Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
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Le
vendredi 15 janvier 2021
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Vol. 45 N° 53
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 77, Loi sur l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec
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Intervenants par tranches d'heure
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Lemay, Mathieu
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Lamontagne, André
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Grondin, Agnès
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Rousselle, Jean
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Rousselle, Jean
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Lemay, Mathieu
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St-Pierre, Christine
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Roy, Sylvain
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Lamontagne, André
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Lamontagne, André
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Lemay, Mathieu
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Campeau, Richard
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Tardif, Marie-Louise
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Rousselle, Jean
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St-Pierre, Christine
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Roy, Sylvain
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Roy, Sylvain
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Lemay, Mathieu
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures trente et une minutes)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, bonjour à tous et à toutes. Et, ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte.
La commission est réunie virtuellement aujourd'hui
afin de poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques
sur le projet de loi n° 77, la Loi sur l'Institut de
technologie agroalimentaire du Québec.
Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Alors, M. Ciccone (Marquette) est remplacé par
Mme St-Pierre (Acadie).
Le Président (M. Lemay) :
Merci. Alors, ce matin, nous entendrons par visioconférence la Coopérative pour
l'agriculture de proximité écologique ainsi que L'Union des producteurs
agricoles. Alors, de ce pas, je souhaite maintenant la bienvenue aux
représentants de la Coopérative pour l'agriculture de proximité écologique. Et
je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé.
Ensuite, il y aura une période d'échange avec les parlementaires. Mais d'abord
je vous demande de vous présenter ainsi que la personne qui vous accompagne, et
la parole est à vous. Il faut ouvrir votre micro, Mme Poirier.
Mme Poirier (Caroline) :
Merci. Donc, M. le Président, M. le ministre Lamontagne, M. Mathieu Lemay,
député de Masson, président de la commission, Mme Montpetit, députée de Maurice-Richard, vice-présidente et déléguée, distingués membres
de la commission, bonjour et merci pour l'invitation. Il nous fait plaisir
aujourd'hui d'être avec vous.
Donc, je me présente, Caroline Poirier,
productrice agricole, copropriétaire de la Ferme Croque-saisons et présidente
de la Coopérative pour l'agriculture de proximité écologique, la CAPE, et mon
collègue Léon Bibeau-Mercier, agriculteur également, à la ferme Bibeau, et
agroéconomiste, et membre du conseil d'administration de la CAPE. Donc, c'est
un honneur pour nous d'être invités pour la première fois à la CAPERN.
Donc, je me permets de prendre une petite
minute pour présenter notre organisation. Donc, la CAPE existe depuis 2013, et
regroupe environ 300 membres, dont 180 entreprises agricoles
certifiées biologiques et opérant en circuit court, donc c'est-à-dire qui
mettent en marché leurs produits via un intermédiaire ou moins, donc souvent
directement aux gens qui vont les consommer, et qui sont en activité dans tous
les domaines de production, mais en majorité en production maraîchère
biologique.
Donc, les mandats de la CAPE sont les
suivants : permettre aux membres de participer à des activités économiques
coopératives, comme la mise en marché ou encore l'achat d'intrants; promouvoir l'agriculture
biologique en circuit court; représenter politiquement les positions des
agriculteurs et agricultrices biologiques; organiser des activités de
formation, de recherche et de perfectionnement pour les membres; promouvoir <la
santé des...
Mme Poirier (Caroline) : ...
à
des activités économiques coopératives, comme la mise en marché ou encore
l'achat d'intrants; promouvoir l'agriculture biologique en circuit court;
représenter politiquement les positions des agriculteurs et agricultrices
biologiques; organiser des activités de formation, de recherche et de
perfectionnement pour les membres; promouvoir >la santé des agroécosystèmes,
le bien-être des populations et le développement économique des communautés
rurales par l'agriculture de proximité. Et, depuis 2020, la CAPE chapeaute
également le Réseau des fermiers de famille, qui regroupe les fermes pratiquant
l'agriculture soutenue par la communauté, vendue sous forme de paniers bios.
Bref, les mandats de la CAPE, si on veut résumer, là, c'est de rendre les
conditions favorables au développement et à l'exercice de l'agriculture
biologique de proximité au Québec.
Donc, si on passe à l'étude qu'on a faite
du projet de loi n° 77, donc, au fil de son analyse, la CAPE se montre
généralement favorable au projet de loi présenté. Néanmoins, nous proposons d'y
apporter certaines bonifications et modifications. Donc, elles sont les
suivantes : bonifier l'énoncé de mission de l'ITAQ afin de mieux définir
son leadership en agroenvironnement et sa contribution à l'autonomie
alimentaire du Québec; préciser la composition du conseil d'administration afin
d'y assurer une représentation et une collaboration du milieu de la production
agricole, de la recherche et de l'environnement; assurer un financement public
adéquat, excluant les contributions de l'industrie, de la recherche et de la
formation à l'ITAQ ainsi que développer la formation continue et la formation
universitaire en agriculture biologique et en circuit court. Donc je vais
passer directement à ces recommandations, dans cet ordre-là.
Donc, on croit que le projet de loi donne
plus d'indépendance à l'ITAQ, puis on le voit de façon positive. Néanmoins, on
croirait que, dans le contexte agricole actuel, dans le contexte social
également, ce serait de bon aloi de bonifier l'énoncé de mission pour mieux
définir son leadership en agroenvironnement et sa contribution à l'autonomie
alimentaire. Donc, l'agroenvironnement, tel que défini par le MAPAQ, est de...
vise à harmoniser les aspects agronomiques, socioéconomiques et écologiques
liés à la production agricole. Donc, on pense que c'est vraiment l'idée
d'intégrer la production agricole dans son contexte social, environnemental et
économique. Donc, dans le contexte actuel, là, l'intégration de
l'agroenvironnement dans le développement de l'agriculture, dans la formation
et la recherche qui y sont associées nous semblent des conditions sine qua non
au développement du secteur.
Donc, l'agroenvironnement, à notre humble
avis, là, est loin d'être une mode. C'est vraiment une tendance qui est là pour
durer. Donc, dans l'optique même où on veut être englobants, au niveau du
projet de loi, puis proposer quelque chose qui va guider l'ITAQ sur le long
terme, il nous semble tout à fait pertinent d'intégrer directement au sein de
son énoncé de mission l'idée que... la volonté de l'Assemblée nationale que
l'ITAQ soit un leader en agroenvironnement.
Donc, ça devrait être explicite dans
l'énoncé de mission que l'ITAQ mette en priorité, tant en formation, en recherche
et en transfert, et dans une perspective de développement de <l'autonomie
alimentaire pour le...
Mme Poirier (Caroline) :
...
tout à fait pertinent d'intégrer directement au sein de son énoncé de
mission l'idée que... la volonté de l'Assemblée nationale que l'ITAQ soit un
leader en agroenvironnement.
Donc, ça devrait être explicite dans
l'énoncé de mission que l'ITAQ mette en priorité, tant en formation, en
recherche et en transfert, et dans une perspective de développement de >l'autonomie
alimentaire pour le Québec : du contenu agroenvironnemental de pointe; de l'innovation
pour les items de production alternatifs, et particulièrement en agriculture
biologique; de l'innovation pour les systèmes de distribution alternatifs; de l'innovation
en transformation, en conditionnement orienté vers l'augmentation de
l'autonomie alimentaire, notamment en prenant en compte la saisonnalité de l'agriculture
au Québec et l'impact que ça a... que ça doit avoir sur notre façon de
s'alimenter, mais aussi de prévoir la production de façon à pouvoir nourrir
notre population à l'année; de l'innovation pour la prise en compte et la mise
en valeur des particularités régionales et des terroirs — donc des
approches vraiment adaptées à chacune des régions; et de la mise en
disponibilité d'information indépendante, objective et accessible pour mieux
répondre aux préoccupations sociales liées à l'agriculture.
Donc, à ce titre, on trouve que l'idée du
gouvernement, qui n'est pas nécessairement intégrée au projet de loi mais qui a
été énoncée par le ministre, de mobiliser l'ITAQ dans la mise en place du Plan
d'agriculture durable nous apparaît tout à fait cohérente avec cette vision-là,
mais... également que son action pourrait dépasser ce simple mandat. Donc, en
résumé, un énoncé de mission, tel que celui que nous proposons, démarquerait
l'ITAQ de tous les autres centres de formation agricoles existant au niveau
professionnel, collégial ou universitaire, fondant sa raison d'être au-delà
d'un simple compétiteur, par exemple, des autres centres de formation
existants.
En second lieu, on propose d'assurer un
financement public adéquat, excluant les contributions de l'industrie, de la
recherche et de la formation à l'ITAQ. Donc, dans cette perspective, là, il
nous semble clair que l'ITAQ devrait être un véhicule sous financement public,
et donc sans partenariat public-privé ou industrie pour l'orienter, clairement
orienté vers les préoccupations sociales liées à l'agriculture où le
développement des connaissances dépasse la simple poursuite des impératifs
économiques à court, moyen terme du secteur.
Donc, force est de constater
qu'aujourd'hui beaucoup du financement en recherche est orienté sous forme de
partenariats publics-privés et que c'est un obstacle majeur pour des secteurs
émergents parce que c'est difficile d'aller chercher un 30 % à 50 %
de contribution de l'industrie quand on s'adresse à des secteurs qui sont
émergents et qui ont donc peu de moyens pour venir, finalement, accéder aux
fonds de recherche publics. Donc, je pense que la structure actuelle du
financement limite l'émergence de secteurs qui sont vraiment porteurs pour
l'avenir de l'agriculture.
Dans un troisième lieu, on propose de
préciser la composition du conseil d'administration afin d'assurer une
représentation et une collaboration du milieu de la production agricole, de la
recherche et de l'environnement. Donc, on partage tout à fait la volonté, là,
du ministre dans ce projet de loi d'assurer un <conseil d'administration
indépendant...
Mme Poirier (Caroline) : ...
on
propose de préciser la composition du conseil d'administration afin d'assurer
une représentation et une collaboration du milieu de la production agricole, de
la recherche et de l'environnement. Donc, on partage tout à fait la volonté,
là, du ministre dans ce projet de loi d'assurer un >conseil
d'administration indépendant. Néanmoins, on pense que cette proposition-là
n'est pas contradictoire avec l'idée d'avoir des gens qui sont indépendants, au
conseil d'administration, et qui ont à coeur la mission de l'ITAQ.
• (9 h 40) •
Donc, par contre, on pense que la
composition pourrait mieux refléter les visées de l'ITAQ. Et, à cet effet, on
propose de préciser, par l'inclusion des membres suivants, donc : une
personne issue de la recherche indépendante pour faciliter le transfert
d'information entre le milieu de la recherche et celui de la formation — parce
que force est de constater que c'est souvent un défi — et puis deux
agricultrices ou agriculteurs de secteurs de production différents, des gens
engagés en agroenvironnement, qui, évidemment, partagent la mission de l'ITAQ,
afin de s'assurer que les moyens de diffusion, les contenus de formation et les
sujets de recherche prennent en compte les besoins du milieu.
Donc, on ne pense pas que le milieu
devrait guider les actions de l'ITAQ, nécessairement. Je pense que, comme on le
précisait plus tôt, les attentes sociétales sont également extrêmement
importantes pour nous. Mais je pense que, dans l'objectif d'avoir un institut
qui fait de la formation et du transfert efficace, c'est pertinent d'avoir des
gens du milieu agricole qui peuvent venir conseiller par rapport aux activités
de transfert de façon à ce que le contenu soit adapté puis que les moyens de diffusion
soient également adaptés au public cible.
On a été... J'ai été personnellement
choquée, par exemple, d'entendre Mme Labrie, qui est chercheure au CRAM et
qui était auparavant au CEROM, expliquer que les néonicotinoïdes, qui sont un
traitement insecticide des semences, ont été remplacés par les diamides suite
aux constats que les néonicotinoïdes sont quand même un produit hautement
toxique, entre autres pour le milieu aquacole, mais que la recherche du CEROM,
ce qu'elle démontrait, c'est que les traitements insecticides de semences
n'étaient tout simplement pas nécessaires dans les champs.
