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(Quatorze heures onze minutes)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous débutons nos travaux aujourd'hui. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare donc la séance de la Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la
gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses
dispositions législatives. Mme la secrétaire, est-ce qu'aujourd'hui il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Ciccone (Marquette) est remplacé par Mme Garceau
(Robert-Baldwin) et M. Fortin (Pontiac) par Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé).
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous étions à l'étude
de l'article 13 du projet de loi n° 69. Nous en étions… Nous étions, à
ce moment-là, dans une période de suspension où il y avait différents échanges.
M. le député de Maurice-Richard a demandé la parole. Alors, M. le député de
Maurice-Richard, je vous souhaite… je vous cède la parole maintenant.
M. Bouazzi : Merci beaucoup, M.
le Président. Je voudrais donc déposer un amendement, et je pense que vous l'avez
déjà, ça fait qu'on n'aura pas à suspendre.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
nous allons donc l'afficher. Il est juste ici. Ça s'en vient, quelques
secondes. C'est bien lui. On a un petit délai. Oui, et voilà.
M. Bouazzi : Donc, à la…
Le Président (M. Montigny) : Donc,
juste pour bien faire, on va débuter la lecture au début, là, de la partie…
Merci beaucoup.
M. Bouazzi : Absolument. À l'article
cinq de la loi sur la Régie de l'énergie, chapitre R-6.01, tel que modifié
par l'article 13 du projet de loi : Remplacer les mots «et, dans une
perspective d'équité, d'assurer la conciliation entre l'intérêt public et» par
le suivant «, dans une perspective d'équité, en assurant l'intérêt public, tout
en prenant en compte».
Donc, si je lis la phrase, donc : «La
Régie a pour mission de surveiller le secteur énergétique québécois, dans une
perspective d'équité, assurant l'intérêt public, tout en prenant en compte les
intérêts du transporteur d'électricité et des distributeurs et de même que la
protection des consommateurs.» Ça vient à la suite de la conversation que vous
avez eue, Mme la ministre, principalement avec mon collègue…
M. Bouazzi : ...de la deuxième
opposition... troisième opposition... bref, du Parti québécois, et donc pour
prendre en compte les différentes remarques que vous avez apportées. Je dois
avouer que j'ai trouvé les arguments de mon collègue assez persuasifs. Et puis
je suis très largement resté sur ma faim par rapport à vos commentaires, Mme la
ministre, étant donné qu'il n'y avait pas d'exemple, et on espère qu'il n'y en
aura jamais, honnêtement, où les intérêts des transporteurs sont... vont être
tranchés en contradiction avec l'intérêt public. Ou encore, on a du mal à
comprendre en quoi ça simplifierait la langue française, de réécrire, donc, toute
la mission telle qu'elle a été faite. Donc, ici, on vient faire franchement le
minimum qui pourrait répondre à ce dont vous parlez. C'est-à-dire qu'on peut
imaginer qu'il y a plusieurs manières d'assurer l'intérêt public. Parmi elles,
quelques-unes qui vont à l'encontre des intérêts des transporteurs, ou des
distributeurs, ou de même la protection des consommateurs, et d'autres qui sont
en harmonie avec les intérêts des transporteurs d'électricité, distributeurs ou
la protection des consommateurs. Et, dans ce cas-là, la régie devrait trancher
vers ceux qui sont en harmonie avec les intérêts des transporteurs
d'électricité, distributeurs ou de la protection des consommateurs. Mais, en
aucun cas, on n'aurait quelque chose qui serait en contradiction avec l'intérêt
public. Ça ne viendrait pas en contradiction avec ce que vous avez dit à date,
même si on comprend qu'il y avait une certaine ouverture à ce qu'il y ait des
décisions qui soient contraires à l'intérêt public. Vous ne l'avez peut-être
pas dit comme ça, mais vous avez dit qu'il fallait arbitrer entre les deux.
