(Onze heures trente-trois minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte. Je demanderais aux participants de bien vouloir s'assurer
que vos sonneries sont éteintes sur ordinateurs et téléphones. Merci.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 2, Loi visant notamment à plafonner le taux d'indexation des prix des tarifs
domestiques de distribution d'Hydro-Québec et à accroître l'encadrement
de l'obligation de distribuer de l'électricité.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Zaga Mendez (Verdun)
est remplacée par M. Bouazzi (Maurice-Richard).
Mémoire déposé
Le
Président (M. St-Louis) : Merci. Avant de débuter les remarques
préliminaires, je dépose un mémoire reçu depuis la fin des auditions. En
fait, c'est la version révisée du mémoire de M. Jean-Pierre Finet.
Remarques préliminaires
Donc, nous
débutons avec les remarques préliminaires. M. le ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie, vous disposez de 20 minutes.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : 20 minutes?
Non, je vais prendre 30 secondes.
Beaucoup a été dit, M. le Président, alors...
vice-président ou président?
Le Président (M. St-Louis) : ...
M. Fitzgibbon : Président.
Bien, je pense que c'est un projet très important, je pense, le projet n° 2,
p.l. n° 2. On en a parlé beaucoup la semaine
dernière. J'ai, hier, parlé aux députés dans le salon bleu.
Principalement,
gardons le focus sur... l'intention du p.l. n° 2
est, d'une part, de limiter la hausse tarifaire pour le tarif domestique. On
veut le mettre à un maximum de 3 % dans une fourchette de base
d'inflation. Donc, c'est fondamentalement la raison pour quoi nous
faisons le p.l. n° 2. Et au même moment, à la demande
d'Hydro-Québec, on veut aussi, par règlement
ou par décision du ministère, ne pas avoir à automatiquement connecter toutes
les demandes hydroélectriques en haut de 5 MW, parce qu'il y a
beaucoup de demandes, présentement, puis il risque d'y avoir... le bilan est
très serré.
Donc, fondamentalement, on veut adresser l'enjeu
de limiter la hausse tarifaire pour la population, pour les taux résidentiels, c'est la raison principale, et
en même temps on va satisfaire Hydro-Québec, qui nous demande de pouvoir,
dans certains cas, refuser carrément la
connexion de 5 MW et plus parce que ça ne respecte pas les enjeux
gouvernementaux.
Donc, c'est
très important, le projet de loi, puis j'espère qu'on va avoir la coopération
des députés pour pouvoir arriver à une conclusion favorable à ce projet
de loi là.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
J'inviterais
maintenant le porte-parole de l'opposition officielle et député de
Jacques-Cartier à faire ses remarques préliminaires.
M. Gregory Kelley
M. Kelley : Merci, M. le Président.
Pour le Parti libéral du Québec, notre position
était claire depuis le projet de loi n° 34, on préfère que le contrôle des
tarifs, c'est dans la main des régies. Je veux juste dire au ministre : On
n'a pas l'intention de déposer une motion...
excusez-moi, des amendements là-dessus, parce qu'on a déjà eu ce débat de
100 heures sur cette question-là, on pense que c'est toujours la
meilleure façon de fixer les tarifs, la meilleure solution pour les Québécois.
Mais je veux juste dire une chose, je
sais qu'hier, pendant le discours, le ministre, il a mentionné des amendements.
Alors, si l'équipe du ministre est ouverte à déposer les amendements en avance,
ça va probablement aider nous à avancer nos travaux plus rapidement, notre
travail plus rapidement. C'est juste pour nous de regarder ça le plus
rapidement possible. Je ne veux pas garder le ministre ici trop longtemps. Je
vais faire mon travail comme député, je vais
être rigoureux, je vais poser des questions. Nous avons des amendements qu'on
va déposer aussi. Mais j'espère que, peut-être, dans les amendements du
ministre, je vais trouver quelque chose concernant la régie, mais je pense que
mes chances sont minces, M. le Président.
Mais, bref, je vais
faire mon travail correctement, je vais poser des questions pour bien
comprendre ce projet de loi, et aussi que je suis capable d'expliquer tous les
articles à mes citoyens. Je pense, ça, c'est le devoir de base des députés,
d'être capable d'expliquer ces projets à nos citoyens.
Alors, c'est tout
pour moi, M. le Président. Je vais collaborer avec le ministre puis son équipe
puis j'espère qu'on va faire ça correctement pour le bien-être de notre
société.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député.
J'invite
maintenant le porte-parole du deuxième groupe d'opposition et député de
Maurice-Richard à faire ses remarques préliminaires.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi :
Merci, M. le Président.
D'entrée
de jeu, je tiens à dire que ce projet de loi contient trois problèmes
inhérents : le premier touche — on
en a beaucoup entendu parler par les représentants de la société civile — l'erreur
qui est d'avoir enlevé à la Régie
de l'énergie le pouvoir de décider des tarifs d'électricité; le deuxième, c'est
que, le projet de loi, on fait une taxe cachée, en fait, en pleine crise de coût de logement, une taxe, de surcroît, et
je vais y revenir, particulièrement régressive puisqu'elle augmente... puisque son augmentation va pénaliser
particulièrement les moins bien nantis; et, en fin de compte, l'aspect opaque, je dirais, qui entoure les décisions tarifaires et
les décisions de développement économique des projets de plus de 5 MW.
Donc,
d'abord, le projet de loi maintient l'erreur du projet de loi n° 34 de
2019, qui avait, à toutes fins pratiques, retiré le contrôle tarifaire
d'Hydro-Québec des mains de la régie. Hydro-Québec, ce n'est pas une compagnie
privée, c'est une compagnie publique. On
comprend que, dans le privé, les coûts sont définis en fonction des coûts de
production plus un profit. Ce n'est pas la logique qui s'applique dans
une société d'État, d'autant plus qu'aligner les prix sur l'inflation n'a aucune logique économique, étant
donné que les coûts de production ne sont pas directement proportionnels à
l'inflation. Et donc nous, évidemment, depuis
le début, on pense qu'il faut revenir à une tarification basée sur les coûts
de production, plus qu'autre chose.
• (11 h 40) •
Il est à noter que la
quasi-totalité des intervenants sont venus dire qu'on devrait revenir au
contrôle de la régie : autant Option Consommateurs, les experts de
l'énergie, les grosses industries, les PME sont tous d'accord, et il y a donc
un consensus fort, comme il y en avait déjà un en 2019. À l'époque, le
gouvernement n'avait pas montré une ouverture et une écoute à ces revendications,
et puis le manque d'ouverture de l'époque fait en sorte qu'on est aujourd'hui
en commission parlementaire pour, justement, participer à corriger un tant soit
peu la situation.
Évidemment,
le projet de loi ne corrige pas, actuellement, cette situation-là, et on se
demande d'ailleurs pourquoi, pourquoi ne pas corriger cette situation-là. Et ça
ramène au deuxième point, donc, l'aspect de la taxe cachée qu'est en train de devenir Hydro-Québec, en contradiction
frontale avec les raisons pour lesquelles les anciens, là, René Lévesque
et Jean Lesage, ont nationalisé les compagnies privées qui étaient maîtres,
chez nous, de notre électricité.
Donc, le projet de
loi vient consolider le statut de taxe cachée en pleine crise de coût de la
vie, une taxe régressive qui vient frapper de plein fouet les moins nantis. Le
gouvernement continue à permettre à Hydro-Québec d'augmenter ses tarifs plus
rapidement qu'évoluent des coûts de production pour en faire sa vache à lait,
alors qu'Hydro-Québec engage des bénéfices records. On presse le citron pendant
que ça fait la file dans les banques alimentaires, et cela, notez l'ironie,
sous couvert de lutte contre l'inflation. Pourtant, geler les tarifs vient,
d'un côté, donner de l'oxygène aux familles et, de l'autre, mécaniquement,
vient diminuer l'inflation, étant donné que l'énergie est prise en compte dans le calcul de l'IPC. On projette même des
bénéfices de 3,6 milliards de dollars pour Hydro-Québec en 2022, 3 600 000 000 $
directement dans les poches de l'État. Notons aussi que l'augmentation de plus
de 6 % des coûts de l'énergie
dont les PME vont faire les frais seront... au moins une partie de cet
argent-là sera refilé aux consommateurs, ce qui, en soi, va aussi
accentuer l'inflation.
Donc, non seulement
c'est une taxe cachée, mais c'est une taxe régressive, et, comme nous l'avons
vu dans plusieurs mémoires, les ménages à
faibles revenus qui paient plus... une plus grosse partie de leurs revenus en
matière d'énergie, et souvent sont ceux qui vivent dans les maisons mal isolées
et ils n'ont pas les moyens de faire des choix de consommation ni
d'isoler leur... d'avoir l'argent qui permettrait d'isoler leur maison. Sans
compter que beaucoup d'entre eux sont
locataires, et donc que ces travaux-là ne dépendent pas d'eux, et donc toute
augmentation des frais vient pénaliser avant tout ces gens-là.
En contrepartie, le
projet de loi ne s'attaque pas au grand gaspillage de l'énergie. Il n'y a pas
l'amorce d'une réflexion sur ceux qui chauffent leur entrée de garage
extérieure pour faire fondre la neige, qui chauffent leur super spa en plein hiver, à moins 20°,
qui gardent le chauffage allumé à 20° dans une immense maison en
leur absence. Force est de constater que le gouvernement s'accommode
parfaitement de cette double injustice.
Concernant les projets que le ministre veut
financer, donc, le ministre a parlé de 10 000 MW, en tout, de projets — évidemment,
ça va coûter très cher à desservir — en
nouvelle puissance installée, et ça va être vraisemblablement financé par d'autres hausses de tarifs. C'est donc les
consommateurs d'Hydro-Québec qui vont se ramasser avec la facture des subventions indirectes du ministre...
que le ministre va donner à ces industries. Et on se demande, ici, pourquoi
ne pas tout simplement faire des calculs qui permettent, justement, de donner
ces subventions aux compagnies, tout en gardant un tarif d'électricité sans
rabais aux compagnies. S'il y a des gains, il suffirait de les calculer plutôt
que de déléguer à Hydro-Québec la responsabilité de faire ces subventions
directes ou indirectes.
Enfin,
il y a la question des critères qui entourent tous les projets qui vont
demander de l'électricité de plus que 5 MW. Diminuer de 50 MW
à 5 MW le seuil à partir duquel l'obligation de desservir n'est plus
automatique, tout le monde s'entend pour
dire que c'est logique dans le contexte, mais la décision de desservir ou non
doit être transparente et ne pas être politique, prise derrière des
portes closes. Ce projet de loi ne définit aucune balise et revient à donner un
chèque en blanc au ministre jusqu'à tant que les critères soient définis. Quel
sera le processus précis? Quelle sera la gouvernance?
Qui est censé savoir si les critères sont atteints ou pas? Pourquoi attendre
avant de définir ces critères-là? Le fait que ces questions soient sans
réponse à ce stade n'est pas acceptable.
Donc, pour nous,
évidemment, la solution est simple, il faudrait revenir au contrôle tarifaire
par la Régie de l'énergie, en annulant l'erreur monumentale qui a été faite
lors du projet n° 34 du gouvernement de la CAQ
en 2019. Et, si ce n'est pas ce qui est
fait, au moins, dans une première année, on voudrait que... un gel des tarifs
résidentiels pour l'année en cours afin de permettre aux gens de
souffler un peu en pleine crise de l'inflation, jusqu'à tant que la régie
puisse reprendre le contrôle l'année suivante.
En somme, ce qu'on
veut, c'est le retour aux saines pratiques de gouvernance, transparentes et
rigoureuses, dont on s'est dotés pour
s'assurer que le gouvernement n'utilise pas Hydro-Québec comme une taxe cachée
en retirant plus de revenus de la poche, principalement, des ménages les plus
pauvres. Hydro-Québec ne doit pas devenir une petite caisse personnelle
qui permet de financer des gens en fonction du bon vouloir. La transparence et
la saine gouvernance, pour nous, est très importante. Caisse personnelle du
gouvernement, pas du...
Une voix :
...
M. Bouazzi :
Oui. Pour toutes ces raisons, on va proposer un certain nombre d'amendements,
évidemment, et puis on va écouter avec beaucoup d'attention les débats qui vont
suivre nos remarques préliminaires et l'analyse article par article. Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député.
Y a-t-il des membres
de cette commission qui souhaiteraient faire des remarques préliminaires? Non?
Donc, nous en sommes
maintenant aux motions préliminaires.
S'il n'y en a pas,
nous allons immédiatement débuter l'étude article par article.
Étude détaillée
Donc,
la commission est maintenant prête à prendre en considération l'article 1
du projet de loi. M. le ministre, veuillez en faire la lecture. La
parole est à vous.
M. Fitzgibbon :
Merci...
Le Président
(M. St-Louis) : Pardon. Oui?
M. Bouazzi :
Oui, juste une demande, si on pourrait faire la lecture paragraphe par
paragraphe.
Le Président
(M. St-Louis) : Absolument.
M. Fitzgibbon :
Correct.
Il
y avait une demande qui avait été faite par le député du Parti libéral sur les amendements
que j'ai avec moi. Je vais regarder si c'est possible à ce qu'ils soient
déposés. J'aimerais ça qu'on en parle, parce que ça nous a été demandé, qu'on
les dépose. Il y a deux amendements, je peux les verbaliser. On va les donner.
J'aimerais ça que les gens aient une copie.
Des
voix : ...
M. Fitzgibbon :
...une copie. Qu'on fasse article par article, mais les...
Le Président
(M. St-Louis) : Nous allons suspendre, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 11
h 48)
(Reprise à 11 h 53)
Le
Président (M. St-Louis) :
Bon, les amendements ayant été
déposés, les amendements concernent l'article 3, donc, nous allons
reprendre avec la lecture de l'article 1. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Fitzgibbon :
O.K. Juste pour être clair, ce que je vais faire, c'est que je vais lire
l'article où on fait un changement, j'aurai quelques commentaires, puis après
ça on pourra ouvrir pour le débat.
Donc, l'article 1, le changement se lit
comme suit : L'article 16 de la Loi sur Hydro-Québec
(chapitre H-5) est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«au deuxième alinéa de l'article 32» par «à l'article 16.1 de la
présente loi».
Mon commentaire, c'est que cet article vise à
porter un ajustement de concordance. En effet, la redevance qui doit être versée au gouvernement par
Hydro-Québec pour les forces hydrauliques qu'elle exploite sera dorénavant
prévue à l'article 16.1 de la Loi sur
Hydro-Québec, proposé par l'article 2 du projet de loi, plutôt qu'au deuxième
alinéa de l'article 32 de cette loi.
Le Président (M. St-Louis) : Vous
avez une intervention, M. le député?
M. Kelley : Oui.
Et, M. le ministre, juste de comprendre dans le contexte plus général, je sais
que le prochain... on ne parle pas du prochain article, on va faire ce
débat tantôt, mais juste ici, la section qu'on commence, on a choisi le 16 et de mettre un 16.1. Juste pour
bien comprendre la logique, un petit peu, dans la Loi d'Hydro-Québec, ça, c'est la meilleure place pour faire cette
addition, parce qu'on paie... Je sais, dans l'article 16, la société ne
paie aucun loyer et de redevances au gouvernement, alors on va parler le Fonds
des générations. Alors, j'imagine, ça, c'est pourquoi la logique, c'est
de faire cela, parce que c'est la meilleure place dans la loi de
l'Hydro-Québec?
M. Fitzgibbon : Exact. Les
juristes ont conclu que c'était la meilleure place pour faire l'insertion du
changement dans la loi. Et puis on se rappelle le fondement, puis on va en
parler tantôt, le fondement, c'est qu'on veut s'assurer que toutes les
redevances peuvent être chargées aux utilisateurs pour donner au Fonds des
générations. Donc, on ne crée pas de
nouvelles choses, on veut clarifier, peut-être, des malentendus qu'il aurait pu
y avoir à l'époque, mais effectivement on insère le changement à 16.1,
où, on pense, c'est la bonne place pour le faire.
M. Kelley : Parfait.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'article 1?
Le débat étant terminé, je mettrais l'article
aux voix. Donc, y a-t-il consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. St-Louis) :
Pardon, excusez-moi, manque d'expérience, ici.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) :
L'article est adopté.
M. Fitzgibbon : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Oui.
M. Fitzgibbon : C'est la
substance, évidemment, du changement :
2. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 16, du suivant :
«16.1. La Société verse une redevance au Fonds
des générations pour toutes les forces hydrauliques qu'elle exploite au Québec,
notamment celles mises à sa disposition en vertu de l'article 32.
«La redevance est versée par la Société selon
les modalités prévues à l'article 69.3 de la Loi sur le régime des eaux
(chapitre R-13).
«Le taux de
cette redevance est de 0,83 $ par 1 000 kilowatts-heures calculé
au 1er janvier 2022 et est ensuite indexé en date du 1er janvier de chaque année selon l'augmentation
en pourcentage, par rapport à l'année précédente, de l'indice général
des prix à la consommation pour le Canada, publié par Statistique Canada en
vertu de la Loi sur la statistique (Lois révisées du Canada (1985),
chapitre S-19). À cette fin, l'indice des prix à la consommation pour une année est la moyenne annuelle calculée à
partir des indices mensuels pour les 12 mois se terminant le
30 septembre de l'année précédente.
«Si une moyenne annuelle ou le pourcentage
calculé en vertu du troisième alinéa ou si le taux de redevance ainsi indexé comporte plus de deux décimales, les
deux premières seulement sont retenues et la deuxième est augmentée
d'une unité si la troisième est égale ou supérieure à 5.
«Le ministre publie à la Gazette officielle
du Québec le taux de redevance ainsi indexé.»
Le contexte ou commentaire par rapport à ce
changement-là : Cet article vise à préciser qu'Hydro-Québec doit verser
une redevance au Fonds des générations en vertu de la Loi sur Hydro-Québec, chapitre H-5,
pour toutes les forces hydrauliques qu'elle exploite au Québec, dont celles qui
sont mises à sa disposition en vertu de l'article 32 de cette loi, modifié
par l'article 4 du projet de loi. À l'heure actuelle, le versement de
cette redevance est prévu à l'article 32 de cette loi.
Cet
article vise donc à écarter toute prétention selon laquelle Hydro-Québec ne
doit verser une redevance que pour les
forces hydrauliques mises à sa disposition en vertu de l'article 32 de
cette loi. Donc, on enlève tout doute dans l'interprétation de la loi.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. M. le ministre,
juste une question pour vous et votre équipe. Dans le décret du 14 janvier
2023... Parce que, je comprends bien, cet article, ici, c'est... en
place de toujours faire un décret pour mettre ça en place, ça va juste dans la
loi, c'est automatique, c'est plus simple pour tout le monde. Mais, dans dans
le décret du 14 janvier, c'est écrit : «En conséquence, pour
l'année 2023, le taux de redevance additionnel qu'Hydro-Québec doit verser
s'élève à 0,88 $ par
1 000 kilowatts-heures d'électricité générée», puis, dans le projet de loi, c'est 0,83 $. Est-ce qu'il y a une raison pourquoi c'est
moins que qu'est-ce qui était dans le décret de ce janvier?
Des voix :
...
M. Kelley :
On peut suspendre pour juste...
Le Président
(M. St-Louis) : ...merci.
(Suspension de la séance à 12
heures)
(Reprise à 12 h 09)
Le Président (M. St-Louis) :
...question du député de Jacques-Cartier. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Fitzgibbon :
Merci, M. le Président.
Bien,
écoutez, on va regarder... Le taux qui est inscrit dans l'article est le bon
taux au 1er janvier 2022. Le projet de loi a été déposé en
décembre?
Une voix :
Oui.
M. Fitzgibbon :
En décembre. Alors, le taux a vraisemblablement été indexé par la Gazette
officielle. Donc, on va vérifier que
c'est bien le taux de 0,88 $ puis on décidera si on laisse 1 janvier
2022 ou si on fait un amendement. Alors, on va revenir, disons,
après-midi ou demain, là. Demain... On verra, au plus tard demain, pour dire
qu'est-ce qu'on va faire comme correction.
M. Kelley :
Puis une suggestion, M. le Président, avant qu'on suspende l'article, juste
avant qu'on a une réponse, si c'est demain,
ou après-midi, ou avant le lunch, on va déposer un amendement juste pour
faciliter le travail. Alors, on envoie ça au secrétariat maintenant.
Le Président
(M. St-Louis) : Y a-t-il d'autres interventions? M. le député de
la deuxième opposition.
• (12 h 10) •
M. Bouazzi :
Juste une question pour être sûr de comprendre. Donc, l'objectif de ce que
vous dites, c'est pour enlever les doutes. Mais pourquoi il y avait un doute,
au juste, en fait?
M. Fitzgibbon :
Bien, c'est toute la question des centrales. Il existe à peu près — je
vais donner le chiffre exact, là — 60 centrales hydroélectriques qui
sont gérées par Hydro-Québec, puis l'enjeu était pour ce qu'on appelle le mettre en disposition. Donc, dans la loi, il
aurait pu y avoir interprétation que certains usagers, sociétés qui reçoivent
de l'électricité ne seraient pas assujettis à payer la redevance
qu'Hydro-Québec, elle, paie au Fonds des générations, donc le Québec aurait eu
un manque à gagner. Peut-être... je ne sais pas de combien de sociétés on
parle, mais il y en avait une, entre autres,
qui avait peut-être évoqué cette possibilité-là. Ce qu'on a voulu faire, c'est
mettre un couvercle sur la marmite pour être sûrs qu'il n'y ait pas de doute
sur l'interprétation de combien des 60 centrales l'utilisateur
pourrait argumenter qu'il n'est pas assujetti aux redevances.
Si vous voulez avoir
une raison plus technique, mon collègue, ici, peut-être, peut vous en donner un
peu. Si tu veux ajouter.
Le Président
(M. St-Louis) : Allez-y.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bonjour. Gabriel Tremblay-Parent, ministère de la Justice
du Québec.
Le Président (M. St-Louis) : Un
instant. Avant votre prise de parole, j'ai besoin du consentement de la
commission.
