. Mesdames et messieurs, je déclare la
séance ouverte. Je rappelle le mandat qui est de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
pour l'année financière 1987-1988. Nous étions rendus au
programme 2, élément 5. Oui, M. le ministre, je vous
écoute.
Financement agricole
M. Pagé: Lorsque nous avons ajourné nos travaux, M.
le Président, avant-hier soir, nous avions convenu de fournir certaines
données comme...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Programme 1.
M. Pagé: ...sur le programme 2 où nous sommes. Le
programme 1, si je comprends bien, avait été suspendu...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est cela.
M. Pagé: ...mais on pourra y revenir par la suite.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Pagé: Au programme 2 concernant le financement
agricole, une question avait été posée concernant le
nombre de producteurs ou de productrices agricoles en difficulté
financière ou encore qui ont cédé, à la suite d'une
faillite, d'une vente forcée ou d'autres formes d'abandon, et on m'avait
demandé de produire les sommes que cela représentait. J'ai donc
l'information pertinente à vous donner ce matin. On peut dire grosso
modo que la situation, depuis 1984, n'a pas substantiellement
évolué, c'est sensiblement les mêmes chiffres que je vais
vous donner: pour l'exercice financier 1984- 1985, l'actif moyen de telles
entreprises était de 190 687 $. Le passif moyen était de 253 000
$, je ne donnerai pas les centaines. Alors, l'actif moyen: 190 000 $, le passif
moyen: 253 000 $. Je pourrai ventiler les 253 000 $, c'est-à-dire 123
000 $ de prêts à long terme, 43 000 $ de prêts à
moyen terme et 25 000 $ de prêts à court terme.
En 1985-1986, la situation est aussi analogue. L'actif moyen
était de 202 000 $; le solde du prêt à l'Office du
crédit agricole était, à long terme, de 138 000 $ pour
cette année; à moyen terme, de 42 000 $ et, à court terme,
de 22 000 $; les autres emprunts: 66 000 $. Je m'excuse, dans le cas
précédent, pour 1984-1985, est-ce que j'ai donné les
autres emprunts, le solde moyen? C'était 60 000 $ en 1984-1985 et 66 000
$ en 1985-1986.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que M. le
député de Lévis a des questions?
M. Pagé: Pour un passif moyen...
M. Garon: Le passif moyen, oui.
M. Pagé: 270 000 $.
M. Garon: Ensuite?
M. Pagé: Pour 1986-1987, l'actif moyen est de 186 000 $;
concernant les prêts à l'office, à long terme, 131 000 $,
à moyen terme, 39 000 $ et à court terme: 23 000 $ et les autres
emprunts, en moyenne, 65 000 $.
M. Garon: Le passif moyen?
M. Pagé: Pour un passif moyen de 260 000 $. Ce qui donne
253 000 $ pour 1984-1985 de passif moyen, 270 000 $ pour 1985-1986 et 260 000 $
pour 1986-1987. Cela semble être sensiblement les mêmes indicateurs
ou les mêmes paramètres chez ceux et celles qui sont en
difficulté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Avez-vous
d'autres renseignements à fournir pour le programme 1?
M. Pagé: Bien là, je...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Pour le programme 1... C'est
le programme 2.
M. Pagé: J'avais pensé, M. le Président,
pour le bon fonctionnement, qu'on termine le programme 2...
M. Garon: On est au progamme 2, là.
M. Pagé: ...et qu'on revienne au programme 1
après.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Après,
d'accord.
M. Garon: On est dans le programme 2, là.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui. Avez-vous
d'autres renseignements pour le programme 2?
M. Pagé: Au programme 2, à ma connaissance, il n'y
avait pas d'autres questions demeurées en suspens.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Je n'ai pas d'autres questions là-dessus. On
était rendu à l'élément 5.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, mais on
est justement à fournir les réponses aux questions que vous aviez
posées, alors on aurait pu toutes les vider.
M. Garon: Oui, mais je n'ai pas d'autres questions à poser
là-dessus.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Vous n'en avez pas
d'autres? M. le ministre, avez-vous d'autres réponses à donner
sur le programme 1? D'abord, il dit que c'est le programme 2.
M. Garon: Non, on est dans le programme 2, là.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, d'accord, mais
je veux dire qu'il y avait des questions en suspens.
M. Garon: Non, non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non?
M. Garon: On est aussi bien de terminer le programme 2 et on
reviendra au programme 1 après.
M. Pagé: Au programme 2...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Pagé: ...et on pourra revenir au programme 1 par la
suite.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. Pas de
problème. Cela ne me dérange pas, moi. Alors, procédons.
Nous sommes à l'élément 5 du programme 2. M. le
député de Lévis.
Établissement de jeunes agriculteurs
(suite)
M. Garon: On avait fini la soirée, lundi je pense, en
disant qu'il y avait eu 940 dossiers d'établissement en 1986-1987 pour
1095 établissements, et 343 femmes. Maintenant, j'aimerais savoir, en
1986-1987, sur ces 940 dossiers d'établissements combien sont en vertu
des prêts de 50 000 $ sans intérêt et combien sont en vertu
des 8000 $ et combien sont en vertu de la nouvelle loi qui avait
été adoptée pour des subventions de 15 000 $ à
l'établissement mais qui a commencé à s'appliquer au mois
d'août 1986?
M. Pagé: En vertu de la LEJA, les prêts à 50
000 $ sans intérêt, 321 sur 940, le tiers, peut-être un peu
plus du tiers.
M. Garon: 321 dossiers ou établissements?
M. Pagé: 321 dossiers, 346 personnes, dont 55 femmes. Une
femme est une personne, évidemment. Ensuite...
M. Garon: Il n'y a pas de problème. Je n'ai pas besoin de
ces définitions-là.
M. Pagé: En vertu de la LMV, la loi de mise en
valeur...
M. Garon: Je ne savais pas que vous vous posiez des questions
là-dessus.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Je ne savais pas que vous vous posiez des questions. De
ce côté-ci, on ne s'en pose pas.
M. Pagé: Non, je ne me suis pas posé de questions
là-dessus. C'est que j'ai évoqué une phrase qui aurait pu
porter à croire que... Bon, la LEJA, 321 et 346, 55 femmes. Loi de mise
en valeur...
M. Garon: ...laquelle? 8000 $? M. Pagé: De 15 000 $.
M. Garon: Les 8000 $, parce que cela a fonctionné encore
un bout de temps. Non?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Oui?
M. Pagé: Cela a fonctionné de janvier jusqu'au 2Q
août.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Oui.il y a eu certaines demandes qui
étaient en suspens, formulées avant le 20, mais qui ont
été traitées après le 20 août.
M. Garon: C'est ça.
M. Pagé: 269 dossiers concernant 321 personnes, dont 62
femmes, ce qui faisait 19,23 % de femmes. Pour les dispositions de la loi de
mise en valeur à 15 000 $...
M. Garon: Oui.
M. Pagé: ...350 dossiers. Loi de mise en valeur à
15 000 $, 350 dossiers concernant 428 personnes, dont 226 femmes, pour 52,8 %
de femmes.
M. Garon: J'aimerais connaître le nombre d'entreprises,
quand on parle d'établissements. Par exemple, on parle de personnes
établies, mais, en vertu de la loi des 50 000 $, ce sont des
entreprises. Elles ne fonctionnent pas selon les mêmes barèmes. Je
veux dire que quand on établit une personne en vertu des 50 000 $, au
fond, c'est une entreprise. C'est 50 000 $ par entreprise.
Il peut y avoir plusieurs 8000 $ sur la même ferme, dans la
même entreprise, et les 15 000 $ aussi. Alors, j'aimerais savoir, en
termes d'entreprises agricoles, les 321 dossiers, les 346 personnes, combien
d'entreprises agricoles ça représentait.
M. Pagé: On m'indique que le nombre de dossiers
représente le nombre d'entreprises, puisqu'on a une distinction entre le
nombre de dossiers et le nombre de personnes, ce qui veut dire que les deux
personnes, le couple, par exemple, qui devenait actionnaire, en vertu de la loi
de mise en valeur à 15 000 $, le jeune couple qui est devenu actionnaire
de l'entreprise familiale en cours d'année a présenté un
seul dossier, mais concernant deux personnes, ce qui veut dire 350 dossiers
pour 428 personnes.
Il faut donc présumer que c'était 78 dossiers sur 350.
Là, M. Burns, vous me corrigerez si... Voulez-vous ajouter, M. Burns,
s'il vous plaît?
M. Burns (Julien): II est possible qu'il ait pu y avoir, en cours
d'année, quelques cas où un deuxième établissement
se soit créé, mais, de façon très
générale, c'est un cas d'établissement à la
fois.
(12 heures)
M. Garon: Ce qui me frappe, c'est que, quand je regarde
ça, en vertu des 8000 $, et en vertu des 50 000 $ ou en vertu des 15 000
$, alors qu'on disait que cela donnerait droit à une subvention de 15
000 $ à l'époux et à l'épouse, on se -rend compte,
au fond, que, s'il y a 350 dossiers et 428 personnes, cela n'a donc pas
été des subventions de 15 000 $ aux deux. Cela a
été à l'un des deux.
M. Pagé: L'analyse tend à démontrer que,
dans ces cas-là, un des deux conjoints avait probablement
déjà bénéficié de la prime à
l'établissement et que l'autre qui devient actionnaire a pu en
bénéficier. Comme on le sait, en vertu des dispositions de la
loi, si une personne avait déjà bénéficié de
la prime à l'établissement à 8000 $ ou encore des
avantages de la LEJA à 50 000 $, elle ne pouvait s'inscrire à
nouveau pour aller chercher 15 000 $.
M. Garon: Là on suppose, mais il faudrait avoir des
données réelles là-dessus pour... Le nombre
d'établissements a diminué entre 1985-1986 et 1986-1987. Alors
que le montant est augmenté de 8000 $ à 15 000 $ et qu'on dit
qu'on peut donner 15 000 $ à l'époux ou à l'épouse,
on constate que le nombre d'établissements est moins grand puisqu'il
passe de 957 dossiers et 1102 établissements à 940 dossiers et
1095 établissements. Donc, curieux phénomène; la
subvention est augmentée considérablement et le nombre
d'établissements diminue. C'est pour cela que je me dis: Qu'est-ce qui
s'est passé en termes d'entreprises? Quand on parle en termes
d'établissements, on parle de dossiers d'établissements, mais
c'est pour cela qu'on en est arrivé avec le prêt de 50 000 $
à la notion d'entreprise. La notion d'entreprise a été
mise de côté par la loi d'établissement à
crédit de 15 000 $. À ce moment-là, on disait qu'il
pouvait y avoir des multiples de 15 000 $ tandis que pour le prêt de 50
000 $, il ne pouvait pas y avoir des multiples de 50 000 $ sans
intérêt pour ces subventions. On s'attendrait à voir un
nombre accru, mais le nombre n'est pas accru. C'est pour cela que j'aurais
aimé le savoir.
Deuxièmement, en 1986-1987 ...
M. Pagé: Là-dessus, M. le Président, si le
député le permet, la diminution du nombre d'établissements
pour l'année 1986 s'explique notamment par la reconduction, en
décembre 1985, de la prime à l'établissement à 8000
$, purement et simplement, et l'évocation d'un engagement
électoral selon lequel le gouvernement majorerait cette prime de 8000 $
à 15 000 $. Cela a possiblement fait en sorte que les gens ont attendu
pour présenter leur dossier. D'ailleurs
on indique ici qu'à la fin de l'exercice financier on a 492
autres cas en plus des 350 à 15 000 $ - 350 demandes en 1986-1987 - 492
autres cas où des demandes auraient été formulées;
elles ont fait l'objet d'un premier examen et, comme les contrats, les
documents n'étaient pas entrés, cela n'a pas pu être
imputé à l'année précédente.
M. Garon: Mais c'est toujours comme cela.
M. Pagé: II faudrait voir combien il y en avait dans la
machine au 31 mars de chaque année.
M. Garon: Les demandes d'établissement se font surtout en
hiver pour pouvoir entreprendre les travaux au printemps. Il y en a moins en
cours d'été. En 1986-1987, à l'élément 5, il
y avait des crédits de 6 600 000 $; quels ont été les
crédits périmés sur les 6 600 000 $?
M. Pagé: On a versé 5 200 000 $ et il y a 1 400 000
$ de périmés. C'est l'explication que donne l'office ici.
Le nombre de demandes approuvées est inférieur aux
prévisions, à la suite d'une adoption d'une nouvelle mesure en
cours d'année.
M. Garon: En 1985-1986, sur les 5 000 000 $ de crédits,
combien a-t-il été dépensé?
M. Pagé: Sur 5 000 000 $?
M. Garon: II y a possiblement eu des virements, mais est-ce qu'il
y a eu des montants additionnels qui ont été ajoutés aux 5
000 000 $ ou s'il y a eu des crédits périmés sur les 5 000
000 $?
M. Pagé: Sur les 5 000 000 $, il y a eu 3 800 000 $ de
dépenses. Donc, il y a eu 1 200 000 $ de périmés.
M. Garon: II y a eu combien de montants engagés, en
1985-1986 et en 1986-1987? Pas nécessairement, versés mais
engagés?
M. Pagé: Engagés? On se souviendra qu'en 1986-1987,
en vertu de la loi, on avait une limite à l'engagement.
M. Garon: Je sais. Limite que j'avais fait augmenter...
M. Pagé: Vous parlez de la Loi favorisant la mise en
valeur des exploitations agricoles?
M. Garon: ...parce que je trouvais que les engagements devaient
être seulement pour le montant des crédits. J'avais dit qu'il
fallait augmenter les engagements si on voulait dépenser les
crédits.
M. Pagé: Donc, la demande que vous formulez c'est en vertu
de la LEJA ou en vertu de la LMV?
M. Garon: Toutes. On peut les distinguer si on veut. Quels sont
les montants engagés? On peut dire, par exemple, sur les 8000 $, les 50
000 $ puis les 15 000 $, en 1986-1987.
M. Pagé: En 1986-1987 ou en 1985-1986?
M. Garon: En 1985-1986, si on veut aussi, mais, à ce
moment-là, il y aura seulement deux lois.
M. Pagé: Subvention à l'établissement
recommandée en vertu de la Loi favorisant l'établissement de
jeunes agriculteurs.
M. Garon: Non, pas recommandée, mais engagée.
Lorsque c'est recommandé, cela n'est pas nécessairement
accepté. Je veux dire que cela a été accepté, mais
pas nécessairement dépensé dans l'année. Il y a une
différence. Quand je dis "engagé", cela veut dire que la personne
est acceptée pour les 8000 $, mais ne dépensera pas ses 8000 $
dans l'année.
M. Pagé: D'accord. On m'indique que le terme
utilisé par l'office c'est "recommandé", c'est-à-dire
accepté, engagé.
M. Garon: Engagé, oui. M. Pagé: Oui.
M. Garon: En regard du budget, c'est engagé.
M. Pagé: Pour la LEJA, en 1985-1986...
M. Garon: Les 8000 $?
M. Pagé: Non, les 50 000 $.
M. Garon: Commençons donc par les 8000 $, si vous voulez.
C'est un programme qui s'en allait.
M. Pagé: On a 470 cas. On a 4 100 000 $ d'engagements.
M. Garon: Pour 470 dossiers. Combien vous avez dit?
M. Pagé: 4 100 000 $.
M. Garon: Ça fait drôle! Je ne comprends pas. Vous
avez 470 cas. Cela peut
être un maximum de 8000 $ et cela vous fait plus qu'un maximum de
8000 $. Cela ne marche pas.
M. Pagé: Vous avez 469 requérants pour...
M. Garon: Ces sont des personnes? Il peut y avoir des multiples
là-dedans.
M. Pagé: Les 470 cas sont de nouveaux requérants,
mais il y avait quand même un solde de déboursés à
faire pour des requêtes antérieures. Par exemple, il pouvait
rester 2000 $.
M. Garon: Non, ce n'est pas ce que j'ai demandé. Ce que
j'ai demandé, ce sont des engagements pour des requérants
à 8000 $ dans cette année-là, pas des soldes des
années antérieures.
M. Pagé: Oui, mais les soldes des années
antérieures ont pu impliquer des engagements dans cette
année-là.
M. Garon: Oui, mais je ne. veux pas avoir cela. Ce n'est pas cela
que je veux avoir.
M. Pagé: II faut bien avoir à l'esprit qu'ils sont
comptabilisés dans les 4 100 000 $ auxquels on réfère. On
parle toujours de l'engagement signé par l'office en cours...
M. Garon: Est-ce que vous avez la distinction entre les deux?
Seulement les engagements pris...
M. Pagé: Pour de nouveaux...
M. Garon: ...par l'Office du crédit agricole, en
1985-1986, pour les 8000.
M. Pagé: Pour de nouveaux requérants.
M. Garon: Oui. Les autres, cela peut être des soldes. Ce
peut être 1000 $ là, 1500 $ là, 2000 $ là.
M. Pagé: M. le Président, M. Burns aimerait
intervenir sur le sujet.
M. Burns: Je pense qu'on n'a pas ici le détail. Les 470
cas dont on parle, la majorité, ce sont des cas de 8000 $. Certains qui
s'étaient établis avant étaient encore admissibles en
vertu de l'ancienne loi ou de l'ancien maximum de 4000 $. Il y en a
quelques-uns qui sont mêlés parmi cela. Je n'ai pas ici le
détail des deux.
M. Pagé: Mais les deux totalisent bien...
M. Burns: 470 cas.
M. Pagé: ...470 cas pour 4 100 000 $, alors qu'en
1986-1987...
M. Garon: Là, vous êtes encore dans les 8000 $?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: D'accord.
M. Pagé: C'est 2 280 000 $ pour 269 cas. Là
où c'est...
M. Garon: 269 requérants pour combien?
M. Pagé: 2 280 000 $.
M. Garon: 2 280 000 $. Bon.
M. Pagé: Là aussi, il est possible qu'il y ait des
engagements faits pour des sommes versées en vertu de requêtes
présentées un bon bout de temps avant.
M. Garon: À sa face même, cela paraît
moins.
M. Pagé: Oui, mais les gens attendaient les 15 000 $
probablement, comme je vous le disais tout à l'heure.
M. Garon: Non, s'ils ont pris les 8000 $, ils ne pouvaient pas
avoir les 15 000 $.
M. Pagé: Non, mais certains ont pris les 8000 $ et
certains ont attendu les 15 000 $.
M. Garon: Si on multiplie 8000 $ par 269, on arrive à un
chiffre qui est en bas de... Non, à peu près, même qu'il
arrive un peu plus haut. C'est comme si ce n'était pas tout le monde qui
avait eu ses 8000 $.
M. Pagé: C'est cela. C'est possible. M. Garon: C'est
drôle, ça. M. Burns: II y a quelques anciens... M.
Pagé: II parle des nouveaux.
M. Garon: Non, vous avez 269 requérants. Ce sont des
requérants de l'année, plus des soldes des années
antérieures. Je ne comprends plus.
M. Burns: Ce sont des gens qui s'étaient établis
avant, qui continuaient d'être admissibles, mais qui avaient
retardé leur demande - il y en a toujours un certain nombre qui font
cela après deux, trois ou
quatre ans - et qui étaient admissibles en vertu des anciens
maxima qui étaient encore là. Il en rentre encore à tous
les ans quelques-uns comme cela et qui viennent modifier la moyenne. La moyenne
paraît légèrement différente à cause de
cela.
M. Garon: Vous dites qu'ils sont admissibles en vertu de ces
maxima parce que leur demande a déjà été faite et
ils ont déjà commencé.
M. Burns: Non, la demande n'avait pas été faite.
Cela a l'air drôle, mais il y a des gens qui le font comme cela, ils
retardent de trois, quatre ou cinq ans environ.
M. Garon: Comment cela se fait-il qu'ils retardent? Ils ont
jusqu'à 40 ans pour le demander.
M. Pagé: Avant 40 ans.
M. Burns: ...avant 40 ans, mais qui étaient
admissibles.
M. Garon: Oui, mais quand ils le demandent, ils le demandent en
fonction de n'importe lequel. Ils n'ont pas le droit seulement aux 8000 $. Ils
ont droit à n'importe lequel, selon les lois en vigueur. Vous dites cela
comme s'ils avaient seulement droit aux 8000 $, à moins que ce soit un
multiple.
M. Burns: Non. Ce sont des gens qui avaient acheté avant
1979...
M. Garon: Oui.
M. Burns: ...alors qu'ils étaient admissibles, disons,
à 4000 $ seulement. Il y a eu, je pense, parmi ceux-là des cas
où le conjoint, qui n'était pas admissible à ce
moment-là, est venu jouer et il a pu y avoir un montant additionnel de
4000 $ qui a été versé, je pense, dans quelques cas. C'est
ce qui vient peut-être légèrement modifier les
moyennes.
M. Garon: Les 50 000 $, en 1985-1986, les engagements.
M. Pagé: C'est 350 cas. En 1985-1986?
M. Garon: Oui.
M. Pagé: C'est 487 cas...
M. Garon: 487 cas. Requérants.
M. Pagé: ...sur le montant de prêts...
M. Garon: Ce sont les entreprises, parce que là c'est 50
000 $ par entreprise.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Ce n'est pas le nombre de personnes.
M. Pagé: 487 cas; montant de prêts couverts: 23 194
000 $.
M. Garon: 23 000 000 $... M. Pagé: 23 194 000
$.
M. Garon: En 1986-1987, maintenant. (12 h 15)
M. Pagé: 321 cas pour 15 000 000 $ de prêts.
M. Garon: Pour 15 000 000 $ juste? M. Pagé: 15 569 000
$.
M. Garon: Ensuite, les 15 000 $. Combien d'engagements?
M. Pagé: 350.
M. Garon: 350. C'est 350...
M. Pagé: 350 dossiers, 428 requérants, pour 6 420
000 $ d'engagés.
M. Garon: Pour?
M. Pagé: 6 420 000 $ d'engagés. M. Garon: 400...
Bon. Pardon? 400? M. Pagé: 6 420 000 $.
M. Garon: 6 420 000 $. Maintenant, en 1986-1987, pour les 8000 $
et les engagements, 2 280 000 $, combien ont été versés
sur ces engagements?
M. Pagé: M. Burns.
M. Burns: Les montants effectivement déboursés pour
les deux parties, c'est-à-dire les subventions de mise en valeur
consenties avant, le solde de ces choses, les autres consenties en cours
d'année en vertu de l'ancienne de même que les nouveaux 15 000 $,
il s'est déboursé...
M. Garon: Non, non, non. Je parle juste... Vous avez dit cela
tantôt, 5 200 000 $ qui étaient versés.
M. Burns: Oui.
M. Garon: Bon. Bien moi, je voudrais savoir, les 269
requérants pour des engagements de 2 280 000 $, combien a
été versé pour les gens de 8000 $, en 1986-1987, pour ceux
qui ont été acceptés qui étaient dans le cadre des
8000 $.
M. Pagé: Étant donné, M. le
Président,
qu'on n'a pas la subdivision... Bonjour, M. le Président. Pour le
bénéfice du Journal des débats, on a un nouveau
président.
Le Président (M. Houde): Cela me fait plaisir, M. le
ministre.
M. Pagé: On m'indique qu'on n'a pas la ventilation des
chiffres.
M. Garon: Bien voyons! M. Pagé: Je peux tenter de
l'avoir. M. Garon: Je voudrais savoir au fond... M. Pagé:
Oui.
M. Garon: Les engagements, c'est une affaire, mais ce n'est pas
de l'argent versé. Je voudrais savoir, sur les engagements ou sur les
montants qui concernent les requérants qui sont en vertu de la loi qui
permet de verser 8000 $, combien a été versé, en
1986-1987. En vertu des 50 000 $, combien a été versé ou
prêté? Je pense que c'est là le montant que vous avez
donné, c'est-à-dire 15 569 000 $. Ce sont des acceptations, donc
cela a dû être prêté. Quel est le montant qui a
été versé en subventions d'intérêt en vertu
des 50 000 $ en 1986-1987?
Ensuite, pour les subventions de 15 000 $, sur les 6 420 000 $
d'engagements, combien a été effectivement versé?
M. Pagé: Nous comptons, M. le Président.
M. Garon: Est-ce que ma question est claire?
M. Pagé: Oui. D'accord. Les informations pertinentes, la
ventilation vont vous être fournies cet après-midi, M. le
député. On va tout faire.
M. Garon: Je suis certain que l'office peut avoir cela
rapidement, d'autant plus qu'ils ont maintenant l'ordinateur et que ces
paiements sont décortiqués comme ça. Maintenant, dans ce
qui est prévu en 1987-1988... J'aimerais bien, pour les 50 000 $ en
1986-1987, qu'on ait les deux montants, le capital prêté et la
subvention d'intérêt. Pour 1987-1988, quels sont les montants sous
chacune des dénominations qu'on prévoit sur les crédits
demandés de 8 060 000 $ pour l'établissement des jeunes
agriculteurs? Combien prévoit-on sous chacune des rubriques? Engagements
et versements. On engage combien et on verse combien?
M. Pagé: D'accord. Nous escomptons, pour la LEJA...
M. Garon: La LEJA, c'est...
M. Pagé: C'est 50 000 $.
M. Garon: 50 000 $.
M. Pagé: On escompte 8 060 000 $...
M. Garon: De?
M. Pagé: De subventions.
M. Garon: Pardon? En 1987-1988? 8 060 000 $, cela veut dire que
tout le montant va sortir pour la LEJA.
M. Pagé: Pour 1987-1988... M. Garon: En capital.
M. Pagé: Oui. C'est de l'intérêt. On
m'indique que le capital est d'environ 17 000 000 $.