Donc, je pense qu'on a vraiment besoin
d'avoir un espace de rencontre où la production et la recherche peuvent avoir
un réel dialogue puis réfléchir ensemble aux meilleures façons de transférer les
résultats de la recherche dans le monde agricole de façon à ce qu'on ne passe
pas nécessairement par des lois, mais qu'on puisse sensibiliser les producteurs
et productrices puis les amener à avoir eux-mêmes un rôle de leaders dans
l'application des résultats de la recherche.
Également, <on considère que... >même
si on n'en fait pas recommandation de l'intégrer à la mission de l'ITAQ ou au
projet de loi, bien, on considère que l'idée d'ouvrir la possibilité à l'ITAQ
de faire de la formation de niveau universitaire est, à notre avis, extrêmement
intéressante, parce qu'en lien avec...
Le Président (M. Lemay) : Mme Poirier,
j'ai une question pour vous. Est-ce que vous en avez encore longuement? Parce
que votre temps est maintenant écoulé, donc j'aimerais savoir il vous resterait
combien de temps.
Mme Poirier (Caroline) :
30 secondes.
Le Président (M. Lemay) :
30 secondes. M. le ministre, ça va? Allez-y.
Mme Poirier (Caroline) :
Parfait. Donc, on considère qu'en formation universitaire il y a encore peu de
représentativité au niveau de <l'agriculture biologique...
Le Président (M. Lemay) :
...
Mme Poirier, j'ai une question pour vous. Est-ce que vous en
avez encore longuement? Parce que votre temps est maintenant écoulé, donc
j'aimerais savoir il vous resterait combien de temps.
Mme Poirier (Caroline) :
30 secondes.
Le Président (M. Lemay) :
30 secondes. M. le ministre, ça va? Allez-y.
Mme Poirier (Caroline) :
Parfait. Donc, on considère qu'en formation universitaire il y a encore peu de
représentativité au niveau de >l'agriculture biologique et de ses
principes dans l'ensemble du cursus. Donc, dans l'optique où, en formation
universitaire, on forme également les futurs enseignants universitaires, c'est
difficile de sortir de ce cercle-là. Puis on considère que ce serait un mandat
super intéressant pour l'ITAQ, de développer de la formation universitaire
continue destinée aux enseignants et enseignantes au niveau universitaire dans
le but d'amener davantage d'agroenvironnement puis de principes liés à
l'agriculture biologique dans l'ensemble du cursus scolaire universitaire.
Donc, ça fait le tour pour notre proposition. Je vous remercie pour votre
écoute.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme Poirier. Et bienvenue à M. Bibeau-Mercier.
Alors, maintenant, nous sommes rendus aux membres du gouvernement. Donc, M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Lamontagne : Bien, merci
beaucoup, Mme Poirier, M. Bibeau-Mercier. Salutations, Mme Poirier,
là. On va avoir l'occasion de se rencontrer bientôt, là. Je n'ai pas la date
exacte dans ma tête, mais je sais que, je pense au mois de janvier, on est
prévus se rencontrer. Alors, j'anticipe avec beaucoup d'intérêt notre
rencontre.
Avant de commencer avec les gens de la
CAPE, j'aimerais revenir brièvement sur notre journée d'hier. Un, je ne sais
pas, mes collègues, comment vous vous sentiez à la fin de la journée, mais,
première des choses, moi, personnellement, j'étais pas mal brûlé. Je trouve
qu'on a eu une grosse, grosse journée hier. On a eu huit groupes. Il y a aussi
beaucoup de bons mémoires, d'exposés brillants. Il y a eu beaucoup de bonnes
questions, et tout ça. Ça fait que tout ça pour vous dire qu'en tout cas, moi,
je me suis couché, un, c'est ça, fatigué, mais en même temps très, très heureux
puis très positif de la journée qu'on avait eue. Parce que l'objectif c'est
qu'on ait un projet de loi qui vise à dynamiser puis à donner les meilleurs
outils possibles à l'ITAQ pour mener sa mission. Alors, il n'y a rien qui s'est
discuté hier qui n'allait pas dans cette direction-là. Ça fait que j'étais très
heureux de ça.
Je retiens... Hier, on a eu huit groupes,
là, je ne ferai pas la nomenclature des huit groupes, mais, sur les huit, il y
en a sept qui sont venus appuyer le projet de loi. Puis, essentiellement, ils
ont reconnu le choix de gouvernance d'un organisme indépendant pour permettre
plus de flexibilité, mais aussi l'ensemble des moyens pour propulser encore
plus loin cette maison d'enseignement nationale. Ils ont reconnu l'importance
que l'ITAQ soit sous la responsabilité de MAPAQ, que ce choix était bon pour
les professeurs, les étudiants, la relève agricole, les entreprises, le secteur
agricole, et que l'ITAQ aussi, avec projet de loi, proposait de permettre des
collaborations sur l'ensemble du territoire. Puis aussi, il y a un autre nombre
de groupes, là... on a sept ou huit groupes qui ont déposé des mémoires : le
Conseil de la transformation alimentaire, là, l'Ordre des agronomes, Équiterre,
le Conseil des industriels laitiers, Québec Vert, les technologues, grossistes
en machinerie agricole du Québec, qui ont tous déposé des mémoires qui allaient
dans le sens d'un appui important pour le projet de loi.
Ceci étant dit, moi, ce que je retiens de
nos échanges, hier, puis de nos présentations d'hier... il y a deux sujets, là,
qui sont vraiment ressortis, là, par, aussi, le nombre de questions, mais aussi
la qualité des échanges qu'on a eus. Il y en a un qui visait la composition du
C.A. Puis on vient d'avoir encore... la CAPE, là, dans sa présentation, <la
présentation de...
M. Lamontagne : …ceci étant
dit
, moi, ce que je retiens de nos échanges, hier, puis de nos
présentations d'hier... il y a deux sujets, là, qui sont vraiment ressortis,
là, par, aussi, le nombre de questions, mais aussi la qualité des échanges
qu'on a eus. Il y en a un qui visait la composition du C.A. Puis on vient
d'avoir encore... la CAPE, là, dans sa présentation, >la présentation de
Mme Poirier, est venue aussi parler de l'importance de la composition du
C.A. Alors, une chose qui est sûre, c'est que, tous ensemble, ce qui va être important
de faire, c'est de s'assurer que la composition du C.A., comment on va faire le
projet de loi, va faire en sorte de donner tous les moyens à l'ITAQ de remplir
son mandat de la meilleure façon possible, avec la meilleure flexibilité
possible. Alors, j'ai beaucoup d'ouverture, là, pour qu'on s'assoie puis qu'on
voie quelle serait la meilleure façon, là, de constituer ce conseil
d'administration là, ultimement, au bénéfice de l'ITAQ puis de sa pérennité.
Deuxième des choses, aussi, beaucoup de
discussions autour, principalement avec les étudiants, là, de l'importance que
les outils puis les chantiers qu'on retrouve au ministère de l'Enseignement
supérieur soient arrimés avec l'ITA, je veux dire, ses besoins, sa réalité,
mais, tu sais, que les outils, les chantiers qu'on retrouve au ministère de
l'Enseignement supérieur soient arrimés avec la réalité de l'ITA. Encore là,
notre objectif, ultimement, c'est de faire en sorte que l'ITAQ puisse mener sa
mission, tu sais, au bénéfice de ses étudiants, son corps professoral, son
personnel enseignant, puis tout le monde agroalimentaire. Ça fait qu'encore là,
je veux dire, notre objectif, avec le projet de loi, c'est justement de donner
ces moyens-là à l'ITA. Alors, encore là, j'ai beaucoup d'ouverture, là, pour
m'assurer que toute cette réalité-là qui existe pour le monde étudiant, là, naturellement,
puisse s'arrimer avec la réalité de l'ITA. Alors, pour moi, ça a été une
journée très positive, puis j'anticipe, là, on a deux rencontres ce matin, là, mais
que ça va aller dans cette continuité-là. Alors, merci, collègues.
Mme Poirier, j'ai lu avec intérêt
votre mémoire, et puis j'ai quelques questions pour vous. Une première
question. Vous arrivez... À un moment donné, je pense, à la page 9 de
votre mémoire — j'en ai fait une photocopie ici, là, pour pouvoir
reprendre ce que vous dites — vous dites : «On a entendu comme
critiques de ce projet de loi que, par exemple, ce n'est pas le MSSS qui forme
les infirmières, mais bien des instituts d'enseignement relevant du MES, et qu'on
ne voyait pas pourquoi il en serait autrement pour l'agroalimentaire.
Permettez-nous d'exprimer des raisons valables à la potentielle exception
agricole.
«En regard des impacts que l'agriculture a
sur la société, très peu de personnes sont impliquées dans sa mise en œuvre.
Leur poids relatif sur la forme du développement de l'agriculture est donc
important. Il est d'autant plus important que l'intérêt général de la société
en regard du développement de son agriculture diverge parfois des impératifs économiques
d'une certaine agro-industrie. Qui plus est, une grande proportion des
professionnels du milieu passent directement par l'ITA pour leur formation.
«Donc, si on fait de l'agroalimentaire un
enjeu stratégique national...» Et vous continuez. À la toute fin, vous dites :
«À cet égard, n'est-il pas normal, dans une certaine mesure, que le MAPAQ ait
son mot à dire sur les orientations prises par l'ITAQ?»
Alors, ce que je trouve intéressant, puis
ce que j'aimerais vous entendre développer un peu, c'est... Vous parlez de
l'exception agricole. <Vous parlez du fait que…
M. Lamontagne : ...
stratégique
national...» Et vous continuez. À la toute fin, vous dites : «À cet égard,
n'est-il pas normal, dans une certaine mesure, que le MAPAQ ait son mot à dire
sur les orientations prises par l'ITAQ?»
Alors, ce que je trouve intéressant,
puis ce que j'aimerais vous entendre développer un peu, c'est... Vous parlez de
l'exception agricole. >Vous parlez du fait que, dans le fond, c'est très
peu de personnes qui sont impliquées dans la mise en oeuvre d'un secteur qui
est quand même gigantesque pour le Québec. Alors, dans un contexte où vous
voyez un lien naturel entre le MAPAQ et puis l'ITAQ, j'aimerais ça vous
entendre développer un peu davantage, là, votre pensée par rapport à ça.
Mme Poirier (Caroline) : Bien,
en fait, ce qu'on constate, c'est qu'il y a déjà eu beaucoup de gens qui
pratiquaient l'agriculture au Québec. Évidemment, aujourd'hui, il y en a très
peu, puis ça a un impact très large au niveau de la société, autant... sur les
aliments qui sont disponibles, mais également sur l'environnement, sur le développement
régional, sur la... (panne de son) ...c'est tout à fait pertinent que ce soit
les orientations qui viennent de l'État, puis qui, donc, prennent en compte l'ensemble
du bien public puis des intérêts de la société qui puissent guider, par les
priorités qui seront données à l'ITAQ, les orientations qui vont se déployer
dans l'avenir de l'agriculture.
Puis je laisserais peut-être mon collègue
Léon compléter là-dessus, parce qu'on ne l'a pas beaucoup entendu. Ton micro,
Léon.
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
Oui. Est-ce que vous m'entendez bien? Oui. Donc, c'est ça, il y a une très
forte proportion de professionnels qui pratiquent actuellement en agriculture,
soit en soutien ou soit comme agriculteurs, qui sont passés par l'ITA, donc il
faut déjà prendre ça en compte, et ça risque de continuer d'être le cas. Et
puis, bon, on le sait, actuellement, là, la population agricole, c'est environ
1 % de la population. Oui, il y a les gens en appui, puis tout ça. Donc,
effectivement, c'est important pour nous que les autres citoyennes et citoyens,
quand même, voient leurs intérêts par rapport à l'agriculture pris en compte
néanmoins dans les orientations, dans la formation, dans la recherche, vu les
retombées que ça a dans leur vie aussi.
• (9 h 50) •
Le Président (M. Lemay) : Ah!,
M. le ministre, vous devez ouvrir votre micro. Parfait.
M. Lamontagne : Puis le
lien... Vous associez une partie de ce que vous dites, là, à l'expertise qu'on
retrouve au ministère de l'Agriculture. C'est dans ce sens-là que vous faites
ce commentaire-là?
