Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 13 février 2025
-
Vol. 47 N° 47
Étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie, des ressources
naturelles ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 69, la Loi assurant la
gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, ce matin, est-ce qu'il
y a des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le Président.
M. Ciccone (Marquette) est remplacé par M. Garceau (Robert-Baldwin)
et M. Fortin (Pontiac) est remplacé par Mme Cadet (Bourassa-Sauvé).
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la secrétaire. Lors de l'ajournement hier de nos travaux, là, nous
étions à l'étape des motions préliminaires et M. le député de Jean-Talon avait
commencé son allocution. Il lui reste encore du temps. Il vous reste donc 11 min 10 s
pour votre intervention, M. le député. Vous pouvez y aller.
M. Paradis : Merci, M. le
Président. Donc, nous...
M. Paradis : ...le... je suis
dans mon intervention, donc, sur la motion demandant d'entendre cinq
organisations en consultations particulières. Et j'avais parlé du Syndicat canadien
de la fonction publique, de la Fondation David Suzuki, et j'étais à la
coalition Toujours maîtres chez nous et Greenpeace. Je vais revenir un petit
peu sur Greenpeace parce que j'indiquais que Greenpeace et la Fondation David
Suzuki étaient deux des signataires des organisations signataires du Manifeste
pour un avenir énergétique juste et viable. Et j'ai parlé, donc, de certaines
positions de la Fondation David Suzuki de manière individuelle. Même chose pour
la position de Greenpeace. Et, ça, je comprends que c'est une position très
différente de celle du gouvernement, de celle de la ministre, mais raison de
plus pour les entendre.
Et, sur le projet de loi n° 69,
Greenpeace s'inquiète que ce projet de loi là, qui est présenté comme un
instrument de... permettant de favoriser la décarbonation du Québec, soit, en
fait, une menace pour la décarbonation du Québec, et qu'elle ouvre, cette loi,
toute grande la porte à une plus grande privatisation de l'électricité. Et, eux
aussi, ils disent : On devrait parler beaucoup de sobriété énergétique et
de réduction des gaz à effet de serre, que ça devrait être des priorités
absolues, mais on ne les voit pas tellement transparaître dans le projet de loi
n° 69, qui met plutôt la table à une augmentation de la production
d'électricité en vue d'alimenter, je les cite, «de nouvelles industries qui
vampiriseront des mégawatts.»
Greenpeace nous rappelle aussi que, pour
eux, le gouvernement manque totalement de vision. Je les cite : «Il ne
prend pas la crise climatique au sérieux.» Et ils demandent aussi d'en
connaître plus sur la vision du gouvernement avant de travailler la route qui
devrait nous mener à des objectifs qu'on ne connaît pas encore.
Greenpeace s'inquiète du fait que le
projet de loi ouvre des... la porte à des ententes de gré à gré qui
permettraient à des compagnies privées de vendre par elles-mêmes de
l'électricité à des consommateurs privés adjacents aux sites de production
d'électricité. Et, pour eux, c'est une distorsion de la notion d'autoproduction
qu'on retrouve donc à l'intérieur du projet de loi n° 69 qu'on va étudier.
Alors, ils nous disent... Bien, en fait,
je pense qu'on devrait... qu'on aurait intérêt à les entendre. C'est une...
Pour eux, c'est un projet de loi qui pave la voie... je les cite : «Ce
projet de loi pave clairement la voie à la dénationalisation de l'électricité
au Québec.» Donc on devrait, je pense, les entendre. Et, comme je le disais,
c'est un... c'est une organisation signataire du manifeste.
Donc, j'avais commencé à parler aussi de
Toujours maîtres chez nous, parce que ce collectif est très actif dans les deux
MRC qui sont touchées par le projet de TES Canada, ce projet de loi présenté
par le gouvernement comme un modèle. Je le disais hier, là, à la fin de mon
intervention de la période que j'avais hier, qu'il a été qualifié par l'ancien
ministre Pierre Fitzgibbon de magique, ce projet de loi là. Alors, ce sont les
citoyens des MRC de Mékakinac et de des Chenaux qui se sont organisés et qui
s'inquiètent de la façon dont ce projet a été monté, de la façon dont le
gouvernement a interagi et continue d'interagir avec TES Canada, et qui se
demandent qui décide des règles, qui décide du développement de ce type de
projet... de ce projet... de ce type de projet là, et quels sont les impacts
pour les populations locales, qu'est-ce qu'on prévoit en réalité comme
infrastructures, et quelles voix on va permettre d'entendre finalement de la
part des citoyens.
• (11 h 30) •
Bien, ce qu'on propose à la ministre
aujourd'hui, c'est : En date d'aujourd'hui, maintenant, quelle est la
situation de ce genre de projet là, dont on va discuter, qui est au cœur de la
réforme proposée par le projet de loi n° 69? Qu'est-ce que les citoyens,
qui sont, au premier chef, affectés, ont à nous dire de leur vision? Est-ce que
ça intéresse le gouvernement de les entendre? Est-ce que ça intéresse le
gouvernement de les écouter? C'est un peu ça la question. Mais, si la réponse,
c'est non, bien, les citoyens de la coalition Toujours maîtres chez nous sauront
à quoi s'en tenir. Ils vont bien sûr continuer leurs activités de mobilisation.
Mais, ici, ce qu'on...
11 h 30 (version non révisée)
M. Paradis : ...mon propos, c'est
d'ouvrir un dialogue qui va éclairer nos débats, qui va permettre peut-être au
gouvernement de mieux comprendre les effets sur le terrain de la réforme qu'il
propose. On s'en souvient, donc, il y a le projet de TES Canada, c'est la
construction d'un parc éolien avec une ligne de transmission, 35 kilomètres
jusqu'à un site, une usine de production d'hydrogène. Donc, ça a beaucoup d'impact
non seulement sur la stratégie globale d'Hydro-Québec, du gouvernement du Québec,
sur les infrastructures, sur le paysage, sur la qualité de vie. Quelle est l'acceptabilité
sociale? C'est ça que les citoyens, qui font partie de la coalition de toujours
maîtres chez nous, veulent savoir. Et donc comment ce gouvernement peut dire qu'il
répond aux besoins de la population québécoise et aux impératifs multiples qui
sont nommés dans le projet de loi d'ailleurs? Quand on dit faire un PGIRE,
bien, il y a des questions environnementales aussi puis il y a des questions d'acceptabilité
sociale.
Alors, comment peut-on prétendre que c'est
ça qu'on veut faire plus si on n'est même pas capable de les entendre, les gens
qui veulent venir nous dire quels sont ces impacts pour eux et quel est leur
point de vue sur ce genre de projet là? Donc, une coalition extrêmement
intéressante, et ça serait très éclairant de les entendre pour nous aujourd'hui.
Le Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques du Québec, très
intéressant, ils n'ont pas été entendus, eux non plus, en commission lors des
consultations particulières. C'est un regroupement de scientifiques. Et, si on
dit qu'on veut plus de données, plus d'informations, plus de faits, pour qu'on
prenne des bonnes décisions, mais pourquoi ne pas commencer par entendre les
données probantes puis les avis des scientifiques, des experts qui vont venir
nous parler des faits qui, eux, quand on regarde qui en sont membres, là, ce n'est
pas des gens qui font de la politique, c'est des gens qui font de la science.
Il y a une centaine de membres dans ce collectif-là. Je le redis, ce sont des
chercheurs, ce sont des scientifiques.
Alors, autant je disais hier que c'est
important d'entendre les gens d'Hydro-Québec, les bras et les cerveaux, ceux
qui gèrent, ceux qui ont inventé notre système, il faut les entendre, bien, c'est
la même chose, il faut entendre maintenant les experts. Je sais, on pourra
dire, on en a entendu quelques-uns, mais eux, on ne les a pas entendus, et ils
ont des avis extrêmement intéressants. Eux, leur objectif, c'est justement d'exercer
une vigile critique sur le projet de développement de la filière du gaz de
schiste de manière plus particulière, au regard de l'ensemble de la question
énergétique au Québec et de celle des modes de gestion des ressources
naturelles. Donc, ils ont, au fil des dernières années, dans un contexte de
bouleversement climatique, ils ont, au fil des dernières années, élargi la...
critique à la question des hydrocarbures en général et plus globalement à l'ensemble
des enjeux énergétiques, donc, ceux qu'on est appelés à analyser ensemble. Ils
ont participé à des processus de consultation publique. Ils ont produit un
certain nombre d'analyses, mais, encore une fois, ils n'ont pas été entendus
dans le cadre qui nous occupe actuellement, celui du projet de loi n° 69.
On retrouve, sur leur site Internet, tout
plein d'informations, mais on aurait intérêt à les entendre pour venir nous
parler du... Bien, eux, ils s'inquiètent, par exemple, ils ont produit des
études : À qui profiterait la fin du monopole d'Hydro-Québec? Ils se sont
interrogés : Quel plan pour l'énergie au Québec? Alors, ils posent, comme
tout le monde, ils posent les mêmes questions C'est quoi, le plan du
gouvernement? Ils se sont intéressés à la filière batterie. Alors, un des
articles sur leur site, ce qui ne passe plus avec Northvolt, la nécessité de
tenir des états généraux pour une politique intersectorielle pour l'avenir
énergétique du Québec, un débat plus que nécessaire. Donc, vous voyez, ils
insistent sur le fait qu'il n'y a pas eu d'espace...Il n'y a pas eu assez d'espace
pour qu'on discute ensemble de ce projet de loi qu'on nous demande d'étudier en
détail, mais sans entendre les parties prenantes.
J'aimerais terminer avec une question bien
pratico-pratique. Donc là, c'est la troisième journée depuis le début de cette
commission, que les trois oppositions, on implore, on supplie le gouvernement
de se mettre à l'écoute du Québec. C'est quand même incroyable. Là, on dit :
Ah! c'est déjà fait, c'est coché, là, cette case-là, alors que j'ai démontré dans
un certain nombre d'interventions, mes collègues aussi ont démontré que non,
toutes les consultations n'ont pas été faites, que la situation a changé. Et ce
que je trouve vraiment paradoxal, c'est que ça ne prendrait pas grand-chose, il
me semble, s'il y avait une volonté d'écoute, s'il y avait une volonté de
transparence, ça ne prendrait vraiment pas grand-chose pour vous demander, M.
le Président, de la part du gouvernement, une suspension, qu'on discute, puis
que la ministre nous dise...
M. Paradis : ...écoutez, on va
s'entendre sur une liste de gens essentiels à faire venir, puis ça se réglerait
en quelques minutes, puis on pourrait les entendre la semaine prochaine. On
vient de perdre trois jours à supplier le gouvernement de faire ça puis
entendre comme réponse : Non, ça ne vous intéresse pas d'entendre les
Premières Nations. Non, ça ne nous intéresse pas d'entendre les gens de
l'industrie. Non, ça ne nous intéresse pas d'entendre les gens de la société
civile. Non, ça ne nous intéresse pas les experts. Ah, bien là, je ne veux pas
présumer, peut-être que celle-là, elle va être acceptée. Alors que ça serait
simple de dire : On invite ces gens-là. Ils vont être là la semaine
prochaine, une demi-journée, une journée. Le nombre de personnes, d'organisations
dont on parle, là, on le sait, comment ça dure en consultations particulières,
c'est une demi-journée, une journée. Vraiment, ce gouvernement ne veut pas
consacrer une demi-journée ou une journée pour entendre des experts, mais ça,
ça démontre que ça ne l'intéresse pas.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, je vais reconnaître
maintenant le député de Maurice-Richard.
• (11 h 40) •
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Je me suis permis de venir avec un très jeune recherchiste
aujourd'hui. Je salue toutes les éducatrices qui travaillent dans des milieux
de CPE et des haltes-garderies, etc. Qui aujourd'hui, étant donné la météo,
n'ont pas pu venir au travail. Mais j'en profite pour appuyer cette motion,
entre autres parce que, je pense, c'est important de se rappeler pourquoi on
fait ça, pourquoi on fait ça. On parle de 2050, là, ce n'est pas... je veux
dire, pour nos enfants, ils n'auront même pas 50 ans. L'année dernière de
l'année 2024, on a déjà dépassé le 1,5 degré de réchauffement
planétaire, qui, faut-il le rappeler, était l'objectif à long terme pour les
accords de Paris. Et dans le cadre du Québec, on a dépassé les 3 degrés
d'augmentation l'année dernière. Pour le mois de février 2024, en moyenne, on a
dépassé de 6 degrés. Je ne sais pas si vous imaginez, M. le Président, de
quoi on parle. Or, malgré cette situation, où, je veux dire, l'avenir de notre
race humaine est en jeu, on se retrouve dans un projet de loi qui prétend
vouloir permettre cette transition énergétique et atteindre la carboneutralité
en 2050, sans avoir écouté des groupes aussi importants que la Fondation David
Suzuki, que les scientifiques, que des enjeux énergétiques du Québec,
Greenpeace. C'est quand même assez incroyable, surtout qu'on sait que le plan
qui est devant nous, d'un point de vue écologique, ne fonctionne pas, ne
fonctionne pas. Il n'est pas vrai que nous allons être capables de doubler
les... la production d'énergie du Québec en 25 ans. Ce n'est pas vrai. Or,
nous devons réussir. Il n'est pas vrai que nous sommes capables de garantir une
croissance infinie avec une diminution de gaz à effet de serre, ceci n'existe
pas. Et donc la vraie question qui doit se poser, c'est : Quelles sont les
limites de la planète et comment allons nous réussir à garantir, à garantir,
pour cette jeune génération qui sera encore jeune dans 25 ans, là, qu'ils
auront un environnement de vie possible, sachant encore une fois que le mois de
février 2024, en moyenne, on a dépassé les 6 degrés de plus que par
rapport à l'ère préindustrielle? C'est une catastrophe. Et donc quand est-ce
qu'on est capables, au sein de cette noble institution, d'avoir une vraie
conversation, quelque chose de constructif et d'honnête, à dire... à regarder
les Québécoises et Québécois et dire : Voilà, voici les limites que nous
impose la planète? Et non, nous n'allons pas doubler la production
d'Hydro-Québec. Et oui, il va falloir mieux répartir les richesses. Parce que
oui, le 1 % le plus nanti au Québec produit 100 tonnes de CO2 par
personne quand le 50 % en bas de la pyramide n'en produit que cinq. Que si
nous consommions...
M. Bouazzi : ...comme le
50 % en bas de la pyramide, nous aurions déjà atteint nos objectifs de
2035. Cette conversation-là, on l'a quand en fait? Quand est-ce qu'on parle des
limites de la planète alors qu'on parle de cette transition énergétique? Je
veux dire, je demande à mes collègues ici de se transposer dans 25 ans.
Quand nos enfants auront 40 ans, ils vont nous regarder droit dans les
yeux. On vous a dit... Mais pendant cette commission-là, avez-vous même entendu
les groupes écologistes vous expliquer? Les scientifiques du GIEC qu'est ce
qu'ils nous disent? Qu'est-ce qu'ils nous disent? Ils nous disent que d'ici
2030 la planète doit avoir divisé par deux, par deux la quantité de CO2
qu'on émet dans l'air et que d'ici 2050 au plus tard pour tous les pays, il
faut atteindre la carboneutralité. Et pour les pays riches, il vaut mieux viser
2040 ou 2045. Qu'allons-nous leur dire? Non. Non, non. On ne les a pas écoutés.
On a fait confiance au flair de M. Fitzgibbon. Il a d'ailleurs distribué
des mégawatts, en veux-tu en voilà, à des multinationales étrangères. Et à
aucun moment on s'est dit : Oui, mais d'accord, mais pour décarboner nos
bâtiments, nos PME, nos industries locales, qu'est ce que ça prend? Et là où
nous ne serons pas capables de décarboner, quel est le plan pour que les
travailleuses, les travailleurs ne se retrouvent pas à payer le prix cher? Quand
est-ce que nous allons avoir cette conversation-là? Quand est ce que nous
allons sortir du déni?
Moi, je vous avouerais que cette
question-là m'obsède à chaque fois que je viens, à chaque fois que je viens. Je
regarde des enfants à l'école, et ça m'obsède. Et je ne comprends pas comment
nous allons continuer à vivre dans un déni, à se dire que oui, pas de problème,
pas de problème, nous allons viser cette croissance verte. Pas d'équation. Je
veux dire, je mets au défi le gouvernement de nous dire sur quelle base il a
dit qu'il atteindrait la carboneutralité en doublant la taille d'Hydro-Québec.
Vous imaginez? On a cette conversation-là. Nous n'avons pas vu la courbe. Nous
n'avons pas vu la courbe. Et on continue, tranquilles, et probablement qu'on va
refuser d'écouter ces groupes-là. Là, on parle de la suite des choses, de choix
de société très importants, car il va y avoir des choix de société importants, je
veux dire. Moi je suis en désaccord avec à peu près tout ce que
M. Fitzgibbon a dit, à part une chose, c'est qu'il a dit qu'il fallait
diviser par deux le nombre de voitures à un moment donné. Bien, elle est où,
l'équation? Et ça rentre où dans nos projections de consommation d'énergie? Il
est où le plan pour avoir du transport collectif, des transports de
remplacement? Cette vision-là de société, les où?
Et pour pouvoir y réfléchir comme les
législateurs, bien, il faut qu'on regarde la vérité en face. Et c'est ces
groupes-là qui vont nous la dire en face, la vérité. C'est Greenpeace, c'est
David Suzuki, c'est des scientifiques qui ont perdu la voix à nous dire que
c'est la fin du monde bientôt, que les espèces disparaissent, que les cours
d'eau sont pollués, qu'il y a... qu'il y a un continent de plastique en plein
milieu de la planète, que... Sans compter, là, tous les maraîchers qui se
retrouvent aux prises avec ou bien pas de pluie, ou bien trop de pluie, ou bien
avec des feux de forêt à n'en plus finir. Je veux dire, c'est quand qu'on va
regarder tous ces signaux, mais majeurs que la nature nous envoie. Des feux à
des milliers de kilomètres en Abitibi? Ça sentait la mort à Montréal l'été
dernier, la mort. Ça sentait les animaux cramés. C'est ça que ça sentait.
Comment est-ce qu'on peut franchement
défendre le fait de battre une telle mention? Comment? Comment on peut regarder
des enfants, droit dans les yeux, là? Tous ceux qui sont avec leurs parents à
la maison, là, on va les regarder, droit dans les yeux, et puis on va leur
dire : Ne vous inquiétez pas, là. Ne vous inquiétez pas, on va... on va
juste continuer... Je vais le produire plus, plus, plus. Ne vous inquiétez pas,
il n'y aura pas de problème. Vraiment? Vraiment? Vraiment, je ne sais pas. Je
ne sais pas. Moi, je... Ça me dépasse. Ça fait que je vais, au nom de ma
formation politique, voter pour cette motion. Et j'invite vraiment, là, mes
collègues d'en face, dans la banquette d'en face, de se dire : Non, ce
n'est pas vrai que nous allons parler de transition énergétique sans avoir
invité la Fondation Greenpeace, ou David Suzuki, ou d'autres scientifiques. Ce
n'est pas possible. Ce n'est juste pas possible.
