Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 14 janvier 2021
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Vol. 45 N° 52
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 77, Loi sur l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec
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Intervenants par tranches d'heure
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Rousselle, Jean
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Lessard-Therrien, Émilise
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Roy, Sylvain
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Lamontagne, André
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Lemay, Mathieu
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Campeau, Richard
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Tardif, Marie-Louise
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Rousselle, Jean
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St-Pierre, Christine
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Lessard-Therrien, Émilise
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
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Roy, Sylvain
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Lamontagne, André
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Campeau, Richard
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Campeau, Richard
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Lemay, Mathieu
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Rousselle, Jean
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St-Pierre, Christine
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Campeau, Richard
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Tardif, Marie-Louise
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Rousselle, Jean
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St-Pierre, Christine
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St-Pierre, Christine
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Lemay, Mathieu
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Rousselle, Jean
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Grondin, Agnès
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Campeau, Richard
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Rousselle, Jean
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Rousselle, Jean
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Lemay, Mathieu
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St-Pierre, Christine
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Girard, Éric
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Rousselle, Jean
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St-Pierre, Christine
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Roy, Sylvain
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Campeau, Richard
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Campeau, Richard
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Lemay, Mathieu
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Rousselle, Jean
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St-Pierre, Christine
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Lessard-Therrien, Émilise
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Rousselle, Jean
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Rousselle, Jean
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Lemay, Mathieu
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St-Pierre, Christine
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Campeau, Richard
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Rousselle, Jean
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St-Pierre, Christine
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Lemay, Mathieu
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St-Pierre, Christine
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Roy, Sylvain
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte.
Avant de commencer, je tiens à remercier
les employés de l'Assemblée nationale, particulièrement ceux du Centre
d'expertise numérique et la Direction générale des affaires parlementaires, qui
ont participé avec beaucoup d'efforts au cours des derniers jours pour rendre
le tout possible.
Alors, aujourd'hui, nous sommes réunis
virtuellement afin de procéder aux consultations particulières et aux auditions
publiques sur le projet de loi n° 77, la Loi sur l'Institut
de technologie agroalimentaire du Québec.
Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M. le
Président. Alors, M. Ciccone (Marquette) est remplacé par
Mme St-Pierre (Acadie).
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci. Alors, bienvenue à tous.
Et ce matin nous débuterons par les
remarques préliminaires puis nous entendrons, par visioconférence, les groupes
suivants : la Fédération de la relève agricole du Québec, l'Union paysanne
et l'Association générale des étudiants de l'Institut de technologie
agroalimentaire.
Alors, comme nous avons commencé à
l'heure, il n'y aura pas de demande pour poursuivre les travaux plus tard.
Remarques préliminaires
Et j'invite de ce pas M. le ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour faire votre remarque
préliminaire. Vous disposez d'un temps maximal <de six minutes...
Le Président (M. Lemay) :
...
alors, comme nous avons commencé à l'heure, il n'y aura pas de
demande pour poursuivre les travaux plus tard.
Et j'invite de ce pas M. le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour faire votre
remarque préliminaire. Vous disposez d'un temps maximal >de six minutes.
M. André Lamontagne
M. Lamontagne : Merci
beaucoup, M. le Président de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles. Chers collègues de la
CAPERN, chers invités, bien, écoutez, c'est avec beaucoup de fierté puis
beaucoup de plaisir que je me retrouve avec vous ce matin, là, pour débuter les
consultations particulières sur le projet de loi n° 77,
qui vise la création de l'Institut de technologie agroalimentaire
du Québec.
Je souligne, là, pour le
bénéfice de tous ceux qui nous écoutent, que, de ce qu'on m'a dit, on est la
première expérience, là, de commission parlementaire où on fait des consultations
particulières comme ça, de façon virtuelle. Alors, nous tous ensemble, notre
petit groupe, là, dans les livres d'histoire de l'évolution de notre Assemblée
nationale, bien, on vient de créer une première, ensemble. Alors, je nous
souhaite une belle première aujourd'hui.
Pour mettre en contexte le
projet de loi qu'on s'apprête à étudier, c'est que, d'abord, l'ITA, ça existe,
là, depuis... Ça a tout un historique, hein? Ça remonte à 1859, la création de
l'École d'agriculture à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. 1892, ça a été l'École de
laiterie de Saint-Hyacinthe. 1962 ou 1963, ça a été la création de l'ITA, puis
c'est devenu une direction du ministère de l'Agriculture. Puis en 1975, les
certifications qui étaient décernées par l'ITA sont devenues aussi des
formations accréditées, là, des diplômes d'études collégiales.
Et puis depuis tout ce
temps-là, depuis tout le début, puis comment ça a évolué, bien, l'ITA, ça a
toujours été puis ça a évolué comme étant un peu le vaisseau amiral de la
formation bioalimentaire au Québec, puis c'est un vaisseau amiral qui a un
mandat national. Depuis 1859, là, la formation vise à avoir un rayonnement qui
est national pour, aujourd'hui, ce qui est l'Institut de technologie
agroalimentaire.
Puis ce qu'il faut savoir,
c'est qu'à travers toutes ces années-là, bien, l'ITA a rempli son rôle avec
succès. L'ITA a diplômé plus de 12 000 étudiants. Puis
aujourd'hui, bien, c'est près de 300 employés, dont un corps professoral,
tout près de 160 professeurs, tout près de 140 employés non
enseignants et puis, cette année, c'est plus de 900 étudiants. Puis, de
façon traditionnelle, un peu au fil des années, l'ITA assume à peu près
55 %, si on veut, de la formation de tous les étudiants qui cherchent à
parfaire des connaissances collégiales en agriculture au Québec. Bien, c'est
l'ITA qui assume à peu près 55 % de la formation de ces gens-là.
Bien, tout ça, ce succès-là, ça s'est fait
dans un contexte où on a une maison d'enseignement qui, depuis que ça a été
créé dans les années 60, depuis que c'est devenu l'ITA, là, qui doit
fonctionner selon les règles d'un ministère. Puis c'est comme un... au Québec,
il n'y a aucune institution d'enseignement supérieur qui doit fonctionner selon
les règles <d'un ministère. Alors, aujourd'hui, ce...
M. Lamontagne : ...
ça
s'est fait dans un contexte où on a une maison d'enseignement qui, depuis que
ça a été créé dans les années 60, depuis que c'est devenu l'ITA, là, qui
doit fonctionner selon les règles d'un ministère. Puis c'est comme un... au
Québec, il n'y a aucune institution d'enseignement supérieur qui doit
fonctionner selon les règles >d'un ministère. Alors, aujourd'hui, ce
pour quoi on est réunis, le p.l. n° 77, vise justement
à adresser cette situation-là.
Ce qu'il faut comprendre, il y a un
historique en arrière de la démarche qu'on fait aujourd'hui. Depuis 30 ans,
il y a eu nombre de rapports, il y a eu nombre d'études. Il y a eu trois...
deux... un projet de loi, là, en 1993‑1994, qui avait été tablé, là, pour
donner de l'autonomie à l'ITA, toujours dans le giron du MAPAQ. Il y a eu la
même chose, là, sous l'impulsion de feu Claude Béchard en 2011, il y avait eu
un projet de loi qui avait été déposé. On a eu la Commission sur l'avenir de
l'agriculture et de l'agroalimentaire du Québec, dans sa recommandation 17
du rapport Pronovost, qui avait recommandé de donner plus d'autonomie à l'ITA
puis de s'assurer qu'il est dans le giron du ministère de l'Agriculture.
Alors, tout ça pour vous dire que le
projet de loi qu'on aborde aujourd'hui ne vise pas... ce qu'il ne vise pas à
faire, là, c'est refaire ou repenser la façon dont la formation bioalimentaire
au Québec est dispensée. Ce qu'il vise à faire, c'est normaliser le cadre
opérationnel d'une institution d'enseignement en apportant les correctifs, là,
qui sont demandés depuis longtemps. Ce qu'on veut faire, c'est réduire les
contraintes administratives en donnant à l'ITA les mêmes outils, si on veut,
administratifs qu'un établissement d'enseignement supérieur, même chose qui a
été faite pour l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, même chose qui
a été faite pour l'école des conservatoires, qui étaient tous aussi des écoles
d'État au même titre que l'ITA était une école d'État. Bien, ça, ça va
permettre à l'ITA de ne pas être... de gérer comme une école plutôt que comme
un ministère. Ça va lui permettre de faciliter son recrutement de personnel, ça
va lui permettre de générer et d'accumuler des revenus autonomes, d'être
admissible à différents programmes gouvernementaux, de favoriser la
valorisation de toutes les installations de pointe qu'elle a puis ça va lui
permettre aussi d'accélérer la mise à niveau de ses infrastructures. Puis, dans
ce contexte-là, ça va lui permettre aussi d'assumer pleinement son mandat
national, qui… notamment en lui permettant de faciliter des partenariats puis
de la collaboration avec d'autres institutions d'enseignement en région puis
partout au Québec. Alors, le projet de loi vise à libérer le potentiel de l'ITA,
qui… c'est un projet de loi qui va lui offrir de l'agilité puis de la
flexibilité, au futur conseil d'administration, pour prendre les meilleures
décisions puis les meilleures initiatives au bénéfice des étudiants, du corps
enseignant, du personnel puis du milieu agricole.
Alors, je remercie, naturellement, tous
les groupes, là, qui vont venir nous éclairer de leurs commentaires. Je suis
ici en mode écoute, là, pour vraiment... j'ai pris... j'ai consulté tous les
mémoires, mais vraiment pour entendre de vive voix les représentations que les
gens ont à nous faire.
Puis, en terminant, je souhaite vraiment
que le projet de loi, bien, va pouvoir traverser les époques puis qu'il soit au
service du secteur agroalimentaire, là, pour des années. Alors, je fais le
souhait qu'ensemble, là, tout notre groupe, on puisse écrire cette nouvelle
page d'histoire pour cet institut-phare du Québec puis qui a fait la fierté...
puis qui fait la fierté du monde agricole puis de tous les Québécois <depuis
1859...
M. Lamontagne : ...
je
souhaite vraiment que le projet de loi, bien, va pouvoir traverser les époques
puis qu'il soit au service du secteur agroalimentaire, là, pour des années.
Alors, je fais le souhait qu'ensemble, là, tout notre groupe, on puisse écrire
cette nouvelle page d'histoire pour cet institut-phare du Québec puis qui a
fait la fierté... puis qui fait la fierté du monde agricole puis de tous les
Québécois >depuis 1859. Alors, merci.
• (9 h 40) •
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. le ministre. Alors, maintenant je cède la parole au porte-parole
de l'opposition officielle, le député de Vimont, pour votre intervention, en
vous rappelant que vous disposez d'environ quatre minutes.
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. M. le ministre, chers collègues, chers invités, je voudrais, premièrement,
remercier ma collègue de l'Acadie, porte-parole en enseignement supérieur, de
m'accompagner. Merci beaucoup.
Et, écoutez, oui, je pense qu'effectivement
il y a des modifications qui étaient nécessaires, des modifications qui étaient
attendues, justement, pour améliorer l'Institut de technologie agroalimentaire
du Québec. Écoutez, un changement de gouvernance, il y a un changement
d'indépendance, c'est quelque chose qui va dans le bon sens, donc on est vraiment
favorables à l'orientation que prend le projet de loi.
Par contre, on aurait aimé aussi... J'ai
des bémols. Premièrement, il y a des groupes manquants. Puis, je pense, quand
on fait des modifications, ça serait intéressant d'avoir tous les groupes ou
tous les entendre, les groupes. C'est bien beau, qu'ils peuvent faire des
mémoires, mais, comme, l'Ordre des agronomes, on n'a pas... on ne les entend
pas. Le Syndicat de la fonction publique du Québec et le collège d'Alma,
écoutez, c'est vraiment des joueurs très importants dans le milieu, je pense
que ça serait vraiment très important de les entendre. Donc, j'espère que le ministre
m'entend bien puis j'espère qu'on pourra faire le nécessaire pour les entendre,
parce qu'il a fallu vraiment insister jusqu'à la dernière minute pour faire entendre,
justement, le syndicat des professeurs du Québec, et puis ils avaient fait deux
demandes, ainsi que le cégep... la Fédération des cégeps, la Fédération
étudiante collégiale du Québec. Donc, écoutez, je pense que ce n'est pas normal
qu'on se bat pour pouvoir... Tu sais, c'est des gens qui veulent dire des
choses.
Écoutez, premièrement, on ne veut pas, effectivement,
sortir le MAPAQ de l'institut, je pense que son rôle est nécessaire. Mais le ministère
de l'Enseignement supérieur connaît bien le fonctionnement des écoles, puis je
pense que ça aurait été important de jumeler ces deux ministères-là. Il serait
donc intéressant d'inclure davantage le ministère de l'Enseignement supérieur
dans le giron de l'ITA. Pourquoi une gestion conjointe avec le MES et le MAPAQ?
Bien, écoutez, premièrement, ce type de partenariat existe déjà. Et je pense
que plus qu'on va joindre, justement, ces deux ministères là à travailler
ensemble… si on veut vraiment amener plus loin, justement, le côté de
l'agronomie au Québec, je pense, on a tout intérêt de faire participer le plus
de joueurs possible.
Et aussi, tu sais, je regarde aussi le
niveau de l'analyse de... j'analyse aussi le C.A., il faudrait établir aussi de
façon claire le type de compétences qu'on veut dans ce C.A. là. Actuellement,
je ne vois pas d'agronome, je ne vois pas de professeur, je ne vois pas...
Donc, je pense que, si on veut tous travailler dans le même sens — puis
je pense qu'on l'a tous, cette volonté-là, pour <améliorer...
M. Rousselle
:
...i
l faudrait établir aussi de façon claire le type de compétences
qu'on veut dans ce C.A. là. Actuellement, je ne vois pas d'agronome, je ne vois
pas de professeur, je ne vois pas... Donc, je pense que, si on veut tous
travailler dans le même sens — puis je pense qu'on l'a tous, cette
volonté-là, pour >améliorer la situation, et ça, pour le futur, parce
que, là, on parle aujourd'hui, mais on parle aussi pour le futur — bien,
je pense qu'on a tout intérêt à mettre plus de joueurs puis de voir, bien,
quels joueurs qu'on veut dans le C.A. pour qu'il y ait des discussions, vraiment,
à amener notre agroalimentaire plus loin encore.
Oui, effectivement, on a besoin d'un
changement, mais, vous savez, des fois il faut voir plus loin, aussi, que le
présent, et je pense qu'on est dedans, là, donc ça serait peut-être le temps
d'entendre tous les joueurs possibles, tous les gens qui veulent se faire
entendre. Et en même temps, bien, écoutez, finalement, il faut assurer aussi
que, les partenariats déjà existants, ils sont bénéfiques aussi pour l'ITA. Je
pense, entre autres, à l'existence de… entre l'ITA puis le cégep de La
Pocatière, ce sont des partenariats enrichissants pour les deux entités, puis je
pense qu'il faut s'assurer de les maintenir. Perdre ces acquis-là, ça serait,
je pense, important. Je comprends qu'à un moment donné on veut... Je pense
qu'il faut garder qu'est-ce qu'on a, mais aussi voir plus loin, puis c'est pour
ça qu'à un moment donné...
Oui, je pense que mon temps termine. Bien,
en tout cas, merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup, M. le député de Vimont. Alors, maintenant je
cède la parole au deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue, la parole est à vous.
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien :
Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour aux
collègues. Bonjour, monsieur... M. Pagé, pardon, Mme Bissonnette. Ça
me fait grand plaisir de vous retrouver tous ici ce matin.
Brièvement, là, je veux saluer, là, le
dépôt de ce projet de loi là de la part du ministre, lui dire aussi que je me
souviens très bien d'une intervention qu'il avait faite lors du congrès de l'Union
paysanne, où il parlait du rapport Pronovost, qui était son étoile du Nord. Eh
bien, là, je suis quand même satisfaite de voir que M. le ministre adresse
une des recommandations qui figuraient dans le rapport avec ce projet de loi là,
donc je voulais le souligner ce matin, et j'ai bien hâte d'entendre tout le
monde. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Et, sur ce,
je cède la parole au troisième groupe d'opposition, le député de Bonaventure,
pour vos remarques préliminaires pour environ une minute.
M. Sylvain Roy
M. Roy
: Bon, le
micro est là. Bien, salutations à tous, chers collègues, M. le ministre.
J'aimerais vous offrir la santé et la prospérité agricole pour 2020.
M. le ministre, le projet de loi
n° 77, c'est un projet de loi qui est attendu, qui est relativement bien
reçu, mais qui peut être amélioré. Donc, connaissant votre ouverture et
intelligence, j'ose espérer que vous allez prendre en considération les
propositions qui vont vous être adressées pour modifier <le projet de
loi. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup...
M. Roy
: ...
qui
est relativement bien reçu,
mais qui peut être amélioré. Donc,
connaissant votre ouverture et intelligence, j'ose espérer que vous allez
prendre en considération les propositions qui vont vous être adressées pour
modifier >le projet de loi. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, M. le député de Bonaventure. Ceci termine nos remarques
préliminaires.
Auditions
Et nous allons maintenant débuter les
auditions. Alors, je souhaite donc la bienvenue aux représentants de la Fédération
de la relève agricole du Québec, et je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé. Ensuite il y aura une période d'échange avec
les membres de la commission. Donc, la parole est à vous.
Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ)
Mme Bissonnette (Julie) :
Merci beaucoup. Mmes et MM. les membres de la commission, M. le
Président, M. le ministre, tout d'abord, merci de nous avoir invités à
participer à ces consultations sur le projet de loi n° 77.
C'est toujours un plaisir et un privilège pour la FRAQ de se faire convier à
une consultation. Nous apprécions également le travail rapide entourant le projet
de loi. Cela nous démontre que le gouvernement comprend qu'il est impératif
d'agir rapidement pour régler les problèmes structurels de l'ITA. Comme vous le
savez certainement, la formation en agriculture est importante pour nous, et il
nous fait plaisir, aujourd'hui, de venir vous donner l'avis des jeunes
agricultrices et des jeunes agriculteurs, des entrepreneurs qui ont à coeur
l'avenir de l'agriculture partout au Québec.
Donc, je me présente, Julie Bissonnette,
je suis productrice laitière établie avec mon conjoint à L'Avenir, au
Centre-du-Québec, et je suis la présidente de la Fédération de la relève
agricole du Québec, la FRAQ. Je suis également une fière graduée de la cohorte 2013
de l'Institut de technologie agroalimentaire. La personne qui m'accompagne
aujourd'hui est notre directeur général, M. Philippe Pagé.
Donc, une petite présentation de la FRAQ, rapidement.
Depuis sa fondation en 1982, la FRAQ a contribué à améliorer les conditions de
démarrage et de transfert d'entreprise pour les jeunes agriculteurs et
agricultrices d'ici en participant à de nombreuses réalisations. Les actions
posées par la FRAQ s'inscrivent dans une volonté de représenter les jeunes
entrepreneurs agricoles dans les lieux de décision, de défendre leurs intérêts
lorsque la situation l'exige et de valoriser la profession d'agriculture. La
FRAQ est affiliée à L'Union des producteurs agricoles, l'UPA, et regroupe près
de 2 000 membres de 16 à 39 ans qui gravitent dans le milieu de
l'agriculture. L'adhésion est volontaire. Aujourd'hui, la FRAQ compte 13 groupes
régionaux établis sur l'ensemble du territoire du Québec. Les groupes régionaux
organisent des formations, des conférences et des activités sociales gratuites
ou à faible coût pour leurs membres afin de favoriser l'apprentissage,
l'entraide et l'innovation dans le milieu. La FRAQ organise également des
rencontres politiques avec les élus des différents paliers de gouvernement afin
de donner l'opportunité aux membres de discuter de leurs enjeux et de proposer
des solutions concrètes aux défis agricoles actuels.
Donc, à propos du projet de loi, la
Fédération de la relève agricole du Québec accueille favorablement le projet de
loi n° 77, Loi sur l'Institut de
technologie agroalimentaire du Québec, l'ITAQ. D'une manière générale,
nous voyons d'un très bon oeil que la gouvernance de l'ITAQ passe d'une
direction du MAPAQ à un conseil d'administration autonome. Cela permettra de
faciliter l'embauche du personnel, rendra l'achat de matériel plus efficace et
rapide, en plus de permettre de diversifier les sources de financement des deux
campus. Nous souhaitons également appuyer positivement la présence des deux
étudiants sur le conseil d'administration et le fait <que...
Mme Bissonnette (Julie) :
...
du MAPAQ à un conseil d'administration autonome. Cela permettra de
faciliter l'embauche du personnel, rendra l'achat de matériel plus efficace et
rapide en plus de permettre de diversifier les sources de financement des deux
campus. Nous souhaitons également appuyer positivement la présence des deux
étudiants sur le conseil d'administration et le fait >que les objectifs
de parité sont inclus dans le projet de loi.
Malgré notre accueil favorable du projet
de loi, et après avoir consulté nos membres, nous souhaitons vous partager
quelques recommandations qui, nous le croyons, permettront d'améliorer le projet
de loi dans sa forme actuelle.
Premièrement, au cours des dernières
décennies, le milieu de l'agriculture s'est grandement spécialisé autant au
niveau de la connaissance technique, mais également au niveau des sources de financement.
C'est pourquoi préserver la responsabilité du futur institut au MAPAQ permet, à
notre sens, de préserver l'exception du milieu agricole et d'assurer une
meilleure adéquation avec les besoins de la main-d'oeuvre. En conséquence, nous
souhaitons réitérer notre appui au maintien de la responsabilité du futur conseil
d'administration de l'ITAQ au MAPAQ.
Deuxièmement, nous croyons que l'institut
doit renforcer son rôle de leader en matière de formation du milieu agricole en
assurant la diffusion de la connaissance au sein de l'institut à l'ensemble des
institutions d'enseignement dispensant des formations similaires. Ainsi, nous
proposons donc que l'article 5, concernant la mission de l'ITAQ, soit
modifié pour spécifier que les activités de transfert de connaissances doivent
être orientées principalement vers les autres institutions d'enseignement qui
offrent des programmes en agriculture.
Ensuite, bien que nous saluons la présence
d'étudiants sur le conseil d'administration, nous croyons que leur présence ne
doit pas se voir diminuée dans l'éventualité de la création d'un troisième,
voire d'un quatrième campus. C'est pourquoi nous demandons que l'article soit
modifié pour ajouter un siège d'étudiant dans le cas de la création d'un autre
campus. Nous croyons que le siège supplémentaire pour l'étudiant ou l'étudiante
devrait être retranché des 10 sièges indépendants. Par le fait même, nous
demandons que les mandats des personnes étudiantes et du personnel soient
renouvelables. Un membre impliqué qui a une volonté de poursuivre son
implication est une valeur ajoutée, on ne devrait pas le ou la limiter plus
strictement qu'un membre indépendant.
• (9 h 50) •
Cinquièmement, nous croyons qu'il est
nécessaire de laisser un espace supplémentaire aux jeunes agriculteurs au sein
du futur institut en réservant un siège à une personne diplômée de l'ITA de
moins de 40 ans parmi les sièges indépendants. Par son expérience au sein
de l'institut, mais aussi par celle au sein du marché du travail, cette
personne pourra faire le pont entre la formation et les besoins concrets du
milieu. Nous croyons que sa voix permettra non seulement de faire valoir les
enjeux de la relève, mais également d'améliorer la formation pour qu'elle s'ancre
sur les besoins actuels des entreprises agricoles.
Ensuite, la première année de constitution
de l'ITA sera certainement charnière, c'est pourquoi nous sommes d'avis que la
présence sur le C.A. d'étudiantes et étudiants est primordiale dès le début.
Nous comprenons que le présent article peut avoir été inclus dans le projet de
loi en raison d'un possible manque de mobilisation qui créera une difficulté de
recrutement des personnes étudiantes, cependant les associations étudiantes des
deux campus sont déjà suffisamment actives pour pouvoir déléguer deux
personnes. Ces personnes apportent une voix différente <et doivent être...
Mme Bissonnette (Julie) :
...
avoir été inclus dans le projet de loi en raison d'un possible manque
de mobilisation qui créera une difficulté de recrutement des personnes
étudiantes, cependant les associations étudiantes des deux campus sont déjà
suffisamment actives pour pouvoir déléguer deux personnes. Ces personnes
apportent une voix différente >et doivent être...
Le Président (M. Lemay) :
...
Mme Bissonnette (Julie) :
Oui? Je continue ou...
Le Président (M. Lemay) :
Non, non, allez-y, c'est juste… tout va bien. C'est juste, je parlais avec la
secrétaire. Poursuivez, Mme Bissonnette.
Mme Bissonnette (Julie) :
O.K. Cependant, les associations étudiantes des deux campus sont déjà... Oui, bon.
Nous souhaitons également vous faire part
de préoccupations que nos membres nous ont partagées concernant l'ITA.
Tout d'abord, afin de s'assurer que les infrastructures
et les équipements mis à la disposition du secteur bioalimentaire soient à la
fine pointe de la technologie, le plan économique du Québec de mars 2018
prévoyait des investissements de 80 millions de dollars, et une partie de
ces fonds devraient servir à la mise à niveau des infrastructures et des
équipements des campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe de l'ITA. L'objectif
est important : ces investissements doivent permettre à l'ITA d'offrir un cadre
d'apprentissage évolutif et correspondant aux réalités actuelles de
l'agroalimentaire.
Ces investissements étant prévus sur cinq
ans, soit après le changement de gouvernance amené par le projet de loi, nous
demandons à ce que le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation du Québec s'engage à réaliser les investissements prévus et que
la mise à jour des infrastructures soit complétée malgré le changement de gouvernance,
il en va de la qualité de la formation de ceux et celles qui nourriront le Québec
de demain. Si on veut que notre milieu agricole soit innovant, il faut que le
milieu de formation ait les moyens de l'être également.
Ensuite, le visage de l'agriculture au Québec
a fortement changé depuis la création des instituts en 1962. À la source
de ces changements se trouvent des jeunes de la relève qui ont un intérêt
marqué pour les modèles alternatifs d'entreprise et des modes de production
diversifiés. C'est pourquoi nous recommandons que le futur ITAQ utilise son
droit de recherche de dons afin de développer, entre autres, la recherche dans
les secteurs non traditionnels. De plus, pour nous, il est essentiel que les
futurs agriculteurs et agricultrices puissent participer activement à la
recherche scientifique collégiale. Cela créerait, par extension, une valorisation
de la recherche au niveau collégial.
De plus, les jeunes de la relève nous ont
manifesté le besoin de développer un service de mentorat afin de favoriser leur
compréhension du fonctionnement du milieu agricole et de les orienter sur le développement
de leurs projets. Bien que des services existent une fois gradués, nous croyons
que le ministre pourrait veiller à confier comme mandat aux futurs instituts de
développer un service de mentorat entre ses étudiants et étudiantes et des agriculteurs
et agricultrices d'expérience. Ce service pourrait notamment être offert au
cours de la deuxième ou troisième année de la formation afin de bien préparer
les étudiants et étudiantes à leur graduation.
Finalement, comme dit précédemment, le
financement adéquat des infrastructures et de l'équipement de formation de
l'ITA est une préoccupation importante pour les jeunes de la relève. Chaque
institut a actuellement son identité propre, et chaque personne graduée
développe un sentiment d'appartenance fort envers son lieu d'étude. C'est
pourquoi nous croyons qu'il est central de s'assurer que l'expérience de
formation à l'ITAQ soit optimisée sur les deux campus actuels en favorisant un
accès équitable à un matériel d'enseignement de qualité. Le changement de
gouvernance et l'ajout de la possibilité de pouvoir contracter des <emprunts...
Mme Bissonnette (Julie) :
...
développe un sentiment d'appartenance fort envers son lieu d'étude. C'est
pourquoi nous croyons qu'il est central de s'assurer que l'expérience de
formation à l'ITAQ soit optimisée sur les deux campus actuels en favorisant un
accès équitable à un matériel d'enseignement de qualité. Le changement de
gouvernance et l'ajout de la possibilité de pouvoir contracter des >emprunts
pour l'ITAQ est l'occasion de réitérer l'importance d'accorder un financement
équitable aux deux campus afin que chacune des futures agricultrices et chacun
des futurs agriculteurs réalise son plein potentiel pour nourrir l'ensemble du Québec.
En terminant, nous souhaitons réitérer
notre appui à ce projet de loi. Celui-ci arrive à un moment charnière, alors
que la pandémie a fait réaliser à l'ensemble de la population québécoise
l'importance de soutenir une agriculture d'ici. De celle-ci, les jeunes de la
relève en sont la base, puisqu'ils en assureront son maintien et surtout son développement
dans le futur. Nous reconnaissons la volonté du gouvernement de vouloir agir rapidement
pour améliorer la situation actuelle. Une formation de qualité, un investissement
adéquat, des campus innovants et une gouvernance agile, tel est notre rêve pour
le futur de l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec. Merci pour
votre écoute.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme Bissonnette et M. Pagé. Donc, simplement vous
mentionner qu'il y aura maintenant la période d'échange avec les
parlementaires. Et, tout dépendant qui veut prendre la parole entre
Mme Bissonnette et M. Pagé, aucun problème, vous avez juste à ouvrir
votre micro et commencer à parler, et ça sera vous qui serez à l'écran. Donc,
sur ce, je cède la parole, maintenant, à M. le ministre pour votre période
d'échange. La parole est à vous.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour, Julie, c'est un plaisir. Pour votre
gouverne, j'ai un conflit d'intérêts, Julie reste dans mon comté, à L'Avenir.
Bonjour, Philippe, c'est un plaisir de vous accueillir aujourd'hui. Merci
beaucoup pour le travail que vous avez fait. Puis, honnêtement, j'ai eu grand
plaisir puis beaucoup d'intérêt à lire le mémoire que vous avez déposé puis, d'ailleurs,
à lire, la plupart du temps, tout ce que vous produisez. Il y a beaucoup de
travail puis de réflexion en arrière de ça, puis je l'apprécie beaucoup, puis
je vous en remercie.
Votre préoccupation au niveau des infrastructures,
elle est légitime, on s'entend là-dessus. Mais soyez assurés, là, que tout ce
qui est prévu au Plan québécois des infrastructures qui devait s'en aller à
l'ITA, je veux dire, lors du changement, ça va suivre puis s'en aller à l'ITA.
Une chose qui est sûre, c'est qu'en faisant ce changement-là, un des bénéfices
qu'on voit, à court terme, ça va être, naturellement, l'accélération de la mise
à niveau des infrastructures, là, de l'ITA. Alors, tout ce qu'on fait, là, va
dans le sens, là, des préoccupations que vous avez puis de ce souhait-là que
vous avez manifesté.
Tu sais, on le sait à quel point, depuis
un certain nombre d'années, on voit un dynamisme, là, qui est renouvelé puis
qui est accru au sein de nos écoles, à l'ITA, mais partout à la grandeur du Québec.
On s'aperçoit aujourd'hui aussi qu'il y a de plus en plus de femmes qui
s'intéressent à l'agriculture, qui s'investissent. D'ailleurs, si je prends,
nous autres, les deux campus de l'ITA combinés, là, on est un peu plus de
40 % de femmes puis 50 quelques pour cent d'hommes. Alors, on s'approche
rapidement de la parité, qu'on a presque atteinte, d'ailleurs, à
Saint-Hyacinthe, au niveau de fréquentation des programmes. Dans un contexte
comme ça puis dans un contexte du dynamisme, si on veut, ou de ce qui se passe
sur le <terrain...
M. Lamontagne : ...
on
est un peu plus de 40 % de femmes puis 50 quelques pour cent d'hommes.
Alors, on s'approche rapidement de la parité, qu'on a presque atteinte
d'ailleurs à Saint-Hyacinthe au niveau de fréquentation des programmes. Dans un
contexte comme ça puis dans un contexte du dynamisme, si on veut, ou de ce qui
se passe sur le >terrain, comment vous voyez... comment vous expliquez
le rôle central que l'ITA peut jouer dans la formation agroalimentaire au Québec,
là?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Bissonette.
M. Pagé (Philippe) :
Bien, je vais y aller, si vous le voulez bien. Bien, merci, M. le
ministre, là, pour vos bons mots, là, c'est apprécié.
Pour ce qui est du rôle central de l'ITAQ,
là — de l'ITA, actuellement, puis du futur ITAQ, on l'espère, là — je
pense que vous l'avez bien exprimé d'entrée de jeu, là, tout le passé, là, des
deux campus de l'ITA, leur importance qu'ils ont prise dans le développement de
la formation agricole au Québec, là, dans les 100, 150 dernières années, puis,
bon, avec le temps, peut-être que l'ITA a perdu, peut-être, ce rôle de
leadership là, là, au sein de la formation agricole. Puis on a remarqué — M. Rousselle
en faisait référence, d'entrée de jeu, dans sa présentation — il y a
d'autres centres de formation agricole au Québec, là, qui ont aussi développé
une forme de formation, mais c'est un type de formation qui est différent.
L'ITA se veut un peu un Poudlard agricole, là. C'est des jeunes qui viennent de
ce milieu-là, qui se retrouvent tous sur le même campus, ça fait des
interactions différentes. Donc, ce qui émerge de là... pour nous, puis c'est ce
qui est mentionné dans notre mémoire, c'est important que les autres centres
d'agriculture au Québec, là, ou les autres cégeps qui offrent ces formations-là
puissent bénéficier de ce qui émerge à l'ITAQ, et qu'on ne se retrouve pas
nécessairement avec un fossé, là, où il y aurait des choses qui seraient
développées, par exemple, bien, au Bas-Saint-Laurent puis en Montérégie, mais
qui ne pourraient pas rayonner, là, dans d'autres endroits. Ensuite,
dans la méthode, est-ce que c'est une diffusion des connaissances? Est-ce que c'est
de créer des tables, peut-être, plus de concertation, là, pour les fermes de
formation? Mais, pour nous — je pense que c'est une volonté de l'ITA,
de toute façon, là — ce serait simplement peut-être de le formaliser,
là, puis de s'assurer que tout le monde puisse bénéficier, là, de cette
expertise-là qui est développée, là, au sein de l'institut.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre.
• (10 heures) •
M. Lamontagne : Merci.
Merci beaucoup, Philippe. D'ailleurs, quand on parle des autres endroits au
Québec, là, dans les différents cégeps qui vont donner de la formation agricole — ils
vont donner un ou deux, des fois trois programmes, là — juste
rappeler, là, que la quasi-totalité, ce sont tous des programmes qui ont été
développés par l'ITA puis qui ont été donnés au réseau des cégeps, là, à partir
des années 1983‑1984, là, pour accommoder.
L'historique, un peu, là, c'est
qu'ultimement, bien, les agriculteurs faisaient des demandes parce qu'ils ne
voulaient pas tous voir leurs enfants s'en aller à La Pocatière ou à
Saint-Hyacinthe pendant des mois, ils en avaient besoin sur la ferme. Bien, ils
ont dit : Il y a-tu moyen qu'il y ait une certaine formation qui soit
donnée de façon plus locale pour qu'on puisse... pour pouvoir compter sur le
travail? C'est comme ça que ça a commencé à s'implanter dans les cégeps, les
programmes que l'ITA <avait développés...
>
10 h (version révisée)
<15401
M. Lamontagne :
...des demandes
parce qu'ils ne voulaient pas tous voir leurs enfants s'en
aller à La Pocatière ou à
Saint-Hyacinthe pendant des mois, ils en
avaient besoin sur la ferme. Bien, ils ont dit : Y
a-tu moyen qu'il
y ait une certaine formation qui soit donnée
de façon plus locale pour
qu'on puisse... pour pouvoir compter sur le travail? C'est comme ça que ça a
commencé à s'implanter dans les cégeps, les
programmes que l'ITA >avait
développés. Mais, dans le contexte, là, on parle de collaboration puis on parle
de... principalement de collaboration, c'est certain que l'ITA a toujours été
dans ce mode-là.
D'ailleurs, ici, au ministère, jusqu'à
présent, on a une sous-ministre adjointe qui est à la formation bioalimentaire.
La formation bioalimentaire, ce n'est pas unique à l'ITA, là, mais on s'entend
que, dans l'ITAQ qui s'en vient, certainement, la nouvelle administration de
l'ITAQ va certainement saisir au bond toutes les opportunités de pouvoir
ultimement fédérer tous ces efforts-là, là, qui vont se faire au Québec dans
différentes régions puis dans différentes institutions, là. Ça fait que, certainement,
là, ça va certainement être quelque chose, là, qui va être à l'agenda, là, de
l'ITAQ, justement.
Une autre question que j'aurais pour vous,
dans votre mémoire, vous parlez du tronc général, les différents cours généraux,
vous donnez l'exemple de philosophie, là, puis vous parlez de l'importance ou à
quel point c'est approprié que ces cours-là soient dispensés dans un institut
comme l'ITA, où il y a vraiment... c'est... la totalité des étudiants sont
versés dans un type de formation, puis vous faites... vous expliquez à quel
point c'est bénéfique parce que vous voyez un lien, intimement, entre un
appariement de la façon que c'est enseigné. J'aimerais ça vous entendre davantage
là-dessus, que vous développiez ça, parce qu'honnêtement, quand j'ai vu ça dans
votre mémoire, j'ai dit : Wow! J'ai trouvé ça vraiment intéressant parce
qu'on ne parle pas d'agriculture, là, on parle de la formation générale qu'on
retrouve dans tous les collèges d'enseignement général et professionnel du
Québec. Alors, j'aimerais ça que vous développiez là-dessus un petit peu, s'il
vous plaît.
M. Pagé (Philippe) : Oui,
bien, certainement. Mme Bissonnette pourra sûrement, là, compléter avec sa
propre expérience, là, mais ce qu'on observe, c'est aussi que ces cours
généraux là, qui s'adressent à l'ensemble des étudiants de niveau collégial... Bon,
à l'ITA, c'est une formation technique, là, ça fait qu'on peut comprendre qu'il
y a des... Bon, c'est un choix, au Québec, qu'on fait de dire qu'il y a une
formation générale qui est quand même administrée à tout le monde qui suivent
une formation technique, mais le fait de se retrouver, comme on disait, dans un
campus agricole avec des enseignants qui ont aussi... bon, côtoient des gens du
milieu agricole, ça amène une vision différente, là, de l'enseignement du
français, de la philosophie. Il y a des jeunes qui choisissent l'ITA, entre
vous et moi, pas nécessairement, là, à cause de ces cours-là, là, c'est les
cours techniques qui les intéressent. On fait le choix, au Québec, de dire :
Bien, on veut aussi vous soutenir de ce côté-là, mais l'angle qui est abordé
peut être agricole puis ainsi peut-être permettre à des jeunes qui, bon, se
destinent plus dans des métiers techniques, bien, de s'approprier, là, le
français, la philosophie, les cours d'espagnol, par exemple, ou des choses
comme ça, là.
Mme Bissonnette (Julie) :
Si je peux me permettre aussi, bien, plus avec mon côté personnel, là, étant
donné que j'ai été à l'ITA, mais aussi au niveau des cours <de français,
c'est...
M. Pagé (Philippe) :
...
bon, se destinent plus dans des métiers techniques, bien, de
s'approprier, là, le français, la philosophie, les cours d'espagnol, par
exemple, ou des choses comme ça, là.
Mme Bissonnette (Julie) :
Si je peux me permettre aussi, bien, plus avec mon côté personnel, là, étant
donné que j'ai été à l'ITA, mais aussi au niveau des cours >de français,
c'est tous des professeurs... Les cours de philosophie, français, peu importe,
mais... Tu sais, le monde agricole, on dit souvent, là, on est tissés serré
puis on est des passionnés, là, par l'agriculture, ça fait que les professeurs,
veux veux pas, ça devient aussi des gens passionnés. À force de côtoyer des
jeunes qui le sont, puis qui sont allumés, puis qui veulent en apprendre plus
sur l'agriculture, ça fait des professeurs qui sont... qui ont le sentiment de
vouloir... ils contribuent aussi à l'agriculture de leur manière, là, que ce
soit par la philosophie ou le français, l'anglais, l'éducation physique, peu
importe, mais c'est incitant, moi, je trouve, pour les jeunes, de voir cette
passion-là qui se transmet aussi, là, c'est vraiment... c'est pertinent.
M. Lamontagne : Est-ce
que, Julie et Philippe, là, vous pensez que... cette réalité-là, là, que vous
nous transmettez, est-ce que vous pensez que ça a un lien avec la persévérance
scolaire, que ça a un lien avec, ultimement, le taux de réussite puis le taux
de diplomation que vous avez chez vous? Le fait que les étudiants vont peut-être
trouver un meilleur intérêt, encore plus d'intérêt dans l'ensemble de leur
expérience académique qui fait qu'ils vont avoir tendance à coller encore plus,
si on veut, sur les bancs d'école, entre guillemets, là, pensez-vous que ça
peut avoir un lien, la réalité que vous nous partagez, là?
Mme Bissonnette (Julie) :
Bien, c'est sûr que... Oui, vas-y, Philippe, excuse.
M. Pagé (Philippe) :
Bien, c'est définitif, là. L'ITA avait été fondé dans l'objectif que, lorsque
les jeunes arrivaient à la fin de leur parcours secondaire, leurs parents ne
disent pas : Bien, écoute, tu vas rester à la ferme, là, tu n'as plus
besoin de continuer tes études, tu as déjà tout ce que tu peux maîtriser dans
l'entreprise, ça fait que laisse faire la formation. L'ITA avait été monté vraiment
pour encourager les futurs agriculteurs puis agricultrices à avoir une
formation en gestion aussi, bon, de ce côté-là, ce qui fait que l'ITA offre
depuis longtemps un cheminement qui est assez adapté, là, au milieu agricole,
qui encourage très certainement, avec d'autres programmes comme celui... Appui
financier à la relève, par exemple, de La Financière, ça devient un
encouragement, là, pour les jeunes, évidemment, à décrocher leur diplôme, là, puis
à revenir ensuite, plus tard, à la ferme avec, bien, des nouvelles méthodes,
des trucs qu'ils ont appris en classe, puis ensuite les entreprises en
bénéficient toutes, là.
M. Lamontagne : Parfait,
merci beaucoup. Aussi, votre première recommandation, là, ça vise à assurer le
lien entre le MAPAQ puis l'ITA, de... Vous saluez la volonté, là, de maintenir
ce lien-là entre le MAPAQ et l'ITA. J'aimerais ça vous entendre, là, sur, justement,
en addition, les bénéfices que vous voyez à cette proximité-là, là, entre l'ITA
puis le MAPAQ.
M. Pagé (Philippe) : Oui,
bien, on avait entendu dire... (panne de son) ...n'était pas unanime, là, ça
fait que c'est pour ça qu'on souhaitait le réitérer, l'importance pour nous que
cet institut-là se retrouve toujours au MAPAQ. Ça fait une centaine d'années,
là... Le MAPAQ a été fondé pour <s'assurer...
M. Lamontagne : ...l'ITA
puis le MAPAQ.
M. Pagé (Philippe) :
Oui, bien, on avait entendu dire...
(panne de son) ...n'était pas
unanime, là. Ça fait que c'est pour ça qu'on souhaitait le réitérer, l'
importance
pour nous que cet institut-là se retrouve
toujours au MAPAQ. Ça fait une
centaine d'années, là... Le MAPAQ a été fondé pour >s'assurer qu'il y
ait des agronomes, des gens qui soient, bon, à la fine pointe des connaissances
pour aider les agriculteurs au Québec, là. L'ITA produit ce type de
professionnels là, pas juste des agriculteurs, mais aussi des consultants, du
monde qui vont travailler autour des entreprises agricoles, et le fait que ça
demeure au MAPAQ, pour nous, crée une adéquation directe avec le marché du
travail, là. Les cours qui sont dispensés là, on s'assure qu'à la fin de leur
parcours les étudiants sont capables de se trouver un emploi qui va être, bon, représentatif
de ce qui se fait, actuellement, au Québec, là. Et le MAPAQ, c'est un
incontournable, là, en agriculture. On pourrait se dire que l'agriculture, c'est
de l'économie, là, ça fait qu'il pourrait y avoir un ministère de l'Économie
qui s'occupe de l'agriculture aussi. Au Québec, on trouve que l'agriculture a
une exception qui mérite un ministère qui lui est dédié, donc, à notre sens,
l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec doit demeurer, là, au
ministère de l'Agriculture pour les mêmes raisons.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, en rappelant qu'il reste environ cinq minutes. J'ai aussi le
député de Bourget qui aimerait intervenir.
M. Lamontagne : Oui.
Alors, mon collègue de Bourget, au plaisir, je vous écoute.
Le Président (M. Lemay) :
Bon, bien, parfait. Donc, M. le député de Bourget, la parole est à vous.
M. Campeau : Bonjour,
tout le monde. Merci de votre présentation. C'est drôle, ce matin, en voyant
que c'est la première séance virtuelle d'une commission parlementaire, j'ai
déjà en tête, avec ce que j'ai vu au fédéral, qu'il y a Infoman qui est
en train de nous suivre pour trouver toutes les petites choses drôles qui vont
arriver. On va faire attention.
Que ça doit donc être stimulant,
Mme Bissonnette, de dire que vous venez d'un village qui s'appelle
L'Avenir. J'aimerais vous demander... Vous parlez d'un siège de plus au niveau
étudiant; j'y vois un avantage, j'y vois un désavantage. J'aimerais vous
entendre commenter là-dessus, mais aussi sur le fait de... renouvelable ou non
renouvelable, parce que, je me disais, un étudiant n'est pas là pour très
longtemps, alors qu'il soit renouvelable, ça va donner quoi? Et je me
demande... J'aimerais ça vous écouter, mais je suis sûr que vous avez pensé à
ça. Alors, je me pose la question, mais j'aimerais surtout voir pourquoi, en
arrière de ça, s'il vous plaît.
M. Pagé (Philippe) : ...
Le Président (M. Lemay) :
On ne vous entend pas, M. Pagé.
M. Pagé (Philippe) : Bon.
Désolé pour M. Dufort, là. Bien, écoutez, nous autres, pour les deux
étudiants, c'est plus parce que, dans le projet de loi... comme il ne limite
pas le nombre de campus qu'il pourrait y avoir dans le futur, ce serait de
s'assurer que, si jamais il y avait un campus à un autre endroit, il soit aussi
représenté par cette association étudiante là, donc, supposons que l'ITAQ a un
succès florissant, et on lui souhaite, et qu'un troisième campus ouvrait
quelque part, bien, que les étudiants puissent être représentés. Ça fait que,
dans la loi, si on disait deux... bien, en tout cas, on dit : Bien, si
jamais il y en a trois, il y en a quatre, bien, au moins il y aurait un <étudiant...
M. Pagé (Philippe) :
...
soit aussi représenté par cette association étudiante là, donc,
supposons que l'ITAQ a un succès florissant, et on lui souhaite, et qu'un
troisième campus ouvrait quelque part, bien, que les étudiants puissent être
représentés. Ça fait que dans la loi, si on disait deux... bien, en tout cas,
on dit : Bien, si jamais il y en a trois, il y en a quatre, bien, au moins
il y aurait un >étudiant à chaque fois. Bon, c'est dans ce souci-là, là,
qu'on faisait la recommandation.
Et le but... qu'il soit renouvelable ou
non, c'est plutôt parce que, bon, c'est généralement un parcours de trois ans,
là, une technique, là, donc un étudiant... on se disait : Bon, bien, s'il est
là simplement deux ans... Bien, de toute façon, là, il ne peut pas poursuivre
ses études, nécessairement, pendant 10 ans, là, on ne lui souhaite pas,
là. Donc, dans cette mesure-là, de toute façon, le mandat finirait par se
terminer, mais permettrait à un étudiant, peut-être, de faire un transfert vers
un prochain... un successeur ou une successeure, là, dans le futur. Je ne sais
pas si Mme Bissonnette veut compléter, là.
• (10 h 10) •
M. Campeau : Est-ce que
je peux me permettre une autre question? Ah! bien, je vois qu'il y a quelqu'un
d'autre qui a des questions, alors je ne veux pas prendre tout le temps, mais
j'en aurais d'autres, si jamais... si c'est possible.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice, la parole est à
vous.
Mme Tardif : Bonjour. Merci
beaucoup. C'est intéressant, c'est plaisant aussi de voir votre passion, que
vous nous partagez. Et probablement qu'on se sent comme les professeurs aussi,
parce que vous nous stimulez, et on aime beaucoup ce dossier et ce sujet-là. Je
note avec plaisir aussi que vous reconnaissez la grande expertise du MAPAQ, la
grande et la longue expertise du MAPAQ. C'est plaisant, c'est intéressant, et c'est
noté dans plusieurs rapports.
Ma question va plutôt dans le sens... Vous
parliez de... Vous tenez, et je pense, pour ma part, que c'est très important,
que le transfert de connaissances se fasse entre les instituts qui donnent des
formations similaires. Donc, c'est une base qui est, selon nous, essentielle
aussi. Par contre, aujourd'hui, ça se passe comment? Est-ce que ça se passe
comme ça? Et d'où vient la crainte que ça ne se ferait pas de cette façon-là?
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. En vous rappelant qu'il reste environ une minute à ce bloc
d'échange.
M. Pagé (Philippe) : Je
vais y aller rapidement, à ce moment-là. Merci pour votre question, Mme Tardif.
Comme le disait M. Lamontagne, ce n'est pas tout le monde, là, qui peut
dire, au moment d'aller prendre ses études collégiales : Je vais prendre
un appartement à Saint-Hyacinthe, je vais prendre un appartement à La Pocatière
pour suivre ma formation. Ça fait qu'il y a toute une constellation de
formations agricoles qui se donnent un peu partout au Québec pour, justement,
bon, combler ce fait-là, là. Mon propre frère a dû quitter notre village, à
l'époque, pour aller étudier à Saint-Hyacinthe, puis ça a causé aussi, à la
ferme, là, bon, une certaine problématique, là.
Donc, il y a des cours qui se dispensent
un peu partout — je pense à Sherbrooke, Saint-Anselme, à Joliette, à
Mirabel, par exemple, pour les nommer, on a dit Alma tout à l'heure — mais
on veut que ce qui est <développé...
M. Pagé (Philippe) :
...
mon propre frère a dû quitter notre village à l'époque pour aller
étudier à Saint-Hyacinthe, puis ça a causé aussi à la ferme, là, bon, une
certaine problématique, là.
Donc, il y a des cours qui se
dispensent un peu partout — je pense à Sherbrooke, Saint-Anselme, à
Joliette, à Mirabel, par exemple, pour les nommer, on a dit Alma tout à l'heure — mais
on veut que ce qui est >développé à l'institut, ce qui est à
l'avant-garde, là... on dit que c'est le vaisseau amiral, donc on veut qu'il
pousse la flotte, là, on veut qu'il montre le chemin puis qu'il soit capable de
remplir son mandat efficacement et qu'il n'y ait pas personne qui puisse se
sentir laissé pour compte et qui a peut-être une formation de moindre qualité
s'ils vont ailleurs qu'à l'ITA, là. Donc, on ne veut pas encourager cette
perception-là puis on souhaite que le transfert de connaissances se fasse pour
éviter ça. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup, M. Pagé. Alors, ce bloc d'échange étant
maintenant terminé, je cède la parole au député de Vimont pour votre
intervention, pour environ 11 minutes. Et, je rappelle, c'est la même
chose, si Mme la députée de l'Acadie veut intervenir, elle peut lever la main,
et, à ce moment-là, on saura qu'il y a un autre intervenant pour votre
formation. M. le député de Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle
:
Merci, M. le Président. Effectivement, je vais partager mon temps avec ma
collègue de l'Acadie, c'est déjà entendu, ayant sa connaissance dans le
dossier.
Écoutez, je voudrais poser la question...
Puis, premièrement, merci, Mme Bissonnette, M. Pagé, d'être présents.
J'ai lu attentivement, d'ailleurs, votre mémoire et... très intéressant. Oui,
je pense qu'on a tous, ici, l'intérêt que l'enseignement soit le meilleur
possible pour la relève, que vous représentez, donc, c'est ça qui est le plus
important, et puis on veut justement qu'il y ait le meilleur, aussi,
enseignement et puis un enseignement terrain, parce qu'à un moment donné,
malheureusement, des fois, on se débranche du terrain puis on ne devrait pas
parce que c'est comme ça qu'on sait les besoins du terrain.
Par contre, je vous poserais la question...
parce que, là, dans l'enseignement, il y a aussi l'enseignement, aussi,
universitaire, tu sais, on parle beaucoup... collégial, mais aussi
universitaire. Et, quand... vous avez entendu mon introduction, quand je parle
d'une gestion conjointe, peut-être, avec le ministère de l'Enseignement
supérieur puis le MAPAQ, faites-vous-en pas, c'est effectivement très
important, avoir le MAPAQ, puis moi, j'y vais vraiment sur le côté... pour un
arrimage avec les programmes, justement, universitaires et collégiaux.
Pensez-vous que ça ne serait peut-être pas préférable et même bénéfique,
justement, pour l'ensemble des étudiants?
M. Pagé (Philippe) :
Bien, écoutez, je saisis mal, peut-être, le sens de votre question, là, quand
vous dites : L'arrimage entre le ministère de l'Enseignement supérieur
versus la possibilité que l'ITA donne, dispense des cours universitaires, mais,
écoutez, il y a déjà le campus Macdonald de l'Université McGill qui fait ça;
l'Université Laval le fait en français, McGill le fait en anglais. Bon, le
projet de loi est une opportunité, dans la mesure où on dit : On pense à
l'ITAQ du futur, n'écartons pas la possibilité de dispenser de l'enseignement
universitaire. Comment, ensuite, ça pourrait se faire? Bon, je ne crois pas que
l'ITAQ est prêt, là, en septembre, à dispenser de l'enseignement universitaire.
Écoutez, je pense que le projet de loi, il met en place la <possibilité...
M. Pagé (Philippe) :
...
dans la mesure où on dit : On pense à l'ITAQ du futur,
n'écartons pas la possibilité de dispenser de l'enseignement universitaire.
Comment, ensuite, ça pourrait se faire? Bon, je ne crois pas que l'ITAQ est
prêt, là, en septembre, à dispenser de l'enseignement universitaire. Écoutez,
je pense que le projet de loi, il met en place la >possibilité de... le conseil
d'administration pourra ensuite évaluer, là, avec ses partenaires, comment il
pourrait le mettre en place. Mais c'est certain que ça existe déjà, là, donc il
doit travailler... L'ITA le fait déjà, d'une certaine façon, là, avec le ministère
de l'Enseignement supérieur, puis l'Université Laval, puis l'Université McGill,
donc, d'après moi, ça va être en continuité, là.
M. Rousselle
:
Mais on n'est pas mieux de s'assurer? Parce que, là, effectivement, on parle
pour le futur, hein, depuis tout à l'heure, on parle, justement, pour... Vous
dites : Actuellement, oui, ça se fait à McGill en anglais et tout, oui, mais,
si on veut vraiment s'enligner pour le futur, on ne serait pas mieux de mettre
une gestion — parce que moi, je parle de la gestion, là — une
gestion conjointe, justement, entre les deux organismes, qui serait peut-être
plus profitable? Et là je parle toujours pour le futur, comprenez-vous, parce
que, là, je vais toujours vers le côté universitaire, là. Vous avez...
Avez-vous réfléchi à ça? C'est ça, ma question.
M. Pagé (Philippe) : Bien, écoutez,
on a réfléchi, c'est sûr, là, mais, moi, c'est plus une question de dire :
Le mécanisme, là, le processus concret de comment, dans la gouvernance, on
pourrait avoir une meilleure adéquation avec le ministère de l'Enseignement
supérieur, je n'ai pas la réponse ce matin, là, à cette question-là.
