Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mercredi 19 mars 2025
-
Vol. 47 N° 53
Étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouvertes.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi
assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant
diverses dispositions législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Ciccone (Marquette) est remplacé par Mme Garceau
(Robert-Baldwin).
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux, le 26 février dernier,
nous en étions à l'étude de l'amendement proposé par le député de Jacques-Cartier
à l'article 14.1, qui est introduit par l'article 4 du projet de loi.
Maintenant, déjà, Mme la ministre, je vous ai vue m'indiquer votre volonté de m'interpeler.
Alors, je vous écoute.
Mme Fréchette : Oui. Merci, M.
le Président. Bonjour.
Le Président (M. Montigny) : Bonjour.
Mme Fréchette : Bonjour à
tous, tous les membres, contente d'être de retour. Donc, en fait, je voulais
débuter en demandant une suspension des travaux, si possible.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Alors, nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 40)
(Reprise à 11 h 56)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Lors de la suspension ce matin, Mme la
ministre, vous aviez la parole. Est-ce qu'il y a quelque chose de particulier
que vous voulez ajouter ou...
Mme Fréchette : Oui, M.
le Président. En fait, j'ai proposé aux membres de l'opposition de suspendre
l'étude de cet article afin d'y revenir la semaine prochaine. Après discussion
avec mes collègues, donc, je vais laisser le député de Jacques-Cartier vous
indiquer s'il veut aller dans cette direction.
Le Président (M. Montigny) :
Oui. Bien, M. le député de Jacques-Cartier, je vous écoute. Puis après ça, pour
ce qui est des technicalités, là, des articles...
Le Président (M. Montigny) : …des
extraits de l'amendement. Je vais revenir, mais je vous écoute pour l'instant.
M. Kelley : O.K. Parfait.
C'est sûr. Je suis d'accord de suspendre l'étude de cet amendement, puis
attendre pour que la ministre revient avec quelque chose après discussion avec
ses collègues. J'apprécie l'ouverture de la ministre sur cette question, qui
est très, très importante. Alors, merci beaucoup, Mme la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci beaucoup, M. le député. Bon, bien, maintenant, on a un article qui était
à l'étude. Il y a différentes options, de façons de le voir. Là, on comprend
qu'on a une entente pour suspendre l'étude de l'article. Ça me va.
Maintenant, pour ce qui est de…
c'est-à-dire de l'amendement, mais, par contre, on a quand même un article qui
est l'article 4, dans lequel on faisait l'étude de 14.1, dans lequel il y
avait un amendement. Alors, juste pour être bien certain, est-ce que vous
proposez de suspendre l'étude de l'article 4, pour qu'on aille à
l'article 5, qui est le suivant, pour revenir plus tard à
l'article 4, y compris l'ensemble des éléments, là, qui comprend 14.2,
14.3, 14.4, ou vous proposez juste qu'on revienne plus tard à 14.1 puis qu'on
parle de 14.2?
Alors, vous… oui, je vous écoute, M. le
député.
M. Kelley : On s'entend. Je
pense qu'il y a un accord pour continuer d'étudier l'article 4, puis quand
même la suite des choses, mais on va juste suspendre cet élément-là
précisément.
Le Président (M. Montigny) : La
partie 14.1. Donc, nous n'avons pas…
M. Kelley : 4… Oui.
Le Président (M. Montigny) : Donc,
nous n'avons pas besoin officiellement de suspendre, parce que c'est une partie
de l'article à l'étude qui réfère à des articles modifiés, mais, à la fin de
l'article 4, si on est… on ne revient pas à 14.1, la partie que vous me
demandez de suspendre, on devra suspendre l'article 4, à ce moment-là,
pour ne pas le mettre aux voix et risquer, là, de ne pas arriver à ce que vous
avez comme entente. Alors, nous procéderons, à ce moment-là, à 14.2, la
partie 14.2. Et, s'il y a quoi que ce soit, nous reviendrons, à moins que
vous ayez encore des interventions sur 14.1, sur un sujet additionnel, là.
C'est ce que je comprends.
M. Kelley : …de l'amendement.
Le Président (M. Montigny) :
Oui. Et?
M. Kelley
: …
Le Président (M. Montigny) : Oui,
oui, je veux juste être clair, là, parce que… parce que, tantôt, dans la
demande…
M. Kelley
: Vous avez
raison, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) :
…parce que la demande de la ministre était de suspendre l'article 4.
Alors, moi, c'est ça, la demande que j'ai eue. Alors, je veux juste clarifier
la situation, parce que…
M. Kelley
: …comme
clarification.
Le Président (M. Montigny) :
…c'est vraiment ça que vous avez demandé.
M. Kelley : On suspend
l'amendement, mais on ne suspend, pour l'instant, rien, puis on continue.
Bravo!
Le Président (M. Montigny) : C'est
ça. On fait juste ne plus continuer à étudier l'amendement. Alors, on revient,
14.1, tel qu'on était, puis, s'il y a d'autres sujets qui concernent le 14.1,
moi, c'est là qu'on est rendus.
Des voix : …
Le Président (M. Montigny) : Bien
correct? Alors, j'ai une demande d'intervention de la part du député de
Maurice-Richard. Ça me fait plaisir, M. le député, de vous laisser la parole.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Nous avons effectivement un amendement. Et, comme on s'est quand
même un tout petit peu fait prendre par surprise, grâce à ces changements, je
vous demanderais 30 secondes de suspension, le temps qu'on valide que tout
est correct de notre côté.
Le Président (M. Montigny) : Sans
aucun problème. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 02)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
rebienvenue, nous sommes maintenant toujours à l'étude de l'article 4, à
14.11, un nouvel amendement qui est proposé par le député de Maurice-Richard.
Alors, M. le député, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Comme le veut la tradition, je vais donc commencer par lire cet
amendement. Donc : À l'article 14.1, la Loi sur le ministère de l'Économie
et de l'Innovation, proposé par l'article 4 sur le sujet de la loi, ajouter,
à la fin, le paragraphe suivant : «7° de mettre en place une gouvernance
transparente et équitable pour encadrer l'allocation des blocs d'électricité.»
Cet amendement, je pense, c'est un
amendement important, M. le Président. Comme vous le savez, Mme la ministre,
lors du projet de loi deux, si je ne me trompe pas, votre prédécesseur s'était
accordé des pouvoirs assez extraordinaires concernant la location des blocs d'électricité
qui dépassaient les cinq mégawatts, dans mes souvenirs, aux industriels et à
tous les projets, en fait, qui en feraient la demande, et il y a eu depuis...
Déjà, à l'époque, nous, on pensait que ça allait ouvrir la porte à toutes
sortes de problèmes de gouvernance, sachant qu'avoir accès à des blocs d'électricité
pour des industries qui essaient de se décarboner, ou de grandir, ou d'exister,
c'est une question de vie ou de mort et que l'équilibre de responsabilité, la
séparation de responsabilités, les critères, les processus d'appel n'ont jamais
été, en fait, définis clairement, et on l'a vu ensuite, malheureusement, l'histoire
nous a donné raison étant donné que plusieurs compagnies québécoises n'ont pas
eu accès aux blocs d'électricité, tandis que d'autres y avaient accès, que les
procédures d'appel étaient inexistantes et que les critères qui différenciaient
entre l'une ou l'autre, au-delà de la volonté du ministre lui-même, étaient
loin d'être des critères clairs, précis et permettant de garantir une saine
gouvernance, dans ce cas-ci, des blocs d'électricité et, plus largement, de l'argent
public. Donc, on vous propose d'améliorer.
Nous, on n'était pas contre l'idée que les
blocs d'électricité ne soient pas donnés comme avant, de manière tout à fait
automatique en dessous de 50 mégawatts, dans mes souvenirs, avant ce
projet de loi là. Mais, par contre, à partir du moment où le ministre se dote
de ce pouvoir-là, bien, il faut des processus, des... une procédure d'appel, il
faut que les personnes qui définissent les critères ne soient pas les mêmes qui
autorisent, etc. Et, à ce stade-ci, ceci n'est absolument pas garanti. Ça fait
que je vous avouerais que c'est probablement mon ancienne casquette de
gestionnaire dans une banque de développement qui me pousse à penser que c'est
un très bon amendement pour permettre une bonne gouvernance.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. M. le
Président, merci. Alors, bien, l'essentiel de mon propos serait à l'effet qu'il
y a une section subséquente qui se prêterait bien à une discussion portant sur
cette question-là à savoir l'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie.
Alors, j'inviterais, dans le fond, le député de Maurice-Richard à resoumettre,
peut-être, sa proposition d'amendement lorsque...
Mme Fréchette : ...nous
arriverons dans cette partie de la discussion de telle sorte que ça va être en
concordance avec l'ensemble de l'article.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. M. le député, vous avez la parole.
M. Bouazzi : Juste pour
être sûr, on parle de l'article 48 qui touche à l'article 76. C'est
ça? Est-ce que je pourrais demander une courte suspension le temps de lire...
Le Président (M. Montigny) :
Absolument. Avec plaisir. Alors, nous allons suspendre quelques instants nos
travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 07)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux, M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci beaucoup,
M. le Président. Merci, Mme la ministre, pour les clarifications. J'ai une
question pour vous, par exemple, sur les allocations de blocs d'électricité
actuellement. Quand une compagnie se fait refuser de se faire accorder après
une demande, est-ce qu'il y a une procédure d'appel qui est prévue?
Mme Fréchette : Juste... Je
vais demander la suspension des travaux. Je vais consulter, je vous reviens.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
oui, tout à fait, pas de problème. Oui, absolument, nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 13)
(Reprise à 12 h 15)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux à l'instant. Mme la ministre, vous avez maintenant
la parole.
Mme Fréchette : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, en réponse à la question du député de Maurice-Richard,
donc ce qui peut survenir lorsqu'une entreprise... après avoir demandé l'accès
à un bloc de mégawatts de plus de cinq mégawatts, si la réponse est négative,
il y a possibilité de demander pour l'entreprise une révision administrative,
donc de demander à ce que l'on refasse l'exercice d'analyse sur la base du
projet qui a été déposé. Et advenant qu'il y a une erreur dans l'analyse, bien,
c'est quelque chose qui pourrait être corrigé. Sinon, pour toute entreprise, il
y a possibilité aussi de resoumettre le projet avec quelques éléments
différents, distincts ou une ampleur du projet peut être réduite. Donc, ça, il
n'y a pas de limite à la capacité, à la possibilité d'une entreprise de
resoumettre une demande ou de la resoumettre une année plus tard, bon. Donc, il
y a des formules, bref, qui permettent aux entreprises de poursuivre les
échanges avec le ministère en lien avec cette demande.
M. Bouazzi : Et quand ils
reçoivent une réponse négative, est-ce qu'il y a des détails sur les raisons
pourquoi la demande a été refusée?
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 17)
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Nous reprenons donc nos travaux. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président, donc en réponse à la question du député de Maurice-Richard. Alors,
si c'est la capacité technique d'Hydro-Québec qui fait défaut dans la
possibilité d'obtenir des mégawatts, c'est précisé dans la lettre. Si c'est un
élément d'une autre nature, eh bien, la lettre est plus générale, indiquant
qu'il y a des critères environnementaux, sociaux, économiques qui sont pris en
considération et que le projet n'a pas su obtenir l'ensemble des éléments
requis pour pouvoir être... pour pouvoir aller de l'avant.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup, M. le député, vous avez d'autres interventions?
M. Bouazzi : Oui. Est-ce que.
D'abord, vous avez eu, donc, des compagnies qui ont demandé de revoir la
décision que votre prédécesseur a prise? Ce n'est jamais arrivé.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président... Pardon. Alors, le plus souvent, en fait, les entreprises
redéposent leur projet au lieu de demander une révision administrative. Donc,
c'est le cas le plus fréquent qu'on a eu. On a des redépôts, dépôts renouvelés,
je dirais, avec souvent des aménagements un peu différents du projet en
question.
M. Bouazzi : Et, de toute
façon, dans les cas qui ont eu lieu depuis maintenant deux ans, une fois qu'une
compagnie est refusée, tous les blocs qui étaient libres avaient déjà été
donnés, là, ça fait que qu'est-ce qui ferait qu'une révision de la décision
pourrait faire en sorte que, tout d'un coup, il y a un bloc qui soit donné à
cette compagnie-là?
Mme Fréchette : Eh bien, la
capacité technique d'Hydro-Québec, elle évolue dans le temps, d'une part.
Alors, c'est sûr qu'en fait... il y a des investissements qui sont faits. On va
rehausser la capacité d'Hydro-Québec, comme on le sait. On a un grand plan à ce
sujet-là. Donc, ça, ça peut générer un changement de donne. Il peut y avoir
dans la région immédiate une fermeture d'un grand consommateur qui fait en
sorte de libérer des nouveaux mégawatts. Il y a toutes sortes de situations,
bref, qui peuvent survenir et qui permettraient d'avoir une réponse différente
ou ça peut être une erreur dans l'analyse aussi, ça peut survenir. Dans ces
cas-là, ça pourrait générer une réponse différente, mais... Voilà.
M. Bouazzi : J'ai du mal à
voir comment quelqu'un qui reçoit une lettre... Je comprends, là, sur les
capacités techniques d'Hydro, si les... si le transport est saturé ou s'il n'y
a pas assez d'énergie disponible à cet endroit-là. Je comprends parfaitement.
Mais oublions ces limitations techniques d'Hydro, quand il y a de l'électricité
qu'une compagnie est choisie plutôt qu'une autre, j'ai du mal à voir comment
est-ce que... et, du coup, je ne suis pas étonné que des compagnies ne fassent
pas appel d'une décision, étant donné que les critères sur lesquels elles sont
refusées, en fait, sont tout à fait au minimum, on s'accordera Mme la ministre,
nébuleux, là.
Mme Fréchette : Eh bien,
c'est des critères qui sont associés à la fois au développement économique et à
la transition énergétique. Donc, comme on le sait, le développement économique,
la création d'emplois bien rémunérés dans des secteurs stratégiques, ça fait
partie des critères. Idem pour l'impact environnemental. Si quelqu'un arrive
avec un projet qui générera des grandes émissions de gaz à effet de serre, eh
bien, c'est sûr que ça ne va pas être à l'avantage de l'entreprise. Donc, c'est
toute une série de critères, mais qui sont, en fait, reflétés par le discours
que nous avons comme gouvernement pour générer de la croissance économique et
ça peut être aussi des critères de décarbonation dans le contexte de la
transition énergétique. Donc, c'est sûr qu'il y a une multitude de facteurs qui
sont pris en considération, mais, voilà, ils sont reflétés par nos orientations
gouvernementales en matière de développement économique et de transition
énergétique.
• (12 h 20) •
M. Bouazzi : Mais laissez-moi
commencer par dire que je suis plutôt d'accord avec les grandes lignes de vos
orientations, là. Là, quand on parle de gouvernance, c'était... à ma
connaissance, et peut être que j'ai tort, il n'y a absolument aucune grille
détaillée qui fait en sorte qu'on score et puis on a des points à la fin et
encore moins une grille dont on enverrait le résultat à une personne qui n'est
pas sélectionnée.
Mme Fréchette : En fait, il y
a les éléments, les grands éléments qui sont identifiés, là, l'impact
environnemental, l'impact économique, l'impact social. Il faut voir aussi qu'un
projet est comparé et doit se qualifier à travers un ensemble d'autres projets
qui nous sont soumis. On ne fait pas qu'analyser chaque projet isolément, on
regarde aussi des groupes de projets, et il faut qu'à travers le groupe de
projet...
Mme Fréchette : ...que
ceux qui sont retenus se démarquent pour cadrer davantage avec les orientations
gouvernementales. Donc, voilà. Et au niveau de la faisabilité technique aussi,
bien sûr, il faut que ce soit disponible.
M. Bouazzi : Est-ce que
vous êtes satisfait du processus actuel?
Mme Fréchette : Oui, bien
que j'apprécierais qu'on ait plus de mégawatts disponibles encore. Ça nous
permettrait d'aller plus avant dans nos projets de développement économique.
Mais on travaille fort justement à rehausser l'offre de mégawatts, l'offre
énergétique. Mais oui, moi ça me convient comme procédure, là.
M. Bouazzi : Ça fait que,
que ça soit ultimement votre responsabilité de définir des critères, votre responsabilité
de savoir s'ils ont été rencontrés ou pas et que le détail derrière tout ceci
n'est pas communiqué aux personnes qui demandent qu'il n'y a pas... qu'il y
a... Vous pensez que c'est une saine gouvernance autour de la distribution des
blocs. Vous ne me rassurez pas, Mme la ministre. Moi, je peux comprendre que
votre prédécesseur était... Donnant même le bénéfice du doute, là, que c'était
un moment où il serait... Lui, il pensait qu'il fallait aller très vite, etc.
Est-ce qu'on ne devrait pas... Parce que des blocs, c'est vraiment, c'est du
pouvoir, c'est de l'argent, je veux dire. Je... Encore une fois, moi, j'ai été
longtemps dans le secteur bancaire. Un processus comme celui-là, ça serait
vraiment inimaginable, là, que... Je veux dire, aucune ségrégation de tâches,
c'est quand même assez catastrophique comme gouvernance. Ça fait que je vous
demande quand même de... Tu sais, le fait que ce soit vous qui définissez les
critères et vous qui décidez si les critères sont rencontrés ou pas, ça vous
satisfait?
Mme Fréchette : Si je
peux me permettre, M. le Président, je pense qu'on pourrait avoir cette
discussion-là dans le cadre de l'article 48 auquel on référait au début,
parce que dans le fond, on va revenir sur ces sujets-là. Et j'ai l'impression
que là, on n'a pas la possibilité d'aborder les autres portions de l'article.
Le Président (M. Montigny) :
J'ai bien entendu, Mme la ministre. Effectivement, à l'article 48, c'est
possible de discuter de ces éléments-là, c'est vrai. Par contre, j'ai vraiment
un amendement qui est déposé, qui est à l'étude. Alors, dans le cadre de
l'amendement qui est déposé, à moins que le député souhaite le déposer à un
autre endroit pendant l'étude du projet de loi, ce sujet-là est à l'étude au
moment où on se parle.
M. Bouazzi : Et
j'entends, hein? J'entends ce que vous dites, Mme la ministre, sur les détails
techniques que nous pourrions introduire à l'article 48, mais je pense que la
conversation, pour se mettre d'accord d'abord qu'il est de votre responsabilité
d'assurer une saine gouvernance dans l'allocation des blocs d'énergie, à ce
niveau-là, dans un article qui parle de vos responsabilités, étant donné qu'au
projet de loi no° 2, en décembre 2022, votre prédécesseur s'est octroyé un
pouvoir absolument immense, encore une fois, de vie ou de mort sur des
industries, sur des compagnies, qu'elles soient pour des raisons d'agrandissement,
de décarbonisation ou juste... ou juste d'existence, j'ai l'impression qu'en
fin de compte, c'est un très bon endroit pour se mettre d'accord sur le fait
qu'une saine gouvernance dans l'allocation des blocs fait partie de votre
responsabilité, étant donné toutes les responsabilités que vous avez héritées.
Donc, je ne pense pas que c'est une conversation technique avant tout, mais je
pense qu'il faudrait qu'on se mette d'accord sur la philosophie qui entoure
votre responsabilité. Et je veux vraiment reposer la question, est ce que vous
pensez que le processus actuel qui fait en sorte que les critères, le détail
des critères, la grille, si elle existe, n'est pas publique, que c'est la même,
ultimement, la même personne, soit vous, qui êtes en charge de définir les
critères et vous qui, ultimement, êtes responsable de donner ou pas les blocs,
dégager les blocs à la compagnie et qu'il n'y a pas aucune compagnie qui peut
même faire appel. Surtout qu'une fois que la décision est prise, qu'on annonce
tout d'un coup et qu'il n'y a plus aucun bloc de toute façon qui est disponible
jusqu'à une prochaine ronde, puis on ne sait pas quand elle arrive, ça, pour
vous, c'est une saine gouvernance?
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M.
le Président. Merci. Donc, écoutez, les critères sur la base desquels sont
prises les décisions sur l'allocation des mégawatts comme ça, sont présents en
ligne. C'est les grands critères relativement à l'impact économique,
environnemental et social. Donc, d'une part, il y a ces orientations-là qui
existent...
Mme Fréchette : ...mais je
dirais aussi que ce n'est pas vraiment différent comme procédure de ce qui
existe quand il s'agit, par exemple, de répondre à une demande de soutien
financier de la part d'une entreprise. Une entreprise qui nous soumet un projet
d'investissement, d'expansion ou d'implantation, il y a une analyse qui est
faite de ce projet, sur la base d'un certain nombre de critères également, et
ça peut avoir un impact assez considérable sur la suite des activités d'une
entreprise donnée, mais on ne divulgue pas, on ne met pas en ligne, je dirais,
l'ensemble de l'analyse de cette demande-là de subvention. On rend la décision
sur la base des critères et des analyses qui sont faites. Donc, c'est une
procédure qui est semblable, similaire.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre.
M. Bouazzi : Bien, c'est un
très bon point. Et vous faites la comparaison entre des demandes de financement
et des demandes d'accès à l'électricité. Bien, je veux bien faire... enfin, en
fait, ce n'est même pas que je veux bien... c'est que je vous informe, Mme la
ministre, que ce n'est pas la même personne qui analyse le dossier qui est la
personne qui l'autorise au bout du compte, c'est-à-dire qu'il y a des intérêts
contradictoires entre un directeur de compte et un autorisateur. Je ne connais
pas exactement le fonctionnement d'Investissement Québec. Je connais, vous
comprenez, celui de la banque canadienne de développement, par exemple, où il
est évident que, pour des questions de ségrégation de tâches, les personnes ont
des intérêts qui sont contradictoires, celle qui autorise doit s'assurer que le
risque associé à ce genre de projet soit respecté et un certain nombre d'autres
critères et celle qui est la directrice de compte veut vendre le maximum de
prêts possible. Et donc le fait que, dans le cas de l'énergie, ce n'est pas ça
qui se passe, c'est-à-dire que tout est centralisé et qu'il n'y a aucune
ségrégation de tâches, est justement le problème. Et donc, si on peut se mettre
d'accord sur... que le fait que le financement, les demandes de financement,
aujourd'hui, la rigueur, la «due diligence» associée et les processus qui
permettent une saine gouvernance, avant tout, parmi elles, la ségrégation de
tâches, et ensuite aussi les processus de procédure d'appel, bien, si on est
d'accord que c'est bon pour le financement, ça serait... Ça serait bien qu'on
soit d'accord que c'est ça, la saine gouvernance, et qu'on mette en place le
même genre de principe pour l'allocation des blocs.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Bien, en fait, je suis étonnée d'entendre que, quand il s'agit de
l'octroi des mégawatts, tout serait présumément centralisé parce qu'en fait
c'est exactement le même genre de procédure qui est suivie pour l'octroi des
mégawatts que pour l'octroi d'une aide financière de la part du gouvernement.