Pour l'amour non pas des futures
générations qui ne sont pas nées, mais celles qui sont bien nées aujourd'hui,
là...
M. Bouazzi : ...comment
allons-nous les regarder dans les yeux, là? Merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Bien,
merci, M. le député. Maintenant, nous sommes maintenant à passer la parole à M.
le député de Jacques-Cartier. Vous disposez d'un maximum de 30 minutes si
vous parlez au nom du chef.
M. Kelley : Je vais parler au
nom de notre chef.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Kelley : Merci beaucoup,
merci, M. le Président. Bienvenue à notre petit attaché politique aujourd'hui.
Je suis content de te voir. C'est drôle parce qu'hier nous avons discuté qu'on
est tous ici pour avancer notre société, pour le bien-être de nos
petits-enfants et pour nos enfants. Alors, on a un enfant autour de la table
aujourd'hui, qui est bien représenté dans nos discussions. Alors, encore, M. le
Président, rebienvenue et merci de prendre le temps de m'écouter sur mon
intervention.
Je vais... Je vais juste comme commencer
en dire qu'on va appuyer la motion préliminaire de mon collègue de Jean-Talon.
Je pense que c'est une autre motion hyperimportante. Et, un autre côté de la
médaille, on a appris plusieurs... Excusez-moi, dans les dernières couples de
jours, on a parlé beaucoup plus le côté économique, on peut dire, on a parlé
après ça beaucoup du côté de la planification du gouvernement. Alors, je pense
que ça tombe bien, aujourd'hui et hier soir, qu'on prend notre temps de
regarder le côté un petit peu plus environnemental et des gens qui représentent
plus les groupes qui sont des experts dans la lutte contre les changements
climatiques. Et on sait que, ça, c'est hyperimportant, c'est un des objectifs
de ce projet de loi, c'est de décarboniser notre économie et d'avancer en
direction de nos objectifs, quand même, nos cibles puis tous les accords que
nous avons signés dans les dernières années, alors pourquoi pas ne pas entendre
ces groupes qui sont nommés, le Collectif scientifique sur les enjeux
énergétiques du Québec, la Coalition Toujours maîtres chez nous, la Fondation
David Suzuki, Greenpeace et quand même le Syndicat canadien de la fonction
publique, particulièrement le dernier, qui représente des fonctionnaires de
l'État du Québec, je pense, ça, c'est un «no-brainer», M. le Président. Parce
qu'eux autres vont avoir une plus grande responsabilité avec ce projet de loi,
c'est... c'est sûr. Le ministère de l'Énergie va être hyperoccupé dans les
prochaines années pour bien bâtir un plan de gestion des ressources intégré, ça
va prendre beaucoup de fonctionnaires. Ils vont travailler pas mal fort en
collaboration avec toutes les autres instances, des autres ministères,
Hydro-Québec, des communautés autochtones et des groupes environnementaux.
Alors, je pense que c'est important de réentendre eux autres aussi sur l'état
de ce projet de loi. Et, quand même, certains, oui, qui ont déposé une motion
n'ont pas nécessairement eu une chance de se présenter ici en commission pour
être questionnés par des élus, mais d'avoir des débats qui sont hyperimportants
pour ce projet de loi.
Et, je pense, M. le Président, c'est
toujours important de rappeler qu'on a des différents groupes qui nous suit
avec nos travaux, ici, en commission. Puis, hier, je sais que Nature Québec à
gazouiller, fait un X où ils ont tagué tous les membres... excusez-moi, pas
tous les membres, mais la ministre, moi-même, le député de Maurice-Richard et
le député de Jean-Talon. Juste pour rappeler qu'eux autres, avec des autres
cosignataires, ont publié une lettre ouverte dans La Presse et gardent...
peut-être la ministre qui va démontrer de l'ouverture de réentendre ces
groupes, peut-être, va prendre la parole. C'est une chose que je veux noter, M.
le Président, qu'hier la ministre a pris l'occasion de répondre à certaines de
nos motions, de répondre à certaines de nos inquiétudes. C'est... C'est bien
apprécié qu'il y ait eu un dialogue sur nos motions préliminaires. Je veux
juste remarquer, c'est... c'est apprécié, bien, par nous, je ne peux pas parler
pour mes autres collègues des autres partis politiques, mais de notre côté,
c'est... c'est bien apprécié. Et, je pense, c'est important parce que je ne
pense pas qu'eux autres vont avoir la chance de vient puis répéter qu'est-ce
qu'ils ont dit dans leur lettre ouverte et peut-être tous de mes collègues ont
eu... pas eu une chance de lire. Et, quand même, je pense, c'est important de
reviendre sur leurs arguments qui... dans cette lettre ouverte qui est trouvée
dans La Presse. Et le titre, c'est Une planification énergétique avant tout
projet de loi. Les cosignataires souhaitent que le Québec prenne des décisions
éclairées, tiennent compte à la fois...
M. Kelley : ...enjeux
climatiques, énergétiques, environnementaux, de santé et de justice.
• (11 h 50) •
«Le 6 juin dernier, Pierre
Fitzgibbon, alors ministre de l'Économie, de l'Innovation, de l'Énergie,
déposait le très attendu projet de loi n° 69 sur l'énergie. Sa successeur,
la...», Mme la ministre, «...a repoussé les prochaines étapes du cheminement du
projet de loi n° 69 pour revoir les balises encadrant la tarification
d'électricité, suivant l'annonce des possibles tarifs douaniers par le nouveau
président américain.»
«En effet, le PGIRE est un outil
stratégique de planification à long terme visant à coordonner de façon optimale
l'approvisionnement, la production et la consommation d'énergie. Il est
nécessaire pour assurer une prévisibilité dans le secteur énergétique, par
exemple pour mieux prévoir les investissements dans ces installations de
production et des composants des éoliennes.
«Lorsque cela est élaboré au cours du
processus de consultation large, un le plan de gestion intégrée des ressources
énergétiques permette de dégager une vision collective claire de l'avenir et
d'augmenter l'adhésion à celle-ci.
«S'il est bien mené, il pourrait également
favoriser une transition énergétique cohérente et équitable, notamment grâce à
la modélisation de scénarios de sobriété énergétique dans tous les secteurs.
«L'absence de progrès entourant le PGIRE
est lourde de conséquences. Pendant qu'il tarde à mettre en place une
planification digne de ce nom, le gouvernement continue de mettre la charrue
avant les boeufs et de dilapider des ressources de façon à improviser. Les
annonces se multipliant... On octroie des mégawatts à des projets controversés
de multinationales comme Northvolt ou Tree Energy Solutions alors que la décarbonisation
des entreprises existantes est négligée et que des emplois sont menacés. On
attribue des blocs d'énergie, que nous ne produisons pas encore!, à des prix en
dessous du coût de leur éventuelle production.
«On annonce les plus gros parcs éoliens
jamais construits au Québec dans les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean, à
Saint-Honoré et dans la zone de — oups, excusez-moi — Chamouchouane...»,
je veux juste dire ça bien, merci, «...du Bas-Saint-Laurent ou de la Côte-Nord,
sous forme de partenariats entre des communautés et Hydro-Québec, sans
encadrement clair et de la place du privé. Si le p.l. n° 69 était adopté,
il permettrait d'augmenter continuellement les parts du privé dans le système
énergétique, sans pour autant que ce changement de paradigme ait été discuté
publiquement.
«Des choix de société.
«Les transformations du système
énergétique et les investissements devraient pourtant être guidés par
l'ambition et la cohérence. Les questions à aborder ne se limitent pas à la
quantité d'énergie à produire, puisque pour déterminer nos besoins réels, il
est aussi question de choix de société qui auront des impacts à long terme sur
notre quotidien... le Québec de demain.
«C'est sur une vision partagée et bien
comprise que repose notre capacité à réussir une transition énergétique juste
et à assurer des tarifs d'électricité abordables pour l'ensemble de la
population. Nous devons collectivement nous entendre sur les conséquences que
nous pouvons accepter quant à nos choix énergétiques.
«Pour le moment, on avance à tâtons, avec
des initiatives éparpillées et improvisées qui ne peuvent que peser de façon
plus marquée sur l'augmentation des tarifs d'électricité, accentuer les impacts
sur le territoire et favoriser les conflits sociaux.
«Il s'ensuit que l'opposition s'enflamme
autour du déficit démocratique que représentent des nouveaux projets, peu
transparents et qui ne s'appuient pas sur une compréhension commune des défis
et qui se présentent à nous ni des balises et des solutions à considérer.
«Avec un grand nombre des organisations,
nous réclamons depuis plus de cinq ans que»... excusez-moi, «...depuis plus de
deux ans que le gouvernement mette en place une nouvelle politique énergétique
alignée sur la science et une planification permettant d'implanter un système
énergétique socialement juste, décarboné et respectueux des limites des
écosystèmes. Nous demandons que soient débattus largement et publiquement des
scénarios diversifiés intégrant des approches qui réduisent la consommation
collective d'énergie plutôt que de répondre aveuglément à une demande
industrielle croissante. Nous demandons que le processus soit indépendant et...
M. Kelley : ...et transparent
et qu'il laisse la place à une diversité de voix et des intérêts de la société.
Nous réitérons l'urgence de se doter d'un PGIRE, et qui repose sur une vision
publiquement débattue et largement partagée. Sans cette planification, il est
imprudent et impertinent d'aller de l'avant avec des réformes législatives, y
compris le projet de loi n° 69, qui risquent de ne favoriser qu'une addition
d'initiatives industrielles manquant cruellement de cohérence et de
transparence.»
Alors, ça, c'est la lettre ouverte qui a
été signée par plusieurs signataires des différents groupes, incluant plusieurs
groupes qui étaient listés dans les groupes que le député de Jean-Talon veut
entendre ici en commission.
C'est des arguments fort intéressants.
Moi, j'ai des questions que je peux poser à ces groupes-là. Mais encore, je
pense, c'est juste important, si eux autres n'ont pas nécessairement une chance
de se présenter ici en commission, qu'au minimum leur lettre ouverte ait été
lue. C'est maintenant dans les... Ça va être dans les transcrits de nos débats
à l'Assemblée nationale, c'est partie des archives, et je pense que c'est un
minimum qu'on peut faire pour eux autres. Dans la situation, c'est notre rôle
comme une opposition, c'est d'essayer de porter des voix des gens qui ne sont
pas d'accord ou à des suggestions, des recommandations... le gouvernement.
Quand même, si nous, comme une formation, on n'est pas nécessairement d'accord
avec chaque mot qui est écrit par le groupe, on... nous avons une fonction à
«exerciser», comme une opposition officielle. Alors, je n'ai pas de crainte de
faire qu'est-ce que je viens de faire, M. le Président, et c'est de lire leur
lettre ouverte ici en commission.
Encore, on peut regarder, M. le Président,
vers leurs différents mémoires, ce qui a été déposé pour ce projet de loi, puis
eux autres ont beaucoup de différentes recommandations.
La première chose que la Fondation David
Suzuki revient, c'est sur une... prioriser la sobriété et l'efficacité énergétique.
Je sais que mon collègue de Maurice-Richard et, quand même, mon collègue de
Jean-Talon ont soulevé cette question dans leurs interventions, et pendant les
deux dernières journées, et c'est clair que c'est une grosse solution dans
notre «crunch» énergétique, c'est : un mégawatt pas utilisé ou un kilowatt
pas utilisé, c'est le meilleur type de mégawatt qu'on veut chercher. C'est une
façon de conserver notre électricité, de réduire notre demande, c'est de ne pas
consommer l'électricité.
On a vu certains programmes qui ont bien
fonctionné. On peut penser à RénoVert, qui était hyperpopulaire pour aider des
citoyens à remplacer leurs fenêtres, remplacer une porte désuète. Mettre des
systèmes intelligents était une solution qui était mise de l'avant par Hydro-Québec.
Mais, bref... On sait que oui, pour le côté résidentiel, M. le Président, il y
a des gros enjeux avec des bâtiments qui sont plus vieux, puis il y a encore
des maisons qui sont en besoin d'amour, puis ça prend énormément d'énergie de
faire des rénovations présentement.
Je ne sais pas si mes collègues autour de
la table ont fait une rénovation récemment dans leur maison, leur cuisine, j'en
passe, et des fenêtres, sous-sol. On peut lister des projets qui sont
possibles. Mais les prix qu'on a peut-être vus dans les années 2010 versus
maintenant, c'est complètement différent.
Une chose qui a été répétée à plusieurs
reprises par les citoyens de mon comté, M. le Président, après la dernière
énorme tempête cet été où on a eu des inondations majeures dans mon comté, et
aussi dans le comté de ma collègue de Robert-Baldwin, et, je pense, quand même
de ma collègue de Bourassa-Sauvé, eh bien, pas mal tout le monde sur l'île de
Montréal et en certaines régions a des citoyens qui n'étaient pas mal affectés
par ces tempêtes. Mais, bref, ils ont reçu l'information de leur compagnie
d'assurance que, ah! il y a 20 000 ou 40 000 pour réparer des dégâts, pour
rénover le sous-sol. Peut-être... l'an passé, c'était un montant assez pour
faire un remplacement d'un sous-sol qui a été complètement détruit par une
inondation, mais ce n'est plus le cas maintenant. Des entreprises d'assurance,
des fois, chargent 10 000 $ juste pour sécher un sous-sol.
• (12 heures) •
Est-ce qu'il y a eu des pratiques de
prendre avantage des clients? Possible. Ce n'est pas une question pour nous
aujourd'hui de trancher sur ça. Mais, bref, on sait, juste avec le prix du
bois, le prix quand même de béton, le prix pour tous les... pour tout... que ça
prend de rénover un sous-sol, une cuisine, quoi que ce soit, ça a augmenté
énormément, et cette facture ou, excusez-moi, ce chèque qui a été envoyé à des
clients des compagnies d'assurance, ça ne couvre quand même, des fois, pas une
moitié de la facture pour tout... qui est nécessaire à faire pour rénover...
12 h (version non révisée)
M. Kelley : ...ça couvre
quand même, des fois, pour une moitié de facture pour tout ce qui est
nécessaire à faire pour rénover un sous-sol ou une cuisine. C'est juste quelque
chose que plein de gens de mon comté nous ont exprimé leurs frustrations. Mais
bref, juste revenir sur la question, changer vos fenêtres, être plus efficace à
la maison? Ce n'est pas nécessairement... C'est que c'est coûteux, là, ça coûte
beaucoup. Et je sais qu'il y a des programmes existants, mais est-ce qu'on peut
faire plus? Est-ce qu'on peut aider aussi... Je pense qu'à Montréal, au centre-ville,
on a des anciennes tours de condos ou quand même des duplex, des bâtiments, des
appartements. On sait qu'il n'y a pas de... pas inspiration, ce n'est pas le
mot, mais il n'y a pas nécessairement beaucoup des incitatifs pour eux autres
de rénover le trois et demi, puis de rendre ça plus efficace parce que, des
fois, c'est le propriétaire... excusez, le locataire qui paie la facture d'Hydro-Québec.
Puis, en tout cas, ils ne sont pas ou c'est inclus dans le loyer? En tout cas,
ils ne sont pas... Ils ne trouvent pas nécessairement les raisons pour quoi c'est
nécessaire de faire un changement des fenêtres ou mieux isoler le bâtiment au complet.
Et on voit que les conséquences, à l'hiver, c'est que des gens utilisent
beaucoup d'énergie pour essayer de chauffer leur appartement dans les mois
comme janvier et février, quand on a des grosses tempêtes de neige et que tout
le monde est pas mal coincé à la maison.
Alors, eux autres, c'est encore de... La
suggestion, c'est d'élaborer un budget de carbone pour la cible de 2030 et 2050.
Et ils demandent de développer un plan visant l'efficacité énergétique et de
souveraineté énergétique dans tous les secteurs, incluant des mesures
incitatives pour adopter des technologies de réutilisation et d'optimisation
des ressources énergétiques, intégrer des mesures contraignantes pour renforcer
l'écofiscalité. Et on peut parler... à Mme la ministre de l'Écofiscalité, c'est
certain, et certainement une solution qui peut aider beaucoup des gens de
prendre action. Je sais qu'Hydro-Québec a déjà des programmes en place pour nos
petites et moyennes entreprises, de se rendre plus efficaces. Et on sait que,
ça, c'est quelque chose qu'eux autres cherchent, c'est de continuer de
travailler avec Hydro-Québec pour baisser leur facture d'électricité. On sait
qu'eux autres faire une suggestion qu'il faut assurer une cohérence entre les
politiques énergétiques, climatiques et environnementales.
C'est sûr que ça, ça va être tout un défi
pour la ministre après que ce projet de loi est éventuellement adapté si on... M.
le Président. Et après ça, toute la mise en œuvre de cette vision va être très...
Ça va prendre beaucoup de travail. Et comment ils vont bien coordonner tous les
différents acteurs autour de la même table pour livrer quelque chose qui fait l'affaire
du monde? Encore, on en revient un petit peu à nos discussions sur la
planification qu'on n'a pas un plan en avant. Et je reviens sur la lettre
ouverte qui était signée par les différents acteurs, c'est un petit peu en ce
sens-là. Encore, la Fondation David Suzuki, c'est d'aligner notre système
énergétique avec le respect des droits autochtones. On a eu toute une
discussion hier. Et encore j'ai apprécié que la ministre a pris le temps pour
parler des discussions qu'elle a déjà eues avec des Premières Nations, avec
chef Picard, puis saluer le fait que M. Picard prend sa retraite après une
très, très longue carrière. Et on veut aussi, de notre côté, saluer le travail que
M. Picard a fait depuis plusieurs années. Et on va avoir un autre chef.
Mais peut-être un jour quand on arrive à des articles et on fait des
amendements pour essayer de convaincre le gouvernement de changer le projet de
loi ou d'inclure les suggestions de l'association des Premières Nations du
Québec et Labrador, le ministre peut-être peut déposer des notes des rencontres
ou quand même expliquer un peu qu'est-ce qu'eux autres ont dit. On va faire
notre rôle aussi de continuer de parler avec l'association des Premières
Nations du Québec et Labrador sur ce projet de loi. Mais encore, peut-être, comme
je... On a déjà eu le vote hier, mais à notre suggestion d'entendre eux autres
en commission, c'était toujours une bonne idée. Mais bref, on va continuer de
lutter pour améliorer le projet de loi pour eux autres.
Si je regarde les commentaires, et je
pense que ça serait important que le Syndicat canadien de la fonction publique...
Ils ont cinq suggestions qu'ils ont mises de l'avant, que l'article 66 du
projet de loi faisant passer la limite de la capacité des centrales sous
contrôle des municipalités locales de 50 mégawatts à 100 mégawatts,
soit abrogé. Deux, qu'une consultation publique sur le...