M. Rousselle
: C'est
beau. Concernant les 10 gens qui vont faire le C.A., en passant, je pense
qu'il y a un projet de loi qui est passé, à un moment donné, le 693, qui dit
que les gens dans... il faut qu'ils aient en bas de 35 ans, il faut qu'ils
fassent partie absolument d'un... les jeunes, dans le fond, il faut qu'ils
fassent partie, effectivement, d'un conseil d'administration. Mais le choix de
ces 10 là, vous, est-ce que vous avez eu une réflexion là-dessus? Parce
que c'est important, ces 10 là, depuis tout à l'heure qu'on en parle. J'ai
entendu, concernant les étudiants... puis je suis bien d'accord, là, je veux
dire, à un moment donné, il faut que tu aies les étudiants là-dedans, mais
actuellement je ne vois pas de professeur là-dedans, je ne vois pas d'agronome,
je ne vois pas... Est-ce qu'on ne devrait pas mettre des critères ou mettre,
justement, une façon claire, le type de compétences que ça nous prend dans
ce... ou le type d'expertise que ça nous prend dans ces 10 là ou dans ces
12 là? Parce qu'on pourrait aussi l'augmenter, là, parce que vous parlez
de plusieurs campus aussi, peut-être qu'on pourrait voir peut-être à
l'augmenter.
M. Pagé (Philippe) : Oui,
bien, il y avait plusieurs groupes, là, qui étaient invités à la commission
parlementaire. Puis, comme nous, on offre le point de vue des jeunes agriculteurs,
on s'est dit : Bon, on va le prendre de cette façon-là parce que...
Écoutez, je pense que tout le monde a une opinion, là, sur la composition du
conseil d'administration, là, puis qui devrait se retrouver là-dedans, ça fait
qu'on s'est dit : Bon, on va laisser aux professeurs de déterminer, là,
comment ils veulent voir ça.
Pour ce qui est de l'avis des jeunes
producteurs puis productrices agricoles qu'on a consultés dans le contexte de
la rédaction du mémoire, nous, ce qu'on souhaite, puis c'était transmis dans
nos propositions, c'est un degré de continuité, là. Si on se dit qu'on a un
ancien diplômé de l'ITA qui est membre du conseil d'administration, bien, cette
personne-là peut avoir... des deux côtés, là, un peu comme Mme Bissonnette
le disait, son passage <à l'ITA...
M. Pagé (Philippe) :
...
ce qu'on souhaite, puis c'était transmis dans nos propositions, c'est
un degré de continuité, là. Si on se dit qu'on a un ancien diplômé de l'ITA qui
est membre du conseil d'administration, bien, cette personne-là peut avoir...
des deux côtés, là, un peu comme Mme Bissonnette le disait, son passage >à
l'ITA a façonné ensuite sa vision puis la vision des autres, tu sais. C'est
au-dessus de 12 000 personnes, là, qui ont gradué de l'ITA en
50 ans, là, ça fait qu'il y a des gens qui ont passé par là qui ont
peut-être des pistes pour l'améliorer, puis on souhaitait que ça se reflète,
là, au sein du conseil d'administration. Ça fait qu'on l'a vu de cette
façon-là.
Puis, pour ce qui est de la loi à laquelle
vous faites référence, c'est que, comme il y a des étudiants qui sont au
conseil d'administration, ils remplissent le critère de la loi déjà, là. Donc,
comme il y aurait des étudiants qui, bon, ça, on l'espère, là... bien, on
l'espère, si ça adonne que c'est ça, mais de moins de 40 ans, là, bien,
eux, ils pourraient compter dans le quota, là, qui est déterminé pour les
jeunes dans les conseils d'administration.
Mme Bissonnette (Julie) :
Si je peux me permettre aussi, pour le poste, là, d'un producteur de
40 ans et moins, là, c'est aussi le fait de... l'agriculture, ça innove
rapidement, là, c'est vraiment le fait d'avoir le besoin terrain de l'ancien
gradué de l'ITA. Ça fait que, si lui, admettons, sur la ferme, 10 ans plus
tard, il se rend compte que telle pratique, ça s'en vient, ou il aurait aimé ça
en apprendre davantage, ou, tu sais, lui, il est capable de voir comment qu'il
avait appris dans ce temps-là un peu aussi, ça fait que, s'il peut donner tout
le temps le besoin du terrain, bien, c'est dans ce sens-là aussi que... en
étant directement sur le conseil d'administration, il peut faire... il peut
partager ces besoins pour les futurs qui vont y aller, là.
M. Pagé (Philippe) :
Puis ce n'est pas une recommandation.
Le Président (M. Lemay) :
M. le député de...
M. Pagé (Philippe) : Ah!
bien, juste peut-être un petit point. C'est juste, ce n'est pas une
recommandation qui est anodine, dans la mesure où plusieurs institutions
d'enseignement, là, je pense au collège de Sherbrooke... bien, au cégep de
Sherbrooke, là, plutôt, où il y a... Généralement, on demande, là, dans les C.A.
d'une institution d'enseignement, dire : Bien, ça serait bien qu'il y ait
des diplômés de l'institution d'enseignement qui fassent partie du conseil
d'administration, là. Ça fait que, pour nous, c'était plus une recommandation
qu'on mettait, là.
M. Rousselle
:
Merci. Je laisserais la place à Mme St-Pierre... ma collègue de l'Acadie,
excusez.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
• (10 h 20) •
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup. Alors, je dis bonjour à vous tous et à vous toutes. Bonne année!
Et je souhaite la bienvenue, bien sûr, à nos invités.
C'est un sujet qui me passionne,
l'agriculture, parce que je suis moi-même une fille d'agriculteur...
aviculteur, plutôt, et je suis née tout près de La Pocatière, le village,
la municipalité à côté de La Pocatière. Alors, c'est vraiment un sujet qui
fait partie de ma vie depuis mon enfance, depuis ma naissance. Donc, c'est fort
intéressant, et, dans le travail des parlementaires, ce que j'aime le plus,
moi, c'est toujours les consultations, les audiences et d'entendre vraiment les
personnes qui sont sur le terrain nous parler de leurs préoccupations et de leur
vision aussi des choses.
J'aime beaucoup, dans vos recommandations,
la recommandation sur le mentorat. Je pense qu'il faut y porter une attention
particulière. J'aime l'idée du mentorat pour guider un jeune ou une jeune à
travers sa future carrière. Vous ne nous faites pas la recommandation, je
pense, comment l'inclure dans le projet de loi, mais, si jamais vous avez une
idée pour qu'on puisse l'inclure ou l'amener en amendement, je pense que le
ministre va être très <ouvert...
Mme
St-Pierre
:
...
sur le mentorat. Je pense qu'il faut y porter une attention
particulière. J'aime l'idée du mentorat pour guider un jeune ou une jeune à travers
sa future carrière. Vous ne nous faites pas la recommandation, je pense,
comment l'inclure dans le projet de loi, mais, si jamais vous avez une idée
pour qu'on puisse l'inclure ou l'amener en amendement, je pense que le ministre
va être très >ouvert à cette question-là, et ça pourrait être fort
intéressant.
Vous avez parlé des infrastructures qui
ont été annoncées en mars 2018, 80 millions. Le ministre a dit, tout
à l'heure, qu'il allait accélérer les infrastructures, donc ça nous rassure, et
j'espère que, depuis trois ans, il y a de l'argent qui a été mis dans les infrastructures.
Je me pose des questions sur... J'ajoute
aussi, sur la question des 40 ans, il y a une loi qui a été adoptée
sous notre gouvernement, c'est la loi n° 693, qui
impose aux sociétés d'État des membres... un membre de moins de 35 ans.
Alors, je pense que le projet de loi va devoir être soumis à cette loi-là, on
pourra l'analyser. C'est une très bonne idée, également, d'avoir des jeunes qui
vont amener des visions plus modernes et plus jeunes à des projets de loi.
Sur la question de l'Enseignement
supérieur, puisque je suis porte-parole du dossier de l'enseignement supérieur,
je pense qu'il faut aborder la question avec, vraiment, une ouverture, c'est-à-dire
d'inclure le ministère de l'Enseignement supérieur, parce que M. Pronovost,
quand il l'a recommandé, M. Pronovost, à ce moment-là, le ministère de
l'Enseignement supérieur n'était pas un ministère en soi. C'est sous le gouvernement
de Mme Marois que le ministère de l'Enseignement supérieur a été créé et qu'il
y a vraiment eu une division entre l'Éducation et le ministère de
l'Enseignement supérieur. D'ailleurs, le ministère de l'Enseignement supérieur,
la loi qui le constitue s'intitule la loi de l'Enseignement supérieur, de la Recherche,
de la Science et de la Technologie. Donc, je pense que, M. le ministre, et je
dis ça à vous tous, il faut qu'on garde ça à l'esprit. Et, quand on regarde la
mission, bien, la mission est de «soutenir le développement et promouvoir la
qualité de l'enseignement collégial et de l'enseignement universitaire afin de
favoriser l'accès aux formes les plus élevées du savoir», donc, alors, je pense
qu'on va devoir regarder cela. Je suis convaincue que le ministre aura cette ouverture
pour qu'on puisse vraiment... Et je trouve que le projet de loi, il est fort
intéressant parce que, vraiment, on va entrer dans une autre ère, une ère
moderne, et ça, ça me plaît énormément.
Je me demande... Quand vous analysez le conseil
d'administration, est-ce que, pour vous, la présence d'un agronome serait
essentielle? Vous êtes, Mme Bissonnette, une personne qui... vraiment,
vous travaillez dans ce domaine-là, vous êtes productrice vous-même. Est-ce que
vous verriez l'opportunité ou, en fait, l'obligation qu'il y ait quelqu'un du
milieu, de l'Ordre des agronomes du Québec?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, Mme Bissonnette, juste pour mentionner que le temps est écoulé, là, donc,
si vous pouvez <répondre oui, non, très brièvement, allez-y...
Mme
St-Pierre
:
...
vous êtes productrice vous-même. Est-ce que vous verriez
l'opportunité ou, en fait, l'obligation qu'il y ait quelqu'un du milieu, de
l'Ordre des agronomes du Québec?
Le Président (M. Lemay) :
Bon, Mme Bissonnette, juste pour mentionner que le temps est écoulé, là, donc,
si vous pouvez >répondre oui, non, très brièvement, allez-y.
Mme Bissonnette (Julie) :
O.K. Bien, rapidement, comme Philippe a dit tantôt, nous, on s'est vraiment
concentrés sur la relève agricole, là. Si on part... les vétérinaires, les
agronomes, on peut se mettre à en nommer plusieurs, les... tu sais, on est
agriculteurs, mais on est entrepreneurs aussi, là, on fait vraiment affaire
avec tout le monde, là, ça fait que ça devient un peu complexe de dire oui ou
non, là, ça fait que je laisserais ça aux groupes de voir que... s'ils veulent
être là ou pas.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci. Donc, ceci complète ce bloc d'échange, et je cède maintenant
la parole à la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue pour son intervention
d'environ 2 min 45 s.
Mme Lessard-Therrien :
Oui, merci, M. le Président. Je trouve ça vraiment superintéressant de vous
entendre. Je trouve que vos recommandations sont extrêmement pertinentes aussi.
J'aurais envie d'approfondir peut-être la
recommandation, bien, n° 5, mais qui concerne
vraiment l'implication des jeunes, peut-être pour le bénéfice de M. le ministre
aussi, sur l'importance de l'implication des jeunes dans des lieux de
gouvernance comme celui-là. Tu sais, vous dites, dans votre mémoire, que, par
expérience, la clientèle étudiante apporte souvent des points de vue différents
des autres membres d'un conseil d'administration. Moi, ça me parle beaucoup,
hein, je n'ai pas 30 ans puis je suis députée, je sais très bien que les
jeunes, on peut apporter vraiment une couleur différente quand il s'agit de prendre
des décisions. Ça fait que j'aimerais peut-être vous entendre davantage
là-dessus. Qu'est-ce que vos membres vous ont dit par rapport à ça? C'est quoi,
la couleur qu'ils peuvent apporter de plus, l'expérience? J'aimerais vraiment
vous laisser la place, là, pour que vous nous en disiez davantage à ce
sujet-là.
Mme Bissonnette (Julie) :
Oui. Si je peux me permettre, tu sais, à cet âge-là, on a 17, 18, 19 ans à
l'ITA, on est étudiants, puis je trouve que c'est un peu spécial, mais... comme
la naïveté, là, si on veut, là, on ne comprend pas tout, puis c'est correct
comme ça, parce qu'en amenant des idées qui sont un peu farfelues, qui sont un
peu... nous, on y croit, des fois, là, puis qui... c'est là qu'on se fait dire :
Ah! bien, peut-être pas, peut-être oui, puis... Ça fait que je trouve ce
côté-là d'imagination, de vouloir créer des choses, d'innover aussi, là, je
pense que c'est ça qui nous allume, à cet âge-là, aussi, là, ça fait que
c'était dans ce sens-là.
Puis aussi au niveau de la recommandation 5,
du renouvellement, c'est... Tu sais, le fait, aussi, d'être sur un conseil
d'administration, ça peut... tu sais, c'est beaucoup d'étapes, ce n'est pas
tout le monde qui a déjà participé à ça, là, ça fait qu'en un an ça peut aller
très rapidement, le temps de comprendre tout puis le temps de s'adapter, là,
puis c'est normal, là. Ça fait qu'en étant... en voulant pouvoir renouveler les
mandats, ça aussi, c'en est une... c'est une manière de résoudre ça, là, aussi,
là. C'était dans ce sens-là.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, excellent. Tu sais, moi, je trouve que ça fait plein <de sens...
Mme Bissonnette (Julie) :
...
là. Ça fait qu'en étant... en voulant pouvoir renouveler les mandats,
ça aussi, c'en est une... c'est une manière de résoudre ça, là, aussi, là.
C'était dans ce sens-là.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, excellent. Tu sais, moi, je trouve que ça fait plein >de sens.
Puis peut-être un mot sur, tu sais, ce que
vous anticipez comme courants alternatifs, vous en parlez un petit peu, avec
toute l'agriculture biologique, mais... l'agriculture urbaine. Tu sais, c'est
quoi, les grands courants que vous anticipez ou que vos membres anticipent qui
pourraient, là, orienter d'une manière ou d'une autre ce nouvel ITAQ là?
Le Président (M. Lemay) :
Encore là, de façon... très brièvement, s'il vous plaît.
M. Pagé (Philippe) : Ah!
bien, écoutez, le pire, c'est que j'en parlais avec Mme Bissonnette juste
avant d'arriver, là. Il y a des cours qui sont dispensés, là, par exemple, on
parlait de massothérapie équine, là, ça peut sembler bien particulier, mais,
bon, au lieu de donner des antibiotiques, des fois, à des animaux qui sont
blessés, bien, on est capable, avec des... bon, des nouvelles pratiques, là... comme
les humains, on va voir un massothérapeute, des fois, quand ça ne va pas bien,
là, bon, bien, il y a, des fois, des médecines alternatives de ce genre-là, là,
qui sont scientifiquement éprouvées, qui peuvent être transmises. Ça fait que,
des fois, la relève, on... c'est un peu ça qui émerge, là, des fois, de dire :
Il y a d'autres façons de fonctionner, là. Dans le peu de temps que j'ai, là,
je vous dirais que ce serait ça, là, qu'on avait en tête.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bon. Parfait. Merci beaucoup. Donc, je cède, de ce pas, la parole au
député de Bonaventure pour son intervention.
M. Roy
: Merci, M.
le Président. Bonjour, M. Pagé, Mme Bissonnette.
Écoutez, vous semblez minimiser un peu le
rôle que le ministère de l'Éducation pourrait avoir dans la modernisation de l'institution,
hein? Donc, il pourrait y avoir une synergie quand même importante avec
l'expertise du ministère de l'Éducation dans la création... la formation de
programmes, et ça, ça s'exprime dans le projet de loi.
Puis je veux vous entendre sur cet article-là
de... par... l'article 82, qui donne le pouvoir au ministre de nommer un
directeur des études sans tenir compte du profil ou des compétences de...
profil de compétence et d'expérience. Un directeur des études, ça s'assure du
développement des programmes d'études, l'évaluation des enseignements, respect
du projet éducatif, bref, ça amène une couleur et une professionnalisation de
la formation, que je ne dénigre pas, actuellement, mais qui pourrait augmenter
l'efficience de l'institut. Donc, qu'est-ce que vous pensez du fait que le
ministre peut nommer un directeur des études qui n'a pas le profil de
compétence ou l'expérience?
• (10 h 30) •
M. Pagé (Philippe) :
Mais, merci beaucoup pour la question, M. Roy. Le ministre peut faire bien
des choses, là, je veux dire, si ça... Après, là, je me dis : Vous avez
probablement le rôle de le rappeler à l'ordre, si jamais il fait ça, là. Tu
sais, une loi, est-ce qu'on est capables d'aller jusque dans les détails pour
prévenir toutes les dérives possibles? Bon, je pense, vous amenez un bon point,
là. Si vous souhaitez, là, que, dans la loi, il y ait peut-être un encadrement
ou dans ce que vous souhaitez comme personne qui est nommée comme directeur <aux
études, là, je pense que ça...
>
10 h 30 (version révisée)
< M. Pagé (Philippe) :
...une loi, est-ce qu'on est capables d'aller jusque dans les détails pour
prévenir toutes les dérives possibles? Bon, je pense, vous amenez un bon point,
là. Si vous souhaitez, là, que, dans la loi, il y ait
peut-être un
encadrement dans ce que vous souhaitez comme personne qui est nommée comme
directeur >aux études, là, je pense que ça... une bonne idée, là.
Mais, pour ce que vous ramenez, par
contre, de l'adéquation avec le ministère de l'Éducation puis le ministère de
l'Enseignement supérieur, l'ITAQ, là, ou l'ITA, actuellement, ne font pas ces
programmes dans les airs, là, ces programmes-là sont validés, quand même, par
le ministère de l'Éducation, par l'Enseignement supérieur. Il n'y a pas de... Tu
sais, il y a quand même des liens, là, qui sont déjà faits avec les ministères
quand il y a l'établissement des programmes de formation qui sont dispensés là-bas,
là.
L'ITA, actuellement, c'est comme si c'est une
branche du MAPAQ, ça... des problèmes administratifs énormes, là, pour
l'embauche de personnel, là. Ça fait qu'en ayant une gouvernance de cette
façon-là, je pense qu'on va chercher le meilleur des deux mondes, là. Il ne
faut pas oublier que, l'agriculture, on se retrouve avec ça un peu... souvent,
là... Investissement Québec, par exemple, investit des fois avec le MAPAQ dans
des entreprises, mais, bon, des fois on joue sur plusieurs tableaux, là. Ça
fait que je pense que la question, c'est de travailler en collaboration, puis
le projet de loi le permet, je pense.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, M. le député de Bonaventure, pas une question, mais simplement un mot de
la fin. Allez-y.
M. Roy
: Bien, si
je comprends bien, vous seriez d'accord à ce que le directeur des études ait un
profil de compétence et d'expérience qui cadre avec la fonction.
M. Pagé (Philippe) :
Bien, il n'y a personne qui est contre ça, là, ça fait que j'imagine que oui.
M. Roy
: Bon, je
pense que le message est passé au ministre.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, merci, ceci conclut ce bloc d'échange. Merci beaucoup,
M. Pagé et Mme Bissonnette, pour vos interventions.
Sur ce pas, je vais suspendre les travaux
quelques instants afin d'accueillir par visioconférence le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 10 h 32)
(Reprise à 10 h 35)
Le Président (M. Lemay) :
Donc, je souhaite la bienvenue aux représentants de l'Union paysanne, et je
vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour faire votre exposé,
après quoi nous procéderons avec la période d'échange avec les membres de la
commission. Donc, je vous invite à vous présenter ainsi qu'à débuter votre
exposé. La parole est à vous.
Union paysanne (UP)
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Oui. Bonjour, messieurs mesdames. Donc, je me présente, mon nom est Marie-Josée
Renaud, je suis la coordonnatrice de l'Union paysanne depuis maintenant quatre
ans. Je suis accompagnée, ce matin, d'un paysan, M. Gabriel Leblanc, qui
est aussi, depuis peu, président du conseil d'administration de l'Union
paysanne.
Donc, je vais commencer, là, brièvement,
en vous présentant l'Union paysanne, là. Je pense qu'on peut faire ça vite, beaucoup
de gens nous connaissent, ici. Donc, l'Union paysanne a été fondée en 2001, un
peu en réaction à l'apparition de ce qui était appelé, à l'époque, les
mégaporcheries dans la province de Québec. En 2016, donc assez récemment, là,
l'Union paysanne a changé de statut juridique, on est passés d'un syndicat
agricole, étant donné qu'on ne pouvait pas syndiquer nos membres, à un OBNL.
Mais on a toujours gardé la même mission, soit la mission de défendre les
droits des paysans et des paysannes du Québec, de promouvoir une agriculture
saine et écologique qui est axée sur la souveraineté alimentaire.
Donc, on vous remercie de nous accueillir
ce matin. Ça fait vraiment plaisir de prendre la parole puis de pouvoir se
prononcer sur le p.l. n° 77.
En préambule, donc, ce qu'on voudrait mentionner,
c'est que ce projet de loi là est <quand même...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...et écologique qui est axée sur la
souveraineté alimentaire.
Donc, on vous remercie de nous
accueillir ce matin. Ça fait
vraiment plaisir de prendre la parole puis
de pouvoir se prononcer sur le
p.l.
n°
77.
En préambule, donc, ce qu'on voudrait
mentionner, c'est que ce projet de loi là est >quand même très important
parce qu'il touche deux enjeux de société qui sont fondamentaux, soit l'éducation
et l'agriculture. Puis on remarque de plus en plus, dans les dernières
décennies, que l'enseignement est axé sur les besoins d'une société marchande,
donc, ce qui peut nous laisser supposer que l'éducation agricole... bien, en
fait, comme toute éducation, l'éducation agricole n'est pas neutre, tu sais, on
doit se le dire, est porteuse, souvent, d'une idéologie qui est souvent une
idéologie, pardon, capitaliste et néolibérale, donc ce qui va amener, probablement,
l'enseignement agricole — bien, en fait, c'est une de nos peurs — à
enseigner seulement un type d'éducation, soit... un type d'agriculture, c'est-à-dire,
une agriculture qui est axée plus sur des besoins marchands, sur l'exportation,
une agriculture industrielle, et non pas nécessairement une agriculture qui va
être axée sur nourrir nos communautés au Québec par et pour les Québécois.
Donc, ce système-là, aussi, d'une agriculture
qui serait plus industrielle, est, on le sait, très destructeur des
écosystèmes. Donc, on parle d'une agriculture, là... Quand on parle d'agriculture
industrielle, on parle de monoculture, d'usage intrants, de mécanisation puis d'une
dépendance, comme ça, beaucoup, là, aux marchés extérieurs. Donc, notre peur,
c'est que tout ça se transmette dans l'enseignement agricole. Puis, nous, ce
qu'on croit, c'est que l'éducation doit ouvrir les perspectives puis alimenter
les réflexions, et une éducation se doit d'être critique, ne doit pas juste se
contenter d'un statu quo, doit viser plus loin. Donc, on veut une diversité des
approches d'enseignement au sein du futur institut.
Tout ça nous amène à... Comme vous avez vu — j'espère
que vous avez eu l'occasion de lire notre mémoire — donc, on a 11 recommandations
qui sont vraiment reliées au projet de loi qui nous est présenté, actuellement.
Je vais vous présenter les trois premières recommandations rapidement, puis
après je vais prêter la parole à mon collègue, Gabriel.
Donc, notre première recommandation est
d'assurer l'indépendance et la transparence de la recherche et des activités de
transfert de connaissances en clarifiant la mission de l'ITAQ. Donc, on
trouvait que la sous-mission qui est plus en lien avec le transfert de
connaissances et la recherche n'est pas assez spécifique. Puis on veut que
cette recherche-là soit indépendante et transparente. Ça, c'est fondamental.
La deuxième recommandation est d'assurer
l'implication du ministère de l'Enseignement supérieur dans le développement de
cours universitaires. On a vu, là, en ce moment, dans le projet de loi, tel que
présenté, il est un peu question... on a utilisé, dans notre mémoire, le terme
«rubber-stamping», mais ce qu'on veut dire par là, c'est qu'on veut que le
ministère de l'Enseignement supérieur soit impliqué dans le développement de
programmes universitaires au sein de l'ITAQ, s'il y a lieu, puis on espère... on
croit que ce serait une belle instance pour offrir de l'enseignement
universitaire en lien avec l'agriculture, évidemment.
Et notre troisième recommandation est
d'assurer l'accès aux études par le maintien des frais de scolarité et connexes
<le plus bas possible...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...
l'Enseignement supérieur soit impliqué dans le développement de
programmes universitaires au sein de l'ITAQ, s'il y a lieu, puis on espère...
on croit que ce serait une belle instance pour offrir de l'enseignement
universitaire en lien avec l'agriculture, évidemment.
Et notre troisième recommandation est
d'assurer l'accès aux études par le maintien des frais de scolarité et connexes
>le plus bas possible. On sait que les agriculteurs, agricultrices du
Québec sont souvent pris avec des enjeux financiers importants, que ce soit un
taux d'endettement assez important ou ne serait-ce que l'accès aux terres
agricoles, donc, donner une chance aussi à la relève, aussi, d'avoir... de
pouvoir se mettre, bon, un petit peu d'argent de côté, puis d'avoir accès aux
terres, puis de se lancer une entreprise et tout. Ça fait qu'on pense qu'il ne
faut vraiment pas étrangler les gens, là, avec des frais de scolarité énormes,
ça fait que c'est d'autant plus important, à l'ITAQ, d'offrir des frais de
scolarité accessibles.
Sur ce, je vais prêter la parole à Gabriel,
qui va compléter avec les autres recommandations.
• (11 h 40) •
M. Leblanc (Gabriel) :
Oui. Alors, bonjour à vous, mesdames messieurs, tout le monde. C'est ça, moi,
je suis Gabriel Leblanc, paysan maraîcher à une ferme bicoise, là, qui
s'appelle la Dérive.
Donc, c'est ça, je vais rapidement
survoler, là, les autres recommandations en m'arrêtant peut-être sur celles que
l'Union paysanne juge particulièrement importantes.
Donc, concernant notre quatrième
recommandation, bien, on pense effectivement qu'il existe une certaine
tendance, là, à déposséder les travailleurs, travailleuses de leur influence
sur leur propre milieu de travail, puis notre suggestion vise à aller à
l'encontre de cette tendance-là qu'on observe, donc on recommande de bonifier
le nombre de sièges pour les travailleurs, travailleuses sur le C.A. En fait,
on pense que les travailleurs, travailleuses, bien, sont des personnes qui
peuvent apporter un regard de l'intérieur qui est nécessaire, puis on juge que
de multiplier leur présence peut être, en fait, simplement bénéfique pour
l'institut. Puis l'Union paysanne, en fait, connaît aussi quelque chose d'être,
en quelque sorte, dépossédé du milieu dans lequel elle habite, donc, voilà.
Aussi, de façon générale, on pense que le
C.A. devrait être à même de nommer ses membres et sa présidence. On juge qu'une
intervention trop grande du ministre n'assure pas à l'institut l'indépendance
qu'il devrait avoir. On pense quand même que le ministre pourrait effectuer des
recommandations, mais que ces recommandations-là devraient être entérinées par
les principaux concernés, c'est-à-dire le conseil d'administration. Donc, sans
vous prêter d'intentions, là, on juge aussi que, de cette manière, on évite les
terrains glissants ou les apparences possibles de conflit d'intérêts. Puis,
dans le même vent, bien, on considère qu'il y a un devoir de transparence qui
peut être assuré par l'affichage des postes vacants sur vos différentes
plateformes, là, comme votre site Internet ou les réseaux sociaux.
Je veux aussi m'entretenir sur
l'article 72, c'est-à-dire celui qui concerne l'abrogation d'une partie de
la Loi du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. On
comprend mal, en fait, comment le présent projet de loi peut avoir un lien avec
cette autre loi, là, qui est la loi du MAPAQ, puis dans quel intérêt on veut se
priver d'un levier public pour recommander des études, des enquêtes ou des
inventaires. Donc, dans cette mesure, bien, on recommande l'abrogation de
l'article 72.
On veut aussi soumettre à votre attention
cette indépendance de certains membres du C.A. en vous appelant à une vigilance
particulière. Donc, 10 membres indépendants qui ont une vision singulière
de l'agriculture, par exemple, bien, ne constituent pas une véritable
indépendance, à notre avis. On pense que le p.l. n° 77
devrait inclure les éléments <de cette réflexion...
M. Leblanc (Gabriel) :
...veut aussi soumettre à votre attention cette indépendance de certains
membres du C.A. en vous appelant à une vigilance particulière. Donc,
10 membres indépendants qui ont une vision singulière de l'agriculture,
par exemple, bien, ne constituent pas une véritable indépendance à notre avis.
On pense que le p.l.
n°
77 devrait
inclure les éléments >de cette réflexion-là parmi ses articles de façon
à s'assurer que la diversité soit bien représentée. Le cas du lanceur d'alerte
et agronome Louis Robert a témoigné du fait que les situations conflictuelles
en milieu agricole ne sont pas nécessairement exceptionnelles puis, donc, que
la préoccupation qu'on vous partage est fondée, et c'est pourquoi on appelle à
beaucoup de vigilance, là.
On pense aussi que l'article 82 doit
être retiré du présent p.l. n° 77, c'est-à-dire
l'article qui autorise de nommer un directeur des études qui n'a pas
nécessairement les compétences pour réaliser le premier mandat. Bien, on pense,
effectivement, que ça puisse paver la voie à des nominations partisanes. Aussi,
je pense que, vous pouvez le reconnaître, il y a beaucoup d'expertises, là, qui
existent au Québec, puis on pense qu'un appel démocratisé pour en faire
bénéficier l'institut est simplement responsable puis surtout, bien, réaliste.
Puis, pour conclure, brièvement, bien, on
est heureux que l'Union paysanne ait été invitée en commission, puisque ça
témoigne d'une certaine ouverture, là, à la diversité des façons d'entrevoir
les systèmes agroalimentaires, mais on demande, en fait, que cette diversité-là
soit concrétisée par l'intégration de nos recommandations au projet de loi
n° 77. On croit aussi que l'institut, en permettant à des voix divergentes
de s'y exprimer, bien, puisse oeuvrer dans le sens d'une agriculture plurielle
et résiliente puis qui pourrait à la fois contribuer à mitiger l'impact des
changements climatiques, par exemple, ou à permettre la construction d'une
société écologique et égalitaire. Donc, merci.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, est-ce que ça complète votre intervention? Vous voulez
rajouter quelque chose, Mme Renaud?
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Non, ça complète notre intervention. On est prêts pour la période des questions.
Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Excellent. Donc, je vous remercie pour votre exposé. Et, comme vous l'avez si
bien dit, nous allons maintenant débuter la période d'échange avec les membres
de la commission, et, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lamontagne : Bonjour,
M. Leblanc. D'abord, félicitations pour votre récente nomination, là, à
titre de président du conseil d'administration de l'Union paysanne!
Mme Renaud, on a déjà eu l'occasion, à plusieurs reprises, de se
rencontrer depuis que je suis en poste, alors, salutations. Merci beaucoup de
nous avoir soumis vos réflexions quant au projet de loi, là, qui vise la
création de l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
Tout de suite, j'aimerais revenir sur
quelques-unes de vos recommandations ou préoccupations. D'abord, l'implication
du ministère de l'Enseignement supérieur, ce qu'il faut se dire, c'est qu'au
départ le projet de loi n° 77 n'aurait pas pu être possible sans la pleine
collaboration et la concertation qu'il y a eu entre le ministère de
l'Agriculture et puis le ministère de l'Enseignement supérieur, première des
choses. Alors, c'est certain que le ministère de l'Enseignement supérieur est
impliqué dans, ultimement, la mise en oeuvre de ce que, ultimement, va être
l'ITAQ.
Deuxième des choses aussi, tous les
programmes <qui sont dispensés par...
M. Lamontagne : ...
le
ministère de l'Agriculture et puis le ministère de l'Enseignement supérieur,
première des choses. Alors, c'est certain que le ministère de l'Enseignement supérieur
est impliqué dans, ultimement, la mise en oeuvre de ce que, ultimement, va être
l'ITAQ.
Deuxième des choses aussi, tous les
programmes >qui sont dispensés par l'Institut de technologie
agroalimentaire sont des programmes d'habilitation, là, de compétence
collégiale, et puis ces programmes-là sont approuvés par le ministère de
l'Enseignement supérieur, mais, en plus de tout ça, ces programmes-là sont
sujets à l'analyse puis à l'étude de la Commission d'évaluation de
l'enseignement collégial. Alors, la commission de l'enseignement collégial,
elle a été créée dans l'objectif de s'assurer... c'est un audit de qualité
quant à l'enseignement qui est dispensé sur les différents... les plateformes
où il y a de l'enseignement collégial qui est dispensé. Alors, encore là, on a
tout à fait la proximité entre ce que fait l'ITA et puis, ultimement, d'avoir
la collaboration ou l'approbation du ministère de l'Enseignement supérieur.
Alors, de penser, en tout respect, là, que c'est juste du «rubber-stamping»,
quand on parle de la commission d'évaluation puis l'enseignement collégial...
D'ailleurs, aujourd'hui, au moment où se parle, l'ITA est en étude, justement,
par la commission de l'ensemble de ses programmes. Alors, il y a une proximité
entre, ultimement, la maison d'enseignement et puis le ministère de
l'Enseignement supérieur.
Alors, dans le même concept, dans le
projet de loi, il est prévu d'avoir des possibilités, ultimement, d'avoir une
formation universitaire qui pourrait être dispensée. On s'entend qu'aujourd'hui
il n'y a pas quelque chose qui est à l'agenda pour ça, mais on s'entend que
c'est un projet de loi qui est fait pour des années. Mais, encore là, le projet
de loi, aussi, prescrit que ça doit être tout à fait avec l'autorisation du
ministère de l'Enseignement supérieur. Puis, au même titre, bien, la question
de la qualité des programmes, du contenu des programmes, et tout ça, bien, on
peut s'attendre encore à ce qu'il va y avoir une collaboration puis il va y
avoir une concertation entre l'institut et puis le ministère de l'Enseignement
supérieur. Ça fait que je voulais vous dire ça.
Au niveau des frais, bien, on s'entend que
c'est une institution qui dispense des cours de formation collégiale, et, à
part quelques frais, là, de façon générale, au Québec, les frais, au cégep, je
veux dire, c'est gratuit ou à peu près gratuit, à part les frais afférents, là,
mais qui sont les mêmes pour tous les cégeps au Québec. Alors, encore là, je
vous dirais qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir à ce niveau-là, on est
vraiment enlignés sur le mode, si on veut, de frais qui sont imposés, là, aux
différents cégeps, aux étudiants de formation collégiale.
Une dernière des choses aussi, c'est que
vous parlez de l'importance, là, de la spécialisation ou de tenir compte de
d'autres types d'agriculture, et tout ça, bien, je vous dirais que l'ITA a été
précurseur, que ce soit en agriculture biologique... l'ITA a été précurseur
aussi, à Saint-Hyacinthe, en agriculture urbaine. Et puis aujourd'hui on est
dans une situation où, dans l'année qui s'en vient, là, en 2020, pour la
première fois depuis un bout, on a davantage de fermes qui sont nées au Québec
qu'il y a de fermes qui sont disparues, et puis une partie importante de ces
nouvelles fermes là, bien, c'est de <l'agriculture émergente...
M. Lamontagne : ...
à
Saint-Hyacinthe, en agriculture urbaine. Et puis aujourd'hui on est dans une
situation où, dans l'année qui s'en vient, là, en 2020, pour la première fois
depuis un bout, on a davantage de fermes qui sont nées au Québec qu'il y a de
fermes qui sont disparues, et puis une partie importante de ces nouvelles
fermes là, bien, c'est de >l'agriculture émergente. Alors, on peut
s'attendre, certainement, que l'ITAQ, dans son futur, pour s'assurer que la
formation qu'il dispense est en adéquation avec les besoins sur le territoire,
va continuer... comme il l'a fait pour l'agriculture biologique, comme il fait
pour l'agriculture urbaine, bien, va être en lien ou va avoir ce désir-là de
s'assurer que la formation qu'il va donner va être tout à fait en adéquation
avec les besoins sur le territoire. Je voulais juste vous mentionner ça.
Une question que j'aurais pour vous...
Naturellement, je mentionnais... ultimement, ce qu'on dépose par le projet de
loi n° 77, on vient réaliser un peu la recommandation 17
du rapport de Pronovost, qui disait, là, qu'il voulait avoir davantage
d'autonomie conférée à l'ITA puis il voulait aussi que l'ITA demeure dans le
giron du MAPAQ. Ça, c'était la commission sur l'avenir de l'agriculture puis de
l'agroalimentaire au Québec. Je vous dirais... Dans ce contexte-là, comment
vous voyez les bénéfices en vue de ce qui avait été énoncé un peu comme vision?
Puis cette recommandation-là, là, comment vous voyez les bénéfices, justement,
aujourd'hui, de ce qu'on dépose, là, d'avoir un organisme, l'ITA, qui va
être... avoir davantage d'autonomie puis qui va demeurer dans le giron du
MAPAQ, là?
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Je peux peut-être me lancer, Gabriel. Je vais vous avouer, M. le ministre, que
notre... effectivement, notre mémoire est plus axé sur des recommandations pour
essayer de bonifier le projet de loi actuel. On n'a pas pris le temps, nécessairement,
d'applaudir la démarche, mais, oui, effectivement, on voit ça d'un très bon
oeil. Les bénéfices sont assez évidents, là. C'est sûr que ça... Tu sais, on
est au courant, là, que c'était très particulier, là, quand tu recherches un
professeur spécialisé, je ne sais pas, en production laitière, par exemple,
qu'il soit sur la liste de la fonction publique, puis tous les enjeux par
rapport au recrutement du professeur, toutes les limites, la lourdeur
administrative, puis tout ça. On n'a pas axé notre mémoire là-dessus, évidemment,
parce qu'on cherchait plutôt à améliorer le projet de loi actuel. Puis, comme
vous dites, bon, le rapport Pronovost est assez clair, tu sais, sur les recommandations
là-dessus, puis, bien, on applaudit le rapport Pronovost pas mal dans son
ensemble, incluant cette recommandation-là, effectivement, là.
• (10 h 50) •
M. Lamontagne :
Excellent. Oui, M. Leblanc. Non?
M. Leblanc (Gabriel) :
Oui, bien, en fait, je peux ajouter... Effectivement, là, comme Marie-Josée l'a
mentionné, en fait, on salue, somme toute, là, le projet de loi que vous
déposez. Comme elle dit, nos recommandations visent à le bonifier. Aussi, c'est
ça, on est conscients que c'est une recommandation du rapport Pronovost, puis,
dans cette mesure-là, tu sais, on a tendance à vouloir l'appuyer.
J'ajouterais seulement que le rapport
Pronovost, c'est un ensemble de recommandations, là, qui forment un tout, en
fait. Puis l'application d'une seule de ces mesures-là, oui, va dans le sens du
rapport Pronovost, mais doit aussi inclure les autres éléments, là, notamment
lorsqu'il est question d'indépendance, puis c'est pour ça qu'on veut mettre <l'accent
là-dessus, là...
M. Leblanc (Gabriel) :
...
le rapport Pronovost, c'est un ensemble de recommandations, là, qui
forment un tout, en fait. Puis l'application d'une seule de ces mesures-là,
oui, va dans le sens du rapport Pronovost, mais doit aussi inclure les autres
éléments, là, notamment lorsqu'il est question d'indépendance, puis c'est pour
ça qu'on veut mettre >l'accent là-dessus, là.
M. Lamontagne : Excellent.
Merci beaucoup. Dans votre mémoire, vous faites référence au Plan d'agriculture
durable, et puis, selon vous, les avantages... Un, y a-t-il des avantages — au
lieu de prendre la position a posteriori qu'il y a des avantages? Mais, je veux
dire, voyez-vous des avantages à ce qu'on ait une école spécialisée en agriculture,
au Québec, qui soit associée au développement puis à la mise en oeuvre d'une
stratégie nationale aussi importante, exemple, que le Plan d'agriculture
durable, là?
M. Leblanc (Gabriel) : Est-ce
que tu... O.K., je vais prendre la parole. Donc, oui, absolument, mais en fait
je pense que le mémoire mentionne la politique bioalimentaire, là, et non pas
le Plan d'agriculture durable. Ceci dit, je pense que votre question reste sensiblement
la même, là. Quels avantages on voit? En fait, on pense que la mission
académique, en fait, surpasse, en fait, les politiques qui peuvent être
adressées, là, au niveau gouvernemental ou les grandes orientations, là. On
pense que l'école en tant que telle doit pouvoir questionner, en fait, ces
politiques-là, proposer des façons alternatives de produire.
Donc, oui, c'est une bonne chose d'avoir
des réflexions sur la politique en tant que telle, mais il faut laisser un
espace critique, là, sur la chose. Mais, pour nous, évidemment que d'avoir une
orientation nationale, comme vous le dites, c'est bénéfique, là, pour
l'ensemble de la population. Mais il ne faudrait quand même pas que l'institut,
le nouvel institut, ne soit qu'une façon d'appliquer la politique, mais que ce
soit aussi une façon de pouvoir la revoir si elle a à être revue.
M. Lamontagne : Et, parce
qu'on a vu la... Bien, naturellement, avec le Plan d'agriculture durable, il y
a toute une question de formation, là, pour les agriculteurs, les agricultrices
à la grandeur du Québec, il y a tout un volet de formation qui va être initié
par l'ITAQ. Puis après ça aussi, dans tout le volet de la recherche puis de la
mise en place d'un réseau d'expertise puis un réseau de recherche à la grandeur
du Québec, l'ITA va être appelé à contribuer.
Puis mon commentaire, aussi, c'était au
fait qu'on peut avoir un certain nombre d'établissements, au Québec, qui, à
différents niveaux, donnent ou dispensent une formation en matière
d'agriculture, mais l'idée d'avoir un organisme qui est vraiment... nous, on
l'appelle le vaisseau amiral, l'ITA, là, mais qui peut vraiment assumer le
leadership en termes de toute l'ampleur de son corps professoral, la qualité de
son corps professoral, la qualité de ses infrastructures, et tout ça. Alors,
nous, le pari qu'on fait, c'est de continuer à miser sur ce modèle-là d'avoir
vraiment une école qu'on veut qui émerge comme un leader pour être capable,
ultimement, de prendre en charge ou sous son aile, là, certaines actions,
ultimement, qui peuvent avoir des impacts importants sur le territoire, dont la
mise en oeuvre du Plan d'agriculture durable. C'était plus... Que ce soit le
Plan d'agriculture durable <ou d'autres, ultimement, stratégies
spécifiques...
M. Lamontagne : ...
vraiment
une école qu'on veut qui émerge comme un leader pour être capable, ultimement,
de prendre en charge, ou sous son aile, là, certaines actions, ultimement, qui
peuvent avoir des impacts importants sur le territoire, dont la mise en oeuvre
du Plan d'agriculture durable. C'était plus... Que ce soit le Plan
d'agriculture durable >ou d'autres, ultimement, stratégies spécifiques,
d'avoir une école nationale, là, qui regroupe le corpus ou l'ensemble, là, nous,
on voit que c'est un avantage. Je voulais savoir si vous partagiez ça, là.
M. Leblanc (Gabriel) : Je me
permettrais... Est-ce que tu voulais parler, Marie-Josée, ou...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Oui, bien, c'est ça, bien, en fait, si vous me permettez, là, M. le ministre,
nous, ce qu'on voit qui est problématique dans l'enseignement, actuellement, en
agriculture au Québec, c'est la prédominance d'un modèle, d'un modèle
industriel qui est pas mal imposé partout. Puis, tu sais, on a eu des
stagiaires, on a des membres, tout ça, qui sont diplômés du programme
d'agronomie à l'Université Laval ou à McGill, puis tout ça, surtout les
programmes en milieu universitaire, tout le monde nous dit que l'enseignement
est teinté idéologiquement, qu'on ne parle pas d'agroforesterie, qu'on ne parle
pas d'agroécologie, d'agroécologie paysanne encore moins, qu'on ne parle pas de
permaculture, que c'est un modèle qui est mis de l'avant seulement. Puis
peut-être que ça tend à changer, mais, même dans votre Plan d'agriculture
durable... Tu sais, on a fait un mémoire qui était un petit peu dur à l'égard
de ce plan-là, parce que, de viser la diminution des pesticides grâce à des
applications, grâce à des drones, des satellites, puis tout ça, pour nous, ça
ne va pas dans le sens qu'on veut. Pour nous, ce n'est pas ça, l'agroécologie
paysanne, ce n'est pas ça qui rend une ferme résiliente non plus, de dépendre
de trois satellites, puis tout ça.
En tout cas, bref, je ne m'étendrai pas
là-dessus, mais tout ça pour vous dire que, nous, ce qu'on remarque, c'est que
c'est... en ce moment, je ne sais pas, l'ITA n'est plus nécessairement le
vaisseau amiral en agriculture. En tout cas, nous, dans nos membres puis dans
notre réseau, ce qu'on voit, c'est vraiment le cégep de Victoriaville qui a la
palme d'or. Puis, les gens, si leur premier choix, souvent, c'est d'aller au
cégep de Victoriaville, bien... Vous l'avez dit, l'augmentation du nombre de
fermes, cette année, est due au fait que plusieurs petits agriculteurs se
lancent dans des petites fermes puis mettent de l'avant un nouveau modèle
agricole. On ne se le cachera pas, c'est un autre modèle agricole, c'est
totalement différent du modèle qu'on appelle conventionnel.
Puis, bien, nous, notre... Justement, là,
on est en train de créer, bon, l'ITAQ, qui pourrait devenir, comme vous dites,
un vaisseau amiral, mais, pour ça, pour que ce soit un véritable vaisseau
amiral qui est représentatif de toutes les visions de l'agriculture au Québec,
il faut qu'il y ait une indépendance au niveau de la gouvernance, donc au
niveau du C.A., au niveau du programme des études, qu'est-ce qui va être
enseigné, comment ça va être enseigné. Nous, l'Union paysanne, on fait partie
des écoles d'agroécologie internationales, qui sont plus connues en Europe puis
en Amérique latine, mais c'est des formations qu'on appelle de paysan à paysan.
Donc, tu sais, un petit producteur laitier peut donner une formation sur
comment faire du fromage, par exemple, à cinq, six autres petits producteurs
laitiers sur sa ferme à lui et tout. Donc, il y a une diversité, comme ça, des
modèles d'apprentissages en milieu agricole qui peut être mise de l'avant.
Donc, on me fait signe que mon temps est limité, mais voilà, je voulais
préciser, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, si ça vous convient, là, je céderais la parole à M. le député <de
Bourget. Donc, allez-y...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...
du fromage, par exemple, à cinq, six autres petits producteurs
laitiers sur sa ferme à lui, et tout. Donc, il y a une diversité, comme ça, des
modèles d'apprentissages en milieu agricole qui peut être mise de l'avant.
Donc, on me fait signe que mon temps est limité, mais voilà, je voulais
préciser, là.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, si ça vous convient, là, je céderais la parole à M. le député >de
Bourget. Donc, allez-y, M. le député de Bourget, environ trois minutes.
M. Campeau : ...
Le Président (M. Lemay) :
Votre micro est fermé, M. le député, on ne vous entend pas.
M. Campeau : Je pense, ça
va aller mieux comme ça. Merci de votre présentation. J'ai bien aimé le
commentaire quand vous disiez que la pandémie avait mis en lumière encore plus
l'importance de la souveraineté alimentaire. Je pense, ça a toujours été
important, mais ça a été encore plus évident.
Vous avez parlé de l'indépendance de la
recherche. Le rapport Pronovost en a parlé puis on en a parlé abondamment, oui,
c'est important, cet aspect-là aussi.
Moi, j'aimerais juste vous parler d'une façon
très positive. Est-ce que vous voyez... Qu'est-ce que vous voyez, dans ce qui
est proposé jusqu'à maintenant, qui va être utile à vos membres? Une question
très ouverte.
Mme Renaud (Marie-Josée) :
C'est une très bonne question. Bien, au risque de me répéter, tu sais, nos
membres, souvent, ils veulent apprendre une autre manière de faire de l'agriculture.
Tu sais, il y a même des membres qui nous disent : Bien, tu sais, moi, je
voulais faire de la production laitière biologique, ça fait que, pour ne pas
apprendre la production laitière conventionnelle, je suis allé apprendre à
faire des légumes, tu sais, pour avoir un diplôme en lien avec l'agriculture,
mais, finalement, parce qu'il n'y avait pas de programme production laitière biologique
ou, dans le cursus régulier de programmes de production laitière, il n'y avait
pas l'option biologique, tu sais. Ça fait que, pour apprendre quelque chose
puis le désapprendre après, il y a des gens, comme ça, qui ne veulent pas nécessairement
rentrer dans le système d'enseignement agricole particulier.
Mais je pense que nos membres, souvent, ce
qu'ils veulent, c'est justement se faire enseigner un autre modèle agricole, puis
souvent ça va passer par des formations avec d'autres agriculteurs. Bon, nous,
on avait le Centre paysan, mais, tu sais, on le voit, là, tu sais, Dominic
Lamontagne et compagnie font des formations sur leurs fermes de plus en plus,
puis ça, c'est super populaire, puis les gens, je pense, ils recherchent ça.
Bon, comment élever de la volaille en pâturage? On va aller prendre une
formation privée chez un producteur qui fait déjà ça, puis ça, je pense que
c'est très populaire parce que les gens ne retrouvent pas ça dans le réseau
scolaire, actuellement.
• (11 heures) •
M. Campeau : Je pensais
que M. Leblanc avait quelque chose à ajouter là-dessus. M. Leblanc,
vous avez parlé de laisser de l'espace critique à l'intérieur de ce projet de
loi là, à l'intérieur de la formation de l'ITA. Bien, je pense, c'est normal de
laisser de l'espace critique à l'intérieur d'un réseau scolaire. Il y a
beaucoup d'innovation <qui peut venir de là, et, si on ne laisse pas...
>
11 h (version révisée)
<17843
M. Campeau :
...de laisser de l'espace critique à l'intérieur de ce
projet de loi là,
à l'intérieur de la formation de l'ITA. Bien,
je pense, c'est normal de
laisser de l'espace critique à l'intérieur d'un réseau scolaire. I
l y a
beaucoup
d'innovation >qui peut venir de là, et, si on ne laisse pas d'espace
critique, ce n'est pas une bonne idée.
Maintenant, est-ce que vous ne pensez pas
que le C.A... juste par la formation d'un C.A., c'est déjà un pas dans cette
direction-là ou est-ce que vous trouvez qu'on bloque l'espace critique? Il me
semble qu'il y a un pas dans la bonne direction, et, peut-être, ce n'est pas
suffisant. J'aimerais ça vous entendre là-dessus. (Interruption) Pardon.
M. Leblanc (Gabriel) :
D'accord. Merci. Oui, bien, effectivement...
Le Président (M. Lemay) :
...M. Leblanc, s'il vous plaît.
M. Leblanc (Gabriel) :
Pardon?
Le Président (M. Lemay) :
Il reste très peu de secondes, on était déjà à la fin du temps, donc, si vous
pouvez aller… succinct.
M. Leblanc (Gabriel) : O.K.,
d'accord. Bien, oui, on pense que la formation d'un C.A., là, c'est un pas vers
la bonne direction. En fait, nous, on veut simplement appeler au fait que, les
membres indépendants, ce n'est peut-être pas suffisant, là, de vouloir leur
seule indépendance. En fait, on aimerait ça que ces personnes-là représentent
une diversité d'opinions, justement, pour permettre l'espace critique, là. On
considère que, si c'est toutes des personnes qui ont la même idée, les mêmes
intérêts, il n'y aura pas place à la critique, étant donné que ce seront des
pensées similaires. Donc, tu sais, c'est pour ça qu'on voulait faire appel à ce
qu'il y ait une mention, au moins, là, dans le projet de loi pour assurer qu'il
y ait des opinions divergentes, diverses à l'intérieur du C.A.
Le Président (M. Lemay) :
O.K., très bien. Merci beaucoup. Donc, sur ce, je cède maintenant la parole à l'opposition
officielle. Le député de Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle
:
Merci, monsieur, beaucoup. Merci, M. le Président. Bienvenue,
Mme Renaud, M. Leblanc. Vraiment, je réalise que vous êtes vraiment
des passionnés, et je suis tellement content de voir ça. Vraiment, c'est... Wow!
C'est... J'aime bien, j'aime bien. En passant, j'ai lu complètement votre
mémoire, vraiment, je pense, c'est intéressant. Et, faites-vous-en pas, toutes
les recommandations que vous en faites, moi, j'en prends bonne note,
faites-vous-en pas, je les trouve vraiment dans le bon sens.
Écoutez, vous avez parlé... on en a parlé un
petit peu, concernant... Moi, dans mon introduction, j'avais parlé, justement,
d'inclure, justement, plus... davantage une gestion conjointe entre le ministère
de l'Enseignement supérieur et le MAPAQ. Vous, donc, comment vous voyez ça, justement,
que ça soit conjoint, donc, à ce moment-là, qu'ils travaillent ensemble? Dû au
fait qu'on parle... depuis tout à l'heure, vous parlez d'universitaires,
donc... et je regarde là-dedans, justement, et c'est un arrimage aussi, en même
temps, qui se ferait dans les programmes, justement, autant universitaires que
collégiaux. J'aimerais vous entendre là-dessus.
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Oui, je vais faire une tentative de réponse. En fait, ce qu'on... bien, c'est
ça, nous, on... bien, moi... on aimerait ça qu'il y ait un enseignement
universitaire à l'ITAQ, mais, pour nous, comme je disais tantôt, c'est vraiment
important que ça soit un enseignement qui est indépendant. En ce moment, les
programmes universitaires qui sont en lien avec l'agriculture à l'université, c'est
quasiment juste, bon, agroéconomie puis agronomie pour faire des agronomes.
Donc, on aimerait ça pousser un peu plus, un peu plus loin.
Puis ce qu'on remarque, c'est que
l'université n'est pas <à l'abri...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...
indépendant. En ce moment, les programmes universitaires qui sont en
lien avec l'agriculture, à l'université, c'est quasiment juste, bon,
agroéconomie puis agronomie pour faire des agronomes. Donc, on aimerait ça
pousser un peu plus, un peu plus loin.
Puis ce qu'on remarque, c'est que
l'université n'est pas >à l'abri des intérêts, je dirais, des grosses
corporations, disons, puis du gros syndicat, qui est l'UPA, évidemment, il faut
le nommer. Quand… L'indépendance de la recherche — on en a parlé
beaucoup, bon, avec toute l'histoire du CERUM puis le lanceur d'alerte Louis
Robert et tout — est fondamentale, surtout quand elle est financée
par des fonds publics. Mais on a aussi un autre problème, d'un autre côté,
c'est-à-dire qu'il y a des recherches universitaires avec des chaires de
recherche qui sont financées par l'UPA, qui ne sont pas nécessairement
indépendantes non plus, tu sais.
