Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 21 novembre 2019
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Vol. 45 N° 30
Étude détaillée d'un projet de loi n° 34, Loi visant à simplifier le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité
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Intervenants par tranches d'heure
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Lemay, Mathieu
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Ghazal, Ruba
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Ghazal, Ruba
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Polo, Saul
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Julien, Jonatan
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Birnbaum, David
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Rousselle, Jean
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Ghazal, Ruba
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Girard, Éric
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Campeau, Richard
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Tardif, Denis
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Grondin, Agnès
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Skeete, Christopher
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Lemieux, Louis
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Polo, Saul
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Birnbaum, David
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Barrette, Gaétan
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Barrette, Gaétan
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Polo, Saul
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Girard, Éric
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Rousselle, Jean
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Lemay, Mathieu
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Polo, Saul
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Barrette, Gaétan
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Julien, Jonatan
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Barrette, Gaétan
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Polo, Saul
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Lemay, Mathieu
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Julien, Jonatan
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Polo, Saul
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Birnbaum, David
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Lemay, Mathieu
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Birnbaum, David
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Julien, Jonatan
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Polo, Saul
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11 h 30 (version révisée)
(Onze heures cinquante-six minutes)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Aujourd'hui, nous sommes réunis pour procéder
à l'étude détaillée de la loi n° 34, la Loi visant à
simplifier le processus d'établissement des tarifs de distribution
d'électricité.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Skeete (Sainte-Rose) remplace M. Allaire
(Maskinongé); M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata) remplace M. Bélanger
(Orford); M. Lemay (Saint-Jean) remplace Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice); M. Rousselle (Vimont) remplace M. Ciccone
(Marquette); M. Barrette (La Pinière) remplace Mme Montpetit
(Maurice-Richard); Mme Ghazal (Mercier) remplace Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue); et M. Gaudreault (Jonquière) remplace M. Roy
(Bonaventure).
Le Président (M. Lemay) :
Simple précision, vous avez dit «M. Lemieux, Saint-Jean»?
Une voix : ...
Le Président (M. Lemay) :
J'ai cru comprendre «M. Lemay», mais c'était «M. Lemieux».
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean), effectivement. Absolument.
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Simple précision.
Alors, je vous rappelle que nous sommes à
l'étude de l'article 22.0.1.1, tel qu'amendé, proposé à l'article 2
du projet de loi. Hier, lors de l'ajournement de nos travaux, un amendement nous
a été proposé par la députée de Mercier et il a été distribué. J'invite donc la
députée de Mercier à en procéder à la lecture.
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. L'article 22.0.1.1 amené par l'article 2 du projet de loi
est modifié par l'ajout dans le deuxième alinéa, après les mots «du maintien de
la compétitivité du tarif L.», des mots suivants : «Les effets sur la
transition énergétique devront également faire partie des considérations de la
régie.»
Le Président (M. Lemay) :
...la députée, pour vos commentaires sur l'amendement.
Mme Ghazal : Oui. Donc,
pour l'article tel qu'amendé, par rapport au tarif L, ce que ça disait,
c'est que, pour que la Régie de l'énergie puisse conseiller les ministres par
rapport à un taux applicable sur l'inflation pour le tarif L, eh bien, la
dernière phrase mentionne : «Lorsqu'elle donne son avis, la régie doit notamment — notamment,
donc d'autres sujets aussi — tenir compte du principe
d'interfinancement entre les tarifs et du maintien de la compétitivité du
tarif L.»
Donc, moi, de la même façon qu'on a... que
le ministre a accepté d'ajouter ces deux éléments-là, bien, celui qui est
principal, qui était la compétitivité du tarif L, mais un ajout de plus
qui était l'interfinancement, suite à des discussions, bien, le «notamment»,
moi, je trouvais que c'était important pas juste de le laisser ouvert, mais de
préciser toute la question de la transition énergétique parce qu'on sait que le
projet de loi n° 34, ça touche quand même la
tarification d'Hydro-Québec, et la tarification d'Hydro-Québec peut avoir un
impact, aussi, sur toute la question de la transition énergétique qui est très
nécessaire.
Et donc c'est pour cette raison-là que
j'amène cette précision-là, pour être certains que, quand la Régie de l'énergie
va donner son avis sur le taux, puisqu'on permet que le taux soit plus bas pour
le tarif L que celui pour les autres catégories, donc plus bas que
l'inflation, donc... bien, que ça tienne compte, ça aussi, de la question de
transition énergétique pour inciter les entreprises à, elles aussi, faire leur
transition parce que ça a un impact aussi sur toute la question de la réduction
de gaz à effet de serre. Je pense, par exemple, à des conversions, des
compagnies qui voudraient, par exemple, convertir leurs procédés, qui utilisent
une énergie non renouvelable, vers une énergie renouvelable ou, plus
particulièrement, l'hydroélectricité, bien, que l'incitatif soit présent pour
elles. Donc, ça serait un élément.
• (12 heures) •
Puisque c'est une énumération d'éléments
que la régie va regarder, je trouvais que c'était <important de le
préciser aussi...
>
12 h (version révisée)
<17933
Mme
Ghazal : ...une énergie non renouvelable vers une énergie renouvelable
ou, plus particulièrement, l'hydroélectricité, bien, que l'incitatif soit
présent pour elles. Donc, ça serait un élément. Puisque c'est une énumération
d'éléments que la régie va regarder, je trouvais que c'était >important
de le préciser aussi.
Puis hier, lors de la discussion avec le
ministre, j'avais précisé, et je le réitère, à l'article 5 de la Loi sur
la Régie de l'énergie, c'est vraiment mentionné que la Régie de l'énergie,
quand elle donne des avis, ou des décisions, ou peu importe, bien, elle doit
assurer la conciliation... à l'article 5, donc, elle doit assurer la
conciliation entre l'intérêt public, la protection des consommateurs, etc., et
tout ça dans une perspective de développement durable. Et donc c'est dans cet
esprit-là que j'amène l'amendement aujourd'hui.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. M. le ministre.
M. Julien : Alors, on a
l'amendement en main. Naturellement, là, ce qui est souhaité par ma collègue de
Mercier, c'est d'ajouter : «Les effets sur la transition énergétique
devront également faire partie des considérations de la régie.» Naturellement,
l'article 5 de la Loi de la Régie de l'énergie, comme le mentionnait ma
collègue de Mercier, vient faire la notion, en fin de compte, «dans une
perspective de développement durable». Donc, c'est les principes de la régie. Quand
elle se gouverne, elle doit considérer dans une perspective de développement
durable.
Ici, à l'article 2, on est
spécifiquement sur le taux applicable, en réalité, pour le tarif L. Et, à
tous égards, la régie, quand elle se gouverne selon ses principes, doit
considérer la perspective du développement durable, qui pourrait intégrer la
notion qui est mentionnée par ma collègue. Alors, c'est à l'intérieur de
l'article 5, et non pas uniquement sur le tarif L ou sur le taux
applicable. Et c'est pour ça que, puisque l'article 5 existe, qui sont les
principes, en réalité, de la régie, il n'est pas nécessaire et il n'est pas
souhaitable de venir le préciser, comparativement à la compétitivité, qui
était, en réalité, ce qui était recherché pour le taux applicable du
tarif L spécifiquement et, naturellement l'interfinancement, qui est une
notion, en réalité, qui était déjà incluse à l'intérieur de la perspective des
obligations de la régie, mais qu'on ajoute parce qu'elle n'était pas, en
réalité, en contrefaçon à l'article 5.
Mais l'article 5, quand on parle de
développement durable, ça peut être ça et plein d'autres choses. Et
naturellement il n'y a pas de valeur ajoutée à le spécifier parce qu'on est sur
le taux applicable, et déjà la régie, dans ses principes, doit considérer le
développement durable.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Juste une
précision. Là, ici, cet article-là, l'article 2 du projet de loi, il est
en train de modifier la Loi d'Hydro-Québec et non pas la Loi sur la Régie de
l'énergie. Mais moi, je mentionnais que, donc, c'était une bonne chose de le
préciser aussi dans la Loi sur Hydro-Québec, de préciser cet élément-là de la
transition, parce que le développement durable, ça touche beaucoup plus...
c'est beaucoup plus large que simplement la... c'est-à-dire la transition, qui
est quand même un grand défi en soi, mais c'était de le préciser.
Puis je me rappelle quand on a eu les
discussions puis quand le ministre est arrivé avec son amendement, et il avait
ajouté le point d'interfinancement. Pourtant, pendant les discussions, il
amenait souvent que : De toute façon, c'est déjà mentionné dans la Loi sur
la Régie de l'énergie. À l'article 52.1, au quatrième alinéa, ce qui est
mentionné, c'est : «La régie ne peut modifier le tarif d'une catégorie de
consommateurs afin d'atténuer l'interfinancement entre les tarifs applicables à
des catégories de consommateurs.» Donc, on peut se dire : Bien, la régie,
quand elle fait son avis sur le tarif L, bien, on n'a pas besoin de lui
dire : Il faut que tu regardes l'interfinancement, puisque c'est marqué à
l'article 52.1. Mais le ministre a quand même jugé que c'était une bonne
chose de le mentionner, de le préciser.
Donc, c'est un peu dans le même esprit que
j'amène ça. Puis je ne veux pas non plus faire une liste d'épicerie de tout ce
qu'elle doit regarder, mais, par exemple, le principe d'interfinancement est
extrêmement important à cause du pacte social qu'on a, mais la question de la
transition énergétique aujourd'hui, en 2019, c'est très important de le
préciser.
Puis tout à l'heure, lors de la période de
questions, le ministre avait mentionné que lui, s'il est d'accord avec quelque
chose, bien, il ne veut pas qu'on commence à faire du temps parce que... pas à
faire du temps, excusez-moi, mais plutôt à dire : Bien, moi, je veux le
convaincre encore plus que je ne change pas d'idée puis que je veux encore le
convaincre plus qu'il est d'accord avec qu'est-ce que je propose. Moi, je ne
veux pas faire ça. Moi, ce que j'ai envie... C'est que c'est tellement peu
menaçant, c'est tellement peu dérangeant, cet aspect-là, mais c'est un aspect
tellement important, aussi important que l'interfinancement qu'il a accepté
d'ajouter. Donc, si le ministre ne garde pas la surprise jusqu'à la fin puis
qu'il me dit tout de suite : Bien, nous sommes d'accord parce que, oui,
c'est un aspect qui doit être regardé, c'est un aspect extrêmement important
aujourd'hui, la question de la transition énergétique, et, oui, le projet de
loi, comme des experts l'ont mentionné, aurait un impact sur la transition
énergétique, donc, comme je veux que la Régie de l'énergie jette un regard sur
le tarif L, qu'elle regarde l'interfinancement et qu'elle s'assure de la
compétitivité de ce <tarif...
Mme Ghazal : ...un
aspect qui doit être regardé, c'est un aspect
extrêmement
important
aujourd'hui, la
question de la transition énergétique, et, oui,
le
projet de loi, comme des experts l'ont mentionné, aurait un impact
sur la
transition énergétique, donc, comme je veux que la Régie de
l'énergie jette un regard sur le tarif L, qu'elle regarde l'interfinancement
et qu'elle s'assure de la compétitivité de ce >tarif, bien, j'accepte
d'ajouter aussi la transition énergétique puisque c'est un élément extrêmement important,
mais qui n'est pas mentionné tel quel nulle part.
Donc, de le préciser ne change rien au
principe, au contraire, puis ça serait dans la continuité de l'ouverture du ministre
quand il a accepté d'ajouter l'interfinancement. Donc, j'invite le ministre à
ne pas garder le suspense, s'il est d'accord, puis à nous l'annoncer tout de
suite.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, il faut bien comprendre que l'article 52.1, où était précisé
l'interfinancement, c'était le principe sur les causes tarifaires.
À l'article 5, il est mentionné, en
réalité, les principes qui gouvernent la régie, et on parle de développement
durable. Alors, ça, ce sont les compétences de la régie, et elle doit, en fin
de compte, tenir compte du développement durable, qui comporte plusieurs
éléments et qu'il est propre à la régie d'en tenir compte, dont la transition
énergétique, entre autres.
Alors, pour nous, il y a une bonne
distinction entre les deux notions. Ici, il n'y a pas de valeur ajoutée à venir
préciser ça puisqu'effectivement les mots comptent dans un projet de loi, et on
sait que le principe à l'article 5 mentionne que la régie doit considérer
le développement durable. Alors, c'est pour ça, en réalité, qu'on est contre
l'amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Bien, ce qui
arrive, c'est qu'avec le projet de loi n° 34 la majorité des experts qui
sont venus en commission ou ceux qui se sont exprimés publiquement, et je pense
qu'il faut tenir compte de ce que ces gens-là mentionnent, disent que ça
pourrait faire régresser la transition énergétique.
Donc, l'idée d'amener cet élément-là ici,
oui... ils ne changeront pas d'idée, je veux dire, parce que c'est le principe
et la façon que... Ce que le projet de loi fait, c'est de faire en sorte que la
Régie de l'énergie ne puisse faire des causes tarifaires complètes qu'aux cinq
ans. Ça, ça ne change pas le fait que, selon eux, c'est important que ça soit
fait annuellement ou, à tout le moins, dans une période moins élevée, là, que
cinq ans puis que ça, c'est important pour la transition énergétique pour que
ces questions-là soient étudiées, et non pas qu'après coup on se rende compte
qu'il y a des investissements, il y a eu des choses qui ont été faites et qui
sont allées à l'encontre de la transition.
Mais mon point, c'est qu'ici, pour le
tarif L, peut-être qu'il y a un signal qui pourrait être donné à ces
gens-là qui mentionnent que le projet de loi ferait régresser la transition
énergétique, même si ce n'est pas ça son objectif, mais c'est son impact
collatéral, là, si on veut. Donc, ça serait bien de le mentionner puis de dire :
Oui, oui, vu que la Régie de l'énergie, de toute façon, puisque... comme
l'article 5 le mentionne. Mais l'article 5 ne parle pas de transition
énergétique mais de développement durable, parce qu'il était écrit,
l'article 5... bien, la dernière modification, c'est en 2016, mais peu
importe, le développement durable a été ajouté à un moment donné, donc c'est
beaucoup plus large. Mais la transition énergétique, c'est quelque chose de
plus spécifique. Et le ministre reconnaît que la régie doit le regarder pour
faire son avis, de toute façon. Donc, pourquoi ne pas le mentionner?
Et je parle des experts. Par exemple, il y
a eu un article qui est apparu dans le Journal le Métro et d'autres, là,
mais ça, c'est un exemple que je donne où ce qui est mentionné, c'est que...
par un spécialiste en politiques énergétiques,
M. Pierre-Olivier Pineau. Il dit... selon lui, c'est toute la
transition énergétique qui ne pourra pas s'opérer, bien s'opérer au Québec, si
des incitatifs économiques intelligents ne viennent pas soutenir les
utilisateurs-payeurs et les entreprises dans leur consommation responsable,
etc. Donc, surtout parce que les tarifs vont être... ils sont tellement
déconnectés de la réalité des coûts et ils sont connectés à l'inflation, qui
n'a rien à voir avec les coûts réels, donc, ça aussi, ça pourrait faire
régresser la transition.
Donc, le ministre reconnaît que la régie
doit regarder la transition, ces aspects-là. Donc, pourquoi ne pas le mentionner
explicitement? Puis peut-être que ça donnerait un signal à ceux qui sont
inquiets, et dont je fais partie, que la question de la transition énergétique
soit menacée par cette tarification déconnectée des coûts et de la réalité,
mais plutôt connectée à l'inflation. Ça donnerait un signal puisque le ministre
est d'accord, de toute façon, dans un esprit de collaboration. Et ce n'est pas
menacer, il est d'accord avec le fait. Il dit : Bien, il ne faut peut-être
pas écrire les mots. Mais, des fois, on le fait dans des projets de loi qui
sont peut-être aussi... C'est tellement... Ce projet de loi est tellement
contesté que peut-être qu'en le mentionnant, bien, ça montrerait, O.K., oui, la
transition énergétique est quelque chose qui nous préoccupe. Surtout qu'avec le
projet de loi n° 44, là ce n'est pas clair que la Régie de l'énergie,
contrairement à ce qui est écrit dans le tableau, va continuer à regarder le
plan directeur, par exemple, de TEQ, qui n'existera plus.
Donc, ça augmente, augmente et augmente des
inquiétudes par rapport à l'action du gouvernement sur la question de la
transition énergétique. Et, si ce n'est qu'une petite chose qui montrerait que,
non, c'est une préoccupation que vous avez et, comme vous en convenez, que la
Régie de l'énergie va regarder cette question-là, bien, marquons-le.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (12 h 10) •
M. Julien : Oui. Alors,
merci, M. le <Président...
Mme Ghazal : ...
gouvernement
sur la question de la transition énergétique. Et, si ce n'est qu'une petite
chose qui montrerait que, non, c'est une préoccupation que vous avez et, comme
vous en convenez, que la
Régie de l'énergie va regarder cette
question-là, bien, marquons-le.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Alors,
merci,
M. le >Président. Écoutez, il est déjà prévu, à
l'article 5 de la Loi sur la Régie de l'énergie, qu'elle doit tenir compte
du développement durable. C'est ces principes qui la gouvernent.
Ici, on parle, en fin de compte, d'un taux
applicable. On mentionne qu'elle doit tenir compte de la compétitivité et de
l'interfinancement. Et naturellement, puisque son article 5 est le
principe, elle doit tenir compte du développement durable. Il n'y a pas de
valeur ajoutée à inscrire spécifiquement la transition énergétique à
l'intérieur de l'article.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Bien, le développement
durable, c'est tout l'impact social, économique et environnemental. C'est
beaucoup plus large. Mais le ministre est d'accord avec moi que, la transition
énergétique, l'idée, c'est de s'assurer qu'on réduise nos gaz à effet de serre.
<On peut... >Oui, on peut tout mettre dans développement durable,
on peut tout, tout mettre, mais c'est important de regarder l'aspect spécifique
de la transition énergétique, parce qu'on sait qu'aujourd'hui c'est un défi
extrêmement important. Il y a des changements de gouvernance qui vont être
amenés par le gouvernement sur cette question-là.
C'est important que l'hydroélectricité
reste aussi compétitive pour les entreprises qui, peut-être, là, se posent la
question : Est-ce que je fais ma conversion vers une énergie renouvelable
ou pas? Bien, c'est un aspect beaucoup plus spécifique. Et il ne faut pas dire :
Ah! bien, tout est dans tout, développement durable, là-dedans, on peut mettre
transition énergétique. Il faut le spécifier aujourd'hui, en 2019, dans ce
projet de loi qui <vient... qui >aura un impact sur cette
nécessaire transition. Donc, c'est important de donner le signal que c'est une
préoccupation du gouvernement.
Et, oui, on veut que la régie le regarde
plus spécifiquement que juste dire : Bien, elle va regarder le
développement durable, qui est tellement général, puis on peut tout mettre
dedans. La transition, c'est un défi actuel, depuis quelques années, et qui va
continuer à devenir de plus en plus important, et donc il faut le mentionner
spécifiquement pour s'assurer que la régie le regarde. De la même façon qu'on
parle de l'interfinancement parce que c'est une préoccupation, qu'on parle de
la compétitivité parce que c'est une préoccupation, bien, il faudrait que la
transition énergétique soit mentionnée pour montrer à quel point c'est une
préoccupation aussi du gouvernement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, l'article 5 de la régie mentionne effectivement la perspective
du développement durable. Je rejoins ma collègue que le développement durable
englobe effectivement la transition énergétique. Donc, pour nous, en réalité,
il est déjà dans les principes de la régie quand elle regarde et elle fait ses
travaux. C'est pour ça qu'il n'est pas approprié, en fin de compte, de venir
spécifier des éléments du développement puisque la régie va considérer tous les
éléments nécessaires à sa prise de décision pour fixer le taux.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Bien, je
veux dire, le développement durable, il peut tout contenir. Puis elle pourrait
tenir compte de la transition comme pas, comme d'autres éléments du
développement durable qui sont plus les aspects sociaux, les aspects
économiques, surtout pour le tarif L. Elle pourrait en tenir compte ou elle
pourrait ne pas en tenir compte. Donc, l'idée ici, c'est de le spécifier puis
de s'assurer qu'elle en tienne compte.
Moi, j'ai une question pour le ministre.
Au-delà du phrasage, peut-être, de la loi, parce qu'il dit : Chaque mot
compte, il ne faudrait pas ajouter ça, puisque c'est mentionné ailleurs, mais
de façon beaucoup plus globale, de quelle façon est-ce que son projet de loi
n° 34 n'aura pas d'impact négatif sur la transition énergétique et la
compétitivité de l'hydroélectricité?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
projet de loi, par son titre, vise à simplifier l'établissement des tarifs de
distribution. Ici, on est sur l'article 2, qui vient préciser un taux. On
a amené des amendements pour que la régie puisse donner un avis sur le taux en
considérant, en réalité, ce qu'elle doit considérer, dont, entre autres, le
développement durable, et ce sera à la régie, en fin de compte, de soumettre
une recommandation dans cette perspective-là.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : Dans le
tableau qui nous a été distribué par le ministre sur le rôle de la régie, il y
avait un élément qui était de regarder le plan directeur de TEQ ou de... J'essaie
juste de le trouver. Excusez-moi. Il y avait un élément par rapport à... Oui. Efficacité
énergétique, trois responsabilités : approbation de programmes, avis sur
le plan directeur et détermination de la quote-part, statu quo. Mais là ce ne
sera plus statu quo.
Donc, ici, on parle, oui, juste du tarif
L. Moi, je pense que la Régie de l'énergie devrait regarder ça pas juste pour
le tarif L. Mais ici on est à l'article 2 et on parle du taux pour le
tarif L. De le mentionner comme une préoccupation, ça amènerait un signal pour
dire : Oui, ce ne sont pas juste des paroles, nous sommes préoccupées par
cette question-là. Et, oui, vu qu'on veut que la régie regarde le taux, bien,
qu'elle regarde spécifiquement l'impact du tarif sur la transition énergétique.
Est-ce que ça va rendre <l'hydroélectricité...
Mme Ghazal : ...comme une
préoccupation, ça amènerait un signal pour dire : Oui, ce ne sont
pas juste des paroles, nous sommes préoccupés par cette
question-là. Et,
oui, vu qu'on veut que la régie regarde le taux, bien, qu'elle regarde
spécifiquement
l'impact du tarif sur la
transition énergétique.
Est-ce que
ça va rendre >l'hydroélectricité
compétitive par rapport à d'autres formes d'énergie, comme le gaz naturel qui
provient du gaz de schiste, par exemple, qui sont à des très, très, très bas
taux, prix, et donc ça ne serait pas un incitatif pour les entreprises de
faire, par exemple, leur conversion? Ou, selon... même si le ministre dit que
c'est des prétentions, il ne reconnaît pas que ça s'avérerait? Il y a, par
exemple, l'association québécoise des grands consommateurs industriels de
l'énergie qui dit : Nous, on a fait une prospective pour les prochaines
années, et ce qu'on se rend compte, c'est que, si la Régie de l'énergie avait
fait son travail, bien, les augmentations des tarifs<, des prix... des
tarifs> auraient été plus bas que l'inflation. Donc, c'est une préoccupation
qu'eux, ils ont. Le ministre dit : Non, ça va être... c'est sûr que
l'inflation va toujours être plus basse que si la Régie de l'énergie avait fait
son travail. On peut avoir des discussions là-dessus. Mais eux, ils ont cette inquiétude-là
que le tarif sera plus bas, et ils ne seront pas, donc... plus haut, et donc il
n'y aura pas d'incitatif pour faire la conversion vers l'hydroélectricité. Moi,
ce que je dis, c'est : Il ne faut pas que soit le plus bas ou le plus
haut. Il faut que ce soit le prix juste. Mais, bon, peu importe.
Donc, ce qui est important ici, c'est de
donner un signal que, oui, il faut que la transition énergétique puis son
impact soient regardés. Le ministre est d'accord avec ça. Il est d'accord. On
est d'accord. Il ne peut pas me dire : Oui, mais il y a le mot
«développement durable», dans quel endroit, puis, de toute façon, la régie, il
faut qu'elle regarde tous ces aspects-là pendant qu'elle rend sa décision. Moi,
je suis certaine que, parce qu'on a ajouté... parce que le ministre a accepté
d'ajouter «interfinancement», que l'interfinancement va être regardé de façon
beaucoup plus importante. Puisqu'il est mentionné plus spécifiquement dans la
loi, bien, de la même façon, la question de la transition énergétique aussi
doit être regardée par la régie, puis il faut que ce soit mentionné. Puis ça
donne un signal au gouvernement comme quoi c'est une question importante, et
qu'il y accorde une importance fondamentale, et peut-être contrer ceux qui
disent que ce n'est pas une préoccupation et que son projet de loi va à
l'encontre.
Donc, ça serait une façon de montrer la
collaboration, avec l'amendement que j'amène, mais aussi de répondre aux gens
qui disent que ce projet de loi va à l'encontre de la transition. De le
mentionner plus spécifiquement, je ne vois vraiment, vraiment, vraiment pas pourquoi
ça ne... le ministre refuse de le faire. À moins qu'il ait une autre
formulation peut-être plus juridique. On est ouverts à tout.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, je réitère l'article 5, là, on va le lire ensemble juste pour
être certains, là : «Dans l'exercice de ses fonctions, la régie assure la
conciliation entre l'intérêt public, la protection des consommateurs et un
traitement équitable du transporteur d'électricité et des distributeurs. Elle
favorise la satisfaction des besoins énergétiques dans le respect des objectifs
des politiques énergétiques du gouvernement et dans une perspective de
développement durable et d'équité au plan individuel comme au plan collectif.»
C'est les principes, dont la notion de développement durable. La régie, quand
elle se gouverne, elle doit respecter ces principes-là.
Ici, on est à l'article 2, sur le
taux applicable au L, et ce principe-là s'applique à tous les tarifs et à
toutes les décisions de la régie. Alors, pour nous, il n'y a pas aucune valeur
ajoutée à venir préciser spécifiquement des éléments puisque, dans le principe
de l'article 5, ils sont déjà intégrés et considérés par la régie. Alors,
pas de valeur ajoutée. Pour nous, on n'est pas d'accord.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée.
Mme Ghazal : J'ai une
question pour le ministre : Quelle est la valeur ajoutée d'avoir ajouté
dans l'amendement, là, que la régie tient compte du principe d'interfinancement
puisque, dans l'article 5, il y a le principe de l'intérêt public, de la
protection des consommateurs?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, si je
me rappelle bien, dans nos discussions, on a bien dit que l'article 52.1,
de mémoire, parlait d'interfinancement. C'est le principe de la cause
tarifaire. Et ici, en réalité, à la demande de ma collègue de Mercier,
puisqu'on vient fixer un taux, on accepte d'intégrer la notion
d'interfinancement, et qui était déjà couverte dans le 52.1, mais qui était
spécifique à des causes tarifaires. Donc, maintenant, ici, sur la fixation des
taux, on pouvait le répéter.
• (12 h 20) •
Mme Ghazal : O.K. Je
comprends que, dans cet article, on n'est pas dans une cause tarifaire mais
dans un avis qui est donné par la régie, qui va utiliser un autre moyen pour le
faire qu'une cause tarifaire telle qu'on la connaît. Mais on pourrait aussi
dire : Bien, quand c'est écrit dans l'article 5, l'intérêt public, la
protection des consommateurs, un traitement équitable, et tout ça, bien, ça, ça
fait aussi référence au principe de pacte social, qui est de s'assurer qu'il y
ait... le principe d'interfinancement, qu'il soit respecté. Donc, ça aussi, ça
pourrait être mentionné. Donc, c'est inutile, mais on… C'est inutile de l'ajouter,
il n'y a pas de valeur <ajoutée...