M. Kelley : ...soit fait avant
le p.l. n° 69 ne soit adopté et que des moyennes précises et quantifiables
soient élaborées consciemment afin d'atteindre des objectifs de réduction des
GES pour la province de Québec; Que les articles du projet de loi n° 69
ajoutant des fonctions liées à la transition vers une économie durable dans la
mission du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie soient
abrogées afin d'éviter une politisation arbitraire des décisions économiques
dans le processus de transition; Que les grands ouvrages qui seront nécessaires
pour l'avenir énergétique du Québec soit lancés et menés par Hydro-Québec; et
que finalement que les articles 38 à 40 de p.l. n° 69 soient abrogés
afin qu'Hydro-Québec conserve le droit exclusif d'exploiter un réseau de
distribution et que le gouvernement diminue les pourcentages de production
d'électricité des collections privées d'électricité au Québec.
Alors, je pense que ça, c'est des
arguments très solides, M. le Président, et une bonne raison pour quoi on doit
entendre ces groupes ici, en commission. Alors, je veux juste dire : Merci
beaucoup, M. le Président, pour votre écoute.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions d'autres collègues? Oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin, je vous laisse la parole pour
10 minutes.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, à mon tour d'appuyer la motion préliminaire de notre
collègue de Jean-Talon, qui demande à ce que la commission entende des groupes
suivants : le collectif scientifique sur les enjeux du Québec, la
coalition Toujours maîtres de chez nous, la Fondation David Suzuki, Greenpeace,
le Syndicat canadien de la fonction publique. Et j'appuie cette motion, M. le
Président, parce que ces groupes sont très importants, très importants dans
toute cette grande discussion que nous allons avoir concernant le projet de loi
n° 69, parce qu'ils sont des experts dans le secteur, évidemment, de
l'énergie, de l'environnement, le développement durable et les changements
climatiques. Et je vais, M. le Président... je sais que la Fondation David
Suzuki a déposé... il y a un mémoire et aussi Greenpeace n'avait pas déposé un
mémoire, mais avait assisté à la consultation avec le Front commun pour la
transition énergétique, mais je vais miser sur certains arguments qu'ils ont
fait valoir, liés particulièrement aux... à des amendements qu'on devrait
prévoir au projet de loi et qui touchent notre motion préliminaire de réentendre
l'APNQL, parce que c'est tout lié, évidemment, cette... tous les enjeux
concernant les droits des autochtones.
Et d'emblée j'aimerais remercier la
ministre pour son intervention concernant notre demande, notre motion
préliminaire, de réentendre l'APNQL et le chef, particulièrement le chef
Picard. Je comprends et j'apprécie cette confirmation qu'elle accorde une
importance aux Premières Nations, évidemment en lien avec ce projet de loi,
tout l'aspect de la co-construction. Je comprends aussi qu'il y a un an il y a
eu une consultation. En automne 2023, il y avait eu cette première
consultation. Évidemment, les audiences de consultations particulières avec
l'association et la ministre a mentionné que, suite à ça, il y a eu quand même
d'autres conversations, une... des rencontres également. Et, malgré le fait que
la motion a été rejetée. M. le Président, je comprends qu'il y a une série...
vous allez me corriger si j'ai tort, mais je crois que Mme la ministre avait
parlé d'une série d'amendements dans la classe des Premières Nations. Et...
Mme Garceau : ...compte tenu
qu'il y a des amendements qui s'en viennent à ce sujet-là, est-ce que ça veut
dire que c'est des amendements qui reflètent certains amendements proposés par
l'APNQL? On ne le sait pas. Mais, s'il y a des amendements, M. le Président, on
aimerait les recevoir plus tôt que plus tard. Parce que c'est sûr et certain
que...
• (12 h 10) •
Puis il ne faut pas perdre de vue le rôle
fondamental et le dévouement inébranlable du chef Gilles... «Gilles», du chef
Picard...
Une voix : ...
Mme Garceau : ...Ghislain,
exactement, Ghislain, durant les 23 dernières années. Et nous comprenons,
là, qu'il quitte ses fonctions le 25 février. Et je n'ai aucun doute
que... S'il y a des amendements concernant l'implication, de quelque nature que
ce soit, que le gouvernement souhaite maintenant intégrer dans le... au
cadre... dans le cadre du projet de loi n° 69, j'ose croire qu'il aimerait
bien avoir connaissance des amendements là. Je ne sais pas s'il y a eu une
discussion avec le chef Picard à cet endroit, s'il est au courant. Et donc je
crois que ce serait très, très important qu'on reçoive ces amendements.
De plus... Et je reviens à la motion
préliminaire de mon collègue. Parce que, si on regarde la Fondation
David-Suzuki et Greenpeace, ces deux organisations ont misé sur
spécifiquement... d'intégrer dans le projet de loi n° 69 des dispositions
confirmant le rôle important des Premières Nations, des peuples autochtones
dans et même dans le PGIRE. Et j'aimerais, M. le Président, juste mentionner,
dans le mémoire David-Suzuki, qu'ils le mentionnent dans... «Revoir les
dispositions entourant le plan de gestion intégrée des ressources
énergétiques», pour inclure le respect... respecter le droit à
l'autodétermination des peuples autochtones et promouvoir la justice sociale.
Il mentionne que ça devrait être intégré dans les dispositions liées au PGIRE.
Aussi, très important : «Aligner
notre système énergétique avec le respect des droits des autochtones.» C'est
vraiment ça qui est souhaité par l'APNQL.
Et là nous avons la fondation aussi qui
est en train de confirmer que c'est important de l'intégrer. La fondation
mentionne : «Réformer le projet de loi pour qu'il intègre pleinement les
communautés autochtones dans la planification énergétique provinciale et
municipale;
«Favoriser et faciliter la participation
des Premières Nations dans la gouvernance des projets d'énergie propre pour
qu'elles bénéficient des retombées économiques, soient employées dans les
projets et/ou en soient propriétaires en fonction de leur volonté, donc en
déployant des mécanismes de financement dédiés aux Premières Nations et
administrés en collaboration avec elles;
«Veiller à la représentation des Premières
Nations au sein de l'effectif d'Hydro-Québec;». Et ça aussi, c'était un point
important. Il l'avait mentionné lors des consultations préliminaires, que ça,
c'était un minimum d'avoir une représentation au conseil d'administration
d'Hydro-Québec.
«Partager des retombées et compenser les
dommages actuels et passés en ajoutant :», également, des dispositions
spécifiques :
«un article 16.2 à la Loi sur
Hydro-Québec, qui prévoit qu'Hydro-Québec doit adopter une politique de partage
de retombées économiques afin que les Premières Nations obtiennent une part
équitable de retombées de l'exploitation de leurs territoires;
«l'obligation du gouvernement du Québec de
discuter de bonne foi avec les corps dirigeants des Premières Nations de la
possibilité de devenir actionnaires d'Hydro-Québec dans la Loi sur le ministère
de l'Économie et de l'Innovation.»
Et plus particulièrement en ce qui a trait
à la disposition...
Mme Garceau : ...d'ajouter, M.
le Président, et ça, c'est fondamental, les droits ancestraux ou issus de
traités tels que reconnus et affirmés par l'article 35 de la Loi
constitutionnelle de 1982, les droits établis par la Déclaration des Nations
Unies sur les droits des peuples autochtones, y compris le droit à
l'autodétermination et à l'autonomie gouvernementale sur les territoires et
ressources, le principe du consentement préalable, libre et éclairé, avec des
normes minimales pour l'obtention de ce consentement déterminées par les
Premières Nations et les connaissances et pratiques durables des Premières
Nations.»
Et on voit également Greenpeace, M. le
Président, qui affirme également l'importance d'intégrer au projet de loi les
droits, l'implication des communautés autochtones, les Premières Nations. Et je
vais juste mentionner ici un des points importants de Greenpeace, qu'ils
avaient soulevés : «Pour la reconnaissance des droits et des peuples
autochtones, le respect du principe du consentement préalable, libre et
éclairé...»
Le Président (M. Montigny) : Merci,
merci, je suis désolé.
Mme Garceau : Merci.
Le Président (M. Montigny) : Le
temps est maintenant écoulé. Est-ce qu'il y a d'autres collègues? Oui. Parfait.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Vous avez donc 10 minutes maintenant.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
M. le Président. Le temps passe trop vite quand on a l'occasion de déployer un
argumentaire aussi pertinent. Donc, je remercie ma collègue de Robert-Baldwin
pour son intervention.
Donc, à mon tour, M. le Président, donc,
j'appuie la motion préliminaire du collègue de Jean-Talon visant à ce qu'à
l'occasion de nouvelles consultations particulières, dès que possible, que nous
puissions entendre le Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques du
Québec, la coalition Toujours maîtres chez nous, la Fondation David Suzuki,
Greenpeace et le Syndicat canadien de la fonction publique.
Vous venez d'entendre ma collègue faire un
plaidoyer, donc, assez passionné sur certaines des recommandations qui nous ont
été émises qui viennent rejoindre, donc, la motion que nous avions déposée pour
entente de l'Assemblée des Premières Nations, Québec-Labrador. Et je pense que
ça démontre donc toute la pertinence du point que nous souhaitions amener hier
sur... bien, en fait, donc, la pleine reconnaissance des droits des peuples
autochtones et leur implication dans... pleine et entière dans ce projet de
loi. Je remercie à mon tour la ministre pour son intervention hier sur le dépôt
de cette motion. Ceci dit, à la fin, donc, nous avions posé une question, à savoir,
donc, est-ce qu'elle est en communication constante avec ces... avec l'APNQL,
et nous n'avons pas... nous avons compris qu'il y a eu des échanges, mais pas
nécessairement une réponse très directe à la question qui a tant été posée par
le collègue de Jean-Talon que par moi-même.
Dans les groupes, donc, qui nous... qui
nous arrivent, un autre point, M. le Président, m'apparaît... m'apparaît
essentiel et il fait aussi un lien avec une autre des motions préliminaires que
nous avions... en fait, non pas que «nous avions déposée», en fait, que le
collègue de Jean-Talon avait déposée, mais qui reprenait notre... notre demande
de consultation nationale, ce qu'on constate, c'est que bien de ces groupes-là
viennent nous dire : Le PGIRE, bien, ce serait important de pouvoir
l'adopter, l'élaborer avant l'adoption ou la sanction du projet de loi
n° 69, et que ce soit fait à travers un débat public, un débat
transparent, un débat qui interpelle l'ensemble des acteurs de la société
civile. Tiens, tiens, M. le Président, moi, je pense que ça me rappelle une
certaine demande de consultation nationale itinérante que nous avons réalisée,
maintenant on connaît la date par cœur, le 16 janvier 2023, donc il y a
plus de deux ans.
• (12 h 20) •
Je vais revenir sur ces points-là parce
qu'ils ont notamment été nommés, mais je veux aussi vous amener, donc, sur le
point de la main-d'oeuvre. Vous le savez, M. le Président, moi, je suis
porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi. Et, parmi les
groupes que nous avons eu l'occasion d'entendre et de voir... donc, quelles
seraient, donc, les implications sur l'emploi, donc, du projet de loi
n° 69, ils ont été, disons, donc, soit absents ou quasiment absents de ce
débat lors de la première... la tenue des premières consultations
particulières. Donc, vous comprendrez que, pour nous, comme législateurs, pour
être en mesure de réaliser notre travail avec efficacité et de bien entendre
l'ensemble des groupes, des préoccupations...
Mme Cadet : ...qui sont au
cœur des acteurs de la société civile, donc qui ont cette expertise et qui ont
cet intérêt à, donc, bon, cette réforme énergétique que nous... que nous
entamons, bien, ça me semble assez essentiel, comme le demande le député de
Jean-Talon, ici... pour laquelle nous appuyons la motion de véritablement,
donc, avoir, donc, une portée, une vision entière sur ces points de vue. On
nous demande d'entendre le Syndicat canadien de la fonction publique, je suis
persuadée, M. le Président, que ce groupe aurait énormément de choses à dire
aux législateurs et, ce faisant, à la population québécoise, afin de bien
saisir, donc, les implications en matière d'emploi, d'employabilité que peut
représenter cette transition.
Mais on a aussi, M. le Président, la
Fondation David Suzuki qui prend le temps, dans son mémoire, de nous dire
que... bon, en fait, ils nous... ils nous... Je suis interpelée par le fait
qu'on nous demande de, donc, revoir le projet de loi et de l'analyser, donc,
sur, donc, une lentille équité, donc, afin de rendre notre système énergétique
plus juste et équitable, mais surtout nous parler de leur proposition d'ajouter
des dispositions qui prévoient la planification d'une transition juste pour les
travailleurs et travailleuses qui oeuvrent dans des secteurs qui seraient
appelés à avoir une portée moins importante dans notre économie, donc, à
travers cette transition énergétique qui aurait pour objectif de nous mener
vers la carboneutralité ou, donc, soit, donc, des industries amenées, bon,
plus... à plus long terme, à disparaître, mais surtout à se transformer dans
l'immédiat.
Et, comme porte-parole en matière
d'emploi, c'est un aspect, donc, qu'on a peu abordé d'ici là. Parce qu'on le
sait, le secteur... le secteur énergétique est un... bon, est d'abord... est un...
est un secteur d'emplois... de création d'emplois plutôt, excusez-moi, M. le
Président, et, si l'on veut mener cette transition sans omettre une part
importante de ce que ça peut représenter directement sur les individus, au-delà
des aspects de la tarification que nous avons évoqués, au-delà de l'aspect,
donc, plus général de la carboneutralité et donc du plaidoyer à faire sur le
plan climatique, et je le ferai aussi, si j'ai le temps, c'est... il y aura,
donc, des transformations en matière d'emploi. Et la Fondation David Suzuki
nous donne, donc, quelques suggestions, donc, quelques exemples comme la mise
en place de programmes de reconversion professionnelle afin d'intégrer ces
travailleurs, donc, qui... donc, dans ces industries en décroissance, à les
intégrer à l'économie décarbonée de demain, et le déploiement d'activités de
formation et de perfectionnement supplémentaires pour répondre aux besoins
d'une main-d'œuvre... dans une économie décarbonée et résiliente face au
dérèglement du climat. Vous aurez compris, M. le Président, que je suis
fortement interpelée par ces éléments que nous retrouvons dans le mémoire de la
Fondation David Suzuki et qu'une... que le fait que de tenir des consultations
particulières supplémentaires afin de les entendre et afin d'entendre le
Syndicat canadien de la fonction publique, et peut-être même, donc, les
autres... peut-être même que les autres membres, donc, qui se retrouvent
dans... nommés dans cette mesure préliminaire, pourraient aussi aborder la
question de l'employabilité durable et de la transition qui serait nécessaire.
On le sait déjà qu'en matière de développement des compétences de la
main-d'oeuvre, qu'il y a beaucoup de travail à faire au Québec. Quand on pense
à la transition numérique, quand on pense que plus de 50 % des emplois de
l'avenir demanderont que les employeurs, donc... que les salariés, plutôt, que
les travailleurs soient qualifiés ou très qualifiés. Donc, on sait que notre
économie va subir différentes transformations. C'est aussi ce que nous faisons
à travers ce projet de loi ci au niveau de cette transition énergétique. Et,
lorsqu'on parle de ces transformations, bien, nous ne pouvons omettre le fait
que la transformation énergétique, la transition énergétique nous mènera aussi
à développer autrement les compétences de ces travailleurs et à veiller à ce
que le développement des compétences de la main-d'œuvre, donc, puisse
comprendre cette transition-là. Je ne pense pas que ces réflexions-là puissent
se faire en silo. Et je crois que la commission n'a pas été assez outillée lors
de sa première ronde de consultations sur ces éléments-là pour nous permettre
de bien soupeser ces points et de bien les prendre en considération lors de
l'étude détaillée du projet de loi...
Mme Cadet : ...donc, vous
comprendrez que c'est l'un des motifs qui nous amène à appuyer. Moi,
personnellement, là, mes collègues, donc, ont parlé, donc, sur les autres
motifs, mais moi, personnellement, moi, je suis particulièrement interpellé par
cet élément-là.
L'autre point, bien, je vous le disais
donc, la question du PGIR revient assez souvent. Toujours de la Fondation David
Suzuki nous dit, bien, qu'il faut assurer une cohérence entre les politiques
énergétiques, climatiques et environnementales. Donc, déjà, donc, ils disent
d'enchâsser la cible de carboneutralité dans la Loi sur la qualité de
l'environnement. Ils nous demandent, donc, réviser le projet de loi pour y
faire explicitement... faire explicitement référence aux objectifs climatiques
et environnementaux auxquels le Québec s'est engagé. Mais ils veulent que l'on
revoie les suppositions entourant le PGIR pour assurer son alignement avec les
plans gouvernementaux existants et futurs, tels que le Plan pour une économie
verte 2030, le futur plan nature et la politique nationale de
l'architecture et de l'aménagement du territoire. Donc, vous comprendrez qu'on
nous amène à avoir une réflexion intégrée, M. le Président, et cohérente entre
les différentes mesures qui sont amenées par la partie gouvernementale, afin,
encore une fois, donc, de ne pas travailler en silo et surtout, surtout, de
tenir un débat public et transparent. Donc, je comprends que les groupes qui
sont nommés ici nous permettraient de bonifier nos interventions. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Très bien. Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
ministre.
Mme Fréchette : ...brièvement,
M. le Président. Merci. Merci. Bien, d'une part, je suis très contente qu'on
ait eu l'occasion d'accueillir un jeune stagiaire ce matin. Je le salue, ça me
fait plaisir, d'autant que j'ai côtoyé sa maman il y a quelques années. Les
dernières fois que je l'avais vue, elle est enceinte. Alors, merci, vraiment,
de l'avoir amené des nôtres.
Alors, bien, j'aimerais juste rappeler, en
fait, que, justement, le projet de loi n° 69 existe pour nous assurer de
nous engager plus avant dans la transition énergétique, plus avant dans les
énergies renouvelables, au bénéfice certes des Québécois actuels, mais des générations
futures également. Donc, c'est l'essence même, je vous dirais, du projet de loi
n° 69. Et d'ailleurs la signature de l'entente avec Terre-Neuve, il y a
quelques semaines de ça, est vraiment un pas dans... un grand pas dans la bonne
direction, un fait historique, parce que ça va nous sécuriser des milliers de
mégawatts à très bon prix, à prix très compétitifs, des mégawatts d'énergie
renouvelable. Alors, c'est pour les futures générations que l'on a fait ça. Ça
va nous inscrire, nous positionner avantageusement pour les 50 prochaines
années. Donc, en matière de sécurité énergétique, c'est un élément central. Et
quand on fait ça, c'est parce qu'on agit pour les futures générations.
Donc, bon, personnellement, plutôt que de
répéter une étape déjà faite dans le cadre de nos travaux, j'aurais espéré
qu'on entame déjà l'étude article par article, mais, bon, je constate que les
partis d'opposition préfèrent multiplier les motions pour refaire une étape que
l'on a faite. C'est leur choix. Mais je pense qu'on aurait été plus efficaces à
traiter des articles de chacun des articles de ce projet de loi n° 69.