Nous, on pense que l'arbitrage ne devrait pas vraiment se faire entre les deux.
Voilà. Je ne sais pas ce que vous en pensez, Mme la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député. Mme la ministre, je vous laisse la parole maintenant.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bien, on va prendre un petit moment pour regarder, analyser la
proposition d'amendement. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 16)
(Reprise à 15 h 08)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Maintenant, à ce stade-ci, il y a eu plusieurs
discussions, de part et d'autre, des collègues qui travaillent sur ce projet de
loi dont l'article 13. Ce que je comprends, et je vais le valider avec
vous, il y a une proposition, en fait, de suspendre à la fois l'étude de l'amendement
qui était à l'étude ainsi que l'article 13. On attend des validations.
Alors, est-ce qu'on a consentement pour suspendre l'étude de l'amendement ainsi
que l'article 13 pour un certain temps?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Montigny) : Consentement.
Parfait. Merci. Donc, l'article 13 ainsi que l'amendement est suspendu
pour un moment. Nous y reviendrons.
Alors, nous allons donc à l'article 14.
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, article 14 : L'article 7 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement de «de 12 régisseurs»
par «d'au plus 12 régisseurs»;
2° par l'insertion, à la fin, «; le
président et le vice-président exercent comme régisseurs avec charge
administrative». Fin de la citation. Merci.
Alors, on a... Cet article, en fait, il
prévoit que la régie est composée d'au plus 12 régisseurs plutôt qu'un
nombre fixe de 12 régisseurs. Il précise aussi que le président et le
vice-président de la Régie exercent à titre de régisseurs, avec charge
administrative.
Et on a un amendement également.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Alors, vous allez avoir votre... On nous avise qu'on aura une
proposition d'amendement.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Il est déjà transmis au secrétariat de la commission. Parfait. Nous allons
prendre le temps de recevoir l'amendement. Nous l'affichons à l'écran. Comme il
est affiché à l'écran, on n'aura pas besoin de suspendre. Alors, ça va? On a un
amendement à l'article 14, il est affiché à l'écran. Mme la ministre,
quand vous serez prête, vous pouvez procéder à la lecture de l'amendement sans
problème.
Mme Fréchette : O.K. Alors, l'amendement
va comme suit : Remplacer, dans le paragraphe 1° de l'article 14 du
projet de loi, «d'au plus 12 régisseurs» par «de 10 à 12 régisseurs».
Donc, l'amendement prévoit que la Régie de
l'énergie est composée d'au minimum 10 et d'au maximum 12 régisseurs
plutôt que d'au plus 12 régisseurs comme le propose actuellement le projet
de loi.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur cette proposition d'amendement? M. le
député de Maurice-Richard, vous avez la parole.
M. Bouazzi : Bien, j'ai
vraiment beaucoup de questions, je dois avouer, sur cette modification. Mme la
ministre, à quoi sert un régisseur?
Mme Fréchette : lors, un
régisseur doit entendre et traiter les demandes qui sont soumises à la régie
pour considération.
M. Bouazzi : Est-ce qu'il y
a des documents, quelque chose qui nous montre qu'ils sont... ils ont trop de
temps libre pour analyser les demandes qu'ils reçoivent?
Mme Fréchette : Trop de temps
libre?
M. Bouazzi : Oui, parce que,
là, on revoit à la baisse. Là, on s'entend, on en a 12, là, on dit : «de
10 à 12», donc j'imagine qu'on est prêt à en avoir moins. Il doit bien y avoir
une bonne raison. Pourquoi... Pourquoi on serait ouvert à en avoir 10?
Mme Fréchette : Alors...