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. St-Louis) : Merci. Désolé.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
en fait, comme l'expliquait M. le ministre, là, c'est vraiment pour éviter
toute prétention, là, que seules les centrales qui ont été mises à la
disposition par décret, là, en vertu de l'article 32, devraient faire
l'objet de la redevance en vertu de la Loi sur Hydro-Québec. Donc, en modifiant
l'endroit où se retrouve l'article et puis en précisant que... vraiment que
c'est pour toutes les forces hydrauliques, donc autant ceux qui ont été mis à la disposition par décret que
ceux qui ont été acquis, là, par Hydro-Québec, au moment de la nationalisation
de l'électricité, devront faire, finalement, l'objet de la redevance, là, au
Fonds des générations.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci. Allez-y, M. le député.
M. Bouazzi : Donc, de ce que je
comprends, donc, on parle de toutes celles qui appartiennent à Hydro-Québec, là,
ce n'est pas... Ça n'a rien à voir avec des sources d'énergie qui
approvisionnent Hydro-Québec, ou ça a à voir?
M. Fitzgibbon :
Non, c'est les centrales opérées par Hydro-Québec.
M. Bouazzi : Exact. Donc, par exemple,
je ne sais pas, on parle des centrales hydroélectriques, je sais qu'il y en a
quelques-unes qui ne sont pas opérées par Hydro-Québec, là, ce n'est pas du
tout ça dont on parle. O.K., excellent. Merci beaucoup.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci. M. le ministre.
M. Fitzgibbon :
J'ai une réponse à la question des... là, je l'ai devant moi, là, c'est
effectivement 0,88 $, c'est l'indexation pour 2023. Donc, c'était
0,83 $ en date du 1er janvier 2022. Ce taux-là a été augmenté à
0,88 $ pour l'année 2023. Alors, ou on laisse la date qui est là, ou
on met 0,88 $ pour 2023. On est ouverts à un ou l'autre.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. Avant de mettre
l'article 2 aux voix, y a-t-il d'autres...
M. Kelley :
...est-ce que cette différence change quelque chose, M. le ministre,
pour l'État?
M. Fitzgibbon :
Non.
M. Kelley :
Puis on a un amendement à déposer pour changer ça. O.K., on va le déposer.
Le Président
(M. St-Louis) : On va suspendre, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h
13)
(Reprise à 12 h 19)
Le Président
(M. St-Louis) : Alors, nous reprenons les travaux.
M. le député, vous
aviez l'intention de déposer un amendement, je vous demanderais d'en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Kelley :
Oui, merci beaucoup, M. le Président.
Alors,
l'article 2 : L'article 16.1 de la Loi sur Hydro-Québec tel
qu'il est introduit par l'article 2 du projet de loi est modifié par le
remplacement, dans son troisième alinéa, de «0,83» par «0,88» ainsi que le
remplacement du mot «2022» par «2023».
Puis
le raisonnement, c'est juste après qu'on a eu les discussions avec qu'est-ce
qui a été dans le décret de 2023. Le projet de loi a été déposé en 2022,
c'est juste d'être en concordance avec qu'est-ce qui a été déjà mis de l'avant
par le gouvernement. C'est tout. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député. Y a-t-il des intervenants
sur cet amendement?
Donc, nous allons
mettre l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
• (12 h 20) •
Le Président
(M. St-Louis) : Merci.
Ce qui nous permet de
revenir à l'article 2 en soi.
Donc, nous étions
aussi à mettre l'article aux voix. Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci. Donc...
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Pardon. Est-ce que l'article 2 est adopté tel qu'amendé?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Ce qui nous permet, M. le ministre, de
poursuivre à l'article 3.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Pardon?
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
C'est vrai, 2.1, excusez-moi. Nous allons suspendre quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 21)
(Reprise à 12 h 24)
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous pouvons reprendre les travaux.
M. le député
de Maurice-Richard, vous aviez l'intention de déposer un amendement, je vous
demanderais d'en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président.
Donc : Insérer, après l'article 2,
l'article suivant :
2.1. L'article 22.0.1 de cette loi est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Les tarifs et les conditions auxquels l'énergie
est distribuée sont fixés par la Régie.»
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député.
Le débat est ouvert sur l'amendement de
l'article 2.1. Est-ce qu'il y a des intervenants? M. le ministre.
M. Fitzgibbon : M. le Président,
nous allons rejeter cet amendement-là parce que — puis ça va revenir tantôt — nous
sommes dans l'application de la loi existante et non pas dans les principes. On
aura le temps, plus tard durant l'année, de revoir ça. Donc, nous
rejetons tout simplement l'amendement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député, vous souhaitiez intervenir?
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Ah! excusez-moi.
M. Bouazzi : Exact, j'aurais
voulu avoir le temps de le présenter, c'est ça.
Donc, nous,
on présente cet amendement d'abord parce qu'on a entendu, évidemment, beaucoup
d'intervenants pendant... pratiquement l'extrême majorité des
intervenants pendant les consultations en commission parlementaire, qui ont
toutes et tous rappelé l'importance de revenir à la Régie de l'énergie, autant
Option Consommateurs, donc, qui représente les consommateurs, que les grandes
industries, par exemple, pour des raisons toutes différentes, d'ailleurs, mais
toutes valables.
On a entendu parler de prévisibilité. On a
entendu parler de la question qui touche au fait qu'Hydro-Québec, bien, c'est
un monopole qui appartient à l'État, qui appartient à tous les Québécois, et,
quand on a un monopole d'État... Et l'électricité, je le rappelle, ce n'est
pas... c'est un bien essentiel pour nous ici, au Québec, étant donné, entre
autres, le froid assez difficile qu'on passe à chaque hiver. Que les prix ne
soient pas définis en fonction de l'inflation tombe sous la logique, en fait,
tout simplement. Il n'y a pas de logique qui permettrait de comprendre pourquoi
est-ce que les prix seraient proportionnels à l'inflation, à moins que
l'objectif de cette approche-là est de ne pas passer par la Régie de l'énergie
et d'aller chercher de l'argent dans la poche des Québécois à travers les
tarifs d'électricité.
Donc, je ne pense pas que c'est une bonne
utilisation de ce capital collectif et qu'il serait peut-être important,
maintenant, de revenir, justement, à ce que et les industries, et les PME, et
les spécialistes, et les défenseurs des consommateurs nous ont signifié pendant
les commissions parlementaires. J'ai hâte d'en échanger avec le ministre
ensuite, après les autres interventions.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Ah
oui, M. le Président, je vais appuyer l'amendement de mon collègue. Mais, comme
j'ai déjà dit, on a fait le débat pendant le
projet de loi n° 34, on a été clairs dans notre position, comme une
formation politique, qu'on préfère que les tarifs sont fixés par la
Régie de l'énergie. Mais je n'ai pas plus à dire à ce sujet, sauf que mon
collègue a mon appui.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Y a-t-il d'autres intervenants sur l'article?
M. Fitzgibbon : Non, je vais
juste réitérer ce que j'ai dit, je pense que le débat sur le p.l. n° 34,
ce n'est pas... on ne l'aura pas dans le contexte du p.l. n° 2. Il y
aura des discussions au moment approprié, parce qu'il y a des changements qui
sont probablement requis aux différentes lois qui régulent Hydro-Québec,
l'énergie, et ainsi de suite. On aura ça en temps et lieu. Ici, nous sommes
focalisés pour appliquer la loi qui existe et empêcher que le tarif domestique
soit indexé à 6,4 %. Donc, on veut tout simplement, aujourd'hui, le plus
rapidement possible, permettre aux Québécois d'avoir une limite sur ce qu'ils
vont payer, et ce n'est pas le moment pour revoir le principe du
p.l. n° 34, ce n'est pas le bon forum, donc nous rejetons l'amendement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Nous allons donc... M. le député.
• (12 h 30) •
M. Bouazzi : Oui, merci, M. le
Président.
Je ne sais pas si j'ai le droit de remercier le
ministre, dans le décorum, pour ses réponses, directement, mais, à travers le
président, je vous remercie, M. le ministre.
Je comprends les arguments de M. le ministre.
Ceci étant dit, le projet de loi vise quand même à corriger une erreur qui est
due au fait que ce n'est pas la régie qui gère les prix et donc vient modifier
la tarification pour qu'elle ne soit plus en fonction de l'inflation, au moins
pour l'année prochaine.
Et donc, moi, ce que je voudrais comprendre
peut-être, M. le ministre, c'est l'objectif derrière le fait d'avoir des tarifs
qui sont... qui vont faire en sorte qu'en fin de compte ce qu'on paie pour
l'électricité, ce que les citoyennes et citoyens paient pour l'électricité est
supérieur à ce que ça coûte à Hydro-Québec. Donc, ça rapporte de l'argent à
l'État. Est-ce que l'idée, c'est d'en avoir plus, d'en avoir moins? Est-ce
qu'il y a... C'est quoi, l'idée derrière ça?
M. Fitzgibbon : Bien, je pense
que... La question est très bonne. Je pense que, premièrement, la Régie de
l'énergie régule la plupart des tarifs, présentement. Je rappellerai aux gens
que tous les tarifs actuels, c'est la régie qui les impose, ce n'est pas le
gouvernement. L'exception, c'est quelques entreprises, neuf entreprises qui ont
un taux gré à gré, sinon tout est régulé par
la Régie de l'énergie. Ça ne changera pas. Ici, le p.l. n° 34, à l'époque,
voulait que les tarifs soient ajustés par rapport à l'inflation, qui,
techniquement, était une corrélation avec les coûts anticipés qui auraient pu
croître chez Hydro-Québec. Donc, à l'époque, c'était la théorie pour
simplifier, en fait, et donner une certaine prévisibilité, quoique l'inflation,
de toute évidence, on ne la prévoit pas à long terme.
Moi, je pense qu'à l'époque du p.l. n° 34
il y avait une justification, mais la Régie de l'énergie légiférait tout le
reste des tarifs. Aujourd'hui, on constate, effectivement, que... personne
n'avait prévu que l'inflation serait 6,4 %. Donc, on est devant ça puis on se dit : Wo, là! C'est beaucoup
d'argent. Hydro-Québec, ses coûts ont augmenté aussi, probablement moins
que 6,4 %, parce qu'une partie des investissements d'Hydro-Québec sont
déjà amortis, donc c'est pour ça qu'on permet de faire ça. Mais clairement on
ajuste le p.l. n° 34 pour une situation qui n'était pas prévisible
puis on se dit : On va ajuster dans le 2 % à 4 %... 2 % à
3 %, donc 3 % maximum, l'inflation.
Il ne faut pas oublier qu'il va y avoir ce qu'on
appelle le «rebasing», hein, ça va durer deux ans, ça, parce que la Régie de l'énergie doit revoir
l'interfinancement. Ce que vous parlez, c'est important, c'est
l'interfinancement industriel, commercial,
résidentiel qui paie pour. C'est un débat qui est excessivement important. Et
d'ailleurs Hydro-Québec nous demande de revoir comment la Régie de
l'énergie devrait faire cette tarification, et ça, ça va faire l'objet
d'audiences publiques, de consultations. Il
y a beaucoup de gens... C'est un dossier très émotif pour les Québécois, puis
je l'accepte, puis on va voir... consulter les gens, là, on va régler
ça.
Mais là on parle de deux ans, en gros, là,
jusqu'au 1er mars... 1er avril 2025, c'est la date où il va y avoir
le «rebasing». Donc, on parle de deux ans.
Donc, on se dit : Pendant ce deux ans-là, là, nous vivons le p.l.
n° 34, capons ça à 3 %, puis on va avoir le vrai débat sur
qu'est-ce qui va se passer en 2025, puis, je pense, ça va être... on aura le temps d'en discuter puis d'écouter tout le monde
de façon appropriée. Puis là c'est une espèce de Band-Aid qu'on met en
place, là, pour être sûr que les gens ne soient pas affectés avec un taux qui
serait, à mon avis, beaucoup trop élevé.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député, vous...
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président.
Juste pour vraiment comprendre le ministre,
est-ce qu'il y a une volonté que les tarifs d'Hydro-Québec pour les citoyens québécois représentent des revenus
pour l'État? Et, si oui, est-ce qu'il y a une volonté pour que ça augmente
ou que ça diminue?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
c'est une question philosophique. Je pense que, premièrement, les profits
d'Hydro-Québec rentrent dans le
périmètre comptable, là, hein, ça, ça rentre dans les fonds consolidés. Donc,
M. Girard, mon collègue, reçoit les dividendes d'Hydro-Québec, il
les redistribue dans les différentes fonctions de l'État. Alors, la question,
c'est : C'est quoi, la profitabilité d'Hydro-Québec qui est désirée?
Est-ce qu'on veut qu'Hydro-Québec ne fasse pas d'argent, on baisse les tarifs? À ce moment-là, on
va avoir des manques au niveau des revenus consolidés, donc, évidemment...
Et, la Régie de l'énergie, son travail, c'est de
regarder ce qui se passe à l'extérieur du périmètre du Québec. Alors, moi, je pense qu'on n'a jamais voulu, comme
gouvernement, soustraire la régie à faire son travail de régulateur. Et
ici on parle vraiment du domestique. Mais, à votre question fondamentale, je
pense qu'Hydro-Québec peut faire des revenus. Il exporte sur le marché
américain, donc il y a le FERC qui est là-dedans. Il y a toute une question, aussi, réglementaire importante, là. On ne règle
pas les tarifs comme ça, c'est pour ça que ce n'est pas le gouvernement
qui gère les tarifs.
Je pense, qu'Hydro-Québec fasse des profits, ce
n'est pas une mauvaise chose. Il faut qu'il réinvestisse. Il ne faut pas qu'il
y ait des profits qui soient trop élevés, peut-être, parce que, là, ça veut
dire que c'est les clients qui paient. En bout de piste, l'argent rentre dans
le coffre du gouvernement, ça fait que, tu sais, on charge trop cher, mais on
les redonne en santé ou ailleurs, puis les services sont colligés ensemble.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Bouazzi : Je voudrais juste
scinder. Moi, je suis tout à fait d'accord avec l'idée qu'Hydro-Québec fasse
des profits. On espère que, quand on exporte notre électricité, on a un contrat
qui est à 0,13 $ du kilowattheure avec New York, ça fait une grosse marge.
On sait aussi qu'il y a des industries qui vont payer le plein tarif. Et puis
les industries sont là pour faire de la business, ça fait que, je veux dire...
Mais, pour la partie qui touche aux citoyens, de ce que je comprends, c'est que
vous, vous ne scindez pas ça. S'il y a de l'argent qui va se faire sur les
factures à la maison, là, des particuliers, ça fait partie de l'argent qui va
être accumulé dans les revenus d'Hydro-Québec?
M. Fitzgibbon : Bien, il y aura
un débat. Puis le premier ministre a été clair sur ça, sur la tarification
éventuelle qui va prendre place, là, après... Bien là, c'est la régie,
présentement, le tarif L, c'est la régie qui régule ça, ce n'est pas nous
autres, là, le ministère de l'Économie et de l'Énergie, qui régule ça.
Maintenant, le premier ministre a été clair
qu'on veut éventuellement, quand le coût marginal de l'énergie renouvelable va
augmenter, parce qu'il va augmenter partout dans le monde, bien, que les
sociétés qui polluent soient pénalisées ou que les sociétés qui dépolluent
soient... qu'il y ait un incitatif. C'est clair qu'il faut regarder avec la
régie, puis on va vous donner des considérations. Il faut ajuster ça. Le
premier ministre a dit aussi qu'il n'était pas question d'augmenter la
tarification domestique à outrance. Je pense qu'on peut passer par des moyens
incitatifs pour peut-être avoir une meilleure efficience énergétique.
J'ai souvent référé à la Suède. La Suède, ce
n'est pas le bâton, c'est la carotte, les gens réduisent leur facture
d'électricité parce qu'ils consomment différemment. Alors, je pense que c'est
l'approche qu'on veut avoir, à haut niveau,
c'est dire : Ne pénalisons pas le domestique et le résidentiel puis ayons
un système pour que les industries soit créent de la richesse, ça, qu'on a besoin pour redonner, ou dépolluent.
Je pense qu'on peut travailler les deux ensemble.
Mais il va y
avoir une discussion sur le côté... En fait, la question, c'est
l'interfinancement entre les infrastructures qu'on met en place pour dépolluer les industries et comment ça va
affecter la tarification résidentielle. Ça, c'est un enjeu important, et
c'est ça qu'il va falloir analyser dans les prochains mois.
M. Bouazzi : C'est encore une
question sur, justement, les augmentations de l'inflation. Vous avez parlé des
énormes infrastructures qu'Hydro-Québec, évidemment, a depuis assez longtemps
pour que leur coût soit largement payé et
amorti. Est-ce qu'on est au moins d'accord pour dire qu'actuellement les coûts
d'Hydro-Québec n'augmentent pas proportionnellement, dans leur ensemble,
face à l'inflation?
M. Fitzgibbon : Bien, il y a
une partie de la réponse, c'est : Effectivement, il y a des
infrastructures qui sont amorties. L'autre côté de la médaille, vous vous
rappelez peut-être du rapport de la Vérificatrice générale qui a fait état des
déficiences d'infrastructures, or, Hydro-Québec a beaucoup d'argent à investir
pour maintenir le réseau et le rendre sécuritaire. Alors, oui, ça... oui, c'est
des infrastructures qui ont été amorties, mais, oui, il faut réinvestir, parce que, moi, une des craintes, c'est la
sécurité énergétique. Tu sais, un barrage qui arrête de fonctionner demain
matin, ce ne sera pas jovial. Alors, je pense qu'Hydro-Québec a beaucoup
d'argent pour augmenter l'efficience des turbines, ne serait-ce que de les
remplacer, dans certains cas. Les lignes de transmission, il faut qu'elles
soient sécurisées aussi. Alors, quand on
parle à Mme Brochu, le plan de capital d'Hydro-Québec, dans les prochaines
années, c'est immense. Alors, il faut tenir ça en compte aussi, quand on
fait la tarification. Mais tout ça va être public, là, ce n'est pas des choses qui vont être privées. Alors, il faut faire
attention. Oui, c'est amorti, mais, oui, il y a des déficits d'infrastructures
qu'il faut corriger.
M. Bouazzi : On
s'entend. Et puis, d'un point de vue comptable, du coup, évidemment, ça
s'inscrit et ça ne s'inscrit pas dans les bénéfices.
Donc, j'en reviens à là... et puis ça sera ma
dernière intervention sur cet amendement. C'est sûr qu'étant donné que, d'un côté, en fait, les coûts, pour
toutes sortes de raisons, peuvent prendre en compte l'inflation, mais ont
toutes sortes d'autres coûts qui
peuvent ne pas dépendre de l'inflation, d'autres qui sont déjà amortis, etc.,
nous, l'alignement sur l'inflation et
puis la correction qu'on apporte dans ce projet de loi, parce que, justement,
il y a un problème avec cette approche
de l'inflation... nous, on aurait beaucoup apprécié ce que l'extrême majorité
de la société civile demande, là, c'est qu'on revienne à la régie, d'un
côté.
Et,
de l'autre côté, on en parlera aussi tout à l'heure, c'est la question de la
taxe cachée. Vous en avez un peu parlé, M.
le ministre, en disant qu'effectivement M. Girard reçoit cet argent-là et
le redistribue ailleurs. Nous, on pense qu'il y a tout à fait moyen d'avoir une
imposition tout ce qu'il y a de plus publique autre que celle de faire payer
l'électricité plus cher aux Québécoises et aux Québécois, étant donné l'aspect
régressif, mais on y reviendra plus tard. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député, M. le ministre.
Le débat étant
terminé sur cet amendement-là, la mise aux voix de l'article 2.1... Est-ce
que l'article est...
M. Bouazzi :
...
Le Président (M. St-Louis) : Par
appel nominal. M. le secrétaire, M. le député de Maurice-Richard demande
un vote nominal.
Le
Secrétaire : Pour, contre abstention. M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
• (12 h 40) •
M. Bouazzi :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Fitzgibbon (Terrebonne)?
M. Fitzgibbon :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Bogemans (Iberville)?
Mme Bogemans :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
Le
Secrétaire : M. St-Louis (Joliette)?
Le Président
(M. St-Louis) : Contre.
Une voix :
...
Le Président
(M. St-Louis) : Pardon, abstention.
Vous voyez, encore
sur le dos de l'inexpérience. Je ne pourrai pas faire ça toute la journée, mais
vous m'en excuserez. Le résultat, M. le secrétaire.
Le Secrétaire :
...
Le Président
(M. St-Louis) : L'amendement, tel que présenté, est rejeté.
Alors, nous
continuons. Nous étions à la lecture de l'article 3. M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Fitzgibbon :
Merci.
Donc,
article 3 : L'article 22.0.1.1 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, à la fin du
premier alinéa, de «, et des prix des tarifs D, DM, DP, DT, Électricité
additionnelle — Photosynthèse ou chauffage d'espaces destinés à la
culture de végétaux, Option de crédit hivernal — tarif
D et Flex D»;
2° par
l'insertion, après le deuxième alinéa, des suivants :
«Les prix des tarifs
D, DM, DP, DT, Électricité additionnelle — Photosynthèse ou chauffage
d'espaces destinés à la culture de végétaux, Option de crédit hivernal — tarif
D et Flex D sont indexés de plein droit, au 1er avril de chaque année,
selon la formule suivante :
«A × (1 + B).
«Dans la formule
prévue au troisième alinéa :
«1° la lettre
"A" représente un prix d'un tarif en date du 31 mars précédent;
«2° la lettre
"B" représente le plus petit des taux suivants :
«a) le
taux correspondant à la variation annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour
le Québec, des prix à la consommation, sans les boissons alcoolisées, les
produits du tabac et le cannabis récréatif, pour la période de 12 mois qui se termine le 30 septembre
de l'année qui précède celle pour laquelle le prix visé au paragraphe 1° est
indexé;
b) le taux
supérieur de la fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada au
30 septembre de l'année qui précède celle pour laquelle le prix visé au
paragraphe 1° est indexé.»;
3° par le
remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1° du troisième alinéa, de
«le premier alinéa» par «ce qui précède».