Donc, j'invite les oppositions à nous y investir parce que c'est ce qui va nous
faire avancer. Il y aura toujours des groupes additionnels que l'on pourrait
choisir d'inviter. Il y a eu une période pour le dépôt des mémoires. Il y a eu
une période de consultation de ces mémoires, également des audiences, et chaque
mémoire qui a été déposé a été pris en considération, comme je l'ai indiqué
déjà hier. Donc, c'est une démarche qui a été réalisée déjà.
Maintenant, il y aura une consultation
aussi dans le cadre de la préparation du plan de gestion intégrée des
ressources énergétiques, dont de nombreux acteurs pourront à nouveau se
prononcer. Alors, ce sera une occasion de refaire une grande tournée, je vous
dirais, de consultation auprès de plusieurs groupes. Alors, au-delà des
70 mémoires que l'on a reçus, il y aura des intervenants aussi qui
pourront se prononcer dans le cadre de cet exercice d'importance.
Alors, voilà, je voulais simplement
inviter l'ensemble des collègues à entamer l'étude article par article. Je
pense qu'on a beaucoup de matière sur la table et c'est important qu'on y
accorde tout le temps requis si on veut faire du Québec un Québec plus fier,
plus vert et plus prospère. Merci.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Très bien. Maintenant, nous sommes à la mise aux voix de cette
motion préliminaire par...
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Merci. Nous allons procéder par appel nominal tel que demandé. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Mme Fréchette
(Sanguinet)...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Fréchette : ...oui,
contre.
La Secrétaire : M....
Le Président (M. Montigny) : Tout
simplement une petite précision, si vous permettez. Comme M. Paradis n'a pas
droit de vote, bien, normalement on aurait commencé par celui qui présente la
motion. Dans ce cas-ci, c'est Mme la ministre qui vote en premier.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Ça
me fait plaisir.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Cadet : Pour.
La Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
La motion préliminaire est donc rejetée. Est-ce qu'à ce stade-ci il y a quelqu'un
d'autre qui souhaite... Oui, vous présentez une motion préliminaire, je
suppose?
M. Kelley : ...une autre
motion préliminaire est déposée. Est-ce qu'on peut suspendre les travaux
pour...
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons donc suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 12 h 37)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, rebonjour. Nous sommes de retour. Nous sommes toujours dans la
période de nos travaux sur les motions préliminaires. Nous avons une nouvelle
motion préliminaire. Elle est affichée à l'écran. M. le député, je vous laisse
la parole pour présenter votre motion.
M. Kelley
: Merci
beaucoup, M. le Président. Conformément à l'article 244 du règlement de
l'Assemblée nationale, je fais motion afin :
«Que la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles, dans le cadre de l'étude
détaillée du projet loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des
ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives et
consultations particulières, et qu'à cette fin elle entende la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante.»
• (12 h 40) •
La raison pour quoi, M. le Président, je
reviens sur notre argument de base... Et nous, on rappelle un peu juste qu'est
ce que la ministre a dit en décembre, M. le Président, que l'arrivée de Donald
Trump a changé tout et notre économie est en train de changer. Il y a beaucoup
d'instabilité présentement partout sur la planète, mais particulièrement dans
nos relations avec les Américaines. Puis nous avons eu, c'est sûr, des moments
très, très stressants pour nos entreprises, avec la menace de tarifs de
25 % mur à mur. Mais encore, on sait que c'est toujours une possibilité.
Puis, je pense, c'est important aussi d'entendre eux autres sur certaines des
déclarations qui ont été faites par le premier ministre du Québec concernant
peut-être un tarif sur les exports, parce que c'est sûr que ça, ça va toucher
des grosses alumineries puis des... d'acier au Québec, mais quand même, on sait
que beaucoup de nos petites et moyennes entreprises sont des fournisseurs pour
les grosses entreprises aussi. Les écosystèmes qui sont créés par ces gros
joueurs économiques de notre économie sont hyper importants. Mais je pense que
c'est aussi important de parler un petit peu avec eux autres de comment ils
voient le rôle que peut-être les tarifs d'électricité peuvent jouer dans leur
compétitivité si jamais on n'est pas capables de s'entendre avec les États-Unis
dans le court terme ou dans le long terme. Je pense que c'est important de
revoir ça. Et je sais que dans leur mémoire ils présentent des différents
arguments. Ils ont quand même certains éléments concernant l'interfinancement que
je trouve sont des arguments hyper intéressants à examiner...
M. Kelley : ...comment eux
autres voient l'impact des tarifs sur eux autres, des suggestions, comment on
peut améliorer les choses, c'est tout dedans. Puis je vais réviser leur mémoire,
monsieur le Président, tantôt. Mais encore, je viens juste à cette question-là
que, depuis, quand même, juste cette semaine, beaucoup des choses ont changé.
Et quand le premier ministre a aussi lancé cette idée qu'il est prêt à faire
des concessions dans le secteur aéronautique, dans le secteur de l'industrie
forestière, puis avec nos alumineries, et peut-être, dans notre tête, le
premier ministre, il y a des autres secteurs qu'il est prêt à, peut-être, faire
des concessions, bien, peut-être encore, et ça, ça va avoir un impact aussi sur
nos petites et moyennes entreprises partout sur le territoire du Québec qui
sont liées à ces industries-là.
Alors, je pense que c'est hyperimportant,
dans tous ces contextes, d'avoir une occasion d'entendre eux autres exprimer
sur cette idée que le premier ministre a présentée parce que cette industrie
est hyperimportante... excuse-moi, ces secteurs sont hyperimportants pour nos
petites et moyennes entreprises. Et je pense que c'est aussi... Quand j'ai
entendu M. Simard hier puis aussi mardi soir, il a dit que c'est toujours
important de juste rappeler qu'avec les marchés américains on demeure très,
très intégrés avec eux autres et, oui, diversification des marchés, toujours
une possibilité, et je pense que ça, c'est un exemple qu'on peut utiliser «at
large», ce n'est c'est pas juste pour l'industrie de l'aluminium, mais aussi
pour plein des autres biens et certains services qu'on exporte à des autres
juridictions sur la planète. Diversification, il n'y a aucune personne qui
contre, mais la marché américaine demeure un marché que tout le monde veut
avoir accès, parce que c'est un marché hyperriche, ils ont environ 350 millions
Américains. On sait que c'est un marché qu'on a toujours -je ne pense pas, je
ne sais pas si le mot mot «profiter», c'est le bon mot - mais c'est un marché
qu'on a toujours travaillé avec, que beaucoup de nos industries ont trouvé
beaucoup de succès avec. On on a des liens qui datent des...
Alors, je pense qu'il y a plein de monde
sur les deux côtés de la frontière qui veut continuer ce travail-là. Mais je
pense que c'est important, monsieur le Président, de juste rappeler... Et je
vais utiliser un exemple encore sur, juste, le tarif en général, mais aussi
comment les Américains voient des choses, parce que je sais qu'on veut
présenter l'argument que les Américains n'ont aucun autre choix, et une partie,
c'est vrai, mais si on tourne vers les autres marchés et si on réduit nos
activités avec les Américains, quelqu'un va nous remplacer. Et je pense que ce
n'est pas nécessairement qu'est-ce que tout le monde préfère, il veut continuer
à vendre aux Américains. Et je sais c'est quoi... Le premier ministre, quand il
dit et tout le monde ici est d'accord, «de préférence, éviter des tarifs»...
mais, malheureusement ce n'est pas vraiment dans nos mains qu'est-ce que le
président des États-Unis va décider demain, demain matin, demain après-midi,
demain soir ou le matin après. Ça change rapidement avec lui. Oui, je ne peux
pas imaginer comment c'est facile, pour les négociateurs canadiens ou des
autres pays, à gérer des relations avec la Maison-Blanche présentement.
Mais, dans le New York
Times, il explique: «Is it made of metal, it could get more expensive under
Trump's latest tariffs. Duties of 25% on steel and aluminium with flow through
to car buyers, beer drinkers, home builders, oil dealers and other users of
metal goods. America... before, President Trump who imposed stiff tariffs on
Monday... steel and aluminium did so much before in 2018. So, domestic industries
have a pretty good idea how the story ends. Manufacturers of trucks,
appliances, infrastructures equipment scrambled to find US sources of metal
inputs keeping steel and aluminium producers busier than they never were
before. Companies that need specific... that are not made domestically are
forces to pay more. Crisis rise making... products more expansive. But there
may be a... along the way. Will Mr. Trump cut deals with some countries - on
espère que ça, ça va arriver pour le Canada - allowing large shipment... within
the new duties. Will he set up a process to get companies reprieve if they can
demonstrate the hardship?
«On Monday, White House
officials said there will no exclusion. All of those could affect the outcome
which is why steel users are proceeding with caution before the metal tariffs
take effect on March 12... to run a precision machine company and help support
the Indiana Manufacturers Association...
M. Kelley :
...says the potential impacts on
businesses are complex. It could not affect... It could affect not only the
cost but the availability depending on their situation, Miss Holt said. It's
highly varied, even among industries, I think it's going to depend on an
individual basis where there are sources... where they source their materials,
what the competition looks like. Lessons learned last time although the
American steel and aluminum industries are far weaker than they were in their
heyday in the 1970s, U.S. companies import only about 20 %... 26 % of
the steel they use, according to the International Trade Administration. And
that number has been falling.
At the same time, end
users seeking alternatives to foreign suppliers may have options. U.S. iron
steel producers are operating at only about 70% capacity. The first Trump
administration aimed to get that to 80% and did so briefly. But underpriced
Chinese exports have taken a toll on domestic producers in recent years,
forcing older, less efficient mills to close and leaving others with fewer
orders than they can handle. Also, primary metal tariffs don't appear to be
completely passed on to consumers. According to a 2020 study by economist at
Columbia University, Princeton University and the Federal Reserve Bank of New
York, foreign exports absorb about half of the 2018 steel tariffs, dropping
their prices to mean access to the U.S. market. Still, that doesn't mean prices
will increase in 2023.
The U.S. International
Trade Commission found that those tariffs increased steel and aluminum prices
on average by 2,4 % and 1,6 %. Perhaps accordingly, the stocks of
U.S. metal processors like Nucor, Steel Dynamics and Cleveland-Cliffs rose on
Monday in anticipation of Trump's tariffs and tariff announcement. I think the
big takeaway is that there are a lot of downstream industries that were
impacted, said Alex Durante, a senior economist at the Tax Foundation who has
written about the economic impacts of tariffs. The main effects outweighed
whatever positive effect the steel and aluminum producers, the smelters and
refineries.
There are also reasons to
think that the impact might be worse for metal users this time. U.S.
manufacturing is in a state... in a delicate state, muffled by high interest
rates and a strong dollar that makes exports less competitive. Unemployment
remains low, and as the Trump administration cracks down on immigration, labor
may get more expensive. Steel and aluminum prices spiked during the Covid 19
pandemic and haven't fallen to their previous levels. That's why additional
tariffs could have a greater impact, especially if they end up stacked upon
across the board tariffs on Canadian imports, which Mr. Trump has said could
take effect on March 1st. It contributes to a number of things that are already
putting stress on a tight macroeconomic situation, said Chad Brown, a senior
fellow at the Peterson Institute for International Economics.
Cans, houses and cars.
For an idea of which industries could be affected by new tariffs, it's helpful
to look at how important steel and aluminum are to their production as part of
it. The report on the impact of the 2018 Trump tariffs, the International Trade
Commission ranked industries by their dependence on the two metals. A type of
business that uses the steel... the most steel is motor vehicle metal stamping
at 58 % with other components of auto manufacturing also using quite a
bit.
While much of the steel
that US... that auto manufacturers use is produced in the United States, those
companies and their suppliers also depend on specialized alloys that are only available
from overseas producers. Virtually all automakers will be affected, including
Tesla, which in 2023 petitioned for an exemption to tariffs. The company told
officials it needed steel available only from abroad, reportedly for the
Cybertruck, which has a stainless-steel body. Tesla stock price dropped
3 % on Monday, and in quotations here.
Many automakers are
already struggling to remain profitable in the face of increased competition
from Chinese automakers and the cost of developing electric models. Tariffs on
goods from Mexico and Canada could damage the credit worthiness of some
manufacturers, particularly Nissan and Stellantis, said Fitch Ratings, which
grades company finances. Next up reliance on steel : buildings. Commercial
construction and large apartment buildings require a lot of rebar, a steel
reinforcement in concrete, which could add quite a bit to the bill for
developers. Carl Harris, the chairman of the National Association of Home
Builders, noted on Monday that Mr. Trump said he wanted to make housing more
affordable. His move to impose a 25 % tariff on all steel and aluminum
products into the U.S. runs totally counter to his goal by raising home
building costs, deterring new development and frustrating efforts to rebuild in
the wake of natural disasters Mr. Harris said in a statement: Ultimately,
consumers will pay for these tariffs in the form of higher home prices.
One sector that uses no
steel, but a lot of aluminum is brewing and soft drink bottling. In 2018, when
aluminum tariffs were set at 10 %, they added half a billion dollars to
production costs, according to the American Beverage Association.
• (12 h 50) •
Planes and bridges. The
impact on the industry is unclear. Higher aluminum prices could affect Boeing,
for example. The company is already behind schedule on jet deliveries after a
quality crisis and an extended worker strike last year. In recent security
filings, it said tariffs, particularly on aluminum and titanium, could mean the
company...
M. Kelley :
...they would be unable to deliver...
our products in a timely fashion or at budgeted cost. But when Mr. Trump had
posted similar restrictions on aluminum steel in 2018, Boeing and his top
supplier Spirit AeroSystems said the effects were limited. Boeing's chief
executive at the time Dennis Muilenburg said that, at an investors' conference,
the company sourced about 90% of its aluminum within United States, adding that
Boeing was not significantly exposed. The company and suppliers also used
Consortia, the long-term contract, to securely source and stabilize the price
of raw materials.
«Another big user of
metal is the federal Government through construction, repair of railroads,
bridges, submarines and aircraft carriers. Most of... require to use
domestically-produced steel and aluminum, but tariffs can push those prices up
too. Tariffs could also feed into the price of energy both fossil fuel and...
pipelines for oil and gas are made of aluminum and steel as our racks for solar
rays and towards for wind turbines and building new transmission lines, which
is necessary for both types of energy. It could get more expensive. Energy
companies could... these tariffs by buying those finished goods from overseas,
but that would undermine the goal of the Biden administration subsidies for
renewal of energy development that use domestically-produced parts of equipment
which had fueled a small boom in U.S. factory construction.»
Alors, ça, c'est
un article qui était écrit par Jack Ewing du New York Times, une bonne démonstration
que, quand même, sur l'autre côté de la frontière, que c'est bien complexe,
mais en même temps, eux autres, des Américains ont besoin l'acier puis
l'aluminium. Alors, de mettre des tarifs sur les exportations, pas
nécessairement la meilleure idée. Et, si on fait ça dans une réplique aux
tarifs des États-Unis, quel sera l'impact plus grand pour l'économie du Québec
et pour nos petites et moyennes entreprises? Parce que, comme on a dit, et, ça,
c'est une citation que je veux prendre de cet article, M. le Président, c'est
que c'était... «it was down-the-line companies that were
impacted the most.» Puis on sait que, dans une guerre commerciale, des
plus grandes entreprises, de temps en temps, où, quand même... et je parle plus
sur le côté américain, eux autres sont capables d'absorber des changements. Ils
vont trouver les autres marchés. Mais c'est souvent les petits fournisseurs qui
sont impactés parce que le prix augmente.
Je pense, le «case» qui est le plus
fameux, c'est la guerre du poulet entre Allemagne puis les États-Unis, où les
Américains ont imposé des tarifs aux douanes sur les poulets qui venaient
d'Allemagne. Parce que, la production de volaille américaine... n'était pas
contente avec la présence de ces... des poulets d'Allemagne dans leur marché,
ils ont mis des tarifs. Le prix des poulets a augmenté partout aux États-Unis.
Finalement, ils ont trouvé les autres marchés. En bout de la ligne, ça a fait
vraiment mal à plusieurs différents abattoirs aux États-Unis parce qu'il y a eu
une réduction du nombre de volaille puis des produits de poulet qui a passé
dans leurs portes. Mais c'était un bon exemple aussi de comment, M. le
Président, que, des fois, les tarifs ont un impact, pas juste sur les grands,
mais aussi sur les petits joueurs, qui sont des fournisseurs très, très
importants.
Je reviens, M. le Président, maintenant au
mémoire de la FCEI et je sais qu'il y a certaines choses ici, dans ce mémoire,
qui parlent des éléments positifs qu'on peut continuer de faire. Et je répète
toujours la volonté de nos PME de continuer de réduire leur consommation
d'énergie puis d'avoir des «incentives» puis des programmes qui sont flexibles,
faciles à utiliser. Et, quand même, ils sont pas mal complémentaires, dans leur
mémoire, que les nouveaux programmes avec Hydro-Québec, ça marche bien. Selon
la FCEI, et je parle en lien avec l'efficacité énergétique, M. le Président,
selon la FCEI, «il est possible d'aller encore plus loin en priorisant les
programmes d'économie d'énergie tant pour aider les PME que pour aider les
citoyens comme le souhaiteraient les propriétaires d'entreprises. La clé de
voûte se retrouve aussi dans la communication de ces programmes. Si on souhaite
que les consommateurs l'utilisent, ils doivent d'abord être au courant de leur
existence.» Alors, encore, la FCEI veut travailler avec Hydro-Québec sur
certains programmes existants. Et, comme je dis, les chiffres sont pas mal
impressionnants, c'est 70 % que... dit que le gouvernement du Québec
devrait prioriser des programmes d'économie d'énergie pour aider des PME à
composer avec les hausses de tarifs. Le gouvernement du Québec devrait
prioriser les programmes d'économie d'énergie pour aider les citoyens à
composer avec les hausses de tarifs. Et, ça, c'est un élément que je trouve est
hyperimportant, que dans...
M. Kelley : ...situation
actuelle, puis on sait que d'économiser l'énergie, des fois, on peut, par une
meilleure incitation... on peut parler, M. le Président... revient sur mon
sujet préféré, l'autoproduction puis aider des entreprises à acheter les
panneaux solaires, qui peut aider une entreprise à charger leur camion de
transport au milieu de journée, quand ce n'est pas utilisé, ou quand même
pendant la soirée, avec le système de stockage, à côté, on peut faire la recharge
des batteries ou quand même conserver l'énergie, pour l'entreprise, au milieu
de la nuit. C'est quoi, j'ai... j'aime cette idée, bien d'avoir
l'autoproduction sur... des panneaux solaires sur le toit. Ça ne peut pas
marcher 365 jours par année, M. le Président, je le sais. Aujourd'hui, il
n'y a pas beaucoup de soleil dehors, mais, avec un système de batteries,
peut-être on peut conserver l'énergie, quand même utiliser le réseau
d'Hydro-Québec pour charger la batterie d'une maison, c'est... ça, c'est une
réserve d'énergie si jamais il y a, malheureusement, une panne à cause d'une
tempête. Alors, ça peut rendre les consommateurs d'Hydro-Québec plus sécures et
autonomes, M. le Président.
