Journal des débats de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(29 novembre 2022 au 10 septembre 2025)
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Le
mardi 1 avril 2025
-
Vol. 47 N° 57
Étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives
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10 h (version non révisée)
(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre...
Le Président (M. Montigny) : ...l'étude
détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable
des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ce matin?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Ciccone (Marquette) est remplacé par Mme Garceau
(Robert-Baldwin) et M. Fortin (Pontiac) est remplacé par Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé).
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux jeudi dernier, nous étions
toujours à l'étude d'un sous-amendement, en fait, qui était proposé par le
député de Maurice-Richard à l'amendement de la ministre concernant
l'article 14 du projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
le sous-amendement? M. le député de Maurice-Richard, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci beaucoup,
M. le Président. Chers collègues, bon matin, très heureux de vous retrouver un
mardi matin. Je commence d'abord par m'excuser d'avance parce que j'ai une
prise de parole au rouge pour commenter le budget et donc je vais peut-être
devoir m'éclipser pendant quelques minutes.
Donc, nous étions rendus à défendre
l'amendement suivant, qui consiste à dire qu'au niveau des régisseurs de la
régie nous pensons qu'il est important de ne pas revoir à la baisse le nombre
de régisseurs, surtout qu'on s'apprête à avoir non seulement beaucoup plus
d'investissements, et on parle, comme vous le savez, Mme la ministre, de... on
évalue à 180 milliards sur 25 ans, les investissements dans les
25 prochaines années, ce qui est quand même du jamais vu, en fait, de
notre histoire, y compris celle d'Hydro-Québec, et, de l'autre côté, beaucoup,
je dirais... malheureusement, en fait, de diversité dans ce genre d'investissement,
étant donné qu'il y en a qui est entièrement privé, il y en a qui est à moitié
privé, à moitié public, il y en a un qui a toutes sortes de combinaisons, et
donc de complexité aussi dans les appels d'offres, etc., sans compter le fait
qu'il y a une nouvelle responsabilité qui va découler de la question du PGIRE.
Ça fait que revoir le nombre de régisseurs à la hausse serait pour nous la
bonne chose à faire. Et, si on se laisse de la flexibilité, on parle d'un
minimum de 12 régisseurs et... et c'est d'ailleurs quelque chose qui est
revenu assez souvent des différents intervenants, qui, somme toute, ont
beaucoup d'affection envers la démocratie qui entoure cette institution qu'est
la Régie de l'énergie. Voilà.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, comme il n'y a
pas d'autre intervention, on serait prêt à passer à la mise aux voix pour ce
sous-amendement. Oui.
M. Bouazzi : En fait, je
m'attendais, honnêtement, à ce que Mme la ministre réagisse. Ma question pour
elle, c'est : Sachant qu'on s'apprête à doubler la taille d'Hydro-Québec,
d'introduire le PGIRE, la dernière fois, il était question de conversations
orales avec des représentants de la Régie qui parlent du fait qu'ils sont
largement satisfaits du 10 à 12, nous avions parlé de la possibilité d'avoir
quelque chose d'écrit au moins qui aille dans ce sens-là, est-ce que... est-ce
qu'il y a du nouveau de ce sens-là, est-ce qu'il y a une raison qui ferait en
sorte qu'on n'accepterait pas cet amendement? Parce que j'ai l'impression que
Mme la ministre s'apprête à voter contre.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec
ce sous-amendement? Alors, comme il n'y a pas d'autre intervention... Ah! oui,
Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Juste
quelques mots, là, pour indiquer au député de Maurice-Richard que j'avais...
j'étais intervenue sur cette question-là déjà la semaine dernière, donc
j'estime qu'il n'est pas nécessaire de répéter, là, tout simplement. Mais les
points que j'ai mentionnés la semaine dernière tiennent... tiennent toujours.
Je ne sais pas, par ailleurs, si le député de Maurice-Richard a une étude
indiquant que la régie aurait besoin de plus de 12 régisseurs, mais,
suivant les estimations du dirigeant de la régie, 10 à 12 conviendraient à
répondre à leurs besoins. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Bouazzi : Rapidement, je
veux dire, sur l'énergie, sur les 25 dernières années, en gros, on a
augmenté de 4 000 mégawatts, plus si on rajoute La Romaine, donc
4 000 pour les éoliennes...
M. Bouazzi : Ici, on s'apprête
à en rajouter pratiquement 40 000, si je ne me trompe pas, là,
10 fois plus sur les 25 prochaines années. Ça fait qu'on ne s'attend
pas à ce que ce soit linéaire et qu'on ait besoin de passer de 12 à 24. Mais,
oui, Mme la ministre, l'argument qui consiste à dire que nous allons doubler la
taille d'Hydro-Québec en 25 ans fait en sorte que nous allons avoir plus
de travail pour nos chers régisseurs. Moi, j'inviterais Mme la ministre à
répondre à la question inverse, c'est : Sur quelle base elle propose le
changement de pouvoir en avoir juste 10?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à ce stade-ci en lien
avec ce sous-amendement? Comme il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
passer à la mise aux voix du sous-amendement. Est-ce...
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Je l'attendais. Merci. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire : Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire : M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Abstention.
Le Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Le sous-amendement est donc rejeté. Nous revenons donc à l'amendement précédent
qui était proposé par l'équipe de Mme la ministre, si ma mémoire est bonne.
Alors, Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui. Donc, on
revient au libellé initial, à savoir que... Ah! je pensais que c'était encore
affiché.
Le Président (M. Montigny) : Et
voilà.
Mme Fréchette : Donc,
l'amendement... en fait, l'amendement proposé, donc, c'est : Remplacer,
dans le paragraphe premier de l'article 14 du projet de loi, «d'au plus
12 régisseurs» par «de 10 à 12 régisseurs». Donc, la régie serait
systématiquement composée d'au minimum au moins 10 régisseurs, avec un maximum
de 12, dépendant du niveau de travail requis par la régie, sachant que la régie
a la possibilité de recourir à des régisseurs en surnombre pour une période de
temps transitoire lorsqu'il pourrait y avoir une surcharge de travail. Donc,
c'est une possibilité qu'a la Régie.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cette proposition
d'amendement? Oui. Mme la députée, je vous laisse la parole avec plaisir.
Allez-y.
Mme Garceau : Oui, merci, M.
le Président. Bon matin à tous et à toutes.
Je voulais juste voir, Mme la ministre,
parce qu'évidemment, l'amendement initial, en ce qui a trait au nombre de
régisseurs, était de 12 régisseurs d'au plus ou... je veux dire d'au plus
12 régisseurs. Vous avez proposé l'amendement de 10 à 12 régisseurs,
qui veut dire qu'on va inclure dans le... mettons, le 10, le président et le
vice-président, donc ça ferait comme huit régisseurs plus le président, le
vice-président, qui fait en sorte qu'on pourrait se retrouver dans une
situation où on est 10 au complet, 10 régisseurs. C'étaient quoi les
motifs? Est-ce qu'il y a eu des demandes de réduction? Pourquoi est-ce qu'on
est en train de modifier l'article actuel dans la loi?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, on modifie le libellé pour faire en sorte de donner un
peu de flexibilité à la régie, parce que, lorsqu'un poste devient vacant avant
la date prévue actuellement, comme la loi stipule qu'il faille
12 régisseurs, bien, s'il y en a un, un poste qui est vacant, bien, ils
sont en contravention avec le libellé. Donc, pour leur donner une certaine
marge de manœuvre, on y va avec une proposition d'avoir 10 à
12 régisseurs. Par ailleurs, il pourrait y avoir une baisse de travail qui
pourrait justifier d'avoir seulement 11 régisseurs plutôt que 12. Donc, il
y a une variance aussi qui est possible avec ce libellé-ci. Mais, à la base,
c'est surtout pour éviter que, s'il y a un poste qui se libère, voire deux, que
la régie soit en contravention avec la règle. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
• (10 h 30) •
Mme Garceau : Je n'ai pas la
loi devant moi, M. le Président, mais jusqu'à date ça a toujours été le cas. Je
présume que c'était 12 régisseurs. Donc, est-ce qu'il y a eu des périodes
où il y a un régisseur qui a quitté, il y avait un poste vacant? Parce que je
présume qu'il y a quand même un délai pour combler le poste vacant. Ça ne veut
pas dire qu'on est en violation de la loi s'il y a un poste vacant. D'habitude,
il y a une période, là, pour combler le poste...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Garceau : ...
Mme Fréchette : En fait...
Ah! pardon, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Non,
allez-y, sans problème.
Mme Fréchette : Merci. Donc,
actuellement, il y a 10 régisseurs à la régie. Donc, avec le nouveau libellé,
elle serait conforme à la règle. Ça peut être une zone, je dirais,
inconfortable si la régie n'est pas en... dans une position de respect de la
règle qui la constitue. Donc, ça donne une marge de manœuvre. En même temps, on
ne veut pas non plus qu'il y ait une sous-présence de régisseurs à la régie.
Donc, c'est pour ça qu'on propose d'établir un plancher à 10 pour ne pas qu'on
se retrouve dans une période où il y en aurait que six ou sept. On trouve que 10,
c'est un minimum qu'il est important de respecter, sans néanmoins la
contraindre à en avoir exactement 12.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Allez-y, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, merci, M.
le Président. Mais est-ce qu'il y a eu, Mme la ministre... pour cette
modification, est-ce que la régie a fait la demande? Est-ce que ça vient du
ministère, cet amendement-là, directement? Est-ce qu'il y a eu des échanges en
termes de : On préfère agir avec peut-être une composition de 10 à 12 au
lieu de 12? Est-ce que 12 pose vraiment un grand problème jusqu'à date?
Mme Fréchette : Est-ce que...
M. le Président, merci. Est-ce qu'on aurait justifié d'avoir un projet de loi
du fait de cet enjeu-là? Non, mais, puisqu'on est à changer la loi, la régie
est confortable avec l'idée d'établir ces balises de 10 à 12 plutôt que de le
maintenir à 12. Donc, voilà. Ce n'est pas... Ce n'est pas un des amendements,
je vous dirais, qui est en tête de liste, les tops trois en matière d'importance,
mais néanmoins on trouve que c'est intéressant de profiter du fait qu'on
modifie la loi pour ajuster cette présence des régisseurs.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants. Nous reviendrons.
(Suspension de la séance à 10 h 32)
(Reprise à 10 h 44)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Au moment de la suspension de nos travaux, Mme
la ministre, je crois que vous veniez de terminer votre intervention. Je ne
sais pas si vous aviez d'autres choses à rajouter.
Mme Fréchette : Non, ça... ça
présentait l'essentiel de ce que je voulais dire.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Est-ce qu'il y avait d'autres interventions? Alors, merci. Comme... Oui?
Mme Garceau : Ou, M. le
Président. Je veux juste...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci. Je
voulais juste poser une question concernant la deuxième partie de l'amendement
en ce qui a trait «le président et le vice-président exercent comme régisseurs
avec charge administrative», c'est ça, l'ajout. Il ne faisait pas ça avant?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président...
Mme Fréchette : ...M. le
Président, ça va? Alors, c'est simplement que l'ajout qui est proposé reflète
un état de fait au sens où le président et le vice-président exercent déjà
comme régisseurs et, par ailleurs, assument des charges administratives, mais
ce n'était pas écrit, et on vient préciser la nature des charges
administratives par la suite.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme Garceau : O.K. Merci.
Le Président (M. Montigny) :
Mme la députée de Robert-Baldwin, aviez-vous d'autres questions?
Mme Garceau : Non, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) :
Non? Alors, comme il n'y a pas d'autre intervention, nous pourrons passer à la
mise aux voix pour l'amendement proposé. Alors, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) :
Adopté. L'amendement est adopté. Nous revenons donc à l'article 14 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, M. le député de
Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. C'est plus des questions qui étaient soulevées dans
les différents mémoires, Mme... M. le Président et Mme la ministre. Une chose
qui vient spécifiquement, c'était le... selon... ils... dans leur mémoire, ils
parlent de le fait qu'avec tous les projets qui s'en vient en ligne
d'Hydro-Québec, est-ce que ça va... et ça, ce n'est pas vraiment quelque chose
je peux ajouter dans un projet de loi, M. le ministre, mais c'est vraiment le
questionnement autour de si les régisseurs vont avoir toutes les ressources
nécessaires pour effectuer leurs mandats dans les délais optimaux. Alors, je ne
sais pas s'il y a quelque chose plus en développement en termes de la politique
de la régie, des sources de... quoi que ce soit, pour s'assurer qu'il n'y a pas
des délais avec des révisions qui sont faites par les régisseurs avec tous les
différents projets qui vont être déposés dans les prochaines années.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Donc, simple mention pour dire que le nombre de personnes qui
travaillent à la régie n'est pas dépendant du nombre de régisseurs. Donc, la
régie se dote du personnel dont elle a besoin pour œuvrer à sa mission. Mais
peu importe les variances dans le nombre de régisseurs, cette équipe-là n'est
pas affectée par le différent nombre de régisseurs.
M. Kelley : Est-ce que le
budget pour la régie va augmenter dans les prochaines années pour accommoder
tous les projets qui va être déposés, tous les travaux que la régie doit faire
dans les prochaines années?
Mme Fréchette : ...s'il vous
plaît.
M. Kelley
: Oui.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci de
votre patience, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) :
Aucun problème.
Mme Fréchette : Alors, la
régie est financée via une redevance transmise par les distributeurs d'énergie.
Donc, si jamais il advenait que la régie n'ait pas les ressources suffisantes,
eh bien, là, le ministère des Finances peut ajouter à ces montants pour
s'assurer que l'ensemble des besoins soient répondus.
M. Kelley : Parfait. Puis
des... présentement, des régisseurs sont nommés par décret par le gouvernement,
c'est bien ça, ou c'est la régie qui fait ça indépendamment?
Mme Fréchette : Ils sont
nommés par décret par le gouvernement.
M. Kelley : Parfait. Et, en
lien avec ça, c'est... c'est un peu une discussion... Oh!
Le Président (M. Montigny) :
Oui, M. le député, allez-y quand vous êtes prêt.
M. Kelley
: C'est un
peu une discussion qu'on a eue hors ondes la semaine dernière quand on était en
train de travailler sur un de les amendements, puis c'était soulevé par
l'Institut de Trottier. C'est : C'est quoi, les compétences? Quel type de
gens est-ce qu'on cherche pour occuper le rôle d'un régisseur? Ici, ils parlent
que peut-être ça va être une bonne idée pour... il y a plus de régisseurs qui
sont... qui vient de... le milieu universitaire, des chercheuses, des
administrateurs de secteur privé. Alors, je sais qu'on a eu un peu de
discussion que, souvent... hors ondes, que, souvent, c'est des gens qui a
travaillé pour Hydro-Québec, qui vient au domaine, mais est-ce qu'il y a des
critères présentement en place pour les critères qu'ils cherchent quand ils
vont... quand un... nommé, que le gouvernement regarde une grille, la régie
regarde une grille? C'est juste une question pour rassurer les gens de
l'Institut de Trottier que c'est bien déjà le cas ou ça va être pris en
considération dans l'avenir.
• (10 h 50) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, quand vous serez prête...
Mme Fréchette : ...ça va.
Alors, merci, M. le Président. Donc, je voudrais vous faire part des critères,
en fait, qui sont utilisés pour la nomination de régisseurs. Donc : le
degré de connaissance et d'habileté de la personne candidate, compte tenu des
exigences professionnelles, de la formation, expériences particulières,
capacité de jugement, d'analyse, ouverture d'esprit, pondération, esprit de
décision, aptitude à travailler en équipe, expression orale et écrite de bonne
qualité, comportement éthique et conception des fonctions de régisseur et de
régisseur... régisseuse adaptée... adéquate, je veux dire.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cet article? Il n'y a
pas... Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. J'aimerais, Mme la ministre, comprendre un petit peu plus la
modification. Puisque, anciennement, on avait : «Le gouvernement peut
établir une procédure de sélection des régisseurs et notamment prévoir la
composition d'un comité de sélection.», est-ce que la procédure... là, je ne
parle pas de l'amendement, là, qui est devant nous, est-ce que la procédure
usuelle, c'était par décret? C'était ça, la procédure de sélection?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre, quand vous serez prête, vous avez la parole.
Mme Fréchette : M. le
Président, j'aimerais proposer que Me Marois puisse se prononcer sur cette question.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Est-ce que nous avons consentement pour céder la parole à Me Marois? Nous avons
consentement pour céder la parole à Me Marois? Nous avons donc consentement. Me
Marois, je vous laisse la parole.
M. Marois (Samuel) : Bonjour.
Samuel Marois, avocat au ministère de la Justice. La façon dont on recrute,
dont on nomme les titulaires d'emplois supérieurs sont à peu près les mêmes
pour tous titulaires d'emplois supérieurs, dont les régisseurs. La loi prévoit
que le gouvernement détermine une procédure de sélection par règlement. Puis
d'ailleurs c'est l'objet de l'article suivant, la procédure de sélection et de
renouvellement des régisseurs. Donc, d'une part, il y a une procédure qui
prévoit qu'il y a un avis de recrutement, qu'il y a un comité de sélection qui
est mis en place puis toute la procédure pour nommer un régisseur, puis, quand
on a fait la sélection, bien là, c'est le gouvernement qui nomme... c'est là
qu'il y a un décret.
Mme Garceau : ...je
comprends, en termes de... pour la sélection procédure de recrutement. Et donc
il y a déjà un règlement établi, et c'est pour ça qu'il va y avoir l'amendement
suite à... O.K. Je comprends qu'il va refléter la situation actuelle. O.K.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet article? M. le député
de Jacques-Cartier...
M. Kelley : Je pense qu'on a
sauté à 15 avant de terminer 14, ce qui n'est pas grave. Merci...
Mme Fréchette : ...
M. Kelley
: ...réponse,
c'est nous. Mais je n'ai pas... Personnellement, je pense qu'on n'a pas plus de
commentaires sur 14, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Bien,
c'est parfait. À ce moment-là, réglons tout de suite le 14, puis on va s'en
aller à 15. On a le goût d'y aller, tout le monde.
Alors, pour cet article 14, est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté
tel qu'amendé. Merci. Nous allons donc maintenant à l'article 15. Mme la
ministre, on va vous laisser présenter.
Mme Fréchette : Parfait.
Alors : L'article huit de cette loi est remplacé par le suivant : Le
gouvernement peut, par règlement, établir une procédure de recrutement et de
sélection des régisseurs et de renouvellement de leur mandat. Il peut notamment
prévoir la constitution de comités à ces fins.»
Donc, c'est un article qui prévoit que le
gouvernement peut établir par règlement une procédure de recrutement et de
sélection pour les régisseurs tout comme pour le renouvellement des mandats des
régisseurs et prévoir la constitution de comités pour y parvenir. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Puisque, là, je comprends que nous sommes en train d'intégrer la
procédure actuelle via cet amendement, est-ce qu'on ne devrait pas changer le
mot «peut» pour «doit», que le gouvernement doit, par règlement, établir une
procédure, pour que ça soit concret, là? Parce que, là, on... compte tenu qu'on
est dans les amendements, la modification de la loi, il me semble que ce serait
plus clair que ce soit «doit».
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la députée, merci. Mme la ministre, quand vous êtes prête.
Mme Fréchette : Permettez-moi
de consulter quelques secondes.
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème...
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président, donc, en fait, c'est un libellé qui existe dans plusieurs lois,
l'utilisation de «peut par règlement». Et il s'avère que, lorsqu'on donne ce
pouvoir aux autorités gouvernementales, on s'attend à ce qu'il l'exerce. Donc,
si on le changeait dans ce projet de loi là, probablement qu'il faudrait faire
également les changements dans les autres lois qui utilisent ce même libellé
pour être concordant. Et voilà. Donc, l'interprétation qui est donnée à ce
verbe pouvoir en est une de : on attend à ce que... on s'attend à ce qu'il
y ait utilisation de ce pouvoir.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions? Oui. Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Je comprends l'explication de la ministre. Je ne suis pas vraiment
tout à fait d'accord avec l'explication de Mme la ministre. D'habitude,
lorsqu'on étudie un projet de loi, surtout puisqu'il y a déjà une procédure qui
existe depuis des années et que là, maintenant, on veut légiférer et l'intégrer
dans un texte de loi, il me semble que le «doit» devient très important à
préciser. Parce que c'est pour ça qu'on est en train d'amender l'article qui va
faire en sorte que le gouvernement va par règlement, et non seulement établir
une procédure. Parce qu'il y a quand même une distinction à faire entre
l'ancien article et l'amendement. Parce que là, on a intégré aussi la procédure
de recrutement par voie de règlement. Ce n'était pas inscrit de cette façon-là
dans l'ancien paragraphe huit. On ne parlait pas de recrutement. On parlait de
sélection. Et donc je pense que ça vient confirmer mon argument. Ça vient
justifier mon argument. Mais aussi quelle est la procédure? Je vais poser une
autre question, M. le Président : Quelle est la procédure de recrutement
puisque là on est en train de l'intégrer dans un texte de loi.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, je recourrais aux lumières de Me Marois pour nous éclairer dans ce
paragraphe. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Avec
grand plaisir. Nous avons déjà eu le consentement de la commission. Me Marois,
c'est à vous.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, on m'a demandé mes lumières, les voici. En fait, le règlement sur la...
le changement qu'on apporte dans l'article, je vous apporte dans les nuances,
là, c'est le renouvellement. Parce que, quand vous regardez le deuxième alinéa
de l'article actuel, vous lisez «un régisseur peut être nommé de nouveau sans
qu'il soit nécessaire de suivre la procédure de sélection établie en vertu du
présent article.» On a un règlement qui a été pris en vertu de cet article-là,
qui s'appelle le Règlement sur la procédure de recrutement et de sélection et
sur celle de renouvellement du mandat des régisseurs. Donc, on avait déjà un
règlement qui portait sur recrutement, sélection, renouvellement. Par contre,
quand on lit le règlement puis qu'on lit le texte de la loi, bien, on constate
que la loi dit qu'on pourrait nommer de nouveau sans suivre la procédure, mais
on a un règlement qui prévoit... qui prévoit une procédure de renouvellement.
Donc, l'objectif de l'article, c'est essentiellement de venir asseoir ce que...
ce que dit déjà le règlement.
Puis, par ailleurs, c'est une disposition
qui est... qui... comme je vous disais, comme la procédure de sélection,
recrutement des régisseurs et des titulaires d'emplois supérieurs est pareille
dans toutes les lois, bien, on a des articles similaires dans toutes les lois.
Donc, c'est vraiment du standard, là.
• (11 heures) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Me Marois. D'autres interventions? Oui. Oui. Avant, je vais laisser la parole,
si vous me le permettez, par alternance, à M. le député de Maurice-Richard. Je
vous reviendrai, M. le député de Jacques-Cartier...
11 h (version non révisée)
M. Bouazzi : ...merci
beaucoup, M. le Président. Je voulais juste être sûr et peut-être que j'ai raté
une partie de la...
Le Président (M. Montigny) : Nous
sommes simplement à l'article 15.
M. Bouazzi : Oui, oui, oui.
Le Président (M. Montigny) : Voilà.
M. Bouazzi : Oui, c'est
clair. Ça, c'était clair pour le comité de sélection, est-ce qu'il disparaît?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le Président.
Donc, le comité de sélection existait déjà, mais il n'était pas écrit qu'il
existait. Donc là, on vient confirmer son existence avec l'amendement.