Commentaires du
contexte, là, ici, c'est que cet article vise à prévoir que le taux
d'indexation des prix de différents tarifs
domestiques ne peut dépasser le taux supérieur de la fourchette de maîtrise de
l'inflation de la Banque du Canada, qui se situe présentement à
3 %.
La
cible est définie en fonction du taux d'augmentation sur 12 mois de
l'indice des prix à la consommation, IPC, global.
La cible est fixée à 2 %, soit le point médian d'une fourchette qui va de
1 % à 3 %.
La cible de maîtrise
de l'inflation constitue l'élément central du cadre de conduite de la politique
monétaire du Canada. Adoptée en 1991, elle
est établie conjointement par la Banque du Canada et le gouvernement fédéral,
qui la réexaminent tous les cinq ans. Le dernier renouvellement de l'entente
date de décembre 2021 et couvre la période allant jusqu'à la fin de
2026.
La cible est stable
depuis le milieu des années 90.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre.
Avant
de débuter le débat sur l'article 3, je souhaiterais rassurer le député de
Maurice-Richard sur la neutralité de la présidence. Donc, veuillez
accepter officiellement mes excuses pour mon cri du coeur.
Donc, M. le
secrétaire, il y a des amendements qui ont été déposés pour l'article 3...
Une voix :
...
Le Président
(M. St-Louis) : M. le député.
M. Kelley :
M. le ministre, on a entendu, pendant les audiences publiques, plusieurs
groupes qui ont demandé qu'on revient à l'ancien système, que les tarifs sont
fixés par la régie. Je veux juste être très sûr, avant on dépose notre
amendement, qu'il n'y a aucune ouverture de la part du gouvernement de revient
à une époque avant le projet de loi n° 34 puis de revient à un système qui
est, comme je dis... c'est la régie qui détermine les tarifs.
Et je veux juste
aussi souligner qu'on a entendu des groupes de consommateurs qui ont eu des
craintes majeures qu'avec les changements qu'on
va faire ici, le fait que les entreprises, les PME sont exclues de la tarification
qui est fixée à 3 %, ça va coûter plus pour eux autres de fabriquer leurs
produits, et tout ça, puis le coût va être passé aux consommateurs. Alors,
est-ce qu'il y a aussi peut-être une flexibilité de regarder qu'est-ce que le
président de la fédération des entreprises a dit, de revient sur qu'est-ce qui
a été déposé dans le projet de loi n° 43 avant le
temps des fêtes?
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député.
Comme plusieurs
amendements ont été déposés, puis pour assurer le bon fonctionnement des
travaux, nous allons suspendre, histoire de voir, là, dans quel ordre les
amendements vont être déposés.
(Suspension de la séance à 12
h 47)
(Reprise à 12 h 55)
Le Président
(M. St-Louis) : Excusez-moi, votre... Je vous remercie de votre
collaboration.
Compte
tenu de l'heure, la commission va suspendre ses travaux jusqu'à 15 heures,
donc ça va nous permettre aussi de faire quelques vérifications. Merci.
(Suspension de la séance à 12
h 56)
(Reprise à 15 h 13)
Le
Président (M. St-Louis) : Votre attention, s'il vous plaît! La Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 2, Loi visant notamment à plafonner le taux
d'indexation des prix des tarifs
domestiques de distribution d'Hydro-Québec et à accroître l'encadrement de
l'obligation de distribuer de l'électricité.
Lors de la
suspension de nos travaux cet avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 3,
et, au moment où nous avons suspendu, la parole était au député de
Jacques-Cartier. La parole est à vous.
M. Kelley : Alors, oui, M. le
Président, je vais lire l'amendement que nous avons déposé. Et je veux juste dire merci à mon collègue de Québec solidaire, le
député de Maurice-Richard, qui a eu environ le même amendement que nous,
puis finalement on s'entend que c'est moi qui vais lire tout ça pour le
ministre et pour les membres de la commission.
Alors, l'article 3 du projet de loi est remplacé
par le suivant :
3. L'article 22.0.1.1 de la loi est
modifié :
1° par le remplacement des premier et
deuxième alinéas par les suivants :
«Les prix des
tarifs prévus [dans] l'annexe l, à [l'explication] de ceux [que le] tarif L, du
crédit d'alimentation en moyenne ou en haute tension et du rajustement
pour pertes de transformation, sont indexés de plein droit, au 1er avril
de chaque année, selon la formule suivante :
«A x (1 + B).
«Dans la formule prévue au premier alinéa :
«1° la lettre "A" représente un
prix [de] tarif [de] date du 31 mars précédent;
«2° la lettre "B" représente le
plus petit des taux suivants :
«a) le taux correspondant à la variation
annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour le Québec, des prix [de] la consommation, sans les boissons alcoolisées,
les produits du tabac et le cannabis récréatif, pour une période de 12 mois qui
se termine le 30 septembre de l'année qui précède celle pour laquelle le
prix visé au premier paragraphe 1° est indexé;
«b) [que]
le taux supérieur de la fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du
Canada au 30 septembre [dans] l'année qui précède celle pour
laquelle le prix visé au paragraphe 1° est indexé.
«Les prix du tarif L, du crédit d'alimentation
en moyenne ou en haute tension et du rajustement pour [les] pertes de
transformation sont indexés de plein droit, [le] 1er avril de chaque
année, selon la formule suivante :
«A x [1 + (B x C)].
«Dans la formule prévue au troisième
alinéa :
«1° la
lettre "A" représente, selon le cas, un prix du tarif L, un prix du
crédit d'alimentation en moyenne ou en haute tension ou le prix du
rajustement pour pertes de transformation en date du 31 mars précédent;
«2° la lettre "B" représente le
plus petit des taux suivants :
«a) le taux correspondant à la variation
annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour le Québec, des prix à la
consommation, sans les boissons alcoolisées, les produits du tabac et le
cannabis récréatif, pour la période de 12 mois
qui se termine le 30 septembre de l'année qui précède celle pour laquelle
le prix visé au paragraphe 1° est indexé;
«b) le taux supérieur de la fourchette de
maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada au 30 septembre de l'année
qui précède celle pour laquelle le prix visé au paragraphe 1° est indexé;
«3° la lettre
"C" représente un taux qui permet le maintien de la compétitivité du
tarif L, lequel est fixé par la Régie de l'énergie au 1er avril de chaque
année, en tenant notamment compte des principes d'interfinancement entre les
tarifs.
«La Régie de l'énergie fixe le taux prévu au
paragraphe 3° [au] quatrième alinéa à partir des renseignements qui lui sont
transmis en vertu de l'article 75.1 de la Loi [de] la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01) ainsi que [les] documents et [les] renseignements qui lui
sont communiqués lors de la fixation ou de la modification des tarifs auxquels
l'électricité est distribuée prévue à l'article 48 de cette loi. Elle
publie ce taux sur son site Internet.»
Alors, M. le Président, on dépose ça après qu'on
en a entendu dans les audiences publiques... notamment, c'était la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, des PME
qui ont dit que, pour eux autres, c'était important que le gouvernement
prenne l'engagement qui a été fait pour le projet de loi n° 43, qui
intégrait cette partie dans le projet de loi n° 2, pour s'assurer que les
PME ont le même taux que tout le monde.
Alors, ça, c'est la raison pour quoi on a fait
ça. J'ai déjà expliqué, dans mes remarques préliminaires pendant le débat pour
l'adoption en principe, qu'il y a des impacts énormes pour pas juste les PME,
mais aussi pour le consommateur, parce qu'ils ont dit, avec le présent tarif
qui est fixé et indexé à l'inflation, que ça va coûter, eux autres, leurs
membres, 250 millions de plus juste pour l'année 2023, et il n'y a
aucune, vraiment, autre façon... C'est sûr que des entreprises sont capables
d'ajuster leurs propres budgets, d'incorporer certains de ces coûts-là, mais c'est
sûr que, comme on a entendu des différents
groupes des consommateurs, c'est les consommateurs qui vont probablement
être obligés de payer plus, puis ça, ce n'est pas juste.
Alors, on a aussi entendu le Pr Blain, qui a
bien expliqué que, peut-être, une façon de mieux préparer puis établir les tarifs, c'est d'avoir juste une
moyenne qui est pareille pour tout le monde. Alors, ça, c'est les argumentaires
qui justifient la nécessité de déposer ça, puis je veux juste entendre le
ministre là-dessus un petit peu, pourquoi il a décidé de ne pas inclure les PME
dans ce projet de loi. Merci.
• (15 h 20) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon :
Bien, M. le Président, premièrement, il est clair qu'on a été explicites
sur le fait que le p.l. n° 2 va se limiter pour
la tarification domestique. C'était l'angle que nous avions déposé, qu'on va
respecter, qu'on va obtempérer... Entreprises... Je pense que notre
gouvernement, dans l'autre législature, a fait beaucoup, en fait a fait plus
que tout autre gouvernement dans le passé pour aider nos PME. On a toujours été
capables de mettre des programmes très ciblés pour aider nos PME. D'ailleurs,
quand on regarde l'histoire des fermetures d'entreprises ou des faillites
durant la pandémie, on a réduit où nous étions avant la pandémie. Donc, on est
un gouvernement excessivement actif,
proactif et à l'écoute des PME. Donc, pour nous, le p.l. n° 2, ça touche seulement le domestique, et on ne changera pas
d'idée.
Maintenant, quand on
regarde, en plus, les compositions de l'inflation, quand on regarde la
tarification pour le commercial, ceux qui
sont en bas de 5 MW, il faut comprendre, les entreprises en bas de
5 MW ont une tarification établie par la régie et qui va être
l'inflation. Maintenant, aujourd'hui, les taux du Québec sont à peu près
60 % de ce qu'ils sont à l'extérieur du Québec, incluant les États-Unis.
Autre que le Manitoba, toutes les juridictions ont une tarification hydroélectrique ou d'électricité, je devrais dire,
supérieure à ce qu'on paie au Québec. Donc, selon nous, ce n'est pas la façon
d'adresser les enjeux des PME. S'il y a des enjeux de liquidité... Là, on est
en période récessionnaire. On ne sait pas la sévérité, encore, de la
récession, mais il y a un ralentissement. Certes, on est à l'écoute, avec Investissement Québec. S'il faut faire des
programmes particuliers pour aider les entreprises, nous allons le faire, mais
pas dans le cadre du p.l. n° 2.
Alors, c'est, en
gros, la réponse que je donnerais. Et je pense, encore une fois, qu'il y a
d'autres façons d'adresser l'enjeu des PME,
de liquidités, et déjà, encore une fois, en conclusion, la tarification payée
par nos PME est la plus basse en Amérique du Nord.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. La parole est...
M. Kelley :
Je veux juste ajouter une question, commentaire. Une des lignes politiques
qui est utilisée pour l'idée de fixer les tarifs à l'inflation, c'était la
prévisibilité. Puis moi, je trouve ça que, maintenant, on fixe quelque chose pour les citoyens qui est prévisible, le
plus prévisible que possible. Au minimum, il y a un plafond, maintenant,
ça ne peut pas augmenter aussi élevé que c'est présentement. Mais je trouve
aussi, pour nos entreprises, que... Oui, je suis d'accord, je sais que le
gouvernement... les deux piliers étaient là pour aider les entreprises dans les
moments très, très difficiles pendant la pandémie, mais, maintenant qu'on sort
de ça, il y a une récession qui s'en vient, je pense que les entreprises du
Québec méritent d'avoir un petit peu de prévisibilité aussi avec leur facture
d'hydroélectricité. Alors, je pense que c'est logique. Je pense, c'était aussi
l'engagement qui a été pris par le ministre précédent qui a travaillé sur
l'autre projet de loi. Mais je comprends qu'est-ce que le ministre dit, je ne
veux pas aller plus loin que ça, mais nous, on va continuer d'essayer de
défendre les entreprises, puis on pense qu'une formule qui est similaire à
qu'est-ce que les citoyens ont est une bonne solution. Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le député.
Je céderais
maintenant la parole au député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi :
Merci, M. le Président.
J'ai une question,
peut-être. Est-ce que le ministre pense que le fait... pour les PME,
particulièrement, le fait d'augmenter de six
et quelques pour cent, est-ce que ça va être une force inflationniste, si on
veut, dans le marché ou pas?
M. Fitzgibbon :
Écoutez, c'est sûr que tous les coûts qui augmentent de façon importante
ont un effet plus inflationniste sur les produits, il n'y a aucun doute. Ce que
je dis, par contre, c'est que je pense qu'on peut adresser les enjeux liés aux
liquidités, par exemple, des entreprises, parce que, souvent, ce qu'on voit,
c'est qu'il y a beaucoup d'inventaires, les chaînes d'appro sont brisées. Il y
a plusieurs facteurs, présentement, qui touchent nos PME, et on en est très
sensibles.
Moi,
respectueusement, je pense que ce n'est pas à travers le p.l. n° 2 qu'on va adresser ces enjeux-là, mais, encore une fois, comme j'ai dit, je suis sensible.
On va être sensibles, on va réagir s'il faut réagir. On ne sait pas, à date...
Premièrement, l'inflation pourrait diminuer. Il y a des jovialistes qui pensent
que ça va baisser peut-être à 3 %, 4 %. Donc, déjà, on va avoir
libéré beaucoup de pression, mais on ne le sait pas, évidemment, on n'est pas
ici pour faire des prédictions comme ça. Alors, moi, je pense que, oui, ça peut
être une cause d'enjeu de liquidités. Il y a d'autres moyens, selon moi, pour
adresser cet enjeu-là.
L'autre chose, je
sais que vous êtes tous les deux sur la même proposition, je trouve un peu
incohérent... parce que, si j'ai bien
compris, là, je n'ai pas lu en détail, là, le L, vous voulez avoir un cap.
Alors, le L, c'est la régie. Bien, laissons la régie faire son travail. Je ne
sais pas pourquoi on ferait un changement, ici. Le tarif L, c'est la régie qui
le régule. Alors, moi, je pense, je suis bien à l'aise avec ça, alors laissons
la régie s'occuper du tarif L. Moi, je pense qu'on est à la bonne place.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre.
M. Bouazzi : Sans le vouloir... il était presque identique,
notre... et, non, effectivement, il n'y avait pas le tarif L dans le
nôtre.
Ceci
étant dit, je dois... pour conclure aussi... C'est-à-dire qu'il y a
un certain nombre de PME qui ont effectivement eu accès à beaucoup de
liquidités. Il y en a beaucoup qui, aujourd'hui, voient un certain nombre de
leurs crédits coûter beaucoup plus cher, évidemment, avec
les taux qui augmentent. On a vu aussi les importations au port de Montréal qui ont beaucoup diminué. Donc, il y a
aussi des perspectives qui peuvent être très stressantes pour les PME, et
on les a entendues, les PME, c'est sûr, en tout cas, les représentants qui
étaient invités, qui étaient assez vocaux, si on veut, pour dire qu'ils
auraient voulu faire partie du cap, si je peux m'exprimer ainsi. Je n'ai pas
d'autre...
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député. Est-ce que d'autres membres
de la commission désiraient s'exprimer sur l'amendement?
Donc, nous allons
mettre aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Kelley :
...où est-ce qu'on va faire par chaque député?
Le Président
(M. St-Louis) : M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Fitzgibbon (Terrebonne)?
M. Fitzgibbon :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Bogemans (Iberville)?
Mme Bogemans :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi :
Pour.
Le Secrétaire :
M. St-Louis (Joliette)?
Le Président
(M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'amendement,
tel que présenté, est rejeté.
Le
prochain amendement déposé... en fait, pas encore déposé, mais il va être
officiellement déposé par le ministre. Donc, je vous cède la parole, M.
le ministre.
M. Fitzgibbon : Est-ce que les députés
ont reçu l'amendement? Oui, ils l'ont reçu. Alors, deux amendements.
Le premier,
l'article 3, l'article 22.0.1.1 de la Loi sur Hydro-Québec.
À l'article 3 du
projet de loi :
1° insérer, après
«DM,», «DN,», partout où cela se trouve;
2° remplacer «et Flex
D» par «, Flex D, du tarif domestique biénergie — réseau d'Inukjuak et
du crédit d'alimentation aux tarifs domestiques», partout où cela se trouve.
Attendez un petit
peu. Alors, cet amendement vise à prévoir le plafonnement du taux d'indexation
des tarifs de distribution d'électricité DN,
du tarif domestique biénergie — réseau
d'Inukjuak et du crédit d'alimentation aux tarifs domestiques au taux
supérieur de la fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada.
Ainsi, cet amendement permet que la mesure de plafonnement des tarifs soit
équitable entre les clients domestiques quelle que soit la localisation
géographique. Il apparaît nécessaire de plafonner autant les tarifs domestiques
des clients au sud qu'au nord du 53e parallèle. Donc, on corrige une
situation à Inukjuak pour les rendre équitables avec le reste de la province.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley :
Oui. M. le ministre, juste un petit peu plus de contexte. Présentement...
excusez-moi, Inukjuak, la situation, est-ce qu'ils paient comme un tarif qui
est plus élevé, ou est-ce que c'est parce qu'il y a des nouvelles sources
d'énergie qui sont utilisées? Je veux juste bien comprendre pourquoi c'est
juste ce réseau qu'on parle, ici.
M. Fitzgibbon :
Parce que, fondamentalement, puis je laisserai mon collègue rajouter, on
parle de biénergie, donc on parle de gaz naturel et d'électricité. Alors, ici,
ce qu'on vient faire... c'est que le réseau biénergie est un réseau... est un tarif particulier. Là, on prend
la partie biénergie et, la portion hydroélectricité, on la met à 3 %.
Donc, on vient corriger à l'intérieur de deux molécules électriques...
Il y a-tu d'autres choses que je peux rajouter?
• (15 h 30) •
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
je pourrais rajouter, là... En fait, ma connaissance, là, parce qu'on est
plus dans l'économique que le juridique, là, mais c'est qu'on est dans des
réseaux autonomes, finalement, là, où la production
d'électricité est plus onéreuse. Donc, il y a des tarifs particuliers qui sont
fixés par la régie, là, à la demande d'Hydro-Québec, mais peut-être que des
collègues, là, des économistes pourraient expliquer, là, le calcul spécifique
qui est fait, là.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci. Ça complète?
M. Kelley :
C'est bon, oui.
Le Président
(M. St-Louis) : M. le député de Maurice-Richard, souhaitez-vous
prendre la parole? Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui
souhaiteraient... D'accord, merci.
Donc, nous allons
passer à la mise aux voix de l'amendement. Donc, adopté à l'unanimité.
L'amendement, tel que présenté, est adopté.
M. Fitzgibbon :
Le deuxième amendement... Woups! Excusez-moi.
Le Président
(M. St-Louis) : Non, bien, excusez, dans...
M. Fitzgibbon :
Excusez, je n'ai rien dit.
Le Président
(M. St-Louis) : Donc, 3.1, ça va, donc, ce qui nous amène au
dépôt de l'amendement de la deuxième opposition officielle. Le député de
Maurice-Richard, je vous cède la parole.
M. Bouazzi :
Est-ce qu'on peut suspendre juste le temps de le sortir? C'est ça. Est-ce que
vous avez pris connaissance de l'amendement? Est-ce que vous voulez...
Le Président
(M. St-Louis) : On va suspendre quelques minutes, le temps que
tout le monde puisse prendre connaissance de l'amendement déposé par le député
de Maurice-Richard. Merci.
(Suspension de la séance à 15
h 31)
(Reprise à 15 h 33)
Le Président
(M. St-Louis) : Alors, lorsque nous avons quitté, la parole était
au député de Maurice-Richard. Je vous cède la parole.
M. Bouazzi :
Merci, M. le Président. Donc, l'amendement va comme suit :
À l'article 3 du
projet de loi, remplacer :
«b) le taux supérieur
de la fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada au
30 septembre de l'année qui précède celle pour laquelle le paragraphe vise
au paragraphe 1° est indexé.» par :
«b) zéro pour
l'année 2023 et trois pour cent pour [toutes les années subséquentes].»
Donc, ici, l'idée,
c'est de geler les tarifs pour l'année qui s'en vient, tout en spécifiant la
fourchette supérieure, qui est actuellement celle de la Banque du Canada, qui
est de 3 %.
Évidemment,
nous, on considère que c'est dans l'objectif affirmé, d'ailleurs, du
gouvernement, dans un cadre inflationniste, d'aider les citoyennes et citoyens
québécois, qu'il serait fort à propos de plafonner, en fait, à 0 %, donc
ne pas avoir d'augmentation de tarifs
d'hydroélectricité pour la première année, surtout que les augmentations
participent, justement, à exacerber les inégalités, étant donné la
proportion de... du revenu qui est alloué à l'énergie électrique est beaucoup
plus grande pour les familles à moindres revenus.
M. Fitzgibbon : M. le Président, je
reçois l'amendement. Deux commentaires. Je pense que le gouvernement, par
cohérence, a déterminé 3 % qui s'applique à tout le bouclier anti-inflation
qui a été déposé par mon collègue le ministre
des Finances. On a mis 3 %
ailleurs, alors ça fait partie d'un ensemble. C'est très noble de dire qu'on
pourrait avoir zéro ou on pourrait couper la taxe de vente aussi. Il y a
beaucoup de choses. Alors, tu sais, par cohérence avec notre nos orientations
gouvernementales, nous préférons rester avec le 3 %.
Et
après ça, l'autre élément de la discussion, on pourrait établir... fixer
3 %, on a voulu faire attention parce qu'on ne veut pas, comme on dit
tous, que le gouvernement décide au lieu de la Régie de l'énergie. Donc, toute
la théorie de prendre la fourchette de taux d'inflation de la Banque du Canada,
c'est de donner une matrice d'évaluation indépendante du gouvernement. Donc, le
3 %, ça serait difficile, de toute façon, mais on l'adresse avec la façon
dont elle était écrite. Donc, pour revenir, le zéro, 2023, quoique noble comme
désir, nous pensons que c'est conforme à nos orientations globales au niveau du
gouvernement pour tous les coûts qu'on veut contrôler.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Bouazzi :
Juste pour être sûr, M. le ministre, vous avez dit «la régie», mais je
pense que vous voulez dire «la Banque du Canada», ou c'était vraiment la régie?