Donc, il n'y a pas un conciliabule vraiment autour du ministre qui va traiter
la question des mégawatts, c'est une procédure qui traverse l'ensemble des
voies administratives habituelles que l'on retrouve dans... pour l'octroi
d'aides financières de la part du gouvernement. Donc, il n'y a pas de
distinction. Bref, ce n'est pas plus centralisé. Peut-être c'est une perception
qu'a le député de Maurice Richard, mais qui n'a pas écho, en fait, dans la
façon de procéder, là, au sein du ministère.
M. Bouazzi : Pour les
mégawatts, les, pratiquement, 2 000 mégawatts qui ont été annoncés M.
Fitzgibbon, est-ce que ce n'est pas lui, personnellement, qui a validé qui
allait en recevoir, qui n'allait pas en recevoir?
Mme Fréchette : Vous parlez
des mégawatts?
M. Bouazzi : Les derniers
blocs, là.
Mme Fréchette : Les derniers.
M. Bouazzi : Il y a eu... Il
y a eu au moins deux tournées, trois tournées, peut-être que vous pouvez me
corriger, de distribution de blocs sur les deux dernières années. Est-ce que...
Parce que la loi, c'est ça qu'elle dit, là, que ça revient au ministre?
• (12 h 30) •
Mme Fréchette : Ultimement,
le ministre autorise, mais la procédure d'analyse de ces demandes se fait avec
les mêmes types de canaux administratifs que lorsque vient le temps de décider
si, oui ou non, on va de l'avant avec une aide financière. Donc, ça reprend le
même genre de démarche. Ultimement, c'est le ministre qui autorise, tout comme
pour de l'aide financière, souvent j'autorise, à titre de ministre, qu'il y ait
une aide financière qui soit octroyée, bien, il y a une procédure semblable
maintenant aussi pour les mégawatts, considérant le contexte de resserrement de
l'offre dans laquelle on se trouve.
M. Bouazzi : Et donc, dans
les processus internes à votre ministère, quand il y a une demande qui arrive,
je veux dire... Parce que, concrètement, vous m'avez dit : Oui, les
critères sont publics. On s'entend que les critères qu'il y a sur Internet...
je ne peux pas croire que c'est... que c'est ça, qu'on se limite à ça pour décider
qui va recevoir plus de cinq mégawatts, sachant que c'est des investissements,
souvent, de plusieurs centaines de millions de dollars...
12 h 30 (version non révisée)
M. Bouazzi : ...si on revient
aux questions financières, je veux dire, il y a plus de critères qu'un
paragraphe sur un site Web, là, j'en suis persuadé, là. Ça fait que,
concrètement, les critères plus détaillés, c'est qui qui les définit? Comment on
peut éviter... Mon point, mon point, Mme la ministre, je veux juste être clair,
comment on peut éviter... ce n'est pas vous, là, ni votre prédécesseur, mais
imaginons un ministre qui est malhonnête et qui hérite de ce pouvoir-là et qui
a des amis, des amis qui sont dans l'industrie de la finance, et puis il y a un
concurrent qui ne l'aime pas, et puis il y en a un qu'il veut privilégier et
qui dit : Bien, toi, là, sur les critères flous, là, les trois lignes qu'on
a sur un site Web, je te donne plus de cinq mégawatts, et toi, bien, ton bloc,
tu ne les auras pas. Comment on peut éviter des comportements comme cela de
manière structurée? C'est ça une saine gouvernance, c'est structurellement
éviter de donner un pouvoir qui permet de la mauvaise gestion de l'argent
dilapidé ou carrément de la corruption, comment on peut éviter ça. Et là, moi,
je ne le vois pas comment on peut éviter ça.
Et je vous le dis vraiment très
sincèrement, j'aimerais vraiment qu'on trouve une manière d'éviter de se
retrouver avec quelque chose d'aussi poche au point de vue de gouvernance, on
ne peut pas, là, c'est trop important, c'est trop important. C'est les 25 prochaines
années. Qui a accès à quel bloc? C'est central, là. Ça fait qu'on ne peut pas
juste, tu sais... Et je suis persuadé, je dois avouer que vous,
personnellement, vous êtes vraiment quelqu'un de rigoureux dans votre travail,
je n'en doute pas un instant, mais notre job, ce n'est pas par rapport aux
personnes, c'est par rapport aux institutions, aux structures à la gouvernance.
Ça fait que je me permets... encore une fois, je ne sais pas comment vous
voulez qu'on travaille ça, mais je vous soumets humblement que ça serait
vraiment bien qu'on améliore la situation actuelle de la gouvernance autour de
la distribution des blocs.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Bien,
écoutez, il y a toute une structure, comme j'expliquais tout à l'heure, qui se
met en branle quand il y a des demandes de mégawatts. Ce n'est pas une demande
qui arrive sur le bureau du ministre, de la ministre et que la personne en
charge de ces responsabilités-là décide d'elle-même si oui ou non on octroie
125 mégawatts à telle entreprise. Elle pourrait s'essayer, mais ça ne
fonctionnera pas. On travaille ça, ces demandes-là, avec Hydro-Québec. On fait
des analyses rigoureuses d'impact sur les retombées de chacun des mégawatts qui
sera octroyé en termes de retour sur investissement au Québec, on travaille ça
avec le ministère des Finances également. Donc, il y a toute une série de... un
ensemble d'acteurs qui se mettent en branle.
Et ce que vous évoquez comme possibilité,
on pourrait l'appliquer aussi sur une demande de subvention à un ministre, une
ministre qui connaît... qui a une bonne connaissance dans le milieu des
affaires, à qui il décide d'octroyer, quoi, 300 millions de subvention. Ça
n'apparaît pas comme ça. Il faut vraiment qu'il y ait des analyses qui
soutiennent ces gestes-là, ces décisions-là, en fait. Et c'est ce qui se passe
pour l'octroi des mégawatts en collaboration avec à nouveau Hydro-Québec et le
ministère des Finances et l'appareil gouvernemental.
M. Bouazzi : Bien, je
comprends que vous me dites que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, que ça
n'arrive pas sur le bureau de la ministre, dans votre cas. Mais, si je peux me
permettre, M. Fitzgibbon, et je paraphrase, parlait des dizaines, voire
des centaines de projets qui arrivaient sur son bureau, pas sur un autre
bureau, là. Et je comprends que vous avez des styles très différents, mais de
par même comment il s'exprime, comment il décrit une situation, moi, ce que je
comprends, c'est que le ministre s'est octroyé un droit qu'il a probablement
utilisé lui-même. En tout cas, il n'y a rien qui l'empêchait de le faire, là.
Et la question, c'est de se dire : O.K., si on se donne des droits aussi
énormes, bien, ou ce n'est pas au ministre de définir les critères, ou c'est au
ministre de définir les critères et c'est une autre instance qui décide, mais c'est
l'un ou l'autre, là. On ne peut pas avoir la même... sachant en plus que les
critères ne sont pas publics puisque les critères... ce que vous avez dit qu'il
existe sur un site Web, là. Je veux dire, c'est sûr que ce n'est pas ce n'est
pas juste ça, disons au moins ça, pour rester parlementaire.
Mme Fréchette : Bien, je
pense que c'est une expression qu'utilisait mon collègue. Je peux vous dire de
moi-même que j'ai des dizaines de projets qui arrivent sur mon bureau et qui
requièrent l'octroi de mégawatts. Je peux la dire cette phrase-là parce que c'est
un fait, mais elle arrive sur mon bureau une fois qu'il y a toute une série d'analyses
qui ont été faites puis qu'il y a des échanges qui se sont tenus avec le
demandeur de mégawatts. Donc, je pense que c'est simplement une expression que
je peux utiliser même de moi-même, mais ça ne traduit pas l'idée que c'est une
seule personne qui décide de l'octroi ou non de ces mégawatts, il y a tout un
ensemble de considérations...
Mme Fréchette : …et qui inclut
même la nature des autres projets qui font l'objet d'une demande dans la même
région ou encore sur le plan temporel, là, qui arrive au même moment. Donc,
voilà, il y a toute une procédure qui s'en suit, comme c'est le cas pour les
aides financières.
M. Bouazzi : Bon, moi, je ne
veux pas qu'on tourne en rond. Peut-être une dernière question : Est-ce
qu'on… est-ce qu'on est d'accord qu'il y a matière à amélioration pour le
processus de la gouvernance actuelle ou pas du tout?
Mme Fréchette : Bien, je
disais que… tout à l'heure, comme tout à l'heure, à l'article 48, on aura
l'occasion d'échanger à nouveau sur ce sujet-là, on y sera à plein, donc on
pourra échanger les idées à ce moment-là, dans quelques paragraphes, articles,
alinéas… tout ça.
M. Bouazzi : Article 48,
oui. D'accord. Ça fait que j'espère vraiment que des cadres de votre ministère
vont y réfléchir d'ici là. Et, comme ça, on sera très heureux d'accepter vos
amendements… Vous avez plus d'énergie. Est-ce que, peut-être, d'autres
collègues avaient des interventions? Je vais m'arrêter là pour l'instant.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Oui, M. le
Président, juste, très bref… on va appuyer l'amendement du collègue, mais nous
avons quelque chose très similaire à déposer tantôt. C'est différent, ce n'est
pas exact, mais ça va dans le même sens. Alors, on va continuer la discussion
quand on dépose notre amendement. Je ne vois pas de pertinence de répéter les
arguments deux fois, mais je vais appuyer le collègue de Maurice-Richard.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, c'est le moment de
mettre aux voix la proposition d'amendement. Alors, vote nominal. Merci
beaucoup, M. le député. Alors, par vote nominal. Mme la secrétaire
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire
: Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Alors, la proposition d'amendement est rejetée. Maintenant, nous revenons donc
à l'article 4, 14.1. Est-ce qu'il y a d'autres propositions d'amendement à
ce stade-ci pour cette section de l'article 4? Nous sommes toujours à 14.1.
M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Oui, on est… on
n'est pas sûr. On aurait besoin de 30 secondes avant de savoir si on
soumet un amendement ou pas.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons prendre le temps d'une suspension, si vous voulez bien. Nous allons
suspendre.
(Suspension de la séance à 12 h 39)
(Reprise à 12 h 41)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons donc nos travaux. Alors maintenant, nous sommes rendus à
l'étude de la partie… toujours à l'article 4 du projet de loi, mais à la
section 14.2. Alors, maintenant, à ce stade-ci, on va faire la lecture.
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Parfait.
Merci. Bien, avant de faire la lecture, je voudrais souligner le fait qu'hier
on a débuté, en fait, les consultations en lien avec le PGIR, le plan de
gestion intégrée des ressources énergétiques, et j'aimerais saluer votre
présence, M. le Président, à cet… à ce lancement de tournée, la présence du
député de Maurice-Richard également. Donc, ça a été une occasion d'échanger de
manière constructive avec un ensemble d'intervenants de tout type sur l'avenir
et le devenir énergétique du Québec…
Mme Fréchette : ...donc, voilà,
on a maintenant un article qui porte sur le PGIRE qui vous est soumis. Alors,
il va comme suit. L'article 14.2 :
«Le ministre établit aux six ans un plan
de gestion intégrée des ressources énergétiques sur une période de 25 ans
visant à favoriser le développement énergétique du Québec dans une perspective
de transition énergétique.
«Le plan porte sur toutes les sources
d'énergie consommées au Québec et il contient notamment un état de la situation
et des besoins énergétiques au Québec. Il établit des orientations à respecter
et des objectifs et des cibles à atteindre en matière d'énergie et d'efficacité
énergétique, et notamment pour les marchés de l'électricité et du gaz naturel,
des orientations, des objectifs et des cibles quant aux approvisionnements, au
développement des infrastructures énergétiques et à l'innovation.
«Le plan précise la cible des
approvisionnements en électricité aux fins de la satisfaction des besoins en
cette matière des marchés québécois par Hydro-Québec au terme d'un horizon
qu'il indique.»
Alors, en tant que... à titre de
commentaire, je dirais : Cet article, en fait, il prévoit l'établissement
par la ministre du Plan de gestion intégrée des ressources énergétiques,
communément appelé le PGIRE. Alors, le PGIRE, c'est une nouvelle planification,
donc, pour le développement énergétique du Québec. Il sera établi tous les six
ans avec un horizon de planification qui porte sur une période de 25 ans. Il va
porter sur toutes les sources d'énergie consommées au Québec et il va faire un
état de situation et des besoins énergétiques. Il contiendra aussi des orientations,
des objectifs et des cibles en matière d'énergie et d'efficacité énergétique.
Et le PGIRE va enfin préciser aussi une cible des approvisionnements en
électricité pour les besoins du Québec, tout comme un horizon à l'atteinte...
pour l'atteinte à l'attention d'Hydro-Québec, dont le rôle est notamment de
satisfaire les besoins en électricité au Québec. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. À ce stade-ci, simplement mentionner qu'il y a un amendement
qui a déjà été adopté, même si ça fait quand même un bon bout de temps. On se
rappellera que c'est le cas. Je vous entendais un peu, là. Effectivement, vous
aviez raison. Il y a vraiment un amendement qui avait été adopté suite à cette
partie-là de l'article 4, qui est 14.2. Alors, sans problème, il est sur
Greffier, si jamais vous voulez vous y référer, sans problème, cet amendement
qui a été adopté. Alors, maintenant, pour cette étude de 14.2...
M. Kelley
: ...une...
Le Président (M. Montigny) :
Oui, M. le député de...
M. Kelley : C'est pour nos
discussions, M. le ministre, avant qu'on dépose notre amendement, c'est une
question sur le 14.2. C'est sur les six ans, Mme la ministre. Pourquoi pas
cinq? Peut-être, je regarde sur le calcul de six vers cinq sur une période de
25 ans, ça marche mieux dans la division, mais juste de bien... Aussi, si on
parle un petit peu, peut-être, aussi dans les divisions d'un gouvernement,
souvent le bloc d'une période où un gouvernement majoritaire était élu, c'est pour
cinq ans. Je comprends qu'on va adopter ça, je crois, avant la fin de ce mandat
de le gouvernement en place présentement, mais, bref, juste une question sur le
six versus le cinq ou un autre... un autre chiffre.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup pour la question. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Alors, merci pour la question. Ça permet d'éclairer les choses pour
tout le monde. Donc ce six ans, il a été choisi comme période parce que ça
cadre avec les plans d'approvisionnement d'Hydro-Québec, qui, eux, sont aux
trois ans. Donc, il est important d'être en phase avec ces plans
d'approvisionnement. Donc, le six ans va tomber les mêmes années où le plan
d'approvisionnement d'Hydro-Québec sera mis à jour. Donc, c'est pour être,
voilà, concordant avec Hydro-Québec.
M. Kelley : Donc, ça, ça
doit... Oui, pourquoi pas trois ans? On va avoir deux plans
d'approvisionnement, mais ce n'est pas nécessaire de nécessairement faire ça
chaque trois ans en place de six, d'être au... le plus au courant que possible
avec qu'est-ce qui se passe avec Hydro-Québec puis s'assurer que le PGIRE est
vraiment en lien avec qu'est-ce qu'Hydro-Québec est en train de proposer dans
leur plan d'approvisionnement.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Kelley
:
...excusez-moi.
Le Président (M. Montigny) :
Vous pouvez compléter votre intervention.
M. Kelley : Je laisse la
ministre. Je vais attendre.
Le Président (M. Montigny) : Ah!
parfait. Merci.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
...quelques instants. Parfait. Est-ce que c'est bon? Ça va?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Alors, c'est bon. Nous n'avons pas besoin de la suspension. Mme la ministre, je
vous laisse la parole.
Mme Fréchette :
Minisuspension.
Le Président (M. Montigny) :
Je vous laisse la parole maintenant.
Mme Fréchette : Merci. Alors,
bien, en fait, le plan... la révision du PGIRE, c'est un exercice très
exhaustif. Donc, on voulait être en phase, d'une part, avec Hydro-Québec, mais
de faire ça aux trois ans...
Mme Fréchette : ...ce serait
très, très rapide. On a regardé dans d'autres juridictions. La plupart du
temps, ça tournait autour de cinq ans, cette révision-là. Donc, pour être en
adéquation avec Hydro-Québec, on s'est arrêtés sur six ans, parce que, le cinq
ans, c'était déphasé par rapport à Hydro. Mais, trois ans, ça... c'est trop
rapide, considérant l'ampleur du travail qu'il y a à accomplir, donc de là ce
choix-là.
M. Kelley : Je peux
comprendre cet argument-là, Mme la ministre, mais quand même, je comprends
qu'avec les... présentement, avec la consultation que vous vient à lancer, je
m'excuse si j'ai manqué, mais c'est prévu combien de rencontres pour discuter
le PGIRE avec les différents groupes? Je pense, j'ai vu un horaire que vous
avez déposé, mais c'est de comprendre c'est quoi, le processus de faire la
consultation pour le PGIRE. Si on parle de comme six ou cinq rencontres, je
sais que c'est beaucoup de travail. On a déjà parlé plusieurs fois sur
comment... le fait que vous avez déjà un agenda qui est pas mal changé, mais
quand même, si c'est comme six consultations pour déterminer c'est quoi la
direction de la société civile pour l'utilisation de notre énergie, moi, je ne
vois pas nécessairement une contrainte de faire ça chaque trois ans en place de
six. Puis aussi, Mme la ministre, de mémoire, les tarifs sont déterminés chaque
trois ans aussi. Alors, il y a peut-être une certaine logique, on tombe sur
trois, bien, c'est juste, il y a plein des éléments qui sont hyperimportants.
Encore, je lance la discussion.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député. Maintenant, la parole est à Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, bien, je voudrais souligner, en fait, que la partie que
l'on a initiée hier, à savoir les consultations, d'une part, il y aura... il y
en aura 13, de ces consultations-là. On veut couvrir le plus large territoire
du Québec possible dans le temps qui nous est imparti, bien sûr. Mais, ça,
c'est la pointe de l'iceberg, je vous dirais, au sens où c'est le début du
travail, de tenir ces consultations-là. Ensuite, il y a tout un exercice de
modélisation qui doit être fait sur la base de ce qui aura été communiqué,
proposé pendant les consultations. Et on reviendra ensuite avec un certain
nombre de scénarios qui refléteront différentes pistes d'action en lien avec
les consultations, et une décision, une consultation plus réduite sera... sera
faite pour... sur la base de ces scénarios-là, et une décision ensuite sera
prise. Donc, bref, il y a tout un travail très dense qui doit s'effectuer sur
une période au-delà d'une année, qui... pour aboutir avec le PGIRE, le premier
PGIRE. Donc, c'est pour dire que c'est bien au-delà des consultations, qui sont
centrales, bien sûr, le déclencheur de tout. Mais, voilà, il y a tout un
travail aussi qui se déroule par la suite.
M. Kelley : Parfait. C'est
vrai. Et je comprends, c'est la pointe de l'iceberg. Puis, après ça, il y a des
consultations. Puis, après ça, il y a tout le travail nécessaire pour vraiment
fournir un plan. Mais, en même temps, Mme la ministre, est-ce que c'est
peut-être une bonne idée de mettre un amendement, un ajout que chaque trois
ans, à la mi-chemin, il y a une petite révision qui est faite en lien avec...
pour juste s'assurer qu'on est sur la même page avec Hydro-Québec? Je pose la
question si c'est nécessaire, parce que, quand même, six ans, c'est une...
c'est une longue période. Alors, je me pose la question. Ou est-ce que c'est
prévu quand même dans le plan qui s'en vient? Je sais qu'il y a, j'imagine, des
discussions, qu'une révision à mi-chemin va être faite pour s'assurer que le PGIRE
est sur le bon chemin. C'est... C'est tout.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. Bien, je
voudrais attirer l'attention du député de Jacques-Cartier sur 14.5,
l'amendement fait, 14.5, qui indique que «le ou la ministre modifie le plan
s'il juge que des changements dans la situation et dans les besoins
énergétiques au Québec ou qu'une révision des orientations, des objectifs, des
cibles visées à l'article 14.2 le requièrent.» Donc, il y a cette
possibilité-là, cette ouverture, si on le juge, advenant qu'il y a des
développements technologiques, par exemple, importants dans l'énergie solaire,
hein? Pour prendre un thème au hasard, on pourra... on pourra se permettre de
faire une révision en lien avec l'apport de l'énergie solaire dans le cadre du
PGIRE. Donc, cette possibilité-là, bref, elle existe en tout temps, même
au-delà de la période citée de trois ans. Cet article l'ouvre pour toute
période durant le six ans.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député.
M. Kelley : Je comprends. Et
je comprends que, 14.5, il y a la possibilité. Je ne sais pas si c'est
nécessaire de faire ça automatiquement. C'est juste une réflexion que j'ai eue.
Je ne pense pas que c'est nécessairement une mauvaise idée. Mais, quand même,
qu'il y a cette possibilité, si le ou la ministre détermine que c'est
nécessaire. Je peux comprendre, mais on verra. C'est... C'est juste une
réflexion, M. le Président. Je ne pense pas que j'ai d'autres... autres
questions sur le six ans, ou cinq ans, ou trois ans, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup...
Le Président (M. Montigny) : ...M.
le député. Alors, nous sommes toujours à l'étude de l'article... dans la
section 14.2 de l'article 4 tel qu'amendé. Alors, il y a d'autres
interventions? Oui, allez-y, M. le député.
M. Kelley : Nous avons un
amendement à déposer, M. le Président. Je demande une courte suspension.