Nous, on a eu... Il y a des rapports de
recherche, je pense entre autres à un rapport sur les circuits courts qui a été
fait par le collectif de recherche Ouranos, où on avait besoin que… Nous,
l'Union paysanne, quand on est allés devant la Régie des marchés agricoles, un
exemple très concret, on avait... on voulait que M. Patrick Mundler vienne
témoigner en lien avec la conclusion de son rapport sur la mise en marché des
circuits courts, qui concluait, finalement, que les quotas, tels qu'ils sont
appliqués, actuellement, au Québec, étaient néfastes pour la relève agricole.
Puis M. Mundler n'a pas pu... a refusé de venir témoigner devant la Régie
des marchés agricoles parce que son employeur, entre guillemets, c'est l'UPA, il
est financé indirectement par L'Union des producteurs agricoles. Puis ça, c'est
partout. L'Union des producteurs agricoles est présentement... tu sais,
M. Groleau est sur le C.A. de l'ITHQ, il y a beaucoup de membres de l'UPA
qui sont sur les conseils d'administration des MRC en milieu rural, des
municipalités, qui sont des élus municipaux et tout, ça fait que c'est un
monopole.
Tu sais, c'est sûr qu'on parle d'une
indépendance, bon, qui va... on pourrait parler des Monsanto et compagnie de ce
monde, mais, au Québec, c'est encore plus présent, puis il y a encore moins de
parole pour la diversité et plus d'indépendance. Puis c'est sûr que, bon, c'est
plus facile de parler... bien, nous, la recherche, on l'imagine plus en milieu
universitaire, donc dans un… en lien avec un corpus universitaire que dans le
milieu collégial. Ceci dit, des institutions de recherche, comme le CETAB, à
Victoriaville, qui sont en lien avec un cégep, peuvent aussi voir le jour, là,
donc… Mais, dans tous les cas, notre point, c'est l'indépendance de la
recherche, favoriser l'espace critique, puis il ne faut pas qu'un chercheur
soit directement financé par des intérêts spécifiques.
M. Rousselle
:
Merci. D'ailleurs, je regarde, ici, concernant la composition du C.A., puis
vous avez… je vous ai vraiment entendu et compris. Quelle sorte de type de
compétences ça prendrait? Quelle sorte de type d'expertise aussi? Parce que,
là, si je vous entends bien, premièrement, ça prend une variété, parce que, si
on veut s'en aller dans le sens que vous voulez, s'en aller dans un... excusez
l'anglicisme, mais dans une manière de penser... j'allais dire «minding», mais
d'une manière de penser différente ou nouvelle, donc, la composition du C.A.,
vous le voyez comment, vous? Et j'ai bien compris que c'était une question
d'indépendance de gouvernance aussi, ça, j'ai bien compris ça, mais... puis ne
pas avoir de nomination partisane, ça, j'ai <tout...
M. Rousselle
:
...
manière de penser... j'allais dire «minding», mais d'une manière de
penser différente ou nouvelle, donc, la composition du C.A., vous le voyez
comment, vous? Et j'ai bien compris que c'était une question d'indépendance de
gouvernance aussi, ça, j'ai bien compris ça, mais... puis ne pas avoir de
nomination partisane, ça, j'ai >tout pris ça en note, mais j'aimerais ça
vous entendre sur la composition du C.A., comme vous le voyez, vous.
M. Leblanc (Gabriel) :
Veux-tu y aller, Marie-Josée? O.K., je vais… Tu...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
...c'est bon.
M. Leblanc (Gabriel) :
Bien, c'est ça. Tout d'abord, là, c'est ça, jusqu'à maintenant, c'est
15 membres, là, sur le C.A., un seul employé, là, de l'institut. Donc,
nous, on pense qu'il devrait y en avoir plus, là. On n'a pas de... On ne s'est
pas arrêtés sur un nombre exact, mais on pense que ce nombre-là devrait être
bonifié. Puis là où il devrait y avoir des coupures, c'est dans le nombre de
membres indépendants. On pense aussi peut-être qu'un ou deux membres, là, issus
de la société civile, bien, pourraient être bénéfiques, là, pour le conseil
d'administration. Probablement que des membres producteurs, là, à petite
échelle, donc, par exemple des producteurs, là, qui produisent sur moins de deux hectares
devraient aussi pouvoir y avoir leur place, ce genre de chose là. Tu sais, ce
qu'il faut savoir aussi, c'est qu'actuellement les 10 membres indépendants
forment le deux tiers du conseil d'administration, donc sont en mesure
d'entériner presque toutes les décisions qui devraient être prises. Donc, on
pense que la majorité ne devrait pas être laissée aux membres dits
indépendants, mais qu'il devrait y avoir un équilibre meilleur entre ça, là, au
moins, pour que la majorité ne soit pas si facilement atteinte.
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Si je peux me permettre de compléter, rapidement, on a tendance à oublier des
acteurs qui ont vraiment une importance aussi en lien avec l'alimentation au
Québec, soit les acteurs en lien avec la Santé publique, l'INSPQ, entre autres,
les groupes écologistes, mais aussi les acteurs en lien avec la sécurité
alimentaire. Donc, je pense qu'il y aurait intérêt, là, à avoir des sièges
réservés pour des gens qui oeuvrent dans ces réseaux-là aussi.
M. Rousselle
:
Merci. Je vais laisser la place à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) :
C'est bon, on avait la même pensée, M. le député de Vimont. Alors,
Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
:
Et, M. le Président, il me reste combien de temps? Parce que, tout à
l'heure, j'ai trop parlé.
Le Président (M. Lemay) :
Environ 4 min 30 s.
Mme
St-Pierre
:
O.K., merci beaucoup. Alors, bonjour, Mme Renaud. Bonjour,
M. Leblanc. C'est un grand plaisir de vous avoir avec nous.
Je vais continuer sur la question du
conseil d'administration. Vous n'avez pas parlé de l'UPA au sein du conseil
d'administration. Et ici, j'ai un texte qui vient de votre organisme, du mois
d'avril l'année dernière, et on connaît un peu, là, l'opinion que votre
organisme... organisation a au sujet de l'UPA, et je le cite, ici : «Ce
qui empêche notre agriculture de s'adapter, d'évoluer, de contribuer à une
véritable souveraineté alimentaire, ce ne sont pas les "forces du marché"
ou une quelconque volonté céleste. C'est clairement le carcan de l'UPA, ce qui
incitait Jean Pronovost à conclure que le Québec agricole manquait d'oxygène.
Vous voulez un véritable changement en agriculture? Ça passe obligatoirement
par la fin du monopole de l'UPA.» Maxime Laplante.
Donc, comment vous voyez la présence de l'UPA,
compte tenu de ce que vous <déclarez, là? Puis...
Mme
St-Pierre
:
...
ce qui incitait Jean Pronovost à conclure que le Québec agricole
manquait d'oxygène. Vous voulez un véritable changement dans l'agriculture? Ça
passe obligatoirement par la fin du monopole de l'UPA.» Maxime Laplante.
Donc, comment vous voyez la présence de
l'UPA, compte tenu de ce que vous >déclarez, là? Puis on connaît les
origines de votre organisation aussi, puis le père fondateur. Alors, comment
vous voyez la présence de l'UPA au sein du conseil d'administration de cet
institut?
• (11 h 10) •
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Bien, écoutez, on ne se cachera pas que l'UPA est un joueur incontournable et
majeur, au Québec, en agriculture, actuellement. Puis, tu sais, même si, demain
matin, l'Union paysanne pourrait devenir un syndicat, on ne serait pas ni
intéressés ni en mesure de représenter, bon, les gens qui font de l'exportation
de porc au Japon, par exemple. Ce n'est pas non plus notre but.
Par contre, comme je disais tantôt, l'UPA
est partout, puis on ne s'en sort pas, au Québec. Puis, tu sais, quand on dit «partout»,
tu sais, moi, c'est un «running gag» entre Maxime, l'ancien président, puis moi
de dire : Ah! bien, tu sais, regarde donc, l'UPA est sur le conseil
d'administration de ma caisse d'économie solidaire. Ah! bien oui, c'est normal,
tu sais, ils sont sur les conseils d'administration de toutes les caisses, tu
sais, puis ils sont... Tu sais, ça fait que le financement en agriculture,
toutes les politiques, l'accès aux terres pour la relève, la LPTAQ, la Régie des
marchés agricoles, tout est en lien avec l'UPA, il y a un monopole qui existe
depuis 1972. L'expertise agricole au Québec... Si tu veux travailler en
agriculture ou être chercheur en agriculture... M. Sylvain Charlebois,
chercheur en agroalimentaire à l'université en Nouvelle-Écosse, il a clairement
mentionné, récemment, dans une émission à LVATV... il disait, lui, il est parti
du Québec parce qu'il n'avait même pas accès aux données de recherche. Les
gens... On n'a même pas accès, actuellement, au Québec, à la liste des
agriculteurs. Donc, si, mettons, l'Union paysanne veut faire un sondage sur
quelque chose ou juste faire la promotion de sa vision de l'agriculture, on ne
peut même pas avoir accès à la liste des agriculteurs...
Mme
St-Pierre
:
Mais donc vous êtes d'accord ou pas d'accord? Vous êtes d'accord ou pas
d'accord à ce que l'UPA soit au C.A.?
Mme Renaud (Marie-Josée) :
On n'est pas d'accord. Bien, en fait, l'UPA pourrait avoir un siège au C.A.,
mais que ce soit identifié que c'est un siège de l'UPA. Mais ce qu'on redoute…
Mme
St-Pierre
:
O.K...
Mme Renaud (Marie-Josée) :
Excusez-moi. C'est que...
Le Président (M. Lemay) :
Mais, Mme Renaud, je pense, Mme St-Pierre... Mme la députée de
l'Acadie aurait une autre question. Allez-y, Mme la députée.
Mme
St-Pierre
:
Bien, c'est-à-dire, oui, je ne voulais pas vous couper dans votre lancée, mais
j'ai une autre question, encore sur le conseil... sur la question du conseil
d'administration. Vous parlez de l'indépendance du... de la présidence, vous
dites que la présidence devrait être nommée par les membres du conseil
d'administration, si je vous suis bien. Que pensez-vous, par exemple, dans les
membres indépendants, qu'un organisme, une entreprise comme Pangea soit appelée
à siéger sur le conseil d'administration? Est-ce que ça, ce serait quelque
chose que vous trouvez... Par exemple, M. Charles Sirois, qui est
fondateur de Pangea, est présentement président du conseil d'administration de
l'ETS. Alors, il y a... Est-ce que ça, c'est quelque chose qui vous dit :
Bien, il faut absolument qu'il y ait une indépendance du président ou de la
présidente du conseil d'administration, mais totale et complètement
indépendante de la volonté du ministre ou de la nomination du gouvernement?
Le Président (M. Lemay) :
En environ 30 secondes.
M. Leblanc (Gabriel) :
D'accord, je vais donc prendre ces 30 secondes pour <répondre...
Mme
St-Pierre
:
...
est-ce que ça, c'est quelque chose qui vous dit : Bien, il faut
absolument qu'il y ait une indépendance du président ou de la présidente du
conseil d'administration, mais totale et complètement indépendante de la
volonté du ministre ou de la nomination du gouvernement?
Le Président (M. Lemay) :
En environ 30 secondes.
M. Leblanc (Gabriel) :
D'accord, je vais donc prendre ces 30 secondes pour >répondre. Bien,
en fait, pour nous, je pense, là, que ça n'a pas vraiment sa place, que des
intérêts privés comme ça puissent occuper des sièges aussi importants, là. Il y
a une vigilance accrue à y avoir lorsqu'il est de la nomination de la
présidence. Donc, oui, effectivement, il faudrait que ça soit exclu, bien, tu
sais, de toute forme d'une dépendance... bien, comment qu'on dit ça... que
cette personne-là, là, soit complètement indépendante, là. Donc, pour nous, il
n'y a pas sa place que de grandes entreprises privées comme ça puissent occuper
des sièges stratégiques dans nos institutions publiques.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci. Donc, ceci complète ce bloc d'échange. Et nous allons
maintenant céder la parole au troisième groupe d'opposition. M. le député
de Bonaventure, la parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Salutations à Mme Renaud et M. Leblanc.
Écoutez, dans votre mémoire, j'ai accroché
sur quelque chose, là, que je trouve extrêmement important puis qui est même
troublant, c'est l'article 72, où vous nous dites que le ministre va s'autoamputer
du droit de demander des recherches, études ou enquêtes et inventaires dans son
propre ministère. J'ai-tu rêvé, là, ou c'est vraiment ça? Parce qu'on... moi,
je ne l'avais pas vu, ça, ça fait que j'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Leblanc (Gabriel) : Bien,
oui, effectivement, c'est l'article 72, si je ne me trompe pas, là, qui
fait une abrogation de la loi du MAPAQ, là, dans le fond. Bien, pour nous, en
fait, effectivement, on se questionne sur la pertinence d'un tel article à
travers un projet de loi. On se questionne aussi sur le lien que peut avoir la
création d'un nouvel institut puis l'abrogation d'un tel pouvoir. On croit
aussi que d'abroger cette loi-là dans la loi du MAPAQ, c'est, en fait, se
priver d'un levier collectif d'action, là. On pense que c'est... ça s'inscrit,
en fait, aussi dans une perspective, là, de privatisation du MAPAQ ou, en fait,
de dépossession, tu sais, de l'emprise publique sur le secteur agricole. Donc,
pour nous, en fait, cet article-là n'a pas du tout sa place, là, c'est pourquoi
on fait la recommandation de simplement le retirer puis que ce débat-là des
pouvoirs du ministre soit repris dans une autre commission ou à travers un
autre projet de loi, s'il y a lieu.
M. Roy
: Donc,
vous considérez que ça n'a pas d'affaire là. Mais, si je comprends bien aussi,
le ministre se donne le droit aussi de donner des orientations en recherche à
l'ITAQ, c'est comme une forme de transfert. Est-ce que vous considérez que l'ITAQ
peut avoir le même pouvoir et les mêmes ressources financières, humaines et
institutionnelles pour faire de la recherche que le MAPAQ a?
M. Leblanc (Gabriel) : Ah!
O.K., je vais y aller. Excusez, il y a une fenêtre qui vient de s'ouvrir.
Je ne suis pas certain d'avoir compris
votre question. Est-ce que vous pourriez rapidement la répéter?
M. Roy
: Bien,
écoutez, le ministre s'autoampute du droit de donner des orientations en
recherche, étude, enquête et inventaire dans son <ministère...
M. Leblanc (Gabriel) :
...Excusez, il y a une fenêtre qui vient de s'ouvrir.
Je ne suis pas certain d'avoir compris
votre question. Est-ce que vous pourriez rapidement la répéter?
M. Roy
: Bien,
écoutez, le ministre s'autoampute du droit de donner des orientations en
recherche, étude, enquête et inventaire dans son >ministère, mais, dans
le projet de loi... peut-être que j'erre, là, mais, dans le projet de loi, il
semblerait qu'il peut en donner à l'Institut de technologie agroalimentaire du
Québec, donc c'est comme s'il y avait une forme de transfert de responsabilités
vers l'ITAQ, mais pas avec les mêmes moyens, mêmes ressources. Donc là, on
jase, là, si c'est le cas, puis le ministre ne veut pas revenir sur son
autoamputation de donner des orientations au MAPAQ, il faudrait que les ressources
humaines, financières et tout ce qui vient avec pour faire de la recherche
digne de ce nom soient transférés à l'ITAQ avec une collaboration très, très
étroite avec le réseau universitaire du Québec et le ministère de l'Éducation
supérieure. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Leblanc (Gabriel) :
Oui, bien, effectivement. Mais aussi, ce qui peut être fait par le ministre, je
crois, c'est de donner des orientations, là, ce qui n'a pas nécessairement
force d'application. Donc, en ce sens-là, on croit aussi, pour reprendre votre
expression, qu'il y a une forme d'amputation, là, qui se passe à ce niveau-là. Donc,
pour nous, en fait, il faut absolument que l'article 72 soit amputé,
justement, pour permettre aux capacités, là, que le MAPAQ a de pouvoir mener à
terme, justement, ces études-là, ces inventaires-là. Après, les orientations
que peut donner le ministre, là, on a décidé de ne pas en parler, ça pourrait
aussi rester. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut que les deux... ces deux
leviers d'action là restent présents, là, en contexte de l'agriculture
québécoise.
M. Roy
: Oui, bien,
donc, comptez sur nous, on va aider le ministre à garder un certain pouvoir sur
son ministère en termes d'orientations en recherche et inventaire. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, merci beaucoup, Mme Renaud et M. Leblanc, pour votre
contribution à nos travaux.
Et cette période d'échange étant
maintenant terminée avec les membres de la commission, je vais suspendre les
travaux quelques instants pour permettre au prochain groupe de prendre place
dans notre séance virtuelle. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 17)
(Reprise à 11 h 25)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, c'est bon, nous reprenons les travaux, et je souhaite donc la bienvenue
aux représentants de l'Association générale des étudiants de l'Institut de
technologie agroalimentaire. Bienvenue avec nous. Et je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé, ensuite il y aura une période
d'échange avec les membres de la commission. Mais, tout d'abord, j'aimerais
vous inviter à vous présenter, et ensuite la parole est à vous.
Association générale des étudiants de l'Institut de
technologie agroalimentaire (AGEITAL)
Mme Talbot (Roxane) :
Merci, M. le Président. Merci, M. le ministre. Bonjour à tous. Je
vais d'abord commencer par nous présenter, brièvement : Roxane Talbot,
présidente de l'association étudiante du campus de La Pocatière, et mon
collègue Jérémy Arel, président du campus de Saint-Hyacinthe. Nous sommes deux
associations étudiantes distinctes, l'AGEITA et l'AGEITAL.
Nous tenons à vous remercier de votre
invitation à cette consultation. Nous sommes heureux que vous teniez compte de
la voix étudiante dans les démarches du projet. Le projet de loi a été très
bien accueilli dans les deux campus. Le labyrinthe administratif dans lequel
est contraint l'ITA depuis maintenant trop longtemps sera grandement simplifié
grâce à la formation de l'ITAQ, ce qui va énormément faciliter les prises de
décision et la mise en place de nouveaux projets. Et le cri du coeur lancé
l'automne dernier par le mémoire produit par l'association étudiante du campus
de La Pocatière aura été entendu.
Nous pensons toutefois que certaines
nuances doivent être apportées pour bonifier le projet de loi.
M. Arel (Jérémy) : Comme
ma collègue l'a amené, ce projet de loi modifiant la gouvernance de nos écoles
a été bien accueilli par les étudiants des deux campus. Dans ce projet de loi,
il est écrit que le MAPAQ restera le ministère derrière l'institut en
s'occupant de soutenir le conseil d'administration gérant ce même institut. Le
MAPAQ étant le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, nous sommes
heureux de savoir qu'il restera celui chapeautant l'ITAQ. L'expertise et les
recherches de ses membres nous permettent d'avoir une formation technique de
niveau collégial de niveau supérieur dans l'agroalimentaire. Nos cours sont
agrémentés par des recherches approfondies des chercheurs du MAPAQ et des
autres instances publiques de ce secteur. Nous nous trouvons, actuellement,
chanceux de pouvoir profiter de cette expertise <dans l'apprentissage
de...
M. Arel (Jérémy) : ...
chapeautant
l'ITAQ. L'expertise et les recherches de ses membres nous permettent d'avoir
une formation technique de niveau collégial de niveau supérieur dans
l'agroalimentaire. Nos cours sont agrémentés par des recherches approfondies
des chercheurs du MAPAQ et des autres instances publiques de ce secteur. Nous
nous trouvons, actuellement, chanceux de pouvoir profiter de cette expertise >dans
l'apprentissage de nos métiers. Ça permet à l'avenir de l'agriculture que nous
sommes de devenir des acteurs performants et renseignés dans un Québec où l'on
parle d'achat local et d'autonomie alimentaire. Nous sommes donc heureux que
l'ITAQ reste sous la dépendance du MAPAQ dans ce sens.
Dans un autre sens, nous savons que la
réalité des étudiants de l'ITA est différente des autres étudiants du niveau
collégial au Québec. Pourquoi, M. le Président? Parce que l'agriculture
est en constante évolution, année après année, jour après jour. Qu'elle soit
influencée par les tendances alimentaires, le climat ou les innovations technologiques,
elle doit s'adapter quasiment quotidiennement, et nos formations se doivent de
s'adapter au même rythme, d'où l'importance de ne pas devenir un cégep. C'est
pour ces raisons que l'ITA est mieux sous la gestion du MAPAQ, tout comme un
cégep l'est sous la gouvernance du ministère de l'Enseignement supérieur.
Cependant, M. le Président,
l'expertise du MAPAQ, tout aussi grande soit-elle, se limite principalement au
domaine agricole et agroalimentaire. Si l'on veut une formation de la plus
haute qualité, il serait important de combiner l'expérience et l'expertise du
MAPAQ et celle du ministère de l'Enseignement supérieur afin d'assurer une
éducation de haut niveau autant du côté technique que du côté général. Et, si on
cherche à faire comprendre qu'il faudrait profiter de ce changement de
gouvernance pour améliorer le service aux étudiants, les techniques de
pédagogie et la vie étudiante en général, le ministère de l'Enseignement
supérieur devrait être consulté dans cette optique.
Dans les deux campus, on remarque des
services de tutorat débordant de demandes d'admission, des cours de formation
générale qui se font sur de plus longues durées que prévu et qui découragent
plusieurs de nos collègues. On remarque aussi des abandons de cours importants
et des services psychosociaux qui pourraient et devraient être améliorés. Le
ministère de l'Éducation supérieure est donc logiquement le ministère à ne pas
oublier si on veut offrir une éducation performante, reconnue et appréciée tant
par les étudiants, les professeurs et les acteurs de l'industrie.
Il ne faut pas oublier de ne pas s'arrêter
seulement à l'éducation, mais aussi au niveau de vie des étudiants. La santé
mentale de ces étudiants est un autre point important à aborder. Nous croyons
que le ministère de l'Éducation supérieure est certainement le mieux placé et
le plus expérimenté lorsqu'il s'agit de trouver des moyens d'offrir une vie
étudiante et des services psychosociaux adaptés aux réalités des étudiants
collégiaux, car, bien que nous soyons différents des autres étudiants, comme je
l'ai déjà apporté, il en reste que la charge de travail et les besoins mentaux
sont les mêmes que les étudiants des autres établissements d'enseignement
collégiaux du Québec. Pour ces raisons, nous croyons qu'il est important que le
conseil d'administration ait accès à l'expertise du ministère de l'Enseignement
supérieur à long terme, de manière continuelle, pour que l'enseignement de
l'ITA reste à jour des avancées dans ce domaine.
Nous comprenons que le projet de loi vise
à changer la gouvernance de l'ITA dans le but de pouvoir améliorer ces points,
mais cependant, si on change le contenant, pourquoi ne pas changer le contenu
du même pas?
• (11 h 30) •
Mme Talbot (Roxane) : Par
ailleurs, nous croyons que certaines modifications doivent être apportées
concernant la composition du conseil d'administration présentée dans le projet
de loi. D'abord, nous tenons à vous dire que nous sommes heureux et
reconnaissants que vous ayez prévu des places au sein du conseil
d'administration pour les étudiants. Nous jugeons qu'il est primordial que les
étudiants puissent donner leur opinion. Toutefois, nous croyons qu'il est très
important qu'un étudiant <par campus puisse...
>
11 h 30 (version révisée)
< Mme Talbot (Roxane) :
...du
conseil d'administration présenté dans le
projet de loi.
D'abord,
nous tenons à vous dire que nous sommes heureux et reconnaissants que vous ayez
prévu des places au sein de
conseil d'administration pour les étudiants.
Nous jugeons qu'il est primordial que les étudiants puissent donner leur
opinion. Toutefois, nous croyons qu'il est très important qu'un étudiant >par
campus puisse siéger au sein du conseil puisque, bien que nous formons un
institut, les réalités des campus sont bien différentes, et chacun doit pouvoir
s'exprimer. Nous tenons aussi à souligner que le nombre d'étudiants devrait
être ajusté advenant l'augmentation du nombre de campus pour que chacun d'eux
soit bien représenté.
Nous croyons aussi que notre voix doit
être entendue dès le jour 0 sur les instances décisionnelles, puisque nous
jugeons que nous sommes les mieux placés pour se prononcer sur la qualité de
l'enseignement reçu et sur ce qui doit être modifié pour l'améliorer. Notre
présence ici en est la preuve, de notre crédibilité. Nous serons la clientèle
directement touchée par les modifications qui seront apportées pour que l'ITA
devienne l'ITAQ et nous croyons que notre opinion se doit d'être écoutée pour
que le nouvel institut soit exempt des lacunes actuelles, notamment au niveau
de la qualité de l'enseignement offert, au niveau pédagogique et au niveau des
services offerts aux étudiants. Plusieurs sont d'avis pour dire que la qualité
de l'enseignement offerte actuellement doit être améliorée et que les
fermes-écoles doivent répondre aux besoins pédagogiques des étudiants. Les
étudiants veulent être fiers de leur institut et s'y sentir bien.
Finalement, nous croyons pertinent que les
étudiants qui feront partie du conseil d'administration soient choisis par les associations
étudiantes puisqu'il est important que les personnes qui s'exprimeront soient
motivées et qu'elles soient intéressées à représenter la voix des étudiants.
Nous voulons une représentation juste, adéquate et efficace. Pour un bref
rappel, le rôle d'une association étudiante est de défendre les droits et les
intérêts des étudiants. Il est donc pertinent, ici, de faire référence à la Loi
sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants,
qui stipule que les associations étudiantes ont droit de nommer les étudiants
qui sont appelés à siéger à divers conseils. C'est un droit acquis depuis
plusieurs années, et il est inacceptable qu'il soit brimé.
M. Arel (Jérémy) : En
bref, bien que nous soyons heureux du changement de gouvernance, dans le sens
où une gestion sous un conseil d'administration nous sortira du labyrinthe
administratif actuel tout en restant un institut sous la surveillance du MAPAQ,
qui est le ministère le mieux placé pour former les étudiants en
agroalimentaire, il est important de préciser qu'il faudrait se servir de ce
changement pour offrir aux étudiants une formation de meilleure qualité en
améliorant les services aux étudiants et la pédagogie. Cette formation de meilleure
qualité pourrait être amenée par une combinaison de l'expertise du MAPAQ et
celle du ministère de l'Enseignement supérieur.
Ce changement de gouvernance doit aussi se
faire avec une représentativité adéquate des étudiants à même le premier jour de
la mise en place de l'ITAQ, car nous sommes les mieux placés pour savoir ce qui
est le mieux pour nous et que nous sommes préparés à le faire. Pour assurer
cette représentativité, un étudiant élu au sein de l'association étudiante et
choisi par le conseil exécutif de cette même association de chacun des campus
doit faire partie du conseil d'administration. Nous croyons que ce changement
de gouvernance apportera une flexibilité qui sera utile pour plusieurs aspects
dans le but d'améliorer continuellement l'éducation des futurs <acteurs...
M. Arel (Jérémy) : ...
pour
assurer cette représentativité, un étudiant élu au sein de l'association
étudiante et choisi par le conseil exécutif de cette même association de chacun
des campus doit faire partie du conseil d'administration. Nous croyons que ce
changement de gouvernance apportera une flexibilité qui sera utile pour
plusieurs aspects dans le but d'améliorer continuellement l'éducation des
futurs >acteurs de l'industrie agroalimentaire, qui, je le rappelle,
s'assurent que nous ayons un repas devant nous trois fois par jour.
En sortant du labyrinthe administratif
actuel, nous espérons que nos demandes passées — en parlant, par
exemple, de la modernisation des installations — seront écoutées et
que nos installations de formation seront mises au niveau des avancées
actuelles de l'industrie. Nous espérons donc que ce projet de loi permettra à
l'ITA de rester la cheffe de file dans la formation agroalimentaire au Québec.
Et, pour garder cette position, l'ITAQ devra, avec concertation de ses étudiants,
moderniser ses méthodes d'enseignement, ses services aux étudiants et ses
installations.
Nous tenions à vous remercier, M. le
Président et M. le ministre, encore une fois, de tenir compte de la voix
étudiante en nous invitant à participer à ces consultations.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Mme Talbot, est-ce que vous voulez rajouter quelque chose?
Mme Talbot (Roxane) :
Non, ça va, de mon côté. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, Mme Talbot, M. Arel, merci pour votre exposé. Nous
allons maintenant débuter la période d'échange avec les membres de la
commission, et, M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Lamontagne : Merci, M.
le Président. Roxane, Jérémy, bienvenue. Un, je veux dire, à votre âge, j'aurais
souhaité, des fois, pouvoir avoir une expérience comme ça. Il y a toute une
préparation, là, pour venir aujourd'hui devant les membres de la commission,
là, pour faire valoir, ultimement, là, les intérêts de ceux que vous
représentez, pour lesquels vous avez été élus. Alors, très heureux de vous
voir, très heureux aussi du... grand, grand intérêt à lire le mémoire que vous
avez déposé.
Juste avant de commencer, je voudrais
apporter une précision, en fonction du groupe précédent qui a passé, par
rapport à l'article 72. Mon collègue de Bonaventure… moi aussi, je devais
en faire une note aux gens de l'Union paysanne puis, honnêtement, j'ai oublié.
Les gens de l'Union paysanne ont confondu l'alinéa deux de l'article 2
avec le paragraphe 2° de l'alinéa un de sorte que tout… l'article 72,
qu'ils disent que le projet de loi fait en sorte qu'il enlève tous les pouvoirs
au ministre, là, ils se sont trompés de paragraphe. Alors, en réalité, on va
leur souligner ça, mais ce n'est pas quelque chose de réel, là, ce qu'ils ont
amené, là. Je voulais juste vous mentionner ça, mais on aura l'occasion, en étude
détaillée, là, d'en discuter, si vous voulez, M. le député de Bonaventure, là,
mais c'est une erreur de leur part, en tout respect.
Pour revenir à nos oignons, écoutez, un,
le souci... Bien, derrière le projet de loi n° 77, là,
bien, vous le savez, ultimement, c'est 30 ans de rapports, c'est 30 ans
de tentatives de vouloir venir modifier ce statut-là. Et puis je n'essaierai
pas de justifier ou de comprendre pourquoi ça ne s'est pas fait dans le passé.
Je sais que c'est passé à deux reprises très près que ça se fasse, puis
finalement, bien, ça n'a pas été amené à l'agenda législatif, si on veut. Mais
c'est certain que, moi, quand je suis entré en poste puis j'ai pris
connaissance des réalités <de l'ITA...
M. Lamontagne : ...
je
n'essaierai pas de justifier ou de comprendre pourquoi ça ne s'est pas fait
dans le passé. Je sais que c'est passé à deux reprises très près que ça se
fasse, puis finalement, bien, ça n'a pas été amené à l'agenda législatif, si on
veut. Mais c'est certain que, moi, quand je suis entré en poste puis j'ai pris
connaissance des réalités >de l'ITA, avec un gouvernement puis un premier
ministre que leur priorité... la priorité d'un premier ministre, c'est toute la
question de l'éducation, après ça toute la question des régions, l'occupation
du territoire, le développement économique, bien, toute l'agriculture, ça
s'inscrit tout là-dedans. Ça fait qu'à partir du moment où j'ai bien saisi les
enjeux auxquels l'ITA était confronté, bien, j'ai rapidement eu le soutien de
mon premier ministre pour être en mesure d'arriver à la présentation qui est
là.
Ça fait que, quand le mémoire est sorti… J'avais
eu des échanges sur Facebook avec votre ancien... Raphaël, votre ancien
président. C'est sûr que je ne pouvais pas lui dire que j'étais en train de
travailler là-dessus puis qu'il y a de quoi qui s'en venait, mais ce que je lui
disais... bien, je lui ai dit d'avoir de la foi puis qu'à un moment donné il y
aurait des jours meilleurs pour l'ITA. Alors, aujourd'hui, ce qu'on présente,
c'est exactement ça, puis… Et, sans vouloir rien justifier, là, il y a beaucoup
des revendications qu'il peut y avoir qui touchent la question des services aux
étudiants, qui touchent la pédagogie, qui ont un lien assez étroit, là, avec le
cadre selon lequel l'ITA voulait... devait opérer. Je ne vous dirai pas :
Je donne toute la responsabilité de ce que vous demandez sur le fait qu'il y
avait un autre cadre, puis que le fait de changer ça, par magie, tout va
changer, non, non, ce n'est pas ça. Par contre, l'ITAQ va disposer d'un
environnement qui va certainement lui permettre d'arrimer, je veux dire, les
pratiques au niveau des services, des pratiques pédagogiques, tout ça, avec ce
qui se fait de mieux aujourd'hui en 2021 au sein de nos maisons d'enseignement
supérieur. Ça fait que je veux juste vous réconforter là-dessus.
La mise à niveau des infrastructures,
c'est la même chose, il y a des argents qui sont prévus puis, présentement, il
y a un plan de développement des infrastructures, là, qui arrive à maturité. Et
j'espère... j'aimerais pouvoir lancer des travaux rapidement, mais, je veux
dire, c'est... Le fait d'avoir cette autonomie-là va permettre à l'ITAQ
d'accélérer, si on veut, la mise à niveau, là, qui est prévue, là, pour le
campus de Saint-Hyacinthe et puis le campus de La Pocatière. Alors, je
voulais vous mentionner ça.
L'autre chose aussi, au niveau des sièges
au conseil d'administration, il a toujours été dans notre intention, là, dès le
départ, qu'il y ait un siège par campus. Honnêtement, de la façon dont le
libellé est écrit, là… nos juristes, de la façon qu'ils ont écrit ça… la
première fois que j'ai lu ça, pour moi, ce n'était pas évident, là, mais il
semblerait que c'est évident que c'est un étudiant par campus, mais, effectivement,
il va y avoir ça. Pour ce qui est des campus futurs, bien, on pourra avoir des
discussions, et tout ça, là. Mais, pour l'instant, la réalité à laquelle on est
confrontés, là, c'est qu'on a le campus Saint-Hyacinthe et puis deux
associations étudiantes, puis, pour nous, il était très important d'avoir une
représentativité, là, de chacun des groupes, là, sur le conseil d'administration.
Quand vous dites que ça a été bien
accueilli dans <vos milieux, tu sais, j'aimerais ça...
M. Lamontagne : ...
on
est confrontés, là, c'est qu'on a le campus Saint-Hyacinthe et puis deux
associations étudiantes, puis, pour nous, il était très important d'avoir une
représentativité, là, de chacun des groupes, là, sur le conseil
d'administration.
Quand vous dites que ça a été bien
accueilli dans >vos milieux, tu sais, j'aimerais ça que vous m'en
parliez peut-être un peu plus en détail, là. Vous avez défilé un peu votre
mémoire, mais, de façon spontanée, Roxane… Dans un premier temps, là, quand
vous parlez... ce que vous entrevoyez... les possibilités que vous entrevoyez
par rapport à cette nouvelle réalité là pour l'ITAQ, puis comment... quelle sorte
de commentaires ou comment c'est accueilli dans votre communauté, là, à La
Pocatière, plus de façon spontanée, un peu, en échange, là.
• (11 h 40) •
Mme Talbot (Roxane) :
Merci, M. le ministre. Pour répondre à votre question, bien, présentement,
l'ITA, de la manière qu'elle est construite, bien, sa structure est assez
complexe. Ça fait qu'en modifiant l'ITA pour que ça devienne l'ITAQ, bien, c'est
mentionné que la structure va être assouplie. Ça fait que je pense que, déjà
là, que le cadre soit plus souple puis moins compliqué, ça va faciliter les
prises de décision et la mise en place de nouveaux projets, qui, actuellement,
est vraiment compliquée. Puis je pense que c'est ça que les gens... ils sont
heureux le plus, c'est que ça va être plus simple, ça va être plus facile
d'amener des... comment je pourrais dire ça, des nouvelles propositions. Parce
que, tu sais, présentement, il y a des projets qui sont amenés, mais le temps
que ça passe les différentes barrières, ça peut prendre vraiment beaucoup de
temps puis le temps que ça se mette en place aussi. Ça fait que je pense qu'en
gros c'est surtout... à La Pocatière, c'est surtout ça qui fait le bonheur de
tous, là, c'est que la souplesse de l'ITAQ va permettre que ce soit plus
rapide, la mise en place de nouveaux projets ou tout simplement une
modification dans l'établissement, là.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup. Jérémy, un peu la même question.
M. Arel (Jérémy) : Oui. Je
vais y aller un peu dans le même sens, là, que ma collègue, là. Merci, M. le
ministre, de la question, là. Nous aussi, ça va… en particulier du côté,
peut-être, des installations, comme nos étables et nos serres, qui pourraient
être améliorées, mais ça va aussi dans le sens de l'embauche du personnel et
des professeurs, qui va probablement... bien, en fait, il est écrit dans le
projet de loi qu'il va être simplifié, tu sais, à la place de devenir des
employés d'un ministère, ils vont devenir des enseignants d'un institut
collégial. Là-dessus, on va peut-être pouvoir profiter, en même temps, d'avoir
des professeurs mieux adaptés à nos réalités, puis ils ne seront pas découragés
par les difficultés d'embauche qui étaient là auparavant.
M. Lamontagne : Parfait.
Bien, je peux vous réconforter, là, c'est certain qu'un des objectifs, c'est
ça, c'est l'accès à davantage de profils puis de ressources pour assurer la
pédagogie, puis, deuxièmement, aussi la vitesse à laquelle on peut avoir accès
à ces ressources-là, là, pour des fois être capable de se revirer sur un dix
cents… ou on a un nouveau programme qu'on développe, bien, d'être capable
rapidement d'appareiller une ressource pédagogique avec ce programme-là. Alors,
ça, ça va certainement <apporter...
M. Lamontagne : ...
profils
puis de ressources pour assurer la pédagogie, puis, deuxièmement, aussi, la
vitesse à laquelle on peut avoir accès à ces ressources-là, là, pour des fois
être capable de se revirer sur un dix cents… ou on a un nouveau programme qu'on
développe, bien, d'être capable rapidement d'appareiller une ressource
pédagogique avec ce programme-là. Alors, ça, ça va certainement >apporter
des améliorations significatives.
Une question que j'aurais... Vous avez
été... Écoutez, le premier mémoire qu'on a reçu, c'est votre mémoire. Alors, je
pense que c'est ça que vous avez fait pendant les vacances, vous avez dû
travailler là-dessus pendant les fêtes, mais, depuis ce temps-là, vous avez eu
de nombreuses discussions, là, avec les gens de mon personnel. Puis, dans votre
mémoire, bien, qui a été soumis aussi avec le concours, aussi, de la FECQ, la
demande que vous faisiez, là, c'était de suspendre l'étude de ce projet de loi
là. J'aimerais ça vous entendre aujourd'hui. C'est sûr qu'entre le moment où
vous avez soumis votre projet, parce qu'on n'avait eu aucune discussion avant,
puis les discussions ont eu lieu, puis aujourd'hui j'aimerais ça avoir votre
lecture d'où on en est aujourd'hui puis un peu de ce que vous recherchez, et
tout ça, là, tu sais.
Mme Talbot (Roxane) : Merci,
M. le ministre, pour la question. Oui, effectivement, on a travaillé
conjointement avec la FECQ pour produire le mémoire. On jugeait qu'ils avaient
une bonne expertise, puis ils ont décidé de nous aider, puis ça a été très bien
remercié de notre part, parce que c'est la première fois que moi et Jérémy, on
vit une expérience dans ce genre, et c'est assez stressant et... bon.
Pour en revenir à la question, dans le
fond, dans le mémoire, on demandait la suspension du projet, mais ce n'est pas
pour mettre une barrière ou pour que le projet soit freiné, en fait, c'est
juste pour que chacun des acteurs soit bien concerné puis approché pour que
l'ITAQ ne soit pas... soit exempt des lacunes qu'il y a en ce moment. Puis, tu
sais, il n'y a rien qui peut être parfait dès le jour 0, mais, si au moins
avec… La consultation de chacun des acteurs qu'on vous a mentionnés dans le
mémoire peut permettre que l'ITAQ soit davantage bonifié. Bien, c'est surtout
pour ça qu'on demandait la suspension du projet, mais ce n'est vraiment pas un
frein, c'est vraiment juste pour que… bonifier le projet.
M. Lamontagne : Parfait.
Bien, merci beaucoup. Je peux passer la parole à mes collègues, M. le Président.
Merci beaucoup, Roxane et Jérémy.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, à ce moment-ci, je vais céder la parole au député de Bourget
pour son intervention, en rappelant qu'il reste environ
6 min 30 s, et qu'on a un autre collègue, aussi, qui a levé la
main.
M. Campeau : D'accord.
Merci, Mme Talbot, M. Arel. Je me demandais de quoi ça aurait l'air, aujourd'hui,
les présentations en virtuel comme ça. Je dois dire que votre façon de vous
transférer la parole comme ça, on gagerait que vous avez un texte, que vous
êtes assis ensemble. Alors, si jamais c'est stressant, comme vous l'avez dit,
bien, ça ne paraît pas, c'est vraiment très bien ficelé.
Vous voulez que votre opinion soit écoutée?
Normal, je… pour moi, c'est comme une approche client dans un commerce, on veut
savoir que les gens qui <bénéficient...
M. Campeau : ...je
dois dire que votre façon de vous transférer la parole comme ça, on gagerait
que vous avez un texte, que vous êtes assis ensemble. Alors, si jamais c'est
stressant, comme vous l'avez dit, bien, ça ne paraît pas, c'est vraiment très
bien ficelé.
Vous voulez que votre opinion soit
écoutée? Normal, je… pour moi, c'est comme une approche client dans un
commerce, on veut savoir que les gens qui >bénéficient du service,
comment ils le voient. On a entendu, ce matin, que ce poste étudiant là,
certains le voulaient renouvelable, non renouvelable. Quelle est votre position
par rapport à ça?
M. Arel (Jérémy) : Bien,
nous, notre position par rapport à ça, ce serait important que le poste soit
renouvelable année après année, comparativement à... Quand on regarde le projet
de loi, là, les postes du conseil d'administration seraient renouvelables aux
deux ans, tandis que, nous, notre approche serait plus que ce soit renouvelable
année après année pour s'assurer d'avoir des élèves concernés par le projet qui
sont peut-être plus en troisième année, vu que, nous, nos techniques durent
trois ans. Pour avoir deux ans au conseil d'administration, il faudrait que la personne
rentre en poste en deuxième année, tandis que ce n'est peut-être pas les
deuxième année qui sont les plus dans le projet, comparativement à un troisième
année, d'où le but que... Ça serait plus logique que ça soit des mandats d'un
an au conseil d'administration pour s'assurer d'avoir des élèves renseignés et
intéressés pour siéger au conseil d'administration.
M. Campeau : Merci. Je
vais laisser la parole à ma collègue, et, s'il y a du temps, j'ai d'autres questions.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice, la parole est à
vous.
Mme Tardif : Merci.
Merci, Roxane. Merci, Jérémy. Bravo, là! Vous avez vraiment fait un beau
travail, un beau travail étoffé, votre rapport. Vous aurez compris, je crois,
après avoir déposé votre rapport, après avoir discuté avec les gens du cabinet,
que le p.l. n° 77 était justement pour régler une des
premières problématiques que vous soulevez, c'est-à-dire la lourdeur du
labyrinthe administratif. Donc, on s'en va vers ça pour alléger, pour rendre le
système plus efficace, plus efficient.
Par contre, si M. le ministre me permet,
j'aimerais soulever... Le coeur que vous soulevez, là, dans votre rapport, m'interpelle
en tant que mère, probablement, mais en tant aussi... Vous le savez, pour nous,
le gouvernement, à quel point l'enseignement et la diplomation est importante,
et ce que vous soulevez dans ce rapport-là est dérangeant, je vous dirais, pour
utiliser un mot poli. Vous parlez de lacunes pédagogiques, de lacunes d'enseignement,
de lacunes au niveau du soutien psychologique, de... Les infrastructures, c'est
une chose, mais, moi, si je regarde… on veut avoir des étudiants, on veut que
les étudiants soient motivés, on veut que vous persévériez, on veut que vous
ayez le meilleur enseignement.
L'ITA, c'est une institution qui est
extraordinaire. Le MAPAQ a des connaissances extraordinaires aussi, on le sait,
mais c'est au... Le niveau que vous apportez, j'aimerais que vous nous le
soumettiez, éventuellement, parce qu'assurément vous avez une <liste...
Mme Tardif : ...on
veut que vous persévériez, on veut que vous ayez le meilleur
enseignement.
L'ITA, c'est une institution qui est
extraordinaire. Le MAPAQ a des connaissances extraordinaires aussi, on le sait,
mais c'est au... Le niveau que vous apportez, j'aimerais que vous nous le
soumettiez, éventuellement, parce qu'assurément vous avez une >liste des
points qui devraient être corrigés, pour trouver des solutions avec vous, et
nous les acheminerons, là, à qui de droit, parce qu'effectivement vous aurez
compris que ça ne fait pas partie du cadre du p.l. n° 77,
mais c'est quand même une problématique que vous soulevez sur laquelle on doit
se pencher. Merci.
Mme Talbot (Roxane) :
Merci beaucoup, Mme la députée de… du comté de Laviolette—Saint-Maurice? C'est
ça? Merci. Puis je pense que moi et Jérémy, on va être bien placés pour vous
soumettre notre opinion par rapport aux lacunes qu'on juge présentes en ce
moment pour que l'ITAQ offre des services peut-être mieux adaptés aux étudiants
et pour que ce soit mieux, dans le fond.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, merci beaucoup, Mme Talbot. Sur ce, je cède la parole au
ministre, qui veut réintervenir.
• (11 h 50) •
M. Lamontagne : Oui, merci
encore. Juste pour revenir sur la question du conseil d'administration et la
question… renouvelable un an, et deux ans, et tout ça, là. Un, première des
choses, j'accueille, là, vos commentaires et puis vos recommandations avec
beaucoup d'ouverture. Dans un premier temps, l'idée d'avoir des étudiants sur
le conseil d'administration, je veux dire, c'est... il y a un bénéfice qui est
recherché pour les étudiants. Ça fait que, vous, qu'est-ce que vous pensez qui
est le mieux pour vous autres? Mais en même temps l'idée, mettons, quand on dit
qu'on met deux ans, bien, c'est une question, aussi, d'apprentissage à travers
le processus, là. Parce que, mettons, on est élu aujourd'hui sur le conseil
d'administration, avant qu'on puisse prendre possession un petit peu des enjeux
et puis du modus operandi un petit peu, bien, il y a une année qui est passée
assez vite. Alors, l'idée d'avoir une deuxième année, si on veut, là, pour
nous, on pense que c'est profitable, là, pour les étudiants.
Après ça, à savoir que ça soit
renouvelable, bien, encore là, ça s'inscrit dans la durée de la formation que
vous avez, là. Tu sais, c'est une formation qui, normalement, est à trois ans,
alors, effectivement, il y en a que ça leur prend plus de temps pour terminer
leur programme. Mais c'est des choses, là, qu'on va accueillir puis qu'on va
regarder, là, dans un contexte où ce qu'on cherche à faire, éventuellement, c'est
de valoriser votre participation sur le conseil d'administration, en vous
soulignant, par contre, à votre bénéfice, qu'en vertu de la gouvernance sur les
conseils d'administration, à partir du moment où, mettons, un étudiant est élu
sur un conseil d'administration, bien, il a une obligation envers un conseil
d'administration, vous perdez un petit peu de votre... ce que je voulais dire,
de... je ne dirais pas que votre première tâche, ce n'est pas de représenter
les étudiants, mais votre tâche connexe, c'est d'assurer que… de votre pleine <participation...
M. Lamontagne : ...
il
a une obligation envers un conseil d'administration. Vous perdez un petit peu
de votre... je pourrais dire, de... Je ne vous dirai pas que votre première
tâche, ce n'est pas de représenter les étudiants, mais votre tâche connexe,
c'est d'assurer que… de votre pleine >participation au conseil
d'administration avec… c'est... l'obligation est envers l'institut. Alors, il y
a cette nuance-là, aussi, là, qui va être à développer, mais qui est
certainement intéressante, là. Mais on va accueillir très... on accueille très
bien, là, les recommandations que vous faites, là, puis on va voir comment on
peut cheminer là-dedans ensemble au bénéfice de tout le monde, là.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Merci beaucoup, M. le ministre, pour ces éclaircissements. Et, sur ce,
je dois céder la parole à l'opposition officielle, et, M. le député de Vimont,
la parole est à vous.
M. Rousselle : Merci, M.
le Président. Mme Talbot, M. Arel, premièrement, merci d'être là,
merci pour votre rapport…
(Interruption) Excusez. Mais merci surtout pour
votre implication dans vos associations puis dans vos fédérations. Vraiment,
c'est tellement important, l'implication que vous pouvez apporter, donc c'est
vraiment... Ce n'est pas tout le monde qui s'implique, donc vous le faites,
puis je veux vous en féliciter.
Et vous avez raison, d'un campus à
l'autre, il y a des différences, parce qu'il y a des différences, aussi, de
région, il y a des différences d'enseignement, et vous soulevez vraiment ça, et
c'est là que... l'importance d'avoir, justement, des étudiants dans le C.A.
Comme vous le dites, effectivement, je trouve ça très important et très
enrichissant aussi.
Mais, en restant sur le C.A., j'aimerais
ça vous avoir... Est-ce que vous avez réfléchi qu'est-ce que ça prendrait, pas
mal, comme compétences et comme expertises… types d'expertise? Parce que, là,
on parle d'un C.A., un C.A. qui va décider de beaucoup de choses, et puis là je
voudrais voir si vous avez réfléchi à ça, voir la diversité, justement, des
professions, la diversité des compétences là-dedans, qui serait importante,
justement, à l'intérieur d'un C.A.
M. Arel (Jérémy) : Si je
peux y aller là-dessus, on va y aller un peu dans le même sens que la
Fédération de la relève agricole de ce matin, là, par rapport au fait que ce
serait important d'avoir des personnes de différents corps de métier, par
exemple une personne de l'Ordre des agronomes, une personne, par exemple, peut-être,
de l'ordre des vétérinaires, des personnes de différents secteurs du métier de
l'industrie agroalimentaire. Ce serait vraiment important que ça fasse partie
du conseil d'administration pour s'assurer d'avoir des expertises différentes
qui peuvent toujours complémenter notre institut.
M. Rousselle : Mme Talbot,
vous, c'est la même chose?
Mme Talbot (Roxane) : Oui,
je vais dans le même sens que Jérémy, parce que plus la diversité va être
grande, mieux la représentativité va être. Au lieu d'être juste ciblé sur un
groupe, bien là on va avoir l'ensemble des professionnels, puis je pense que ça,
c'est quand même assez important.
M. Rousselle : Bon,
merci. Écoutez… puis, comme vous avez sûrement écouté mon introduction aussi,
peut-être, de ce matin... Moi, je pense que vous trouvez l'importance,
justement, de regrouper ou d'avoir un... Qu'est-ce que vous en pensez, d'une
gestion entre le ministère de l'Enseignement supérieur puis le MAPAQ pour,
justement, avancer plus loin? Parce qu'on parle <toujours de...
M. Rousselle : ...
mon
introduction aussi, peut-être, de ce matin... Moi, je pense que vous trouvez
l'importance, justement, de regrouper ou d'avoir un... Qu'est-ce que vous en
pensez, d'une gestion entre le ministère de l'Enseignement supérieur puis le
MAPAQ pour, justement, avancer plus loin? Parce qu'on parle >toujours de...
aussi possibilité d'universitaires, là, dans le p.l. n° 77,
quelque part, là, ça peut apparaître, à un moment donné. Donc, vous en
pensez... de quoi, qu'est-ce que je dis, actuellement?
M. Arel (Jérémy) : Nous,
notre point là-dessus, alors, on tient à remarquer l'importance que ça soit un conseil
d'administration qui s'occupe de la gestion de l'Institut de technologie, mais
que les deux ministères, que ça soit le MAPAQ ou le ministère de l'Éducation
supérieure, apportent leur expertise et leur expérience à ce conseil
d'administration là. On croit autant important que les deux ministères soient
là. Cependant, on pense que, pour les cours qu'on a et nos formations, le MAPAQ
a peut-être plus d'expérience pour le côté technique, tandis que, pour le côté
plus pédagogique et formatif, le ministère de l'Éducation supérieure compte peut-être
plus d'expertise et d'expérience dans ce sens-là.
M. Rousselle : Donc, un
joint des deux, à ce moment-là. Je pense que c'est... on ne peut pas s'en
passer un de l'autre, effectivement, vous avez raison, surtout si on veut s'en
aller vraiment sur une diversité… la plus grande pour que les étudiants
puissent en profiter au maximum, hein? On essaie toujours d'avoir le meilleur enseignement,
puis il faut penser aussi à l'enseignement du futur, parce que, là, aujourd'hui,
à la manière qu'on en parle, en 2021, l'agriculture, elle est comme elle est là
aujourd'hui, mais ça progresse tellement vite, donc elle va être rendue où? Parce
que, là-dedans aussi, au niveau universitaire, on parle de recherche aussi.
Donc, est-ce que vous avez regardé ça aussi au niveau de la recherche, au
niveau des agronomes et compagnie? Donc, est-ce que vous avez fait cette
analyse-là aussi?
M. Arel (Jérémy) : Si on
regarde dans le sens, là, plus de la recherche, là, c'est un autre des points
qu'on trouve que c'est important de rester avec le MAPAQ comme ministère de
gestion par le fait que c'est déjà un ministère qui fait pas mal de recherche
dans l'agroalimentaire et qu'on est déjà... les étudiants sont déjà comme...
utilisent déjà l'expertise de ce ministère-là pour faire nos projets, parce
qu'on fait déjà des projets de recherche à l'école, sauf que c'est des projets,
peut-être, de niveau collégial, tandis que le côté universitaire apporterait des
niveaux de projets peut-être supérieurs à qu'est-ce qu'on fait là. Mais il reste
que l'important, c'est que les projets de recherche qu'on fait puissent
continuer d'être autant efficaces et qu'ils nous servent d'apprentissage comme
ils sont en ce moment.
M. Rousselle : Parfait, merci.
Je vais passer la... Ah! Mme Talbot, vous aviez quelque chose à dire?
Mme Talbot (Roxane) : Bien, si
je peux compléter ce que Jérémy veut dire, c'est vraiment... on ne veut pas
qu'un ou l'autre aille jouer dans le terrain de l'autre, si on veut, on veut
vraiment qu'ils travaillent conjointement pour avoir le meilleur bénéfice des
deux, parce qu'on pense que chacun a son expertise, mais mis ensemble, ça
pourrait faire vraiment quelque chose de bien. Ça fait que c'est vraiment un
travail conjoint qu'on veut qui soit <fait, mais...
Mme Talbot (Roxane) :
…
dans le terrain de l'autre, si on veut. On veut vraiment qu'ils
travaillent conjointement pour avoir le meilleur bénéfice des deux, parce qu'on
pense que chacun a son expertise, mais mis ensemble, ça pourrait faire vraiment
quelque chose de bien. Ça fait que c'est vraiment un travail conjoint qu'on
veut qui soit >fait, mais chacun dans leur spécialité.
M. Rousselle : Merci. Je
laisse la parole à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) :
Super. Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup. Alors…
Le Président (M. Lemay) :
Environ 5 min 30 s, environ.
Mme
St-Pierre
:
Merci. Merci, Roxane. Merci, Jérémy. J'ai un petit attachement pour La Pocatière,
je l'ai dit tout à l'heure, je suis née dans la municipalité voisine, alors mon
coeur bat pour vous. Bien contente de vous voir ce matin.