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Si
je puis me permettre, en fait, c'est que l'ITAQ peut très bien développer des
orientations stratégiques qui correspondent à ce qu'elle perçoit des besoins du
milieu en termes de formation, en termes de recherche, et tout ça, mais il ne
nous semblait pas extrêmement clair qu'elle soit en mesure, de façon
systématique, de prendre en compte d'autres considérations qui proviennent de
la société de façon plus large, et que, dans cette perspective-là, la
possibilité pour le MAPAQ ou pour le gouvernement de recadrer, éventuellement,
les orientations stratégiques de l'ITAQ s'avérait pour nous quelque chose qui <demeurerait
pertinent. Donc...
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
...
de façon systématique, de prendre en compte d'autres considérations
qui proviennent de la société de façon plus large, et que, dans cette
perspective-là, la possibilité pour le MAPAQ ou pour le gouvernement de
recadrer, éventuellement, les orientations stratégiques de l'ITAQ s'avérait
pour nous quelque chose qui >demeurerait pertinent. Donc, qu'elle puisse
développer ses propres orientations stratégiques, oui, mais que le MAPAQ puisse
demeurer en fond, si on veut, puis éventuellement corriger s'ils perçoivent
que, bien, il y a des enjeux plus larges qui doivent être pris en compte.
M. Lamontagne : Parfait.
Excellent. Merci beaucoup. Dans un autre ordre d'idées, dans votre mémoire,
vous mentionnez... j'ai une citation ici, là, je pense, vous faisiez allusion
au financement ou aux formules de financement, vous dites que «l'ITAQ pourrait très
bien se retrouver comme un vecteur d'innovation dans des secteurs qui sont non
rentables actuellement et comme véhicule intéressant pour faire passer les
priorités du MAPAQ, loin des impératifs de rentabilité des programmes que
doivent maintenir, dans une certaine mesure, les cégeps réguliers.»
Alors, dans un contexte comme ça, ce que je
comprends, c'est que vous voyez des bénéfices à ce que la forme de financement,
par le lien avec le MAPAQ, les priorités du MAPAQ... Vous voyez un bénéfice,
là, vraiment, que l'ITAQ soit lié avec le MAPAQ plutôt qu'être dans un
contexte, là, de financement que vous associez, là, <aux cégeps... >aux
formules, mettons, que vous associez aux cégeps réguliers, là.
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
Encore une fois, si je peux me permettre, bien, pour nous, il y a deux volets à
ça. Il y a le volet de la rentabilité de la formation. Dans une certaine
mesure, on sait que les cégeps, quand ils lancent un programme de formation,
essaient quand même d'avoir une masse critique d'étudiants pour être en mesure
que ça ne soit pas un poids financier trop important pour leur institution. Et,
dans cette mesure-là, quand on parle de secteurs un petit peu plus alternatifs
ou qui, pour l'instant, sont moins développés, il arrive que la masse critique
d'étudiants qui pourrait inciter une institution à lancer un programme ne soit
pas là.
Alors, dans cette perspective-là, de
prendre le leadership et de dire : Non, nous, on pense que c'est
important, c'est une priorité. On va mettre en place le programme, on va
s'assurer qu'il soit attractif pour que, de façon graduelle il y ait une masse
plus importante d'étudiants qui s'y intéressent et puis que, finalement, ça
devienne quelque chose de pertinent puis de rentable, éventuellement. Ça, c'est
le premier aspect.
Maintenant, du point de vue des secteurs
non rentables en agriculture en tant que telle, bien, on revient à la question
des préoccupations. On pourrait parler des externalités, en fait, c'est-à-dire
qu'on n'est pas toujours en mesure, dans le secteur, de prendre en compte
l'impact de choix pour le secteur et les retombées que ça va avoir sur le
restant de la société. Et, dans cette mesure-là, on pourrait parler... par
exemple, en environnement, là, bien, de ce point de vue là, de développer des
secteurs, des connaissances, de la recherche, du transfert dans des choses qui
ne touchent pas nécessairement directement la rentabilité du secteur, ça nous
apparaît important aussi.
M. Lamontagne : Merci. Merci
beaucoup. Dans votre mémoire aussi, vous faites allusion au Plan d'agriculture
durable. Et, <dans cette optique-là...
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
... des choses qui ne touchent pas
nécessairement
directement la
rentabilité du secteur, ça nous apparaît important aussi.
M. Lamontagne : Merci.
Merci beaucoup. Dans votre
mémoire aussi, vous faites allusion au
Plan d'
agriculture durable. Et, >dans cette optique-là, est-ce
que, selon vos connaissances, les avantages d'avoir une école spécialisée qui
est associée au déploiement d'un tel plan, la mise en oeuvre d'une stratégie
nationale telle que le Plan d'agriculture durable, là... Parlez-moi un peu des
bénéfices que vous pouvez voir, ou si vous en voyez, ou le lien positif que
vous pouvez voir entre le déploiement d'une stratégie comme ça puis aussi de
l'associer avec une école qui est spécialisée dans le domaine agricole au Québec.
Mme Poirier (Caroline) : Oui. Donc,
bien, je pense qu'ici on pourrait ramener le point formation en continu. Donc,
parfois, quand on veut introduire des nouvelles notions dans le cursus de
formation, bien, on a besoin que ça vienne d'une expertise interne puis
d'intégrer ça dans le milieu académique. Donc, je pense que ce serait
superpertinent que l'ITAQ ait ce rôle-là à jouer pour faire percoler, si on
veut, les nouveaux résultats de la recherche, les nouvelles préoccupations en
lien avec l'agroenvironnement dans l'ensemble des cursus de formation.
Puis ça a été identifié comme un obstacle
au développement, par exemple, de l'agriculture biologique dans les dernières
années. Je peux citer à ce chapitre-là le CETAB+, qui a fait un effort de
formation continue avec les agronomes en service-conseil, par exemple, parce
que, sur le terrain, les gens qui pratiquaient l'agriculture biologique avaient
beaucoup de difficulté à avoir des services-conseils qui étaient vraiment
pertinents et adaptés à leur contexte de production. Donc, parce que,
finalement, le développement de la production... force est de constater, la
production biologique s'est développée, comme, plus rapidement que la formation
en production biologique.
Donc, je pense que d'avoir un institut de
formation qui a un rôle à jouer au niveau de la formation continue puis au
niveau de l'intégration des nouvelles connaissances, des nouvelles pratiques
puis des résultats de la recherche récente dans la formation, bien,< je
pense que >c'est une façon très intéressante de s'assurer que tout le
monde est à jour, tant le milieu de la production que le milieu de la formation
en agriculture.
M. Lamontagne : Parfait. Merci.
Le Président (M. Lemay) : M.
le ministre, il reste environ trois minutes à l'intervention.
M. Lamontagne : Oui. Je vais
céder la parole à ma collègue.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, Mme la députée d'Argenteuil, la parole est à vous.
Mme Grondin : Merci, M. le
Président. Donc, bonjour. Bonjour, M. Bibeau, Mme Poirier.
Évidemment, c'est la question agroenvironnement qui m'intéresse au plus haut
point. Vous proposez dans votre mémoire différentes façons de s'assurer que
cette question-là soit vraiment mise en valeur. Vous allez même jusqu'à dire
que, si l'ITAQ avait la question agroenvironnement dans sa mission, ça pourrait
être d'un leadership... ou un vaisseau amiral <important, là.
Vous...
Mme Grondin : …
jusqu'à
dire que, si l'ITAQ avait la question agroenvironnement dans sa mission, ça
pourrait être d'un leadership... ou un vaisseau amiral >important, là.
Vous mentionnez également un autre élément
pour s'assurer que la question agroenvironnement soit retenue. Vous parlez de
représentativité du conseil d'administration, soit dans sa composition
notamment. Vous amenez aussi l'opportunité de développer des mandats non
rentables, donc faire des liens, probablement, avec le Plan d'agriculture
durable ou même le plan d'électrification<, pardon,> du Québec.
Vous parlez également de formation continue. Donc, différentes stratégies pour
s'assurer que l'agroenvironnement pourrait être retenu comme très important au
niveau de l'ITAQ. Est-ce que vous voyez d'autres pistes ou d'autres façons également
d'y intégrer l'agroenvironnement?
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. En vous rappelant qu'il reste environ une minute pour la réponse.
Mme Poirier (Caroline) :
Je peux peut-être y aller, Léon. Tu pourras compléter. Mais une chose qu'on aurait
voulu proposer, puis ce qui nous a retenus, c'est le caractère d'indépendance
des membres du conseil d'administration, mais c'est l'idée qu'on avait
l'impression qu'il y avait déjà beaucoup de ministères impliqués, là, dans
l'ITAQ, mais qu'on n'avait pas de représentativité au niveau du ministère de
l'Environnement. Puis je pense que le ministère de l'Environnement possède quand
même beaucoup d'information sur les impacts liés l'agriculture, que ce soit les
niveaux de contamination dans les cours d'eau, par exemple, puis ils sont en
mesure de faire un suivi des nouvelles pratiques sur… puis un suivi des
résultats attendus.
Donc, on voyait aussi qu'il pourrait y
avoir quelque chose d'intéressant par rapport à l'idée de prendre en compte au
niveau de l'ITAQ, les constats et priorités du ministère de l'Environnement.
Mais je vous avoue qu'on n'a pas su comment formuler cette proposition-là puis
l'intégrer dans notre mémoire. Léon, je ne sais pas si tu veux compléter.
Le Président (M. Lemay) :
Et, de façon très succincte, là, il reste peu de temps.
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
Je n'ai rien à ajouter. Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Ah! bon, d'accord. Alors, bien, merci pour cette réponse, et cette question à Mme
la députée d'Argenteuil. Et, sur ce, je cède maintenant la parole à l'opposition
officielle et le député de Vimont. La parole est à vous pour environ
11 minutes.
M. Rousselle
:
Merci, M. le Président. Avant de commencer, je voudrais tout simplement nous
rappeler comme quoi que les consultations... on est ici pour entendre tous les
gens, entendre les propositions, puis c'est pour bonifier, justement, le projet
de loi. Des fois, les opinions sont différentes. Et on est ici pour les jeunes.
Je voulais juste vous apporter à votre attention qu'hier, le comportement du
ministre, je l'ai trouvé déplacé, auprès de la Fédération des cégeps. Donc, je
voulais juste vous ramener ça parce que j'ai vraiment eu un malaise incroyable.
• (10 heures) •
Donc, ça dit, Mme Poirier,
M. Bibeau, merci d'être là. Merci beaucoup. Comme vous venez de
m'entendre, c'est important de vous entendre, c'est important d'entendre des
nouvelles avenues. Justement, si on veut améliorer la situation, si on veut
améliorer l'éducation auprès de nos jeunes, bien, c'est avec votre…
10 h (version révisée)
M. Rousselle
: ...Mme Poirier,
M. Bibeau-Mercier, merci d'être là, merci beaucoup. Comme vous venez de
m'entendre, c'est important de vous entendre, c'est important d'entendre des
nouvelles avenues parce que, justement, si on veut améliorer la situation, si
on veut améliorer l'éducation auprès de nos jeunes, bien, c'est avec votre
implication qu'on l'a.
Écoutez, j'ai lu attentivement votre
mémoire, qui est très intéressant, en passant, et merci de l'avoir fait, parce
que je sais que c'est un travail qui demande beaucoup de... ça demande du
travail, mais ça demande beaucoup d'attention aussi.
Je reviens, toujours au niveau du C.A., le
ministre, il en a parlé, vous en avez parlé, vous l'avez ici. D'ailleurs, j'ai
la page 5, justement, qui donne le projet de loi n° 77
avec des références avec l'institut touristique et les collèges d'enseignement.
J'y vais au niveau de la nomination du président puis du directeur général.
Vous, là-dessus, le fait que vous l'avez mis dans votre mémoire, pensez-vous
qu'on devrait plus s'en aller vers une nomination comme l'institut touristique
ou l'enseignement? J'aimerais ça vous entendre là-dessus.
M. Bibeau-Mercier (Léon) : Si
je puis me permettre. Alors, écoutez, pour nous, l'important, c'est qu'il y ait
un lien qui soit maintenu avec le ministère de l'Agriculture, encore une fois,
je le répète, dans la perspective qu'il y ait des considérations éventuellement
un peu plus larges qui soient gardées dans le collimateur, finalement, de
l'ITAQ.