Le Président (M. Montigny) : Avec
plaisir. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 52)
(Reprise à 12 h 53)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes toujours à l'étude de l'article 4
de la section 14.2, et nous avons une proposition d'amendement, M. le député.
Je vous laisse présenter votre amendement.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, l'article 4, 14.2 : Ajouter à la fin du second alinéa
de l'article14.2 de la Loi sur le ministère de l'Économie, de l'innovation et
de l'Énergie, proposé par l'article 4 du projet de loi, les mots
suivants : «En ce sens, il prévoit la disponibilité des blocs d'énergie
nécessaires aux entreprises opérant au Québec, et ce, en quantité suffisante
pour assurer leur croissance.»
Alors, M. le Président, je vais présenter
mes arguments pourquoi je trouve que c'est nécessaire. J'espère que la ministre
a remarqué qu'on a utilisé l'expression «en opérant ici, pour les entreprises
déjà...» Oui, c'est déjà installé ici, qui ont des opérations. Je pense que
c'est important avec tout ce qui se passe présentement, on voit ça très, très
bien présentement, dans le contexte économique actuel, que c'est... l'énergie,
c'est le levier et aussi... un levier pour notre économie, hyperimportant, mais
aussi de s'assurer qu'on donne l'opportunité des entreprises d'ici d'avoir la
première passe à des blocs d'énergie disponibles, qu'on regarde des entreprises
déjà opérant ici, au Québec, puis on dit : Bien, vous autres, on va
s'assurer qu'il y l'énergie nécessaire pour votre croissance, pour vous, de
créer des jobs qui sont importants et payants partout sur le territoire du
Québec. Parce que, quand même, M. le Président, les blocs d'énergie, oui, c'est
souvent en région, il y a aussi des grands blocs d'énergie qui sont demandés
sur l'île de Montréal, ici, à Québec, à Lévis. On peut regarder à Sherbrooke
dans le coin des Cantons-de-l'Est. On peut regarder partout. Au Québec, c'est en
région, c'est dans les grands centres des banlieues, tout ça.
Alors, pour nous, on en revient toujours à
cet argument, M. le Président, du Québec d'abord. Le premier ministre a dit ça
dans son discours qu'il a fait récemment, qui, dans ce contexte actuel, dans
une guerre commerciale avec les Américains, il faut prioriser les entreprises
d'ici. Je pense aussi, M. le Président, on garde de la flexibilité qu'on
commence avec des entreprises d'ici, on commence avec eux autres. Puis, après
ça, on peut passer des autres investissements qui vient de l'extérieur du
Québec. C'est sûr qu'on va toujours attirer, oui, de temps en temps, des
investisseurs qui vient des autres juridictions. Mais je pense qu'on a vu
plusieurs articles dans les médias des différentes entreprises, qui
disent : Moi, j'ai été refusé blocs d'énergie puis je ne sais pas pourquoi
j'ai été refusé, mais je vois qu'une entreprise, comme Northvolt, on a roulé le
tapis rouge puis on a à s'assurer que l'énergie était disponible, et ça rend les
entreprises un peu frustrées et déçues. Alors, je pense qu'on en a profité,
dans ce projet de loi, de mettre des mots, de mettre les mots. Le premier
ministre en action aussi que c'est Québec d'abord, puis il faut faire un...
économique.
Et, je pense, au sens ici, il faut que nos
projets de loi suivent qu'est-ce que le premier ministre a dit. Et ça, c'est
une bonne façon de mettre des entreprises déjà installées ici, au Québec, de
l'avant, puis s'assurer qu'ils sont compétitifs, qu'ils ont toute l'énergie nécessaire
d'agrandir leur entreprise. Alors, ça, c'est mes argumentaires pour commencer,
M. le Président, puis je vais laisser la ministre à répondre à notre
suggestion, puis j'espère qu'on va avoir un bon dialogue là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, monsieur le...
Le Président (M. Montigny) :
...de Jacques-Cartier. Maintenant, Mme la ministre, vous avez la parole sur
l'amendement proposé.
Mme Fréchette : Oui.
Merci, M. le Président. Donc, de ce que je comprends de la proposition
d'amendement, c'est qu'on voudrait, dans le fond, traduire une orientation déjà
qui risque de résulter du PGIRE dans le projet de loi. Or, nous, l'exercice
qu'on mène, c'est de faire en sorte de poser un cadre, mais un cadre qui pourra
évoluer, et évoluer selon l'actualité, le développement économique, selon la
politique industrielle qui est adoptée par un gouvernement. D'un gouvernement à
un autre, ça peut varier, cette politique industrielle. Qui sait, peut-être
dans 10 ans, on aura un gouvernement qui va essayer d'adopter une
politique de décroissance. Hein, ça, c'est quelque chose qui pourrait survenir
dans plusieurs années. Donc, on veut laisser une flexibilité dans le projet de
loi pour faire en sorte que le PGIRE ne soit pas attaché, les résultats du
PGIRE ne soient pas attachés au projet de loi lui-même, que le projet de loi
prévoit le PGIRE, mais que la nature même des discussions dans le cadre du
PGIRE soit flexible et puisse être réalisée sans contrainte imposée à l'avance
par le projet de loi. Donc, je ne sais pas si je suis suffisamment claire, mais
c'est qu'on veut laisser en fait une flexibilité, différentes approches
économiques, différentes approches industrielles être réalisées, mise en œuvre
dans le cadre du projet de loi.
M. Kelley
: Oui, Mme
la ministre, mais quand même, je vois qu'il y a certaines orientations qui sont
un peu données dans le deuxième paragraphe. Alors, il y a comme un cadre qui
existe. On va avoir un PGIRE, mais ça va être basé sur une discussion et des
orientations d'efficacité énergétique des marchés de l'électricité et du gaz
naturel, comme on parle un peu de ça et puis on parle quand même des cibles aux
approvisionnements, le développement des infrastructures énergétiques,
l'innovation. Alors, le raisonnement d'ajouter puis la question sur les blocs
d'énergie, je sais maintenant que c'est des discussions qu'on doit... C'est la
meilleure façon de l'écrire dans le langage juridique. Mais quand même, c'est
d'avoir une discussion sur les blocs d'énergie, je pense.
C'est... C'est sûr que dans la suite des
choses, on va construire, d'appeler plus d'énergies renouvelables, puis on va
voir des différents blocs de distribution d'électricité disponibles, puis on va
accorder ça. Je pense qu'on peut au minimum commencer qu'on va viser des
entreprises opérant au Québec. Puis après ça, on regarde les autres. C'est une
bonne façon quand même dans le PGIRE de dire qu'on va mettre des entreprises
qui sont déjà installées ici, au Québec, de l'avant. C'est un élément qu'on
peut ajouter à l'orientation qui fait du sens pratiquement dans la situation où
on se trouve dans une guerre économique avec les Américains, une guerre
commerciale, excusez-moi. Mais quand même, je pense que des choses ont changé.
Et quand même dans 25 ans, j'espère que ce n'est pas le cas, mais c'est
très possible qu'on a toujours des situations difficiles avec nos voisins, ou
un autre président va arriver dans 15 ans puis que c'est la même chose.
Alors, bref, de garder cet esprit et installer ça dans notre loi et quand même
dans le PGIRE qu'on va commencer avec cette base-là, qu'on va toujours penser à
des entreprises ici avant que les autres, avec notre énergie qu'on va
construire... ces choses. Alors ça, c'est la logique de notre suggestion, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) :
Merci, M. le député. Je vous remercie de votre collaboration, mais compte tenu
de l'heure, il est 13 heures et 16 secondes, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 15 heures
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 09)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi n° 69, la Loi assurant la gouvernance responsable des
ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives.
Lors de la suspension cet avant-midi, nous
étions à l'étude de l'amendement proposé par le député de Jacques-Cartier
concernant l'article 4 et 14.2. Alors, il est toujours affiché à l'écran.
Alors, maintenant, je vous laisse la parole.
M. Kelley : Merci beaucoup, M.
le Président. Puis je pense que j'étais sur le point de poser une question,
mais je vais juste faire un rapide résumé d'une intervention que j'ai faite
avant que nous ayons pris notre pause, mais je pense que ça fitte du bien dans
les orientations qu'on peut donner autour du PGIR que c'est un point de départ
qu'on va toujours prendre en considération les entreprises... au Québec déjà qu'on
octroie des blocs d'énergie. Et quand même, ça ne ferme pas la porte à des
autres options des entreprises qui viennent de l'extérieur, mais quand même qu'on
va mettre le focus là dessus. Et je rappelle, dans certaines mémoires, par
exemple, pour le FFCQ, dans leur mémoire prébudgétaire, dans le mémoire de l'Association
aluminium du Canada, dans la présentation MEQ et quand même le Vantage data
Center, il y a des arguments qui étaient faits de la même... dans le même sens,
là, qu'il faut favoriser les entreprises déjà installées ici avec nos blocs d'énergie.
Puis quand les gens sont bien pris en soin par le gouvernement ou quand même leur
répondre énergétiques sont répondues, on peut regarder les autres options sur
la table. Et, je pense, ça va dans le même sens de l'intervention de M. Sabia
quand il a dit qu'on doit avoir un meilleur équilibrage entre comment des blocs
d'énergie dans l'avenir. Alors, ça, j'attends pour la réponse de la ministre puis
j'espère qu'on peut avoir un bon échange sur ce sujet hyper important pour
notre société et pour notre économie. M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. Merci, M.
le Président. Alors, bien, quelques commentaires. J'avais déjà commencé à
exposer, là, mes commentaires avant qu'on suspende nos travaux. Mais donc, ce
que j'indiquais, c'est qu'il ne faudrait pas indiquer dans le projet de loi des
résultats potentiels des discussions que nous tiendrons dans le cadre du PGIR
et donner, donc, une...
Mme Fréchette : ...à l'avance,
a priori, alors même qu'on veut que ce soit dans le cadre du PGIRE que l'on
définisse le type d'approche économique qui pourrait être adoptée, le type de
stratégie de répartition des mégawatts qui pourrait être adoptée.
Par ailleurs, je ne suis pas convaincue
qu'on puisse se qualifier par rapport à ce qui est écrit parce qu'on dit :
Il faut qu'on prévoie la disponibilité des blocs d'énergie nécessaire aux
entreprises. Or, le contexte dans lequel on se trouve en ce moment, c'en est un
de resserrement de l'offre énergétique. Et si on cumule toutes les demandes de
mégawatts d'entreprises québécoises et qu'on dit : Il faut s'assurer de
répondre à ces besoins-là, mais que l'offre énergétique ne correspond pas avec
le niveau de la demande, parce que les projets sont nombreux, de facto, on est
en contravention avec le libellé, et le contexte de resserrement de l'offre
énergétique, il va perdurer pendant un certain temps. Donc, nous, on travaille
fort à rehausser cette offre énergétique, mais si on s'impose de prévoir la
disponibilité des blocs d'énergie en fonction de la demande à laquelle on fait
face, déjà, pour les prochaines années, je vous dirais que ça va être
difficile. Il va falloir... C'est pour ça qu'on fait des choix. C'est pour ça
qu'on s'est donné des critères. Parce que l'époque de surabondance des
mégawatts, elle est révolue pour un certain temps, en tout cas. Et, par
conséquent, il faut se doter de grilles d'analyse pour octroyer ces mégawatts.
Ensuite, si on allait de l'avant avec ce
libellé-là, qui donne préséance aux entreprises opérant au Québec, serait-on en
concordance avec les clauses des accords économiques internationaux? Je ne suis
pas certaine, parce qu'il y aurait un traitement différentiel entre les
entreprises établies ici et celles qui voudraient s'établir ici. Donc, la
clause de traitement national que comporte les accords économiques internationaux
ne serait pas respectée. Donc, bref, plusieurs éléments me... en fait, me
questionnent, et, bon, ne vont pas dans le sens de ce qu'on veut adopter.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, avez-vous d'autres choses à rajouter?
M. Kelley : Oui. Alors, Mme
la ministre, je comprends l'argument concernant le PGIRE, je ne suis pas
nécessairement d'accord. Je pense qu'on peut l'ajouter, puis ça marche bien.
Mais est-ce qu'on peut trouver dans une autre part... si c'est
l'article 48, une façon... Et je suis toujours ouvert à... que c'est votre
côté, le côté gouvernemental qui présente quelque chose ou des phrases qui
marchent bien dans le sens que Me Marois peut travailler sur un texte pour
nous, quelque chose comme ça, mais, bref, de ce concept-là, qu'au minimum il y
a une priorisation des entreprises du Québec avec nos blocs énergie. Est-ce que
c'est possible? Est-ce qu'on peut trouver ce type de langage au sein de ce
projet de loi ou encore on revient aux autres points que vous venez de
mentionner, qu'il y a des craintes avec nos accords internationaux avec les
autres partenaires et aussi qu'avec les questions de leurs demandes. Alors,
c'est impossible de trouver ce type de langage au sein de ce projet de loi?
Mme Fréchette : M. le
Président, bien, moi, je trouve que c'est une question d'équilibre. Comme je le
dis souvent en Chambre, l'équilibre est important dans l'octroi des mégawatts,
que ce soit un équilibre entre des entreprises qui sont situées en région,
d'autres qui sont en centre urbain, dans la métropole, des petites entreprises,
des plus grandes entreprises, des entreprises déjà établies au Québec, d'autres
qui voudraient s'y établir. Il y a une question d'équilibre et c'est un fin
équilibre au sens où je pense qu'il faut analyser plusieurs variables à la fois
quand on octroie les mégawatts et on le fait à partir de groupes de projets qui
nous sont soumis. Donc, à chaque fois, il y a une analyse multidimensionnelle,
je dirais, qui est à faire. Alors, ça, c'est une des dimensions, l'équilibre à
trouver entre les entreprises déjà établies et d'autres qui voudraient
s'établir au Québec, c'est une dimension, mais ça ne peut pas être la seule,
parce qu'on se trouverait à avoir un déséquilibre ultimement, là, sur les
autres aspects.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, avez-vous d'autres interventions?
M. Kelley : Oui, et Mme la
ministre, peut être juste aussi de revenir sur... Je pense que vous avez dit
des accords internationaux ou des accords d'avec nos autres partenaires. Je
m'excuse si j'ai utilisé pas le bon mot, mais la crainte là, qu'est ce que...
de favoriser les entreprises ici avec notre propre énergie, comment ça, ça peut
briser certaines ententes que nous avons quand même des différents... Je veux
juste bien comprendre ce point-là, parce que je comprends là... des fois, avec
le contenu québécois, ça, ça peut créer des enjeux avec nos partenaires, mais
avec notre propre énergie, si on veut favoriser les entreprises ici, quelles
ententes ou quelles règles est-ce qu'on brise avec ce type de politique?
Mme Fréchette : Il y a...
Mme Fréchette : ...peut y
avoir dans... dans la plupart des accords économiques internationaux, il y a
des clauses de traitement national. Donc, normalement, on ne peut pas appliquer
une règle différente à une entreprise du fait qu'elle est étrangère en
comparaison de celles qui sont déjà établies au Québec quand il y a un accord
de libre-échange. Ça fait souvent partie de la base de ces accords. Donc,
arrivant avec une proposition comme ça, c'est sûr que là, on vient mettre un
traitement différencié entre des entreprises québécoises établies déjà au
Québec et d'autres qui ne le sont pas. Donc, à mon sens, il y a un potentiel là
de contrevenir à des clauses de traitement... à des clauses d'accords
économiques internationaux que l'on a. Et voilà.
Par ailleurs, bien, il y a la question
aussi de la disponibilité suffisante de mégawatts par rapport à la demande. On
fait... On fait face à une demande importante à la fois du fait de la
décarbonation, du fait de la croissance économique. On a généré beaucoup de
demandes de mégawatts parce qu'on a travaillé fort aussi à créer des filières,
des filiales.... des filiales importantes sur le plan économique. Et on a été
dans une période, je dirais, de croissance ces derniers temps. Donc, ça fait en
sorte que, voilà, la demande pour les mégawatts est plus importante que
l'offre. Donc, assurément, on ne peut pas respecter cette clause-là, du moins
pour un certain temps, le temps que l'offre énergétique soit rehaussée.
M. Kelley : Merci. Et je
comprends votre point de vue, là. Moi, je pense que, quand on regarde un petit
peu ce qui se passe dans le monde, quand même, de respecter nos entreprises
avant les autres, ça va dans le sens de Québec d'abord. Puis c'est... ce n'est
pas juste moi qui me répète, M. le Président, c'est aussi le premier ministre
du Québec. Mais je comprends votre argumentaire. Mais je trouve, pour la
deuxième partie, quand on parle de... qu'on prévoit la disponibilité qui est
nécessaire pour les entreprises d'ici et de s'assurer leur croissance
énergétique, ça marche très bien avec le 14.1, qu'on parle de pas mal ça, qu'il
faut continuer de promouvoir l'énergie, et tout ça. Parce que c'est vrai, on
sait qu'on a des calculs qui a été fait par le gouvernement, par Hydro-Québec
sur les besoins énergétiques qui s'en vient, alors on va produire l'énergie qui
est nécessaire pour les entreprises. Ça, c'est pourquoi on est en train de dire
qu'on va bâtir plus plusieurs différents types des sources d'énergie pour
répondre à la décarbonisation. Alors, je comprends, mais en même temps, ça,
c'est l'objectif, je crois, de notre transition énergétique. C'est de s'assurer
que tout le monde a l'énergie nécessaire pour leur projet de décarbonisation et
pour l'économie de demain. Peut-être, je me trompe, mais c'est une bonne
discussion là-dessus. Je comprends que vous avez certaines réserves à ça, mais
je pense que ça marche bien avec la logique de nos discussions qu'on a déjà
eues.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci. Un
dernier... Un dernier exemple, un dernier point, peut-être. Un exemple où, par
exemple, une entreprise étrangère arriverait avec un projet créateur d'emplois
bien rémunérés, si cette entreprise-là ne se verrait pas octroyer les
mégawatts, parce qu'on priorise une entreprise québécoise qui, elle, va être
grande émettrice de GES, avec très peu de création d'emplois dans un secteur
qui n'est pas stratégique, donc, si on priorise le fait qu'elle soit au Québec
pour l'octroi des mégawatts, ça démontre, cet exemple-là... je pense qu'il faut
faire une analyse complète. Il faut faire une analyse multidimensionnelle qui
va tenir compte non seulement de la présence au Québec, mais également des
retombées du projet d'investissement, du projet d'expansion ou d'établissement
de l'entreprise. Donc voilà, à chaque fois, il faut faire le tour de la
question et pas se limiter à une dimension, qui, certes, est importante et
stratégique et centrale, mais n'est pas unique à considérer là.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
• (15 h 20) •
M. Kelley : Je comprends.
Mais, M... M. le Président... mais le point de vue de cette entreprise... Je
comprends, il y a des secteurs stratégiques. Mais, pour cette entreprise-là,
qui va quand même créer des emplois ici, pour ce propriétaire qui est dévoué,
qui, chaque jour, se lève pour agrandir son entreprise, et le fait que
peut-être il tombe à l'extérieur de certains critères, puis un autre arrive, je
pense que je comprends leur frustration. Parce que, quand même, on peut
dire : Bien, peut-être que cette entreprise-là va créer x montants de
jobs, des fois, ça n'arrive jamais, mais les autres projets, entreprises à
l'extérieur de cette définition des secteurs stratégiques, a un projet
hyperintéressant quand même porteur pour le Québec, peut-être, ce n'est pas
300 emplois, mais c'est 150 ou 155, je ne sais pas, mais quand même, c'est
des créations des emplois intéressants. Je sais que l'argument, Mme la
ministre, vous donnez, c'est de trouver l'équilibre. Mais cette entreprise-là,
qui a investi dans le Québec du jour un, trouve à l'extérieur de certains
critères puis ils sont rejetés d'un bloc d'énergie. Je trouve ça dommage que...
Je pense que notre focus doit toujours être le Québec avant tout. Mais je
comprends, ça, c'est un débat. On ne va pas trouver un terrain d'entente, Mme
la ministre, qui...
M. Kelley : ...où on est
100 % d'accord, mais, bref, je comprends votre argumentaire. Moi, j'ai
juste un différent point de vue là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, vous avez la parole maintenant.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Bien, j'aimerais réitérer que notre approche, c'est le Québec
d'abord, parce qu'on veut s'assurer de l'analyse complète pour faire en sorte
que le Québec sorte gagnant des projets d'entreprises qui bénéficieront des
mégawatts. Mais le Québec d'abord, ça ne veut pas juste dire que... si
l'entreprise est déjà établie au Québec, qu'on doit assurément lui octroyer
tous les mégawatts demandés, ça veut dire que... le Québec d'abord, c'est que
le Québec va gagner avec le projet d'entreprise qui va être soutenu en termes
de bloc d'énergie. Puis j'aimerais rappeler d'ailleurs que tous les projets
d'entreprises de moins de cinq mégawatts sont automatiquement acceptés. Et cinq
mégawatts, c'est l'équivalent de la consommation du Centre Bell. Donc, ce n'est
pas anodin comme niveau de consommation, c'est quand même costaud. Donc, la
grande majorité des demandes d'entreprises pour des mégawatts seront répondues
positivement considérant ça. Mais à savoir que le Québec y gagne quand
l'ensemble des éléments, à savoir les retombées économiques, environnementales,
sociales sont prises en considération, je pense que c'est là qu'on est
gagnants. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Kelley : C'est correct
pour... M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de
Maurice-Richard.
M. Bouazzi : M. le Président,
nous avons bien écouté Mme la ministre et nous voudrions apporter un
sous-amendement.
Le Président (M. Montigny) : Parfait,
je vous entends bien. Alors, vous souhaitez apporter un sous-amendement. Il a
été déjà transmis, si... je crois bien, au secrétariat de la commission. Est-ce
que vous êtes en mesure de l'afficher maintenant? Oui, on va être en mesure de
l'afficher maintenant. Alors, vous proposez donc un sous-amendement à
l'amendement proposé actuellement à l'étude. Alors, M. le député de
Maurice-Richard, je vous laisse la parole pour présenter votre proposition de
sous-amendement.
M. Bouazzi : Oups! Je sens
qu'il y a un problème... Ah oui! Si, si, ça marche.
Le Président (M. Montigny) : Souhaitez-vous
un petit moment de suspension?