Mme Ghazal : …un
traitement équitable, et tout ça, bien, ça, ça fait aussi référence au principe
de pacte social, qui est de s'assurer qu'il y ait... le principe
d'interfinancement, qu'il soit respecté. Donc, ça aussi, ça pourrait être
mentionné. Donc, c'est inutile, mais on… C'est inutile de l'ajouter, il n'y a
pas de valeur >ajoutée, l'article 5 précise ces éléments-là, mais
le ministre a jugé que c'était important de l'ajouter. Puis, je me rappelle
très bien, il y a eu beaucoup, beaucoup de discussions où il trouvait que ce n'était
pas pertinent, qu'il n'y avait pas de valeur ajoutée, mais finalement, dans un
esprit de collaboration, et je l'en remercie, il a dit : Dans un esprit de
collaboration, bien, je le mentionne, même si c'est déjà marqué ailleurs, pour
les causes tarifaires à l'article 52.1. Et là moi, je lui mentionne que c'est
dans le principe de l'article 5, mais il a trouvé que c'était pertinent de
le mentionner à la suite de nos discussions.
Maintenant, il y a un aspect extrêmement
important qui concerne le Québec en entier, mais qui concerne aussi les
entreprises du tarif L, qui concerne, donc, nos objectifs, là, de réduction de
gaz à effet de serre, qui n'est pas le développement durable de façon générale,
qui est la transition énergétique. Et le gouvernement lui-même, c'est
extrêmement important pour lui, il veut même peut-être jusqu'à, oui, faire de
l'efficacité énergétique, mais pas seulement ça, même exporter et construire
des barrages hydroélectriques parce que — ça, c'est le premier
ministre qui l'a dit, ce n'est pas le ministre — c'est important
parce que l'énergie… l'hydroélectricité est une énergie propre et c'est une
énergie qui va permettre la transition énergétique.
Donc, c'est un élément avec lequel le
gouvernement est d'accord, pas dans les mêmes moyens que nous. Nous, on
privilégie beaucoup plus l'efficacité énergétique, donc ça, ça veut dire
réduction de revenus d'Hydro-Québec, mais on pourra en discuter un peu plus
tard. Mais donc, comme c'est un aspect important avec lequel on est d'accord et
qu'on a déjà ajouté, dans cet article-là, un des principes, notamment le
principe d'interfinancement qui existe déjà à l'article 5, alors que le
ministre n'a pas trouvé que c'est inutile, pourquoi ne pas faire la même chose?
M. Julien : Alors, M. le
Président, je reviens sur l'article 5 avec la notion de développement
durable, qui englobe, en réalité, la transition énergétique. Naturellement, la
collègue, quand elle a amené l'interfinancement, c'était par rapport à l'article 52.1.
Maintenant, si elle interprète l'article 5 comme quoi elle était déjà
couverte par l'interfinancement, je serais prêt à recevoir une demande de sa
part de retirer la notion d'interfinancement dans l'article actuel puisqu'il
serait considéré déjà dans l'article 5. Mais, pour nous, en réalité, c'était
l'article 52.1 qui était la cause tarifaire.
Alors, la régie, si, pour elle,
l'interfinancement est déjà inscrit nommément à l'intérieur de l'article 5,
bien là je vais faire : O.K., bien, peut-être, en réalité, qu'on pourrait
le retirer puisqu'il n'a pas de valeur ajoutée. Mais ce n'est pas la discussion
qu'on a eue la dernière fois qu'on a intégré la notion d'interfinancement, c'était
par rapport à la cause tarifaire.
Maintenant, je réitère que la régie doit
prendre en considération le développement durable, et, quand elle va faire la
fixation des taux, puisque c'est à l'intérieur de son article 5, elle va
le considérer.
Mme Ghazal : Moi, je n'en
reviens pas, de la discussion qu'on a, parce qu'on a avancé ensemble, on avance
dans un esprit de collaboration. Moi, je dis que le principe est là parce que c'est
général, c'est l'intérêt public, la protection des consommateurs, c'est
général, mais on trouvait que c'était quand même important de mentionner l'interfinancement
parce qu'on a avancé ensemble, le ministre et moi, dans cette discussion-là. Et
là lui, il me dit : Bien, peut-être qu'on devrait reculer, je n'aurais pas
dû avancer d'un point avec vous. Moi, je lui demande de continuer à danser le
tango et d'avancer encore d'un autre pas ensemble. Et je vous invite donc à ajouter
cet aspect, qui n'est pas juste une peccadille ou un détail, qui est la
transition énergétique.
Et donc je suis certaine que le ministre
va y réfléchir, parce que mes autres collègues aussi vont intervenir sur le
sujet, et peut-être qu'à la fin, de la même façon <qu'on a… >que
notre danse, finalement, a été fructifiante ou elle a donné des résultats...
elle a donné des résultats et a porté fruit, c'est ça que je voulais dire, et
donc il a accepté d'ajouter l'interfinancement, bien, moi, je garde espoir,
parce que je suis une fille positive, que la question de la transition
énergétique, qui est fondamentale, qu'il va dire… lui, il est d'accord que la
régie doit la regarder puis qu'il va dire : Bien oui, explicitons-le,
ajoute-le à l'article 2 de façon explicite. Comme ça, peut-être que ça
serait un début de réponse aux gens qui croient que le projet de loi n° 34
va à l'encontre de la transition énergétique.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, Mme la députée de Mercier. M. le ministre.
M. Julien : Oui, alors,
effectivement, on a eu des discussions fructueuses lors de l'intégration de la
notion d'interfinancement par rapport à la cause tarifaire, et effectivement c'étaient
des bonnes discussions, chère collègue. Fructifiantes, je ne saurais dire. Je
ne saurais dire si elles étaient fructifiantes, mais, à tout le moins,
fructueuses, très certainement.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien.
M. Julien : Et ici ce n'est
pas parce que… C'est vrai que la notion, en réalité, de développement durable...
c'est vrai que la notion spécifique, en réalité, de la transition énergétique,
c'est une notion qui doit être considérée, et c'est pour ça que
l'article 5, en réalité, qui gouverne les principes de la régie quand elle
fait son travail, parle qu'elle doit considérer, naturellement, le
développement <durable…
M. Julien : ...en
réalité, de
développement durable... c'est vrai que la notion
spécifique, en réalité, de la
transition énergétique, c'est une notion
qui doit être considérée, et c'est pour ça que l'article 5, en réalité,
qui gouverne les principes de la régie quand elle fait son travail, parle
qu'elle doit considérer,
naturellement, le
développement >durable.
Alors, c'est comme ça qu'il est inscrit. C'est comme ça que la régie doit se
gouverner, et elle va se gouverner comme ça à l'intérieur de l'article 2,
qui est un article spécifique pour fixer un taux sur le tarif L, mais, dans
toutes ses décisions, elle doit le faire. Alors, pour nous, il n'y a pas de
raison de venir faire des précisions à la pièce quand il est déjà englobé à
l'intérieur du développement durable à l'article 5.
Le Président (M. Lemay) :
Mme la députée de Mercier, environ 30 secondes.
Mme Ghazal : Oui. La transition
énergétique n'est pas juste un détail, c'est quelque chose d'extrêmement important.
Le projet de loi n° 34 va avoir un aspect. Comment
les consommateurs du tarif L vont réagir dans ce contexte de transition va
avoir un grand impact sur la transition énergétique et la réduction des gaz à
effet de serre pour qu'on atteigne nos objectifs. Donc, ça vaut la peine de
l'ajouter. Ce n'est pas juste un détail parmi d'autres et ce n'est pas... On
n'est pas à la pièce, ici, on est dans des principes. Ce n'est même pas des
principes, c'est des actions que le gouvernement doit poser, qui sont
fondamentales, et la transition énergétique en fait partie.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre, vous vouliez... Allez-y.
M. Julien : Alors, non, ce
n'est pas un détail, effectivement. La transition énergétique, dont je suis
responsable et à laquelle je prête beaucoup d'attention, qui est un élément important,
en réalité, pour le Québec, n'est pas un détail.
Maintenant, on parle, en réalité, comment
la régie doit se gouverner pour la fixation d'un taux applicable au tarif L, et
son article 5 mentionne clairement qu'elle doit considérer le développement
durable. Donc, pour nous, il n'y a pas lieu d'ajouter ces termes-là spécifiques.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Maintenant, je reconnais le député de Laval-des-Rapides
pour son intervention.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. Je vais continuer, là, sur les questions de notre collègue de
Mercier, M. le ministre, parce que, pendant que vous répondiez à certaines de
ses questions, je regardais minutieusement le contenu de la Loi sur le développement
durable. Et j'aimerais vous demander, commencer par vous demander : Quand
vous affirmez qu'intrinsèquement le développement durable inclut nécessairement
la transition énergétique, sur quoi vous vous basez pour l'affirmer?
Au Québec, nous avons une loi sur le développement
durable. Quand nous regardons notamment le chapitre VI de la section... en
fait, la section I du chapitre II, le point 6, dans lequel on y fait
une énumération des différents principes, si on peut dire, de cette loi...
puis, regardez, je vais aller aussi loin que... on parle de santé et qualité de
vie, équité et solidarité sociales, protection de l'environnement, efficacité économique,
participation et engagement, accès au pouvoir, subsidiarité, partenariat et
coopération intergouvernementale, prévention, précaution, protection du
patrimoine culturel, préservation de la biodiversité, respect de la capacité de
support des écosystèmes, production et consommation responsables,
pollueur-payeur, internalisation des coûts. Ça, c'est ce qu'on retrouve, là,
sur... comme je l'ai mentionné, section I du chapitre II, point 6 de
la Loi sur le développement durable. Comment vous pouvez affirmer que, nécessairement,
là, dans le développement durable, on y inclut intrinsèquement le principe de transition
énergétique?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, il y a plusieurs
principes au développement durable. Quelques-uns, que vous avez mentionnés, se
racolent directement, en réalité, à la transition énergétique, transition
énergétique qu'on souhaite, en réalité, via l'électrification,
l'électrification sur bien des aspects, mais également transition énergétique
qui peut être de passer au gaz nature, pour certains grands consommateurs de
mazout, comme, par exemple, des industries qui nécessitent, en réalité, une
flamme. Alors, la transition énergétique, c'est de passer vers des énergies
plus propres, renouvelables, notre grande richesse au Québec. Alors, ça
s'inscrit effectivement dans certains des 16 principes du développement
durable.
• (12 h 30) •
Alors, nous, on adhère à ça, et c'est
inclus à l'intérieur du développement durable et également, à l'article 5,
je préciserais aussi, des objectifs des politiques énergétiques du gouvernement
qui mettent une bonne place à la transition énergétique également. Donc, à la
fois sur le principe de développement durable et sur les principes, en fin de
compte, des politiques énergétiques sur lesquels doit se fonder les <réflexions
et les avis de la régie...
>
12 h 30 (version révisée)
<17855
M. Julien :
…durable. Et
également, à
l'article 5, je préciserais aussi
des objectifs des
politiques énergétiques du
gouvernement, qui
mettent une bonne place à la transition énergétique
également.
Donc, à la fois sur le principe de
développement
durable et sur les principes,
en fin de compte, des
politiques
énergétiques sur lesquels doivent se fonder les >réflexions et les avis
de la régie, il n'est pas nécessaire de venir intégrer spécifiquement la
transition énergétique. Je comprends peut-être que mon collègue de Laval-des-Rapides
y voit une valeur ajoutée, mais, pour nous, il est déjà inclus à l'intérieur de
l'article 5.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Mais vous venez
de modifier votre argumentaire, M. le ministre, mais, quand vous affirmiez… et
c'est pour ça que moi, je pense que… et vous connaissez… vous savez très bien l'importance
du choix des mots, le poids des mots, le choix des mots dans un projet de loi
comme tel. Si le concept même de développement durable, tel qu'inscrit et
défini dans la Loi sur le développement durable, ne dit pas explicitement ou ne
mentionne pas explicitement le thème de la transition énergétique, alors il y a
clairement une valeur ajoutée à le préciser à l'article 2 du projet de loi
n° 34.
Donc, vous avez vous-même mentionné dans
vos propres mots< que...>, dans votre définition personnelle du développement
durable, que, nécessairement, ça inclut la transition énergétique. Si on est
rendus là aujourd'hui, en 2019, où chacun, basé sur sa définition personnelle,
peut faire l'interprétation qu'il souhaite de ce que c'est, le développement
durable, bien, on peut, à ce moment-là, laisser une page blanche au projet de
loi n° 34 puis dire : Bien, on va l'interpréter comme chacun le
souhaite.
Alors, ce que la députée de Mercier amène,
c'est une précision importante. C'est une précision qui vient justement nommer
et surtout souligner l'importance de cet enjeu-là aujourd'hui, en 2019‑2020, de
la transition énergétique. Et, dans un projet de loi comme tel, qui est… Il est
tout à fait à propos d'amener cette précision-là, de lui accorder toute l'importance
nécessaire aujourd'hui dans le contexte non seulement québécois, mais mondial.
Et donc, ce n'est pas basé sur votre
conception personnelle, en tout respect, M. le Président, qu'on va avancer. Et
de dire : Bien, on va se fier à la conception ou à la définition personnelle
du ministre, on va lui faire confiance, on va le prendre au mot et puis on va
laisser les choses telles quelles. Quand on fait une étude de projet de loi,
chaque mot a son poids, chaque mot compte, chaque interprétation mérite d'être
précisée de façon à justement éviter les mauvaises interprétations qui peuvent
être effectuées par la suite.
Et donc, je répète : il y a une
valeur ajoutée, M. le ministre, à préciser que l'élément de transition
énergétique doit être précisé dans cet article-là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, vous
comprendrez, M. le Président, que je ne suis pas d'accord avec mon collègue de Laval-des-Rapides,
bien que je respecte, en fin de compte, ce qu'il dit.
Vous savez, là, le plan de développement
durable 2019‑2023, de Transition énergétique, c'est mentionné : La
transition énergétique est un rouage essentiel au développement durable du
Québec. Et on convient tous qu'effectivement la transition énergétique est
un rouage important, un rouage majeur du développement durable sur certains des
principes qui sont annoncés à l'intérieur des 16 principes, en fin de
compte, du développement durable. Alors, quand, en réalité, il est
mentionné, à l'article 5 de la régie, qu'elle doit considérer le
développement durable, toute perspective de transition énergétique va être
prise en considération dans son évaluation. Alors, pour nous, ce n'est pas
souhaitable de venir faire des précisions, surtout que l'article 2, je le
réitère, c'est le taux applicable au tarif L, tandis que l'article 5, c'est
le principe qui gouverne la régie dans tous ses travaux. Alors, c'est… il n'y a
pas de valeur ajoutée de venir l'inscrire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : M. le ministre,
avant de… M. le Président, avant de parler de l'article 5, on va avant
tout poursuivre nos discussions sur l'article 2. C'est ce qu'on fait
depuis le début. Et c'est sous, même, les directives ou, en fait, les
recommandations ou les suggestions du ministre d'y aller article par article et
de ne pas mettre la charrue devant les boeufs, comme on dit…
Le Président (M. Lemay) :
… simplement, article 5 d'une autre loi, pas de la loi à l'étude.
M. Julien : …M. le
Président, c'est l'article 5 de la loi sur la régie qui prend ce
principe-là du développement durable, et c'est à lui que je réfère, et non pas
à l'article 5 du projet de loi n° 34.
M. Polo : Mais, je
réitère, on peut faire référence à la politique énergétique, M. le Président. <Ceci
dit…
M. Julien : …
qui prend ce principe-là du développement durable, et c'est à lui que je
réfère, et non pas à l'article 5 du projet de loi n° 34.
M. Polo : Mais, je
réitère, on peut faire référence à la politique énergétique, M. le Président.
>Ceci dit, quand le ministre s'exprime clairement sur la question qu'il
y a dans la Loi sur le développement durable, sa conception personnelle du
développement durable, c'est nécessairement inscrit, j'ai fait la
démonstration, j'ai fait ici l'énumération, il est tout à fait à propos
d'amener une précision, je dirais même une précision qui n'a aucune incidence.
On l'a vu, là, à travers différents amendements, la plupart rejetés, dans
quelques cas, acceptés, dans ce cas-ci, il n'y a aucune incidence. J'aimerais
voir ou comprendre un peu mieux, au-delà d'une question de sémantique, comme il
laisse sous-entendre, j'aimerais savoir quel est l'enjeu, quel est le risque, quel
est le danger, quelles sont les conséquences, selon lui, de préciser, d'amener
une précision d'intégrer justement l'élément de transition énergétique dans
l'article 2.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Mon collègue
de Laval-des-Rapides mentionne qu'il n'y a aucune incidence. Moi, je mentionne
plutôt qu'il n'y a aucune valeur ajoutée, mais on se rejoint probablement dans
ces termes-là, aucune incidence, aucune valeur ajoutée, l'article 5 le
précise. C'est pour ça qu'on ne vient pas faire, en réalité... ajouter des
éléments. Je comprends qu'on peut en discuter pendant des heures, mais il n'y a
pas d'incidence ou moi, je dirais plutôt aucune valeur ajoutée. Effectivement,
je suis d'accord avec mon collègue de Laval-des-Rapides.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Polo : Il détourne le
sens de ma phrase, il sait très bien à quoi je faisais référence, M. le
Président. Quand je mentionne qu'il n'y a aucune incidence, c'est une incidence
monétaire, c'est une incidence économique, parce qu'on a longuement débattu,
par exemple, hier, de fixer au maximum la croissance des taux, l'augmentation
des taux, et j'ai bien précisé un impact au niveau économique, au niveau
financier, au niveau… comme tel, alors qu'ici on vient juste apporter une
clarification, une précision qui souligne l'importance de cet enjeu-là, de ce
défi actuel de s'attaquer à la transition énergétique et de le préciser dans
l'article 2… et démontre justement l'importance qu'on y accorde.
Alors, le ministre s'entête à nous dire
que, selon lui, il n'y a aucune valeur ajoutée. Moi, j'aimerais mieux
comprendre, parce qu'il ne nous l'a pas expliqué, quels sont les dangers, quels
sont les impacts, quelles sont les conséquences, selon lui, de l'ajouter
contrairement à ne pas l'ajouter, alors qu'on lui explique les bénéfices, même
sur le plan fondamental, les bénéfices de l'amender, de l'ajouter, de
l'intégrer dans l'article 2 pour démontrer l'importance qu'on accorde à
cet enjeu-là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, je ne voulais pas faire d'interprétation des commentaires de mon
collègue quand il disait qu'il n'y avait aucune incidence, je faisais juste
reprendre ses mots. Maintenant, il a précisé sa pensée.
Alors, la notion de développement durable
comprend 16 principes, et ces principes-là peuvent être atteints par
différents mécanismes, des rouages comme, par exemple, la transition
énergétique, qui est un rouage important pour le développement durable.
Donc, maintenant, puisqu'à l'intérieur de l'article 5
il est précisé que la régie doit se gouverner en gardant en perspective le développement
durable, alors, à écouter mes collègues, on pourrait rajouter tout ce qui
intègre les 16 principes, tous les éléments qui pourraient l'atteindre,
mais à la fin, dans le principe même du développement durable, la régie doit le
faire. Alors, il n'y a pas de valeur ajoutée à le faire spécifiquement.
Pourquoi on inclurait spécifiquement ces éléments-là et d'autres éléments qui
pourraient être intégrés au développement durable ne le seraient pas? C'est à
la régie de se gouverner en conséquence via son article 5. Ici, on est
dans l'article 2 du projet de loi n° 34. L'article 2 du projet
de loi n° 34 vise à fixer un taux applicable au tarif L en maintenant la
compétitivité. Mais, naturellement, la régie doit se gouverner selon ses
principes, puis c'est intégré à l'intérieur de l'article 5.
Maintenant, si les partis d'oppositions
souhaitent exploser chacun des éléments de l'article 5 et venaient
rajouter, à l'article 2, ce qui est déjà le principe même de la régie à
l'article 5, bien non, il n'y a pas de valeur ajoutée.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
• (12 h 40) •
M. Polo : Bien, M. le
Président, dans une perspective où le ministre fait référence au mandat de la
régie, à partir du moment où il retire les responsabilités de la régie, il
retire l'obligation de la régie de faire son travail sur une période de cinq
ans et seulement de faire une cause tarifaire à tous les cinq ans, il est ici
important de venir justement préciser dans l'article 2, où justement on
adresse la question du tarif L, mais il est encore plus <important de…
M. Polo : …
régie de faire son travail sur une période de cinq ans et seulement de faire
une cause tarifaire à tous les cinq ans, il est ici important de venir
justement préciser dans l'article 2, où justement on adresse la question
du tarif L, mais il est encore plus >important de venir souligner cet
élément-là, qui est fondamental aujourd'hui, parce que le fondement même du projet
de loi n° 34, puis vous serez à même de le confirmer,
c'est un retrait des pouvoirs et du mandat et de la mission même de la Régie de
l'énergie.
Alors, le ministre ne peut pas utiliser
comme élément d'argument le mandat même de la régie en disant : <La
régie… >C'est déjà énoncé dans le mandat de la régie, alors que lui-même
met à mal le travail de la régie, met à mal la mission, le fonctionnement même
de la régie en lui disant… en disant aux Québécois, à travers ce projet de loi n° 34, que, de toute façon, la Régie de l'énergie ne fera
son travail qu'à tous les cinq ans.
Donc, il peut essayer de nous convaincre
en nous disant : Vous savez, c'est de la redondance puisque c'est déjà
annoncé ailleurs, mais ce qu'il oublie de dire, c'est que le «ailleurs» en
question, la Régie de l'énergie, à travers l'ensemble de son projet de loi n° 34, bien, il est en train de leur dire : Écoutez,
vous allez juste faire votre travail une fois à tous les cinq ans.
Alors, nous, ce qu'on dit ici, c'est que
vous voulez, à travers ce projet de loi là, changer de façon drastique, de
façon importante la façon comment que les tarifs sont établis, que ce soit le
tarif L ou tout autre tarif.
Ce que la collègue de Mercier…
l'interprétation que j'en fais à travers son amendement, c'est que ça vient
démontrer que l'élément, ou le principe même, ou le défi même moderne,
aujourd'hui, de la transition énergétique, ce n'est pas un défi que nous devons
attaquer une fois aux cinq ans, c'est un défi auquel nous devons nous attaquer
à tous les jours et à chaque année, contrairement au changement fondamental que
le ministre est en train d'imposer à la Régie de l'énergie d'effectuer
seulement son travail une fois aux cinq ans.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Écoutez,
M. le Président, là, je viens d'écouter mon collègue de Laval-des-Rapides. On
est sur l'article 2 où des amendements ont été apportés pour faire des
avis sur base annuelle, et là on est dans un amendement proposé, mais
l'article 5, en réalité, de la loi sur la régie n'est pas modifié. Quand
elle fait ses travaux, elle considère le développement durable. Alors, quand
même bien qu'on fait le grand tour de roue pour dire qu'on enlève des
responsabilités à la régie, ce qui n'est pas vrai, elle va le faire aux
60 mois, une cause tarifaire.
Mais je pense que l'article 2, de
mémoire, on a adopté des amendements qui feraient en sorte que l'avis serait
donné sur base annuelle, qu'elle serait rendue publique avec des délais, avec
des… Puis l'article 5 précise que le développement durable doit être
considéré.
Alors, je réitère mes réponses moult fois
données par rapport qu'il n'est pas opportun, il n'a pas de valeur ajoutée. Mon
collègue mentionne qu'il n'a pas d'incidence. Moi, je parle de valeur ajoutée.
Je pense qu'on se rejoint là-dessus tous les deux.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Laval-des-Rapides, toujours sur
l'amendement proposé par la députée de Mercier.
M. Polo : Parfait. M. le
Président, j'ai quand même le droit de répondre sur les propos du ministre, et
le ministre vient de dire : Ce n'est pas vrai qu'il y a des changements,
ce n'est pas vrai qu'à travers le projet de loi n° 34
on retire des responsabilités à la Régie de l'énergie. Je vais, à ce moment-là,
répéter au ministre quels sont les changements fondamentaux que le projet de
loi n° 34 amène sur les responsabilités de la Régie
de l'énergie.
Et là je vais juste… Avant que le député
de Lac-Saint-Jean, mon bon ami, intervienne, je vais juste reprendre le
ministre sur ses propres propos en lui disant… Regardez, M. le Président,
fixation et modification des tarifs de distribution, retrait, on le sait, c'est
une fois aux cinq ans, sur une base annuelle, ce ne sera plus le cas.
Application d'un mécanisme de réglementation incitative assurant la réalisation
de gains d'efficience, c'est un retrait, autorisation des projets
d'investissement, retrait, approbation des programmes commerciaux, y compris
ceux spécifiques aux réseaux autonomes de distribution d'électricité, c'est un
retrait, application d'un mécanisme de réglementation incitative assurant la
réalisation de gains d'efficience, c'est un retrait, rapport annuel
d'Hydro-Québec Distribution, retrait. Tenue d'audiences publiques, la tenue
d'audience… obligatoire d'une audience publique lors de l'étude d'une demande
visant la fixation ou la modification des tarifs et des conditions auxquelles
l'électricité est distribuée par le distributeur d'électricité est remplacée
par la possibilité, possibilité, de convoquer une telle audience si elle le
juge nécessaire, si elle le juge nécessaire.
Donc, on a fait un débat du vendredi, là.
Comment on appelle ça? Un débat de… un débat sur une motion d'interpellation,
M. le Président. Vous étiez présent. Je répète les <mêmes…
M. Polo : …
telle audience si elle le juge nécessaire, si elle le juge nécessaire.
Donc, on a fait un débat du vendredi,
là. Comment on appelle ça? Un débat de… un débat sur une motion
d'interpellation, M. le Président. Vous étiez présent. Je répète les >mêmes…
je répète ici les mêmes points sur lesquels il est clair et précis que la Régie
de l'énergie, à travers le projet de loi n° 34, se voit retirer des
éléments importants de sa mission et de son mandat. Et ce qu'on fait ici, à
travers cet amendement-là, c'est de venir justement préciser un élément qui est
non seulement d'actualité… qui est un défi majeur non seulement de 2019, mais
pour les décennies à venir.
Alors, quoi qu'en pense le ministre, oui,
nous sommes à l'article 2, oui, nous discutons du tarif L principalement,
mais c'est ici un élément fondamental. Et de l'adresser dans l'article 2
et de le préciser dans l'article 2, selon moi… Je remercie la députée de Mercier
d'avoir amené cet amendement-là parce que je pense que ça lui accorde toute l'importance
qu'il faut pour justement souligner à grands traits l'importance qu'on s'y
attaque à différents niveaux, à tous les niveaux possibles.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Je n'ai pas
de commentaire.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 2? M. le
député de D'Arcy-McGee, la parole est à vous.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. <Je… >Notre formation appuie l'amendement… le projet
d'amendement <avec… >devant nous parce que ça continue, je crois,
nos discussions très fructueuses. Bon, il y a des désaccords évidemment, bon,
peut-être même fréquents, mais on parle d'un élément clé qui n'a pas fait sujet
de nos discussions dans le contexte de l'article 2 jusqu'à maintenant.
D'ajouter les mots… je cite le projet d'amendement : «Les effets
sur la transition énergétique devront également faire partie des considérations
de la régie.» M. le Président, on parle de la fixation de tarifs pour les
quelque 160 consommateurs industriels, les grandes, grandes entreprises
qui touchent à notre façon de faire chaque jour et sur le plan d'exportation
aussi. C'est des consommateurs qui ont tout un impact et tout un rôle à jouer
dans la transition énergétique.
Est-ce que, par le refus qui a l'air
d'être la réponse du ministre, on peut entendre que les concepts compris
actuellement dans l'article 2 sont exclusifs? On parle de compétitivité
tout à fait de façon légitime. Il faut protéger ces grands consommateurs
industriels pour qu'ils puissent faire le travail. On parle de maintenir le
principe d'interfinancement qui va protéger les consommateurs et
consommatrices, parce qu'en quelque part il y a, bon, un genre de subvention
pour le particulier faite par ces 160 consommateurs industriels. Donc,
moi, le sens assez pertinent de l'amendement, de ma lecture, de notre lecture,
c'est que cette protection tout à fait légitime de la compétitivité de nos
industries clés en ce qui a trait à l'énergie doit être équilibrée, en quelque
part, par la préoccupation de plus en plus primordiale, et avec raison, d'une
transition énergétique responsable et sérieuse.