Donc, la régie nous dit que le nombre actuel de régisseurs convient seulement
avec le libellé actuel, aussitôt qu'il se présente une vacance parmi les 12 régisseurs,
il se trouve être en infraction par rapport à la loi actuelle. Donc, c'est pour
donner une certaine marge de manœuvre, pour se donner du temps pour combler des
postes vacants qu'on propose d'établir un plancher, 10 minimum, 12 maximum. Et
actuellement, d'ailleurs, il y en a 10. Il y a deux postes vacants qui vont
être comblés prochainement, mais, le temps de combler ces postes-là, ils sont 10.
Ça n'empêche pas la Régie de fonctionner adéquatement, c'est ce que nous dit la
Régie. Au départ, le libellé proposé disait qu'il fallait avoir jusqu'à 12 régisseurs,
mais ça n'établissait pas de plancher. Et puis là, on pense, c'est important d'avoir
un plancher, question de ne pas en avoir que cinq ou six à certaines périodes,
c'est... ça, ce serait inadéquat. Donc, on mettrait un plancher à 10...
Mme Fréchette : ...sorte qu'on
a une fourchette inférieure et la fourchette supérieure.
Une voix : ...
Mme Fréchette : Ah oui! Puis
il y a l'autre partie du document que je n'avais pas lue, pardon, qui est du
texte proposé. «Le gouvernement peut, lorsque la bonne expédition des affaires
le requiert, nommer des régisseurs en surnombre à temps plein ou à temps
partiel.» Donc, pour certaines situations, s'il y a une montée de la charge de
travail, il y a possibilité pour la régie de nommer des régisseurs en surnombre
pour une période temporaire.
M. Bouazzi : Donc, je
comprends de ce que vous dites que, par exemple, actuellement, parce qu'il y a
deux postes à pourvoir, la régie est... est dans une situation d'illégalité.
C'est ça?
Mme Fréchette : Ça ne
respecte pas le libellé de sa mission et son fonctionnement. Donc, ils sont en
infraction, on pourrait dire. Et on sait qu'un poste vacant, ça peut survenir
assez régulièrement, donc on veut éviter que la régie se retrouve assez
régulièrement en porte-à-faux par rapport à ce qui est prescrit de sa part. En
mettant de 10 à 12, je pense qu'il y a... il y a une petite marge de manœuvre
qui est offerte à la régie pour lui éviter justement d'être en dissonance avec
ce qui lui est demandé
Une voix : ...
Mme Fréchette : Oui. Ça donne
une flexibilité.
M. Bouazzi : Est-ce que ce
projet de loi, s'il est adopté tel quel, augmente la responsabilité de la
Régie?
Mme Fréchette : Écoutez, on
risque de se trouver dans un point d'équilibre, je vous dirais, parce qu'il y a
des éléments pour lesquels peut-être qu'elle va être plus sollicitée, puis il y
en a d'autres pour lesquels elle le sera un peu moins. Au final, notre
impression puis celle de la régie également, parce qu'on a l'accord de la régie
par rapport à cette proposition-là, donc ça nous semble adéquat de garder le
nombre maximum tel quel à 12. Encore qu'il y a une soupape au sens où, s'il y a
une surcharge pendant un certain temps, il y a des régisseurs en surnombre qui
peuvent s'ajouter.
M. Bouazzi : Est-ce qu'on a
un ordre de grandeur des investissements d'Hydro sur les... en gros, de
l'an 2000 à l'an 2020, sur les deux premières décennies de ce siècle?
On a-tu un ordre de grandeur? Je le sais... Je ne le sais pas moi-même,
honnêtement. Ce n'est pas... Bien, et puis je vais vous dire où est-ce que je
veux en venir, là, ce n'est pas... Mais comme on s'apprête à doubler la taille d'Hydro
sur les 25 prochaines années et investir 180 milliards de
dollars, est-ce que vous pensez que ça va avoir une incidence sur le travail
qu'on demande à la Régie?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bon. Il serait possible que la charge pour la régie augmente. On lui
demande par ailleurs d'avoir des gains d'efficacité. Vous allez voir, dans les
amendements subséquents, il y a... il y en a qui portent justement sur cette
notion d'efficacité puis de délai qui est accordée à la Régie pour rendre des
décisions. Mais, comme je vous disais, la régie estime que ce nombre-là
convient, est adéquat pour ce qui s'en vient. Elle est au courant, bien sûr, du
rehaussement de la production d'énergie par Hydro-Québec. Donc, si, de sa part,
il y avait eu une inquiétude de ce côté, elle nous l'aurait communiquée. Ça n'a
pas été le cas. Puis, comme je rappelle, il y a les régisseurs en surcharge qui
peuvent venir à la rescousse advenant qu'il y ait une surcharge de travail.