M. Garon: Il ne peut pas être de 17 000 000 $. Prenons la
chose plus simplement. Combien de capitaux depuis le début où les
prêts de 50 000 $ - depuis 1981-1982, je ne me souviens pas de la date
exacte...
M. Pagé: 1982.
M. Garon: Combien de millions ont été
engagés en capital prêté...
M. Pagé: Et combien en intérêts
payés?
M. Garon: ... sous 50 000 $? À combien d'entreprises,
combien de capital en cours et combien on s'attend de verser en
intérêts, en 1987-1988? Doit-il y avoir de nouveaux engagements
prévus?
M. Pagé: On va vous indiquer les montants de prêts
couverts par des emprunts contractés et les montants
dépensés en subventions pour couvrir les frais de paiement des
intérêts sur les 50 000 $. Depuis l'entrée en vigueur de la
loi en 1982, dans le cadre du budget de 1982-1983, le montant de prêt
sujet à la subvention représente 99 500 000 $ jusqu'au 31 mars
1987. Vous voulez le nombre d'exploitations et le nombre de personnes? Alors,
99 500 000 $ pour 2104 exploitations concernant 2284 personnes.
M. Garon: 2284 personnes. Bon! Quel montant
d'intérêt s'attend-on de payer en 1987-1988 là-dessus?
M. Pagé: 8 000 000 $.
M. Garon: Donc, sur les 8 060 000 $ que vous demandez, il y
aurait 8 000 000 $...
M. Pagé: 8 060 000 $. La totalité. M. Garon: 8 060
000 $.
M. Pagé: C'est ça, couvrant les
intérêts à payer sur des emprunts de 50 000 $
effectués il y a peut-être deux ou trois ans, dont on doit encore
cette année payer les intérêts, plus,
éventuellement, de nouvelles requêtes.
M. Garon: On attend combien de nouvelles requêtes en vertu
des 50 000 $ en 1987-1988?
M. Pagé: Les représentants de l'office m'indiquent
une diminution d'inscriptions en vertu de la LEJA compte tenu de la
possibilité pour le requérant d'aller chercher 15 000 $ et, par
surcroît, peut-être pour son conjoint, 15 000 $ additionnels. C'est
donc en diminution. Les demandes d'inscription en vertu de la Loi
d'établissement des jeunes en agriculture adoptée en 1982
prévoyant le paiement des intérêts de prêts de 50 000
$ sont en diminution compte tenu des autres dispositions de la loi de mise en
valeur.
M. Garon: Cela fait combien de requérants
prévus?
M. Pagé: Pour vous donner le chiffre on doit calculer ce
qui est à payer pour les emprunts contractés depuis 1983
inclusivement, ce qui couvrira la cinquième année, depuis 1983
jusqu'à aujourd'hui, et les nouveaux. Il faudrait faire la
déduction mais on m'indique à l'office qu'on prévoit un
nombre quand même limité et beaucoup plus restreint que dans le
passé compte tenu des autres dispositions et aussi on appréhende
des inscriptions nouvelles parce que, évidemment, on a à l'esprit
l'application, au 31 décembre prochain, de la Loi sur le financement
agricole qui sera déposée à l'Assemblée nationale
incessamment. On espère bien...
M. Garon: Quelle loi?
M. Pagé: La Loi sur le financement agricole.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Qu'on déposera à l'Assemblée
nationale incessamment et qui, je l'espère, pourra être en
application, si l'Assemblée nationale en décide ainsi, pour la
fin de l'année. Cela donnerait trois mois d'application dans le cadre du
présent budget, c'est-à-dire janvier, février et mars. On
prévoit des modifications au type d'inscription ou à la
participation à telle loi, tel programme par rapport à tel
autre.
M. Garon: Les subventions concernant les 15 000 $ sont en vertu
de quel élément?
M. Pagé: L'élément 7, c'est le prêt
fédéral. C'est donc l'élément 8.
M. Garon: Quand on a regardé jusqu'à maintenant
l'établissement des jeunes agriculteurs, il s'agissait toujours des 8000
$ ou des 15 000 $. Quand on parle des jeunes agriculteurs en 1987-1988, on se
rend compte que les 8 060 000 $ sont en vertu des 50 000 $ uniquement.
M. Pagé: C'est ça.
M. Garon: Est-ce qu'il y en a en vertu des 8000 $? Non, ce n'est
pas là.
M. Pagé: Non, c'est à l'élément 8,
ça.
M. Garon: Donc, les 6 600 000 $ en 1986-1987 et les 8 060 000 $
en 1987-1988 c'est en vertu de ces 50 000 $ sans intérêt.
M. Pagé: C'est ça, à cause de la croissance
de l'encours. (12 h 30)
M. Garon: Est-ce que, M. le Président, la mise en valeur
des exploitations agricoles couvre seulement les 8000 $ et les 15 000 $?
M. Pagé: À l'élément 8? M. Garon:
Oui.
M. Pagé: Les 8000 $ et les 15 000 $ et possiblement les
vieilles requêtes de 4000 $, quelques-unes, mais cela est marginal. Les
soldes de déboursés; c'est infime.
M. Garon: Alors, si vous voulez, pour la cohérence du
propos, j'aimerais passer directement de l'élément 5 à
l'élément 8, ce sont les mêmes choses, et revenir aux
autres, qui sont mineures de toute façon.
M. Pagé: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Cela va, pas de
problèmes. Élément 8, vu que cela complète.
Mise en valeur des exploitations agricoles
M. Garon: Oui. L'élément 8. Combien en 1986-1987 y
a-t-il eu de crédits périmés sur les 12 000 000 $
indiqués là?
M. Pagé: Dans le cadre du budget 1986-1987, de la Loi
favorisant la mise en valeur des exploitations agricoles, nous avions
prévu 12 000 000 $ et, compte tenu du caractère tardif des
demandes présentées, on
a dépensé 5 000 000 $.
M. Garon: Alors, 7 000 000 $ de crédits
périmés. 7 000 000 $ sur 12 000 000 $, c'est une bonne
moyenne.
M. Pagé: Vous comprendrez que la loi est entrée en
vigueur le 20 août et vous devez retenir qu'on a périmé 24
000 000 $ seulement, ce qui n'est pas beaucoup comparativement à la
moyenne dans le passé.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: On a périmé globalement 24 000 000
$ seulement.
M. Garon: En 1985-1986, le montant qui avait été
prévu à l'élément 8 était de 4 950 000 $.
Oui? Il y a eu combien de crédits périmés
là-dessus?
M. Pagé: On va vous dire cela. Je comprends
très bien, M. le Président, la stratégie ou l'approche du
député de Lévis. Très probablement, une fois que le
chiffre sera formulé, le député de Lévis va
regretter qu'un montant aussi appréciable que 7 000 000 $ ait
été périmé à l'élément 8 de ce
programme, sur 12 000 000 $. Mais la loi a été adoptée au
mois de juin, on a une procédure de publication des règlements,
etc. La loi s'est appliquée à compter du 20 août seulement.
Donc, à partir du 20 août, l'Office du crédit agricole
était habilité à recevoir des demandes en vertu des
nouvelles dispositions de la loi, à 15 000 $. De telles demandes ont
été reçues et étudiées mais avant que tout
le dossier soit complété... M. Burns, qui est l'expert en
semblables matières, m'indique que cela s'explique par le fait que la
mesure était tardive en cours d'année. C'est ce qui explique
qu'on a été malheureusement, et je dis bien malheureusement, dans
l'obligation de périmer un montant aussi substantiel de crédits.
Cependant, on doit constater qu'avec le nombre de cas en suspens au 31 mars
1987, qui était tout à l'heure de 492, plus les
déboursés qui ne sont pas complétés... C'est
certain qu'une telle lecture budgétaire témoigne très
clairement qu'on a le ferme propos de ne plus recommencer. Ce n'est pas un
regret qu'on formule. Que voulez-vous? Les circonstances ont fait que la loi
entre en vigueur le 20 août. On n'a pas pu dépenser l'enveloppe
qui nous était allouée. Il faut bien avoir à l'esprit que,
pour les activités du ministère que je dirige, un montant de 24
000 000 $ seulement a été périmé sur une enveloppe
de 517 000 000 $ ou de 530 000 000 $, si ma mémoire est fidèle,
l'année dernière.
M. Garon: 507 000 000 $.
M. Pagé: Non, plus que cela. On a eu des crédits
additionnels.
M. Garon: Oui, des crédits supplémentaires.
M. Pagé: Oui. Il faut regarder les crédits dans
leur globalité, M. le député.
M. Garon: Ce qui a été demandé, c'est 507
000 000 $. Habituellement, les budgets ne sont jamais périmés sur
les crédits supplémentaires. Au contraire, les crédits
supplémentaires viennent pour compléter le budget, en cours
d'année.
M. Pagé: Oui, mais, à preuve, on a voté des
crédits supplémentaires...
M. Garon: Les crédits périmés viennent
habituellement du budget initial demandé lors de l'étude des
crédits.
M. Pagé: Une chose est certaine, nette...
M. Garon: Non. Ce n'est pas pour cela.
M. Pagé: Non, mais, moi, je veux le dire. On a
retourné 24 000 000 $, alors que la moyenne des années
précédentes était autour de 45 000 000 $ à 50 000
000 $.
M. Garon: Ce n'est pas cela qui est important, c'est l'argent
effectivement dépensé. Pour avoir une marge de manoeuvre, il faut
être capable de périmer.
M. Pagé: D'accord. Donc, vous confirmez avec moi...
M. Garon: Ce qui est important, c'est l'argent effectivement
dépensé, c'est ce que je dis depuis le début, peu
importent les crédits périmés et les crédits
obtenus, ce sont les crédits effectivement dépensés. Sauf
que, pour dépenser un certain montant de crédits, il faut en
obtenir un certain montant pour être capable d'en périmer un
certain montant et pour qu'au total on en ait dépensé plus.
M. Pagé: Mais vous confirmez ce que je dis.
M. Garon: Ce qu'on appelle...
M. Pagé: Le montant du budget voté n'est pas
l'élément le plus important, mais c'est ce qu'on dépense.
Chez nous, on dépense un pourcentage de nos budgets beaucoup plus
élevé que ce que vous dépensiez. En tout cas, on pourrait
passer la journée là-dessus.
M. Garon: C'est normal parce que vous
avez des petits budgets.
M. Pagé: Bien non! On n'a pas des petits budgets. On est
en croissance de 6,6 % cette année, c'est quand même très
appréciable.
M. Garon: J'ai vu des croissances de budget, dans le temps du
Parti québécois, au-dessus de 20 % En tout cas, ce n'est
pas cela qui est le sujet. On parle pour rien. Ce que je demande...
M. Pagé: Hai Ha! Ha! Parler pour parler, oui!
M. Garon: En 1985-1986...
M. Pagé: Vous augmentiez les budgets de 20 %, mais vous
coupiez les salaires de 20 % aussi.
M. Garon: ...sur 4 950 000 $ qui avaient été
demandés, combien ont été périmés?
M. Pagé: En 1985-1986?
M. Garon: En 1985-1986, pour l'élément 8.
M. Pagé: D'accord. Sur les 4 900 000 $? C'est cela?
M. Garon: 4 950 000 $.
M. Pagé: II y a eu 243 000 $ de périmés,
parce qu'il y a eu 4 707 000 $ de payés.
M. Garon: Vous avez dit 4 000 000 $... M. Pagé: ...707 000
$.
M. Garon: ...demandés. Combien ont été
périmés? Vous avez dit 200...
M. Pagé: 243 000 $.
M. Garon: 243 000 $ périmés.
M. Pagé: Oui. Mais il faut retenir que, dans cette
année, il n'y a pas eu de mesures qui sont venues changer les
règles du jeu.
M. Garon: Cela veut dire 4 000 000 $... Combien
dépensés?
M. Pagé: ...707 000 $.
M. Garon: ...707 000 $. Bon! Maintenant, en 1986-1987, c'est un
peu plus compliqué. On voit que 5 000 000 $ avaient été
demandés. Après cela, il y a eu un montant additionnel
ajouté de 7 000 000 $ pour faire 12 000 000 $ demandés en 1986-
1987. Combien ont été périmés? Vous avez dit 7 000
000$ et, dépensés, 5 000 000 $.
M. Pagé: Et cela s'explique. M. Garon: Attendez un peu!
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: J'aimerais savoir, sur les 5 000 000 $
dépensés...
M. Pagé: Combien sont allés aux 15 000 $?
M. Garon: ...combien sont allés aux 8000 $...
M. Pagé: Et combien aux 15 000 $?
M. Garon: ...et combien aux 15 000 $. Avant cela, sur les 15 000
$...
M. Pagé: C'est la question de tout à l'heure,
à laquelle on va répondre en début d'après-midi. La
lecture que j'en fais et qu'on peut en faire, lecture préliminaire,
j'entends, c'est qu'un certain nombre de personnes - nous avions
budgétisé 5000 $ en tenant compte d'une subvention de 8000 $
-ayant attendu avant de s'inscrire, compte tenu d'un engagement
électoral qui avait été formulé à 15 000 $,
les premiers 5 000 000 $ n'ont pas pu être imputés en
totalité aux 8000 $, et cela, je pense que les chiffres vont l'indiquer
cet après-midi, et ce solde de 5 000 000 $ nous a permis de couvrir les
demandes à 15 000 $, parce qu'elles sont venues tardivement à
l'Office du crédit agricole, la réglementation et la loi ayant
été en vigueur à compter du 20 août. Mais, cette
année, on a besoin d'un crédit beaucoup plus substantiel,
étant donné qu'on sait pertinemment que les requêtes sont
en attente. On avait, au 31 mars, 492 requêtes. On a des requêtes
qui sont traitées actuellement, des engagements qui se donnent
quotidiennement et régulièrement.
M. Garon: Vous n'avez pas encore le montant dépensé
sur les 5 000 000 $, combien va aux 8000 $, combien...
M. Pagé: Je vais voir en début d'après-midi,
parce que l'ordinateur est en train de luncher.
M. Garon: En 1986-1987, les engagements en vertu des 15 000 $
étaient de combien, avez-vous dit? J'ai 6 420 000 $. En 1987-1988,
quelles sont les anticipations? En vertu des 8000 $, en vertu des 15 000 $. Les
engagements anticipés en vertu des 15 000 $. Des engagements en vertu du
prêt de 8000 $, il ne devrait plus y en avoir, normalement, parce que le
prêt de 8000 $
est tombé.
M. Pagé: II reste peut-être des soldes à
payer, des engagements antérieurs.
M. Garon: À payer. C'est pour cela que je fais une
distinction entre engagements et versements.
M. Pagé: De nouveaux engagements à 8000 $, il n'y
en a plus.
M. Garon: II pourrait y avoir de nouveaux engagements à 50
000 $...
M. Pagé: II y en a eu pendant quelques mois, après
le 20 août 1986, qui avaient peut-être été
présentés en mai, juin ou juillet, mais dont le dossier a
été fermé, avec un engagement ferme, après le 20
août 1986, mais on n'en prévoit pratiquement pas pour la prochaine
année. Les dispositions applicables de la loi de mise en valeur qu'on
doit prévoir dans le budget doivent s'appuyer sur une subvention de 15
000 $. On a prévu 11 664 000 $, pleinement conscients qu'il est, non
seulement possible, mais probable, en cours de route, qu'on en manque; dans ce
cas, on ira en chercher.
M. Garon: Quel est, actuellement, le prêt moyen à un
jeune qui s'établit? C'est-à-dire un jeune qui
s'établit... Pardon. Quel est l'actif moyen d'un jeune qui
s'établit en 1986-1987 et en 1987-1988?
M. Pagé: Si on se réfère au profil de
l'emprunteur à long terme, pour fins d'établissement, si on se
réfère à l'actif, au passif, revenu, dépenses,
paiements annuels, etc., pour l'ensemble des productions, si on se
réfère à l'année 1985-1986, le total des actifs est
en moyenne de 304 026 $.
M. Garon: Mais le jeune qui s'établit? M. Pagé:
Pardon?
M. Garon: C'est l'actif moyen de celui qui s'établit?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: De celui qui est en agriculture, qui est un emprunter
à l'Office du crédit agricole. Je parle du jeune qui
s'établit. C'est autour de 110 000 $ ou 115 000 $? (12 h 45)
M. Pagé: C'est l'actif moyen de celui qui
s'établit. Il faut dire aussi que cela peut être des
établissements de groupe.
M. Garon: Oui. Pour celui qui s'établit, quel est l'actif
moyen? Non pas pour celui qui est emprunteur à l'Office du crédit
agricole, c'est environ 300 000 $. M. Pagé: Non, mais c'est cela.
M. Garon: Vous dites environ 300 000 $, en 1985-1986, c'est
l'actif moyen de quelqu'un qui s'établit.
M. Pagé: On a, pour l'année 1986-1987...
M. Garon: C'est quoi?
M. Pagé: ...le détail à l'intérieur
des groupes. On l'a, mais seulement pour l'apnée 1986-1987.
D'accord?
M. Garon: Non, mais on avait les statistiques.
M. Pagé: Oui, mais on ne les a pas ici.
M. Garon: L'office a les statistiques sur l'actif moyen d'un
emprunteur de l'office.
M. Pagé: 304 000 $, en 1985-1986.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Et 312 000 $, en 1986-1987.
M. Garon: Maintenant, l'actif moyen d'un jeune qui
s'établit, c'est environ 100 000 $?
M. Pagé: Pour répondre à votre question,
l'actif moyen pour un jeune qui s'établit, pour 1985-1986, c'est 304 000
$ et, pour 1986-1987, 312 000 $. Alors que le profil de l'emprunteur, pour
l'exercice financier 1985-1986, c'est 352 000 $ d'actifs et, en 1986-1987, 364
000 $ d'actifs, pour l'ensemble.
M. Garon: Pour l'ensemble.
M. Pagé: Oui, pour l'ensemble des emprunteurs. Dans le
profil de l'emprunteur qui transige avec l'Office du crédit agricole,
l'actif moyen, pour l'année 1985-1986, est de 352 000 $ et, en
1986-1987, de 364 000 $.
M. Garon: Vous dites que le jeune qui s'établit a un actif
moyen de 304 000 $...
M. Pagé: 312 000 $ en 1986-1987 et 304 000 $ en
1985-1986.
M. Garon: Là-dessus, il aura combien sous forme d'emprunt,
combien sous forme d'équité à l'office?
M. Pagé: On va vous donner les chiffres pour
1986-1987.
M. Garon: D'accord.
M. Pagé: Son actif moyen est de 312 000 $.
M. Garon: D'accord.
M. Pagé: Son passif moyen est de 166 000 $.
M. Garon: Cela veut dire qu'en partant le gars a une
équité de 150 000 $.
M. Pagé: 46 %.
M. Garon: Cela n'a pas de bon sens.
M. Pagé: 146 000 $.
M. Garon: Quelqu'un qui s'établit ne vaut pas 150 000 $ en
partant.
M. Pagé: On constate que, de plus en plus, dans les cas
d'établissement, les parents...
M. Garon: Oui, mais, avant, l'office avait une statistique - je
pense qu'on ne se comprend pas - de l'actif moyen de celui qui
s'établit, pas de celui qui est en association avec son père et
tout cela, mais de celui qui s'établit. C'était autour de 115 000
$ ou de 120 000 $.
M. Pagé: On constate que, pour l'individu, si on distingue
l'individu et les groupes...
M. Garon: Oui.
M. Pagé: ...l'avoir net moyen est de 44 % dans le cas des
individus et de 47 % dans le cas des groupes...
M. Garon: Ce n'est pas cela.
M. Pagé: ...pour un avoir net moyen de 109 000 $, sur un
actif moyen de 240 000 $. L'actif moyen, dans le cas des individus qui
s'établissent, est de 244 000 $, pour...
M. Garon: Les individus qui s'établissent ont besoin de
financement. Ils ont besoin de combien?
M. Pagé: Ils ont besoin de 134 000 $.
M. Garon: Et, en 1985-1986, ils avaient besoin de combien?
M. Pagé: On ne l'a pas, je crois. M. Garon: Oui, ils
l'ont.
M. Pagé: Mais pas ici. Ce qui veut dire un avoir net moyen
de 109 000 $ pour l'individu qui s'installe.
M. Garon: II a besoin de...
M. Pagé: 134 000 $ en financement.
M. Garon: J'aimerais que vous puissiez me donner cet
après-midi combien il avait besoin en 1984-1985, en 1985-1986 et en
1986-1987...
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: ...le jeune qui s'établit.
M. Pagé: Si on prend le profil, pour le
bénéfice des membres de la commission, parlons toujours de
l'individu...
M. Garon: Maintenant?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: D'accord.
M. Pagé: Prenons 1986-1987. Pour l'année 1985-1986,
on va vous donner les chiffres cet après-midi. Son actif moyen est de
244 000 $, son passif moyen est de 134 000 $, donc une équité ou
un avoir net moyen de 109 000 $, des revenus agricoles moyens de 86 000 $, avec
des dépenses agricoles moyennes de 59 000 $ et un paiement annuel de
moyen de 13 784 $, pour un nombre moyen d'emprunteurs de 368.
M. Garon: Cette année, le jeune qui emprunte a le choix
entre les 15 000 $ de subvention et les 50 000 $ de financement.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Dans le cas où il n'y a pas de multiple et
où c'est seulement une subvention de 15 000 $ possible pour le couple
qui s'établit est-ce que l'office établit la liste des paiements
pour montrer aux jeunes que les 50 000 $ sont encore plus avantageux que les 15
000 $ de subvention? Voyant qu'il n'y a pas tellement de multiples de 15 000 $
par entreprise, d'après les chiffres que je viens d'avoir, si vous
faites la prévision de ce qui va arriver pendant cinq ans, un jeune qui
s'établit ou sa femme n'aura pas 15 000 $ de plus; ou la femme aura 15
000 $ et lui n'aura pas 15 000 $. Il n'y aura qu'une fois 15 000 $ par ferme.
Est-ce que l'office avertit le jeune de, si on calcule comme il faut - parce
qu'il a besoin de 110 000 $ ou 115 000 $ de financement - s'il a 50 000 $
à intérêt gradué pendant cinq ans, ou 50 000 $ sans
intérêt, ce que cela donne au point de vue du financement par
rapport aux 15 000 $? II y a 50 000 $ qui lui coûtent tant. Lui dit-on
combien cela lui fait au bout de cinq ans par rapport aux 15 000 $ qu'il va
avoir immédiatement, alors qu'il a besoin de 110 000 $ ou 115 000 $?
M. Pagé: Sauf que c'est assez difficile de faire des
prévisions ou des estimations étant donné la
volonté du gouvernement d'amener des modifications majeures à
cette loi en cours d'année, avec des avantages très nets pour les
jeunes pour assurer la relève.
M. Garon: II faut faire les scénarios pour voir les
avantages.
M. Pagé: On est en train de faire cela.
M. Garon: Si quelqu'un a besoin des 100 000 $...
M. Pagé: Vous comprendrez qu'on n'étudiera quand
même pas le projet de loi ici ce matin.
M. Garon: Par exemple, le scénario n'est pas
compliqué...
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: ...si quelqu'un a besoin de 100 000 $.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: II a 15 000 $ de subvention, il faut encore qu'il
emprunte 85 000 $ au taux de l'Office du crédit agricole. Si quelqu'un a
besoin de 100 000 $ et qu'il a 50 000 $ sans intérêt pendant cinq
ans...
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: ...combien épargne-t-il d'intérêt
par année? Il aura seulement besoin d'emprunter une autre tranche de 50
000 $ au taux de l'Office du crédit agricole. Si on regarde ce que cela
lui coûte par année et ce qu'il lui reste par année, c'est
encore le prêt sans intérêt de 50 000 $ qui est le plus
intéressant, dans certains cas.
M. Pagé: Dans certains cas de demande individuelle,
possiblement, nous sommes en train de faire les calculs.
M. Garon: C'est-à-dire pas dans les cas de demande
individuelle, dans les cas où il n'y a pas de multiples.
M. Pagé: C'est cela, dans les cas où il n'y a pas
de multiples. Mais il faut dire que le profil qui se dessine pour la
présente année, compte tenu que ce serait une année pleine
et entière avec les 15 000 $, comme je vous l'ai indiqué tout
à l'heure, on prévoit un nombre beaucoup plus substantiel de
demandes comportant un multiple, ce qui expliquerait que le montant de 11 000
000 $ et quelques centaines de milliers qui est prévu à
l'élément 8 devrait faire très probablement l'objet d'un
accroissement si les scénarios étudiés les plus
enthousiastes s'appliquent.
M. Burns: Sur un prêt de 50 000 $ sans intérêt
avec les taux qui prévalent présentement, qui sont de 9,75 %,
l'emprunteur paie 6 7/8 % qui, est fait, la partie qui lui est
remboursée via les 50 000 $ sans intérêt. Cela
représente en fait - je n'ai pas eu le temps de faire toute la
décroissance du capital - à peu près 17 200 $ sur une
période de cinq ans.
M. Garon: De quoi?
M. Burns: Sur une période de cinq ans. Cela
représente à peu près 17 200 $.
M. Pagé: Qu'il recevrait, comparativement à 15 000
$. Les 17 000 $ il les recevrait sur cinq ans, alors que les 15 000 $ il peut
les recevoir en totalité.
M. Garon: II faut faire attention. Il a besoin, en
s'établissant, de 110 000 $ de financement.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: Parce qu'il y a l'achat. Les 50 000 $ il peut les avoir
sur le financement, tandis que les 15 000 $ il peut les avoir sur des
travaux.