J'aime beaucoup votre approche et je pense
qu'il faut absolument qu'on la retienne et qu'on trouve la voie de passage,
puis je suis certaine que le ministre va être ouvert à ça, c'est-à-dire cette
voie de passage pour relier le ministère de l'Enseignement supérieur au ministère
de l'Agriculture et… en fait, à cet institut-là. Et le ministre a dit : On
a été voir le ministère de l'Enseignement supérieur, on a pris les commentaires
du ministère de l'Enseignement supérieur, les gens ont travaillé ensemble. Mais,
moi, lorsque j'ai posé des questions à la ministre de l'Enseignement supérieur
en commission parlementaire très récemment, je pense, elle n'avait pas… elle
n'a pas mentionné qu'elle avait été impliquée dans la conception ou dans la
réflexion entourant ce projet de loi là.
Alors, moi, j'aime votre approche, et
surtout, oui, sur le plan technique, je pense que le MAPAQ a son mot à dire,
puis il a peut-être la meilleure expertise. Mais, sur bien d'autres domaines, je
pense à la détresse psychologique des agriculteurs, on en parle énormément, on
parle d'un taux de suicide qui est très élevé, on parle de gens qui, vraiment,
ont besoin d'aide, donc vous avez besoin d'apprendre aussi ces outils-là, et peut-être
qu'en ayant un lien avec le ministère de l'Enseignement supérieur on pourrait
apporter une expertise. On est dans cette pandémie, là, qui nous affecte tous. Est-ce
que vous avez noté, chez les étudiants, tout comme les étudiants du niveau
collégial, un taux de stress énorme? Les étudiants au collégial disent 64 %,
il y en a qui parlent d'isolement. Est-ce que… C'est quoi, la situation des
étudiants, présentement, là? Est-ce que vous avez beaucoup d'abandons?
• (12 heures) •
Mme Talbot (Roxane) : Si
je peux prendre la parole, je sais que, du côté de La Pocatière, le stress
est vraiment ressenti, là, puis ce n'est pas évident de jongler dans la
nouvelle réalité qu'on vit, actuellement. Puis la charge de travail est tout
aussi importante qu'une session vécue d'ordinaire à l'école, mais là on est en
ligne. Oui, les enseignants sont à notre disposition, oui, mais le contact
n'est pas pareil que si on pouvait discuter et procéder pour poser nos
questions comme à l'habitude si on pouvait aller à l'école. Je pense qu'il y a
l'épuisement, aussi, qui est ressenti, et ce n'est pas évident de s'adapter. Puis,
avec le stress, bien, je pense que ça fait que pas mal tout le monde, c'est ça,
ressent une fatigue <assez prononcée…
>
12 h (version révisée)
< Mme Talbot (Roxane) :
...discuter et procéder pour poser nos
questions comme à l'habitude si
on pouvait aller à l'école. Je pense qu'
il y a un épuisement, aussi, qui
est ressenti, et ce n'est pas évident de s'adapter. Puis, avec le stress, bien,
je pense que ça fait que pas mal
tout le monde,
c'est ça, ressent
une fatigue >assez prononcée, en ce moment.
Mme
St-Pierre
:
Et, dans votre mémoire, vous parlez de ce vide, là, entre le ministère de
l'Enseignement supérieur et l'ITA, et là ce qu'on voit, c'est que le projet de
loi va continuer à faire en sorte que ce vide est encore... va être encore
existant avec le projet de loi. Il faut vraiment trouver une solution pour
arrimer le ministère de l'Enseignement supérieur à cet institut-là. Ça peut
être Jérémy ou Roxane qui peut répondre. Il y a un vide, présentement, c'est ce
qu'on constate, donc le vide va être reconduit.
M. Arel (Jérémy) : Bien,
c'est pour ça qu'on... c'est ça qu'on propose souvent dans notre mémoire et
qu'on a répété beaucoup aujourd'hui, là, de profiter... d'essayer d'avoir les
expertises des deux ministères ensemble et de combler, justement, le vide, là,
comme vous dites, Mme la députée de l'Acadie. C'est ça qu'on souhaite qui se
passe avec le projet de loi n° 77, de pouvoir combler
ce vide-là et d'améliorer la qualité de l'enseignement à l'ITA.
Mme
St-Pierre
:
Alors donc, je conclus qu'on a un travail à faire, nous, comme députés, c'est-à-dire
de trouver le moyen d'articuler cela en amendement, là, en projet d'article
qu'on va... des discussions qu'on aura avec le ministre et son équipe. Je pense
qu'il y a quelque chose, là, qu'il faut absolument... dont il faut qu'on tienne
absolument compte, parce qu'on est en train de faire un beau projet, on est
conscients que ce projet-là est beau, puis il faut qu'il soit... il est
perfectible, et il faut qu'il soit vraiment à la hauteur des attentes, de vos
attentes, des attentes des étudiants puis des futurs étudiants qui vont
fréquenter les deux campus, le Pavillon Adélard-Godbout, particulièrement, dans
mon cas, mais j'aime beaucoup Saint-Hyacinthe. Alors, merci beaucoup pour votre
participation. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme la députée de l'Acadie. Je ne sais pas si, le député de
Vimont, vous vouliez rajouter quelque chose pour terminer ce bloc d'échange.
M. Rousselle
:
Non, écoutez, je pense qu'avec la lecture de votre mémoire que vous avez
préparé, justement... D'ailleurs, félicitations pour votre mémoire, c'est vraiment
clair. Et puis on voit, comme le ministre l'a mentionné tout à l'heure, je
pense, vous avez travaillé, effectivement, dans votre congé des fêtes, puis ça
paraît, que vous avez bien travaillé. Donc, juste pour vous dire, félicitations!
Puis, écoutez, les notes que vous apportez, que vous nous donnez, là, vos suggestions,
faites-vous-en pas, on en prend bonne note, faites-vous-en pas. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup. Donc, je vais maintenant céder la parole au député
de Bonaventure pour son bloc d'échange. La parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M.
le Président. D'entrée de jeu, je suis très content de voir que le ministre a
été vérifier et que c'était, bon, une interprétation erronée, il y a eu une
différence de conclusion, alinéa et paragraphe. Donc, honnêtement, on n'a
jamais vu un ministre vouloir s'amputer de pouvoirs, donc c'est pour ça que
j'ai été surpris.
Bonjour, Mme Talbot, M. Arel.
Comme le <disait...
M. Roy
: ...que
le ministre a été vérifier et que c'était, bon, une interprétation erronée, il
y a eu une différence de conclusion, alinéa et paragraphe. Donc, honnêtement,
on n'a jamais vu un ministre vouloir s'amputer de pouvoirs, donc c'est pour ça
que j'ai été surpris.
Bonjour, Mme Talbot, M. Arel.
Comme le >disait mon collègue, bravo pour votre implication et pour
votre mémoire! Par contre, vous soulevez des questionnements et des
interrogations, là, vraiment intéressantes. C'est sûr que votre approche est vraiment
de créer une synergie avec le ministère de l'Éducation pour essayer d'aller
chercher le meilleur des deux mondes en ne dénudant pas l'ITAQ, mais en lui
permettant d'avoir accès à l'expertise du ministère de l'Éducation.
C'est sûr, j'ai plusieurs questions, mais,
rapidement, qu'est-ce que vous pensez de l'article 82, où on veut nommer
un directeur des études qui n'ait pas peut-être de compétence ou d'expérience
et d'expertise digne de ce nom et qui serait nommé par le ministre?
M. Arel (Jérémy) : Si je
peux m'avancer sur ce point-là, M. le député de Bonaventure, c'est clair qu'un
directeur des études doit avoir un minimum d'expérience. Par contre, si c'est
pour la formation qu'il a reçue, ce n'est peut-être pas l'expérience escomptée,
comparativement, peut-être, à quelqu'un qui a de l'expérience dans le milieu de
l'enseignement en agroalimentaire, qui peut être peut-être, selon moi, un poids
plus important dans le choix du directeur des études plutôt, par exemple, que quelqu'un
qui a fait ses études dans ce domaine-là de la direction des études mais qui ne
connaît pas la réalité du milieu agroalimentaire, comparativement à quelqu'un
qui aurait déjà travaillé ou même enseigné dans ce milieu-là.
M. Roy
: Parfait.
Moi, je n'ai pas beaucoup de temps, ça fait qu'il faut y aller en rafale.
Est-ce que vous pensez que, dans la mouture actuelle du projet de loi, on va
avoir une amélioration de la qualité des services qui sont offerts aux
étudiants? Je sais que vous avez... dans votre mémoire, vous parlez de la
synergie, des compétences qu'on a dans le réseau collégial en soutien
psychologique, etc., orientation, mais actuellement, là, dans la mouture
actuelle, quelle est votre interprétation de la qualité des services offerts
actuellement? Et est-ce que le projet de loi va bonifier l'offre de services
aux étudiants en dehors du curriculum académique?
M. Arel (Jérémy) : De la
manière que le projet de loi... de la manière qu'on a compris le projet de loi
actuel, ça n'améliore pas tout de suite les expériences des étudiants et la
qualité de l'enseignement. Et c'est ce qu'on a demandé dans notre mémoire et
dans notre exposé aujourd'hui, et ce qu'on a parlé tantôt avec la députée de
l'Acadie, de profiter de ce projet de loi là et de ce changement de gouvernance
là pour apporter le meilleur... un meilleur enseignement à l'ITA et une
meilleure qualité de vie avec des services aux étudiants et étudiantes accrus
avec des techniques pédagogiques améliorées.
M. Roy
: Oui, mais
c'est de ça que je parlais, les services aux étudiants, la qualité. Tu sais, le
contenu pédagogique, les cours, c'est une chose, mais le soutien <psychologique...
M. Arel (Jérémy) : …
et
une meilleure qualité de vie avec des services aux étudiants et étudiantes
accrus avec des techniques pédagogiques améliorées.
M. Roy
: Oui,
mais c'est de ça que je parlais, les services aux étudiants, la qualité. Tu sais,
le contenu pédagogique, les cours, c'est une chose, mais le soutien >psychologique,
etc., bon, bien, c'est sûr que, s'il y a une synergie avec le réseau collégial,
et qu'il y a un échange d'expertise, puis qu'on a une direction des études,
bon, qui vient du domaine agricole, alimentaire, mais qui a une expérience, une
expertise en termes de, bon, création de programmes, soutien pédagogique, etc.,
bien, ça va être bonifié.
Autre question : Est-ce que… Quel
est, selon vous, le sort de la formation générale, actuellement? Est-ce que,
dans la mouture actuelle, bon, philo, etc... est-ce que, dans la mouture
actuelle, on peut craindre qu'il y ait une sous-traitance à l'extérieur des
murs de l'ITAQ de cette formation générale là? Parce que, ce matin, on écoutait
un autre groupe qui semblait... je ne dirais pas dévaloriser la formation
générale, mais en faire un enjeu peut-être moindre dans le cadre d'une
formation en techniques agricoles de quelque nature que ce soit.
Mme Talbot (Roxane) : Si
je peux me prononcer pour répondre à la question, la formation générale, c'est
sûr qu'elle est vraiment importante, mais je ne pense pas que le projet de loi
va, comment je pourrais dire ça, affecter négativement la formation générale
offerte, actuellement. Mais je pense que, nous, ce qu'on demande, c'est qu'elle
soit bonifiée, améliorée pour qu'elle soit plus au même niveau que les cégeps,
actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
M. Arel, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose, en terminant?
M. Arel (Jérémy) : Non, j'irais
dans le même sens que ma collègue.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, M. le député de Bonaventure, votre temps étant à la fin,
peut-être juste une conclusion sans question.
M. Roy
: Bien,
écoutez, ce que j'entends, c'est que vous voulez que la formation générale soit
bonifiée au niveau des cégeps, donc ça laisse entendre qu'actuellement il y
aurait peut-être une problématique. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup. Donc, je vous remercie beaucoup, M. Arel et Mme Talbot,
pour votre contribution à nos travaux. Ceci met fin à notre bloc d'échange avec
les membres de la commission.
Et, compte tenu de l'heure, je vais
suspendre les travaux jusqu'à 14 heures. Merci à tous et à toutes, et on
se revoit un peu plus tard.
(Suspension de la séance à 12 h 08)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 heures)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bienvenue à tous à la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles. Nous reprenons nos travaux, et nous
sommes réunis virtuellement aujourd'hui afin de poursuivre les consultations
particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 77, la Loi sur l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
Alors, cet après-midi, nous entendrons les
groupes suivants : tout d'abord, le Centre de référence en agriculture et
agroalimentaire du Québec, l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, le
Syndicat des professeurs de l'État du Québec, la Fédération des cégeps ainsi
que la Fédération étudiante collégiale du Québec.
Donc, j'ai déjà constaté le quorum, et je
souhaite la bienvenue, de ce pas, aux représentants du Centre de référence en
agriculture et agroalimentaire du Québec. Et je vous rappelle que vous disposez
de 10 minutes pour votre exposé. Je vous demande tout d'abord de vous
présenter, ensuite y aller avec votre exposé, et par la suite il y aura une
période d'échange avec les membres de la commission. La parole est à vous.
Centre de référence en agriculture et
agroalimentaire du Québec (CRAAQ)
Mme Rochefort (Sophie) :
Bonjour. Merci. Alors, bonjour, M. le ministre, et membres de la
commission. Tout d'abord, on tient à vous remercier de l'invitation à venir
vous exposer notre vision concernant le projet de loi n° 77 sur l'ITA.
Donc, je suis accompagnée de
Mme Gisèle Bertrand, conseillère aux communications aux affaires
corporatives au CRAAQ depuis plus de 10 ans. Je dois vous dire qu'on a
toutes les deux un certain lien d'attache avec l'ITA, soit comme étudiante,
dans le cas de Mme Bertrand, ou comme enseignante, dans mon cas, donc,
j'ai enseigné à l'ITA à la fin des années 90.
Donc, le mémoire qui vous a été remis
présente, dans un premier temps, le CRAAQ et son importance, hein, dans la
concertation, le transfert de connaissances et la diffusion du savoir, et, dans
un deuxième temps, on a voulu vous exposer des pistes de collaboration dans le
cadre de cette nouvelle gouvernance.
Donc, le CRAAQ voit plutôt d'un bon oeil,
hein, le projet de loi n° 77, surtout si ça permet une plus grande
souplesse et, très certainement, de très belles opportunités à venir pour une
institution aussi importante au Québec que l'ITA dans la formation de
technologues pour le secteur agricole et agroalimentaire.
Donc, dans un premier temps, une brève
description du CRAAQ. Donc, on est un OSBL mandaté par le MAPAQ et les
organisations agricoles et agroalimentaires québécoises pour concerter et
diffuser les connaissances. Il faut dire que c'est un réseau unique de
mobilisation et de transfert de connaissances; mobilisation, car il peut
compter sur son réseau important d'experts et ses comités dans la production de
connaissances et leur transfert. Le CRAAQ soutient et contribue, hein, à
l'avancement et à l'innovation des <entreprises agricoles...
Mme Rochefort (Sophie) :
...
les connaissances. Il faut dire que c'est un réseau unique de
mobilisation et de transfert de connaissances; mobilisation, car il peut
compter sur son réseau important d'experts et ses comités dans la production de
connaissances et leur transfert. Le CRAAQ soutient et contribue, hein, à
l'avancement et à l'innovation des >entreprises agricoles et
agroalimentaires québécoises en donnant accès, hein, à ses contenus et ses
connaissances.
Puis la mobilisation et la
représentativité des parties prenantes au sein des comités et commissions
constituent vraiment la pertinence du CRAAQ. Puis la concertation est vraiment
primordiale au CRAAQ pour une construction et un transfert de connaissances
efficace. Puis cette concertation permet l'identification de problématiques ou
de besoins communs qui interpellent l'ensemble des acteurs du secteur. Donc,
avec 700 membres, hein, experts et collaborateurs, le CRAAQ constitue un
lieu de rassemblement et de concertation unique et essentiel pour tous les
intervenants du milieu.
Le CRAAQ répond aussi à un important
besoin des utilisateurs pour la centralisation de connaissances pertinentes et
validées. Donc, je vous invite à consulter, dans le mémoire, les réalisations
du CRAAQ, qui sont nombreuses, vous avez dû le voir, et tous les types d'outils
développés, incluant des projets structurants, juste à titre d'exemple, comme
L'Arterre, qui vise à jumeler des cédants agricoles à des aspirants pour
assurer la relève, justement, dans le secteur.
Donc, maintenant, j'aimerais axer ma
présentation plus sur notre vision de collaboration avec la nouvelle
gouvernance de l'ITA. Dans le mémoire, vous allez trouver les actuelles
collaborations — hein, il en existe déjà — et les usages
des produits et services du CRAAQ par l'ITA, qu'on a nommés «état des lieux»
dans le mémoire. Maintenant, au niveau des collaborations futures, nous avons
identifié cinq points sur lesquels ces collaborations pourraient être accrues
ou bonifiées avec l'ITA.
Donc, comme je le disais, le corps
professoral s'implique déjà ou utilise les services du CRAAQ, et nous les
remercions de leur implication, mais cette collaboration pourrait être accrue
et bonifiée dans cette nouvelle gouvernance. Donc, pour premier point identifié
en termes de collaboration, tout d'abord, ça serait d'encourager l'utilisation
des ouvrages, publications et outils Web du CRAAQ dans le cadre des
enseignements donnés à l'ITA.
À titre d'exemple, dans les publications
qu'on produit, au CRAAQ, il y a plusieurs guides de production qui touchent
plusieurs cultures, plusieurs élevages aussi. On a des guides de référence,
notamment le Guide de référence en fertilisation. Ce sont des outils qui
seraient à la fois utiles pour le corps professoral et les étudiants.
On possède aussi une bibliothèque assez
impressionnante de feuillets de Références économiques qui font effet
des budgets de production, des coûts de production. Donc, ça aussi, au niveau
de la pédagogie et de l'enseignement, ça serait très fort utile pour le corps
professoral et les étudiants.
Puis aussi on a plusieurs outils Web. Notons,
entre autres, le site Agri-Réseau, qui permet... qui est gratuit, hein, qui
permet aux utilisateurs d'avoir accès à une foule d'informations de pointe dans
le <secteur agricole et...
Mme Rochefort (Sophie) :
...
fort utile pour le corps professoral et les étudiants.
Puis aussi on a plusieurs outils Web.
Notons,
entre autres, le site Agri-Réseau, qui permet... qui est gratuit, hein, qui
permet aux utilisateurs d'avoir accès à une foule d'informations de pointe dans
le >secteur agricole et agroalimentaire.
Et, comme je vous ai parlé, il y a aussi L'Arterre.
Donc, ce qui serait intéressant dans la future gouvernance, c'est de prévoir
des présentations de cette organisation pour mettre, comme je vous disais, en
lien des cédants avec des jeunes. Donc, il y a sûrement des étudiants de l'ITA
qui aspirent à devenir exploitants agricoles, mais qui ne sont pas issus du
monde rural, donc ça devient compliqué pour eux de réaliser ce projet, et
certainement L'Arterre pourrait les accompagner dans la réalisation de ce
projet. Donc, ça, c'est le premier point qu'on voyait au niveau des
collaborations.
Le deuxième, ça serait de développer des
formations continues de concert avec le CRAAQ. Actuellement, l'ITA possède un
bon programme de formation continue. Ils ont l'expertise au niveau de la
pédagogie, et, parallèlement, au CRAAQ, on développe, justement, une expertise
sur des plateformes d'e-learning, de classes virtuelles. Bien, vous vous en
doutez bien, ces jours-ci, ces temps-ci, ça a pris beaucoup d'ampleur avec la
situation actuelle. Donc, il y a vraiment une force de frappe, je dirais, à
avoir avec cette collaboration de nos deux institutions, notamment peut-être
pour accéder à des programmes et développer des produits pédagogiques qui
seraient innovants et pourraient se démarquer, justement, d'autres institutions.
Le troisième point, au niveau de la
collaboration, qu'on voyait aussi dans la future gouvernance, c'est
d'encourager les enseignants à s'impliquer en tant que membres des comités et commissions
du CRAAQ. Comme je vous l'ai mentionné, c'est un réseau important, c'est un
milieu d'échange aussi, donc cette implication permettrait cet échange de
connaissances. Ça permettrait également au corps professoral d'établir un
réseautage important pour l'élaboration, éventuellement, de projets, et des
contributions concrètes aussi au développement d'un secteur en particulier.
Finalement, aussi, pour le quatrième point
de collaboration qu'on envisageait, ça serait de conforter l'ITAQ pour ce qui
est de la disponibilité de ses résultats d'essais et études terrain pour leur
promotion et leur diffusion sur les plateformes du CRAAQ. Comme je le disais en
introduction, on est mandatés pour concerter et diffuser les connaissances, et
ça inclut aussi tout ce qui est résultat d'essais. Donc, pour une institution
comme l'ITAQ, qui fera de la recherche appliquée, il est essentiel que les
résultats des essais menés, bien, arrivent jusqu'aux utilisateurs, mais dans
une forme à la fois attrayante, concise et vulgarisée, puis le CRAAQ possède
l'expertise et les ressources pour adapter les résultats sous cette forme et
rendre, surtout, accessible à un grand nombre d'utilisateurs via ses
différentes plateformes.
Et je termine avec le cinquième point de
collaboration future qu'on voyait ou d'opportunité pour cette nouvelle gouvernance.
Donc, le développement des marchés, les politiques gouvernementales incitent
les entrepreneurs agricoles à se moderniser pour accroître, notamment,
l'autonomie alimentaire du Québec, donc, le ministre <en a parlé...
Mme Rochefort (Sophie) :
...et je termine avec le cinquième point de collaboration future qu'on voyait
ou d'opportunité pour cette nouvelle gouvernance. Donc, le développement des
marchés, les politiques gouvernementales incitent les entrepreneurs agricoles à
se moderniser pour accroître, notamment, l'autonomie alimentaire du Québec, donc,
le ministre >en a parlé au cours des derniers mois. Puis deux points
nous interpellent, justement, afin que les finissants de l'ITA puissent
soutenir au mieux le développement des entreprises et que les connaissances
vulgarisées soient disponibles et accessibles, notamment, le premier, dans
l'actualisation des connaissances en fonction de ces secteurs d'avenir, notamment
on pense à l'intelligence artificielle, la robotisation, l'agroenvironnement.
Et aussi, un autre point qui a soulevé
notre attention, c'est dans la possibilité de mettre en place un CCTT. Il y a plusieurs
secteurs qui pourraient être avantagés ou croître plus rapidement avec davantage
de recherche appliquée qui serait réalisée, justement, à l'ITA, voire la mise...
peut-être de nouveaux CCTT. Donc, à titre d'exemple, on avait mentionné, dans
le mémoire, le secteur des cultures abritées et en serre. Donc, on a une
volonté, justement, d'accroître ces productions. Ça nécessitera aussi, de la
part du programme d'enseignement, des technologies de pointe pour répondre à ce
besoin.
Donc, voilà un peu les pistes de collaboration
qu'on avait identifiées dans notre mémoire. Comme je vous disais, on le voit
d'un bon oeil, ce projet de loi. On est convaincus du rôle et de l'importance
de l'ITAQ dans la formation des techniciens en agriculture, en agroalimentaire,
en horticulture et en gestion agricole au Québec et dans la formation continue
des producteurs agricoles. On souhaite sincèrement que cette nouvelle organisation
connaisse un vif succès, et on serait heureux d'y contribuer par des collaborations,
justement, fructueuses, et dans la perspective, toujours, de répondre aux
enjeux actuels et futurs du secteur agricole et alimentaire au Québec, et ce,
en adéquation avec les enjeux qui ont été définis et identifiés dans le Plan d'agriculture
durable. Donc, pour terminer, le CRAAQ est une force vive générée par et
pour le secteur agricole et agroalimentaire. Nous souhaitons que ce même secteur
tire avantage... parti de ce carrefour d'expertise et de connaissances en s'en
servant comme d'une assise pour son développement et son rayonnement.
Donc, voilà, je vous remercie pour votre
attention, et moi et Mme Bertrand, bien, on est disponibles pour répondre
à vos questions.
• (14 h 10) •
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup, Mme Rochefort, pour votre exposé, et merci, Mme Bertrand,
d'être avec nous. Alors, sur ce, je cède la parole, maintenant, à M. le
ministre pour son échange. Allez-y, M. le ministre.
M. Lamontagne : Merci. Merci
beaucoup, M. le Président. Salutations à Mme Bertrand, à Mme Rochefort.
Merci beaucoup pour votre présentation. Je pensais peut-être, aujourd'hui,
avoir l'occasion de rencontrer pour la première fois votre nouvelle présidente,
hein, qui est nouvellement en poste, alors ça sera pour une autre opportunité.
Avant de commencer, j'aimerais revenir, ce
matin, un petit peu au bénéfice de mes collègues, là, sur les travaux qu'on a
faits ce matin, juste quelques points. Premier des points, ce matin, on a
entendu trois groupes et puis on a eu trois groupes qui ont vraiment clairement
<manifesté leur...
M. Lamontagne : …
commencer, j'aimerais revenir, ce matin,
un petit peu au bénéfice de mes
collègues, là, sur les travaux qu'on a faits ce matin, juste
quelques
points. Premier des points, ce matin, on a entendu trois groupes et puis on a
eu trois groupes qui ont
vraiment
clairement >manifesté
leur recommandation, à savoir l'importance que l'ITAQ demeure associé au ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec. Et puis aussi
il a été question de collaboration entre l'ITAQ et le ministère de
l'Enseignement supérieur, et puis j'ai entendu mes collègues parler de
l'importance de l'apport du MES dans la mission et dans ce que va faire l'ITA.
Je veux rappeler encore à mes collègues
qu'au départ il y a une très grande collaboration entre l'ITA puis le ministère
de l'Enseignement supérieur. Comme je l'ai dit plus tôt ce matin, d'abord et
avant tout, les programmes, l'enseignement qui est dispensé à l'ITA est tout à
fait qualifié par le ministère de l'Enseignement supérieur par l'entremise de
la Commission d'évaluation puis de l'enseignement collégial. Ça, c'est une
première des… Ça fait que tout ce que fait, présentement, encore l'ITA est en
audit avec… au niveau de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial.
Un autre point aussi, c'est que le ministère
de l'Enseignement supérieur a contribué à la rédaction ou, si vous voulez, au
projet qui est présenté, je veux dire, a contribué puis, naturellement, a donné
son aval à ce qui a été présenté. Si le ministère de l'Enseignement supérieur
n'avait pas été en accord avec ce qui était présenté, je veux dire, il n'y
aurait pas eu de dépôt du projet de loi n° 77. Puis ce qui est important,
aussi, de se rappeler, c'est qu'aujourd'hui, en 2021, il n'y a pas un
établissement d'enseignement qui pourrait dispenser des programmes puis de
l'enseignement d'ordre collégial au Québec puis que ça ne pourrait pas être
arrimé de façon très étroite avec le ministère de l'Enseignement supérieur.
Alors, ça, c'est une première des choses.
Mais une chose qui est importante, c'est
qu'il y a... beaucoup des préoccupations qu'on a entendues, une source
importante de ces préoccupations-là, ce matin, réside dans le pourquoi,
justement, on a déposé ce projet de loi là qui vise à accorder davantage
d'autonomie puis à sortir l'ITAQ, si on veut, du giron de la fonction publique,
faire en sorte que ça soit un organisme autre que budgétaire, qui fait en sorte
que ça soit un organisme autonome. En disant «organisme autonome», qu'est-ce
que ça veut dire? Ça veut dire que l'ITAQ va pouvoir compter sur son propre conseil
d'administration, un conseil d'administration dont la mission va être de
s'assurer que l'ITAQ puisse réaliser pleinement son potentiel. Et comment
l'ITAQ peut réaliser pleinement son potentiel? C'est en offrant un enseignement
puis un environnement éducatif de grande qualité au bénéfice, je veux dire, des
étudiants, au bénéfice des professeurs puis, ultimement, au bénéfice de tout le
secteur agricole.
Alors, à partir du moment où on a un
conseil d'administration dont c'est la mission, ça veut dire qu'ils se lèvent
chaque matin, les gens qui en font partie, là, et c'est ça, leur objectif. Puis,
sur ce <conseil d'administration là, bien là, on a le…
M. Lamontagne : ...enseignement
puis un environnement éducatif de grande qualité au bénéfice, je veux dire, des
étudiants, au bénéfice des professeurs puis, ultimement, au bénéfice de tout le
secteur agricole.
Alors, à partir du moment où on a un
conseil d'administration dont c'est la mission, ça veut dire qu'ils se lèvent
chaque matin, les gens qui en font partie, là, et c'est ça, leur objectif. Puis,
sur ce >conseil d'administration là, bien là, on a le directeur général
de l'ITAQ, on a le directeur des études, on a des représentants du personnel,
on a le représentant des étudiants, on a un représentant du ministère de
l'Enseignement supérieur et puis on peut... Le conseil d'administration, à tout
temps dans l'existence de l'ITAQ, va pouvoir s'adjoindre les compétences de
toute personne qu'il va trouver importante ou essentielle à s'assurer de
l'aider pour être capable de livrer sa mission au bénéfice des étudiants.
Alors, on part d'un environnement où on a
une institution qui avait un peu... qui n'avait pas ces capacités-là, on s'en
va dans un environnement où on a un conseil d'administration dont la mission
première, c'est de faire prospérer l'ITA. Au départ, il va y avoir six membres
du conseil d'administration qui sont directement liés au milieu éducatif, qui
sont en lien avec le... Il va y avoir un représentant du ministère de
l'Enseignement supérieur qui va être au sein du conseil d'administration. Puis
après ça le conseil, il va avoir la capacité de s'adjoindre, ou de nommer, ou
de rechercher des administrateurs qui vont rencontrer, en temps et lieu, à
travers des années, le profil dont il va avoir besoin pour s'assurer de rendre
à bien sa mission. Bien, je voulais juste rendre ça plus clair un peu au
bénéfice de mes collègues.
Ceci étant dit, au niveau du CRAAQ... Au
Québec, on a plusieurs, plusieurs organisations qui dispensent de la formation
qui sont liées au secteur agricole, au secteur agroalimentaire, hein, puis le
CRAAQ en est une, organisation qui fait ça. C'est certain que l'ITA occupe un
rôle important dans cet écosystème-là. Il y a un certain nombre de cégeps qui
occupent un rôle, aussi, important dans leur région, aussi dans tout
l'écosystème. Mais, entre autres, le CRAAQ occupe une place importante aussi
dans cet écosystème-là, mais il y a d'autres organisations aussi, un peu
partout sur le territoire, qui donnent de la formation qui est associée au
secteur bioalimentaire. Puis la commission a reçu une lettre du collège d'Alma,
qui mentionne sa préoccupation pour un transfert de connaissances qui est
adéquat. Il mentionne l'importance au point de vue de l'exemple d'expertises
qui sont spécifiques. Et puis là, quand je regarde le CRAAQ, je me dis : Bien,
écoute, le CRAAQ doit avoir certainement aussi... à titre de ressource en
formation, et tout ça, le CRAAQ aussi doit avoir toujours cette préoccupation
de s'assurer de la fluidité puis du transfert des meilleures connaissances
aussi sur le territoire du Québec.
Ça fait que, dans ce contexte-là, comment
voyez-vous le fait que la mise en oeuvre du projet de loi n° 77, là, qui
va venir donner cette autonomie-là à l'ITAQ... Comment voyez-vous que tout ça,
ça va pouvoir contribuer encore peut-être davantage au partage de la
connaissance puis de l'innovation entre les différentes maisons d'enseignement
puis les différentes... pas juste maisons, mais les <différentes
ressources...
M. Lamontagne : ...
mise
en oeuvre du projet de loi n° 77, là, qui va venir donner cette
autonomie-là à l'ITAQ... comment voyez-vous que tout ça, ça va pouvoir
contribuer encore peut-être davantage au partage de la connaissance puis de
l'innovation entre les différentes maisons d'enseignement puis les
différentes... pas juste maison, mais les >différentes ressources d'enseignement
associées au secteur bioalimentaire au Québec?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bien, je peux commencer un début de réponse, puis j'inviterai Gisèle, après, à
répondre. Bien, comment on le voit? Je reviendrais peut-être sur la participation,
justement, à nos comités et commissions. Comme on le disait, hein, dans ces
comités et commissions, je ne l'ai pas précisé, mais ils sont constitués de
gens... de chercheurs, d'enseignants, de gens du MAPAQ, du privé. Dans le fond,
je disais que c'était une mobilisation puis une concertation. C'est là la
force, je crois, du CRAAQ, c'est que tous les joueurs sont autour de la table,
et c'est d'un point de vue commun que sont établis, en fait, les enjeux puis
les besoins du secteur, en quelque sorte. Et c'est important de dire que les
gens qui viennent sur nos comités et commissions, les experts, bien, ils
enlèvent leur chapeau, hein, puis ils viennent vraiment dans le but de faire
avancer un secteur en particulier. Donc, s'ils sont sur le comité, par exemple,
agroforesterie, bien, ils sont là dans un but commun, c'est de faire
progresser, évoluer le secteur agroforesterie, de le structurer.
Donc, je dirais, dans cette optique-là,
c'est le rôle qu'on peut jouer puis c'est ce qu'on... On met nos efforts à
concerter ces gens-là, justement, pour qu'il y ait une voix commune. Donc, on
le voit vraiment comme ça aussi, là. Pour des secteurs particuliers, il peut se
créer des comités, d'avoir cette concertation autour de la table, puis que tout
le monde soit présent pour se parler puis avancer dans le même sens, finalement.
M. Lamontagne :
Voyez-vous un... Là, ça, c'est de la perspective du CRAAQ, mais voyez-vous un
bénéfice ajouté? Parce que vous avez eu à collaborer depuis un certain nombre
d'années avec l'ITA. Dans un contexte où l'ITA va être maintenant un organisme
qui va être autonome, qui va avoir davantage de flexibilité, d'agilité,
voyez-vous un bénéfice additionnel au point de vue, justement, de cette
capacité-là de collaboration puis de transfert de connaissances un peu partout
sur le territoire?
• (14 h 20) •
Mme Rochefort (Sophie) :
Bien, oui, tout à fait. Je pense aussi qu'ils vont pouvoir avoir accès peut-être
à certains programmes qu'ils n'ont pas accès actuellement. Donc, ça, c'est au
niveau... Je pense qu'il va y avoir un bénéfice de ce côté-là, effectivement.
Puis, bien, avec la nouvelle structure, c'est clair que, comme on le disait,
s'ils peuvent davantage s'impliquer, puis on leur permet aussi de s'impliquer,
hein — il faut libérer du temps pour ces gens-là sur les comités — bien,
ça, ça va être un plus. Je ne sais pas si, Gisèle, tu voulais intervenir ou
rajouter.
Mme Bertrand (Gisèle) :
Bien, oui, merci pour la question. En fait, les comités... ou ce que je voulais
rajouter par rapport... en complément, c'est que les comités, commissions du
CRAAQ, quand ils amorcent des projets ou déposent des projets, il y a toujours
une veille qui est faite en amont. Alors, on ne duplique pas les connaissances,
quand on travaille dans un secteur, c'est vraiment en complément de ce qui
existe puis c'est vraiment pour combler de l'expertise qui est manquante. Ça
fait que ça, c'est important. Alors, on ne se <duplique...
Mme Bertrand (Gisèle) :
…c'est que les comités, commissions du CRAAQ, quand ils amorcent des projets ou
déposent des projets,
il y a
toujours une veille qui est faite en
amont. Alors, on ne duplique pas les
connaissances, quand on travaille
dans un secteur, c'est
vraiment en complément de ce qui existe puis
c'est
vraiment pour combler de l'expertise qui est manquante.
Ça
fait que ça, c'est important. Alors, on ne se >duplique… on ne se met pas
à la place d'une institution quelconque, c'est vraiment parce qu'il y a un
besoin criant dans le milieu.
Puis, d'autre part, comme Sophie le
mentionnait, je pense qu'on pourrait vraiment tirer profit, justement, de cette
nouvelle structure-là puis s'entraider, parce que je pense que l'ITA va avoir
besoin de d'autres expertises que la leur, s'ils veulent faire comme nous. On
développe beaucoup des formations asynchrones, synchrones, des formations
mixtes, actuellement. Je regardais sur les sites de l'ITA, les formations
continues, par exemple, pour les producteurs, c'est beaucoup des formations
soit en salle ou en virtuel mais synchrones. Alors, nous, on s'en va vraiment
plus dans le mode asynchrone, en différé puis des formations mixtes qui vont
être plus dynamiques. Ça fait que, ça, c'est sûr qu'on pourrait vraiment
travailler en complémentarité avec les campus, avec les deux campus. Voilà.
M. Lamontagne : Merci beaucoup,
Mme Bertrand.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, juste en vous rappelant — aucun problème, vous pouvez
y aller quand vous voulez — il reste environ six minutes au bloc
d'échange, puis il y a d'autres interventions de votre formation politique.
M. Lamontagne : Oui, bien,
juste rapidement, on a différents groupes, que ce soit le conseil... c'est un
exemple, Conseil des industriels laitiers, qui a déposé une lettre à la CAPERN,
qui mentionnent le souhait de mettre sur pied une formation spécialisée en transformation
agroalimentaire à l'ITAQ. On connaît l'historique de l'ITA, sa capacité à
développer des programmes de formation. Encore là, le fait de conférer cette flexibilité-là
puis cette fragilité-là, vous, d'un oeil d'institution qui fait de la formation,
voyez-vous que ça va être positif pour l'ITA, lui donner la marge de manoeuvre
additionnelle pour être en mesure, justement, d'accommoder ces clientèles-là au
point de vue de la formation, là? Voyez-vous ça d'un bon oeil?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bien, oui, tout à fait, clairement, hein? Donc, comme vous le disiez, on n'est
pas le seul organisme qui fait du transfert de connaissances, puis il y a des
belles choses qui se font au Québec. Donc, oui, si c'est pour répondre aux
besoins d'un secteur puis d'y répondre de façon innovante puis plus précise, tout
à fait, là, on le voit d'un bon oeil.
M. Lamontagne : Merci.
Alors, M. le Président, je vais laisser la parole à mes collègues.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, Mme la députée d'Argenteuil, la parole est à vous. Il reste
environ 4 min 30 s.
Mme Grondin : Merci, M.
le Président. Donc, je vais y aller rapidement pour laisser la chance à mes
collègues de poursuivre avec leurs questions.
Bonjour, mesdames. Très intéressante,
votre présentation. Je ne connaissais pas le CRAAQ, et je pense que je suis
tombée en amour avec la structure que vous avez comme organisme à but non
lucratif. Je trouve ça tout à fait génial de vous définir comme un réseau
d'experts assez souple qui va… Donc, chapeau! Merci.
J'ai une petite question. Dans votre
mémoire, rapidement, vous proposez comment vous <pouvez collaborer…
Mme Grondin : …
comme
organisme à but non lucratif. Je trouve ça tout à fait génial de vous définir
comme un réseau d'experts assez souple qui va… Donc, chapeau! Merci.
J'ai une petite question. Dans votre
mémoire, rapidement, vous proposez comment vous >pouvez collaborer
davantage dans le cadre des enseignements. Vous amenez différentes façons, dont
la première, au premier point : «Encourager l'utilisation des ouvrages,
publications et outils [...] du CRAAQ dans le cadre des enseignements [qui
seraient] donnés à l'ITAQ.» Au point 4, vous amenez toute l'idée de la
présentation de L'Arterre. Donc, est-ce que vous… À l'heure actuelle, c'est
quelque chose qui ne se fait pas. Est-ce que le changement vers l'ITAQ va aider
davantage ce genre d'exemple là de transfert de connaissances? Et est-ce que,
pour permettre à des jeunes qui ne sont pas issus du milieu agricole... Il y en
a beaucoup, moi, dans mon comté qui sont intéressés à venir faire de
l'agriculture chez nous, et donc L'Arterre est très important, chez nous. Comment
vous voyez que ça peut être encore plus être mis en valeur?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bien, comme on le mentionnait, bien, pour L'Arterre, c'est assez jeune, hein, c'est
assez récent, on est à notre troisième année. Et c'est vrai qu'en écrivant ce
mémoire, on a dit : Bien, il faut aller rencontrer les étudiants de
l'ITAQ. Il y a du démarchage qui s'est déjà fait concernant nos produits et
services, hein? On va y retourner ce printemps, justement, pour, c'est ça,
faire une présentation sur notre organisation, les services qu'on offre puis
aussi au niveau de la nouvelle direction. Mais, pour L'Arterre, en fait, ça n'a
pas été fait, et c'est vraiment… je suis convaincue qu'il y a une clientèle là
ou des gens qui seraient vraiment intéressés par l'information.
Donc, on se disait qu'avec la nouvelle
gouvernance ce serait l'opportunité de dire : Bon, bien, systématiquement,
à chaque année, bon, on va rencontrer ces jeunes, on leur dit : Bien, il
existe des agents de maillage à travers le Québec. On a maintenant 84 MRC
dans lesquelles il y a des agents de maillage qui sont là pour les aider, puis
qu'on s'assure, comme ça, qu'il y ait une relève agricole. Donc, oui, on espère,
en tout cas, que ça sera plus… que ça sera possible et faisable dans cette
nouvelle gouvernance, tout à fait.
Le Président (M. Lemay) :
…la parole au député de Bourget pour son intervention, en deux minutes environ.
M. Campeau : En deux
minutes? Oui. Bien, merci de votre présentation. Vous avez présenté les choses
d'une façon très, très conviviale, que vous allez travailler en accord, en
harmonie avec ça, et c'est très bien, c'est extrêmement intéressant.
Je voulais vous poser la question un peu
d'un autre point de vue. Avez-vous des craintes du genre : Il va y avoir
tellement de synergie, est-ce que vous allez perdre de l'espace, gagner de
l'espace? Comment vous voyez ça? Y a-tu une crainte que vous ayez une perte
d'influence, mettons, par rapport à ça?
Mme Rochefort (Sophie) :
Non. Je dirais... Bien, Gisèle pourra parler, mais, comme <directrice
générale, je n'ai…
M. Campeau : ...il va
y avoir tellement de synergie, est-ce que vous allez perdre de l'espace, gagner
de l'espace? Comment vous voyez ça? Y a-tu une crainte que vous ayez une perte
d'influence, mettons, par rapport à ça?
Mme Rochefort (Sophie) :
Non. Je dirais... Bien, Gisèle pourra parler, mais, comme >directrice
générale, je n'ai pas de crainte. On est une équipe de 38 personnes, au
CRAAQ, donc on fait beaucoup de choses déjà pour 38 personnes. Il y a tellement
de place pour de la diffusion et du transfert de connaissances. Bien sûr, on se
veut un centre de mobilisation et de concertation, mais on est souvent aussi
complémentaires à d'autres institutions. Puis on n'est pas une institution de formation
comme l'ITA, donc c'est pour ça qu'on dit : On est complémentaires. Donc,
non, on n'a pas de crainte, on le voit vraiment comme dans un esprit de
collaboration.
M. Campeau : O.K. Mme Bertrand?
Mme Bertrand (Gisèle) : Oui.
En fait, oui, on est un carrefour d'expertises, mais on est aussi une
plateforme de diffusion, puis on dessert l'ensemble du milieu. On est vraiment...
On travaille à peu près avec tout le monde, on n'est pas... on n'a pas de parti
pris, à part... On est favorables à la mise en place de cette organisation-là,
mais on n'a pas de parti pris puis on ne manque pas de travail non plus. Comme
vous avez pu le voir dans le mémoire, on fait à peu près 120 projets par
année. On est une équipe relativement... On est 38, là, actuellement, alors on
ne manque pas de travail.
Puis, c'est ça, on fait... on a 20 sites
Internet aussi, 20 sites Internet et outils, comme vous avez pu le voir dans le
mémoire. Ça fait qu'on met à jour ces sites-là, qui sont pour la plupart
gratuits, pour le bénéfice de l'ensemble du secteur puis l'ensemble des
organisations du secteur. Donc, ça va nous faire plaisir de collaborer avec les
gens de l'ITAQ, puis dans la mesure où ils auront besoin de nous aussi, puis
qu'il y aura des opportunités, des occasions de développement conjoint.
M. Campeau : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, ceci complète le bloc d'échange avec les membres du gouvernement.
Maintenant, je cède la parole au député... — je ne le vois pas à
l'écran — le député de Vimont, si on se fie à ce qu'on faisait tout à
l'heure. D'accord. Alors, allez-y, M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Oui,
merci. Bien, bonjour, Mme Rochefort, Mme Bertrand. Merci. J'ai
regardé, moi aussi, attentivement votre mémoire, très intéressant. Écoutez, je
regardais... justement, dans votre réseau, 14 membres du conseil
d'administration. Je vous ai écoutés tantôt. La variété, justement, de vos
gens, là, tu sais, donc la diversité d'expertises que vous avez chez vous, et
vous en avez parlé, même, que c'était votre force, puis je suis d'accord avec
vous, parce que plus que tu as une expertise variée, je pense que mieux
l'éducation est faite, donc, à ce moment-là... et c'est ça qu'on cherche au
Québec. Dans les 14 membres du conseil d'administration, est-ce que c'est
varié aussi dans la formation qu'ils ont, dans l'expertise qu'ils ont?
• (14 h 30) •
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui, tout à fait. On a des gens qui sont producteurs et productrices agricoles,
on a des gens des MRC, on a des gens, aussi, d'entreprises privées, des
entrepreneurs. Donc, oui, c'est varié aussi au sein du C.A., puis c'est ce qui
fait <la force, hein, je vous dirais, à ce niveau-là...
>
14 h 30 (version révisée)
< Mme Rochefort (Sophie) :
...on a des gens qui sont producteurs et productrices agricoles, on a des gens
des MRC, on a des gens, aussi, d'entreprises privées, des entrepreneurs. Donc,
oui, c'est varié aussi au sein du C.A., puis c'est ce qui fait >la
force, hein, je vous dirais, à ce niveau-là, dans nos comités, également, là.
M. Rousselle : Donc, si
je reviens au p.l. n° 77, justement, dans le conseil
d'administration, la variété, la compétence, l'expertise qu'on cherche, donc,
seriez-vous d'accord avec moi que, dans le C.A., l'ITA devrait être la même
chose, dans le fond? Parce que, si on veut donner une expertise vraiment pleine
et entière, là, dans… une expertise totale, donc, à ce moment-là, on devrait
retrouver, similairement, dans un conseil d'administration de l'ITA, la même
chose, êtes-vous d'accord avec moi?
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui. Oui, puis c'est sûr que c'est enrichissant, puis... Oui.
M. Rousselle : Bon, O.K. Parce
que, justement, je regardais ça, votre expertise, et… «My God»! Vous avez du
monde là-dedans, là, c'est... ça vient vraiment de partout. Puis j'ai même... j'ai
été voir aussi votre C.V., c'est pour savoir, votre formation, c'était quoi, donc,
très enrichissant, très... En tout cas, moi, je suis bien, bien content de vous
entendre.
Écoutez, au niveau de la formation aussi,
j'en ai parlé dans tous les autres groupes, concernant une possibilité qu'il y
ait une gestion conjointe entre le ministère de l'Enseignement supérieur puis
le MAPAQ pour, justement... Parce qu'on parle aussi, peut-être, d'une possibilité
d'enseignement universitaire, à un moment donné. Donc, vous en pensez quoi, de qu'est-ce
que je dis, là?
Mme Rochefort (Sophie) :
Oh! bonne question. On ne s'est pas vraiment penchés là-dessus. J'aurais
plus... Oui, il y a Gisèle qui veut réagir.
Mme Bertrand (Gisèle) : …je
me demandais, il n'y a pas déjà une passerelle ITA-Université Laval? Il me
semble qu'il y a déjà des programmes…
Mme Rochefort (Sophie) : Il
y a un D.E.C.-bac.
Mme Bertrand (Gisèle) :
Il y a un D.E.C.-bac déjà, il y a déjà un programme passerelle, alors c'est déjà
en place, là. Je ne sais pas...
M. Rousselle : Moi, je m'en
vais vraiment sur une gestion conjointe, comprenez-vous? Donc, à ce moment-là...
Parce qu'on ne peut pas se passer du MAPAQ, on s'entend, mais, si on veut plus
aller vers le côté universitaire, bien, je me disais, une gestion conjointe… J'ai
bien compris qu'est-ce que le ministre a dit, mais, moi, qu'est-ce qui est
écrit, qu'est-ce qui reste, c'est encore plus important pour moi, là.
Mme Bertrand (Gisèle) : ...vas-y,
Sophie. Excuse.
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui. En fait, je ne sais pas, je pense que la question devrait être posée
peut-être plus aux organismes, aux universités qu'à nous, là, par rapport à ça.
Comme nous, on... comme on le disait, on est vraiment une plateforme de
diffusion, donc on est là pour travailler avec les personnes. Donc...
M. Rousselle : Bien, je
vous remercie beaucoup. Je vais passer la parole à ma collègue d'Acadie.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, Mme la députée d'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
:
Merci, M. le Président. Alors, je salue nos invitées. C'est fort intéressant,
ce que vous faites, comme organisme, et vous existez depuis longtemps, parce
que vous êtes né de la fusion de trois organismes dans les années 2000, et
donc vous avez une grande expertise, une grande connaissance du milieu. Alors,
je salue votre expertise.
Ma première question, c'est sur votre financement.
Vous êtes financé par quel... de quel moyen? Parce que vous avez <quand
même 38 employés...
Mme
St-Pierre
:
…comme
organisme, et vous existez depuis
longtemps,
parce
que vous êtes né de la fusion de trois
organismes dans les
années 2000, et donc vous avez une grande expertise, une grande
connaissance
du milieu. Alors, je salue votre expertise.
Ma première
question, c'est sur
votre
financement. Vous êtes financé par quel... de quel moyen?
Parce
que vous avez >quand même 38 employés, c'est une grosse masse
salariale. D'où vient le financement?
Mme Rochefort (Sophie) :
Donc, le financement vient en partie… il y a 25 % qui vient d'une
convention MAPAQ-CRAAQ et 75 % qui vient vraiment de nos projets. Donc, on
s'autofinance à 75 %, puis il y a une volonté que ce pourcentage-là soit
augmenté.
Mme
St-Pierre
:
O.K. Le pourcentage du MAPAQ ou l'autre?
Mme Rochefort (Sophie) :
Non, l'autre.
Mme
St-Pierre
:
Parce qu'on peut vous aider, vous savez.
Donc, moi, je reviens à ce que… au
commentaire que le ministre a fait au début. Puis je pense que le ministre a de
très bonnes intentions, puis c'est un beau projet, on l'a dit dès le départ,
mais on pense qu'il faut vraiment se porter à l'écoute de ce que les étudiants
ont dit ce matin.
Et ce matin, parlant du ministère de
l'Enseignement supérieur et du MAPAQ, les étudiants ont dit, et je cite : «Or,
l'ITA, n'étant pas sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur,
peut difficilement faire profiter ses [étudiants et étudiantes] des avancées en
matière de réussite qui sont prévues dans les prochaines années notamment grâce
au Chantier sur la réussite du ministère de l'Enseignement supérieur. Malgré
ses bonnes intentions pour soutenir les [étudiants], l'ITA choisit, en optant
pour une telle gouvernance, de renoncer à une expertise pédagogique et
éducationnelle dont elle a besoin afin de rester concurrentielle et lui
permettant d'évoluer dans ses pratiques au même rythme que le reste du réseau
collégial, qui travaille en synergie depuis des décennies.»
Alors, je pense qu'il faut tenir… il faut
prendre vraiment au sérieux ces commentaires des étudiants parce que c'est pour
eux qu'on travaille, là. On travaille pour, évidemment, la relève agricole et
nos futurs professionnels dans le domaine de l'agriculture, mais on est là
aussi pour accompagner les étudiants, et il y a beaucoup, beaucoup de détresse
chez les producteurs agricoles.
De votre côté, dans votre organisation,
comment vous voyez ça, le fait qu'on puisse trouver une formule qui fait en
sorte que, vraiment, le ministère de l'Enseignement supérieur est vraiment,
vraiment partie prenante non seulement par une seule personne au conseil
d'administration, mais de l'organisation de ce nouvel institut, qui va vraiment
être quelque chose qui va valoriser la formation, la profession dans le domaine
de l'agriculture?
Mme Rochefort (Sophie) :
C'est une bonne question, je ne sais pas. Il va y avoir des comités au niveau
du conseil d'administration aussi, si j'ai bien lu, dans le projet de loi. Mais,
au niveau des comités, il y a un conseil pédagogique et tout. Est-ce que c'est
une façon, réellement…
Mme
St-Pierre
:
Mais est-ce que vous voyez la nécessité qu'il y ait davantage de liens entre… Parce
qu'il y a une des deux qui a enseigné, de ce que j'ai compris au début, là.
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui, oui, moi.
Mme
St-Pierre
:
Alors donc, vous avez été sur le terrain, vous. Qu'est-ce que vous pensez de ce
que les étudiants nous ont dit ce matin? Est-ce que c'est quelque chose sur
lequel on devrait se pencher davantage, qu'on devrait approfondir davantage?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bon, j'ai eu une <courte…
Mme
St-Pierre
:
...
parce qu'il y a une des deux qui a enseigné, de ce que j'ai compris
au début, là.
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui, oui, moi.
Mme
St-Pierre
:
Alors donc, vous avez été sur le terrain, vous. Qu'est-ce que vous pensez de ce
que les étudiants nous ont dit ce matin? Est-ce que c'est quelque chose sur
lequel on devrait se pencher davantage, qu'on devrait approfondir davantage?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bon, j'ai eu une >courte expérience comme enseignante à l'ITA. Il y a vraiment
un enseignement de qualité, hein, qui est fait à l'ITA, qui est présent. De
quelle manière ça pourrait sécuriser ou... les étudiants?
Mme
St-Pierre
:
Parce qu'on pourrait voir, du côté du MAPAQ ou du côté de l'expertise, de ce
côté-là, la place la plus technique, l'innovation. Mais, pour les autres
aspects qui touchent la pédagogie elle-même, qui touchent toutes les questions
d'accompagnement des étudiants dans leur formation, il y a quand même quelque
chose qu'on pourrait... On pourrait profiter du ministère de l'Enseignement
supérieur, de ce côté-là.
Mme Rochefort (Sophie) :
Vous voulez dire comme des conseillers pédagogiques ou des conseillers aux
études? Ça, ça peut être mis en place, effectivement, pour accompagner puis
assurer que l'enseignement progresse dans le bon sens aussi. Il peut y avoir
aussi des comités de révision de plan d'études qui peuvent être faits puis mis
en place pour s'assurer que la formation reste en adéquation avec les besoins
du milieu.
Donc, moi, j'ai enseigné à Genève, dans un
autre pays, hein, en Suisse, pendant sept ans, puis j'ai dû à... faire ça,
revoir le plan d'études. Puis on... ce qu'on s'assurait... bien, on a consulté beaucoup
les étudiants, on les a mis beaucoup dans la boucle. Je dirais, ça, c'est un
point qui est très important, de sentir qu'ils font partie aussi du processus
puis des décisions — ça, ça les a beaucoup sécurisés — puis
aussi, bien, d'aller voir sur les potentiels employeurs de ces étudiants-là, est-ce
que ce qu'on offre comme formation répond à leurs besoins, parce que c'est eux
qui vont les embaucher, hein, ces techniciens. Donc, je pense qu'il y a des
moyens, de... avec ou sans, là, j'ai un peu de peine à me prononcer par rapport
à ça, mais je pense qu'il y a des moyens de rassurer les étudiants, les
impliquer dans le processus puis, finalement, d'aller questionner aussi les
futurs employeurs pour s'assurer, toujours, que le plan d'études est en adéquation
avec les besoins du milieu.