M. Fitzgibbon :
Non, j'ai dit... au lieu de dire... Si vous voulez, on aurait pu
dire : On met un maximum, 3 %. On
voulait éviter d'avoir un... que le gouvernement dise à la régie : C'est
3 %, donc on se réfère à la Banque du Canada pour nous permettre de dire que, bon, si la Banque
du Canada est de 1 %... 2 % à 4 %... ou de 1 % à 3 %,
donc on prend la bracket supérieure.
M. Bouazzi :
O.K. Parce que ce qu'on a fait, en fait, c'est décider que c'est la Banque
du Canada qui décide du maximum et pas la
régie, en décidant que c'est les taux de la régie qu'on a pris. Donc, on a
transféré ce pouvoir-là, en tout cas, pour le maximum qui serait alloué,
aux objectifs que la Banque du Canada s'est donnés. On s'entend, évidemment,
que ces objectifs-là... probablement pas changer dans les trois prochaines
années.
Ceci étant dit, on
n'est pas obligés de décider que c'est la Banque du Canada qui décide du
maximum, étant donné, encore une fois, que
la logique d'attacher les augmentations du coût aux augmentations de
l'inflation n'a pas, d'après nous, une logique stricte, si on veut, dans
les coûts.
Une question,
peut-être, pour le ministre : Est-ce qu'il y a eu une analyse pour
comprendre quel impact aurait le taux de 0 %, ou 3 %, ou 6,8 %
en fonction de quel quintile de revenus on est, par exemple?
M. Fitzgibbon :
Bien, on a fait une analyse. En fait, le coût de cette mesure-là pour les
deux années... on parle de deux années financières, parce qu'il va y avoir, on
a dit tantôt, le «rebasing» qui va se faire le 1er avril 2025, donc on a
deux années financières, puis, assumant que c'est appliqué ici au
1er avril 2023, le coût de 535 millions, pour les Québécois, de cette mesure-là, et ce coût-là, bien, je fais de
l'extrapolation, c'est 6,4 % à 3 %. Donc, si le tout est à
zéro, on ne peut pas inclure que ça serait...
Une voix :
...
M. Fitzgibbon :
Ce serait 1 milliard. Donc, c'est de même qu'on l'a regardé. Ça fait qu'on
considère que 535 millions pour cette mesure-là, combiné aux autres
mesures où M. Girard a mis un plafond sur les autres coûts internes ou les
coûts de services du gouvernement, on considérait que c'était une bonne façon
d'adresser les enjeux inflationnistes pour les domestiques.
M. Bouazzi :
Mais mon point, c'était sur les... en fonction du revenu des citoyens,
c'est-à-dire par rapport aux 20 % les moins... dont le revenu est le plus
faible, et le 20 % suivant, etc. Est-ce qu'on a une idée de quel impact
cette loi-là a en fonction de quelle catégorie de revenus on parle au Québec?
M. Fitzgibbon :
Bien, on n'a pas segmenté comme ça parce qu'on a un coût qui est attribué à
tous les particuliers. Évidemment, on va faire le calcul mathématique sur c'est
quoi, l'impact sur la tarification. Je ne l'ai pas avec moi, là. On a pas mal des informations sur ça, sur... Parce qu'il
n'y a pas juste l'électricité. Il y a l'électricité, il y a les permis gouvernementaux. On a
évalué, avec M. Girard, quand le chiffre est déterminé à 3 %... bien,
il y avait une rationnelle pour dire : Il y a un coût pour tous les
Québécois à ça. Puis, bon, c'est quoi, l'impact? Est-ce que l'impact est
suffisant pour que les familles ou les gens vulnérables soient capables de bien
s'en tirer? Alors, évidemment, on a fait cette évaluation-là. Je n'ai pas les
chiffres détaillés avec moi.
M. Bouazzi :
Je ne sais pas si M. Girard les a depuis la dernière commission.
Ceci étant dit, la
dernière commission que j'ai eue avec lui, justement, sur les questions des
augmentations des tarifs de l'État, l'impact sur les Québécois en fonction de
leurs revenus ne semblait pas avoir été analysé. Est-ce que vous pensez qu'augmenter, par exemple, à 3 % plutôt que
0 % a plus d'impact sur les personnes les mieux nanties par rapport
aux personnes les moins bien nanties?
• (15 h 40) •
M. Fitzgibbon :
Bien, écoutez, la clé, pour moi, c'est que... c'est de comparer la facture
hydroélectrique d'une famille et puis de
dire : Bien là, si on ne faisait rien, ça pourrait être 6,4 %. Là, on
la coupe de moitié, l'augmentation, je pense que c'est un geste important.
Il
y a d'autres mesures, aussi, qu'on a faites pour les aînés. Alors, il va y
avoir peut-être des ajustements au niveau de l'impôt, aussi, qui va être
annoncé dans le budget.
Alors,
je pense que... encore une fois, je reviens à mon point, je pense que
M. Girard, quand il a fait son évaluation avec le bureau du premier ministre, ont regardé qu'est-ce qu'on fait pour
les individus, puis, au mieux de leurs connaissances, ont déterminé que
le bouclier fiscal, largement défini, était adéquat, et Hydro-Québec s'insère
dans ce calcul-là.
M. Bouazzi : Je
ne suis pas sûr d'avoir compris la réponse. Donc, oublions le 0 %,
3 %. Est-ce qu'on considère que, quand on est passé de six et quelques
pour cent à 3 %, on a plus aidé les personnes les moins bien nanties que
les personnes les plus riches dans notre société ou on n'a aucune idée
de l'impact que ça fait?
M. Fitzgibbon : Bien, encore
une fois, je pense qu'on... les frais mensuels, ça ne change rien, mais on a...
Je pense qu'une baisse de 3 % sur une
tarification domestique, c'est plus important, ça devient important pour les
familles moins nanties. Alors, je pense que nous avons conclu qu'il y avait un
effet important. Il est-tu total? Non, mais un effet important, puis il
faut regarder l'ensemble de l'oeuvre.
M. Bouazzi : O.K. Donc, on
pourrait, si on veut, porter ce raisonnement plus loin et dire : Bien, si
on bloque à 0 %, ça va aussi avoir un impact plus important sur les
familles qui ont le moins de revenus par rapport à ceux qui ont plus de
revenus.
M. Fitzgibbon : Oui, mais en
même temps, comme j'ai dit, on a établi 1 $. Un achat de 1 $, quand
tu prends toutes les mesures ensemble... Là, je pense que j'oublie le chiffre
exact, là, on peut le trouver, là. Dans la campagne électorale, on a quantifié
les quatre mesures. Il y avait quatre mesures pour le bouclier fiscal, puis
c'est un montant important. On a décidé que c'était le montant qu'on voulait
allouer, alors on va s'en tenir à ce montant-là.
M. Bouazzi : C'est ça. Le
malaise que j'ai par rapport à ça, c'est que les mesures... là, c'est la
deuxième où je suis impliqué, et, quand on a un bouclier contre l'inflation...
L'inflation, aujourd'hui, elle touche beaucoup plus fort les personnes qui sont
les moins bien nanties : ils n'ont pas d'économie, ils ont... ils sont
locataires, ils sont dans des maisons mal isolées et ils paient beaucoup pour,
justement, le panier d'épicerie, qui est, lui, aujourd'hui, autour de 11 %
d'inflation, etc. Donc, les premiers quintiles par rapport aux revenus sont
beaucoup plus frappés par rapport à l'inflation que, évidemment, les 20 %
qui gagnent le plus d'argent au Québec et encore plus que le 1 % ou
0,1 %. Et je suis vraiment étonné, à un deuxième projet de loi, on n'a pas
une analyse pour comprendre... étant donné qu'ils font partie du bouclier
contre l'inflation, comme il est appelé, on n'a pas une idée claire sur quelle
est la contribution de ce projet de loi pour les personnes qui sont les plus
touchées par l'inflation.
M. Fitzgibbon : Bien, encore
une fois, je pense que l'analyse qui a été faite, c'est de regarder les classes
vulnérables. Puis moi, je regarde ce qu'on a fait. Par exemple, une des clauses
ou une des mesures, c'était pour les aînés, le 2 000 $, là, qu'on a
accordé. Alors, moi, je pense que le gouvernement a fait un travail exhaustif
de voir où sont les blocs de vulnérabilité puis de trouver des mécanismes pour
chacun des blocs pour redresser le plus possible l'enjeu de vivre l'inflation,
qui va durer encore peut-être pendant un an, un an et demi. Alors, moi, je
garde les aînés, je trouvais ça intéressant comme élément.
Là, je regarde... j'essaie de voir le bouclier
anti-inflation. Le coût pour le programme, tu sais, on parle de
2 milliards pour l'année qui s'en vient, 2,2 milliards, tu sais, bon,
on inclut là-dedans toute l'indexation, les soutiens aux aînés, on est à
13 milliards pour l'année qui finit le 31 mars 2023 jusqu'au
31 mars 2027.
Alors,
M. Girard avec le bureau du premier ministre ont regardé ça puis ont
établit : Bon, on met 13 milliards, on en met... Mais on
aurait pu en mettre 20 aussi, je comprends, mais...
M. Bouazzi : Est-ce que le
13 milliards inclut les baisses d'impôt?
M. Fitzgibbon : Non.
M. Bouazzi : O.K. Je comprends...
M. Fitzgibbon : Non,
non. Je vais vous référer le chiffre, parce
que c'est public, d'ailleurs :
bonifier les montants pour le soutien aux aînés, c'est 8 milliards; un
montant ponctuel, le fameux 500 $, c'était 3,5 milliards; puis
l'indexation des tarifs à 3 %, pas seulement Hydro-Québec, tous les
tarifs, c'est 1,7 milliard; ça fait 13 milliards. On a trouvé que
c'était un montant important, quand même.
M. Bouazzi : On a d'ailleurs
salué la proposition pour les aînés, nous-mêmes, là. Encore une fois, je comprends qu'il y a beaucoup d'argent sur la
table, la question, c'est : Comment bien le cibler? Et, des chiffres qu'on
a vus en commission, le pourcentage du coût de l'énergie par rapport aux
revenus en fonction des revenus des foyers est, évidemment, supérieur pour les
personnes à bas salaires ou à bas revenus que par rapport aux personnes qui ont
des meilleurs revenus. Et donc le fait de s'arrêter à 3 % plutôt que
0 %, malheureusement, pénalise les personnes à plus bas revenus, qui sont
plus touchées par l'inflation, doublé du fait qu'en plus, par définition, et
j'espère que le ministre sera d'accord avec moi, c'est aussi une poussée
déflationniste, parce que le coût de l'énergie est calculé au sein de l'IPC,
donc conçoit... participe à baisser l'inflation en plus de donner de l'oxygène
aux familles.
M. Fitzgibbon :
Bon, écoutez, je regarde une note, là, que j'ai devant moi. Juste pour
mettre le contexte, aussi, sur la tarification hydroélectrique, quand je prends
la consommation de 125 kWh, là, dont... on peut penser à une résidence,
là, la facture mensuelle est de 52 $. Donc, le 3 % qu'on sauve, c'est
1,50 $, 0 % serait un autre 1,50 $. Je pense qu'il y a d'autres
façons, parce que c'est très noble de vouloir en donner plus, là, puis je pense
qu'on est tous d'accord avec le principe, je ne suis pas sûr que l'hydroélectricité,
c'est le point le plus important. D'ailleurs, la mesure de l'indexation de
3 % qui a été faite par M. Girard, c'était pour tous les tarifs que
le gouvernement contrôle. Ça fait que je suis porté à croire que, s'il faut
faire d'autres mesures... M. Legault l'a dit, s'il faut faire d'autres
mesures parce que l'inflation va demeurer élevée, parce qu'on ne sait pas,
bien, on agira encore une autre fois. Alors, je pense qu'il faut le suivre.
Puis c'est clair qu'on est sensibles à votre point, il n'y a aucun doute. Puis
on va regarder comment ça va évoluer, puis, s'il y a d'autres éléments
ponctuels qu'on doit faire, on va les faire.
M. Bouazzi : Bien, peut-être
pour conclure, je dirais que passer de 6 % à 3 % est aussi important
que passer de 3 % à 0 %. Ça fait que, si le ministre considère que
passer de 3 % à 0 % n'est pas si important, on peut se poser la
question sur tout le projet de loi.
Nous, on pense que tout est important et
qu'actuellement il y a des personnes qui souffrent beaucoup plus que d'autres
face à l'inflation, et effectivement nous, on les garde dans notre esprit en
tout temps et on se pose toujours la question : Qui va le plus profiter
des politiques publiques? Et les questions de genres de revenus sont au centre de nos analyses quand on fait des analyses
de projets de loi, c'est pour ça qu'on soumet notre amendement au vote.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Merci, M. le ministre.
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement, tel que présenté à
l'article 3, est adopté? M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre
abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire : M. Fitzgibbon
(Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Non. Contre.
Le Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire : Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire : M. Kelly
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'amendement, tel que présenté, est
rejeté, ce qui nous amène à l'amendement 3.1.
Une voix : ...
Le
Président (M. St-Louis) : Ah! c'est vrai. Pardon. Excusez-moi. Donc, est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 3? Il semble que
non.
Donc, nous allons passer... Oui, M. le député.
M. Bouazzi : Juste une
suspension courte, j'ai besoin de... comme vous, je suis nouveau dans
l'exercice, j'ai juste besoin de quelques instants de concertation.
Le Président
(M. St-Louis) : D'accord. Nous allons suspendre les travaux
quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 51)
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous reprenons les travaux.
Ma question était : Est-ce qu'il y aura
d'autres interventions à l'article 3? Est-ce qu'il y a des membres de la
commission qui souhaitent intervenir dans le débat pour l'article 3 avant
la mise aux voix?
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : M.
le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fitzgibbon (Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Contre.
Le Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Contre.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'article 3 amendé est adopté, ce qui,
cette fois-ci, nous amène à l'amendement à l'article 3.1 proposé par M. le
ministre. La parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci, M. le
Président.
Donc, amendement, article 3.1, qui est
l'article 22.0.1.3 de la Loi sur Hydro-Québec.
Insérer, après l'article 3 du projet de loi,
l'article suivant :
3.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 22.0.1.2, du suivant :
«22.0.1.3. La Société compense financièrement un
réseau municipal d'électricité visé par la Loi [de] la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01) et la Coopérative régionale d'électricité de
Saint-Jean-Baptiste de Rouville visée par la Loi sur la Coopérative régionale
d'électricité de Saint-Jean-Baptiste de Rouville et abrogeant la Loi pour
favoriser l'électrification rurale par l'entremise de coopératives
d'électricité (1986, chapitre 21) s'il lui est démontré, pour une année, que l'application du taux prévu au
sous-paragraphe b du paragraphe 2° du quatrième alinéa de l'article
22.0.1.1 pour l'indexation des prix des tarifs D, DM, DN, DP, DT,
Électricité additionnelle — Photosynthèse
ou chauffage d'espaces destinés à la culture
des végétaux, Option de crédit hivernal — tarif
D, Flex D, du tarif domestique biénergie [du] réseau d'Inukjuak et du crédit d'alimentation aux tarifs
domestiques, par rapport au taux prévu au sous-paragraphe a de ce
paragraphe, pour l'indexation des prix du tarif de distribution d'électricité
auquel ce réseau ou la Coopérative achète l'électricité [de] la Société, lui
cause une perte financière.»
Dans des mots plus simples, cet amendement vise
à s'assurer que les réseaux municipaux d'électricité ne subissent pas de
préjudice en raison du plafonnement du taux d'indexation des prix de
distribution d'électricité. En effet, ces
réseaux peuvent agir à titre de redistributeur d'électricité. Ils achètent
celle-ci à Hydro-Québec au tarif LG et doivent la revendre à des consommateurs à un prix qui ne doit en aucun
cas entraîner, pour chaque catégorie d'usagers du réseau, un coût supérieur à celui qui résulte du tarif
prévu à l'article 1 de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5) pour l'électricité
fournie par Hydro-Québec pour une catégorie équivalente de ses usagers
d'électricité, conformément à l'article 8 de la Loi sur les systèmes
municipaux et les systèmes privés d'électricité (chapitre S-41).
Or, le tarif LG, qui vise plusieurs types de
consommateurs pas uniquement de ces réseaux, n'est pas visé par la mesure de
plafonnement. Ces réseaux doivent cependant vendre aux consommateurs qui
seraient admissibles au taux domestique d'Hydro-Québec l'électricité qu'ils
achètent d'Hydro-Québec au même prix que ceux-ci paieraient s'ils l'achetaient
directement d'Hydro-Québec, électricité dont le taux d'indexation est
susceptible d'être plafonné en cas de forte inflation.
Ainsi, cet article permet à ces réseaux
d'obtenir une compensation d'Hydro-Québec pour l'électricité achetée à un tarif
dont l'indexation du prix n'est pas plafonnée mais doit être vendue à un tarif
dont le taux d'indexation du prix doit être plafonné.
Soulignons
enfin qu'Hydro-Québec aura la responsabilité de déterminer la
compensation financière appropriée en fonction de la perte financière
démontrée par chacun des réseaux municipaux.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui.
M. le ministre, ça, c'est de répondre... Je pense, c'était le réseau de
Sherbrooke qui est le groupe... le réseau...
Une voix : ...
M. Kelley : ...distributeurs
d'électricité ont présenté une suggestion pendant leur présentation devant
nous. C'est de répondre à cette crainte qui a été mise de l'avant par eux
autres?
M. Fitzgibbon : Il
y a effectivement 10 réseaux indépendants — j'ai parlé à plusieurs d'entre eux il y a
plusieurs semaines — qui
ont fait part de cette iniquité-là. Donc, ce qu'on fait, effectivement, c'est
qu'on permet à ces réseaux-là de pouvoir recharger à Hydro-Québec le
delta entre le 6,4 % et 3 % pour tous les gens qui auraient eu une
tarification réduite s'ils avaient été directement clients d'Hydro-Québec.
M. Kelley : Et, j'imagine, vous
pensez qu'eux autres vont être satisfaits avec l'amendement? Vous...
M. Fitzgibbon : Les deux maires
avec qui j'ai parlé l'étaient. J'ai parlé au maire de Joliette et j'ai parlé à
la mairesse de Sherbrooke. Et, en fait, on remet... on les remet dans la
situation où ils vont payer à Hydro-Québec le prix qu'ils vont charger à leurs
clients. Donc, ils vont...
M. Kelley : Parfait. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Est-ce qu'on a
évalué, en gros, combien ça coûterait à Hydro-Québec?
M. Fitzgibbon : ...je vais vous
trouver la réponse, là, j'ai oublié, là. On parle de... on parle de
1 000 MW dans les 10 réseaux
municipaux. On va vous le donner. Je voulais dire un chiffre, là, je l'ai
perdu, on va vous revenir sur ça.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci. Merci, M. le ministre.
M. Fitzgibbon : 5 millions
par année.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Donc, nous
allons procéder à la mise aux voix du nouvel article 3.1. Est-ce que
celui-ci, tel que présenté, est adopté? Adopté? Merci.
Alors, l'article 3.1... le nouvel
article 3.1 est adopté, ce qui nous amène, pour la suite des choses, à la
lecture de l'article 4. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : L'article 4 :
L'article 32 de cette loi est modifié par la suppression des deuxième,
troisième, quatrième et cinquième alinéas.
Le contexte : Cet article vise à apporter
un ajustement de concordance. En effet, la redevance versée par Hydro-Québec au Fonds des générations pour toutes les forces hydrauliques qu'elle
exploite au Québec sera désormais prévue à l'article 16.1 de la Loi
d'Hydro-Québec, le chapitre H-5, proposé par l'article 2 du projet de
loi, plutôt qu'au deuxième alinéa de l'article 32 de cette loi.
Le
Président (M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. Est-ce que nous avons des
intervenants à l'article 4? M. le député de Maurice-Richard? Non.
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 4. Est-ce que l'article 4, tel que lu par le ministre, est
adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 4 est adopté, ce qui nous amène à la lecture de
l'article 5. À vous, la parole, M. le ministre.
M. Fitzgibbon :
Merci. L'article 3 de la Loi sur la réduction de la dette et instituant le
Fonds des générations (chapitre R-2.2.0.1) est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 1° du premier alinéa, de «32» par «16.1».
Cet article vise à
apporter un ajustement de concordance à l'article 3 de la Loi sur la
réduction de la dette et instituant le Fonds des générations
(chapitre R-2.2.0.1). En effet, la redevance versée par Hydro-Québec au Fonds
des générations sera désormais prévue à l'article 16.1 de la Loi sur Hydro-Québec,
proposé par l'article 2 du projet de loi, plutôt qu'au deuxième alinéa de
l'article 32 de cette loi.
• (16 heures) •
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. Est-ce que nous avons des intervenants
sur l'article 5?
Nous allons donc
procéder à la mise aux voix de l'article 5. Est-ce que l'article 5
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, l'article 5, tel que lu par le ministre, est adopté, ce qui nous
amène à la lecture de l'article 6. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Fitzgibbon :
Merci. Sur la Loi sur la Régie de l'énergie :
6. L'article 76 de la
Loi sur la Régie de l'énergie (chapitre R-6.01) est modifié :
1°
par l'insertion, à la fin du premier alinéa, de «, sauf dans le cas et aux
conditions déterminés par règlement du gouvernement pour chacun de ces
titulaires d'un droit exclusif»;
2° par le
remplacement du deuxième alinéa par les suivants :
«Dans le cas où
l'obligation prévue au premier alinéa ne s'applique pas, le titulaire d'un
droit exclusif doit obtenir l'autorisation
du ministre pour distribuer de l'électricité à une personne ou à une catégorie
de personnes au tarif applicable prévu à l'annexe I de la Loi sur
Hydro-Québec (chapitre H-5).
«Avant
de délivrer une autorisation de distribution, le ministre tient normalement compte des capacités techniques du titulaire d'un droit exclusif
pour le raccordement ainsi que des retombées économiques et des impacts sociaux
et environnementaux de l'utilisation de l'électricité demandée.
«Le ministre peut
exiger du titulaire d'un droit exclusif tout renseignement pertinent pour
l'application du présent article.»