M. Pagé: La mise en valeur.
M. Garon: La mise en valeur. Cela ne veut pas dire qu'il va avoir
les 15 000 $ d'un coup sec. C'est pour cela qu'il y a un calcul à faire
pour savoir ce qui est le plus intéressant.
M. Pagé: Je conviens que les chiffres qu'on vient de vous
donner s'appuyaient sur une comparaison des 17 000 $ avec les 15 000 $
versés en un an.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Oui, mais, cependant, il faut bien avoir à
l'esprit, M. le député, qu'une fois que cette mesure a
été annoncée et le projet de loi adopté par
l'Assemblée nationale et présenté par le gouvernement, en
1986, j'ai immédiatement indiqué à la Chambre, au nom de
mes collègues, qu'on se préparait à procéder
à une réforme de cette loi, qui devrait être...
M. Garon: À une réforme ou à une
refonte?
M. Pagé: À une refonte qui devrait être
animée par une volonté de faire encore plus pour la relève
agricole.
M. Garon: Vous vous en souvenez, on a commencé à
travailler à une refonte en 1982-1983.
M. Pagé: II y a certaines dispositions de la loi qui
devraient davantage être qualifiées de réforme.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Et d'autres dispositions pourraient être
qualifiées de refonte.
M. Garon: La refonte, en soi, est intéressante parce
qu'elle simplifie l'administration.
M. Pagé: Et les réformes aussi, vous allez
voir.
M. Garon: Bon! Alors, on aura ces données cet
après-midi.
M. Pagé: Pour 1985-1986, oui, on va tenter de les
avoir.
M. Garon: Et les prévisions d'engagement, pour 1987-1988,
en vertu des 15 000 000 $, et les prévisions de versements, à
l'élément 8, en vertu des 8000 $ et des 15 000 $.
M. Pagé: On m'indique, M. le Président...
M. Garon: Est-ce que c'est clair? C'est-à-dire que vous
avez des engagements, en 1986-1987, de 6 420 000 $, si ma mémoire est
bonne. Habituellement, elle est pas pire, mais... C'est cela. Alors, 6 420 000
$, en 1986-1987. Vous allez avoir d'autres engagements en vertu des 15 000 $,
en 1987-1988, mais vous allez avoir des versements qui ne correspondront pas
à ces montants. Vous devrez nous dire, cet après-midi, sur le
montant de 6 420 000 $ d'engagements en 1986-1987, combien vous avez
versé et combien vous prévoyez verser sur le solde des
engagements qui n'a pas été versé en 1986-1987, la partie
qui sera versée en 1987-1988, et les nouveaux engagements en 1987-1988,
et la partie, sur ces nouveaux engagements, de 1987-1988, que vous vous
attendez de verser dans la même année...
M. Pagé: Vous comprendrez que...
M. Garon: ...et les versements en vertu des engagements pris
quant au montant de 8000 $ antérieurement, ce qui reste du solde que
vous pensez verser en 1987-1988. L'office a fait tout cela, d'ailleurs, car,
autrement, il n'aurait pas pu faire ses prévisions s'il n'avait pas fait
cela. La prévision budgétaire pour les crédits
demandés qui est là, j'en suis certain, est la somme des
renseignements que je demande.
M. Pagé: D'accord. Je vous ai cependant indiqué
tout à l'heure, M. le député, que l'exercice de
préparation budgétaire avec l'office était
particulièrement compliqué cette année, compte tenu des
éléments suivants:...
M. Garon: De la refonte ou de la réforme?
M. Pagé: ...premièrement, compte tenu d'un nombre
de gens moindre que prévu qui ont participé au programme des 15
000 $ en 1986-1987 et qui sont susceptibles de s'en prévaloir en
1987-1988, à cause du retard de l'application de la loi en 1986; compte
tenu des soldes de paiements à effectuer pour des subventions
déjà engagées, et compte tenu aussi des sommes à
être versées en vertu des dispositions consécutives
à l'adoption du projet de loi qui sera présenté ici,
à l'Assemblée nationale, bientôt. Je vous ai d'ailleurs
indiqué qu'il est possible, qu'il est même fortement possible, que
les crédits demandés à cet élément ne soient
pas suffisants, auquel cas on va très certainement recourir... Vous
savez pertinemment que je siège à côté du
député de Bonaventure, l'honorable ministre des Finances, on est
très près l'un de l'autre. Je vais certainement faire un signe
à mon bon ami Gérard D.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Mesdames et
messieurs, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à cet
après-midi, 15 heures.
M. Garon: Seulement une petite remarque rapide. Je douterais que
le député de Bonaventure obtienne des crédits pour vous,
dans l'Agriculture, puisqu'il n'est pas capable d'en obtenir dans les
Pêcheries, secteur qui l'intéresse beaucoup.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 16)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre,
est-ce que vous êtes prêt?
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Mesdames et
messieurs, je déclare la séance de la commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation ouverte. Nous
étions rendus à l'élément 8 du programme 2,
n'est-ce pas? La parole est au député de Lévis.
M. Garon: On attendait les réponses
que les représentants de l'Office du crédit agricole
devaient nous apporter cet après-midi. Je me demande s'ils ont les
réponses aux questions qu'on leur a posées ce matin et hier.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord. M. le
ministre, est-ce que vous avez les réponses à ce qui a
été demandé ce matin et hier?
M. Pagé: Oui, M. le Président, on se
référait à la ventilation des déboursés,
pour l'année 1986-1987, qui totalisent 5 000 000 $ d'engagements. Sur
les 5 000 000 $, on a déboursé 3 460 000 $ pour des anciennes
inscriptions à 8000 $ et on a déboursé 1 540 000 $ pour
des inscriptions à 15 000 $.
M. Garon: Et 3 000 000 $ quoi sur...
M. Pagé: 3 460 000 $ et 1 540 000 $, 3 460 000 $ pour les
anciens...
M. Garon: Pour les prêts de 8000 $.
M. Pagé: Pour les prêts de 8000 $ et 1 540 00 $ pour
les prêts de 15 000 $.
M. Garon: Cela veut dire que sur les engagements...
M. Pagé: En termes d'engagements...
M. Garon: ... de 6 420 000 $ en 1986-1987, il y a eu 1 540 000 $
de versés?
M. Pagé: C'est bien cela. Ce qui donne quand même
une bonne image des délais et des documents à fournir, des
compléments de dossiers, entre l'inscription et le moment où les
sommes sont émises et déboursées.
M. Garon: Les prévisions pour 1987-1988?
M. Pagé: Pour 1987-1988, nous prévoyons, de solde
à débourser, pour l'ancien prêt de 8000 $, 3 800 000 $, ce
qui veut dire les 2 280 000 $.
M. Garon: Les intérêts à payer... Non, les
subventions versées.
M. Pagé: C'est quantifiable à environ 3 800 000 $.
On prévoit en débourser environ 80 %, ce qui veut dire 3 004 000
$ cette année, parce qu'il en traîne toujours. Par exemple, nous
pourrions être susceptibles de rembourser 2 300 000 $ pour des
inscriptions faites en 1972 et que, en vertu de la loi, comme vous le savez, on
ne peut pas annuler.
M. Garon: Voulez-vous dire que le total qui reste est de 3 800
000 $? Est-ce que c'est ce que vous voulez dire? Sur le solde des engagements,
pour des subventions à même les 8000 $, il reste 3 800 000 $, au
total, sur lesquels on s'attend de payer 80 %?
M. Pagé: C'est cela. Pour les 15 000 $, nous
prévoyons débourser 3 900 000 $.
M. Garon: 3 900 000 $.
M. Pagé: Des engagements de l'an passé. On en a
pour 4 800 000 $. On prévoit en débourser environ 80 %, ce qui
donne 3 900 000 $.
M. Garon: Sur 4 800 000 $, vous vous attendez de payer 3 900 000
$.
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: Et les nouveaux engagements prévus pour
1987-1988?
M. Pagé: Pour les budgets de 11 600 000 $, est-ce bien
cela?
M. Garon: Oui.
M. Pagé: On a une limite, on ne peut engager plus que deux
fois ce qui est voté. Si on établit le montant qui peut faire
l'objet de nouveaux engagements à partir de l'expérience des
autres années, on arrive à 13 420 000 $ d'engagements...
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: 13 420 000 $ d'engagements possibles.
M. Garon: Vous prenez, vous dites, le double des engagements par
rapport...
M. Pagé: Je n'ai pas dit qu'on prenait le double des
engagements, j'ai dit que la loi prévoit qu'on ne peut engager plus que
deux fois le budget voté. C'est bien cela.
M. Garon: Oui, sauf que, quand vous parlez du budget voté,
l'interprétez-vous comme le budget total voté ou le budget
voté moins les montants à payer pour les engagements de 8000 $ et
de 15 000 $ de l'année antérieure? Considérez-vous que
c'est le solde du budget qui peut être engagé dans l'année
ou le budget total?
M. Pagé: On se réfère au budget total. On
interprète la disposition de la loi...
M. Garon: Alors, cela veut dire que, théoriquement, vous
pourriez prendre des engagements pour le double de
11 664 800 $.
M. Pagé: On pourrait prendre des engagements de 23 000 000
$.
M. Garon: Vous vous attendez d'en prendre pour 13 000 000 $.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Combien pensez-vous débourser de ce montant en
1987-1988?
M. Pagé: Environ 6 700 000 $. Ce qui donnerait 12 600 000
$ de requis par rapport à 11 600 000 $.
M. Garon: Vous êtes encore un peu optimiste.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Vous êtes un peu optimiste.
M. Pagé: C'est notre marque de commerce, M. le
député.
M. Garon: Je comprends, c'est pour cela que vous avez 7 000 000 $
de périmés sur 12 000 000 $.
M. Pagé: C'est ce pourquoi j'ai, de périmé,
50 % de ce que vous aviez de périmé.
M. Garon: Si on calcule que l'an dernier, sur des engagements de
6 420 000 $ vous avez payé, en intérêts, 1 540 000 $, soit
un peu moins que le quart, là, vous vous attendez de payer la
moitié.
M. Pagé: C'est l'objectif qui nous anime. On verra.
M. Garon: C'est un peu comme dans la fable de La Fontaine, "La
grenouille que se veut faire aussi brosse que le boeuf."
M. Pagé: Cherchez le boeuf.
M. Garon: On verra l'an prochain.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres questions relatives à l'élément 8?
M. Garon: Non.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non; alors, on va
revenir à l'élément 6.
M. Garon: À l'élément?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): 6.
M. Garon: À l'élément 6, je n'ai pas de
question.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Pas de question,
élément 7.
M. Garon: Vous avez prévu un crédit spécial,
on pourrait peut-être en poser une, pourquoi?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À
l'élément 6?
M. Garon: Élément 6.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Garon: De 36 500 $.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Concernant
l'élément 6, M. le député de Lévis a une
question.
M. Pagé: Oui, M. le Président, j'y arrive. Quelle
est la question, M. le Président? Excusez-moi. Est-ce qu'on pourrait me
répéter la question?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, si vous voulez...
M. Garon: À l'élément 6, crédit
spécial, 36 500 $, qu'est-ce que c'est.
M. Pagé: On m'indique, M. le Président, que ce sont
des remboursements d'intérêts qui étaient gelés,
purement et simplement, et qu'on prévoit être en mesure de
débourser. On prévoit 36 500 $ de subvention, avec
éventuellement 1000 $ de perte.
M. Garon: Je ne comprends pas. Habituellement, un crédit
spécial, c'est un programme spécial pour une fin spéciale.
Là, vous parlez d'intérêts gelés, je ne comprends
pas trop.
M. Pagé: C'est dans le cas où une entreprise est
admissible à un intérêt et à une bonification
d'intérêts, en vertu de nos lois, administrés par l'office
et dans le cas où la subvention peut maintenant être
versée, les dettes ou les sommes dues à l'office étant
à jour.
M. Garon: C'est en vertu d'un programme spécial?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Qui a été établi quand?
M. Pagé: C'est dans quel programme?On
prévoit des remises pour une intervention dans le domaine des
céréales, en
1983, représentant 8000 $; dans le domaine du porc, en 1980 et en
1981, représentant 25 000 $; à la suite de tornades, glissements
de terrain, sécheresses, en 1975, représentant 2500 $.
M. Garon: Les montants d'intérêts à payer
avaient été gelés pour quelle raison?
M. Burns: Ce sont des montants qui étaient effectivement
payables. Maintenant, lorsque les gens étaient en arrérages,
à ce moment-là, le paiement était gelé. Au fur et
à mesure que ces gens se remettent à jour, le montant est
versé.
M. Garon: D'accord. Cela va. Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que le
programme 2 est adopté?
M. Garon: Maintenant, à l'élément 7...
M. Pagé: L'élément 7 n'a pas
été adopté.
Prêt agricole
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On revient à
l'élément 7.
M. Garon: Vous essayez de m'en passer une "petite vite",
là!
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est parce qu'on
est allé de 7 à 6.
M. Garon: Prêt agricole: il s'agit de subventions sur le
crédit agricole fédéral.
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: On remarque que le montant demandé baisse de 3
400 000 $ à 3 100 000 $.
M. Pagé: Cela s'explique parce que l'encours des
prêts de la Société de crédit agricole, concernant
les prêts admissibles à la loi sur le prêt agricole, est en
régression constante depuis 1984.
M. Garon: Pourquoi?
M. Pagé: II y a moins de prêts. Les vieux
prêts diminuent, ce n'est pas plus compliqué que cela.
M. Garon: Pardon? (15 h 30)
M. Pagé: II y a moins de prêts. Les vieux
prêts diminuent à la société, tout comme les
nouveaux, d'ailleurs.
M. Garon: Vous disiez que vos relations étaient bonnes
avec le fédéral, que cela augmentait. On remarque que le
crédit agricole fédéral, au Québec, diminue plus
que jamais. Il y avait 3 500 000 $ de subventions au prêt agricole en
1985-1986. En 1986-1987, cela baisse à 3 400 000 $. Cette année,
vous demandez des crédits de 3 100 000 $ pour 1987-1988.
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: Cela veut dire que le fédéral prête
moins que jamais au Québec.
M. Pagé: Cela témoigne que l'attachement et les
yeux des productrices et des producteurs sont davantage tournés vers le
Québec, pour le financement, compte tenu du dynamisme et du leadership
qui caractérisent l'équipe du nouveau gouvernement.
M. Garon: On ne voit pas beaucoup de leadership. On a vu que les
subventions à l'établissement agricole et que le nombre des
établissements était moindre en 1986 qu'en 1985. Cela veut dire
que le fédéral fait moins de prêts. Combien y a-t-il eu de
nouveaux prêts au Québec, à long terme,
subventionnés par le crédit agricole fédéral, en
1986-1987?
M. Pagé: Peut-être un peu plus qu'en 1985, je crois,
mais on va vérifier.
M. Garon: En nombre. 3e parle du nombre...
M. Pagé: En nombre absolu, ce n'est pas beaucoup.
M. Garon: Non, je sais. C'est pour les fins de l'enregistrement
des débats, pour que les gens... Cela doit être 60, 70, 75? Je
parle des nouveaux prêts à long terme, je ne parle pas des
anciens, dans la machine.
M. Pagé: Oui, mais il faut convenir que cette
année, on m'indique qu'il y a eu beaucoup de consolidations de
prêts...
M. Garon: Oui, mais ce ne sont pas de nouveaux prêts.
M. Pagé: ...et qu'ils auraient eu à... Pardon?
M. Garon: Les nouveaux prêts, c'est un nouveau dossier.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: Je ne parle pas de consolidation. On consolide
habituellement quand quelqu'un a eu le prêt. Il ne peut pas l'avoir
plusieurs fois. Quand il l'a eu, même si on consolide, il ne l'a pas une
autre fois; c'est le même montant qui continue dans la
consolidation. En 1986-1987, cela m'étonnerait que cela
dépasse 75.
M. Pagé: II y aurait eu, en 1986-1987, 450 prêts
consentis par la société, mais ce ne sont pas tous de nouveaux
prêts, M. le député.
M. Garon: Non.
M. Pagé: Certainement pas. Il y a plusieurs cas de
consolidation. Ce ne sont pas tous, non plus, des prêts admissibles aux
dispositions de...
M. Garon: Les nouveaux prêts, au total, en 1986-1987, c'est
450?
M. Burns: En nombre. J'ai seulement le nombre, je n'ai pas le
montant final des prêts consentis. Il s'agit de 450 prêts.
M. Garon: Mais vous aviez un solde. Vous devez savoir quel
était votre solde pour sur 1987-1988. On peut voir la différence
d'un montant, dans les 3 100 000 $, qui ne provient pas d'un solde des
années antérieures.
Une voix: ...pas grand-chose.
M. Pagé: M. le Président, je pense que le chiffre
que je vais donner au député va être susceptible de donner
la proportion des nouveaux prêts par rapport aux prêts admissibles.
Pour le premier semestre de 1986-1987, il y aurait eu 267 000 000 $ d'encours,
en vertu des dispositions de la loi fédérale sur les prêts
de la Société de crédit agricole. Sur ces 267 000 000 $
d'encours, une somme de 12 000 000 $ aurait représenté les
nouveaux prêts.
M. Garon: Les nouveaux prêts: 12 000 000 $ sur 267 000 000
$.
M. Pagé: Oui, 267 000 000 $ d'encours.
M. Garon: Cela ne fait pas beaucoup, 12 000 000 $ sur 267 000 000
$. Cela fait 4,7 % de 3 000 000 $, cela fait à peu près 100 000
$. C'est cela que j'ai dit. On pourrait dire à peu près 100 000 $
qui seraient dus aux prêts de l'année.
M. Pagé: Toute proportion gardée, à peu
près.
M. Garon: Quel a été le montant total de
prêts de l'Office du crédit agricole, l'an dernier? Au total, quel
a été le montant des nouveaux prêts et pour quelle somme,
l'an dernier?
M. Pagé: Autour de 1 700 000 000 $.
M. Garon: Les nouveaux?
M. Pagé: 126 000 000 $ pour les prêts à long
terme pour douze mois, en 1986-1987.
M. Garon: Pour le fédéral, les 267 000 000 $,
est-ce que ce sont seulement les prêts à long terme?
M. Pagé: 126 000 000 $, ce sont seulement les prêts
à long terme.
M. Garon: Non, mais les 267 000 000 $ du fédéral
tantôt, le solde?
M. Pagé: L'ensemble des anciens prêts, le solde des
anciens prêts.
M. Garon: Mais les 12 000 000 $, est-ce que c'étaient
seulement des prêts à long terme?
M. Pagé: Oui, les 12 000 000 $, c'est la partie des
prêts à long terme admissibles à la subvention à
laquelle on réfère à l'élément 7.
M. Garon: Ah bon! Cela veut dire que l'office prête dix
fois plus que le fédéral.
M. Pagé: Au moins.
M. Garon: Pour les prêts à long terme.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Dans un secteur de responsabilité
partagée. Est-ce que la proportion des prêts du
fédéral au Québec est encore cette année, en
1986-1987, d'environ 15 % de tous les prêts que le fédéral
fait au Canada?
M. Pagé: Excusez-moi, M. le député.
M. Garon: Les prêts fédéraux au Québec
constituent quel pourcentage, par rapport à tous ceux que le
fédéral fait au Canada?
M. Pagé: On n'a pas de statistique, M. le
député.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: On n'a pas cette statistique-là.
M. Garon: Le rapport annuel fédéral le montre, par
province.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Vous n'avez pas le rapport devant vous.
M. Pagé: On ne l'a pas.
M. Garon: D'accord. Merci. Cela va.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Cela va pour le
programme 2.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que le
programme 2 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Adopté.
Nous passons maintenant au programme 3.
M. Garon: On va passer au programme 3 et on reviendra
tantôt à...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À quoi?
M. Garon: Au programme 1.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Au programme 1.
M. le député de Lévis, le programme 3.
M. Pagé: Est-ce que vous préférez revenir
aux réponses à donner au programme 1 avant d'aborder le programme
3? C'est comme vous voulez.
M. Garon: Non, c'est peut-être mieux de commencer le
programme 3. Selon l'endroit où on sera rendu vers 17 h 30, on pourra
revenir pour terminer le programme 1. C'est parce que j'ai oublié
d'apporter vos communiqués. Je me suis rendu compte que votre annonce
à l'Université Laval est ce qu'il y avait de plus
régulier. D'ailleurs, chaque année, il y a une cinquantaine de
contrats de recherche avec l'Université Laval et il y en a avec chacune
des universités. Je pensais que c'était un programme
spécial que vous annonciez. Je pense bien que le nouveau recteur ne
pouvait pas être tellement au courant, mais, chaque année, le
ministère donne des contrats pour 1 000 000 $ et quelques à
l'Université Laval, 1 000 000 $ et quelques à McGill, chacune des
principales facultés du Québec. Il y a quatre ou cinq
universités qui ont des subventions à chaque année. Pour
l'Université Laval, c'est autour de 50 ou 60 projets annuels. J'ai
remarqué qu'il n'y avait rien de spécial.
M. Pagé: M. le Président, on aborde
l'élément 1?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On revient au
programme 3, élément 1.
M. Garon: Oui, on en reparlera.
M. Pagé: On va y revenir. Cela va me faire plaisir,
d'ailleurs.
M. Garon: C'est ce qu'il y avait de plus régulier. Je peux
vous dire en attendant, puisque votre sous-ministre qui s'occupe de ces
questions-là va être moins occupé pendant qu'on va parler
du programme 3, qu'on aimerait bien avoir la liste des 52 ou 54 projets avec
l'Université Laval avec les noms des professeurs et des...
M. Pagé: ...On va avoir tout cela, M. le
député.
M. Garon: Oui, je sais. En même temps, est-ce qu'on
pourrait avoir les projets avec les autres universités puisque vous n'en
avez pas encore fait l'annonce, mais que cela entre dans les crédits? Il
doit y avoir des choses avec McGill également, puis le collège
Macdonald. Il doit y avoir également ceux avec...
M. Pagé: Québec. M. Garon: Pardon?
M. Pagé: Avec Québec, avec l'Université du
Québec.
M. Garon: Avec Saint-Hyacinthe, avec la Faculté de
médecine vétérinaire. Il doit y avoir ceux
également avec l'Université du Québec à
différents endroits et...
M. Pagé: On va avoir tout cela, M. le
député.
M. Garon: ...avec chacune des universités du Québec
parce que, chaque année, il y a de ces contrats.
M. Pagé: Si cela continue, on va se rendre à 17 h
30.
M. Garon: Non, non. Je pensais que c'était une annonce
spéciale mais..
Aide à la production agricole
M. Pagé: II y avait beaucoup de spécial, hier.
D'ailleurs, je pourrai y référer d'emblée, M. le
Président. À compter de 17 h 30, on syntonise le salon rouge.
Mise en valeur des productions
M. Garon: Non, non. J'ai dit qu'on est assez avancés
là-dedans.
Dans la mise en valeur des productions, j'aimerais savoir quel est le
montant qui va être réservé aux programmes
régionaux, en vertu des ententes, des annonces qui avaient
été faites dans les différentes régions que
vous aviez reconduites en partie l'an dernier du bout de3 lèvres. Quelle
est la partie qui pourra être affectée aux programmes
régionaux du SaguenayLac-Saint-Jean, de
l'Abitibi-Témiscamingue et du Bas-Saint-LaurentGaspésie? On
parle des programmes régionaux. On parle des trois régions
périphériques pour lesquelles il y avait des programmes
régionaux en cours et dont on me laisse entendre que les programmes
n'auraient pas été reconduits; en tout cas, très peu
auraient été reconduits, puisque maintenant, il y aurait
seulement sept programmes.
M. Pagé: M. le Président...
M. Garon: Sept chapeaux, en tout cas.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Sept chapeaux. Pour la mise en valeur des productions,
il y a 23 753 000 $ qui sont demandés, ce qui est une baisse
considérable par rapport à 1985-1986 où il y avait 39 434
000 $. Quels sont les domaines qui vont être touchés, qui ont
été éliminés?
M. Pagé: Je vous réfère, M. le
Président, à l'enveloppe globale et à sa diminution. Si on
se limite à une première lecture, on peut soutenir qu'il y a une
diminution du budget. Cependant, si on analyse bien le budget, son imputation,
on doit quand même constater que certaines dépenses, et des
dépenses importantes, ne sont pas récurrentes, notamment
l'intervention du ministère dans tout le dossier de la production du
porc dans la région de L'Assomption, qui est un programme en voie de
parachèvement. Des déboursés appréciables ont
été faits. Le programme est maintenant terminé. Il
était donc non avenu, évidemment, de prévoir des sommes
pour fins de distribution avec un tel objet, puisque le programme est
complété et terminé.
Qu'il suffise de se référer aussi au fait qu'en 1986-1987
des sommes importantes à même ce budget, au-delà de 1 000
000 $, ont dû être versées pour la désuétude
des équipements des producteurs de betterave à sucre,
dépense qui, elle, aussi est non récurrente. Alors, je comprends
que...
M. Garon: Qu'est-ce qui a été versé aux
producteurs de betterave a sucre?