Mme
St-Pierre
:
Vous avez dit souvent, lors de votre exposé... vous parliez de la nouvelle
gouvernance et des possibilités que ça vous offrait comme organisme. Je me
demande qu'est-ce qui vous empêche, présentement, de faire... de poser ces
gestes-là, de faire ces projets-là ou ces passerelles-là avec le programme qui
est là, présentement, les institutions qui sont là, présentement. La nouvelle
gouvernance, elle vous apporte quoi de plus?
Mme Rochefort (Sophie) :
Bien, je dirais, elle ne nous empêche pas, actuellement, mais elle va être
bonifiée, pouvoir être bonifiée. Ça va être beaucoup plus souple, notamment, si
on pense à des projets communs. Je veux dire, en étant à l'intérieur du MAPAQ...
la plupart des programmes viennent du MAPAQ, donc il y a une impossibilité,
justement, d'aller chercher des collaborations à ce niveau-là. Donc, je donnais
l'exemple de développer des formations continues de concert, bien, on pourrait
aller, conjointement, aller chercher, justement, des subventions, on a des
programmes auxquels ils n'ont pas accès. Donc, oui, c'est déjà fait, mais ça
pourrait <être...
Mme Rochefort (Sophie) :
...
il y a une impossibilité, justement, d'aller chercher des
collaborations à ce niveau-là. Donc, je donnais l'exemple de développer des
formations continues de concert, bien, on pourrait aller, conjointement, aller
chercher, justement, des subventions, on a des programmes auxquels ils n'ont
pas accès. Donc, oui, c'est déjà fait, mais ça pourrait >être davantage
bonifié, puis on pense que ça va être peut-être plus souple, justement, au
niveau des contacts puis...
Mme
St-Pierre
:
Donc, ça va vouloir dire des investissements financiers, de la part du
ministère, plus importants ou du transfert d'argent. Parce que, l'assiette
budgétaire, on n'a pas parlé de ça, encore, là, M. le ministre, là.
• (14 h 40) •
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui, si elle reste la même, oui.
Mme
St-Pierre
:
Il faudrait qu'il y ait une bonification des budgets pour pouvoir faire des
projets.
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui, oui, tout à fait. Je pense que, ça, effectivement, comme vous le dites, si
la tarte reste la même, on est plusieurs à piger dedans, bien, c'est ça, il
faut aussi que ça soit conséquent avec s'il y a plus de joueurs, je dirais. Ça,
c'est sûr, ça serait une volonté, mais...
Mme
St-Pierre
:
Bien, je vous remercie. Je vous remercie beaucoup. Moi, je n'ai pas d'autre
question. Je ne sais pas s'il reste du temps pour mon collègue, M. le
Président.
Le Président (M. Lemay) :
On arrive à la fin de l'intervention, Mme la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre
:
Ah, O.K. Parfait. Excellent. Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, merci pour ce bloc d'échange. Et je vais céder la parole, de ce pas, au
député de Bonaventure. La parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Est-ce que je peux avoir accès au temps de Québec solidaire?
Le Président (M. Lemay) :
Bien, certainement, s'il y a consentement, là. Est-ce que Mme St-Pierre...
Oui? Parfait. M. le député de Vimont? Allez-y, M. le député de
Bonaventure.
M. Roy
: Vous êtes
trop gentils.
Écoutez, le rôle du ministère de
l'Éducation revient régulièrement dans la réflexion que nous avons par rapport
à la création de l'ITAQ. J'ai comme l'impression qu'on veut garder... avoir une
gouvernance en silo qui va être collée sur les... bon, les préoccupations du
ministère. C'est correct, parce qu'on est en agriculture, mais en même temps on
est en éducation. Ça fait que, là, c'est une occasion manquée de créer une
synergie, là, pour permettre à l'ITAQ, là, de prendre un envol qui peut être
significatif. Moi, j'ai posé des questions à la ministre de l'Éducation lors de
crédits, et elle ne semblait pas trop au courant de l'implication de son
ministère dans la création de l'ITAQ. Et j'ai le libellé en avant de moi, puis
je lis ça, là, puis, bon, je ne vois rien qui laisse entendre qu'ils ont eu un
rôle significatif à jouer.
Ceci étant dit, bon, Mme Sophie — j'ai
oublié votre nom de famille, là, excusez-moi — et Mme Bertrand,
bon, bienvenue à la commission.
Quand je regarde, bon, présentation de la
CRAAQ, bien, c'est «un organisme à but non lucratif mandaté principalement par
le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation». C'est sûr
que vous n'êtes pas ici aujourd'hui pour critiquer le projet de loi, ça, je
comprends ça, mais en même temps vous devez avoir une idée sur un ou deux
éléments qui pourraient amener une amélioration du projet de loi. Ça peut être <au
niveau de la...
M. Roy
: ...
mandaté
principalement par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation». C'est sûr que vous n'êtes pas ici aujourd'hui pour critiquer
le projet de loi, ça, je comprends ça, mais en même temps vous devez avoir une
idée sur un ou deux éléments qui pourraient amener une amélioration du projet
de loi. Ça peut être >au niveau de la gouvernance, ça peut être, bon, la
formation du C.A., du rôle du ministère de l'Éducation, de la direction des
études, mais il me semble qu'avec l'équipe que vous avez il doit y avoir un ou
deux éléments sur lesquels vous avez eu une réflexion et qui pourraient être
portés à l'attention du ministre pour améliorer. Et ce n'est pas... On n'est
pas dans un... On n'est pas là pour critiquer, on est là pour améliorer le projet
de loi, même si ça fait... dans le fond, on des porte-parole de l'opposition,
là, mais je vous invite à nous proposer des choses que le ministre va écouter.
Je l'ai dit au début, c'est un gars qui a une ouverture et qui va sûrement
prendre les bonnes idées. Donc, je suis certain que vous avez des éléments,
dans les picots qui sont présentés dans le projet de loi, les 80 quelques, je n'ai
pas le nombre, qui pourraient, bon, qui pourraient amener une amélioration
significative. Je vous laisse aller.
Mme Rochefort (Sophie) :
Bien, écoutez, on a déjà mentionné, là, en discutant avec les autres députés,
dans les éléments d'amélioration ou de... je dirais plutôt de suggestions… donc
on a voulu vraiment présenter notre mémoire dans un esprit de collaboration.
Parce que, le rôle, hein, vous avez bien saisi notre rôle, M. Roy, du
Centre de référence en agriculture et agroalimentaire, donc, on est une
plateforme de diffusion, hein, on travaille en collaboration, donc on n'est pas
nécessairement impliqués dans la gouvernance des autres institutions.
Mais, comme je le disais, pour avoir un
peu d'expérience par rapport aux études que j'ai eues, où j'ai été impliquée
comme professeure en Suisse, c'est ce que je disais tout à l'heure, là, peut-être,
des pistes de propositions, de suggestions, au niveau du C.A., comme on disait,
d'avoir cette diversité d'expertises, l'implication des étudiants, mais elle
est déjà prévue, hein, si je ne me trompe pas. Elle est déjà prévue, cette
implication, au niveau des C.A., des étudiants et du corps professoral, bien
entendu. Puis ensuite, c'est ça, je disais, au niveau d'avoir… d'un conseil
pédagogique pour s'assurer, justement, que cette formation-là va répondre, justement,
aux besoins du secteur puis du secteur agroalimentaire québécois. Nous, c'est
des pistes, là, qu'on voyait. Donc, on n'a pas repris point par point, comme
vous dites, là, puis analysé, mais c'est les éléments.
Je ne sais pas si, Gisèle, de ton côté, tu
veux ajouter des choses, mais c'est les points qu'on pourrait dire qu'on
suggère comme améliorations ou comme suggestions.
M. Roy
: J'aurais
une autre question. Est-ce que vous pensez que la nouvelle gouvernance va
favoriser le transfert de compétences? Puis ça nous amène aussi à l'enjeu de
l'indépendance de la recherche. Est-ce qu'on s'en va vers une amélioration de
l'indépendance de la recherche et, par ricochet, aussi du transfert de
compétences?
Le Président (M. Lemay) :
Je ne sais pas si on peut répondre très rapidement, là, puisqu'on arrive à la
fin <du temps...
M. Roy
: ...le
transfert de compétences? Puis ça nous amène aussi à l'enjeu de l'indépendance
de la recherche. Est-ce qu'on s'en va vers une amélioration de l'indépendance
de la recherche et, par ricochet, aussi du transfert de compétences?
Le Président (M. Lemay) :
Je ne sais pas si on peut répondre très rapidement, là, puisqu'on arrive à la
fin >du temps.
Mme Rochefort (Sophie) :
Oui. Bon, bien, c'est une grande question, mais ça va dépendre aussi des politiques
qui vont être établies dans le cadre de ce conseil d'administration. Donc, il y
a déjà des choses qui existent, mais, oui, il faut être vigilants par rapport à
ça, je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien.
M. Roy
: Merci
beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, bien, merci beaucoup, Mme Rocherfort et Mme Bertrand, de votre contribution
à nos travaux.
Nous allons suspendre quelques instants
pour permettre la transition avec le prochain groupe. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 46)
(Reprise à 14 h 50)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, je souhaite maintenant la bienvenue aux représentants de l'Institut du
tourisme et d'hôtellerie du Québec — bienvenue à cette commission — et
je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé. Suite
à cette période, il y aura un échange avec les membres de la commission, mais,
tout d'abord, je vous invite à vous présenter ainsi que la personne qui vous
accompagne, puis allez-y avec votre intervention.
Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec
(ITHQ)
Mme Frulla (Liza) : Merci,
M. le Président. Merci à vous tous. M. le ministre, merci
beaucoup de nous recevoir, aussi à vous tous. Moi, je suis Liza Frulla,
ex-parlementaire, comme vous le savez, provinciale, fédérale, et je dirige l'Institut
de tourisme et d'hôtellerie du Québec depuis 2015, mais j'étais sur le conseil
d'administration de ce digne institut depuis 2011.
Il faut que je vous dise aussi que
l'exercice, là, dans lequel vous participez, là, pour l'ITAQ… En fait, moi,
j'ai eu deux expériences. Et, vous allez voir, on est souvent nommés dans les
divers autres... enfin, divers autres rapports, là, de commission. Pourquoi? Parce
que la première expérience que j'ai eue, c'est en 1994, comme ministre de
la Culture, alors qu'on a sorti les conservatoires du ministère. On a fait exactement
le même exercice que vous faites ou, enfin, sur lequel <vous vous
penchez...
Mme Frulla (Liza) :
...dans les divers autres... enfin, divers autres rapports, là, de commission.
Pourquoi?
Parce que la première expérience que j'ai eue, c'est en 1994, comme
ministre de la Culture, alors qu'on a sorti les conservatoires du
ministère.
On a fait
exactement le même exercice que vous faites ou, enfin, sur
lequel >vous vous penchez, actuellement. Ça, c'était pour les
conservatoires de musique et d'art dramatique, première expérience que j'ai
eue. La deuxième expérience, c'est en 2018, alors que nous avons coupé le
dernier lien... que l'ITHQ a coupé le dernier avec la fonction publique, et
donc, pour devenir totalement autonome. Alors, tout ça s'est bien passé, et je
vais vous en parler plus tard.
Maintenant, ce sera ma compagne, ma
collègue, qui est directrice générale adjointe, France Dionne, aussi
ex-parlementaire, jadis, naguère, comme moi, et qui va se présenter. Je dois
vous dire que je vais vous faire une brève présentation de l'ITHQ, mais vous
l'avez dans le mémoire, là, puis je calcule que tout le monde connaît l'ITHQ. Je
veux dire, on est là depuis 52 ans et nous sommes l'école hôtelière la
plus reconnue au Canada, alors je suis convaincue que vous savez qui on est. Et
je vais aussi laisser plus de temps aux questions, puis ça va nous faire
plaisir de répondre, puisqu'on a procédé au même exercice. France, à toi.
Mme Dionne (France) :
O.K. Alors, bonjour, tout le monde. Bonjour, M. le Président, M. le
ministre, parlementaires. C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui avec vous
tous pour parler, effectivement, d'un grand changement au niveau de l'Institut
de technologie agroalimentaire. Et, à titre d'ancienne parlementaire à
l'Assemblée nationale, ancienne députée de Kamouraska-Témiscouata, alors, c'est
un plaisir de parler à nouveau de l'ITA et, entre autres, du campus de La
Pocatière, qui était, qui est toujours... qui était, mais qui est toujours un
joyau pour les gens de la région, qu'on soit en agriculture ou dans d'autres
secteurs.
J'étais également présente à l'Assemblée
nationale quand le ministre du Tourisme de l'époque, en 1988, a fait le même
exercice qu'on fait aujourd'hui pour l'ITA, donc de faire le retrait, du
ministère du Tourisme, de la direction qui était responsable de l'enseignement
dans le secteur touristique.
Alors donc, quand on se rappelle les
débuts, de... il y a 52 ans, il y avait l'Expo, à Montréal, c'est là que l'intérêt
est arrivé. Il y a eu la création de l'ITHQ — à l'époque, plus
secteur restauration, cuisine, service — et par la suite ça s'est
développé pour offrir formation collégiale, et, maintenant, universitaire,
depuis 2018, comme Liza le mentionnait. Voilà. Alors, Liza.
Mme Frulla (Liza) : Donc,
comme France le disait, vous savez comment l'ITHQ, on donne les trois niveaux,
hein, d'enseignement, c'est-à-dire le niveau professionnel, qui est cuisine,
gastronomie, sommellerie, le niveau collégial, qui... là, on parle de gestion,
alors c'est <gestion...
Mme Frulla (Liza) :
...donc, comme France le disait, vous savez comment, l'ITHQ, on donne les trois
niveaux, hein, d'enseignement, c'est-à-dire le niveau professionnel, qui est
cuisine, gastronomie, sommellerie, le niveau collégial, qui... là, on parle de
gestion, alors c'est >gestion d'établissement de restauration, gestion
hôtelière, gestion touristique, et, depuis 2018, alors que la modification de
la loi de l'ITHQ a passé à l'unanimité à l'Assemblée nationale, on y
travaillait depuis 2007, donc, on peut maintenant donner un diplôme
universitaire dans notre sphère de compétence. D'ailleurs, vous allez voir,
dans deux semaines, nous allons annoncer le recrutement pour le bac en gestion
de l'accueil, c'est-à-dire, bien, enfin, au niveau international, on appelle ça
de l'«hospitality management», comme disent les Français, mais nous,
évidemment, on observe la loi, là, 101, et c'est la gestion de l'accueil.
Alors, c'est le premier bac qui va se donner en ce... dans cette... je dirais,
dans cette sphère-là, et nous en sommes vraiment très fiers. Donc, tout ça pour
vous dire que l'ITHQ est aussi sorti, en 2018, de la fonction publique. On est
sortis de la fonction publique, d'une part.
Il y a eu quatre choses qui se sont
passées en 2018. On a pu donner un diplôme universitaire, ce diplôme
universitaire, de façon totalement autonome, là. Donc, cette partie-là, nous
devenons une université. Deuxièmement, on a eu accès aux fonds de recherche.
Troisièmement, et ça, vous le couvrez, M. le ministre, dans votre projet
de loi, c'est de pouvoir aussi avoir… en fait, pouvoir former ou avoir un CCTT
qui nous permet de faire de la recherche appliquée. Nous avons un laboratoire
de recherche qui s'appelle le GastronomiQc Lab, avec l'Université Laval, qui
est une unité de recherche, mais qui est vraiment plus fondamentale. Et, avec
le CCTT, maintenant, on fait de la recherche appliquée. Vous le couvrez dans votre
projet de loi, et ça, je vous... vraiment, là, on vous en félicite, parce qu'il
a fallu travailler fort, nous, pour l'avoir. Et le quatrième volet, c'était de
sortir de la fonction publique. Ça, on peut en parler. Je vais vous dire
comment ça s'est fait. Ça s'est fait très, très bien, je dois dire, vraiment,
là, un charme. Nous allons et nous sommes maintenant à mettre les paramètres
pour négocier nos premières conventions collectives, alors… et on s'en parlera
plus tard.
Moi, je vais vous dire, M. le
ministre, et je parle pour moi et France, qui est une terrienne, dont le frère
est un diplômé de l'ITA de La Pocatière, dont le neveu — n'est-ce
pas, France? — est diplômé de l'ITA de La Pocatière aussi, alors
donc, vraiment, je veux vous féliciter. Et je vais vous dire aussi que nous
avons, nous, France et moi, rencontré plusieurs de vos prédécesseurs… bien, en
fait, deux prédécesseurs avant vous, là, pour <leur...
Mme Frulla (Liza) : …
de
La Pocatière, dont le neveu — n'est-ce pas, France? — est
diplômé de l'ITA de La Pocatière aussi, alors, donc, vraiment, je veux vous
féliciter. Et je vais vous dire aussi que nous avons, nous, France et moi,
rencontré plusieurs de vos prédécesseurs… bien, en fait, deux prédécesseurs
avant vous, là, pour >leur dire de faire ça, parce que je dois vous dire
que la seule façon — tout comme les conservatoires et tout comme nous
aussi — pour que l'ITA, vraiment, prenne son envol, c'est d'être une
entité vraiment indépendante et que l'ITA — maintenant l'ITAQ — gère
sa propre destinée. Et ce que ça fait, c'est que ça va lui donner de
l'autonomie, et qui dit autonomie, bien, ça va lui donner plus d'agilité et
plus de flexibilité, qui sont les deux conditions indispensables pour un sceau
de qualité. Alors, on vous… vraiment, là, là-dessus, on est très, très
enthousiastes, puis je vais vous dire aussi pourquoi; parce que, ce faisant,
vous dotez le Québec d'une offre de formation complémentaire de la terre à la
table. La base de la politique agroalimentaire, c'est de la terre à la table.
Bien, nous, ayant un mandat national — et, encore une fois, je vous
le dis, qui est la plus grande institution en son genre au Canada — nous
sommes la table, mais il nous manque la terre. Et travailler ensemble... puis
on a déjà eu des relations avec certains professeurs des ITA — d'ailleurs,
le premier directeur de la recherche de l'ITHQ vient de l'ITA de
Saint-Hyacinthe, spécialiste en acériculture, c'est M. Aurouze — alors
la combinaison ou, enfin, la complémentarité des deux institutions, vraiment,
va de soi, et, je dirais, pour rayonner, et pour créer ensemble l'ITAQ — vous
allez remarquer qu'il y a une lettre de différence, hein, le h et le a — alors
créer ensemble l'ITAQ et l'ITHQ pour en faire vraiment cette possibilité-là, un
vaisseau amiral de cette formation de la terre à la table. Et c'est pour ça
qu'honnêtement c'est avec énormément d'enthousiasme que nous sommes ici, on y
croit, là, fermement.
• (15 heures) •
Il y a autre chose aussi, dans nos recommandations.
D'abord, on réitère ce que je viens de dire. La deuxième chose aussi, c'est
qu'on veut aussi vous remercier, parce que, dans votre projet de loi, article 66,
vous corrigez une erreur de notre projet de loi. Quand on a eu… on nous a
attribué la possibilité, en 2018, d'avoir un CCTT, bien, autant au ministère de
l'Éducation que nous que le ministère des Finances, on a oublié aussi de
marquer que ça prend aussi des fonds de recherche qui suivent la création du
CCTT. Ce que ça faisait, c'est que, moi, il fallait que j'aille cogner, hein, à
chaque année, pour dire : Aïe! Youhou! Les fonds de recherche, puis là le
ministère, il fallait qu'il aille chercher puis essayer de trouver les fonds de
recherche. Autrement dit, ça ne devenait pas un automatisme comme ça se fait <pour
les 41 autres CCT, là… CCTT…
>
15 h (version révisée)
< Mme Frulla (Liza) :
...qui suivent la création du CCTT. Ce que ça faisait, c'est que, moi, il
fallait que j'aille cogner, hein, à chaque année, pour dire : Aïe! Youhou!
Les fonds de recherche, puis là le
ministère, il fallait qu'il aille
chercher puis essayer de trouver les fonds de recherche.
Autrement dit,
ça ne devenait pas un automatisme comme ça se fait >pour les 41 autres
CCT, là... CCTT du Québec. Alors là, ce que vous faites dans l'article 66,
c'est que vous corrigez notre erreur, puis ça, vraiment, on vous en remercie sincèrement.
Troisièmement...
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Mme Frulla, avant que vous... continuer, vous avez l'air à
vouloir parler énormément, il faudrait que je demande le consentement à M. le
ministre, si je prends de son temps, hein?
Mme Frulla (Liza) :
Woups!
Le Président (M. Lemay) :
Ou sinon, on passe tout de suite à...
M. Lamontagne : Il reste
combien de temps, Mme Frulla?
Mme Frulla (Liza) : Ah! j'achève,
j'ai fini. La troisième chose, c'est... Je vais vous dire ma troisième recommandation.
M. Lamontagne : Un
instant, un instant. M. le Président, étant donné que je veux quand même
questionner Mme Frulla, je vais lui donner deux minutes de mon temps.
Le Président (M. Lemay) :
Au maximum. Parfait. Allez-y, Mme Frulla.
Mme Frulla (Liza) : Ah! mais,
même pas... Ce que je vous dis aussi, l'autre recommandation, c'est celle-ci, comme
on veut bâtir un vaisseau amiral de la terre à la table, voici ce qu'on a à
vous offrir : nous aimerions, dans les 10 membres indépendants, avoir
un siège sur le conseil d'administration de l'ITAQ, mais en échange, en 2022, il
y a deux membres qui quittent notre conseil d'administration et qui ne peuvent
pas être renouvelés, alors j'ouvrirais un poste au conseil d'administration de
l'ITAQ sur notre... à l'ITHQ, de telle sorte qu'on peut s'assurer vraiment
d'une vraie complémentarité.
Et voilà, j'ai terminé. Je suis prête à
répondre à vos questions, ainsi que France.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup, Mme Frulla et Mme Dionne, pour votre
exposé. Et, de ce pas, M. le ministre, allez-y, puisque vous êtes déjà dans
votre temps de parole.
M. Lamontagne : Oui. Bon,
bien, merci. Bien, salutations, Mme Frulla, c'est un plaisir de vous
accueillir, Mme Dionne aussi. Les dernières fois qu'on s'est croisés,
c'était à l'ITHQ. Mais là, normalement, on se verrait à l'Assemblée nationale aujourd'hui,
mais on se voit un petit peu chacun chez nous, alors... Mais, écoutez,
salutations, puis merci beaucoup d'avoir accepté de présenter votre mémoire
puis de venir comparaître devant les membres de la CAPERN.
Tu sais, c'est certain, on parle de collaboration
avec l'ITHQ, on n'a seulement qu'à... la stratégie nationale d'achat d'aliments
du Québec, qu'on a dévoilée au mois de septembre, où on arrive avec un partenariat
excessivement novateur au niveau de la création des conseillers locaux
d'approvisionnement, qui se fait en collaboration avec l'ITHQ. Alors, je
voulais souligner ça, mais c'est un travail qu'on n'a pas fini de travailler
ensemble.
Au niveau de la création de l'ITAQ, comme
vous l'avez exprimé avec la verve qu'on vous connaît, Mme Frulla, vous, ça
a été une expérience très, très positive de sortir, si on veut, du giron du gouvernement,
du ministère, si on veut. Et puis, naturellement, le projet de loi de l'ITAQ
s'est inspiré grandement de votre expérience et est venu aussi corriger des
lacunes ou des difficultés que le projet de loi qui était là à votre création a
pu engendrer, mais de sorte qu'on a appris de l'expérience, puis aujourd'hui,
bien, on est arrivés avec le meilleur véhicule qu'on pensait pour être capables
de <faire...
M. Lamontagne : ...s'est
inspiré grandement de votre expérience et est venu aussi corriger des lacunes
ou des
difficultés que le
projet de loi qui était là à votre
création a pu engendrer, mais de sorte qu'on a appris de l'expérience, puis
aujourd'hui,
bien, on est arrivés avec le meilleur véhicule qu'on pensait pour être capables
de >faire le travail.
Puis, dans ce qui est proposé, naturellement,
on parle d'avoir un organisme autonome puis on parle aussi d'avoir cet
organisme autonome là qui est sous la juridiction, si on veut, du ministre de
l'Agriculture puis par liaison, si on veut, pour le MAPAQ, versus être une
direction. On sait que les organismes autres que budgétaires, comme ça, qui
sont développés par le gouvernement, bien, ces organismes-là doivent avoir, naturellement,
un ministre et un ministère de liaison, si on veut, là, au niveau de la reddition
de comptes, au niveau de la capacité d'intervenir s'il y avait des choses qui
se passaient, et tout ça.
Dans ce contexte-là, comment voyez-vous le
choix qui a été fait, là, que l'ITAQ devienne un organisme indépendant mais
tout en préservant ce lien-là historique, si on veut, un de plus de 50 ou 60 ans — même,
ça remonte à 1859 — si on veut, avec le ministère de l'Agriculture,
là, mais de préserver cette liaison-là, là, par le biais de la loi, là, avec le
ministre de l'Agriculture? Comment vous accueillez ça, ce choix-là qui a été
fait, Mme Frulla, là?
Mme Frulla (Liza) : Moi,
je vais vous dire, tout comme les conservatoires, hein, les conservatoires sont
restés sous l'égide du ministère de la Culture, moi, je pense que le MAPAQ ne
peut pas se priver, selon moi, des compétences de l'ITA. Et, vous savez, le
fait de rester lié avec son ministère d'office... C'est tellement spécialisé
que, je pense, vous avez besoin l'un de l'autre, c'est-à-dire que le MAPAQ a
besoin de pouvoir se retourner puis de dire : Je veux voir, là, c'est
quoi, les résultats de ces recherches sur... Et puis c'est sûr que l'ITA, qui,
de par son conseil d'administration, va être près de l'industrie... tout comme
nous, on est près de l'industrie, bien, l'ITAQ va pouvoir aussi avoir ce lien
avec l'industrie, mais ils vont développer aussi, par rapport à l'industrie,
puis ils vont vous nourrir aussi. Alors, moi, honnêtement, je vous dis sincèrement,
je le vois d'un très, très bon oeil.
Une autre chose aussi, c'est que c'est
important que le ministre ait, comme moi, je l'ai avec l'Enseignement... bien,
avec l'Enseignement supérieur autant que je l'ai avec le ministère de
l'Éducation, parce que 40 % de notre activité se passe en éducation au
niveau professionnel, 60 % en enseignement supérieur, donc je travaille
directement avec les ministres puis directement avec les sous-ministres, puis,
pour moi, c'est bien important, parce que la communication est ouverte, le lien
est direct. Et, comme on est très spécialisés, l'ITHQ et l'ITAQ, très
spécialisés, tout comme les conservatoires d'art et de musique, alors c'est
important de garder ce lien-là.
Alors, moi, je vais vous dire, c'est... je
trouve ça fondamental, sincèrement, je trouve ça <fondamental...
Mme Frulla (Liza) :
...
la communication est ouverte, le lien est direct. Et, comme on est
très spécialisés, l'ITHQ et l'ITAQ, très spécialisés, tout comme les
conservatoires d'art et de musique, alors c'est important de garder ce lien-là.
Alors, moi, je vais vous dire, c'est...
je trouve ça fondamental, sincèrement, je trouve ça >fondamental que
vous gardiez ce lien-là, que le ministre nomme... Comme moi, c'est la ministre
de l'Enseignement supérieur qui nomme le directeur général de l'ITHQ et qui... Et,
encore une fois, on est spécialisés. On n'est pas gros, nous autres, on a, quoi...
on a 1 200 à 1 500 élèves, donc ce n'est pas des... pas comme
des cégeps de 3 000 puis 4 000, mais on est très concentrés. Et de
garder ce lien-là puis de pouvoir avoir ce lien privilégié avec les ministères,
de notre côté, et le ministère, le vôtre, pour l'ITAQ, moi, je trouve que c'est
vraiment... On le vit, là, parce qu'on parle d'expérience, nous autres, là, c'est
vraiment la façon de faire, vraiment la façon de faire.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien.
Mme Frulla (Liza) : Je ne
sais pas si France...
Le Président (M. Lemay) :
Je ne sais pas si, M. le ministre, vous vouliez que Mme Dionne
poursuive...
M. Lamontagne : Oui, oui,
tout à fait.
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, madame.
Mme Dionne (France) :
Oui. Je voudrais ajouter aussi une chose qui est importante, c'est que les formations
qui sont offertes par l'ITHQ sont, bien sûr, des formations qui sont balisées
par le ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de l'Éducation, de
un, sauf qu'on a la souplesse de pouvoir avoir des programmes signature, donc
d'être un peu plus exigeants, de s'assurer que les stages sont obligatoires.
Alors donc, ça donne une souplesse qui est intéressante.
On a des professeurs qui sont des
professeurs... prenons au niveau de la restauration, au niveau professionnel,
des professeurs qui ont de l'expérience dans le domaine et qui ont suivi, bien
sûr, leur certificat en pédagogie pour devenir professeur, mais ce sont des
professeurs d'expérience, donc c'est des professeurs qui viennent de
l'industrie. Alors donc, ça... Et ces professeurs-là enseignent pour la
formation diplômante, mais aussi notre centre d'expertise les engage pour des
mandats avec l'industrie, donc ils sont toujours connectés sur l'industrie tout
en respectant les rigueurs des programmes du ministère de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, plus le volet signature que l'on offre.
Ce qui fait qu'en tant que tel on retrouve
l'industrie, oui, à notre conseil d'administration, à la fondation, on retrouve
même le président de l'UPA au conseil d'administration, mais ça nous permet en
même temps, compte tenu des deux mandats, d'avoir des équipements de pointe qui
sont toujours renouvelés, qui sont... Et les professeurs ne font pas seulement
enseigner, mais ils ont des mandats de recherche également. Alors, vous voyez,
ça fait vraiment un partenariat qui permet d'offrir aux étudiants ce qu'il y a
de mieux tout le temps.
M. Lamontagne : Parfait. Bien,
écoutez... Bien, un, merci, Mme Dionne, de m'offrir ce témoignage-là. Ça
fait que ce que j'entends, c'est que les programmes que vous offrez dans le
cadre de vos opérations normales sont tout à fait audités et validés par le
ministère de l'Enseignement supérieur, mais la flexibilité additionnelle que
vous donne le fait que vous êtes un organisme autonome <comme ça...
M. Lamontagne : ...
ce
témoignage-là. Ça fait que ce que j'entends, c'est que les programmes que vous
offrez dans le cadre de vos opérations normales sont tout à fait audités et
validés par le ministère de l'Enseignement supérieur, mais la flexibilité
additionnelle que vous donne le fait que vous êtes un organisme autonome >comme
ça vous donne la possibilité, si on veut, d'offrir un enseignement encore de
plus grande qualité, d'offrir un environnement d'évolution puis de croissance
des étudiants encore... de façon encore... de plus grande qualité qu'ils
retrouveraient si vous ne bénéficiiez pas de ce statut-là, là. Ça fait que
j'entends bien ça, puis honnêtement je suis très heureux d'entendre ça, parce
que notre compréhension à nous, naturellement, c'est que cette flexibilité-là
qui va être donnée à l'ITA va lui permettre, justement, d'élever la qualité de
ce qui se fait au sein de l'organisation à des niveaux qui ne sont pas
possibles aujourd'hui. Alors, de savoir que ça s'est matérialisé pour vous puis
qu'au-delà de la reddition de comptes que vous faites au ministère de l'Enseignement
supérieur vous avez la flexibilité d'aller beaucoup plus loin que ce qui est
demandé par le ministère de l'Enseignement supérieur... Alors, merci beaucoup
pour ce témoignage-là.
L'autre chose... Combien il me reste de
temps, M. le Président?
• (15 h 10) •
Le Président (M. Lemay) :
Il reste 7 min 30 s. On a d'autres collègues, aussi, qui...
M. Lamontagne : Je vais
prendre une autre question, rapidement, puis après ça je vais passer la parole
à mes collègues. Vous avez parlé de la transition, si on veut, si on veut
sortir de la fonction publique, et tout ça. J'aimerais ça que vous m'en parliez
un petit peu davantage. Parce que, naturellement, toutes les dispositions sont
prises dans le projet de loi pour s'assurer, un, non seulement d'une transition
harmonieuse au point de vue de l'infrastructure humaine au sein de
l'organisation, mais, en plus de ça, c'est que ça se fasse au bénéfice aussi
des gens qui font partie de ce transfert-là. Ça fait que vous avez dit que,
chez vous, ça avait été tout à fait une bonne expérience. J'aimerais ça que
vous m'en parliez un petit peu, là, justement, en quoi ça a été une bonne
expérience, comment ça s'est matérialisé, cette bonne expérience là de votre
côté, à l'ITHQ.
Le Président (M. Lemay) :
Si c'est possible, Mme Frulla, une réponse environ en une minute, ce
qui permettra aux autres collègues de pouvoir intervenir. Allez-y.
Mme Frulla (Liza) :
Parfait. Moi, ce que je peux vous dire, c'est que votre projet de loi couvre
encore mieux cette transition-là que nous. Par contre, nous, ça a vraiment
super bien été. Je ne peux pas dire qu'il n'y a pas eu de crainte, parce qu'il
y en a qui sont dans la fonction publique puis se sont dit : Nous, on est
protégés par la fonction publique, puis là on s'en va dans un organisme, puis
là on ne pourra pas retourner dans la fonction publique. Ce n'est pas le cas. C'est
que ceux qui sont de la fonction publique et qui font partie de la fonction
publique, actuellement, peuvent... ils ont un droit acquis, donc ils peuvent
retourner, c'est pour les nouveaux qui entrent. Bien, les nouveaux, en toute
connaissance de cause, savent maintenant qu'ils se joignent à l'ITAQ, mais avec
la gouvernance de l'ITAQ.
Puis il ne faut pas penser non plus que...
D'abord, on a eu des comités, on a respecté toutes les conventions collectives,
et on le fait encore, les conventions collectives qui avaient été négociées
avec le Conseil du trésor. Je vous dis qu'on commence à négocier nos
conventions collectives, mais le mandat vient du <Conseil du trésor...
Mme Frulla (Liza) :
...
avec la gouvernance de l'ITAQ.
Puis il ne faut pas penser non plus
que... D'abord, on a eu des comités, on a respecté toutes les conventions
collectives, et on le fait encore, les conventions collectives qui avaient été
négociées avec le Conseil du trésor. Je vous dis qu'on commence à négocier nos
conventions collectives, mais le mandat vient du >Conseil du trésor, les
balises viennent du Conseil du trésor.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Là, M. le ministre, vous vouliez intervenir rapidement, allez-y.
Votre micro.
M. Lamontagne : Oui.
Bien, juste pour compléter, Mme Frulla, parce que je veux laisser le temps
pour mes collègues, mais je voulais vous entendre, aussi, brièvement, on a
parlé de cadre éducatif, on a.... de bonifier les demandes de ce qui est
demandé par le ministère de l'Enseignement supérieur. Au niveau des services
aux étudiants, est-ce que la flexibilité puis l'agilité qui est offerte maintenant
à l'ITHQ... Quelles sortes, en termes de qualité, de services aux étudiants qui
sont offerts? Est-ce que vous auriez des commentaires à nous apporter à ce
sujet-là?
Mme Frulla (Liza) : Bien,
en fait, au niveau du service aux étudiants, c'est vraiment... Nous, parce
qu'on est petit, hein, comparativement... donc on suit vraiment les étudiants,
là, à la lettre. Nous sommes la seule institution qui supervise
1 000 stages à travers le monde, 1 000 stages à travers le
monde, d'une part.
Deuxièmement, on a l'association
étudiante, on a aussi les services psychologiques, et on en ajoute, évidemment,
cette année, là, parce que ce n'est pas facile, et puis... donc, on essaie
d'exploiter une vie étudiante qui est riche.
Et on a, après ça, un bureau des diplômés,
parce qu'il faut comprendre qu'on ne veut pas laisser aller les étudiants dans
le champ. On a un bureau des diplômés qui est là pour les appuyer et, en plus,
pour leur donner... enfin, pour leur donner une liste de ce... de demandes
d'emplois, si on veut, là, qui existe dans le milieu, actuellement. Donc, on
essaie de maintenir toujours, toujours le contact, autant de nos étudiants du Québec
que ceux qui sont... parce qu'on en a beaucoup, là, aussi, qui sont à l'international.
M. Lamontagne : Parfait.
Excellent. Merci beaucoup. Je vais céder la parole à un collègue.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, M. le député de Lac-Saint-Jean, je vous invite... il reste
environ 3 min 30 s à votre formation politique.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Écoutez, merci, très intéressant de vous entendre, Mme Frulla et
Mme Dionne. Je suis très heureux d'avoir la chance de discuter avec vous.
On vous connaît par votre passé aussi.
Moi, j'ai lu votre mémoire très
attentivement. Vous parlez aussi de mettre les forces de tout le monde
ensemble. Je sais que vous avez aussi développé des partenariats, hein, avec
des... certaines régions. Et c'est sûr que moi, je suis dans une région
ressource où est-ce que le domaine agricole est quand même assez bien
développé. Puis, moi, ma question... Tu sais, on veut que l'ITAQ devienne la
locomotive, le vaisseau amiral, puis comment vous voyez ça dans l'avenir, la collaboration,
mettre les forces, aussi, des autres maisons d'enseignement qui ont aussi développé
des formations de niche et aussi qui ont des CCTT?
Mme Frulla (Liza) : Moi,
je vais vous dire qu'on travaille avec les CCTT, hein? Les CCTT, ensemble, on <collabore...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...
collaboration, mettre les forces, aussi, des autres maisons d'
enseignement
qui ont aussi développé des formations de niche et aussi qui ont des CCTT?
Mme Frulla (Liza) :
Moi, je vais vous dire qu'on travaille avec les CCTT, hein? Les CCTT, ensemble,
on >collabore. Exemple... Bien, je vais vous en donner un bon, exemple,
on est en train de rénover l'hôtel, actuellement. Je vous invite, hein, vous
allez avoir, là... c'est votre institution, votre hôtel, personnellement, là. Alors,
on rénove, et c'était prévu, hein, ça a bien tombé, cette année, là, avec la
pandémie. Alors, l'hôtel que l'on rénove, nos deux étages, on travaille avec un
CCTT au niveau des meubles. On travaille, tu sais, on met... Moi, j'en suis une,
là, qui dit : On est en 2021, on ne développera pas pour rien, là, on va
prendre nos forces puis on va les mettre ensemble. Alors, c'est comme ça qu'on
travaille avec les différents CCTT.
À un moment donné, pour les gens âgés, par
exemple, nous, on est spécialisés dans de la bouffe texturée, non texturée, il
y en a qui sont spécialisés, aussi, dans le confort, je pense que c'est celui
de Trois-Rivières qui a une spécialisation au niveau de la gérontologie, on
travaille ensemble. Et vous, dans votre région, nous avons fait une entente
avec le cégep de Jonquière, parce que... enfin, hein, la grande région, là, du Lac-Saint-Jean,
cégep de Jonquière. Alors, ce qu'on fait, c'est que nous donnons la partie
spécialisée, le cégep donne l'enseignement régulier cégep. Et ce que l'on fait,
c'est que les étudiants viennent faire une formation à l'ITHQ, mais on s'assure
qu'ils retournent dans la région pour finir leur cégep, parce qu'on ne veut pas
les garder à Montréal, on veut... Donc, on fait ça avec sept cégeps.
Alors, comme je vous dis, c'est tous des
partenariats qui sont possibles. J'avais une discussion avec la Gaspésie hier
parce qu'on a l'intention, là, de faire quelque chose d'assez innovant, et là
je vais avoir besoin de l'ITAQ. Alors, comprenez-vous? C'est qu'on met nos
forces ensemble. Puis ensemble, bien, comme on est des domaines spécialisés,
petits groupes aussi, alors, à ce moment-là, on devient bien plus forts quand
on s'unit. Alors, c'est pour ça qu'il faut avoir la flexibilité, comme maison
indépendante, institution, là, autonome... autonome, là, à pouvoir faire et à
créer ces liens-là. C'est bien, bien excitant. Nous avons même un gros projet
avec l'ITAQ, on attend juste que le projet de loi passe, et puis vous allez
voir, vous allez être bien excités de ça.
Le Président (M. Lemay) :
Bon. Très bien, Mme Frulla. Donc, vos explications sont toujours bien
garnies, et ça complémente la discussion. Mais, sur ce, le temps du gouvernement
étant maintenant écoulé, je dois céder la parole à l'opposition officielle, ils
ont environ 11 minutes. M. le député de Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle
: Merci
beaucoup. Bonjour, Mme Frulla. Bonjour, Mme Dionne. Bien content de
vous voir, les deux.
Écoutez, j'ai lu attentivement,
d'ailleurs, votre mémoire, qui est… je savais qu'il était pour être vraiment
bon, donc, écoutez, bien fait, donc merci de l'avoir fait. Je vais partager mon
temps avec ma collègue de l'Acadie, donc, on est deux <sur le dossier.
Écoutez...
M. Rousselle
:
…
bien content de vous voir les deux.
Écoutez, j'ai lu attentivement,
d'ailleurs, votre mémoire, qui est… je savais qu'il était pour être vraiment
bon, donc, écoutez, bien fait, donc merci de l'avoir fait. Je vais partager mon
temps avec ma collègue de l'Acadie, donc, on est deux >sur le dossier.
Écoutez, moi, c'est au niveau du conseil
d'administration. Vous en avez parlé un petit peu, là, que vous aviez de la
place et tout, là, mais je vais y aller là-dedans. Vous, qu'est-ce que vous en
pensez? Parce qu'on a écouté des groupes avant vous, et ils parlent tous qu'à
un moment donné... que des compétences différentes puis des types d'expertises
différentes dans un conseil d'administration — comme vous dites,
c'est des gens avec des expertises différentes — ça vient enrichir,
justement, un C.A.
Dites-moi, là, actuellement, dans le projet
de loi, on parle de 10 personnes qui vont former le C.A. Vous, pensez-vous
qu'il devrait aussi y avoir une diversité aussi là-dedans pour avoir une plus
grande ouverture, justement, dans l'éducation, une plus grande ouverture,
justement, comme vous dites, de la terre à la table, donc, si on veut vraiment
exploser cette idée-là?
• (15 h 20) •
Mme Frulla (Liza) : Bon,
le conseil d'administration, d'abord, je pense, vous faites état de
15 membres. Moi, je vais vous dire, là, c'est le gros max, hein, c'est le
gros max, sincèrement. Nous, on a 15 membres maintenant, depuis 2018, on a
une… Moi, ce que je conseille pour le conseil d'administration, c'est qu'au
conseil même, La Pocatière et Saint-Hyacinthe soient bien représentés de
façon égale. Je pense que ça, c'est juste pour les deux… bien, les deux campus,
qui en font un au sein de l'ITAQ, puis, deuxièmement, pour qu'il n'y ait pas de
compétition. C'est ce qui est bien, bien important dans tout ça, c'est qu'on ne
joue pas de politique, on ne joue pas de… tu sais, on ne se tire pas les
ficelles, on travaille pour le même but.
Qu'on ait un conseil d'administration, les
10 autres membres indépendants, là, que ça soit des représentants de
l'industrie, moi, je trouve ça très bien parce que c'est important d'avoir le
pouls de l'industrie. Moi, j'ai des gens de l'hôtellerie, j'ai des gens… on a
été chercher, même si on n'est pas obligés… — nous autres, notre projet
de loi est beaucoup plus large que celui-là, ça nous donne beaucoup d'autonomie,
ce que j'aime — mais j'ai été chercher quelqu'un de la Gaspésie,
Claudine Roy, j'ai été chercher quelqu'un de Québec, qui est la directrice
générale de Wendake. C'est important pour nous. Ce n'est pas indiqué, mais
c'est important.
Il y a une chose qu'on a, par contre,
c'est qu'on a un représentant… deux représentants. Un représentant qui est
nommé par ses pairs et qui est représentant de la direction — cette
fois-ci, c'est mon directeur universitaire, mais moi, j'ai un directeur, aussi,
collégial et professionnel, ça fait qu'il va y avoir une alternance, ce n'est
pas dans la loi, mais c'est le bon jugement, là, tu sais, une alternance — et
on a un représentant élu des professeurs. Ça, c'est important d'avoir cette
représentativité, mais il faut que tout le monde comprenne qu'ils ne sont pas
là pour venir, sur le conseil d'administration, faire des revendications
syndicales, mais bien pour travailler vraiment au développement de l'institution.
Le reste, ce sont, oui, des gens de l'industrie, mais le conseil <d'administration…
Mme Frulla (Liza) : …mais
il faut que tout le monde comprenne qu'ils ne sont pas là pour venir, sur le
conseil d'administration, faire des revendications syndicales, mais bien pour
travailler vraiment au développement de l'institution. Le reste, ce sont, oui,
des gens de l'industrie, mais le conseil >d'administration de l'ITHQ, c'est
un conseil d'administration qui est là, qui donne son avis.
On a un comité de vérification, ça, c'est
très important, évidemment, mais il faut quand même comprendre qu'on n'est pas
dans le domaine privé, là, on ne s'en va pas faire des investissements à gauche
puis à droite. Le Conseil du trésor est hyperprésent, puis on a le Vérificateur
général aussi. Alors, tu sais, le comité de vérification, il est là vraiment
pour s'assurer que tout va bien, mais tout va bien, tu sais, c'est difficile,
là... Sauf cette année, où là, on va faire un déficit avec la permission du
ministère parce qu'on est en tourisme, hein, n'est-ce pas, et en pandémie.
Mais, une fois qu'on a dit ça, c'est que
le conseil d'administration donne son avis, et je le prends en compte, parce
que c'est important qu'on s'aime, mais c'est moi qui décide. Je vais vous dire,
là, en bout de ligne, j'ai vu des mémoires, là, il faut que le directeur
général ait avec ses directeurs principaux associés, comme France est là puis
mes autres directeurs principaux, il faut qu'on puisse avoir la marge de
manoeuvre de, un, décider, et c'est pour ça que moi, j'ai formé un conseil
exécutif, parce que je viens aussi de l'entreprise privée. On a un conseil
exécutif, on se rencontre tous les mardis, on prend des décisions puis on en
discute, on discute fort, mais une fois qu'on a décidé, c'est un pour tous,
tous pour un, on s'en va dans la même direction puis on assume, puis on assume.
M. Rousselle
:
Oui, bien, merci. Je vais laisser la place à ma collègue de l'Acadie.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup. Alors, je suis bien contente de vous voir toutes les deux. Évidemment,
Mme Dionne et moi, on vient du même coin de pays, alors on a un
attachement particulier pour La Pocatière. Je l'ai dit, ça fait deux fois
que je le dis depuis le début, mais je ne me lasse pas de le dire que,
vraiment, j'ai un coup de coeur quand on parle d'agriculture, parce que je suis
née dans un milieu agricole, puis c'est quelque chose qui m'intéresse
énormément.
Je suis… je trouve ça fort intéressant,
puis le dynamisme, puis je comprends très, très bien l'indépendance dont doit
jouir l'institut d'hôtellerie du Québec, et ça, je pense que c'est vraiment un
plus qu'on est en train de bâtir, là, on va faire quelque chose d'intéressant,
et je pense qu'on a un beau projet entre les mains, puis on accompagne M. le
ministre là-dedans.
Sur la question de l'attachement avec le ministère
de l'Enseignement supérieur, vous êtes quand même attachés à l'Enseignement
supérieur. La loi, d'ailleurs, je suis en train de… je suis allée voir votre
loi, la loi dit que vous devez avoir l'autorisation, pour développer des
programmes, du ministère de l'Enseignement supérieur. Et par contre, si on suit
votre logique, vous devriez être rattachés au ministère du Tourisme, parce que
vous faites du tourisme, vous faites de l'hôtellerie, c'est...
Donc, nous, ce qu'on dit : Oui au
MAPAQ, ça, on n'a pas aucun problème, on pense qu'il faut absolument que le
MAPAQ soit partenaire là-dedans, mais de ne pas avoir une attache, sur <le
plan…
Mme
St-Pierre
:
...vous devriez être rattachés au ministère du Tourisme, parce que vous faites
du tourisme, vous faites de l'hôtellerie. C'est...
Donc, nous, ce qu'on dit : Oui au
MAPAQ, ça, on n'a pas aucun problème, on pense qu'il faut absolument que le
MAPAQ soit partenaire là-dedans, mais de ne pas avoir une attache, sur >le
plan légal, sur le plan... dans le texte de loi, avec le ministère de
l'Enseignement supérieur, ça nous apparaît comme étant peut-être une faille
dans le projet de loi. On pourra le développer avec M. le ministre, puis je
suis sûre qu'il va être ouvert à cela.
Et les étudiants nous l'ont dit ce matin,
et on travaille pour les étudiants, on parle pour les étudiants, les étudiants
nous l'ont dit ce matin, qu'il fallait qu'il y ait une attache avec le
ministère de l'Enseignement supérieur. Moi, je ne le vois pas uniquement au
sein du conseil d'administration, je le vois avec... Le ministère de
l'Enseignement supérieur devrait avoir beaucoup plus le nez là-dedans parce
qu'il y a quand même des choses sur le plan pédagogique, et l'expertise est là,
elle n'est pas au MAPAQ.
Alors, je voudrais vous entendre
là-dessus. Est-ce que vous avez de bonnes relations avec la ministre de
l'Enseignement supérieur? Est-ce que ça se passe bien?
Mme Frulla (Liza) : Moi,
j'ai des bonnes relations avec tout le monde, là, regarde...
Mme
St-Pierre
:
Je le sais.
Mme Frulla (Liza) :
Mais... Non, je vais vous dire pourquoi. Dans notre temps — n'est-ce
pas, France? — dans notre temps, l'ITHQ était au Tourisme, dans notre
temps, et le ministère du Tourisme, c'est un ministère de marketing, c'est un ministère
de... Le rôle du ministère du Tourisme, honnêtement, c'est de faire du Québec
une destination d'appel, donc son rôle était très... et il est encore, là, très
orienté à mettre en évidence la destination, d'une part.
Deuxièmement, vous savez comme moi que le ministère
du Tourisme s'est promené, là, tu sais. À un moment donné, c'est le ministère
du Tourisme, après ça on a dit : Non, non, on va en faire une société
indépendante, après ça il s'était retrouvé, sous Raymond Bachand, Industrie et
Commerce. C'est un ministère qui se promène parce que c'est un ministère qui
n'est pas... C'est un petit ministère, malheureusement, parce que c'est un ministère
qui... quand même, le tourisme rapporte beaucoup, mais c'est un petit ministère.
Donc, ce n'est pas un ministère qui était
très orienté à garder une école, tu sais, ce n'est pas... Même là, je vais être
honnête avec vous, on est obligés toujours de lever la main pour dire : Écoutez-moi
bien, là, on va avoir un problème de main-d'oeuvre. Vous... On va se retrouver
dans la merde, comme on s'est retrouvé en 2019, alors que c'était une année
record en tourisme, et il n'y aura pas de main-d'oeuvre. Puis vous autres, dans
vos régions, là, ils ne sont pas capables de se développer, pas parce que les
gens n'ont pas le goût d'aller puis n'ont pas le goût du Québec, puis je parle
même des touristes étrangers, c'est qu'il n'y a pas de... il y a des
infrastructures, mais pas assez d'infrastructures, et d'infrastructures, aussi,
de qualité pour les recevoir. Alors, ça prend de la main-d'oeuvre, puis là nous
autres, on est toujours en train de brasser la cage sur la main-d'oeuvre, tout
le temps, tout le temps, tout le temps. Ce n'est pas un naturel, ce n'est pas
de la mauvaise volonté, là, mais, pour le milieu du tourisme, nous autres... Tu
sais, le milieu du tourisme, ils ont fait le marketing du tourisme, puis la
main-d'oeuvre, bien, ça, c'est autre chose.
Ça fait que, quand qu'il y a eu la
décision de s'en aller, en 1992-1993, sur le ministère de l'Éducation, c'était
vraiment nécessaire, d'autant plus que les gens, à l'époque, étaient contents
parce qu'ils tombaient sur un gros ministère, tu sais. Alors, c'était... Le
ministère <de l'Éducation, c'est le...
Mme Frulla (Liza) : …
ont
fait le marketing du tourisme, puis la main-d'oeuvre, bien, ça, c'est autre
chose.
Ça fait que, quand qu'il y a eu la
décision de s'en aller, en 1992-1993, s'en aller sur le ministère de
l'Éducation, c'était vraiment nécessaire, d'autant plus que les gens à l'époque
étaient contents parce qu'ils tombaient sur un gros ministère, tu sais. Alors,
c'était... Le ministère >de l'Éducation, c'est le ministère, évidemment,
là, de l'Enseignement et de la Main-d'oeuvre, mais c'est surtout un gros
ministère avec des bons budgets, parce qu'à chaque fois qu'il y avait des
coupures, tu demandes au ministère du Tourisme, le ministère du Tourisme va se
retourner puis il va couper dans quoi? Il va couper dans ces gros…
Mme
St-Pierre
:
Donc, vous êtes bien, au ministère de l'Enseignement supérieur.
Mme Frulla (Liza) : Bien,
nous, on est bien, au niveau de l'Enseignement supérieur. On a cette relation…
on est obligés de sonner le grelot tout le temps et on a aussi un financement — ça,
c'est bien important, M. le ministre — on a un financement, nous
autres, avec une subvention historique d'équilibre, ça a toujours été comme ça.
Alors, nous, on n'est pas financés par tête de pipe comme dans les autres institutions,
on a une subvention d'équilibre et on va, selon les besoins, selon… plaider
notre cause pour une augmentation de la subvention ou, en fait, des programmes
particuliers où ce n'est pas donné d'office, on y va. Mais c'est correct ainsi,
parce qu'on n'est pas gros, puis on enseigne sur la qualité. Moi, là, je n'ai
pas besoin d'avoir 22 élèves, là, moi, ce n'est pas…
Le Président (M. Lemay) :
Mme Frulla, il y a Mme Dionne qui voudrait intervenir, je crois, puis
il reste 30 secondes.
Mme Dionne (France) :Bien, moi, je voulais juste ajouter, puis je pense que la question
est très pertinente, je pense que c'est ce qui va peut-être être très important,
c'est que, comme Liza vient de le dire, on a encore des batailles pour
s'assurer que les programmes qui sont offerts, par exemple, au niveau collégial
au cégep, parce que la fédération négocie certains programmes... que ces programmes-là
sont aussi accessibles pour l'ITHQ, pour nos étudiants au niveau collégial, et
je pense que ça, ça va peut-être être un défi de votre part aussi. Bon, on
pourra être complices, parce qu'on a encore… C'est certain que, de plus en
plus, je pense que le ministère de l'Enseignement supérieur est plus ouvert
qu'il l'était à s'assurer que, dès qu'il y a des programmes additionnels
offerts au niveau collégial dans les cégeps, nous, on soit admissibles. Alors,
ça, c'est une bataille qu'on est en train de gagner, en tant que tel.
Puis je pense que, dans ce sens-là, pour
répondre à la question, c'est peut-être quelque chose qui pourrait être mis sur
la table dans vos relations avec votre collègue Mme McCann pour s'assurer
que ça parte bien, cet aspect-là, et qu'en même temps, puis c'est peut-être là
où c'est très difficile, qu'avec le Conseil du trésor... que l'entente que vous
avez sur ces programmes-là, tout de suite, il y ait autorisation du Conseil du
trésor pour qu'il y ait complicité dès le départ. Ça, je vous le dis, ça, c'est
majeur.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup. Alors, je vais maintenant céder la parole au
troisième groupe d'opposition. M. le député de Bonaventure, la parole est à
vous.