Donc, pour nous, il y a des articles de
loi, là, qui sont assez explicites là-dessus. Je ne veux pas me tromper dans
les numéros d'articles de loi, mais je pense qu'il y avait l'article 7,
qui dit : «Le ministre peut confier à l'institut tout mandat connexe à la réalisation
de sa mission.» Je pense qu'il y avait, bon, l'article 24, et puis, si je
ne me trompe pas, l'article 15, mais je ne veux pas me mettre le pied dans
la bouche. Donc, ces articles de loi là sont quand même assez forts pour
s'assurer qu'il y ait un certain suivi, un certain respect des orientations qui
sont émises par le MAPAQ.
Bon, de ce point de vue là, est-ce que la
direction générale puis la présidence du conseil doivent absolument faire
l'objet d'une nomination par le ministre? Je ne sais pas, mais je pense que les
articles de loi, là, sont quand même assez forts pour ça.
M. Rousselle
:
Concernant les autres membres du C.A., est-ce que vous êtes d'avis... Puis là
je regarde les autres suggestions puis je vous ai entendu tantôt, là, justement,
concernant un chercheur indépendant, deux agriculteurs différents, ça, j'ai
même pris ça en note, en passant, parce que qu'est-ce que vous dites, c'est vraiment
intéressant. Pour les autres, voyez-vous justement qu'il y ait une diversité,
justement? Parce que, là, on cherche toujours d'avoir le meilleur C.A.
possible, parce que, là, on cherche peut-être des compétences différentes, des
expertises différentes si on veut en arriver avec... Et on peut avoir aussi des
gens qui viennent aussi de la production, de la recherche, comme vous l'avez
dit, là, comprenez-vous? Je pense qu'on a besoin de tout le monde là-dedans.
Pensez-vous que tous les gens... il devrait y avoir vraiment des critères pour
chaque personne formant le <C.A....
M. Rousselle
: ...
on
veut en arriver avec... Et on peut avoir aussi des gens qui viennent aussi de
la production, de la recherche, comme vous l'avez dit, là, comprenez-vous? Je
pense qu'on a besoin de tout le monde là-dedans. Pensez-vous que tous les
gens... il devrait y avoir vraiment des critères pour chaque personne formant
le >C.A.?
Mme Poirier (Caroline) : Je
pense qu'il ne faut pas être non plus trop restrictif dans la description qu'on
fait de la sélection au niveau du C.A., dans l'optique d'avoir des personnes
qui sont également les plus compétentes possible, là, au sein du conseil
d'administration de l'organisation. Donc, je ne suis pas certaine que c'est
souhaitable d'avoir un profil complet, détaillé pour chaque siège au conseil
d'administration. Je pense que l'idée d'avoir une certaine partie des membres
qui sont nommés en fonction de leur... de ce qu'ils peuvent représenter au sein
du conseil d'administration, du bagage qu'ils amènent, finalement, puis de
l'expertise, c'est très pertinent, mais je ne pense pas... Bien, en tout cas,
moi, j'ai fait partie aussi de plusieurs autres organisations, puis des fois,
quand on y va trop détaillé au niveau de la composition du conseil
d'administration, bien, on se ferme des portes. Donc, je pense que c'est aussi
intéressant de garder une certaine latitude par rapport à une partie des gens
qui seront nommés.
M. Rousselle
: Merci.
Je vais laisser la place à ma collègue de l'Acadie.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, Mme la députée de l'Acadie, la parole est à vous, environ
6 min 30 s.
Mme
St-Pierre
: Merci
beaucoup. Alors, bonjour. Merci de participer à cette commission parlementaire.
C'est très éclairant, votre propos. J'ai quelques questions à vous poser. Et je
veux tout d'abord faire, moi aussi, une mise au point. C'est qu'on n'a pas...
Dans ces discussions-là qu'on a eues depuis hier, on n'a jamais dit que le
MAPAQ n'avait pas sa place. Ce qu'on dit, c'est qu'on pense qu'il faut voir
comment on peut intégrer le ministère de l'Enseignement supérieur. Les
étudiants l'ont dit, il y a quand même des domaines dans l'enseignement
supérieur qui sont sur la réussite scolaire, il y a des choses qu'on peut
faire. Et je pense que, là-dessus, il n'y a pas de problème à ce que le MAPAQ,
évidemment, puis c'est tout à fait normal, puisse avoir son rôle à jouer, un
rôle majeur à jouer, mais il ne faut pas oublier le rôle que doit jouer le
ministère de l'Enseignement supérieur.
J'attire votre attention, et ça m'a
vraiment intéressé, quand vous avez parlé de la question des recherches, le
financement de la recherche. Ça m'amène sur la question... Puis ça m'amène sur
la question de la liberté académique et comment on peut s'assurer que cette
recherche-là se fasse vraiment de façon indépendante, avec toute la liberté que
les professeurs doivent avoir, c'est-à-dire ne pas être, entre guillemets, à la
solde d'intérêts qui pourraient leur lier les mains s'ils trouvent quelque
chose qui ne va pas dans le sens que le promoteur de la recherche voulait
avoir. Alors, est-ce que vous vous êtes fait une opinion là-dessus? Est-ce
qu'on devrait, dans ce projet de loi là, aborder la question de la liberté
académique au sein de l'ITAQ?
Mme Poirier (Caroline) : Bien,
je pense que c'est tout à fait pertinent. Nous, évidemment, l'indépendance de
la recherche, c'est quelque chose qui nous tient beaucoup à coeur. C'est
pourquoi on a <ramené dans...
Mme
St-Pierre
:
...
est-ce que vous vous êtes fait une opinion là-dessus? Est-ce qu'on
devrait, dans ce projet de loi là, aborder la question de la liberté académique
au sein de l'ITAQ?
Mme Poirier (Caroline) :
Bien, je pense que c'est tout à fait pertinent. Nous, évidemment,
l'indépendance de la recherche, c'est quelque chose qui nous tient beaucoup à
coeur. C'est pourquoi on a >ramené dans nos propositions, là, l'idée d'avoir
un financement indépendant mais également un financement adéquat, là. Donc, je
pense que ce n'est pas sous prétexte qu'on n'accepte pas l'argent de
l'industrie qu'on devrait se dédouaner de ne pas financer adéquatement l'ITAQ
dans l'exercice de sa mission. Mais je pense que c'est sûr que la question du
financement des activités de recherche et formation est extrêmement
indépendante... extrêmement importante pour assurer l'indépendance des
enseignants, enseignantes et des professionnels de recherche. Donc, ça, c'est
la première condition à laquelle on obtient une recherche réellement
indépendante.
Mme
St-Pierre
:
Comment on met les garde-fous pour vraiment s'assurer que cette recherche-là
soit indépendante et non pas liée à celui... à l'organisme qui paie la
recherche? Est-ce qu'il y a des mécanismes qu'on devrait retrouver dans la loi
pour s'assurer de cela, de cette liberté académique?
Mme Poirier (Caroline) : Je
pense que la question d'où vient l'argent est centrale, mais ensuite on
s'attend aussi à ce qu'un institut de cette importance-là soit guidé par un
plan de développement stratégique, puis à ce moment-là, bien, c'est
l'indépendance au sein du conseil d'administration, de chacun de ses membres,
qui va venir s'assurer que ce plan-là soit... reflète réellement les priorités
sociales dans son exercice. Puis je vais laisser Léon compléter ma réponse.
Merci, Léon.
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
Bien, à mon avis, le sujet de la recherche indépendante, là, dépasse
probablement l'objet de ce projet de loi là. Au niveau de la liberté
académique, bon, au sein de l'ITA, ce n'est pas le seul institut de recherche,
hein, qui va demeurer, somme toute, et ce n'est pas le seul organisme qui va
faire de la recherche non plus. Donc, je pense que dans la mesure où le code
d'éthique, la mission est assez claire là-dessus, je pense que, pour l'ITAQ, ça
peut être suffisant.
Maintenant, de manière plus large, bien,
écoutez, on peut aborder les technicalités et les modalités de financement des
projets de recherche, mais je pense que ça serait intéressant d'en rediscuter
dans un cadre un peu plus large que ça.
Mme
St-Pierre
:
Oui, on pourra, de toute façon, voir comment, à l'article par article, on peut
articuler ça.
Je vous amène aussi sur l'article 10,
où on parle de... Vous avez beaucoup mentionné le fait, puis vous avez raison
de le faire aussi, que, bon, le MAPAQ doit jouer son rôle, et tout ça. Puis
moi, je vous ai dit : Il faut peut-être aussi analyser comment le
ministère de l'Enseignement supérieur doit jouer également son rôle.
Par exemple, à l'article 10, on dit
que l'ITAQ va «prescrire les droits de scolarité, les droits d'admission ou
d'inscription aux services de formation offerts». Donc, il se pourrait,
théoriquement, que les droits de scolarité soient trois fois les droits de
scolarité qu'on retrouve dans d'autres secteurs où les droits de scolarité,
dans... par exemple, au niveau collégial, il n'y en a pas, de droits de
scolarité au niveau collégial. Donc, est-ce que, là, on <devrait...
Mme
St-Pierre
:
…Donc, il se pourrait, théoriquement, que les droits de scolarité soient trois
fois les droits de scolarité qu'on retrouve dans d'autres secteurs où les
droits de scolarité, dans... par exemple, au niveau collégial, il n'y en a pas,
de droits de scolarité au niveau collégial. Donc, est-ce que, là, on >devrait
avoir comme… se dire : Bien, ces droits de scolarité là ne doivent pas
être prescrits par l'institut mais doivent être prescrits par une autre
instance qui est, entre autres, le ministère de l'Enseignement supérieur?
Mme Poirier (Caroline) : Je
vous avouerais que ce n'est pas notre spécialité, le financement des études.
Puis j'aurais peut-être tendance à proposer que, pour baliser ça, on pourrait
plafonner, tout simplement, au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur,
les droits qui peuvent être prescrits par l'ITAQ, de façon à ce que les droits
puissent être inférieurs mais non supérieurs.
• (10 h 10) •
Mme
St-Pierre
: ...les
aligner, les aligner avec l'Enseignement supérieur, les autres… le collégial, par
exemple. Parce que le collégial, il n'y a pas de... en principe, il n'y a pas de
droits de scolarité, là, à moins qu'on vienne de l'extérieur, d'une autre
province ou d'un autre pays, là on peut imposer des droits de scolarité. Mais,
vous savez, c'est des choses comme ça qu'il faut qu'on... nous, on est là, évidemment,
comme l'a dit mon collègue, M. Rousselle... M. le député de Vimont, on est
là pour vraiment faire en sorte qu'on ait le meilleur projet de loi possible ou
la meilleure loi possible, parce que cette loi-là, elle va être là pour longtemps.
Et on travaille pour le bien des étudiants et des étudiantes, et le bien également
des enseignants et toute cette communauté-là qui va travailler à l'avenir du
secteur agroalimentaire au Québec. Le projet de loi, il est bienvenu dans notre
esprit, mais on pense qu'il faut le voir aussi dans une perspective plus large,
une perspective moderne de quel type d'institution on veut avoir.
Alors, c'est un peu le commentaire que je
voulais vous faire, mais, vraiment, vous être très éclairants. J'apprécie que
vous vous êtes donné la peine de venir nous rencontrer, puis j'espère que vous
allez suivre nos travaux et nous envoyer aussi des commentaires, si vous avez
besoin… si vous voyez des choses qui devraient être soulevées pendant l'étude
de la commission. Je vais recéder la parole à mon collègue, je ne sais pas s'il
reste encore un peu de temps.
Le Président (M. Lemay) : Non,
en fait, le temps est écoulé et même plus. Donc, nous allons maintenant céder
la parole…
Mme
St-Pierre
:
Ah! merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : …pas
de problème — au député de la troisième opposition. M. le député de
Bonaventure, la parole est à vous.
M. Roy
: Bonjour à
tous. Est-ce que vous m'entendez bien?
Le Président (M. Lemay) :
Allez-y, on vous prend comme ça.