• (12 h 50) •
Le fait que ça se parle dans la loi sur la
régie, si ça, c'est suffisant, comment ça se fait qu'on parle de plus en plus…
ce gouvernement, à juste titre, entre autres, de l'importance d'agir de pair
sur l'économie et le développement en toute connaissance du phénomène des
changements climatiques? On ne dit pas : Mais on n'a pas à s'en faire
là-dessus. Il y a déjà… article 5 de la loi sur la régie… bon, alors, aucun
projet de loi, aucun discours sur le fait que, je l'espère, dorénavant, sans <exception…
M. Birnbaum : …
des changements climatiques? On ne dit pas : Mais on n'a pas à s'en faire
là-dessus. Il y a déjà… article 5 de la loi sur la régie… bon, alors,
aucun projet de loi, aucun discours sur le fait que, je l'espère, dorénavant,
sans >exception, lorsqu'on va parler de développement économique, ça va
être équilibré par la double préoccupation de sauver notre planète. Ce n'est
pas une petite affaire.
Je veux revenir à l'article 5 de la
loi sur la régie. Je le relis, article 5 : «Dans l'exercice
de ses fonctions, la régie assure la conciliation entre l'intérêt public, la
protection des consommateurs et un traitement équitable du transporteur d'électricité
et des distributeurs. Elle favorise la satisfaction des besoins énergétiques
dans le respect des objectifs des politiques énergétiques du gouvernement et
dans une perspective de développement durable et d'équité au plan individuel
comme au plan collectif.»
Si, M. le Président, il y a une
complémentarité parfaite entre l'article 5 et <la loi qu'on tente de
bonifier… >le projet de loi qu'on tente de bonifier ici, comment on peut
dire qu'il n'y a pas de valeur ajoutée dans l'ajout d'un concept donné pour
importance primordiale?
Et, pour mon argument que ce n'est pas du
tout redondant, on a deux aspects ici très clairs et importants, et on va les
défendre ensemble, la compétitivité et l'interfinancement, M. le Président, qui
ne sont pas l'article 5. Alors, si l'article 5 est étanche et nous
protège, et ça va sans dire que tout ce qui est dans l'article 5 ne doit
pas réapparaître aux endroits tout à fait de mise, comment ça se fait et
comment on va s'assurer que la régie va prendre en ligne de compte l'aspect de
la compétitivité, qui ne se trouve pas dans l'article 5?
Et j'inviterais le ministre à expliquer
comment on va s'assurer cette cohérence, que cet article soit considéré comme
il faut, que cette mention de compétitivité va être prise en ligne de compte à
chaque instance, comme ce n'est pas dans l'article 5 de la loi sur la
régie.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Birnbaum : Voilà ma
question.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Donc, on a discuté… justement on est à l'article 2 pour
mentionner le taux applicable au tarif L. Le taux applicable au tarif L doit
être distinct du taux applicable aux autres tarifs dans un esprit, justement,
de compétitivité des grands consommateurs électriques, les 161 qui bénéficient
actuellement du tarif L.
Donc, la notion de compétitivité est
introduite ici, à l'intérieur de l'article 2 spécifiquement, parce que
c'est un taux applicable au tarif L et c'est cette notion-là qui fait la
distinction entre le taux applicable et le taux applicable aux autres tarifs.
Donc, c'est une précision parce que ça se reporte à l'article 2, qui est
le tarif L et un taux applicable.
Maintenant, l'article 5 de la Régie
de l'énergie, ce sont ces principes sur lesquels elle doit se gouverner pour
faire son travail. À l'intérieur de ça, on précise, en fin de compte, la
perspective du développement durable. Un rouage important du développement
durable, c'est la transition énergétique, comme plusieurs autres éléments, avec
16 principes de développement durable. Alors, on ne viendra pas énumérer
tous ces éléments-là à l'intérieur d'un article. Alors, il y a de la
redondance, il n'y a aucune valeur ajoutée.
Alors, pour nous, on dit : Bien non,
l'article 5, qui est les fondements avec lesquels la régie se gouverne,
considère le développement durable avec tous les éléments qui ont été
mentionnés par mon collègue, puis on a relu l'article. Alors, c'est pour ça
qu'il n'y a pas de valeur ajoutée à venir parler, à l'intérieur de
l'article 2, qui est le taux applicable pour le tarif L, de la notion de
transition énergétique.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Birnbaum : M. le
Président, je trouve ça intéressant que, dans la lecture du ministre, chaque
mot est étanche en soi-même et à l'abri de quelque considération que ce soit
sur son implantation. Je me demande si les gens qui nous écoutent sont assurés,
comme je dis, que ces 160 clients, consommateurs industriels, qui ont un
rôle primordial, mais primordial, à jouer sur le plan développement et sur le
plan développement <durable…
M. Birnbaum : …
160 clients,
consommateurs industriels, qui ont un rôle primordial, mais primordial, à jouer
sur le plan développement et sur le plan développement >durable — nous
sommes à un article qui va décrire en quelque part leurs obligations envers le
ministère, la régie et les citoyennes et citoyens du Québec — ils
vont être interpelés à assurer la compétitivité, M. le Président, de leurs
services, ils vont être invités à assurer, malgré le fait qu'on n'a pas de
plancher, on n'a qu'un plafond en tout ce qui a trait au tarif éventuel pour
les prochains et à l'éternité si ce projet de loi est adopté comme il faut, ils
ont, dans le texte actuel, l'obligation d'être en mesure de jouer leur rôle
dans l'interfinancement. Est-ce que les gens qui nous écoutent doivent
comprendre que, ah! mais oui, mais oui, comme c'est un sujet très tendance ces
jours-là, que les Rio Tinto, les grandes compagnies minières, <les… >tous
les 160 clients dont on parle, vont, à chaque jour et à chaque instant,
comprendre que leurs façons de faire doivent être toujours alimentées par
l'article 5 de la Régie de l'énergie? Et je me permets de le dire parce
que c'est pertinent dans nos discussions. Le droit de regard de la régie, comme
a bien démontré mon collègue de Laval-des-Rapides et comme chacune des
formations de l'opposition a bien démontré depuis des semaines, est
circonscrit, M. le Président, par le projet de loi devant nous.
Alors, je répète la question. Le ministre
a offert un aspect de réponse, et il me semble que plusieurs des gens qui nous
écoutent ainsi que plusieurs des groupes et experts qui se sont prononcés de
façon limitée devant cette commission parlementaire, ils veulent savoir que les
conditions qui vont gouverner le tarif L et qui vont gouverner, en quelque part
le comportement de ces 160 clients industriels, que tout ça va… pas
alimenter… L'amendement propose que ça soit clair, que ça soit pris en compte
par la régie, et donc par ces consommateurs, donc par le ministre et par le
ministère. Est-ce que ce n'est pas tout à fait légitime, M. le Président, que,
de pair avec le maintien de la compétitivité tout à fait légitime, le maintien,
comme je dis, du principe d'interfinancement, que, de pair… comme… et la
tendance gouvernementale partout au monde… de pair, le développement et la
gestion de nos services énergétiques soient faits, comme j'ai dit, de pair avec
une veille à la transition énergétique? Alors, j'invite une dernière fois le
ministre à nous expliquer comment ce n'est pas une valeur ajoutée de rendre
claire et nette cette préoccupation.
Et je suis… en le disant, je suis très
conscient qu'on n'est pas dans une annonce publicitaire, M. le Président. Je
comprends que les mots ont leurs poids dans un projet de loi. Je n'essaie pas
de faire de la rectitude politique. Les mots, dans un projet de loi, ont leur
poids, M. le Président. Et on parle d'ici... d'un article directif envers ces
160 clients et envers la régie. Alors, si je peux, pour une dernière fois,
inviter le ministre à dire comment il trouve qu'il n'y a aucune valeur ajoutée
dans cette directive d'assurer que la régie prenne en compte la transition
énergétique lorsqu'on parle du tarif L...
Le Président (M. Lemay) :
Bon, ce que je vais faire, c'est que je vais inviter le ministre à faire sa
réponse lors de la reprise de nos travaux.
Donc, je vous remercie à tous de votre
collaboration et je suspends les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
<
>
13 h (version révisée)
<15403
Le
Président (M. Lemay) : ...donc, je vous remercie à tous de votre
collaboration et je suspends les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
>
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 heures)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour. Bon après-midi à tous. Nous reprenons nos travaux.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 34,
la Loi visant à simplifier le processus d'établissement des tarifs de
distribution d'électricité. Je vous prie de bien vouloir éteindre la sonnerie
de vos appareils électroniques.
Et lors de la suspension de nos travaux,
ce matin, nous en étions à l'étude de l'amendement présenté par Mme la députée
de Mercier, et, M. le ministre, vous en étiez à un élément de réponse. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Donc, comme on le mentionnait déjà, dans l'amendement proposé
par ma collègue de Mercier, d'introduire, à l'article 2, qui mesure les
taux d'application au tarif L, la notion de transition énergétique n'amène pas
une valeur ajoutée, considérant l'article 5 de la Loi de la Régie de
l'énergie, qui précise que le développement durable et d'autres éléments
doivent être pris en considération. Donc, ils le font déjà dans n'importe quels
travaux auxquels la régie est appelée à faire, et ici, par rapport au taux
applicable, là, il n'y a pas de valeur ajoutée.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? M.
le député de Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle : Je
comprends... Puis j'ai compris de... Premièrement, bonjour. J'étais dans une
autre commission. Donc, je n'ai pas suivi totalement, mais, tout à l'heure,
qu'est-ce que vous avez dit, justement, qu'il n'y avait pas une valeur ajoutée
dû au fait que le 5 était là... Toujours dans le même amendement, là, je reste
toujours dans le même amendement, M. le Président, là, c'est toujours dans la
même chose.
Je fais aussi le p.l. n° 27,
entre autres. Donc, le p.l. n° 27, vous devez en
savoir un petit peu, là, c'est le ministre de l'Économie et de l'Innovation qui
dirige ce p.l. là, et puis, là-dedans, je vois... J'ai remarqué qu'il y a
beaucoup de décisions qui vont être prises dans la nouvelle structure, parce
qu'on parle d'une nouvelle structure qui est en train de se faire, là. On a
beaucoup de décisions qui vont être prises avec le ministre de l'Économie et de
l'Innovation puis le Conseil du trésor, le ministre du Conseil du trésor, donc,
ça va être deux... Je pense, vous êtes appelé de temps en temps à participer
là-dedans, parce qu'il me semble que j'ai vu votre ministère là-dedans, mais
pas dans tout.
Donc, je reviens à l'article 2. Dû au
fait qu'on voit des choses que... Là, on fait des amendements, mais on
fait des lois pour le futur, hein? Il faut toujours penser à qu'est-ce qui s'en
vient. Toujours dans cet article-là, vous ne trouvez pas, même si vous dites
que c'est déjà couvert dans le 5, <vous ne trouvez pas >que ce n'est
pas trop fort de mettre des bretelles un petit peu plus pour s'organiser
vraiment que la régie ait vraiment à prendre considération, justement, de la
transition énergétique, quand on parle du tarif L, pour une question de compétitivité?
Parce que, là, on va parler peut-être... Là-dedans, dans l'Innovation puis dans
l'Économie, on va aller chercher peut-être des compagnies qui vont avoir besoin
d'électricité dans ce tarif L là. Donc, est-ce qu'il y a quelque chose qui
vient nous protéger? En tout cas, moi, je trouve que ça ne serait pas superflu
de le mettre, mais vous semblez dire vraiment que le 5, là, ça couvre tout.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, oui,
M. le Président, l'article 5, là, qui précise comment la régie doit se
comporter dans l'exercice de ses fonctions : «...la régie assure la
conciliation entre l'intérêt public, la protection des consommateurs et un
traitement équitable du transporteur d'électricité et [le distributeur]. Elle favorise
la satisfaction des besoins énergétiques dans le respect des objectifs des
politiques énergétiques du gouvernement et dans une perspective de
développement durable...» Donc, c'est le principe, en réalité, sur lequel les
travaux de la régie, dans l'exercice de ses fonctions, comme le mentionne le
début de l'exercice... de l'article... Donc, c'est pour ça que, naturellement,
la notion de développement durable, avec tout ce qu'elle comporte, en réalité, elle
couvre la notion qui est apportée par ma collègue de Mercier.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Vimont, c'est bon? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre l'amendement
aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Lemay) :
Par un vote par appel nominal? M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Donc,
pour, contre, abstention. Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Julien (Charlesbourg)?
M. Julien : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
: M. Polo
(Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
Le Secrétaire
: M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention. Donc, l'amendement est <rejeté...
M. Skeete : ...contre.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(
Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
: M. Polo
(
Laval-des-Rapides)?
M. Polo : Pour.
Le Secrétaire
: M. Birnbaum
(
D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
Le Secrétaire
: M. Barrette
(
La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
Le Président (M. Lemay) :
Abstention. Donc, l'
amendement est >rejeté. Nous revenons donc à
l'article 22.0.1.1 tel qu'introduit par l'article 2 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 2...
Une voix : ...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Oui, M. le
Président, merci. Écoutez, M. le Président, lorsque nous nous sommes quittés...
La dernière fois que je suis venu, je suis parti, j'ai quitté la pièce parce
que je devais malheureusement aller faire une intervention au salon bleu et
j'ai quitté dans l'esclaffement du ministre et de ses collègues. Alors, je vais
reprendre là où j'étais, M. le Président, parce qu'à un moment donné il y a des
limites à tout. Alors, je rappelle, M. le Président, que j'avais posé une question
qui était d'une grande simplicité en faisant référence à un document que le ministre
nous avait déposé lui-même, à savoir un graphique démontrant... Et, M. le
Président, je vais aller lentement, là, pour que les gens qui nous suivent
puissent nous suivre s'ils arrivent à voir le graphique que j'ai entre les
mains.
Le graphique qui a été produit par le ministre
montre la progression sur une base 100, un chiffre arbitraire, mais tout à
fait correct, d'une valeur 100 à la case départ, en fonction de
l'inflation, pour une des deux lignes, la ligne qui est en bas et la ligne qui
est au-dessus, en fonction de ce qui a été vécu de 2003 à 2019. Vécu, ça
signifie l'effet qu'a eu la régie, les décisions de la régie. Et, quand on
regarde le document, M. le Président, on voit que ce n'est pas linéaire. Il y a
des fluctuations. Il y a des années où la régie a donné des augmentations plus
grandes que l'inflation. Des fois, ça redescend. Donc, ce sont des
augmentations annuelles recommandées sous l'inflation, et la résultante, elle
est le graphique que nous avons là.
Là <n'est pas l'objet... >n'était
pas l'objet de ma question. L'objet de ma question, M. le Président, était très
simple. Quand le ministre, et il l'a dit à... Écoutez, M. le Président, si on
compte les entrevues, le salon bleu, les samedis soirs, M. le Président, ça
doit être des centaines de fois que le ministre a dit : Si on avait
appliqué ce que l'on propose dans le projet de loi actuel, la population
québécoise aurait économisé, si je me souviens bien, 2,4 milliards de
dollars, M. le Président. Est-ce que je me souviens bien?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui.
M. Barrette : Bon, alors,
on comprend, M. le Président, qu'on aurait économisé 2,4 milliards de
dollars pas dans une année, mais bien sur la période. Est-ce que je me trompe,
M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Sur la
période.
M. Barrette : La réponse,
pour le bénéfice de ceux qui nous écoutent, est : Non, non, je ne me
trompe pas. Alors, M. le Président, la question que je vais poser et qui a fait
bien rire toute l'équipe du ministre était la suivante : Sur ce graphique,
le 2,4 milliards de dollars sur la période, comment puis-je dire que ça
représente un pourcentage de temps sur la période? Où, sur le graphique, j'ai
la donnée qui me permet de dire : 2,4 milliards de dollars, ça
représente x pour cent sur la période?
Et là, quand j'ai posé cette question-là,
M. le Président, vous vous rappellerez comment c'était drôle. Alors là, je
repose la question dans un environnement plus serein, début de séance plutôt
que fin de séance : Peut-on m'indiquer quel est le dénominateur?
2,4 milliards de dollars, ça représente un... ça peut s'exprimer en
pourcentage. <Nous avons économisé... >Nous aurions économisé, si
nous avions appliqué la loi n° 34, telle que proposée, sur une période de
2003 à 2019, 2,4 milliards de dollars, ce qui représente x pour cent du
total. M. le Président, est-ce que le ministre ou son équipe souriante peut me
dire où, dans ce graphique, j'ai le dénominateur ou comment je peux déduire le
dénominateur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (15 h 10) •
M. Julien : Écoutez, M.
le Président, le graphique qu'on a sous les yeux montre une courbe à
l'inflation avec une courbe avec la hausse <tarifaire...
M. Barrette : ...
du total. M. le Président, est-ce que le ministre ou son équipe souriante peut
me dire où, dans ce graphique, j'ai le dénominateur ou comment je peux déduire
le dénominateur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Écoutez,
M. le Président, le graphique qu'on a sous les yeux montre une courbe à
l'inflation avec une courbe avec la hausse >tarifaire. Donc, ce n'est
pas le graphique qui permet de trouver le dénominateur.
M. Barrette : Voilà mon
point exactement, M. le Président. Le graphique que le ministre nous a déposé
ne permet pas d'établir le dénominateur. Alors, je le dis et j'insiste, nous
nous sommes quittés dans un esclaffement qui... Aujourd'hui, le ministre
confirme qu'ils se sont esclaffés pour rien. Bon, maintenant, est-ce que le ministre
pourrait me donner le dénominateur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, je ne comprends pas de quel dénominateur parle mon collègue.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, juste comme ça, là, si j'ai bien lu... Peut-être que j'ai mal lu. Je
n'ai peut-être pas pris la bonne personne. Mais, si je regarde bien la
biographie du ministre, il est comptable. Est-ce que je me trompe? Bien, c'est parce
que, M. le Président, le ministre me dit qu'il ne comprend pas. Je vais redire
ma phrase. M. le Président, mettons que je suis le ministre : Mesdames et
messieurs, si nous avions appliqué la loi n° 34 sur la période de 2003 à
2019 que j'ai illustrée par le graphique suivant, la population québécoise
aurait économisé 2,4 milliards de dollars.
O.K., alors moi, je recherche une réponse
à une question simple. Le 2,4 milliards de dollars, il est par rapport à
quoi? Si on économise quelque chose, M. le Président, c'est par rapport à quelque
chose d'autre. Quand je vais au magasin puis que je vois qu'un morceau de linge
coûte 40 $, puis on me dit qu'il y a un rabais de 50 %, il va coûter
20 $, bien, moi : 50 % de quoi? Alors, moi, je souhaite
simplement savoir : le 2,4 milliards, il est en lien avec quel total,
valeur qu'obligatoirement le ministre a, parce qu'il nous dit qu'il a économisé
2,4 milliards? S'il a économisé 2,4 milliards de dollars, ça veut
dire qu'il y a un total pour la période, duquel on soustrait un chiffre qui
donne un résultat de 2,4 milliards. Alors, pour calculer le pourcentage
que représente le 2,4 milliards, ça fait 2,4 milliards sur le total
fois 100 égale pourcentage. Je ne sais pas, mais je peux le répéter dans d'autres
mots et même le dire à l'envers.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Non, je ne
rejoins pas le calcul de mon collègue de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, je demande une information très simple, là, et je ne vois pas
pourquoi je n'aurais pas accès à cette information-là. Pourquoi je n'aurais pas
accès à cette information-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : L'information
du dénominateur, je ne sais pas ce que ça signifie.
M. Barrette : Bien, M. le
Président, je viens de... O.K., bon. M. le Président, le ministre nous a dit...
Moi, je regarde les collègues, là, ses collègues, là, puis je vois beaucoup de
sourires, parce que tout le monde a compris ma question. M. le Président, si on
économise de l'argent, il y a eu une soustraction, il y a un gros chiffre moins
un chiffre, ça donne une économie de 2,4 milliards. Je cherche le gros
chiffre. Quel est le gros chiffre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Il n'y a pas
de gros chiffre, M. le Président.
M. Barrette : Bien oui,
il y a un gros chiffre, M. le Président. Comment peut-on avoir une économie de
2,4 milliards de dollars? Une économie de 2,4 milliards de dollars, c'est
quoi, M. le Président? C'est ce que ça a coûté sur la ligne d'en haut moins ce
que ça aurait coûté si on avait appliqué 34. La différence entre les deux, là,
c'est 2,4 milliards. Il ne peut pas ne pas savoir ça. Puis ce n'est pas un
piège. Il n'y a pas de piège là, M. le Président. Je demande une question
arithmétique du niveau de l'école primaire. Le chiffre est peut-être gros, mais
il existe, parce que c'est un chiffre moins le chiffre de 34 égale... O.K., je
vais le dire de même, le chiffre de la régie moins le chiffre de l'application
de 34, ça donne un chiffre : 2,4 milliards. Le chiffre de la régie, c'est
combien?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, la
formule n'est pas la bonne. Ce n'est pas le chiffre du p.l. n° 34 versus
le chiffre de la cause tarifaire, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Bien, c'est
quoi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, le p.l.
n° 34 fait un remboursement que je rappellerai de 500 millions, plus
un gel tarifaire en 2020, plus une hausse à l'inflation. Ça, c'est le p.l. n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce que
le ministre peut nous répéter ça bien clairement dans le micro pour le bénéfice
de la transcription?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
p.l. n° 34 prévoit un gel tarifaire en 2020, une
hausse à l'inflation pour les <quatre...
M. Julien : ...
plus un gel tarifaire en 2020, plus une hausse à l'inflation. Ça, c'est le p.l.
n°
34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Est-ce
que le ministre peut nous répéter ça bien clairement dans le micro pour le
bénéfice de la transcription?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
p.l. 34 prévoit un gel tarifaire en 2020, une hausse à l'inflation
pour les >quatre années suivantes, plus un remboursement de plus de
500 millions à la première facturation en 2020.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, est-ce que le ministre est en train de nier qu'il a dit à de
multiples reprises que, si nous avions appliqué la loi n° 34
sur la période 2003‑2019, les contribuables québécois auraient économisé
2,4 milliards de dollars? Il n'a pas dit ça? Est-ce que c'est ça qu'il
nous dit?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Ce que je
mentionne maintenant, puisque le collègue de La Pinière précise sa question, si
on avait appliqué l'inflation plutôt que la cause tarifaire, on aurait
économisé 2,4 milliards.
M. Barrette : Ça n'a
jamais été dit comme ça, M. le Président, là. Là, il est en train de nous dire,
là... Parce que, si c'est ça, si... Il peut-u répéter? Ça veut dire que, si on
avait pris la ligne de l'inflation seulement, ça aurait été 2,4 milliards
de dollars d'économie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, sur la
période, si on avait pris l'inflation plutôt, en réalité, que d'appliquer la
hausse tarifaire observée, 2,4 milliards d'économies.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Bon, M. le
Président, ça veut dire que ce qu'il dit, c'est que l'économie serait encore
plus grande s'il avait comparé ça à la cause tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Barrette : Bien, c'est
oui ou c'est non?
M. Julien : Je ne
comprends pas la question, M. le Président.
M. Barrette : Bien, c'est
sûr, M. le Président, là, puis on va avoir du plaisir longtemps, longtemps,
longtemps, là, parce que, là, là, le ministre a bel et bien dit que, si on
avait appliqué la loi n° 34 dans la période, il
y aurait eu une économie de ça. L'économie, ce n'est pas par rapport à
l'inflation, hein? Ce n'est pas par rapport à l'inflation. C'est par rapport à
ce que l'on a vécu dû à la cause tarifaire. Est-ce que le ministre est d'accord
avec l'affirmation que je viens de faire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Non.
M. Barrette : Alors,
l'économie est par rapport à quoi?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, c'est
par rapport, en fin de compte, au résultat de la cause tarifaire versus si on
avait utilisé l'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Alors,
j'aimerais qu'on m'explique ça, là, parce que, là, il fait une différence entre
la cause tarifaire et l'inflation, n'est-ce pas?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui.
M. Barrette : Oui? O.K.,
on avance. Alors, le ministre vient de dire que, oui, c'est la différence entre
ce que ça a coûté par la cause tarifaire versus à ce que ça aurait coûté à
l'inflation. Donc, il sait le chiffre de la cause tarifaire, parce que, s'il
dit que c'est la différence entre ces deux valeurs-là, c'est donc qu'il connaît
les deux valeurs. Alors, quelle est la valeur de la cause tarifaire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Je ne
comprends pas la question, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je tiens à vous faire remarquer les sourires de tous ceux qui sont
ici dans la salle. Le ministre vient de nous dire que le 2,4 milliards
d'économies, c'est la différence de ce que ça a coûté aux contribuables à cause
de la cause tarifaire, donc la courbe du haut versus l'inflation. Alors, ça, ça
veut dire qu'il y a une somme de coût pour le contribuable, pour la cause
tarifaire, la ligne d'en haut, et une somme de coût sur la ligne d'en bas, qui
est l'inflation, et c'est ce que je recherche. Il peut me donner n'importe quelle
des deux, M. le Président, je demande simplement cette valeur-là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, sur la
période, si on avait appliqué l'inflation plutôt que les résultats de la cause
tarifaire, ça aurait été des économies de 2,4 milliards.
M. Barrette : Bien oui,
M. le Président, c'est une économie. Ce que je lui demande, là, ce n'est pas
compliqué, c'est la somme des tarifs payés par ceux concernés par le tarif
général, là, qui sont dans sa courbe, sur la base, par Hydro-Québec, là... pas
Hydro-Québec, par les clients, Hydro-Québec a demandé ça parce que la régie a
décidé ça, versus l'inflation. C'est une soustraction. Il y a deux chiffres.
Lui, il me donne le résultat, M. le Président. C'est comme si je connais le
résultat, mais je ne connais pas les chiffres qu'on soustrait l'un de l'autre.
Ça n'a pas de sens.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, il n'y
a pas deux chiffres qu'on soustrait, M. le Président.
M. Barrette : Pour
arriver à une économie, il n'y a pas l'équation : a moins b égale c? Wow!
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, c'est
une somme des écarts observés durant la durée.
• (15 h 20) •
M. Barrette : Oui, et les
écarts, c'est entre des chiffres. Puis, quand on additionne les chiffres, ça
fait un total moins un autre total égale une économie. Je lui demande <simplement...
Le Président (M. Lemay) :
...
M. le ministre.
M. Julien : Alors, c'est
une somme des écarts des écarts observés durant la durée.
M. Barrette :
Oui,
et les écarts, c'est entre des chiffres. Puis, quand on additionne les
chiffres, ça fait un total moins un autre total égale une économie. Je lui
demande >simplement la valeur des paramètres de l'équation : a moins
b égale 2,4 milliards de dollars.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, en sachant qu'il y a d'autres collègues qui veulent intervenir.
M. Julien : Alors, c'est
des sommes d'écarts sur la période, M. le Président. C'est une somme.
M. Barrette : M. le
Président, si on calcule des écarts nominaux,ça
veut dire qu'il y a des valeurs à la case départ. Si on calcule un écart entre
deux... Je vais vous donner un exemple complexe. Entre la valeur 3 et la
valeur 1, il y a un écart de 2, et je sais que c'est deux parce que je
sais qu'il y a un 3 puis il y a un 1. Puis je peux vous en donner un plus
complexe : entre 37 et 30, il y a un écart de 7, 37 moins 30. Je ne peux
pas vous dire qu'il y a un écart de 7 si je ne sais qu'il y a un 37 puis un 30.
Alors, est-ce qu'il peut nous donner la
donnée? Et l'objectif, ici, M. le Président, il est très simple. Je recherche
la donnée pour pouvoir déterminer quelle est la valeur, la proportion du
2,4 milliards sur bien des milliards. Il y a bien des milliards, là. C'est
le dénominateur qui est la somme de la chose. Si c'est la somme des écarts, M.
le Président, il connaît les chiffres d'origine. S'il ne les connaît pas, lui,
quelqu'un autour de lui les connaît.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui,
effectivement, c'est la somme des écarts.
M. Barrette : Bien oui,
M. le Président. Et là, moi, ça ne me dérange pas de finasser, M. le Président.
Ça ne me dérange absolument pas, il n'y a rien là. Je lui demande une chose, là.
Et tout le monde qui nous écoute sait qu'en économie, ce qu'on détermine, c'est
le résultat de deux chiffres, un moins l'autre. Et, si le ministre dit que c'est
la somme des écarts, ça veut dire que, pour chaque écart dont il fait la somme,
il y a une soustraction : a moins b égale c. C'est tout. Alors, je lui
demande, M. le Président, quelle est la somme des a et la somme des b pour
arriver à c.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on
prend la somme des écarts entre les deux courbes sur la période.