• (15 h 30) •
M. Roy
: Bien le
bonjour, Mmes Frulla et Dionne, du fond de la baie des Chaleurs. Je suis à
Carleton-sur-Mer, et il n'y a pas de glace, il fait beau.
Écoutez, vous êtes passionnées, c'est à
votre honneur. Bon, je cherchais une réponse à une question, puis vous avez
donné <la réponse...
>
15 h 30 (version révisée)
<12163
M. Roy
:
...du fond de la baie des Chaleurs. Je suis à Carleton-sur-Mer, et il n'y a pas
de glace, il fait beau.
Écoutez, vous êtes passionnées,
c'est à votre honneur. Bon, je cherchais une réponse à une
question,
puis vous avez donné >la réponse il y a quelques instants. Bon, vous
êtes sous l'égide du ministère de l'Éducation, O.K., et ma question que j'avais
écrite pour... et que je voulais vous poser, c'est, bon, étant donné que, dans
votre discours, on sent qu'il y a une osmose, une continuité, une collaboration
très intime que vous voulez avoir avec l'ITAQ, bien, est-ce que vous seriez
prêtes à transférer… à vous transférer sous la gouvernance du MAPAQ? Et là vous
avez répondu, vous voulez rester sous l'égide du ministère de l'Éducation parce
qu'il y a des budgets, il y a de l'argent, il y a de l'ouverture, vous avez un
financement qui est adéquat.
Et ça, ça vient amener un élément de plus
dans la réflexion qu'on va avoir avec le ministre lors de l'étude du projet de
loi, à savoir pourquoi le ministère de l'Éducation n'est pas associé,
intimement ou de près, à la nouvelle institut pour amener toute l'expertise
pédagogique, direction des études, conseil pédagogique, services aux étudiants,
etc. Donc, est-ce que vous voyez d'un bon oeil à ce que le ministère de
l'Éducation fasse partie intégrante de la gouvernance de la nouvelle institut?
Même si le MAPAQ doit garder un oeil, etc., mais je pense que le ministère de
l'Éducation serait bienvenu dans la nouvelle structure qui sera mise en place.
J'écoute.
Mme Frulla (Liza) : Moi,
je vais vous dire, là, sincèrement, M. le député, honnêtement, ce n'est
pas nécessaire, en ce sens qu'il y a les programmes réguliers, les programmes
réguliers cégep, là. Les programmes réguliers, c'est... D'abord, ils enseignent,
actuellement, là. Je veux dire, le frère de... a un D.E.C., le frère de France
a un D.E.C., son neveu a un D.E.C. de l'ITA de La Pocatière, là, tu sais,
ce n'est pas... Alors, les programmes réguliers, ce sont les programmes
obligatoires que l'on applique, tout le monde, là, au niveau du D.E.C. Nous
autres, même au niveau professionnel, nous autres, on a les trois niveaux.
Alors donc, les programmes sont là, et ce sont les programmes qui sont là qui
vont être enseignés. On enseigne le français, on enseigne la philo, on
enseigne... on fait tout ça, là, alors… et la spécialité, bien, relève de nous
comme la spécialité va relever du MAPAQ, donc ce n'est pas nécessaire.
Ce qui est nécessaire, tout comme les
conservatoires au niveau du ministère de la Culture, c'est d'avoir les fonds
nécessaires. Mais là vous autres, là, vous êtes au MAPAQ, c'est un immense
ministère avec des milliards, ça fait que ce n'est pas l'ITA qui va aller
demander un 300 000 $ qui va vraiment crever les budgets de... quand
ils vont le faire, de crever les budgets du MAPAQ. Tu sais, c'est pour ça, la
différence entre nous, qui était au Tourisme : 300 000 $, au
Tourisme, là, c'est une fortune; 300 000 $, au ministère de
l'Éducation, ce n'est rien. Alors, c'est pour ça que c'est un peu par
opportunisme, honnêtement, d'une certaine façon, d'autant plus <que
c'était...
Mme Frulla (Liza) :
...
quand ils vont le faire, de crever les budgets du MAPAQ. Tu sais, c'est
pour ça, la différence entre nous, qui étaient au Tourisme : 300 000 $,
au Tourisme, là, c'est une fortune, 300 000 $, au ministère de
l'Éducation, ce n'est rien. Alors, c'est pour ça que c'est un peu par
opportunisme, honnêtement, d'une certaine façon, d'autant plus >que c'était
nous, à l'époque — et là je veux remettre ça aussi sur les rails — qui
développaient les programmes de... les programmes d'hôtellerie et de
restauration, et tout ça avec le ministère, parce que le ministère, dans les
années 90, disait qu'il n'avait pas l'expertise. Alors, où elle est,
l'expertise? L'expertise, actuellement, la grande expertise est au MAPAQ. C'est
là qu'elle est, l'expertise.
Maintenant, pour les programmes réguliers,
c'est sûr que c'est l'Éducation. Et l'Éducation... C'est le gouvernement, en
fait, qui donne les diplômes, alors c'est sûr que le parti de l'Éducation... l'Éducation
est partie prenante dans les programmes et la qualité des programmes, mais, de
facto, ça va être ça, de facto, ça va être ça.
Puis moi, je vais vous faire une petite
confidence, à un moment donné, là, je ne voyais pas ça d'un mauvais oeil,
l'ITHQ puis l'ITA, à l'époque, puis qu'on soit ensemble sur le ministère du
MAPAQ. Je n'avais pas de problème avec ça, moi. Moi, c'est : il faut être
ensemble sur les gros ministères. Là, j'ai mon ministère de l'Enseignement
supérieur, on a des belles relations, puis tout ça, puis ça va très bien. C'est
un gros ministère, puis, quand le ministère donne à l'un, croyez-moi que je
suis à la porte pour dire : Aïe! Moi aussi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, Mme Frulla. Je sais que, M. le député de Bonaventure, vous
voulez peut-être rajouter quelque chose en conclusion, puisqu'on arrive déjà à
la fin du temps de cette période. Allez-y.
M. Roy
: Oui, bien,
encore une fois, Mme Frulla est très passionnée.
Ceci étant dit, on propose une synergie,
là. Là, je n'ai pas trop compris quand vous avez dit «l'opportunisme», là, mais
l'objectif, c'est d'amener une synergie à l'intérieur de l'ITAQ où on va avoir
l'expertise de tous ceux et celles, de tous les ministères qui peuvent bonifier
la formation, le financement, la recherche et développement, l'indépendance de
la recherche, toutes les... je dirais, tous les éléments essentiels à
l'émergence d'un ITAQ qui va être de premier ordre. Donc, je ne dis pas que le ministre,
il ne vise pas ça, mais en même temps je pense que... bon, on continue de
croire que le ministère de l'Éducation aurait un rôle important à jouer sans en
prendre la gouvernance, mais à tout le moins accompagner le gouvernement
là-dedans, et le ministère, et le ministre. Voilà.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, merci beaucoup, M. le député de Bonaventure.
Mme Frulla (Liza) : M. le
Président, je veux juste ajouter quelque chose.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme Frulla ainsi que Mme Dionne, c'est tout le temps
que nous avions pour votre intervention. Et je vous remercie pour les travaux
que vous avez faits à la commission.
Sur ce, je vais suspendre quelques
instants pour permettre au prochain groupe de prendre place.
(Suspension de la séance à 15 h 36)
(Reprise à 15 h 40)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous. Je souhaite donc la bienvenue aux représentants du
Syndicat des professeurs de l'État du Québec. Et je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé, ensuite il y aura une période
d'échange avec les membres de la commission. Tout d'abord, je vous invite à
vous présenter ainsi que la personne qui vous accompagne, et la parole est à
vous.
Syndicat des professeurs de l'État du Québec (SPEQ)
M. Vallières (Jean) : M. le
Président, M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, Mmes et MM. les députés, nous vous remercions de nous
donner l'occasion de présenter notre mémoire au nom des 150 professeurs de
l'ITA.
Mon nom est Jean Vallières, président du
Syndicat des professeurs de l'État du Québec, et je suis accompagné de M. Benoît
Garon, représentant syndical des professeurs de l'ITA et lui-même professeur au
campus de La Pocatière.
Le corps professoral de l'ITA, ce sont des
agronomes, ingénieurs, chercheurs, diplômés universitaires, des gestionnaires
et propriétaires d'entreprise. Par leur expertise, ils ont formé et forment des
générations de diplômés oeuvrant dans toutes les sphères du secteur
bioalimentaire, et ce, partout au Québec.
Disons tout d'abord que la loi créant
l'ITAQ était attendue par les professeurs. Cette nouvelle structure représente
une évolution positive pour la gouvernance de l'ITA. Comme l'a bien démontré M. le
ministre André Lamontagne dans sa présentation du projet de loi, afin d'assurer
le développement optimal d'une école comme la nôtre, il faut la sortir du
carcan que représente la hiérarchie ministérielle. Nous approuvons donc le
projet de loi n° 77, et toutes nos recommandations
ont simplement pour but de le bonifier en allant dans le sens d'une
modernisation et de l'alignement de l'ITAQ vers ce qui se fait ailleurs au
Québec, dans l'ensemble des institutions supérieures, collégiales <ou
autres...
M. Vallières (Jean) :
...
nous approuvons donc le projet de loi
n°
77.
Et toutes nos recommandations ont simplement pour but de le bonifier en allant
dans le sens d'une modernisation et de l'alignement de l'ITAQ vers ce qui se
fait ailleurs au Québec, dans l'ensemble des institutions supérieures,
collégiales >ou autres. On s'est également référés aux lois créant le
conservatoire ainsi que l'institut d'hôtellerie du Québec, deux sociétés
anciennement intégrées à des ministères et qui ont servi de modèle au projet de
loi actuel. Même si toutes nos recommandations de notre mémoire sont
importantes, laissez-nous vous en présenter trois, la première portant sur la
composition du conseil d'administration, la seconde, sur la commission des
études, et la troisième, sur la création d'un conseil d'orientation par campus.
Au chapitre «Conseil d'administration», on
note l'absence d'un membre permanent issu du corps professoral au sein du C.A.
de l'ITAQ. La présence à temps partiel d'un membre enseignant siégeant à tous
les trois ans en alternance avec les autres groupes d'employés, tel que prévu
dans le projet de loi, représente une anomalie qu'on ne retrouve, à notre
connaissance, dans aucune autre institution d'enseignement supérieur au Québec,
que ce soit au ministère de l'Éducation ou dans les lois du conservatoire et de
l'institut d'hôtellerie. Il s'agit là d'une situation anormale pour une
institution dont la mission principale est la transmission du savoir et de
l'expertise. Ceci, à nos yeux, doit être corrigé. Il est clair pour nous que c'est
bon qu'il y ait un membre étudiant par campus au sein du conseil
d'administration, mais il doit y avoir aussi un professeur par campus, autrement
ce serait déséquilibré quant au rôle des acteurs de terrain dans la prise de
décision et l'établissement des orientations futures de l'ITAQ.
C'est d'ailleurs, selon nous, dans cet
esprit que s'est exprimé M. le ministre André Lamontagne lors de la
conférence de presse du 26 novembre dernier. À ce moment-là, il a dit,
répondant à un journaliste à propos de la composition du C.A. de l'ITAQ, et
j'emploie ses mots : «[Et puis il y aura] un représentant des professeurs
puis un représentant des élèves par campus.» On trouve que cette déclaration va
dans le sens de notre recommandation, mais aussi dans le sens de tout ce qui se
fait ailleurs et qui fonctionne bien.
Maintenant, pour parler d'une autre
recommandation importante, celle concernant la commission des études, je me
permets, M. le Président, de passer la parole à Benoit Garon.
M. Garon (Benoit) : Comme
présenté par M. Vallières, les professeurs sont titulaires d'une expertise
et d'une connaissance qu'il est dans l'intérêt de mettre à contribution, et ce,
dans les instances qui ont un impact sur la qualité de la formation. La commission
des études, de par ses fonctions au projet de loi, est la structure qui aura la
plus grande influence pédagogique. Elle doit être proactive et en phase avec
les besoins de formation du secteur bioalimentaire. Nous recommandons qu'elle
perde son statut de facultative, tel que le projet de loi le laisse
sous-entendre. De plus, nous constatons que les professeurs y sont
sous-représentés. Aucune autre commission des études, dans les établissements
supérieurs, n'a une si faible représentation <du corps professoral.
M
. le Président...
M. Garon (Benoit) :
...que le
projet de loi le laisse sous-entendre. De plus, nous
constatons que les professeurs y sont sous-représentés. Aucune autre
commission
des études, dans les
établissements supérieurs, n'a une si faible
représentation >du corps professoral.
M. le Président, on ne peut passer
sous silence l'absence, aussi, d'une composante locale dans le projet de loi
actuel. Cette composante de consultation locale nous semble nécessaire pour
donner à chaque campus une couleur locale qui lui permettrait un rayonnement
régional lui permettant d'être plus proactive à l'adaptation des programmes,
aux réalités du milieu et d'impliquer les étudiants et le milieu bioalimentaire
dans l'orientation de chacun des campus de l'ITAQ. Nous recommandons donc la
création d'un conseil d'orientation par campus pour conseiller l'ITAQ sur les
besoins respectifs de chacun des campus.
M. le Président, je retourne la
parole à M. Vallières.
Le Président (M. Lemay) :
M. Vallières, votre micro est toujours coupé. Allez-y, reprenez.
M. Vallières (Jean) :
Pardonnez-moi. Donc, qui dit bioalimentaire dit région. Les conseils
d'orientation pourront gérer des collaborations et des interactions avec le
milieu propres à chaque campus. Tout ce qui se passe dans les deux campus ne
peut pas seulement être décidé à Québec, ça prend une instance participative de
gouvernance et d'orientation qui inclura les gens du milieu, les représentants
des partenaires régionaux, comme les directeurs, les fermes-écoles, etc., et
qui guidera chaque campus dans son rayonnement régional. On n'invente pas cette
structure-là, on va la chercher dans la Loi du Conservatoire. On sait qu'il y a
des conservatoires dans sept régions du Québec et que, pour eux, leurs conseils
d'orientation sont créateurs de partenariats efficaces. L'ITAQ en a aussi
besoin.
Il a été question, ce matin, de la
formation générale offerte aux étudiants à l'ITA. On recommande, nous aussi,
que celle-ci reste dans les murs de l'ITAQ pour la cohérence du cheminement
pédagogique des étudiants et la cohésion institutionnelle de l'ITAQ. Il faut
donc inscrire au chapitre «Mission» que l'ITAQ offre une formation générale et
technique.
En conclusion, on vous remercie de
l'attention que vous portez à l'ensemble de nos recommandations et on vous
assure de notre disponibilité à poursuivre les échanges tant avec les autorités
du ministère qu'avec chacun des membres de cette commission. Merci de votre
écoute.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Est-ce que, M. Garon, vous avez quelque chose à rajouter?
M. Garon (Benoit) : Ça
complétait le dossier pour moi, en vous remerciant.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Merci beaucoup. Donc, sur ce, je vais maintenant céder la parole à
M. le ministre pour son bloc d'échange. M. le ministre, la parole est
à vous.
M. Lamontagne :
M. Vallières, M. Garon, salutations. Merci beaucoup d'être présents.
Je veux juste vous dire que vous êtes... La dame qui vous a précédés auparavant
a utilisé tout le temps qu'elle avait utilisé, et puis vous nous en laissez un
petit peu. Alors, écoutez, je vois que, de toute façon, votre mémoire était
très, très, très clair sur votre appréciation <du projet...
M. Lamontagne : …
vous
êtes... La dame qui vous a précédés auparavant a utilisé tout le temps qu'elle
avait utilisé, et puis vous nous en laissez un petit peu. Alors, écoutez, je
vois que, de toute façon, votre mémoire était très, très, très clair sur votre
appréciation >du projet, là, qui est devant nous puis, après ça, les
recommandations et les suggestions que vous faites.
D'entrée de jeu, puis c'est vraiment mon
erreur, M. Vallières, vous faites référence… le point de presse que
j'avais donné suite à la présentation du projet de loi à l'Assemblée nationale,
dans lequel j'avais parlé de la présence d'un membre… d'un enseignant, là, sur
le conseil d'administration, ma faute, c'était… c'est «un membre du personnel»
qui était prévu, là, ça n'a pas changé par rapport à ce qui était écrit dans le
projet de loi. J'entends bien vos revendications, mais je voulais juste vous
apporter cette correction-là, là. C'est… Mes excuses, là. Ça a été… Sur le
moment, comme ça, ça a été le langage que j'ai utilisé, là, mais ce qui est
l'esprit de la loi, là, puis ce qui est dans le projet de loi, là, c'est un
membre du personnel, là, en tout temps, là, qui est sur le conseil
d'administration, là, pour l'ITAQ.
Ceci étant dit, j'aimerais vous entendre,
parce que, dans votre mémoire, il n'en fait pas tellement… bien, en réalité, à
mon souvenir, il n'en fait pas… il n'est pas, en fait, mention. On s'entend,
là, qu'il va y avoir, à un moment donné, une coupure, un peu, si on veut, entre
l'ITAQ et puis au point de vue du personnel aussi, et tout ça, là, puis aussi
le ministère, et tout ça. Et puis c'est sûr qu'on s'est assurés… on a appris,
aussi, des expériences passées, mais on s'est assurés de mettre dans le projet
de loi toutes les dispositions qui vont assurer une transition la plus douce
possible, là, pour tout ce qui touche les ressources humaines qui sont
associées au projet de l'ITAQ et puis s'assurer que les droits, et tout ça, de tout
le monde soient bien couverts, là.
Mais je voulais l'entendre de votre bouche
aussi, là, vous et M. Garon, là, à la lecture du projet de loi qui vous
est présenté, cette transition-là, là, d'une direction du ministère vers un
organisme indépendant, là, avec les dispositions du projet de loi, vous
anticipez, là, qu'avec ce qui est là, que tout est en place pour que la
transition se fasse de façon correcte puis, en bout de ligne, que toutes les ressources
humaines, là... on prenne bien soin, dans cette transition-là, des ressources
humaines qui sont en place, et tout ça, là? Je veux juste vous entendre à ce
niveau-là.
• (15 h 50) •
M. Vallières (Jean) : Bien,
écoutez, c'est sûr que c'est les… à peu près les mêmes dispositions qui étaient
à la fois à l'ITHQ qui étaient dans la Loi du Conservatoire. Je pense que ça,
ça ne pose pas problème. C'est sûr que les professeurs permanents vont avoir le
choix, un droit de retour dans la fonction publique. Ce qui est important, pour
les professeurs, c'est… Ils vont vouloir, normalement, aller vers la nouvelle
entité, ils ne choisiront pas nécessairement de revenir. Mais, encore, ce sont
des choix individuels, ça. Sauf que — puis on revient un peu à ce
qu'on parlait tantôt, le rôle des professeurs dans la future ITAQ,
là — on veut attirer des compétences, on veut… Vous parliez d'aller <au
niveau…
M. Vallières (Jean) :
...pas nécessairement de revenir. Mais, encore, ce sont des choix individuels,
ça. Sauf que — puis on revient un peu à ce qu'on parlait tantôt, le
rôle des professeurs dans la future ITAQ, là — on veut attirer des
compétences, on veut… Vous parliez d'aller >au niveau universitaire, pour
attirer les compétences, il faut que les gens sentent qu'ils vont être entendus
dans l'institution, qu'ils vont avoir leur mot à dire. Si, à un moment donné,
il y a des professeurs dans des universités ou il y a des professeurs ailleurs
qui veulent venir ici pour amener un niveau universitaire ou même un niveau
collégial et puis ils se rendent compte qu'il n'y a pas de commission d'études
qui est existante, qu'il n'y a pas de professeur qui siège en permanence au
conseil d'administration, ce qui ne se retrouve nulle part ailleurs, est-ce que
ça va être motivant? Est-ce que c'est comme ça qu'on va attirer des
compétences? C'est ça, notre inquiétude.
Je pense qu'il ne faut pas... Il faut que
le carcan ministériel… Puisqu'on crée une autre instance, une autre structure,
il faut que cette structure-là soit ouverte et puis que les professeurs peuvent
avoir leur place dedans, sinon ils vont aller enseigner à Laval, ils vont
enseigner à McGill ou ailleurs. Je pense qu'il faut créer — c'est
pour ça qu'on insiste là-dessus — à la fois la commission des études
et puis à la fois, là... Au conseil d'administration, il va y avoir deux
étudiants, on est d'accord, mais il y aura, pendant trois ans... à un moment
donné, il n'y aura pas de professeur. Ce ne sera pas attirant pour les
compétences, ça. Les gens veulent pouvoir participer quand ils enseignent. C'est
des gens qui ont un savoir, ce sont des experts. Alors là, je vous avoue qu'on
comprend plus ou moins, là. Vous dites : Il va y avoir un membre du
personnel pendant trois ans, ça va être un fonctionnaire ou un professionnel,
puis, pendant trois ans, ça va être un professeur. Ce système-là, à temps
partiel, ça ne va pas... on ne trouve pas ça normal pour une institution, puis
ça correspond... on ne trouve ça nulle part ailleurs au ministère de
l'Éducation ou au conservatoire. Au conservatoire, il y a deux professeurs sur
le conseil d'administration; à l'ITHQ, il y en a un; puis là, tout d'un coup,
tout d'un coup, à l'ITAQ, il y en aurait un à temps partiel. Je m'excuse, mais…
Et ça, ça peut encourager, effectivement, des gens à dire : On va aller
ailleurs ou on va retourner dans la fonction publique. Je réponds à votre
question, là. Il faut que les professeurs puissent participer.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre. Votre micro, M. le ministre.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup. Je veux dire, j'ai posé la question, c'est pour avoir les réponses, c'est
pour ça qu'on est là. C'est pour ça qu'on est là, ensemble.
Un autre point, vous avez mentionné, dans votre
mémoire, que... textuellement, vous dites que «la vision d'avenir qui préside à
la création de l'ITAQ est centrée sur la modernisation d'une institution qui
est porteuse d'une tradition unique dans la transmission du savoir en
technologie agroalimentaire», alors on peut comprendre que, de poser ce
geste-là, naturellement, à prime abord, ça a une tendance à entraîner la
motivation auprès du corps professoral, si on veut. Comment cette motivation-là
<ou cet...
M. Lamontagne : …
tradition
unique dans la transmission du savoir en technologie agroalimentaire», alors on
peut comprendre que de poser ce geste-là, naturellement, à prime abord, ça a
une tendance à entraîner la motivation auprès du corps professoral, si on veut.
Comment cette motivation-là >ou cet engouement-là peut être bénéfique
pour l'apprentissage des étudiants, justement, à l'ITAQ?
M. Vallières (Jean) :
Benoit, veux-tu répondre?
M. Garon (Benoit) : Oui,
oui. Bien, vous l'avez mentionné, à chaque… dans la portion du changement, ce
qui est perçu, la base des professeurs, il y a certaines… — je vais
me permettre, aussi, de glisser sur votre première question aussi — une
certaine forme d'incertitude. La portion des permanents est quand même bien
encadrée. Régulariser les professeurs qui sont dans la portion… ce qu'on
appelle communément des occasionnels, il y a une portion transitoire,
normalement, qui est prévue dans la portion des conventions collectives. On n'a
pas jugé bon de le mettre dans le projet de loi, mais c'est normalement encadré
dans la portion des conventions collectives. Puis il y a des éléments, aussi,
de recrutement. Vous avez parlé d'essayer de briser le carcan. Jean a parlé d'aller
chercher des expertises. Dans le contexte où on veut chercher les experts,
motiver nos étudiants, bien, les contraintes, actuellement, de recrutement de
spécialistes de contenu, au niveau des concours de banques de qualification,
concours de recrutement ou autres terminologies équivalentes, ça créait un
carcan qui limitait la possibilité d'aller chercher des experts dans le domaine
et de leur donner une place intéressante au niveau de l'enseignement. On est un
petit peu limités dans ce volet-là. Il fallait attendre la portion des
ouvertures pour certains concours ou banques de personnes qualifiées, qui
limitait… Parce qu'on ne se le cachera pas que les professeurs, la portion de
professeurs à l'ITA, c'est une goutte d'eau dans la banque des professionnels
MAPAQ, donc d'aller faire une banque spécifiquement pour la portion des
professeurs, ça créait une contrainte assez importante à la capacité de nos
gestionnaires d'aller chercher des spécialistes de contenu avec une expertise
de haut niveau.
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, notre compréhension puis ma compréhension, c'est que le geste qu'on va
poser, la mise en oeuvre de ça, ça va venir, justement, pallier à cette
réalité-là, dont vous vous réclamez, là. Alors, très heureux… je me suis fait
expliquer ça par les fonctionnaires, mais là de me le faire expliquer de… par
un enseignant, là, bien, je suis très heureux de voir que les visions
s'alignent.
Puis j'amènerais ça, aussi, au niveau… Il
y a la question de l'accessibilité des ressources ou d'un nouvel environnement
pour avoir accès à des ressources. Mais après ça aussi, nous, ce qu'on croit, c'est,
par la mise en oeuvre de cet organisme autonome là, avec ces nouvelles règles là…
va permettre une accélération au niveau de la mise à niveau des
investissements. Quand on parle de la mise à niveau des investissements,
naturellement, bien, il y a les investissements, là, en infrastructures, mais
aussi en outils pour accompagner votre travail.
Encore là, dans le même esprit, est-ce que
votre lecture des opportunités que va offrir ce nouveau véhicule-là... est-ce
que vous voyez que ça va, justement, dans cette capacité-là <d'avoir,
encore là…
M. Lamontagne : ...au
niveau de la mise à niveau des investissements. Quand on parle de la mise à
niveau des investissements, naturellement, bien, il y a les investissements,
là, en infrastructure mais aussi en outils pour accompagner votre travail.
Encore là, dans le même esprit, est-ce que
votre lecture des opportunités que va offrir ce nouveau véhicule-là, est-ce que
vous voyez que ça va, justement, dans cette capacité-là >d'avoir, encore
là, une amélioration au point de vue de la mise à niveau, là, des outils, des infrastructures,
et tout ça, là, au sein de l'organisation?
M. Garon (Benoit) : Bien,
si vous me le permettez, la portion qu'on recommande, des conseils d'orientation
est dans le but de guider les conseils d'administration à une bonne gestion des
ressources et de prioriser en fonction des besoins des différents campus. Donc,
l'idée... Oui, on voit que le projet de loi va dans cette optique-là, mais on
espère aller plus loin par nos recommandations en fournissant un conseil d'orientation
qui va permettre de prioriser ou d'émettre des recommandations au conseil
d'administration pour la bonne gestion efficiente du budget qui sera alloué à
l'ITAQ.
M. Vallières (Jean) : Si
je pouvais compléter, M. le ministre...
M. Lamontagne : Oui, oui,
oui.
M. Vallières (Jean) : ...c'est
clair aussi que... On entendait Mme Frulla, Mme St-Pierre connaît
bien les conservatoires aussi, elle a été là, alors, c'est clair que l'expérience
du conservatoire, qui date de 12 ans, fait en sorte que c'est une subvention.
Cette subvention-là n'a pas toujours été facile, parce qu'il y a les coûts qui
augmentent en ressources humaines, et tout ça, il y a toujours des rallonges à
faire, il y a le service de la paie, et tout ça. À un moment donné, dans les
conservatoires, le conseil d'administration, ils avaient accumulé un déficit de
14 millions, il a fallu que le ministre s'en mêle. Alors, c'est clair que,
financièrement, on ne peut pas... ce n'est pas notre rôle d'embarquer là-dedans,
là, mais, oui, ça peut créer des facilités, mais en même temps s'imposent des obligations.
Je voudrais revenir, encore une fois, à
votre première question, si vous permettez, M. le ministre. Vous avez dit :
Est-ce que les employés… (panne de son)... et tout ça. Et là on est
150 professeurs, mais il y a aussi... il y a 100 fonctionnaires et
50 professionnels qui oeuvrent à l'ITA. Eux autres, ils n'ont pas été
invités ici, en commission parlementaire, on trouve ça dommage. Mais eux autres
aussi ont à vivre cette situation-là, et je pense qu'ils vont ont soumis un
mémoire. Alors, c'est une question qui vous préoccupe, ça aurait été le fun qu'ils
auraient pu, eux aussi, être entendus à la commission.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre, en vous rappelant, là, qu'il reste cinq minutes et
qu'il y aurait un autre intervenant.
M. Lamontagne : Oui, je
vais céder la place à mon collègue. Merci beaucoup, M. Vallières, merci
beaucoup, M. Garon, très apprécié.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien, merci. Donc, M. le député de Bourget, la parole est à vous.
• (16 heures) •
M. Campeau :
M. Vallières, M. Garon, merci pour votre présentation.
Avec l'évolution rapide de l'agriculture,
les tendances qu'on peut voir, qui se développent, est-ce que vous pensez que
l'actuel projet de loi va donner assez d'agilité, de flexibilité pour s'adapter
rapidement? J'aimerais ça <vous entendre là-dessus...
>
16 h (version révisée)
M. Campeau : ...avec
l'évolution rapide de l'agriculture, les tendances qu'on peut voir, qui se
développent, est-ce que vous pensez que l'actuel projet de loi va donner assez
d'agilité et de flexibilité pour s'adapter rapidement? J'aimerais ça vous
entendre là-dessus.
M. Vallières (Jean) : Benoît.
M. Garon (Benoit) : Oui,
merci. Si vous me permettez, je vais vous exposer un peu. La portion de formation
continue, règle générale, dans les cégeps, elle est réputée <comme... >qu'elle
se paie elle-même. Et actuellement, avec les contraintes qu'il existe au niveau
de l'ITA, la création de nouvelles formations continues est dépendante de la
capacité de mettre un professeur à cet endroit-là, ce qui crée une contrainte
indue qui ne devrait pas exister, alors que la formation continue, règle
générale, on dit qu'elle se paie elle-même.
Donc, dans les cégeps, un cours en
formation continue, il s'autofinance de lui-même, il ne crée pas de nouvelle
demande. Le professeur est rémunéré à même les fonds générés par l'investissement
qui est fait par les participants… (panne de son) …cette formation continue là.
Et on voit de bonne foi... parce qu'il y a une demande importante au niveau de
la formation continue, dans le contexte agricole, notamment dans des sujets qui
sont très, très chers au gouvernement, la gestion des pesticides, la santé des
animaux, la qualité des aliments. C'est des sujets qui sont très, très
sensibles, mais qui sont très, très d'actualité et qui sont très importants
pour le gouvernement et l'ensemble de la population québécoise.
M. Campeau : Une autre question
dans la même direction. Ce que Mme Frulla nous parlait… de l'ITHQ... nous
parlait de la terre à la table, c'est de comme montrer une continuité entre
l'ITAQ et l'ITHQ. Elle disait même qu'il y avait juste une lettre de
différence. Est-ce que vous verriez d'un bon oeil une harmonisation des cursus
scolaires dans les deux cas? Aviez-vous besoin de vous parler beaucoup, vous
assurer qu'il y a une continuité, vraiment? Est-ce que vous voyez ça comme un
avantage ou une possibilité?
M. Garon (Benoit) : Jean, est-ce
que tu veux prendre la question?
M. Vallières (Jean) : Bien,
écoutez…
M. Garon (Benoit) : Merci.
M. Vallières (Jean) : …c'est
clair que ce sont des institutions soeurs, un petit peu, c'est bien évident. Et
là l'ITHQ, ils ont un campus, et l'ITAQ va avoir deux campus. Ça, ça nous amène
à parler, et ça, c'est aussi dans le mandat, là, des conseils d'orientation. <Ça
ne peut pas tout se... >Les décisions ne peuvent pas toutes se prendre à
Québec, ça prend une structure adaptée aux campus, qui peut faire des partenariats,
et tout ça. Et c'est là où, selon nous, l'ITAQ se rapproche... Vous parlez de
la relation avec l'ITHQ, mais ça se rapproche aussi du CMADQ, c'est-à-dire les
conservatoires qui sont en réseau. Et c'est important qu'il y ait un lieu, une
structure dans chaque campus qui peut <établir des...
M. Vallières (Jean) : ...où,
selon nous, l'ITAQ se rapproche... Vous parlez de la relation avec l'ITHQ, mais
ça se rapproche aussi du CMADQ, c'est-à-dire les conservatoires qui sont en
réseau. Et c'est important qu'il y ait un lieu, une structure dans chaque
campus qui peut >établir des partenariats puis qui peut... Et ça, c'est
important pour le développement, c'est important pour l'implantation, pour les
collaborations avec les gens du milieu, des fermes-écoles, et tout ça. Et, s'il
n'y a pas ça, ça va être un peu trop centralisé à Québec, et ça, c'est un point
extrêmement important pour nous. Mais effectivement qu'il y ait des rapports
avec l'ITAQ et l'ITHQ, je pense, ce serait tout simplement naturel, c'est
évident, c'est très près.
Le Président (M. Lemay) : M.
le député, là, il reste environ une minute.
M. Campeau : Oui.
M. Garon, je crois que vous aviez quelque chose à ajouter. Est-ce que je
me trompe?
M. Garon (Benoit) : Vous avez
un bon oeil. Vous… être professeur dans une autre vie. Oui, on voit d'un bon
oeil, pas nécessairement l'harmonisation, mais comme Jean le précise les
partenariats. Vous parlez du principe de la terre à la table. Ce n'est pas
étranger au milieu bioalimentaire d'avoir des partenariats d'affaires <avec
des... >de la terre à table pour les circuits courts. Les chaînes de
restaurants, et autres, essaient d'avoir des relations le plus près possible
avec des agriculteurs fournisseurs.
On voit d'un bon oeil le même principe
d'avoir des partenariats ou un transfert de connaissances pour que nos
étudiants puissent savoir en quoi le produit qu'ils vont produire peut affecter
son potentiel de vente en restauration, ou d'autres, et que les gens qui font
de la restauration, de la transformation aient l'idée d'où provient les
produits. Quand je parle de préparation, c'est post-transformation, là, c'est
la préparation pour, exemple, servir un restaurant, ou autre, qu'ils sachent un
peu d'où vient les produits, leurs produits, leur pain, leur beurre <jusqu'à…>,
comme vous le présentez, jusqu'à la terre, pour qu'ils puissent avoir une
relation d'affaires saine dans leur milieu futur.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci.
M. Campeau : Merci de votre
présentation.
Le Président (M. Lemay) : Ceci
complète le bloc d'échanges avec les membres du gouvernement, et je cède
maintenant la parole au député de Vimont, porte-parole de l'opposition
officielle. La parole est à vous.
M. Rousselle
: Merci,
M. le Président. M. Vaillant, M. Garon, merci d'être là. Merci d'avoir
préparé, justement, un bon mémoire comme ça.
Écoutez, juste pour... puis j'abonde dans
le même sens, c'est que malheureusement… Puis ça, dans mon introduction ce
matin, je…, justement, que je trouvais malheureux qu'il y avait des groupes qui
avaient fait des demandes pour être entendus puis ils n'ont pas été demandés
actuellement. Je ne sais pas si le ministre va faire des corrections là-dessus,
parce que… quand qu'on fait des changements semblables, je pense, c'est
important d'avoir l'opinion de tout le monde, et puis je pense qu'il n'y a pas
un joueur qu'on devrait mettre de côté. Je pense qu'on devrait entendre tout le
monde, justement, pour s'en aller et s'enligner vraiment au bon endroit.
Bon, je m'en vais, après ça, dans le C.A.
Premièrement, vous avez parlé aussi de réalités régionales. Je pense, c'est
M. Garon qui a parlé de ça. Vraiment, je suis vraiment d'accord avec vous,
<parce que...
M. Rousselle
: ...
je
pense qu'il n'y a pas un joueur qu'on devrait mettre de côté. Je pense qu'on
devrait entendre tout le monde, justement, pour s'en aller et s'enligner
vraiment au bon endroit.
Bon, je m'en vais, après ça, dans le
C.A. Premièrement, vous avez parlé aussi de réalités régionales. Je pense, c'est
M. Garon qui a parlé de ça. Vraiment, je suis vraiment d'accord avec vous,
>parce que, qu'est-ce qui se passe en Gaspésie puis qu'est-ce qui se
passe à Laval, c'est deux réalités bien différentes. Et puis<... et>,
même si j'aime aller en Gaspésie… mais c'est deux réalités vraiment différentes.
Donc, je pense que, dans le conseil
d'administration, vous en parlez, justement, d'avoir des professeurs, puis
j'abonde dans le sens, parce que c'est vous qui avez la connaissance, c'est
vous qui transmettez, justement, cette connaissance-là. Donc, je pense que c'est
important… qu'avoir des professeurs dans ce C.A. là pour, justement, enligner,
justement, le C.A. qui ne sont pas nécessairement des professeurs. Ça peut être
des gens du milieu, mais ça peut être aussi... je suis content de voir qu'il y
a des étudiants qui vont faire partie de ça. <Mais, selon vous... >Puis
là vous en avez parlé de deux par secteur, mais à peu près... parce que là, c'est
15 au total. Donc, il y en a 10 qui n'ont pas été encore dits, c'est qui qui
était pour être là. Vous, là, au minimum, là, pour avoir vraiment une belle
représentation au niveau professoral, ça serait quoi, vraiment?
M. Vallières (Jean) : Écoutez,
on est conscients... Merci de votre question. On est conscients de la question
du nombre total, puis de la loi sur la gouvernance, puis le fait qu'il doit y
avoir une proportion prépondérante de gens de l'externe, quand même le conseil
d'administration du conservatoire, ils sont 17, et ce n'est quand même pas
trop, là. On aime ça, les grosses familles. Alors, on peut arriver à concilier
la loi sur la gouvernance et puis une représentation normale, pour une
institution d'enseignement, de professeurs au conseil d'administration. S'il y
a deux étudiants, en toute logique, il devrait y avoir deux professeurs. Et, si
on a à jouer avec la loi sur la gouvernance, bien, on met 17 personnes
autour de la table, ça ne sera pas... ça se fait ailleurs.
Toutes nos recommandations, là, qu'on
présente, là, dans notre mémoire, là, ils viennent tous ou bien du ministère de
l'Éducation ou bien des lois des institutions soeurs comme l'ITHQ et le
conservatoire. On n'invente rien. On fait juste aller chercher ce qu'il y a de
mieux dans l'intérêt de la modernisation puis de la mise à jour. Parce que, ce
qui se produit, c'est que… pendant combien d'années il y a eu tendance à la
centralisation — c'est normal, un ministère, ça veut toujours
centraliser — alors que le bioalimentaire, ça, c'est à travers le
territoire. Il faut prévoir des structures qui vont permettre à l'ITAQ d'être
présent dans le milieu, d'avoir des partenariats et puis de faire en sorte que
ce soit ouvert.
Le conseil d'administration, la manière
dont il est conçu… Les personnes externes, pour nous, c'est bien, on est pour
ça, on est très favorables. On ne veut pas du tout être négatifs par rapport à
ça, sauf qu'il faut quand même faire en sorte qu'il y ait un <équilibre...
M. Vallières (Jean) : ...
d'avoir
des partenariats et puis de faire en sorte que ce soit ouvert.
Le conseil d'administration, la manière
dont il est conçu… Les personnes externes, pour nous, c'est bien, on est pour
ça, on est très favorables. On ne veut pas du tout être négatifs par rapport à
ça, sauf qu'il faut quand même faire en sorte qu'il y ait un >équilibre
des professeurs au conseil d'administration, même s'ils deviennent 17 membres,
et puis des conseils d'orientation par campus pour que chaque campus a sa
couleur. C'était comme ça au début, M. le ministre Lamontagne l'a dit dans sa
présentation. Au début, il y avait une école à La Pocatière, qui est
centenaire, il y avait une école de laiterie à Saint-Hyacinthe, ils ont uni ça.
Mais, maintenant qu'on a une vision d'avenir, qu'on doit regarder en avant, il
faut faire en sorte que <ces deux... >les deux campus ne soient
pas que des succursales, mais qu'ils aient leur vie propre, leurs partenariats
propres puis leur identité, même au niveau du contenu, ce qui se faisait avant.
Maintenant, ça a été un peu standardisé dans les dernières années, depuis les
années 2000, et puis il faut un petit peu changer ça, parce que c'est... notre
société évolue vers la décentralisation. Il faut que ce soit reflété dans ce
projet de loi là. <C'est ça qui est... >C'est ça qu'on croit.
• (16 h 10) •
M. Rousselle : Et, dans ce
C.A. là, qu'est-ce vous en pensez qu'il y ait des compétences puis des
expertises différentes, si on veut vraiment le rendre plus fonctionnel, mais
encore plus au niveau des connaissances? Si on veut vraiment transmettre le
plus de connaissances possibles aux étudiants, qu'est-ce vous en pensez que le
C.A.... Puis <qu'on l'a posée... >j'ai posé la même question à
tous les autres groupes avant vous, là, et tous semblent dire : Oui, il
devrait y avoir des expertises différentes, des compétences différentes dans ce
C.A. là. Vous, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Vallières (Jean) : Tout à
fait d'accord. Tout à fait d'accord. Maintenant, la loi n'empêche pas ça, la
loi peut permettre ça, alors là-dessus on fait confiance. Mais on est tout à
fait d'accord avec ce que vous dites, par exemple, c'est clair. Mais je pense
que le ministre en titre a le droit de nommer des personnes, et puis que ce
soit orienté vers des gens aux expertises différentes, ce serait tout à fait
approprié.
M. Rousselle : Merci. Et je
vais passer la parole à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) : Donc,
Mme la députée de l'Acadie, en vous rappelant qu'il reste environ
5 min 20 s.
Mme
St-Pierre
:
Merci, M. le Président. Alors, je salue nos invités, M. Vallières, M. Garon.
C'est fort intéressant, puis je pense que vous amenez des pistes qui doivent
être analysées en profondeur.
M. le ministre, quand vous avez dit, lors
du point de presse, que vous aviez fait une erreur… En fait, je pense, vous
avez fait un lapsus, puis que, dans le fond, que… dans votre tête, c'est clair
que ça prend des professeurs à plein temps... ça prend un professeur... deux
professeurs au sein du conseil d'administration qui viennent de chacun des
campus. Moi, je pense que ça va de soi. Et c'est aussi de reconnaître
l'expertise des professeurs parce que c'est eux qui sont en première ligne
auprès de leurs étudiants.
Je veux vous entendre sur deux choses — puis
là c'est très, très court, là, le temps que j'ai — sur les conseils d'orientation,
mais tout d'abord sur la question du lien avec le ministère de l'Enseignement
supérieur. Je ne <sais pas...
Mme
St-Pierre
:
...
aussi de reconnaître l'expertise des professeurs parce que c'est eux
qui sont en première ligne auprès de leurs étudiants.
Je veux vous entendre sur deux choses — puis
là c'est très, très court, là, le temps que j'ai — sur les conseils
d'orientation, mais tout d'abord sur la question du lien avec le ministère de
l'Enseignement supérieur. Je ne >sais pas si vous avez suivi ce matin
les travaux, mais les étudiants ont été clairs qu'il fallait un lien avec l'Enseignement
supérieur, puis je cite ici leur mémoire, bon, «n'étant pas sous la tutelle du ministère
de l'Enseignement supérieur, l'ITA peut difficilement faire profiter des
étudiants des avancées en matière de réussite qui sont prévues dans les
prochaines années, notamment grâce au chantier sur la réussite du ministère de
l'Enseignement supérieur». Et vous pourrez aller lire le mémoire, puis c'est
très clair, ils disent qu'il faut qu'il y ait un lien.
Alors, il va falloir trouver une façon
d'écrire dans la loi que le ministère de l'Enseignement supérieur doit être
présent et ait son mot à dire concrètement — je veux vous entendre
là-dessus — et que les conseils d'orientation… On va nous dire
probablement : Bien là, il va y avoir trop de structures puis ça va faire
encore trop de monde, puis là... Mais moi, je vous suis là-dessus parce que c'est
vrai qu'à La Pocatière, je viens de la région, ce n'est pas pareil comme à
Saint-Hyacinthe. C'est très beau Saint-Hyacinthe et c'est très beau La
Pocatière aussi, mais ce n'est pas la même chose, c'est différent, puis il faut
qu'ils se sentent représentés.
Alors, expliquez-moi le conseil
d'orientation puis peut-être un petit mot sur le ministère de l'Enseignement
supérieur.
M. Vallières (Jean) :
Oui. Les conseils d'orientation qui sont dans les conservatoires, on est allé
chercher ça dans cette loi-là, ça existe, il n'y a aucun dédoublement de
structure. C'est une structure, au contraire, qui est nécessaire parce qu'il y
a deux campus puis ce n'est pas possible que tout soit décidé à Québec. Il faut
que les gens s'impliquent. Il faut que les gens du milieu s'impliquent, et ça,
là, ça ne crée pas une multiplication des structures, au contraire, ça crée une
clarification pour que... parce qu'il va y avoir une direction générale qui va
être sur le chemin Sainte-Foy, là. Et cette direction générale là, il ne faut
pas que ce soit... On a vécu ça. Moi, je vous avoue, j'ai été 40 ans
professeur au conservatoire et j'ai vu ce qu'a donné la loi pendant 12 ans.
Et, à un moment donné, il y avait une espèce de petite tour d'ivoire qui s'est
bâtie, même si ce n'était pas voulu au départ, alors centralisation à Québec et
après ça...
Donc, heureusement, dans la loi, il y
avait tout de même les conseils d'orientation qui pouvaient... Ils n'ont pas
été actifs dès le début, mais après ça, de plus en plus, ils ont pris une
place. Et ça permet justement de contrebalancer cette centralisation qui repose
sur la direction générale et le conseil d'administration, qui devient un petit
peu un Olympe, là. Et, à ce moment-là, c'est un contrebalant qui est
extrêmement utile, et il n'y a aucun dédoublement de structure, ça fonctionne…
ça baigne dans l'huile.
Mme
St-Pierre
:
Et sur l'enseignement supérieur?
M. Garon (Benoit) : Je
vais prendre cette question-là. M. le ministre, il présente qu'il veut libérer
le carcan de l'ITA. Je vais faire une petite portion imagée : ça fait
longtemps que nos animaux ne sont plus gardés avec des <carcans...
M. Vallières (Jean) : ...
et
il n'y a aucun dédoublement de structure, ça fonctionne… ça baigne dans
l'huile.
Mme
St-Pierre
:
Et sur l'enseignement supérieur?
M. Garon (Benoit) : Je
vais prendre cette question-là. M. le ministre, il présente qu'il veut libérer
le carcan de l'ITA. Je vais faire une petite portion imagée : ça fait
longtemps que nos animaux ne sont plus gardés avec des >carcans,
question de bien-être animal. Qui est le propriétaire par après? C'est déjà une
bouffée d'air de libérer l'ITA de son carcan. Qui est le propriétaire après?
Qui prend les décisions en haut? Il y a toujours une responsabilité ministérielle
qu'il y a derrière, on s'attend à ce que… le ministère va gérer comme un bon
père de famille son ITA, il va la chérir. On veut simplement, c'est l'intention
du ministre, lui donner une bouffée d'air, de retirer son carcan pour son bien-être.
Mme
St-Pierre
:
Mais vous ne répondez pas à ma question sur le rôle que l'Enseignement
supérieur doit jouer, c'est la demande des étudiants.
M. Garon (Benoit) : Effectivement,
je suis un petit peu moins à l'aise à me prononcer...
Mme
St-Pierre
:
On ne veut pas retirer le… on ne dit pas qu'il faut que le MAPAQ sorte de là,
là. On dit juste qu'il faut trouver peut-être une voie de passage pour avoir le
ministère de l'Enseignement supérieur présent plus qu'il ne l'est dans le
projet de loi.
M. Garon (Benoit) : Je le vois
d'un bon oeil. Mais, comme je vous dis, déjà, de donner une bouffée d'air à
l'ITA...
Mme
St-Pierre
: Ah!
ça, on est d'accord avec ça.
M. Garon (Benoit) : ...ça va
diminuer beaucoup de problématiques qui sont vues par la portion des étudiants.
Le ministère de l'Éducation a toujours été un petit peu en arrière, mais… moins
proactif dans la portion décisionnelle. Est-ce qu'il faut laisser la chance au
ministère de l'Éducation? Ça peut être une proposition intéressante. Mais, pour
la portion des professeurs, ça n'aura pas un impact au jour le jour sur notre
travail aussi significatif que le projet de loi de l'ITAQ le permet
actuellement, à la passation d'une gouvernance plus au MAPAQ et à un C.A.
actuellement.
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : Ceci
conclut cette période d'échanges avec les membres de l'opposition officielle,
et je cède maintenant la parole à la deuxième opposition. Mme la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. Merci, M. Vallières. Merci, M. Garon. C'est très,
très éclairant de vous entendre. Beaucoup de questions ont déjà été posées, là,
sur les conseils d'orientation pour aller chercher la composante locale. Moi,
c'est de la musique à mes oreilles. Vous savez, en étant dans une région
éloignée, quand on parle de décentralisation, c'est vraiment bienvenu. Vous
avez dit, M. Vallières, là, qu'on est dans une société qui évolue vers la
décentralisation. J'aimerais bien que ce soit vrai aussi du côté du
gouvernement, donc c'est un petit message en passant. Vous en avez quand même
bien parlé, puis j'ai peu de temps, là, je voulais quand même souligner que,
pour moi, là, je trouve ça extrêmement important.
Mais j'aimerais peut-être vous entendre
sur un aspect qu'on a moins parlé, là, jusqu'à maintenant, sur le fait que la
durée des mandats des administrateurs diffère selon si on est un membre
indépendant ou si encore on est un membre du personnel. J'aimerais savoir un
peu ce que vous en pensez, puis du fait que <certains...
Mme Lessard-Therrien : ...
entendre
sur un aspect qu'on a moins parlé, là, jusqu'à maintenant, sur le fait que la
durée des mandats des administrateurs diffère selon si on est un membre
indépendant ou si encore on est un membre du personnel. J'aimerais savoir un
peu ce que vous en pensez, puis du fait que >certains administrateurs
peuvent renouveler leur mandat versus d'autres administrateurs.
M. Vallières (Jean) : Écoutez,
je vous remercie beaucoup pour la question, c'est très pertinent. Il y a une de
nos recommandations… Effectivement, on prend pour acquis, écoutez, qu'il va y
avoir des professeurs sur le conseil d'administration, et, à ce moment-là, c'est
clair qu'un seul mandat on trouve que ce n'est pas assez. Il faut que le mandat
de trois ans puisse être renouvelable une fois parce qu'il y a une prise
d'expérience.
Il y a aussi le fait que le conseil
d'administration aura à établir des plans stratégiques. Établir un plan
stratégique, là, ça prend des mois puis quasiment des années. Alors, là, là,
si, à un moment donné, là, le professeur doit passer le relais parce que le
plan stratégique est commencé mais il n'est pas fini... Alors, je pense que c'est
vraiment bien qu'il y ait la durée des mandats qui soit simplement renouvelable
pour les professeurs une seule fois. Je pense que c'est tout à fait normal que
ça varie d'un élément à l'autre, on suit le gouvernement là-dessus. Parce que…
étudiants, ça ne peut pas être trop long parce qu'ils graduent, les autres
membres, bon, ça, c'est à voir, parce que là aussi il y a une prise
d'expertise. Mais que le professeur soit là juste trois ans, ou membre du
personnel, on trouve que c'est trop court, ça doit être renouvelé une fois.
Et je me permets, vous avez parlé des
conseils d'orientation, c'est clair que le campus de La Pocatière est plus vers
l'est du Québec et le campus de Saint-Hyacinthe est un peu plus vers l'ouest.
Alors, ça aussi, ça fait partie... bien, même si les étudiants vont de
différentes régions, là, c'est bien clair, mais il n'en reste pas moins qu'il y
a un aspect éventail de partenariats qui peut se diviser entre l'est et l'ouest
du Québec là-dedans, et, je pense, c'est tout à fait logique.
• (16 h 20) •
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée, si vous voulez ajouter quelque chose.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
peut-être juste, si j'ai le temps, là, de revenir là-dessus, sur les conseils
d'orientation. Tu sais, comment vous voyez ce mariage-là avec le local?
Peut-être vous entendre davantage là-dessus.
Le Président (M. Lemay) :
Peut-être en 30 secondes, là.
M. Vallières (Jean) : Notre
document, notre mémoire est assez spécifique sur les mandats des conseils
d'orientation, ça peut être modifié, là. D'abord, c'est l'existence des
conseils d'orientation et puis aussi le fait qu'il y ait des gens sur les
conseils d'orientation qui peuvent donner leur avis sur le futur de leur campus :
le directeur ou la directrice de la ferme-école, quelqu'un qui a des
partenariats, des… le représentant des principales industries <ou… >dans
le secteur qui peuvent dire : Nous, pour la formation, dans notre coin, on
aurait besoin plus de ça. Et puis quelqu'un qui vient d'une région plutôt à
l'ouest, qui vient <dire...
M. Vallières (Jean) : ...
ou
la directrice de la ferme-école, quelqu'un qui a des partenariats, des… le
représentant des principales industries ou… dans le secteur qui peuvent dire :
Nous, pour la formation, dans notre coin, on aurait besoin plus de ça. Et puis
quelqu'un qui vient d'une région plutôt à l'ouest, qui vient >dire :
Pous nous, l'ITA, on aurait besoin que la formation aille un peu dans cette
direction-là. Donc, une structure de conseils d'orientation ouverte à des
membres externes.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup, M. Vallières. Et sur ce, je dois céder la parole au troisième
groupe d'opposition. M. le député de Bonaventure, c'est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Vous savez — bonjour, MM. Vallières et Garon — quand
tu passes le dernier, à un moment donné, les sujets sont épuisés et érodés.
Mais, quand même, si je comprends bien, là, dans la hiérarchie des enjeux, vous
préférez avoir un conseil d'administration qu'une implication du ministère de
l'Éducation dans la création de l'ITAQ pour le futur.
Moi, j'aurais une question pour M. Garon.
Dans la mouture actuelle du projet de loi, est-ce que vous considérez que ça va
améliorer l'exercice de la profession d'enseignant à l'intérieur de l'institut?
M. Garon (Benoit) : Dans la
portion de l'enseignement, là, dans l'au jour le jour avec nos étudiants, pas nécessairement
d'impact. C'est ce qu'il y a derrière, c'est la gestion qu'il y a derrière, la
gestion des investissements, le rapport de l'ITAQ avec son milieu puis la possibilité
d'aller chercher des gens d'expertise pour pouvoir faire de l'enseignement au
goût du jour. C'est ce volet-là qui va changer la dynamique de l'enseignement.
Ça ne changera pas du jour au lendemain de la portion de l'enseignement en tant
que tel. Ça va motiver des gens nouveaux à venir faire de l'enseignement. Ça va
susciter des partenariats avec l'industrie. C'est ce volet-là qui va changer le
rayonnement de l'ITA qu'on a, qui s'est effrité, on ne se le cachera pas, un
petit peu au fil des années. L'ITA n'a pas perdu ses lauriers en termes d'enseignement,
il a... il s'est enfermé un petit peu avec moins de rayonnement. Et on espère,
comme le ministre le propose, d'ouvrir les carcans, d'ouvrir la machine, si
vous me permettez l'expression, pour que l'ITA rayonne dans son milieu.
M. Roy
: Et ça, ça
passe par des postes de profs au C.A. et la création d'un conseil d'orientation.
Si on n'a pas ces éléments-là, ça se peut bien que, bon, les espoirs anticipés
par la modernisation de l'ITAQ ne soient pas présents.