M. Roy
: Vous me prenez
comme ça. Bonjour, Mme Caroline — je n'ai pas votre nom de
famille — et M. Bibeau. Merci. Bon, O.K., je peux lire encore. Écoutez,
le MAPAQ ne veut pas coaliser avec le ministère de l'Éducation. Le MAPAQ va
donner des orientations. Le ministre veut nommer lui-même les membres du C.A.,
peu importe à ce qu'on peut voir les compétences ou l'expérience. Est-ce que
vous croyez que l'agriculture bio va avoir sa place à l'intérieur de l'ITAQ
dans une mouture de cette nature-là, là?
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
<Si
je peux…
M. Roy
: ...membres
du C.A., peu importe
à ce qu'on peut voir les compétences ou
l'expérience. Est-ce que vous croyez que
l'agriculture bio va avoir sa
place à l'intérieur de l'ITAQ dans une mouture de cette nature-là, là?
M. Bibeau-Mercier (Léon) :
>Si je peux me permettre, bien, il y a deux choses là-dessus. D'abord,
nous, on a proposé effectivement une bonification pour un énoncé de mission
clair. Alors, voilà, je pense, qui répond au dernier aspect de la question.
Au niveau de l'indépendance des membres, écoutez,
la plupart des... les collèges d'enseignement général et professionnel
présentent des personnes au C.A. qui sont choisies par le ministre sur
consultation du milieu. Dans le projet de loi, ça semble similaire, ici aussi. Maintenant,
effectivement, il y a des différences qui existent. Le directeur général puis
le directeur des études, par exemple, si je ne me trompe pas, dans la loi sur
les cégeps, ne sont pas nécessairement nommés par le ministre. Ce n'est pas
notre spécialité non plus, hein, les structures de gouvernance. Mais, pour nous,
ce qui est important, c'est un énoncé de mission clair qui porte sur les points
que l'on a mentionnés ici.
M. Roy
: Bien, vous
comprenez que la structure de gouvernance va définir les priorités de l'ITAQ,
ses orientations et ce qu'ils vont favoriser comme agriculture de demain. Donc,
c'est un enjeu extrêmement important. Puis, même, vous comprenez très bien que
qui sera nommé sur le C.A. va faire en sorte que ces gens-là vont acquiescer
plus naturellement aux directives et aux orientations du MAPAQ qui iront...
qui, nous l'espérons tous, vont aller dans le sens du Plan d'agriculture
durable. Mais voilà, donc, c'était un commentaire et... voilà. Merci beaucoup
pour votre intervention. Votre mémoire était extrêmement intéressant et très
bien écrit. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci beaucoup, M. le député de Bonaventure. Donc, ceci complète cette
période d'échange. Je vous remercie, Mme Poirier et M. Bibeau. Merci
pour votre contribution à nos travaux.
Nous allons suspendre quelques instants
pour permettre au prochain groupe de prendre place dans cette rencontre
virtuelle.
(Suspension de la séance à 10 h 14)
>
(Reprise à 10 h 20)
Le Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Je souhaite maintenant la bienvenue aux
représentants de L'Union des producteurs agricoles. Et je vous rappelle que
vous disposez de 10 minutes pour votre exposé. Ensuite, il y aura une
période d'échange avec les parlementaires. Mais avant je vous demande de vous
présenter, ainsi que la personne qui vous accompagne, et la parole est à vous.
Ah! votre micro, M. Groleau.
M. Groleau (Marcel) : Bon.
Bonjour à tous. M. le Président, M. le ministre, MM., Mmes les députés. Je suis
accompagné aujourd'hui... Marcel Groleau, président de L'Union des producteurs
agricoles, et je suis accompagné aujourd'hui de Mme Isabelle Bouffard, qui
est la responsable de la direction de la recherche en économie et politiques
agricoles à l'UPA. Alors, nous sommes heureux d'être entendus sur le projet de
loi n° 77 instituant l'Institut de technologie
agroalimentaire du Québec. La formation agricole et le développement des
compétences en agriculture sont des dossiers que les producteurs agricoles
suivent avec intérêt.
L'UPA tient d'abord à saluer la mise en
place d'une nouvelle entité, l'ITAQ, légalement constituée et autonome,
spécialisée dans la formation agricole et alimentaire. L'institut, <l'ITAQ...
M. Groleau (Marcel) :
…
agricole et le développement des compétences en agriculture sont des
dossiers que les producteurs agricoles suivent avec intérêt.
L'UPA tient d'abord à saluer la mise en
place d'une nouvelle entité, l'ITAQ, légalement constituée et autonome,
spécialisée dans la formation agricole et alimentaire. L'institut, >l'ITAQ,
bénéficiera d'une plus grande flexibilité dans la gestion de ses campus, de ses
ressources humaines et dans le développement de ses programmes. L'institut
pourra aussi conserver son leadership en tant que référence en formation
collégiale spécialisée en agriculture et en transformation agroalimentaire au Québec.
Pour nous, le lien avec le MAPAQ est une
valeur ajoutée. Le MAPAQ est au centre des enjeux du secteur agroalimentaire.
Dans tous les pays, l'agriculture et l'alimentation ont des ministères dédiés.
Et plusieurs pays, plusieurs ministères sont responsables… dans plusieurs pays,
les ministères de l'Agriculture sont responsables de la formation en
agriculture.
Bien avant la création du ministère de
l'Éducation, le ministère de l'Agriculture a vu au développement et à la
formation agricoles au Québec. Il y a tout un historique au Québec entre le ministère
de l'Agriculture et la formation agricole des futurs agriculteurs,
agricultrices. Que l'ITAQ soit sous la responsabilité du ministère de
l'Agriculture est un avantage indéniable pour le secteur agricole et
agroalimentaire.
Nous sommes donc satisfaits que
l'institut, l'ITAQ, devienne un établissement relevant du MAPAQ parce que c'est
le ministère dédié au développement de ce secteur. Ce ministère sera plus
réceptif aux besoins de formation, de recherche et de compétences que les
finissants de l'ITAQ devront acquérir pour répondre aux besoins d'expertise du
secteur qu'ils serviront.
La formation agricole est une grande
responsabilité, et la qualité d'une institution d'enseignement repose sur la
qualité de son personnel enseignant. Elle est aussi le reflet de l'engagement de
tout son personnel de soutien, qui veille au maintien d'un milieu d'études
adéquat, attrayant et efficace. Le ministre doit donc s'assurer que son
ministère et le gouvernement adoptent les budgets nécessaires au fonctionnement
optimal de l'institut pour qu'il conserve… qu'il puisse conserver son
leadership.
Le projet de loi donnera à l'institut les
mêmes possibilités de financement que les autres établissements d'enseignement
supérieur au Québec. L'institut pourra générer des revenus autonomes, contracter
des emprunts pour financer ses nouvelles infrastructures ou mettre à niveau
celles déjà en place et même recevoir des donations privées. L'institut doit
pouvoir compter sur le maintien des engagements gouvernementaux de
80 millions de son Plan québécois d'infrastructures. Pour assurer son
plein développement et maintenir les campus à la fine pointe, l'institut doit
procéder à des investissements nécessaires pour la réflexion… réfection,
pardon, et la modernisation de ses infrastructures et de ses équipements.
L'institut compte actuellement deux
campus. Il est essentiel qu'ils soient maintenus. Comme ils sont situés dans
des régions qui comportent climats et enjeux économiques et socioéconomiques
différents, ils ont développé, au fil des ans, une identité et une
spécialisation qui <s'appuient sur…
M. Groleau (Marcel) :
...L'institut compte actuellement deux campus. Il est essentiel qu'ils soient
maintenus. Comme ils sont situés dans des régions qui comportent climats et
enjeux économiques et socioéconomiques différents, ils ont développé, au fil
des ans, une identité et une spécialisation qui >s'appuient sur ces
forces et ces particularités.
En plus d'offrir une formation et des
stages décentralisés aux étudiants, le fait d'avoir deux campus permet de
répondre aux besoins des entreprises agroalimentaires et techniciens spécialisés
et sensibles aux particularités de l'ensemble du territoire québécois.
L'agriculture plus nordique et la tendance à la production biologique au campus
de La Pocatière en font un endroit privilégié pour développer cette
expertise. Le campus de Saint-Hyacinthe est davantage situé dans un milieu
céréalier et maraîcher, aussi d'élevage, alors c'est une façon de pouvoir
distinguer, et c'est... Encore une fois, je veux insister sur la nécessité de
maintenir ces deux campus-là.
L'institut aura bien sûr à collaborer avec
les différents collèges et institutions qui offrent de la formation agricole et
agroalimentaire au Québec.
Au moment où on souhaite augmenter
l'autonomie alimentaire du Québec, il faut nous assurer que notre agriculture
et nos expertises agroalimentaires puissent continuer d'évoluer et de s'adapter
aux exigences du marché. Les consommateurs recherchent des produits diversifiés
et innovants qui répondent à des critères de qualité et de proximité. Les
entreprises agroalimentaires tentent de répondre à cette demande grandissante.
L'institut, parce que c'est sa seule responsabilité, sera à l'affût des besoins
et enjeux du secteur agroalimentaire, un acteur important pour l'acquisition de
connaissances essentielles aux technologues et futurs gestionnaires de ces
entreprises.
Le secteur de la restauration et de
l'hôtellerie recherche de plus en plus des produits locaux qui répondent à
leurs spécificités. L'institut aura la possibilité de développer des
collaborations étroites avec l'ITHQ afin de répondre aux besoins de ce secteur.
Les techniques et moyens technologiques
évoluent rapidement. Nous souhaitons que la nécessité d'obtenir un avis des
besoins du marché du travail agricole de la part du comité sectoriel de la
main-d'oeuvre agricole soit maintenue pour le développement des programmes.
La formation en gestion d'entreprises
agricoles doit demeurer une priorité pour l'institut. L'institut devra aussi
investir davantage dans l'amélioration de la formation en agroenvironnement et
lutte phytosanitaire. Nous croyons aussi que des stages à l'étranger devraient
être encouragés pour permettre aux étudiants d'élargir leur bagage
d'expérience. Les technologues agricoles, une fois diplômés, deviendront des
gestionnaires d'entreprises agricoles ou des partenaires de premier choix des
producteurs agricoles pour un meilleur transfert des connaissances vers les
fermes.
Concernant la composition du conseil
d'administration, une institution d'enseignement est bien sûr reconnue pour la
qualité de ses programmes, de son enseignement et de ses installations, mais
elle est d'abord et avant tout un <milieu de...
M. Groleau (Marcel) :
...
des producteurs agricoles pour un meilleur transfert des
connaissances vers les fermes.
Concernant la composition du conseil d'administration,
une institution d'enseignement est bien sûr reconnue pour la qualité de ses
programmes, de son enseignement et de ses installations, mais elle est d'abord
et avant tout un >milieu de vie étudiant et de travail qui doit être
attrayant et qui doit répondre aux attentes des étudiants et des membres du
personnel. Nous trouvons donc pertinente la présence de deux étudiants et d'un
membre du personnel de l'institut au conseil d'administration.
J'insiste sur l'importance que le conseil
d'administration représente les acteurs... et du milieu agroalimentaire, les
différents acteurs du milieu agroalimentaire. Il doit représenter un apport
dynamique pour la direction stratégique de l'institut et de ses programmes. Il
doit être en mesure de faire rayonner l'institut dans les milieux respectifs,
représentés par ces administrateurs.
Alors, voilà, en quelques mots, ce que
nous avions à dire sur le projet de loi n° 77.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Est-ce que, Mme Bouffard, vous vouliez ajouter quelque chose? Ça va?
Alors, à ce moment-là, je vais maintenant céder la parole au gouvernement. Et,
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lamontagne : Merci, M. le
Président. Salutations à M. Groleau. Encore une fois, un plaisir de vous
accueillir dans cette enceinte, hein? On souhaiterait qu'on soit dans
l'enceinte aujourd'hui, on est plus à la maison chez nous. Mme Bouffard, c'est
ça? Mme Bouffard, un plaisir. Première fois, je pense, j'ai l'occasion de
vous rencontrer, alors c'est un plaisir.
D'entrée de jeu, j'aimerais saluer,
M. Groleau... Vous avez mentionné la spécialisation en agriculture
biologique qu'on retrouve à La Pocatière. On le sait, l'ITA, via son
campus de La Pocatière, a été très novatrice il y a des années.
Aujourd'hui, on a 125 hectares en culture biologique, on a une ferme
laitière avec 35 vaches en lactation biologique. Alors, il y a tout un
soutien, de ce côté-là, là, qui est offert déjà depuis plusieurs années par
l'ITA.