M. Pagé: En totalité, c'est un montant de 3 400 000
$ dont 1 600 000 $ du gouvernement provincial et 1 800 000 $ du gouvernement du
Canada. 11 y a aussi le programme d'aide a l'entreposage des grains sur la
ferme, évidemment, qui est un programme non récurrent, l'aide
à l'achat de moulanges à la ferme, la même chose, la
production porcine dans le bassin de la rivière L'Assomption à
laquelle je me référais tout à l'heure, l'aide au
développement de la pomiculture et l'aide spéciale aux
producteurs de betterave sucrière. Autant de programmes non
récurrents, donc, qui expliquent et justifient ce qui peut
apparaître comme étant une diminution à ce poste
budgétaire comme paiement de transfert. Globalement peut-être oui,
mais si, on ventile, on constate que, vu que plusieurs programmes
n'étaient pas récurrents, les producteurs et les productrices
recevront autant qu'avant sinon plus. (15 h 45)
M. le député évoquait la question des programmes
régionaux. Je peux indiquer, M. le Président, que, pour nous, les
productrices et les producteurs du SaguenayLac-Saint-Jean, ceux et celles
de l'AbitibiTémiscamingue, ceux et celles de l'Est du
Québec, de la GaspésieBas-Saint-Laurent, ont à faire
face à des situations très particulières en raison,
notamment, de l'accès moins immédiat à certaines
ressources nécessaires pour fins de production. Ils sont plus
éloignés de l'accès aux grands marchés pour
écouler leurs produits. C'est évidemment plus loin que pour ceux
et celles qui occupent le beau et grand comté d'Iberville.
Concrètement, c'est ce qui justifie une intervention et non seulement
une prise de conscience, mais une solidarité de la part du
ministère pour le développement et le renforcement de ces
régions.
Durant l'année 1986, j'ai eu l'occasion de rencontrer les
représentants de ces régions, d'échanger avec eux sur la
portée et sur ce qu'ils attendaient d'un programme régional.
Quelles étaient leurs attentes? Comment considéraient-ils le fait
que certaines productions étaient définitivement orientées
vers de telles régions? On a eu des échanges qui ont
été, je le crois sincèrement, très utiles. Nos
programmes régionaux ont été maintenus. Leur contenu, je
pense, en a été largement diffusé à la suite de
l'annonce que j'ai faite le 20 mars sur la refonte des programmes. On a
bonifié, finalement, en régions, des programmes qui autrement
s'appliquent sur une base générale en province.
Tout comme aussi on a voulu par ce3 programmes régionaux prendre
en considération le caractère particulier de ce qui les concerne,
les occupe. Et aussi, il faut bien avoir à l'esprit que dans les
programmes dits généraux, on a des dispositions qui s'appliquent
dans certaines régions du Québec. Ce qui témoigne d'une
volonté de mieux adapter, finalement, nos programmes aux besoins du
milieu. J'ai encore eu des discussions au sommet économique de
l'AbitibiTémiscamingue il n'y a pas longtemps et les
productrices et les producteurs Ià-bas se sont évidemment
déclarés satisfaits des mesures proposées. Ils se sont
inscrits en demande. C'est normal. On n'a pas la prétention de croire
que tout est parfait.
En fait, toute action gouvernementale est régulièrement
perfectible, si je peux utiliser le terme. C'est ça. Alors, nos
programmes ont été lancés. Nous pourrons juger plus
exactement, à la fin d'août, au début de septembre, de
l'impact, de la portée de cette refonte, de cette réforme. Si
besoin en est, on avisera en conséquence. Une chose est certaine. Les
programmes ont été adoptés pour trois ans, sauf dans le
cas de l'agneau. Si, dans le cas de l'agneau, nous sommes intervenus pour un an
seulement, c'est que nous sommes bien conscients - et nous en étions
bien conscients à ce moment-là - de la très forte
probabilité, pour ne pas dire de la quasi-certitude, que nous devrions
très certainement ajuster nos programmes en cours de route et
d'ailleurs, déjà, j'ai des échanges avec la
Fédération des producteurs d'agneau et de mouton du Québec
sur le sujet.
M. Garon: Mais, dans les programmes spécifiques aux trois
régions périphériques, SaguenayLac-Saint-Jean,
AbitibiTémiscamingue, Bas-Saint-LaurentGaspésie,
quels sont ceux qui ont été maintenus parmi ceux qui
étaient en vigueur? J'ai des communications actuellement, en tout cas,
je viens d'avoir une information ce matin, quelqu'un m'a demandé de
poser des questions à ce point de vue, à savoir: Parmi les
programmes spécifiques qui avaient été établis
comme programmes régionaux au SaguenayLac-Saint-Jean - lors de la
discussion sur les programmes régionaux, il y avait eu une
élaboration qui avait été faite en 1985 - quels sont ceux
qui sont maintenus en 1987-1988?
M. Pagé: M. le Président, je peux là-dessus
vous dire que j'ai rencontré les représentants de l'Union des
producteurs agricoles de la région du SaguenayLac-Saint--Jean l'an
dernier chez eux. On a eu d'autres communications depuis. Nous avions convenu
à ce moment-là, de poursuivre nos échanges, nos
consultations. Cela a été fait par mon sous-ministre adjoint
à la production et aux affaires régionales qui a eu plusieurs
échanges avec eux. Je vais lui demander de répondre à la
question de M. le député.
M. Jacob (Guy): M. le Président, d'abord, aucun des
programmes existant dans les trois régions périphériques,
soit les dix-neuf programmes différents qui s'appliquaient, cinq ou six
au Lac-Saint-Jean, un certain nombre en Abitibi, d'autres dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, ne sont maintenus comme tels.
On a convenu avec la fédération de l'UPA, le
principal...
M. Garon: Pardon?
M. Jacob: Avec l'UPA. On a convenu, dans un premier temps, avec
l'exécutif de l'UPA d'essayer...
M. Garon: De chacune des régions?
M. Jacob: Pardon?
M. Garon: De quelle UPA?
M. Jacob: L'exécutif de l'UPA provinciale. Dans un premier
temps, on a convenu de tenter de s'entendre pour avoir un minimum de programmes
qui seraient semblables pour toutes les régions
périphériques. Ensuite, on a eu des rencontres avec les
présidents et les directeurs des fédérations
régionales, soit entre les permanents de l'UPA et les directeurs
régionaux du ministère, pour s'entendre sur les programmes qui
seraient offerts aux régions périphériques cette
année. On en est venu à un consensus en vertu duquel on bonifiait
les programmes: Sol Plus, c'est-à-dire le nouveau programme
d'amélioration et de conservation des sols; le programme d'aide aux
productions animales pour les producteurs de bovins et les producteurs d'ovins;
plus certains volets: aide à l'application de la chaux, aussi aide
à la commercialisation, qui s'adressent aux trois régions
périphériques. Ces programmes ont fait l'objet d'un consensus
avec les huit représentants de l'UPA des quatre régions, parce
qu'il y a deux fédérations, Bas-Saint-Laurent et
Gaspésie.
M. Garon: Les programmes régionaux qui avaient
été élaborés en consultation avec les cultivateurs
n'existent plus comme tels.
M. Jacob: On respecte les engagements qui avaient
été pris l'an dernier, mais les programmes n'ont pas
été reconduits. D'autres programmes ont été offerts
après consultation avec les représentants des régions
concernées et ce, à plusieurs reprises.
M. Garon: Le programme de la chaux, par exemple, qui avait
été élaboré pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, parce
qu'il y avait un déficit au point de vue des amendements, était
un programme particulier avec un incitatif en fonction d'objectifs à
atteindre. Là, vous dites que ce programme a été aboli et
qu'il y en a un autre qui serait applicable ou appliqué dans les trois
régions en même temps.
M. Jacob: II y avait un programme pour l'aide à
l'application de chaux au Lac-Saint-Jean pour lequel la subvention variait
selon le volume total d'achat de chaux dans la région. Ce programme a
peu marché, si bien que cette année on est revenu avec un
programme dans lequel on offre une aide de 5 $ la tonne pour toutes les
régions périphériques, les trois, parce que la
problématique se ressemblait largement autant en Abitibi qu'au
Lac-Saint-Jean que dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. À 5 $ la
tonne, c'est une subvention qui est sûrement de nature à inciter
l'application de pierre à chaux, parce que si je me réfère
à la région que vous mentionnez, le Lac-Saint-Jean, le coût
moyen à la carrière est d'environ 12 $ ou 13 $ la tonne.
En plus, l'aide au transport de la chaux continue de s'appliquer, autant
en régions périphériques qu'au niveau provincial,
au-delà des 5 $ la tonne qui sont offerts cette année pour les
régions périphériques et les
Îles-de-la-Madeleine.
M. Pagé: Essentiellement, les programmes
généraux s'appliquent, plus une bonification dans le cas de la
chaux de 5 $ la tonne pour les trois régions. Cela a été
très bien reçu par les représentants des agriculteurs de
ces régions.
M. Garon: L'incitatif en fonction d'objectifs à
réaliser est disparu. Au fond, il s'agit d'une subvention de
fonctionnement pure et simple.
M. Pagé: Ce qui est important pour nous, c'est que l'utilisation
du produit soit faite et que le programme corresponde et réponde aux
attentes et aux besoins. J'ai été surpris de constater,
finalement, que ce programme - le programme antérieur, j'entends - avait
été plus ou moins bien reçu dans la région du
Saguenay~Lac-Saint-Jean. On nous a indiqué, comme l'a dit mon
sous-ministre, que la même problématique se posait dans les autres
régions. On a donc évoqué, à ce moment-là,
la possibilité de faire en sorte que les producteurs soient admissibles
au programme général avec en plus une bonification. On nous a
dit: Oui, ce serait intéressant. Cela a été lancé
le 1er avril. On sera en mesure, finalement, de juger quelle est la
pénétration de ce programme un peu plus tard en cours
d'année.
M. Garon: Évidemment. C'est-à-dire que les
objectifs qui étaient maintenus et indiqués dans l'ancien
programme au Saguenay-Lac-Saint-Jean, on tenait compte de l'objectif à
réaliser et d'une participation des carrières de chaux. Cela a
joué un rôle aussi. Si on donne un montant de 5 $ et que les
carrières le mettent dans leurs poches ou s'il est inclus dans le
transport tout en augmentant les taux, cela va être comme pour la baisse
des taxes sur l'essence, cela ne donnera rien au consommateur, à celui
qui va l'utiliser, puisque c'est la compagnie pétrolière qui met
l'argent dans ses poches.
Alors que les programmes avaient été conçus en
fonction de faire jouer un rôle aussi aux compagnies qui vendent de la
chaux, ce que vous me dites, c'est qu'au fond vous avez enlevé ces
incitatifs pour donner une subvention pure et simple de fonctionnement. Il
arrive, dans certains cas, avec les subventions faites de cette
façon-là ou de cette nature-là que les compagnies mettent
l'argent dans leurs poches et que les utilisateurs n'en voient pas la
couleur...
Deuxièmement...
M. Pagé: Là-dessus, M. le Président,
permettez un commentaire de M. le sous-ministre, parce qu'on est conscient de
cet éveil-là, évidemment.
M. Garon: Pardon?
M. Jacob: Pour le programme qui est en place au Lac-Saint-Jean,
malheureusement, je n'ai pas les chiffres exacts, mais c'est un programme qui a
très peu marché, parce que l'incitatif...
McGaron: Oui, oui.
M. Jacob: ...allait en augmentant en rapport...
M. Garon: C'est cela.
M. Jacob: Avec le volume total de pierre à chaux de la
région. Si bien que les agriculteurs qui s'inscrivaient ne savaient pas,
au moment de l'inscription, s'ils obtiendraient 5 $, 2 $ ou 1 $ la tonne, parce
que la subvention dépendait du total de l'année.
M. Garon: Oui.
M. Jacob: II y a eu quand même un certain niveau
d'insatisfaction, parce qu'il y a des agriculteurs qui s'attendaient d'avoir
par exemple 5 $ ou 6 $ la tonne, si le volume total de la région
était atteint, et qui ne se retrouvaient, en fin de saison, qu'avec une
subvention qui était de beaucoup diminuée par rapport à
celle qu'ils espéraient.
M. Garon: Oui.
M. Jacob: Alors qu'avec les 5 $ la tonne, ce qu'on a fait en plus
- notamment c'est déjà réalisé dans le
Bas-Saint-Laurent -c'est que des ententes ont été prises avec les
carrières de pierre à chaux et il y a eu
engagement des carrières de ne pas augmenter leurs prix au cours
des trois prochaines années, de maintenir leurs prix au taux de l'an
dernier. On tente de réaliser la même chose avec les
carrières des deux autres régions concernées.
M. Pagé: Afin d'éviter que la bonification n'aille
ailleurs qu'au producteur.
M. Garon: Lancer un programme a tendance à vouloir faire
que les gens s'organisent avant la saison pour déterminer les volumes en
cours de saison avec une certaine planification qui n'est pas anormale.
M. Pagé: C'est ce que l'ancien programme prévoyait,
mais cela n'a pas fonctionné comme cela.
M. Garon: Et c'était l'objectif à viser. Il
demandait des efforts. Un programme régional vaut à la condition
qu'il y ait des objectifs et que l'incitatif soit là pour permettre de
les réaliser. Les programmes agricoles qui n'ont pas d'objectifs, cela
ne donne rien. Au ministère, on avait trouvé plusieurs
programmes...
M. Pagé: On en a, des objectifs, M. le
député.
M. Garon: ...agricoles qui n'avaient pas d'objectifs, à
tel point que les gens se demandaient pourquoi ces programmes étaient
encore là; et ils ne savaient plus...
M. Pagé: Nous avons des objectifs et...
M. Garon: Avez-vous remarqué, quand vous êtes
arrivé au ministère, que chaque programme commence d'abord par
les objectifs à réaliser pour qu'on sache pourquoi le programme
est là? J'avais trouvé un programme au ministère pour
mettre de la chaux sur les granges de Charlevoix qui avaient l'air
abandonnées afin que ce soit beau pour les touristes, mais cela aurait
dû être un programme au ministère du Tourisme; ce n'est pas
avec cela qu'on fait une agriculture dynamique.
Alors, avez-vous réintroduit la marne des lacs en
Gaspésie?
M. Pagé: Quoi? M. Garon: La marne. M. Pagé:
La marne? M. Garon: La marne.
M. Pagé: La marne? Oui.
M. Garon: J'imagine que vos fonctionnaires savent de quoi il
s'agit.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Est-ce que...
M. Pagé: On sait très bien ce qu'il en est.
M. Garon: II y a eu des demandes pour...
M. Pagé: Mais avant, M. le Président...
M. Garon: ...introduire la marne... M. Pagé: ...pour
répondre...
M. Garon: ...des lacs pour étendre sur les terres.
M. Pagé: M. le Président...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, M. le ministre a une réponse
à vous donner.
M. Pagé: J'avais quand même un commentaire et une
réponse à donner au député de Lévis. Je
tiens à le rassurer que, dans un premier temps, nos objectifs sont bien
ciblés dans le cadre de cette réforme des programmes; les
nouvelles dispositions relatives aux programmes régionaux ont
été écrites, finalement, comme suites à des
consensus avec les gens des régions; troisièmement, les
indications que nous avons jusqu'à maintenant, c'est que les contenus
des programmes régionaux sont très bien accueillis dans chacune
des trois régions.
M. Garon: Ce n'est pas les rapports qu'on a. (16 heures)
M. Pagé: Et il faut quand même noter que, cette
année, c'est une somme de 2 400 000 $ qui y sera affectée: 1 900
000 $ qui sont programmés ici et 500 000 $ pour payer les engagements
antérieurs. On se rappelera qu'en 1985-1986 les dépenses
étaient de 1 061 000 $ et, en 1986-1987, de 3 070 000 $. Cette
année, on prévoit 2 400 000 $, en vous indiquant, comme je l'ai
fait tout à l'heure, que les autres programmes du ministère sont
accessibles aux gens des régions en plus de leur programme
régional.
M. Garon: Vous dites que cette année il y a 2 400 000 $ de
réservés pour les programmes régionaux, mais sur cela
quelle est la partie pour des paiements sur des engagements
antérieurs?
M. Pagé: 500 000 $.
M. Garon: II reste 1 900 000 $.
M. Pagé: Oui. Par contre, il faut bien avoir à
l'esprit que les producteurs et les
productrices de ces régions ne sont pas limités en
matière d'accès aux programmes régionaux, ils sont
admissibles à tous les autres programmes.
M. Garon: Oui, je comprends. Cela a toujours été
cela. Sur les 1 900 000 $, est-ce qu'on pourrait avoir la ventilation par
programme et par région ou si c'est premier arrivé, premier
servi?
M. Pagé: On m'indique, M. le Président, qu'on n'a
pas affecté tel montant pour tel programme. C'est une bonification des
programmes généraux. On n'a pas fait de distribution
d'enveloppes.
M. Garon: Non? Vous dites qu'il y a 1 900 000 $ pour des
programmes régionaux, puis qu'il n'y a aucune affectation en termes de
budgets régionaux; alors, ce ne sont plus des programmes
régionaux. On revient à la mentalité du tramways Avancez
en arrière, n'est-ce pas?
M. Pagé: Bien non!
M. Garon: Cela veut dire qu'il n'y a aucun programme
régional. Je trouve que les mots sont beaux, la bonification, etc., sauf
qu'il n'y a aucun budget régional et que ce sont des programmes qui
s'appliquent partout.
M. Pagé: Mais non.
M. Garon: II n'y a plus de programme régional, c'est ce
que cela veut dire.
M. Pagé: 1 900 000 $ pour les trois régions.
M. Garon: À ce moment, quelle est la ventilation par
programme? Quel programme, quel montant? Est-ce qu'il s'agit de programmes
régionaux ou de programmes nationaux?
M. Pagé: Si M. le député le permet, je lui
indique que c'est 1 900 000 $ pour les trois régions et, concernant ce
qui vient s'y ajouter, M. le sous-ministre va compléter.
M. Garon: Non, non.
M. Pagé: Oui, oui.
M. Garon: La question que je pose...
M. Pagé: C'est quoi?
M. Garon: Je ne veux pas me faire répondre sur d'autres
affaires, vous savez.
M. Pagé: Non, on va répondre à cela, mais,
quand on veut répondre à cela, vous passez à d'autres
affaires.
M. Garon: Non, non. Je parle des programmes régionaux.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Là, je vois que vous avez de belles phrases et
je me méfie de cela.
M., Pagé: Vous ne le devriez pas.
M. Garon: Vous employez des termes généraux, alors
que je parle de questions spécifiques. Les programmes régionaux,
ce sont des programmes qui ont été déterminés pour
des besoins spécifiques à des régions
particulières. Ce ne sont pas des programmes nationaux. Là, je
vous demande simplement quels sont ces programmes régionaux qui vont
marcher cette année, en 1987-1988, particuliers aux régions de
l'AbitibiTémiscamingue, du SaguenayLac-Saint-Jean, du
Bas-Saint-LaurentGaspésie, et quels sont les montants d'argent qui
vont y être affectés. Est-ce qu'il y a une ventilation
régionale de ces budgets pour chacune de ces trois régions? Je
parle spécifiquement des programmes régionaux, spécifiques
à ces régions et qui ne s'appliquent pas ailleurs.
M. Pagé: M. le député, est-ce que vous
voulez la ventilation des programmes ou la distinction d'une région
à l'autre?
M. Garon: Le nom du programme... M. Pagé: D'accord.
M. Garon: ...régional, à quel territoire il
s'applique, le montant global réservé et l'affectation
régionale qui en est faite.
M. Pagé: On a un budget de 1 900 000 $, tel que je vous
l'indiquais.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: En ce qui concerne l'amélioration des sols
pour les exploitations agricoles dont la principale production est
l'élevage des bovins de boucherie et des ovins, on a une aide
supplémentaire de 15 % par rapport au programme provincial du coût
réel admissible pour l'exécution de travaux de drainage
souterrain: maximum 25 000 $ par exploitation agricole par année et 50
000 $ pour la durée du programme. Pour l'aide financière
supplémentaire de 15 % par rapport au programme provincial du coût
réel admissible pour l'exécution de travaux de creusage de
fossés, de défonçage de couches naturelles
indurées, d'épierrement, de nivellement, de défrichement
sélectif et de creusage d'étangs, on a un maximum de 5000 $ par
exploitation par année et de 10 000 $ par exploitation agricole pour la
durée du programme.
M. Garon: Mais là, vous êtes dans les programmes
d'amélioration foncière.
M. Pagé: Oui, il y a les volets: amélioration des
sols, consolidation des productions bovines et ovines, l'aide au transport du
bétail, l'aide à la mise en marché. Si on prend toute la
question du drainage, des travaux mécanisés... D'accord?
M. Garon: Mais on n'en est pas là, on est à
l'élément 1...
M. Pagé: Oui.
M. Garon: ...mise en valeur des productions. Moi, je parle des
programmes régionaux de mise en valeur des productions.
M. Pagé: Je veux expliquer au député...
M. Garon: II ne semble pas y en avoir.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: II ne semble pas y en avoir. Vous me parlez de
programmes d'amélioration foncière, c'est une autre affaire.
M. Pagé: Bien oui.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, laissez répondre le ministre.
M. Garon: Oui, mais je lui demande...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Après cela,
on peut passer à une autre question.
M. Pagé: D'accord. Sur ce sujet, M. le
député...
M. Garon: Oui.
M. Pagé: ...qu'on prenne le budget. On a comme objectif
d'aider à l'amélioration foncière. C'est important,
évidemment. Je n'ai pas besoin de vous convaincre et de plaider pendant
des heures. On a un programme provincial par lequel le gouvernement du
Québec, via le ministère, participe, aide le producteur ou la
productrice à améliorer son sol, que ce soit par des travaux
mécanisés ou du drainage souterrain, etc. On a donc un programme
provincial.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Au départ, ce programme est
régionalisé en matière d'affectation de budget
alloué à chacune des régions afin d'éviter parce ce
que vous savez. Pour de tels travaux, on a toujours eu une problématique
particulière, à savoir que certaines régions peuvent
commencer leurs travaux une couple de semaines avant d'autres régions,
etc.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: On se rappellera que, l'année
dernière - j'ai eu l'occasion d'y référer à
quelques reprises - on a vécu une situation particulière, alors
que certaines entreprises s'étaient littéralement
constitué des banques de contrats signés avec des producteurs,
gelant ainsi des crédits. Qu'est-ce qu'on a fait cette année?
Dans un premier temps, on a alloué à chacune des régions
du Québec une enveloppe de budget de base à partir des sommes
dépensées au cours des cinq années
précédentes, avec un mécanisme nous conduisant jusqu'au
1er septembre.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: Oui, au 1er septembre.
M. Garon: Quand avez-vous fait cela? L'an dernier ou cette
année?
M. Pagé: Non, c'est pour cette année. C'est le
mécanisme prévu pour cette année.
M. Garon: Vous aviez abandonné cette méthode qu'on
avait avant et, là, comme vous vous êtes aperçu que cela ne
marche pas, vous y revenez.
M. Pagé: M. le Président, est-ce que je peux
continuer?
M. Garon: C'est cela qu'on faisait.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre.
M. Pagé: Les budgets n'étaient pas
régionalisés et...
M. Garon: Oui. Il y avait des montants jusqu'au mois de septembre
et, quand on voyait que certaines régions ne dépenseraient pas
les sommes auxquelles elles avaient droit, plutôt que de périmer
les crédits, on faisait des virements dans d'autres régions
où il y avait des besoins. Mais on laissait la chance aux gens de faire
les engagements dans les régions en réservant les crédits
par région.
M. Pagé: M. le Président, si je peux continuer, je
reviendrai à cela.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Continuez, M. le
ministre.
M. Pagé: L'autre élément. En plus de
ce type de régionalisation des budgets, pour garantir un minimum
de sommes consacrées à chacune des régions agricoles du
Québec, il y a une bonification à laquelle je fais
référence ici. Quand vous me dites: Quel est le contenu de vos
programmes au niveau des régions, je viens de vous l'indiquer. L'aide
financière...
M. Garon: Vous avez donné 15 % de plus.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: 15 % de plus.
M. Pagé: Pour l'amélioration des sols.
M. Garon: Dans quel programme? Travaux
mécanisés?
M. Pagé: Oui, oui, je viens de vous le dire: l'aide
financière supplémentaire de 15 % par rapport au programme
provincial du coût...
M. Garon: Cette année, quel pourcentage allez-vous payer
pour les travaux mécanisés?
M. Pagé: On paie... M. Garon: 30 %?.
M. Pagé: C'est cela, 30 % au niveau provincial et ceux qui
sont dans les régions vont recevoir 45 %.
M. Garon: C'est-à-dire qu'ils vont recevoir 15 % de
plus.
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: Mais avant, ils recevaient plus que 30 %. Au point de
départ, ils avaient 40 %, plus un montant additionnel; cela veut dire
qu'ils reçoivent moins qu'avant.
M. Pagé: Là, vous faites référence
à la réforme générale des programmes.
M. Garon: Oui, mais, là, je vous dis que la réforme
générale...
M. Pagé: C'est définitif que, dans cette
réforme, il y a des secteurs...
M. Garon: ...dans les travaux mécanisés, cela veut
dire qu'au lieu d'avoir 40 %, le cultivateur a 60 %.
M. Pagé: M. le Président, vous savez, j'ai fait
pendant neuf ans l'étude des crédits de certains
ministères et le député de l'Opposition doit tenter de
prouver que ce que le ministre a fait, ce n'est pas beaucoup ou ce n'est pas
assez ou c'est moins bien que ce que le précédent gouvernement
faisait. Je crois, d'ailleurs, entendre mes vieux discours. C'est comme si le
député de Lévis occupait l'ancien bureau du
député de Portneuf et qu'il avait sorti un vieux discours et
qu'il le livrait cet après-midi.
Vous savez, cela ne me surprend pas, mais une chose est certaine. Je
comprends que le député veuille tenter de démontrer qu'on
s'inscrit en moins, mais, si on étudie objectivement cette
réforme comme de nombreux observateurs l'ont fait, on constate une
volonté très claire du gouvernement de revoir ses modes
d'intervention, de mieux les adapter aux besoins des producteurs, avec des
cibles très particulières, avec des éléments, quand
même, nouveaux, des éléments intéressants.