M. Bouazzi : Juste,
donnez-moi 30 secondes, peut-être, parce que... Non, on est corrects. À partir
des mots... O.K., c'est bon, on est corrects. Excusez-moi.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
M. Bouazzi : Donc,
l'amendement à l'article 14.2, introduit par l'article 4 du projet de
loi, est modifié par le remplacement à partir des mots «, et ce,» par le
suivant : «pour favoriser leur décarbonation».
Donc, si on lit plus bas, donc : «En
ce sens, il prévoit la disponibilité des blocs d'énergie nécessaires aux
entreprises opérant au Québec pour favoriser leur décarbonation.»
Ici, on vient faire deux choses, d'abord
enlever la question de quantité suffisante, parce que je comprends,
effectivement, qu'il est possible qu'on n'ait juste pas assez de blocs, tout
simplement. Et puis j'ai... j'ai cru comprendre que vous aviez parlé de la
possibilité d'avoir un gouvernement décroissantiste. Je prends pour acquis
quand même que ce n'est pas tout de suite que ça va arriver. Ceci étant dit,
l'idée ici, c'est de dire : Bien, il faut commencer à favoriser la
décarbonation des compagnies qui se trouvent sur notre territoire. Ça va un peu
dans le sens... et peut-être que nous n'avons pas exactement la même
interprétation de ce que M. Sabia a dit, mais l'extrême majorité de ce qui a
été distribué dans les deux dernières années avait pour objectif des
croissances, et beaucoup, évidemment, étaient à des compagnies étrangères.
D'après nos calculs, le 25 % qui devait servir à la croissance plutôt qu'à
la décarbonation a déjà été distribué par votre prédécesseur, Mme la ministre,
et donc il serait largement temps d'aborder le problème tel qu'il devrait être,
c'est-à-dire que... favoriser la décarbonation de nos industries locales avant
tout.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre, je vous
laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Bien là, je trouve qu'on a un excellent exemple de... du type
de flexibilité qu'il faut laisser dans le projet de loi. On a eu le député de
Jacques-Cartier, qui... pour lui, c'était l'élément de croissance qu'il était
important de prendre en considération dans le cadre de nos orientations à
venir. Dans le cas du député de Maurice-Richard, bien, ce n'est pas la
croissance, c'est la décarbonation qui est... qui doit prédominer, et c'est
tout à fait louable. Les deux points de vue sont légitimes, mais c'est
exactement ça pour... ce pour quoi on fait la tournée du PGIRE, c'est pour
entendre les gens nous exprimer leurs préoccupations. Est-ce que pour eux,
c'est plus la croissance, la...
Mme Fréchette : …l'efficacité
ou la sobriété énergétique. Qu'est-ce qui prime dans leur vision des choses? Eh
bien, quant à nous, ce n'est pas le projet de loi qui doit répondre à cette
question, c'est le PGIR, le PGIR qui sera remis à jour aux six ans et qui va
permettre de refléter les nouvelles orientations qui se dégageront. Mais il
faut que le projet de loi reste flexible et donne le cadre dans lequel ces…
cette vision-là va s'exprimer, suivant la politique gouvernementale qui est
mise en œuvre.
Donc, je reviens quant à l'idée que,
voilà, il faut que ce… le projet de loi offre le cadre et repose sur les
consultations. Et les consultations vont mettre de l'avant différents
scénarios. Et, à chaque fois, le gouvernement en place aura à trancher parmi
ces scénarios, mais on ne peut pas présumer d'avance quelle sera la réponse. En
tout cas, je pense que ce ne serait pas de rendre service aux gens que de
présumer d'avance des discussions qui résulteront du PGIR.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Bien, moi, je
veux bien qu'il y ait de la flexibilité pour la première partie, mais, pour la
deuxième, je pense… je ne vois pas pourquoi il y aurait de la flexibilité.
C'est-à-dire que le résultat du PGIR ne serait pas de la décarbonation? Bien,
je veux dire, bien sûr que, si vous vous donnez des objectifs sur 25 ans,
c'est pour arriver en 2050 avec un Québec décarboné, là. Donc, non, il n'y a
pas de flexibilité à ce… sur cette question-là.
À date, malheureusement, les décisions qui
ont été prises par votre prédécesseur, principalement, ça a été de ne pas
favoriser la décarbonation dans le plan qui nous a été présenté par
Hydro-Québec, 75 % des… de la nouvelle énergie devait servir à décarboner
et 25 % à faire de la croissance économique. Et, de la bouche des
spécialistes qui sont venus nous parler en commission, et même des déclarations
de M. Sabia, bien, il y a un choix qui a été fait, et ça a été de miser sur la
croissance. Alors, on peut se poser la question si elle est au rendez-vous ou
pas. Évidemment, aux yeux d'un certain nombre de projets qui ont vraiment très
mal abouti, à date… mais ce n'est pas la question, c'est de ne pas avoir
favorisé la décarbonation.
Or, dans le plan d'Hydro-Québec, sur les
180 térawattheures, à terme, qu'on aurait, il y en aurait 75 % pour
décarboner et, le 25 %, en tout cas, pour d'ici 2030, on l'a déjà
entièrement distribué pour la partie de la croissance. Donc, en tout respect,
je pense qu'effectivement le projet de loi devrait apporter une certaine
contrainte sur l'idée de favoriser. On a pris quand même un mot qui apportait
une flexibilité, «favoriser». Et, pour le reste, on peut avoir de la croissance
ailleurs, là, mais on ne va pas négocier des objectifs qui font en sorte qu'on
est capable ou pas, tous ensemble, d'essayer de… au moins essayer de garantir
une planète vivable pour les prochaines générations. Mme la ministre.
Donc, oui, on peut présumer du résultat du
PGIR, c'est-à-dire que, si le résultat du PGIR, c'est doublons la quantité de
carbone qu'on produit d'ici 2050, parce que, «yolo», là, c'est un très, très
mauvais… «yolo» pas, là, c'est comme… il faut… il faut faire quelque chose.
Donc, je me permets de dire : Vous
avez raison, si votre interprétation, c'est qu'il y a de la flexibilité, qu'on
enlève ça, bien, s'il vous plaît, gardons-le, parce que ce n'est pas normal
d'avoir de la flexibilité sur la décarbonation en 2025. Ce n'est pas une option.
Et c'est un cadre dans lequel les gens qui vont travailler au PGIR doivent
réfléchir. Il reste plein de flexibilité sur comment la faire, la
décarbonation, là, mais c'est le cadre dans lequel on doit réfléchir.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, maintenant, je vous laisse la parole.
• (15 h 30) •
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Bien, quand je dis que différents scénarios pourront être mis en
œuvre, ça pourrait inclure même un scénario qui aille plus vite que ce que… ce
à quoi nous, on s'est engagé, à savoir décarboner l'économie d'ici 2050. il
pourrait y avoir un gouvernement qui dise : Bien non, nous, ça va être
2040. Alors là, ça va être à fond la caisse pour la décarbonation. Et puis, le
développement économique, on y… on y reviendra dans un autre temps. Ça pourrait
être une option, ça pourrait être une option pour un autre gouvernement de dire
: Bien non, pour nous, ça va être du développement économique, puis la
décarbonation passera en seconde ou en tierce. Il faut laisser, bref,
s'exprimer les différentes visions. Donc, ça, c'est un élément qui est
important, je crois, à conserver.
Puis je reviens sur le fait que, dans le
libellé, il y a tout de même l'idée qu'il faut prévoir la disponibilité des blocs
d'énergie aux entreprises opérant au Québec. Et j'aimerais souligner que, quand
on dit «aux entreprises opérant au Québec», il y a beaucoup de ces entreprises
qui sont détenues par des intérêts non québécois. Alors, ce n'est pas parce
qu'on est… on écrit «opérant au Québec» qu'on ne sert que les entreprises…
concrètement 100 % québécoises, là, donc. Mais je réitère le fait qu'à mon
sens ça, ça va contrevenir, je pense, à des clauses d'accords économiques…
15 h 30 (version non révisée)
Mme Fréchette : ...économiques
de libre-échange que... auxquels on s'est engagé. Donc, il y a des bonnes
chances que ça ne passe pas le test de ces clauses des accords.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Bien, là-dessus,
on est tout à fait d'accord, Mme la ministre, là, les frontières entre ce qui
est détenu par des capitaux locaux ou des capitaux étrangers sont non seulement
floues, mais terriblement mouvantes dans notre économie mondialisée. Par
contre, les travailleurs qui y travaillent, eux, ils sont sacrément locaux
et... Et donc, nous, c'est plus aux travailleuses et aux travailleurs qu'on...
qu'on pense. Parce que, si ici on ne favorise pas leur décarbonation et qu'ils
se retrouvent à ne pas avoir accès au bloc qui leur permet, bien, ça, ça veut
dire des mises à pied, et puis il y a des régions où ça va être terriblement
difficile. Ça fait que... Ça fait que, là, moi, je... Laissez-moi être d'accord
avec vous, au moins, sur la partie de dire : Bien, oui, des compagnies qui
opèrent ici ne sont pas spécialement propriété de capitaux québécois, mais
décarbonons les industries qu'on a qui opèrent chez nous par respect pour les
travailleuses et travailleurs et puis aussi donnons-nous l'objectif de
prioriser la décarbonation.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Eh bien, j'ai
un dernier commentaire pour dire que, bien, c'est une question d'équilibre, pour
nous, à trouver entre le développement économique et la décarbonation. Donc, c'est
un équilibre qui devrait être recherché parmi les autres que j'énonçais tout à
l'heure, autres types d'équilibre entre des entreprises en région, d'autres en
zone métropolitaine, etc. Donc, voilà. Je pense qu'on a fait le tour de la
question.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
D'autres interventions? M. le député de Maurice-Richard, je vous laisse la
parole, par la suite il y aura d'autres collègues qui voudront intervenir.
M. Bouazzi : Rapidement,
parce que je pense que c'est vrai, qu'on commence à faire le tour de la
question. Mais est-ce que, Mme la ministre, vous considérez que, sur les deux
dernières années, cet équilibre-là a été respecté?
Mme Fréchette : Écoutez, moi,
je pense qu'à chaque fois il faut réévaluer la nature de l'équilibre, puis on
va s'assurer que, pour les deux prochaines années, cet équilibre-là soit
atteint. Alors, c'est la conduite que je me suis donnée pour les deux prochaines
années.
M. Bouazzi : Donc, M.
Fitzgibbon a distribué 2 500 mégawatts en deux ans. Est-ce que je
comprends que vous considérez que ce n'était pas équilibré? Parce que vous n'avez
pas dit oui, là. Je comprends qu'il y a un malaise. Donc, c'est... On en est
où? Est-ce que... Si c'était à refaire, est-ce qu'on ne donnerait pas un peu
plus à décarboner les industries locales?
Mme Fréchette : Il y en a une
grande part, de ces entreprises qui ont bénéficié des mégawatts, qui étaient
établies au Québec. Ça, c'est un déséquilibre qu'on doit rechercher. Alors,
pour moi, c'est le fait d'être établi au Québec qui doit être le critère d'analyse
et non pas à quels intérêts ces entreprises-là appartiennent nécessairement,
parce que, sinon, ça va être... vraiment, je ne veux pas voir le type d'analyse
qui devrait être fait. Est-ce qu'Alcan, Rio Tinto Alcan, c'est Québécois ou ce
n'est pas Québécois? Moi, à partir du moment où ils opèrent au Québec, où ils
créent des emplois pour les Québécois, où ils sont dans des secteurs
stratégiques, eh bien, je les considère comme étant une entreprise, entre
guillemets, québécoise parce que ça répond à ce que l'on recherche comme
gouvernement, à savoir générer de la croissance économique, de générer le
développement, la création de bons emplois pour les Québécois nichés dans des
créneaux d'avenir. Alors, quand je regarde les mégawatts qui ont été alloués,
bien, une très grande part de ces mégawatts étaient pour des entreprises
établies... opérant au Québec.
M. Bouazzi : Oui, je vous
entends, mais ce n'était pas ma question. Il y a le problème... Encore une
fois, si on revient au plan d'Hydro-Québec, 75 % pour décarboner, 25 %
pour créer de la nouvelle économie, il n'a jamais été question de compagnies
étrangères ou pas étrangères dans ce plan-là. À ma connaissance, le mot n'apparaît
pas dans le plan, pour l'avoir lu à plusieurs reprises. Et M. Sabia, lui-même,
a trouvé qu'on a priorisé le 25 % par rapport au 75 %. Est-ce que
vous considérez que M. Sabia a erré en nous disant qu'il fallait rééquilibrer?
Mme Fréchette : Mais je pense
que c'est important de préciser que le 75 % auquel réfère Hydro-Québec, c'est
pour l'ensemble des mégawatts, ce n'est pas que pour les plus de cinq mégawatts.
Donc, on ne peut pas analyser avec le filtre seulement des projets de plus de
cinq mégawatts, si l'atteinte de ce chiffre-là a été obtenue ou pas, il faut
inclure aussi toutes les demandes de moins de cinq mégawatts. Et là je n'ai pas
de chiffres sur ce qui a été réalisé, donc, ces dernières années par rapport à
ce critère-là...
M. Bouazzi : ...bien, par
rapport aux 2 500 mégawatts, Mme la ministre, moi, je n'ai pas les
chiffres, mais je peux vous garantir que ce n'est pas grand-chose par rapport à
2 500 mégawatts. On s'entend que 2 500 mégawatts, c'est
beaucoup d'électricité, c'est énormément d'électricité. Ça fait que je ne sais
pas combien ça fait, les demandes de moins de cinq mégawatts, mais ce n'est pas
grand-chose. Ça fait qu'on pourrait peut-être même les enlever de l'équation
pour pouvoir avoir la conversation que M. Sabia nous a proposé d'avoir de
toute façon. Je pense que... Moi, je pense que M. Sabia avait raison de
dire que nous n'avons pas priorisé la question de décarbonation des compagnies
qui se retrouvent sur notre territoire. Je pense que c'est une question de
stabilité économique. C'est une question de stabilité sociale. C'est une
question évidemment écologique. Donc je continue à penser qu'il n'y a pas de
flexibilité à avoir là-dessus, mis à part les défis techniques et les limites
d'Hydro-Québec. Ça fait que je vais laisser peut-être mes collègues réagir à ce
stade.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup. J'ai une demande de parole, mais, Mme la ministre, voulez-vous
rajouter quelque chose avant?
Mme Fréchette : Non, ça
va.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Mme la députée de Robert-Baldwin, je vous laisse la parole maintenant.
Mme Garceau : Merci.
Merci beaucoup, M. le Président. Je regarde l'amendement du député de
Maurice-Richard concernant l'équité, l'équilibre et l'amendement de mon
collègue de Jacques-Cartier. Il me semble qu'il faudrait prévoir dans le PGIRE
un objectif directeur lié au Québec d'abord, dans le sens que, puis on va se le
dire, les conséquences dans lesquelles on se retrouve actuellement, où il y a
la diminution de l'offre, puis il faut évidemment augmenter la production. Il y
a eu des conséquences des décisions prises par votre prédécesseur, où on avait
trop d'énergie. On a vendu. Puis après ça, on a pris la décision d'aller
investir dans Northvolt, et on a gelé le 350 mégawatts. Ça a fait en sorte
qu'on ne pouvait pas donner des blocs d'énergie à des PME, ici, au Québec. Ils
se sont vus... Ils se sont vus refuser des blocs. Ça, ça me préoccupe, je dois
vous dire. Et quel message est ce qu'on est en train de transmettre, ici, aux
Québécois qui ont des entreprises, qui travaillent extrêmement fort pour les
maintenir et surtout depuis la pandémie? Et donc il me semble que c'est
décevant que nous soyons dans cette situation là où on ne peut pas carrément
intégrer un principe, l'objectif, un principe directeur de Québec d'abord,
qu'on investisse dans nos PME pour le développement dans nos régions, pour
aider nos familles ici au Québec.
• (15 h 40) •
Moi, je peux comprendre les entreprises
étrangères et tout ça. C'est important qu'il y ait des investissements ici au
Québec, mais avec tout ce qui se passe dans le monde actuellement et la guerre
commerciale, j'ai de la difficulté, Mme la ministre, en ce moment, là, surtout
dans le PGIRE, parce que ça va être le plan pour les six prochaines années, que
là, on est en train de prendre des décisions, compte tenu de, ah bien, la
situation actuelle, qui est si... C'est très malheureux parce que c'est des
conséquences de décisions qui ont été prises par le gouvernement, qui sont en
train de nuire à nos PME et à nos investissements, ici, au Québec. Il me semble
que dans toute cette question de l'objectif du PGIRE, l'objectif de la
transition énergétique, au cœur de tout ça, il faut que ça soit le principe du
Québec d'abord. Parce qu'on voit les conséquences avec les États-Unis en termes
de nos marchés, puis qu'on a été trop, trop dépendant depuis trop d'années. Et
voici maintenant les conséquences avec un nouveau gouvernement où, là, on est
en train de... On a des difficultés financières assez substantielles. Et là il
faut diversifier, il faut aller en Europe, il faut aller en Asie. Et là on est
en train de regarder aussi les barrières interprovinciales et tout ça, mais ça
nous a mis dans une situation critique...
Mme Garceau : ...et là,
maintenant, on a la possibilité de peut être, dans un certain sens, corriger le
tir pour l'avenir, les six prochaines années, mais aussi les 25 prochaines
années pour transmettre le message que non, on va prendre soin de notre monde,
de nos familles, des générations aussi, des entreprises familiales où c'est de
génération en génération que le fiston prend la relève de son père, et ainsi de
suite. Il me semble qu'il faut l'encourager. C'est important pour aussi le
développement dans nos régions. Et... Mme la Présidente, je ne sais pas, pour
moi, de prévoir la disponibilité des blocs d'énergie nécessaires à nos
entreprises qui sont ici, qui opèrent au Québec, si ce n'est pas à 14.2, il me
semble que c'est un objectif important qui transmet un message aussi aux
Québécoises et aux Québécois que cette transition énergétique, ça va être le
Québec d'abord, puis on va s'assurer que nous, là, on va en avoir assez de
blocs d'énergie pour les transmettre à nos entreprises ici, au Québec. Puis ça
ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas, de l'étranger, mais il me semble qu'il
faut avoir un principe directeur ici, favorable à nos entreprises, et pas :
Bien, on va regarder les situations, puis on va évaluer, au Québec, nos
entreprises québécoises. On les met sur le même, sur, je ne sais pas, le même
plancher que les entreprises étrangères. On est en train d'évaluer, là, même
standards, mêmes critères, mêmes...
Parce qu'on ne devrait pas être un petit
peu plus d'entreprises québécoises étrangères, O.K., mais regardons, parce que
peut-être qu'ils ne vont pas cocher toutes les cases, mais, au bout du compte,
c'est important ici, au Québec de non seulement protéger nos acquis, nos
entreprises, mais favoriser aussi le développement en même temps. Puis il me
semble qu'on n'est pas en train de transmettre ce message-là aux Québécoises et
aux Québécois quand on dit : Ah! bien, on va évaluer pas mal tout le monde
sur la même... les mêmes critères, puis là peut être que, ah! il va en avoir
plus d'entreprises étrangères qui vont cocher plus de cases que les entreprises
québécoises. C'est ça, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée de Robert-Baldwin. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bien, on parlait, dans l'intervention précédente, je trouve, de deux
sujets différents, notamment, de notre dépendance au marché américain et du
fait qu'il faille soutenir les entreprises québécoises. Or, on peut très bien
soutenir que des entreprises québécoises et néanmoins être trop dépendantes du
marché américain, parce que ce sont des entreprises québécoises qui exportent
aux États-Unis, ce n'est pas nécessairement des étrangers qui viennent exporter
aux États-Unis, c'est aussi le fait de PME québécoises. Et quand on dit qu'il
faille réduire notre dépendance au marché américain, c'est qu'on veut
diversifier les marchés d'exportation, aller vers l'Europe, vers l'Amérique
latine, vers l'Asie, vers l'Afrique, l'Australie. Donc, il ne faut pas
confondre les deux notions. On peut très bien soutenir et offrir des mégawatts
qu'à des entreprises québécoises établies au Québec et néanmoins avoir une trop
grande dépendance au marché américain.
Le resserrement de l'offre, j'aimerais
revenir aussi là-dessus, il est le fait en fait de plusieurs choses, d'une
part, du mouvement de transition énergétique qui s'est opéré à grande vitesse
et qui a été bien adopté, je dirais, par les Québécois et qui a créé une
demande énergétique. Il a été le fait aussi d'un manque d'investissement chez
Hydro-Québec pendant un certain nombre d'années et également de la consommation
de certains... grande consommation de certains acteurs. Quand on pense par
exemple au 5G, ça requiert des centres de traitement de données. Il y a des
centres d'hébergement de données qui sont des grands consommateurs. Mais ça,
c'est les nouvelles technologies aussi qui nous amènent vers ce type d'acteurs
économiques qui requièrent beaucoup de mégawatts...
Mme Fréchette : ...alors,
c'est un ensemble, bref, d'éléments qui ont généré la situation dans laquelle
on se trouve. Et, en plus, on a été aussi à la tête, je pense, d'un mouvement
de création d'entreprise, de projets d'entreprise dans des filières
stratégiques qui requéraient aussi des mégawatts. Et nous, ce à quoi on a
contribué, c'est notamment la réindustrialisation du Québec à travers la
filière, la filière batterie, en créant des milliers d'emplois. On le voit bien
dans le parc industriel de Bécancour avec les projets de Mirae, d'Air Liquide,
de Ultium CAM, de Nouveau Monde Graphite qui vont prendre... vont prendre effet
à Bécancour et dans un grand nombre de régions du Québec. Eh bien, c'est une
réindustrialisation du Québec dans un créneau d'avenir qui est en train de
s'opérer. Alors, quand on fait ça, c'est qu'on met le Québec d'abord, au sens
où on crée des emplois au Québec, bien rémunérés, dans un créneau d'avenir. On
le sait, la tendance de fond vers la transition énergétique, vers les véhicules
électriques, elle est là pour rester, elle va aller qu'en se renforçant. C'est
sûr qu'il y a des épisodes qu'on connaît actuellement du fait de l'arrivée d'un
président qui vont, dans certaines strates, faire en sorte de ralentir ce
mouvement. Mais la trame de fond, elle est là.