Vous avez mentionné aussi, à la question
des stages puis que les jeunes puissent avoir accès à un peu ce qui se fait
aussi à l'international. Juste vous souligner que, pendant des années, l'ITA a
fait de la coopération internationale. Et puis de par le fait qu'elle était
gérée comme un ministère, puis qu'à un moment donné il y a des gestes qui ont
été posés dans le passé, bien, à un moment donné, elle a été obligée de
sacrifier cette formation-là. Mais on a encore des soldes dans des comptes auxquels
on ne peut pas toucher, mais qui venaient de toutes nos activités de
coopération internationale. Alors, c'est entendu qu'avec le projet de loi aussi
on se donne la latitude de pouvoir recommencer à faire cette coopération
internationale là, parce qu'on voit tout à fait, vous l'avez mentionné, mais le
bénéfice d'exposer nos jeunes et nos enseignants aussi à d'autres pratiques qu'on
retrouve un peu sur la planète et pour avoir des échanges avec les gens.
• (10 h 30) •
Formation continue. On le sait à quel
point la formation, c'est crucial pour tout le secteur...
10 h 30 (version révisée)
M. Lamontagne : ...parce
qu'on voit tout à fait, et vous l'avez mentionné, mais le bénéfice d'exposer
nos jeunes, et nos enseignants aussi, à d'autres pratiques qu'on retrouve un
peu sur la planète, de pouvoir avoir des échanges avec les gens.
Formation continue. On le sait à quel
point la formation, c'est crucial pour tout le secteur agricole, mais
agroalimentaire dans son ensemble. <Formation continue... >L'importance
d'avoir accès à de la formation continue pour, ultimement, tous nos
agriculteurs au Québec, il y a des formations aussi qui sont spécifiques, l'ITA,
encore là, fait un travail important à ce niveau-là. Mais, encore là, il y a un
certain nombre d'années, en vertu des coupes paramétriques qui ont pu être
décrétées par d'autres administrations, bien, on s'est ramassés qu'on a été
obligés, dans un contexte où la formation continue s'en allait en montant et
pouvait générer aussi des revenus — parce qu'on sait, ultimement, la
formation continue, ça se paie d'elle-même — bien, <a été
obligé >de couper ces ressources en formation continue. Alors, c'est
certain qu'on veut se donner, avec le nouveau véhicule, <on veut se
donner >la flexibilité, à l'ITAQ, pour être capables de développer cette
formation continue à la grandeur du territoire du Québec.
Ça fait que j'aimerais ça vous entendre,
justement, nous parler de l'importance de la formation continue pour tout le
secteur agricole. En même temps, vous avez mentionné aussi la latitude
nécessaire pour ajuster ces programmes. Mais, tu sais, au-delà de la formation
donnée, là, sur les lieux, pour nos jeunes, à l'ITA, là, parlez-moi de
l'importance de la formation continue, puis aussi de la flexibilité, puis
d'arrimer aussi cette formation continue, là, avec les différents besoins qu'on
retrouve sur le territoire.
M. Groleau (Marcel) :
Bien, en fait, c'est l'importance des technologues agricoles qui est souvent
sous-estimée en agriculture. On parle beaucoup des agronomes, mais on parle peu
des technologues agricoles. Pourtant, ce sont les technologues agricoles qui
nous accompagnent sur nos fermes, qui nous rendent visite dans le champ, qui
sont le lien entre la recherche et la connaissance qui se développent et le
transfert de cette connaissance-là sur les entreprises.
Donc, la formation continue des finissants
de l'ITA est très, très essentielle si on veut avoir un transfert des
connaissances de pointe vers les entreprises agricoles. Alors... (panne de son)
...on suit des cours. Souvent, ces cours-là sont... lutte phytosanitaire, via
les clubs d'encadrement technique dans chacun des secteurs ou...
Le Président (M. Lemay) :
Un instant. M. Groleau, on vous perd un peu. M. Groleau...
M. Groleau (Marcel) :
C'est pour ça que je disais...
Le Président (M. Lemay) :
Attendez, c'est juste que ça...
M. Groleau (Marcel) :
...l'importance d'avoir une formation continue en lutte phytosanitaire, entre
autres, là, parce que c'est un secteur qui évolue extrêmement rapidement.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. On a compris l'essence de votre message. C'est juste qu'il y a eu
une partie que c'était saccadé, vers la fin. M. le ministre, allez-y.
M. Lamontagne :
<Oui...
Le Président (M. Lemay) :
...
c'est juste que ça...
M. Groleau (Marcel) :
...l'importance d'avoir une formation continue en lutte phytosanitaire, entre
autres, là, parce que c'est un secteur qui évolue extrêmement rapidement.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. On a compris l'essence de votre message. C'est juste qu'il y a eu
une partie que c'était saccadé, vers la fin. M. le ministre, allez-y.
M. Lamontagne : >Oui.
Dans un autre ordre d'idées, quand vous avez parlé... dans votre allocution,
vous avez parlé de l'ITHQ, sans mentionner, là, que, tu sais, vous êtes... je
ne dirai pas que vous avez un conflit d'intérêts, mais je pense que vous êtes
membre du conseil d'administration de l'ITHQ.
J'aimerais ça vous entendre à deux
niveaux, là. Un, vous avez vécu... Nous, on s'est inspirés du projet de loi de
l'ITHQ, naturellement, pour... dans la rédaction du projet de loi qui est à
l'étude aujourd'hui. Alors, j'aimerais avoir votre appréciation, un peu, des
retombées ou de l'impact de la mise en oeuvre de ce projet de loi là, vous
l'avez vécu avec l'ITHQ, que vous nous donniez un peu votre perspective de ce
qui peut attendre l'ITAQ de la mise en oeuvre de ce projet de loi là. Puis
après ça aussi, dans un autre ordre d'idées, de... tu sais, vous avez parlé... l'importance,
un peu, qu'il y ait une synergie ou qu'il y ait... Parlez-moi un peu du lien
que vous voyez, c'est ça, entre l'ITHQ, aussi, puis l'ITAQ.
M. Groleau (Marcel) : Bien,
comme vous le dites, là, je ne l'ai pas mentionné, mais je suis administrateur
de l'ITHQ depuis plus de deux ans maintenant. J'ai été à même de voir le
dynamisme au sein de cette institution-là, un dynamisme qui relève de son
conseil d'administration à la fois diversifié et ayant des expertises de pointe
dans les secteurs avec lesquels l'ITHQ travaille ou fait affaire, donc que ce
soit de l'hôtellerie, la restauration, tourisme, agriculture maintenant.
Mme Frulla souhaitait que le secteur
agricole soit présent à l'ITHQ, parce qu'il y a de plus en plus de liens à
faire entre les produits du terroir et la restauration, et, en fait, d'apprivoiser
nos produits du terroir dans la gastronomie québécoise, donc, et tout ça. Moi,
j'ai vu le dynamisme que ça crée, cet environnement-là. Et chacun de nous, qui
sommes membres du conseil d'administration de l'ITHQ, devenons des ambassadeurs
de cette institution-là, au bénéfice du Québec, là. C'est une institution de
grande renommée.
Il existe d'autres écoles qui enseignent
la gastronomie ou la restauration, mais il reste que l'institut demeure un
phare parmi ces maisons d'enseignement là. Et moi, c'est un peu le lien que je
fais avec le projet de loi. Je crois que l'ITAQ peut devenir un phare au niveau
de l'enseignement en agriculture, au niveau du premier cycle, pas au niveau
universitaire, mais au niveau premier cycle, donc collégial, ce qui n'empêchera
pas les autres maisons d'enseignement de continuer à offrir une formation. Mais,
<avec un conseil...
M. Groleau (Marcel) :
...
peut devenir un phare au niveau de l'enseignement en agriculture, au
niveau du premier cycle, pas au niveau universitaire, mais au niveau premier
cycle, donc collégial, ce qui n'empêchera pas les autres maisons d'enseignement
de continuer à offrir une formation. Mais, >avec un conseil d'administration
en lien avec le milieu, sous l'égide du ministère de l'Agriculture, moi, je crois
qu'on peut, l'institut, vraiment être un phare dans l'enseignement québécois
agricole dont on va tous bénéficier.
M. Lamontagne : Bien, merci. Merci
beaucoup. Je peux céder la parole, M. le Président, s'il y a de mes collègues,
là, qui veulent intervenir auprès de nos invités.
Le Président (M. Lemay) :
Parfait. Donc, nous allons maintenant passer la parole au député de Bourget.
M. Campeau : M. Groleau,
Mme Bouffard, bonjour. J'aimerais revenir sur un point, et ça a été
introduit par le CAPE, ou avant, la Coopérative agriculture de proximité
écologique. J'ai l'impression qu'et le CAPE et l'UPA voient l'agriculture sous
des angles un peu différents, complémentaires, et tout à fait corrects dans les
deux cas, et eux autres insistaient sur le financement public, et vous, vous
parlez des donations privées. Ma première réaction, c'est que c'est important
de garder l'indépendance des recherches, l'indépendance de l'enseignement. Mais
en même temps on veut plus de recherche aussi. Alors, je ne suis absolument pas
contre l'idée d'avoir des donations et que l'ITAQ puisse aller chercher plus d'argent.
Maintenant, juste vous entendre, comment vous voyez, dans le projet de loi,
qu'on va maintenir cette indépendance-là malgré ça?
M. Groleau (Marcel) : En
fait, les donations... <les fondations... >presque tous les cégeps
au Québec ont des fondations qui viennent compléter ou s'ajouter au financement
public qu'ils reçoivent. Ce n'était pas permis pour les ITA avant parce que nous
étions le ministère ou un bras du ministère de l'Agriculture, si je peux
résumer ainsi.
Alors, tout ce qu'on dit dans notre
mémoire, c'est que le fait que maintenant on puisse aussi, comme les autres
maisons d'enseignement, avoir accès à du financement... à des donations, donc,
via une fondation que l'institut pourrait mettre en place, comme c'est le cas à
l'institut de technologie, à l'ITHQ, c'est un plus pour l'institut. Mais ce
n'est pas du tout dans le but d'obtenir moins de financement privé, là, c'est
pour avoir... On va être sur un pied d'égalité avec les autres instituts
d'enseignement, tout simplement.
M. Campeau : Je pense,
Mme Bouffard voulait ajouter quelque chose.
Mme Bouffard (Isabelle) :
Oui. Dans le cadre du mémoire qu'on a transmis à la commission, ce qu'on
indique, c'est qu'on demande à ce que les budgets gouvernementaux nécessaires à
la mise en oeuvre soient donnés à l'ITAQ, puis également que soit assuré le financement,
là, de la mise à niveau des laboratoires, des équipements. Donc, nos demandes
sont principalement, là, dans ce sens-là, mais, comme disait M. Groleau,
il peut y avoir autre chose également, là.
M. Campeau : O.K. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Lemay) : Ça
complète pour vous, M. le député de Bourget? Très bien. Donc, à ce stade-ci, <je
vais céder la parole à...
Mme Bouffard (Isabelle) :
...puis
également que soit assuré le
financement, là, de la mise
à niveau des laboratoires, des équipements. Donc, nos demandes sont
principalement, là, dans ce sens-là, mais, comme disait M. Groleau, il
peut y avoir autre chose
également, là.
M. Campeau :
O.K.
Merci
beaucoup.
Le Président (M. Lemay) :
Ça complète pour vous,
M. le député de
Bourget?
Très bien.
Donc,
à ce stade-ci, >je vais céder la parole à Mme la députée de
Laviolette—Saint-Maurice.
• (11 h 40) •
Mme Tardif : Bonjour. Merci.
Merci pour votre présentation. Merci pour votre travail aussi. J'allais pour
dire «Mme Isabelle», comme si vous étiez une enseignante. Donc,
Mme Bouffard, ma question va s'adresser davantage à vous. Parce qu'au
niveau des ITA je me rappelle l'expertise immense que les ITA ont au niveau des
recherches, et là j'ouvre une parenthèse, je vous parle d'une anecdote. J'avais
à peu près quatre, cinq ans, je me rappelle qu'à l'ITA de La Pocatière j'avais vu
un agneau, un mouton avec une fermeture éclair, puis ils pouvaient ouvrir la
peau puis on voyait à l'intérieur. Je m'en rappelle encore, là, j'étais toute
petite. Donc, c'est : Au niveau de ces recherches-là, de ces
innovations-là, comment vous voyez ça, la nouvelle structure qui est proposée? Puisque
les recherches sont votre dada, là, votre force, <comment vous voyez... >au
niveau des recherches, au niveau du transfert de connaissance et au niveau de
l'innovation, parlez-nous peut-être des avantages que vous verriez, ou de comment
vous voyez ça, finalement.