Il suffit de se référer, au niveau des régions,
à l'aide à la mise en marché. Cela, c'est important. Vous
savez, quand j'ai rencontré les producteurs...
M. Garon: Oui, cela avait été mis en place pour le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.
M. Pagé: M. le Président, est-ce que je pourrais
continuer, s'il vous plaît? Quand j'ai rencontré les producteurs
en Gaspésie, ils m'ont indiqué que c'était un besoin pour
eux d'avoir une personne-ressource, d'avoir de l'assistance financière
pour des ressources. C'est ainsi qu'ils pourront bénéficier d'une
aide financière qui pourra défrayer 75 % du salaire et des
dépenses de voyage admissibles pour l'exécution des tâches
d'un agent de commercialisation jusqu'à un maximum de 40 000 $ par
année pour trois ans. Cela, c'est important pour eux.
M. Garon: Bien oui.
M. Pagé: C'est de facture, c'est de lecture nouvelle.
Même chose au Lac-Saint-Jean, même chose en Abitibi.
Une voix: II y en a deux en Gaspésie. M. Pagé: Deux
en Gaspésie?
Une voix: Un dans le Bas-Saint-Laurent et un en
Gaspésie.
M. Pagé: D'accord.
M. Garon: Cela dépend. Si vous parlez de retombées
économiques pour ces régions-là, je ne vois pas où
est l'avantage de faire une subvention pour le transport. Prenez le
Bas-Saint-Laurent, c'est un exemple, il y a quelques années, tous les
agneaux du Bas-Saint-Laurent s'en allaient se faire abattre à
Québec et il n'y avait pas de retombées
économiques pour le Bas-Saint-Laurent.
Quand on a fait disparaître la subvention pour le transport, je
peux vous dire que, près de Rimouski, par exemple, l'abattoir qui est
là a doublé son volume, parce qu'il y a eu des ententes avec la
Fédération des producteurs d'agneau et les agneaux, au Heu
d'être envoyés ailleurs dans d'autres régions, dans les
grandes villes pour être abattus, étaient abattus sur place. Cela
a fait doubler l'abattoir. Non seulement, il n'y avait pas de perte due au
transport - on sait que des agneaux, c'est fragile - ni de perte de poids due
au transport, mais toutes les retombées économiques
étaient dans la région.
Ce que vous me dites, au fond, c'est que vous allez mettre en place et
payer quelqu'un, et que vous allez subventionner le transport des animaux pour
aller les faire abattre, comme autrefois, dans les villes plutôt que de
garder les retombées dans les régions rurales.
M. Pagé: Non, l'agent commercial va travailler de
façon à regrouper ces producteurs, à développer de
nouveaux marchés locaux, à développer de nouveaux
marchés à l'extérieur aussi. On produit un agneau de
qualité dans la région et on doit en faire profiter l'ensemble du
Québec.
M. Garon: Je comprends, mais est-ce qu'il est mieux de faire
transporter l'agneau vivant dans des camions pour l'amener se faire abattre
à Québec ou s'il est mieux de faire abattre l'agneau à
Rimouski, de le faire découper à Rimouski et de l'envoyer en
carcasse, à cause du travail que ça génère dans les
régions?
M. Pagé: Mais on n'enlève pas ça; ça
continue. On l'apprécie, on le souligne, on le signale.
M. Garon: Bien, si vous remettez les subventions pour le
transport pour faire abattre les animaux ailleurs, vous allez faire sortir les
animaux des régions et les retombées économiques qu'il y
avait dans les régions vont diminuer.
M. Jacob: C'est évident que ce programme va s'appliquer
là où il n'y a pas d'infrastructure.
M. Garon: Elle s'applique où? La subvention au transport
va s'appliquer où?
M. Jacob: Dans les régions où il n'y pas
d'infrastructure pour ces choses-là.
M. Garon: Mais quelles régions? Elle va s'appliquer
où? La subvention au transport des animaux va s'appliquer où?
M. Jacob: Lorsqu'il y a un abattoir en régions, par
exemple, en Abitibi, on ne subventionne pas le transport des bovins, parce
qu'ils sont en mesure d'abattre les animaux sur place. En Gaspésie, on
ne subventionne pas le transport des agneaux, parce qu'à Sainte-Luce ils
peuvent abattre les animaux.
M. Garon: Oui.
M. Jacob: Par contre, on va aider les producteurs du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie à sortir leurs bovins vers
les marchés extérieurs, parce que, là, il n'y a pas
d'infrastructure d'abattage de bovins.
M. Garon: Oui, il y en a.
M. Jacob: À l'intérieur de la région,
non.
M. Garon: Oui.
M. Jacob: À quelle place?
M. Garon: À Sainte-Luce, on n'abat pas seulement des
agneaux.
M. Jacob: On y abat du plus gros bétail à forfait
seulement.
M. Garon: Oui, on y abat du bétail aussi.
M. Jacob: Sauf erreur, Sainte-Luce n'est pas un abattoir
classé pour abattre du gros bétail. Il ne peut abattre
qu'à forfait et il ne peut pas, à ce moment-là, livrer sur
les marchés de commercialisation.
M. Garon: II a arrêté de le faire, parce qu'il
abattait du gros bétail.
M. Jacob: Systématiquement, partout où il y avait
des infrastructures disponibles pour l'abattage des animaux, on a...
M. Garon: L'abattoir Leblanc à Carleton?
M. Jacob: Si c'est un abattoir qui peut faire du forfait, mais si
ce n'est pas un abattoir classé...
M. Garon: Oui, mais le forfait, c'est une méthode...
M. Jacob: Mais le forfait n'ouvre pas sur la commercialisation
dans les chaînes ou dans les marchés de distribution.
M. Garon: Oui, mais, là, il ne faut pas exagérer.
Quand on parle des volumes dont il est question, on ne parle pas de
chaînes, comprenez-vous. Les volumes dont on parle,
on peut peut-être vouloir les vendre dans les chaînes, sauf
que tout ce qui a été abattu dans une année dans ce
territoire, ça ne fournira pas une chaîne pendant une semaine. Je
pense qu'on est dans l'utopie quand on parle comme ça. (16 h 15)
M. Pagé: On n'est pas dans l'utopie.
M. Jacob: Quand on parle des vaches de réforme, il y en a,
quand même, un bon nombre dans le Bas-Saint-Laurent et la
Gaspésie.
M. Garon: Oui? Alors, quel est l'avantage de faire transporter
les animaux ailleurs plutôt que de les faire abattre et de les travailler
sur place?
M. Jacob: C'est pour pouvoir les commercialiser. Si on fait de
l'abattage à forfait, on ne fait que de l'abattage pour le marché
du congélateur.
M. Garon: C'est un marché local important, ça.
M. Jacob: Oui.
M. Pagé: On ne le met pas de côté.
M. Garon: Non. Un instant! Quand vous subventionnez le transport,
vous venez faire tirer d'autres groupes sur ces animaux pour les amener
ailleurs et vous enlevez les retombées économiques du territoire.
Voyons donc! Le même animal n'a pas écrit dans le fronts "Abattu
à forfait" ou "Abattu autrement". Oh! Un instant!
M. Pagé: M. le Président, ce programme existait
dans le passé; par surcroît; il a été
bonifié, amélioré. On n'a pas l'intention de vider les
abattoirs régionaux. On est bien conscient de l'état
précaire de la santé financière de plusieurs de ces
établissements et des problèmes d'approvisionnement et de
marché qu'ils ont aussi, compte tenu des contraintes dans la
commercialisation; soit qu'ils aient le droit d'abattre à forfait
seulement ou qu'ils aient le droit de commercialiser.
L'objectif dudit programme est de créer un incitateur pour que,
dans une production donnée où, premièrement, il n'y a pas
l'équipement ou la structure pour recevoir un tel animal, on puisse le
transporter dans une autre région, là où c'est accessible,
et ainsi s'assurer d'une meilleure pénétration des produits de
nos régions sur les marchés du Québec. Ce n'est pas un mal
en soi. Je ne vois pas en quoi un député autour de cette table
pourrait être contre ce principe. On a confiance au développement
de nos productions, M. le député. On est conscient, cependant,
que cela ne se fera pas en un temps, deux mouvements, tout comme on est
conscient qu'il aura fallu investir des sommes très importantes. Par
exemple, dans le boeuf, c'est un montant de 411 000 000 $ qui a
été investi depuis 1972. L'année dernière, sur
environ 95 000 tonnes, c'étaient seulement 30 000 tonnes qui venaient du
Québec, dont 70 % étaient de la vache de réforme, ce qui
veut dire à peu près 9000 tonnes de boeuf. Ce n'est pas
beaucoup.
On va développer le Québec. On va travailler
là-dessus. C'est le genre de solage qu'on est en train de se
bâtir: la réforme des programmes, des lois de financement, la
protection accrue du droit pour le producteur agricole de produire. On veut
bâtir.
M. Garon: Comment appelez-vous cela? Que venez-vous de dire? La
protection...
M. Pagé: Le droit fondamental pour le producteur agricole
de produire.
M. Garon: Oui. Qu'est-ce que vous lui faites, à ce
droit-là?
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: Qu'est-ce que vous lui faites, à ce
droit-là?
M. Pagé: On protège son droit.
M. Garon: Comment?
M. Pagé: On veut le protéger.
M. Garon: Mais de quelle façon? C'est beau de
protéger le droit fondamental du producteur agricole de produire. Mais
vous le protégez comment?
M. Pagé: Comment le protéger? La façon,
c'est de régler le problème qui aurait dû être
réglé depuis longtemps, celui de la dualité entre la loi
125 et la loi 90. On y reviendra tout à l'heure.
M. Garon: Vous remarquerez que les problèmes sont survenus
à votre arrivée, quand vous avez créé des
appétits trop grands. Mats on n'est pas dans l'étude de ce projet
de loi. Dans ce programme...
M. Pagé: Tout cela pour vous dire qu'il ne faut pas
s'inquiéter.
M. Garon: Bien.
M. Pagé: Faites-nous confiance!
M. Garon: C'est justement, je ne suis pas là pour vous
faire confiance.
M. Pagé: Ah! Bien, là... C'est ça. Comment
alors avoir un débat...
M. Garon: Mise en valeur des productions. Je remarque qu'en 1985
les budgets étaient de 39 000 000 $. Ils ont diminué à 26
000 000 $ en 1986-1987. Maintenant, ils sont diminués à 23 753
000 $. Une baisse de 39 000 000 $ à 23 000 000 $, c'est important. Je
voudrais demander seulement la nomenclature, parce que je ne veux pas passer
tout l'après-midi là-dessus. On va savoir, de toute façon,
ce que sont les programmes régionaux. Je vous demande donc les montants
affectés aux programmes régionaux qui s'appliquent dans les
régions, qui sont spécifiques aux régions
périphériques. Vous avez dit que le transport des animaux en
était un. Il existait avant. Ce n'est pas un programme spécifique
aux régions, mais il était très restreint.
M. Pagé: Mais là, il est bonifié.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: II est bonifié.
M. Garon: Quel montant prévoyez-vous pour le transport des
animaux des régions périphériques?
M. Pagé: Cela s'applique aux exploitations admissibles
localisées dans l'une des zones établies. L'aide
financière offerte pour le transport des animaux vendus à un
abattoir sous inspection ou à un marché public d'animaux vivants
va varier selon la zone où se localise l'exploitation agricole du
requérant.
M. Garon: Quel montant y est affecté? M. Pagé:
Environ 150 000 $.
M. Garon: Quels sont les autres programmes régionaux?
M. Pagé: L'aide à la mise en marché à
laquelle j'ai fait référence tout à l'heure.
M. Garon: Combien?
M. Pagé: Quatre fois 40 000 $: deux dans le
Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, un en Abitibi et un au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce qui veut dire 160 000 $.
M. Garon: C'était déjà en marche. Ensuite,
quel autre?
M. Pagé: Pardon? Cela n'était pas en place.
M. Garon: C'était en marche.
M. Pagé: Ah!
M. Garon: Avec le Bas-Saint-Laurent, c'était
terminé. Si cela ne l'était pas, les autres...
M. Pagé: On ne se bataillera pas, si vous voulez, M. le
député, sur la paternité.
M. Garon: Non, non. Il n'y a rien de spécial
là-dedans.
M. Pagé: Mais si je me souviens bien, c'est moi qui ai
présenté tout cela au Conseil des ministres.
M. Garon: Non.
M. Pagé: Cela dit, pour la consolidation des productions
bovines et ovines, évidemment, ou pour les exploitations
spécialisées dans l'élevage de bovins de boucherie et des
ovins, il y a une aide financière supplémentaire par rapport au
programme provincial de 20 % du coût réel admissible pour
l'aménagement des bâtiments d'élevage et certains outils de
productivité. L'aide financière peut aussi servir à
l'achat de sujets reproducteurs mâles ou femelles de race pure pour les
producteurs de brebis hybrides, l'achat de femelles hybrides et de brebis de
race pure pour les producteurs d'agneaux de boucherie. Le maximum est de 25 000
$ par exploitation agricole pour la durée du programme.
M. Garon: Cela existait avant et vous avez baissé les
montants. Ce n'est pas ce que je demande, je parle des programmes
régionaux. Je ne comprends pas. Je parle des programmes
spécifiques aux régions et vous me parlez du programme des achats
de femelles, des achats de reproducteurs. Tout cela existait avant, même
l'amélioration pour les bâtiments, c'était plus de 25 000
$. Vous avez baissé les montants. Ce n'est pas cela, les programmes
régionaux. Ce sont des programmes nationaux qui existaient avant.
Vous dites qu'il y a une bonification pour les régions. Le
maximum est de 25 000 $. L'amélioration pour les régions, c'est
quoi? Est-ce en fonction du maximum ou en fonction des subventions? Avant,
c'était plus de 25 000 $.
M. Pagé: L'amélioration dans les régions,
c'est une prise en considération, qui se traduit dans les
écritures des programmes, du caractère spécifique de telle
région.
M. Garon: La bonification dont vous parlez s'applique
où?
M. Pagé: Elle s'applique dans les régions par
rapport à ce qui s'applique dans la province.
M. Garon: Elle s'applique sur quoi? Là, je vois que vous
avez 25 000 $...
M. Pagé: Sur certains volets des interventions
gouvernementales, que ce soit dans l'amélioration des sols oui dans
l'aide à la mise en marché. Vous l'avez confirmé
vous-même.
M. Garon: Pouvez-vous décortiquer cela pour chacun des
montants?
M. Pagé: Non, je vous ai indiqué tout à
l'heure...
M. Garon: Sur quoi cela s'applique-t-il? Chacun des programmes,
il n'y en a quasiment pas, vous avez dit qu'il y en avait cinq ou six.
M. Pagé: C'est certain que, pour l'aide à la mise
en marché, cela ne pourra pas coûter plus de 160 000 $ par
année.
M. Garon: Vous avez dit: Quatre fois 40 000 $.
M. Pagé: Quatre fois 40 000 $. Je vous ai indiqué
que pour l'aide au transport du bétail, il y avait 150 000 $ environ. On
est rendu à 310 000 $. Il reste donc...
M. Garon: 1 600 000 $.
M. Pagé: Il y a 500 000 $ que l'on a distrait pour les
engagements. Il reste 1 590 000 $ pour les trois régions, pour le volet
de l'amélioration des sols et la production bovine et ovine.
M. Garon: Mais cela va porter sur quoi? Quel est le montant pour
chacun des programmes?
M. Pagé: Les enveloppes, c'est une masse budgétaire
qui est disponible pour l'ensemble des programmes avec le principe des vases
communicants d'un programme à l'autre, selon le degré de
réceptivité et d'adhésion de la part des producteurs. Le
moins de barrières et de limites possible.
M. Garon: Bon. Au programme pour développer la production
bovine, les subventions possibles avant dépassaient 25 000 $,
c'était 40 000 $ ou 50 000 $, je ne m'en souviens pas. Vous avez
réduit cela à 25 000 $. Où est la bonification? Je ne la
vois pas. Avant, ce qui était possible par ferme, tant par tête
d'animal jusqu'à un maximum de tant de têtes, c'était un
maximum de 40 000 $ ou 50 000 $. Là, vous me dites que le maximum, c'est
25 000 $. Je ne vois pas la bonification. Je me demande où elle
s'applique.
M. Pagé: II faut bien avoir à l'esprit, M. le
député, que la démarche que l'on a entreprise en est une
de consolidation de nos acquis, en vue de renforcer nos entreprises existantes.
Je crois - tout le monde est conscient, vous comme moi surtout - qu'on se
distingue comme précédent et comme actuel gouvernement sous cet
aspect, notamment. On veut rentabiliser nos entreprises existantes, les rendre
moins dépendantes de l'aide gouvernementale, les rendre moins
dépendantes de certains programmes où elles ont à
contribuer de façon importante, par exemple
l'assurance-stabilisation.
Cela veut dire quoi concrètement? Parce que nos objectifs et
notre cible, c'est cela. Des interventions visant la consolidation plutôt
que le développement, le développement et le développement
sans se soucier des prix, de la mise en marché, de la gestion et de
l'organisation de l'offre, etc.
Dans ce cas-ci, vous direz: Ah bien! Les montants sont diminués!
Peut-être dans certains cas. Mais, pour les équipements et les
infrastructures, alors qu'ailleurs en province on peut aller à 30 %, ici
on va y aller jusqu'à concurrence de 50 %. C'est donc une bonification
par rapport à ce qui se passe en province, comme je vous le disais tout
à l'heure.
M. Garon: Antérieurement, dans les aménagements
pour les producteurs de bovins, cela pouvait aller jusqu'à 50 %.
Là, vous le réduisez à 30 % et, après cela, vous
rajoutez 20 %. Alors, il y a quoi? Il n'y a plus rien. Au fond, avant, il y
avait 50 %; vous réduisez le programme national à 30 %, mais vous
dites: Dans les régions périphériques, je vais donner 20 %
de plus; ils sont donc dans la même situation qu'avant, sauf que le
montant total est à 25 000 $.
M. Pagé: Mais cela dépend sous quel oeil vous le
voyez.
M. Garon: Oui, mais regardez bien. Vous avez parlé
tantôt des programmes...
M. Pagé: Moi, je le vois et les producteurs le voient
aussi sous un oeil de bonification pour la province.
M. Garon: ...non récurrents dans les
céréales. C'est évident, il n'y avait pas de
capacité d'entreposage au Québec; on a bâti 20 centres
régionaux. On a permis d'établir environ 15 000 silos à la
ferme et, ensuite, le programme a été arrêté parce
que l'entreposage en fonction des productions actuelles suffisait. Il y avait
peut-être encore certains ajustements à faire, mais il y avait une
vingtaine de silos régionaux pour permettre de sécher le grain,
etc., de le manutentionner, de le nettoyer, de le cribler, etc.
Deuxièmement, il y a eu - je n'ai pas
les chiffres, mais dans les deux programmes, . cela doit faire plus que
cela -'au-dessus de 15 000 silos à la ferme, avec toutes sortes
d'équipements à la ferme. Vous dites que c'est un programme non
récurrent, il a atteint son objectif. Ce n'était pas seulement de
l'expansion pour de l'expansion; il y avait un besoin qui a été
comblé.
Quant au boeuf, je ne comprends pas pourquoi vous limitez les
programmes, alors qu'on importe pour 800 000 000 $ de boeuf par année.
Il n'y a pas d'expansion pour de l'expansion; il y a un potentiel là.
À moins que vous ne pensiez que c'est mieux de faire manger aux gens du
boeuf de l'Alberta. Le potentiel est là. On importe pour environ 800 000
000 $ de boeuf de l'Alberta. Je m'aperçois que le programme bovin a
été réduit et les subventions maximales d'une année
sont de 25 000 $. Vous savez, on parlait de fermes, d'actifs moyens, quand on a
parlé ce matin du crédit agricole, de 350 000 $. Quand on parle
du boeuf, vous savez, on parle d'établissements et d'inventaires
importants. Chaque veau qui sera acheté pour engraissement
représente des sommes d'argent considérables.
Si on ramène les fermes à un niveau tel que les gens vont
vivoter, on ne fera pas de développement de cette
façon-là. Si on veut faire du développement dans le
domaine du boeuf, il faut permettre aux gens de s'organiser. Quand on dit, par
exemple, que les gens ne pourront pas être à temps partiel, on ne
peut pas se comparer à l'Ouest où il y a des éleveurs de
boeuf à temps plein. En Ontario, apparemment, la très grande
majorité des éleveurs est à temps partiel. Il n'y a pas un
modèle pour toute la production agricole. Selon qu'on est dans le lait,
c'est une problématique; selon qu'on est dans le boeuf, c'est une autre
problématique; le porc en est une autre et l'agneau, une autre. Je ne
comprends pas qu'on ait fait des programmes uniformes et qu'on dise: II y a une
grandeur; c'est la grandeur moyenne; c'est cela. Si tu es trop grand, l'habit
ne te fait pas et, si tu es trop petit, il ne te fait pas. Là, on vise
une problématique générale et on ne va nulle part avec
cela. On peut bien l'essayer, mais je vous dis d'avance que vous n'irez nulle
part avec cela. Les investissements sont plus considérables que cela
dans le domaine agricole.
Quand le gouvernement, par exemple, a donné de l'argent à
GM, il lui a donné 200 000 000 $, sans intérêts. Envoie
donc, pas de problème! Quand on arrive dans l'agriculture, là, il
faut compter en s'il vous plaît. Le budget qui a le plus baissé,
en 1986-1987, pour tous les ministères, c'est le budget de
l'Agriculture. Que vous soyez celui qui ait le plus appliqué les
programmes de Scowen, les trois prétendus sages...
Une voix: Gobeil et Fortier.
M. Garon: Les sages sont souvent des gens qui ont plus de
souvenirs que de projets. Alors, vous avez appliqué cela
aveuglément.
M. Pagé: Bien non! (16 h 30)
M. Garon: Oui, oui, oui. Aujourd'hui, vous retrouvez, dans l'aide
à la production, une baisse considérable. Les budgets sont
actuellement réduits considérablement par rapport aux
années antérieures. Même s'il y a de l'inflation dans tout
cela, les budgets bruts ont diminué. Là, vous employez ties mots
ronflants: bonification, amélioration, nouvelles problématiques,
consolidation d'entreprises. Qu'est-ce que c'est que cette affaire-là?
Consolidation d'entreprises! Dans le domaine du boeuf ou dans d'autres
domaines, on a de la place pour beaucoup d'expansion au Québec.
Lorsqu'on parle de consolidation de certaines productions qui sont
rendues à maturité, c'est possible. Je pense que si demain matin
on voulait faire de l'expansion dans le lait, si on n'a pas de quota, ce n'est
pas possible. On peut parler de consolidation. D'ailleurs, c'est pour cela
qu'il y avait des programmes régionaux. Les programmes régionaux
qu'il y avait dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie étaient
pour quoi? C'était pour faire en sorte qu'on améliore la
productivité des fermes qui étaient plus faibles pour que les
gens puissent mieux gagner leur vie. On parlait de consolidation de fermes
laitières dans le Bas-Saint-Laurent. Je ne sais pas si les programmes
existent encore ou s'ils ont disparu, vous n'en parlez plus.
Il y avait, dans le domaine laitier, des programmes pour que les gens
puissent mieux développer leur entreprise. Cela, c'est une affaire dans
le domaine du lait. Dans le domaine du porc, il y avait eu autre chose pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean en fonction des nouvelles méthodes
d'alimentation et selon ce qu'avaient demandé les producteurs de porcs
au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Quand on parle du boeuf, c'est une autre affaire. On importe 75 % du
boeuf qu'on mange au Québec. Pourquoi restreindre cela? Dans le domaine
du veau lourd, avant 1978, on vendait tous nos veaux, 300 000 veaux, à
la naissance, à 125 livres, à environ trois ou quatre jours et
c'étaient les gens de l'Ontario et des États-Unis qui venaient
les chercher. On a développé la production du veau lourd à
partir de 1978 de sorte qu'en 1985, quand on est parti, c'était rendu
à 100 000 veaux lourds engraissés et l'année d'avant, 54
000 ou 58 000.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, il ne faudrait pas
vous éterniser là-dessus parce que vous avez
déjà terminé votre bloc de 20 minutes sur cet
élément. Il ne faudrait pas faire un long discours. Il faut
arriver directement au but, au sujet.
M. Garon: D'accord. Ce que je veux dire... Voyons! Vous m'avez
coupé la parole.
Concernant les veaux lourds, il y en avait 58 000 en 1984 et 100 000 en
1985. Et, idéalement, on se disait que, d'ici cinq ans, on pourrait se
rendre à 250 000, parce que, comme le nombre de vaches diminuait, le
nombre de veaux pour engraissement diminuerait aussi. Mais on calculait pouvoir
aller à autour de 250 000 cinq ans plus tard. Pourquoi restreindre cela?
Pourquoi dire: On en a 100 000; maintenant, les 150 000 ou les 200 000 qui
restent seront envoyés à la naissance comme avant? Je trouve que
c'est la mentalité du tramway: Avançons en arrière.
Je ne comprends pas. Ce n'est pas un besoin de consolidation qu'il y a
dans le boeuf actuellement, c'est encore un besoin d'expansion, et pour le veau
lourd également.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Concluez, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Je conclus en essayant de savoir, dans ce programme,
à l'élément 1, Mise en valeur des productions, ce que vous
voulez mettre en valeur cette année. Au niveau régional, je n'ai
rien trouvé jusqu'à maintenant. J'ai posé une question et
je n'ai pas eu de réponse. Au niveau des productions au Québec,
qu'avez-vous? Parce qu'il s'agit de cela dans l'élément Mise en
valeur des productions. Que pensez-vous qu'il vaut la peine de mettre en valeur
au Québec?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Le
député dit: Ah! Les gens sont susceptibles -et il prenait
l'exemple de la production de boeuf - de vivoter. Notre objectif est de
rentabiliser cette production. On est conscient que ce ne sera pas facile. On
est conscient que cela ne se fera pas en un tour de main. On a vu beaucoup de
gens vivoter, vous savez, tout comme on a vu des gens qui ont été
incités à se lancer dans cette production et qui ont
littéralement culbuté, qui ont perdu les actifs de leur vie.