Commentaire ou
contexte : Cet article vise à modifier la Loi sur la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01) afin de permettre au
gouvernement de prévoir, par règlement, le cas et les conditions selon lesquels
l'obligation de distribuer de l'électricité de titulaires d'un droit
exclusif de distribution ne s'applique pas. À l'heure actuelle, l'obligation de
distribuer de l'électricité ne s'applique
pas pour toute nouvelle demande d'une puissance de plus de 50 MW en vertu
des tarifs de distribution
d'électricité d'Hydro-Québec prévus à l'annexe I de la Loi sur Hydro‑Québec
(chapitre H‑5), fixés par la Régie de l'énergie.
Cet article vise
également à prévoir que, dans les cas où cette obligation ne s'applique pas, le
titulaire d'un droit exclusif doit obtenir l'autorisation du ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie pour distribuer de l'électricité à
une personne ou à une catégorie de personnes. Des critères sont prévus afin
d'encadrer l'exercice du pouvoir discrétionnaire du ministre.
Dans tous les cas,
les tarifs de distribution d'électricité prévus à l'annexe I de la Loi sur
Hydro‑Québec, fixés par la Régie de
l'énergie, seront applicables. Un tarif différent ne pourra être prévu en
application de l'article 76, tel que modifié.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Jacques-Cartier, la parole est à vous.
M. Kelley :
Oui. M. le ministre, je sais que ça, c'est un changement important, puis je
comprends, pendant les audiences publiques,
on a entendu Hydro-Québec qui était plus ou moins favorable à ça, avec toutes
les demandes qui s'en viennent des entreprises pour notre énergie. Mais
juste une question dans la façon que leur obligation n'est plus là : Est-ce que ça dit que l'entreprise
peut... eux-mêmes construire des projets de 50 MW et plus eux-mêmes?
Est-ce que ça change cette dynamique-là, qu'avant c'était juste
Hydro-Québec qui peut faire le choix, que maintenant les entreprises vont avoir
la liberté de faire ça eux-mêmes?
M. Fitzgibbon :
Bien, premièrement, j'aimerais corriger une chose que vous avez dit qui n'est
pas vraie : Hydro-Québec est ceux qui ont recommandé cet article-là. Donc,
c'est faux de dire qu'Hydro-Québec est plus ou moins favorable, c'est eux qui
le demandent. Peut-être juste corriger ça.
Et pourquoi
Hydro-Québec a demandé ça? Parce qu'il y a beaucoup trop de projets qu'ils ne
peuvent pas automatiquement accorder. Nous avons fait, au mois de décembre, si
je me rappelle bien, un décret, à la demande d'Hydro-Québec,
pour empêcher qu'on connecte automatiquement les entreprises de cryptomonnaie,
chose qui avait été approuvée sous votre gouvernement, sur un octroi de
300 MW, si je me rappelle bien, de l'époque, puis Hydro-Québec nous
a demandé... ne voulait plus connecter le... la cryptomonnaie, je m'excuse,
parce qu'ils considéraient que ce n'était peut-être pas la meilleure façon de
créer de la valeur, ce que nous avons accepté.
Donc, ici, ce
qu'Hydro-Québec nous dit, c'est : S'il vous plaît, gouvernement,
pouvez-vous établir des critères? Parce qu'il y a trop de demandes entre 5 et
50 MW, et ce n'est pas approprié qu'on ait l'obligation de connecter.
Donc, nous avons accepté la demande d'Hydro-Québec et nous suggérons ce projet
de loi là.
Votre question, en haut de 50 MW, en haut
de 50 MW, présentement, c'est le gouvernement qui décide, ce n'est pas
Hydro-Québec. Il faut comprendre aussi, juste pour mettre le contexte, là,
quand on parle de 5 MW, là, en haut de 5 MW, là, on parle du Centre
Bell, on parle d'un édifice commercial. À notre connaissance, là, le chiffre
de... il y a 284 clients qui sont en
haut de 5 MW, donc il faut mettre le contexte, ici. Alors, je pense que
c'est une demande d'Hydro-Québec qui est très légitime dans un contexte
où le bilan de l'énergie est très serré.
M. Kelley : Parfait. Je veux
juste rappeler aussi au ministre qu'une certaine députée de Saint-Hyacinthe
était vraiment persistante que le gouvernement accepte les cryptomonnaies au
Québec. Puis je suis pas mal certain qu'un certain gouvernement a fait des
investissements dans la cryptomonnaie aussi, qui a finalement fait faillite.
Alors, on peut avoir une longue discussion là-dessus, M. le ministre. Et vous
avez raison, c'est Hydro-Québec qui veut ça. J'ai dit «plus ou moins», désolé
pour mes propos qui n'étaient pas exacts, vous avez raison, mais c'est très
important. Et merci aussi de préciser des
exemples comme le Centre Bell, des choses comme ça qui utilisent comme
50 MW. C'était juste une question de bien comprendre pourquoi c'est
la... environ vers le 50 MW, et c'est quoi, la suite des choses. Mais
merci beaucoup pour les précisions. Je ne sais pas si mon collègue de Québec
solidaire a des autres questions.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le député de Maurice-Richard, la parole est à vous.
M. Bouazzi : Oui, merci, M. le
Président.
Juste une
clarification. La limite de 50 à 5 MW, donc, elle va être changée dans le
règlement, j'imagine, parce que la loi n'en parle pas.
M. Fitzgibbon : Exact. Ce que
nous allons... peut-être, tu me corrigeras, le juriste, ici, c'est que
l'obligation d'Hydro-Québec de connecter un client qui a fait une demande, qui est présentement
jusqu'à 50 MW, qu'Hydro-Québec doit connecter, Hydro-Québec nous dit : On va baisser de 50 à 5 MW pour gérer le bilan,
qui est très serré. Donc, techniquement,
en bas de 5 MW, Hydro-Québec connecte automatiquement, en haut de
5 MW, va voir le gouvernement, et
nous, on va, par règlement, dans certains cas... un hôpital, par exemple, de
toute évidence, on va le faire, une école, alors, tu sais, on va mettre
un cadre où Hydro-Québec va pouvoir dire : On le fait. Puis, dans des cas
plus électifs, entreprises, bien, le gouvernement va dire à Hydro-Québec :
Oui ou non, on veut connecter ce client-là.
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : Une clarification.
Bien, dis-le donc. Il a-tu le droit de parler, lui?
Le Président (M. St-Louis) : ...demander
le consentement des membres...
M. Fitzgibbon : C'est le
sous-ministre, M. Bahan.
M. Bouazzi : Oui, absolument.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci.
M. Bahan (David) : David Bahan,
sous-ministre à l'Économie.
Dans le fond, le 5 000 MW est prévu à
l'article 9, donc, il n'est pas traité dans l'article 6, il est plus
loin.
M. Bouazzi : Ah!
plus loin. O.K. Donc, ma question suivante, c'est : Vous avez parlé
d'écoles, d'hôpitaux, etc., les critères qui explicitent qui va être
accordé et qui ne va pas l'être, est-ce que vous pouvez nous expliquer, en
fait, comment ça fonctionne?
M. Fitzgibbon : Oui. Bien, je
pense qu'il y a trois critères importants, bien, enfin, il y en a quatre, là.
Le premier, c'est : est-ce possible?
Parce que des fois Hydro-Québec n'a tout simplement pas de mégawatts de disponibles,
auquel cas ça va être non, on le fait déjà
assez régulièrement, ou on va dire : On va l'avoir, mais dans trois,
quatre ans, cinq ans, six ans. Ça, c'est le côté technique qui est le
plus important.
Deuxièmement, socialement acceptable, il faut
que le projet soit acceptable socialement. Alors, évidemment, règle générale, les entreprises, quand on parle
d'entreprises, ou les projets sociaux sont regardés par la MRC, il y a des
études qui se font, on doit tenir compte de ça.
GES, qui est important, parce que... j'ai lancé
des chiffres qu'on est en train de raffiner, le sous-ministre et nous, toute l'équipe du MEIE, qu'il y aurait
probablement 8 000 à 10 000 MW de projets sur 10 ans qui
seraient requis pour décarboner pour respecter nos engagements de lutte
aux changements climatiques, le 37,5 % de réduction de GES, et des projets qui pourraient être porteurs
au niveau économique pour le Québec. Alors, c'est clair que réduction de GES devient un élément important, puis il va y
avoir une préférence pour la décarbonation, mais aussi la création de
richesse, qu'on veut quand même continuer, le développement industriel du
Québec doit continuer.
Alors : socialement
acceptable, réduction de GES, contribution en valeur économique, mais, à la
base, il faut pouvoir connecter. S'il n'y a pas d'électricité, on ne peut pas
le faire.
• (16 h 10) •
M. Bouazzi : Et donc est-ce
que... Je comprends les trois. Évidemment, il y a une tonne de détails dans chacun des points dont vous parlez. Est-ce que...
Et donc, au-delà de ça, est-ce que les critères vont être publics? Est-ce
qu'il va y avoir des mécanismes? C'est quoi, les mécanismes que vous...
M. Fitzgibbon : Bien, ce qu'on
va faire, éventuellement, c'est dans les règlements, on va y aller un peu... l'autre côté, on va... Par exemple, prenons un cas
simple, les hôpitaux. Il n'y en aura pas 52, hôpitaux, dans les prochains...
On va dire, dans le cas de services x, automatiquement on confère à
Hydro-Québec l'obligation de connecter. Quand on parle d'entreprises, c'est là
qu'il va y avoir un critère d'évaluation à faire. Puis malheureusement,
aujourd'hui, on ne peut pas accorder tous
les électrons qui sont demandés par les entreprises. Tu sais, il y a eu un chiffre
que votre cochef a publié, là, a divulgué, 23 000 MW, là. Ça,
c'est les cadeaux de Noël. Ça, c'est la liste des cadeaux de Noël qui a été
faite. On n'en a pas, de 23 000. Donc, forcément, il y a des critères qui
doivent être établis. Ça va être très dur de tout mettre ces critères-là
spécifiques dans les règlements. Donc, on va devoir, au niveau du ministère de
l'Économie... puis ça va passer par le Conseil des ministres, souvent... c'est
souvent des gros projets, parce que, encore une fois, tu sais, des projets en haut de 5 MW, là, on...
présentement, là, juste donner un chiffre, là, je regardais mes notes, là, on
en a à peu près 24, là, on ne parle pas de centaines de projets.
50 MW, là, au Québec, depuis 10 ans, il n'y en a pas eu un, je pense,
il n'y en a pas eu un. Ça fait que, tu sais, on parle dans la petite...
chiffres. Alors, c'est clair qu'il faudra regarder cas par cas et il faut
regarder, d'une part, le côté physique, est-ce qu'on peut le faire, et, d'autre
part, le côté tarification.
Bon, tarification, ce n'est pas nous autres qui
le fait, là, c'est le L. Le L, c'est fait par quelqu'un qui s'appelle la Régie de l'énergie. Alors, on n'est pas dans la
tarification, on est vraiment dans le cas : est-ce que le projet en
question... J'ai deux projets, un réduit les GES, crée de la valeur dans
le périmètre comptable, l'autre, centre de données — je donne ça comme
exemple — qui
a trois employés, il n'y a pas de création de richesse, bien, on va prendre
l'autre.
M. Bouazzi : Ça
fait que, juste pour être sûr, c'est... D'abord, évidemment, le
23 000 MW, c'était le mémoire d'Hydro, ce n'était pas mon
cochef qui a sorti les chiffres, là.
M. Fitzgibbon : Non, non,
mais... Non, mais on a référé au fait que... On pensait que c'étaient des projets
pharaoniques. Ça, c'est les mots du ministre
de l'Économie, ce n'était pas ça... Mais en fait les compagnies, ce qu'ils font,
parce que, là... Là, je vais... en parler, là, mais les sociétés, ce qu'ils
font, dans le monde, là, ils regardent où est l'énergie
renouvelable puis ils appliquent, là. Ça fait que le 23 000, c'était le
«wish list» de tout le monde qui est venu faire un tour au Québec,
ça fait que c'est sûr que ce n'est pas des projets que nous supportons
nécessairement, là.
M. Bouazzi : Exact. Et donc,
vous, ce que vous dites, c'est : Entre 9 000 et 10 000, entre...
bon an, mal an, une partie pour électrifier notre économie et une autre partie
pour avoir des investissements étrangers qui viennent s'installer ici et faire fructifier
notre économie.
M. Fitzgibbon : Ou locaux, des
investissements locaux aussi, oui.
M. Bouazzi : Ou locaux. Et quel
pourcentage, vous avez une idée, entre les deux?
M. Fitzgibbon : Entre le local
et...
M. Bouazzi : Entre ce qui sert
à décarboner et ce qui existe déjà et puis ce qui sert à grossir.
M. Fitzgibbon : Bien, prenons
l'exemple des alumineries, hein, ça, ça fait les nouvelles, ces temps-ci, les
alumineries. Je pense qu'il faut arrêter de les démoniser, là, mais les
alumineries doivent passer par une décarbonation. Bon, ça, c'est étranger,
parce que Rio Tinto et Alcoa ne sont pas ici, mais, bon, ils sont ici
depuis des générations, maintenant. Donc, c'est sûr que, si on a des projets
pour décarboner une aluminerie, bien, je préfère ça à un nouveau projet
d'hydrogène vert qui arrive de la Suède, parce que, je l'ai dit ce matin, si on
ne décarbone pas les alumineries, éventuellement, bien, ils vont probablement
être obligés de fermer parce que c'est un chemin, c'est un passage obligé.
Alors, c'est sûr qu'on va favoriser les entreprises qui sont déjà ici.
Cimenterie, ça, c'est un autre beau projet,
cimenterie, ce n'est pas jojo, là, sur les GES. Alors, s'il y a un moyen de
décarboner les cimenteries sans que ça nous prenne 8 000 MW, bien,
oui, on va les supporter, parce que sinon, un jour, on va les fermer.
Ça fait que c'est clair que, pour moi, au niveau
industriel, on doit décarboner ce qui existe. Puis en même temps, bien, moi, je
pense, ça crée de la valeur, parce que, si une entreprise se décarbone, fait un
produit vert, peut le vendre mieux sur le marché, bien là, la roue tourne. Ça
fait que, selon moi, on respecte nos engagements des changements climatiques
puis, en plus, on produit de la richesse. Ça, c'est ma théorie... bien, ma
théorie... notre théorie, là.
M. Bouazzi : On n'est
d'ailleurs pas contre l'aluminium vert, là, dans notre...
M. Fitzgibbon :
C'est de savoir combien ça coûte.
M. Bouazzi : Ça coûte cher. Donc,
juste... Donc, vous avez dit, il n'y a pas eu un seul projet de plus de 50...
depuis...
M. Fitzgibbon :
...pas mal sûr, là, depuis 10 ans, 15 ans, il n'y en a pas eu.
50 MW, c'est gros. Tu sais, le Centre Bell, ce n'est pas 50, c'est cinq,
ça fait que, tu sais...
M. Bouazzi : Oui, oui, oui, je vous
entends. Bien, c'est des installations industrielles, j'imagine, tout simplement.
M. Fitzgibbon :
Exact, exact.
M. Bouazzi :
Mais... Et donc là, ce qu'on dit, c'est que, dans les 10 prochaines
années, il va y en avoir vraiment beaucoup plus. Enfin, il va y en avoir
infiniment plus, vu qu'il y en avait zéro.
M. Fitzgibbon :
Ne serait-ce qu'à cause de la décarbonation, tu sais. Je pense
qu'aujourd'hui les entreprises ne sont pas
toutes des... Il ne faut pas les démoniser, je pense que... Bon, on parlait de
l'aluminium, parlons de l'acier. M. Mittal,
qui a une usine à Port-Cartier, il veut décarboner, parce qu'un jour, s'il ne
le fait pas, il ne vendra pas son acier. Alors, je pense que toutes les
entreprises veulent décarboner. Ça, en soi, c'est le gros de la demande.
En plus, il y a une
fameuse filière batterie, là, vous avez entendu parler, évidemment. Là, on
parle d'une nouvelle filière, là, ça, c'est nouveau, à Bécancour,
Trois-Rivières, particulièrement. Alors, ça, ça va demander aussi quelques
milliers de mégawatts, puis c'est un choix que nous avons fait, comme
gouvernement, dire : On veut s'en aller dans la filière électrification
des véhicules, c'est notre choix. On n'aura pas 12 filières, parce qu'on
ne pourra pas les faire, ça fait que, là, on
focusse sur ça. Donc, ça, c'est des nouveaux investissements, la plupart
étrangers, mais qui vont être faits à Bécancour.
On a nos industries
qui doivent décarboner, puis nos entreprises, nos PME aussi, ils veulent des
projets. Ça fait que, non, la liste est... Je dis 8 000 à 10 000, là,
c'est à part du 23, là. Le 23, là, on est tous assis, toute la gang, nous autres ici, ensemble, on a coupé ça de 23 à
10. Mais le 10, on n'est pas sorti du bois non plus, là, on n'a pas 10 de
disponibles aujourd'hui, de là la discussion qu'on a avec Hydro-Québec.
M. Bouazzi :
On est bien au courant.
M. Fitzgibbon :
Hein?
M. Bouazzi :
On est bien au courant, c'est pour ça qu'il va falloir qu'on ait une
conversation de société.
M. Fitzgibbon :
On est très au courant.
M. Bouazzi :
Absolument. Non, mais c'est le coeur du problème, donc...
Une voix :
...
M. Fitzgibbon :
Il me confirme que 50 MW et plus, depuis 10 ans, il n'y en a pas
eu.
M. Bouazzi :
O.K. Ça fait que, là, donc, si on revient aux critères, je comprends ce que
vous dites. Est-ce que les critères vont
être publics? Est-ce qu'il va y avoir un mécanisme? Si quelqu'un se fait
refuser, est-ce qu'il y a un mécanisme d'appel? Est-ce que... C'est qui? Est-ce
que c'est vous, personnellement, qui allez dire : Oui ou non, ça
répond aux critères? C'est... Comment ça marche?
M. Fitzgibbon :
Bien, en fait, quand on dit «le ministre», le ministre, il n'est pas tout
puissant, là, il a une équipe avec lui. Alors, c'est sûr que, là, en plus avec
l'Énergie qui est avec le ministère de l'Économie, c'est plus facile, entre guillemets. Alors, les demandes,
traditionnellement, rentraient à Hydro-Québec, au ministère de l'Énergie,
ministère de l'Économie, mais, en bout de piste, tout le monde s'assoyait
ensemble, parce que... Hydro-Québec, en passant, eux, ils sont très heureux de
ça, parce qu'Hydro-Québec n'a pas la perspective du gouvernement, globale. Le
périmètre comptable d'Hydro-Québec leur permet de dire : Là, moi, je fais
de l'argent, mais peut-être que, sur une base consolidée, on ferait plus
d'argent à faire d'autres projets. Hydro-Québec est très d'accord avec ça.
Donc, il va y avoir des discussions avec Hydro-Québec parce qu'il faut qu'ils
soient là. Le ministère de l'Énergie est dans l'Économie, puis, ultimement,
beaucoup de projets vont aller au Conseil des ministres, parce qu'on parle de projets,
souvent, qui vont demander des sommes
d'investissement. Ça fait qu'il va y avoir un processus, oui, c'est le ministre,
mais l'entourage du ministre va faire en sorte que... on va essayer de ne pas
trop faire d'erreurs.
M. Bouazzi :
Il y a quand même des gens qui conseillent le ministre.
M. Fitzgibbon :
Pardon?
M. Bouazzi : Donc, il y a des
gens qui conseillent le ministre.
M. Fitzgibbon :
Oui, oui, oui. J'aimerais ça pouvoir tout faire tout seul, mais je ne suis
pas capable.
M. Bouazzi : Mais
les lois étant ce qu'elles sont, c'est quand même le pouvoir du ministre de
dire oui ou non.
M. Fitzgibbon : Oui. La
réponse, c'est oui. La réponse, c'est oui.
M. Bouazzi : C'est ça. C'est
ça.
M. Fitzgibbon : Et c'est pour
ça qu'on doit essayer le plus possible de mettre des règlements, parce que
c'est sûr que... C'est comme les projets normés, non normés, si on pouvait tout
normer, ça serait bien plus facile. La difficulté qu'on a aujourd'hui, c'est
que mon 10 000, là, l'entonnoir, là, si Hydro-Québec... parce qu'on n'a
pas fini avec Hydro-Québec. Combien qu'ils
peuvent donner d'énergie renouvelable à un taux intéressant pour faire le
10 000? Puis on n'a pas la réponse encore, mais on travaille sur
ça, là, présentement.
M. Bouazzi : Et
donc j'en reviens... je vous... D'abord, merci beaucoup pour toutes ces
clarifications, elles sont vraiment très, très utiles. Donc, juste pour
comprendre, donc, les critères vont être publics ou pas?
M. Fitzgibbon : Bien, de façon
générale, oui, mais, tu sais, il y a un élément de jugement qui va devoir être porté aussi, qui n'est pas seulement descriptif
dans un règlement précis, là. On va essayer d'en mettre le plus possible
pour éviter qu'il y ait trop de subjectivité, mais il faut accepter que le
mécanisme ne peut pas être normé.
M. Bouazzi : Donc, moi, je suis
une entreprise, un investisseur, j'ai une bonne idée pour participer à l'économie, à décarboner, etc., je suis capable
d'avoir accès à ce qui fait en sorte qu'on prend une décision, oui ou non. Je
regarde la liste, je me dis : O.K., bon, c'est utile, ça diminue le CO2,
ça crée de la richesse, je veux être raccordé, je suis proche d'une distribution qui a les 15 MW dont j'ai besoin, et
là le ministre dit non. Est-ce que... Comment ça marche, la gouvernance,
je veux dire, concrètement?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, je reviens encore au contexte, là, n'oubliez pas qu'une PME, par
exemple, ce n'est pas le ministre qu'il va aller voir, c'est 5 MW
et moins, ça passe automatiquement.
• (16 h 20) •
M. Bouazzi : Je n'ai pas parlé
de PME.