M. Bouazzi : Bien, je ne
comprends pas trop, parce que si je lis ce qui a été barré, on dit «notamment
prévoir la constitution d'un comité de sélection», alors que dans le nouveau
texte, il est écrit «recrutement et sélection des régisseurs, renouvellement
des mandats», etc. Le mot, à moins que c'est ma dyslexie qui me joue des tours,
là, mot «comité de sélection» n'existe plus nulle part, là..
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Allez-y.
Mme Fréchette : Désolée. Donc,
M. le Président, désolée, c'est mon erreur. Effectivement, il était écrit,
mais, voilà. Donc là, on vient de dire «il peut notamment prévoir la
constitution d'un comité à ces fins». Donc, on vient réitérer l'idée qu'il peut
y avoir la création de comité.
M. Bouazzi : O.K. Et
actuellement, est-ce qu'il y a un comité de sélection?
Mme Fréchette : Oui, il y en
a un lorsqu'il y a besoin de combler un poste.
M. Bouazzi : Mais, du coup,
il vient régler quel problème, ce changement? Je ne comprends pas.
Mme Fréchette : C'est la
question du renouvellement qui vient d'être... qui est clarifiée par la
modification.
M. Bouazzi : Donc, le fait qu'avant
c'était un régisseur peut être nommé de nouveau sans qu'il soit nécessaire de
suivre la procédure de sélection établie en vertu du présent article, ça, ce n'était
pas bon? Parce que ça donne toute la flexibilité. Je ne comprends pas trop qu'est-ce
qu'on règle, honnêtement. Je comprends, là, je comprends que vous parlez de
renouvellement, mais je ne la vois pas, la différence. Imaginons quelque chose.
Est-ce que vous pouvez m'expliquer un cas pratique qui était problématique et
qui ne l'est plus avec cette nouvelle manière de décrire les choses?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, j'inviterais Me Marois à prendre la parole, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Me Marois.
M. Marois (Samuel) : L'article
huit dit, comme vous l'avez soulevé, qu'un régisseur peut être nommé de nouveau
sans suivre la procédure de sélection. On a déjà un règlement qui établit la
procédure de sélection et de renouvellement. Puis la procédure de
renouvellement des mandats est appliquée actuellement. Donc, ce qu'on vient... c'est
vraiment clarifier l'habilitation législative.
M. Bouazzi : Clarifier?
M. Marois (Samuel) : Clarifier
l'habilitation législative pour prendre un règlement sur le renouvellement qui
existe déjà par ailleurs. C'est comme si le règlement actuel prévoyait que... c'est
comme si... quand on sélectionne un régisseur puis qu'on le nomme, son mandat
se termine, c'est comme si la sélection, c'était de le renommer de nouveau. Et
il y a une sélection. On le nomme une première fois puis on renouvelle son
mandat. C'est vraiment juste coller le texte à la réalité.
M. Bouazzi : C'est comme si,
quand il y a... Je vous avouerais que je ne comprends pas. Alors, évidemment...
et j'ai vraiment envie de comprendre. Donc, on va prendre le temps que ça va
prendre. Donc là, ce qu'on dit, là, avant.... Donc, il y a un comité de
sélection, vous avez un règlement, donc il y a déjà un règlement avec un comité
de sélection, de ce que je comprends, qui permet de sélectionner un régisseur,
et, ensuite, dans le même règlement, il y a aussi l'idée de renouveler le
mandat. Ça, c'est le fonctionnement actuel. Et là, ce que vous dites, c'est que
la nouvelle manière de décrire le paragraphe 8°... l'article 8, pardon, de
la loi, il permet... Parce que je ne vois pas la... je ne vois pas le problème
quand on lit : Un régisseur peut être nommé de nouveau sans qu'il soit
nécessaire de suivre la procédure de sélection établie en vertu des précédents
articles. O.K. Donc, s'il est nommé de nouveau, donc c'est son renouvellement.
Et de l'autre côté, on dit : établir une procédure de recrutement de
sélection des régisseurs et de renouvellement de leur mandat.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président...
M. Bouazzi : ...Ah! vous
voulez dire que le règlement... O.K., j'ai peut-être compris, là. Oui. Allez-y.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
allez-y, Mme la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, si je peux éclairer. Donc, actuellement, quelqu'un qui obtient un
renouvellement n'a pas besoin d'avoir un comité de sélection qui sanctionne ce
renouvellement. Avec la nouvelle... le nouveau libellé, il y aura un comité de
sélection qui viendra confirmer la volonté de renouveler. Donc, ce n'est pas
automatique.
M. Bouazzi : Et donc quand on
lit «il peut notamment prévoir la constitution d'un comité», il n'est pas
obligatoire, le comité, d'après ce que je lis là.
Mme Fréchette : Il n'est pas
obligatoire. Mais, comme Me Marois nous le rappelait tout à l'heure... me le
rappelait, plutôt, tout à l'heure, lorsqu'il est octroyé comme ça, un pouvoir,
on s'attend à ce qu'il soit utilisé.
M. Bouazzi : Ah! qu'il soit
utilisé.
Mme Fréchette : Il y a une
présomption d'utilisation du pouvoir qui est octroyé, même si c'est le verbe
«peut» plutôt que «doit».
M. Bouazzi : Et est-ce qu'il
y a des exemples de législation où on dit «doit»? Pourquoi on ne dit pas
«doit», quant à faire?
Mme Fréchette : C'est ça. Me
Marois nous expliquer tout à l'heure que le libellé utilisé dans un grand
nombre de lois est le... avec le verbe pouvoir plutôt que devoir. Donc, voilà,
on reste cohérent avec les usages des autres projets de loi, des autres lois.
M. Bouazzi : Donc, pour
conclure, en fait, la nouvelle manière d'écrire les choses, ça permet d'aussi
avoir un comité. Et on s'attend à ce que vous l'ayez, étant donné qu'on vous
octroie le pouvoir, pour le renouvellement et pas juste pour le recrutement.
Mme Fréchette : C'est ça.
M. Bouazzi : C'est ça.
Mme Fréchette : On vient
renforcer, dans le fond, les mesures de sélection en obligeant la mise sur pied
d'un comité, même pour un renouvellement.
M. Bouazzi : O.K.
Le Président (M. Montigny) : Ça
va. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de
Jacques-Cartier, je vous laisse la parole.
M. Kelley : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Juste de clarifier. Alors, présentement, est-ce que
tous les réagisseurs sont nommés ou le gouvernement nomme ces personnes qui
sont recommandées par le comité de sélection? Ou est-ce que le gouvernement
peut choisir quelqu'un qui n'est pas sur la liste, le comité de sélection?
C'est juste de clarifier comment ça marche présentement. Et, ça, ça explique
peut-être aussi l'importance de «peut», parce que, si c'est un «doit», il faut
nommer par les noms qui viennent des comités. Peut-être de clarifier notre débat,
notre discussion.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : M. le
Président, donc, en fait, il y a une liste qui est constituée de personnes qui
peuvent être considérées par le comité de recrutement, et les personnes
choisies doivent être dans cette liste de recrutement pour être retenues.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Kelley : Et, ça, c'est
dans les règles. Ce n'est pas écrit dans aucun texte de loi. C'est juste
comment ça fonctionne présentement. C'est ça?
Mme Fréchette : C'est écrit
dans le règlement pour ce qui est de la procédure de sélection.
M. Kelley : O.K. Parfait.
Non, je comprends. Et aussi, c'est juste les questions que j'ai eues. Je pense
que la discussion que vous avez eue avec mon collègue de Maurice-Richard a
clarifié ça. Parce qu'avec le texte actuel versus qu'est-ce qui est proposé, ça
pose un petit peu de questions, est-ce que le comité de sélection est toujours
nécessaire. Mais, bref, je comprends qu'on prend les deux éléments puis
fusionne ça dans un paragraphe. Mais c'était juste une question que j'ai eue
tout à l'heure. Mais je pense que c'est clair que ça demeure toujours là dans
la façon que c'est écrit maintenant. Et merci, Mme la ministre, pour les
clarifications sur comment les gens sont nommés en effet par le comité de
sélection et présentement c'est quoi la méthode. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la... Mme la
députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. En ce qui a trait à la deuxième partie, la constitution de comités à
ces fins, à ma lecture, ça veut dire qu'il pourrait y avoir trois comités, un
comité de recrutement, un comité de sélection et un comité de renouvellement,
ou est-ce qu'il y a juste un comité qui fait le tout?
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, quand vous serez prête... quand vous serez prête, vous avez la
parole.
Mme Fréchette : Je vous
reviens dans quelques secondes.
• (11 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : Il
n'y a pas de problème.
Des voix : ...
Mme Fréchette : ...alors, M.
le Président...
Le Président (M. Montigny) :
Merci.
Mme Fréchette : Alors, on me
dit qu'il y a donc deux comités qui sont formés, un pour le recrutement et
sélection et un autre pour les renouvellements. Alors, il peut être constitué
des mêmes personnes, ça peut être exactement la même composition du groupe,
mais ça reste qu'il y a deux comités, puis celui sur les renouvellements,
j'imagine, se prononce avant le comité sur le recrutement et la sélection.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Oui.
Mme Garceau : Et, Mme la
ministre, la constitution de ces comités, de ces deux comités-là, qui est
responsable de constituer et combien de membres font partie de ces comités?
Mme Fréchette : ...M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) :
Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci. Alors,
c'est le Secrétariat aux emplois supérieurs qui est chargé de composer le
comité.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, comme il n'y a pas d'autre
intervention, nous serions prêts pour la mise aux voix de l'article 15.
Est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Montigny) :
Adopté. Merci. Nous sommes maintenant à l'article 16. Oui, Mme la
ministre.
Mme Fréchette : Oui. M. le
Président, j'aimerais que l'on revienne à un article dont l'étude a été
suspendue...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
avec plaisir.
Mme Fréchette :
...l'article 13.
Le Président (M. Montigny) :
Au 13. Nous revenons donc à l'article 13. Est-ce que nous avons
consentement pour revenir à l'article 13?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. Montigny) :
Consentement. Parfait. Nous sommes donc à l'étude présentement de
l'article 13. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Excellent.
Alors, nous allons vous faire parvenir un libellé qui fait suite aux
discussions que l'on a tenues la semaine dernière. Donc, j'aimerais vous
soumettre une proposition.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce que nous suspendons nos travaux quelques instants pour soumettre la
proposition?
Mme Fréchette : O.K.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
C'est parti. On a... On va donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 13)
(Reprise à 11 h 18)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Comme nous avons une nouvelle proposition
d'amendement, en fait, qui se trouve à remplacer la totalité ou presque, là, de
l'article, il y avait un amendement qui était en suspend proposé par le député
de Maurice-Richard. M. le député, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Je propose de retirer l'amendement le temps qu'on traite celui-là.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce qu'il y a consentement pour le retrait de l'amendement qui était en
suspend? Il y a consentement. Donc, l'amendement qui était en suspend,
l'amendement du député de Maurice-Richard est donc retiré. Nous revenons donc à
l'étude de l'amendement proposé à l'article 13. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, il est proposé de remplacer l'article 13 du projet de loi
par le suivant... et c'est en fait un libellé qui avait été convenu, je dirais,
dans le cadre de nos discussions la semaine dernière avec les collègues.
Alors : L'article cinq de cette loi est remplacé par le suivant :
«La Régie a pour mission de surveiller le
secteur énergétique québécois et d'assurer la conciliation entre l'intérêt
public, la protection des consommateurs situés au Québec et un traitement
équitable du transporteur d'électricité et des distributeurs. Elle a également
pour mission d'informer les consommateurs.
«Dans l'exercice de ses fonctions et
pouvoirs, la Régie doit favoriser la satisfaction des besoins énergétiques, une
transition énergétique ordonnée et au moindre coût, l'innovation ainsi que la
maximisation des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux de
l'énergie pour les Québécois dans le respect des orientations et en vue de
l'atteinte des objectifs et cibles établies par le plan de gestion intégrée des
ressources énergétiques visé à l'article 14.2 de la Loi sur le ministère
de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie (chapitre M-14.1), dans le
respect des autres politiques énergétiques du gouvernement et dans une
perspective de développement durable et d'équité sur les plans individuel et
collectif.»
• (11 h 20) •
Alors, c'est un libellé qui reprend pour
l'essentiel des grandes portions du libellé initial mais qui y ajoute quelques
éléments tels qu'on en avait discuté la semaine dernière. Et ce libellé qui
vous est soumis a été accepté par la Régie, c'est un libellé qui lui convient
et qui ne vient pas modifier d'une manière non souhaitée, là, la nature de sa
mission...
Mme Fréchette : ...merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec
cette proposition d'amendement? Alors, comme il n'y a pas... Oh! oui, il y a
une intervention. M. le député de Jean-Talon, je vous laisse la parole.
M. Paradis : Merci. Merci
pour cette proposition d'amendement. Comme la ministre l'a mentionné, ça donne
suite à des échanges qu'on a eus ensemble la semaine dernière au sujet de cet
article. Et donc je comprends qu'on ajoute, en quelque sorte, à l'ancienne
définition le mot mission qui n'était pas là. Avant, on disait : Bien,
dans l'exercice de ses fonctions, voici ce que la régie fait. Là, maintenant, on
fixe sa mission, on dit que sa mission, c'est de surveiller le secteur
énergétique et d'assurer la conciliation. Donc, la discussion qu'on avait la
semaine dernière, c'était qu'il y avait la nouvelle version qui était proposée,
et qui est maintenant l'ancienne version proposée, là, comme changement
risquait de diluer la notion d'intérêt public, c'est-à-dire que, là, on
permettait de comparer l'intérêt public ou même de faire des compromis sur
l'intérêt public en le comparant à d'autres intérêts. Là, on revient à
l'ancienne... à l'ancienne formulation, donc l'intérêt public, la protection du
consommateur et un traitement équitable. Et donc ce que je comprends de la
ministre, c'est qu'au vu de la longue jurisprudence qui s'est développée sur
l'exercice des fonctions de la régie dans l'ancienne définition on est
satisfait que... qu'on va atteindre des objectifs qui sont centrés sur
l'intérêt public. C'est bien ça?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Bien, tel que le texte l'indique, donc, la régie,
effectivement, on vient définir sa mission, puis elle est notamment d'assurer
la conciliation entre l'intérêt public, la protection des consommateurs situés
au Québec, donc c'est une précision qu'on apporte, et un traitement équitable
du transporteur d'électricité et des distributeurs. On ajoute également la
notion d'information des consommateurs et, pour le reste, voilà, on vient
rajouter les éléments qui étaient proposés dans le cadre de notre discussion.
Alors, c'est la proposition que nous vous soumettons.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. M. le député.
M. Paradis : Mais donc...
parce que, la semaine dernière aussi, on a discuté de la jurisprudence qui
s'était développée en fonction de l'ancienne définition, et je sais que
l'équipe de la ministre, donc, faisait des vérifications, mais donc on confirme
qu'en fonction de cette jurisprudence-là, de la définition, de l'ancienne
définition à laquelle on revient un petit peu plus avec quelques ajustements on
est confiants pour établir l'esprit de cette modification-là et l'intention du
législateur que... Cet article-là, on est confiant dans ce contexte qu'il est
centré sur l'intérêt public et que l'exercice de conciliation... ici, en fait,
les trois éléments sont des éléments d'intérêt public. Dans l'ancienne
définition, on risquait de peut-être diluer l'intérêt public. C'était notre
crainte. Là, aujourd'hui, on est confiants, au vu des vérifications que vous
avez faites, qu'on reste centrés sur l'intérêt public. C'est bien ça?
Mme Fréchette : Nous sommes à
l'aise avec le libellé, la Régie de l'énergie également est à l'aise avec ce
libellé qui reprend, pour l'essentiel, une grande part de son libellé existant,
avec quelques ajouts dont on a discuté la semaine dernière.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre.
M. Paradis : Très bien. Bien,
c'est un pas en avant. Et je tiens vraiment à saluer l'ouverture de la ministre
à revenir sur la définition, là, compte tenu des inquiétudes légitimes qu'on
avait exprimées, je pense que c'est vraiment un pas en avant. Est-ce que la
ministre pourrait nous en dire un petit peu plus aussi sur l'ajout très
intéressant, qui était aussi une autre discussion qu'on a eue la semaine
dernière, vous l'avez souligné, donc, l'ajout «les consommateurs situés au
Québec»? C'était en lien, la semaine dernière, avec un amendement qui était
proposé par le collègue de Jacques-Cartier, et on a eu cette discussion-là. Je
sais que vous vouliez faire aussi des vérifications. Voulez-vous nous expliquer
un peu, là, comment... comment interpréter cet ajout, donc, de la protection
des consommateurs situés au Québec?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, on l'indiquait la semaine dernière, c'est dans la régie
de se pencher sur, en fait, ce qu'elle doit encadrer sur le territoire du
Québec. On voyait que certains membres, collègues des partis d'opposition
étaient suspicieux par rapport à ce cadre de territoire québécois. Alors, pour
éviter tout malentendu, on a simplement précisé qu'il s'agit bien, donc, du
territoire des Québécois, du... Le libellé exact, c'est, la, la, la... sur le
territoire pour les Québécois... «sociaux et environnementaux de l'énergie pour
les Québécois»... Ah oui! «Situés au Québec», pardon. Donc, on dit que «la
protection des consommateurs situés...
Mme Fréchette : ...au Québec.
Voilà qui précise la chose. Donc, je pense qu'il n'y aura plus de malentendu
possible.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Je je clarifie
tout de suite que je suis, moi, satisfait de cet amendement. Je pense que c'est
un amendement qui est nécessaire et utile. On a eu la discussion, par contre,
la semaine dernière, donc, des définitions «consommateurs» par rapport à
«clients», «consommateurs situés au Québec», on avait dit aussi «consommateurs
québécois». Je pense aussi que «consommateurs situés au Québec» est plus
adéquat que «consommateurs québécois». Est-ce que vous avez regardé, Mme la
ministre, avec votre équipe, l'impact que ça a, par ailleurs, de le préciser
ici, sur le fait que «consommateurs et clients» est utilisé ailleurs dans la
loi et sur aussi ce que vous qualifiez, la semaine passée, d'étant la
juridiction de la régie?
Je vous ramène notamment à vos notes, à
vos notes, vos commentaires sur la modification proposée à l'article 31, qui
aborde cette question de la définition de consommateurs et de clients. Je sais
qu'on va l'aborder prochainement, mais je voulais juste, tout de suite, savoir
si vous aviez réfléchi aussi à cette question-là.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président, j'aimerais céder la parole à Me Marois.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci beaucoup. Maître Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Bien, peut-être... Vous me direz si ça répond bien à votre question, mais
effectivement on a dit que les consommateurs, mais c'est tous ceux qui
consomment l'énergie, donc, c'est M. et Mme Tout-le-monde, ou des entreprises,
ou... Puis les clients, bien, c'est souvent... c'est ceux qui ne consomment pas
d'énergie. Ça fait qu'on peut penser, par exemple, aux clients du service de
transport d'Hydro-Québec. Je ne sais pas quoi ajouter.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. Marois. D'autres interventions? Oui, M. le député.
M. Paradis : Je vous je vous
réfère aux commentaires ministériels sur la modification à l'article 31. Ce
n'est pas que je veux discuter maintenant de l'article 31, mais c'est un
élément de concordance, puis c'est vraiment pour la gouverne des députés pour
le reste de l'étude du projet de loi, où vous dites que le paragraphe 2.1, dans
la modification à l'article 31, est modifié pour remplacer le mot
«consommateurs» par le mot «clients». Ces mots sont utilisés sans distinction
dans la loi sur la Régie de l'énergie, mais il n'est pas toujours approprié de
désigner un client comme un consommateur. Le projet de loi modifie des
dispositions de la loi afin que le mot «consommateurs» soit utilisé pour
référer uniquement à des consommateurs d'énergie et que le mot «clients» soit
utilisé dans tous les autres cas.
Ici, maintenant, on ajoute la notion de
«consommateurs situés au Québec», est-ce à dire que ce sera le seul endroit
dans la loi telle que modifiée jusqu'à maintenant, où on parlera de
consommateurs situé au Québec et qu'ailleurs on vise tous les consommateurs,
incluant les clients d'Hydro-Québec aux États-Unis, par exemple? Et est-ce que
ça a un impact sur les définitions de ces mots-là à l'article 2 de la loi?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je laisserai
Me Marois.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Sans problème. Me Marois.
M. Marois (Samuel) : Bien,
pour moi, pour moi, ça n'a pas d'impact, ça ne faisait pas mal de le préciser,
même si ce n'était pas nécessaire, dans l'article 5, concernant la mission.
Mais, pour moi, quand on va parler des consommateurs dans le reste de la loi,
c'est les consommateurs québécois.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Me Marois. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Bon, c'est
intéressant et c'est l'objet de mes questions, parce que, si on le précise ici
et qu'on ne le précise par ailleurs, le législateur étant présumé ne pas parler
pour ne rien dire, ici, ce serait des consommateurs situés au Québec et
qu'ailleurs dans l'article, dans la loi, ça peut être plus englobant parce
qu'on ne l'a pas spécifié. Puis la question étant aussi qu'il n'y a pas de
définition. Vous savez, dans l'article 2, c'est les définitions. C'est un choix
du législateur et peut-être que nos choix, ce serait de définir consommateurs
et clients, compte tenu de vos commentaires à la... pour la modification à
l'article 31. Mais parce que ces mots-là ne sont pas définis à l'article 2 de
la loi, est-ce qu'on ne devrait pas plutôt, en fonction des règles
d'interprétation habituelle des lois, dire qu'ici ce sont les consommateurs
situés au Québec, mais partout ailleurs? Si on a fait cette distinction-là ici,
ce ne sont pas nécessairement les consommateurs situés au Québec.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : J'inviterais
Me Marois à...
Le Président (M. Montigny) : Avec
plaisir. Maître Marois, nous vous écoutons.
• (11 h 30) •
M. Marois (Samuel) : Bien, je
maintiens que ce n'est pas nécessaire de les définir, pour moi, le sens est
clair. Ici, on l'ajoute, on est dans un article de mission. On peut parler de
principes, on peut parler d'objectifs, parler de consommateurs...
11 h 30 (version non révisée)
M. Marois (Samuel) : …la
protection des consommateurs situés au Québec. Je ne vois pas de problème là,
mais ce n'est pas par ailleurs nécessaire pour qu'on comprenne que, dans la
loi, les consommateurs, c'est les consommateurs situés au Québec. Puis je
rajouterai qu'il faut aussi examiner de quelle manière la régie exerce sa
mission. La protection des consommateurs, bien, moi, ce qui me vient en tête en
premier, dans la loi sur la régie de l'énergie, c'est l'examen des plaintes des
consommateurs par rapport aux tarifs et conditions de service des… du
transporteur ou des distributeurs. Donc, je pense que c'est là que la régie va
venir exercer son rôle de protection, notamment, mais je ne vois pas la
nécessité de définir, là.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Me Marois. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Je vais terminer
mes commentaires ici, parce que, je le réitère, je pense que c'est une
modification utile. C'était nécessaire de l'indiquer ici que, lorsque la régie
soupèse ces questions d'intérêt public et de protection des consommateurs, et
le Traitement équitable du transporteur et du distributeur, dans ce cas-ci,
elle doit se concentrer sur l'intérêt des consommateurs situés au Québec.