M. Bouazzi : Donc, on
s'entend qu'a priori, 12, c'est bien. Ce que vous dites, c'est : Nous, on
veut se donner la flexibilité de 10 à 12 au cas où il y a des postes à
pourvoir. Mais est-ce que je dois comprendre que l'objectif c'est quand même
d'en avoir 12?
Mme Fréchette : Oui.
Effectivement, oui, oui.
M. Bouazzi : Bon. Est-ce
qu'il n'y a pas moyen de tourner cette phrase-là? Parce que, je veux dire, il y
a... il y a vraiment beaucoup d'espaces et probablement toutes sortes de lois
qui définissent un nombre de personnes qui doivent être dans un poste
particulier. Et on peut se retrouver évidemment dans des situations où les
postes sont vacants et qui ne fait pas en sorte que les gens sont illégaux, là.
Je prendrais même le cas de l'Assemblée nationale, où on est 125. Quand il y en
a un qui quitte, bien, on a six mois pour remplacer. Est-ce que... Pourquoi
avoir choisi... Est-ce que... Est-ce qu'il n'y aurait pas une manière de
dire : Bien, c'est...
M. Bouazzi : ...12, c'est
même au minimum 12 étant donné la suite que vous rajoutez après, mais que, par
ailleurs, quand il y a un poste qui est à pourvoir, bien, la régie, elle a deux
mois, trois mois, six mois, ce que vous décidez, pour remplacer la personne.
Parce qu'on s'entend, une des conséquences de ceci, c'est que ça peut être 10
en tout temps, en fin de compte, ce qui n'est pas en cohérence avec l'objectif
que vous nous avez décrit.
Le Président (M. Montigny) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...M. le
Président. Bien, dans le corpus législatif, c'est fréquent, là, qu'on retrouve
cette notion d'au plus, d'un maximum avec une fourchette inférieure pour donner
de la flexibilité. C'est ça, l'idée. Je pense que la régie a intérêt à avoir le
nombre de 12 régisseurs en action, puisque ça permet de traiter avec... je veux
dire, avec efficience les demandes. C'est toutefois, je pense, une flexibilité
accrue que d'indiquer le chiffre de fourchette inférieur.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre.
M. Bouazzi : Et, en ce
moment, ils sont 10, mais est-ce que les conséquences... C'est quoi, les
conséquences légales du fait d'avoir deux postes ouverts en ce moment? Je ne comprends
pas trop. Y a-tu quelqu'un qui peut porter plainte contre eux? C'est-tu vous?
C'est-tu le gouvernement? C'est...
• (15 h 20) •
Mme Fréchette : Je pense que
la conséquence principale doit être un prolongement des délais pour rendre des décisions.
S'il y a moins de gens qui traitent l'ensemble des demandes, bien, j'imagine
qu'au final il y a peut-être moins de demandes qui sont traitées par mois.
Donc, ça doit être la principale conséquence.