M. Barrette : Mais, M. le
Président, il l'a dit lui-même. Je ne peux pas déterminer ça sur son graphique,
parce que ça, ce sont des... Ce n'est même pas des... À la limite, c'est des proportions,
mais une proportion, c'est une proportion... Regardez, il recommence à rire, M.
le Président, le ministre, là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
S'il vous plaît, M. le Président, 35.6°, là, écoutez, là, mon collègue de
La Pinière, là, je sais qu'il aime ça épater la galerie, tout ça, là, on
intente des propos. Et les citoyens, là, sont très contents du projet de loi.
Chez nous, on m'en parle. <On retourne... >On va revenir aux
vraies choses, M. le député de La Pinière. On retourne 500 millions
dans les poches...
Le Président (M. Lemay) :
Donc, monsieur... Alors...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...de faire attention lorsqu'il fait des propos... Là, je considère que... Regardez,
là, hein...
Le Président (M. Lemay) :
Donc, merci, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Une voix
: ...
Le Président (M. Lemay) :
Alors, merci. M. le député de Lac-Saint-Jean, merci beaucoup de votre intervention.
Donc, maintenant, alors, je vous demande à tous la collaboration que nous avons
depuis le début dans le respect de nos propos. Ça avance rondement, comme nous
le disons, et nous voulons que ça se poursuive dans le respect. Je vous invite
à tous et à toutes de rester dans la prudence. Tant qu'on discute de l'article 2
qui était présentement à l'étude et que nous sommes sur le sujet, il appartient
au député de poser des questions en lien avec l'article 2. Et, maintenant,
dans le respect et la collaboration, il a le droit de poser ses questions
plusieurs fois. Par contre, il faut toujours être sur la prudence et le
respect. M. le député de La Pinière...
M. Polo : ...la seule
chose que je vous demande, quand vous entendez un collègue utiliser un
qualificatif, même s'il invoque le règlement, c'est important de l'interrompre
puis de le couper court, pas de le laisser terminer ou poursuivre sa... O.K.?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, je poursuis la séance et je demande au député de La Pinière
à poursuivre, et avec la collaboration habituelle.
M. Barrette : M. le
Président, avec plaisir, mais la collaboration, on s'entend que c'est un verbe,
c'est un élément d'action qui indique que les deux parties doivent poser des
gestes dans le même sens. Alors, ici, M. le Président, je le répète, au grand
désespoir du député de Lac-Saint-Jean...
Une voix
: ...
M. Barrette : Non, parce
qu'il y a tellement de régions au Québec que je ne les ai pas toutes apprises
par cœur.
Une voix
: ...
M. Barrette : M. le
Président, est-ce qu'il a la parole?
Le Président (M. Lemay) :
Un seul député qui a la parole, c'est le député de La Pinière. Je demande
à tous le respect. M. le député de La Pinière, veuillez poursuivre avec
votre <question...
M. Barrette : ...
parce
qu'il y a
tellement de régions au
Québec que je ne les ai pas
toutes apprises par cœur.
Une voix
: ...
M. Barrette :
M.
le Président,
est-ce qu'il a la parole?
Le Président (M. Lemay) :
Un seul député qui a la parole, c'est le
député de
La Pinière.
Je demande à tous le respect.
M. le député de
La Pinière,
veuillez poursuivre avec votre >question.
M. Barrette : M. le
Président, lors de la dernière rencontre, la dernière fois où j'étais ici, M.
le Président, là, en remplacement d'un de mes collègues, j'avais demandé des
données. Le ministre m'a fourni des données. Elles sont intégrées dans mes
tableaux. Est-ce que, pour lui, ça, ça donne la somme des écarts?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, mon collègue de La Pinière m'a demandé des données. On lui a
fourni les données qu'il nous a demandées.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Bon, alors
là, M. le Président, je demande si le ministre est disposé à nous fournir les
données que je demande, à savoir les valeurs annuelles qui sont à l'origine du
calcul des écarts entre l'inflation et la cause tarifaire <ainsi que la
valeur entre... >ainsi que la valeur annuelle qui aurait été générée par
l'application <de la loi... >du projet de loi n° 34.
Pourquoi? Parce que le ministre dit qu'en l'appliquant on sauve
2,4 milliards de dollars.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, ce n'est pas ce que je dis. Alors, mon collègue de La Pinière, <fait...
>en réalité, ne fait pas la distinction entre le tableau qu'il a entre
les mains... qu'on a fourni les données, qui est l'écart entre l'inflation et
les causes tarifaires, et le projet de loi n° 34, parce que le projet de
loi n° 34 fait plus que l'écart entre l'inflation et la cause tarifaire.
Le projet de loi n° 34 a une remise de 500 millions, un gel tarifaire
et une hausse à l'inflation. Le tableau qu'il a entre les mains, c'est des
écarts sur la courbe entre deux courbes qui représentent l'inflation et la
cause tarifaire. Donc, ce n'est pas la même chose.
M. Barrette : M. le
Président, je n'ai jamais dit que le graphique traitait de données prospectives.
J'ai dit clairement que le graphique traitait de données rétrospectives, comme
l'a présenté clairement le ministre, à propos desquelles il nous dit qu'il y a
une économie de 2,4 milliards. Autant, quand j'ai demandé précisément,
pour les mettre dans mes fichiers... autant j'ai demandé précisément quelle
était la valeur de chaque point, je lui demande maintenant la valeur des
éléments, des points, là, dont il a la connaissance et la documentation entre
ses mains à quelque part, qui lui permet de dire que la somme des écarts annuelle
amène à un écart total sur la période de 2,4 milliards de dollars. Le
2,4 milliards de dollars est la somme d'un écart à chaque année entre
l'application rétrospective de 34, parce que c'est comme ça qu'il nous l'a dit,
et la cause tarifaire. C'est ça que c'est, le 2,4 milliards. Alors, moi,
je lui demande de me donner les valeurs annuelles qui ont été additionnées pour
qu'on arrive à une économie de 2,4 milliards de dollars. Je lui demande de
me donner les données qui prouvent son résultat.
M. Julien : M. le
Président, mon collègue de La Pinière ne me demande pas les bonnes
données. Ce n'est pas une application rétrospective du p.l. n° 34.
Le p.l. n° 34 permet une économie, dès la
première année, de 500 millions, puisqu'il y a un retour, en réalité, de
500 millions, il y a un gel tarifaire en 2020 et il y a une hausse à
l'inflation par la suite.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, est-ce que le ministre va dire dans le micro, là, maintenant, qu'il
n'a jamais dit que le projet de loi n° 34, si on l'avait appliqué dans la
période 2003‑2019, ça aurait généré cette économie-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Si on avait
appliqué une hausse à l'inflation sur la période plutôt que la cause tarifaire,
il y aurait une économie, effectivement.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, est-ce que le ministre est en train de nous dire que le
2,4 millions... milliards, pardon, n'est que la différence entre
l'inflation et la cause tarifaire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien, on ne
tient pas compte du 500 millions de remboursement, M. le Président.
• (15 h 30) •
M. Barrette : Bien non,
on n'en tient pas compte, M. le Président, c'est sûr. Puis, s'il veut en tenir
compte, moi, ça ne me dérange absolument pas. Le 500 millions, M. le
Président, il est dans le futur. Alors, il y en a une... En fait, je vais poser
ma question comme ça : Y a-t-il une équation dans laquelle il y a des
valeurs simples qui permettent de faire l'opération qui vous amène à un
résultat d'une économie de <2,4 milliards de dollars...
>
15 h 30 (version révisée)
<15397
M.
Barrette : ...le 500
millions, M. le Président, est dans
le futur. Alors, il y en a une... En fait, je vais poser ma question comme ça :
Y a-t-il une équation dans laquelle il y a des valeurs simples qui permettent
de faire l'opération qui nous amène à un résultat d'une économie de >2,4 milliards
de dollars? Est-ce que ça, ça existe, M. le Président? Et, si ça existe... On
va commencer par : Est-ce que ça existe dans ses livres?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Est-ce que
mon collègue peut préciser sa question? Qu'est-ce qui existe dans mes livres?
M. Barrette : M. le
Président...
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Moi, ça ne
me dérange pas, là, ça m'amuse, même. Je ne fais que sourire. Je suis venu ici,
M. le Président, je le savais que j'allais avoir du plaisir.
Le ministre dit : On va avoir une
économie de 2,4 milliards de dollars, parce que c'est ça qu'il a dit, si
on avait appliqué, dans la période 2003-2019, le modèle du projet de loi
n° 34. Je lui demande les valeurs qui, mises dans une simple opération
arithmétique d'école primaire, permettent de dire : On économise 2,4 milliards
de dollars.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, c'est
la somme, en fin de compte, des écarts entre les deux courbes additionnés.
Alors, mon collègue souhaiterait obtenir, en fin de compte, le détail de ces
sommes-là sous la courbe?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je demande à avoir... oui, je demande à avoir les valeurs, les
valeurs. Alors, il pourrait aussi nous expliquer... Parce que, là, ce qu'il
vient de nous dire là, M. le Président, c'est exactement ce que je cherche.
Entre ces.... En fait, il y a une précision que je vais apporter. Cette
courbe-là, là, qui a fait esclaffer de rire les gens de l'autre bord, là....
Bien oui, mais c'était ça, M. le Président. Qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise? À chaque année, M. le Président, à chaque année, il y a deux
valeurs, et la soustraction desdites deux valeurs donne un écart qu'on
additionne. Alors, moi, je cherche les valeurs d'origine.
Maintenant, on recherche intensément, au
moment où on se parle dans les verbatim, s'ils sont disponibles, la phrase que
le ministre a, à plusieurs reprises, prononcée. Là, il nous dit, là, qu'il ne
l'a pas prononcée, la phrase. 34 n'aurait pas généré... ce n'est pas ça qui
aurait généré 2,4 millions de dollars, c'est juste la différence entre les
deux. Est-ce que c'est ça qu'il dit, là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, c'est
l'écart, en fin de compte, entre la hausse tarifaire qui a été observée sur la
période par les causes tarifaires et l'augmentation à l'inflation, selon le
taux appliqué, en fin de compte, à l'intérieur du p.l. n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Bon, on
s'entend, M. le Président, là, que ça, ce sont des valeurs dans
les milliards de dollars dans les deux cas. Est-ce qu'on s'entend au moins
là-dessus?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Dans
les milliards de dollars? On parle de quoi, M. le député de La Pinière?
M. Barrette : Bien, M. le
Président, là, lui, il parle de quoi dans son graphique? Il parle de quoi? Ce
n'est pas... De quoi il parle? Il parle de quoi dans son graphique?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
graphique, M. le Président, montre une courbe, comme on expliquait la semaine
dernière, qui part d'un point donné de 100 $. On aurait pu partir de
50 $. C'est pour montrer, en fin de compte, la progression sur une période
de deux courbes, avec un point de départ, qui sont similaires, on l'a mis à
100 $.
Alors, sur ce point de départ là qu'a
entre les mains mon collègue de La Pinière, on voit la progression dans le
temps. Au terme, en 2019, en réalité, l'augmentation de la régie donne un
montant de 132,6. Donc, ça veut dire que c'est une augmentation, sur la
période, de 32,6 %, puisque nous sommes partis avec une donnée de base de
100, et tandis que l'inflation, tel que proposé à l'intérieur du projet de loi n° 34, donne 28,4... 128,4, donc 28,4 %.
Naturellement, quand on prend le 128,4
puis le 132,6, en réalité, il y a un écart approximatif de 4,2 points. Ce
n'est pas 4,2 %, en réalité, c'est 4,2 points, qu'on peut ramener en
pourcentage qui avoisinerait de 3 point quelques %, de mémoire. Et on sait
actuellement que 1,7 %... la valeur de 1,7 %, c'est
195 millions. Donc, c'est plus que deux fois 1,7, ça donne 3,4.
Alors, ça donne à peu près, là... Il y a des montants pour chacun des écarts
qui est calculé avec la différence des taux applicables, tout simplement.
Alors, c'est une somme.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Il y a d'autres collègues qui veulent intervenir? Parfait. M. le
député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Oui. M. le
Président, vous allez me permettre de saluer la présence de l'ancien député de
Joliette de 1976 à 2002, ancien ministre de l'Énergie et également ministre
responsable, à l'époque, de la loi qui a permis de créer la Régie de l'énergie,
M. Guy Chevrette. Bienvenue. Bienvenue à la commission.
Merci de nous accompagner et de suivre attentivement les travaux du projet de
loi <n° 34...
M. Polo : …à 2002,
ancien ministre de l'Énergie et également ministre responsable, à l'époque, de
la loi qui a permis de créer la
Régie de l'énergie, M. Guy
Chevrette. Bienvenue. Bienvenue à la
commission. Merci de nous
accompagner et de suivre attentivement les travaux du
projet de loi >n° 34.
Merci de votre présence.
Le Président (M. Lemay) :
Bienvenue, M. Chevrette. Vous êtes dans votre Assemblée nationale comme
tous les citoyens et citoyennes du Québec.
Une voix : ...
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, écoutez, malheureusement, on ne peut pas donner la parole à M. Chevrette,
que je salue moi aussi. Je ne sais pas s'il est entouré… est accompagné d'un
paquet de gens qui sont de la régie, je ne sais pas.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Barrette : Mais, M. le
Président, je suis convaincu que, si je posais la même question à M. Chevrette
et qu'il avait le droit de parole, il me répondrait comme ça, parce que ce que
je demande, c'est tellement évident, là, comme ça qu'il me répondrait, M. le
Président. Alors là, on peut juger de la situation, là, hein? On a un ministre
en poste, on a un ministre qui a déjà été là. M. Chevrette, j'espère que
vous allez rester. Je vais lui poser la question après, ça va être assez amusant.
Je pense que je vais avoir une réponse, peut-être même pour l'année 2003,
on ne sait jamais.
Alors, M. le Président, c'est vraiment
fantastique, le ministre vient de nous dire : Bien, regardez, là, ces
chiffres-là, bien, ça dit... bien là, la ligne d'en haut, c'est la cause
tarifaire, bien, elle est rendue à 132 % plus loin. O.K. Puis l'inflation,
là, un autre montant, même si c'est le même montant, s'il avait suivi... de
départ, il serait rendu à 128 %. O.K., en mathématiques, là, ça veut dire
ceci, M. le Président. Vous savez, les mathématiques, c'est du français écrit
différemment, avec des symboles. Alors, en 2003, là, il y a un montant
d'argent, M. le Président, ce montant-là, là, qui représente ce que le Québec a
payé pour payer son électricité, ce montant-là, là, aujourd'hui, il serait
multiplié par... j'imagine que le ministre va être d'accord avec moi qu'il
va être multiplié par 1,326. Et le même montant, là, s'il était juste dans
l'inflation, il serait multiplié par 1,284, il le sait, ça, puis tout le monde
qui vient d'arriver sait ça.
Et moi, je lui demande, M. le Président,
quelque chose de bien simple : Au moins, il peut-u me dire c'était quoi,
le chiffre de 2003 qui va être multiplié par 1,326 ou bien donc 1,284? Il peut-u
me dire ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, j'aimerais ça que ce soit aussi simple que qu'est-ce que mon
collègue de La Pinière mentionne. Naturellement, ici, on est sur une base
tarifaire en consommation qui aurait été constante, ce qui n'est pas le cas,
naturellement, dans l'évolution de la consommation. Donc, ici, on est sur le
prix des tarifs avec la cause tarifaire versus le prix des tarifs, puis le prix
des tarifs, si on avait appliqué, en fin de compte, l'inflation selon ce qui
est préconisé par le projet de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Voilà. Voilà.
Et c'est vrai, ce qu'il dit. Ce n'est pas si simple, parce qu'à chaque année ça
bouge, la cause tarifaire bouge, la population augmente, le nombre d'usagers
augmente, diminue, se multiplie, se soustrait. C'est sûr, M. le Président, que
ça change.
Je vais même lui poser une question :
Est-ce que, pour lui, le 1,7 %, je pense qu'il a dit, égale je ne sais plus
combien de millions, est-ce que ça, ce paramètre-là, fluctue d'une année à
l'autre ou il est toujours le même? M. le Président, je vais aider le ministre :
l'évidence, c'est non, mais j'aimerais bien ça, qu'il me dise oui, parce que je
vais lui demander de me l'expliquer après.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, le
1,7 %, en réalité, qui représente, pour l'année en cours,
195 millions, naturellement, si la consommation était moindre à l'époque,
si les prix étaient moindres à l'époque, il aurait représenté autre chose.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : On avance,
M. le Président. Alors là, il y a une valeur de départ, je pense que le
ministre accepte qu'on peut dire qu'il y a eu une valeur de départ qui, dans la
vraie vie, là, serait rendue à… serait multipliée par 1,32. Ça, je suis sûr
qu'il est d'accord avec ça. Mais, à chaque année, ça change. Bien oui, ça
change. Ça change tellement que le 1,7 %, lui, là, le point de pourcentage
va représenter une valeur différente à chaque année. Ce qui fait, M. le
Président, qu'à chaque année il y a un calcul dont le résultat est différent à
chaque année, mais dont le calcul, l'équation est simple, c'est : a moins
b égale c. Et, quand on l'additionne, là, les 17 a moins b égale c de toute la
période, ça donne une économie de 2,4 milliards de dollars.
• (15 h 40) •
Alors, M. le Président, si le <ministre…
M. Barrette : …c'est :
a moins b égale c. Et, quand on additionne, là, les 17 a moins b égale c de
toute la période, ça donne une économie de 2,4 milliards de dollars.
Alors, M. le Président, si le >ministre
veut, on peut suspendre pour qu'il puisse compléter ses mondanités.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député, avez-vous une question?
M. Barrette : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Barrette : Alors,
est-ce que le ministre serait disposé, maintenant qu'il a admis, M. le
Président, maintenant qu'il a admis qu'il y en avait, des valeurs... Il a pris
même ça comme exemple. Vous savez, M. le ministre, là, ça change d'une année à
l'autre. Les écarts changent d'une année à l'autre. Ça dépend de la
consommation. Moi, je rajoute que ça dépend du nombre de consommateurs, et
ainsi de suite. M. le Président, est-ce qu'il peut nous donner la totalité des
données, parce qu'il n'y en a pas tant que ça, qui lui permettent d'arriver au
résultat de 2,4 milliards de dollars d'économie?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Enfin, je
comprends la demande du député de La Pinière. Il veut avoir les données. La
semaine dernière, il nous a demandé des données, on lui a fourni celles qui ont
été demandées. Donc là, c'est d'autres données qu'il veut. Alors, on va
regarder ce qu'on peut faire par rapport à lui fournir ces données-là, M. le
Président. On va revenir là-dessus.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, à ce moment-là…
M. Julien : Mais ce ne
sera pas à ce moment-ci.
Le Président (M. Lemay) :
Non, c'est bien. Mais, lorsque ce sera disponible, <vous le… >simplement
le transmettre au secrétaire de la commission.
M. Julien : On va
réfléchir, en fin de compte, à tout ça, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, là, là il faut que je m'assure que le ministre a bien compris ma
demande, parce qu'il vient de dire : La semaine passée, il m'a…
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
…un appel au règlement.
M. Barrette : Bien là!
Le Président (M. Lemay) :
O.K. Un instant.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
35.6. Excusez, c'est mon droit de parole.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, 35.6.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Je vais vous rappeler le règlement, 36, interruption d'un député. Là, il
intente des motifs toujours. Je pense que le ministre a très bien compris. Le
ministre saisit très bien. Donc, je lui demanderais de faire preuve de
prudence, M. le Président. Cet avant-midi, les travaux se déroulaient
excessivement bien, et, avec la venue du député de La Pinière, il semble que la
collaboration…
Le Président (M. Lemay) :
Bon, M. le député de Lac-Saint-Jean…
Des voix
: …
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, M. le député de La Pinière, vous voulez réagir
sur l'article 35.6 du député de Lac-Saint-Jean? Non? Bon, moi, j'ai... M.
le député de Vimont.
M. Rousselle : M. le
Président, je vais …sur le 138, s'il vous plaît, que vous présidiez, monsieur,
parce que, là, c'est quoi, les intentions, et quoi, là? J'aimerais ça, qu'on
aille là-dessus.
Le Président (M. Lemay) :
Bien. Donc, merci de votre éclaircissement et...
M. Barrette : ...
Le Président (M. Lemay) :
Un instant s'il vous plaît!
M. Barrette : …
Le Président (M. Lemay) :
Non, un instant!
M. Barrette : ...
Le Président (M. Lemay) :
Bon, M. le député de La Pinière, ces commentaires, on peut s'en passer, premièrement.
On reste dans la collaboration et le respect. C'est ce qui est demandé.
Alors, je demande à tous les collègues,
incluant le député de Lac-Saint-Jean, lorsqu'on fait un appel au règlement, on
doit faire… on mentionne l'article de règlement, on mentionne le point qui est
soulevé, et il appartient à la présidence, après, de rendre sa décision. On n'a
pas besoin d'avoir des commentaires exhaustifs, simplement de mentionner le
règlement qui est demandé d'être étudié.
Sur ce, je réinvite le député de La
Pinière à faire preuve de prudence dans ses propos et je l'invite à poursuivre
avec sa question. Il voulait avoir un éclaircissement pour s'assurer que le
ministre avait bien compris. Le ministre semblait déjà avoir compris. S'il veut
préciser, c'est son droit de le préciser. Maintenant, faites-le de façon
respectueuse, et la parole est à vous.
M. Barrette : M. le
Président, sur la question du règlement, sur la question de l'appel au
règlement qui vient d'être fait, est-ce que…
Le Président (M. Lemay) :
Bien, je le considère étant réglé, M. le député.
M. Barrette : Ah! vous
considérez que c'est réglé. C'est parfait. C'est bon. Alors, M. le Président,
vous savez, le député de Lac-Saint-Jean peut s'enquérir auprès de ses collègues
que la stratégie de l'interruption n'a aucun effet sur moi.
Maintenant, je vais répondre, je vais
répondre, M. le Président, continuer ma question. Le ministre a dit : La
semaine passée, il m'a demandé des données, on lui a donné, en faisant
référence au fait que ces données-là que je lui demande aujourd'hui avaient été
demandées. Bien non. Je ne les ai pas demandées, je les demande aujourd'hui
pour la première fois.
Alors, M. le Président... et c'est pour ça
que... et je le dis pour que le ministre... je sois bien sûr que le ministre a
bien compris ce que je lui demande, parce qu'il suggère, dans sa réponse, que
je lui ai déjà demandé, mais je ne lui ai pas demandé. Et je lui demande
aujourd'hui. Ça fait que, s'il pense que je lui avais demandé, ça se peut qu'il
n'ait pas bien compris mon intervention.
Alors, aujourd'hui, moi, je veux que ma
question soit claire. Et, pour la clarifier, M. le Président, je vais citer
notre verbatim. Est-ce que ça, il y a une question de règlement, là?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, en fait, M. le député de La Pinière, si vous voulez clarifier votre
demande...
M. Barrette : Oui, parce
que le verbatim va clarifier ma demande.
Le Président (M. Lemay) :
Parce qu'en fait, ce qu'il est important de comprendre, c'est quel est votre
besoin. Alors, allez-y sur la clarification de votre besoin.
M. Barrette : C'est très
bien, M. le Président. Puis, pour la clarifier, il faut que je puisse <empêcher…
M. Barrette : ...je
vais citer notre verbatim.
Est-ce que
ça, il y a une
question
de
règlement, là?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, en fait,
M. le député de
La Pinière, si vous voulez
clarifier votre demande...
M. Barrette : Oui,
parce que le verbatim va clarifier ma demande.
Le Président (M. Lemay) :
Parce qu'en fait, ce qu'il est
important de comprendre, c'est quel est
votre besoin. Alors, allez-y sur la
clarification de votre besoin.
M. Barrette : C'est
très
bien,
M. le Président. Puis, pour la clarifier, il faut que je puisse >empêcher
le ministre de dire que ce n'est pas ça que je voulais dire. Alors, voici le
verbatim. Le ministre a dit, à propos du p.l. n° 34,
le 10 octobre dernier, en faisant une référence aux cinq dernières années
et plus, il expliquait qu'avec le p.l. n° 34 elle
aurait été, l'augmentation, encore moindre, bon, puisqu'on a un gel en 2020. Et
là il continue en disant : «Ça, il faut reconnaître que, dans le passé, si
on avait appliqué, en fin de compte, cette règle-là — ça, c'est le
p.l. n° 34 — sur les 15 dernières
années, la clientèle aurait payé 2,4 milliards de moins.» Je vais répéter,
M. le Président, parce qu'il y a un mot qui peut être mélangeant, «cette
règle-là». Cette règle-là, dans la phrase, fait référence au p.l. n° 34. Je vais remplacer, dans la phrase, «cette règle-là»
par «p.l. n° 34», et la phrase se lirait ainsi :
Ça, il faut le reconnaître, que, dans le passé, si on avait appliqué, en fin de
compte, le p.l. n° 34 sur les 15 dernières
années, la clientèle aurait payé 2,4 milliards de moins. Verbatim. À moins
que notre personnel qui fait la transcription ait manipulé les propos? Ce dont
je doute, je ne pense même pas que c'est possible. Je pense que le verbatim, il
est précis. Je ne sais pas si ça fait de la grosse peine à d'autres personnes,
mais moi, je trouve ça clair, et ce n'était pas la première fois. Alors, si on
avait appliqué le 34 dans les 15 dernières années, la clientèle aurait
sauvé 2,4 milliards de dollars.
Je demande qu'on me fournisse les données
qui permettent... annuelles, qui sont additionnées, qui permettent de faire la
démonstration de ça, «ça» étant si on avait appliqué 34, on aurait... la
clientèle aurait économisé 2,4 milliards de dollars. Puis, pour être
encore plus précis, M. le Président, c'est une soustraction, hein? Avec 34, la
clientèle aurait payé tant, avec la cause tarifaire, la clientèle a payé tant.
Un moins l'autre donne un chiffre à chaque année. Quand on les additionne sur
la période, ça fait 2,4 milliards de dollars. Est-ce que le ministre a
compris le sens de ma demande?
Le Président (M. Lemay) :
Oui, très bien. M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, la demande de mon collègue de La Pinière se précise. Alors, je
suis heureux qu'elle soit précise. Et je vais répondre à la demande de mon
collègue de La Pinière, telle que formulée actuellement, parce que,
naturellement, il a changé mon mot «cette règle-là» par «le p.l. n° 34.».
Alors, si, pour lui, en changeant «cette règle-là», qui était dans le verbatim,
par «le p.l. n° 34», s'il considère que le retour de
500 millions, c'est une règle, et qu'un gel tarifaire, c'est une règle, on
va introduire toutes ces notions-là dans les calculs qu'on va lui fournir. Parce
que ce qu'il veut, c'est sur la période, en réalité... le p.l. n° 34
versus la hausse des causes tarifaires. C'est ce qu'on va travailler pour lui
fournir. Puis on va regarder ça attentivement, M. le Président. C'est beaucoup
plus précis, ce qu'il mentionne. Donc, on va regarder qu'est-ce qu'on pourrait
faire avec ça pour lui fournir.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, quand j'écoute le ministre, là, qui dit que c'est plus précis
maintenant, on comprend que, depuis maintenant presque 50 minutes, hein,
on joue au chat et à la souris. Le ministre, là, pour que ce soit bien clair,
là, il a affirmé, il a affirmé qu'il y aurait une économie de
2,4 milliards, essentiellement, si on changeait... si on avait changé le
modèle dans les dernières années. C'est ça qu'il dit. Parfait. Alors, j'en veux
la démonstration puis qu'on me fournisse les données. Alors, je ne veux pas que
le ministre, là, construise des scénarios pour avoir le dernier mot, là. M. le
Président, le ministre, là, je lui demande même de me donner tous les scénarios
possibles, tous les scénarios, là, qu'il a interprétés il y a cinq minutes, il
y a 15 minutes, là, et qu'il me fournisse les données, par scénario, qui
amènent à une économie x, y, z.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, vous me permettrez de ne pas formuler et de ne pas travailler sur
tous les scénarios énoncés par mon collègue de La Pinière. Je vais prendre
seulement le dernier qu'il a énoncé.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le
Président, donc, il a compris, le ministre, qu'il va nous donner les données
annuelles de chacune des années qui sont additionnées pour arriver à une
économie de 2,4 milliards de dollars, avec ou sans 34. Puis là il va nous
expliquer ça, là. Si ce n'est pas 34, bien, il va falloir qu'il revienne sur
ses paroles.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, j'ai
compris la demande du député de La Pinière, qui veut que j'applique le
p.l. n° 34 à partir de 2003. C'est ce qu'on va s'évertuer à faire, M. le
Président.