M. Fitzgibbon : Je comprends,
mais, tu sais, il faut mettre le contexte aussi, là. Tu sais, il y a
24 projets, présentement, qui sont en haut de cinq. Déjà, je le fais, on
le fait, parce que... Moi, je connais un peu c'est quoi, les capacités d'Hydro-Québec, présentement, dans les
prochains deux, trois ans, là, on ne parle pas de 10 ans. On en refuse à
tous les jours. L'hydrogène, je veux en faire, de l'hydrogène, mais je
dis : Non, il n'y a pas d'hydrogène possible. Alors, on le fait
déjà.
Alors, de toute façon, ce qui va arriver aussi,
c'est que, si quelqu'un se fait dire non puis il considère qu'il aurait dû se faire dire oui, il y a sûrement un
journaliste qui va sortir ça, à un moment donné, aussi, parce qu'il y a une
autorégulation qui se fait où, tout ce qui apparaît subjectif, il y a des
mécanismes pour arriver à des fins. Alors, on parle de combien de projets, là, qui peuvent être
refusés en haut de 5 MW, 20, 30, 40, là? Il n'y en aura pas 8 000,
là. Alors, oui, il va falloir qu'au niveau du bureau du ministre... puis
ça se fait déjà, même des projets qui passent... qui ne se rendent même pas à
mon bureau, parce qu'ils se font dire non par Investissement Québec. On le
sait, qu'on a des problèmes dans... le bilan
énergétique est problématique, ça fait que ça se passe déjà dans le marché, là.
Puis il y a des gens, d'ailleurs, qui commencent à se plaindre, là. Les centres de
données, là, ils ne sont pas contents, là. Les cryptomonnaies, là, il y
en a qui sont publics, là, ils ont dit : M. Fitzgibbon, il ne
comprend pas, là, on veut de l'électricité. Oui, bien, il n'y en a pas.
M. Bouazzi : Et
donc juste pour être sûr, vous, ce que vous me dites, c'est que la gouvernance
entourant cette décision... le contre-pouvoir au pouvoir absolu du
ministre, c'est le pouvoir du journaliste.
Des voix : ...
M. Fitzgibbon : Excusez-moi.
M. Bouazzi : Donc, je veux juste...
Je peux répéter.
M. Fitzgibbon : Oui, merci.
M. Bouazzi : Donc, ce que vous dites, c'est que la gouvernance
entourant cette prise de décision et le contre-pouvoir associé au pouvoir absolu du ministre, tel que
décrit dans cette loi, c'est le pouvoir du journaliste, il n'y en a pas
d'autre.
M. Fitzgibbon : Bien,
il y a... du citoyen, il y a d'autres mécanismes aussi, là,
les gens vont pouvoir... Mais ça se passe déjà, actuellement, là, ce
n'est pas...
M. Bouazzi : Ça,
je sais, je sais.
M. Fitzgibbon : Le problème,
c'est qu'on ne peut pas... L'idéal, c'est qu'on aurait une norme pour tout. Ça,
ce serait l'idéal : on a une norme, tu n'es pas dans la norme, tu n'as pas
de projet, mais c'est impossible. La nature des
projets, puis j'en ai quatre dans la tête, là, qui me viennent à l'esprit...
puis il y en a un, hier matin, j'ai dit : Non, on ne peut pas le
faire.
Alors, tu
sais, ce n'est pas... ce n'est pas... Tu sais, l'enjeu, je pense, c'est
que : Est-ce qu'il y a un mécanisme? Tu sais, le ministre, là... Je ne rencontre pas quelqu'un, un matin,
puis je donne... oui ou non, tu sais, il y a un mécanisme quand même. Tu
sais, les gens vont... les gens, aujourd'hui, qui ont des projets comme ça,
passent par Investissement Québec, Hydro-Québec, il y a toutes sortes de
mécanismes qui montent, qui culminent, puis il y a des discussions
interministérielles, des fois, aussi. Si tu as un projet en agriculture, le
ministère de l'Agriculture va être impliqué, il va me dire : Aïe! Ce projet-là est important. Alors, il y a un
paquet de monde qui vont être impliqués là-dedans. Alors, c'est sûr
qu'on aimerait pouvoir tout normer, mais ça n'arrivera pas, bien, ça va être
difficile.
M. Bouazzi : Mais, au-delà de
tout normer, la question de se dire quelle est la gouvernance autour de cette
prise de décision... Qu'est-ce qui empêcherait un ministre de dire : Bien,
moi, ce projet-là, je l'autorise, alors qu'en fin de compte il crée... il
empire notre situation de lutte aux augmentations de gaz à effet de serre?
M. Fitzgibbon : Oui, je
comprends, mais, tu sais, c'est ce qui se passe, actuellement. Puis
actuellement nous avons... tu sais, Investissement Québec est comme divisé en deux, il y a les fonds
propres, puis ils sont mandataires du gouvernement, du ministère de
l'Économie, il y a des programmes normés, le programme Essor, puis à
l'intérieur du programme Essor, il y a
beaucoup de latitude, puis il y a des gens qui se font dire non. Donc, il y a
déjà un mécanisme, je pense, qui est très rigoureux. D'ailleurs, on va
le voir prochainement, là, dans un projet, c'est rigoureux. Alors, que ce
soient des mégawatts, que ce soient des pardons, de l'investissement, il y a un
mécanisme interministériel au gouvernement qui existe. Alors, ce n'est pas pour
rien qu'on a mis l'Économie et l'Énergie ensemble, parce qu'aujourd'hui, quand
je regarde un projet, création d'emplois, ce n'est même plus sur la liste, là,
réduction de GES, productivité, pour moi,
c'est l'élément le plus important, productivité qui augmente, on réduit les
GES, c'est pas mal un oui qu'on va donner à ces sociétés-là, dans la
mesure où on a l'électricité. Ça fait que je pense que les mécanismes sont assez,
quand même, sophistiqués.
M. Bouazzi : Juste
pour être sûr, vous dites : On le fait déjà, mais en fait il n'y a pas eu
de projet de 50 MW, donc on parle vraiment du pouvoir associé au
ministre...
M. Fitzgibbon : Exact, exact.
M. Bouazzi : ...pour
autoriser...
M. Fitzgibbon : Des
financements, des...
M. Bouazzi : Des financements.
M. Fitzgibbon : ...de la FDE,
le Fonds du développement économique, ça se fait par l'organisme... le
ministère de l'Économie, Investissement Québec, et ça s'approuve sur une
base... à toutes les semaines, on approuve 10,
15 projets. Alors, ça, ça se fait de façon, entre guillemets, subjective,
il n'y a pas de normes, donc il y a un mécanisme, mais je pense que le
mécanisme, à date... bien, en tout cas...
M. Bouazzi : Mais je n'arrive
toujours pas à comprendre, sur cette gouvernance-là, qu'est-ce qui nous empêche
d'avoir un ministre qui prend des décisions dangereuses ou problématiques sur
toutes sortes de choses. Je veux dire,
comment on gère... Quelle gouvernance, quelle saine gouvernance... C'est
l'État, c'est l'État, donc, je veux dire,
ce n'est pas une compagnie privée où on donne comme ça... Ça fait que c'est
quoi, la saine gouvernance qui fait en sorte qu'on donne notre
électricité avec des critères clairs, où il y a un certain nombre... au minimum
des procédures de... si ce n'est pas des contre-pouvoirs, au moins des
procédures d'appel autres que la force d'un journaliste? Si le ministre ne veut pas écouter les journalistes, je
veux dire, et que ça arrive au ministre de se tromper, en tout respect à tous
les ministres du Québec...
M. Fitzgibbon : Absolument,
non, mais je ne prends pas ça personnel, mais, écoutez, mon collègue peut expliquer le cadre réglementaire ou le cadre
juridique, mais le point que je veux faire, c'est que le gouvernement gouverne,
le ministre est responsable pour son champ
d'activité. Je pense qu'au gouvernement il y a des mécanismes internes — oublions les mégawatts,
30 secondes — il
y a des mécanismes internes, parce que les interventions financières qu'on fait
au niveau du FDE sont très importantes au niveau des coûts, puis même, en bout
de piste, c'est le ministre qui signe. Moi,
je les signe, là... quand on fait un prêt, à Télésat, de 400 millions,
c'est moi qui le signe, mais là il y a un processus interne qui se fait,
là. Alors, ce ne sera pas différent pour les mégawatts.
Je ne sais pas si tu veux peut-être expliquer le
contexte légal, parce qu'il y a un contexte légal à ça aussi, pour être sûr que
les processus décisionnels soient rigoureux.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Effectivement, tu sais, toute décision, là, discrétionnaire,
comme ça, d'un ministre, il y a quand même
déjà, là, des critères qui sont précisés dans la loi, là. Vous parliez, M. le
ministre, là, notamment de l'impact
économique, social et puis des retombées économiques, mais il y a également des
principes de droit administratif qui sont notamment codifiés dans la Loi
sur la justice administrative, qui prévoient, à titre d'exemple, qu'un préavis
va être donné par rapport à la décision que s'apprête à prendre le ministre,
donc la possibilité pour l'entreprise de compléter son dossier avec de
l'information additionnelle. La décision du ministre va devoir être motivée.
Elle ne peut pas être, non plus, arbitraire,
là, donc ne pas se baser, là, sur des considérations, là, qui sont dans le
cadre de l'exercice de son pouvoir, là, donc des éléments externes, là.
Donc, il y a quand même toute une structure juridique, là, qui s'applique, là,
puis il y a toujours la possibilité, là, de contester une décision qui serait,
justement, arbitraire ou pour laquelle il y aurait des manquements, là, aux
principes de justice administrative, là.
M. Fitzgibbon :
Puis peut-être rajouter aussi, il ne faut pas oublier la Vérificatrice
générale du Québec, là. Hydro-Québec, par
exemple, a fait beaucoup de travail et Investissement Québec aussi. Donc, la
VGQ a un rôle, aussi, à jouer a posteriori, par contre, mais elle
peut aussi voir les balises, elle regarde... toutes les activités du FDE sont
regardées, alors elle va regarder aussi les activités d'allocation des
mégawatts, qui va devenir de l'or blanc, là.
M. Bouazzi :
Donc, en conclusion, j'entends ce que vous dites, mais... En conclusion,
sur ça, concrètement, les critères sont plus ou moins publics, peuvent être
changés n'importe comment, le ministre a le mot final, il doit donner une explication,
un minimum, je comprends, mais il n'a aucun compte à rendre à personne des
décisions qu'il prend par rapport à qui il connecte ou pas, et une des
raisons... un des arguments en faveur de ça, c'est de dire : On le fait
déjà avec Investissement Québec.
M. Fitzgibbon :
Bien, c'est... En fait, je conclurais en disant qu'il y a des mécanismes
internes qui protègent le processus décisionnel, tu sais, moi, je dirais ça.
Par exemple, il serait inconcevable que le ministre dise : On va donner 500 MW à telle entreprise, mettons ça
en place, au même titre que le ministre ne peut pas dire : Je vais donner
un prêt de 50 millions à telle
compagnie. Il y a un processus. Alors, je pense, ce processus-là qui... selon
moi, au ministère de l'Économie, il était très rigoureux, mais là on a
incorporé, maintenant, le processus décisionnel pour l'Énergie, puis je pense
que... À un moment donné, on verra qu'est-ce qu'on pourra publier, parce qu'il
va y avoir toutes sortes de... il va y avoir toutes sortes de questions sur
est-ce qu'on respecte nos engagements des GES, par exemple, tu sais, il y a un paquet d'éléments qui vont faire... la
création de richesse, on parlait d'aluminium. Moi, je pense qu'il y a des
mécanismes qui vont faire en sorte qu'il va y avoir une...
• (16 h 30) •
M. Bouazzi :
Ces critères-là, moi, je les comprends, et puis ils sont quantifiables.
Je... c'est ça, moi, j'aime beaucoup
quantifier les gens, j'aime beaucoup les KPI, les métriques, etc. Il y a toutes
sortes de choses qui pourraient faire
en sorte qu'on se donne des balises claires, transparentes sur qu'est-ce qu'on
autorise, qu'est-ce qu'on n'autorise pas, est-ce que ça participe ou pas
à la transition énergétique. Donc, concrètement... Alors, juste pour
comprendre, vous avez pris l'exemple
d'Investissement Québec, mais, genre, actuellement, est-ce que c'est possible
que le ministre reçoive... d'après cette loi, là, est-ce que c'est
possible que le ministre reçoive une recommandation et, pour toutes sortes de considérations qui lui appartiennent, il
ne la suive pas parce qu'il considère que ce client-là, particulièrement,
devrait recevoir les 15 MW?
M. Fitzgibbon :
Non, je pense que le... bien, le ministre, là, le ministre, là, c'est moi,
en conséquence, ici. Le mécanisme d'autorisation d'un projet, qu'il soit
mégawatt ou qu'il soit financier, suit le cours normal des instances, donc
Investissement Québec... Hydro-Québec va regarder tous les projets aussi, puis
ils vont dire : On ne peut pas le faire, bon, c'est facile, ou :
Woups! On a seulement 10 MW qui restent dans ce poste-là, bien là, le
gouvernement, choisissez, là, on a deux
projets. Ça, c'est un processus qui va suivre son cours, qui existe déjà, de
toute façon, alors il va continuer.
Alors, ce n'est pas le ministre qui va arriver au bout, dire : Non, non,
vous avez dit oui à ça, moi, je ne veux pas ça, je veux ça. Ça, ça ne
peut pas arriver.
Après ça, bien là,
c'est la question, on doit faire des choix, parce qu'on ne pourra pas dire oui
à tout le monde. On a déjà commencé. Puis
d'ailleurs, on l'a vu, il y a des gens qui ne sont pas contents, là, des gens
de l'hydrogène qui vont dire :
Aïe! On n'a pas d'hydrogène, on veut en faire. Bien, il n'y en a pas, il n'y a pas d'électricité, tu n'as pas d'hydrogène. Alors, je pense...
Moi, je suis très à l'aise de dire qu'il va y avoir des balises.
Deuxièmement, les
règlements qu'on va faire, on va essayer d'être le plus précis possible pour
éviter trop de questionnements, mais, encore une fois, on ne parle pas d'une
panoplie de projets, là. Tu sais, des centres Bell, on n'en fera pas tant que
ça, là, je pense qu'on en a assez d'un, là, deux, trois. Mais, tu sais, ça fait
qu'on contextualise tout ça, là. Ce n'est pas si gros que ça peut avoir de
l'air.
M. Bouazzi : Il semblerait qu'il y en
ait quand même pour plus que 9 000 MW sur la table sur les 10
prochaines années. Ça fait beaucoup de mégawatts. On s'entendra, vous et moi,
qu'on a même du trouble, et puis ça sera le cas d'une autre
conversation, pour savoir d'où est-ce qu'on va les chercher. Ça fait beaucoup
de projets qui s'en viennent. Je comprends
que, sur les 10 dernières années, des centres Bell, il n'y en a pas eu
beaucoup, mais il est assez évident qu'il va y avoir beaucoup de demandes, et donc il va y avoir des situations où
le ministre va avoir un pouvoir discrétionnaire absolument sans... en
tout cas, dans la loi telle qu'elle est présentée, d'après ma compréhension,
sans aucune balise sur ce pouvoir discrétionnaire. Ça fait que vous
dites : Je reçois une recommandation, je la suis. Est-ce que, dans
Investissement Québec, c'est déjà arrivé que vous soyez en désaccord avec une
recommandation qu'on vous a faite?
M. Fitzgibbon :
Je vérifiais des chiffres, je veux mettre le contexte, encore une fois, là.
Les projets dans le 8 000 à 10 000 MW que j'ai cités, là, il y
en a 50. Des 50, là, on va en faire 25. Donc, il y en a... Il faut mettre le contexte, là. Ça fait que, quand même que je
voudrais mettre une norme pour tous ces projets-là... Puis ce qu'on va pouvoir
faire, c'est que, quand ils vont être faits,
on va les annoncer, les projets, de toute façon. Écoutez, moi, je pense qu'il y
a un mécanisme d'autosurveillance.
Alors, il ne faut pas voir ça comme étant, comment je pourrais dire, un pouvoir infini, là. On parle de 50 projets de
10 000 MW d'ici les prochains 10 ans. Ça fait que moi, je pense, ça,
ça se gère très, très bien.
M. Bouazzi : M. le Président,
si vous pouvez juste me dire quand il va rester une minute à cet échange, je ne
sais pas combien de temps il me reste.
Le
Président (M. St-Louis) : Nous allons faire les vérifications puis on va
vous revenir. Vous pouvez y aller.
M. Bouazzi : Donc, je reviens à
ma question, donc, par rapport aux... Je comprends qu'il y en a 25, et puis
c'est quand même énormément d'électricité, et puis ça fait quand même 25
heureux élus, contrairement aux 25...
M. Fitzgibbon : ...40,
je dis : Il y en a 50 qui demandent 10 000 MW, que nous, on
pense qu'ils sont des projets intéressants, mais on est loin d'avoir
finalisé...
M. Bouazzi : O.K., je
comprends, et il y en a la moitié qu'on ne va pas choisir. Donc, il y en a
quand même 50 % qui ne seront pas des
heureux élus par le ministre et il y en a un autre 50 % qui seront heureux
élus par le ministre, dans cette approche. Ça fait que je reviens à ma
question. Donc, par exemple, sur Investissement Québec, est-ce que ça vous est arrivé
de ne pas suivre la recommandation qu'on vous a faite par rapport à des
autorisations?
M. Fitzgibbon : Jamais.
M. Bouazzi : Est-ce que ça vous
est déjà arrivé de demander à des gens de réviser une recommandation qui vous
est faite?
M. Fitzgibbon : Constamment. On
a des discussions constantes sur des projets, puis on a une discussion de
groupe, puis la connaissance des clients, connaissance de l'industrie fait en
sorte qu'on discute souvent. Les projets, on
en discute à l'état préliminaire, l'intention, ce qu'on veut faire, le succès
d'un groupe et la capacité de tout le monde de participer, mais ça, c'est à
l'étape préliminaire. Quand une recommandation arrive de l'équipe, dans tous
les cas... parce qu'il y a eu une discussion avant qui a eu lieu, là, ça
n'arrive pas de nulle part.
M. Bouazzi : Donc,
un groupe vient avec une recommandation, vous êtes en désaccord avec la
recommandation, ils refont leurs devoirs et ils reviennent.
M. Fitzgibbon : Non, ce n'est
pas ça que j'ai dit. Ce n'est pas ça que j'ai dit. Vous m'avez demandé s'il y a
une influence. J'ai dit : C'est des discussions... Hydro-Québec,
Investissement Québec, ça se passe continuellement, on passe 15 projets par
semaine. Ça n'arrive pas dans mon bureau, paf! ça vient d'où, là? Moi, j'ai...
Il n'y a pas un prêt qu'on va faire sans que
je parle... qu'on parle aux entreprises, que je parle aux entreprises. Donc, on
peut discuter certains projets, à
l'avance, qui sont complexes. Comment est-ce qu'on va le figurer? Bien, on
donne notre input, on a un groupe. Après ça, l'équipe fait son travail.
Il y a des comités interministériels. Il y a des comités d'investissement, dans lesquels je ne participe pas... sont faits,
puis ça arrive en haut, bien, c'est oui ou c'est non, puis, si c'est non, on ne
le fait pas, puis, si c'est oui...
M. Bouazzi : Est-ce que ça
arrive qu'on fasse... on s'arrête aux recommandations préliminaires, et puis ça
s'arrête là, on vous recommande, de manière préliminaire, d'accepter un projet,
vous dites oui, et puis c'est fini? J'imagine que oui.
M. Fitzgibbon : Non, non, parce
que préliminaire, c'est de savoir... Il y a différents filtres, hein? Bien, en
fait, les mégawatts, c'est un bon exemple. Le 23 000, il y avait une
liste. J'ai la liste, là, le... j'avais 22 200, ce n'était pas
23 000, mais c'est la même chose, Hydro-Québec a dit 23 000. Il y a
des projets qu'on a manqués. Les projets, on en parle ensemble, mais là...
Woups! Non, 1 000 MW d'hydrogène à Sept-Îles, c'est non, parce qu'il
n'y en a pas. J'aimerais ça le faire, là, ça fait que... téléphone : Non,
tout est... Il y a un mécanisme naturel de filtre. On est un gouvernement, là,
on gère des choses, on ne peut pas avoir tout normé. Alors, moi, je pense que
le processus qui existe est très solide, et le mécanisme de reddition est
solide aussi, via la VGQ puis la protection du citoyen. Alors, moi, je pense
qu'il y a des balises en place pour permettre qu'il y ait un encadrement
rigoureux des projets autant chez Investissement Québec que chez Hydro-Québec
dans le futur.
M. Bouazzi : O.K. Moi, je dois
dire que j'ai du mal à voir que c'est une saine gouvernance de centraliser
autant de pouvoir discrétionnaire sur un ministre. Effectivement, vous avez raison
de dire que la combinaison de l'Énergie et de l'Économie, ça fait encore plus
de pouvoirs, et encore plus de pouvoir discrétionnaire, évidemment, avec ce projet de loi, tout en rappelant que, dès le début,
nous, on était en accord avec l'idée de baisser la limite à 5 MW plutôt
que la laisser à 50 MW.
Le Président
(M. St-Louis) : Pour répondre à votre question, M. le
député, après vérification, vous avez amplement le temps. Donc, je vous
aviserai lorsqu'il vous restera une dizaine de minutes. Ça vous convient?
M. Bouazzi :
O.K., très bien, mais on va déposer notre amendement tout de suite, ce sera
fait.
Le Président
(M. St-Louis) : D'accord. Donc, je vous cède la parole pour en
faire la lecture, M. le député.
M. Bouazzi :
Oui. Est-ce que vous voulez...
Le Président
(M. St-Louis) : Vous ne l'avez pas reçu? Il est sur Greffier. On
va le mettre à l'écran pour permettre d'en prendre connaissance. C'est
relativement court. Donc, on ne suspendra pas pour ce faire, mais...
M. Bouazzi :
C'est bon, j'y vais?
Donc, l'amendement va
comme suit :
À l'article 6 du
projet de loi, remplacer «le ministre» et «du ministre» par «la Régie» et «de
la Régie» à tous les endroits où ces mots apparaissent.