Autrement, compte tenu de ce qui est écrit
à l'article 1 de la Loi sur la Régie de l'énergie, qui explique la portée
de la loi, compte tenu de l'absence de définition à l'article 2, compte
tenu de ce que vous dites vous-même sur la définition des mots «consommateurs»
et «clients» à l'article 31, je pense que cet enjeu demeure. Ici, on l'a
réglé pour l'article 5. Je ne pense pas qu'on puisse, compte tenu des
dispositions que vous avez citées la semaine dernière et encore aujourd'hui… qu'on
puisse dire aussi clairement que jamais la Régie de l'énergie n'a à considérer
la question de ses consommateurs d'électricité hors du Québec, parce que,
maintenant, les contrats avec les États-Unis font partie du paysage de l'énergie
au Québec.
Et je considère donc que la question va se
reposer, notamment quand on va arriver à la question des fonctions de la régie
à l'article 31 de la loi sur la régie, tel que modifié par l'article 21
du projet de loi n° 69 et ailleurs dans le projet de loi. Donc, je vous…
je vous… je vous invite à continuer à explorer cette question parce qu'elle va
se reposer ailleurs, notamment compte tenu de l'amendement qui est proposé
aujourd'hui, qui, je le réitère, est un bon amendement, mais il y a un impact
sur l'économie générale de la loi et du projet de loi n° 69.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Maurice-Richard,
vous avez la parole.
M. Bouazzi : Merci beaucoup, M.
le Président. Ma première question concerne la phrase : «Elle a également
pour mission d'informer les consommateurs.» C'est une déclaration très large. C'est
quoi, les attentes, exactement, qu'on a envers la régie?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, quand vous voulez.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Donc, c'est pour inviter la régie à être proactive en matière de
communication, pour informer la population, bon, des… du cadre existant, des
règles, des développements. Donc, voilà, c'est une question de rayonnement de l'information
de la régie sur la population, en l'occurrence, les consommateurs.
M. Bouazzi : Est-ce qu'il y a…
Et excusez ma méconnaissance, là, mais des exemples qui vont dans ce sens-là,
puisque ça m'a l'air tellement flou qu'en même temps ça oblige à quoi, en fait?
Informer le consommateur de quoi? De manière proactive, ce n'est nulle part. Je
comprends que vous le dites, ça fait que… Mais, je veux dire, je serais la
régie, je me sentirais obligée de faire quoi, en fait?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, c'est
un mandat de sensibilisation au sens large, des consommateurs. Ça pourrait, par
exemple, prendre la forme de communications auprès de la population sur le prix
de l'essence, donc des commodités qui sont utilisées par les Québécois et pour
lesquelles il y a un intérêt collectif à ce que la population soit informée ou
mieux informée. Donc, c'est pour une invitation à être proactif en ce domaine-là.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Bouazzi : Ça fait que…
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, vous pouvez y aller.
M. Bouazzi : Bien, en fait,
moi, je serais satisfait de ça, mais je me demandais s'il n'y aurait pas moyen
de, comme, qualifier l'information en tant que telle pour comme apporter plus
de…
M. Bouazzi : ...mais après...
On a tellement de modifications qui nous disent que c'est pour objectif de
clarifier, je me dis, peut-être, qu'on pourrait être proactif et clarifier tout
de suite.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui.
J'aimerais simplement ajouter un exemple additionnel. Par exemple, ces
décisions qui sont rendues par la régie, eh bien, pourraient considérer de la
nécessité de transmettre des résumés qui viennent vulgariser la nature des
décisions qui sont rendues, c'est souvent avec un vocabulaire, je dirais, un
peu hermétique, que sont élaborées ces décisions, donc, de manière à les
vulgariser et à les rendre plus accessibles à un autre type de public que celui
des initiés que s'inscrit cette volonté-là d'informer les consommateurs.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci beaucoup. M. le député.
M. Bouazzi : Mon autre
question, c'est concernant le… Je vois qu'on est revenu, en fait, en gros, pour
la partie dont on a beaucoup parlé la dernière fois, sur la question de la
conciliation entre l'intérêt public, protection des consommateurs, et le
traitement équitable des transporteurs d'électricité et distributeurs. Il y a
des moments où la régie tranche d'un côté plutôt que de l'autre, quand on parle
de consommateurs et de… et de distributeurs, et une des conversations qu'on
avait eues, c'était de dire : Mais à quel moment est-ce qu'on tranche d'un
côté plutôt que de l'autre, par rapport à l'intérêt public plutôt que les
autres? Et honnêtement je ne comprends pas trop l'insistance qu'il y a ici de
dire qu'il y a… il faut concilier entre trois choses plutôt qu'entre deux
choses, et d'assurer que le premier est toujours respecté…
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. C'est
une discussion que l'on a… qu'on a eue il y a quelques jours. Donc, moi, je
considère avoir déjà répondu à cette question ou ce commentaire.
M. Bouazzi : Bien, oui et
non, hein, parce qu'on avait arrêté la conversation parce que vous deviez revenir
avec un amendement. À ce moment-là, je vais proposer un sous-amendement, que
vous avez déjà reçu. Comme ça, nous aurons la conversation de manière plus
spécifique avec un texte. Donc, si vous voulez bien, M. le Président, nous
n'avons pas besoin d'arrêter nos travaux, étant donné que je pense qu'il est
déjà prêt.
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. Nous avons bien reçu une proposition de sous-amendement à cet
amendement à… toujours à l'article 13. Il est donc bien reçu et bien
affiché. Alors, M. le député, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Donc, l'amendement à l'article 13 du projet de loi est modifié
par le remplacement des mots «la conciliation entre l'intérêt public,» par les
suivants «intérêt public, tout en conciliant».
Donc, ça se lit comme suit, donc :
«La Régie de l'énergie a pour mission de surveiller le secteur de l'énergie
québécois et d'assurer l'intérêt public, tout en conciliant la protection des
consommateurs situés au Québec et le traitement équitable du transporteur
d'électricité et des distributeurs.»
Il me semble que ça tombe sous le sens,
honnêtement, Mme la ministre, que la régie doive assurer l'intérêt public et
doive concilier entre deux intégrés, qui peuvent être souvent contradictoires,
qui sont ceux des consommateurs, d'un côté, et ceux des distributeurs et des
transporteurs de l'autre. Y a-t-il une bonne raison de refuser, justement, une
clarification qui va dans ce sens-là?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Oui. Merci.
Merci, M. le Président. Donc, on a eu un débat entourant ces questions-là la
semaine dernière. On a convenu, je dirais, de manière informelle, d'un libellé.
On vous revient aujourd'hui avec un nouveau libellé qui s'inscrit en droite
ligne avec ce dont il a été question la semaine dernière comme proposition de
compromis, entre guillemets, je vous dirais, mais, en fait, ça convenait, je
pense, à… je pensais, à tout le monde.
• (11 h 40) •
Il y a, par ailleurs, toute une
jurisprudence aussi qui a été développée sur la base des libellés… du libellé,
en fait, que l'on reprend en grande partie. Et la régie est d'accord avec le
libellé qu'on vous… qu'on vous soumet aujourd'hui. Donc, moi, je juge que le
libellé qu'on vous propose répond pour l'essentiel aux commentaires qui avaient
été faits la semaine dernière. Donc, je m'en tiendrais…
Mme Fréchette : ...Je m'en
tiendrais à cette proposition-là, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Je
comprends. Très bien. Merci beaucoup, Mme la ministre. M. le député.
M. Bouazzi : Mais, merci, M.
le Président. Mme la ministre dit que le libellé convient à tout le monde,
étant donné que je fais partie de tout le monde et qu'il me...
Mme Fréchette : ...
M. Bouazzi : Ah, d'accord.
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : ...M.
le député.
M. Bouazzi : L'argument est
donc...
Le Président (M. Montigny) : Je
vous laisse la parole.
M. Bouazzi : ...ne me
satisfait pas. Sérieusement et vraiment le plus sérieusement du monde, on a eu
à plusieurs reprises, d'ailleurs dans ce projet de loi comme dans d'autres, on
s'est retrouvé à modifier des articles sur la base d'aligner, en fin de compte,
des articles sur la jurisprudence qui a été faite de l'interprétation des
articles comme ils étaient écrits avant. J'en ai vu plusieurs exemples. Là, ce
que vous nous aviez dit, la dernière fois, c'est que l'intérêt public prime de
toute façon. Est-ce que c'est bien ce que j'avais compris de ce que vous nous
aviez dit la dernière fois?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, quand vous êtes prête.
Mme Fréchette : M. le
Président, donc, c'est sûr que l'intérêt public, pour un organisme comme la
Régie, c'est quelque chose qui chapeaute, là, l'ensemble des analyses qui sont
rendues par la régie, ça fait partie, je dirais, de sa mission que de veiller à
l'intérêt public.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Donc, ça tombe
bien, c'est ça, mon point, Mme la ministre. Évidemment qu'on ne s'attend pas à
ce que la Régie de l'énergie prenne des décisions qui vont à l'encontre de
l'intérêt public. Par contre, on peut imaginer que le consommateur veuille se
faire offrir l'électricité et que son intérêt, c'est d'avoir l'électricité
gratuite, bien, ça ne fonctionne pas. Et pareil pour Hydro-Québec qui voudrait
augmenter indéfiniment les prix, ça ne fonctionnerait pas. Ça fait que je ne
comprends pas honnêtement l'idée de se dire : Bien non, nous on veut absolument
concilier entre les trois plutôt que les deux, tout en assurant que le premier,
qui est l'intérêt public, soit toujours une réalité. Et comme à date je n'ai
pas entendu un seul contre-exemple, bien, justement, ça apporterait de la
clarté. Donc, je trouve que c'est un très bon amendement, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette
proposition de sous-amendement? M. le député de Jean-Talon, nous vous écoutons.
M. Paradis : On a eu beaucoup
de discussions la semaine dernière au sujet de cette question de l'intérêt
public, et, de fait, nous étions certains à penser que la formulation idéale,
c'est celle-ci, parce que la Régie, comme tout organe public, travaille en
fonction de l'intérêt public, qui n'est généralement pas concilié, et ensuite
il dit c'est de l'intérêt public en conciliant la protection des consommateurs
situés au Québec et un traitement équitable du transporteur d'électricité et
des distributeurs. Je considère toujours, comme je l'ai dit la semaine
dernière, que c'est la formulation idéale, que ma compréhension de la
jurisprudence de la Régie du logement, c'est qu'elle va en réalité dans ce
sens, c'est que quand la phrase indique, là, dans la loi actuelle qu'elle
concilie l'intérêt public, et la protection des consommateurs, et l'intérêt du
distributeur, c'est qu'en réalité c'est : elle travaille dans l'intérêt
public en conciliant les intérêts, par ailleurs, des consommateurs, et du
distributeur, et du transporteur. Donc, c'est ça le vrai sens de la
jurisprudence. Et là l'article irait vraiment le confirmer. Moi, je suis en
faveur de cette... de ce sous-amendement, mais je comprends que... je comprends
que la ministre a indiqué son intention d'y aller avec la formulation actuelle.
Si on veut vraiment faire progresser le droit québécois... Je trouvais que la
formulation initiale de votre amendement au projet de loi n° 69 allait
dans le sens inverse, elle représentait un risque important. Si on veut
vraiment aller de l'avant, comme vous ne l'aviez initialement mentionné, Mme la
ministre, en disant : On veut clarifier le texte. Vous nous avez indiqué
ça la semaine dernière. Oui, mais on voulait on trouvait que le texte était un
petit peu bancal, on voulait l'améliorer. Si on veut faire œuvre utile
aujourd'hui, ce serait d'aller là. Alors, moi, je pense que ça, c'est l'idéal.
Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, votre amendement d'aujourd'hui, je pense,
est un pas en avant. C'est mieux que ce qu'on avait dans la version originale
du projet de loi n° 69. Mais ça, ça nous permettrait de faire les pas en
avant que ce que ce projet de loi n° 69 nous permettrait de faire. Alors,
moi, je suis en faveur...
M. Paradis : …de cet
amendement, et je suis curieux de vous entendre sur cette formulation.
Qu'est-ce quivous… qu'est-ce qui clocherait, selon vous, avec cette
formulation, dont on a discuté ensemble, là, la semaine dernière, quand on
avait des discussions ensemble?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président, donc, pardon, je considère avoir abordé déjà cette question-là, ma
perception de la chose, et je ne souhaite pas en ajouter. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Il
n'y a pas de problème. Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions en lien avec cette proposition de sous-amendement? Il
n'y a pas d'autre intervention. Merci. Alors, nous pouvons passer à la mise aux
voix de ce sous-amendement.
M. Bouazzi : …
Le Président (M. Montigny) :
Merci, M. le député.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
: M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
Le Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Abstention.
Le Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Alors, cette proposition de sous-amendement est rejetée. Nous revenons donc à
la proposition d'amendement, toujours à l'article 13, sur cette
proposition d'amendement, est-ce qu'il y a des interventions? Il n'y a pas
d'intervention sur la proposition de l'article 13. On en avait fait, là,
il faut dire, déjà. Alors, à ce stade-ci, est-ce que la proposition
d'amendement à l'article 13 est adoptée? Adopté. Merci. C'est parfait.
Oui, M. le député, je vous écoute.
M. Kelley
: On a un
amendement maintenant à proposer.
Le Président (M. Montigny) : Effectivement.
M. Kelley
: Alors, on
demande une suspension pour s'assurer que ça marche bien avec le texte qui
vient d'être adopté par… merci. Tel qui a été amendé.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
nous allons quelques instants, même si nous l'avons reçu.
(Suspension de la séance à 11 h 47)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 18)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour pour nos travaux. Nous sommes toujours à l'étude de l'article 13.
Nous avons une nouvelle proposition d'amendement proposée par M. le député de
Jacques-Cartier. M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse le proposer.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, la suggestion d'amendement, c'est pour l'article 13 :
Modifier l'article cinq de Loi de la Régie de l'énergie, tel que proposé par l'article 13
du projet de loi, par l'ajout dans le premier alinéa, après «consommateurs
situés au Québec», de «les préoccupations des Premières Nations relativement au
développement territorial et à l'exploitation des ressources».
Alors, l'article modifié se lirait comme
suit : «La Régie a pour mission de surveiller le secteur énergétique
québécois et d'assurer la conciliation entre l'intérêt public, la protection
des consommateurs situés au Québec, les préoccupations des Premières Nations
relativement au développement territorial et à l'exploitation des ressources et
un traitement équitable du transporteur d'électricité et des distributeurs et a
également mission d'informer les consommateurs.»
• (12 h 20) •
Alors, M. le Président, la raison pourquoi
nous avons décidé de déposer un amendement sur ce sujet, une des choses, c'était
dans le mémoire de l'APNLQ, qu'il doit trouver une façon d'incorporer cette
réalité des préoccupations des Premières Nations, mais aussi de leur
développement territorial et l'exploitation des ressources. Alors, c'est
quelque chose qui était écrit dans leur mémoire. On a pensé que c'était
peut-être la meilleure façon d'incorporer dans cet article, c'était ici. Quand
même, M. le Président, j'ai offert toujours le côté gouvernemental leur possibilité
de revient avec une suggestion qui peut-être peut mieux marcher pour eux
autres, mais je pense que, comme nous avons discuté, on revient toujours à un
certain moment sur la mission du ministre concernant les Premières Nations et
les Inuit, qui... ici, on regarde la même chose pour les Premières Nations dans
le rôle de la régie. Ce n'est pas écrit, mais je pense que c'est hyper...
M. Kelley : ...encore de
revient sur ce point que le chef Picard a fait quand il était ici, en Chambre,
c'était de trouver plus de place pour mettre les préoccupations des Premières
Nations au cœur de ce projet de loi. Alors, je mettre ça de l'avant. Je veux
entendre la ministre qu'est-ce qu'elle pense de ça. Mais je pense que, si on
est capables d'ajouter les Premières Nations dans la mission de la Régie de
l'énergie, ça va être considéré comme un gain. Puis je pense quand même que la
régie est probablement ouverte à ce concept-là aussi parce que c'est les
réalités en 2025, et il faut mettre ça dans nos lois où on a l'opportunité.
Alors, ça, c'est... intervention pour commencer, M. le Président, et j'ai hâte
d'avoir un échange avec la ministre là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci beaucoup, M. le député. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Alors, simplement vous rappeler à tous qu'il nous reste environ neuf minutes
avant d'ajourner... pas d'ajourner, mais de suspendre pour l'heure du dîner.
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Parfait.
Merci, M. le Président. Donc, je voulais me prononcer, là, rapidement sur la
proposition d'amendement du député de Jacques-Cartier pour rappeler
essentiellement qu'il est proposé dans l'amendement, en fait, des éléments qui
ne sont pas du ressort de la mission de la régie. Quand on parle de se
prononcer sur la nature du développement territorial, par exemple, quand on
parle de se prononcer sur le type d'exploitation des ressources, ça s'inscrit
en dehors du cadre du mandat de la régie. Donc, ce serait de lui attribuer un
statut et des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Elle ne donne pas
de... Elle n'octroie pas de droit sur le territoire, la régie, dans le cadre de
ses fonctions. Voilà. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Très bien. Mais,
en même temps, Mme la ministre, si la régie a la mission de surveiller le
secteur énergétique québécois, bien, ça va inclure quand même ce concept qu'il
faut prendre en considération développement territorial et exploitation des
ressources sur les territoires des Premières Nations, n'est-ce pas? C'est
comme... De surveiller le secteur énergétique, de ne pas parler des Premières
Nations, c'est presque impossible. C'est une réalité, on sait très bien. Alors,
moi, je pense que c'est certainement partie de la mission de la régie, mais, je
pense, c'est mieux d'écrire quelque chose noir sur blanc dans le projet de loi
dans ce sens-là.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Donc, c'est davantage le rôle d'Hydro-Québec que de définir la
nature des projets d'exploitation des ressources énergétiques. La régie, elle,
vient s'assurer que ça respecte les balises, que les projets proposés cadrent
avec les besoins des Québécois. Donc, c'est une adéquation entre les besoins
puis ce qui est proposé qui relève du rôle de la régie.
Une voix : ...
Mme Fréchette : Et les coûts
également, bien sûr. Donc là, on est plus dans le... un rôle qui relève
d'Hydro-Québec par rapport au développement... à l'exploitation des ressources
énergétiques.
Le Président (M. Montigny) :
Merci. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : M. le Président,
je ne suis pas certain que c'est juste le rôle d'Hydro-Québec non plus. Je
crois que la régie peut avoir un mot à dire aussi. Puis, quand même, s'il y a
un projet d'Hydro-Québec, puis il veut vraiment aller de l'avant, puis on sait
qu'il y a une Première Nation qui est concernée ou préoccupée par le projet qui
est mis de l'avant par Hydro-Québec et par le gouvernement, je pense, la régie
doit avoir un minimum de prendre en considération cette réalité. Moi, je pense
que ça fitte bien aussi dans la conciliation entre l'intérêt public et la
protection des consommateurs sur Québec qu'on ajoute cet élément-là qui
explique l'importance des Premières Nations relativement à leur développement
territorial, exploitation des ressources.
Alors, je pense qu'il y a... pour moi, M.
le Président, je pense qu'il y a un rôle pour le régie... la régie de prendre
en considération ces éléments-là, mais ce n'est pas juste pour Hydro-Québec de
la faire. Et, quand même, je me rappelle toujours que M. Sabia a clairement dit
que ça ne peut pas être juste Hydro-Québec qui règle cette question-là. Il y a
un rôle pour le gouvernement, il y a un rôle pour les instances de le gouvernement
de... quand même, un élément comme la régie... une institution comme la régie,
d'avoir un rôle dans ces préoccupations. Alors, je demeure convaincu que c'est
une bonne place d'ajouter une proposition comme ça, puis ça ajoute juste
vraiment... ajouter à le projet de loi d'une façon positive.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui...
Le Président (M. Montigny) : ...M.
le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. J'ai entendu attentivement l'intervention de Mme la ministre, qui
dit que l'exploitation des ressources est une question qui revient à Hydro.
Ici, on ne parle pas tant des exploitations des ressources que des
préoccupations des Premières Nations relativement au développement territorial
et l'exploitation des ressources. Et je suis toujours un peu étonné, voire
préoccupé de cette manière assez systématique, de la part de Mme la ministre,
de renvoyer à Hydro-Québec les relations qu'on peut avoir avec les Premières
Nations. Ça ne me semble pas à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres, étant
donné notre histoire coloniale, étant donné les territoires ancestraux, étant
donné les relations, quand même, assez douloureuses que nous avons eues avec
les Premières Nations dans le cas du respect de leurs droits, voire de la
destruction de leur environnement de vie.
Sachant, en plus, qu'on passe notre temps
à perdre des... en cour, avec toutes sortes de recours, d'appels, etc., de la
part de votre gouvernement, Mme la ministre, concernant, justement, les droits
face aux ressources naturelles, à l'exploitation, aux territoires ancestraux
des Premières Nations, je pense que ce serait important de ne pas se limiter à
dire que c'est la job d'Hydro-Québec de régler ces problèmes-là, là.
Ça fait qu'on... en quoi est-ce que la
régie pourrait dire : Bien, moi, les préoccupations des Premières Nations,
ce n'est pas mon problème, c'est celui d'Hydro? Sur quelle base, en fait? Je ne
comprends pas.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
monsieur... merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Donc, simplement pour rappeler, bien, en fait, que la régie,
c'est un régulateur de marché, donc là, j'ai l'impression qu'on lui attribue un
rôle, un statut ou des responsabilités qui vont au-delà de ce concept de
régulateur de marché. Quand on dit qu'il faut que... il faudrait qu'elle se
préoccupe du type de développement territorial, d'exploitation des ressources,
de la perception des Premières Nations en lien avec ces dimensions-là, on sort
des responsabilités d'un régulateur de marché.
Il y a, par ailleurs, le gouvernement qui se
soucie de ces éléments-là. Donc, il n'y a pas qu'Hydro-Québec, il y a le
gouvernement également, de mon côté, du côté de mon collègue, en relation avec
les Premières Nations et Inuit, également le bureau des premiers ministres.
Donc, ce sont ces instances-là qui s'inscrivent dans cette nécessité-là, mais
ça sort du cadre pour ce qui est de la régie.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Il y a d'autres interventions? M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Bien, peut-être
une question. Dans mes souvenirs, Mme la ministre, vous deviez nous revenir, à
un moment, sur les questions, justement, qui touchent aux Premières Nations.
Est-ce que vous pensez que, raisonnablement... Parce que c'est dur, pour nous,
de prendre des décisions sur ce genre d'amendement si on est encore en attente.
Est-ce que vous pensez que, raisonnablement, nous allons pouvoir, peut-être
mercredi, demain après-midi, avoir une idée sur ce qui touche...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, on vous écoute.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Donc, il y a encore des discussions. On en a eues à la fois avec les
représentants des Premières Nations, avec le gouvernement, donc on est encore
dans un aller-retour. Mais je compte vous revenir au cours des prochains jours,
effectivement, au sujet de cet amendement qui est en suspension pour l'instant,
mais qui concerne, voilà, les Premières Nations.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Alors, à ce stade-ci, je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'après les affaires courantes.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources
énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'étude de l'amendement du député de
Jacques-Cartier sur l'article 14, tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres
interventions sur cet amendement?
Le Secrétaire : ...
Le Président (M. Montigny) : Le
13. Désolé. C'est vrai, hein? On s'est promené d'un article à l'autre. On est
même allés jusqu'à 15, puis on est revenus à 13. Mais on est correct, là, on va
faire le 13. Il est affiché à l'écran d'ailleurs. Ça va éviter toute confusion.