M. Bouazzi : Mais mon point,
c'est que, si, en ce moment, c'est 12... et j'ai dû mal m'exprimer, si, en ce
moment, c'est 12 et que... c'est 12 dans la loi, je veux dire, et que, dans les
faits, ils sont 10 parce qu'il en manque deux par rapport au 12, ça serait quoi
les conséquences possibles pour la régie dans la formulation actuelle? Y a-tu
un risque? C'est quoi qu'il peut arriver, mis à part le fait qu'ils doivent se
dépêcher à embaucher deux personnes?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez maintenant la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, il n'y a pas de conséquence comme telle, là, peut-être le
prolongement des délais, comme je vous disais, mais il n'y a pas de pénalité,
il n'y a pas de conséquence, si ce n'est que l'intérêt du public est peut-être
moins servi rapidement au sens où les...
M. Bouazzi : On est d'accord.
Mme Fréchette : ...les
demandes sont traitées dans un délai un peu plus long, j'imagine, quand ils
sont 12 comparativement à 11. Donc, c'est dans l'intérêt de la régie, d'autant
plus si on lui donne un temps de réponse plus restreint, c'est dans son intérêt
d'être... d'avoir 12 régisseurs.
M. Bouazzi : Donc, on est
d'accord... Je vous entends, je comprends ce que vous dites. On est d'accord
qu'il n'y a pas spécialement de conséquence actuellement qui... en ce moment,
alors qu'ils... la loi des 12 et qu'ils ont des postes à pourvoir,
qu'évidemment le fait qu'il y ait moins de régisseurs fait en sorte que les
décisions sont rendues moins rapidement et que l'objectif c'est de se rendre à
12 de par la loi actuelle. Donc, moi, j'aurais un amendement à déposer dans ce
sens. Je ne sais pas si... Oui, ça vous va?
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Je vous entends, M. le député. Vous me faites... Vous m'annoncez,
effectivement, que vous allez déposer un amendement. Je ne sais pas si Mme la
ministre voulait, par contre, répondre à ce que vous avez amené avant. Je vous
laisse la parole, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, bien, il
peut y avoir, M. le Président, des périodes aussi où il y a un ralentissement
de la demande, et, par conséquent, d'en avoir 10 ou 11 peut convenir également
pour un certain temps. Donc, on le sait, avec la montée de la production et des
projets d'Hydro-Québec, peut-être qu'il y aura un rehaussement des demandes,
mais, à l'heure actuelle, donc, c'est ça, il peut y avoir un petit
ralentissement aussi. Puis la régie peut trouver son compte aussi à avoir 10 ou
11 régisseurs. C'est elle qui juge, en fait, le nombre idéal. Mais, pour la
suite des choses, on nous dit que 12 régisseurs serait... jusqu'à 12 régisseurs
serait adéquat.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à ce stade-ci, dans le contexte actuel, comme nous sommes déjà à l'étude d'un
amendement proposé par la partie gouvernementale, si je comprends bien, vous
proposez, M. le député, de...
M. Bouazzi : Un
sous-amendement.
Le Président (M. Montigny) :
...un sous-amendement à l'amendement déjà à l'étude. Est-ce que c'est ça que
vous me demandez? Juste être sûr de bien comprendre.
M. Bouazzi : Oui. Là... Pour
être clair, là...
Le Président (M. Montigny) : ...oui.
M. Bouazzi : Notre... Notre
amendement, je vais brûler le scoop et vous dire ce qu'il contient. Il
remplacerait «de 12»... «de 10 à 12 régisseurs» par «au moins
12 régisseurs». Ça fait que oui, effectivement, c'est un amendement à
l'amendement qui revient à peu près au même qu'un amendement à la loi
directement. Mais, effectivement, je vais déposer un amendement à l'amendement,
comme ça, ça va être cohérent, là.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
pour bien comprendre, vous allez proposer un amendement. Puis là, vous venez de
me dire qu'il ressemble à ce qui était le texte du projet de loi initial.
M. Bouazzi : Non, non, pas du
tout. Pas du tout. C'est...
Le Président (M. Montigny) : Non.
Pas de problème.
M. Bouazzi : Oui, oui.
Le Président (M. Montigny) : Pas
de problème. Alors, on va accueillir votre sous-amendement comme prévu.