Mme Bouffard (Isabelle) : Ce
qu'on indique dans le mémoire, c'est que le fait de donner son envol à l'ITAQ,
de donner les moyens à l'ITAQ va renforcer, justement, ces campus-là, qui, eux,
font déjà de la recherche qui est transmise directement aux étudiants. Donc, on
le sait, il y a des fermes. Le ministre Lamontagne l'indiquait, il y a une
ferme biologique. Donc, les étudiants sont à même d'aller tester les nouvelles
pratiques directement à la ferme. Et ce qui est intéressant avec le lien fort
qui sera avec le ministère de l'Agriculture, c'est que tous les centres de
recherche appliquée qui sont au ministère de l'Agriculture vont définitivement
avoir un lien aussi, là, intéressant avec l'ITAQ. Donc, ça va être un plus, je
pense, la nouvelle structure qui va être donnée, parce qu'on va financer
adéquatement les fermes, puis les étudiants vont pouvoir en bénéficier
pleinement.
Mme Tardif : Parce qu'au
niveau, comme tel, des recherches qui sont faites, les jeunes, les citoyens qui
nous écoutent, ou, peu importe, là, les gens qui ne sont pas dans le domaine...
parce qu'on parle d'une ancienne institution de 1858 ou 1860, là, on a peut-être
l'impression que les gens pensent que, parce qu'on change la structure, la
vieille structure, que ce qui se fait en termes de recherche est désuet ou
n'est pas... Et j'aimerais ça que vous nous parliez un peu, justement, en
connaissance de cause, là. Parce que vous avez mentionné, entre autres, qu'il y
a déjà des recherches qui sont faites au niveau plus avancé, biologique. Qu'est-ce
qui se fait <comme tel...
Mme Tardif : ...ce qui
se fait en termes de recherche est désuet ou n'est pas... Et j'aimerais ça que
vous nous parliez un peu, justement, en connaissance de cause, là. Parce que
vous avez mentionné entre autres qu'il y a déjà des recherches qui sont faites
au niveau plus avancé, biologique. Qu'est-ce qui se fait >comme tel, là?
Et qu'est-ce qu'on va garder? Et qu'est-ce qu'on va pouvoir améliorer au niveau
de ces belles recherches-là qui sont faites dans les ITA actuellement?
Mme Bouffard (Isabelle) :
Bien, écoutez, je n'ai pas le... je ne travaille pas aux ITA, donc, puis moi, c'est
ça, je n'ai pas été dans l'une des ITA, mais c'est clair qu'il y a de la
recherche appliquée qui se fait là. Et moi... le plus de la nouvelle structure,
c'est de pouvoir avoir du financement adéquat, de développer ces campus
davantage, et, si c'est le cas, bien, M. Groleau l'indiquait précédemment,
la formation continue. Donc, on va être à même d'avoir des technologues qui
sont très bien formés. Et les agriculteurs<, plusieurs...> et les
agricultrices, il y en a plusieurs qui participent directement, là, puis qui
vont à ces écoles-là, donc ils seront mieux formés parce que les campus vont
être en santé, là.
Le Président (M. Lemay) :
Oui. M. Groleau, il faut simplement simplement ouvrir votre micro.
M. Groleau (Marcel) :
Les fermes qu'on retrouve sur les deux campus, Saint-Hyacinthe ou à La
Pocatière, servent surtout à l'enseignement. Oui, c'est un peu de recherche,
là, mais elles servent surtout à l'enseignement, et c'est des atouts
extrêmement importants au niveau de l'enseignement pour que les jeunes qui
sortent de ces écoles-là soient en mesure d'être des professionnels hors pair
lorsqu'ils arrivent sur le marché du travail. Il se fait un peu de recherche,
mais la recherche... On a des centres de recherche spécialisés dans le vin,
dans le laitier et dans d'autres... mais, dans les ITA, actuellement, c'est
surtout des maisons d'enseignement.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Mme Tardif : Merci.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. M. le ministre, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose?
M. Lamontagne : Oui. Bien,
ce que j'ajouterais : Dans les dispositions du projet de loi, l'ITA va
avoir... l'ITAQ va être éligible à pouvoir avoir du financement qui est offert
par toutes sortes de ministères. Moi, j'ai des programmes au MAPAQ, là, pour
des dizaines et des dizaines de millions, où on vient en soutien de toutes
sortes d'initiatives, puis l'ITA n'est pas éligible à pouvoir profiter de ces
programmes-là. C'est que c'est quand même assez incroyable. Alors, maintenant,
non seulement va pouvoir appliquer pour les programmes du MAPAQ, mais va
pouvoir appliquer pour les programmes... Le fédéral a une panoplie de
programmes, là, qui peuvent toucher la recherche dans le milieu agricole.
Alors, ça va être une grande avancée au
niveau, là, de la disponibilité de fonds pour mener des activités de recherche,
tout en rappelant par contre, comme M. Groleau l'a dit : la vocation
première de l'ITA, naturellement, c'est une vocation... On forme des
technologues, hein? C'est l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec,
et puis la première vocation, <c'est de former des...
M. Lamontagne : …
disponibilité
de fonds pour mener des activités de recherche, tout en rappelant par contre,
comme M. Groleau l'a dit : la vocation première de l'ITA,
naturellement, c'est une vocation... On forme des technologues, hein? C'est
l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec, et puis la première
vocation, >c'est de former des technologues et puis d'avoir une vocation
d'enseignement. Mais il y a un transfert de pratiques. Il y a beaucoup
d'initiatives qui sont développées à l'ITA. Comme j'expliquais hier, il y a
deux Centres collégiaux de transfert technologique qui sont nés d'idéation, là,
du corpus d'enseignement, à l'ITA, mais qu'ultimement on n'a pas pu développer,
les CCTT, parce qu'on n'avait pas le droit. Alors, on les a donnés. Alors,
c'est dans ce contexte-là que ça va vraiment être un plus, si on veut, là, au
point de vue de l'accessibilité à des fonds additionnels, là, si on veut, pour
mener des activités de recherche appliquée, là, au sein de l'institut.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci, M. le ministre, pour votre commentaire. Et, sur ce, je cède
maintenant la parole à l'opposition officielle. Et, le député de Vimont, la
parole est à vous.
M. Rousselle
: Bonjour,
M. Groleau. Bonjour, Mme Bouffard. Merci d'avoir fait un mémoire
aussi éloquent, merci, je l'ai lu complètement. Écoutez, de base, on est tous
d'accord, je pense, que le changement de gouvernance... une plus grande
indépendance, je pense qu'on est tous d'accord là-dessus, on s'enligne
là-dessus. D'ailleurs, on l'a souligné à notre rapport.
Aussi, l'importance du MAPAQ aussi est
très importante, vous l'avez soulignée. Nous autres aussi, on le considère très
important. La seule chose qu'on trouverait… Parce que, si on veut… Parce que,
dans le projet de loi, aussi, il y a possibilité de s'en aller vers le côté
universitaire. Et qu'est-ce que vous en pensez< que>, pour
vraiment qu'il y ait un arrimage entre la formation collégiale et universitaire,
qu'il y a un joint, à un moment donné, qu'il y ait une gestion faite entre le
ministère de l'Enseignement supérieur puis le MAPAQ? Je pense, ça pourrait être
complémentaire, justement.
M. Groleau (Marcel) : Bien,
selon moi, il existe déjà, ce lien-là, parce qu'il y a un pont possible entre
la formation collégiale en agriculture, notamment celle donnée par les ITA, et
les facultés d'agronomie de l'Université Laval. Donc, quelqu'un, un jeune qui
veut terminer ou compléter sa formation collégiale par une formation
universitaire va pouvoir terminer son bac en trois ans à l'université plutôt
qu'en quatre, parce qu'il a sa formation collégiale… ou à l'ITA, plutôt à
l'ITA.
Alors, ce lien-là existe déjà entre les
institutions de formation professionnelle. C'est quelque chose que nous, l'UPA,
on encourageait grandement, parce que les jeunes sortent de l'ITA à
20 ans, alors, des fois, sur les fermes, les parents ne sont pas prêts à
les accueillir maintenant, les revenus de la ferme ne le permettent pas. Alors,
s'ils peuvent compléter leur formation à l'université, bien, c'est un plus pour
l'entreprise puis c'est un plus pour l'avenir de ce jeune-là ou cette jeune-là.
Alors, c'est ce qu'on avait encouragé aussi à l'époque, et ça, ça demeure tout
à fait possible.
M. Rousselle
: Bien,
justement, bien, je suis content de vous entendre, parce qu'effectivement on
est ici pour les jeunes, on est ici pour le futur aussi. Écoutez, <mais
moi…
M. Groleau (Marcel) :
...
alors, s'ils peuvent compléter leur formation à l'université, bien,
c'est un plus pour l'entreprise puis c'est un plus pour l'avenir de ce jeune-là
ou cette jeune-là. Alors, c'est ce qu'on avait encouragé aussi à l'époque, et
ça, ça demeure tout à fait possible.
M. Rousselle
: Bien,
justement, bien, je suis content de vous entendre, parce qu'effectivement on
est ici pour les jeunes, on est ici pour le futur aussi. Écoutez, >mais
moi, je parlais vraiment de gestion, parce que, vous savez, des fois, quand il
y a un pont, je comprends, c'est correct, on peut s'entendre correctement, mais
quand il y a une gestion conjointe, c'est que, bien souvent, l'arrimage qui
peut se faire entre l'éducation, entre la formation collégiale et universitaire,
est obligatoire. Comprenez-vous? Ils n'ont pas le choix de s'entendre, ils
n'ont pas le choix, à un moment donné. Et, comme je vous dis, ce n'est pas l'idée
de tasser le MAPAQ. Au contraire, le MAPAQ, comme je vous dis, il faut qu'il
soit vraiment là, c'est lui qui va être, je pourrais vous dire, peut-être le
leader là-dedans. Mais, dans le sens... c'est que moi, je parle toujours
pour... le collégial, O.K., mais, tu sais, c'est toujours pour le côté universitaire
que je trouve important qu'il y ait plus qu'un pont, qu'il y ait vraiment une
gestion conjointe. Vous en pensez quoi?
M. Groleau (Marcel) : Bien,
nous, jusqu'à maintenant, on préfère que les ITA demeurent sous la responsabilité
du MAPAQ. La gestion conjointe, sur papier, ça a toujours l'air facile. <Dans
la réalité... >Moi, j'ai... avec plus qu'un ministère bien souvent, et,
dans la réalité, c'est loin d'être si simple. Alors, si on pense aux jeunes,
pensons pour que ça reste simple.
On a vérifié aussi ailleurs, puis, en
France, par exemple, la formation de premier cycle en agriculture relève du ministère
de l'Agriculture, la formation universitaire relève du ministère de
l'Enseignement supérieur et du ministère de l'Agriculture. Alors, la gestion
conjointe n'est pas au niveau du premier cycle, elle est au niveau du deuxième
cycle.
Alors, moi, je ne souhaiterais pas, pour
l'instant, qu'on complique la situation. Puis, entre les ministères, il y a toujours
des collaborations possibles, là, pas besoin d'être écrit sur papier ou d'être forcé.
La collaboration est toujours possible entre les ministères, quand ils le
veulent.
• (11 h 50) •
M. Rousselle
: Oui, c'est
ça, c'est quand ils le veulent, effectivement. C'est pour ça qu'à un moment
donné... Mais je regarde ça, justement... Oui, allez-y.
M. Groleau (Marcel) : Non,
mais c'est ça, donc je ne vais pas... je n'ajouterai rien.
M. Rousselle
: O.K.