Oui. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Bien, je sais que
mon collègue de Maurice-Richard a eu un échange avec la ministre, mais encore
je pense que, juste pour continuer la discussion, est-ce que la ministre peut,
au minimum, expliquer où on peut peut-être retrouver les préoccupations des
Premières Nations au sein de la régie? Est-ce que... Je ne peux pas croire que c'est...
il n'y a aucun rôle pour la régie de prendre en considération les Premières
Nations relativement à leur développement territorial et à l'exploitation des
ressources. Alors, est-ce qu'il y a une autre façon, est-ce qu'il y a une autre
méthode d'interpréter qu'est-ce qui est devant nous qui inclut les Premières
Nations dans le mandat de la Régie?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bien, tout à fait, il y a une référence qui est faite en lien avec
la Régie de l'énergie et les Premières Nations, et ça se trouve à être dans le
PGIRE. L'amendement que l'on a apporté au PGIRE en lien avec les Premières
Nations, ça va constituer en quelque sorte la feuille de route à la fois pour
la Régie, pour Hydro-Québec, pour le gouvernement. Et cette feuille de route là
inclut la dimension des Premières Nations et Inuit. Donc, cette présence-là,
elle est là à travers le PGIRE, auquel devront se référer l'ensemble des
organismes, incluant la régie.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. le député.
M. Kelley : Bien, merci
beaucoup, M. le Président. Et je comprends, on tombe toujours... on retourne
toujours au PGIRE, mais je demeure pas convaincu que, ça, ça règle le «day-to-day»
nécessairement du rôle de la régie ni ça va prendre en considération chaque
fois que la régie doit trancher sur un projet, sur un enjeu. Je pense que ça, c'est
pourquoi c'est important d'ajouter ce type de langage directement dans le
projet de loi, que c'est... c'est... c'est fait de jour à jour dans les
fonctions de la régie. Mais je comprends que la ministre n'est pas d'accord sur
le point. Alors, je ne sais pas si mes autres collègues à des interventions sur
ce sujet, mais sinon, on peut passer au vote, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette proposition? Oui, M.
le député de Maurice-Richard, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Bien, moi,
rapidement, je ne sais pas si mon collègue de la première opposition serait
ouvert, mais moi... ou, en fait, je comprends qu'il faut un consentement, mais
je serais pour qu'on suspende en fait cet article, le temps que la ministre
nous revienne avec sa proposition qui touche aux questions des Premières
Nations pour pouvoir prendre une décision en connaissance de cause, en fonction
de ce qui va nous être proposé.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
si je vous entends bien, M. le député, vous me faites une proposition de
demander la suspension de l'étude de l'article, de l'amendement ou de...
M. Bouazzi : De l'amendement.
Le Président (M. Montigny) : ...de
l'amendement proposé par M. le député.
M. Bouazzi : Et donc de l'article.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Je vous écoute.
M. Kelley : Moi, je suis d'accord,
mais ça dépend sur la réponse de la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous entends bien aussi. On va regarder ça. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec ceci? Parce que,
M. le député, en fait, ce qu'il demandait, c'est qu'il attendait de voir si
vous alliez répondre ou non. Alors, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Bien, je suis plutôt d'avis qu'on devrait poursuivre, là, l'étude de
l'amendement dans l'attente.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Pas de problème. Alors...
Le Président (M. Montigny) : ...est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Il n'y a pas d'intervention
sur l'amendement, alors nous allons passer à la mise aux voix de cette
proposition d'amendement.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Par appel nominal. Merci.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Fréchette (Sanguinet)?
Mme Fréchette :
Contre.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Rivest (Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Montigny (René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) :
Abstention. Alors, la proposition d'amendement...
Le Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Président (M. Montigny) :
Alors, la proposition d'amendement est rejetée. Nous revenons donc à l'étude de
l'article 13 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 13 tel qu'amendé? Il n'y a... Oui, oui.
Mme Garceau :
...suspendre juste... s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) :
Oui, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 27)
(Reprise à 15 h 29)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Merci. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme la députée de Robert-Baldwin, je vous écoute.
Mme Garceau : Merci
beaucoup. Mme la ministre, deuxième alinéa, qui est quand même assez complet,
je voulais savoir, en termes des fonctions et pouvoirs, la transition
énergétique ordonnée, qu'est-ce que ça veut dire?
• (15 h 30) •
Le Président (M. Montigny) :
Merci, Mme la députée de Robert-Baldwin. Parfait. Mme la ministre, vous
avez la parole.
Mme Fréchette : Oui.
Merci, M. le Président. Alors, c'est un terme qui réfère au fait qu'il faut que
cette transition se fasse de manière à respecter, par exemple, la capacité de
payer, respecter le concept de gradualité...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Fréchette : ...un
continuum, c'est une trajectoire, en fait, qui doit être mise en place dans le
contexte de la transition énergétique. On entend parfois que... «transition
énergétique», il y a le mot «transition», et c'est... je pense, c'est en
référence à cette réalité de transition, c'est-à-dire d'un passage à un autre,
mais non pas une coupure radicale où on voudrait aller trop vite par rapport
aux capacités que l'on a d'opérer une transition énergétique. C'est un virage
quand même très vaste, majeur, profond, alors... l'idée étant que ça se fasse
de manière structurée.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Ah?
Oui.
Mme Fréchette : Oui. On pourrait
ajouter «de manière optimale».
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci beaucoup,
«mister» Président. Mais est-ce que ça, ce n'est... Ça, ce n'est pas le rôle du
gouvernement d'assurer une transition ordonnée? Parce qu'on vient de parler que
ce n'est pas le rôle du gouvernement avec les Premières... excusez-moi, de la
régie pour les Premières Nations. Mais de s'assurer une transition énergétique
ordonnée, c'est dans le mandat de la régie, je trouve, ça, c'est comme une
demande pas mal majeure. Est-ce que la régie peut clairement dire au
gouvernement qu'on va trop vite avec certains projets, puis il faut mettre un
frein sur ça?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. Alors, M.
le Président, donc, c'est pour rappeler notamment que ça doit respecter les
plans d'approvisionnement qui seront présentés par Hydro-Québec et les
distributeurs, que ça doit respecter également par exemple la capacité de payer
des clients, donc, des différents distributeurs. Alors, c'est la référence qui
est faite à cette façon de faire de manière structurée et... voilà, graduelle.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Jacques-Cartier. On
vous écoute.
M. Kelley : Oui, et je
comprends ça, mais moi, j'ai trouvé que ça, c'était comme la deuxième partie, c'était
au moindre coût. Alors, les deux concepts, c'est un peu différent, dire qu'on
veut une transition énergétique ordonnée, qui est différent du fait que c'est
au moindre coût parce qu'on a ajouté une... Et, peut-être, c'est juste moi,
mais je trouve que ce n'est pas basé juste sur le coût, mais la transition
énergétique, c'est aussi basé sur la planification, aussi sur un certain temps
aussi. Mais peut-être... c'est juste ma compréhension avec le fait que les deux
sont divisés, mais... C'est ça. C'est juste intéressant, parce que c'est un concept
pas mal large d'ajouté dans le mandat de la régie. Mais je ne dis pas que c'est
nécessairement une mauvaise chose non plus.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Robert-Baldwin, vous
avez la parole.
Mme Garceau : Oui, juste dans
cette voie, parce qu'évidemment, la... — et je regarde la deuxième
partie du deuxième alinéa — la régie va devoir, dans ses fonctions,
dans ses pouvoirs, évidemment, respecter les orientations qui vont être dans le
PGIRE, parce qu'il y a comme, il me semble, une petite confusion, c'est... On
va respecter la transition énergétique, la façon qu'on va y arriver, les
étapes. Donc, tout ça va être dans les orientations, les atteintes des
objectifs, les cibles et tout ça qui vont être dans le PGIRE. Donc, on a déjà à
la fin de ce paragraphe que la régie va devoir évidemment suivre et respecter
les orientations, le PGIRE.
Donc, je ne le sais pas, il me semble, c'est...
Je ne veux pas utiliser le mot «déplacé», mais il me semble que la
transition... que la régie, dans ses fonctions et pouvoirs qu'on ajoute, qu'elle
sera responsable de la transition énergétique ordonnée. Je reviens au
commentaire de mon collègue de Jacques-Cartier que c'est vraiment au gouvernement,
là, de déterminer la séquence, puis la structure, et tout ça pour arriver à l'atteinte
des objectifs qui, je présume, vont être dans le PGIRE. Donc, je ne sais pas s'il
y a une... En tout cas, je parle... je pense à haute voix, là. Est-ce que c'est...
Je ne veux pas dire que ce n'est pas nécessaire, mais il me semble que...
Mme Garceau : …ça tombe
vraiment dans la cour du gouvernement, tout cet aspect-là, et non pas dans la
régie comme fonction et pouvoir. C'est quand même… ce serait quand même au
cœur, là, de leurs fonctions et pouvoirs. Et, il me semble, c'est vraiment
plutôt le gouvernement et que la régie, oui, dans ses fonctions et pouvoirs, va
devoir évidemment suivre le PGIRE.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre, vous avez la
parole.
Mme Fréchette : Bien, en
fait, chacun aura à contribuer à la mise en place, suivant ses responsabilités
différentes… à la mise en place et au respect du PGIRE. Donc, dans le respect
des compétences de la régie, elle doit s'assurer que soient satisfaits les
besoins énergétiques et notamment la transition énergétique.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la députée.
Mme Garceau : Bien, M. le Président,
c'est toute la question du mot «ordonner». Comment se fait-il qu'on retrouve,
dans les fonctions et pouvoirs de la régie, dans tout cet aspect de transition
énergétique, on ajoute le mot «ordonner»? C'est ça qui fait en sorte, là, que
je ne comprends pas pourquoi c'est là.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : C'est un mot
qui vise à faire en sorte de rappeler qu'il doit y avoir une certaine séquence
logique dans la mise en place de la transition énergétique. Est-ce que, n'eût
été de la présence de ce mot-là, ça aurait été déstructuré? Probablement pas,
mais c'est un rappel pour dire que c'est un vaste chantier que l'on amorce et
qu'on devra y aller de manière structurée et ordonnée, plus particulièrement.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, M. le
Président. Mais, Mme la ministre, on se comprend que c'est vraiment dans les
devoirs, des responsabilités du gouvernement de s'assurer de cette transition
énergétique ordonnée. C'est vraiment au gouvernement, au ministère de l'assurer
et moins la régie, la régie va suivre qu'est-ce qu'il y a dans le PGIRE, les
atteintes, et les objectifs et les cibles qui vont être établis, suite à des
consultations, et tout ça, là, avec les acteurs de la société civile.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, souhaitez-vous intervenir?
Mme Fréchette : Je n'ai pas
d'autres interventions.
Le Président (M. Montigny) :
Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous pourrions passer à la mise aux
voix de l'article 13 tel qu'amendé. Alors…
Mme Garceau : …
Le Président (M. Montigny) :
Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Excusez…
Le Président (M. Montigny) : Oui,
oui, je vous laisse… Ah! vous… oui, je vous écoute.
Mme Garceau : Je vais faire
juste… juste de voir avec vous. Parce que, si on enlève le mot «ordonnée», puis
si on dit «une transition énergétique au moindre coût»… Parce que, suite à ça,
on le dit : Dans le respect des orientations et en vue de l'atteinte des
objectifs et cibles établis par le plan de gestion intégrée. Est-ce que le mot
«ordonnée» est vraiment nécessaire? Et est-ce que ça tombe vraiment dans la
cour de la régie?
Le Président (M. Montigny) : Oui,
allez-y, Mme la ministre, je vous...
Mme Fréchette : Alors,
simplement pour dire que moi, je ne suis pas, comment dire, choquée par la
présence du mot «ordonnée». Il y a quand même une nécessité, là, d'équilibrer
les bilans, qui doit être assurée par la régie dans un contexte où les
technologies, des technologies nouvelles vont être utilisées, il y a des
technologies nouvelles qui vont faire leur apparition également, qui doivent
être intégrées dans le mix… mix énergétique. Donc voilà, je trouve que ce n'est
pas… ce n'est pas superflu de garder le mot «ordonnée».
Le Président (M. Montigny) :
Merci.
Mme Garceau : Est-ce qu'on
peut suspendre, M. le Président, quelques instants?
Le Président (M. Montigny) : Nous
pouvons donc suspendre nos travaux quelques instants. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 40)
(Reprise à 15 h 44)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. À la suspension, Mme la députée de Robert-Baldwin,
vous aviez la parole. Je vous redonne la parole à nouveau.
Mme Garceau : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Mme la ministre, je voulais juste voir avec vous, à
la toute fin, l'amendement... dernier amendement à cet article, «et dans une
perspective de développement durable et d'équité sur les plans individuel et
collectif», pourriez-vous expliquer plus particulièrement la notion d'équité
sur les plans individuel et collectif?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée.
Mme Fréchette : Oui. Je vais
prendre juste quelques secondes.
Des voix : ...
Mme Fréchette : Oui. Petit
texte initial, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
allez-y, Mme la ministre. Je vous écoute.
Mme Fréchette : Oui. Alors,
pour répondre à la députée de Robert-Baldwin, alors, c'est une notion qui était
déjà présente, hein, dans le libellé de départ, et qu'on a ramenée pour garder
une constance dans l'idée qu'il faille assurer qu'il y ait une équité d'une
part entre les individus et d'autre part entre les groupes de clients, entre
les types de clients. On peut penser...
Mme Fréchette : ...aux clients
résidentiels versus l'industriel versus le commercial et puis entre les
individus eux-mêmes. Donc, c'est pour préciser que le sens d'équité doit être à
la fois sur le plan des personnes tout comme sur le plan des groupes. C'était
un concept qui était déjà présent et qu'on propose de garder, garder intact.
Une voix : Merci.
Le Président (M. Montigny) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 13?
Merci. Comme il n'y a pas d'intervention sur l'article 13, nous pouvons
passer à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) :
Adopté. Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Avec... Tel qu'amendé, c'est vrai. Nous avons fait des amendements. Ça nous
amène maintenant à l'étude de l'article 16. Alors, nous allons à
l'article 16. Ça va pour l'étude de l'article 16? Quand vous serez
prête, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, c'est
bon. Alors : L'article 14 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«14. Outre les attributions qui peuvent
lui être dévolues par ailleurs, le président est chargé de l'administration et
de la direction générale de la Régie.
«Il a notamment pour fonctions :
«1° de diriger le personnel de la Régie et
de voir à ce que celui-ci exécute ses fonctions;
«2° de coordonner et de répartir le
travail des régisseurs qui, à cet égard, doivent se soumettre à ses ordres et
directives;
«3° de favoriser la participation des
régisseurs à l'élaboration d'orientations générales de la Régie en vue de
maintenir un niveau élevé de qualité et de cohérence des décisions;
«4° de veiller au respect de la
déontologie; et
«5° de promouvoir le perfectionnement des
régisseurs et du personnel de la Régie quant à l'exercice de leurs fonctions
et, à cette fin, d'évaluer périodiquement les connaissances et les habiletés
des régisseurs dans l'exercice de leurs fonctions.»
Donc, c'est un article qui précise que...
ce qu'est la charge administrative du président de la régie pour mieux définir
ses fonctions. Ça énonce que le président est chargé de l'administration et de
la direction générale de la régie. Et ça reprend les fonctions du président
quant à la direction du personnel et la coordination du travail des régisseurs.
Et, à ce titre-là, il précise également que les régisseurs doivent se soumettre
à ses ordres et directives.
L'article donne également au président un
rôle dans l'élaboration d'orientations générales afin d'assurer la cohérence,
la constance et la qualité des décisions de la régie. Ça prévoit également que
le président doit veiller au respect de la déontologie et au perfectionnement
des compétences des régisseurs et du personnel et qu'il doit les évaluer aussi
par rapport à ses compétences. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Des interventions en lien avec cet article?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Oui.
Mme Garceau : Oui, M. le
Président, on va juste suspendre quelques instants. Nous avons...
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons donc suspendre quelques instants nos travaux, sans problème.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 51)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour pour nos travaux. Nous avons bien reçu une proposition
d'amendement à l'article 16. Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Juste un
instant, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) :
Sans problème. Quand vous serez prête, Mme la députée.
Mme Garceau : ...
Le Président (M. Montigny) :
Aucun problème. On vous attend. Nous sommes patients. Je crois que nous allons
suspendre quelques instants nos...
Mme Garceau : ...
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons suspendre nos travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 52)
(Reprise à 15 h 54)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons donc nos travaux. Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la
parole.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, amendement à l'article 16 : Ajouter à
l'article 14 de la Loi sur la Régie de l'énergie, proposé par
l'article 16 du projet de loi, à la fin, le paragraphe suivant : donc,
il y aurait, au sixième alinéa d'obliger les régisseurs et leur personnel
à suivre une séance de formation continue sur base annuelle portant sur les
réalités des Premières Nations.
Et donc, M. le Président, juste pour
enrichir un peu, là, cette... la demande d'amendement. C'était une des
recommandations, évidemment, de l'APNQL dans leur mémoire. Et on avait
mentionné qu'on souhaitait une formation, qu'elle soit nécessaire pour les
régisseurs particulièrement, pour les conscientisés notamment aux réalités
socioéconomiques des Premières Nations, aux droits ancestraux et issus de traités,
à l'obligation de consulter, de même qu'aux droits établis par la Déclaration,
la...
Mme Garceau : ...DNUDPA. Donc,
évidemment, dans le contexte actuel, et comme la ministre avait déjà mentionné
que les Premières Nations sont au cœur de ce projet de loi, nous croyons qu'il
serait très important, utile et même nécessaire que les régisseurs, également,
suivent cette... des séances de formation continue pour comprendre les réalités
des Premières Nations, et surtout, évidemment, lorsqu'il va y avoir des prises
de décision.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. J'ai pris connaissance, là, de la proposition d'amendement de la
députée de Robert-Baldwin. Écoutez, on est très sensibles à la réalité des
Premières Nations, et je comprends que c'est le cas, ici aussi, des collègues.
Il y a, néanmoins, un souci de ne pas tomber dans la gestion, je dirais, du
quotidien de la régie. On est dans un texte qui se veut un cadre pour la
mission et les grandes fonctions de la régie.
Est-ce que le fait de préciser le type de
formation, aussi valeureuse soit-elle, là, cette formation... est-ce que c'est
l'endroit pour indiquer un type de formation, avec le sujet de la formation,
avec la fréquence de la formation? Je trouve que c'est dissonant un peu, bien
que je comprenne l'ambition, là, de la députée, mais on ne veut pas alourdir le
texte, et, par conséquent, voilà, je trouve que c'est... c'est quand même très,
très niché, comme proposition, par rapport au reste des alinéas de ce
paragraphe... de cet article, pardon.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la
parole.
Mme Garceau : Oui, M. le
Président. Merci pour cette intervention, Mme la ministre. Mais, évidemment...
Parce que là, on est en train de faire vraiment... on est en train de définir
les fonctions dans cet article, et en ce qui a trait au président, évidemment,
un responsable de l'administration de la régie, et on spécifie, quand même,
différents devoirs, fonctions. Et surtout, lorsqu'on parle de... On rentre un
peu dans le quotidien, là, ici, parce qu'on parle aussi de veiller au respect
de la déontologie, au niveau de qualité, de cohérence dans leurs décisions.
Mais aussi, le 5°, de promouvoir le
perfectionnement, c'est toujours... les formations continues, c'est toujours
dans l'optique de la... de... le perfectionnement des régisseurs et du
personnel de la régie quant à l'exercice de leurs fonctions. Ce serait aussi
dans cette optique là de... Lorsqu'on parle de promouvoir le perfectionnement,
ce serait aussi d'intégrer une séance de formation sur une base annuelle.
• (16 heures) •
Donc, je ne crois pas que ça... que ce
soit, en sorte, déraisonnable d'intégrer cet amendement, surtout compte tenu du
contexte, de l'importance à garder à l'esprit les réalités des Premières
Nations, et je crois que c'est quand même très, très important. Les avocats,
comme on dit, doivent suivre des cours de perfectionnement. Il y en a... il y
en a plusieurs qui doivent le faire. On vient tout juste de finir. Mais, ceci
étant dit... Et surtout, parce qu'il va y avoir une évolution, et même dans le
cadre du PGIRE, parce qu'il va y avoir des consultations et aussi, des
consultations avec les Premières Nations. Donc, ce serait important d'intégrer,
d'après nous, cette obligation si vous allez promouvoir le perfectionnement...
16 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...régisseurs et
du personnel de la régie. Vous devriez inclure, pour être certaine que ce soit
fait, parce que je crois que c'est fondamental, qu'ils suivent une séance de
formation continue portant sur les réalités des Premières Nations.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre. Vous
avez la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Cet article, en fait, il se veut quand même au niveau des grandes
orientations, si on regarde ce qui est décrit comme étant la fonction de la
régie, du régisseur : «favoriser la participation des régisseurs, l'élaboration
d'orientations générales, le respect de la déontologie et le perfectionnement.»
Et, à mon sens, dans cette notion de
promouvoir le perfectionnement, il devrait y avoir effectivement une attention
qui soit portée à l'endroit des Premières Nations et Inuit. Il devrait y
également... également y avoir une attention qui soit portée sur les notions de
développement durable. Il devrait aussi, je pense, y avoir des notions qui
soient... qui portent sur la transition énergétique, ce en quoi ça consiste. Il
devrait aussi y avoir une attention en lien avec la réalité des communautés
éloignées, qu'elles soient celles... qu'elles soient des Premières Nations ou
pas. Je pense qu'il y a une grande variété de thèmes qui vont être d'importance
en termes de sujets de perfectionnement, mais je ne vois pas la nécessité de
faire... de pointer, de faire ressortir celles plus particulièrement sur la
réalité des Premières Nations dans ce type d'article, qui se veut quand même
général. Mais je crois que la notion de promouvoir le perfectionnement des
régisseurs est l'endroit où cette attention à l'égard de la formation sur la
réalité des Premières Nations devrait se traduire. Mais je trouverais, comment
dire, dissonant de pointer particulièrement ce sujet-là en disant que celui-là
doit être abordé à chaque année. Il y a à mon sens également d'autres... d'autres
éléments qui devraient faire le... qui devront faire l'objet de
perfectionnements. Mais je laisserais ça à la discrétion de la Régie, sachant
que la réalité des communautés autochtones est un enjeu qui va être quand même
transversal et d'importance pour les prochaines années dans le cadre du
développement énergétique du Québec.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a, oui, d'autres interventions? M. le député de
Maurice-Richard. On vous écoute.
M. Bouazzi : Mais, Mme la
ministre, est-ce que les régisseurs suivent des formations en ce moment à votre
connaissance?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : M. le Président,
je n'ai pas la réponse exacte à cette question. Je vous dirais probablement,
mais je n'en ai pas la garantie.
M. Bouazzi : Est-ce que vous
pensez que c'est une bonne idée que les régisseuses, les régisseurs soient
formés sur les réalités des Premières Nations?
Mme Fréchette : Je pense que
c'est pertinent qu'ils soient formés sur la réalité des Premières Nations, qu'ils
soient formés également sur la notion d'équité, en quoi consiste l'équité. C'est
des gens qui doivent avoir, comment dire, du jugement, qui doivent se prononcer
sur des enjeux où, comment dire, il faut être impartial dans son... dans sa
prise de décision. Je pense qu'ils doivent être informés également de ce que...
ce qu'est le développement durable, la transition énergétique. Il y a toute une
série, je pense, de sujets qui sont d'importance pour les régisseurs pour bien
exercer leur travail.
M. Bouazzi : Bien, si vous
voulez bien, on va rester sur les Premières Nations. On a quand même des
rapports au niveau du Canada qui nous ont parlé de génocide culturel, là. C'est...