Alors, voilà, c'est qu'on met le Québec
d'abord quand on s'assure de positionner le Québec dans des secteurs d'avenir
de la sorte et qui viennent créer des emplois en grand nombre. Donc, je pense
qu'on se rejoint sur l'idée. Il faut bien comprendre que la stratégie qu'on a
prise s'inscrit tout à fait dans cette orientation de mettre le Québec d'abord.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin,
vous avez la parole.
Mme Garceau : C'est une
question... Je comprends votre définition du Québec, d'abord, c'est
peut-être... Dans un certain sens, je la comprends, mais pour nos PME
actuelles, nos entreprises québécoises qui sont ici, qui se sont vu refuser des
blocs d'énergie, je ne sais pas si eux autres ils vont le comprendre de la même
façon. Et donc, je tente de voir avec vous, Mme la ministre, est-ce que, dans
la suite, dans l'avenir, la suite des choses, il ne devrait pas y avoir une
priorité pour nos PME ici au Québec en termes de blocs d'énergie, la
disponibilité des blocs d'énergie de leur permettre d'avoir des blocs
d'énergie, surtout ceux qui se sont vu refuser des blocs d'énergie. Là, je ne
sais pas, il va y avoir probablement... on va, comme on dit, dégeler des blocs
d'énergie qui avaient été mis de côté pour Northvolt. J'ose croire que ça va
aller à des entreprises québécoises, mais il me semble que dans ce dans ce
plan, dans les objectifs d'une transition énergétique, dans la définition de
Québec d'abord, il faut... on ne peut pas mettre les entreprises étrangères et
les entreprises québécoises au même niveau, là, il me semble, d'évaluation. Il
me semble qu'on est en train de nuire à nos entreprises québécoises si on le
fait de cette façon-là.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Merci, Mme la députée. Mme la ministre, maintenant.
Mme Fréchette : Oui. Merci,
M. le Président. J'aurais une question, en fait, pour la députée. Comment est-ce
qu'elle définit «entreprise québécoise»?
• (15 h 50) •
Mme Garceau : Évidemment, je
sais, les employés, les employeurs sont d'ici au Québec, est-ce qu'il pourrait
y avoir des actions détenues par des compagnies... des entreprises étrangères?
Oui, mais la majorité, c'est québécois. La majorité des actionnaires, c'est
Québécois... ce sont des Québécois...
Mme Fréchette : O.K., donc
Rio Tinto Alcan, ce n'est pas Québécois?
Mme Garceau : Bien, ils sont
ici, je le sais, au Québec, mais moi, j'essaie de regarder l'avenir, Mme la
ministre.
Mme Fréchette : Mais la
propriété n'est pas majoritairement québécoise.
Mme Garceau : Là, je regarde
PME, ceux qui se sont vu refuser des blocs d'énergie. Moi, je regarde ces entreprises-là
en ce moment et leur avenir. Et compte tenu de qu'est-ce qui se passe avec
Northvolt, est-ce qu'on va pouvoir donner des blocs d'énergie à ces
entreprises-là pour mettre en valeur les entreprises québécoises, les PME, là,
je ne parle pas des grandes entreprises?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée...
Le Président (M. Montigny) :
...Mme la ministre, souhaitez-vous intervenir à nouveau? Je veux simplement
rappeler que nous sommes toujours à l'étude d'un sous-amendement d'un
amendement qui est déjà à l'étude. Alors, simplement pour resituer, là, les
gens qui nous écoutent, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui.
Merci. Juste pour revenir sur Northvolt, parce que j'entends la députée revenir
souvent sur cet exemple-là. Les mégawatts, là, qui n'étaient pas pour cette
année, là. C'est pour les années à venir. Donc, si ces mégawatts-là ne sont pas
requis en aussi grand nombre, bien, ce n'est pas cette semaine qu'on peut
réorienter les mégawatts en question, parce que c'était des projets qui
allaient se dérouler sur les années, les années à venir. Mais le PGIRE va
servir exactement à ça, à tracer le chemin pour faire en sorte de répondre le
plus adéquatement possible et entièrement possible aux demandes auxquelles on
fera face sur le plan économique en termes de mégawatts. Et je rappelle que
tous les projets de moins de cinq mégawatts, je sais que les PME en ont en
quantité de ces projets de moins de cinq mégawatts seront répondus sans
analyse. C'est une question de service à la clientèle habituelle.
Donc, moins de cinq mégawatts, ça va de
l'avant. Il n'y a pas d'enjeu pour qui que ce soit. C'est à partir du moment où
les projets sont de plus grande envergure que, là, il y a une analyse, donc,
qui est menée. Mais nous, notre volonté, c'est de faire en sorte que le PGIRE
identifie nos besoins à moyen puis à long terme, et ensuite qu'on développe la
stratégie pour faire en sorte de répondre adéquatement à ces besoins à moyen et
à long terme. Et tout... toutes les sources d'énergie, y compris l'efficacité
énergétique et la sobriété énergétique, seront mises à contribution pour
atteindre cet objectif-là et tracer le meilleur chemin qui soit. Mais des
chemins, il pourrait y en avoir différents chemins qui soient identifiés. Je
pense que chacune de nos formations politiques identifierait un chemin distinct
des autres pour atteindre l'objectif ultime. Donc, même si on s'entendait sur
l'objectif ultime, je ne suis pas certaine qu'on prendrait, exactement, tous,
le même chemin. Alors le PGIRE vise justement à donner la possibilité de faire
varier ce chemin-là pour atteindre un objectif ultime qui est probablement
commun.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement
proposé par le député de Maurice-Richard? Comme il n'y a pas d'intervention sur
le sous-amendement du député, nous allons procéder à la mise aux voix du
sous-amendement tel que présenté. Alors, par appel nominal.
M. Bouazzi : S'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons procéder, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire
: Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
: M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix :
Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
:
M. Kelley... M. Garceau, pardon... M. Bussière (Gatineau)?
Pardon.
M. Bussière : Je savais
que... Je savais que j'étais pour y arriver un jour, mais...
Une voix : Bussière, on a
changé de place.
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Montigny (René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) :
Abstention. Alors, la proposition de sous-amendement est rejetée.
Nous revenons donc à l'étude de
l'amendement du député... Ça va bien. J'ai un blanc. De Jacques-Cartier. On va
prendre des...
Une voix : On va prendre... On
va prendre un peu de café.
M. Kelley
: Ce
n'est pas grave. Ce n'est pas grave.
Le Président (M. Montigny) :
Alors, M. le député, c'est votre amendement. Je vous cède la parole maintenant.
M. Kelley
: Merci,
M. le Président. Je veux revenir un petit peu, M. le Président, sur la
discussion que ma collègue a eue avec la ministre. Mais, première des choses,
les raisons pour quoi on a dit comme des entreprises opérant au Québec, ce
n'est pas les Rio Tinto de ce monde qui sont inclus, mais après ça, oui, on
regarde. Et certains des critères doivent être importants, que la majorité des
actionnaires sont des Québécoises, c'est des gens qui ont lancé des
entreprises. Et moi, je pense que ça fait du sens, des petites entreprises qui
sont devenues des moyennes entreprises, qui rêvent d'être des grandes
entreprises. Alors, je pense que ça marche dans cette logique-là. Et c'est
vrai, quand des entreprises cherchent du financement, ils vont sur les marchés
publics, puis ils trouvent des investisseurs qui proviennent de l'extérieur du
Québec, mais au sein du coeur, dans leur siège social, le plus grand nombre des
actionnaires sont ici, au Québec, ce sont des Québécois. Je pense que ça,
c'est... Ça, c'est un petit peu la logique derrière notre point de vue sur le
Québec d'abord, puis de préférer ces types d'entrepreneurs et d'entreprises au
Québec. Mais on comprend aussi qu'il y a des gros joueurs comme Rio Tinto pis
les autres, qui oui, sont des entreprises avec des acteurs qui ne sont pas
nécessairement juste au Québec quand même...
M. Kelley : ...si Québec est
une grande ou... un gros investisseur dans ces entreprises aussi, mais on...
c'est... Je pense qu'on peut dire que les entreprises qu'on trouve dans le
Saguenay... une entreprise comme Forges Sorel est comme bien installée, eux
autres, ça date jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale. Alors, on peut regarder
certaines entreprises qui sont bien installées sur le territoire du Québec, qui
sont ici depuis un très, très long temps... sont considérées comme des
entreprises déjà en... ici, et pour... eux autres, ils sont inclus dans notre
vision. Je comprends que sur l'autre côté, sur le côté que, des fois, il y a
une préférence pour les entreprises comme Northvolt qu'on préfère. On voit ces
grands projets, puis c'est la préférence en place de regarder les autres
options des entreprises déjà installées ici. Mais ça, c'est notre point de vue.
Je pense que... je ne sais pas si le ministre a d'autres commentaires. Je pense
qu'on a fait notre point sur ce sujet-là. On va continuer de faire les
suggestions, de mettre des éléments de cette question, les blocs d'énergie qui
sont... on met le Québec d'abord, Québec de l'avant. On va avoir une
discussion, c'est sûr, autour de l'article 48. Il y a des autres choses à
suggérer. Mais quand même, après l'amendement qui était suggéré par le député
de Maurice-Richardpuis celui-ci, je pense qu'on a eu une
bonne discussion sur les blocs d'énergie, mais c'est loin d'être terminé. Puis
il y a toujours... je pense qu'on est capables d'envoyer un signal fort avec ce
projet de loi, en mettre quelque chose plus précise, qu'on va s'assurer que les
entreprises d'ici ont toute l'énergie nécessaire pour, oui, s'assurer leur
croissance puis continuer d'agrandir leurs entreprises ici au Québec. Alors,
merci beaucoup pour votre écoute, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier. Maintenant, c'est... la parole est à
la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Mais j'aimerais rappeler, en fait, que l'objectif même du PGIR,
c'est de faire en sorte qu'on n'ait plus ce déséquilibre entre la demande pour
des mégawatts et l'offre pour des mégawatts, c'est pour revenir à une situation
où on n'aura plus à choisir entre différents projets parce que l'offre
énergétique correspondra à la demande énergétique. Donc, c'est ce pour quoi il
faut s'engager dans le rehaussement de l'offre énergétique et faire en sorte,
donc, que ça s'équilibre tout ça, parce que c'est sûr que ce n'est pas idéal
d'avoir à choisir entre différents projets. L'idéal serait qu'on puisse
répondre à l'ensemble des projets, du moins qui correspondent à nos objectifs,
là, de développement économique et de décarbonation. Mais, voilà, c'est
l'objectif même du PGIR que de nous amener à un niveau d'équilibre. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Quelque chose à rajouter, M. le député. Allez-y.
M. Kelley : Oui, M. le
Président et Mme la ministre. J'espère et je reviens quand même dans cette
prévisibilité qu'on veut donner et cette... la prévision qu'on va refaire,
j'espère que... Ça, c'est un élément. C'est comme, oui, on essaie de trouver un
équilibre, mais l'équilibre va être de donner les entreprises d'ici toute
l'énergie qui est nécessaire, M. le Président, c'est un petit peu notre
argumentaire. Je comprends la... de PGIR, et tout ça, mais ça, c'est un élément
fondamental, je crois. Et quand même, s'il y a une grosse demande maintenant et
il manque de l'offre, je ne sais pas si la ministre pense que le fait qu'on a
vendu une grosse partie de notre énergie à New York pour la suite des choses,
est-ce que ça a amplifié notre enjeu, notre situation? Est-ce qu'il y a quelque
chose qu'on peut réviser, peut-être, s'il y a une guerre commerciale avec les
Américains commence à prendre une ampleur où on doit répliquer? Mais c'est
juste une question que je pose à la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député. Mme la ministre.
• (16 heures) •
Mme Fréchette : M. le
Président, bien, les contrats auxquels fait référence le député de
Jacques-Cartier, bien, rapportent au Québec, donc ça va nous assurer un accès à
des ressources, des retombées financières importantes. Donc, le défi pour les
prochaines années, ça va être de faire en sorte de pouvoir répondre à l'ensemble
de la demande qui s'exprime à travers la transition énergétique que l'on
connaît. Heureusement, on a un grand potentiel et on a des ressources
énergétiques qu'on n'a pas suffisamment exploitées, et je pense notamment à
l'énergie solaire, bien sûr, à l'énergie éolienne également. Et puis, voilà,
d'autres formes de biomasse, là, par exemple, d'autres formes d'énergie qui
pourront être mises à contribution. Puis je pense que ça va être gagnant pour
le Québec de diversifier nos sources énergétiques. Hein, on le voit avec le
plus faible niveau d'hydraulicité dans les barrages, mais on est plus
vulnérables du fait de cet impact des changements climatiques sur notre
approvisionnement en énergie. Le fait qu'on est engagé pour diversifier notre
offre énergétique, ça va permettre de stabiliser davantage notre
approvisionnement, s'il fallait que dure cette période de faible hydraulicité.
Donc, voilà, je pense qu'on est en bonne route pour rétablir un équilibre...
16 h (version non révisée)
Mme Fréchette : ...et avoir
une offre plus diversifiée. Puis je pense que le PGIRE va nous permettre de s'y
rapprocher, de cet objectif-là, en bon... à bonne vitesse.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. M. le député.
M. Kelley : Et, moi, j'espère
que chaque fois qu'on va produire plus d'énergie, si ça vient du solaire, si ça
vient de l'éolienne, si ça vient des barrages existants qui sont plus
performants après des rénovations, des mises à jour de certaines technologies,
que l'énergie que des entreprises du Québec va payer à créer avec leurs
factures à Hydro-Québec va aller à eux autres en priorité, toutes des nouvelles
sources d'énergie, toutes des nouvelles énergies qu'on va produire va être
donnée à eux autres en priorité avant qu'on choisir Northvolt ou des autres
entreprises, je pense, ça fait de la logique. Je sais qu'on va discuter des
tarifs dans les articles qui s'en vient, mais on sait que tout le monde va
payer pour toute l'énergie qu'on va produire dans la suite des choses. Ça va
coûter plus cher que l'énergie existante, ça, c'est clair. Et, ça, je trouve, c'est
un autre bon argument dans la logique de donner ça à des entreprises ici en
premier puis, après ça, on regarde qu'est-ce que nous avons pour la suite des
choses pour les entreprises qui veulent s'installer ici au Québec. Alors, je
pense, ça a fait le tour.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui. Bien, j'aimerais
simplement rappeler que, ne serait-ce que des entreprises qui sont établies au
parc industriel de Bécancour, jusqu'à maintenant, ces entreprises-là, qui, pour
une part, ne sont pas complètement et toutes en action, là, sont en
construction à certains... pour certaines d'entre elles, ils ont... elles ont
déjà généré des impacts de plus de 1 milliard de dollars pour des
entreprises, des PME de la région immédiate. Donc, il faut voir aussi tout le
maillage qui peut se créer et qu'on est en train de créer, parce que c'est... c'est
une priorité, qu'on le fasse, entre des joueurs qui viennent s'établir au
Québec et qui ont besoin d'approvisionnement, de fournisseurs, qui sont des PME
québécoises. Et plusieurs d'entre elles nous ont dit avoir complètement
renouvelé leur carnet de commandes, et pas pour les trois prochaines années,
là, pour les 20 prochaines années, du fait de l'arrivée de nouveaux
joueurs qui génèrent une nouvelle demande pour leur service, parfois d'une
différente nature de ce qu'elles avaient eu l'habitude de faire depuis 20 ans.
Donc, il y a tout ce maillage-là aussi qui est... qui est crucial, qui est
central pour l'activité économique du Québec. Donc, je pense qu'il ne faut pas
perdre de vue cet aspect-là.
Et ça permet aussi à ces entreprises-là,
une fois qu'elles sont intégrées dans le circuit d'affaires de joueurs plus
grands, eh bien, d'accéder aussi à des réseaux de relations d'affaires
internationaux. Et là aussi il y a du beau potentiel. En fait, les entreprises
étrangères établies au Québec, c'est 1 % des établissements, c'est
10 % des emplois, c'est 20 % du PIB du Québec et c'est plus de
50 % des exportations manufacturières. Alors, le levier que ça crée, pour
1 % d'établissements, le levier économique que ça vient créer est
considérable. Alors, il ne faut pas mettre de côté l'apport que peut générer
ces entreprises-là.
Et, quand on dit : Le Québec d'abord,
bien, je pense qu'il faut considérer l'ensemble des retombées qu'on associe aux
différents projets d'entreprises que l'on... que l'on analyse. Et voilà. Ces
retombées-là sont multiples et les considérations à prendre en compte le sont
aussi.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Alors, il y a d'autres interventions? Oui. Je vais vous laisser continuer,
M. le député de Jacques-Cartier. J'ai une autre intervention qui est demandée,
mais M. le député Jacques-Cartier, je vous laisse aller.
M. Kelley : Après ça, je vais
laisser pour la prochaine intervention. Mais juste dans la même logique, si une
entreprise d'ici est donné un bloc d'énergie, ils vont faire plus des affaires
ici au Québec, d'échanges avec des partenaires à côté des autres provinces, l'Europe,
les Américains, puis eux autres vont aussi ajouter plus de valeur ajoutée à des
entreprises de leur coin parce qu'ils vont demander plus d'acier, d'aluminium,
de quoi que ce soit des entreprises d'ici. Alors, je comprends, oui, la filière
de batterie à Bécancour, ça ajoute 1 milliard de dollars pour certains
fournisseurs, mais la même logique applique si on donne les blocs d'énergie aux
entreprises qui a une demande devant Hydro-Québec, devant la ministre
présentement. Eux autres vont créer une valeur ajoutée dans leur coin aussi.
Alors, on peut... En anglais, on dit qu'on... «we're splitting hairs»
maintenant, M. le Président. Mais c'est juste une différente façon de voir des
choses, que c'est... c'est vrai de l'autre côté de la médaille aussi, qu'on
peut donner plus d'énergie à des entreprises qui sont en attente, puis eux
autres vont faire plus des affaires. Ça va être bon pour notre économie, ça va
créer plus des emplois. Alors, c'est ça, c'est l'autre côté de... M.... autre
côté de la médaille, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député de Jacques-Cartier. D'autres personnes avaient demandé la parole,
dont M. le député de Maurice-Richard. Je vous céderais la parole maintenant, M.
le député.
M. Bouazzi : Bien, merci
beaucoup, M. le Président. Juste... Mme la ministre, vous avez parlé... vous
avez donné quelques chiffres sur les investissements en pourcentage de PIB et d'exportations,
de manufactures, etc. Si vous avez un document à nous... à nous...
M. Bouazzi : ...partager, je
serais très heureux d'avoir ces chiffres, tout simplement.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Écoutez, M.
le Président, je n'ai pas de document, mais je peux vous référer à la page Web
de Montréal International. C'est de chez eux qu'émanent ces données-là.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec la
proposition d'amendement du député de Jacques-Cartier? Oui, M. le député de
Jacques-Cartier, je vous laisse la parole sur votre propre amendement.
M. Kelley : Dernière
question, très rapidement, là, pour la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Sans
problème, on est là pour ça.
M. Kelley : Est-ce que vous
avez fait une analyse économique pour le projet de loi? Est-ce que c'est
quelque chose qui est disponible comme document, une analyse de l'impact
économique du projet loi en général?
Le Président (M. Montigny) : Mme...
Je comprends bien la question. Mme la ministre...
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Alors, pour
ma part, l'analyse d'impact que j'ai vue, c'est l'analyse d'impact
réglementaire. Donc, c'est sur certains aspects de la... du projet de loi.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec la
proposition d'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous serions
prêts à passer aux voix pour cette proposition d'amendement. Par vote nominal?
M. Kelley : Vote nominal, M.
le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député de Jacques-Cartier. Nous allons procéder au vote nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : M.
Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Abstention.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Alors, la proposition d'amendement est rejetée.
Nous revenons donc à l'étude de l'article
4, à la section 14.2. Maintenant, avons-nous... proposition d'amendement, ou on
est correct? Non. Alors, Mme la ministre, je vous donne la parole sur 14.2 si
vous le souhaitez, sinon on pourrait passer aux voix. Mais j'ai une demande du
député de Maurice-Richard aussi, si jamais, Mme la ministre... Je voulais juste
voir si vous aviez quelque chose à rajouter.
Mme Fréchette : Je n'ai pas
de...
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme Fréchette : Je n'ai pas
de demande de parole.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député de Maurice Richard, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci. J'ai un
amendement.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Voudriez-vous qu'on suspende quelques instants?
M. Bouazzi : Non. Par contre,
ça serait celui où il y a «3» au bout.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Nous l'avons reçu. On va procéder à l'affichage de l'amendement que vous nous
avez transmis, juste... s'assurer d'avoir le bon.
M. Bouazzi : Exact. Les
autres sont bons aussi, là, mais pour plus tard.
Une voix : Ils sont en
réserve.
Le Président (M. Montigny) : On
comprend qu'il y en a quelques-uns en réserve. On va s'assurer qu'on a le bon,
M. le député. Alors, vous nous éclairerez aussi dans ce qui est affiché, pour
être certain...
M. Bouazzi : Oui, c'est
celui-là.
Le Président (M. Montigny) : ...que
vous avez à l'écran le bon. Nous sommes toujours à l'article 4, 14.2. Vous avez
l'amendement à l'écran, M. le député.
M. Bouazzi : Exact.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous laisse en faire la lecture.
• (16 h 10) •
M. Bouazzi : Donc : À
l'article 14.2 de la Loi sur le ministère de l'Économie et l'Innovation,
proposé par l'article 4 du projet de loi, ajouter, à la fin, l'alinéa
suivant :
«Le plan comprend le principe de
consentement préalable libre et éclairé, avec des normes minimales pour
l'obtention de ce consentement déterminées par les Premières Nations.»
Cet amendement, M. le Président, Mme la
ministre, vient dans une double logique. La première, c'est une logique de
respect, tout simplement, des nations avec qui on partage ces territoires,
sachant qu'une grosse partie ou l'énorme majorité, en fait, des
développements... des nouveaux développements de production d'énergie, surtout,
se font sur leurs territoires ancestraux, et la deuxième se veut évidemment
dans une logique de réconciliation, étant donné qu'historiquement il y a
quelques fâcheux événements de notre histoire dans le développement de
l'exploitation des différentes ressources naturelles et dans le cas de
l'énergie aussi dans nos relations avec les Premières Nations, qu'il y a encore
des plaies qui existent, et ici on viendrait tout simplement officialiser le
travail de collaboration avec les Premières Nations. ...