Rappelons-nous l'expérience de certains parcs d'engraissement; il y en a
plusieurs qui se sont retrouvés dans une situation de cession de biens,
de faillite, etc.
Je vous ai indiqué tout à l'heure qu'on a investi 411 000
000 $ au Québec entre 1972 et aujourd'hui. Si on se réfère
à la contribution du gouvernement dans les programmes
d'assurance-stabilisation, si on se réfère aux prêts
consentis par l'Office du crédit agricole et aux subventions
versées par l'Office du crédit agricole, si on se
réfère à l'application des programmes du ministère,
si on se réfère à la contribution aux régimes
d'assurance-stabilisation de la part des producteurs, la facture est de 411 000
000 $.
Si on regarde cela, on constate, comme je vous le disais tantôt,
que, sur 100 000 tonnes consommées au Québec, en a produit 30 000
tonnes chez nous; 70 %, c'est de la vache de réforme, ce n'est pas du
tout du boeuf de boucherie. Ce ne sont pas nos 411 000 000 $ qui ont
développé la vache de réforme au Québec. Je pense
qu'on va s'entendre là-dessus. Donc...
M. Garon: II y a une demande, car en Amérique du Nord, on
mange beaucoup de hamburgers.
M. Pagé: M. le Président, j'avais la parole. Alors,
on a investi 411 000 000 $ pour, finalement, produire 9000 tonnes annuellement
de boeuf de boucherie au Québec.
Regardons le degré d'autosuffisance maintenant. On indique que,
dans le boeuf, nous sommes passés de 19 % à 33 %. De prime abord,
on a dit: Aie! C'est formidable! Les 411 000 000 $ investis ont engendré
14 % de plus d'autosuffisance. Mais si on veut étudier
sérieusement les données et ne pas dire n'importe quoi, on doit
voir si c'est les 411 000 000 $ investis qui justifient une telle augmentation.
Ce n'est pas cela, c'est la baisse de la consommation. Le
Québécois d'aujourd'hui consomme moins de boeuf qu'avant. En
termes de livres-comptoir - il y a les livres-comptoir et les livres-carcasse
-on est passé de 79 - et là je pourrai vous donner le chiffre
plus précis - à environ 63 livres.
M. Garon: Pas 79! C'est au-dessus de 100 livres qu'on
consommait.
M. Pagé: Comptoir ou carcasse? Et il y a aussi les kilos
et les livres. Mais la diminution est substantielle, quant à la
consommation de boeuf, de la part des citoyens et des citoyennes du
Québec au profit d'autres consommations, notamment beaucoup plus de
poisson, plus de poulet aussi, il faut en convenir. À consommation
égale, ce n'est pas de 19 % à 32 % ou 33 %, c'est de 19 %
à 22 %; 3 % d'augmentation du degré d'autosuffisance, 411 000 000
$ d'investissement. Ce qu'on dit à cela c'est: On n'arrêtera pas
cette production-là, mais on veut la rentabiliser, on veut faire en
sorte que ceux qui ont des productions moins développées, les
plus petits producteurs, puissent se diriger vers 80 % du modèle
économique. C'est ce qui explique
que, dans des programmes, par exemple, comme l'amélioration de la
productivité, la consolidation des productions animales où on met
4 750 000 $ cette année, 3 000 000 $ vont servir pour
l'aménagement de bâtiments d'élevage, spécifiquement
pour les producteurs d'ateliers vaches-veaux, d'ateliers de semi-finition,
parce que, cela aussi nous inquiète de voir ce qu'on appelle les
"short-keep" quitter le Québec, s'en aller en Ontario et nous revenir
dans nos parcs d'engraissement après. On est certainement capables de
faire plus et mieux chez nous. C'est la même chose pour les parcs
d'engraissement où on va fournir de l'aide, selon le nombre de
bouvillons. Pour l'atelier de veaux lourds, c'est la même chose.
Cette première année à la tête du
ministère m'aura permis d'établir un contact plus étroit
avec cette production qui est une production importante qui peut s'inscrire en
développement, et je le dis formellement ici aujourd'hui, mais pas
n'importe comment et pas à n'importe quelles conditions. Cette
première année nous aura permis de revoir nos interventions au
niveau des programmes concernant la production du boeuf, premièrement;
deuxièmement, d'apporter un appui au niveau de certains problèmes
qui préoccupaient ces producteurs: qu'il me suffise de faire
référence au dossier des enchères électroniques et
des parcs de rassemblement au niveau des régions. Il doit s'associer,
comme gouvernement, à la Fédération des producteurs de
bovins pour bâtir ensemble un modèle d'intervention où, je
l'espère cependant, il y aura beaucoup plus de solidarité
à l'égard des objectifs qui nous permettront de renforcer cette
production. J'ai la conviction, comme député et comme ministre,
qu'on est capable de produire un boeuf de qualité comparable, sinon
meilleur que l'Alberta. On est capable de faire plus, mais, cependant, pas
à n'importe quelles conditions.
Il y a des règles à établir pour régler
certains problèmes. Pour ce qui est du boeuf, évidemment, les
producteurs ne rencontrent pas leurs coûts de production, cette
année. C'est 52 000 000 $ qui auraient été versés
dans le cadre des régimes d'assurance-stabilisation et le
déficit, si ma mémoire est fidèle, est de 50 000 000 $.
Cependant, le déficit de 50 000 000 $ ne m'inquiète pas outre
mesure. On a vu que, dans le porc, on était à plusieurs millions
de déficit l'année dernière ou il y a deux ans;
maintenant, c'est renfloué et on a un fonds de réserve. Mais il
faut convenir qu'il y a des...
M. Garon: C'est la première fois qu'on me dit cela.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: C'est la première fois que j'entends dire
cela.
M. Pagé: Bien, c'est parce que vous ne m'écoutez
pas assez souvent.
M. Garon: Non, non, c'est la première fois.
M. Pagé: Vous passez votre temps à me
critiquer.
M. Garon: Je pense que je vous ai peut-être convaincu.
C'est la première fois que je vous entends dire cela, qu'une caisse - ce
n'est pas toutes les caisses - peut être déficitaire et l'autre en
surplus. Pendant les mauvaises années, elle peut être
déficitaire pour revenir ensuite. C'est la première fois.
M. Pagé: C'est la première fois que vous
m'écoutez comme il le faut.
M. Garon: Non, je pense qu'après mon intervention de lundi
soir il y en a qui vous ont mis au courant de la façon dont ça
marchait, les caisses d'assurance-stabilisation.
M. Pagé: Ah, non, ne soyez pas inquiet. Cela fait
longtemps que je suis au courant. Je suis tellement au courant que saviez-vous
que, dans le cas de la pomme de terre, il aurait fallu doubler presque les
montants, si ma mémoire est fidèle.
M. le Président, M. Saint-Pierre pourra compléter
lorsqu'il témoignera tout à l'heure. Il ne faudrait pas avoir de
déficit avant l'an 2004. Celui-là, c'est moins sûr un peu.
Mais je vous incite à continuer de m'écouter, M. le
député. Vous allez découvrir un jeune ministre, j'en
conviens, mais qui est solidaire du renforcement de l'agriculture et,
notamment, dans le boeuf, parce que, dans le boeuf, il y a non seulement les
producteurs... J'en étais à vous dire ça quand vous m'avez
fait part de votre acquiescement à mon propos.
M. Garon: Vous leur avez fait peur.
M. Pagé: M. le Président, pourriez-vous lui
demander de freiner son enthousiame à mon endroit que je puisse
continuer?
M. Garon: La crainte est le commencement de la sagesse,
"théou phobos arkhè sophias", disaient les Grecs.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Là, on est
au programme 3, élément 1 et le temps est
écoulé.
M. Pagé: M. le Président, puis-je continuer?
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, M. le
ministre, continuez.
M. Pagé: II y a des problèmes aussi dans le
réseau des abattoirs. On sait que les abattoirs ne sont pas tous
rentables. On a des problèmes très importants de garanties
d'approvisionnement et c'est là-dessus qu'on travaille. Soyez
persuadé qu'aucun effort ne va être ménagé pour
tenter d'améliorer la situation. Il n'est pas question pour nous
d'abandonner le boeuf au Québec. Mais il faudra plus de discipline et il
faudra que les producteurs s'associent à de semblables
démarches.
Par exemple, le règlement sur la vente par enchères
électroniques, cela touche tous les producteurs de vaches de
réforme et les parcs d'engraissement ne sont pas touchés par
ça. Ils ne sont pas touchés. Par contre, ce sont, souventefois,
les mêmes producteurs qui demandent des garanties de paiement. Il
faudrait établir des règles du jeu beaucoup plus claires, plus
précises, avec des objectifs, parce que moi, ce qui me motive, dans
cette production, c'est de m'asseoir avec les gens du milieu.
Je comprends qu'à l'intérieur de la
fédération ce n'est pas toujours facile, parce qu'il y a des
producteurs de lait, de boeuf, etc. Mais on doit cibler des objectifs. La seule
façon, le seul moyen et aussi le meilleur moyen de rentabiliser cette
production, c'est que les intervenants dans cette production se fixent des
objectifs en commun avec le gouvernement et qu'on "tire égal", comme on
dit en bon canadien ou en bon québécois. Et ce n'est pas toujours
le cas. Mais je tiens à vous dire que cette production est au centre de
mes préoccupations, M. le député.
Vous avez dit beaucoup de choses tout à l'heure. Vou3 avez
utilisé tout votre temps, d'ailleurs. Vous avez parlé du
caractère, du moule...
M. Garon: Quoi?
M. Pagé: Le moule pour toutes les productions et tous les
producteurs. Je m'excuse! Les programmes demeurent universels. Cependant, le
versement des subventions ne sera plus automatique. La réforme des
programmes commande un professionnalisme plus librement exprimé de la
part des fonctionnaires du ministère et davantage de
responsabilités leur seront confiées. Ce n'est pas le cas que le
chapeau va être le même pour tout le monde, M. le
député. Soyez-en persuadé.
M. Garon: La tutelle va être la même pour tout le
monde.
M. Pagé: Ce n'est pas une tutelle. Vous voyez cela d'un
oeil pessimiste.
M. Garon: Considérez-vous qu'un cultivateur c'est un chef
d'entreprise ou si c'est quel- qu'un qui a besoin d'une tutelle permanente?
M. Pagé: Non, ce n'est pas une tutelle. J'ai très
clairement indiqué qu'il n'était pas question... J'ai
rencontré les agronomes, les professionnels, les
vétérinaires, les technologistes, etc., de chacune des
régions du Québec et il n'est pas question, en ce qui nous
concerne, que les professionnels du ministère aillent dire aux
producteurs quoi faire sur leur ferme.
Pour moi, c'est une relation entre deux professionnels. Un agriculteur
est un professionnel, vous savez: il faut qu'il soit un peu agronome, un peu
vétérinaire, très bon administrateur, mécanicien,
gestionnaire, comptable et, de plus en plus de cas, il faut qu'il sache faire
fonctionner son ordinateur. C'est un professionnel multidisciplinaire. Pour
moi, c'est une relation entre deux professionnels. On veut vraiment un
échange entre deux professionnels qui va conduire à une
intervention gouvernementale mieux adaptée aux besoins de l'entreprise,
plutôt que d'avoir, comme avant, des programmes universels et
automatiques où on mettait le même chapeau à tout le monde.
(16 h 45)
Vous savez, quand on coiffe un 7 et qu'on a un 9, on ne voit pas
très bien en avant. Là, ce serait un 7 au lieu d'un 9, M. le
député. Quand habille 42 et qu'on a un 46 sur le dos, on n'est
pas à l'aise; pas plus quand on a un 38 et qu'on habille 42. Je vous
invite à continuer à m'écouter, à suivre cette
réforme. Ne la critiquez pas!
M. Garon: Non, non.
M. Pagé: Ne la critiquez pas tout seul, aujourd'hui. Vous
risquez d'être seul en octobre, aussi. Encore.
M. Garon: Ce n'est pas une réforme, c'est une
contre-réforme.
M. Pagé: Bien, non!
M. Garon: Parce que la réforme, c'était d'avoir
libéré le cultivateur de la tutelle et de le considérer
comme un chef d'entreprise.
M. Pagé: C'est un chef d'entreprise.
M. Garon: Le cultivateur ne pouvait à peu près rien
faire avant 1976, de lui-même.
M. Pagé: Bien, voyons donc!
M. Garon: L'ingénieur était choisi par le
gouvernement, l'entrepreneur était choisi par le gouvernement. Celui qui
voulait faire des travaux sur sa ferme, devait laisser le gouvernement
décider. Tout était décidé par le gouvernement. On
a fait en sorte que ce soit le cultivateur qui décide. Là, on
le
ramène sous la tutelle. Le rapport d'un professionnel avec un
cultivateur est le rapport avec un chef d'entreprise. H le conseille. Le
cultivateur écoute ses conseils, à un moment donné et,
là-dedans, il en prend et il n'en prend pas. Il n'a pas seulement le
conseil sur un aspect. Vous l'avez dit, c'est sur plusieurs aspects. À
ce moment-là...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lévis, vous avez déjà
dépassé et de beaucoup votre temps sur l'élément 1
du programme 3.
M. Garon: Oui, mais on ne l'a jamais appliqué bien
strictement, ça. Parce qu'il y a des éléments sur lesquels
on ne passe pas de temps et on en passe plus sur d'autres.
M. Pagé: Le député de Lévis est sur
mon temps.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je comprends
mais...
M. Garon: Les programmes 1 et 2 sont les plus importants du
ministère, à peu près. "Pas les seuls, mais ce sont les
plus importants. Il y en a d'autres sur lesquels on ne passera pas
grand-temps.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est sûr,
ça?
M. Garon: Oui. Il y un nombre d'heures limité.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Garon: On n'a pas plus de tant d'heures, alors...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord.
M. Garon: Ce que je veux dire, c'est que je crains actuellement.
J'ai vu des cultivateurs qui étaient bien plus dynamiques que leurs
conseillers mais, sous certains aspects, le conseiller connaissait son
affaire.
Par exemple, dans les productions bovines, on a vu qu'on exigeait,
à l'intérieur des programmes, un plan de santé animale
parce qu'il pouvait être dangereux d'avoir certains types d'organisation
qui provoquaient des maladies. On demandait donc un plan de santé
animale, mais il n'y a pas qu'une seule façon de se rendre à
Montréal et il n'y a pas qu'une seule façon d'avoir un plan de
santé animale sur une ferme. On a besoin d'un conseiller, mais si le
plan qu'a choisi le cultivateur parmi tous les autres répond aux
objectifs, il peut y avoir plusieurs façons de le faire.
Au plan technique, c'est une chose d'avoir des conseillers, mais c'est
une autre chose de le mettre sous tutelle. Quand vous dites que ce n'est pas
automatique, par rapport à celui qui va décider ou non, il va
être sous tutelle, comme c'était avant 1976. En tout cas, on n'en
a pas encore vu l'application, mais ce qu'on a vu jusqu'à maintenant,
c'est qu'on disait: Vous avez droit à tant de subvention par animal
à telle et telle conditions. Si les conditions sont respectées,
vous y avez droit. Maintenant, il va falloir que quelqu'un d'autre dise: Sur le
plan professionnel, je dis oui ou je dis non. C'est quoi l'affaire, alors?
Quand un chef d'entreprise engage des gens dans une entreprise
privée, il engage plusieurs types de conseillers, mais il n'est pas
obligé de suivre les conseils que ses conseillers lui donnent. Il en
prend certains parce que, selon tel type de décision, il peut avoir six
ou sept variables qui influencent cette décision.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Concluez, M. le
député.
M. Garon: C'est pourquoi, quand on dit, par exemple... Moi, je
comprends...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Je dois
reconnaître aussi...
M. Garon: ...que les professionnels dans le domaine de
l'aqriculture ont toujours rêvé d'avoir ce droit de vie ou de mort
sur...
M. Pagé: Bien non! Vous les connaissez mal.
M. Garon: Ah! Vous le demanderez. J'ai vu assez de débats,
comprenez-vous.
M. Pagé: Vous les connaissez mal!
M. Garon: J'ai vu des débats, par exemple, où ce
sont...
M. Pagé: Vous foulez aux pieds le haut degré de
professionnalisme des agronomes, des vétérinaires, des
ingénieurs, des technologistes.
M. Garon: Je vais vous donner des exemples dans un autre domaine.
Mais vous direz ce que vous voudrez, on ne fera pas de personnalités
dans ce domaine.
M. Pagé: Mais c'est terrible!
M. Garon: J'ai entendu, par exemple, des professionnels qui
disaient qu'une toilette à bord d'un bateau de pêcheur, qui
était six jours à la pêche, était un luxe. Ce sont
des professionnels qui disaient cela: C'est un luxe. Pour des gens qui sont
partis pendant
cinq ou six jours, qui travaillent dans le poisson, en plein soleil,
dans l'eau salée, toute la journée, ils disaient que prendre une
douche sur le bateau, le soir avant de se coucher, c'était un luxe,
qu'un bateau de pêcheur n'était pas un bateau de plaisance. Le
poisson ne devait pas avoir de bactéries, mais le pêcheur pouvait
être plein de bactéries, lui. C'étaient des professionnels
qui disaient cela. Qui avait raison?
M. Pagé: Ce n'était pas un incompétent,
c'était un radin.
M. Garon: Moi, je dis que c'était le pêcheur qui
avait raison; le professionnel raisonnait en imbécile quand il disait
qu'on n'avait pas besoin d'une douche et d'une toilette à bord d'un
bateau de pêcheur. J'ai entendu des raisonnements de professionnels qui
n'étaient pas toujours des plus cohérents. Mais on est dans une
entreprise où il y a un chef d'entreprise qui a 350 000 $
d'investissement et il va falloir que tout chacun qui est professionnel lui
dise: C'est là que tu passes. Tu passes là, autrement je ne signe
pas. Qu'est-ce que cette affaire-là?
M. Pagé: Qu'est-ce que cette
interprétation-là?
M. Garon: Je ne suis pas d'accord sur cette façon de
raisonner.
M. Pagé: Vous êtes le seul.
M. Garon: On établit des conditions dans un programme. Si
ces conditions sont respectées, le cultivateur a le droit aux
subventions du gouvernement. Pourquoi avoir une condition additionnelle,
à savoir la recommandation morale d'un professionnel? Je dis: C'est
revenir à considérer les cultivateurs sous tutelle.
M. Pagé: M. le Président, je peux prendre la
parole...
Le Président (M. Tremblay, lberville):
Oui.
M. Pagé: ...pour répondre aux commentaires du
député? Il n'est pas question que le producteur soit en tutelle,
comme il n'est pas question que le professionnel aille lui dicter ce qu'il a
à faire. L'objectif est de revaloriser la contribution professionnelle
d'une personne qui travaille pour l'État et pour la
société, donc, pour aider la production agricole, pour aider ces
producteurs et productrices. On veut créer l'interaction la plus
productive entre ces deux professionnels pour conduire à une
intervention mieux adaptée sur la ferme.
Le caractère automatique de certains programmes, dans le
passé n'a pas toujours bien servi les producteurs. Il y a des cas
où, par exemple, dans les silos à grain, il aurait
été plus opportun pour le producteur d'améliorer la
productivité de son sol, d'agrandir sa terre, etc., que de se pourvoir
d'un équipement. Mais parce que le train passait, il se
dépêchait d'en prendre un. Parce qu'ils étaient
subventionnés, soit dit en passant, dans certains cas, on me dit que
cela a contribué à faire augmenter les prix. D'ailleurs, mon
sous-ministre adjoint à la production et aux affaires régionales,
était au coeur même de cette réforme. Il a
été au ministère, il y a quelques années, si ma
mémoire est fidèle, il est retourné dans le secteur
privé et est revenu au ministère. Il a vécu toutes ces
années-là et pourrait apporter une appréciation tout
à fait différente de la vôtre.
Je tiens à vous dire, M. le député, que ce n'est
pas laisser l'avenir de l'entreprise et le producteur entre les mains du
professionnel. Si le producteur n'est pas satisfait de la décision du
professionnel, il a un droit d'appel à un comité qui est
formé majoritairement, dans la région, de producteurs agricoles
qui étudieront le dossier et qui rendront une décision finale et
sans appel. Il n'est pas question d'aller régler tout cela dans un
bureau de député. Pour la structure, cela va bien aller. Tout le
monde est unanime à dire que cela va bien. On est satisfait et c'est ce
qu'on voulait.
Si M. le sous-ministre veut ajouter...
M. Jacobs Ce qui a été demandé à nos
professionnels en régions, à toutes fins utiles, c'est ceci:
lorsqu'un agriculteur se présente, par exemple, avec une demande pour
faire du drainage souterrain ou toute autre intervention, de voir avec
l'agriculteur si c'est l'intervention prioritaire à réaliser sur
sa ferme, cette année-là. Les programmes sont là pour
trois ans. Cette année, c'est peut-être autre chose, c'est
peut-être une application de chaux, c'est peut-être une autre
intervention qui va améliorer davantage sa ferme. Il ne s'agit pas de
lui dicter de faire telle chose ou telle autre chose, mais de discuter avec
l'agriculteur et d'essayer de le conseiller en lui faisant reconnaître
que, cette année, c'est peut-être cela qui est plus prioritaire
que telle autre chose et non pas, parce qu'il y a une subvention, d'orienter le
travail ou la décision de l'agriculteur pour profiter d'une subvention
qui passe. Il y a beaucoup de silos qui se sont construits autour et qui n'ont
pas nécessairement rendu service aux agriculteurs. Dans plusieurs cas,
cela les a mis dans des difficultés financières. Il y a beaucoup
de parcs d'engraissement que l'on a construits parce qu'il y avait une
subvention. L'agriculteur y avait droit et notre professionnel ne pouvait pas
l'inciter ou même décider, parce que c'était un projet qui
était voué à l'échec au
départ, de refuser la subvention.
Cette année, il s'agit tout simplement, de discuter avec
l'agriculteur et de réussir à le convaincre de faire une autre
intervention qui, elle, risque d'avoir un effet bénéfique sur son
entreprise, d'améliorer sa rentabilité, plutôt que de,
bêtement, accepter la demande de l'agriculteur sans vérifier si
c'est l'intervention la plus valable.
Dans la plupart des cas a ce jour -cela fait presque un mois et demi que
les programmes fonctionnent - on n'a pas encore un seul cas d'appel. La plupart
des cas se discutent entre l'agriculteur et l'agronome et on en vient à
une entente sur l'intervention. En effet, lorsque l'État investit de
l'argent, l'agriculteur met une somme encore plus importante; il s'agit de voir
où on peut le mieux utiliser les sommes de l'agriculteur et de
l'État en orientant la décision et non pas en l'imposant à
l'agriculteur. C'est le message transmis à tous nos professionnels en
régions actuellement.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Messieurs, nous
allons suspendre pour cinq minutes, parce que M. le ministre doit
s'absenter.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 17 h 8)
Le Président (M. Tremblay, Iberville): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Mesdames et messieurs, je déclare la séance ouverte
à nouveau, et je rappelle qu'il reste 52 minutes aujourd'hui et une
heure et demie demain pour terminer l'étude des crédits.
M. Pagé: M. le Président, ce soir.
M. Garon: Alors, on va continuer, si vous voulez. On va changer
de programme.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, nous
continuons. L'élément 1 est réglé et on passe
à l'élément 2.
M. Garon: II est réglé; c'est une façon de
parler.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): En tout cas, si on
n'a pas vidé la question dans tout le temps qu'on a pris, on ne la
videra jamais. Je pense bien qu'il est de mise d'aller à
l'élément 2. M. le député de Lévis.
Amélioration foncière, assainissement
des sols et conservation des eaux
M. Garon: Amélioration foncière, assainissement des
sols et conservation des eaux. Pourriez-vous nous dire le montant qu'il y aura
cette année pour les travaux mécanisés?
M. Pagé: Pardon? Je m'excuse, M. le
député.
M. Garon: Je vous pose une question bien simple, le montant
d'argent qu'il y aura pour les travaux mécanisés.
M. Pagé: Pour cette année?
M. Garon: Oui.
M. Pagé: On l'évalue à environ 6 000 000
$.
M. Garon: Pardon?
M. Pagé: À 6 000 000 $.
M. Garon: 6 000 000 $.
M. Pagé: C'est évalué à 6 000 000 $.
Comme je l'ai dit plus tôt à cette séance, si besoin en
est, on l'ajustera en conséquence.
M. Garon: Ensuite, le drainage souterrain?
M. Pagé: 8 000 000 $.
M. Garon: Hé donc! Cela diminue! C'est la moitié
par rapport à 1985. Et les cours d'eau municipaux?
M. Pagé: 6 000 000 $.
M. Garon: Qu'est-ce qui va en plus dans ce budget?
M. Pagé: II faut bien avoir à l'esprit que...
M. Garon: Élément 2...
M. Pagé: ...si on réfère, M. le
Président, au drainage souterrain, par exemple, le mode de participation
gouvernementale n'est pas du tout le même que durant les années
précédentes. Nous payions à l'époque 40 %. Nous
payons actuellement 25 % plus le remboursement d'intérêts sur deux
ans. Dans le passé, on payait 40 %. On prend un exemple concret...