C'est... C'est une réalité très particulière. Donc, on est d'accord que, un, il
est tout à fait possible qu'ils suivent des formations, mais vous pensez aussi,
Mme la ministre, c'est ce que j'ai cru entendre, que c'était une bonne idée qu'ils
soient formés sur la question des Premières Nations. Ça fait que ma question
suivante, évidemment, c'est : Sont-ils formés sur les réalités des
Premières Nations actuellement?
Mme Fréchette : Pardon? Je n'ai
pas... Je n'ai pas saisi la question.
M. Bouazzi : Donc, on est d'accord
que c'est une bonne idée qu'ils soient fermés sur... formés sur la réalité des
Premières Nations, que ça va leur permettre d'être des bons régisseurs. Et, de
l'autre côté, bien, il est... il est possible qu'ils aient des formations. Il
est... moi aussi je veux faire des suppositions, il est peu probable qu'il y en
ait sur les réalités des Premières Nations. En tout cas est-ce qu'il y en a? C'est
ça, ma question, en fait. Est-ce qu'il y a des formations sur les réalités des
Premières Nations?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, je
pense que c'est au président de la régie, au dirigeant de la régie à donner
suite à cette nécessité de promouvoir...
Mme Fréchette : ...le
perfectionnement des régisseurs et de son personnel. Donc, considérant la
nature des enjeux qui se présentent au Québec, je pense que les thèmes de la...
du perfectionnement puis des formations devront être variés. Quant à moi, ils
devraient inclure notamment celle de la réalité des Premières Nations, mais
également celle de la transition énergétique, des développements durables, la
réalité des communautés éloignées, de l'équité. Donc, il y a toute une série de
thématiques qui se prêteront, je pense, au concept de formation qui relève du
président de la régie ou de la présidente.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? M. le député.
M. Bouazzi : Bien oui,
c'est-à-dire je n'ai pas... je n'ai pas compris... Évidemment que les gens,
effectivement, les régisseurs doivent être formés sur les questions
énergétiques, ça, je n'en doute pas. Là, on parle d'une question bien
particulière où il est possible, peut-être même probable, qu'ils n'aient jamais
eu de formation sur une base régulière sur les réalités des Premières Nations,
et c'est une réalité particulière, honnêtement, Mme la ministre. Je comprends
que vous essayez de mettre ça dans toutes sortes d'autres sujets. On parle d'un
sujet très, très grave dans notre histoire, qui est une histoire coloniale,
comme on le sait toutes et tous, et qui, maintenant, surtout sur les 20
dernières années... bien, il y a toute une reconnaissance de choses, y compris
des mots très, très forts qui ont été utilisés, dont celui de génocide culturel
au niveau de commissions qui ont eu lieu au niveau fédéral. Ça fait qu'on se
permet de penser que c'est une réalité particulière qui n'est pas mise au même
niveau.
Maintenant, vous avez raison que c'est le
rôle du président, et là on est en train de définir justement ce qu'il a à
faire. Ça fait que, je pense, ça tombe bien de lui mettre, dans ses
responsabilités, de se débrouiller que le... pour que les régisseurs soient
formés sur les réalités des Premières Nations, là, ça ne peut qu'être utile,
ça... Je comprends que vous parlez que c'est trop en détail, mais, si ça
n'existe pas, c'est un détail qui est important à mettre en place. Ce n'est pas
comme si ça se faisait de manière naturelle, de lutter contre les injustices et
les oppressions systémiques dont sont victimes les Premières Nations.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Je pense quand même qu'on fait un grand bond en avant, là, avec le
libellé tel que proposé. Et rappelons d'où on part. À l'heure actuelle, le
texte que l'on souhaite amender va comme suit : «Le président coordonne et
répartit le travail des régisseurs. Il est responsable de l'administration de
la régie et en dirige le personnel.» Ça se limite à ça. Là, on apporte quand
même beaucoup de dimensions nouvelles dans les fonctions du dirigeant de la
régie, à savoir diriger le personnel, coordonner le personnel, bien répartir le
travail, ensuite favoriser la participation des régisseurs aux... à la... à
l'élaboration des orientations générales, la déontologie et le
perfectionnement. Donc, c'est une notion qui est surlignée, je vous dirais, du fait
de la présence du cinquième alinéa, de promouvoir le perfectionnement des
régisseurs. Alors, en ce sens-là, je pense qu'il y a un bond en avant.
Maintenant, il y a, comment dire, un
devoir de la part du gestionnaire quant au type de formation, quant au type de
perfectionnement qui devra être donné. Je pense que cet article-là se veut
quand même de portée générale. Alors, je trouverais particulier d'indiquer le
ou les cours qui devraient être suivis par des régisseurs dans ce texte-ci,
avec la fréquence, en plus, à laquelle ces formations doivent être suivies.
Alors, voilà, je suis d'avis que le texte,
quand même, nous donne beaucoup plus de précisions et de détails pour encadrer
le travail du régisseur, mais il y a, voilà, quand même une portée générale.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, vous avez la parole.
• (16 h 10) •
M. Bouazzi : Bien, j'entends.
Effectivement, on a rajouté énormément de détails par rapport à quelque chose
qui était, pour le moins qu'on puisse dire, succinct sur le rôle du président.
Mais, à ce moment-là... Et, on s'entend, là, si on... une fois qu'on a mis tous
ces détails-là, on se retrouve dans une situation où les régisseurs ne sont
jamais formés sur les questions des réalités des Premières Nations et des
personnes autochtones, bien, on l'aura raté. Je veux dire, est-ce que c'est une
réussite si le président ne met pas en place des formations sur les questions
des réalités Premières Nations? J'ose croire que Mme la ministre partage avec
moi l'idée que ce n'est pas une réussite. Et donc, oui, effectivement, ça lui
donnerait la liberté de le faire ou de ne pas le faire. Mais il y a plein de
choses qu'on lui demande de faire, mais...
M. Bouazzi : ...là, ça nous
permettrait d'être précis.
Ça fait que je continue à penser que...
C'est comme si à chaque fois, c'est vraiment important, les questions
autochtones, mais jamais vraiment assez pour qu'on le mette dans le projet de
loi, là. Ça fait que... Ça fait que je pense qu'on a la chance quand même de
pouvoir le faire de temps en temps. Ça ne peut pas nuire. Ça, je comprends, il
y a peut-être d'autres affaires qui, pour vous, seraient problématiques, Mme la
ministre, ou redondantes, mais ça, ça ne peut juste pas nuire, ça peut juste
être utile. Et puis c'est une chance qu'on a, là. On ne va pas réouvrir le
projet de loi 22 fois, là, c'est une fois aux 10 ans peut-être. Donc, je nous
invite toutes et tous à voter pour cette modification.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : J'écoute la
ministre et la confirmation que, oui, on devrait apporter une attention
particulière. Je comprends que ça peut être peut-être lourd en raison de la
fréquence, mais au moins les régisseurs et le personnel devraient suivre une
séance de formation en ce qui a trait aux réalités des Premières Nations, en ce
qui a trait aux enjeux et aussi concernant les peuples autochtones. Il me
semble qu'ils devraient avoir au moins une formation. Est-ce que la ministre
serait ouverte à le modifier pour que ça ne soit pas sur une base annuelle mais
que les régisseurs, le personnel suivent au moins une formation? Surtout
lorsqu'ils vont commencer dans des nouvelles fonctions, ça serait nécessaire au
moins d'avoir cette information-là, cette sensibilité.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Ça va?
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Je suis un peu
étonné de ne pas avoir de réponse à la question de ma collègue. Est-ce que la
réponse, c'est oui, mais je ne veux pas le mettre dans le projet de loi? Non?
Quelque chose, là, mais, je veux dire, c'est un dialogue quand même.
Mme Fréchette : ...je peux
réitérer ma réponse précédente à l'effet que je ne pense pas qu'il faille aller
jusqu'à préciser de quelle nature doivent être les formations dans ce type
d'article de portée générale. Alors, voilà, c'est ma proposition, de s'en
remettre avec confiance au... à la personne qui dirigera la régie. Je pense que
les dimensions afférentes aux Premières Nations vont quand même occuper une
bonne part de la discussion dans l'espace public. Il y aura d'autres dimensions
également, que ce soit des questions d'équité, des questions de communautés
éloignées, de transition énergétique, de développement durable. Donc, je
vais... je vais laisser à la discrétion de la personne qui dirigera la régie le
soin de préciser les formations sur lesquelles porteront les séances de
perfectionnement pour les gens qui travailleront à ce tribunal économique.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la députée, je vous laisse la parole.
Mme Garceau : Oui, M. le
Président. On l'a quand même fait, Mme la ministre, en ce qui a trait... puis
là je ne me souviens pas de l'article, concernant les consultations, les
consultations générales, mais on a précisé «consultations avec les Premières
Nations». Il y avait un motif pour lequel on avait précisé. Et donc je vais
utiliser le même raisonnement ici pour dire qu'on devrait le préciser parce que
c'est très particulier et il y a des réalités importantes qui devraient être à
la connaissance des régisseurs et le personnel, et donc au moins une formation.
Au lieu d'avoir quelque chose sur une base annuelle qui peut être lourd et
peut-être que ça sera au président de décider ultérieurement s'il va y avoir
des sessions, des formations continues plus fréquentes, mais au moins une
formation, il me semble, est absolument raisonnable compte tenu des
circonstances.
Le Président (M. Rivest) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bonjour, M.
le Président.
Le Président (M. Rivest) :
Bonjour. Bonjour, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bienvenue.
Alors...
Mme Fréchette : ...ce que je
voudrais souligner en réponse à la députée, c'est qu'en fait le PGIR est de
nature aussi politique. Le tribunal administratif qu'est la Régie, c'est une
autre grille d'analyse. Mais, en ce qui a trait au PGIR, il y a toute cette
dimension d'acceptabilité sociale, de partenariat avec les Premières Nations
qui est de grande importance, et c'est ce pourquoi on a souligné qu'il fallait
que les consultations incluent également les Premières Nations et que le PGIR,
donc, tienne compte de cette... cette dimension parce que l'angle politique est
marqué dans le PGIR, tandis qu'ici on est dans un tribunal économique, un
tribunal de nature administrative, et donc voilà, la nature de l'enjeu est fort
différente, là.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons mettre aux voix. Oui, M. le député.
M. Kelley : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Désolé, j'étais en Chambre. Je comprends un petit
peu la fin de la réponse de la ministre, puis la question qui a été posée par
ma collègue. Mais encore si... quand même si l'exigence annuelle, c'est trop,
on peut trouver d'autres langages. Mais de s'assurer qu'au minimum il y a une
formation qui faite, c'est juste un ajout. Si on regarde les sondages qui ont
été faits sur autour de la question des autochtones et comment on peut
combattre, des fois, la discrimination envers eux autres, beaucoup de monde, mais
beaucoup de monde est d'accord, il faut faire plus pour... il faut faire plus
pour arrêter ce type de discrimination et racisme envers les peuples
autochtones du Québec, mais que des choses dans une des études devant nous,
c'est à s'assurer, particulièrement au niveau du gouvernement, qu'il y a... et
des instances gouvernementales, qu'il y a des formations qui sont faites.
Je sais qu'on peut laisser ça à la
discrétion du président de déterminer, mais je pense avoir quelque chose écrit
dedans, ça va s'assurer qu'au minimum des gens qui travaillent à la Régie, des
régisseurs, et tout le monde a une bonne compréhension des réalités des
Premières Nations du Québec. Je pense que ça marche bien dans la suite de
l'ordre logique de l'article, comment il a été présenté, d'ajouter ça vers la
fin.
Alors encore, c'est sûr que... c'est
certain que je suis pour, mais je pensais encore à un ajout pour renforcer ce
projet de loi, puis encore de s'assurer que les Premières Nations sont prises
en considération dans chaque décision qu'on prend, puis aussi de s'assurer que
les gens sont bien formés sur leur réalité. Alors, je pense que tous les bons
éléments sont là, puis ça va juste encourager une meilleure... une meilleure
collaboration, une meilleure compréhension, excusez-moi, une meilleure
compréhension des gens qui travaillent pour la Régie, qui comme un régisseur
pour les réalités des Premières Nations du Québec. Merci.
Le Président (M. Rivest) : M.
le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, on va mettre aux voix l'amendement de l'article 16. Est-ce
que l'article...
Une voix : Vote nominal.
Le Président (M. Rivest) : Vote
nominal, par appel nominal. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
Le Secrétaire : M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
Le Secrétaire : Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire : M.
Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
Le Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
Le Président (M. Rivest) : Abstention.
Alors, l'amendement à l'article 16 est rejeté. Nous allons revenir à
l'article16. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 16? S'il n'y
a pas d'intervention, nous pouvons mettre aux voix l'article 16. Est-ce
que l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
l'article 16 est adopté. Nous en sommes maintenant à l'article
numéro 17. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article?
Mme Fréchette : ...M. le
Président.
Le Président (M. Rivest) : Oui,
allez-y, Mme la ministre.
• (16 h 20) •
Mme Fréchette : Les
articles 16 et 17 de cette loi sont remplacés par le suivant :
«16. Une demande devant la Régie est
examinée par un ou trois régisseurs désignés par le président. Toutefois, une
demande visée au chapitre IV ou à l'article 23 de la Loi sur
Hydro-Québec (chapitre H-5) est examinée par trois régisseurs.
«Lorsque trois régisseurs sont désignés
pour examiner une demande et que l'un d'eux est dépêché, est empêché d'agir ou
décède, le président désigne un nouveau régisseur pour poursuivre l'examen.
Toutefois, si un régisseur est empêché d'agir ou décède après la prise en
délibéré, les autres régisseurs peuvent, s'ils sont unanimes, rendre une
décision.
«Lorsqu'un seul régisseur est désigné pour
examiner une demande et qu'il est empêché d'agir ou décède, le président
peut :
«1° lorsque la demande n'est pas prise en
délibéré et que les participants y consentent, désigner un nouveau régisseur
pour poursuivre l'examen de la demande...
Mme Fréchette : ...régisseur
pour poursuivre l'examen de la demande; et
«2° dans les autres cas, désigner un
nouveau régisseur pour recommencer l'examen de la demande.»
Alors, c'est un article qui remplace les
articles 16 et 17 de la Loi sur la Régie de l'énergie par un nouvel
article. Le premier alinéa donne au président plus de flexibilité quant au
nombre de régisseurs qu'il peut désigner pour étudier une demande, à
l'exception d'une demande en matière tarifaire, laquelle sera toujours étudiée
par trois régisseurs. Quant aux deuxième et troisième alinéas, ils prévoient la
procédure lorsqu'un régisseur est empêché d'agir ou encore lorsqu'il décède au
cours de l'étude d'une demande. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce qui...
Mme Fréchette : ...il y a un
amendement sur cet article-là.
Le Président (M. Rivest) : Il
y a un amendement. D'accord. Voulez-vous... Est-ce qu'il... Ah! il va être sur
le Greffier dans quelques instants. Vous pouvez en faire la lecture.
Mme Fréchette : D'accord.
Donc : À l'article 16 de la Loi sur la Régie de l'énergie, proposé
par l'article 17 du projet de loi :
1° remplacer, dans le deuxième alinéa, «la
prise en délibéré» par «la fin des observations et de l'argumentation des
participants»; et
2° remplacer, dans le paragraphe 1° du
troisième alinéa, «lorsque la demande n'est pas prise en délibéré et que les
participants» par «avant la fin des observations et de l'argumentation des
participants et lorsque ceux-ci».
Donc, c'est un amendement qui retire, à
des fins de cohérence législative, l'expression «prise en délibéré» dans le
texte du nouvel article 16 de la Loi sur la Régie de l'énergie et il
remplace par une autre expression. Merci.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement?
M. Kelley : ...suspendre
pour...
Le Président (M. Rivest) : Oui,
on peut suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 26)
Le Président (M. Rivest) : Alors,
merci. Nous pouvons reprendre les travaux. Nous en sommes à l'étude de
l'amendement de l'article 17. Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la
députée, allez-y.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Bon. Je vois, d'après l'amendement, qu'on a remplacé le terme, la
notion de la «prise en délibéré» — d'habitude, ça serait ça à la fin
d'un processus d'audition — pour «la fin des observations et de
l'argumentation des participants». Donc, quelle est la différence? Pourquoi
est-ce qu'on a fait cet amendement-là?
Mme Fréchette : M. le
Président, j'aimerais céder la parole à Me Marois.
Le Président (M. Rivest) : Alors,
Me Marois.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, ici, on s'est corrigés nous-mêmes. La prise en délibéré, dans le corpus
législatif, est très associée aux tribunaux, puis, dans d'autres lois où on a
des organismes administratifs similaires à la Régie de l'énergie, par exemple
la Régie des alcools, courses et jeux, bien, on a un langage beaucoup plus
administratif, là. On ne parle pas de «délibéré», on parle de... des
«observations» et de ce qui se passe après la... les observations,
l'argumentation des parties. Donc, on a simplement harmonisé le texte avec
celui d'autres organismes administratifs similaires.
Mme Garceau : O.K. Juste
parce que ma compréhension... Évidemment, la prise en délibéré... je peux
comprendre l'explication, on est à la fin, et donc on a pris en délibéré parce
qu'un juge doit rendre une décision, puis il a besoin d'un peu de temps pour
rendre sa décision. Donc, c'est un peu le même concept que «la fin des
observations et de l'argumentation des participants». Il n'y a rien d'autre
après, on est vraiment à la fin du processus, et donc il va y avoir une
décision par la suite. O.K.
Donc, si je continue le deuxième alinéa,
la toute fin, les autres... donc : «Toutefois, si un régisseur est empêché
d'agir ou décède après la prise en délibéré», mais là à la fin des
observations, «les autres régisseurs peuvent, s'ils sont unanimes, rendre une
décision.».
Donc, qu'est-ce qui se passe dans le cas
où ils ne sont pas unanimes pour rendre une décision? Est-ce qu'on repart le
processus avec trois autres régisseurs? C'est ça? O.K.
Le Président (M. Rivest) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à ce stade-ci?
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Rivest) : Vous
pouvez poursuivre.
• (16 h 30) •
Mme Garceau : Parce que...
Est-ce que ça, c'est précisé en quelque part dans la loi ou dans vos
amendements? Parce qu'après ça, la suite, c'est, bien, s'il y a juste un seul
régisseur. Mais, dans le cas où on n'est pas unanime en ce qui a trait à rendre
une décision, bien là, ça veut dire qu'on recommence le processus avec les deux
mêmes régisseurs puis on ajoute un autre, ou est-ce qu'on recommence avec trois
nouveaux régisseurs? C'est quoi, un peu, le processus si jamais les deux
régisseurs ne sont pas unanimes?
16 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Rivest) : ...vous
pouvez y aller. Allez-y, Me Marois.
M. Marois (Samuel) : Bien, à
ce moment-là, le président de la Régie devrait nommer un nouveau banc de
régisseurs.
Mme Garceau : Et on voit ça
où?
M. Marois (Samuel) : Nulle
part.
Mme Garceau : Exactement.
Est-ce qu'on ne devrait pas, Me Marois, le préciser, que ça soit avant d'aller...
Je vais juste le mentionner, M. le Président, là, comme suggestion, mais il me
semble qu'on devrait le préciser parce que... que ça soit clair parce que, moi,
à la lecture, ce n'est vraiment pas clair de quel est le processus suite aux
deux régisseurs qui... qui confirment au président : Malheureusement, on n'est
pas unanime, là, à rendre une décision. Donc... Parce que, là, de recommencer
le processus avec trois nouveaux régisseurs, ça peut être quand même aussi très
lourd. Et donc ça veut dire qu'on va avoir perdu tous les éléments, là, les
observations, les éléments de preuve, et tout ça.
Le Président (M. Rivest) : Merci.
Mme la députée, oui.
Mme Fréchette : ...on
aimerait suspendre quelques instants.
Le Président (M. Rivest) : Il
n'y a pas de problème.
Mme Fréchette : Merci.
Le Président (M. Rivest) : Nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
(Reprise à 16 h 48)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons donc nos travaux. Nous sommes toujours à l'article 17. Nous
avions une proposition d'amendement. Mme la ministre, je vous laisse la parole
à ce stade-ci.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Donc, s'il y a consentement, on aimerait retirer la proposition
d'amendement pour en resoumettre un autre avec un nouveau libellé.
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer la proposition d'amendement?
Il y a consentement. Parfait. Nous déposons donc un nouvel amendement, toujours
à l'article 17, de la part de Mme la ministre. Mme la ministre, il est
affiché à l'écran. Quand vous serez prête à en faire la proposition puis à en
faire la lecture, libre à vous, vous avez la parole.
Mme Fréchette : C'est bon.
Alors, allons-y. À l'article 16 de la loi sur la Régie de l'énergie,
proposé par l'article 17 du projet de loi :
1° dans le deuxième alinéa : a)
remplacer la prise en délibéré par la fin des observations et de
l'argumentation des participants; b) insérer, à la fin, s'ils ne sont pas
unanimes, le président désigne trois régisseurs pour recommencer l'examen de la
demande;
Et, deuxième alinéa, remplacer, dans le
paragraphe 1° du troisième alinéa, lorsque la demande n'est pas prise en
délibéré et que les participants par avant la fin des observations et de
l'argumentation des participants et lorsque ceux-ci. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Maintenant, est-ce qu'il y a des interventions sur cette proposition
d'amendement? Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Merci beaucoup, Mme la ministre, et à Me Marois, pour cet
amendement qui fait en sorte, là, que ça clarifie la situation si les deux
régisseurs ne sont pas unanimes. Donc, je vous remercie pour l'amendement.
• (16 h 50) •
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Mme la ministre, c'est à vous maintenant.
Mme Fréchette : Oui. Mais je
voudrais remercier la députée de Robert-Baldwin pour sa proposition
d'amendement qui nous permet d'être plus précis.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Alors, est ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui. Merci. M.
le Président, juste, les empêchements d'agir, le décès, on sait qu'est-ce que
c'est, mais les empêchements, les circonstances, parce qu'on peut parler de
maladie, on peut parler de toutes sortes de choses...
Mme Garceau : ...est-ce qu'il
y a une définition ou des circonstances prévues dans la loi?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. C'est sûr qu'on va y aller au cas par cas pour définir ce qui rend
inapte, mais le concept d'inaptitude à exercer la fonction est ce qui... ce à
quoi il est fait référence.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Garceau : Juste, M. le
Président, en termes de la prise de décision, ça va découler des fonctions du
président pour déterminer si un régisseur est empêché d'agir. La prise de
décision à l'égard d'un régisseur que, non, cette personne doit quitter. Donc,
elle tombe dans... sous la rubrique d'empêchée d'agir. Qui prend cette
décision-là?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Maintenant, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. En fait,
le constat doit être posé par la personne qui occupe la présidence de la régie,
la présidente.
Mme Garceau : Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. À ce stade-ci, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette
proposition? Comme il n'y a pas d'autre intervention, nous pouvons passer à la
mise aux voix. Est-ce que cette proposition d'amendement est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Cet amendement est adopté. Maintenant, nous revenons donc à l'article 16...
Une voix : 17.
Le Président (M. Montigny) : ...17,
oui, à l'article 17 qui modifie le 16, on s'entend, à 17 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a des interventions sur l'article 17 tel qu'amendé? Comme il n'y a pas
d'intervention sur l'article 17 tel qu'amendé, nous allons proposer sa mise aux
voix. Est-ce que cet article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Merci. Nous sommes maintenant à l'étude de l'article 18. Mme la ministre.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce que quelqu'un propose une suspension?