Je sais que la fédération, la FCEI, parle
un peu sur l'impact de l'interfinancement, et je cherche, M. le Président,
l'interfinancement ici, et qui est assez dur. Et on a entendu ça, la même
chose, peut-être la FCEI puis les grands industriels ne sont pas d'accord sur
certaines questions du tarif, mais, sur l'interfinancement, ils semblent prêts
à discuter ça. Et le concept d'interfinancement, ce n'est pas nouveau. Puis, en
2023, seulement les PME du Québec ont versé 4,4 milliards de dollars
à Hydro-Québec, qui dit : Peut-être on peut regarder ça ici. Ils ont des
propositions intéressantes à cet effet-là. Et je pense qu'une chose qui est
intéressante est le suivi à... a toujours... et ils ont un petit historique
dans leur mémoire, M. le Président, sur l'historique des dernières années des
différents projets de loi. Puis la FCEI a rappelé à tout le monde qu'ils
s'inquiètent avec le projet de loi n° 34, ils ont... vraiment s'inquiéter
fortement des retombées négatives de la réduction... significative,
excusez-moi, du rôle de la Régie de l'énergie et la fréquence de ses interventions
dans le processus de fixation des tarifs. La modification qui a été introduite
par le projet à 34... que la Régie... et ne fixerait les tarifs d'Hydro-Québec
une fois tous les cinq ans et les tarifs seraient indexés sur l'inflation entre
temps.
Je sais que la FCEI a toujours lutté que
d'avoir la Régie de l'énergie... ça demeure toujours une instance indépendante
mais capable d'être l'instance pour les tarifs était intéressant pour eux
autres. Parce qu'ils ont trouvé... C'était un plan si on était capables
d'aller, M. le Président, et débattre devant eux. S'ils n'étaient pas d'accord
avec les tarifs, c'était une taxe qui peut avoir au minimum un moment de
présenter leurs arguments pourquoi ce n'était pas juste ou... Et, comme j'ai
dit, je sais qu'il y a beaucoup des différents experts, comme, que j'ai
rencontrés qui m'ont dit que la régie était toujours une place qu'on peut
regrouper toutes les instances d'une société pour discuter des tarifs, et les
gens n'ont jamais trop compris pourquoi le gouvernement de gérer les tarifs
revient à un système où la régie a toutes ses capacités de déterminer des
tarifs. M. le Président... Oh! on est presque là. Je vais continuer, M. le
Président. Je pense, j'ai écoulé mes minutes. J'étais tellement dans mon...
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Alors...
M. Kelley : Mais j'ai
continué, M. le Président, mais je ne sais pas... maintenant qu'on arrive à
13 h.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
M. le député. Je vous remercie beaucoup pour votre collaboration.
À ce stade-ci, compte tenu de l'heure. La
commission suspend ses travaux jusqu'à 14 h 15 min Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 26)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable
des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions toujours dans la motion préliminaire telle que présentée. Et, à ce
moment-là, M. le député de Jacques-Cartier était dans son exposé, et,
malheureusement, nous avons été obligés de le couper, mais il lui reste encore,
M. le député, il vous reste encore huit minutes.
M. Kelley : Parfait. Je vais
continuer avec mes huit minutes, M. le Président, merci beaucoup. Bonjour,
chers collègues. Alors, M. le Président, je sais que j'ai lu un article sur...
qui a paru dans le New York Times hier, qui démontre clairement que les
Américains, c'est vrai, ils vont continuer d'acheter de l'aluminium puis aussi
de l'acier pour plusieurs de leurs industries. Le marché va demeurer quand même
ouvert, une certaine instance. Mais je pense encore que ce qui est très
important de qu'est-ce qui est écrit, c'est quand même en 2018 : «Les
entreprises ont regardé une façon d'absorber des coûts, des tarifs.» C'est sûr
qu'en 2018 ce n'était pas un impact aussi élevé, mais quand même. Ils ont nt
trouvé des façons, M. le Président, d'absorber le coût temporairement, puis de
continuer de rouler, continuer à fournir les produits à leurs clients
américains, mais oui, c'était nous, mais on sait qu'il y a d'autres
juridictions qui ont fait la même chose. Alors, encore le risque, toujours l'option
de diversifier, mais le marché américain demeure un marché hyperintéressant.
Et si on met un tarif d'exportation sur
nos propres produits d'aluminium pour essayer de pousser nos entreprises de
vendre leurs produits sur les marchés, on peut parler beaucoup de l'Europe,
mais il y a un marché global. Est-ce qu'on va peut-être perdre des contrats ou
des options aux États-Unis? Je pense, tout le monde veut éviter ça, parce qu'encore...
Et, quand même, je sais que la ministre a noté ça dans certaines de ses
remarques et dans les entrevues, que les Américains veulent toujours nos
produits, ils veulent notre aluminium et notre acier. Mais, quand même, d'ajouter
des tarifs, probablement pas une meilleure idée. Mais je reviens aussi à l'idée
des tarifs d'électricité, comment on peut aider nos entreprises à demeurer
compétitifs qui... La menace d'un tarif de 25 % de mur-à-mur reste sur la
table pour le président des États-Unis, si on n'est pas capable d'entendre sur
quoi demeure, des fois, très vague pour le Canada et quand même pour les autres
pays qui sont en train de négocier ou essayer de négocier avec les Américains.
• (14 h 30) •
Mais, bref, est-ce qu'on peut trouver
encore des façons d'utiliser notre énergie pour appuyer des entreprises d'ici?...
parle encore dans leur mémoire, ils ont des chiffres hyperintéressants sur le nombre
des entreprises qui ont des besoins énergétiques qui... pas mal majeurs, ils
parlent de fait que, oui, pour les blocs d'énergie, il faut trouver un bon
équilibre pour s'assurer qu'il y a l'énergie. Pour eux autres, c'est
hyperimportant pour le client. Et, quand même, ce n'est pas juste une question
d'accorder certains blocs d'énergie ou des mégawatts, mais, des fois, c'est
aussi une question, la condition de le réseau, est-ce qu'il y a aussi dans
certaines... Je sais que, dans mon comté, dans le coin de Pointe-Claire, M. le
Président, avec l'arrivée de le REM, avec l'arrivée de plusieurs entreprises
sur la 40...
14 h 30 (version non révisée)
M. Kelley : ...et avec la
demande d'énergie qui a juste augmenté en général, on peut ajouter des demandes
d'énergie qui continuent d'augmenter pour l'Hôpital Lakeshore, que des fois le
réseau est saturé. Nous avons eu, nous, avec ma collègue de Robert-Baldwin puis
mes collègues de Nelligan puis aussi de Marquette, une rencontre avec les
représentants d'Hydro-Québec dans notre coin, puis ils ont avoué qu'il y a des
enjeux avec le réseau. Des fois, c'est surchargé; des fois, les demandes d'énergie
sont aussi élevées que... Pour un réseau qui a besoin... beaucoup de travail,
ça peut créer des pannes d'électricité. Mais, bref, ça, c'est des
préoccupations des entreprises, et je sais que, je pense, j'ai parlé avec la
PME de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal qui a des bons liens avec des entreprises
dans le... de l'Ouest-de-l'Île de Montréal. Ça arrive souvent que des
entreprises vont dépendre de l'électricité dans différents secteurs, et c'est
un peu problématique, et je sais qu'Hydro-Québec a quand même fait des travaux
majeurs sur la station de pouvoir dans le comté de ma collègue de
Robert-Baldwin, à DDO, mais il demeure toujours de gros enjeux.
Alors, je reviens juste à la base, M. le
Président, qu'encore il faut continuer de soutenir nos petites et moyennes
entreprises, et, je pense, d'entendre la FCEI en commission encore sur la
situation actuelle n'est pas une mauvaise idée. Alors, merci beaucoup, M. le
Président, pour votre écoute.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
À ce stade-ci, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur la motion
préliminaire? Oui, M. le député, je vous laisse la parole. Vous disposez donc
de... Je vous laisse aller... Parfait. Vous disposez donc de 10 minutes.
M. Paradis : Très bien. Voilà
un autre acteur essentiel qu'on aurait intérêt à réentendre à ce stade-ci. Je
suis conscient que nous avons déjà entendu la Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante, mais encore une fois c'est la même... c'est le même contexte
changeant qui devrait inciter, on l'espère, la ministre à accepter cette
demande, qu'on puisse dialoguer avec les représentants de la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante pour éclairer les débats qu'on va tenir
dans les prochaines semaines sur le projet de loi n° 69.
La Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante est venue une première fois ici nous dire notamment que ce qui
était envisagé dans le projet de loi n° 69 avait des impacts majeurs pour les
PME québécoises. Ils sont venus nous parler d'interfinancement, et, encore une
fois, là, qu'on soit d'accord ou pas avec ce qu'ils proposent, c'est essentiel
qu'on soit à l'écoute de ce qu'ils ont à nous dire sur ces questions-là, parce
que leur évaluation du contexte et les données qu'ils ont — parce qu'ils
ont conduit des sondages récemment — donc les données dont ils
disposent vont guider notre travail, et, si on ne les a pas, on se prive de
cette possibilité d'en savoir plus sur leurs nouvelles données.
Dans le contexte de l'étude du projet de
loi n° 69, ils ont été en interaction avec leurs membres et ils ont eu des
commentaires de leurs membres sur ce projet de loi là. On se souvient que dans
leur mémoire ils nous indiquent qu'il y a une mobilisation sans précédent. Les
PME sont inquiètes de ce qu'on va décider dans nos travaux et veulent eux-mêmes
ou elles-mêmes être en interaction constante avec nous.
Mais là, ce qu'il y a d'intéressant, c'est
qu'ils ont aussi sondé leurs membres, ils ont interrogé leurs membres dans le cadre
du nouveau contexte, ce qui se passe en commerce international, ce qui se passe
avec les menaces de tarifs de l'administration Trump, et ils ont des données
très intéressantes dont certaines ont été diffusées dans les médias, dont
certaines sont publiques, mais d'où... dont nous, on pourrait discuter pour
aller plus en détail.
Donc, ils nous ont dit : Quelles sont
vos perceptions par rapport à ce qu'il faut faire? Quelles sont vos
inquiétudes, en particulier? Et, vous savez quoi, dans ces données-là, un des
éléments qui revient souvent, c'est en lien avec notre travail sur le projet de
loi n° 69. Ils disent : Bien, ce qu'on va décider...
M. Paradis : ...quelles sont
vos inquiétudes en particulier. Et, vous savez quoi, dans ces données-là, un
des éléments qui revient souvent, c'est en lien avec notre travail sur le
projet de loi n° 69. Ils disent : Bien, ce qu'on va décider au Québec
par rapport aux tarifs est d'autant plus important dans le contexte actuel.
Dans leur mémoire, ils avaient déjà donc abordé la question de
l'interfinancement. Les PME du Québec disent : Actuellement, le plus gros
du fardeau de l'interfinancement, c'est nous qui le portons, nous, on paie un
montant vraiment beaucoup plus élevé que la valeur des services qui nous sont
rendus par Hydro-Québec, donc le poids de l'interfinancement, il est surtout
sur nos épaules, plus que pour les grandes entreprises qui bénéficient du tarif
L, puis bien sûr plus que les... plus que les consommateurs, les foyers
individuels. Et là, ils nous disent : Les discussions que vous allez avoir
sur le projet de loi n° 69 sont fondamentales, on le disait déjà il y a
quelques mois, c'est encore plus vrai d'aujourd'hui... aujourd'hui.
Donc, je repose toujours la question à
l'envers : Ce serait quoi l'intérêt de se priver de la possibilité de
dialoguer avec eux, de se donner le temps pour les entendre pour en savoir plus
sur leurs données et pour les intégrer à notre réflexion? Et puis là, pour
qu'on... pour que les gens qui nous écoutent, qui nous regardent comprennent,
on ne parle pas de semaines, là, on ne parle pas de jours, des consultations
particulières comme celles dont on parle. Puis je veux revenir là-dessus, parce
que j'en ai parlé dans mon intervention précédente, mais c'est vrai, on aurait
passé moins de temps à convoquer les gens dont on a parlé, les organisations
dont on a parlé, à les faire venir ici, la semaine prochaine, pour les
entendre... puis elles seraient toutes venues, c'est des gens pour la plupart
qui sont rompus à ce genre d'exercice, et elles se seraient fait un plaisir
d'adapter leur agenda pour venir nous rencontrer, on passerait moins de temps à
les entendre, parce que, c'est quoi, 20 minutes de présentation, puis
ensuite moins d'une heure de dialogue avec nous. C'est ça qui est absurde.
Trois jours qu'on discute de ça alors qu'on aurait pu prendre ce temps utile,
de notre temps, nous, de députés, de parlementaires, de législateurs, pour
dialoguer avec des gens qui ont des choses importantes à nous dire sur les...
sur les questions dont on discute.
Les gens des PME sont... sont... sont bien
placés pour dialoguer avec nous sur plusieurs questions, dont le contexte a
changé dans les derniers mois. Par exemple, le projet de loi repose sur une
accélération des travaux et des investissements. On dit : Pour décarboner,
là, il va falloir vraiment faire beaucoup d'investissements, il va falloir
construire partout au Québec des nouveaux ouvrages. Il y a toute la question,
dont on a souvent parlé, de la main-d'œuvre disponible puis de la... Bien oui,
il y a la question des capitaux, mais il y a la question des... de la
main-d'œuvre qui va être disponible pour faire ce travail. Et la PME est en
première ligne. Les PME du Québec sont en première ligne pour venir nous parler
du contexte actuel. Il se dit : Bien oui, mais où est-ce qu'on va trouver
les travailleurs puis quel impact ça va... ça va avoir sur nous, sur nos
entreprises, sur nos PME, de savoir qu'il va y avoir autant de travaux majeurs
qui vont être entrepris au Québec, est-ce que ça va nous brimer... ça va nous
priver, nous, d'une main-d'œuvre, est-ce qu'il va y avoir un exode de la
main-d'oeuvre disponible pour les PME, pour les grands... pour les grands
ouvrages. Puis ils ne disent pas... L'idée n'est pas de dire : Ben non, il
ne peut pas y avoir de grands ouvrages, mais c'est le temps de se parler de ce
que ça va vouloir dire pour l'économie du Québec globalement et pour les PME.
Les PME peuvent... peuvent venir nous
voir, les représentants des PME peuvent venir nous voir pour nous parler des
solutions qu'on peut envisager globalement aussi dans le cadre du projet de loi
n° 69, mais globalement. Bon. Dans le cadre du projet de loi n° 69,
pour eux, c'est vraiment... ils veulent voir, bien, qu'est-ce qu'on va faire
avec le tarif L pour les grandes entreprises, avec le tarif pour les PME, avec
le tarif pour les individus. Et c'est le temps donc de les entendre au moment
où on va rediscuter de ces questions-là.
• (14 h 40) •
Cette réflexion va de pair maintenant avec
ce que le gouvernement se propose de faire ou de ce qu'il est en train de
planifier comme réponse à la menace tarifaire américaine. Donc, si on entre
dans une nouvelle ère avec les États-Unis, s'il y a une guerre commerciale qui
s'ouvre, je conviens, il n'y a personne ici qui veut une guerre...
M. Paradis : ...commerciale.
Puis on peut encore travailler puis nous, on l'a dit, d'autres l'ont dit, on
peut encore travailler pour éviter l'imposition des tarifs, pour qu'il y ait
des contre-tarifs. Mais la réponse qu'on va préparer là-dessus nécessite qu'on
entende les PME, puis ça a de l'impact sur ce qu'on va faire à court, moyen et
long terme, y compris à travers le projet de loi n° 69. Donc, quelle stratégie
tarifaire pour les tarifs d'électricité pour les clients ici, au Québec? Par
rapport à quelle stratégie par rapport à la menace d'imposition de tarifs des
États-Unis? Parce que là on a appris plein de choses. Notre premier ministre
était bien à Washington pour offrir des concessions. Il a dit : Je suis
prêt à faire beaucoup de compromis. Je regarde mon collègue de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, je suis curieux de voir qu'est-ce que les alumineries
vont dire puis qu'est-ce que les gens du Saguenay vont dire. Tu sais, si on est
prêt à faire plein de compromis dans le cadre d'un conflit commercial avec les
États-Unis, puis on commence en disant qu'on va mettre plein de choses sur la
table. Qu'est-ce que ça veut dire par rapport à notre travail ici? Qu'est-ce
que ça veut dire par rapport au projet de loi n° 69?
Faire des gros compromis dans une
renégociation de l'accord de libre-échange, moi, je suis encore stupéfait que
notre premier ministre soit allé offrir ça d'entrée de jeu, qui a ouvert ses
cartes puis qui dit... Au pire moment, alors que l'administration Trump se
considère toute puissante, nous, on va dire : On veut tout mettre sur la
table, puis on va mettre aussi toute la question des alumineries puis de
l'aluminium sur la table, puis on va faire plein... beaucoup de compromis,
beaucoup de compromis. C'est ça qu'il a dit. Bien, si on fait beaucoup de
compromis sur l'aluminium, là, qu'est-ce que ça veut dire pour le projet de loi
n° 69? Parce qu'un accord de libre-échange, le dernier, c'est 16 ans, la
durée...
Le Président (M. Montigny) : En
conclusion.
M. Paradis : Il me reste, je
vois qu'il me reste une quarantaine de secondes, si j'ai bien calculé, ou 30
secondes. Donc, ça veut dire beaucoup de choses par rapport aux tarifs, par
rapport à toute la structure du projet de loi n° 69...
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, M. le député, c'est terminé...
M. Paradis : Merci.
Le Président (M. Montigny) : ...vous
n'avez plus de temps. Alors, sans plus tarder, quelqu'un d'autre demande la
parole. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, vous avez la parole.
Mme Cadet : Oui, merci, M. le
Président. J'interviens... J'interviens au nom du chef de l'opposition
officielle, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Vous
avez donc 30 minutes.
Mme Cadet : Parfait. Merci,
M. le Président. Donc, j'ai entendu, avec beaucoup d'attention, l'argumentaire
de mon collègue de Jacques-Cartier, ainsi que l'argumentaire de mon collègue de
Jean-Talon quant à cette motion préliminaire. Nous l'avons déposée, donc,
avant, donc, cette courte pause. Donc, je vous la relis pour le bénéfice de
ceux qui nous écoutent à la maison.