Donc, évidemment,
l'explication est simple, ici, c'est que, si on est capables d'avoir des
critères sur la base desquels on va autoriser des connexions à notre réseau
électrique, à ce moment-là, il n'y a pas de raison pourquoi ne pas donner ce
pouvoir-là à la régie pour qu'elle suive les critères, qui, d'ailleurs, peuvent
être changés par le ministre au besoin, mais que ça soit une autre entité, pour
des saines gouvernances, qui décide, oui ou non, que ces critères-là sont
rencontrés.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député. M. le ministre,
souhaitez-vous...
M. Fitzgibbon :
On va rejeter cet amendement-là. Premièrement, la régie n'a pas la capacité
de prendre une telle décision. Je n'ai pas d'autre mot, là, la réponse, donc,
c'est : Non, on rejette l'amendement.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci. Est-ce que, M. le député de
Jacques-Cartier, vous...
M. Kelley :
Oui, juste... Pourquoi vous dites, M. le ministre, que la régie n'a pas la
capacité de faire ce type d'évaluation quand elle se prononce déjà comme sur
les plans d'approvisionnement d'Hydro-Québec? Je pense que la régie est bien
capable de faire une analyse comme ça.
M. Fitzgibbon : Ils n'ont pas
l'information pour les retombées économiques, ce n'est pas le mandat de la Régie
de l'énergie de choisir des projets. Alors, on pourrait augmenter les
ressources humaines à la Régie de l'énergie, mais ce n'est pas ça qui est convoité, présentement. De toute façon, il
y aura une discussion plus tard sur tout amendement potentiel qu'Hydro-Québec,
en fait, demande à la Régie de l'énergie, mais c'est pour un autre moment.
Alors, aujourd'hui, on respecte tout
simplement la demande d'Hydro-Québec, qui dit au gouvernement : S'il vous
plaît, décidez sur des projets, et c'est ce qu'on va faire.
• (16 h 40) •
M. Kelley : Mais pas
nécessairement... Je comprends qu'est-ce que le ministre dit. Ce n'est pas
nécessairement de laisser la régie à prendre une décision, mais au
minimum de demander à la régie de produire un avis. Peut-être, c'est juste utile d'avoir une ressource qui est un
petit peu plus indépendante d'évaluer quelque chose aussi... va peut-être aider
à guider le gouvernement dans leur décision.
M. Fitzgibbon :
Mais on n'ira pas là parce que...
Premièrement, je reviens encore sur ce que j'ai dit tantôt, là,
aujourd'hui, là, il y a exactement 22 projets... 24 projets en haut de
5 MW, donc il y a un contexte très, très limité. Le processus décisionnel
de dire : On va aller avec tel projet, tel projet basé sur la réduction de
GES, basé sur la création de richesse, c'est le travail du ministère de
l'Économie. Ça finit au ministre, mais le ministre a une équipe. Alors, je suis très confortable que les balises vont être là
pour les 25, 50 projets qui vont être approuvés dans les prochains 10 ans.
Alors, pour ce qui est d'aujourd'hui, on est très satisfaits avec cette façon
de procéder.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci.
M. Kelley :
Je comprends les arguments du ministre, mais je pense qu'au minimum la
régie peut rendre les choses plus transparentes. On sait que beaucoup de
groupes ont parlé de ce mot, «transparence», mais aussi de publier les avis,
comme ça, ce serait peut-être utile juste pour toute la société en général,
mais je comprends que le ministre ne veut pas
aller dans cette direction. Mais j'appuie l'amendement qui à été présenté par
le député de Maurice-Richard.
Le
Président (M. St-Louis) : Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Pardon, excusez-moi, allez-y.
M. Bouazzi : Je
constate que 25 projets, des fois, ce n'est vraiment pas beaucoup et puis,
des fois, c'est immense pour pouvoir
donner ça à la régie. Et puis évidemment, la régie, on peut lui donner le
pouvoir de participer, au minimum, à ces décisions, surtout que ce n'est
pas étranger à la régie de savoir comment on connecte des industries où il y a toutes sortes de processus, aussi, d'appels, etc.,
qui permettraient d'avoir une transparence et une gouvernance par rapport
à quelque chose qui nous appartient tous, c'est l'électricité d'Hydro-Québec.
L'électricité
d'Hydro-Québec, c'est un acquis de la Révolution tranquille. Ça appartient à
toutes les Québécoises et tous les Québécois, et il faudrait au minimum qu'il y
ait de la transparence par rapport à l'utilisation de notre électricité, et de la saine gouvernance, c'est-à-dire ne pas
centraliser 100 % du pouvoir dans les mains du ministre, un pouvoir
qui, d'après la loi, telle qu'elle est décrite, est tout à fait
discrétionnaire. C'est-à-dire qu'il a le droit d'à peu près faire ce qu'il
veut, connecter qui il veut. Non seulement il choisit quels critères, ce n'est
pas clair qu'ils sont publics, et en plus il
décide ou pas si les choses remplissent les critères. Ça fait vraiment
beaucoup, beaucoup, beaucoup de... Si je peux me permettre un
anglicisme, la «segregation of duties», elle est, genre, zéro présente dans le
projet de loi actuellement, et on voit mal comment est-ce que...
Je peux comprendre
que, dans une compagnie privée où il y a un P.D.G. qui est tout puissant, il
décide d'à peu près n'importe quelle
décision qui se prend dans une compagnie. Ici, on parle d'un ministère, ici, on
parle d'une société d'État. Et on est quand même étonnés, encore une
fois, que le ministre... pour nous dire que son principal — c'était
sa première réaction — contre-pouvoir
par rapport à une mauvaise décision de sa part serait un journaliste qui prend
la parole pour expliquer que les
décisions qui ont été prises n'ont pas été les bonnes. Ce n'est pas de la saine
gouvernance.
Et donc, évidemment,
on pense que la régie, en collaboration avec les critères définis de manière
publique par le ministre, peut jouer un rôle vraiment important pour apporter
cette transparence dont on a tant besoin dans un moment de transition où il faut absolument avoir la participation de
tous et aussi une confiance dans les processus de prise de décision par
le privé et puis les industries, particulièrement du Québec.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député. M. le ministre?
Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervenant, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement,
tel que présenté, pour l'article 6. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bouazzi :
On demande le vote par appel nominal.
Le Président (M. St-Louis) : À
la demande du député de Maurice-Richard, M. le secrétaire, veuillez procéder
à l'appel nominal pour le vote sur l'amendement à l'article 6.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Fitzgibbon (Terrebonne)?
M. Fitzgibbon :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Bogemans (Iberville)?
Mme Bogemans :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley :
Pour.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le
Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'amendement,
tel que proposé à l'article 6, est rejeté.
Nous procédons
maintenant à la lecture... En fait, comme on est à peu près à mi-séance... Oui,
M. le député?
M. Kelley :
On peut prendre une pause? On revient sur l'article comme tel après.
Le Président
(M. St-Louis) : J'allais suggérer, proposer une pause, pour se
dégourdir, de quelques minutes.
Donc, nous suspendons
les travaux.
(Suspension de la séance à 16
h 46)
(Reprise à 16 h 59)
Le Président
(M. St-Louis) : Alors, nous allons reprendre les travaux.
Au moment de la
suspension tout à l'heure, on en était à la lecture de l'article 7. Donc,
je cède la...
Une
voix : ...
Le
Président (M. St-Louis) :
Pardon, excusez-moi, on en était rendus au vote sur l'article 6. J'allais
un peu vite.
M. Kelley :
Juste avant le vote, j'ai une question, une précision que je vais demander
au ministre.
Le Président
(M. St-Louis) : Allez-y, M. le député, la parole est à vous.
M. Kelley :
Alors, c'est juste entre l'échange que vous avez eu avec notre collègue...
Vous avancez, dans les critères pour choisir un projet, que les emplois ne sont
pas nécessairement un critère qu'on va utiliser pour choisir les projets, c'est
bien ça?
M. Fitzgibbon :
J'ai dit que, depuis deux ans, la création d'emplois n'est pas un critère
pour Investissement Québec et pour l'ensemble...
M. Kelley :
O.K., parfait, c'était juste une précision. Merci beaucoup.
Puis
on est prêts maintenant à voter sur l'article, mais moi, je ne sais pas si mon
collègue a d'autres questions.
Le Président
(M. St-Louis) : ...à la mise aux voix de l'article 6. Est-ce que l'article...
Une voix :
...
• (17 heures) •
Le Président
(M. St-Louis) : Alors, à la demande du député de Maurice-Richard,
M. le secrétaire, veuillez procéder à l'appel nominal pour le vote sur
l'article 6.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Fitzgibbon
(Terrebonne)?
M. Fitzgibbon :
Contre... Pour.
Le
Secrétaire : M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Bogemans (Iberville)?
Mme Bogemans :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix :
Pour.
Le Secrétaire : M. Kelly
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Contre.
Le Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Contre.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'article 6, tel que lu par le ministre,
est adopté.
Nous pouvons maintenant procéder à la lecture de
l'article 7. M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Fitzgibbon : L'article 7 :
L'article 112 de cette loi est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 2.3° du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«2.4° les
cas et les conditions selon lesquels chaque titulaire d'un droit exclusif n'a
pas l'obligation de distribuer de l'électricité conformément au premier
alinéa de l'article 76;».
Le contexte : Cet article vise à modifier
la Loi sur la Régie de l'énergie (chapitre R‑6.01)
afin d'ajouter, à la liste des habilitations réglementaires du gouvernement de
l'article 112 de cette loi, le pouvoir du gouvernement de prévoir les cas et les conditions selon lesquels
l'obligation de distribuer de l'électricité des titulaires d'un droit exclusif
de distribution ne s'applique pas. Il s'agit d'une modification qui découle de
la modification proposée à l'article 76 de cette loi, proposée par
l'article 6 du projet de loi.
Les cas et les conditions prévues par règlement
pourront notamment varier en fonction de catégories de distributeur ou de
consommateurs et de niveau de puissance.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
Est-ce que nous avons des intervenants suite à
la lecture de l'article 7? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, juste un
instant, M. le Président, on est en train juste de bien comprendre.
Le Président (M. St-Louis) : Souhaitez-vous
que nous suspendions les travaux, M. le député?
M. Kelley : Je ne pense pas que
c'est nécessaire. Je ne sais pas si mon collègue a une question, mais on veut
juste bien comprendre.
Le Président (M. St-Louis) : M. le
député de Maurice-Richard, souhaitez-vous intervenir?
M. Bouazzi : Non,
pas pour l'instant, mais je vais faire comme mes collègues, je vais lire
attentivement le texte. A priori, je n'aurais pas de questions.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 03)
(Reprise à 17 h 05)
Le Président (M. St-Louis) : Nous
reprenons les travaux.
Suite à la lecture de l'article 7, est-ce
que nous avons une intervention? Allez-y, M. le député.
M. Kelley : Oui. Juste de bien
comprendre, M. le ministre. Alors, suite à qu'est-ce qu'on vient juste d'adopter dans l'article 6, ça, c'est un
petit peu, encore, qui donne plus de... je ne sais pas si le mot, c'est
«flexibilité», mais le pouvoir à vous, le ministère, de choisir quels
projets. Est-ce que c'est... C'est juste juste de bien comprendre qu'est-ce que
cet article-là fait, exactement. Je trouve que le commentaire n'est pas
hyperclair. Puis aussi je sais que votre fonctionnaire du ministère juste a
parlé un petit peu aussi de certains avis qui sont déjà en place pour baliser
les critères d'une décision qui est prise par un ministère. Alors, c'est juste
de bien comprendre l'objectif, exactement, de cet article, suite à l'article 6.
M. Fitzgibbon : Effectivement,
c'est de concordance. Je vais laisser mon collègue, qui va être plus volubile
que moi pour l'expliquer.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, là, c'est les lois... les plus anciennes, comme la Loi sur la
Régie de l'énergie, là, c'est rédigé de manière à ce que, d'abord, on annonce
le pouvoir réglementaire et puis, par la suite, on a un
article, là, comme à l'instar de l'article 112, là, qui vient énumérer
tous les pouvoirs réglementaires du gouvernement qui sont prévus dans la loi.
Donc, à l'article 76, là, qui vient d'être modifié, finalement, on vient
prévoir que le gouvernement peut, par règlement, déterminer les cas et les
conditions dans lesquelles l'obligation de desservir
ne s'applique pas. Donc, c'est tout simplement, là, l'effet miroir, finalement,
là, de cette modification-là, et donc ça va faire en sorte que le
gouvernement va pouvoir énoncer des situations, finalement, où le pouvoir
discrétionnaire d'autoriser des projets va s'exercer.
M. Kelley : Et
c'était nécessaire de clarifier ça, parce qu'avant c'était dans les mains de la
régie, ou c'était juste de préciser que c'est le ministère qui va déterminer
ça, parce qu'il y a comme eu un vide, un petit peu, dans les lois?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, au préalable, là, c'était la Régie de l'énergie, dans les tarifs, qui l'avait fait, mais il n'y avait pas
d'habilitation précise, là, qui venait établir ça, tandis qu'à
l'article 76, là, qui vient d'être adopté, là, il y a vraiment...
premièrement, on annonce le pouvoir réglementaire du gouvernement qui vient dire que ça ne s'applique pas, et puis le pouvoir
d'autorisation du ministre est clairement, là, édicté au deuxième alinéa
de cet article-là. Donc, ça, c'est juste l'effet miroir de la concordance,
finalement, de la modification précédente.
M. Kelley : Parfait. Merci.
Le
Président (M. St-Louis) : Merci, M. le député. Merci, Me Tremblay-Parent. M.
le député de Maurice-Richard, est-ce que... pas d'interventions?
Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 7. Donc, est-ce que l'article 7, tel que lu, est
adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
qu'il y a des oppositions?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : M.
le ministre?
M. Fitzgibbon : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 7 est officiellement adopté. Merci.
Nous passons donc au chapitre II,
Dispositions transitoires et finales.
À la lecture de l'article 8, M. le député,
la parole est à vous... M. le ministre, pardon, excusez-moi.
M. Fitzgibbon : Merci, M. le
Président.
Chapitre II, Dispositions transitoires et
finales.
Bon, l'article 8 : Malgré toute
disposition inconciliable, les redevances versées au Fonds des générations par
Hydro-Québec depuis le 1er janvier 2007 en vertu de l'article 32 de
la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5), tel qu'il se lisait... sont
réputées avoir été valablement versées au Fonds. Ces sommes appartiennent au
gouvernement.
Le contexte : Cet article vise à écarter
toute prétention selon laquelle les redevances versées depuis 2007 par Hydro‑Québec au Fonds des
générations, en vertu du deuxième alinéa de l'article 32 de la Loi sur
Hydro‑Québec (chapitre
H‑5), n'auraient pas dû
être versées.
En effet, comme le précise l'article 16.1
de la Loi sur Hydro‑Québec,
proposé par l'article 2 du projet de loi, Hydro-Québec doit verser une redevance au Fonds des générations pour
toutes les sommes... ou toutes les forces — je m'excuse — hydrauliques
qu'elle exploite au Québec, dont celles qui sont mises à sa disposition en
vertu de l'article 32 de cette loi. À l'heure actuelle, le versement de
cette redevance est spécifiquement prévu à l'article 32 de cette loi et a
la même portée.
Le
Président (M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. Est-ce que nous avons des
intervenants, suite à la lecture de l'article,
du côté de l'opposition officielle? Seconde opposition, M. le député de
Maurice-Richard, souhaitez-vous intervenir?
Donc, suite à
la lecture de l'article 8, comme il n'y a pas d'autre intervenant, nous
allons passer à la mise aux voix. Est-ce que l'article 8, tel que
lu, est adopté?
Des voix : Adopté.
• (17 h 10) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Alors, l'article 8, tel que lu, est officiellement adopté.
Nous passons à la lecture de l'article 9.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci.
Article 9 : Jusqu'à l'entrée en vigueur du premier règlement pris par
le gouvernement en vertu du paragraphe 2.4° du premier alinéa de
l'article 112 de la Loi sur la Régie de l'énergie (chapitre R-6.01), édicté par l'article 7 de la présente loi,
l'obligation de distribuer de l'électricité prévue au premier alinéa de l'article 76 de la
Loi sur la Régie de l'énergie ne s'applique pas à toute nouvelle demande, à
toute demande de charge additionnelle ou à toute demande d'un client qui
bénéficie d'un contrat spécial, d'une puissance de 5 000 kilowatts et
plus, pour laquelle un titulaire d'un droit exclusif n'a pas conclu
d'entente... qui prévoit un engagement financier du demandeur.
Dans le cas où l'obligation prévue au premier
alinéa ne s'applique pas, le titulaire d'un droit exclusif doit obtenir
l'autorisation du ministre pour distribuer de l'électricité à une personne ou à
une catégorie de personnes au tarif applicable prévu à l'annexe I de la Loi sur
Hydro-Québec.
Avant de délivrer une autorisation de
distribution, le ministre tient notamment compte des capacités techniques du
titulaire d'un droit exclusif pour le raccordement ainsi que des retombées
économiques et des impacts sociaux et environnementaux de l'utilisation de
l'électricité demandée.
Le ministre
peut exiger du titulaire d'un droit exclusif tout renseignement pertinent pour
l'application du présent article.
Le
présent article a effet malgré les décisions de la Régie de l'énergie dans les
dossiers R-4057-2018 et R-4045-2018.
Le contexte, commentaire : Cet article vise
à prévoir de manière transitoire que l'obligation de distribuer de
l'électricité de titulaires d'un droit exclusif, prévue au premier alinéa de
l'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie (chapitre R‑6.01), ne s'applique pas à
toute nouvelle demande d'une puissance de 5 000 kW et plus, et ce,
jusqu'à ce que le gouvernement détermine, par règlement, les cas et les
conditions selon lesquels l'obligation de distribuer de l'électricité ne
s'applique pas, en vertu du paragraphe 2.4° du premier alinéa de
l'article 112 de cette loi, proposé par l'article 7 du projet de loi.
Ainsi, l'article prévoit que dans le cas où
l'obligation de distribuer de l'électricité ne s'applique pas, un titulaire
d'un droit exclusif devra obtenir l'autorisation du ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie pour distribuer de l'électricité à une personne ou
à une catégorie de personnes au tarif applicable. La délivrance de cette
autorisation par le ministre est encadrée par des critères dont il doit
notamment tenir compte.
Cet article vise également à prévoir que ce
régime transitoire ne s'applique pas lorsqu'un titulaire d'un droit exclusif a
conclu avec un demandeur une entente avant le 2 décembre 2022 qui prévoit
un engagement financier du demandeur. Ainsi, l'obligation de distribuer de
l'électricité prévue au premier alinéa de l'article 76 de la Loi sur la
Régie de l'énergie s'appliquera à une personne qui a déjà conclu une entente
avec Hydro-Québec pour la distribution d'électricité qui implique notamment une
contribution monétaire en prévision du raccordement ou le dépôt d'une garantie financière — sous
forme de lettres de crédit — pour
les analyses techniques à réaliser.
Finalement, cet article précise qu'il a effet
malgré les décisions rendues par la Régie de l'énergie dans les
dossiers R-4057-2018 et R-4045-2018.
Le dossier R-4057-2018 concerne
l'établissement par la Régie de l'énergie des tarifs d'Hydro-Québec en vigueur,
qui prévoient que l'obligation de distribuer de l'électricité ne s'applique pas
pour toute nouvelle demande d'une puissance de plus de 50 MW. Le
dossier R-4045-2018 concerne la fixation de tarifs et conditions de
service pour l'usage cryptographique appliqué aux chaînes de blocs. Or, le
projet de loi propose un nouvel encadrement pour l'obligation de divulguer...
de distribuer de l'électricité à ces catégories de consommateurs. Il faut donc
éviter toute contradiction entre le nouveau régime proposé et ces dossiers de
la Régie de l'énergie.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
Est-ce que nous avons des interventions? M. le
député de Jacques-Cartier, la parole est à vous.
M. Kelley : Oui. Je sais que,
M. le ministre, on continue un petit peu de qu'est-ce qui a été adopté dans
l'article n° 6, puis, j'imagine, il n'y a rien qui
change, ici, les décisions autour des critères, et tout ça, c'est juste une
plus longue... et un petit peu de concordance, mais aussi une plus longue
explication de qu'est-ce qui se passe exactement dans l'article 6. C'est
bien ça?
M. Fitzgibbon : Bien, enfin, on veut
adresser l'enjeu qu'on avait déjà... en haut de 50 MW, c'était le
gouvernement qui décidait, donc on va conformer ça pour ne pas qu'il y ait
duplication.
Puis, l'autre, bien, on a passé un décret en
décembre sur la cryptomonnaie, on a enlevé le bloc qui avait été alloué, donc
c'est pour reconnaître que cette décision-là avait été prise. C'est ça?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...
M. Fitzgibbon : Plus ou moins.
Rajoute des choses, si j'en manque, là.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, là, je dirais, l'essence, là, tu sais, il y a effectivement le volet
de ne pas entrer en contradiction avec les dossiers de cryptomonnaie, là, qui étaient
devant la régie, qui prévoyaient un cadre. Mais là, maintenant, le cadre est
clair, a été adopté, en fait, par la modification à l'article 76. Et puis
entre le moment où il y aura un règlement qui va venir prévoir, finalement, des
cas et des conditions dans lesquelles l'obligation de desservir ne s'applique
pas, bien, il fallait prévoir un régime transitoire, finalement, qui dit que,
finalement, il ne s'appliquera pas pour les nouvelles demandes de plus de
5 MW, sauf s'il y a eu un engagement financier, là, qui a été pris par
l'entreprise, là, avant la présentation du projet de loi. Donc, c'est vraiment
pour faire le pont entre le régime actuel jusqu'à
l'adoption d'un règlement, là, où les cas et les conditions dans lesquelles
l'obligation de distribuer de l'électricité ne s'appliquent pas... va être
prise par le gouvernement.