Mme Fréchette : On a une
proposition d'amendement...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Mme Fréchette : ...à 17.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous avons donc une proposition d'amendement. Il a été soumis à la commission.
Nous sommes en train de l'afficher à l'écran au moment où on se parle. Il est
affiché à l'écran. Simplement... Ça, c'est exactement ça, 17.1. Donc, on
s'entend qu'on a un amendement pour introduire.
Mme Fréchette : Article
17.1 : Insérer, après l'article 17 du projet de loi, le suivant :
17.1. L'article 18 de cette loi est
modifié :
1° dans le premier alinéa, par le
remplacement de «avec diligence» par «dans un délai d'au plus 60 jours de la
date de la fin des observations et de l'argumentation des participants»;
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Le président peut, lorsque les
circonstances l'exigent, prolonger le délai visé au premier alinéa. Il informe
alors la ministre de cette prolongation et de ses motifs.»
Donc, c'est un amendement qui prévoit
qu'une décision de la Régie de l'énergie doit être rendue dans un délai d'au
plus 60 jours de la date de la fin des observations et de l'argumentation des
participants. Mais le président peut prolonger ce délai, au besoin, il devra
donc en informer... Il devra alors, en fait, en informer la ministre de
l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre, pour la présentation. Alors, est-ce qu'il y a des
interventions sur cette proposition d'amendement pour insérer l'article 17.1
après l'article 17?
Mme Garceau : Juste une
petite suspension, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 55 )
(Reprise à 17 heures)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Au moment de la demande de suspension, c'était
Mme la députée de Robert-Baldwin. Alors, bien évidemment, je vous redonne la
parole.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, on a pris connaissance de l'amendement à
l'article 18 de la ministre. Et donc, en ce qui a trait, dans les
dernières années, Mme la ministre, le délai... la moyenne du délai,
actuellement, là, est d'environ combien de jours? Est-ce qu'on est au courant?
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : ...
17 h (version non révisée)
Mme Fréchette : ...merci, M.
le Président. Alors, dans le cadre de mes échanges avec le dirigeant de la
Régie, j'ai pu constater, en fait, que les délais étaient très, très variables,
que certaines décisions prenaient quelques semaines, d'autres prenaient
quelques mois et d'autres prenaient quelques années. Alors, j'ai été étonnée de
cette très, très grande variance. Alors, j'ai discuté avec le dirigeant de la
possibilité de mettre un délai assez réduit pour assurer une célérité, une
efficacité, une efficience, une vélocité dans le traitement des demandes. Et c'est
ce pourquoi, donc, cet amendement est proposé, c'est pour nous assurer un
respect d'une certaine échéance. Bon.
L'échéance de 60 jours qui est
proposée a été perçue comme étant adéquate par la Régie. Maintenant, ce ne sont
pas toutes les décisions qui pourront cadrer avec ce 60 jours. Alors, on
ouvre la porte à la possibilité de dépasser ce délai. Il faut toutefois que la
personne qui est président, présidente de la Régie en informe le ou la
ministre, alors... et les motifs qui sous-tendent cette décision doivent être,
voilà, expliquée. Donc, ce n'est pas... ce n'est pas une autorisation qui est
demandée à la ministre, mais plutôt on informe la ministre de la décision qui a
été prise à l'endroit d'un délai étendu pour un dossier donné. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions? Mme la députée.
Mme Garceau : Oui. Merci, M.
le Président. Les raisons ou les motifs pour lesquels on doit informer la
ministre de la prolongation, pourquoi?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Mme Fréchette : Pourquoi
faire cette demande de précisions?
Mme Garceau : Oui. Bien,
pourquoi est-ce que le président doit informer la ministre qu'il y a eu une
prolongation, que des circonstances dans un certain dossier exigent qu'au lieu
du... on dépasse de 60 jours? Peut-être qu'on va donner un autre 30 jours,
un autre six mois, dépendamment des circonstances dans... Pourquoi est-ce qu'on
doit informer, Mme la ministre?
Mme Fréchette : Bien, en
fait, on a voulu... on a voulu s'assurer que les motifs soient adéquats pour
justifier un dépassement, 60 jours. Dans la mesure où la personne qui
dirige la Régie doit expliquer ses motifs aux représentants ministériels, bien,
ça fait en sorte qu'il faut que les motifs soient bons, donc ça crée une
certaine pression pour dire que ce ne sont pas n'importe quel dossier qui peut
dépasser le 60 jours. On va vouloir assurément veiller à ce que les motifs
soient raisonnables et justifiés. Donc, de là cette exigence pour une
prolongation.
Mme Garceau : Mais donc qui,
ultimement, prend la décision concernant la prolongation du délai? Parce qu'il
me semble que, d'après l'article, ça tombe dans la cour du président. Si le
président, à la lumière des circonstances, décide de prolonger le délai, il y a
des motifs, en termes de la prolongation, admettons que c'est un autre de 60 jours,
à titre d'exemple, là, Mme la ministre, vous êtes en train de dire que vous
avez comme un droit de regard sur la décision du président concernant la
prolongation de délai, puis c'est pour ça qu'on doit vous... que le président
doit vous informer. Je veux juste m'assurer que je comprends bien la réponse de
la ministre.
Mme Fréchette : Alors, c'est
le président ou la présidente de la Régie qui prend cette décision. Advenant
que le délai de 60 jours soit dépassé, il y a toutefois une exigence, de
la part du président ou présidente de la Régie, d'en informer le ministre.
Mais, voilà, c'est pour amener une certaine célérité. Parce que j'étais
étonnée, en fait, de la très grande variance des délais de décision. Je pense
que... dans la mesure où les décisions peuvent être prises dans un délai de 60 jours,
je trouve important de poser cette limite. Maintenant, il peut y avoir des cas,
des situations où le délai de 60 jours sera incompatible avec ce qui est
requis de la part de la régie. Alors, on veut ouvrir cette porte-là.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Mme Garceau : Et ça, je
comprends très bien l'ouverture de cette porte, compte tenu de la variation,
là, en termes de délais, j'étais quand même surprise que ça pouvait aller
au-delà d'un an. Donc, dans ces faits-là, c'est vraiment au président qui a l'obligation,
qui a la responsabilité de déterminer la prolongation, mais de là à informer...
Mme Garceau : …le ministre, la
ministre de… Voici la prolongation et les motifs. Il y a comme une ingérence
possible dans la prise de décision, puis peut-être… bien non, au lieu d'un
autre… admettons, un autre six mois. Moi, de mon côté du ministère, on n'est
pas d'accord avec ces décisions-là. On préfère que ce soit dans un délai
maximal de deux mois. Tu sais, je ne comprends pas la raison pour informer.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Maintenant, à ce stade-ci, la parole est à Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, c'est
pour nous assurer, en fait, que ce ne soit pas pris, comment dire, à la légère,
l'idée qu'on puisse dépasser 60 jours. Il faut que ce soit justifié. C'est
essentiellement dans cette perspective-là. Il faut voir par ailleurs que la
Régie a l'obligation, chaque année, de se rapporter aussi au gouvernement pour
faire état de ses travaux au cours de la dernière année. Donc, il y a quand
même un élément de reddition de comptes qui existe déjà à l'endroit du
gouvernement et qui est maintenu pour ce qui est de ce délai.
Maintenant, je rappelle que ce n'est pas
une autorisation de dépasser le 60 jours. Ça, ça relève de la… du
président, de la présidente de la régie, cette décision. Donc, aucune
autorisation n'est à obtenir de la part de la ministre, mais, tout de même, ne
voulant pas que ce soit pris à la légère, on a cette obligation du président de
la régie d'en informer le ministre, la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Oui, Mme la députée, je vous laisse la parole à nouveau.
Mme Garceau : Donc, on
continue, Mme la ministre, dans le sens que… admettons que le président vous
transmet les motifs de la prolongation et que vous trouvez que, non, compte
tenu des circonstances que ça devrait être un délai beaucoup plus court, que
vous n'êtes pas en accord avec la décision du président. Qu'est-ce qui se passe
après?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Il n'y a pas
de… il n'y a pas d'outils disponibles dans le texte qui vous est soumis pour
interrompre cette décision, faire… de renverser cette décision-là.
Mme Garceau : O.K. Donc, le
pourquoi de ma question : Pourquoi vous informer, quelle est l'utilité de
vous informer? Parce que vous n'aurez pas un droit de regard en ce qui a trait…
le président, je suis certaine, va exercer ses fonctions dans le meilleur de
ses capacités, qu'il va prendre ça au sérieux. Et donc je présume que, si le
président va prolonger le délai, il va avoir des motifs assez importants à
l'appui. Donc, pourquoi encore informer le ministre? Je ne vois pas l'utilité
d'informer la ministre de cette prolongation ou même des motifs. Le président
prend une décision, c'est dans ses responsabilités, ses fonctions de le faire.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Très bien. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bien, c'est pour éviter qu'il y ait une part significative des
décisions qui dépassent le 60 jours sans que personne n'en soit conscient.
Donc, l'idée est d'instaurer une plus grande efficience, efficacité, vélocité
dans le traitement des différentes demandes, tout en gardant, comment dire,
une… un regard sur l'état de la situation. Parce qu'on voit qu'en fait le
changement est quand même important, on passe d'une absence de délai, sachant
qu'il y a certaines causes qui requièrent des années, à 60 jours de délai.
Donc, je trouve essentiel, important, en fait, que l'on puisse avoir un regard
sur l'évolution de cette nouvelle situation là, dans quelle mesure est-ce que
les décisions peuvent être rendues dans les 60 jours requis ou doivent
dépasser ce 60 jours. Et voilà, mais ça veut… ça n'ouvre pas la voie, la
porte à une intrusion de la part ministérielle dans le processus.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, ça empiète
quand même sur l'indépendance de la régie dans l'exercice des fonctions du
président, d'avoir la possibilité qui est intégrée dans un texte législatif.
C'est le président qui va déterminer les circonstances qui exigent…
Mme Garceau : ...une
prolongation - et là ça m'inquiète un peu - qui aurait comme ce genre de droit
de regard en ce qui a trait à la décision que le président va prendre pour la
prolongation de délai. Et j'ai une inquiétude face à ça, face à ce qui découle
d'avoir cette ouverture, cette porte, qu'il pourrait y avoir des décisions ou
une modification d'une décision du président par le ministère.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Bien, je ne
partage pas l'utilisation par la députée du concept de droit de regard. On n'en
est pas là. Ce n'est pas... Il n'y a pas d'autorisation. Ça s'inscrit dans le
concept de reddition de comptes comme il y en a une procédure de cette
nature-là déjà établie. Donc, il n'y a pas de droit de regard. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Alors, s'il n'y a pas.. Oui, il y a une intervention. Avec plaisir.
Mme Garceau : Oui. Je pense
que... Mme la ministre, avec respect, je pense que vous avez utilisé le mot
«regard» en ce qui a trait à la décision du président. Encore une fois, je ne
vois pas l'utilité que vous soyez, ou tout ministre de l'Énergie soit informé
qu'un président de la Régie va prolonger un délai dans un certain dossier après
avoir eu, là... pris l'ampleur des circonstances, qui prend une décision, et
qui pourrait avoir peut-être... une révision de la décision du président par le
ministère pour des raisons politiques ou autres.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. Bien,
vous savez que le gouvernement a quand même comme ambition d'assurer un bon
service à la clientèle dans l'ensemble des ministères et organismes. Alors, ça
s'inscrit dans cette perspective-là, d'assurer que les utilisateurs des
différents services de la régie puissent être servis dans un délai raisonnable.
Donc, avec cette mécanique d'information, ça peut aider à voir de quelle
manière évolue la situation au sein de la régie, alors qu'on est en train
d'implanter quand même un changement notable. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Donc, est-ce que
l'amendement introduisant le nouvel article 17.1 est adopté? Adopté. Donc,
le nouvel article 17.1 est adopté. Merci. Nous allons maintenant à
l'article 18 du projet de loi.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 18, du suivant :
«Le président détermine des objectifs de
gestion pour assurer la célérité et l'efficacité du processus décisionnel de la
régie, en indiquant notamment des objectifs quant aux délais pour le traitement
des demandes dont elle est saisie et le délibéré, lesquels peuvent varier
notamment par type de demande. Les objectifs ainsi déterminés sont publiés sur
le site Internet de la Régie.»
Donc, c'est un article qui prévoit que le
président de la régie doit déterminer des objectifs de gestion pour assurer la
célérité et l'efficacité du processus décisionnel et que ces objectifs doivent
notamment porter sur les délais de traitement des demandes et sur le délibéré.
Ces objectifs sont rendus publics sur le site Internet de la Régie. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme Fréchette : Et on a un
amendement par ailleurs.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Nous serons prêts à accueillir votre amendement. Cet amendement a déjà été
déposé sur Greffier. Il est donc disponible pour l'ensemble des membres de la
commission. Il est d'ailleurs affiché à l'écran, au moment où on parle, un
amendement à l'article 18. Mme la ministre, je vous laisse présenter votre
proposition d'amendement.
Mme Fréchette : Parfait.
Merci. Article 18, donc : Supprimer, au premier alinéa de
l'article 18.1 de la Loi sur la Régie de l'énergie, proposé par
l'article 18 du projet de loi, «et le délibéré».
Donc, c'est un amendement qui supprime par
concordance la référence aux objectifs de gestion déterminés par le président
de la Régie de l'énergie pour les délais associés à sa prise de décision dans
le nouvel article 18.1 de la Loi sur la Régie de l'énergie. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Alors, nous sommes sur la proposition...
Le Président (M. Montigny) : ...amendement
à l'article 18. M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse la parole.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Et pourquoi cette fois ici, on n'a pas remplacé et le délibéré
avec l'autre phrase qu'on a utilisée, observation, etc., dans
l'article 17, je crois, c'est comme on enlève le délibéré, mais on ne
rajoute rien. Alors, c'est juste de comprendre pourquoi on ne garde pas le même
type de langage ici qu'on a fait dans l'article qu'on a... allons adopter.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, M. le député. Merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : J'aimerais
inviter Me Marois à répondre, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Avec
plaisir, Me Marois, nous vous écoutons.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, l'article 18.1, sur lequel le porte l'amendement, prévoit que le
président détermine les objectifs de gestion, notamment sur les délais pour
traiter les demandes. Puis, dans la version de l'article non amendé, vous avez
des délais pour le traitement des demandes puis le délibéré. Puis là, étant
donné qu'on vient juste, par amendement, de prévoir un délai directement dans
la loi, bien, on n'a pas... ce n'est pas le même mécanisme, là, on a... c'est traité
différemment. Donc, on a les délais pour la prise de décision après la fin de
l'observation de l'augmentation des parties à l'article qu'on vient
d'introduire puis, ici, on a les objectifs de gestion qui portent sur les
délais pour le traitement des demandes. Donc, c'est avant la prise de décision.
M. Kelley
: O.K.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette proposition
d'amendement? Mme la députée. Je vous laisse la parole.
Mme Garceau : Oui. Merci, M.
le Président. En ce moment, est-ce qu'on a prévu, dans un règlement ou autre,
les délais pour les traitements de demandes? Est-ce qu'on a une idée de...
est-ce qu'il y a quelque chose d'écrit ou est-ce qu'il y a une moyenne dans le
traitement des délais?
Mme Fréchette : Il n'y a pas
de délai actuellement qui soit imposé. Et, suivant la nature de la demande,
ces délais-là devraient être très variables, dépendamment du type de demande
dont il est question. Le temps de traitement peut varier grandement. Donc,
voilà, il n'y a pas de délai à l'heure actuelle.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien.
Mme Garceau : Donc, si je
suis un petit peu la logique de l'amendement, on va publier sur le site
Internet de la Régie les objectifs en ce qui a trait au traitement des
demandes, c'est ça? Donc, est ce qu'il va y avoir des catégories de traitement
de demandes, et donc avec chaque catégorie, on va prévoir délais spécifiques de
traitement?
Mme Fréchette : Exactement.
Mme Garceau : Pour que le
public soit, évidemment... Donc, on va avoir une idée lorsqu'on va aller voir
sur le site, que, ah, bien là, je vais déposer une demande, puis ça va prendre,
je ne sais pas, 60 jours pour traiter cette demande-là. C'est un petit peu
ça, l'idée.
Mme Fréchette : Exactement.
Par souci d'information...
Mme Garceau : D'information.
Mme Fréchette : ...des
consommateurs.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
Mme la députée, vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Est-ce qu'on a prévu, en termes de... Ça va être annuel? Parce que,
là, je sais qu'il y a un rapport d'activité annuel, est-ce que ça veut dire
qu'en même temps on va faire une révision annuelle des objectifs de traitement
de demandes?
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Mme la ministre, vous avez la parole?
• (17 h 20) •
Mme Fréchette : Oui, M. le Président.
Merci. Donc, là aussi, c'est très variable. Il y a des dossiers qui seront
récurrents, il y a des dossiers qui seront ad hoc, ponctuels. Donc, ça va être
à la discrétion, en fait, du président, de la présidente de la Régie, de faire
en sorte de rendre accessible sur le site Web les différents types de demandes
suivant leur nature et leur fréquence.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
D'autres interventions? M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse la
parole maintenant...
M. Kelley : ...une question
pour la ministre, M. le Président. Dans le mémoire de la FCCQ, eux autres ont
fait la proposition que c'est mieux de modifier l'article 18 du projet de loi
afin que les délais de traitement prévus soient des obligations plutôt que des
objectifs. Leur suggestion, c'est... et leur raisonnement, c'est :
«La Régie de l'énergie prend aussi parfois
beaucoup de temps pour évaluer une demande et il est difficile pour un
demandeur de savoir à quoi s'attendre en ce sens. Pourtant, il existe des
exemples de bonnes pratiques en ce sens, dont l'un devrait être
particulièrement facile à transposer : la Régie de l'énergie du Canada. En
effet, celle-ci prévoit des échéances fixées dans la... dans sa loi entre le
dépôt d'une demande et une décision finale, pour certains types de décision.
«Le présent projet de loi apporte une
réponse partielle à cet enjeu... et que la régie devrait se doter des objectifs
de le délai en traitement des demandes. La FCCQ est... l'avis qu'il faut
franchir le pas suivant et de faire de ces objectifs des véritables
engagements, contraignants pour la régie.»
Alors, tout ça pour dire, Mme la
ministre : Est-ce que vous pensez que peut-être d'avoir le mot
«obligations» est meilleur que «les objectifs»? Ou Me Marois, un ou l'autre.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Des voix : ...
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président, bien, j'aimerais rappeler, en fait, là, le 60 jours, là, dont... que
l'on vient d'intégrer, ça impose une contrainte, ce 60 jours là, mais il y a
une part de flexibilité aussi qui est donnée advenant qu'il y a les motifs
suffisants pour dépasser ce 60 jours là. Donc, sans parler d'obligation, il y a
quand même une incitation, je dirais, assez claire qui est donnée pour le délai
de 60 jours. Mais, en même temps, ce n'est pas une obligation au sens où on est
flexibles et on pourra dépasser, si requis, ce délai.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. D'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous serions prêts à passer à la mise aux voix de cette
proposition d'amendement à l'article 18. Est-ce que cette proposition
d'amendement est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Merci. Nous revenons donc à l'article 18 tel qu'amendé. Mme la ministre.
Des voix : ...
Mme Fréchette : Je n'ai pas
d'intervention.
Le Président (M. Montigny) : Il
n'y a pas d'intervention particulière. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article 18 tel qu'amendé? Alors, il n'y a pas d'intervention. Nous
serions prêts à la mise aux voix de l'article 18. Est-ce que l'article 18, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Montigny) :
Adopté. Merci.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Tel qu'amendé. Nous sommes à l'article 19.
Mme Fréchette : L'article 24
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «ainsi
que le nombre, la nature et le résultat des enquêtes faites au cours de
l'exercice» par «, le nombre, la nature et le résultat des enquêtes faites au
cours de l'exercice ainsi que les résultats obtenus en lien avec l'application
des objectifs de gestion visés à l'article 18.1, incluant le temps consacré au
traitement des demandes et au délibéré».
Alors, c'est un article qui prévoit que la
régie doit, dans son rapport annuel transmis à la ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie, faire état des résultats obtenus en lien avec les
objectifs de gestion déterminés par le président en vertu du nouvel article
18.1 de la Loi sur la Régie de l'énergie. Et on a un amendement.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Nous accueillons votre amendement, qui a déjà été
envoyé à la commission. Il est présentement à l'écran. Alors, je vous laisse
présenter votre proposition d'amendement, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors, vous
allez nous reconnaître. Supprimer, à l'article 19 du projet de loi,
l'expression «et au délibéré».
Alors, c'est un amendement qui supprime
par concordance la référence au délai du délibéré dans le nouvel article 24 de
la Loi sur la Régie de l'énergie. Celle-ci n'est plus requise puisqu'il est
proposé que le délai soit prévu par la loi. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec cette
proposition d'amendement? Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin, je vous...
Mme Garceau : Est-ce qu'on
peut juste suspendre, M. le Président, quelques instants?
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons suspendre quelques instants.
Mme Garceau : Oui. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 38)
Le Président (M. Montigny) : Nous
sommes de retour pour nos travaux. Nous sommes toujours à l'article 19.
Nous avons une proposition d'amendement.
Au moment de la suspension, la parole
avait été demandée par Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui, oui.
Le Président (M. Montigny) : Bien,
je pense que vous aviez demandé une suspension, en fait, Mme la députée. Mais
libre à vous s'il y a des interventions.
Mme Garceau : C'est vrai.
Oui, en ce qui a trait... On a retiré «et au délibéré», et donc... Non,
excusez, là, on est dans l'article... Je m'excuse, là, c'est parce que c'est le
19.
Le Président (M. Montigny) : Nous
sommes toujours à l'étude de l'article 19, proposition d'amendement venant
de Mme la ministre, oui, en réalité, est affiché à l'écran devant nous.
Mme Garceau : Est-ce qu'on ne
veut pas savoir, Mme la ministre, le temps que ça prend pour prendre une...
pour que le régisseur prenne une décision? Parce qu'au délibéré, c'est le temps
que ça prend pour rendre une décision. Est-ce qu'on ne veut pas avoir cette
confirmation-là dans un rapport?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Merci. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. Alors,
le délai est fixé dans la loi, on parle de 60 jours. Alors, on ne présume
pas qu'il ne sera pas respecté.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. D'autres interventions?
Mme Garceau : Oui.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
• (17 h 40) •
Mme Garceau : Compte tenu
que, oui, on a ouvert la porte pour la prolongation des délais, mais là il me
semble dans un rapport des activités de la régie pour assurer, si je peux dire,
l'efficacité, l'efficacité de la régie dans la prise de décision, il me semble
qu'il faudrait prévoir, parce que peut-être qu'il va y avoir... pas un écart,
mais une variation, si je peux dire, en termes de ça a pris 60 jours ici
pour peut-être x nombre de dossiers, mais il y en a beaucoup que ça a pris
beaucoup plus de temps...
Mme Garceau : ...en termes de
délibéré, prise de décision. Il me semble que ça serait important pour
peut-être revoir les objectifs. C'était une question que je me posais :
Est-ce que le président ne voudrait pas revoir les objectifs de traitement de
demandes? Mais là, on est vraiment dans le sujet des... du délibéré, puis ça,
évidemment, le délibéré, comme vous aviez mentionné, là, si ça peut... il peut
y avoir une variation. Donc, il me semble... ce serait important de l'indiquer
dans un rapport et qu'en... Mme la ministre, que vous aimeriez le savoir
également, là.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la députée. Maintenant, Mme la ministre, quand vous voulez.