Donc, conformément à l'article 244 du
règlement de l'Assemblée nationale, je, donc, étant le collègue de
Jacques-Cartier, fait motion afin que la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles tienne, dans le cadre de
l'étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance
responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions
législatives des consultations particulières; et qu'à cette fin, elle entende
la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Donc, M. le Président, vous nous avez
entendu déposer différentes motions demandant de ramener certains groupes. Un,
on le sait, la CEI a eu l'occasion de venir étayer partie de son argumentaire
au mois de septembre dernier, et vous ne serez pas surpris que, tout comme la
ministre l'avait indiqué dans un article à la fin... au début du mois de
décembre dernier, lorsqu'elle évoquait que le président Trump provoquait le
report du projet de loi sur l'énergie. Donc, le 2 décembre dernier, j'en avais
cité une partie, une partie hier, j'en cite une autre... Donc, quelques
éléments modifiés, il faut voir dans quelle mesure l'élément tarification
possible sur les exportations québécoises va changer ou pas la donne.
Bien, vous comprenez que dans le cadre,
donc, de la menace... des menaces, donc, mises de l'avant par le président
Trump, tout comme la ministre, donc, l'avait indiqué bien avant, donc, le bout
que j'avais cité hier, c'était le suivant : «L'arrivée de la nouvelle
administration aux États-Unis vient un peu changer la donne. S'il y a des
tarifs qui sont imposés, ça vient changer la nature de la compétitivité des
entreprises au Québec. Et, par conséquent, on veut voir un peu comment les
choses vont se placer avant d'aller de l'avant, car il y a notamment la
question de la tarification dans le projet de loi.» Donc, c'est ce que la
ministre avait expliqué en mêlées de presse peu avant la publication de cet
article de La Presse canadienne, le 2 décembre dernier, le 2 décembre 2024.
Vous comprenez, M. le Président, que nous
partageons, donc, cet avis de la ministre, et elle parle ici, dans cet extrait,
de la question de l'enjeu de la compétitivité...
Mme Cadet : ...des
entreprises. Mais la FCEI lorsqu'il est venu témoigner en commission
parlementaire à l'automne, bien, certainement nous avait parlé de cet enjeu-là.
Et on dit, donc, FCEI, parce que je pense qu'il n'y a personne ici qui a étayé
l'organisation. Donc, s'il y a des gens qui nous écoutent, qui ne la
connaissent pas, on parle ici de la, donc, Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, qui est le plus grand regroupement de petites et moyennes
entreprises, donc de PME au pays, donc 97 000 membres à travers le
Canada, mais 21 000 au Québec. Donc, on parle quand même, donc, d'une
organisation qui a une portée assez large, qui représente bon nombre de nos
PME, on parle de 21 000 membres. Donc, ce n'est pas... tu sais, on
parle d'un chiffre substantiel et... Bon, l'Organisation est interpellée par
tout ce qui touche la croissance et l'essor des PME, ces PME membres œuvrant
dans tous les secteurs d'activité et présentes dans toutes les régions du
Québec. Et la FCEI est particulièrement active dans le dossier de l'énergie,
notamment auprès de la Régie de l'énergie du Québec. Donc, je vous mets en
contexte ici, M. le Président, pour vous... en fait, pour vous étayer qu'il
s'agit d'une organisation qui est très pertinente à la poursuite de nos
travaux, tout comme c'était le cas pour les membres de l'Alliance, les membres
de l'Alliance qui... Alliance s'étant formé le 5 novembre dernier avec
différents groupes, les grands consommateurs industriels, MEQ, manufacturiers
exportateurs du Québec. Mais c'est certain que les 21 000 membres au
Québec de la FCEI, donc ceux qui ont le pouls de nos PME québécoises et qui
sont de ces PME régulièrement, peut-être que certains d'entre vous êtes familiers
avec le baromètre des affaires qui sort, donc, régulièrement de la part de la
FCEI et qui nous donne un portrait de la situation des PME et de la confiance
que ces entreprises ont dans notre... bon, en fait, dans notre... la confiance
qu'elles ont dans notre environnement économique.
Je vais devoir vous étayer un peu, donc,
quel était ce portrait quand la FCEI est venue en septembre, et à quoi ça
pourrait ressembler maintenant, et les motifs qui nous invitent à entendre,
réentendre ce groupe dans le contexte de la menace tarifaire. Bien, d'abord
lorsqu'on parle des PME, on sait que ces PME emploient plus de 85 % des
salariés du secteur privé. Je l'ai dit plus tôt, M. le Président, je suis
notamment porte-parole de ma formation politique en matière d'emploi et de travail.
Donc, c'est impératif, selon moi, d'entendre, de réentendre un groupe qui
emploie plus de 85 % des salariés du secteur privé, notamment dans le
contexte de la déclaration du premier ministre. Mais on le sait aussi que
70 % des entreprises au Québec ont moins de 10 employés et 50 %
de ces entreprises ont moins de cinq employés. Donc, nos PME, c'est pas mal
notre tissu social dans toutes nos régions, dans toutes nos collectivités, dans
toutes nos circonscriptions. Donc, nous sommes tous et toutes touchés par
des... par la réalité des PME dans nos circonscriptions respectives et à
21 000 membres, on est 125ici, j'ose... je m'avance ici, M. le
Président, sans avoir la donnée, mais j'imagine que chacune de ces
circonscriptions détient au moins au moins quelques organisations. Si on
fait 21 000 divisé par 125, au moins quelques organisations qui sont
membres directement de la FCEI qui rapportent leur réalité à la FCEI à travers
le baromètre des affaires, qui rapportent leur niveau de confiance et quels
sont, donc, les enjeux principaux qui les animent. Dans ce baromètre des
affaires, la dernière fois qu'il y en a eu un, ce qu'on a compris, c'est que le
Québec, bien, c'était la province où la confiance des PME était la plus faible
au pays. 2023, c'était la pire année en 15 ans pour le niveau de confiance
des PME. Je répète ici, M. le Président, 2023, pire année en 15 ans pour
le niveau de confiance des PME en notre économie. Seulement un tiers des PME
sondées envisageaient de prendre de l'expansion. On passait des émissions de...
et donc par rapport de 2024, donc, des émissions de 14 % depuis janvier
2023... juste en janvier 2025, évidemment, on n'a pas encore de données de
2025. Mais, en 2024, on voyait bien que ce chiffre-là avait fortement diminué
en janvier 2023 et le moment de la publication de ce rapport en 2024. Donc, ça
vous donne une idée d'à quel point quand la FCEI, quand François Vincent est
venu témoigner ici en septembre dernier, ce qu'il préparait, ce qu'il
défendait, les PME qu'il défendait à ce moment-là...
Mme Cadet : ...déjà aux prises
avec un environnement, une perception d'un environnement d'affaires, donc
plutôt peu productif, peu prompt au développement des affaires, plus prompt au
développement de leur propre entreprise. Et si on se dit que celles-ci, en
2023, seulement un tiers de celles-ci envisageaient de prendre de l'expansion,
bien, ça vous donne une idée de la morosité de l'environnement d'affaires avec
lequel ces entreprises composaient. 2023, pire année en 15 ans pour le
niveau de confiance des PME. Nous sommes... Nous voyons donc la composante.
Nous voyons donc l'environnement d'affaires pas du tout, du tout, du tout agréable,
dans lequel nos PME, auxquelles nos PME sont confrontées.
• (14 h 50) •
Donc, ça, c'est un rappel de la situation
de façon générale. Alors quand je parlais du baromètre des affaires, je vous
l'ai dit, M. le Président, j'ai eu l'occasion de prendre connaissance de ce
baromètre de façon régulière lors des publications successives, pour voir quel
est le niveau de confiance des entreprises qui s'améliore. Est-ce que ça s'est
amélioré? Est-ce qu'il s'est diminué? Mais aussi pourquoi et quelles sont les
demandes de ces PME-là? Quelles sont les recommandations qu'elles nous
apportent? Parce que bon, dans les entreprises, on ne pourra pas juste, donc,
rapporter : Voilà notre situation. Voici pourquoi ça... Voici en fait à
quel point ça ne marche pas, mais viennent aussi expliquer, bien voici à quel
point, voici pourquoi ça ne marche pas. Voici ce qui nous chicote, ce qui nous
agace. Voici ce qui devrait être fait par les différents paliers de
gouvernement pour nous alléger la tâche, pour alléger notre fardeau. On parle
de baisse de fardeau réglementaire ces temps-ci, là. C'est qu'il y a un autre
projet de loi qui est en cours, qui nous parle d'allègement réglementaire.
Donc, vous aurez compris que cette question-là, donc, est une qui anime
profondément la FEI, les membres de la FEI. Donc, dans un précédent mémoire, la
FEI nous disait, bien, que c'est important de créer un environnement fiscal
équitable et favorable à la petite entreprise. Donc, d'abord, les PME
québécoises doivent composer avec la fiscalité la plus lourde au pays. Vous
vous imaginez, M. le. Président, la plus lourde au pays, le Québec occupant
toujours la première place sur le plan notamment des taxes sur la masse
salariale? Pour vous donner une idée de ce que la FEI nous rapporte, c'est
qu'elles sont 30 % plus élevées qu'en Ontario. Donc, on parle quand même
d'enjeux substantiels.
Abolir la politique relative aux heures
cumulées, donc 5 500 heures pour avoir accès à la déduction pour les
plus petites entreprises des secteurs de service et de la construction. Donc,
quand je vous dis qu'on nous arrive avec des recommandations, avec des éléments
plus larges, en disant : Bien oui, voici notre problématique, voici ce
qui... ce qui ne fonctionne pas pour nous et voici aussi des solutions, voici
aussi donc des motifs et comment donc le gouvernement pourrait, donc, nous
amener de l'avant. Et évidemment, donc, elles souhaitent la réduction du taux
d'imposition des PME québécoises pour atteindre la moyenne canadienne, mais en
nous sensibilisant aussi, M. le Président, à leur réalité en disant que les
propriétaires des PME québécoises doivent travailler environ 60 heures
pour compenser le manque de personnel. je parlais de l'exemption pour petites
entreprises, et nous sensibilisaient au fait qu'une petite entreprise, donc pas
une moyenne, on dit petites et moyennes, donc, les PME, mais on a les petites,
on a les moyennes, on a les très petites, les TPE, et que ces très petites
entreprises là, bien, elles doivent payer, ont une charge, donc, fiscale très,
très, très lourde. Donc, je vous nomme cet élément-ci, ce qu'on va y revenir,
M. le Président, sur la question de l'environnement fiscal équitable qui nous
est amenée par la FCEI, c'est que vous nous avez entendus dans les dernières
semaines dans la foulée des recommandations que nous, au Parti libéral du
Québec, que nous avons faites au gouvernement pour faire face, de façon
cohérente, robuste et efficace, à la menace tarifaire, de non seulement lever
différentes barrières interprovinciales, en en a parlé abondamment, de
diversification des marchés. Le premier ministre a repris ce terme-là pour sa
gouverne, donc, pour nous dire : Oui, nous sommes d'accord avec le Parti
libéral du Québec, il faut une diversification des marchés. Nous avons aussi
parlé de hausse de productivité des entreprises. Et, ça, ce n'est pas d'hier,
M. le Président, là. Déjà, dans la dernière année, notre collègue de
Marguerite-Bourgeoys, moi-même, certains autres collègues, nous avons eu
l'occasion de poser des questions à la partie gouvernementale sur le manque de
hausse de...
Mme Cadet : ...activité... en
fait, sur l'absence complète d'augmentation de la productivité de nos
entreprises québécoises, alors que la moyenne des quatre dernières années,
bien, c'est une hausse de 0 %. Nous avons même tenu, donc, même des
forums, donc, des activités, donc, sur la question de la productivité au Parti
libéral du Québec. Donc, vous voyez que c'est un... c'est un sujet qui nous
importe particulièrement, qui nous importait particulièrement dans... au
cours... depuis, donc, le début de cette législature, et même bien avant, et
donc qui nous occupe donc encore plus aujourd'hui.
Et, à travers ça, on a aussi demandé,
donc, une baisse... une révision de la fiscalité des entreprises, d'avoir une
fiscalité qui soit efficace et qui réponde à ces demandes-là. Parce que, cette
charge, elle est manifestement trop lourde. Et vous aurez compris, M. le
Président, que ce que nous avons mis de l'avant comme propositions, comme
résolutions, en plus de demander la nomination d'un négociateur en chef, bien
sûr, ce que nous avons fait avant les fêtes, dès les premiers balbutiements du
sérieux de la menace tarifaire, ces éléments-là reviennent. Et, quand on vous
dit qu'ils sont au... qu'au Parti libéral du Québec, on est au diapason avec le
milieu économique, bien, c'est un peu ce qu'on retrouve ici avec ces premières
préoccupations qui ont été... qui sont évoquées depuis fort longtemps. Ce
que... Je vous le disais, c'est un rapport qui précède, hein, la menace
tarifaire. On nous disait déjà, de la part de la FCEI, bien, il faut créer un
environnement fiscal équitable et favorable à la petite entreprise.
Les PME nous ont aussi indiqué qu'elles
étaient freinées. Donc, en disant : Bien, il faudrait bonifier l'offre de
crédit d'impôt aux PME de tous les secteurs économiques pour favoriser une
transition vers l'automatisation. Sachant que les trois premières motivations
des PME pour investir en automatisation, c'est l'accroissement de la productivité,
je viens d'en parler, de gagner du temps, bien évidemment, donc, ça en fait
partie, ce n'est pas que ça, la productivité, mais c'est une composante de
celle-ci, et, bon, d'atténuer les pénuries de main-d'œuvre. On sait que
celle-ci s'est atténuée de façon générale, mais dans certains secteurs précis,
nous sommes toujours, donc... selon la Commission des partenaires du marché du
travail, nous sommes toujours en déficit de main-d'oeuvre, donc, dans
certains... dans certains secteurs, c'est pour ça que l'on parle des pénuries
de main-d'œuvre et non pas de la pénurie de main-d'œuvre.
Les... Et pourquoi certaines de ces
entreprises, elles ne se tournent pas déjà vers l'automatisation, M. le
Président? Bien, on le sait, les coûts et les investissements sont beaucoup
trop élevés pour plusieurs petites entreprises. Ils ont besoin d'être soutenus.
Donc, la FCEI nous envoyait déjà ces messages-là cet automne, là. Elles ne
faisaient pas face à la crise avec laquelle elles doivent composer aujourd'hui,
mais nous transmettaient ces messages-là en nous disant : Bonjour! Allô!
Est-ce que quelqu'un nous voit? Le bateau, il coule, le bateau est en train de
couler, on a besoin de créer un environnement d'affaires efficace, on a besoin
de créer un environnement d'affaires dans lequel nous nous retrouvons, dans
lequel nos entreprises peuvent prospérer. La ministre tantôt nous parlait,
donc, de créer un environnement, un Québec vert, un Québec prospère, un Québec
durable, bien, c'est exactement ce que l'on souhaite également. Mais, pour ça,
il faut que l'on mette de l'avant les différentes mesures qui nous amènent vers
cette voie-là de façon responsable.
La réduction du fardeau administratif et
réglementaire, bon, ça, j'en ai parlé, M. le Président. En fait, je l'ai effleuré,
parce qu'un des autres éléments sur lesquels, donc, on les entend souvent comme
organisations, bien, c'est la question de la réduction de la paperasse.
Plusieurs entreprises nous disent qu'il y a beaucoup, beaucoup trop de
paperasse à remplir, le temps étant une donnée rare. Je vous ai parlé des chefs
d'entreprise qui travaillent 60 heures par semaine. Je pense que vous
conviendrez avec moi, M. le Président, que pour bien des entreprises, donc,
c'est... si certaines obligations... évidemment, donc, pas toutes, les
entreprises doivent avoir des obligations, mais si certaines obligations
étaient levées, que, notamment, particulièrement en matière de paperasse, bien,
ça permettrait à ces entreprises, donc, de pouvoir gagner du temps et œuvrer au
développement des affaires, œuvrer à la croissance de leurs entreprises. Je le
rappelle, seulement une entreprise sur trois avec une baisse de 14 % entre
2023 puis 2024, nous disait vouloir prendre de l'expansion, donc ça nous
donne... ça nous donne une idée.
• (15 heures) •
Puis plus... foncièrement plus près du
projet de loi n° 69, M. le Président, la FCEI nous a aussi avancé
l'importance de limiter les coûts gouvernementaux pour les entreprises. Lors du
dépôt de la motion visant à entendre les membres de... les membres de
l'Alliance, dont Manufacturiers et exportateurs du Québec, je...
15 h (version non révisée)
Mme Cadet : ...je le
mentionnais, mais l'un des éléments qu'on retrouvait dans les mémoires respectifs
de certains de ses membres, qui sont venus en commission parlementaire ou qui
ont soumis un mémoire, c'était justement cette question de l'augmentation des
coûts ou de... plutôt, donc, de la réduction de cette augmentation des coûts,
particulièrement les coûts fixes. On a entendu publiquement MEQ le mentionner
dans les médias nous dire : Bien, parfois, donc, ces coûts, donc, sont
beaucoup trop élevés, ça fait que si le gouvernement veut vraiment nous aider,
donc, oui, faire une réduction de... une réduction de notre fardeau fiscal,
oui, faire une réduction de notre fardeau administratif de façon générale, la
paperasse, mais la question des... la question des coûts fixes, mais elle
aussi, elle est essentielle. Donc, au-delà de différentes autres mesures, sans
les négliger ou sans décliner l'apport de ces mesures-là, bien, nos entreprises,
nos propriétaires de PME, souvent, mais ce qu'ils nous disent : Bien, ce
qu'on souhaite, là, si on veut vraiment... avec un gouvernement qui nous épaule
pour qu'on puisse faire face à ce vent de face, qu'on puisse faire face à cette
menace, à cette crise aujourd'hui, bien, c'est être capable de nous dégager, être
capable de diminuer ce fardeau-là, dont celui des coûts fixes, des coûts
gouvernementaux pour les entreprises. Et c'est là que bien avant que l'on
commence à étudier le projet de loi n° 69, qu'il soit mis sur la table,
que la FCEI nous disait, nous rapportait que les PME québécoises ont subi la
plus haute importante hausse de tarifs d'électricité des 25 dernières
années, parce qu'elles paient des tarifs de 18 % à 28 % plus élevé
que les coûts réels pour les desservir, bon, pour, évidemment, donc, subventionner
les tarifs des autres clients, des... les grandes entreprises et les clients
résidentiels. Mais qu'à travers tout, étant donné, donc, la question de l'interfinancement,
donc elles ont subi la plus haute... la plus importante hausse de tarifs d'électricité
en un quart de siècle, un quart de siècle, M. le Président, la plus haute
hausse de tarifs d'électricité.