Le Président (M. Montigny) : ...Merci
beaucoup, M. le député. Maintenant, la parole est à Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, merci,
M. le Président. Bien, écoutez, d'une part, on a convenu, là, tout à l'heure,
que je vous reviendrais dans quelques jours avec une proposition de libellé, si
on peut aller dans ce sens-là. Mais il y a également l'article 14.3 qui
cadre un peu avec ce que vous avancez à travers la proposition d'amendement,
donc, et qui dit : «Aux fins de l'élaboration du plan, le ministre
consulte la population, incluant les communautés autochtones. Lorsque les
circonstances le requièrent, les communautés autochtones concernées sont
consultées de manière distincte.» Donc, on fait référence donc à la nécessité
de consulter. Je pense qu'elles le feront de manière libre et éclairée. Je ne
m'attends pas à ce que d'autres pratiques soient utilisées dans le cadre de ces
consultations. Donc, je crois que l'idée générale peut être répondue par
l'amendement que je viens de lire. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Je vous laisse la parole, M. le député.
M. Bouazzi : J'ai... Alors, c'est
sûr, il y a toutes sortes de nuances à apporter. Et j'entends ce que vous
dites. J'aurais peut-être une proposition. Parce que c'est vrai que vous nous
avez dit que vous nous reviendrez possiblement jeudi de la semaine prochaine,
donc, je comprends, sur quelque chose qui touche aux Premières Nations
particulièrement. Et donc je ferai... Je ne sais pas si j'ai le droit de faire
ça, du haut de mes juste deux ans d'expérience de député, mais, à ce moment-là,
si mes collègues sont d'accord, je pourrais suspendre cet amendement et revenir
avec...
Le Président (M. Montigny) : Merci
de votre demande. Votre demande, c'est de suspendre l'étude de l'amendement que
vous avez proposé vous-même. C'est ça?
M. Bouazzi : Exact.
Le Président (M. Montigny) : Puis,
dans l'objectif d'y revenir plus tard, parce qu'on le sait déjà, là, que, Mme
la ministre, vous avez proposé quelque chose, que vous reviendrez dans quelques
jours. Alors, pour faire ça, ça me prend évidemment un consentement. Est-ce qu'il
y a consentement pour suspendre l'étude de cet amendement? Il y a consentement.
Alors, on va suspendre l'étude de l'amendement proposé par le député de
Maurice-Richard. Nous y reviendrons à un moment donné pendant nos travaux sur
l'étude de l'article quatre.
Donc, cette proposition d'amendement est
donc suspendue. Nous revenons donc à l'étude de l'article quatre, toujours, à
14.2. Est-ce qu'il y a d'autres propositions d'amendement? Sinon, nous serions
prêts évidemment à passer au suivant, le 14.3. Je vous rappelle que tout
simplement pour le vote, là, on ne vote pas cette partie-là. Il y a des
éléments qui sont suspendus aussi. Alors, si jamais on arrivait à la fin de
l'article quatre, on demanderait une suspension de l'article quatre pour ne
pas, là, affecter ce qui a été suspendu à date. Il y a quand même deux
éléments, là, qui sont suspendus pour le moment. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous serions prêts... Oui. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Bien, moi, je
pourrais déposer un autre amendement.
Le Président (M. Montigny) : Toujours
à l'article quatre, 14.2?
M. Bouazzi : Absolument.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Je vous écoute.
M. Bouazzi : Et c'est
celui... je ne sais pas si vous l'avez, c'est celui qui se termine par «cinq».
J'ai l'impression de ne pas l'avoir vu.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous allons suspendre quelques instants pour retrouver la proposition
d'amendement du député de Maurice-Richard.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
(Reprise à 16 h 16)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
suite à cette courte suspension, nous sommes de retour pour l'étude d'un
amendement qui est proposé par le député de Maurice-Richard, toujours à
l'article 4, à 14.2. M. le député, je vous laisse la parole pour faire la
lecture de votre amendement.
M. Bouazzi : Donc, à
l'article 14.2 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de
l'Innovation, proposé par l'article quatre du projet de loi, insérer, après le
premier alinéa, le suivant :
«Le plan est adopté dans une loi
constitutive où des cibles précises de consommation de produits pétroliers et
gaziers sont établies.»
Cet amendement vient d'un... je dirais
presque d'un désespoir de voir la...
M. Bouazzi : ...la baisse de
la consommation des produits pétroliers et gaziers s'opérer à la vitesse
convenue, et donc vient donner du oumf, du pep, des dents, du mordant pour
pouvoir cadrer, donc, le fait d'avoir un plan qui soit... qui soit plus bétonné
et qui touche particulièrement à la consommation des produits pétroliers et
gaziers.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Maintenant, la parole est à Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je prendrais
quelques secondes.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
(Reprise à 16 h 20)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
au moment de la suspension, Mme la ministre, vous aviez la parole. Je vous
recède la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, bon, voilà, j'aimerais préciser en fait que le PGIRE va être
l'instrument, l'outil, la plateforme dans laquelle on va inscrire les cibles précises
de consommation qui seront à atteindre. Donc, le projet de loi comme tel pose
le cadre à l'intérieur duquel seront établies ces cibles-là à travers le PGIRE.
Donc, c'est le PGIRE qui est vraiment le réceptacle, là, des cibles. Si on
amenait des cibles d'emblée dans le projet de loi, c'est qu'on engagerait, là,
les prochains gouvernements des prochaines décennies sur des cibles que l'on
aurait décidées entre nous. Or, ça fait partie de la marge de manœuvre qui est
celle des gouvernements, que d'établir ces cibles. Donc, voilà, on ne veut pas
inscrire ce qui relève d'une politique énergétique à l'intérieur du projet de
loi qui encadre et qui modernise la réglementation pour le secteur énergétique.
Donc, je pense que c'est important de distinguer ces deux outils qui sont à
notre disposition, le projet de loi et le PGIRE. Et, dans ce qui est mis de
l'avant par le député de Maurice-Richard, c'est le PGIRE qui se trouve à être
l'endroit où on inscrit ces cibles. Merci.
M. Bouazzi : Ici, quand on
parle d'un plan adopté dans une loi, on ne parle pas de cette loi-ci, là, on
s'entend, là...
M. Bouazzi : ...donc je
comprends ce que vous dites. C'est que vous ne voulez pas mettre des objectifs
dans cette loi-ci. Mais, une fois que vous avez un plan, ce serait bien que,
oui, chaque... chaque gouvernement ne s'amuse pas à le... ce ne soit pas si
simple que ça de le faire évoluer. Donc, je comprends ce que vous dites, là,
pour les cibles précises, que dans ce projet de loi, ne présupposons pas des cibles
du PGIRE, mais une fois que le plan est là, pourquoi il y aurait un problème en
fait?
Mme Fréchette : Bien, le
plan, il va exister dans sa nature de plan, mais il n'a pas à être intégré dans
la loi comme telle. Il demeure un plan. Et ce plan-là va être révisé, comme on
disait tout à l'heure, aux six ans. Et il va évoluer suivant la réalité,
l'actualité, les développements technologiques, l'adoption par les Québécois et
les entreprises au Québec des différentes cibles de décarbonation. Et voilà,
tout ça, ça va faire partie du plan. Mais ça reste un plan et non pas un projet
de loi cadre.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. M. le député, vous avez la parole. Parfait.
Souhaitez-vous qu'on suspende quelques instants? Oui. Nous allons donc
suspendre quelques instants nos travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 23)
(Reprise à 16 h 24)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. M. le député de Maurice-Richard, vous avez la
parole.
M. Bouazzi : On va être de
plus en plus efficaces, M. le Président. Moi, je suis correct pour cet
amendement.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
C'est parfait. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec
cette proposition d'amendement? S'il n'y en a pas, nous pouvons passer aux
voix... à la mise aux voix. Parfait. Est-ce que cette proposition d'amendement
est adoptée?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : On
s'essaie! J'attendais. Alors, nous serons par appel nominal. Vous l'avez
demandé, M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Pour!
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire : Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire : M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Abstention.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Cette proposition d'amendement est rejetée. Nous revenons donc à l'étude,
toujours dans l'article quatre, à la section 14.2. Est-ce qu'il y a
d'autres propositions d'amendement ou nous pouvons passer à l'étude de 14.3?
Oui, M. le député de Maurice-Richard, vous avez la parole.
M. Bouazzi : Oui. J'ai un
amendement. C'est celui qui se termine par «six», si je ne me trompe pas.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
On va voir si on peut l'avoir rapidement. Mme la secrétaire, est-ce qu'on est
capable ou si on va suspendre quelques instants? On devrait être corrects pour
l'avoir dans quelques secondes. M. le député de Maurice-Richard, est-ce que
c'est le bon?
M. Bouazzi : Oui.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Alors, M. le député de Maurice-Richard, je vous laisse la parole pour
la présentation de votre proposition d'amendement.
M. Bouazzi : Donc, à
l'article 14.2 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de
l'Innovation, proposé à l'article quatre du projet de loi, insérer, après le
troisième alinéa, le suivant :
«Le plan prévoit que tous les nouveaux
approvisionnements par Hydro-Québec aux distributeurs soient soumis à une
procédure d'appel d'offres et à un contrôle rigoureux protégeant l'intérêt
public et assurant une transparence complète dans l'utilisation des ressources
publiques.»
Ça, ça vient suite à vraiment beaucoup de
doléances de groupes très différents, les...
M. Bouazzi : ...les uns des
autres, qui avaient une certaine inquiétude face aux questions qui touchent aux
différents appels d'offres. Ça fait qu'on vient ici officialiser tout
simplement une bonne pratique et une bonne gouvernance surtout, étant donné la
quantité d'argent qui est en jeu et les enjeux... les enjeux qui autour... qui
entourent les nouveaux approvisionnements. Ça fait que tout simplement on pense
que ça permettrait de rassurer beaucoup d'acteurs et puis évidemment de
garantir que des bonnes pratiques soient respectées.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je prendrais
quelques secondes, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Nous allons donc suspendre quelques instants nos travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 28)
(Reprise à 16 h 29)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous avons donc repris nos travaux. Mme la ministre, au moment de la
suspension, vous aviez la parole. Je vous redonne la parole, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, en réponse à la proposition d'amendement du député
Maurice-Richard, en fait, j'aimerais l'inviter à considérer de regarder
l'article 74.1...
Une voix : ...
Mme Fréchette : ...45,
pardon, du projet de loi, où il est... Ah! il est fait référence, en fait, aux
approvisionnements d'Hydro-Québec. Juste pour indiquer, c'est que ça débute en
précisant que «le distributeur d'électricité doit assurer par tous les moyens
les approvisionnements requis pour la satisfaction des besoins en électricité
des marchés québécois.» Ça fait que c'est dans l'électricité patrimoniale.
Donc, c'est vraiment dans cette section-là, subséquente, qu'on va... on va
pouvoir aborder ces questions d'approvisionnement par Hydro-Québec. Alors,
j'inviterais le député à considérer de soumettre son amendement à cette
période-là de la discussion. Si on...
M. Bouazzi : Quel article
exactement? Excusez-moi, Mme la...
Mme Fréchette : C'est
article 45.
Des voix : ...
Mme Fréchette : O.K. Donc,
l'article 45 qui vient remplacer les articles 74.1 à 74.3 de la loi.
M. Bouazzi : Je vais avoir
besoin de 30 secondes, monsieur.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 31)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Au moment de la suspension, M. le député de
Maurice-Richard, vous aviez la parole, je vous laisse la parole à nouveau.
M. Bouazzi : Oui. J'ai,
effectivement, regardé la proposition de Mme la ministre. Je pense que c'est
une bonne proposition. Ça fait que je vais retirer mon amendement et voir sous
quelle forme je pourrais le reproposer beaucoup plus tard dans le processus.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'on a consentement pour le retrait de l'amendement, pour... Évidemment, si je
vous comprends bien, vous allez déposer un amendement un peu plus tard.
M. Bouazzi : Exact, en
espérant, bien sûr, que le projet de loi n'est pas adopté sous bâillon, ce qui
va nous permettre d'y arriver.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous entends bien. Merci. Mme la ministre, vous voulez intervenir?
Mme Fréchette : Oui, mais j'aimerais
préciser que, s'il y a moins d'amendements qui sont soumis par les oppositions,
on pourra atteindre plus rapidement ces articles du projet de loi pour en
discuter à fond. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour le retrait de cet amendement?
Consentement. Il y a consentement. Parfait. Cet amendement est retiré. Nous
revenons donc à l'étude du projet de loi à l'article 4, nous sommes toujours
dans la section 14.2. Est-ce qu'il y a d'autres amendements? M. le député de
Maurice-Richard, je vous écoute.
M. Bouazzi : M. le Président,
laissez-moi, à mon tour, dire que, si la partie gouvernementale acceptait nos
amendements beaucoup plus vite, ça ira beaucoup plus vite aussi. C'est une game
qui se joue à deux. Je n'ai plus d'autre amendement... enfin, j'en ai un, mais
qui n'en vaut pas la peine.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions avant de passer à
la section 14.3? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, je te
reviens à la discussion sur le 14.2, Mme la ministre, je veux bien comprendre.
Le plan peut porter sur toutes les sources d'énergie consommées au Québec et
contient, notamment, un état de la situation des besoins énergétiques du Québec.
Alors, on va commencer avec le plan d'approvisionnement le plus récent, mais
ça, ça va être fait chaque trois ans par Hydro-Québec. Alors, encore, juste
bien comprendre, est-ce que ça va être sur l'approvisionnement d'Hydro-Québec
ou est-ce que des autres types des documents vont être pris en considération
pour l'établissement de PGIRE?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Maintenant, Mme la ministre, souhaitez-vous intervenir?
Mme Fréchette : Oui.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Mme Fréchette : Donc, il n'y
a pas qu'Hydro-Québec qui sera touchée par le PGIRE, donc, il y a les
distributeurs de gaz également qui vont être liés parce qu'il sera inscrit dans
le PGIRE.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Merci, Mme la ministre. D'autres interventions?
Parfait. Nous ne votons pas, je vous le rappelle, nous ne votons pas cette
section. Nous allons simplement passer à l'étude de la section 14.3. Alors,
nous passons à l'étude de la section 14.3. Est-ce qu'il y a des interventions?
Parfait. Mme la ministre, je vous laisse faire la lecture de 14.3.
Mme Fréchette : Merci. Alors,
M. le Président, je vais lire donc cette section du projet de loi. Donc, 14.3 :
«Le ministre établit le plan en conformité avec les orientations
gouvernementales en matière de développement économique, les principes et les
objectifs énoncés dans la politique-cadre sur les changements climatiques
prévue à l'article 46.3 de la Loi sur la qualité de l'environnement (chapitre
Q-2) et la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixée en
vertu de l'article 46.4 de cette loi. Il s'adjoint Hydro-Québec ainsi que,
notamment, les autres titulaires d'un droit exclusif de distribution d'électricité
visés au deuxième alinéa de l'article 62 de la Loi sur la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01) et les distributeurs de gaz naturel.
«Le ministre peut demander à un autre
ministre, à un organisme du gouvernement au sens de l'article 4 de la Loi sur
le vérificateur général (chapitre V-5.01) ou à toute personne qui transporte ou
distribue de l'énergie de lui transmettre, dans le délai qu'il indique, tout
renseignement ou document pertinent aux fins de l'élaboration du plan.
«Le ministre consulte également la
population aux fins de l'élaboration du plan.»
Alors, cet article, en fait, prévoit des
modalités...
Mme Fréchette :
...relatives à l'établissement du PGIRE, d'abord afin d'assurer la cohérence
gouvernementale, il prévoit que la ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie doit établir ce plan en conformité avec les orientations et les
cibles gouvernementales en matière de développement économique tout comme en
matière de lutte contre les changements climatiques. Aussi, l'article prévoit
que la ministre s'adjoint Hydro-Québec, les distributeurs de gaz naturel et
d'autres personnes dont l'apport est utile pour établir le plan. Par ailleurs,
l'article prévoit que la ministre pourra demander à un autre ministre, à des
organismes du gouvernement ou à des personnes qui transportent ou distribuent
de l'énergie, de lui transmettre des informations ou des documents pertinents
pour établir le PGIRE. Et finalement, cet article prévoit que la ministre doit
consulter la population. Et j'aimerais ajouter qu'un amendement a été adopté...
soumis, pardon, en lien avec cet article.
Le Président (M. Montigny) :
Est-ce que l'amendement a été transmis à la commission? Oui. La réponse est
oui. Nous allons donc l'afficher à l'écran dans quelques instants.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Voilà! Nous avons donc... Nous avons donc une proposition d'amendement qui est
présentement affichée à l'écran. Est-ce que nous avons le bon?
Une voix : C'est le bon.
Le Président (M. Montigny) :
C'est le bon. Merci. Nous avons donc le bon... la bonne proposition
d'amendement qui est affichée à l'écran. C'est toujours à l'article 4.
C'est la section dont nous sommes à l'étude présentement. Par contre, nous
sommes rendus à l'étude de 14.3. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Alors,
l'amendement va comme suit : Remplacer le troisième alinéa de
l'article 14.3 de la Loi sur le ministère de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie, proposé par l'article 4 du projet de loi par le suivant,
ouvrir les guillemets, «Aux fins de l'élaboration du plan, le ministre consulte
la population, incluant les communautés autochtones. Lorsque les circonstances
le requièrent, les communautés autochtones concernées seront consultées de
manière distincte.»
Fermez les guillemets. Cet amendement
précise que la consultation publique générale effectuée auprès de la population
par la ministre de l'Économie, de l'Énergie et de l'Innovation dans le cadre de
l'élaboration du PGIRE inclut les communautés autochtones.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions en lien
avec cette proposition d'amendement? Il n'y a pas d'intervention en lien avec
cette proposition d'amendement. Maintenant, oui. Oui, il y a une intervention.
M. le député, je vous laisse la parole.
M. Kelley
: Oui,
M. le Président. Nous étions juste en train de lire le texte au complet. Mme la
ministre, je sais que vous avez eu la chance d'échanger hier avec le nouveau
grand chef. Mais en général, est-ce que vous avez eu des discussions
spécifiques sur cet amendement, ici? Je veux juste bien s'assurer qu'avant
qu'on aller de l'avant, puis on vote, puis adopte, que ça, c'est quelque chose
qui... Peut-être vous avez discuté avec lui, ou si c'est des discussions
privées. Je peux comprendre, mais c'est juste de s'assurer que ça respecte les
besoins ou les demandes des autochtones, cet amendement ici.
• (16 h 40) •
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui, M.
le Président. Donc, à ma compréhension, effectivement, le libellé qui est
soumis ici dans le cadre de l'amendement cadrait avec la perception et la
volonté des communautés de l'association, en fait des Premières Nations de
Québec, Labrador. Donc, à ma connaissance, ça... ça... Voilà, ça convenait
comme libellé.
Le Président (M. Montigny) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec
cette proposition d'amendement? Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin, vous
avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M.
le Président. Je suis juste en train de prendre connaissance. La deuxième
partie, «lorsque les circonstances le requièrent». Donc, est-ce que vous
pourriez définir, Mme la ministre, qu'est ce que vous entendez par «lorsque les
circonstances le requièrent»? Parce que là, je vois qu'il va y avoir
possibilité de consultation de manière distincte. Et donc qu'est ce que tout ça
veut dire?
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Bien,
d'une part, j'aimerais mentionner qu'hier, par exemple, on a initié la tournée
de consultation dans le cadre du PGIRE. De manière distincte, j'ai rencontré
les représentants de l'association... des Premières Nations, donc l'Assemblée
des Premières Nations, pardon, Québec Labrador. Donc...
Mme Fréchette : ...que
c'était dans un cadre distinct. Donc, ça vient, d'une part, exprimer ce à quoi
ça peut correspondre. Mais j'aimerais inviter Me Marois, si vous permettez, à
ce qu'il puisse prendre la parole pour expliquer davantage ce dont il est
question.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. À ce stade-ci, pour permettre à Me Marois de prendre la parole
dans notre commission, j'ai besoin d'un consentement. Est-ce que nous avons
consentement. Nous avons donc consentement. Maître Marois, vous avez la parole
maintenant.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, il y a des aspects juridiques...
Le Président (M. Montigny) : Maître
Marois, je suis désolé, c'est de ma faute. J'aurais dû vous rappeler de vous
présenter, mais je prenais un peu pour acquis que vous le saviez.
M. Marois (Samuel) : Vous
m'appelez par mon nom...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
je suis désolé, Me Marois. C'est mon erreur.
M. Marois (Samuel) : ...j'ai
pris pour acquis que j'étais présenté. C'est correct. C'est correct. Merci.
Donc, Samuel Marois, avocat au ministère de la Justice.
Je m'apprêtais à dire qu'il y a des
aspects juridiques que j'ai apportés à votre attention spécifiquement. On peut
consulter pour toutes sortes de raisons. Le libellé prévoit qu'il y a une
consultation générale de la population qui est faite systématiquement. Donc,
cette consultation générale inclut les communautés autochtones, c'est la
première phrase. Mais parfois la consultation générale ne sera pas suffisante
pour rencontrer l'obligation constitutionnelle de consulter, qui s'applique à
l'État. Donc, l'obligation constitutionnelle de consulter s'applique quand
trois critères développés par la jurisprudence sont rencontrés. C'est
lorsqu'une mesure est envisagée par l'État, premièrement, là on parle ici... ça
peut être à très haut niveau, on parle des mesures... des orientations du
PGIRE, par exemple.