• (15 h 50) •
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, puisque le ministre a compris et qu'il
s'engage à regarder le tout, est-ce que vous <avez...
M. Barrette : ...sur
ses paroles.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
j'ai compris la demande du
député de
La Pinière, qui veut
que j'applique le p.l.
n° 34 à partir de 2003. C'est ce qu'on va
s'évertuer à faire,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de
La Pinière, puisque le
ministre a
compris et qu'il s'engage à regarder le tout, est-ce que vous >avez une
nouvelle question?
M. Barrette : Non, non,
non. Je n'ai pas une question. Il manque un élément dans la réponse : le
délai. Alors, je pense que ces données-là existent, sans ça, le ministre
n'aurait pas pu affirmer ça. Donc, je pense qu'il est raisonnable de nous
rendre ça disponible avant la prochaine séance.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, on n'a
pas pris l'engagement de le rendre disponible avant la prochaine séance. On va
faire en sorte de travailler sur la demande de mon collègue de La Pinière,
qui est très spécifique, et on vous reviendra là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de La Pinière,
la parole est à vous.
M. Barrette : Oui, merci,
M. le Président. Alors, M. le Président, j'aurais des documents à distribuer. Et
là, M. le Président, on va distribuer des données techniques. Je vais vous
demander de suspendre quelques instants pour qu'on puisse en faire la
distribution.
Le Président (M. Lemay) :
En fait, vous ne pouvez pas... Si vous avez un document à distribuer, simplement
le remettre au secrétaire, on va l'analyser. Vous pouvez poursuivre avec votre
intervention. Je ne vois pas l'utilité de suspendre à ce moment-ci.
M. Barrette : Bien là, écoutez,
M. le Président, là... Là, M. le Président, là, question de directive, là. Ce
n'est pas mon temps, là. Là, on entre dans une période, là, de mon intervention
qui est technique, M. le Président. Ça demande de l'attention. Alors, il faut quand
même que je les distribue, les documents, là.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je vais permettre une courte suspension de quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 52)
(Reprise à 15 h 54)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et...
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) :
Excusez-moi! À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons les travaux. Le député
de La Pinière a distribué trois graphiques durant la courte suspension. M. le
député de La Pinière, toujours en lien avec l'article 2, veuillez
procéder avec votre débat.
M. Barrette : Très bien.
M. le Président, là, parce que... Juste un petit instant, juste un petit
instant. Alors, le troisième tableau qu'on regardera, c'est celui qui, dans la
légende, là... ici, là, il y en a un que c'est écrit : «Solution du
ministre après compensation...» Puis ça, c'est le troisième. Et puis, dans les
deux autres, vous allez remarquer, là, pour les collègues, là, qu'au <départ...
M. Barrette : ...petit
instant. Alors, le troisième tableau qu'on regardera, c'est celui qui, dans la
légende, là... ici, là, il y en a un que c'est écrit : Solution du
ministre après compensation. Puis ça, c'est le troisième. Et puis, dans les
deux autres, vous allez remarquer, là, pour les collègues, là, qu'au >départ,
il y en a un que les points sont superposés, et l'autre, les points sont
légèrement décalés. Je vais commencer par celui où les points sont superposés. Tout
le monde commence en même temps. Il y en a deux qui se ressemblent, mais ils ne
sont pas exactement pareils parce qu'à l'origine il y a deux points décalés.
Bon, M. le Président, bon, je vois, M. le
Président, que j'ai généré beaucoup d'enthousiasme dans l'équipe ministérielle,
j'en suis très heureux. M. le Président, je ne sais pas si la captation capte
correctement le tableau. On ne sait pas, hein? Plus haut? Bon, M. le Président,
ce tableau-là, le premier, que vous avez vous-même, M. le Président, est
l'application du p.l. n° 34 dans la
période 2003‑2013. Il faut le lire en lien avec ce que le ministre nous a
déposé dans le passé, qui est le réel. Ah! je suis à l'envers? Excusez-moi. Qui
est le réel. Ça, c'est ce qui a été vécu. O.K.? L'inflation en bas, la cause
tarifaire en haut, vous voyez la fluctuation. Sur vos tableaux, la ligne rouge
est toujours la ligne du ministre, qui l'a mis dans ce tableau-là. La ligne
noire est toujours la ligne de l'inflation, la ligne d'en bas du tableau que le
ministre a déposé. Est-ce que tout le monde me suit? Ça va? Parfait.
Maintenant, ça, c'est le réel. Vous avez
le réel sur le tableau. Vous avez la ligne noire qui est l'inflation. Vous avez
le rouge qui est le réel, la cause tarifaire depuis 2003 jusqu'à 2019. Dans le
premier tableau que vous avez, j'ai appliqué, dans la dernière période durant
laquelle, selon le ministre, il y aurait eu des économies extraordinaires, économies
qui, toutes proportions gardées, sont peut-être bien banales, même très
marginales, mais j'ai appliqué son projet de loi, le projet de loi n° 34,
et vous constatez qu'au point de départ il y a un gel qui est suivi de quatre
points, qui sont des tarifs, une cause tarifaire — on va l'appeler
comme ça — qui augmente avec l'inflation. Vous me suivez? Et vous
arrivez à la cinquième année, là où vient intervenir la régie. À ce moment-là,
il va se passer quelque chose, obligatoirement. Ça ne peut pas rester à
l'inflation. Si ça restait à l'inflation, le projet de loi n° 34 serait :
On «stall» tout ça à l'inflation. Mais non! Il y a une cause tarifaire à la
cinquième année.
Une cause tarifaire, c'est quoi? C'est
Hydro-Québec, divers regroupements d'individus qui vont devant Hydro-Québec, la
Régie de l'énergie, défendre leur point, à savoir : Pour Hydro-Québec, ça
me prend tant. Les citoyens, c'est trop. Et ainsi de suite.
Suivez-moi. J'ai demandé à de multiples
reprises au ministre s'il considérait que la régie faisait bien son travail. À
chaque fois, et sans exception, le ministre a répondu que la régie faisait
adéquatement son travail. Le ministre sait très bien qu'à chaque année
Hydro-Québec demande plus et qu'en général, si ce n'est pas à chaque année, la
régie va octroyer moins. Et là je vais prendre l'expression du chef de
l'opposition officielle ce matin : La régie, à bien des égards, est une
espèce de protecteur du citoyen parce que la régie modère les transports.
Si vous prenez le premier segment, entre
l'année zéro et la cinquième année, la ligne rouge, elle est le résultat de la
décision annuelle de la régie, ce qui signifie qu'à chaque année la régie a
déterminé, après analyse adéquate, pour emprunter l'expression du ministre,
qu'il fallait, pour la rentabilité d'Hydro-Québec, leur donner cette
augmentation-là.
• (16 heures) •
Qu'arrive-t-il à la cinquième année? À
l'évidence, c'est bon pour le contribuable, ce n'est pas bon pour Hydro-Québec.
Hydro-Québec, à la cinquième année, va arriver puis va dire : Bien,
écoutez, là, là, là, ça fait cinq ans, là, quatre ans, là, que vous me donnez
moins que ce que vous m'auriez donné, probablement, si le <modèle n'avait
pas été changé...
>
16 h (version révisée)
<15397
M. Barrette :
...à l'évidence, c'est bon pour le contribuable, ce n'est pas bon pour
Hydro-Québec.
Hydro-Québec, à la cinquième année, va arriver puis va dire : Bien,
écoutez, là. Là, là, ça fait cinq ans, là, quatre ans, là, que vous me
donnez moins que ce que vous m'auriez donné
probablement si le >modèle
n'avait pas été changé.
Dans le graphique que vous avez devant
vous, je ne le prends même pas en considération, le passé de l'an zéro à l'an
cinq. Je ne le prends pas. Je dis simplement que, si, à l'an cinq, la régie les
a amenés là sans tenir compte du passé, il est raisonnable de conclure que la
régie les amènerait là au moins si on avait appliqué le 34 dans la
période 2003‑2019.
Alors là, là, regardez bien, là, ça, ça
veut dire que le modèle de 34 fait quoi? Il fait une prévisibilité pendant
quatre ans et obligatoirement un choc tarifaire si, dans la période précédant
la nouvelle analyse, il y a un retard de contribution ou de cause tarifaire
pour Hydro-Québec. C'est ça que ça fait. On continue. Le rouge, c'est ce
qu'on a vécu. Là, on vient de faire un premier segment de cinq ans. On passe au
deuxième segment de cinq ans, p.l. n° 34. Qu'est-ce
qu'on fait? On augmente à l'inflation. Je vous invite à regarder la différence
entre le rouge et le bleu. Le bleu, c'est 34.
Alors, ça, ça veut dire que, dans la
période de cinq ans subséquente, si on avait appliqué le modèle, les
Québécoises et les Québécois auraient payé plus que nécessaire pendant la
période de cinq ans. Ça, c'est un fait, ce n'est pas une lubie, c'est
l'application de 34 : gel, choc tarifaire, trop cher, et on s'en va à la
10e année.
Qu'est-ce qui arrive à la 10e année?
Et je vous dis encore une fois que je ne prends pas pour le moment en
considération ce que la régie aurait dû leur donner parce que la régie, elle
fait bien son travail. Si elle a octroyé des augmentations à Hydro-Québec ou si
elle les a fait descendre, c'est que, puisqu'elle fait son travail, elle a pris
la bonne décision.
Alors, de l'année cinq à l'année 10,
les citoyens ont eu un premier choc tarifaire, ont payé trop cher. Savez-vous
il est de combien, le choc tarifaire, là, sur cette application-là, là?
8 %. 8 % la cinquième année. 8 %. Oh! je le sais, pour cent, M.
le Président, hein, ça prend un dénominateur puis un chiffre sur lequel
l'appliquer. C'est correct, je vais vous le dire, c'est quoi, c'est la facture
du citoyen. Le citoyen, à la cinquième année, il verrait sa facture augmenter de
8 % et de l'inflation pendant quatre ans après. Yé! On est contents. Ça,
c'est 34.
Vous avez constaté qu'à la
10e année... Oui, très bien, mais là on arrive, je vois qu'il me reste
moins de temps, alors, à la 10e année. Bien là, je ne prends pas en considération
ce qui s'est passé avec la régie, je fais une cause tarifaire puis je donne la
valeur qu'on a vécue à la 10e année : diminution de tarifs, même
affaire, même logique. Et on retombe dans... Là, ça continue à l'inflation, là,
la ligne est plus basse, on est heureux.
Mais la régie, qui fait bien son travail,
là, dans les cinq années après, là, c'est le plus gros écart qu'à un moment
donné il va falloir compenser, et ce moment donné là, c'est à la
15e année. Et, quand on fait ça, ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'à la
cinquième année après, là, il y a un autre choc tarifaire. Ce choc tarifaire
là, c'est un autre 7 %.
34, ça ne fait rien. 34 amène des
fluctuations énormes. La seule chose qui est prévisible dans 34, c'est une
série de chocs tarifaires. Mais oui, une prévisibilité entre les chocs
tarifaires, yé!, mais des chocs pareil.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. le député de La Pinière, pour votre intervention.
Maintenant, je suis prêt à reconnaître un autre intervenant. Et, M. le député
de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : M. le
Président, j'aimerais déposer un amendement à l'article 2, si c'est
possible.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il est rédigé?
M. Polo : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait, nous allons suspendre quelques instants pour en permettre la
distribution.
(Suspension de la séance à 16 h 5)
>
(Reprise à 16 h 11)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et, lors de la suspension, nous avons fait
la distribution d'un amendement présenté par le député de La Pinière. M. le
député de La Pinière, à la lecture.
M. Barrette : Non, non,
ce n'est pas moi qui le présente.
Le Président (M. Lemay) :
Ah! excusez... Laval-des-Rapides. Je m'excuse. M. le député de
Laval-des-Rapides, la parole est à vous, à la lecture.
M. Polo : Il y a une
petite différence, monsieur, à moins que vous soyez daltonien, mais il y a une
petite différence.
Le Président (M. Lemay) :
Tout va bien. Tout va bien. On n'ira pas là, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : M. le
Président, l'amendement ci-joint stipule : Modifier
l'article 22.0.1.1, tel qu'amendé, de la Loi sur Hydro-Québec proposé à
l'article 2 du projet de loi par l'ajout, après le premier alinéa, du
suivant :
«Si, le taux correspondant à la variation
annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour le Québec, des prix à la
consommation, sans les boissons alcoolisées, les produits du tabac et le
cannabis récréatif pour la période de 12 mois qui se termine le
30 septembre de l'année qui précède, est supérieur à 100 % à la cible
de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada, la Régie de l'énergie est
mandatée de tenir une cause tarifaire pour établir le tarif de l'année
suivante.»
Le Président (M. Lemay) :
Bien, en précisant aussi que, comme vous l'avez bien lu, entre les mots «tenir»
et «cause», il y a l'ajout du mot «une». Très bien. Allez-y, M. le député de
Laval-des-Rapides, pour vos explications.
M. Polo : En fait, M. le
Président, je dois souligner que cet amendement-là nous a un peu été glissé à
l'oreille par le ministre, parce que, dans un texte précédent ou un texte... le
texte initial de l'article 2 lorsqu'on parlait du comment déterminer le
multiplicateur, il y avait, dans l'explication même, l'explication du ministre...
étaient stipulés deux scénarios, un scénario où l'inflation est positive et un
scénario de déflation. Et je me rappelle très bien, mon collègue de
Jacques-Cartier est intervenu en soulignant que la dernière fois que le Canada
a vécu un phénomène de déflation, c'est qu'on remontait aux années de 1950 et
que l'ancien premier ministre de l'époque était M. Louis Saint-Laurent. Et
donc ça vous... là, on parle de 1951, M. le Président.
Donc, ceci dit, pourquoi je fais référence
à cette première version de l'article 2, c'est que les phénomènes de
déflation, c'est des phénomènes qui arrivent très rarement ou, en fait,
prennent beaucoup de temps... sont très espacés dans le temps. Par contre, à
l'inverse, les phénomènes d'inflation ou même d'hyperinflation sont des
phénomènes qu'on peut vivre et qu'on a déjà vécus dans une histoire... dans un
contexte beaucoup plus récent. On a juste à reculer dans les années 70 et
80 ici même, au Québec. Vous étiez sûrement né, <ou... >hein, M.
le Président. Je ne veux pas présumer. Bien, la dernière fois où les taux des
obligations du Québec ou du Canada offraient des rendements supérieurs à
10 %, <12 %...
M. Polo : ...ici même,
au
Québec. Vous étiez sûrement né ou... hein,
M. le Président, je
ne veux pas présumer. Bien, la dernière fois où les taux des obligations du
Québec
ou du
Canada offraient des rendements supérieurs à 10 %, >12 %,
c'est le début des années 80, ça, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
J'étais né.
M. Polo : Vous étiez né?
O.K., parfait. Bon, O.K. Ceci dit, c'est quand même de l'histoire récente, c'est
de l'histoire récente, et on se souvient qu'il y a eu différents, justement,
outils, mécanismes liés à tout ça.
L'amendement déposé, M. le Président,
cherche à présenter un mécanisme où, si l'inflation est supérieure à 100 %
de la cible de maîtrise de l'inflation établie par la Banque du Canada, bien
là, à ce moment-là, ce qu'on souhaite, c'est, plutôt que de suivre, justement,
si on peut dire, ce benchmark de l'inflation, c'est, en fait, c'est
d'introduire un mécanisme de... une révision ou, en fait, une étude d'une cause
tarifaire en bonne et due forme pour éviter, justement, auprès des Québécois,
auprès des consommateurs, à vivre un choc tarifaire.
Et, vous savez, il en faut très peu, il en
faut très peu, M. le Président, il en faut très peu parce qu'il s'agit qu'une
dispute géopolitique arrive au Moyen-Orient ou ailleurs dans un pays pétrolier
ou gazier et que, d'un moment à un autre, on soit mis dans un contexte
d'instabilité politique et économique. Et naturellement, je veux dire, c'est un
phénomène mondial. Aujourd'hui, les économies sont encore plus interreliées
entre elles. Bien, naturellement, tout ça aurait des soubresauts assez
rapidement, assez rapidement, au Québec, au Canada. <Donc... >Et
vous avez juste à suivre un peu l'actualité mondiale, des phénomènes politiques
qui sont vécus, que ce soit au Chili, en Haïti, dans d'autres pays où,
actuellement, il y a de l'instabilité politique notamment due à des chocs
tarifaires associés aux ressources naturelles ou, en fait, je devrais dire à
l'énergie.
Donc, M. le Président, c'est l'explication
que j'introduis pour justifier le dépôt de cet amendement-là, et, en même
temps, je regarde du coin de l'oeil mon collègue du Lac-Saint-Jean avant qu'il
impute une question de pertinence. Non? Je le fais toujours respectueusement
parce que je pense qu'après trois mois, autant avec le ministre qu'avec le
collègue de Lac-Saint-Jean, on est capables de se faire des commentaires
respectueux, mais... parce qu'il a souvent utilisé le terme «pertinence», il y
a là un élément de pertinence important à considérer.
Selon moi, ça mérite qu'on fasse un débat,
qu'on poursuive un débat, qu'on poursuive des échanges avec le ministre pour
lui faire comprendre que... pour lui permettre d'analyser ce scénario qui est de
plus en plus probable et qu'il ne faut pas l'écarter en pensant que, justement,
par souci de simplification, des fois, on peut laisser de côté certains
scénarios, et ce scénario-là est un scénario hautement probable. Alors, voilà,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le ministre, pour vos commentaires.
M. Julien : Oui. Écoutez,
M. le Président, effectivement, lorsqu'on a bâti le projet de loi n° 34,
on s'est toujours dit : Bien que les dernières années démontrent, en
réalité, une stabilité avec une bonne protection de la Banque du Canada, puis,
en réalité, le taux d'inflation est bien contrôlé depuis plusieurs années, à
l'article 8 du projet de loi, quand on y arrivera, il y a quand même un
modèle, en réalité, qui permet d'agir si le modèle décroche.
Ici, en réalité, l'amendement qui est
amené ici pourrait servir à l'article 8 en termes de discussions, mais je
suis prêt à en discuter maintenant, juste aussi pour bien le concevoir, cher
collègue. Alors, vous me permettrez de poser des questions, juste pour être bien
certain de bien voir, là.
Quand vous mentionnez «est supérieur de
100 % à la cible de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada», donc,
la Banque du Canada, en réalité, donne habituellement une fourchette. Par
exemple, là, juste pour figurer, cher collègue, par exemple, si la Banque du
Canada disait : Entre 1 % et 3 %, à quel taux on viendrait dire
que ça représente supérieur de 100 %? Est-ce que c'est à 4 % ou à 6 %,
puisque la cible est comme à 2 %, avec une fourchette 1 % à 3 %?
Puis là 100 %, c'est-u à la fourchette supérieure, qui serait 6 %, ou
à la médiane de la fourchette, qui est à 4 %?
• (16 h 20) •
M. Polo : C'est une bonne
question. C'est une bonne question. C'est vrai que le ministre n'a pas
l'occasion de poser beaucoup de questions. Il a surtout l'occasion de <répondre...
M. Julien : ...
c'est
à 4 % ou à 6 %, puisque la cible est comme à 2 %, avec une
fourchette 1 % à 3 %? Puis là, 100 %, c'est-u à la fourchette
supérieure, qui serait 6 %, ou à la médiane de la fourchette, qui est à
4 %?
M. Polo : C'est une
bonne question. C'est une bonne question. C'est vrai que le ministre n'a pas
l'occasion de poser beaucoup de questions. Il a surtout l'occasion de >répondre
à beaucoup de questions.
M. Julien : Je suis
désolé puis, honnêtement, je cherche à bien le concevoir.
M. Polo : Oui, oui, oui.
Bien, c'est une bonne question, et je pense que ça mérite justement qu'on
puisse échanger sur quel serait le meilleur point de départ pour déterminer ce
100 % là, parce qu'on pourrait aussi prendre le bas de la fourchette comme
on pourrait prendre le haut de la fourchette, vous comprenez. Donc, il y a
différentes interprétations. Et tantôt, là, quand on parlait... l'amendement de
la députée de Mercier, tout est une question d'interprétation. Donc, ça mérite
d'être précisé et non pas de présumer, dans la façon comment que c'est rédigé,
qu'on interprète la même chose l'un ou l'autre.
Donc, je n'ai peut-être pas la réponse
précise pour le ministre. En fait, je lui renvoie la question : À vrai
dire, selon lui, quelle serait la meilleure interprétation à effectuer quand on
regarde l'amendement tel qu'il est rédigé aujourd'hui?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Bien
honnêtement, cher collègue de Laval-des-Rapides, c'est un mécanisme, ici, qui
est suggéré, qui vaut la peine de s'y pencher. Pour ma part, ce serait à
l'article 8, justement, qu'il devrait être envisagé à partir du moment où
l'article 8 permet, en réalité, de... il y a la règle et il y a :
Oui, mais, s'il y a une situation qui défie un peu les pronostics, on ne peut
pas, en réalité, en faire fi. Bien qu'on n'ait pas observé cette situation-là
dans le passé récent, l'article 8 prévoit quelque chose. Et peut-être qu'à
ce moment-là ce type d'amendement là pourrait être envisagé plutôt que la
proposition actuelle de l'article 8, qui nous apparaît bonne également.
Alors, c'est pour ça que j'en discute avec
vous. Je n'ai pas l'impression que c'est dans l'article 2 qu'on doit venir
introduire ça, puisque c'est l'article 8 qui traite ça spécifiquement,
mais, pour l'instant, je ne suis pas fermé à l'idée. Alors, je ne sais pas trop
comment qu'on pourrait le gérer pour le traiter au moment opportun.
Le Président (M. Lemay) :
Bien sûr. Donc, M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, l'échange qui vient d'avoir lieu est d'autant plus important que
l'inflation pourrait arriver, puis là c'est la question de la fourchette, l'inflation
va arriver, à quelque part, sur l'application de 34. Alors, on va poursuivre le
raisonnement du ministre, qui vient de nous dire, sur la fourchette appliquée à
son modèle...
Alors, je vous invite à reprendre le
graphique que vous aviez, et on va passer au prochain après. Je vous invite, M.
le Président, là, à considérer ceci : Ici, là, quand la régie a autorisé
des augmentations au-dessus de l'inflation, c'est parce qu'elle a jugé, et le
ministre est d'accord, que la régie en avait besoin. Si on applique le modèle
dans cette période-ci, il y a une espèce de... entre guillemets, ce n'est pas
le bon mot, mais, pour le concept, pour qu'on se comprenne, il y a comme une
dette. Il y a comme une diminution du rendement. Il y a comme un potentiel
danger pour Hydro-Québec, dans cette période-là, qu'on doit compenser, en
quelque part, ici. Sans ça, la régie n'aurait pas bien fait son travail. Sans
ça, la régie aurait fait quelque chose d'aléatoire et de niaiseux. Je sais que
c'est un mot qu'on ne peut pas utiliser, mais je vais le retirer tout de suite.
Mais, quand on regarde l'écart, parce que
le ministre aime beaucoup les écarts, quand on regarde, sur quatre ans, les
écarts, grosso modo, puis ça, c'est approximatif, c'est des écarts de l'ordre
de 2 % par année, hein, c'est plus gros là, plus petit là, que,
raisonnablement, il faudrait compenser dans les années subséquentes pour ne pas
nuire à Hydro-Québec.
Alors, non seulement, ici, il y a un choc
tarifaire pour revenir à la décision d'Hydro-Québec, mais, en plus, il y a une
dette, il y a un tort, il y a quelque chose qu'il faut compenser Hydro-Québec à
sa face même si la régie a bien fait son travail, et le ministre a toujours
répondu que la régie faisait son travail adéquatement.
Alors, ce que je vous ai décrit dans ce
premier tableau là, là, c'est une garantie du choc tarifaire minimal sans égard
à l'impact que l'on a sur Hydro-Québec ici. Il y a un impact sur Hydro-Québec,
c'est clair.
Je vous invite maintenant au tableau
suivant, le troisième, celui où, dans la... ici, à côté, là, dans la légende,
il y a la solution après compensation. La solution après compensation, M. le
Président, c'est ceci, et ça, c'est à l'échelle. Si on compense les quatre ou
cinq années qu'on aurait dû donner à Hydro-Québec sur une base d'une
augmentation annuelle de 2 % pendant quatre <ans...
M. Barrette : ...
La
solution après compensation, M. le Président, c'est ceci, et ça, c'est à
l'échelle. Si on compense les quatre ou cinq années qu'on aurait dû donner à
Hydro-Québec sur une base d'une augmentation annuelle de 2 % pendant
quatre >ans, là, le choc tarifaire, qui était ici de 8 %, tombe à
un choc tarifaire de 11 %, 11 % qui est maintenu et augmenté par
l'inflation. Tout le monde sait c'est quoi, des intérêts composés, là, on n'a
pas besoin d'expliquer ça. Ça veut dire que, dans cette période-là, là, le
citoyen paie trop cher après un mégachoc tarifaire. Juste de même, là, vous
autres, là, que c'est que vous aimeriez mieux, comme citoyens? Ça, la rouge, ou
la bleue? Ici, il y a une chose qui est prévisible, ce sont les chocs
tarifaires.
Je continue. Le même raisonnement que vous
avez ici, là, justifie une diminution ici parce que la différence entre les
courbes «trop payé», «dette», ça fait en sorte que ça justifie de revenir là où
la régie a pris ses décisions. Parfait. Avec la même logique, dans la période
de cinq ans subséquente... quatre ans subséquente, ce sont les plus grands
écarts, même logique qu'ici. Là, là, là, ici, là, dans le vécu des 17 dernières
années, là, ce moment-là, qui est maintenant, là, si on avait appliqué le
projet de loi n° 34, tel que réfléchi par le ministre
et son équipe, on aurait un mégachoc tarifaire ici maintenant, là, là. Et ça,
c'est un autre choc tarifaire d'à peu près, à l'oeil, là, de mémoire, 9 %.
Et là on se promènerait comme ça, en montagnes russes, constamment.
Il n'y a pas de surprise là-dedans, il n'y
en a pas. La régie, là, elle a des fluctuations en fonction des demandes
d'Hydro-Québec, de la situation économique, et ainsi de suite. Là, on a, par le
projet de loi n° 34, une amplification des écarts. On
aura obligatoirement, par le projet de loi n° 34, des
chocs tarifaires, des gros chocs tarifaires suivis de périodes postchoc qui
vont être difficiles à vivre.
Moi, je pense à la FADOQ, là, la ministre
des Aînés, là, qui n'a rien compris à la question qu'on lui a posée cette semaine
au salon bleu, la FADOQ, c'est de ça qu'elle se plaint. Si la FADOQ nous écoute
aujourd'hui, là, ce qu'elle ne veut pas, c'est ça et ça. La FADOQ, ça ne
l'intéresse pas d'avoir très, très cher pendant cinq ans, moins cher pendant
cinq ans, ça ne l'intéresse pas, le monde ordinaire non plus, non plus. Et vous
comprenez qu'avec ça, là, imaginez si on avait gardé le multiplicateur à 0,65,
imaginez ce que ça aurait fait sur le tarif L dans cette période-là.
L'industrie aurait été le couteau entre les dents devant le ministre, qui
aurait été obligé de reculer.
Ce tableau est la démonstration claire,
nette, précise que ce n'est pas bon, ce n'est juste pas bon, hein? La
prévisibilité, elle existe, c'est, la prévisibilité, la garantie de chocs
tarifaires, c'est 34 appliqué au vécu. Évidemment, là, si j'avais eu les
chiffres auxquels j'ai fait référence tantôt, là, je vous aurais aussi montré
que le 2,4 milliards, c'est des... peut-être pas des pinottes, mais pas
loin, c'est des décimales et probablement des deuxièmes décimales dans la
période en question. Je ne l'ai pas, le dénominateur, mais ici vous avez une
démonstration implacable que le projet de loi n° 34
va amener des chocs tarifaires.