M. Garon (Benoit) : Ils ne se
concrétisent pas au même niveau qu'… et entachent la capacité de l'ITAQ de
rayonner au niveau qu'on espérerait, et que le ministre veut aussi que l'ITAQ
rayonne dans son milieu. Je pense que c'est l'ensemble de la volonté, ici, des personnes
qui sont présentes, là, faire rayonner l'ITAQ au mieux de ce qu'elle peut, là.
M. Roy
: J'ai presque
vu le ministre dire oui avec ses yeux. Voilà. Merci beaucoup, messieurs.
Une voix : Merci à vous.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, merci beaucoup, M. <Garon...
M. Garon (Benoit) : ...l'ensemble
de la volonté, ici, des
personnes qui sont présentes, là, faire rayonner
l'ITAQ au mieux de ce qu'elle peut, là.
M. Roy
: J'ai
presque vu le
ministre dire oui avec ses yeux. Voilà. Merci beaucoup,
messieurs.
Une voix : Merci à vous.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, merci beaucoup, M. >Garon et M. Vallières,
pour votre contribution à nos travaux.
Compte tenu de l'heure, je dois suspendre
les travaux…
(Suspension de la séance à 16 h 24)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour. Nous sommes de retour. Et je souhaite maintenant la bienvenue
aux représentants de la Fédération des cégeps. Et je vous rappelle que vous
disposez de 10 minutes pour votre exposé. Ensuite, il y aura une période
d'échange avec les membres de la commission. Tout d'abord, je vous invite à
vous présenter, ainsi que la personne qui vous accompagne. Et la parole est à
vous.
M. Tremblay (Bernard) :
Bonjour, M. le Président. Bonjour, Mmes, MM. les députés. Merci de nous
accueillir. Alors, mon nom est Bernard Tremblay. Je suis le président-directeur
général de la Fédération des cégeps. Et je suis accompagné de M. Sylvain
Lambert, qui est le directeur général du cégep Édouard-Montpetit, président du conseil
d'administration de la fédération. Et je tiens aussi à souligner que le cégep
Édouard-Montpetit a une école nationale qui lui est affiliée, qui est l'École
nationale d'aéronautique... d'aérotechnique, pardon.
Donc, évidemment, je tiens à remercier
l'ensemble des membres de nous accueillir dans le cadre de vos travaux sur le projet
de loi n° 77. C'est évidemment avec beaucoup d'intérêt que nous avons pris
connaissance, donc, du projet de loi sur l'Institut de technologie
agroalimentaire du Québec.
La fédération croit que le projet de loi,
dans sa forme actuelle, affecterait, donc, directement les cégeps. Et, comme
vous le savez, la fédération représente les 48 collèges publics du Québec.
Donc, nous <aimerions...
M. Tremblay (Bernard) : ...C'est
évidemment avec
beaucoup d'intérêt que nous avons pris
connaissance,
donc, du
projet de loi sur l'Institut de technologie agroalimentaire du
Québec.
La fédération croit que le projet de
loi, dans sa forme actuelle, affecterait, donc, directement les cégeps. Et,
comme vous le savez, la fédération représente les 48 collèges publics du
Québec. Donc, nous >aimerions, au cours des prochaines minutes, porter à
votre attention, donc, des propositions importantes à considérer et offrir
quelques recommandations afin de s'assurer que l'expertise reconnue du réseau
collégial dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche puisse
bénéficier évidemment dans l'exercice que vous entreprenez aujourd'hui sur le
projet de loi.
À l'heure actuelle, nous savons que l'ITA
dispose de deux campus, donc, l'un situé à La Pocatière, à environ
300 mètres du cégep de La Pocatière, et l'autre à Saint-Hyacinthe, à
quelques pas là aussi du cégep de Saint-Hyacinthe et de la Faculté de médecine
vétérinaire de l'Université de Montréal.
D'entrée de jeu, donc, la fédération tient
quand même à souligner qu'elle déplore le fait que, bien que plusieurs de ses
membres disposent, donc, de programmes de formation relatifs à l'agriculture et
à l'agroalimentaire et qu'il existe plusieurs centres collégiaux de transfert
de technologie dans ce secteur d'activité, aucune consultation préalable au
dépôt du projet de loi n'a été réalisée avec le réseau collégial québécois.
Pourtant, selon les dernières données dont nous disposons, c'est plus de deux
fois le nombre d'étudiants dans le domaine, donc, qui sont formés dans les
cégeps qu'à l'ITA, donc près de 2 000 étudiants. Elle trouve donc que
ce travail s'est fait un peu en silo et fait en sorte que le projet de loi
pourrait priver potentiellement les Québécois des bénéfices découlant de la
vaste expérience du réseau collégial public québécois.
Pourtant, et sans nier évidemment
l'expertise qui s'est développée aussi au cours des plus de 150 ans, donc,
du côté de l'ITA, le projet de loi n° 77 ne traite pas, selon nous,
d'agriculture mais bien plutôt d'enseignement. Or, l'expertise dans ce domaine
se trouve au ministère de l'Éducation, au ministère de l'Enseignement supérieur
et dans les réseaux de l'éducation.
Le projet de loi n° 77 semble faire
fi du fait que l'enseignement et la recherche sont des expertises qui doivent
se développer de façon concertée. En effet, alors que, depuis plus de 30 ans,
le Québec cherche désespérément à trouver les clés pour contrer le décrochage,
assurer la persévérance scolaire et augmenter le taux de diplomation, et ce,
dans tous les ordres d'enseignement, il paraît un peu insensé d'imaginer qu'un
établissement de petite taille comme le sera l'ITAQ, isolé par son rattachement
au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, pourra faire
face à ces défis de taille qui confrontent, donc, l'ensemble des réseaux de l'éducation.
Pourtant, encore une fois, lorsqu'on lit
le projet de loi, ce qu'on constate à l'article 5, c'est qu'on parle ici
vraiment d'une maison d'enseignement puisque le premier alinéa de l'article dit :
«L'institut a pour mission principale d'offrir une formation technique de
niveau collégial, tant à l'enseignement régulier qu'à la formation continue,
dans les domaines agricole et agroalimentaire, de même que dans les domaines
connexes à ces derniers. Il peut donc aussi offrir des formations relevant
d'autres ordres d'enseignement.»
La fédération tient donc à souligner qu'il
lui apparaît inadéquat que cet établissement d'enseignement relève d'un <ministère...
M. Tremblay (Bernard) : ...
de
niveau collégial, tant à l'enseignement régulier qu'à la formation continue,
dans les domaines agricole et agroalimentaire, de même que dans les domaines
connexes à ces derniers. Il peut donc aussi offrir des formations relevant
d'autres ordres d'enseignement.»
La fédération tient donc à souligner
qu'il lui apparaît inadéquat que cet établissement d'enseignement relève d'un >ministère
autre que celui de l'Enseignement supérieur. En effet, bien que le Québec forme
des médecins, des techniciens en foresterie, des pompiers, la formation
qualifiante pour ces professions relève toujours des ministères de l'Éducation
et de l'Enseignement supérieur, selon le cas, et non des ministères de la Santé
et des Services sociaux, des Forêts, Faune et Parcs ou de la Sécurité publique.
Rappelons par ailleurs qu'entre 1967 et
2018, c'est près de 2,2 millions de diplômés, donc, qui sont sortis, donc,
des établissements collégiaux québécois, que le réseau collégial public, donc,
a formé des diplômés dans des domaines variés, très spécialisés, que ce soit
soins infirmiers, pilotage d'aéronefs, aquaculture, santé animale. Nous avons
donc au total, je vous le rappelle, près de 134 programmes techniques
différents qui sont dispensés dans les cégeps du Québec.
La fédération ne s'explique donc pas
pourquoi le projet de loi n° 77 propose une structure
parallèle à celle des cégeps, créant ainsi un silo qui prive tant l'ITAQ que
les cégeps de la synergie nécessaire pour permettre de relever les défis
associés à la formation dans le domaine de l'agriculture et de l'alimentation
au Québec au cours des prochaines décennies, surtout avec les objectifs,
évidemment, que se sont fixés... que s'est fixé le gouvernement en termes
d'autonomie alimentaire.
Aussi, il est bon de rappeler que le réseau
collégial a déjà une gamme importante de formations dans le domaine et que
cette offre se développe présentement de façon parallèle à celle de l'ITAQ.
Ainsi, 14 cégeps offrent des programmes dans le domaine de
l'agroalimentaire sur l'ensemble du territoire québécois. À cela s'ajoutent,
donc, les deux campus de l'ITA qui sont à Saint-Hyacinthe présentement et à La Pocatière.
L'expertise, donc, en matière
d'enseignement dans le domaine agricole et agroalimentaire est donc, il faut le
constater, présente tant à l'ITA que dans les collèges publics et s'avère peu
concertée puisqu'elle relève présentement de deux ministères différents. La
fédération croit donc que le Québec ne peut se permettre de compromettre le
développement de cette expertise et de risquer d'en perdre une partie en se
privant d'un regroupement des forces en matière de formation dans le domaine.
Or, c'est pourtant bien ce que le projet de loi n° 77
génère comme effet.
Dans ce contexte, la fédération propose
donc que le projet de loi soit retiré et que de nouvelles consultations soient
organisées. À défaut, nous envisageons que... nous vous soumettons, en fait,
qu'on puisse donc considérer le modèle de l'école nationale, qui est un modèle
qui existe déjà, puisque cinq écoles nationales existent déjà, rattachées à des
cégeps.
Il est bon, donc, de rappeler que ces
écoles nationales ont été à la base des établissements indépendants et qu'ils
se sont donc affiliés à des cégeps au fil des ans. Les écoles nationales
présentent des caractéristiques qui leur sont propres et qui en font des établissements
qui se distinguent des autres établissements collégiaux québécois et qui
peuvent adopter des structures adaptées à leur réalité tout en conservant une
forme d'autonomie.
À l'instar de <ce que...
M. Tremblay (Bernard) : ...
des
établissements indépendants et qu'ils se sont donc affiliés à des cégeps au fil
des ans. Les écoles nationales présentent des
caractéristiques qui leur
sont propres et qui en font des
établissements qui se distinguent des
autres
établissements collégiaux québécois et qui peuvent adopter des
structures adaptées à leur réalité tout en conservant une forme d'
autonomie.
À l'instar de >ce que propose,
donc, le projet de loi n° 77, ces écoles nationales
offrent des formations de divers ordres d'enseignement, soit collégial,
secondaire et même universitaire. Dans ce contexte, donc, nous croyons qu'il y
aurait intérêt à considérer ce modèle et à penser, donc, plutôt proposer le
modèle de l'école nationale pour le futur de l'ITA.
Sur ce, je laisserai mon collègue, M. Lambert,
poursuivre sur le volet de la recherche.
• (16 h 40) •
M. Lambert (Sylvain) : C'est
bon. Merci, Bernard. Bonjour, tout le monde. Oui, donc, quelques mots sur la
recherche. Le projet de loi n° 77 traite aussi de la
recherche et des centres collégiaux de transfert de technologie, les CCTT. À ce
sujet, la Fédération des cégeps souhaite rappeler quelques faits et soulever
certains enjeux relatifs à la création éventuelle d'un nouveau CCTT dans le
domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire, tel que l'article 11 du
projet de loi n° 77 le propose.
Le nombre sans cesse croissant de CCTT
dans le réseau collégial — on parle maintenant de 55, là, qui sont
rattachés soit à un ou plusieurs cégeps, trois à des collèges privés
subventionnés et un à l'ITHQ — démontre le succès de ce modèle
d'intervention en transfert et en recherche appliquée, lequel, d'ailleurs, fait
l'envie de plusieurs établissements d'enseignement supérieur, tant au Québec
que dans l'ensemble des provinces canadiennes.
Toutefois, plusieurs enjeux entourent la
mise en place de nouveaux CCTT, lesquels incluent la complémentarité de plus en
plus ténue de leur champ d'action ainsi que leur spécialisation dans un
contexte où l'intersectorialité est vue comme un catalyseur d'innovations de
toutes sortes. Selon le Fonds de recherche du Québec, l'approche intersectorielle
apparaît comme un paradigme prometteur et un puissant levier pour trouver des
solutions innovantes et socialement acceptables.
Donc, dans ce contexte, il devient de plus
en plus difficile de confier un mandat relativement spécifique à un nouveau
CCTT dans un champ d'expertise qui correspond à un champ d'activité qui ne soit
pas déjà investi. Par ailleurs, plus d'une dizaine de CCTT rattachés à des
cégeps sont déjà actifs dans le secteur de l'agriculture et de
l'agroalimentaire.
On constate donc que les CCTT recouvrent
déjà les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire et que le réseau des
cégeps assure pleinement sa mission en regard de la recherche appliquée, du
transfert de technologie et des pratiques sociales dans ces domaines. Les
résultats des évaluations auxquelles les CCTT sont soumis au terme de leur
période d'autorisation quinquennale le confirment également.
Donc, la multiplication du nombre de CCTT
illustre certes le succès du modèle, mais leur grand nombre et la nécessaire complémentarité
de leurs spécialités respectives militent pour un examen attentif des besoins
du marché avant d'en créer de nouveaux. En effet, le risque d'encombrement de
l'écosystème par l'ajout de centres dont les expertises seraient trop
mitoyennes comporte un risque de dilution des ressources dont les centres
existants ont grandement besoin.
À cet égard, le rapport de la Commission
sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois, couramment
appelé le rapport Pronovost, publié en 2008, énonçait déjà la préoccupation
d'une éventuelle dispersion improductive des ressources dédiées au secteur de
l'agroalimentaire au profit d'un grand nombre d'institutions, principalement
universitaires, mais ça inclut, bien sûr, les CCTT. La recommandation 29
du rapport Pronovost est notamment à l'effet de consolider les centres actuels
avant d'en créer des nouveaux.
Dans le même ordre d'idées, le plus récent
rapport <d'évaluation du...
M. Lambert (Sylvain) :
...
la préoccupation d'une éventuelle dispersion improductive des
ressources dédiées au secteur de l'agroalimentaire au profit d'un grand nombre
d'institutions, principalement universitaires, mais ça inclut, bien sûr, les
CCTT. La recommandation 29 du rapport Pronovost est notamment à l'effet de
consolider les centres actuels avant d'en créer des nouveaux.
Dans le même ordre d'idées, le plus
récent rapport >d'évaluation du dispositif des CCTT se révèle très
positif mais souligne cependant que les risques de chevauchement entre CCTT
persistent dans certaines filières industrielles.
Pour ces raisons, la fédération est en
total désaccord avec le fait de permettre à un établissement d'enseignement ne
relevant pas du ministère de l'Enseignement supérieur d'obtenir la création
d'un centre collégial de transfert de technologie.
La fédération considère par ailleurs que
les activités de la recherche de l'ITAQ s'inscrivent naturellement dans le
mandat d'un établissement qui évolue, en partie pour le moins, en enseignement
supérieur. Elle considère qu'elles devraient se réaliser dans une perspective
de mutualisation des ressources, tant pour l'aspect financier qu'au regard du
bassin des expertises québécoises.
Le Président (M. Lemay) :
M. Lambert...
M. Lambert (Sylvain) : Oui?
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
que vous avez terminé? Parce que là...
M. Lambert (Sylvain) :
J'arrive à la conclusion. Donc, La Fédération des cégeps considère... Est-ce
que je peux prendre encore 30 secondes pour la conclusion?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y.
M. Lambert (Sylvain) :
Parfait. Donc, on considère, à la fédération, que le projet de loi n° 77 ne permet pas d'assurer le développement cohérent,
optimal, je vous dirais, surtout, du système public d'enseignement en matière
agricole et agroalimentaire. On demande donc le retrait du projet de loi, là,
pour qu'on puisse être consultés puis participer à la réflexion de l'avenir de
l'ITAQ. Et évidemment tout ce qui est par rapport à la recherche aussi, le rôle
que doit jouer et que jouent les cégeps, là, ça doit être préservé.
Donc, écoutez, on sera là pour répondre à
vos préoccupations puis à vos questions, mais je pense que vous avez vraiment,
là, l'essentiel de notre position, là, dans ce dossier qui est quand même fort
important.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci, M. Lambert et M. Tremblay, pour votre exposé. Je cède
maintenant la parole au ministre pour sa période d'échange en rappelant qu'il
aura peut-être juste 14 min 30 s pour cette période-là. M. le
ministre.
M. Lamontagne : Merci
beaucoup. Salutations à M. Tremblay et M. Lambert. Merci beaucoup de
votre présentation. Soyez bien rassurés que j'ai lu chaque ligne de votre mémoire,
et puis, bien, je vous remercie de votre contribution.
Juste pour se mettre dans un contexte
aussi, parce que la question que l'ITA relève du MAPAQ, c'est quelque chose qui
remonte... c'est historique, mais qu'il est une direction de ministère, là, c'est
depuis 60 ans... presque 60 ans.
Et puis on s'entend qu'il y a une
proximité importante qui est issue d'abord du champ même, du secteur même, là,
si on veut. On a des écoles d'agriculture qui ont été mises en place, il y a
des programmes qui ont été développés, puis naturellement le ministère de
l'Agriculture en différentes étapes, au fil des années, a apporté une
contribution, je veux dire, qui n'a pas de prix au développement de tout ça.
Alors, cette espèce de proximité-là puis de complicité du ministère de
l'Agriculture envers la formation dans le bioalimentaire, je veux dire, ça
remonte à la nuit des temps. D'ailleurs, je veux dire, <dans la...
M. Lamontagne : ...
au
fil des années, a apporté une contribution, je veux dire, qui n'a pas de prix
au développement de tout ça. Alors, cette espèce de proximité-là puis de
complicité du ministère de l'Agriculture envers la formation dans le
bioalimentaire, je veux dire, ça remonte à la nuit des temps. D'ailleurs, je
veux dire, >dans la loi qui a créé le ministère de l'Agriculture, je
veux dire, le ministre de l'Agriculture se voit donner la responsabilité des
écoles d'agriculture au Québec, ceci étant dit.
Parallèlement à ça, ce qu'il faut
comprendre, c'est que le secteur agricole... Vous avez parlé d'un paquet de
secteurs, là, sur lesquels il y a différentes écoles, et tout ça, au sein du réseau
des cégeps, là, mais le secteur agricole, là, ce qu'il faut comprendre, là, c'est
29 000 entreprises, c'est 3 000 transformateurs, c'est
9,6 milliards de revenus pour la production primaire, 31 milliards de
livraisons manufacturières, c'est 55 000, 60 000 emplois au
point de vue de la production primaire, 70 000 emplois au point de
vue du secteur de la transformation, c'est près de 10 % des exportations
totales du Québec et puis c'est une part appréciable, là, 6 % ou 7 %,
là, du PIB, si on veut, du Québec. Alors, ça, dans un contexte où la communauté
qui gère ou qui est impliquée dans cette activité économique là, là, il reste
que c'est une petite communauté, si on veut, puis qui est très intégrée, quand
on parle de production puis... transformation.
Alors, le fait qu'au fil des années se
soient développés comme ça l'agriculture, les formations, le MAPAQ, qu'il y ait
eu ce lien serré là, bien, il tire un peu son origine dans l'impact puis
l'importance du secteur, mais à quel point c'est un... en termes de ressources
impliquées, c'est un petit secteur, mais à quel point <qu'>il a
une envergure qui est très, très considérable. Alors, on ne peut pas faire de
comparaison entre, exemple, l'école du bois, je pense, qui est à Victoriaville
ou une autre école qui est en quelque part puis, je veux dire, qui sert très
bien la mission de ces écoles-là. Mais de faire une comparaison, bien honnêtement,
je ne pense pas que ça dessert la réalité qu'on a présentement.
L'autre chose aussi, quand M. Lambert
parle de recherche, je veux vous rappeler que le MAPAQ, là, moi, dans les
derniers quatre, cinq mois, là, je viens de signer pour 100 millions de
dollars de subventions, de soutien à 17 centres de recherche qui sont sur
le territoire du Québec. Il y a une partie appréciable... à chaque année, on
fournit des subventions ou du soutien à différents CCTT sur le territoire des
établissements collégiaux. Je pense que dans les sept, huit dernières années...
dernières années, c'est aux alentours de 2,5 millions de dollars, là,
qu'on a contribué. On vient de présenter un Plan d'agriculture durable dans
lequel il y a un partenariat avec le Fonds de recherche du
Québec — Nature et technologies pour 30 millions de dollars, qui
va mettre en place un réseau de participants de recherche autour d'un pôle
d'expertise qui est autour de réchauffement climatique, santé des sols et
l'utilisation des pesticides.
Alors, tout ça pour vous dire que la
question de la recherche, je veux dire, sans prétendre, là, qu'on en fait pour
des centaines et des centaines de millions, là, <il y a un...
M. Lamontagne : …
mettre
en place un réseau de participants de recherche autour d'un pôle d'expertise
qui est autour de réchauffement climatique, santé des sols et l'utilisation des
pesticides.
Alors, tout ça pour vous dire que la
question de la recherche, je veux dire, sans prétendre, là, qu'on en fait pour
des centaines et des centaines de millions, là, >il y a un écosystème
qui est en place au ministère, puis cet écosystème-là se traduit auprès de
l'ITA, parce qu'à l'ITA elle-même, depuis des années, il se fait de la
recherche.
D'ailleurs, il y a deux CCTT aujourd'hui
qui sont le fruit, à La Pocatière, Cintech et Biopterre, qui sont le fruit
d'idéations qui viennent de l'ITA, mais, étant donné que l'ITA ne pouvait pas
procéder, elle a donné ces deux CCTT là aux deux cégeps. Elle a un siège sur le
conseil d'administration. À La Pocatière, M. Tremblay, vous devez
savoir qu'on libère du temps des ETC, en langage gouvernemental, de l'ITA pour
contribuer au CCTT Biopterre.
Alors, dans ce contexte-là, l'idée que
l'ITA puisse avoir accès à un CCTT, de pouvoir avoir son propre CCTT, ce n'est
pas quelque chose qui sort d'une boîte à Cracker Jack, on va s'inventer un peu
une compétence en matière de recherche, là, je veux dire, il y a tout un
historique qui est en arrière de ça.
Puis un autre point aussi qui me surprend,
c'est les CCTT, ils sont accordés par le ministère de l'Enseignement supérieur,
hein? Puis la base même, quand le ministère va accorder un CCTT, c'est sur la
base de l'unicité de l'offre à laquelle… la demande qui est en place. Alors, on
le sait, chaque année ou chaque deux ans, quand il y a un peu des appels d'offres
des CCTT, il y a deux, trois, quatre, cinq, huit, 10 projets qui sont présentés,
puis, sur le mérite, le ministère apprécie puis décide d'octroyer un CCTT.
Alors, on n'est pas dans une situation où
le MAPAQ… pas le MAPAQ, mais l'ITA, l'ITAQ déciderait qu'elle se part un CCTT
dans un domaine, puis ça viendrait dans les platebandes d'un autre CCTT, tout
ça. Si le ministère de l'Enseignement supérieur décide d'accorder un CCTT suite
à une demande de la part de l'ITAQ, c'est dans un contexte où la proposition
qui va être devant lui va rencontrer ces critères d'unicité là puis que le ministère
va y voir une valeur ajoutée pour le secteur agroalimentaire.
• (16 h 50) •
Vous me dites qu'il y a déjà 10 CCTT
qui sont impliqués en agriculture, agroalimentaire, et tout ça, mais, je veux
dire, je viens de vous donner le spectre de ce que ça représente pour le Québec.
Je veux dire, les idées géniales puis l'importance de s'investir, avoir une connaissance
pointue puis ultimement un transfert de connaissances dans un domaine x, je ne
pense pas qu'il se limite à 10 sujets sur le territoire du Québec, sinon ça
serait très triste pour tous les chercheurs puis nos enseignants qui sont à
venir au Québec, là, dans nos milieux d'enseignement pour les années à venir.
J'espère qu'on ne vient pas leur dire : Il faut que ça arrête à 10, parce
qu'il y en a une couple qui vont décrocher. C'est un petit peu triste
d'entendre ça. Mais juste pour vous dire que ce n'est pas l'ITA, l'ITAQ qui
déciderait de se partir un CCTT, là, c'est... il ferait une proposition qui
serait au mérite, au même titre que toutes les autres propositions qui sont
soumises et qui seraient reconnues de ce volet-là.
Alors, ceci étant dit, tu sais, ce qui est
devant nous, là... Comme là, bon, ce matin, là, on a six groupes qui ont passé,
là, qui entérinent puis qui supportent l'idée d'avoir un organisme autonome,
qui supportent l'idée que ce soit dans le <giron…
M. Lamontagne : …qui serait
au mérite, au même titre que toutes les autres
propositions qui sont
soumises et qui seraient reconnues de ce volet-là.
Alors, ceci étant dit, tu sais, ce qui
est devant nous, là... Comme là, bon, ce matin, là, on a six groupes qui ont
passé, là, qui entérinent puis qui supportent l'idée d'avoir un organisme autonome,
qui supportent l'idée que ce soit dans le >giron du ministère de
l'Agriculture.
Mais tout ça, il faut dire que ça s'inscrit,
M. Tremblay puis M. Lambert, là... il y a tout un historique des
30 dernières années là-dessus. En réalité, c'est vers la fin des
années 80 que le fait que le MAPAQ soit une direction de ministère… que
l'ITA, pardon, soit une direction de ministère, tout de suite il a été
identifié que ça posait des difficultés, parce qu'une maison d'enseignement, de
fonctionner avec un cadre d'un ministère, ça ne fonctionnait pas. Et puis là,
bien, il y a eu des études, il y a eu un projet de loi qui a été déposé en 1993‑1994,
il y a eu d'autres rapports, il y a eu un autre projet de loi qui a été déposé
en 2011, il y a eu différents rapports au fil des années. Et la très grande
majorité de ces rapports-là ont toujours pointé vers la mise en place d'un
organisme autonome, ils appelaient ça une corporation autonome, mais,
ultimement, sous aussi le leadership du ministre de l'Agriculture via... aussi
du ministère de l'Agriculture. Alors, tu sais, c'est quand même 30 ans.
Vous faites référence tantôt au rapport
sur la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire du
Québec, le rapport Pronovost. Encore là, rapport Pronovost, qu'est-ce qu'il
disait, dans sa recommandation 17? C'est de donner cette autonomie-là à
l'ITA et puis aussi de s'assurer que ça reste avec le MAPAQ. Dans la politique
bioalimentaire qui a été adoptée en 2018, une des recommandations, c'est
d'affirmer le leadership de l'ITA.
Alors, dans ce contexte-là, là… j'ai bien
entendu vos arguments puis j'ai lu très attentivement votre mémoire, mais dans
ce contexte-là, là, tous ces gens-là, là, des spécialistes comme vous, et tout
ça, là, qui se sont attardés sur cette question, qui ont étudié le secteur, qui
ont étudié quels sont les meilleurs véhicules, si on veut, là, pour faire cette
formation-là liée intimement à ce secteur-là, ont tous pointé dans la direction
d'avoir un organisme autonome qui est sous la responsabilité du MAPAQ. Ce
matin, j'ai six groupes qui viennent de passer, ils ont dit la même chose.
Alors, moi, ce que j'aimerais entendre de
votre part… je comprends votre position, là, mais si vous vous reculez un petit
peu de votre job, à la Fédération des cégeps, quels bénéfices vous pensez que
tous ces gens-là, depuis 30 ans, qui se sont exprimés toujours dans cette
direction-là, quels bénéfices vous pensez que ces gens-là associent au fait de
garder l'ITA, d'en faire un organisme indépendant puis de le garder sous une
relation étroite avec le ministre de l'Agriculture?
M. Tremblay (Bernard) : Oui,
merci, M. le ministre. Puis c'est intéressant de la façon dont vous amenez
votre question, parce qu'effectivement on est, comment dire… On ne peut pas refaire
l'histoire, hein? Effectivement, il y a une évolution, mais on arrive avec un
constat aujourd'hui et on a hérité d'un passé. Quand on parle de la recherche,
on vous dit : Écoutez, le passé a fait en sorte qu'on a développé des
centres de recherche spécialisés dans le domaine de l'agriculture dans le
réseau collégial. On pense que ce n'est pas une bonne <idée…
M. Tremblay (Bernard) : ...
On
ne peut pas refaire l'histoire, hein? Effectivement, il y a une évolution, mais
on arrive avec un constat
aujourd'hui et on a hérité d'un passé
.
Quand on parle de la recherche, on vous dit : Écoutez, le passé a fait en
sorte qu'on a développé des centres de recherche spécialisés dans le domaine de
l'agriculture dans le réseau collégial. On pense que ce n'est pas une bonne
>idée d'ajouter de nouveaux centres. Même si vous émettez le commentaire
à l'effet que : Bien, si ce n'est pas nécessaire, ça ne se fera pas, on
sait que parfois... à la dernière occasion où il y a eu de l'ajout de CCTT,
avant même l'analyse, le gouvernement avait annoncé qu'il y aurait
10 nouveaux centres.
Alors, des fois, une bonne idée finit par
être une trop bonne idée, puis, justement, tout le monde risque de se retrouver
un petit peu asphyxié par la multiplication des centres. Donc, c'est ça, notre
inquiétude, et c'est pour ça que, sur le volet de la recherche, on pense qu'il
faut miser sur le développement qu'on a connu au cours des 30 dernières
années, qui fait en sorte que l'ITA collabore avec des centres existants.
Pourquoi, vous allez me dire, à ce
moment-là, je n'ai pas la même approche, quand on parle de l'institution elle-même
en termes de maison d'enseignement, et pourquoi on insiste tant pour dire :
Bien, est-ce que ça ne devrait pas, donc, être plutôt rattaché à l'Enseignement
supérieur? Évidemment, je comprends qu'il y a un long historique. Je comprends
qu'il y a déjà un avantage dans le simple fait de sortir, comme on dit
communément, l'ITA de la structure ministérielle et d'en faire un organisme
séparé, et ça, je pense que, sur ce volet-là, on se rejoint. Il y a
certainement un avantage pour rendre l'organisation plus agile.
Mais, par contre, pour répondre à votre
question, ce que j'ai le goût de vous répondre, c'est un peu ce qu'on disait
dans notre mémoire. Vous savez, ça fait 30 ans que tout le monde au
Québec, on s'arrache les cheveux, on va se le dire comme ça, pour dire :
Comment peut-on amener nos jeunes à diplômer? Et il y avait une publicité, il y
a quelques années, où on disait : Si on le savait, on l'aurait, là. Alors,
on travaille d'arrache-pied, tous les ordres d'enseignement travaillent, et c'est
par la concertation qu'on réussit à trouver des bonnes solutions. Parce que
l'enseignement, c'est une science, et c'est complexe, et l'évolution de la
société fait en sorte que les défis se renouvellent constamment.
Présentement, on le sait, un des défis
majeurs, c'est notre population étudiante qui a des besoins particuliers, hein,
qui diplôme du niveau secondaire et qui arrive au niveau collégial avec des besoins
particuliers. C'est un défi de taille pour l'enseignement supérieur. Nous
sommes 48 cégeps, et malgré tout, ce défi-là, on le trouve colossal. C'est
un défi pour les centres de services scolaires. C'est un défi pour les
universités. Et donc on pense que c'est par la concertation qu'on est capables
d'arriver là. Et c'est pour ça que de voir un organisme séparé relevant d'un
autre ministère ne nous semble pas être la voie qui va lui donner la capacité
de bénéficier de cette synergie-là qui est propre aux maisons d'enseignement.
M. Lamontagne : Bien, je vous
entends bien, M. Tremblay, puis je peux comprendre qu'à 48 c'est
compliqué. Ça, je peux comprendre ça. En passant, là, toute ou la
quasi-totalité de la formation qui est dispensée dans tous vos collèges au
point de vue de l'agriculture, là, c'est tous des programmes qui ont été
développés par l'ITA puis qui ont été donnés aux cégeps, là. Il faut se
souvenir de ça aussi, quand on parle de compétence, là, la compétence, elle
origine de l'ITA.
Dans votre mémoire, rapidement, là, vous
parlez justement, là, que... écoutez, depuis 30 ans, on cherche à assurer
la persévérance scolaire, augmenter le taux de diplomation, et tout ça, puis <vous
dites...
M. Lamontagne : ...
au
point de vue de l'agriculture, là, c'est tous des programmes qui ont été
développés par l'ITA puis qui ont été donnés aux cégeps, là. Il faut se
souvenir de ça aussi, quand on parle de compétence, là, la compétence, elle
origine de l'ITA.
Dans votre mémoire, rapidement, là,
vous parlez justement, là, que... écoutez, depuis 30 ans, on cherche à
assurer la persévérance scolaire, augmenter le taux de diplomation, et tout ça,
puis >vous dites : Il est insensé de penser que dans une petite
organisation, ça pourrait être fait. Ce matin, j'ai demandé la question aux
gens de la FRAQ, parce que les gens de la relève, ce qu'ils nous ont dit, eux
autres, c'est que le fait que ça soit concentré comme ça à l'ITA, que tout soit
autour de l'agroalimentaire fait en sorte qu'il y a un meilleur rapprochement
dans la formation générale, là, les cours de philo, français, et tout ça, il y
a un meilleur rapprochement avec les élèves. Puis moi, j'ai demandé : Oui,
mais ça, pensez-vous que ça contribue à la baisse de l'absentéisme, à la baisse
du décrochage, et tout ça? Puis ils m'ont dit textuellement : Tout à fait,
qu'ils voyaient que c'était tout à fait positif parce que les élèves étaient
plus engagés dans cette réalité-là.
Alors, moi, j'aimerais ça que vous
commentiez un peu ce commentaire-là des élèves de la fédération, qui vont tout
à fait à l'envers, un peu, de ce que vous affirmez, là.
M. Tremblay (Bernard) : Écoutez,
c'est...
Le Président (M. Lemay) : Juste
en vous mentionnant, M. Tremblay, qu'il reste environ une minute à ce bloc
d'échange.
M. Tremblay (Bernard) :
Pardon. Bien, écoutez, c'est... je pense que c'est très légitime qu'ils aient
ce point de vue là. Et ils peuvent avoir cette perception-là. Sur certains
aspects, il y a certainement des avantages. Mais, de façon générale, encore une
fois, les défis de diplomation qu'on rencontre présentement débordent, je
dirais, là, des... certaines préoccupations qui peuvent être vues au niveau des
étudiants eux-mêmes.
Et, je vous dirais, dans un contexte où on
va chercher, par exemple, à développer l'offre de formation à distance dans les
prochaines années, au-delà du commentaire que vous avez entendu, moi, je me
pose la question : Comment un organisme isolé ne relevant pas du ministère
de l'Enseignement supérieur va être capable de développer, dans le fond, ce que
nous, de façon séparée, chacun des cégeps, on ne réussit pas à faire et qu'on
doit se mettre ensemble pour être en mesure, donc, de répondre à ces nouveaux
besoins qui s'annoncent?
Alors, compte tenu de l'évolution, compte
tenu de la concurrence internationale qui nous vise de plus en plus, c'est un
petit peu là notre point de vue, je dirais.
M. Lamontagne : Bien, merci.
Merci beaucoup, M. Tremblay. Merci, M. Lambert. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, ceci complète le bloc d'échange avec les membres du gouvernement.
Maintenant, je cède la parole à l'opposition officielle. M. le député de
Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle : Bonjour,
M. Lambert. Bonjour, M. Tremblay. Faites-vous-en pas, mon
introduction va être pas mal plus courte.
Écoutez, je veux juste... Vous avez parlé
de ressources humaines, à un moment donné, que c'était un grand défi, et
puis... et je peux comprendre. Puis vous avez parlé aussi de compétition mais
de compétition aussi internationale. Ça, vous venez tout juste d'en parler,
justement. Je voudrais vous entendre là-dessus, le défi que vous avez.
Je comprends qu'il y a l'ITAQ qui arrive.
Mais vous, là, comme fédération, là, j'aimerais ça vous entendre là-dessus au
niveau des professeurs, au niveau des ressources humaines. J'aimerais ça vous
entendre. Les défis que vous devez relever à chaque jour, sûrement, surtout
dans un temps de pandémie comme on connaît, ça ne doit pas être facile. J'aimerais
ça vous entendre là-dessus.
• (17 heures) •
Le Président (M. Lemay) : On
ne vous entend pas, M. Tremblay.
M. Tremblay (Bernard) : Oui.
Bon. Oui, bien, écoutez...
17 h (version révisée)
M. Rousselle
: …au
niveau des ressources humaines. J'aimerais ça vous entendre. Les défis que vous
devez relever à chaque jour sûrement, surtout dans un temps de pandémie comme on
connaît, ça ne doit pas être facile. J'aimerais ça vous entendre là-dessus.
Le Président (M. Lemay) : On
ne vous entend pas, M. Tremblay.
M. Tremblay (Bernard) : Oui. Bien,
écoutez, peut-être que je demanderais à mon collègue, M. Lambert, là, qui
est au quotidien, donc, comme directeur général de cégep, de vous en parler un
peu plus.
M. Lambert (Sylvain) : Oui.
Je comprends... En fait, vous parlez du défi des ressources humaines pour nous,
les attirer chez nous, ou le défi des ressources humaines pour en former pour
alimenter l'industrie? Parce qu'il y a comme… on a deux défis qui sont devant
nous, alors juste pour bien comprendre votre question.
M. Rousselle
: Les
deux. Les deux.
M. Lambert (Sylvain) : Les
deux. Puis je vais me permettre, moi. je vais partir d'un exemple très concret.
Puis ça va faire une réponse aussi à M. Lamontagne puis une réponse à vous.
Inquiétez-vous pas, M. Rousselle, je ne vous oublie pas dans ma réponse.
M. Rousselle
: Il n'y a
pas de problème.
M. Lambert (Sylvain) : Parce
qu'on a une école nationale, puis c'est un peu le modèle que nous, on propose. Nous,
à Édouard-Montpetit, on a l'École nationale d'aérotechnique, et on a des défis
des deux… et puis c'est… Moi, j'ai lu beaucoup de documentation, là, sur
l'agroalimentaire, et je trouve que l'aéronautique est un peu… fait face un peu
aux mêmes types de défis. Évidemment, c'est une tout autre industrie, mais
c'est une industrie qui est extrêmement importante pour le Québec, c'est une
industrie qui est extrêmement maillée avec son école, où est-ce qu'il y a un
sentiment d'appartenance qui est très fort.
Et c'est sûr que, bon, l'aéronautique,
vous le savez qu'en ce moment, quand on dit : Venez-vous inscrire en aéro,
les gens disent : Bien là, les avions ne volent plus, ce n'est pas
peut-être pas la meilleure idée du monde. Mais, en même temps, on le sait que
cette industrie-là va se relancer, puis elle est capitale pour notre industrie,
tout comme l'agroalimentaire.
Donc, nous, pour faire face à ça,
évidemment, on fait… évidemment, il y a toute la partie campagne de promotion,
et tout ça, mais il faut valoriser le secteur. Donc, on essaie le plus possible
de valoriser ce secteur-là, de montrer les perspectives d'emploi. Tantôt,
M. Lamontagne nous a présenté une série de chiffres pour
l'agroalimentaire. On a exactement, là — évidemment, là, la situation
a un peu changé avec la COVID, mais ça va revenir — le même type de
défis. Donc, il y a, oui, par la valorisation de ces métiers-là, le fait qu'on
soit présents sur la place publique… puis une identité forte, et c'est pour ça
qu'avec nos écoles nationales, là, sincèrement, on n'est pas très loin de ce
que propose le projet de loi, si ce n'est qu'on est rattachés au ministère de
l'Enseignement supérieur.
À l'École nationale d'aérotechnique, on
est membres du C.A. d'Aéro Montréal, on est près des
Pratt & Whitney, des Bombardier et des Bell Helicopter, etc.
Donc, on travaille de façon très, très proche de l'industrie, et toute, aussi,
la série de PME qui existe. Donc, j'ai envie de vous dire : Ce n'est que
par le rapprochement avec l'industrie et par des stratégies conjointes, là,
qu'on peut faire face à ces défis-là. Notamment, nous, on a organisé un salon
aéronautique avec des spectacles aériens, tout ça, pas tant pour créer le
spectacle, mais aussi pour que le grand public se dise : Mon Dieu! C'est
intéressant. Et je pense qu'on peut faire la même chose du côté de
l'agroalimentaire, c'est-à-dire comment on peut... Et ça, les cégeps ont des
capacités, puis une volonté, puis des équipes qui feraient, je pense, qu'on
pourrait aller très loin.
Parce que je la comprends la... Puis moi,
je l'entends aussi, hein? Je travaille avec des profs d'aéronautique, puis ils
ont tous travaillé dans les usines, là, <puis ils me disent, là…
M. Lambert (Sylvain) :
...et je pense qu'on peut faire la même chose du côté de l'agroalimentaire,
c'est-à-dire comment on peut... Et ça, les cégeps ont des capacités, puis une
volonté, puis des équipes qui feraient, je pense, qu'on pourrait aller très
loin. Parce que je la comprends la... Puis moi, je l'entends aussi, hein? Je
travaille avec des profs d'aéronautique, puis ils ont tous travaillé dans les
usines, là, >puis ils me disent, là : Ils vérifient si tu es... l'expertise
qu'on a. Puis nos directions d'écoles sont des gens qui sont issus de ces
milieux-là et qui connaissent très bien ces milieux-là.
Donc, ça, pour un peu répondre, comme je
vous dis, un peu à la fois à votre préoccupation et à celle de
M. Lamontagne, il y a moyen, à l'intérieur du réseau, parce qu'on a...
faire face au défi puis répondre aux besoins, oui, de la main-d'oeuvre puis
l'ensemble des besoins des secteurs, là, en répliquant un petit peu ce qu'on
fait, là, je dirais, du côté de nos écoles nationales. Je ne sais pas si ça
répond bien à votre question, mais c'est ce que j'ai envie de vous dire.
M. Rousselle
: Oui,
bien, super! Merci. Je vais passer la parole à ma collègue, madame de l'Acadie.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
Mme
St-Pierre
: Merci
beaucoup. Alors, bonjour à M. Tremblay et à M. Lambert. Alors, c'est
fort intéressant, ce que vous dites. Et j'espère et je souhaite qu'il y ait des
gens du ministère de l'Enseignement supérieur qui écoutent cette commission
parlementaire, et que votre collègue, M Lamontagne... M. le ministre,
l'écoute aussi, parce qu'on est en train de bâtir quelque chose qui, je pense,
est formidable. Je pense qu'il n'est pas question de sortir le MAPAQ du
portrait, en tout cas, dans mon esprit à moi, mais il faut qu'on trouve une
voie de passage pour que le ministère de l'Enseignement supérieur soit beaucoup,
beaucoup plus impliqué dans cet institut-là. On parle de quelque chose qu'on va
créer pour peut-être les 25, 30 prochaines années, donc c'est important ce
projet de loi là, c'est un projet de loi qui est majeur.
Je fais un petit peu d'histoire. Lorsque
Mme Marois était première ministre, elle a décidé de scinder le ministère
de l'Éducation avec l'Enseignement supérieur pour en faire deux ministères, et
ça a créé la Loi du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de
la Science et de la Technologie. Donc, on venait comme dire : Voici un
nouveau ministère qui va prendre toutes ces responsabilités-là. Donc, on avait
une vision derrière ça.
Quand M. le premier ministre est arrivé au
pouvoir, il a laissé ça entre les mains d'un seul ministre. Il a bien vu que ça
ne marchait pas. Là, depuis quelques mois, c'est entre les... il est revenu au
départ, c'est-à-dire un ministère qu'il a confié à une ministre en titre. Et
ça, je pense que c'est une bonne chose. Maintenant, la ministre en titre n'a peut-être
pas vu passer le train, parce que, là, il y a quelque chose qu'il faut qu'on
corrige. Et je pense que, M. le ministre, vous allez voir, au fil des
discussions qu'on va avoir, qu'il y a certainement moyen de faire en sorte que
le ministère de l'Enseignement supérieur soit plus impliqué.
M. Tremblay ou M. Lambert, ma
question est la suivante, c'est : Comment on peut arriver à ce que vous
souhaitez? Pas de suspendre parce que je ne pense pas que ça va arriver, là,
l'étude de ce projet de loi là, ça n'arrivera pas, mais ça serait quoi, la voie
de passage pour faire en sorte que le ministère de l'Enseignement supérieur
soit vraiment bien impliqué dans <cet institut-là...
Mme
St-Pierre
:
…peut arriver à ce que vous souhaitez? Pas de suspendre parce que je ne pense
pas que ça va arriver, là, l'étude de ce
projet de loi là, ça n'arrivera
pas, mais ça serait quoi, la voie de passage pour faire en sorte que le
ministère
de l'Enseignement supérieur soit vraiment bien impliqué dans >cet
institut-là?
M. Tremblay (Bernard) : C'est
une bonne question, Mme St-Pierre, hein, et c'est pour qu'on a demandé… on
aurait souhaité, évidemment, avoir un temps pour y réfléchir et construire peut-être
un modèle qui sera effectivement un modèle adapté, qui tiendra compte de
l'historique, évidemment, des liens avec l'industrie et avec le MAPAQ, pour ce
qui est l'ITA. Est-ce que c'est en pensant à des… Moi, je pense que c'est
derrière le concept, encore une fois, d'école nationale, de campus associé,
l'idée que des institutions puissent être en association entre elles, qu'on
trouve le moyen de créer peut-être une gouvernance mixte qui fera en sorte que,
oui, il y aura, à la fois, le MAPAQ, mais aussi l'Enseignement supérieur qui
seront, je dirais, d'une certaine façon, impliqués dans la direction de l'institution
pour forcer, je dirais, l'ensemble des acteurs à travailler ensemble.
Puis je veux être bien clair, ce n'est pas
par manque de collaboration. Vous êtes des élus, vous le savez, la structure
gouvernementale amène naturellement des silos. Et ce n'est pas parce que les
gens sont de mauvaise foi, mais c'est la réalité des choses. Et, quand on est
dans deux ministères séparés, on est comme sur deux planètes séparées. Alors,
si on ne trouve pas, comme vous dites, une façon de créer ce lien-là organique
entre les ministères quant à la direction d'un établissement d'enseignement, le
problème, on pense qu'il va être peut-être plus important pour l'ITA que pour
nous.
En fait, là, ce n'est pas tant pour nous,
mais c'est de réunir les forces. Le réseau collégial, ça reste quand même un
tout petit réseau, là. On aime bien, évidemment, se dire qu'on fait des grandes
choses, mais, en termes d'effectifs, on est plus petit que le réseau scolaire,
plus petit que le réseau universitaire, et donc de diviser nos forces ne me
semble pas la voie à suivre.
Donc, pour répondre à votre question,
l'idée d'école nationale, de campus associé, en regardant la loi sur les
collèges, peut-être qu'on peut trouver quelque chose qui rejoint donc<,
qui rejoint> votre préoccupation et la nôtre.
Mme
St-Pierre
:
Les étudiants l'ont demandé ce matin. Je pense qu'on va avoir tout à l'heure
aussi d'autres… la fédération qui va venir. Les étudiants l'ont demandé ce
matin, ont dit : La nouvelle gouvernance, le nouveau projet doit amener
une meilleure collaboration entre le ministère de l'Enseignement supérieur et
le MAPAQ. Alors, on va continuer à travailler dans ce sens-là et faire en sorte
qu'on puisse arriver avec le meilleur projet possible, parce que je pense que
c'est tous ça qu'on… tout le monde veut ça. Et on veut un projet... On souhaite
toujours, quand on est ministre, un projet adopté à l'unanimité. C'est notre
grande fierté, quand on sort avec le projet de loi adopté, quand il est adopté
à l'unanimité. Je peux vous le dire, je l'ai vécu.
Donc, pour ce qui est du… si on regarde le
projet de loi lui-même, le conseil d'administration, est-ce que… Il y a des
professeurs qui sont venus nous dire tout à l'heure l'importance d'avoir des
professeurs au sein du conseil d'administration. Est-ce que vous… J'imagine que
vous êtes de <cet avis-là aussi…
Mme
St-Pierre
:
...
quand il est adopté à l'unanimité. Je peux vous le dire, je l'ai
vécu.
Donc, pour ce qui est du… si on regarde
le projet de loi lui-même, le conseil d'administration, est-ce que… Il y a des
professeurs qui sont venus nous dire tout à l'heure l'importance d'avoir des
professeurs au sein du conseil d'administration. Est-ce que vous… J'imagine que
vous êtes de >cet avis-là aussi. Comment vous voyez le fait qu'on ait un
professeur une fois sur trois ans, là, ou, enfin, en rotation avec d'autres
corps de métier de l'institut?
Le Président (M. Lemay) : ...
• (17 h 10) •
M. Tremblay (Bernard) : Oui.
Bien, je vous répondrais, c'est clair que la gouvernance qui est proposée, elle
est assez proche de celle qu'on connaît dans les cégeps, hein? C'est la preuve
qu'on parle d'une chose assez similaire à un cégep, là, quand on lit le projet
de loi. Pour nous, évidemment, c'est important que l'ensemble des corps
d'emploi dans nos cégeps soit représenté au sein des conseils d'administration.
Moi, je pense que c'est important, effectivement, que cette présence-là soit
assez constante, pour être sûrs, évidemment, de faire en sorte que l'ensemble
des groupes se sentent représentés dans la gouvernance.
Mme
St-Pierre
:
Bien, merci beaucoup. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Donc, sur ce, je cède maintenant la parole au deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, la parole est à
vous. Ah! désolé, c'est moi qui s'est trompé. Alors, sur ce, je cède maintenant
la parole au troisième groupe d'opposition. Et, M. le député de Bonaventure, la
parole est à vous.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Bonjour, MM. Tremblay et Lambert. Le ministre a évoqué tout à
l'heure l'enjeu de l'historicité du contrôle de l'éducation ou de la formation
en agriculture par le MAPAQ. Donc, c'est à son honneur parce qu'il y a quand
même une histoire qui est riche. Sauf qu'il y a un aphorisme qui dit : On
n'a pas inventé la lumière électrique en modernisant la chandelle. Ce que ça
veut dire, c'est que, depuis ce matin, on écoute des gens, puis la majorité
nous disent que le ministère de l'Éducation doit avoir un rôle important à
jouer dans la création de l'ITAQ. Ce n'est pas parce qu'on dénigre l'expertise
du ministère, c'est parce qu'il y a une expertise au ministère de l'Éducation,
il y a des compétences en pédagogie, il y a des compétences et une synergie
dans les CCTT qui ne peuvent que maximiser l'efficience de l'ITAQ.
Et, bon, écoutez, en statistiques, on dit
souvent : Combien il faut que tu goûtes de macaronis pour savoir si le
plat est cuit? Bien là, depuis ce matin, effectivement, l'échantillonnage que
nous avons définit un rôle important que le ministère doit jouer, le ministère
de l'Éducation. Même, écoutez, <même> l'institut d'hôtellerie, ils
nous l'ont presque dit, mais ils sont revenus sur leur...
Tu sais, je prends presque la parole pour
MM. Tremblay et Lambert, là, mais je viens du milieu, ça fait que... Et là
j'aurais une question. Bon, là, vous avez parlé de programmes, messieurs, dans
les cégeps, en agriculture, etc. J'en ai un ici : gestion et technologies
des entreprises agricoles au cégep de Sherbrooke. C'est quoi, la différence
entre la formation qu'on offre là et ce qui est proposé à l'ITA? <Est-ce
que... Comment...
M. Roy
: ...
question.
Bon, là, vous avez parlé de programmes, messieurs, dans les cégeps, en
agriculture, etc. J'en ai un ici : gestion et technologies des entreprises
agricoles au cégep de Sherbrooke. C'est quoi, la différence entre la formation
qu'on offre là et ce qui est proposé à l'ITA? >Est-ce que... Comment... Dans
le quotidien, dans le financement, dans la structuration de l'offre de
formation, qu'est-ce qui différencie les deux? Puis sans dénigrer l'ITAQ, M. le
ministre, là, comprenez-moi bien, là, on veut la même chose, tout le monde,
mais il faut tout mettre sur la table, puis un projet de loi comme celui-là,
c'est extrêmement important. Allez-y.
M. Tremblay (Bernard) : J'ai
le goût de vous répondre : Je ne saurais quoi vous dire. Je pense qu'on
parle exactement de la même chose, et on parle, donc, de D.E.C., donc de diplôme
d'études collégiales, qui sont soumis à la même réglementation et aux mêmes
normes. Donc, normalement, on parle d'un diplôme qui est pensé, qui est conçu,
qui est organisé de la même façon et qui est offert de la même façon. Alors,
c'est pour ça qu'on y voit une proximité. Et, pour faire du pouce sur ce que
vous disiez, on reconnaît...
Et je comprends que ça peut paraître comme
vouloir arracher quelque chose qui, historiquement, était rattaché au ministère
de l'Agriculture, mais, vous savez, il y en a eu une époque où il y avait des
écoles d'infirmières aussi. Aujourd'hui, c'est des cégeps, hein?
Et effectivement, dans l'évolution des
choses, nous, on pense qu'ici, on se parle d'éducation, et, quand on regarde le
projet de loi, ce qu'on lit, c'est une institution qui va ressembler en tous
points à un cégep, sauf pour ce qui est de son rattachement, donc, au ministère
de l'Agriculture, alors que, comme on le disait, avec le concept des écoles
nationales, on est en mesure de garder la spécificité, garder une autonomie,
garder, je dirais, là, une certaine emprise du secteur économique sur l'institution,
parce que< c'est important que les acteurs>, comme le
disait mon collègue M. Lambert, c'est important que les acteurs du milieu
sentent cette proximité-là, on y croit, mais tout en gardant une efficience au
niveau administratif.
Mais pour ce qui est des diplômes comme
tels et de l'offre de formation, je ne saurais pas vous dire, là, s'il y a une
différence. Personnellement, je n'en vois pas.
Le Président (M. Lemay) : Un
mot de la fin, M. le député de Bonaventure?
M. Roy
: Bien, je pense
qu'il ne faut pas voir le rôle du ministère de l'Éducation comme une menace, mais
comme un gain et comme une expertise dont le MAPAQ ne peut se priver. Voilà.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup. Donc, sur ces paroles, M. Lambert et M. Tremblay,
je vous remercie de votre contribution à nos travaux.
Et je vais suspendre quelques instants
pour permettre au prochain groupe de...
(Suspension de la séance à 17 h 15)
>
(Reprise à 17 h 20)
M. Lemay : Alors, bonjour
à tous. Rebienvenue. Bienvenue à notre commission. Alors, je souhaite la
bienvenue aux représentants de la Fédération étudiante collégiale du Québec. Et
je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé.
Ensuite, il y aura une période d'échange avec les membres de la commission.
Tout d'abord, je vous invite à vous présenter ainsi que la personne qui vous
accompagne, puis vous pouvez y aller avec votre exposé de ce pas. Merci.
Mme Veilleux (Noémie) :
Parfait. Donc, merci beaucoup. Mon nom est Noémie Veilleux. Je suis présidente
de la fédération étudiante du Québec. Je viens du cégep de Sainte-Foy. Je suis
accompagnée de Rafaël Leblanc-Pageau, qui est vice-président, là, de la
fédération étudiante, et qui vient du cégep de La Pocatière. Tout d'abord, je
voudrais prendre un moment, là, pour vous remercier de nous recevoir aujourd'hui.
C'est très apprécié, là, que vous preniez le temps, un peu comme mes collègues
l'ont dit plus tôt, là, d'entendre la voix étudiante par le biais, là, de vos
consultations.