Deuxième critère, «est susceptible
d'entraîner un effet préjudiciable», donc c'est l'effet préjudiciable,
troisième critère, «sur un droit ancestral ou issu de traités». Donc là,
dépendamment des droits qui sont revendiqués ou qui sont reconnus des
communautés autochtones, bien, on peut être amené à consulter, puis la
consultation, selon une espèce de continuum, selon la crédibilité de la
revendication ou la gravité des... de l'effet préjudiciable potentiel, la
consultation peut être... l'obligation de consulter peut être plus ou moins
intense. Donc, c'est une phrase qu'on retrouve à plusieurs endroits dans notre
corpus législatif, dans plusieurs lois, qui est comme la formulation consacrée
pour référer à la consultation... à l'obligation constitutionnelle de
consulter, qui existe, par ailleurs, parce que ça découle de la constitution,
mais on vient l'écrire dans notre loi.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Me Marois. Mme la députée.
Mme Garceau : Donc, tel
que... parce que je n'ai pas sorti les documents de l'APNQL, mais évidemment,
lorsqu'il s'agit de territoires des autochtones, et tout ça, je présume que
cette consultation-là va être comme automatique, ça va être obligatoire, ça va
être nécessaire. C'est parce qu'il me semble qu'il y a une distinction «lorsque
les circonstances le requièrent», mais là on est dans le cadre d'une obligation
constitutionnelle, pour moi, ce n'est pas la même chose, là, «circonstances le
requièrent», il y a quand même un élément discrétionnaire là-dedans.
Le Président (M. Montigny) : Me
Marois.
M. Marois (Samuel) : C'est
que la consultation est toujours... Il y a toujours une consultation des
communautés autochtones dans le cadre de la consultation générale de la
population. C'est ce que dit l'alinéa. Quand on dit «sont consultées de manière
distincte, lorsque les circonstances le requièrent», c'est quand la
consultation générale n'est pas suffisante pour satisfaire l'obligation constitutionnelle
de consulter, puis ça, c'est quelque chose qui s'évalue au cas par cas.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Me Marois.
Mme Garceau : O.K. Je peux
continuer. Elle n'est pas suffisante. Qui, qui dit qu'elle n'est pas suffisante?
M. Marois (Samuel) : Bien,
c'est c'est ce que j'évoquais, c'est selon l'intensité de l'obligation,
c'est-à-dire que si la mesure qui est envisagée, par exemple, l'orientation
dans le PGIRE, puis on s'entend qu'au niveau du PGIRE, on était quand même un
très haut niveau, on n'est pas dans le développement énergétique comme chez
Hydro-Québec, là. Mais si l'effet préjudiciable de la mesure sur les droits est
potentiellement très grand, ou si la crédibilité des droits revendiqués est
très grande, ou si les droits sont reconnus, bien, ça se peut qu'on aille un
petit peu plus loin dans la consultation. Ça se peut qu'on se déplace sur les
lieux. Ça se peut qu'on tienne des rencontres, ça se peut... des choses qu'on
ne fera peut-être pas nécessairement dans le cadre de la consultation générale
de la population. C'est pour ça qu'on dit : On va les consulter, les
communautés autochtones, de manière générale, comme la population, ils sont
inclus dans cette consultation-là. Mais il y a un petit plus qui vient après
ça, selon l'évaluation qu'on fait au cas par cas de l'étendue de l'obligation
constitutionnelle de consulter. Donc, la deuxième phrase, c'est le petit plus.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Me Marois. Madame...
Le Président (M. Montigny) : …Mme
la députée.
Mme Garceau : Oui, bien, je
trouve la façon que ça a été… C'est la phrase, je la trouve particulière, je
vais le dire ainsi, puisque c'est vraiment… Je crois qu'on est dans… Lorsqu'on
est en train de regarder le respect des droits des Premières Nations, leurs
territoires, les projets comme… tels que mentionnés par Mme la ministre, toute
la question de qu'ils sont au cœur, Premières Nations, communautés autochtones,
au cœur, hein, du projet de loi, il me semble que… Les circonstances le
requièrent peut-être, mais, s'il y a une demande des Premières Nations, de
certaines communautés, de dire : Nous, là, vous êtes en train de faire
quelque chose, peut-être, sur notre territoire, et tout ça, oui, ça va prendre
des consultations de façon distincte. Il me semble qu'ils devraient être
automatiques, il me semble que ça, ça laisse… Il y a comme une certaine
discrétion. Je présume qu'il est vraiment laissé au gouvernement, versus le
fait qu'en… compte tenu de l'obligation constitutionnelle, ça devrait être
l'inverse. Ça devrait être les communautés autochtones, s'ils le souhaitent, il
devrait y avoir des consultations de manière distincte, qui veut dire des
rencontres privées.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui souhaiteraient prendre
la parole? Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, comme il n'y
a pas d'autre intervention, nous serions prêts à passer aux voix pour la
proposition d'amendement. Est-ce que cette proposition d'amendement est
adoptée? Nous passons aux voix pour l'amendement, il est… j'ai besoin de
l'entendre, est-ce que… adopté? Adopté. Parfait. Cette proposition amendement
est donc adoptée. Merci. Nous pouvons revenir à l'étude de la section 14.3.
Oui.
M. Kelley : Oui, M. le
Président. Nous avons un amendement à déposer, alors si on peut suspendre
rapidement.
Le Président (M. Montigny) : Avec
plaisir. Nous allons donc suspendre avant de procéder à continuer à l'étude de
14.3. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 16 h 59)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes toujours à l'étude de
l'article 4, toujours dans la section 14.3. Nous avons donc reçu une
proposition d'amendement que nous allons donc afficher à l'écran. M. le député.
M. Kelley
: Merci,
M. le Président. Alors, la proposition d'amendement se lit sur le site :
Insérer, après le deuxième alinéa de l'article 14.3 de la Loi sur le ministère
de l'Économie et de l'Innovation, introduit par l'article 4 du projet de
loi no° 69, l'alinéa suivant :
«Le ministre coordonne, en consultation
avec le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale ainsi qu'avec le
ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques,
de la Faune et des Parcs, l'élaboration d'une analyse exhaustive de l'impact du
plan sur le marché du travail en anticipant les compétences nécessaires à la
transition énergétique.»
• (17 heures) •
Alors, mesdames... M. le Président, la
raison... le raisonnement pourquoi nous avons pensé peut-être c'est une bonne
idée, quand on regarde le 14.3, on voit la participation, c'est sûr,
d'Hydro-Québec, on parle aussi de la Loi sur la qualité de l'environnement. Et
tout ça, c'est des bonnes choses. Je comprends qu'ici nous sommes un petit peu
dans la coordination entre tout le monde pour s'assurer qu'on a la base pour le
PGIRE, qu'on a tout ce qui est nécessaire. C'est quand même le PGIRE va prendre
en considération des cibles qui sont déterminées, la réduction des GES, par
exemple, bon ajout, c'est parfait. Et, Mme la ministre, ici, je pense que
l'élément qui est hyper important, c'est le marché du travail. Et je répète que
c'est un des défis qui a été signalé par M. Sabia. Lui a un défi pour
lui-même avec la construction peut-être des nouveaux barrages, des projets
d'éoliennes, parcs solaires. On peut ajouter quand même passer les lignes de
transition. À ajouter dans cet enjeu-là aussi, c'est la réfection des barrages
existants. On peut faire la grande liste de tout ce qui doit être fait par Hydro-Québec.
Eux autres ont des défis sur le marché du travail pour chercher des
travailleurs, mais de demander 10 000 personnes qui vont commencer...
17 h (version non révisée)
M. Kelley : ...à travailler
sur les chantiers d'Hydro-Québec, c'est une chose, mais on sait que ça va avoir
un impact sur les autres juridictions. Alors, d'inclure le collègue de la
ministre dans cette réflexion puis cette mission-là, ce n'est peut-être pas une
mauvaise chose. Si on enlève des gens qui sont partis, qui sont capables, des
gens... des gens de construction, qui ont les compétences de travailler sur les
grands chantiers, mais on enlève eux autres sur les projets d'infrastructure
dans le coin de la Gaspésie de mon collègue. Ils ne sont plus maintenant
disponibles de travailler sur le projet du pont, un projet majeur d'infrastructure
dans le coin. On sait qu'il y a une compétition pour ce type d'expertise.
Alors, c'est d'avoir eux autres autour de table aussi quand nous sommes entrain
de déterminer la suite des choses dans la construction de plus des sources d'énergie.
Puis comme j'ai mentionné, de travailler sur le réseau électrique, etc., ça va
créer une compétition pour le talent au Québec, puis comment on peut bien
équilibrer ça. Je pense que c'est important que cette réflexion se trouve aussi
le PGIR, puis c'est un élément qui selon moi est facile à ajouter. C'est une
disposition positive, et je pense que ça fait plus logique. Alors, j'ai hâte d'entendre
les commentaires de la ministre, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, bien, j'ai pris connaissance de la proposition d'amendement
du député de Jacques-Cartier. Je voudrais souligner, en fait, qu'à partir du
moment où le PGIR est adopté par le gouvernement, chaque ministre doit tenir
compte de ce plan qui fait partie intégrante, donc, de l'action gouvernementale
et doit ajuster ses actions en fonction de ce plan-là. Donc, si ça passe par la
coordination avec deux autres ministres pour s'assurer que, du côté du marché
du travail, on ait tout ce qu'il faut, eh bien. Il faudra que ça, ce soit mis
en œuvre. Si ça passe par l'adoption de pratiques destinées à aider les
personnes les plus vulnérables sur le plan économique ou encore subvenir aux
besoins des personnes les plus éloignées qui rencontrent des... des conditions
particulières distinctes, tout ça devra être pris en compte. Mais je pense qu'on
n'en sortirait pas d'une... d'une énumération, d'une liste des analyses que l'on
pourrait faire si on voulait couvrir le sujet des analyses à réaliser parce qu'il
y en aura énormément. Donc ça, c'est un exemple. Mais pourquoi cet exemple-là
devrait faire partie du projet de loi et pas les autres? C'est quelque chose
qui fait partie intégrante de la gouvernance de mener ce genre d'analyse.
Alors, pour moi, c'est... ce n'est pas... ce n'est pas essentiel d'en cibler un
exemple, puisqu'il y en aura plusieurs autres et que ça viendra de manière
automatique dans la gouvernance qui devra être mise en place à partir du moment
où le PGIR est adopté, là.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député, je vous laisse la parole.
M. Kelley : Oui, M. le
Président. Je n'ai aucune intention de faire une liste exhaustive non plus,
mais je trouve que, ça, c'est le plus grand chantier qu'on va avoir ici au
Québec dans les prochaines 25 années, c'est de rebâtir le réseau existant,
de faire tous les grands projets qui sont nécessaires pour produire plus d'électricité.
Alors, bref, ça, c'est pourquoi nous avons juste suggéré celui-ci parce que ça
va mettre beaucoup de pression sur le marché de l'emploi, et de prendre...
juste s'assurer que c'est écrit qu'on va prendre ça en considération.
Je comprends, la ministre dit : Bien,
on va agir, le PGIR va dicter un peu les actions du gouvernement de la suite,
mais à la base, je pense que c'est important qu'on prenne en considération les
défis du marché du travail que oui, au Québec, il manque toujours les
travailleurs, et c'est juste une réalité. Alors, je pense que, dans la liste
des priorités, Mme la ministre, pour s'assurer le succès de, oui, la transition
énergétique et tous les projets qui s'en viennent, ça, c'est une chose qu'il
faut vraiment discuter, c'est notre capacité de s'assurer que nous avons des
travailleurs nécessaires, et puis on met ça de l'avant. Comme je dis, ça peut
créer un défi de manque dans les autres secteurs de l'économie où, quand même,
pour les projets d'infrastructure importants, bâtir des écoles, bâtir des
ponts, des routes, etc. Alors, je trouve qu'on tient de ça d'avoir une
discussion sur le marché du travail est hyper important parce que c'est un
élément clé de tout le... tout le plan, oui, d'Hydro-Québec. Mais c'est en
général. Alors, je pense que ça fait du logique d'ajouter celui-ci, et je suis
d'accord de ne pas avoir une liste exhaustive, mais c'est le point que je veux
faire puis je pense que... je pense que j'ai raison.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député de Jacques-Cartier. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme
la ministre, je vous laisse la parole...
Le Président (M. Montigny) : ...Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui.
Merci, M. le Président. Donc, un petit point. Je comprends l'ambition du député
qui veut bien faire. C'est tout à son honneur. En même temps, je trouve que
c'est le reflet de notre réalité actuelle. Est-ce qu'en 2035 ça va être ça,
la... comment dire, la démarche incontournable à faire? Est-ce qu'on sera
plutôt ailleurs? Je ne sais pas. Est-ce que ce seront les analyses sur les impacts
des changements climatiques qui devraient être priorisés? Donc, je pense que,
ça, c'est le reflet d'une réalité, bon, qui est la nôtre en ce moment, mais qui
va évoluer dans le temps. Et, comme je le disais, à partir du moment où ça fait
partie... que c'est adopté par le gouvernement, ça fait partie des défis que
tout un chacun des ministres doivent prendre en considération et doivent mener
les analyses requises, quel qu'en soit le sujet, dans la mesure où elles sont
importantes, elles doivent être menées. Donc, moi, je ne vois pas la nécessité
de cibler celles-là plus que d'autres, mais je comprends la volonté du député
de prendre en considération cette dimension-là des analyses qui doivent être
menées, là. Merci.
Le Président (M. Montigny) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Je
comprends, M. le Président, mais, en même temps, c'est comme pour le PGIR, on
va adopter ça sans des objectifs et des cibles pour la main-d'œuvre. C'est
comme d'avoir une... comme d'adopter un plan d'affaires sans même connaître
c'est quoi les besoins du personnel avant. Comprenez? C'est comme... c'est un
élément qui est hyper important pour s'assurer le succès du reste. Ça, c'est juste
pourquoi, je rappelle, qu'on... d'ajouter ça explicitement parce que ça va
avoir un impact. Moi, Mme la ministre, dans 15, 20 ans, je pense que le
fait qu'on est toujours en train de bâtir si c'est un nouveau barrage, ou les
autres projets d'énergie, ou quoi que ce soit, ça va toujours avoir un impact
sur la main-d'œuvre au Québec. Je ne pense pas que si on regarde aussi des
politiques d'immigration, on est en train de réduire les choses ici, ça va
avoir un impact dans les cinq prochaines années. Alors, quand même, c'est
important de discuter ça. Puis, dans la suite des choses, tout avoir ça, une
partie de discussion du PGIR chaque six ans, qu'on prend en considération la
main-d'oeuvre. Et c'est sûr, Mme la ministre, peut-être dans six ans ça va être
moins un enjeu, on va... les travailleurs disponibles, mais, je pense, quand
même, dans les prochains 10 ans, ça va probablement demeurer un marché du
travail serré, mais ça, c'est juste comment, moi, je vois des choses et c'est
pourquoi je pense, juste ajouter ça, c'est un bon élément, ça va juste
renforcer le PGIR puis ajouter un bon élément au plan qu'on est en train d'être
développé. Puis on ne tire pas aucune conclusion là-dessus parce qu'on sait que
c'est un enjeu majeur.
Le Président (M. Montigny) :
Merci. Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien
avec cette proposition d'amendement? Il n'y a pas d'autre intervention pour cet
amendement. Nous serions prêts à passer à la mise aux voix de cette proposition
d'amendement.
M. Kelley
: Par
appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Merci beaucoup. Mme la secrétaire.
• (17 h 10) •
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Fréchette (Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
La Secrétaire
:
M. Ste-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
:
M. Montigny (René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) :
Abstention. Cette proposition d'amendement est rejetée. Nous revenons donc
à l'étude de l'article 4, la section 14.3. M. le député de
Jacques-Cartier, je vous donne la parole à nouveau.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Nous avons un autre amendement à 14.4 à déposer.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Est-ce que nous l'avons? Oui. Nous n'aurons donc peut-être pas
besoin de suspendre nos travaux. Nous allons prendre le temps d'afficher cette
proposition d'amendement à l'écran.
M. Kelley : O.K. M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) :
Et voilà, la proposition d'amendement est maintenant à l'écran. Est-ce que
nous avons le bon?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Montigny) :
Oui. Vous pouvez procéder, au moment où vous serez prêt, à la lecture de votre
proposition.
M. Kelley : À
l'article 4, 14.3, ajouter après le premier alinéa de l'article 14.3
de la Loi sur le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, proposé
par l'article 4 du projet de loi, l'alinéa suivant : Le plan est
élaboré conjointement avec la Régie de l'énergie, qui doit être consultée tout
au long du processus. Le ministre doit tenir compte des préoccupations et des
recommandations de la Régie lors de l'établissement des orientations, objectifs
et cibles du plan...
M. Kelley : ...M. le
Président, mes arguments pour pourquoi je trouve que ce moment est pertinent,
on a quand même vu la semaine dernière que la Régie a toujours un rôle à jouer
avec la détermination des tarifs, par exemple on va discuter de la Régie de
l'Énergie plus tard dans ce projet loi, mais la Régie va continuer à jouer un
rôle très, très important dans tout ce qui touche le secteur énergétique, la
production d'électricité, etc. Ces joueurs clés... Puis je pense que c'est
important d'ajouter eux autres spécifiquement dans ce article. Et je sais qu'on
parle de la Loi sur la Régie de l'énergie dans le paragraphe de l'article, mais
ça, c'est plus précis. Puis je pense que la Régie demeure une source... une
ressource très importante et ils ont beaucoup de connaissance du secteur de
l'énergie. Et nous avons entendu plusieurs groupes qui disent que la Régie doit
jouer plusieurs... un plus grand rôle dans ce projet de loi, A à Z. Alors,
encore, je trouve que ça, c'est une suggestion constructive, quelque chose
clairement indiqué dans le projet de loi, qu'avec le PGIRE la Régie de
l'énergie va avoir un rôle à établir puis elle précise dans le développement du
PGIRE.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, merci,
M. le Président. Merci au député de Jacques-Cartier. Je pense qu'il y a là une
orientation qui est intéressante, parce qu'effectivement la Régie doit jouer un
rôle important, et c'est vrai qu'on a entendu plusieurs groupes nous mentionner
l'importance de lui donner, justement, un rôle particulier. Donc, si vous
permettez, j'aimerais ça suspendre quelque temps pour en discuter. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 14)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 33)
Le Président (M. Montigny) : Alors
nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes toujours à l'étude de l'article 4
dans la section 14.3. M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse la
parole.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Alors, M. le Président, j'ai une suggestion de retirer l'amendement devant
nous. Puis je vais déposer un autre amendement, parce qu'avec la ministre, avec
la collaboration de l'équipe de la ministre aussi, je pense qu'on a trouvé un
bon terrain d'entente sur cette question-là.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Alors, il y a une proposition pour retirer cet amendement. Est-ce qu'il
y a présentement le consentement?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. Montigny) : Il
y a consentement. Nous allons donc retirer l'amendement qui était à l'étude au
moment où nous avions suspendu. Nous avons donc une nouvelle proposition d'amendement
à l'écran. M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse en faire la
présentation.
M. Kelley : Parfait. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors : Ajouter, à la fin de l'article 14.3
de la Loi sur le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, tel
qu'amendé, proposé par l'article 4 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«En outre, le ministre soumet le plan à la
Régie de l'énergie afin qu'elle donne son avis sur la question et dans le délai
qu'il lui indique.»
Alors, je pense, ça, c'est un bon terrain
d'entente, une bonne collaboration de tout le monde. C'est vrai qu'avec qu'est-ce
que nous avons déposé, il faut toujours s'assurer que la régie demeure
indépendante. Alors, de coécrire quelque chose, ce n'est pas possible. Mais ça,
c'est, je pense, important parce que la régie va donner un avis sur le prochain
PGIRE puis la suite des choses. Et, quand même, ça va laisser un forum pour les
gens de débattre qu'est-ce que... débattre et discuter qu'est-ce que la régie
pense de le PGIRE. Et c'est exactement, je pense, qu'est-ce que plusieurs
acteurs cherchent sur le terrain. C'est un rôle actif de la régie dans le
PGIRE, pas nécessairement dans l'élaboration, mais au minimum donner leurs
commentaires sur un produit final avant que c'est accepté puis adopté. Et c'est
sûr que, quand la régie tranche un enjeu dans notre société, ça soulève des
débats dans l'espace public et ici, à l'Assemblée nationale. Alors, je pense,
ça, c'est un bon... un bon avancement de ce projet de loi d'inclure la régie avec
un rôle plus spécifique dans l'élaboration, développement de le PGIRE puis le
produit final.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier. La parole est maintenant à Mme la
ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, bien, je voudrais remercier le député... les députés, en
fait, qui sont à la commission pour leur proposition. Je pense que... Et merci
pour leur ouverture aussi parce qu'on a réussi à trouver un libellé qui nous
convienne à tous, et je pense que ça fait... ça bonifie, en fait, le projet de
loi et puis ça vient confirmer un rôle d'importance de la régie dans ce
processus. Donc, merci, merci à vous tous.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention en lien avec cette proposition d'amendement,
nous serions prêts à passer à sa mise aux voix. Alors, est-ce que cette
proposition d'amendement est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
L'amendement proposé est donc adopté. Nous revenons donc à l'étude, toujours,
de l'article 4, à la section 14.3. S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous pouvons passer à l'étude de 14.4, mais je veux vous laisser le temps. Oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Oui. Merci, M.
le Président. Juste au deuxième alinéa, je regardais en...
Mme Garceau : …aussi de
l'article 4, là, sur la Loi sur le Vérificateur général. «Le ministre peut
demander à un autre ministre ou à un organisme du gouvernement au sens de
l'article 4 de la Loi sur le Vérificateur général, ou à toute personne qui
transporte ou distribue de l'énergie et de lui transmettre dans le délai qu'il
indique…» Je trouve ça intéressant «le délai qu'il indique», parce qu'un délai
de 24 heures, un délai de… hein, un délai court, un délai raisonnable. En
tout cas, je voulais peut-être un petit peu plus d'informations là-dessus.
«Tout renseignement ou tout document
pertinent aux fins de l'élaboration du plan.» Là, je voulais voir avec vous, en
termes de «délai qu'il indique», c'était quoi, votre pensée là-dessus, et aussi
qu'est-ce qui se passe si vous ne recevez pas… peut-être pas au terme des
autres ministres, mais les personnes qui… où vous auriez demandé des documents,
des renseignements, puis vous… il ne vous transmet pas les documents, c'est quoi,
les conséquences de tout ça?