Qu'est-ce qui est le mieux? Alors là, là,
le ministre va dire : Oui, mais c'est correct, là, de temps en temps, on
va demander à la régie. Bien oui, bien, laissons donc les choses telles
qu'elles sont. La régie fait son travail comme il faut. La régie amenuise les
extrêmes, c'est ça qu'elle fait, la régie. Hydro-Québec en demande beaucoup, la
régie dit : Les nerfs, Lionel! Puis elle amenuise les choses. C'est le
défenseur du citoyen. C'est ça qu'elle fait, la régie, elle le fait bien.
• (16 h 30) •
Ici, pour des raisons politiques
cosmétiques, on essaie de vendre un char usagé à quelqu'un en lui faisant
dire : Regarde, il va marcher parfaitement jusqu'au coin de rue, tu vas
être... le prochain coin de rue, là, peut-être jusqu'à chez vous. Après ça, il
va tomber en panne. C'est ça que ça fait, ça, alors que, là, à un moment donné,
on doit dire aux citoyens : Non, on ne vous imposera pas ça, on ne vous
fera pas vivre, à toutes les x années, des périodes de cinq ans exagérées avec
un début de choc tarifaire. La voulez-vous, vous, individuellement, là?
Auriez-vous aimé ça qu'en <2008 vous auriez eu une...
>
16 h 30 (version révisée)
<15397
M.
Barrette : ...
citoyens : Non, on ne vous imposera pas ça.
On ne vous fera pas vivre, toutes les x années, des périodes de cinq ans
exagérées avec un début de choc tarifaire. La voulez-vous, vous,
individuellement,
là? Auriez-vous aimé ça, qu'en >2008 vous auriez eu une augmentation de
10 %?
Et là, M. le Président, je n'ai même pas
pris en considération l'élément qui est sous-tendu par le député de
Laval-des-Rapides, qui nous dit : Woups! inflation. Bien, M. le Président,
l'inflation, savez-vous qu'est-ce qu'elle fait? Elle fait juste déplacer la
courbe vers le haut. Vous mettez une période de grande inflation, le 11 %
va devenir 12 %, s'il y a 1 % additionnel. C'est proportionnel. C'est
ça qui va arriver. En période de grande inflation... Si la période de grande
inflation s'adonne à tomber sur cette période, c'est la catastrophe pour le
commun des mortels modestes. Ils n'ont pas besoin de ça. Ils n'ont pas besoin
de ça. C'est ça que ça fait.
Le ministre, M. le Président, c'est clair
qu'il a fait des calculs puis il a été obnubilé par son 2,4 milliards. Ça
se place bien dans une phrase, ça se place bien dans une réponse au salon bleu.
Il faut regarder plus loin que le chiffre. Il faut regarder d'abord la
proportion du chiffre, hein? Ça veut dire quoi, ça? Ah! vous allez sauver 0,00001 %.
Ça, c'est de l'homéopathie. On peut faire des annonces d'économie
homéopathique. C'est le fun, ça paraît bien, M. le Président. On aime tous ça.
Ça, c'est quand le ministre va couper un ruban, là, puis avec un beau grand
sourire. Une belle photo. Ça ne change pas grand-chose dans la vie de personne,
ça, là, là. Dans la vraie vie, là... Ça, c'est la vraie vie, là. Et la régie,
c'est ça qu'elle fait, la régie, M. le Président. C'est ça qu'elle fait, la
régie. Elle fait ça.
Alors, ici, là, c'est très, très, très
clair. J'ai appliqué, j'ai appliqué exactement le modèle du ministre sur les 13 dernières
années.
Et, ceci étant dit, vous avez un deuxième
tableau. Je vais vous expliquer la différence. J'ai appliqué, dans le troisième
tableau, le gel. Le gel, là, le point, il est en dessous du premier parce que,
l'année d'avant, il y avait 3,8 % d'augmentation, d'inflation, 3,8 %.
Le voulez-vous, le 3,8 % ici? Voulez-vous que je le mette? Voulez-vous que
je le mette? Hein, le voulez-vous, là, le choc? Le voulez-vous, là? C'est quoi,
là? Dans l'échelle de Richter, voulez-vous vous rendre à 10? C'est ça, la
patente, là. Alors, dans le troisième tableau, là, vous avez le gel. Ça veut
dire que le 100 % est à 96 %. Il y en a un, gel. Et après ça c'est
l'inflation. Aïe! mon Dieu, qu'on est contents! Et là on arrive ici après.
Imaginez-vous, là, une zone d'hyperinflation dans cette période-là.
C'est une loi, une loi qui va générer du
trouble. On a-tu besoin de ça, M. le Président? On n'en a pas besoin. Là, je ne
vous dirai pas que c'est noir sur blanc, c'est bleu, blanc, rouge sur blanc,
c'est clair. Alors, M. le Président, là, le ministre, il a-tu quelque chose à
me répondre à ça?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, c'est n'importe quoi. Bien honnêtement, là, je suis même surpris que
le député de La Pinière ait pris autant de temps pour bâtir des
élucubrations comme ça.
M. Barrette : M. le
Président, je pense que vous aviez dit «respectueux», hein?
Le Président (M. Lemay) :
Propos respectueux. M. le ministre.
M. Julien : Alors, on va
reprendre le graphique ici, là. Alors, par son titre même, là, ici, là,
c'est les Tarifs généraux — Inflation par rapport aux hausses
d'Hydro-Québec. Hausses tarifaires, inflation. C'est ce que représente, en
fin de compte, le tableau ici. Le principe du projet de loi, il y a deux
choses, en réalité, qui sont ignorées par mon collègue de La Pinière quand
il fait ses analyses. Premièrement, à travers le temps, il s'est bâti, en
réalité, un écart de rendement de 1,5 milliard de dollars, qui fait partie
des tarifs d'Hydro-Québec, 1,5 milliard de dollars. Alors, la hausse
tarifaire versus les besoins, un écart de 1,5 milliard de dollars. Et le
principe important qu'on supporte via le projet de loi n° 34,
M. le Président, c'est qu'on change, en fin de compte, le risque et on vient
dire à Hydro-Québec... Parce qu'avant c'était toujours un système «cost plus».
Alors, c'était l'ensemble des coûts, auquel on ajoutait 8,2 % sans intérêt
d'efficience pour la société d'État.
Alors là, le député de La Pinière,
lui, il prend le passé des 15 dernières années avec la courbe de la régie,
où, en réalité, le risque était aux citoyens et non pas à Hydro-Québec, et il vient
dire : Pendant les périodes qui se sont passées, si on avait modifié le
mode de tarification qui oblige Hydro-Québec à plus d'efficience, ils se
seraient comportés de la <même...
M. Julien : ...le passé
des 15 dernières années avec la courbe de la régie, où, en réalité, le
risque était aux
citoyens et non pas à
Hydro-Québec, et il vient
dire : Pendant les périodes qui se sont passées, si on avait modifié le
mode
tarification qui oblige
Hydro-Québec à plus
d'efficience,
ils se seraient comportés de la >même façon en termes de coûts, et, à la
période du «rebasing», il y aurait eu un rattrapage. Bien non. Bien non. Ce n'est
pas comme ça que ça va se passer, pas du tout.
L'autre élément, à chaque année,
Hydro-Québec va déposer ses résultats financiers, va déposer ce qui est prévu à
l'annexe II pour démontrer comment elle se comporte. Alors, il n'y aura
pas de surprise et, non, il n'y aura pas de choc tarifaire.
Alors, ici, une courbe avec du «rebasing»
au même point, bien non, on change le mode de tarification. Et maintenant
l'efficience qu'on demande à Hydro-Québec, ce n'est pas un «cost plus», c'est
de réduire.
La courbe du député de La Pinière ne
tient pas compte du 1,5 milliard d'écarts de rendement, un rendement
supérieur au 8,2 qui a été accumulé à travers les années. La courbe du député
de La Pinière ne tient pas compte de ces éléments-là et prend pour acquis
qu'il y aura un «rebasing» au même point, toutes choses étant égales, par
ailleurs. Bien non, ce n'est pas ça qui va arriver, mais pas du tout.
<Alors... >Puis après ça,
même, il y a même une courbe avec compensation. Puis après ça il dit :
Bien oui, j'ai fait un gel. Je n'ai pas le tarif avec le gel, là. Je ne l'ai
pas, le graphique avec le gel, où est le gel. Il y a-tu quelqu'un qui peut me
le fournir? Je ne le vois pas.
M. Barrette : ...
M. Julien : Mais moi,
j'ai trois graphiques.
M. Barrette : Bien, c'est
ça, c'est le troisième.
M. Julien : Un, deux,
trois. Où est le gel? Sur quel graphique? Comment il s'appelle? Sur quel type
de graphique?
Une voix
: ...
M. Julien : Ah! sur quel
type de graphique? C'est lequel?
M. Barrette : Je vais
accepter, M. le Président, de répondre à sa question, si vous me le permettez.
M. Julien : Non.
Dites-moi juste où est le graphique avec le gel.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, où est...
M. Julien : J'ai trois
graphiques ici. Montrez-moi c'est lequel.
M. Barrette : Bien oui, M.
le Président, avec plaisir.
Le Président (M. Lemay) :
Quel graphique? Allez-y.
M. Barrette : Avec
plaisir. Là, c'est moi qui ai la parole, hein?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Barrette : M. le
Président, je l'ai dit. Ça a été la fin de mon intervention, ça a été la fin de
mon intervention. J'ai dit : Le troisième, c'est celui sur lequel il est
écrit dans la légende : «Solution du ministre avec compensation…» Et là,
quand j'ai fait ça, M. le Président, j'ai pris le graphique dans mes mains, je
l'ai tourné, j'ai regardé ses collègues puis j'ai dit : Vous voyez, ici,
là, les deux points ne sont pas superposés parce qu'ils ne partent pas en même
temps. Ils partent en même temps dans le temps, mais, la première année, j'ai
appliqué le gel. J'ai même expliqué, là, que le gel, c'est un gel, je l'ai
ramené au tarif de l'année d'avant, et l'inflation de cette année-là était de
3,8 %. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'on met une valeur différente
dans un tableau Excel, ça donne deux points qui ne se superposent pas. Donc, le
bleu est plus bas que le rouge. Je l'ai dit. Est-ce que, M. le Président, le
ministre l'a compris?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Donc, cette
année-là, l'augmentation... en fin de compte, l'inflation était de combien?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, je l'ai dit, je viens de le dire, 3,8 %, selon les statistiques
de Statistique Canada.
M. Julien : Alors, sur la
courbe que je vois ici, M. le Président, on se situe... En fin de compte, le
point rouge se situe à peu près, là, avec la règle du pouce parce que je n'ai
pas les données, là, et je vois qu'il se situe à peu près à 100, et celui... le
bleu, là, peut-être à 99. Je n'ai pas un écart de 3,8 %. Alors, il
faudrait... je demanderais au député de La Pinière, malgré que ses
tableaux ne tiennent pas compte de plusieurs éléments, s'il pouvait nous
fournir les chiffres qu'il a utilisés, ça serait un grand plaisir d'en discuter
avec lui.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière, la parole est à vous.
M. Barrette : O.K. M. le
Président, je vais faire exactement comme le ministre, je vais lui donner ça
dans un délai raisonnable.
M. le Président, je comprends, là, que le
ministre ait de la misère à lire le graphique. Peut-être qu'il n'en a pas fait
lui-même souvent, des graphiques. Peut-être que, pour lui, là, c'est difficile.
Peut-être que, pour lui, c'est difficile de voir qu'entre 97 et 102, il y a
cinq unités et que, là, on est presque... tu sais, on en a pas mal, là, de la
place entre les deux, là, entre 100 et l'autre.
M. le Président, j'ai informé le ministre
que l'inflation, dans cette année-là, était de 3,6 %... 3,8 %, et la
différence, bien, qu'il fasse la proportion, là, 3,8 %, c'est ça que ça
donne, bon.
Maintenant, il m'a demandé il était où,
là. Il est là, là. La première année, là, le gel est là, et après ça c'est
l'application de son affaire.
• (16 h 40) •
M. le Président, le ministre nous dit, là :
Ah! il ne prend pas compte de ci, il ne prend pas compte de ça. Bien, c'est sûr
qu'il y a des éléments sur lesquels je ne peux pas prendre de <compte... >compte,
je n'ai pas ses chiffres, que je demande, puis je ne sais même pas si je vais
les avoir dans un délai raisonnable. Mais il y a une chose qui est certaine, M.
le Président, certaine : quand la régie a donné des augmentations, le
ministre l'a dit, elle a fait son travail correctement. Là, maintenant, il y a
une nouvelle phrase parce que la phrase du ministre, savez-vous ce que ça dit?
Ça veut dire <que...
M. Barrette : ...je ne
sais même pas si je vais les avoir dans un délai raisonnable. Mais il y a une
chose qui est certaine,
M. le Président, certaine : quand la régie
a donné des augmentations, le
ministre l'a dit, elle a fait son travail
correctement.
Là,
maintenant, il y a une nouvelle phrase, parce que la phrase du
ministre,
savez-vous ce que ça dit? Ça veut dire >que cet argent-là, là, que la
régie a eu dans cette période-là, ce qu'il veut, le ministre, c'est qu'à partir
de maintenant la... pas la régie, mais Hydro-Québec l'autofinance. Bien, moi, je
pense... Je n'étais pas là tout le temps, là, je n'étais pas là dans les
audiences publiques, mais je pense qu'Hydro-Québec, ils n'ont pas été entendus.
Ils ont-u été entendus? Je pense que la régie n'a pas été entendue. Mais, si Hydro-Québec
a été entendue, je suis sûr que personne ne lui a posé comme question : Si
on vous enlevait ces augmentations-là, là, seriez-vous contents? Êtes-vous
capables? Parce que c'est ça que ça veut dire.
Ce que le ministre vient de dire, là,
hein, ça veut dire que la régie, qui fait son travail, dans le futur, bien,
comme ça, ce n'était pas bon, bien là c'est sûr qu'elle ne va donner aucune
augmentation, parce que le ministre, ce qu'il veut, lui, c'est qu'Hydro-Québec,
elle, elle se serre la ceinture pour ne pas avoir besoin de ça. C'est ça qu'il
dit. Mais, même si c'est ça, ça n'arrivera pas, là, on s'entend, là. Ça ne sera
jamais à zéro, la demande d'Hydro-Québec. Donc, il y aura toujours un choc
tarifaire.
Maintenant, le ministre dit : Ah! c'est
bien trop gros. O.K., peut-être. Mais il y a une chose qui est certaine, le
modèle de 34 amène des chocs tarifaires à une hauteur variable. Il critique, le
ministre, comme quoi que : Ah! Ah! Ah! il n'a pas les chiffres, puis ce n'est
pas ci, ce n'est pas ça. O.K., correct. Donnez-les-moi, les chiffres. C'est
tout. Donnez-les-moi. On va les mettre dans le tableau, et c'est tout.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, je ne peux pas donner les chiffres au député de La Pinière
qu'il a utilisés pour faire ses graphiques, mais je reviens avec le graphique
de gel. Alors, effectivement, entre 97 et 102, ici, sur la base, ici, là, oui,
il y a cinq unités. Il nous mentionne que l'écart est de 3,6 ou de 3,8, et les
deux points n'ont même pas 100 points de base d'écart.
M. Barrette : ...
Le Président (M. Lemay) :
Un instant.
M. Julien : Donc, je
comprends, en réalité, qu'il a eu une difficulté avec son fichier Excel. Mais c'est
vrai que lui, il ne doit pas les utiliser régulièrement, les fichiers Excel.
Alors, j'aimerais ça, voir ses données pour bien comprendre, là, l'écart entre
les deux points, qui est bien représentatif, en fin de compte, de l'inflation.
Mais, au-delà de ça, le modèle ne tient
pas compte ni des écarts de rendement accumulés, qui ont démontré, en fin de
compte, de plus de 1,5 milliard de dollars, ni non plus de la modification
de la tarification qui fait en sorte qu'Hydro-Québec, maintenant, ce n'est pas
un «cost plus», c'est de l'efficience qui est demandée pour réduire ses coûts.
Le risque est transféré. Et, à chaque année, Hydro-Québec va déposer ses
résultats, et, non, il n'y aura pas de choc tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, ce que le ministre vient de nous dire, là, c'est
qu'essentiellement, même si on demande à la régie... Donc, clairement, dans le
projet de loi, on veut lui enlever ses pouvoirs et son autonomie. Dans l'esprit
du ministre, là, même si on leur faisait refaire le travail qu'ils font
normalement, il n'y aura pas d'augmentation. Ça revient à ça. C'est impossible,
M. le Président, c'est strictement impossible que, sur une période de 10 ans,
la régie... pas la régie, mais Hydro-Québec n'ait pas besoin d'augmentation.
Alors, à partir du moment où on gèle à
l'inflation, et, si on accepte le fait qu'année sur année, là, ça ne peut pas
être de l'autofinancement tout le temps, ce n'est pas possible, il y aura un
choc tarifaire d'une ampleur x. Actuellement, quand on applique 34
rétrospectivement, il est là, le choc tarifaire. Quand le ministre nous aura
donné ses valeurs, là, on pourra le mettre dans le tableau et on pourra refaire
ça.
Alors, dans l'ordre, ici, là, le ministre,
qu'il nous donne ses valeurs. Il ne peut pas défaire ça. Il peut parler de bien
des affaires, mais il ne peut pas défaire ça. Ça, c'est juste de même.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, encore là, je réitère... je vais prendre des termes qui sont
respectueux, je n'adhère pas du tout à la position de mon collègue député de
La Pinière. Alors, il dit : Oui, mais Hydro-Québec ne pourront pas,
en fin de compte, s'il n'y a pas... en réalité, faire face à ses revenus s'il y
a un gel à l'indexation. S'il y a un gel à l'indexation, on ne pourra pas le
faire. Mais, non, ce n'est pas un gel à l'indexation. Il y a un gel une
première année, puis après ça c'est indexé à l'inflation. Donc, oui, il va y
avoir une hausse tarifaire à l'inflation, et ça va permettre à Hydro-Québec de
faire face à ses engagements. Et ça sera à elle de se gouverner, justement, en
améliorant son efficience.
Alors, non, ce n'est pas un gel tarifaire
à l'inflation. Je ne sais même pas ce que ça veut dire, un gel tarifaire à
l'inflation. Pour moi, ça n'existe pas. Il y a un gel, première année, puis
après ça il y a une indexation à l'inflation. Alors, c'est ce que propose le
projet de loi n° 34, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. Alors,
M. le Président, si c'est si merveilleux, là, dans le pays du ministre, là, si <c'est...
M. Julien : ...alors,
non, ce n'est pas un gel tarifaire à l'inflation. Je ne sais même pas ce que ça
veut dire, un gel tarifaire à l'inflation. Pour moi, ça n'existe pas.
Il
y a un gel, première année, puis après ça
il y a une indexation à
l'inflation. Alors, c'est ce que propose le
projet de loi
n° 34,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de
La Pinière.
M. Barrette : Oui. Alors,
M. le Président, si c'est si merveilleux, là, dans le pays du
ministre,
là, si >c'est si merveilleux, est-ce que le ministre peut nous expliquer
pourquoi, aux cinq ans, il va faire une cause tarifaire?
Le Président (M. Lemay) :
En vous invitant toujours à la prudence, M. le député de La Pinière. M. le
ministre, veuillez répondre.
M. Julien : Alors, la
régie va le faire aux cinq ans. Une cause tarifaire complète, ça fait en sorte
que c'est uniquement la régie qui peut modifier, qui peut revoir les tarifs.
Alors, ça sera l'occasion, justement, de refaire la démonstration aux cinq ans
de l'état de situation plutôt qu'aux 12 mois.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le député de La Pinière, veuillez poursuivre.
M. Barrette : Oui. M. le
Président, les explications du ministre, là, ne sont pas vraiment
satisfaisantes, là. Ce n'est pas compliqué, le ministre nous dit des choses
imprécises parce qu'il n'est pas capable de défaire mon argumentaire.
Puis je vais le répéter, M. le Président,
là, hein? La position du ministre, elle est simple. Dans l'ancien monde, le
monde avant 34, quand la régie faisait son travail adéquatement, quand elle
faisait ce travail-là, elle octroyait des augmentations au-dessus de
l'inflation ou en dessous, hein, parce qu'elle, dans sa tête, ça ne lui est
jamais passé par la tête de dire à Hydro-Québec : Soyez efficients. Ça ne
lui est jamais passé par la tête. Il n'y a jamais eu ces débats-là devant la
régie. Il n'y a jamais eu ça.
Et là, dans le nouveau monde que le
ministre nous propose, ce n'est pas compliqué, ces augmentations-là, dans la
quasi-totalité du temps, bien, il n'y en aura pas, ça va être de l'efficience.
Bien, ça, M. le Président, là, il y a des animaux particuliers qui ont des
excroissances crâniales... crâniennes, pardon, pour décrire ça. C'est ça, là.
Ça s'appelle un pays de licornes, là.
Le Président (M. Lemay) :
Bon, M. le député de La Pinière...
M. Barrette : Ah! je
m'excuse, M. le Président. Je le retire.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Julien : Ça va me
faire plaisir de répondre à ça, M. le Président, le pays des licornes.
Naturellement, le député de La Pinière a l'occasion d'être parmi nous
occasionnellement, et ça me fait toujours grand plaisir qu'il y soit.
Naturellement, le 1,5 milliard
d'écart de rendement, déjà, fait une grande partie de l'écart sous la courbe
qu'on observe à travers les dernières années. Ça veut dire quoi? Ça veut dire
que probablement que, si on avait appliqué l'inflation comme ça aurait dû être,
en réalité, plutôt que les causes tarifaires, on aurait été beaucoup plus proches
de la réalité de ce qui s'est passé.
Et effectivement l'efficience <ce
n'est pas un... >dans la cause tarifaire, ce n'est pas quelque chose qui
est regardé. C'est un «cost plus». Alors, la régie regarde l'ensemble des
coûts, c'est regardé, c'est discuté, 1 500 questions, huit mois de
travail, et on accorde 8,2 de rendement. On dit : C'est terminé. C'est
terminé. Dorénavant, c'est à l'inflation, et, Hydro-Québec, maintenant, soyez
efficients au maximum. C'est ce qu'on demande à Hydro-Québec et c'est justement
le changement principal du projet de loi n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : Donc, M. le
Président, le ministre nous dit que ce qu'on a vu dans les 17 dernières
années, la ligne rouge, là, ce qu'on a vu, les causes tarifaires, c'était
injustifié pour le ministre et, dans le futur, ça ne sera pas acceptable. Vous
faites de l'efficience. Donc, les causes tarifaires devraient à peu près
toujours se terminer à l'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, les
fluctuations qu'on a vues dans le passé, en intégrant en plus le
1,5 milliard d'écart de rendement cumulatif sur la période, font en sorte
qu'on a surfacturé la clientèle. Oui, il y a une corrélation sur 40 ans,
sur 15 ans entre l'inflation et les hausses liées aux causes tarifaires. Nous
autres, on va donner de la prévisibilité. Hydro-Québec va devoir produire ses
résultats sur base annuelle, selon l'annexe II, pour démontrer tout ce
qu'elle fait par rapport, justement, à son efficience. Et, oui, il y aura une
cause tarifaire après cinq ans, mais il n'y aura pas de choc tarifaire.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, à partir de quel chiffre il y a un choc tarifaire, d'après le
ministre?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Je pense
qu'en 2014 quand il y a une hausse de 4,3 % ça commence à être pas mal.
Là, il y a une proposition de mon collègue, en réalité, de Laval-des-Rapides
qui parle de 100 % de l'inflation pour déclencher un mécanisme. Donc, on
définira ensemble qu'est-ce qu'un choc tarifaire. Mais trois, quatre fois
l'inflation, je trouve que ça commence à être pas mal.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de La Pinière.
• (16 h 50) •
M. Barrette : Alors, M.
le Président, ça revient à la même chose. Les premières années, là, les
premières années étaient injustifiées. Ce que le ministre dit, c'est que, dans
cette période-là, là : Hydro-Québec, ne nous appelez pas, on ne vous
appellera pas non plus. Organisez-vous pour autofinancer ça. C'est ça qu'il
dit, le ministre.
Moi, je vais vous dire une affaire, ça
n'arrivera pas. Je suis sûr <que...
M. Barrette : ...même
chose. Les premières années, là, les premières années étaient injustifiées. Ce
que le
ministre dit, c'est que, dans cette période-là, là :
Hydro-Québec,
ne nous appelez pas, on ne vous appellera pas non plus. Organisez-vous pour
autofinancer ça. C'est ça qu'il dit, le
ministre.
Moi, je vais vous dire une affaire, ça
n'arrivera pas. Je suis sûr >que ça n'arrivera pas. C'est simple,
simple, simple. Alors, comme ça n'arrivera pas — je ne vois pas pourquoi
ça arriverait, là, c'est trop des gros montants, là — on va arriver obligatoirement
à un choc tarifaire.
Mais il dit qu'il n'y aura pas de choc
tarifaire. Bien, s'il n'y a pas de choc tarifaire, là, la, entre guillemets,
dette ou le manque à gagner d'Hydro-Québec ne va qu'augmenter. Si ce n'est pas
là, ça va être après.
Cette affaire-là ne fonctionne pas. Et, si
elle fonctionne, bien, qu'on nous montre les chiffres, qu'on applique ça sur la
dernière période. Je ne les ai pas, les chiffres. Qu'on applique sa théorie. <Ceux...
>Puis il ne pourra pas le faire, parce qu'il faudrait qu'Hydro-Québec
vienne ici nous dire : C'est vrai qu'on a demandé des augmentations pour
rien. Vous savez, quand on est allés devant vous autres, là, on n'était pas
efficients. On n'était pas efficients, on était des pas bons. Alors, c'est sûr
qu'on va pouvoir faire de l'efficience. Le ministre a raison, il me le dit, là,
il a raison. Je suis allé pour rien.
Alors, la réalité qu'on a vécue pendant
17 ans, là, c'était de l'abus d'Hydro-Québec puis du mauvais travail de la
régie. Rien que de dire cette phrase-là, M. le Président, là, ça montre que,
là, il y a anguille sous la proverbiale roche.
Alors là, M. le Président, je comprends qu'il
ne me reste plus de temps. Je vais arrêter là, mais le ministre ne peut pas
défaire ça actuellement, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : M. le
Président, les graphiques proposés par mon collègue de La Pinière, je
crois que j'ai dit tout ce que j'avais à dire par rapport à ça. Et, clairement,
il y a une incompréhension de la part de mon collègue par rapport à ce qu'on
discute dans le p.l. n° 34.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement proposé? M. le député
de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Merci beaucoup,
M. le Président. Je vais revenir, donc, à l'amendement que j'ai déposé, pour
lequel on discute. Le ministre m'a posé une bonne question, que je lui ai
retournée sous forme de question également, à savoir comment est-ce qu'on
pouvait, selon lui, déterminer quel serait... à partir d'où est-ce qu'on
appliquerait le 100 % de la cible de maîtrise de l'inflation. Puis il a
bien identifié qu'effectivement la Banque du Canada se base sur une fourchette
de cible qui va de 1 % à 3 %. Il a lui-même invoqué l'utilisation du
haut de la fourchette pour, par la suite, utiliser... qui est 3 %, pour,
par la suite, utiliser ce point-là pour ajouter, donc, disons un 100 %. C'est
donc le double.
Selon lui, qu'est-ce qui est raisonnable?
À partir de quel angle on peut aborder cette question-là, selon lui, là, où on
établirait, là, un mécanisme de cause tarifaire à partir du moment où
100 % de... en haut de la cible de l'inflation, on appliquerait le
mécanisme de cause tarifaire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Comme je le mentionnais à mon collègue de Laval-des-Rapides — et
ici je ne viens pas tout de suite prendre position sur le caractère adéquat ou
non de l'amendement par rapport à où ça pourrait nous mener — on a
prévu, à l'article 8, nous, un mécanisme. Mais naturellement on est ouverts,
là, au moment d'arriver à l'article 8, justement, de dire : Oui, mais
ça pourrait être autre chose, ce mécanisme-là, parce qu'on a le même objectif.
Alors, on peut choisir un moyen ou un autre. Et ici, pour moi, clairement
l'amendement proposé, il n'a pas lieu à l'article 2. <Alors... >Puis
après ça ce serait de convenir, bien, si c'est 1 %, 3 %. Est-ce que c'est
6 %? Mais on peut, là... Puis là ce serait d'avoir ces discussions-là puis
même de voir est-ce que l'amendement est meilleur que la proposition de
l'article 8.