C'est là que ça nous amène. Après avoir
mis la table, donc, sur ce contexte, sur les demandes récurrentes de la FCEI,
sur ce qui anime les entrepreneurs, sur ce qui, parfois, les décourage. Alors
que cet entrepreneur québécois, mais ils sont très fiers de créer de l'emploi
ici au Québec, sont très fiers d'œuvrer dans différents secteurs d'activité, ils
sont très fiers de pouvoir faire rouler les économies locales de chacune de nos
circonscriptions, mais qui nous disent : Bien, parfois, il y a des choses
qui ne fonctionnent pas, dont cet élément-ci, soit cette hausse qui, finalement,
nous étouffe, qui ne nous permet pas de nous développer à notre plein
potentiel. Cette hausse ne nous permet pas d'aller jusqu'au bout, même d'aller
conquérir d'autres marchés et de considérer que l'environnement d'affaires dans
lequel nous évoluons est un environnement favorable, favorable à la croissance,
favorable à la productivité et que dans le baromètre des affaires, bien, qu'on
ne nous transmet pas, donc, le constat que les entreprises, donc, se sentent
soutenues. Si, M. le Président, si ça, c'était l'environnement dans lequel les
membres de la FCEI se disaient vivre, donc s'il s'agit de l'environnement avec
lequel les membres de la FCEI, les 21 000 membres, les 21 000...
les 21 000 membres, donc, qui sont, donc, des PME de la FCEI, s'ils se
disaient déjà ça, s'il y avait déjà eu une telle morosité avant l'élection du
président américain Donald Trump, vous pouvez vous imaginer que cette situation
s'est bien empirée depuis. Et c'est là que venir les réentendre deviendrait
absolument pertinent pour les membres de cette commission, M. le Président. C'est
là que de venir donc réentendre M. Vincent viendrait teinter notre
approche sur différents éléments, hein?
D'abord, je veux revenir sur le point que
j'énonçais dans mon intervention sur la motion précédente, soit la question de
l'emploi. On le sait, le premier ministre, donc, a indiqué qu'il y aurait
potentiellement des pertes de 100 000 emplois à travers le Québec à
la suite du choc que viendrait amener, donc, l'imposition de tarifs de
25 % par le président Donald Trump. Donc, à travers la signature d'un
décret. Parmi...
Mme Cadet : ...là. Parmi,
donc, les 100 000 emplois, les au moins 100 000 emplois qui
seraient touchés, donc, par ces pertes, bien, on retrouve ici des entreprises
membres de la FCEI qui malheureusement se verraient dans l'obligation de se
départir de leurs employés. Donc, vous comprenez que pour moi, alors qu'on
parle de cette charge, donc, charge fiscale, charge réglementaire, charge au
niveau des coûts gouvernementaux, que les entreprises, donc, doivent jongler
avec un petit peu tout ça. Ici, on est vraiment, donc, sur évidemment, donc,
des coûts gouvernementaux, donc la question des tarifs d'électricité qui sont
appliqués aux PME. Le fait donc d'avoir cette vue d'ensemble là de la part de
FCEI et de saisir, bien, comment la hausse la plus importante des tarifs
d'électricité des 25 dernières années qu'ils ont subie, bien, viendrait
teinter, donc, la question de la rétention de l'emploi. Ce que le premier
ministre... Vous nous avez entendus le critiquer lorsqu'il a dit : Bien,
ce n'est pas grave, là, si vous perdez vos jobs, vous allez tous aller sur les
chantiers d'Hydro-Québec, vous allez pouvoir devenir monteurs de ligne, on a
besoin, on va créer de l'emploi à travers Hydro-Québec. Ça nous est apparu peu
réaliste, M. le Président. Puis ce qu'on a constaté, c'est que, par la suite,
après avoir envoyé ce mauvais message au secteur manufacturier puis aux autres
entreprises... Parce que, souvent, et le collègue de Jacques-Cartier le
mentionnait, ces PME là, ce ne sont toutes des entreprises qui exportent, mais
ce sont des entreprises qui souvent sont des fournisseurs, des entreprises qui
exportent. Donc, elles sont touchées soit directement, soit indirectement par
la question des tarifs. Donc, non seulement, bien, on a trouvé que ce message-là
était peu rassurant dès le départ, mais par la suite, je pense que le premier a
senti la grogne, il a entendu le message. Et, lorsqu'il parle de
diversification des marchés, bien, il faut bien que les gens, ils restent dans
les différentes entreprises pour être capables de se remanier, de faire bouger
le bateau un peu. Parce que, s'ils quittent en grand nombre, bien, ils ne
reviendront pas comme par magie. Je l'ai déjà énoncé ici, M. le Président.
Donc, vous aurez saisi que, si ces entreprises-là se voient déjà étouffées et
secouées de toutes parts, bien, comment est-ce qu'elles seront en mesure de
conserver cette main-d'oeuvre? Le premier ministre s'est ravisé un petit peu
par la suite ou il a modulé un peu son discours en disant : Non, non, non,
moi, mon objectif, c'est le maintien en emploi, mon objectif, ce n'est pas...
inquiétez-vous pas, ce n'est pas que tout le monde puisse quitter demain matin.
Quoique j'ai eu certains doutes là-dessus. On a déjà parlé lors de la motion
pour faire venir le P.D.G. d'Hydro-Québec, M. le Président, que... bien,
j'ai... moi, ce que j'ai perçu, c'est que le premier ministre voulait peut-être
trouver une solution au problème pour lequel il n'avait jamais l'ombre du début
d'une solution par le passé et qu'il disait : Bien, voilà, Donald Trump va
trouver ma solution, je ne suis pas capable de combler les
35 000 postes par année dont j'aurais besoin pour Hydro-Québec, mais
je vais être capable de le faire si tout le monde perd sa job dans le secteur
manufacturier. Il a été obligé d'adopter par la suite un discours un peu plus
rassurant. Et, dans cette perspective, ce qu'on voit, c'est qu'il dit :
Non, non, non, c'est le maintien en emploi. Bien, si le maintien en emploi,
c'est absolument important pour le premier ministre, bien, encore faut-il
que... Et je l'ai dit, 85 % des salariés du secteur privé sont employés
par les PME, 70 % des entreprises au Québec ont moins de 10 employés,
50 % ont moins de cinq employés. Donc, parmi ces 100 000 emplois
là, j'ose croire qu'il y en a une bonne partie... ce que ce sont tous des
emplois du secteur privé, donc, techniquement, ça voudrait dire qu'il y en a
une bonne partie qui sont employés dans ces PME là. Donc, de... que 85 %
de ces... donc on aurait... 85 000 personnes, techniquement, donc,
seraient des potentiels membres de la FCEI ou des membres actuels de la FCEI.
Donc, s'il s'agit donc des premiers emplois qui seraient touchés ici, bien, ça
veut dire quoi, cette hausse tarifaire pour la FCEI, ça veut dire quoi, dans ce
nouveau contexte, dans le contexte où le premier ministre a affirmé... et c'est
ce que nous souhaitons, un maintien en emploi. Et comment la modulation, donc,
des tarifs viendrait les... leur permettre de garder cet avantage compétitif.
Je reprends la citation de la ministre, de décembre dernier : On ne sait
pas ce que la menace tarifaire va vouloir dire pour la compétitivité de nos
entreprises. Mais, si on veut que nos entreprises demeurent compétitives, bien,
elles vont devoir... elles vont avoir besoin de leur actif le plus précieux,
soit leurs employés, des gens qui ont des compétences précises, des compétences
dans des secteurs d'activité. Puis on ne souhaite pas qu'elles quittent en
grand nombre, qu'on... en grand nombre. On souhaite que le secteur puisse
demeurer attractif, qu'il puisse demeurer un phare, parce qu'on aura besoin de
nos entreprises exportatrices puis on aura besoin des entreprises qui sont des
fournisseurs des entreprises exportatrices, si on veut que notre chaîne...
Mme Cadet : ...d'approvisionnement
demeure bien local, alors que la guerre tarifaire nous incombe de revoir toutes
nos pratiques d'affaires. Parce qu'il y a un avant et il y a un après le
20 janvier 2027.
• (15 h 10) •
Donc, ce sera pertinent, M. le Président,
de venir réentendre la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante venir
nous parler, donc, de ce nouveau contexte et même peut-être les entendre sur
les propos du premier ministre, qu'il avait tenus à Washington, hier, où est-ce
qu'il a fait des concessions inquiétantes. Parce que les PME sont des
fournisseurs, je le disais, de bien des entreprises, mais aussi des
fournisseurs de gros joueurs de notre économie, dont au sein de l'industrie
forestière, dont les alumineries, dont le secteur aéronautique. Toutes des entreprises,
tous des... tous des secteurs d'activités qui ont été mentionnés par le... par
le premier ministre lors de sa visite aux États-Unis, en disant :
Regardez, on est prêts à faire des concessions. Moi, je ne trouve pas que
c'est... Déjà, que je... sur l'emploi, le premier ministre, son premier
réflexe, ça n'avait pas été de faire des... de tenir des propos rassurants,
mais il n'a pas du tout tenu des propos rassurants au cours des derniers jours
non plus pour les entreprises qui sont membres de la FCEI. Donc, ça va être
important de venir les entendre sur ce point-là, M... M. le Président, et de
bien saisir ce que ça pourrait vouloir dire.
Il faudra aussi bien les entendre sur la
question de l'interfinancement. Est-ce que ça va vouloir dire aller de l'avant
exactement avec ce qu'on nous présente? Pas nécessairement, M. le Président.
Mais déjà qu'on nous en a parlé par le passé, c'est dans leur mémoire, déjà que
c'est une question qui est sensible ici, je vous l'ai dit, donc la hausse
tarifaire est... était très importante, très substantielle pour eux, bien,
peut-être que, dans le contexte actuel, bien, ce sera pertinent de les entendre
là-dessus et de nous assurer que les propos soient mis à jour.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : ...est-ce
qu'il y a d'autres députés? Oui. Mme la députée de Robert-Baldwin. Vous avez
donc 10 minutes pour votre intervention.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Je... à l'appui de la motion préliminaire de mon collègue de
Jacques-Cartier pour réentendre la Fédération canadienne des entreprises
indépendantes. Et je souligne que cette fédération, FCEI, est le plus grand
regroupement de petites et moyennes entreprises, des PME, comptant
97 000 membres au pays, dont 21 000 au Québec. «Les PME
québécoises paient des tarifs de 18 % à 28 % plus élevés que les
coûts réels pour les desservir, et ce, afin de subventionner les tarifs des
clients résidentiels et des grandes entreprises. Les PME québécoises doivent
composer avec la fiscalité la plus lourde du pays. En effet, le Québec occupe
toujours la première place sur le plan des taxes sur la masse salariale, qui
sont 30 % plus élevées qu'en Ontario.»
Et, M. le Président, je veux... prenez...
prenons un pas de recul, là, depuis le début de nos travaux cette semaine et
qu'est-ce qui se passe dans cette guerre commerciale qui vient tout juste,
hein, de changer dans la dernière heure. Puis je ne sais pas si vous avez vos téléphones,
mais là, on a un peu la réponse à notre premier ministre, qui est sorti hier
avec : Oui, on est prêts à faire des compromis, beaucoup de compromis,
incluant l'industrie d'aluminium, et on est prêts à évidemment faire... imposer
des tarifs d'exportation aux États-Unis, et évidemment, avec... bien, c'est les
États-Unis, finalement, qui vont reculer parce qu'ils ont besoin de nous. Bien,
savez-vous, pas vraiment. Parce que, d'après le président... et ça, ça fait il
y a peut-être 1 h, qui a dit : C'est correct, moi, de mon côté, je
vais imposer des droits réciproques, donc des droits de douane réciproques aux
alliés comme rivaux des États-Unis, et là, je le cite, «s'ils nous imposent un
droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit
de douane ou de taxe. C'est aussi simple que ça. C'est une question d'équité.»
Donc là...
Mme Garceau : ...quand j'avais
mentionné, M. le Président, on va voir qu'est-ce qui va se passer dans les
prochains jours, les prochaines semaines, là on est dans une guerre
commerciale, on est dans le feu de l'action. Et qui sont les principales
victimes en ce moment de qu'est-ce qui se passe entre Québec, Canada et les
États-Unis dans cette guerre de tarifs, c'est nos PME. Ce sont nos PME. Et, nos
PME, n'oublions pas qu'elles sont moteurs économiques du Québec. Elles sont au
cœur de notre économie. Elles ont déjà subi des défis financiers très
importants, compte tenu qu'ils découlent de la pandémie. N'oublions pas que les
statistiques de la dernière année fait en sorte que 60 % des faillites à
travers le Canada, c'était ici, au Québec. Et là, en ce moment, elles sont
plongées dans cette guerre commerciale qui va faire en sorte qu'on va avoir
probablement d'autres fermetures. Ils auront... Elles n'auront pas les
liquidités, tel que mentionné, pour faire face aux tarifs. Et là, on vient...
le premier ministre vient de les ouvrir également à d'autres... d'autres
pénalités économiques dans cette guerre commerciale. Et donc il me semble que,
compte tenu que ça continue et que les PME sont au cœur en ce moment de cette
guerre commerciale, que ce serait... ce serait exceptionnellement important
qu'il revienne. Et surtout, compte tenu de la sortie surprenante, hier, du
premier ministre et qui a fait en sorte qu'il était ouvert à tous les
compromis, surtout concernant... les concessions, surtout concernant
l'industrie d'aluminium, et on a vu également la sortie de M. Simard, de
l'Association de l'aluminium du Canada, qui a dit vraiment que ce n'est pas une
très bonne idée.
• (15 h 20) •
Et donc il me semble que ce serait très
important d'avoir la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante revenir
en commission, parce que là, le contexte économique, leur univers économique
dans lequel ils font affaire a complètement changé dans la dernière semaine.
Ils ont déposé leur mémoire, la consultation a quand même eu lieu il y a
plusieurs mois, au mois de septembre, et ils avaient mentionné, dans le
contexte, leur... de leur mémoire, que déjà il y avait comme une injustice
financière en ce qui a trait à l'interfinancement et qu'il fallait revoir tout
cet aspect-là. Et surtout que, pour les PME, les coûts de l'énergie demeurent
l'un des postes de dépenses vraiment les plus importants pour les PME et qu'ils
doivent être au cœur de la réflexion du gouvernement. C'est ça qu'ils demandent
dans leur plan énergétique. C'est le cas. Ça demeure toujours. Et, ça, les
représentations qu'ils ont faites lors des consultations particulières en ce
qui a trait... le contexte économique pour les PME était déjà difficile. Bien
là, pouvez-vous imaginer qu'est-ce qu'ils nous diraient si on les rencontrerait
la semaine prochaine avec l'annonce qui vient de sortir du président Trump
concernant des douanes réciproques, des tarifs réciproques. Et donc, c'est sûr
qu'il me semble qu'il est temps... ça fait plusieurs semaines que l'opposition
officielle, M. le Président, demande qu'un négociateur en...
Mme Garceau : ...en chef
soit nommé. Avec cette dernière annonce du président Trump... qui va faire en
sorte que, dans l'échiquier, là, la prochaine sortie du gouvernement va être
très importante et probablement vitale pour la survie de nos PME, parce que,
quelle sera la riposte, parce que ça va continuer, du Président suite à la prochaine
sortie, et donc ça ne peut pas être fait d'une façon impulsive. Il faut que la
réponse à cette annonce soit très réfléchie et qu'on consulte, qu'on doit
consulter les acteurs qui sont au cœur en ce moment de cette guerre
commerciale, M. le Président, et qu'il est fondamental que... Je le sais qu'on
a rejeté... C'est regrettable, on ne peut pas revenir sur notre motion
préliminaire concernant l'Association de l'aluminium du Canada, compte tenu de
la dernière sortie du président Trump, mais c'est sûr que ça va affecter nos
petites et nos moyennes entreprises. Et, compte tenu de... que leur survie, la
santé financière de nos PME en ce moment est en péril dans cette guerre
commerciale, ce serait très important qu'ils reviennent en commission, M. le Président.
Je ne sais pas combien de temps qu'il me reste.
Le Président (M. Montigny) :
28 secondes.
Mme Garceau : 28 secondes.
Donc, sur ce, M. le Président, j'appuie la motion préliminaire de mon collègue
de Jacques-Cartier et j'espère que, compte tenu du dernier changement dans
cette guerre commerciale, qu'elle sera acceptée.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Alors, à ce stade-ci, il me reste à demander s'il y a d'autres
membres de la commission qui vont prendre la parole. Je crois que Mme la
ministre...
Mme Fréchette : Oui.
S'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) :
Voilà, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci.
Merci, M. le Président. Donc, bon, merci aux oppositions pour leurs interventions.
Je voulais revenir sur quelques-uns des points, là, qui ont été abordés,
notamment sur l'idée de lancer une nouvelle ronde de consultations, parce que
ça a été l'objet de la presque totalité des motions qui ont été présentées.
Puis on nous disait qu'en fait ce serait très, très rapide, que de lancer une
nouvelle ronde de négociation avec différents intervenants, dont plusieurs
qu'on a déjà entendus. Or, je voulais juste souligner que l'ancienne ronde de
négociation... de consultations, pardon, à l'Assemblée nationale, ce n'est pas
aussi simple qu'aller prendre un café avec une connaissance, là. On ne dit pas
aux gens : Voilà, on est mardi, on vous a ciblés, on vous a identifiés. On
aimerait ça vous entendre jeudi matin. Ça ne fonctionne pas comme ça, là. Une
consultation de l'Assemblée nationale, ça requiert tout un processus, un
travail. Quel est ce sur quoi on consulte les gens? Quel est ce à quoi on veut
qu'ils répondent comme question? Ensuite, leur mettre ça sur papier, le leur
transmettre et leur laisser un brin de temps pour se préparer, pour monter un
mémoire, pour ensuite les convoquer en audiences sachant... s'assurant qu'ils
sont disponibles. Alors c'est pour dire que ça ne se fait pas en deux jours,
là, un processus de consultation, puis on n'aurait pas pu décider mardi qu'on
transformait la journée d'aujourd'hui en journée de consultation, là. C'est
irréaliste.
Donc, voilà, il y a une part de
pragmatisme qu'il faut intégrer dans nos propositions, je pense. Et les
processus de consultation ont eu lieu cet automne. Et voilà! Ceux qui ont
souhaité y participer, il y avait une date limite pour y prendre part. Et comme
je l'ai redit déjà à quelques occasions, on a pris en considération l'ensemble
des mémoires qui ont été déposés. Et il y aura d'autres occasions pour se
prononcer dans la suite des choses. Donc voilà, pour moi, il n'y avait vraiment
pas nécessité de recevoir à nouveau des organisations en consultation,
considérant tout ce que ça voudrait dire et considérant le temps qui nous est
imparti.
Un autre des points sur lequel je voulais
revenir, c'est la confiance des propriétaires de PME. Parce qu'en fait, il y a
des chiffres qui ont été soulevés, qui ne correspondent pas à ce que j'ai ici
comme chiffres. J'ai donné à la fin de l'année 2024 une entrevue avec LaPresse
et j'abordais justement cette notion de l'indice de confiance des propriétaires...
Mme Fréchette : ...de PME.