M. Garon: Ce n'était pas comme cela. C'était un
montant le pied et, si le cultivateur négociait de meilleurs prix, cela
lui coûtait moins cher. S'il négociait moins ses prix, cela lui
coûtait plus cher. Sauf que c'était un montant le pied. Là,
on revient à un pourcentage?
M. Pagé: Non, on paie 25 %...
M. Garon: 25 %. Un pourcentage. M. Pagé: On paie...
M. Garon: Ah! Ce n'est pas tant le pied pour le drainage
souterrain.
M. Pagé: ...25 % des coûts réels.
M. Garon: Ouf! Coûts réels.
M. Pagé: Jusqu'à un maximum de...
M. Garon: On revient à un pourcentage dans le drainage
souterrain.
M. Pagé: ...2 $ le mètre; 25 % du coût
réel jusqu'à un maximum de 2 $ le mètre et on s'engage
à payer les intérêts sur le solde pendant deux ans, ce qui
veut dire que, cette année, on va dépenser 8 000 000 $, mais nous
sommes bien conscients que, l'année prochaine, pour un volume de travaux
analogue, on devra débourser plus que 8 000 000 $ parce qu'on devra
couvrir une première année des intérêts sur les
travaux effectués en 1987-1988. C'est donc, encore là comme dans
plusieurs autres cas - pas dans tous les cas, j'en conviens, mais dans
plusieurs cas - une bonification appréciable parce que nos
évaluations indiquent qu'en fin de course cela va faire un peu plus que
les 40 % qu'on payait antérieurement.
M. Garon: Mais comment? 2 $ le mètre, c'est 0,25 $.
25 % de 2 $, c'est 0,50 $. Antérieurement, c'était 0,75 $ le
mètre.
M. Pagé: M. le sous-ministre.
M. Jacob: Les 0,75 $ le mètre et les 0,90 $ le
mètre pour drains enrobés qui étaient offerts l'an
passé représentaient 40 % des coûts estimés au
mètre d'installation. Effectivement, dans certains cas et
particulièrement à cause de la guerre des prix à laquelle
se sont livrés les entrepreneurs en drainage l'an passé, le taux
de subvention s'est élevé beaucoup plus que cela. Le programme
prévoyait qu'on paie 40 % des coûts moyens du drainage alors que,
cette année, on offre 25 % des coûts réels basés sur
le contrat intervenu entre l'entrepreneur et le producteur, plus
l'intérêt des deux années subséquentes.
Je dois vous dire, M. le Président, que ce programme a
été largement discuté au préalable avec
l'Association de3 entrepreneurs en drainage, l'UPA et, bien sûr, nos gens
en régions qui sont impliqués dans l'administration et
l'exécution du programme. Jusqu'à maintenant, selon les
informations que nous avons, cela n'a pas du tout contribué à une
réduction des travaux de drainage, mais, dans l'ensemble, les
intervenants sont satisfaits.
M. Garon: Quel est l'avantage à revenir à un
pourcentage - vous savez les inconvénients qu'il peut y avoir au
pourcentage - plutôt qu'à un montant fixe le pied ou le
mètre.
M. Jacob: Le coût de réalisation du drainage est
très différent selon qu'on travaille dans une terre
légère de la région de Saint-Hyacinthe ou dans une terre
plus accidentée des régions périphériques et de
plusieurs autres régions du Québec, si bien qu'il y avait une
certaine inéquité pour les agriculteurs qui recevaient le
même taux de subvention quel que soit le degré de
difficulté pour réaliser le travail. En revenant à un
pourcentage sur le coût réel des travaux, c'est plus
équitable pour l'ensemble des producteurs, quel que soit leur lieu de
résidence ou la nature des sols sur lesquels s'effectue le drainage.
M. Garon: Est-ce qu'on peut se retrouver l'an prochain pour
savoir, avec le même montant, le nombre de drains que vous aurez
posés au kilomètre, au pied ou au mètre, avec cette
formule et combien on en posait avec la formule antérieure pour le
même montant? Je comprends que les entrepreneurs préfèrent
25 %. Je comprends cela. Mais que ce soit à l'avantage du cultivateur,
je le comprends moins. Vous pourrez comparer, avec le temps - on a
changé les méthodes de drainage en 1977 ou 1978 et durant les
années suivantes - quelle quantité de drains on posait pour le
même montant. Cela a drôlement changé. Mais, si on revient
au pourcentage...
Comment cela va-t-il fonctionner? Comment incluez-vous le plan
là-dedans? De quelle façon le plan de drainage est-il inclus dans
les 25 %? Est-ce 25 % du tuyau aussi? 25 % de la pose, 25 % du tuyau et 25 % du
plan. Comment est-ce que cela marche? (17 h 15)
M. Jacob: C'est 25 % des coûts admissibles et les
coûts admissibles incluent la préparation du plan jusqu'à
un maximum de 2 $ le mètre. L'objectif étant de dissocier le lien
qui s'était créé entre les entrepreneurs en drainage et
les ingénieurs, où il y avait un danger assez important de
conflits d'intérêts, où finalement les ingénieurs
étaient à peu près tous à l'emploi des
entrepreneurs en drainage. En subventionnant de façon
séparée la préparation du plan, on donne la
possibilité que l'ingénieur soit totalement dissocié de
l'entrepreneur en drainage. Il peut faire un plan qui soit davantage compatible
avec les besoins du champ plutôt qu'avec les exigences de l'entrepreneur
en drainage qui voyait son agriculteur détenteur d'un plan fait par
l'employé de l'entrepreneur en
drainage. C'est cette association qu'on veut commencer à briser.
Le plan est subventionné au même titre que la pose ou le
drain.
M. Garon: D'accord, oui. Quand il y aura des poursuites,
là, les cultivateurs vont poursuivre qui? Vous pensez que c'est
avantageux? La responsabilité va s'établir de quelle
façon? Ils fouilleront pour savoir qui est responsable des
problèmes. Il y avait, avant, une responsabilité conjointe, il y
avait un avantage certain au point de vue de l'entreprise. Il se faisait des
travaux avec un ingénieur et tous ceux qui avaient fait des plans.
Maintenant, quand les cultivateurs ne sont pas satisfaits de leur plan, qui va
établir où va s'établir la responsabilité?
M. Jacob: La responsabilité professionnelle de
préparation du plan, de l'exactitude du plan appartient toujours
à l'ingénieur qui a fait et signé le plan. La
responsabilité de la conformité de l'installation au plan
préparé appartient, et c'est normal, à l'entrepreneur.
Par contre, on a mis en place cette année un système
d'inspection systématique où, à ce moment-là... On
a mis en place avec l'Association des entrepreneurs en drainage un programme
d'accréditation. Si un entrepreneur est pris de façon
régulière ou, en tout cas, fréquente à ne pas
respecter le plan, à ne pas avoir une réalisation, une
installation conforme au plan, il pourrait se voir retirer son
accréditation et son droit d'être subventionné,
c'est-à-dire que l'agriculteur ne pourrait plus faire affaire avec cet
entrepreneur-là. Et ce programme-là a été mis en
place avec un consensus unanime de l'Association des entrepreneurs en drainage
parce qu'on avait un drôle de problème de qualité dans les
systèmes d'installation de drains.
Sur certaines vérifications qu'on a faites au cours de l'an
passé, on a trouvé, avec l'ancien système, dans
près de 50 % des cas, des anomalies dans l'installation, des divergences
entre le plan et la réalisation. Alors, il fallait modifier la formule
pour assurer les agriculteurs que les plans qui étaient
installés, les systèmes qui étaient installés
étaient de qualité et conformes à la fois aux plans et aux
exigences du ministère.
M. Garon: Qu'est-ce que vous appelez les exigences du
ministère?
M. Jacob: On a un cahier de normes et procédures. Les
plans doivent être faits conformément au cahier de charges pour la
préparation de plans de drainage. Si bien que dans le passé,
encore, les ingénieurs du ministère ne faisaient, d'aucune
façon, la vérification des plans qui étaient faits par le
secteur privé. Cette année, nos ingénieurs en
régions vérifient la conformité du plan avec le cahier de
normes, reconnaissent que le plan est conforme pour fins de subventions et non
pas comme exactitude technique parce qu'il est clair qu'on ne veut pas enlever
la responsabilité de l'ingénieur du secteur privé pour la
redonner à notre ingénieur.
Alors, à ce moment-là, et on a vérifié avec
l'Ordre des ingénieurs, on ne reconnaît l'exactitude du plan
qu'aux fins de subventions et on n'atteste pas de l'exactitude technique du
plan. On dit tout simplement que ce plan est conforme à notre cahier de
normes et comme on subventionne, on est en droit d'exiger que certaines normes
soient respectées.
M. Garon: Est-ce que votre ingénieur qui travaille pour le
ministère va mettre sa signature là-dessus ou va approuver cela
ou non?
M. Jacob: II reconnaît que le plan est conforme au cahier
de charges pour fins de subventions, point à la ligne.
M. Garon: J'ai hâte de voir comment les tribunaux vont
répartir cette responsabilité-là. Cela va faire bien du
monde... Un cultivateur qui a des problèmes cela va lui faire bien du
monde à poursuivre.
M. Pagé: II y a de fortes chances qu'il y ait moins de
problèmes à l'avenir que dans le passé, compte tenu...
M. Garon: Dans le passé, c'était la formule...
M. Pagé: ...de l'absence de rigueur qui prévalait
dans le contrôle des travaux, de la façon dont les travaux
étaient faits.
M. Garon: Attendons un peu, là! M. Pagé:
Non, non.
M. Garon: Le sous-ministre vient de nous dire que, si
l'entrepreneur ne pose pas les tuyaux conformément aux plans de
l'ingénieur de façon fréquente, en tout cas, assez
souvent, il ne pourra plus en faire. Combien de fois va-t-il falloir qu'il
déroge aux plans de l'ingénieur pour ne plus être reconnu
comme entrepreneur?
M. Pagé: Là-dessus, on a dit ceci: À la
lumière des vérifications qui ont été faites en
1986, on a constaté un pourcentage assez élevé
d'irrégularités dans les travaux complétés. On a
évidemment échangé sur le sujet avec l'association des
entreprises de travaux mécanisés qui veut donner un service de
qualité et qui a une éthique. On a convenu que, cette
année, des vérifications
seraient faites régulièrement. Il a été
unanimement accepté par tous les membres de l'association que toute
entreprise ou personne qui manquerait à son devoir de faire un travail
répondant aux normes de l'éthique professionnelle se verrait
retirer purement et simplement son accréditation. Je n'ai pas
l'intention ici de quantifier, en termes de...
M. Garon: Le sous-ministre a dit: souvent. Ensuite, il a dit: Je
ne sais pas combien, un certain nombre de fois. Combien de fois va-t-il falloir
que l'entreprise... Justement, en droit, il faut que ces choses soient
précises. Ce sera combien de fois? "Souvent", cela veut dire combien de
fois?
M. Pagé: II ne s'est pas dégagé...
M. Garon: Être dérogatoire par rapport aux plans,
dans la pose des tuyaux, pour ne plus être reconnu comme un entrepreneur
pouvant être subventionné par le ministère...
M. Pagé: ...de jurisprudence encore.
M. Garon: Ce n'est pas encore dans le cahier de charges.
M. Pagé: En fait, ce n'est pas compliqué. Il ne
s'agit pas de jouer à la police. Il s'agit d'assumer un contrôle
plus rigoureux pour que le producteur ne soit pas lésé dans ses
droits, compte tenu de la dépense et de sa contribution dans ses travaux
et de celle du gouvernement. Je présume - ce n'est pas moi qui vais
aller, comme on dit, mettre le nez là-dedans - que cela va s'appuyer sur
le caractère de gravité de l'erreur commise.
M. Garon: Quand on dit que le ministère va faire de la
surveillance, est-ce qu'il va commencer à creuser des trous? Comment
cela va-t-il se faire?
M. Pagé: Les échanges entre le ministère et
l'association ont porté sur ce sujet et M. le sous-ministre pourra vous
en donner les résultats.
M. Garon: Comment cela va-t-il se faire concrètement? On
dit qu'il y aura une surveillance accrue du ministère. Cela va se faire
comment?
M. Jacob: II y a quatre équipes de deux techniciens qui
sont à l'oeuvre depuis presque un mois, qui vont de région en
région, semaine après semaine, et qui visitent en priorité
les chantiers ouverts, à l'improviste. L'entrepreneur ne sait pas dans
quelle région on se présente ni quel chantier on visite. Ce sont,
en priorité, les chantiers en voie de réalisation et les
chantiers fermés depuis une, deux, trois semaines. Lorsqu'on peut
vérifier un chantier ouvert, bien sûr, on vérifie la
totalité du plan, la grosseur, ta dimension de tuyaux, etc. Lorsque ce
sont des chantiers fermés, on vérifie l'espacement des drains; il
est encore possible de le faire. On vérifie la profondeur des drains. On
vérifie les endroits de sortie des collecteurs. Ce sont toutes des
choses visibles. On ne creuse pas de trou parce qu'on est quand même
capable déjà, peut-être pas avec la même exactitude
que l'examen d'un chantier ouvert, de vérifier si l'installation a
été faite conformément aux plans. Des inspecteurs vont
d'abord chercher au bureau les plans de tous les endroits qu'ils visiteront
dans la semaine et vont vérifier les chantiers ouverts et les chantiers
qui viennent d'être réalisés.
M. Garon: Combien de chantiers une équipe visite-t-elle
par semaine?
M. Pagé: II faut dire à l'intention du
député, M. le Président, que les équipes auxquelles
on se réfère sont formées de représentants du
ministère et aussi de l'association.
M. Garon: Elles sont payées par qui?
M. Pagé: Quatre par le ministère et quatre par
l'association, conjointement et solidairement dans les objectifs que nous
poursuivons.
M. Garon: Ils vont faire combien de chantiers chacun par
semaine?
M. Jacob: Idéalement, autour de 30 chantiers par semaine.
Actuellement...
M. Garon: Pour l'équipe ou pour les quatre?
M. Jacob: Pour les quatre. Actuellement, on en a fait autour de
quinze parce qu'il faut roder le système et les modalités de
fonctionnement. L'objectif est d'atteindre - on s'était même
fixé cela - jusqu'à 40 chantiers par semaine.
M. Garon: Seulement pour le drainage souterrain.
M. Jacob: Pour le drainage souterrain seulement.
M. Garon: Combien de cultivateurs ont fait faire les travaux en
1986-1987?
M. Jacob; La moyenne se situe autour de 1400 ou 1500 agriculteurs, si
bien qu'à 30 par semaine on devrait faire une vérification de 35
% des chantiers.
M. Garon: II y a seulement 1400 ou 1500 agriculteurs qui ont fait
faire du drainage l'an dernier?
M. Jacob: La moyenne des dernières années se situe
autour de 1500 intervenants.
M. Garon: Pour quel montant?
M. Jacob: Cette année ou l'an passé?
M. Garon: En 1986-1987.
M. Jacob: On a engagé 10 500 000 $, à un moment
donné.
M. Garon: Merci.
M. Jacob: Compte tenu des mauvaises températures de fin de
saison qui ont empêché la réalisation d'un certain nombre
de dossiers, les dépenses ont totalisé 9 300 000 $, environ.
M. Garon: Vous avez dit tantôt que des enquêtes ont
été faites l'an dernier et que vous vous apercevez que, dans 50 %
des cas, les drains étaient mal posés. C'est une grosse
accusation. J'aimerais savoir quelle a été la nature de votre
enquête, combien de vérifications... Puisque vous dites que
l'industrie du drainage agricole au Québec, en 1986-1987, dans 50 % des
cas, a mal posé ces drains.
M. Pagé: Non, non, ce n'est pas ce qui a été
dit.
M. Garon: C'est ce qui a été dit.
M. Pagé: Non, écoutez!
M. Jacob: Les vérifications faites
démontrent...
M. Garon: On a dit...
M. Pagé: Là-dessus, M. le Président, c'est
important...
M. Garon: Je reprends les paroles exactes qui ont
été dites.
M. Pagé: Non. Vous relirez le Journal des
débats. Certaines anomalies...
M. Garon: On a fait des enquêtes. Ah ouil Tout cela est
imprimé. Il a été dit que des enquêtes avaient
été faites et que, dans 50 % des cas, c'était mal
posé. J'ai dit, pour dire que c'est 50 %... C'est parce que, là,
on a laissé entendre que, dans 50 % des cas, le drain est mal
posé au Québec.
M. Pagé: Non. Ce n'est pas cela. C'est vous qui le laissez
croire par les propos que vous utilisez, M. le député.
M. Garon: Attendez un peu. Bien oui! Non, attendez un peu. Je
n'ai pas fini. J'ai dit que je voulais savoir quelle a été la
nature de...
M. Pagé: D'accord, mais est-ce que je vais pouvoir
répliquer, M. le Président? Parce que c'est grave.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Oui, vous allez
pouvoir répliquer après.
M. Garon: J'ai demandé quelle était la nature de
votre enquête pour voir ce que voulait dire cette affirmation.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le ministre,
vous avez la parole.
M. Pagé: M. le Président, M. le
député de Lévis interprète les propos de mon
sous-ministre selon lesquels celui-ci aurait dit que 50 % des drains
posés au Québec avaient des anomalies.
M. Garon: Mal posés.
M. Pagé: Ou étaient mal posés. Ce n'est pas
ce que le sous-ministre dit.
M. Garon: En tout cas!
M. Pagé: Le sous-ministre dit...
M. Garon: C'est enregistré.
M. Pagé: C'est enregistré et il n'y a pas de
problème, mais je veux être bien clair.
M. Garon: Je demande quelles enquêtes ont été
faites.
M. Pagé: M. le sous-ministre a dit que des enquêtes
ont été faites et, dans ces cas-là, cela pouvait aller
jusqu'à 50 % d'anomalies. Pas 50 % de tous les drains posés au
Québec.
M. Garon: Oui, oui, mais ce que je veux demander...
M. Pagé: Bon, mais c'est ce que vous avez dit il y a
quelques minutes.
M. Garon: Non, non, non, non. J'ai dit que...
M. Pagé: II n'est pas question de cela. Dans le cas des
enquêtes et des vérifications - des "spot checks", excusez le
terme, M. le Président - qui ont été faites...
M. Garon: Un instant! J'ai demandé...
M. Pagé: ...cela pouvait, jusqu'à 50 %,
présenter des anomalies.
M. Garon: Non, non, c'est très différent selon les
types d'enquêtes. C'est pour cela que je ne veux justement pas qu'il y
ait de généralisation à partir de ce qu'a dit le
sou3-ministre. J'ai demandé quelle enquête a eu lieu, quel genre
d'enquête a eu lieu. S'agit-il d'enquêtes à la suite de
plaintes? C'est normal si c'est à la suite de plaintes. Il s'agit de
gens qui ne sont pas satisfaits, il y a quelque chose qui ne va pas et ils
demandent peut-être qu'on aille voir. Mais quel genre d'enquêtes?
Le ministre vient de dire qu'il y a eu des enquêtes au hasard et que cela
a donné 50 % des cas. C'est une autre affaire. Ce sont des
enquêtes au hasard, c'est en nombre suffisant. C'est une accusation
très importante. Je demande quel genre d'enquêtes ont
été faites et de quelle nature ont été ces
enquêtes.
M. Jacob: L'an passé, on a fait des vérifications
à la mi-saison, au départ, à partir de certaines plaintes.
On a généralisé ces vérifications dans toutes les
régions. On a demandé à nos régions d'aller faire
un certain nombre de "spot checks", de vérifications ad hoc, au hasard,
sur des installations qui venaient d'être faites. On en a fait autour
d'une soixantaine, ce qui est peu dans l'ensemble. L'objectif était tout
simplement d'identifier la nature des anomalies susceptibles de se retrouver
là, précisément pour nous aider à mettre en place
le nouveau programme ou la nouvelle vérification. (17 h 30)
Dans près de 50 % des cas, il y avait certaines anomalies, dans
des cas, des anomalies tout à fait mineures et, dans d'autres, des
anomalies importantes. Dans un certain nombre de cas, les entrepreneurs ont
été appelés à corriger les travaux ou les erreurs
qui avaient été identifiées. L'objectif de cette
vérification, encore une fois, et ce n'est pas du tout contesté
par l'Association des entrepreneurs en drainage qui, elle aussi,
reconnaît très facilement qu'il y avait certaines
difficultés...
M. Garon: Lesquelles?
M. Jacob: ...au chapitre de la qualité des drains. C'est
pour cela qu'elle a accepté aussi facilement de s'associer...
M. Garon: Vous avez dit...
M. Jacob: ...au ministère, cette année, pour mettre
en place ce système d'inspection.
M. Garon: Vous avez dit: au chapitre de la qualité des
drains. Au chapitre de quoi: des plans de drainage, de la pose du drainage ou
de la qualité des drains? Vous avez dit: la qualité des drains.
La qualité, cela veut-il dire...
M. Jacob: Des systèmes de drainage. Dans certains cas,
cela peut être des problèmes de profondeur; dans d'autres cas, des
problèmes de dimension des drains; dans d'autres cas, des
problèmes de raccordement des collecteurs, par rapport aux lignes
principales; dans d'autres cas, de mauvais emplacements des sorties; dans
certains cas, de mauvais espacements des drains, un peu toutes sortes de
choses.
M. Garon: Oui, mais, là, vous mentionnez des cas de
conception. Tout ce dont vous venez de parler, c'est de la conception du
drainage.
M. Jacob: C'est de la réalisation.
M. Pagé: De la réalisation.
M. Garon: Non, non, un instant!
M. Jacob: Ce n'est pas de la vérification de...
M. Garon: Celui qui pose les drains doit les poser selon le
plan.
Une voix: Voilà!
M. Garon: Tout ce que vous venez de me dire, c'est que, si les
drains étaient posés selon le plan, ce sont tous des
problèmes de conception. Vous avez énuméré un
certain nombre de cas qui sont tous des problèmes de conception.
M. Pagé: Ce n'est pas un problème de...
M. Garon: À ce moment-là, la responsabilité
est facile à identifier. C'est celui qui a fait le plan qui est
responsable.
M. Jacob: Non, non.
M. Pagé: Non, non, ce n'est pas un problème de
conception du plan, c'est un problème... Comme l'a dit le sous-ministre,
pour les cas auxquels il vient de faire référence, le
problème se situe à quel niveau? Le drain n'a pas
été posé selon le plan.
M. Garon: Bien, ce n'est pas cela qu'il a dit.
M. Pagé: Bien oui! M. Garon: Bien non!
M. Pagé: Bien oui! M. Garon: Bien non!
M. Jacob: On n'a pas vérifié le plan, on a
vérifié dans le champ...
M. Garon: Oui, mais...
M. Jacob: ...et on a comparé avec ce que le plan devait
prévoir. Alors, c'est la conformité de la réalisation par
rapport au plan.
M. Garon: Mais est-ce que l'entrepreneur... Ma question: Le drain
a-t-il été posé à la profondeur indiquée par
le plan ou s'il ne l'a pas été? C'est cela la question.
M. Jacob: II n'a pas été posé à la
profondeur indiquée par le plan dans certains cas; dans d'autres cas, il
n'a pas été installé à l'espacement indiqué
sur le plan ou, encore, des modifications par rapport au plan avaient
été faites par l'entrepreneur sur le champ. Les collecteurs
avaient été de dimension non conforme au plan.
M. Garon: II arrive souvent que...
M. Jacob: On n'a pas fait de vérification des plans en
fonction de l'aspect technique.
M. Pagé: Parce qu'on n'est pas responsable.
M. Garon: Sauf qu'il arrive assez souvent, selon ce qu'on me dit,
que, sur le champ, parce que l'entrepreneur n'a pas de carte du sous-sol...
M. Jacob: C'est cela.
M. Garon: ...et que l'ingénieur n'a pas fait de carottes
un peu partout dans le champ, on me dit qu'il est assez fréquent que
l'entrepreneur, qui pose le drain, doive faire des modifications en cours de
route parce que le sous-sol n'est pas en terre ou parce qu'il y a des roches ou
toutes sortes de choses dans le sous-sol que l'ingénieur ou le
technicien n'a pas indiquées. Sauf que le cultivateur - on peut
distinguer tout cela -va avoir une belle jambe... Quand on a parlé
d'avoir des responsabilités conjointes entre les deux et que le
ministère n'avait pas affaire à approuver des plans, c'est en
vertu du fait que l'ingénieur qui signe son plan, c'est un professionnel
et, s'il a mal fait son plan, il est responsable.
M. Pagé: C'est cela.
M. Garon: Si l'entreprise a mal posé son plan...
M. Pagé: Cela demeure encore cela, M. le
Président.
M. Garon: Oui, mais un instant!
M. Pagé: Cela demeure encore cela.
M. Garon: En Ontario, dans le système de drainage - il se
pose pas mal plus de drains en Ontario qu'au Québec - les entreprises et
les ingénieurs travaillent ensemble. Là, on veut revenir à
l'ancien système où c'est l'un qui fait le plan, un autre qui
l'exécute, et un autre qui le regarde pour voir s'il est correct en
fonction du devis du ministère et quand le cultivateur se retrouve
devant quelque chose qui ne marche pas, il ne sait plus qui poursuivre.