M. Kelley : Et l'exemple qu'on
utilise, ici, c'est la cryptomonnaie, mais un jour le même type de pouvoir peut
utilisé de débrancher une autre entreprise, industrie, si jamais... ou c'est
vraiment il faut aller cas par cas avec une autre loi, un décret, règlement
ou... juste de bien comprendre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : C'est
les nouvelles demandes.
M. Kelley : O.K. C'est
seulement les...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Donc,
ce n'est pas une question de débrancher, c'est pour les nouvelles demandes.
M. Kelley : O.K. Parfait.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
merci. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Juste
une question. On ne parle pas... Dans l'explication, je suis curieux, on parle
de cryptographie appliquée aux chaînes de blocs, mais pas de
cryptomonnaies. Ça, ça veut dire qu'on élargit, en fait, la question aux chaînes de blocs qui ne touchent pas au... Est-ce
que, même, il y a d'autres projets que de la cryptomonnaie au Québec? Je
serais curieux.
M. Fitzgibbon : Il faudrait que
je vérifie, je ne penserais pas. Mais ce qu'on avait en tête, à l'époque,
c'était la cryptomonnaie, là, clairement. Il faudrait que je regarde s'il y a
d'autres chaînes de blocs pas cryptomonnaie, mais je ne pense pas. Mais on
pourrait vous revenir sur ça.
Des voix : ...
M. Fitzgibbon : M. Bahan
va...
M. Bahan (David) : Bien, dans
le fond, le thème utilisé dans la décision de la régie, c'est principalement de
la cryptomonnaie. Bon, est-ce qu'il aurait pu y avoir d'autres applications de
chaînes de blocs, bon, ça, on n'a pas ce détail-là, on peut vérifier, là, mais
c'est principalement de la cryptomonnaie, là.
M. Bouazzi : Non, c'est ça, parce
que, si je peux me permettre un commentaire éditorial, la cryptomonnaie, ça ne
sert spécialement à rien d'autre qu'à faire de l'économie financiarisée, mais
les chaînes de blocs, évidemment, peuvent avoir des utilités. Question, par
curiosité : Est-ce que vous savez, les projets de «data centers» d'Amazon,
par exemple, qu'il y a ici, à Québec, ou de Google, à Montréal, ou d'Azure,
est-ce que ce genre de projets demande plus que 5 MW?
M. Fitzgibbon : La réponse est
oui. Et d'ailleurs, dans la liste que nous avons de 8 000 MW à
10 000 MW, on veut être très prudents pour ne pas connecter.
D'ailleurs, c'est une des raisons pour quoi Hydro-Québec nous le demande, parce
qu'entre cinq et 50, il y avait plusieurs centres de données. Je ne dirais pas
ici, en Chambre... en commission qu'on ne veut pas en faire, des centres de
données, là, parce que les données québécoises, par exemple, on veut les traiter comme il faut, mais il faut
être très parcimonieux, parce que c'est très demandant au niveau énergétique,
peu de création d'emplois rémunérateurs, même si la création d'emplois n'est
pas le critère principal d'accorder de l'argent maintenant, c'est plutôt
de rehausser la productivité.
Il y a des enjeux au niveau des centres de
données. Alors, les enjeux sont plus au niveau de l'allocation des mégawatts.
Je préfère, par exemple, avoir une usine de batteries que d'avoir trop de
centres de données. Ça étant dit, on est... tous ces joueurs-là auxquels vous
référez ont été très alertés par ce qui se passe présentement, puis il y a des
demandes intéressantes qui sont faites, puis on va regarder. C'est un autre
exemple, on va regarder quelles sont les retombées à l'extérieur du centre de
données, comme par exemple c'est-tu des données du Québec, que vous traitez,
des PME, puis il va y avoir une considération plus grande que si c'est des
données internationales, pour lesquelles il n'y a pas de retombées.
M. Bouazzi : Est-ce qu'on est
capables d'empêcher des données internationales d'arriver sur des centres de
données d'Amazon qui sont ici?
• (17 h 20) •
M. Fitzgibbon : J'ai manqué le
début, je m'excuse.
M. Bouazzi : Est-ce
que... Je serais étonné... Enfin, c'est possible, là, mais ça me paraît quand
même compliqué de s'assurer que ça ne soit pas les données internationales ou
juste du Massachusetts, par exemple, qui utilisent les «data centers»
pour des raisons de réplication, de résilience, etc. Je...
M. Fitzgibbon :
En fait, j'ai rencontré, avec l'équipe puis les gens de... tous ceux que
vous avez mentionnés, le GAFAM,
principalement, qui sont tous des centres de données, ils savent très bien que,
pour accorder... Puis là le chiffre qu'on a dans les projets, là, c'est...
il y a 1 850 MW de demandes, aux centres de données, déjà, alors on
ne peut pas tout faire. Alors, c'est clair que ces gros joueurs là réalisent
qu'il faut qu'ils nous convainquent qu'il y a un effet collatéral ici, au
Québec, puis ils peuvent donner la liste des clients qu'ils ont déjà ou qu'ils
veulent solliciter... ou comment est-ce qu'ils vont meubler l'expertise. Par
exemple, moi, je pense qu'on doit avoir une zone d'innovation en cybersécurité.
Clairement, on a un enjeu là. Bien, tout le monde a un enjeu. Alors, dans la
mesure où certains de ces joueurs-là peuvent aussi aider notre filière
cybersécurité corollaire ou ancillaire aux centres de données, ça va être une considération, un exemple que normer, ça
serait impossible. Alors, on ne pourra pas tout faire dans les centres de données, donc on n'a pas l'électron, mais on va
choisir ceux qui vont apporter une valeur dans l'écosystème du Québec.
M. Bouazzi :
Et pour prendre, je ne sais pas, moi, le cas de Google ou d'Azure, est-ce
qu'ils ont... ou ils auront accès à quel genre de tarification? Est-ce que
c'est le genre d'exercice où ils pourraient avoir accès à une tarification
préférentielle?
M. Fitzgibbon :
Non, parce que, encore une fois, ici, les seules entreprises qui ont une
tarification qui n'est pas régie par la Régie de l'énergie, c'est des... il y a
neuf entreprises, dont les alumineries. Tous les autres, c'est la Régie de
l'énergie qui applique... D'ailleurs, la cryptomonnaie, si vous vous rappelez
peut-être, quand, le décret, on l'a enlevé, il y avait eu à l'époque, comme
allocation, je pense, c'était 0,035 $, j'y vais de mémoire, il y avait une
allocation à un prix qu'on n'aimait pas, c'est pour ça qu'on a décidé d'enlever
la crypto. Mais, la cryptomonnaie, si les
gens veulent venir puis ils nous disent : On va payer 0,15 $ du
kilowattheure, peut-être qu'on pourrait les considérer. Alors, étant
donné que la régie avait des tarifs, à notre avis, trop bas, c'est nous, avec
Hydro-Québec, qui a décidé qu'on était pour
exclure le bloc de 300 MW. Donc, c'est sûr que... Bon, la réponse à votre
question, c'est que, présentement, les centres de données ont tous le
même tarif.
M. Bouazzi : Qand vous dites
«exclure», on parle de quoi? Parce que je me souviens de l'annonce, effectivement.
Est-ce que c'est, genre, déconnectés ou ils sont connectés?
M. Fitzgibbon :
Non, non, c'est les futurs... En 2018, le Parti libéral avait alloué...
bien, avait demandé à la régie d'allouer 300 MW... 300 MW pour la
crypto à un tarif régi par la régie, qui était, je pense, 0,035 $, là — il va
vérifier. Alors, bon, heureusement, il n'y en a pas eu tant que ça. Mais là,
woups! il y avait une effervescence de cryptos. Alors, quand Hydro-Québec a
dit : Woups! La demande commence à être grande, Mme Brochu m'a appelé
et m'a dit : Je ne suis pas sûre qu'on veut ça, considérant le bilan qui
se resserre. Alors, ça a pris 30 secondes, on a dit non, donc on a fait un
décret pour enlever... En fait, c'est un décret qui a proposé à la régie de
dire : Enlevons ce bloc-là, parce qu'un bloc de 300 MW, duquel il en
restait une partie, 250, à 0,035 $ du kilowattheure, ça n'avait pas de
sens.
M. Bouazzi :
Mon recherchiste me souffle «270».
M. Fitzgibbon :
C'était entre 0,04 $ et 0,05 $, ce n'était pas 0,035 $.
M. Bouazzi :
Et donc ils retombent sur quel genre de tarification?
M. Fitzgibbon :
Bien, à ce moment-là, c'est en haut de 5 MW, donc ça va être la
décision du gouvernement.
M. Bouazzi :
Sauf que celles qui existent déjà, elles restent?
M. Fitzgibbon :
Ah! c'est ça, eux autres, on ne
retourne pas en arrière. D'ailleurs, dans l'application de la loi, on
parle du 2 décembre puis on dit ici, là, on l'a approuvé tantôt : Si
un projet a été approuvé par Hydro-Québec, le récipiendaire des mégawatts a
fait un engagement financier, on ne change pas ça, là.
M. Bouazzi :
Donc, eux, ils restent à 0,03 $... à 0,04 $.
M. Fitzgibbon :
Oui. Au taux qu'ils ont, finalement, oui. Bien, ça, c'est un taux de la
Régie de l'énergie. Alors, est-ce qu'il peut
changer un jour? La régie peut décider de modifier les taux, ce n'est pas nous
autres qui décident.
M. Bouazzi :
O.K. D'accord.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre. Merci, M. le député.
Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci.
Donc,
l'article 9 étant adopté, nous allons procéder à la lecture de
l'article 10. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon :
Merci, M. le Président.
Article 10 :
La présente loi entre en vigueur... à l'exception de l'article 6, qui
entre en vigueur à la date de...
Je recommence :
La présente loi entre en vigueur le (indiquer la date de la sanction de la
présente), à l'exception de l'article 6, qui entre en vigueur à la date de
l'entrée en vigueur du premier règlement pris en vertu du paragraphe 2.4°
du premier alinéa de l'article 112 de la Loi sur la Régie de l'énergie,
édicté par l'article 7 de cette présente loi.
Ça veut dire :
Cet article vise à prévoir que le projet de loi entrera en vigueur à la date de
sa sanction, sauf l'article 6. En effet, l'article 6, qui modifie
l'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie (chapitre R‑6.01), entrera en vigueur seulement lorsqu'un premier règlement
du gouvernement, prévoyant les cas et les conditions selon lesquels
l'obligation de distribuer de l'électricité de titulaires d'un droit exclusif
de distribution ne s'applique pas, pris en vertu du paragraphe 2.4° du premier
alinéa de l'article 112 de la Loi sur la Régie de l'énergie, proposé par
l'article 7 du projet de loi, entrera en vigueur. Entre‑temps, c'est la mesure
transitoire proposée à l'article 9 du projet de loi qui trouvera
application.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le ministre.
Est-ce que nous avons
des interventions du côté de l'opposition officielle? M. le député de
Maurice-Richard, souhaitez-vous revenir?
M. Bouazzi : Je ne sais pas si vous me
permettrez de poser une question. En fait, je trouve très clair l'article en question,
mais juste étonné... Ah non, c'est bon, c'est bon, ce n'est pas grave. C'est
bon.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 10, le dernier
article du projet de loi. Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, l'article 10 étant adopté, nous arrivons à la fin de l'étude
détaillée...
Une voix : ...
Le
Président (M. St-Louis) :
Je disais : L'article 10 étant adopté, nous allons... nous arrivons à
la fin de l'étude détaillée, et je vais avoir besoin de vous pour l'adoption
des intitulés de chapitres. Est-ce que ces derniers sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
On a besoin de vous aussi pour l'adoption du titre du projet de loi. Est-ce que
ce dernier est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Donc, le titre du projet de loi est adopté, ainsi que les intitulés de
chapitres.
Je
propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Je propose aussi que la commission adopte une motion d'ajustement des
références. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, nous en sommes à l'étape des remarques finales. Je cède la parole au
porte-parole du deuxième groupe d'opposition et député de Maurice-Richard. La
parole est à vous.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi :
Merci, M. le Président.
C'étaient des
échanges très instructifs. Nous, évidemment, on revient sur l'essence même du
projet de loi, par rapport à ce qu'on a entendu en commission parlementaire. On
trouve toujours très triste que, quand on fait des consultations et qu'il y a à
peu près... disons, l'extrême majorité des intervenants qui demandent de
revenir à la régie, tout en rappelant qu'ils
étaient contre ce pouvoir qu'on enlève de la régie de définir les tarifs
d'électricité, et qu'en fin de compte il n'en est mention nulle part, et
qu'il n'y avait pas, en fait, d'écoute de la part du ministre sur ce qui a été
proposé...
Une
fois ceci dit, sur le maximum du tarif qui a été mis, nos remarques, on les a
exprimées. On pense que le 3 %, actuellement... un 0 %, donc pas
d'augmentation de tarifs d'électricité, pour une première année, aurait fait
beaucoup de bien aux familles et surtout les moins nantis d'entre elles. C'est
une grille de lecture qui nous est très chère de comprendre quelles sont les
conséquences des projets de loi et surtout sur les personnes les plus
vulnérables ou tout simplement les moins fortunées de notre société.
Malheureusement, donc, le projet de loi aurait pu aller plus loin dans ce qu'il
propose.
• (17 h 30) •
Et enfin un autre
problème de gouvernance... car le premier, étant celui du pouvoir qu'on a
enlevé à la régie, est un problème de gouvernance, l'autre problème de gouvernance,
c'est les pouvoirs que ce projet de loi octroie au ministre sans une saine
gouvernance ou un contre-pouvoir et le fait que, plutôt que d'avoir à définir
quels sont les critères qui font qu'un projet est acceptable ou pas et de
trouver une entité telle que, par exemple, la régie pour appliquer ces critères
qui, pourtant, seraient définis par le ministre... Donc, ce n'est pas un
pouvoir qu'on enlève au ministre, mais c'est une gouvernance qu'on apporte
autour de la prise de décision de qui sera raccordé ou pas dans les prochaines années. Malheureusement, ce projet
de loi ne prend pas ça en compte et octroie des pouvoirs discrétionnaires, en fait, au ministre
qui sont pour le moins assez monumentaux. Voilà, merci beaucoup, ça sera notre
mot final.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci, M. le député.
Je cède maintenant la
parole au porte-parole de l'opposition officielle et député de Jacques-Cartier.
M. Gregory Kelley
M. Kelley :
Merci beaucoup. Et
félicitations, M. le Président, sur votre premier projet de loi! Mais,
honnêtement, c'était un plaisir d'être avec vous aujourd'hui, puis je pense
qu'on va être probablement ensemble dans l'avenir, parce que je sais que le
ministre a un autre projet de loi qui s'en vient dans un an ou quelque chose
comme ça, alors j'ai hâte de travailler avec vous encore à ce stade-là. Je veux
juste dire merci au ministre et merci aussi à mon collègue de Québec solidaire
pour les échanges aujourd'hui. Je pense qu'on a eu un ton qui était pas mal
respectueux entre nous. On a été capables de poser nos questions, faire nos
suggestions.
C'est sûr que, pour
nous, la question de la régie, de laisser le pouvoir pour fixer les tarifs dans
les mains de la régie, était importante, mais ça, c'est un débat, comme j'ai
mentionné ce matin, qu'on a eu sur le projet de loi n° 34. On a fait une
centaine d'heures là-dessus. Alors, on comprend que ça, c'est une décision que
le gouvernement a pris. Il veut rester dans
cette voie-là que c'est les députés... ce n'est pas... C'est le ministre qui
décide qu'il change, avec les lois, les tarifs, et tout ça, «fine», O.K.
On avance, on verra c'est quoi, les résultats de ça dans les prochaines années.
Puis je veux juste
terminer rapidement, M. le Président, parce qu'on a eu un petit peu un échange
sur la cryptomonnaie, des «blockchains», que le ministre continue de répéter
que c'était le Parti libéral qui a pris cette décision,
envoyé la suggestion à la régie. O.K., je peux accepter ça, mais je veux juste
rappeler au ministre qu'en 2018 la
porte-parole et la députée de Saint-Hyacinthe a dit le suivant : «Que le
ministre Pierre Moreau laisse passer des projets d'investissements
importants pour la province — elle parle de la cryptomonnaie — il
doit avoir une vision, voir l'opportunité
que représente ce marché émergeant et comprendre que le Québec possède tous les
éléments nécessaires pour accueillir cette nouvelle technologie, tout en
incluant nos surplus d'électricité.»
Puis je veux juste
souligner un communiqué de presse de la Coalition avenir du Québec avec une
belle photo de l'ancien premier ministre,
M. Couillard, où il dit le suivant : «La technologie chaînes de blocs
révolutionne actuellement l'univers de stockage des données. Depuis
quelques mois, une certaine des entreprises ont approché Hydro-Québec afin de s'approvisionner en énergie et ainsi faire
profiter la province des importants investissements à même nos surplus
d'électricité. Alors que ces entreprises voudraient investir chez nous, et
créer des emplois, et qu'Hydro-Québec est prête,
le gouvernement libéral, lui, se traîne les pieds. Plutôt qu'encadrer
l'industrie comme on lui demande de le faire, d'être proactif afin que
le Québec soit un pionnier dans cette technologie nouvelle, le gouvernement
libéral met littéralement un frein à ces investissements en posant un
moratoire. Selon le P.D.G., la société d'État serait en mesure de vendre 5 TWh de surplus d'électricité aux entreprises
actives dans la chaîne de blocs d'ici quatre ans, mais le ministre
l'empêche. La Coalition avenir Québec souhaite que le gouvernement libéral doit
saisir cette opportunité économique que représente cette technologie, puisque
le Québec a des atouts importants pour se tailler une place de choix dans ce marché naissant de l'électricité
verte et un climat favorable. La CAQ propose de réserver un bloc d'énergie à
ces entreprises qui souhaitent développer un écosystème relié à la chaîne de
blocs.»
Alors,
je veux juste dire et rappeler que peut-être le gouvernement libéral... aller à
l'avant, mais que l'opposition... la deuxième opposition, à l'époque,
était très favorable à cette action qui était prise là.
Alors, c'est tout, M.
le ministre, et merci beaucoup pour les échanges productifs aujourd'hui.
Le Président
(M. St-Louis) : Merci beaucoup, M. le député.
Avant
de céder la parole au ministre pour ses remarques finales, est-ce qu'il y a des
membres de la commission qui représentent le gouvernement... est-ce qu'il y en
a qui auraient des interventions à faire? Ça va? M. le ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Oui,
bien, premièrement, merci aux deux collègues et leurs équipes. Je pense
qu'effectivement ça a été un... C'est mon deuxième projet de loi. Le
premier avait été pas mal plus long. Alors, j'apprécie qu'il y a eu des bons échanges. Puis on peut ne pas être d'accord, mais
on peut être capables de se parler de façon civilisée, ce qui a été le cas.
Alors, je suis très heureux de cette expérience-là.
Un peu d'anecdotes avant qu'on rentre dans les
trois sujets que je veux juste couvrir.
Bien, premièrement, je pense que les choses
changent rapidement. Effectivement, si je recule en 2018, quand on est arrivés en poste, on avait des surplus
énergétiques à n'en plus finir. Même votre ancienne cheffe, Mme Anglade,
parlait de dépenser 100 milliards en hydrogène. Alors, les choses changent
rapidement, et c'est clair qu'aujourd'hui on
le reconnaît tous, ici, que le bilan énergétique est très serré. Les
engagements que nous avons pris en termes de lutte aux changements climatiques, par exemple, sont
pharaoniques. Les projets qui peuvent donner de la richesse au Québec
sont grands aussi. Nous n'avons pas tous les électrons qu'on aimerait avoir.
Donc, c'est clair que la filière de transition
énergétique, dans les prochains 10 ans, va être le dossier le plus
important que le gouvernement va faire face, il n'y a aucun doute. C'est pour
ça, d'ailleurs, que les changements subséquents
qui vont devoir être faits. Je pense qu'Hydro-Québec doit... vont être
assujettis à des audiences publiques, il faut écouter la société civile. C'est
un sujet qui est tellement émotif pour les Québécois que je peux rassurer
tout le monde qu'on va le faire dans l'ordre.
Maintenant, je suis heureux aujourd'hui. Le
p.l. n° 2, on pense à la population, au tarif
domestique, 3 %. Oui, zéro aurait été mieux; c'est 3 %, donc c'est
mieux que 6,4 %. Moi, je suis à l'aise de voir qu'est-ce qu'on fait pour
la population. Je voulais rassurer aussi les
gens, la Régie de l'énergie n'a perdu aucun pouvoir. Elle n'en a pas eu plus,
mais elle n'a pas rien perdu. Toute la tarification va rester à la Régie
de l'énergie. Donc, je pense, je veux rassurer la population que c'est le cas. Et, dans le cas des 5 MW, bien, c'est
Hydro-Québec qui nous disait : On est... la loi présente, de connecter par obligation, ça ne fait plus de
sens, le gouvernement, aidez-nous. Donc, on respecte le désir
d'Hydro-Québec.
Et je veux rassurer aussi le député de Québec
solidaire qu'on va faire du mieux qu'on peut pour être le plus clair possible
sur les critères. Je vais aussi peut-être même divulguer de façon plus précise
le processus décisionnel, parce
qu'effectivement, quand on dit que le ministre va décider, bien là, on peut
penser : Woups! Il va décider ça dans son bureau. Alors, je veux le
rassurer que la même rigueur qu'on a pour Investissement Québec sur les projets
où on accorde des aides financières aux entreprises... Il faut avoir le même
processus pour donner les mégawatts aux entreprises,
parce qu'aujourd'hui je pense que la problématique du gouvernement, ce n'est
pas l'argent qu'on va donner aux entreprises, c'est les mégawatts qu'on
va leur donner. Donc, la même rigueur qu'on a vu pour Investissement Québec
pour l'octroi de subventions financières ou de prêts, il faut l'appliquer pour
les mégawatts parce que ça va être un élément très important.
Alors, je conclus en disant merci. Merci, M. le
Président. Vous avez fait une faute seulement, mais vous l'avez corrigée, puis
on ne vous en tient pas rigueur. Alors, merci pour votre support. Merci à toute
l'équipe qui vous supporte aussi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
J'aimerais remercier tous les membres de la
commission.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 39
)