Mme Fréchette : J'inviterais
Me Marois à prendre la parole, si possible.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, on est à l'article 24, qui porte sur la reddition de comptes sur les
activités de la régie. On vient juste d'adopter une disposition qui dit que le
président détermine les objectifs de gestion pour assurer, notamment quant aux
délais pour traiter les demandes, une certaine célérité. Donc, objectif de
gestion égale résultat égale reddition de comptes, là, si je puis dire,
c'est... puis dans l'article 24 c'est ça qu'on vient dire, c'est la reddition
de comptes sur les résultats en lien avec les objectifs de gestion.
Pour ce qui est du temps consacré au
délibéré, entre guillemets, parce qu'on a retiré l'expression précédemment,
bien là, on a aussi adopté un amendement qui vient fixer dans la loi le délai
de 60 jours pour rendre une décision. Donc, il y a quand même une prescription
de résultat, là. Dans ce cas-ci, on n'est pas dans des objectifs à atteindre
puis des résultats sur les objectifs, on est dans une obligation de respecter
un délai. Ce n'est pas du tout le même niveau d'obligation, si je peux dire, donc,
et de reddition de comptes.
Puis, si je peux ajouter aussi, d'une
part, quand les délais seront... pourront être prolongés par le président de la
régie — c'est ce que dit l'amendement qu'on a adopté — bien,
le président de la régie devra en informer la ministre. Donc, la ministre,
nécessairement, comme pour les... le rapport d'activité, sera au courant de ce
qui se passe. Puis, d'autre part, le rapport d'activité de l'article 24 prévoit — je
vous réfère à la dernière phrase du premier alinéa : «Le rapport contient
en outre tout renseignement que le ministre requiert sur les activités de la
régie.» Donc, si la ministre souhaite obtenir des renseignements additionnels
par exemple sur le respect du 60 jours, par exemple, ou sur par exemple les cas
où le délai a dû être prolongé par le président, bien, la ministre pourrait
très bien le demander à la régie, puis la régie pourrait l'inclure dans son
rapport, là. Il n'y a rien qui l'empêche dans le texte.
Mme Garceau : Je comprends.
Mais, au bout du compte, ce rapport-là va être déposé à l'Assemblée nationale
dans les 30 jours. Donc, peut-être que la ministre va avoir été informée de la
prolongation du délai en ce qui a trait au délibéré ou la prise de décision,
mais les autres parlementaires devraient avoir cette même information, qui va
évidemment ressortir en raison du rapport des activités. Donc, pour moi, il me
semble important peut-être qu'on change le mot «délibéré», parce que c'est...
ça a une connotation plus juridique, là, mais il me semble que, s'il y a un
dépassement, prolongation de 60 jours, en termes d'efficacité de la régie dans
sa prise de décision, ça serait important d'avoir dans... si... Je veux dire,
dans tous les éléments du rapport de ses activités, un élément qui est très
important, c'est de voir ça a pris combien de temps pour rendre une décision.
Est-ce que ça a pris 60 jours? Est-ce que ça a pris un an? Puis il y en a
combien, de dossiers que ça a pris peut-être plusieurs mois? Et donc, est-ce
qu'on veut revoir, peut-être avec le président, les objectifs et tout ça pour
assurer une certaine efficacité? Il me semble que c'est quand même une
information assez importante dans un rapport des activités de la régie.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre ou Me Marois. Madame... Mme la ministre. Non, pas
d'intervention...
Le Président (M. Montigny) : ...à
ce moment-ci.
Mme Fréchette : Est-ce qu'il
y a une proposition qui est soumise par la députée?
Mme Garceau : Bien, regardez,
il me semble que c'est quelque chose d'important à prévoir. Je le sais que vous
avez changé le mot «délibéré» dans d'autres articles du projet de loi,
peut-être qu'on pourrait trouver un autre terme au lieu de «délibéré», mais
c'est vraiment la prise de décision. C'est le temps que ça a pris pour une
prise de décision, pour rendre une décision. Donc, je ne sais pas, Me Marois,
si vous avez un autre terme à proposer. Je peux y réfléchir de mon côté,
mais...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 47)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 03)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes toujours à l'étude de l'article
19. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, s'il y a consentement, nous aimerions retirer l'amendement qu'on
avait soumis pour considération et le remplacer par un nouveau libellé.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce qu'il y a consentement pour retirer le précédent amendement? Il y a
consentement. Donc, l'amendement précédent, qui était à l'étude au moment de la
suspension, est donc retiré. Maintenant, il y a la volonté de déposer un nouvel
amendement. Mme la ministre, je vous laisse la parole pour la présentation de
votre nouvelle proposition.
Mme Fréchette : Merci. Donc,
à l'article 19 :
Remplacer, dans le premier alinéa de l'article
24 de la Loi sur la Régie de l'énergie proposé par l'article 19 du projet de
loi, «et aux délibérés» par «et la durée moyenne consacrée à la prise de
décision».
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Donc, merci beaucoup pour cette précision, je crois qu'elle est
importante. Et si on a besoin de plus de précisions, on va appeler la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions, à ce stade-ci, en lien
avec cette proposition d'amendement? Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous
pouvons passer à la mise aux voix de cette proposition d'amendement à l'article
19. Est-ce que cette proposition d'amendement est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Donc, cette proposition d'amendement est adoptée. Nous revenons donc à l'article
19, tel qu'amendé. Mme la ministre, est-ce qu'il y a d'autres interventions,
là? Non?
Mme Fréchette : Pas de ma
part.
Le Président (M. Montigny) : Ça
va? S'il n'y a pas d'autre intervention en lien avec l'article 19, tel qu'amendé,
nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 19, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Il est donc adopté, tel qu'amendé, merci. Nous sommes maintenant à l'étude de l'article
20. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors :
L'article 25 de...
Mme Fréchette : ...cette loi
est modifié :
1 par le remplacement du paragraphe
premier du premier alinéa par le paragraphe suivant :
«Lorsqu'elle effectue une révision
tarifaire en application du premier ou du troisième alinéa de
l'article 48, lorsqu'elle fixe des tarifs et des conditions de service en
vertu du paragraphe premier du premier ou du troisième alinéa de
l'article 48.1, et lorsqu'elle procède à l'étude d'une demande faite en
vertu des articles 65, 78 et 80.»;
2 par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «lorsqu'elle fixe ou modifie un tarif par l'application des
articles 48.3 ou 48.4 ou lorsqu'elle fixe ou modifie les conditions
auxquelles l'électricité est distribuée» par «le distributeur d'électricité.
Elle peut aussi convoquer une audience publique sur toute question qui relève
de sa compétence, sauf lorsqu'elle détermine le taux en vertu du deuxième
alinéa de l'article 22.0.1.1 de la Loi sur Hydro-Québec
(chapitre H-5)» par «sur toute question qui relève de sa compétence».
Donc, cet article modifie
l'article 25 de la Loi sur la Régie de l'énergie qui prévoit dans quels
cas la Régie doit tenir une audience publique. D'abord, cet article modifie par
concordance le paragraphe premier du premier alinéa en raison des modifications
apportées au processus de fixation des tarifs.
Pour Hydro-Québec, la Régie devra tenir
une audience publique lorsqu'elle procédera à une révision tarifaire complète,
mais pas obligatoirement, pour une demande de fixation de tarif entre deux
révisions tarifaires ou pour une demande visant uniquement la fixation de
conditions de service.
Pour les distributeurs de gaz naturel, la
Régie devra tenir une audience publique lorsqu'elle procédera à l'étude d'une
demande tarifaire lors de la première année d'un cycle de trois ans.
Finalement, une audience publique sera
toujours requise lorsque la Régie procède à l'étude d'une demande en vertu des
articles 65, 78 et 80 de la loi.
Ensuite, cet article modifie le deuxième
alinéa de l'article 25 aux seules fins de le simplifier. Cet alinéa
prévoit que la Régie peut convoquer une audience publique sur toute question
qui relève de sa compétence et fait une énumération non exhaustive des demandes
pour lesquelles elle pourra convoquer une audience publique. Cette énumération
n'est pas nécessaire. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui. M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Oui, Mme la ministre, c'est juste de peut-être nous donner un
exemple. C'est en lien avec la partie dans le commentaire puis Hydro-Québec,
«la régie devrait tenir une audience publique lorsqu'elle procédera à une
révision tarifaire complète, mais pas... excusez-moi, obligatoirement pour une
demande de fixation des tarifs entre deux révisions tarifaires ou pour une
demande visant uniquement la fixation des conditions de service.» C'est juste
de bien comprendre dans ce... ici pourquoi on part d'une obligation, puis les
autres, ce n'est pas nécessairement nécessaire. Et aussi, quel type d'exemple
on parle, quand Hydro-Québec demande une fixation de tarifs entre deux
révisions tarifaires? C'est juste de bien comprendre ça.
Mme Fréchette : ...prendre
quelques instants, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 09)
(Reprise à 18 h 16)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Au moment de la suspension, Mme la ministre,
vous aviez la parole. Donc, je vous redonne la parole…
Le Président (M. Montigny) : ...je
vous redonne la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, je voulais répondre au député de Jacques-Cartier qui nous
demandait des exemples des différents types de cas de figure qui sont présentés
dans le commentaire. Donc, il a fait référence notamment à une procédure de
révision tarifaire complète. Donc, ça, c'est aux trois ans, il y a cette
procédure de révision tarifaire complète pour chacune de ces trois années avec
audiences publiques.
Ensuite, il y a la possibilité d'une
demande de fixation de tarif entre deux révisions tarifaires. Donc, il peut
arriver qu'il y ait des modifications pour certaines options tarifaires, par
exemple qu'il y ait des demandes de développement d'un nouveau tarif pour une
clientèle particulière. J'ai en tête notamment la clientèle des centres de ski.
Ils ont eu droit à une option tarifaire distincte qui les concernait pour
certains jours de l'année. Donc, dans ces cas-là, il y a une audience publique,
si c'est considéré requis, si c'est considéré pertinent. Ce n'est pas une
obligation, c'est une option.
Ensuite, il a fait référence à une demande
visant uniquement la fixation de conditions de service. Donc, ça, ça s'applique
lorsque Hydro-Québec doit développer des nouvelles conditions pour une... par
exemple, une clientèle en particulier, en ce qui a trait à des demandes de
raccordement, par exemple, ou des modalités de remboursement, donc, voilà, vraiment
des éléments de service à la clientèle d'Hydro-Québec. Donc, dans ces cas-là,
il est évalué s'il est à propos ou pas d'avoir une audience publique, mais qui
ne concernera que la portion de la modification demandée, tout comme dans le
deuxième cas de figure. Donc, ce ne sera pas l'ensemble des éléments qui seront
évalués, mais bien la dimension qui est concernée par la demande.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Mme Fréchette : ...audiences
publiques peuvent être soit en orales ou par écrit.
Le Président (M. Montigny) : O.K.
M. Kelley : Merci. C'est plus
clair pour moi de prendre ces termes-là puis mettre ça dans des exemples
concrets, alors j'apprécie ça beaucoup, Mme la ministre. Et j'imagine souvent
quand même... prendre l'exemple des tarifs pour le ski, par... j'imagine, une
consultation a été faite à ce stade-là ou... On ne sait pas. Je vous pose la
question. J'imagine que les consultations sont par écrit ou par... Oui.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Oui.
Mme Fréchette : ...
M. Kelley : O.K. Parfait.
Non, non, ça... merci beaucoup. Je ne sais pas si mes autres collègues ont des
questions à ce stade-ci, sinon je vais continuer.
Le Président (M. Montigny) : ...on
va valider tout ça.
M. Kelley : Je ne sais pas si
quelqu'un avait levé la main, mais...
Le Président (M. Montigny) : On
va valider tout ça avec grand plaisir. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Oui, M. le député de Maurice-Richard. Je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci. Merci
beaucoup. Dans l'amendement, on fait référence quand il y a une révision
tarifaire en application du premier ou du troisième alinéa. Alors, je ne veux
pas me tromper, Mme la ministre, le deuxième... Donc, est-ce que... Peut-être,
on peut m'éclairer sur... je les ai devant moi, là, je vous avouerais, mais ça
m'aiderait que ça vienne de vous, je serai plus sûr de mon coup. Le premier et
le troisième alinéa, on parle de quoi au juste? Je pourrais vous lire ce que
j'ai, vous me direz, là, c'est comme vous voulez.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M....
Mme Fréchette : ...Me Marois
peut nous éclairer.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Avec plaisir. Me Marois, nous vous écoutons à nouveau.
M. Marois (Samuel) : On
réfère à l'article 48 de la Loi sur la Régie de l'énergie qui est
introduit par l'article 27 du projet de loi. Au premier alinéa de
l'article 48, on introduit une révision tarifaire cyclique aux trois ans.
Donc, à tous les trois ans, c'est une chose... chose certaine, il y aura une
révision tarifaire. Au troisième alinéa, c'est... on brise le cycle,
c'est-à-dire qu'en raison de circonstances particulières on pourrait souhaiter
qu'il y ait une nouvelle révision tarifaire, pour des raisons...
M. Bouazzi : Quelconque.
M. Marois (Samuel) : ...que
vous pouvez deviner.
M. Bouazzi : O.K.
M. Marois (Samuel) : Donc...
Donc, on réfère au... Quelle que soit la révision tarifaire, qu'elle soit faite
en vertu du premier ou du troisième alinéa, dans tous les cas, il doit y avoir
une audience publique.
• (18 h 20) •
M. Bouazzi : O.K. Et le
deuxième alinéa, ça réfère à quoi au juste et pourquoi l'avoir exclu?
M. Marois (Samuel) : Excusez-moi,
là, vous êtes au deuxième alinéa de l'article 48?
M. Bouazzi : Bien, c'est ça,
donc c'est le premier et le troisième. Donc là, je lis le deuxième.
Effectivement, j'étais au même endroit. Donc : «La régie fixe ou modifie
les tarifs auxquels l'électricité est distribuée par le distributeur
d'électricité dans le cas prévu à l'un ou l'autre des articles 48.2 à
48.4. À cette fin, elle peut demander au distributeur d'électricité tout
document ou renseignement pertinent.» Pourquoi avoir exclu le...
M. Bouazzi : …le… donc, le
deuxième alinéa, des cas dont on parle à l'article 20.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, le premier puis le troisième alinéa, c'est les cas de révision tarifaire.
Le deuxième alinéa, c'est le cas où, comme la ministre l'évoquait, au cours
d'une année tarifaire, on voudrait fixer un tarif ou modifier un tarif ou fixer
des conditions de services. Donc, actuellement, il n'y a pas d'audiences
publiques obligatoires dans ces cas-là, puis on reconduit le statu quo. Ce qu'on
fait à l'article 25, c'est essentiellement le statu quo. C'est juste qu'on
vient coller le texte au nouveau… on remplace l'article 48, le processus
de fixation des tarifs. Donc, on vient coller l'article 25 au nouveau
texte de loi. Mais en ce qui concerne Hydro-Québec, c'est statu quo.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Merci. M. le député, la parole est à vous.
M. Bouazzi : Donc, peut-être,
je comprends que le… que c'est le statu quo. Maintenant, sur quelle base il n'y
aurait pas justement une amélioration du statu quo? Parce que je comprends
qu'on modifie quand même les tarifs, là, au deuxième alinéa. Et pourquoi il n'y
aurait pas plus de transparence dans ce genre de situation…
Le Président (M. Montigny) :
Très bien, merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. Alors,
c'est un cas de figure où c'est à la discrétion de la régie d'évaluer si c'est
utile et pertinent de tenir une audience, suivant la nature de la demande.
Le Président (M. Montigny) :
Merci pour votre intervention. M. le député.
M. Bouazzi : Et est-ce qu'il
y a des… D'après vous, Mme la ministre, s'il y a des cas de figure qu'on devait
exclure, et d'autres qu'on devrait absolument inclure dans ce genre de
situation.
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Il semble
qu'il y a eu peu de cas, ces dernières années, où ce soit survenu, ce type de
demande, donc.
M. Bouazzi : Bien, c'est sûr
que ce n'est pas obligatoire et c'est le statu quo, ça fait qu'on peut
comprendre qu'ils n'aient pas eu à le faire, ça, je n'en doute pas, mais est-ce
qu'il y a des cas? C'est quoi, le genre de cas que… parce qu'il est évident… il
est évident que… on s'entend, que tous les intervenants à la régie aiment
beaucoup quand la régie leur pose des questions, là, bon, ça, on l'aura
compris, Mme la ministre. Mis à part le gouvernement et Hydro-Québec, en
général, absolument tout le monde aime les audiences, aime la transparence,
etc., et en veulent plus plutôt que moins. Nous, on a une recommandation qui
nous est venue… nous étant nous toutes et nous tous, législateurs, qui nous est
venue des… de la protection des consommateurs, Option consommateurs, qui
voulaient justement qu'on inclue le deuxième alinéa dans le changement que vous
proposez. Est-ce que ce ne serait pas justement pertinent de le faire à ce
moment-ci, là?
Mme Fréchette : …quand je
disais qu'il n'y a pas eu beaucoup de demandes, ce n'était pas tant qu'il n'y a
pas eu beaucoup de demandes pour une audience, mais qu'il n'y a pas eu beaucoup
de demandes qui auraient pu mener à la tenue d'une audience. Donc, c'était à la
base le nombre de demandes qui était réduit, là, ces dernières années.
Le Président (M. Montigny) :
Merci.
M. Bouazzi : Vous voulez dire
«des demandes de changement de tarifs»?
Mme Fréchette : Voilà. Exact.
M. Bouazzi : Donc, s'il y en a
très peu, ce serait d'autant plus une bonne idée de faire des audiences, si ça
arrive très rarement, non?
Mme Fréchette : Les demandes
ponctuelles, ce n'est pas nécessairement d'un niveau d'importance élevé, donc
c'est à la discrétion, comme on disait, de la régie de fixer ou pas la tenue
d'une audience.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. M. le député.
M. Bouazzi : On va... on va
proposer un amendement qui va dans ce sens, si vous voulez bien.
Le Président (M. Montigny) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 25)
18 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 18 h 32)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Au moment de la suspension, nous étions avec une
proposition d'amendement qui devait être déposée. Elle a été envoyée à la
commission. Elle est maintenant affichée à l'écran pour les participants, pour
les collègues. Maintenant, M. le député de Maurice-Richard,
je vous laisse présenter votre proposition d'amendement.
M. Bouazzi : Donc, vous ne
serez pas étonnés, chers collègues. Donc, l'amendement va comme suit :
L'article 25 de la loi sur la Régie de l'énergie
«chapitre R-6.01), tel que modifié par l'article 20 du projet de loi, est
modifié par l'ajout, au premier paragraphe, des mots «, du deuxième» après les
mots «du premier».
Donc, l'idée ici est d'apporter plus de
transparence et puis de permettre d'inclure tous les cas de figure qui
nécessiteraient un minimum d'auditions. Nous sommes bien sûr ouverts à... à
collaborer avec la partie gouvernementale si Mme la ministre pense qu'on
devrait améliorer cet amendement. Voilà.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...suspension.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 33
)
(Reprise à 18 h 35
)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Nous sommes à l'étude d'une proposition d'amendement
du député de Maurice-Richard. Au moment de la suspension,
Mme la ministre, vous aviez la parole. Je vous donne la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, si possible, j'aimerais pouvoir suspendre l'étude de cet
amendement le temps d'aller chercher une information additionnelle et de vous
revenir normalement demain.
Le Président (M. Montigny) : Je
comprends bien. Alors, nous avons une demande de suspension de l'étude de cet
amendement pour revenir plus tard. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Montigny) : Il
y a consentement. Donc, nous suspendons l'étude de l'amendement proposé par le
député de Maurice-Richard. Nous y reviendrons. Nous
revenons donc à l'article... C'est le 20, hein?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Montigny) : L'article
20.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui.
S'il n'y a pas d'autre intevention, je vous proposerais de suspendre l'étude de
l'article. Oui, il y a une autre intervention. M. le député de
Jacques-Cartier...
Le Président (M. Montigny) : ...oui.
S'il n'y a pas d'autre intervention, je vous proposerais de suspendre l'étude
de l'article. Oui, il y a une autre intervention, sans problème, M. le député
de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, Mme la
ministre, juste peut-être encore une clarification, parce que j'essaie de faire
le suivi de... On propose ici de modifier l'article 48.1, mais aussi on revient
aussi à l'étude d'une demande faite en vertu des articles 65, 98 puis 80.
Alors, j'ai regardé rapidement dans notre cahier, puis je crois que c'est 78
qui réfère nous à un autre projet de loi d'Hydro-Québec... une autre loi
d'Hydro-Québec, mais c'est juste.... Bref, c'est quoi, le lien de mettre tout
ça ensemble? Pourquoi c'est ces trois articles-là exactement, précisément? Et
encore, parce que j'ai lu ça rapidement, puis on va utiliser ça plus tard, mais
c'est juste de suivre la logique, pourquoi ici on parle des articles un peu
plus tard, et c'est quoi, le lien direct avec l'article 20 et, quand même, le
texte dans l'alinéa numéro un.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Maintenant, Mme la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, j'aimerais faire appel à maître Marois sur cette question.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Maître Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui. Je
commence avec les articles 65, 78 et 80. Ce n'est pas les articles du projet de
loi, c'est les articles de la Loi sur la Régie de l'énergie, parce qu'on est
dans la Loi sur la Régie de l'énergie. Donc, vous avez peut-être cherché des
liens dans des dispositions plus loin, puis je comprends pourquoi vous ne les
avez pas compris. Donc, c'est vraiment des dispositions de la Loi sur la Régie
de l'énergie qui, je crois, ne sont pas modifiées dans le projet de loi. Je
peux me tromper, là, je vous dis ça sous toutes réserves. Puis c'est le
maintien du statu quo pour ces dispositions-là.
M. Kelley : Parfait. Merci
beaucoup, Me Marois. Moi, j'ai pensé qu'on parle de ce qui est écrit dans le
projet de loi et pas nécessairement une autre loi. Alors, je n'ai pas d'autre
question pour l'instant. Merci, merci pour la précision.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, à ce stade-ci, si
je comprends bien, comme il y a une proposition d'amendement qui est déjà
suspendue, on pourrait suspendre l'étude de l'article et on y reviendra. Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour la suspension de l'article 20? Il y a
consentement. Donc, l'article 20 est donc suspendu. Nous y reviendrons. Nous
sommes maintenant à l'étude de l'article 21. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Alors,
l'article 31 de cette loi est modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement du paragraphe 1°
par le suivant :
«1° fixer les tarifs et les conditions de
service dans les cas prévus au chapitre IV ou à l'article 23 de la Loi sur
Hydro-Québec (chapitre H-5);»;
b) par le remplacement, dans le paragraphe
2°, de «que les consommateurs aient des approvisionnements suffisants» par «de
la satisfaction, par ces derniers, des besoins des consommateurs de manière
suffisante»;
c) par le remplacement, dans le paragraphe
2.1°,» de «ainsi que celles des distributeurs de gaz naturel, afin de s'assurer
que les consommateurs» par «et des distributeurs de gaz naturel afin de
s'assurer que leurs clients»;
d) par le remplacement des paragraphes 4°
et 4.1° par le suivant :
«4° examiner toute plainte conformément au
chapitre VII et veiller à ce que soient appliqués les tarifs et les conditions
fixés conformément à la loi;»;
e) par le remplacement, dans le cinquième
paragraphe, de «soumise en vertu de la présente loi» par «qui doit lui être
soumise en vertu d'une disposition de la loi»;
2° par la suppression du deuxième alinéa.