M. Pagé: Ce n'est pas le devis du ministère; on a
fait référence tout à l'heure au fait que c'était
un cahier des charges auquel devait répondre l'ingénieur et s'en
inspirer, mais pas pour la question du génie, pour la question du
versement de la subvention, purement et simplement. Nous ne craignons pas de
problème pour le producteur lorsqu'il aura à s'inscrire en
demande, en réclamation, parce que les travaux ne sont pas convenables
et ne donnent pas les résutats escomptés. Deuxièmement, on
ne craint pas la responsabilité du ministère. D'ailleurs, cette
distinction a été très clairement établi avec
l'Ordre des ingénieurs: c'est l'ingénieur qui signe le plan qui
sera responsable, même si ce plan doit s'appuyer sur des normes.
M. Garon: Avant de prendre ces décisions...
M. Pagé: On ne peut pas présumer qu'il va y avoir
des problèmes partout, tout le temps.
M. Garon: Non, non. Avant de prendre ces décisions, vous
dites qu'il y a eu des enquêtes. Y a-t-il eu un genre de rapport à
la suite de ces enquêtes recommandant un changement dans les
orientations?
M. Pagé: Un rapport par qui? À qui? M. Garon:
Pardon?
M. Pagé: Un rapport produit par qui et à qui?
M. Garon: Au ministère, parce que le sous-ministre a dit
qu'il y avait eu des enquêtes: certaines à partir de plaintes,
pour d'autres, il y avait eu des "spot-checks". Il y a eu différentes
choses.
M. Pagé: Des vérifications, oui.
M. Garon: Mats vous aviez parlé d'enquêtes.
M. Pagé: C'est l'argent des citoyens, vous savez.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu une compilation de ces
enquêtes-là pour en arriver à une conclusion ou est-ce que
tout ça est un peu verbal? Est-ce qu'il y a un rapport formel qui a
été fait ou s'il n'y en a pas?
M. Pagé: Les rapports qui ont été faits ont
été limités à des rapports pour consultation
interne, purement et simplement.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu un rapport écrit, formel, de
fait à cet effet-là ou s'il n'y en pas eu?
M. Pagé: À qui?
M. Garon: Au sein du ministère avec...
M. Pagé: C'est sûr que les gens qui ont fait des
vérifications ont fait rapport à leurs supérieurs de
l'état de la question, telle qu'ils l'avaient trouvée, de
l'état des travaux, etc. On parlait de l'espacement des drains, des
égouts collecteurs et tout ça.
M. Garon: Oui. Mais est-ce qu'il y a eu un rapport formel, une
étude formelle, avec...
M. Pagé: De rapport formel, M. le Président,
à moi soumis, décrivant les mandats, le nombre de
vérifications, les heures, etc., je n'ai pas eu de tel rapport.
Cependant, j'ai apprécié au plus haut point la décision
qu'on a prise au ministère de vérifier et d'aller faire des
vérifications sur le terrain, compte tenu des sommes importantes qui y
sont engagées. C'est un nombre minime de vérifications qui ont
été faites, nous en convenons. Cependant, à moins que ce
ne soit une stricte coïncidence pour ces cas qu'on aurait trouvés,
on doit retenir qu'il y a un pourcentage quand même appréciable de
travaux effectués, qui ne l'ont pas été
conformément aux règles de l'art et du métier.
L'Association des propriétaires de machineries lourdes l'a
reconnu d'emblée et a accepté d'adhérer, à ses
frais, à un mode d'inspection ou de vérification visant à
un meilleur contrôle de la qualité du produit. Vous savez, c'est
votre argent; ce sont vos impôts, c'est l'impôt des citoyens et des
citoyennes.
M. Garon: C'est justement pour ça. Est-ce qu'il y a eu une
compilation de ces différentes enquêtes...
M. Pagé: Bien, je présume...
M. Garon: ...ou des vérifications qui ont
été faites dans les différentes régions? Est-ce
qu'il y a eu une compilation pour en arriver à une conclusion
formelle?
M. Pagé: Je vous vois venir. Ce que vous souhaiteriez,
c'est qu'il y ait un document quelque part qui soit non pas
déposé, parce qu'on ne peut pas faire de dépôt en
commission parlementaire, mais distribué ou rendu public. Je vous ai dit
qu'il n'y en avait pas.
M. Garon: II n'y a eu aucune compilation...
M. Pagé: II y a peut-être eu une...
M. Garon: Attendez un peu. Il n'y a eu aucune enquête ni
vérification?
M. Pagé: C'est certain qu'il y a eu un ensemble de
rapports se référant a des cas individuels pour ce produit, mais
il n'y a probablement pas eu de rapport, à ma connaissance. En tout cas,
je n'ai pas vu de tel rapport. Ce rapport...
M. Garon: À la connaissance du sous-ministre, est-ce qu'il
y en a eu?
M. Pagé: M. le Président, ce que je suis en train
de dire, c'est qu'à ma connaissance il n'y a pas eu de rapport de seize
pages signé par un sous-ministre adjoint ou un directeur
général de service me disant: M. le ministre, il y a eu tel type
d'enquête dans tel endroit. Telles personnes y ont contribué. On a
fait ci, on a fait ça. Conclusion, on recommande a, b, c, d, e, f, g, h
et j. Non, cela n'a pas été fait; je n'ai pas vu un tel document.
Cependant, je vous dis que les vérifications ont été
faites sur un nombre limité, j'en conviens, mais quand même assez
évocateur de cas et on a découvert des anomalies.
On n'a pas passé cinq ou six mois à faire des rapports et
à se les envoyer entre nous autres. On a rencontré
immédiatement l'Association des propriétaires de travaux
mécanisés. On a dit: Écoutez, on va faire quelque chose,
c'est-à-dire du drainage souterrain, et on a défini un profil
d'intervention qui nous permet de mieux contrôler les dépenses de
l'État québécois.
M. Garon: Mais est-ce qu'il y a eu une compilation administrative
de ces différentes vérifications ou enquêtes, à la
connaissance peut-être pas du ministre, mais du sous-ministre? C'est lui,
le sous-ministre, à côté de vous, M. Jacob, qui est
responsable de ce service. Est-ce qu'il y a eu une telle compilation des
vérifications et des enquêtes
au niveau administratif?
M. Jacob: II n'y a pas eu de rapport formel qui ait
été déposé à mon bureau, en aucun temps.
Régulièrement, durant toute la période où se
faisaient les enquêtes, j'ai été informé par le
directeur du service responsable du drainage de ce qui était
découvert. Alors, si c'est de savoir si on a fait 61 cas et s'il y en
avait 28 là-dessus qui étaient incorrects, je n'ai jamais eu
aucune sorte de rapport écrit à cet effet. Périodiquement,
je recevais verbalement, surtout dans certains cas de dossiers
problématiques, l'information, à savoir qu'à tel endroit
on avait reçu telle chose et qu'on demandait à l'entrepreneur de
corriger. Mais un beau rapport bien compilé, avec toutes les
statistiques et les anomalies relevées, il n'y a jamais eu, en aucune
façon, un rapport semblable déposé à mon
bureau.
M. Garon: Est-ce qu'il y en a eu de faits, ou de demandés
ou de compilés au bureau du directeur du service de l'hydraulique ou
à d'autres niveaux du ministère?
M. Jacob: Je ne crois pas qu'un tel rapport ait été
compilé à leur niveau. Je ne l'ai jamais vu et je ne l'ai jamais
demandé non plus. L'objectif de cela, finalement, c'était
davantage de voir si, effectivement, certaines rumeurs qui circulaient dans le
champ, certaines accusations ou plaintes qui avaient été
portées étaient fondées. Mais il n'y a pas de beau rapport
"entre deux couverts", bien documenté, avec toutes les statistiques.
Non.
M. Garon: Est-ce que le serivce de vérification interne du
ministère a eu à étudier cette question?
M. Jacob: Non.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu une commande de la part du
sous-ministre?
M. Jacob: Non.
M. Garon: Parce que c'est une des tâches importantes du
service de la vérification interne. Le ministère a
été doté, à l'époque du gouvernement du
Parti québécois, d'un service de vérification interne
à ces fins.
M. Jacob: Lorsque des anomalies importantes étaient
décelées, l'agriculteur en était informé,
l'entrepreneur en était informé et la subvention était
retenue jusqu'à ce que les travaux soient corrigés. À
cause de cette pratique...
M. Garon: Combien de cas y a-t-il eu?
M. Jacob: Je vous dirais une dizaine, peut-être, où
il y a eu des correctifs de demandés.
M. Garon: Combien de plaintes de la part des cultivateurs?
M. Jacob: On ne fonctionnait pas sur plaintes, là.
M. Garon: En fait, il y a eu les deux. Dans certains cas,
c'était sur plainte; dans d'autres cas, c'était de la propre
initiative des fonctionnaires.
M. Pagé: II y a eu vérification des plaintes,
oui.
M. Jacob: Lorsqu'il y avait des anomalies majeures et importantes
de décelées qui justifiaient un correctif, l'agriculteur et
l'entrepreneur étaient informés, et la subvention était
retenue.
M. Garon: D'accord. Est-ce qu'il y avait la même
vérification en ce qui a trait aux cours d'eau municipaux? Avant cela,
en ce qui a trait aux travaux mécanisés, de quelle façon
fonctionnez-vous maintenant? Sur plans ou d'après des photos
aériennes? De quelle façon, maintenant?
M. Jacob: Dans le cas des travaux mécanisés,
lorsque l'agriculteur formule une demande, un inspecteur, un technologiste ou
un agent se rend sur les lieux et évalue avec l'agriculteur la nature et
l'ampleur des travaux à réaliser. À partir de cette
évaluation basée sur certaines normes, un engagement
budgétaire est émis. Lors de la visite de cet inspecteur ou de
cet agent, des photos sont prises des travaux à réaliser.
À partir de la, l'engagement budgétaire est émis et les
travaux ou l'engagement budgétaire est fait sur présentation des
pièces justificatives. Il n'y a pas d'enquête ou d'inspection
après coup, sauf dans certains cas où...
M. Garon: C'est plutôt au sujet des plans que je vous
posais la question.
M. Jacob: II n'y a pas de plans, comme tels, de façon
générale.
M. Garon: ...des travaux mécanisés. D'accord. C'est
tout pour ce point, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, lberville):
Est-ce qu'il y a d'autres interventions du côté
ministériel? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: J'en aurais, oui. Vous êtes gentil de me
reconnaître, M. le Président.
J'aurais trois questions à poser au ministre, comme j'ai
manqué mon coup tout à l'heure. En ce qui a trait aux courses de
chevaux, il y a le rapport Mireault qui est sorti, il y a quelques mois, et qui
a été soumis au ministre des Finances.
M. Garon: On est à l'élément 2.
M. Messier: Oui, je le sais très bien, mais le
président... Mais vous faites la même chose, M. le
député.
M. Garon: Non, non. On est à l'élément
2...
M. Messier; Vous jouez d'un volet à l'autre.
M. Garon: Non, non. On est à l'élément 2 du
programme 3.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que c'est
dans le programme 3?
M. Garon: Non. Il n'y a pas de courses de chevaux
là-dedans.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): C'est parce qu'il
faut s'en tenir au programme.
M. Messier: Je pensais que c'était dans le même
programme, mais à un autre élément. Excusez-moi.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): M. le
député de Lotbinière. (17 h 45)
M. Camden: M. le Président, est-ce qu'on pourrait me
préciser quelque chose concernant ce qu'on a dit tout à l'heure
sur les inspections, à savoir qu'il y aurait eu des anomalies sur
approximativement 50 %? Le choix des fonctionnaires en région d'alerter
et d'identifier les dossiers a-t-il été fait par les gens des
régions ou si cela a été fait de façon bien
définie, par une procédure de tirage? Si c'est le cas, cela
change, sinon, si cela a été fait en collaboration avec les gens
sur le terrain, il y a peut-être eu des échos d'agriculteurs qui
avaient des appréhensions que le système fonctionnait plus ou
moins bien et qu'à ce moment-là les vérifications ont
davantage été dirigées vers ces fermes qui ont
été drainées.
M. Pagé: Je vais demander au sous-ministre de
répondre.
M. Jacob: II n'y a pas eu de tirage au sort. On a demandé
à chacune des régions de réaliser cinq à dix
"spot-checks", parce qu'il y a des régions où il y a plus de
drainage que d'autres, et, de façon générale, de le faire
pour plusieurs entrepreneurs, c'est-à- dire que, s'il y a cinq
entrepreneurs qui interviennent dans une région, d'en faire un ou deux
pour chaque entrepreneur. Encore une fois, l'objectif n'était pas de
faire une inspection systématique du drainage comme on le fait cette
année, mais bien d'aller chercher certaines données ou certaines
informations pour nous permettre de travailler à la préparation
du programme cette année. Bien sûr, lorsque l'on décelait
des anomalies majeures, il était à l'avantage de l'agriculteur
qu'on l'informe de l'importance de faire faire les correctifs, mais, de
façon générale, cela a été fait au choix des
régions, en partageant le nombre de "spot-checks" entre les divers
entrepreneurs en drainage concernés. Alors, cela n'a pas valeur
d'enquête scientifique, d'aucune façon, c'était un document
de travail pour l'élaboration ou la préparation du programme de
cette année.
M. Camden: II est possible que l'on se soit laissé
davantage guidé par le fait que des agriculteurs auraient
manifesté...
M. Pagé: M. le député, oui. M. Camden:
...le fait que...
M. Pagé: À partir d'appréhensions
manifestées ou d'inquiétudes manifestées par les
agriculteurs.
M. Camden: D'appréhensions d'agricul-teurs qui les
auraient formulées aux fonctionnaires en région.
M. Pagé: C'est ce que l'on m'indique.
M. Camden: D'accord. Merci. Cela répond à ma
question.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Y a-t-il d'autres
interventions du côté ministériel?
Une voix: ...l'alternance.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): D'accord, mais on
n'a même pas utilisé les 10 %, là, quand même.
Nous passons à l'élément suivant, qui est
l'élément 3.
M. Pagé: M. le Président, on a fait
référence tout à l'heure à plusieurs reprises, de
la part du député de Lévis, à la diminution
budgétaire qu'il qualifie de très substantielle. H a
indiqué qu'en 1985-1986 le budget était de 45 000 000 $ et que le
budget en 1987-1988 était de 23 000 000 $.
Il faut bien avoir ceci à l'esprit, M. le Président. Le
député de Lévis, tout à l'heure, dans ses propos, a
tenté de laisser croire que c'était une diminution très
grave.
Or, cela n'est pas une diminution, c'est une augmentation, même si
on part de 45 000 000 $ en 1985-1986 et qu'on va à 22 817 000 $ en
1987-1988.
Je m'explique. En 1985-1986, on a dépensé 7 049 000 $ pour
l'aide à l'entreposage de grains sur la ferme. C'est non
récurrent, à ne pas être payé deux fois. L'aide
à l'achat de moulanges à la ferme, 700 000 $; l'aide à
l'amélioration de la conservation des fourrages, 2 823 000 $, montant
non récurrent non plus; l'aide à la production du vison, 558 000
$, non récurrent; production porcine, bassin de la rivière
L'Assomption, 4 481 000 $ en 1985-1986, montant non récurrent,
évidemment, en 1987-1988; Société du parc des expositions
agro-alimentaires, dont le président est ici, M. le sous-ministre, que
je tiens à saluer, en 1985-1986, 9 438 000 $ non récurrents et,
pour l'aide à l'industrie des courses de chevaux, sur les 7 408 000 $
qui ont été votés en 1985-1986, il y a une somme de 1 367
000 $ qui est non récurrente, compte tenu de la diminution de l'aide
à la SODICC. Cela veut dire dire que le budget de 1985-1986 sur lequel
s'appuie le député de Lévis pour justifier l'intervention
du gouvernement en ce qui concerne l'aide aux producteurs, c'est le cas que
c'était 45 406 000 $, mais, si on réduit les montants non
récurrents qui sont de 26 418 000 $, c'est donc un solde de 19 000 000
$, si on parle de choses égales ou comparables. Il faudrait
dépenser 19 000 000 $ pour avoir les mêmes dépenses qu'en
1985-1986. Or, on dépense 23 000 000 $ cette année, d'où
une augmentation de près de 4 000 000 $, M. le Président.
M. Garon: Je pense que le ministre est hors du sujet, il est
revenu à l'élément 1.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Non, non, il est
à l'élément 3.
M. Garon: Bien non, il n'est pas à l'élément
3, l'élément 3, c'est "Santé animale". Ce n'est pas de
cela qu'il parle. Il est revenu à l'élément 1.
M. Pagé: Parce que, depuis tantôt, M. le
Président, j'essaie de conclure. Je n'ai pas pu le faire. Or, je viens
de le faire.
M. Garon: Ah! Il n'y a pas de conclusion. Sauf que, ce que vous
dites là, c'est des tautologies. C'est évident.
M. Pagé: Bien non, voyons donc! Avec 19 000 000 $, on
ferait la...
M. Garon: Mais cela ne veut pas dire qu'il ne fallait pas avoir
d'autres projets. Quand il y a des projets qui sont terminés, on en fait
d'autres, à ce moment-là.
M. Pagé: Bien oui, on en a fait pour 4 000 000 $.
M. Garon: C'est ce que vous demandez aux cultivateurs: d'avoir
des priorités.
M. Pagé: C'est 4 000 000 $ de plus que dans votre cas.
M. Garon: ...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Alors, on revient
à l'élément 3. Est-ce que vous avez des questions?
M. Garon: Le ministre sent l'obligation de se justifier parce que
ses crédits baissent, mais c'est parce qu'il manque de projets.
M. Pagé: C'est que le député de Lévis
a la mauvaise habitude de dire des choses selon son interprétation.
M. Garon: II manque de projets. L'imagination n'est pas au
pouvoir. Continuons avec la santé animale.
M. Pagé: Alors, c'est terminé pour le
sous-ministériat à la production et aux affaires
régionales.
Santé animale
Maintenant, nous poursuivons avec la santé animale. Programme 3,
élément 3.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): II reste sept
minutes, huit minutes...
M. Garon: Ne perdez pas de temps, M. le Président, pour
nous dire combien de temps il nous reste.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): On met de la
pression.
M. Garon: Alors, la santé animale. J'aurais principalement
une question à poser. Est-ce qu'il y a de nouveaux programmes de
prévention qui ont été établis cette année
ou qui vont l'être l'an prochain?
M. Pagé: L'entente, M. le Président, qu'on a
signée avec...
M. Garon: Non, non, je parle de programmes de
prévention.
M. Pagé: M. le Président, est-ce qu'on est
obligé de répondre seulement par un oui ou par un non?
M. Garon: Oui, mais je parle des programmes de prévention.
J'attends quelque chose de précis, là.
M. Pagé: M. le Président, on touche un volet qui
est très important dans l'activité...
M. Garon: Je ne veux pas entendre parler d'entente avec les
vétérinaires sur le programme curatif. Je le connais et tout
cela...
M. Pagé: Vous le connaissez, mais il a été
modifié de façon à déployer... C'est cela que je
voulais vous dire. Vous le connaissez, j'en conviens.
M. Garon: Oui.
M. Pagé: Des dispositions très particulières
ont été prises pour mettre davantage d'efforts au niveau de la
prévention.
M. Garon: Cela a été fait en 1985. Ce que je
demande, ce n'est pas de me faire conter l'histoire du programme, je la
connais. Je demande s'il y a eu des choses nouvelles qui ont été
adoptées en 1986-1987 au point de vue de la prévention en
santé animale et s'il va y en avoir de nouvelles en 1987-1988? C'est
tout. Je ne veux pas savoir l'histoire, je la sais.
M. Pagé: En 1986-1987, on a ouvert un nouveau volet avec
un programme de prévention très particulier pour la production de
l'agneau.
M. Garon: Bon.
M. Pagé: Cela n'existait pas en 1985-1986.
M. Garon: C'est vrai.
M. Pagé: Quel était le deuxième volet de la
question?
M. Garon: En 1987-1988?
M. Pagé: Ce qu'on prévoit pour 1987-1988? Il n'y a
pas de précision pour l'adhésion à de nouveaux programmes.
Cependant, comme d'habitude, on n'a pas la conviction, nous, d'avoir la
possession tranquille de la vérité. Si on nous fait la preuve du
besoin, si on s'inscrit en demande, nous serons heureux d'y répondre si
c'est possible.
M. Garon: Bon. Programme 4, élément 4.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce qu'il y a
d'autres questions du côté ministériel?
M. Garon: Oh! Un instant! Il y a une question que je voudrais
poser à l'élément 3 et c'est la suivante: Au point de vue
du contrôle des aliments médicamentés, on me laisse
entendre que les contrôles ne seraient pas très forts
actuellement. J'aimerais savoir de quelle façon on a l'intention de...
Pour la protection sanitaire des animaux et pour le contrôle des aliments
médicamentés, qu'est-ce qu'on a mis en place, une fois que la loi
a été adoptée, pour que personne ne soit pas sur le pilote
automatique et qu'il y ait certains contrôles pour la protection des
consommateurs à ce point de vue-là, à cause des
résidus médicamenteux possibles dans les viandes ou dans les
produits animaux?
M. Pagé: Alors, M. le Président, la loi a
été adoptée, comme on se le rappellera, en 1986. Cette loi
avait l'objectif et a toujours l'objectif d'assurer une meilleure protection
aux consommateurs du Québec, préoccupés comme nous le
sommes, comme gouvernement, de fournir le maximum de garanties pour que le
consommateur n'ait pas à consommer un produit dont la qualité est
affectée ou dans lequel aliment il apparaît des résidus de
médicaments consommés par l'animal, etc. D'ailleurs, cela va
exactement dans le même sens que les projets de loi 133 et 134 qui ont
été déposés ici à l'Assemblée
nationale et qui n'ont pas reçu un accueil délirant de la part du
député de Lévis, mais qui ont comme objectif de
sécuriser le consommateur.
De ce projet de loi découlait un règlement. Un projet de
règlement a été soumis aux intervenants et plusieurs
interrogations ont été portées à mon attention,
à savoir toute la question de l'inventaire des médicaments
à l'intérieur de l'immeuble, de la meunerie, par exemple,
l'obligation d'inclure dans chacun des dossiers les prescriptions, la
façon technique de faire pour contrôler le pourcentage, pour voir
si le médicament est bien dilué dans l'ensemble des aliments par,
ce qu'on appelle, la méthode du traceur.
En fait, on m'a formulé plusieurs recommandations. On en a retenu
certaines, d'autres n'ont pas été retenues. Cependant, le
libellé modifié du projet de règlement a fait l'objet d'un
consensus chez les intervenants et on prévoit que le règlement
entrera en vigueur le 1er septembre 1987. Pourquoi le 1er septembre? Pour le
motif suivant: trop souvent, les gouvernements qui se sont
succédé à Québec ont adopté des lois, des
règlements édictés en vertu de ces lois, lesquels
recevaient leur application immédiate. Dans ce cas-ci - c'est un bel
exemple - plutôt que de faire adopter notre règlement, par
exemple, le 1er mai 1987 ou le 1er juin 1987, et laisser aller les inspecteurs
sur le terrain, on préfère, en ce qui nous concerne, une
méthode beaucoup plus rationnelle, avec une campagne, de
publicité. J'ai été très clair, et mon sous-
ministre pourra le confirmer, j'ai exigé du bureau du
sous-ministériat que l'on mette les bouchées doubles pour
sensibiliser les utilisateurs, pour sensibiliser ceux et celles qui seront
soumis à l'application de cette loi et de ce règlement, diffuser
de l'information en ce qui concerne la façon de faire, vulgariser toute
cette information pour s'assurer que le 1er septembre tous les partenaires de
l'industrie soient bien conscients de la portée de la
réglementation, comment s'y conformer et, ainsi, atteindre notre
objectif. On doit tout faire pour que la loi et son règlement soient en
application et que la possibilité qu'il y ait des résidus de tel
médicament dans l'animal qui est consommé soit
complètement éliminée et enrayée. On
préférait une méthode, et c'est une décision du
gouvernement et de moi comme ministre, de sensibilisation, d'information, de
vulgarisation et de diffusion plutôt que de publier cela dans la
Gazette officielle et envoyer les polices ou les inspecteurs le
lendemain.
M. Garon: Serait-il possible que vous nous apportiez demain,
lorsqu'on va continuer l'étude des crédits, une copie de ce
règlement, puisque maintenant les consultations sont terminées,
que vous en êtes à l'étape de la vérification?
Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
M. Pagé: II y avait quatre vérifications par
année, cela été ramené à deux, si je me
rappelle bien.
M. Garon: Serait-il possible d'avoir une copie du
règlement?
M. Pagé: II est public. On va vous en envoyer une
certainement, M. le député.
M. Garon: Pourrais-je l'avoir demain?
M. Pagé: Oui.
M. Garon: Je suis prêt à passer au prochain.
Le Président (M. Tremblay, Iberville):
Élément 4, il nous reste une minute.
M. Pagé: Programme 3, élément 4?
M. Garon: Est-ce que le système d'informatique pour
l'administration et les services régionaux a été
complètement mis en place à la suite de tous les contrats qu'on a
signés en 1984 et en 1985, permettant d'accélérer les
paiements aux cultivateurs, puisqu'on avait...
M. Pagé: Ce programme informatique est en application.
Cela va bien.
M. Garon: Cela va bien.
M. Pagé: Oui.
M. Garon: II a été bien conçu.
M. Pagé: Pardon?
M. Garon: On vous a laissé un bel héritage sur ce
plan.
M. Pagé: Oui. Dans ce cas, le Verbe s'est fait chair.
M. Garon: Comme les enchères électroniques...
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Mesdames et
messieurs...
M. Pagé: Oh! Il en manquait des signatures et de
l'argent.
M. Garon: Non, non. Le programme était en place.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Est-ce que le
programme 3 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Iberville): Le programme 3 est
adopté.
Il est exactement 18 heures, alors nous ajournons nos travaux sine
die.
(Fin de la séance à 18 h 3)