Bien, c'est juste pour vous dire, c'est qu'effectivement on a fait des petites
recherches, justement, puis qu'est-ce que vous parlez de l'Europe, c'est
surtout sur le cycle secondaire, donc c'est des formations professionnelles,
comme vous l'avez mentionné
M. Groleau (Marcel) : Collégiales
également.
M. Rousselle
: Oui. Il
semblerait qu'ils peuvent commencer à 15 ans. Mais, en tout cas, regardez,
c'est parfait s'ils commencent... il y a aussi collégial, là. L'objectif, c'est
qu'on veut que nos jeunes en sachent le plus possible puis qu'ils puissent, justement,
aider la production et tout qu'est-ce qui est agroalimentaire, comme vous le
savez, vous êtes dans le milieu. Donc, merci. Écoutez, je vais laisser la place
à ma collègue d'Acadie. Merci à vous, monsieur.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Donc, sur ce, je cède la parole à Mme la députée de l'Acadie. Il reste
environ 6 min 30 s.
Mme
St-Pierre
:
Merci beaucoup. Merci d'être avec nous pour conclure ces audiences. Ça nous
fait plaisir <de vous accueillir...
M. Rousselle
:
...
agroalimentaire, comme vous le savez, vous êtes dans le milieu. Donc,
merci. Écoutez, je vais laisser la place à ma collègue d'Acadie. Merci à vous,
monsieur.
Le Président (M. Lemay) :
Très bien. Donc, sur ce, je cède la parole à Mme la députée de l'Acadie. Il
reste environ 6 min 30 s.
Mme
St-Pierre
: Merci
beaucoup. Merci d'être avec nous pour conclure ces audiences. Ça nous fait
plaisir >de vous accueillir. Vous avez dit, M. Groleau, un mot, je
pense, qui devrait être notre maître mot pendant tout cet exercice-là d'avoir
un projet de loi qui soit le plus parfait possible — la perfection
n'existe pas — vous avez dit le mot «phare». Et effectivement je
pense qu'il faut qu'on regarde ce projet-là comme étant, effectivement, un
projet phare, et que ça devienne un institut qui sera... qui fera la fierté de
l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Et on est là pour y travailler.
Vous avez une opinion bien arrêtée sur la question
du rôle du MAPAQ. Nous aussi, on pense que le MAPAQ doit être là, et en
priorité, mais on pense qu'il faut qu'il y ait aussi un arrimage avec le ministère
de l'Enseignement supérieur. Vous dites que, dans l'expérience que vous avez
eue, ça ne marche pas toujours, et tout ça. Mais, voyez-vous, vous siégez sur
le conseil d'administration de l'institut d'hôtellerie du Québec, et, à l'article 18
de la loi de l'institut, ça dit que «l'institut peut dispenser des programmes
de formation professionnelle de niveau secondaire et programmes d'étude
technique de niveau collégial pour lesquels il a reçu l'autorisation du
ministre et du ministère de l'Éducation...» Alors, je pense qu'il faut qu'on
trouve une voie de passage, là.
Je ne dis pas que le MAPAQ n'est pas
compétent. Je dis juste que le ministère de l'Enseignement supérieur, c'est son
devoir, c'est sa mission. D'ailleurs, il y a une loi qui a été adoptée pour
créer, justement, le ministère de l'Enseignement supérieur. C'était sous le
gouvernement de Mme Marois. Alors, il y a certainement une façon de faire
en sorte que ce projet de l'Institut de technologie agricole soit vraiment le
meilleur possible. Et nous, on voit qu'il faut qu'il y ait une implication du
ministère de l'Enseignement supérieur.
Ma question est la suivante. Vous siégez à
l'institut de technologie... l'institut d'hôtellerie, pardon. Le ministère de
l'Enseignement supérieur, il doit quand même jouer un rôle important, dans
votre perception, lorsque vous siégez puis lorsque vous regardez comment
fonctionne un institut puis ce que l'institut offre, ou est-ce que votre rôle
est de dire : Bien, voici, tel secteur ou tel secteur devrait être
enseigné aux étudiants pour qu'on puisse en faire des produits qu'on puisse
mettre sur la table, là, ou... J'essaie de voir. Quand vous allez siéger, vous
parlez des contenus aussi.
M. Groleau (Marcel) :
Oui, oui, on parle des contenus. Comme je vous dis, moi, je suis là depuis
uniquement... seulement deux ans. Alors, de quelle façon l'institut... ou sa
relation avec le ministère de l'Enseignement supérieur a évolué, c'est
difficile pour moi de la qualifier. Ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est
que le conseil d'administration de l'ITHQ est informé des programmes, est
informé du nombre d'étudiants dans chacun des programmes, est informé des
difficultés qu'on rencontre dans chacun des programmes, soit au niveau du
recrutement des professeurs ou du recrutement des étudiants, et, <en ce
sens-là...
M. Groleau (Marcel) :
...
aujourd'hui, c'est que le conseil d'administration de l'ITHQ est
informé des programmes, est informé du nombre d'étudiants dans chacun des
programmes, est informé des difficultés qu'on rencontre dans chacun des
programmes, soit au niveau du recrutement des professeurs ou du recrutement des
étudiants, et, >en ce sens-là, selon les difficultés ou les succès des
différents programmes, il y a des décisions qui sont prises par le conseil
d'administration.
Naturellement, comme on relève du
ministère de l'Enseignement supérieur, c'est à eux qu'on soumet nos
observations. Mais, dans le cas qui nous occupe ici, lorsque l'Institut de
technologie agricole du Québec, son conseil d'administration, va faire le même
exercice, va avoir la même information, et, à ce moment-là, on va s'adresser...
l'institut va s'adresser au ministère concerné, duquel elle relève, pour
obtenir les changements nécessaires. Alors, je ne vois pas que l'un ou l'autre,
ça fasse une différence, là. Je pense que le MAPAQ est tout à fait bien
placé pour juger des recommandations du conseil d'administration et faire les
changements nécessaires puisqu'il occupe le secteur agroalimentaire de la ferme
jusqu'à la table. C'est unique, ça aussi, là, parmi tous les ministères qu'on a
au Québec, là. Il n'y a pas de ministère plus dédié à son secteur que le
ministère... que le MAPAQ, là. En ce sens-là, que la formation de premier cycle
relève de ce ministère-là est logique. Maintenant, le ministère ne se privera
pas de la collaboration du ministère de l'Enseignement supérieur, je suis
certain, s'il le souhaite.
Mme
St-Pierre
:
Donc, on peut quand même voir... Quand vous dites... L'exemple de la France,
vous dites : C'est pour la formation universitaire. Mais corrigez-moi, là,
si je me trompe, à ma connaissance, il n'y a pas de formation collégiale en
France. Donc, les deux premières...
M. Groleau (Marcel) : Bien,
ils appellent ça... c'est professionnel, oui, c'est ça.
Mme
St-Pierre
:
Oui. Les premières... Donc, ces formations professionnelles là relèvent du ministère
de l'Agriculture ou du ministère de l'Éducation?
M. Groleau (Marcel) :
Agriculture.
Mme
St-Pierre
:
Donc, le ministère de l'Éducation ne dit pas... n'a pas de rôle à jouer dans
les formations, c'est-à-dire dans les programmes de cours, dans les cursus, et
tout ça, en France.
M. Groleau (Marcel) : Selon
nos vérifications, c'est ce que nous avons appris.
Mme
St-Pierre
: O.K.,
parfait. Bien, vous nous mettez sur, je pense, une bonne piste, puis on va
aller regarder de ce côté-là. C'est intéressant. C'est intéressant aussi... Ça
a été intéressant, cette commission-là, d'entendre plusieurs groupes. Je pense
qu'il faut que vous compreniez aussi que, pour nous, d'avoir les commentaires
de différents groupes, ça nous éclaire dans notre réflexion. On est là pour
faire en sorte qu'on puisse avoir un bon éclairage et être capables de
travailler ensuite à l'étape d'article par article, parce que c'est important
d'y arriver. Et je retiens encore votre mot, «phare». Et je recède la parole <à
mon collègue...
Mme
St-Pierre
:
...ça nous éclaire dans notre réflexion. On est là pour faire en sorte qu'on
puisse avoir un bon éclairage et être capables de travailler ensuite à l'étape
d'article par article, parce que c'est important d'y arriver. Et je retiens
encore votre mot, «phare». Et je recède la parole >à mon collègue.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Député de Vimont, 30 secondes pour la conclusion.
M. Rousselle
: Bon, écoutez,
conclusion, donc, bien, merci d'être présents, M. Groleau et
Mme Isabelle. Donc, écoutez, je pense qu'on a... l'objectif, c'est de
travailler tous ensemble pour avoir le meilleur cursus, les meilleurs
enseignements possibles pour nos jeunes, pour le futur. Merci à vous.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Merci. Donc, sur ce, je cède maintenant la parole au troisième groupe
d'opposition. M. le député de Bonaventure, c'est à votre tour.
M. Roy
: Merci, M. le
Président. Bonjour, M. Groleau et Mme Isabelle — j'ai
oublié votre nom de famille. Juste à titre informatif, la Belgique, la
formation en agriculture est donnée par le Département de la formation. Donc,
je pense que chaque pays a sa vision de l'éducation en agriculture. Je ne
reviendrai pas sur cet enjeu-là, je pense qu'on en a parlé beaucoup. Moi, je
suis plutôt de l'école qui demande à ce que le ministère de l'Éducation ait un
rôle important à jouer dans la création de l'ITAQ, et que l'expertise qu'on possède
au ministère de l'Éducation soit coalisée avec l'expertise du ministère de
l'Agriculture.
Ceci étant dit, M. Groleau, vous avez
dit en début d'intervention que la formation continue des technologues
agricoles était un enjeu extrêmement important, entre autres, en lutte
phytosanitaire. Et c'est sûr que ça me revient... bien, ça me ramène à la Commission
sur les pesticides, qu'on a faite il n'y a pas très longtemps et qui est
arrivée avec un certain nombre de recommandations. Puis la question va être assez
directe, c'est : Est-ce que vous croyez que l'ITAQ va avoir un rôle à
jouer dans l'opérationnalisation des recommandations du rapport sur les
pesticides en incluant ça dans un cursus de formation continue aux technologues
agricoles?
Le Président (M. Lemay) :
Votre micro. Votre micro, M. Groleau. Vous allez devoir recommencer. Vous
êtes... On reprend.
• (11 heures) •
M. Groleau (Marcel) : Pardon.
C'est parce que c'est... on ferme mon micro entre chaque intervention.
M. Roy, à court terme, non, parce que la... c'est ce qu'on déplore aussi,
c'est que la formation, tant au niveau universitaire qu'au niveau collégial,
n'était pas très, disons, <n'était pas très >développée au niveau
phytosanitaire, parce que, dans le passé, c'était moins important que ça l'est
aujourd'hui. Alors... Mais c'est sûr que nous, c'est le message qu'on envoie
dans les centres de formation, que ce soit universitaire ou collégial, on a
besoin... nos étudiants, nos futurs producteurs agricoles, les futurs
technologues ou agronomes qui vont travailler avec les producteurs ont besoin
d'avoir...
11 h (version révisée)
M. Groleau (Marcel) : ...moins
important que ça l'est aujourd'hui. Alors... Mais c'est sûr que nous, c'est le
message qu'on envoie dans les centres de formation, que ce soit universitaire
ou collégial, on a besoin... nos étudiants, nos futurs producteurs agricoles,
les futurs technologues ou agronomes qui vont travailler avec les producteurs
ont besoin d'avoir une meilleure formation au niveau phytosanitaire, une formation
neutre offerte par les maisons d'enseignement plutôt que par les distributeurs
de ces produits-là. Voilà.
M. Roy
: Merci beaucoup.
Ça répond à ma question. Merci pour votre...
Le Président (M. Lemay) : M.
le député de Bonaventure, là, c'était votre dernière question? Très bien. Donc,
ceci termine les échanges avec les parlementaires. Merci beaucoup, M. Groleau
et Mme Bouffard, pour votre contribution à nos travaux.
Mais, avant de terminer, je dois vous
mentionner que nous allons déposer les mémoires d'organismes qui n'ont pas été
entendus. Et je remercie tous les parlementaires, les membres de la commission,
les membres de l'Assemblée nationale, qui ont rendu le tout possible sur cette commission
virtuelle. Votre collaboration est appréciée.
Alors, la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 1)