M. Bouazzi : Parfait.
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons donc suspendre quelques instants pour vous permettre de préparer
votre amendement, que nous... votre sous-amendement, que nous étudierons par la
suite. Je vous remercie beaucoup.
Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 24)
(Reprise à 15 h 38)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
merci, tout le monde. Nous reprenons donc nos travaux. Au moment de la
suspension...
Le Président (M. Montigny) : ...nous
avions... nous attendions une proposition d'amendement du député de
Maurice-Richard. M. le député de Maurice Richard, nous l'avons bien reçue, je
crois. En fait, c'est un sous-amendement à l'amendement qui était déjà à
l'étude. M. le député de Maurice-Richard, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, le sous-amendement va comme suit : L'amendement
proposé à l'article 14 est modifié par le remplacement des mots «de 10 à
12 régisseurs» par le suivant : «d'un minimum de 12 régisseurs.
Donc, ça revient à dire que la régie est
composée d'au minimum... d'un minimum de 12 régisseurs, dont un président,
etc. Cet amendement vient, je pense, d'abord clarifier les choses et,
deuxièmement, aussi renforcer l'institution, le contre-pouvoir, l'institution
démocratique qu'est la Régie de l'énergie, sachant que, d'un côté, il y a toute
la question du PGIRE qui va se poser et où la régie va jouer un rôle d'une
manière ou d'une autre, comme on l'a vu dans les précédents articles, mais
aussi le fait que nous allons, dans les projections d'Hydro-Québec, avoir
énormément d'appels d'offres pour de la production, avoir énormément
d'évolution du marché de l'énergie et avoir toute une stratégie qui devrait
nous débarrasser des hydrocarbures et du gaz fossile, et donc que la Régie sera
appelée à travailler très, très fort dans les prochaines années et sera
sollicitée, j'en suis sûr, par toutes sortes d'acteurs, on le voit d'ailleurs
en ce moment même avec toutes les procédures d'appel qu'il y a en cours par
rapport aux décisions qui ont été prises par la régie. Donc... Donc, ça permet
de dire : Bien, voilà, il y en aura... L'objectif, c'est d'en avoir un
minimum de 12. S'il y a des postes à pourvoir, c'est comme aujourd'hui, bien,
il va falloir les pourvoir pour atteindre 12. Et par ailleurs il est possible
qu'on puisse aller au-dessus de 12, en fonction des besoins, sans avoir à
revenir à la table de dessin des législateurs. Ça donne la flexibilité voulue
tout en respectant les objectifs dont vous avez parlé, Mme la ministre, qui
consistait à dire que ce qui est attendu, c'est d'en avoir 12.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, vous aurez la parole dès que vous serez prête.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, j'ai pris connaissance de l'amendement. Je voudrais
juste faire quelques commentaires pour rappeler en fait que la Régie, de son
point de vue, est très à l'aise avec l'idée qu'il y ait de 10 à
12 régisseurs. Là, j'entends de la proposition du député de Maurice-Richard
qu'il y aurait... ce serait au minimum 12 régisseurs, voire plus. Donc,
comme je l'indiquais tout à l'heure, parfois, il y a des ralentissements dans
le travail qui est à effectuer. Alors, ma crainte, c'est que, s'il y avait au
minimum 12 régisseurs, voire plus, eh bien, on risquerait de payer des
gens en trop par rapport au type de travail qui est à faire, qui est à
réaliser. Et, par rapport au PGIRE, c'est essentiellement, là, aux trois ans,
là, qu'il y aura un travail à réaliser plus en profondeur, et il y a
l'alternative d'embaucher des régisseurs en surnombre advenant qu'il y ait une
charge de travail plus importante. Mais, à la base, de mon point de vue, c'est
vraiment le fait que la Régie nous dit que de 10 à 12 régisseurs, ça lui
convient pour être efficace. Ça me conforte dans l'idée qu'on a le bon libellé
au départ. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Est-ce que, Mme
la ministre, vous pouvez nous partager l'avis de la régie qui dit que 12, c'est
suffisant et que même, de temps en temps, elle serait ouverte à en avoir moins?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. Merci,
M. le Président. C'est dans le cadre d'échanges verbaux que se sont tenus ces
discussions-là, soit lors de rencontres ou d'appels téléphoniques. Donc, il n'y
a pas d'avis comme tel de la part de la régie portant sur... là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. le député.