Alors, j'aimerais vraiment qu'on puisse en
discuter dans le contexte où on sera rendus, le cas échéant, à
l'article 8. Et je ne suis pas fermé à l'idée, mon cher collègue, d'avoir
un mécanisme <qui est... >qui est un déclencheur qui fait en
sorte, en réalité, que, si on regarde le passé, il ne se déclenche pas, le
passé à court terme, on voit qu'il ne se déclenche pas, mais qu'il nous pare à
des éventualités, justement, qui feraient en sorte qu'on pourrait avoir besoin
d'un déclencheur. <Donc... >Mais je réitère que je pense que le
bon endroit pour le regarder, c'est à l'article 8, de manière très
honnête, mon cher collègue.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : J'en conviens.
Puis, ceci dit, on a vécu... on a eu ces échanges-là par le passé, là, que ce
soit à l'article 1 ou au début des échanges au niveau de l'article 2
également. Je sais que le ministre nous a souvent renvoyés à d'autres articles
pour d'autres débats. Ceci dit, je continue de penser qu'il <est...
M. Polo : ...on a
vécu... on a eu ces échanges-là par le passé, là, que ce soit à l'article 1
ou au début des échanges
au niveau de l'article 2
également.
Je sais que le
ministre nous a souvent renvoyés à d'autres articles pour
d'autres débats. Ceci dit, je continue de penser qu'il >est pertinent,
dans le cadre de l'article 2, d'introduire ce mécanisme-là parce qu'on en
parle directement associé à l'établissement du tarif L, O.K.? <Donc... >Et,
comme le ministre nous l'a rappelé à plusieurs reprises, il faudrait laisser la
discussion sur les autres articles lorsqu'on arrivera à ces articles-là.
Donc, loin de moi de vouloir aborder la discussion
de l'article 8 à partir de l'article 2. Ça, je laisse ça à l'article 8.
Ceci dit, ici, on débat depuis déjà quelques jours au niveau de l'article 2,
je pense qu'il est pertinent qu'on puisse aborder cette question-là à partir de
l'article 2 selon les échanges, selon les informations qu'on a en lien
avec l'établissement du tarif L.
Maintenant, je reviens, il est vrai que l'amendement
en question peut être très clair mais peut être interprété de différentes
façons. Une des façons qu'il peut être interprété, comme l'a mentionné le ministre,
c'est de calculer le 100 % à partir du haut de la fourchette. Donc, si on
parle de 3 %, c'est de calculer 100 % à partir du haut de la
fourchette. Donc, un mécanisme... ou une situation d'hyperinflation à 6 %
serait, à ce moment-là, un déclencheur. On peut également l'analyser à partir
d'une médiane ou d'une moyenne... ou d'une médiane. Si on prend la médiane
entre le 1 % et le 3 %, c'est nécessairement 2 %, donc, à ce
moment-là, on assumerait ou on pourrait présumer que l'élément déclencheur ou
le pourcentage d'inflation qui déclencherait un mécanisme de cause tarifaire
serait une cible de... ou, en fait, une inflation à partir de 5 %.
On peut également la regarder à partir
d'un élément un peu plus conservateur, disons-le comme ça, où on pourrait
analyser que l'hyperinflation ou, si on peut dire, le niveau d'inflation qui
déclencherait une cause tarifaire serait d'ajouter au haut de la fourchette
100 % du bas de la fourchette. Donc là, on parlerait de 4 % comme
élément déclencheur.
On peut également, entre le haut de la
fourchette et le bas de la fourchette, là, regarder de diverses façons, de
regarder la médiane de la fourchette et d'y ajouter le bas de la fourchette. Donc
là, à partir de là, on parlerait de 3,5 %, O.K.? Et j'en suis.
Donc, vous voyez, là, il y a différents
scénarios, il y a différentes... C'est pour ça que j'ai quand même posé la question
au ministre, à savoir quel serait, selon lui, un scénario qui serait
envisageable. Je reconnais qu'il a de l'ouverture et j'apprécie son ouverture.
Un autre scénario, ce serait de prendre le
bas de la fourchette puis d'y ajouter 100 % du bas de la fourchette. Donc
là, on tombe autour de 2 %. Ça, c'est... Ou même la médiane, on prendrait
la médiane de 2 %, puis là on y ajouterait le bas de la fourchette,
100 % du bas de la fourchette, puis là on tombe à 3 %.
Donc, voyez-vous, là, il y a de multiples
scénarios. Je dois vous dire que, si on prend le scénario le plus conservateur,
qui serait d'ajouter 100 % du bas de la fourchette avec le bas de la
fourchette selon la mise à jour économique... Vous me suivez toujours, M. le
député de Lac-Saint-Jean? Oui? Parfait. O.K.
Une voix : ...
M. Polo : Ah! je sais,
vous m'avez écouté attentivement. Ceci dit, M. le Président, quand on y ajoute,
au bas de la fourchette, 100 % du bas de la fourchette, selon la mise à
jour économique, 2020 est déjà une année où on pourrait prédire, anticiper,
selon les prévisions du ministre des Finances, que ce serait une année où
l'inflation de l'année 2020, qui est prédite, anticipée à 2,2 %,
serait déjà une année où on pourrait, à ce moment-là, déclencher une cause
tarifaire.
• (17 heures) •
Donc, vous savez, ça, c'est des
garde-fous. Moi, je l'appelle comme ça, c'est un garde-fou. O.K.? C'est un
garde-fou qui est utilisé aussi dans d'autres contextes, là, dans le contexte
boursier, notamment. Si mon collègue de Robert-Baldwin serait ici, on a, lui et
moi, travaillé ensemble dans une institution financière, puis, dans les
institutions financières, ils ont l'habitude d'utiliser des garde-fous,
justement, dans l'évaluation des... dans le moment de <vente ou d'achat
d'une action...
>
17 h (version révisée)
<15407
M.
Polo : ...aussi dans d'autres contextes, là, dans le contexte boursier
notamment, là. Si mon
collègue de
Robert-Baldwin Verbserait ici,
on a, lui et moi, travaillé ensemble dans une institution financière, puis,
dans les institutions financières, ils ont l'habitude d'utiliser des
garde-fous, justement, dans l'évaluation des... dans le moment de >vente
ou d'achat d'une action où, à ce moment-là, vous mettez un garde-fou justement
pour essayer de gérer les risques inhérents associés la volatilité. Bon, on
s'entend que la volatilité de l'inflation n'est pas la même que la volatilité
d'un marché boursier ou d'un marché, si on peut dire, de «penny stock», comme tel.
Et là je précise auprès du député de Lac-Saint-Jean,
je suis toujours dans l'élément de pertinence, parce que je donne des scénarios
ici, et je reste... je donne des exemples pour démontrer qu'il y a des
contextes où ça peut fluctuer. Mais, dans mon intervention précédente, M. le
Président, je vous ai mentionné qu'aujourd'hui en fin d'année 2019, à la
veille de 2020, on voit, on constate des événements sociopolitiques qui peuvent
justement avoir un impact sur les coûts de l'énergie, les cours du pétrole et
des ressources naturelles. Et tout ça à un impact, on le voit auprès d'autres
pays.
Donc, je reprends ma question : Quel
serait, selon le ministre, un scénario raisonnable, un scénario raisonnable qui
permettrait de bien encadrer ou de bien déterminer le moment optimal pour
déclencher une cause tarifaire, si on prend les différents scénarios, là, que
je vous ai énumérés? Là, je ne vais pas vous les répéter, mais quel serait,
selon lui, un scénario optimal, compte tenu de son ouverture à cet amendement-là?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Juste pour
préciser, M. le Président, je suis ouvert à un déclencheur, en réalité, potentiellement
à l'article 8, qu'on discute actuellement, puis pas tant sur le modèle proposé
qu'un déclencheur automatisé, en fin de compte, où on voit une démonstration
que le modèle, en réalité, s'écarte. Il faut comprendre, premièrement, que
l'IPC, c'est l'IPC du Québec qu'on utilise dans le p.l. n° 34 et pas l'IPC
Canada, ça fait qu'il y a déjà une bonne distinction.
L'autre élément aussi, on veut se
préserver de quoi? Parce qu'actuellement il pourrait y avoir un «act of God»,
par exemple, crise du verglas. Donc, ce n'est pas tant, là, l'inflation, en
réalité, ou cette notion-là qui fait en sorte que : Aïe! Il faut agir pour
x, y raison. Crise du verglas, là, c'est 2,4 milliards, là, à l'époque.
Ou bien il pourrait y avoir aussi, puis on
ne présume de rien, puis on ne le voit pas venir du tout, là, mais des
positions concurrentielles qui seraient renversées, qui feraient en sorte qu'Hydro-Québec
perdrait énormément de volume. Il n'y a pas ça sur le radar.
Mais, quand on parle, en réalité, de la
notion d'IPC par rapport, en réalité, à la fourchette cible, dans le passé,
comme on dit, quand on est retourné dans les 40 dernières années, la
courbe tarifaire et l'inflation s'est suivie sur 40 ans. C'est-à-dire que,
quand il y a eu des périodes d'inflation, par exemple, à 6 %, bien, la
courbe tarifaire a suivi.
Et je persiste à dire que les coûts chez
Hydro-Québec ne sont pas parfaitement corrélés à l'inflation. Mais,
naturellement, la rémunération, c'est corrélé du coût de financement... en
période inflationniste, le coût de financement est corrélé. Naturellement, il y
a plusieurs coûts qui sont corrélés à l'inflation, pas parfaitement, pas un
pour un, mais plusieurs le sont.
Donc, mon interrogation est plus à savoir
est-ce que c'est cet élément-là qui doit venir être un déclencheur, ou d'autres
éléments qui sont prévus à l'article 8, ou autre chose. Et c'est sûr qu'à
l'article 8, quand on y arrivera, cher collègue, on voit que le déclencheur,
c'est comme Hydro-Québec lève la main, puis là on lui dit : Écoute, O.K.,
oui, c'est vrai qu'il y a une situation très particulière, va-t'en à la régie,
puis la régie fait son travail, versus une proposition potentielle qui pourrait
être : On a encadré, en réalité, un déclencheur, puis là tu t'en vas à la
régie.
Mais je ne suis pas certain que c'est le
bon et je suis certain que ce n'est pas le bon moment d'en discuter puisqu'on
est à l'article 2, qui parle du tarif L avec un taux applicable. Mais
je ne suis pas fermé à l'idée d'envisager quelque chose qui pourrait donner le
résultat qu'on souhaite atteindre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : M. le
Président, je ne voudrais pas faire le débat que j'anticipe, puis je ne veux
pas prêter des intentions, mais j'anticipe des bons débats, des bons échanges
avec le ministre puis les <collègues...
M. Julien : …
fermé
à l'idée d'envisager quelque chose qui pourrait donner le résultat qu'on
souhaite atteindre.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : M. le
Président, je ne voudrais pas faire le débat que j'anticipe, puis je ne veux
pas prêter des intentions, mais j'anticipe des bons débats, des bons échanges
avec le ministre puis les >collègues de la banquette ministérielle sur
l'article 8. Ceci dit, dans l'amendement que j'ai déposé, il y a une
distinction primordiale, fondamentale face à l'article 8 proposé par le
ministre, c'est justement l'indépendance du processus, la transparence et
l'indépendance du processus, et c'est de se fier sur des éléments déclencheurs
qui sont indépendants de la main invisible du gouvernement, la main invisible
de l'action politique. Et c'est la raison pour laquelle, qu'on parle de l'IPC du
Québec ou l'IPC Canada, peu importe, on s'entend sur un déclencheur qui est
complètement neutre, complètement indépendant, avec une totale transparence
dans son application.
Et je pense que le ministre vient de me
donner un argument de plus pour qu'on en parle maintenant, qu'on regarde les
différentes options à l'article 2, parce que le débat sera tout autre à
l'article 8. Et là, selon moi, en fait, le ministre pourra essayer de nous
convaincre du contraire à l'article 8, que, justement, l'article 8,
selon lui, démontre une totale indépendance, neutralité, transparence, etc., mais
on va laisser ce débat-là se faire à l'article 8.
L'amendement ici parle d'un mécanisme qui
serait basé sur l'IPC et sur une fourchette de l'IPC. Maintenant, la fourchette
de l'IPC n'est pas déterminée par le ministre, n'est pas déterminée par le
gouvernement, n'est pas déterminée par le Conseil des ministres, n'est pas
déterminée par un appel entre le P.D.G. d'Hydro-Québec et le ministre de
l'Énergie ou quiconque à l'intérieur de la machine du gouvernement, c'est un
facteur… ce sont des données qui sont complètement indépendantes. Et l'article
en question cherche à préserver ce caractère indépendant pour éviter, et je ne
rentre pas dans le débat de l'article 8, mais pour éviter d'avoir à ouvrir
la porte à toute possibilité d'ingérence politique.
C'est là où je ramène la discussion et le
débat, à savoir, j'aimerais connaître, selon l'amendement déposé ici, à
l'article 2, quel est, selon le ministre, selon le principe de
raisonnabilité, là, quel est, selon lui, une interprétation raisonnable de ce
que pourrait être un déclencheur en fonction de la fourchette, de la cible de
l'inflation de la Banque du Canada.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, M. le
Président, honnêtement, là, en tout respect, mon collègue de Laval-des-Rapides
propose un amendement qu'il a écrit lui-même où il mentionne, là, je le lis,
alors, il mentionne : «Si, le taux correspondant à la variation annuelle
de l'indice moyen d'ensemble — etc., là, avec le cannabis, etc. — pour
la période de 12 mois qui se termine le 30 septembre de l'année qui
précède, est supérieur de 100 % à la cible de maîtrise de l'inflation de
la Banque du Canada, la Régie de l'énergie est mandatée de tenir une cause
tarifaire pour établir le tarif de l'année suivante.»
Je lis ça, c'est ce qui est inscrit, c'est
ce qui est proposé. Là, je dis : Oui, mais qu'est-ce que ça veut dire?
Puis il me demande : C'est quoi, votre avis? Qu'est-ce que ça veut dire?
Je ne saurais trop. Mais c'est lui qui l'a écrit. Mais je suis prêt à
l'écouter, puis qu'il me dise qu'est-ce que ça veut dire. Mais là il dit :
Ça pourrait être le médian plus la base, ça pourrait être la base plus la base,
ça pourrait être le total plus le total, le médian plus le total.
• (17 h 10) •
C'est l'amendement qui est proposé. Mais
je suis ouvert à l'objectif de l'amendement. Mais je dis, puis ce n'est pas
pour retarder, là, je vous le dis, c'est à l'article 8. Puis là il
dit : Oui, mais à l'article 8, c'est Hydro-Québec qui fait une
demande, puis le gouvernement qui… une décision politique. Non, <non…
M. Julien : …
C'est
l'amendement qui est proposé. Mais je suis ouvert à l'objectif de l'amendement.
Mais je dis, puis ce n'est pas pour retarder, là, je vous le dis, c'est à
l'article 8. Puis là il dit : Oui, mais à l'article 8, c'est
Hydro-Québec qui fait une demande, puis le gouvernement qui… une décision
politique. Non, >non, s'il veut modifier les tarifs, c'est toujours la
régie, toujours la régie, mais on ne voudrait pas non plus qu'à tout bout de
champ Hydro-Québec lève la main pour aller à la régie pour… Alors, ça, c'est l'article 8,
mais je vais en discuter à l'article 8.
Maintenant, je reviens avec ce que j'ai
mentionné à mon collègue de Laval-des-Rapides, je vais donner un exemple. En
1981, la hausse tarifaire a été de 10,6 %, tandis que l'IPC Canada était à
12,5 %. En 1982, l'IPC était à 10,9 %, la hausse tarifaire à
16,3 %. Oui. L'année suivante, IPC 5,8 %, hausse tarifaire
7,3 %. Après ça, l'IPC commence à descendre, là, 4,3 %, hausse
tarifaire 3,4 %; 4 % IPC, 2,5 %; 4,1 %, 5,4 %. Ce
n'est pas toujours pile-poil un sur l'autre, mais, quand il est très élevé,
l'IPC, l'augmentation tarifaire était très élevée parce que la notion de coûts,
bien que ce n'est pas parfait, plusieurs coûts chez Hydro-Québec, quand même,
suivent l'indice des prix à la consommation. C'est vrai que c'était hors régie,
mais, même après ça, avec la partie régie, il y a eu une corrélation.
Alors là, je m'interroge, est-ce que le
bon déclencheur, bien qu'on devrait en discuter à l'article 8, et c'est
certain qu'on n'acceptera pas l'amendement à l'article 2, puisqu'il
devrait être à l'article 8, je ne sais pas si on peut le suspendre, le
reporter, «whatever»... Mais je ne suis pas certain que le bon déclencheur,
c'est l'IPC. C'est peut-être autre chose. Alors, je ne suis pas fermé à l'idée
qu'il y ait un automatisme, mais je ne suis pas certain qu'il est sur la base
de l'IPC, parce qu'en réalité, puisqu'il y a une corrélation, puis on le voit
historiquement, est-ce que c'est lui qui doit être le bon déclencheur
automatique qui ferait en sorte qu'on ait une cause tarifaire? Parce que le
modèle, en fin de compte, décroche pour une situation ponctuelle avec peu de
probabilités, mais qu'il faut voir, là. C'est un peu ce que prévoit l'article 8,
«act of God». Mais est-ce qu'il devrait être automatisé? Peut-être.
Alors, ce n'est pas le bon moment, et je
ne suis pas certain que c'est la bonne méthode, à moins que vous me l'exprimiez
clairement, qu'est-ce que vous entendiez par 100 % de quoi et comment.
Le Président (M. Lemay) :
Bon, pour répondre à la question du ministre, là, c'est possible, s'il y a
consentement, de suspendre l'amendement et de poursuivre l'étude de l'article 2.
Cependant, on ne pourra pas adopter l'article 2 tant que l'amendement
serait suspendu. Autre possibilité, c'est aussi possible de le retirer pour le
présenter plus tard à l'article 8. C'est les possibilités. M. le député de
Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Puis tout ça
s'ajoute à tous les scénarios que je vous ai énumérés également. Donc, soyez
certain que vous y voyez clair, M. le ministre. Mais je vais juste répéter au
ministre, je lui ai présenté différents scénarios, alors, quand je lui pose la
question : Selon lui, quel est le scénario le plus raisonnable?, ce n'est
pas que je lui demande de m'expliquer l'amendement que j'ai moi-même déposé,
c'est que je lui demande d'interpréter les différents scénarios qui sont très
faciles à comprendre et, selon ses responsabilités comme ministre de l'Énergie
et auteur du projet de loi qu'on débat depuis des mois, c'est d'intervenir.
Il a une ouverture, je salue son
ouverture, je vais un pas plus loin, je lui présente différents scénarios qu'il
a compris, et là je lui demande, je lui pose la question : Selon lui, quel
est un scénario probable? Je sais qu'à l'article 8 il a, lui, un autre
mécanisme qui est basé sur d'autres facteurs. Moi, je me base… Et là je suis
surpris d'entendre le ministre me répondre en me disant : Mais je ne suis
pas certain que l'inflation soit le bon élément pour déterminer le déclencheur.
Bien, voyons donc! L'inflation est la base même de l'argumentaire du ministre.
En tout cas, je m'y comprends mal, mais, en tout respect, je lui relance la
question : Quel est, selon lui, selon les différents scénarios que je lui ai
présentés, le scénario le plus raisonnable afin d'appliquer justement ce
déclencheur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, pour
le moment, M. le Président, j'ai un amendement entre les mains. L'amendement
qui est proposé, en réalité, n'est pas au bon moment, ne fait pas partie de l'article 2,
et, de la façon qu'il est inscrit ici, est incompréhensible quant à son
application. Je comprends l'objectif, mais j'ai un amendement entre les mains
qui n'est pas clair et qui n'est pas au bon endroit. Alors, c'est certain que,
si <on…
M. Julien : ...et, de
la façon qu'il est inscrit ici, est incompréhensible quant à son application.
Je comprends
l'objectif, mais j'ai un
amendement entre les mains
qui n'est pas clair et qui n'est pas au bon endroit. Alors, c'est certain que
si >on continue la discussion présentement, bien, on va être contre l'amendement
parce que ce n'est pas au bon endroit et, surtout, on ne le comprend pas.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement présenté
par le député de Laval-des-Rapides? M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est
à vous.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Je crois qu'en bonne connaissance de cause mon collègue le député
de Laval-des-Rapides a proposé son amendement à la bonne place.
Ça fait un bon bout de la semaine que nous
avons des discussions très fructueuses et, à plusieurs reprises, des débats
tranchés en bonne et due forme par le président de la commission, qui rendait plusieurs
projets d'amendement de recevables. On a fait le tour, puis, en toute
légitimité, il y avait des amendements de rejetés. Mais c'étaient des
amendements et des discussions, comme je dis, assez intéressants et, j'espère,
j'ose croire, productifs sur la cause tarifée dans son ensemble. Et ce <qui...
>que je comprends... ce que j'entends par ça, c'était le lien
inextricable entre notre discussion sur l'article 2 et les tarifs dans
leur ensemble, que ça soit pour les consommateurs industriels ou autres. Alors,
que l'amendement soit proposé en dedans de nos discussions sur l'article 2
me semble, premièrement, évidemment, on a déjà réglé ça, recevable et
pertinent.
Maintenant, en ce qui a trait à l'amendement,
moi aussi, je trouve ça intéressant, les mots du ministre sont assez clairs et
intéressants. Il dit qu'il trouve l'objectif, si j'ai bien compris, je ne veux
pas mettre les mots dans la bouche du ministre, mais l'objectif intéressant, M.
le Président. Et l'objectif, c'est, une autre fois, un que j'ose croire qu'on
partage, c'est-à-dire qu'en toute transparence, en implication maximale de la
régie, on fait notre possible collectivement pour établir un tarif qui est
optimal.
Maintenant, le ministre a cité l'écart, M.
le Président, dans plusieurs années, entre l'IPC et le tarif qui a été établi.
Et il y en avait, des années, une dont l'écart était très dramatique. Et, si je
me... si j'ai bien suivi, il y en avait un que le ministre a cité pour arrêter
où l'écart était entre 3,4 % et 4,3 %. Je comprends qu'on a à parler
ensemble des modalités. <C'est... >Je veux parler de cet
amendement en respectant les préoccupations que nous sommes à prime abord à
défendre dans chacune de nos circonscriptions, c'est l'aboutissement de tout ça
et, une autre fois, c'est la facture qui est reçue par les consommateurs dans
chacune de nos circonscriptions à la fin du mois.
• (17 h 20) •
Et, si je prends les cibles que le
ministre aurait citées, je n'ai pas l'expertise mathématique pour le faire tout
de suite, mais l'écart minimal qu'il a cité, de 4,3 % et 3,4 %, en
termes d'une facture mensuelle... Et je m'excuse, mais je reviens à la femme
monoparentale de ma circonscription qui a toujours des choix à faire entre
régler sa facture d'électricité et à faire manger ses enfants de la bonne
façon. Et, avec toutes ses difficultés, elle n'arrivait pas, mais elle faisait
de son mieux. L'écart entre 4,3 % et 3,4 % dans une année où le
ministre avait tendance à dire qu'un tel amendement ne devrait pas se
déclencher, l'écart peut avoir, M. le Président, une différence <intéressante...
M. Birnbaum : ...
mais
elle faisait de son mieux. L'écart entre 4,3 % et 3,4 % dans une
année où le ministre avait tendance à dire qu'un tel amendement ne devrait pas
se déclencher, l'écart peut avoir, M. le Président, une différence >intéressante
et difficile pour une bonne proportion, et je l'ai identifiée, avec l'aide
d'Hydro-Québec, à 15 % des Québécoises et Québécois. Ça pourrait être une
différence intéressante.
Donc, j'aimerais comprendre avec le
ministre, M. le Président, qui a indiqué que l'amendement devant lui est
intéressant. Est-ce que je peux l'inviter, M. le Président, à qualifier le
genre d'écart? Si ce n'est pas en chiffres, en pourcentage, je l'invite à
caractériser, pour nous et pour les gens qui nous écoutent, le genre d'écart
entre l'IPC et un tarif de fixé, qui, de son point de vue, devrait déclencher
un tel garde-fou, si je peux emprunter le mot de mon collègue. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Il y a
plusieurs choses que je dois mentionner, M. le Président, par rapport à la
question de mon collègue. Au début de son intervention, il mentionnait :
Bien, c'est le bon temps à l'article 2. Écoutez, le projet de loi a
22 articles, et ce n'est pas vrai que tout est dans tout. Et, à
l'article 2, on parle du taux applicable. Puis des fois on en rigole un
peu, puis certains disent que je fais du sarcasme, mais ce n'est pas le cas, ça
fait quand même deux semaines qu'on discute de l'article 2, et on a
des discussions, et ça va rondement. Mais naturellement, s'il y a des trucs qui
sont prévus à l'article 8, bien, ça sera à l'article 8 qu'on
devra en discuter, parce que le projet de loi ne tient pas juste à
l'article 2, sinon on aurait fait uniquement deux articles. Il y a
22 articles. Ceci étant dit, je dis que ce n'est pas le bon moment de
discuter de la situation.
Quand je dis que je suis ouvert avec
l'objectif, c'est que je comprends que mon collègue de Laval-des-Rapides, par
l'amendement qui est apporté, qui serait pertinent à l'article 8, vise à
dire : Il faudrait qu'il y ait une espèce de déclencheur. Maintenant, ce
qui est prévu au projet de loi, c'est que les taux augmentent à l'inflation
selon l'IPC avec quelques éléments retirés, là. C'est un IPC qui est reconnu,
qui est mesurable. Alors, je dis : Je comprends l'objectif, mais je ne
pense pas que c'est la bonne forme pour atteindre l'objectif.
Et ce que je corrélais dans le passé,
c'est : Si on applique la hausse tarifaire avec une indexation à l'IPC,
bien, il y a une corrélation, habituellement, qui est adéquate, tandis que les
éléments que me ramenait mon collègue, c'étaient des écarts entre la hausse
tarifaire et l'IPC effectif qui avaient été mesurés. Puis là je disais :
Bien, les hausses tarifaires n'étaient pas exactement sur l'IPC. Des fois, c'était
plus, des fois, c'était moins. Mais, nous, le projet de loi, il prévoit l'IPC.
Alors, je réitère que ce n'est pas le bon
moment de discuter d'un déclencheur, c'est à l'article 8, et je ne crois
pas que ce soit le bon déclencheur qu'on aurait à discuter à l'article 8,
mais je comprends l'objectif et je ne suis pas fermé à voir, à
l'article 8, comment on peut atteindre cet objectif-là.
Le Président (M. Lemay) :
Bon, suite aux commentaires de M. le ministre, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? M. le député de D'Arcy-McGee, la parole est à
vous.
M. Birnbaum : Oui, il me
semble qu'il me reste du temps. Alors, je n'ai pas dit que j'étais fini. Je
veux... Il me semble que la question très pertinente de mon collègue de
Laval-des-Rapides n'a pas eu toute une réponse. Le ministre l'aborde un petit
peu à nouveau. Mais, comme mon collègue a dit, le noeud de l'affaire du projet
de loi devant nous prend comme point de repère le taux d'inflation. Et là le
ministre s'est permis de se demander si l'IPC, dans notre projet d'amendement,
était l'indice approprié. Est-ce que je peux, M. le Président, inviter le
ministre de clarifier là-dessus? Parce qu'on se dirait devant un paradoxe.
Comme je dis, les tarifs prévus pour 2021-2022, 2024-2025 se baseraient sur le
taux d'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Certainement,
M. le Président. Donc, on va prendre une analogie. Alors, je négocie le salaire
de mon collègue et je lui dis : Dans les quatre prochaines années, on va <augmenter...
M. Birnbaum : ...
se
baseraient sur le taux d'inflation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien :
Certainement, M. le Président, donc on va prendre une analogie. Alors, je
négocie le salaire de mon collègue et je lui dis : Dans les quatre
prochaines années, on va >augmenter votre salaire à l'inflation, l'indice
des prix à la consommation. Ça va être comme ça que votre salaire va
progresser. Mais là je vais dire : Je vais mettre une clause dans votre
contrat parce que, savez-vous quoi, si jamais ça monte trop, l'indice des prix
à la consommation, bien, je vais faire en sorte que votre salaire, là, je vais
le maintenir plus bas.