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : J'aimerais
suspendre pour un moment les travaux. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 40)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous avons donc repris nos travaux. Au moment de la suspension, Mme la ministre,
vous aviez la parole. Je vous redonne donc le droit de parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, j'ai quelques réponses pour la députée. Alors, bon, par
rapport au type d'organisme dont il est question ou au type de document, on
peut penser, par exemple, à Hydro-Québec, à la Société du Plan Nord, à la Régie
du bâtiment du Québec, tous des organismes qui pourraient être aidants en
termes de détention d'informations pour ce qui est de l'élaboration du… du
PGIRE. Pour donner un éclairage le plus spécifique sur certaines dimensions du
plan, pour aider, par exemple, à la modélisation. C'est sûr que ces
institutions-là ont des données intéressantes qui pourraient être mises à
profit pour l'élaboration du PGIRE.
C'est des organismes avec lesquels on a
l'habitude de collaborer. Seulement, cet article-là vient renforcer en fait
l'autorité du ministère quant à l'obtention de ces données pour l'élaboration
du PGIRE. Alors, comme c'est des organismes avec lesquels on entretient des
collaborations déjà relativement étroites, il n'y a pas de sanction qui est
prévue advenant que la demande ne soit pas répondue dans les temps impartis,
mais, bien sûr, il faudra que la demande soit raisonnable. Le délai qui sera
donné, il faudra qu'il soit raisonnable, mais il n'y a pas de mesure de
sanction parce qu'ils font partie de nos collaborateurs…
Mme Fréchette : ...habituel.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Garceau : Merci, Mme la ministre.
Donc, allons à la deuxième partie de ce paragraphe-là. Là, je vise toute
personne, donc, toute personne, on parle aussi d'entreprises privées qui
transportent ou distribuent de l'énergie de lui transmettre, dans le délai qui
l'indique, tout renseignement ou tout document pertinent. Donc, on parle de
qui, là, on vise qui. Et j'ai aussi question de, si on parle aussi
d'entreprises privées, donc, confidentialité des renseignements, tout ça, là,
sur le plan juridique.
Mme Fréchette : J'ai manqué
la fin de votre intervention, désolée.
Mme Garceau : Parce que la
deuxième partie de ce paragraphe-là, on parle de... on vise toute personne sans
autre indication donc. Là, on regarde, là... Je peux penser à une entreprise
privée qui transporte, distribue, et là peut-être, à l'extérieur même du
Québec. Donc, il y a tout cet aspect-là aussi. On demande des renseignements.
Et là est-ce qu'on est dans une question, peut-être, de confidentialité? Est-ce
qu'ils sont obligés à vous transmettre les renseignements dans le délai que
vous indiquez? Peut-être qu'on pourrait prévoir, lorsqu'il s'agit de personnes
ou d'entreprises privées, et tout ça, dans un délai me semble raisonnable. Je
voulais juste vous entendre sur cette partie-là.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : En fait,
effectivement, on fait référence à des entreprises qui transportent de
l'énergie, donc, nommément, Énergir, Hydro-Québec, Enbridge, Québec. Donc,
c'est des organismes qui ont ce rôle de transporter ou de distribuer l'énergie.
Donc, j'essaie de voir s'il y a des enjeux au niveau de la confidentialité.
L'idée, c'est d'élaborer à partir de données détenues par des organisations de
cette nature-là, un plan de gestion des ressources énergétiques. Donc, je
serais étonnée qu'il y ait des enjeux de confidentialité qui puissent être
associés à ce type de données là, parce qu'en fait ça vise à faire de la
modélisation pour élaborer des scénarios. Et il faut voir que... On me rappelle
que ces organismes-là sont réglementés. Ces entreprises-là font l'objet de
réglementations, et les données qu'elles détiennent et qui risquent d'être
d'intérêt pour l'élaboration du PGIRE sont des données déjà publiques, rendues
publiques.
Donc, en ce sens-là, voilà, l'enjeu de
confidentialité ne se pose pas nécessairement. Mais voilà, c'est à des fins de
modélisation surtout que je verrais qu'on puisse obtenir ce type de données de
la part de ces organismes-là.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Donc, si les
données sont déjà publiques, la deuxième partie ne serait pas nécessaire, parce
qu'on pourrait aller chercher les renseignements, vous pourriez aller chercher
les renseignements vous-même, vous n'avez pas besoin de prévoir cette
deuxième... ce deuxième élément-là de ce paragraphe.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Bien, on m'indique que c'est souvent difficile d'aller trouver
exactement les données pour lesquelles... desquelles on a besoin. Alors, on
demande, en fait, la collaboration des organismes pour nous les faire parvenir,
question de ne pas avoir à chercher à travers le labyrinthe de données de
plusieurs de ces organismes qui... effectivement, disponibles, mais difficile à
repérer.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous remercie. Vous pouvez y aller, Mme la députée.
Mme Garceau : Dans ce cas-là,
est-ce qu'on pourrait prévoir que ça serait transmis dans un délai raisonnable?
Mme Fréchette : En fait...
J'aimerais suspendre les travaux.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Parfait. Nous allons donc suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 48)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Au moment de la suspension, Mme la ministre,
vous aviez la parole. Je vous cède la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Parfait.
Merci, M. le Président. Donc, bien, j'entends en fait la proposition de la
députée. Donc, j'aimerais lui faire une proposition de modification du texte
pour y intégrer la notion de raisonnable. Donc, on pourrait y aller d'un
libellé qui dirait : «dans le délai raisonnable qu'il indique, tout
renseignement ou document pertinent aux fins de l'élaboration du plan». Donc,
on vient ajouter l'élément raisonnable.
Mme Garceau : Et ça fait
bien, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Ça vous
va?
Mme Garceau : Oui.
Mme Fréchette : O.K.
Merci. Je vous laisse poursuivre.
Le Président (M. Montigny) :
Bon. Parfait. Alors, à ce stade-ci...
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
À ce stade-ci, j'ai besoin de savoir s'il y a une présentation de modification
qui va être faite, ou comment vous le voyez, ou prévoyez-vous en discuter? Voulez-vous
qu'on suspende pour en discuter?
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons donc suspendre quelques instants pour vous laisser du temps de
travail. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise à 18 heures)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Nous avons une proposition qui est donc
affichée à l'écran, qui est présentée par Mme la députée de Robert-Baldwin.
Est-ce que c'est ça?
Mme Garceau : Oui, c'est ça.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Parfait. Je vous laisse la parole, Mme la députée.
Mme Garceau : O.K. Merci, M.
le Président. Donc, suite à notre échange, nous avons une modification à
proposer à l'article 4 : Remplacer, dans le second alinéa de
l'article 14.3 de la Loi sur le ministère de l'Économie et de
l'Innovation, introduit par l'article 4 du projet de loi, les mots «dans
le délai» par les mots «dans un délai raisonnable».
«Le ministre peut demander à un autre
ministre, à un organisme du gouvernement au sens de la loi 4 de la Loi sur
le vérificateur général (chapitre V-5.01) ou à toute personne qui
transporte ou distribue de l'énergie de lui transmettre, dans un délai
raisonnable qu'il indique, tout renseignement ou document pertinent aux fins de
l'élaboration du plan.»
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Merci beaucoup pour la lecture. Mme la ministre, je vais vous laisser la
parole. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors... Bon, merci pour la proposition. J'ai quelques discussions
ici avec les juristes et je me demandais si vous étiez ouverts à l'idée qu'on
revienne avec le libellé «dans le délai»...
18 h (version non révisée)
Mme Fréchette : ...raisonnable»
plutôt que «dans un délai raisonnable», puisque c'est plus précis lorsqu'on
écrit «dans le délai raisonnable», c'est plus comme exécutif, là, voici le
délai prescrit.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que ça vous... Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Fréchette : On est
vraiment dans la sémantique.
Mme Garceau : Laissez-moi
penser.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a consentement?
Mme Garceau : Oui. Il y
consentement.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Comme la personne qui propose l'amendement, il y a consentement, est-ce qu'on
peut procéder, Mme la secrétaire, ou si on doit le retirer et en faire un
nouveau?
La Secrétaire : ...
Le Président (M. Montigny) : On
peut procéder par sous-amendement très simple ou retirer complètement celui-ci
et en déposer un nouveau. Mais, comme il est là, on me dit, on me signale qu'on
devrait absolument soit faire soit un sous-amendement ou le retirer pour en déposer
un nouveau. Vous voulez faire quoi, Mme la députée?
Mme Garceau : Bonne question.
Qu'est-ce que vous voulez faire, M. le Président?
Le Président (M. Montigny) : En
fait, je pense que ce serait simple de le retirer.
Mme Garceau : De retirer...
Le Président (M. Montigny) : Puis
de ramener un prochain amendement. Mais je ne voulais pas vous l'imposer.
Mme Garceau : On le retire. Bon!...
Le Président (M. Montigny) : Alors,
en tout respect, nous allons donc le retirer si nous avons consentement?
Parfait. Nous allons ramener un nouvel amendement avec une modification.
Nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 18 h 03)
(Reprise à 18 h 08)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes toujours à l'étude de
l'article 4. Nous avons une proposition d'amendement qui remplace un
amendement qui a été retiré. Alors, Mme la députée de Robert-Baldwin, je vous
laisse la parole pour la présentation de l'amendement.
Mme Garceau : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, on continue la collaboration :
Article 4. Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 14.3 de la
Loi sur le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, tel
qu'amendé et proposé par l'article 4 du projet de loi «dans le délai» par
«dans le délai raisonnable». Est-ce que c'est suffisant, M. le Président?
Le Président (M. Montigny) :
Merci. C'est très clair. Merci beaucoup. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions en lien avec cette proposition d'amendement? Tout est conforme?
Il n'y a pas d'autre intervention. Alors, nous pouvons passer à la mise aux
voix de cette proposition d'amendement. Est-ce que cette proposition d'amendement
est adoptée?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Montigny) :
Adopté. Merci. Nous pouvons revenir à l'étude de l'article 4 dans la
section 14.3. À moins qu'il n'y ait pas d'intervention, nous, pour passer
à 14.4. Je vous écoute. Alors à 14.4, Mme la ministre, je vous en laisse faire
la lecture.
Mme Fréchette : Merci.
Alors, ça va comme suit :
«14.4. Le plan de gestion intégrée des
ressources énergétiques est approuvé par le gouvernement. Le ministre publie le
plan approuvé sur le site Internet de son ministère.
«Le ministre est responsable de la mise en
oeuvre du plan.
«La mise en oeuvre de la politique-cadre
sur les changements climatiques tient compte du plan.»
• (18 h 10) •
Donc, c'est un article qui prévoit que le
PGIRE est approuvé par le gouvernement et ensuite publié en ligne sur le site
du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie. Il confie aussi la
mise en œuvre du PGIRE à la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie. Aussi, cet article prévoit que la mise en œuvre de la
politique-cadre sur les changements climatiques élaborée en vertu de
l'article 46.3 de la Loi sur la qualité de l'environnement doit tenir
compte du PGIRE.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions en lien
avec cette section de l'article 4? Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin,
vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M.
le Président. Donc, deuxième... deuxième phrase, le ministre publie le plan
approuvé. Publie quand? Est-ce qu'il y a une règle de l'art, lorsque le
gouvernement approuve, on publie sur le site Internet du ministère. Est-ce qu'il
y a un délai quelconque?
Le Président (M. Montigny) :
Merci pour la question, Mme la députée. Vous aurez une réponse sous peu, j'en
suis certain. Alors, nous allons donc suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 11)
(Reprise à 18 h 12)
Le Président (M. Montigny) :
Alors... Alors, nous reprenons donc nos travaux. Mme la ministre, je vous
laisse la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Oui, M.
le Président. Donc...
Mme Fréchette : ...écoutez, de
prime abord, c'est dès que la mise en forme du document qui a été approuvé par
le gouvernement est adaptée à sa mise en ligne, je ne vois pas de délai
additionnel à prévoir, si ce n'est que de la mise en page, mise en forme du
document une fois qu'il est approuvé.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la... D'autres interventions? Oui, M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, M. le
Président. On n'a pas l'intention de déposer un amendement là-dessus, puis je
pense que notre discussion qu'on a eue sur le 14.3 avec la régie, la réponse
est un petit peu... une suggestion qui a été faite par M. Pinault, mais
c'est juste, eux autres ont fait une suggestion à 14.4 que le plan de
gestion intégrée des ressources énergétiques est approuvé par le gouvernement,
puis eux autres suggèrent ici, si le plan est jugé conforme par le
gouvernement, le ministre de soumettre à la Régie de l'énergie aux fins
d'évaluer la capacité du plan d'atteindre les cibles définies par le
gouvernement en matière énergétique et climatique. Le plan entre en vigueur à
la suite de l'approbation de l'avis de la Régie de l'énergie en vertu de cet
article. Le ministre publie le plan approuvé sur le site Web de son ministère,
puis le raisonnement, comme mentionné dans leur mémoire, recommandation n° 9, ce mémoire peur renforcer l'indépendance de
transparence des décisions énergétiques du projet de loi n° 69...
devrait confier la gestion et puis de piger une instance indépendante. Alors,
je pense qu'on a répondu un peu à la crainte de M. Pinault, je veux juste
souligner ça, mais juste... je ne sais pas si, Mme la ministre, vous avez
regardé ça, la nécessité d'ajouter ça aussi à 14.4 ou d'avoir un élément
supplémentaire pour renforcer l'indépendance, ou ce n'est pas nécessaire. C'est
juste une question parce que c'est soulevé par M. Pinault. On répond un
petit peu à une suggestion qui est faite en sa mémoire, c'est tout.
Le Président (M. Montigny) : Très,
très bien, très bien. Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci pour
l'intervention, pour le rappel, en fait, de la proposition de
M. Pinaullt... Moi, le libellé, tel qu'élaboré, me convient. Donc, je
suggère qu'on s'en tienne à ce libellé-ci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Merci beaucoup. Alors, à ce moment-ci, s'il n'y a pas d'autre intervention pour
cette portion de l'article, il nous reste le 14.5, toujours dans
l'article 4. Mme la ministre, à 14.5.
Mme Fréchette : Alors, ça va
comme suit : Le ministre modifie le plan, notamment s'il juge que des
changements dans la situation et dans les besoins énergétiques au Québec ou
qu'une révision des orientations, objectifs et cibles visées à
l'article 14.2 le requièrent. L'article 14.4 s'applique au plan
modifié.
Voilà. Donc, c'est un article qui prévoit
que le PGIRE peut être modifié au besoin tel qu'on en a discuté un peu plus tôt
aujourd'hui. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec cette section de
l'article 4? Oui, M. le député de Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Encore, je pense
juste que c'est important de soulever qu'est ce que le Pr Pinault a suggéré, le
changement à 14.5, c'est que si le ministre souhaite modifier le plan,
notamment s'il juge qu'il y a des changements de la situation et dans les
besoins énergétiques au Québec ou qu'une révision des orientations, objectifs
et des cibles visées à l'article 14.2 le requièrent, qu'il en fait la
demande à la Régie de l'énergie ou autre instance indépendante, puis le
raisonnement pour une suggestion de modification qui était proposé par Pr
Pinault, c'est que, selon la presse loi n° 69
page 9, le ministre est responsable de la mise en œuvre du plan ou... or,
selon cette formulation n'est pas claire quels recours sont en place si les
moyens de mise en œuvre par le ministre ne sont pas en voie d'atteindre les
résultats escomptés du PGIRE pour assurer plus de transparence de la Régie de
l'énergie ou une autre instance indépendante devrait avoir la responsabilité de
faire l'évaluation de mise en œuvre du PGIRE comme elle fait déjà pour
l'évaluation de la mise en œuvre des plans globaux en efficacité énergétique
des distributeurs, par exemple.
Alors, encore ici, est-ce que la ministre
trouve que peut-être c'est nécessaire d'ajouter cet élément, que si jamais
c'est nécessaire de regarder la situation énergétique au Québec, les besoins
énergétiques au Québec, de consulter la régie ou une autre instance
indépendante est nécessaire? Est-ce que c'est une modification que vous avez
peut-être prise en considération? Et avez-vous une réponse à la suggestion de
M. Pinault?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Alors, maintenant, j'inviterais Mme la ministre...
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Alors, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci. Merci,
M. le Président. Merci à nouveau au député pour le rappel des propositions du
professeur Pineau. D'une part, j'aimerais souligner qu'un avis à la régie, je
peux, à titre de ministre, en demander un à ma convenance, là, je n'ai pas
besoin d'avoir une autorisation particulière ou un contexte particulier. Par
ailleurs, la régie... dans le cadre de la mise en œuvre du PGIRE, la régie
devra s'assurer que ce qui est proposé, par exemple par Hydro-Québec, cadre
avec les orientations qui auront été adoptées dans le cadre du PGIRE. Elle va
devoir s'assurer de la concordance. Donc, l'autorisation qui sera requise de sa
part va devoir inclure cet élément de concordance avec ce qui se retrouvera dans
le PGIRE. Alors, je pense que l'idée derrière la proposition du professeur
Pineau se trouve à être respectée dans la réalité des choses. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. D'autres interventions en lien avec cette section de
l'article 4? Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. C'est... C'est quand même un article intéressant parce que ça fait
en sorte que, nonobstant les consultations avec plusieurs... plusieurs
organismes, acteurs et tout, Hydro-Québec, l'avis de la régie, qui pourrait
prendre, puis on a eu une discussion, peut-être un an, un an et demi pour
élaborer le plan, là la ministre pourrait, de façon unilatérale, modifier ce
plan-là à n'importe quel moment si vous jugez qu'il y a des changements dans la
situation, dans les besoins énergétiques. Donc, il n'y aurait pas de... si vous
souhaitez faire des changements, il n'y a pas d'autre consultation, il n'y a
pas... vous allez de façon, comme j'ai mentionné, unilatérale faire la
modification, puis ça s'arrête là. C'est ça, l'esprit de l'article?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée, pour la question. Alors, maintenant, Mme la ministre, quand
vous serez prête.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Alors,
est-ce que vous souhaitez suspendre?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons donc suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 20)
(Reprise à 18 h 23)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Au moment de la suspension, Mme la ministre,
vous aviez la parole, je vous redonne la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, je vais répondre à la question de la députée de Robert-Baldwin.
Alors, l'intention, en fait, qui se trouve derrière cet article est à l'effet
que, dans un contexte qui était imprévu, lorsque surviendrait un choc, par
exemple, il pourrait y avoir, donc, des ajustements, des modifications qui
soient apportés au plan. On ne parle pas ici d'un nouveau plan, d'un nouveau
PGIRE, mais bien d'ajustements ou de correctifs qui pourraient être apportés au
plan advenant que la situation le requière, parce que quelque chose d'imprévu
est survenu, et change la donne, et fait en sorte que l'on doive procéder d'une
manière différente de ce qui avait été initialement prévu. Donc, c'est vraiment
ça qui est l'intention derrière cet article. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions?
Mme Garceau : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) :
Oui.
Mme Garceau : Donc, c'est
vraiment dans un contexte, si on peut dire, lorsqu'on utilise les mots… le mot
«imprévu», un contexte exceptionnel, mais je ne vois pas vraiment… En termes de
l'article et les mots utilisés, quand je regarde que des changements dans la
situation, ça pourrait être n'importe quel changement, c'est… ça ne reflète pas
vraiment l'intention de la ministre que ce soit vraiment, là, s'il y a un
contexte imprévu. Et peut-être qu'on pourrait faire… moi, je vais juste
suggérer qu'on aurait une modification, un amendement pour que l'article
reflète vraiment le contexte exceptionnel où il pourrait y avoir une modification
unilatérale qui serait faite par la ministre, surtout, après tout un processus
de consultation avec tous les acteurs, mais aussi avec les autochtones,
Premières Nations et la régie, suite à l'avis de la régie.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bien, en
fait, il faudra vraiment que la nature du changement justifie qu'il puisse y
avoir des modifications qui soient apportées au plan. Je peux penser, par
exemple, à un approvisionnement à partir d'une source énergétique, qui,
soudainement, serait interrompu pour des raisons… je ne sais pas, moi, par
exemple, de tarifs douaniers très élevés qui s'appliqueraient pour de l'énergie
qui serait importée des États-Unis, bon, c'est un exemple, et qui nous
amèneraient à devoir recourir à une autre forme d'énergie, parce que, là,
subitement, une source d'énergie deviendrait 50 % plus chère
qu'initialement prévu. Un exemple. Un choc, une catastrophe naturelle qui
surviendrait dans le Nord-du-Québec, et qui affecte 15 %, 30 % des
pylônes dans cette région-là, fait en sorte qu'on doive recourir à une autre
source d'énergie. C'est un autre cas d'exemple, mais il y a vraiment là une
intention d'avoir une situation qui était imprévue, imprévisible même, et qui
justifie que l'on doive déroger de ce que l'on avait initialement prévu pour un
certain temps ou pour une durée plus longue, là, dépendant de la nature des
changements. Mais c'est l'intention qui est… qui est derrière cet article.
Mme Garceau : Donc, comme Mme
la ministre, je peux comprendre, c'est juste, maintenant, peut-être que cette
intention-là soit reflétée en termes de l'article. Parce qu'à la lecture,
lorsqu'on regarde, «le ministre modifie le plan, notamment s'il juge que des
changements dans la situation», changements… ça pourrait être n'importe quoi.
Donc, on parle vraiment, là… on est dans des circonstances exceptionnelles,
dans l'imprévu. Peut-être qu'on pourrait, je ne sais pas, compte tenu de
l'heure, là, on pourrait y songer pour voir comment est-ce qu'on pourrait…
Mme Garceau : ...est-ce qu'on
pourrait refléter cette intention, que je trouve tout à fait, là, appropriée
dans les circonstances? On ne sait jamais, on le voit, là, avec qu'est-ce qui
se passe avec les États-Unis. Donc, il pourrait avoir ce genre de nécessité de
changer, de modifier le plan. C'est juste maintenant de... de circonscrire un
peu la définition, là, dans quelle situation.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, on prendrait quelques secondes.
Le Président (M. Montigny) : Sans
problème.
Mme Fréchette : Merci.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 28)
(Reprise à 18 h 29)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons, donc, nos travaux.
Mais, compte tenu de l'heure, je vous
remercie tous de votre collaboration... mais, aujourd'hui, nous allons donc
ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)