Avant de commencer, là, je vais juste vous
parler un peu de l'esprit dans lequel s'inscrit le mémoire que nous vous avons
soumis. Notre objectif aujourd'hui, là, c'est vraiment d'apporter des
réflexions qui sont structurantes puis qui sont constructives. C'est de prendre
le temps aussi, bon, aujourd'hui, mais idéalement dans un contexte plus propice
aux échanges, de se poser les bonnes questions en amont, et non pas, là, après
l'adoption du projet de loi. <Puis c'est aussi...
Mme Veilleux (Noémie) :
...
que nous vous avons soumis. Notre objectif aujourd'hui, là, c'est
vraiment d'apporter des réflexions qui sont structurantes puis qui sont
constructives. C'est de prendre le temps aussi, bon, aujourd'hui, mais
idéalement dans un contexte plus propice aux échanges, de se poser les bonnes
questions en amont, et non pas, là, après l'adoption du projet de loi. >Puis
c'est aussi parce que l'Enseignement supérieur a, à notre sens, beaucoup, beaucoup,
beaucoup à apporter dans ces démarches que vous entreprenez aujourd'hui et qui
ont lieu, là, depuis déjà près de 30 ans, là, tout de même. Donc, à cet
égard-là, on a écrit un beau mémoire, là, conjoint avec les associations
étudiantes des deux ITA pour, en fait, vous présenter les grandes lignes de nos
réflexions.
Donc, ce qu'il est important de savoir
aussi, là, c'est que, oui, on disait plus tôt qu'on a été les premiers à
envoyer notre mémoire, mais c'est qu'on a pu avoir des belles discussions aussi
entre l'envoi du mémoire puis l'audience d'aujourd'hui avec le cabinet, là, du
ministre, ce qui fait que plusieurs de nos recommandations font, à l'heure
actuelle, leur petit bout de chemin.
Donc, sans plus tarder, je passerais au
premier aspect que je voudrais vous présenter aujourd'hui, qui est le respect
des droits des associations étudiantes. Donc, vous l'avez vu, là, par le biais
du document qu'on vous a soumis, on a plusieurs recommandations afin de faire
respecter non seulement le droit des associations mais aussi assurer, là, une
bonne représentativité étudiante.
D'abord, la première recommandation, c'est
celle de la désignation d'un représentant étudiant par l'association. Ce qu'on
remarque dans le projet de loi, c'est qu'il y a un article, en fait, qui retire
ce droit-là à l'association de nommer sur les instances décisionnelles
l'étudiant pour les représenter.
Ce qui est important aussi, là, la nuance
que je veux apporter déjà, d'emblée, c'est qu'on comprend très bien le principe
d'un conseil d'administration, là. On sait que, finalement, l'étudiant est là à
titre d'individu puis travaille dans les meilleurs intérêts, là, de ce qui sera
l'ITAQ. Mais aussi, ce qu'il faut savoir, c'est que c'est une pratique commune,
là, dans le réseau collégial, de nommer les étudiants des associations
étudiantes, parce que ceux-ci, ils ont, oui, bon, un bagage plus diversifié,
là, puis une compréhension accrue des enjeux étudiants, mais, du même coup,
tout en représentant leur individu sur le C.A., permettent aussi une
représentation plus large puis optimale des différents profils d'étudiants.
Donc, ce qu'il est important aussi de
savoir, là, c'est qu'on comprend très bien que les intentions du ministre ne
sont pas de brimer les droits des associations étudiantes du tout, puis qu'on
était heureux d'apprendre, là, qu'en ce moment il y a du travail qui se fait de
son côté pour rectifier le tir, parce qu'au final on sait qu'on a les mêmes
objectifs, c'est juste le moyen pour y arriver, là, qui va différer un peu.
Donc, je voudrais vous parler aussi de la
composition du C.A. Ça ne sera pas des surprises pour vous, là, ça a été abordé
plus tôt en journée, tout comme les autres groupes jeunesse, on est contents de
voir le souci que vous avez d'assurer une présence étudiante dans vos instances
décisionnelles. Donc, la première chose, la première rectification qu'on
voudrait vous proposer, c'est d'assurer la présence d'un étudiant par campus.
En ce moment, les prédispositions du projet de loi <permettent ça...
Mme Veilleux (Noémie) :
...
d'assurer une présence étudiante dans vos instances décisionnelles.
Donc, la première chose, la première rectification qu'on voudrait vous
proposer, c'est d'assurer la présence d'un étudiant par campus. En ce moment,
les prédispositions du projet de loi >permettent ça parce qu'on est
juste à deux campus. Mais, s'il devait y avoir une évolution dans le nombre de
campus, on va vouloir aussi que le nombre d'étudiants qui ont des sièges sur le
C.A. évolue conséquemment. Donc, ça, ça a pour but d'assurer la représentation
des réalités des différentes régions, qui sont très différentes, et donc des
différents campus, là, par le fait même.
Ensuite, tout comme la FRAQ, on aimerait
voir, là, un membre jeune, récemment diplômé, avoir un siège pour, justement,
représenter, là, la relève, l'innovation, la jeunesse, puis aussi élargir la
place qu'on va donner à ce discours-là dans les instances qui vont prendre les
décisions, là, pour l'ITA.
Une autre chose également, c'est que, dès
le jour zéro, on va vouloir voir une présence étudiante. Le projet de loi ne prévoit pas nécessairement qu'à l'an un de l'application de celui-ci
il y ait une présence obligatoire des étudiants. Mais, malgré la COVID-19, on a
des associations actives, puis il faut mettre à contribution leur plein
potentiel, là. Donc, il va falloir s'assurer — puis je sais
que c'est dans les intentions également, là, du ministre, on a pu en
discuter — qu'il y ait des étudiants, là, qui soient là dès le
départ, là, pour aider, justement, à structurer avec une vision qui est
représentative et complète.
Ensuite, il y a également la question de
renouvellement, là, au sein du C.A. Nous, ce qu'on vous propose puis ce dont on
a discuté aussi avec le cabinet, c'est de se pencher sur la possibilité de
coopter les sièges. Donc, les sièges étudiants sont... C'est que, dans une
association étudiante, il y a des élections à chaque année. La manière dont ça
fonctionne, c'est que chaque année des représentants sont élus. Donc, nous, ce
qu'on veut, c'est de pouvoir assurer une bonne représentativité du point de vue
jeune sur le C.A., et donc de permettre, justement, au siège étudiant de se
relayer selon les années, si par exemple, la personne qui avait été élue à ce
poste-là... nommée, en fait, pardon, n'est plus dans son association étudiante
ou a décidé, là, de quitter son implication. Puis ça, ça va permettre, justement,
de garder ce droit-là des associations étudiantes de nommer, là, la personne
qu'ils vont vouloir voir sur le siège étudiant du C.A. Voilà.
Puis, aussi, c'est surtout parce que le
milieu collégial, et donc ce qui vous touche aussi, dans un sens, il est toujours
en mouvance, là. Il y a beaucoup de roulement, on voit des nouveaux visages à
chaque année, ça change du tout au tout dans les associations étudiantes. Puis
ça, c'est notamment en raison des formations, là, qui sont de courte durée, là,
qui durent, tu sais, environ trois ans, là. Donc, voilà, je vais passer la
parole à mon collègue pour la suite.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Pour le deuxième sujet, là, qu'on voulait aborder, c'est le fait... en fait, l'importance
de l'Enseignement supérieur, du ministère et du réseau collégial, notamment,
dans la réflexion qu'on pose sur le futur ITAQ. On sait, puis on le nomme, on
est d'accord avec ça, le MAPAQ a une grande expertise en matière d'agriculture,
ce qui lui donne la chance de bien concevoir ses programmes en connaissant bien
les contenus qui doivent y être enseignés. Or, là où on veut poser une
réflexion importante, <c'est évidemment sur...
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
…
notamment, dans la réflexion qu'on pose sur le futur ITAQ. On sait,
puis on le nomme, on est
d'accord avec ça, le MAPAQ a une grande
expertise
en matière d'agriculture, ce qui lui donne la chance de bien
concevoir ses programmes en connaissant bien les contenus qui doivent y être
enseignés. Or, là où on veut poser une réflexion importante, >c'est
évidemment sur l'expertise en matière d'enseignement supérieur, et on voudrait
que l'ITAQ, que ses étudiants surtout évidemment, puissent bénéficier des
enjeux, des chantiers, des dossiers qui sont travaillés par le ministère de
l'Enseignement supérieur.
Commençons par la simple qualité de
l'enseignement. Sans vouloir remettre en cause toute la qualité de
l'enseignement de l'ITAQ, il y a beaucoup de projets qui sont toujours en
mouvement au ministère de l'Enseignement supérieur, notamment le chantier sur
la réussite, qui est mené actuellement, qui permet de poser un regard critique
sur l'état de la réussite et surtout comment améliorer la réussite. On a parlé,
là, dans les commissions précédentes, avec la Fondation des cégeps, entre
autres, bon, de la diplomation… du taux de diplomation. Bien, c'est un peu ça,
c'est de voir qu'est-ce qui peut être fait pour être amélioré.
Des concepts comme les méthodes
d'enseignement efficaces qui sont en fait les méthodes d'enseignement prouvées
comme étant bonnes pour la réussite, bien, il faut pouvoir aller chercher les
informations auprès des gens qui s'y connaissent le mieux pour pouvoir
améliorer la réussite, évidemment, puis pour faire en sorte que les diplômés
soient… aient toutes les connaissances et le plus de connaissances possible.
En ce sens, l'accessibilité aux services,
pour nous, nous semble aussi essentielle. Le projet de loi n° 77, sur
l'ITAQ, vise entre autres à améliorer les services en simplifiant, bon,
certains concepts de gouvernance, et, en ce sens, bien, la manière dont on
octroie les services une fois qu'ils sont bien financés, ça aussi, c'est une
expertise que l'Enseignement supérieur a et qui peut grandement aider la
population étudiante et l'administration de l'ITAQ, et sont aussi donc
essentiels.
Comme troisième grand dossier, là, qu'on
veut vous aborder comme preuve qu'il faut consulter davantage les experts en
enseignement supérieur du réseau, eh bien, c'est la santé psychologique. C'est
un enjeu qui est majeur pour les étudiants et les étudiantes de tout le Québec,
d'à peu près tous les ordres d'enseignement, c'est un fléau même, puis c'est
une situation qui se détériore d'année en année. Il faut donc poser des actions
concrètes, structurelles, importantes dans la manière dont on enseigne et dont
on octroie des services de santé psychologique. Et donc, pendant que le ministère
de l'Enseignement supérieur, actuellement, mène aussi un chantier, hein, sur la
santé psychologique, on pense que les étudiants de l'ITAQ ne doivent pas avoir
manqué le bateau pour mettre en place ces solutions-là et pouvoir bénéficier de
ces solutions-là qui vont être mises en place, du moins, nous l'espérons, par
le ministère de l'Enseignement supérieur.
• (17 h 30) •
Simple rappel également en terminant sur
le caractère qualifiant du D.E.C. Mais on a été… On a appris, bon, que l'ITAQ
pourrait enseigner le… pourrait dispenser de l'enseignement universitaire
notamment, ce qui n'est pas mal en soi, hein, c'est bien intéressant.
Néanmoins, il faut s'assurer que le D.E.C. demeure qualifiant. Ça ne semble pas
être un grand stress, un grand danger, mais, tout de même, on le met sur table.
Il faut s'assurer que, lorsqu'on fait un D.E.C., il mène au marché du travail,
comme c'est le cas actuellement.
En conclusion de ces deux grands thèmes
qu'on a abordés. Bien, on a d'abord abordé les droits des associations
étudiantes. On pense qu'il y a des pistes d'action intéressantes qui sont à
mettre en place puis à explorer pour joindre les objectifs de nous, et du
ministre, et du projet de loi. Et on pense que, donc, il manque quelques…
17 h 30 (version révisée)
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
...comme c'est le cas, actuellement.
En conclusion de ces deux grands thèmes
qu'on a abordés, bien, on a d'abord abordé les droits des associations
étudiantes. On pense qu'il y a des pistes d'action intéressantes qui sont à
mettre en place puis à explorer pour joindre les objectifs de nous et du ministre
et du projet de loi. Et on pense que, donc, il manque quelques petits trucs à
ficeler pour s'assurer que, vraiment, les étudiants sont bien représentés et
qu'ils sont pleinement capables d'exercer leurs droits. Et finalement, on pense
que l'ITAQ et ses étudiants surtout sont en droit et sont en... ils doivent
recevoir la même qualité de service et ils doivent pouvoir bénéficier, en fait,
de l'évolution de l'enseignement supérieur et de ses enjeux au travers du
temps.
On a bien hâte de discuter avec vous,
donc, et de répondre à vos questions.
Le Président (M. Lemay) :
Alors, merci beaucoup, M. Leblanc-Pageau, ainsi que Mme Veilleux. Et,
de ce pas, je cède maintenant la parole au ministre pour sa période
d'intervention. La parole est à vous.
M. Lamontagne : Bien,
salutations, Mme Veilleux. Noémie, Rafaël. Merci beaucoup, encore. Un,
merci d'avoir produit... d'être ici. Merci aussi d'avoir accompagné nos jeunes
de l'ITA de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe, là. Ils semblaient vous être
très reconnaissants, là, de l'accompagnement et puis du soutien que vous leur
avez donnés pour leur présentation ce matin. Je dois vous dire que, je ne sais
pas si vous avez regardé, mais ils ont très bien… ils ont très, très, très bien
fait.
D'entrée de jeu, les revendications ou les
suggestions que vous faites, là, la question de la participation des étudiants,
la question de la nomination au point de vue de... tu sais, que ça soit
l'association étudiante qui nomme, et tout ça, pour le conseil
d'administration, je vous dirais que j'ai, j'ai ou on a une grande ouverture,
là, pour accueillir... Il y a des raisons pourquoi ces choix-là ont été faits.
Et puis d'ailleurs vous en avez mentionné un, Noémie. On s'entend qu'à partir
du moment où quelqu'un, qui que ce soit, qui est nommé sur un conseil
d'administration, bien, sa première tâche, c'est d'être fidèle, d'être
solidaire, sur un conseil d'administration, puis d'oeuvrer au meilleur de ses
capacités au bénéfice de l'organisation. Ça fait que, des fois, il faut enlever
le chapeau du groupe d'intérêts qu'on représente pour mettre le chapeau de
l'administrateur. Alors, il y a un peu ça en arrière de ça. Vous, vous l'avez
abordé.
La question annuelle du renouvellement, et
tout ça, naturellement, c'est toute une question aussi d'expérience qui est
proposée. Parce qu'on s'entend que, commencer à siéger sur un conseil
d'administration, avant de prendre un peu ses repères puis de pouvoir apporter
une contribution, bien, ça prend un certain temps aussi. Alors, quand on
parlait de la durée du mandat, là, ça s'associe à ça. Mais je dois vous dire
que j'accueille vos suggestions, là, avec beaucoup d'ouverture.
Puis d'ailleurs, vous le savez, vous
parlez à mon cabinet, tout ça, là, on est en réflexion puis on regarde comment
on peut essayer de faire atterrir tout ça. Parce que, dans le fond,
naturellement, le projet qu'on présente, je veux dire, on veut que ça soit un
projet aussi qui est rassembleur puis qui va susciter un maximum d'adhésion,
parce que c'est certainement des bonnes nouvelles.
L'autre chose, aussi, que je voudrais vous
dire, que les étudiants de l'ITA, de l'ITAQ puissent bénéficier des chantiers
qui sont développés ou qui sont en <cours...
M. Lamontagne : ...
projet
qu'on présente, je veux dire, on veut que ça soit un projet aussi qui est
rassembleur puis qui va susciter un maximum d'adhésion, parce que c'est
certainement des bonnes nouvelles.
L'autre chose, aussi, que je voudrais
vous dire, que les étudiants de l'ITA, de l'ITAQ puissent bénéficier des
chantiers qui sont développés ou qui sont en >cours au niveau de la Fédération
des cégeps. Et tout ça, bien, je veux dire, c'est tout naturel de chercher à
faire ça, puis, je vous dirais, le fait d'avoir un organisme qui est autonome,
qui peut décider aussi. L'ITA a déjà été sur le comité directeur des cégeps au
niveau <de... >participatif, à tous les développements, et
tout ça, puis, il y a un certain nombre d'années, pour des raisons x,
honnêtement, je ne connais pas, mais s'est retiré de cette participation-là.
Bien, je veux dire, l'organisation, l'ITAQ va pouvoir, de son plein gré, si
elle juge que c'est approprié, au bénéfice de ses étudiants, de pouvoir
participer à sa pleine mesure, comme elle l'a déjà fait dans le passé, là, à
tous ces travaux-là… puis aussi pouvoir faire les recommandations et les
démarches pour pouvoir en profiter.
Ça fait que, ça, je vous dirais, à ce
niveau-là, là, je vois mal un institut autonome, qui a son plein pouvoir, son
conseil d'administration, ne pas chercher à s'assurer que sa clientèle
étudiante bénéficie des meilleurs soutiens, ressources et aussi des avancées,
en termes d'où on en est rendus, en 2020, 2025, 2030, au niveau de ses étudiants.
Alors, j'aurais de la misère à penser, là, que le conseil d'administration de
l'organisation, puis les professeurs, et tout ça, n'auraient pas un intérêt,
là, pour, au maximum, <de… >chercher à faire bénéficier les
étudiants, les élèves de ça.
Puis vous parliez de santé psychologique. <Je
vous dirais... >Là, je ne veux pas mettre des chiffres sur la table puis
regarder tout ça, là. Mais je vous dirais que, exemple, ce qui se fait à l'ITA,
là… J'aimerais bien ça, avoir les chiffres au niveau des cégeps, par tête de
pipe, là, comment il est investi, un peu, puis comment c'est travaillé, quelle
sorte d'accompagnement qu'il y a pour la santé psychologique des gens sur les
campus, mais je peux vous dire qu'il y a un travail formidable qui se fait à
l'ITA à ce niveau-là.
Ceci étant dit, ce matin… ou ce que
j'entends aussi à travers vos représentations, aussi, les représentations qu'on
a eues de la part des étudiants, des campus, il était beaucoup question, là, <de...
>tu sais, de s'assurer de la qualité du cadre pédagogique. Après ça,
aussi, il y avait la question des services aux étudiants. Bon, ceci étant dit,
la question du cadre pédagogique, là, une chose qui est très importante, c'est
que, déjà, aujourd'hui... Puis le président de la Fédération des cégeps vient
de nous expliquer, tantôt, qu'ultimement un programme GTEA dans un cégep puis
le programme GTEA qui est donné à l'ITA, bien, je veux dire, ultimement, c'est
les mêmes normes. C'est <les mêmes... >la même diplomation. C'est
le même travail, le même suivi, et tout ça. Parce que, toutes les formations
qui sont données au cégep — Rafaël, vous avez parlé des formations
habilitantes, là — on s'entend <que...
M. Lamontagne : ...
le
programme GTEA qui est donné à l'ITA, bien, je veux dire, ultimement, c'est les
mêmes normes. C'est les mêmes... la même diplomation. C'est le même travail, le
même suivi, et tout ça. Parce que, toutes les formations qui sont données au
cégep — Rafaël, vous avez parlé des formations habilitantes,
là — on s'entend >que c'est validé, là, par le comité de
l'évaluation de l'enseignement collégial. Puis l'ITA est entité au même titre
que tous les autres cégeps. À ce niveau-là, <c'est... >il faut
bien le comprendre.
L'autre chose aussi, c'est qu'à partir du
moment où on a un conseil d'administration qui est autonome, qui gère l'ITAQ,
il y a le directeur général, qui est sur le conseil d'administration, il y a le
directeur des études, qui est sur le conseil d'administration, il y a les étudiants,
qui sont sur le conseil d'administration, il y a les membres du personnel, sur
le conseil d'administration, il y a un représentant du ministère de
l'Enseignement supérieur, qui est sur le conseil d'administration, et il y a
toute autre ressource que le conseil d'administration va juger appropriée de
s'adjoindre pour s'assurer de la qualité du cadre, un, pédagogique, mais aussi
s'assurer de la qualité des services aux étudiants. Ça fait que, dans ce
contexte-là, de ce que va permettre cette nouvelle étape-là — puis,
écoutez, les gens qui vont être administrateurs là, leur mission, ça va être de
faire en sorte que l'ITAQ travaille au meilleur bénéfice de sa clientèle
étudiante, de ses professeurs puis aussi de toute l'agriculture — dans
un contexte comme ça, croyez-vous que... Quelle sorte de bénéfice vous voyez,
là, par rapport à vos préoccupations, là, puis avec la lumière de que je viens
de dire, quelle sorte de bénéfice vous voyez, que cette nouvelle organisation
là, là, va être en mesure d'apporter au niveau, justement, du cadre
pédagogique, au niveau des services étudiants, tout ça? Quelle sorte de
garantie ou quelle sorte de soutien que ça va accorder à vos préoccupations, d'avoir
cette nouvelle structure là en place?
Mme Veilleux (Noémie) :
<Bien,
clairement... Tu sais, bon, avant de... >Parfait. On m'entend? Super.
Clairement, il y a des beaux bénéfices au niveau de la flexibilité puis, bon,
de l'univers des possibilités. Par contre, tu sais, ce qu'on veut ramener
aussi, c'est que, oui, il y a la qualité des services, oui, il y a la qualité
de l'encadrement pédagogique, mais il y a aussi tout ce qui est rattaché à la
condition étudiante.
Donc, au sein du ministère de
l'Enseignement supérieur, là, il n'y a pas que des travaux sur les dossiers
académiques, il y a aussi des travaux sur les dossiers sociopolitiques. Puis
ça, c'est important pour nous. Parce que, bien que le MAPAQ a une expertise
très, très particulière par rapport à son milieu, ce n'est pas un ministère de
l'Enseignement, là. Donc, en tout respect, puis je le dis puis je le pense sincèrement,
là, je suis convaincue que vous êtes en mesure d'assurer de belles formations,
mais c'est tout ce qu'il y a autour de la formation qui est important : le
perfectionnement enseignant, assurer les services d'aide à la réussite, les
services d'aide psychosociaux.
Donc, nous, notre grande crainte — parce
que, je le vois, là, que vous avez le désir d'avancer, d'évoluer, puis ça, c'est
très intéressant — c'est que les initiatives soient à la pièce. Parce
que, vous l'avez nommé vous-même, là, un peu plus tôt, dans le réseau, en ce
moment, il y a beaucoup de chantiers dans le milieu de l'enseignement supérieur,
par rapport à la réussite, par rapport à la santé mentale, les violences
sexuelles, vraiment, là, tout un <pan...
Mme Veilleux (Noémie) :
...je le vois, là, que vous avez le désir d'avancer, d'évoluer, puis ça, c'est
très intéressant
— c'est que les initiatives soient à la
pièce. Parce que, vous l'avez nommé vous-même, là, un peu plus tôt, dans le
réseau, en ce moment, il y a
beaucoup de chantiers dans le milieu de l'
enseignement
supérieur, par rapport à la réussite, par rapport à la santé mentale, les
violences sexuelles, v
raiment, là, tout un >pan assez large de
travaux, là, qui ont lieu en ce moment pour assurer aux étudiants, là, l'accès
à une éducation de qualité mais aussi à des conditions d'étude de qualité. Donc,
nous, notre crainte, c'est que, le fait que l'ITAQ soit sous la gouverne du
MAPAQ, ça crée des fonctionnements en silo. Donc, que l'Enseignement supérieur,
avec le réseau collégial, avance à un certain rythme dans ses chantiers puis
que le MAPAQ, en parallèle, ne suive pas nécessairement le même rythme
d'évolution. Parce que, par exemple, les associations étudiantes du réseau
collégial sont souvent affiliées à une fédération qui peut les représenter, et
donc la fédération, après, va faire ses représentations puis s'adresse plus
souvent qu'autrement au ministère de l'Enseignement supérieur et non pas au
MAPAQ, comme vous pouvez vous en douter. Et donc de s'assurer, là, que les
avancées qui sont faites aussi de ce côté-là puissent profiter à tous les
étudiants qui étudient pour avoir un diplôme collégial. Donc, il y a ça aussi.
• (17 h 40) •
Puis nous, en fait, là, l'important, je
vous dirais, là, ce qu'on va chercher à faire, c'est, vraiment,
d'institutionnaliser des moments clairs ou une structure claire pour cette
concertation interministère là. Parce qu'on la voit, la volonté, mais il faut
juste s'assurer qu'elle pérenne puis que, dans la réforme de l'ITAQ, bien,
qu'on ne passe pas 10 ans à se concerter puis qu'après on change d'idée,
parce que ça ne nous tente plus ou parce que le gouvernement change. Donc, je
serais quand même curieuse de vous entendre, là, à ce sujet-là.
Le Président (M. Lemay) : Oui.
M. le ministre, en rappelant qu'il reste environ 6 min 30 s
et qu'on a aussi un collègue qui a levé la main.
M. Lamontagne : Bien, moi,
écoutez, on pourra avoir l'occasion d'avoir d'autres discussions, là, mais j'ai
bien entendu les représentations que vous venez de faire. Je vous rappelle
aussi que l'ITA peut participer à ces chantiers-là, là. Il y a cette
possibilité-là qui est possible aussi.
D'avoir un représentant — pas
juste d'avoir une masse, là, un pourcentage important des membres du conseil
d'administration qui sont associés à l'institution, les professeurs, qui ont le
souci de tout ce que vous racontez là, là, je veux dire, c'est quelque chose
qui se discute, c'est quelque chose qui est dans l'espace public — d'avoir
un représentant du ministère de l'Enseignement supérieur sur le conseil
d'administration, pensez-vous que ça peut être utile dans la direction ou par
rapport aux préoccupations que vous avez, là? Pensez-vous que ça peut aider à
atténuer certaines de ces préoccupations-là?
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
On pense qu'évidemment ça joue un rôle, c'est clair. Toutefois, il faut qu'il y
ait des moments de plus où il y a des échanges, nous pensons, entre les deux ministères,
qui soient un peu plus solides, je pense. Parce que, justement, les chantiers
sont assez massifs. Ils représentent des très grands réseaux, tout de même, ils
touchent une très grande partie de la population étudiante, évidemment, donc c'est
un moyen qui peut être efficace. Or, il est essentiel, là, de placer, je pense,
des moments clairs, institutionnalisés, là, <comme...
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
…
je pense. Parce que,
justement, les chantiers sont
assez
massifs. Ils représentent des très grands réseaux, tout de même, ils touchent
une très grande partie de la population étudiante, évidemment, donc c'est un
moyen qui peut être efficace. Or, il est essentiel, là, de placer, je pense,
des moments clairs, institutionnalisés, là, >comme ma collègue l'a dit,
où est-ce que les avancées du ministère de l'Enseignement supérieur sont clairement
transmises et sont faites même en concertation avec le MAPAQ, assurément. Donc,
il faut quelque chose d'assez solide, également, qui suit la solidité des
chantiers ministériels en enseignement supérieur.
Mme Veilleux (Noémie) : Si je
peux me permettre de compléter sur mon collègue, j'aurais tendance à
mentionner, là, qu'on comprend que vous souhaitiez garder l'institution qu'est
l'ITAQ au sein du MAPAQ. Ça, c'est quelque chose que vous avez exprimé, que le projet
de loi aussi véhicule très bien. Par contre, il y a toutes sortes de questions
qui doivent se poser autour de ça, dont on voudrait discuter avec vous aujourd'hui
et, probablement, aussi dans les prochaines semaines.
Quand je parlais plus tôt d'avancées, là,
non seulement on parle de mesures — puis je n'ai pas de difficulté à
croire que, si vous êtes un minimum intéressés, vous allez pouvoir suivre, là,
l'implantation de mesures pour l'aide aux étudiants, assurer un encadrement
pédagogique efficace — par contre, toute la question du financement
de ces mesures-là aussi est importante.
Donc, de la manière dont ça fonctionne
dans le réseau collégial, c'est par une formule de financement qui va soutenir
tous les établissements. Alors que là, souvent, quand, par exemple, la FECQ va
aller faire une avancée, on peut penser aux violences à caractère sexuel, là, par
exemple, là, la lutte aux violences sexuelles, il y a des enveloppes maintenant
pour tous les cégeps qui passent par la formule de financement. Mais comment
est-ce qu'on va s'assurer que ces enveloppes-là, ces investissements-là soient
suivis au même rythme de votre côté?
Puis, nous, on est beaucoup, là, vous
allez voir, dans une optique constructive. Mais on veut vraiment juste
s'assurer qu'il n'y a pas d'angle mort dans l'avenue que vous souhaitez
prendre, là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien, Mme Veilleux. Donc, M. le ministre, est-ce que c'est correct
qu'on passe la parole au député de Bourget?
M. Lamontagne : Bien, en tout
respect pour mon collègue de Bourget, j'aurais une autre petite question à
poser. Désolé, Richard, mes excuses.
On a un groupe, là, qui a soumis un
mémoire, la CAPE, qui dit : «Sous la forme, là, qu'on propose, l'ITAQ
pourrait très bien se retrouver comme un vecteur d'innovation dans les secteurs
non rentables actuellement et comme véhicule intéressant pour faire passer les
priorités du MAPAQ loin des impératifs de "rentabilité" des programmes
que doivent maintenir, dans une certaine mesure, les cégeps réguliers...»
Alors, eux autres, ils voient, dans cette
optique-là, l'intérêt de la formule de financement qu'on va avoir au MAPAQ
aussi, puis que ça soit à l'ITAQ, puis associé. Alors, <voyez-vous… >cette
question qui est soulevée par rapport au financement non rentable, si on veut,
quand on se ramasse dans les formules de financement de cégep, et tout ça, là,
voyez-vous que c'est un point intéressant que la CAPE soulève?
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Je dirais, probablement, oui. Néanmoins… Puis il y a la partie du financement,
là, que ma collègue vient de traiter, auquel vous répondez. En effet, il y a
cet aspect-là. Il faut financer, évidemment, les mesures que l'on découvre
comme étant <efficaces…
M. Lamontagne : ...la CAPE
soulève?
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Je dirais,
probablement, oui. N
éanmoins… Puis
il y a la
partie du financement, là, que ma collègue vient de traiter, auquel vous
répondez. En effet,
il y a cet aspect-là. Il faut financer,
évidemment,
les mesures que l'on découvre comme étant >efficaces.
Là où on veut apporter la réflexion, c'est
dans... Il faut qu'il y ait une réflexion. Il faut s'assurer, en fait, que les
mesures qui sont prises à peu près en réseau, je dis «à peu près» parce qu'il y
a une certaine autonomie des cégeps, mais, tout de même, les mesures, les
chantiers qui sont menés par l'Enseignement supérieur se diffusent assez bien.
Ils sont... Au-delà du financement comme tel, c'est la diffusion des
connaissances, des bonnes pratiques. On peut parler de communautés de pratiques,
entre autres, qui sont une mesure assez importante dans le réseau pour
développer l'enseignement, la qualité et les mesures qu'on met en place. Donc,
certes, le financement, c'est évidemment essentiel. Or, au-delà de ça, il y a
cet esprit de concertation et de cohésion au sein d'un ministère de l'Enseignement
supérieur qui diffuse efficacement ces connaissances. Où est-ce que… C'est le
MAPAQ qui est... Certes, il y a des moyens qui vont être mis en place pour que
ces deux ministères là communiquent, j'ose le croire, or il faut s'assurer qu'ils
soient mis en place puis il faut qu'ils soient structurants, et ça passe par
plus que le financement, je pense.
Le Président (M. Lemay) :
M. le ministre. C'est bon? Parfait. Donc, M. le député de Bourget,
là, environ une minute et des poussières.
M. Campeau : Je pense que
je n'aurai pas beaucoup le temps de poser des questions, mais juste quelques commentaires.
J'apprécie énormément que <vous ayez fait une... >vous ayez
rencontré l'ITA avant pour, justement, faire une présentation comme ça parce
que ça montre une cohésion fort intéressante.
Quand vous parlez que l'association
étudiante devrait nommer la personne sur le C.A., je comprends. Le problème, c'est
démontrer une continuité. Alors, comment on peut aller chercher cet aspect-là
et garder l'aspect continuité dans le C.A.? Je vois ça comme peut-être pas une
impossibilité, mais un défi. Puis je me pose juste la question, c'est : Est-ce
que l'aspect cégep versus l'aspect ITAQ a la même agilité? Parce que, là, on
parle d'autonomie alimentaire, on parle de quelque chose de changeant. J'ai
l'impression que l'ITAQ a plus de flexibilité. Mais je vous entends quand vous
dites que les programmes sociaux devraient quand même être conservés à
l'intérieur de l'ITAQ. Il ne faut pas que ça soit une école moins importante
que les autres, à ce moment-là. Je vous comprends.
Alors, je n'ai pas le temps de poser de
questions, là, mais juste quelques commentaires. En terminant, je pense…
De toute façon, j'ai fini le temps,
n'est-ce pas, M. le Président?
Le Président (M. Lemay) :
Oui. Mais, si quelqu'un veut intervenir, là, peut-être qu'ils ont
30 secondes, dans le maximum.
Mme Veilleux (Noémie) :
Je vais y aller, dans ce cas-là.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Vas-y.
Mme Veilleux (Noémie) : Oui. Si
vous me permettez, je vais juste vous répondre, très rapidement. D'abord, on
est là pour ça, en fait, répondre à certains de vos questionnements.
Notamment, par rapport à la continuité, là,
c'est très intéressant, ce que vous soulevez. Puis la beauté des associations
étudiantes, là, c'est qu'il y a une mémoire institutionnelle. Donc, la personne
qui va suivre le représentant précédent va avoir le <bagage...
Mme Veilleux (Noémie) :
...
Je vais y aller, dans ce cas-là.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Vas-y.
Mme Veilleux (Noémie) :
Oui. Si vous me permettez, je vais juste vous répondre, très rapidement.
D'abord, on est là pour ça, en fait, répondre à certains de vos
questionnements.
Notamment, par rapport à la continuité,
là, c'est très intéressant, ce que vous soulevez. Puis la beauté des
associations étudiantes, là, c'est qu'il y a une mémoire institutionnelle.
Donc, la personne qui va suivre le représentant précédent va avoir le >bagage
nécessaire, peut-être pas l'expérience, mais le bagage pour développer l'expérience
rapidement pour représenter les différents profils étudiants. Donc, je
comprends très bien, là, votre objectif de continuité<, pardon>, mais
ensuite, il y a possibilité, là, vraiment, de résorber ces risques-là très facilement.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup. Ceci complète ce bloc d'échange. Et je cède maintenant la
parole au député de Vimont.
M. Rousselle : Merci beaucoup,
Mme Veilleux puis M. Leblanc-Pageau. <Je peux vous dire... >Merci,
de un, de votre engagement. Vraiment, je vous regarde, vous êtes des gens
passionnés. Et puis je peux vous dire que votre fédération, tout l'ensemble de
vos membres, ils peuvent être fiers de vous avoir comme représentants, parce
que vous avez les idées claires puis vous savez où vous vous en allez. Puis félicitations,
vraiment, vraiment, vraiment.
Écoutez, je vous ai entendus. Puis d'ailleurs
il y a plusieurs gens qui ont venu nous dire comme quoi qu'ils aimeraient ça, justement,
avoir peut-être une cogestion, une gestion conjointe entre le ministère de
l'Enseignement supérieur et le MAPAQ, pour toutes les raisons que vous avez
mentionnées, justement. Et je peux vous dire que vous n'êtes pas les seuls qui
ont sorti ça parce que, en tout cas, ça revient de plus en plus. Donc, je vous
ai entendus là-dessus, puis merci beaucoup.
• (17 h 50) •
Je m'en vais tout de suite dans la
composition du C.A. Vous avez parlé, justement, monsieur... mon collègue,
avant, il a parlé, justement, de continuité. Moi, j'aimerais ça, vous entendre
sur la composition du C.A. Parce qu'on sait tous que cette composition-là, du
C.A., elle va être importante. Elle va amener, justement... c'est elle qui va
décider, donc... Et <il y a… >plusieurs groupes avant vous
ont parlé, justement, d'avoir, justement, différents types de compétence,
différents types d'expertise pour avoir, vraiment, une idée plus générale,
avoir des idées, vraiment, qui... innovatrices ou vraiment... qui va au-delà de
qu'est-ce qu'on peut faire, actuellement.
Vous en pensez quoi, d'avoir un C.A.? Puis
est-ce que <vous avez... >vous vous êtes penchés là-dessus, justement,
sur cette composition-là, de C.A., idéale, qu'il pourrait y avoir?
Mme Veilleux (Noémie) :
Si je peux me permettre, j'aurais tendance à dire que la recherche de
compétences diversifiées, là, va être très intéressante. Donc, d'assurer une
présence de l'Enseignement supérieur, de l'expertise en pédagogie pour faire
les meilleurs choix pour les personnes étudiantes, ça, c'est capital.
Ensuite, ce qu'il vous faut, ce sont des
experts de la condition étudiante. Puis on est rendus là. En fait, on est
rendus à se poser les questions : Comment est-ce qu'on peut améliorer les
qualités... pardon, les conditions d'étude, là, de nos personnes étudiantes? Le
Québec est dans une bonne position pour offrir, justement, le meilleur aux
personnes étudiantes. Donc, à cet égard-là, c'est très bien, là, de voir que la
jeunesse a une place prépondérante puis, notamment, potentiellement, les
associations étudiantes. Puis je reviens, là, encore au fait qu'on comprend très
bien qu'on représente, à titre d'individu. Puis c'est la même chose, là, dans
le réseau <collégial...
Mme Veilleux (Noémie) :
...
justement, le meilleur aux personnes étudiantes. Donc,
à cet
égard-là, c'est
très bien, là, de voir que la jeunesse a une place
prépondérante puis,
notamment,
potentiellement, les associations
étudiantes. Puis je reviens, là, encore au fait qu'on comprend
très bien
qu'on représente, à titre d'individu. Puis c'est la même chose, là, dans le
réseau >collégial, dans les conseils d'administration de cégeps. Mais
les faits sont qu'en pratique c'est très, très intéressant d'avoir des personnes
qui sont impliquées dans leur cégep, et en l'occurrence à l'ITAQ, pour
représenter les vrais besoins puis les intérêts d'eux, oui, bien sûr, mais
aussi de tous leurs collègues et leurs pairs.
M. Rousselle
: Donc,
vous voyez d'un bon augure, aussi, que les professeurs soient aussi représentés,
aussi, de chaque campus, peut-être?
Mme Veilleux (Noémie) : C'est
dur à «gager», là, à qui je parle. Mais, oui, bien sûr, c'est important, là,
d'assurer une représentation de partout, là. Tu sais, les réalités, puis tout ça,
c'est en discutant, notamment, avec les associations étudiantes qu'on a pu
réaliser ça : les réalités changent du tout au tout selon les campus, donc,
notamment, au niveau étudiant, comme on a dit plus tôt, mais aussi au niveau
enseignant. On sait que le projet de loi prévoit un roulement, mais ce serait
préférable si on pouvait assurer, justement, là, une représentation la plus
juste possible. Donc, nos membres n'ont pas pris position officielle par
rapport au nombre d'enseignants mais on va toujours aller pousser pour une
représentativité. Donc, ensuite, le reste est dans votre camp.
M. Rousselle
: Oui,
vous avez bien raison. <Au niveau... >M. Leblanc-Pageau a
parlé tantôt de problèmes psychologiques. <Est-ce que vous avez...
>Parce que là, dû au fait que vous avez des gens qui sont aussi
agriculteurs, vous avez des gens que vous connaissez qui sont sûrement dans le
milieu, est-ce que vous pensez qu'une formation dans le domaine, justement — puis
peut-être, là, on parlait d'universitaires tantôt — pourrait vous
aider, justement, vous accompagner ou vous donner des outils pour plus tard?
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Vous voulez dire en matière de santé psychologique ou bien...
M. Rousselle
: Oui.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) : Oui?
Pour bien gérer sa propre santé psychologique? En effet, dans ce qu'on demande,
là, en matière de santé psychologique pour les étudiants, il y a plusieurs
choses. D'abord, davantage de prévention et de promotion des saines habitudes
de santé psychologique pour assurer, <que les... >en fait, de
régler le problème à la source. Actuellement, l'enseignement peut être un
facteur de détérioration de la santé psychologique chez les étudiants, la
pression de performance, entre autres, et les difficultés liées à ça,
notamment. Ensuite, est-ce qu'on peut, donc, réduire, dans la manière
d'enseigner, les impacts sur la santé psychologique et, également, est-ce qu'on
peut enseigner aux étudiants à avoir une meilleure santé psychologique, à
prendre des saines habitudes face à ça. Évidemment, on demande à ce qu'il y ait
davantage de promotion de la santé psychologique, qui est, à la base, positif,
là.
Et, oui, ça doit être dispensé dans
l'ensemble des cégeps et des institutions d'enseignement. Ça fait le pont, en
fait, avec ce que je disais tout à l'heure, qui est le fait que, les
initiatives prises par le réseau collégial et le ministère de l'Enseignement
supérieur, on doit s'assurer qu'elles soient bien diffusées à l'ITAQ. Et c'est
un peu <pour ça...
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
...qui est, à la base, positif, là.
Et, oui, ça doit être dispensé dans
l'ensemble des cégeps et des institutions d'enseignement. Ça fait le pont, en
fait, avec ce que je disais tout à l'heure, qui est le fait que, les
initiatives prises par le réseau collégial et le ministère de l'Enseignement
supérieur, on doit s'assurer qu'elles soient bien diffusées à l'ITAQ. Et c'est
un peu >pour ça, c'est-à-dire qu'il y a des projets... Je dis «ministère
de l'Enseignement supérieur», mais ça comprend aussi le réseau collégial
beaucoup, qui font… qui ont eux-mêmes un système assez efficace, là, je pense,
pour diffuser des bonnes pratiques, pour mettre en place des communautés de
pratiques à l'échelle nationale. Eh bien, ça, il faut s'assurer que l'ITAQ est
dans le coup aussi, parce que, les étudiants, là-bas aussi, ont droit à une
meilleure promotion, à une meilleure prévention et à de meilleures
interventions en matière de santé psychologique. Et ça passe, comme vous l'avez
dit, je pense, par des formations, notamment.
Puis je ferais ajouter un petit détail :
des formations pour les étudiants puis aussi les formations pour le corps
enseignant, qui peuvent être intéressantes, qui vont permettre... Parce que,
souvent, les étudiants vont d'abord consulter les enseignants parce que c'est
le premier intervenant d'une institution d'enseignement qu'ils fréquentent. Et
donc, quand tout le personnel d'une institution d'enseignement connaît les
enjeux liés à la santé mentale, les étudiants peuvent être mieux redirigés vers
les ressources adéquates et moins longtemps et moins, malheureusement, laissés
à eux-mêmes dans ces situations.
M. Rousselle
: Merci.
Je vais laisser place à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous.
(Visioconférence)
Mme
St-Pierre
: Merci,
M. le Président. Alors, merci d'être avec nous pour cette consultation. C'est
très important de vous entendre. Je pense que, ce qui est le plus important, c'est
la voix des étudiants. Vous notez, autour, là, de la table, qu'il y a pas mal
de cheveux blancs, m'incluant. Et on travaille ici pour qu'on puisse avoir le
meilleur projet de loi possible, la meilleure loi possible pour vous, qui allez
être la relève, la relève de demain.
M. Rafaël, vous êtes de La Pocatière.
Je viens de la région. Le cégep de La Pocatière est à un jet de pierre de
l'ITA, qui s'appelle, entre parenthèses, le Pavillon Adélard-Godbout, il faut
qu'on le dise, éventuellement, Adélard-Godbout. Et donc on voit qu'il pourrait
y avoir deux régimes, deux façons de faire puis des étudiants qui sont traités
d'une manière d'un côté puis d'une autre manière de l'autre. C'est pour ça que
c'est important de voir comment on peut arrimer tout ça, arrimer tout ça avec l'Enseignement
supérieur.
Je cite votre rapport, votre mémoire. Et
bravo pour l'avoir fait aussi avec les étudiants de l'ITA. Donc : «Une
réflexion sérieuse s'impose sur les différents facteurs qui doivent pencher
dans la balance : l'accessibilité aux études, la qualité de l'enseignement,
l'encadrement pédagogique, l'accès aux différents services d'aide et le désir
de moderniser l'approche de l'ITA afin de mieux répondre aux besoins actuels
des étudiants en matière de réussite éducative.»
On parle ici de réussite éducative. Et les
cégeps, tout à l'heure, disaient : Bien, on ne parle pas beaucoup d'enseignement,
c'est un projet de loi sur l'enseignement dans le domaine d'agriculture, puis
on ne parle pas beaucoup d'enseignement dans tous nos travaux qu'on a maintenant.
Est-ce que vous verriez, par exemple, des passerelles, c'est-à-dire des
services qui pourraient être offerts en commun? Je pense au cégep de La
Pocatière qui pourrait offrir des services au cégep... à l'ITA pour, par
exemple, le suivi psychologique ou toutes sortes d'aides qui pourraient être <accordées.
Et là...
Mme
St-Pierre
:
…E
st-ce que vous verriez,
par exemple, des passerelles,
c'est-à-dire des services qui pourraient être offerts en commun? Je pense au
cégep de La Pocatière qui pourrait offrir des services au cégep... à l'ITA
pour, par exemple, le suivi psychologique ou toutes sortes d'aides qui
pourraient être >accordées. Et là on viendrait moins travailler en silo.
Il y a peut-être des solutions comme ça ou des avenues comme celles-là qui
pourraient être abordées et regardées.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Oui. Bien, merci pour la question, Mme la députée de l'Acadie. En
effet, vous allez me permettre de me replonger dans mes souvenirs de cégep. Je
pense, en effet, bon, <il y a… >on se croisait, les étudiants des
deux institutions, malgré que c'étaient des gouvernances différentes, on se
croisait dans plein d'activités, dans des services, <dans beaucoup… >justement,
<dans des services >qui étaient offerts par chacune des
institutions. Et je pense même qu'on peut croire qu'il y avait peut-être
parfois le cégep de La Pocatière qui pouvait pallier à certains manques de
l'ITAQ. Donc, est-ce qu'il y a une réflexion à poser là-dessus? Certainement.
Il faut, justement, des étudiants qui viennent des deux institutions à
proximité, très près. On y allait à pied, évidemment. <Il ne faut pas
qu'il… >il faut qu'il y ait une équité à peu près parfaite dans un tel
contexte. Donc, cette proximité <vient pour… >vient vraiment
prouver le fait qu'il faut que des passerelles, je pense, soient mises en
oeuvre. Ça peut être un moyen de s'assurer que les projets du ministère de
l'Enseignement supérieur se diffusent également à l'ITAQ, peut-être, et
vice-versa. Il faut s'assurer, donc, qu'il puisse y avoir une collaboration qui
est équitable, qu'il n'y a pas un cégep qui pallie, en fait, l'autre
institution. Voilà.
Mme Veilleux (Noémie) : Si je
peux me permettre de compléter, je vais compléter là-dessus. L'important, pour
nous, c'est vraiment d'aller chercher quelque chose qui est pérenne. Donc, en
ce moment, ce qu'on voit, là, entre les cégeps et les campus de l'ITA, ce sont
des ententes à la pièce à chaque année par rapport aux services qui sont
offerts le plus souvent qu'autrement du cégep vers l'ITA — notamment,
en matière de soutien, d'encadrement pédagogique, ensuite, là, l'accès aux
résidences, à la cafétéria, aux installations sportives — parce que
ce sont des installations qui sont plus souvent du côté du cégep.
L'objectif, je crois, c'est d'optimiser le
tout. Puis, pour optimiser le tout, c'est important de faire preuve de
flexibilité. Puis c'est vraiment pour ça qu'on est ici aujourd'hui, là. On
essaie d'étirer un peu avec vous, là, pour aller chercher une flexibilité
intéressante pour faire profiter aux étudiants des meilleures conditions. Donc,
je voulais simplement ajouter ça.
Mme
St-Pierre
:
Sur la question des conseils d'orientation, on nous en a parlé tout à l'heure,
l'idée d'avoir, pour chacun des deux campus, des conseils d'orientation, comment
vous voyez ça? Est-ce que vous voyez cette solution-là, cette recommandation-là
comme essentielle pour que ça fonctionne bien, des conseils d'orientation? C'est
quoi, votre opinion, là-dessus?
Le Président (M. Lemay) : En
mentionnant que c'est la dernière minute avec ce bloc.
Mme
St-Pierre
:
O.K.
Le Président (M. Lemay) :
Donc, allez-y, pour une réponse.
Mme
St-Pierre
:
Courte.
Le Président (M. Lemay) :
M. Leblanc-Pageau, allez-y.
• (18 heures) •
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Évidemment, ça peut être une bonne idée. On pense néanmoins que, lorsqu'il y a
des ententes comme ça, qui sont signées de manière pérenne, comme le disait ma
collègue, ça peut permettre, premièrement, une collaboration efficace. Parce
qu'on a…
18 h (version révisée)
Le Président (M. Lemay) :
…donc, allez-y pour une réponse.
Mme
St-Pierre
: Courte.
Le Président (M. Lemay) :
M. Leblanc-Pageau, allez-y.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Évidemment, ça peut être une bonne idée. On pense néanmoins que, lorsqu'il y a
des ententes comme ça, qui sont signées de manière pérenne, comme le disait ma
collègue, ça peut permettre, premièrement, une collaboration efficace. Parce
qu'on a, bien, des… vous l'avez dit, puis une collaboration… En fait, ça serait
une même entité, si on avait un seul conseil. J'avance ici plus des réflexions,
des pensées, que des demandes comme telles, des recommandations formelles. Or,
il est clair que, pour nous puis pour la plupart de ce qu'on fait, là, plus la
collaboration est soudée, plus elle est efficace. La plupart du temps, on
demande <davantage… on demande >un réseau davantage soudé. Et
donc, pour nous, c'est une réalité, une vérité, assez fréquemment, en ce sens. Puis
parallèlement plus c'est en silo, plus, pour nous, il est difficile d'être
efficaces parce que l'expertise doit toujours se promener. Les expériences
professionnelles doivent être véhiculées d'un endroit à un autre, d'une
situation à une autre.
On peut penser à l'économie d'échelle,
également, qui peut être gagnante avec un concept comme l'école nationale.
Encore, une fois, je réfléchis à voix haute. Donc, oui, il faut réfléchir à la
pertinence des conseils d'orientation, dans ce cas-ci, dans une institution ou
dans une autre. Est-ce qu'on veut plutôt regarder…
Le Président (M. Lemay) :
Merci.
M. Leblanc-Pageau (Rafaël) :
Ah! excusez-moi.
Le Président (M. Lemay) :
Merci, M. Leblanc-Pageau.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Ça complète
ce bloc. Je cède, de ce pas, la parole à la troisième d'opposition. M. le
député de Bonaventure, la parole est à vous.
(Visioconférence)
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Leblanc-Pageau et Mme Veilleux. M. le
ministre, votre projet de loi est terriblement populaire, hein? Beaucoup de
monde veulent siéger sur le conseil d'administration. C'est une bonne chose. Et
je suis content de voir que vous les écoutez comme il faut.
La création de l'ITAQ, c'est une occasion
de mettre fin à une forme d'expérience du collégial à géométrie variable, si je
comprends bien. C'est-à-dire que vous soulevez l'enjeu des services
psychosociaux, des ententes à la pièce année après année avec, bon, le cégep de
La Pocatière, entre autres, pour avoir des services qu'il faut renégocier. Vous
voulez une situation pérenne. Donc, si je comprends bien, bon, comme tous les
acteurs, bien, la majorité des acteurs qu'on a écoutés aujourd'hui, vous voulez
que le ministère de l'Éducation fasse partie de la solution et que le projet de
loi soit revu en fonction d'une amélioration maximale de l'expérience du milieu
de vie aussi au niveau collégial. Parce que, ce que vous soulevez, ce n'est pas
juste de la formation. Vivre au collégial, c'est aussi un milieu de vie avec
des services, avec tout ce qu'il faut pour que l'individu évolue.
<Je vous donnerais le… >Bon,
en vrac, là, si vous voulez cibler des enjeux dans le projet de loi — vous
l'avez fait déjà, là, puis je ne veux pas répéter tout ce qui s'est dit aujourd'hui,
je le suis dernier à intervenir puis vous aller être les derniers à avoir la
parole aujourd'hui — les choses les plus importantes à modifier,
c'est-u… Et là je vous donne la parole, je ne parle plus, mais allez-y
rapidement pour qu'on fasse de la pédagogie et on réexplique au ministre ce qui
est important pour vous.
Mme Veilleux (Noémie) : Très
bien. Alors, j'y vais de ce pas. D'abord et avant tout, c'est la place des
étudiants <dans…
M. Roy
: ...à
modifier, c'est-u… Et là je vous donne la parole, je ne parle plus, mais
allez-y rapidement pour qu'on fasse de la pédagogie et on réexplique au
ministre ce qui est important pour vous.
Mme Veilleux (Noémie) :
Très bien. Alors, j'y vais de ce pas. D'abord et avant tout, c'est la place des
étudiants >dans la réforme de l'institut. Puis ça, on en a bien parlé
plus tôt. Il faut donner une voix à la jeunesse. Nous sommes demain, et donc, en
ce sens-là, d'écouter et de prendre en compte puis en considération les
différents défis, bien, en fait, de la jeunesse, des étudiants, bien, ça, ça va
vous servir.
Ensuite, une de vos priorités devrait être
également de, comme j'ai dit plus tôt, là, vous poser plusieurs questions quant
à la flexibilité, là. Jusqu'où pouvez-vous aller dans la structure de l'ITAQ
pour permettre à l'Enseignement supérieur de contribuer, par son expertise,
puis d'avoir une place prépondérante aussi dans la prise de décision pour
l'institut. Parce que, bien que le MAPAQ connaisse très bien le milieu, les formations
qui sont à donner, ils sont incapables d'évaluer les besoins. Le côté de l'Enseignement
supérieur, c'est tout ce qui est autour pour s'assurer que, justement, ces
besoins-là se rendent jusqu'à la personne étudiante, puis qu'il y ait une
compréhension, aussi, une... si on veut, là... En fait, que ce qui est
véhiculé, finalement, soit optimal pour après l'école. Parce que, s'il n'y a
pas de méthode pédagogique efficace, si les enseignants ne sont pas soumis à du
perfectionnement par le biais d'une expertise, et donc d'un ministère qui
travaille pour ça, si, par exemple, les services d'encadrement ne sont pas à la
pointe de ce qu'ils pourraient être, parce que le MAPAQ, une année, décide de
ne pas nécessairement suivre les chantiers de l'Enseignement supérieur, bien,
c'est là que ça devient pénalisant.
Puis je pense qu'en terminant ce que je
dirais, là, c'est qu'on est ici pour assurer que les standards que vous allez
établir, par le biais de votre projet de loi, soient les mêmes pour les
étudiants de l'ITAQ, du futur ITAQ que pour les étudiants du réseau collégial.
Donc, en finissant, là, merci beaucoup de
nous avoir accueillis. Puis on a très hâte de voir la suite des choses.
Le Président (M. Lemay) :
Merci beaucoup, Mme Veilleux ainsi que M. Leblanc-Pageau, pour votre
contribution à nos travaux. Je remercie aussi tous les membres de la commission
pour cette belle journée que nous avons passée ensemble ainsi que tout le
personnel de la commission pour avoir rendu le tout possible.
Alors, nous ajournons nos travaux jusqu'à
demain, vendredi le 15 janvier 2021, à 9 h 30, où on poursuivra
notre mandat. Merci à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 18 h 5)