Il va me dire : Oui, mais l'indice
des prix à la consommation... quand vous me rémunérez avec mon salaire, c'est
pour me permettre, en fin de compte, de pouvoir payer mes éléments. Mais là, si
l'indice des prix à la consommation monte de 4 %, puis vous me maintenez à
2 % parce qu'il a décroché, parce qu'il a fait une fois et demie la
fourchette moyenne, bien, moi, je perds une capacité d'achat. Puis là je vais
dire : Bien, vous avez bien trop raison. Je devrais, en fin de compte,
dans l'entente contractuelle qu'on a convenue ensemble, dire que c'est l'IPC
parce que c'est votre capacité, votre pouvoir d'achat.
Ce qu'on observe dans le passé, en 1981, tantôt,
je donnais l'exemple, l'IPC était à une dizaine de points, puis la hausse
tarifaire était à une dizaine de points parce que c'était un contexte
historique où à la fois la rémunération, à la fois les taux d'intérêt, à la
fois les coûts étaient corrélés sur une même base.
Alors, je persiste à dire qu'il doit y
avoir un déclencheur parce qu'il y a des éléments qui font en sorte qu'il
faudrait peut-être faire, sur des situations très spécifiques, un geste, mais
je ne pense pas que ce soit nécessairement la bonne proposition qui est celle
qui est sur la table, d'autant plus qu'elle n'est pas claire et que je ne la
comprends pas puisqu'elle n'est pas claire, puisqu'elle comporte une multitude
de scénarios sans savoir c'est lequel.
Et, de toute façon, ça devrait être à
l'article 8 qu'on discute de ça puisque tout n'est pas dans
l'article 2, tout n'est pas dans l'article 2, bien que ça fait
plusieurs semaines qu'on en parle.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Oui.
J'accepte et j'entends la réponse du ministre. Je me permets, en bonne foi, de
nous rappeler que l'article devant nous a été jugé recevable. Je ne crois pas
qu'on a fait du surplace toute la semaine lorsqu'il y avait plusieurs projets
d'amendements qui touchaient, de façon générale et pertinente... Les experts nous
auraient dit le lien entre l'article 2 et les tarifs de tout autre ordre
général. Alors, la question d'où se place cette discussion est évidemment
recevable, mais, comme je dis, je crois que mon collègue a choisi la place que,
de ce côté de la banquette, est pertinente, dans un premier temps.
Je me permets une question, bon, peut-être
naïve, mais, M. le Président, posée en bonne foi parce que j'insiste que notre
préoccupation collective, c'est de protéger nos concitoyens et concitoyennes.
Je veux revenir à l'exemple que je donnais entre l'IPC et le tarif général qui
aurait été fixé dans l'année où les chiffres cités par le ministre étaient 4,3 %
et 3,4 %.
M. le Président, est-ce que le ministre,
quand il dit que, bon, à titre d'exemple, dans cette année-là, ça sera été un
écart trop modeste pour déclencher un mécanisme à, j'en conviens, définir ou
peaufiner, mais est-ce que, M. le Président, le ministre est en train de dire
que, dans une telle année, l'écart et l'impact de cet écart négatif sur le
tarif qui aurait été offert aux consommateurs n'est pas important et ne
vaudrait pas l'analyse accrue qu'on propose dans l'amendement?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui, M. le
Président. Donc, en tout respect, je vais reprendre mon collègue. Tantôt, le
4,3 % et le 3,4 % qui ont été mentionnés sur une année, c'est la
hausse tarifaire et l'IPC qui montrent un écart. Alors, c'est la hausse
tarifaire et l'IPC qui montrent un écart. Mais ça, ça ne peut plus arriver avec
le projet de loi, c'est à l'IPC, donc il n'y aura plus d'écart. Donc, la
différence que vous mentionnez là, moi, dans ma discussion, c'était de montrer
une corrélation qu'il y avait à travers les années entre les deux.
• (17 h 30) •
Mais cet écart-là, là, à partir du moment qu'on
est à l'IPC, M. le Président, on conviendra qu'il n'y aura plus d'écart avec
l'IPC, on est à l'IPC. Donc, si l'IPC est à 2 %, bien, la hausse va être à
<2 %. Si...
>
17 h 30 (version révisée)
<17855
M.
Julien : …donc, il n'y aura plus d'écart. Donc, la différence que vous
mentionnez là, c'était moi, dans ma discussion, c'était de montrer une
corrélation qu'il y aurait à travers les années entre les deux, mais cet
écart-là, là, à partir du moment qu'on est à l'IPC,
M. le Président, on
conviendra qu'il n'y aura plus d'écart avec l'IPC, on est à l'IPC. Donc, si
l'IPC est à 2
%, bien, la hausse va être à >2 %. Si
elle est à 1,8 %, elle va être à 1,8 %. Si c'est à 1,6 %, ça va
être 1,6 %. Donc, il n'y aura plus d'écart. Donc, ça va toujours être la
même chose. Donc, par rapport à la préoccupation mentionnée par mon collègue,
bien, ça ne se peut pas. Le projet de loi, lui, c'est l'IPC, c'est la hausse. C'est
pareil, pareil, pareil. C'est ça qui est prévu.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee, en vous rappelant que votre collègue de Vimont
aussi désire intervenir.
M. Birnbaum : Oui,
d'accord. Oui, je me permets juste d'observer que… et je comprends qu'il faut
un écart. Bon, est-ce que c'est 1 % ou 3 %? Ce que j'essaie
d'établir, et je trouve ça inquiétant et j'espère qu'au fur et à mesure dans
nos discussions ça va être clair, qu'on va comprendre ce qui est perçu par le
ministre comme un seuil dans une année d'inflation qui sort un peu de
l'ordinaire, ça va être où le seuil et est-ce que le consommateur va être
protégé comme il faut par, comme je dis, un oeil, une analyse plus étendue, je
le dis comme ça, de la régie pour protéger nos consommateurs. Voilà mon
inquiétude que vais poser, et je compte sur mes collègues et sur nos
discussions qui vont se poursuivre pour assurer toujours que notre but central,
la protection du consommateur, est adressé de la bonne façon, transparente et
complète. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bien. M. le ministre, allez-y.
M. Julien : J'aimerais
pouvoir intervenir sur l'intervention de mon collègue de D'Arcy-McGee. Deux
choses. Il faut bien comprendre que, dans le décret de préoccupation du
gouvernement libéral qui a été fait, on mentionnait, naturellement, la notion
d'inflation. Et l'autre élément, mais, pour bien comprendre, en réalité,
l'amendement qui est proposé ici, je demanderais à mon collègue de D'Arcy-McGee :
Admettons que la cible de maîtrise de l'inflation, là, de la Banque du Canada,
là, c'est entre 1 % et 3 %, pouvez-vous me dire à quel pourcentage,
déjà, qu'on aurait le déclencheur?
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Je n'ai pas
la prétention d'être le ministre de l'Énergie ni d'avoir l'expertise de donner
une réponse sérieuse et responsable. Je peux faire un «guess», mais je me donne
un fardeau un petit peu plus étendu que ça pour intervenir sur une question. Et
on va s'entendre que, comme d'habitude, les questions vont dans l'autre sens.
On a devant nous un amendement, offert par mon collègue, de bonne foi, pour
voir s'il y a lieu d'entente pour faire déclencher un mécanisme qui va protéger
le consommateur. Et ce mécanisme, c'est la régie.
Alors, je ne gaspillerai pas notre temps
en donnant une réponse qui n'est pas basée sur des données probantes, dont
j'espère les propositions du ministre sont basées sans exception.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Oui. Alors,
merci, M. le Président. Ma question ne visait pas du tout à embêter mon
collègue de D'Arcy-McGee. C'est parce qu'ici c'est indiqué dans l'amendement
qui est proposé : «…le 30 septembre de l'année qui précède,
est supérieur de 100 % à la cible de maîtrise de l'inflation de la Banque
du Canada…» Donc, c'est un amendement qui est proposé par mon collègue, par mes
collègues de l'opposition. Alors, je dis : O.K., ça voulait représenter
quoi? Bon, j'attends toujours une réponse.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Polo :
Laval-des-Rapides.
Le Président (M. Lemay) :
En fait, votre temps est écoulé, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Bien, il me
restait, je pense, 30 secondes, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Bien, selon les calculs, le temps serait écoulé. On peut toujours faire des
vérifications plus approfondies. M. le député de D'Arcy-McGee, si vous voulez…
M. Birnbaum : On propose
de déposer un sous-amendement.
Le Président (M. Lemay) :
Comment vous dites ça?
M. Birnbaum : Nous
voulons proposer un sous-amendement suite à nos discussions.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce que c'est vous qui faites le sous-amendement?
M. Birnbaum : Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il est déjà rédigé?
M. Birnbaum : Oui.
Le Président (M. Lemay) :
Je vais suspendre quelques instants pour en permettre la distribution.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
<
>
(Reprise à 17 h 39)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Et nous avons fait la distribution d'un
sous-amendement. M. le député de D'Arcy-McGee, à la lecture.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Alors, l'amendement proposé se lit comme tel :
Modifier l'amendement proposé à
l'article 22.0.1.1, tel qu'amendé, de la Loi sur Hydro-Québec, proposé par
l'article 2 du projet de loi, par l'ajout, après les mots «100 % à
la», de «valeur plancher de la».< Et, bon…>
• (17 h 40) •
Le Président (M. Lemay) :
M. le <député de…
M. Birnbaum : … du
projet
de loi par l'ajout, après les mots «100 % à la» de «valeur plancher de la».
Et, bon…
Le Président (M. Lemay) :
M. le >député de D'Arcy-McGee, pour vos commentaires.
M. Birnbaum : Merci, M.
le Président. Donc, tout comme le ministre, nous sommes entourés d'experts et
expertes de ce côté de la salle. Et, tel que suggéré de façon, bon, assez
claire et informelle, et avec raison, par le député de Laval-des-Rapides, on
avait une cible générale en tête que ça nous fait plaisir de préciser afin de
voir si on peut faire déclencher le mécanisme dont on parle et à la fois, comme
j'ai dit dans mon intervention, afin de protéger le consommateur.
Alors, comme vous voyez, je vais laisser
la parole, si je peux, M. le Président, à mon collègue. Admettons, bon, une
fourchette entre 1 % et 3 %, on se trouve avec un taux d'inflation de
prévu de 2 % et, à la fin de l'exercice, on se trouve à 1 % de plus,
le mécanisme serait déclenché. Alors, voilà le but de notre projet d'amendement.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien, M. le ministre.
M. Julien : Bon, écoutez,
je pense que mes collègues de l'opposition vont un peu rapidement dans leur sous-amendement.
Ils ne voient pas tous les effets. Je vais juste m'assurer, là, qu'on comprend
bien tous la même chose puis voir les effets potentiels, en fin de compte, qui
sont amenés par le sous-amendement pour être certain qu'on se comprenne bien.
Donc, en réalité, par exemple, là, donnons
des cas de figure, alors... puis si la fourchette, le cas échéant, était entre
1 % et 3 %. Alors, on dit : C'est entre 1 % et 3 %, et
là, avec le sous-amendement proposé dans l'article 2 du projet de loi, par
l'ajout, après le mot «100 % à la [valeur plancher] de la». Alors là, la
valeur plancher, c'est 1 %, 100 % de 1 %, c'est 2 %, puisque
que <1 % plus 1 %... >1 % plus
100 % de 1 %, ça fait 2 %, c'est la médiane en 1 % et 3 %,
la fourchette. C'est le taux qui est le plus logique à obtenir, mais là, selon
eux, il y aurait le déclenchement d'une cause tarifaire parce qu'il se trouve
exactement à la bonne place de la prévision. O.K. C'est intéressant, c'est
particulier.
Imaginons une année où la fourchette en
question, c'est 5 % à 7 %. Toujours la même fourchette, mais 5 %
à 7 %. La valeur plancher serait 5 %, plus 100 % de 5 %, 10 %.
Là, on déclencherait à 10 %. Alors, une fois, on déclenche à la médiane de
la fourchette puis, une fois, on déclenche à trois points au-dessus du maximum
de la fourchette. Quand je dis : Il faut prendre le temps, à un moment
donné, là, je sais qu'on va rondement ici, en commission, puis ça va vite, mais
prenez le temps de rédiger des amendements qui ont du bon sens, messieurs,
parce qu'honnêtement ce n'est pas sérieux. Ce n'est pas sérieux, parce que ce
n'est pas… la démonstration par l'absurde, en réalité, des taux…
M. Polo : …honnêtement,
il ne peut pas juger, il ne peut pas qualifier l'amendement…
M. Julien : Je retire le
fait que ce n'est pas sérieux. Je ne veux pas manquer de respect. Alors, par
deux exemples que je viens d'énoncer, ça montre à tout le moins que la
proposition est incongrue par rapport à l'objectif visé. À moins qu'on me dise
que l'objectif visé est celui que je viens d'énoncer, mais ça serait assez
surprenant que ça soit le cas. Comme je vous le dis là, entre 5 % et 7 %,
ça serait, mettons, la prévision, puis 100 % de 5 %, 10 %. On
déclenche à 10 %. Puis entre 1 % et 3 %… Entre 0 % et 2 %,
100 % du plancher de plus, ça fait zéro. Tu sais, je suis à zéro, puis je
rajoute 100 % de zéro, mais, si le taux d'inflation est à zéro, bien, je
vais demander une cause tarifaire. Ça ne fonctionne pas. Je comprends
l'objectif, mais plus ça va, moins qu'ils l'atteignent. Le sous-amendement est
même venu détériorer l'amendement, qui était incompréhensible.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : M. le
Président, avant de déposer… avant que mon collègue de D'Arcy-McGee dépose son
amendement... son sous-amendement, le ministre a terminé son intervention en
disant : Je ne comprends pas. Et là, à l'écouter, on voit clairement qu'il
a compris l'amendement initial, parce qu'il l'a interprété dans des cas
extrêmes. Donc, d'une part, le ministre nous dit : Je ne comprends pas <l'amendement…
M. Polo : …
Et
là, à l'écouter, on voit clairement qu'il a compris l'amendement initial, parce
qu'il l'a interprété dans des cas extrêmes. Donc, d'une part, le ministre nous
dit : Je ne comprends pas >l'amendement initialement proposé et,
lorsqu'on revient avec un sous-amendement qui cherche à préciser, bien là, tout
d'un coup, oups! il le comprend tellement bien qu'il l'analyse dans les
scénarios les plus improbables. Alors, en tout respect, il a utilisé le mot
«incongru», bien, je vais utiliser le même mot pour dire : Son
argumentaire est incongru aussi, M. le Président, parce que ce que nous
cherchions à faire, et j'ai remercié le ministre lorsque j'ai déposé l'amendement
initial, c'était d'avoir cette discussion-là, et, volontairement, je lui ai
posé une question très ouverte. Après lui avoir énuméré différents scénarios
dans la façon comment l'amendement initial pouvait être appliqué, je lui ai
posé une question très ouverte, de bonne foi, pour lui demander, selon lui,
dans les scénarios les plus probables, pas les plus improbables comme il vient
de citer, les plus probables en fonction d'une inflation qui, dans le cadre du
raisonnable... qu'on connaît, là… On n'a pas vécu des phénomènes de
surinflation depuis presque les 40 dernières années, M. le Président, vous le
savez, O.K., mais les phénomènes d'inflation raisonnable qu'on a connus depuis
au moins les années 80 jusqu'ici, O.K.? Et je lui ai présenté, à ce
moment-là, comment l'application de l'amendement initial pouvait se faire, soit
en prenant le haut de la fourchette de la cible, la médiane, ou la moyenne, ou
le bas de la fourchette.
Mon collègue de D'Arcy-McGee présente un amendement
qui cherche à appliquer le bas de la fourchette sur l'inflation précédente,
l'inflation déterminée précédemment, donc, sur le taux correspondant à la
variation annuelle. Donc, c'est quand même très clair, là, l'amendement propose
qu'on applique la valeur plancher de la fourchette sur le taux correspondant à
la variation annuelle. Il a l'amendement, il a le sous-amendement, je viens de
lui en faire une lecture très simple. On débat de simplification depuis le
début du projet de loi n° 34, je viens
de lui en faire une démonstration très simple, comment
est-ce qu'on peut interpréter l'amendement plus le sous-amendement<, alors…>.
Et nous avons une
discussion, j'apprécie le bon ton que nous avons, là, sur cet amendement-là, je
pense que vous êtes à même d'apprécier, on peut faire des appréciations, ça
oui, on ne peut pas faire des présomptions, mais on peut faire des appréciations.
Je l'apprécie parce que, dès le début, il a dit : Ah! écoutez, malgré
qu'on peut en débattre à l'article 8, je comprends, je vois l'idée
derrière cela, l'idée de fond, je souhaiterais qu'on en débatte à l'article 8,
mais je vois que l'idée derrière cet amendement-là amène un bon débat. Alors,
le ministre ne peut pas nous renvoyer et nous faire la morale de dire… comme il
l'a fait, de qualifier la qualité de notre sous-amendement, alors que,
lorsqu'on débattait de l'amendement initial, je lui ai présenté une question
très ouverte pour lui dire, après lui avoir présenté différents scénarios :
M. le ministre, quel est un de ces scénarios les plus probables et le plus
raisonnable? Et il s'est refusé à répondre à mes questions, et là, tout d'un
coup, en justifiant sa non-réponse en disant : Je ne comprends pas
l'amendement proposé. Je ne comprends pas l'amendement proposé.
Mais là, tout d'un coup, mon
collègue de D'Arcy-McGee présente un sous-amendement, et là, tout d'un coup, il
comprend. Mais il comprend, disons, à son avantage, à son interprétation, O.K.,
pour, et vous l'avez repris, il s'est repris lui-même, pour qualifier la
qualité du sous-amendement. Alors, moi, je viens et je lui fais une lecture. Regardez,
M. le ministre — à travers vous, M. le Président — si le taux correspondant à la variation annuelle de l'indice moyen de
l'ensemble des prix à la consommation… et on applique la valeur plancher de la
cible de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada, ce n'est pas du
chinois, je vous parle en français, on s'entend, tu sais. <Donc…
M. Polo : …
le taux correspondant à la variation annuelle de l'indice moyen de
l'ensemble des prix à la consommation… et on applique la valeur plancher de la
cible de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada, ce n'est pas du
chinois, je vous parle en français, on s'entend, tu sais. >Donc,
maintenant, M. le ministre, que vous comprenez mieux, je viens de vous faire un
résumé, qu'en pensez-vous?
• (17 h 50) •
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors,
effectivement, votre sous-amendement est venu préciser votre amendement, qui
était incompréhensible, et la précision que vous y avez apportée le rend
compréhensible.
Maintenant, dans les dernières années, par
exemple, le taux d'inflation, en réalité, était, par exemple, ici… Je vais prendre
cet exemple-là. En 2016, IPC, 1,06 %. On va dire que c'est 1 %.
Imaginons-nous que la fourchette cible, là, qui a été évaluée par la Banque du
Canada, disait : Ça devrait être entre 0 % et 2 %. C'est entre
0 % et 2 %. Puis là on arrive pile-poil à 1 %, au milieu de la
fourchette. On dirait à la Banque du Canada : Tabarnouche! Vous êtes forts!
Vous avez prévu entre 0 % et 2 %. On est arrivés à 1 %. C'est
excellent! Vous êtes au milieu de votre fourchette. C'est l'objectif<,
c'est…>. Eux autres, ils disent : Ah! ça va être entre 0 % et
2 %. Puis ça tombe à 1 %. Félicitations, la Banque du Canada! Vous
êtes fantastiques pour faire des prévisions éclairées.
Là, je lis le sous-amendement de mon
collègue. Alors, le plancher, on s'entend que c'est 0 %. Alors là, on
vient dire que, si, en réalité, l'IPC…
M. Polo : M. le
Président, est-ce que je peux juste apporter un élément pour aider le ministre
dans son argumentaire?
M. Julien : Non.
M. Polo : …d'information.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, M. le ministre.
M. Polo : Juste un
élément d'information.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, la parole est au ministre. Après, vous aurez la parole, M. le député de
Laval-des-Rapides.
M. Julien : Alors là, je
lis, en réalité… puis là, à 100 % à la valeur plancher. Donc, la valeur
plancher, c'était 0 %. Quelque chose qui est supérieur à 100 % de
0 %, c'est 0 %. Et là on a obtenu 1 %, qui est exactement au
milieu de la fourchette, puis on dirait : Bien non, ce n'est pas bon, on
va s'en aller en cause tarifaire parce que tu es plus loin que le 0 % du
100 % du prix plancher, qui donne 0 %. Alors, quand mon collègue
parle de cas extrême, je lui ai parlé d'un cas de 5 % à 7 % pour
montrer que, si c'était élevé… Puis je lui montre un cas, en fin de compte, de
0 % à 2 %, qui est le cas qu'on observe dans les dernières années,
qui n'est pas extrême, là, c'est le cas des dernières années.
Alors, le plancher fois 100 %, ce
n'est pas la bonne mesure. Ça devrait plutôt être, bien que je ne suis pas à
l'aise avec… Je suis à l'aise avec l'objectif, mais pas avec ce que souhaite
faire mon collègue avec l'IPC. Mais, à tout le moins, si c'était sur une
différence en points de base, une différence en points de base qui s'écarte de
la fourchette, là, tu dirais : Bien oui, là, ça prend tous les cas de
figure. Mais, de la façon qui est formulée là, on voit rapidement que ça ne
fonctionne pas, ni dans les grands taux ni dans les taux historiques des quatre
dernières années.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : M. le
Président, je veux juste préciser… La précision que je souhaitais amener au
ministre, c'est que c'est… Parce que je le voyais aller, là, dans l'exemple
qu'il allait utiliser. La précision que je voulais juste amener au ministre
pour l'aider dans son exemple, pour qu'il soit encore plus factuel, c'est que
la fourchette de l'inflation, telle que la Banque du Canada l'a déterminée depuis
au moins les 20 dernières années, sinon les 25 dernières années, a
toujours été entre 1 % à 3 %, toujours. Donc, quand le ministre fait
référence à une fourchette à 0 %, je voulais juste l'aider dans son
exemple en lui rappelant que, depuis 1996, donc depuis l'année de la création
de la régie, la fourchette s'est toujours maintenue à minimum 1 %, maximum
3 %. Et, à l'intérieur de cela ou, des fois, à l'extérieur à quelques
reprises, mais à l'intérieur de cette fourchette-là, l'inflation s'est
maintenue plus ou moins à l'intérieur de cette fourchette-là au moins 80 %
à 85 % du temps depuis le milieu des années 90.
Donc, encore une fois, on veut… on peut
bien interpréter l'amendement et le sous-amendement sous des scénarios extrêmes
pour venir dénoncer ou qualifier la qualité de l'amendement et de la discussion
que nous avons actuellement, mais le ministre se refuse à nouveau de répondre à
la <question…
M. Polo : …
sous-amendement sous des scénarios extrêmes pour venir dénoncer ou qualifier la
qualité de l'amendement et de la discussion que nous avons actuellement, mais
le ministre se refuse à nouveau de répondre à la >question ouverte que
je lui ai posée lors de l'amendement : Quel serait, selon lui, un scénario
probable ou raisonnable dans l'application de ce mécanisme-là? Ce serait un
mécanisme indépendant de toute manoeuvre politique, de toute ingérence
politique, serait indépendant de… Le scénario que propose le ministre à l'article
8, que nous aurons l'occasion de débattre mais sous d'autres éléments ou sous
d'autres angles à ce moment-là, mais, en ce moment, aujourd'hui, nous débattons
d'un mécanisme qui est complètement neutre, transparent et indépendant... Alors,
quel est, selon lui, l'élément, à partir de ce mécanisme-là, qui serait le plus
raisonnable afin qu'il serve comme déclencheur pour déclencher une cause
tarifaire?
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
M. Julien : Alors, je
réitère, M. le Président, que je ne crois pas que ça soit la notion d'IPC qui
devrait être considérée. Alors, je pense que c'est d'autres notions qui
devraient être considérées et éventuellement l'article 8. Mais j'entends
l'objectif de mon collègue, mais il persiste, en fin de compte, avec une
méthode que moi, je dis : Mais je ne pense pas que c'est la bonne méthode.
Alors, je comprends l'objectif. À l'article 8, il faudrait peut-être… Je
serais ouvert à entendre des suggestions, mais ce n'est pas celle-ci.
Maintenant, je vais reprendre. D'abord,
puisque mon collègue me le permet, alors, il dit : Habituellement, c'est
entre un et trois, la fourchette. «Fine», un et trois. Prenons un et trois,
valeur minimale un, valeur maximale trois. Alors là, la Banque du Canada vient
dire : Bien, on s'attend à ce que ça soit entre un et trois. Là, si je
posais la question, M. le Président, à mon gars, qui a des bonnes maths, là,
mais, tu sais, il n'est pas très vieux : Arnaud, entre un et trois, là, si
t'étais «bullseye», là, le plus au milieu de ça, ça serait quoi? Bien, il
ferait un puis plus trois divisé par deux, deux. Il dirait : Papa, à deux,
ça serait là le meilleur point par rapport à ma prévision. Si tu me dis :
Je vais arriver entre 1 heure et 3 heures, le milieu, c'est à 2 heures.
Si tu dis : C'est entre 1 % et 3 %, le milieu, c'est 2 %.
Je veux dire… Alors là, on se donne, en fin de compte, une fourchette, mais le
milieu, là, c'est deux. On va dire : Oui, si le résultat, c'est 2 %,
on s'entend-tu que la Banque du Canada, là, elle est «bullseye»?
Mais là je lis ça puis je dis : Oui,
mais là l'ajout après le mot 100 % à la valeur de la valeur plancher...
Alors, la valeur plancher, c'est 1 % plus 100 % de 1 % plus un,
ça fait deux. Maudit! Je m'en vais à la cause tarifaire, pourtant je suis
«bullseye». Je suis «bullseye» sur la prévision, je m'en vais à la cause
tarifaire. Oui, c'est de valeur d'être bon, parce que, même si tu es bon sur ta
prévision, tu t'en vas à la cause tarifaire. Ça ne fonctionne pas. Alors je
prends l'exemple parce que c'est l'exemple qu'on a vu à travers toutes les
années, j'applique le sous-amendement, bien que je persiste à dire que ce n'est
pas la bonne méthode pour venir atteindre à l'objectif qu'on pourrait regarder
à l'article 8, le sous-amendement ne marche pas. Ça ne marche pas.
Alors, mauvais sous-amendement, mauvais amendement,
pas au bon endroit, objectif pas pire. Mais, quand même, ramenez-moi pas la
même recette avec des chiffres différents. Puis je pense que ce n'est pas la
bonne façon. L'objectif… Ah! O.K. un déclencheur. Oui, à l'article 8, on
pourrait regarder ça. Mais là ramenez-moi pas le double du moyen du plus faible,
puis etc. Ça ne marche pas. Ça ne marche pas.
Le Président (M. Lemay) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement? M. le député de
Laval-des-Rapides.
M. Polo : M. le Président,
contrairement à l'interprétation du ministre selon sa méthode proposée à l'article 8,
qu'on aura l'occasion de débattre, la méthode proposée ici, ce n'est pas
d'assurer ou de garantir des revenus pour Hydro-Québec tel que le projet de loi
n° 34 l'énonce de long en large. L'amendement proposé ici sert justement à
essayer de protéger le portefeuille des Québécois, et à assurer qu'une cause
tarifaire viendrait offrir l'opportunité de déterminer une hausse des tarifs en
fonction du meilleur prix possible, et non pas de maximiser les revenus
d'Hydro-Québec, comme le ministre s'emploie à nous dire dans d'autres mots,
mais qu'à la fin de la journée c'est juste Hydro-Québec qui sort gagnant de la
méthode proposée par le ministre. Alors, c'est la conclusion. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci à tous de votre collaboration.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)<
>
18 h (version révisée)
<15407
M.
Polo : …le ministre s'emploie à nous dire dans d'autres mots qu'à la
fin de la journée, c'est juste
Hydro-QuébecT qui sort gagnant de la
méthode proposée par le ministre. Alors, c'est la conclusion. Merci
beaucoup,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Merci à tous de votre collaboration. Et compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)
>