Alors, je me suis replongée dans ces chiffres-là et le portrait que ça en
donne... Il faut voir que la source, c'est la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, que d'ailleurs je revois à nouveau lundi prochain et
que j'ai revue... je crois que j'ai rencontré au moins trois ou quatre fois
depuis la fin novembre. Alors, voilà... voici leurs chiffres. Donc, pour la
période de court terme, l'indice de confiance à l'année 2023, en... elle
était, pour le Québec, de 47.6. Rendu en décembre 2024, un an plus tard, on
était à 49,7. Donc, il y avait eu un léger rehaussement de l'indice de
confiance d'une année à l'autre, pour le court terme, trois mois. Si on s'en
reporte au long terme, pour l'année 2023, l'indice de confiance des PME en
2023 était de 48.1 et, arrivé en décembre 2024, il était de 55.81, un
rehaussement de 14 points. Donc, quand même, c'est un rehaussement
considérable en une année. Et, quand on regarde du côté de l'Ontario, l'indice
de confiance était... avait augmenté d'une moindre... d'une moindre marge.
Donc, ce que ça dit comme fait saillant, c'est qu'en décembre 2024 l'indice de
confiance à long terme des propriétaires de PME du Québec a significativement
augmenté, soit de 14 points, par rapport à décembre 2023. Il s'agit du
même constat pour celui de court terme puisqu'il a aussi significativement
augmenté, soit plus de 11.9 points. Alors, depuis le début de l'année, les
PME du Québec sont plus confiantes à court terme que celles de l'Ontario même.
Donc, à court terme, on dépasse l'Ontario. C'est sur le long terme où là on
s'en rapproche, mais on n'a pas encore dépassé... dépassé l'Ontario, mais quand
même un bond de 14 points. Alors, pour dire que... Du côté des PME, selon
les chiffres que j'ai de FCEI, on peut dire que, quand même, on est sur un élan
intéressant.
Donc, voilà, je voulais vous partager ça
et vous partager aussi qu'en fait... Bon. Et j'ai trouvé un peu... un peu
déconcertant, là, les trois... les trois derniers jours. Je dois vous dire que
c'est ma première, c'est ma première commission parlementaire. C'est la
première... En fait, ce n'est pas la première commission, j'ai participé à
celle consultative sur le MIFI, celle de l'automne dernier avec vous tous en
septembre pour recevoir les gens, mais c'est ma première expérience d'analyse
article par article. Et j'étais... j'étais de nature optimiste, je me
disais : Bon, on va pouvoir entamer le travail. Et, finalement, je pense
qu'on a eu une démonstration que ce n'est pas vraiment la volonté de plonger
dans les articles du projet de loi qui motive certaines personnes, on dirait
que c'est la volonté plutôt de retarder les travaux. Et ça, je dois dire que
j'en suis déçue parce qu'on a quand même énormément de matière à travailler, le
temps n'est pas illimité. Et j'aimerais ça qu'on puisse plonger dans les
articles du projet de loi plutôt que d'étirer le temps de 20 minutes, 10 minutes,
30 minutes, autant que faire se peut. Et je pense que, si on pouvait se
rendre à 15, 15 tours de roue comme ça, il y en a qui diraient oui. Alors,
je nous invite tous à avoir, voilà, la volonté de plonger dans ce projet de loi
là, de regarder les articles puis qu'on puisse avancer constructivement pour
faire en sorte qu'on puisse déployer le Québec sur le plan énergétique de la
manière la plus constructive qui soit. Voilà. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. À ce stade-ci, nous sommes rendus au vote, à la mise
aux voix de la motion.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Par
appel nominal, avec plaisir. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour contre
abstention. M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Cadet : Pour.
La Secrétaire : Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : Et M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
La motion préliminaire est donc rejetée. Merci. Alors, à ce stade-ci, s'il n'y
a pas d'autre motion...
M. Sainte-Croix : M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
M. le député de Gaspé, je ne vous ai jamais donné la parole.
• (15 h 30) •
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous écoute.
M. Sainte-Croix : J'aimerais
porter à votre attention une motion ainsi qu'aux membres de la commission...
Le Président (M. Montigny) : Oui.
M. Sainte-Croix : ...dont le
libellé est le suivant.
Le Président (M. Montigny) : Allez-y,
je vous écoute. M. le député de Gaspé.
M. Sainte-Croix : Merci
beaucoup, M. le Président.
«Que la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles passe immédiatement à
l'étude de l'article 1 et des suivants du projet de loi n° 69...
15 h 30 (version non révisée)
M. Sainte-Croix : ...Loi
assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant
diverses dispositions législatives. M. le Président, ça fait maintenant plus de
12 heures que la commission débat des motions préliminaires présentées par
les collègues députés de l'opposition. Je crois très sincèrement que nous avons
fait le tour de la question, que nous l'avons épuisée, et pour... et c'est pour
cette raison, pardon, que je dépose une motion pour nous permettre de
poursuivre le débat sur le projet de loi en passant à l'étape de l'étude
article par article dudit projet de loi.
M. le Président, bien que le règlement ne prévoie
aucune limite quant au nombre de motions préliminaires qui peuvent être
déposées, la jurisprudence a établi certains critères permettant de vous guider
dans votre décision sur la recevabilité d'une motion proposant de passer à l'étude
de l'article un d'un projet de loi. Ils sont énumérés dans une décision de
Bernard Brodeur datée du 11 juin 2004.
Dans un premier temps, le rôle du
président est d'assurer le respect des droits de chaque parlementaire et de
donner à l'opposition le temps nécessaire pour faire valoir son point de vue.
En second lieu, il appartient au président seul de juger si cette motion est
recevable. Dans un troisième temps, la recevabilité d'une telle motion ne se
fait pas en vertu d'un calcul purement mathématique du nombre de séances
consacrées aux motions préliminaires. Point 4, toutefois, les précédents
peuvent servir de guide à la présidence pour rendre sa décision. Point 5, finalement,
il a maintes fois été décidé qu'une telle motion ne vise pas à clore le débat,
mais à passer à une autre étape de l'étude détaillée du projet de loi, soit l'étude
article par article.
M. le Président, nous croyons que, sur la
base des critères ci-haut mentionnés, ma motion proposant de passer à l'article 1
est recevable. D'abord, concernant le rôle de la présidence d'assurer le
respect des droits de chaque parlementaire et de donner aux députés de l'opposition
le temps nécessaire pour faire valoir leur point de vue. Je tiens à souligner
que nous sommes présentement à la troisième séance de l'étude détaillée, que sept
motions préliminaires ont déjà été présentées par les groupes d'opposition et
que plus d'une douzaine d'heures de débats ont été consacrées aux motions
préliminaires depuis le début de l'étude détaillée. Plus précisément, l'opposition
officielle a présenté quatre motions préliminaires. Le deuxième groupe d'opposition
a présenté une motion préliminaire. Le troisième groupe d'opposition a présenté
quant à lui deux motions préliminaires. L'opposition officielle a eu l'opportunité
de présenter des motions préliminaires dans lesquelles elle demandait de
réentendre des groupes déjà entendus. Les groupes d'opposition ont amplement eu
le temps nécessaire pour faire valoir leur point de vue. De plus, la
recevabilité d'une motion proposant de passer immédiatement à l'article 1
ne s'évalue pas en vertu d'un calcul purement mathématique du nombre de séances
et d'heures consacrées aux... aux motions, pardon, préliminaires. Compte tenu
du temps qui leur a été alloué, ainsi que du nombre de motions qu'ils ont pu
déposer, nous sommes d'avis qu'ils ont eu amplement le temps de faire valoir
leur point de vue.
Soulignons de plus que dans le recueil La
procédure parlementaire du Québec, il y a de nombreux précédents où une telle
motion a été jugée recevable lorsque quatre ou cinq motions préliminaires
avaient été présentées. Je vous réfère aux pages 956 et 957 dudit recueil.
Je vous réfère également une décision
rendue le 4 novembre 2003 par Russell Copeman, dans laquelle il a déclaré
recevable une motion proposant de débuter à l'article 1 après que l'opposition
eut déposé un total de six motions préliminaires. Une décision rendue par
Bernard Brodeur le 11 juin 2004, dans laquelle il a déclaré recevable une
motion visant à passer à l'article 1 au cours de la troisième séance,
après que l'opposition eut présenté sept motions préliminaires. Enfin, une
décision que vous avez rendue vous-même le 20 mars 2024, où vous avez jugé
qu'une motion proposant de passer à l'article... à l'étude, pardon, de l'article 1
était recevable après environ 9 heures de débat et sept motions
préliminaires...
M. Sainte-Croix : ...finalement,
il a été maintes fois décidé que cette motion ne vise pas à clore le débat,
mais à passer à une autre étape de l'étude détaillée du projet de loi, soit
l'étude article par article.
Je réitère que les oppositions ont eu le
temps de faire le nécessaire pour faire valoir leur point de vue. Après avoir
entendu un total de 38 groupes en consultations particulières et à la
suite du dépôt de cette motion préliminaire, nous vous soumettons qu'il est
temps de passer à la prochaine étape de l'étude du projet de loi n° 69,
l'étude article par article, au cours de laquelle les oppositions auront à
nouveau l'opportunité de faire valoir leur point de vue.
Je vous demande, M. le Président, de trancher
favorablement en ce sens en déclarant la motion recevable. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Je vous remercie. Pour l'instant, la recevabilité ou la contestation
éventuelle n'a pas été faite. C'est parfait. Je vous ai bien entendu. Oui.
M. Kelley : ...suspension, de
bien lire et penser qu'est-ce que le député vient de dire.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
j'autorise la suspension.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons donc suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 41)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. À ce stade-ci, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Jean-Talon, je vous écoute.
M. Paradis : Merci, M. le
Président. J'ai entendu la savante plaidoirie de mon collègue. J'aimerais vous
inciter, M. le Président, dans votre décision sur la recevabilité, à faire preuve
de beaucoup de...
Le Président (M. Montigny) : Juste
une seconde, M. le député, je veux juste clarifier quelque chose.
M. Paradis : Oui. Oui.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous êtes en train... Parce que personne, ici, aujourd'hui, n'a contesté la
recevabilité de cette motion. Est-ce que vous...
M. Paradis : Oui.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Donc, maintenant, officiellement, vous me demandez...
M. Paradis : Oui.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Maintenant, je vais vous accorder le droit de parole pour plaider simplement
sur la recevabilité de la motion. C'est très court. Ça fait que je vous écoute.
M. Paradis : Très bien. C'est
très court, mais il faut prendre le temps parce que c'est une recevabilité qui
mise... qui vise à mettre fin aux débats, n'est-ce pas? C'est pour ça qu'elle
est présentée et c'est pour ça que mes arguments sont vis-à-vis la recevabilité
de cette motion.
Le Président (M. Montigny) : ...
M. Paradis : Et je vous
incite à faire preuve de beaucoup de présence relativement à la... de beaucoup
de prudence relativement à la recevabilité parce que, justement, on est au cœur
de notre processus démocratique.
Le Président (M. Montigny) : ...je
suis désolé de vous interrompre. Dans nos règles de procédure...
M. Paradis : Oui.
Le Président (M. Montigny) : ...seulement
les personnes qui sont habilitées à voter, qui sont membres peuvent soulever la
recevabilité. Je suis désolé.
M. Paradis : Très bien.
Alors...
Le Président (M. Montigny) : Par
contre, dans ce fait, je vais donner la parole à une députée qui a levé la
main, et qui est membre, et qui a le droit de vote. Alors, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, je vous donne la parole.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Donc, j'aimerais soulever la recevabilité de la motion qui a été
déposée par le député de Gaspé, je pense, oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : ...exactement
ça. Mme la députée, je vous donne la parole, mais ça devrait être très court.
Mme Cadet : D'accord. Merci,
M. le Président. Donc, nous avons pris connaissance, comme vous pouvez le
constater, de la motion qui a été déposée par le député de Gaspé. Nous
entendons l'argumentaire qui nous a été présenté, mais, selon nous, la motion
qui a été présentée n'est pas recevable. Je nous amène... je nous enjoins tous,
en fait, à prendre connaissance de la décision du Journal des débats,
24 octobre 2019, CAPERN-17, pages 33 et 34. Je ne sais pas si, en la
présente, j'ai le droit de nommer le nom du parlementaire, parce que la motion
porte son nom, qui était...
Le Président (M. Montigny) : La
motion porte son nom? Je vous écoute.
Mme Cadet : Oui, donc,
Mathieu Lemay, donc, qui présidait à ce moment-là. En fait, cette
commission-ci, le... en fait, cette commission-ci, donc, sur laquelle, donc,
nous siégeons. À l'époque, donc, une motion avait été jugée recevable, alors
qu'en l'espèce huit motions préliminaires avaient été présentées par les
députés de l'opposition et tous les groupes parlementaires formant
l'opposition, ayant eu l'occasion de présenter des motions préliminaires et
qui... ayant toutes été rejetées en tenant compte de l'ensemble des éléments
soulevés, la présidence avait déclaré recevable la motion proposant de passer à
l'étude de l'article 1. En l'espèce, M. le Président, non seulement nous
n'avons pas... Et nous attendons, donc, ce que le parlementaire, donc, a
indiqué au... en ce qui a trait à la formule mathématique, mais en l'espèce
nous nous retrouvons dans une situation distincte. D'une part, seules sept
motions ont été présentées par les députés de l'opposition, la huitième étant
été déposée par M. le député de Gaspé, ici présent, député formant la partie
gouvernementale. Donc, nous ne sommes pas dans une situation où nous pouvons
directement nous appuyer sur un précédent pour juger pour tout simplement
passer à la prochaine étape. On...
Mme Cadet : ...disant :
Bien, voyez, nous sommes exactement dans une situation analogue à la situation
de 2019. Donc, nous en sommes... nous n'en sommes qu'à la septième... et qu'en
fait que sept propositions ont été déposées par l'opposition.
Dans le précédent qui nous interpelle,
toutes les décisions... toutes les motions avaient été rejetées. On se
rappellera qu'ici, et la ministre, donc, a eu l'occasion de l'évoquer à
quelques reprises, donc, une de ces motions a été adoptée, ce qui nous amène à
croire que, manifestement, les motions que nous avons présentées jouissent
d'une certaine pertinence, sinon elle n'aurait... la partie gouvernementale
n'aurait pas voté en faveur d'une de ces motions. Ça nous amène à croire que ce
que nous amenons comme argumentaire, donc, suscite le débat, le fait de
faire... élève le débat et nous permet de présenter, donc, un argumentaire, donc,
qui répond et qui interpelle la population. Donc, les... Et, une décision ayant
été acceptée, accueillie, et non pas rejetée, je pense que ça nous amène donc à
remettre en question, donc, le précédent ici, pas... le remettre en question,
mais ne pas nécessairement s'appuyer sur lui en tant que tel, puisque nous ne
sommes pas exactement dans la même situation.
Le troisième point, M. le Président. Dans
le précédent de 2019, on nous le dit, donc, les huit propositions avaient été
présentées par les députés de l'opposition, et, quand on dit : Toutes
avaient été rejetées, ça nous amène à croire qu'il y a eu un vote sur
l'ensemble des huit propositions. Ici, sept propositions ont été débattues, il
y a un vote par appel nominal sur sept de ces propositions-ci, une étant... été
accueillie, mais la motion que présente le député de Gaspé ici n'a pas été...
en fait, il n'y a... aucune décision n'a été rendue, donc, sur cette
décision-ci. Donc, je nous amène, M. le Président, donc à rejeter la
recevabilité de celle-ci. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Je vous entends bien. Dans... Oui, oui, M. le... Gaspé, M. le député de Gaspé,
je vais vous donner la parole, si vous voulez, mais avant, je voudrais juste
simplement dire que dans votre exposé, M. le député de Gaspé, vous avez amené
des éléments d'argumentaire, là, sur la recevabilité que je considère aussi
déjà dits. Alors, je vais vous épargner de tout répéter, là, au total. Par
contre, je vous demanderais... si vous avez d'autres arguments que vous voulez
ajouter, là, de la partie gouvernementale, sans problème, je vais vous écouter.
M. Sainte-Croix : Merci, M.
le Président. Je serai bref. Simple rappel pour l'ensemble des membres de cette
commission, nous sommes à notre cinquième séance de travail, plus de 12 heures
de débats sur les motions préliminaires. Je crois sincèrement que nous avons
épuisé cette question. Mme la ministre a été de très bonne foi depuis le début
de nos travaux. Nous avons du boulot sous... à abattre, très honnêtement, c'est
un projet de loi important pour la suite des choses, et je vous demande, s'il
vous plaît, de faire en sorte que nous passions à l'étape suivante, à savoir à
l'étude article par article. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a... pour l'instant, il y a d'autres personnes... pour une
dernière intervention avant que je prenne tout ça en délibéré?
Mme Cadet : ...il a le droit
d'intervenir à ce stade-ci.
Le Président (M. Montigny) : Vous
n'aviez pas le droit de proposer. Mais je vous laisse la parole... très
rapidement, très courte période de temps. Allez-y, M. le député.
M. Paradis : Je n'ai pas le
micro. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Ça
s'en vient.
M. Paradis : Merci. Oui, très
rapidement, mais il faut quand même prendre le temps, parce que c'est ça que
j'étais en train de vous dire tout à l'heure, d'avoir de la prudence, parce que
la motion, ce qu'elle vise, c'est à restreindre nos débats démocratiques en commission,
et il y a une jurisprudence qui a été établie... C'est vrai que ce n'est
peut-être pas des règles mathématiques. Mais là, ce que le gouvernement de la
CAQ propose, c'est de réduire les règles habituelles, d'avoir moins de temps,
moins de motions, moins de séances. Et ça, il faut être très prudent avec ça,
parce que c'est un débat, et ce que demande l'opposition...
La ministre dit : «Oui, ce n'est pas
la volonté de l'opposition d'aller tout de suite dans l'analyse détaillée,
c'est de retarder. Je suis déçue.» Bien, moi, ce que je trouve particulièrement
décevant, c'est que la réponse à tout ce qu'on a demandé jusqu'à maintenant, ça
a été non. Et, quand on étudie... quand on va plonger dans l'étude détaillée,
là, nous, ce qu'on demande, c'est d'avoir le plus d'information possible puis
le plus d'éléments possible pour prendre nos décisions. Puis il y en avait
d'autres motions qui s'en venaient où on veut demander qu'est-ce qu'on a comme
études, qu'est-ce qu'on a comme données. C'est ça...
Le Président (M. Montigny) : M.
le député...
M. Paradis : Si vous me
laissez une minute pour terminer...
Le Président (M. Montigny) : Non,
non. M. le député, là, je vais suspendre les travaux, je vais prendre le temps
de prendre ça en délibéré. Je vous remercie beaucoup. On va prendre le temps...
Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 15 h 50)
(Reprise à 15 h 55)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Suite à la demande qui a été faite, je considère
que ça prend un certain délai pour être capable d'arriver à une décision
éclairée, alors je vous propose de vous remercier de votre collaboration.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 18 février 2025, à 9 h 45.
Merci.
(Fin de la séance à 15 h 55)