• (18 h 40) •
Donc, cet article modifie l'article 31 de
la Loi sur la Régie de l'énergie, qui prévoit la compétence exclusive de la régie.
Il s'agit de modification de concordance ou de clarification de texte. Le
paragraphe 1° de l'article 31 est remplacé par un nouveau paragraphe qui
prévoit que la régie a compétence pour fixer ses tarifs... fixer des tarifs et
conditions de service dans les cas prévus par la loi. Le paragraphe 2°, second,
est modifié par... pour l'harmoniser avec d'autres dispositions de la loi.
Puisque le concept d'approvisionnement est utilisé dans la loi pour référer à
l'approvisionnement en gros des distributeurs qui distribuent ensuite de
l'énergie aux consommateurs sur le marché de détail pour satisfaire leurs
besoins en énergie.
Le paragraphe 2.1° est modifié pour
remplacer le mot «consommateurs» par le mot «clients». Ces mots sont utilisés
sans distinction dans la loi sur la Régie de l'énergie, mais il n'est pas
toujours approprié de désigner un client comme étant un consommateur. Le projet
de loi modifie des dispositions de la loi afin que le mot «consommateurs» soit
utilisé pour référer uniquement...
Mme Fréchette : ...à des
consommateurs d'énergie et que le mot «client» soit utilisé dans tous les
autres cas.
Les paragraphes 4° et 4.1° sont remplacés
par un texte simplifié qui prévoit que la régie a compétence pour examiner les
plaintes et veiller à ce que les tarifs et conditions de service soient
appliqués dans les cas prévus par la loi.
Le paragraphe 5° est modifié afin de
préciser que la régie a compétence pour décider de toute demande qui lui est
soumise en vertu d'une disposition législative, et pas seulement pour une
demande soumise en vertu de la Loi sur la Régie de l'énergie.
En effet, la régie prend aussi des
décisions en vertu d'autres lois.
Et finalement, le deuxième alinéa est
abrogé. Cet alinéa énumère de manière non exhaustive des dispositions
législatives en vertu desquelles la régie peut rendre des décisions. Cette
énumération n'est pas nécessaire puisque l'article prévoit que la régie peut
rendre des décisions sur toutes matières qui peuvent lui être soumises en vertu
d'une disposition d'une loi. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui,
M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : M. le Président,
juste une suggestion, je voudrais une brève suspension parce qu'il y a beaucoup
de texte qui est supprimé. Alors, c'est juste de bien comprendre qu'est-ce qui
se passe avec cet article-là. Merci beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 42)
(Reprise à 18 h 45)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes donc de retour pour nos travaux. Au moment de la suspension, M. le
député de Jacques-Cartier, vous aviez la parole.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Mme la ministre, peut-être juste de clarifier, dans le deuxième
paragraphe, on supprime que les consommateurs ont des approvisionnements
suffisants, puis on remplace ça maintenant par un concept... des besoins des
consommateurs de manière suffisante. C'est juste encore... je comprends dans
les notes, les commentaires, on parle un peu des concepts, mais de changer...
M. Kelley : ...et cette
idée-là qu'ils ont un approvisionnement suffisant versus d'une manière
suffisante. Je veux juste bien comprendre pourquoi il y a ce changement.
Mme Fréchette : J'inviterais
Me Marois à nous expliquer la nuance.
Le Président (M. Montigny) :
C'est parfait. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui. On
met un peu d'ordre dans les concepts de la loi ici, parce que, quand on parle
d'approvisionnement dans la loi, on parle des approvisionnements des
distributeurs aux fins de la distribution aux consommateurs. Donc, d'une part,
le distributeur s'approvisionne auprès des fournisseurs, d'autre part, il
distribue aux consommateurs qui ont des besoins. C'est simplement pour
harmoniser partout, parce que quand on dit que les consommateurs aient des approvisionnements
suffisants, mais c'est... en fait, la loi vise à assurer que les distributeurs
ont des approvisionnements suffisants. C'est juste comme une distinction
conceptuelle. Ce qu'on voulait probablement vraiment dire ici, c'est qu'il
faut... l'objectif de la loi, c'est de s'assurer que les besoins des
consommateurs soient desservis.
M. Kelley : Desservis. O.K.
Et ça, ça met un peu l'implication sur les distributeurs de s'assurer qu'ils
ont l'énergie nécessaire pour... de s'assurer qu'il y a une satisfaction de
manière suffisante. C'est bien ça?
M. Marois (Samuel) : Exact.
Puis c'est déjà le cas dans la loi avec les plans d'approvisionnement. C'est un
des pans entiers de la loi, là.
M. Kelley : Parfait. Je vais
continuer avec la ministre et Me Marois, mais encore ce n'est pas...
numéro 2, ça répond à ma question, mais quand on regarde le
paragraphe 4, juste pour expliquer pourquoi on enlève... comme il y a des
précisions, on parle des distributions d'électricité par les réseaux
municipaux. Encore, on revient au privé de l'électricité par la coopérative
régionale, etc. On trouve qu'en 4 on précise ça dans l'ancien texte puis
maintenant on enlève ça pour quelque chose qui est examiné tout plein
conformément au chapitre 7 et veiller... mais juste le reste, là, mais
c'est juste... Pourquoi on enlève cette précision dans ce projet de loi?
Mme Fréchette : Me Marois.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Il aurait
fallu, dans ces deux paragraphes-là, faire plusieurs modifications de
concordance. Mais je donne un exemple : quand il s'agit de... à 4.1, par
exemple, la livraison de gaz naturel, mais dans toute la Loi sur la Régie de
l'énergie, on a rassemblé les concepts de livraison et de distribution sous un
seul concept de distribution. Donc, tant qu'à faire plusieurs modifications de
concordance dans ces deux-là, bien, on a simplement simplifié le texte, parce
que le texte qui est proposé au paragraphe 4, qui remplace les 4 et 4.1
actuels, c'est statu quo, mais en moins de mots, là. Ça fait que c'est vraiment
juste un exercice de simplification étant donné que, de toute façon, il aurait
fallu faire plusieurs modifications.
M. Kelley : Parfait. Alors, ça
ne change rien pour ces acteurs qui sont nommés, ils sont couverts par
qu'est-ce qui est écrit dans le texte, puis, j'imagine, c'est pareil pour la
suite. Dans l'article... excusez-moi, le paragraphe 5, on enlève aussi
beaucoup de texte encore puis on souligne encore les mêmes joueurs comme de
coopératives régionales de l'électricité de Saint-Jean-Baptiste de Rouville.
Alors, c'est la même chose, c'est couvrir par qu'est-ce qui est proposé dans le
texte devant nous, c'est ça?
M. Marois (Samuel) : Exact.
M. Kelley : O.K.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien.
M. Kelley
: C'est
parfait. C'est bon pour moi. Merci pour les explications.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup, M. le député de Jacques-Cartier. À ce stade-ci est ce qu'il y a
d'autres interventions en lien avec cet article? M. le député de Jean-Talon.
• (18 h 50) •
M. Paradis : Bien. J'avais
annoncé mes couleurs sur la question de la définition d'un consommateur et d'un
client. Et ici, vous avez des commentaires qui indiquent que, dans la loi, les
mots sont utilisés sans distinction, mais là vous commencez à faire des
changements, il y a des endroits où vous utilisez consommateur, il y a des
endroits où vous utilisez client. Je note avec intérêt que vous avez mentionné
à quelques reprises, Mme la ministre, que vous vouliez simplifier et clarifier
la loi, ce qui est une intention noble en soi, parce que ce qu'on veut, c'est
rendre nos lois, nos règlements le plus facilement compréhensibles, mais je note
que les mots consommateur et client, qui sont très importants dans la loi sur
la Régie de l'énergie et donc dans le projet de loi n° 69, ne sont
toujours pas définis à l'article 2. J'ai deux questions interreliées...
M. Paradis : ...est-ce que
vous pourriez me donner la définition d'un consommateur et la définition d'un
client et, deuxièmement, m'indiquer pourquoi ces deux mots ne sont pas définis
dans l'article 2 alors que vous parlez de l'importance de ces
définitions-là dans vos commentaires, notamment ici sur l'article 21 à
l'étude?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, j'aimerais inviter Me Marois à prendre la parole.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Merci. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Eh oui!
Donc, on en a déjà discuté jusqu'à présent, mais on peut revenir sur ces
notions-là. Les notions de «client» et de «consommateur» sont claires pour moi
parce que c'est le sens commun du mot, c'est-à-dire, le consommateur, on parle
d'une personne qui consomme des biens et services et le client, c'est une
personne qui est en relation juridique avec le distributeur. Dans tous les cas,
ce sont des personnes qui sont en relations juridiques avec l'assujetti à la
loi. Puis je rajouterai donc pour conclure et sur ce que je viens de dire, il
n'y a pas de nécessité de clarifier, dans la loi, ces... ces mots-là, c'est le
sens commun des mots.
D'autre part, et j'ajouterai que le client
et le consommateur ne sont pas des sujets de droit dans la Loi sur la Régie de
l'énergie. Les sujets de droit, ce sont les transporteurs, les distributeurs,
les personnes qu'on encadre. Donc le... évidemment, le client, le consommateur
est au cœur de la loi parce qu'il est... la loi a un... puis les décisions de
la Régie ont un impact sur... sur eux, mais ce ne sont pas des sujets de droit,
là, dans la loi. Donc, pour moi, le... le droit est clair à ce sujet-là.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Oui. Bon, c'est
intéressant, vous dites : C'est clair pour vous; mais je me demande si
c'est clair pour tout le monde parce que vous faites des changements dans la
loi, vous changez, à certains endroits, «consommateur» pour «client», et on a
parlé du fait... Je suis étonné de ce que vous dites que ce n'est pas des
sujets de droit. Je ne sais pas si c'est ce que vous nous avez dit tout à
l'heure, là, sur la Régie, là, mais vous avez évoqué cette notion que la Régie
ne considère pas nécessairement ces gens-là, mais on vient d'en parler, là,
dans les derniers jours, que la Régie doit considérer, notamment les
consommateurs, puis on a même dit «les consommateurs situés au Québec».
Puis là, mon but, ce n'est pas de mettre
la ministre mal à l'aise du tout, là, mais quand on dit : Bien, c'est
clair pour tout le monde; moi, je veux savoir de la ministre maintenant, pour
elle, c'est qui un «consommateur» et pourquoi il y a des endroits dans la loi,
on parle des consommateurs, et qui est un «client» et pourquoi il y a des
endroits dans la loi où on parle des clients?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bien, je
seconde en fait la clarification et la réponse apportée par Me Marois.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. D'autres interventions?
M. Paradis : C'est tout,
c'est ça, la réponse?
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, vous avez la parole.
M. Paradis : Si je mets en
lien, par exemple, les modifications proposées par l'article 38 du projet
de loi et que je vous soumets que de ne pas avoir de définition, malgré ce
qu'il indique. Je comprends que, pour Me Marois, c'est clair, là, mais on est
en train de changer des définitions de mots qui ne sont pas par ailleurs
compris dans la section du projet de loi qui parle des définitions,
l'article 2. Est-ce qu'on peut... est-ce qu'on ne pourrait pas prétendre,
puis certains ont cette inquiétude-là, que quand on change le mot
«consommateur» par «client», c'est parce qu'on veut élargir le sens qu'on
pourrait par ailleurs donner à l'article 60 de la Loi sur l'énergie et
faciliter la vente, par des producteurs privés, à d'autres entités qui ne sont
pas des consommateurs, mais qui sont donc des clients? Est-ce que c'est un...
est-ce que c'est une interprétation possible qu'on pourrait donner à cette
loi-là?
Le Président (M. Montigny) : Alors,
Mme la ministre.
Mme Fréchette : J'aimerais
céder la parole à Me Marois.
Le Président (M. Montigny) :
Me Marois, nous vous écoutons.
M. Marois (Samuel) : Vous
référez à l'article 60 et vous faites un lien, là, entre la distribution à
un tiers par une personne qui n'est pas Hydro-Québec finalement, à un
consommateur. Le fait qu'on change le mot «consommateur» pour «client», dans
certains cas, ne change rien à ça, puis je vous donne un exemple. Prenez, à
l'article 31, paragraphe 2.1. Vous y êtes? Quand on dit que la Régie,
bon, a compétence exclusive pour surveiller les opérations du...
M. Marois (Samuel) : ...article
31, paragraphe 2.1. Vous y êtes? Et, quand on dit que la Régie, bon, «a
compétence exclusive pour surveiller les opérations du transporteur
d'électricité, du distributeur d'électricité - puis là je suis dans l'ancien
texte - ainsi que celles des distributeurs de gaz naturel afin de s'assurer que
les consommateurs paient selon un juste tarif», ici, on change le mot
«consommateur» pour «client», parce que, de qualifier de consommateur le client
du réseau de transport d'Hydro-Québec, ce n'est pas vraiment approprié. Puis
c'est la seule raison pour laquelle, dans le projet de loi, on fait ces
changements-là.
Il n'en demeure pas moins qu'en matière de
distribution au consommateur, le consommateur, bien, c'est aussi un client.
Clients, c'est une catégorie parapluie qui inclut des personnes qui peuvent
aussi être des consommateurs au sens où on l'entend dans notre projet de loi.
Mais, pour moi, c'est clair, quand il s'agit d'un consommateur, on parle, dans
la loi, d'une personne qui consomme de l'énergie. Puis, dans les autres cas, on
parle des clients, puis quand on parle des clients, en général, bien, ça peut
inclure les consommateurs.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Me Marois. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Bon. Vous
dites : Il n'est pas toujours approprié de désigner un client comme un
consommateur. Dites-moi quand il n'est pas approprié, Mme la ministre, de
désigner un client comme un consommateur. Très bien.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Alors,
merci. Nous allons donc suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 58)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 05)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour. Au moment de la période de suspension, Mme la ministre,
vous aviez la parole. Je vous redonne la parole.
Mme Fréchette : Merci. Alors,
je vais essayer de dire en mes mots, de vulgariser en mes mots ce que Maître
Marois nous expliquait. Alors, pour ce qui est de la définition, entre
guillemets, d'un client, donc c'est un intermédiaire, c'est une entité qui
utilise les réseaux de transport pour transporter l'énergie vers un
consommateur. Donc, il ne consomme pas lui-même, le client, l'énergie. Il ne
le... ne la consomme pas lui-même, c'est le consommateur qui consomme l'énergie.
Donc, le consommateur, c'est, ce que l'on pourrait qualifier en anglais, le
«end user», celui qui va consommer l'énergie qui lui est livrée par un client.
Donc, le client, c'est un intermédiaire, alors que le consommateur, c'est celui
qui va utiliser...
Mme Fréchette : ...l'énergie.
Voilà la distinction, dans mes mots. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : On est sur des
concepts importants, là. Parce que moi, je vois des choses dans le projet de
loi. Peut-être que vous voyez différemment, Mme la ministre, mais je suis
toujours intrigué par le fait qu'alors qu'on est dans une mise à jour
importante de la loi vous fassiez des changements. Des fois, vous remplacez
«client», «consommateur» puis vous dites qu'il y a un sens à ce que vous faites
mais vous refusez de définir ces mots-là. Alors là, vous m'en donnez une
définition, puis Me Marois m'en a donné une différente. Ça prouve peut-être
qu'on a besoin de clarifier les choses. Parce que là, j'aimerais que vous me
donniez des illustrations de ce que vous venez de me dire, parce que je veux
être bien sûr que je comprends comment vous voyez ça, puis comment s'articule
la nouvelle loi.
Mme Fréchette : ...par
exemple, par exemple, un client, c'est-à-dire un intermédiaire, c'est
Hydro-Québec Production. Hydro-Québec Production transporte l'énergie vers des
consommateurs, et des consommateurs, c'est vous et moi, c'est des clients
résidentiels... donc, Hydro-Québec Production va vers Hydro-Québec
Distribution, qui, lui, va vers des consommateurs. Il y avait un intermédiaire
de plus. Alors, voilà. Et le consommateur, c'est nous tous ici, c'est des
clients résidentiels, c'est des clients industriels, Ça, c'est des
consommateurs.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Bon, moi, je
vais vous prendre un autre exemple. Moi, je vais vous parler du projet que
votre prédécesseur a qualifié de magique, et qu'il a dit que c'était le modèle,
puis que c'est vers là qu'on s'en va. Je vais vous parler de TES Canada. Donc,
qui est un client, qui est un consommateur dans le projet de TES Canada? Puis
j'aimerais ça que vous m'expliquiez comment ça fonctionne avec l'article 31,
paragraphe 2.1°, tel que modifié. Qui est qui?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien...
Mme Fréchette : Dans le cas
de TES Canada...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, excusez, je ne voulais pas vous couper, mais je voulais vous
donner la parole officiellement.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, dans le cas de TES Canada, là, on est dans une situation
d'autoproduction, donc un autoproducteur produit pour de la consommation,
voilà. Bien là, on est en dehors du concept de client ou de consommateur, là,
avec le cas de TES Canada. On n'est pas dans une de ces deux situations. C'est
un autoproducteur.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Très bien. Donc,
il se situe où, là, par exemple, là, dans votre... dans votre nouveau... dans
votre nouvel article 31, là? Où est TES Canada, puis ceux qui utiliseraient les
ressources produites par TES Canada? Puis TES Canada consomme d'Hydro-Québec ou
ne consomme pas d'Hydro-Québec? Je voudrais bien comprendre, là, parce que,
c'est ça, là, il faut qu'on voie... La nouvelle loi, elle va donner quoi, en
réalité, avec les projets phares de votre... de votre gouvernement?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Maintenant, la parole est à Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bon, la régie
encadre la distribution, et dans le cas de TES Canada, on est dans
l'autoproduction, donc ce n'est pas sous l'égide de la régie. Il n'y a pas de
distribution dans le cas d'un autoproducteur. Alors, ce n'est pas un client, ce
n'est pas un consommateur. C'est un autre cas de figure, d'autoproduction.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
Mme Fréchette : Cet
autoproducteur n'utilise pas les équipements d'Hydro-Québec. Donc, on est dans
un cas de figure qui ne cadre pas avec ce dont il est question, là.
• (19 h 10) •
M. Paradis : Donc, vous me
confirmer ça, que TES Canada ne serait pas connectée au réseau d'Hydro-Québec,
d'aucune façon?
Le Président (M. Montigny) : Oui...
quand vous serez prête, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Donc, c'est
la portion... la portion autoproduction de TES n'est pas connectée à
Hydro-Québec.
M. Paradis : Est-ce que
TES...
Mme Fréchette : Mais ça n'englobe
pas toute la séquence. Mais la portion autoproduction...
M. Paradis : Est-ce que TES
Canada va être connectée ou non au réseau d'Hydro...
Mme Fréchette : ...oui, parce
qu'ils vont consommer des mégawatts, mais pas pour la portion autoproduction.
M. Paradis : Donc, TES Canada
est un consommateur, un client, par ailleurs?
Mme Fréchette : Donc, pour ce
qui est de TES Canada, une partie est de la consommation de mégawatts, tandis
qu'une autre partie est de l'autoproduction.
M. Paradis : Est-ce que, oui
ou non, TES Canada va être connecté au réseau d'Hydro-Québec d'une manière ou
d'une autre?
Mme Fréchette : J'ai répondu
tout à l'heure à cette question-là.
M. Paradis : Oui.
Mme Fréchette : Oui.
M. Paradis : Oui. Est-ce que
TES Canada, dans vos définitions, est un consommateur ou un client?
Mme Fréchette : Pour cette
autre portion là, il est un consommateur et il est également un autoproducteur.
M. Paradis : Est-ce que vous
vous souvenez, le site de production de TES Canada? Il y a un parc éolien qui
est prévu, qui va être connecté à un endroit où on va produire une autre source
d'énergie. Est-ce que vous vous souvenez de la distance qu'il y a entre les
deux? En gros, là? Ce n'est pas un test, là...
Mme Fréchette : 20 quelque
kilomètres.
M. Paradis : Ça, ça va être
TES Canada qui va construire sa propre ligne de transmission. C'est ça?
Mme Fréchette : Exact.
M. Paradis : Ça va être
complètement privé?
Mme Fréchette : Oui.
M. Paradis : Très bien.
Mme Fréchette : Comme Rio
Tinto d'ailleurs, au Saguenay, ils font beaucoup d'autoproduction.
M. Paradis : Donc, ce que
vous dites, c'est que toute la partie autoproduction, là, c'est complètement
indépendant, ce n'est pas connecté à Hydro-Québec.
Mme Fréchette : Ce n'est pas
sous l'égide de la régie, la partie autoproduction.
M. Paradis : O.K., mais TES
Canada... Vous savez, là, de l'éolien, hein, c'est par intermittence.
Généralement, tu as besoin d'être adossée à une source plus stable, parce que,
quand ils ne vendent pas, tu n'es pas capable de fournir ton usine. Donc, ils
ne seront pas du tout connectés à Hydro-Québec par ailleurs?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous voulez intervenir?
Mme Fréchette : Pardon, j'ai
manqué la dernière question du député. Mes excuses.
M. Paradis : Il n'y aura pas
de connexion du tout à Hydro-Québec de ce projet de loi là? Parce que, vous
savez, il y en a qui disent : C'est de l'intermittence, de l'éolien. Donc,
si l'autre usine n'est que connectée à leur parc éolien puis qu'il n'y a aucune
autre source d'énergie par ailleurs, qu'est-ce qu'ils vont faire quand il n'y
en a pas, de vent? Qu'est-ce qu'ils vont faire quand ils ne seront pas capables
de produire?
Et donc, mes questions, là, ce n'est pas
compliqué. C'est que je vous demande c'est quoi, la structure pour vous puis où
est-ce qu'elle se place dans le projet de loi. Parce que si ces nouvelles
définitions ou non définitions visent à favoriser par ailleurs de
l'autoproduction qui n'est pas nécessairement de l'autoproduction, pour nous,
ça, ça fait partie des dispositions puis des mécanismes qui ouvrent la porte à
une plus grande privatisation du secteur de l'énergie au Québec. C'est pour ça
que je vous pose ces questions-là, parce que les définitions ou les
non-définitions ont un sens.
Donc, c'est pour ça que je vous demande où
se place exactement le projet TES Canada puis la connexion ou non à
Hydro-Québec. Puis est-ce que c'est un client? Est-ce que c'est un
consommateur? Ils sont où dans votre... Parce que, je vous le dis, pourquoi je
vous pose ces questions-là? C'est parce que votre gouvernement vend le projet
TES comme le projet modèle depuis des mois. J'ai entendu votre prédécesseur, je
pointe là parce qu'il était assis là, me dire que c'était, en réponse à mes
questions, que c'était magique, ce projet-là. Moi, quand j'entends «magique»,
je me pose des questions puis je veux savoir s'il y a de la magie dans votre
projet de loi puis si le fait qu'on ne définisse pas des notions aussi
importantes que client est distributeur et ça ne cache pas autre chose.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, il nous reste quelques secondes.
Mme Fréchette : Donc, il y
aura de la consommation par TES Canada. L'éolien est en effet intermittent. Il
y aura du solaire également. Les deux peuvent se compléter, bien que ce ne soit
pas parfait. Mais il y aura de la consommation également de mégawatts, jusqu'à
150 mégawatts, et de l'autoproduction également. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Je vous remercie pour votre collaboration. Compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19
h
15)