M. Bouazzi : Loin de moi,
évidemment, de remettre en cause ce que vient de nous dire la ministre, mais je
trouve ça, honnêtement, insuffisant. Encore une fois, on vise à doubler la
taille d'Hydro-Québec. Je ne sais pas si on imagine ici le nombre d'appels
d'offres qui vont apparaître sur la table de dessin, toutes les
modifications...
M. Bouazzi : ...aux différents
tarifs, les analyses, etc., sans compter une transition énergétique qui va
chambouler comme jamais l'évolution de la consommation d'énergie au Québec.
Donc, je m'attendrais en tout respect à avoir un avis qu'on puisse partager
avec le législateur, ici, pour être sûr qu'on n'est pas en train d'affaiblir
une institution démocratique importante, un contre-pouvoir important, plutôt
que le renforcer dans un moment où il aurait besoin d'être renforcé. Donc,
est-ce que, peut-être, Mme la ministre pourrait s'engager à demander un avis
écrit à la régie pour corroborer ce qu'elle vient de nous dire?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. Bien, en
fait, pour ma part, je ne souhaite pas remettre... je ne remets pas en
question, en fait, la parole de la régie. Il y a eu des échanges, des
rencontres en lien avec la régie. Ce qui nous est communiqué, c'est qu'elle est
à l'aise avec l'idée qu'il y ait de 10 à 12 régisseurs. Alors, pour ma
part, ça me suffit comme confirmation.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Bien, je
comprends, mais pour ma part, ça ne me suffit pas. Moi, je n'ai pas parlé à la
régie. Et j'aimerais bien à voir, peut-être... parce qu'encore une fois, basé
sur ce qui s'en vient, c'est majeur. Ça fait que peut-être avoir un avis. Si
c'est basé sur ce que la régie nous dit, là, c'est qu'elle n'a pas besoin de
plus que 12, avec 12, elle est correcte, et puis, même de temps en temps, elle
a moins que 10, bien, ce serait bien que ça fasse partie des documents. On a reçu
toutes sortes de mémoires, toutes sortes, dans cette commission. La société
civile est venue. Il y a toutes sortes de gens qui étaient inquiets du fait
qu'on affaiblisse la régie, ne comprenaient pas trop pourquoi on aurait besoin
de moins de 12 régisseurs à n'importe quel moment. Vous savez, c'est une
institution qui est chère et qui a la rare qualité de rassembler autant des
personnes qui travaillent avec les consommateurs, avec les gens qui vivent dans
une précarité énergétique, que les grands industriels et grands consommateurs
d'électricité ou de gaz ou les représentants des PME. C'est vraiment rare, là.
Dieu sait qu'on participe à des commissions parlementaires, quelque chose qui
rassemble tous ces acteurs-là, aussi diversifiés, c'est rare. Et, l'idée, c'est
de ne pas affaiblir ce contre-pouvoir. Ça fait que je comprends que peut-être
il y a eu des conversations avec des gens de la régie qui disaient qu'ils
étaient prêts à vivre avec 10, mais...
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, je suis désolé, j'essayais de ne pas vous couper, mais nous avons
déjà dépassé le temps d'une minute 20 s.
Alors, compte tenu de l'heure, je vous
remercie vraiment de votre collaboration, mais nous ajournons les travaux au
mardi 1er avril, 9 h 45. Merci.
(Fin de la séance à 15 h 46)